Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA
NUMÉRO 57 - Avril 2014
SOMMAIRE CRANS-MONTANA Les habitudes des paysans
p. 1-2
Caprices: ça swingue p. 3 Sylviane Barras: «plein de possibles» p. 4 Anthony Vuiginer, passion cinéma p. 5 Nanotechnologies p. 6 La griffe BECSA p. 7
VILLAGES La baguette de Sébastien Bagnoud p. 8 La source de Dominique Bonvin p. 9 Le Valais par le bout de la bouteille p. 10
SPORTS & LOISIRS Sport Handicap cherche bénévoles p. 11 Championnat du monde universitaire p. 12
IMPRESSUM
Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 dem@sixieme-dimension.ch Sonia Bellemare, Paulette Berguerand, Maude Bonvin, Joël Cerutti, Blaise Craviolini, Sophie Dorsaz, Nathalie Getz, Christelle Magarotto, Laurent Missbauer, Igor Paratte, Paul Vetter. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 info@sixieme-dimension.ch Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Schoechli Impression & Communication Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 0800 55 08 07 contact@messageriesdurhone.ch
L’effet boule de neige des ambassadeurs COMMUNICATION: Crans-Montana entend rajeunir et dynamiser son image avec ses ambassadeurs touristiques. La station en compte désormais huit.
L
a volonté de faire appel à un sportif de haut niveau pour porter les couleurs de Crans-Montana bien audelà des frontières nationales est un phénomène qui a débuté timidement, en 2006, avec le pilote automobile Harold Primat. Aujourd’hui, ce ne sont pas moins de huit ambassadeurs touristiques qui font partie intégrante de la communication de Crans-Montana. Une page complète leur est ainsi dédiée aussi bien dans la nouvelle brochure de Crans-Montana Tourisme & Congrès (CMTC) que sur son site internet* et leurs photos géantes figurent désormais sur deux télécabines de la ligne Crans– Cry-d’Er. Depuis peu, huit oriflammes, un pour chaque ambassadeur, se trouvent à l’entrée de la station, aussi bien du côté de Crans que de Montana. Se démarquer Luca Aerni (ski alpin), Pat Burgener (snowboard), AnneFlore Marxer (snowboard freeride), Séverine Pont Combe (ski alpinisme), Harold Primat (sport automobile), Nicolas Vuignier (ski freestyle), Marc Rochat (ski alpin) et Derek Wedge (Ice cross downhill): ces huit ambassadeurs sont tout autant d’accélérateurs d’image pour la station. C’est en tout cas l’avis de Jean-Yves Rey, responsable des finances et directeur adjoint de CMTC: «S’il est vital pour une station de commu-
niquer ses atouts à travers des arguments et des visuels traditionnels, il est tout aussi important de se démarquer
lui aussi un compétiteur réputé (ndlr: il a terminé quatre fois 2e à la Patrouille des Glaciers, entre autres) n’a pas
«C’est important de faire du "people" car cela peut faire la différence auprès de la clientèle au moment de choisir sa destination de vacances.» de la concurrence en mettant l’accent sur nos différents sportifs. Nous avons actuellement une très belle jeunesse qui est en train de percer au niveau international et il n’y a rien de tel pour rajeunir et dynamiser l’image de CransMontana.» Le fait que Jean-Yves Rey soit
été étranger à cet essor des ambassadeurs touristiques à Crans-Montana. Mais au fait, comment sont-ils choisis? «Nous recevons des dossiers et nous en discutons ensuite à l’interne», répond JeanYves Rey. Le financement du concept bénéficie notamment du soutien de la socié-
té de remontées mécaniques CMA et des communes qui utilisent à leur tour ces personnalités dans leur communication. Plusieurs hôtels communiquent eux aussi par le biais de ces porteurs d'image. Le Crans Ambassador a fait par exemple appel à Marc Rochat et à Derek Wedge en expliquant que «le développement de relations étroites avec des sportifs reconnus mondialement dans leur discipline joue un rôle stratégique dans la politique marketing et commerciale de l’établissement». Suite en page 2
EDITO
Tous des ambassadeurs Selfies, commentaires au retour des vacances sur Tripadvisor, Booking ou Airbnb, photos de sa chambre d'hôtel que l'on partage sur Facebook dès son arrivée, image d'ambiance lors d'une soirée festive le week-end, que l'on laisse voir durant quelques secondes via Snapchat, messages de cent quarante caractères pour dire à ses followers «Youpie c les vacances on est à #cransmontana», saut à ski de six secondes publié sur Vine, ou encore vidéo digne d'un pro que l'on met en ligne sur sa chaîne YouTube... Vous ne comprenez rien à ce charabia? Aujourd'hui, chaque vacancier, en un glissé de doigt sur son smartphone, dévoile sur Internet ses émotions, ses joies et ... ses déceptions. Chaque client est un ambassadeur. Les réseaux sociaux sont une formidable caisse de résonance où chaque hôte peut commenter ses vacances. Plus que jamais, vous diront les professionnels du tourisme, la qualité de l'accueil et l'expérience donnée à vivre aux vacanciers doivent être au top. Parce que le bad buzz qui découle d'une mauvaise expérience peut vite envahir la Toile. A contrario, une belle expérience est une excellente publicité. Chacun de nous peut devenir un ambassadeur: essayez, un jour d'épais brouillard, de publier une image de notre magnifique paysage sur Instagram, vous verrez ceux qui sont sous la purée de pois jalouser votre plaisir, et peut-être venir chez nous le prochain week-end! Danielle Emery Mayor
La loi modifie les habitudes des paysans POLITIQUE AGRICOLE: Depuis son entrée en vigueur le 1er janvier dernier, cette réforme suscite de nombreuses incertitudes et inquiétudes. Prise de température au sein des milieux concernés.
L
a nouvelle politique agricole 2014-2017 est entrée en vigueur en Suisse le 1er janvier dernier. En charge du dossier à l'Etat, le ministre Jean-Michel Cina a élaboré un plan d'action ambitieux pour que le Valais puisse anticiper ces opportunités et bénéficier au mieux de cette réforme. Selon le conseiller d'Etat PDC, les nouveaux programmes de paiements directs représentent clairement une chance à saisir pour notre canton: le potentiel d'augmentation par rapport à la situation jusqu'à la fin 2013 est estimé à 15%. Inversement, sans utilisation de ces nouveaux programmes, le risque de
perte est important, puisque les subventions versées aux agriculteurs valaisans ne se monteraient plus qu'à 75% du montant précédent. L'enjeu est donc essentiel: il porte sur une enveloppe budgétaire globale de 40 millions de francs par an, ce qui correspond – en moyenne – à un revenu mensuel de plus de 1000 francs par agriculteur valaisan. Des tonnes de paperasse! Voilà pour la théorie. Qu'en est-il dans le concret? L'entrée en vigueur de cette législation a-t-elle révolutionné le monde de l'agriculture de montagne? Même s'il est encore prématuré de tirer des enseignements
définitifs, un premier bilan permet d'apporter quelques éléments de réponses. Un certain scepticisme prédomine dans les milieux concernés. Propriétaire de la «Ferme des Trontières» à Randogne, une exploitation agricole familiale d'une soixantaine de têtes de bétail, Samuel Berclaz incarne cette méfiance. «Même si le Canton a très vite – et très bien – réagi, la profession est, dans son ensemble, sceptique face à cette nouvelle politique agricole. Parce qu'elle incite le paysan à prendre un virage écologique unique au monde qui, à terme, amènera, forcément, une baisse de la production nationale et une
dépendance toujours plus forte aux produits importés qui ne respectent pas nos normes de protection des animaux et de la nature». Et d'étayer son argumentation: «Ce qui me dérange surtout, c'est que les surfaces peu ou pas productives sont très protégées, alors que des dizaines d’hectares de bonnes terres agricoles sont bétonnées chaque année». L'intéressé a donc dû se tenir informé et anticiper les futures exigences, avec l’aide du Service de l’agriculture. «Si je ne l'avais pas fait, je me serais exposé à une diminution de 20% de mes paiements directs, assène-t-il. Je n’ai eu que le choix de m’adapter
aux nouvelles exigences. Le paysan doit désormais être plus calculateur, si j'ose dire... Il est en outre soumis à de nombreux contrôles et confronté à une augmentation de la complexité de l’attribution des paiements directs. La “machine” administrative est lourde, pesante. De plus, une part toujours plus importante des paiements directs reçus par les paysans est destinée à couvrir les frais de contrôles et les études nécessaires pour l’octroi ces nouveaux paiements directs. Mon vœu est de rester un paysan producteur-nourrisseur et non un bureaucrate chasseur de paiements directs».
Une période de transition Dessinateur-architecte de formation, Pierre-Louis Mudry de Montana-Village a construit une ferme d'une vingtaine de têtes de bétail à la fin des années 90. Son exploitation à vocation essentiellement laitière ne lui permet pas de boucler son budget, raison pour laquelle il travaille parallèlement sur les pistes de ski. «Je n'ai pas encore reçu de paiement direct depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle loi, mais je suis assez confiant, précise-t-il. Les subventions devraient compenser, à peu de chose près, les désagréments». Suite en page 2