Kaizen 29 : Le temps du partage

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no 29

DOSSIER

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GRATUITÉ

LE TEMPS DU PARTAGE

BONNES ADRESSES

KAIZEN NO 29 NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2016

Laissez les herbes biologiques éveiller votre éclat du matin

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novembre décembre 2016

NANCY

979-10-93452-13-5 - F : 5,90 €

Belgique 6,50 € - Suisse 9,40 CHF

RÉFUGIÉS

JACQUES GAMBLIN

OUVRONS NOS CŒURS

LA TERRE À BRAS-LE-CORPS


Magazine bimestriel numéro 29 Novembre-décembre 2016 Imprimé sur papier certifié PEFC Fondateurs Cyril Dion, Yvan Saint-Jours, Patrick Baldassari et Pascal Greboval Directeur de la publication Patrick Oudin Directrice d’EKO LIBRIS Françoise Vernet Rédacteur en chef Pascal Greboval Rédactrice en chef adjointe Véronique Bury Secrétaire de rédaction Diane Routex Éditeur Web Simon Beyrand Direction artistique • hobo@hobo.paris Tél. 06 12 17 87 33 Maquette et mise en pages Schuller-Graphic Contact info@kaizen-magazine.fr Tél. 01 56 03 54 71 Abonnements et commandes Camille Gaudy camille@kaizen-magazine.fr 19, rue Martel - 75010 Paris Dessin de couverture : © T0ad Prépresse Schuller-Graphic 18, rue de l’Artisanat 14500 Vire Tél. 02 31 66 29 29 Impression Via Schuller-Graphic Corlet Roto (imprim’Vert) ZA Les Vallées 53300 Ambrières-les-Vallées

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Éditeur SARL EKO LIBRIS au capital de 142 720 € Siège social 19, rue Martel 75010 Paris www.kaizen-magazine.com

Édito

Le bonheur est gratuit

Q

uelle est la recette du bonheur ? Entretenir des relations durables et de qualité avec son entourage, nous révèle une étude menée pendant soixante-quinze ans par la Harvard Medical School. Les résultats, basés sur un suivi médical et psychologique d’un groupe de plus de 700 individus, démontrent aussi que la richesse des relations favorise une meilleure santé. Ainsi, nous n’avons pas besoin de grosses voitures, de belles maisons, d’une garde-robe renouvelée chaque saison, non, le bonheur est au bout du lien. On s’en doutait un peu ! Mais que cette étude soit réalisée au pays de l’oncle Picsou, quel pied de nez à la société marchande. Bonne nouvelle, donc. On sait à présent comment être heureux, et c’est gratuit ! Et comme la gratuité est au lien ce que l’œuf est à la poule, indissociable, les deux extrémités d’une même ficelle, nous pouvons tirer sur les deux bouts. Temps, espace, matériel, la palette de la gratuité est polychromatique. C’est ce tableau que nous vous donnons à lire dans ce numéro. Dans le dossier, il est question de dons de livres, de vêtements et autres produits, surplus de la société de consommation. Sous cette forme – gratiférias, Sel, etc. –, la gratuité est un avatar de notre surproduction, elle la régule, en créant du lien, un plus ! La gratuité revêt d’autres aspects encore plus riches. Par exemple, l’hébergement de réfugiés, ou donner de l’espace pour recevoir de l’humanité (lire notre reportage page 52). De toutes les situations présentées comme complexes – surproduction, crise des réfugiés, etc. – on peut donc tirer un bénéfice, en les regardant avec le prisme du don. À nous d’être créatifs et ouverts, car « nous sommes sans limites », nous dit Jacques Gamblin (lire page 8). À l’approche des fêtes de fin d’année, voilà un bel espoir, de beaux cadeaux potentiels. Offrir du lien à tour de bras, c’est du bonheur gratuit garanti. L’équipe de Kaizen vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année.

Pascal Greboval Rédacteur en chef

SIRET : 539 732 990 000 38 • APE : 5814Z Commission paritaire : 0317 k 92284 Numéro ISSN : 2258-4676 Dépôt légal à parution Régie de publicité et distribution dans magasins spécialisés AlterreNat Presse • Tél. 05 63 94 15 50 Distribution Presstalis Vente au n° pour les diffuseurs Groupe HOMMELL Tél. 01 47 11 20 12 diffusion-hommell@sfep.fr Aucun texte ni aucune illustration ne peut être reproduit-e sans l’autorisation du magazine. Merci.

Kaizen, késako ? Kaizen est un mot japonais signifiant littéralement « changement bon ». Mais c’est également une méthode : celle du changement par les petits pas. La perspective de changer brutalement, de passer du tout au tout, réveille nos peurs et attise nos résistances. Commencer par un petit pas, prendre courage, en faire un deuxième puis toute une multitude, chaque jour, avec régularité, peut nous conduire aux plus grandes transformations. Cela s’est déjà vu dans l’histoire et c’est ce que nous espérons, à nouveau.

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Dans la boîte aux lettres de Kaizen

ELLES-ILS PENSENT DEMAIN

ELLES-ILS FONT LEUR PART

JE SUIS LE CHANGEMENT

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34 Dossier

68 Je vais bien, le monde va mieux Gardez le souffle, passez au qi gong

Rencontre Jacques Gamblin La Terre à bras-le-corps

13 Les pièces du puzzle Le bénévolat Temps perdu ou temps retrouvé ?

72 Do It Yourself Un vieux jean transformé en trousse des mers

17 Portfolio

76 Nos bonnes adresses Nancy Gratuité, le temps du partage

80 Cuisine

50 Portraits Conteur en milieu hospitalier : des histoires pour recréer du lien 52 Et si on le faisait ensemble ? Accueillir un réfugié chez soi : joie et partages garantis !

L’olive

57 Politisons ! par Cyril Dion

87 Le sourire d’Yvan Saint-Jours

58 Goût de l'enfance École des Boutours : l'écologie, c'est classe !

89 Les rendez-vous Kaizen

30 La voie du Kaizen Christophe André 32 Une nouvelle Le Chaud de la terre par Angélique Villeneuve

63 Vent d’ailleurs Earthships : l’art de recycler pour habiter sain

94 La chronique de Pierre Rabhi

Basile Ducournau Coups de foudre d’un chasseur d’orages 26 Créateurs de culture Clowns sans frontières : du rire pour sécher les larmes

67 Écologie intérieure par Gilles Farcet

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92 Paroles de Colibris


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Rencontre

Jacques Gamblin la Terre, à bras-le-corps Fin 2015, Jacques Gamblin en a enthousiasmé et surpris plus d’un avec sa déclaration d’amour faite à la Terre lors du festival de poésie Autrement le monde ?, à Nantes. Pourtant, au bruit médiatique, l’acteur préfère le silence et l’horizon du bord de mer. C’est dans ce cadre qu’il a expliqué patiemment à Kaizen l’attachement profond qui le relie à la planète. Propos recueillis par Pascal Greboval avec Lucile Vannier Photos : Pascal Greboval

Pascal Greboval Pouvez-vous nous raconter la naissance de ce discours – Mon climat – que vous avez prononcé à Nantes ? Jacques Gamblin La Maison des écrivains et de la littérature de Paris a proposé à trente et un écrivains d’écrire un discours sur le climat, j’en faisais partie. Cette commande m’a donné l’occasion de m’exprimer sur la question du climat. Il a fallu que j’évite les pièges du donneur de leçons, de la culpabilisation, de la science quand on n’est pas scientifique... Je ne suis pas certain d’y être parvenu. Ensuite, La Maison de la poésie a demandé à certains d’entre nous de venir lire leur discours au Lieu unique, à Nantes. Il y a eu une captation et ma lecture s’est retrouvée sur Internet. Il y a eu énormément de vues, ça m’a dépassé. Vous n’occupez pas l’espace médiatique en dehors des périodes de promotion de vos films et de vos pièces. Vous attendiez-vous à un tel écho ? En tant qu’acteur, mon rôle est d’apparaître pour jouer des personnages. Il me semble toujours nécessaire qu’il n’y ait pas trop de pollution visuelle de la part de celui qui les incarne pour que ces personnages soient crédibles, aussi je suis parcimonieux avec la représentation, l’apparence. Je tiens à faire

croire à mes personnages. D'un seul coup, il y a eu ce discours et je suis apparu comme un citoyen. L’exposition m’a gêné, mais je me suis dit que ça devait en être ainsi, que c’était le moment, même si je ne l’avais pas tout à fait décidé. Passée la colère initiale d’avoir été exposé sans donner mon accord, je suis devenu plutôt heureux d’avoir eu autant de retours positifs. Je pense que les spectateurs ont oublié l’acteur et qu’ils ont vu simplement un homme et ce qui lui tenait à cœur. D’où vous est venue la sensibilité à l’environnement qui émane de ce texte ? L’amour que j’ai de l’écologie vient de très loin, d’une enfance relativement proche de la nature, même si je suis né dans une ville [à Granville, dans la Manche] et de parents commerçants. Mais il y avait la proximité avec la mer, la course à pied, les agriculteurs dans mon entourage familial... Je suis quelqu’un du dehors, j’aime ça, j’en ai besoin. La ville m’oppresse, comme sans doute m’ont oppressé les objets dans la boutique de mes parents. J’étais en prise directe avec la consommation, parallèlement à mon besoin de sortir de ce milieu, de me retrouver dans la nature. Au fond, je ne sais pas comment m’est venu cet amour, quelles kaizen • novembre-décembre 2016 • 9


Portfolio

Basile Ducournau Coups de foudre d’un chasseur d’orages Infatigable observateur du ciel, le jeune photographe français Basile Ducournau traque sans relâche les orages et les phénomènes associés : tempêtes, éclairs, tornades... Coup de projecteur sur ses clichés d’éclairs, uniques et saisissants, qui mettent en lumière la puissance de la nature. Propos recueillis par Diane Routex

Paris, Île-de-France, 2011

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Nouveau-Mexique, États-Unis, 2015

Diane Routex Comment vous est venue cette passion pour les orages ? Basile Ducournau À 6 ans, j’étais déjà fasciné par la météorologie en général. J’observais tout ce qu’il se passait dans le ciel et, dans mes dessins, on retrouvait toujours un détail en rapport avec le temps. J’ai commencé à me consacrer pleinement à la photographie météorologique vers l’âge de 15 ans. Aujourd’hui, cette activité est devenue mon métier.

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Où photographiez-vous ces phénomènes météorologiques ? Chaque année, je me rends dans la Tornado Alley, dans le centre des États-Unis. Cette zone permet la formation régulière d’orages extrêmement violents, desquels peuvent naître des tornades, notamment entre avril et juin, quand les conflits de masses d’air – entre de l’air froid et sec provenant des Rocheuses et des prairies canadiennes et de l’air chaud et humide remontant du golfe du Mexique – au-dessus des grandes plaines sont importants. En France, toutes les régions peuvent être touchées, bien qu’il existe une diagonale entre les Pyrénées et le Nord-Est le long de laquelle la majeure partie des gros phénomènes orageux ont lieu.


Créateurs de culture

Clowns sans frontières : du rire pour sécher les larmes Faire rire là où ça fait mal, tel est le credo des artistes de l’association Clowns sans frontières. Lesquels portent bénévolement leurs nez rouges, leur musique et leurs éclats de rire aux quatre coins du monde. Des bidonvilles du Guatemala aux prisons de Madagascar jusque, depuis peu, aux camps de réfugiés de Calais, où nous avons marché dans les pas de ces artistes au cœur empli d’humanité. Texte et photos : Véronique Bury

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U

ne route terreuse, un terrain vague. Au loin, des bâches bleues, noires, vertes, cerclées de cordes, rattachées à des bouts de bois bruts, brinquebalants. Un ciel gris, humide. Le crachin du nord, la mer au loin, l’Angleterre invisible. Nous sommes à Calais. Un dimanche midi. À l’entrée de ce qu’il reste de la « jungle », à moitié démantelée. « Vous avez vos pièces d’identité ? », demande un CRS en bloquant le passage des voitures. « Ah, bon, il fallait une pièce d’identité ? Je l’ai laissée chez moi », lâche Nicolas, un énorme tuba en cuivre sur les genoux. Les voitures n’iront pas plus loin. Et les dix artistes de l’association Clowns sans frontières devront se tasser dans le van d’une association locale pour rejoindre le centre d’accueil Jules Ferry, au cœur de la jungle, première halte du jour. « On n’a pas l’impression d’être en France, clame Valérie, la chanteuse-clown de la bande. C’est comme si on était à 5 000 kilomètres, dans un autre camp de réfugiés. » Dans un pays sous tension, avec ses postes de contrôle, ses codes, sa misère. Et cet étonnement, à chaque fois, de voir débarquer la joyeuse troupe de saltimbanques, habillés de bric et de broc, tantôt avec des nez rouges, tantôt avec de gros instruments de musiques, mais toujours enthousiastes à l’idée d’apporter un peu de chaleur humaine à ceux qui souffrent au quotidien. Devant la grille du centre pour femmes et enfants, quelques jeunes les attendent d’ailleurs déjà. Ils ont été prévenus par l’association qui gère le centre que des musiciens viendraient jouer pour eux. Le temps d’une petite déambulation au milieu du camp pour attirer les regards et la fanfare s’installe sur une pelouse non loin des tentes. Le spectacle peut commencer. Après quelques morceaux festifs, Sylvain et Cyrille, peignoirs de boxeurs sur le dos, s’avancent tels Laurel et Hardy. Un gringalet, un musclé. Au rythme de la musique, le petit essaie d’impressionner le grand, et les sourires déjà éclairent les visages. Quelques saynètes acrobatiques plus tard, ce sont les rires cette fois-ci qui fusent avant les applaudissements. « Si les cultures ont des frontières, le rire, lui, n’en a pas », sourit Antonin Maurel, batterie ceinturée à la taille. Le créateur de Clowns sans frontières sait de quoi il parle. Depuis plus de vingt-deux ans, ce musicien-clown-comédien parcourt le globe avec son association pour offrir un peu de joie, une parenthèse de vie, une bouffée d’air à ceux qui souffrent.

Une association reconnue par les médecins Tout a commencé en 1993, lorsque le jeune artiste, alors âgé de 28 ans, rencontre Tortell Poltrona, un

clown catalan venant de créer l’association Payasos sin fronteras après avoir joué dans des camps de réfugiés en Croatie. « C’était l’époque de la guerre en ex-Yougoslavie. Tout le monde se demandait ce que l’on pouvait faire pour aider. Un ami clown, Joan Montanyès i Martínez, dit Monti, nous a mis en relation et nous avons effectué une première mission à Split », raconte Antonin Maurel. En janvier 1994, l’association française naissait à son tour, comme un écho aux dessins reçus des enfants de Split. « Avant notre passage, ils dessinaient en rouge et noir des maisons en feu, du sang partout… Par la suite, ils ont redécouvert les couleurs, le vert, le bleu, mais aussi les sourires. » Pour Antonin Maurel, qui sort d’une période faste, c’est le déclic. « J’avais gagné pas mal d’argent avec les Jeux olympiques d’Albertville pour lesquels j’avais composé en partie la musique de la

cérémonie d’ouverture. Je pouvais donc me permettre de prendre du temps pour monter cette association et y consacrer bénévolement une grande partie de mon énergie. » Il y entraînera sa famille, ses parents, ses trois frères aînés et sa femme. Et un tas d’amis artistes. « On ne s’est pas posé de questions, on s’est juste dit : “On peut le faire, on le fait !” » Et la mayonnaise a pris. Rapidement. Certes, il a fallu asseoir la crédibilité de l’association, dont l’objectif est de jouer prioritairement pour les enfants en situation de détresse : « Les premières années ont été un peu compliquées. On ne nous prenait pas toujours au sérieux », raconte Antonin, qui recevait des messages de confirmation de laissez-passer des Casques bleus entachés d’ironie – « C’est bon pour les comiques ! » Mais l’appui des associations nationales kaizen • novembre-décembre 2016 • 27


Dossier

Gratuité, le temps du partage

KAIZEN GRATUIT ? Vanter les mérites de la gratuité dans un magazine payant ne serait-il pas un rien contradictoire ? Certes, oui. Aussi, quand vous aurez lu ce numéro de Kaizen, donnez-le à une personne que vous aimez. Qui, elle-même, l'offrira à l'un de ses proches. Et ainsi de suite. Avec un seul exemplaire, créez un cercle vertueux.


Donner est un geste naturel, essentiel, qui cimente les rapports humains. Dans une société dominée par l'argent, la gratuité est la face cachée de l'économie, la base du lien social. Des magasins pour rien aux réseaux de glanage, des marchés gratuits aux logiciels libres, des sites de dons aux échanges de services, partons à la rencontre de celles et ceux qui, au quotidien, jouent la carte de la gratuité. Car donner procure autant de plaisir, sinon plus, que de recevoir.

Dessin : © Julie Graux

Dossier réalisé par Stéphane Perraud


Et si on le faisait ensemble ?

Accueillir un réfugié chez soi :

joie et partages garantis ! Alors que l’Europe peine à s’accorder sur une politique commune au sujet de l’accueil des réfugiés, des citoyens à travers la France font le choix de l’entraide et de l’ouverture à l’autre. Texte : Pauline Bandelier • Photos : Sinawi Medine

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D

écologiques, humaines, économiques et financières actuelles : « Je pense que tout est lié et que la situation risque malheureusement de s’aggraver. Nous devons mettre en place dès aujourd’hui des attitudes et des rapports humains différents », souligne Alain.

À travers la France, des réseaux solidaires Un pari de solidarité qu’ont fait d’autres citoyens à travers la France. À Rennes, Élisabeth et Bernard Philippe font partie du réseau national d’hospitalité temporaire pour les demandeurs d’asile Bienvenue !. Depuis trois ans, au sein de l’habitat groupé dans lequel le couple réside, un studio est mis à disposition un mois par trimestre, en échange d’une contribution de 5 euros par nuit payée par le couple à la copropriété. Bernard explique comment le système a évolué au fil du temps : « Au départ, Bienvenue ! n’avait pas défini de période maximum d’accueil et il est arrivé que des personnes restent jusqu’à un an chez les hébergeurs, ne laissant pas la place pour d’autres. C’est pourquoi le réseau a limité l’accueil à deux à quatre semaines, renouvelables deux fois Avec un voisin de l'habitat groupé où il vit, Bernard joue avec le fils d’Oyunsuvd, arrivée de Mongolie.

© DR

ominée par le mont Bégo, la vallée de la Roya, située dans les Alpes-Maritimes, s’étire gracieusement le long de la frontière italienne. En 2005, Alain, ethnobotaniste, et Camille Créton, géologue et agricultrice, se sont installés dans une ancienne châtaigneraie à 830 mètres d’altitude pour fonder une famille. Un soir de 2015, Camille croise sur la route deux jeunes migrants : « Ils venaient de marcher deux jours en tongs sur les terrains caillouteux de montagne, ils étaient épuisés : je ne pouvais pas les laisser comme ça au bord de la route… Je les ai invités à se reposer quelques jours à la maison. Ils ont pu faire une halte et réfléchir à la suite de leur parcours », raconte-t-elle. À quelques kilomètres de chez Alain et Camille, à Vintimille, un « Calais italien » s’est constitué depuis le rétablissement par la France des contrôles à la frontière italienne en juin 2015. En effet, une partie des personnes débarquées par bateau en Italie – plus de 130 000 sur les neuf premiers mois de 2016 selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés – continuent leur chemin en direction de la France, de l’Angleterre et du nord de l’Europe. Arrêtés par la police aux frontières dans les trains ou sur la route, majeurs comme mineurs sont systématiquement renvoyés en Italie. Depuis mai 2016, les autorités italiennes tentent de désengorger Vintimille – où près de 1 000 personnes sont bloquées en permanence – en les renvoyant vers les centres d’accueil et de tri du sud de l’Italie, les fameux « hot spots ». Mais les migrants reviennent rapidement, certains en étant déjà à leur troisième ou quatrième voyage. Ils tentent alors de traverser la frontière en faisant appel aux passeurs ou en traversant la vallée de la Roya. Depuis leur première expérience d’accueil, Alain et Camille hébergent régulièrement des gens. Une hospitalité synonyme pour eux d’ouverture sur le monde : « Nous avons du plaisir à faire ce que l’on fait, nous rions beaucoup, apprenons l’arabe. Et plus besoin d’allumer la télévision pour savoir ce qu’il se passe au Soudan », sourit Camille. Autour d’eux, ils ont même fait des émules : « Certains de nos amis ont décidé d’ouvrir leur porte à leur tour. Aujourd’hui, un réseau informel s’est mis en place dans la Roya. » Un engagement humaniste qui se fait souvent en parallèle d’une réflexion plus globale sur les crises

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Le goût de l’enfance

École des Boutours : l’écologie, c’est classe ! Depuis la rentrée 2014, une école maternelle de Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, accueille les enfants dans un bâtiment bioclimatique, aux matériaux biosourcés, et doté d’un potager sur son toit. Un lieu rêvé pour des écocitoyens en herbe. Texte : Frédérique Basset • Photos : Éléonore Henry de Frahan

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es enfants qui jouent, d’autres qui courent en riant ou se confient des secrets. Une cour d’école qui ressemble à toutes les autres. Ou presque. Car la maternelle des Boutours de Rosny-sous-Bois, qui accueille sur deux étages quelque deux cents élèves depuis la rentrée 2014, est un modèle d’architecture écologique et bioclimatique, dont les matériaux sont biosourcés. Lequel a d’ailleurs été primé par l’Ademe, l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, en 2013. « Les matériaux sont pour la plupart locaux avec un bilan carbone zéro », explique Emmanuel Pezrès, l’un des architectes de la commune responsable de la maîtrise d’œuvre. Résultat, une structure en paille, bois, ouate de cellulose, terre crue et peintures 58 • kaizen • numéro 29

végétales à base d’huile de colza bio. Dans le couloir, face aux casiers et patères en bois de toutes les couleurs, une petite fenêtre de « vérité » remplie de paille montre aux enfants les dessous du bâtiment. Un bâtiment conçu selon les principes bioclimatiques, c’est-à-dire tirant le meilleur parti des conditions du site et de son environnement. Orienté sud-est, il exploite au mieux le soleil et utilise les low-tech 1 – des matériaux durables, économiques, locaux et réparables –, une ventilation naturelle grâce à de nombreuses fenêtres, et des chaudières à pellets – granulés de bois –, couplées à des puits canadiens 2 afin de réguler la température. « Cette école offre aux enfants et aux enseignants un cadre de vie dans lequel on se sent bien, reconnaît la


directrice, Mélanie Pointreau. Seule ombre au tableau, les classes de vingt-neuf élèves sont bien chargées, mais ce problème n’est pas du ressort de l’architecte… » « Transmettre des valeurs écologiques à nos enfants est très important, renchérit Nicolas Haas, parent d’un élève de grande section. Ils doivent avoir conscience qu’on habite une Terre aux ressources limitées, et cette école est un modèle pour eux. » Cette volonté était aussi celle de la municipalité. « On a accouché d’une belle école qui a un véritable potentiel pédagogique, affirme Gabriel Lapeyre, directeur du cabinet du maire. Même si les élus ne sont pas tous des écologistes convaincus, ils ont tous adhéré au projet proposé par nos architectes. D’autant que son coût de 6,4 millions d’euros n’est pas plus élevé que celui d’une école classique. Et ce, grâce à une maîtrise d’œuvre interne et des architectes qui ont le temps de négocier les prix, contrairement aux cabinets d’architecture extérieurs. C’est un projet pionnier qui va dans le bon sens et nous entendons continuer à rénover et construire des bâtiments publics de cette façon. » Il est encore trop tôt pour savoir si des économies

d’usage ont pu être réalisées, mais Gabriel Lapeyre souligne que la mairie est persuadée qu’« il y en aura sur le long terme. »

Un potager sur le toit Dans la cour, des végétaux comestibles ont été plantés en partie par les enfants et leurs parents : mélisse, tilleuls, framboisiers, mûriers, lavande, plaqueminiers, nashis, ou encore des variétés locales comme le pommier Calville de Rosny. « Les arbres assurent plusieurs fonctions, indique Emmanuel Pezrès : ils absorbent l’eau, donnent des fruits, dispensent de l’ombre en été tout en laissant filtrer le soleil en hiver, et sont, en plus, des puits de carbone. » Une mare pédagogique, labellisée LPO – Ligue pour la protection des oiseaux –, comme l’ensemble du site, accueille insectes et canards colverts. Seule concession aux high-tech : un petit panneau photovoltaïque pour actionner une pompe qui permet d’oxygéner la mare afin d’en chasser les moustiques. Et parce que tout ici fait pédagogie, les gouttières ouvertes laissent la pluie s’écouler directement dans les plantations. Quoi de mieux pour comprendre le cycle de l’eau ?

Dans le quartier des Boutours, l’agriculture n’est pas un concept nouveau. Avant l’arrivée du chemin de fer, Rosny-sous-Bois faisait partie de la ceinture nourricière de Paris. Cette tradition revit, à moindre échelle, sur le toit de l’école, conçu pour être un lieu de culture. L’agriculture urbaine ayant le vent en poupe, l’idée était de reconnecter les enfants au vivant et de leur donner le goût d’une nourriture bio et locale. Le toit-terrasse de 700 m2, entièrement kaizen • novembre-décembre 2016 • 59



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DIY

Do It Yourself

Un vieux jean transformé en trousse des mers Qui n’a pas, dans son placard, un bon vieux jean ? Pratique, résistant, passe-partout, il est présent dans la plupart des garde-robes du monde entier ! Si le vôtre arrive en fin de vie, il est possible, en quelques points de couture, de le métamorphoser en une superbe trousse en forme de baleine. Texte : Aurélie Aimé • Photos : Jérômine Derigny

E

n 2005, suite à la levée des quotas d'importation de produits textiles en France, la consommation de vêtements s'est fortement accrue et, avec elle, la production de déchets. Environ 600 000 tonnes de textiles – habillement, linge de maison et chaussures – sont mises sur le marché chaque année dans l’Hexagone selon Éco TLC, soit 9,2 kilos par habitant. Le jean se vend à plus de 90 millions d’exemplaires par an rien qu’en France, selon l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe). Du champ de coton au magasin, il peut parcourir jusqu'à 65 000 kilomètres, soit plus d’une fois et demie le tour de la Terre. Aujourd’hui, la mode est au jean délavé, et cela n’arrange rien. Le procédé d’usure artificielle nécessite la projection de sable ou de petites pierres ponce pour abîmer prématurément la toile. La première est néfaste pour la santé des ouvriers, la seconde requiert de grandes quantités d’eau. Par ailleurs, les impacts sur l’environnement se répartissent de façon équilibrée entre l’étape de production, l’étape d’utilisation et la fin de vie. À titre individuel, pour limiter la casse, on peut laver son jean à froid et le moins possible, puis le donner

ou le déposer dans un conteneur à vêtements plutôt que de le jeter quand on décide de s’en séparer. Le Relais, une branche d’Emmaüs, valorise près de 90 % des dons de textiles reçus. La moitié est revendue à des magasins d’occasion, le reste est recyclé. Certains textiles – principalement des vieux jeans – sont transformés, grâce à un ajout de laine et de polyester, en isolants destinés au bâtiment. L’écomatériau obtenu a des performances thermiques et acoustiques identiques à celles de la laine minérale. Il résiste au feu et est économique, de par le faible coût de sa matière première. Outre cette solution verte, il est possible de donner une nouvelle vie à son jean usé en le transformant soi-même. En quelques coups de ciseaux, faites-en une ceinture-pochettes : découpez simplement les poches et la ceinture en un seul morceau. Vous aurez à portée de main vos pinceaux, vos outils… Pourquoi ne pas utiliser également les morceaux de textile pour faire des cache-pots, ou les assembler en taie d’oreiller ? Les possibilités sont infinies ! Avec quelques bases en couture, vous réaliserez une trousse de toilette ou, pourquoi pas, une trousse à crayons. Nous vous proposons ici d’en fabriquer une à l’effigie de nos géantes des mers : les baleines. ■ kaizen • novembre-décembre 2016 • 73


Nos bonnes adresses

Nancy À la confluence des initiatives Nancy ne se résume pas au classicisme de sa célèbre place Stanislas, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Ville étudiante, la préfecture de Meurthe-et-Moselle abrite aussi un mouvement citoyen qui favorise l’émergence de lieux différents, éthiques, bio et solidaires. Texte et photos : Pascal Greboval • Dessin : Manu Thuret

Manger Dans le marché couvert, une bande de joyeux copains œuvre pour une alimentation saine. Au p'tit bio e, dans une ambiance décontractée et conviviale, Vincent prépare quiches, soupes et autres petits mets sans prétention et d’un excellent rapport qualité prix. « Cuisine du marché », voilà qui qualifie très bien la carte du restaurateur. Il se procure les légumes chez ses voisins et amis d’enfance Croc'us e, une petite échoppe qui vend fruits et légumes bio dans le marché. Dans leur boutique rue Mac Mahon, vous trouverez en plus des aliments secs et des produits ménagers. Soucieux de ne pas soutenir les grands groupes qui se cachent parfois derrière certaines marques bio, Sébastien et Mike, les deux créateurs, mettent un point d’honneur à vendre des produits venant de petits fournisseurs. 76 • kaizen • numéro 29

Ingrid et Kevin sont jeunes, engagés et, depuis juillet 2016, ils proposent à L'Appétit bio r une restauration rapide 100 % labellisée bio. « Il n’y avait pas de restaurant à Nancy qui correspondait à nos envies et nos valeurs… Alors nous l’avons créé ! » Ils travaillent au maximum avec les producteurs locaux et leurs burgers ou wraps sont accompagnés de légumes de saison. Quant aux frites faites à la main par Ingrid, elles justifient à elles seules votre venue. Outre l’effort porté sur la qualité des ingrédients, ce jeune couple s’est inscrit dans une approche globale avec tri des déchets par exemple. Gravitant autour de l’agglomération nancéenne, le food truck Les Fermiers d’ici réalise burgers et purées du terroir lorrain, à base d’ingrédients majoritairement issus de l’agriculture biologique.


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Se divertir Utiliser le jeu comme facilitateur de lien, tel était le pari de Maxime et Gabriel en créant La Feinte de l'ours, un café associatif qui propose aux grands et aux petits – plutôt après 6 ans –, de se retrouver autour d’une table du mardi au samedi de 19 heures à minuit : « C’est quand même mieux que de regarder la télé », résume Samuel, le président de l’association. Au milieu des mille jeux en stock, dont cent renouvelés chaque année, que vous soyez venu seul ou en groupe constitué, l’équipe de bénévoles vous guidera vers le jeu qui vous convient le mieux et vous fera passer un bon moment en vous en expliquant les règles au préalable. Et pour les entreprises ou autres entités qui souhaitent créer du lien, l’association organise des animations sur mesure. Créer du lien est aussi le leitmotiv de Mélodie, la femme-orchestre du bar Trois petits points t . « C’est un bazar culturel où chacun peut présenter ce qui l’anime, le passionne. L’objectif est que personne ne reste dans son coin », résume la jeune femme. Et, dans cette dynamique, la programmation qu’elle insuffle – et qui est complétée par des propositions extérieures –, couvre différents horizons. « Ça va du chamanisme japonais aux concerts de metal, en passant par le théâtre et des débats politiques. » Bref, curieux de tout poil, il faut guetter la programmation de près. Des thérapeutes viennent aussi dispenser leur pratique dans des salles qui leur sont dédiées. « Polliniser avec des ondes bienveillantes des personnes qui passent ici me donne le sourire », conclue Mélodie.

d’un potager communautaire sur un toit, la création d’une champignonnière participative dans une cave, l’installation de jardins au sein d’écoles et maisons de retraite, etc. Librairie indépendante depuis sa création en 1994, L’Autre rive promeut principalement trois genres : la littérature, les livres jeunesse et les sciences humaines. Frédéric et Emma veillent depuis 2012 à la qualité des ouvrages proposés. Et, pour favoriser la découverte culturelle, ils organisent régulièrement des rencontres avec les auteurs.

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Se cultiver Créé en 2011, le Centre culturel autogéré de Nancy (CCAN) est un endroit atypique, militant, associatif et convivial. Il a pour but de promouvoir des pratiques qui favorisent l’émergence d’une société non marchande. Géré uniquement par les bénévoles, le CCAN organise des soirées et des événements sur des thématiques telles que l’autogestion, le féminisme, les luttes LGBTQI (lesbiennes, gays, bisexuels, trans, queer et intersexués), l’écologie radicale et le véganisme. Bref, militant actif, ce lieu est pour vous. Développer l’agriculture écologique en ville est la raison d’être de Racines carrées. Créée par trois jeunes gens motivés, Inès, Joffrey et Sara, l’association se veut être une organisation de discussions et d’échanges autour de l’agriculture urbaine et ses nombreuses implications : la mise en place

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Cuisine

L'olive

… le fruit d’hiver de la garrigue ! Dégustée entière à l'apéritif, dans un tajine ou sous forme d'huile sur du pain frais, l'olive laisse toujours en bouche une empreinte suave et aromatique gorgée de soleil. Patience est le maître-mot pour cette drupe – fruit charnu à noyau – qui se récolte en hiver et demande un soin particulier avant d'être croquée. Texte et photos : Linda Louis


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Identification d’Olea europaea (Oléacées) *

Sauvage & délicieux ! «

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ss-kss, kss-kss... » Qu'il est bon d'imaginer le chant des cigales en cette période hivernale ! L'olive nouvelle chante aussi dans nos assiettes, pour notre plus grand plaisir. Depuis longtemps, nous entretenons un rapport privilégié avec ce fruit pas comme les autres... Dans l’Antiquité gréco-romaine, l'olivier symbolise la paix, l'abondance, la gloire et les honneurs. Il était d'usage de brandir une de ses branches pour annoncer la fin d'une d une bataille. Cette symbolique est également présen présente dans l'histoire de la blanche colombe de l'arche l'arch de Noé, revenue avec un rameau bec, annonçant la fin du Déluge. d'olivier dans son s L'olivier illustra illustrait la notion de force et de pouvoir chez les emper empereurs, les poètes ou les athlètes, couronnés avec ses se branches. Aujourd'hui encore, une branche d'olivier d'oliv figure sur le drapeau bleu des Nations unies et en broderie sur le costume des membres de l'A l'Académie française. En France, l'arb l'arbre tortueux vit dans le pourtour méditerranéen, mais ma pas seulement. On le retrouve à l'intérieur des tterres, en Ardèche, dans l'Aude ou la Drôme. Certain Certaines variétés se sont acclimatées aux régions plus fr fraîches et on peut obtenir de belles récoltes d'olives d'olive en Bretagne ou en Centre-Val de Loire. L’espéran L’espérance de vie de l’olivier peut excéder les 2 000 ans ! Il exi existe, au Liban, à Bechealeh, des oliviers âgés d'environ 6000 ans ! À Roquebrune-Cap-Martin (Alpes-Maritimes), un spécimen vénérable vieux de (Alpes-Maritim plus de deux millénaires m affiche un impressionnant tour de taille de 23 mètres ! L'arbre produit les précieuses olives, omniprésentes dans la gastro gastronomie méditerranéenne, ingrédient de base du fa fameux régime crétois. Préparées et conservées entières, en souvent parfumées avec des aromates enso ensoleillés ou réduites en huile, elles font partie des rares rare fruits ne pouvant être consommés tels quels. Leur chair est bien trop amère à cause de l’oléopicrine qu'elles qu contiennent. Si, un jour, vous

• Arbre très rameux, à tronc tortueux, pouvant atteindre 20 m de hauteur, à l'écorce brune et crevassée. • Petites feuilles opposées, ovales allongées, très fines, vert glauque sur le limbe supérieur et vert clair argenté avec une nervure médiane sur le limbe inférieur. • Petites fleurs blanches tubulaires, en grappe et lâches. • Fruit charnu – ou drupe – , vert foncé à l'état jeune, vert clair, ocre, rosâtre, violet puis noir à maturité complète, contenant un noyau allongé et pointu. • Habitat ensoleillé, sur sol aride et calcaire. • Récolte des fruits d'octobre à mai. * Variété cultivée

êtes tenté de croquer dans une olive tout juste cueillie sur l'arbre, vous ne serez pas déçu du voyage ! La Dame exprime tout son talent après avoir été désamérisée et conservée longuement en saumure. Suivez-nous, on vous explique comment faire...

Et l’olivier sauvage ? L'olivier sauvage ou oléastre (Olea oleaster) pousse dans les zones les plus méridionales de notre pays où la température moyenne annuelle dépasse 15 °C. Contrairement à l'olivier cultivé, il est buissonnant, très rameux, épineux, ses branches sont minces, ses feuilles courtes, arrondies – parfois lancéolées – et ses fruits ronds et très peu charnus. Quand récolter les olives ? La cueillette doit s'effectuer au minimum à partir de la véraison, autrement dit, quand la drupe change de couleur et commence à virer du vert foncé au vert-jaune clair. L'olivaison, ou récolte, est réalisée au fil des besoins : • en octobre, les olives vertes, pour les conserves ; • en novembre, les olives vertes à jaunes, pour l’huile d'olive ; • en décembre, les olives roses et violettes – « olives tournantes », pour les conserves ; • en décembre-février – voire plus selon certaines régions et préparations –, les olives noires pour les conserves. Ces périodes sont fluctuantes d'une variété d'olivier, d'une exposition solaire, d'une région, d'une saison kaizen • novembre-décembre 2016 • 81


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NOVEMBRE [KAIZEN PARTENAIRE & PRÉSENT] 5 au 13 novembre / Paris Salon Marjolaine Conférence Kaizen le mardi 8 novembre à 14 h : La finance au service de l’homme ou l’homme au service de la finance ? Avec Bernard Kimmel (fondateur d’Arcadie) et Jérôme Henry (directeur Innovations, Digital et e-banque au Crédit coopératif). Animation : Pascal Greboval Parc floral de Paris - 75012 www.salon-marjolaine.com 01 45 56 09 09

[KAIZEN PRÉSENT & PARTENAIRE] 25 au 27 novembre / Lille (59) Salon NaturaBio, 16e édition Grand Palais www.salon-naturabio.com 01 45 56 09 09 25 au 27 novembre La Roche-sur-Foron (74) Salon Naturellia www.naturellia.com • 04 50 03 03 37 26 et 27 novembre / Saint-Étienne (42) Salon Tatou Juste, 11e édition Parc des expositions www.tatoujuste.org • 06 52 77 56 85

L’AGENDA KAIZEN 2016 NOVEMBRE - DÉCEMBRE

RENDEZ-VOUS 8 au 13 novembre La-Roche-sur-Grane (26) Forum « Un changement humain pour un changement de société » www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05 12 au 20 novembre / France entière Semaine de la solidarité internationale, 19e édition www.lasemaine.org [KAIZEN PARTENAIRE] 14 novembre à 19 h / Paris Atelier-conférence de Bernard Alonso : Permaculture humaine, des clés pour vivre la transition. Cet atelier vous transmettra des outils applicables pour amorcer votre transition. Mairie du 20e arrondissement 6, place Gambetta Réservations : www.universitetransition.org 18 au 20 novembre / Poitiers (86) Salon Respire la vie, 15e édition Parc des expositions www.respirezlavie.com • 01 45 56 09 09 22 et 23 novembre La-Roche-sur-Grane (26) Formation Initiation à la Sociocratie www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05 23 novembre / La-Roche-sur-Grane (26) Atelier École du Colibri et pédagogie de la coopération www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05 24 au 27 novembre La-Roche-sur-Grane (26) Atelier La facilitation à travers le corps et le mouvement www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05

[DÉBAT KAIZEN] 30 novembre à 19 h 30 / Paris Penser par soi-même : guide de résistance Dialogue entre Harald Welzer (à l’occasion de la parution en français de son livre Penser par soi-même : guide résistance) et Françoise Vernet, directrice du magazine Kaizen. En partenariat avec la Heinrich-Böll-Stiftung et les éditions Charles Léopold Mayer. Goethe-Institut 17, avenue d’Iéna - 75116 Inscriptions au 01 44 43 92 30 ou info@paris.goethe.org [KAIZEN PRÉSENT & PARTENAIRE] 30 novembre-4 décembre Grenoble (38) Salon Naturissima SPL Alpexpo - Avenue d'Innsbruck www.naturissima.com • 04 76 39 66 00

DÉCEMBRE 2 au 4 décembre / Bergerac (24) Foire bio de Bergerac, 12e édition foirebiobergerac.canalblog.com 2 au 4 décembre / Montpellier (34) Salon BioHarmonies Parc des expositions www.salon-bioharmonies.com 04 66 62 07 16 [CONFÉRENCE KAIZEN] 13 décembre à 19 h / Lyon (69) Zéro déchet, pourquoi pas vous ? Avec Coline Vinçon (Zero Waste France) et Pauline Veillerot (Mouvement de palier). Animation : Françoise Vernet Goethe-Institut, 18, rue François Dauphin, 69002 Réservations : www.kaizen-magazine. com/conferences [CONFÉRENCE KAIZEN] 14 décembre à 19 h 30 / Paris La gratuité, une économie réparatrice ? Avec Debora Fischkandl (directrice de la Boutique sans argent), Jean-Michel Cornu (auteur du livre Tirer bénéfice du don) et Étienne Gonnu (de l'April, l’Association pour la promotion et la recherche en informatique libre). Animation : Pascal Greboval Goethe-Institut 17, avenue d’Iéna - 75116 Réservations : www.kaizen-magazine. com/conferences L’argent récolté avec le prix des entrées sera utilisé pour proposer des abonnements à Kaizen gratuits à des personnes ayant des ressources limitées. Jusqu’à 40 abonnements pourront ainsi être offerts.

PASSEZ À L’ACTE ! Kaizen est heureux de vous proposer de vous/nous rencontrer régulièrement dans la vie réelle pour échanger, partager vos projets et construire ensemble lors des cafés Kaizen, dit Kawaa-Kaizen ! Durant la semaine du 2 au 10 novembre, nous avons le plaisir de nous associer au mouvement Fraternité générale pour organiser, partout en France, des débats autour de la fraternité, pour lutter contre les rejets et les replis communautaires et identitaires. N’hésitez pas à participer ou à organiser une rencontre fraternelle autour de chez vous ! Pour tout savoir et vous inscrire : www.kaizen-magazine.com/rencontres

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