Travel-îles by Côte Nord Edition Spéciale 2019

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TOURISME & ART DE VIVRE À L'ÎLE MAURICE ET LES ÎLES DE L'OCÉAN INDIEN

Preskil

Island Resort

Maurice : Rs 150

Maurice : Rs 150

Une île un hôtel Édition Spéciale 2019 www.travel-iles.com





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Océan Indien : des voyages dans le voyage Au moment où nous bouclions cette Édition Spéciale 2019, l’île Maurice étiat en pleine effervescence avec la tenue des 10e Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI). Comme à chaque fois, cette réunion des athlètes, mais aussi des supporters, met en avant la communion des différents peuples de la région séparés par l’océan mais unit dans la fierté toutes les îles de la région. Les JIOI sont la vitrine de la communauté de l’espace sportif, marin et aussi culturel des îles de l’océan Indien au-delà des plages et des cocotiers. C’est aussi ce que recherchent le voyageur et le touriste d’aujourd’hui : des expériences locales qui vont à la rencontre des peuples. C’est cet esprit de partage que nous avons souhaité vous proposer dans cette nouvelle Édition Spéciale devenue désormais incontournable à l’occasion du salon du tourisme IFTM (Top Resa) de Paris. Nous avons choisi d’aller aux sources des fibres culturelles et artistiques des habitants en racontant leurs héritages issus des pays de peuplement. Carrefour du trafic maritime depuis des siècles, l’océan Indien a tout naturellement amené des migrants de différents continents qui se sont installés, de gré ou de force, sur ses îles. Des installations souvent faites dans la douleur de l’éloignement et l’arrachement de leur terre natale. Néanmoins, on retrouve partout des héritages qui ont été préservés, malgré certaines adaptations obligées aux différents contextes et conditions locales. Parmi ces héritages, certaines traditions ancestrales comme le Geet Gawai et le Sega Tipik à l’île Maurice, le Sega Tambour à Rodrigues et le Moutya aux Seychelles ont toujours leur place dans la vie quotidienne des îliens. Longtemps tenues à l’écart, parfois considérées avec dédain, ces pratiques retrouvent aujourd’hui un nouveau souffle grâce aux efforts de ceux qui ont compris l’importance de leur préservation et de leur continuation. Des combats reconnus par l’Unesco qui a inscrit les trois premiers au Patrimoine mondial immatériel de l’Humanité et s’apprête à faire de même pour le dernier. À côté de ces richesses culturelles, existent aussi des héritages dans d’autres domaines comme la cuisine. La cuisine de nos îles, ou plutôt les cuisines devrait-on dire, est le produit de décennies, voire de siècles de métissage, de plats partagés autour d’une table où l’arak (rhum local) donnait du courage aux hommes, des bols de nourriture échangés dans les champs, d’une restauration de rue aux couleurs chatoyantes et aux saveurs exotiques, de gajacks dégustés sur le comptoir des tavernes, des grillades sur du charbon de filaos au bord de mer, de repas de fêtes… C’est une cuisine qui raconte la construction des peuples respectifs et qui les unit. L’exemple des différences entre le rougaille ou le cari de La Réunion et de Maurice montre bien comment, à partir d’une même recette, les plats changent en saveurs et couleurs. Ces quelques exemples de la culture des îles de l’océan Indien reflètent la richesse de ses peuples. Voir des Rodriguais danser le Sega Tambour, ce n’est pas seulement comprendre l’histoire des habitants de cette perle posée au cœur de l’océan, c’est aussi entreprendre un autre voyage aux sources de sa musique. On part vers l’Afrique toute proche, mais ce sont des instruments venus d’Europe qui jouent les mélodies du continent noir. Goûter un briani, c’est goûter à un des plats de fête à Maurice mais c’est aussi une remontée vers l’Iran en passant par l’Inde. Déguster un farata au bord d’une route, c’est remonter à l’histoire des migrants obligés de préparer des pains consistants pour affronter une dure journée aux champs. Découvrir la culture de nos îles pendant vos vacances, c’est faire des voyages dans votre voyage en prenant le temps de découvrir ces expériences locales. Venir dans les îles de l’océan Indien, c’est réaliser en un séjour, une infinité de possibilités. Alors qu’attendez-vous !

Ajai Daby [ 5]


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[ HÔTELS ]

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· Preskil Island Resort, l’ultime destination insulaire mauricienne

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[ GEET GAWAI ]

· Cérémonie incontournable du mariage hindou

20-25 [ REGARDS DE FLORENT BEUSSE ] 26-79 [ ÎLE MAURICE ]

56-65 [ HÔTELS ]

· Kaz’alala, le vivre à la mauricienne

72-79 [ VOYAGE & DÉCOUVERTE ]

· Sega Tipik, inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO · Refraction : le drame des océans vu par Joshila Dhaby

· Chamarel, un village de montagne sous les tropiques · L’île aux Aigrettes, un sanctuaire pour les espèces endémiques

28-32 [ CULTURE & TRADITIONS ] · Le Palais de Barbizon, le café fait maison

80-85 [ RODRIGUES ]

· Sega Tambour, inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO · Limon Rodrigues : « Li bon pou tou ! »

62 [ ENVIRONNEMENT ]

· Beachcomber, certification EarthCheck Silver

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[ VOYAGE ET DÉCOUVERTE ]

Fondé en 1994 par Claude Huc

· Le Rwanda

Éditeur Côte Nord Editions Ltd The Mezza, C 17 Domaine Mont Calme, Tamarin Tél/Fax : +230 483 5675 info@travel-iles.com www.travel-iles.com Directrice de Publication Béatrice Huc-Mayer +230 5 252 8631 beatrice.mayer@travel-iles.com mayer.beatrice@icloud.com Directrice Adjointe Béatrice Mélotte +230 5 497 6770 communication@travel-iles.com Rédacteur en chef Ajai Daby +230 5 933 3905 a.daby@travel-iles.com Journaliste Elodie Couronne +230 5 942 4777 elodie.couronne@travel-iles.com

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Responsable de la Publicité Anielle Carver +230 5 918 4636 publicite@travel-iles.com

[ GASTRONOMIE ]

Secrétariat et comptabilité Nadia de Robillard +230 483 5675 secretariat@travel-iles.com

· Escale Créole, le vrai goût mauricien

86-91 [ MADAGASCAR ]

· Travaux infrastructurels, pour le confort des touristes · Diego Suarez, vu par les artistes

92-96 [ MALDIVES ]

· Paradis de la plongée sous-marine · Kanuhura, ouverture d’un centre de biologie marine

98-105 [ LA RÉUNION ]

· SAKIFO 2019 · Le Piton de la Fournaise, un des volcans les plus actifs au monde

106-112 [ SEYCHELLES ]

· Interview du ministre du Tourisme, 500 000 touristes par an · Le Moutya, candidature acceptée par l’UNESCO

114-117 [ MAYOTTE ]

· Plongez dans un aquarium naturel · Une faune riche, avec de espèces uniques

118-127 [ VOYAGE & DÉCOUVERTE ] · Fort Cochin, au Kerala

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Graphisme Karl Ahnee +230 5 722 5164 production@travel-iles.com Impression Cathay Printing Ltd Photo de couverture Preskil Island Resort


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Sun Resorts

François Eynaud, nouveau CEO

C’est François Eynaud qui assumera les fonctions de CEO du groupe Sun Resorts à partir du 1er septembre 2019. Il succédera à David Anderson qui a choisi de partir après trois ans à ce poste. François Eynaud revient ainsi au groupe CIEL, actionnaire majoritaire du groupe hôtelier, où il avait passé 14 ans chez CIEL Textile en tant que directeur exécutif de Tropic Knits, avant de rejoindre Veranda Leisure & Hospitality (VLH) comme directeur général. « Nous sommes ravis d’accueillir François Eynaud en tant que nouveau PDG de SUN. François apporte non seulement un solide antécédent dans le secteur de l’hôtellerie mais également de fortes capacités humaines et de leadership. Je n’ai pas de doute que SUN continuera à renforcer son positionnement sur le marché et à accroître sa rentabilité sous sa direction », a commenté Jean-Pierre Dalais, président de SUN Limited. « SUN Limited a réussi un redressement financier et est bien placé pour tirer parti des avantages du repositionnement réussi des tarifs suite aux investissements importants réalisés pour la mise à niveau des actifs du Groupe. Je tiens à remercier David Anderson d’avoir dirigé cette phase importante pour SUN et lui souhaite le meilleur pour le futur », a ajouté Jean-Pierre Dalais.

HELI GOLF

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Another way to see Mauritius Corail Helicoptères* - Bonair road - Triolet - Mauritius T +230 261 22 66 - www.corailhelico-mu.com REUNION l MAURITIUS *European Airline Company

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ÎLE MAURICE

26 World Travel

Awards e

dans la région et au-delà, nous sommes convaincus que notre destination très populaire et attrayante est le lieu le plus approprié pour cet événement prestigieux dans le monde du tourisme. Nous sommes ravis d’accueillir cet événement régional, ce qui nous permet de présenter notre île aux multiples facettes dans toute sa splendeur. » Effectivement la soirée fut belle et haute en couleur avec un spectacle montrant les différents atouts de la culture mauricienne et en présence de nombreuses personnalités tant locales qu’internationales. L’île Maurice a aussi confirmé sa belle réputation de destination de choix en décrochant quatre

Le ministre mauricien du Tourisme, Anil Gayan, en compagnie de Graham Cooke, fondateur et président des WTA

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es principaux représentants de l’industrie du voyage et du tourisme en Afrique et dans l’océan Indien étaient réunis le 1er juin 2019 à l’île Maurice qui accueillait, au Sugar Beach - A Sun Resort, la cérémonie de gala des 26 e World Travel Awards (WTA) de cette zone. « C’est un plaisir absolu d’apporter les WTA à Maurice pour la première fois en 26 ans d’histoire et je suis ravi d’accueillir les plus grands décideurs africains et de l’océan Indien dans ce pays charmant. L’île Maurice incarne à la perfection le voyage par l’expérience : un cristal étincelant dans les eaux turquoise de l’océan Indien, offrant un charmant contraste de couleurs, de cultures, d’aventures et de goûts », a déclaré Graham Cooke, fondateur et président des WTA. De son côté, Arvind Bundhun, directeur de la Mauritius Tourism Promotion Authority (MTPA), a souligné la fierté et l’honneur de Maurice d’accueillir la cérémonie de gala des World Travel Awards pour l’Afrique et l’océan Indien 2019. « En tant qu’acteur majeur du tourisme

Sherin Francis, CEO de l’office du Tourisme des Seychelles avec le trophée de la Meilleure destination durable de l’océan Indien

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Les invités ont été gratifiés d’un spectacle haut en couleur

récompenses pour la région océan Indien dont celles de Meilleure destination, Meilleure destination de mariage, Meilleure destination de tourisme d’aventures et Meilleure destination de croisière. En outre, la MTPA a remporté le titre de Meilleur office du tourisme. L’autre grand gagnant de la soirée a été la compagnie d’aviation nationale Air Mauritius qui a reçu cinq titres pour la région océan Indien, notamment ceux de Meilleure compagnie aérienne, Meilleure classe affaires, Meilleur équipage, Meilleur Airport Lounge et Meilleure marque. En outre, l’aéroport Sir Seewoosagur Ramgoolam a été sacré Meilleur aéroport. Les autres îles n’étaient pas en reste avec les Seychelles sacrées Meilleure destination durable de l’océan Indien, La Réunion, Meilleure destination Nature, Madagascar, Meilleure destination verte et les Maldives, Meilleure destination lune de miel. Air Mauritius a reçu cinq titres pour la région océan Indien

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Pascal Viroleau, président des Îles Vanille « Le tourisme de croisières décolle » géographiques, ont plutôt tendance à voir les mêmes choses ; c’est un nouveau produit qui plaît, ce qui explique l’augmentation des visiteurs », nous indique le président Viroleau. Il faut ajouter à cela qu’il n’y a pas de souci de visa pour les Européens, les principaux passagers jusqu’ici. Madagascar, les Seychelles et Maurice ont des politiques de visa souples alors que La Réunion et Mayotte sont des territoires européens. Et même pour les non-Européens, ils sont considérés comme passagers en transit dans ces îles. En 2018, quelque 25 bateaux de croisières ont visité la région faisant une cinquantaine d’escales. Les croisières de l’océan Indien se font en 14 jours, chaque navire passant au moins une nuit sur chacune des îles. « Ce qui permet aux passagers de disposer de deux jours au minimum pour visiter les îles ; ce n’est peutêtre pas assez, mais déjà pas mal dans le monde des croisières. On met en avant le travail qui est fait par les réceptifs des îles sur la spécificité de leur île : à Maurice on va travailler sur la culture ou les lieux iconiques comme le jardin de Pamplemousses, même chose à La Réunion avec les cirques ; sur Madagascar, ce sera la faune et la flore avec Tamatave et Nosy Be. » Quant aux revenus générés par ce secteur, ils peuvent ne pas être trop visibles encore parce que 50 000 passagers, ce n’est pas énorme ; « ceux qui descendent dépensent dans le port, le transport, les guides, la nourriture, les produits artisanaux ; en moyenne on est entre 70 à 90 € par personne par jour mais cela peur monter à quelques milliers d’euros dépendant des bateaux », assure Pascal Viroleau.

Les îles de l’océan Indien sont tellement belles et remplies de charme que l’on aimerait pouvoir toutes les visiter lors des vacances. Une possibilité qu’offrent les croisières, une activité en nette croissance, comme l’explique Pascal Viroleau, président de l’association des Îles Vanille.

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4 000 passagers se sont rendus dans l’océan Indien en 2014, date à laquelle l’association des îles Vanille a commencé à s’occuper des croisières. A fin 2018, ce chiffre était passé à 50 000 passagers, un objectif que s’était fixé l’association pour 2020. Et cette croissance devrait durer, assure Pascal Viroleau à Travel-Iles by Côte Nord en marge du Forum sur la connectivité du tourisme dans l’océan Indien qui s’est tenu au Sugar Beach, à Maurice, fin mai. Le décollage de ce sous-secteur touristique est tributaire d’une stratégie qui a été mise en place, avec les compagnies, et particulièrement avec Costa Croisières, pour trouver les points d’intérêts communs. « Et le fait que Costa vienne dans la région a incité d’autres compagnies à venir. Après, vu que nous sommes une zone assez sécurisée, avec des paysages de biodiversité différente, cela apporte un plus aux passagers qui, dans certaines zones

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­{ N MADAGASCAR

L'e-visa

est désormais disponible en ligne Afin d’encourager le tourisme, le gouvernement malgache a finalement mis en place un visa électronique. C’est un projet de qui date de février 2017. Il s’agit d’un visa électronique « nonimmigrant » destiné aux touristes, et disponible sur l’adresse internet suivante, www.evisamada.gov.mg/fr. A noter que, depuis l’année dernière, un visa électronique était déjà disponible sur demande à l’ambassade de Madagascar. Pour l’obtenir en ligne via evisamada. gov.mg/fr, un questionnaire est soumis au demandeur, concernant les dates de son séjour, son aéroport d’arrivée ainsi que les informations de son passeport. Le visa peut être demandé pour six lieux d’arrivée : les aéroports

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internationaux de Tananarive et de Nosy Be Fascene, ainsi que les aéroports Ambalasamy de Toamasina, Tulear, Sainte-Marie, Majunga, Fort Dauphin et Antsiranana. La demande peut être effectuée au plus tôt six mois avant le séjour. Il existe trois visas, dépendant chacun de la durée du séjour : visa simple entrée de 30 jours (35 euros), visa simple entrée de 60 jours (40 euros), visa simple entrée de 90 jours (50 euros). À noter que le visa de moins de 30 jours est gratuit pour les ressortissants mauriciens. Une fois la démarche terminée, il faut compter entre 48 et 72 heures avant de recevoir par mail une autorisation de voyage, à présenter lors de l’arrivée sur la Grande Ile. Les autorités malgaches indiquent que ce nouveau système va permettre « d’enregistrer chaque passager sur une base de données centralisée » et que le but principal recherché est de « fluidifier les points d’entrée et de sécuriser le territoire et les passagers ».

Miss Réunion fait la promotion des Seychelles

Si le concours Miss France avait choisi l’île Maurice pour réaliser des séances de photos et de vidéos diffusées pendant la grande finale du concours de beauté à la fin de l’année dernière, celui de Miss Réunion 2019 a posé ses valises début juillet aux Seychelles pour ce même exercice. Aziz Patel, président du comité de Miss Réunion, a déclaré que, chaque année, les candidates de Miss Réunion se rendent dans un autre pays pour préparer la finale. « Nous conduisons les candidates à destination pour qu’elles puissent découvrir le pays et pour mieux se connaître. Cette année, nous avons choisi les Seychelles, avec le partenariat de l’Office du Tourisme des Seychelles et d’Air Austral », a déclaré Patel. Les 12 reines de beauté ont visité les trois principales îles de l’archipel de 115 îles - Mahé, Praslin et La Digue - au cours de leur séjour de trois jours. « Nous savons qu’à la Réunion, les filles sont suivies de très près par beaucoup de monde et leur présence ici, avec Antenne Réunion, est une très bonne occasion pour nous de présenter nos îles aux Réunionnais. Ce sera une bonne promotion pour les Seychelles à la Réunion », a déclaré Sherin Francis, directrice générale du Seychelles Tourisme Board. La finale de Miss Réunion 2019 a eu lieu le 24 août, sous le thème « Miss Réunion fait son cinéma ». LA RÉUNION

Le Trou de Fer

de nouveau accessible Fermé depuis un an après la chute d’une paroi au niveau de la troisième cascade, celle du Bras de Caverne, le Trou de Fer, un des plus beaux canyons au monde, est de nouveau accessible. Le Trou de Fer ou Trou d’Enfer, porte bien son nom et sa seule évocation fait frissonner les canyonneurs du monde entier. Il n’y a pas de sentier pour permettre au simple randonneur d’accéder à ce gouffre profond de 300 mètres où se jettent trois superbes cascades. On peut essayer d’y aller à partir du belvédère au départ du gîte de Bélouve ou par la voie des airs. Pour l’approcher au plus près, il faut avoir des tripes, un certain niveau en escalade et en spéléologie, et le goût de l’aventure. En 2018, tout un pan de falaise au niveau du Bras de Caverne a entraîné dans sa chute les ancrages et les lignes de vie nécessaires à la descente. Une ligne était possible mais peu de professionnels s’y risquaient en raison de son engagement. Des travaux ont été entrepris pour purger et rééquiper cette paroi grâce aux canyonneurs de Ricaric, mais aussi des spécialistes de travaux en montagne et l’IRT, l’île de la Réunion Tourisme.

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+ 24 %

LE CHIFFRE

L’île Maurice a connu la plus forte progression pour les clients long-courriers du marché français pour l’été 2019, selon le Syndicat des entreprises du touropérating (Seto). Cette performance est à souligner alors que ce marché est en baisse (-3,1 % du nombre total de clients). Les États-Unis sont en tête du classement, mais sont, eux aussi, en baisse (-6 %). La République Dominicaine (stable) et l’île Maurice (+24 %) complètent le podium, tandis que le Canada (-10 %) et le Mexique (+1 %) braquent définitivement les regards des observateurs de l’été vers l’Amérique du Nord, trois de ses destinations faisant partie du top 5. Les meilleurs démarrages de ventes vont à la Tanzanie (+40 %) et aux Maldives (+31 %), tandis que la Thaïlande (-22 %), Cuba (-25 %) et l’Indonésie (-29 %) s’effondrent. « À la date du 31 mai 2019, 65 % du chiffre d’affaires engrangé l’année dernière a été réalisé », chiffre René-Marc Chikli, le président du Seto. Comme pour la saison hivernale, c’est le contexte social et politique français qui est pointé du doigt, suscitant « une crise de confiance » chez les consommateurs. « Les prises de commandes n’ont retrouvé la croissance qu’à partir des mois d’avril et mai. Le marché est affaibli, mais il n’est pas remis en cause, c’est même l’un des plus dynamiques en Europe », selon René-Marc Chikli.

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ÎLE MAURICE

Une nouvelle plage exclusive sur

l'île aux Cerfs

L’île aux Cerfs, carte postale de l’île Maurice, possède depuis quelques mois une nouvelle plage exclusive réservée aux clients du Four Seasons Resort Mauritius at Anahita. Outre les deux plages isolées du complexe sur un parc de 26 hectares, l’accès à la nouvelle plage de l’île aux Cerfs offrira une expérience complémentaire aux clients à la recherche de jours de détente loin du monde. Abritant 40 chaises longues, un nouveau restaurant Beach Grill et la prestation d’une équipe de serveurs dévoués, la plage est située sur la côte est, abritée de l’île aux Cerfs - une île prisée pour ses étendues de rivages de sable blanc et ses eaux turquoise, idéales pour la baignade. « L’accès exclusif à cette plage est le complément parfait à l’offre de notre complexe. Dès le moment où vous prendrez le bateau pour vous rendre sur l’île et que vous sauterez à l’arrivée pour plonger à la hauteur des eaux du lagon, ce n’est pas seulement une plage idyllique que vous découvrirez, mais aussi une expérience insulaire qui met en valeur à la fois la beauté et le caractère de Maurice », déclare Michel Volk, le directeur général. L’île aux Cerfs possède une autre plage exclusive dédiée aux clients des hôtels de Sun Resorts et la grande plage publique, passage incontournable lors d’un séjour à l’île Maurice.

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Pamplemousses



Nespresso

Recyclage de capsules

affirme son engagement

social & environnemental

Fin mai 2019, Nespresso, représenté à Maurice par Scott & Co Ltd depuis 2012, a lancé le programme mondial de recyclage de capsules. À cette occasion, Julien Mario, Business Development Manager chez Nespresso, basé à Dubaï, et qui était de passage dans l’île, a expliqué cette campagne et la stratégie de Responsabilité sociale et environnementale (RSE). En quoi consiste le programme de recyclage des

Est-ce un engagement suffisant ?

capsules ?

En fait, ce programme fait partie d’un projet global appelé Positive Cup qui repose sur trois piliers : l’approvisionnement responsable en café, le recyclage des capsules et la réduction de l’empreinte carbone, que l’on fait à travers un programme d’agroforesterie. A la fin de l’année 2015, nous avions déjà replanté 630 000 arbres dans trois pays : le Guatemala, la Colombie et l’Ethiopie.

Le recyclage est un programme que l’on a démarré en 1991. Maurice est le 54e pays à entrer dans ce programme. Le prochain objectif sera les Seychelles et les Maldives. Aujourd’hui l’objectif est d’atteindre 100 % de capacité de recyclage d’ici 2020. Scott était partant dès l’évocation du projet il y a un an, et les hôtels sont aussi enthousiastes ; des points de collectes ont déjà été mis en place dans les points de consommation et les chambres. Nous faisons des formations juste pour que les employés aient le réflexe de mettre les capsules de côté. Après la collecte, les capsules sont ramenées chez Scott où elles sont déchiquetées. Le marc de café est séparé de l’aluminium afin de leur donner une seconde vie : l’aluminium sera remis à la société Mtrek qui l’enverra à une fonderie en Inde et le marc de café ira à l’ONG IMove pour être utilisé comme compost. IMove produit et récolte chaque année quelque 4 000 kg de légumes à travers le projet Uddeshy Bio. Grâce à ce partenariat avec Nespresso, l’ONG sera en mesure de continuer à mener à bien son projet Fiveaday qui consiste à pourvoir un repas équilibré (avec 5 portions de fruits et légumes) aux enfants défavorisés, surtout ceux abandonnés par leur mère. En 2018, IMove a servi 124 000 portions via le programme Fiveaday.

Comment se passe la production ?

On se fournit auprès de 70 000 petits producteurs de 12 pays du coffee belt à travers des coopératives, au Brésil, en Inde, en Afrique occidentale et en Indonésie pour obtenir nos cafés. Nous avons démarré en 2003 le programme de durabilité Triple A, qui a pour mission de travailler avec les producteurs, les aider à travers des supports techniques, des infrastructures communautaires comme la mise en place de moulin commun. Néanmoins, il n’y a pas d’obligation pour les producteurs de vendre exclusivement à Nespresso. D’autre part, on travaille avec TechnoCert pour la reprise de la production au Soudan et au Zimbabwe, des pays affectés par la guerre et la crise politique. En Colombie, nous avons créé un fonds de pension pour les producteurs.

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A RT E

B L A N C H E

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Anil Gayan, ministre du Tourisme

« La France, partenaire privilégié de Maurice »

À l’occasion du salon annuel IFTM-Top Resa, événement incontournable pour le secteur touristique, le ministre du Tourisme, Anil Gayan, rappelle les relations historiques et cordiales qui ont toujours existé entre l’île Maurice et la France et exprime le souhait que les Français se sentent « chez eux » sur l’île.

L’

histoire de l’océan Indien démontre que les liens entre Maurice et La France sont d’une solidité à toute épreuve. Nous avons avec La France, la francophonie en partage, mais aussi, une association tissée au fil des siècles dans plusieurs domaines, y compris celui du peuplement. Avec notre île sœur, La Réunion, un destin commun s’est construit et les services aériens fréquents entre les îles en sont la preuve. La coopération entre Maurice et la France dépasse largement le cadre des relations internationales. Elle se traduit tant sur le plan émotionnel que stratégique. Nous souhaitons que les Françaises et les Français se sentent comme « chez eux » chez nous. Nous parlons votre langue et notre patois trouve ses origines dans la langue de Molière. Les noms de la grande majorité des endroits sont évocateurs de la France tels que Port-Louis, Mahébourg, Souillac, Nouvelle Découverte. La France a été vaincue dans la bataille navale de Vieux Grand Port. C’était une défaite militaire mais nous avons gardé l’empreinte française à travers sa langue, sa culture et ses traditions qui sont encore bien présents de nos jours sur l’île. À mon avis, c’est cela la victoire — celle de pérenniser la présence de la France dans cette île qui était connue à cette époque comme île de France. Maurice est presque sur le même fuseau horaire que la France et celui qui prend l’avion à Paris pour Maurice arrive chez nous sans souffrir de décalage horaire. Les Mauriciens se sentent très à l’aise avec les Français, qu’ils soient de passage ou qu’ils aient choisi de vivre ici. Maurice a une diversité dans sa population avec pour résultat que chacun y trouve du bien-être en étant sur place. Nous venons d’accueillir Michel Boujenah – acteur, humoriste et réalisateur, Pascal Elbé – acteur, réalisateur et scénariste, Nicole Garcia – actrice, réalisatrice et scénariste, Pierre Rochefort – acteur et chanteur, Bruno Solo – acteur, scénariste, producteur, réalisateur et ancien animateur de télévision, et

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Camille Lacourt, ancien champion du monde de natation. Miss France 2019, Mlle Vaimalama Chaves, est venue chez nous le 14 juillet 2019 et j’ai eu le grand plaisir de la recevoir à mon bureau durant son séjour. La France est notre partenaire privilégié pour l’industrie du tourisme. Nous avons à Maurice tout ce que recherchent les touristes français en termes d’aménités, de gastronomie et d’hôtels super luxueux. L’accueil mauricien est reconnu dans le monde comme un atout indéniable pour notre industrie. Maurice est présente à l’IFTM Top Resa chaque année. C’est un évènement majeur pour notre calendrier du Tourisme. C’est l’occasion pour nous en tant qu’autorités publiques, et les opérateurs du privé de rencontrer tous ceux qui s’intéressent au produit touristique mauricien. Notre ambition est d’accentuer notre présence sur les supports de communication traditionnels et les réseaux sociaux afin que tous les Français nous rendent visite autant de fois qu’ils le souhaitent. Maurice vous attend. En ma capacité de ministre du Tourisme, vous pouvez compter sur moi pour vous accorder un accueil et séjour uniques sur notre destination de rêve.

« Notre ambition est d’accentuer notre présence sur les supports de communication traditionnels et les réseaux sociaux afin que tous les Français nous rendent visite autant de fois qu’ils le souhaitent »


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RTS

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Les

Mascareignes

Regards de Florent Beusse Dessinateur, graphiste, publiciste, Florent Beusse est un amoureux de l’océan Indien. À Maurice depuis plus de 25 ans, il n’arrête pas de voyager dans les îles et ramène à chaque fois, croquis, dessins et aquarelles des lieux qui l’ont marqué. Des créations artistiques si belles qu’il en a fait une série d’albums magnifiques intitulée « Regards from… » De Maurice à Rodrigues, en passant par les Seychelles, Madagascar et La Réunion, Florent Beusse nous propose un voyage où l’imaginaire est renforcé par les textes de ses collaborateurs, natifs à chaque fois du pays visité.

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Rodrigues S

ur l’île la plus venteuse des Mascareignes, les traditionnelles pirogues en bois voguent paresseusement à la voile, les pêcheurs ramenant, dans leurs casiers en bambous, cordonniers, carangues, korn - licornes - et capitaines. À la senne, ils capturent aussi le roi des poissons, le mulet. Ne tardez pas trop, le bouillon n’attend pas ! D’aucuns disent que Rodrigues se visite en 24 heures. Pas sûr qu’un tel trésor se laisse découvrir si vite. Ici, le temps semble s’être arrêté, nous laissant une île hors du temps. Prenez l’autobus et laissez-vous porter !

Prenez le temps de vivre cette île autrement, allez audelà des clichés habituels. Je suis sûr que vous la quitterez en vous promettant d’y revenir. C’est ça Rodrigues. On s’y plaît, on s’y attache. Comme le dit si bien Serge Roussety, le célèbre chanteur rodriguais, « c’était la balade de mon pays ». Et au Cardinal Gantin, l’éminent Cardinal béninois, d’ajouter : « Elle est petite cette île mais son cœur est grand ». Nou ava zwenn ! Texte : Patrick Jean Louis

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Madagascar L

a journée se prolonge comme elle a débuté. De nouveaux ensablements provoquent l’arrêt de la colonne. Toujours aussi étriquée, la piste n’autorise aucun dépassement sous peine de sanction immédiate : une crevaison. Nous arrivons élancés et sommes contraints de nous arrêter. Cette fois-ci ce sont les équipages Lassalle et Leleu qui ont collé au milieu du passage. Les organismes sont mis à rude épreuve par la chaleur et l’effort, les concurrents n’ont plus la force de s’entraider. Les 4x4 prennent le relais sur les portions les plus délicates mais la progression est lente et à chaque nouvelle difficulté l’arrêt du premier bloque l’ensemble du groupe.

Malgré cela, nous avançons, souvent pour aller nous planter un peu plus loin. Tous les moyens sont bons pour aller de l’avant, nous faisons parfois appel à la population locale, toujours prête à rendre service moyennant quelques ariary (monnaie locale). Nous longeons la côte et prenons par endroits des échappatoires qui zigzaguent au milieu de la forêt sèche. D’ensablement en ensablement, nous progressons par petites touches, quelques centaines de mètres ici, plusieurs kilomètres là. Texte : Frédéric Hubert Breloque

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Maurice

U

n des meilleurs voyages de ma vie, c’est celui (très long) que j’ai fait un jour en autobus jusqu’à Rivière des Galets. Brèdes songes au bord des rivières, vieux ponts aux arches rouillées et à l’arrivée, le claquement des galets sous le reflux des vagues. Cette côte sud-est de Maurice, avec sa route interminable, jalonnée de petits hameaux (Quatre Sœurs, Deux Frères) dont les maisons plongent carrément dans l’eau me fait toujours l’effet d’un autre pays plus vieux, plus intéressant. Sa côte escarpée l’a sauvée pour l’heure du Dieu

Dévelopma. C’est mon Japon local, pluvieux, introverti aux pêcheurs que j’imagine poètes, et aux chauffeurs d’autobus certainement kamikazes. D’ailleurs on y trouve un lieu charmant, Bambous Virieux, qui abrite paraît-il une très belle forêt de bambous. À défaut d’y avoir rencontré le poète Baso, on se consolera, arrivé à Grande-RivièreSud-Est, d’une lampée de rhum en compagnie d’un tonton mangeant un dipain-ourite. Texte : Amal Sewtohul

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La Réunion

J

e peux descendre et monter mille fois la rue des belles, toujours, quelque chose qui m’avait jusqu’alors échappé m’apparaît dans sa fraîcheur de trésor caché. C’est le détail d’un pilastre, un buste en marbre dans un jardin, c’est un massif de fleurs, les dalles d’une varangue. De toutes ces maisons hautes et fières qui portent les noms d’anciens maîtres, les abandonnées laissent le plus échapper leur âme. Dans un secret échange, je fais chanter leurs fontaines sèches. J’allais parfois en vacances dans la maison de Grand Îlet de mon frère instituteur. Les noms des mares à Citrons, à Martin, à Vieille Place, à Poule d’Eau titillaient mon imagination d’enfant. Le Piton d’Anchaing, forteresse d’amour et de liberté conquise par les deux esclaves en fuite Anchaing et de Héva, l’enflammait. Texte : Joëlle Ecormier

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Les Seychelles

a Vallée de Mai, où certains ont cru reconnaître le légendaire Jardin d’Éden, m’évoque davantage une cathédrale de verdure : auprès des illustres cocos de mer, les troncs des pandanus, qu’arcboutent de solides faisceaux de racines aériennes, se dressent à une hauteur vertigineuse, comme les colonnes d’une nef, quand la voûte aux cent nervures du feuillage des lataniers, mieux qu’un vitrail, transpire la lumière. Quelle nymphe vit donc en ce lieu enchanteur, parmi le sable fin comme paillettes d’or, et parmi le lagon, qui miroite au soleil tel cristal ou melchior ? Quelle déesse, un soir, secouant sa tunique, épandit sur la terre quelques grains de poussière, qui, le matin, formaient, fantasques, çà et là, ces roches granitiques ? Texte : Valentin Guichard

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ĂŽler Mau ice


Photo : Karl Ahnee


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Sega

Tipik Photos : Sylvian Sebille

C’est sur des plantations sucrières au XVIIIe siècle qu’est né le Sega Tipik à Maurice, cette première expression musicale profonde de la population des esclaves. Évoluant au fil du temps, le Sega Tipik est depuis 2014 inscrit sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

« C’

c’était un espace créé pour exprimer différents sentiments. « La plupart de ces gens ne savaient pas écrire à cette époque, mais ils avaient une voix. Le sega leur permettait de faire face à toutes les souffrances qu’ils accumulaient. » Au fil des années, après l’abolition de l’esclavage, la tradition musicale continue de se perpétuer au sein des familles mais ce n’est que bien plus tard, pendant les années cinquante que le Sega Tipik revient en force. Mais dès lors, plus de douleur et de peine, le sega tipik devient synonyme de grands moments conviviaux de partage et de joie en famille ou entre amis où on se réunit autour d’un bon sega et d’un verre de ti lambic (rhum mauricien). Le Sega Tipik se démarque du sega contemporain de plusieurs façons : il n’utilise que des instruments traditionnels de l’époque tels que la ravanne, la maravanne, le triangle… Ceux-ci sont inspirés des instruments qui existaient dans le pays d’origine des esclaves mais fabriqués avec des matériaux et matières qu’ils ont trouvés ici. Les chansons augmentent peu à peu de rythme tandis que la danse, qui se fait toujours en couple, consiste à bouger des hanches et des mains au rythme des percussions et faire de petits pas pour évoluer les uns autour des autres. Alors que les femmes portent de longues jupes avec des jupons, les hommes portent des pantalons retroussés, des chemises colorées et des chapeaux de paille. Les textes, eux, sont souvent profonds ; avec des thèmes tels que la vie de tous les jours, la mer, le mysticisme, l’espoir, le désespoir, l’amour… Ils peuvent aussi être plus

« Les textes, eux, sont souvent profonds ; avec des thèmes tels que la vie de tous les jours, la mer, le mysticisme, l’espoir, le désespoir, l’amour… »

est seulement à partir du moment où le Sega Tipik a été inscrit au patrimoine mondial, qu’on a commencé à vraiment faire la différence entre le sega actuel et le Sega Tipik », expliquent Marousia Bouvery et Alain Muneean du groupe Abaim, qui ont une trentaine d’années d’expérience dans le domaine. Unique et spécifique à la culture de Maurice, le Sega Tipik puise ses origines dans les pratiques musicales et dansées des populations esclaves africaines, mais a évolué au fil du temps, s’enrichissant de plusieurs influences des différents peuples de l’île, notamment indiennes. Pour Marousia et Alain, il est essentiel de préserver cette musique pour les prochaines générations car c’est un héritage de nos ancêtres. À l’origine, le Sega Tipik donnait l’occasion aux esclaves de s’exprimer,

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conviviaux et folkloriques avec des textes empreints d’humour. Mais la différence principale est structurelle ; le Sega Tipik se fait en trois parties bien distinctes : l’appel, l’appellation et le « roulé ». Lorsqu’on comptait jouer du sega à l’époque, on appelait ses voisins pour qu’ils viennent participer en tapant sur la ravanne de façon continuelle, c’était l’appel. C’était un signal, qui se faisait souvent en après-midi ou en soirée, pour faire savoir qu’une rencontre s’annonçait. Celle-ci était informelle et se faisait de façon spontanée. Puis, venait l’appellation, qui est une partie oratoire, une sorte d’introduction très lente, où le texte avait de l’importance. On mettait de l’emphase sur les paroles – qui étaient souvent improvisées – avant que le rythme ne devienne plus rapide. La troisième partie, qu’on appelle « roulé » est la partie la plus vivante avec des phrases entrecoupées de « Ola e ola lile », unique au Sega Tipik, avec les danseurs qui se laissent aller, se balançant lascivement au son de la ravanne, les hanches battant la cadence.

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Geet Gawai

cérémonie incontournable du mariage hindou Parmi les traditions amenées par les immigrants indiens à Maurice, le Geet Gawai tient une place de choix dans le paysage culturel de l’île. Cette cérémonie se déroule avant le mariage et combine rituels, prières, chants, musique et danse. Interprété par les communautés de langue bhojpuri, originaires du nord de l’Inde, et particulièrement de l’État du Bihar, il est désormais inscrit au Patrimoine immatériel de l’humanité par l’Unesco.

il y a le lagan kholna : cinq femmes mariées trient des ingrédients (curcuma, riz, herbe et argent) dans un carré de tissu tandis que d’autres participantes entonnent des chansons, lagan, suhaag et sumeran, qui honorent les dieux et les déesses du panthéon hindou, les invoquant pour qu’ils bénissent le mariage et le futur couple. Ces ingrédients seront plus tard utilisés lors de la cérémonie de safran, la veille du mariage. Après la sanctification du site, la mère de la mariée et le batteur honorent par le dholak-puja (prière du dholak), les instruments de musique qui seront joués pendant la cérémonie, tels que le dholak (tambour à deux têtes). Cette prière est suivie du dhartibhandaye, un rituel demandant la permission de faire la cérémonie sur la Terre Mère. Sentiment de fierté Suivent alors les suhaag, chansons typiques de mariage et les joomaars, ensemble de performances incluant chants, musique et danses. Ceux-ci parlent de sujets divers reliés à la société, la nature, l’environnement, au quotidien, au travail, la récolte, l’histoire et s’adaptent aux nouveaux contextes culturel et social. C’est ainsi que des instruments modernes s’ajoutent aux pièces traditionnelles alors que le champ lexical des chansons s’enrichit d’emprunts à d’autres langues comme le kreol.

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a pratique traditionnelle du Geet Gawai a lieu au domicile de la mariée ou du marié et implique en général, les membres féminins de la famille et des voisins. Toutefois, de nos jours, le Geet Gawai inclut les hommes et se joue lors de fêtes diverses. Dans la pure tradition, la cérémonie se tient deux jours avant le mariage, souvent le vendredi soir. Elle débute par une série de rituels bien précis. D’abord,

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Du thé, des gâteaux et des préparations d’épices comme la cardamome, le girofle, les feuilles de betel et le gingembre sont ensuite distribués parmi les chanteurs et l’assistance. Les épices servent à chauffer la voix des chanteurs et aussi des spectateurs. Des chansons typiques sont ensuite interprétées et l’audience se joint à la troupe de professionnels pour danser. Le Geet Gawai est une expression de l’identité communautaire et de la mémoire culturelle collective. La pratique procure également aux participants un sentiment de fierté et contribue à une plus grande cohésion sociale et à la suppression des barrières de classe et de caste. Les connaissances sur la pratique et les compétences associées sont transmises des générations les plus anciennes aux plus jeunes de manière informelle et formelle. Cela se fait à travers l’observation et la participation des familles, des maisons d’enseignement semi-formelles, des centres communautaires et des académies. De nos jours, la pratique de Geet Gawai s’étend aux représentations publiques et les hommes y participent également. Photos : Dave Lutchmadoo Source : National Heritage Fund

Voir la vidéo

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Plaisirs d'antan : le café fait maison A l’heure des cafés de marques, certains Mauriciens attachés aux traditions préfèrent faire eux-mêmes leur café de façon artisanale. A l’instar de Rico L’Intelligent, propriétaire du restaurant Le Palais de Barbizon, à Chamarel.

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aurice est surtout connue comme étant un pays producteur de sucre et de thé mais on trouve également des petites productions de très bon café. Introduits par les Français pendant la colonisation, les caféiers sont aujourd’hui cultivés sur une centaine d’hectares principalement à Chamarel. « Auparavant, les gens faisaient leur café eux-mêmes parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’acheter du thé. Le café fait partie inhérente de la vie à Chamarel, au même titre que la Terre des sept couleurs ou encore la cascade », nous Rico, devant sa « karay lafont » placée sur un feu de bois. C’est dedans qu’il fait griller les grains verts de café après que les fruits rouges, qu’on appelle « cerise », aient été cueillis, puis dépulpés. On est d’ailleurs en pleine période de récolte, qui débute en avril pour terminer en juillet. Rico L’Intelligent nous explique que le caféier peut devenir très haut mais que, pour faciliter la récolte, on le garde à hauteur de la taille. Les grains de café verts n’ont ni odeur, ni goût, ce qui peut surprendre. Ce n’est que pendant la torréfaction qu’ils libèreront leurs aromes. « Afin que les grains de café grillent de manière homogène, il est essentiel de les remuer tout le temps », fait ressortir Rico L’Intelligent en touillant de façon énergique. Puis, une fois les grains devenus noirs, on y ajoute une bonne quantité de sucre pour obtenir des grains légèrement caramélisés. « Bann grandimounn ti pe fer sa, koum sa mem ki noun aprann fer li. » Un délicieux parfum de café s’élève alors de la poêle de fonte… Une fois bien caramélisée, la mixture est versée sur une grande plaque en métal beurrée afin que cela ne colle pas. Il faudra ensuite attendre un petit moment que le tout refroidisse et durcisse. Puis, vient le moment d’écraser les morceaux de grains caramélisés dans un mortier en fer forgé jusqu’à ce que le café soit parfaitement moulu. « Comme vous pouvez le constater, c’est un travail minutieux mais cela en vaut la peine. C’est une tradition qui se perd, ce serait dommage que les prochaines

générations ne sachent pas comment le café se faisait dans le temps. » Puis vient l’heure de la dégustation ! Le café est mis dans « lagreg granmere » - dans ce cas un filtre en tissu, puis on y fait passer de l’eau bouillante pour que le liquide coule dans un récipient. Le café est plutôt doux et a un petit goût caramélisé, mais sans le punch auquel on pourrait s’attendre pour du café torréfié de façon artisanale. A découvrir quand vous passez par Chamarel ! T : (+230) 483 4178

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The Butler Experience

Depuis le début de l’année, un nouveau service à la personne associant la tradition séculaire du service de majordome à la sophistication du XXIe siècle, est venu étoffer l’offre existante à Maurice. The Butler Experience est l’aboutissement d’une rencontre entre un entrepreneur et actionnaire principal, amoureux de l’île Maurice, et une équipe de professionnels du monde des affaires, de l’industrie du service et d’hôtellerie de luxe.

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he Butler Experience se positionne comme un subtil perturbateur proposant ainsi un nouveau Service Persona : « Le Lifestyle Architect », créateur d’un mode de vie, allant au-delà des qualifications et expertises d’un majordome, explique le directeur Ron Bhoyroo, figure connue de l’hôtellerie. « Notre mission étant de transformer le quotidien en une collection de moments exceptionnels, conçus spécialement pour nos clients internationaux et locaux. Véritables ambassadeurs d’excellence, nos Lifestyle Architects offrent les services d’un personnel taillé sur-mesure pour répondre aux attentes de tout un chacun, dans les moindres détails. Ces pourvoyeurs d’excellence de service d’un standing irréprochable sont l’image même de la bienséance et du protocole, conjuguant esprit d’initiative, leadership, pro-activité et attitude propre aux demandes générationnelles et actuelles ». The Butler Experience se compose de 15 professionnels, officiant précédemment comme Butlers dans les 5 étoiles internationaux à Maurice et à l’étranger. Ces derniers ont complété avec succès « La formation » spécifique à la vision de l’entreprise que The Butler Experience représente également sur le segment de la formation aux entreprises dans la région Moyen-Orient, Afrique et océan Indien, dispensée par le Pr. Steven Ferry, fondateur du prestigieux International Institute of Modern Butler, basé en Floride.

Tous ont été sélectionnés avec soin pour leur particularité et leur capacité à aller toujours un cran plus loin. Ils ont été soumis à de nombreuses mises en situation (compétitions, évaluations, tests psychologiques) qu’ils ont relevées haut la main. Ces professionnels proposent une gamme de services comprenant plus de 100 « touch points » tels que l’expérience pré-arrivée, l’élaboration du scénario lors du séjour, l’accueil, l’orientation du lieu de résidence, la coordination entre les divers intervenants du lieu de vie ; l’accompagnement hors résidence, la création de bains et cocktails signature, le yoga, l’assistance aux seniors et aux enfants, pour n’en citer que quelques-uns. La charte de qualité est particulièrement exigeante. C’est la combinaison parfaite entre l’expertise d’un service premium et le souci du détail d’un assistant personnel. « De ce fait, The Butler Experience se positionne comme précurseur en ce domaine, nous permettant par la même occasion d’ouvrir un second bureau de représentation à Dubaï afin de conquérir le Moyen-Orient, marché à fort potentiel en vue des prochaines exposition universelle et Coupe du monde de football », conclut Ron Bhoyroo. www.thebutlerexperience.com E : contact@thebutlerexperience.com T : (+230) 5442 8208

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A taste of paradise... Balaclava | Mauritius

Maybe you’ve been dreaming of it lately: A sun-drenched haven in the midst of the Indian Ocean, fully connected to the world. A welcoming getaway to invest in for the family, a peaceful modern country for a fresh start, a place to carry out business as efficiently as possible while enjoying a more fulfilling lifestyle...

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Refraction :

le drame des océans vu par Joshila Dhaby

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Des îles de plastique flottantes, des mammifères morts en avalant du plastique ou empêtrés dans des filets abandonnés, des coraux blanchis et dégradés, des marées dévastatrices… Des drames qui concernent l’océan Indien mais aussi toutes les mers du monde et qui interpellent Joshila Dhaby. Figure du street art à Maurice et dans le monde, l’artiste en fait le thème de son exposition « Refraction : Ocean state citizens » qui se tient à l’Aventure du Sucre jusqu’au mois de juin 2020.

A

Une exposition pédagogique L’Aventure du Sucre organise chaque année une exposition temporaire durant 12 mois, sur des thématiques diverses et variées ; ce qui donne aux Mauriciens le temps de venir voir les œuvres exposées mais aussi d’apprécier les valeurs pédagogiques, explique Sandrine d’Unienville, directrice de communication de l’Aventure du Sucre. « Pour les écoles c’est une occasion de faire des sorties pédagogiques autour de thèmes qui sont souvent au programme ; ici il s’agit en l’occurrence de la biodiversité marine, des sciences de la vie et de la terre, biologie et arts plastiques ; on organise tout au long de l’année des ateliers, parfois avec l’artiste, autour de l’exposition ». Si cette exposition a été financée par des organisations publiques et privées, dont le National Arts Foundation à hauteur de 70%, l’Aventure du Sucre offre l’espace mais aussi le contenu pédagogique en cartes, vidéos, plaquettes qui sont créées en interne avec des apports divers de la Commission de l’océan Indien, de l’Association Reef Conservation, du Mauritian Oceanographic Institute et d’une association française, Expédition 7e Continent.

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travers une vingtaine de pièces, tableaux et sculptures, Joshila Dhaby promène son regard sur ce qui se passe dans nos océans. Loin d’être un manifeste politique, cette première exposition solo de l’artiste qui s’est fait connaître à travers ses fresques pour le projet « Moris Dime », mais aussi à Moka et Bois Rouge, et en participant à des festivals internationaux à Copenhague, Brighton et Miami, invite les gens à s’interroger. « La nature n’a pas besoin de l’homme mais l’homme a besoin de la nature : l’exposition montre comment celui-ci interagit avec elle, sa responsabilité et en particulier celle des jeunes », explique l’artiste. « Pour comprendre la nature autour de nous, il faut savoir ce qui se passe et souvent l’homme ne le sait pas ; il faut d’abord prendre conscience avant d’agir ». Pour ce travail dont la réflexion a commencé il y a deux ans, Joshila s’est fait aider par son fils, Vashish, étudiant en vidéo production, qui a réalisé les photos. Elle nous montre bien évidemment la faune animale mais aussi des figures humaines extrêmement poétiques, d’hommes, de femmes et d’enfants marqués par l’univers marin. « C’est un travail très complet qui couvre divers aspects, que ce soit les profondeurs, les tortues marines, la faune », commente l’océanographe Vassen Kaupaymoothoo. « Cette exposition nous permet de retrouver ce lien qui existe entre nous et les océans comme îliens et aussi d’entrevoir l’avenir de façon différente ; Joshila nous donne un angle artistique et je crois que cet angle là vient nous chercher au plus profond de nous-mêmes ; cette vibration qui nous rappelle que la vie est née dans les océans : nous sommes composés à 61 % d’eau, que notre sang est salé ». Pour le scientifique, l’humain est un drôle d’animal. « Tant qu’il n’est pas confronté au danger ou à une menace existentielle, il ne vas pas agir. Certes, les scientifiques annoncent les pires choses pour 2050 mais je reste optimiste car c’est dans l’adversité que l’homme donne le meilleur de lui-même, les jeunes se mobilisent, agissent et demandent aux adultes d’agir », affirme-t-il.


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Exposition à la galerie Ilha do Cirne

L'univers

onirique & surréaliste

de Charly Lesquelin Entre les îles de l’océan Indien, il y a beaucoup d’échanges et de partages, historiques, commerciaux, mais aussi culturels. Charly Lesquelin, artiste réunionnais, vient régulièrement à Maurice, où il a accroché ses toiles à la galerie Ilha do Cirne à Pointe aux Canonniers au mois de juin.

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harly Lesquelin, peintre publicitaire dans ses jeunes années, a fait sa première exposition en 1991. Il a forgé son caractère, ses techniques mais aussi l’amour des gens qui font partie intégrante de son travai comme portraitiste de rue pendant une vingtaine d’années. « Démocratiser l’art sans passer par les galeries a toujours été mon but, et mettre ainsi à la portée de tout le monde mon art. Je suis également musicien et chanteur ; la musique a donc une place très importante pendant la création mais aussi pendant les événements importants. » Ce qui n’empêche pas Charly Lesquelin d’accepter des invitations pour exposer dans des galeries à La Réunion mais aussi en France, au Carrousel du Louvre et à La Bastille notamment, en Asie et à Maurice. « Avec cette invitation de la galerie Ilha do Cirne, l’occasion était trop belle pour parfaire mon travail de recherche sur une dimension onirique, poétique, fantastique et enfin surréaliste. Il a fallu faire un travail important dans ma tête de Réunionnais pour éviter les clichés, cartes postales, mais être dans le ressenti poétique de la Terre de mes amis îliens d’en face. J’ai besoin d’explorer tous les thèmes en les mixant parfois pour arriver à assumer entièrement mes mondes intérieurs. » Dualité nature/urbanisme Dans le travail de l’artiste on retrouve la dualité nature/ urbanisme où il puise des images fortes sans être dans la copie du réel, où l’homme se retrouve souvent en position centrale entre ces deux entités. L’intérieur de son île a façonné l’imaginaire de Charly Lesquelin et nourri son désir de paysages. Aperçus dès l’enfance lors de ses déambulations dans la montagne, les sentiers, grottes, îlets et rochers deviennent les traces et les empreintes d’un récit sans représentation iconographique : celui des esclaves marron épris de liberté qui hante l’esprit de l’artiste.

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Il y a un ardent désir d’histoire dans ses paysages. Les Hauts de l’île sont une scène de théâtre où s’est jouée une tragédie. Libre cours donc à l’imagination, aux rêves et qu’ils deviennent réalité ! Pour l’artiste, « les rochers des ravines m’ont, dès le début, inspiré des formes humaines, comme si ces ‘‘entités marron’’ s’y trouvaient encore [...] pour moi ce ne sont pas que des paysages, c’est aussi la maison et le tombeau de certains de nos ancêtres. J’imaginais aisément femmes et enfants préférant grimper ici plutôt que là, afin d’échapper aux chiens ». Au-delà des références à l’histoire de l’île, source d’une

colère artistique dans un premier temps exprimée dans une effusion de couleurs, les paysages de Lesquelin sont ici le reflet d’une âme qui s’est apaisée au contact d’autres références culturelles liées au bouddhisme. C’est l’art de la calligraphie qui s’immisce dans l’œuvre : l’encre de Chine, la légèreté du trait, le geste suspendu qui laisse inachevé le dessin. Il avoue être inspiré par « la richesse des peuples qu’il visite, leur culture, leur culte, les couleurs qui entourent tout cela», puis d‘être enrichi d’une grande leçon de vie lors des rencontres faites avec les maîtres qu’il regarde pratiquer.

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Caudan Arts Centre

Quand la culture fait battre le cœur de la capitale Concerts, spectacles et conférences se suivent depuis l’ouverture du Caudan Arts Centre en décembre dernier sur le front de mer de Port-Louis, contribuant ainsi à donner à l’art et à la culture une place importante dans le paysage mauricien.

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n théâtre de 430 places, quatre salles de conférences, une galerie d’art, des bureaux, quelque 400 parkings, un restaurant… Le Caudan Arts Centre est devenu, en l’espace de quelques mois, un lieu incontournable pour les événements à Maurice, en matière de spectacles, musique, art et conférences. Avec une infrastructure moderne, un équipement et des technologies de pointe, le centre a également un énorme avantage : il est situé dans la capitale, qui plus est, dans l’enceinte du centre commercial Caudan Waterfront avec toutes les facilités telles que des magasins, restaurants et hôtels. Au cœur du centre-ville et au bord de l’eau, le Caudan Arts Centre offre l’inspiration que seule une capitale peut apporter, tandis que l’emplacement sur la rade est idéal pour une réflexion constructive et critique. Le principal atout de ce centre polyvalent est sans conteste son théâtre qui a été conçu en prenant en compte les moindres détails pour en faire le meilleur espace du genre à Maurice. Avec une scène de 165 m2, une acoustique hors norme, un excellent système d’éclairage de théâtre, l’unique porteuse de l’île, sa propre billetterie, des installations de diffusion et de streaming en direct et une connexion à haut débit, tous les efforts ont été déployés pour faire du théâtre le lieu idéal pour les spectacles, concerts, conférences, les assemblées générales annuelles, les présentations et autres événements professionnels. Même le choix

des sièges, le revêtement des murs et des sols ainsi que l’architecture ont été pensés minutieusement. À Maurice, aucune salle ne possède un environnement aussi sophistiqué sur le plan technique, réunissant autant d’équipements scéniques et de technologie dans un même lieu. Depuis son ouverture en décembre, le Caudan Arts Centre a été la scène de nombreux événements à l’image du Festival Mama Jazz en avril ou encore Les Théâtrales en mai ainsi que des diffusions de films ou autres concerts et expositions. D’autres évènements d’envergure sont à venir… À suivre de très près ! www.caudanartscentre.com T : (+230) 260 1038

Du 15 août au 30 septembre - 16 août : From thread to trend: Khadi for the nation (Mode) - 20-21 août : Meilleur Sommelier de Maurice - 23-25 août : Woodstock Revival Art and Music Festival - 31 août : Concert de Laura Beg - 6 septembre : Concert de Pascal Tursan d’Espaignet (Opéra classique) - 7 septembre : Concert - Le Ten Piece d’Ernest Wiehé - 8 septembre : Gala Show pour la Fête de la Lune - 13 septembre : Blues dan Jazz - 17 septembre : Finale de Miss Universe Mauritius - 18 septembre : White Rabbit Red Rabbit (Pièce de théâtre) - 19 septembre : Spectacle d’humour « Zorz Mathieu from Paris wiz Lov » - 21 septembre : Linley Marthe – European Quartet Experience - 25 septembre : Lapin Blanc, Lapin Rouge (Pièce de théâtre) - 27-29 septembre : One Man Show « Be Happy Be Morisien» de Thierry Francoise


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Édition spéciale septembre 2019


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Les Théâtrales

Quand les planches parisiennes

s’installent à Maurice

Malgré les grandes rénovations prévues dans les théâtres mauriciens que sont le Plaza et le Théâtre de Port-Louis, l’activité culturelle n’est pas pour autant morte et, grâce à l’ouverture du tout nouveau Caudan Arts Centre dans la capitale, Mauriciens et visiteurs peuvent avoir accès à des spectacles de haute facture à l’instar des Théâtrales 2019 qui ont permis à des stars parisiennes comme Gérard Jugnot, Pierre Arditi, Michel Leeb et Isabelle Mergault de jouer sur le sol mauricien.

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es Théâtrales sont une initiative de Pascal Legros qui dirige quatre théâtres à Paris où se jouent des pièces à grand succès avec des comédiens connus. Les meilleures pièces font ensuite une tournée dans les grandes villes de province. Cette année, la tournée s’est prolongée à La Réunion et à Maurice, comme il y a deux ans. Si le festival se tient en une semaine, il demande une année de préparation, assure Maria Martin, directrice déléguée du groupe. « Je suis venue pour l’ouverture du Caudan Arts Centre au mois de décembre, puis revenue au mois de mars. Si la promotion locale est assurée par Opéra Mauritius, tout le reste se fait à Paris.» Cette année, trois pièces de théâtre parisiennes étaient à l’affiche : La Raison d’Aymé, Le Compromis et Silence on Tourne, mais aussi Les Virtuoses, spectacle étonnant, mêlant musique classique et magie. En marge de ce festival, de jeunes Mauriciens ont présenté un grand classique revisité, Antigone. « On profite de notre venue à La Réunion pour faire le saut à Maurice, on mutualise, déclare Pascal Legros. La nouvelle salle du Caudan nous a aussi incités avec des équipements qui nous dispensent d’amener d’autres valises. On peut remercier René Leclézio d’avoir pris l’initiative de faire construire ce lieu culturel. » Le producteur explique que c’est par passion pour ce métier « qui n’est pas qu’économique » qu’il organise ce festival. « C’est aussi pour apporter le spectacle aux

Réunionnais et aux Mauriciens, il faut savoir que les Réunionnais n’ont pas de théâtre non plus, ils ont une salle de danse dans laquelle on joue. » « Après il faut trouver des aides, des fonds car les fonds publics se font rares, les États ont d’autres priorités ; il faut que les entreprises privées prennent le relais via des mécénats, des sponsorships. Il y a Maurice des systèmes de défiscalisation qui sont plus intéressants qu’en France et qui devraient encourager les entreprises privées qui veulent participer ou encourager les actions culturelles. » Parmi celles-ci, on retrouve le groupe Beachcomber qui héberge les artistes. « Nous avons toujours soutenu les initiatives touchant à la culture – c’est une façon de donner de la visibilité à notre île mais aussi à Beachcomber. En tant que pionnier de l’hôtellerie à l’ìle Maurice, il est essentiel que nous jouions le jeu pour ce type d’évènements car nous avons un devoir de contribution pour le pays », souligne Julie Hardy Koenig, Sales and Communication Project Manager. « Par ailleurs, la culture est au cœur de notre concept The Art of Beautiful – elle invite à apprécier l’expression du beau dans l’art en des lieux dont la beauté appelle la bonté du cœur. Un partenariat qui permet de déployer une forme d’art à Maurice. Avec des comédiens connus et reconnus à l’affiche de ces évènements, cette association cadre parfaitement à l’image de notre groupe et de nos hôtels. »

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Ce qu'ils en disent Gérard Jugnot Habitué de l’île Maurice, Gérard Jugnot affirme aimer ce pays par rapport à sa francophonie. Il est presque toujours en contact avec l’île à travers Vanessa, une Mauricienne, qui travaille pour lui à Paris. « L’avantage de Maurice c’est le vol direct, un décalage horaire minime, c’est beau et les Mauriciens sont des gens absolument accueillants. Il y a cette coexistence extraordinaire, qui j’espère va durer encore longtemps, entre les chrétiens, musulmans, bouddhistes, hindous, les athées. On passe devant une église, une mosquée ou un temple dans la même rue ou le même quartier. Cette connexion entre l’Inde, l’Afrique, la Chine et l’Europe est formidable. Vous avez le sens de l’accueil. L’hôtel est sublime, sans doute un des plus beaux au monde. Être ‘‘obligé’’ de venir ici pour ‘‘travailler’’, ce n’est pas trop contraignant (rires). »

« Vous avez le sens de l’accueil » Après 45 ans de théâtre et de cinéma, l’acteur ne se sent pas gagné par l’usure. « C’est une passion, pas vraiment un travail. C’est un métier de plaisir quand ça marche, quand vous êtes dans le désir des spectateurs, il n’y a pas de retraite. Tant que j’ai l’envie, je vais continuer. ‘‘La Raison d’Aymé’’, on l’a jouée 300 fois. C’est fatigant ; vous sortez de là en sueurs mais les rires, cela vous nourrit. Il n’y a pas de sentiment d’usure car cela se joue à deux. Le public nous aide, nous porte. C’est le même bateau mais pas la même mer. » De retour à Paris, l’acteur va participer à une captation de la pièce. « Ensuite, moi je tourne Ducobu 3 et un autre film, ‘‘Pourri, gâté’’, à Marseille. Je cherche aussi à tourner un film comme metteur en scène. » Il reviendra sans doute à Maurice en 2020, pour jouer mais possiblement pour des vacances.

Isabelle Mergault Quand Pascal Legros lui a proposé de faire la dernière de La Raison d’Aymé ici, elle a trouvé l’idée originale et a dit oui tout de suite. D’autant plus que cette pièce, c’est elle qui l’a écrite et proposée à Gérard Jugnot qui a été séduit. « Il aime faire rire mais il faut qu’il y ait un fond de tendresse. » C’est aussi sa toute première pièce de théâtre avec Jugnot. Découverte comme chroniqueuse à la télévision avec Laurent Ruquier, elle avoue être venue au théâtre assez tard puisque « personne ne voulait d’elle. » Jusqu’ici elle écrivait surtout des scénarios et des choses pour la télévision. Pourtant elle affirme qu’elle n’aime pas écrire. « C’est mon métier, il faut bien que je gagne ma vie car j’ai une famille à faire vivre. Il n’y a pas de plaisir dans l’acte d’écriture ; le plaisir vient quand les acteurs donnent vie au texte. Je n’ai pas de projet ; dès que j’ai besoin d’argent, je retrousse mes manches et je mets à l’ouvrage. »

« Paris est embouteillé et sale, ici c’est paradisiaque. Il y a une espèce de gentillesse des Mauriciens que l’on a vue à Grand Baie où il y a plein de restaurants sympas. Il a y a une simplicité de rapports, les gens vous répondent gentiment ; on a l’impression d’être sur un nuage bienveillant. »


Stéphane Pezerat (à gauche) a donné une belle réplique au tandem Michel Leeb et Pierre Arditi dans Compromis

Ce qu'ils en disent Pierre Arditi Si les projets de venir à l’île Maurice ont souvent existé pour Pierre Arditi, cela s’est toujours passé dans des périodes où il n’était pas libre. Cette fois, la proposition de Pascal Legros tombait bien. « J’ai trouvé que c’est une belle idée, cela me permet de découvrir d’autres publics, d’autres populations, des sensibilités qui ne sont pas celles de Paris. »

« Maurice est un très beau pays pour se nettoyer et la tête et le corps. » Arrivé de nuit, il ne cache pas son émerveillement le matin suivant. « C’était magnifique de découvrir cette mer, cette baie, ce sont les clichés que l’on voit, des cocotiers, des palmiers, que l’on croit irréels et qui existent pourtant. C’est très agréable, les gens sont charmants, c’est vraiment un endroit où l’on peut laisser toutes ses mauvaises énergies, on peut les enlever, virer les doses de carbone... C’est un très beau pays pour se nettoyer et la tête et le corps. » Pour Pierre Arditi, il semble que c’est le temps des premières car c’est aussi la première fois qu’il joue avec Michel Leeb qu’il connaît depuis 40 ans. « Dans ‘‘Compromis’’, une pièce écrite pour nous par Philippe Claudel, nous sommes différents mais on se complète sur scène. La pièce dit que l’on ne peut pas vivre sans compromis mais attention, pas compromission. » Infatigable, il va continuer de jouer dans cette pièce pendant une année encore en France puis, pour l’été prochain, il s’engage dans un film sur les rapports entre le peintre Monet et Georges Clemenceau, « à un moment où le peintre perd la notion de la couleur et c’est Clemenceau qui va le persuader de continuer. »

Michel Leeb À la différence de son ami Pierre Arditi, Michel Leeb vient à Maurice depuis 30 ans. Il a fait tous les grands hôtels, Saint Géran, Touessrok, le Paradis et, aujourd’hui, le Royal Palm. Il est heureux d’être venu cette fois avec son ami pour jouer une pièce qu’il adore. « C’est un écrivain qui a écrit cette pièce, il y a du verbe ; je suis très friand de textes riches même si j’ai joué des comédies légères. C’est tout le plaisir de ce métier, de passer de la comédie légère à des rôles plus graves, plus sérieux. » Le plaisir est aussi pour les spectateurs qui suivent cet artiste qui aurait pu être professeur de philosophie. « Au début je faisais des sketches, des imitations de profs, de copains. Faire rire a toujours été mon plus grand bonheur. J’ai enseigné une saison la philosophie, en imitant les philosophes, prenant l’accent grec pour Aristote, chinois pour Confucius. Les élèves prenaientdes notes et rentraient chez eux fous de bonheur. Les parents ont bien évidemment demandé ‘‘Qui est le clown qui fait votre classe ?’’ J’ai été convoqué par la direction qui m’a dit soit vous donnez des spectacles, soit vous donnez des cours, à quoi j’ai répondu qu’ils assimilaient mieux comme ça, mais on m’a prié d’aller exercer mes talents sur d’autres planches, ce que j’ai fait avec grand plaisir. »

« La gentillesse des Mauriciens est légendaire [...] Je reviens parce qu’une nuit de vol, ce n’est rien. Vous dormez et le lendemain vous vous réveillez au paradis. Il y a aussi la qualité de vie et surtout l’accueil. Je connais peu de pays où les gens sont si accueillants si hospitaliers, si généreux. »


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Maurice et Rodrigues, destinations

incontournables du

Kite

Surf

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Avec divers sublimes spots autour de l’île, des alizés présents quasiment tout le long de l’année et un climat tropical tempéré, Maurice est une destination de rêve pour les amateurs de kitesurf, freestylers et professionnels. Rodrigues n’est pas en reste avec le spot d’Anse Mourouk, considéré par beaucoup comme étant l’un des trois meilleurs spots de kitesurf au monde.

D

u côté ouest de la péninsule du Morne, des voiles de kitesurf multicolores s’élèvent sur le « Kite Lagoon » avec, en toile de fond, la mythique montagne du Morne Brabant… Bénéficiant d’un vent bien consistant, un immense lagon peu profond protégé par un récif et un paysage à couper le souffle, le Morne est sans doute l’un des plus beaux endroits au monde pour les amateurs de kitesurf. À Maurice, c’est le spot le plus connu et le plus complet, offrant des options aussi bien aux amateurs qu’aux pros. La baie peu profonde du Kite Lagoon, les nombreuses écoles qui y ont élu domicile et le vent qui ramène les kiters vers la plage, en font le spot

Photos : Serge Marizy, Karl Ahnee & Blastoff Creative

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Photo Serge Marizy

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idéal pour les débutants qui peuvent évoluer dans un environnement sûr, réunissant les conditions idéales pour apprendre à pratiquer ce sport. Les plus avertis, eux, trouvent leur bonheur à La Pointe tandis que les amateurs de vagues retrouveront un peu plus loin, à 600 mètres du Kite Lagoon, les meilleures conditions de vagues au monde, notamment sur les légendaires spots de vagues de Manawa et One-Eye. C’est au Morne que Yoann Durin a ouvert son école de kitesurf « Yoaneye » il y a une quinzaine d’années. Basé au Dinarobin Beachcomber Golf Resort & Spa, il travaille notamment avec les clients de l’hôtel et ceux du Paradis Beachcomber Golf Resort & Spa. En effet, pour faire face à un nombre croissant de clients amateurs de kitesurf, ces deux hôtels proposent des packages avec la chambre, le forfait repas, la location de matériel pour quatre jours et le transfert vers le spot de kite. De plus, le groupe hôtelier s’est associé à de grosses compétitions internationales telles que le GKA Kitesurf World Tour à plusieurs reprises pour des étapes se déroulant au Morne, accueillant également des champions du monde dans ses hôtels. Hydrofoil Ce sport qui nécessite de la technique et de la concentration plutôt que de la force physique comme on serait tenté de penser, est accessible aux enfants et peut se pratiquer toute l’année, bien que


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la meilleure saison soit en juin, juillet et août. Mais Le Morne n’est pas le seul endroit à Maurice où on pratique le kitesurf. Dans le Sud, à Bel Ombre, dans le Nord et l’Est, d’Anse la Raie à Trou d’Eau Douce en passant par Roches Noires, Poste Lafayette, Belle Mare et Palmar, on retrouve des kitesurfeurs chevronnés. Au sud-est également, on retrouve un sublime spot à Pointe d’Esny. Un peu plus exclusif car il n’y a pas de plage publique, le spot est rarement bondé et avec son lagon assez profond et surtout le plus grand de l’île, il est idéal pour l’hydrofoil - une planche avec une sorte d’énorme dérive qui permet aux kitesurfeurs de glisser, ou de « voler » au-dessus de la surface de l’eau. Pointe d’Esny fait d’ailleurs partie des quatre étapes de l’Hydrofoil Pro Tour, un prestigieux championnat international, avec la première au Mexique, la deuxième dans la baie de San Francisco aux États-Unis, et la quatrième à Perth, en Australie. Cette année encore, pour la troisième fois, c’est le Preskil Island Resort qui accueille le tour international professionnel de course sur Hydrofoil à Maurice. Cela fait un peu plus de deux ans que l’école de kitesurf Specialised Kiteboarding a ouvert ses portes à Pointe d’Esny. A contrario du Morne, où on retrouve de nombreuses écoles, celle-ci est la seule de la région. « Nous avons le plus grand lagon de l’île à notre portée. Le plan d’eau est calme, le vent très

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régulier et l’eau bleu turquoise et cristalline, c’est juste magnifique », fait ressortir Jérôme Bonieux de Specialised Kiteboarding. C’est donc tout naturellement que l’école s’est associée au Preskil Island Resort situé 500 mètres plus loin. « Je pense que d’ici l’hiver prochain, le Preskil accueillera 2-3 % de clients venus surtout pour le kite et que ce taux augmentera assez rapidement. L’hôtel a le potentiel pour devenir un nouveau hot spot de kitesurf à Maurice », indique Jérôme Bonieux. En effet, avec un superbe lagon, l’île aux Aigrettes et les montagnes en arrière-plan, c’est un terrain de jeu exceptionnel pour les kitesurfeurs.

beau moment une fois de plus. « Ce festival permet de promouvoir Rodrigues en tant que destination sportive mais aussi de redynamiser le tourisme pendant le mois de juin, qui est une période assez creuse », explique Jean Christ Spéville, directeur du festival.

Anse Mourouk À quelque 600 kilomètres à l’est de Maurice, se trouve Rodrigues qui, bien que beaucoup plus petite de taille, n’est pas en reste côté kitesurf. Depuis 2013, on y organise le Rodrigues International Kitesurf Festival à Anse Mourouk, qui est considéré comme étant l’un des trois meilleurs spots de kitesurf au monde. En effet, il a un des plus beaux lagons au monde, étalé sur environ 200 km2 , avec un vent favorable, ce qui en fait un spot très sécurisé. Cette année, le festival a eu lieu du 26 au 30 juin et a accueilli une quarantaine de participants, notamment de Maurice, Rodrigues, la Réunion et la France. Avec une régate traditionnelle, plusieurs activités pour les adultes et les enfants : beach rugby, zumba, le festival a été un

Un talent mauricien qui révolutionne le kitesurf Jérôme Bonieux, qui est l’un des meilleurs kitesurfeurs mauriciens et qui compte à son palmarès plusieurs très belles performances lors de compétitions internationales, est également l’inventeur de la Click Bar, système qu’il a vendu à Duotone, leader mondial du kite. Cet outil révolutionnaire pour la pratique du kite permet de régler la puissance de la voile sans lâcher la barre, simplifiant le procédé qui consistait jusqu’ici à régler manuellement la puissance en actionnant des cordes extérieures. Celui qui a fait des études en ingénierie mécanique travaille depuis un an et demi sur un nouveau design d’hydrofoil pour Duotone qui devrait être sur le marché sous peu.

Jérome Bonieux

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Preskil Island L'ultime destination Resort insulaire mauricienne

Attendu avec impatience, le Preskil Island Resort est désormais ouvert. L’attente en valait la peine car, au-delà de la rénovation nécessaire, c’est un produit inspiré, spécifique au lieu et fidèle à l’hospitalité mauricienne qui ouvre ses portes à ceux qui recherchent des émotions propres à une expérience insulaire. Et surtout, le Preskil Island Resort rend hommage au site. Une île avec tout autour un lagon mythique, une plage magique, une montagne majestueuse et des îles où résonnent encore les canons de l’histoire. [ 57 ]

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n serait tenté de dire que le Preskil Island Resort a enfin trouvé l’aménagement qui sied à sa vocation. « C’est le résultat de la synergie qui s’est créée entre l’architecte, l’architecte d’intérieur et l’architecte paysagiste », explique Fabio Meo, Chief Operating Officer de Southern Cross Hotels. « Je souhaite introduire Pierre-Yves Serret d’Architects’ Studio, Paule de Romeuf, des Ateliers Paule de Romeuf, associée à Amélie Montocchio pour le concept et les plans détaillés, et Ashvin Mooneeram de Mooneeram Landscape Architects, ces trois personnes passionnées et passionnantes qui ont été présentes dès la genèse du projet. Nous avons souhaité accorder la même importance à ces trois axes : l’architecture, l’architecture intérieure et


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l’aménagement paysager. Cette osmose est, selon moi, la clé de la réussite de cette rénovation. Sans compter qu’ils ont été très réceptifs aux exigences liées aux opérations. A cela viennent se greffer des concepts novateurs… Un carré magique ». Quand on quitte la route côtière pour s’engager sur le pont, on aperçoit désormais l’eau claire s’écoulant en dessous et la vie marine qui a repris ses droits. La mangrove, dont une partie a été plantée par les employés de l’hôtel, rappelle l’engagement du groupe pour un développement durable et préfigure un espace idéal pour la prolifération de la faune mais également un rempart pour protéger ce cocon. Car, venir au Preskil Island Resort, c’est comme faire une robinsonnade. « Proposer le Preskil comme une destination insulaire, de la dépose au départ, du premier au dernier jour. Le séjour au Preskil sera vécu tel un Robinson sur son île. L’arrivée au pont, la dépose, les jardins évocateurs de forêts sèches et côtières et la plage, infiniment longue et déserte - tous tiendront le même discours, celui d’une île perdue et retrouvée », nous explique Pierre-Yves Serret de Architects Studio qui a pensé la rénovation. Du reste, la rénovation du Preskil ne s’intègre pas dans une logique de résidences mauriciennes de bord de mer et de l’esthétique qui lui est propre, mais plutôt dans une stratégie de développement et d’aménagement qui sied aux ambitions de l’établissement hôtelier et de l’opérateur, ajoutet-il. Quand on descend de voiture à l’arrivée, on est tout de suite happé par le banian majestueux, rassuré par la chaleur de l’accueil mais aussi de la pierre basaltique et du chaume qui recouvre les toits rappelant l’architecture et l’histoire de Maurice.

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Lieu chargé d’histoire Les premiers pas à l’intérieur nous conduisent irrésistiblement vers la piscine et là, tout de suite le regard plonge dans la baie vers la montagne du Lion, témoin des premiers pas de l’homme sur l’île. À droite, à quelques encablures, l’île aux Aigrettes, espace protégé qui recèle des espèces endémiques et, plus au fond, les îles de La Passe et du Fouquet (Phare), qui garde encore les vestiges de la fameuse bataille de Grand-Port. Tout cela a inspiré Pierre Yves Serret et son équipe. « L’évidence saute aux yeux : un lieu chargé d’histoire, une région du sud au patrimoine riche et particulier, une architecture côtière reconnaissable entre toutes, faite de petites fortifications impériales, défensives et militaires, mais aussi de structures et de pavillons à l’architecture simple et rustique. Ce patrimoine, legs des temps coloniaux et des explorations lointaines ont été notre source d’inspiration ». L’inspiration trouvée, il a fallu exacerber son caractère insulaire. « L’île, cette île lointaine, celle qui

occupe une place si particulière dans l’imaginaire de ceux qui aspirent au voyage » est l’offre unique et particulière du nouvel établissement hôtelier, faisant de celui-ci un produit hors catégories, hors classifications. Le nouveau Preskil est une proposition unique d’une expérience insulaire telle que nous ne l’avons plus vécue depuis des décennies. Au cœur de ce voyage dans le temps, sur cette île retrouvée, une offre hospitalière évocatrice d’un voyage lointain, à l’architecture qui se veut en deuxième plan, discrète, lovée dans son écrin d’émeraude. Des parties publiques aux références résolument historiques, tant par sa manufacture, son expression et par son échelle. Les petits pavillons, réminiscence de cette architecture côtière du sud, rustique et simple, habillés de petits chapeaux de paille, comme cela a dû l’être autrefois, se cachent au milieu d’une végétation choisie de 29 000 plantes dont certaines parfois présentes depuis des décennies comme ces banians imposants à l’ombre protectrice, et d’autres

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endémiques comme le benjoin, le bois bœuf, trois variétés de Psiadia (baume de l’île Plate), un vétiver rougeâtre (Vetiver iaarguta), des palmiers dont le latanier bleu, le palmiste blanc qui est utilisé en cuisine, les veloutiers gris et vert, les hypogènes, le bois puant et le bois fangame. Ces plantes endémiques composent 75 % de la végétation et ont été installées afin de recréer ce qu’il y avait sur les zones côtières de Maurice et particulièrement dans la région du sud-est, selon le consultant Ashvin Mooneeram de Moneeram Landscape Architects. Raffiné mais sans sophistication Le schéma paysager n’est pas anodin car il permet la découverte et les surprises en créant différents espaces de caractères et d’usages différents. Ainsi, il rapproche la sensation et l’expérience de la plage des chambres. Les plantes protègent le sable de la plage contre le lavage ou l’action du vent par une stratégie de plantation appropriée. Ce tableau idyllique ne saurait être complet sans la touche donnée par l’agence d’architecture intérieure. « Ce Sud-est authentique, l’île dans l’île, son lagon aux couleurs fascinantes… Cet environnement si particulier nous a immédiatement inspiré des lignes simples, des matériaux bruts et naturels, un environnement raffiné mais sans sophistication, dans lequel on est simplement bien, tout en se sentant définitivement privilégié ! » commente Paule de Romeuf, ravie par la magie des lieux. Ainsi à travers le resort on trouve les matières de Maurice, le ravenala, le bois de goyavier, le rotin, le châlit, la pierre de ces bâtiments qui écrivent l’histoire de l’île. L’éclairage des parties communes est traité essentiellement à l’aide d’éclairage architectural, jouant principalement sur les jeux d’ombres projetées sur les murs, donnant une seconde vision du végétal. L’effet recherché est là : une immersion et un dépaysement total dans ce bout du monde mauricien, « cette région chargée d’histoire, cette nature inoubliable, aux montagnes magnifiques plongeant dans un lagon dont les couleurs n’ont pas d’égal à Maurice. Notre architecture intérieure se devait d’être l’accompagnement idéal d’une telle nature et de procurer au client une sensation de bien-être immédiat et d’immersion totale dans ce lieu d’exception. » Le Preskil Island Resort aspire à offrir aux voyageurs du lointain, un moment de magie mauricienne, l’hospitalité d’un peuple qui, en offrant un bout de son île, permet à ceux-là même de vivre le rêve ultime de tout voyageur, du plus petit au plus âgé : faire sienne, le temps d’un séjour, l’authentique île lointaine et oubliée, sa plage déserte de sable blanc et son lagon azuréen. Le pari est gagné !

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Nous avons adoré

- L’accueil, simple et chaleureux, typique de l’hospitalité mauricienne. Un personnel aux petits soins avec les clients indistinctement - L’architecture bien ancrée dans le paysage mauricien et insulaire avec la pierre basaltique, le bois à l’état presque brut rappelant la forêt mauricienne et bien évidemment le chaume, rappelant les anciennes « lakazlapay » et les campements. - Le site absolument somptueux avec ce lagon aux mille nuances turquoise, ces pirogues aux couleurs chatoyantes qui y glissent gracieusement, ces îles qui invitent à d’autres voyages, à la fois dans l’espace mais aussi dans le temps. - Le Banian Spa, lové sous l’arbre majestueux du même nom et qui invite à la relaxation après une journée bien remplie au soleil et dans l’eau. - La longue balade sur une plage pratiquement déserte. - La restauration avec le Rendez-Vous, restaurant principal d’inspiration internationale et un coin mongol avec une cuisine ouverte avec de grands feux pouvant se prêter à une cuisine spectaculaire et toucher la cuisine thaïe, cambodgienne, chinoise. - Le Mosaïc, un restaurant de cuisine méditerranéenne qui comprend tout le bassin méditerranéen en partant de l’Espagne vers la Turquie et en traversant des régions peu connues comme la BosnieHerzégovine ou la Croatie. La cuisine et le service sont dignes d’un restaurant gastronomique - La dimension éducative de l’aménagement paysager où les espèces de plantes indigènes rares et médicinales sont étiquetées et décrites.

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N V I RO N N E M E N T

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Beachcomber reçoit la certification

EarthCheck Silver

Engagé dans le processus EarthCheck en 2015, le groupe Beachcomber Resorts & Hotels vient d’obtenir la certification environnementale EarthCheck Silver pour ses huit hôtels à Maurice et son Siège.

C

ette certification est l’aboutissement d’une démarche qui se traduit par des actions concrètes sur les enjeux suivants : la préservation des ressources en eau ; la maîtrise des consommations énergétiques, la gestion des déchets, la pollution plastique, et l’engagement auprès des communautés locales. Parmi les actions entreprises on note que, chaque hôtel Beachcomber a sa propre station d’épuration d’eaux usées. L’eau récupérée est utilisée entre autres pour l’irrigation des jardins des hôtels. Le dessalement de l’eau de mer est une pratique concrète dans le groupe et couvre les besoins en eau des hôtels. Ce qui permet d’alléger la pression sur le réseau public. Tous les établissements sont équipés de panneaux solaires pour la production d’eau chaude. Beachcomber agit également contre la pollution plastique. Les pailles et les bouteilles d’eau en plastique ont été supprimées dans tous les établissements hôteliers. Elles ont été remplacées par des pailles biodégradables et des bouteilles en verre. Sur le plan social, la Fondation Espoir Développement Beachcomber (FED) mène depuis sa création en 1999 des actions pour l’intégration sociale des jeunes en situation d’échec scolaire (Projet Employabilité Jeunes) ; et l’autonomisation économique des petits artisans (Beautiful Local Hands). Beachcomber est également engagé aux côtés de l’entreprise sociale FoodWise pour agir contre le gaspillage alimentaire. Pour marquer la remise officielle de cette accréditation internationale, le pionnier de l’hôtellerie à Maurice avait organisé un événement appelé #WeWalkOurTalk le vendredi 5 juillet qui

a débuté dans tous les hôtels à 8 h 30 avec le départ du relais auquel ont participé 150 artisans et clients, venant de tous les hôtels Beachcomber. Ils se sont relayés pour parcourir à pied, à vélo, et … en kayak, les 350 km du tracé, et converger dans une belle ambiance vers le Siège. Cette course symbolique avait un double objectif : récolter des fonds en faveur de trois ONG œuvrant en faveur de l’environnement (Island Bio, We-Recycle, et Mission Verte) ; et susciter une prise de conscience sur l’importance de protéger la nature. Un autre temps fort des célébrations a été le dévoilement de la Charte Environnementale et Sociétale du Groupe, qui trace de nouvelles lignes d’action. Dans ce document, Beachcomber Resorts & Hotels présente les mesures environnementales qui ont été mises en place dans ses hôtels et énonce ses 52 engagements à la planète.

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Cote Nord_Corporate_Jul2019_V5_print.pdf

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26-Jul-19

12:06:27 PM

QUATRE SECTEURS D’ACTIVITÉS

Optimisation organisationnelle, les nouveaux défis Afin d’accroitre sa croissance sur le marché immobilier, le groupe continuera d’améliorer sa compétitivité sur ses secteurs d’activités et d’offrir des solutions innovantes et durables à sa clientèle. Pour gagner en efficacité, la société Evaco a optimisé son organisation et a nommé M. Alexandre Gourel de Saint Pern en tant que CEO du groupe depuis le 1e juillet 2019. C

Le siège social du groupe Evaco à Arsenal

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Evaco réunit une équipe de collaborateurs experts dans leur domaine. Plus de 700 salariés accompagnent l'évolution rapide et maitrisée du groupe repartie sur 4 cœurs de métiers ; le domaine de la construction qui regroupe des spécialisations tels que l’architecture, l’ingénierie, et la fabrication de mobiliers ; La promotion immobilière à travers des réalisations novatrices ; Le conseil et assistance pour les entreprises et les particuliers ayant besoin de supports juridiques ou services financiers, et enfin le tourisme incluant la gestion locative et les loisirs.

UNE CONTINUITÉ VERS L’EXCELLENCE Dans le cadre de son optimisation organisationnelle, M. Alexandre Gourel de Saint Pern occupe le poste de CEO depuis le 1er juillet 2019. « Notre position sera renforcée à travers plus d’innovations, plus de produits et services de premier choix, des processus décisionnels plus rapides et une gestion plus rigoureuse et maitrisée de la part de chaque collaborateur ». LES NOUVEAUX DÉFIS DU GROUPE EVACO

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Le groupe va lancer prochainement un projet inédit à Cap Malheureux sur un terrain d’une superficie de plus de 200 000 m2. Ce projet unique va révolutionner le paysage immobilier en offrant un cadre de vie unique niché en pleine nature.

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en 2001, et grâce à sa vision et à ses C rée concepts novateurs, le groupe Evaco s’est imposé en quelques années comme la référence dans la promotion immobilière à L'île Maurice à travers la réalisation de près de 400 logements et un centre d’affaire de 70 bureaux sur plus de 200 000m2 de terrain. Aujourd’hui, Evaco Ltée est une holding qui gère différentes filiales du groupe, en offrant un support au niveau stratégique, légal et financier. L’objectif du groupe est de renforcer sa stratégie globale, au travers ces diverses activités, en leur apportant plus d’autonomie pour être plus proche de leurs marchés et de leurs clientèles respectives.

Un des axes de développement majeur du groupe est de se positionner à l’étranger. D’où notre objectif d’implémenter un projet haut de gamme en Europe, plus précisément en Croatie. Il s’agit d’un complexe résidentiel et hôtelier 5-étoiles sur un terrain de 170 000 m2 sur l’Ile de Šolta avec une vue imprenable sur la mer Adriatique. l’Ile de Šolta Croatie


Kaz'alala Le vivre à la mauricienne

la cuisine – afin de pouvoir rencontrer ses « voisins » et passer de longues et belles soirées à discuter en prenant un verre autour d’un jeu de carrom. A Kaz’alala, c’est surtout la vie en extérieur qui est mise en avant avec un grand jardin d’arbres fruitiers où l’on retrouve hamacs et balançoires, mais aussi une piscine pour les journées chaudes et un coin feu pour se réchauffer lors des soirées hivernales. Kaz’alala, c’est aussi un accueil dans la pure tradition mauricienne, simple mais très chaleureux, digne de la réputation des établissements hôteliers. Le personnel de la maison d’hôtes est aux petits soins, prêt à vous mettre à l’aise et à vous accueillir comme à la maison, dans la e balader dans les villages côtiers du Sud en Mini plus grande simplicité. Ils se feront un plaisir de vous Moke avant de s’arrêter à la superbe plage de conseiller quant aux endroits à visiter ou encore de La Prairie d’où on peut admirer le coucher de recommander un restaurant, une expérience… soleil et l’imposante montagne du Morne, explorer le Comment parler d’une maison d’hôtes sans parler de domaine de Bel Ombre en buggy en faisant du offsa cuisine ? « Lakaz Mama » peut accueillir road à travers les champs de canne une quarantaine de personnes et offre pour ensuite prendre un bain au pied le petit-déjeuner à tous ses convives. d’une cascade, aller à la rencontre En plus des œufs ou des baked beans des pêcheurs traditionnels, visiter le A Kaz’alala, le vacancier a l’occasion de typiques des buffets du matin, le petitsomptueux jardin français du Château « voyager solidaire » en soutenant une déjeuner sera également l’occasion de de Bel Ombre… Ce sont là quelques-unes initiative sociale : pour chaque nuitée découvrir ou retrouver des spécialités des expériences que Kaz’alala vous invite passée, il contribuera $1 au Centre de culinaires locales avec dipin mezon, diber, à vivre en amoureux, en famille ou entre formation MFR (Maison familiale rurale) gatopima (NdlR du pain, du beurre et des amis. de Surinam. Ce centre fournit aux gâteaux piment), diber pistas, macatia Sis au cœur de Heritage Bel Ombre, un adolescents de milieux vulnérables une formation technique qui les aidera à coco et autre fricassée de haricots. Pour domaine historique de 2 500 hectares trouver un métier. le diner, un menu unique est proposé dans le sud préservé de l’île Maurice, chaque soir avec des plats reflétant la quatre maisons anciennes de la cuisine familiale traditionnelle : grillades, propriété sucrière ont été transformées riz frit au poisson salé, rougaille de saucisses… pour accueillir une vingtaine de chambres d’hôtes Kaz’alala, c’est une immersion dans l’île Maurice indépendantes et modernes. Les chambres, avec salle authentique, une nouvelle façon de découvrir le pays de bains attenante, disposent chacune d’un accès en s’imprégnant des traditions et du quotidien des extérieur sur un coin de jardin privatif, mais elles gens du sud… sont toutes connectées à des espaces communs– E : hello@kazalala.com l’emblématique varangue créole, la salle à manger et T : (+230) 623 7918

Dans le Sud sauvage de Maurice, Kaz’Alala, un concept inédit à michemin entre maison d’hôtes et boutique-hôtel, vous invite à plonger au cœur de la vie locale et à découvrir les plus belles facettes du patrimoine historique et naturel de l’île…

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Voyager solidaire

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Une offre d’hébergement différente et personnalisée. Réservation hello@kazalala.com

BEL-OMBRE. HOSTED B&B [ 65]

Eradication de la pauvreté à travers l’éducation des jeunes

*Maison Familiale Rurale de la Savanne

kazalala.com


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Constance Hotels and Resorts

Festival Culinaire Bernard Loiseau

Le rendez-vous incontournable de la gastronomie de l’océan Indien Il y a quatorze ans, Constance Hotels and Resorts lançait, avec le Relais Bernard Loiseau et son Chef Patrick Bertron, un festival culinaire destiné à faire la promotion de la gastronomie à Maurice et dans l’océan Indien. Au fil des ans, cet événement, qui a élu domicile au Constance Belle Mare Plage, est devenu le rendez-vous annuel à ne rater sous aucun prétexte pour les épicuriens et les amateurs de l’art culinaire.

issus des hôtels Constance : « L’objectif principal de ce festival est de favoriser l’échange, le savoirfaire, l’expérience et les connaissances entre les professionnels participants, et de rassembler des hommes et femmes venus d’horizons divers autour d’une passion commune : l’amour de la cuisine et l’art de la table. Les candidats auront à cœur de mettre en valeur les principes du « Culinary Spirit » de Constance Hotels and Resorts, qui se définit ainsi : Fusion des épices et essences, des parfums et des saveurs… Rendez-vous est pris pour la 15e édition qui se tiendra du 21 au 29 mars 2020.

L

e succès du festival est à l’aune du talent du grand maître que fut Bernard Loiseau, triple étoiles au Guide Michelin, dont l’établissement en Bourgogne est aujourd’hui l’un des plus beaux Relais & Châteaux d’Europe. Dominique Loiseau perpétue, avec succès, l’œuvre de son mari, et préside le festival aux côtés de grandes personnalités comme Pierre Hermé, élu meilleur pâtissier du monde en 2016 par le classement des « World’s 50 Best Restaurants ». De prestigieux partenaires locaux et internationaux s’associent à cet événement hautement médiatisé dont l’aura s’étend au-delà de l’océan Indien jusqu’en Europe du Nord et en Asie. Le point d’orgue de cette semaine culinaire est un concours associant en binôme, six chefs étoilés, tous titulaires d’une étoile au guide Michelin, et six chefs,

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Ce qu'ils en pensent

Stéphane Labastide Gagnant du Trophée Pierre Hermé de pâtisserie en 2019

se situe désormais en amont avec le désir de toujours réinventer le festival, et de surprendre notre audience. L’avantage de ne pas être en compétition, c’est de pouvoir se concentrer sur ces rencontres et le sens du partage font l’identité même de ce festival ! Au travers de ces 14 éditions, j’ai rencontré plus d’une centaine de chefs étoilés. Plus que la gastronomie, c’est l’humain qui est au cœur de cet événement, et je considère cet aspect comme la quintessence du luxe. Nous avons plus d’une surprise en réserve pour le quinzième anniversaire du festival. Et bien qu’il soit trop tôt pour dévoiler quoi que ce soit, je peux au moins vous dire que ce sera l’édition la plus ambitieuse jamais organisée.

« Il y a une réelle effervescence créatrice » Le Festival Culinaire Bernard Loiseau est essentiellement un moment de partage avant d’être une compétition. La cuisine et la pâtisserie, comme tout art, se nourrissent de l’échange de perspectives, d’un dialogue entre les cultures. Ainsi, en réunissant des chefs, des artisans et des sommeliers venus des quatre coins du globe, il se passe une réelle effervescence créatrice, autant en cuisine que dans les assiettes. Et certainement, avoir le privilège de cuisiner pour des personnalités telles que Pierre Hermé ajoute une dose de pression à un événement qui relevait déjà de la performance ! Nous avons tout juste reçu les dates de la prochaine édition qui marquera le 15e anniversaire du festival, et j’avoue que je suis assez impatient de connaître le programme, puisque le groupe Constance a pour ambition d’élever la pâtisserie au même niveau d’excellence que la gastronomie et la sommellerie, deux piliers de l’identité du groupe ! Affaire à suivre !

Sanjeev Matabadul Gagnant de la première édition du Festival et sous-chef exécutif au Constance Belle Mare Plage

« C’est l’humain qui est au cœur de cet événement » Tellement de choses ont évolué depuis 2006 ! Après avoir remporté la première édition, je suis désormais dans le comité d’organisation. C’est définitivement une façon autrement enrichissante de vivre le festival, la pression

Mercotte Blogueuse et animatrice télé et fidèle membre du jury

« Un intermède gourmand au paradis » Qu’est-ce que le Festival Culinaire Bernard Loiseau représente pour vous ? Un intermède gourmand au paradis, une grande semaine d’échange et de transmission, une équipe formidable toujours à l’écoute et qui nous gâte à chaque instant, un hôtel magique où l’on se retrouve entre amis gourmands dans une ambiance festive et chaleureuse, de la gastronomie, encore et toujours de la gastronomie, des vins et du champagne exceptionnels, des concours géniaux, des dîners étoilés, un must qui me met en joie chaque année ! Quel est le moment qui vous a le plus marquée ? Le backstage le jour du concours culinaire dans une ambiance de folie, chaque année c’est le grand moment… Bon peut-être aussi parce que c’est le seul jour de l’année où je bois trop de champagne, mais c’est une conduite assumée ! Qu’est-ce qui pourrait vous surprendre pour les prochaines éditions ? Difficile puisque l’on atteint déjà la perfection, peut-être un concours sucré dans l’esprit du concours salé !


Escale Créole

le vrai goût

Une ambiance chaleureuse, conviviale et authentique à l’image même des hôtesses de maison, des délicieux plats créoles servis et de la décoration. C’est ce qu’on retrouve à Escale Créole, table d’hôtes établie à Moka depuis près de 23 ans, dans un petit havre de paix verdoyant et luxuriant.

mauricien

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aites comme chez vous, on arrive. » Ce panneau à l’entrée du restaurant est une véritable invitation car ici, on ne peut s’empêcher de se sentir un peu comme à la maison. Sur la terrasse ombragée et accueillante, des couleurs chaudes, des tissus à fleurs, des plantes, ci et là des panneaux suspendus avec des petits messages positifs et humoristiques ou des sirandanes, et sur des étagères, tout sortes d’objets rappelant l’esprit des îles. Sans oublier le séga en musique de fond, pour encore plus de chaleur et d’authenticité. C’est Marie-Christine, l’hôtesse de maison, qui accueille avec joie et bonne humeur ses invités « enba lavarang », un vrai Welcome à la mauricienne. Elle a ouvert cette table d’hôtes avec sa mère Majo il y a plus de deux décennies. « J’ai voulu me lancer dans ce projet pour recréer

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l’ambiance d’autrefois et faire les gens se retrouver autour ‘enn bon manze lakaz’ que constitue la cuisine créole simple et authentique. J’ai donc embarqué ma maman, qui adore la cuisine, dans cette aventure. » Au départ, Marie-Christine pensait que ce concept de restaurant créole typique attirerait principalement des touristes à la recherche d’authenticité, qui voulaient en savoir plus sur la culture mauricienne. Et pourtant, aujourd’hui, 60% de sa clientèle est locale, alors que la table d’hôtes n’est ouverte que pendant la semaine, pour le déjeuner. « Je suis tellement ravie quand un client mauricien me dit que cette cuisine lui rappelle celle de sa mère ou de sa grand-mère. Il n’y a pas de plus beau compliment. » Quand Marie-Christine et sa mère ont ouvert la table d’hôtes en 1996, il n’y avait que huit couverts. Elles n’auraient jamais imaginé qu’une vingtaine d’années plus tard, Escale Créole deviendrait le numéro un des restaurants à Maurice sur TripAdvisor, avec quelque 500 avis de clients satisfaits. Aujourd’hui, le restaurant peut accueillir une quarantaine de personnes tous les jours. Et Marie-Christine est heureuse de constater que sa clientèle est très diversifiée : il y a des touristes qui viennent après avoir consulté les sites d’avis sur interne, ou encore ceux qui viennent avec des touropérateurs, des Mauriciens en pause déjeuner, ceux qui ont fait l’escalade du Pouce ou encore ceux qui souhaitent organiser une réunion de travail dans un cadre sympathique, avec de la bonne nourriture. Et c’est avec un délicieux jus d’ananas que l’on commence ce voyage culinaire. Ce jus, fait avec la pelure du fruit, ramène de nombreux Mauriciens à leur enfance… Une fois à table, place à l’apéritif. « On a voulu respecter la vraie tradition créole, il n’y a pas d’entrée mais par contre, on déguste des ‘gajacks’ avant. » Chips à la banane, beignets d’oignons et autres « caca pigeon », faits par une artisane, précèdent le repas. Au menu, trois différentes propositions dont le Menu Dégustation, véritable initiation aux quatre saveurs de la cuisine mauricienne que sont le rougail, le cari, le vindaye et le salmi. Marie-Christine ne manque pas d’y apporter quelques explications sur la façon de manger ces plats à l’île Maurice, car sur la table se retrouvent riz blanc, chutney de pommes d’amour, chutney d’aubergines, achard de papayes, lentilles, cangraillé – un plat de chou et poisson salé – rougaille de saucisses créoles, cari zourit (poulpe), vindaye de poisson et salmi de canard ou de cerf… Pas facile de s’y retrouver devant tant de variétés ! Pour bon nombre de touristes, c’est une réelle découverte gustative, et pour les Mauriciens, le plaisir d’un bon « manze lakaz » dans un cadre très agréable. Un petit rhum gourmand et quelques douceurs, comme le gato coco,la confiture de papaye cuisinée avec de la vanille viennent terminer cette journée de dégustation ! Et après un si bon repas, quoi de mieux qu’une petite sieste ! www.escalecreole.net E : contact@escalecreole.net T : (+230) 5422 2332

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Bus Snack

Prochain arrêt : Bel Ombre

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ans le Sud, sur la magnifique route côtière de Bel Ombre, en face de la mer turquoise, un vieil autobus rouge est garé sur le bas-côté depuis près de 30 ans. S’il servait autrefois à transporter des passagers, il a depuis pris un virage à 180 degrés en se métamorphosant en un petit snack très original proposant de délicieux plats typiques faits maison. Curry de poulpe, salmi de cerf, « poisson corne », sauce rouge de calamar, avec riz, légumes, grains secs, « mine bwi », mine frit… Mala Goburdhun, qui est aux fourneaux du « Bus Snack » depuis 1990, fait varier les plaisirs et change tous les jours de menu. Dans sa petite cuisine fonctionnelle aménagée à l’avant de l’autobus, elle met ajoute les dernières touches aux plats qu’elle prépare chez elle, sa maison se trouvant à quelques mètres plus loin. C’est l’époux de Mala qui a réaménagé l’intérieur d’un vieil autobus – offert par un bon Samaritain – disposant des banquettes autour de tables en métal, de façon à ce qu’une trentaine de « passagers » puisse prendre place et manger confortablement. Très convivial et authentique, le « Bus Snack » ouvert de 11 heures à 19 heures, accueille tous les jours des touristes curieux de savoir ce qu’on mange dans cet autobus rouge sans roues. On y retrouve aussi de nombreux locaux venus en famille des quatre coins de l’île et des habitués, comme les enseignants de l’école du coin, qui connaissent très bien les bons petits plats de Mala et ne se lassent pas de la superbe vue sur le lagon. T : (+230) 5934 1673

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Chamarel Un village de montagne

sous les tropiques Photos : Karl Ahnee, Chamarel 7 Coloured Earth Geopark

Petit village pittoresque niché au creux des montagnes qui dominent la côte sud-ouest de Maurice, Chamarel est un sanctuaire unique, où la nature est prédominante. Réputé pour sa terre des sept couleurs, sa cascade, son café et sa communauté de rastafaris, le village s’est développé tout en gardant son cachet authentique. [ 72 ]


C’

est dans ce lieu caché que d’anciens esclaves avaient trouvé refuge. Aujourd’hui encore, le village est peuplé en majorité par leurs descendants. Bien que Chamarel ne jouisse pas de toutes les facilités et qu’il soit loin de tout, beaucoup de ceux qui y résident ne se verraient vivre nulle part ailleurs que dans ce petit sanctuaire paisible, où presque tout le monde se connaît et où il existe un microclimat particulier, bien spécifique au lieu. Ici, on prend le temps de vivre et de profiter de la nature… Au milieu de cette nature verdoyante, La Terre des sept couleurs : une clairière avec des dunes de terres présentant plusieurs variations de couleurs, oscillant entre l’ocre, le marron, le rouge et le violacé. Cette rare curiosité géologique qui attire des centaines de visiteurs tous les jours, serait due à la présence de cendres volcaniques qui contiennent des oxydes minéraux de couleurs différentes mises à nu par l’érosion depuis des siècles.

À l’entrée du parc, la cascade Chamarel est également impressionnante et vaut le détour. Avec ses 100 mètres de hauteur, sa nature luxuriante, sa roche volcanique datant d’il y a plusieurs millions d’années et les montagnes en arrière-plan, c’est sans doute une des plus belles chutes d’eau à Maurice. Les plus aventureux peuvent se hasarder à faire une petite balade pour descendre la voir de plus près et même se baigner dans le bassin d’eau fraîche.


Photo : Chamarel 7 Coloured Earth Geopark

À Chamarel, on peut également admirer l’une des dernières forêts endémiques de Maurice grâce à la mise en place depuis quelques années, du projet de la réserve d’Ebony Forest abritant plus de 13 hectares de forêt, 130 000 arbres indigènes, de rares oiseaux endémiques tels que le Pigeon des mares et le Coq des bois ainsi que des geckos endémiques. Les amateurs de randonnées peuvent emprunter différents sentiers dans la forêt, qui offrent des vues spectaculaires sur les côtes ouest et sud. Dans la vallée fertile de Chamarel, les plantations bénéficient d’un terroir exceptionnel et les nombreux restaurants et tables d’hôtes du village proposent une vraie cuisine mauricienne authentique, mettant en valeur les produits de la région : gibier, légumes, fruits, café… Et c’est pendant la fête de l’église Sainte Anne, qui a lieu chaque année dans le village, que sont vendus au public venu des quatre coins de l’île, ces produits du terroir. Outre la dimension spirituelle, il y a aussi l’aspect festif associé à cette célébration, qui est un événement incontournable dans la vie des habitants du village. Une bonne ambiance règne avec de l’animation, notamment des danses et de la musique traditionnelle.

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vous fera découvrir le parc national des gorges de la Rivière Noire et ses plants de goyaves de Chine qui la longent. De Baie du Cap vers Chamarel, à travers les champs de canne, la route de Fantaisie, sublime lorsqu’on la fait en sens inverse, pour ses vues imprenables sur le lagon, redescendre, et enfin de Case Noyale, une route sinueuse qui vous mènera directement à Chamarel. C’est sans doute la plus spectaculaire des trois, offrant une vue panoramique sur la côte ouest, la montagne de la Tourelle, la silhouette du Morne, l’île aux Bénitiers et surtout les différentes nuances de bleu de l’océan Indien.

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Photo : Chamarel 7 Coloured Earth Geopark

Le premier propriétaire des terres de Chamarel était un notaire, Jean Louis Lousteau, qui les légua en 1785 à ses beaux-fils, Toussaint et Antoine Régis de Chazal de Chamarel. C’est à ce dernier que l’on doit le nom du village ; il y construisit une maison vers la fin des années 1700 et s’y établit. Cet écuyer et capitaine d’infanterie de la Compagnie des Indes exploitait les forêts pour fournir du bois à la colonie et faisait pousser du café, de l’indigo, du coton et de la canne à sucre. Pour découvrir une autre île Maurice, celle de la nature et des forêts environnantes, trois routes possibles : à partir du centre de l’île, la route de Plaine Champagne


Maurice

L'ĂŽle aux Aigrettes Photos Karl Ahnee


Le Pigeon des mares

La Roussette noire

Une idée de la faune et de la flore

de l'île Maurice d'avant l'Homme

A quelques centaines de mètres de la côte sud-est, une petite île, ovale et plate de 27 hectares d’origine corallienne abrite un des derniers vestiges de la forêt côtière endémique de Maurice. On y retrouve de nombreuses espèces de plantes et d’animaux uniques de l’île qui y vivent paisiblement.

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uand on arrive sur l’ile aux Aigrettes, on a l’impression de découvrir l’île Maurice d’il y a 400 ans, un petit bout de paradis où l’homme n’avait jamais mis les pieds : une ile à la nature verdoyante et luxuriante, dans un lagon turquoise, abritant une flore diverse et des animaux qui se prélassent tranquillement au soleil… Si l’île aux Aigrettes était bien dans cet état à l’origine, elle a connu prédateurs, plantes envahissantes, réduction de sa forêt et visites non-règlementaires avec l’arrivée de l’homme et a nécessité, par la suite, un gros travail de restauration pour retrouver cette quiétude et cette biodiversité riche.


Base militaire A leur arrivée à Maurice, les colons ont causé des dégâts considérables sur la flore et la faune endémiques en abattant des arbres, en détruisant l’habitat des espèces animales ou en les tuant pour se nourrir, mais aussi en emmenant avec eux des plantes et des animaux qui n’existaient pas sur l’île et qui représentaient une menace pour les espèces endémiques. L’île aux Aigrettes n’a pas été épargnée. Les Français y construisirent un poste avancé et l’île servit également de base militaire britannique durant la seconde Guerre Mondiale D’ailleurs, on retrouve toujours deux gros canons érigés sur l’ile datant de cette époque. Décrétée réserve naturelle en 1965, elle est aujourd’hui un patrimoine naturel, un symbole de réussite de la restauration. C’est d’ailleurs sans doute une de plus belle réussites de la Mauritian Wildlife Foundation, notamment grâce à ses équipes qui ont travaillé sans relâche depuis qu’elle y a initié un projet de restauration de l’habitat en 1985 et que la gestion de l’île lui a été confiée en 1987. Ses équipes ont défriché l’île, enlevant des plantes introduites qui se répandent et grandissent rapidement, replantant diverses espèces de plantes rares, dont plusieurs endémiques de Maurice telles que le bois d’ébène, le latanier bleu, le palmier bouteille, le bois de bœuf, le vacoas… Une pépinière a également été installée sur l’îl, et produit aujourd’hui jusqu’à 6 000 plantes par an afin d’assurer la survie des espèces endémiques

Gecko de Günther

rares mais aussi afin de pourvoir les divers autres projets de restauration de Maurice. Ce n’est qu’après avoir enlevé les prédateurs, tels les rats, qui représentaient une menace pour la survie des espèces endémiques, lorsque l’île a été restaurée pratiquement à l’état où elle était avant l’arrivée de l’homme, que les équipes de la Mauritian Wildlife ont réintroduit petit à petit des espèces animales endémiques qui s’y trouvaient : des oiseaux comme le pigeon des Mares, le cardinal de Maurice, l’oiseau à lunettes, des reptiles comme le scinque de Telfair ou encore le gecko de Günther. « La réintroduction des espèces ne s’est pas faite au hasard. Nous avons des équipes de scientifiques Tortue géante d’Aldabra qui évaluent de manière continue la santé des écosystèmes. De nombreuses études ont été effectuées au préalable afin de s’assurer qu’il n’y ait pas de menaces lorsqu’on réintroduit une espèce mais aussi pour garantir qu’elle aura de la place pour pondre ses œufs, par exemple, et qu’elle aura de quoi se nourrir. Puis on fait un suivi pour vérifier que l’espèce se porte bien et qu’elle n’a pas de maladies», fait ressortir Martine Goder, Islands Restoration Senior Coordinator à la Mauritian Wildlife.

Voir la vidéo

Symbole d’espoir L’ile aux Aigrettes est ainsi devenue un sanctuaire pour ces espèces endémiques qui ont du mal à survivre sur l’ile principale. Mais plus que cela, la réintroduction de ces animaux a permis de recréer


L’oiseau à lunettes

des liens dans un écosystème qui avait été dégradé. « Quand il n’y avait pas d’animaux sur l’île, les fruits des plantes endémiques n’étaient pas dispersés dans la nature et les fleurs n’étaient pas pollinisées. » C’est aussi pour aider à recréer cet écosystème que des tortues géantes d’Aldabra des Seychelles ont été introduites sur l’île. Car si cette espèce n’est pas native de l’île, elle remplit la fonction des deux espèces de tortues terrestres endémiques de Maurice qui ont disparu : elle disperse des graines de plantes et éclaircit la forêt en mangeant les feuilles sur son passage. « L’île aux Aigrettes est un symbole d’espoir, cela montre que c’est possible de reconstruire ce qui a été détruit. C’était essentiel de le faire afin que les Mauriciens puissent découvrir leur patrimoine naturel. » E : reservation@mauritian-wildlife.org T : (+230) 631 2396

Accès à l'île aux Aigrettes L’île aux Aigrettes est aujourd’hui une réserve naturelle protégée, surveillée par un gardien 24h sur 24, et les visites se font uniquement sur réservation. Les élèves du secondaire peuvent notamment avoir accès à l’île à travers le programme « Learning with Nature » qui a été mis en place en 2009 afin qu’ils découvrent ce musée naturel avec sa flore et sa faune uniques, qu’ils soient sensibilisés au travail de conservation et en même temps pour renforcer leurs connaissances dans les sujets scientifiques.


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Photo : Ricardo Stephan


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Une île propice aux

activités de plein air

Entièrement entourée par un lagon de 220 km2 , l’île Rodrigues est à l’abri des aléas de Mère Nature ; ce qui rend possible toutes sortes d’activités de plein air tout au long de l’année : du simple farniente sur les plages aux randonnées, en passant par les tyroliennes, Rodrigues possède bien des atouts insoupçonnés.

cette année avec la toute première compétition de son histoire tenue au mois de juin. Il s’agit du Rodrigues MTB Challenge dont l’initiative revient au groupe Trimetys. 60 participants se sont alignés pour cette course de 70 km avec comme invité d’honneur Andrew McLean, un cycliste sud-africain mondialement reconnu. La randonnée Une des meilleures façons de découvrir Rodrigues c’est à travers la randonnée. Des sentiers facilement praticables pour tous promettent la rencontre de la population en étant immergé dans une nature verdoyante baignée par le bleu turquoise du lagon omniprésent. Ainsi, équipés de chaussures de marche, de bouteilles d’eau et de crème solaire, Rodrigues se livre à vous en toute simplicité. Plusieurs sentiers de randonnée existent dont certains plus techniques qui requièrent l’aide d’un guide chevronné. Les plus réputés sont le Rando Miel, Rando Trou d’Argent et Rando Mont Limon.

C’

est sur la côte est de l’île que l’on retrouve les plus belles plages de Rodrigues. Des plages qui s’étendent de Pointe Coton en passant par Graviers jusqu’à la côte sud-est de l’île à Mourouk. Haut lieu d’activités pendant les week-ends avec des campeurs, des sorties familiales et des barbecues, les plages sont quasi désertes en semaine et font le bonheur des touristes pour le calme et la tranquillité des lieux. La plus connue de ces plages est certainement Trou d’Argent, une petite crique nichée entre Graviers et St François. Accessible uniquement à pied, le trajet vers la crique prend environ 30 minutes à travers une forêt de filaos au départ de St François. Depuis quelques années, de nouvelles activités sportives de compétition ont fait leur apparition dont le kite, le trail et le VTT. Ainsi, le Trail de Rodrigues fait désormais partie du calendrier international des trailers. Cette année, la dixième édition aura lieu au mois de novembre. Le VTT est aussi arrivé sur l’île


La tyrolienne et le pont suspendu Pour ceux à la recherche de sensations fortes, la tyrolienne à Montagne Malgache offre des poussées d’adrénaline garanties. Se trouvant dans une réserve protégée, la tyrolienne de Tyrodrig offre un spectacle saisissant sur la côte sud-est de l’île et la Grande Passe de Port Sud-Est où transitaient les bateaux de marchandises avant que Port Mathurin deviennent l’actuel port de l’île. Même compagnie, produits différents, sensations garanties : le Pont Suspendu dans l’ouest de l’île vous propose la traversée d’un canyon. Pour les plus courageux, le saut pendulaire est l’expérience forte en adrénaline à ne pas manquer à Rodrigues. L’île aux Cocos La visite de l’île aux Cocos est aussi une belle découverte. Écrin de sable posé sur le lagon turquoise, cet îlot se visite en prenant un bateau au départ de Pointe du Diable. Réservez votre journée car la traversée en elle-même dure environ une heure ou plus, dépendant de l’état de la mer. Réserve d’oiseaux marins, elle est gérée par Discovery Rodrigues et bénéficie de l’expertise de la Mauritian Wildlife Foundation pour la protection de la faune et la flore sauvages. La Réserve de Francois Leguat Dans la même lignée écologique et de préservation, la Réserve de tortues de Francois Leguat à Anse Quitor travaille d’arrache-pied à la protection des tortues. Espèces disparues de Rodrigues, la réintroduction de ces reptiles depuis les Seychelles et Madagascar offre un spectacle ludique et magnifique pour toute la famille. Aujourd’hui plus de 2000 tortues sillonnent la réserve. Cette dernière accueille aussi les visiteurs pour un tour dans la Grande Caverne ainsi qu’au musée dédié à ce reptile disparu et au fameux Solitaire de Rodrigues. Source textes et photos : Office du Tourisme de Rodrigues


Au rythme

du Sega Tambour

L’île Rodrigues est réputée pour son authenticité, ce qui fait d’elle une île anti-stress par excellence. La vitalité d’une culture locale authentiquement créole s’incarne au travers de la cuisine, de la musique, de la danse du peuple rodriguais et notamment du Sega Tambour.

L

a musique est un subtil mélange de mélodies venues d’Europe et de rythmes africains. Le Séga Tambour est une performance rythmique vibrante de musique, de chants et de danses originaires des communautés d’esclaves. Il est joué sur toute l’île Rodrigues lors de réceptions formelles et informelles. Un des instruments clef du Sega Tambour est bien entendu, le tambour. Fabriqué à partir de peau de cabris ainsi qu’avec du bois d’oiseau ou du bois de pomme singe, ce dernier doit obligatoirement être chauffé avant toute prestation afin de produire le son recherché. Le tambour est battu énergiquement, tandis qu’un ‘triyang’(instrument en fer dont la forme est celui d’un triangle) est frappé de côté et que la guitare et les mayos sont applaudis. On y ajoute parfois un accordéon et d’autres percussions. La chanteuse, aussi appelée Maréchale, possède généralement une voix puissante. Très souvent il y a deux maréchales lors des prestations.

Véritable institution à Rodrigues, le Sega Tambour est depuis 2017, inscrit au patrimoine immatériel de l’UNESCO au même titre que le Sega Tipik et le Geet Gawai. L’élément est également présenté dans des installations touristiques, contribuant à la création de revenus pour les artistes interprètes en immergeant les touristes dans la tradition rodriguaise. Les connaissances et les compétences liées à la pratique sont transmises des aînés aux jeunes par l’imitation et l’observation. Les compétences en fabrication d’instruments sont acquises par le biais d’un apprentissage avec des artisans expérimentés. La musique traditionnelle de Rodrigues est accompagnée de plusieurs danseurs qui constituent une troupe traditionnelle d’environ une dizaine de personnes. Les danses telles que la polka, polka ris, polka bébé, kotis, kotis croisé, mazok croisé complètent l’univers du Séga Tambour rodriguais.

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Rodrigues

fête son limon Rodrigues est indissociable de son limon. Ce petit agrume au goût si particulier, apprécié en jus, en condiment, en pâtisserie et autres utilisations, a désormais sa fête. Le 30 juin dernier s’est tenue cette première manifestation à l’initiative d’Entreprendre au féminin.

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ls sont venus des quatre coins de l’île pour s’associer à l’événement. Tous, petits et grands, y ont contribué! Même l’île Maurice était représentée à travers les disciples d’Auguste Escoffier. On a aussi noté la présence de Mayotte à travers une délégation du Conseil Départemental de Mayotte. C’est dire que la réputation de ce limon de Rodrigues dépasse bien les frontières de sa petite île. « C’est le limon qui rassemble, qui identifie une île, Rodrigues ! C’est une première à Rodrigues et un pari gagné pour Entreprendre au féminin. L’association l’a prouvé, le limon c’est l’avenir. Cette belle action n’a fait que conforter les Rodriguais dans ce qu’ils savent depuis longtemps, le limon c’est la vie. Nou limon Rodrigues, li bon pou tou ! », s’exclame Françoise Baptiste, cheville ouvrière de l’association et propriétaire de l’hôtel La Belle Rodriguaise. Les autorités présentes ont salué l’action et ont rappelé combien ce petit agrume de Rodrigues était convoité tant par le public que par le privé. « L’association Entreprendre au féminin reste vigilante et veillera à ce que le limon profite d’abord aux Rodriguais. Sa façon authentique de le cultiver, de le cueillir et de l’utiliser sera préservée mais elle sera rentabilisée... », assure Françoise. Elle rappelle que le limon entre dans la production d’huiles essentielles, d’hydrolat, de marmelade, de gelée, outre ses utilisations plus communes. Ces produits sont disponibles chez les membres de l’association Entreprendre au féminin et à La Belle Rodriguaise. Rendez-vous est pris pour la deuxième édition en juin 2020.

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Photo : YuG

g Mada ascar


Ministre des Transports, du Tourisme et de la Météorologie

Joël Randriamandranto

« De gros travaux infrastructurels en cours pour le confort des touristes »

Le nouveau ministre des Transports, du Tourisme et de la Météorologie, Joël Randriamandranto, est conscient de la capacité encore faible de Madagascar à attirer les touristes. Dans cette interview, il parle des grands chantiers actuellement en cours pour changer cet état des choses et explique les mesures mises en place pour garantir la sécurité des visiteurs.

V

ous venez de prendre vos fonctions, quel est votre constat sur la situation du tourisme à Madagascar ? Malgré son potentiel unique au monde, Madagascar n’a enregistré que 250 000 arrivées en 2018. La capacité d’hébergement aux normes internationales reste encore insuffisante compte tenu de la superficie du territoire. Les statistiques enregistrées ces dernières années relèvent quelques faiblesses, mais plusieurs améliorations sont en cours et je suis confiant des retombées positives d’ici peu pour Madagascar. Comment

comptez-vous

plus de visiteurs ?

attirer

au niveau international et national en ce qui concerne le transport aérien, maritime et fluvial, ferroviaire et terrestre. Et enfin, valoriser le tourisme national qui constitue un apport considérable au développement économique régional. Par la répartition des richesses nationales, le tourisme national permet l’atténuation des effets de la saisonnalité du tourisme international sur la rentabilité des entreprises touristiques en général, et des établissements d’hébergement en particulier.

Une application téléchargeable gratuitement permettra à tous les voyageurs de localiser les différents services les plus proches tels que les hôtels, les stations-services, les guichets automatiques de banque, les restaurants, les garages, les contacts des forces de sécurité, les centres de soins et d’autres informations pratiques qui leur permettraient de passer un séjour tranquille.

Pour atteindre le cap des 500 000 touristes en 2023, le ministère des Transports, du Tourisme et de la Météorologie a établi cinq axes stratégiques. Premièrement, augmenter la capacité d’hébergement par le développement des infrastructures hôtelières aux normes internationales par le biais d’investissements nationaux et internationaux dans toutes les régions de Madagascar. Deuxièmement, diversifier l’offre touristique à travers l’écotourisme, le tourisme sportif, le tourisme balnéaire, l’agritourisme, le tourisme fluvial, le tourisme de luxe et tant d’autres ; troisièmement, allouer un budget conséquent à la promotion de la destination pour une meilleure visibilité au niveau mondial. Quatrièmement, développer l’accessibilité

La question de l’insécurité et des lourdeurs

administratives

tiquer

touristes

les

fait

potentiels;

comment les rassurer ?

Afin d’apporter des solutions efficaces contre l’insécurité, une collaboration avec plusieurs ministères est en cours actuellement. Pour le confort des touristes et une meilleure gestion des imprévus, une application téléphonique a été initiée par le ministère est prévue pour être opérationnelle avant la fin du mois de juillet. Cette application téléchargeable gratuitement permettra à tous les voyageurs de localiser les différents services les plus proches tels que les hôtels, les stations-services, les guichets automatiques de banque, les restaurants, les garages, les contacts des forces de sécurité, les centres de soins et d’autres informations pratiques qui leur permettraient de passer un séjour tranquille.

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Trois aires de service, de sécurité et de repos (ASSR) sont en cours d’aménagement sur la RN7, et une autre sera mise en place sur la RN2. Pour la sécurité des touristes nationaux et internationaux, l’identification des zones dangereuses, et le balisage sur la RN4 et RN2 ont déjà été effectués. L’installation des balises se fera cette année même. La numérisation de certains services publics, comme l’instauration du e-visa, permettra le traitement des dossiers en temps réel. L’assainissement de l’aéroport d’Ivato, porte d’entrée de Madagascar, a été initié afin de réduire toutes formes de corruption qui écornent l’image de Madagascar. Une ligne verte est aussi mise en place pour que tout voyageur puisse interpeller les autorités en temps réel dans le cas d’une tentative de corruption ou de dysfonctionnement administratif.

modernisant les anciennes structures existantes ou en construisant de nouvelles structures. Ainsi, dans l’esprit de transformer la mer en route maritime, nous avons commencé l’étude de faisabilité de la construction d’une gare maritime à Foulpointe et nous projetons de commencer les travaux cette année pour terminer en 2020. Dès l’année prochaine, les voyageurs pourront rejoindre Foulpointe de Toamasina par la mer. De plus, concernant le transport fluvial, plus précisément sur le canal des Pangalanes, une drague est déjà disponible à Madagascar et la navigation entre Mananjary et Toamasina sera opérationnelle au plus tard vers la fin de cette année. Dès l’année prochaine les opérateurs pourront proposer à leurs voyageurs une croisière fluviale. Et le dernier et non le moindre, au niveau du transport

Madagascar souffre aussi de faiblesses d’infrastructures

ferroviaire, nous avons déjà initié la recherche de deux locomotives et d’une rame pour améliorer la régularité de la ligne Fianarantsoa-Manakara. Si tout se passe comme prévu, ces deux locomotives seront sur les rails dès cette année.

et de faible connectivité. Comment y remédier ?

Concernant la stratégie de développement des infrastructures à Madagascar, un Forum des Investisseurs est prévu du 17 au 20 septembre prochains (NDLR l’interview a été réalisée au mois de juillet). Les deux premiers jours d’atelier se dérouleront à Antananarivo et les deux jours restants seront destinés aux visites de sites. Cet événement permettra la rencontre entre les investisseurs, les opérateurs et les porteurs d’affaires nationaux et internationaux. Les secteurs prioritaires sont l’hôtellerie, les ports, les aéroports, l’aérien, le ferroviaire, le maritime et fluvial. Pour la réussite de ce forum, nous travaillons avec plusieurs partenaires dont certains ministères, l’Economic Development Board of Madagascar, Madagascar National Parks, la société Aéroports de Madagascar, l’Agence portuaire, maritime et fluviale, l’aviation civile de Madagascar, l’Office national du Tourisme à Madagascar, et des cabinets spécialisés tels qu’Emergeo ou TDB. Le ministère projette de développer tous les moyens pour désenclaver les régions difficiles d’accès en

Le marché des croisières prend de l’ampleur dans les îles Vanille. Comment Madagascar compte y trouver sa part ?

Fournir des infrastructures modernes et des services de qualité des usagers fait partie des priorités du Programme Général de l’Etat et contribue au programme présidentiel décrit dans le document « Initiative pour l’émergence de Madagascar » (IEM). En effet, le développement du sous-secteur maritime et fluvial fera l’objet d’une grande intention. Etant donné sa dénomination « La Grande Île », Madagascar possède plus de 5 000 Km de côtes exploitables qui sont prévues pour le développement des routes maritimes. Dans ce sens, et faisant suite au Forum du mois de septembre prochain, nous espérons concrétiser plusieurs projets tels que les aménagements portuaires, les exploitations de lignes de ferries et une installation de chantiers navals.

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Île de Sainte-Marie

Une belle 4e édition pour le Festival des baleines

La quatrième édition du Festival des baleines qui s’est tenue du 11 au 14 juillet sur l’île de Sainte-Marie, sur la côte est de Madagascar, a été un nouveau succès pour cet événement qui fête ces mammifères marins qui choisissent chaque année les eaux chaudes de l’océan Indien pour se reproduire et élever leurs petits.

ce grand rendez-vous de toute la région Océan Indien voudrait aussi être un grand moment touristique et culturel. Chaque édition est marquée par les sorties baleines qui permettront aux touristes d’observer ces animaux et d’apprendre davantage sur leur conservation. Par ailleurs, toute la communauté locale, entre autres les habitants des 18 villages de Sainte-Marie, participe activement à l’événement, à travers les animations, les défilés et le grand carnaval. Un vaste programme d’animation qui profite aux populations locales ainsi qu’aux opérateurs touristiques. D’ailleurs, pour augmenter le flux de touristes durant cette période, des offres forfaitaires spéciales sont mises en place chaque année à l’intention des touristes étrangers et nationaux. Véritable paradis tropical au bout du monde, l’île de Sainte-Marie se trouve au cœur de l’océan Indien, sur la côte est de Madagascar. Là où la nature a encore préservé tous ses droits. Ses forêts primitives, ses espèces florales, ses cascades, ses fonds marins, font de cet endroit l’une des destinations phares de la Grande île. Et par conséquent, une participation au prochain Festival des baleines sera pour vous l’occasion de profiter de ses magnifiques plages désertes, de son lagon et du chapelet d’îles dont la célèbre île aux Nattes, l’îlot Madame ou encore l’île aux Forbans…

L

e mois de juillet ouvre tous les ans la saison des baleines dans cette partie de la Grande île. En effet, c’est la période migratoire de ces géants de la mer pendant l’hiver austral. Les baleines à bosse ne repartent vers l’Antarctique qu’à partir de fin septembre. Le festival est une initiative de CETAMADA, une association de droit malgache pour la protection des mammifères marins et leur habitat, qui apporte son appui scientifique et environnemental, de l’Office du Tourisme de Sainte Marie et de la population locale, actrice historique et sédentaire, côtoyant depuis toujours ces baleines séjournant de juin à septembre dans les eaux côtières d’une île authentique et hospitalière. Organisé par l’Association “Drôle de dames”, le Festival des baleines est l’occasion de réunir la communauté locale, les touristes ainsi que les entreprises, autour d’une thématique : la protection de ces mammifères marins. Et bien au-delà de la cause environnementale,

E : contact@festivaldesbaleines.com Sources Office du Tourisme de Madagascar

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­{ A

RTS

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C U LT U R E

}

Diego Suarez

vu par les artistes Photos : Wal’s Prod, Francio photos, Denis Rion & Viviane Haingoniony Rakotoarivony

Destination touristique majeure de Madagascar, Antsiranana ou Diego Suarez offre beaucoup plus que ses plages féériques et ses imposants massifs montagneux. Découvrons-la à travers ces photographes, dessinateurs, vidéastes, ou plasticiens réunis pour une résidence artistique : Regards croisés sur Diego Suarez.

I

ls étaient huit à s’investir dans ce projet organisé par l’Alliance Française de Diego Suarez. Chaque artiste a pu choisir, seul ou en groupe, un des trois quartiers sélectionnés et a eu carte blanche pour réaliser la ou les production(s) de son choix, à la quête d’un sujet, social ou politique, d’une problématique sociétale, d’une histoire insolite ou encore d’un personnage atypique. Denis Rion et Emmanuelle Faure ont travaillé ensemble sur le quartier Lazaret et ont choisi pour thématique les artistes et artisans de la ville (fabricant de marmite, coiffeur, ..) et également un sujet sur les femmes du lavoir. Leurs photos ont été déclinées sur des objets du paysage urbain du quartier : jerricane, tôle, bois, pierres, etc. David Hardy (dit Suisse Marocain), Vincent Bardi et Viviane Haingoniony Rakotoarivony ont travaillé sur le quartier Tanambao V et sont allés à la rencontre des habitants à travers des micro-croquis-trottoir afin de leur demander quelles étaient leurs revendications pour améliorer leur quartier. Ces entretiens ont donné lieu à un montage photos/dessins et cela a pris la forme d’une manifestation gilet jaune lors du vernissage. Viviane Haingoniony Rakotoarivony a travaillé seule sur le quartier Ambohimintsinjo et s’est rapprochée d’une association de femmes couturières et a également traité la thématique de la gestion des déchets. Azim Moollan est parti sur un terrain de jeu

plus expérimental, en fabriquant une caméra obscura géante dans laquelle les images de la vie réelle du quartier se retrouvaient projetées instantanément. Il a également fabriqué un appareil photo géant en mousse, dans lequel se trouvait un authentique polaroid, permettant ainsi d’offrir aux personnes photographiées une photo souvenir. Il a aussi réalisé toute une série de collages photos dans les quartiers ainsi que plusieurs vidéos sous la forme de « tourner-monter » avec les vidéastes de la ville. Enfin, Nino a travaillé sur des croquis façon carnet de voyage, afin de figer la vie de quartier en un dessin.

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Montages dessin/photo Viviane Haingoniony Rakotoarivony

L’ensemble des travaux devait faire l’objet de restitutions in situ dans les quartiers qui ont été photographiés afin de présenter aux habitants, les œuvres qu’ils ont inspirées aux artistes. Enfin, tous les travaux réalisés ont été remis à l’Alliance Française pour une exposition collective rassemblant toutes les œuvres produites durant ces 10 jours de résidence. Cette initiative devrait se répéter en avril 2020.

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Photo : Jag_cz

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Paradis de la plongée

sous-marine Photos : The Lux Collective

S’étalant sur près de 700 km du nord au sud, l’archipel des Maldives regorge de plages de sable blanc et de magnifiques récifs abritant une faune sousmarine variée et prolifique, ce qui fait de ce pays aux mille iles une destination incontournable pour les amateurs de plongée dans l’océan Indien.

P

lus de 240 variétés de coraux, un millier d’espèces de poissons, cinq tortues de mer, des centaines de spots de plongée… Avec ses formations de récifs coralliens uniques, sa grande variété de sites et la richesse de son écosystème sous-marin, ce n’est pas surprenant que cet archipel de l’océan Indien soit considéré comme étant le paradis de la plongée. En effet, ses récifs coralliens, qui représentent 5 % de la superficie mondiale des récifs, abritent la plus grande diversité d’espèces de la région. Qui plus est, les eaux y sont transparentes, chaudes et calmes, la visibilité est très bonne et les moniteurs expérimentés. Que d’éléments réunis pour une magnifique incursion dans un monde fascinant… Les plongées s’effectuent sur diverses topographies, sur le récif d’un atoll, dans des grottes, le long d’un tombant, sur une épave coulée délibérément pour créer un site de plongée attractif, autour des thilas – des pinacles sous-marines qui ne s’élèvent pas jusqu’à la surface – ou dans un kandu, une passe qui sépare le lagon de l’océan. Ces divers sites abritent tous une faune sous-marine dense et variée avec des coraux et une multitude de poissons multicolores. Vous croiserez sans doute des poissons-anges, balistes, poissonsclowns et anémones colorées, mérous, vivaneaux,

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chirurgiens, mais aussi des napoléons énormes, des bancs de barracudas, de gaterins, de thons, carangues et de magnifiques tortues de mer. Cependant, le point fort de votre découverte du milieu sous-marin sera, si la chance vous sourit, de tomber nez à nez avec de gros spécimens de poissons, dont une des 26 espèces de requins de l’archipel. En sus des requins pointe-blanche et pointe-noire, mais aussi gris de récif, on peut aussi observer des bancs entiers de requins marteaux. Et dépendant de la saison et du site où vous plongez, vous pourrez voir le plus grand poisson au monde, le majestueux requin-baleine. Que vous nagiez dans le lagon, en snorkeling sur le récif, ou en plongée avec bouteille en toute saison. vous croiserez certainement une ou plusieurs raies dont les emblématiques raies manta souvent présentes en grand nombre dans l’archipel. Il existe des sites de plongée incroyables dans les 26 atolls et, au fur et à mesure que les îles s’ouvrent au tourisme, on en découvre d’autres. Alors que certains plongeurs maintiennent que les meilleures plongées se font dans des stations récemment ouvertes dans

des atolls éloignés de Malé, d’autres affirment qu’il existe d’excellents sites à proximité du centre. Mais si vous voulez découvrir le plus de sites possible, la croisière plongée est la meilleure solution. En effet, elle vous permet de couvrir une plus grande variété de spots en un temps record. Ce genre de croisière s’adresse surtout aux plongeurs expérimentés car les sorites sont plutôt techniques. Si au départ, les bateaux de croisière-plongée étaient assez rudimentaires, ceux d’aujourd’hui sont beaucoup plus confortables, équipés généralement de cabines doubles avec air conditionné et cabinet de toilette privé. La plongée aux Maldives peut se faire tout le long de l’année même si la période idéale est de janvier à avril quand le ciel et la mer sont plus clairs. En octobre et novembre, il y a plus de plancton, ce qui rend la mer plus sombre, mais c’est la période durant laquelle on voit plus de gros poissons. N’attendez plus et plongez aux Maldives pour une expérience inoubliable.

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Kanuhura

Ouverture d’un centre de biologie marine Les Maldives sont une formidable destination pour la plongée sous-marine. Toutefois, de gros efforts doivent être faits pour préserver la faune et la flore menacées par les activités humaines et les conditions climatiques. Depuis le 1er juin 2019, le complexe hôtelier Kanuhura de Sun Resorts a ouvert un centre de biologie marine sur l’île, en association avec Atoll Marine Conservation, une organisation non-gouvernementale à but non lucratif.

C

l’environnement. En outre, Kanuhura est également une île naturelle idéale pour la nidification des tortues. Courtney surveille régulièrement les mouvements sur la plage, note les dates exactes de nidification, et s’assure que les bébés tortues se dirigent en toute sécurité vers la mer au moment de l’éclosion. Clency Romeo, directeur général de l’hôtel, prend cette initiative à cœur et a déclaré que «Kanuhura est extrêmement fier de franchir une nouvelle étape dans un projet environnemental aussi fondamental».

ette initiative découle directement d’un projet à long terme visant à protéger la beauté naturelle de Kanuhura et à partager cette vision avec les invités. Courtney, biologiste marine résidente passionnée, a une connaissance approfondie de l’environnement et du paradis océanique des Maldives. Son expertise réside dans les tortues et les récifs coralliens, qui constituent tous deux une partie extrêmement importante du monde sous-marin. Son but est de partager son amour pour l’océan avec les invités de Kanuhura et de sensibiliser le public à travers des discussions éducatives et des ateliers sur les belles créatures qui y vivent. Les tortues de mer sont des espèces en voie de disparition. Certaines d’entre elles sont heurtées par des bateaux ou empêtrées dans des filets de pêche abandonnés, endommageant leurs pattes et entrainant de lourdes blessures. De ce fait, l’organisation se concentre sur le sauvetage et la réhabilitation des tortues marines. Les biologistes marins traitent les plaies qui nécessitent parfois des injections d’antibiotiques ou d’autres médicaments, voire une intervention chirurgicale. Après le traitement, les tortues sont soigneusement relâchées dans la nature. Le travail de la biologiste marine consiste aussi à rassembler des données sur les tortues vivant à Kanuhura. Elle nage à la recherche de ces tortues et les photographie pour pouvoir lesidentifier. Elle fournit également à ses clients des informations précieuses sur la réutilisation d’objets en plastique tels que des bouteilles d’eau, qui ont un impact négatif sur

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Smile all the stay.

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RÉUNION

MALDIVES

CHINE

TURQUIE

VIETNAM

E.A.U

ITALIE

FRANCE


Lan Réu ion


Photo : Isogood_patrick


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SA KI FO Photos : Sakifo 2019

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C U LT U R E

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La Réunion

16 ans déjà que Sakifo anime la scène musicale de la Réunion, attirant aussi bien les locaux que les habitants des autres îles de la région et l’édition 2019 n’y a pas manqué. Le plus grand festival musical de l’océan Indien a réuni un chiffre record de quelque 33 000 personnes pendant les trois jours sur le site de la Ravine Blanche, Saint Pierre, du 7 au 9 juin.

pour sa 16e édition. Le festival musical, qui existe depuis 2004, a accueilli des artistes locaux aux talents et aux styles variés, mais aussi des îles voisines ainsi que des artistes internationaux. Durant trois jours, le public a vibré au son de divers styles musicaux tels que le rock, pop, reggae, seggae, funk, l’électro et, bien entendu, le séga et le maloya. Une ambiance festive, chaleureuse et conviviale régnait pendant tout le festival, avec des milliers de personnes circulant entre les scènes, les points de recharge des bracelets Cashless, les étals de nourriture de différentes parties du monde et les divers points buvette étalés le long de la plage de Saint-Pierre. La première soirée a mis la musique réunionnaise en avant avec du maloya et des musiques créoles. C’est surtout le groupe Lindigo Connexion qui aura été à l’honneur sur la grande scène Salahin, déroulant son maloya et son énergie inimitable. Rougaiverde, une collaboration que rien ne prédestinait entre le Réunionnais Tilounau timbre de voix unique, et la

H

uit scènes, une cinquantaine d’artistes, 33 000 festivaliers et 42 667m2 de surface dédiés au festival face à la mer au cœur du quartier populaire de la Ravine Blanche… Sakifo aura fait fort

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Rougaiverde

Hocus Pocus

Ben Harper

Cap-verdienne Elida Almeida à l’énergie débordante, a également su charmer le public présent : la sauce a pris ! Et pour terminer la soirée en beauté, le très attendu groupe de hip-hop français Hocus Pocus était sur la scène Salahin. Le groupe, qui vient de se reformer, a choisi La Réunion et Sakifo comme étape de sa tournée anniversaire.

chansons en chœur, démontrant que Kaya et son seggae n’ont pas été oubliés. Puis, c’était au tour du groupe de trip-hop anglais, Morcheeba, figure des années 90, de monter sur la grande scène Salahin où il y a eu une grosse affluence. Avec 9 albums et plus de 10 millions d’exemplaires vendus, le trio britannique, composé des frères Godfreyet et de la chanteuse Skye Edwards, a su envouter le public en leur offrant un grand moment de musique. Avec plus de 18 000 personnes présentes le dimanche, le record de Sakifo a été atteint. Rien de bien étonnant quand on sait que la tête d’affiche de la 16 e édition du festival est l’une des plus grosses stars que Sakifo ait accueillies depuis sa création ; Ben Harper qui jouait ce soir-là. En tournée dans la région, il s’est arrêté à La Réunion pour un unique concert après avoir joué à Maurice la veille. Accompagné de ses guitares, mais sans ses musiciens, le Californien a proposé une ambiance intime aux spectateurs venus le voir. Si le chanteur

Ben Harper C’est le terrible Peter Doherty et son groupe The Puta Madres qui ont marqué le coup d’envoi de la soirée de samedi sur la grande scène, suivi du seggae et Maurice sur la scène des Filaos. En effet, Sakifo a voulu rendre hommage au chanteur Kaya, disparu tragiquement en prison il y a 20 ans. C’est Racine Tatane, groupe emblématique de Kaya, qui est monté sur scène entonnant ses titres les plus connus. Le public était bel et bien présent, créant un petit embouteillage devant la scène. On entendait de nombreux spectateurs reprendre certaines

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C U LT U R E

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était à la hauteur de toutes les espérances, plongeant ses fans dans son univers envoûtant et éclectique, mêlant blues, soul et funk, ce concert intime n’était probablement pas adapté à une grande scène comme le Salahin et un si grand nombre de spectateurs.

Le groupe réunionnais de maloya nomade Saodaj’ a su captiver le public en leur faisant découvrir leur nouvel album Pokorlèr et en reprenant certaines de leurs chansons les plus connues. Mais Ben Harper n’était pas l’unique vedette de la soirée ! Avant lui, le groupe réunionnais de maloya nomade Saodaj’ a su captiver le public en leur faisant découvrir leur nouvel album Pokorlèr et en reprenant certaines de leurs chansons les plus connues. Après une tournée de près de 150 dates au Maroc, en Inde ou encore en Israël, le groupe de cinq jeunes est monté sur la scène Filaos avec un didgeridoo, des percussions diverses et des vocalises mystiques, mixant différentes influences au maloya, afin de créer un ensemble enivrant, propre à eux. Créé en 2004 dans la ville balnéaire de Saint-Leu, le festival a fait le pari, dès sa première édition, de mêler tradition et modernité, réunissant le temps d’un week-end, jeunes et moins jeunes, autour de la musique. Depuis sa création, le festival a programmé plus de 400 artistes et réuni une quinzaine de pays à chaque édition avec des têtes d’affiche comme Stromae, Keziah Jones, Manu Chao, TikenJah Fakoly, -M-, Julien Doré, Olivia Ruiz, Ayo, Selah Sue… www.sakifo.com

Mayra Andrade


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Lindigo Connexion


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D É C O U V E RT E

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Le

Piton de la

Fournaise

le roi de La Réunion Texte et Photos Charline Bakowski

Avec ses 2 632 mètres de hauteur, le Piton de la Fournaise domine La Réunion et occupe un tiers de la superficie de l’île. En voiture, en randonnée, dans les airs ou sous terre : on vous dit tout sur les différentes manières de le découvrir.

L

e Piton de la Fournaise est l’un des volcans les plus actifs au monde de par la fréquence de ses éruptions. En moyenne, le volcan réunionnais entre tous les neufs mois en éruption. Rien que pour ce début d’année 2019, on compte déjà deux éruptions. La dernière en date remonte au 11 juin, mais qui n’aura duré que deux petits jours…(NDLR : à l’heure où nous mettions sous presse, le volcan est entré en éruption le 29 juillet). La première éruption de 2019, du 18 février au 10 mars, a fait naître deux cônes éruptifs : « Piton Lo Rwa Kaf » en hommage au célèbre chanteur de Maloya et « Piton Anne Mousse » en l’honneur de la première femme née à La Réunion. L’éruption de fin 2018, qui aura duré près de trois semaines, a également donné naissance a un nouveau cône. Il a été nommé « Piton Daniel Honoré », en hommage à l’écrivain réunionnais décédé au mois d’octobre de la même année.

le bitume laisse place à un chemin caillouteux, sans lequel l’aventure n’aurait absolument pas le même charme. Autour de nous la Plaine des Sables : un décor de roches qui vous donne l’impression d’être transporté tout droit sur la planète Mars. Une fois le chemin de graviers passé, nous voilà arrivés au Pas de Bellecombe. Il s’agit du point le plus haut, offrant une vue panoramique sur l’enclos du volcan. Si la vue est bien dégagée, vous pourrez apercevoir le Formica Léo, en regardant en contrebas de la barrière. Bien que vus d’en haut, les

La plaine des sables, un voyage sur Mars Nul touriste ne peut repartir de l’île sans avoir entrepris la fameuse route du Volcan. Le long de cette route en lacets, les yeux attentifs pourront voir le changement de végétation et les bords de route devenir de plus en plus orange. Arrive le moment où

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marcheurs ont l’apparence de fourmis, cette courte randonnée d’environ un quart d’heure permet de faire ses premiers pas dans l’enclos Fouqué. Quelques marches (près de 400 tout de même) à descendre (mais aussi à remonter) et vous voilà à marcher sur un premier cratère.

Certes déçus mais le spectacle a été tout aussi magique, qui plus est sous un magnifique ciel bleu. La face cachée des coulées de lave Hormis les personnes claustrophobes, tout le monde peut parcourir les tunnels de lave. L’occasion de découvrir la face cachée des précédentes éruptions, lors d’une courte randonnée mais qui s’avère tout de même assez périlleuse. Très souvent courbé, mieux vaut ne pas avoir de problèmes de dos ou d’articulation. Il également vivement conseillé de faire appel à un guide spécialisé, qui saura vous éclairer, aussi bien où mettre les pieds que sur l’histoire de ces multiples coulées. En effet une lampe frontale est notamment de mise…

Marcher sur les pierres volcaniques Pour les plus téméraires, ils pourront pousser la marche un peu plus loin en allant jusqu’à Chapelle de Rosemont ou bien encore pour les vrais courageux : jusqu’au cratère Dolomieu, principal cratère du Piton de la Fournaise. Dans tous les cas, pensez à vous équiper, les températures ne sont pas les mêmes là-haut, surtout en période d’hiver austral comme en ce moment. Si éruption il y a, bien que le risque soit faible car aucune habitation n’est proche des alentours, le Préfet de La Réunion ordonne immédiatement la fermeture du portail de l’Enclos Fouqué. Aucune randonnée n’est donc possible sauf si un chemin a été spécifié par l’Etat pour observer les coulées de lave d’un peu plus près. Cela a notamment été le cas lors de l’éruption de septembre 2018, mais non pas pour celle du mercredi 11 juin. Alors que nous avions prévu de prendre le départ de la randonnée jusqu’au cratère Dolomieu, pour environ 5 heures, en montant dans la voiture, nous entendons à la radio que le volcan venait d’entrer en éruption…

Le spectacle vu du ciel Pour les moins sportifs, il existe aussi la possibilité de survoler le Piton de la Fournaise en hélicoptère ou en ULM. Diverses sociétés proposent des sorties pour observer le volcan vu du ciel. Bien attaché dans notre petit coucou, on se sent alors minuscule face à l’immensité du massif. Nous avons notamment eu la chance de survoler le Piton de la Fournaise lors de l’importante éruption de septembre 2018. La lave d’un orange flamboyant giclait de toute part, nous offrant un spectacle grandiose. La chaleur qui se dégageait du cratère se faisait même sentir.

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Photo BeHappYoga

Seychelles


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U R I S M E

}

Interview du ministre du Tourisme

Didier Dogley

« Nous ne souhaitons pas

accueillir plus de

500 000 touristes par an »

Tout va bien pour le tourisme aux Seychelles avec des arrivées en hausse constante et la construction de nouvelles chambres. Pour autant, il y a un seuil à ne pas franchir, affirme Didier Dogley, ministre du Tourisme des Seychelles, qui était à Maurice au mois de mai pour une conférence sur la connectivité dans l’océan Indien. Les marchés traditionnels, allemand, français, européen en général ont été positifs, ce qui a largement compensé les baisses sur les marchés sudafricain et chinois.

Vous êtes en place depuis maintenant une année ; dans quelle direction va le tourisme aux Seychelles ?

Nous avons maintenant un nouveau master plan et une nouvelle stratégie pour les trois prochaines années, qui s’appelle Destination 2023. Le plan vient d’être approuvé par le Conseil des ministres. Nous travaillons aussi sur un projet de loi pour un encadrement légal du secteur qui devrait être complété fin juin.

Et cette année, prévoyez-vous de continuer sur la même tendance ?

Oui, 2019 a bien commencé par une hausse de 13 % sur le premier trimestre. Et pour le mois d’avril, nous avons enregistré une hausse de 19 % par rapport à 2018. Par contre, cela ne s’est pas répercuté au niveau des recettes et nous sommes en train de voir cela.

Quels sont les grands axes de ce Master plan ?

Il y en a huit. Les axes majeurs sont la définition d’une nouvelle marque, c’est-à-dire comment mieux développer et présenter aux différents marchés ; la diversification des produits pour aller au-delà de la plage et des montagnes, les activités maritimes etc.

A ce propos, quel est le nombre de touristes idéal pour vous ?

On y travaille justement. On est à 6 000 chambres actuellement et on a accordé 3 000 chambres additionnelles, mais nous n’irons pas au-delà car nous estimons que le chiffre de 500 000 touristes est le grand maximum que les Seychelles puissent accommoder. Nous n’avons pas les infrastructures et les ressources humaines pour accueillir plus de visiteurs.

Seychelles Par exemple?

On y travaille encore mais on voudrait notamment mettre en avant le night-life, ou encore le parapente et le trail. Un autre axe est le développement technique des ressources humaines, c’est-à-dire la formation. Il y a certes déjà des programmes pour former les Seychellois à des niveaux de gestion mais on souhaite mettre en place des formations encore plus pointues, plus professionnelles.

Et quid du marché des croisières ?

Le tourisme de croisière représente plus de 10 % des visiteurs avec 43 000 en 2018, mais nous ne les comptons pas dans les statistiques des arrivées qui dépasseraient alors les 400 000. Ceci dit, nous ne voulons pas avoir une masse trop importante de ce type de visiteurs afin de sécuriser le territoire et les passagers.

A ce jour, êtes-vous satisfait de la situation du tourisme en termes d’arrivées notamment ?

Nous avons très bien fait en 2018 avec un nombre d’arrivées record de 362 000 visiteurs et des recettes en hausse de 16 % par rapport à l’année précédente Comment expliquez-vous cela ?

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C U LT U R E

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Le Moutya

bientôt inscrit au patrimoine culturel mondial Se réunir autour d’un feu de camp pour raconter ses joies et ses peines est une tradition bien ancrée dans les îles. La musique et la danse y ont une place prépondérante comme le Moutya aux Seychelles. Cette tradition qui remonte au temps de l’esclavage pourrait désormais figurer au patrimoine culturel de l’Unesco.

sega. Le rythme de cette danse provient d’un tambour fait de peau de chèvre séchée, qui doit être chauffé avant le début des percussions. Les chansons qui accompagnent la danse racontent les difficultés de la vie quotidienne. On estime que ce sont les esclaves africains qui ont commencé le Moutya. Cécile Kalebi a expliqué qu’il était important pour les Seychelles de posséder un patrimoine culturel car il existe actuellement deux sites du patrimoine mondial de l’environnement. Ce sont la Vallée de Mai, une réserve naturelle sur Praslin, la deuxième île la plus peuplée, où le coco de mer endémique pousse à l’état naturel. Le deuxième site est l’atoll d’Aldabra. Bonne réputation

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n 2018, le ministère de la Culture des Seychelles a soumis des documents à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) afin que la danse de Moutya soit considérée comme un patrimoine culturel. C’est la troisième fois que les Seychelles tentent de faire reconnaître cette danse traditionnelle. « Nous avons soumis notre candidature à l’UNESCO et celle-ci a été acceptée. Cette année, nous passerons au niveau des comités où notre demande sera analysée et évaluée de manière approfondie afin de déterminer si le Moutya peut être considéré comme un patrimoine national », a déclaré Cécile Kalebi, secrétaire principale à la culture. Le Moutya est une danse traditionnelle semblable au

« Les héritages culturels nous lient à notre histoire et placent notre pays sur la carte du monde. Déjà, nos deux sites du patrimoine national donnent aux Seychelles une bonne réputation. Beaucoup de personnes qui suivent ces applications veulent que cela se produise dans le pays d’origine. Notre objectif est également de garder ces choses en vie afin d’attirer les touristes mais aussi de nous rendre fiers en tant que nation. » La décision de faire du Moutya un patrimoine culturel intervient un an après la soumission du dossier final pour que Venn’s Town, site des ruines d’une ancienne communauté de missionnaires, devienne le troisième site de l’archipel au patrimoine mondial. Les ruines missionnaires de la ville de Venn - du nom

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« Nous avons soumis notre candidature à l’UNESCO et celle-ci a été acceptée...» d’un missionnaire de l’église Henry Vence, qui a créé la communauté - sont situées sur les collines de l’île principale de Mahé, au sud-ouest du parc national du Morne Seychellois. C’est un lieu unique, d’une valeur historique, culturelle, esthétique et écologique. Pays multiculturel

Julianne Barra, chargée de recherche principale pour le patrimoine national des Seychelles, explique que ce site est l’un des plus renommés des îles, avec une histoire riche et où des fondations ont été posées pour le système éducatif de celles-ci. « La ville de Venn a été fondée vers 1875. C’était une colonie de plantations de vanille et de patchouli, entre autres. Ce lieu peut être considéré comme la base de l’éducation formelle, car c’était le site de la première école pour les enfants des esclaves libérés », a-t-elle déclaré.

La secrétaire principale du département de la culture a expliqué que les Seychelles avaient déjà une politique culturelle, mais que, compte tenu de l’évolution du monde, le pays devait revoir ses stratégies. « Notre pays devient de plus en plus multiculturel et notre souhait est de protéger notre culture créole. Dans cette optique, nous viserons la préservation et la protection de notre identité créole », a conclu Cécile Kalebi.


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A ST RO N O M I E

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Escapade gourmande

à Mahé Photos : Georges Michel

De Beau Vallon à Baie Lazare en passant par Eden Island, Mahé est un vrai souk de saveurs. Dans un voyage gustatif des plus authentiques, nous partons à la découverte de ce petit écrin de beauté, niché au creux de l’océan Indien. Préparez vos bagages et sortez vos couverts, direction « Sesel ».

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gou mon dalon ! » Nul besoin d’avoir étudié le créole seychellois pour comprendre le langage des papilles. Ça y est, nous sommes arrivés aux Seychelles. Le dépaysement est complet. Au petit aéroport de Pointe Larue, l’atmosphère est légère, les gens sourient et le créole que parlent les Seychellois résonne comme des notes de musique. Pour cette escapade gourmande, nous allons procéder par ordre géographique, pour ne rien rater et surtout pour vous faire voyager avec nous. Premier stop gourmand. Fourchette et couteau à la main, nos narines se laissent emporter par le premier

restaurant du coin : The Coffee Club. Inauguré, il n’y a pas longtemps à l’aéroport de Mahé, ce petit resto café propose de savoureux mets, en passant par les incontournables burgers et clubs sandwichs au curry de poulet créole à la seychelloise. Contemporain et chic, The Coffee Club est le lieu idéal entre deux escales pour siroter un petit café. Après un expresso à Pointe Larue, direction Providence. À 10 minutes de l’aéroport vers Victoria, ne ratez pas « The Address » pour les fameux takeaways. Dans un petit resto de quelques mètres carrés à peine, deux gentilles dames vous accueilleront avec le sourire chez Jean-Paul pour vous faire découvrir le plat le plus populaire des Seychelles : le take-away. Alors, Half mix ou Full mix ? Le dilemme se présentera inévitablement à vous mais heureusement que nous sommes là. Pour les petits estomacs, essayez le Half mix qui consiste en une bonne portion de riz blanc, de trois currys au choix et une salade de chou et carotte. Les currys proposés varient du curry de cabri à la salade de poulpe très épicée. Un vrai régal. Et si l’envie vous prend, tentez un petit road trip vers la plage de Beau Vallon au Nord de l’île pour vous asseoir et manger face à la mer. Voyage des épices

Des épices par-ci, des épices par-là, d’ailleurs comment résister à la tentation quand on se trouve dans le jardin d’Eden, ou plus précisément à Eden Island ? Île artificielle, elle abrite des villas de luxe, une marina de yachts et plusieurs bonnes adresses à tester. Nous allons cette fois vous faire découvrir l’Inde du restaurant The Maharajas. C’est connu, les Seychelles ont été pendant longtemps le repère de ressortissants indiens et, au fil des années, le paysage seychellois s’est transformé au gré de ce savoureux métissage culturel, linguistique et gastronomique. The Maharajas propose les meilleurs plats indiens « in town », du Paneer Pakora au Mutton

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ces copieux repas authentiques vous feront voyager de l’archipel Seychellois aux côtes du sud de l’Inde. Et pour un atterrissage en douceur, essayez le Phirni, dessert indien du nord de la Grande Péninsule fait de riz et de lait, délicatement parfumé au safran et à la cardamome. Après ce savoureux voyage des épices et quelques minutes en voiture ou en autobus, nous voilà enfin dans la capitale. La belle Victoria grouille de jeunes professionnels, d’étudiants en uniformes et de dames avec leurs grands chapeaux et leurs éventails. Sous un soleil de plomb, les enfants en tongs courent pour aller jouer sur la plage. Après avoir fait un saut à la Cathédrale, vous pourrez vous recueillir au Kovil de Victoria… un savoureux mélange de cultures,

de couleurs et de goûts surtout. Cette fois-ci, nous allons à Coco Blu avec vue sur la légendaire horloge seychelloise. D’ailleurs, les Seychellois vous le diront : « You must take a selfie with the clock tower! ». Les meilleures pizzas de l’île

À Coco Blu, laissez-vous tenter par le menu créole et dégustez les succulentes salades de fruit à pain, le manioc bouilli ou un « chatini » de papayes. Le tout avec une bonne bière locale fraiche, à boire évidemment avec modération. Pour les téméraires, les cocktails à base de rhum local sont à damner. Après le Coco Blu de Victoria, direction le Baobab de Mahé. Pour ceux qui ont déjà été aux Seychelles,

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Photo : Swosch

Dum Biryani, chacun sait qu’il n’y a personne pour détrôner le chauffeur seychellois. Le pied sur la pédale, amusez-vous à faire en voiture les routes vertigineuses de l’île pour apprécier le paysage. De Victoria, en passant par La Misère, arrêtez-vous à Beau Vallon pour découvrir les meilleures pizzas de Mahé. Des pizzas au feu de bois concoctées avec le même amour et les mêmes ingrédients secrets d’il y a 30 ans. Le restaurant Baobab est LA pizzeria à découvrir pour déguster de bons petits plats, les pieds dans le sable, le regard fixé sur les vagues. Autre adresse à ne pas manquer au Nord de l’île : le « bazar labrim » . Tous les mercredis, la plage de Beau Vallon s’emplit de gens des quatre coins de l’île et du globe pour apprécier le Moutya, danse traditionnelle seychelloise autour d’un feu, le rhum kalou fabriqué à partir de lait de coco et les différents mets créoles préparés par les habitants. Bref, un événement culturel à ne manquer sous aucun prétexte.

sur l’une de ces pierres gigatesques, des petits esprits s’amuseraient à danser le Moutya… un spectacle des plus joyeux, dit-on. Le temps de démasquer nos joyeux danseurs, mangeons chez Maria, plus précisément au Maria’s Rock Café à Baie Lazare. Sculpté dans du granite, ce restaurant qui abrite aussi une galerie d’art est une vraie découverte. L’évasion est complète, car ce n’est pas tous les jours que l’on dîne littéralement au creux d’un immense rocher, coupé du monde, en parfaite symbiose avec la nature. Vous pourrez même cuisinez vous-même, avec les stone grills mis à votre disposition pour plus de fun. Et oui, Mahé ne nous laissera jamais sur notre faim. Mais quel est donc cet ingrédient qui rend si particulière la cuisine seychelloise ? Pour le découvrir, il suffit de s’immiscer dans la cuisine d’une vraie famille seychelloise. En effet, l’une des meilleures adresses gourmandes serait de se lier d’amitié avec un Dalon et de se laisser inviter à l’heure du dîner. Nous avons été à

L’amitié du Dalon

Bougainville, chez la famille Jean, pour finir en beauté cette escapade gourmande. Des mangues confites, un bouillon de poisson blanc, une daube de manioc et toujours cet accent seychellois qui vous suit, comme une symphonie qui ne s’arrête jamais… Et l’on sait à présent que le paradis existe !

Et oui, notre escale gourmande touche presque à sa fin, mais nous vous avons gardé le meilleur. Les Seychelles sont connues pour leurs immenses pierres de granite, de gros rochers déposés soigneusement là, comme par magie. En effet, l’on raconte que le soir,

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Photo Stefano Ember

Mayotte


Photo Gabriel Barathieu

Plongez dans un

immense aquarium naturel

Située dans le canal du Mozambique, Mayotte est entourée d’une double barrière de corail et possède le troisième plus grand lagon fermé du monde – soit 1 100 km2 – qui héberge des richesses naturelles exceptionnelles et par conséquent, de nombreux spots de plongée mondialement reconnus.

L’

Pour découvrir cet univers captivant, les clubs de plongée sont nombreux et sont soumis à la réglementation française régissant la pratique de plongée de loisir. Ils proposent des prestations pour tous les niveaux, du simple baptême aux plongées nocturnes. Parmi les plus beaux sites, il y a le Tombant des aviateurs (Est), la passe de Saziley (Sud-Est) ainsi que la passe aux bateaux (Sud-Ouest) où vous découvrirez des tombants de 90 mètres. La Passe en S à l’Est compte à elle seule, 13 spots de plongée et est connue comme le meilleur site de plongée de Mayotte. Cette passe, à la forme sinueuse, permet fréquemment d’observer des raies Manta, des requins gris ou des requins à pointe blanche et des tortues marines. Il y a en tout 12 passes qui permettent l’accès de l’océan au lagon et qui sont réparties tout autour de l’île, offrant ainsi des spots exceptionnels pour les plongeurs. L’aspect sécurité de ces derniers est également très important à Mayotte. Depuis avril 2011, le Centre Hospitalier de Mayotte est équipé d’une chambre hyperbare qui permet de sécuriser les plongées professionnelles et les loisirs dans le lagon en rendant possible le traitement en urgence des accidents de décompression. Cette chambre peut accueillir jusqu’à six patients, toujours accompagnés par un paramédical formé. Photo Nicolas Fraisse

un des plus beaux atouts de cette petite île de l’océan Indien est sans aucun doute son vaste lagon qui forme comme un immense aquarium naturel et qui est donc accessible aux plongeurs de tous niveaux. En effet, la plongée se fait sans danger, le courant étant quasi inexistant, mis à part dans les passes, et les grands prédateurs se trouvent à l’extérieur de la barrière. Qui plus est, Mayotte a une double barrière de corail : l’une, presque continue autour de l’île et coupée par des passes, est éloignée de la côte de 3 à 15 km, et la seconde à 200 ou 300 m de la rive, ce qui permet aux moins aventureux de découvrir sans difficulté des coraux et poissons multicolores à seulement quelques mètres de la plage avec palmes, masque et tuba. La situation géomorphologique unique du lagon de Mayotte permet le développement de nombreux habitats accueillant une faune et une flore particulièrement diversifiées. On y retrouve plus de 300 espèces de coraux connues, de formes et couleurs variées et spectaculaires, des herbiers, des mangroves mais surtout plus de 800 espèces de poissons qui défilent en bancs : chirurgiens, coffres, clowns, papillons, balistes, pyjamas, perroquets, mérous… Les écosystèmes mahorais servent également de refuge à un grand nombre d’espèces emblématiques selon les saisons, dont les dugongs, les baleines à bosse, une douzaine d’espèces de dauphins, les requins gris, les requins à pointe blanche, les requins-marteaux, les tortues vertes, les tortues imbriquées ou encore les géantes raies Manta.

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Photo Nadine Doerle

Une faune riche avec des espèces uniques Mayotte dispose d’une faune très riche, dont certaines espèces sont endémiques à l’île. Leur fragile subsistance dans un environnement de plus en plus urbanisé a conduit à protéger ces espèces uniques que l’on ne trouve que sur ces 375 km2 de terre dans l’océan Indien.

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Le Drongo de Mayotte est un oiseau endémique dont l’espèce est caractéristique des forêts mahoraises. Considéré comme très rare et menacé par la déforestation sévissant à Mayotte au cours des dernières décennies, cet oiseau mal connu a alors été classé « en danger critique d’extinction ». Les Drongos vivent en couple, le mâle et la femelle sont identiques et produisent des sons puissants et rythmés. Vous pourrez les observer dans tous les massifs forestiers de l’île, à l’exception des forêts sèches de Saziley et le massif de Choungui. Le Souïmanga de Mayotte vit en couple et élit souvent domicile dans des massifs d’arbustes que l’on retrouve souvent dans les jardins comme les bougainvilliers, hibiscus ou encore palmiers multipliants. Il est donc possible de les observer un peu partout à travers l’île car le Souïmanga s’est bien adapté au contact des humains et il n’hésite pas à nicher en ville. Le nid en forme de boule ovale est construit avec des herbes sèches entrelacées et des fils de toile d’araignée. Ces oiseaux qui vivent en couple toute l’année ont une stratégie de reproduction très élaborée qui permet une survie de l’espèce.

Photo Sarah Caceres & Jean-Noël Jasmin

e lémurien (Lemur fulvus mayottensis), espèce endémique de Mayotte est un animal protégé par la convention de Washington. Espiègle et malicieux, le maki, bien que sauvage, peut se révéler sociable lorsque vous avez des bananes à lui proposer. Leur nourriture se compose de fruits, de baies, de noix, de feuilles et parfois d’insectes et d’œufs. Actifs de jour comme de nuit, les makis privilégient un long repos vers midi. Lors de vos balades en forêt, ouvrez bien l’œil car il n’est pas rare de les observer en pleine nature. On estime qu’il y a actuellement 2 000 makis à Mayotte.

Source : Mayotte Tourisme

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 juin/juillet 2019 - no141

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Le Rwanda Texte et photos Sophie Rocherieux

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Le Rwanda, une destination touristique ? A priori, le doute est permis. Surtout lorsque l’on pense au Kenya et à la Tanzanie voisins. Et pourtant. Vingt-cinq ans après la guerre civile, le Rwanda s’est admirablement reconstruit. Il se démarque aujourd’hui par sa vitalité, son développement spectaculaire, son incroyable optimisme… bien décidé à montrer l’exemple et à faire la part belle au tourisme (haut de gamme).

U

n pays sécuritaire. L’arrivée à Kigali impressionne déjà, tant la ville est propre, ordonnée, avec des rues bordées de trottoirs, des espaces verts parfaitement entretenus, une vitalité palpable. De jour comme de nuit, on y circule à pied sans problème. Kigali se réjouit d’être l’une des villes les plus sûres du monde ! Le reste du pays s’aligne. Certains y voient une « Singapour de l’Afrique », d’autres une « petite Suisse ». Sans compter que les infrastructures routières ont été largement refaites, et qu’à partir de la capitale, tout reste facilement accessible. Le Rwanda est un pays dynamique, qui fonctionne et qui inspire la confiance, du moins celle du visiteur de passage Une histoire forte, une culture ancestrale Exemple de résilience qui force l’admiration, le Rwanda a prouvé au monde qu’il était capable de se relever du pire. Ses musées, soigneusement documentés sont un passage obligé pour qui souhaite mieux comprendre son histoire, sa vision des événements. Le Mémorial du génocide et le Musée de la campagne contre le génocide, à Kigali, livrent un récit minutieux des opérations menées par le président, Paul Kagame, pour libérer son peuple de la guerre civile en 1994. En remontant plus encore dans le temps, le Palais du roi, à Nyanza, aujourd’hui musée et centre culturel consacré à l’histoire de la monarchie rwandaise, reste l’un des plus instructifs. Il réserve une rencontre inédite avec les vaches royales et sacrées « Inyambo », symboles prestigieux de l’ancienne monarchie. Enfin, plus au sud, le musée ethnographique de Huye offre un aperçu plus large de la culture rwandaise, valorisée à travers sept galeries consacrées à l’architecture, aux textiles, aux armes traditionnelles de chasse, etc. L’Akagera, nouveau joyau du tourisme dans le pays Conscient de l’importance de son patrimoine naturel, le Rwanda s’emploie depuis des années à réhabiliter et

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Il n’y a pas que les gorilles Si le parc des volcans au nord, est la promesse d’une rencontre haute en émotions avec les derniers gorilles de montagnes, elle reste tout de même réservée à une élite, les droits de visite par jour et par personne s’élevant à 1500 $ côté Rwanda. Mais que dire quand il s’agit d’une espèce menacée de disparition et que cela permet a priori de mieux la protéger… A Musanze, le premier centre de recherche et d’éducation permanent sur les gorilles, sera inauguré en 2021, et viendra compléter le petit musée déjà existant qui retrace la vie et l’œuvre de la célèbre primatologue, Diane Fossey. Au sud, entre les villes de Butare et de Cyangugu, le parc national de Nyungwe, moins connu, mais non moins dénué d’intérêt, offre la possibilités de nombreuses randonnées. On peut partir sur des parcours très variés, à la rencontre des chimpanzés et autres 13 variétés de primates qui vivent dans cette forêt tropicale humide de 1000 km2. Le parc abrite aussi environ 275 espèces d’oiseaux, et une centaine d’espèces d’orchidées. Et parmi les incontournables, à moins d’avoir le vertige, le Trail d’Igishigishi qui descend à travers une végétation dense et emprunte un pont suspendu à 60 mètres au-dessus du sol, offre quelques sensations fortes et une vue imprenable sur la canopée.

valoriser ses espaces. En fier protecteur de quatre parcs nationaux, il redouble d’efforts pour réintroduire la vie sauvage là où elle avait totalement disparu. Le parc national de l’Akagera, la plus grande zone humide protégée d’Afrique centrale, constitue un bel exemple de réhabilitation. Il s’étend à la frontière de la Tanzanie, sur plus de 1000 km2, et grâce à une gestion exemplaire depuis 2010, renaît de ses blessures. Dans le cadre d’un partenariat public-privé établi entre le Rwanda Development Board (RDB), et African Parks, une organisation sans but lucratif, sa destinée semble être passée de l’oubli à la prospérité. En 2015, après vingt ans d’absence, 15 lions en provenance d’Afrique du Sud ont été réintroduits et sont aujourd’hui surveillés de près. Et depuis 2017, le retour historique de 18 rhinocéros noirs complète le tableau des fameux « Big Five » (rhinocéros, lion, éléphant, buffle et léopard) si chers aux amateurs de safaris. Parallèlement, un programme strict de lutte anti-braconnage a été mis en place. En six ans, le nombre d’incidents est passé de 200 à 8 en 2018. La vie sauvage reprend doucement ses droits dans l’immensité des paysages, entre lacs et savanes, et dans une atmosphère de quiétude infinie. Côté infrastructures hôtelières, le Ruzizi Tented Lodge, sur le lac Ihema, au sud, ou le tout nouveau Magashi Lodge , sur le lac Rwanyakizinga, au nord, tous deux magnifiquement intégrés à l’environnement, promettent une expérience exclusive et unique qui laisseront au visiteur un souvenir inoubliable.

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Des aventures à choix multiples Les plus sportifs trouveront leur bonheur. Que ce soit pour aller à la rencontre des gorilles, à la découverte de la forêt de Nyungwe ou encore pour expérimenter le fameux Congo-Nil Trail, le Rwanda est fait pour les amateurs et passionnés de marche à pied. Les expéditions en VTT sur ce parcours qui longe le lac Kivu, de Gisenyi à Cyangugu (141 km), font également partie des activités plébiscitées. Rencontres avec les populations locales, traversée de collines luxuriantes, visites de coopératives de café… A chaque étape, le temps de la découverte est savouré à sa juste valeur. Et le soir venu, on se laisser bercer par le chant des pêcheurs qui synchronisent leurs pagaies pour naviguer et se donner la force d’une longue nuit de pêche. On ne manquera pas non plus d’être fasciné par les couchers de soleil sur les montagnes du Congo voisin. Le lac Kivu, comme les lacs Burera et Ruhondo au nord sont aussi l’occasion de belles excursions en kayak que les voyageurs peuvent organiser avec Kingfisher Journeys. Une immersion au pays du thé et du café L’altitude et le climat créent les conditions idéales pour la culture du café et du thé, principaux produits d’exportation du Rwanda. Et du thé, il en pousse partout ! Les plantations font partie du décor verdoyant sur quasiment tout le territoire. Les visites peuvent s’organiser sur différents sites, les principaux

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se trouvant autour du parc national de Nyungwe : Gisovu et Gisakura. Certains auront peut-être la chance de séjourner dans la fabuleuse One&Only Nyungwe House, implantée au cœur d’une plantation de thé en activité, en lisière de forêt. Ce lodge haut de gamme est une invitation à la volupté et à la douceur de vivre, une ode au bien-être, chaque chambre bénéficiant d’une vue imprenable sur la canopée. Et comme les collines de la campagne rwandaise conviennent également à la production de café, les amateurs pourront découvrir toute la chaîne de production, de la récolte (généralement entre février et mai) à la torréfaction. Il existe quelques centaines de milliers de petits producteurs de café au Rwanda, mais les visites se concentrent essentiellement autour de Gisenyi. Que ce soit pour visiter une plantation de thé ou de café, la visite s’organise en amont avec l’office de tourisme ou n’importe quelle agence de tourisme. Ainsi va le Rwanda, dynamique, accueillant, riche en expériences. A Kigali, cette énergie créative se ressent jour et nuit. Dans le reste du pays, les initiatives fleurissent. Se rendre au Rwanda c’est accompagner ce mouvement de reconstruction, déjà bien amorcé, tout en se laissant aller à la découverte d’un joli pays de lacs et de collines, éclairé de sourires. Et si les traumatismes du passé restent profondément ancrés dans la conscience collective, la jeunesse est cependant bien déterminée à aller de l’avant dans un pays qui demeure attaché à ses traditions, tout en étant résolument tourné vers l’avenir.

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PORT LOUIS

LE MORNE

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Escale détente à Fort Cochin,

au Kerala Texte Saskia Walker - Photos Karl Ahnee, PhotoBarmaley & Chris Rowlands

Autrefois très animé, Fort Cochin (ou Kochi) était le cœur même du commerce des épices de l’Inde. À son apogée, il regorgeait de marchands et de commerçants, venant de contrées aussi lointaines que la Chine et le Moyen-Orient. Forgée, également, par l’arrivée des Portugais, des Hollandais et enfin des Britanniques, la ville constitue une fusion fascinante d’influences architecturales — une richesse qui est encore visible aux visiteurs un tant soit peu curieux d’aujourd’hui. De nos jours, l’effervescence commerciale du port s’est peut-être dissipée, mais un charme décontracté, caractéristique de la côte kéralaise, perdure, faisant de Fort Cochin un sublime lieu d’escapade, le temps d’un week-end, pour les voyageurs détendus et à l’esprit créatif. [ 1 24 ]


V

oici l’Inde du Sud somnolente à son meilleur. On peut explorer à pied la plus grande partie du vieux Fort, en flânant le long de ruelles bordées d’arbres gigantesques, leurs énormes branches dépassant les maisons aux toits de tuiles rouges. Des familles à moto passent à vive allure, des groupes se réunissent devant des étals situés sur le bord de la route, en quête d’un savoureux masala chai (thé aux épices à l’indienne) et des terrains herbeux s’emplissent de jeunes hommes, dans la lumière déclinante de l’après-midi. Batte et balle en main, ils exécuteront swing après swing en direction de guichets improvisés, s’exerçant au fameux sport favori de l’Inde. Le long des rues ombragées du Fort foisonnent d’étonnantes structures qui en font des lieux idéaux pour une promenade avec un pied dans le passé. Le

temps s’échappe ici, tandis que les visiteurs passent de petites boutiques sans prétention vendant de la dentelle artisanale à des églises de l’ère coloniale, avant d’entrer dans des cafés des arts originaux pour un jus de fruits frais désaltérant. Les éléments peut-être les plus reconnaissables par les visiteurs étrangers sont les filets de pêche chinois en porte-à-faux qui dominent une partie du port. Extrêmement lourdes, ces structures servent maintenant à des fins presque purement symboliques. On les remonte et les abaisse pour obtenir de l’argent facile de touristes aux yeux grands ouverts. La vraie magie de Fort Cochin se trouve ailleurs. Quelques-unes des plus belles fresques mythologiques de l’Inde, illustrant des scènes du Ramayana, peuvent être aperçues au palais de Mattancherry qui date du XVIe siècle, au-delà des limites du Fort.

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­{ V O Y A G La synagogue Paradesi, au carrelage bleu et blanc, est aussi ouverte aux visiteurs. Nichée dans le quartier animé des épices et antiquités qui abritait autrefois la population juive de la région, elle se distingue en étant la plus ancienne synagogue active du Commonwealth. Lorsqu’ils s’approprient Fort Cochin au XVIIe siècle, les Hollandais démolissent presque tous les bâtiments catholiques. Ils ont néanmoins épargné l’église SaintFrançois de couleur crème. Érigée en 1503, elle a été jadis le lieu de sépulture du légendaire aventurier Vasco de Gama. Ce modeste édifice, considéré comme étant la plus ancienne église européenne de l’Inde, est un témoignage usé par le temps de cinq cents ans de turbulences, dans le melting-pot enchanteur du lieu qu’est Fort Cochin. Restauration L’exploration, même quand on la pratique d’un pas nonchalant, donne souvent soif. Heureusement, il y a à Fort Cochin des cafés de caractère, éparpillés le long de rues transversales verdoyantes. Admirez la dernière exposition du Kashi Art Cafe, avant de vous saisir d’une place entre des murs revêtus de vignes et de splendides sculptures, pour savourer un

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smoothie, ou de croquer dans du vivaneau frais frit, au restaurant, plus loin. Le Farmer’s Cafe aussi, situé dans une ravissante propriété patrimoniale, offre des spécialités simples à déguster dans sa cour pavée ou en étant bien installé sur un balcon, aux côtés d’œuvres d’art éclectiques. Autrement, détendez-vous dans des fauteuils en rotin brillants au David Hall Art Cafe, qui est par ailleurs un espace dédié aux performances, doté d’un merveilleux programme d’événements. Ici, des œuvres contemporaines réalisées par de jeunes artistes sont accrochées aux murs d’un bungalow du XVIIe siècle — qui a été, paraît-il, bâti par la célèbre Compagnie néerlandaise des Indes orientales avec des matériaux pris des églises portugaises qu’elle avait détruites —, une fascinante rencontre entre passé et présent. En soirée, on fait passer le temps, un verre de vin à la main, à Malabar House. S’ensuit un festin sous les étoiles, composé des mets kéralais les plus prisés, fabuleux. Vous pouvez aussi contempler le port, tandis que la lumière du jour diminue, de votre perchoir sur le quai, à l’hôtel Fort House.


chambres spacieuses sont pleines d’antiquités et d’œuvres d’art alors que les charmants sols recouverts de carrelage en terre cuite restent frais sous les pieds et que la ravissante piscine attire. Situé à l’écart de la partie plus touristique de la ville, Tea Bungalow comprend dix chambres confortables portant le nom de ports importants de l’océan Indien — incluant, bien sûr, celui de l’île Maurice. L’un des atouts phares de l’établissement est ses immenses salles de bain rénovées. Quant à sa piscine, ombragée par des canneliers et des jacquiers, c’est le lieu parfait pour se cacher avec un bon livre. Malabar House offre également une hospitalité chaleureuse, dans une propriété du XVIIIe siècle évocatrice, ayant appartenu alternativement à des banquiers, à des marchands de thé et d’épices. Des pièces patrimoniales côtoient des peintures contemporaines dans dix-sept chambres et suites restaurées avec goût. Détendez-vous grâce à un massage ayurvédique au spa, paressez autour de la piscine de la cour ou offrez-vous d’excellentes spécialités locales au restaurant décontracté. L’atmosphère design se retrouve à la propriété partenaire Trinity — un autre refuge luxueux de style boutique, à deux pas de là.

Shopping Les tentations sont nombreuses ici, des magnifiques motifs artisanaux imprimés à la planche d’Anokhi, de FanIndia et de CraftTree — marques proposant à la fois des vêtements et accessoires de maison — aux vêtements de créateurs indiens à Cinnamon ou à Cult Modern, enseigne tendance. Ne manquez pas les tapis de yoga organiques et les textiles naturels infusés aux herbes ayurvédiques à Niraamaya. Faufilez-vous à travers les étroites ruelles du quartier voisin de Jew Town, où vous attendent des trouvailles fantastiques, allant de la broderie aux ornements, dans d’innombrables petites boutiques. Les attractions phares incluent The Ethnic Passage qui constitue aussi un lieu de halte formidable pour savourer un soda au gingembre rafraîchissant et une généreuse tranche de gâteau. Faites un tour à Crafters et laissez-vous émerveiller par la myriade de curiosités de toutes sortes. L’allée étroite de l’entrée laisse place à un vaste entrepôt rempli de portes en bois délicatement sculptées à la main, de boîtes à bijoux renfermant des tiroirs cachés, de magnifiques miroirs, de panneaux peints et bien plus encore : un véritable trésor. Hébergement Abritant d’abondants bâtiments historiques restaurés à la perfection, Fort Cochin regorge de superbes lieux pour faire un petit somme. À quelques pas seulement des filets de pêche chinois, se trouve l’hôtel Old Harbour, une structure âgée de trois siècles qui a accueilli le tout premier hôtel du vieux Cochin. Les

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