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Editorial Comme chaque année, la fête de l’Avocat a réuni à Maré une population diversifiée. Les agriculteurs, par l’exposition de leurs produits, ont pu montrer le résultat de leur dur labeur allié à la générosité de mère nature. La sauvegarde de notre environnement, dont nous avons la responsabilité, doit aller de pair avec un développement harmonieux de nos activités économiques, comme l’agriculture par exemple. La fête de l’Avocat, organisée traditionnellement à Maré, est une parfaite illustration de ce défi économique et culturel lancé par les autorités coutumières, les socio‐professionnels, et les collectivités locales. Au‐delà de la production avocatière, en effet, le succès est au rendez‐vous car c’est un événement qui traduit un monde urbain à la rencontre d’une société authentique sur nos terres coutumières. Et c’est bien là le fait essentiel, à savoir une organisation sociale où la Coutume demeure la pierre angulaire d’un fonctionnement ancestral avec un souci constant de son devenir. C’est cet objectif qui avait motivé le créateur de cet événement, le regretté Grand Chef Nidoish Naisseline, disparu un mois plus tard. Dans le même registre, il faut saluer l’œuvre collective réalisée par tous les clans de Jozip pour refaire la toiture de la case de la chefferie, tout comme l’organisation sans faille de la Fête du Pahatr à Mucaweng dont la cinquième édition a été une réussite. Dans un domaine plus solennel, Ouvéa a reçu en avril la première visite du Haussaire Vincent Bouvier qui accompagnait, quelques jours plus tard, le président de l’Assemblée Nationale Claude Bartolone sur les terres d’Iaaï. Du côté de l’océan, les entreprises touristiques de Maré constatent aujourd’hui que les retombées économiques du tourisme de croisière sont une réalité, tandis que la Sodil a baptisé un nouveau palangrier qui pêchera dans les eaux des Loyauté pour approvisionner la poissonnerie de Lifou. Pour leur part, les élus de la Province ont accordé une aide exceptionnelle aux habitants sinistrés du cyclone Pam sur l’île de Nengone mais également à nos frères du Vanuatu dont plusieurs îles ont été très sérieusement dévastées.
CONSTRUIRE LES LOYAUTE 10 rue Georges Clémenceau B.P. 8591 ‐ Nouméa Tél. : 41 15 45 / 77 47 10 ‐ Fax : 41 15 45 Email : constloy@canl.nc ‐ ISSN n° 1169‐4998 www.facebook.com/construire.lesloyaute http://www.province‐iles.nc http://www.constloy.com Directeur de la publication : Jean‐Luc Datim Rédacteur en chef : Jacques d’André Réalisation : ADANIS Reportages : Maxou Granados ‐ Henry Nemia Angélique Rouquié ‐ Céline Touet Marco Wanyano Maquette PAO : J. Boufenèche ADANIS Régie Publicitaire : ACP (Tél. 24.35.20) Impression : Artypo
Enfin, le mois de mai est toujours pour nous un moment de recueillement puisqu’il nous rappelle l’absence de Yé‐Yé et de Jean‐Marie, nos deux leaders disparus en 1989. Leur souvenir nous est précieux pour travailler à construire un avenir de sérénité et de prospérité pour nos enfants. Dernièrement, notre Province a de nouveau été endeuillée par la disparition du Grand Chef Nidoish Naisseline. Au nom des élus et des agents de la Province des Iles, j’adresse mes plus sincères condoléances à la famille du Grand Chef de Guahma.
Néko HNEPEUNE Président de la Province des Iles Loyauté
Sommaire Disparition du Grand Chef Nidoish Naisseline . . . . . p 4
Un nouveau palangrier pour la Sodil . . . . . . . . . . . .p 17
Les décisions de la Province . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 5
La Fête de l’Avocat 2015 à Nece . . . . . . . . . . . . . . . p 19
Première visite du Haussaire à Ouvéa . . . . . . . . . . . . p 6
Mucaweng a fêté le Pahatr et la langouste . . . . . . . p 21
Hommage de Claude Bartolone aux 19 d’Iaaï . . . . . p 7
Les collégiens ont découvert le Nu Trehle . . . . . . . p 27
Le Festival Ciroiko à Nengone . . . . . . . . . . . . . . . . . .p 11
Ouvéa s’inquiète du changement climatique . . . . . p 29
La Province a reçu les experts d’Oceania 21 . . . . . . p 12
E. Wayaridri : un 2ème commandant de bord kanak . p 31
La campagne de la DIL au Japon . . . . . . . . . . . . . . . .p 15
Le sport en Bref ! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 33
Les paquebots : une réalité économique à Maré . .p 17
Les 24 h de volley de Gossanah . . . . . . . . . . . . . . . . p 37
Construire les loyauté - Mai 2015 - 3
Disparition du Grand Chef
Nidoish Naisseline Grand Chef du district de Guahma à Maré et figure de la vie politique calédonienne, Nidoish Naisseline, s’est éteint dans l’après‐midi du 3 juin, des suites d’une longue maladie. Nidoish Naisseline était né le 27 juin 1945 à la tribu de Nece, à Maré. Avec cinq soeurs, il était l’unique héritier de la dynastie Naisseline, qui dirige la grande chefferie de Guahma depuis le 18ème siècle. En 1973, il avait succédé à son père, Henri Naisseline. Alors qu’il faisait ses études à Paris, le choc de mai 1968 avait été pour lui déterminant, il avait abandonné le droit pour la sociologie et, un an plus tard, il avait créé les Foulards Rouges à Nouméa, mouvement pionnier de la revendication kanak mais qui lui vaudra plusieurs séjours au Camp Est. Après les Foulards Rouges, viendront la fondation du Palika, puis du LKS en 1981. Nidoish Naisseline prônait une indépendance multiraciale qui exclut la rupture avec la France. En 1984, il avait refusé
d’intégrer le FLNKS, une opposition illustrée 25 ans plus tard par le débat au Congrès sur le double drapeau. “Dans mon for intérieur”, dira‐t‐il, “je souhaite qu’il n’y ait qu’un seul drapeau, qui n’exclue aucun Calédonien”. Nidoish Naisseline est élu à l’Assemblée territoriale en 1977, mais il attendra 1995 pour accéder à la présidence de la Province des Iles. Lors de son investiture, il prononce un vibrant plaidoyer en faveur des femmes. Après quatre ans à la tête de la Province des Iles, Nidoish Naisseline perd son fauteuil de président aux provinciales de 1999. Cinq ans plus tard, il est nommé président du conseil d’administration d’Aircal. Dans la mémoire collective, Nidoish Naisseline laissera l’image d’un chef coutumier qui défendait la dignité de l’individu quelle que soit son appartenance, d’un indépendantiste qui prônait sans relâche le dialogue et la négociation, et d’un politique qui exigeait que toute leur place soit faite aux femmes. Le Président et les élus de la Province des Iles adressent leurs sincères condoléances à la famille du Grand Chef de Guahma.
Le 4 mai, la famille, les proches ainsi que les amis de Maré se sont réunis à Hnidenode, devant la tombe de Yeiwene Yeiwene pour commémorer sa mémoire 26 ans après, en présence du Haussaire. Dans son discours, avec beaucoup de solennité et de respect, Vincent Bouvier a rendu hommage à Yéyé, ainsi qu’à Jean‐Marie Tjibaou “que les plus jeunes devraient prendre comme modèle pour construire l’avenir de la Nouvelle‐Calédonie”. “Il faut s’inspirer de leur exemple afin de continuer vers la route de la délivrance et de l’émancipation” a poursuivi Pierre Ngaiohni, le Maire de Maré, estimant que “chacun doit mobiliser son intelligence pour atteindre cet objectif”. Charles Washetine, représentant de l’Exécutif provincial, a quant à lui souligné que l’indépendance est un droit reconnu par les organismes internationaux pour tous les peuples du monde. Il a évoqué “les difficultés que les indépendantistes rencontrent actuellement à l’approche des échéances de 2018, les réticences des uns, les difficultés pour d’autres à
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trouver des solutions pour faire avancer le pays. Chacun doit y mettre du sien et surtout beaucoup de bonne volonté". Yves Régnier, secrétaire général de l’Union Calédonienne, a appelé chacun à se déterminer et à se mobiliser : “Bientôt, le FLNKS célèbrera ses trente ans d’existence. Yéyé et Jean‐Marie
seront encore parmi nous pour cet événement, parce que ce sont eux qui ont créé le FLNKS et il faut puiser nos forces dans leur souvenir”. Accueilli ensuite à la mairie de Tadine par la chorale “Olaoury” de Ténane, le Haussaire s’est entretenu avec le conseil municipal, après que le Maire, Pierre Ngaiohni ainsi que le premier adjoint aient prononcé un discours de bienvenue. Vincent Bouvier s’est ensuite rendu à Nece, chez le grand chef Naisseline, puis à l’usine de santal de Takone et enfin à la grande chefferie Djalo de Pénélo.
Article : N. Hnepugnya
A Hnidenode avec Yéyé, 26 ans après
Aide aux sinistrés de Pam, couverture Internet et aménagement des tribus L’assemblée de la Province des Iles Loyauté s’est réunie le 29 avril pour statuer sur divers dossiers et adopter un certain nombre de décisions. On se souvient que, le 13 mars, l’archipel du Vanuatu a été frappé de plein fouet par le cyclone “PAM”. Au lendemain de son passage, le bilan était lourd, et le gouvernement du Vanuatu a présenté le bilan de cette catastrophe naturelle : 11 pertes humaines, de nombreux dégâts sur les cultures vivrières, les eaux contaminées, les propriétés endommagées. Près de 166.000 personnes ont été affectées durement, 35.000 personnes étaient sans abri et 110.000 habitants n’avaient plus accès à l’eau potable. Ainsi les besoins et les priorités stratégiques étaient : la santé, la réhabilitation des routes, l’éducation, l’accès à l’eau, à la nourriture, l’hygiène publique et la reconstruction des logements. Face à cette catastrophe naturelle touchant un pays de la Mélanésie, la Province des Iles, à l’instar des autres collectivités, a souhaité, à son tour, exprimer sa solidarité. C’est pourquoi les élus ont décidé d’accorder une aide exceptionnelle de 10 millions CFP au gouvernement du Vanuatu, afin de secourir la population sinistrée. Dans le même domaine, suite au passage sur Maré de ce même cyclone “Pam”, le Service de l’Habitat a enregistré les dégâts sur les habitations et les structures communautaires (toitures, vérandas, douches, toilettes détruites) et les élus provinciaux ont accordé une aide exceptionnelle de 12 millions à répartir entre 35 personnes sinistrées de Nengone. Le contrat de développement Etat/Province 2011‐2015 a fixé cinq axes forts autour desquels se déclinent dix enjeux majeurs dont une couverture améliorée du territoire par les services notamment avec l’opération “Accès internet en tribu” (Cyber tribu). Cette action vise à répondre au manque d’accès internet dans les tribus et permettre ainsi une couverture améliorée des îles par les services. La Province a initié depuis 2013 ce programme qui consiste à faire l’acquisition puis la mise à disposition d’équipements informatiques et bureautiques avec un accès à internet dans les tribus. Pour cette année 2015, les élus ont retenu trois associations dans le cadre de ce programme : l’association ACJLB de Hapetra, l’association groupe de jeunes de Hnaeteneat, et l’association multisport de Lifou, auxquelles seront attribuées des subventions d’équipement pour un total de 8.677.655 CFP.
Depuis 2005, la maintenance et l’entretien de sept stations de pompage agricole de Hnai, Xodre, Kep, Hnadro, Cila, Hapetra et Jinek sur Lifou étaient confiés à la Commune de Lifou par une convention. Mais cette convention n’ayant pas été renouvelée en 2013 et 2014, la Province va devoir régulariser ces prestations impayées de 7,7 millions CFP par un protocole transactionnel à signer avec la Commune. La Province des Iles a mis en place un programme “Aménagement des tribus” qui vise à octroyer une aide financière destinée à l’amélioration des conditions de vie d’intérêt culturel, religieux, coutumier et communautaire des populations en tribus. Dans ce cadre, les élus ont voté un programme global de 27 millions pour la rénovation des bâtiments de la Grande Chefferie de Gaïca, la finition du préau du presbytère de la paroisse de Luecilla, la construction d’une maison commune à Lékine, et l’agrandissement de la chefferie de Hnapalu.
Aizik Wamalo ayant quitté la Province, le Secrétariat Général est assuré par Jean‐Luc Datim (à gauche).
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Première visite du Haussaire à Ouvéa Assister à la commémoration du 22 avril, organiser la venue du Président de l’Assemblée Nationale la semaine suivante, préparer son déplacement pour le 5 mai, rencontrer les élus et les techniciens de la Province et de la commune pour faire le point, sur site, des projets financés pour partie par l’Etat : la première visite à Ouvéa du Haussaire Vincent Bouvier avait de multiples objectifs. Tout a commencé à la chefferie de Hwadrilla, en présence des coutumiers des 3 districts, pour placer cette première venue sous le signe de la coutume. Le geste a été présenté par Richard Poido, conseiller pour les affaires coutumières et politiques : “C’est avec beaucoup de respect que je
dépose cette coutume dans ce lieu chargé d’histoire, c’est un honneur pour nous d’être reçus par vous, qui avez laissé vos occupations, notre souhait maintenant est de continuer le chemin tracé par nos leaders morts ici et ainsi mener tous nos enfants vers l’insertion et la réussite”. Au nom des coutumiers, le chef de Hwadrilla, Paul Nigote, a répondu aux invités : “Grâce à la coutume que vous avez posée là, vous ne devez plus avoir peur, vous êtes les bienvenus”. Vincent Bouvier s’est exprimé en dernier : “C’est un moment important pour moi cette première venue à Ouvéa, car nous sommes dans le temps de la réconciliation, et échanger sur ce qui s’est passé ici c’est apprendre à se comprendre et
Sur le chantier du wharf de Hwadrilla financé en partie par l’Etat.
Une minute de silence devant le pin colonnaire de la réconciliation.
construire le chemin de demain en souvenir de ceux qui sont tombés, dans un esprit de confiance et de responsabilité”. L’échange s’est terminé par une minute de silence au pied du pin colonnaire planté à l’occasion de la réconciliation des clans Tjibaou, Yeiwene et Wea. Après avoir pris part à la cérémonie du 22 avril, le Haussaire accompagné du Commissaire délégué, a été reçu par le Conseil Municipal d’Ouvéa pour faire le point sur les projets en cours financés avec le concours de l’Etat. “L’Etat est là pour vous aider à relever tous vos défis dans le domaine économique et social”, a rappelé Vincent Bouvier. La visite s’est poursuivie avec les élus de la Province des Iles Loyauté sur le chantier du wharf de Hwadrilla, financé avec le concours de l’Etat, avant de se recueillir sur la tombe de Mélam Baouma, tué en Afghanistan, en compagnie de sa famille, des gendarmes et du Comité du 22 avril.
Le 5 mai : témoignage d’une conviction Comme tous les ans, Ouvéa a commémoré le 5 mai qui marque la mort des 19 militants indépendantistes à Gossanah en 1988. Après les coutumes d’arrivée à la chefferie de Hwadrilla, les discours devant le mémorial, en présence des familles des 19 et de nombreux élus, ont été chargés d’émotion. “Nous devons avoir le courage de se souvenir, a d’abord indiqué le Haussaire Vincent Bouvier, non pas dans un esprit de ressentiment mais en gardant à l’esprit la volonté de paix des signataires de l’accord de Matignon. Le pays de demain est en construction, beaucoup a déjà été fait et il y a encore beaucoup à faire”. Le président du gouvernement Philippe Germain a ensuite pris la parole : “Depuis ce qui s’est passé, bien des gestes ont été faits, vos morts sont devenus les morts du pays. Ces mémoires, autrefois séparées, doivent devenir des mémoires communes. Ce n’est pas l’histoire des uns contre les autres mais notre histoire. C’est un message aussi à ceux qui veulent nous diviser, et je suis heureux d’être ici aujourd’hui, c’est notre responsabilité de tisser les fils de ces mémoires pour n’en faire qu’une”. Puis le Président de la Province des Iles Neko Hnepeune a rappelé : “Le 5 mai 1988 a marqué l’île d’Iaaï et a bouleversé l’avenir de notre pays. Si l’histoire est le socle de notre présent, il est fondamental que le devoir de mémoire reste intact pour l’avenir de nos enfants. Le ou les drames d’Iaaï sont le témoignage d’une conviction et non pas d’une folie de quelques militants. Cette conviction, nous l’avons et voudrions la partager avec le peuple calédonien. Cette vision politique, les familles des victimes en supportent le poids. Et je m’adresse au président du gouvernement pour lui dire la nécessité que cette page de l’histoire calédonienne, au‐delà de la poignée de main, soit apprise à l’école”. Enfin, Jean‐Marie Dassule, président du Comité du 22 avril, a rappelé combien les 28 morts de ce drame, les 19, les gendarmes, les militaires et enfin Jean‐Marie Tjibaou, Yeiwene Yeiwene et Djubelly Wea ont marqué le pays. Il s’est déclaré “heureux de voir comment tous ensemble nous sommes allés les uns vers les autres. Je représente les mamans, les papas, les sœurs et frères des miliaires et des gendarmes, et c’est aux mamans, aux papas, aux sœurs et frères que je m’adresse pour dire qu’il est important chaque année de renforcer ce chemin fait les uns vers les autres”. Au nom du Maire d’Ouvéa, Robert Kapoeri a conclu et a invité les familles à déposer à leur tour leurs bouquets.
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Claude Bartolone : “Utiliser la force du souvenir” Claude Bartolone, Président de l’Assemblée Nationale, s’est rendu à la gendarmerie d’Ouvéa le 28 avril, avec diverses personnalités dont notamment Philippe Gomez député du Nord (à noter l’absence de Sonia Lagarde, députée des Iles), de Philippe Germain président du gouvernement, de Neko Hnepeune président de la Province des Iles, de Philippe Michel président de la Province Sud, et de Boniface Ounou, Maire d’Ouvéa. Le président de l’Assemblée nationale a déposé une gerbe sur la stèle dédiée aux gendarmes et militaires tués en 1988. Toutes les personnalités se sont ensuite rendues à la chefferie de Hwadrilla, accueillis par les autorités coutumières de l’île parmi lesquelles Daniel Nigote chef de Hwadrilla et sénateur coutumier de l’aire Iaaï, Cyril Weneguei grand chef de Fayaoué, Albert Bazit grand chef de Weneky et Cédric Meaou représentant de la chefferie de Mouli. Le Haussaire a présenté la coutume des invités : “Après le temps des combats et de la violence est venu le temps de la réconciliation, nous devons nous souvenir aujourd’hui du choix des deux leaders morts ici en 1989. C’est grâce à une meilleure appréhension du passé que nous pouvons sereinement traverser ce moment crucial que vit la Nouvelle Calédonie. Conservons la mémoire de ces deux hommes pour construire dans la paix cet avenir”. Jean Wanabo, porte‐parole du district centre, a ensuite remercié le geste et
souhaité la bienvenue au nom des chefferies : “Cette coutume représente beaucoup, elle est le symbole de notre culture et grâce à elle des liens se tissent entre les familles”. Avant de serrer la main des coutumiers, Claude Bartolone s’est exprimé à son tour : “Un peuple sans mémoire est un peuple sans devenir, nous devons utiliser la force du souvenir pour construire une Nouvelle‐ Calédonie où tout le monde trouve sa place”. Puis il a déposé une gerbe sur le monument des 19 indépendantistes morts en 1988, avant d’être accueilli au Eika (maison commune) de Hwadrilla avec un chant traditionnel des paroissiens et de leur pasteur, Jean Saulia.
Le 22 avril : un hommage collectif Le 22 avril, s’est déroulé à la gendarmerie de Fayaoué, le dépôt de gerbe en mémoire des gendarmes morts en 1988. Jean‐Marie Dassule, président du Comité du 22 avril, organisateur de l’événement, a rappelé que le rapprochement avec les coutumiers d’Ouvéa a été réciproque et que depuis la célébration des 25 ans son Comité prend également part aux commémorations du 5 mai. “Vous êtes nombreux ici aujourd’hui pour partager ce moment avec nous et je vous remercie, a‐t‐il indiqué, nous commémorons le 27ème anniversaire de cette journée où 4 gendarmes périrent, n’oublions pas les deux militaires qui laissèrent leur vie pour participer à la libération des 26 gendarmes otages, mais je n’oublie pas non plus la mort des 19 indépendantistes morts le 5 mai ni les trois leaders morts l’année suivante : 28 personnes, c’est une véritable tragédie”.
Le dépôt de gerbe s’est déroulé en présence notamment du Grand chef de Fayaoué Cyril Weneguei, du chef de Weneky Albert Bazit et du représentant de l’aire coutumière Iaaï Roger Wamou, mais aussi du colonel commandant la gendarmerie en Nouvelle‐Calédonie, du Haussaire
Vincent Bouvier, du commissaire délégué Frédéric Eymard, des représentants de la Province et de la Commune, du président du gouvernement Philippe Germain et du vice‐président de la Province Sud Dominique Mole. La délégation s’est ensuite recueillie sur la tombe du soldat Melam Baouma, mort en Afghanistan, en présence de sa famille.
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Le groupe du Wetr a dansé au pied de la muraille ancestrale de Hnaenedre pour honorer la mémoire de Yeiwene Yeiwene.
Le Festival Ciroiko : en mémoire de Yéyé
Une centaine de scolaires ont participé au Festival.
retrouver les véritables noms avec l’aide des Anciens. Mais le plus gros travail reste à venir, avec leur histoire : comment sont‐elles arrivés ici, à quelle époque, etc”… Le Festival avait invité pas mal d’artistes pour cette première : les danseurs du groupe du Wetr de Lifou, une sculpteure d’Ouvéa Marjorie Tiaou, et des intervenants extérieurs pour animer certains ateliers. Il est d’ores et déjà prévu de reconduire ce festival chaque année, avec peut‐être des participants venus du Pacifique, voire même d’ailleurs. Le lundi 4 mai a commémoré la disparition de Yéyé le mardi les activités se sont poursuivies et le mercredi s’est déroulé un grand concert de Reggae “One Love” au stade de Cengeité avec des groupes locaux en ouverture, puis des artistes internationaux comme Ijahman Levy, ainsi qu’Andrew Tosh, le fils du grand Peter Tosh.
Fabrication d’une nasse spéciale pour les langoustes.
Reportage : N. Hnepugnya
A l’occasion de la commémoration de la disparition de Yeiwene Yeiwene, le centre culturel qui porte son nom à Hnaenedre, dans le district de La Roche, a proposé plusieurs activités culturelles : des chorales, des danses et du théâtre, devant notamment une centaine de scolaires. Guaenere Waenede, organisateur de l’événement, a expliqué le sens de cette manifestation : “Pour marquer la mémoire de Yeiwene Yeiwene, nous avons proposé à la population de redécouvrir les techniques et les moyens que nos vieux utilisaient jadis pour subvenir à leurs besoins quotidiens, dans le domaine de la pêche, de la culture de l’igname et dans d’autres usages. Par exemple, nous avons ici un atelier de tressage d’une nasse spéciale pour capturer des langoustes et l’association culturelle Tapene anime l’atelier de contes et légendes de Nengone. Ces activités donnent réellement un sens profond à la commémoration, parce que les revendications d’indépendance que portaient Yéyé et Jean‐Marie se traduisent pour nous aujourd’hui par la recherche de l’authenticité des valeurs de notre existence. D’ailleurs, nous avons nommé ce Festival “Ciroiko” qui signifie littéralement en langue Nengone : Toujours Vivant”. Un travail assez conséquent a également été fait sur l’igname : “Nous avons commencé à recenser les variétés d’ignames, numéroter puis enfin nommer chaque variété dans langue Nengone. Et 70 variétés ont été ainsi dénombrées, dont on a pu
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Oceania 21 : sauver le Pacifique du dérèglement climatique Aujourd’hui, le Pacifique Sud souffre des effets du changement climatique, plus qu’aucune autre région du monde, ainsi que l’a noté le GIEC (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat), dans son rapport 2015. La troisième édition de la Conférence Oceania 21, à Nouméa et à Lifou, a notamment évoqué le cyclone “Pam”, qui a dévasté en mars différentes îles du Pacifique. Quinze représentants des Etats du Pacifique, ainsi que l’Australie, la Nouvelle‐Zélande, la France et l’Union Européenne se sont rencontrés entre le 28 et le 30 avril sur l’urgence du dérèglement climatique. Les enjeux des savoirs traditionnels, de la recherche scientifique, de l’éducation, ainsi que l’importance de l’implication des jeunes, ont aussi été évoqués durant ces trois jours de conférence. La présence du Ministre du Changement Climatique du Vanuatu, M. James Bulés, était essentielle puisque les îles de son pays ont été très sérieusement affectées par “Pam”. “C’était un cyclone de catégorie 5, a‐t‐il déclaré, nous n’en avions jamais eu auparavant. Les enfants du Vanuatu ne l’oublieront jamais. L’enseignement et la plupart des infrastructures publiques ont été affectées”. Les dirigeants, ministres et repré‐ sentants présents au sommet Oceania 21 ont terminé par la Déclaration de Lifou, baptisée “Sauvez l’Océanie”. Parmi les attendus, on note que le Pacifique est la première région victime du dérèglement climatique, et que chaque pays doit résoudre d’urgence ses émissions de carbone et restaurer la santé de l’Océan. Dans la perspective de la CoP21, conférence de Paris sur le Climat qui se déroulera en décembre, les solutions
Les experts d’Oceania 21 ont été reçus par la Province des Iles.
Accueil chaleureux à la Grande Chefferie du Wetr.
proposées par la conférence Oceania 21 sont : la création d’un programme éducatif commun à toute la région Pacifique, le développement de la recherche scientifique et des
savoirs coutumiers, et la recherche de financements spécifiques pour les effets du dérèglement climatique dans le Pacifique.
Maleta Qala, présidente de la Commission Education, formation, insertion professionnelle et emploi, face aux scientifiques d’Océania 21.
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La presse et les professionnels japonais du voyage étaient au rendez‐vous de notre tourisme.
Une vitrine de notre tourisme au Japon Les responsables du tourisme de la Province des Iles étaient à Tokyo récemment. Cette mission au Japon qui s’est déroulée du 14 au 18 avril 2015 a consisté à lancer la nouvelle campagne de promotion de la Destination Nouvelle‐Calédonie. Cette Opération était menée conjointement par les trois Gie Tourisme (Nord, Sud, Iles). C’était aussi l’occasion de présenter “Candelwick” la Nouvelle Agence de communication Japonaise et les deux ambassadrices de la Nouvelle‐Calédonie au Japon.
Présentation des deux ambassadrices de notre destination.
Lancement officiel de la campagne de promotion.
Beaupré : l’hôtel qui manquait à Ouvéa Après une préouverture avec les coutumiers en février, l’hôtel Beaupré a été inauguré début mars en présence de professionnels du tourisme. Cette structure vient compléter l’offre entre le Paradis d’Ouvéa et l’accueil en tribu. L’ancien gîte, âgé de 30 ans a été entièrement modernisé, avec un chemin de bois sur pilotis qui mène aux
Les agents de voyage étaient venus de Nouméa pour l'inauguration.
douze bungalows. La structure emploie douze personnes, dont la moitié à mi‐temps, auxquels il faut ajouter les retombées, notamment économiques, pour la pêche, l’agriculture et les services. “Ce genre de projet permet de générer des emplois et de limiter l’exode”, a noté Vitalie Wagueta, 3ème vice‐présidente de la Province des Iles. En tout, cette rénovation avec extension a coûté 400 millions, avec une double défiscalisation. Au niveau restauration, le nouveau deck du restaurant, face à la plage de Fayaoué, devrait accueillir à terme une trentaine de couverts par repas. “En plus des clients hébergés, nous avons des clients locaux qui viennent le soir et les week‐ends”, souligne William Ihage, directeur de la Sodil et président de la
La coutume de la Sodil face à la Province, la Commune d’Ouvéa et l’Etat.
SAS Sana Paradise. Pour le maire d’Ouvéa, Boniface Ounou, le Beaupré est “un miroir de ce que nous sommes, capables de montrer quelque chose de positif”. A quoi Frédéric Eymard, commissaire délégué aux Iles, a ajouté : “Vous avez, comme capital, la volonté. Vous avez su mobiliser les énergies”.
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A Maré les retombées économiques des paquebots sont une réalité
C’est en avril 2012 que Maré a pris un nouveau départ dans le domaine du tourisme avec les paquebots de croisière et une philosophie authentique de l’accueil du voyageur s’est réveillée dans le cœur des “si Nengone”. La société “Kenua” dirigée à l’époque par Gilbert Thong, a su intégrer progressivement ce projet dans le quotidien des Iles. Les premiers à accueillir ce nouveau tourisme ont été l’Ile des Pins puis Lifou. Trois ans plus tard, on peut mesurer le chemin parcouru…
Pour E mile Lakorédine, adjoint au maire et membre du Syndicat d’Initiave Nengone (S.I.N.), les chiffres parlent d’eux‐mêmes : “Pour l’année 2014, cinquante‐huit escales ont été réalisées sur Tadine, et plus d’une centaine de milliers de visiteurs ont foulé la terre de Nengone. Les retombées économiques directes ne sont pas négligeables. Elles se chiffrent à 115 millions. Les entreprises de transport s’octroient la plus grosse part avec plus de 83 millions. Les frais de port sont évalués à 20 millions. Pour le
site de Tadine les activités proposées aux touristes s’élèvent à près de 10 millions. Sur Wabao, les recettes des activités se montent à plus de 22 millions CFP. Les retombées économiques indirectes sont évaluées à plus de 5% de cette manne financière. Le tourisme de croisière va encore se développer dans l’avenir, avec plus de professionnalisme et sans doute d’autres services à proposer aux étrangers. Après ces trois années intenses en activité touristique, les Maréens se sentent plus concernés, certains investissent dans les entreprises de transport et d’autres essaient d’innover en matière d’accueil. D’ailleurs, les tribus de l’île participent à tour de rôle à l’arrivée des croisiéristes au ponton avec des chants et des danses. De janvier à Mars 2015, il y a déjà eu 19 touchers de paquebots et il est prévu une quarantaine d’autres jusqu’à la fin de l’année. Quant aux projets pour l’avenir du tourisme dans notre île, les coutumiers nous ont déjà donné un accord de principe. Nous prévoyons avec la Province des aménagements du front de mer et, un plan de circulation pour désengorger le flot de voitures lors de l’arrivée en même temps du Bético, d’un paquebot et d’un bateau de marchandises. Pour l’accueil des croisiéristes sur la grande plage de Yejele, nous prévoyons de créer une structure digne d’un village de vacances, où la sécurité et l’hygiène seront en vigueur. Beaucoup de projets nous attendent encore sur la route du développement de ces activités touristiques”…
Un nouveau palangrier pour la Sodil Un nouveau palangrier pratiquera la pêche dans les eaux des Loyauté. Armé par la SODIL, il est destiné à approvisionner la poissonnerie de Lifou (UCPM Munun). La SODIL a investi 40 millions de francs, dans ce palangrier de 11 mètres, fabriqué à Fidji. Baptisé Munun, du nom drehu des alevins de picots, le palangrier a été inauguré en présence des autorités administratives et coutumières. Ce palangrier long‐liner est équipé d’un moteur de 140 CV. Chacune de ses palangres de 30 km de long, est pourvue de 900 hameçons. Les cales pourront recevoir jusqu’à deux tonnes de poisson, et autant de glace pour la conservation. La glace et les appâts seront fournis par l’UCPM (Unité de Conditionnement des produits de la Mer), qui est aussi désignée comme armateur. Le capitaine et chef‐mécanicien du Munun est Johann Cica, originaire de la tribu de Xodre. A 26 ans, il a déjà travaillé pendant sept ans pour Navimon, commençant comme matelot jusqu’à devenir chef‐mécanicien. Depuis, il a suivi une formation à l’Ecole des Métiers de la Mer et obtenu son Brevet de Capitaine 200. A bord, il sera entouré de Wamo Taine et Hilaire Inea, deux marins qui ont récemment suivi la formation de Capitaine 200, et qui valideront leurs jours d’embarquement nécessaires pour obtenir ensuite le Brevet de capitaine. Construire les loyauté - Mai 2015 - 17
La récolte 2015 d’avocats manquait d’abondance Pour sa 22ème édition, la Fête de l’Avocat dans la tribu de Nece n’a pas tenu toute ses promesses. Sylvain Urene, pépiniériste, explique que l’année 2015 n’a pas été bonne pour les producteurs d’avocats. Pourtant dès novembre dernier, on avait remarqué une belle floraison sur les arbres fruitiers, puis la saison avançant, les premiers fruits ont eu du mal à se maintenir. Selon l’arboriculteur, c’est la première fois qu’il constate ce phénomène. Il pense que le climat y est pour quelque chose, mais pas le dernier cyclone qui n’a fait que décrocher les derniers avocats qui avaient tenu. Le Président Hnepeune, Sonia Backes, et Le Maire Pierre Ngaiohni.
Miel, pain‐marmite, et autres produits locaux étaient également proposés.
Reportage : N. Hnepugnya
Effectivement, l’avocat n’était pas abondant sur les étals de Nece. On a évalué à moins de 200 kilos l’exposition des fruits à cette fête, alors que l’an dernier il y avait plus de 6 tonnes d’avocats. En outre, la profession a du mal à se renouveler et la relève n’est pas assurée. Cette richesse risque même de disparaitre si on n’y prend pas garde.
Voilà qui pourrait conduire les organisateurs et les producteurs à une réflexion plus globale sur l’exploitation de l’avocat : en mettant en place une structure de transformation ou, pourquoi pas, à une labélisation du produit ? L’ouverture de cette 22ème édition s’est faite en présence du Maire Pierre Ngaiohni, du Président de la Province Neko Hnepeune et de Sonia Backès, chargée de l’agriculture au gouvernement. Le Bético a débarqué 209 visiteurs et une cinquantaine d’artistes, dont l’incontournable groupe de danse wallisienne “Fakagalogata”, hébergés à Nece même et dans les tribus voisines : Mebuet, Tuo et Padawa. Tous les produits locaux étaient bien représentés sur les étals du marché. L’association des pêcheurs de Nengone avait même son propre espace pour exposer et vendre le fameux “Wajuyu”.
Construire les loyauté - Mai 2015 - 19
Mucaweng a fêté le Pahatr et la langouste La cinquième édition de la Fête du Pahatr et de la langouste s’est tenue à la tribu de Mucaweng début avril, pour profiter de la période des vacances scolaires, mais aussi parce que cette saison est propice à la récolte des Pahatr.
les civets de roussette. Nouveauté de taille cette année : les restaurateurs ont proposé des glaces au Pahatr, réalisées par la société Switi de Nouméa.
Chanteurs et danseurs se sont succédés. Concours de rapage de coco.
L’ouverture s’est faite au rythme des bambous frappés et des chants de la troupe de Wetr, de Xepenehe et de Wedrumel. Les visiteurs sont venus nombreux participer à cette fête autour de la fougère “asplenium nid d’oiseau” et les tribus de Mucaweng, Siloam, Jokin et Easo ont ouvert leurs cases et partagé leur quotidien avec eux. La cueillette a été ouverte trois jours avant la fête, avec donc de l’extra‐frais garanti durant trois jours dans les stands de restauration qui proposaient des plats mettant à l’honneur les “Honë Pahatr” (jeunes plants de fougères), mais aussi des langoustes grillées et d’autres spécialités culinaires comme
Des chorales et des danses tradition‐ nelles ont été présentées en journée, ainsi que des démonstrations de savoir‐ faire traditionnel : réalisation d’une pirogue, chasse aux crabes de cocotier, concours de tressage et de râpage de cocos, randonnées pédestres et techniques de la pêche aux poulpes.
En soirée, le podium a accueilli de nombreux groupes, comme Trëtren, Man Kava, Dobë de Yaté, Bethela, Djunia, Suwan et Mexen avec élection de Miss Pahatr et feux d’artifices. Du côté de l’artisanat, les sculpteurs de Lifou ont proposé de nombreuses pièces à la vente, en santal ou en gaïac, sculptées durant ces trois jours, sous les yeux des visiteurs. Au fil des ans, la fête de la tribu de Mucaweng s’étoffe et s’enrichit. Il y a fort à parier que la version 2016 de la Fête du Pahatr et de la langouste se prépare déjà dans l’esprit des organisateurs.
Les artistes ont sculpté en direct, sous l’oeil des visiteurs.
Un réseau de fontaines publiques Elles reviennent tout droit du passé, les fontaines publiques d’eau potable récemment installées à proximité du dispensaire de Xépénéhé et des services de la Province des Iles à Wé. Habillage de ciment, look traditionnel rehaussé d’un vert kaki, les nouveaux équipements ont un côté rétro. Le robinet encastré avec commande à bouton poussoir limite le débit et la durée d’écoulement, à l’heure où la Commune s’apprête à facturer l’eau. Quatre autres fontaines doivent être prochainement installées à proximité du dispensaire de Wé. La mise en place de ces bornes fontaines, branchées sur le réseau public de distribution d’eau, s’inscrit dans le cadre d’un programme de développement et d’aménagement. Construire les loyauté - Mai 2015 - 21
22 - Construire les loyautĂŠ - Mai 2015
Reportage : N. Hnepugnya
Bénédiction de la stèle “Do” du centenaire par le père Apikawa.
Pénélo a célébré le centenaire de l’église de la Sainte-Croix Quatre jours d’intenses activités ont vu passer, début mai, devant la place de l’église de la Sainte‐Croix de Pénélo, à Maré, plus d’un millier de personnes venues de tous les coins de l’île pour admirer les prestations des danseurs de quinze tribus. La première journée était consacrée à une programmation coutumière et historique où la délégation de l’île des Pins a suivi le chemin coutumier depuis Medu, en passant par La Roche pour arriver enfin à Pénélo.
sobre, a remercié la présence de toutes les délégations. Le Président de la Province, Neko Hnepeune, a noté la rapidité avec laquelle, les gens de Pénélo ont bâti les différentes structures pour l’accueil des visiteurs. Quant au maire, Pierre Ngaiohni, il a résumé son discours par cet adage : “Aide‐toi et le ciel t’aidera”. Une exposition sur l’histoire de la construction de cette église a fait prendre conscience au public des difficultés rencontrées par nos Anciens pour ériger cet édifice. Michel Washetine a animé une conférence/débat sur le thème “vivre le Christ aujourd’hui” avec comme invité
le Père François Grossin, spécialiste de l’histoire des églises dans le milieu ecclésiastique. La grand‐messe dominicale, présidée par Monseigneur Calvet, a vu, pour la première fois, le temple de Pénélo rempli de fidèles. Avant le repas de midi, Les enfants ont lâché les ballons jaunes et rouges symboles de l’espérance.
Le groupe “Oneidi” de Wakone.
Les percussions du groupe de Tadine.
Une cérémonie teintée d’histoire s’est déroulée au lieu‐dit “Pemalu”, là où Wasako, grand guerrier et chef des “si Gurewoc” a jadis accueilli l’Evangile pour la première fois. Le 1er mai, avant même l’ouverture officielle du Centenaire, la stèle “Do” a été bénie par le père Apikawa et le grand chef Djalo, dans un discours
La coutume d’accueil de la délégation des Kunié. Construire les loyauté - Mai 2015 - 23
publireportage
Mebuet : “katralo ma hna ushiwa” En ce Vendredi Saint, avant Pâques, la première tôle a été posée sur la toiture d’un édifice encore en chantier qui représente pour les gens de la tribu de Mebuet, plus de deux ans de construction. C’est le jeudi 26 décembre 2013 que les travaux de cet édifice ont vraiment débuté, par la pose de la dalle. A noter qu’aucune subvention ni aide n’a été demandée à une collectivité. “C’est uniquement par la force de notre unité et de notre volonté que tout a été possible, explique Osas Jean Waunié, président de la paroisse, et ce n’est pas seulement, les gens de la tribu même mais également ceux habitant sur Nouméa. C’est une très bonne leçon pour notre jeunesse, de La première tôle a été posée par les quatre chefs de clan.
La jeune entreprise “Atetay Renov” a conduit les travaux.
continuer à vivre cet esprit d’unité et de fraternité, s’ils souhaitent réaliser d’autres projets”. Pour trouver le financement, deux grandes kermesses ont d’ailleurs été organisées sur Doniambo et sur Tindu en 2014, permettant de récolter plus de 3 millions CFP. A noter que le pasteur de la tribu, Nata Ban, est également un élément moteur dans l’accomplissement de ce projet. Pour toute la centaine de personnes présentes à cette cérémonie de la pose de la première tôle, c’était un grand soulagement, mais aussi un moment pour se dire que la plus grosse part du labeur a été accomplie mais que le travail n’est pas encore arrivé à son terme. “Katralo ma hna ushiwa” signifie “réjouissons‐nous après de lourdes tâches”.
L’igname nouvelle bénie à Saint Joseph
Départ du Pasteur de Traput et Jozip
Le dimanche 15 mars, après la messe, s’est déroulée à l’église de Saint Joseph, à Ouvéa, la bénédiction de l’igname nouvelle. Comme chaque année, de nombreux fidèles des tribus de Heo, Takedji, Weneki, Ognat et Teouta étaient présents pour cette célébration. Un grand repas en commun a clôturé la manifestation qui ouvre traditionnellement la consommation de l’igname dans les foyers.
C'’est avec émotion que les habitants des tribus de Traput et Jozip se sont réunis début janvier pour fêter le départ du Pasteur Wamejo Seiko qui officiait pour les deux paroisses depuis 2010. Sur décision du Conseil Régional, le Pasteur et sa famille ont rejoint courant janvier la paroisse de Xépénéhé pour un dernier mandat de 5 ans avant de faire valoir ses droits à la retraite. Toutefois, afin de vivre ensemble ce cap, tous les paroissiens ont participé au Culte de départ à Traput puis ont partagé un repas en commun.
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Les collégiens à la découverte du Nu Trehle Le projet pédagogique mis en place, depuis le début de l’année scolaire, par la classe de 4ème SEGPA (Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté) du Collège Laura Boula à Wé s’inscrit dans une démarche de développement durable et contribue à l’amélioration des connaissances liées au palmier “Cyphophoenix nucele”, localement connu sous le nom de “Nu Trehle”, seul palmier endémique des îles Loyauté et connu actuellement uniquement sur les terres de la tribu de Jozip.
Préparation des pochons remplis de terreau.
Le programme de conservation de l’espèce, animé par l’asso‐ ciation “Noé Conservation” et soutenu par la Direction de l’Environnement de la Province des Iles, a pour objectif de renforcer la population de Nu Trehle mais préalablement, il est nécessaire d’étudier la vie du palmier en fonction des saisons et du climat pour une meilleure compréhension de son mode de reproduction, sa croissance afin de confirmer la bonne santé de la population et d’identifier des périodes de récolte des graines. Les différentes sorties sur le site de Jozip permettent aux élèves de découvrir l’écosystème qu’est la forêt humide, sa richesse, les valeurs et usages traditionnels de certains arbres et plantes, et les menaces qui pèsent sur cet habitat fragile.
La classe de 4ème participe à la sauvegarde du Nu Trehle par la pratique de l’horticulture. Des graines et des plants d’une hauteur d’environ 20 cm, ont été prélevés dans la forêt humide puis rempotés et exposés dans la pépinière de Weniko Wejieme jusqu’à maturité. A chaque sortie, les enfants peuvent constater la croissance des plants et s’enrichir en informations auprès de Jean‐Noël Haocas, guide pédestre, ou encore Jonathan Maura, Chargé du programme Conservation des palmiers et conifères de l’Association “Noé Conservation”.
Les élèves ont participé au rempotage des plants.
Une randonnée pédagogique axée sur le palmier endémique.
Pour Alexandra Bakis, professeur d’horticulture de la classe de 4ème SEGPA : “Notre action éducative contribue au programme de l’association “Noe Conservation” en améliorant les connaissances liées à ce palmier, aussi bien écologiques que traditionnelles. De plus l’accès du sentier botanique qui débouche sur la forêt naturelle de Nu Trehle permet aux élèves d’admirer une trentaine de plantes sélectionnées pour leur intérêt en terme traditionnel d’usages et de valeur”.
Des accompagnatrices médicales diplômées Les douze stagiaires de la Formation AAP (Accompagnateur d’Autonomie à la Personne) se sont retrouvées le 30 avril pour la remise des diplômes. A l’issu des dix mois de formation, entre la villa‐formation de Hapetra et les stages professionnels, les stagiaires (de Lifou, Maré et Ouvéa) se sont vues remettre leur diplôme, délivré par la DASS‐NC. Pour l’organisme de formation IFC (Ingénierie de Formation et de Conseil), la réussite de cette première promotion est une satisfaction. Pour faire face à la demande des personnels en activité au sein de l’APAHL, mais aussi des demandeurs d’emploi, cette formation devrait être renouvelée dès le mois de juillet prochain.
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Un atelier scientifique sur le changement climatique à Ouvéa Ouvéa a accueilli fin avril un atelier sur l’adaptation au changement climatique organisé par l’IRD, le College of Marshall Islands et l’EHESS‐ANU. Baptisé R2C3 (Résilience Régionale face au Changement Climatique et ses Conséquences) cet événement regroupait Ouvéa, les Iles Marshall, Tuvalu, Kiribati, les Tuamotu, avec le soutien du Fonds Pacifique, de l’association AGORA SHS Nouvelle‐ Calédonie et l’aide la commune d’Ouvéa.
A l’heure des échanges coutumiers à Saint Joseph.
Exemple typique d’érosion dans le nord d’Iaaï.
Lors des échanges coutumiers, Albert Ouaiegnepe, 5ème adjoint au Maire d’Ouvéa, a rappelé : “Echanger c’est important, nous devons partager nos expériences face aux problèmes majeurs qu’implique le changement climatique dans nos régions”. Les coutumiers et la population en général ont en effet largement participé aux différentes étapes. Ainsi, c’est le Nord qui a d”abord accueilli la délégation pour mesurer l’érosion du littoral à Takedji et Heo, le lendemain matin les coutumiers du Sud
ont montré l’impact négatif de certaines infrastructures, puis les trois collèges ont reçu les scientifiques, enfin c’est à Hwadrilla que chaque participant a pu transmettre son expérience à la population. Tous les sujets ont été abordés : érosion des côtes, salinisation des lentilles d’eau douce et des champs, inondations, tempêtes et cyclones, et bien sûr, l’exode parfois vers d’autres terres quand il n’y a plus de possibilité de lutter contre l’océan Pacifique. Des représentants de l’université de Waikato en Nouvelle‐Zélande étaient présents dont Tapugao Falefou, Doctorant mais aussi Secrétaire d’Etat à l’environnement dans son pays Tuvalu. “Nous ne mesurions pas la situation précaire ni la configuration de vos îles à Kiribati”, ont souvent répété les Vieux à la vue des images protégées. Les enfants aussi ont été surpris. Une classe de Guillaume Douarre avec son professeur André Wea, a réalisé, dans le cadre de cette étude, une carte en 3D permettant de visualiser les infrastructures et les risques à court et
moyen terme. Et c’est à leur intention que Brianna Fruean, ambassadrice pour la jeunesse au PROE (programme régional océanien de l’environnement) a lancé un appel : “C’est important que les jeunes s’impliquent, et j’espère que partager sur mon expérience va susciter des vocations”.
Une carte en 3D pour cibler les risques.
Solidarité : de Maré à Vila en paquebot Pendant plusieurs semaines, une collecte avait été organisée dans différents points de Maré par la Mairie avec la collaboration des commerçants, des écoles et des particuliers afin de contribuer à la chaîne de solidarité nouée dans le pays avec nos frères et voisins du Vanuatu. Déléguée par le maire, la deuxième adjointe, Jeannine Wahea, et quelques bénévoles ont pu ainsi réunir dans le grand dock municipal plus de 300 kilos de marchandises (vêtements, denrées alimentaires et fournitures scolaires). Le paquebot de croisière de la compagnie P&O, par l’intermédiaire du responsable de l’Agence Kenua, a bien voulu embarquer dans ses cales toutes ces marchandises qui ont été livrées à Vila quelques jours plus tard. La Mairie a tenu à remercier l’agence et la compagnie pour cette bonne action.
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Le livre en fête Fin avril, la Bibliothèque Municipale d’Ouvéa a accueilli la conteuse Deborah Hnassil de Maré, qui s’est déplacée dans toutes les écoles, intervenant dans les classes de cycle 2 et 3, ainsi qu’une artiste de la compagnie Kidam qui s’est produite à la Médiathèque de Hwadrilla devant les élèves de l’école pilote, d’Eben‐Eza, de Mouli, de Lekine, de St‐Michel, de St‐Paul et de St‐Joseph. Elle a développé, à l’aide de marionnettes de papier et de chansons, l’histoire de “Pop le petit margouillat” à qui il arrive mille aventures avant de finir multicolore. A noter que 5 albums sont au programme cette année pour la Fête du Livre : “Le voleur de miel”, “La grenouille qui avait une grande bouche”, “La graine du petit moine”, “10 contes d’Afrique”, et “Vivons le monde en Océanie”.
Contes sur la natte : c’est reparti ! Pour la troisième année consécutive, les conteurs et musiciens de l’association “Lapa lapa ië” de Lifou se sont retrouvés fin avril pour animer une première soirée “Contes sur la natte, ifejicatre hune ixöe” dans la tribu de Tingeting à Lifou. Une centaine de personnes a pu écouter Jules Thomadra, Pasteur Var Kaemo, Wali Tetuanui, Bertrand Desray et Nadin’Potrë raconter des contes et légendes de Lifou, mais aussi des histoires et des chansons venues du bout du monde. De nouvelles histoires et musiques ont en effet été présentées par la troupe qui a fait voyager le public au Cambodge, à Ouvéa, à Maré et à Lifou. C’est en ce sens que “les nattes sont des tapis volants”! Grâce au soutien de la Provinces des îles, des communes de Maré et Ouvéa, la troupe se déplacera également en cours de saison 2015 dans les autres îles pour animer des soirées et rencontrer les conteurs du cru. Un beau programme en perspective destiné à faire circuler les histoires mais aussi à créer des liens autour de la parole.
Edouard Wayaridri qualifié Commandant de Bord “D’aussi loin que remontent mes souvenirs, je voulais piloter des avions”, s’amuse Edouard Wayaridri. Pourtant, il a failli manquer sa vocation, car devant le coût d’une formation aéronautique, il a commencé des études en informatique ! Finalement, pendant son BTS, ses parents lui offrent son brevet de pilotage à l’aérodrome de Magenta et il fait l’école buissonnière pour accumuler des heures de vols. La passion ne le quittera plus, il se mobilise pour obtenir la bourse “400 cadres” qui le mènera à l’ESMA de Montpellier (Ecole Supérieure des Métiers de l’Aéronautique) pour suivre une formation de pilote de ligne pendant 3 ans. Alors qu’il espérait intégrer la compagnie Aviazur, c’est finalement Air Calédonie, en prévision du renouvellement de sa flotte, qui le sollicite pour rejoindre les rangs des personnels navigants techniques (PNT). Après avoir été instructeur sur les petits avions, il obtient un financement pour effectuer sa qualification de type ATR et rejoint Air Calédonie en mai 2007 comme co‐pilote. “Mon premier vol, c’était sur Ouvéa, se souvient Edouard. Ensuite, nous avons enchaîné avec un vol sur Maré où ma famille et mes amis m’attendaient à l’aéroport pour me féliciter, c’était une vraie fête"! Depuis, il ne se lasse pas de voler : “Avoir son bureau dans les airs, c’est un luxe. Le métier de pilote chez Air Calédonie est particulier car il faut une qualification spéciale pour Magenta et puis nous faisons 6 décollages et 6 atterrissages par jour”. En septembre 2014, Edouard est sélectionné par une commission interne pour suivre une formation de commandant de bord début 2015. Après 4 mois d’instruction, il devient le 4 juin 2015 le 2ème commandant de bord Kanak, après Ronald Urene, lui aussi originaire de Maré. “C’est le rêve de tous les pilotes de ligne, c’est un aboutissement, je suis très fier de mon parcours”, résume‐t‐il. Avec la perspective d’une nouvelle flotte d’ATR72‐ 600, de nouveaux défis s’annoncent pour Edouard qui participera Edouard Wayaridri en formation en 2011 avec Philippe Solier dans le simulateur de vol ATR d’Air New Zealand à Auckland. activement à la mise en œuvre de ce projet.
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Du 28 mars au 10 avril, douze jeunes footballeurs des îles Loyauté était en déplacement en France, pour participer au Tournoi de Cahors et à des matchs de détection. Un projet financé par la Province des îles et le Comité Provincial de football. Neuf jeunes de Lifou, deux d’Ouvéa et un de Maré ont en effet été sélectionnés en U13 (13 ans), ainsi que trois joueurs en U15 (deux de Lifou et un de Maré), pour des matchs de détection. Ces jeunes du pôle excellence football ont montré une belle implication lors des séances de regroupement. Pour Léon Waitronyie, conseiller technique provincial de football de la Province, la sélection a été difficile, mais le suivi technique tactique et la condition physique ont été des critères décisifs. Le tournoi de Cahors a regroupé 80 équipes venues de toute la France, avec des écoles de football d’équipes renommées. Les jeunes des îles ont défendu leur place et ont ainsi pu être remarqués par des entraîneurs pour leurs qualités techniques,
tactiques et pour leur créativité. Pour le conseiller technique provincial, les atouts sont à travailler dès le plus jeune âge, entre 6 et 12 ans pour la technique individuelle. La tactique et le jeu de groupe s’affinent ensuite à partir de 12 ans, en club et lors des stages intensifs des vacances scolaires.
Reportage : Angélique Rouquié
Nos jeunes footballeurs remarqués en France
Les arbitres en formation à Lifou Mi‐avril, le district de Lifou a reçu 26 stagiaires qui ont pu apprécier le stage d’arbitrage dispensé par Channel Palau de la Fédération Calédonienne de Football (FCF) avec les nouvelles directives : “La Nouvelle‐Calédonie : devenir terre d’arbitres” et des mots d’ordre comme le respect, le dépassement de soi, la convivialité, la concentration, l’engagement, l’autorité, le professionnalisme, etc. Les 26 participants, arbitres confirmés et débutants, ont pu suivre pendant deux jours une formation théorique et pratique. Le président du district ne pouvait être que satisfait vu le nombre de participant et la qualité de la formation reçue.
Lifou aux championnats de France UNSS Quatre jeunes véliplanchistes de Lifou ont participé, du 13 au 26 mai, aux Championnats de France UNSS de planche à voile Excellence, à Narbonne. Une progression logique après avoir décroché plusieurs années consécutives, les titres de champions territoriaux. Ils avaient débuté en planche à voile, avec le club Hnaipöle, en UNSS et en section sportive du Collège Laura Boula. Aujourd’hui en option voile au Lycée des îles, ils multiplient les occasions de naviguer sur le plan d’eau de la Baie de Chateaubriand. Accrocs, ils le sont certainement, et partagent volontiers leur passion avec les plus jeunes. Le financement de ce déplacement a été bouclé grâce au soutien de l’UNSS, qui a pris en charge 80 % des billets d’avion. La subvention de la Direction de la Jeunesse et des Sports de la Province des îles (DJS), et une aide du Lycée Williama Haudra, ont complété le budget.
Maré a fêté les 50 ans du Volley Pour marquer les 50 ans de l’existence de la ligue calédonienne de Volleyball, le district de volley de Maré a organisé mi‐avril un tournoi de masse dans la salle omnisport de Tadurehmu, avec la participation de 12 équipes de garçons et 8 équipes de filles venues de tous les clubs de l’île. Les organisateurs projetaient également sur grand écran des vidéos des grandes rencontres de volley dans le monde. A la fin 2014, on recensait 12 clubs de volley avec quinze équipes dont huit équipes hommes et sept équipes féminines pour un nombre total de 263 licenciés. On peut donc dire que cette discipline se porte bien à Nengone.
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AIRCAL INFOS Un futur centre de maintenance régional ? Aircal a effectué fin avril une opération technique sur un ATR d’Air Vanuatu, en espérant que cette première étape soit le prélude à un projet plus ambitieux : devenir un centre de maintenance régional. Dans le grand hangar d’Aircal, l’un des deux ATR d’Air Vanuatu a en effet subi une opération, dite de “pesée”, avec ses trains d’atterrissage sur des balances. Une opération relativement courante, mais essentielle pour la bonne gestion d’un appareil, et qui donne lieu à la délivrance d’un document officiel. Pour le personnel technique d’Aircal, cette opération de maintenance était une première sur un appareil d’une compagnie étrangère. L’occasion pour le P.D.G. Samuel Hnepeune de relever que “si Air Vanuatu est intéressé pour travailler avec nous, ils ne sont sans doute pas les seuls dans la région”. Bonne question : plutôt que d’envoyer leurs avions à Singapour pour les grandes visites techniques ou les opérations de maintenance, pourquoi les compagnies aériennes de la région ne choisiraient pas de le faire à Nouméa ? C’est un projet auquel Aircal réfléchit depuis longtemps : devenir un centre de maintenance technique permettrait en effet aux compagnies de la région (Fiji Airlines, Air Tahiti Nui, Air Vanuatu…) de réaliser de réelles économies. A raison de dix appareils à entretenir à l’année, l’opération serait rentable. D’autant, explique Samuel Hnepeune, que “nos équipes ont un savoir‐faire indéniable sur les ATR, un appareil sur lequel nous travaillons depuis 1986”. Sans compter que l’atelier d’Aircal est agréé aux normes européennes.
Agence de Lifou : prenez un ticket ! L’agence Air Calédonie de Wé se modernise. Pour cela elle s’est dotée d’une gestion de file d’attente Qmatic pour accueillir ses voyageurs. Il s’agit d’un distributeur de tickets numérotés désignant l’ordre de passage des clients. Le système était attendu tant par les visiteurs que par l’équipe sur place qui a décidé d’apporter une touche personnelle à cette installation : en effet, les numéros des guichets sont remplacés ici par les prénoms en langue Drehu des agents. Le distributeur de tickets avec son écran tactile est à la disposition des visiteurs, dont les premiers ont été ravis et agréablement surpris. Une belle amélioration pour un meilleur service à la clientèle et plus de confort.
Un ATR‐72 en révision chez les Kiwis Parti de Nouméa le 20 avril, l’ATR‐72 immatriculé F‐ONCL (le dernier arrivé en janvier 2014) a passé quatre semaines à Christchurch dans un hangar technique d’Air New Zealand pour subir sa révision des 8 ans. L’opération consistait en un démontage entier, avec inspection de tous les éléments et de la structure primaire de l’avion. “On change s’il y a une pièce à changer et on répare si c’est abimé, explique Michel Bertherat, le directeur technique de la compagnie, et cela représente entre 5.000 et 6.000 heures de main‐d’œuvre”. Cette révision se faisait auparavant chez Fokker à Singapour, et ce fut le cas pour les deux appareils en 2014. Le prochain partira, lui aussi, à Christchurch, le 22 juin pour sa visite, mais également pour une peinture complète.
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La nouvelle image d’Aircal ! Aircal à travers diverses actions s’active pour changer son image. “Dans le cadre du 60ème anniversaire et dans notre démarche d’amélioration du service aux clients, nous avons voulu travailler également sur les vitrines de la compagnie”, explique Marion Gentelet, directrice commerciale et marketing. Ainsi, l’agence de Manhattan a été habillée d’une vitrophanie colorée sur sa vitrine principale, une nouvelle enseigne a été posée avec le logo actualisé et un système de porte affiches améliore la communication aux clients. La boutique Aircal a repris du service avec une nouvelle sélection d’objets publicitaires aux couleurs des 60 ans, vous pouvez retrouver les maquettes, le livre anniversaire, les casquettes, les stylos, les polos et bien d’autres objets encore. Les ventes s’effectuent aux agences de Manhattan et Magenta et les informations sont disponibles sur le site internet www.air‐caledonie.nc. Afin de créer un lien entre les points de vente, une nouvelle affiche présentant le réseau desservi, ainsi que les contacts d’Aircal a été apposée dans les différents comptoirs et agences du territoire. Même les véhicules de la compagnie ont revêtu les couleurs d’Aircal ! Enfin, depuis le 29 avril, le site internet www.air‐caledonie.nc a fait peau neuve ! L’ergonomie a été repensée pour faciliter la navigation et la recherche d’informations, l’intégralité des contenus a été mis à jour et le site s’adapte à votre écran du smartphone à l’ordinateur. Volontairement orienté vers l’invitation au voyage, cette nouvelle version présente de nombreuses photographies et une rubrique “destinations” mettant en avant les paysages des îles. Pour compléter le site et répondre aux attentes des clients, un nouveau moteur de ventes sera prochainement disponible et simplifiera l’achat en ligne.
La nouvelle présentation du site internet d’Aircal : www.air‐caledonie.nc
Ci‐dessous, la nouvelle vitrophanie de l’agence Manhattan.
Construire les loyauté - Mai 2015 - 35
La vice‐présidente Vitaline Wagueta et Roland Monjo de la Direction des Sports représentaient la Province des Iles Loyauté.
Les “24h de volley” d’Ouvéa Durant le long week‐end du 1er mai, le Club des Moustiques de Gossanah a accueilli plusieurs centaines d’invités aux traditionnelles “24h de volley‐ball”. Et le public est venu, par famille entière, les jeunes jouant au volley‐ball, les autres à la pétanque et les mamans aux cartes ! Les touristes ont dégusté les recettes locales comme les maniocs râpés, les poissons fumés ou les crabes, et le restaurant n’a pas désempli. A noter que le marché du samedi matin s’est déplacé de Saint Joseph à Gossanah avec des produits nombreux et variés : oranges, mandarines, bananes, pommes cannelle, citrouille, choux et salades ainsi que des taros, des ignames et des boutures. Ces “24h de volley‐ball” se sont déroulées sur 2 terrains de beach‐volley, 2 terrains de volley, avec plus de 40 équipes de beach garçons, une vingtaine chez les filles, et en volley‐ball classique c’est une trentaine d’équipes masculines et féminines qui se sont affrontées. La veille de l’ouverture des “24h de volley‐ball”, Gossanah avait inauguré deux terrains de volley tout neufs, financés pour 31 millions CFP par l’Etat, et pour 42 millions par la Province des Iles. Entouré des autorités coutumières, religieuses et administratives, le grand chef de Weneky, Albert Bazit a coupé le traditionnel ruban.
Sur le sable, sur gazon ou sur les nouveaux terrains, les volleyeurs sont montés au filet pendant 24 heures !
Construire les loyauté - Mai 2015 - 37
La “Beach Loyalty day” de Mouli Le samedi 25 avril, la Direction de la Jeunesse des Sports et des Loisirs a organisé à Mouli la première des 3 journées “Beach Loyalty day” prévues à Ouvéa cette année. “Nous allons tourner d’une île à l’autre chaque mois, a expliqué Nadia Wathe, animatrice chargée des événementiels au service des sports, et cette journée s’adresse aux adultes et aux enfants qui sont très demandeurs comme on le voit aujourd’hui. Nous avons invité les clubs, l’objectif est de promouvoir les sports de plage au travers de rencontres, mais aussi d’ateliers pendant lesquels les techniciens de la Province rappellent les règles. Mouli s’est imposé car le site se prête merveilleusement à cette opération, la plage y est bien plate et large”. Les habitants de Mouli ont répondu présents et ont accueilli les visiteurs des autres tribus. Sur la journée, plus d’une centaine de participant ont pu découvrir Beach tennis, Beach volley et Beach soccer.
Hnaizianu aux championnats UNSS de volley Quatre élèves du Centre Provincial d’Entrainement du collège de Hnaizianu ont passé plus de deux semaines en France pour participer au championnat UNSS national de volley‐ball. Leur séjour a été écourté car ils ont perdu les deux premiers matches de qualifications pour les phases finales. Mais ces jeunes collégiens se sont dit très satisfaits de ce voyage : “On s’est retrouvés face à des joueurs de grandes tailles et qui jouent bien, donc on a perdu nos deux matches. Mais on est très content car on a découvert beaucoup de choses”.
“Titika” : hommage à l’église de Pénélo
DMP : un “Wine up” venu des Salomon
En 1915, s’achevait la construction de l’église catholique de Pénélo à Maré. Cent ans plus tard, les paroissiens du district se sont réunis pour rendre hommage aux anciens et Missionnaires qui ont construit ensemble cette église. L’album Titika (Le rocher de Tika) raconte sa construction, son histoire, les valeurs de solidarité, de travail et les efforts partagés pour permettre la réalisation de cet édifice. Parole vivante et témoignage d’un héritage culturel et spirituel. Sur la jaquette de l’album, on trouve cette dédicace de Tony Siwoine : “Nous dédicaçons l’album Titika à notre Grand Chef Djalo Louis, à tous nos vieux et vieilles, à nos jeunes qui sont l'avenir de la grande chefferie de Gurewoc. Une pensée appuyée à tous les vieux qui sont partis, et qui font la fierté de la jeunesse actuelle, qui nous ont laissé un héritage extraordinaire et par qui l'Eglise de la Sainte Croix existe. Nous remercions également les jeunes de Q.D.B. qui nous ont aidés matériellement, ainsi que les trois filles May, Jujune et Sophie pour leur dévouement sur le plan culinaire. Merci aussi à Pa Olo et Kae pour leur présence. Nous remercions également May & Zolan pour leur petite case qui nous a permis de réaliser l'enregistrement de l'album Titika”.
DMP, le gang d’Honiara a encore sévi ! Ce nouvel album continue de placer le groupe dans la catégorie “International” dans laquelle se situent quelques artistes du Pacifique avec des compositions et des arrangements plutôt bien léchés. “Wine Up” est le digne successeur des deux précédents albums, une succession de hits, qui ont permis au groupe de se faire connaître dans tout le Pacifique. Grâce à internet le groupe est également connu et apprécié dans beaucoup de pays à travers le monde grâce au téléchargement et au streaming qui montrent un intérêt croissant pour ces artistes. Les 4 chanteurs, Barna, Kairi, Pussy et Blad P2A continuent leur collaboration avec DJ Liamz, le Monsieur Hits des Iles Salomon. On ne change pas une équipe qui gagne !
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