agriculture des années 1700 à 2024

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L’Agriculture

des années 1700 aux années 2040 et plus…

© Auteur : Noël Vinet, ing. courriel : noelvinet@gmail.com

Formateur accrédité de Québec à cheval, à l’attelage etendébusquage etEntraîneur certifié de la Fédération Équestre Canadienne

Tous droits de traduction, d’adaptation etde reproduction réservés pour tous les pays.

ISBN – 368769/978-2-923473-19-2 Dépôt légal 1re édition: juin2017 2e édition: janv.2018

Dépôtlégal – Bibliothèque nationale duQuébec, mai 2016

Dépôtlégal – Bibliothèque nationale duCanada, mai 2016

ÉDITEUR, NoëlVinetPrésident de «Les Distributions Horse World s.e.n.c.»

Sites web; www.acericulture-debusquage.com www.agriculture-foresterie.com www.xtraphotos4u.com

PAGE COUVERTURE / VERSOCrédits à «The Antique Automobile Club of America»

MISE ENPAGE etINFOGRAPHIE, Virginie D’Halluin

REVISIONdes TEXTES, Paulette Pomerleau VERSIONANGLAIS, Carol Cupples

Nous tenons à remercier toutes les personnes citées dans l’ouvrage etles organismes suivants, pour leur permissiond’utiliser certaines illustrations ouphotos;

- Le Musée McCord de Montréal, Mme Suzanne Sauvage, Présidente etchefde la direction

- Le Musée « Reynold’s Museum of Wetaskiwin» de l’Alberta

- Le Musée « Reynold’s Alberta Museum» de l’Alberta

- Le Musée « Westerndevelopment Museum of Saskatoon» de la Saskatchewan

- Les Archives nationales duQuébec

- La MRC de Charlevoix-Est, document «Inventaire des bâtiments agricoles/ PATRI-ARCH»

- La maison d’Édition Anne Sigier, pour les Oeuvres de ThérèseSauvageau

Nous tenons aussi à remercier les organismes suivants pour leur précieuse collaboration à promouvoir l’acériculture, la foresterie etl’agriculture:

- L’Association forestièredu sud du Québec

- L’Association des propriétaires de boisés de la Beauce (A.P.B.B.)

- L’Association Provinciale du Patrimoine Agricole (Québec)

- Vintage Iron& Traditions (EasternOntario)

- Équiterre www.equiterre.org

Pour commander ce livre, communiquez par courriel à : noelvinet@gmail.com

Préface de Ghislain Gervais,

12e président de La Coop fédérée

Faire la genèsedusecteur agricole d’ici etde ses gens, et d’enlaisser une vision prospective, constitue toujours uneaventure passionnante, mais audacieuse. D’une part, la motivationsanction de certains événements à posteriori n’est pas évidente etd’autre part, les données disponibles, les moyens et la méthodologiene feront pas nécessairement l’unanimité. Audacieuse, puisque les «héros dusol» sont généralement très discrets et faute de temps, leurs réalisations, leurs succès ou infortunes se retrouvent davantage dans les souvenirs plutôtque dans les centres de documentation. Ils se contentent de les vivrecomme l’exige leur sagesse toute paysanne. Nous avons tout de même accès à cette riche expérience grâce aux historiens, aux romanciers etaux artistes comme nos anciens etsans oublier les médias. Cependant, après avoir parcourula présente édition, les lectrices etles lecteurs sauront dénicher quelques coins et recoins à découvrir, à explorer encore puisque nous avons le privilège d’exercer un des métiers les plus passionnants aumonde. Le document que vous tenezdans vos mains relève d’un long travail de recherche mi-historique, mi-documentaire-activiste etquelques fois romancéde passion de son auteur età mon avis constitue un exploit en soi.

En tantque descendant de nombreux agriculteurs, je tiens à affirmer hautet fort que l’engagement et la passiondes agriculteurs sont conformes à la mission qu’ils se donnent c’est-àdire cellede nourrir le monde. Etcet engagement estdéjà une promesse tenue par des femmes et des hommes qui font le sacrifice d’eux et par ricochet de toutes leurs descendances.

Comment cet engagement est-il mesuré dans le temps ?

L’engagement des gens de la terre d’ici comme d’ailleurs, est marqué par la disponibilité de ressources nourricières, le souci de procurerune sécurité alimentairegrandissante et de qualité. Cetengagement se mesure aufil des ans par la somme de découvertes et d’innovations technologiques, une caractéristique propre à notre secteur d’activités. Leur dévouement est aussi remarquable, par de nouveaux modèles d’affaires, de nouvelles cultures etde mesures innovatrices de protectioninventées par eux etpour eux. C’estnotamment cette expérience humaine que raconte Noel Vinet. De l’an1700 avec 600millions d’individus de population humaine, à nos jours avec 7,6 milliards de personnes, sans oublierque nous serons plus de 8 milliards d’individus à l’horizonde 2040. Nous avons dupain sur la planche !

Qu’avons-nous accompliaunord du Globe ? Où allons-nous ? Lavraie question étantcomment avons-nous nourri notre monde ?

L’agriculturesera eta toujours été une activité économique importante auCanada. Elle est d’abordetavant tout une activité profondément humaine, une histoire d’hommes etde femmes qui, d’une génération à l’autre, se sont succédé et ont porté à haut niveau leurs standards en offrant à leurs concitoyens unaccès à des produits de haute qualité. Nos agriculteurs pratiquaient une économie de proximité bienavant que l’expressionsoit à la mode. L’agriculture au Québec comme au Canada, c’estaussi une façonparticulière de concevoir notre pays etla qualité de vie de ses habitants en raisonde la fiabilité etde la sécurité des produits offerts tout comme des emplois créés, de l’activité économique suscitée. Cette particularité inclut également la recherche de pointe etle développement de services numériques. La gestion de l’offrecomme instrument de gestion estun choix de société, unchoix de valeurs et unsystème efficient. Ence sens, notre philosophie agricole etagroalimentaires’imposecomme une partie de notre identité collective, l’expression durespect que nous portons à la personne, à la famille, aux animaux, au territoire et à l’environnement. Cettephilosophie a permis le développement d’une économie agricole qui se démarque dans l’actifde l’expérience canadienne.

À chaque époque, nos agriculteurs modernisent leurs pratiques, recourent à des technologies plus performantes etplus écologiques. Ils diversifientleur offre de produits et participent à notre rayonnement mondial, tout en faisantla démonstrationde la pertinence de divers modèles et outils qui permettentaux producteurs, aux transformateurs et aux consommateurs d’y trouver leur compte, tout enassurantla sécurité alimentairede tous.

C’estgrâce à leurs innovations etleurs façons de faireque nos agriculteurs réussissent à vivre décemment de leur métier. Et ce, encomposant avec uncontexte climatique qui impacte considérablement leurs coûts de productiontout comme la proximité de prédateurs agroéconomiques. Il nefautpas passer sous silence que cesderniers rêventde maximiser davantage leurs profits en entrantdans nos fermes et nos supermarchés sans tenir compte des effets négatifs sur nos économies régionales.

Notre pays,ses régions et ses villes se sont construits grâce à la déterminationet à l’énergiede pionniers qui voulaient construireun monde meilleur dans le respectdes valeurs humaines les plus admirables : l’honnêteté, l’entraide, la solidarité et l’équité, des valeurs profondément ancrées chez les membres de La Coop fédérée. Et l’histoirede cespionniers, à ce jour et notée dans le présentouvrage, est un succès retentissant qui n’a pas besoinde céder auchant des sirènes des ayatollahs dulibéralisme économique d’aujourd’hui oude demain.

Notre organisationcoopérative, La Coop fédéréequi est mentionnée dans les prochaines pages, celleque je représente avec fierté entantque 12e Président aumoment de la publication de cette édition2017, est l’incarnation mêmede cette noble missionde nourrir le monde. Notre coopérative agricole, sonréseau et ses marques affiliées dont elle estpropriétairecélébreront 100 ans enoctobre de l’an2022. Que de chemins parcourus ! Notre réseauagricole comptait près de 625 coopératives à sa création. Il en compte 70 de nos jours et la tendance est au regroupement. Ses bâtisseurs se sontemployés à réduireles fossés réels et virtuels entre les femmes etles hommes, entre les régions etles villes, entre les générations de travailleurs. Ce n’est pas sans noter qu’en1945 l'Organisationpour l'alimentationet l'agriculture(FAO) a été créée dans la ville de Québec par 44 pays. La FAO est la première des institutions spécialisées des Nations unies établies aujourd’hui à Rome, enItalie.

Comme toutes les organisations aux métiers traditionnels, La Coop fédérée etsonréseau ont connu des vagues de changements structurels avec la dernière décennie de révolution numérique. Comment abordera-t-elle la prochaine celledutout numérique, de l’automatisation, l’intelligence artificielle? Nous devons continuer à innover comme nous l’avons toujours fait.

Les vocations des métiers et certains aspects de rentabilité des fermes changeront. Les modèles de financementet d’investissementdes produits et services agricoles évolueront, sans contredit. Les habitudes des consommateurs etla responsabilité sociale des entreprises évoluent constamment et elles seront au cœur des actions de tous. Enfin, de la mondialisationdes économies etdes grands ensembles géopolitiques, l’agricultureet sa réglementation seront bousculées.

Notre mouvementa survécu à deux grandes guerres mondiales, des changements technologiques majeurs, quelques chocs économiques énergétiques mondiaux, des catastrophes climatiques etenvironnementales, des exodes ruraux massifs, etc…malgré tout La Coop fédérée a su tirer son épingle dujeu parce qu’elleredéfinit sa mission et ses ambitions sans compromettre sa vision axée sur ses valeurs coopératives intrinsèques d’honnêteté, d’équité,de responsabilité, de solidarité et enfind’éthique (HERSE). De nombreux pays, dont notamment l’Inde etle Brésil, refusent le modèle unique pour cetteactivité exceptionnelle que constituentla productionet la transformationdes aliments pour la consommationhumaine. Nous devons assurer les Canadiens que les aliments qu’ils achètent etconsomment sontconformes à nos valeurs etaux normes de qualité et d’éthique auxquelles ils ont droit.

Toujours avec un souci réel de sa missiond’êtrele maillonfort dutemple de l’alimentation, de l’agricultureet de la protectionde la vie rurale prospère, La Coop fédérée tientcompte de tous les mouvements de l’écosystème agricole, des nouvelles avenues technologiques etles changements d’habitudes des consommateurs. C’estdonc avec unréel optimisme que j’entrevois les prochaines années pour nos agriculteurs, les nouveaux comme les anciens ainsi que nos consommateurs d’aujourd’hui etde demain.

Bonne lecture!

Ghislain Gervais

Président etmembredu comitéexécutif

La Coop fédérée

À propos de La Coop fédérée Fondée en 1922, La Coop fédérée est un acteur majeur de l’industrie agricole et agroalimentaire au pays, avec plus de 90 000 membres regroupés dans 70 coopératives,près de 18 000 employés et un chiffred’affaires combiné atteignant 9,2 milliards de dollars. La Coop fédérée mène ses activités, directement ou par le biais de filiales (Olymel, Groupe BMR, La Coop) et de partenariats, dans huit des dix provinces canadiennes.

Note de l’auteur et remerciements…

Que s’est-il passé pour qu’une fois de plus, je me lance avec passion et détermination dans l’écriture d’un tout nouveau livre, mais cette fois se rapportant à l’agriculture ?

Une rencontre bien particulière avec M. Michel Jolicoeur de Ste-Clotilde-de-Beauce. Celui-ci, un fermier dans l’âme avec treize générations en agriculture, venait de vendre ses terres et de prendre sa retraite, mais sa passion pour l’agriculture l’a bien vite remis sur les rails afin de me donner des conseils judicieux pour remettre ma terre en culture.

C’est en besognant aux champs, jour après jour, que la passion de la terre s’est ravivée en moi et qu’enfin je comprenne l’importance d’un bon sol et tous les avantages d’un «versant sud»…

Travailler les champs aux petites heures du matin au lever du soleil, avec mon fidèle compagnon un «border collie», cadeau de mon ami Jocelyn Michaud de l’Alberta, et terminer au coucher du soleil avec le sentiment d’avoir accompli quelque chose…voilà toute la différence!

Ce livre est un hommage à tous ceux qui ont choisi la profession d’agriculteur et de fermier, que ce soit sur de petites exploitations ou sur de très grandes superficies, avec des équipements hautement sophistiqués ou tout simplement avec des chevaux ou avec de petits outils…

Les consommateurs, de plus en plus, désirent des produits bio et toute une nouvelle génération de jeunes jardiniers-maraîchers ont su saisir cette opportunité pour démarrer leur ferme maraîchère au bonheur de tous.

La prochaine génération de jeunes fermiers(ères) se doit de réinventer le modèle agricole et ceux-ci le font déjà avec succès, j’en suis des plus convaincus.

Un clin d’œil à ma mère, une Beauceronne dans l’âme, qui a su m’insuffler cette énergie pour réaliser mes rêves.

Un legs aux générations futures

Noël Vinet,ing.

Sommaire

Chapitre 1. Un retour en arrière, l’agriculture d’antan...

Chapitre 2. L’invention des engins à vapeur, le grand bouleversement !

Chapitre 3. Un nouveau langage le «Horsepower»…

Chapitre 4. Au tournant du XXe siècle, des innovations et encore des innovations !

Chapitre 5. L’histoire fantastique des plus grands fabricants d’équipements agricoles…

Chapitre 6. Des collectionneurs passionnés…

Chapitre 7. Redonner à la terre ses lettres de noblesses, un fait vécu !

Chapitre 8. Les défis actuels en agriculture, un avenir prometteur…

Chapitre 9. L’agriculture à plus petite échelle,

La prise en charge par nos «jardiniers-maraîchers bio»…

Chapitre 10. Les chevaux ont-ils encore toute leur place au XXIe siècle ?

Chapitre 11. À la découverte de votre Auteur et Éditeur…

15 ans d’édition ça se fête!

Chapitre 1

Un retour en arrière, l’agriculture d’antan...

Photos tirées de la collection du Musée McCord de Montréal

Chapitre 1

DUn retour en arrière, l’agriculture d’antan... urant des générations, au XVIIIe et XIXe siècles, l’agriculture sous toutes ses formes s’est pratiquée avec tous les animaux de la ferme; bœufs, chevaux, ânesetmules.

Des bœufs étaient souvent attelés seuls ou avec des chevaux pour défricher les terres dans un premier temps…

Pour les régions comme le Corn Belt aux États-Unis et l’Ouest Canadien, nulbesoindesefairemouriràenlever desroches,quedesprairiesàpertede vue!

Saviez-vousque?

L’expression « faire de la terre» vientdecetteépoque!

1.1
Défricher la terre avec un boeuf Livre « La vie rurale » / Archives nationales du Québec Attelage «bœuf & chevaux» pour défricher la terre /Photo Musée McCord de Montréal Les grandes prairies du Corn Belt, USA / Musée McCord de Montréal

Mais pour d’autres régions comme celledela Beauce dans les Appalaches, l’on nommait cesterres: « desterresderoches»!

Des terres de roches / Livre la vie rurale «Archives nationales du Québec

Certains allaient même jusqu’à dire que l’on pouvait « sauter d’une roche à l’autre»dansleschamps!

Des roches et encore des roches même aujourd’hui !

Défricher la terre, tout un exploit à cette époque !

Dans unpremier temps, il fallait abattre tous les arbres, dégager la terre des troncs et par la suite, enlever toutes les roches ce qui n’était pasuneminceaffaire!

La plupart dutemps, ils n’avaient comme outils que leursmains, une hache,leurbœuf et leur cheval…

Pouvez-vousimaginer,unseulinstant, tout le travail qu’ils devaient déployer, dulever au coucher dusoleil et ce, six jourssursept!

Un appareil à levieravait même été conçu pour déplacer les plusgrosses roches…

1.2
Appareil à levier conçu pour déplacer les roches / Œuvre de Mme Thérèse Sauvageau

Une fois les arbres, les troncs et les roches enlevées, les travaux de labour pouvaient alors commencer…

Parlasuite,unefoisleschampssemés et prêts à être récoltés l’on pouvaitles faucher avec son attelage…

Saviez-vousque?

Atteler et dresser des bœufs demandait une expertise bien spéciale. Ce ne sont pas tous les bœufs qui pouvaient être ainsi attelés!

1.3
Labour au champ / Tiré du roman Maria Chapdeleine Livre «La vie rurale / Archives nationales du Québec Prairie en culture / Tiré du roman Maria Chapdeleine

Comment les animaux étaient-ils harnachés à cette époque pour le travail aux champs ?

Le cuir étant un bien précieux à l’époque, il fallait donc l’utiliser à bon escient.

L’ingéniosité aidant, l’on utilisait à l’époque des «ménoires en bois» pour tracter les différents équipements sur la ferme, telsque les sleighs, les carrioles, les berlots, les tombereaux et de nombreux autres véhicules hippomobiles…

Cettefaçonde faireétaitaussi utilisée par les Amérindiens des prairies pour déplacer leur campement…

Le harnais d’autrefois… le harnais à chevilles !

La plupart des harnais, utilisés pour tracter les équipements autrefois n’avaient donc pas de «traits».

Ce type de harnais appelé communément «harnais à chevilles» était des plus efficaces…

Les ménoires de bois (shaft’s) remplaçaientles traits à l’époque…

1.4
Ménoires de bois fixé au harnais pour tracter le véhicule / Toile du peintre Krieghoff- La ferme Ménoires de bois utilisés par les Amérindiens pour déplacer leur campement dans les prairies / Photo du Musée McCord de Montréal

L’on introduisait les chevilles de métal fixées au collier dans les extrémités des ménoires de bois (Shaft’s) et l’on pouvait ainsi tracter les voitures et les équipements de la ferme sans avoirrecoursàdestraits,lesménoires de bois faisaient office de traits…

Un système des plus ingénieux, des plus efficaces et des moins coûteux pour l’époque !

Un autre grand avantage du harnais à chevilles, était le fait que le cheval en tirantsurlesménoiresenbois,ceux-ci venaient se refermer sur lui, évitant ainsi qu’un arbre ne se coince entre lesménoiresetlecheval.

Le cheval pouvait ainsi circuler un peu partout, en forêt et dans l’érablière, sans qu’un arbre ne vienne se coincer entre les ménoires et le cheval…

Un véhicule tout usage, un tout-en-un, une sleigh plate !
1.5
Chevilles insérées aux extrémités des ménoires en bois Cheval aux sucres avec un «Harnais à chevilles» Croquis d’une « Sleigh plate »

Cette sleigh appelée communément sleigh plate ou sleigh à bâtons, lorsqu’elle était munie de bâtons sur ses côtés, pouvait servir pour ramasser les roches aux champs, transporter des billots, livrer des marchandises ou même se rendre au village.

Pour la plupart des fermiers, il leur fallait un véhicule tout usage, un touten-un et la sleigh plate, comme ils l’appelaient, étaitcevéhicule!

La plupart du temps, on utilisait des ménoires de bois, souvent dits «ménoires traînants» installés à l’avant de la sleigh sous les patins pourtractercelle-ci.

La partie arrière des ménoires de bois devait obligatoirement être sous les patins de la sleigh, ce qui facilitait les virages serrés en forêt ou dans l’érablière…

Cet équipement tout-en-un a été utilisé durant plusieurs siècles et est encore en usage aujourd’hui dans certainesérablièresartisanalespourla collecte de l’eau d’érable durant la saison des sucres…

1.6
«Cariole» à gauche et «Sleigh plate à bâtons» à droite / Œuvre du peintre Krieghoff Ménoires traînants en bois sous les patins de la sleigh «Sleigh plate» pour la collecte de l’eau d’érable

Le travail aux champs, avec un seul animal, ou avec plus de 30 !

Selon les régions à cette époque, la composition des attelages pouvait êtrecomplètementdifférente.

DanslesAppalaches, attelerensimple ou en paire des bœufs et des chevaux

était leur quotidien afin de défricher les dures terres de roches en montagne et travailler aux champs…

Au contraire dans les grandes prairies de l’Ouest Canadien ou encore dansle

Corn Belt aux États-Unis, les attelages de dix, vingt et même trente chevaux et mules étaient leur quotidien pour tracter les équipements d’agriculture.

Les premiers outils d’antan…

Il faut se rappeler que les premiers outils pour travailler la terre à cette époque telle la charrue, étaient fabriqués tout en bois….

Il aura fallu bien longtemps avant qu’elles ne soient remplacées par des charruesenacier.

1.7
Travail aux champs dans les Appalaches… / Photo du Musée McCord de Montréal Attelage de plus de 30 chevaux dans les grandes prairies / Photo du Musée McCord de Montréal Charrue tout en bois - Attelage de chevaux en paire / Photo Musée McCord de Montréal

Les forgerons de l’époque ne chômaient pas, ils étaient passablement occupés à réparer les équipements de toutes sortes: charrues, roues de bois et bien entendu, trimer et ferrer les pieds des animaux…

Grâce à leur contribution, une multitude de nouveaux équipements aratoires, pour travailler la terre, ont ainsi vu le jour aux XVIIIe et XIXe siècles.

Dès 1830, plusieurs grandes entreprises en Amérique du Nord produisaient déjà une multitude d’équipements aratoires.

Prenons le temps de découvrirdeuxdecesgrands inventeurs du passé…

Un1er Grand INVENTEUR, John Deere…

Né au Vermont le 7 février 1804, il devient forgeron (Blacksmith) de métier.

1.8
Boutique de forge d’époque / Sherbrooke Nouvelle-Écosse John Deere (1804-1886)

À son grand désarroi, sa boutique de forge est ravagée par le feu à deux reprises.

Charrue en bois

À l’époque les charrues étaient toutes en bois et ne pouvaient résister aux solsdursdesprairiesdesÉtats-Unis…

Compte tenu de la récession en cours au Vermont aux États-Unis à cette époque, il décide donc de partir, de tout quitter, et de vivre la grande aventure de l’Ouest Américain.

Il s’installe donc comme forgeron à «Grand Détour» en Illinois en 1836 et se fait vite solliciter par tous les fermiers du coin pour réparer leurs charrues de bois qui ne cessent de se briserdanslessolsdursdelarégion!

L’acier étant très rare à cette époque, John Deere récupère donc un bout d’acier, d’une lame brisée d’un moulin à scie, et se met à la forger pour en faire une charrue avec un socle en acier…

1.9
Boutique de forge /Oeuvre de Carolle Beaudry représentant M. J.P. Sarazin Nouvelle charrue avec socle en acier

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