Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA
NUMÉRO 41 - AoÛT 2011
SOMMAIRE
CRANS-MONTANA Marque exigeante Etang des Briesses Combat des cliniques Coulisses du Cristal Le talent de F. Reynaud
p. 2 p. 4 p. 5 p. 6 p. 7
SOCIETE
Tour du monde culinaire
p. 3
VILLAGES Fenêtres contre le bruit p. 8 Métamorphose à Chermignon p. 9 Question au Grand Bisse p. 10
SPORTS & LOISIRS Coupe du Monde: solutions p. 11 Journée nationale du tennis p. 12
IMPRESSUM
Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 dem@sixieme-dimension.ch Claire-Lise Genoud, rédactrice en chef adj. Paulette Berguerand, Katrine Briguet, Blaise Craviolini, Geneviève Hagmann, Igor Paratte, François Praz, Pascal Vuistiner, Claude-Alain Zufferey. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 Fax 027 483 31 02 info@sixieme-dimension.ch Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Centre d’impression des Ronquoz - Sion Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 0800 55 08 07 contact@messageriesdurhone.ch
Le vacancier aime connaître les traditions des lieux qu’il visite, goûter aux produits du terroir et découvrir le monde paysan. Mais concrétiser cette offre ne va pas de soi.
Terroir et tourisme
AGRITOURISME • «Les habitudes alimentaires et les coutumes d’un peuple sont toujours intimement liées à la topographie du pays.» C’est par ces mots de Didier de Courten, dans Terroir & Tourisme, que l’on peut entrer dans ce qui constitue l’âme de notre région touristique, son terroir. L’agritourisme, une offre à la mode? L’appellation englobe la forme traditionnelle de l’hébergement à la ferme, mais aussi un contexte plus large: les produits locaux. «Voilà un créneau par excellence pour le Valais», direz-vous. Certes mais… cette branche touristique est encore peu exploitée dans notre région, contrairement à ce qui se pratique chez nos voisins européens. Pourtant, ce ne sont pas les racines ancestrales qui font défaut! «En Valais, l’alternance d’austérité et de majesté, de rudesse et de douceur, de mesure et de démesure qu’offrent nos montagnes et nos vallées se répercute dans notre gastronomie.» Didier de Courten, le plus capé de nos chefs valaisans (2 étoiles au guide Michelin et 19/20 au Gault & Millau) le dit mieux que personne: le paysage a forgé notre agriculture et les produits qu’elle propose. Nos plats traditionnels sont le reflet de notre histoire, de notre culture et notre nature. L’agritourisme lie agriculture et vacances, en proposant à nos hôtes quelque chose sortant de l’ordinaire: au-delà des activités sportives, des événements et des infrastructures qui
forment le produit plus ou moins identique de chaque station, le terroir et la culture donnent cette identité particulière au lieu de villégiature. Cela permet au touriste de pratiquer ses
Information à l’Office du tourisme. Toutefois, au cours de l’entretien avec nos clients, après que nous ayons donné les informations sur les activités, les événements, les lieux etc., la discussion
Le touriste cherche avant tout le contact avec le producteur, mais il veut que ce contact soit aisé à organiser. loisirs dans un lieu vivant, plutôt qu’artificiellement construit. Offre peu accessible «Aux guichets de CransMontana To u r i s m e , la demande pour des p ro d u i t s d ’ a g r i t o u r i s m e est relativement faible, constate Forence Clivaz, responsable Accueil &
s’oriente souvent sur la gastronomie et les produits du terroir.» Crans-Montana Tourisme (CMT) a entrepris plusieurs actions pour valoriser le domaine de l’agriculture et des produits du terroir, notamment au travers d’un guide édité dès 2007. Une publication qui rencontre un succès mitigé: les clients qui découvrent
son existence sont d’abord enchantés, mais lorsqu’ils se plongent dans son contenu, leur enthousiasme décline. Serait-ce le guide qui est mal conçu? Pas du tout. C’est la complexité de l’acquisition de l’offre qui est en cause. Florence Clivaz explique qu’il s’agit d’un «annuaire avec une foule d’informations, mais ce que désire le client, c’est pouvoir consommer directement.» Qu’est-ce donc qui décourage le client? «La perspective de téléphoner, de trouver une date et une heure qui conviennent aussi au producteur, de réserver, puis, le moment venu, il doit trouver un moyen de locomotion. Ce guide est un bon outil mais pas assez facilitateur pour le client.»
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Très chers visiteurs, C’est avec plaisir que nous vous recevons chez nous: l’accueil, nous en avons fait notre métier, et nous aimons ce coin de terre au point d’avoir envie de le partager avec vous. Saviez-vous que l’on trouve sur notre territoire des traces celtiques et romaines? Nos racines remontent loin dans le temps. Nos ancêtres ont marqué ce territoire, nous vous le montrons au fil de certaines balades. Nous vous parlons des temps anciens en dégustant un verre de cornalin, nous vous emmenons à l’alpage pour goûter ce fromage qui fait de si bonnes raclettes. Mais voilà, autant nos voisins européens ont su développer l’agritourisme, autant nous avons encore là du chemin à faire. Dieu sait pourtant si le Valais possède une tradition que nous pourrions mieux faire connaître. Avez-vous goûté à tous les produits de notre terroir? Certes, nous n’avons pas un marché digne de ce nom à Crans-Montana, et il vous faut chercher un peu pour entrer en contact avec nos producteurs. En même temps, on peut comprendre que l’agriculteur n’est pas un professionnel de l’accueil et qu’il peine à s’organiser en prestataire touristique. Mais les accompagnements pour celui qui veut se lancer dans l’agritourisme sont là. Peutêtre faudrait-il que nous soyons un peu plus dynamiques dans cette direction. Car Crans-Montana, ce n’est pas seulement du ski et du golf, c’est une vaste région avec de riches traditions. Nous vous souhaitons un très bel été! Danielle Emery Mayor
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«Nos vignobles ont besoin d’une image forte» CORNALIN • Flanthey prépare la 6e édition du Temps du Cornalin et ouvrira le Château du Cornalin en 2012 à Vaas. Pour le géographe Antoine Bailly, qui a choisi Chermignon pour vivre sa retraite, ce nouvel espace permanent va stimuler le développement de la région. Rencontre avec celui qui affirme s’engager «pour que les jeunes puissent continuer à vivre et à entreprendre ici. C’est l’avenir de la région qui est en jeu.» Le Château de Vaas est en cours de rénovation pour devenir le Château du Cornalin. Qu’y trouvera-t-on? Trois salles d’exposition consacrées au Cornalin, et une salle de dégustation avec vente
de vins et produits du terroir. C’est une bâtisse historique magnifique, importante pour le patrimoine régional. Mais elle ne deviendra pas un musée de plus! Nous voulons en faire un espace vivant, une vitrine pour les producteurs. Pourquoi vous engagezvous dans ce projet? Parce qu’on me l’a demandé, mais surtout parce que j’ai tissé un lien d’amitié très fort avec les encaveurs de Flanthey et leurs vins depuis une dizaine d’années. J’ai trouvé dans cette région une qualité de vie profondément humaine. Je m’intéresse à la viticulture et à la gastronomie depuis longtemps. Mais ma motivation principale, c’est de participer à une aventure
Antoine Bailly. de développement régional durable. En quoi ce château est-il important pour Flanthey? Pour le moment, Flanthey est une zone tampon, qui risque
de perdre toute sa vie sociale et économique sous l’effet des pressions immobilières. Il faut penser aux générations futures, créer des conditions qui permettront aux enfants de vivre et d’entreprendre ici. Anticipons! Tout le monde voit les vignobles de Flanthey depuis la route entre Sion et Sierre. Mais personne ne connaît leur nom! Il est temps de les sortir de l’anonymat, de donner une vraie identité à ce coteau, de montrer que dans un paysage de qualité, on fait des produits de qualité. Comment voyez-vous les liens avec le Haut-Plateau? Actuellement, les touristes de Crans-Montana découvrent les crus de la région au restaurant. Il leur manque un vrai contact
avec les producteurs. Il faut à la fois ancrer les produits en station, et faire descendre les touristes à Flanthey. Mais une région ne se développe pas sans la volonté de ses habitants. Ce qui compte, c’est l’implication des producteurs, des citoyens, de la Commune. Je crois beaucoup aux circuits de vente de proximité et au
développement d’un tourisme doux. Le Temps du Cornalin, 17 septembre, grande dégustation de vins des 13 encaveurs de Flanthey, de 10 h 30 à 18 h. Repas de chasse, raclette d’alpage ou pain au Cornalin. www.letempsducornalin.ch Geneviève Hagmann
Spécialiste du développement régional Antoine Bailly est un professeur d’université genevois réputé, qui a choisi de vivre sa retraite à Chermignon. Il est l’auteur de 30 ouvrages de science régionale, de géographie humaine et de politiques de santé. Il préside Forum Santé en Suisse et le programme Pour et Sur le Développement Régional de l’INRA en France. Il a enseigné en Amérique du Nord, au Portugal, en France et en Suisse. En 2011, il a obtenu le Prix International Vautrin Lud, la plus haute GH distinction mondiale en géographie.