Ce feuillet réunit plus de 40 photos en couleurs... pour mieux identifier les maladies bactériennes

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Les maladies bactériennes du poivron et de la tomate de champ Introduction Qui ne s’est jamais confondu en interrogations devant des plants de poivron ou de tomate affectés par des taches brunes? Comment différencier les dom­ mages causés par le vent de ceux du chancre bactérien ou de la moucheture bactérienne? Les photos présentées dans ce document permettent de mieux identifier les maladies bactériennes du poivron et de la tomate et de les dis­ tinguer des autres problèmes qui présentent des symptômes similaires. Les bactéries sont parmi les organismes pathogènes les plus virulents pour les plantes et les répercussions sur les récoltes peuvent être extrêmes... Il suffit de penser au chancre bactérien de la tomate. Une mise à jour des méthodes de lutte contre les maladies bactériennes qui affectent le poivron et la tomate de champ au Québec est donc également proposée.

Prévalence et impact sur les récoltes Poivron Au Québec, l’impact de la tache bactérienne causée par Xanthomonas campestris pv. vesicatoria a diminué considérablement au cours des dernières années grâce à l’arrivée de nombreux cultivars de poivron tolérants. Depuis la fin des années 1990, la tache bactérienne causée par Pseudomonas syringae est la maladie plus souvent identifiée au Laboratoire de dia­gnostic en phytoprotection du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). Bien que moins agressive, cette bactérie peut aussi causer des taches et des brûlures foliaires, entraîner une défoliation et diminuer les rendements. Par ailleurs, dans certaines régions du Québec, on note une progression du chancre bactérien, Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, dans la culture du poivron. Cette maladie est à surveiller car elle affaiblit les plants et peut affecter les volumes récoltés.

Tomate Le chancre bactérien, Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis, est la maladie bactérienne la plus redoutable. Elle peut dévaster tout un champ si les conditions climatiques lui sont favorables. Quant à la moucheture bactérienne, Pseudomonas syringae pv. tomato, elle est presque toujours présente chaque année et est favorisée par du temps humide et frais.

Christine Villeneuve, agr.


Maladies bactériennes du poivron

Problème

Tache bactérienne « Bacterial spot » Xanthomonas campestris pv. vesicatoria

Symptômes

Conditions favorables

Feuille : Taches beiges, brunes à brun foncé, de 1 à 3 mm, qui peuvent se regrouper et former des brûlures plus grandes. Présence parfois d’un halo vert pâle autour des taches. Chute des feuilles lorsque l’infection est sévère. (photos 1, 2 et 3)

24 à 30 °C le jour, nuits chaudes, pluies fréquentes et humidité relative élevée. Blessures ou micro-bles­ sures causées par le vent, les pratiques cultu­rales, les insectes…

Fruit : Taches brunes de 2 à 3 mm, surélevées, rugueuses et craquelées, qui ont l’apparence d’une gale. (photo 15) Tache à Pseudomonas « Syringae seedling blight » Pseudomonas syringae

Feuille : Symptômes identiques à ceux de la tache bactérienne causée par Xanthomonas. Seule une analyse de labora­ toire permet de distin­ guer ces deux bactéries. (photos 4, 5, 6, 7) Fruit : Au Québec, on signale, à l’occasion, la présence de taches brunes sur les pédon­ cules.

Commentaires Répartition des plants en foyers, souvent dans le sens du rang à la suite de la dispersion de la bacté­ rie par la machinerie. Favorisée dans les parties moins aérées d’un champ (exemple : près des brise-vent). Plusieurs cultivars de poivron sont tolérants à Xanthomonas.

16 à 24 °C le jour, nuits fraîches, pluies fréquen­ tes et humidité relative élevée. Blessures ou micro-bles­ sures causées par le vent, les pratiques cultura­les, les insectes…

Répartition des plants identique à celle de la tache bactérienne. Apparaît souvent tôt en saison près des brisevent. Au Québec, depuis la fin des années 1990, on rapporte plus de cas de poivrons infectés par Pseudomonas que par Xanthomonas. Absence de cultivars de poivron tolérants à Pseudomonas syringae.

Chancre bactérien « Bacterial canker » Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis

Feuille : Au début, sous la feuille, petites taches blanches de moins de 1 mm, surélevées, qui s’apparentent à de l’œdème (photo 8). Ensuite, toujours sous la feuille, les taches s’agrandissent, devien­ nent brunes et liégeuses, s’apparentent à des gales (photos 9 et 10).

25 à 30 °C le jour et 20 à 23 °C la nuit, pluies fréquentes et humidité relative élevée. Blessures ou micro-bles­ sures causées par le vent, les pratiques cultura­les, les insectes…

Répartition des plants identique à celle de la tache bactérienne. Maladie peu fréquente chez le poivron, mais connaît une certaine progression. Apparaît rarement avant la mi-juin. Les dommages observés sur les fruits de poivron sont similaires à ceux causés par le chancre bactérien sur les fruits de tomate.

Fruit : Taches brunes surélevées, entourées d’un cercle blanc de 1 à 3 mm et ayant l’appa­ rence d’une gale (photo 16). Présence parfois de taches brunes sur les pédoncules (photo 17).

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Maladies bactériennes de la tomate

Problème

Chancre bactérien « Bacterial canker » Clavibacter michiganensis subsp. michiganensis

Symptômes

Conditions favorables

Commentaires

Feuille : Brûlures brun foncé à la marge (photo 21), parfois colonisées par Alternaria (photo 22). Brunissement et dessèchement des feuilles, débutant dans le bas du plant (photo 23).

25 à 30 °C le jour et 20 à 23 °C la nuit, pluies fréquentes et humidité relative élevée.

Répartition des plants en foyers, souvent dans le sens du rang à la suite de la dispersion de la bactérie par la machin­ erie ou la mani­pulation des plants (taille, pose de corde, récolte…).

Tige : Parfois brunisse­ ment du système vascu­ laire. (photo 24)

Blessures ou micro­ blessures causées par le vent, les pratiques cultu­ rales, les insectes…

Fruit : Taches brunes, surélevées, entourées d’un cercle blanc de 3 à 6 mm et ayant l’appa­ rence d’une gale. (photo 36) Moucheture bacté-­ rien­ne « Bacterial speck » Pseudomonas syringae pv. tomato

Feuille : Petites taches brunes à noires de 2 mm, souvent entou­ rées d’un halo jaune et distribuées de façon aléatoire sur la feuille. (photos 25 et 26) Fruit : Petites taches noires d’environ 1 mm. (photo 37)

Les cultivars de tomate ont des sensibilités varia­ bles, mais aucun n’est tolérant au chancre bac­ térien. Apparaît rarement avant la mi-juin.

18 à 24 °C, pluies fréquentes et humidité relative élevée.

Répartition des plants en foyers, souvent dans le sens du rang.

Blessures ou microbles­ sures causées par le vent, les pratiques cultura­les, les insectes…

Les cultivars de tomate ont des sensibilités varia­bles, mais aucun n’est tolérant à la moucheture bactérienne. Les taches peuvent se concentrer sur la marge des feuilles; elles peu­ vent donc être confon­ dues avec le chancre bactérien. (photo 26) Apparaît rarement avant la mi-juin.

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Maladies fongiques de la tomate pouvant être confondues avec des maladies bactériennes

Problème

Alternariose ou brûlure alternarienne « Early blight » Alternaria solani

Symptômes

Conditions favorables

Feuille : Grandes taches brun foncé de 6 mm et plus, constituées d’anneaux concentriques et débutant sur le vieux feuillage. (photo 31)

24 à 29 °C, pluies et rosées.

Commentaires Répartition des plants en foyers. Certaines espèces d’Alternaria (Alternaria alternata) sont des orga­ nismes secondaires qui colonisent les brûlures causées par le chancre bactérien à la marge des feuilles (photo 22). Alternaria solani se retrouve au hasard sur la feuille (photo 31) et ne se limite pas aux marges des feuilles. Sensibilité variable selon les cultivars.

Mildiou « Late blight » Phytophthora infestans

Feuille : Grandes taches brun foncé qui envahis­ sent rapidement une bonne surface de la feuille (photo 27). À la face inférieure des feuilles : sporulation blanche à gris clair, visible tôt le matin en présence de rosée (photo 28).

20 à 26 °C le jour et 12 à 20 °C la nuit, humidité relative élevée, pluies et rosées.

Fruit : Large zone brune, luisante, marbrée et irrégulière au toucher. (photo 38)

Septoriose ou tache septorienne « Septoria leaf spot » Septoria lycopersici

Apparaît d’abord par foyers et rarement avant la fin juillet. Développement extrêmement rapide. Il peut s’avérer difficile d’identifier le mildiou sur des plants de tomate déjà affectés par le chancre bactérien. Pour observer la sporula­ tion du mildiou, visiter le champ tôt le matin. Sinon, prélever des feuilles infectées, vapo­ riser avec de l’eau, dépo­ ser dans un sac de plas­ tique fermé à une tem­ pérature de 15 à 25 °C. La sporulation blanche grisâtre devrait apparaî­ tre sur la face inférieure des feuilles 24 heures plus tard (photo 28). Ne pas con­ fondre avec la moisissure grise.

Feuille : Taches brunes de 2 à 3 mm avec un centre plus pâle ponctué de petits points noirs corres­pondant aux fructi­ fications du champignon. (photos 29 et 30)

20 à 25 °C, pluies abondantes et humidité relative élevée.

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Apparaît rarement avant la fin juillet. Le contour des taches peut présenter plusieurs lignes; elles peuvent donc être confondues avec l’alternariose. (photo 29)


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