JENNIFER COCKRALL-KING Préface de Marie Eisenmann et Vincent Galarneau
LA RÉVOLUTION DE L’AGRICULTURE URBAINE
la rÊvolution de l’agriculture urbaine
Jennifer Cockrall-King
LA RÉVOLUTION DE L’AGRICULTURE URBAINE Traduit de l’anglais (Canada) par Geneviève Boulanger
Coordination éditoriale : Barbara Caretta-Debays Aide à la production : Christophe Horguelin, Monique Moisan et Gabrielle Tremblay Traduction : Geneviève Boulanger Illustration de la couverture : Marc Larivière ; direction artistique : Jolin Masson Maquette de la couverture : Catherine D’Amours, Nouvelle Administration Cahier photos : Gianni Caccia Typographie et mise en page : Yolande Martel L’édition originale de ce livre a été publiée en 2012 par Prometheus Books (Amherst [New York]) sous le titre Food and the City : Urban Agriculture and the New Food Revolution © Les Éditions Écosociété, 2016, pour l’édition française © Jennifer Cockrall-King, 2012 ISBN 978-2-89719-260-0 Dépôt légal : 3e trimestre 2016 Ce livre est disponible en format numérique Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Crockrall-King, Jennifer, 1971[Food and the city. Français] Agriculture urbaine : la nouvelle révolution alimentaire Traduction de : Food and the city. ISBN 978-2-89719-260-0 1. Agriculture urbaine. 2. Aliments – Approvisionnement – Aspect social. I. Titre. II. Titre : Food and the city. Français. S494.5.U72C6214 2016
630.9173’2
C2016-941230-X
Nous reconnaissons l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Programme national de traduction pour l’édition du livre, une initiative de la Feuille de route pour les langues officielles du Canada 2013-2018 : éducation, immigration, communautés, pour nos activités de traduction. Les Éditions Écosociété reconnaissent l’appui financier du gouvernement du Canada et remercient la Société de développement des entreprises culturelles (SODEC) et le Conseil des arts du Canada de leur soutien. Gouvernement du Québec – Programme de crédit d’impôt pour l’édition de livres – Gestion SODEC.
Table des matières
Préface . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11 par Marie Eisenmann et Vincent Galarneau Bref message aux lecteurs de l’édition française . . . . . . . . . . . . . 18 Remerciements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22 Chapitre premier La devanture de l’épicerie moderne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35 Chapitre 2 Les géants de l’agro-industrie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45 Chapitre 3 Les consommateurs d’aliments industriels . . . . . . . . . . . . . . . . . 60 Chapitre 4 Un monde en crise alimentaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 72 Chapitre 5 Le retour en force de l’agriculture urbaine . . . . . . . . . . . . . . . . . 87 Chapitre 6 Paris, berceau de l’agriculture urbaine moderne . . . . . . . . . . . . . 97 Chapitre 7 Londres, une ville à l’avant-garde . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 118
Chapitre 8 Californie : l’histoire de deux fermes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 144 Chapitre 9 Vancouver, la côte progresssiste du Canada . . . . . . . . . . . . . . . 161 Chapitre 10 Toronto : Cabbagetown 2.0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 189 Chapitre 11 Milwaukee : semer les graines d’une révolution sociale . . . . . . . 214 Chapitre 12 Détroit : prier pour un miracle économique . . . . . . . . . . . . . . . 225 Chapitre 13 La ferme verticale de Chicago . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 245 Chapitre 14 Cuba : une agriculture urbaine à l’échelle nationale . . . . . . . . . 263 Chapitre 15 Montréal, ville nourricière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 282 par Éric Duchemin et Jean-Philippe Vermette Conclusion Reverdir et manger nos villes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 299 Glossaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 307 Ressources pour les urbainculteurs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 311 Bibliographie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 316 Index . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 318
Ă€ mes parents, aux gourmets et Ă tous les jardiniers extraordinaires
Préface
D
’une lecture très facile et agréable, le livre que vous tenez entre les mains est également très bien documenté et fourmille de récits riches d’enseignements. Jennifer Cockrall-King a réussi à distiller dans un livre l’essentiel de ce qu’il faut pour comprendre le mouvement de l’agriculture urbaine en Occident. Le regain d’intérêt pour l’agriculture urbaine au cours des dix à quinze dernières années s’explique bien sûr par une volonté de rendre les villes plus vertes et d’améliorer par le fait même la qualité de vie des citoyens. Mais plus encore, c’est la recherche d’alternatives au système alimentaire dominant et largement industrialisé qui expliquerait, selon l’auteure, la multiplication des initiatives de production et de distribution alimentaires au cœur des villes. Dans l’introduction de son livre, elle fait le constat suivant : « Plus j’en apprenais sur le sort navrant des consommateurs d’aliments industriels, plus je mesurais le caractère révolutionnaire, subversif et incontournable du mouvement en faveur d’une agriculture urbaine ; c’était chaotique, complètement libre et spontanément décentralisé. » C’est donc à une véritable petite révolution dans nos rapports à l’alimentation que nous convie Cockrall-King, rien de moins ! Nous qui œuvrons en agriculture urbaine depuis le début des années 2000, nous partageons largement les propos de l’auteure qui, tout comme nous, est une fervente jardinière et amatrice de bonne chère. Quiconque a fait la merveilleuse expérience de mettre les mains dans la terre a pu se rendre compte que le jardinage procure une grande satisfaction et un sentiment de reconnexion avec un
12
la révolution de l’agriculture urbaine
aspect essentiel de notre (sur)vie : la nourriture. Manger ce que l’on a soi-même fait pousser : quelle joie et quelle fierté ! À tout âge, le jardinage offre de nombreux plaisirs et apprentissages simples mais essentiels. Être en contact avec la nature, suivre le rythme des saisons, contribuer à la production d’une partie de notre nourriture, jouer dehors, s’émerveiller de voir une si petite graine devenir un bon légume à déguster. Et, bien sûr, créer du lien : entre jardiniers, entre voisins, en famille, entre amis. Oui, jardiner exige un effort physique, c’est aussi un de ses avantages ! Sans oublier sa beauté, car un potager peut être pensé comme un aménagement comestible. Alors l’utile se joint à l’agréable, le beau au mangeable… L’agriculture urbaine existe depuis des millénaires… De tout temps, les citoyens en ont été les principaux acteurs. Leurs potagers ont été tour à tour privés, ouvriers et Jardins de la victoire (durant les deux Guerres mondiales). Au Québec, les premiers jardins communautaires ont vu le jour dans les années 1970 en réponse à une volonté des citoyennes et citoyens d’avoir accès à des espaces pour cultiver fleurs et légumes et nouer des liens avec leurs concitoyens. Les jardins collectifs, au sein desquels les tâches et les récoltes sont partagées entre tous les usagers, ont pour leur part émergé au début des années 1990. En tant qu’outil de développement des communautés, le jardinage collectif a principalement été promu par les banques alimentaires et les organismes communautaires dans leurs efforts pour lutter contre la pauvreté, l’insécurité alimentaire, l’isolement social et nombre d’autres maux qui touchent nos sociétés modernes et qui, bien souvent, ne sont qu’exacerbés dans les milieux urbains. Graduellement, l’agriculture urbaine s’est diversifiée pour inclure des objectifs beaucoup plus variés, allant de l’éducation relative à l’environnement à la réinsertion socioprofessionnelle, en passant par l’embellissement des rues et l’innovation technologique. Ses formes se sont aussi ajustées en conséquence, notamment pour s’adapter à un cadre bâti plus dense (toits, murs, balcons, etc.), à la rareté du sol fertile exempt de contaminants (jardins d’intérieur, hydroponie, aquaponie, etc.), à la diversité des usagers (bacs surélevés pour les personnes à mobilité réduite, jardinets en milieu scolaire et préscolaire), aux niveaux de revenu (des systèmes do-it-yourself aux produits de jardinage haut de gamme). L’agriculture urbaine entretient des liens féconds avec la permaculture, les forêts nourricières, les formes de distribution alternatives (paniers bio, marchés publics, etc.) et nombre d’autres innovations sociales. Elle remet aussi au goût
préface
13
du jour l’élevage de poules pondeuses et l’apiculture, pratiquées aujourd’hui par une minorité qui doit encore braver certains interdits municipaux. Ainsi, les citoyennes et les citoyens demeurent le principal vecteur de développement de l’agriculture urbaine, au cœur de l’évolution et de l’élargissement de la tendance. À Montréal, des étudiants ont fait des actes de « guérilla jardinière » pour implanter dans leurs cégeps et leurs universités des jardins adoptés et promus ensuite par les établissements. Et, comme dans des centaines de villes dans le monde, des citoyens du Québec ont démarré des initiatives dans le sillon des Incroyables Comestibles. Né en 2008 dans une petite ville d’Angleterre, Todmorden, ce mouvement consiste à utiliser des espaces urbains vacants, privés ou publics, pour y cultiver des choses que tout un chacun pourra récolter. Bref, l’engouement rejoint un nombre croissant de personnes, en dehors des cercles d’initiés, allant des familles aux retraités… Peu après l’engagement des citoyens et des organismes communautaires, les entreprises ont vu dans l’agriculture urbaine une avenue de développement durable intéressante. Leurs motivations sont multiples. Certaines ont un passé d’engagement social et environnemental et souhaitent, avec leur jardin, contribuer à la production locale et au verdissement de leur milieu. Par le fait même, elles peuvent aussi inspirer employés, clients et partenaires et les amener à découvrir l’agriculture urbaine et ses bienfaits. Plusieurs entreprises voient également dans le jardinage un manière originale d’améliorer l’environnement de travail de leurs employés, avec par exemple une terrasse jardin meublée de tables à piquenique et d’un barbecue. Et des récoltes à partager. De quoi attirer les jeunes générations sensibles à ces avantages… Les hôtels et restaurants ont été particulièrement proactifs avec des projets de toits jardins dédiés à la production de cultures distinctives et ultralocales destinées à leurs cuisines : produits spécialisés pour les créations des chefs, fines herbes, fleurs comestibles, etc. Les jardins d’entreprises peuvent prendre différentes formes : petit jardin collectif cultivé bénévolement par les employés au profit d’un organisme communautaire, jardin communautaire traditionnel à l’usage exclusif des employés, terrasse ou toit jardin installé et entretenu à l’externe dont les récoltes sont mises à la disposition des employés. Dans tous les cas, ces réalisations sont mises de l’avant dans l’image de l’entreprise qui en bénéfice à l’interne comme à l’externe.
14
la révolution de l’agriculture urbaine
Plus récemment sont apparues des entreprises spécialisées en agriculture urbaine qui offrent des légumes cultivés et vendus en ville (serres commerciales sur les toits, champignonnières), des produits et services en jardinage ou en apiculture ou encore du service conseil et de l’accompagnement. Des institutions ont également contribué au développement de l’agriculture urbaine. La plus notable est assurément l’Assemblée nationale du Québec qui, en 2013, a pris l’initiative de lui réserver un espace de choix sur son terrain. Le potager devant le parlement se voulait un geste symbolique fort pour reconnaître l’agriculture urbaine, un exemple pour les citoyens du Québec et les visiteurs de partout dans le monde. Très visité et très apprécié, il joue pleinement son rôle pour inciter citoyens et organisations à innover à leur tour. Quelques universités québécoises, dont l’Université du Québec à Montréal (UQAM), l’Université Concordia et l’Université Laval, ont mis sur pied des formations pour outiller citoyens et jeunes professionnels quant aux multiples facettes de l’agriculture en milieu urbain. Les écoles d’été d’agriculture urbaine connaissent notamment beaucoup de succès, année après année. Si les citoyens, les organismes communautaires, les entreprises et de grandes institutions ont compris l’intérêt du jardinage urbain et de l’alimentation de proximité, un véritable virage dans nos modes de production, de distribution et de consommation n’est possible que par l’engagement des autorités locales en faveur d’une agriculture proprement urbaine. En effet, les municipalités québécoises sont responsables de déterminer où et comment il est permis de faire des jardins, d’élever des petits animaux, de vendre des aliments ou de disposer des résidus alimentaires. Les outils de planification et de réglementation sont en ce sens indispensables pour s’assurer que l’agriculture urbaine soit officiellement permise et balisée. Au Québec, des villes comme Montréal, Côte-Saint-Luc, Chambly, Drummondville, Gatineau et quelques autres ont adopté des politiques visant à favoriser l’agriculture urbaine. Toutefois, l’interdiction des potagers en façade dans plusieurs municipalités est emblématique de l’archaïsme de certains règlements municipaux. Nous observons aussi que l’un des grands défis demeure d’assurer une base territoriale pour la pratique de l’agriculture – y compris pour les jardins urbains –, le territoire étant toujours convoité par la construction domiciliaire, le transport et le développement industriel. La controverse entourant l’urbanisation de centaines d’hectares de terres hautement fertiles sur le territoire de la
préface
15
Ville de Québec traduit bien l’importance de cet enjeu et le chemin qui reste à parcourir pour assurer aux jardins urbains une place au soleil. Pour autant, dans la région de Québec, les initiatives locales sont nombreuses. Notons par exemple que le développement des jardins collectifs a grandement été encouragé par la banque alimentaire Moisson Québec au tournant des années 2000. Des initiatives porteuses ont également émergé du Centre Jacques Cartier, dont les Ateliers à la terre, l’un des jardins collectifs les plus emblématiques et les plus productifs de la région, et l’Éco-quartier, qui allait devenir le collectif d’écologie urbaine Craque-Bitume. Ce dernier mène plusieurs projets expérimentaux et productifs visant à favoriser l’engagement citoyen et l’adoption d’un mode de vie plus durable. Basés à Québec et maintenant actifs ailleurs dans la province et en France, les Urbainculteurs font la promotion du jardinage en ville depuis 2009. Leurs activités comprennent entre autres la sensibilisation de divers publics à l’agriculture urbaine, la réalisation d’aménagements comestibles dans les organismes communautaires et dans les entreprises privées ainsi que la distribution de produits horticoles. Vivre en Ville, organisation d’intérêt public dont la mission est de favoriser le développement de collectivités viables dans tout le Québec, a également son siège social à Québec, au Centre culture et environnement Frédéric Back. Ce bâtiment, modèle à plusieurs égards, possède l’un des premiers toits verts jardinés du Québec en plus d’héberger de nombreux organismes environnementaux et culturels. Enfin, le Réseau d’agriculture urbaine de Québec (RAUQ) regroupe les divers acteurs afin de coordonner des activités telles que la Fête des semences et de l’agriculture urbaine de Québec. Depuis 2009, l’événement rassemble annuellement plusieurs milliers de personnes autour du jardinage et de la conservation de la biodiversité agricole. La région de Québec compte aussi des domaines publics qui accueillent des aménagements comestibles. Pensons notamment au potager du domaine Cataraqui, dont les récoltes sont données à la cuisine collective La Baratte et au YWCA, ou encore au parc du Bois-de-Coulonges où un verger permet chaque année de remettre des centaines de kilos de pommes à Moisson Québec. Ce parc accueille également depuis quelques années une forêt nourricière, ou potager forestier, qui consiste en l’aménagement d’un écosystème forestier comestible en accord avec les principes de la permaculture. Le concept de forêt nourricière a d’ailleurs donné lieu à la création
16
la révolution de l’agriculture urbaine
du groupe citoyen « Au coin de ma rue, une forêt qui nourrit ». Ce dernier multiplie les projets de forêts nourricières dans la région. En somme, qu’ils habitent au centre-ville ou en banlieue, les gens de Québec aiment jardiner et ils sont de plus en plus nombreux chaque année à découvrir les plaisirs du potager. Les villes de demain feront assurément plus de place à la nature. Les citoyens le demandent. Déjà, des efforts importants sont déployés pour renaturaliser les rives des lacs et des rivières, pour relier les parcs et les milieux naturels, pour verdir les toits et les stationnements afin de lutter contre les îlots de chaleur urbains et ainsi de suite. Dans cette mouvance, qui va bien au-delà d’une mode, l’agriculture urbaine est appelée à jouer un rôle de premier plan, surtout lorsqu’elle s’inscrit dans une agro-éco-logique où les arbres fruitiers, les arbustes, les plantes grimpantes et les herbacées sont combinés pour former de véritables forêts nourricières. On assiste aussi à l’émergence de nouveaux modes de gouvernance et de cogestion des espaces verts en vertu desquels les groupes citoyens partagent les décisions et les responsabilités avec les administrations municipales, comme c’est par exemple le cas au Champ des possibles, à Montréal. Si la tendance se maintient, l’avenir de nos villes s’annonce donc plus vert. Au-delà de l’agriculture urbaine et de son côté rafraîchissant, c’est toute la réflexion et la concertation en faveur de systèmes alimentaires de proximité qui prend de l’ampleur au Québec. Les villes et les régions prennent graduellement conscience de l’importance d’assurer la sécurité alimentaire de leur population et de s’adapter aux changements climatiques. Pour ce faire, elles tentent de mettre en rapport les producteurs agricoles, les transformateurs, les commerçants et les consommateurs dans le but d’assurer à tous une alimentation saine et responsable, tout en renforçant l’économie locale. De telles initiatives, visant une meilleure compréhension des systèmes alimentaires régionaux, sont en cours à Montréal et à Québec. Espérons qu’elles donneront lieu à des partenariats durables et mutuellement bénéfiques. Désormais enrichi de l’expérience de Montréal, et assaisonné d’exemples de la région de Québec, cet excellent livre deviendra assurément une référence en matière d’agriculture urbaine dans le monde francophone, non seulement auprès des militants les plus convaincus, mais également auprès d’une plus vaste audience. Tous les citoyens et citoyennes qui se préoccupent de leur alimentation et qui souhaitent se reconnecter avec leur environnement sauront trouver dans cet
préface
17
ouvrage des sources d’inspiration et de motivation. Ces dernières seront d’ailleurs nécessaires pour lever les barrières réglementaires restantes et donner à l’agriculture en milieu urbain une reconnaissance à la hauteur de ses bienfaits, individuels et collectifs. Marie Eisenmann et Vincent Galarneau
MARIE EISENMANN est cofondatrice et directrice générale de l’organisme Les Urbainculteurs, basé à Québec. Jardinière des villes et des campagnes, elle est également conférencière et collaboratrice pour différents médias. Elle coanime aussi une émission de télévision consacrée à l’agriculture urbaine. VINCENT GALARNEAU est conférencier et conseiller pour l’organisme Vivre en Ville et rédacteur principal de l’ouvrage Villes nourricières : mettre l’alimentation au cœur des collectivités (collection « Outiller le Québec », 2014). Il est également animateur du Réseau d’agriculture urbaine de Québec (RAUQ) et jardinier passionné.
Bref message aux lecteurs de l’édition française
L
e grand périple qu’aura été la rédaction de La révolution de l’agriculture urbaine a débuté dans ma ville natale d’Edmonton, en Alberta, il y a une dizaine d’années. C’est d’abord le nouvel engouement pour le jardinage communautaire qui m’avait sauté aux yeux. Puis, j’ai constaté que l’échange de semences organisé chaque printemps, qui se limitait autrefois à un après-midi et n’attirait qu’une poignée d’adeptes, donnait dorénavant lieu à une journée complète de festivités où une foule enthousiaste se pressait dans le bâtiment communautaire abritant l’événement. Enfin, j’ai observé que l’administration de ma ville s’efforçait réellement de répondre aux préoccupations des citoyens en matière de sécurité alimentaire et de protection des terrains cultivables en milieu urbain. Portant mon regard au-delà d’Edmonton, à l’affût d’autres idées et sources d’inspiration, j’ai découvert qu’il existe des collectivités qui n’ont jamais cessé d’accorder une place de choix à la production des aliments garnissant leurs assiettes. Mes lectures m’ont renseignée sur le réseau florissant de jardins communautaires ayant pris naissance au milieu des années 1970 à Montréal. Et juste au moment où la version originale anglaise de La révolution de l’agriculture urbaine était mise sous presse, les Fermes Lufa inc. inauguraient avec éclat leur ferme de 3 000 mètres carrés aménagée sur un toit montréalais et destinée à produire 25 variétés de légumes profitant chaque semaine à un millier de ménages. À la dernière minute, je n’ai pas pu m’empêcher d’en faire mention dans la conclusion du livre. Lors de la rédaction, toutefois, je
Faites circuler nos livres. Discutez-en avec d’autres personnes. Si vous avez des commentaires, faites-les nous parvenir ; nous les communiquerons avec plaisir aux auteur.e.s et à notre comité éditorial.
L ES É DITIONS É COSOCIÉTÉ C.P. 32 052, comptoir Saint-André Montréal (Québec) H2L 4Y5 ecosociete@ecosociete.org www.ecosociete.org
N OS DIFFUSEURS C ANADA Diffusion Dimedia inc. Tél. : (514) 336-3941 general@dimedia.qc.ca F RANCE ET B ELGIQUE DG Diffusion Tél. : 05 61 000 999 adv@dgdiffusion.com S UISSE Servidis S.A Tél. : 022 960 95 25 commandes@servidis.ch