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janvier février 2017
DOSSIER
DEMAIN
couv QUELLE AGRICULTURE ? Nourrir 10 milliards d’humains avec l’agroécologie et la permaculture
BONNES ADRESSES
BRUXELLES
Belgique 6,50 € Suisse 9,40 CHF
LE CHOCOLAT
JON PALAIS
TOXIQUE OU BÉNÉFIQUE ?
LA NON-VIOLENCE POUR CHANGER LE MONDE
3 Éditeur SARL EKO LIBRIS au capital de 142 720 € Siège social 19, rue Martel 75010 Paris www.kaizen-magazine.com
Édito
Des produits éthiques et riches de sens
Magazine bimestriel numéro 30 Janvier-février 2017 Imprimé sur papier certifié PEFC
des savoirs traditionnels ! puisés au coeur Cultiver son jardin édito
Fondateurs Cyril Dion, Yvan Saint-Jours, Patrick Baldassari et Pascal Greboval Directeur de la publication Patrick Oudin Directrice d’EKO LIBRIS Françoise Vernet Rédacteur en chef Pascal Greboval Secrétaire de rédaction Diane Routex Éditeur Web Simon Beyrand Abonnements et commandes Camille Gaudy camille@kaizen-magazine.fr 19, rue Martel - 75010 Paris Assistante commerciale Patricia Salle Comptabilité Patricia Lecardonnel Contact info@kaizen-magazine.fr Tél. 01 56 03 54 71 Direction artistique, maquette et mise en pages • hobo@hobo.paris Tél. 06 12 17 87 33 Photo de couverture © BONNINSTUDIO Prépresse Schuller-Graphic 18, rue de l’Artisanat 14500 Vire Tél. 02 31 66 29 29 Impression Via Schuller-Graphic Corlet Roto (imprim’Vert) ZA Les Vallées 53300 Ambrières-les-Vallées
SIRET : 539 732 990 000 38 • APE : 5814Z Commission paritaire : 0317 k 91284 Numéro ISSN : 2258-4676 Dépôt légal à parution Régie de publicité et distribution dans magasins spécialisés AlterreNat Presse • Tél. 05 63 94 15 50 Distribution Presstalis Vente au n° pour les diffuseurs Groupe HOMMELL • Tél. 01 47 11 20 12 diffusion-hommell@sfep.fr Aucun texte ni aucune illustration ne peut être reproduit-e sans l’autorisation du magazine. Merci.
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mour, paix, harmonie : voilà, entre autres, ce que nous vous souhaitons pour cette année à venir. Goûter ces fruits de la vie nécessite un travail quotidien sans relâche. Une fois les graines semées, les tâches sont nombreuses : prendre soin de l’autre, être attentif aux mots, vigilant aux intentions, et créer des écosystèmes qui permettent de trouver un équilibre, un épanouissement de l’être. Comme le résume Voltaire, « il faut cultiver notre jardin ». Sommes-nous en capacité d’être de bons jardiniers ? Et comment peut-on le devenir ? Depuis quatre ans, chez Kaizen, nous évitons le prêt-à-penser. Nous préférons être guidés par des valeurs. Prendre soin de la vie nous semble être une bonne base. C’est dans cette dynamique que nous vous donnons à lire dans ce numéro un dossier sur l’agriculture. Celle de demain, qui ne considère pas la vie comme une suite de bocaux alignés sur une étagère. Celle qui prône la diversité, source de richesse. Loin de l’agriculture moderne, intensive. D’ailleurs, comment cette dernière a-t-elle pu s’affranchir de ce principe de diversité et nier le vivant, au cœur pourtant de son activité ? Le progrès est-il source d’égarement ? Faisons en sorte que ce soit une parenthèse dans l’histoire de l’humanité. C’est la proposition de l’agroécologie et de la permaculture : renouer avec ce principe élémentaire. Dessiner un nouvel horizon qui dépasse l’unique domaine de l’agriculture, où coopération, cohérence et éthique s’alimentent mutuellement. En fermant ainsi l’épisode de l’agriculture dévastatrice, ces démarches – agricoles – ouvrent le champ des possibles. Un paradigme où nourriture terrestre et spirituelle ne font qu’une. Dans ces nouveaux espaces de cultures pousseront, à n’en point douter, ces fruits si chers de la vie : amour, paix et harmonie. Pour que vous puissiez les récolter à votre guise, nous continuerons de planter ces graines en 2017. Toute l’équipe de Kaizen vous présente ses meilleurs vœux. Pascal Greboval Rédacteur en chef
Kaizen, késako ? Kaizen est un mot japonais signifiant littéralement « changement bon ». Mais c’est également une méthode : celle du changement par les petits pas. La perspective de changer brutalement, de passer du tout au tout, réveille nos peurs et attise nos résistances. Commencer par un petit pas, prendre courage, en faire un deuxième puis toute une multitude, chaque jour, avec régularité, peut nous conduire aux plus grandes transformations. Cela s’est déjà vu dans l’histoire et c’est ce que nous espérons, à nouveau.
En vente en magasins biologiques. Retrouvez l’ensemble de la gamme sur : 2017 • 3 kaizen • janvier-février
www.aromandise.com
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Sommaire • Kaizen n
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Dans la boîte aux lettres de Kaizen
ELLES-ILS PENSENT DEMAIN 8
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Rencontre Jon Palais Les deux faces de la non-violence
ELLES-ILS FONT LEUR PART
JE SUIS LE CHANGEMENT
34 Portraits Des entrepreneurs remettent l’humain au cœur du travail
68 Je vais bien, le monde va mieux Le ski de randonnée nordique
sommaire 36
Dossier Demain, quelle agriculture ?
72 Do It Yourself Orange, citron et pomelo : le trio gagnant pour passer l’hiver en beauté
13 Les pièces du puzzle Le chocolat Toxique ou bénéfique ? 17
Portfolio
76 Nos bonnes adresses Bruxelles
Alexandre Sattler La route de la joie
80 52 Vent d’ailleurs Cavoli Nostri : quand l’agriculture sociale trace son sillon
Cuisine Le curcuma
57 Politisons ! Cyril Dion 26 Créateurs de culture La Réserve des arts ou l’art de prolonger la vie des rebuts
58 Et si on le faisait ensemble ? Une éolienne rien que pour les enfants !
30 La voie du Kaizen Florence Servan-Schreiber
62 Le goût de l’enfance L’autodéfense intellectuelle sur les bancs de l’école
89 Les rendez-vous Kaizen
67 Écologie intérieure Gilles Farcet
94 La chronique de Pierre Rabhi
32 Une nouvelle L’Allée des possibles par Nelly Pons
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87 Le sourire d’Yvan Saint-Jours
92 Paroles de Colibris
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rencontre
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Rencontre
rencontre Jon Palais Les deux faces de la non-violence Jon Palais est l’un des porte-parole d’Alternatiba et d’ANV-COP21 (Action non-violente COP21). Il manie l’énergie des propositions et la force de l’opposition comme le yin et le yang pour préserver notre planète et construire une autre société. La non-violence est au cœur de cette double démarche. Rencontre avec un enragé de nature. Propos recueillis par Pascal Greboval, avec Lucile Vannier - Photos : Patrick Lazic Pascal Greboval Comment devient-on l’un des porte-parole d’Alternatiba et d’ANV-COP21 ? Jon Palais C’est la conjugaison d’un parcours personnel et politique. Je me suis toujours senti proche de la nature et ai très vite été inquiété par la disparition de certaines espèces. J’ai commencé à militer à Greenpeace en 2006. À la même époque, revoir le film de Richard Attenborough sur Gandhi [Gandhi, 1982] m’a convaincu de la pertinence de l’action non violente. Les actions directes non violentes créent des situations de confrontation : on s’interpose pour bloquer un convoi ou un chantier, par exemple, ce qui engendre un conflit. Mais le conflit n’est pas la violence : c’est la façon dont il se déroule qui peut dégénérer en violence, ou a contrario évoluer de manière positive. Si on désamorce la tension et la violence, si on capte l’attention, alors le dialogue peut s’installer. À partir de 2011, j’ai milité aussi auprès de l’association Bizi ! [« Vivre » en basque], au Pays basque. C’est à ce moment que j’ai compris que la bataille du climat était centrale. Cette lutte conditionne non seulement les enjeux environnementaux et de justice sociale, mais aussi les enjeux de démocratie, de paix, et même de survie de l’humanité. C’est en comprenant cela que j’ai participé, avec B i z i ! , a u l a n c e m e n t d ’A l t e r n a t i b a , p u i s d’ANV-COP21.
En parallèle, en 2009, alors âgé de 30 ans, j’ai commencé à avoir des crises de spondylarthrite ankylosante, une maladie auto-immune que les médecins m’expliquaient chaque fois d’une manière différente. Mon état empirait, j’avais de plus en plus de mal à marcher : ma vie prenait un tournant radical. Le déclic est venu d’un médecin revenu d’Inde, où il avait étudié la médecine ayurvédique. Il ne parlait pas de « maladie », car il s’agit de notre propre organisme qui se met à produire des anticorps qui se retournent contre lui. Selon ce médecin, si le corps et l’esprit sont capables de créer ce dysfonctionnement, ils sont aussi capables de faire l’inverse. Il m’a dit qu’il fallait comprendre les raisons pour lesquelles mon corps avait déclenché cela. J’ai pris conscience Pendant qu’Alternatiba a démontré l’ampleur des solutions possibles, à travers une centaine de Villages des alternatives organisés avant la COP21, le Tour Alternatiba ou le livre Alternativez-vous (Les Liens qui libèrent, 2015), ANV-COP21 (Action non-violente COP21) a mobilisé sur des actions non violentes tels le blocage du sommet du pétrole offshore à Pau, en avril 2016, et l’opération Faucheurs de chaises. Depuis mai 2016, ces deux mouvements ont fusionné. Ils élaborent désormais leurs projets ensemble.
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portfolio
Portfolio
Vendeuse de fruits au pied du mont Popa, en Birmanie.
La route de la joie Photos : Alexandre Sattler - Poèmes : Stéphanie Machto Photographe voyageur humaniste et naturaliste, Alexandre Sattler court le monde afin d’en capturer les splendeurs et les couleurs. Rires, sourires, allégresse : ses clichés témoignent de la beauté et de la richesse de l’humanité. Stéphanie Machto, passionnée d’écriture, aime tisser les mots. Ils ont réuni leurs talents et mêlé habilement images et poèmes pour nous offrir un tour du monde de la joie. Un véritable message d’espoir.
POUR ALLER PLUS LOIN Alexandre Sattler et Stéphanie Machto, Éclats de joie, Hozhoni, 2016
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Jeune Népalaise dans le village de Kagbeni.
Audacieux Hmong gardant ses buffles dans les rizières de Sapa, au Viêtnam.
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Créateurs de culture
La Réserve des arts
ou l’art decréateur prolonger lade vie des rebuts
culture
Texte : Aude Raux - Photos : Jérômine Derigny
Promouvoir des « arts éco », telle est la philosophie de La Réserve des arts. Cette association collecte, depuis 2010, les matériaux que des entreprises destinaient à la poubelle. Une fois valorisés, ils sont vendus à petits prix aux artistes et artisans. Grâce à cette approche écologique et économique, les éléments de récup’ deviennent de nouvelles matières premières.
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Cathy, valoriste à La Réserve des arts, livre un bureau.
u milieu de l’entrepôt de La Réserve des arts dont il est responsable, Ferran Jover (photo ci-dessous) nous invite à regarder « non pas les planches de bois, mais les arbres ; non pas les chutes de cuir, mais les animaux » qu’abrite ce lieu. « Si l’on respecte le vivant, précise-t-il, on ne peut pas considérer ces objets comme des déchets. » Située à Pantin (Seine-Saint-Denis), cette ancienne imprimerie de 1 000 m2 foisonne de ressources précieuses, joliment agencées par volumes, couleurs et matières. Non seulement du bois et du cuir, mais aussi de la quincaillerie, du verre, du plastique, des textiles, des meubles et de l’insolite, comme les éléments de décor d’un défilé de mode. Tous ces matériaux ont été récupérés auprès de trois grandes entreprises du luxe et de l’événementiel et de deux musées partenaires, sans oublier les collectes exceptionnelles.
créateur de culture
« Grâce à La Réserve des arts, observe Ferran, au lieu de finir à la poubelle, ils vont vivre encore longtemps. » Des mains d’artistes ou d’artisans – adhérents à l’association – vont leur façonner un nouveau destin.
Lutter contre le gaspillage et soutenir les créateurs La Réserve des arts recueille ainsi des matériaux auprès d’entreprises qui sont ensuite vendus, au moins trois fois moins cher que leur prix neuf, aux professionnels de la création. Objectif de cette plateforme logistique : lutter contre le gaspillage et soutenir les créateurs. L’idée est née de la rencontre, en 2008, de deux femmes qui ont fait des études
d’art : Sylvie Bétard et Jeanne Granger. Ensemble, elles sont parties d’un double constat : d’un côté, le secteur industriel génère des déchets ; de l’autre, le secteur culturel a la compétence et le savoir-faire pour la réutilisation et le recyclage. Après avoir animé des ateliers de sensibilisation sur les relations entre art et écologie, les deux acolytes décident d’adapter, en France, le concept du Materials for the Art, une recyclerie new-yorkaise destinée aux artistes. En 2010, ces pionnières organisent des ventes éphémères au Palais de Tokyo, à Paris. L’année suivante, elles ouvrent un magasin dans la capitale, puis, en 2014, l’entrepôt de Pantin dans lequel les matériaux récupérés sont aussi proposés à la vente. Aujourd’hui, La Réserve des arts, que dirige Sandrine Andreini, compte 3 800 adhérents actifs. Leur point commun : la création. Sous la verrière de l’entrepôt et dans la boutique du 14e arrondissement se croisent 60 métiers : relieurs, maroquiniers, céramistes, plasticiens, designers, architectes, scénographes, couturiers, acteurs du cirque ou encore professeurs et étudiants en arts plastiques. « Je ne me suis toujours pas remise de ma première venue au printemps : j’étais émerveillée », confie, un mercredi froid et pluvieux de novembre, Alix Sulmont, étudiante en scénographie à l’École nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad). « Depuis, quand j’ai un projet, je viens ici faire mon marché. C’est tellement pas cher ! J’arrive avec une idée en tête, je repars remplie d’inspiration et chargée comme un bœuf. En ce moment, je travaille sur les décors d’une pièce de théâtre. » On la recroise, assise par terre, emmitouflée dans un kaizen • janvier-février 2017 • 27
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dossier
© BONNINSTUDIO
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Dossier
Demain, quelle agriculture ? dossier
Se nourrir est bien notre première nécessité. Pendant des siècles, nous avons pu assouvir ce besoin élémentaire sans porter préjudice ni à la Terre ni à notre santé… Jusqu’à l’industrialisation de l’agriculture. Il est temps de revenir à des pratiques naturelles qui respectent la vie des humains comme celle des écosystèmes. Inspirés par l’agroécologie et la permaculture, des défricheurs inventent de nouveaux modèles. Et si on s’en inspirait ? Dossier réalisé par Frédérique Basset
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Vent d’ailleurs
Cavoli Nostri : quand l’agriculture sociale trace son sillon
vent d’ailleurs
En Italie, dans les champs du village de Feletto, près de Turin, une coopérative agricole sociale et biologique emploie depuis avril 2011 trois personnes handicapées et un réfugié politique. Un modèle gagnant-gagnant. Texte et photos : Frédérique Basset
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© Cavoli Nostri
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vent d’ailleurs
avez-vous planter les choux ? Sans doute, mais peut-être pas à la mode italienne de Cavoli Nostri (« nos choux »). Cette coopérative agricole sociale a été créée en avril 2011 à Feletto, un petit village situé à 30 kilomètres au nord de Turin. Tout a commencé en 2009 quand Stefania Fumagalli, employée à la Coldiretti – l’un des trois principaux syndicats agricoles italiens, qui représente les petites et moyennes exploitations –, a rencontré frère Marco et frère Umberto. Tous deux géraient alors la Piccola Casa Cottolengo (« la petite maison Cottolengo ») à Feletto, qui accueille des personnes handicapées. « Les frères et les hôtes cultivaient la terre, et j’ai pensé qu’on pourrait monter un projet agricole ensemble », raconte Stefania, aujourd’hui toujours bénévole à Cavoli Nostri. « J’ai réuni un groupe de personnes qui partageaient le même rêve : créer un projet économique qui valorise les individus les plus vulnérables et qui soit un modèle de développement durable. » L’aventure pouvait démarrer. « Nous avons fait le tour des expériences d’agriculture sociale [lire encadré page suivante] en Toscane, expliquent Silvia Venturelli, membre de la coopérative, et Elena Micheletti, l’actuelle présidente [salariée à mi-temps], et nous nous sommes lancés dans la création de Cavoli Nostri, sans avoir jamais mis les mains dans la terre ! » En dehors des champs de Feletto, Silvia est psychologue et Elena gère des programmes européens liés aux territoires ruraux. Sur les douze membres de la coopérative, sept sont salariés à temps partiel, dont trois personnes souffrant d’un handicap mental léger et un réfugié politique. Tous les sept ont un contrat d’ouvrier agricole à durée déterminée, renouvelable tous les ans, l’objectif étant bien sûr de pérenniser ces emplois. Ils sont payés minimum 600 euros par mois pour une durée de travail de 20 heures par semaine l’hiver, et
40 heures l’été. « Je ne compte pas les heures supplémentaires en bénévole !, s’exclame Silvia, mais, qu’importe, je vis la sobriété heureuse ! »
Du rêve… à la réalisation Les débuts de Cavoli Nostri n’ont pas été sans heurts. Pas facile de monter un projet économiquement viable, d’apprendre à travailler la terre, d’accompagner des personnes handicapées, et de faire vivre la démocratie participative et la gestion collective. « Nous venons tous du secteur social et nous ne savions rien sur les entreprises agricoles », reconnaît Martina Sabbadini, consultante pour la Coldiretti et membre salariée de Cavoli Nostri. À la fin de sa journée de travail, Martina s’occupe de la gestion administrative de la coopérative, et le samedi, elle file à Feletto. « Si un jour je peux entièrement me consacrer à Cavoli Nostri, je n’hésiterai pas ! » C’est aussi le souhait d’Elena : « J’ai tout de suite aimé le défi de ce projet et les personnes qui le portent, même si nous avons eu beaucoup de difficultés pour passer du rêve à la réalisation. On a appris en se trompant ! » Il est 6 heures du matin. À Feletto, la Piccola Casa Cottolengo est déjà bien animée. Comme beaucoup d’autres établissements du même genre dans la kaizen • janvier-février 2017 • 53
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et si on le faisait ensemble ? Et si on le faisait ensemble ?
Conscients ou non de l’enjeu, les jeunes sociétaires sont fiers de participer à ce projet écologique innovant.
Une éolienne rien que pour les enfants ! Pour la première fois en France, des enfants sont propriétaires d’une éolienne. Juchée sur une colline ardennaise, au sein du parc éolien citoyen des Ailes des Crêtes, elle tourne depuis septembre 2016. Un cas d’école exemplaire. Texte : Nathalie Diot - Photos : Carl Hocquart
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’est quoi une part d’éolienne ? Ça veut dire qu’on a une pale ? » Lilou, 11 ans, le nez en l’air, observe la première Éolienne des enfants de France, mise en production en septembre 2016 dans les Ardennes. Comme 309 autres enfants – dont moitié d’Ardennais et moitié de Bretons, Picards ou Pyrénéens liés au territoire ou à des adultes séduits par l’action –, la fillette a reçu un cadeau original : 58 • kaizen • numéro 30
une part d’éolienne appartenant exclusivement à des enfants et érigée au sein du premier parc éolien citoyen de Champagne-Ardenne, les Ailes des Crêtes, juché sur une colline de la communauté de communes des Crêtes préardennaises, près de Charleville-Mézières. Financé en majorité par des particuliers, ce parc abritant trois éoliennes est le troisième du genre en France après Béganne
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Les enfants, réels détenteurs de leur part
(Morbihan) en 2014 [lire Kaizen no 11] et un deuxième en Loire-Atlantique début 2016. L’objectif de ces parcs éoliens citoyens est que la richesse du vent aille aux mains des citoyens, et non pas à celles d’investisseurs, comme c’est le cas dans les autres parcs éoliens.
Plus vertueux que le livret A « Plutôt que d’ouvrir un livret A, j’ai trouvé plus porteuse de sens l’idée d’offrir un petit bout d’éolienne à mes fils », explique Sophie Braquet, maman d’Émilien, 3 ans, et d’Arthur, 3 mois. D’autant que l’entrée au capital est abordable : 100 euros la part. « Il y a une portée symbolique et idéologique aussi. C’est l’occasion d’être acteur de la transition énergétique plutôt que de râler qu’on court à la catastrophe et de ne rien faire. » « Nous voulons leur léguer une énergie propre, inépuisable, non spéculative », indique Christel Sauvage, présidente de l’Éolienne des enfants et directrice du fournisseur d’électricité verte Énercoop Ardennes-Champagne, un des membres fondateurs du parc citoyen. « C’est mieux qu’une action dans le pétrole », lance Éric, 17 ans. Avec son frère, Daniel, 15 ans, ils se sentent « fiers » de participer à cette aventure inédite. Les plus jeunes sont intimidés, un peu effrayés face aux 74 mètres de « leur » éolienne, mais contents aussi. « C’est une démarche d’éducation populaire », explique Jean-Marie Oudart, vice-président de la communauté de communes des Crêtes préardennaises, qui soutient le projet de parc depuis le début. Créer du lien est aussi un des objectifs de cette éolienne. Depuis 2014, date officielle de création de la société Ailes des Crêtes, une fête annuelle réunit les sociétaires, toutes générations confondues. Les enfants jouent ensemble, construisent des cerfs-volants… L’inauguration du parc en juillet 2016 a attiré des centaines de personnes venues parfois des départements voisins. Bien entendu, il n’est pas question de transformer les enfants en rentiers. Tant qu’ils seront mineurs, ils n’auront pas de retour en argent. Plusieurs options sont à l’étude pour réinvestir les bénéfices estimés d’ici quatre ans – entre 4 et 7 % : achat de livres, organisation de sorties et de moments festifs… Un comité stratégique a été créé en ce sens. Constitué de cinq membres, dont deux parents d’enfants sociétaires, son rôle est surtout de protéger leurs intérêts et de « garantir l’esprit non spéculatif », précise
Pour assurer l’entrée d’entités différentes au capital du parc éolien, « personne physique, morale ou col‑ lectivités », la formule de la société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) n’a pu être retenue. La société par actions simplifiée (SAS) a donc été choi‑ sie, avec une singularité toutefois, puisqu’elle fonc‑ tionne selon trois principes de la SCIC : une personne égale une voix ; 57,5 % minimum des excédents sont réinvestis dans la société ; et les dividendes sont plafonnés selon un taux légal. Les parents et grands‑parents peuvent prendre des parts de capital au nom des enfants en direct dans la SAS Éolienne des enfants ou via Énercoop. Même « sous adminis‑ tration de tuteurs légaux », le jeune sociétaire est bien le seul et unique détenteur des parts.
et si on le faisait ensemble ?
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Orange, citron et pomelo Le trio gagnant pour passer l’hiver en beauté Orange, citron et pomelo sont des fruits d’hiver par excellence. Et ce prix d’excellence, ils le méritent vraiment tant ils regorgent de bienfaits pour la beauté.
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Texte : Sylvie Hampikian Photos : Olivier Degorce & Amandine Geers
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LES AGRUMES À LA LOUPE : il existe plusieurs dizaines d’espèces d’agrumes, dont certaines sont présentes plus ou moins épisodiquement sur nos étals – bergamote, yuzu, combava, cédrat, citron bergamote, orange amère, citron vert, pamplemousse… La plupart sont potentiellement intéressantes pour la beauté au naturel, mais ce sont surtout les vedettes de la famille – citron jaune, orange douce et pomelo – qui sont les plus employées dans les soins faits maison. CITRON JAUNE : la pulpe du citron jaune est riche en vitamine C, en flavonoïdes et en acides de fruits, plus connus dans les cosmétiques sous le nom d’AHA. Son écorce renferme une huile essentielle – ou essence – riche en monoterpènes (lire encadré page suivante). Tous ces actifs lui confèrent des propriétés hydratantes, antiseptiques, astringentes, exfoliantes, désincrustantes et décolorantes – contre les taches pigmentaires notamment. Le citron frais convient à toutes les peaux, mais doit toutefois être évité en cas de peau fine, sensible, réactive, car il peut être légèrement irritant. Quoi qu’il en soit, il est surtout recommandé aux peaux mixtes ou grasses, sujettes aux boutons, voire acnéiques. Il est principalement employé sous forme de jus, incorporé à des masques, lotions ou micro-hammams. Il est également adapté aux soins des cheveux gras – rinçage – et il est recommandé pour les soins des mains, car il les nettoie tout en contribuant à estomper les taches colorées. Le citron peut également être employé dans les dentifrices maison, mélangé à de l’argile et du bicarbonate de soude, pour nettoyer les dents, assainir les gencives et purifier l’haleine. Mais ce type de préparation maison ne doit pas être employé plus d’une ou deux fois par semaine, pour ne pas risquer d’abîmer l’émail. ORANGE : l’orange douce, celle que l’on consomme en dessert ou en jus, est surtout appréciée pour ses propriétés hydratantes et tonifiantes de la peau. Comme le citron, elle constitue une source de vitamines et de facteurs hydratants, mais elle est plus riche en flavonoïdes antioxydants et antiâge. Elle est en revanche moins acide et plus sucrée, donc plus douce, et convient à toutes les peaux, même sensibles. On l’emploie surtout sous forme de jus que l’on incorpore à des masques. Moins connue chez nous, mais très employée en Inde, la poudre d’orange amère permet de créer des soins qui rendent la peau lisse et tonique, stimulent la circulation sanguine et débouchent les pores. Cette poudre convient à toutes les peaux, sauf très sensibles, et elle est particulièrement recommandée en cas d’acné. On la trouve dans les
Il était une fois Les agrumes appartiennent à la famille botanique des Rutacées, et plus précisément au genre Citrus. Originaires du Sud-Est asiatique, ils ont été cultivés dans le bassin méditerranéen dès le ive siècle av. J.-C. Dans la mythologie grecque, les Hespérides, des nymphes filles d’Atlas, assuraient la garde d’un verger fabuleux réservé aux dieux. Situé à la limite occidentale du monde, sans doute au large de l’Espagne ou du Maroc, ce jardin abritait un arbre donnant de fabuleuses pommes d’or. Plus tard, ces fruits mystérieux furent identifiés comme étant des oranges, sans doute à tort, car il semble que les orangers soient arrivés dans cette région du monde beaucoup plus tard. Il s’agissait probablement plutôt de coings. Toutefois, la légende a perduré et le terme « hespéridé » désigne aujourd’hui les parfums à base d’agrumes. De fait, la parfumerie est l’une des principales destinations de ces essences, à la base notamment des eaux de Cologne. Mais, au-delà de cet usage historique, les agrumes sont également employés pour les soins de beauté maison, principalement sous forme de jus. L’usage le plus ancien semble être celui du citron, utilisé notamment à la Renaissance pour éclaircir les cheveux des belles Florentines et Vénitiennes. Mais ce n’est qu’au xxe siècle, avec la démocratisation de ces fruits jadis luxueux, que les citrons, oranges et pamplemousses ont rejoint la riche panoplie des soins de beauté maison au naturel.
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boutiques indiennes, mais on peut aussi la préparer en faisant sécher des zestes d’oranges non traitées (enlever la peau blanche) et en les passant ensuite au moulin à café. POMELO ET PAMPLEMOUSSE : le véritable pamplemousse est un gros fruit jaune, de plus en plus rare à la vente. Il a été détrôné sur les étals par le pomelo, un hybride naturel d’orange et pamplemousse, qui est jaune orangé, parfois rosé, et bien plus petit. Tous deux ont des propriétés antiseptiques, astringentes et régulatrices de la séborrhée. Le pomelo est un peu moins astringent que le pamplemousse, mais il donne plus de jus et son emploi est très agréable. Il est adapté aux soins des peaux jeunes et des peaux grasses, aux pores dilatés et ayant tendance aux boutons. Le jus peut être tamponné à l’état pur, pour lisser la peau. Il peut également être incorporé à des masques à base d’argile verte par exemple. n kaizen • janvier-février 2017 • 73
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Nos bonnes adresses
© OT Bruxelles
le bon plan
Bruxelles, ma belle À Bruxelles, tout est réuni pour une escapade simple et joyeuse : située à 30 minutes de Lille, 1 heure 15 de Paris et 4 heures de Lyon (en train avec des billets à 15 euros depuis Paris), on y parle français et on y compte en euros. Pour que l’aventure soit totale, nous vous invitons à sortir du centre pour visiter une partie des 19 communes qui constituent Bruxelles-Capitale. Alors, en route sur les pas de Tintin pour savourer une bière belge – inscrite au patrimoine mondial immatériel de l’Unesco depuis novembre 2016 ! Texte : Pascal Greboval - Dessin : Manu Thuret
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où des contes pour enfants t sont également « servis ». « Cela permet aux parents de passer du bon temps en famille. » Bref, un spot idéal où faire une halte à n’importe quel moment de la journée. Dolmat est une institution de la cuisine saine à Bruxelles. À l’ouverture, en 1973, l’approche macrobiotique était de mise dans l’élaboration des recettes. Vincent, en reprenant le restaurant en 2015, a ouvert la carte. « Je propose une cuisine du monde végétarienne en mélangeant les produits locaux et les épices. » Avec un buffet qui change chaque jour, vos papilles devraient se souvenir de ce séjour à Ixelles. « Respect du bien-être animal et écologie » sont les valeurs de Marie et Sullivan. Ce jeune couple ne trouvant pas de lieu en cohérence avec celles-là a décidé de créer La Grainerieu en février 2016. Un endroit très calme qui mêle épicerie en vrac et restauration végane. À deux pas, avec ce même principe d’épicerie-restaurant, Tan propose des produits et de très bons plats qui respectent les lois de la nature. Si vous préférez plus central et plus chic, la table d’hôtes Les Filles, au cœur du Bruxelles historique, est une valeur sûre de la restauration bio bruxelloise.
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et naturelle, celle que l’on n’aurait jamais dû abandonner ». « Et d’ailleurs, pourquoi sommes-nous allés à ce point à contre-courant ? », s’interroge-t-elle. Bref, si, comme Raphaëlle, cette question vous taraude, venez retrouver ici la voie d’une cuisine authentique. L’été, la cour du château permet de savourer les petits plats préparés avec amour dans un cadre fort agréable. En baptisant son enseigne Le P’tit beur r, r Fouad a démontré – si besoin il en était – son sens de l’humour et de la dérision, sa simplicité d ’ê t r e a u m o n d e ! Ouverte depuis septembre 2016 à Saint-Gilles, cette adresse mixe petite épicerie de quartier et restauration maison. « Proposer des produits 100 % bio est le dénominateur commun de ces deux activités et les vins sont tous naturels. » Autour de ce principe simple, Fouad décline une offre large : petit déjeuner servi dès 7 heures 30, plats chauds sur place ou à emporter le midi, apéro le soir et brunch le dimanche
© Pascal Greboval
Envie de manger sain dans un endroit cosy ? Direction L’Estaminet e. Dans l’ancienne sellerie, rénovée avec goût, d’un château du côté de Schaerbeek, Raphaëlle prépare ses plats avec soin. Avec des aliments de saison, bio et locaux au maximum, cette sympathique autodidacte, échappée du monde la communication, offre « une cuisine simple
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Cuisine
Le curcuma… une épice en or ! Texte et photos : Linda Louis
© Martí Sans
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SAUVAGE & DÉLICIEUX ! En poudre à la saveur légèrement poivrée, muscadée et amère, ou en rhizome frais à dénicher chez son épicier bio, le curcuma illumine les assiettes et réveille les organismes fatigués. Si, autrefois, son cousin le gingembre lui volait la vedette, ce n’est plus le cas aujourd’hui. Le « safran des Indes » arrive en haut du panier des superaliments, à condition de bien savoir le doser et l’utiliser.
S
i vous avez déjà fait l’expérience de manipuler du curcuma frais à pleines mains, vous devez vous en souvenir ! Il tache incroyablement et laisse une empreinte jaune sans équivoque sur les doigts, la planche en bois, les récipients en plastique… Le rhizome a d’ailleurs longtemps été utilisé comme agent tinctorial pour les vêtements des moines bouddhistes et l’est encore aujourd’hui pour les tissus, la laine ou les peintures naturelles. Originaire d’Asie du Sud-Est (Inde), le curcuma est mentionné dans le plus vieux traité de médecine chinoise, le Shennong bencao jing (datant selon certains de plus de deux mille ans avant Jésus-Christ, selon d’autres des débuts de notre ère…), et dans les tablettes sumériennes et assyriennes datées de 600 ans av. J.-C.. Il a ensuite voyagé jusque dans nos contrées par la route de la soie. Appelé gingembre jaune, il ne rencontrera pas le même succès que son cousin à la chair jaune clair et à la saveur piquante. Seulement voilà, aujourd’hui, le curcuma a le vent en poupe dans le milieu des médecines naturelles occidentales grâce à de nombreuses études menées à son sujet, en particulier sur son constituant majeur, la curcumine. À la clef, l’espoir de comprendre ses mécanismes d’action et de traiter de nombreuses maladies.
je change IDENTIFICATION DE CURCUMA LONGA (ZINGIBÉRACÉES)
• Plante herbacée, robuste, d’environ 1 m de hauteur, cultivée pour son rhizome à peau épaisse, écailleuse, gris-brun à l’extérieur, jaune orangé intense à l’intérieur, donnant naissance à maturité à de petits rhizomes secondaires en forme de doigts. • Grandes feuilles vertes, oblongues, effilées à l’extrémité, portées par de longs pétioles engainant. • Fleurs jaunes ou blanches, parfois bordées de violet, groupées en épis séparés par des bractées vert pâle. • Fruit (rarement produit) en capsule globuleuse. • Habitat en zone tropicale (Inde, Asie du Sud-Est). Disponible frais sur les marchés de septembre à mars.
Si les Indiens et les Chinois connaissent depuis bien longtemps ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires, la science valide désormais certaines de leurs connaissances empiriques et ancestrales. On a ainsi découvert que la curcumine joue un rôle bénéfique dans la lutte contre les troubles digestifs, gastriques, hépatiques, musculaires et oculaires, contre l’asthme, l’eczéma, les maladies rhumatismales et cardio-vasculaires, et même contre certains cancers. Bien que très encourageantes, beaucoup de ces données sont reprises d’après des études de laboratoire sur des animaux ; il convient ainsi d’aborder ces informations à leur juste mesure… et d’inviter le curcuma en cuisine avant tout pour le plaisir.
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En cuisine
Un seul conseil : mettez des gants en latex si vous le cuisinez frais ! Il se pèle à la petite cuillère, comme le gingembre, se râpe beaucoup mieux que lui (car bien moins fibreux), se consomme cru mixé en smoothie avec des fruits. En poudre, il se glisse partout, laissez libre cours à vos envies. Attention à ne pas trop forcer la dose, car sa saveur amère n’est pas toujours appréciée. n
Vertus thérapeutiques et médicinales Comme le curcuma est liposoluble, il est nécessaire de le mélanger avec un corps gras (ghee, huile de tournesol, huile de coco) pour une meilleure absorption de la curcumine dans notre organisme. Des études ont rapporté en outre que la pipérine, substance active contenue dans le péricarpe du poivre noir, augmente sa biodisponibilité. Attention, si vous avez des problèmes digestifs, n’utilisez pas de poivre : il peut irriter les muqueuses. Afin de tonifier l’organisme et de renforcer les défenses immunitaires, faites une cure de curcuma (traitement préventif : 1 à 2 semaines). Consommez-en entre 4 et 8 g en
poudre par jour, soit l’équivalent d’1 à 2 c. à café. Le plus simple et le plus pratique est de boire du lait d’or (lire recette page suivante) 2 ou 3 fois par jour. Vous pouvez combiner la cure en préparant un plat type curry, en ajoutant 1 c. à c. de curcuma dans une soupe, un gâteau, des crêpes, du pain, etc., toujours avec un apport en graisse et en poivre noir. Pour les infections plus virulentes (grippe, angine, gastro-entérite…), les crises de rhumatisme, d’eczéma, les douleurs musculaires et dentaires durables ou les gros coups de fatigue, il est possible de prendre de l’extrait bio concentré à 95 % en curcuminoïdes. kaizen • janvier-février 2017 • 81
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RENDEZ-VOUS NVIER-FÉVRIER L’AGENDA KAIZEN 2017 • JA
JANVIER [ÉVÉNEMENT KAIZEN] 12 janvier à 20 h 30 / Paris Ciné-débat autour du film Food Coop en présence du réalisateur Tom Boothe. Cinéma Le Chaplin - 24, place Denfert-Rochereau - 75014 www.kaizen-magazine.com/cine-debats 13 au 15 janvier / Quimper (29) Salon Breizh Nature, 2e édition breizh-nature.bzh • 02 98 52 01 44 14 et 15 janvier / Montluçon (03) Salon du bien-être Naturellement zen Centre Athanor www.centreathanor.com • 04 70 08 14 45 14 au 18 janvier / La Roche-sur-Grane (26) Forum L’Écoentrepreneur : pour une transition entrepreneuriale écologique. Un séminaire d’intelligence collective dédié aux entrepreneurs, intrapreneurs, consultants et citoyens investis qui veulent réconcilier économie et écologie. www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05 21 et 22 janvier / La-Roche-sur-Grane (26) Stage Psychologie & coopération, pour s’interroger sur l’écologie relationnelle. www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05 24 au 26 janvier / Bordeaux (33) Assises européennes de la transition énergétique, 18e édition Palais des congrès www.assises-energie.net • 05 56 11 99 00
25 janvier au 1er février / Salon-deProvence (13) Ciné-festival Terre & Avenir, 4e édition salontransition.fr [KAIZEN PRÉSENT ET PARTENAIRE] 26 au 30 janvier / Paris Salon Bien-être, médecines douces et thalasso Paris Expo Porte de Versailles - 75015 www.salon-medecinedouce.com 27 au 29 janvier / Yvetot (14) Salon de l’habitat et des écosolutions, 23e édition www.expo-normandie.fr • 06 09 25 15 01
2 février / Partout en France Journée mondiale des zones humides. jmzh.lpo.fr [KAIZEN PARTENAIRE] 4 février à 14 h / Auneau (28) Ciné-débat autour du film Demain en présence de Françoise Vernet, directrice du magazine Kaizen. Médiathèque Désiré Klein www.kaizen-magazine.com/cine-debats 02 37 91 90 93 [CONFÉRENCE KAIZEN] 14 février à 19 h 30 / Paris Demain, quelle agriculture ? Avec Nicolas Brahic, éleveur de cochons bio dans le Larzac, Xavier Mathias (Fermes d’avenir) et Jean-Louis Colas, vice-président du Réseau national des espaces-test agricoles (RENETA). Conférence animée par Françoise Vernet. Goethe-Institut - 17, avenue d’Iéna - 75016 Réservations : www.kaizen-magazine. com/conferences
rendez-vous 27 janvier au 5 février / Die et Biovallée (26) 15es Rencontres d’Écologie au quotidien www.ecologieauquotidien.fr 04 75 21 00 56
FÉVRIER 1er au 5 février / La Roche-sur-Grane (26) et Bellegarde-en-Diois (26) Formation Piloter sa transition, ou l’art du passage. À l’occasion de ce stage, vous pourrez partager des témoignages, découvrir et pratiquer les différents outils qui accompagnent le changement, permettent de qualifier un projet, une action, et de le mettre en œuvre. www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05 et www.ecolenaturesavoirs.com
19 au 22 février / La Roche-sur-Grane (26) Séjour Papilles : un séjour familial et festif à l’occasion des vacances d’hiver autour d’une nourriture saine issue de l’autonomie des jardins des Amanins. www.lesamanins.com • 04 75 43 75 05 [ATELIER KAIZEN] 24 février à 10 h 30 / Paris Atelier Surfer écolo : entre éthique et bonnes pratiques à adopter, en partenariat avec l’association GRAINE Île-de-France. Maison des Acteurs du Paris durable 21, rue des Blancs Manteaux, 75004 www.graine-idf.org [ÉVÉNEMENT KAIZEN] 28 février à 19 h / Paris Kaizen fête ses 5 ans et son 31e numéro ! Pour plus d’informations sur cette soirée, rendez-vous sur notre site Internet en février ! www.kaizen-magazine.com
PASSEZ À L’ACTE ! Si la lecture de notre dossier page 36 vous a donné envie de plonger les mains dans la terre, voici une sélection de stages et de conférences pour vous initier à l’art de la permaculture et de l’agroécologie. 21 et 22 janvier / Fondettes (37) Stage de permaculture à la ferme biologique La Petite fève, à 5 minutes de Tours. Un week-end qui vous permettra de repartir avec une boîte à outils de techniques et de pratiques pour réaliser votre jardin en permaculture. Un moment de rencontres, de partage et de bons conseils. www.kiwi-nature.com/21-22-janvierpermaculture • 06 99 43 12 93
4 février / Claix (38) Conférence Jardiner bio, c’est facile ! Pascal Aspe, jardinier en chef des jardins bio de Terre vivante vous donnera tous les conseils pour réussir votre jardin sans aucun produit chimique. catalogue.ville-claix.fr • 04 76 98 56 79 3 au 5 février / Fatouville-Grestain (27) Stage d’initiation à la permaculture. Ce stage a pour but de vous donner des bases solides pour aménager votre environnement, selon vos besoins. Il se déroule à L’Arbre aux étoiles, un écolieu où la permaculture est mise en pratique (buttes de culture, poulailler, spirale
aromatique…), mais prévoit aussi la visite d’autres lieux à proximité pratiquant la permaculture. www.escargotier.org • 06 29 46 39 43 27 février au 3 mars / Lablachère (07) Stage Le Jardin vivrier agroécologique. Au programme : connaître les caractéristiques du sol, approfondir sa compréhension du sol vivant, renforcer les connaissances sur les processus de compostage, comprendre le système de défense naturelle des végétaux, acquérir des connaissances pour cultiver des plantes saines et utiliser les traitements naturels. terre-humanisme.org • 04 75 36 65 40
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