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Autres cultivars pour verger biologique - variétés tardives

Eden

Époque de maturité Fin septembre

Fruit Calibre moyen à gros

Maladies Résistant à la tavelure

Entreposage 3 mois

Utilisations

Fruit sans brunissement pour la salade de fruits; peut être tranché et transformé (croustilles aux pommes séchées, cidre)

Freedom

Époque de maturité Début octobre

Fruit

Gros calibre. Couleur 80-100 % rayée de rouge, sur fond jaune, à lenticelles bien marquées.

Arbre Très vigoureux, à port étalé

Rusticité Rustique

Maladies

Tangowine

Époque de maturité Mi-octobre

Fruit Chair rosée. Calibre petit à moyen.

Maladies Faible sensibilité à la tavelure et à la brûlure bactérienne

Trent

Époque de maturité Fin octobre

Fruit Calibre moyen à gros. Chair de couleur crème teintée de verdâtre.

Arbre Vigouteux et productif, à port dressé-étalé

Rusticité Rustique

Maladies Résistant à la tavelure. Faible sensibilité à la brûlure bactérienne.

Entreposage 6 mois

Résistant à la tavelure, à l’oïdium (modérément), à la brûlure bactérienne et à la rouille (modérément).

Entreposage 2 mois

Richelieu

Époque de maturité Début septembre à mi-septembre

Fruit Calibre moyen. Couleur rouge moyen sur 85 % de sa surface sur fond vert pâle. Avec des points espacés et très visibles.

Arbre Modérément vigoureux, à port étalé

Rusticité Très rustique

Maladies

Résistant à la tavelure. Sensible à la rouille et à la rouille du cognassier.

Entreposage 2-3 mois

September Ruby

Époque de maturité Mi-septembre à fin septembre

Rusticité Assez rustique

Maladies Résistant à la tavelure

Entreposage 4 semaines

Diva

Époque de maturité Mi-septembre et plus tard

Fruit Calibre moyen

Maladies Résistant à la tavelure

Entreposage 3 mois

Utilisation Fruit laissé dans les arbres pour le cidre de glace

Bilodeau

Cultivars à cidre - variétés hâtives

Catégorie Douce amère

Époque de maturité Fin août

Époque de pressage Jusqu’à la fin de septembre

Fruit

Pommette de gros calibre. Chair ferme, croquante, juteuse, très sucrée, moyennement à très acidulée à la récolte, astringente et légèrement amère.

Arbre Faible vigueur, productivité moyenne à forte, rapidité de mise en production, peu d’alternance, fleurit avec Cortland

Rusticité Résistant au froid

Maladies

Bulmer’s Norman

Faible sensibilité à l’oïdium. Aucune sensibilité particulière à la tavelure n’a été observée jusqu’à maintenant (source : Jolicoeur, 2016). Fruit peu sensible aux champignons du sol (Phytophtora, Alternaria, Mucor).

Catégorie Douce amère

Époque de maturité Début septembre

Époque de pressage

Douce de Charlevoix

Jusqu’à la mi-octobre

Fruit Calibre moyen. Chair granuleuse, douce, très amère, s’oxyde rapidement.

Arbre Forte vigueur, productivité moyenne, rapidité de mise en production, pas d’alternance, fleurit avant McIntosh

Rusticité Résistant au froid

Maladies Peu sensible à la tavelure. Fruit très sensible aux champignons du sol (prudence, car assez souvent les pommes à cidre sont ramassées au sol) et à la pourriture lenticellaire.

Catégorie Douce amère

Époque de maturité Fin août

Époque de pressage

Jusqu’à la mi-octobre

Fruit Calibre moyen. Chair granuleuse à juteuse, douce, amère.

Arbre Vigueur moyenne, productivité faible, rapidité de mise en production, alternance prononcée, fleurit avec McIntosh

Rusticité Résistant au froid

Maladies Peu sensible à la tavelure (source : Jolicoeur, 2016)

Banane amère

Cultivars commerciaux - variétés hâtives

Cultivars à cidre - variétés de mi-saison

Catégorie Amère

Époque de maturité Mi-septembre

Époque de pressage Jusqu’à la fin d’octobre

Fruit Calibre moyen. Chair granuleuse à sèche, sucrée, douce, très amère, légèrement parfumée.

Arbre Forte vigueur, productivité moyenne, rapidité de mise en production moyenne, peu d’alternance, fleurit avec Cortland

Rusticité Tolérant au froid

Maladies Moyennement sensible à la tavelure (source : Jolicoeur, 2016)

Catégorie Douce amère

Muscadet de Dieppe

Époque de maturité Mi-septembre

Époque de pressage Jusqu’à la mi-octobre

Fruit Petit calibre. Chair croquante, granuleuse, sucrée, légèrement astringente, amère.

Arbre Forte vigueur, productivité faible à moyenne, rapidité de mise en production, peu d’alternance, fleurit avec Cortland

Rusticité Peu sensible au froid

Maladies Peu sensible à la tavelure (source : Jolicoeur, 2016)

Cultivars à cidre - variétés tardives

Catégorie Douce amère

Fréquin rouge

Époque de maturité Mi-octobre

Époque de pressage Jusqu’à la mi-novembre

Fruit Petit calibre. Chair croquante, juteuse, douce, amère.

Arbre Faible vigueur, productivité moyenne, bonne rapidité de mise à fruit, peu d’alternance, fleurit avec McIntosh.

Rusticité Sensible au froid

Maladies Sensible à la tavelure, moyennement sensible à la brûlure bactérienne sur fleurs. Fruit sensible aux champignons du sol (source : IFPC, 2009).

Kermerrien

Cultivars à cidre - variétés tardives

Catégorie Douce amère

Époque de maturité Début octobre

Époque de pressage Jusqu’à la mi-novembre

Fruit Petit calibre. Chair croquante, granuleuse à juteuse, sucrée, douce, amère, légèrement parfumée.

Arbre Vigueur moyenne, productivité moyenne à faible, rapidité de mise en production moyenne, fleurit avec Cortland

Rusticité Légèrement plus sensible au froid que Cortland et McIntosh

Maladies

Maréchal

Porter’s perfection

Faible sensibilité à l’oïdium, faible à moyenne sensibilité à la tavelure, peu sensible à la brûlure bactérienne sur fleurs et pousses. Fruit moyennement sensible aux champignons du sol (source : IFPC, 2009).

Catégorie Douce amère

Époque de maturité Début octobre

Époque de pressage Jusqu’à la fin d’octobre

Fruit Calibre moyen. Chair croquante, juteuse, sucrée, acidulée, très amère, vitrescence répétée

Arbre Vigueur moyenne à forte, productivité moyenne à forte, rapidité de mise en production, alternance prononcée, fleurit avec McIntosh

Rusticité Nettement plus sensible au froid que Cortland et McIntosh

Maladies Peu sensible à la tavelure (source : Jolicoeur, 2016)

Catégorie Aigre amère

Époque de maturité Mi-octobre

Époque de pressage

Jusqu’à la fin de novembre

Fruit Petit calibre. Chair croquante, juteuse, sucrée, très acidulée, légèrement amère, vitrescence répétée

Arbre Vigueur forte, productivité moyenne, rapidité de mise à fruit, pas d’alternance, fleurit avec McIntosh

Rusticité Tolérant au froid

Maladies Peu sensible à la tavelure (source : Merwin, 2015)

Yarlington Mill

Cultivars à cidre - variétés tardives

Catégorie Douce amère Époque de maturité Fin septembre Époque de pressage Jusqu’à la mi-novembre

Fruit Petit calibre. Chair croquante, granuleuse à juteuse, douce, amère, légèrement parfumée.

Arbre Faible vigueur, faible productivité, rapidité de mise à fruit, alternance moyenne, fleurit avec McIntosh

Rusticité Sensible au froid

Maladies Sensible à la tavelure, sensible à la brûlure bactérienne sur fleurs (source : Merwin, 2015)

Tableau 5.3 Caractéristiques de 12 cultivars de pommes à cidre recommandés pour le

Conclusion

Le choix des variétés est une décision qu’il ne faut pas prendre à la légère. Il importe d’obtenir un maximum d’informations avant de passer une commande et de s’y prendre 1 à 2 ans à l’avance selon le type d’arbre et le type de porte-greffe désirés. Le producteur ne doit pas hésiter à aller plus loin que ce guide et à questionner ses acheteurs, sa clientèle, son conseiller et ses collègues avant de décider des variétés à planter. Il est prudent de planter plusieurs cultivars pour répondre à la demande.

Il est conseillé de consulter d’autres références comme Our Apples/Les pommiers de chez nous, un livre produit au Québec par Agriculture et Agroalimentaire Canada, qui présente une description détaillée de 250 variétés de pommiers cultivés dans le centre et l’est du Canada. Plusieurs pépiniéristes canadiens et américains décrivent aussi leurs variétés dans leur catalogue de production. De plus, le site Agri-Réseau (www.agrireseau.net/documents?a=1&r=RECUPOM) et la base de données du RECUPOM (https:// producteursdepommesduquebec.ca) publient régulièrement de l’information sur les nouvelles variétés de pommiers en expérimentation dans les parcelles.

Références

Rapports du RECUPOM

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Mantha, S. et M. Audette. 2019. Résultats du Réseau d’essais de cultivars et de porte-greffes 2018. CRAAQ. 126 p.

Mantha, S. et M. Audette. 2016. Résultats du Réseau d’essais de cultivars et de porte-greffes 2015. CRAAQ. 83 p.

Mantha, S. et M. Audette. 2006. Résultats du Réseau d’essais de cultivars et de porte-greffes 2005. CRAAQ. 60 p.

Mantha, S. et M. Audette. 2005. Résultats du Réseau d’essais de cultivars et de porte-greffes 2004.CRAAQ. 75 p.

Autres sources

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6. PORTE-GREFFES

Définition

Un porte-greffe de pommier est une variété de pommier ou de pommetier sur lequel on greffe un cultivar (greffon). Le porte-greffe devient alors le système racinaire et le support pour le cultivar. Occasionnellement, une pièce intermédiaire est greffée entre le porte-greffe et le cultivar, on parle alors de porte-greffe complexe.

Rôle et importance du porte-greffe

Parmi les facteurs qui influencent la réussite d’une plantation de pommiers, le choix du porte-greffe est capital. En effet, en plus de servir de support et de système racinaire pour le cultivar, le porte-greffe est aussi impliqué dans la répartition de la vigueur entre la croissance végétative et la mise à fruit. La rapidité de la mise en production (précocité) et la productivité (ratio entre le volume de récolte par arbre et l’espace occupé en verger) sont les principaux facteurs d’intérêt dans le choix d’un porte-greffe. Parmi les autres facteurs importants figurent la tolérance au froid, la résistance aux maladies comme la brûlure bactérienne et la pourriture du collet, la résistance aux insectes comme le puceron lanigère, l’absence de développement de faux-broussins et de drageons ainsi que la tolérance à la sécheresse et à l’excès d’eau.

Le porte-greffe n’affecte pas le cultivar, mais a des impacts directs et indirects sur tous les autres facteurs de la plantation. La densité de plantation, le tuteurage, la méthode d’entraînement, la taille, la récolte et les autres travaux

Classification manuels, la survie à l’hiver, la résistance à certaines maladies, le volume et la qualité de la production sont tous influencés par le choix du porte-greffe. Bien que la densité de plantation ait généralement le plus d’impact sur le rendement des premières années, les porte-greffes nanisants favorisent une production précoce des arbres. En outre, ils permettent de maintenir les arbres dans l’espace restreint imposé par la densité de plantation. Une haute densité de plantation combinée avec l’utilisation d’un porte-greffe précoce et productif permet d’augmenter considérablement la production des 5 à 10 premières années de la plantation.

Les porte-greffes peuvent être répartis en 3 classes (nains, semi-nains, vigoureux), selon la vigueur qu’ils confèrent aux pommiers à maturité comparativement à celle des pommiers de taille standard. Il faut toutefois noter que la taille finale d’un arbre ne dépend pas seulement du porte-greffe : elle est aussi grandement influencée par le type de sol et sa fertilité, le cultivar et le mode de conduite utilisé (taille, tuteurage, etc.).

Histoire

Les techniques de greffage sont connues depuis très longtemps. Les Chinois les pratiquaient 1000 ans av. J.-C. et on a trouvé une description de cet art dans les écrits d’Aristote (384-322 av. J.-C.). Historiquement, on utilisait des pommiers issus de pépins comme porte-greffes et le greffage était utilisé comme méthode de multiplication végétative de façon à perpétuer les cultivars présentant des caractéristiques désirables. Les porte-greffes issus de pépins sont appelés « francs » et donnent des arbres de pleine vigueur (pommiers de taille standard).

L’utilisation des porte-greffes pour réduire la vigueur des pommiers est devenue une pratique courante en Europe dès la fin du XVe siècle, mais elle était utilisée principalement pour les arbres ornementaux. À la suite de la révolution industrielle, la production fruitière s’est de plus en plus développée et l’intérêt pour les porte-greffes nanisants s’est accru. Les porte-greffes issus de pépins ont alors été remplacés par des clones obtenus de croisements entre pommiers, ce qui a permis de réduire la vigueur des arbres. Dans les années 1920, Ronald Hatton, de la East Malling Research Station en Angleterre, a recueilli les porte-greffes de toute l’Europe, les a classifiés et a nommé la première série de porte-greffes Malling 1 à Malling 24 (M.1 à M.24), sans toutefois tenir compte de leur vigueur. Des croisements ont plus tard été effectués et ont permis le développement de nouveaux porte-greffes; les plus connus sont M.26 et M.27. Une collaboration avec un deuxième centre de recherche, le Jones Innes Institute of Merton, également situé en de l’Angleterre (séries M, MM et AR), la Hollande (séries NAKB et Fleuren), la France (séries Pajam 1 et 2), les États-Unis (séries Cornell Geneva, Mac et Minnesota), le Canada (séries Ottawa, Vineland, SJ et KSC), la Russie (série Budagovsky), la Pologne (série P) et la Belgique (série RN). L’Allemagne, la Suède, la République tchèque, Israël, la Roumanie et le Japon ont également créé leurs séries de porte-greffes. Tous les programmes d’amélioration ont comme critères de sélection la productivité, la vigueur et la précocité de la mise à fruit. Certains pays ont aussi mis l’accent sur la facilité de multiplication et sur la résistance au froid, aux maladies ou aux insectes.

Angleterre, a mené au développement de la série de portegreffes Malling-Merton (MM) résistants au puceron lanigère. Les porte-greffes MM.106 et MM.111 ont été utilisés partout dans le monde.

Avec le développement des porte-greffes nanisants, de nouveaux systèmes de production ont été mis en place en Hollande et en Angleterre. La hauteur des arbres a été réduite de 6-8 m à 4-5 m et la densité de plantation est passée de 70-100 arbres/ha à 250-300 arbres/ha. Les années 1960 ont vu apparaître des systèmes de production utilisant des porte-greffes semi-nains plantés à une densité de 300-500 arbres/ha (Figure 6.1). La taille réduite des pommiers facilitait les travaux et permettait une augmentation de la productivité. Depuis, les densités de plantation n’ont cessé d’augmenter dans toutes les régions productrices du monde grâce à l’adoption des porte-greffes nains. On parle maintenant de densités variant de 1000 à 4000 arbres/ha. Toutefois, depuis leur introduction, les porte-greffes des séries Malling (M) et Malling-Merton (MM) ont révélé leurs limites partout où ils ont été utilisés. Leur susceptibilité au froid, à la pourriture du collet et à la brûlure bactérienne, leur tendance au développement de faux-broussins et de drageons ainsi que le manque d’uniformité entre les individus sont leurs principales faiblesses.

Par ailleurs, à l’échelle mondiale, on décompte actuellement plus de 30 virus qui affectent les fruits à pépins. Parmi ceux-ci, le virus des taches chlorotiques du pommier (Apple Chlorotic Leaf Spot Virus - ACLSV), le virus du bois strié du pommier (Apple Stem Pitting Virus - ASPV) et le virus du bois souple du pommier (Apple Rubbery Wood - ARW) affectent environ 80 % des variétés et porte-greffes de pommiers. La présence de virus aurait un impact sur la vigueur des porte-greffes, car on a observé une augmentation moyenne de 10 à 15 % de la vigueur chez les clones exempts de virus par comparaison avec les porte-greffes originaux infectés. Des travaux ont été réalisés pour éliminer les virus naturellement présents dans les porte-greffes afin d’uniformiser leur vigueur et leur production. Les premiers porte-greffes à avoir été partiellement nettoyés de ces virus sont le M.9, le M.7 et le M.2 qui ont ensuite été désignés M.9A, M.7A et M.2A. Par la suite, d’autres virus ont été éliminés. Tous les porte-greffes des séries M et MM sont maintenant certifiés exempts de virus et prennent le nom d’EMLA pour « East Malling and Long Ashton Research Station ». La Hollande a également introduit 4 clones de M.9 exempts de virus dont le NAKB T-337, un des porte-greffes les plus utilisés aujourd’hui. La France a suivi avec 2 clones de M.9 exempts de virus : Pajam 1 et 2. Plusieurs pays leur ont emboîté le pas et la plupart des nouvelles introductions sont maintenant certifiées exemptes de virus.

Des recherches sont en cours afin d’étudier l’absorption des éléments minéraux par les porte-greffes. En effet, ces derniers n’absorbent pas tous les éléments dans les mêmes proportions. Il sera éventuellement possible de choisir un porte-greffe qui privilégie l’absorption du calcium pour un cultivar très sensible à la tache amère comme Honeycrisp.

De nombreux programmes d’amélioration génétique ont permis le développement de nouveaux porte-greffes dans diverses régions du monde. Les plus importants sont ceux

Évaluation des porte-greffes

De nombreuses parcelles de recherche ont été établies pour évaluer la performance des porte-greffes. Le réseau d’essais de porte-greffes NC-140 possède des sites d’évaluation aux États-Unis et au Canada. Au Québec, le Réseau d’essais de cultivars et porte-greffes de pommiers (RECUPOM) vérifie l’adaptation sous notre climat de porte-greffes prometteurs depuis 1995. Ces recherches permettent de comparer la productivité et les limitations des différents porte-greffes avec un témoin connu utilisé commercialement tel que la McIntosh. La productivité est évaluée en fonction du rendement de l’arbre par rapport à l’espace qu’il occupe en verger. En général, la productivité des porte-greffes nains est meilleure que celle des porte-greffes plus vigoureux.

Les principaux caractères recherchés chez un porte-greffe sont les suivants :

• rusticité;

• précocité de la mise à fruit;

• productivité;

• production de fruits de gros calibre;

• absence de développement de faux-broussins et de drageons;

• résistance aux maladies telles que la brûlure bactérienne, la pourriture du collet et la tumeur du collet;

• solidité du point de greffe;

• facilité de multiplication en pépinière.

Description des principaux porte-greffes

Les porte-greffes décrits ci-après ne sont pas tous disponibles au Québec et ne sont pas nécessairement offerts par tous les pépiniéristes. Le cas échéant, on peut demander à ces derniers s’ils peuvent les commander.

Le porte-greffe de pommier le plus commun dans le monde est le M.9. Au Québec, les porte-greffes les plus plantés sont actuellement les suivants : B.9, M.9, M.26, MM.106 et, depuis peu, certains clones de la série Cornell Geneva, dont le G.41 et le G.935.

Il est à noter que les séries Cornell Geneva ainsi que certaines séries européennes telles que Pajam et Nic sont brevetées, donc protégées par la Loi sur la protection des obtentions végétales. Il est illégal de multiplier ce matériel sans autorisation. Par ailleurs, des redevances sont ajoutées au prix de l’arbre lors de l’achat. Ces redevances servent à financer les programmes de recherche pour la création de nouvelles variétés. Par contre, certains porte-greffes brevetés peuvent être multipliés avec permission, en s’acquittant des redevances.

Les résultats détaillés du RECUPOM, mis à jour annuellement, sont disponibles sur Agri-Réseau (www.agrireseau. net/documents?a=1&r=RECUPOM) et dans la base de données du RECUPOM : (https://producteursdepommesduquebec.ca)

Malling 9 (M.9)

Le M.9 est le porte-greffe le plus utilisé dans le monde. Il produit un arbre très nain (sa vigueur correspond à 40-45 % de celle d’un pommier de taille standard) adapté aux plantations à haute densité. Il est reconnu comme étant très précoce, très productif et favorisant la production de fruits de gros calibre. Il a longtemps été considéré comme peu rustique, mais les essais et l’expérience ont démontré qu’au Québec, il s’adapte bien à une grande variété de climats et de sols, à condition de l’utiliser dans les sites jugés favorables à la pomiculture. Le M.9, comme les autres porte-greffes de vigueur comparable, possède un système racinaire peu développé. Il doit absolument être tuteuré de façon permanente, car il ne peut supporter la charge des fruits qu’il produit. De plus, son système racinaire restreint le rend vulnérable à la sécheresse. Il est donc essentiel de l’irriguer pour bénéficier de son plein potentiel de productivité et minimiser les pertes hivernales. Ce porte-greffe est par ailleurs très sensible à la brûlure bactérienne et peut mourir s’il en est atteint.

Le M.9 est considéré comme le porte-greffe de référence auquel les autres porte-greffes sont comparés. Il existe au-delà d’une vingtaine de clones différents de M.9, lesquels présentent de légères différences de vigueur et de facilité de propagation, mais une productivité comparable. Les clones T-337 et Cepiland sont les plus disponibles au Québec. C’est pourquoi ils font l’objet d’une description détaillée dans ce chapitre. Fait intéressant toutefois, le M.9 original et le M.9 EMLA sont originaires de l’Angleterre. La Hollande a introduit le M.9 NAKB T-337, maintenant le plus commun des M.9, ainsi que les M.9 NAKB T-338, T-339, T-340 et, plus récemment, les M.9 Fleuren 25, 49, 56, 59 et 86. De la Belgique proviennent les clones M.9 Rene Nicolai 4, 8, 19, 25, 29 et 39; de l’Allemagne, les clones M.9 Burgmer 719, 751 et 984; enfin, de la France, les clones M.9 Pajam 1 (Lancep) et Pajam 2 (Cepiland).

Des études effectuées en Hollande ont permis de différencier les clones de M.9 en 3 groupes :

• groupe 1 (p. ex. Nic 29, Pajam 2, Fleuren 56) : clones présentant des caractères juvéniles, c’est-à-dire un tronc épineux et filiforme avec de nombreux anticipés (rameaux sur le bois d’un an) en pépinière, un enracinement facile, une faible aptitude à fleurir et une période de croissance tardive en automne. Ces clones produisent également plus de faux-broussins et de drageons;

• groupe 2 (p. ex. NAKB T-337, Burg 719, Burg 984) : clones intermédiaires présentant des caractères juvéniles et adultes;

• groupe 3 (p. ex. EMLA, NAKB T-338, Pajam 1, Burg 751) : clones présentant des caractères adultes, c’est-à-dire un tronc non épineux et trapu avec peu ou pas d’anticipés, un enracinement plus difficile, un cycle de végétation plus court et une aptitude à fleurir dès la plantation.

Bien que tous soient comparables sur le plan de la productivité, la vigueur des différents clones varie quelque peu. Les plus vigoureux produisent un calibre de tronc supérieur et un plus grand nombre d’anticipés en pépinière, ce qui se traduit en verger par un rendement supérieur par arbre et nécessite une plus grande distance de plantation. Les clones de M.9 les plus vigoureux sont le M.9 Cepiland et le M.9 Nic 29 qui, en termes de vigueur, se rapprochent du M.26 EMLA. Le M.9 Lancep et le M.9 EMLA présentent une vigueur intermédiaire. Le M.9 NAKB T-337 et le M.9 Fleuren 56 sont les moins vigoureux. Ces derniers sont surtout recommandés avec les variétés de forte vigueur comme McIntosh ou Spartan ou lorsque plantés dans des sols très fertiles. À l’inverse, les clones plus vigoureux sont associés à des cultivars plus faibles comme Empire ou Honeycrisp, aux sols pauvres ou aux sites de replantation.

M.9 NAKB T-337

Issu d’une sélection hollandaise, ce porte-greffe est le plus commun des M.9 dans le monde et il est notamment très utilisé sur la côte ouest américaine. C’est le plus petit des M.9 avec une vigueur correspondant à 25-35 % de celle d’un arbre standard. Il est très précoce et très productif. Ce porte-greffe possède une grande compatibilité avec la majorité des cultivars. Il serait particulièrement recommandé dans les sites les plus fertiles et avec des

M.9 Cepiland

Ce porte-greffe est issu d’une sélection française et fait partie des M.9 les plus vigoureux. Il est très précoce et très productif. Sa vigueur correspond à 30-40 % de celle d’un pommier standard. Il produit passablement de faux-broussins et de drageons. Il est très sensible à la brûlure bactérienne, donc la combinaison avec un cultivar

Bud.9 (B.9)

Issu de la série Budagovsky (programme de sélection génétique russe, Collège d’agriculture de Michurinsk), ce porte-greffe provient d’un croisement M.8 X Red Standard. Le B.9 est très précoce et très productif. Il possède une vigueur comparable aux plus petits M.9 avec environ 20-30 % de la taille d’un arbre standard (Figure 6.2). Le B.9 est plus rustique que n’importe quel autre porte-greffe de la série Malling, y compris le M.26, ce qui est très intéressant pour le Québec. Il a tendance à développer beaucoup de faux-broussins, mais produit peu de drageons.

Il est tolérant à la brûlure bactérienne et à la pourriture du collet, mais il est sensible à la maladie de la replantation et au puceron lanigère. Il doit absolument être irrigué et tuteuré étant donné sa très faible vigueur. Les sols sablonneux ne sont pas conseillés. Il est l’un des meilleurs choix de porte-greffe pour les producteurs intéressés à la plantation à haute densité, à condition de lui fournir les soins nécessaires et de le planter à des distances plus rapprochées.

variétés vigoureuses telles que McIntosh, Spartan, Gala et Ambrosia, entre autres. Il est très sensible à la brûlure bactérienne, à la maladie de la replantation et au puceron lanigère, mais il est résistant à la pourriture du collet. Par contre, certains facteurs tels que sa plus grande vulnérabilité à la sécheresse et à la surproduction le rendent plus sensible au froid.

très sensible tel Gala n’est pas recommandée. Ce portegreffe est également sensible à la maladie de la replantation et au puceron lanigère, mais résistant à la pourriture du collet. Comme le M.9 NAKB T-337, il peut bien s’accommoder à notre climat à condition de l’utiliser dans les sites favorables et d’en faire une gestion appropriée.

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