Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA
NUMÉRO 49 - Décembre 2012
SOMMAIRE
CRANS-MONTANA Ecrin pour Ladurée p. 2 Tourisme: que réserve l’hiver? p. 3 Puiser l’eau à la source
p. 4
Police: premier bilan p. 5 L’expérience Lindner p. 6
CULTURE Plumes canailles à Crans-Montana p. 7
VILLAGES Village en mutation p. 8 Laine et sensualité p. 9 Roger Bonvin, président
p. 10
L’Hôtel d’Angleterre p. 11
SPORTS & LOISIRS Engins de glisse
IMPRESSUM
p. 12
Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 dem@sixieme-dimension.ch Sonia Bellemare, Paulette Berguerand, Maude Bonvin, Katrine Briguet, Joël Cerutti, Blaise Craviolini, Nathalie Getz, Laurent Missbauer, Igor Paratte, François Praz, Sandrine Rovere. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 Fax 027 483 31 02 info@sixieme-dimension.ch Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Centre d’impression des Ronquoz - Sion Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 0800 55 08 07 contact@messageriesdurhone.ch
CMA: un poids lourd de l’économie régionale, qui emploie 260 personnes en hiver. Aperçu des défis qui attendent la société de remontées mécaniques.
Solutions d’avenir pour CMA CMA • Leur métier: nous faire monter pour que l’on puisse mieux redescendre! Ils sont 260 l’hiver à nous emmener au sommet des pistes, à préparer les champs de neige et à nous servir dans les différents restaurants gérés par CMA. Et puis il y a tous ceux que l’on ne voit pas, qui travaillent dans l’ombre. CMA est une très grande entreprise qui, en hiver, tourne 24 h sur 24 pour produire la neige, la damer, sécuriser les pistes, puis exploiter le domaine skiable. Lorsque l’été revient, 80 employés restent à travailler, engagés toute l’année. «Le domaine skiable est la principale force d’attraction touristique de la station», note Arthur Clivaz, directeur général de la société de remontées mécaniques. Et pas seulement en hiver: en été aussi, les remontées mécaniques sont les infrastructures qui touchent le plus de monde, davantage même que le golf: «Le 19 août dernier, par exemple, nous avons transporté 1200 personnes!» Le ski et ses retombées C’est toute l’économie de la région qui est concernée de près ou de loin par la bonne marche de CMA. Une étude datant de novembre dernier, parue chez nos voisins de la région RhôneAlpes, montre que lorsque les skieurs dépensent 1 euro en remontées mécaniques, ils engagent en moyenne 6 euros de dépenses additionnelles pour l’hébergement, la nourriture, la location du matériel et autres achats. «Plus les stations sont grandes, lit-on dans l’étude du cabinet Contours, plus les dépenses supplémentaires sont élevées.» Gageons qu’il en va de même chez nous.
A S AV O I R - A S AV O I R
Le 22.12.12, c’est offert! MERCI • «Le 22.12.12, vous êtes nos invités!» C’est le message que lancent conjointement à la population de Crans-Montana et de Sierre les remontées mécaniques CMA, la société de transports publics SMC, l’Association des Communes de CransMontana et Crans-Montana Tourisme. Une façon de remercier les gens de la région parce qu’ils font vivre Crans-Montana, son tourisme, son économie. De 8 h à 10 h 30: café – croissants offerts à la gare du funi à Sierre et au départ des remontées mécaniques. De 11 h 30 à 15 h: raclette offerte sur le domaine skiable. De 15 h 30 à 17 h 30: sur le parking de la télécabine des Violettes, soupe de Noël et boissons (vendues au profit de SOS Enfants de chez nous), tirage au sort du concours, feux d’artifice. Profitez gratuitement des pistes de ski et de ski de fond, des patinoires, des espaces ludiques Snow Island (golf Ballesteros) et Funny Land (Régent), des transports en bus SMC et funiculaire. Nota bene: Détails sur www.crans-montana.ch et 0848 22 10 12.
Des lits s’il vous plaît! «En moyenne, un lit dans un hôtel à Crans-Montana rapporte 3000 francs par an à CMA», confirme le président de la société Philippe Magistretti. Le hic - et ce n’est pas nouveau c’est notre parc hôtelier qui
nos structures d’hébergement sont en diminution, soit elles ne correspondent plus à la demande. Plus vraisemblablement, il s’agit d’un mix des deux problématiques.» «Le gros problème, précise Philippe Magistretti, c’est le manque de
Au total ce sont plus de 30 millions de francs que les remontées mécaniques prévoient d’investir dans les 4 ou 5 ans. fond comme neige au soleil. «Nous constatons une diminution de la vente des abonnements à la semaine, note Arthur Clivaz, et cette baisse n’est pas compensée par une augmentation d’abonnements de 3 ou 4 jours; on ne peut donc pas attribuer cette diminution aux séjours toujours plus courts des vacanciers. Soit
lits 5-étoiles pour correspondre au type de clientèle que nous voulons attirer à Crans-Montana.» Chaque rénovation d’hôtel et chaque nouveau lit hôtelier sont donc promesses d’augmentation du chiffre d’affaires. Ajoutons ce constat réjouissant: la prévente des abonnements reste stable,
preuve que Crans-Montana attire toujours les skieurs. Programme ambitieux Qui dit augmentation du chiffre d’affaires dit possibilité de renouveler les équipements. Nous avons déjà parlé dans ces colonnes de la substitution de l’axe du Grand-Signal par une double installation: une nouvelle télécabine jusqu’aux Verdets, complétée par un télésiège performant et, surtout, moins exposé aux vents. «Puis il s’agira de remplacer le télésiège de la Cabane de Bois, cela devrait se faire en 2014, ou au plus tard en 2015, en même temps que l’aménagement du retour de la Plaine-Morte et du secteur Est vers le centre du domaine», précise Philippe Magistretti.
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Merci! Les Oracles ont annoncé la fin du monde le 21 décembre? Et bien à Crans-Montana, la vie continue dans la bonne humeur: le 22.12.12, les gens du pays sont invités à venir faire la fête et à jouer les touristes d’un jour dans cette grande aire de jeu qu’est la station et son domaine skiable. Vous n’habitez pas dans ce beau coin de terre mais avez envie de venir nous visiter ce jour-là? Vous êtes aussi les bienvenus! Une destination touristique, ça fonctionne pour et avec les vacanciers qui y viennent en séjour. Mais aussi avec sa population locale. C’est pour dire «merci d’être là, merci d’être actifs» que CransMontana organise cette journée de rencontre avec les habitants de la région. Café, croissants et raclettes généreusement offerts, pistes de ski et de ski de fond gratuites, de même que les transports en bus SMC et le funiculaire Sierre Crans-Montana, espaces ludiques Funny Land au Régent et Snow Island sur le golf Ballesteros ouverts à tous, deux patinoires où glisser sans rien payer. Et, pour finir: sur le parking de la télécabine des Violettes, vente de la soupe de Noël au profit de l’association SOS Enfants de chez nous! C’est le programme de cette journée du 22.12.12. à laquelle Sixième Dimension s’associe. Toute la rédaction vous dit merci pour votre fidélité et vous souhaite de belles fêtes de fin d’année. Nous espérons que vous aurez plaisir à la lecture de ce 49e numéro. Danielle Emery Mayor
Suite en page 2
Deux entreprises de Crans-Montana ont été primées par Valais Excellence pour une action jugée exemplaire dans le domaine du développement durable.
Prix Valais Community pour SMC et Taillens VALAIS EXCELLENCE AWARDS • Le concours organisé par Valais Excellence récompense des projets exemplaires dans le domaine du développement durable. Deux entreprises de CransMontana ont décroché un prix: la compagnie de transports publics SMC et la boulangerie Taillens. Depuis juillet dernier, les deux entreprises collaborent pour livrer les invendus de la boulangerie à des
personnes dans le besoin, via l’association Sierre Partage qui dispose d’une organisation pour la distribution et le contrôle. Les invendus sont collectés trois fois par semaine auprès des différents points de vente, avant d’être acheminés vers Sierre via le funiculaire SMC. «L’horaire de la course a été prévu pour respecter la chaîne du froid, note le directeur Patrick Cretton. Grâce à ce moyen de transport rapide et
écologique, il n’y a aucun coût financier, ni émanation de CO2 supplémentaires. Cette action a été mise sur pied dans le cadre d’une collaboration avec des étudiants en management de la HES-SO Valais. Sa réalisation n’a pas coûté un centime aux deux entreprises.» «Au final, 30 à 40 kilos de produits frais par semaine ont ainsi été récupérés depuis juillet, note Nicolas Taillens, ils ont permis à 120 familles en situation précaire d’en bénéficier
plutôt que de se transformer en déchets inutiles». Les deux entreprises, labellisées Marque Valais, ont inscrit leur action dans une gestion durable de la matière première, tout en utilisant la logistique existante et en mettant à profit le réseau Valais Excellence. Le prix Valais-Community a été remis à SMC et Taillens lors de la Nuit de l’Excellence, à Bieudron, le 23 novembre DEM dernier.
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Crans-Montana La célèbre boutique aux macarons a ouvert une enseigne à CransMontana. Rencontre avec son propriétaire, Frank Casanova.
Numéro 49 • Décembre 2012 • page 2
David Pasquiet est un autodidacte du chocolat. Le mois prochain, il participera aux Swiss Chocolate Masters de Berne.
Bel écrin pour Ladurée Dans la cour des grands GOURMANDISE • Si vous lisez cet article à la parution du journal, vous devrez attendre encore quatre jours pour déguster les macarons Ladurée à Crans. Le 14 décembre, le petit magasin vert luzerne rouvrira ses portes pour la saison d’hiver, avec des nouveautés comme le macaron de Noël ou celui à la noix de coco. A déguster en plus des classiques orange sanguine/gingembre, praliné, caramel, chocolat de Saint-Domingue ou encore cassis/ violette. En tout, seize parfums différents. Frank Casanova aime particulièrement les macarons aux fruits. Et si on s’intéresse aux goûts de Frank Casanova en la matière, ce n’est pas seulement parce qu’il est un enfant du Haut-Plateau (ses parents y sont hôteliers), c’est qu’il est l’homme qui a amené Ladurée dans notre pays, avec son associé Jacques Merlotti. Il y a six ans en Suisse n’existait aucune boutique de la marque. A présent, il y en a sept, à Lausanne, Genève (quatre adresses) et Zurich. Depuis l’été 2012, Ladurée fait son entrée en Valais, à la rue Centrale 29 à Crans. Ambiance bonbonnière La boutique est petite, 21 m2: «Nous voulons avoir une ambiance bonbonnière, avec une décoration particulière, réalisée par une entreprise parisienne, car il faut un savoir-faire particulier. De même qu’un décorateur de la marque vient dix fois par an dans les boutiques pour faire les vitrines», note Frank Casanova. Meubles en bois peint,
CHOCOLAT • «Ma culture du chocolat s’arrêtait au Mars», confie le chocolatier David Pasquiet. Que de chemin parcouru pour ce Français cuisinier de formation! Aujourd’hui, il joue dans la cour des grands. Il vient de faire son entrée dans le prestigieux guide des Croqueurs de chocolat, club qui sélectionne les meilleures chocolateries de la planète. L’équivalent d’un Gault & Millau du chocolat. Les clients de Ladurée trouvent leurs macarons à l’identique, que ce soit à Tokyo ou à Crans. murs vert Ladurée (un vert luzerne que l’on retrouve partout dans le monde, en référence aux couleurs de la seigneurie), liserés à la feuille d’or, parquet en chêne, présentoirs en laiton, plafond reproduisant un ciel bleu à petits nuages, tout ceci contribue à pouvoir reconnaître du premier coup d’œil, partout dans le monde, le monde de Ladurée. «L’expérience d’achat doit être la même partout». Le secret Ladurée Dès le 14 décembre, trois ou quatre personnes seront sur le pont. À leur tête, le manager, Grégory Dionis, qui a roulé sa bosse dans d’autres boutiques de la marque avant de diriger la nouvelle enseigne. «Aux employés, on demande de comprendre la marque, de savoir ce qu’il y a dans les produits vendus. Ils doivent être avenants et polis», explique Frank Casanova. Il n’y a pas que les macarons à bien
connaître. La marque vend aussi des miels, des confitures, des bougies parfumées. Et si vous ne trouverez pas à Crans des miels locaux chez Ladurée, c’est parce que tous les produits vendus par la marque tout autour de la planète doivent être exactement identiques. Il n’y aurait jamais assez de miel local pour le vendre partout. Quant aux macarons, l’ensemble de la production mondiale part de Enney dans le canton de Fribourg. Ils voyagent stabilisés à -20°C et passent ensuite par deux frigos avant d’être mis sur le marché. Le secret des macarons, si secret il y a, réside dans leur maturation, toute une alchimie de températures et d’hygrométrie. «Vous pourriez avoir notre recette, mais il vous manquerait le bon matériel et le savoir-faire», relève Frank Casanova. Sonia Bellemare
Concours de haut vol David Pasquiet travaille sur un grand projet: sa participation aux Swiss Chocolat Masters, championnats suisses du chocolat, qui ont lieu à Berne les 20 et 21 janvier prochains. Il devra, en deux jours, produire sur le thème imposé de l’architecture du goût, une pièce artistique en chocolat, qui fera entre 1 m et 1,5 m de hauteur, une pièce de décoration imposée, un gâteau au chocolat en trois exemplaires, un dessert à l’assiette en huit exemplaires, un chocolat moulé en 48 exemplaires et un chocolat trempé en 48 exemplaires. Pour ce faire, chacun dispose d’un box, le travail se faisant en public. «Ce sont des heures intensives, on ne peut pas se permettre de perdre une minute, d’où l’entraînement préalable». En décembre et janvier, le chocolatier avoue passer 80%
Solutions d’avenir pour CMA (suite) Restera, enfin, à remplacer l’installation vétuste à Aminona, investissement lié au développement de l’Aminona Luxury Resort and Village (ALRV). Après tout cela, le domaine de Crans-Montana sera au top et aura rattrapé son retard.
millions de francs de cash flow par an, un signe de bonne santé. «Entre Noël et février, nous couvrons nos frais fixes; à partir de là, nous gagnons de l’argent.» Mais pour les raisons évoquées ci-dessus, la société doit faire face à des amortissements élevés.
30 millions en 4 ou 5 ans Au total, ce sont plus de 30 millions de francs qui seront investis dans les 4 ou 5 prochaines années. «Pas question de recourir pour cela à une augmentation du capital», lance Philippe Magistretti, coupant court à une rumeur qui circule depuis quelques mois: «On ne finance pas le renouvellement du domaine skiable par une augmentation de capital: ce serait aller droit à la faillite!» Renouveler une installation ne génère pas un revenu immédiat, ce type d’investissement doit être fait avec l’argent qui provient de l’activité de la société. «C’est la raison pour laquelle cette industrie a des amortissements très importants, pour permettre de remplacer un équipement quand il arrive en fin de vie. Nous devons donc chaque année mettre de côté de grandes sommes d’argent en prévision du renouvellement de nos infrastructures.» «Attention, tient encore à relever Philippe Magistretti, il faut bien comprendre que CMA n’a pas besoin d’argent pour son ménage ordinaire.» L’inverse signifierait qu’il faut assainir la société. CMA réalise en moyenne environ 7
Investir, rapidement Il existe une solution pour faciliter les investissements prévus, sans attendre qu’il y ait l’argent nécessaire dans la cagnotte alimentée par les amortissements. Cette solution, c’est la vente de propriétés qui ne sont pas directement liées au cœur de métier des remontées mécaniques. Citons d’abord la vente à la société ALRV d’une parcelle à Aminona, puis la vente du droit de superficie à Cry d’Err. Deux transactions qui amèneront, in fine, de nouveaux lits hôteliers au bas des pistes de ski. Troisième vente: celle des parkings. «Les communes ont déjà manifesté leur intérêt pour l’acquisition des parkings à la valeur figurant au bilan consolidé de CMA», indique Philippe Magistretti. «CMA a récemment investi 2,5 millions pour les remettre en état, ajoute Arthur Clivaz. Nous vendons les 1300 places pour un prix de 4,5 millions de francs.» Conséquence intéressante pour les usagers: propriétaires, les collectivités pourraient organiser mieux et de façon plus cohérente la gestion de tous les parkings publics, avec une signalétique claire dès les entrées en station.
Un hôtel à Cry d’Err Où en sommes-nous de ces tractations? «Nous avons signé en novembre la vente du terrain d’Aminona», annonce, réjoui, Philippe Magistretti. A Cry d’Err, le pacte d’actionnaires a retenu trois investisseurs qui ont présenté un projet, l’un d’entre eux a déjà déposé la caution demandée. La décision finale reviendra à la Bourgeoisie de Chermignon, propriétaire du site au lieu-dit Mérignou. Crans-Montana pourra alors compter sur un hôtel haut de gamme (comme le stipule le plan de quartier) au départ de la télécabine de Crans - Cry d’Err. Une autre question fait débat: fautil que les communes redeviennent majoritaires dans le capital-actions de CMA? Quatre actionnaires principaux détiennent le 51,75% du capital, 31% étant en mains des six communes. «Nous investissons beaucoup sur et autour du domaine skiable, relève Jean-Claude Savoy, président de Chermignon et président de l’Association des communes dès le 1er janvier 2013, même si ce n’est pas directement dans les remontées mécaniques. Nous devrions petit à petit augmenter la part des communes dans le capitalactions, mais laisser la société en mains privées.» Sachant qu’il n’y a pas d’augmentation du capital en vue, et qu’à notre connaissance les actionnaires actuels ne sont pas vendeurs, la solution ne se présente pas. Partenariat public-privé Autre interrogation: la
présidence. Pas question pour la plupart des personnes de remettre l’opérationnel en main d’un élu. «On pourrait peut-être imaginer que les communes nomment à la présidence une personnalité venant de l’extérieur qui les représente», suggère Philippe Magistretti, qui a été reconduit dans ses fonctions cet automne. Il ajoute: «Mais pourquoi changer une équipe qui gagne?» Que ce soit pour la question d’une augmentation de la part des collectivités dans le capital ou la présidence de CMA, des solutions seront trouvées, promet Philippe Magistretti: «Les communes sont un partenaire essentiel pour CMA, partenaire avec qui nous avons toujours trouvé des solutions depuis 13 ans que la société a été restructurée.» Situation rassurante Aujourd’hui, CMA est une société saine qui se porte bien, selon son président. Et qui a des ambitions. Jamais un dividende n’a été distribué, tout bénéfice a été réinvesti dans l’amélioration du domaine skiable. «Les actionnaires peuvent se réjouir des perspectives, conclut Philippe Magistretti. N’oublions pas que la valeur comptable de l’action CMA a augmenté de près de 50% depuis la restructuration en 2004. En ces temps incertains, cela doit rassurer!» Danielle Emery Mayor
David Pasquiet travaille sur un chocolat parfumé d’un thé très rare. de son temps à la préparation de cette compétition. «La décision de le faire a été prise en équipe. Car il ne faudrait pas négliger la production pour nos boutiques. Depuis quatre mois, je n’ai plus de vie de famille». Celui qui remportera le titre de champion suisse parmi les six participants ira à Paris en octobre 2013 pour le championnat du monde. Parcours atypique Le parcours de ce Lensard d’adoption est atypique dans le monde du chocolat. Arrivé en Suisse à l’âge de 19 ans, il possédait un diplôme de cuisinier et un autre de pâtissier. Il a d’abord fait quelques saisons dans des hôtels et restaurants du Valais, c’est d’ailleurs au Crans Ambassador qu’il rencontre Virginie, celle qui allait devenir son épouse. En 2003, leur fille Kimie vient au monde. Pour le couple, il était temps de quitter les horaires contraignants de l’hôtellerie. Aussi David accepte-t-il la proposition d’un nougatier
de Montana de lui racheter laboratoire et magasin. «Mais le nougat n’était pas assez créatif pour moi. Alors j’ai commencé à faire un peu de chocolat. Le public a répondu présent», se souvient David Pasquiet. Il y a deux ans, la boutique «L’Instant Chocolat» a complètement arrêté de produire du nougat, à l’exception du choconougat, un produit breveté au niveau européen. «On produit des choses différentes de ce qui se fait ailleurs, parce que je ne suis pas formaté par un apprentissage. J’ai appris seul en faisant des essais. Ma formation de cuisiner m’a aidé pour le goût», analyse le chocolatier. Aujourd’hui, il vend environ douze tonnes de chocolat fini par an dans ses deux boutiques de Montana et de Sion. Sonia Bellemare
Nota bene: A l’issue du concours, vous pourrez découvrir le résultat de David Pasquiet sur la page Facebook de Sixième Dimension.
I N F O S P R AT I Q U E S URGENCES - ACCIDENTS MALADIES Police Feu Appel d’urgence Empoisonnements Secours routiers Rega Air-Glaciers La Main tendue Aide tél. pour les enfants et les jeunes Police Crans-Montana Garde médicale (centrale des appels) Garde des pharmacies et dentistes Vétérinaire
117 118 144 145 140 1414 1415 143 147 027 486 87 60 0900 144 033* 0900 558 143* 027 480 23 45
PHARMACIES LENS Pharmacie de Lens CRANS-MONTANA Des Alpes Amavita Bagnoud Du Centre Internationale Pharma Crans
027 483 43 00 027 481 24 20 058 851 30 50 027 481 28 28 027 481 24 18 027 481 27 36
TAXIS Taxi Michel Taxi Bonvin Taxi Bruttin Taxi Dussex
027 481 71 71 027 481 51 51 027 481 58 58 027 481 33 74
Taxi Central 027 481 19 19 Taxi Jacky 027 481 53 65 Taxi Poncic 027 481 94 94 A Auto-Taxi 027 481 85 85 Taxi Dolt 027 481 27 27 SwissEco Taxis Sàrl 027 971 01 01 Taxi Lopo-Service limousine 079 658 78 46 EuropcarGarageContinental 027 481 51 51 Go Routair 079 422 29 85
HOPITAUX SIERRE Hôpital régional 027 603 70 00 SION Hôpital régional 027 603 40 00 CLINIQUE BERNOISE Montana 027 485 51 21 CLINIQUE GENEVOISE Montana 027 485 61 11 CLINIQUE LUCERNOISE Montana 027 485 81 81 CENTRE VALAISAN DE PNEUMOLOGIE Montana 027 603 80 00
GARDERIES D’ENFANTS/UAPE CRANS-MONTANA Fleurs des Champs CHERMIGNON Martelles
027 481 23 67 027 480 49 46
CENTRE MÉDICO-SOCIAL SIERRE
027 455 51 51
* Fr. 0.50 / appel + Fr. 1.-/min
Numéro 49 • Décembre 2012 • page 3
Tous au Winter Festival! Crans-Montana Tourisme lance la deuxième édition de son Winter Festival regroupant les divers événements de la saison hivernale 2012 – 2013. Opening le 8 décembre, avec illumination du sapin géant. Allez donc fêter l’ouverture de la saison d’hiver et déguster un vin chaud tout en écoutant un concert en live! En collaboration avec le Téléthon de Crans-Montana (récolte de fonds pour les personnes atteintes de maladies génétiques rares). • S now I sland , d e décembre à avril. Grand parc d’activités hivernales pour enfants sur le Golf de Crans-Montana (courses de luges, snowtubing, jardin des neiges, etc.) Panorama exceptionnel! • FUNNY LAND du 22 décembre au 6 janvier au Régent (salle du tennis). Un centre de loisirs pour les familles en fin de journée, mais également en cas de mauvais temps ou de fermeture des remontées mécaniques. Sur le thème des pirates, vous vous amuserez avec des jeux gonflables, jeux vidéo... Horaires: 14 h à 20 h, dès 10 h en cas de fermeture des remontées mécaniques. • Accueil du Père Noël les 24 et 25 décembre. Rendezvous avec le Père Noël sous le sapin géant de CransMontana. • Spectacle de Noël le 25 décembre. Rendez-vous à la place Scandia pour un grand Spectacle de Noël, crèche vivante, chants de Noël. • Crans-Montana Party. La «Place to be» de CransMontana après le ski au centre de la station! Venez découvrir trois soirées à thème et vous divertir avec vos amis, parents et enfants. Soirées festives, après-ski et patinage en musique sur la patinoire. 29 décembre: Fluo - 4 janvier: Disco - 12 février: Carnaval. • Nouvel An le 31 décembre. Feux d’artifices à minuit sur la patinoire d’Ycoor et grande fête dans la rue Louis-Antille de minuit à 3 h du matin avec live music sous tente et de nombreux stands. • Fête en famille. Bibi la marmotte, mascotte de Crans-Montana accueille les familles pour trois grandes fêtes thématisées. Gratuit. Samedi 5 janvier: Bibi fête son anniversaire à CransMontana - Samedi 16 février: Bibi à la découverte du monde - Samedi 23 février: Bibi fait son cirque. • Carnaval, le 12 février. Carnaval sur le thème des animaux pour les grands et les petits. Grand défilé, Guggenmusik, concours de déguisements, lâcher de ballons et grande fête le soir. Nota bene: Tous les détails sur www.crans-montana.ch
Crans-Montana
À l’issue d’une période estivale riche en innovations, Philippe Rubod, directeur de Crans-Montana Tourisme (CMT), livre son analyse quant aux enjeux touristiques de ces prochains mois.
Que nous réserve l’hiver?
CMT • Directeur de CransMontana Tourisme, Philippe Rubod a donné l’impulsion à plusieurs nouveautés. Il fait le point sur la saison écoulée et les défis à venir. Interview.
des centaines de millions de francs en renouvellement de nos infrastructures, et ajouter un zéro au budget du Winter Festival. Certaines personnalités de la région affirment que l’offre culturelle reste insuffisante en station. Qui peut ignorer que l’offre culturelle de Crans-Montana est l’une des plus riches, à cette altitude, et qu’elle évolue chaque année? Le cru 2013, avec l’ouverture de la Fondation Pierre Arnaud et l’extension du Caprices Festival, sera exceptionnel. Crans-Montana peut et doit devenir la capitale culturelle des Alpes. Le rôle de CMT est d’avoir de cette question stratégique une vision globale et ambitieuse, servant les intérêts supérieurs de la destination et du plus grand nombre.
Vous avez introduit de nouvelles pratiques de management en professionnalisant par exemple la commercialisation du Régent. Quelle marge de progression subsiste à ce niveau? Philippe Rubod: Importante. Le Centre de congrès n’a jamais été commercialisé activement. Avec l’équipe commerciale fraîchement recrutée, nous visons un doublement du volume d’affaires d’ici fin 2015. Mais il faudra aussi poursuivre les rénovations du Régent. Vous vous êtes fixé trois priorités: maîtrise des coûts, gain de clientèle et maximisation des ressources financières. Comment comptez-vous atteindre ces objectifs? Optimiser les coûts se fera par un audit interne annuel des charges, une renégociation des contrats fournisseurs et la centralisation de l’accueil des hôtes en station. Attirer plus de clientèle viendra du développement des marchés de croissance et du segment congrès. Plus de ressources p o u r C M T v i e n d ro n t du sponsoring privé, de l’ouverture élargie de nos supports de communication à la publicité et de la vente de prestations.
Philippe Rubod a donné l’impulsion à plusieurs nouveautés. Photo Missbauer
Le Summer Festival a été introduit cet été avec un budget de 100’000 francs. Quelles sont les animations qui ont le mieux fonctionné? Globalement, toutes les manifestations du Summer Festival 2012 ont ravi nos hôtes qui ont fortement apprécié ces innovations. Et qui étaient bien conscients qu’il s’agissait, pour la plupart d’entre elles, de premières éditions avec des marges d’amélioration sur lesquelles nous travaillons déjà pour 2013.
Les quatre derniers exercices ont vu un recul cumulé de 20% des nuitées chez nous (au Tyrol, + 175%). Cette année, vous ripostez avec un Winter Festival budgétisé à 60’000 francs. L’objet du Winter Festival est d’offrir un programme hivernal attractif d’animations en station. Pas d’inverser une tendance. La grande nouveauté de Noël 2012 sera le centre de loisirs indoor pour enfants et adolescents, au Régent. Pour rivaliser avec le Tyrol, il faudra investir
Vous prônez le prélèvement d’une taxe de séjour sur chaque nuitée correspondant au minimum à 8% du prix de la chambre. La résistance des hôteliers locaux ne vous inquiète-telle pas? Ce qui pourrait m’inquiéter serait l’éventuelle résistance de ceux qui payent cette taxe, à savoir les clients. Ailleurs, ils s’acquittent sans broncher de taxes de séjour autrement plus corsées que celle pratiquée en Valais, imperceptible pour la majorité de nos hôtes. En nous alignant enfin sur les pratiques internationales,
nous réglerions une fois pour toutes la question de notre financement. Sans prendre un centime de plus à nos partenaires, et en gagnant des clients. Les hôteliers affirment préférer placer leur argent dans la rénovation plutôt que dans la promotion. Quelle vision va au final l’emporter sur l’autre? Aucune. Pourquoi croyezvous que des chaînes comme Kempinski ou RitzCarlton persistent à rénover leurs splendides hôtels et simultanément allouer des centaines de millions de francs à leur promotion? La réponse est simple, comme en première année d’école hôtelière: pas de clients sans bons produits et pas de réservations sans marketing. Le budget 2012-2013 de CMT s’élève à 6,9 millions. Le secteur promotion se voit allouer 1,21 million de francs, en léger recul par rapport à 2011. Êtes-vous satisfait de cette décision? On fera avec. Mais sachez que, pour assurer la promotion des six communes de Crans-Montana (capables d’héberger 50’000 hôtes) et de nos centaines d’entreprises vivant du tourisme, CMT dispose d’un budget marketing annuel équivalant à celui d’un hôtel haut de gamme de 250 chambres. Faut-il en dire plus? Propos recueillis par François Praz
«À bout de souffle»: c’est sous ce thème que le congrès Quadrimed réunira des médecins de toute la Suisse du 31 janvier au 3 février au Régent.
Vraiment essoufflés, les médecins? SANTÉ • À la télé, on a bien vu que le Dr House n’était pas au top de sa forme. Mais, c’est bien de la fiction, non? La question se pose. Avec insistance même, à la lecture du programme de ce 26e rendez-vous destiné à la formation continue des médecins. Extraits: «Les médecins à bout de souffle?», «Quand le patient nous emm…», «Quand l’épuisement apparaît dans la relation thérapeutique», … Stop, n’en jetez plus! Fautil donc accourir au chevet des médecins? Explications avec le Dr Jean-Georges Frey, médecin chef au Centre valaisan de pneumologie. Le titre du congrès 2013 laisse planer une certaine inquiétude concernant l’état des médecins... Dr Jean-Georges Frey: «À bout de souffle» fait r é f é re n c e à p l u s i e u r s éléments: il évoque d’abord les situations médicales extrêmes dans lesquelles nous sommes confrontés à
faire sinon mes patients ne sont pas remboursés.
nos limites et ne savons plus que faire. Cela peut être une dépression très sévère, une situation de vie difficile, des maladies complexes… Mais «À bout de souffle», c’est aussi une réalité vécue par certains médecins, souvent des généralistes, en situation de burn out. Ils n’en peuvent plus sous le poids des exigences des patients, des assureurs et des politiciens. En parler n’est pas facile car le médecin n’a pas le droit d’être malade! Les médecins sont-ils davantage sous pression qu’auparavant? Oui, les choses ont beaucoup changé. Les patients s’informent plus par internet - pas toujours correctement d’ailleurs. Ils deviennent plus revendicateurs et n’hésitent pas à se lancer dans des procédures juridiques s’ils ne sont pas satisfaits. On assiste en même temps à une tendance consumériste de la santé: beaucoup estiment qu’ils paient assez cher leurs
Comment faire alors pour que la situation s’améliore? Ce sera précisément le but et le fil rouge de ce congrès: mettre tout cela sur la table, en discuter ouvertement en essayant ensemble de trouver des pistes… tout en se remontant le moral! C’est aussi pour cela que nous avons choisi le thème de «La résilience» pour notre conférence d’ouverture qui sera animée par un éminent connaisseur, M. Boris Cyrulnik. Non, les médecins ne sont pas tout-puissants. Ils s’interrogent sur la manière de faire face aux défis qui les attendent. assurances et qu’ils ont donc droit à n’importe quel traitement. Avec le sentiment que la médecine peut tout régler. Mais nous sommes toujours démunis dans de nombreux domaines! La médecine, c’est la gestion de l’incertitude. C’est un métier si complexe, le risque
zéro n’existe pas! Les gens attendent trop. Ils croient que nous sommes des petits dieux et que nous pouvons tout faire. À cela s’ajoute la forte pression des assurances. Je passe mes journées à remplir des papiers, c’est infernal! Et je ne peux pas refuser de le
Propos recueillis par Nathalie Getz
Nota bene: Conférence inaugurale «Pourquoi la résilience?» de Boris Cyrulnik, médecin, éthologue et auteur de nombreux ouvrages. Jeudi 31 janvier dès 18 h 15 au Centre de congrès Le Régent. Conférence ouverte au public. Entrée libre.
Crans-Montana
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Dans le panier des produits locaux, l’eau potable a désormais sa place. Et les clients apprécient de trouver l’eau des Alpes dans leur verre. Au Relais de Colombire par exemple, la démarche est jugée concluante.
Puiser l’eau à la source des Alpes OR BLEU • Promouvoir la consommation d’eau potable locale: l’idée fait son bout de chemin dans les milieux touristiques. À l’origine d’une telle initiative, la marque Valais qui dispose, depuis quelques années déjà, de ses propres bouteilles d’eau plate et gazeuse. «Le précieux liquide est puisé à la source Montis. Il est embouteillé par l’entreprise Aproz Sources Minérales», explique Raphaël Favre, chef de projet de la marque Valais. Signe de vitalité, de bien-être et de santé, la fontaine de jouvence se retrouve dans les valeurs véhiculées par l’association de promotion de notre canton. «Ce produit valorise notre démarche et renforce le positionnement de la marque: un pays source d’innovations, terre de pure nature à la recherche de l’excellence». Si la marque Valais fait de l’eau des Alpes un outil principalement marketing, à Crans-Montana, boire local rapporte. Angela Masciulli, gérante du relais de Colombire, présente à ses clients une eau issue de la commune de Randogne. «Depuis que je propose ce service, mon chiffre d’affaires a augmenté». L’investissement
que je peux réutiliser à l’envi». Bien évidemment, cela a un coût pour le consommateur: 8 francs pour 75 cl. Il faut, en outre, à chaque fois laver la bouteille et la remplir avant de la présenter à un nouveau client. Il convient également de bien expliquer aux visiteurs le concept. «Certains, sceptiques, pensent qu’on leur vend de l’eau du robinet. Il est donc utile de leur montrer la machine de filtrage et de leur exposer notre démarche», précise Angela Masciulli. Les doutes balayés, l’eau conditionnée
Maude Bonvin
Vers une guerre de l’eau?
L’eau de la marque Valais, pionnière en la matière. d’une machine qui filtre et oxygène l’eau a vite été rentabilisé. Principaux avantages de s’approvisionner directement à la source?
L’aspect écologique du point de vue du transport bien sûr, mais aussi une meilleure gestion des stocks. «Avant, Henniez me fournissait, et
je me retrouvais souvent avec trop ou pas assez d’eau. Maintenant, je commande un nombre limité de bouteilles à l’entreprise Vivreau, bouteilles
Depuis 27 ans, Franco Ronchi est l’ambassadeur du chic milanais à Crans-Montana. Rencontre avec celui qui a fondé la boutique «L’Homme».
L’élégance au quotidien
L’HOMME • Franco Ronchi porte bien ses 74 ans. Il faut dire qu’il défend depuis 27 ans les couleurs de l’élégance milanaise sur le Haut-Plateau. Debout au milieu de ses étagères de bois verni garnies de vêtements de marque, il se souvient des débuts de la boutique «L’Homme» à Montana. Le commerce a ouvert ses portes le 14 décembre 1985. Mais Franco Ronchi n’avait alors rien d’un inconnu dans la région: durant 18 ans en effet, il avait conseillé les clients de Bouby Sports à Crans. Se mettre à son compte, à 47 ans, avec trois enfants: le pari était risqué. Les débuts se sont avérés plus faciles que prévu. Car une partie de la clientèle italienne, très nombreuse à l’époque, l’a suivi, permettant à «L’Homme» de démarrer avec peu de stock. Il faut dire que les boutiques proposant des produits de luxe étaient encore rares à Montana. «A Crans, il y avait des visiteurs plus aisés. Il aurait été beaucoup plus simple de s’y installer. Mais je n’ai jamais regretté d’avoir choisi Montana.» Franco Ronchi a donc tout misé sur son expérience et ses années passées dans les commerces de Milan. À ses yeux, c’est la qualité du service au client qui fait le succès d’un magasin. «Si on conseille bien la clientèle, elle nous fait confiance et cela importe pour la fidéliser.» De fait, au fil du temps, «L’Homme» a
sous forme de gouttes de pluie au design épuré ravit les amateurs de beaux objets. «Nombreux sont les clients désireux d’acquérir quelques bouteilles. Nous les vendons sur place». Dans le milieu très fermé du luxe, l’idée plaît également. Ainsi LeCrans Hôtel et Spa propose dans ses suites et appartements 5-étoiles une fontaine à eau directement issue des glaciers de la région. Une bonne façon de revitaliser notre or bleu.
drainé bon nombre d’habitués. Aujourd’hui, les choses ont un peu changé. Les consommateurs papillonnent davantage; ils sont moins fidèles à une boutique. Les goûts évoluent «Il y a quelques années, les gens se laissaient plus facilement conseiller. Aujourd’hui, ils viennent en sachant déjà ce qu’ils recherchent, souligne Franco Ronchi. Le style est devenu moins strict, moins traditionnel. Nous ne vendons quasiment plus de costumes. Les clients veulent des vêtements sport qu’ils peuvent aussi porter au bureau.»
«L’Homme» s’est donc adapté à ces changements, en misant sur de nouvelles marques, comme Paul & Shark par exemple. Mais ces dernières années, le métier est devenu plus difficile. La crise est passée par là. Et la concurrence a augmenté. Les marges fondent dans la branche. «Si je n’avais pas eu d’enfants pour prendre la suite, je pense que j’aurais déjà remis le commerce», reconnaît Franco Ronchi. Deux de ses trois filles travaillent au magasin. Cela a permis au patron de lever le pied. Il s’accorde désormais quelques jours par semaine sans travail. «Je m’occupe de la
MB
Un système complexe d’écoulement d’eau s’enchevêtre sous nos pieds.
L’eau de la Gemmi
comptabilité. Je viens au magasin quelques heures et puis je pars. Je suis de moins en moins présent», sourit-il. Lui, l’immigré italien, ne regrette pas d’être venu en Suisse, le pays de sa femme. La qualité de vie à Randogne était bien meilleure, avec des enfants, que le centre-ville de Milan. Pour le futur, ses plans sont déjà faits: un jour - mais il ne sait pas encore quand ses filles prendront le relais. «Mais pour le moment, c’est moi le patron!», conclut-il avec un grand sourire.
A 74 ans, Franco Ronchi est encore fidèle au poste dans cette boutique ouverte en 1985.
Golf, enneigement artificiel, besoins de l’agriculture et des ménages, le Haut-Plateau demeure un grand consommateur d’eau. Or cet endroit est connu pour sa sécheresse. Ainsi, en tenant compte des précipitations et de l’évapotranspiration, 550 millimètres d’or bleu sont à disposition de la région chaque année. «C’est peu, trop peu», selon le professeur Rolf Weingartner, à l’origine du projet MontanAqua, qui vise à étudier les conséquences géographiques, sociales et économiques d’une pénurie d’eau sur la région à l’horizon 2050. «Cela pourrait provoquer des conflits d’intérêts d’où la nécessité d’évaluer les besoins actuels et futurs». Lancé en 2010, MontanAqua est un projet de recherche interdisciplinaire financé par le Fonds National Suisse de la Recherche Scientifique. Il regroupe des spécialistes issus des Universités de Berne, Fribourg et Lausanne. Les résultats de l’étude sont prévus pour février 2013.
Sandrine Rovere
MONTANAQUA • Un modèle en 3D du sous-sol, des hypothèses et des vérifications à l’aide de différentes méthodes: l’équipe de l’Institut suisse de spéléologie et karstologie (ISSKA) travaille depuis plusieurs mois sur le système complexe d’eaux souterraines sous la surface de CransMontana. Réalisées dans le cadre du projet national de recherche MontanAqua, ces études permettent de mieux comprendre les chemins souterrains empruntés par l’eau qui s’écoule du glacier de la Plaine-Morte à travers les roches karstiques, perméables à l’eau. Les hydrogéologues de l’ISSKA ont pu compter sur différentes informations pour construire leur modèle: principalement des cartes géologiques et des coupes verticales, mais aussi des profils géosismiques – obtenus à partir d’ondes envoyées dans la roche – et enfin les observations effectuées dans la galerie du Rawyl, creusée dans les années 70. Le modèle géologique a permis de faire des hypothèses sur les cheminements de l’eau qui s’écoule à travers les couches les plus perméables que sont les calcaires. Ces hypothèses ont ensuite été vérifiées par l’équipe de l’Université de Berne du projet de MontanAqua, grâce à des traçages de l’eau (cf Sixième Dimension du 6 août 2012). Dans le détail,
quelques petites différences ont été observées, mais le modèle général a été confirmé. L’écart principal par rapport aux hypothèses de départ concerne l’eau qui s’écoule de la langue du glacier, dont l’écoulement est plus important que lors des observations qui remontent aux années 70. «C’est certainement dû à la masse de glace moins importante. Les conditions n’étant plus les mêmes, l’eau circule plus facilement vers la langue du glacier», explique Pierre-Yves Jeannin, le directeur de l’ISSKA. Selon ces recherches, le sous-sol de Crans-Montana est composé de différentes couches géologiques, comme un mille-feuilles, avec une grande surface de roches plissées imperméables à 200 300 mètres sous la surface. «Les plis dans cette roche expliquent le déversement d’une grande partie des eaux vers le lac de Tzeuzier, mais aussi un débordement possible côté bernois», estime Pierre-Yves Jeannin. Sous cette couche, plusieurs centaines de mètres plus bas, un second système d’écoulement d’eau existe. «Selon toute vraisemblance, de l’eau issue de la région de la Gemmi, au-dessus de Loèche-les-Bains, vient faire une boucle sous le glacier de la Plaine-Morte, avant de ressortir aux sources de Salquenen», conclut le directeur de l’ISSKA. Katrine Briguet
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Crans-Montana
Le nouveau commandant Yves Sauvain tire le bilan de sa première année à la tête de la Police municipale de Crans-Montana. Il enseigne à ses hommes la police de proximité.
Il leur apprend un nouveau métier POLICE • Yves Sauvain s’est donné 18 mois pour tout mettre en place. «C’est un nouveau métier que nous exerçons ici. Il s’agit principalement de déposer la voiture et de partir à pied dans les villages». Le commandant de la Police municipale de Crans-Montana est arrivé à la fin de 2011. Après un an de travail pour établir une vraie police de proximité, il s’assied un instant dans un café pour tirer un début de bilan. Pour commencer, il dispose de 16 hommes et espère toujours en trouver deux de plus. Oser appeler Si le commandant parle de nouveau métier, c’est que la population n’était pas habituée à voir la police si présente dans la communauté. Parmi les mesures prises en priorité, il y
a la visite systématique des 350 commerçants des six communes. Ceux-ci sont informés des mesures à prendre pour prévenir le vol à l’étalage, et de la marche à suivre en cas de vol. «Nous leur disons qu’ils peuvent appeler pour tout. On vient les renseigner. Mon travail, c’est de m’occuper des 95% de personnes qui ne posent pas de problème. Celles-là ont autant droit d’avoir affaire à la police. Par mon expérience, je sais que ce n’est qu’après deux ou trois visites que les gens osent nous appeler. Avant, ils disent qu’ils ne veulent pas nous déranger pour rien. Or ce n’est jamais pour rien», souligne Yves Sauvain. Les commerçants reçoivent des dépliants informatifs, et ils ont la possibilité de s’inscrire sur une liste de personnes à prévenir par
La prévention est aussi au campus À Bluche, le campus de l’Ecole des Roches héberge 1200 étudiants en provenance de nonante pays différents. La police se rend chaque semestre dans les locaux et fait un exposé sur le thème de «lois et règlements suisses». Autrement dit, des agents de la Police municipale expliquent aux étudiants les règles de base de la circulation routière. On y parle aussi de tranquillité publique. «Nous leur disons que le campus est à Bluche, mais que Bluche n’est pas le campus et qu’il faut respecter des règles», explique le commandant Sauvain. Place ensuite aux exercices pratiques. Les policiers amènent leur voiture-tonneaux, celle qui sert à se rendre compte de ce qui arrive quand on n’attache pas sa ceinture de sécurité ou lorsque l’auto se renverse. «Ces visites permettent un contact très positif et différent de celui que nous avons avec eux à la sortie des boîtes SB de nuit de la station».
Marianne Bonvin, propriétaire d’une boutique à Montana, reçoit la visite des appointés Michaël Jean et Thierry Morard. SMS en cas d’alerte. Ils y sont presque tous. La prochaine étape sera la visite par la police de chaque habitant des six communes pour les informer de sa présence et de sa disponibilité. Cette immense tâche prendra deux ans ou même plus. Lutter contre le bruit Autre mesure prise par la nouvelle police, la lutte contre le bruit au centre de la station, dans le triangle des bars et boîtes de nuit de Crans. Un sonomètre personnalisé a été commandé. Les soirs de grande affluence, en particulier le week-end, il
Entre les infrastructures existantes et celles qui sont en projet, l’avenir de l’héliportage sur le Haut-Plateau reste flou.
Héliport, quel avenir?
Héliski • À l’heure actuelle, Chermignon dispose d’une place d’atterrissage en campagne qui accueille les hélicoptères. Le choix de son implantation à cet endroit à sa création en 1971 tient au fait qu’elle se situe en dessous de 1100 mètres. Ce paramètre a permis d’éviter les contraintes liées à l’exploitation d’un héliport construit à une altitude supérieure. Dans ces cas-là, la réglementation fédérale est drastique. Les autorisations préalables du propriétaire du terrain et de la Commune sont en outre requises. Le nombre de places d’atterrissage en montagne à des buts touristiques est d’ailleurs restreint à 48 places sur le plan suisse. Vingt-deux se situent en Valais ou sur la frontière entre notre canton et celui de Berne. À Chermignon, on est autorisé à effectuer des vols d’apports ou de départs (Chermignon-Genève ou Sion-Chermignon), mais pas
des vols circulaires (ChermignonChermignon). Ce terrain de dépose n’est en plus pas doté d’aménagements. «On compte une trentaine de mouvements annuels de tous types. Une bonne part de ceux-ci sont liés au tourisme. Pour autant, cette place d’atterrissage n’est pas appelée à se développer», commente Jean-Claude Savoy, le président de la Commune. Pour améliorer l’accueil des hôtes de passage, la place vient d’être goudronnée. Quels sont les besoins? De son côté, le site internet de Crans-Montana Tourisme comporte une section dédiée à l’héliski. Deux sociétés y proposent la desserte de l’aire existante: Air-Glaciers et Eagle Helicopter. Vu les limitations de ce site, un projet de nouvelle plateforme aux abords du Centre de secours incendie de CransMontana-Aminona est à l’étude
Il existe une demande pour l’héliski.
depuis 2002. «J’avais déjà proposé il y a longtemps de doter la région d’un héliport digne de ce nom. Il n’avait, hélas, pas été possible de trouver un accord sur ce point. Désormais, il sera beaucoup plus ardu de faire aboutir ce projet», analyse Bruno Bagnoud, le directeur d’Air-Glaciers. Dans l’idéal, il faudrait faire en sorte que l’héliport puisse faire partie des 48 places d’atterrissage en montagne, ce qui permettrait toutes les activités, c’est-à-dire le tourisme, le sauvetage, le transport, etc. Des démarches au ralenti Le processus pour obtenir une autorisation de ce type sera forcément long. L’expérience a montré que les oppositions étaient souvent nombreuses. Dans un premier temps, une étude d’impact doit être finalisée. Ces démarches ont été lancées et les communes ont donné leur accord. Il reste à convaincre le Canton. Le dossier est en ce moment bloqué à ce niveau. «Cette situation est vraiment regrettable, surtout quand on sait ce que peuvent apporter ces héliports. Il suffit de regarder du côté de Zermatt ou de Verbier pour se convaincre de leur intérêt touristique et économique», ajoute Bruno Bagnoud. Souhaitons qu’une volonté forte des instances concernées permette de rendre bientôt plus accueillants nos cieux alpins. François Praz
renseigne la police sur le niveau sonore sur les trottoirs du secteur. Afin de trouver le juste milieu entre le sommeil des gens et la possibilité de vie nocturne en station, le seuil de tolérance a été fixé à 80 dB. Passé cette limite, une patrouille intervient. Et si quelqu’un cherche à s’amuser à allumer le flash qui se déclenche en cas de dépassement, il est prévenu: «On fera des frappes chirurgicales avec des agents en civil», prévient Yves Sauvain. Ajoutez à cela des campagnes de sensibilisations sur les tronçons à 20 et 30 km/h, des séances d’information sur le campus de l’Ecole des Roches à Bluche,
ajoutez 85 caméras dans toute la station et quelques radars: vous aurez une bonne image du travail de la police nouvelle formule. Discussion, répression aussi «Ce sera une grande réussite quand les gens dans les villages vont s’arrêter pour discuter avec les agents dans la rue. Là, on aura gagné». Mais il prévient: «On est policiers, on n’est pas de gentils policiers. Dans notre métier, si on ne fait pas un minimum dans la répression, on souffre tout autant d’un déficit d’image», conclut le commandant.
Cristal Off PUBLICITé • Lors de la rencontre des professionnels de la publicité et de la communication plusieurs moments sont destinés au grand public. Vendredi 7 décembre à 18 h: «Jury du public», Prix de la meilleure création du film publicitaire, Inscription auprès de Crans-Montana Tourisme (CMT). Vendredi 14 décembre: «Pourquoi nous aimons Crans-Montana». Les jeunes des écoles de Chermignon et Crans-Montana travailleront sur un message radio de promotion avec des professionnels. Vendredi 14 décembre à 20 h, le DJ Martin Solveig recevra un Cristal d’Honneur lors de la soirée de remise des Prix (invitation à retirer à CMT). Samedi 15 décembre, à 11 h 30, projection des 8 courts métrages gagnants. A 17 h 30, des auteurs présenteront leurs livres à la Librairie de Crans: Thierry Saussez, Alexandre Sap, Bruno Aveillan, Benoit Schmider, Christine Removille et Catherine Dedieu, Marco Tinelli. A 20 h, soirée de clôture (invitation à retirer à CMT). Dimanche 16 décembre à 9 h 30, Slalom de la Publicité. Un slalom ouvert à tous!. Nota bene: Programme sujet à modifications. Rendez-vous sur www.cristalfestival.com
Sonia Bellemare
Kathrin Legg s’investit à Zanzibar pour brancher toute une communauté sur l’énergie solaire.
Des lumières solaires
philanthropie • Dans cette boulangerie de Crans, un client interroge Kathrin Legg: «C’est quoi, déjà, ton projet?» Posée, passionnée et synthétique, la réponse fuse: «Permettre à des grand-mères illettrées d’être des ingénieures en énergie solaire dans leur village, à Zanzibar». Pas étonnant que l’on interpelle Kathrin Legg. Sa famille séjourne à Crans-Montana depuis plus de trente ans. Son frère y vit, elle y vient pour s’oxygéner. Elle espère convaincre certaines autorités ou associations du HautPlateau d’investir dans le Barefoot College, organisme dans lequel elle s’implique depuis un an et demi. Au-dessus de son décaféiné, Kathrin Legg se rappelle du jour où sa vie a véritablement changé. Le 4 août 2011, elle se trouve à Zanzibar, en pleine Tanzanie, dans une réunion capitale. «Nous sommes arrivés dans ce village, en pleine brousse profonde, par hasard. C’est Bunker Roy, le président du Barefoot College, qui, par instinct, a décidé de prendre une petite route qui nous a conduits dans un des quatre hameaux de Kandwi.» Devant la foule réunie, les explications commencent. Il s’agit, par des installations d’énergie solaire, de ramener la lumière au village. Tout est pris en charge par le Barefoot College, des partenaires qui le soutiennent et le Gouvernement indien: la formation de six mois en Inde, justement, le voyage, puis le matériel. Ensuite, chaque foyer équipé doit payer entre 5
Kathrin Legg. et 7 dollars par mois, soit trois fois moins cher que des systèmes plus rudimentaires. Ce montant assure la maintenance et le salaire des femmes devenues ingénieures solaires. Car ce sont uniquement des dames qui sont sélectionnées. «L’expérience a montré que les hommes qui étaient formés quittaient le village. Par contre, les femmes, qu’elles soient mères ou grand-mères, n’abandonnaient pas la communauté», détaille Kathrin Legg. Ce 4 août 2011, elle voit que son choix de vie possède des implications vitales sur le terrain. Dans cette aventure, dont elle est «projet leader», sept femmes, âgées de 35 à 55 ans, vont apprendre l’art et la manière de bâtir une installation solaire. «Tout est basé sur le langage des signes et des codes de couleurs très simples qui permettent d’assembler les divers éléments.» Les volontaires sont parfois choisies par Bunker Roy lui-même. «Il a le don de repérer les petites étincelles dans le regard», souligne Kathrin Legg.
Celles de Kathrin Legg brillent quand elle évoque son évolution personnelle. Belge, elle a travaillé durant 17 ans à Bruxelles comme consultante internet et gestionnaire de société. «Et puis j’ai moins eu à cœur de courir après les chiffres et les bénéfices. Je suis venue m’installer à Genève pour me rapprocher de certaines fondations philanthropiques. Je voulais travailler au développement des femmes. J’ai aussi eu une sœur handicapée et je voulais restituer tout ce qu’elle m’avait donné.» Conservant un emploi dans la gestion, elle investit son temps libre dans la cause du Barefoot College qu’elle a connue grâce à une autre association, Giving Women. Cet été, Kathrin Legg est retournée à Zanzibar, pour assurer un suivi qui concerne 100 puis 480 maisons! Face à 35 hommes, elle est la «seule femme blonde, blanche, jeune avec en plus la barrière du langage». «Mais on m’a prise au sérieux. On m’a remerciée en disant que j’étais un Ange Blanc…» En Tanzanie, le Gouvernement, impressionné par les résultats obtenus, va initier cinq centres de formation dans l’énergie solaire. Pour Kathrin Legg, un nouveau projet prend progressivement vie, du côté du Népal… Joël Cerutti
Nota bene: plus d’information sur www.barefootcollege.org - contact: kathrin.legg@gmail.com
Crans-Montana
Numéro 49 • Décembre 2012 • page 6
Marc Lindner dirige la branche suisse du groupe Lindner depuis quatre ans. Il adore Crans-Montana et possède une vision très claire sur tout ce que la chaîne hôtelière de sa famille peut apporter à la station.
L’expérience d’un grand groupe HÔTELLERIE • Disposant de 33 hôtels en Europe, avant tout en Allemagne, mais également en Autriche, en Belgique et en Espagne, la chaîne hôtelière Lindner est présente en Suisse avec trois établissements à Interlaken, Loèche-les-Bains et Crans-Montana. Cette dernière localité occupe une place à part dans l’histoire de la famille Lindner qui vient de Düsseldorf en Allemagne et qui a fondé en 1973 le groupe hôtelier éponyme. «Avant de se lancer dans l’hôtellerie, mon père, qui est architecte, avait construit plusieurs chalets à Mollens et à Bluche», explique Marc Lindner (43 ans), le cadet des cinq fils d’Otto Lindner, qui dirige la branche suisse du groupe. «Tout comme moi, il a toujours adoré Crans-Montana, notamment pour son ensoleillement, et il y a construit en 1971 un immeuble dont tous les appartements ont été rapidement vendus, sauf trois. Un ami de la famille a alors dit à mon père: “Garde-les pour tes enfants, comme ça ils apprendront le français!” C’est ainsi que j’ai passé toutes mes vacances sur le Haut-Plateau et que j’y habite aujourd’hui», précise Marc Lindner dans un excellent français. Un hôtel de 110 chambres Apprenant en 1980 que l’hôtel Rhodania, à Crans, était à
Marc Lindner, sur la terrasse du Rhodania qui cédera bientôt sa place à un hôtel de 110 chambres construit par «un des plus célèbres architectes de Suisse». Photo Missbauer vendre, Otto Lindner l’achète et l’intègre à sa chaîne hôtelière qui comprend aujourd’hui aussi bien des hôtels de séminaires que de villégiature. «Ces deux créneaux se retrouvent parfois dans un seul hôtel comme c’est le cas dans celui de Wiesensee, situé à proximité d’un golf entre Cologne et Francfort. Il accueille des congrès en semaine et des golfeurs le week-end, note Marc Lindner. C’est d’ailleurs sur ces deux piliers que reposera notre nouvel hôtel à Crans. Il sera construit par un des architectes suisses les plus célèbres à la place
du Rhodania et comptera 110 chambres contre 42 aujourd’hui.» Cet hôtel verra-t-il le jour d’ici deux ans comme le prévoit la famille Lindner? On l’ignore mais les premiers travaux ne devraient pas tarder selon différentes sources. «Ce qui est certain, c’est que le nouvel hôtel apportera une revitalisation bienvenue à tout le tourisme de la station, estime Marc Lindner. Notre groupe possède par exemple un fichier de 850’000 clients que nous pouvons cibler de façon très pointue. Nous pouvons ainsi contacter les golfeurs qui
L’hôtel Valaisia de Montana dispose d’une piscine à vagues d’eau saline, une installation unique en Valais.
La mer à la montagne
Hôtellerie • Jeans, baskets et grosse doudoune, Nicolas Deslarzes est à l’image de l’hôtel Valaisia à Montana qu’il gère avec son épouse Monique depuis une année: sans chichi mais cosy. Le principal atout de son établissement 3 étoiles? Son espace spa avec piscine d’eau saline à 33 degrés. Le concept est unique en Valais. Un avantage certain pour le Valaisia situé au cœur de la station et à cinq minutes des pistes. «Des personnes viennent exprès pour profiter des bienfaits apaisants et bénéfiques pour la peau du sel qui provient de Reinfelden en Argovie». Un mécanisme spécial permet de saler la piscine. Mais le sel peut aussi surprendre le visiteur peu habitué à barboter dans une eau saline qui ressemble à s’y méprendre à de l’eau de mer. Au fond du bassin, un jacuzzi et un espace piscine à vagues. On se croirait presque au milieu de la Méditerranée, les montagnes en plus. «C’est aussi une façon de montrer au visiteur que les vacances à la mer peuvent s’exporter!», explique dans un éclat de rire Nicolas Deslarzes. S’il tire un excellent bilan de son année passée au Valaisia, l’hôtelier pense déjà à l’avenir. Principal défi de la station? Attirer encore plus de touristes l’été. «En règle générale, les vacanciers préfèrent se rendre à la mer
Monique et Nicolas Deslarzes, gérants de l’hôtel Valaisia. plutôt qu’à la montagne durant la période estivale. Il convient de revaloriser la destination montagne l’été. D’autant plus qu’à cette époque de l’année, l’offre de loisirs est très étayée sur le Haut-Plateau: marche, VTT, cyclisme, golf… Autant d’activités à mettre en valeur». Répondre aux attentes «Nous accueillons tant des familles venues skier l’hiver que des retraités ayant envie de se reposer ou de marcher, le temps d’un été». Des visiteurs
difficiles, il n’en a jamais eu. «Si l’on sait répondre à ses attentes, le client n’est jamais pénible». Essentiellement suisse, sa clientèle vient aussi des quatre coins de monde. Des incompréhensions? «Jamais, juste une fois une fausse alerte… incendie, un client avait laissé couler la douche trop longtemps». Un comble pour cet écrin de jouvence où les flots coulent en abondance. Maude Bonvin
De retour en Valais Originaire de Sion, Nicolas Deslarzes quitte le Valais à l’âge de 20 ans pour partir étudier à l’Université de Genève. Après une licence en sciences politiques puis l’Ecole hôtelière de Lausanne, il travaille dans le milieu hôtelier du côté de Vaud et Genève. Le Valaisia lui a donné l’occasion de regagner son coin de terre, le Valais.
ont séjourné dans notre golfhôtel de Majorque et les inciter à venir à Crans. Il en va de même pour les organisateurs de congrès qui apprécient déjà nos hôtels à Düsseldorf, Francfort ou Hambourg et que nous démarchons afin qu’ils mettent sur pied leur prochain séminaire à Crans-Montana.» Des arguments convaincants La force d’un grand groupe hôtelier réside aussi dans son expérience. Ainsi, lorsqu’on demande à Marc Lindner les raisons pour lesquelles son
futur hôtel de Crans sera un 4-étoiles et non pas un 5-étoiles, sa réponse est immédiate et ses arguments convaincants: «Parce que beaucoup de sociétés n’ont plus l’autorisation aujourd’hui d’organiser leurs séminaires dans des hôtels 5-étoiles pour des raisons de coûts. Et en ce qui concerne la clientèle individuelle, il est plus aisé de la surprendre favorablement dans un 4-étoiles – en lui offrant par exemple une bonne bouteille lors d’un second séjour – que dans un 5-étoiles où tout doit être parfait et où le moindre faux-pas peut vite avoir de fâcheuses conséquences sur le bouche à oreille.» On relèvera enfin que les hôtels Lindner ont remporté plusieurs distinctions, entre autres lors d’évaluations de satisfaction. Le Lindner Park Hotel Hagenbeck de Hambourg a ainsi été sacré par HolidayCheck «hôtel le plus apprécié d’Allemagne» en 2010. «À Crans-Montana, nous ne pouvons que nous réjouir de compter des visionnaires tels que Marc Lindner qui croient fermement en l’avenir de l’hôtellerie sur le HautPlateau et qui investissent en conséquence. Car sans hôtels, notre destination ne pourra pas survivre longtemps», conclut Jean-Daniel Clivaz, à la tête de l’hôtel Olympic à Montana.
Du neuf au Crans Ambassador HÔTEL • Le flou ne sera bientôt plus de mise au Crans Ambassador. Les rénovations de ce cinq-étoiles emblématique touchent en effet à leur fin. C’est du moins ce que nous a annoncé le 2 novembre Olivier Brugère, le nouveau directeur qui a succédé le 1er septembre à Jean-Marc Boutilly: «Si je peux déjà vous annoncer qu’une présentation de l’hôtel sera organisée en décembre à l’attention de nos partenaires et des autorités, je suis incapable de vous communiquer la date de son ouverture.» Il nous a cependant laissé entendre que l’hôtel pourrait rouvrir avant la fin de la saison d’hiver. De nationalité française, Olivier Brugère a effectué toute sa carrière dans des hôtels de thalasso du groupe Accor, notamment à Quibéron et à Biarritz. Il est arrivé à Crans-Montana à la demande de Jean-Mehdi Azuelos, le principal actionnaire du Crans Ambassador qui est fermé depuis 2005. L’important spa de l’hôtel – avec une grande piscine intérieure, jacuzzi extérieur, sauna, hammam et salle de sport – n’est pas étranger à l’engagement d’Olivier Brugère. Le secteur de remise en forme sera en effet un des principaux piliers sur lesquels reposera le «nouveau» Crans Ambassador Luxury Sport Resort. Laurent Missbauer
Nota bene: www.cransambassador.ch
Laurent Missbauer
Exploité jusqu’ici uniquement en tant que restaurant, Chetzeron ouvrira partiellement sa partie hôtelière cet hiver.
Une expérience inédite
HÔTELLERIE • Dormir à 2112 mètres d’altitude dans un hôtel résolument design, prendre le petit-déjeuner au lever du soleil en contemplant un panorama époustouflant et s’élancer avant tout le monde sur des pistes encore vierges, cette expérience inédite sera enfin possible cet hiver à Chetzeron. Ouvert à la fin de l’année 2009 en tant que restaurant uniquement, le projet d’hôtel-restaurant voulu au départ par ses quatre initiateurs – Christine et Louis Bégault, ainsi que Napa et Sami Lamaa – est aujourd’hui sur le point de se concrétiser. Nous avons pu le vérifier en visitant le chantier à fin octobre avec de magnifiques couleurs automnales. Une ouverture partielle Le décès, au mois de février 2010, de Louis Bégault n’a guère remis en question le projet. Aujourd’hui, toutes les autorisations ont été délivrées et trois chambres «vallée» de 48 m2 ainsi qu’une chambre «montagne» de 37 m2 seront mises en service cet hiver. «Mais attention, prévient Sami Lamaa, associé-gérant de Chetzeron, il ne s’agira que d’une ouverture partielle que nous réserverons à nos connaissances et à nos fidèles clients, ainsi qu’aux journalistes et aux tour-opérateurs. Nous ne pourrons proposer ces chambres à la clientèle que lorsque le
Chetzeron, qui veut dire «crête ronde» en patois, disposera dès cet hiver d’une partie hôtelière. Photo Missbauer chantier qui nous permettra de disposer de douze chambres supplémentaires sera terminé. Ce qui devrait être le cas dans le courant de la saison d’hiver 2013-2014.» «Top ten» mondial «Nous ne voulons en effet pas ouvrir l’hôtel aux clients tant que la partie hôtelière sera incomplète. Le grand lobby de l’hôtel, qui verra le jour derrière une immense baie vitrée dans la gare de l’ancien téléphérique, est par exemple encore en construction», ajoute Sami Lamaa. À ce stade, on rappellera que Chetzeron, classé parmi les dix meilleurs restaurants de montagne au monde dans le guide anglais “Where to Ski and Snowboard 2011”, a été aménagé dans le bâtiment d’arrivée des télécabines grises qui reliaient Crans à Chetzeron depuis 1965. Avec le démontage de ces cabines, le bâtiment était
resté sans vie pendant de nombreuses années. Cela n’est fort heureusement plus le cas depuis l’hiver 2009-2010. Et au restaurant avec 66 places à l’intérieur et 120 places en terrasse, viendront donc s’ajouter quatre chambres d’hôtel dès la présente saison hivernale, puis douze chambres de plus l’hiver suivant. En attendant, Chetzeron a eu le privilège de figurer sur la couverture des brochures hivernales 20112012 de Suisse Tourisme. «Notre établissement a même fait partie intégrante des affiches géantes qui ont lancé la campagne hivernale de Suisse Tourisme au niveau mondial, de New York à Shanghaï en passant par Abu Dhabi, Londres et Moscou», conclut Sami Lamaa. Laurent Missbauer
Nota bene: Voir aussi: www.chetzeron.ch
C u lt u r e
Numéro 49 • Décembre 2012 • page 7
Bien des grands écrivains sont passés dans la région de Crans-Montana. Et pour certains, le séjour était… remuant. On feuillette quelques pages de Mansfield, Wells, von Arnim ou encore Simenon.
Plumes canailles à Crans-Montana Littérature • Un sacré caractère que celui de Katherine Mansfield! À 21 ans, elle plaque son premier époux le jour même de leur mariage! Cette grande figure de la littérature anglo-saxonne sait manier les mots et ne les laisse pas dans sa poche. Son premier séjour à l’Hôtel Bellevue de Sierre? «Trop chaud et nourriture zéro», commente-t-elle avant de monter se soigner à CransMontana. Nous sommes en juin 1922, Katherine Mansfield souffre de tuberculose. L’air du Haut-Plateau requinque sa santé comme son inspiration. De l’avis de son second mari, elle écrit cinq nouvelles «les plus réussies, les plus parfaites de son œuvre». Lorsqu’elle est en forme, Katherine noircit des pages dix heures d’affilée. Retapée au Palace (aujourd’hui la Clinique bernoise), l’écrivain loge au Chalet Les Sapins (démoli en 1987). Salle de bain, eau chaude, chauffage central, c’est le grand luxe. Son amie et garde-malade Ida Baker lui ramène même son chat Wingley depuis Londres. Parfois, Katherine rend visite à sa cousine, la comtesse Elizabeth von Arnim, qui réside à Bluche. Une plaque commémorative souligne son passage ainsi que celui de l’écrivain Herbert Georges Wells. Que diable l’auteur anglais de «La Guerre des mondes» était-il venu faire à Bluche? Disons qu’il aimait être «Un homme invisible»
Au détour d’une balade, on trouve ce panneau qui rappelle la présence à Bluche de l’écrivain Elizabeth von Arnim, de Katherine Mansfield ou encore H.G. Wells. vis-à-vis de sa femme légitime. Entre 1910 et 1913, il entretient une «liaison tapageuse» avec Elizabeth von Arnim, elle aussi écrivain. On ne va pas vous faire un dessin sur ce qui se passait au Chalet Soleil. Simenon au Royal Continuons sur le registre des maîtresses et parlons d’un autre Georges, Simenon, cette fois. Son premier séjour à Crans date de l’hiver 1964. Le papa du commissaire Maigret ne cache plus ses amours avec Teresa
Eclectique et flamboyant VIOLON • Le 28 décembre prochain, à 20 h 15, Les Sommets du ClassiquE invitent le public de Crans-Montana à un concert flamboyant. En effet, le Régent accueillera ce soir-là le jeune violoniste, Geza Hosszu Legocky & his Bohemian Virtuosi. Une Carte blanche qu’il a souhaité dédier à Martha Argerich et Michel Legrand. D’origine tsigane, né à Lausanne il y a 26 ans, Geza Hosszu Legocky est reconnu comme l’un des violonistes les plus talentueux de sa génération. Après des études à Genève et Vienne, il donnait, à 9 ans déjà, une série de concerts avec l’Orchestre national de Hongrie. Il a, depuis, sillonné l’Europe, le Japon, les Etats-Unis et l’Argentine. Au cours de sa carrière, il a collaboré avec des artistes tels que Martha Argerich, Vadim
Sburelin, la femme de chambre de sa future ex-épouse, Denyse. Simenon ose faire chambre commune avec Teresa mais broie du noir. À un moment, il a même des velléités de suicide. À l’Hôtel Royal, Simenon se montre fort généreux avec le personnel et la quinzaine de personnes qui l’accompagnent. Les journalistes qui viennent l’interroger attendent souvent deux heures. Pour les faire patienter, Simenon demande qu’on leur serve une bouteille de champagne et des canapés.
Restons dans le registre couché et passons du canapé au lit. Par pudeur, personne sur le HautPlateau n’a relevé la page 50 du «Zubial», livre d’Alexandre Jardin, paru en 1997. «C’est ainsi qu’à 17 ans, j’ai sauté dans le lit d’une dame exagérément belle, très mariée et follement enthousiasmante au lit. Sans les audaces du Zubial (son père, ndlr), jamais je n’aurais escaladé la façade de son chalet de Cranssur-Sierre, en Suisse. (…) Son époux était absent, un banquier genevois qui allait à son insu
Noël et Nouvel An en musique
Repin ou les frères Capuçon. Invité par de grands orchestres, il a joué avec de prestigieux chefs, Charles Dutoit, Gidon Kremer… Pour tous les goûts Ce soliste, aussi à l’aise dans un orchestre symphonique que dans la musique de chambre, interprétera des œuvres du répertoire classique. Accompagné des Bohemian Virtuosi, il saura aussi enflammer son public par des airs tziganes et de tradition juive. Quelques célèbres mélodies de films de Michel Legrand inciteront au rêve et une séance de jazz constituera le bouquet final. C’est donc un menu aux saveurs éclectiques qui sera servi au Régent par ce jeune talent. À déguster sans modération. PB
CONCERTS • Crans-Montana Classics propose deux concerts aux mélomanes durant ces Fêtes de fin d’année, avec Maestro Shlomo Mintz le 1er de l’an.
Joël Cerutti
Nota bene: «Sept écrivains célèbres en Valais», de Brigitte Glutz-Ruedin (Editions Monographic, 2008), vous en dit bien plus sur Katherine Mansfield et Georges Simenon à Crans-Montana.
SPECTACLES • Piazzola, quatre saisons de tango, Le Carnaval des Animaux et Le Violon de Cupidon: ce sont les trois concerts-spectacles programmés à CransMontana respectivement le 27 décembre, le 3 et le 5 janvier, au Régent. Des concerts spectacles créés par la violoniste Isabelle Meyer. La première soirée s’adresse aux mélomanes et passionnés de danse, de sensualité. On y verra notamment les danseurs argentins Patricia Carrozco et Pablo Linares. Le Carnaval des Animaux, magiquement mis en scène par Gérard Demierre, plaira aux mélomanes de 7 à 77 ans. Quant au Violon de Cupidon, il fera dialoguer la musique et les textes, inspiré des grands mythes amoureux dans la littérature. «Art-en-Ciel CransMontana offre aux touristes du monde entier une programmation culturelle digne des capitales d’Europe», disent Isabelle Meyer et son équipe. Les billets sont en vente auprès de Crans-Montana Tourisme et Starticket. Danielle Emery Mayor
Nota bene: davantage d’informations sur www.art-en-ciel.ch
R E N D E Z - V O U S S TAT I O N 8 décembre
Téléthon Crans-Montana, Ycoor - Charmettes
8 décembre
Winter Festival opening, illumination du sapin géant
et concert
12-16 décembre Cristal Festival, Festival de la publicité, Le Régent 16 décembre
Fête de Noël pour les enfants, temple protestant, 17 h
20-21 décembre Coupe d’Europe de ski Dames 22 décembre
Journée festive à ski organisée par CMA, SMC et ACCM
24-25 décembre Crans-Montana accueille le père Noël
Concert de Noël, mercredi 26 décembre à l’église de Montana, 20 h 30 Ensemble Vocal Haut-Valaisan, sous la direction de Hansruedi Kämpfen. Solistes: Bea van der Kamp, soprano, Sylviane Bourban, alto, Christopher J. Mair, basse et Davide Fior, ténor. Accompagnement à l’orgue par Marco Amherd.
25 décembre
Spectacle de Noël, crèche vivante, chants de Noël
26 décembre
Grand concert de Noël, église de Montana, 20 h 30
27 décembre
Piazzolla 4 saisons de Tango, spectacle de danse, 20 h 30,
Le Régent
28 décembre Concert dédié à Michel Legrand et Martha Argerich
Programme musical: C. Saint-Saëns - Oratorio de Noël (soliste, chœur et orchestre) G. Pergolesi - Magnificat (soliste, chœur et orchestre) Busto, Sandström, Poulenc: Chants de Noël Concert du Nouvel An, mardi 1er janvier au Régent à 17 h. Musicisti del Teatro alla Scala, sous la direction de Yoel Levi avec Maestro Shlomo Mintz, soliste. Programme musical: G. Rossini - Ouverture de La Gazza Ladra F. Kreisler - Liebesfreud; Tambourin Chinois P. de Sarasate - Caprice Basque, Op. 24 ; Habanera ; Carmen Fantasy. Op. 25 J. Strauss II - Die Fledermaus, Ouverture; Tritsch-Tratsch-Polka J. Brahms - Danses hongroises N° 5 et 6 P.I. Tchaikovsky - Le Lac des cygnes, Suite N° 5, Czardas (danse hongroise) J. Strauss II - Champagne Polka; Le beau Danube bleu, op 314; Furioso Polka J. Strauss - Marche de Radetzky Vin chaud servi pendant l’entracte.
Geza Hosszu Legocky, violon et Jacob Shaw, violoncelle. (boursiers 2013)
sponsoriser mes folies pendant quelques mois.» Interrogé de vive voix sur la question, Alexandre Jardin s’est abstenu de précisions supplémentaires. Dommage…
Art-en-Ciel sur scène
Nota bene: Billets et informations: www.cmclassics.ch
29 décembre Crans-Montana Party, Ycoor 30 décembre
10e Télémark Day, Cry d’Err
30 décembre Course de luge, Snow Island 31 décembre
Nouvel An, grande fête dans les rues et feux d’artifices
er
1 janvier Concert de gala du Nouvel An, Crans-Montana Classics 3 janvier
Le Carnaval des Animaux, spectacle, 18 h, le Régent
4 janvier Crans-Montana Party, Ycoor 5 janvier
Le Violon de Cupidon, spectacle musical, 20 h 30, le Régent
5 janvier Crans-Montana fait la fête en familles 12 janvier
Nocturne du Loup, Aminona
19-29 janvier
Swiss Audi Snowboard Series
20 janvier
15e Trophée du Chouchen, course de télémark classique
31 janvier Conférence de Boris Cyrulnik, 18 h 15, le Régent 1er février
Le Violon de Cupidon, spectacle musical, 20 h 30, le Régent
22.12-06.01
Funny Land, espace loisirs, Salle de tennis du Régent
Jusqu’au 31 décembre Exposition Christian Neel à Art Crans-Montana; autres
artistes, voir sur www.art-crans-montana.net
Villages
Numéro 49 • Décembre 2012 • page 8
Le gros-œuvre du parking du Pontèt est quasi terminé. Une solution a été trouvée pour l’intégration d’un magasin d’intérêt général. Reste à peaufiner les «détails». Le point sur ces travaux.
Chermignon poursuit sa mutation CHERMIGNON • Chermignon bouge, innove, mue... Par la route ou en se baladant simplement à pied, comment ne pas remarquer le gigantisme des travaux au centre du village? Ce dialogue, saisi d’ailleurs entre deux quidams: «C’est moche tout ce béton!». «D’accord avec toi, mon ami, mais imagine la place terminée. Elle sera magnifique...». À ce stade des travaux, on y voit beaucoup plus clair sur la finalisation du projet. «Le gros-œuvre du parking du Pontèt est pratiquement
terminé, précise le président chermignonard Jean-Claude Savoy. Les ouvriers se penchent déjà sur les accès et les liaisons piétonnières entre le parking et les voies communales. Les deux premiers niveaux seront opérationnels à partir de la mi-décembre déjà. L’ouverture définitive du complexe, avec le magasin, devrait intervenir à la fin avril - début mai 2013». Pour rappel, ce parking proposera une centaine de places couvertes, dont une partie louées à l’année. Trente personnes ont déjà
Une maison communale qui a fière allure! Après une année de rénovations et un intérim proposé dans l’ancien bâtiment scolaire, la maison communale «newlook» de Chermignon est opérationnelle. Et elle a plutôt fière allure! C’est ce que les citoyennes et citoyens ont pu constater le samedi 17 novembre dernier, à l’occasion d’une matinée portes ouvertes. Pour mémoire, d’importantes transformations ont été effectuées. Les planchers du deuxième et du troisième niveaux ont été remplacés par des dalles, pour un confort phonique largement supérieur et pour respecter les normes sismiques en vigueur. Tout le système électrique a été revu. Une isolation intérieure a été rajoutée. Pour le bien-être des visiteurs, notamment à mobilité réduite, un ascenseur a pu être installé. Des guichets discrets ont été prévus à chaque étage. Le troisième niveau, jusqu’alors insalubre, a été complètement équipé pour accueillir le service fiscal. Le bâtiment a également vu son enveloppe extérieure totalement refaite avec une belle couleur blanche qui valorise le caractère public de l’édifice. Après un bref sondage auprès de la population chermignonarde, ce nouveau bâtiment communal suscite l’unanimité! CRAB
Le centre du village de Chermignon est encore en chantier. Il prendra une forme définitive au printemps prochain. manifesté leur intérêt pour cette location annuelle. Une sorte de miniamphithéâtre Un accord a par ailleurs été trouvé sur la gestion et l’intégration d’un magasin d’intérêt général doté d’un tea-room. Ce point de vente permettra aux consommateurs de disposer d’une gamme complète d’articles, produits frais et du terroir compris. «Il incombait
aux autorités communales de gérer la transition entre la fermeture du petit magasin de M. Perruchoud et l’ouverture du nouveau magasin. Nous avons obtenu des garanties de la part du groupe Edelweiss, via son directeur Sébastien Bruchez. Ce souci a accaparé momentanément nos esprits. Nous sommes satisfaits de l’avoir résolu», confesse JeanClaude Savoy. Au niveau des aménagements extérieurs, cette place sera
pavée et accueillante. Elle ressemblera à un miniamphithéâtre avec sa descente en gradins depuis la route et sera agrémentée d’équipements pratiques tels que des toilettes publiques et un ascenseur. Sachez enfin que le budget prévu, de l’ordre de 8 millions de francs, ne sera pas dépassé si l’on tient compte des adaptations et de l’évolution du projet. Blaise Craviolini
Autrefois entreprise familiale, fondée par Marcel Bonvin, la modeste société a évolué et pèse aujourd’hui 15 millions de chiffre d’affaires annuel.
De l’entreprise familiale à b-groupe ECONOMIE • Sanitaire, chauffage, ventilation, ferblanterie, couverture, fuites ou autres urgences: le b-groupe est devenu une holding active dans le second œuvre. Avec pignons sur rue à Corin, Sierre et Verbier et un centre administratif à Sion. En une décennie, guère plus, l’entreprise familiale est devenue un poids lourd de l’économie valaisanne. Qui repose actuellement sur 90 collaborateurs et qui pèse 15 millions de francs par année. En 1967, lorsque Marcel Bonvin lance son entreprise avec son épouse Marie-Claire, personne n’aurait misé sur une telle évolution. En 1990, le père lègue l’entreprise à ses fils Jérôme, David et Vincent. Une entreprise qui employait alors... quatre collaborateurs extérieurs, avec un volume d’affaires annuel à six chiffres. Une approche différente «Nous avons immédiatement développé nos moyens logistiques et informatiques (ce qui était loin de couler de source à l’époque), et modernisé nos différents secteurs de production, se souvient Vincent Bonvin, d i re c t e u r g é n é r a l d u b-groupe. Nous nous sommes
très fort d’appartenance au groupe. Nous cultivons l’ambiance interne, en mettant à disposition des budgets de sorties régulières dans chaque secteur de production, et proposons divers avantages aux plus méritants. C’est ainsi que les employés sont directement intéressés aux bénéfices de l’entreprise, indépendamment de leur salaire fixe». Rien ne semble pouvoir freiner cette remarquable progression. «Les perspectives
sont réjouissantes, confirme Vincent Bonvin. Nous fourmillons d’idées pour consolider nos acquis e t p o u r s u i v re n o t re développement. Nous allons créer en priorité des synergies pour proposer à notre clientèle de rationaliser leurs structures administratives et juridiques, de manière à ce qu’elles puissent se concentrer sur l’essentiel: leur savoir-faire». Blaise Craviolini
L’héritage Marcel Bonvin
Marcel Bonvin et Marie-Claire. Leur entreprise familiale est aujourd’hui une holding qu’ont fait croître leurs enfants. entourés de spécialistes à chaque poste-clef. Et nous avons surtout privilégié l’innovation, la formation continue, la qualité et le conseil personnalisé à notre clientèle, tout en changeant notre façon d’appréhender non seulement le travail, mais aussi – et j’insiste – les collaborateurs. Nous avons travaillé, beaucoup travaillé, en tirant tous à la
même corde». Ainsi, la réussite du b-groupe résiderait, partiellement tout au moins, dans le bien-être de ses employés... Théorie bercée de délicieuses utopies, ou application concrète d’une méthode éprouvée? Vincent Bonvin dissipe tout doute: «Nos employés s’identifient totalement à notre raison sociale. Ils ont un sentiment
Homme de pouvoir, de tempérament et de convictions, Marcel Bonvin se démarque par une trajectoire professionnelle inédite. Il n’a que 49 ans lorsqu’il décide de tout plaquer et de transmettre les rênes de son entreprise à sa descendance. «Un peu par ras-le-bol des lourdeurs administratives, témoigne Vincent, son fils. Ces années 90 s’apparentent aussi à une croisée des chemins. Nouvelles technologies, nouveaux modes de fonctionnement économique, mais moins de respect de la parole donnée, d’une poignée de mains échangée... Ça n’a pas plu à mon père». Marcel Bonvin a deux passions: le tambour et la vigne! Délesté de sa société, il se tourne alors corps et âme vers la production de vins et fonde la Cave du Tambourin, à Corin. Une passion qui va accaparer toute son énergie jusqu’en 2011, distinctions et médailles en prime. Il transmet cette fois les clefs de sa cave à Ismaël, un autre de ses fils, pour goûter – enfin – à une «vraie» retraite. Vincent, David et Jérôme dans la construction, Ismaël dans la viniculture: l’héritage Marcel Bonvin se perpétue. CRAB
B R è V E S CARPOSTAL Les usagers de la ligne CarPostal Sion – CransMontana – Sion ont retrouvé leurs habitudes maintenant que les travaux au cœur du village sont terminés: les arrêts des bus ont été réaménagés au centre du village, devant le bâtiment postal, et ce à titre d’essai durant six mois à compter du 26 novembre, date à laquelle le déplacement a été effectué. • Toc’Art Le groupe théâtral de Lens – Icogne cherche une personne pour la régie son et lumière pour la saison 2012 – 2013 (représentations les week-end de fin avril à début juin 2013). Contact: kuonen. german@bluewin.ch ou tél. 079/ 630 00 86. • Pressée Douce La Pressée Douce de Chermignon-d’enBas a vécu, le 6 octobre dernier, sa 16e édition. A l’initiative de quelques vignerons locaux, cette manifestation fait revivre le pressoir villageois datant du milieu du XIXe siècle. Chaque membre consacre une brante à l’événement. Le raisin est ensuite pressé et vinifié, et la production annuelle de cette vendange utilisée pour la Pressée Douce de l’année suivante. Les 8000 francs de bénéfice de cette édition ont été versés à l’association «Les Pinceaux Magiques» et au «Club des Fauteuils Roulants du Valais Romand». • Edelweiss GRAND-PLACE A Crans-Montana, ce centre commercial nouvellement ouvert vient d’être inauguré. L’enseigne 100% valaisanne, dirigée par Sébastien Bruchez, a repris la gestion de la partie alimentaire. Edelweiss Market défend les intérêts des points de vente de proximité et se différencie des grands centres par une commercialisation de produits locaux, que l’on ne trouve pas partout. Il est possible de passer commande par téléphone et de faire appel au service à domicile: tél. 027 481 21 73, fax 027 481 75 26 et par courriel à info@edelweissgrandplace.ch. Davantage d’informations sur www.edelweissgrandplace.ch. • AU FLEURISTE À Montana est ouvert depuis cet été un nouveau magasin de fleurs. Parmi les grands classiques (roses, orchidées, lys), la nouvelle enseigne à la rue du Parc N° 1 propose des arrangements originaux et saisonniers de toute beauté. «Des idées cadeaux pour toutes les occasions ou juste pour agrémenter votre journée», dit Nicole Bonvin Clivaz. • LA GRANGE + LE CENTRE Tout en conservant la gestion du bar La Grange, Delphine et Reme ont repris depuis le 1er décembre le Café du Centre à Montana. Dans cet espace typiquement valaisan, elles proposent une cuisine locale et classique ainsi que des mets de brasserie, sans oublier leur incontournable «Entrecôte café de Paris». L’établissement dispose aussi d’un carnotzet pouvant accueillir jusqu’à 30 personnes (séances, anniversaires, soirées,…). Ouvert 7 jours sur 7 de 7 h 30 à minuit.
Villages
Numéro 49 • Décembre 2012 • page 9
Ambiance conviviale à Lens et CransMontana pour le Téléthon, ce 8 décembre.
Solidarité, convivialité SOLIDARITÉ • Cette année, le Téléthon de Lens célèbre ses 20 ans d’existence. L’occasion de fêter cet anniversaire dignement. «Nous organisons une soirée spéciale fondue aux abris de la Protection civile de Lens suivie d’un spectacle avec l’humoriste Jacques Bonvin, à la salle de gym du Centre scolaire de Lens», explique Richard Nanchen, responsable de l’événement. Avec Mezzovico Comme chaque année, des jeux pour les enfants, une tombola et une vente de gâteaux seront mis sur pied au Centre scolaire. Et, en guise de repas de midi, des cuisiniers de Mezzovico du Tessin concocteront leur spécialité: la polenta. «Cette agape est le fruit d’une longue collaboration avec nos amis tessinois. Pour les remercier de leur participation au Téléthon, nous leur offrons la raclette à l’occasion de la fête de l’âne, très importante dans leur région», précise Jean-Charles Morard, du comité d’organisation. Vers 14 h, saint Nicolas viendra apporter ses cadeaux avant de poursuivre son chemin. Une plaquette souvenir sera également distribuée à la population. A Crans-Montana aussi Crans-Montana ne sera
pas non plus en reste. «Dès 10 h nous proposerons diverses animations dont des tours en camion au forum d’Ycoor», précise David Castillon, responsable de l’événement. Une nacelle, haute de 38 mètres, trônera à ce même endroit. La place des Charmettes à Crans constituera aussi un espace d’animations. Au menu: raclettes, grillades et vin chaud. Le tout en musique dans une ambiance conviviale. Pour rappel, l’année passée, les dons récoltés en faveur du Téléthon ont dépassé les deux millions de francs sur tout le territoire suisse, soit 2’437’720 francs; après déduction des frais, la moitié de la somme est versée pour poursuivre la recherche et l’autre moitié pour venir en aide aux malades et à leurs familles. Lens et Crans Montana ont apporté leur contribution à hauteur de 20’000 francs. L’organisme caritatif œuvre en faveur de personnes atteintes de maladies g é n é t i q u e s r a re s ( l e s atteintes neuromusculaires, la mucoviscidose, le syndrome de Marfan…). Maude Bonvin
Nota bene: Plus d’infos sous www.telethon.ch
Elle était jardinière d’enfants à St-Gall, tombée amoureuse du Valais, elle y vit sa passion depuis près de quinze ans.
«Des surprises sensuelles» outil a été créé spécialement sur un modèle vu dans un musée du Toggenburg, un autre vient d’un brocanteur de Randogne et ma “Cadillac” a été construite par un atelier de personnes handicapées.»
«Avec un rouet, vous comprendrez le monde!» LAINE • Dans son joli chalet de Mollens aux volets bleus troués de cœurs, Edith Schwabl cultive son amour de la nature. «C’est au Japon, en apprenant la cérémonie du thé et l’Ikebana, que j’ai ouvert mon regard sur les formes et la beauté. Je me suis servie des techniques de ces apprentissages, je les ai modifiées à mon goût, sans en suivre les dogmes. Ça rend la vie intéressante, pleine de surprises.» Parmi les merveilles de la nature, la laine attire tout p a rt i c u l i è re m e n t c e t t e passionnée, qui conseille:
«Essayez une fois de filer une laine pas trop sale, non cardée, riche de sa lanoline, c’est très sensuel». Formée dans l’atelier de Josy Murer à St-Gall, elle se met en recherche permanente: «J’aime aller aux limites, les échecs font changer de chemin, et on arrive presque toujours à un résultat!» Richesse des matières La laine, l’artisane n’en manque pas: «Notre région est riche, je suis curieuse, j’explore ses ressources.» Elle essaie de multiples pelages: mouton, chèvre, âne, chameau, alpaca,
yack…, «mon préféré, c’est le chien, c’est le poil le plus doux. J’en ai filé une fois deux kilos et demi, provenant de chowchows, pour un manteau.» Ainsi naissent gilets, couvertures, écharpes, mitaines… tricotés, tissés sur un petit métier. Ou des chapeaux, par feutrage: «Je frotte la matière à mains nues dans l’eau savonneuse très chaude, pendant des heures, j’adore!» Mais auparavant, précise-t-elle, «Il a fallu tondre l’animal, puis laver la fibre, la dégraisser, si l’on veut la teindre, et encore la carder.» Enfin, se mettre au rouet. «Mon premier
Nuances Quant aux couleurs, la nature offre une immense palette, que décline la créatrice: «La cochenille ou la garance donneront du rouge, avec le henné et les oignons, on obtient l’orange. Pour le jaune, je me sers du solidage canadien; j’y j’ajoute du fer (clous) pour produire du vert. Pour le bleu, des feuilles d’indigo, et pour le violet, des gales du chêne. Sans oublier que la laine non teintée offre une infinité de dégradés de blancs et de bruns. De plus, elle est auto-nettoyante!» Edith donne volontiers des cours chez elle, «ils plaisent particulièrement aux enfants», mais ne vend pas ses créations, «elles sont impayables, je m’offre à chaque fois la fascination de réaliser une idée, jamais la même…» Et la dilettante, que l’on peut rencontrer au détour de nos marchés locaux, de conclure: «Pour être une bonne fileuse, il faut aimer toucher les choses, laisser partir l’esprit, c’est très méditatif!» Paulette Berguerand
Nota bene: pour contacter Edith Schwabl, 027 480 28 70.
A travers «Sept petits contes spirituels», sa dernière publication, Christine Savoy sacralise l’instant présent. La Chermignonarde fascine et interpelle.
Rencontre avec l’existence celles proposées par Arnaud Desjardins. L’essentiel, pour moi, est le point commun entre toutes ces religions ou traditions. À savoir un certain rapport avec le sacré, vécu dans l’instant présent.
Au Téléthon à Lens, l’an passé.
TRANCHE D’HISTOIRE(S)
La tradition de la Sainte-Barbe Champzabé • Le quartier de Champzabé, à Noës, est à cheval sur trois communes: Sierre, Montana et Chermignon. Une particularité rare qui présente quelques avantages... Notamment lorsqu’il s’agit de demander des subsides communaux! Chaque année, le 4 décembre, qu’il neige ou qu’il vente, ce quartier fête la Sainte-Barbe, sa patronne. La chapelle locale porte d’ailleurs son nom. La tradition veut que la population partage un repas en commun, honoré de la présence des trois présidents communaux. Une tradition qui se perd, puisque – faute de temps – les présidents font désormais un tournus... Sur le site «Valais-Community», Cédric Populus nous en dit plus sur cette martyre née en Turquie actuelle, qui a vécu au IIIe siècle de notre ère. De famille païenne, Barbe découvre la doctrine chrétienne à travers ses lectures. Son père ne supporte cette attirance et décide de l’enfermer dans une forteresse. À 16 ans, parce qu’elle persiste dans cette voie, elle subit de graves châtiments corporels, mais en guérit dès le lendemain! Suite à ce «miracle», un tribunal ordonne alors sa décapitation. Son père ne laisse à personne d’autre le soin d’être le bourreau... Il passe à l’acte un 4 décembre, mais est aussitôt frappé par la foudre. Par cette intervention divine, Barbe s’est révélée puissance de feu. Raison pour laquelle sainte Barbe est devenue la patronne des pompiers, des mineurs, mais aussi des artilleurs et de la plupart des métiers liés au feu. Blaise Craviolini
Christine Savoy lors du vernissage de ses contes. C’était le 6 octobre dernier à la salle de la Pontaise d’Ardon. LIVRES • Lauréate d’un concours européen en 2001, puis valaisan en 2003, éclectique dans ses ouvrages, lesquels oscillent entre le roman – comme «En attendant l’espoir» en 2005 – et la nouvelle, Christine Savoy vient de publier «Sept petits contes spirituels» aux Editions à la Carte à Sierre. Un livre tout public, idéal comme cadeau de Noël, agrémenté par de magnifiques illustrations abstraites de l’artiste-peintre vétrozienne Claudia Sauthier. Interview de l’enseignante chermignonarde qui assouvit sa passion pour l’écriture. Si vous deviez décrire «Sept petits contes spirituels»?
Christine Savoy: Chaque conte met en scène une rencontre avec l’existence. Cette rencontre peut se matérialiser à l’aide de différents moyens. La nature, la méditation, l’émerveillement, la simplicité... Tout est prétexte à nourrir mon quotidien et mon imagination. Dans cet ouvrage, on se promène allègrement de l’enfance à la mort. Le terme «spirituelle» apparaît dans le titre. Êtesvous une chrétienne «pure et dure», si vous permettez l’expression? Je suis catholique d’éducation, mais je revendique en fait l’influence de différentes traditions spirituelles, telles que
Vous puisez donc votre inspiration dans l’instant présent? Effectivement. Une image, quelle qu’elle soit, me donne le conte. Par exemple, «Le petit garçon et le peintre», soit le premier conte du recueil, m’a été inspiré par un ami qui parlait de l’existence en faisant allusion à une palette de couleurs. La palette du peintre. Cette image a donné naissance au conte. Raison pour laquelle j’ai tenu à collaborer avec Claudia Sauthier. Ses illustrations et mes écrits sont complémentaires. Naturellement complémentaires. À qui s’adresse votre livre? Je n’ai pas de public cible. Plus on avance dans le livre, plus le langage se complexifie, certes, mais j’ai reçu des témoignages d’enfants qui ont été touchés par les deux premiers contes. D’autres lecteurs ont été bouleversés, interpellés. Ils ne sont pas ressortis «indemnes» de cette lecture. Les gens se posent des questions et se remettent en
question après avoir lu certains contes. C’est très fort de partager cette forme d’intimité avec eux. Quels sont vos projets, vos perspectives littéraires? Je vais d’abord essayer, avec Claudia Sauthier, de porter ce livre, de lui donner vie à travers diverses actions concrètes: insertions sur le net, séances de dédicaces, rencontres avec les lecteurs. Mon prochain ouvrage commence à prendre forme dans mon esprit. Ce sera sans doute un recueil de nouvelles. Propos recueillis par Blaise Craviolini
Recueil paru aux Editions à la Carte.
Villages
Numéro 49 • Décembre 2012 • page 10
Élu au Conseil fédéral il y a 50 ans, Roger Bonvin a été le premier Valaisan, né à Icogne, à présider la Confédération.
L’Amicale Yeelen-Lumière entretient un lien de solidarité avec le Burkina-Faso.
Président à deux reprises
L’Amicale Yeelen
HISTOIRE • Automne 1962 automne 2012: il y a un demisiècle, le Valais francophone fêtait pour la première fois l’élection de l’un des siens au Conseil fédéral, en l’occurrence Roger Bonvin, l’enfant le plus célèbre de la Commune d’Icogne qui lui a dédié une place, au milieu du village, et une salle, dans la maison communale. Pour les touristes étrangers, nombreux à lire notre journal pendant les Fêtes, on rappellera que le Conseil fédéral est l’organe exécutif de la Suisse et qu’il est formé de sept membres. A tour de rôle, l’un d’entre eux est élu à la présidence pour un an. Il s’agit d’un honneur auquel Roger Bonvin accéda à deux reprises, en 1967 et en 1973, et auquel le HautValaisan Josef Escher, le premier conseiller fédéral valaisan, n’eut jamais droit. Il décéda en effet en 1954 au cours d’une séance du Parlement.
Icogne a dédié à Roger Bonvin une place, au milieu du village, et une salle, dans la Maison de commune (à l’arrière-plan). Photos Missbauer et DR
Une élection «émouvante» L’élection de Roger Bonvin au Conseil fédéral avait été qualifiée d’«émouvante» et d’une «rare intensité» par la presse. Il faut en effet savoir que le citoyen d’Icogne, représentant du Parti conservateur, n’avait été élu qu’au cinquième tour. Le Confédéré, journal valaisan du Parti radical,
s’était montré beau joueur au lendemain de l’élection, le 27 septembre 1962: «Malgré le fait que vous êtes notre adversaire politique, nous pouvons vous exprimer sans détour les sentiments qui nous animent en ce moment historique. Votre sens profond de l’humain fera le plus grand honneur à notre Valais au sein de l’Exécutif
Roger Bonvin était favorable au vote des femmes. Interviewé le 2 février 1971, il affirme en effet «que les Suisses sont désormais prêts à accorder le droit de vote aux Suissesses».
fédéral.» Le Confédéré rappelle aussi que Roger Bonvin, lorsqu’il était capitaine à l’armée, «jouissait d’une popularité du meilleur aloi parce qu’il se rapprochait de chacun de ses hommes au lieu de prendre ses distances en vertu d’une autorité artificielle». Quant aux archives de la Télévision suisse romande*, elles rappellent que
Bourgeois d’honneur comme Gilbert Bécaud Le résultat du scrutin du 7 février donnera raison à Roger Bonvin: 65% des hommes et 17 cantons acceptent de donner aux femmes l’égalité des droits politiques. En 1959, lors d’une première consultation populaire, le «non» l’avait pourtant emporté avec 67% des voix. Une telle clairvoyance face à ce changement des mentalités, opéré en à peine dix ans, justifie à elle seule le fait que son village lui ait attribué non seulement une place et une salle, mais également la bourgeoisie d’honneur. Cette dernière distinction n’a été accordée jusqu’ici qu’à sept personnes dont le chanteur français Gilbert Bécaud qui a longtemps possédé un chalet à Icogne. Laurent Missbauer
Nota bene: voici le lien pour voir l’émission de la RTS: www.rts.ch/ archives/tv/divers/3441511-le-ouide-bonvin.html
Concert des Rois à Flanthey ORACANTAT • Le chœur mixte Oracantat chantera à Flanthey dimanche 6 janvier. «Le traditionnel concert des Rois, offert à la population dans le cadre magnifique de l’église du village, représente chaque année l’un des moments forts de la saison», soulignent les bénévoles du GAF. Rappelons que cette organisation – le Groupe d’Animation de
Flanthey – a comme but de s’intéresser au développement culturel et à l’animation du village, ce qu’il fait depuis bientôt 15 ans. «Nous pourrons compter cette année sur le chœur mixte qui anime les messes de la cathédrale de Sion ainsi qu’à la basilique de Valère. En plus des messes, il donne de nombreux concerts à travers le Valais.» Le chœur réunit une quarantaine
de chanteurs, placés sous la direction de Gérard Dayer. Son répertoire en plusieurs langues va du religieux au profane et s’étend du grégorien au jazz.
Le chœur Oracantat chantera à l’église de Flanthey.
UNE AUTRE DIMENSION
Lens: la famille de Pierre Lamon 1925-1926 • Marie et Pierre Lamon-Briguet posent pour le photographe avec leurs six enfants. Pour l’occasion, l’aîné a droit à une chemise blanche, comme papa. Les grandes filles arborent des cols et des mouchoirs en
Des projets On s’en doute, la besace de l’Association regorge de projets. «En premier lieu, anticipe Georgie Lamon, nous souhaitons financer la couverture de la cantine, qui permettra aux écoliers de manger à l’abri. Pour cela, nous attendons des plans et un budget, pour nous assurer de
la bienfacture et du sérieux de l’utilisation des dons.» Et de poursuivre: «Nous envisageons aussi de créer, à Pô, dans la banlieue de Ouagadougou, une petite école maternelle pour enfants de 4 à 5 ans, avec lieu d’accueil et repas, et qui pourrait être agrandie. Et nous comptons bien mettre sur pied une nouvelle rencontre à Lens l’an prochain.» Motivées par cette devise: «Nous ne laisserons personne éteindre en nous la petite lampe de la solidarité», ces ambitieuses perspectives ne pourront se réaliser que grâce à de généreux bienfaiteurs… Si vous voulez participer à ces actions, – tous les dons, quel que soit le montant, sont les bienvenus – vous pouvez contacter l’adresse ci-dessous. Et vivre cette fin d’année avec la douce pensée que «Noël, c’est chaque fois qu’un geste fait fleurir un sourire». Paulette Berguerand
Nota bene: Amicale YeelenLumière - Pl. de l’Eglise 11 1978 Lens - 079 543 32 65
RENDEZ-VOUS VILLAGES
Danielle Emery Mayor
Nota bene: concert en l’église de Flanthey, dimanche 6 janvier 2013, 17 h, entrée libre, vin chaud à la sortie.
GÉNÉROSITÉ • L’Amicale de solidarité Yeelen-Lumière, née de l’initiative de Georgie Lamon et Marlyse Bagnoud, a vu le jour en 1996. Son but: apporter une aide à une école du Burkina-Faso, qui accueille près de cinq cents élèves. «Les besoins, là-bas, sont immenses, explique le fondateur. Au cours des années, nous avons effectué plusieurs envois, du matériel scolaire, de cuisine, des compléments alimentaires, ainsi que des documents pédagogiques pour les enseignants.» Récemment, un lot de nattes a été particulièrement apprécié, les enfants dormaient à même le sol! L’Amicale, riche à ce jour de plus de septante membres, a reçu, lors d’une soirée de partage en octobre, Saly Apiou. Cette femme engagée, présidente du centre scolaire burkinabé, est venue suivre des cours de sensibilisation aux Droits de l’Enfant. Dans ses bagages, des remerciements pour la générosité des Lensards, et des objets artisanaux qui firent l’objet d’une vente.
dentelle tout neufs, et elles tiennent à le faire savoir, quitte à glisser sa main sous le bras de papa… De g. à dr.: Eugène, Géronce, Yvonne, Lucien, Ida et Cécile. Paulette Berguerand
ICOGNE Début des cours enfants du ski-club La Lienne-Icogne Descente aux flambeaux du ski-club
9 janvier 2 février
LENS Téléthon Fête et loto du foyer Christ-Roi Fête des Aînés Tournoi interne et Noël du VBC Camp des jeunes du HC Lens Soirée de la Saint-Sylvestre organisée par le HC Lens Assemblée générale et fête annuelle de la fanfare Edelweiss Concert des Rois, Flanthey
8 décembre 8 décembre 15 décembre 22 décembre 25-28 décembre 31 décembre 31 décembre 6 janvier
CHERMIGNON Noël des Aînés, Martelles Concert de Noël de la fanfare Cécilia et de l’école de musique Noël des Aînés Concert de Noël de l’Ancienne Cécilia, Chermignon-d’en-Haut
9 décembre 15 décembre 18 décembre 22 décembre
MONTANA Assemblée générale des Rèchettes, Montana-Village Assemblée Sts-Innocents, Ancienne Cible Début des cours de ski OJ du ski-club Montanin Souper annuel des Réchèttes Assemblée St-Fabien, Nouvelle Cible Sortie à ski de l’Echo de la Montagne Loto du Cor des Alpes Patronale de Diogne Souper de la société de tir Souper du chœur St-Michel Concours de ski OJ du ski-club Montanin Camp OJ du ski-club Montanin Loto de l’Echo de la Montagne
7 décembre 28 décembre 5 janvier 19 janvier 20 janvier 27 janvier 2 février 2 février 9 février 9 février 10 février 10 au 13 février 23 février
RANDOGNE Noël des Aînés, Centre scolaire Assemblée primaire, Centre scolaire Soirée annuelle de l’Espérance, salle polyvalente
16 décembre 17 décembre 19 janvier
MOLLENS Fenêtres de l’Avent, centre du village Noël des aînés, salle polyvalente Fenêtres de l’Avent, salle polyvalente Fenêtres de l’Avent, centre du village Fenêtres de l’Avent, centre du village Fenêtres de l’Avent, centre du village Choeur de St-Maurice-de-Laques, vin chaud de fin d’année Concert-apéritif par la fanfare L’Union de Venthône St-Charles, patron de la chapelle de Mollens
7 décembre 9 décembre 11 décembre 14 décembre 18 décembre 21 décembre 24 décembre 31 décembre 28 janvier
Villages
Numéro 49 • Décembre 2012 • page 11
B R è V E S Do In Onze cours (pour hommes et femmes) seront organisés à Montana-Village à la salle de gymnastique les lundis de 18 à 19 h, dès le 7 janvier 2013. Inscriptions, prix et renseignements: Catherine Meyrat-Rey, praticienne de shiatsu, au 027 481 93 88. • COMMUNES EN SANTÉ Lens et Icogne ont reçu, en novembre dernier, le label «Commune en santé», qui valorise des mesures développées en faveur de la promotion de la santé de leur population, un label décerné par Promotion Santé Valais. L’organisation des activités sportives du programme «LensIcogne bougent» a permis de décrocher cette distinction, de même que le fait que Lens ait créé au village un zone de rencontre. Le Valais compte onze communes labellisées. • Ice Team Crans-Montana En novembre, les clubs de glace de Crans-Montana ont fusionné en une seule entité. Ice Team Crans Montana réunit les clubs de hockey, de curling, de patinage artistique: HC Lens, HC Lens Vétérans, HC Crans Montana, HC Crans Montana junior, HC Crans Montana Vétérans, Curling club Crans Montana et le club de patinage artistique Ice Skating Club. «Le but de cette association est de n’avoir plus qu’une seule entité (forte de 350 membres) pour discuter avec les autorités communales de Crans-Montana au niveau des installations de glace, de soutenir le projet d’Ycoor, et surtout de proposer à l’ACCM une solution de patinoire provisoire sur Crans-Montana qui conviendrait à tous les clubs lors des travaux d’Ycoor», explique le président du Ice Team CM, Yvan Monnet. La vice-présidence est assurée par Xavier Emery. • Gala de l’Ice Skating club Le club de Crans Montana Sierre & Région attire de plus en plus de jeunes: il compte une septantaine de membres. Vous aurez l’occasion de voir leur travail lors du traditionnel gala prévu le 30 décembre sur la patinoire d’Ycoor, à 18 h 30 (la veille à Sierre, à 18 h). Les élèves se produiront en groupe, costumés (avec costumes réalisés par le Club) aux couleurs des régions du globe, puisque le gala 2012 se place sous le thème de la croisière autour du monde. Des stars de la glace seront également invitées ce jour-là. «Nous offrons une alternative au ski et au hockey, note la présidente Marie Evéquoz, le club se développe très bien, nous avons d’ailleurs dû dédoubler le cours collectif.» Certains patineurs se mesurent lors des compétitions au niveau national. «La relève est assurée», se réjouit la présidente, qui souligne que l’on peut aussi suivre les cours pour le plaisir du patinage de loisirs. A quel âge débuter: 3 ans, 13 ans? Il n’y a pas vraiment d’âge. Et les garçons sont aussi les bienvenus! Deux cours collectifs sont organisés par semaine, à Ycoor. Plus de renseignements sur www.isccransmontanasierre.ch
Qui se rappelle du passé de la Maison Général Guisan? En tout cas pas les dépêches d’agence qui, après son incendie le 10 novembre dernier, parlent d’une «ancienne maison de vacances».
La saga de l’Hôtel d’Angleterre MONTANA • C’est grâce à sept coups de couteau que CransMontana a vu se construire la Maison Général Guisan ou plutôt l’Hôtel de Montana et d’Angleterre. Nous sommes aux alentours de 1910 et Siméon Robyr s’est mis dans la tête – et sous le képi – de devenir gendarme. À Bovernier, lors d’une rixe entre Polonais et Italien, le représentant des forces de l’ordre se retrouve percé de toutes parts. Siméon Robyr rend son uniforme et se lance dans l’hôtellerie aux côtés d’Adeline Michellod et Jeannette Gay-Crosier. Ils gèrent un chalet à Ailefroide (France) mais une touriste anglaise fait remarquer que Crans-Montana se révèle un endroit bien plus merveilleux. 55 chambres en 1914 Retour en terre promise pour notre trio qui achète 6000 mètres carrés aux Possessions. À l’époque, le m2 se négocie dans les 20 centimes. Les 55 chambres de l’Hôtel de Montana et d’Angleterre sont fin prêtes le 1er juillet 1914. L’établissement, dès 1916, accueille surtout des soldats français et belges que l’on soigne des plaies de la guerre ainsi que de la tuberculose. Ces rescapés s’adonnent à certaines beuveries qui ne laissent pas insensibles les autorités de l’époque. A quoi ressemble l’intérieur de l’hôtel? L’écrivain Katherine Mansfield, qui y séjourne en 1922, le trouve franchement pas terrible: «vide, froid, étrange, pas de miroir, des cuvettes aussi petites que des tasses à thé». Heureusement qu’aux alentours, la romancière déniche de quoi s’extasier. Les «chèvres sont de parfaites danseuses de ballet russe» et «les vaches légères comme
De juin 1925 à mai 1962, les lieux se muent en clinique et servent des repas pour les familles dans le besoin. L’impressionnant jardin aux alentours produit 5000 conserves de légumes par an d’où le surnom d’«Hôtel Angleterre Pomme de Terre». Durant la Mob, le général Guisan visite deux fois les malades de Crans-Montana. Ce qui explique le changement en Maison Général Guisan adopté par les lieux lorsque ferme le sanatorium militaire. Dès lors, les activités se diversifient et pas qu’un peu. Cours militaires, école d’aumônier, équipes de foot, personnes âgées, état-major durant les Championnats du Monde de ski alpin (CM87), la Maison Général Guisan déborde: occupée 33 semaines par an, 17’000 nuitées, 90% de taux d’occupation.
L’Hôtel d’Angleterre (avant d’être une clinique militaire et de devenir la Maison Général Guisan) a été construit en 1914. Samedi 10 novembre, la bâtisse a été la proie des flammes. des plumes, bouillonnantes d’espièglerie». Aux mains de l’armée Les autorités de Crans-Montana se montrent nettement moins euphoriques quand
ses propriétaires veulent vendre l’Hôtel à l’Etat puis à la Confédération. Entre pétitions et négociations qui capotent, deux ans s’écoulent avant que l’établissement passe aux mains de Département fédéral
militaire. Y sont soignés des soldats, souffrant de tuberculose. Mal élevés, certains premiers pensionnaires crachent dans les fontaines du coin. La menace de couper leurs assurances militaires les éduque très vite.
Quel avenir? Puis, voici dix ans, l’armée décide de se défaire des lieux. Les séjours des colonies de vacances s’espacent. La Maison trouve dans le vide une nouvelle inutilité. Ce samedi 10 novembre, elle devient la proie des flammes que 70 pompiers maîtrisent vers les 17 h 15. Les communiqués de presse parlent d’une «imposante ancienne maison de vacances». C’est ce qu’on appelle une mémoire courte. Que va devenir l’Hôtel de Montana et d’Angleterre? Des investisseurs privés suisses veulent toujours la racheter, mais sa valeur a plutôt chuté. Joël Cerutti
Nota bene: pour bien plus de données historiques: L’Encoche, numéro 4, décembre 2000, disponible sur www.montana.ch
Ils s’offrent le célèbre groupe de rock français Soldat Louis pour marquer dignement l’événement. Un sacré défi financier en perspective.
Les Gugg’Dragons ont 10 ans CHERMIGNON • Oyez oyez, bonnes gens, les Gugg’Dragons soufflent leur dixième bougie! Et plutôt en grandes pompes, à l’instar du dynamisme qui caractérise cette troupe de guggenmusik. Fondée en 2002 en marge d’un anniversaire que l’on imagine volontiers (bien) arrosé, la société a rapidement trouvé son rythme de croisière. Et sa raison d’être... De carnaval en carnaval, d’animations en animations, de sorties en sorties, dans toute la Suisse romande et parfois même à l’étranger, elle est devenue une actrice quasi incontournable de la scène associative locale. Les Gugg’Dragons s’appuient aujourd’hui sur 45 membres assidus et motivés, fréquentation qui fluctue au gré des années. Par les soins de la Municipalité chermignonarde, ces joyeux lurons bénéficient d’un local
permanent de répétitions et de stockage des instruments à Ollon. À noter que le groupe présente la particularité d’être constitué – dans des proportions équivalentes – par des «artistes» de Chermignon et d’Ayent, l’union faisant ici la force. Ou plutôt la... farce! Soldat Louis en concert «Nous avons voulu marquer le coup pour nos 10 ans», précise Alex Mayor, président du Comité d’organisation des festivités. La soirée du vendredi 7 décembre, qui aura pour cadre la Salle du Préau d’Ayent (le Centre de Martelles étant indisponible), sera ainsi placée sous le signe de la musique traditionnelle bretonne et du rock. Les Soldat Louis mettront le feu au Préau! «Nous sommes fiers de proposer une telle affiche en exclusivité régionale, souligne Alex
Mayor. Notre président Lionel Aymon connaît personnellement les leaders du groupe, raison pour laquelle nous avons pu concrétiser cette collaboration». Et d’ajouter: «Nous espérons que le public répondra présent, car l’investissement financier consenti n’est pas anodin... Mais nous avons confiance. Les Soldat Louis ont leur public dans le monde entier». Zikadonf, Eksapette, Lustige Klique La soirée du samedi 8 décembre sera, elle, plus «conventionnelle», rythmée aux sons des guggens. Les Zikadonf de Saint-Léonard et les Eksapette de Sion ouvriront les «hostilités», avant de céder leur place aux Alsaciens de Lustige Klique. «Nous nous étions rendus en Alsace l’année passée. Il s’agit donc d’un échange de bons
Les Gugg’Dragons de Chermignon et d’Ayent n’ont pas froid aux yeux. En enrôlant les Soldat Louis pour leur dixième anniversaire, ils ont voulu marquer les esprits. procédés». Les Gugg’Dragons – qui présenteront et arboreront pour l’occasion des costumes flambant neufs – ont d’ailleurs mis tous les atouts de leur côté pour que cet anniversaire reste gravé à tout jamais dans
les mémoires. Un service de lunabus garantira aux fêtards un retour en douceur au bercail. Louable initiative s’il en est... Blaise Craviolini
Sports & Loisirs
Numéro 49 • Décembre 2012 • page 12
Le ski-bob est passé de mode. Place aux nouvelles tendances sur nos pistes enneigées, même si le phénomène reste encore anecdotique. Mais l’alternative au ski traditionnel est intéressante.
Nouveaux engins de glisse sur les pistes SPORTS DE GLISSE • Snowbike, snowscoot, snowskate... Autant d’appellations à consonance anglophone auxquelles il faudra s’habituer. Quand bien même, pour le profane, quelques précisions s’imposent. Le snowbike s’apparente ainsi au vélo tout-terrain ou au mountain bike; le snowscoot à la trottinette et le snowskate à la planche à roulettes. Sauf qu’ici, et vous l’aurez sans doute compris, ces nouvelles tendances se pratiquent sur nos pentes enneigées. «Par rapport à leur “ancêtre” feu le ski-bob, ces activités ont suivi l’évolution logique du matériel, estime Nicolas Masserey, directeur de l’Ecole Suisse de Ski de Montana. C’est vrai que l’on rencontre de plus en plus d’adeptes sur nos
pistes, mais le “phénomène” reste encore anecdotique, voire même confidentiel. Le ski traditionnel et le snowboard ne sont pas près d’être détrônés...»
La pratique des sports de glisse s’est diversifiée. L’émergence du snowbike en est l’illustration tangible.
Crans-Montana accueille diverses épreuves continentales du 18 au 21 décembre. Moins prestigieuses, ces courses permettent de roder l’organisation.
Des sensations inégalables Si certains domaines skiables interdisent cette pratique jugée trop encombrante, ce n’est pas le cas à Crans-Montana. «La cohabitation avec les skieurs ou les snowboardeurs “classiques” se passe très bien, souligne Nicolas Masserey. Nous n’avons pas eu à déplorer de réclamation particulière. Il y a de la place pour tout le monde et pour tous les goûts à Crans-Montana!» De l’aveu même de leurs partisans, le snowbike, le snowscoot et le snowskate excluent toute notion de danger – s’ils sont pratiqués dans les règles de l’art – et procurent des
sensations... inégalables. «Ces engins sont stables, souples et dotés d’une certaine technicité, comme par exemple une suspension à l’arrière qui amortit les chocs. Le contact avec le terrain restitue bien les sensations recherchées. Le facteur “pilotage” accentue le sentiment de glisse et de vitesse». Pour s’en persuader, pour vivre une expérience inédite et – pourquoi pas – pour «mordre à l’hameçon» et délaisser ses lattes habituelles, les Ecoles suisses de ski de Crans et de Montana proposent d’ailleurs des cours d’initiation avec la collaboration d’un magasin de sports pour la mise à disposition du matériel. Des cours collectifs ou individualisés, avec des coûts variables. Si le cœur vous en dit... Blaise Craviolini
Cette randonnée à peaux de phoque et en raquettes est ouverte à tous.
Coupe d’Europe: une dynamique positive Nocturne du Loup SKI ALPIN • Bref retour en arrière si vous permettez... En février dernier, CransMontana accueillait la Coupe du monde masculine de ski alpin. Une véritable fête populaire – 50’000 spectateurs en 3 jours de compétitions sur «La Nationale» et 15’000 spectateurs pour les cérémonies annexes – qui est encore dans toutes les mémoires. «Une récente étude de la HESSO de Sierre vient de prouver que les retombées économiques liées à cette manifestation dépassaient allégrement les 5 millions de francs, alors que notre budget était de 2,5 millions de francs, souligne Marius Robyr, président du Comité d’organisation. L’ambiance, l’émotion, l’accueil, la qualité de nos infrastructures et nos compétences ont été relevés avec insistance dans cette étude. Forts de ce constat et des nombreux encouragements et messages de sympathie que nous avons reçus, nous nous devions de poursuivre nos efforts». Un film-souvenir d’une trentaine de minutes
retrace d’ailleurs ces 3 jours d’anthologie. Cette réalisation peut être visionnée en permanence sur le net (www. skicm-cransmontana.ch). Jeunes talents À défaut de nouvelles épreuves de Coupe du monde pour la saison 2012-2013 (voir encadré), Crans-Montana a donc accepté des Coupes d’Europe et des compétitions FIS féminines. Celles-ci auront lieu du 18 au 21 décembre prochains, selon un programme copieux (2 Super-G FIS le 18 et 2 Super-G comptant pour la Coupe d’Europe les 20 et 21). Elles lanceront parfaitement la saison de ski, avec la publicité qui en découlera pour CransMontana. «Nous sommes conscients que ces échéances n’auront ni le prestige ni l’impact des Coupes du monde, reconnaît Marius Robyr. Mais dire qu’il faudra faire contre mauvaise fortune bon cœur serait exagéré... Au contraire, nous en profiterons pour continuer à roder et à peaufiner – dans le concret – notre organisation interne et
pour valoriser la jeunesse. La Coupe d’Europe est un vivier intarissable de talents». Et d’ajouter: «Dans tous les cas, la Fédération internationale de ski (FIS) sera sensible au fait que nous mettrons autant de cœur à l’ouvrage que pour une Coupe du monde...». La philosophie qui caractérisera ces compétitions du 18 au 21 décembre ressemblera donc à s’y méprendre à celle de février dernier. La simplicité, l’authenticité, l’efficacité et la
Remplissez la grille, découvrez le mot caché, inscrivez-le sur une carte postale à envoyer avec vos coordonnées à Sixième Dimension , Route du Village 17, 1977 Icogne, jusqu’au 11 janvier 2013. Le vainqueur du tirage Nº 48 est Mme Marie-Blanche Cordonier à Montana. Toutes nos félicitations!
Grille Nº49
Blaise Craviolini
La Coupe du monde en 2014 Depuis 2008, Crans-Montana a organisé 8 Coupes du monde, 6 Coupes d’Europe, 5 épreuves FIS, des finales de Coupes d’Europe et les championnats du monde juniors de 2011. Ni plus, ni moins! Un «palmarès» aussi prolifique qu’impressionnant qui souligne bien – si besoin était – l’histoire d’amour qui lie notre destination aux instances faîtières du ski international. Et ce n’est pas terminé... Si Crans-Montana est prête à prendre au pied levé des épreuves de remplacement de la Coupe du monde 2012-2013, la station retrouvera officiellement sa place dans le calendrier du Cirque Blanc 2013-2014. Ce sera au début mars, selon le programme suivant: un Super-G et un slalom dames le 1er, avec un combiné en prime, et un Super-G dames le 2. Des dates à inscrire en lettres d’or dans vos agendas respectifs. CRAB
AMINONA • «Des coureurs étrangers viendront jouer la gagne, mais il faudra aussi compter avec les membres du Swiss Team, avec les Valaisans et Valaisannes de l’équipe nationale, et les cadors de la région», annonce le président de l’organisation Antoine Cina, rappelant que le pilote moto et auto Stéphane Peterhansel fera l’honneur d’être le parrain de la manifestation du 12 janvier 2013. Mais que ces noms de champion ne vous effraient pas: la Nocturne du Loup est une randonnée ouverte à tous. D’ailleurs notons cette nouveauté: la création d’une catégorie pour les jeunes dès 13 ans, au départ du hameau de Colombire. Créée pour faire connaître la région d’Aminona pour la pratique des sports de nature, la Nocturne du Loup espère attirer aussi sur place les spectateurs. La télécabine d’Aminona sera d’ailleurs spécialement ouverte durant cette soirée (dès 18 h 30) pour permettre
aux accompagnants et supporters de suivre l’arrivée des concurrents depuis la terrasse du PetitB o n v i n . L e s p re m i e r s compétiteurs des catégories populaires partiront à 18 h 30, les coureurs des autres catégories à 19 h 30. La proclamation des résultats et remise des prix a lieu au restaurant Petit-Bonvin à 21 h 45. Le départ se fait à l’altitude 1513 m et le dénivelé pour les adultes est de 870 m (540 pour les jeunes). «Les collaborateurs de CMA et le comité de la Nocturne du Loup se réjouissent de vous retrouver également, tous les mercredis de la saison, dès le 9 janvier, pour une sympathique soirée au restaurant du Petit-Bonvin.» Et cela se réserve au 027 485 94 75. Danielle Emery Mayor
Nota bene: Inscription à la Nocturne du Loup du 12 janvier 2013 sur www.mollens.ch
Solution grille Nº 48 Octobre 2012 réponse: BATEAUX
CONCOURS Participez au concours de Sixième Dimension et vous pourrez gagner le CD des chants en patois de Joël Nendaz, «A rôbate».
qualité – 4 mots-clefs chers à Marius Robyr – seront autant de vertus privilégiées. Des animations parallèles agrémenteront les coulisses des compétitions, lesquelles pourront bénéficier du précieux concours d’une cinquantaine de bénévoles et d’une «brigade» complète de la Protection civile. Au public local de répondre présent et... de ne pas bouder son plaisir!
par Paulette Berguerand
Horizontalement: A. Couvrir chaudement; B. Se hâter – Reposoir; C. Un autre jour – Elle a son bonhomme; D. Cordon – Note; E. Appelle la biche – Fini sans début; F. On l’a fêté le 6 – Lames; G. Futur baudet – Age; H. Réfléchi – Entrouvert (2 mots); I. Le vert est à la mode – Ferveur; J. Mousseux – Demeures; K. Hors-champ – Poil; L. Marie abrégée – Fête nocturne. Verticalement: 1. Répercussion – Cri d’enfant – Indéfini; 2. Ego – Boisson épicée (2 mots); 3. Discret – Au bord du cœur – Levant; 4. Agaçons; 5. Demi-gamin – Relevé; 6. Enrichiras – Quatre à Rome; 7. Vivez – On le dit moqueur; 8. Pinacle – Prestement; 9.Traîneau – Démonstratif; 10. Trimestre – Très vieil anniversaire – Pareil; 11. Dans la gamme – Petit, mais costaud!; 12. Norme – Possessif – Timbre.
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