Les plaisirs de l'attelage 5e édition

Page 1

DE L’

AttelagePlaisirs

© Auteurs:

Entraîneurs certifiés à l’attelage de la Fédération Équestre Canadienne

Tous droits de traduction, d’adaptation et de reproduction réservés pour tous les pays.

ISBN 2-9806781-0-4

Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Québec, 2000

Dépôt légal - Bibliothèque nationale du Canada, 2000

SARDEQ #8951

Dépôt légal: 1er décembre 1996

ÉDITEURS

Claude Choinière et Noël Vinet

• Pour recevoir ce livre par la poste, vous adressez à:

ILLUSTRATIONS

Ingrid Hardy

TRAITEMENT DE TEXTES

Danielle Locat et Marcel Tousignant

MONTAGE ET MISE EN PAGE

Francine Desrochers, infographiste

REMERCIEMENTS

Nous tenons à souligner la contribution à cet ouvrage des deux fédérations suivantes:

FÉDÉRATION ÉQUESTRE DU QUÉBECFÉDÉRATION ÉQUESTRE CANADIENNE

C.P. 1000, succ. M2460 Lancaster Road, Suite 200 4545, Ave Pierre-De-CoubertinOttawa (Ontario)

Montréal (Québec) Canada H1V 3R2Canada K1B 4S5

Tél.: (514)252-3053Tél.: (613) 248-3433

Téléc.: (514)252-3165Téléc.: (613) 248-3484

Nous tenons aussi à remercier les auteurs et les organismes suivants, pour leur permission d’utiliser en partie certaines illustrations et/ou textes:

-Heike Bean & Sarah Blanchard/Carriage Driving, Hampton, USA 1992

-Le Conseil des Productions Animales du Québec, Québec, Canada

-The Carriage Association of America Inc., New-Jersey, USA

-La Fédération Équestre Canadienne, Ontario, Canada

LES

Sommaire général

Introduction

Chapitre 1: Rappel historique1.01

Chapitre 2: La connaissance du cheval2.01

Chapitre 3: L’approche et la maîtrise du cheval3.01

Chapitre 4: Les chevaux dans le monde4.01

Chapitre 5: Les voitures et leur évolution5.01

Chapitre 6: Le harnais6.01

Chapitre 7: La pratique de la conduite au simulateur7.01

Chapitre 8: La conduite de l’attelage en simple8.01

Chapitre 9: Perfectionner la conduite de l’attelage en simple9.01

Chapitre 10: Les éléments du dressage et de l’entraînement10.01

Chapitre 11: La conduite de l’attelage en paire11.01

BibliographieB.01

Introduction

LE MONDE DE L’ATTELAGE est un monde de romantisme et de traditions mais c’est en premier lieu une activité passionnante permettant un contact étroit avec son cheval.

L’attelage était auparavant un moyen de transport, un mode de vie. La mécanisation et l’automobile ont bouleversé nos habitudes en délogeant le cheval comme force motrice dans notre quotidien.

Le sport de l’attelage connaît aujourd’hui un renouveau, et ce, principalement en raison des efforts déployés par plusieurs pays pour structurer cette activité, développer des programmes de formation et promouvoir divers concours tels la plaisance et le combiné à l’attelage.

Les adeptes de l’attelage privilégient ce sport en raison de la possibilité d’y faire participer toute la famille et les amis, de pratiquer celui-ci en toute saison et d’être en harmonie avec leur environnement.

La pratique de ce loisir permet aussi de faire partager avec d’autres la préparation, l’harnachement du cheval, et l’engouement de se déplacer en pleine nature en regardant défiler les paysages.

Pour les plus passionnés, ceux-ci peuvent entraîner leur cheval sur une base régulière et participer à diverses compétitions régionales, nationales et internationales et ce, dans plusieurs pays.

Pratiquer l’attelage, c’est d’abord comprendre la psychologie du cheval, travailler en harmonie avec celui-ci et maîtriser les techniques de conduite du cheval tant au sol qu’en voiture afin de pratiquer ce sport agréablement et en toute sécurité.

Les meneurs expérimentés ont vite compris que «pour aller vite, il faut aller lentement» dans l’apprentissage et la maîtrise du cheval. L’éducation du cheval doit reposer sur des bases solides et pour canaliser son énergie, il faut maîtriser la moindre de ses actions.

Ce livre vous apportera l’enseignement et les techniques nécessaires pour la conduite de l’attelage en simple et en paire en toute sécurité et permettra aux initiés qui pratiquent déjà ce sport, d’accroître leurs connaissances afin d’obtenir une performance supérieure de leur attelage.

© Entraîneurs certifiés à l’attelage Fédération Équestre Canadienne

Chapitre 1

Rappel historique

1. Les origines du cheval1.03

2. La domestication du cheval1.05

3. L’attelage dans l’antiquité jusqu’au XVe siècle1.07

4. L’influence du service de la poste britannique1.09

5. Chevaux d’attelage pour le transport des biens et personnes1.10

6. Les premiers chevaux en Nouvelle-France1.11

7. L’histoire des courses de chevaux attelés au Canada1.12

8. Quelques exploits et faits saillants 1.13

CHAPITRE 1 · RAPPEL HISTORIQUE

1. Les origines du cheval

LES CHEVAUX firent leur apparition il y a plusieurs millions d’années. L’évolution de l’espèce fut accompagnée de modifications morphologiques importantes au niveau de la stature, de la dentition et de la structure des membres. Ils ont progressivement passé de quatre doigts à un seul, ceci leur permettant des déplacements plus rapides. Leur taille a aussi évolué, de la taille d’un renard à l’origine, ils dépassent maintenant la hauteur d’un homme. Leurs molaires, leurs joues et leur crâne se sont aussi allongés.

La plupart des fossiles de chevaux à sabots ont été découverts en Amérique du nord et en Amérique centrale.

Le type EQUUS, datant de plus de 2 millions d’années, vivait en Amérique du Nord et se dispersa en Amérique du Sud, en Asie, en Europe et en Afrique. Vers la fin de la dernière période glaciaire, il y a plus de 15 mille ans, les espèces EQUUS disparurent de l’Amérique mais quelques-unes survécurent sur le continent européen.

Les raisons de cette disparition demeurent inconnues, de même que les raisons qui ont amené la disparition des dinosaures, des mammouths, etc.

Ces causes sont-elles dues à des changements de température ou à des cataclysmes qui auraient bouleversé leur environnement? Nul ne le sait!

Une autre hypothèse retenue serait celle d’une invasion bactérienne provoquant une épidémie et menant à la disparition de l’espèce en Amérique.

Les conséquences furent une disparition des chevaux du continent de l’Amérique jusqu’à leur réintroduction au XVe siècle, par les conquistadors espagnols.

À l’origine, les différentes races de chevaux se sont formées par une sélection naturelle. Certains groupes, possédant des caractéristiques communes, les transmettaient à leurs descendants et formaient ainsi une race distincte.

Par la suite, l’homme exerça une sélection artificielle en cherchant à fixer certains caractères par le choix des reproducteurs. La grande majorité des races actuelles sont le résultat de croisements effectués par l’homme au cours des décennies.

1.03
1 · RAPPEL HISTORIQUE
CHAPITRE

ÉQUIDÉS ÉVOLUTION DES

ÉQUIDÉS

L’ÉVOLUTION DE L’ESPÈCE FUT

ACCOMPAGNÉE DE MODIFICATIONS

MORPHOLOGIQUES

IMPORTANTES AU

NIVEAU DE LA STATURE, DE LA DENTITION ET DE LA

STRUCTURE DES

MEMBRES

2. 2.

MERYCHIPPUS

À ce stade,il y a 10 millions d’années, sa taille était plus imposante. Son pied se composait de trois doigts. Il vivait dans les plaines au centre des États-Unis.

1. 1.

EOHIPPUS

Ce petit cheval,de la grosseur d’un lièvre,est l’ancêtre du cheval moderne.

Les membres antérieurs portaient quatre doigts, lui permettant des déplacements en terrain marécageux.Il s’éteignit,il y a 40millions d’années.

3. 3.

PLIOHIPPUS

Celui-ci vivait il y a 6 millions d’années. Son pied ne comportait qu’un seul doigt, ce qui facilitait sa fuite contre les prédateurs.

4. 4.

EQUUS

Celui-ci est le prédécesseur de tous les équidés actuels.

Apparut il y a moins de 2 millions d’années, il ressemblait à certaines races de poneys. Sa taille était de 1,20 mètres au garrot.

1.04
CHAPITRE 1 · RAPPEL HISTORIQUE

CHAPITRE

2. La domestication du cheval

3500 ANS AVANT NOTRE ÈRE...

LA DOMESTICATION DU CHEVAL s’est fait tardivement. L’homme avait déjà domestiqué le chien il y a de cela six millénaires et, par la suite, il le fit avec le boeuf et le mouton il y a trois millénaires.

La domestication du cheval daterait d’environ trois mille cinq cents ans avant notre ère, dans le sud de l’Ukraine.

Il semblerait même que la domestication du renne aurait précédé celle du cheval puisque le renne était utilisé pour tirer les traîneaux, fournir le lait, la viande et le cuir.

À cette époque, les poulains étaient sans doute capturés avec plus de facilité dans la neige et regroupés avec les rennes, puisque le lait du renne convient au poulain.

ATTELÉ AVANT D’ÊTRE MONTÉ...

DANS PLUSIEURS PARTIES DU MONDE, les fouilles archéologiques nous ont permis de constater que le cheval a été attelé bien avant d’être monté.

Suite à l’invention de la roue, les peuples, tels les Hittites, allaient à la guerre avec des chars attelés et semaient ainsi la terreur 2000 ans avant J.-C. Il semble même que les Égyptiens utilisaient largement les chars mais ils n’ont jamais monté leurs chevaux.

C’est de cette époque que date le premier manuel équestre de l’écuyer mitanien Kikkulis, lequel concerne l’alimentation et l’entraînement des chevaux destinés aux chars de combat.

La pratique de l’équitation sans étriers s’est implantée en diverses régions d’Asie, d’Europe et d’Afrique du Nord, tout spécialement chez les peuples chasseurs où vivaient des troupeaux de chevaux sauvages.

1.05
Les Perses, Assyriens et Sumériens avaient déjà appris à dresser les chevaux à cette époque. Les chevaux blancs étaient particulièrement appréciés puisque, selon leurs mythes, on croyait qu’après leur mort, ils tiraient les chars de leurs dieux. 1 · RAPPEL HISTORIQUE

L’INVENTION DE LA BRIDE ET DES ÉTRIERS...

SELON LES BAS-RELIEFS découverts lors de fouilles archéologiques, il semble que ce soit en Assyrie que fut inventée une première version de la bride.

Les étriers semblent avoir été inventés par les «Huns nomades» qui vivaient en bordure de la Chine, il y a près de 1500 ans.

LES HITTITES, ALLAIENT À LA GUERRE AVEC

DES CHARS ATTELÉS ET SEMAIENT

AINSI LA TERREUR

2000 ANS AVANT J.-C.

Les Chinois semblaient bien en avance sur l’utilisation du cheval dans le quotidien en comparaison avec d’autres peuples. Ils l’utilisaient pour la guerre, comme monture pour les gardiens de troupeaux et pour les tâches agricoles. Ils pratiquaient déjà l’élevage sélectif pour produire des chevaux propre à différentes utilisations.

1.06
CHAPITRE 1 · RAPPEL HISTORIQUE

3. L’attelage dans l’antiquité jusqu’au XVe siècle

L’ÉPOPÉE DU CHAR DE GUERRE...

LE PREMIER CHAR à quatre roues pleines est attesté à Ur*, 3500 ans avant notre ère. Puis est apparu, chez les Hittites, le char à deux roues tiré par des chevaux attelés de front. Son emploi à des fins presque exclusivement militaires domine tout le IIe millénaire avant notre ère.

Les Hittites, vaincus par les troupes de Ramsès II, réussirent néanmoins, grâce à leur charrerie, à stopper la pénétration égyptienne en Asie. L’utilisation du char de guerre à chevaux s’est ensuite prolongée jusque sous l’Empire romain.

Dès 2000 av. J.-C., les charpentiers savaient construire des roues à rayon plus grandes, plus légères et utilisables sur des sols accidentés. Ces charrettes donnèrent naissance à une grande diversité de chars, chariots et diligences.

LES CHINOIS, LES PLUS GRANDS INNOVATEURS...

LES CHINOIS furent les plus grands innovateurs de l’histoire en ce qui concerne l’attelage. Ils employaient déjà des chariots et des voitures de transport et d’agrément vers 1200av.J.-C.

Ils standardisèrent la largeur des essieux des véhicules, permettant ainsi une utilisation plus rationnelle des routes.

Ils furent aussi les premiers à utiliser des brancards et dès le Ve siècle avant notre

*

ère, des voitures légères étaient tirées soit à un seul cheval ou à deux chevaux, attelés l’un derrière l’autre. De plus, ils inventèrent la bricole, permettant ainsi une meilleure répartition de la force pour tirer la voiture. Par la suite, ils développèrent l’avaloire permettant au cheval de retenir la voiture dans les pentes et mirent au point le collier d’épaule qui remplaça le collier de gorge, celui-ci gênant la respiration du cheval.

1.07
1 · RAPPEL HISTORIQUE
Ancienne ville de Chaldée en Mésopotamie. CHAPITRE

CHAPITRE 1 · RAPPEL HISTORIQUE

LES CHINOIS

EMPLOYAIENT DÉJÀ

DES CHARIOTS ET DES VOITURES DE TRANSPORT ET D’AGRÉMENT VERS 1200AV.J.-C.

LA TAILLE DES CHEVAUX...

LA PLUPART DES CHEVAUX utilisés en Europe jusqu’au XVe siècle de notre ère étaient principalement utilisés pour le charroi. Le lourd travail de la ferme était laissé aux boeufs qui excellaient en ce domaine.

L’ATTELAGE MODERNE, L’INFLUENCE DES HONGROIS...

LES HONGROIS

UTILISAIENT DES CHARROIS À UNE

ÉPOQUE OÙ LES

AUTRES PEUPLES

N’UTILISAIENT

ENCORE QUE LES

ANIMAUX DE BÂT

POUR TIRER LES CHARGES

NOUS DEVONS

L’INVENTION

DES FERS AUX

GAULOIS AU

VIIIeSIÈCLE DE NOTRE ÈRE

Lorsque les Normands envahirent l’Europe au XIe siècle, leur succès fut en grande partie dû à l’usage du destrier. Ce cheval, plus grand, pouvait transporter un chevalier en armes. Le destrier est né d’un croisement d’Andalou et de races du nord.

Ils furent les ancêtres des races de chevaux de trait — Percherons, Ardennais, Shire, Clydesdale, etc. Par la suite, certaines de ces races reçurent un apport de sang arabe pour leur donner plus de légèreté.

L’ÉVOLUTION DE L’ATTELAGE MODERNE est principalement dû aux Hongrois qui ont été des pionniers à l’attelage. Ceux-ci utilisaient des charrois à une époque où les autres peuples n’utilisaient encore que les animaux de bât pour tirer les charges.

Les premiers coches, construits par les Hongrois vers la fin du XVe siècle, furent les prototypes de tous les véhicules hippomobiles légers qui connurent leur apogée aux XVIIIe et XIXe siècle.

Les coches hongrois se distinguaient par des roues avant plus petites, ce qui améliorait le rayon de braquage. De plus, ils étaient plus légers et plus bas, ce qui les rendait plus stables et leur permettait d’atteindre de plus grandes vitesses.

Leur caisse était montée sur des suspensions souples en cuir qui furent par la suite remplacées par des ressorts en métal de forme elliptique. Ceci rendait, sans nul doute, les voyages beaucoup plus confortables.

1.08

4. L’influence du service de la poste britannique

AU XVIIIe SIÈCLE, tout particulièrement en Grande-Bretagne, des réseaux de poste utilisant des chevaux furent mis en place.

Le courrier était acheminé par des messagers à cheval. Pour pallier quelques inconvénients de leurs allures irrégulières, ils pratiquèrent un trot spécial, consistant à soulever et reposer alternativement les fesses à chaque foulée. Ce trot fut surnommé le trot anglais et aujourd’hui nommé le trot enlevé.

Compte tenu de l’expansion du service de poste britannique, des voitures de poste furent mises en service afin de transporter les colis. Le Service Postal Britannique fut créé par John Palmer en 1784 qui était alors ministre des postes. À cette époque, la Grande-Bretagne n’avait que 8000 kilomètres de routes. Grâce aux efforts de

deux écossais, Thomas Telford et John Mac Adam, ce dernier laissa son nom à un procédé de resurfaçage des chaussées, le réseau routier devint quatre fois plus important.

Ce système de poste dépendait aussi de la qualité des chevaux utilisés. Avec l’utilisation du Pur-sang anglais, dont le nombre dépassait largement la demande pour les champs de course, ces chevaux pouvaient être utilisés pour tirer les voitures de poste.

Le croisement du Cleveland Bay et du Pur-sang anglais donna le Yorkshire Coach Horse, qui fut largement utilisé pour l’attelage et l’acheminement du courrier.

Ce système de courrier fut copié dans plusieurs pays et c’est de 1815 à 1850 que les diligences atteignirent leur apogée en Europe.

1.09
CHAPITRE 1 · RAPPEL HISTORIQUE

5. Chevaux d’attelage pour le transport des biens et personnes

LA CONSTRUCTION de voies ferrées et l’explosion des industries de toutes sortes provoquèrent une demande de chevaux sans précédent pour le transport des biens et des personnes.

On amena de plus en plus de chevaux dans les villes pour répondre aux besoins des commerces, des entreprises et des chemins de fer.

Les compagnies de chemins de fer furent les plus gros propriétaires et exploitants de chevaux pour le transport de marchandises dans les entrepôts et pour les manoeuvres dans les gares de triage.

Pour les transports de lourdes charges, les chevaux de trait furent longtemps utilisés et ce, même après l’apparition des voitures à combustion.

La chute des prix du pétrole fit disparaître définitivement les chevaux légers pour le transport des personnes au début du XXe siècle.

L’importance du cheval dans l’industrie diminua par la suite en raison du développement accéléré de l’automobile dans l’entre-deux-guerres.

Gravure

Tirée des Canadian Illustrated News du 27 mai 1876

1.10
de W. Scheuer
CHAPITRE 1 · RAPPEL HISTORIQUE

6. Les premiers chevaux

en Nouvelle-France

LE PREMIER CHEVAL EN NOUVELLE-FRANCE*

C’EST LE 25 JUIN 1647 que le premier cheval débarqua à Québec en NouvelleFrance. Ce cheval a été acheté en France par la Compagnie des Habitants qui en a fait cadeau au gouverneur de la NouvelleFrance, monsieur de Montmagny.

Dès 1665, le roi de France Louis XIV expédia dix-huit juments et deux étalons aux habitants du Canada. Seulement douze de ces chevaux arrivèrent à Québec, les autres moururent durant la traversée.

Ces chevaux sont à l’origine de la race «canadienne» de chevaux connus sous les noms de «Petit cheval de fer» ou «French Canadian Horse».

Les chevaux sont importés de France de 1665 à 1671 au rythme de 12 à 14 par année, principalement des cavales (juments).

Par la suite, d’autres races de chevaux furent introduites en Nouvelle-France, favorisant ainsi la diversité des types.

1.11
* Nom porté jusqu’en 1763 par les possessions françaises au Canada.
NOMBRE DE CHEVAUX EN NOUVELLE-FRANCE (CANADA) 1647 1 1665 12 1698 684 1706 1872 1720 5270 1760 12000 CHAPITRE 1 · RAPPEL HISTORIQUE
Le Cheval Canadien

7. Histoire des courses de chevaux attelés au Canada

LES PREMIÈRES COURSES SPORTIVES...

APRÈS

LA

CONQUÊTE DE 1760 par les Anglais, ceux-ci implantent leur moeurs, leur culture et leur modèle culturel.

Déjà les courses de chevaux sont populaires en Angleterre dès le XVIe siècle et les militaires anglais cantonnés en Nouvelle-France n’hésitent pas à faire de même au Bas-Canada.

Dès 1767, monsieur Wilcox, organise une course de chevaux à Québec sur les Plaines d’Abraham et le capitaine Prescott, un militaire de la garnison de Québec, remporte la victoire sur la jument nommée Modesty, pour une bourse de quarante piastres. Les courses attirent de grandes foules estimées à trois ou quatre mille personnes.

Course traditionnelle de chevaux Dessin au crayon de Henri Julien (c. 1900).

Le 28 septembre 1849, monsieur Prendergast de Montréal fait courir son cheval nommé St.Lawrence sur le circuit de Long Island dans l’État de New-York et remporte une bourse de cinq mille piastres.

Courses au trot sur la glace du canal Lachine

Illustration tirée de l’Opinion publique, 16 mars 1871, p. 129.

Compte tenu de la ferveur populaire des habitants à faire courir leurs chevaux et ce principalement le dimanche à la sortie de l’église, l’intendant Jacques Raudot émet une ordonnance le 21 janvier 1708 interdisant de mettre les chevaux au trot ou au galop à la sortie de l’église jusqu’à ce qu’ils en soient éloignés de dix arpents.

Cette interdiction, maintes fois répétée, est rarement appliquée. En 1845, la ville de Québec avise publiquement qu’elle poursuivra «avec toute la rigueur de la loi, tous les individus sans distinction qui continueraient la dite pratique de tirer des courses sur le chemin Sainte-Foy».

1.12
CHAPITRE
1 · RAPPEL HISTORIQUE

8. Quelques exploits et faits saillants

2000 ANS AVANT J.-C...

Le conflit entre Hittites et Égyptiens se termina en 1296 av. J.-C. par la bataille de Qadesh, en actuelle Syrie. Les Hittites opposèrent au pharaon Ramsès II quelques 3500 chars tirés par des chevaux. Ce fut la plus grande bataille de chars de l’antiquité.

LES CHARS DE COMBAT...

La dernière course de chars eut lieu à Rome en 549 après J.-C., sous le règne de Totila.

POSTES BRITANNIQUES...

Dès 1784, les Postes britanniques établissaient des relais environ tous les seize kilomètres entre Londres et Bath. Les chevaux étaient changés à chaque relais et la voiture de poste pouvait ainsi parcourir plus de 160 kilomètres en moins de 15 heures.

COMPAGNIES DE CHEMIN DE FER...

Pendant plus d’un siècle, les chemins de fer furent les plus grands utilisateurs de chevaux en Europe. En 1890, la GrandeBretagne comptait plus de 300000 chevaux dans les rues de Londres.

L’AGRICULTURE...

Le cycle agricole tout entier dépendait de l’énergie équine. Aux États-Unis, d’énormes moissonneuses-batteuses étaient tirées par des attelages pouvant atteindre 40 chevaux.

Entre 1900 et 1910, on dénombrait 5000 éleveurs de percherons aux États-Unis et on enregistrait quelques 31900 chevaux.

UN CHEVAL DE LÉGENDE...

L’ARABE, surnommé le «cheval du désert», fougueux et racé, a joué un rôle plus qu’important dans l’élaboration d’autres races à travers le monde.

Napoléon montait un superbe cheval arabe nommé «Marengo» à la bataille de Waterloo en 1815.

LONGÉVITÉ...

Le HAFLINGER, un poney autrichien originaire d’Hafling, a une espérance de vie de 40 ans et plus.

LE PLUS GRAND ET LE PLUS PETIT...

Un PERCHERON américain enregistré en 1908 du nom de «Dr Le Gear» mesurait près de 213 centimètres au garrot et pesait 1372 kilogrammes.

Le plus petit cheval est né aux États-Unis en 1973 et, à l’âge de deux ans, mesurait 40centimètres au garrot et pesait 9 kilogrammes. Son nom était «Little Pumpkin».

1.13
1 · RAPPEL HISTORIQUE
CHAPITRE

LA CHARGE LA PLUS LOURDE...

C’est en 1893, au Michigan (États-Unis), qu’une paire de chevaux Shire attelés à un traîneau ont tiré, sur une distance d’un quart de mille, une charge de bois de 125 tonnes. La charge de billots de bois atteignait 33 pieds de haut, 18 pieds de long et 20 pieds de large.

VESTIGES DU PASSÉ...

Le premier EOHIPPUS, l’ancêtre du cheval de la taille d’un gros lièvre et vivant il y a plus de 40 millions d’années, a été trouvé dans le Wyoming aux États-Unis en 1867.

LA DÉRIVE DES CONTINENTS ET LES PÉRIODES GLACIAIRES...

L’évolution des équidés, durant plus de 60 millions d’années, a surtout pris place sur le continent nord-américain. Ils disparurent de ces régions il y a plus de 10000 ans pour se développer en Asie, en Afrique et en Europe.

La formation du détroit de Béring entre l’Amérique et l’Asie créa un pont entre les deux continents et permit la dispersion des chevaux vers l’Asie.

1.14
CHAPITRE 1 · RAPPEL HISTORIQUE

Chapitre 2

La connaissance du cheval

1. L’anatomie du cheval2.03

2. La conformation du cheval2.10

3. Les tares et les blessures2.13

4. Le pied, soins et entretien des sabots2.21

5. Le ferrage2.25

6. Les allures2.28

7. Les aplombs des membres2.29

8. Les défauts de locomotion et les boiteries2.30

9. L’alimentation et l’appareil digestif2.33

10. L’état de santé du cheval2.39

11. Les sens du cheval2.43

12. L’état d’esprit du cheval et son langage2.45

13. Sang chaud, sang froid2.49

14. Protéger et panser le cheval2.50

15. Médecine préventive et premiers soins2.53

16. Trousse d’urgence à l’écurie2.65

CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

1. L’anatomie du cheval

LE CORPS DU CHEVAL se divise en trois parties, soit l’avant-main, le corps et l’arrière-main.

13.Poitrail

14.Avant-bras

15.Genou

16.Chataigne

19.Paturon

20.Couronne

21.Sabot

22.Coude

23.Passage de la sangle 24.Ventre

25.Fourreau

26.Rotule

27.Grasset

28.Ergot

29.Fanon

30.Jarret

31.Jambe

32.Queue

33.Cuisse

34.Flanc

35.Pointe de la fesse

36.Hanche

1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 13 12 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23 25 26 27 24 28 29 30 31 32 35 36 33 34 ARRIÈRE-MAINAVANT-MAIN CORPS CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
4.Dos 5.Garrot 6.Crinière 7.Encolure 8.Nuque
1.
Attache
de
la queue 2.Croupe 3.Reins
9.Tête 10.Épaule
11.Base de l’encolure
12.Pointe de l’épaule
17.Canon 18.Boulet
2.03

La têteLe crâne et les dents

Le cheval possède trois catégories de dents: les incisives pour arracher l’herbe, les canines, plus petites, et les molaires, larges et plates pour broyer les aliments.

L’espace vide entre les canines et les molaires s’appelle la barre et c’est l’endroit où repose le mors. Les dents poussent au fur et à mesure de leur usure.

1.Oreille

2.Crête occipitale

3.Toupet

4.Front

5.Salière

6.Oeil

7.Chanfrein

8.Apophyse zygomatique

9.Naseau

10.Lèvres

11.Commissures des lèvres

12.Menton

13.Branche mâchoire inférieure

14.Ganache

15.Gorge

L’âge du cheval peut être déterminé par sa dentition en évaluant principalement les incisives inférieures, selon leur forme, leur angle, leur longueur et par l’étoile dentaire, la queue d’aronde et le sillon de Galvayne.

CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
2.04 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15
BARRE INCISIVES CANINEMOLAIRES
LA

DESCRIPTION DU NOMBRE DE DENTS...

Un mâle adulte possède 40 dents: 12 incisives, 4 canines et 24 molaires. Une jument adulte n’a que 36 dents. Les 4 canines chez la jument sont très rares. Les canines vulgairement appelées crochets, n’existent qu’exceptionnellement chez la jument. Quand on voit une canine chez la jument, c’est une dent plus petite, on dit alors que la jument est «bréhaigne».

COIN

MITOYENNE

PINCES

MITOYENNE

COIN

Les incisives sont disposées en arcade à chaque mâchoire et sont nommées respectivement: pinces, les deux du milieu, mitoyennes, les deux qui touchent aux pinces, et coins, les deux qui occupent les extrémités de l’arcade.

De la naissance à 4 semaines

Les deux incisives de lait, les pinces, sont présentes à la naissance, ou émergent peu après.

De 4 à 8 semaines

La deuxième paire d’incisives de lait, les mitoyennes, sont sorties des gencives de part et d’autre des pinces.

LES INCISIVES...

Les incisives de lait sont plus petites que leurs remplaçantes. Quelque temps avant de tomber, les incisives de lait se déchaussent et deviennent plus ou moins branlantes à la pression; leur chute est déterminée par les dents qui doivent leur succéder. Cependant, celles-ci ne se développent pas immédiatement au-dessous, mais un peu en arrière.

L’incisive remplaçante apparaît déjà au moment de la chute de la dent de lait, immédiatement en arrière de la place laissée libre par celle-ci. Il peut arriver cependant qu’elle pousse trop en arrière, sans entraîner la chute de la dent de lait, cette dernière persiste alors à l’état de surdent, généralement, il faut l’extraire.

À 10 mois

La troisième paire d’incisives de lait, les coins, apparaît au bout de neuf mois.

CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
2.05

ARRIÈRE-MOLAIRES

PRÉMOLAIRES

LES MOLAIRES...

Les molaires d’adulte sont au nombre de six de chaque côté de chacune des mâchoires. Les trois plus en avant sont dites prémolaires et les trois situées en arrière sont dites arrière-molaires. Les trois prémolaires existent à l’état de dent de lait, tandis que les arrières-molaires ne connaissent pas de dent de lait.

La première prémolaire de lait supérieure peut persister jusqu’à un âge plus ou moins avancé, on l’appelle alors la «dent de loup». C’est une dent qui contraste avec les autres par sa petitesse. Elle aurait dû normalement avoir été repoussée par la dent suivante permanente. À 2 ou 3 ans, il faut extraire cette «dent de loup» qui, souvent mal ancrée, est la cause de grande douleur quand le mors vient l’effleurer.

Les prémolaires et les arrière-molaires d’un cheval adulte sont longues et bien enchâssées dans les alvéoles des mâchoires. Elles pousseront lentement et s’useront à peu près au même rythme; on dit que ce sont des dents hypsodontes, c’est-à-dire qui poussent toute la vie de l’animal.

Les tables dentaires ne s’usent pas en surface plane. Les surfaces restent obliques si bien qu’on retrouve des pointes qui blessent la muqueuse de la joue par les dents d’en haut et la muqueuse de la langue par les dents d’en bas. On tient compte de cette particularité dans l’entretien des dents.

DENT DE LOUP

USURE DES DENTS POINTES DENTAIRES

ÉVOLUTION DE LA TABLE DENTAIRE...

À la naissance, le petit poulain a souvent les pinces déjà visibles. Elles apparaissent ordinairement du sixième au douzième jour. Puis, sortent les mitoyennes vers un mois et les coins vers dix mois. Les prémolaires de lait font éruption dès le premier mois. Cependant, la prémolaire rudimentaire supérieure, dite «dent de loup» ne se montre guère avant six mois.

Le remplacement des incisives de lait se fait paire par paire, du centre aux extrémités des arcades, à un an d’intervalle. Les pinces remplaçantes apparaissent à deux ans et demi, les mitoyennes à trois ans et demi, les coins à quatre ans et demi. Les dents remplaçantes mettent à peu près six mois pour atteindre le niveau de la table des dents voisines.

CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
2.06

5 ans

La canine, ou crochet, apparaît à l’âge de 4 à 5 ans.

7 ans

QUEUE D’ARONDE

10 ans

Le sillon de Galvayne est en train d’apparaître au niveau de la gencive sur le coin supérieur.

20 ans

Le sillon de Galvayne a atteint le bord inférieur du coin supérieur.

À cinq ans, les prémolaires et les arrièremolaires sont toutes poussées. Pendant cette période s’achève la dentition d’adulte. Le cheval a alors, comme on dit, la bouche faite. Il a atteint aussi la limite de sa croissance, son squelette et sa musculature sont à leur maturité et à leur plus belle potentialité.

L’usure et le rasage des incisives se font dans l’ordre d’éruption. Cependant, la partie arrière du coin supérieur ne touche pas le coin inférieur et on voit apparaître, faute d’usure, un petit prolongement qui déborde en arrière du coin inférieur quand la bouche est fermée. Ce petit prolongement s’appelle la «queue d’aronde» et apparaît à sept ans pour disparaître les années subséquentes et apparaître à nouveau vers l’âge de 14 ans.

On observe également à dix ans le «sillon de Galvayne». C’est un petit triangle brunâtre ou sillon qui fait son apparition sur le coin supérieur. La pointe du triangle est dirigée vers le bas et progresse au fur et à mesure que la dent pousse et s’use. À quinze ans, la pointe du «signe de Galvayne» a atteint le milieu du coin, à vingt ans cette pointe atteint le niveau de la table dentaire.

ANIMAL DE 12 MOIS

Les pinces et les mitoyennes de lait sont complètement sorties et les coins sont visibles.

3 ANS

Les pinces permanentes commencent à percer ou sont sorties mais ne sont pas encore en contact l’une sur l’autre.

5 ANS

Toutes les dents de lait ont été remplacées.

Les prémolaires et les arrières-molaires sont toutes poussées. S’il s’agit d’un mâle ou d’une jument bréhaigne, les canines (ou crochets) sont apparues. Le cheval a alors la «bouche faite».

Les pinces et les mitoyennes permanentes commencent à s’user.

CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
2.07

7 ANS

Après les pinces, ce sont les mitoyennes qui s’usent. Une proéminence de la partie postérieure de la dent incisive du coin supérieur déborde du coin inférieur. On appelle cette proéminence «queue d’aronde».

15 ANS

Les dents montrent des signes d’usure. Le sillon de Galvayne est apparent sur le coin supérieur et l’angle des incisives est plus prononcé.

25 ANS

Les dents sont déchaussées et l’angle des incisives est très prononcé. Le sillon de Galvayne est apparent sur toute la hauteur de la dent du coin supérieur.

COMMENT DÉTERMINER AUSSI L’ÂGE DU CHEVAL SELON LA FORME DE SES DENTS...

Les dents ont donc:

✑ une forme ovale chez le jeune cheval,

✑ une forme presque carrée vers 9 à 10 ans,

✑ une forme triangulaire entre 14 et 17 ans,

✑ et une forme ovoïde après 20 ans.

D’autres facteurs peuvent aussi nous guider pour nous donner une indication d’un âge plus avancé chez un cheval, soit:

- les salières plus marquées et parfois profondes,

- la tête se présente plus décharnée,

- les poils blancs apparaissent aux tempes puis sur les joues,

- le garrot est plus proéminent, - le dos tend à devenir ensellé,

- l’abdomen devient plus pensu,

- chez les mâles, les canines semblent très usées, raccourcies et d’une teinte vieil ivoire.

CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
2.08

Le squelette

La hauteur d’un cheval est traditionnellement mesurée en mains. Cette hauteur est mesurée sur une verticale à partir du sol jusqu’au garrot du cheval.

Une main mesure 4 pouces ou 10 cm.

CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
2.09
GARROT

2. La conformation du cheval

LA CONFORMATION du corps du cheval est la façon dont tous ses éléments sont organisés et disposés.

Dans un premier temps, on examine les proportions des différentes parties du corps et l’orientation des articulations.

On analyse ensuite les imperfections et les défauts physiques.

Si l’ossature est faible ou que les pieds présentent des défauts, les chances d’obtenir un bon cheval sont alors compromises.

Pour chacune des différentes disciplines sportives, des conformations spécifiques sont recherchées.

La hauteur au garrot, le port de la tête et de l’encolure, l’engagement des postérieurs, les allures, et bien d’autres facteurs sont des éléments à considérer dans le choix du cheval selon la discipline pratiquée.

Un professionnel pourra vous guider dans le choix du cheval correspondant à vos besoins. Souvenez-vous qu’il est difficile d’évaluer la conformation d’un poulain puisque le développement des différentes parties de son corps se fait à différents stages durant les premières années.

Le cheval disposant de bonnes articulations, de bons pieds, de bonnes allures et d’un physique harmonieux a de meilleures chances de bien vous servir.

L’âge, le caractère et l’attitude du cheval doivent aussi être pris en considération dans votre choix.

2.10 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
Mauvaise conformation
Bonne conformation

TÊTE

TABLEAU SYNTHÈSE DE LA CONFORMATION DU CHEVAL

À RECHERCHER

Attrayante, raffinée, proportionnelle à la masse corporelle.

Harmonie entre ses parties.

OREILLES FRONT CHANFREIN ŒIL NASEAUX

BOUCHE GORGE

ATTACHE DE LA TÊTE

ENCOLURE (balancier)

Fines, mobiles, dressées vers l’avant.

Large et plat.

Long et droit (ou légèrement concave).

Grand, vif, brillant.

Larges, ouverts.

Mâchoires alignées, lèvres et dents saines.

À ÉVITER

Trop lourde, massive (surcharge l’avant-main) ou trop petite par rapport au reste du corps.

Longues, épaisses (oreilles d’âne), à l’horizontale, trop rapprochées, trop écartées.

Bombé, étroit vers le haut.

Chanfrein convexe.

Oeil de boeuf (gros oeil saillant), oeil de cochon (petit et enfoncé dans l’orbite).

Étroits, serrés.

Bec de perroquet (arcade de la mâchoire supérieure débordante).

Bec de brochet (arcade de la mâchoire inférieure débordante).

GARROT DOS REIN

POITRINE

PASSAGE DE SANGLE

Bien dessinée, permet la flexion.

Bien orientée.

Longue, mais proportionnelle à la tête et au corps; droite entre la gorge et la pointe de l’épaule, bien musclée. L’encolure longue et mince compense une petite tête; courte et forte, elle compense une grosse tête.

Suffisamment saillant et bien dessiné.

Fort, droit et court.

Large, court et fort.

Longue et profonde.

Profond et généreux.

Épaisse, gêne la respiration et la flexion.

Angle avec le poitrail trop fermé ou trop ouvert.

Trop courte ou trop longue par rapport au corps, encolure renversée (ligne supérieure concave et ligne inférieure convexe), saillie excessive ou dépression en avant du garrot.

Plat, il retient mal la sellette.

Trop saillant, il est sujet aux blessures.

Dos ensellé, dos de mulet (convexe).

Long.

Trop large, trop étroite.

Trop étroit.

2.11 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

CROUPE

QUEUE

ÉPAULE

BRAS

COUDE

AVANT-BRAS

TABLEAU SYNTHÈSE DE LA CONFORMATION DU CHEVAL

À RECHERCHER

Bien dessinée, aux contours nets.

Se mariant bien à la ligne de dessus, plutôt haute.

Longue et oblique (allures plus confortables).

Bien distancé, long.

Bien dessiné, aux contours nets.

Musclé, long et large.

GENOU

CUISSE

GRASSET

JAMBE

JARRET

CANON

BOULET

PATURON

PIED

Grand, plat.

Grasse, longue et bien musclée.

Bien orienté devant la cuisse.

Droite (os bien alignés), longue (foulée ample).

Carré de profil, large d’avant en arrière. Pointe du jarret nette, bien dessinée.

Os bien aligné et droit, tendon bien détaché à l’arrière.

Large de forme ovale, exempt de toute déformation.

Légèrement incliné, en prolongement de l’angle du sabot.

Sabot dans le prolongement du paturon. Deux côtés du pied de la même hauteur.

À ÉVITER

Avalée (exagérément inclinée vers l’arrière).

Basse.

Courte et droite (allures plus saccadées et de faible amplitude)

Serré, trop ouvert (trop distancé).

Écarté ou plaqué au corps.

Faible, dépourvu de muscles (surcharge les tendons).

Rond.

Faible, courte, plate.

Arquée, os mal alignés.

Tourné vers l’intérieur ou vers l’extérieur, clos ou crochu, ouvert ou cambré.

Trop long, jambes arquées.

Court, droit (court-jointé), trop long (ployant).

Talons bas, panard (pied tourné vers l’extérieur), cagneux (tourné vers l’intérieur), pieds inégaux (différence dans le volume des pieds d’un bipède).

2.12 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

Bec-de-perroquet

Bec-de-brochet

1. Plaie au garrot

2.Myoglobinurie

3.Luxation de la rotule

4.Capelet

5.Éparvin mou

6.Jarde

7.Molettes

8.Crevasses

9.Éparvin osseux

10.Suros

11.Claquage ou tendinite

12.Fourbure

Maladie naviculaire

Abcès

Seimes

Pieds cerclés

Pourriture de la fourchette

Encastelure

Pied en fourmilière

13.Forme phalangienne

14.Hygroma du coude (Éponge)

3. Les tares et les blessures

VOUS TROUVEREZ dans cette section les principales tares et les blessures les plus couramment rencontrées.

QUELQUES DÉFECTUOSITÉS PHYSIQUES…

Cryptorchidie

Absence unie ou bilatérale de testicules dans les bourses, par suite d’un arrêt de migration dans l’abdomen.

Malocclusion dentaire

Le bec du perroquet ou bec de brochet.

LES TARES ET LES BLESSURES AUX MEMBRES...

Certaines régions du corps du cheval, et en particulier les membres et les pieds, sont exposées à des tares ou à des blessures qui peuvent rendre le cheval inapte.

Les abcès

Ils sont plus fréquents dans le pied, où ils causent une grave boiterie. L’abcès forme une cavité purulente qui exerce une pression très douloureuse, s’accompagnant généralement de chaleur. Un simple parage du pied suffit parfois à enrayer le problème. Un bain de pied, un cataplasme ou des compresses tièdes procurent un certain soulagement. Quant l’abcès est très profond, le vétérinaire prescrira des antibiotiques.

1 2 3 5 9 4 7 8 6 11 10 12 13 14 2.13 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

Pieds cerclés

Les bleimes

Ils sont des meurtrissures de la sole. En marchant sur un objet saillant, une roche par exemple, le cheval peut développer une bleime — contusion de la sole qui occasionne parfois une boiterie grave. La bleime exige plus ou moins le même traitement que celui qu’on réserve à l’abcès de pied.

Pourriture de la fourchette

Il s’agit d’un état nécrotique à odeur fétide de la fourchette dû à un manque d’entretien du sabot et à une contamination par des champignons.

Forme phalangienne

Une excroissance osseuse autour du haut du sabot mieux connue sous le nom de forme phalangienne inférieure, ou encore, autour des os du pâturon, connue sous le nom de forme phalangienne supérieure. Il existe une troisième forme de cette tare appelée «fausse forme phalangienne» que l’on retrouve au corps de l’os et aux articulations.

Forme cartilagineuse

Une protubérance osseuse située sur l’un des cartilages latéraux du pied.

Sésamoïdite

Une ostéite osseuse située juste au-dessus et derrière les articulations du boulet.

Les crevasses

Gerçures de la peau qui protège la face postérieure du paturon. On les retrouve

Seime en quartier

plus souvent chez les chevaux sortis dans la boue ou dans la neige, ou douchés fréquemment. Bien nettoyer et assécher la région du paturon en rentrant le cheval ou après une douche. Les crevasses négligées peuvent s’infecter et causer une boiterie.

Les seimes

Ils se retrouvent en pince, en quartier ou au talon; quand la partie vive du pied est atteinte, ils causent une boiterie et exposent le cheval à l’infection. Les séimes peuvent commencer à l’extrémité de la corne en remontant vers la couronne, ou vice-versa. La plupart des traitements relèvent d’un parage ou d’une ferrure corrective; en présence d’infection, une thérapie à base d’antibiotiques complète le traitement.

Les éponges

Ils sont des hygromas (réactions inflammatoires) qui se forment sur la pointe du coude. Elles sont disgracieuses mais rarement à l’origine d’une boiterie. On règle le problème en éliminant la cause: un cheval couché sur une litière insuffisante, corne du sabot brisée et accrochante.

On peut utiliser temporairement un beigne en caoutchouc placé au niveau du paturon afin d’empêcher le sabot de toucher au coude du cheval couché.

2.14 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
Forme phalangienne Hygroma du coude

Capelet

1.Les lames du podophylle sont enflammées et se séparent de la muraille.

2. La fourbure chronique génère des anneaux dûs à la pousse irrégulière de la corne.

3.La pince est longue par défaut d’usure.

4.La corne s’effrite entre la muraille et la sole.

5. La sole est abaissée par usure.

6. Les talons supportent tout le poids du corps et s’usent plus rapidement.

7. L’os du pied bascule et écrase la sole.

8. Le tendon fléchisseur tire sur l’os du pied et le fait basculer.

Le capelet

C’est un hygroma qui siège sur la pointe du jarret. Cette tare disgracieuse apparaît à la suite d’un traumatisme de la région dû à une litière insuffisante, une ruade ou une chute. Les capelets sont rarement à l’origine d’une boiterie.

La tendinite ou le claquage

C’est une inflammation du tendon. Elle peut affecter la partie supérieure, médiane ou inférieure du tendon. Quand elle couvre toute la partie postérieure du canon, du genou au boulet, elle résulte d’une grave surcharge des tendons. Les causes sont diverses: traumatisme lié à l’entraînement du cheval, faux pas, terrain boueux, bandes trop serrées ou qui créent des zones de compression, ferrure inadaptée. Une conformation défectueuse (membres grêles, ou paturons longs et ployants) peut prédisposer le cheval à ce genre d’accident. Le pronostic est bon si le traitement est instauré rapidement. Les compresses glacées, les bandes de soutien ou plâtrées, «poultices», le repos complet et une ferrure corrective sont les soins vétérinaires prescrits ordinairement.

La fourbure

C’est une inflammation de la partie vive du pied (sous la partie cornée du sabot). Elle affecte principalement les antérieurs; le cheval prend une position campée: les postérieurs avancés sous sa masse et les antérieurs très en avant. La fourbure est une maladie grave, très douloureuse, qui nécessite l’intervention immédiate du vétérinaire. De multiples causes peuvent en être responsables: la surconsommation de grain, l’ingestion d’une trop grande quantité d’eau après un exercice (cheval n’ayant pas été refroidi après le travail), trop d’herbe fraîche. Elle entraîne parfois une bascule de l’os du pied (troisième phalange). Le pronostic est alors très sombre.

Les molettes

Elles sont des dilatations des synoviales articulaires du boulet. Elles causent rarement une boiterie. Les douches froides, les bandages, les cataplasmes apportent quelque soulagement en phase aiguë. Un travail ardu intermittent en est souvent responsable.

Les molettes tendineuses ou «vessigon» Elles sont des distensions synoviales dans la région du jarret.

2.15 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
Clacage du tendon
La fourbure 1 2 3 4 5 6 7 8

Jarde

1.Première phalange

2.Deuxième phalange

3.Chorion

4.Paroi ou muraille

5.Ligne blanche

6.Troisième phalange

7.Sole

8.Petit sésamoïde ou os naviculaire

9.Coussinet plantaire

La jarde «curb»

C’est une tumeur fibreuse due à l’inflammation du ligament situé dans la partie postérieure et inférieure du jarret, avec déformation du profil postérieur de l’articulation.

La maladie naviculaire

C’est une maladie grave, souvent responsable de boiteries. Elle est responsable de modifications dégénératives de l’os naviculaire (petit sésamoïde), causant une boiterie progressive, parfois intermittente. On peut la diagnostiquer par radiographie. Les chevaux dont la conformation est défectueuse (petits pieds, paturons et épaules droits) y sont plus exposés. Un travail ardu, des chocs répétés sur un sol dur et une ferrure défectueuse sont des facteurs qui favorisent parfois son évolution. Une ferrure corrective apporte souvent un certain soulagement.

Les suros «splint» Ils affectent surtout les jeunes chevaux. Le suros apparaît plus souvent sur le canon des antérieurs à la suite d’un choc ou d’un traumatisme. Le suros se manifeste par l’apparition d’une tuméfaction, dure au toucher, s’accompagnant de chaleur, de douleur et d’une boiterie variant selon les cas. Les soins vétérinaires comprennent souvent plus d’un mois de repos, des arrosages fréquents à l’eau froide, des bandes élastiques qui compriment la zone, l’application de froid, des corticostéroïdes. Le pronostic est bon dans presque tous les cas, bien que la lésion laisse parfois une cicatrice inesthétique.

L’encastelure

Cela se caractérise par le resserrement des talons et une corne très sèche et très dure. On l’observe plus souvent aux antérieurs; ses principales causes sont le dessèchement de la corne et l’absence de pression de la fourchette sur le sol, une ferrure inadaptée et une boiterie chronique. Le traitement consiste à remettre la fourchette en appui sur le sol par une ferrure appropriée et à assurer une bonne hydratation de la corne du pied.

1 2 3 9 4 5 7 6 8 La maladie naviculaire
2.16 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
Suros

L’éparvin mou

Il se manifeste par une distension, en forme de boule, de la bourse du tendon au niveau du jarret, que l’on peut déplacer d’un côté à l’autre du jarret. Il peut avoir différentes origines: un traumatisme, une entorse, une conformation défaillante (jarrets droits). L’éparvin détermine rarement une boiterie. Le pronostic est bon, mais l’éparvin laisse souvent une protubérance permanente.

L’éparvin osseux

C’est une hypertrophie osseuse à la partie inférieure de l’intérieur du jarret.

Pied en fourmilière

C’est une affection du pied par laquelle la couche médiane du sabot se sépare de la partie sensible. Il se forme alors une sorte de corne farineuse entre les deux. Comme le nom le suggère, cette maladie affecte surtout le pied, bien qu’elle attaque parfois la paroi, partant du pied pour monter quelquefois jusqu’à la couronne.

L’hygroma

C’est une tumeur assortie d’une accumulation de liquide de caractère humoral à la pointe du coude (éponge) ou à la pointe du jarret (capelet).

Harper

Maladie caractérisée par une flexion exagérée et un retard à l’extension de l’un ou des deux jarrets lorsque le cheval se déplace. Cela amène le cheval à sauter sur un ou les deux postérieurs lorsqu’il est au pas, et

quelquefois au trot. C’est souvent imperceptible, mais dans les cas graves, il arrive au cheval de se frapper l’estomac. Il est rare que cette maladie se produise chez les chevaux de moins de cinq ans.

Myoglobinurie

(eaux noires ou maladie du lundi)

Il s’agit de la présence de myoglobine dans l’urine dû à une lésion des fibres musculaires suite à un effort musculaire en présence d’un taux élevé d’acide lactique suite au métabolisme du glycogène musculaire. L’urine devient rouge ou brun noir. Le cheval refuse de se déplacer. Survient des tremblements musculaires et une faiblesse de l’arrière-main. Les muscles du dos et de la croupe deviennent de plus en plus durs et leur palpation peut être douloureuse. Une alimentation trop abondante le jour de repos entraîne un stockage excessif de glycogène dans les muscles, d’où la maladie du lundi. Arrêter le travail et garder les muscles au chaud au moyen de couvertures. Appeler le vétérinaire.

Plaie au garrot

Ces blessures sont généralement provoquées par un mauvais ajustement de la sellette à l’attelage. Il y a donc lieu de vérifier le poids exercé sur la sellette selon la voiture et la forme de la sellette pour ainsi éviter ce type de blessures. Chez le cheval, souvent une plaie non soignée rapidement et adéquatement, laissera apparaître une cicatrice recouverte de «poils blancs».

2.17 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
Éparvin mou Éparvin osseux

TABLEAU DES BLESSURES AUX MEMBRES ET AUX PIEDS

SYMPTÔMES

FOURBURE

Elle affecte généralement plusieurs pieds à la fois et surtout les antérieurs. Le cheval cherche à soulager ses pieds en pince et prend appui surtout en talon. Dans les formes aiguës, le cheval a tendance à piétiner et ramène sa litière sous ses talons. Les pieds sont chauds et la pulsation des artères digitées est très forte.

MALADIE NAVICULAIRE

Cette maladie affecte l’os naviculaire, le tendon du fléchisseur profond le surmontant et les tissus environnants des talons. Les deux antérieurs sont en général atteints. Le cheval cherche à prendre appui en pince. La boiterie est intermittente au début. Le cheval a des allures raccourcies au trot ou trébuche. La radiographie permet un diagnostic certain.

ABCÈS DU PIED

Boiterie spectaculaire et suppression d’appui totale.

CONTUSION DE LA SOLE

La corne entourant la ligne blanche peut avoir une coloration anormale. Le cheval est sensible à une pression sur la sole. Le cheval au repos portera le poids sur l’autre pied.

BLEIMES

Elles affectent généralement les antérieurs. Elles provoquent une boiterie intermittente, qui s’accentue généralement à l’exercice et surtout sur sol dur ou inégal. Le parage du lieu de la bleime découvre une couleur anormale de la corne, qui est souvent rose par suite de la présence de sang.

CAUSES

Les excès alimentaires entraînent la libération dans le sang de substances chimiques provocant la contraction des petits vaisseaux, dont ceux qui irriguent la membrane kératogène du pied. Celle-ci meurt dans certains cas, cela entraîne une bascule de la troisième phalange, qui force contre la sole. Usure des tissus entourant l’os naviculaire, éventuellement due à une mauvaise ferrure et pouvant être aggravée par une mauvaise circulation sanguine.

TRAITEMENT

Appeler le vétérinaire et supprimer la cause. Mettre le cheval au repos complet. Il ne faut le faire marcher que dans les formes légères. Les analgésiques sont utiles, les sédatifs légers abaissent la pression sanguine et atténuent ainsi la douleur. Il faut parer le pied pour lui conserver son équilibre et une ferrure spéciale peut être nécessaire.

Une ferrure orthopédique est essentielle. La circulation peut être améliorée par des médicaments dilatant les vaisseaux sanguins. Une opération peut être parfois nécessaire.

Perforation de la sole entraînant une infection des tissus mous du pied. Le pus qui se forme n’a pas d’issue et la pression qui en résulte provoque la douleur. Caillou, marcher sur un objet dur ou chocs répétés sur un sol dur.

Le vétérinaire fait sur la corne une ouverture suffisamment grande pour permettre l’écoulement du pus. Des antibiotiques peuvent être nécessaires et on applique généralement un enveloppement humide sur le pied pour favoriser l’écoulement du pus.

Mettre le cheval au repos jusqu’à la guérison de l’inflammation. Il est bon d’appliquer une plaque protectrice couvrant la sole.

Fers mal adaptés ou laissés trop longtemps en place.

Le maréchal-ferrant éliminera la corne de coloration anormale et appliquera un fer spécial réduisant les chocs sur la lésion par une suppression d’appui à son niveau.

2.18 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

TABLEAU DES BLESSURES AUX MEMBRES ET AUX PIEDS

SYMPTÔMES

CREVASSE DES TALONS

Plaies souvent suppurantes et profondes, crevasses sur les talons, derrière le paturon.

SEIME

Il s’agit d’une petite fente, généralement verticale de la paroi, qui s’agrandit si on la néglige. Si elle atteint la couronne, elle empêche la formation normale de corne. Le cheval peut boiter, si la seime s’étend jusqu’aux tissus mous du pied.

FOURMILIÈRE

Le pied est douloureux quand on percute la région malade. Un pus noir, parfois sec et grumeleux plutôt que liquide, peut s’écouler en pince à travers la ligne blanche.

POURRITURE DE LA FOURCHETTE

«THRUSH»

La corne de la fourchette est noire, malodorante et apparaît humide. Le cheval boite dans les cas graves.

FORME PHALANGIENNE «RING BONES»

ET FORME CARTILAGINEUSE «SIDE BONES»

Le cheval boîte. Les radiographies révèlent de volumineuses proliférations osseuses entourant le paturon. Les formes phalangiennes affectent les os du paturon au niveau ou audessus de la couronne; les formes cartilagineuses sont des proliférations osseuses atteignant les cartilages complémentaires de la 3e phalange en talon.

SUROS «SPLINT»

Le cheval peut boiter sans cause évidente, on constate cependant en général, sur les côtés de l’os du canon, un gonflement dur, qui peut être douloureux à la phase initiale.

CAUSES

Un produit irritant au niveau du sol qui affecte les talons ou les pieds couverts de boue. Les membres blancs sont les plus touchés.

Corne de mauvaise qualité. Déficience minérale qui rend le sabot cassant. Des conditions de sécheresse extrême peuvent rendre la corne friable.

TRAITEMENT

Appliquez un onguent à base d’huile de foie de morue et d’oxyde de zinc.

Une mauvaise corne et un sabot long en pince provoquent l’entrée d’une infection par la dissociation de la ligne blanche.

Il faut arrêter dès que possible la progression de la seime. Une rainure horizontale faite au-dessus de la seime et au moins aussi profonde que celle-ci ou deux rainures verticales encadrant la seime permettent de la contrecarrer. Dans les cas graves, il faut éliminer une partie de la corne et stabiliser la fente avec du plastique.

Il faut éliminer toute la corne infectée.

Séjour du cheval dans une litière sale et mal drainée ou dans la boue. Usure due à des chocs répétés, par exemple, à la suite de travail sur route.

Il faut éliminer toute la corne malade. Il peut être utile d’appliquer un antiseptique sur les parties restantes de la fourchette.

Il n’y a pas de traitement efficace, les analgésiques peuvent faire disparaître la boiterie. La boiterie peut aussi guérir avec le temps, si les proliférations osseuses n’atteignent pas les articulations.

Chocs répétés subis par les os des membres pendant l’exercice. Formation osseuse sur la paroi de l’os du canon.

Repos. Compresses d’eau froide. Une fois le suros formé, la boiterie disparaît. Il y a persistance d’un gonflement dur.

2.19 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

TABLEAU DES BLESSURES AUX MEMBRES ET AUX PIEDS

SYMPTÔMES

HYGROMA DU JARRET

ET HYGROMA DU COUDE

Gonflement froid et indolore de la pointe du jarret ou du coude (les lésions récentes sont chaudes et molles). Le cheval ne boîte pas.

SÉSAMOÏDITE

Douleur et gonflement en face postérieure du boulet.

MOLETTES

Augmentation de volume mou en arrière du membre, juste au-dessus du boulet, qui s’accentue souvent après un repos. Le cheval ne boîte pas.

CAPELET

Enflure juste au-dessus du jarret que l’on peut généralement pousser d’un côté et de l’autre.

JARDE

Épaississement des ligaments au bas de la face postérieure du jarret. Il peut y avoir ou non boiterie.

ÉPARVIN OSSEUX

Le cheval boîte d’un postérieur ou parfois des deux. On voit parfois une augmentation de volume osseuse au bas de la face interne du jarret.

LUXATION DE LA ROTULE

Le postérieur est tenu étendu vers l’arrière et le cheval ne peut pas le fléchir. Cela peut se produire pendant l’exercice ou à la suite d’une autre blessure du grasset.

CAUSES

Un coup peut en être responsable, mais la cause est souvent une litière insuffisante faisant que l’articulation se blesse quand le cheval se couche.

Le trouble est souvent dû à l’usure mais il peut aussi résulter d’une distension des ligaments fixés sur les os sésamoïdes.

Fatigue et usure de l’articulation du boulet.

TRAITEMENT

Hydrothérapie

Entorse.

Flexion excessive du jarret distendant les ligaments unissant certains os.

Repos et anti-inflammatoire.

Forme d’arthrose affectant les petits os du jarret.

Hydrothérapie.

Le mécanisme qui permet au cheval de bloquer son grasset et de dormir debout, se déclenche à la suite du raccourcissement d’un des ligaments qui entrent en jeu. Le trouble peut être associé à un mauvais état général.

Hydrothérapie Massage et faire un bandage serré pour réduire l’enflure.

Mettre au repos. Éviter les efforts à l’articulation du jarret.

Un exercice contrôlé, associé à des analgésiques, peut entraîner une fusion des os supprimant la douleur. Une ferrure orthopédique atténue la boiterie.

Si le cheval se détend, il peut être possible de débloquer le grasset en le massant doucement. Une intervention peut être nécessaire pour sectionner le ligament raccourci et rétablir la liberté de mouvement.

2.20 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

Membre antérieur

4. Le pied, soins et entretien des sabots

LE PIED DU CHEVAL a subi de nombreuses transformations au cours des millénaires. Des quatre doigts des antérieurs de Eohippus ne subsiste aujourd’hui qu’un seul doigt recouvert de corne. Les métacarpiens et les métatarsiens rudimentaires entourant l’os du canon sont les vestiges de deux de ces doigts. L’ergot et la châtaigne sont des vestiges probables de doigts disparus avec l’évolution.

L’étude du pied du cheval porte sur la partie cornée visible et sur la structure interne de celle-ci. Le sabot est la partie cornée du pied comprenant la muraille (ou paroi), la sole et la fourchette.

1.Métacarpien principal (canon)

2.Première phalange

3.Deuxième phalange

4.Chorion

5.Paroi ou muraille

6.Ligne blanche

7.Troisième phalange

8.Sole

9.Petit sésamoïde ou os naviculaire

10.Coussinet plantaire

LE PIED...

La deuxième phalange relie le paturon et le pied. Elle forme une articulation avec le petit sésamoïde (os naviculaire) et la troisième phalange.

La troisième phalange est un os très poreux qui a la forme du sabot. Elle ressemble à une éponge durcie. Les alvéoles donnent passage aux artères, aux veines et aux nerfs.

Les fibro-cartilages se rattachent de chaque côté de la troisième phalange et forment l’extrémité extérieure des glomes du talon.

L’os naviculaire (petit sésamoïde), de la forme d’un navire, se trouve derrière les deuxième et troisième phalanges. Le tendon fléchisseur profond retient ce petit os en place. Les fibro-cartilages de la troisième phalange protègent l’os naviculaire de chaque côté. L’os naviculaire, bien que très petit, est souvent le siège de douleur et de boiterie.

Le coussinet plantaire est un tissu élastique qui constitue la structure sousjacente de la fourchette, soit la partie postérieure du pied du cheval. Il joue un rôle d’amortisseur et permet au pied de se dilater à l’appui.

2.21 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
3 4 10 5 6 8 7 9
2 1

LAMELLES CHORIALES (CHORION)

LE SABOT...

La partie sensible du pied est constituée d’une enveloppe de chair feuilletée, appelée chorion, qui recouvre la structure osseuse du pied (troisième phalange); le chorion transporte le sang et assure la nutrition et la croissance de la corne.

La paroi est constituée de couches insensibles de corne dépourvue de terminaisons nerveuses. La couche intérieure se compose de tissu kéraphyleux (le kéraphylle). Le chorion est fait de lames qui s’imbriquent étroitement dans les lames du tissu kéraphylleux.

1.Pince

2.Mamelle

3.Quartier

4.Talon

1.Muraille

2.Ligne blanche

3.Sole

4.Lacunes latérales

5.Fourchette

6.Lacune médiane

7.Talon

8.Arc-boutant

9.Barre

10.Glomes

PAROI OU MURAILLE

La ligne blanche représente la jonction continue de la paroi avec la sole. Sur la sole d’un pied fraîchement paré, elle forme un tracé clair et circulaire servant de repère au maréchal-ferrant. La muraille ou la paroie est la partie visible du sabot; sa sensibilité et sa croissance se comparent à celles de l’ongle chez l’homme. Elle est raccourcie et parée sans douleur. Elle est suffisamment épaisse et souple pour loger et retenir les clous du fer sans fendre. Elle pousse à partir de la couronne (de haut en bas) de 0,5 à 1,2 centimètre par mois. La paroi est plus épaisse sur la pince et plus mince au talon.

Le périople (périonyx) est une couche de corne molle qui recouvre la partie supérieure du sabot et prévient le dessèchement de celui-ci.

Le bourrelet périoplique (bande coronaire) est responsable de la formation de la corne. Le bourrelet est une zone sensible qui peut saigner abondamment en cas de blessure, laissant apparaître une cicatrice (fissure, seime) dans la paroi du sabot. On a avantage à protéger cette région pendant le transport du cheval.

Le chorion de la sole tapisse la surface solaire de la troisième phalange et produit la corne de la sole.

2.22 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
9 8 5 3 1
4 3 2 1 2 6 7 4 10

La sole forme la majeure partie de la face plantaire du sabot. Elle protège les tissus du pied contre les meurtrissures. Elle est formée de corne semblable à celle qui recouvre le sabot du pied, mais plus souple. La sole étant légèrement concave, elle supporte par conséquent peu de poids.

Les barres sont disposées de chaque côté des branches de la fourchette. Les barres contribuent à l’appui et à l’écartement de la paroi quand le pied touche le sol.

La fourchette est une saillie en «V» allongée, formée d’une corne flexible qui, normalement, prend légèrement appui sur le sol. Elle stimule la circulation sanguine dans le pied, retient l’humidité, sert d’amortisseuret d’antidérapant et favorise l’écartement du talon.

La fourchette est constituée d’une corne homogène, souple et élastique. Toute altération, fente, dégénérescence ou cavité est pathologique.

PERCUSSION DU PIED SUR LE SOL...

Quand le pied se pose sur le sol et supporte le poids, la fourchette et le coussinet plantaire en s’écrasant, poussent verticalement sur l’os du pied et latéralement sur les cartilages latéraux, produisant une expansion de ces derniers. La sole concave s’aplatit, et la paroi du pied et les barres s’écartent. La paroi du sabot n’est donc pas aussi rigide qu’elle ne le semble!

La corne du sabot, la sole et la fourchette doivent leur élasticité à une bonne hydratation. Une corne trop sèche ou des talons serrés (encastelés) ne permettant pas l’appui de la fourchette sur le sol sont des facteurs de commotions ou de boiteries. Chez le cheval sain, le talon entre normalement en contact avec le sol légèrement avant la pince.

1.Métacarpien

2.Sésamoïdes

3.Première phalange

4.Deuxième phalange

5.Fibro-cartilages

6.Petit sésamoïde (os naviculaire)

7.Troisième phalange

8.Paroi ou muraille

9.Fourchette

10.Résistance

11.Poids subi par le pied au moment de la phase d’appui

Les flèches à l’intérieur du sabot indiquent de quelle manière le sabot s’élargit pour amortir l’impact au moment où le pied percute le sol.

2.23 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
AppuiSoutienPropulsion 1 3 4 6 5 8 2 7 9 10 11
(canon)

SOINS ET ENTRETIEN DES SABOTS...

Il est important de porter une attention toute spéciale aux sabots de votre cheval, de là l’expression «pas de pieds, pas de cheval».

Vous devez curer les pieds de votre cheval avant et après chaque sortie. Vous pourrez ainsi en déloger les corps étrangers, vous assurer de l’état des fers et, avec un peu d’expérience, obtenir des indices sur l’état de santé de votre cheval: hausse de température, maladies, condition du sabot, etc.

Lorsque requis, s’il y a des signes d’assèchement, huilez les sabots avec des ingrédients qui revitalisent la muraille tels que l’huile de foie de morue, le goudron de bois de sapin ou la lanoline. Cela conservera l’humidité, la flexibilité et la vitalité du sabot. Évitez l’utilisation de pommades acides puisqu’elles abîment la laque naturelle, ce qui la rend moins résistante et de ce fait, augmente les risques d’éclatement, de fragmentation, et les problèmes de ferrage.

Lorsqu’une sécrétion apparaît aux lacunes de la fourchette et qu’une infection s’y manifeste, utilisez un bon désinfectant et un pansement au besoin.

COMMENT CURER LES MEMBRES ANTÉRIEURS...

- Se placer à côté du membre, face à l’arrière.

- Glisser la main gauche sur l’antérieur gauche jusqu’au boulet.

- Utiliser la main droite pour l’antérieur droit.

- Pincer le haut du boulet et pousser votre épaule sur l’épaule du cheval pour forcer celui-ci à porter son poids sur l’autre membre antérieur.

- Prendre le boulet et soulever le pied.

- Bien nettoyer, à l’aide du cure-pieds, la sole, la fourchette et les lacunes.

- Laisser le cheval reposer doucement son pied au sol.

COMMENT CURER

LES MEMBRES POSTÉRIEURS...

- Se placer à côté du membre, face à l’arrière.

- Glisser la main gauche sur la face interne du postérieur gauche jusqu’au boulet. Utiliser la main droite pour le postérieur droit.

- Pincer le haut du boulet et soulever le pied.

- Avancer votre genou le plus près possible du cheval et y appuyer le membre.

- Maintenir le sabot à l’aide de la main et curer le pied.

- Dégager le genou et laisser le cheval reposer doucement le pied au sol.

Les pieds doivent être curés tous les jours avant et après chaque sortie. Lors de ce travail, vos genoux doivent être fléchis de façon à éviter des efforts inutiles au niveau du dos.

2.24 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

5. Le ferrage

QUAND LE CHEVAL est en liberté dans un milieu naturel, sans ferrure, l’usure de la corne en compense plus ou moins la croissance. Les déplacements du cheval stimulent la pousse de la corne, et celle-ci s’use par la même occasion; le pied conserve donc son aplomb. Par contre, si le cheval travaille sur un sol dur, en terrain varié, l’usure peut excéder la pousse et endommager le pied. Pour protéger les sabots d’une usure excessive, l’homme a inventé les fers il y a plus de 2000 ans.

Les Grecs, les Japonais et les Égyptiens utilisaient déjà diverses formes de «sandales» pour protéger les pieds de leurs chevaux. Les Romains réalisèrent que les fers seraient plus sécuritaires en y ajoutant des clous plantés dans la muraille.

PINCE MAMELLE

RIVE EXTERNE

ÉTAMPURE

MORTAISE POUR

VISSER LES

CRAMPONS À GLACE

VOÛTE

RIVE INTERNE

QUARTIER

BRANCHE ÉPONGE

De nos jours, la plupart des fers sont fabriqués en acier, bien que les fers d’aluminium ou de plastique soient assez répandus dans le milieu des courses. Le rôle du maréchalferrant est de restaurer l’équilibre naturel du pied et de s’assurer que le pied repose parfaitement à plat en percutant le sol sur une surface plane.

Certains chevaux ont des pieds robustes et jouissent d’une corne résistante, tels les chevaux de race Canadienne.

Avant de décider du type de ferrage, on doit d’abord évaluer ses besoins:

✑ Pour la promenade occasionnelle sur sol mou, il n’est peut-être pas obligatoire de ferrer le cheval.

✑ Pour fins de loisirs et/ou pour les sports, le cheval pourra être ferré des antérieurs seulement ou des antérieurs et des postérieurs selon la nature du terrain et la fréquence d’utilisation.

✑ Durant la période hivernale, il est recommandé d’utiliser des «fers à crampons» auxquels un «pad» peut être ajouté aux antérieurs pour prévenir l’accumulation de neige durcie sous les sabots. Des bottes avec crampons sont aussi disponibles pour être enfilés aux pieds du cheval.

TÊTE LAME POINTE FRAPPE COLLET
2.25 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
GRAIN D’ORGE

Dans tous les cas, prenez conseil de votre maréchal-ferrant qui saura vous conseiller en ce domaine et choisir la ferrure appropriée.

Le cheval recevra les soins du maréchalferrant toutes les 6 à 8 semaines, qu’il soit ferré ou non. Le parage consiste à enlever l’excédent de corne et à restaurer l’aplomb normal. Relever consiste à referrer un cheval avec la même ferrure.

Le maréchal-ferrant ferrera à chaud ou à froid. Lorsqu’il ferre à chaud, le fer chaud est modelé à la forme du pied; le maréchalferrant le place sur le sabot, à chaud pour l’ajuster. Il en corrige la forme, au besoin, et le refroidit avant de le river sous le sabot à l’aide de clous.

Fer à la battière

Fer à queue d’aronde

Lors du ferrage à froid, le fer est placé à froid sur le sabot, après quoi le maréchalferrant procède à l’ajustement de sa forme avant de le fixer au sabot.

Quelle que soit la technique utilisée, la ferrure s’ajuste au sabot et non l’inverse.

Les fers utilisés pour les antérieurs sont en forme de «U», tandis que ceux pour les postérieurs sont en forme de «V».

Il est bon de savoir qu’il est possible, par une ferrure orthopédique appropriée, d’alléger la douleur occasionnée par une blessure (durillon, abcès) ou de réduire la pression exercée sur une zone spécifique (maladie naviculaire, fourbure, éparvin).

Les ferrures spécialisées peuvent atténuer certaines irrégularités d’allures (cheval qui forge, se touche) ou certains défauts de conformation (cheval panard, cagneux). Toute ferrure corrective visant à modifier l’orientation du pied ou du membre relève de la compétence conjointe du vétérinaire et du maréchal-ferrant, qui détermineront si la correction, esthétique ou autre, justifie les risques encourus.

Fer à double planche

Fer Alasonière

2.26 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
Fer à éponge en «T»

Longueur du sabot

axe du pied aplomb du pied

Orientation du sabot (paturon)

Angle du fer égal à l’angle du talon

CARACTÉRISTIQUES D’UNE BONNE FERRURE...

On suppose que sur chaque bipède, les pieds sont d’égale taille au départ.

✑ La longueur et l’angle de la pince et du talon du pied correspondent à ceux du pied opposé.

✑ Au pas et au trot, les pieds du cheval percutent uniformément le sol; le poids du pied est réparti également sur toute la surface du fer.

✑ La fourchette prend appui au sol.

✑ Les glomes du talon sont d’égale hauteur.

✑ Les éponges du fer recouvrent bien les quartiers du pied et se prolongent parfois au-delà de l’arc-boutant pour stimuler la pousse de la corne.

✑ Les rivets sont à égale distance, à environ 2 cm de la base du sabot.

✑ Les fers sont rivés à l’aide de 6 à 8 clous.

✑ La garniture du fer déborde légèrement en dehors du pied pour permettre l’expansion voulue, ou pour remodeler la forme du pied.

✑ Pour certains types de ferrage, la garniture du fer est légèrement en retrait en avant du sabot sur les antérieurs; ceci permet de dégager l’antérieur plus rapidement.

DÉFAUTS LES PLUS FRÉQUENTS...

✑ Muraille du sabot râpée. Traces de râpage au-delà de la ligne que forment les rivets. Un râpage excessif endommage le vernis protecteur de la muraille.

✑ Fer reposant sur la sole ou pinçant les talons.

✑ Pince excessivement longue.

✑ Parage excessif des talons.

✑ Parage excessif de la sole (sole creuse).

LE FERRAGE D’ÉTÉ ET D’HIVER...

Dépendant des régions, de la nature du terrain et des conditions climatiques qui prévalent en hiver, certains ne poseront des fers à crampons qu’aux antérieurs.

Toutefois, si vous vous déplacez dans des endroits où des plaques de glace sont présentes, nous vous recommandons de toujours ferrer à crampons aux quatre membres et de prévoir des «pads» sous les fers des antérieurs.

De plus, la neige mouillée surcharge les tendons, sans compter les glissades dont elle est responsable. À certaines températures, la neige s’accumule sous la sole du pied en formant une boule de glace et expose le cheval aux accidents. Atteler dans la neige est très agréable à condition de prendre les précautions qui s’imposent. Demandez conseil à votre maréchalferrant.

2.27 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
Ferrage d’été Ferrage d’hiver

Le pas

Quatre temps

6. Les allures

LES ALLURES naturelles sont:

Le pas — Allure à quatre temps.

Le trot — Allure à deux temps. Les membres diagonaux touchent le sol en même temps.

L’amble — Allure à deux temps. Les membres du même côté touchent le sol en même temps.

Le petit galop «canter» — Allure à trois temps.

Le grand galop — Allure à quatre temps.

En ce qui a trait au reculer, il s’agit d’une allure à deux temps.

On définit une foulée comme étant une longueur entre deux appuis successifs du même pied.

Le trot

Deux temps

Le petit galop «canter»

Trois temps

2.28 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

7. Les aplombs des membres

APLOMBS DES MEMBRES ANTÉRIEURS

D’aplombOuvert du devantSerré du devantCagneuxPanard

APLOMBS DES MEMBRES ANTÉRIEURS

VUS DE PROFIL

D’aplombArqué ou brassicourt Genou effacé ou creux

APLOMBS DES MEMBRES POSTÉRIEURS

D’aplombOuvert du derrièreJarrets closJarrets cambrésPanard

APLOMBS DES MEMBRES POSTÉRIEURS

VUS DE PROFIL

D’aplombCampé du derrièreSous lui du derrière Jarret coudé Jarret droit

2.29 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

Cheval qui se croise avec trace unique

Cheval qui se croise «wing in»

Cheval qui billarde ou qui fauche «wing out»

8. Les défauts de locomotion et les boiteries

LE CHEVAL QUI S’ATTEINT…

Le cheval qui présente ce défaut est sujet aux blessures. La pince du postérieur frappe le talon ou le tendon de l’antérieur. Les atteintes se produisent souvent pendant les allures rapides. Elles sont causées par une extension trop importante du postérieur ou insuffisante de l’antérieur correspondant.

LE CHEVAL QUI FORGE…

On entend ce défaut au bruit du fer du postérieur qui se choque contre le fer de l’antérieur. Le cheval peut parfois se blesser au talon. Le cheval forge quand il pose le postérieur trop rapidement ou soulève l’antérieur trop lentement. Les chevaux forgent pour différentes raisons: paresse de l’avant-main, mauvaise condition physique, fatigue, inexpérience des jeunes chevaux, mauvais changement de l’angle du sabot au parage.

LE CHEVAL QUI SE CROISE AVEC TRACE UNIQUE…

Le cheval pose les pieds l’un devant l’autre en ne laissant qu’une seule trace ou presque. Ce défaut prédispose le cheval à trébucher. On le rencontre le plus souvent chez les chevaux serrés du devant et panards.

LE CHEVAL QUI SE CROISE «WING IN»

Le pied levé croise ou touche le membre opposé à l’appui et se pose à l’extérieur du tracé de la trajectoire normale. Le cheval qui se croise peut se blesser en se frappant, et l’intérieur du membre est surchargé du fait que le pied se pose en dehors du trajet normal. Les chevaux panards ont tendance à se croiser.

LE CHEVAL QUI BILLARDE

OU QUI FAUCHE «WING OUT» …

Le cheval qui billarde dévie le pied vers l’extérieur dans un mouvement de demirotation et le pose à l’intérieur de sa trajectoire. Ce défaut affecte surtout l’esthétique. Il prédispose rarement aux interférences des membres, mais surcharge l’extérieur du pied. Les chevaux aux pieds cagneux ont tendance à billarder.

2.30 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

LES BOITERIES...

La plupart du temps, la boiterie est liée à un défaut d’ossature du cheval, à un alignement défectueux des os, à une orientation défectueuse des articulations ou à tout autre problème découlant d’une mauvaise conformation.

La boiterie peut par ailleurs être la conséquence d’un traumatisme ou d’un accident.

Si le cheval boîte suite à un ferrage, il est possible que le maréchal-ferrant ait fortuitement enfoncé un clou dans la partie vive du pied, que le sabot ait été paré trop court ou que l’angle du pied ait été modifié trop radicalement. Un entraînement irrégulier ou mal mené ou le surentraînement sont parfois mis en cause; le cheval doit être soumis à un entraînement progressif afin que ses os, ligaments, tendons et muscles soient suffisamment forts pour entreprendre un travail dur ou prolongé.

Une boiterie aiguë cloue le cheval sur place; celui-ci refuse de se déplacer. Si la boiterie est grave, on la remarque au pas; les symptômes sont évidents; le cheval marche en traînant les pieds, soulève l’encolure quand le pied douloureux entre en contact avec le sol ou, s’il s’agit d’un postérieur, le cheval peut sembler soulever sa

hanche ou traîner la pince du côté douloureux. Une boiterie plus subtile s’observe au trot. Des foulées plus courtes et irrégulières permettent souvent de déceler une boiterie.

C’est souvent au trot que le vétérinaire pourra évaluer et diagnostiquer une boiterie. La tête et l’encolure du cheval sain bougent très peu au trot, comparé au pas et au galop, en raison du fait qu’il s’agit d’un mouvement à deux temps.

IDENTIFIER LE MEMBRE AFFECTÉ

PAR UNE BOITERIE...

Le membre douloureux est celui qui brise la cadence plus rapidement; le pied douloureux se pose plus légèrement sur le sol que les autres membres.

Par exemple, si le cheval soulève sa tête quand l’antérieur gauche touche le sol, c’est probablement ce pied-là qui le fait souffrir.

Dans le cas d’un postérieur, nous remarquerons que la croupe demeure plus élevée du côté du membre affecté.

La plupart des boiteries des antérieurs trouvent leur origine dans la partie inférieure du membre, sous le genou; la plupart des boiteries des membres postérieurs proviennent des articulations du jarret et du grasset. Les boiteries sont parfois plus évidentes sur un terrain dur ou, au contraire, sur un terrain mou ou profond.

2.31 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

Le curage des sabots permet de vérifier l’état du pied. Éviter les exercices violents et sur terrain accidenté.

Les défaillances révèlent souvent un entraînement trop dur, entrepris trop vite. Éviter de soumettre les jeunes chevaux à un travail trop intensif. Un travail long et dur sape le moral des jeunes chevaux et des chevaux en mauvaise condition physique.

Au premier signe d’œdème ou de chaleur, il peut être utile d’arroser les membres du cheval à l’eau froide, de frictionner la région atteinte, de faire un bandage et de mettre le cheval au repos.

Les guêtres et les bandes d’exercice, ainsi que des cloches peuvent contribuer à protéger les membres du cheval, surtout en terrain difficile ou quand la charge de travail est particulièrement laborieuse. La rosée rend l’herbe très glissante, de même que la pluie. Certaines surfaces gazonnées peuvent également être étonnamment dures. Monter ou atteler un cheval dans un pré est excellent pour la mise en souffle, quand on a pris la précaution de repérer et d’éliminer tous les trous de rongeurs et autres dangers potentiels.

2.32 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

9. L’alimentation et l’appareil digestif

L’APPAREILDIGESTIF du cheval est extrêmement sensible. Il faut donc le nourrir régulièrement, idéalement trois fois par jour et éviter d’apporter des changements brusques à ses rations.

L’importance des rations dépendra de l’exercice et du travail imposé au cheval.

Le processus de digestion commence dans la bouche quand les incisives sectionnent l’herbe et que la langue la repousse vers les molaires. La nourriture broyée est hydratée par une quantité égale de salive; une livre de grain produit un volume égal de salive. La nourriture est véhiculée le long de l’œsophage par des contractions musculaires ondulantes. Elle parvient à l’estomac où les sucs gastriques transforment les aliments en simples éléments nutritifs.

Le processus de la digestion commence au niveau des lèvres, des dents et de la langue.

L’estomac du cheval fonctionne mieux quand il n’est qu’à moitié rempli. Le bol alimentaire passe ensuite dans l’intestin grêle où il subit de nouvelles transformations. Les bactéries fermentent la nourriture pour la transformer en éléments nutritifs assimilables dans le gros intestin, le caecum; ce processus se poursuit dans le gros côlon. C’est dans le petit côlon que se forment les crottins éliminés par la voie du rectum. La durée du processus complet de digestion, de l’ingestion à l’évacuation, est d’environ 48 heures.

4.Oesophage (1,20 m)

5.Estomac (18 litres)

6.Intestin grêle (20 à 25 m)

7.Caecum

8.Gros côlon (3 m)

9.Côlon flottant (3 m)

10.Rectum

11.Anus

2.33 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
3 5 6 4 1 2 7 8 11 9 10 1.Dents 2.Langue 3.Pharynx

L’ALIMENTATION…

Les besoins énergétiques du cheval sont fournis par les sucres (l’amidon du maïs), les graisses (les huiles végétales, le % de gras dans la moulée), les protéines (l’avoine et le foin) et les fibres.

Le bon foin et les concentrés fournissent les nutriments essentiels à l’organisme; les glucides (les sucres), les lipides (les graisses), les protéines, les vitamines et les minéraux.

LES QUALITÉS D’UN BON FOIN…

✑ De couleur verte, d’un arôme agréable, d’une texture souple séché au soleil.

✑ De tige mince, rapport feuilles-tige élevé.

✑ Et exempt de poussières et de moisissures.

Plus le foin est mature, moins il est nutritif et plus il est fibreux.

Les légumineuses (luzerne et trèfle) ont une valeur nutritive plus élevée que les graminés (mil).

Les glucides: les sucres, les hydrates de carbone, le glucose et l’amidon.

✑ Les glucides sont les composantes principales des céréales: le maïs, le blé, l’orge et l’avoine.

✑ Le maïs possède la teneur la plus élevée en sucre, donc en énergie disponible rapidement pour du travail intense sur de courtes périodes (ex.: le marathon).

Les lipides: les graisses

✑ fournissent l’énergie à l’organisme, sauf si ce dernier ne la dépense pas, le cheval les emmagasine et il prend du poids.

Les protéines

✑ fournissent les acides aminés nécessaires à la formation des tissus comme les muscles, les enzymes et les hormones.

Tout mouvement chez le cheval requiert de l’énergie. Cette énergie est nécessaire à la contraction des muscles et provient des aliments.

L’énergie dans les aliments est emmagasiné sous trois formes: glycogène dans le foie, glycogène musculaire et au-delà d’un certain seuil en tissus adipeux (gras corporel).

À l’entraînement, le cheval requiert:

✑ des protéines pour son développement musculaire,

✑ des sucres emmagasinés dans les muscles et le foie pour un travail intense sur de courtes périodes comme les obstacles en marathon,

✑ des graisses pour un travail d’endurance comme les parcours de 15kilomètres de marathon.

2.34 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

NOTIONS IMPORTANTES CONCERNANT L’EAU ET L’ALIMENTATION…

✑ Lorsque les chevaux sont au pré, des précautions doivent être prises lors de la distribution du grain afin d’éviter les ruades.

✑ Les chevaux laissés à l’extérieur en période hivernale doivent obtenir une ration de grain comme apport énergétique.

✑ Sachant que l’estomac du cheval est petit et qu’il fonctionne mieux quand il n’est que partiellement rempli, nourrir le cheval plusieurs fois par jour en petites quantités.

✑ La salive sécrétée en mastiquant occupe autant d’espace dans l’estomac que les aliments.

✑ Le cheval a besoin d’eau pour digérer. Il doit donc disposer d’eau potable à volonté. Il peut survivre pendant quelques jours sans nourriture, mais pas sans eau. Un cheval peut consommer de 15 à 60 litres d’eau par jour.

✑ Les fourrages (foin, herbes) sont nécessaires à la bonne digestion. Le foin doit constituer au moins 50% de la ration du cheval. La ration de foin doit toujours précéder celle du grain.

✑ On sert toujours du foin de première qualité. Le foin poussiéreux ou moisi peut être à l’origine de problèmes digestifs ou respiratoires.

✑ Bien que nombre de chevaux et de poneys se passent très bien de grain concentré, les chevaux de sport et ceux qui travaillent beaucoup ont besoin de l’apport énergétique que leur procure le grain.

✑ L’alimentation du cheval tient compte des variations individuelles, du poids, du tempérament et du travail auquel il est soumis.

✑ On ne donne au cheval que la quantité de grain nécessaire pour le garder en bonne forme et lui procurer suffisamment d’énergie pour accomplir son travail.

✑ Toute modification de la diète du cheval se fait progressivement.

✑ Il faut éviter toute excitation avant, pendant et après les repas. Il est de règle de garder le cheval au repos une heure avant et après les repas qui contiennent une ration de grain.

✑ Le cheval qui ne mange pas toute sa ration souffre peut-être d’une maladie. Il y a donc lieu de vérifier ses signes vitaux.

✑ Le grain concentré est conservé au sec et hors de portée des chevaux afin d’éviter l’ingestion accidentelle d’une grande quantité de grain.

2.35 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

✑ Lorsque le cheval «creuse» des flancs, il peut s’agir d’un manque d’eau. Il y a donc lieu de vérifier immédiatement l’état des abreuvoirs.

✑ Une maigreur exagérée et ce malgré l’apport en nourriture, est parfois le signe d’une infestation parasitaire. Des vermifuges doivent alors être administrés.

✑ Après un exercice, attendez de 15 à 30minutes avant de faire boire votre cheval à l’abreuvoir.

✑ Si le cheval ne dispose pas d’un abreuvoir automatique, lui donner à boire avant de le nourrir.

✑ Il faut nourrir selon le poids et non pas selon le volume.

✑ La quantité de moulée ne doit pas dépasser 50% de la ration totale. Seul le cheval de haute compétition peut recevoir jusqu’à 65% en concentré, mais en ayant augmenté sa ration de moulée très graduellement.

✑ Il est préférable de donner plusieurs repas par jour (3) et donner la plus grande quantité en foin pour la nuit; plus longue période pour digérer dans le calme.

✑ Évitez des changements brusques dans le type de nourriture: du foin de mil au foin de luzerne.

✑ Ajoutez de l’huile végétale (maïs ou soya) à la ration pour donner un beau poil et activer la mue.

✑ La consommation alimentaire quotidienne du cheval au travail, représente de 1,5% à 2,5% de son poids vif (ex.: cheval de 1200 lbs, 15 lbs de foin et 10lbs de moulée).

✑ Les vitamines sont indispensables, mais les besoins normaux sont en général couverts par une bonne alimentation. Une attention spéciale sera portée à la jument en gestation afin de prévenir une carence en vitamines.

✑ Les besoins en sodium sont élevés et augmentent avec la sudation. Il convient de laisser en permanence du sel à la disposition du cheval.

2.36 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

DÉSORDRES DE L’APPAREIL DIGESTIF…

Tout comme l’homme, le cheval est exposé à de nombreux désordres digestifs.

L’obstruction de l’œsophage peut causer la mort par suffocation. Les médicaments en sont souvent responsables, notamment lorsque le cheval est forcé d’avaler de gros comprimés qui restent coincés dans l’œsophage. Le cheval privé d’eau pendant les repas, une friandise, carotte ou pomme peuvent causer une obstruction de l’œsophage.

LES COLIQUES…

Les coliques peuvent entraîner la mort en dedans de 12 à 48 heures. Elles provoquent de vives douleurs abdominales. On appelle le vétérinaire d’urgence, la guérison du cheval dépendra de la précocité du diagnostic et du traitement.

La suralimentation en grain et la consommation d’eau après un effort intense sont souvent des causes importantes de coliques.

SYMPTÔMES DES COLIQUES…

La colique se manifeste généralement très rapidement. Le cheval semble inconfortable et peu intéressé à ce qui se passe autour de lui. Dans certains cas, il se couche et se relève fréquemment, parfois il se roule et dans certains cas graves, il est très agité. Il lui arrive de se mordre ou de se frapper l’estomac, il se regarde fréquemment le flanc. Il gratte parfois le sol. La région où se terminent les côtes est parfois gonflée, parfois comprimée. Très souvent, on constate l’absence de crottin dans le box. Le cheval refuse toute nourriture.

Une investigation plus approfondie peut nous faire découvrir une respiration rapide ou superficielle, un pouls élevé. Le temps de remplissage capillaire est lent. La température du cheval varie, mais elle est habituellement plus basse que la normale en raison de l’état de choc.

Dès qu’on soupçonne une colique, il faut appeler le vétérinaire.

Que faire en attendant le vétérinaire:

✑ Si le cheval est couché sur le dos dans son box , demandez de l’assistance pour le remettre sur pied et «le faire marcher».

✑ Garder le cheval au chaud, aussi confortable que possible.

2.37 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

✑ Retirer tout le foin et tout reste de grain de son box.

✑ Débarrasser le box de tous les crottins pour être en mesure de constater immédiatement la présence de nouvelles évacuations.

✑ Épaissir la litière de sorte qu’il ne risque pas de se blesser en se roulant. De préférence, empêcher le cheval de se rouler pour ne pas occasionner ou aggraver des torsions de l’intestin.

✑ Avoir une remorque à sa disposition pour transporter le cheval d’urgence à la clinique, si nécessaire.

Promener un cheval souffrant d’une colique

IL FAUT TOUJOURS PRENDRE

LA COLIQUE DU CHEVAL AU SÉRIEUX...

ELLE PEUT LUI ÊTRE FATALE

2.38 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

10. L’état de santé du cheval

LA TEMPÉRATURE...

La température normale d’un cheval se situe entre 37,50 ºC et 38,50 ºC (98,50 ºF et 101 ºF). Lorsque celle-ci atteint 39,00 ºC ou 102 ºF et plus, vous devez communiquer avec votre vétérinaire. Prendre la température en insérant le thermomètre dans le rectum du cheval et le tenir en place pour l’empêcher de tomber.

Le cheval en état de choc affiche souvent une température sous la normale. Rincer le thermomètre à l’eau tiède et le plonger dans une solution désinfectante (avec de l’alcool) après chaque usage.

LE POULS...

Le cheval adulte au repos a de 32 à 40 pulsations à la minute. L’exercice, les repas et le stress augmentent les pulsations.

On prend le pouls du cheval juste sous la mâchoire en exerçant une pression sur l’artère contre l’os de la joue. On compte les pulsations avec les doigts et non le pouce pendant 15 secondes et on multiplie par 4.

RESPIRATION...

Au repos, le cheval adulte a de 10 à 14 respirations à la minute. On peut compter les respirations du cheval en observant ses flancs se soulever et s’abaisser. Les respirations du cheval sont plus faciles à observer si l’on se place vers l’arrière du cheval. Observer également si elles sont régulières, égales, profondes ou superficielles. Compter les respirations pendant 30 secondes et multiplier par deux.

TEMPS DE REMPLISSAGE CAPILLAIRE...

On vérifie le temps de remplissage capillaire quand on soupçonne une colique. Le temps de remplissage capillaire nous renseigne sur le fonctionnement du système circulatoire. On le vérifie en pressant le pouce sur la gencive supérieure du cheval, juste au-dessus des dents médianes. La marque plus claire laissée par la pression du pouce disparaît en dedans de 2 secondes quand la circulation est normale et elle persiste plus longtemps quand la circulation est au ralenti.

DÉSHYDRATATION...

Les chevaux doivent consommer beaucoup d’eau pour rester en bonne santé. La déshydratation peut leur être fatale. Pincer la peau du cou du cheval entre deux doigts. Le pli doit normalement disparaître en l’espace de 2 à 3 secondes sans laisser aucune trace sur l’encolure. Un pli persistant plus longtemps nous fait soupçonner la déshydratation.

SOIN DES BLESSURES...

Le cheval est exposé à diverses blessures: lacérations, écorchures, contusions, coupures, piqûres et brûlures. La gravité dépend souvent de l’étendue et de l’emplacement de la blessure. On arrive à soigner la plupart des blessures superficielles soi-même; par contre, les blessures touchant les yeux, les muscles, les ligaments, les tendons, les os et les articulations relèvent de la compétence du vétérinaire.

2.39 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

POINTES DENTAIRES...

Puisqu’il y a une pousse dentaire continue chez le cheval, il en résultera une usure inégale des dents pouvant causer la formation de pointes dentaires. Celles-ci peuvent causer des problèmes de mastication ou blesser la langue ou les muqueuses des joues. L’absence d’une dent résulte également en une pousse excessive des dents opposées. Pour prévenir les problèmes de mastication associés aux aspérités dentaires, un examen buccal périodique est donc souhaitable, et un râpage de dents effectué au besoin.

À RETENIR...

Certaines maladies proviennent d’une mauvaise application des règles concernant l’hygiène et l’alimentation. La santé du cheval peut être affectée entre autres, par un foin poussiéreux et de mauvaise qualité, par une irrégularité dans la fréquence et la quantité de grains, par une mauvaise ventilation des lieux, par un apport excessif d’eau après un exercice, par un exercice violent et fréquemment par des blessures qui ne sont pas soignées sur le fait.

Le cheval inapte souffre d’un ou de plusieurs problèmes réduisant ses aptitudes, voire imposant l’interruption de son programme d’entraînement. Selon la nature et la gravité du ou des désordres, le cheval peut n’en être que légèrement incommodé jusqu’à devenir tout à fait inapte au travail.

LES INDICES À VÉRIFIER QUOTIDIENNEMENT SUR L’ÉTAT DE SANTÉ...

Certains indices doivent nous être familiers et vous devez porter une attention spéciale à ceux-ci dès que vous êtes en contact avec le cheval:

✑ Le cheval a-t-il laissé sa ration de grains?

✑ Les flancs du cheval sont-ils creux?

✑ Les yeux du cheval sont-ils ternes, sans brillance?

Dans tous ces cas, vérifiez la température du cheval, ses signes vitaux, faites le test du pli de la peau et celui du capillaire.

Une perte d’appétit peut aussi être reliée à un problème de dentition.

LES VICES DE CARACTÈRE...

Bien que l’humeur et les vices soient souvent héréditaires, ils sont souvent le résultat d’un mauvais dressage. Ces caractéristiques sont de toute évidence plus fréquentes chez un cheval nerveux que chez celui qui a un tempérament calme. Si vous remarquez ces mauvaises tendances chez un jeune cheval, ne tardez pas à les corriger.

Agressivité

Un cheval agressif penche les oreilles vers l’arrière à l’approche d’une personne, son expression trahit sa tension et il peut essayer de mordre, de ruer ou de frapper. Dans son box, il marche en rond et se tient

2.40 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

sur la défensive. Puisque vous devez toujours parler à un cheval lorsque vous l’approchez, vous devez donc aborder un cheval agressif avec la plus grande prudence, sans manifester de crainte. Un cheval fait souvent preuve de cette mauvaise habitude au moment du sellage. Soyez donc sur vos gardes!

Crainte

La crainte peut se manifester de façon diverse chez un cheval. Tantôt il est ombrageux, tantôt il est si apeuré qu’il fuira un objet nouveau qu’il verra sur un sentier. Cette réaction instinctive à la crainte peut être dangereuse, puisque le cheval cherche à se défendre. Il appartient donc au meneur de contrôler son cheval.

Pour faire disparaître chez un cheval

ombrageux ces craintes, il faut éviter les punitions ou les brusqueries. La sévérité ne guérit jamais la peur. Vous obtiendrez de meilleurs résultats en cajolant le cheval et en lui parlant doucement pendant que vous le maintiendrez face à l’objet qui suscite ses craintes. S’il essaie de fuir, ramenez le cheval calmement par la direction opposée.

Recul

Un cheval recule brusquement lorsqu’il veut se libérer. Si une attache se brise, la chute qui s’ensuit peut être catastrophique (fracture de la colonne vertébrale). Ce réflexe peut quelquefois provenir d’une sangle trop ajustée: desserrer la sangle suffit habituellement à ramener le cheval à une attitude normale. Il est possible de corriger ce vice chez un jeune poulain grâce à un bon entraînement.

Entêtement

Le cheval entêté refuse de faire ce qu’on lui demande. Ce vice peut devenir assez sérieux pour que le cheval devienne impropre à l’attelage. Il arrive souvent que ce vice est entretenu par un meneur nerveux, un entraînement insuffisant, un surmenage, une bouche hypersensible ou une nervosité héréditaire.

Pour corriger ce vice, il faut bien connaître le cheval. Si le vice est attribuable à la nervosité, le meneur aura intérêt à éviter tout ce qui peut déranger l’animal. Il devra toujours garder son sang-froid. Le calme et les récompenses obtiendront toujours plus de succès qu’un traitement rigoureux. Très souvent, l’entêtement origine de la mauvaise utilisation des aides par le meneur. Il s’ensuit que le cheval ne comprend pas clairement ce qu’on lui demande et ne répond donc pas correctement. Les mesures correctives ne font qu’accroître la confusion du cheval en raison de leur sévérité. L’entêtement qui survient à la suite de blessures disparaît d’habitude peu de temps après la guérison. Pour les chevaux à la bouche sensible, on conseille d’utiliser un mors à filet et de vérifier les dents, (usure des dents et dents de loup). Si un entraînement médiocre ou de piètres habiletés du meneur sont la cause de ce vice, il faut reprendre le dressage du cheval et assurer l’amélioration du meneur.

2.41 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

LES VICES D’ÉCURIE…

Les vices d’écurie sont des tics nerveux qui rendent l’entretien du cheval difficile, désagréable et qui menacent parfois la santé du sujet. Ils sont parfois transmis au poulain par la mère, mais la plupart du temps, les vices d’écurie accusent une mauvaise régie d’écurie ou des soins inadéquats. Les vices d’écurie semblent se manifester davantage chez les sujets de nature nerveuse.

L’aérophagie ou «tic à l’appui»

Le cheval aérophagique avale de l’air en prenant appui avec les dents sur un objet quelconque. Il s’arrondit l’encolure et émet un son caractéristique. L’aérophagie use prématurément les incisives, remplit le tube digestif d’air, gonfle l’estomac du cheval et peut même occasionner une colique. Cette habitude est souvent à l’origine de problèmes digestifs. Dans certains cas, le cheval perdra cette mauvaise habitude une fois qu’on aura supprimé du box toutes les aspérités où il peut prendre appui. On associe souvent l’aérophagie au désœuvrement et à l’ennui. En multipliant les activitésdu cheval, on arrive parfois à enrayer ce tic. Mais certains chevaux persistent dans cette mauvaise habitude, qu’importe leur emploi du temps.

Le “tic sans appui”

C’est une forme d’aérophagie. Le cheval avale constamment de l’air sans devoir prendre appui sur quoi que ce soit. Cette manie est de toute évidence beaucoup plus difficile à supprimer.

Le «tic à l’ours»

Le cheval se balance d’un antérieur à l’autre, en soulevant parfois le pied à chaque oscillation. Les chevaux très racés ou nerveux y sont plus sujets, et on attribue généralement ce tic à l’ennui. Le cheval dépense inutilement de l’énergie, il est difficile à entretenir. Différentes formules se proposent pour s’opposer à cette mauvaise habitude: augmenter les sorties du cheval et lui procurer un petit compagnon (chèvre), un box avec fenêtre ou une stalle. Mais une fois installé, ce genre de comportement est très difficile à corriger.

Le «tic ambulatoire»

L’animal tourne alors sans cesse dans son box, ce qui l’épuise et diminue ses performances. S’il n’est pas possible de lui laisser regarder les autres chevaux, on pourra, pour le distraire, et avantageusement, lui fournir un animal de compagnie (lapin, mouton, ou chèvre...). L’inconvénient de cette zoothérapie, c’est bien sûr que le tiqueur repenti puisse devenir alors affectivement dépendant. Et qu’il faille donc le trimbaler partout avec son compagnon lors de sorties ou de compétitions. Autre solution: une barre placée en diagonale, en bloquant un des angles de la stalle, l’empêchera physiquement de tourner en rond. Elle crée aussi une asymétrie optique qui peut calmer la bête.

Ruades dans le box

Très souvent les chevaux qui ruent dans le box ne font état d’aucun tic nerveux ou de désir de ruer ailleurs que dans leur box. Cette mauvaise habitude est souvent associée à la distribution des rations. Si tel est le cas, le cheval bénéficie parfois d’être nourri en premier, en respectant toujours la même routine, à heures fixes. On peut rembourrer les parois du box par des tapis de caoutchouc pour éviter les blessures.

2.42 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

11. Les sens du cheval

LA VUE…

La plupart des chevaux ont une vue très perçante; tout mouvement modifie le champ visuel du cheval. Sa vue est très bien adaptée à la vie de nomade. Tout en broutant, il a un rayon de vision d’environ 320 degrés. Tout mouvement suspect le met en alerte. Les yeux du cheval sont disposés de chaque côté de sa tête, de sorte qu’il perçoit deux images distinctes en même temps. L’oeil gauche couvre un rayon de presque 180 degrés d’avant en arrière, et l’oeil droit de même. Le cheval en fuite voit si son prédateur se rapproche. Sa vision binoculaire (les deux yeux dirigés sur une même image) est limitée à un angle assez restreint qui se situe droit devant l’animal. Les chevaux réagissent à certaines couleurs bien qu’il ait été impossible jusqu’à maintenant de déterminer avec certitude si se sont les couleurs ellesmêmes qui provoquent ces réactions, ou plutôt leur intensité ou la différence de contraste.

Le cheval ne voit pas ce qui se trouve juste au milieu de son visage, ce qui explique pourquoi il recule ou détourne la tête quand on l’approche droit par l’avant. Le cheval ne voit pas non plus ce qui se trouve directement derrière lui; c’est la raison pour laquelle on n’approche jamais un cheval par derrière; le cheval surpris risque de ruer par peur. Le cheval utilise sa vue conjointement avec les autres sens: l’ouïe, l’odorat, le toucher et le goût.

L’OUÏE…

Le cheval jouit d’une ouïe très fine. Autrefois, on attribuait au cheval des pouvoirs supranaturels pour sa faculté de pressentir les orages électriques; on sait maintenant que ce pouvoir est principalement attribuable à son ouïe très développée. Les oreilles du cheval peuvent effectuer un mouvement de rotation d’environ 180º. Elles agissent individuellement comme des antennes rotatives qui s’orientent en direction de la source du bruit qui les intéressent. Les chevaux distinguent les pas de leur maître et entendent des sons inaudibles pour l’humain.

LE TOUCHER…

Le toucher est sans doute le sens qui profite le plus aux cavaliers. Le corps du cheval est entièrement couvert de terminaisons nerveuses qui lui permettent de ressentir le moindre contact et d’y réagir. Les chevaux bien dressés semblent répondre aux attentes de leur cavalier comme par magie. Le cheval perçoit des aides invisibles pour le spectateurs.

Le cheval perçoit les vibrations du sol par la sole de ses sabots, de sorte qu’il est sensible aux tremblements de terre dont l’homme n’a même pas connaissance.

2.43 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

L’ODORAT…

L’odorat du cheval, beaucoup plus fin que celui de l’homme, se compare à celui du chien. L’étalon peut reconnaître une présence féminine à plus de 800 mètres. Quand un étalon retrousse la lèvre supérieure en exposant ses dents, la tête relevée, une jument en rut se trouve probablement à proximité. Ce faciès a été baptisé la réponse de Flehmen. La réponse de Flehmen se manifeste parfois aussi chez les juments et les hongres en présence d’une odeur qui ne leur est pas familière ou qui leur semble intéressante.

Les chevaux marquent leur passage de leur fèces et de leur urine comme s’ils laissaient leur carte de visite. Ils font connaissance en se soufflant mutuellement dans les naseaux, recueillant réciproquement des informations sur leur partenaire.

Ils réagissent parfois de la même manière avec l’homme qui se présente de cette façon. Les reniflements vont bon train quand on introduit de nouveaux chevaux dans un pâturage. Les chevaux refusent parfois de boire une eau dont l’odeur ne leur plaît pas.

LE GOÛT…

Les chevaux domestiques démontrent des préférences acquises pour certains aliments: carottes, pommes, mélasse, etc. Certains refusent leur ration de grain si on y a ajouté un médicament. Nombre de chevaux refusent une nourriture dont le goût ou l’odeur ne leur plaît pas. Les chevaux qui lèchent la terre ou le métal accusent parfois une carence en minéraux.

LA MÉMOIRE...

L’émotivité extrême caractérise la personnalité du cheval. Toutefois la caractéristique psychologique fondamentale, est la mémoire. La mémoire du cheval enregistre avec autant de perfection les bons coups que les échecs ou les erreurs du meneur.

C’est ainsi que des chevaux deviennent des rebelles et des hors-la-loi. Vous devez donc mettre à contribution sa mémoire car le succès du dressage du cheval repose en partie sur cette particularité.

2.44 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

12. L’état d’esprit du cheval et son langage

L’ÉTAT D’ESPRIT DU CHEVAL…

Les chevaux ont tous des caractères différents et vous le remarquerez rapidement en observant des chevaux en liberté. Ceux-ci se regroupent en troupeau et les notions de domination et/ou de subordination font partie des règles régissant le troupeau. Dépendant de sa personnalité, votre cheval occupera le rang qui lui convient dans la hiérarchie du troupeau. Vous devez donc connaître et comprendre le caractère de votre cheval.

Nous allons étudier successivement quelques types de caractères pour vous aider à mieux comprendre votre cheval.

LE CHEVAL HARDI ET COURAGEUX...

Au pré, on le reconnaît facilement, même très jeune. Ces poulains s’approchent volontiers et reniflent tout ce qui leur est inconnu. Montés, ces chevaux sont en général francs et bien en avant. Il leur suffit d’une petite tape sur l’encolure pour les rassurer quand quelque chose les effraie. Ils comprennent vite, ce qui peut les inciter à vouloir imposer leur propre volonté. Le meneur doit en être conscient et ne rien leur laisser passer qui pourrait se transformer en vice. Ces chevaux étant en général assez sensibles, il ne faut pas les punir trop sèchement en cas de besoin, et les récompenser immédiatement s’ils l’ont mérité.

LE CHEVAL CRAINTIF ET NERVEUX...

Si on sait le prendre, et à condition de lui consacrer beaucoup de temps et de patience, il deviendra un excellent cheval. Jeune, il est souvent très sur l’oeil. Ce cheval associera alors la douleur à l’objet qui lui a fait peur. L’appréhension de la douleur peut inciter un jeune cheval à se cabrer, à ruer ou à s’emballer, ce qui risque de provoquer de vilains accidents. Mais le même cheval, traité correctement, se calmera. Lorsqu’un cheval anxieux fait un écart ou un demi-tour, il faut prendre le temps de le rassurer. Approchez-le doucement de l’objet qui l’a effrayé en veillant à garder un contact franc mais souple.

2.45 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

Plus le cheval est avancé en dressage, plus il lui est facile de surmonter sa nervosité. L’attention de l’animal est en général entièrement concentrée sur la cause de la peur et la douleur qui lui est infligée à ce moment-là ne fait qu’envenimer la situation, pour lui c’est l’objet lui-même qui le frappe. Il y a un équilibre délicat à établir avec ces chevaux. Il faut comprendre leur psychisme et adapter son comportement. Soyez patient et ferme avec le jeune cheval.

LE CHEVAL SURVOLTÉ...

Ce caractère est assez courant chez les chevaux de race pure. Certains ont des allures peu cadencées et un tempérament nerveux et hypersensible. Il est indispensable que leur conducteur soit calme et déterminé. Ces chevaux doivent s’habituer à attendre et à écouter les commandements. Très sensibles, ils ont tendance à s’enfuir de tout. Aussi devez-vous leur enseigner dès le début qu’ils n’ont rien à craindre. Il faudra du temps et de la patience pour calmer de tels chevaux; souvent, il suffit de les faire marcher assez longtemps pour que l’équilibre s’établisse au pas. S’ils sont trop énervés pour marcher, prenez un trot très lent jusqu’à ce que le cheval se calme et se relaxe mentalement. Pensez seulement à établir la cadence et une vitesse très lente.

Mieux on connaît la nature du cheval, sa façon de «penser», d’agir et de réagir dans différentes situations, ce qui lui plaît, ce qui l’effraie, plus il sera facile de le dresser et de l’atteler.

Le cheval est un animal grégaire, de nature assez complaisante. Il est curieux, mais plutôt méfiant; tout lui semble menaçant, jusqu’à preuve du contraire. Et comme pour la plupart des animaux, la routine le rassure.

INSTINCT NATUREL, LA FUITE...

Chaque espèce animale, tout comme l’homme, est douée d’instincts naturels; ces instincts concourent à la survie, au confort et au bien-être de l’espèce. Les instincts sont innés; l’animal agit d’une certaine manière sans y penser, sans considération pour le besoin ou les conséquences d’un tel comportement.

Avec l’instinct grégaire, l’instinct de fuite est sans doute celui qui prévaut chez le cheval. L’acuité de sa vue (le cheval perçoit les modifications de son environnement) et ses longues jambes lui permettent de fuir rapidement en cas de danger, réel ou imaginaire.

La survie de l’espèce équine revient en grande partie à son instinct de fuite. Mais de nos jours, le cheval en fuite fait souvent face à un danger plus réel que l’objet de sa frayeur.

2.46 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

Curiosité

Somnolence, repos

Mauvaise humeur

Annonce une ruade

Surprise, peur

En le domestiquant, l’homme est parvenu à «freiner» cet instinct; mais dans l’affolement, l’instinct de fuite peut resurgir même chez le cheval le mieux dressé. Les membres de l’espèce équine démontrent une grande méfiance face à la nouveauté. Ils pourront se montrer réticents à entreprendre toute démarche qui les prive de leur liberté ou leur semble menaçante. Aux yeux du cheval préoccupé par sa survie, passer dans l’eau ou monter dans une remorque ne sont donc pas des gestes aussi anodins qu’ils ne le semblent. De même, le cheval ne se couche que s’il se sent complètement en sécurité. Les membres du troupeau se couchent et font la garde à tour de rôle.

LE LANGAGE DU CHEVAL…

Le cheval dispose d’un vaste éventail d’expressions pour communiquer avec ses congénères. Sa façon de bouger les différentes parties du corps transmet ce qu’il ressent ou ce qu’il désire communiquer aux autres chevaux.

Voici quelques signes qu’il est avantageux de savoir interpréter:

✑ surprise, peur

✑ gardez vos distances

✑ curiosité

✑ somnolence, repos

LES OREILLES…

✑ Rabattues, elles expriment généralement la mauvaise humeur. Attention! Elles annoncent souvent une ruade.

✑ Le cheval curieux ou très attentif pointe les oreilles vers l’avant.

✑ Les oreilles molles (oreilles d’âne) coiffent le cheval qui somnole ou se repose; le cheval souffrant porte parfois les oreilles à l’horizontale comme les ailes d’un avion.

✑ Les oreilles mobiles du cheval attelé démontrent son attention et sa réceptivité aux exigences du meneur.

Gardez vos distances!

2.47 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

LES YEUX…

Un cheval maladif aura souvent les yeux ternes et sans brillance.

TÊTE ET ENCOLURE…

Les chevaux au pâturage se réconfortent mutuellement en posant la tête sur le dos ou l’encolure d’un cheval ami. Un coup de tête bien dirigé remet vite un poulain ou un cheval insubordonné à sa place.

LA QUEUE…

La queue est le baromètre de l’humeur du cheval.

✑ La queue rabattue entre les postérieurs indique la mauvaise humeur ou une menace d’attaque.

✑ Quand elle balance d’un côté à l’autre, sans raideur, la queue traduit la bonne humeur; dressée à l’horizontale, un état de vigilance ou la curiosité; complètement relevée, la parade, la fougue.

✑ Les fouaillements de queue servent parfois à chasser les mouches; mais ils révèlent parfois aussi la colère ou la détresse, physique ou mentale.

Je ne me sens pas très bien... Détente

Colère ou agacement

Fougue, parade

2.48 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

13. Sang chaud, sang froid

LES DÉPLACEMENTS que les chevaux sauvages ont effectués au cours des âges à travers les différentes régions du globe ont provoqué de nombreuses transformations.

Leur environnement, les conditions climatiques, la diversité de la nourriture ne sont que quelques-uns des facteurs qui ont contribué à la diversité des races et aux différences dans les tempéraments. Les extrêmes étant représentés par les chevaux dits à «sang chaud» et les chevaux dits à «sang froid».

Les différents croisements effectués au cours des temps ont engendré certaines nuances dans cette classification.

LES RACES DITES À «SANG FROID»...

Dans toutes les régions septentrionales, les prairies favorisées par l’humidité du climat étaient grasses et prodiguaient une nourriture abondante. Les chevaux issus de ces contrées devinrent grands, lourds et lents. Pour leur permettre de résister au froid de l’hiver, la nature les a dotés d’une peau épaisse et d’une bonne couche de graisse.

La plupart des chevaux de trait d’aujourd’hui appartiennent à cette catégorie de races dites à sang froid.

LES RACES DITES À «SANG CHAUD»...

Les races à sang chaud, dont l’arabe, ont évolué de façon radicalement différente. Dans les régions méridionales d’où ils sont issus, ces chevaux n’étaient pas soumis à des conditions climatiques aussi extrêmes. Ils avaient une robe soyeuse et fine qui leur permettait de supporter la chaleur.

La nourriture était rare. Les chevaux ont donc dû s’adapter à des pâturages pauvres, ce qui contribue à créer un type plus léger. Par ailleurs, ces biotopes quelque peu désertiques n’offraient que peu de cachettes permettant aux chevaux d’échapper à leurs prédateurs: ils développèrent alors une meilleure aptitude à la fuite... et davantage de vitesse!

2.49 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

14. Protéger et panser le cheval

LES GUÊTRES...

La protection des jambes est très importante. Les jambes sont très vulnérables aux accidents et tout cheval doit avoir des membres sains.

Les guêtres sont faciles à mettre. Elles protègent efficacement contre les blessures dues à des chocs. Parmi les nombreux types de guêtres, choisissez-en de bonne qualité et faciles à nettoyer.

LES COUVERTURES...

Les couvertures sont employées pour le voyage et à l’écurie, pour protéger de la poussière le cheval, et du froid le cheval tondu. Les chevaux de sport sont enveloppés d’une couverture au début de l’année pour encourager la perte précoce du poil d’hiver.

Les couvertures de laine traditionnelles sont encore les plus employées. On trouve également d’excellentes sous-couvertures ou chemises en matières synthétiques. Les couvertures d’écurie, portées seules ou sur une autre couverture, peuvent être en jute traditionnelle, doublées de laine ou en laine mélangée, en général fixées par un surfaix, ou en matières synthétiques doublées, la plupart ayant des propriétés thermiques.

En période hivernale, lorsque vous faites des promenades, prenez soin d’amener une couverture de laine pour déposer sur le dos de votre cheval lors de longues périodes d’arrêt. 1 2

1. Cloche

2. Guêtre ouverte à l’avant

3. Bandage d’exercice

4. Protège-boulets

5. Bandage de flanelle «polo»

Couverture de sortie

2.50 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
3 4 5

LE PANSAGE...

Le pansage est une occasion de prendre contact avec votre cheval. Par le fait même vous gagnez sa confiance et celui-ci en retire une certaine satisfaction.

Le pansage est à la fois un nettoyage et un massage de la peau et de la robe. Il a pour but:

✑ de faciliter les sécrétions de la peau en la débarrassant des corps étrangers qui la souillent ou qui en obstruent les pores;

✑ de vérifier certaines anomalies: boutons, blessures, déformations naissantes, température anormale;

✑ de maintenir une bonne condition du poil;

✑ d’améliorer l’apparence.

1

Après le travail, tout en faisant le pansage, vérifier aussi l’état des membres. Passer la main sur ceux-ci afin de s’assurer qu’il n’y a pas de chaleur, d’enflure, de sensibilité ou de blessures.

Voici quelques suggestions sur le pansage:

✑ Le cure-pieds sert à nettoyer la face plantaire du sabot, en dégager la fourchette et les lacunes.

✑ L’étrille en caoutchouc est utilisée seulement sur les parties charnues et dans tous les sens pour gratter et décoller le poil.

5 6 7 8

6. Écumoir

7. Éponge

8. Cure-pieds

2.51 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
2 3 4
1. Étrille 2. Brosse dure 3. Brosse douce 4. Époussette 5. Peigne à crinière et à queue

✑ Brosser de façon circulaire afin d’enlever la saleté et de stimuler la circulation et la sécrétion d’huiles.

✑ Il ne faut utiliser ni l’étrille ni la brosse dure sur les parties osseuses du cheval (i.e. la tête, parties inférieures des jambes).

✑ Utiliser la brosse dure pour ôter le plus gros de la poussière, brosser les crins, le toupet et la queue.

✑ Brosser en petits mouvements rapides. Cela permet aux brins de pénétrer la robe afin d’en enlever la saleté et les pellicules et de stimuler la circulation.

✑ On utilise la brosse douce en de longs mouvements souples afin d’enlever les saletés en surface et de répandre l’huile naturelle sur toute la robe.

✑ Le peigne sert à entretenir la crinière et la queue.

✑ L’époussette ou linge sec sert à lisser et faire briller.

✑ Le couteau de chaleur est constitué d’une lame recourbée qui agit comme une raclette et retire l’excès d’eau ou de sueur du pelage du cheval.

✑ L’éponge humide sert à laver les yeux, les naseaux puis le dessous de la queue, l’anus et le fourreau ou les mamelles.

Tous les articles de pansage doivent être nettoyés régulièrement et utilisés pour un seul cheval afin d’éviter de répandre des maladies infectieuses.

2.52 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

15. Médecine préventive et premiers soins

INSECTICIDES...

À certaines périodes de l’année, l’emploi d’insecticides est presque indispensable dans certaines régions. Les piqûres de taons et de guêpes peuvent indisposer votre cheval.

Il y a lieu de s’assurer que ces produits ne sont pas allergènes. Une application d’insecticide avant le départ vous évitera bien des soucis. Il existe aussi divers produits pour éviter la présence d’insectes aux oreilles des chevaux.

Des filets que l’on dispose sur la tête des chevaux permettent aussi de protéger les yeux de ceux-ci contre la ponte d’oeufs à cet endroit.

MALADIES PARASITAIRES...

Les parasites continuent d’être une source de problèmes fréquents et parfois suffisamment importants pour mettre leur vie en danger. Ces problèmes sont variés: colique,diarrhée, retard de croissance, amaigrissement, mauvaise performance, péritonite, etc. On doit protéger les chevaux toute leur vie puisqu’ils ne développent que peu d’immunité à l’égard de ces parasites.

L’infection se fait au pâturage pour plusieurs espèces de parasites internes; ils ingèrent de l’herbe contaminée par le crottin d’un cheval parasité. Un programme de prévention doit donc couvrir toute la période passée au pâturage, allant du printemps jusqu’à la fin du mois d’octobre.

Pour les chevaux gardés à l’écurie, ils sont généralement affectés par d’autres types de parasites internes, tels les STRONGYLES. Ascaris

Symptômes courants du cheval parasité: perte de poids, robe terne, base de la queue dépilée, léthargique

2.53 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
Strongyles Mâle Femelle Oxyure
Larve de gastérophile Larve d’hypoderme sous la peau Peau du cheval Les principaux parasites du cheval...

1. Le cheval absorbe les larves des vers avec l’herbe qu’il mange.

2. Les larves muent plusieurs fois dans l’organisme du cheval pour donner un ver adulte.

3. Le ver adulte pond des oeufs qui sont éliminés dans les excréments du cheval.

4. Les oeufs éclosent et les larves se retrouvent à nouveau dans l’herbe.

L’évolution de la plupart des parasites se fait en trois stades: l’œuf se transforme en larve, puis en ver. Les vermifuges n’agissent pas tous de la même manière. Certains sont inefficaces contre les œufs et les larves. Il faut alors un second traitement pour les éliminer une fois qu’ils sont parvenus au stade adulte. Certains produits à large spectre ont la propriété de détruire un plus grand nombre d’espèces. On utilise généralement alternativement des produits qui diffèrent par leur mode d’action, pour éviter l’apparition de résistance à un médicament antiparasitaire donné et pour atteindre différentes variétés de parasites.

La fréquence de vermifugation tient compte de nombreux facteurs (saison, âge, cheval au pré ou à l’écurie). Suivre les recommandations du vétérinaire et s’assurer que le cheval bénéficie d’un programme de vermifugation à intervalles réguliers (au moins 3 fois par année, en moyenne 4 fois).

2.54 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL
1 2 3 4 Cycle du strongyle, de l’ascaris et de l’oxyure

VERMIFUGATION...

Tous les chevaux, jeunes et vieux, sont contaminés par des parasites. Tous doivent par conséquent être soumis à une vermifugation régulière. Différents parasites peuvent envahir l’appareil digestif du cheval: le grand strongyle, le petit strongyle, les gastérophiles, les ascaris, les oxyures, les vers plats, les ténias, les filaires, les cestodes.

La vie du strongyle, de l’ascaris ou de l’oxyure commence quand la femelle adulte pond ses oeufs, par centaines ou par milliers, dans le tube digestif du cheval. Les oeufs sont éliminés dans les crottins et éclosent sous la forme de larves qui attendent dans l’herbe, ou dans la litière, d’être avalées par le cheval lorsque celui-ci se nourrit. Une fois avalées, ceslarves voyagent dans le corps du cheval suivant un trajet particulier à chaque espèce, en créant des dommages. Ces larves retournent finalement s’installer dans les intestins, pour devenir adultes et pondre. Le ver rouge, ou grand strongyle, est à la fois le plus commun et le plus dangereux; il provoque à lui seul plus de dégâts que tous les autres vers réunis.

Une fois avalées, les larves de ce grand strongyle sont entraînées jusqu’au gros intestin, dont elles peuvent traverser la paroi. Elles se déplacent ensuite dans les vaisseaux et les artères intestinales où elles provoquent des dommages irréversibles. Elles retournent par la suite dans le gros intestin pour devenir adultes et pondre.

Les larves migrantes sont particulièrement dangereuses, parce qu’elles risquent de boucher des vaisseaux et susciter des coliques.

Les ascaris sévissent surtout chez les poulains. Une fois avalées, les larves de ces gros vers ronds et blanchâtres sont entraînées jusque dans l’intestin dont elles traversent la paroi. Elles migrent ensuite vers le foie et les poumons où elles provoquent des lésions. Elles terminent leur parcours dans l’intestin grêle où elles deviennent adultes.

Les oxyures sont des petits vers allongés, qui sont connus pour l’irritation qu’ils causent. En effet, les femelles vivent près de l’anus du cheval et provoquent des démangeaisons qui incitent le cheval à se gratter la base de la queue.

Les gastérophiles sont des parasites digestifs différents parce que l’adulte vole et ne se nourrit pas. Il ne s’agit pas de vers au sens strict mais de larves de mouche. La mouche adulte pond ses oeufs sur la peau du cheval, le cheval les lèche et les déglutit. Les larves se développent dans l’estomac et provoquent des problèmes digestifs. Les symptômes les plus courants du cheval parasité sont les suivants: mauvais état général, robe terne, perte de poids, léthargie, inappétence, frottements de la queue, constipation ou diarrhée et parfois même, la colique.

2.55 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

Les dommages internes dont les parasites sont responsables sont dévastateurs: la prolifération des parasites entraîne souvent une perte de poids, de l’anémie et l’obstruction des tissus et des vaisseaux. La migration des larves à travers les parois intestinales, les poumons, le foie, la rate et les artères peut gravement endommager les tissus et les migrations de parasites sont souvent responsables de coliques.

Il est impossible d’éliminer complètement les parasites sur de très longues périodes, mais on arrive à en réduire considérablement le nombre par un programme de vermifugation approprié.

CONTRÔLE DES PARASITES INTERNES, LES VERMIFUGES...

La seule façon d’éloigner les parasites réside dans les soins préventifs, par l’administration de vermifuges appropriés et ce, selon la condition du cheval (ex.: en gestation), son âge, son habitat (au pré ou à l’écurie), l’entretien des lieux et la rotation des pâturages.

Certains parasites comme les larves survivent dans les pâturages en hiver. Les jeunes chevaux doivent aller dans des pâturages sans larves, sinon il faut leur donner un vermifuge tous les mois.

Pour vérifier si les traitements contre les parasites sont efficaces, on peut faire une coprologie (étude biologique des selles). Ces tests peuvent déterminer quels parasites infectent l’animal afin d’assurer un contrôle efficace.

Lorsqu’un cheval est âgé de 2 ans ou moins, il importe de lui donner un vermifuge contre les ascaris. Ces parasites sont toujours plus nombreux chez les jeunes chevaux.

Il est conseillé, pour les chevaux en dressage ou au travail, de donner un vermifuge plus faible afin d’éviter une mauvaise réaction.

À l’automne, si les chevaux ont été gardés au pâturage, on leur donnera un vermifuge contre les gastérophiles.

2.56 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

GUIDE POUR L’ADMINISTRATION DES VERMIFUGES

JUMENT EN GESTATION Administrer un vermifuge doux, deux à trois semaines avant la mise bas. Donner à la jument un vermifuge contre les strongyles 48 heures avant de la remettre au pâturage.

JUMENT AVEC Donner un vermifuge à la jument à tous

SON POULAIN AU PRÉ les 2 mois, tout particulièrement contre les strongyles, les oxyures et les gastérophiles. On administrera aussi au poulain, dès l’âge de 6 mois, un vermifuge contre les ascaris, lequel devrait être répété à 12 mois.

POULAINS Mettre l’accent principalement sur un programme d’administration de vermifuges contre les ascaris durant la première année et poursuivre par la suite avec un programme de vermifugation contre les strongyles, les oxyures et les gastérophiles à tous les 3 mois. Suivre les indications pour administrer les vermifuges selon le poids du poulain.

ADULTES (4 ans et plus)Si le cheval est gardé dans un «box» bien aménagé et propre, vermifuger à tous les 3 mois contre les strongyles. Il n’est pas nécessaire de donner un vermifuge contre les gastérophiles si le cheval n’est pas allé au pâturage. Au pâturage, donner un vermifuge contre les gastérophiles tous les deux mois.

ÉTALONS À l’écurie, vermifuger à tous les 3 mois contre les strongyles. Au pâturage, vermifuger à tous les 2mois contre les gastérophiles, les strongyles et les oxyures.

LES MALADIES COMMUNES ET LES VACCINS...

Le cheval n’échappe pas à la maladie. Les programmes de vaccination visent à immuniser le cheval contre certaines des maladies qui l’affectent. Le système immunitaire du cheval fonctionne de la même manière que celui de l’homme.

On injecte un nombre restreint d’organismes responsables d’une maladie donnée dans le muscle du cheval. Cet organisme est appelé antigène. Le corps réagit en produisant des anticorps qui combattent spécifiquement cet antigène; ces anticorps restent dans le système immunitaire et réagissent rapidement en cas d’infection.

Dans la plupart des cas, l’inoculation initiale est suivie d’un rappel quelques semaines plus tard. Par la suite, un rappel tous les 3 à 4 mois, dans certains cas, semestriel ou annuel assure l’immunité.

«Mieux vaut prévenir que guérir»... La vaccination est actuellement le meilleur moyen d’illustrer ce vieil adage.

Vous trouverez, aux pages suivantes, des renseignements sur les maladies les plus courantes.

2.57 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

TÉTANOS

Le tétanos est une maladie dont le taux de mortalité est très élevé et qui touche tous les animaux domestiques. Elle est causée par une toxine libérée par des bactéries. Elle est caractérisée par des convulsions et par de l’hypersensibilité.

Fréquence

Le tétanos est répandu dans le monde entier. On le retrouve surtout dans les régions agricoles.

Transmission

Cette maladie s’attrape généralement lorsqu’un cheval subit une blessure profonde à ponction et dont la cicatrisation se fait d’abord à la surface. Les bactéries se développent alors dans la partie non cicatrisée de la blessure.

Symptômes

Cette maladie se caractérise par une raideur musculaire, par un mouvement limité de la mâchoire et par l’apparition d’une membrane nictitante à l’oeil.

Prophylaxie

Désinfectez la blessure le plus tôt possible. Une injection antitoxine assurera une protection pendant 10 à 15 jours. Une jument en gestation doit être immunisée au cours du dernier mois. Le poulain sera protégé pendant 12 à 16 semaines.

Cette injection procurera à la mère des anticorps qu’elle transmettra au poulain par son lait. Après 3ou 4 mois, on donnera une seconde injection. Un rappel après 8 à 10 semaines donne une protection efficace. Bien que l’efficacité du vaccin soit reconnue, on conseille de donner une injection antitoxine chaque fois que le cheval se coupe. Les chevaux adultes devraient être vaccinés tous les ans.

GRIPPE ÉQUINE(Influenza)

C’est une maladie respiratoire contagieuse, causée par un virus et caractérisée par une fièvre et par une toux profonde persistante. Elle peut être sérieuse et causer de graves ennuis. De façon générale, la plupart des chevaux en écurie l’attrapent à divers degrés. La fièvre dure de 10 à 12 jours et la toux de 7 à 8 semaines. S’il survient quelques complications, la période de repos devra être prolongée. Certains chevaux ont une toux qui ne s’arrête jamais.

Fréquence

Cette maladie est répandue dans le monde entier. Il est impossible de la contrôler en raison des déplacements fréquents et des longues distances parcourues par les chevaux.

Transmission

Contact direct avec un objet contaminé ou cheval exposé à d’autres animaux infectés.

Symptômes

Cette infection se caractérise par une fièvre (102 à 106ºF) accompagnée à ses débuts d’une toux sèche qui devient humide et de plus en plus profonde. Son évolution dure d’une à trois semaines. En mettant le cheval au repos, on peut éviter certaines complications. L’injection d’anticorps est quelquefois nécessaire, et les jeunes poulains, en particulier ceux dont la mère était déjà atteinte au moment de leur naissance, peuvent développer une broncho-pneumonie grave.

Prophylaxie

Administrez un vaccin à la mère au cours de la gestation afin de protéger le nouveau-né. À trois mois, 2 injections à intervalles de 4 à 8 semaines sont nécessaires en plus des rappels annuels. Les chevaux adultes devraient être vaccinés 2 semaines précédant toute situation stressante, comme lors de grands concours, de voyages ou tous les 3 mois pour obtenir une protection complète.

2.58 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

RHINO-PNEUMONIE

Cette maladie se présente sous deux formes différentes: la forme respiratoire, très semblable à la grippe en plus d’avoir les mêmes symptômes et la même progression. La seconde forme est l’avortement.

Transmission

Contact direct ou par placentas contaminés ou poulains avortés.

Symptômes

Forme respiratoire:

- fièvre (102 à 106ºF);

- toux persistante d’une durée de 2 à 3 semaines;

- écoulement nasal;

- frappe surtout les jeunes (de 2 à 3 ans).

GOURME (maladie

du Carré)

Cette maladie est très contagieuse et, si elle n’est pas traitée, elle peut conduire à la mort. Elle est caractérisée par une toux sèche et brève, un écoulement nasal dont la mucosité est blanche et épaisse, l’apparition de tumeurs glanduleuses sous la mâchoire et la perte de vigueur.

La gourme est une infection bactérienne des voies respiratoires supérieures affectant surtout les jeunes chevaux. Elle se caractérise par une forte fièvre, pouvant dépasser 40ºC (104ºF), un jetage nasal purulent, une baisse d’appétit marquée et de la toux. Les ganglions de l’auge augmentent de volume, et peuvent abcéder. Les complications sont nombreuses et la maladie peut être fortement contagieuse, surtout chez les jeunes chevaux. Il est donc recommandé d’isoler les animaux atteints et de pratiquer l’hygiène la plus stricte possible. L’administration d’antibiotiques est parfois nécessaire, mais doit être utilisée judicieusement puisqu’elle peut, dans certains cas, provoquer des complications.

Forme abortive:

- occasionne des avortements dans le dernier tiers de la gestation;

- 65% des cas arrivent entre janvier et mars;

- arrive sans avertissement;

- une infection utérine se produit normalement 30jours après la conception.

Prophylaxie

Immédiate, éliminer les causes:

- vaccination aux 4 mois, 2 inoculations à intervalles de 2 mois;

- vaccination des adultes une fois l’an et des juments trois fois au cours d’une gestation.

Transmission

Contact direct avec un objet contaminé ou cheval exposé à des animaux infectés.

Prophylaxie

Quarantaine immédiate de tous les animaux qui présentent quelques symptômes; désinfection de tous les secteurs et de tout équipement contaminés.

Traitement

Antibiotiques habituellement administrés par un vétérinaire. Un autre médicament peut être ajouté aux antibiotiques dans les cas graves.

2.59 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

RAGE

Cette maladie est causée par un virus et son taux de mortalité est très élevé. Ce virus attaque le système nerveux central de tous les animaux à sang chaud et il est transmis par la morsure d’un animal atteint. Cette maladie est caractérisée par une irritation des nerfs moteurs, comporte des symptômes de stress et par une paralysie prolongée. Elle peut être transmise aux humains.

Transmission

Le contact direct avec un animal atteint est le moyen le plus commun de transmission. La maladie peut être quelquefois transmise par la salive d’un animal atteint venant en contact avec une plaie ouverte. Cette maladie est saisonnière et survient généralement à la fin de l’été et à l’automne en raisonde la migration des animaux sauvages.

Symptômes

L’animal a un comportement nerveux et des mouvements incontrôlés de nature violente et dangereuse qui prennent souvent la forme d’attaques aveugles. Ils tombent par terre et s’infligent des morsures à euxmêmes. Autres points à remarquer:

- le virus peut être présent dans la salive pendant les jours précédant l’apparition des signes cliniques;

- la morsure d’un animal infecté ne transmet pas automatiquement la maladie puisque le virus n’est pas toujours présent dans la salive; en outre, le virus ne pénètre pas toujours une plaie ouverte puisque les dents de l’animal sont souvent essuyées par la peau de l’animal, enlevant ainsi le virus présent sur les dents;

- comme le virus se déplace en suivant les nerfs, les morsures à la tête sont plus dangereuses que celles aux extrémités du corps; les phases d’incubation du virus sont plus courtes;

- la phase d’incubation du virus est d’environ 3semaines mais peut se prolonger de 2 à 5 mois.

Prophylaxie

Il n’y a pas de traitement; dans le doute, isolez l’animale et évitez tout contact. Communiquez immédiatement avec le vétérinaire.

N’ATTENDEZ PAS

- vaccinez le poulain à 4 mois, vaccin suivi d’un rappel 4 à 6 semaines plus tard et d’une vaccination annuelle à chaque printemps.

ANÉMIE INFECTIEUSE ÉQUINE (AIÉ, fièvre des marais)

C’est une maladie à déclaration obligatoire. L’animal et l’écurie où il se trouve seront soumis au règlement sanitaire du gouvernement fédéral.

Transmission

Cette maladie virale est transmise par voie sanguine, par une mouche infectée, par un moustique ou encore par des aiguilles d’injection contaminées.

Prophylaxie

Assurez-vous que les aiguilles servant aux injections sont stérilisées, gardez à jour le «COGGINS TEST» afin de permettre aux agents de reconnaître les porteurs éventuels qui ne montrent aucun signe apparent de mauvaise santé.

Traitement

On n’a pas encore découvert de traitement adéquat pour cette maladie.

2.60 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

ENCÉPHALOMYÉLITE ÉQUINE (MALADIE DU SOMMEIL)

C’est une maladie du système nerveux central qui peut causer la mort de l’homme et du cheval. Elle se présente sous plusieurs formes, y compris la forme western (tee), eastern (eee) et vénézuélienne (vee).

Transmission

Cette maladie est transmise par des insectes suceurs de sang, en particulier les moustiques.

Symptômes

Les signes communs selon les phases de la maladie peuvent être:

a)le cheval dort

b)le cheval tourne en rond

c)le cheval se frappe violemment

Parmi les autres symptômes, on retrouve la dépression, une forte fièvre, l’hypersensibilité au bruit, le manque de coordination, la paralysie et une condition générale qui se détériore.

Prophylaxie

Vaccin, 2 injections initiales et un rappel annuel.

Traitement

Il n’existe pas de traitement contre ce virus, mais des soins palliatifs comme une rééquilibration liquide, une baisse de la fièvre et l’immobilisation peuvent grandement améliorer les chances de guérison. Mais, si la guérison complète est possible, il peut quand même avoir des dommages permanents au cerveau.

SALMONELLOSE

C’est une maladie bactérienne causant le plus souvent de la diarrhée chez les chevaux. La bactérie peut se retrouver dans le tube digestif des chevaux nouveaux; jusqu’à 15% de ceux-ci pourraient être porteurs.

Le stress, une maladie concomitante et l’administration de certains médicaments permettraient la multiplication de la bactérie chez les chevaux susceptibles.

Le traitement vise à supporter l’animal durant la phase aiguë de la maladie, prévenir et traiter les complications secondaires, puisqu’il n’y a aucun traitement spécifique. Le pronostic variera selon la sévérité de la condition.

Plusieurs chevaux demeurent porteurs de la bactérie suivant la phase aiguë. Les humains, de même que plusieursautres mammifères, peuvent être atteints de la maladie.

2.61 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

BRONCHITE, BRONCHIOLITE CHRONIQUE EMPHYSÈME PULMONAIRE — «SOUFFLE»

Ce complexe constitue la plupart du temps une séquelle d’une infection respiratoire traitée de façon inadéquate, ou suivie d’une phase de repos trop courte.

L’environnement (foin moisi, poussière, etc.) joue également un rôle important dans l’apparition de ce syndrome, qui se fait de façon insidieuse. Des phénomènes d’origine allergique peuvent également être incriminés.

La symptomatologie varie suivant la gravité de la condition. Au début, on peut ne remarquer qu’une toux sèche occasionnelle, avec une diminution de tolérance à l’exercice; à mesure que la condition progresse, les mouvements respiratoires deviennent

plus accentués et fréquents, et dans les cas avancés, on peut remarquer une expiration en deux temps (visible au fuyant du flanc), les naseaux se dilatant à l’inspiration, même au repos. On désigne souvent cette difficulté respiratoire avec expiration biphasique sous le nom de «SOUFFLE».

Il est à noter qu’à partir d’un certain stade, cette condition devient incurable, les lésions à l’appareil respiratoire devenant irréversibles; même au stade de bronchite chronique, l’utilisation de l’animal est compromise.

2.62 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

TABLEAU DES PREMIERS SOINS

SIGNES

Perte d’appétit

Délaisse son grain et son foin

QUOI FAIRE?

- Prendre les signes vitaux

- Faire vérifier la dentition (dents pointues)

- Surmenage

COMMENT L’EMPÊCHER

- Vérification journalière

- Ajuster le programme d’entraînement

Coup de chaleur

Insolation Fièvre de 40ºC

Coliques

Douleurs abdominales d’origines diverses. Le cheval se roule parfois par terre.

- Mettre à l’ombre

- Humecter la tête

- Frictionner avec de l’alcool

- Doucher à l’eau froide

- Appeler le vétérinaire

- Faire marcher

- Ne pas laisser le cheval se rouler

- Appeler le vétérinaire

Boiteries

Douleurs aux membres

- Examiner les membres et les sabots

- Enlever le caillou ou le clou, s’il y a lieu

- Nettoyer à l’alcool ou à l’iode

- Voir un forgeron pour la pose éventuelle d’un fer spécial (à «plaque» ou avec un «pad de cuir»)

Clou dans le sabot

- Enlever le clou

- Injecter de la teinture d’iode 2% dans la plaie

- Protéger le sabot à l’aide d’un bandage

- Rappel pour le «Tétanos»

- Éviter les expositions trop longues au soleil quand il fait très chaud

- Pas de surmenage

- Soigner (traiter régulièrement aux vermifuges)

- Ne pas laisser le cheval boire beaucoup d’eau froide s’il a eu chaud

- Mettre le cheval graduellement au pré le printemps

- Éviter les changements brusques d’alimentation

- Éviter les exercices violents

- Vérifiez plus souvent l’état des sabots en terrain rocheux.

- Éviter les sols trop durs

- Éviter les endroits inconnus

Rupture ou déchirure du tendon

- Immobiliser le cheval

- Appliquer de l’eau froide

- Appeler le vétérinaire

- Éviter les exercices violents ou exigeant trop d’efforts

2.63 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

TABLEAU DES PREMIERS SOINS

SIGNES

Boiteries (suite)

Fracture d’un os

Fourbure

Blessures d’attelage

- gonfle

- blessure de sangle

Toux Surmenage (coup de sang)

Saignement du nez

Modification des aplombs et de la démarche, tout particulièrement aux antérieurs

Plaies provoquées par le frottement ou la pression de l’équipement

Le cheval tousse après un refroidissement

Le cheval semble subitement épuisé; penche la tête, respiration accélérée, sueur dans le cou, oeil rouge, il peut tomber

Écoulement nasal de sang

Hémorragie

Saignement abondant

QUOI FAIRE?

- Peut parfois être réparée par une intervention chirurgicale

- Appeler le vétérinaire

- Refroidir les membres

- Mettre les pieds dans des sceaux de glace

- Appeler le vétérinaire

- Appliquer des compresses d’eau froide

- Désinfecter et panser

- Vérifier les signes vitaux

- Même chose que pour le coup de chaleur, laisser boire un peu

- Ne pas faire marcher

- Placez un sac de glace sur le nez

- Presser la blessure et mettre des gazes

- Appeler le vétérinaire

COMMENT L’EMPÊCHER

- Éviter de trotter ou galoper sur les gazons après les pluies et sur les plaques de glace en hiver

- Ne pas laisser le cheval à l’abreuvoir immédiatement après un exercice

- Ne pas donner une nourriture trop riche

- Vérifier la position et l’ajustement des équipements

- Lui mettre une couverture lorsqu’il a eu chaud

- Ne pas demander d’efforts importants ou violents à un cheval peu entraîné

- Éviter les exercices violents

- Éviter les endroits à risque

- Toujours entreposer le matériel à risque aux endroits appropriés (fourche, etc.)

Myoglobinurie (eaux noires ou maladie du lundi)

L’arrière-main du cheval est paralysée

- Garder le cheval en place

- Donner des massages aux muscles des membres postérieurs

- Appeler le vétérinaire

- Prévoir un programme d’entraînement qui convient à l’animal

2.64 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

16. Trousse d’urgence à l’écurie

TOUTES LES ÉCURIES, grandes et petites, doivent avoir une pharmacie pourvue des médicaments et du matériel nécessaire pour soigner un cheval blessé. Comme tous les produits pharmaceutiques, la trousse d’urgence est gardée au sec et à l’abri du gel dans une armoire que l’on peut fermer, dans un lieu propre, hors de la portée des enfants et des animaux domestiques.

Voici son contenu :

✑ gants en latex

✑ un désinfectant doux

✑ un coagulant en poudre

✑ un antiseptique topique sous forme de vaporisateur

✑ un onguent antiseptique

✑ du coton hydrophile

✑ de la gaze stérile (différents formats)

✑ des bandes élastiques

✑ un bon approvisionnement de bandes d’écurie

✑ un rouleau de «vetrap» (bande de crêpe auto-adhésive)

✑ des ciseaux

✑ des pansements chirurgicaux de différentes largeurs

✑ des linges propres

✑ un thermomètre rectal

✑ le matériel nécessaire à la mise en place d’un cataplasme

✑ un contenant de caoutchouc (seau ou autre)

✑ de l’eau javellisée ou du sel d’Epsom pour les bains de pied

On doit par ailleurs avoir accès à un boyau d’arrosage pour un approvisionnement en eau froide.

La pharmacie contient également le matériel indispensable aux premiers soins. On trouve des trousses d’urgence auprès d’organismes spécialisés ou on la prépare soimême.

Garder toujours une liste des numéros de téléphone d’urgence près du téléphone, tels que:

✑ les pompiers

✑ la police

✑ l’ambulancier le plus près

✑ le vétérinaire

✑ le maréchal-ferrant

✑ les propriétaires des chevaux hébergés dans l’écurie

✑ les propriétaires de l’écurie

✑ le responsable de l’écurie

✑ l’entraîneur attitré

✑ un homme de cheval expérimenté à qui faire appel en cas de besoin.

2.65 CHAPITRE 2 · LA CONNAISSANCE DU CHEVAL

Chapitre 3

L’approche et la maitrîse du cheval

1. Le cheval au pré, sa capture et sa mise en liberté3.03

2. Le cheval à l’écurie3.05

3. Le licou et son ajustement3.07

4. Comment attacher son cheval3.11

5. La conduite du cheval au sol3.13

6. Précautions pour le transport des chevaux3.22

7. Les couvertures3.24

8. Le cheval hors des sentiers3.25

CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

1. Le cheval au pré, sa capture et sa mise en liberté

LA MAÎTRISE DU CHEVAL...

CERTAINES PRÉCAUTIONS doivent être prises pour la capture du cheval au pré. Vous devez, dans un premier temps, connaître les habitudes de votre cheval afin d’anticiper ses réactions.

Le cheval doit être approché de face ou de côté et non de l’arrière pour ne pas le prendre par surprise et susciter une réaction imprévisible. Lorsque l’espace est restreint, il est alors plus facile de capturer son cheval. Soyez toujours attentif aux réactions des autres chevaux. Utilisez la voix pour vous faire reconnaître de votre cheval et rassurer celui-ci.

LA CAPTURE DU CHEVAL AU PRÉ...

Utilisez une laisse (longe courte) munie d’une chaîne que vous passerez au-dessus du nez afin de vous assurer le contrôle du cheval en tout temps. Il n’est pas recommandé d’utiliser seulement un câble attaché à l’anneau sous le licou pour conduire le cheval au pré, puisque cette pratique ne permet aucun contrôle du cheval en situation d’urgence ou de panique.

Vous devez marcher à la gauche du cheval à la hauteur de l’encolure et tenir la laisse de la main droite.

N’enroulez jamais la laisse autour de votre main gauche, la laisse pourrait vous coincer la main et vous seriez emporté par le cheval s’il s’emballait.

3.03
CHEVAL
CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU

LA MISE EN LIBERTÉ...

Une laisse (longe courte) est toujours utilisée, même pour de très courtes distances.

Lorsque le cheval est conduit au pré dans son «paddock» il est important, avant de le libérer, de le tourner face à vous et de reculer d’un pas. Le cheval doit apprendre à rester calme jusqu’à ce qu’on le libère. Le cheval impatient de recouvrer sa liberté ne doit pas oublier ses bonnes manières, corrigez-le dès la première incartade.

Quittez l’enclos en prenant soin de bien refermer la barrière. Avant de repartir, demeurez sur les lieux quelques minutes pour surveiller votre cheval et pour vous assurer que son comportement est normal. Plusieurs chevaux ont tendance à s’emballer et à partir au galop dès qu’ils sont mis en liberté, soyez prudent.

À RETENIR

✑ N’enroulez pas la laisse autour de votre main, elle pourrait se prendre dans la laisse et le cheval pourrait vous traîner au sol.

✑ Ne jamais relâcher un cheval en se tenant en parallèle à ses côtés ou vers l’arrière-main. Une ruade, même involontaire, pourrait vous blesser.

✑ Ne laissez pas partir le cheval à la hâte, advenant que la laisse reste coincée dans votre main, vous pourriez être emporté par le cheval.

✑ Exigez toujours l’arrêt obligatoire; sinon votre cheval montrera vite des signes d’impatience et vous n’aurez plus le contrôle de la situation.

✑ Méfiez-vous du bruit du mousqueton; les chevaux associent rapidement ce bruit à la mise en liberté. Vous devez donc conserver le contrôle du cheval même après avoir détaché le mousqueton de la laisse.

✑ Ne jamais mettre en liberté le soir ou la nuit un cheval qui ne connaît pas les lieux. Le cheval pourrait prendre la fuite à cause de bruits non familiers (ex.: train, etc.) et se blesser dans les clôtures ou autres obstacles qu’il n’a pu repérer au grand jour.

3.04
DU
CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE
CHEVAL

2. Le cheval à l’écurie

LE CHEVAL AU «BOX» ...

AVANT D’OUVRIR la porte du «box», assurez-vous que le cheval vous fait face et utilisez la voix pour l’aviser de votre présence et le sécuriser.

Rappelez-vous toujours que son «box» est sa «maison» et qu’il est chez lui.

Le cheval doit être approché de face et du côté gauche pour sa capture.

Le licou doit être passé à la tête du cheval en vous positionnant à la gauche de l’encolure du cheval.

Un licou avec un anneau fixe sous le menton est recommandé pour un meilleur contrôle de votre cheval au sol.

CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU

Si la chaîne de la laisse est trop longue, vous pourrez la «doubler» pour ainsi rapprocher votre main du licou et avoir un meilleur contrôle du cheval au sol.

ANNEAU FIXE

MOUSQUETON

CHAÎNE

LAISSE (LONGE COURTE)

Dans l’écurie, une laisse sans chaîne peut être utilisée pour des chevaux calmes en attachant le mousqueton à l’anneau fixe du licou sous le menton.

DANS L’ALLÉE DE L’ÉCURIE...

Le cheval sera attaché de chaque côté du licou à des chaînes munies de «panic snaps». Les «panic snaps» vous permettront de rapidement détacher un cheval qui «tire au renard» et ainsi éviter que le cheval ne se blesse en tombant sur le dos.

«PANIC SNAP»

DOUBLER LA CHAÎNE
3.05
CHEVAL

CONDITION ÉNERGIQUE...

Lorsque le cheval a été au «box» sans exercice depuis quelques jours, il est recommandé de lui laisser quelques moments de liberté au pré ou dans le manège pour lui permettre d’éliminer son tropplein d’énergie accumulé. De plus, vous constaterez les bienfaits de ces quelques moments de détente dans l’attitude du cheval au travail par la suite.

À l’état naturel, les chevaux rassemblés en troupeau se déplacent toute la journée en broutant. Le cheval confiné à l’écurie dépend de l’homme pour faire de l’exercice ou sortir au pré. Ces moments de liberté sont nécessaires et essentiels à l’équilibre physique et psychique du cheval.

Le cheval garde un meilleur moral s’il peut profiter d’une liberté relative au pâturage avec un ou plusieurs congénères, il restera ainsi en meilleure santé et en meilleure forme.

3.06
3
DU
CHAPITRE
· L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE
CHEVAL

CHAPITRE 3

3. Le licou et son ajustement

LE LICOU...

FIXATION PAR LA TÊTIÈRE

LE LICOU est une pièce du harnachement que l’on met autour de la tête du cheval. Il peut se fermer par la têtière ou par la sous-gorge selon sa fabrication.

Il peut être de cuir, de nylon ou de corde.

Il sert à attacher le cheval et à le conduire au sol.

FIXATION PAR LA SOUS-GORGE

APOPHYSE ZYGOMATIQUE

BRANCHE HORIZONTALE

SON AJUSTEMENT...

Le licou ne doit pas être trop serré sur le chanfrein sans quoi il risque de gêner la respiration du cheval et le blesser.

La têtière du licou ne doit pas avoir trop de jeu derrière les oreilles car le cheval pourrait se dégager du licou en se frottant contre un objet.

La branche horizontale du licou doit être placée à deux doigts sous l’apophyse zygomatique afin d’éviter que les anneaux d’attache latéraux blessent les apophyses zygomatiques du cheval.

3.07
· L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

METTRE LA AU

LicouLaisse

Toujours bien ajuster le licou en s’assurant que la branche horizontale du licou est à deux doigts sous l’apophyse zygomatique.

Il est conseillé d’utiliser un licou dont l’anneau à l’arrière sous le menton est fixe, ce qui permet un meilleur contrôle pour la conduite du cheval au sol.

Le mousqueton de la laisse est fixé à l’anneau à l’arrière du licou.

Cette méthode est utilisée pour la conduite au sol d’un cheval très bien dressé qui obéit aux différents commandements verbaux.

MOUSQUETON ANNEAUFIXE CHAÎNE
LAISSE (LONGECOURTE) TÊTIÈRE
1
APOPHYSE ZYGOMATIQUE
©Claude Choinière et Noël Vinet BRANCHE HORIZONTALE ANNEAUFIXE

La chaîne de la laisse passe sur le chanfrein de la tête du cheval et le mousqueton est fixé du côté droit du licou.

Cette méthode est utilisée pour accroître le contrôle du cheval au sol.

Il est à noter que cette méthode a un effet «rabaisseur» sur la tête du cheval.

La chaîne de la laisse passe sous le menton du cheval et le mousqueton est fixé à la branche horizontale du côté droit du licou.

Cette méthode est aussi utilisée pour accroître le contrôle du cheval au sol.

Il est à noter que cette méthode a un effet «releveur» sur la tête du cheval.

La chaîne de la laisse passe sur le chanfrein puis dans l’anneau du côté droit et finalement le mousqueton est fixé à l’anneau de la têtière du côté droit du licou.

Cette méthode est très sévère et principalement utilisée par les entraîneurs pour le dressage du cheval en combinant le concept de «zone de confort et d’inconfort».

La laisse ne devrait pas être laissée dans cette position après la session de dressage.

2 3 4

CONSEILS D’USAGE...

Les meilleurs licous sont fabriqués en cuir ou en nylon. Il importe que le licou soit de la taille correspondant à la tête du cheval. Un licou trop grand est peu sûr et un licou trop serré incommodera et blessera le cheval.

Lorsqu’un cheval est placé dans un «box», enlevez-lui son licou. Son licou est utilisé pour retenir le cheval au moment de le conduire au sol ou de l’attacher.

Dès que le cheval est dans son «box», on lui retire son licou que l’on garde toutefois à portée de la main. Il va sans dire que chaque cheval dispose d’un licou personnel.

Dans un «entre-deux», il y a plus de risques pour un cheval de se prendre un antérieur dans son câble de retenu. IL est donc recommandé d’utiliser un licou de cuir qui se brisera dans cette éventualité.

Certains utilisent un licou de nylon pour l’entre-deux mais y font poser un cuir à la têtière pour qu’il se brise intentionnellement à cet endroit dans l’éventualité où le cheval se prendrait un antérieur dans le câble qui le retient.

NI «TROP COURT»... NI «TROP LONG»…

Ne jamais attacher un cheval «trop court», le cheval pourrait paniquer, «tirer au renard», briser le câble ou les chaînes, perdre l’équilibre, basculer et se blesser.

Ne jamais attacher un cheval «trop long», il risquerait de se prendre un membre antérieur dans le câble ou les chaînes, de tirer, de basculer, de se blesser et même de s’étouffer.

Lorsqu’un cheval devient effarouché et se débat, un objet peu solide comme une branche, une barrière, ou tout objet facile à déplacer, devient cause d’incident.

Il faut attacher le cheval à une bonne hauteur; ne lui laissant que peu de jeu afin qu’il ne puisse enjamber la laisse ou le câble et s’y empêtrer.

3.10
CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

4. Comment attacher son cheval

LORSQUE vous attachez le cheval à un arbre, à un poteau ou à la remorque, vous devez attacher le cheval par le licou avec une laisse ou un câble en prenant soin de fixer la laisse ou le câble à la hauteur du garrot du cheval, sinon le cheval pourrait s’empêtrer dans le câble ou la laisse en y passant la tête ou les membres antérieurs.

N’attachez jamais votre cheval par la bride, puisqu’en situation de panique il pourrait se blesser gravement à la bouche et à la tête.

ATTACHER UN CHEVAL AVEC UNE LAISSE…

Le mousqueton est fixé à l’anneau du licou sous le menton et l’autre extrémité de la laisse est fixée par un nœud à «prise rapide» à la hauteur du garrot.

Le nœud à «prise rapide» est essentiel afin de pouvoir dégager rapidement le cheval en cas de panique ou si celui-ci «tire au renard».

L’anneau de retenue au mur doit être à la hauteur du garot du cheval afin d’éviter que celui-ci n’enjambe le câble et ne s’y prenne les pieds antérieurs.

ATTACHER UN CHEVAL AVEC UN CÂBLE…

Pour une plus grande prudence, utilisez un câble sans mousqueton, qui passe par l’anneau du licou et s’attache autour du cou du cheval, avec un nœud sécuritaire fixe (nœud de cou). L’autre extrémité est attachée à la hauteur du garrot et fixée au point d’attache avec un nœud à «prise rapide».

Noeud de cou

Pour bien garder le câble en place sur un arbre ou un poteau, faites deux tours autour de l’arbre ou du poteau et fixez-le avec un nœud à «prise rapide».

Si vous prévoyez attacher votre cheval un bon moment, entravez le nœud en glissant le bout du câble dans le trou du nœud.

3.11
3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL
Noeud à «prise rapide»
CHAPITRE

CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE

ATTACHER UN CHEVAL AUX CHAÎNES DANS L’ÉCURIE…

Placez la tête du cheval au centre de l’allée, vis-à-vis des chaînes et attachez les «panic snaps» des chaînes aux anneaux latéraux du licou.

Il est préférable d’installer des «panic snaps» au bout des chaînes pour être en mesure de détacher rapidement le cheval en cas d’urgence.

Ne laissez jamais un cheval seul lorsqu’il est attaché aux chaînes.

Ne jamais mettre un poulain sans expérience sur les chaînes, il risquerait de «tirer au renard», de se renverser et de se briser la colonne vertébrale.

ATTACHER UN CHEVAL DANS UN «ENTRE-DEUX»…

Pour attacher un cheval dans un entredeux, il est préférable d’utiliser un câble au bout duquel est fixé un poids afin de toujours garder une légère tension sur le câble, évitant ainsi que le cheval ne se passe un antérieur par-dessus et ne s’y empêtre.

Le câble sera suffisamment long pour permettre au cheval de se coucher dans «l’entre-deux», et devrait coulisser à la hauteur du poitrail, dans un anneau ou à travers la mangeoire.

3.12
DU CHEVAL

5. La conduite du cheval au sol

VANT MÊME d’harnacher son cheval et de le mettre à la voiture, le meneur doit être en mesure de contrôler son cheval au sol.

Il doit être capable de le conduire au licou dans toutes les directions en insistant sur les déplacements de côté et les reculers «d’un pas» qui seront importants lors de la mise à la voiture. Lors des arrêts, le cheval doit être immobile et demeuré calme dans cette position. Cette manoeuvre doit être parfaitement assimilée par le cheval.

Pour la conduite du cheval au sol, le meneur doit marcher à gauche du cheval à la hauteur de l’encolure et tenir la laisse de la main droite. La main droite doit être sur la courroie de cuir ou de nylon à environ 15cm du licou. La main ne doit pas reposer sur la chaîne de la laisse.

La chaîne de la laisse sera passée en double dans l’anneau du licou, si elle est trop longue.

Le surplus de la laisse sera tenu en main gauche sans l’enrouler autour de votre main.

Pour un meilleur contrôle du cheval, un licou avec un anneau fixe sous le menton sera privilégié permettant ainsi un meilleur contrôle du cheval au sol par l’action de la main droite.

3.13
CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

PROCÉDURES À SUIVRE POUR

LA CONDUITE DU CHEVAL AU SOL...

✑ Pour mettre la laisse, saisissez le licou du cheval de la main gauche du côté gauche du cheval en prenant soin de ne pas mettre les doigts dans les anneaux du licou.

✑ Attachez la laisse à l’anneau du licou.

✑ Placez-vous dans le même sens que le cheval, au niveau de son encolure, afin d’éviter de vous faire marcher sur les pieds.

✑ Gardez la distance d’un bras entre vous et le cheval.

✑ Prenez la laisse, dans la main droite, à environ 15cm de son point d’attache.

✑ Tenez l’extrémité de la laisse dans la main gauche sans l’enrouler autour de votre main ou de votre bras. En effet, vous pourriez vous faire traîner si le cheval faisait un écart brusque, se cabrait ou tentait de se sauver.

✑ Lors de la conduite du cheval au sol, le cheval doit se déplacer dans son «corridor» et le meneur dans le sien parallèle à celui du cheval. Cette façon de procéder est sécuritaire et permet un contrôle efficace du cheval au sol.

POUR LE FAIRE AVANCER...

✑ Mettez le cheval à l’attention.

✑ Utilisez la voix pour donner le commandement indiqué, le «pas» ou le «trot» tout en exerçant une légère tension de la main droite sur la laisse vers l’avant et le meneur se déplace dans la direction désirée. Le geste de la main et le déplacement du corps doivent suivre le commandement de la voix d’une façon coordonnée. D’instinct le cheval associera les mouvements du corps du meneur aux directives à suivre.

✑ Demeurez au niveau de l’encolure tout en gardant la distance d’un bras entre vous et le cheval.

✑ Marchez à ses côtés, et non en avant de lui.

✑ Lorsque vous marchez, regardez en avant et évitez de regarder constamment en arrière.

✑ Marchez dans votre «corridor» et lui dans le sien.

3.14

POUR LE FAIRE TOURNER VERS LA DROITE...

✑ Ralentissez votre cheval.

✑ Dirigez le nez de votre cheval vers la droite avec votre main droite tout en continuant de marcher.

✑ Gardez toujours la distance d’un bras entre vous et le cheval.

POUR LE FAIRE TOURNER VERS LA GAUCHE...

✑ Ralentissez votre démarche et préparezvous à tourner vers la gauche.

✑ Dirigez le nez du cheval vers la gauche en continuant de marcher.

✑ Gardez toujours la distance d’un bras entre vous et le cheval.

✑ Prenez garde que le cheval ne vous touche avec son antérieur gauche.

3.15 CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

POUR LE FAIRE ARRÊTER...

✑ Exercez une tension sur la laisse de la main droite vers le bas et vers l’arrière, en dirigeant la laisse vers le poitrail du cheval.

✑ Donnez le commandement de la voix: «whoa!» (arrêt).

✑ Cessez de marcher et demeurez dans la même position.

✑ Un cheval bien éduqué restera calme à l’arrêt.

POUR LE FAIRE RECULER…

✑ Placez-vous dans la direction opposée à votre cheval en tenant votre laisse de la main gauche et le surplus de la laisse en main droite.

✑ Demeurez à la hauteur de la tête du cheval du côté gauche.

✑ Exercez une tension sur la laisse de la main gauche vers le bas et vers l’arrière en dirigeant la laisse vers le poitrail du cheval.

✑ Donnez le commandement de la voix: «back!» (reculer).

✑ Le cheval est reculé «un pas» à la fois.

3.16 CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

POUR LE FAIRE PIVOTER SUR PLACE EN MAIN GAUCHE…

Cette manœuvre peut vous être grandement utile dans l’allée de l’écurie pour changer votre cheval de direction.

La manœuvre consiste à faire pivoter le cheval sur l’un de ses membres antérieurs.

✑ Placez-vous face à l’épaule du cheval tout en tenant la laisse de la main gauche et le surplus de la laisse en main droite.

✑ Exercez une tension sur le licou en dirigeant la laisse vers vous.

✑ Appuyez avec vos doigts de la main droite sur les côtes du cheval en exerçant une pression et vous pourrez ainsi faire pivoter votre cheval sur l’un de ses antérieurs.

POUR FRANCHIR UNE PORTE...

✑ Assurez-vous que la porte est toute grande ouverte et immobilisée.

✑ Ralentissez le pas du cheval avant de franchir la porte.

✑ Précédez-le durant cette manœuvre en l’encourageant de la voix: «doucement!»

✑ Méfiez-vous de toute quincaillerie fixée à la porte qui pourrait entraver votre manœuvre ou coincer une pièce du harnachement du cheval.

LA SÉCURITÉ — UNE PRÉOCCUPATION...

Le cheval peut parfois être imprévisible et surtout pour les meneurs moins expérimentés. Il est important de respecter les règles énumérées précédemment.

La conduite du cheval au sol fait partie intégrante du dressage d’un cheval et vous vous devez de bien maîtriser toutes ces manœuvres et d’obliger votre cheval à s’y conformer.

3.17 CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

LA DU

Cheval au sol Conduite

TENIR LA LAISSE…

La main droite doit tenir la laisse et non la chaîne. Lorsque la chaîne est trop longue, elle peut être doublée à l’anneau du licou afin de la raccourcir.

Un licou avec un anneau fixe à l’arrière du menton sera privilégié pour un meilleur contrôle du cheval au sol.

Le surplus de laisse peut être tenu dans la main gauche en «boucle» ou en «huit». La méthode en «huit» est recommandée.

DES GANTS…

Il est préférable de porter des gants de cuir souple et ajusté.

POUR FAIRE AVANCER VOTRE CHEVAL…

• Demeurez un peu en avant de l’épaule du cheval en conservant la distance d’un bras entre vous et le cheval.

• Le «pas» est demandé en donnant le commandement de la voix et en exerçant une légère traction de la main droite sur la laisse vers l’avant.

• Marchez à ses côtés et non en avant de lui, vous pourrez ainsi voir les réactions du cheval.

• Lorsque vous marchez, regardez en avant et évitez de vous retourner.

• Le «trot» est demandé en donnant le commandement «trot» et en exerçant une traction de la main droite sur la laisse vers l’avant.

• Pour le faire arrêter, donnez le commandement «whoa», exercez une tension sur la laisse vers le bas et vers l’arrière, cessez de marcher et demeurez dans le même sens que le cheval.

AIRE DE TRAVAIL…

Respectez votre aire de travail au sol, demeurez dans votre «corridor», et apprenez à votre cheval à respecter son aire de travail, son «corridor».

©Claude Choinière et Noël Vinet

LA DU

Cheval au sol Conduite

POUR LE FAIRE TOURNER EN MAIN DROITE…

• Avec votre main droite, poussez le nez de votre cheval vers la droite tout en marchant vers la droite.

• Le cheval devrait alors pivoter sur un membre postérieur.

POUR PASSER UNE PORTE…

• Assurez-vous que la porte est toute grande ouverte et que rien n’en obstrue l’ouverture.

• Ralentissez le pas du cheval avant d’arriver à la porte.

• Précédez légèrement le cheval afin d’éviter de demeurer coincer dans le cadre de la porte.

• Rassurez votre cheval et faites-le passer d’un pas franc et régulier.

POUR LE FAIRE TOURNER EN MAIN GAUCHE…

• Transférez l’extrémité de la laisse en main droite.

• De la main gauche donnez la direction à suivre à votre cheval en orientant son nez.

• Exercez une légère pression avec les doigts de la main droite dans les côtes du cheval.

• Le cheval devrait pivoter sur un membre antérieur.

POUR LE RECULER…

• Transférez l’extrémité de la laisse en main droite.

• Positionnez-vous à côté du cheval dans votre aire de travail à la hauteur de la tête de celui-ci en regardant dans la direction opposée au cheval.

• Donnez le commandement «back» tout en exerçant une tension sur la laisse de la main gauche vers le bas et vers le poitrail du cheval.

• Si nécessaire, afin de donner de l’impulsion, pointez les doigts de la main droite dans le poitrail du cheval.

©Claude Choinière et Noël Vinet

6. Précautions pour le transport des chevaux

MÊME POUR les meneurs expérimentés, des précautions doivent être prises lors du transport des chevaux.

Le fait d’être confiné dans une remorque, le cheval peut parfois arrêter de manger ou de boire. Il peut mal réagir aux nouveaux bruits, aux lumières et s’énerver avec des risques de se blesser. S’il y a des changements brusques de température et de mauvaises conditions de ventilation, il pourrait tomber malade.

Que l’on transporte le cheval sur de longues ou de courtes distances, la préparation du voyage est la clé du succès.

✑ SOYEZ PRÊT! C’est la règle numéro un, lorsque vous embarquez un cheval surtout les premières fois; tout le matériel nécessaire doit être déjà préparé et embarqué.

✑ Si vous possédez une remorque pour deux chevaux et que vous transportez un seul cheval, celui-ci devra être placé dans la stalle du côté du conducteur.

✑ Assurez-vous que la remorque est convenable pour la grandeur du cheval.

✑ Assurez-vous que les demi-séparations entre les chevaux permettent au cheval d’écarter les membres pour le maintien de son équilibre et que les séparations sont assez hautes pour éviter qu’un cheval ne l’enjambe.

✑ Utilisez des tapis de caoutchouc antidérapants pour le confort du cheval, de la ripe ou de la paille pour absorber l’urine, et l’encourager à uriner au besoin.

✑ Assurez-vous que la ventilation est très bonne en tout temps et particulièrement en été, car la température à l’intérieur de la remorque peut s’élever facilement de 10 à 15 degrés au-dessus de la température extérieure.

✑ Prenez soin de ne pas diriger l’entrée d’air de la trappe de ventilation directement sur la tête du cheval.

3.22 CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

✑ Prévenez les blessures en préparant adéquatement le cheval lors du transport par: des bandages aux membres, des bottes de transport, des guêtres, des cloches qui protègent bien les couronnes et les talons, un bandage de queue contre les frottements sur le mur de la remorque, un protège-tête et une couverture au besoin.

✑ Habituez le cheval à porter les bandages et les équipements de protection pendant un certain temps avant de l’embarquer dans la remorque.

✑ Utilisez un licou de cuir qui peut briser plus facilement que le nylon si le cheval est emmêlé pour une raison ou une autre.

✑ Utilisez des «panic snaps» ou un câble avec un nœud à «prise rapide» pour retenir le cheval.

✑ Attachez le cheval suffisamment court pour éviter qu’il ne tourne la tête vers l’arrière ou qu’il ne se prenne un membre antérieur.

✑ Assurez-vous que le filet rempli de foin est attaché le plus haut possible parce qu’une fois vidé de son contenu, il sera beaucoup plus bas et présentera alors un risque que le cheval s’y prenne un antérieur.

✑ Donnez du foin à volonté dans le filet et assurez-vous qu’il y en a tout au long du trajet et apportez la quantité de moulée nécessaire pour la durée de votre voyage car les chevaux réagissent mal à un changement brusque de nourriture.

✑ Si le cheval refuse de boire dans les premières heures de votre arrivée, ajoutez quelques cuillerées à soupe de mélasse dans son eau pour l’inciter à boire et tout particulièrement lorsque l’eau a un goût différent de son eau habituelle.

✑ Enfin, veuillez à ne pas oublier le certificat de santé, le test «Coggins» et l’enregistrement de votre champion!

Il est conseillé de toujours faire monter et descendre un cheval d’une remorque avant de procéder à son achat. Il se pourrait que vous ne réussissiez jamais à le faire monter.

De nos jours, en raison de toutes les activités équestres, nous avons à effectuer divers déplacements et il y a donc lieu de pratiquer votre cheval à monter et descendre de la remorque sans aucune difficulté.

Si vous éprouvez des difficultés à faire monter votre cheval dans la remorque, n’hésitez pas à demander l’aide d’un professionnel ou d’un entraîneur certifié plutôt que de vivre la frustration due à l’insuccès et compromettre ainsi tous vos déplacements.

3.23 CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

7. Les couvertures

IL EST PARFOIS nécessaire de couvrir le cheval, que ce soit pour le protéger du froid ou des mouches, ou pour lui éviter un refroidissement après le travail.

Une couverture trop chaude fait transpirer le cheval et le rend plus vulnérable au refroidissement. Après l’avoir longé, monté ou attelé, protégez le cheval en sueur d’une couverture; une couverture à mailles par temps doux et une couverture de laine par temps froid.

La couverture de sortie protège le cheval tondu ou à peau fine contre les rigueurs de l’hiver. Elle est confectionnée de toile ou de nylon très robuste et doublée de laine ou de flanelle à l’intérieur. Elle est généralement pourvue d’une sursangle et de courroies croisées entre les membres postérieurs du cheval. Les couvertures de sortie sont généralement doublées de flanelle pour prévenir le frottement. Parmi tous les modèles disponibles, la couverture néo-zélandaise est sans doute la plus répandue.

Les couvertures doivent être lavées fréquemment, réparées au moindre signe d’usure et rangées quand elles ne servent pas dans une armoire à l’abri des insectes et des rongeurs.

Comment mettre la couverture et la retirer...

✑ Approchez doucement le cheval et présentez-lui la couverture pour qu’il puisse la sentir.

✑ Déposez doucement la couverture pliée en deux au niveau du garrot puis dépliez-la jusqu’à la croupe.

✑ Bouclez d’abord le devant, puis la sangle ventrale et terminez par les sangles des membres postérieurs. Cette méthode évite au cheval la surprise d’une couverture qui glisse pendant qu’on la met en place.

✑ Pour retirer la couverture, détachez d’abord les sangles des postérieurs, puis la sursangle et ensuite celles du devant.

3.24 CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

8. Le cheval hors des sentiers

SI VOUS ENVISAGEZ d’emprunter une route avec votre attelage, vous devez au préalable vous assurer que votre cheval a été préparé pour ces situations. Ne prenez aucun risque car votre cheval pourrait s’emballer et vous exposer à des situations dangereuses.

Seul un entraînement rigoureux à ces différentes situations permettra d’obtenir un cheval «safe» prêt pour la route.

Souvenez-vous qu’un cheval en deçà de cinqans est plus sujet à des réactions émotives incontrôlables lors de différentes mises en situation (circulation automobile, klaxons, bruits, objets en mouvement, etc.).

Si vous devez faire l’achat d’un cheval dans l’intention de sillonner certaines routes, assurez-vous de conduire ce cheval sur une route en présence du propriétaire afin de vérifier les aptitudes du cheval à cet égard, il en va de votre sécurité.

3.25 CHAPITRE 3 · L’APPROCHE ET LA MAÎTRISE DU CHEVAL

Chapitre 4

Les chevaux dans le monde

1. Les différentes races de chevaux4.03

2. Choisir son cheval...4.06

3. Conseils d’usage pour l’achat d’un cheval4.08

CHAPITRE 4 · LES CHEVAUX DANS LE MONDE

1. Les différentes races de chevaux

COMME nous l’avons déjà indiqué précédemment, les chevaux d’attelage étaient déjà en usage bien avant que le cheval ne soit monté. La taille, la forme et les races ont évolué jusqu’à ce jour et continueront d’évoluer dans le futur.

Beaucoup d’efforts sont déployés par chacune des associations représentant chacune les différentes races de chevaux pour constamment améliorer leur cheptel.

Au siècle dernier, les chevaux étaient généralement classés dans les catégories suivantes:

- le petit cheval, le poney...

- les chevaux légers et les carrossiers,

- les chevaux lourds.

LE PETIT CHEVAL, LE PONEY…

On regroupe dans cette catégorie les races et les types de moins de 1,50 mètre de hauteur au garrot. Ils se distinguent des autres chevaux par leur caractère, leur taille et leur allure compacte. Ils ont un pied sûr et un sens inné de survie.

Voici quelques-unes de ces races de poneys à travers le monde et selon leur pays d’origine.

RACES DE PONEYS À TRAVERS LE MONDE SELON LEUR PAYS D’ORIGINE

ARABIE . . . . . . . . . . . . . .CASPIENG.-B. ET ÉCOSSE . . . . . . . . . . . . .HIGHLAND

ARGENTINE . . . . . . . . . . .FALABELLAGRÈCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .PINDOS SKYROS

AUSTRALIE . . . . . . . . . . . .PONEY AUSTRALIENIRLANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . .CONNEMERA

AUTRICHE . . . . . . . . . . . .HAFLINGERISLANDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . .ISLANDAIS

CANADA . . . . . . . . . . . . .PONEY DE L’ÎLE-DE-SABLEITALIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .BARDIGIANO

ÉTATS-UNIS . . . . . . . . . . .CHINCOTEAGE-ASSATEAGUEMEXIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . .GALICENO

PONEY DES ROCHEUSES

SHETLAND AMÉRICAIN

FRANCE . . . . . . . . . . . . . .LANDAIS

NORVÈGE . . . . . . . . . . . . . . . . . .FJORD

MÉRENSPOLOGNE . . . . . . . . . . . . . . . . . .HUCUL

POTTOCK KONIK

GRANDE-BRETAGNE . . . . .DALESPORTUGAL . . . . . . . . . . . . . . . . .SORRAIA

DARTMOOR

EXMOORRUSSIE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .BASHKIR

FELL

PONEY HACKNEYSCANDINAVIE . . . . . . . . . . . . . . .SHETLAND

NEW FOREST

WELSH MOUNTAIN PONYSUÈDE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .GOTLAND

(section A du Stud-book )

WELSH PONY (section B)

WELSH COB (section C)

4.03 CHAPITRE 4 · LES CHEVAUX DANS LE MONDE

LES CHEVAUX LÉGERS ET LES CARROSSIERS...

La taille de ces chevaux varie généralement de 1,50 mètre à 1,72 mètre de hauteur au garrot. Ces chevaux peuvent être sellés et/ou harnachés pour l’attelage.

RACES DE CHEVAUX LÉGERS ET CARROSSIERS À TRAVERS LE MONDE

SELON LEUR PAYS D’ORIGINE

ALLEMAGNE . . . . . . . .BAVAROIS SANG-CHAUDFRANCE . . . . . . . . . . . .CAMARGUE HANOVRIENSELLE FRANÇAIS HOLSTEINTROTTEUR FRANÇAIS OLDENBOURG

RHÉNANGRANDE-BRETAGNE . . . .HACKNEY WURTEMBERGCLEVELAND BAY WELSH COB (section D du Stud-Book )

ALLEMAGNE DE L’EST . .FRISON ORIENTAL

HONGRIE . . . . . . . . . . .ARABE SHAGYA

ANGLETERRE . . . . . . . . PUR-SANG ANGLAIS/THOROUGHBRED NONIUS FURIOSO

ANGLETERRE/FRANCE . .ANGLO-ARABE

INDE . . . . . . . . . . . . . . .INDIEN

ARABIE . . . . . . . . . . . .ARABEKATHIAWARI

ARGENTINE . . . . . . . . .CRIOLLOIRLANDE . . . . . . . . . . . .TRAIT IRLANDAIS

AUSTRALIE . . . . . . . . .AUSTRALIAN STOCK HORSEITALIE . . . . . . . . . . . . . .MAREMMANA MURGESE

SALERNITANO

AZERBAÏDJAN . . . . . . .KARABAKHSARDE

BELGIQUE . . . . . . . . . .BELGE SANG-CHAUDMAROC . . . . . . . . . . . .BARBE

CANADA . . . . . . . . . . .CHEVAL CANADIEN

CANADIAN CUTTING HORSEMONGOLIE . . . . . . . . . .CHEVAL DE PRZEWALSKI

CAUCASE . . . . . . . . . .KABARDINNORVÈGE . . . . . . . . . . .DOLE-GUDBRANDSDAL

DANEMARK . . . . . . . . .DANOIS SANG-CHAUDPAYS-BAS . . . . . . . . . . .FRISON OCCIDENTAL FREDERIKSBORGGELDERLANDER KNABSTRUPGRONINGEN HOLLANDAIS SANG-CHAUD

ESPAGNE . . . . . . . . . . .ANDALOUPÉROU . . . . . . . . . . . . .PASO PÉRUVIEN

ÉTATS-UNIS . . . . . . . . .AMERICAN SADDLEBREDPOLOGNE . . . . . . . . . . .TRAKEHNER

APPALOOSAWIELKOPOLSKI

COLORADO RANGER

MISSOURI FOX TROTTERPORTUGAL . . . . . . . . . .ALTER-REAL MORGANLUSITANO MUSTANG

PAINTRUSSIE . . . . . . . . . . . . .BOUDIENNY PALOMINODON

PINTOTROTTEUR D’ORLOV

QUARTER HORSE

ROUTIER STANDARDBREDSUÈDE . . . . . . . . . . . . .SELLE SUÉDOIS STANDARDBRED

TENESSE WALKERSLOVÉNIE . . . . . . . . . . .LIPIZZAN TROTTEUR AMÉRICAIN

FINLANDE . . . . . . . . . .FINLANDAISTURKMÉNISTAN . . . . . . .AKHAL-TÉKÉ

4.04 CHAPITRE 4 · LES CHEVAUX DANS LE MONDE

LES CHEVAUX LOURDS…

LES CHEVAUX de traits lourds sont massifs et puissants. Leur taille varie généralement de 1,60 mètre à 1,80 mètre de hauteur au garrot. Ils ont une musculation particulièrement développée et ils possèdent une étonnante puissance de traction.

RACES DE CHEVAUX LOURDS À TRAVERS LE MONDE SELON LEUR PAYS D’ORIGINE

AUTRICHE . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

.NORIQUEGRANDE-BRETAGNE . . . . . . . .CLYDESDALE SHIRE SUFFOLK PUNCH

BELGIQUE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .BELGE BRABANÇONITALIE . . . . . . . . . . . . . . . . . .TRAIT LOURD ITALIEN

DANEMARK . . . . . . . . . . . . . . . . . .

.JUTLANDSUÈDE . . . . . . . . . . . . . . . . . .SUÉDOIS DU NORD

FRANCE/BELGIQUE . . . . . . . . . . . . . .ARDENNAIS

FRANCE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

.COB NORMAND BOULONNAIS BRETON PERCHERON

4.05 CHAPITRE 4 · LES CHEVAUX DANS LE MONDE

2.Choisir son cheval...

Avant de procéder au choix d’un cheval, le meneur doit être en mesure de bien identifier ses besoins. Celui-ci désire-t-il atteler pour le loisir uniquement, pour le sport, pour les expositions ou a-t-il l’intention de participer à des compétitions de niveau national et international?

Le cheval sera-t-il attelé uniquement sur la ferme? Aura-t-il aussi à emprunter certaines routes, celui-ci devra-t-il être déplacé à l’aide d’une remorque fréquemment?

Sa fréquence d’utilisation sera-t-elle occasionnelle, régulière ou selon un programme d’entraînement très rigoureux?

Afin de vous aider dans le choix d’un cheval, nous vous présentons ce questionnaire qui vous permettra de préciser vos besoins et, par la suite, de faire un choix judicieux en fonction de vos attentes.

CHOIX D’UN CHEVAL • CRITÈRES ET PARTICULARITÉS

PRÉCISEZ L’UTILISATION PRÉVUE DU CHEVAL

❒ Le loisir

❒ Le sport

❒ Les expositions

❒ Les compétitions

❒ Les concours combinés (dressage, cônes et marathon)

❒ Le prix et la condition physique du cheval diffèrent énormément selon l’usage prévu

SEREZ-VOUS LE SEUL MENEUR?

❒ Toujours le même meneur

❒ Limité à deux meneurs

❒ Toute la famille

❒ Le tempérament du cheval varie d’un animal à l’autre. Pour la famille un cheval plus calme et plus docile sera recommandé.

4.06 CHAPITRE 4 · LES CHEVAUX DANS LE MONDE

OÙ PRÉVOYEZ-VOUS PRATIQUER L’ATTELAGE?

❒ Dans des sentiers balisés et toujours les mêmes

❒ À divers endroits sur des terrains accidentés

❒ Sur la route à l’occasion

❒ Sur des terrains de compétitions

❒ Si vous sortez hors des sentiers balisés, vous devez être sûr de votre cheval. Celui-ci doit généralement être âgé de plus de cinq ans et avoir été entraîné à cette fin.

LA TAILLE DU CHEVAL CONSTITUE-T-ELLE UN FACTEUR IMPORTANT POUR VOUS?

❒ Le meneur principal est-il de petite taille?

❒ L’écurie permet-elle de loger un cheval lourd?

❒ Devez-vous traîner de lourdes voitures?

❒ Les chevaux lourds sont généralement plus dociles mais plus coûteux à nourrir.

RECHERCHEZ-VOUS UN CHEVAL CALME OU AVEC DU TEMPÉRAMENT ET DE L’ACTION?

❒ Le meneur est-il expérimenté?

❒ Le cheval au tempérament plus nerveux a-t-il été dressé par un professionnel?

❒ Si vous débutez dans ce sport, il est préférable de rechercher un cheval adulte et calme. Le dressage d’un jeune cheval doit être laissé à un professionnel.

AVEZ-VOUS ÉTÉ SENSIBILISÉ AUX DIFFÉRENCES ENTRE UN HONGRE, UN ÉTALON ET UNE JUMENT?

❒ Le cheval hongre à un caractère plus stable

❒ L’étalon est plus imprévisible et doit être pris en charge par des experts et n’est pas accepté partout dans les randonnées.

❒ Le caractère de la jument pourra varier au cours du mois.

❒ La plupart des gens préféreront le cheval hongre pour sa constance de caractère.

VOS PRÉFÉRENCES VONT-ELLES VERS LE «PONEY» EN RAISON DE SA PETITE TAILLE?

❒ Même petits ces chevaux exigent des habilités de la part du meneur.

❒ Leurs réactions sont rapides, parfois imprévisibles et souvent fantaisistes.

❒ Si vous débutez dans ce sport, faites-vous assister par un professionnel pour le choix du cheval..

VOTRE PERSONNALITÉ SE MARIE-T-ELLE À CELLE DU CHEVAL RECHERCHÉ?

❒ Un meneur nerveux fera mauvais ménage avec un cheval nerveux.

❒ Si vous êtes calme en toutes circonstances, vous aurez plus de chance de maîtriser un cheval nerveux ou sanguin.

❒ Il faut rechercher le courage, la docilité, l’énergie et la sociabilité chez un cheval.

4.07 CHAPITRE 4 · LES CHEVAUX DANS LE MONDE

3. Conseils d’usage pour l’achat d’un cheval

Lorsque votre choix est fixé, tout en ayant pris soin de bien préciser vos besoins, voici quelques conseils avant de finaliser la transaction.

CONSEILS D’USAGE

AVANT L’ACHAT D’UN CHEVAL

✑ Faites deux ou trois visites chez le vendeur et ce, à des heures différentes dans la journée, pour évaluer le comportement du cheval et le caractère du cheval dans son environnement.

✑ Curez les pieds de l’animal pour vous assurer qu’il peut être manipulé sans crainte.

✑ Faites trotter le cheval et vérifiez s’il y a présence de boiteries.

✑ Vérifiez la réaction de l’animal lors de l’ajustement de la sangle, de la pose du culeron et de la pose de la bride en particulier.

✑ Exigez que le cheval soit attelé en votre présence sur une voiture en simple afin de juger de ses réactions à la pression des ménoires, de son obéissance aux commandements, et de ses allures au pas et au trot.

✑ Le cheval peut-il aussi être monté en selle par un cavalier novice ?

✑ Faites monter et descendre le cheval d’une remorque.

✑ Vérifier le programme de vaccination et de vermifuge en force.

✑ Assurez-vous que le vétérinaire a passé un examen médical complet.

✑ Si le cheval est de race, vérifiez si les certificats d’enregistrement correspondent au cheval et assurez-vous du transfert de propriété.

4.08 CHAPITRE 4 · LES CHEVAUX DANS LE MONDE

Chapitre 5

Les voitures et leur évolution

1. Rappel historique5.03

2. Les composantes d’une voiture5.08

3. Les voitures sur roues5.12

4. Les voitures sur patins5.18

5. Les voitures d’aujourd’hui5.20

6. Le choix d’une voiture5.22

CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

1. Rappel historique

LES VOITURES hippomobiles ont évolué à travers les âges dans les différents pays du monde, et ce, selon les besoins des populations, la topographie des lieux, le développement du réseau routier, le climat et les innovations techniques qui prenaient place au fur et à mesure du temps.

La conception et l’évolution des voitures hippomobiles sont directement reliées à l’histoire des transports et à l’ingéniosité dont les civilisations ont fait preuve pour déplacer les personnes et les marchandises.

La voiture projetait aussi une image, un rang social, et ce, dans toutes les sociétés et de tous les temps.

QUELQUES FAITS MARQUANTS...

Voici quelques faits marquants sur l’histoire des voitures hippomobiles:

2500 av. J.-C.

Les chariots à quatre roues sont déjà en usage en Mésopotamie.

2000 av. J.-C.

Les charpentiers savaient déjà construire des roues à rayons. Déjà en usage en Mésopotamie à cette époque, ces roues à rayons font leur apparition en Égypte vers 1600 av. J.-C. et en Chine vers 1300av. J.-C.

1500 av. J.-C.

Les chars de guerre à deux roues sont très répandus. Ils firent leur apparition en Mésopotamie et les Égyptiens les utilisèrent largement.

450 av. J.-C.

Les chars tirés par quatre chevaux font leur apparition en Perse.

Vers 1300

On vit apparaître l’attelage à «collier» qui permettait, aux chevaux, de tirer des charges plus lourdes et évitait ainsi d’étrangler le cheval au niveau de l’encolure. Les roues des voitures étaient cerclées d’une bande métallique.

Vers 1400

La caisse des chariots à quatre roues est recouverte de parois rigides et d’un toit protégeant ainsi les passagers des intempéries. L’avant-train tournant fait son apparition vers 1430.

5.03 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

Vers 1700

Les réseaux routiers se développent rapidement dans tout l’Europe et en particulier en France et en GrandeBretagne.

Vers 1800

Il existe déjà, à cette époque, un très grand nombre et une très grande diversité de voitures de tous les styles (fiacre, calèche, berline et cabriolet). L’une de ces voitures, le «PHAÉTON» d’abord utilisé en France fut, par la suite, largement utilisé en Angleterre et aux États-Unis.

Illustration de la F.E.C. — Manual of Basic Driving The Vis-à-vis Illustration de la F.E.C. — Manual of Basic Driving
5.04 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
The Spider Phaeton Illustration de la F.E.C. — Manual of Basic Driving The Mail Phaeton

Vers 1850

Les systèmes de poste et de diligence sont à leur apogée dans tout l’Europe. Les voitures se transforment, s’améliorent et s’embellissent. La suspension des voitures est améliorée par l’usage d’essieux et de ressorts.

Les bandages en «caoutchouc plein» font leur apparition. La production annuelle de véhicules hippomobiles en Amérique du Nord dépassera le million. Les modèles comprenaient, entre autres, une variété de «PHAÉTON», le «VIS-À-VIS», le «BROUGHAM», la «BAROUCHE», la «VICTORIA».

Vers 1880

L’invention du moteur à explosion viendra changer le cours de l’histoire…

5.05 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
Illustration de la F.E.C. — Manual of Basic Driving The Victoria Illustration de la F.E.C. — Manual of Basic Driving The Brougham Illustration de la F.E.C. — Manual of Basic Driving The Barouche

LES VOITURES HIPPOMOBILES À LEUR APOGÉE...

La construction de voies ferrées et la multitude des industries de toutes sortes provoquèrent une demande de chevaux et de voitures sans précédent pour le transport des biens et des personnes.

On amena de plus en plus de chevaux dans les villes pour répondre aux besoins des commerces, des entreprises et des chemins de fer.

Les compagnies de chemins de fer furent les plus gros propriétaires et exploitants de chevaux pour le transport de marchandises vers les entrepôts et pour les manoeuvres dans les gares de triage.

Les voitures hippomobiles ont atteint leur apogée en Europe vers 1850. À cette époque, la mise en fonction des «services de poste» et des «diligences» à travers les différents pays permettait des communications et des déplacements rapides et efficaces.

Le déplacement des citadins et la livraison de diverses marchandises dans les villes nécessitaient la conception de véhicules bien adaptés pour ces tâches. Le transport terrestre repose alors presque entièrement sur la traction animale.

Les matériaux les plus utilisés pour la construction des véhicules, à cette époque, étaient le bois avec quelques rares pièces métalliques forgées mais tout cela allait bientôt changer.

Le climat et les conditions environnantes ont aussi été des facteurs déterminants dans la conception des différents véhicules.

À titre d’exemple, de multiples modèles de voitures d’hiver munis de patins ont vu le jour en Nouvelle-France (Bas-Canada) au XIXe et XXe siècles. Les rudes hivers avec de fortes accumulations de neige au sol, nécessitaient des voitures adaptées à ces conditions pour la coupe du bois et pour le transport des biens et des personnes.

5.06 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

LA RÉVOLUTION INDUSTRIELLE...

L’invention du moteur et la venue de l’automobile vont changer radicalement les modes de transport dans les sociétés industrialisées.

Les voitures hippomobiles survivront jusqu’à la fin de la deuxième guerre mondiale (1939-1945) mais seront vite remplacées tant dans les campagnes que dans les villes. Certaines entreprises qui fabriquaient des voitures hippomobiles transformeront leur production en véhicules motorisés, c’est le cas de l’entreprise Mc Laughlin qui fabriqua des voitures de marque «Buicks».

À L’AUBE DU XXIeSIÈCLE...

De nos jours, la plupart des véhicules hippomobiles sont maintenant utilisés pour des fins récréatives ou sportives. L’utilisation de nouveaux matériaux a permis la conception de voitures plus légères, plus sécuritaires et mieux adaptées à nos besoins.

Pour ceux qui ont eu l’opportunité d’assister ou de voir sur vidéo les «concours combinés à l’attelage», qui sont de plus en plus populaires depuis les années 1980, ont été en mesure d’apprécier le charme et la beauté des différentes voitures d’époque présentées dans ces concours. De plus, les voitures de marathon utilisées dans les concours de combinés à l’attelage se distinguent par leur «design» permettant la vitesse, la maniabilité et la stabilité associées à ce type de véhicule.

5.07 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

2. Les composantes d’une voiture

COMPTE TENU de la très grande diversité de voitures et des différents principes de construction qui s’y rattachent, nous tenterons de vous donner les informations les plus pertinentes se rapportant aux principales composantes d’une voiture soit: les roues, la caisse, le train, les ressorts et les accessoires.

LES ROUES...

Bien que le principe de la roue semble anodin de nos jours, il n’en demeure pas moins que ce fût l’une des plus grandes inventions.

L’ouvrier spécialisé dans la fabrication des roues au siècle dernier, le «charron», était devenu maître dans cet art.

Contrairement aux roues de nos voitures d’aujourd’hui où la symétrie en tout point prédomine, les «roues à rais» d’autrefois étaient bien particulières dans leur fabrication par les différents angles donnés à leurs composantes.

En portant une attention particulière, vous remarquerez que les roues sur les voitures d’époques ne sont pas à la verticale, mais légèrement inclinées. De ce fait, les roues penchaient vers l’extérieur en haut et vers l’intérieur en bas, il s’agit du «devers» de la roue.

Une autre particularité de ces roues était «l’écuanteur» la roue étant légèrement conique, le creux tourné vers l’extérieur. En raison de cette inclinaison, les roues rejetaient la boue vers l’extérieur plutôt que sur la caisse. De plus, cette inclinaison des roues permettait de construire les caisses avec des formes renflées à la hauteur des sièges les rendant ainsi plus spacieuses et plus esthétiques.

A

A: devers

B: écuanteur

C: biseau

La combinaison du «devers» et de «l’écuanteur» avantage ce type de roue tant dans la solidité que dans les mouvements latéraux constants des véhicules hippomobiles dus aux irrégularités des routes et au va-et-vient provoqué par la démarche des chevaux.

Les charrons, ces ouvriers du bois, avaient une mystérieuse connaissance du bois et de son utilisation. L’orme était utilisé dans la fabrication du moyeu pour éviter qu’il ne se fende ou même s’évide, le chêne était utilisé pour les rais en raison de sa résistance et le frêne était utilisé pour les jantes pour sa solidité et sa flexibilité.

5.08 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
B C

Un bandage de fer était aussi appliqué au pourtour de la roue. Celui-ci était chauffé pour permettre sa dilatation et son insertion puis, par la suite, refroidi pour maintenir l’assemblage de la roue. On comptait généralement douze rais pour les roues avant et quatorze rais pour les roues arrières.

Vers 1850, le bandage de métal est remplacé par un bandage de caoutchouc et donne naissance à un nouveau terme «rubbertaille» qui est en fait une déformation du mot rubber tire (pneu de caoutchouc).

Ce bandage améliore la suspension, augmente le confort et est moins bruyant.

À la fin du XIXe siècle les pneus pleins et les roues avec rais de broche font leur apparition.

LA CAISSE...

La caisse est la composante de la voiture destinée à recevoir les passagers et le chargement. Elle peut être ouverte ou fermée, certaines caisses ouvertes sont aussi munies d’une capote pour protéger les passagers des intempéries. La forme des caisses a varié dans le temps selon les besoins, les pays et la mode.

Une fois la caisse fabriquée, elle était par la suite recouverte de cuir et de garnitures à l’intérieur pour en augmenter le confort.

D’autres éléments venaient, par la suite, s’y rajouter tels queles marchepieds, l’appuie-pieds, les poignées, le coffre, l’éclairage, le porte-guide, le porte-fouet, etc.

CRAMPON PALONNIER (BACUL)

MÉNOIRES

CRAPAUDINE

GARDE-CROTTE

PLANCHER PAROIS

GARDE-BOUE

Les composantes de la caisse

5.09 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
DOSSIER SIÈGE

Avant-train

LE TRAIN...

Le train est l’une des parties essentielles du véhicule et en particulier l’avant-train.

Le train supporte la caisse et permet la traction du véhicule par les chevaux. Pour les véhicules d’été, les roues seront fixées au train alors que dans le cas des véhicules d’hiver, ce sont des patins qui seront fixés au train pour permettre les déplacements dans la neige.

Lorsque la voiture n’est munie que de deux roues, elle ne possède qu’un seul essieu comparativement à une voiture à quatre roues qui possède deux essieux.

On désigne l’empattement d’une voiture à quatre roues, la distance qui sépare l’essieu avant de l’essieu arrière. La distance séparant les deux roues sur un même essieu se nomme la voie. Pour une voiture à quatre roues, la voie sur l’essieu avant n’est pas forcément égale à la voie de l’essieu arrière.

LES RESSORTS...

Les ressorts ont comme fonction de suspendre la caisse afin d’amortir les cahots de la route et les mouvements du cheval. Des cuirs étaient autrefois utilisés à cette fin comme ressorts et la caisse reposait sur ceux-ci. L’invention des ressorts métalliques a donc permis d’améliorer le roulement de la voiture et de rendre les voyages plus agréables. Une multitude de formes de ressorts ont été fabriquées et installées sur les voitures hippomobiles.

Tous les ressorts sont constitués d’un assemblage de lames d’acier de différentes longueurs et cintrées ensemble.

La première génération de ressorts en acier était placée à angle droit avec la caisse pour ensuite être positionnés sur le sens de la longueur.

En 1804, l’anglais Obadiah Elliot invente les ressorts elliptiques qui modifieront radicalement le design des voitures. Les avantages de ce type de ressorts sont d’alléger le poids de la voiture par la pose d’un train moins lourd, de diminuer le diamètre des roues en posant la caisse sur le train et de réduire les coûts de fabrication des voitures.

Tous les ressorts sont constitués d’un assemblage de lames d’acier de différentes longueur et cintrées ensemble

5.10 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

LES MÉNOIRES ET LE TIMON...

Les ménoires et le timon sont des éléments installés à l’avant du véhicule dans l’axe de celui-ci afin d’y atteler les chevaux et de permettre la traction du véhicule.

Pour un attelage en simple, des ménoires sont installés sur le véhicule, alors que pour un attelage en paire l’on installe un timon et les chevaux y sont attelés de chaque côté. Ces pièces sont fabriquées de bois, tel le frêne résistant bien à la flexion ou en métal sur les voitures plus récentes. Certaines voitures sont conçues pour, à la fois, être munies de ménoires ou d’un timon selon le type d’attelage désiré, en simple ou en paire.

CRAPAUD

CRAMPON

Les ménoires (brancards)

Le timon (pôle)

TÊTARD

Palonniers (baculs)

Pour attelage en paire

LE PALONNIER OU LE BACUL...

Cette composante permet de relier les chevaux à l’avant-train. Les traits du harnais y sont fixés et les chevaux peuvent ainsi déplacer le véhicule.

5.11 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

3. Les voitures sur roues

IL EXISTE de nombreux types de voiture sur roues, certains traditionnels et d’autres plus modernes.

Plusieurs de ces véhicules sur roues étaient utilisés pour des fins spécifiques. Certains étaient conduits par leur propriétaire ou par la gouvernante et d’autres par un cocher et parfois même par un cocher ainsi qu’un postillon qui montait sur l’un des chevaux de l’attelage.

Les véhicules d’époque sont encore très en demande aujourd’hui et font l’orgueil de leur propriétaire tant dans les concours de dressage et de plaisance qu’au sein de diverses collections privées.

Nous vous présentons aux pages suivantes, quelques-uns des types de véhicule d’époque qui ont été les plus populaires à travers le monde.

Nous tenons à remercier The Carriage Association of America Inc. qui nous ont permis de reproduire certaines des voitures illustrées dans leur guide

The CAA Carriage Identification Guide.

5.12 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
Cut-under Pont Trap Queen Phaeton Pony Stanhope Governess Cart Basket-side Trap PONY CARRIAGES

AMERICAN BUGGIES AND BUCKBOARDS

5.13 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
Concord Wagon Side-spring Top Buggy Speeding Wagon Corning Buggy Doctor’s Buggy Road Cart Goddard Buggy Skeleton Side-bar Wagon Spindle Wagon Runabout Road Wagon Phaeton-body Road Cart Buckboard End-spring Buggy Western Buckboard Democrat Wagon
5.14 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
«Coupé» Rockaway Depot Wagon Curtain Rockaway Cabriolet Phaeton Extension-top Surrey Meadowbrook Cart Extension-front Rockaway Cut-under Station Wagon Rockaway Omnibus Canopy-top Phaeton Loop-front Phaeton Physician’s Phaeton Carryall Wagonette Canopy-top Surrey Drop-front Phaeton FAMILY
CARRIAGES
5.15 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
Skeleton Break Body or Wagonette Break Glens Falls Buckboard Essex Trap American Stanhope Ralli Car Roof-seat Break or «Char-à-banc» Omnibus with Roof-seat Six-passenger or Beaufort Phaeton Four-spring Trap or Newport Hunting Rrap Tandem Cart Kentucky Breaking Cart Mountain Wagon Dog-cart Phaeton or Four-wheel Dog-Cart Park Wagon Whitechapel Cart
SPORTING CARRIAGES
5.16 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
Eight-glass Coach «Coupé» Dorsay Landau, English-quarter or Shelburne Landaulet Victoria Hansom Cab English or Town Coach Extension-front Brougham Glass-front or Five-glass Landau Barouche or «Calèche» Panel-boot Victoria or Cabriolet «Vis-à-vis» or Sociable Bachelor Brougham or «Coupé» Canoë or Sefton «Landau» Grand or Eight-spring Victoria Brett with Calash top COACHMAN-DRIVEN CARRIAGES

SLEIGHS

PARK DRIVING CARRIAGES

5.17 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
Stanhope Phaeton Spider Phaeton Stanhope Gig Mail Phaeton Gooch Wagon or Show Phaeton Park Gate Gig T-Cart Phaeton Lady’s or George IV Phaeton Albany or Swell Body Cutter Four-passenger Bob Sleigh «Carriole» of Québec Portland Cutter

4. Les voitures sur patins

LES VOITURES sur patins étaient utilisées pour permettre le déplacement des passagers et des marchandises dans la neige.

Dans les grandes villes, le style de ces voitures dénotait souvent le rang social de leur propriétaire, ces voitures étaient généralement fabriquées sur commande spéciale.

Dans les campagnes, les habitants se servaient de voitures plus modestes. Les «carrioles» étaient utilisées pour leurs sorties du dimanche et les voitures de type «bobsleigh» étaient utilisées pour le transport des matériaux et des marchandises.

La plupart de ces voitures d’hiver étaient munies de lisses de métal qui sont fixées directement sur les patins pour en protéger le bois et en éviter ainsi l’usure prématurée.

Ces voitures étaient souvent peintes d’un rouge brillant, couleur que préféraient les plus jeunes, alors que les personnes plus âgées choisissaient les coloris plus foncés.

Nous pouvons regrouper les voitures sur patins dans les catégories suivantes:

5.18 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
Dessins de G. Gascard — Tirés des Canadian Illustrated News du 13 décembre 1873 Tirés des Canadian Illustrated News du 15 mars 1879

VOITURES SUR PATINS AJOURÉS «SLEIGH»

Les patins ajourés peuvent être de différentes hauteurs. Ces patins permettant d’alléger considérablement le poids de la voiture et d’atteindre des vitesses plus grandes. Elles sont cependant plus sujettes au froid et au vent pour les passagers puisque leur caisse est surélevée et en raison de la hauteur des patins elles ont tendance à s’enfoncer dans la neige et sont susceptibles de se renverser plus facilement. Conséquemment, elles ne sont pas recommandées sur les terrains accidentés.

VOITURES SUR PATINS PLEINS ET BAS «CARRIOLES OU BERLOTS»

Ces voitures sont moins susceptibles de s’enfoncer dans la neige et de se renverser. Elles sont aussi utilisées sur un sol glacé. Les passagers sont mieux protégés des vents froids. Toutefois ce type de véhicule est beaucoup plus lourd et parfois difficile à tourner dans la neige en raison de la forme de leurs patins.

VOITURE À QUATRE PATINS «BOBSLEIGH»

Il s’agit d’un véhicule muni de deux paires de patins sous la caisse. La forme des patins a aussi évolué dans le temps et certains «bobsleigh» sont munis de patins larges qui leur évitent de s’enfoncer dans la neige. Ces véhicules sont très stables et permettent de déplacer de lourdes charges.

5.19 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

5. Les voitures d’aujourd’hui

DE NOS JOURS, l’utilisation de nouveaux matériaux et de nouvelles technologies ont permis la construction de véhicules répondant à des besoins plus spécifiques tant pour le loisir que pour la compétition.

Certaines de ces voitures «hi-tech» peuvent être munies de freins à disque à l’avant et à l’arrière, d’une suspension à l’air et peuvent aussi être modifiées pour être utilisées en marathon.

Voici quelques exemples de ce type de voiture d’aujourd’hui…

Voiture de dressage pouvant être transformée en voiture de marathon
5.20 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION
Voiture de dressage Voiture à deux roues pouvant être transformée en sleigh

Un autre élément essentiel, intégré dans le design de ces voitures, est l’élément de sécurité. Vous noterez que rien ne dépasse l’axe vertical des roues, évitant ainsi au véhicule de s’accrocher dans les arbres ou les obstacles.

La plupart de ces véhicules sont aussi munis d’un siège particulier pour le meneur. Ce siège est rembourré et à angle de telle sorte que le poids du meneur est en partie transféré dans ses pieds, stabilisant sa position dans le véhicule et allégeant ainsi ses mains afin de faciliter la conduite de l’attelage.

VOITURES DE MARATHON…

Ces voitures sont utilisées principalement dans les compétitions de «combinés à l’attelage» pour la section «marathon».

Les voitures de marathon sont disponibles sous plusieurs versions tant à deux roues qu’à quatre roues.

Les attaches à l’extrémité des traits sont conçues pour être ouvertes et refermées en un rien de temps «quick release» permettant ainsi de dégager un cheval en mauvaise posture.

Le timon, dans le cas d’un attelage en paire, est souvent d’une conception assez spéciale afin de résister aux efforts et de plus il est muni d’un stabilisateur pour ne pas imposer trop de poids aux épaules

À l’arrière du véhicule, un espace est aménagé pour le «groom» lui permettant de se tenir debout et faire le «contrepoids» lors de manoeuvres exigeant des virages serrés. Le «groom» aura aussi la responsabilité de «tenir les temps» à l’aide de chronomètres prévus à cette fin et installés à l’arrière du véhicule.

5.21 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

6. Le choix d’une voiture

LE PREMIER CRITÈRE à considérer dans le choix de sa voiture est celui de la «sécurité». Plusieurs voitures d’époque sont disponibles sur le marché mais combien d’entre elles sont en condition pour être utilisées sur une base quotidienne!

Vous devez vous rappeler que les voitures antiques, encore en usage aujourd’hui, ont pour la plupart été reconditionnées et font l’objet d’une attention particulière pour les garder en usage. Le choix d’une voiture doit donc, dans un premier temps, être basé sur vos besoins spécifiques et dans un deuxième temps sur des considérations financières.

Votre sécurité et celle de vos passagers reposent sur vos qualités de meneur mais aussi sur la fiabilité de votre cheval et sur la bonne condition des équipements utilisés. L’acquisition d’un harnais usagé présentant des signes d’usure ou de voitures achetées à prix d’aubaine et non sécuritaires, sont des occasions pour compromettre la sécurité de votre attelage. Assurez-vous de toujours utiliser des équipements en excellente condition et ainsi éviter tout risque.

VOITURE À DEUX ROUES VERSUS À QUATRE ROUES...

Les voitures à deux roues sont principalement utilisées pour l’attelage en simple, toutefois certains préféreront plutôt une voiture à quatre roues plus spacieuse.

La voiture à deux roues est fortement recommandée pour accoutumer le cheval à la voiture. Celle-ci est plus légère et de plus le cheval ne risque pas de la renverser s’il fait marche arrière contrairement à la voiture à quatre roues qui est difficile à manier à reculons.

L’un des éléments des plus importants dans la construction de voitures à deux roues est la répartition de la charge.

La voiture, lorsque occupée par une ou deux personnes, doit demeurer en équilibre et ne pas transférer le poids du véhicule et des passagers sur la sellette et par le fait même sur le dos du cheval ou dans le cas contraire sous la sangle en basculant vers l’arrière et par le fait même transférer le poids sur le ventre du cheval. Certaines voitures à deux roues sont munies d’un banc qui peut être déplacé afin de rééquilibrer la voiture. D’autres voitures à deux roues, pour le marathon, permettent le déplacement de toute la caisse pour équilibrer celle-ci lorsque les passagers et le «groom» y prennent place.

5.22 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

VOICI QUELQUES-UNES DES CONSIDÉRATIONS CONCERNANT LES VÉHICULES À DEUX ROUES VERSUS LES VÉHICULES À QUATRE ROUES...

VÉHICULE À DEUX ROUES

AVANTAGES

✓ Plus sécuritaire pour le reculer.

✓ Recommandé pour le débourrage d’un cheval à l’attelage.

✓ Plus compact.

✓ Plus léger.

✓ Moins dispendieux.

✓ Un à deux passagers y prennent place généralement.

✓ La répartition de la charge est toutefois un facteur à considérer.

DÉSAVANTAGES

✓ Nombre de places limité pour les passagers.

✓ Les roues ont parfois tendance à s’enfoncer dans le sable et les terrains mous.

✓ Les mouvements du cheval se transmettent à la voiture.

✓ Les ménoires du véhicule ont souvent un effet de «ballottement».

✓ Une partie du poids est transféré sur la sellette.

VÉHICULE À QUATRE ROUES

AVANTAGES

✓ Confort accru.

✓ Plusieurs passagers y prennent place.

✓ Peut aussi permettre l’attelage en paire.

✓ L’option des «freins» est fortement recommandé.

DÉSAVANTAGES

✓ Nécessite plus d’espace pour être transporté.

✓ Plus lourd.

✓ Difficile à reculer: risque de «Jackknife».

5.23 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

CRITÈRES POUR LE CHOIX D’UN VÉHICULE...

L’achat d’un véhicule est une décision importante dans l’acquisition d’équipements pour le menage. Non seulement devez-vous prendre la bonne décision mais aussi, vous devez vous assurer que le véhicule conservera sa valeur marchande.

La dimension et le poids du véhicule à considérer dépendront, en grande partie, de la taille de vos chevaux et des règlements en vigueur dans diverses compétitions sur la dimension de ces véhicules.

Certains véhicules à quatre roues sont conçus pour atteler en simple et par le remplacement des ménoires par un timon, permettent d’atteler en paire. Vous devrez aussi vous assurer que vos harnais conviennent au style de la voiture. Il est fortement conseillé de faire appel à une personne d’expérience pour vous guider dans le choix et l’achat d’un véhicule hippomobile. Souvent des modifications mineures sont à envisager sur le véhicule pour répondre à vos besoins particuliers.

Les tableaux suivants vous guideront dans le choix de votre véhicule selon le type d’activité envisagé ou la discipline sportive pratiquée.

CHOIX D’UN VÉHICULE POUR LE LOISIR SUR VOTRE PROPRIÉTÉ

FACTEURS À CONSIDÉDER

✓ Vos sentiers sont sur un fond dur et sont toujours maintenus en excellente condition.

✓ Vous prévoyez circuler dans les prairies et dans des sentiers accidentés.

SUGGESTIONS DE VÉHICULE

✓ Une voiture d’époque avec roues à rayons ceinturées d’une bande d’acier ou de caoutchouc peut être envisagée.

✓ Une voiture avec des roues larges ou des pneus gonflés à l’air est recommandée pour votre sécurité. Elle devrait aussi être munie de freins.

5.24 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

CHOIX D’UN VÉHICULE POUR DES RANDONNÉES EN DIVERS LIEUX

FACTEURS À CONSIDÉDER

✓ La voiture devra être déplacée à l’aide d’une remorque.

✓ La voiture pourrait être remorquée à l’arrière de votre véhicule motorisé.

SUGGESTIONS DE VÉHICULE

✓ Assurez-vous que les dimensions du véhicule envisagé permettent son transport dans une remorque fermée.

✓ Une voiture avec des pneus en caoutchouc larges et gonflés à l’air est recommandée. La légèreté de la voiture et l’option de freins sont importants. Vous devez aussi porter une attention spéciale aux feux de signalisation sur ce véhicule.

CHOIX D’UN VÉHICULE POUR DES RANDONNÉES D’HIVER DANS LA NEIGE

FACTEURS À CONSIDÉDER

✓ Vos sentiers sont bien entretenus sur fond dur et vous avez rarement plus de 20 cm. d’accumulation de neige au sol.

✓ Vos sentiers sont peu entretenus et vous avez souvent plus de 25 cm. d’accumulation de neige au sol.

SUGGESTIONS DE VÉHICULE

✓ Une voiture munie de patins ajourés avec lisse de métal de type «Cutter» ou «Ste-Catherine» peut-être envisagée.

✓ Une voiture d’hiver légère de type «Bobsleigh» avec des patins larges doit être envisagée.

5.25 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

CHOIX D’UN VÉHICULE POUR DIVERSES COMPÉTITIONS DE «DRESSAGE» OU «D’OBSTACLES» DANS UN MANÈGE OU DANS UNE CARRIÈRE

FACTEURS À CONSIDÉDER

✓ Parfois ces lieux sont en sable et les roues trop étroites ont tendance à s’y enfoncer.

SUGGESTIONS DE VÉHICULE

✓ Une voiture d’époque ou une voiture de dressage avec roues à rayons ceinturées d’une bande d’acier ou de caoutchouc large sont recommandées. Une attention spéciale doit être portée à la largeur du tracé des roues du véhicule afin de rencontrer les normes en vigueur dans ces compétitions.

CHOIX D’UN VÉHICULE POUR LES «MARATHONS»

FACTEURS À CONSIDÉDER

✓ Pour des raisons de sécurité la solidité, la stabilité et la maniabilité de ces voitures sont des facteurs prédominants.

SUGGESTIONS DE VÉHICULE

✓ Une voiture en acier conforme aux normes en vigueur pour ce type de compétition est recommandée. Faites appel à un spécialiste avant de procéder à l’achat de ce type de véhicule.

5.26 CHAPITRE 5 · LES VOITURES ET LEUR ÉVOLUTION

Chapitre 6

Le harnais

1. Généralités6.03

2. Brides, mors, fausses rênes et leurs ajustements6.04

3. La sellette, la croupière, le culeron et l’avaloire6.12

4. Le harnais à bricole6.14

5. Le harnais à collier et les attelles6.17

6. Les traits et leur ajustement6.20

7. Les guides6.21

8. Le fouet et son usage6.21

9. L’entretien du harnais6.22

10. Choisir son harnais et le personnaliser6.23

CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

1. Généralités

L’ENGOUEMENT pour l’attelage que nous vivons depuis les années 70 est dû en partie à la découverte, pour certains, d’un loisir qui peut se pratiquer en famille tant l’été que l’hiver et pour plusieurs autres, d’une passion pour un sport équestre dont la popularité est sans cesse croissante.

Au départ, précisons que l’attelage comporte les quatre éléments suivants: le cheval, le harnais, la voiture et le meneur. Nous traiterons plus particulièrement dans ce chapitre du «harnais», l’une des principales composantes de l’attelage.

Au cours des dernières années, l’utilisation de nouveaux matériaux a permis la fabrication de divers harnais pouvant répondre aux besoins de tous les usagers.

Le harnais de nylon, bien que moins flamboyant que les traditionnels harnais de cuir, répond davantage aux besoins de certains amateurs qui privilégient l’entretien et la sécurité pour la pratique de l’attelage à des fins de loisirs uniquement.

Le harnais de cuir, plus traditionnel, sera de mise pour ceux qui pratiquent l’attelage pour les expositions, les présentations ou les compétitions.

Le harnais permet au cheval de tirer la voiture et au meneur de contrôler son cheval. Il doit être en excellente condition et parfaitement ajusté à l’animal. Le schéma suivant représente les principales composantes du harnais. De façon plus détaillée, nous aborderons chacun de ses éléments et ses variantes. GUIDE CULERON BARRE DE

6.03 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS
FESSE AVALOIRE MÉNOIRE ACCULOIRE TRAIT SANGLE FAUSSE MARTINGALE BRICOLE MORS
MUSEROLLE MONTANT DE BRIDE OEILLÈRE FRONTAL TÊTIÈRE COCARDE SOUS-GORGE SURCOU SELLETTE CROUPIÈRE

2. Brides, mors, fausses rênes et leurs ajustements

CONTRAIREMENT à la pratique du cheval monté, le cavalier utilisant la voix, les rênes, les jambes et son poids (l’assiette) pour contrôler les déplacements du cheval, à l’attelage le meneur n’a que la voix, les guides et le fouet pour contrôler son cheval. La bride et le mors doivent donc être ajustés parfaitement au cheval, et ce non seulement dans le type de mors utilisé mais aussi dans la position des guides sur les branches du mors. Certains chevaux ont une bouche beaucoup plus sensible que d’autres, il faut donc choisir l’embouchure et le mors en conséquence. Contrairement à la croyance populaire, les chevaux plus nerveux ou plus vigoureux n’exigent pas nécessairement un enrênement plus sévère.

N’hésitez pas à vous faire assister par un professionnel dans le choix et l’ajustement de l’enrênement pour votre cheval puisqu’il y va de votre sécurité et de la performance de votre attelage.

LA BRIDE...

Les brides utilisées pour un cheval attelé sont généralement un peu plus lourdes et plus complexes que pour un cheval de selle. Une fois placée et ajustée sur la tête du cheval, la bride doit demeurer fixe, vous permettant ainsi de toujours avoir un contact direct avec la bouche du cheval et ce, du siège du meneur dans la voiture.

FRONTAL

OEILLÈRE

MUSEROLLE

TÊTIÈRE

COCARDE

MONTANT DE BRIDE

SOUS-GORGE GOURMETTE MORS

Le rôle de la muserolle, tout en gardant fermée la bouche de votre cheval, vous permet une action assurée du mors et empêche le cheval de passer la langue par-dessus l’embouchure du mors. Elle provoque par suite d’une pression, sur le chanfrein par l’action du mors, un abaissement de la tête et une rétraction du chanfrein. Pour être bien ajustée, la muserolle doit être à deux doigts sous l’apophyse zygomatique et permettre le passage d’un doigt seulement sous le menton pour empêcher que le cheval ne passe la langue par-dessus l’embouchure du mors.

Idéalement, la muserolle doit être indépendante des montants de la bride ou alors fixée à un seul coté de la bride.

MUSEROLLE 6.04 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

LES OEILLÈRES...

Les œillères limitent le champ visuel du cheval afin de contrôler ses réactions pour tout ce qui pourrait l’effrayer, pensons entre autres aux roues de la voiture, au fouet, aux automobiles, aux autres chevaux à l’arrière de lui, etc. Lorsque l’on mène un attelage en paire (deux chevaux), les oeillères permettent de limiter le champ visuel de chacun des chevaux et donc d’utiliser le fouet sans provoquer de réaction de la part de l’autre cheval.

Il existe une multitude de formes d’oeillères, vous devez les choisir en fonction du type d’attelage et de la taille du cheval. Il faut les ajuster de façon à ce que l’œil du cheval soit au tiers supérieur de l’œillère mais sans y toucher.

Le mors brisé

LE MORS...

Il existe une grande variété de mors. Leur conception varie selon qu’ils exercent une pression directe sur les coins de la bouche (les commissures), sur la langue, le palais, les os de la mâchoire (les barres) et une pression indirecte sous le menton, sur le chanfrein et sous la têtière.

Nous regroupons les mors en deux grandes catégories soit:

- Le mors brisé qui exerce une pression directe aux commissures et sur les barres de la bouche du cheval.

- Le mors à gourmette avec branches latérales qui par un effet de levier exerce une pression sur les barres, les commissures et sous le menton.

6.05 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS
GOURMETTE BARRETTE BRANCHEDUMORS
EMBOUCHURE

Voici les mors les plus couramment utilisés:

Mors à filet

Ce type de mors est couramment utilisé pour le débourrage et le dressage du cheval au sol. Ce mors agit directement sur les commissures de la bouche du cheval. Le mors à filet est aussi largement utilisé en selle.

Mors à levier avec gourmette

La sévérité du mors à levier avec gourmette est fonction de la longueur de la branche du mors: plus la branche est longue sous l’embouchure, plus l’action de levier est forte. Plus la branche est longue au-dessus de l’embouchure, plus la pression exercée sur la nuque sous la têtière sera forte et vice-versa.

Il existe une très grande variété de ces mors à levier avec gourmette, toutefois voici les plus couramment utilisés:

Mors Liverpool

- Ce mors est de type conventionnel, à l’attelage.

- Les guides peuvent être positionnés en quatre points différents.

Mors Buxton

- Le mors Buxton comporte trois points de fixation.

- Les branches latérales (leviers) sont réunies à la base par une barre transversale (barrette) droite ou incurvée, fixe ou amovible. Pour l’attelage à deux chevaux ou plus, cette barrette s’avère très utile pour éviter que les chevaux n’accrochent les branches du mors dans la bride ou dans les guides de l’autre cheval.

Mors Coup de poing

- De par son «design», ce mors permet une action légère des guides sur la bouche du cheval. Ce mors est très prisé pour la conduite de l’attelage en raison de son efficacité.

1. Le mors Liverpool

2. Le mors Buxton

3. Le mors Coup de poing

6.06 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS
Filet à quatre anneaux Filet à panurges
1 2 3

AJUSTEMENTS DU MORS...

Généralement l’embouchure du mors doit dépasser d’un demi-centimètre de chaque côté de la bouche du cheval de façon à éviter que les branches du mors ne pincent les commissures de la bouche du cheval. Lorsque requis, on peut aussi placer une rondelle circulaire à l’intérieur des branches du mors sur l’embouchure pour éviter que le mors ne pince les lèvres du cheval. La branche supérieure du mors doit être légèrement inclinée vers l’extérieur pour éviter une trop grande pression de cette composante de la bride sur les molaires du cheval. De plus, la branche supérieure du mors ne doit pas toucher l’apophyse zygomatique.

LA GOURMETTE...

Avec un mors à levier, on installe une gourmette à l’arrière du mors. Cela a pour effet d’exercer entre autre une pression sous le menton du cheval par l’action des guides.

La gourmette d’attelage a des maillons plus larges et moins nombreux afin de permettre un ajustement sur chaque maillon. Il faut s’assurer que tous les anneaux de la gourmette sont bien «sur le plat» avant de l’ajuster définitivement. La gourmette sera correctement ajustée lorsqu’elle permet le passage de deux doigts entre celle-ci et le menton du cheval et lorsque sous l’action effective des guides, les branches du mors se positionnent à 45o avec les montants de la bride.

6.07 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS
Gourmette d’équitation Gourmette d’attelage

POSITION DES GUIDES SUR LE MORS...

La figure ci-bas montre les différentes positions possibles des guides sur un mors à levier. À la position 1, la gourmette ne joue aucun rôle et l’action des guides se fait directement sur les barres et les commissures de la bouche du cheval.

Lorsque les guides sont en position 2, 3 ou 4, il y a un effet de levier et cet effet de levier sera à son maximum à la position 4.

L’action des guides se fait alors sentir sur la langue, sur les barres, sur les commissures, sous le menton, sous la têtière de la bride et sur le chanfrein si la muserolle est fixe et reliée aux montants de la bride.

Les différentes positions possibles des guides sur un mors à levier

LA BRIDE...

Voici la procédure à suivre pour mettre la bride:

✑ Glissez la bride sur le bras gauche entre la têtière et la frontal de façon à ce que la frontal soit vers le coude.

✑ Détachez les chaînes ou le câble qui attachent le cheval.

✑ Enlevez le licou en le faisant glisser vers l’avant et repassez-le dans l’encolure du cheval.

✑ De la main droite, prenez la bride par le montant juste sous la frontal.

✑ Glissez le bras droit sous la tête du cheval en ramenant la main vers le centre du chanfrein du côté droit de sa tête. Il est important de toujours conserver une tension sur la bride de cette main.

✑ Laissez reposer le mors sur le plat des doigts et introduisez le mors dans la bouche du cheval.

✑ Si le cheval n’ouvre pas la bouche, avec le pouce gauche, appuyez sur la gencive au niveau de la commissure des lèvres, le cheval ouvrira la bouche et vous pourrez ainsi introduire le mors dans sa bouche. Le cheval ne peut vous mordre car il n’a pas de dents à cet endroit dans la bouche.

✑ Passez les oreilles à tour de rôle sous la têtière en repliant celles-ci vers l’avant.

1 2 3 4 6.08 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

FRONTAL

OEILLÈRE

MUSEROLLE

TÊTIÈRE

GOURMETTE MORS

COCARDE

MONTANT DE BRIDE

SOUS-GORGE

✑ Attachez la sous-gorge en laissant un passage de deux doigts sous la gorge du cheval lorsque le chanfrein du cheval est à la verticale.

✑ Attachez la muserolle en laissant l’espace d’un doigt entre celle-ci et le menton du cheval.

✑ Installez la gourmette en s’assurant qu’elle est sur le plat sous le menton et qu’elle permet le passage de deux doigts entre celle-ci et le menton du cheval.

✑ Dégagez le toupet du cheval et assurezvous que la bride est correctement ajustée.

✑ Retirez le licou de l’encolure du cheval.

En aucun temps le cheval ne sera attaché sur les chaînes par la bride. Le cheval, ainsi attaché, pourrait s’infliger des blessures graves à la bouche et à la tête en tentant de s’éloigner ou en «tirant au renard».

AJUSTEMENT DE LA BRIDE ET DU MORS...

La bride et le mors seront correctement ajustés s’ils rencontrent les points suivants:

✑ Les oeillères sont ajustées de façon à ce que l’œil du cheval soit à la ligne du tiers supérieur de l’œillère et que celle-ci ne touche pas l’œil du cheval.

✑ La frontal est horizontale, juste audessous des oreilles, sans toutefois les toucher ou exercer une pression sur les oreilles.

✑ La sous-gorge permet le passage de deux doigts sous la gorge lorsque le chanfrein du cheval est à la verticale.

✑ La muserolle est droite, soutenue à l’intérieur des montants de la bride, deux doigts au-dessous de l’apophyse zygomatique et permet le passage d’un doigt sous le menton du cheval.

✑ La gourmette est sur le plat et permet le passage de deux doigts sous le menton du cheval.

✑ L’embouchure du mors est légèrement plus large que la bouche du cheval d’un demi-centimètre de chaque côté de la bouche du cheval.

✑ L’embouchure de chaque côté du mors est en contact avec les commissures de la bouche du cheval.

✑ On dit souvent que le cheval doit avoir un «beau sourire», c’est-à-dire qu’il a deux petits plis aux commissures de chaque côté de la bouche lorsque la bride est bien ajustée..

6.09 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

ENLEVER LA BRIDE...

Avant d’enlever la bride, on s’assure de détacher les guides des branches du mors et on enfile le licou dans l’encolure du cheval.

La séquence des étapes à effectuer est à l’inverse de celle expliquée précédemment pour la pose de la bride.

La gourmette est détachée en premier, puis la muserolle et enfin la sous-gorge, puis on retire ensuite la bride en la laissant glisser doucement vers le bas. Cette manœuvre se fait en douceur afin d’éviter que le mors ne reste coincé dans la bouche du cheval et que celui-ci ne «tire au renard».

Le licou est ensuite retiré de l’encolure du cheval et installé à la tête de celui-ci.

LA FAUSSE RÊNE...

La principale raison de l’utilisation de la fausse rêne est d’obliger le cheval à porter la tête plus haute et/ou d’obtenir une encolure plus rouée.

Il existe plusieurs variantes dans les fausses rênes. Une fausse rêne passant par la têtière «over check», est utilisée pour les trotteurs, les ambleurs et les routiers. Elle s’installe généralement à partir d’un mors fin «over check bit» dans la bouche du cheval, en plus du mors de bride, pour se fixer au crochet de la sellette.

D’autres fausses rênes «side check» s’attachent aux branches supérieures du mors, puis passent dans des anneaux ou garnitures fixées de chaque coté de la têtière et viennent se fixer au crochet de la sellette.

La plupart du temps, la fausse rêne doit être utilisée sur de courtes périodes et avec jugement.

6.10 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

Certaines occasions peuvent justifier l’utilisation de la fausse rêne avec plus ou moins de sévérité telles que pour:

✑ Corriger un cheval ayant la fâcheuse habitude de manger à l’arrêt,

✑ Mieux contrôler les réactions du cheval,

✑ Prévenir un cheval apeuré de tendre l’encolure davantage et de s’emballer,

✑ Réduire la possibilité de ruer chez un cheval peu éduqué, chatouilleux ou malicieux,

✑ Imposer, comme le font certains meneurs à l’occasion, des allures plus relevées et créer un «faux rassemblé».

Il ne faut pas oublier que le cheval avec une encolure relevée artificiellement, ne peut développer et utiliser sa masse musculaire du dos et de la croupe pour engager ses postérieurs avec souplesse, présenter une ligne de dos plus allongée et arrondie, et ainsi obtenir un avant-main plus léger dans ses allures. En effet, il faut compter des années pour développer et obtenir un cheval bien rassemblé naturellement.

La plupart du temps, la fausse rêne doit être utilisée sur de courtes périodes et avec jugement. Si vous devez l’utiliser, la fausse rêne devra être moins sévère dans les circonstances suivantes:

✑ Pendant l’hiver lorsque le cheval fait des efforts pour se déplacer dans la neige.

✑ Pour tirer une charge plus lourde ou sur un terrain accidenté.

Dans l’éventualité où vous vous retrouvez en mauvaise position dans une pente ou un fossé, la fausse rêne devra être retirée immédiatement afin de permettre au cheval de donner de l’encolure pour sortir de cette fâcheuse situation.

6.11 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

3. La sellette, la croupière, le culeron et l’avaloire

LA SELLETTE...

LA SELLETTE est généralement construite autour d’une pièce centrale et bien rembourrée. Elle est munie d’un crochet pour la «fausse rêne», de deux anneaux permettant le passage des guides et d’une chape de croupière pour y passer la croupière.

Elle est aussi munie de porte-faix (étriers) qui servent à soutenir les ménoires (brancards) de la voiture et d’une sangle.

Certaines sellettes sont munies d’une double-sangle (sous-ventrière) pour retenir les porte-faix (étriers) empêchant les ménoires de se relever lors du déplacement du véhicule.

Sellette avec porte-faix pour voiture à deux roues

CROCHET POUR ENRÊNEMENT

«D» POURATTACHER LACROUPIÈRE

ANNEAU DE LA SELLETTE

SOUS-VENTRIÈRE

SANGLE

SELLETTE PORTE-FAIX (ÉTRIER)

Sellette pour voiture à quatre roues

Certaines sellettes n’ont pas de doublesangle (sous-ventrière) mais sont munies d’une sangle après chacun des porte-faix (étriers) qui viennent s’enrouler autour des ménoires pour fixer ceux-ci et les empêcher de se relever lors du déplacement du véhicule.

La sellette doit être bien ajustée au cheval selon la taille de celui-ci et se positionne juste à l’arrière du garrot. La configuration de celle-ci diffère si l’on attelle sur une voiture à 2 roues, à 4 roues, en simple ou en paire.

La sangle doit être serrée au contact sans comprimer le cheval et permettre le passage de deux doigts.

LA CROUPIÈRE ET LE CULERON...

La croupière a pour objet d’empêcher que la sellette ne se déplace vers l’avant et sert de support à l’avaloire.

Le culeron est fixé à l’arrière de la croupière et possède deux boucles qui permettent de lui donner la longueur voulue. L’on prend soin de dégager les crins sous la queue du cheval lorsque le culeron est mis en place. Il est important de prendre bien soin du culeron et de le maintenir propre et en parfaite condition afin de prévenir toute blessure sous la queue.

6.12 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

SURCOU SELLETTE CROUPIÈRE CULERON

Pour ajuster correctement la tension de la croupière, il faut mettre en place la sellette, en serrant la sangle puis placer le culeron au contact sous la queue. Tendre la croupière fermement, mais sans forcer jusqu’à ce que nous puissions passer une hauteur de main à la verticale entre la croupière et les reins du cheval.

L’AVALOIRE ET LES ACCULOIRES...

Dans les régions accidentées, l’avaloire sert à retenir le véhicule dans les descentes. Elle sert aussi à reculer le véhicule pour un attelage en simple. L’avaloire est retenue en place par les barres de fesses et celles-ci servent à ajuster la hauteur de l’avaloire.

Les extrémités de l’avaloire sont munies de courroies appelées «acculoires» qui retiennent les traits et s’enroulent autour des ménoires en faisant plusieurs tours et en passant d’abord dans un crampon fixé

sous les ménoires. Il est important de passer le dernier tour de la courroie de l’acculoire sous le premier tour pour ainsi fixer le tout en place.

Lorsque l’avaloire est correctement ajustée, celle-ci est à l’horizontal, à deux mains sous la pointe de la fesse du cheval pour éviter qu’elle ne remonte sur les fesses du cheval ou sous la queue lorsque le cheval recule.

Les acculoires sont correctement ajustées lorsqu’une fois les traits tendus, ils permettent le passage d’un poing fermé entre l’avaloire et chacune des fesses du cheval. Les traits doivent passer au travers des acculoires sans nuire à l’action de ceux-ci.

FAUSSE MARTINGALE

LA FAUSSE MARTINGALE...

La fausse martingale est rattachée à la sangle à l’une de ses extrémités, l’autre étant reliée au centre de la bricole ou à la base du collier. La fausse martingale permet de mieux retenir la bricole ou le collier en place afin d’empêcher que ces derniers ne remontent vers la tête du cheval, lorsque celui-ci baisse la tête ou descend un chemin en pente.

SELLETTE CROUPIÈRE BARRE DE FESSE CULERON AVALOIRE ACCULOIRE
PORTE-FAIX SANGLE
6.13 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

BRETELLES BRICOLE

4. Le harnais à bricole

CE TYPE DE HARNAIS est généralement utilisé pour des chevaux légers et pour tirer de faibles charges. De plus, il a l’avantage de s’ajuster facilement à plusieurs chevaux contrairement à l’attelage à collier, où le collier doit épouser parfaitement l’encolure du cheval et être bien appuyé sur ses épaules.

LA BRICOLE...

La bricole est supportée par une courroie qui passe sur le cou et que l’on nomme «surcou». Elle peut être ajustée à chaque extrémité. Les traits peuvent être cousus ou bouclés sur la bricole.

Pour que la bricole soit correctement ajustée, celle-ci doit avoir son bord inférieur au-dessus de la pointe de l’épaule du cheval et le bord supérieur sur le poitrail à la base de la trachée sans gêner la respiration du cheval. Il faut garder libre la pointe de l’épaule afin de permettre au cheval d’effectuer ses manœuvres.

Certaines bricoles possèdent deux courroies de chaque côté du surcou, «les bretelles». Celles-ci permettent un parfait ajustement de la bricole sur le cheval.

La largeur de la bricole dépend du travail à accomplir et du poids du véhicule à tirer. La bricole a l’avantage de comporter peu de pièces, d’être légère, facile à installer et peut être utilisée d’un cheval à l’autre. Pour tirer des véhicules plus lourds et en particulier dans la neige, il est préférable d’utiliser le collier plutôt que la bricole.

Voici la procédure à suivre pour mettre un harnais à bricole:

✑ Installez, dans un premier temps, la sellette, la croupière, le culeron et l’avaloire et ce, tel qu’indiqué précédemment, en s’assurant de procéder aux ajustements requis.

✑ Détachez ensuite les courroies du surcou de la bricole «bretelles» d’un seul côté, que l’on passe par-dessus l’encolure et que l’on boucle à nouveau pour fixer la bricole sur l’encolure du cheval.

ANNEAU DU SURCOU

✑ Ajustez la bricole selon la méthode expliquée précédemment.

SURCOU
FAUSSE MARTINGALE
6.14 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

✑ Fixez ensuite les traits aux extrémités de la bricole et déposer les traits sur le dos du cheval en les faisant passer dans la courroie de la croupière et ce, de part et d’autre du cheval.

✑ Passez l’extrémité des guides dans les anneaux de la sellette et de la bricole si elle en est munie et fixez temporairement les guides à la croupière avec la méthode à «prise rapide» pour éviter qu’elles ne glissent sur le sol et que le cheval ne marche dessus.

✑ Installez et ajustez la bride selon la méthode expliquée précédemment. Pendant cette étape, prenez soin de laisser le licou dans l’encolure du cheval et retirez celui-ci dès que la bride est installée.

✑ Fixez les extrémités des guides de chaque côté du mors sur les branches du mors à la position désirée.

FRONTAL

OEILLÈRE

MUSEROLLE

TÊTIÈRE

GOURMETTE MORS

COCARDE

MONTANT DE BRIDE

SOUS-GORGE

6.15 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

METTRE LES GUIDES À LA CROUPIÈRE

Dans un premier temps, les guides sont repliées sur ellesmêmes.

Dans un deuxième temps, elles sont passées sous la croupière.

Dans un troisième temps, on saisit la dernière section des guides…

et celle-ci est passée pardessus la croupière…

et à travers la boucle des guides.

On tire sur la section gauche des guides pour retenir le tout en place.

L’extrémité des guides sera transférée de part et d’autre du cheval lors de la mise à la voiture.

3a 3a 2 1 1 3c 3c 3b 3b 5 5 4 4
Prise rapide Méthode
À
©Claude Choinière et Noël Vinet
2

5. Le harnais à collier et les attelles

LE HARNAIS À COLLIER est utilisé en grande partie pour les chevaux plus lourds ou pour tirer des charges plus imposantes.

Certains styles à l’attelage, tel le «style anglais» se caractérise aussi par l’usage d’un collier fin.

Collier fin

ATTELLES

Collier de travail

LE COLLIER...

Le collier est fabriqué de cuir et rembourré de paille fortement compressée. Une dépression dans le cuir du collier permet d’y placer les attelles. Les colliers peuvent se diviser en deux classes:

Le collier fin

✑ Le collier fin est généralement utilisé dans les expositions, les compétitions de plaisance et de dressage et pour les attelages avec voitures fines et antiques.

✑ Il est aussi privilégié pour le style d’attelage à «l’anglaise».

Le collier de travail

✑ Le collier de travail est généralement utilisé pour les chevaux lourds ou pour tirer de lourdes charges. Certains de ces colliers ont un ajustement dit à «trois positions», lequel permet d’ajuster le collier en fonction de la taille de l’encolure du cheval.

Le collier lorsque bien ajusté, doit permettre le passage de la main à plat à la base du collier et des doigts sur le côté. Un coussin peut être inséré sous le haut du collier afin d’en améliorer l’ajustement.

Le collier lorsque bien ajusté, doit permettre le passage de la main à plat à la base du collier et des doigts sur le côté.

Une méthode pour adapter le collier au cheval auquel il est destiné, consiste à faire tremper le collier dans l’eau et le sécher ensuite sur le cheval soumis à un travail léger. Le collier épousera ainsi parfaitement l’encolure du cheval. Le cuir du collier sera par la suite traité pour protéger celui-ci et le rendre souple.

COLLIER
6.17 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

LES ATTELLES...

Les attelles sont fixées dans la dépression du collier avec une courroie d’ajustement au haut et au bas des attelles. Les couplets de traits viennent se fixer au bas des attelles et les guides passent au haut des attelles dans les anneaux prévues à cette fin. Les attelles doivent épouser parfaitement la forme du collier, il est hasardeux et risqué de tenter de fixer des attelles trop courtes ou trop longues.

Pour les chevaux de traits légers, pour la randonnée en voiture fine et pour les expositions l’on privilégie les attelles fines.

Pour les chevaux lourds ou pour tirer de lourdes charges, les attelles en bois ou en acier tubulaires sont utilisées.

Il existe une grande variété d’attelles. Le style, la taille, le matériau utilisé, la résistance et les décorations sont tous des facteurs importants dans le choix des attelles. Le prix varie aussi en fonction de tous ces facteurs. Lorsque vous choisissez des attelles, vous devez vérifier tout particulièrement la fixation utilisée pour retenir les traits.

6.18 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS
ANNEAU POURLESGUIDES

Voici la procédure à suivre pour mettre un harnais à collier:

✑ On installe dans un premier temps la sellette, la croupière, le culeron et l’avaloire et ce, tel qu’indiqué précédemment en s’assurant de procéder aux ajustements requis.

✑ On détache les chaînes du licou et l’on passe ensuite le collier dans la tête du cheval, la partie la plus large du collier passant au-dessus de la tête.

✑ Dès que le collier franchit les oreilles du cheval, on tourne celui-ci de 180o du côté de la crinière, afin que la partie la plus large du collier soit sous le cou. On glisse ensuite le collier dans l’encolure, jusqu’aux épaules du cheval.

✑ On replace les chaînes au licou et l’on s’assure de bien dégager les crins du cheval sous le haut du collier.

✑ Si le cheval est réticent à se faire passer le collier par la tête, on doit défaire la courroie au haut du collier et passer le collier autour du cou pour l’installer.

✑ Les attelles sont ensuite fixées sur le collier. Les attelles doivent épouser la forme du collier. On ajuste les courroies au haut et au bas des attelles.

✑ Si on installe une fausse martingale, celle-ci est bouclée autour du collier et de la courroie de fixation à la base de l’attelle. L’autre extrémité de la fausse martingale est passée à la sangle.

✑ Les traits sont ensuite fixés aux couplets puis l’on dépose les traits sur le dos du cheval en les faisant passer dans les cuirs de la croupière et ce, de part et d’autre du cheval.

✑ L’extrémité des guides est passée dans les anneaux de la sellette et dans les anneaux des attelles.

✑ Les guides sont ensuite fixées temporairement à la croupière dans la position à «prise rapide», pour éviter qu’elles ne tombent sur le sol et que le cheval ne marche dessus.

✑ La bride est par la suite installée et ajustée tel qu’expliqué antérieurement. Pendant cette étape, vous aurez pris soin de laisser le licou dans l’encolure du cheval et celui-ci sera retiré dès que la bride est installée.

✑ Les extrémités des guides sont ensuite fixées aux branches du mors de chaque côté du mors à la position désirée.

FAUSSE MARTINGALE

COLLIER ATTELLES
6.19 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

6. Les traits et leur ajustement

LA CONDITION des traits et des boucles d’attache doit être vérifiée à chaque fois que l’on attelle et, en particulier, lorsqu’il s’agit de traits en cuir.

L’assèchement du cuir rend ceux-ci vulnérables aux bris lors d’efforts en traction.

À cet égard, bien que moins esthétique, les traits en nylon sont très résistants à la traction et requièrent moins d’entretien. D’autres matériaux comme le «Biothane» sont aussi disponibles.

Certains meneurs font même fabriquer des traits avec double épaisseur de cuir dans lequel un nylon a été inséré et ce afin de les rendre encore plus résistants tout en conservant la beauté du cuir.

Dépendant du type de harnais, l’ajustement des traits se fera à l’aide des boucles d’ajustement ou par des trous déjà perforés (mortaises) à l’extrémité des traits ou encore par des maillons de chaîne à l’extrémité des traits. La tension dans les traits doit se faire sur une ligne droite et ce, de l’épaule du cheval au palonnier (bacul) du véhicule.

La longueur des traits détermine la position du cheval par rapport à la voiture. Lorsque les traits sont bien ajustés, les jarrets du cheval doivent se trouver à un minimum de 50cm du palonnier (bacul) ou de la barre de volée du véhicule. Il faut veiller à ce que le garde-crotte, les lanternes, le marche-pied ou l’aile du véhicule, ne puissent toucher la croupe du cheval lors d’un tournant serré avec la voiture.

Les porte-traits doivent être ajustés de manière à supporter les traits et qu’ils ne nuisent pas à l’action directe des traits. Trop courts, ils provoquent une pression sur le dos du cheval. Trop longs, ils laissent flotter les traits lorsque l’attelage est à l’arrêt et le cheval pourrait passer un postérieur par-dessus le trait.

6.20 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

7. Les guides8. Le fouet et son usage

ELLES SONT traditionnellement noires pour la majorité des harnais et parfois de couleur brun pâle ou marron. Leurs largeurs varient généralement entre

1,5 et 2,0 cm et parfois jusqu’à 2,5 cm pour certains attelages lourds.

Les extrémités libres des guides devraient être rattachées ensembles avec une boucle et ce afin d’éviter qu’une guide ne tombe au sol lors de la conduite de l’attelage et ne se prenne dans la roue de la voiture.

MESURE DES GUIDES

SUIVANT LA TAILLE DU CHEVAL

✑ Poney mesurant 148 cm et moins, environ 4,0 mètres chacune.

✑ Cheval mesurant plus de 148 cm, environ 4,3 mètres chacune.

LA LONGUEUR DU FOUET doit permettre au meneur lorsque assis dans le véhicule d’atteindre le cheval juste à l’arrière de la sellette avec la mèche du fouet. Nous retrouvons sur le marché une grande variété de fouets, tous n’ont pas la résistance et la qualité désirée. Prenez soin de bien vérifier celui-ci avant d’en faire l’achat.

Le fouet doit bien épouser la paume de la main et être en équilibre dans la main lorsque tenu dans la position appropriée.

Un fouet de 1,8 à 2,0 mètres avec une mèche de 40 à 60 centimètres conviendra pour un attelage en simple, et ce selon la taille du cheval et la distance entre le siège du meneur et le cheval.

6.21 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

9. L’entretien du harnais

PLUSIEURS MENEURS utilisent des harnais de cuir anciens dont la fabrication date déjà de plusieurs dizaines d’années. Les matériaux et les éléments dont ils sont constitués peuvent présenter des faiblesses s’ils n’ont pas été bien entretenus, il faut donc les vérifier régulièrement pour leur conserver leur valeur.

L’entretien régulier du harnais vous fournira l’occasion de vérifier l’état des cuirs et l’usure des pièces de métal.

Après chaque sortie, prenez soin de nettoyer à l’eau tiède les pièces du harnais salies par la sueur, la boue ou le fumier.

Prendre soin de laver le mors et plus particulièrement l’embouchure du mors après chaque usage.

Régulièrement, il faut également nettoyer et assouplir les cuirs:

✑ défaire le harnais en pièces détachées;

✑ avec une éponge humide et du savon à la glycérine, nettoyer les cuirs et les boucles en douceur car la saleté agit comme du papier sablé;

✑ vérifier les coutures et toutes fissures présentes sur les courroies de cuir;

✑ après le séchage, appliquer un conditionneur pour le cuir afin de le maintenir souple et durable;

✑ ne pas utiliser des huiles lourdes comme l’huile de pied de boeuf sur une partie de harnais, touchant la peau du cheval, car elle pourrait provoquer une forte irritation;

✑ d’abord, nettoyer à fond les pièces métalliques et laisser une couche mince de poli que l’on frottera après avoir appliqué le conditionneur sur les cuirs;

✑ enfin, suspendre le harnais dans la sellerie ou dans un coffre de préférence et éviter de l’entreposer dans l’écurie où l’humidité et les émanations d’ammoniaque détériorent les cuirs.

Assurez-vous d’utiliser des produits dont le «pH» est équilibré pour ne pas altérer les propriétés de vos cuirs.

6.22 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

10. Choisir son harnais et le personnaliser

LE CHOIX DU HARNAIS est parfois déterminé par la discipline sportive pratiquée:

✑ randonnée

✑ plaisance

✑ dressage

✑ marathon ou par le travail à accomplir avec celui-ci.

Vous pouvez aussi personnaliser votre harnais de différentes façons, en y ajoutant diverses décorations. Toutefois assurezvous toujours que ces ajouts n’entravent pas l’action du cheval et du meneur et que le bruit engendré par certaines décorations telles les clochettes n’effrayent pas votre cheval.

6.23 CHAPITRE 6 · LE HARNAIS

Chapitre 7

La pratique de la conduite au simulateur

1. Le simulateur7.03

2. La tenue du fouet en main droite7.05

3. La «position de base» des guides en main gauche7.07

4. La «position de dressage» à deux mains7.09

5. La «position d’aide» pour raccourcir ou allonger les guides7.12

CHAPITRE 7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR

1. Le simulateur

NOUS NE SAURIONS trop insister sur l’importance du simulateur pour apprendre tous les rudiments de la tenue des guides et du fouet pour la conduite de l’attelage.

Le simulateur est un appareil des plus simple:

✑ deux anneaux avec poulies sont fixés sur une planchette à environ un mètre du sol.

✑ à l’extrémité des guides sont attachées deux cordes qui passent à travers ces poulies.

✑ à chacune des extrémités des cordes est fixé un poids de 500 grammes.

Le simulateur devrait être positionné de telle sorte qu’il permette au futur meneur de simuler le travail aux guides en position assise dans la voiture. Le siège utilisé pour la position assise devrait être légèrement incliné vers l’avant afin de transférer en partie le poids du corps dans les pieds du meneur et ainsi rendre la main du meneur plus légère pour la conduite de l’attelage.

Quelques minutes de travail au simulateur à tous les jours vous permettront de maîtriser rapidement les différentes positions des guides à l’attelage soit, la position des deux guides dans la main gauche dite:

- position de base

- position de dressage à deux mains

- position d’aide

et ce, selon la méthode «Achenbach». Vous pourrez aussi combiné la tenue du fouet en main droite au simulateur tout en vous familiarisant avec la tenue des guides.

Cette méthode de tenue des guides a été initialement développée en Angleterre par Edwin Howlett et reprise et refondue en Allemagne par Benno Von Achenbach, d’où son nom de méthode «Achenbach». Cette méthode de tenue de guide est maintenant reconnue internationalement.

Plusieurs néophytes sous-estiment l’importance de la maîtrise des guides au simulateur. Le succès de la conduite à l’attelage réside dans le maintien permanent du contact entre les mains du meneur et la bouche du cheval, de la légèreté et de l’efficacité de la main du meneur.

Le simulateur 7.03 CHAPITRE 7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR

Il est important de se rappeler ces quelques notions dans le maniement des guides:

✑ Le poids des guides exerce une pression d’environ 100 à 200 grammes sur la bouche du cheval.

✑ Un cheval qui est «léger sur la main» obéit aux actions des guides avec une tension des mains sur les guides variant de 200 à 500 grammes.

✑ Le cheval est «lourd sur la main» lorsqu’une tension de plus de un kilogramme est requise.

Vous comprendrez donc que si des efforts supérieurs à un kilogramme sont nécessaires pour la conduite de votre attelage, votre cheval ne répond plus efficacement à votre main.

Le meneur doit, en tout temps, avoir le contrôle de l’attelage par l’action des mains sur les guides. Un «contact permanent» est nécessaire et le cheval bien dressé répond efficacement aux différents mouvements de la main.

Le futur meneur devra se familiariser avec les techniques suivantes de la méthode «Achenbach»:

✑ La tenue du fouet en main droite.

«Position de base»

Méthode Achenbach

✑ La «position de base» des guides en main gauche.

✑ La «position de dressage» à deux mains.

✑ La «position d’aide» pour raccourcir ou allonger les guides.

7.04 CHAPITRE 7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR

2. La tenue du fouet en main droite

DÈS QUE LE MENEUR prend position sur le siège de la voiture, il doit «obligatoirement» prendre et conserver en tout temps, son fouet en main droite.

Pour un attelage en simple, le fouet est d’une longueur d’environ 2,0 mètres et la mèche du fouet est d’environ 60 cm, et ce afin de pouvoir atteindre le cheval à l’arrière de la sellette.

La longueur du fouet et de la mêche peut varier selon la taille de votre cheval et la distance séparant votre cheval du siège du meneur, vous devrez donc prendre ces facteurs en considération.

Lors de l’achat d’un fouet, on prend soin de vérifier si la poignée du fouet s’ajuste bien dans sa main et que le poids de celuici est réparti pour ne pas avoir à exercer des efforts exagérés de la main et du poignet pour soutenir celui-ci.

Le fouet doit toujours être tenu en main droite, bien calé dans la paume de la main et maintenu en équilibre pour faciliter les manoeuvres. L’extrémité du fouet doit pointer à l’avant vers la gauche et vers le haut, soit à 11h00 dans le cadran horaire et à 45o de l’horizontal.

93 11 12
fouet
dans le cadran horaire 45o 7.05
7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR
Position du
à 11h à l’horizontal...
CHAPITRE
... et à 45o de l’horizontal

Vous devrez donc, à ce stade, vous familiariser au simulateur avec la tenue des guides en main gauche en «position de base» et la tenue du fouet en main droite et effectuer vos manoeuvres pour obliquer votre cheval vers la droite et vers la gauche.

Le fouet s’utilise toujours de la main droite et principalement dans les cas suivants:

✑ pour porter le cheval en avant s’il refuse d’obéir à la voix;

✑ pour aider son cheval à vaincre une hésitation;

✑ pour donner de l’impulsion à son cheval;

✑ pour les changements d’allures;

✑ pour arquer celui-ci dans un tournant;

✑ et pour rassurer votre cheval au besoin.

Le fouet est un aide efficace et essentiel à l’attelage.

7.06 CHAPITRE 7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR

Gauche

3. La «position de base» des guides en main gauche

IL EST ESSENTIEL de bien maîtriser cette position, puisque la monte en voiture s’effectue avec les guides en main dans cette position.

De plus, les guides seront allongées ou raccourcies lorsqu’elles sont tenues dans cette position. L’utilisation du fouet lors de certaines manœuvres nécessite aussi que le meneur maîtrise la «position de base» des guides en main gauche.

Pour prendre la «position de base» en main gauche, il s’agit de mettre les deux guides sur le plat, s’assurer que le côté lisse est au-dessus et séparer les guides de deux doigts. La guide de gauche est positionnée sur l’index et la guide de droite est positionnée entre le majeur et l’annulaire. La main est alors en position verticale.

Droite

«Position de base»

Tenue du fouet en main droite

Pour effectuer une manœuvre vers la droite avec l’attelage, vous devrez faire pivoter la main gauche, la paume de la main franchement vers le dessus et vers le corps et ce, légèrement en direction de la gauche.

Pour effectuer une manœuvre vers la gauche avec l’attelage, vous devrez faire pivoter la main gauche, le dos de la main franchement vers le dessus et vers le corps et ce, légèrement en direction de la droite.

Gauche

«Position de base»

Tenue des guides en main gauche

Droite

7.07 CHAPITRE 7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR

Vous noterez qu’en faisant pivoter ainsi votre main gauche, un décalage des poids s’effectue à l’extrémité de votre simulateur.

C’est par cette manœuvre que vous transmettrez de part et d’autre de la bouche du cheval l’action pour engager votre manœuvre pour obliquer votre cheval à gauche ou à droite, selon le cas. Vous serez sans doute surpris du faible écart nécessaire entre les extrémités des poids du simulateur pour engager cette manœuvre.

Rappelez-vous que l’efficacité de vos manœuvres réside dans la légèreté de votre main et dans le contrôle de l’action de vos mains sur la bouche du cheval. Dans certaines circonstances, il vous sera nécessaire de rapidement raccourcir vos guides; pour ce faire, tirez sur vos guides à l’aide de la main droite juste à l’arrière de la main gauche. Dans l’éventualité où un arrêt d’urgence est nécessaire, appuyer la main droite sur vos guides à l’avant de la main gauche, et relevez la main gauche. La tension ainsi exercée sur les guides permettra un arrêt d’urgence.

Ces exercices répétés quotidiennement vous permettront de stimuler les muscles de la main et du poignet afin de rendre les manœuvres plus légères tout en conservant un contact permanent sur les guides.

Pour raccourcir vos guides rapidement

Gauche

Droite

7.08 CHAPITRE 7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR

4. La «position de dressage» à deux mains

CETTE POSITION peut être adoptée en tout temps afin d’obtenir une maîtrise plus efficace de diverses manoeuvres telles: les cercles, les huit, les serpentines, les changements de direction, etc.

C’est aussi la position de guide la plus pratiquée lors d’une randonnée ou lors de compétitions pour la conduite de l’attelage dans les obstacles et dans le marathon.

Pour prendre cette position, il s’agit dans un premier temps, d’être en «position de base» avec les deux guides en main gauche et de procéder ainsi par la suite:

✑ En tenant toujours le fouet en main droite, placer la paume de la main droite sur la guide droite, juste à l’avant du majeur de la main gauche.

✑ La main droite tire alors légèrement sur la guide droite vers le côté, tout en maintenant un contact ferme avec la guide droite.

✑ Les deux mains doivent alors être éloignées l’une de l’autre d’environ 20centimètres et la guide droite fait le «pont» entre les deux mains.

✑ Vous êtes maintenant en «position de dressage» à deux mains.

✑ Si cette manœuvre est bien complétée, les poids aux deux extrémités des guides du simulateur ne se seront pas déplacés et cette manœuvre n’aura aucun impact sur la bouche de votre cheval.

Gauche

«Position de dressage»

Conduite à deux mains avec un «pont»

Gauche

Droite

Droite

Le «pont»

7.09 CHAPITRE 7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR

Pour revenir à la «position de base» en main gauche, vous n’aurez qu’à rapprocher la main droite de la main gauche et à laisser filer la guide droite entre le majeur et l’annulaire de la main gauche. Ce mouvement complété, relâcher la main droite et vous serez à nouveau en «position de base».

Lorsque cet exercice est exécuté au simulateur, vous devez vous assurer que, lors du passage de la «position de base» à la «position de dressage» et vice-versa, les poids fixés aux extrémités du simulateur demeurent fixes et à la même hauteur. Dans le cas contraire, votre cheval obliquerait à gauche ou à droite lors du changement de position des guides et vous n’auriez plus le contrôle efficace de votre attelage.

La distance entre vos deux mains «le pont» peut varier entre 15 et 30cm. Un meneur expérimenté conduira l’attelage avec un «pont» de 15cm seulement, alors que lorsque vous avez un cheval moins expérimenté à l’attelage, un «pont» de 30cm sera nécessaire.

POUR UN VIRAGE À DROITE...

Lorsque vous êtes en «position de dressage», vous tournez à droite en avançant légèrement la main gauche tout en ramenant légèrement vers vous la main droite.

Vous devez toujours maintenir le contact dans la bouche du cheval avec les deux guides. Le mouvement de la main gauche vers l’avant est compensé par le mouvement vers vous de la main droite, ce qui permet d’engager le virage à droite.

7.10 CHAPITRE 7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR
«Position de dressage»
Virage à droite

POUR UN VIRAGE À GAUCHE...

En «position de dressage», vous tournez à gauche en avançant légèrement la main droite tout en ramenant légèrement vers vous la main gauche.

Vous devez encore ici toujours maintenir le contact dans la bouche du cheval avec les deux guides. Le mouvement de la main droite vers l’avant est compensé par le mouvement vers vous de la main gauche, ce qui permet d’engager le virage à gauche.

Une fois toutes ces manoeuvres maîtrisées au simulateur, le meneur sera ainsi en mesure de débuter la conduite de son attelage.

Virage à gauche

«Position de dressage»
7.11 CHAPITRE 7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR

5. La «position d’aide» pour raccourcir ou allonger les guides

LA «POSITION D’AIDE» est essentielle pour ajuster la position des guides dans sa main et maintenir un contact permanent avec la bouche du cheval.

Lors de ces ajustements, la main droite vient se placer en «position d’aide» et serre les guides en avant de la main gauche et les ajustements sont alors effectués par la main gauche pour raccourcir ou allonger vos guides. La «position d’aide» est utilisée pour:

✑ ajuster les guides; allonger ou raccourcir

✑ permettre à la main gauche de se décontracter

Pour ajuster la longueur de vos guides, vous procéderez donc de la façon suivante:

POUR ALLONGER…

✑ Le meneur prend la «position de base» en main gauche.

✑ La main droite prend la «position d’aide» et tient les guides en avant de la main gauche en tenant toujours le fouet dans la main droite.

✑ La main gauche glisse sur les guides vers l’arrière, afin d’allonger les guides, puis serre à nouveau les guides lorsque la position désirée des guides est obtenue.

✑ La main droite relâche les guides.

✑ Le meneur peut maintenant conserver la «position de base» ou prendre la «position de dressage».

Pour allonger une seule guide, la main droite prend la «position d’aide» et tire un peu sur cette guide puis revient à sa position originale.

«Position d’aide» Pour ajuster les guides

POUR RACCOURCIR…

✑ Le meneur prend la «position de base» en main gauche.

✑ La main droite prend la «position d’aide» et tient les guides en avant de la main gauche en tenant toujours le fouet en main droite.

✑ La main gauche glisse sur les guides vers l’avant, afin de raccourcir les guides, puis serre à nouveau les guides lorsque la position désirée des guides est obtenue.

✑ La main droite relâche les guides.

✑ Le meneur peut maintenant conserver la «position de base» ou prendre la «position de dressage».

Pour raccourcir une seule guide, la main droite prend la «position d’aide» et rentre un peu cette guide puis revient à sa position originale.

7.12 CHAPITRE 7 · LA PRATIQUE DE LA CONDUITE AU SIMULATEUR
Droite Gauche

Chapitre 8

La conduite de l’attelage en simple

1. Préparer la voiture8.03

2. Harnacher son cheval et procéder aux ajustements8.04

3. Le rôle de l’aide8.11

4. Mettre le cheval à la voiture et procédures à suivre pour atteler8.12

5. Prise en main des guides et monter en voiture8.15

6. La bonne position du meneur8.16

7. La tenue des guides et du fouet8.17

8. La conduite de l’attelage8.18

9. Descendre de voiture et dételer8.21

10. Aspects sécuritaires8.21

11. Faire appel à un professionnel8.25

CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

1. Préparer la voiture

DANS UN PREMIER TEMPS, avant d’harnacher votre cheval, vous devez procéder à l’inspection générale de votre voiture.

La voiture sera mise en position de départ et une vérification sera faite des roues, du bacul et des freins, si celle-ci en est munie.

La voiture sera orientée dans la direction à prendre et ce afin d’obtenir un départ franc. Le fouet devra être disposé dans la «crapaudine», prêt à être utilisé.

S’il s’agit d’une voiture d’hiver, vous devez vous assurer que les patins sont bien dégagés et qu’ils ne sont pas figés au sol par le froid, la neige ou la glace. De plus, des couvertures chaudes sont à prévoir dans la voiture pour protéger les passagers des froids intenses.

Un meneur prudent prendra soin de mettre une laisse et un licou dans le véhicule pour prévoir à toute éventualité.

Si vous faites une longue randonnée, il y aurait aussi lieu de mettre à bord du véhicule une trousse de dépannage afin d’être en mesure de réparer une avarie ou de soigner une blessure au cheval en cas de nécessité. Cette trousse est obligatoire pour les meneurs qui font des compétitions de marathon.

8.03 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

2. Harnacher son cheval et procéder aux ajustements

UNE FOIS le véhicule prêt et inspecté, nous pouvons harnacher notre cheval. Il faut se rappeler que le meneur doit prendre soin d’évacuer le trop plein d’énergie de son cheval avant de le garnir, il sera mis en liberté ou longé afin qu’il reste calme et attentif pour être harnaché.

Si nécessaire, des guêtres, des bandages d’exercices ou des cloches seront installés aux membres pour protéger ceux-ci au cours des exercices ou de la randonnée.

Vous pouvez maintenant harnacher (garnir) votre cheval en lui mettant son harnais et en prenant soin d’ajuster chacune des pièces de son harnais.

SELLETTE CROUPIÈRE

BARRE DE FESSE CULERON

PORTE-FAIX SANGLE

AVALOIRE ACCULOIRE

LA SELLETTE, LA CROUPIÈRE ET L’AVALOIRE…

La sellette prend place juste à l’arrière du garrot et l’avaloire se place sur l’arrièremain.

Bonne façon de mettre l’acculoire en attente

La sellette se sangle toujours à la gauche du cheval. Une fois celle-ci installée et l’avaloire déposée sur l’arrière-main, on ajustera le culeron en rassurant le cheval de la voix et en évitant que des crins de la queue ne soient coincés sous le culeron.

Pour ajuster correctement la tension de la croupière, il faut mettre en place la sellette, serrer la sangle puis placer le culeron au contact sous la queue et tendre la croupière fermement, mais sans forcer.

8.04
8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE
CHAPITRE

Les courroies de cuir des acculoires seront mises dans les passants des acculoires et non dans les boucles pour qu’elles puissent se dégager facilement en tout temps.

Ajustements

✑ La sangle de la sellette ne doit pas étouffer le cheval, elle doit être fixe et permettre le passage des doigts entre celle-ci et le cheval.

✑ L’avaloire est correctement ajustée si celle-ci est placée à deux mains sous la pointe de la fesse du cheval, évitant ainsi qu’elle ne remonte lorsque le cheval s’y appuiera pour reculer la voiture.

✑ La croupière sera correctement ajustée si elle permet le passage d’une main à la verticale sous celle-ci.

LE COLLIER…

Le collier doit bien épouser les formes de l’encolure du cheval: trop large, il comprimerait les épaules au lieu de s’y appuyer; trop étroit, il gênerait la respiration.

Le collier peut être installé dans l’encolure du cheval en le débouclant ou en passant la tête du cheval à travers celui-ci. Pour ce faire, il s’agit d’enfiler le collier en plaçant l’ouverture la plus large vers le haut. Une fois le collier à l’arrière des oreilles du cheval, retournez-le dans le sens des crins et placez-le contre les épaules du cheval.

Ajustement

✑ Lorsque le collier est correctement ajusté, il épouse la forme de l’encolure et s’appuie contre les versants de l’épaule du cheval en laissant suffisamment de place pour passer une main à plat entre le cou et la partie inférieure du collier et les doigts sur le côté.

8.05 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

BRETELLES BRICOLE

LES ATTELLES...

Une fois le collier positionné, les attelles y sont fixées.

Ajustements

✑ Les attelles doivent épouser la forme du collier. Si celles-ci sont trop petites ou trop grandes, elles risquent de blesser votre cheval ou de présenter des risques à l’attelage.

✑ Le point de traction d’une attelle doit se situer au tiers inférieur du collier.

COLLIER

ATTELLES

LA BRICOLE...

FAUSSE MARTINGALE

SURCOU

ANNEAU DU SURCOU

La bricole est positionnée au poitrail du cheval. Celle-ci est soutenue par les «bretelles» du surcou. Sa largeur est fonction de la charge à tirer et du type de harnais choisi.

Pour installer la bricole, on détache les «bretelles» du côté gauche de celle-ci afin de pouvoir passer le surcou sur l’encolure du cheval. Par la suite on rattache à nouveau les bretelles à la bricole.

Ajustement

✑ La bricole doit être positionnée à l’horizontale, à la base de l’encolure du cou et légèrement au-dessus de la pointe des épaules du cheval; plus basse, elle gêne l’articulation et peut blesser par frottement, et trop haute elle gêne la respiration.

8.06 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

FAUSSE MARTINGALE

LA FAUSSE MARTINGALE…

La fausse martingale est rattachée à la sangle à l’une de ses extrémités, l’autre étant reliée au centre de la bricole ou à la base du collier. La fausse martingale permet de mieux retenir la bricole ou le collier en place afin d’empêcher que ces derniers ne remontent vers la tête du cheval, lorsque celui-ci baisse la tête ou descend une pente.

Ajustement

✑ La fausse martingale ne doit pas être tendue et ne doit pas nuire aux mouvements du cheval.

LES TRAITS…

Les traits sont bouclés à la bricole ou aux attelles, selon le cas, et leurs extrémités libres sont déposées sur le dos du cheval à travers les cuirs de la croupière derrière la sellette afin d’éviter qu’ils ne tombent au sol et que le cheval ne les piétine. Ils seront ajustés ultérieurement lors de la mise à la voiture.

LES GUIDES…

Les guides sont glissées successivement dans les clefs de la sellette puis des attelles ou du surcou de part et d’autre et seront ultérieurement fixées aux branches du mors à la position désirée, suivant la sensibilité de la bouche du cheval, l’expérience du meneur et la qualité de main de celui-ci.

L’extrémité libre des guides sera fixé à la croupière de la façon illustrée à la page suivante, soit la méthode à «prise rapide». Cette façon de faire empêche qu’elles ne tombent au sol.

Cette méthode de fixation des guides à la croupière dite à «prise rapide» a aussi l’avantage d’avoir toujours les guides à portée de la main pour contrôler le cheval lorsque celui-ci sera mis à la voiture.

8.07 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

METTRE LES GUIDES À LA CROUPIÈRE

Dans un premier temps, les guides sont repliées sur ellesmêmes.

Dans un deuxième temps, elles sont passées sous la croupière.

Dans un troisième temps, on saisit la dernière section des guides…

et celle-ci est passée pardessus la croupière…

et à travers la boucle des guides.

On tire sur la section gauche des guides pour retenir le tout en place.

L’extrémité des guides sera transférée de part et d’autre du cheval lors de la mise à la voiture.

3a 3a 2 1 1 3c 3c 3b 3b 5 5 4 4
Prise rapide Méthode
À
©Claude Choinière et Noël Vinet
2

LA BRIDE…

La bride se met en dernier lieu car elle gênerait le passage du collier ou de la bricole. De plus le cheval doit toujours être retenu sur les chaînes dans l’écurie avec un licou et jamais par la bride.

Dans un premier temps, on place la bride dans notre bras gauche puis on enlève ensuite le licou de la tête du cheval pour le remettre dans l’encolure du cheval. Cette mesure de sécurité nous permet de contrôler le cheval lors de la mise de la bride.

Pour mettre la bride à la tête du cheval, il faut tenir le montant de la bride dans la main droite tandis que de la main gauche, tout en soutenant le mors, on glisse le pouce gauche dans la bouche du cheval, à la commissure des lèvres afin de faciliter l’introduction de l’embouchure.

Lors de cette manœuvre il est important de toujours conserver une tension sur le haut de la bride avec la main droite afin que l’embouchure du mors glisse dans la bouche du cheval dès qu’il ouvre la bouche par l’action du pouce gauche contre ses commissures.

Afin de faciliter la mise de la bride, la tête du cheval peut être légèrement tournée vers soi, ce qui dans bien des cas incite le cheval à baisser la tête, facilitant ainsi la pose de la bride.

Une fois la bride enfilée, les oreilles du cheval sont couchées vers l’avant pour être passées sous la têtière à tour de rôle.

Afin de faciliter la mise en place de la bride, certains meneurs donneront deux trous d’ajustement au montant gauche de la bride pour faciliter sa mise en place et réajusteront immédiatement le montant de la bride gauche de ces deux trous dès que celle-ci sera en place.

Dès que la bride est positionnée à la tête du cheval, la sous-gorge est attachée en premier lieu et par la suite la muserolle et la gourmette.

Pour fixer la gourmette les maillons de celle-ci doivent être tournés vers la droite en la prenant par son extrémité. Vous pourrez ainsi mettre tous les maillons sur le «plat» avant de la fixer au mors.

Les crins sont par la suite dégagés de la têtière et de la frontal.

Si requis, une fausse rêne peut aussi être installée à la bride.

L’extrémité des guides est ensuite attachée à chaque branche du mors dans la position désirée, soit pour un enrênement doux ou pour un enrênement plus sévère.

8.09 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

En aucun temps vous ne devez coupler les guides aux branches du mors à l’aide de «mousquetons». Cette pratique est très risquée et compromet votre sécurité. L’utilisation de «mousquetons», bien que plus rapide à installer sur les branches du mors, présente le risque qu’une branche d’arbre ou que tout autre objet ne vienne se prendre dans l’agraphe du mousqueton risquant ainsi de nuire à l’action des guides et ainsi vous faire perdre le contrôle de l’attelage.

Vos guides sont votre frein et rien de doit entraver leur action. Elles doivent être fixées directement aux branches du mors dans la position désirée.

Ajustements

✑ La bride est correctement ajustée lorsque les commissures du cheval sont légèrement plissées, deux plis à l’arrière du mors et que le cheval a un «beau sourire».

✑ La sous-gorge doit permettre le passage de deux doigts lorsque le chanfrein du cheval est à la verticale.

✑ La muserolle doit être à deux doigts sous l’apophyse zygomatique. Lorsque bien ajustée, la muserolle doit permettre le passage d’un doigt à l’arrière du menton. Celle-ci sera efficace si elle empêche le cheval d’ouvrir sa bouche et ainsi éviter que le cheval ne se passe la langue par-dessus l’embouchure du mors.

FRONTAL

OEILLÈRE

MUSEROLLE

TÊTIÈRE

COCARDE

MONTANT DE BRIDE

SOUS-GORGE GOURMETTE MORS

✑ La gourmette permettra le passage de deux doigts et appuiera sous le menton lorsque la branche du mors est à 45o avec le montant de la bride.

✑ L’œil du cheval doit être à la ligne du tiers supérieur de l’œillère et celle-ci ne doit pas toucher l’œil du cheval.

✑ La frontal doit bien dégager la base des oreilles.

✑ La têtière permettra le passage d’un doigt sous celle-ci.

8.10 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

3. Le rôle de l’aide

COMPTE TENU des particularités de cette discipline qu’est l’attelage, le meneur doit préférablement se faire accompagner d’un aide.

Le principal rôle de l’aide sera d’assister le meneur lors des différentes manoeuvres pour atteler et dételer le cheval à la voiture.

L’aide se placera à l’avant de l’attelage et tiendra le cheval par les deux guides avec les mains positionnées sur les guides près du mors de la bride. Il se déplacera légèrement vers la droite lorsque le meneur sera à droite pour mettre le cheval à la voiture et légèrement vers la gauche lorsque le meneur sera à la gauche du cheval.

Cette façon de faire permet une «communication visuelle et verbale» constante entre le meneur et l’aide lors de la mise à la voiture.

Un cheval bien dressé doit demeurer calme et à l’arrêt durant toutes les manœuvres pour être atteler et dételer de la voiture.

8.11 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

4. Mettre le cheval à la voiture et procédures à suivre pour atteler

UNE FOIS le cheval harnaché, celui-ci est amené à la voiture pour être attelé. Lors du déplacement du cheval, de l’écurie à la voiture, souvenez-vous que la vision du cheval est restreinte en raison des oeillères et que le harnais est constitué d’un ensemble de courroies de cuir. Les portes étroites pour entrer ou sortir de l’écurie doivent être abordées avec soin pour éviter qu’une pièce du harnais ne reste accrochée dans les portes.

La voiture aura été préalablement placée sur un sol plat et orientée dans la bonne direction afin d’assurer un départ franc.

Le fouet est dans la «crapaudine» de la voiture et une laisse et un licou sont déposés sous le siège.

Le cheval a souvent une certaine appréhension au moment d’être attelé. Il peut réagir étrangement devant certains objets inconnus, de nouvelles formes, certains coloris, une couverture d’hiver, le bruit de clochettes, un drapeau, etc. Il faut donc le rassurer en lui montrant ces différents objets avant de l’atteler à la voiture.

Le cheval est ensuite amené à la voiture en le plaçant dans la même direction que la voiture. À cette étape, vous devez disposer d’un aide, celui-ci se placera face au cheval et tiendra le cheval avec les mains sur les guides près du mors de la bride.

Pour des raisons de sécurité, il est recommandé que l’aide se positionne légèrement à la droite de la tête du cheval lorsque le meneur est sur la droite du cheval et légèrement à la gauche de la tête du cheval

lorsque le meneur est sur le côté gauche du cheval ceci permettant un «contact verbal et visuel» en tout temps entre le meneur et l’aide.

Pour atteler le cheval à la voiture, il faut se rappeler que toutes les étapes doivent être faites dans un ordre précis pour des raisons de sécurité et aussi pour s’assurer que tous les ajustements du harnais ont été effectués pour obtenir la performance maximale de l’attelage.

Il ne faut pas oublier le confort du cheval à l’attelage ni trop le restreindre dans ses mouvements. Enfin, les courroies ne doivent pas balloter, toucher et agacer le cheval inutilement.

ÉTAPES À SUIVRE POUR ATTELER

✑ Le meneur s’assure que les guides sont installées sur la croupière dans la position à «prise rapide» et que l’extrémité de celles-ci soit transférée de part et d’autre du cheval tout au long des manœuvres pour atteler le cheval à la voiture.

✑ La courroie de la double-sangle (sousventrière) est détachée du coté gauche afin de permettre aux ménoires de s’introduire facilement dans les porte-faix (étriers).

✑ La voiture est amenée au cheval, les ménoires en position relevés en s’assurant que ceux-ci ne frappent pas l’arrière-main du cheval.

8.12 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

✑ Les ménoires (brancards) de la voiture sont abaissés pour s’engager dans les porte-faix (étriers) jusqu’au cran d’arrêt, si les ménoires en sont munis.

✑ On positionne la voiture de telle sorte qu’une distance d’environ 50 cm sépare l’arrière-main du cheval du palonnier (bacul) du véhicule.

Au dernier tour, l’acculoire est passé sous le cuir, près du crampon, afin de fixer celle-ci en place.

BARRE DE FESSE

ACCULOIRE

✑ La double-sangle (sous-ventrière) est bouclée pour retenir les ménoires en place.

✑ Les traits sont ensuite fixés immédiatement aux clavettes de fixation du palonnier (bacul), de part et d’autre en prenant toujours soin de transférer l’extrémité des guides de part et d’autre lors de ces manoeuvres.

AVALOIRE

✑ Les acculoires (courroies de reculement) sont ensuite passées autour des ménoires dans les crampons à écrou, de part et d’autre, de la façon illustrée. L’acculoire doit soutenir le trait et être ajusté de manière à ne pas nuire à l’action directe des traits sur le palonnier.

MÉNOIRE

TRAIT

Au dernier tour, la courroie est passée sous le cuir afin de fixer celle-ci en place.

PORTE-FAIX MÉNOIRE

✑ Si la sangle en est munie, l’on fixera les courroies de cuir de la sangle autour des ménoires, de la façon illustrée, afin d’immobiliser les ménoires et éviter que ceux-ci ne se relèvent lors des déplacements de la voiture.

✑ On vérifie à nouveau la tension de la sangle et de la double-sangle (sousventrière).

✑ Le meneur procède à une dernière vérification de tout l’attelage avant le départ.

COURROIE DE FIXATION

DOUBLE-SANGLE (SOUS-VENTRIÈRE)

OU COURROIE DE CUIR FIXÉE À LA SANGLE

8.13 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

AJUSTEMENTS DE L’ATTELAGE

✑ L’arrière-main du cheval devrait être à environ 50 cm du palonnier (bacul) afin de permettre au cheval différentes allures sans que ses membres postérieurs ne touchent la voiture. La voiture ne doit jamais toucher aux jarrets du cheval.

✑ Les traits devraient être sur «une ligne droite» sans être coincés dans une pièce du harnais ou dans les ménoires permettant ainsi une force de traction maximale.

✑ L’avaloire devrait permettre le passage d’un poing entre celle-ci et l’arrière-main du cheval lorsque les traits sont tendus afin de ne pas exercer une pression sur l’arrière-main du cheval et dégager celuici dans ses mouvements.

TÊTIÈRE COCARDE SOUS-GORGE

✑ Les ménoires devraient être à l’horizontale ou légèrement relevés dans les porte-faix (étriers) pour ne pas transférer le poids de la voiture et des passagers sur la sellette et ce principalement lorsqu’une voiture à deux roues est utilisée.

✑ L’extrémité des ménoires ne devrait pas entraver l’action du cheval ni se prendre dans le collier ou les «bretelles» de la bricole.

Toutes les étapes énumérées précédemment doivent être enchaînées dans un ordre logique. Le respect de ce rituel est garant de votre réussite à l’attelage.

Lorsque vous dételez, ces mêmes étapes sont effectuées dans l’ordre inverse.

OEILLÈRE FRONTAL

MONTANT DE BRIDE

MUSEROLLE

BRICOLE MORS

FAUSSE MARTINGALE

ACCULOIRE TRAIT SANGLE

GUIDE CULERON

BARRE DE FESSE AVALOIRE

MÉNOIRE

8.14 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE
SURCOU SELLETTE CROUPIÈRE

5. Prise en main des guides et monter en voiture

À CETTE ÉTAPE, le meneur prend les guides qui sont sur la croupière et se positionne à environ un mètre de la sellette. Les deux guides sont prises dans la main gauche en «position de base» tel qu’expliqué précédemment et l’extrémité des guides est passée entre le petit doigt et l’annulaire pour éviter qu’on ne marche dessus.

Le meneur se déplace ensuite vers la voiture, en laissant glisser les guides entre ses doigts en maintenant un léger contact des guides avec le mors et se prépare à monter par le côté gauche de la voiture.

À cette étape l’aide est toujours positionné à l’avant du cheval.

MONTER EN VOITURE...

Le meneur se dirige vers la voiture et, en s’aidant de sa main droite, monte à bord du véhicule en plaçant d’abord le pied gauche sur le marche pied du véhicule.

Il prend ensuite position sur le siège du côté droit de la voiture tout en gardant un œil sur son cheval.

Il laisse tomber l’extrémité des guides qu’il tenait par le petit doigt.

En prenant la «position d’aide», il ajuste ses guides à la bonne distance de son corps et il revient par la suite à la «position de base».

Dès cet instant, le meneur prend son fouet en main droite et le tient dans la position expliquée précédemment.

Le meneur peut alors prendre les guides en «position de dressage» prêt pour le départ.

Les passagers et l’aide ne prendront place à bord de la voiture que lorsque le meneur sera déjà assis dans la voiture, le fouet en main, et prêt pour le départ.

À l’arrivée, les passagers débarqueront tous de la voiture avant que le meneur ne descende à son tour.

8.15 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

6. La bonne position du meneur

NOUS NE SAURIONS trop insister sur l’importance d’une bonne position assise pour le meneur. La souplesse dans les mains et le contact permanent avec la bouche du cheval ne pourront être obtenus que si le meneur adopte une position qui rend ses mains libres, détendues et agiles.

L’utilisation d’un siège légèrement incliné pour le meneur, lui permettra de transférer une partie de son poids dans ses pieds augmentant ainsi sa stabilité dans le véhicule et rendant ses mains plus légères pour la conduite de l’attelage.

45o

Le meneur, une fois installé sur le siège, doit maintenir une position telle que:

✑ son regard pointe vers l’horizon;

✑ son tronc est à la verticale et non courbé;

✑ ses bras et avant-bras font un angle de 90o;

✑ ses avant-bras sont à l’horizontal;

✑ ses coudes sont près de son corps;

✑ ses poignets sont à la même hauteur;

✑ les mains sont légères et détendues. L’action des guides doit s’exercer par les poignets;

✑ les genoux sont légèrement écartés;

✑ les pieds sont bien appuyés au plancher de la voiture, de telle sorte que le poids du corps soit transféré en partie dans les pieds du meneur;

✑ selon que le frein est près du pied droit ou gauche, le meneur dépose ce pied sur le frein avant le départ.

Une bonne position du meneur sur le siège est non seulement essentielle au bon menage mais assure aussi la sécurité et la performance de l’attelage en évitant que le meneur ne soit déplacé ou éjecté de son siège sur des terrains accidentés.

8.16 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

7. La tenue des guides et du fouet

LA TENUE DES GUIDES...

POUR LA CONDUITE DE L’ATTELAGE, les deux guides peuvent être tenues en main gauche dite en «position de base» ou à deux mains dites en «position de dressage» et ce, selon la méthode Achenbach, tel qu’expliqué antérieurement.

Pour les nouveaux venus à l’attelage, nous suggérons à ceux-ci de passer de la «position de base» à une main à la «position de dressage» à deux mains pour la conduite de l’attelage.

LA MANIEMENT DU FOUET...

Le fouet d’attelage n’est pas un instrument de châtiment mais un élément essentiel de communication entre le cheval et le meneur pour la conduite de l’attelage. Le fouet est utilisé pour soutenir l’action et guider le cheval dans les différentes manœuvres à effectuer.

Le fouet est tenu en main droite à onze heures dans le cadran horaire et en le pointant à 45o vers l’avant.

Dès que le meneur prend position sur son siège, avec ses guides en main, il porte le fouet à sa main droite et le conserve pour la durée de la randonnée.

Le fouet est utilisé entre autres pour :

✑ porter le cheval en avant s’il refuse d’obéir au commandement verbal;

✑ pour confirmer une manoeuvre lorsque celui-ci est hésitant;

✑ pour maintenir le rythme et l’impulsion;

✑ pour allonger l’allure lorsque demandé;

✑ pour centrer le cheval dans les traits;

✑ pour arquer celui-ci dans les courbes et les cercles;

✑ pour le rassurer.

Le commandement verbal doit précéder l’action du fouet de telle sorte qu’il agit comme un aide et est toujours bien accepté du cheval.

8.17 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

8. La conduite de l’attelage

POUR BIEN conduire l’attelage, le meneur se doit d’être calme, confiant, attentif et consistant dans l’utilisation de ses commandements verbaux et de ses aides (la main et le fouet).

LE CONTACT PERMANENT DES GUIDES...

Le contact avec la bouche du cheval doit être maintenu durant la conduite de l’attelage et ce, peu importe la manoeuvre effectuée.

Ce contact est le seul lien direct avec le cheval. Il permet d’établir une relation de confiance entre le meneur et le cheval.

C’est ce contact qui indique au cheval les différentes manœuvres que l’on désire effectuer. Ce contact permanent nous permet de sentir les mouvements du cheval et aussi de prévenir certaines réactions imprévisibles du cheval telles qu’un chevreuil sortant du boisé, une perdrix qui s’envole, un troupeau de vache en vue, une voiture qui vient, etc.

Vers la gauche

«En main gauche»

TRAITS GUIDES

Vers la droite

«En main droite»

Rappelez-vous que le succès dans la conduite de l’attelage repose dans la souplesse et l’action de vos mains sur la bouche de votre cheval. Il faut régulariser le mouvement du cheval mais sans le restreindre. Si une tension supérieure à un kilogramme est nécessaire pour conduire votre cheval, dites-vous que celui-ci ne répond plus adéquatement à l’action de vos mains.

Les guides ne doivent pas balloter sur le dos du cheval, on maintient un lien doux et régulier sur la bouche du cheval par l’action de ses mains. De même on ne frappe jamais la croupe du cheval avec les guides.

Lorsque l’on exerce une tension trop forte et trop longtemps sur les guides, la bouche s’engourdit et devient insensible au mors. On doit alors utiliser plus de force et la bouche s’endurcit encore plus.

Enfin, un contact trop sévère rend le cheval nerveux, irrité et tendu.

8.18 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

LES COMMANDEMENTS VERBAUX...

Les commandements utilisés doivent toujours être les mêmes soit le «pas», le «trot», «l’arrêt» (whoa) et le «reculer» (back). Il est aussi de mise de montrer à son cheval d’avancer «d’un pas» ou de reculer «d’un pas» à la voix et ce, pour faciliter les manoeuvres pour la mise à la voiture.

Le fouet ne servira qu’à encourager le cheval à prendre l’allure désirée si celui-ci ne réagit pas au commandement verbal.

NÉGOCIER LES DÉPARTS...

Le cheval doit avoir la liberté d’action nécessaire pour bien s’appuyer dans son harnais et se mouvoir vers l’avant avec la voiture et en douceur. Pour ce faire, le meneur prend contact avec la bouche du cheval en tendant légèrement les guides, puis il relâche le frein de la voiture si elle en est munie et donne le commandement verbal au cheval d’avancer «le pas». Le fouet sera utilisé si nécessaire pour donner de l’impulsion.

Cette manoeuvre doit être bien exécutée en tout temps et plus particulièrement en période hivernale, lorsque le cheval doit négocier des départs dans la neige avec une charge plus lourde.

LES COURBES ET LES CERCLES…

Pour bien effectuer une courbe ou un cercle en «position de dressage», il ne s’agit pas de déplacer ses mains à outrance; un léger déplacement d’une main vers l’avant et de l’autre vers l’arrière assure le succès de cette manœuvre.

Il faut se rappeler le principe que «ce que l’on donne d’une main, on le reprend de l’autre».

LES TRANSITIONS…

Les transitions ascendantes (de l’arrêt au pas, du pas au trot, etc.) doivent s’effectuer en douceur de même que les transitions descendantes (du trot au pas, du pas à l’arrêt).

Pour bien effectuer une transition, capter l’attention de votre cheval en l’appelant de son nom et transmettez-lui le commandement verbal, (ex.: «trot»). Le fouet sera utilisé pour soutenir l’action si celui-ci ne répond pas au commandement de la voix.

LE PAS ET LE TROT…

Au pas et au trot l’on maintient le rythme et l’impulsion. La voix et le fouet seront utilisées comme aides.

8.19 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

LES MONTÉES ET LES DESCENTES...

Dans les descentes, vous devez, si nécessaire, utiliser le frein si la voiture en est munie pour ralentir la voiture et réduire ainsi la charge sur le cheval.

Vous devez privilégier un harnais muni d’une avaloire et d’acculoires qui permettront au cheval de retenir la charge de la voiture dans les descentes. Une avaloire doit être bien ajustée pour retenir efficacement la charge.

Le «pas» est l’allure recommandée dans les descentes pour le contrôle de l’attelage.

Dans les montées, on redonnera un peu de guide afin de permettre au cheval de donner de l’encolure et propulser son poids vers l’avant.

8.20 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

9. Descendre de voiture et dételer

AFIN D’ASSURER la sécurité des passagers, ceux-ci doivent toujours descendre de la voiture avant le meneur.

Le meneur demande l’assistance d’un aide pour tenir le cheval au sol et, dès que tous les passagers ont mis pied à terre, le meneur pourra alors revenir à la «position de base» à une main, mettre le fouet dans la crapaudine et prendre l’extrémité des guides entre le petit doigt et l’annulaire.

Le meneur peut maintenant descendre par le côté gauche de la voiture avec les guides en «position de base». Il s’aidera de sa main droite pour descendre de voiture à reculons.

Pour dételer, le meneur amorce à l’inverse les manoeuvres indiquées précédemment lors de la mise à la voiture.

10. Aspects sécuritaires

LE MENEUR a la responsabilité de l’attelage et des personnes qui l’accompagnent. Il doit donc prendre tous les moyens à sa disposition pour assurer la sécurité de son attelage. Voici quelques conseils d’usage que tout bon meneur se fait un devoir de respecter:

✑ Toujours utiliser un cheval fiable, déjà dressé et confirmé à l’attelage et préférablement âgé de plus de 4 ans.

✑ En période hivernale, des fers à «crampons» sont recommandés dans les lieux où des surfaces glacées sont présentes. Dans certains cas des fers à crampons aux membres antérieurs seront suffisants.

✑ En période hivernale, toujours vous assurer que les patins de vos «voitures d’hiver» sont dégagés de la glace qui aurait pu se former sous les patins et qui immobiliserait le véhicule au départ.

✑ S’assurer que son cheval a dégagé son trop plein d’énergie avant d’être harnaché et attelé.

✑ Le harnais doit être en excellente condition et toutes pièces présentant des signes d’usure doivent être remplacée sur-le-champ.

✑ Le harnais doit être correctement ajusté au cheval pour une performance maximale de l’attelage.

✑ Un aide est recommandé pour un attelage en simple et obligatoire pour un attelage en paire.

8.21 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

✑ Le véhicule aura été vérifié et inspecté avant d’y atteler le cheval.

✑ Le fouet est obligatoire et positionné du côté droit dans la voiture.

✑ Un licou et une laisse sont dans la voiture ainsi qu’une trousse de dépannage si vous partez pour une longue randonnée.

✑ Vos passagers et votre aide ne prendront place dans le véhicule que lorsque vous serez en position assise le fouet en main droite et prêt pour la conduite de l’attelage.

✑ Dans un premier temps, prenez soin de marcher votre cheval «warm-up» pour conditionner celui-ci à l’exercice avant de lui demander un trop grand effort à l’attelage.

✑ À votre retour à l’écurie, ne pas dételer dès votre arrivée, mais effectuer plutôt quelques manoeuvres additionnelles au pourtour de l’écurie et évitez de dételer votre cheval face à l’écurie. Cette pratique évite au cheval de devenir impatient à la vue de l’écurie.

✑ Lorsque votre cheval a été soumis à des efforts intenses, un «retour au calme» ou «cool down» en le faisant marcher avant d’être dételé permet de rétablir son rythme cardiaque et sa respiration. On évitera aussi de le mettre immédiatement en contact avec un abreuvoir pour quelques minutes.

✑ L’aide et les passagers descendront toujours de voiture avant le meneur et l’aide se positionnera au sol face à la tête du cheval.

✑ En aucun temps «la bride ne sera enlevée à un cheval encore attelé». La bride sera enlevée seulement dans l’écurie lorsque le cheval sera dégarni. Cette règle de sécurité est primordiale pour assurer en tout temps le contrôle de l’attelage.

✑ Toujours prendre soin de «groomer» son cheval à son retour à l’écurie afin de détecter toutes blessures. Le cheval sera «bouchonné» pour enlever l’excès de sueur et les membres seront aspergés d’eau froide si celui-ci a été soumis à de grands efforts.

8.22 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

TENUE VESTIMENTAIRE: ÉTÉ/HIVER

La tenue du meneur...

Le classicisme à l’époque voulait que le meneur portât toujours une tenue qui se caractérisait par l’élégance de sa coupe et la discrétion de ses couleurs néanmoins assorties à l’attelage.

La tradition hongroise est riche à cet égard et les meneurs hongrois portaient un chapeau mou, des gants gris en cuir souple et un plaid uni.

Chaque pays a ses propres traditions à l’attelage, que ce soit l’Angleterre, la France, l’Espagne, la Hongrie. Ces traditions sont reliées non seulement à l’habillement du meneur et de ses aides mais aussi au style de harnais et aux différents types de véhicules utilisés.

Lors de concours de «plaisance» et de «combiné à l’attelage», les participants tenteront de respecter ces traditions (ex.: port du tablier, couvre-chef, etc.).

Pour l’attelage de randonnée et de loisir, le meneur choisira son habillement en fonction du climat et du terrain. Une tenue vestimentaire confortable et sécuritaire est de mise.

Les grands foulards sont à éviter car ils peuvent s’empêtrer dans le harnais lors de la mise à la voiture et nuiront à la conduite de l’attelage. Souvenez-vous que par temps froid, en raison de votre position assise dans le véhicule, vous êtes sujet aux engelures. Choisissez donc des vêtements chauds, confortables et souples.

L’importance des bottes... Des bottes avec un bout rigide et un cuir résistant offriront une protection contre le contact avec les sabots ou les membres antérieurs du cheval. Elles doivent posséder des semelles de caoutchouc antidérapantes.

Même en été, les espadrilles sont à proscrire lorsque vous êtes en contact avec des chevaux.

Les gants... Bien qu’en été une simple paire de gants de cuir souple et ajusté à sa main puisse suffire, vous devrez vous munir d’une paire de gants doublés pour la période hivernale.

Lors de compétitions d’attelage, le port de gants est obligatoire dans la «présentation», la «plaisance» et le «dressage». De plus, la couleur des gants en compétition s’apparentera au style choisi pour l’attelage.

Ceinture de cuir et canif de secours... Le port d’une ceinture de cuir peut vous être utile dans certaines situations d’urgence pour une réparation sur le harnais.

De même lorsque vous partez en randonnée, il est utile de porter un canif dans un étui prévu à cette fin.

Nombreuses sont les occasions où vous aurez besoin d’effectuer une réparation d’urgence sur votre harnais et votre canif pourra vous être utile dans ces circonstances.

8.23 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

La trousse de dépannage à l’attelage… Pour la randonnée, voici quelques items qu’il est bon de prévoir dans la voiture:

✑ Un licou et une laisse sont recommandés.

✑ Un canif dans son étui.

✑ Un câble.

✑ Un bout de broche et de la corde pour une réparation d’urgence.

✑ Une paire de pince afin de vous permettre de couper une broche et d’effectuer une réparation d’urgence.

✑ Une clé universelle pour écrous.

✑ Un raccord à 2 boucles pour les traits.

✑ Un raccord à 2 boucles pour les guides.

✑ Une courroie d’attelles.

✑ Un tournevis.

✑ Un petit marteau et des clous pour les fers.

✑ Un cure-pieds.

✑ Un emporte-pièce pour le cuir.

✑ En période hivernale, des sachets chauffants pour les pieds ou les mains souffrant d’engelures ainsi qu’une couverture pour le cheval pour éviter les refroidissements lors de longues périodes d’immobilité en hiver.

8.24 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

11. Faire appel à un professionnel

N’HÉSITEZ PAS à consulter un meneur expérimenté ou un entraîneur certifié à l’attelage pour vérifier entre autres les points suivants:

✑ le type de mors utilisé;

✑ le type d’embouchure utilisée;

✑ les différents ajustements de votre bride (sous-gorge, gourmette, muserolle, etc.);

✑ la position de vos guides sur les branches du mors;

✑ votre façon de tenir vos guides;

✑ la dentition de votre cheval (présence de dents de loup, usure des dents etc.);

✑ les différents ajustements de votre harnais;

✑ le niveau de dressage de votre cheval;

✑ les particularités de votre véhicule;

✑ etc.

Celui-ci pourra aussi vous dispenser de précieux conseils pour accroître votre performance à l’attelage et pratiquer ce sport en toute sécurité.

Bonne randonnée !

8.25 CHAPITRE 8 · LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

Chapitre 9

Perfectionner la conduite de l’attelage en simple

1. Généralités9.03

2. Le manège et la carrière9.04

3. Les allures recherchées9.08

4. L’arrêt et le demi-arrêt9.10

5. Le reculer9.11

6. Les transitions ascendantes et descendantes9.13

7. L’incurvation du cheval dans les courbes et les coins9.14

8. Les cercles, les huit et les serpentines9.15

CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

1. Généralités

LORSQUE L’ON ENTRAÎNE un cheval à l’attelage, l’objectif ultime est d’obtenir un cheval calme, obéissant, souple, avec de belles allures et agréable à conduire.

Plusieurs éléments jouent un rôle important dans le dressage d’un cheval:

L’obéissance

Le cheval doit répondre aux différents commandements verbaux.

La relaxation

La détente mentale du cheval est l’élément clé pour sa détente physique.

Le rythme

Une fois le cheval détendu, un rythme régulier doit être obtenu dans ses allures.

La souplesse

Cet élément comprend la souplesse longitudinale et latérale.

Le contact

Le contact sur la bouche du cheval doit être permanent et doux.

L’impulsion et le rassembler

Le cheval doit utiliser énergiquement ses postérieurs, ce qui permet d’alléger son avant-main et de faciliter ses mouvements.

La rectitude

Le cheval est droit lorsque son membre postérieur suit exactement la même ligne que son membre antérieur.

L’équilibre

Si tous les éléments précédents sont bien développés, le cheval pourra maintenir son équilibre dans les différentes manœuvres.

Tous ces éléments sont développés par un entraînement continu et adapté à chaque cheval.

Le travail en manège et/ou en carrière permettra l’atteinte de ces résultats.

9.03 CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

2. Le manège et la carrière

LES DIMENSIONS…

À l’attelage, deux grandeurs de carrière sont recommandées. La plus petite étant de 40m x 80m et la plus grande de 40m x 100m.

Les personnes pouvant profiter d’un manège intérieur, pourront entraîner leur cheval tout au cours de l’année évitant ainsi les intempéries de la période hivernale.

SCHÉMA DE LA PETITE CARRIÈRE DE DRESSAGE

LES LETTRES…

L’emplacement des différents points de repères dans un manège ou dans une carrière sont désignés par des lettres: A, B, C, etc.

Le meneur se sert des lettres de la carrière pour planifier son travail et exécuter ses figures et ses parcours.

SCHÉMA DE LA CARRIÈRE DE DRESSAGE

CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE
9.04 20m20m C GM H XB E D A F K 10 m 30 m 30 m 10 m 40m 40 m40 m 40m A 10 m20 m20 m20 m20 m 20m 10 m 50 m50 m C G HM I SR X EB L VP D KF 20m

Il exécute diverses figures à différentes allures et se sert des lettres pour évaluer la justesse et la progression de son travail.

À titre d’exemple: effectuer une serpentine à partir du «A» au trot jusqu’en «C».

La transition ou la figure se fait au moment où le chanfrein du cheval atteint la lettre concernée.

LES FIGURES…

On distingue plusieurs figures pouvant être exécutées telles que les cercles, les huit, les serpentines, les diagonales, les changements de direction, les demi-volte, etc., et toutes ces figures peuvent aussi être exécutées à différentes allures.

Dans un premier temps le meneur se familiarise avec la conduite de l’attelage en carrière en visualisant les lettres et en exécutant différentes manoeuvres.

Par la suite, le meneur commence à intervenir pour corriger l’incurvation ou la rectitude du cheval, son équilibre, le rythme et la qualité des allures dans l’exécution des figures.

Le cheval a l’encolure à l’extérieur du cercle, son poids est sur son antérieur gauche et il n’est pas en équilibre dans ses mouvements.

L’encolure du cheval est dans l’axe du cercle et celui-ci est en équilibre sur le cercle.

CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE
9.05

Une attention spéciale sera portée à l’impulsion du cheval par l’engagement de ses postérieurs sous sa masse.

La pratique des figures contribuent à assouplir le cheval par de constants changements d’incur vation, de direction et d’allures. L’attention du cheval est constamment sollicitée tout au long du parcours.

L’utilisation des lettres dans la carrière pour exécuter les figures renforcent l’obéissance et la soumission du cheval et confirment la précision du meneur dans ses différentes manœuvres.

La pratique des figures améliore la justesse et l’accord des aides (la voix, les guides et le fouet).

Ce cheval est bien rassemblé. Il engage ses postérieurs sous sa masse.

CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE
9.06

LE TRAVAIL EN MANÈGE OU EN CARRIÈRE…

Voici certaines consignes à suivre lors du travail en manège ou en carrière:

✑ Faire au préalable un plan de travail.

✑ Prévoir une période d’échauffement de dix minutes au pas dans les deux directions.

✑ Pratiquer des figures faciles et connues du cheval à différentes allures en incluant des transitions ascendantes et descendantes.

✑ Aborder par la suite, les nouveaux exercices qui exigent plus de travail et de concentration de la part du cheval.

✑ Terminer toujours la session par un exercice que le cheval et le meneur exécutent avec facilité ce qui permet de détendre le cheval tant physiquement que psychologiquement.

✑ Rappelez-vous que «pour aller vite, il faut aller lentement» dans le dressage et l’entraînement d’un cheval.

LES RÈGLES DE SÉCURITÉ…

Certaines règles de sécurité s’appliquent lors du travail en manège ou en carrière, voici les principales:

✑ Toujours prendre soin d’évacuer le trop plein d’énergie avant d’atteler.

✑ S’entraîner avec un cheval calme et bien dressé.

✑ S’assurer qu’aucun obstacle n’est présent dans le manège ou la carrière pouvant nuire aux différentes manœuvres.

✑ Dans le cas où deux attelages seraient présents dans la carrière:

- Toujours garder ses distances de l’autre attelage, afin d’éviter que les deux véhicules ne se touchent.

- Donner priorité à l’allure la plus rapide.

- Garder un œil sur le meneur le moins expérimenté ou le cheval le plus fringant.

- Faire preuve de courtoisie en tout temps.

CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE
9.07

3. Les allures recherchées

LE PAS DE TRAVAIL…

Le pas de travail est une allure naturelle marchée à quatre temps; il doit être libre, régulier, sans contrainte au niveau des articulations, avec des allongements modérés. Le cheval devra marcher de façon énergique mais calme, avec des pas égaux et francs.

LE PAS ALLONGÉ…

Le pas allongé est une augmentation déterminée de l’allure du pas avec un allongement des foulées couvrant davantage de terrain. Pour obtenir un pas allongé, le meneur insiste avec les aides (la voix et le fouet) afin d’accélérer l’allure tout en relâchant légèrement la tension dans les guides. Le cheval abaissera naturellement son encolure à cette allure.

LE TROT DE TRAVAIL…

Le trot de travail est une allure naturelle sautée à deux temps. Les membres avancent diagonalement deux par deux en un mouvement simultané. Le trot de travail est une allure intermédiaire entre le trot rassemblé et le trot allongé. Le cheval trotte librement et droit; engageant les postérieures avec une bonne action du jarret; les guides doivent être en contact mais légères et la position du cheval est équilibrée et sans contrainte. Les foulées doivent être régulières. Les postérieurs se posent dans les empreintes des antérieurs, le cheval se «juge». Le degré d’impulsion et d’énergie déployée au trot de travail reflète clairement le degré de souplesse et d’équilibre du cheval.

CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE
9.08

LE TROT ALLONGÉ…

C’est une augmentation nette mais sans excès de l’allure du trot, avec un net allongement des foulées tout en restant en équilibre.

Au trot allongé, les chevaux couvrent le maximum de terrain possible. Ils étendent leur action, sans sortir de la main et sans chercher un point d’appui sur le mors.

L’encolure s’allonge, les épaules, chassées énergiquement par les hanches, gagnent du terrain en avant, sans prendre plus de hauteur.

Pour obtenir un trot allongé, le meneur insiste avec les aides (la voix et le fouet) afin d’accélérer l’allure tout en relâchant légèrement la tension dans les guides. Le cheval abaissera naturellement son encolure à cette allure.

Les expressions «allez trot» ou «Trot on» peuvent être utilisées pour obtenir cette allure.

LE TROT RASSEMBLÉ…

Dans le trot rassemblé, les postérieurs doivent s’engager davantage sous l’arrièremain du cheval et celui-ci doit se déplacer avec plus d’impulsion. Le cheval doit toujours être de l’avant sans s’appuyer sur le mors, mais montrer sa bonne volonté à être mené avec un contact permanent tout en gardant une cadence régulière. Le centre de gravité et l’équilibre du cheval se situent davantage sur l’arrière-main. Ceci permet d’élever l’avant-main et d’abaisser d’autant la croupe, avec l’encolure plus enrouée et plus relevée.

Dans le trot rassemblé, les foulées sont plus courtes et plus puissantes, ce qui permet une plus grande agilité et une action plus relevée des membres antérieurs. La ligne de dos est alors plus arrondie, notre cheval est plus encadré et sur le mors. Ce rassemblé n’est pas et ne devrait jamais être le résultat d’une action top sévère de la main sur le mors ou par l’utilisation de fausses rênes.

CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE
9.09

4. L’arrêt et le demi-arrêt

L’ARRÊT…

Le cheval et le véhicule doivent être amenés à un arrêt complet, bien au carré sans brusquerie ni changement de direction. À l’arrêt, le cheval doit se tenir attentif, immobile et droit, le poids réparti sur ses quatre membres, et prêt à se mettre en marche à la moindre indication du meneur.

LE DEMI-ARRÊT…

Le demi-arrêt est une aide extrêmement importante à tous les égards pour la conduite d’un cheval attelé. Le demi-arrêt est une action des mains du meneur presque imperceptible ou à peine visible. Par le demi-arrêt, le meneur désire augmenter l’attention du cheval et lui aider à reprendre son équilibre avant l’exécution de divers mouvements: un cercle, un changement de direction, etc.

Le demi-arrêt est utile pour améliorer l’engagement des postérieurs et alléger l’avant-main afin de faciliter un changement de direction. Le demi-arrêt contribue à régler le rythme et la qualité des allures.

9.10 CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

5. Le reculer

LE RECULER est un mouvement à deux temps vers l’arrière, dans lequel les membres sont levés puis posés simultanément en diagonales avec les postérieurs restant bien en ligne avec les antérieurs.

Le cheval doit pourvoir reculer de trois à cinq pas, tranquillement, avec la tête inclinée et droite, poussant la voiture en ligne droite et avec constance.

Le meneur doit être discret dans ses aides et appliquer un contact léger.

Pour le cheval d’attelage, le reculer est un exercice essentiel qui fait partie de son entraînement, ce mouvement doit être bien maîtrisé par tous les meneurs.

La bonne pratique du «reculer» est essentielle pour se dégager d’un obstacle ou de différentes situations.

Le reculer est un exercice difficile à exécuter pour le cheval car ses membres postérieurs sont des propulseurs vers l’avant compte tenu de leur conformation et il devra les utiliser pour se mouvoir vers l’arrière.

Le reculer est donc un exercice de soumission, d’obéissance aux aides car le cheval n’aime pas reculer naturellement et il devra le faire sans résistance.

9.11 CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

Le reculer doit être exécuté de façon sécuritaire en tout temps:

✑ Le cheval doit accepter la main du meneur et le contact de la main doit demeurer léger.

✑ Le cheval doit bien répondre au commandement de la voix «Back, back…» et répondre aux aides (mains et voix) immédiatement.

✑ Un cheval qui veut reculer par peur, par entêtement pour se soustraire à la volonté du meneur ou en se précipitant peut être très dangereux et doit être rééduqué au sol à l’aide d’une laisse.

✑ Dès que le cheval a accomplit son reculer, il doit repartir en avant instantanément à la demande du commandement «le pas».

✑ Pour les premiers essais du reculer, il est toujours préférable d’utiliser une voiture à deux roues qui suivra le mouvement du cheval vers l’arrière et ne risquera pas de se renverser. Par la suite, le cheval est mis sur une voiture à quatre roues.

✑ Un reculer bien exécuté se fait en ligne droite avec du rythme et avec soumission.

✑ Il ne faut pas répéter l’exercice trop souvent lors d’une séance d’entraînement. De même, il ne faut pas reculer à chaque fois que l’on demande l’arrêt car il peut être dangereux que le cheval anticipe le mouvement sans qu’il soit demandé et se mette à reculer constamment.

Pour développer la sensibilité de la bouche du cheval, on fera un reculer en exerçant de légères cessions de la main sur les guides. Lorsque le cheval est dans la main, exercer une tension égale des deux guides, avec de légers moments de cession, pour obtenir un reculer en ligne droite et pas par pas.

Il est essentiel que le mouvement du reculer se fasse à «pas comptés», en douceur dans le calme, sans résistance, en ligne droite et avec la conviction qu’un mouvement en avant va suivre.

9.12 CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

6. Les transitions ascendantes et descendantes

LES TRANSITIONS ascendantes sont de l’arrêt au pas, du pas au trot et du trot au petit galop «canter».

Les transitions descendantes sont du petit galop au trot, du trot au pas et du pas à l’arrêt.

Une transition doit être faite en douceur, avec aisance, à un point précis et rapidement, en deçà de deux à trois foulées.

Effectuer de bonnes transitions est une étape importante dans l’entraînement du cheval.

Le cheval nécessite plus de force pour les transitions descendantes, car il doit retenir l’énergie du mouvement et son propre poids sur ses postérieurs et ce sans donner l’impression de freiner «sans tomber au point mort».

Le cheval doit donc utiliser plus ses postérieurs que ses antérieurs lors des transitions.

La qualité des transitions est un bon indicateur:

Des habiletés du cheval

Avoir de l’aisance à effectuer une transition indique un bon sens de l’équilibre et suffisamment de souplesse.

De son niveau d’entraînement

Il a de la facilité et de la douceur dans l’exécution du mouvement.

De la coordination de ses mouvements

Il doit maintenir le mouvement «sans se précipiter vers l’avant» en passant du pas au trot, et «sans tomber au point mort» en passant du trot au pas.

De son degré d’obéissance

Il répond immédiatement aux aides et plus spécialement à la voix.

Pour faciliter une transition, il est recommandé de capter l’attention du cheval de la voix en lui indiquant un mot tel que «Hum» ou «Come» pour les «transitions ascendantes» suivies de l’allure désirée «le pas» ou «trot» et «Trrrr…» pour les «transitions descendantes» suivies de l’allure désirée «le pas» ou l’arrêt «Whoa».

Cette façon de faire capte l’attention du cheval et prépare celui-ci au commandement de la voix qui suivra dans l’instant.

9.13 CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

7. L’incurvation du cheval dans les courbes et les coins

LE CHEVAL doit maintenir son équilibre dans les courbes et les coins en s’arquant au niveau des côtes; il doit avoir une flexion latérale et une souplesse latérale.

Une flexion correcte du cheval se situe au niveau des côtes et dans la direction où il se dirige. Pour être en équilibre, la colonne vertébrale est toujours parallèle à la direction du mouvement.

Le cheval a toujours un côté moins flexible que l’on doit travailler un peu plus longtemps à la longe et aux longues rênes.

Si le cheval ne s’incurve pas correctement, s’appuie sur son épaule intérieure, semble tomber vers l’intérieur dans le tournant ou déporte l’encolure vers l’extérieur, la voiture ne suivra pas correctement le trajet du cheval.

Pour bien exécuter cet exercice, il faut s’assurer d’une période d’échauffement «warm-up» préalable et suffisante. De même, le cheval doit également être calme et détendu. L’anxiété chez le cheval, entraîne une raideur du dos et de l’encolure; il devient alors impossible d’effectuer une flexion latérale.

Pour aider le cheval à bien arquer, utilisez le fouet en touchant le bas des côtes derrière la sellette, du côté intérieur. On doit prendre les guides en position de base pour garder la main droite libre pour utiliser efficacement le fouet.

Le cheval doit aller suffisamment dans les coins et avoir confiance dans son meneur.

La guide intérieure

Elle indique la direction et demande au cheval de s’arquer.

La guide extérieure

Elle contrôle le mouvement vers l’avant et contrôle le degré de courbure. Plus il y a de tension et plus l’arc de cercle sera grand.

Pour bien exécuter ce mouvement, il faut maintenir un contact permanent avec la bouche du cheval, maintenir le rythme et l’impulsion en renforçant les aides au besoin.

Rectitude recherchéePosition naturelle de certains chevaux

9.14 CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

8. Les cercles, les huit et les serpentines

DÉCRIRE UN CERCLE AVEC PRÉCISION…

Le cercle est la plus fondamentale des figures de dressage:

✑ Le cercle constitue la base de tous les autres exercices exécutés le long d’une ligne courbe.

✑ Le cercle constitue l’exercice le plus indispensable au développement de l’assouplissement latéral du cheval.

✑ Le cercle aide le cheval à apprendre à s’incurver et conserver son équilibre.

- La colonne vertébrale du cheval doit être parallèle à la courbe.

- Les postérieurs doivent suivre la même ligne que les antérieurs.

Un cercle bien exécuté est une figure ronde, constitué d’une ligne courbe d’un même rayon, régulière et continue se terminant à son point d’origine.

Afin de faciliter l’exécution de ce mouvement, il y a lieu de déterminer au préalable le diamètre du cercle à exécuter soit 30mètres ou 40mètres et dans un deuxième temps on installera au sol des points de repères afin de s’assurer que l’on suit la trajectoire de ce cercle.

En position de dressage Virage à gauche

Dans l’exécution de ce mouvement, il faut se souvenir que ce que l’on donne d’une main sur une guide, on le reprend de l’autre main sur l’autre guide, ce qui permet d’exercer une tension égale dans les deux guides et de diriger la tête du cheval dans l’axe du cercle. Rappelez-vous que:

✑ La guide intérieure indique la direction et demande au cheval de s’arquer.

✑ La guide extérieure contrôle le mouvement vers l’avant et contrôle le degré de courbure. Plus il y a de tension et plus l’arc du cercle sera grand.

Avec les aides (la voix et le fouet), il faut maintenir le rythme et l’impulsion.

9.15 CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

Pour aider le cheval à bien arquer, utilisez le fouet en touchant le bas des côtes derrière la sellette, du côté intérieur. On doit prendre les guides en position de base dans la main gauche, afin de manier le fouet de la main droite.

Le regard du meneur doit être dirigé bien en avant en direction des points de tangente du cercle en recherchant le prochain point de tangente.

Pour assouplir le côté faible du cheval, effectuez régulièrement des changements de direction lors de l’entraînement, en insistant un peu plus sur le coté faible.

LES SERPENTINES…

Cette figure comporte deux cercles d’égal diamètre , tangents et formant ainsi un huit. Au point de rencontre des deux cercles, le cheval doit être en ligne droite, sur une longueur de cheval, avant de changer de direction pour exécuter l’autre cercle.

Pour exécuter une serpentine, le meneur commence sa première boucle en s’éloignant progressivement et il termine sa dernière boucle en se rapprochant progressivement du milieu du petit côté opposé. On ne doit pas commencer, ni terminer, la serpentine dans un coin. Le cheval doit être droit pour une à deux foulées avant de changer l’incurvation entre les demi-cercles.

9.16 CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE
FIGURE EN HUIT…

EN CONCLUSION…

Pour bien exécuter les changements de direction, les figures de cercle, les figures en huit et les serpentines, un assouplissement latéral et longitudinal de la part du cheval sont nécessaires.

Débuter toujours l’entraînement du cheval sur de grands cercles et au pas afin de faciliter l’exécution de ces mouvements avec régularité et ainsi inciter le cheval à prendre son équilibre dans le cercle et ce, sans déporter son encolure vers l’extérieur du cercle.

Une fois cet équilibre obtenu, vous pourrez réduire la taille des cercles et avoir une cadence plus rapide au «trot» pour l’exécution des différentes figures.

Le long processus du dressage est facilité par l’utilisation de techniques telles que «le travail à la longe» et «le travail aux longues rênes». L’utilisation de ces techniques débute bien avant de mettre le cheval à la voiture.

Ces techniques vous sont expliquées plus en détail au chapitre suivant.

9.17 CHAPITRE 9 · PERFECTIONNER LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN SIMPLE

Chapitre 10

Les éléments du dressage et de l’entraînement

1. L’utilisation de bandages, de guêtres et de cloches10.03

2. Rappel des principaux signes vitaux10.10

3. L’alimentation du cheval à l’entraînement10.11

4. Les périodes d’échauffement et de retour au calme10.13

5. Le travail à la longe10.14

6. L’obéissance et la relaxation par le travail à la longe10.22

7. Le rythme par le travail à la longe10.23

8. La souplesse latérale et longitudinale10.24

9. Le travail aux longues-rênes10.25

10. Le contact10.28

11. Le rassembler10.29

12. Le travail en selle10.30

13. La rectitude et l’équilibre10.32

CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

ClocheGuêtre ouverte

1. L’utilisation de bandages, de guêtres et de cloches

LES GUÊTRES ET LES CLOCHES…

Les guêtres protègent les membres du cheval en liberté ou lors des exercices. Elles protègent les membres des chocs auxquels ils sont exposés et contre les atteintes occasionnées par des allures défectueuses.

Il faut nettoyer les guêtres et en éliminer toute trace de sable ou de gravier après chaque usage; les guêtres sales sont irritantes.

Les guêtres et les cloches doivent s’adapter à la taille des membres du cheval: elles doivent tenir en place sans tourner ou descendre, mais ne pas serrer au point de gêner la circulation.

Il existe une multitude de variétés de matériaux utilisés pour fabriquer des cloches et des guêtres. Compte tenu de l’usure rapide de ceux-ci, vous devrez porter une attention spéciale à la qualité de ceux-ci lors de leur achat.

Choisissez des guêtres et des cloches qui répondront le mieux à la discipline équestre pratiquée, tout en s’assurant que ceuxci épousent bien la forme des membres sans gêner les articulations et les mouvements.

Les «guêtres» sont généralement disponibles avec des bandes de velcro. Fixez d’abord la languette du milieu et conserver une pression suffisante pour éviter que les guêtres ne glissent lors des exercices.

LES BANDAGES DE REPOS…

Après un exercice intense, un bon massage et des bandages de repos soulagent les jambes du cheval.

Les bandages préviennent l’engorgement, ils apportent un léger soutien pour le cheval au repos et stimulent la circulation. Ils préviennent et réduisent l’inflammation. Les bandages réchauffent les jambes du cheval séjournant dans une écurie très froide ou le soulagent quand il est inconfortable.

Diluer suffisamment la lotion de massage, surtout quand on a l’intention de bander les membres du cheval. Certains produits combinés à l’action chauffante du bandage peuvent causer des rougeurs, des enflures et même des brûlures.

Le bandage se fait avec un molleton de coton épais et des bandes de flanelle ou de coton.

Il faut beaucoup d’expérience pour arriver à faire de bons bandages; quand on a la responsabilité d’un cheval, il vaut donc mieux s’entraîner à les faire. C’est en forgeant qu’on devient forgeron…

Souvenez-vous qu’un bandage mal fait peut faire plus de mal que de bien…

10.03 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

Sens des bandages: Sens des aiguilles d’une montre pour les membres droits et sens inverse pour les membres gauches

COMMENT APPLIQUER UN BANDAGE…

✑ Les bandes couvrent la jambe à partir de la base du genou jusqu’au bas de la cheville. Ils recouvrent le boulet quand on désire plus de soutien à ce niveau.

✑ Les molletons (piqués) doivent s’adapter parfaitement aux jambes du cheval. On en trouve différents formats de 25cm à 45cm de largeur.

✑ Bien assécher les membres du cheval. Ne jamais appliquer des bandages mouillés qui risquent de rétrécir en séchant et causer de l’enflure ou de l’irritation.

✑ On bande les jambes du cheval en paire, soit les deux antérieurs, soit les postérieurs ou les quatre membres.

✑ Tendre suffisamment pour éviter que les bandes ne tombent ou ne glissent, mais ne pas serrer au point de gêner la circulation. On doit pouvoir glisser facilement un doigt sous les bandages en place.

✑ On enroule les bandes dans le sens des aiguilles d’une montre sur les membres droits, et dans le sens inverse sur les membres gauches, on dit dans le «sens du vent».

CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT
10.04
Antérieur gauche ~ Bandage de repos

✑ Déroulez la bande sur un molleton bien lisse, en la tendant uniformément vers l’arrière en spirales, chaque spirale recouvrant partiellement la précédente. Une tension inégale risque de comprimer une partie du membre du cheval, en gêner la circulation et former une petite «bosse» sur la jambe.

✑ Une fois en place, le bandage est lisse et droit, il a la forme d’un «tuyau». Laissez dépasser le bord supérieur et inférieur du molleton d’environ un centimètre de sorte que la bande ne comprime pas le membre, il ne doit pas y avoir de «points de compression».

Mal

Le molleton ne dépasse pas Mal Velcro trop serré

✑ On termine le bandage en haut, du côté extérieur du membre. La plupart des bandes sont munies d’une attache de velcro que l’on renforce de papier-cache adhésif au besoin. L’attache, nœud ou autre, ne serre pas davantage que le reste du bandage.

✑ La même personne bande les quatre membres du cheval dans le but d’obtenir une tension égale sur les quatre membres.

✑ Ne pas laisser les bandages en place plus de 24 heures continues, à moins d’indication contraire du vétérinaire.

CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT
10.05

LES BANDAGES D’EXERCICE SUSPENSEUR (POLO)…

L’usage de bandages d’exercice suspenseur (polo) est très répandu. On les utilise aussi dans certains cas pour les chevaux très sensibles qui ne tolèrent pas les guêtres.

À l’attelage ces bandages sont très utilisés pour le «marathon» afin de soutenir et de protéger les canons et les boulets des membres du cheval.

Les bandages d’exercice suspenseur (polo) se posent de la façon suivante:

✑ Utilisez un bandage de 10 à 12cm de large.

✑ Le bandage est disposé à partir de la base du genou, il enveloppe le canon, le boulet et l’ergot.

✑ Les mêmes consignes s’appliquent pour la pose de ce bandage : de haut en bas et vers le haut, dans les sens du vent, etc.

✑ Afin de fixer le bandage en place, il est préférable de débuter le bandage avec un triangle et de terminer par-dessus ce triangle avant la pose du velcro.

✑ La tension doit être uniforme et permettre le passage d’un doigt en haut du bandage.

CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT 10.06
Bien Mal Trop court Mal Velcro trop serré Mal Trop long Velcro trop serré

Bandage araignée à l’antérieur gauche

LE BANDAGE DE PREMIER SOINS…

Dans certaines occasions, vous devrez couvrir certaines parties des membres du cheval afin d’y appliquer des médicaments.

L’usage du bandage de premier soins permet de maintenir les pansements et/ou médicaments prescrits par le vétérinaire dans le cas de blessure ou d’enflure.

Bandage de la couronne

Le bandage de premier soins se pose de la façon suivante dans le cas d’une blessure au jarret au postérieur gauche:

✑ Après l’application des médicaments, installer un piqué sur la région concernée, soit le jarret, dans ce cas-ci, en le faisant tenir avec un «masking tape» au haut et au bas du piqué.

✑ Faire un bandage de repos au canon, en s’assurant que celui-ci enveloppera de 5cm le piqué du jarret.

✑ Installer le «bandage araignée» en prenant soin de boucler les attaches vers l’extérieur du membre. Les extrémités du «bandage araignée» sont fermées par des nœuds plats.

BANDAGE ARAIGNÉE AU POSTÉRIEUR GAUCHE

3/4

1/4

B. Faire un bandage de repos standard au canon en enveloppant de 5 cm le piqué supérieur.

A. Installer le piqué au jarret 1/4 en bas et 3/4 en haut du jarret. Prévoir du «masking tape» aux deux extrémités.

Noeuds plats

C. Appliquer le bandage araignée avec les attaches vers l’extérieur sur le piqué et en partie sur le bandage de repos. Faire des noeuds plus serrés aux extrémités.

CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT
10.07

LES BANDAGES DE TRANSPORT…

Utilisés lors de voyages, ils visent essentiellement la protection des membres de l’animal. Il est de première importance de couvrir la bande coronarienne et les talons.

Lors de voyages, les bandages peuvent être remplacés par des bottes de transport ajustées aux membres du cheval.

Certains chevaux ne tolèrent pas de bandages aux postérieurs durant le transport, leur en mettre pourrait entraîner plus de problèmes surtout s’ils sont portés à ruer dans la remorque pour s’en défaire.

BienMal

Les bandages de transport se posent de la façon suivante:

✑ Utilisez un molleton (piqué) de 30 à 40cm de large afin de couvrir le canon, le boulet, le paturon et les glomes.

✑ Une fois le molleton installé, un bandage de coton de 10 à 12 cm de large est enroulé selon la méthode décrite précédemment: de haut en bas puis vers le haut, dans le sens du vent, etc.

✑ On laissera dépasser le molleton (piqué) dans le haut du bandage seulement.

✑ La tension doit être uniforme et permettre le passage de d’un doigt au haut du bandage.

✑ Une bande de «masking tape» sera appliquée au pourtour du bandage afin de le retenir en place.

CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT
10.08
Le molleton dépasse au sabot Mal Velcro trop serré

LE BANDAGE DE QUEUE…

Ce type de bandage sert à protéger la queue du cheval. Celui-ci est généralement utilisé lorsqu’on place le cheval dans une remorque afin de protéger les crins de sa queue lorsqu’il se frotte contre les parois de la remorque.

Le bandage de queue se pose de la façon suivante:

✑ Utilisez une bande de coton plus étroite d’environ 8 cm de large afin de bien épouser la forme de la queue.

✑ Débutez le bandage près de la base de la queue et remonter d’un tour puis redescendre à nouveau vers le bas de la queue.

✑ Après quelques tours, laissez sortir des crins de la queue du cheval au travers du bandage afin de fixer celui-ci en place.

✑ Descendre le bandage jusqu’à la dernière vertèbre du couard et remontez celuici pour fixer le velcro et installez un «masking tape». L’attache du velcro doit être à la hauteur adéquate pour ne pas frotter sur la peau sous la queue.

CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT
10.09

2. Rappel des principaux signes vitaux

VOUS DEVEZ TRÈS BIEN connaître les signes vitaux et le comportement de votre cheval avant d’entreprendre un entraînement intensif.

VALEURS NORMALES DU «TPR» POUR UN CHEVAL ADULTE AU REPOS…

- Température: 37,5º à 38,5ºC (98º à 100ºF)

- Pouls: 36 à 40 pulsations/min.

- Respiration: 12 à 16/min.

TRC (TEMPS DE REMPLISSAGE DES CAPILLAIRES)…

Appuyez le pouce sur la gencive supérieure, au-dessus des incisives. En retirant le pouce, on laisse une marque blanche qui devrait disparaître en dedans de deux secondes.

TEST DE DÉSHYDRATATION, TEST DU PLI DE LA PEAU…

Pincez la peau au niveau de l’encolure, en relâchant, elle doit reprendre son apparence normale en dedans de deux à trois secondes

Tous les meneurs qui participent au marathon dans les concours de combinés d’attelage, se doivent de connaître ces paramètres pour les vérifier régulièrement dans leur programme d’entraînement.

Par exemple, selon le niveau d’entraînement et le travail exigé du cheval:

- La température peut augmenter à 39ºC (102ºF);

- Le pouls à l’effort (fréquence cardiaque maximale) peut atteindre facilement des valeurs de 200 à 220 pulsations par minute;

- Le rythme respiratoire peut passer de 16 à 60 respirations par minute.

Après un repos d’une dizaine de minutes, le cheval devrait revenir à la normale.

Il faut aussi se rappeler que le cheval perd sa chaleur par convection, par transpiration et par la respiration.

Un bon programme de conditionnement physique équilibré vise le développement musculaire et cardio-respiratoire tout en stimulant l’appétit du cheval.

Si la tâche à accomplir est trop lourde, soit physiquement ou soit mentalement, la première chose que le cheval perdra, c’est l’appétit.

Si l’animal perd l’appétit, devient léthargique et est souvent couché dans sa stalle, c’est une indication que le programme d’entraînement est trop difficile, pour le cheval.

Vous allez sans doute «too far, too fast, too soon».

Rappelez-vous qu’un jeune cheval ne peut être soumis à un programme de conditionnement physique intense.

10.10 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

3. L’alimentation du cheval à l’entraînement

LES BESOINS ÉNERGÉTIQUES…

L’énergie est fournie par les sucres, l’amidon et la cellulose. Plus le cheval travaille, plus il en consomme. Les graisses servent également de carburant et apportent environ deux fois plus d’énergie que les glucides. Les protéines sont les «briques» servant à construire un organisme. Le besoin n’augmente pratiquement pas avec le travail et des aliments hyperprotéinés, comme on en voit encore sur le marché, ne permettent absolument pas d’augmenter la performance du cheval; bien au contraire, c’est souvent l’inverse que l’on observe.

Les apports en sels minéraux méritent une attention toute particulière. Une ration équilibrée devrait idéalement apporter du calcium et du phosphore dans une proportion de 1,5 pour 1.

LA MASSE MUSCULAIRE…

Il faut se rappeler que le développement de la masse musculaire est important pour faciliter une plus grande réserve d’énergie, sous forme de glycogène musculaire qui produit le carburant nécessaire lors d’un travail intense sur une courte période par exemple: les sauts, les sprints, les obstacles dans la dernière partie du marathon… Ce sont les sucres provenant surtout des céréales comme le maïs, le blé, l’avoine qui sont emmagasinés dans les muscles sous forme de glycogène qui est utilisé comme carburant.

Plus la masse musculaire est importante, moins il y aura d’accumulation d’acide lactique pendant le travail, causant la fatigue, des crampes musculaires et au pire de la myoglobinurie ou «tying-up».

L’acide lactique est un produit du métabolisme qui apparaît lorsqu’il y a une mauvaise oxygénation des tissus. Souvent quand on fait un effort soutenu pendant une activité physique et que l’oxygène est insuffisant, il y a une grande production d’acide lactique qui cause des crampes dans les muscles.

C’est pour cette raison qu’il est suggéré de faire marcher le cheval pendant un certain temps après un effort intense.

L’élimination de l’acide lactique est favorisée par la contraction des muscles.

Le retour au calme s’effectue par une réduction graduelle de l’intensité de l’effort musculaire.

10.11 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

LE SYSTÈME CARDIO-RESPIRATOIRE…

Il faut se rappeler que c’est le système sanguin avec les poumons, qui fournit l’oxygène nécessaire pour transformer les graisses du tissu corporel et dans le sang, en carburant utilisé par les muscles lors des exercices d’endurance par exemple: lors d’un marathon de plusieurs kilomètres, ou lors d’une randonnée de longue distance.

Cette transformation du gras par l’oxygène en énergie, donne également du CO2 (gaz carbonique) qui est éliminé en partie par la respiration et fournit aussi de l’eau qui est très utile à l’organisme.

C’est pour cette raison que les moulées pour chevaux performants contiennent généralement 4 à 10% de matières grasses.

10.12 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

4. Les périodes d’échauffement et de retour au calme

TOUT MENEUR doit prendre conscience de l’importance des périodes d’échauffement «warm-up» et des périodes de retour au calme «cool down» dans l’entraînement du cheval.

La période d’échauffement permet d’augmenter graduellement:

✑ La température du corps;

✑ Le rythme cardio-respiratoire;

✑ La flexibilité pour les muscles;

✑ Et d’augmenter la concentration du cheval.

Un entraînement bien planifié et qui tient compte d’une saine alimentation aura des répercussions positives chez le cheval:

✑ En liberté, nous voyons notre cheval plein d’énergie;

✑ À l’attelage, il a une attitude éveillée, attentive et a le goût de travailler;

✑ La consistance de sa sueur change: épaisse et collante, elle devient plus liquide et saturée d’eau;

✑ On remarque de plus en plus la présence d’un réseau de petits vaisseaux sanguins au niveau de son

Que l’entraînement soit exécuté au sol, à la longe, aux longues-rênes, en selle ou en voiture, il est primordial de préparer le cheval à une session d’entraînement en lui permettant de se conditionner mentalement et physiquement à cet exercice.

Le meneur et/ou l’entraîneur qui ne respecte pas cette règle en vient vite à des résultats désastreux pour diverses raisons telles que:

✑ Les efforts exigés du cheval sont audessus de sa capacité physique;

✑ Le régime alimentaire n’a pas été ajusté en fonction de l’effort exigé à l’entraînement;

✑ Les articulations aux membres du cheval présentent des enflures et des boiteries s’en suivent;

✑ Le cheval est réticent au travail, montre des signes de nervosité et ne prend pas plaisir au travail;

✑ Le cheval montre des signes d’impatience après les sessions d’entraînement et ne désire que revenir à l’écurie.

10.13 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

5. Le travail à la longe

LE TRAVAIL À LA LONGE fait partie intégrante de l’entraînement et du dressage d’un cheval.

Rappelez-vous de prévoir une période d’échauffement «warm-up» et une période de retour au calme «cool down» lorsque vous longez afin de conditionner le système cardio-respiratoire et musculaire du cheval.

Les grands cercles seront privilégiés aux petits cercles afin d’éviter des points de pression aux articulations pouvant engendrer des boiteries à moyen terme.

L’usage d’une carrière circulaire «round pen» présente certains avantages particulièrement pour habituer un jeune cheval à la longe, vous devrez toutefois éduquer votre cheval à être longé dans une «aire ouverte».

Les différents exercices doivent être exécutés d’un côté et de l’autre soit en «main droite» et en «main gauche».

Chez un jeune cheval, les exercices ne peuvent être exécuter sur de longues périodes, il faut donc planifier ces exercices des deux côtés et sur de «courtes périodes».

Dans le travail à la longe, la chambrière est utilisée non comme un moyen punitif mais au contraire comme un aide pour capter l’attention du cheval et lui donner de l’impulsion.

Avant même de longer votre cheval, vous devez «désensibiliser» celui-ci à la chambrière. Habituez votre cheval au toucher de la chambrière: sur son dos, sur sa croupe et à ses jarrets afin qu’il accepte celle-ci et ne voit en la chambrière qu’un prolongement de votre main.

10.14 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

LE TRAVAIL À LA LONGE EST EXÉCUTÉ

ENTRE AUTRES POUR:

✑ Débourrer un poulain.

✑ Libérer un surplus d’énergie.

✑ Faire faire de l’exercice à un cheval qui ne peut être monté ou attelé suite à une blessure.

✑ Pour obtenir un haut degré d’obéissance des commandements à la voix: l’arrêt «whoa», le pas «walk», le trot «trot», le petit galop «canter»

✑ Pour entraîner le cheval aux différentes allures et développer sa musculature et son cardio-respiratoire.

✑ Pour bien exécuter les transitions: pas au trot, trot au «canter», etc.

✑ Pour développer l’équilibre du cheval et l’assouplir en «main gauche» et en «main droite».

10.15 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

PRÉPARATION À LA LONGE…

Afin de protéger les membres du cheval et tout particulièrement les antérieurs, vous devez prévoir des «bandages» ou des «guêtres» et même des «cloches» dans certains cas.

Une attention spéciale devra être portée à l’ajustement du licou. La branche horizontale du licou devra être à deux doigts sous l’apophyse zygomatique, afin d’éviter que les anneaux du licou ne blessent le cheval. Un licou avec un anneau fixe sous le menton sera recommandé pour un meilleur contrôle du cheval au sol.

Une chambrière munie d’une rotule «swivel» à son extrémité pour retenir la mèche sera privilégiée afin d’éviter que la mèche ne s’enroule sur elle-même.

Utiliser une longe de nylon ou de corde d’une longueur de 10 à 12 mètres avec un mousqueton à l’une de ses extrémités et sans boucle à l’autre extrémité afin d’éviter que votre main ne se coince dans cette boucle lors du travail à la longe.

Des gants doivent être portés durant l’entraînement pour éviter que la longe ne vous blesse les mains.

10.16 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT
BRANCHE HORIZONTALE APOPHYSE ZYGOMATIQUE

Tous les commandements déjà utilisés pour la conduite du cheval au sol doivent être renforcis et maîtrisés à la longe: l’arrêt «whoa», le pas «walk», le trot «trot» et l’introduction du petit galop «canter».

Vous noterez que le cheval se travaille toujours mieux sur le cercle soit en «main gauche» ou soit en «main droite». Chaque cheval a cette particularité et vous devrez donc mettre plus de temps pour travailler le côté le plus difficile.

Bien souvent, le cheval portera son encolure vers l’extérieur du cercle, et ne trouve pas son équilibre pour s’engager en courbant sa colonne vertébrale vers l’intérieur du cercle.

Le travail à la longe exécuté régulièrement et ultérieurement le travail aux longues rênes et le travail en selle permettront au cheval de trouver son équilibre dans le cercle et d’obtenir un assouplissement latéral et longitudinal lui permettant d’accomplir parfaitement cette manœuvre.

10.17 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

La maîtrise des transitions ascendantes et descendantes fera l’objet d’un entraînement particulier à la longe pour le meneur et pour le cheval.

Dans une transition ascendante, de l’arrêt au pas, du pas au trot et du trot au petit galop «canter», vous devrez préparer la transition en utilisant une combinaison de la voix et de la chambrière. Avant d’effectuer la transition ascendante, vous devez capter l’attention de votre cheval en utilisant le mot «hum» pour le préparer à une transition ascendante et finalement donnez-lui le commandement à exécuter, par exemple: «trot», «canter».

COMMENT EXÉCUTER LA LONGE…

Première étape

Se rendre à l’aire de travail

1. Le mousqueton de la laisse est positionné à l’anneau du licou sous le menton.

La chambrière sera utilisée pour donner de l’impulsion et faciliter la manœuvre.

Cette façon de procéder a comme avantage de toujours préparer mentalement son cheval avant l’action immédiate de la manœuvre afin de s’assurer que la manœuvre sera faite en souplesse et en harmonie. De plus, en maîtrisant cette façon de faire avecla voix vous obtiendrez ultérieurement une maîtrise et un contrôle efficace de votre attelage dans toutes les manœuvres tant en randonnée qu’en compétition.

Pour effectuer une transition descendante, à nouveau captez l’attention de votre cheval en utilisant le mot «trrr…» pour le préparer à une transition descendante et finalement donnez-lui le commandement à exécuter, par exemple: «le pas».

2. La mèche de la chambrière est enroulée autour de la chambrière. Le manche de la chambrière ainsi que l’extrémité de la mèche sont positionnés sous votre aisselle (votre bras). Le manche de la chambrière pointant vers l’avant.

3. La main droite tient la longe près de la tête du cheval et le surplus de la longe repose en main gauche. Le surplus de la longe est enroulé avec de grandes boucles.

4. Lorsque vous vous déplacez au sol, prenez soin de ne pas toucher le cheval avec l’extrémité de votre chambrière, et ce principalement lorsque vous tournez vers la gauche.

10.18 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

Deuxième étape

Se positionner en «main gauche» pour longer

1. Le mousqueton est transféré à l’anneau du côté gauche du licou avec la main droite.

2. Le meneur recule prudemment de quelques pas en rassurant le cheval de la voix et en donnant le commandement: arrêt, «whoa»

3. Le meneur prend la poignée de sa chambrière de la main droite et porte l’extrémité de celle-ci vers l’avant.

4. Le surplus des boucles de la longe est transféré en main droite en prenant soin de s’assurer que les boucles sortent de la main droite vers le pouce afin d’éviter que les boucles ne s’entremêlent.

5. La main gauche tient la longe et est en contact avec la tête du cheval.

6. La main gauche tient la longe dans la position telle que montrée afin de conserver un meilleur contrôle du cheval.

10.19 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

Troisième étape Longer en main gauche

1. Le cheval est mis au pas sur un petit cercle en lui donnant le commandement: le pas, «walk».

2. Le meneur laisse filer quelques boucles de la longe entre ses doigts afin que le cheval puisse agrandir son cercle en conservant toujours une légère tension sur la longe.

3. La chambrière est utilisée pour donner et maintenir l’impulsion.

4. Le meneur déplace toujours ses pieds en avant de lui en exécutant de petits cercles. Il ne doit pas reculer puisqu’il ne peut voir derrière lui et pourrait tomber.

5. L’on évitera que la longe ne touche le sol pour ne pas que le cheval s’y empêtre.

6. Le meneur doit être positionné de telle sorte qu’il forme un triangle entre la tête du cheval avec sa longe et l’arrière-main du cheval avec sa chambrière.

7. Dans l’éventualité où le cheval a tendance à réduire son allure, l’on se positionnera légèrement vers l’arrière-main du cheval plutôt qu’à l’épaule.

8. Dans le cas où le cheval aurait tendance à accélérer son allure, l’on se positionnera légèrement vers l’avant-main du cheval plutôt qu’à l’épaule afin de le ralentir dans son allure.

9. La voix sera aussi utilisée pour maintenir le rythme et la cadence.

10.20 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

Quatrième étape

Longer en main droite

1. Placez votre cheval à l’arrêt et positionnez le manche de votre chambrière sous votre aisselle (bras) en prenant soin d’y caler aussi le bout de la mèche.

2. Le cheval doit être éduqué à rester immobile à l’arrêt et non se positionner dans votre direction.

3. Transférez vos boucles de la longe en main gauche. Tout en vous dirigeant vers le cheval, enroulez la longe dans votre main gauche à l’aide de la main droite.

4. Transférez le mousqueton de la longe sous le menton du cheval pour effectuer un changement de direction en «main droite».

5. Positionnez-vous de l’autre côté de l’encolure du cheval, transférez votre mousqueton à l’anneau du côté droit du licou et répétez toutes les manœuvres citées précédemment pour longer votre cheval.

6. Il faut se souvenir que lorsque vous longez en main droite, la chambrière est tenue en main gauche avec le surplus des boucles de la longe.

7. Lorsque vous avez terminé de longer votre cheval en main droite, vous devez le mettre à l’arrêt, repositionner votre mousqueton sous le menton du cheval et vous placer à la gauche de votre cheval pour vous déplacer avec celui-ci.

8. L’on conduit toujours le cheval au sol en se positionnant à sa gauche.

10.21 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

6. L’obéissance et la relaxation par le travail à la longe

L’OBÉISSANCE ET LA RELAXATION, les deux premiers éléments du dressage chez un jeune cheval sont en grande partie obtenus par le travail à la longe.

À ce stade, le cheval se déplace sur le cercle sans trop de résistance.

Le travail dans une «aire ouverte» est aussi recommandé pour introduire graduellement le cheval au travail en carrière et ainsi être en mesure de bien noter ses forces et ses faiblesses dans ses allures et ses mouvements.

Le cheval développe ainsi sa musculature et son cardio-respiratoire.

Il faut se souvenir qu’un jeune cheval ne doit travailler que sur de courtes périodes de temps et de chaque côté.

De grands cercles seront privilégiés pour éviter des problèmes aux articulations des chevaux.

OBJECTIFS À ATTEINDRE À CE STADE DE L’ENTRAÎNEMENT

✑ Le cheval est attentif et à l’écoute.

✑ Le cheval obéit aux différents commandements verbaux: l’arrêt «whoa», le pas «walk», le trot «trot», le petit galop «canter»

✑ Le cheval accepte positivement l’action de la chambrière.

✑ Le cheval maîtrise les transitions ascendantes: de l’arrêt au pas, du pas au trot, du trot au petit galop, et les transitions descendantes: du petit galop au trot, du trot au pas et du pas à l’arrêt.

10.22 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

7. Le rythme par le travail à la longe

LE RYTHME peut être principalement obtenu par le travail à la longe en introduisant l’utilisation de cavalettis au sol.

À ce stade, le cheval est attentif au travail exigé de lui.

La musculature se développe et nous obtenons de l’extension dans certaines allures: le pas et le trot.

L’utilisation de cavalettis, positionnés au sol sur un cercle ou sur une droite à des distances variant de 1,5 à 2 mètres l’un de l’autre, permet l’extension dans les allures.

Le cheval est travaillé dans les deux directions, en main gauche et en main droite.

L’on privilégie le travail au pas et au trot plutôt que le petit galop «canter»

OBJECTIFS À ATTEINDRE À CE STADE DE L’ENTRAÎNEMENT

✑ Le cheval est concentré sur son travail.

✑ Le cheval est en mesure d’effectuer diverses allures aux cavalettis:

- Le pas de travail

- Le pas allongé est en apprentissage

- Le trot de travail

- Le trot allongé est en apprentissage

10.23 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

8. La souplesse latérale et longitudinale

À ce stade plus avancé de l’entraînement, la souplesse latérale et longitudinale sont obtenues par le travail à la longe avec une bride ouverte ou un caveçon, un surfaix et des enrênements.

À ce stade, le cheval doit tendre à abaisser l’encolure graduellement et le chanfrein doit être à la verticale.

Il faut se rappeler que plusieurs muscles sont ainsi sollicités, en particulier ceux de l’encolure et que les différents enrênements doivent être utilisés avec précaution et graduellement pour ne pas blesser le cheval.

À ce stade de l’entraînement, l’aide d’un professionnel est requise sur l’utilisation sécuritaire et efficace des enrênements.

OBJECTIFS À ATTEINDRE À CE STADE DE L’ENTRAÎNEMENT

✑ Le cheval tend à prendre naturellement la position où le chanfrein est à la verticale.

✑ Le port de l’encolure s’abaisse graduellement.

✑ L’encolure est légèrement fléchie vers l’intérieur du cercle.

10.24 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

9. Le travail aux longues-rênes

LE TRAVAIL au longues-rênes est non seulement important dans l’entraînement du cheval mais primordial avant de mettre le cheval à la voiture.

En effet, le cheval qui aura été conduit aux longues-rênes aura été habitué au port du harnais, à l’usage du fouet, au toucher des guides sur la croupe et sur les jarrets et répondra immédiatement et sans hésitation à tous les commandements de la voix.

Dans le travail aux longues-rênes, le cheval doit apprendre à se laisser guider, à aller dans la direction désirée, se sentir en confiance avec le meneur et accepter son autorité.

LE TRAVAIL AUX LONGUES-RÊNES

PERMET ENTRE AUTRES DE...

✑ développer la sensibilité de sa bouche par «l’action du mors»,

✑ habituer le cheval au harnais (sellette, culeron, etc.),

✑ désensibiliser le cheval au fouet et au toucher des guides sur sa croupe et sur ses jarrets,

✑ habituer le cheval aux œillères de la bride d’attelage,

✑ familiariser celui-ci à diverses manœuvres telles les cercles, les serpentines, les huit, les changements de direction, etc.,

✑ maîtriser les allures du pas et du trot,

✑ lui apprendre à reculer un pas à la fois avec assurance et sans défense.

MISE EN GARDE…

Nous vous recommandons de toujours faire appel à un professionnel pour vous initier au travail aux longues-rênes.

Le maniement des grandes guides dans les deux mains ainsi que du fouet sans compter les soubresauts du cheval dans cet exercice, exigent une bonne assurance du meneur dans ses manœuvres et ceci ne peut être acquis qu’après plusieurs leçons avec un professionnel.

Seul un professionnel peut débourrer un jeune cheval aux longues-rênes, ne vous y risquez pas, le jeune cheval pourrait s’empêtrer dans les guides et rendre la situation périlleuse.

10.25 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

COMMENT PROCÉDER…

Il faut préférablement être encadré dans un manège ou dans une carrière avec une clôture.

Les rênes sont fixées au mors et passent dans les anneaux du surfaix ou de la sellette, ou dans les porte-faix fixés à la sellette.

Il est préférable d’avoir de longues rênes d’une seule pièce pour qu’elles glissent bien dans les mains. Cependant pour plus de sécurité, certains meneurs préfèrent avoir deux guides individuelles et non bouclées à leur extrémité.

Il faut aussi prendre soin d’être très doux sur la bouche du cheval même s’il veut s’énerver ou libérer un surplus d’énergie, garder alors le cheval sur le cercle sans trop vous opposer au mouvement en avant.

TENUE DES LONGUES-RÊNES…

✑ Pour un bon contrôle, on doit tenir une guide dans chaque main.

✑ La guide passe sous le petit doigt et remonte pour passer entre l’index et le majeur.

✑ Seuls les trois derniers doigts de chaque main exercent une pression sur les guides et les retiennent.

✑ Le pouce et l’index de chaque main doivent rester toujours libres et mobiles.

✑ Les mains doivent bien demeurer en avant de soi, les pouces sur le dessus.

✑ On peut tenir les longues rênes de trois à cinq mètres de l’arrière-main du cheval avec les extrémités sous forme de boucles.

LA CHAMBRIÈRE OU LE FOUET…

✑ La chambrière ou le fouet selon le cas se tient dans la main et est dirigé vers la gauche, à 45 degrés de l’horizontal.

✑ Pour créer de l’impulsion en utilisant la chambrière, on doit replacer la guide droite entre le pouce et l’index de la main gauche, ce qui permet de libérer la main droite pour manier la chambrière ou le fouet.

✑ Sur le cercle en «main gauche», on utilisera la chambrière en utilisant celle-ci avec la main droite, en mouvement circulaire. La mèche de la chambrière passera, en arrière de la tête du meneur et en direction de l’arrière-main du cheval.

✑ Un léger sifflement de la chambrière en direction du sol, est souvent très efficace pour donner de l’impulsion au cheval.

Pendant le travail, le meneur marche vers l’avant avec le cheval en formant un plus petit cercle, il doit constamment se déplacer avec le cheval.

10.26 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

POUR REMETTRE LE CHEVAL SUR LA PISTE EN «MAIN DROITE»...

✑ Juste avant de changer de direction, nous nous déplaçons derrière le cheval, en réglant notre pas sur le sien et en marchant rapidement si nécessaire pour maintenir un bon contact sur la bouche du cheval.

✑ Le pouce et l’index de la main gauche viennent se fixer temporairement sur la guide droite, 20 à 25 cm en avant de la main droite.

✑ La main droite, en maintenant toujours sa propre guide, se repositionne de nouveau 20 à 25 cm plus en avant, sur la guide droite,

- formant ainsi une boucle,

- raccourcissant de ce fait la guide droite, - et redirigeant le cheval vers la droite.

✑ La main gauche laisse alors glisser la guide gauche en suivant le mouvement du cheval, pour allonger la guide extérieure.

✑ La main droite laisse alors tomber la petite boucle restante.

POUR REMETTRE LE CHEVAL SUR LA PISTE EN «MAIN GAUCHE»...

Pour rediriger de nouveau le cheval en «main gauche», on refait les mêmes étapes:

✑ Suivre le cheval et se déplacer vers l’arrière.

✑ Bien maintenir le contact.

✑ Le pouce et l’index de la main droite se fixent sur la guide gauche 20 à 25 cm en avant de la main gauche.

✑ La main gauche se repositionne de nouveau 20 à 25cm plus en avant sur la guide gauche et redirige le cheval vers la gauche.

✑ La main droite laisse glisser la guide droite pour allonger la guide extérieure.

✑ La main gauche relâche alors la petite boucle.

10.27 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

10. Le contact

LE CONTACT permanent à la bouche du cheval peut être obtenu par le travail aux longues-rênes.

À ce stade, le cheval a assez d’école pour débuter le travail aux longues rênes.

L’assistance d’un professionnel vous permettra d’acquérir les techniques pour exécuter le travail aux longues rênes de façon sécuritaire.

Le cheval acceptera graduellement les longues rênes et le passage de celles-ci sur sa croupe, et sur ses jarrets.

Les changements de direction demandent de la technique de la part du meneur et doivent être d’abord exécutés au pas.

La tension maximale à exercer dans les longues rênes est d’au plus de un kilogramme.

OBJECTIFS À ATTEINDRE À CE STADE DE L’ENTRAÎNEMENT

✑ Le cheval exécute les différentes manœuvres sous l’action des longues rênes et des aides: la voix, la chambrière ou le fouet.

✑ Le cheval est au travail avec un «contact permanent» à sa bouche par l’action des mains sur les longues rênes.

10.28 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

11. Le «rassembler»

BIEN QUE certaines races de chevaux aient des allures naturelles plus rassemblées, d’autres races par contre exigent un entraînement aux longues rênes afin d’obtenir le «rassembler».

À ce stade, l’on poursuit l’entraînement aux longues rênes en utilisant le fouet pour engager les postérieurs sous la masse, et ainsi libérer les antérieurs de l’excédent de poids.

Des équipements spécialisés (ex.: le Pessoa) ont été développés pour faciliter ce travail en utilisant un surfaix et un type d’avaloire relié par des cordes à la bride du cheval afin de maintenir une tension constante sur l’arrière-main du cheval et l’inciter à engager ses postérieurs sous sa masse.

D’autres enrênements comme les rênes coulissantes «sliding sidereins» sont souvent utilisées et demeurent en général les plus adéquates; elles suivent les mouvements du cheval dans ses allures.

Il faut se rappeler que le «rassembler» n’est obtenu qu’après de longues périodes d’entraînement et que certaines races de chevaux ont plus d’aptitudes que d’autres.

OBJECTIFS À ATTEINDRE À CE STADE DE L’ENTRAÎNEMENT

✑ Le cheval est rassemblé et son poids est réparti sur ses postérieurs afin de libérer ses antérieurs.

✑ Les épaules du cheval sont ainsi libérées pour les manoeuvres.

10.29 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

12. Le travail en selle

À ce stade de l’entraînement, le travail en selle vous permettra d’accroître la «souplesse latérale et longitudinale» du cheval tout en mettant l’accent sur le «rassembler».

L’utilisation maximale de tous les aides à la selle, soit: la voix, les rênes, l’assiette, les jambes, les éperons et la cravache vous permettront de maximiser votre entraînement.

Vous pourrez par la suite à l’attelage, utilisez votre fouet à l’arrière de la sellette pour arquer votre cheval et à l’arrièremain pour le rassembler et lui donner de l’impulsion selon le cas.

Déplacement de la hanche vers la droite

Déplacement de l’épaule vers la droite

10.30 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT
Action du fouet à la hanche Action du fouet à l’épaule

QUELQUES EFFETS DE RÊNES EN SELLE

Rêne d’ouverture

Aides diagonales (départ au galop à droite)

Rêne d’appui

Rêne contraire d’opposition

Aides latérales (Cercle à droite)

10.31 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

13. La rectitude et l’équilibre

À

CE STADE, bien des meneurs à l’attelage préféreront le travail en selle pour obtenir la rectitude et l’équilibre nécessaire pour les compétitions de haut niveau.

À ce stade, l’on poursuit l’entraînement en manège ou en carrière en utilisant toutes les aides disponibles: la voix, les rênes, l’assiette, les jambes, les éperons et la cravache.

Le travail en selle vous permettra dans un premier temps de débourrer votre cheval pour cette discipline et dans un deuxième temps de profiter de l’aide de vos jambes pour obtenir; l’impulsion, le rassembler et l’assouplissement latéral requis à ce niveau.

Ultérieurement, l’action du fouet à l’attelage à l’arrière de la sellette remplacera l’action des jambes en selle.

10.32 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

Le cheval au début de son entraînement.

Après plusieurs mois d’entraînement, l’on peut noter l’engagement des postérieurs, le développement des muscles du dos et la position du chanfrein du cheval à la verticale lors du travail.

Après plusieurs années d’entraînement, notez le développement de la musculature du cheval, sa ligne de dos «Top line» et la position de son encolure et de sa tête.

OBJECTIFS À ATTEINDRE À CE STADE DE L’ENTRAÎNEMENT

✑ Le cheval est «sur la main».

✑ Les mouvements du cheval apparaissent légers et souples par l’engagement des postérieurs.

✑ Le chanfrein est à la verticale et l’extension de l’encolure tend vers l’horizontale.

✑ Le port de l’encolure est légèrement vers l’intérieur dans le cercle.

✑ Le développement des muscles du dos permet au cheval d’être plus «rassemblé» et de présenter une ligne de dos plus à l’horizontale dite «Top line».

10.33 CHAPITRE 10 · LES ÉLÉMENTS DU DRESSAGE ET DE L’ENTRAÎNEMENT

Chapitre 11

La conduite de l’attelage en paire

1. Appareiller les chevaux en paire11.03

2. Particularités des harnais11.04

3. Les guides pour l’attelage en paire11.08

4. Pièces d’équipement particulières11.11

5. Timonier de droite et de gauche11.14

6. Harnachement11.14

7. Mettre les chevaux à la voiture11.16

8. La conduite de l’attelage en paire11.18

LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

1. Appareiller

les chevaux en paire

DE TOUS LES TEMPS, les peuples ont attelé en paire pour diverses raisons; pour le transport de marchandises ou de personnes, pour l’agriculture, pour des fins de guerre, etc. Aujourd’hui, l’attelage en paire est aussi pratiquée pour le loisir et pour la compétition.

Les termes «Attelage en paire» ou «Team de chevaux» sont utilisés et font référence à un attelage où les chevaux sont placés en parallèle de chaque côté du timon (pôle) de la voiture.

La similitude entre les deux chevaux qui forment la paire est très recherchée. En effet, on recherche des chevaux de même taille, de même conformation et aux mêmes allures. La similitude dans les couleurs de robe avec leurs signes particuliers (marques en tête et balzanes), est également privilégiée, bien que certains apprécient des contrastes dans les couleurs de robe.

Selon l’activité sportive ou le travail pour lequel les deux chevaux sont destinés, ils doivent être non seulement suffisamment entraînés et de bon tempérament, mais ils doivent aussi posséder des aptitudes de performance semblables et pouvoir évoluer dans un même environnement.

11.03 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

2. Particularités des harnais pour l’attelage en paire

LES HARNAIS pour l’attelage en paire ont plusieurs particularités qui diffèrent du harnais pour l’attelage en simple. En effet, en paire, les deux chevaux sont attelés de chaque côté du timon (pôle) plutôt qu’à des ménoires.

Pour l’attelage en paire, le «mantelet» remplace la «sellette» et supporte les traits. C’est un type de sellette généralement plus étroite, plus légère, sans dossière et sans porte-faix sur laquelle on trouve également deux anneaux pour les guides, un «D» arrière (chappe de croupière) dans lequel passe la courroie de croupière et un crochet pour les fausses-rênes.

1.Guide couplage (croisière)

2.Guide «pleine longueur»

3.Attelle

4.Collier

5.Mantelet

6.Culeron

7.Barres de fesse

8.Avaloire

9.Porte-trait

10.Trait

11.Acculoire

12.Sangle

13.Sous-ventrière

14.Boucleteau de trait (couplet)

15.Timon (pôle)

16.Fausse-martingale

17.Crapaud de timon

18. Courroie de timon

La croupière est fixée au «D» du mantelet et retient le culeron en place.

Une simple barre de fesse ou courroie de croupe est maintenue en place dans un passant de la croupière sur l’arrière-main du cheval, et supporte les traits à une hauteur suffisante pour empêcher que le cheval ne les enjambe et sans briser l’alignement des traits lors de la traction.

11.04 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
18

Mantelet

1.Crochet pour les fausses rênes

2.Chappe de croupière «D»

3.Anneau de mantelet

4.Passant mobile

5.Croupière

6.Culeron

7.Sangle

8.Contre-sanglon de mantelet

Généralement pour plus de sécurité, une avaloire est utilisée avec un attelage en paire. La barre de fesse est alors reliée aux anneaux de l’avaloire, auxquels sont fixés des petits porte-traits et des acculoires (courroies de reculement).

Les acculoires se fixent soit aux boucles de trait de chaque côté du harnais ou soit à l’anneau libre à l’extrémité de la fausse martingale, sous le ventre du cheval. Les acculoires permettent ainsi de retenir le véhicule plus facilement lorsque celui-ci est sur une pente descendante ou pour faciliter le recul du véhicule.

Avaloire

1.Chappe de croupière «D»

2.Croupière

3.Courroies de croupe ou barres de fesse

4.Avaloire

11.05 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE
Timon Crapaud de timon 1 2 3 4 5 6 7 8
5.Porte-traits 6.Acculoires 1 2 3 4 5 6

1.Courroie d’attelles

2.Anneau d’attelle

3.Collier

4.Attelle

5.Coulant d’attelles

6.Fausse-martingale

7.Anneau de coulant d’attelles

Il est indispensable d’utiliser une fausse martingale dont l’une des extrémités permet le passage de la sangle et l’autre étant fixée autour du collier en passant dans le coulant d’attelles ou tout simplement par dessus la courroie de cuir reliant le bas des attelles. Cette fausse martingale empêche le collier de se soulever ou de remonter vers la tête du cheval lorsque le collier est tiré vers l’avant par les courroies fixées au crapaud de timon (tête de la pôle) au moment de ralentir, d’arrêter, de reculer la voiture, pour descendre une pente ou tout simplement lorsque le cheval baisse la tête plus bas que le garrot.

Courroie de timon

Pour relier les chevaux au timon (pôle), l’on utilise des courroies de timon ou des chaînettes. La courroie de timon faite de cuir très résistant, relie le crapaud du timon (extrémité du timon) à l’anneau fixé à l’avant de la bricole ou à l’anneau fixé au coulant d’attelles à la base du collier de chaque cheval. Ainsi on voit bien le jeu de liaison de la fausse martingale qui relie le collier et la courroie de timon avec la sangle et les acculoires.

Les courroies de timon ainsi fixées, permettent de diriger le véhicule à droite et à gauche par l’intermédiaire du timon. Elles permettent aussi aux chevaux de retenir le mouvement avant de la voiture lors des arrêts, des descentes, et servent également pour le reculer de la voiture.

1 3 4 5 6 2 1 2 3 4 5 6 7 11.06 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE
1.Courroie de timon 2.Collier
3.Fausse-martingale 4.Sangle 5.Trait
6.Courroie de croupe ou barre de fesse simple

Dans d’autres cas, un joug «neck yoke» peut aussi être utilisé pour relier les deux chevaux au timon (pôle).

Dépendant du travail à accomplir, de la discipline sportive, des traditions ou du type de chevaux utilisés, l’attelage à «bricole» ou l’attelage à «collier» sera privilégié.

Pour mesurer un collier

Prendre la longueur à l’intérieur du collier bien bouclé

Les courroies d’attelles, placées au-dessus et au-dessous du collier, sont installées de façon à ce qu’on puisse les ajuster en se plaçant du côté extérieur au cheval, c’està-dire que l’extrémité libre de ces courroies est dirigée du côté intérieur de l’attelage en paire.

Lorsque le timon de la voiture est mobile verticalement et que l’on utilise un joug, la fausse martingale doit alors se fixer au joug au lieu d’à la base du collier, en croisant la courroie reliant déjà l’extrémité du joug au collier. Cet harnachement empêche ainsi le bout du timon d’être projeté vers le haut lorsque les chevaux retiennent le mouvement avant de la voiture.

L’attelle est reliée au trait par le boucleteau de trait (couplet) qui se termine par une boucle (boucle de trait, boucle à mancelle). Un contre-sanglon est fixé de chaque côté du mantelet, pour recevoir et soutenir cette boucle à mancelle à laquelle les traits sont bouclés. Cette boucle à mancelle est ainsi reliée en haut par le contre-sanglon et en bas par la sous-ventrière.

Différents types de mors peuvent être utilisés pour l’attelage en paire: Buxton, Liverpool, Coup de poing, etc.

Certains mors à levier seront munis d’une barrette qui relie les branches du mors, à leur extrémité, afin d’éviter que les chevaux se déplaçant la tête l’un contre l’autre,ne prennent le mors dans les guides ou toute autre composante du harnais.

1.Boucle se fixant au contre-sanglon du mantelet

2.Boucle à mancelle

3.Trait

4.Contre-sanglon fixé à la sous-ventrière

5.Boucleteau de trait se fixant à l’attelle

1 5 2 4 3 11.07 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

3. Les guides pour l’attelage en paire

CONTRAIREMENT aux guides en simple, les guides en paire comprennent deux parties: les guides elles-mêmes et les guides de couplage (croisières).

La guide extérieure «pleine longueur», établit une relation directe entre la main du meneur et la branche extérieure du mors, en passant par les anneaux extérieurs du mantelet et du collier, ou du surcou.

Cette guide extérieure «pleine longueur» comporte généralement plusieurs trous, onze exactement pour les «guides Achenbach», et ce afin de pouvoir ajuster adéquatement la guide de couplage (croisière).

Guides de couplage (croisières)

Guides «pleine longueur»

Notez les onze (11) trous sur chacune des guides «pleine longueur»

La guide de couplage est bouclée sur la guide extérieure et peut être réglée à différentes positions. La guide de couplage (croisière) passe par les anneaux intérieures du mantelet et du collier, ou du surcou d’un cheval pour aller se fixer à la branche intérieure du mors de l’autre cheval.

Les trous pratiqués sur la guide extérieure, ont une forme ovale pour faciliter l’ajustement rapide de la fourche. Les onze trous sont équidistants de 4 cm l’un de l’autre, sur une longueur totale de 40 cm.

La guide de couplage doit dépasser en longueur de 12 à 15 cm la guide «pleine longueur» et ce selon le gabarit des chevaux.

La différence dans cette longueur est due au fait que la guide de couplage doit pouvoir rejoindre la branche intérieure du mors de l’autre cheval.

Selon la taille des chevaux et la distance appropriée entre les chevaux et la voiture, les guides seront de différentes longueurs. Cependant, il faut éviter d’avoir trop d’excédent de guide qui pourrait glisser par terre en dehors de la voiture et même s’enrouler au risque et péril, dans la roue de la voiture.

Guide extérieure «pleine longueur»

Guide de couplage (croisière)

Guide extérieure

Croisière

Position de la guide de couplage (croisière) sur la guide extérieure «pleine longueur»

11.08 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

Mesures suggérées pour des guides «Achenbach» pour les voitures dont le siège du meneur est plus rapproché de l’arrière-main du cheval (ex.: voiture de marathon)

• Une guide extérieure «pleine longueur» de 4,5 mètres et plus,percée de 11 trous équidistants de 4 cm l’un de l’autre sur 40 cm.

• Une guide de «couplage» (croisière) de 235 cm de longueur et qui doit dépasser de 12 à 15 cm la guide extérieure selon le gabarit des chevaux.

• Un passant de guide est fixé à 175 cm sur la guide de couplage.

Mesures suggérées pour des guides «Achenbach» pour la promenade, le loisir, les concours de plaisance et de dressage

• Une guide extérieure «pleine longueur» de 5mètres et plus,percée de 11 trous équidistants de 4 cm l’un de l’autre sur 40 cm.

• Une guide de «couplage» (croisière) de 295cm de longueur et qui doit dépasser de 12 à 15 cm la guide extérieure selon le gabarit des chevaux.

• Un passant de guide est fixé à 200 cm sur la guide de couplage.

• Les extrémités des guides extérieures et des croisières n’ont qu’un seul trou pour se boucler au mors. À l’autre extrémité des guides, une boucle permet de relier les extrémités des guides ensemble afin d’éviter qu’une guide ne tombe au sol lors de la conduite de l’attelage.

Guide extérieure «pleine longueur» 4,5 mètres et plus

Guide extérieure «pleine longueur» 5 mètres et plus

11.09 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE
40 cm
à 15 cm
12
200 cm
couplage (croisière)
cm
40 cm
15 cm
Guide de
295
12 à
175 cm
Guide de couplage (croisière) 235 cm
1 2 1 2

Guide de couplage (croisière)

Guide extérieure «pleine longueur»

Guide extérieure «pleine longueur»

Guide de couplage (croisière)

On raccourcit ou allonge toujours chacune des croisières grâce au nombre de trous pratiqués sur les guides «pleine longueur».

Le réglage des guides se fait plus facilement en observant les chevaux au trot. On ajuste les guides par des essais successifs, un trou à la fois en plus ou en moins d’un côté ou de l’autre. En ligne droite, lorsque les guides sont tendues normalement, les deux chevaux doivent marcher avec l’encolure bien droite tout en exerçant une tension égale sur leurs traits.

Une erreur commune est d’avoir des guides de couplage (croisières) trop serrées, ce qui oblige les chevaux à tourner la tête vers l’intérieur, du côté du timon. Si le réglage se fait trop en avant sur les trous, les têtes de chevaux seront portées vers l’extérieur.

Pour avoir un meilleur contrôle d’un cheval fougueux, la guide de couplage (croisière) fixée à son mors sera raccourcie de un à deux trous alors qu’il faudra allonger la guide de couplage de l’autre cheval de un à deux trous.

11.10 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

4. Pièces d’équipement particulières

LA CONCEPTION des divers modèles de harnais pour l’attelage en paire, repose sur plusieurs facteurs importants:

✑ le type de travail à effectuer ou la discipline sportive pratiquée;

✑ l’utilisation efficace de la force du cheval;

✑ le type de véhicule utilisé, soit une voiture fine, une voiture lourde, un traîneau ou une carriole d’hiver;

✑ le style de l’attelage (Anglais, Hongrois, Autrichien, etc.).

En outre, certaines pièces d’équipement comme le joug ou le système de fléau sont des compléments et permettent quelques variantes particulières à l’attelage.

LE JOUG «NECK YOKE» …

Plusieurs voitures à quatre roues sont fabriquées pour pouvoir atteler en simple ou en paire. Les ménoires sur ces véhicules peuvent donc être enlevés et remplacés par un timon (pôle) afin de permettre l’attelage en paire.

Sur la plupart des voitures en paire, le timon (pôle) est emboîté au centre du palonnier fixe et son extrémité s’insère sur l’avant- train tournant du véhicule ou est directement fixé sur l’essieu de la voiture. Dans ce dernier cas, les chevaux doivent supporter le poids du timon (pôle) à l’aide d’un joug.

2.Timon

3.Baculs

4.Fléau

5.Courroies

11.11 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE
4
1 3
1.Joug «neck yoke» (pôle) de cuir limitant la course du fléau
2 5 5
Pôle se fixant à la place des ménoires sur différentes voitures légères (ex.: boghei, «buggy»)
3

Anneau s’insérant à l’extrémité du timon (pôle)

Pommeau d’attelage décoratif

Le joug consiste en une pièce de bois dur, effilée, fixée perpendiculairement sur l’extrémité du timon par un système de collier en cuir épais et parfois en plus avec une courroie de sécurité bouclée sur le timon. À chaque extrémité d’un joug en bois, on retrouve soit un crampon dans lequel passeune courroie semblable à une courroie de timon et fixée autour de la base du collier en passant dans le coulant d’attelles, soit un grand anneau dans lequel passe une courroie rattachée de chaque côté du collier à un anneau d’attelle.

Pour éviter tout grignotage du joug par les chevaux, en particulier lors de longues randonnées avec les voitures d’hiver ou surtout pour les chevaux de trait qui tirent des voitures plus lourdes, des jougs en métal sont utilisés. Ceux-ci comportent un large anneau central supportant la tête du timon et venant s’appuyer sur un arrêt métallique, et un anneau à chaque extrémité du joug pour recevoir une large courroie retenue par chaque cheval et rattachée de chaque côté à un anneau d’attelle.

1.Pour un harnais de travail, point d’attache des branches de la croupière divisée de part et d’autre.

2.Anneau d’attelles; à chaque extrémité d’un joug ayant un grand anneau, passe une courroie rattachée de chaque côté du collier à un anneau d’attelle.

3.Point d’attache du boucleteau de trait (couplet).

4.Anneau pour passer la guide.

5.Attelle

1 2 3 4 5
Joug en métal «neck yoke» Anneau de métal
11.12
CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE
Joug en bois «neck yoke» Cuir Crampon
LA

Bacul

1.Traits

2.Timon (pôle)

3.Fléau pivotant sur le timon

4.Courroies de cuir ou chaînes limitant la course du fléau

Cannelle (paumelle)

Palonnier fixe

Pour insérer le timon (pôle)

Mortaise

Chaîne

TRACTION AVEC FLÉAU…

Le système de traction avec fléau pour les voitures ou les traîneaux est largement utilisé en Amérique du Nord. Un petit palonnier ou bacul est suspendu en son centre par un couplage, à chaque extrémité d’une barre principale ou fléau pivotant librement en son centre.

L’ensemble formé par le fléau avec les deux petits palonniers se nomme une «balance». Cette «balance» ou ensemble de trois baculs, est placée ou accrochée sur le dessus du timon et pivote librement sur un axe central qui le retient en place. La course du fléau est limitée sur son pivot par des courroies ou des chaînes reliées aux ferrures supportant les petits baculs et reliées à l’autre extrémité à l’avant-train de la voiture.

Le fléau et les baculs pivotant sur leur couplage, donnent une grande liberté de mouvement aux chevaux à la hauteur de l’épaule et assurent la constance de la traction.

Les traits de chaque cheval sont accrochés aux extrémités des palonniers (baculs) à l’aide de mortaises pratiquées sur les traits, de douilles, de chaînes insérées dans un crochet au bout de chaque bacul ou simplement enroulés et retenus avec une ferrure sur les extrémités des baculs ou autour des cannelles sur un palonnier fixe.

Douille «Cock-eye»

«Roller trace»

1 1 2 3 4 4 11.13 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE
Fléau Bacul

5. Timonier de droite et de gauche

CHACUN DES CHEVAUX attelés de chaque côté d’un timon, est appelé «timonier». Sans être une règle générale, on choisit la position de nos chevaux à droite ou à gauche du timon (pôle) selon certains principes, tels que:

✑ le timonier de droite sera notre cheval le plus fiable, le mieux dompté, le plus patient à l’arrêt et le plus sécuritaire. De plus, lorsque l’on attelle les chevaux à la voiture, l’on débute par le cheval de droite, soit le plus fiable.

✑ le cheval le plus petit est mis du côté gauche. Celui-ci s’appareillera alors au plus grand de taille, compte tenu d’une certaine dénivellation des chemins.

✑ le cheval le moins bien dressé sera placé à gauche. Au passage des véhicules à moteur, le cheval de droite servira d’appui pour garder la voiture dans le chemin et ainsi éviter de trébucher dans le fossé.

✑ le timonier de droite plus entraîné et plus expérimenté, prendra prise sur l’accotement d’un chemin pour tirer la voiture d’un pas énergique dans une côte abrupte.

6. Harnachement

AVANT DE GARNIR les chevaux, il faut tout d’abord préparer le véhicule en y fixant le timon (pôle) puis les courroies de timon ou le joug «neck yoke» selon le système utilisé comme tête de pôle.

Le fouet doit être dans la crapaudine (porte-fouet) et le meneur s’assure qu’une trousse de dépannage est aussi dans le véhicule. On prendra soin de toujours avoir un licou et une laisse dans le véhicule en cas d’urgence.

Nous pouvons maintenant garnir les chevaux de leur harnais.

Pour un harnais à collier, après avoir simplement passé le licou dans l’encolure du cheval, prendre le collier à l’envers, la partie la plus large tournée vers le haut, puis le présenter pour y passer délicatement la tête du cheval. Juste derrière la nuque, à la partie la plus étroite de l’encolure, on tourne le collier vers le côté où se trouve la crinière, pour avoir la partie la plus large vers le bas. On le fait glisser jusqu’à la base de l’encolure en prenant soin de sortir les crins sous la partie matelassée du collier, puis on remet le licou en place sur la tête du cheval.

Le collier est bien ajusté s’il permet le passage de la main à plat à la base du collier et des doigts sur le côté entre l’encolure du cheval et le collier.

11.14 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

On place ensuite sur le cheval le mantelet, la croupière et l’avaloire. On sangle légèrement pour tenir le mantelet en place. On place doucement le culeron en soulevant la queue de la main gauche, en évitant de se tenir directement derrière le cheval et risquer de se faire ruer, et on le boucle au contre-sanglon de la croupière en prenant soin qu’aucun poil ne soit coincé sous le culeron.

L’avaloire doit être à environ deux mains sous la pointe de la fesse pour éviter qu’elle ne remonte sous la queue du cheval lors du reculer.

Les attelles sont positionnées directement sur le collieret ajustées par les courroies à la base du collier ou en haut si on emploie un coulant d’attelles.

Pour un harnais à bricole, la bricole est installée après avoir placé le mantelet, la croupière et l’avaloire.

La bricole est bien ajustée lorsqu’elle est au-dessus de la pointe de l’épaule et qu’elle est à la base de l’encolure sans étouffer le cheval lors de la traction.

La fausse martingale est bouclée à la bricole ou autour du collier et de la courroie de fixation à la base de l’attelle, ou en passant dans le coulant d’attelles. La sangle ou la sangle et la sous-ventrière sont alors passées dans l’extrémité de la fausse martingale. La sangle peut alors être ajustée afin de permettre le passage des doigts.

Par la suite, l’on rattache les acculoires (courroies de reculement) à l’anneau de la fausse martingale de part et d’autre sous le ventre du cheval.

Les traits sont par la suite bouclés aux boucleteaux de trait (couplets) par la boucle de trait reliée au contre-sanglon du mantelet de chaque côté et à la sousventrière. L’extrémité libre des traits est alors passé à travers les cuirs de la croupière derrière le mantelet.

On passe ensuite la guide «pleine longueur» et la guide de couplage dans les anneaux correspondants du mantelet et des attelles ou du surcou. L’extrémité de la guide pleine longueur est mise à la croupière en position de «prise rapide». Il faut se souvenir que la guide pleine longueur est toujours installée du côté extérieur du cheval.

Pour mettre la bride, l’on prend soin de mettre le licou dans l’encolure du cheval et la bride est mise à la tête du cheval. La bride est bien ajustée lorsqu’elle permet le passage de deux doigts à la sous-gorge, d’un doigt à la muserolle et de deux doigts à la gourmette.

Les guides peuvent maintenant être fixées aux branches du mors de chaque côté du mors dansla position désirée.

11.15 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

7. Mettre les chevaux à la voiture

POUR ATTELER en paire, il est obligatoire d’avoir un aide et il est recommandé d’atteler des chevaux déjà confirmés à l’attelage.

Pour mettre les chevaux à la voiture, ceuxci sont amenés de chaque côté du timon (pôle) et l’aide se positionne devant les chevaux. Il les tient par les guides près des mors tout en les rassurant de la voix.

Voici les procédures à suivre pour atteler les chevaux à la voiture:

✑ Le meneur déboucle la guide intérieure (guide de couplage) du mors de chaque cheval, les croise afin de les transférer d’un cheval à l’autre et les boucle à nouveau sur la branche du mors de l’autre cheval. Pour éviter toute action ou effet de guide non contrôlée sur le mors, on passera par-dessus, la guide de couplage qui correspond au cheval ayant le plus haut port de tête. L’on peut employer un anneau de couplage au croisement des guides pour éviter qu’une d’entre elles ne s’accroche dans l’extrémité du timon. Les deux extrémités des guides extérieures sont reliées ensemble et posées à la croupière du cheval de gauche en position à «prise rapide».

✑ Le meneur relie le crapaud de timon (pôle) à la base du collier avec les courroies de timon ou chaînettes dont l’ajustement sera à nouveau vérifié avant le départ.

Si on emploie le joug «neck yoke», on procède différemment selon le type de harnais:

✑ soit relier le joug avec les courroies passant dans les crampons du joug, au collier de chaque cheval, de façon lâche également,

✑ ou soit passer la courroie dans l’anneau à chaque extrémité du joug. Les bouts de cette courroie s’attachent alors de chaque côté du collier à une anneau d’attelle, à l’aide de mousquetons,

✑ puis insérer la tête du timon dans le cuir central rivé sous le joug sur un cerceau métallique, ou dans l’anneau central, jusqu’à l’arrêt de métal fixé sous le timon.

✑ De plus, se rappeler que lorsque le timon de la voiture est mobile verticalement, la fausse martingale doit alors se fixer au joug au lieu d’à la base du collier, en croisant la courroie reliant déjà l’extrémité du joug au collier. Cet harnachement empêche le bout du timon d’être projeté vers le haut lorsque les chevaux retiennent le mouvement de la voiture. Raccord pivotant pour réunir les deux guides extérieures à leur extrémité

11.16 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

La hauteur du timon (pôle)

✑ Une fois les guides croisées aux brides et le joug «neck yoke» en place, le meneur prend les guides et les attache au pare-crotte ou au train avant de la voiture du côté du passager.

✑ Le meneur fixe d’abord le trait extérieur du cheval le plus fiable soit le cheval de droite, puis son trait intérieur, ensuite le trait extérieur et intérieur du cheval de gauche. Cette manœuvre est délicate et les chevaux doivent toujours être rassurés de la voix par le meneur. Il faut se rappeler que normalement le cheval de droite est le cheval le plus fiable et avec le plus d’expérience.

✑ L’on s’assure que la longueur des traits est la même pour chaque cheval si on utilise un joug, ou que la longueur du trait extérieur est de 2 cm plus longue si on utilise des courroies de timon; en effet, dû au fait que le cheval se tient parallèlement à la pôle et que son arrière-main est plus large que l’avantmain, le côté extérieur est alors légèrement plus long.

✑ Le meneur procède au réglage définitif de la longueur des courroies de joug ou de timon, qui doivent être légèrement lâches lorsque les traits sont tendus. Il faut s’assurer que la voiture ne peut toucher les chevaux en aucun temps lors d’un arrêt ou d’une descente. L’arrière-main des chevaux doit être à environ 50 cm des baculs.

Le timon doit être proportionné à la longueur des chevaux et l’extrémité ne doit pas dépasser le chanfrein des chevaux lorsque ceux-ci sont au «trot».

Pour être à la bonne hauteur, le timon doit se trouver à la hauteur de la pointe de l’épaule.

Enfin, le meneur doit vérifier qu’aucune courroie ne ballotte ou n’agace les chevaux inutilement; de plus les courroies trop longues n’ont pas une belle apparence.

Les «snaps» ne sont pas recommandés sur les harnais ou sur les brides, puisque ceuxci risquent de se prendre dans les différentes pièces du harnais, se briser ou s’ouvrir et se détacher, et ainsi perdre le contrôle de l’attelage.

11.17 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

8. La conduite de l’attelage en paire

COMME POUR UN ATTELAGE en simple, le meneur vérifie tout son attelage avant de monter en voiture, prend les guides en main et monte du côté gauche pour s’asseoir du côté droit en prenant son fouet en main droite.

PROCÉDURE DÉTAILLÉE À SUIVRE

POUR MONTER EN VOITURE…

Le meneur monte toujours le premier avant l’aide et le(s) passager(s) et en descendera le dernier. Bien des chevaux ont tendance à démarrer lorsqu’ils sentent qu’une personne est montée à bord; il faut donc les rassurer de la voix.

✑ l’aide tient les deux chevaux par les guides près du mors à l’avant de l’attelage.

✑ le meneur prend les guides placées sur le pare-crotte et les ajuste quelque peu avant de monter en voiture.

✑ à un mètre environ du cheval de gauche, le meneur prend les guides en «position de base» et insère l’extrémité des guides au petit doigt de la main gauche.

✑ il se dirige vers le véhicule et pose le pied gauche sur le marche-pied. Il monte dans le véhicule en s’agrippant de la main droite au bras du siège et s’assied à la droite du siège.

✑ le pied appuie sur le frein.

✑ les guides sont alors ajustées pour prévenir tout mouvement des chevaux vers l’avant.

✑ le fouet est pris dans la main droite et tenu à 11h00 dans le cadran horaire et à 45º avec l’horizontal, de façon à ne pas toucher au cheval inutilement ou nuire au passager à son côté.

PRENDRE UNE BONNE POSITION SUR LE SIÈGE…

Un siège légèrement incliné est recommandé pour le meneur afin de transférer en partie son poids dans ses pieds et ainsi être plus stable dans le véhicule et rendre ses mains plus légères pour une meilleure conduite de l’attelage.

Il est donc primordial pour le meneur d’avoir une bonne position sur le siège pour:

✑ être plus stable dans le véhicule;

✑ alléger ses mains et ainsi maintenir une tension d’au plus de 2 kg dans le guides;

✑ pouvoir regarder au loin et suivre des yeux l’attitude des chevaux afin d’anticiper leurs réactions;

✑ et avoir ainsi une conduite sécuritaire.

11.18 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

Une bonne position sur le siège facilitera les manœuvres avec les chevaux; il ne faut pas oublier que les passagers ne doivent sentir aucune variation brusque lors des départs, arrêts, changements d’allure ou de direction. Le meneur pourra se servir davantage du haut du corps pour exercer une plus forte tension sur les guides au besoin ou pour résister au mouvement avant des chevaux.

Le fouet est tenu en main droite à 11h00 dans le cadran horaire et à 45o de l’horizontal

TENUE DES GUIDES ET DU FOUET…

La dextérité manuelle nécessaire pour mener un attelage à deux chevaux peut s’acquérir sur un «simulateur» comme pour l’attelage à un cheval.

Des exercices réguliers avec cet appareil, peuvent développer les habiletés et la force nécessaire pour conduire en paire, sans fatigue excessive des mains et des poignets.

On utilise le simulateur comme un outil indispensable pour visualiser l’action des mains exercée sur le mors et clairement illustrée par la variation de la hauteur des poids au simulateur.

Au cours de ces exercices, le fouet est tenu en main droite à 11h00 et vers l’avant à 45º avec l’horizontal.

Les guides sont notre «volant» et notre «frein» à l’attelage. Elles sont le seul contact direct et permanent avec les chevaux permettant une conduite efficace et sécuritaire.

11.19 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE
45o

La méthode de conduite «Achenbach» est privilégiée en paire et il s’agit de la même technique de conduite que pour l’attelage en simple. On prend de la même façon la «position de base», la «position de dressage» et la «position d’aide».

Le fouet doit être suffisamment long, rigide, léger, bien équilibré et avec une poignée bien adaptée à sa main. La mèche du fouet doit être assez longue pour toucher les chevaux juste derrière le mantelet. Afin d’encourager le mouvement avant des chevaux,on touchera au niveau de la partie supérieure du tronc, et plus bas sur les côtes pour lui indiquer une flexion latérale.

Le maniement du fouet sera toujours utilisé en conjonction avec la voix et une action de guide. Pour se servir du fouet, il est préférable de reprendre les deux guides dans la main gauche en «position de base», afin d’avoir la main droite absolument libre.

Le fouet est un aide indispensable au meneur pour produire:

✑ un effet caressant pour détendre les chevaux;

✑ un effet stimulant pour créer de l’impulsion, mettre les chevaux sur le mors, indiquer une flexion latérale ou affiner l’obéissance aux aides;

✑ un effet punitif ou correctif si nécessaire en remettant le cheval distrait à l’attention.

Parfois, les deux chevaux ne tendent pas leur traits également car l’un d’entre eux est plus courageux ou vigoureux que l’autre ou dans les tournants, le cheval intérieur à la courbe ne conserve pas ses traits tendus pour tirer la voiture; il faut donc renforcer les aides par l’utilisation de la voix et du fouet pour activer le plus paresseux et soutenir l’action des deux chevaux.

11.20 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE
«Position de dressage»

On obtient, en grande partie, une réaction coordonnée et simultanée des deux chevaux par un réglage approprié des guides de couplage (croisières) et de la position des guides sur les branches du mors. Ce n’est que par l’expérience et l’observation minutieuse du comportement des chevaux qu’on pourra déterminer quel est le meilleur réglage. Le but est d’obtenir un même degré de contact sur la bouche des chevaux de sorte qu’ils exercent une traction égale sur les traits et réagissent positivement aux différentes manœuvres.

DESCENDRE DE VOITURE ET DÉTELER…

Pour dételer, on doit effectuer les opérations dans l’ordre inverse:

✑ à l’arrêt, mettre le pied sur le frein;

✑ les passagers descendent et l’aide se place devant les chevaux en tenant les guides près des mors;

✑ le meneur dépose le fouet dans la crapaudine;

✑ le meneur descend face à la voiture du côté gauche en gardant les guides en main;

✑ il accroche les guides sur le pare-crotte du véhicule;

✑ on doit défaire les traits du timonier gauche, en commençant par le trait intérieur, de même pour le cheval de droite;

✑ placer les traits dans les cuirs de la croupière à l’arrière de la sellette;

✑ placer les guides à la croupière du cheval de gauche en position de «prise rapide»;

✑ avancer les chevaux d’un pas ou deux, pour sortir plus facilement de sa position le cuir ou l’anneau du joug supportant la pôle; prendre soin de retenir le timon pivotant verticalement pour éviter qu’il ne tombe sur vos pieds ou les membres des chevaux;

✑ déboucler les fausses martingales si reliées au joug et les rattacher temporairement aux colliers;

✑ déboucler les corroies du joug ou de timon;

✑ du côté gauche, séparer l’extrémité des deux guides;

✑ lancer doucement la guide droite sur le dos du cheval de droite, et placer ensuite chacune d’entre elles à la croupière en position à «prise rapide»;

✑ déboucler ensuite seulement les croisières des branches des mors et repositionner chacune à la branche intérieure sur l’autre mors;

✑ l’aide et le meneur s’assurent qu’aucune courroie ne traîne par terre avant d’amener les chevaux à l’écurie, en tenant ceux-ci sécuritairement par les guides, près du mors.

11.21 LA CONDUITE DE L’ATTELAGE EN PAIRE

Par titre de langue française . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B.03

Par titre de langue anglaise . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .B.08

BIBLIOGRAPHIE
Bibliographie

Par titre de langue française

Atteler chez-soi, par Bernard Lacointe, 1996.

Le Menage — à l’école de l’attelage, par Brigitte de Diepold, 1988.

L’équipage — à l’école de l’attelage, par Brigitte de Diepold, 1984.

Le Cheval d’attelage — à l’école de l’attelage, par Brigitte de Diepold, 1986.

Pratiquer l’attelage, par Bénédicte Desmarais,1997.

Promenade et Attelage — Nouvelle approche, par Jean-Yves le Guillou, 1989.

Apprendre à mener, par Jean Dillee, 1991.

Manuel D’Attelage — Fédération Équestre Française, par Charle-Lavauzelle, 1987.

Manuel des principes fondamentaux de la conduite, par Fédération équestre canadienne.

Les chevaux d’attelage d’exposition — initiation à l’attelage, colloque sur le cheval, M.A.P.A.Q., 1994.

Les voitures à chevaux à la campagne, par Paul-André Leclerc, 1978.

Les voitures à chevaux au Québec, par Claude Corriveau, 1991.

Transports — Une chronologie visuelle de l’ingéniosité humaine, par Anthony Wilson, 1996.

Les traîneaux de mon enfance, par René Chicoine.

Équitation classique I et II, Fédération équestre canadienne, 1993.

Cavalier western I à IV, Fédération équestre canadienne, 1988.

Manuel de l’entraîneur en équitation western — Niveau I, Fédération équestre canadienne, 1989.

Encyclopédie du cheval, Maloine, S.A. Éditeur, 1980.

L’Encyclopédie du cheval, Bordas-Nature, 1994.

B.03 BIBLIOGRAPHIE

Guide du cheval — Conseil des productions animales du Québec, M.A.P.A.Q., 1993.

Guide du juge de chevaux, Comité conjoint des races chevalines, 1993.

Le cheval — Encyclopédie de l’équitation et des sports hippiques, par Étienne Savrel, 1996.

Croissance et développement du poulain, par M. Capitain, 1976.

Comment ferrer votre cheval, par Robert F. Wiseman, 1974.

Comment nourrir d’une manière pratique votre cheval, Edisem inc., 1974.

Le guide du cheval de selle, par Fernand Nathan, 1977.

L’équitation, un art, une passion, par Alain Prévost et Michel Henriquet, 1972.

Histoire des courses de chevaux au Québec, par Donald Guay, 1985.

Psychologie du cheval, par Maurice Hontang, 1982.

Crinières au vent indien, par Stéphane Bigo, 1983.

Soins d’urgence, par G. Marvin Beeman, 1977.

Le cheval et ses maladies, Librairie Maloine, 1991.

Le cheval reproduction et élevage, par Peter Rossdale, 1992.

Le cheval canadien, par Paul Bernier, 1992.

Le cheval, une passion, par B. De Perthuis et M. P. Rauzier, 1990.

Le cheval, par Grange Batelière, 1973.

La passion des chevaux, par Anne Alcock, 1975.

Le monde merveilleux des poneys, par A. Sayer, 1977.

Le royaume des chevaux, par Elwyn Edwards, 1992.

B.04 BIBLIOGRAPHIE

Cavaliers des chevaux et des hommes, par Pierre Delannoy, 1994.

Le poney, par Marie-Thérèse Prevosto, 1979.

Le cheval et l’homme, par F. Davot, 1987.

Emploi des longues rênes, par Philippe Karl, 1990.

L’équitation de plein air, par Jean-Louis Chaumel.

Nouvelle équitation, par Jean-Yves Le Guillou.

Le cheval: Énergie douce pour l’agriculture, par Éditions de la Lanterne.

Équitation d’Amérique, par Raymond Potvin.

Cheval: 100 trucs utiles, par Claude Lux, 1989.

Le cheval — comportement, vie sociale, relations avec l’environnement, par Michel- Antoine Leblanc.

Le grand livre des chevaux, par Éditions Atlas, 1995.

Le cheval révélé, par Desmond Morris, 1987.

Le guide vétérinaire, par C.E. Spalding D.V.M.

Le guide complet du dressage, par Jennie Loriston-Clarke.

Équitation, par Jacques Liegard, 1991.

Randonnée équestre, par F. Sevin-Beauvois.

Le guide du cheval de selle, par Fernand Nathan.

Chevaux et poneys, par Isabelle Bernard, 1990.

La passion du cheval, par Éditions Atlas.

Le grand livre du cheval, par Éditions Grund.

B.05 BIBLIOGRAPHIE

Les chevaux et poneys, par Éditions Solar.

Le cheval américain: Quatre siècles de l’histoire du nouveau monde, par Charles Danne.

Le cheval force de l’homme, par Jean-Pierre Digard, 1994.

Le cheval, par Alain de Grandsaigne.

Grande encyclopédie visuelle du cheval, par Encyclopédie Elsevier, 1979.

L’équitation, par Alois Podhajsky.

Chevaux et équitation, par Betty Skelton, 1983.

Le manuel illustré du nouveau cavalier, par Guy Perrault, 1977.

Le poney, par G. Falsina, 1994.

Les chevaux, par Elwyn Hartley Edwards, 1994.

Chevaux — Anthologie de l’art hippique de la préhistoire au XXe siècle, par John Fairley.

Galops 1 à 5, par Lux, 1993.

Le Guide du Cavalier, par Mary Gordon-Watson, 1982.

La Passion du Cheval, volume 2, Éditions Atlas, 1991.

La Passion du Cheval, volume 5, Éditions Atlas, 1992.

Soins aux chevaux, Éditions Maloine, 1991.

Chevaux — Le savoir en poche, Éditions Libre Expression, 1995.

Les Chevaux, Éditions Solar, 1987.

Les Chevaux, par Colin Vole, 1996.

B.06 BIBLIOGRAPHIE

Le Nouveau Manuel du Cavalier, par Pierre Enoff, 1994.

Cheval: Le saviez-vous? — 213 réponses étonnantes, par Claude Lux, 1996.

Les Boiteries du Cheval, par O.R. Adents, Éditions Maloine, 1990.

Dictionnaire Multilingue du cheval, par J.C. Boulet, 1995.

Les chevaux, par Colin Vogel, 1995.

Histoire de l’Équitation, par Étienne Saurel, 1971.

Équitation et soins du cheval, par Heidi Best, 1981.

Plaisirs du cheval, Arthaud, 1977.

L’Équitation moderne, par Michel Randon, 1978.

L’Équitation, des premiers pas au saut d’obstacles, Marabout Flash, 1965.

Le cheval de selle, Agriculture Canada, 1972.

Le guide Marabout de l’équitation, par E. Toe Bosch et J. P. Musette, 1976.

Le cheval, ce seigneur, par A. De Monbrison, 1961.

Principes de dressage et d’équitation, par James Fillis, 1972.

Le comportement du cheval, par E. Hékimian, 1973.

Le cheval en 10 leçons, par Michel Weber, 1971.

Comment élever votre poulain, par Peggy Pittenger, 1974.

Manuel de pédagogie équestre, par François Marchal, 1979.

Bonne conformation du cheval, par R. Oliver, Bohangrish, Paris, 1999.

B.07 BIBLIOGRAPHIE

Par titre de langue anglaise

Training the buggy horse and training the driver, by Owen Brumbaugh, 1981.

Drive on — Training and showing the advanced driving horse, by Doris L. Ganton, 1982.

Rules for driving events, Fédération équestre internationale, 1995.

Driving coaching manual — level I, Fédération équestre Canadienne, 1990.

Manual of basic driving, Canadian equestrian federation.

On the Box Seat — a manual of driving, by Tom Ryder, 1969.

Carriage Driving — a logical approach trough dressage training, by H. Bean & S. Blanchard, 1992.

Manual for Driven Dressage, by the Dressage Committee of the American Driving Soc., 1992.

The art of driving, by Max Pape, 1982.

Historic vehicules in miniature — The genius of Ivan Collins, by Oregon Historical Society, 1983.

Train & transport — A collector’s guide, by J. Anderson & E. Swinglehurst, 1981.

Wheels — A pictorial history, by Edwin Tunis, 1975.

The Coson Carriage Collection at Beechdale, by Thomas Ryder, 1989.

Carriage Terminology: An Historical Dictionary, by Don H.Berkebile, 1978.

Training the performance horse — From western to pleasure reining, by Terry Thompson and Jeanne O’Malley.

Horses: A guide to selection, care and enjoyment, by J. Warren Evans.

Guide to the horses of the world, by Caroline Silver, 1976.

Horseback Riding, by Sheila Wall Hundt, 1966.

B.08 BIBLIOGRAPHIE

The manual of Horsemanship, by Marabel Hadfield, 1981.

Discovering Harness and Saddlery, by G. Tylden, 1971.

The manual of Horsemanship, by The British Horse Society, 1968.

Basic training for horses, by E.F. Prince and G.M. Collier, 1979.

The spanish riding school, by Mathilde Windisch-Graetz, 1961.

The illustrated veterinary encyclopedia for horsemen, by Equine Research inc., 1977.

The World of Ponies, by Judith Campbell, 1970.

International Stallions and Studs, by Michael Seth-Smith, 1974.

How to correct the problem horse, by Dave Jones, 1972.

The Girl’s Book of Horses and Riding, by Jennifer and Dorian Williams, 1960.

Reinsman of the west — Bridles & bits, by Ed Connell, 1964.

How to enjoy your quarter horse, by Williard H. Porter, 1974.

Horse selection & care for beginners, by George H. Conn, 1971.

The backyard horse, by Peggy Jett Pittenger, 1972.

Know the anatomy of the horse, by Donald L. Macdonald, 1971.

How to show your horse & win, by Ronnie Richards, 1972.

Read about horses, by Dean Morris, 1977.

Horseback riding is for me, by Art Thomas and Emily Blackburn, 1981.

Inside the world of horses, by C. Rawson, J. Spector and E. Polling.

Horses, by Toni Webber, 1977.

B.09 BIBLIOGRAPHIE

A Practical guide to riding and pony care, by C. Rawson, J. Spector and E. Polling.

The horse in sport, by W. Steinkraus and M. A. Stoneridge, 1987.

What horse is that, by P. Roberts and S. Gordon.

The whole horse catalog, by Steven D. Price, 1977.

The world Atlas of horses and ponies, by Peter Churchill, 1980.

The Treasury of Horses, Octupus Book Ltd, 1972.

The Spanish Riding School, McGraw Hill, 1972.

Equitation, by Henry Wynhalen, 1959.

A History of Horsemanship, by Charles Chenevix-Trench, 1970.

The International Horseman’s Dictionary, by Charles Stratton, 1975.

Horses in Competition, by Bruce Davidson, 1979.

My Pony Book, by Sue Allfrey, 1984.

Horse & Horseman, by Peter Vischer, 1975.

Horses, by Kate Reddick, 1976.

Guide to Horses, by Marcy Pavord, 1993.

B.10 BIBLIOGRAPHIE

Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.