Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’ACCM (Icogne – Lens – Chermignon – Montana – Randogne – Mollens), Crans-Montana Tourisme & CMA Remontées Mécaniques SA
NUMÉRO 51 - AVRIL 2013
SOMMAIRE CRANS-MONTANA Petits et grands chevaux au manège p. 2 Le vieux bois: de l’or! p. 3 The Blues Mystery p. 4 Travail varié à CMA p. 5
SOCIETE Lens-Icogne bougent p. 6
VILLAGES Paul Hindemith à Bluche p. 7 Caves ouvertes p. 8 Pirouettes de Coline Espejo et Naïka Aymon p. 9 Finale des Reines p. 10
SPORTS & LOISIRS People dans nos contrées p. 11 Cinq idées d’itinéraires pédestres p. 12
IMPRESSUM
Bimestriel indépendant et gratuit, édité par l’Association des Communes de Crans-Montana (ACCM), Crans-Montana Tourisme et CMA Remontées Mécaniques SA Rédaction Danielle Emery Mayor, rédactrice en chef Tél. 079 785 98 68 dem@sixieme-dimension.ch Sonia Bellemare, Paulette Berguerand, Maude Bonvin, Katrine Briguet, Joël Cerutti, Blaise Craviolini, Christelle Magarotto, Laurent Missbauer, Igor Paratte, François Praz, Paul Vetter, Claude-Alain Zufferey. Administration & abonnements Véronique Briguet Tél. 078 612 77 45 info@sixieme-dimension.ch Adresse Sixième Dimension Sàrl Route du Village 17 - 1977 Icogne www.sixieme-dimension.ch Maquette & graphisme Sergio Pardo - AlterEgo Communication Mise en page Gate2design Sàrl Impression Centre d’impression des Ronquoz - Sion Distribution Messageries du Rhône, Sion La Poste, Crans-Montana Si vous n’avez pas reçu votre journal, contactez les Messageries du Rhône au 0800 55 08 07 contact@messageriesdurhone.ch
A SAVOIR
AG CMT Crans-Montana Tourisme a programmé son assemblée générale annuelle le 25 avril, dès 15 h au Régent. Le thème de cette édition 2013: «Crans-Montana 2030: désert alpin ou nouveau modèle touristique en altitude?» Le «Guest Speaker» sera Daniel Salzmann, notamment président de la Fondation Caprices Festival. Rejoignez-nous sur
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Etre juge de commune: presque un sacerdoce
EDITO
Région sous la loupe
JUSTICE: Ils sont élus par le peuple tous les quatre ans. Assermentés, dotés de qualités humaines et sociales, les juges de communes font un travail trop peu connu.
I
l y a un sacré compliment que l’on peut faire à un juge de commune: «On ne te voit plus!» Cette phrase réjouit au plus haut point André Gasser, juge de la commune d'Icogne. Car cela montre que lui et ses collègues exercent leur fonction comme le dictent les exigences. Un avis que partage son voisin d'Ayent JeanPierre Métral, présent le jour de notre rencontre. «Cela montre que nous ne sommes pas là pour nous amuser, que l’on ne peut pas fréquenter n’importe qui, n’importe où…», commentent-ils et l’un et l’autre. Décodé, cela veut dire que nos juges ne mettent pas les pieds dans certains bistrots, refusent des verres, et n’entrent pas dans des discussions où certains prêchent le faux pour savoir le vrai. «Il suffit que l’on prenne position et l’on serait immédiatement récusé! Je ne suis pas le fanfaron du coin, je suis quelqu’un qui se doit d’être indépendant, sans influence», souligne André Gasser d’Icogne. «Cela serait mieux si l’on ne connaissait pas les gens», complète Jean-Pierre Métral. Assermentés, les deux hommes savent que l’on ne rigole pas avec le devoir de fonction. S’ils le violaient, ils pourraient prendre jusqu’à trois ans de prison. Nul n’est censé ignorer la loi, surtout pas eux, qui sont en plus des miliciens de la justice. On les élit et les choisit tous les quatre ans pour leurs qualités humaines, leur sens de l’écoute, leur expérience sociale. Mais ils ne sont pas des professionnels. André Gasser conserve avec bonheur son métier de préparateur en pharmacie et formateur d’adultes.
Mais que font-ils? Le décor est posé. Ce samedi, nous voilà dans cette pizzeria de Grimisuat, un terrain «neutre»
compétences. À l’usage, André Gasser comme Jean-Pierre Métral ont compris qu’une seule occupe l’essentiel de leur travail:
Assermenté, un juge de commune sait où on ne rigole pas avec le devoir de la fonction. où les deux juges s’expriment librement. Nous allons parler de passionnantes heures d’une fonction méconnue qui frôle le sacerdoce. «C’est vrai que l’on nous demande souvent ce que l’on fait», constate André Gasser. Nous y voilà. Ce qu’ils font est décrit par l’article 90 de la loi valaisanne d’application du Code civil qui leur accorde dix
l’ouverture de testaments et les pactes successoraux qui sont définis dans le chiffre 6. Ne croyez pas que cela soit anecdotique. «Une petite commune comme Icogne n’a pas que des petites affaires», résume André Gasser. De son côté, JeanPierre Métral se rappelle d’une vigne de 48 mètres carrés qui impliquait trois cents héritiers…
«Et il faut mettre d’accord tout le monde pour la somme de 3000 francs!» Les questions de successions explosent souvent les frontières. Il y a des cas où le juge de commune se retrouve avec cinq avocats internationaux venus de France, d’Asie et des États-Unis pour en découdre. Les Anglais, les Belges ou les Français «avantagent» leurs familles s’ils quittent ce monde dans un paisible village suisse. Les droits de succession y sont nettement plus… favorables. Tout cela débouche sur des casse-tête, des cas compliqués en diable au niveau du droit international. Surprise! Suite en page 2
Des propositions de balades, des portraits de gens connus et d'autres moins, des visites virtuelles de nouveaux commerces, un focus sur des événements importants pour notre communauté, ou encore des informations officielles, comme la composition des commissions de l'Association des communes: le menu de chaque édition de Sixième Dimension se veut copieux et varié. La rédaction se réunit tous les deux mois pour vous préparer le contenu le plus attractif possible. Douze pages où l'espace est âprement disputé par les rédacteurs qui proposent foison de sujets. Si nous ne manquons pas d'idées, les suggestions que vous nous faites sont bienvenues, car vous connaissez mieux que quiconque la vie de votre quartier. La presse micro-locale a la chance de pouvoir poser sa loupe sur des sujets que les autres médias n'ont guère loisir de traiter. C'était un pari un peu fou que nous avons lancé avec Sixième Dimension, mais aujourd'hui, si l'on en croit les premiers résultats du sondage auquel vous avez répondu, ce journal local a trouvé sa place et est un rendez-vous que tous les deux mois vous êtes nombreux à attendre. Nous reviendrons évidemment sur ces résultats dans une prochaine édition. Pour l'heure, nous vous souhaitons une bonne lecture de ce 51e numéro. Danielle Emery Mayor
«Un travail impressionnant» APEA: C’est ce qu’on appelle un grand chambardement. Exit les 97 chambres pupillaires valaisannes, bonjour les 27 Autorités de Protection de l’Enfant et de l’Adulte (APEA).
D
errière cette métamorphose, des nouvelles dispositions édictées par la Confédération qui a voulu professionnaliser le domaine. Dans notre région, l’APEA est présidée par Grégoire Barras; elle réunit Icogne, Lens, Chermignon, Montana et Randogne. Soit un bassin de population d’environ 14’000 habitants et des dossiers à la pelle. «Sur Chermignon, j’avais 40 dossiers. À présent, c’est monté à 160 et, en l’espace de deux mois, 20 de plus sont arrivés», calcule Grégoire Barras. La fusion ne diminue en rien les coûts, bien au contraire. Le secteur «sécurité publique» voit grimper les charges et dépasse le million. Le regroupement des communes peut aussi gêner certaines personnes en
difficultés qui doivent témoigner devant des «inconnus», des spécialistes en dehors de leurs villages. Depuis janvier 2013, l’APEA doit prendre connaissance de tous les dossiers et adapter les mesures avec le nouveau droit. «C’est un travail impressionnant. Il faut savoir donner les priorités. Souvent on nous demande de prendre hier des décisions pour aujourd’hui. Alors qu’il faut compter au minimum entre un mois et un mois et demi avant de nous prononcer», explique Grégoire Barras. Complètement indépendante par rapport aux autorités politiques, l’APEA pratique la confidentialité absolue sur les cas traités. Pour entrer en fonction le 1er janvier, l’équipe a suivi huit journées de formation continue
«intensive». À elle, dès lors, de gérer des cas délicats comme la garde d’enfants, la mise sous curatelle d’adultes ou de personnes âgées. «Dans la région, il peut y avoir des seniors très fortunés qui perdent leur discernement et c’est à nous de nous en occuper», nous apprend Grégoire Barras. Des cas peuvent se révéler très pointus et l’APEA se repose alors sur le soutien d’assesseurs spécialisés dans les domaines financiers, médicaux, sociaux et psychologiques. L’exercice n’a rien de facile. «J’ai appris à ne pas me laisser prendre émotionnellement et ce n’est pas évident, témoigne Grégoire Barras. On ne doit pas dire “oui” à tout. Parfois on se retrouve face à des gens qui nous
font 58’000 promesses et qui ne les tiennent pas…» L’APEA cherche aussi des curateurs. Sur le forum de www. lens.ch, le juge de commune JeanCharles Morard a même lancé un fort appel. «Si vous avez un peu de temps à mettre à disposition, si vous aimez vos frères, si vous avez un grand cœur, si vous avez envie d’aider des personnes handicapées, des personnes malades, des personnes qui n’arrivent plus à se gérer, voilà un petit job pour vous (rémunéré modestement)», écrit-il. De vive voix, Jean-Charles Morard confirme qu’on ne rencontre pas tous les jours des gens qui se lancent dans cette responsabilité. «Nous n’agissons pas comme
dans certains cantons où l’on ouvre le bottin de téléphone pour désigner des volontaires. Si on agissait ainsi, il n’y aurait pas une grande motivation.» Jean-Charles Morard précise que cette situation ne concerne pas que Lens mais toutes les autres communes. Avis aux volontaires! Joël Cerutti
Nota bene: APEA - Ancienne Ecole primaire de Chermignon - CP 82 -3971 Chermignon. Ouverture: mercredi : 8 h – 12 h et 13 h 30 – 17 h 30. Permanence téléphonique (027 483 44 28) mercredi de 13 h 30 à 17 h 30. E-mail: gregoire.barras@ cransmontana.ch