Fiche technico-économique - Melon

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Fiche technico-économique

Melon


AVERTISSEMENTS Il est interdit de reproduire, traduire ou adapter ce document sans l’autorisation écrite du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec afin de respecter les droits d’auteur et d’encourager la diffusion de nouvelles connaissances.

Dans le présent document, le masculin englobe le féminin et est utilisé uniquement pour alléger le texte.

POUR INFORMATION ET COMMENTAIRES Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec Édifice Delta 1, 2875, boulevard Laurier, 9e étage Québec (Québec) G1V 2M2 Téléphone : 418 523-5411 • Télécopieur : 418 644-5944 • client@craaq.qc.ca • www.craaq.qc.ca © Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec, 2022 PLEG0106-PDF ISBN 978-2-7649-0654-5 Dépôt légal Bibliothèque et Archives Canada, 2022 Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2022


RÉDACTION Catherine Thireau, agronome, B. Sc., Services agronomiques Catherine Thireau (auteure principale et coordination du contenu) Claudia Caouette, agronome, B. Sc. (Agroéconomie), chargée de projets, Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) (auteure du volet technico-économique)

COLLABORATION Isabelle Couture, agronome, M. Sc., conseillère en horticulture maraîchère, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), Direction régionale de la Montérégie Charlotte Giard-Laliberté, agronome, M. Sc., chargée de projet en culture maraîchère, Centre d’expertise et de transfert en agriculture biologique et de proximité (CETAB+)

RELECTURE Riva Khanna, agronome, conseillère en production maraîchère et petits fruits, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), Direction régionale de la Montérégie Jonathan Roy, agronome, conseiller en production végétale biologique en champ, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ), Direction régionale de la Capitale-Nationale et de la Chaudière-Appalaches

COORDINATION, ÉDITION ET MISE EN PAGE PAR LE CRAAQ Ghislain Danyod, chargé de projets Danielle Jacques, M. Sc., chargée de projets aux publications Lyne Lauzon, chargée de projets aux publications Nathalie Nadeau, graphiste

CRÉDITS PHOTOGRAPHIQUES Isabelle Couture (MAPAQ) (Figures 2, 5, 6, 7, 9, 10, 11, 12, 13, 15, 17, photo de la page couverture, photos pages 15, 17, 21, 23, 28, 29, 30, 31); Charlotte Giard-Laliberté (CETAB+) (Figure 1, photos pages 8, 9, 13, 14, 18); Jonathan Roy (MAPAQ) (photos pages 11, 12, 24, 25); Nadia Surdek (Pleine Terre) (Figure 14); Catherine Thireau (Services agronomiques Catherine Thireau) (Figures 3, 4, 8, 16, 18, photos pages 16, 27, 32); Pixabay, Shutterstock (autres photos)

Merci aux entreprises qui ont participé à l’enquête visant à recueillir les données présentées dans la section « Volet technico-économique » François Biron, producteur, Ferme Chapeau Melon, L’Ange-Gardien Pierre-Luc Desnoyers, producteur, Les Jardins Claude et Louisa inc., Saint-Damase Caroline Poirier, productrice, Ferme Croque-Saisons, Lingwick Gabriel Samson, producteur, Ferme Samson et fils, Farnham


FIER DE SOUTENIR LA CULTURE DES

MELONS

D’ICI


TABLE DES MATIÈRES INTRODUCTION............................................................................................................. 01 VOLET TECHNIQUE........................................................................................................ 02 Les variétés ............................................................................................................... 02 La production de transplants..................................................................................... 03 La préparation du site de production....................................................................... 07 L’implantation et la conduite de la culture............................................................... 08 La fertilisation de la culture........................................................................................11 L’irrigation de la culture..............................................................................................11 Le désherbage de la culture en cours de saison .................................................... 12 Principaux ravageurs, maladies et désordres observés dans la culture du melon brodé et du melon d’eau ............................................ 13 La récolte.................................................................................................................... 20 Les conditions d’entreposage et la durée de vie (postrécolte)............................... 22 VOLET TECHNICO-ÉCONOMIQUE............................................................................. 23 Introduction................................................................................................................ 23 Rendement, marchés et prix...................................................................................... 23 Main-d’œuvre et coûts.............................................................................................. 24 Études de cas pour la production de melons brodés............................................. 25 BESOINS EN RECHERCHE............................................................................................. 30 CONCLUSION................................................................................................................ 30 RÉFÉRENCES.................................................................................................................... 31


INTRODUCTION Le melon est issu d’une plante tropicale qui serait originaire d’Afrique. C’est pourquoi cette plante croît difficilement à basses températures et qu’elle est la cucurbitacée la plus complexe à produire sous nos latitudes. Elle nécessite un climat chaud et sec. Comme les conditions climatiques sont aléatoires au Québec, les rendements peuvent ainsi être très variables d’une saison de production à l’autre. Les cultivars disponibles sur le marché sont cependant de plus en plus adaptés à nos conditions et offrent désormais des rendements plus stables. Selon les dernières statistiques de la FAO , la production de melons à l’échelle mondiale a été de plus 27 500 millions de tonnes en 2019, alors qu’elle n’était que d’environ 12 475 tonnes au Canada. La Chine est responsable de plus de la moitié de la production mondiale. La consommation de melons, tous types confondus, demeure relativement stable depuis les 5 dernières années au Canada2 et c’est en Ontario que les plus grandes superficies sont cultivées. 1

Au Québec, la production de melons conventionnels se concentre en Montérégie, mais aussi dans la région de Montréal, Laval et Lanaudière. Selon les données extraites de la fiche d’enregistrement des exploitations agricoles du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) (septembre 2021), 210,8 ha de melons étaient cultivés dans la province en 2021 et plus de 80 % de cette superficie se concentrait au sein de moins de 5 entreprises. La superficie en culture de melons biologiques en 2020 était de 26,7 ha, majoritairement cultivée en Montérégie3.

Le Québec comptait 11 entreprises qui cultivaient sur une moyenne ou grande superficie, ces nombres n’incluant pas les entreprises biodiversifiées qui en cultivaient aussi sur de petites superficies. La classification des différents types de melons est relativement complexe; le genre Cucumis compte plusieurs types de melons, alors que le genre Citrullus ne comprend que quelques variétés. Au Québec, deux types de melons sont principalement cultivés : • Le melon brodé (Cucumis melo var. reticulatus), régulièrement nommé à tort cantaloup (Cucumis melo var. cantalupensis), a, comme son nom l’indique, des rayures liégeuses ressemblant à une broderie, tandis que le cantaloup est un melon à la surface plutôt rugueuse et n’est pas couramment cultivé en Amérique. Selon les cultivars de melons brodés, les plants portent des fleurs mâles et des fleurs femelles (plants monoïques), ou des fleurs mâles et des fleurs hermaphrodites (plants andromonoïques); • Le melon d’eau (Citrullus lanatus) peut avoir des pépins (melons diploïdes) ou non (melons triploïdes). La recherche sur la production de melons d’eau triploïdes a commencé au Japon dans les années 1930. Un plant issu d’une semence triploïde produira un melon qui ne contient habituellement aucune semence, hormis de minuscules pépins qui peuvent être présents et mangés avec le fruit. La triploïdie

1. FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) 2. Statistique Canada 3. CARTV

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n’est pas un phénomène rencontré dans la nature. Tous les melons triploïdes sont des hybrides issus de croisements dont les semences seront également triploïdes. Les melons d’eau triploïdes sont stériles. Bien que les plants produisent des fleurs, aucune ne produit de pollen. Pour qu’il y ait production de fruits, les fleurs femelles des plants triploïdes doivent être pollinisées par les fleurs mâles des plants diploïdes. Bien qu’il s’agisse d’une culture complexe à produire, un petit nombre de producteurs québécois maintiennent l’offre de melons parmi leurs productions. Il s’agit d’un fruit apprécié par les consommateurs en raison de sa fraîcheur, la demande constante en faisant foi. Le marché du melon d’eau est maintenant axé sur des fruits de plus petite taille et sans pépins, d’où la présence de plus en plus grande de superficies cultivées en melons d’eau triploïdes.

VOLET TECHNIQUE Nombre de jours avant maturation, selon les variétés

Les variétés Plusieurs variétés de melons (Tableau 1) sont disponibles auprès des distributeurs de semences. Les critères recherchés par un producteur varient principalement en fonction du nombre de jours avant maturation désiré et de son type de commercialisation - vente locale (kiosque ou paniers), marchés de détail ou d’exportation - mais aussi du type d’agriculture pratiquée (conventionnelle ou biologique). Certains cultivars de melons sont vendus comme étant tolérants à certaines maladies.

• Melon brodé : 70 à 85 jours après la transplantation • Melon d’eau : 60 à 85 jours après la transplantation

Tableau 1. Exemples de variétés de melons couramment cultivées au Québec

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Melon brodé

Melon d’eau

Athena Accolade Divergent Halona

Triploïde : Solitaire, Serval Diploïde : Sureness (chair jaune) Mini Love (petit calibre) Sugar Baby (semence à faible coût)


Les semences traitées disponibles sur le marché sont habituellement aptes à contrôler l’activité de la chrysomèle rayée du concombre en début de saison, mais aussi celle de l’altise. La mention FARMORE FI 400 sur le sachet de semences indique la présence d’un traitement CRUISER 5FS (thiaméthoxame), réputé efficace au-delà du stade 2e vraie feuille. La disponibilité de semences non traitées ou biologiques varie selon les distributeurs de semences et les variétés désirées.

La production de transplants Le melon est une culture longue, qui demande plusieurs semaines pour atteindre la maturité. L’emploi de transplants favorise une levée optimale, des récoltes plus hâtives et la production de fruits généralement de meilleure qualité. C’est pourquoi la plupart des producteurs cultivent le melon à partir de transplants et n’effectuent pas de semis au champ. Comparativement aux transplants de melons brodés et de melons d’eau diploïdes, la production de transplants de melons d’eau triploïdes demande plus de savoir-faire. Comme les embryons contenus dans les semences de ces derniers sont souvent plus petits et moins vigoureux, la germination s’avère plus irrégulière. La vigueur de la plantule peut aussi être plus faible si les conditions optimales ne sont pas réunies. En raison du coût élevé de la semence de melons d’eau triploïdes, il est fortement conseillé de démarrer les plants en serre et d’avoir recours à une chambre de germination. Mélange de terreau à utiliser Le producteur peut acheter un mélange de terreau commercial ou encore choisir sa composition, en effectuant lui-même son mélange. Si l’emploi d’un mélange maison a permis une bonne croissance des transplants, il est important de le refaire avec les mêmes ingrédients, dans les mêmes proportions et les mêmes conditions au cours des années suivantes. Le producteur qui effectue son propre mélange doit s’assurer de bien contrôler la richesse du terreau. Si du compost est utilisé, la quantité et la qualité doivent être bien contrôlées afin de permettre une minéralisation graduelle des éléments fertilisants. Une minéralisation trop rapide accentue la richesse du substrat et la libération d’éléments nutritifs, faisant ainsi augmenter la salinité. Si l’apport de compost représente plus de 15 à 20 % du mélange, il est recommandé de surveiller régulièrement la salinité et le pH du substrat avec les outils appropriés (conductivimètre et pH-mètre). Le pH du terreau doit se situer entre 6,0 et 6,5.

Salinité Le melon est sensible à la salinité; une salinité trop élevée peut freiner la croissance des transplants ou encore causer leur mort en raison de brûlures racinaires.

L’emploi d’un terreau commercial est moins complexe. La salinité n’évolue pas, puisque les engrais chimiques contenus dans le mélange sont déjà sous forme de minéraux (aucune minéralisation ne se produit), et sa valeur

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