1 minute read
Revenez un autre jour !
Vous rappelez-vous, lorsqu’en 2014, un pirate de l’air détournait un avion éthiopien à Genève ? L e Boeing avait dû être escorté jusqu’à Cointrin par des forces étrangères – d’abord italiennes, puis françaises. Motif : l ’armée de l’air suisse n’opérait à l’époque que durant les heures de bureau, en dehors desquelles le détournement était intervenu. La Suisse avait été la risée des médias du monde entier, avant de corriger le tir. N’empêche.
Il n’est pas rare que des trains ou des vols civils soient annulés faute de personnel. Dans d’autres domaines, le manque de maind’œuvre est déjà le principal frein au développement des entreprises. Et ce n’est que le début. D’ici à 2040, il manquera plus de 400 0 00 travailleurs dans notre pays en raison de l’évolution démographique. Dans le même temps, d’aucuns nous présentent la semaine de 4 jours comme la recette miracle.
Quelques entreprises la pratiquent déjà, notamment dans l’informatique, qui peine à recruter, malgré des salaires généralement élevés. La semaine de 4 jours constitue alors un moyen de se démarquer de la concurrence afin d’attirer les (trop rares) spécialistes.
Mais comment un chauffeur de bus pourrait-il par exemple effectuer en 4 jours ce qu’il fait normalement en 5 jours, alors que la cadence des horaires de bus lui impose son rythme de travail ? Conséquence: il faut ensuite plus de personnel pour faire le même travail. Ce qui ne fait que creuser encore plus la pénurie de main-d’œuvre. Et le même constat vaut dans d’autres domaines.
Il est donc primordial que chaque entreprise reste libre de choisir le modèle qui lui convient, à elle et à ses salariés.
Car si en Suisse, on attend dorénavant de pied ferme les pirates de l’air qui souhaiteraient détourner un avion à toute heure, les utilisateurs de transports publics, clients de restaurant, malades et autres résidents de homes pourraient eux se voir rétorquer de revenir un autre jour si la semaine de 4 jours devait être imposée de façon généralisée.