Magazine n° 165 Téléchargeable sur notre page Facebook et le Site de la Province : www.facebook.com/construire.lesloyaute http://www.province-iles.nc http://www.constloy.com
Magazine n° 164 Téléchargeable sur notre page Facebook et le Site de la Province : www.facebook.com/construire.lesloyaute http://www.province-iles.nc http://www.constloy.com
Editorial La dernière assemblée provinciale du 7 juin 2016, a été l’occasion pour les élus des Iles, d’approuver le compte administratif et le compte de gestion de la Province des Iles Loyauté pour l’année 2015. Aussi, le rapport d’activité synthétisant l’action des services de la Province des Iles Loyauté conduite en application des politiques publiques débattues lors des Débats d’Orientations Budgétaires 2015, a été publié. Avec les difficultés économiques que traverse le Pays, face à toutes ces incertitudes institutionnelles créant un climat défavorable à l’investissement, la Province des Iles Loyauté devra réduire ses dépenses de fonctionnement tout en préservant l’essentiel de ses missions nécessaires au développement de sa population. Et c’est dans cette optique, au-delà des discours que nous échangeons, que nous devons tous être convaincus de la place, du rôle et de la responsabilité de chacun dans la conduite et dans la bonne santé de notre entreprise commune, que constitue l’outil provincial. Ce numéro 165 de “Construire les Loyauté” sort juste après, où le pays tout entier et en particulier l’île d’Ouvéa, a commémoré dans le recueillement et le pardon les drames survenus il y a déjà 29 ans. De ces événements douloureux, tout le monde s’accorde à tirer des leçons pour construire un futur possible entre les hommes dont les destins divergents hier, sont aujourd’hui devenus communs. Pardonner sans jamais oublier est l’un des socles fondateurs de ce nouveau vivre ensemble. La Fête du Lagon à Mouli, le Marché des Producteurs, la Fête de l’Avocat à Nece ou la Fête de la Musique ont été autant d’occasions de célébrer notre “vivre ensemble” et de démontrer, qu’au-delà des intérêts corporatistes ou catégoriels, il existe des sujets essentiels sur lesquels l’ensemble des acteurs politiques, économiques et sociaux peuvent se mettre d’accord et faire avancer le Pays pour le bien-être de nos populations.
CONSTRUIRE LES LOYAUTE 10 rue Georges Clémenceau B.P. 7815 - 98801 Nouméa Cedex Tél. : 79 47 69 Email : constloy@canl.nc - ISSN n° 1169-4998 www.facebook.com/construire.lesloyaute http://www.province-iles.nc http://www.constloy.com
Mais ces images positives et ces vitrines valorisantes de la vie économique de la Province des Iles Loyauté, nous rappellent aussi que d’autres ont tracé avec nous le chemin où nous marchons, puis ils nous ont quittés. A leurs familles, à leurs proches, au nom des élus de la Province des Iles Loyauté, j’adresse mes plus sincères condoléances. Bonne lecture à tous !
Directeur de la publication : Jean-Luc Datim Réalisation : ADANIS Reportages : Maxou Granados Sophie Mendes Céline Touet Régie Publicitaire : ACP (Tél. 24 35 20) Impression : Artypo
Néko HNEPEUNE Président de la Province des Iles Loyauté
Sommaire
Le marché des producteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 23
Les décisions de la Province . . . . . . . . . . . . . . . . p 4 et 5
La Fête de la Musique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 27
Le Rapport d’activité 2015 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 6
A la découverte des plantes médicinales . . . . . . . . p 29
Le Centre de Secours Incendie de Maré . . . . . . . . . . p 7
Mobilité à l’international . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 31
Commémorations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 9
Le Congrès en visite à Nengone . . . . . . . . . . . . . . . . p 33
La piste aérodrome de Nengone . . . . . . . . . . . . . . . .p 11
Un mythe Drehu : la légende de Xétiwan . . . . . . . . p 37
La Fête du Lagon à Iaaï . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 12 et 13
Un atelier vidéo pour les jeunes de Maré . . . . . . . p 39
Anthropologie à Iaaï et Nengone . . . . . . . . . . . . . . .p 15
La “Journée de la Famille” à Lifou . . . . . . . . . . . . . . . . p 41
Week-end culturel à l’internat de Hnaïzianu . . . . . .p 16
Disparition : Wanaro N’Godrella . . . . . . . . . . . . . . . p 42
Des buttes permanentes à l’école . . . . . . . . . . . . . . .p 19
Les stades de Maré et Lifou . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 43
La Fête de l’Avocat à Maré . . . . . . . . . . . . . . . .p 20 et 21
Portrait d’un Femme Kanak . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 45
L’internat de La Roche . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . p 25
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Approbation des Comptes Administratifs 2015 L’Assemblée de la Province des Iles Loyauté s’est réunie le 7 juin sous la conduite du président Néko Hnepeune, afin d’examiner le Compte Administratif 2015 de la Province des Iles Loyauté qui a été approuvé, tout comme le compte de gestion du Payeur, avec lequel il se trouvait en concordance. Les prévisions budgétaires de l’exercice 2015 votées par l’Assemblée s’établissaient à 24.615.007.931 CFP. La situation actuelle, notamment, de l’érosion de l’épargne brute de la Province des Iles Loyauté, était celle de la NouvelleCalédonie il y a deux ans. Elle correspond à l’excédent des recettes réelles de fonctionnement sur les dépenses réelles de fonctionnement plus communément appelée autofinancement brute. Aujourd’hui cette épargne brute est à 0,6 % des recettes réelles, soit 86 millions CFP. Soit à 2 millions CFP en deçà des 88 millions CFP de remboursement du capital de la dette actuelle. La Province des Iles Loyauté a dû faire appel à un emprunt auprès de l’AFD afin de financer les opérations d’investissement. L’objectif recherché, étant les mesures d’économie susceptible de reconstituer une épargne brute. La situation économique de la Province des Iles Loyauté est étroitement liée à celle de la Nouvelle-Calédonie. Le fonds de roulement est passé de 5 milliards CFP à un peu plus de 957 millions CFP entre 2012 et 2015. Il appelle à une extrême vigilance dans le choix des priorités à venir. Les actions menées par le gouvernement en matière d’économie budgétaire pour restaurer son niveau d’épargne doivent inspirer la Province. Les indicateurs budgétaires qui sont alarmants incitent à modifier la culture de la dépense. Il est important de noter que l’effort fourni par la Province des Iles Loyauté sur le rattrapage en matière d’investissement, tel que le wharf de Hwadrilla et le stade de La Roche représentent un peu plus de 50 % de la capacité d’investissement. La situation conjoncturelle qui frappe l’Etat et la Nouvelle-Calédonie ne favorisent pas les collectivités provinciales. Des efforts de maîtrise des dépenses sont à opérer sur les subventions et participations qui constituent l’un des leviers d’une reconstitution d’une épargne brute favorable.
ENSEIGNEMENT : DÉPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT Le montant des dépenses d’investissement s’élève à 536.912.605 CFP, soit 10 % du montant global des dépenses d’investissement. Le montant des dépenses de fonctionnement s’élève à 3.417.138.643 CFP, soit 22 % du montant global des dépenses de fonctionnement. Actuellement, la dette de la CAFAT envers la Province des Iles Loyauté représente 1,1 milliard CFP, et son impact sur la trésorerie n’est pas négligeable.
CULTURE, JEUNESSE, SPORT ET LOISIRS : DÉPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT Le montant des dépenses d’investissement s’élève à 883.925.924 CFP, soit 17 % du montant global des dépenses d’investissement. Le montant des dépenses de fonctionnement s’élève à 617.101.833 CFP, soit 4 % du montant global des dépenses de fonctionnement. Certaines subventions aux associations ont dû être revues à la baisse compte tenu de la diminution des recettes de la Province des Iles. Cette démarche concerne l’ensemble du territoire. A la différence des subventions octroyées par la Nouvelle-Calédonie aux établissements publics pour leur fonctionnement, celles versées par la Province, correspondent aux prestations réalisées pour le compte de la Province des Iles Loyauté. Dans certains cas, la Nouvelle-Calédonie aurait dû participer au financement de ces actions car certains établissements sont du niveau territorial et non provincial.
SANTÉ : DÉPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT Le montant des dépenses d’investissement s’élève à 283.748.348 CFP, soit 5 % du montant global des dépenses d’investissement. Le montant des dépenses de fonctionnement s’élève à 4.175.887.738 CFP, soit 27 % du montant global des dépenses de fonctionnement. Les travaux du Centre Médical de Hulup, débutés en octobre 2014, ont été suspendus en raison de l’abandon du chantier d’un prestataire. Les travaux ont pu reprendre fin janvier 2015 et la réception du chantier est prévue pour la fin du mois de juillet.
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PROTECTION ET ACTION SOCIALE : DÉPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT Le montant des dépenses d’investissement s’élève à 643.781.537 CFP, soit 12 % du montant global des dépenses d’investissement. Le montant des dépenses de fonctionnement s’élève à 1.234.490.612 CFP, soit 8 % du montant global des dépenses de fonctionnement. Le versement de la recette provenant de la Nouvelle-Calédonie relatif aux aides aux personnes âgées accuse un retard d’un trimestre dans le remboursement des sommes à payer. Concernant l’habitat social, 337 logements ont été réalisés et livrés sur 444 attributions.
TRAVAIL, EMPLOI, FORMATION PROFESSIONNELLE : DÉPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT Il n’y a pas eu de dépenses d’investissement dans ce secteur. Le montant des dépenses de fonctionnement s’élève à 717.788.808 CFP, soit 5 % du montant global des dépenses de fonctionnement. Le plan de formation comporte 24 actions dont certaines ont été dédoublées, ce qui porte le nombre de sessions à 34. Parmi elles, quelques-unes ont déjà été réalisées et d’autres sont en cours.
AMÉNAGEMENT ET ENVIRONNEMENT : DÉPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT Le montant des dépenses d’investissement s’élève à 202.891.532 CFP, soit 4 % du montant global des dépenses d’investissement. Le montant des dépenses de fonctionnement s’élève à 706.710.476 CFP, soit 5 % du montant global des dépenses de fonctionnement. Le service de l’Environnement souligne qu’il y a une interrelation entre le projet de déchèterie et le wharf d’Ouvéa, car les déchets traités par la déchèterie devront être exportés vers les unités de conditionnement à Nouméa ou à l’étranger, via le wharf de Hwadrilla. La mise en place d’un mode de gestion avec les activités du wharf de Hwadrilla sera nécessaire.
TRANSPORT ET COMMUNICATION : DÉPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT Le montant des dépenses d’investissement s’élève à 1.108.552.125 CFP, soit 21 % du montant global des dépenses d’investissement. Le montant des dépenses de fonctionnement s’élève à 144.914.725 CFP, soit 1 % du montant global des dépenses de fonctionnement. Un abri provisoire a été mis en place au quai de Tadine Maré, en attendant les travaux de réaménagement. Dans un premier temps, la priorité était de sécuriser le flux des passagers, des croisiéristes et des marchandises lors des arrivées et des départs du Bético ou des paquebots. L’aérogare de Maré étant étroit et difficile à la circulation des personnes à l’intérieur lors des départs, une étude est à prévoir sur la possibilité d’aménager un préau à l’extérieur de l’aérogare.
ECONOMIE : DÉPENSES D’INVESTISSEMENT ET DE FONCTIONNEMENT Le montant des dépenses d’investissement s’élève à 809.797.356 CFP, soit 15 % du montant global des dépenses d’investissement. Le montant des dépenses de fonctionnement s’élève à 1.122.204.973 CFP, soit 7 % du montant global des dépenses de fonctionnement. La Direction de l’économie intégrée (DEI) est en charge de la rédaction de fiches détaillant les prestations rendues par les différents organismes subventionnés par la collectivité.
LES RECETTES Le montant des recettes d’investissement s’élève à 4.117.013.174 CFP et à 14.492.378.866 CFP pour les recettes de fonctionnement. LE COMPTE ADMINISTRATIF ET LE COMPTE DE GESTION 2015, ONT PERMIS DE DÉGAGER UN RÉSULTAT GLOBAL POSITIF DE 957.360.488 CFP.
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Rapport d’Activité 2015 de la Province des Iles Loyauté Le rapport d’activité synthétise l’action des services de la Province des Iles Loyauté conduite en application des politiques publiques débattues lors des orientations budgétaires (DOB). Il met en valeur le travail de l’ensemble des 662 agents qui exercent dans les domaines de compétences provinciales. En 2015, les perspectives financières de la Nouvelle-Calédonie ont été exigeantes, les incertitudes institutionnelles ont créé un climat d’attentisme défavorable à l’investissement et le gouvernement national, dans son projet de loi des finances, a recherché avant tout l’économie financière. Face à cette situation, la Province des Iles Loyauté, en plus des transferts, dispose d’un taux d’endettement faible et d’un autofinancement dégagé capable de supporter l’annuité de la dette pour continuer son action de développement durable. TROIS TITRES COMPOSENT LE RAPPORT 2015 Le Titre I survole les îles à travers des chiffres clés et retrace les différents changements de l’institution provinciale consécutifs aux nouvelles élections et au nouvelles orientations politiques. Le Titre II expose les actions menées dans le cadre de la mise en oeuvre des politiques publiques provinciales au centre desquelles se trouve le Kanak loyaltien, en bonne santé et imprégné de la sève solidaire, qui développe son économie en transformant son espace naturel afin de faciliter ses échanges et circuler facilement dans dans le pays kanak. Le Titre III fait la part belle aux opérateurs de la Province des Iles Loyauté (associations, sociétés, établissements) soutenus financièrement par la collectivité dans l’exercice de leurs missions d’accompagnement et de réalisation des politiques publiques. LES ÎLES LOYAUTÉ, QUELQUES CHIFFRES CLÉS Le budget total de la Province des Iles Loyauté s’élève globalement en 2015 à plus de 24,6 milliards CFP, soit une baisse de 6 % par rapport à 2014 (26,2 M.CFP). Cela se justifie par une conjoncture morose avec une baisse des recettes de la Nouvelle-Calédonie. = En 2015, la collectivité comptait 662 agents publics (653 en 2014) dont 51 % (335) sont des fonctionnaires. Cette hausse de 1,4 % s’explique par la création des nouvelles directions provinciales. =
LE RAPPORT D’ACTIVITÉ 2015 DE LA PROVINCE DES ÎLES LOYAUTÉ EST TÉLÉCHARGEABLE SUR NOTRE SITE INTERNET :
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Le code de l’Environnement : première phase validée La Province des Iles a adopté début avril, en Assemblée de Province, la première phase de son code de l’environnement. Soit la structure du Code, la codification des réglementations relatives aux carrières et aux installations classées pour la protection de l’environnement. La séance dédiée à ce CEPIL (Code de l’Environnement de la Province des Iles Loyauté) a également permis d’adopter le préambule, les principes généraux, les institutions et organismes intervenant en matière d’environnement et le texte relatif à la lutte contre les espèces envahissantes. Les prochaines étapes sont fixées à fin 2016, mi-2017 et fin 2017. A terme, la Province des Iles Loyauté disposera ainsi d’un ensemble de règles relatives à la préservation de l’environnement et des pratiques culturelles associées, complet et accessible à l’ensemble des Loyaltiens. 6 - construire les loyauté
Une baleine échouée au nord de Nengone Reportage : Sophie Mendes
A environ 5 kilomètres du cap Machau au nord de Maré, à la pointe sud de l’îlot Dudune, la carcasse d’une baleine de 12 mètres, a été découverte par un pêcheur, le 7 juin sur le platier. Un hélicoptère de la section aérienne de la gendarmerie a survolé les lieux afin de repérer le cétacé. Des dispositions ont été prises par le secrétaire général de la Province des Iles Loyauté, Jean-Luc Datim, même si le cadavre restait inaccessible au grands requins : “Nos équipes doivent faire un constat sur le terrain au plus vite pour éviter que trop de requins ne soient attirés”. Depuis, avec les courants marins et les intempéries climatiques, la carcasse de la baleine a été emportée dans les fonds marins, ne laissant plus aucun risque pour la baignade à Maré.
La prévention routière au menu Reportage et photos : Maxou Granados
Une séance d’information et de sensibilisation sur la prévention routière a été dispensée le 3 mai, par la Direction des Infrastructures, de la Topographie et des Transports Terrestres de Nouvelle-Calédonie (DITTT) aux futurs candidats en formation au code de la route, dans les locaux de la Sarl Fenepaza à la tribu de Mucaweng. Les cours gratuits de préparation au code de la route, avec explications en français et en drehu, ont repris à raison de deux fois par semaine. Deux inspecteurs de la DITTT se sont rendus au Fenepaza, table d’hôte, gîte rural et loueur de voitures sans chauffeur, pour une séance de prévention et de sécurité routière dans le but de sensibiliser la vingtaine de participants. Les cours portent sur les principales causes d’accidents que sont l’alcool, les stupéfiants, le non port de la ceinture de sécurité, la vitesse mais aussi sur les difficultés rencontrées ou les particularités n’existant pas à Lifou. Sous forme de vidéo projection, un bilan des accidents de la route survenus de 2005 à 2015, avec des photos choquantes à l’appui, a été présenté. Concernant les différentes causes d’accidents, elles ont fait l’objet de discussions sous forme de questions réponses. Pour les deux agents, cette information sur la prévention et la sécurité routière s’inscrit dans le cadre du plan quinquennal de sécurité routière (PQSR) 2014-2018. Plan auquel la DITTT participe, afin de poursuivre le combat mené par le gouvernement pour l’année 2016.
Qualification des pompiers du CSI Nengone Reportage et photos : Sophie Mendes
La formation initiale des pompiers du Centre de Secours Incendie de Maré arrive à son terme et fait de ces recrus des pompiers qualifiés prêts à affronter les situations dangereuses rencontrées sur l’île. Illustration avec les exercices d’entraînement au port de l’ARI. Pour combattre un feu en milieu clos, comme une habitation, le pompier doit porter un ARI, Appareil Respiratoire Isolant, qui lui permet d’intervenir dans une atmosphère non respirable et toxique. Parce qu’il modifie les perceptions et donc la manière de secourir, il est nécessaire de s’entraîner à le porter. Pour cette formation de 3 jours, le chef de centre a préparé des exercices au sein d’une maison individuelle libre afin de “mettre son équipe en situation la plus réaliste possible”. Les pompiers de Maré se présentent par binôme et s’équipent. Parce que la fumée épaisse d’un feu réel obstrue la vue, elle est simulée par une couche de plastique placée dans le casque. Le binôme interviendra donc sans aucune visibilité. Un collègue “jouera” une victime au sol pendant que les autres observeront et analyseront les situations auxquelles l’exercice les confronte. L’objectif de la séance est de trouver et sortir la victime au plus vite et au mieux. En observant leur avancée dans la maison, à tâtons, guidés par une main conservée à droite ou à gauche et par un fil qui leur permettra de retrouver le chemin de sortie, chacun mesure combien les sens sont bouleversés. Dans un premier temps les appels au secours ne parviennent pas à guider les secouristes. Ils doivent retrouver une capacité d’écoute et un sens de l’orientation modifiés par le port de l’ARI et l’enfumage simulé. Dans ce contexte particulier, les stagiaires en exercice et les observateurs prennent conscience que les conditions d’utilisation et de sécurité doivent être connues et respectées à la lettre. Elles garantissent la survie des pompiers et le secours des victimes. UNE PREMIÈRE CASERNE À MARÉ Recrutés aux 4 coins de l’île à compter de fin 2014 par la mairie, le CSI Nengone compte aujourd’hui 17 pompiers dont 2 femmes, âgés de 25 à 30 ans en moyenne. “Pour être pompier volontaire, il faut valider son aptitude physique. Les qualités requises sont l’endurance, la résistance et la natation, surtout sur une île. Leur Formation Initiale d’Aptitude (FIA) intervient après le recrutement. Elle se compose de plusieurs modules. A Maré, elle s’est faite au gré de l’acquisition du matériel nécessaire. Après l’ARI, ils suivront 2 autres modules cette année et leur formation sera bouclée” nous explique le chef de centre. Après le “secours routier” (désincarcération) et le “lot de sauvetage et de protection contre les chutes” (manœuvres sous harnais), les pompiers de Maré auront terminé leur qualification professionnelle et seront parés pour intervenir en toutes circonstances ou presque. construire les loyauté - 7
Commémoration aux souvenirs Reportage et photos : Maxou Granados
Le 4 mai a été organisée, sur l’esplanade de la Province des Iles Loyauté à Lifou, une journée de commémoration à l’initiative du Comité Nationaliste et Citoyen Ne Drehu. Composée des quatre forces politiques indépendantistes -l’UC, le PALIKA, le LKS et le Parti Travailliste- une soixantaine de personnes était présente. La date du 4 mai, regroupe au travers de cette cérémonie, toutes les dates des grands événements comme la mort de deux leaders indépendantistes, Djubeli Wea, les dix neuf d’Iaaï et l’assassinat de Celestin Zongo. La journée commémorative ayant pour thème principal “à l’horizon 2018”, a débuté par les coutumes d’accueil des invités, la lever de drapeau du FLNKS devant l’hôtel de la Province des Iles et la minute de silence en mémoire des disparus. Différentes prises de parole des trois grandes chefferies (Gaïca, Wetr et Lössi), des représentants des églises catholiques et protestantes, du Maire de Lifou, du Président de la Province des Iles Loyauté, et des différentes composantes politiques indépendantistes, se sont succédées. Les participants se sont regroupés en ateliers débat sur le thème “corps électoral provincial et de sortie”, après un repas pris en commun sur les lieux de la cérémonie. “La journée s’est déroulée dans une ambiance chaleureuse et conviviale, comme savent le faire les gens des îles Loyauté” cite Charles Qenegei, 2ème vice président du Comité Nationaliste et Citoyen Ne Drehu et président du comité organisateur.
Pardon et réconciliation Reportage : Celine Touet - Photos : Evangéline Dupont
Le 28ème anniversaire de la tragédie des 19, en référence aux dix-neuf indépendantistes morts en 1988 à Ouvéa, a été célébré le 5 mai sous le signe de la réconciliation et du pardon.
A gauche, Macky Wea et au centre Jean-Marie Dassule, deux hommes qui ont décidé de travailler ensemble.
Deux hommes, Macky Wea, président du comité du 5-Mai, et JeanMarie Dassule, président du comité du 22-Avril, date à laquelle quatre gendarmes furent tués en 1988 à Fayaoué, ont décidé de travailler ensemble pour préparer les célébrations du 30ème anniversaire de la tragédie d’Ouvéa en 2018. “Les politiques devraient s’en inspirer”, a déclaré Macky Wea.
Hommage aux Anciens Combattants Reportage et photo : Maxou Granados
A Lifou, la cérémonie de commémoration de l’armistice du 8 mai 1945 a réuni, autour du commissaire délégué Frédéric Eymard, les brigades de gendarmerie, des élus, des représentants municipaux, le président de l’association des Anciens combattants, ainsi qu’une vingtaine de civils, représentants coutumiers et militaires en retraite. Le dépôt de gerbe au monument du Souvenir à Wé, a été suivi d’un discours rendant hommage à tous ceux qui ont combattu, lors de la seconde guerre mondiale, pour la libération de la France. A l’issue, dans les locaux de la Subdivision Administrative des Iles Loyauté, a été offert un cocktail à l’ensemble des personnes présentes lors de cette cérémonie solennelle chargée de mémoire.
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Une piste plus longue pour l’aérodrome de Maré Reportage et photo : Sophie Mendes
Les habitants de Maré ont connu quelques “perturbations aériennes” depuis quelques semaines en raison de travaux sur la piste d’atterrissage de l’aérodrome de Maré. Rencontre avec la Direction de l’Equipement et de l’Aménagement de la Province des Iles Loyauté pour mieux comprendre. C’est pour répondre à la demande d’Air Calédonie que la DEA, Direction de l’Equipement de l’Aménagement, a lancé un appel d’offres pour trouver l’entreprise qui allait se charger du prolongement de la piste d’atterrissage de l’aérodrome de Maré. “C’est à la fois une nécessité réglementaire et pratique. Pour respecter la réglementation, on doit passer de 1000 m à 1250 m. En outre, une piste plus longue va permettre d’optimiser l’usage des avions qui pourront accepter plus de passagers et de fret” précise Jean-Jacques Haeweng, directeur de la DEA de la Province des Iles Loyauté. Les travaux, confiés à l’entreprise Jean Lefèvre Pacifique, ont démarré en janvier 2016 et devraient se terminer en juillet 2016. La piste ainsi rallongée de 400 m, dont 250 m de piste revêtue de BBA et 150 m de dégagement, devrait être opérationnelle en août 2016 pour accueillir la flotte d’Air Une piste plus longue pour l’aérodrome de Nengone. Calédonie. “BBA signifie Béton Bitumeux Aéronautique. C’est un enrobé dit classique, mais dont l’épaisseur et le compactage sont conformes à la réglementation aéronautique. Il répond à des critères d’imperméabilité, de compactibilité et de résistance au vieillissement”, explique Jean-Jacques Haeweng visiblement passionné par son sujet. “Le budget total est d’un peu plus de 142 millions CFP avec une participation de l’Etat, à hauteur de 80 % dans le cadre du Contrat Développement, et de la Province des Iles Loyauté pour les 20 % restants” précise le directeur. Parallèlement, et pour la même échéance, la société SEPAC a en charge le décalage du balisage lumineux de la piste pour un montant de 35 millions CFP avec une participation de l’Etat de 80 %. Une étude est également lancée pour assurer le suivi de la végétation qui représente autant d’obstacles potentiels. Le prix du billet va-t-il augmenter pour couvrir ces dépenses ? “Normalement non. L’objectif est d’optimiser l’exploitation des aéronefs de la compagnie donc c’est favorable pour la population et Air Calédonie. La compagnie est déjà gagnante car il y aura plus de fret et de passagers. Mais attention, c’est le Conseil d’Administration d’Air Calédonie en accord avec la NouvelleCalédonie qui fixe les prix et pas la Province” conclura le Directeur de la DEA.
Le pasteur a sa maison Reportage et photo : Maxou Granados
Le 20 avril 2016 a eu lieu à la tribu de Hnanemuhaétra à Lifou, l’inauguration de la nouvelle maison du pasteur de la paroisse en présence des autorités coutumières et religieuses, des services de la Province des Iles (le président de la commission des infrastructures et le directeur de la direction de l’habitat et du patrimoine) et des habitants de la tribu. Le montant global de cette maison de type F4 d’une superficie de 145 m² s’élève à 15,5 millions. La participation de la paroisse de Hnanemuhaétra a été arrêtée à 5,5 millions CFP et la subvention octroyée par la Province des Iles Loyauté de 10 millions CFP. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du programme provincial “aménagement des tribus”, dispositif très apprécié et sollicité par la population car l’aide provinciale permet d’améliorer le cadre de vie en harmonisant les espaces communs. Ces réalisations ou réhabilitation des infrastructures sont destinées à accueillir des manifestations, des cérémonies religieuses et culturelles dans les tribus. La Province des Iles Loyauté, dans ses orientations politiques, s’investit depuis de longues années en faveur d’opérations d’aménagement en milieu tribal afin de mieux répondre aux besoins des populations loyaltiennes dans leur environnement socio-économique et culturel de proximité. L’engagement provincial constitue un précieux soutien aux structures coutumières, aux comités paroissiaux, aux groupements économiques et aux diverses associations qui œuvrent dans le développement local des îles.
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Iaaï a fêté son lagon Reportage et photos : Laetitia Majele, Jeanine Sivitongo, Gérald Kallepe
La 9ème édition de la Fête du Lagon s’est déroulée les 10,11 et 12 juin à la tribu de Mouli. Organisée par le comité directeur réunissant les habitants de la tribu de Mouli et les membres du comité des fêtes d’Iaaï, cette fête événementielle a connu un réel succès auprès des 2.000 visiteurs venus. La Fête du Lagon a été financée à hauteur de 3,750 millions CFP : Commune d’Ouvéa, 2 millions CFP, Province des Iles Loyauté, 1 million CFP et le gouvernement, 750.000 CFP. Comme avait précisé Lucette Taoupaulou, présidente du comité des fêtes d’Iaaï, plusieurs nouveautés ont fait leur entrée cette année. La création du comité organisateur réunissant des jeunes et des membres du comité des fêtes d’Iaaï ayant pour objectif, le partage et l’entraide, mais aussi des nouvelles activités sportives, comme la course cycliste. Avec un temps particulièrement clément en cette saison, excursions, jeux nautiques, concours de pêche, restauration à base de fruits de mer, les gens d’Iaaï ont démontré comme tous les ans, la richesse de leur lagon.
A gauche, Lucette Taoupaulou, présidente du comité des fêtes d’Iaaï. A droite, Eugenio Kapoeri, président du comité organisateur.
Des activités nautiques organisées par le Stand Canio.
Le beach volley a connu un véritable succès auprès du public.
Embarcation, pour une promenade d’exploration du lagon.
Le beach soccer très en vogue auprès de la jeunesse en cette période de foot.
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Les adeptes de la pêche de nuit.
Agenda des Fêtes Evénementielles La Fête du Waleï Jeudi du centre ville “îles” La Fête du Santal et du Miel La Foire des Iles Loyauté La Fête de la Vanille La Fête du Wajuyu Le Fest’awe La Fête du Taro Le Marché des Producteurs
Tribu de Héo, Ouvéa Nouméa Tribu de Easo, Lifou Tribu de Wagejen, Lifou Tribu de Mou, Lifou Tribu de Roh, Maré Tribu de Xodre, Lifou Tribu de Wakatr, Ouvéa Bio D’Zil, Lifou
du 29 au 31 juillet le 11 août du 26 au 28 août du 9 au 11 septembre du 14 au 16 octobre du 11 au 13 novembre du 18 au 20 novembre du 2 au 4 décembre le 17 décembre
1, 2, 3, partez ! pour un marathon qui se terminera sur la plage de Mouli.
Sur le podium, les groupes musicaux se sont succédés.
Sous surveillance, les petits ont été guidés pour une chasse au trésor.
Un sport de concentration pour les accrocs de pétanque.
Election de Miss Sirène du Lagon.
Des courses cyclistes, une première pour cette Fête du Lagon !
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Anthropologie et handicap à Nengone Reportage et photo : Sophie Mendes
Aktion Club-Kiwanis a organisé le 7 juin, en partenariat avec la commune et la Province des Iles Loyauté, une conférence animée par Charles Gardou dans le cadre de son cycle “Une société pour tous : parlons-en” ! Charles Gardou connaît déjà Maré pour y avoir été convié il y a quelques années par l’un de ses étudiants en Science de l’Education, Emile Lakoredine. C’est donc en ami qu’il est reçu sous le grand faré de Atha. Cette rencontre ouvre le cycle de conférences lancé par la commune. “Notre projet, c’est l’homme. Nous sommes dans un contexte de destin commun, mais il faut d’abord construire le vivre ensemble chez nous à Maré” introduit Pierre Ngaiohni, maire de l’île. En invitant cette conférence sur “la place des plus fragiles dans une société conçue pour tous”, Maré choisit de faire réfléchir sur la question du handicap. Charles Gardou en a justement fait sa spécialité en consacrant ses travaux anthropologiques à la diversité et aux fragilités humaines. “Le handicap ne doit plus être tabou, les enfants doivent pouvoir vivre et être scolarisés dans des espaces adaptés. Les parents d’enfants en situation de handicap méconnaissent les structures existantes et les aides, humaines comme financières. Nous voulons informer et lever le verrou sur la question du handicap. Chacun a sa place dans la société de Maré que nous voulons dessiner” précise Emile
Lakoredine. Adjoint au Maire, il a consacré sa vie professionnelle aux enfants en difficulté en tant qu’enseignant spécialisé et s’enorgueillit des plans inclinés et autres bureaux modulables dans lesquels la mairie investit et qui permettront de meilleures conditions d’accès. Charles Gardou s’adresse, sans grandes théories ou diaporama, à un auditoire d’une cinquantaine de personnes avec qui il souhaite discuter. S’il sait qu’il peut apporter ses connaissances, il sait aussi que c’est pour lui l’occasion d’apprendre des autres. “PEUT-ON PARLER DE VIVRE ENSEMBLE SI ON NE TRAITE PAS LA QUESTION DU HANDICAP COMME UNE QUESTION DE SOCIÉTÉ ET NON COMME UNE QUESTION PARTICULIÈRE ?” Tout au long de son exposé, Charles Gardou défendra l’idée selon laquelle “vivre ensemble, c’est respecter que l’autre puisse avoir un système de valeurs différent du sien (…) qu’il n’y a pas une norme mais des normes (…) que l’on juge selon son contexte culturel”. La question du handicap ne déroge pas à cette règle. Elle est également abordée différemment selon les sociétés, et ne
De gauche à droite : Frédéric Patané, Emile Lakoredine, Pierre N’Gaïhoni, Charles Gardou, Jo Cano.
peut donc pas être déconnectée du contexte culturel. De quelle manière reconnaît-on les diversités et fragilités humaines ? Eduque-t-on nos enfants à accepter les diversités ? Dans l’assemblée, un résident se souvient que “dans la culture kanak, une personne handicapée était une punition divine donc une honte, on la cachait. C’est en côtoyant d’autres cultures qu’on a reconnu qu’une personne handicapée était avant tout un être humain, doté d’une âme et d’une conscience, capable de distinguer le bien et le mal”. Alors que le gouvernement de NouvelleCalédonie lance son comité de pilotage d’un schéma directeur handicap et dépendance, annoncé comme une priorité, Charles Gardou espère que le pays parviendra à son idéal de société inclusive, qui n’exclut pas. “Exclure, c’est ajouter de la fragilité à la fragilité. Tendre vers une société inclusive, c’est former les enseignants à accueillir des enfants en difficulté (…) c’est aussi travailler à une humanisation, c’est-àdire considérer les plus fragiles comme prioritaires” conclura-t-il.
Les petits ethnologues d’Iaaï Reportage et photos : Céline Touet
Trois classes de l’école publique de Fayaoué sont engagées dans une recherche en ethnologie portée par le Muséum national d’histoire naturelle et le Collège de France. Ce projet intitulé “une étude comparative des savoirs et perceptions locales des zones coralliennes incluses dans les territoires maritimes français”, a été mis en oeuvre sur Ouvéa par Melissa Nayral, chercheuse en anthropologie. En partenariat avec plusieurs structures locales, une journée “plein air” a été organisée le 3 mai où, une cinquantaine d’élèves a eu la chance de pouvoir étudier en dehors des salles de classes. Les enfants ont ainsi pu prendre part à cinq ateliers animés en continu toute la journée. Jacob Waheo, pour l’association des conteurs d’Iaaï, animait l’atelier “Contes de la mer”. Cedric Meaou (président du Syndicat des pêcheurs d’Ouvéa) accompagné de trois autres pêcheurs, avait la charge de l’atelier “Techniques de pêche”. L’atelier “environnement” était animé par Wasessea Adjouhgniope, coordinateur du GDPL Bomene Tapu en charge de la mise en oeuvre du plan de co-gestion UNESCO. Les enfants ont alimenté un carnet de terrain, réalisé des enregistrements sonores et des petites interviews dans le cadre de l’atelier “enquête” conduit par Mélissa Nayral, anthropologue. L’équipe enseignante, composée de Martin Baouma, Elisabeth Ouaiegnepe et Claire Tijou, avait quant à elle organisé un atelier “Défis” dans lequel
les enfants ont pu sillonner la plage, y distinguer les éléments relevant du paysage naturel de ceux constituant des déchets ou encore tester leurs connaissances sur la baleine à bosse ou les poissons du lagon. Les élèves qualifiés de “petits anthropologues” ont mené des enquêtes chez eux, auprès des membres de leur famille. L’occasion pour beaucoup de réviser le vocabulaire vernaculaire, parler de techniques de pêche oubliées ou simplement partager des anecdotes familiales en lien avec la mer et Ouvéa.
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Un week-end culturel à l’internat de Hnaïzianu Reportage et photos : Marcko Wanyano
Le dernier week-end du mois de mai, avant les vacances scolaires, les éducateurs et les élèves de l’internat de Hnaïzianu ont célébré l’igname nouvelle avec les familles. Conforter l’enfant dans sa culture, c’est lui permettre de mieux s’aventurer dans l’avenir. C’est sur ce socle, auquel s’ajoutent l’accompagnement à la vie chrétienne et le suivi scolaire que l’internat de Hnaïzianu, développe depuis plusieurs années son projet pédagogique. Le projet d’animation porté par l’équipe éducative de l’internat, met en avant des thèmes culturels, comme la culture de l’igname. Cette action renouvelée tous les ans, s’inscrit dans le prolongement des apprentissages initiés par les familles. Au rythme du cycle habituel de culture du tubercule, les éducateurs ont porté le projet depuis la phase d’ensemencement jusqu’à la récolte. CÉLÉBRATION DE L’IGNAME NOUVELLE À L’ÉCHELLE DE L’ÉTABLISSEMENT Le personnel éducatif a proposé ce temps fort les 28 et 29 mai, avant les deux semaines de vacances scolaires pour marquer cet événement. La notion de partage, valorisée par le bougna, plat traditionnel des grands événements culturels, a été retenue comme l’aboutissement de cette démarche. Toute la phase de préparation et de confection de ce plat, a été l’activité dominante du week-end d’animation. Et ensuite, bien-sûr, la dégustation du bougna avec les parents et toute la communauté Les garçons lors de la récolte des ignames dans leur champ. éducative de l’établissement. Une rencontre qui coïncidait avec la fête des mères, d’où l’occasion pour les enfants d’offrir aux mamans présentes, ce beau geste en guise de cadeau. Une trentaine d’internes sont restés pour vivre ce week-end où ils ont organisé à leur manière la fête de l’igname. La journée de samedi, les filles, aidées par les éducatrices et les mamans, ont préparé les feuilles de bananiers tandis que les garçons se sont occupés des fours traditionnels. Les enfants des classes de CM2 et 6ème, se sont chargés de la décoration de la cantine et du foyer. Douglas était heureux d’avoir participé à l’atelier de fours canaques : “J’ai beaucoup aimé la préparation des deux fours car on fait nous-mêmes les fours tandis qu’à la tribu, ce sont toujours les grands frères qui les font. Là au moins, j’ai appris quelque chose…” Durant ces dernières semaines, dès la sortie des cours, les élèves ont déterré les ignames de leur champ. Le fruit d’un dur labeur commencé depuis l’année précédente. Ils ont préparé les bougnas mais aussi, des salades de fruits afin de fêter les mamans comme il se doit. Le dimanche, le bonheur pouvait se lire dans dans les yeux des internes, voyant leurs familles arriver. Après la messe, les enfants fiers de leur travail, ont partagé avec leurs familles le repas confectionné avec amour. Pour Asni un élève de sixième : “C’était trop choc le week-end ! Les bougnas qu’on a fait étaient super bons et il y avait mes parents qui sont venus pour manger avec nous...” Vue la réussite de l’événement, les internes et les parents souhaitent, que l’équipe éducative puisse organiser d’autres week-ends d’animations. Rendez-vous est donné l’an prochain !
Préparation des fours pour la cuisson des bougnas.
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Une alimentation équilibrée : après les bougnas, une salade de fruits locaux en dessert.
Les projets éducatifs de Taremen Reportage et photo : Sophie Mendes
Pour financer les 12 projets de l’établissement de Taremen à Tuo Maré, toute la communauté éducative du collège s’est mobilisée le 28 mai. La cantine était bondée : 188 repas ont été vendus au profit des 12 projets éducatifs que souhaite mener le collège privé de Taremen. L’ensemble des projets du collège nécessite un budget de près de 4 millions CFP. “La fidélité de tous pour la scolarité des enfants est une Jamolo Manane, directeur de l’établissement, entouré des nécessité” rappelle Jamolo Manane, directeur de l’établissement. Les parents, des enseignants et du personnel. parents ont préparé les plats proposés pour l’occasion, des entrées aux desserts. Les élèves de 3ème se sont occupés de la logistique : préparation du réfectoire, accueil et encaissement, plonge. Le personnel, administratif et enseignant, ont pris en charge le service des repas. C’est le directeur lui-même qui s’est occupé du cochon et des bougnas offerts par le collège pour ce repas, avec l’aide d’autres élèves du collège, visiblement ravis d’avoir ainsi contribué à la fête. Pour compléter la recette du jour, ont été organisés, un bingo et une tombola. Avec le soutien de l’Association des Parents d’Elèves de Taremen, une grande kermesse viendra contribuer à la collecte de fonds. Son président, Waiwe Drudri, réélu pour un 3ème mandat à l’issue de ce déjeuner précise : “Notre motivation d’année en année, c’est la réussite des enfants. Le collège de Taremen est un exemple d’ouverture. Tous les élèves et parents peuvent assister aux conseils de classe, pas seulement les représentants. Tous peuvent et doivent contribuer. Chaque vendredi avant le début des cours, le collège organise un grand rassemblement pour évoquer les points positifs mais aussi négatifs de la semaine écoulée. J’y participe aussi parfois, pour prendre la parole. Je suis responsable de tous les enfants de ce collège”. Un enthousiasme et une implication dont nul ne souhaite plus se passer à en juger par les félicitations et les applaudissements.
Des buttes permanentes à l’école Reportage et photo : Maxou Granados
Dans la continuité du précédent projet pédagogique d’école sur l’hygiène alimentaire et le cadre de vie scolaire, l’école Pasias de la tribu de Tingeting, district du Wetr, a reçu la visite d’intervenants des associations Biocaledonia et Arbofruits pour la réalisation de deux buttes permanentes. L’une à l’école élémentaire, et la seconde à l’école maternelle. Début mai, Edelweiss Hmazun de l’association Arbofruits est arrivée dans un premier temps accompagnée de son broyeur afin d’écraser, aplatir et comprimer un énorme tas de bourres de cocos apporté par les élèves et les femmes de service. Les élèves ont préparé divers tas d’éléments végétaux, de paille, du bois pourri, de l’herbe coupée et compostée, et des gros rondins de bois. A la demande du directeur de secteur, Eddy Mene, la municipalité avait préalablement déversé un camion de terre. Déborah de Biocaledonia est intervenue afin de superviser la construction des deux buttes permanentes d’une longueur de 2 mètres et d’une largeur de 1,5 mètres qui ont été réalisées par les enfants accompagnés des deux femmes de service de l’école. Au cours de ces travaux, outre les sciences, les élèves ont également travaillé la maîtrise de la langue française, l’écrit comme l’oral, les projets de communication en drehu et anglais ainsi que les arts visuels. Les enfants sont impatients d’y transplanter leurs plants de fleurs et légumes, en prévision de l’événement attendu par presque toutes les écoles à partir du mois de septembre “embellissons les écoles”, un concours organisé par l’Office Central de Coopération à l’Ecole (OCCE). Les petits génies en herbe ont adoré réaliser ces buttes, qui bientôt seront recouvertes de légumes de saison et de fleurs multicolores. Les parents d’élèves et certains habitants de la tribu de Tingeting, s’affèrent à préparer des semis en tous genres afin que l’école soit prête pour le rendezvous de septembre.
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La Fête de l’Avocat à Nece Reportage et photos : Sophie Mendes
C’est sous un soleil radieux que s’est déroulée du 5 au 8 mai à Maré, la 23ème édition de la fête de l’avocat à la tribu de Nece. Une année exceptionnelle à bien des égards ! Il règne déjà une atmosphère particulière au cœur de la tribu de Nece qui accueille sa 23ème fête de l’avocat. L’énergie des Si Nengone est palpable. De nombreux stands sont dressés pour la restauration, le marché, la poissonnerie, les plantes, l’artisanat… Les décorations 100 % naturelles impressionnent. Feuilles de cocotiers, d’aloès, de pandanus ont été travaillées pour se transformer en chapeaux, étoiles, bouquets de fleurs, paravents… Des “guirlandes” d’avocats trônent de part et d’autre. Résidents et visiteurs de passage, s’attroupent déjà tout autour, et posent des regards éblouis sur la beauté du site et le travail qu’il a fallu pour l’embellir. L’effervescence des hôtes est contagieuse. Tous semblent impatients que les festivités commencent. Après une minute de silence en hommage au grand chef Nidoïsh Naisseline, la parole est donnée aux officiels qui ne manquent pas d’honorer sa mémoire et le flambeau pris par son fils. Les autorités coutumières, religieuses et provinciales laissent place aux représentants de la commune de Maré, du Congrès et du gouvernement. Philippe Germain, président du gouvernement, précise combien sa présence à Maré est une évidence, pour cette fête devenue un événement en Nouvelle-Calédonie. Isabelle Bearune, enfant de Maré née Kaloï, représente la Province des Iles Loyauté, en charge de son développement économique. Elle clôture avec émotion ces discours d’ouverture en rendant hommage “aux hommes et aux femmes de Maré qui font que cette fête existe depuis 1992”. Les enfants de Nece puis sa chorale entonnent des chants traditionnels pendant que les officiels font le tour des exposants pour ouvrir le marché de cette 23ème édition. Les étals regorgent d’avocats de différentes variétés mais aussi de fruits et légumes qui valorisent toute la production locale. Les visiteurs retrouveront cette diversité de produits chaque matin pendant la fête. Pa Hudruné, responsable des marchés locaux est ravie de l’organisation mise en place cette année et précise “les mamans sont là par équipes. Celles présentent jeudi ne sont revenues que samedi, le temps de récolter vendredi de nouveaux produits. Le beau temps a donné beaucoup d’avocats mais aussi d’ignames et autres fruits et légumes. L’ouverture à toutes les tribus a aussi permis à de nombreux producteurs d’être présents cette année et d’offrir aux visiteurs un très beau marché”. S’ils viennent déjà des 4 coins de l’île, Pa Hudruné ambitionne de faire encore mieux l’année prochaine en organisant un système de navettes plus important pour mieux desservir le nord et le sud de l’île.
En valorisant l’avocat, c’est son île, ses résidents et toute la culture kanak que le grand chef Naisseline voulait ouvrir au monde. C’est à lui que revient l’idée d’accueillir les visiteurs en famille, de façon traditionnelle. Sylvianne est à Maré pour la première fois. “J’ai pu y venir grâce au forfait Avocat très intéressant. C’est une famille de Tuo qui m’accueille. Je me sens vraiment exceptionnelle ici. Les gens sont très accueillants. Tout le monde est aux petits soins pour moi. Je repars demain le cœur gros de quitter tout cela” regrette cette touriste qui sait déjà qu’elle reviendra.
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Cawidrone Wakanumune, président du comité de Foire de Maré, confirme une année exceptionnelle et se remémore la naissance de cette fête. “Elle s’est décidée autour d’un bol de thé. L’avocat était méconnu alors. Edouard Wayaridri en a eu l’idée, son père nous a invité à offrir cette fête au grand chef Nidoïsh Naisseline que nous sommes allés rencontrer. Il n’était pas producteur mais a tout de suite accepté et adhéré à l’idée en nous proposant qu’elle se fasse chez lui à Nece. Il s’est ensuite beaucoup impliqué, amenant tout le monde dans son sillage. Il réunissait tous les petits chefs, sortait des circulaires… Il était encore là l’année dernière, malade, mais assis là, à nous regarder”. Présent depuis le début, Cawidrone Wakanumune se félicite que cette 23ème édition soit l’une des meilleures en production et en retombées économiques. “Nous avons écoulé plus de 4 tonnes à Nouméa lors des manifestations organisées pour promouvoir notre fête et près de 3 tonnes sont présentées pendant la fête. C’est une année exceptionnelle en quantité et qualité d’avocats” précise-t-il avec fierté.
Le stand du Comité de Foire illustrait la production exceptionnelle de cette année.
Autour de l’avocat, la fête s’est organisée pour offrir aux visiteurs des moments exceptionnels. Avec l’appui du Syndicat d’Initiative, les participants peuvent s’inscrire à de nombreuses activités. Randonnées palmées, chasse aux crabes de cocotiers, pêche aux gros ou aux poulpes, balade en bateau ou en kayac, tour de l’île côté nord ou côté sud à la découverte des sites les plus prestigieux de Nengone… Ce matin, Brigitte et Jérôme ont découvert la pêche aux poulpes sur la splendide baie de Nece, l’une des perles de Maré. “C’était génial. On a réussi à en voir deux. Le pêcheur les a attrapés au sabre d’abattis. Le poulpe s’enroule autour puis autour du bras. Le premier a jeté beaucoup d’encre. C’était très impressionnant et sportif. On a aussi eu des explications sur le mode de vie des poulpes, comment les rechercher…” s’extasie Jérôme qui recommande vivement cette sortie. André est aussi là pour la première fois. “On m’avait dit de ne pas louper la fête de l’avocat à Maré. C’est vrai que c’est super. Les gens sont très gentils, des gens de cœur. Les endroits sont paradisiaques. On s’est baladé partout, on a parlé avec tout le monde. Tous prennent le temps de parler, de partager, c’est incroyable” s’étonne ce touriste sous le charme. Wenemite Sipa du comité Avocat est en charge de la logistique sur le site. Il s’implique dans la fête depuis sa création et confirme cette volonté de rendre les visiteurs heureux de leur passage à Maré. “Cette fête apporte du bien à l’île. On voyage aussi avec les gens qui passent sur l’île. Ils passent quelques jours avec nous à partager notre culture. Après chaque édition, ils sont heureux et nous invitent à ne rien changer à notre façon de faire. C’est pour cela que l’on ne cherche pas à faire autrement. Les gens veulent revivre la même chose. Quand on leur dit à l’année prochaine on aimerait tous que ce soit le lendemain” nous dit Wenemite intarissable sur le sujet. Pendant que nous discutons, les groupes de musique de Maré se produisent sur scène. Une pluie tombe, quelques minutes, et dévoile le côté mystique de celui que tout le monde appelle Wewe ici. “C’est une pluie de bénédiction. Maré est une terre bénie car nos vieux ont reçu l’évangile. Mais il faut travailler pour en tirer les bénéfices. Comme les abeilles qui contribuent chacune à la qualité du miel, ce sont tous les petits gestes de chacun qui font la réussite de la fête de l’avocat”. C’est bien le cœur que les Si Nengone mettent à nous rendre heureux, en toute simplicité, que l’on garde en tête en quittant la fête. Mais comme le dit Wewe “le faire est plus facile que le dire”, alors pour comprendre l’engouement grandissant des touristes pour la fête de l’avocat et Maré, venez-y faire un petit passage l’an prochain !
Pa Hudruné, la responsable du marché, est très fière de la qualité des étals.
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22 - Construire les loyautĂŠ
La vanille des îles à l’achat Reportage et photos : Maxou Granados
La Maison de la Vanille a commencé sa campagne d’achat depuis le 23 mai, à raison de trois jours par semaine, et ce jusqu’à mi-juillet. Les techniciens de l’Association des Arboriculteurs de NouvelleCalédonie (Arbofruits) en charge de l’organisation, de la logistique et de l’information aux producteurs, en partenariat avec la SAS Vanille des Iles Loyauté, qui gère la Maison de la Vanille, appartenant à la Société de développement des Iles Loyauté (SODIL), ont lancé la campagne d’achat 2016. Les producteurs trient eux-mêmes leurs gousses et quittent la Les producteurs de vanille du district de Lössi, se sont rendus au zone d’achat. Ensuite, les membres du comité vérifient les marché de Wé le 21 juin. Ils ont disposé sur les étals leur production de gousses de vanille. gousses de vanille verte, après les avoir trié par catégorie. Ils ont ensuite enregistré leur production auprès du comité de surveillance et d’achat. Le comité est composé de techniciens d’Arbofruits, d’un technicien de la Direction du Développement Economique de la Province des Iles Loyauté, du chef d’exploitation de la Maison de la Vanille ou du responsable du pôle agroalimentaire de la SODIL, d’un membre de l’Association Biocaledonia et de 6 producteurs de vanille (2 pour chaque district - Gaïca, Wetr et Lössi). Il a en charge la vérification de la maturité des gousses par catégorie et leur qualité. Les gousses, immatures de couleur vert foncé, fendues, cassées ou trop mûres, sont automatiquement pesées et enregistrées en perte. Durant les différentes opérations, il est strictement interdit au producteur d’être présent dans la zone d’achat. Une fois la vérification des gousses effectuée, ces dernières sont pesées et font l’objet de la délivrance d’un bordereau La classification est la suivante : dans la première catégorie, les d’achat qui servira au producteur pour se faire régler par la Maison de la gousses d’une longueur supérieure à 16 centimètres ; dans la Vanille. Afin d’avoir un suivi annuel de la filière vanille, les données deuxième catégorie, celles mesurant entre 14 et 16 centimètres ; la troisième et dernière catégorie regroupe celles qui font de 12 récoltées par Arbofruits lors de chaque étape sont synthétisées. à 14 centimètres. Bien sûr, en fonction de chaque catégorie, le Il est trop tôt dans la saison pour faire un premier bilan des achats. La prix d’achat varie. Il est respectivement de 5.000 francs le kilo, période prendra fin en juillet. A Ouvéa et à Maré, des opérations 3.000 francs et 1.000 francs. similaires sont menées.
Le marché des producteurs : du bon, du frais et du bio Reportage et photos : Maxou Granados
La 7ème édition du marché des producteurs de Lifou s’est déroulée le 19 juin, sur le site de l’exploitation Bio D’Zil de Sammy Ihage à Luecila Waihmenë. La quarantaine “L’Association des Producteurs de Lifou a fait le déplacement en novembre d’exposants et visiteurs ont pu profiter des différentes dernier pour participer à la 14 édition de la fête de la mer à Yaté, il était de animations et faire le plein de légumes, de miel et autres notre devoir dans le cadre de nos échanges d’être présents à cette manifesproduits locaux. Une délégation de la tribu de Goro était tation qui constitue une première pour nous” précise Robert Attiti, membre du présente avec 600 kgs de poissons. Comité d’Animation et de Développement de la tribu de Goro de Yaté. Certains visiteurs y ont trouvé des produits à apporter lors des coutumes. Une démarche encouragée par les organisateurs, qui défendent les produits du terroir : “En cette pleine période de mariage, le fait d’apporter, lors des coutumes, des produits cultivés ou confectionnés ici, on injecte l’argent directement dans l’économie locale, et on participe à la transmission des savoir-faire” précise Sammy Ihage, membre de l’Association des Producteurs de Lifou. ème
Plus d’une quarantaine d’exposants proposaient des produits locaux, frais ou préparés. Sur les étals, les fruits, légumes et plantes ont rapidement trouvé preneurs.
Les techniciens de Arbofruits ont procédé à des démonstrations de broyage de végétaux. Un Outil bien pratique pour le compost et le paillage des sols.
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Un vent nouveau souffle sur l’internat de La Roche Reportage et photo : Sophie Mendes
En octobre 2015, l’internat du collège de La Roche rouvrait ses portes après un an et demi de grands travaux. Un renouveau qui donne des ailes à une équipe qui déborde d’idées et de projets. Entretien avec Samuel Wamejo, directeur de l’internat depuis 1996. C’est un projet à hauteur de soixante et onze millions, financé via le contrat de développement 2011-2015. La participation de l’Etat a été arrêtée à 44.314.601 CFP et celle de la Province des Iles Loyauté à 27.676.782 CFP. Un groupement d’entreprises des îles a été retenu par les services provinciaux pour effectuer les travaux.
Des élèves heureux de vivre à l’internat.
“Construit en 1992, les bâtiments étaient vétustes et ne nous permettaient plus d’accueillir convenablement les jeunes. Nous avons commencé par la cuisine puis c’est tout l’internat qui a été refait, du sol au plafond, intérieurs et extérieurs, en passant par la plomberie, l’électricité, les huisseries, la literie mais aussi le système incendie afin qu’il soit aux normes actuelles” nous explique Samuel Wamejo. Il ne reste plus qu’à rénover les volets roulants pour renforcer la sécurité des bâtiments. Pendant ces un an et demi de fermeture, la collectivité a mis en place un service de ramassage scolaire pour permettre aux familles de scolariser sans difficulté leurs enfants. Depuis la réouverture en octobre 2015, 84 élèves bénéficient de ces locaux tout neuf. “Nous espérons pouvoir en accueillir 100 à la rentrée prochaine si le budget le permet. L’internat plaît beaucoup aux parents. Certains sont sur liste d’attente. Tous veulent pouvoir bénéficier de ces infrastructures de qualité. De bonnes conditions de vie à l’école participent aussi à la réussite de l’enfant” précise ce directeur très fier. Il se remémore l’entrée des élèves à la réouverture de l’internat et cette impression générale qu’une nouvelle histoire commençait avec l’établissement de La Roche. Les quelques mois qui ont suivi n’ont pas démenti ce sentiment. L’internat se satisfait de la place qui lui est donnée par une direction de collège qu’il définit comme ouverte et constructive. “Ça met le personnel dans une nouvelle dynamique, une plus grande envie de faire. Si on travaille dans un même esprit, on peut faire plein de chose”, nous confie Samuel Wamejo avant de nous exposer une partie de son ambitieux projet d’établissement. Si les internes bénéficient déjà de clubs d’activités (cinéma, vidéo,…) et d’un foyer de qualité (internet, bibliothèque, jeux de société) l’établissement ambitionne de (re)mettre en place des visites pédagogiques (gendarmerie, personnel médical, conteurs de Maré) et d’ouvrir davantage l’internat aux parents qualifiés pour l’aide aux devoirs du soir ou l’animation d’ateliers d’artisanat local par exemple. Le directeur de l’internat sait pouvoir s’appuyer sur une équipe déjà impliquée dans la vie des collégiens. “Nous devons tisser des liens étroits avec le collège pour un meilleur suivi des élèves et donc leur réussite. Dans cet esprit, un cahier de liaison a été mis en place entre la vie scolaire et les surveillants d’internat. Ils participent aussi aux conseils de classe et demain nous serons également présents lors des rencontres parents-professeurs. Les enfants d’aujourd’hui nous imposent d’être tous sur le pont”.
Des travaux pour mieux accueillir les élèves Reportage et photos : Maxou Granados
Au même titre que les internats publics provinciaux, la Province des Iles Loyauté a accordé des subventions d’investissement et d’équipement aux établissements privés de la Direction de l’Ecole Catholique (DEC) et de l’Alliance Scolaire de l’Eglise Evangélique (ASEE). A travers le programme de travaux et d’équipements et dans le cadre du contrat de développement 2011-2015, la participation de l’Etat a été arrêtée à 16 millions CFP, et celle de la Province des Iles Loyauté à 4 millions CFP.
Les sanitaires ont été remis à neuf.
Rénovation des bâtiments en peinture.
Cette aide financière de 20 millions a été attribuée à la DDEC pour la réalisation de travaux d’entretien des infrastructures existants. Mais aussi, la réalisation de surfaces supplémentaires dans les établissements scolaires de La Roche à Maré, et de Fayaoué, au collège Guillaume Douarre d’Ouvéa.
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Un festival qui donne le tempo Reportage et photos : Sophie Mendes
Le service culturel de la Province des Iles a proposé le 22 juin, la 1ère édition de son festival CEIELO à Maré, dans les jardins du Centre Culturel Yeiwene Yeiwene.
Marcel et Louise tiennent la table d’hôtes et gîte de Hnawayac mais chantent depuis toujours. Ils ont composé le nom de leur duo en associant leur deux petits noms de jeunesse. C’était une première pour eux qui ne chantaient que dans leur tribu. L’occasion de “stresser” devant un public inhabituel et d’affronter leurs craintes.
“CEIELO signifie frapper des mains pour donner la cadence, le tempo” nous explique Jean-Baptiste Yengo, l’un des animateurs culturels du centre, en charge de ce festival. Cette première édition ne remplace pas la traditionnelle fête de la musique organisée chaque année en novembre à Maré. Elle est un clin d’œil au 21 juin français, une occasion supplémentaire de valoriser les artistes de l’île. “Nous avons privilégié le mercredi pour permettre aux plus jeunes de venir aussi et offrir un large public à nos artistes. Organiser ce podium musical répond à plusieurs objectifs. Le premier est de faire vivre le Centre en valorisant les artistes de Nengone. Il était aussi important de recenser les groupes de musique de l’île. Nous sommes sollicités par les autres provinces qui veulent faire venir des artistes de Maré mais comme ils se produisent en tribu, nous n’avions qu’une idée approximative de notre potentiel. Ce type de festival permet aussi d’encourager à la pratique musicale, en donnant l’occasion de jouer plus régulièrement, d’exploiter leur savoir-faire et le matériel professionnel dont ils disposent” précise l’animateur. De nombreux groupes ont répondu à l’invitation du Centre. Seuls 20 ont pu être sélectionnés pour cette première journée à hauteur de 30 minutes par groupe de 9h à 18h. “Nous avons sélectionné selon les secteurs géographiques afin que le podium donne sa place aux 4 coins de l’île. Beaucoup d’autres groupes auraient aimé bénéficier de cette scène. Nous espérons renouveler l’opération l’année prochaine si le budget le permet, pour satisfaire tout le monde” ambitionne Jean-Baptiste. En solo, en duo ou en groupe, les musiques se sont succédées tout au long d’une journée ensoleillée, offrant aux spectateurs des prestations aussi variées que musique kanéka, reggae, chant traditionnel ou religieux. Un contexte idéal pour siroter café ou thé et déguster les petits plats préparés par la tribu de Hnaenedr pour l’occasion. Les rythmes reggae de Pejele, un groupe de Pénélo.
Drehu fête la musique Reportage et photos : Maxou Granados
A l’initiative de la Fédération des Artistes de Lifou (Farnod) et de l’association Siapo, la fête de la musique a été organisée du 21 au 25 juin en terre Ne Drehu. L’occasion pour de nombreux groupes, amateurs ou professionnels, de se produire et pour le public, de voir des concerts en tous genres aux quatre coins de l’île. En cette période de Fête de la Musique, la “Farnod”, dont le principal objectif est de valoriser les talents locaux, a également fêté ses groupe de reggae “HERBS”, venu tout droit de Nouvelle-Zélande. 10 années d’existence. Subventionnée par la Province des Iles Le Ces vétérans ont souhaité boucler leur carrière par une dernière Loyauté, elle a bénéficié cette année, d’un grand sponsor de la tournée dans le Pacifique en passant par Lifou. distribution de boissons hygiéniques. Des prestations musicales pour tous les goûts et tous les âges, grâce à une riche programmation allant du kaneka au reggae ont envouté les spectateurs venus en masse pour l’occasion. Les groupes de Lifou, dont la réputation est bien assise comme Koolgroov, Kirikitr, Djamas et Gayulaz se sont donnés à cœur joie ainsi que les jeunes de l’Antenne du Conservatoire de Lifou. Très connu dans le Pacifique pour avoir fait ses débuts dans les années 1989, le groupe mythique “HERBS”, venu tout droit de Nouvelle-Zélande pour sa dernière tournée, a voulu boucler sa carrière en participant à cette Fête de la Musique. Les chanteurs et musiciens ont été à l’honneur durant la semaine aussi bien dans les différents concerts, que dans les commerces de Wé. “Nous sommes aussi artistes et musiciens-intervenants. On essaie d’être un soutien pour les groupes, au niveau logistique, concerts et pour les aiguiller dans leurs projets, tout en leurs laissant la liberté de s’autogérer. Faire valoir les artistes de Lifou et de Tiga et faire vivre la musique est notre objectif”, explique Charles Taua, le président de la “Farnod”. “Cette fête est également un tremplin musical pour certains jeunes artistes et groupes qui démarrent. Nous, les organisateurs, sommes contents, car tout s’est bien passé. Le public était présent et les artistes ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Les gens étaient heureux, ils chantaient et dansaient. Pour l’édition 2016 et les 10 ans de la “Farnod”, c’était une réussite”, souligne le chanteur Edou (Edouard Wamai), Face à un public venu en nombre, sur le podium, les groupes Koolgroov, Kirikitr, Djamas, membre organisateur de la Fête de la Musique Gayulaz... mais également les jeunes de l’Antenne du Conservatoire de Musique de Lifou. sur Lifou. construire les loyauté - 27
L’église se refait une beauté Reportage et photos : Maxou Granados
Financé par le programme d’aménagement des tribus de la Province des Iles Loyauté, l’église catholique Saint Jean-Baptiste, située au cœur de la tribu de Nathalo, a bénéficié de travaux de rénovation à hauteur de 10 millions CFP. Depuis plusieurs semaines, les plafonds des deux contre-allées intérieures de l’église et le presbytère sont en travaux suite à des infiltrations d’eau de pluie qui ont fait l’objet précédemment de remise en état de la toiture. Tous les éléments les plus défectueux sont remplacés. Les plafonds et les murs sont Un monument classé depuis 1997. poncés et remis en peinture. La réception des travaux interviendra courant août 2016 à l’issue de l’approbation par les autorités religieuses et provinciales. Le chantier de remise en état à été confié à une entreprise locale réputée, laquelle travaille en collaboration avec un jeune originaire de la tribu. Pour César “je suis fier de participer à la rénovation de mon église. J’ai accepté ce travail car je veux en quelque sorte constituer la mémoire de ma tribu pour pouvoir raconter dans plusieurs années, aux enfants, comment et quand notre église a fait l’objet de travaux de rénovation”. Cet édifice, classé par arrêté provincial du 15 décembre 1997, possède une riche histoire. La première église de Nathalo a été inaugurée le 6 août 1864 par le père Victor Poupinel, visiteur des missions maristes. Celle-ci était en paille et fut ravagée par un cyclone en janvier 1880. L’actuelle église a été reconstruite et inaugurée en 1883. Le père fondateur Jean-Baptiste Fabre y Les plafonds et murs sont poncés et repeints par César. exerça son apostolat durant vingt-cinq ans.
Bénédiction de l’igname nouvelle à Iaaï Reportage et photo : Céline Touet
Une foule nombreuse s’est rassemblée devant l’église de Saint Joseph le samedi 19 mars afin de célébrer l’igname nouvelle. Les fidèles venus d’Ognat, Téouta et Weneky ont rejoint ceux de Héo et Takedji. Les institutions partenaires de l’événement étaient représentées ainsi que les paroissiens protestants de Gossanah qui avaient été invités. La population du centre et du sud avait également fait le déplacement pour assister à cette fête de l’igname nouvelle. La journée a débuté par la traditionnelle messe, suivie par les coutumes et les discours. Le président du Comité Paroissial de Saint Joseph, Paul Omniwack, a chaleureusement remercié toute la population et a présenté le programme des festivités. Danses et chants ont rythmés la manifestation et un repas commun a été partagé en l’honneur du tubercule.
Les élèves à la découverte des plantes médicinales Reportage et photo : Sophie Mendes
Un jeudi par mois, l’association Tapene investit le centre culturel Yeiwene Yeiwene et s’attache à transmettre aux jeunes ce qui compose l’identité des Si Nengone. Les élèves de 6ème et 5ème Segpa de La Roche ont découvert les vertues des plantes lors du dernier atelier. Un grand nombre de plantes médicinales ont été disposées sur une table et nommées en langue nengone. “Chaque famille dispose de recettes particulières pour soigner tel ou tel mal. Certaines sont transmises de génération en génération à l’intérieur du clan, d’autres sont partagées et sont dorénavant la propriété de tous. Chacune a des vertus que nous expliquons aux élèves. Il est très important que ce savoir ne s’efface pas avec nous les vieux, que les jeunes puissent aussi exploiter ce que nous offre la nature” explique Pa Kaloï, président de l’association Tapene. Discrète, la chargée de mission de l’ALK, Académie des Langues Kanak est justement là, pour enregistrer l’atelier afin de retranscrire ce savoir et le conserver. Les vieux Si Nengone disposent d’un puits de connaissances ancestrales que les kanak ne veulent pas perdre, conscients de la grande richesse de leur patrimoine culturel. Très attachée à développer la connaissance de leurs racines et donc d’eux-mêmes, le collège de La Roche a inscrit des élèves à chacun des jeudis de Tapene. Chants, danses, langues, art culinaire,… autant de pratiques traditionnelles kanak ainsi transmises et préservées. construire les loyauté - 29
La barrière de pierres sèches : un art ! Reportage et photo : Maxou Granados
Saulia Kako, de la tribu de Drueulu, maîtrise l’art de la construction de la barrière de pierres sèches. Celles que l’on retrouve notamment autour de certaines chefferies. Certains pourraient penser que les savoirs ancestraux se perdent, mais des vieux de Lifou continuent de les faire vivre. C’est le cas de Saulia Kako. Les clôtures traditionnelles de pierres sèches n’ont plus de secret pour cet homme méticuleux et plein de talent. Saulia Kako a déjà à son actif plusieurs barrières sur l'île. Elles se trouvent en général autour des chefferies. Leur construction ne nécessite aucune autre matière première que des cailloux de Lifou, originairement du corail (xaca), et aucun outil, sinon le savoir-faire du maître. De la patience, de la rigueur et le souci du travail bien fait sont requis, car c’est un travail qui peut durer plus d’une année selon le rythme choisi. “L’effet de la barrière de pierres sèches est sans commune mesure avec celui que peut produire une barrière ordinaire. Il donne de suite un cachet à un terrain, même nu, et donne envie de s’y installer au plus vite, explique Saulia Kako. Sans équerre et à l’œil nu, je réalise des angles droits et sur des mètres de barrière d’une droiture parfaite, avec ces cailloux que l’on trouve partout sur Lifou. On parle souvent de tradition et de modernité mais les jeunes choisissent des métiers moins difficiles”.
Saulia Kako, maître dans l’art de construire des barrières en pierres sèches.
Mobilité à l’international : une opportunité pour les jeunes Reportage et photo : Sophie Mendes
Mardi 24 mai à Maré, une quarantaine de jeunes adultes ont rencontré le Centre Information Jeunesse de Nouvelle-Calédonie et France Volontaires, venus présenter les différents dispositifs de mobilité à l’international au départ de la Nouvelle-Calédonie. “Le service volontaire océanien est un dispositif adapté aux jeunes Calédoniens âgés de 18 à 30 ans ayant moins d’opportunités car il est sans condition de diplôme. Seule la motivation du jeune est étudiée au cours d’un véritable entretien de recrutement” précise d’emblée Sophie Waïa du service Jeunesse de la Province des Iles Loyauté. “Selon son âge et son projet, le jeune est orienté vers un chantier international en groupe, de un à trois mois, ou vers un volontariat individuel de un ou deux ans. Dès son inscription, il dispose d’un encadrement et d’un tutorat et ce, pendant toute la durée de son séjour à l’étranger.”précise-t-elle. “Le coût du séjour (billet d’avion, logement, etc.) est pris en charge par le gouvernement, les provinces et France Volontaires. Pour subvenir à ses besoins sur place, le volontaire perçoit une indemnité mensuelle. Tout a été très réfléchi car l’enjeu est la réussite du jeune”, souligne Sophie Waïa. C’est en 2010 que le gouvernement de Nouvelle-Calédonie a étudié la création d’un Service volontaire océanien. Les énergies combinées des acteurs institutionnels, accompagnés par l’association experte France Volontaires, permettent de faire partir, dès 2013, un premier groupe de 15 jeunes Calédoniens au Vanuatu, principalement sur du volontariat individuel. A partir de 2014, démarrent les premiers chantiers. “Un chantier se fait toujours dans le cadre d’un échange entre jeunes. Quand ils rentrent, ils sont plus ouverts, plus avertis. Ils ont une réflexion sur la pauvreté, des éléments de comparaison, moins de préjugés. S’opère alors leur ouverture au monde.” s’enthousiasme Béatrice Christiny, représentante de France Volontaires à Nouméa. De gauche à droite : Sophie Waïa, Frédérique Par la suite, une cinquantaine de jeunes sont partis en chantier au Cambodge, au Maroc, Seguin, Béatrice Christiny et Louise Andréa en Tunisie. En avril cette année, vingt Calédoniens des trois provinces se sont rendus au Wamejonengo. Vanuatu, au Maroc, en Tunisie, aux Fidji et en Nouvelle-Zélande.
Des nouveaux locaux pour les agents et les clients du BETICO Reportage et photo : Maxou Granados
Depuis plusieurs années, les agents du Betico ont leurs bureaux dans un bungalow aménagé de 12 m². Ces locaux devenus inadaptés, tant pour la billetterie que pour le fret ont donné lieu à des travaux pour la réalisation de nouveaux locaux sous le grand faré qui surplombe le port de Lifou. La SAS SUDILES, qui assure l’exploitation du navire à grande vitesse Betico 2, a donné de l’air à ses agents de Lifou avec un espace de travail d’environ 60 m². Ce dernier comprend deux guichets pour la billetterie et deux guichets spécifiques à l’enregistrement et à la réception du fret. Dans un second temps, un dock de stockage du fret devrait être réalisé en lieu et place de l’ancien bureau. “La construction des nouveaux locaux sous le faré du port est une judicieuse idée, d’autant que le quai initialement prévu pour le Betico est juste à proximité”, souligne Louis Boula, responsable des installations portuaires de Lifou. “Ce quai nécessite des travaux de réaménagement qui se feront plus tard. Ainsi, le transport des passagers et du fret assuré par le Betico sera bien distinct du transport de marchandises assuré par la Compagnie maritime des îles (CMI) ou la Société de transport des îles (Stîles) ou du carburant par le DL Scorpio de la SAS Transwebuihoone”.
Lors des travaux de construction d’un espace de travail d’environ 60 m² pour les agents du Betico.
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Restitution de thèse en pays Iaaï Reportage et photo : Celine Touet
Ouvéa n’a que très peu fait l’objet de recherches en sciences sociales, contrairement à Houaïlou, Koné ou même Lifou. Une restitution de deux thèses de doctorat, portant sur Iaaï, a pourtant eu lieu le vendredi 6 mai. La salle de réunion du conseil coutumier d’Iaaï s’est transformée en salle de conférences grand public pour l’occasion, donnant successivement la parole aux deux jeunes femmes, désormais docteures. Elles ont présenté les résultats de leurs recherches, après avoir passé de nombreux mois à faire du terrain sur l’île. Mélissa Nayral a commencé par un geste adressé aux responsables du conseil coutumier : “Anne-Laure et moi, nous sommes rencontrées sur le terrain, ici, à Iaaï, en 2009. Le hasard a fait que nous avons soutenu nos thèses de doctorat le même jour, le 11 décembre 2013. L’une à Lyon et l’autre à Marseille. Toutes les deux, nous tenions beaucoup à restituer nos travaux à ceux et celles, avec qui nous avons travaillé, pour leur rendre hommage, présenter les résultats des recherches auxquelles ils ont participé et rendre disponible ce matériel à la population de l’île plus largement”. Anne-Laure Dotte, désormais enseignante-chercheuse en linguistique à l’Université de la Nouvelle-Calédonie, a présenté la première ses travaux sur l’évolution de la langue iaaï à un public particulièrement préoccupé par la transmission de sa langue aux générations futures. Quant à Mélissa Nayral, anthropologue, actuellement en mission de recherche à Ouvéa pour le Muséum d’histoire naturelleCollège de France à Paris, elle a fait part de ses travaux de recherche sur la vie politique de l’île. Les questions n’ont pas manqué. Les échanges ont été riches et nombreux entre les scientifiques et la vingtaine de personnes présentes. L’émotion était également au rendez-vous pour le public, reconnaissant du travail accompli, et pour les deux docteures, puisque l’événement venait clôturer un long parcours académique. Le conseil coutumier et les vieux présents ont adressé un geste coutumier en retour. Et Anne-Laure Dotte d’indiquer : “je ne sais pas si ma thèse pèse le même poids que ce que vous m’avez offert, mais elle matérialise la possibilité de travailler ensemble ici, en Nouvelle-Calédonie. J’espère vraiment que ce travail va servir d’outil pour la construction de notre pays”. Si Iaaï reste marquée par un passé violent et douloureux, qui a longtemps valu à l’île la réputation de “pays maudit”, les travaux des deux jeunes femmes, récemment récompensés par des prix de recherche, et leur réception par le public, montrent que cette période est lointaine. L’avenir laisse augurer des perspectives optimistes sur la formation des jeunes et sur le dialogue entre les communautés.
Le Congrès en visite à Nengone Reportage et photos : Sophie Mendes
Une importante délégation du Congrès de la Nouvelle-Calédonie et son président, Thierry Santa, ont été accueillis le 12 mai, en chanson à la mairie de Tadine. C’est à Maré que le Congrès a terminé ses visites aux aires coutumières. Un événement important pour l’île qui a accueilli pour la première fois, la première institution de la NouvelleCalédonie. Damien Yeiwene, conseiller municipal et collaborateur du président de la Province des Iles Loyauté, s’est dit ravi de cette venue qui “consolide les relations et marque l’envie de travailler ensemble”. Arrivée le matin, la délégation du Congrès a débuté ses visites aux autorités coutumières de Nengone par le grand chef Sinewami Des gerbes ont été déposées sur la tombe de Yeiwene Yeiwene. avant de se rendre à la Maison de l’aire Nengone pour y rencontrer son conseil. La visite s’est poursuivie dans le district de Guahma à la rencontre du grand chef Naisseline. Une gerbe a ensuite été déposée sur la tombe de Nidoïsh Naisseline. Après un déjeuner au Nengone Village, la délégation a rejoint Tadine pour une visite à la chefferie du grand chef César Yeiwene. Après un arrêt sur la stèle en hommage aux disparus de La Monique ainsi que sur la tombe de Yeiwene Yeiwene afin d’y déposer une gerbe, la délégation s’est rendue à la mairie. La classe européenne du collège de Taremen a entonné un chant d’accueil en anglais composé par Guibea Angexetine de Lifou. L’ensemble de l’assemblée a été sous le charme des voix des élèves et ont applaudi chaleureusement. C’est ensuite dans la salle du conseil de la mairie que les gestes coutumiers mutuels et les discours ont eu lieu. Pierre Ngaiohni, maire de Nengone, est apparu très ému par cette rencontre qui dit combien “notre culture Les voix en or des élèves de la classe européenne du collège de est reconnue”. Il a choisi de ne pas aborder les sujets pour lesquels Maré Taremen ont charmé la délégation par un chant en anglais. aura besoin du Congrès, car cette visite était de courtoisie.
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Aircal Infos
Le saviez-vous ? Air Calédonie propose un service de vente par téléphone qui permet aux clients de réserver et de payer directement leurs billets sans avoir à se déplacer. Par ailleurs, la plateforme de vente en ligne évolue et vous permet également d’acheter vos billets à tout moment et au meilleur tarif. Simplifiez-vous la vie et rendez-vous au 25.21.77 ou sur www.air-caledonie.nc !
Ventes à distance Tél. : 25 21 77 - Fax : 28 13 40 e-mail : vente@air-caledonie.nc du lundi au vendredi de 7h30 à 17h30 le samedi de 7h30 à 11h fermé les jours fériés
Fret Tél. : 25 03 33 - 25 03 34 - Fax : 25 64 20 e-mail : fret-magenta@air-caledonie.nc Horaires d’ouverture du Fret Magenta : du lundi au vendredi de 7h à 18h le samedi de 7h30 à 11h fermé dimanche et jours fériés
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N O N aux incivilités Le PDG d’Air Calédonie lance une campagne de sensibilisation auprès des passagers afin de rappeler qu’à bord des avions comme au sol, aucune incivilité n’est tolérée. “Nos équipes sont régulièrement confrontées à des situations difficiles avec des passagers qui ne respectent ni consignes ni savoir-vivre. Je tiens à rappeler que les dégradations de matériels, les insultes, les comportements déplacés ou agressifs seront systématiquement condamnés et feront l’objet
Pensez à anticiper vos déplacements pour les vacances scolaires Air Calédonie fait face à une très forte demande de la part des passagers lors des vacances scolaires, et met tout en œuvre pour proposer le maximum de sièges sur l’ensemble des destinations. Si par le passé, des vols supplémentaires ont pu être déclenchés à la dernière minute, ces opérations ne sont plus envisageables avec l’exploitation actuelle. En effet, afin de répondre à l’affluence élevée à chaque début ou fin de vacances, la compagnie mobilise l’ensemble de ses ressources en termes d’équipages et d’avions pour offrir à la vente le maximum de billets possibles. Aucune marge de manœuvre n’existe désormais pour rajouter au coup par coup des capacités supplémentaires. Aussi, Air Calédonie invite ses clients à anticiper leurs déplacements au maximum en réservant longtemps à l’avance les billets et ainsi voyager en toute sérénité.
Les tarifs publics :
Les tarifs s’appliquent uniquement au transport de l’aéroport du point d’origine à l’aéroport du point de destination, sauf indications contraires.
GRILLE TARIFAIRE*
ALLER SIMPLE TTC
ALLER-RETOUR TTC
Tarifs en FCFP**
Plein tarif
Plein tarif bagages +
Standard
Loisir
Super loisir
Day-trip
Code tarifaire
Y
YXB
S
L
V
W
Nouméa / Ile des Pins
8 550
9 300
7 700
7 250
5 950
18 600
Nouméa / Lifou - Maré - Ouvéa
12 050
12 950
10 800
10 100
7 850
26 200
Nouméa / Tiga
12 050
-
10 800
10 100
7 850
-
Nouméa / Koné
12 085
-
11 310
10 300
7 850
26 300
Nouméa / Koumac
13 315
12 050
11 300
8 650
-
Nouméa / Touho
12 085
-
11 310
10 300
7 850
-
Nouméa / Bélep (via Koumac)
18 150
-
15 250
13 150
9 850
-
* Tarif pour un adulte, hors frais de service, modifiable sans préavis. ** Conditions tarifaires sur www.air-caledonie.nc
d’actions telles que le refus d’embarquement, voire des poursuites judiciaires. La compagnie Air Calédonie se doit d’assurer la sécurité de ses passagers et de son personnel. Aussi, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour mener à bien notre mission. Je souhaite vivement que le transport aérien ne soit pas banalisé, c’est le moyen de transport le plus sûr. Aidez-nous à le préserver” ! construire les loyauté - 35
Un mythe Drehu Reportage et photo : Maxou Granados
De la rencontre de deux artistes, l’une auteur, Waej Juni-Genin, et l’autre peintre, Beatrice Camallonga, est né un ouvrage intitulé “La Légende de Xétiwan”. Les deux comparses ont des parcours professionnels et artistiques différents. Waej Juni-Genin, originaire de Lifou, est enseignante au collège privé de Havila et titulaire d’une maîtrise de lettres modernes obtenue à Paris. Membre de De gauche à droite : l’association Ecrire en Océanie et ayant Christophe Portenart, rédigé plusieurs écrits depuis 2007, elle Beatrice Camallonga poursuit sa voie littéraire et publie et Waej Juni-Genin. aujourd’hui “La Légende de Xétiwan”. Beatrice Camallonga est à Lifou depuis treize ans. Cette artiste peintre autodidacte est connue pour ses nombreuses expositions d’aquarelles, de toiles et de tentures. Elle a réalisé toutes les illustrations de ce conte. Pour finaliser l’ouvrage, les deux auteurs ont fait appel à Christophe Portenart et à Ludovic Verfaille. Ce conte bilingue (français-drehu) emmène le lecteur à la tribu d’Inagoj, dans le district de Lössi. Il raconte l’histoire de deux vieilles femmes et de leur “fils”, un petit lézard fraîchement né, qui prendra ensuite le nom de Xétiwan, qui signifie “dont on ignore l’origine”. C’est ainsi qu’est née à la tribu d’Inagoj, la lignée des hommes lézards.
Salle comble pour “Les Lutins” à Maré Reportage et photos : Sophie Mendes
Sélectionnée pour le Festival des arts du Pacifique qui se produira cette année à Guam, la troupe de comédiens de Maré a proposé le 13 mai au soir, en avantpremière, son spectacle “Les Lutins”. La pièce a commencé par un chant qui a magnétisé l’auditoire. La configuration de la salle, en cathédrale, donnant l’impression d’entendre une trentaine de personnes sur scène alors que les six voix des comédiens de la Troupe Roiso, connue et soutenue sur l’île, résonnaient. Le pouvoir du mystique a accompagné la pièce jusqu’au final. Des déchets ont été jetés au sol, puis ramassés par les comédiens. “La bêtise humaine a bouleversé l’équilibre animal et végétal”, annoncait une voix de l’au-delà. Les scènes alternaient entre mondes du visible et de l’invisible où deux jeunes lutins cherchaient des solutions à cette autodestruction symbolisée par le dépotoir sauvage. Une combinaison de textes forts en nengone et en français, de moments graves et burlesques, de musique et de danse, un ensemble d’une grande expression visuelle porté par le jeu performant des comédiens a bouleversé le public venu nombreux. Malgré la thématique environnementale alarmante, les spectateurs ont été sous le charme, entre attention et éclats de rire.
Du Slam à Iaaï : Samian Reportage et photo : Céline Touet
Le slameur d’origine algonquine, Samian, invité par l’Alliance Champlain, s’est rendu en terre d’Iaaï. Originaire d’une réserve indienne du Canada, la présentation de Samian s’est déroulée au CDI du collège où 4 classes, ont eu le privilège d’y assister. Ces classes ont été “ciblées” car elles sont activement impliquées dans la participation au concours de Slam 2016, organisé comme chaque année, par le Vice-Rectorat. L’année dernière, 2 de nos élèves de 3ème avaient été récompensés au Conservatoire de musique de Nouméa, pour la qualité de leurs textes. Les ateliers d’écriture poétique (slam) menés en cours de français et au CDI, rencontrent un vif succès. Le discours positif du slameur et de tolérance ainsi que son parcours singulier ont touché les jeunes contribuant à ouvrir les esprits, en attendant de délier leurs plumes...
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Un Atelier Vidéo pour les jeunes de Nengone Reportage et photo : Sophie Mendes
L’île compte, parmi ses nouveaux résidents, deux jeunes spécialistes du film documentaire. Passionnés de rencontres, Margaux et Arnaud mettent leur savoir-faire au profit des collégiens de Maré pour une expérience exceptionnelle. “Cela s’est très bien passé. Les enfants étaient très curieux et à ma grande surprise, ils avaient envie de parler. Ils ont spontanément demandé à se présenter aussi”, s’enthousiasme Margaux Dufourmentel, à l’issue de la première séance de son atelier vidéo du 18 mai. Nouvellement nommée professeur en arts plastiques dans les collèges publics de Maré, cette spécialiste du film documentaire a voulu très vite faire bénéficier ses élèves de son savoir-faire dans un contexte moins scolaire. Elle s’est lancée dans la mise en place d’ateliers, avec son compagnon, Arnaud Biaujaud. “On veut leur faire vivre l’expérience de la réalisation d’un film, du tournage à la diffusion. On s’est aperçu pendant cette première séance que s’ils avaient déjà fait des vidéos, ils ne se rendaient pas bien compte de ce qu’est un montage, c’est-à-dire une bande avec des cuts, des bouts de film qu’on colle”, raconte les spécialistes, Margaux et Arnaud, visiblement enchantés par cette nouvelle aventure. “On veut leur apprendre à raconter une histoire avec un film construit et des trucs de cinéma”. Mais attention, si de petits exercices ludiques sont au programme de cet atelier vidéo, les spécialistes rappellent que faire un film est un combat, et que l’image a un pouvoir.
Journée portes ouvertes réussie Reportage et photo : Maxou Granados
L’association culturelle “Uma Hmana” (la maison du banian, en Drehu), située dans la tribu de Luecila, a repris ses activités annuelles. Une journée “portes ouvertes avec brunch” a été organisée pour l’occasion. L’association “Uma Hmana” qui compte quelques 200 adhérents, propose bénévolement au travers de ses membres, des événements culturels : expositions, vernissages, marché de Noël, ateliers écrire, lecture, ciné-action, cours de Drehu, tutorat pour les lycéens ou encore des cours de danses diverses. Par ailleurs l’association fédère les associations AJI (Association Jeunesse Informatique) qui offre la possibilité de s’initier et de se perfectionner dans la pratique de l’informatique et Biocaledonia qui met en œuvre un système participatif de certification biologique. Une nouveauté pour cette année, proposée par Alain, des cours de “dancehall”. A l’issue d’une démonstration de cette danse mêlant la musique jamaïcaine et le reggae, plusieurs personnes se sont inscrite pour participer à un cours d’initiation. Beatrice Camallonga et Waej Juni-Genin, ont profité de l’occasion pour présenter leur nouvelle publication bilingue (français-drehu) destinée principalement à la jeunesse “La légende de Xétiwan”. L’inscription pour les cours de langue Drehu a connu un vif succès au grand bonheur de Cédric, enseignant qui propose également des cours de soutien scolaire. Côté animation, Aki Tymash, de son vrai nom Marcel Hnepeune, artiste compositeur originaire de Lifou, a fait le clou du spectacle en interprétant plusieurs de ses chorégraphies. Cette journée “portes ouvertes” a drainé environ une centaine de personnes. Une victoire pour les organisatrices qui n’en revenaient pas.
Le Nengone Village a fêté ses 20 ans ! Reportage et photo : Sophie Mendes
Le vendredi 27 mai, c’était l’effervescence au Nengone Village car on y fêtait les 20 ans de l’unique complexe hôtelier de l’île. C’est un partenariat entre le GDPL Si Kurub, qui fournit le foncier, et la société de développement et d’investissement des îles Loyauté (SODIL) qui met à disposition les fonds, qui fera sortir de terre, en 1996, le Nengone Village. “On ne peut que se satisfaire des retombées économiques et sociales sur Maré. L’établissement fait travailler beaucoup de locaux pour les produits de consommation mais aussi le transport avec les navettes et les locations de voiture. Les clients de l’hôtel consomment Le représentant de la chefferie de Guahma, le doyen des biens périphériques”, indique William Ihage, directeur de la SODIL. “Nos de la journée et le grand chef César ont coupé le gâteau d’anniversaire. investissements des vingt prochaines années ? Nous voulons consolider l’existant, agrandir l’hôtel et même, pourquoi pas, lui donner un petit frère. Avec la crise du nickel, le développement touristique est incontournable mais aussi indissociable de la régularité et du coût du transport”, précise-t-il. Une centaine d’invités était présente pour marquer l’événement autour d’une table présidée par le grand chef César de Tadine, fier et heureux de fêter les 20 ans de cet hôtel frère, du Drehu Village.
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Une journée pour les femmes de Nengone Reportage et photos : Sophie Mendes
Le jeudi 23 juin à Tadine se tenait la deuxième édition de la journée de la femme de Nengone. Une façon de valoriser le savoir-faire des “mamans” de l’île. “Cette journée est une volonté commune à la mairie de Maré et aux associations de femmes de l’île de mettre en avant les savoirs faire des mamans. C’est aussi l’occasion de Devant le stand artisanat, les mamans de sont fières de cette journée qui leur réveiller certaines associations en sommeil” nous explique Jeannine Wahea, 2ème adjointe Maré est dédiée. aux droits de la femme. Production locale de fruits et légumes, confitures maison, couture, tressage, confection de paniers et sacs en feuilles de cocotier et pandanus, plantes, autant de savoirs-faire manuels qui font la richesse de Maré. Satisfaite de cette diversité, de la qualité et du nombre d’exposantes, significativement plus important qu’en 2015, l’adjointe au maire confirme la volonté de tous, de renouveler cette opération chaque année à la même période pour faire de cette journée un incontournable dans le calendrier des Si Nengone. L’édition 2016 a tiré les enseignements de l’année dernière pour tenir compte des idées et envies des exposantes. “Les mamans voulaient qu’on récompense les efforts fournis pour décorer leur stand. Nous avons donc mis en place un jury qui a fait le tour du marché ce matin. Le module le mieux décoré sera primé” s’enthousiasme Jeannine Wahea. Cette récompense n’est pas la seule nouveauté. La Section d’Enseignement Général et Professionnel Adapté du collège de La Roche a affiché les portraits de femmes de Maré réalisés par ses élèves de 3ème , encadrés par leur professeur Dick Buama. Une conférence juridique devait se tenir l’après-midi pour aborder, en langue, les droits de la femme. Les grèves aériennes n’auront pas permis au juriste kanak de venir à Maré aujourd’hui. C’est donc une animation musicale qui a été mise en place au pied levé après un repas des plus copieux Un menu complet pour 1000 CFP préparé et servi Cette maman de Padawa fait déguster sa préparé et servi par la paroisse par la paroisse de Mebuet. délicieuse confiture de fleurs d’hibiscus. de Mebuet.
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La “Journée de la Famille” à Mou Reportage et photos : Emélie Katrawi
La 1ère édition de la “Journée de la Famille” s’est déroulée les 14 et 15 mai à la tribu de Mou à Lifou. Sa devise : “Assumons ensemble nos responsabilités à la tribu”. Composé de 3 ateliers avec plusieurs groupes, les propositions d’actions pour la population des îles Loyauté ont captivé les participants venus en masse pour l’événement. Mais surtout, cela a permis à chacun, de retrouver le sens et les orientations à adopter car, ce qui peut sembler évident, est souvent oublié : “les valeurs fondamentales de la famille”.
Les ateliers ont connus un véritable succès.
Le 1er atelier, intitulé “La parentalité/La parenté”, était composé de 3 groupes : “Les espaces de communication parentsenfants”, “la foi” et “la solidarité familiale”. L’atelier 2 proposait comme thème, “La réussite scolaire des enfants” et le 3ème atelier, “La famille : lieu d’épanouissement”. Autant de sujets importants abordés aboutissant à des propositions d’actions, des réflexions individuelles et communes, des recommandations, des solutions... mais le plus important reste le résultat obtenu. La reconnaissance par tous, de l’importance de cette journée action-réaction, de l’influence bénéfique apportée à chacun, comme à l’ensemble de la communauté. Après cette journée qui a connu un véritable succès, la date du 15 mai restera une date événementielle dans notre calendrier. Rendez-vous est donc donné l’année prochaine, pour la 2ème édition de la “Journée de la Famille”.
En images : les différents ateliers, groupes de travail, élus et participants. Pour cette première édition, Henriette Pujapujane, présidente de la Commission Femme et droit de la famille a été ravie et fière que cette organisation ait drainée à la fois l’ensemble de la population ne drehu en partenariat avec l’administration provinciale des Iles.
Focus : Festival des arts du pacifique à Guam Du 22 mai au 4 juin, le Festival des arts du pacifique a eu lieu à Guam, réunissant tous les pays du pacifique. Nos femmes sélectionnées lors de la Journée Internationale de la Femme de ouichambo en 2015, ont participé à différents ateliers d’arts culinaires et de tressage. Rosina Uedre et Stéphanie Siwene, de Nengone, ont fait un travail remarquable au travers de la fédération “mo hmenew et si nengone”. Quant à Lifou, Sarah Iwanejehe Taine et Xatrame Wejieme ont excellé dans leurs ateliers en sortant des produits de confection en pandanus d’une telle finesse qu’elles ont été remarquées par le comité organisateur. Un véritable vivier de talents et de savoir-faire dans nos tribus et des femmes dynamiques que nous encourageons à continuer sur ce chemin de la réussite.
La Formation “primo-écoute” pour tous Autour de la thématique de la violence conjugale, une formation gratuite pour toute personne souhaitant devenir “personne relais” ou “référent de proximité” a été mise en place par le Service Femme et Famille de la Province des Iles Loyauté. Ci-dessous le calendrier des formations 2016 pour les inscriptions.
Calendrier des formations “primo-écoute” 2016 PREMIERE SESSION Date
Lieu
Contact
25, 26 et 27 juillet
Ouvéa - Iaaï
Nelly Fisdiepas Tél. 45 52 64
SECONDE SESSION Date
Lieu
Contact
19,20 et 21 septembre
Maré - Nengone
3,4 et 5 octobre
Tiga - Tokanod
17,18 et 19 octobre
Lifou - Drehu
24,25 et 26 octobre
Ouvéa - Iaaï
Rose Ngaiohny Tél. 45 44 00 Alice Panue Tél. 45 51 94 Alice Panue Tél. 45 51 94 Nelly Fisdiepas Tél. 45 52 64
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Wanaro N’Godrella : un “Grand tennisman kanak” nous a quittés Wanaro N’Godrella, aussi appelé Bill N’Godrella, né le 18 octobre 1949 et décédé le 26 mai à Nouméa d’une longue maladie. Ancien joueur de tennis professionnel français, d’origine kanak, il est le meilleur tennisman de sa génération. Et peut-être tout simplement de l’histoire du tennis calédonien, avec notamment un quart de finale à l’Open d’Australie en 1973. Ame et capitaine de l’équipe lors de ses derniers Jeux en 1987 à Nouméa, Wanaro N’Godrela a quitté la compétition sur quatre médailles à l’âge de 36 ans. Son fils Nickolas, lui aussi leader de l’équipe calédonienne, tente d’enrichir le palmarès familial.
Formation : “accident d’apnée” Reportage et photo : Céline Touet
Une vingtaine de stagiaires d’Ouvéa et de Dumbéa, pas toujours au courant des gestes à faire en cas d’accident, ont participés à une formation RIFAA (Réaction et Interventions Face à un Accident d’Apnée), le week-end de Pâques. Les derniers accidents mortels de chasse sous-marine en apnée ont amené le club d’apnée ASA de Koutio Dumbéa à proposer ce programme qui s’est déroulé toute la journée à Ouvéa, au pont de Mouli.
Une “classe foot” au collège de La Roche Reportage et photo : Sophie Mendes
Cette année, en préparation d’une nouvelle section sportive football qui ouvrira à la rentrée 2017, les collégiens de La Roche bénéficient d’une “classe foot”. Qu’ils soient dans l’enseignement général comme dans l’enseignement adapté, 17 élèves inscrits à l’UNSS en football, Nicolas Cerdan et Jimmy Waïa, les entraîneurs de l’équipe de foot. peuvent dorénavant poursuivre leur entraînement au sein du collège pendant une heure dédiée, le mardi de 15h à 16h. Prochainement, les filles inscrites à l’UNSS termineront les compétitions de volley-ball et commenceront celles de football. Elles rejoindront alors la classe foot du collège. Si l’objectif affiché est de créer une “élite foot” à Maré, il n’est pas le seul. “Avec cette section sportive, nous voulons valoriser les élèves et illustrer le dynamisme de notre établissement. Le football est une pratique très répandue sur l’île. Ce sport peut donner aux jeunes l’envie d’aller au bout d’un projet et de réussir”, ambitionne Murielle Magne, principale du collège de La Roche.
Une championne de Volley Reportage et photo : Céline Touet
Agée de 14 ans et originaire de la tribu de Takedji à Ouvéa, Luawé Tangopi, débutera au mois de septembre, une nouvelle année scolaire métropolitaine en intégrant le Pôle espoirs féminin Auvergne Issoire. Elle est actuellement en classe de 3ème au collège Laura Boula d’Iaaï. Détectée lors des volleyades des 15 et moins de 15 ans, qui se sont déroulées au mois de mai à Mougin, la jeune athlète voit son rêve se réaliser.
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Un stade exceptionnel à La Roche Reportage et photo : Sophie Mendes
Rénové et modernisé pour un total de 850 millions de francs, le stade de La Roche aujourd’hui homologué par la Commission d’organisation des compétitions (COC), est un bijou, avec terrain de football, piste d’athlétisme et tribunes. “Un petit Numa-Daly”, résume Bernard Cureau, président de la COC à la Fédération calédonienne de football (FCF), venu à Maré pour inspecter la structure. Financé à 100 % par la Province des Iles Loyauté, ce complexe sportif aura coûté 780 millions pour les équipements et extérieurs et 70 millions pour les tribunes (rénovation et extension). C’est à l’issue d’une réflexion visant à dessiner les contours d’un complexe opérationnel, animée par la Direction de la Jeunesse, des Sports et Loisirs de la Province des Iles, que deux bureaux d’études ont été désignés pour leur expérience et savoir-faire en matière d’infrastructures sportives. Près de 80 salariés auront travaillé sur ce chantier, répartis entre 7 entreprises du bâtiment pour les tribunes et 5 entreprises des Travaux Publics pour les équipements et les extérieurs dont l’éclairage. S’entraîner ou jouer de nuit sera dorénavant possible. Les horaires d’ouverture et le gardiennage du nouveau complexe sont gérés par la Direction de la Jeunesse, des Sports et Loisirs de la Province des Iles Loyauté, selon les besoins exprimés par les clubs et les associations sportives de l’île. “Ces travaux à Maré sont le prolongement de ce qui a été fait à Lifou. La Province des Iles Loyauté, dans le cadre de sa politique Sports souhaite améliorer les conditions de pratiques sportives pour tous, dont les scolaires. L’objectif est aussi bien sûr de réveiller des activités en sommeil comme l’athlétisme et de développer les clubs de football trop peu nombreux sur l’île” précise le directeur de la DEA, Jean-Jacques Haeweng, avant d’ajouter en conclusion “et accueillir de l’exceptionnel à Maré” !
Lifou a mis son stade aux normes Reportage et photo : Maxou Granados
La rénovation du stade du complexe sportif de Hnassé lui conférera dans un avenir proche son statut de site sportif à vocation territoriale. Les importants travaux de modernisation et d’agrandissement ont mis en évidence le dynamisme de la Province des Iles Loyauté qui a la volonté de préserver son patrimoine sportif. De nouveaux vestiaires pour les joueurs ont été construits avec accès au terrain par un tunnel passant sous la tribune principale. Un espace spécifique aux joueurs est en cours de réalisation et une passerelle métallique sera installée. Côté opposé à la tribune officielle, un panneau d’affichage électronique sera également mis en place. Tous ces travaux entrent dans le cadre de la mise aux normes pour une meilleure gestion du flux du public devenu de plus en plus important mais également pour les joueurs. En effet, avec 11 matchs de super ligue par an, l’accueil de nombreuses rencontres communales, provinciales et territoriales, l’utilisation en période scolaire des différents établissements de Lifou ainsi que les centres provinciaux d’entraînement lors des vacances, le stade est un lieu de vie essentiel à la pratique sportive sur Lifou.
Chiens et Chats : campagne de stérilisation La Province des Iles Loyauté organise une campagne de stérilisation des chiens et chats, mâles et femelles avec une priorité pour les chiennes. Ces stérilisations sont faites chirurgicalement, sous anesthésie, sur l’île, par une équipe vétérinaire en provenance de Nouméa. La stérilisation est définitive et coûte entre 15.000 CFP et 35.000 CFP dans un cabinet vétérinaire. Le financement et l’organisation sont assurés par le gouvernement, la Province des Iles et des associations.
Conditions pour la prise en charge : • Etre bénéficiaire de l’Aide Médicale Gratuite ou être non imposable (sur présentation de la carte ou du dernier avis d’imposition). • Participer à hauteur de 2.000 CFP par animal (à régler à l’inscription). • Amener l’animal et venir le chercher par ses propres moyens. Pour les personnes ne bénéficiant pas de l’aide médicale, un tarif “îles” sera proposé (10.000 CFP à 20.000 CFP).
Objectifs : • Contrôler davantage la population de chats et chiens dans les îles Loyauté. • Donner l’opportunité aux foyers sans ressource de faire stériliser leurs animaux. • Améliorer le bien-être et la santé animale en limitant le nombre d’animaux en divagation, mal soignés ou mal nourris. • Diminuer l’impact des chiens et chats sur l’élevage ou la faune sauvage locale. • Améliorer les conditions de vie des Loyaltiens.
DATES ET LIEUX : OUVEA : du 1er au 4 août à l’antenne de la Province à Hwadrilla. LIFOU : du 22 au 26 août 2016 à la Province des Iles à Wé. RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTION AUPRES DE LA PROVINCE DES ILES (DIRECTION ECONOMIE INTEGREE) AU 45
51 71 OU DU VETERINAIRE AU 73 53 44
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Promouvoir les sports de plage Reportage et photo : Maxou Granados
La Direction de la Jeunesse, des Sports et Loisirs de la Province des Iles Loyauté, a organisé fin avril, la première journée “Loyalty Beach”. Faire découvrir et valoriser les différents sports de plage au travers de journées promotionnelles favorisant les échanges et les rencontres dans un esprit convivial et sportif entre les jeunes de 10 à 17 ans est l’objectif que s’est fixée la Province des Iles Loyauté. Durant toute la journée, une centaine de jeunes a pu pratiquer en toute aisance, le beach soccer, le beach volley et le beach tennis sur la plage du centre nautique Hnaipolë (base de voile) à Lifou. La surveillance et l’encadrement a été assuré par les animateurs sportifs de la DJSL. Les résultats de cette première manifestation sportive ont démontré une participation massive de la jeunesse, de nature à garantir le déroulement optimisé d’autres compétitions et prétendre ainsi aux objectifs d’un championnat pour chacune des disciplines dans l’avenir.
Formation : coups de sifflet au filet de volley-ball Reportage et photo : Sophie Mendes
Alors que le championnat a repris sur l’île mi-juin, la ligue de volley-ball de Nouvelle-Calédonie a formé de nouveaux arbitres pour le district de Maré. “Cette formation de 3 jours se déroule chaque année selon les besoins exprimés par les districts et le comité des Iles. Aujourd’hui, les 11 clubs Séniors de l’île sont présents avec 2 ou 3 joueurs chacun pour former de nouveaux arbitres ou en recycler. Le volleyball évolue bien sur Maré” nous explique Jean Watu Wanesse, président du District de Maré. Superviseur de tout ce qui concerne le volley-ball à Maré, il peut dorénavant s’appuyer sur les deux commissions qui ont été créées à l’issue de cette formation. La commission d’arbitrage a en charge de former, suivre et vérifier les résultats quand la commission sportive vérifie les feuilles de match (joueurs et validation des résultats). La ligue espère ainsi mieux partager les bonnes pratiques et faire évoluer les compétences. Cette année, c’est l’entraîneur de l’AS Lagon, Petelo Fakailo, qui se charge de transmettre les siennes aux seniors de Maré. Il espère donner son “esprit de gagne aux joueurs et revenir pendant des rencontres pour vérifier la mise en pratique de sa formation sur le terrain”. Pendant le championnat, de juin à septembre, vous pouvez assister aux matchs des clubs de volley-ball de Maré, à la salle omnisports de Tadurehmu, le vendredi soir pour la catégorie homme et le dimanche après-midi pour la catégorie femme.
Le permis bateau pour les sauveteurs de la mer Reportage et photos : Maxou Granados
Le 7 mai 2016, une embarcation avec à son bord une délégation de la Société Nationale de Sauveteurs en Mer (SNSM), sept bénévoles de la station de Thio et le responsable du pôle formation de la délégation départementale SNSM de NouvelleCalédonie, est arrivée à Lifou après 3h30 de navigation à bord d’un zodiac semi rigide de 7,5 mètres, équipé de deux propulseurs de 115 cv. Les bénévoles de la SNSM qui ont pour mission de protéger la vie en mer et sur le littoral doivent suivre des formations et acquérir le savoir faire permettant de gérer efficacement un maximum de situations dites “de crise”. C’est une des raisons pour laquelle une formation au permis côtier avec extension hauturier pour dix bénévoles (8 hommes et 2 femmes) a été programmée du 7 au 8 mai 2016. Une épreuve pratique, d’une durée d’environ 3 heures a permis de vérifier que le conducteur candidat était apte à assurer la sécurité individuelle et collective de son équipage, savait respecter les balisages, utilisait correctement les moyens de communication embarqués et maîtrisait les opérations d’accostage et d’appareillage. Pour l’épreuve théorique du permis côtier, le candidat devait répondre aux questions portant sur le balisage des côtes, des plages, sur les pictogrammes, les règles de barre et de route, les signaux (phoniques, détresse, météo...), l'utilisation de la VHF, les feux et marques de navires. Les règles de navigation et de sécurité entre navires, le matériel de sécurité obligatoire, la protection de l’environnement, la météorologie et des connaissances en lecture de cartes marines doivent être parfaitement acquises.
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Kuia Adèle Buama, Femme Kanak Reportage et photo : Sophie Mendes
Connue sous le nom d’Adèle Buama, cette intellectuelle et militante kanak a rempli sa vie d’engagements envers son peuple mais aussi envers sa famille. C’est ce qui constitue son socle de femme kanak, forte et fière. C’est cette femme, plus que la personnalité publique, que nous avons eu envie de découvrir au travers d’un entretien à bâtons rompus lors d’un déjeuner en toute simplicité. Kuia naît Eatene en 1947 à la tribu de Rôh au nord de l’île de Maré. En 1965, elle épouse un Buama et intègre le clan Sereitano qu’elle doit “protéger”, Eatene signifiant “toute une armée”. De cette union naîtront 7 enfants qui ne seront jamais un frein à sa volonté. Elle multipliera les activités pour subvenir à leurs besoins et leur assurer un avenir. “ Je voulais leur offrir le meilleur, répondre à leurs rêves comme celui d’aller voir le Père Noël à Nouméa. J’étais si fière d’y être parvenue. Je voulais qu’ils s’ouvrent au monde, les faire sortir de Maré” se remémore-t-elle.
Un père spirituel qui forge son caractère Aînée d’une fratrie de 11 enfants, elle suivra son père partout et apprendra beaucoup de ce pasteur qui prêche l’amour et apporte la bonne nouvelle. Issu du clan Acania, signifiant étymologiquement “propriétaire du mal”, il agira toujours selon cette fonction et assurera la sécurité et la protection de la chefferie en “filtrant le mal et ne laissant passer que le bon”. Durant ces années passées auprès de lui, son père lui enseignera ce qu’est le vivre ensemble et que son équilibre dépendra de la qualité de la relation qu’elle établira avec les autres. “Au-delà de toutes les valeurs, c’est l’amour de l’autre qu’il souhaitait me léguer. Il prenait le temps de me parler, de me faire comprendre les choses en sollicitant ma propre intelligence. Il voulait que j’aille à l’école pour gagner cette intelligence”, nous dit-elle admirative. De ces moments partagés, de son engagement spirituel, elle retiendra aussi qu’il faut avoir foi en quelque chose et se battre, ce qu’elle fera tout au long de sa vie pour obtenir ce qu’elle veut. Rien ne prédestine Kuia à une vie vouée à l’éducation. Elle est couturière lorsque le chef de secteur des écoles lui demande de faire un remplacement. Nous sommes au milieu des années soixante. Elle sait alors qu’un jour elle prendra sa place. “C’est ma foi. Je suis une combattante comme mon père. Toute mon éducation repose sur les valeurs kanak, en connexion avec une nature dont je connais les signes, et celles de la foi en Dieu. Il parlait toujours de la Bible. Il avait foi en cette puissance. C’est au-delà de la religion. Mon père savait que je ferais de grandes choses. Quand je suis née, il a trouvé un des plus gros poissons, de ceux destinés au grand chef, signe que sa fille ferait quelque chose de grand. Il me disait soit un grand chef demandera ta main, soit tu feras de
grandes choses. Trois grands chefs ont demandé ma main” nous raconte Kuia, amusée et mystique à la fois. En prenant ainsi son aînée sous son aile, son père pousse sa fille à faire par elle-même et à dépasser les choses. “Mon père, par sa fonction culturelle, m’a appris à manger à la sueur de mon front et me faisait planter très tôt le matin. A l’âge de 8 ans, je ramassais le café chez les colons pour payer ma scolarité. Il me disait tu ne dois jamais mendier. Cette force-là me vient de lui” nous apprend Kuia.
Une mère forte qui la guide en tant que femme Sa mère incarnait la patience et l’humilité. Elle était en adoration devant son mari et était très ancrée dans la coutume. “Mon père a forgé ma personnalité quand ma mère a forgé mon encrage dans le respect du uien, une puissance au-delà de la nature et de l’homme” nous dit Kuia, convaincue d’être issue de ces deux forces. Dans la conception kanak, l’homme est un élément de la nature, ni plus ni moins important que le vent, le caillou ou l’arbre. “Tous les éléments du cosmos ont une valeur égale. C’est la part mystique de l’homme kanak, bien au-delà de la religion” nous explique cette pédagogue passionnée par la culture qu’elle défend. Indépendante, elle sera tiraillée entre cette éducation et sa vision des choses et cherchera à se différencier de sa mère, qu’elle juge trop dépendante de son père. Si elle avoue avoir parfois transgressé la coutume, elle admire la force mentale et spirituelle de sa mère, très respectueuse des règles. “Je n’ai jamais vu pleurer ma mère. Elle gardait ses états d’âme en elle pour ne pas influencer ses enfants. Elle a perdu ses parents et son unique sœur dans le naufrage de la Monique. C’est ce qui a dû lui donner cette grande force. Quand la première épouse de mon père est morte, c’est ma mère, sa cousine germaine, qui a été choisie pour s’occuper des enfants. Elle était la plus proche en sang et pouvait donc devenir leur maman. Il faut qu’il y ait beaucoup de l’ancienne dans la nouvelle. J’ai donc deux grands frères d’un premier mariage” nous explique-t-elle. Atteinte d’une malformation cardiaque, sa mère subit de nombreuses opérations. Pour la dernière, les médecins convoquent les grands frères de Kuia qui doivent convaincre leur mère d’être opérée sur place, un voyage en Australie étant trop risqué. Contre l’avis des médecins et les arguments de ses fils, elle part en Australie et en revient pour vivre encore 9 ans. Pour leur prouver qu’elle avait raison de “croire en sa foi et de faire confiance à Dieu”, la mère de Kuia fera le trajet à pied chaque jour entre son domicile et l’hôpital de Nouméa où elle est suivie pendant sa convalescence. “En prenant de l’âge, j’ai voulu lui ressembler. Ses valeurs me portent, me hantent. Je l’admire car elle amenait
l’équilibre dans son foyer. Elle était une femme kanak, elle était l’eau, la vie, la liane qui tient la case, le cocotier qui couvre et qui nourrit” nous dit-elle.
La liane, symbole de la femme kanak Cette notion de “liane” l’a beaucoup interrogée et s’est immiscée dans tous ses actes et ses activités d’éducatrice. Kuia défend sa conception de la femme kanak “celle qui n’oublie pas qu’elle est la vie, qui donne à ses enfants des paroles de vie, qui les aide à grandir, qui entretient les relations entre les membres de la famille et sert la cohésion du groupe”. Une liane, forte et souple, permet l’équilibre par l’entretien des liens entre la charpente et le poteau central de la case. Kuia conservera cette image en tête et se donnera pour rôle de “construire l’humain” en s’engageant dans l’éducation où elle “nourrit” ses élèves. “Pour être équilibré, le kanak a besoin de trois nourritures. Les aliments - l’eau, le lait , le pain… - les purges aux fonctions biologiques - nettoyer les toxines - et psychologiques - rite de passage d’un état à un autre - et la parole pour grandir humainement. La parole est des trois nourritures celle qui manque le plus aujourd’hui. On ne prend plus le temps d’écouter, de discuter. La télévision et internet ont pris la place de la case où on ne raconte plus de contes. Il faut aujourd’hui chercher de nouveaux espaces de parole” nous explique-t-elle. Elle veut construire le pays avec ces valeurs et s’investit dans la formation car “construire le pays c’est d’abord construire l’humain. Mon souhait est de participer à la construction de mon pays en le dotant de vrais femmes et hommes, sains de corps et d’esprit”. Kuia Buama ne se définit pas comme une femme politique mais comme une éducatrice. Entière et sincère, elle garde ainsi sa liberté d’expression et fait de la politique à sa façon.
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Pain de thon
Quiche aux poireaux miel
Temps de préparation : 5 minutes Temps de cuisson : 40 minutes
Temps de préparation : 15 minutes Temps de cuisson : 25 minutes
Ingrédients (pour 4 personnes) :
Ingrédients (pour 4 personnes) :
- 1 grosse boîte de thon - 100 g de gruyère râpé - 100 g de farine - 3 oeufs - 10 cl de lait - 10 cl d’huile - 1 sachet de levure chimique - sel, poivre
- 1 poireaux - 1 rouleau de pâte feuilletée - 20 cl de crème fraîche - 50 g de gruyère - 2 cuillères à café de miel - 10 g de curry - 15 g de margarine
Préparation de la recette : Egoutter le thon et l’émietter grossièrement. Mettre la farine dans une terrine, faire un puits et y casser les oeufs. Mélanger vivement avec une cuillère en bois afin d’obtenir un pâte lisse sans grumeaux. Délayer peu à peu avec le lait, puis l’huile. Incorporer à celle-ci la levure, le thon émietté, puis le gruyère râpé. Saler et poivrer. Beurrer et fariner un moule à cake. Y verser la préparation. Mettre au four environ 40 minutes, thermostat 7. Préparation de la recette : Faire fondre la margarine dans une poêle puis ajouter les poireaux coupés en rondelles. Laisser cuire le temps que les poireaux deviennent fondants. Pendant ce temps, faire préchauffer la pâte feuilletée à 180°C (thermostat 6) pendant 20 minutes. Une fois les poireaux fondants, ajouter le miel et mélanger. Puis, ajouter le curry. Dans un bol, mélanger les oeufs et la crème fraîche. Saler et poivrer. Couper le gruyère en petits dés. Une fois la pâte feuilletée précuite, ajouter les poireaux, le gruyère et verser la crème fraîche par-dessus. Faire cuire à 200°C (thermostat 7) pendant 25 minutes.
Brownie au Nutella Temps de préparation : 5 minutes Temps de cuisson : 20 minutes Ingrédients (pour 6 personnes) : - 325 g de Nutella - 75 g de farine à levure incorporée ou - 70 g de farine - 1/2 cuillère à café de levure chimique - 2 oeufs
Préparation de la recette : Verser le Nutella dans un bol. Ajouter les oeufs. Puis la farine à levure incorporée ou le mélange farine levure. Mélanger le tout. On ne doit plus voir la farine et le mélange doit être homogène. Verser la la pâte dans un moule huilé. Lisser la surface. Enfourner dans un four préchauffé à 165° C pour 18 à 20 minutes. Le dessus doit être craquelé. Un couteau ne ressortira pas propre, mais le brownie va se raffermir en refroidissant. Attendre 15 minutes avant de démouler sur une grille. 46 - construire les loyauté