Sixième Dimension août 2009

Page 1

Bimestriel indépendant et gratuit, édité par les Communes d’Icogne - Lens - Chermignon - Montana - Randogne - Mollens, Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées mécaniques SA

NUMÉRO 29 - AOÛT 2009

SOMMAIRE

CRANS-MONTANA Animaux en villégiature Monica Crettol, Clinique bernoise Priorité sur Bellalui Les Amis du Cigare aux Caraïbes Gravir les sommets avec courage

p. 2 p. 4 p. 5 p. 6 p. 7

SOCIÉTÉ Les gardiens de déchetteries se dévoilent

p. 3

VILLAGES Rose-Marie Clavien p. 8 Jérémie Robyr, l’union fait la force p. 9 Mayintson: le costume, p. 10 un passeport Coupe de foudre pour Corinna Bille p. 11

SPORTS ET LOISIRS Golf: des amitiés qui p. 12 ont la peau dure

IMPRESSUM Bimestriel indépendant et gratuit, édité par les communes d’Icogne, Lens, Chermignon, Montana, Randogne, Mollens, Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 - Fax 086 079 785 98 68 redac@sixieme-dimension.ch Claire-Lise Genoud, rédactrice en chef adjointe claire-lise.genoud@sixieme-dimension.ch www.sixieme-dimension.ch Paulette Berguerand, Blaise Craviolini, François Maret, Laurent Missbauer, François Praz, Denise Tripalo, Claude-Alain Zufferey. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. + Fax 027 483 31 02 info@sixieme-dimension.ch Adresse postale Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne Maquette & graphisme Sergio Pardo AlterEgo Communication Mise en page Schoechli Impression & Communication SA Impression Centre d’impression des Ronquoz - Sion Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre dernier numéro de Sixième Dimension, merci de contacter directement les Messageries du Rhône pour demander votre exemplaire. Téléphone gratuit: 0800 55 08 07 contact@messageriesdurhone.ch

Notre station est-elle touchée par la crise? Va-t-on vers une embellie? Banquier à CransMontana, Jean-François Emery nous rappelle comment nous en sommes arrivés là.

La crise peut encore frapper ÉCONOMIE • Le 15 septembre 2008 restera dans l’histoire le dimanche noir des banques du monde entier. On s’en souvient: c’est ce jour-là, à la stupeur générale, que la banque américaine Lehman Brothers annonçait qu’elle était en faillite. Du jamais vu! Et ce n’était que la pointe de l’iceberg. Ont suivi le rachat de la banque Merrill Lynch, la recapitalisation d’UBS, l’intervention massive de l’Etat américain, français, irlandais, suisse… Aujourd’hui, cela va faire un an que le milieu bancaire a ébranlé l’économie mondiale. Pour connaître sa vision de la crise, nous sommes allés rencontrer Jean-François Emery, l’actuel directeur du Credit Suisse de la région Crans-Montana, une des rares banques qui a vaillamment survécu au grand chaos de ces derniers mois. A tel point qu’elle a été désignée «meilleure banque du monde» aux côtés de la JP Morgan Chase par le très influent magazine anglais The Economist. Ce dernier a tenu à souligner que le Credit Suisse n’a pas eu besoin d’être refinancé par des fonds publics, a su réduire son bilan et réagir de manière avisée face à la crise. Interview. A votre avis la crise est derrière nous?

Jean-François Emery: Des plans de relance sont établis encore chaque jour. Les taux d’intérêt sont toujours en baisse, les bénéfices aussi. Le paysage économique mondial est morose. Il est difficile de prévoir quoi que ce soit. On veut nous faire croire que les marchés vont reprendre, mais ce n’est pas si évident. Et à Crans-Montana?

Certes, nous avons eu un hiver exceptionnel, surtout en termes de nuitées (ndlr: lire également ci-dessous). On n’a jamais vu autant de monde en station. Mais ne nous voilons pas la face, cette affluence est essentiellement due aux lits froids

des propriétaires. C’est la première année que cela joue autant en notre faveur. Certains commerces parlent d’une baisse de leur chiffre d’affaires allant jusqu’à 30%, d’autres mettent la clé sous le paillasson, la crise n’est-elle pas en train de toucher Crans-Montana?

Nous sommes toujours très vigilants. Rien n’est jamais acquis. Le pouvoir d’achat a nettement diminué. Nous n’allons pas

financier qui s’est emballé. Pour vous donner un exemple, si UBS avait coulé, cela aurait été l’horreur pour la Suisse tout entière, car cette banque couvre pas moins de 70’000 entreprises privées dans notre pays, qui vont de l’entreprise de peinture au commerçant du coin de la rue. Puisque vous parlez d’UBS, à votre avis, est-elle sauvée?

J’ai entièrement confiance en son actuel directeur général Os-

«Nous n’allons pas pouvoir éviter des moments difficiles.» pouvoir éviter des moments difficiles. Cela n’a plus rien à voir avec le paysage de l’an dernier. Il nous faut bien l’admettre.

wald Grübel. C’est un visionnaire, il a été à la tête du Credit Suisse durant des années et il va tout mettre en œuvre pour la remettre sur les rails.

Rappelez-nous comment la crise est arrivée?

Pour en revenir à la crise…

Il faut savoir que la crise n’est pas survenue uniquement à cause des banques et des bonus. C’est vraiment tout le système

Dans une crise il y a toujours plusieurs points de départ, mais on peut clairement dire qu’une des origines principales de cette crise provient de ce que l’on

peut appeler le rêve américain (ndlr: un concept qui inclut l’idée selon laquelle par son travail, son courage et sa détermination, toute personne vivant aux EtatsUnis peut réussir). Dites-nous-en plus?

Début 2000, les autorités américaines ont cherché à le favoriser en y intégrant la notion d’accès à la propriété privée. Elles étaient persuadées que cela allait influencer en positif toute l’économie du pays. De fil en aiguille chaque citoyen américain s’était mis à en rêver. Et cela aurait provoqué la chute de banques comme Lehman Brothers ou UBS?

Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est ce qui s’est passé. Parce que pour réaliser cet accès généralisé à la propriété privée, il fallait des taux hypothécaires bas, alors qu’ils ont toujours été particulièrement élevés de l’autre côté de l’Atlantique.

E

D

I

T

O

Plus de miroir aux alouettes! Si les spécialistes de la crise disent qu’ils ne sont pas devins, il faut entendre qu’ils n’ont remarqué aucun indice d’une quelconque amélioration des marchés. C’est évident. C’est ce qui se passe actuellement. Que faire, face à ce tsunami qui a touchécoulé des banques indéboulonnables et secoué violemment les autres? UBS ne sera plus jamais la même, il faut bien en convenir. Chacun va devoir réduire la voilure, dans tous les sens du terme et ne surtout pas croire qu’il va pouvoir échapper à l’onde de choc. Ce tsunami est de cette espèce lente qui fait des ravages loin à la ronde et au moment où l’on pensait y avoir échappé. Cette année, les gens sont venus en masse dans leur résidence secondaire… mais ils ne l’ont pas fait pour nos beaux yeux, juste histoire d’économiser sur l’hébergement. Et ils ont si peu dépensé qu’on dirait qu’ils n’ont fait que manger des spaghetti bolognaise chez eux, pour tester la rapidité de leur plaque de cuisson! Alarmant. D’autant qu’on doit s’attendre à pire l’an prochain. En février déjà, les réservations se sont mises à chuter et cet été n’aura rien de mirobolant. Car cette crise-là a toutes les chances de s’enliser. Il ne nous reste plus qu’à briser le miroir aux alouettes, faire face en tenant bon et en maintenant son cap avec intelligence et doigté, sans excès. Surtout. Claire-Lise Genoud

Suite en page 2

«Crise: la station ne souffre pas encore trop» TOURISME • «Touristiquement parlant, nous sentons la crise essentiellement au niveau des dépenses et des nuitées», déclare Dominique Fumeaux, directeur de Crans-Montana Tourisme. Ainsi, de manière générale, on constate cette année une baisse des dépenses de la part des gens en vacances dans la station. «Il est clair qu’ils ont regardé à deux fois avant de sortir leur porte-monnaie. Selon nos informations, certains commerces ont enregistré jusqu’à 20 voire 30% de baisse de leur chiffre d’affaires.» Mais ce n’est pas

le cas pour tous. Par exemple, bien que les consommateurs aient préféré les produits de base aux produits de luxe, l’alimentation semble avoir pu maintenir ses ventes à hauteur de celles de l’an dernier. Pareil pour les magasins de sport. Concernant les nuitées, là aussi, on ne peut que constater une diminution. «A l’heure actuelle, nous ne savons pas encore si ce sont les séjours qui ont été de moins longue durée ou si tout simplement moins de personnes se sont déplacées chez nous. Certaines clientèles, les russes par

exemple, ont d’ailleurs été moins vues en station.» Tout avait pourtant bien commencé. «De Noël jusqu’au début de l’année, nous avons continué à battre des records comme ces dernières années, commente Dominique Fumeaux, mais on est devenu moins bons dès le mois de février et les réservations de cet été n’ont rien d’exceptionnel». A l’heure actuelle, on parle ainsi d’une baisse de 5,5 à 6% des nuitées en 2009. «Ce n’est pas encore catastrophique, ces chiffres correspondent à ceux d’il y a deux ans!» Pourtant il n’est guère

conseillé de se reposer sur ses lauriers. Si la crise n’a pas vraiment touché Crans-Montana cette saison, elle peut encore faire des ravages. Aussi le directeur de l’Office du tourisme insiste sur l’importance des prix: «Nous suggérons vivement de ne pas augmenter les prix et même d’y apporter une valeur ajoutée. Cela signifie une qualité de service, une qualité d’accueil, une optimalisation du produit touristique pour faire en sorte que le client en ait assez pour son argent. En d’autres mots: offrir le plus possible avec la meilleure

qualité et au meilleur prix.» Question communication, la station ne peut pas se transformer d’un jour à l’autre, mais elle peut en revanche être toujours plus attractive et se mettre en valeur, notamment en organisant des actions spéciales. On pense à la plage des Trop’Yc qui apporte cet été un espace de détente et de convivialité qui n’existait pas auparavant. «Il s’agit d’un concept totalement nouveau, surtout à la montagne.» La station peut également accentuer sa communication sur la variété de

ses activités de détente, mais sans oublier les points forts qui ont fait sa notoriété, comme le golf. Crans-Montana ne pourrait pas survivre en comptant uniquement sur les propriétaires de résidence secondaire, mais il faut aussi qu’elle en tienne compte. Ces derniers, provenant souvent de Suisse ou des pays limitrophes, ont en effet tendance à séjourner plus longtemps chez nous dans une période où la crise fait encore parler d’elle. Claire-Lise Genoud


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.