Écrit par Dante_Sparda_62 pour Metal Gear Generation et Dante_Sparda_62's Novels. Aucune copie sans citer le nom de l'auteur et sans son accord, ni aucune utilisation commerciale ne sauront être tolérées. Ce roman est sous copyleft.
Note de l'auteur : « Ce roman, comme tous les autres romans sur la saga que j'ai écrits, est avant tout un hommage d'un fan au jeu d'Hidéo Kojima. Je ne prétends en rien vous fournir une oeuvre de qualité. Je suis également preneur de toute critique si tant est qu'elle est constructive. En vous souhaitant une bonne lecture,
Dante. »
Metal Gear 2 Solid Snake
par Dante_Sparda_62
Nous sommes en 1999, soit quatre ans après les mystérieux évènements qui se sont déroulés dans la forteresse armée Outer Heaven, "une armée sans nation pour défendre les nations sans armée". Le pétrole, richesse importante sans laquelle l'économie mondiale se verrait brutalement figée, est en train de disparaître, et ce à une vitesse terriblement plus importante que ce que les scientifiques avaient prédits. Tandis que tous les gouvernements et autres grandes compagnies commençaient à se faire dans le pantalon, un scientifique de génie, d'origine Tchèque, découvrait une algue aux propriétés quasi-miraculeuses : l'Oilix. Celle-ci permettait de synthétiser du pétrole en masse... à partir d'une très faible quantité. Le monde était sauvé. Dans le même temps, quelque part entre l'Afrique et l'Asie, s'était développée plus rapidement que jamais une armée sur la petite île de Zanzibarland, quelque part en Asie. Jamais on n'avait vu un peuple plus patriote que celui-ci. Ainsi depuis une dizaine d'années se construisait une sorte de base militaire à l'échelle de tout Zanzibar, l'île cherchant à grignotter le pouvoir sur tous les plans : militaire, géographique... et économique. Pensez-vous donc qu'ils furent ravis d'apprendre l'existence de l'Oilix, et ne se gênèrent pas le moins du monde pour kidnapper le pauvre Docteur Kio Marv, son inventeur. On décida donc de faire appel à Fox-Hound, une unité qui avait dores et déjà affronté et résolu un problème d'une telle envergure avec cette histoire de Metal Gear TX-55, quatre ans plus tôt. Le Colonel Roy Campbell, chef des opérations depuis la disparition de Big Boss, s'occuperait de superviser la mission. Depuis la démission de Gray Fox et de Solid Snake après la crise de Outer Heaven, il restait de bons éléments dans l'unité. Bons, certes. Mais pas parfaits. C'est pourquoi Campbell essaya de contacter Fox, sans succès. Puis il réussit à faire sortir le serpent de son trou, et à le convaincre d'accepter la mission. Solid ne s'était que très difficilement remis de la trahison de Big Boss. Imaginez que vous, simple employé, faisiez tout pour satisfaire votre patron, et qu'un jour, comme ça, ce dernier vous annonçait qu'il était aussi patron de la boîte concurrente. Bon, dit comme ça, on dirait pas, mais quand il y a conflit nucléaire à échelle mondiale à la clé, on en ressort plutôt perturbé. Émergeant la tête de l'eau, Snake découvrit un hangar chaud et humide, jonché de containers et de gardes armés jusqu'aux dents. En deux mots, la routine. - Ici Snake, dit ce dernier dans sa radio. Je suis arrivé au point d'infiltration. - Bien joué, Snake, répondit le Colonel Campbell installé loin du danger. Toujours aussi ponctuel à ce que je vois. Bien, on fait une petite récap avant d'y aller pour de bon. Tout d'abord j'aimerais te toucher deux mots en ce qui concerne ce radar avec lequel tu es équipé.
Solid jeta un oeil à l'écran posé sur son avant-bras droit et se prit tout d'un coup pour un vrai agent secret. Remarque, c'en était un. Roy expliqua très rapidement comment fonctionnait le bidule. Snake retint que les points rouges étaient les ennemis, et qu'il voyait un point vert, quelque part, c'est qu'il était proche du Docteur Kio Marv : un émetteur se trouvait dans sa dent et avec un peu de chance, les mercenaires ne l'auraient pas encore trouvé. L'espion ne perdit pas de temps et se mit en marche, utilisant le radar pour contourner ses adversaires, rusant, et reprenant peu à peu ses habitudes et réflexes de terrain. Il n'était évidemment pas armé : la procédure de Fox-Hound voulait que ses hommes se procurent l'équipement sur place afin d'éviter de laisser la moindre trace. Il vola toutefois un Beretta, arme de poing plutôt appréciable, dans un camion d'approvisionnement. Il arriva alors devant le premier bâtiment de Zanzibar. Une énorme porte d'entrée se trouvait là. Tellement énorme que Snake n'avait aucune chance de traverser incognito. Il chercha et finit par trouver un conduit d'aération dans lequel il pourrait ramper. Le serpent était dans son élément. Passant du sol bétonné à l'étroitesse de la conduite faite d'un métal très froid, Solid progressa jusqu'à trouver une sortie qui lui convenait. Le rez-de-chaussée du bâtiment était donc... un hangar à tanks. C'est toujours accueillant. Quelques hommes surveillaient la zone : les gens du coin étaient vraiment décidés à garder l'endroit sûr. Au centre de la pièce se trouvaient quelques ascenseurs que Snake pourrait sans doute emprunter. Sa radio se mit alors à sonner, dans son oreille. C'était Holy White. Holy s'était infiltrée ici avec une couverture de journaliste assez convainquante, et connaissait relativement bien Zanzibar. La photo de la jeune fille s'afficha sur l'écran de l'espion, qui la trouva plutôt jolie : rousse, jeune... Continuant sa route au milieu de l'énorme pièce aux murs et au sol de couleur métallique, Solid emprunta l'ascenseur afin de visiter le premier étage. Encore plus gris que le premier, il trouva néanmoins une carte d'accès de niveau 1. Décidément, il haïssait la technologie : il lui faudrait toutes les cartes s'il voulait accéder à toutes les zones. Le second étage était moins gris, plutôt dans les tons blancs. Une rangée d'ordinateurs se trouvait là, suggérant qu'il s'agissait sans doute d'un espace de travail. Heureusement, personne n'était là à une heure si tardive. Continuant à s'aventurer dans cette partie de l'immeuble, le serpent se figea à l'ouverture d'une porte, apercevant un dispositif qui ne lui plaisait guère, fixé au mur. D'un air des plus sérieux, il attrapa une cigarette dans son équipement – une Lucky Strike, sa marque favorite – et l'alluma. Oui. Parce que même si fûmer nuit gravement à la santé, il vaut mieux s'en griller une afin que la fumée révèle les rayons infrarouges devant soi, plutôt que de foncer dedans tête baissée et se faire trouer de toute part par les balles des soldats ennemis. Ça, c'est encore pire pour la santé. Avant de s'aventurer parmi ces jolis rayons rouges, Snake jeta un oeil à son radar, au cas ou quelque garde se trouverait dans les parages. Mais un seul petit point scintillait à l'écran. Un point vert. Marv n'était donc pas loin. Le couloir menant à la pièce où semblait être détenu ce dernier était remplie de gaz. Solid avait déjà perdu assez de temps à chercher un masque à gaz pour tout le reste de sa
vie à Outer Heaven, quatre ans plus tôt. Il décida donc simplement d'arrêter de respirer le temps de la traversée. Puis il tomba face à des cheveux grisonnants et une longue blouse blanche de scientifique. L'homme était de dos, et il semblait qu'il s'agissait bien du Docteur Marv. Pourtant le Docteur éclata de rire. Il n'avait pas une voix de vieux, ce qui perturba Snake. Et là, Marv se mit à retirer d'un geste vif sa blouse, et à s'arracher tous les cheveux d'un coup, ce qui perturba Snake, mais là encore plus. Le déguisement retiré, un homme vêtu d'une combinaison noire avec cagoule apparut. Il ressemblait presque à un ninja. - Ces idiots de chez Fox-Hound, vous croyiez vraiment que vous nous auriez avec un simple émetteur ? Vous êtes vraiment à côté de la plaque, vous autres. Je m'attendais à mieux, tout de même. Haha... Marv n'est plus ici depuis un bon moment déjà. - Où est-ce que vous l'avez emmené ? demanda Solid, un peu vexé quand même. Et qu'estce que vous comptez faire de lui et de l'Oilix ? - Oh, tu le découvriras bien assez tôt... enfin, si tu survis. - Et à qui ai-je l'honneur ? - Moi ? Je suis Black Color, des forces spéciales de la Nasa. Maintenant, montre-moi si les types de chez Fox-Hound sont aussi bons que ce que l'on dit... Bats-toi ! N'ayant pas tout à fait le choix, Solid empoigna son Beretta et le pointa vers son adversaire. Celui-ci était déjà à l'autre bout de la pièce, et un shiruken manquait de couper l'oreille de l'espion. Le combat serait rude. Tirant chaque fois qu'il avait le temps d'apercevoir son ennemi, Snake tentait également d'anticiper ses mouvements. La bataille ne pourrait de toute façon pas s'éterniser. Toutefois quelque chose troublait le serpent et l'empêchait de se concentrer correctement. C'était la voix de Black Color. Elle lui rappelait quelqu'un... mais qui ? Reprenant ses esprits, Snake vit passer une ombre devant lui. Il tira, et enfin, l'ombre acheva sa course, au sol. Black Color était mortellement blessé. "Snake..." appela-t-il. - ... Qui es-tu ? demanda ce dernier. Comment peux-tu connaître mon nom ? - C'est... c'est moi. Schneider. Kyle Shneider. Tu te souviens ? Choqué, Solid écouta la voix de Kyle comme si elle sortait des débris de la forteresse de Outer Heaven. La dernière fois qu'il avait parlé avec cet homme, il était le chef de la résistance, contre la montée en puissance de Outer Heaven. Il avait alors tenté de lui dire qui était le chef de la base, mais un coup de feu avait interrompu la communication. Snake l'avait toujours cru mort. Cela n'avait pas de sens... Schneider était contre Outer Heaven... comment pouvait-il être pour Zanzibar ? - Kyle... tu n'as pas été tué par les mercenaires de Outer Heaven ? - Snake... tu as encore beaucoup à apprendre... ce ne sont pas les types de Outer Heaven qui ont essayé de m'avoir. C'est ton pays. - ... Je ne comprends pas, répondit Solid troublé. - Après la destruction du Metal Gear, de tes propres mains... l'OTAN a lancé une frappe aérienne. Tu le sais. Les membres de la résistance, les femmes, et les enfants de Outer Heaven. Nous avons tous été abandonnés. La majorité sont morts dans les flammes... - Je...j'ai toujours cru qu'ils s'étaient assurés que les civils et les résistants étaient hors de
danger... - Les enfants vivant à Outer Heaven étaient des orphelins de guerre. Ils n'aimaient pas l'idée de rendre publique l'existence de ces gosses. - Non... Jamais... Est-ce possible ? Résonnait Snake pour lui-même. - Et un jour, ils t'abandonneront, toi aussi. Ils oublieront tout ce que tu as fait. Mais... lui... - "Lui" ? s'empressa de demander le serpent. - Il nous a sauvé. Nous a donné une nouvelle terre. Une nouvelle famille. Non. Snake ne voulait pas y croire. Il posa tout de même la question : "De qui parlestu ?". Mais Shneider ne semblait pas vouloir répondre. Il se contenta de lui dire que bientôt, il comprendrait à quel point cette personne était bonne. - Snake... je te dois beaucoup. Et je n'ai ni regrets, ni rancoeur. Ce n'est pas contre Sa volonté... je vais donc te dire où se trouve le Docteur. Le garde de sa cellule porte un béret vert. Tu devrais pouvoir le trouver au rez-de-chaussée. Prends-le en filature... et tu atteindras la cellule de Marv. Prends également ceci... une carte d'accès de niveau 2... tu en auras besoin tôt ou tard... Au revoir... Snake. Et il mourrut, l'air apaisé. Ému, Solid reprit néanmoins sa route la tête pleine de questions. Ce "Lui" l'intriguait. En fait, il l'obsédait. Car Snake avait toujours eu la sensation qu'il était toujours en vie. Le type au béret vert était ne passait pas inaperçu. En plus d'être le seul à porter un béret qui ne soit pas rouge, il mesurait bien deux mètres de long sur un mètre de large. Le serpent n'avait clairement pas intérêt à se faire repérer. D'une part, il perdrait toute chance de trouver facilement Marv. D'autre part, continuer la mission avec la moitié des os brisés ne serait pas simple non plus. Il s'assura donc bien d'être parfaitement caché avant de continuer à suivre le garde. Ce dernier arriva bientôt dehors, devant une immense jungle. Aïe. Là, autant dire que Snake était déçu : il était caché sous un carton et avançait progressivement, comme un carton quoi. Mais un carton dans la jungle, c'est déjà beaucoup moins discret. Il dût donc abandonner son ami cartonné, lui promettant qu'ils se reverraient un jour, et continuer de suivre Musclor à travers une flore épaisse. Rester discret était difficile. La moindre brindille qui craque, le moindre oiseau qui s'envole... n'importe quoi pouvait alerter le bérêt vert de la présence d'un intrus. Il se retournait de temps à autres. Peut-être était-il très prudent... ou peut-être suspectait-il quelque chose. Après quinze minutes, Musclor se mit à presser le pas. Snake, lui, avait l'impression de tourner en rond. Peut-être que c'était le cas après tout. Le garde aura senti qu'il était suivi et tenté d'échapper à l'espion en le faisant tourner en bourrique. Toutefois, dix minutes plus tard, il s'arrêta devant une petite maison en briques, fabriquée très récemment. Bien sûr, Solid aurait bien assommé Musclor avant d'entrer, ne serait-ce que par principe. Mais il se disait qu'en lui claquant la tête sur un tronc d'arbre, c'était l'arbre qui risquait de tomber KO. Il le contourna donc discrètement, et entra par la porte grâce à sa carte de niveau 2. Et c'est devant les yeux ébahis de Snake que se présenta... une salle vide. Totalement vide. Dépité, le serpent frappa violemment du poing contre le mur. Et à sa grande surprise, le mur répondit. Six coups. Puis un. Puis six. Puis quatre. Puis sept. Puis cinq. Puis sept.
Puis trois. Puis sept. Et enfin, deux. C'était un code. Le Tap Code. Et le code disait "14082". Snake appela donc après quelques secondes de réflexion la fréquence radio 140.82. - Ici Solid Snake. Est-ce que quelqu'un me reçoit ? - Vous avez compris mon Tap Code ! - Vous êtes le Docteur Marv ? - Cela faisait longtemps, Solid Snake ! - Docteur Petrovich ?! lança le serpent affolé reconnaissant la voix de l'inventeur du Metal Gear TX-55, Drago Petrovich Madnar. Que faites-vous ici ? - Marv et moi sommes de vieux amis. Nous avons été capturés ensembles... Il a été transféré à la tour, il y a quelques jours. Un très grand bâtiment, à quelques miles au nord. - Et mince ! J'arrive encore trop tard. - Snake, vous vous doutez de la raison pour laquelle ils me gardent en vie... ? demanda sombrement Madnar. - Parce qu'ils ont... besoin de vous... ? comprit Solid, inquiet. - C'est le Metal Gear, Snake. Ils en ont un, ici même à Zanzibar ! Il y a trois ans, tu as détruit un modèle de test... Eux ont en leur possession un nouveau Metal Gear bien plus puissant. - Alors c'est pour armer Metal Gear que des bases nucléaires ont été pillées récemment... ? - Correct. Comme tu le sais, Metal Gear est un tank bipède capable de tirer un missile nucléaire de n'importe où, vers n'importe où. Mais celui-ci est en plus armé de missiles antiaériens, de mitrailleuses, et de bien d'autres réjouissances. Snake, Zanzibar est en fait la plus grande puissance nucléaire au monde. De plus, ils comptent désormais s'approprier l'Oilix qui leur permettra d'être la seule puissance au monde à pouvoir user quasiment sans limite du pétrole. Maintenant... vois-tu qui est derrière tout ça ? - Big... Boss ? - En personne. Son plan : prendre le monde en otage avec Metal Gear et l'Oilix. Ne les laisse pas s'approprier l'Oilix ! La science n'est pas faite pour aider les meutriers. Marv a une volonté de fer, mais je m'inquiète pour lui. Il a des problèmes cardiaques... combien de temps supportera-t-il les interrogatoires ? - Non... s'ils se servent de drogues pour le faire parler, on est donc dans le pétrin. - Marv, tout comme moi, porte un petit émetteur sur lui. Il nous a été donné par une femmesoldat qui nous a escortés. - Je vois, répondit Snake. Petrovich, que comptez-vous faire ? Le Docteur lui répondit qu'il n'y avait rien à faire : le mur qui les séparait était renforcé, il était impossible de le faire exploser avec du C4. Snake n'eut donc d'autre choix que de le laisser seul et de partir secourir le Docteur Marv. "Je reviendrai plus tard", promitil. - Snake... Ma fille Ellen ne t'a jamais oublié. Elle t'aime beaucoup, et dit qu'elle ne veut se marier avec personne d'autre... amusant, non ? Enfin... au besoin, je connais un zoologue du coin du nom de Yozef Norden. Je ne sais pas si ça sera utile mais... - Compris, Doc. Et vous en faites pas. Je vais vous sortir de là avant le mariage de votre fille. - Merci pour tout, Snake... Se mettant en marche et retournant dans la jungle, Snake contacta Yozef, le zoologue, afin de faire connaissance. Ce dernier était à l'évidence fou d'animaux. Il se demandait
notamment pourquoi Fox-Hound choisissait des noms d'animaux pour nom de code : selon lui, les animaux n'étaient clairement pas faits pour le champ de bataille. Bref. Continuant sa longue route vers le nord, le serpent tomba sur une vaste étendue de sable. Un désert quoi. Encore. Quelle plaie. Big Boss était un vrai sadique, à séparer les bâtiments de ses bases par des déserts. Il fit un pas, et sa radio se mit à sonner. "Snake ! Fais très attention, l'endroit est bourré de mines." dit une voix plutôt profonde. Pas d'image sur le bras. Snake n'avait aucune idée de qui était le type, il lui posa donc la question. La réponse le surprit d'autant plus : "Je suis juste quelqu'un... qui t'admire." Olah. Cette fois, Solid ne suivait plus. Il était temps d'appeler le Colonel Campbell, qui était de bon conseil. Après lui avoir expliqué la situation, à savoir l'existence d'un nouveau Metal Gear, le retour de Big Boss, et l'appel d'un inconnu, Roy conseilla à Snake d'éviter d'en parler par radio. Car voyez-vous, Campbell était un de ces types de la vieille école qui savaient se montrer prudent. L'existence d'un nouveau Metal Gear était déjà un gros problème en soi. Si en plus il fallait que cela soit révélé au public, ils étaient dans de beaux draps, surtout si le gouvernement décidait du coup de raser la zone parce que c'est plus simple quand tout le monde est mort.Campbell allait donc garder l'information pour lui jusqu'à nouvel ordre. Et Snake était bien d'accord. Roy lui exliqua ensuite que son radar servait également de détecteur de mines, et effectivement, de petits points bleus clignotaient sur le bras de l'espion. Une fois sorti du désert, la sécurité commençait à se faire sentir. Même le sable était un sable un peu spécial importé d'un pays de l'est, qui était extrêmement bruyant au moindre pas. Il craquait. Il fallait donc ramper afin d'éviter de générer trop de bruit. Par chance, une armée de camions se trouvait là, il se cachait donc en dessous, priant pour que l'engin ne démarre pas à ce moment parce que franchement, il aurait l'air bête si ça arrivait. Plus loin, une nouvelle mauvaise surprise l'attendait. Très, très mauvaise. Un Hind D, hélicoptère de combat, décolla juste au moment où il arrivait, et le pilote le prit en chasse. Snake n'eut même pas le réflexe de sortir son Beretta, c'eût été aussi inutile que ridicule. Il n'avait qu'une chance. Une chance mince, mais quand même. Il lui fallait regagner la jungle et la couverture que lui offraient les arbres. Courant comme un fou vers le sud, tirant à vue sur les gardes qui le repéraient, il manqua de sauter avec un missile tiré depuis l'hélicoptère, mais réussit finalement à atteindre la dense flore qui le cachait comme il fallait. Ne sachant trop par où aller, il se dirigea lentement vers l'est. Son radar indiquait une forme humaine par-là. Il tomba bientôt sur un enfant. Il avait un regard dur, et triste à la fois. Le gosse se trouvait au bord d'un marécage nauséabond. "On dit qu'il ne faut pas essayer de traverser, parce que sinon, on coule. Mais un gros camion est passé il y a peu ! Tu me crois ?". Snake ne répondit pas. Il se contenta de hocher la tête. En fait, il n'avait jamais été à l'aise avec les enfants. Examinant de plus près ce marécage, Solid s'aperçut qu'effectivement, par endroits, on coulait à pic. Mais pas partout. Il y avait une sorte de chemin sur lequel on ne s'enfonçait pas. Avançant très lentement, en zigzagant, jusqu'à s'arrêter sur un bout de terre où se tenait un autre enfant. Celui-ci lui indiqua que les camions allaient et venaient ici. Voilà qui rassurait Snake : il semblait être sur la bonne voie. Il avait en fait en tête de trouver l'arsenal afin d'y voler une arme capable de calmer le Hind D qui lui barrait la route.
Lorsqu'il pénétra dans le bâtiment, Solid eut le choix entre deux passages. Une porte au nord, une à l'est. Il choisit de franchir la première. Et il le regretta. Car un type se mit à courir vers lui dès qu'il fut entré. - Un invité !? lança-t-il. Voilà longtemps que je n'avais pas eu d'invité ! Tu arrives juste au bon moment, toi ! J'allais justement me faire une petite course ! Je suis Running Man, le mercenaire le plus rapide au monde ! Regarde ! Le type s'élança dans une course folle autour de l'énorme pilier central de la pièce. Et en effet, il était diablement rapide. - Tu vois ? Rapide, hein ? Oh, et pour que les choses aillent encore plus vite, la pièce va se remplir de gaz d'ici quelques secondes. Si tu me bats avant que le gaz ne t'ait eu, tu survivras. Une course contre le temps... Allons-y ! Eh merde. C'est ce que s'était dit Snake à l'instant où Running Man avait mentionné le gaz. Finalement, peut-être que perdre une heure ou deux à chercher un masque aurait pu lui éviter de perdre le temps de vie qui restait au serpent. Après tout, il n'avait que vingt-sept ans. Mais bon, il ne se laisserait pas abattre. Running Man était déjà de l'autre côté du gros pilier central, hors de portée d'arme. Le gaz commença à envahier la pièce. Solid inspira profondément une toute dernière fois et se mit à courir après son adversaire. Il lui aurait bien volé son masque à gaz, mais le bougre était trop rapide. Impossible de l'atteindre par balle, ni au corps à corps. Leur course autour du gros pilier dura bien une minutes. Courir sans respirer n'étant pas pratique, il fallait trouver quelque chose. Ils étaient dans une armurerie... Running Man courrait, et courrait encore. Regardant tantôt derrière, tantôt devant. Et d'un coup, il y eut une explosion. Il ne courrait plus. Le gaz se dissipa en quelques secondes à peine. Soulagé, le serpent put enfin respirer. Il avait vraiment eu chaud. Il s'approcha de Running Man, qui avait fait un joli vol plané après avoir marché sur une mine. - Ma vitesse... retournée contre moi ? dit le mercenaire surpris, mais sans aucune colère... plutôt admiratif en fait. Dis-moi, quel est ton nom ? - Snake... Solid Snake. - ... Snake ? Un guépard... battu par un serpent ? Pourquoi ? - Parce qu'il a courru jusqu'à épuisement, peut-être ? Et le mercenaire le plus rapide au monde mourrut en souriant. Fouillant un peu le bâtiment, Solid tomba sur la salle supposée contenir un lance-missile Stinger. Mais il ne trouva là que deux enfants. La petit fille bouda Snake en lui disant qu'elle détestait pardessus tout les hommes armés. Le petit garçon, lui, dit au serpent qu'autrefois, il y avait ici des tas de missiles, mais qu'il avaient été déplacés à l'est du hangar à tanks. Le hangar à tanks. Là, c'était la cerise sur le gâteau. Il fallait re-traverser le marécage et la jungle en sens inverse. Et il le fit. Et il trouva le lance-missile qui devait bien peser le poids d'un camion. Puis il traversa pour la troisième fois la jungle, et pour la deuxième fois le désert. Il évita encore les mines. Et il tomba encore nez à nez avec le Hind D. Sauf que cette fois, il ne lui
laisserait pas le temps d'aller bien loin. A peine avait-il décollé que Snake tirait. L'hélicoptère explosa tandis le pilote s'éjectait. La voie était libre. L'immense tour se dressait à présent devant lui. Et elle était bigrement bien gardée. Pas moins de six hommes devant la porte. Campbell le contacta afin de lui dire qu'il changeait de fréquence, simple mesure de sécurité. Il conseilla également à Snake d'essayer de rentrer en tant que paquet d'approvisionnement, dans une boîte en carton par exemple. Fou de joie, Solid se cacha sous la première boîte qu'il trouva, et se posa à l'arrière d'un camion qui allait bientôt entrer dans la tour. Une fois le camion arrêté, Snake assoma le type qui venait de lancer un "bordel il est lourd ce carton" et sortit discrètement. Sa radio sonna de nouveau dans son oreille. C'était Holy White. Elle avait l'air paniqué. - Snake ! Aide-moi, ils ont découvert qui j'étais et je me suis faite attraper ! J'ai réussi à entrer en contact avec le Docteur Marv, puis c'est arrivé... - Où es-tu ?! - Je ne sais pas, ils ont mis un bandeau sur mes yeux le temps du trajet. Mais je ne pense pas être sortie de la tour ! D'après les bruits que je peux entendre... D'un côté il y a un ascenseur... De l'autre côté, une sorte de bruit de pompe... Et devant et derrière, on dirait de l'eau qui ruisselle... - De l'eau, une pompe, un ascenseur. C'est noté. - Ils n'ont pas encore remarqué ma radio, mais fais vite ! Décidément, rien n'était jamais simple pour Solid Snake. Le rez-de-chaussée de la tour était une sorte de grande spirale avec trois ascenseurs, disposés de manière plus ou moins hasardeuse. Se demandant si l'eau qu'entendait Holy pouvait être celle des égouts, il décida d'emprunter le seul ascenseur menant au premier sous-sol. Il y avait peu d'eau. Mais il y avait beaucoup d'enfants. L'un d'entre eux lui demanda s'il était un ami de la jolie rouquine qui était passé plus tôt. Snake trouva dans un coin du C4, explosif plastique efficace, ainsi que des munitions pour son Beretta. Continuant, il tomba sur une petite fille qui lui dit que son oncle borgne avait demandé de chercher quelqu'un habillé tout en vert afin de lui dire que la fille n'est pas là. Snake portait évidemment une combinaison couleur kaki. Big Boss avait demandé à cette gamine de lui dire que la fille n'était pas là. Cela ne pouvait siginifier qu'une chose : qu'elle était là. Cela signifiait également que son ancien patron savait que Solid était là, et qu'il chercherait sans doute à se venger. Un bruit attira alors son attention. On pompait de l'eau, sous cette salle. Plus loin à l'est, il y avait l'ascenseur. Holy devait être quelque part entre les deux. Snake se rendit là où il pensait la trouver, et fit sauter le mur à coups de C4. Alors il vit la jeune fille au visage desespéré retrouver le sourire. Elle était vraiment jolie. "Merci pour ton aide, Snake". Ce dernier ne sut que répondre, rougissant presque. - Quel est le problème ? demanda Holy ressentant le malaise du serpent. - Rien, je ne savais simplement pas à quel point tu étais... si belle. - Oh, tu manques d'imagination ? - J'aurais aimé te rencontrer plus tôt. - A propos du Docteur Marv, il semble qu'il aille bien.
- Semble ? Je croyais que tu m'avais dit que tu l'avais contacté ? - Eh bien, je ne l'ai pas rencontré. Il est détenu quelque part. Apparemment, il a envoyé une sorte de pigeon voyageur. Il se peut qu'il détienne un indice ou quelque chose... - Un pigeon ? Et où est-il maintenant ? - Je l'avais trouvé, mais il s'est échappé au dernier moment. Il est parti vers le toit de la tour. Je ne sais pas mais... les soldats le recherchent, eux aussi. Il faut que tu l'attrapes le premier. C'est notre seule piste. - Une chasse aux pigeons... il ne manquait plus que ça. Snake demanda à Holy ce qu'elle allait faire, maintenant, si elle comptait l'accompagner. Mais elle répondit humblement qu'elle ne voulait pas être un fardeau, et qu'elle voulait également récolter d'autres informations. La pauvre fille se sentait tellement... coupable d'avoir été capturée et d'avoir fait perdre son temps à Solid qu'elle avait la sensation de ne plus valoir grand chose. Mais Snake la reprit et lui dit qu'elle en faisait trop, qu'il n'y avait aucune raison de s'en vouloir. Holy décida de changer de fréquence, juste au cas ou. Elle lui donna également une carte d'accès de niveau 4. "Bye, Snake. On se revoit bientôt.". - Holy ! appela le serpent avant que la jeune fille ne s'engouffre dans le trou du mur. - Oui ? demanda-t-elle en souriant, se retournant. - Nous vivons tous deux une vie dangereuse. Et il n'est pas certain que l'on se revoit jamais. - Alors, que devrions-nous dire ? - Qu'on pourra se revoir, si on est toujours en vie. - Ok.... Alors... Au revoir, Snake. Fais attention à toi. Le serpent était charmé. Il quitta les lieux et retourna au rez-de-chaussée, pour trouver un ascenseur qui le mènerait plus haut. Il en trouva un qui montait au dixième étage. Il n'y avait ici qu'un couloir ne menant à rien et un enfant. Ce dernier expliqua à Snake qu'ils avaient condamné toutes les portes, et qu'en frappant sur les murs, on pouvait entendre où étaient ces dernières autrefois. Snake fit sauter les murs qui sonnaient creux afin de se frayer un chemin. Un autre enfant, l'air surexcité, lanca à l'espion qu'il venait d'apercevoir des ananas verts au sud d'ici. Des ananas verts. Snake sourit devant la naïveté du petit. Des grenades. Cela pouvait être utile. Il trouva effectivement les grenades, des munitions, et encore des explosifs. Petit bonus : quelques rations également. Oui, faire la guerre, ça donne faim. Un gosse lui dit que son "oncle à un oeil" était un peu comme un père pour eux, et qu'il détestait ceux qui avaient grandi. Visiblement, rien de plus à cet étage. Ce n'était pas assez haut pour être le toit. Peutêtre que le troisième ascenseur l'amènerait plus haut. Il redescendit donc et l'emprunta. Trentième étage. Déjà mieux. Il sortit de l'ascenseur pour tomber sur un large couloir. Quelque chose clochait. Snake alluma une cigarette. Des rayons lasers. Il ne pouvait pas progresser. Pire, quelque chose bougeait au-dessus de lui. Un piège ? "Exactement", répondit une voix étrange au-dessus de lui. "Un piège pour capturer un serpent vivant, et ensuite le cuisiner à généreux coups de grenades. Je suis Red Blaster, et je suis celui qui mettra fin à ta misérable vie.". Totalement pris au piège, Solid ne pouvait même plus prendre l'ascenseur, qui était déjà en train de redescendre ses trente étages. Des grenades pleuvaient. Sortant à son tour
ses ananas verts, le serpent tenta de prendre l'ennemi à son propre jeu, mais c'était chose difficile. Mais le pauvre type finit par exploser, une grenade ayant fait sauter toutes celles qu'il portait sur lui. Et voilà que le couloir blanc était teinté de rouge. Les lasers s'étaient aussi désactivés. Snake poursuivit donc sa route. Il trouva bientôt une énorme cage d'escalier. Quatre paliers, un étage. Il grimpa ainsi deux étages avant de se retrouver face à un cul de sac. Holy lui apprit alors par radio que la route avait été condamnée très récemment. "Très récemment" signifiant "fragile", Snake fit sauter le passage à coups de C4. Le voilà sur le toit. Ouf. Le pigeon est là. Un papier attaché à sa patte. Le serpent approcha la bête, qui s'envola alors, effrayée. "Et zut !". Il contacta le zoologue, Yozef, afin de lui demander conseil. Ce dernier lui expliqua qu'il y avait plus de deux cent espèces de pigeons dans le monde, etc. Ce pigeon était entraîné à délivrer des messages. Mais c'était un oiseau peureux et très sensible au bruit... tout en étant un gros gourmand. Ils avaient tendance à aimer les patates, notamment. Et pour une fois, c'était une bonne nouvelle. Enfin, à moitié. Les rations que l'espion avait ramassées plus tôt étaient à base de patates. Il ne pourrait donc pas manger... mais au moins, il aurait ce fichu message. Il ouvrit la boîte et la posa devant lui. Quelques minutes plus tard, le pigeon vint sagement se poser afin de manger. Solid put alors s'en approcher lentement et attraper le message. "A L'AIDE WIS.OhIO KIO MARV". Autant dire qu'avec ça, il était avancé, le pauvre. Il resta là, sur ce toit, une bonne dizaine de minutes. Campbell pensait qu'il pouvait y avoir un rapport avec les Etats des Etats Unis, avec WIS pour Wiscantin, et OhIO pour l'Ohio... mais Marv avait été capturé lors de son tout premier voyage aux USA. Cela n'avait pas de sens. Roy conseilla à Snake de contacter Maître Mc Donnel Miller. Maître Miller avait été l'entraîneur de Snake. L'un de ses entraîneurs préférés à vrai dire. Blond, portant quasiment toujours des lunettes de soleil, et ayant toujours d'excellents conseils à fournir, Miller répondit avec joie à l'appel de son ancien élève. - WIS.OhIO... et tu dis que seul le "H" est en minuscule ? Oh... alors je pense que c'est un numéro, en notation digitale. Je pense que tu as tous les éléments pour comprendre, je te laisse résoudre la suite de l'énigme... mais rappelle-moi si besoin est, Snake. Bonne chance. Terminé. Il fallut quelques minutes de plus au serpent pour comprendre. C'était une fréquence radio. 140.51. Pourquoi 51 ? 51 comme les cinquante-et-un Etats d'Amérique. - Ici Solid Snake, vous me recevez ? - Jmenuji se Marv. Co mi tu chces udelat ? Chci mit clid. Moje srdce je nemocne. Prospes, je dost slabe. Ma pritelkyne... Mais c'est bien sûr. Évidemment. Et Snake ne parlait pas un mot de cette langue. Il décida de demander un coup de main à Petrovich par radio. Effectivement, Marv ne savait parler que Tchèque. Il était aussi très timide. Madnar quant à lui ne parlait que le Russe et l'Anglais. Toutefois, une fille du nom de Natasha pourrait sans doute l'aider. Il s'agissait de l'agent chargé de la protection du scientifique tchèque. Elle avait été capturée, puis s'était enfuie en volant un uniforme ennemi. Apparemment, il se trouvait quelque part dans le
complexe. Malheureusement, elle n'avait plus de radio. Il fallait donc rechercher un soldat qui soit en fait une femme... Où est-ce que seules les femmes entrent ? Les toilettes pour dame. Seulement, voilà. Zanzibar était très mal faite, il faut l'avouer. Devinez où peuvent bien se trouver les fameux toilettes ? Oui oui, dans le mille. Au tout début, dans le bâtiment du hangar à tanks. Haha. Traversant pour la quatre-vingt dix-huitième fois le désert et la jungle, vers le sud, il retrouva donc son hangar préféré. Il visita tous les étages à la recherche des toilettes, jusqu'au quatrième. Il trouva là une pièce remplie de soldats. Remplie, au sens propre. Il y en avait au moins soixante, enterposés les uns sur les autres. Ces mannequins servaient-ils à faire peur aux intrus, ou étaient-ils utilisés pour faire de la propagande et faire croire que l'armée de Zanzibar est plus grande numériquement que ce qu'elle est réellement ? Et quelle ne fut la surprise de Snake lorsque la plupart se mirent à se déplacer. Des vrais gardes parmi les faux. Dangereux pour lui. Il progressa ainsi jusqu'à une cantine. Au fond de celle-ci, les toilettes. Le serpent se tapit dans l'ombre, attendant qu'un garde entre par la porte des toilettes pour dame. Le temps passait, et il n'y avait que des petites filles qui allaient et venaient. Les gardes étaient plus détendus qu'ailleurs ici. C'était après tout leur zone de repos. Des télévisions ornaient les murs, des boissons rafraîchissaient les palais... et un garde armé jusqu'aux dents venait d'entrer par la porte où est dessinée une demoiselle en jupe. "Nastasha ?" appela Snake discrètement après s'être faufilé derrière le garde. - Oui, je suis Nastasha Markova, agent des services secrets. - Je suis Solid Snake et... votre visage m'est familier. Est-ce qu'on s'est déjà rencontrés ? - Serait-ce ce cliché tout droit sorti des western par lequel un homme tente de séduire une femme ? - ... Ça me revient. Nastasha Markova. La reine de la glace. Médaille d'or en patinage artistique aux Jeux Olympiques de Calgary. - Vous... devez vous tromper de personne, répondit la jeune femme un peu gênée. - Impossible, vous devez être... - Laissez tomber. Où est le Docteur Marv ? - J'ai pu le contacter grâce à ma radio, mais je ne comprends pas à un mot à ce qu'il dit. - Alors il est en vie... bien. Snake, laissez-moi emprunter votre radio. La jeune femme retira son déguisement de garde, laissant apparaître un visage fatigué, sans doute par le stress enduré ces derniers jours, mais aussi et Solid le sentait par un mal plus profond. Elle discuta plusieurs minutes durant avec Marv. Puis elle eut fini et expliqua à Snake que Marv allait bien, du moins pour le moment. Il était prisonnier dans un centre de détention au nord de la tour. Ravi de devoir faire une fois de plus le voyage à travers la jungle et le désert, le serpent fit couler de l'eau au lavabo et en avala une grande gorgée. Apparemment, Marv était aussi très inquiet à propos de Petrovich Madnar. "Petrovich va bien, notre priorité, c'est Marv.", répondit fermement Snake. La jeune femme le conduisit à un ascenseur qui menait à de vieux égouts. C'était un raccourci pour le nord de la tour. Enfin une bonne nouvelle. Descendant jusqu'au troisième
sous-sol, ils progressèrent dans un lieu aussi humide que pourri, et aussi pourri que dangereux. Car l'endroit étant très sale, d'énormissimes balayeuses automatiques s'occupaient de le nettoyer. Snake et Nastasha n'avaient pas tellement envie de se faire nettoyer si violemment, et il leur fallait donc redoubler de prudence, car les saletés de machines allaient très vite. Après vingt minutes de marche, un nouvel ascenseur leur permit de remonter. Ils tombèrent alors sur une pièce close, où se trouvait le docteur Petrovich. Surpris, l'inventeur du Metal Gear se jeta sur eux : - Nastasha ! Snake ! - Dieu merci, vous allez bien, fit la jeune femme. - Vous avez maigri, Petrovich, remarqua Solid. - Tu n'as pas changé, Snake. - Snake, allons-y ! lança Nastasha. Le Docteur Marv nous attend. - Vous voulez dire que Marv va bien ? demanda Madnar en souriant. J'ai tout essayé mais ce maudit ascenseur ne s'ouvre que de l'intérieur. Merci... Oh, Snake, avant de partir prends ceci, c'est une carte de niveau 5. Je l'ai volée à un garde... Le petit groupe de trois rentra dans l'ascenseur, Snake ouvrait la voie, suivi de près par Nastasha, tandis que le vieux Madnar traînait quelques mètres derrière. Progressant à travers les machines titanesques, le Docteur leur demanda de faire une pause, il avait besoin de se soulager la vessie. Il s'éloigna donc quelque peu, hors de vue. "Étrange..." fit Nastasha alors que les deux agents s'asseyaient face à face. - Petrovich est vieux, même s'il n'en a pas l'air, répondit Snake. - Non, je veux dire, nous. Un célèber scientifique, une ancienne championne athlétique, et un agent des forces spéciales, tous trois au fin fond d'un égout abandonné. - C'est peut-être ça, le destin. - Le destin ? Ouais, peut-être... on m'a beaucoup appris quand j'étais enfant. De ma mère. A propos de l'attaque de la Pologne durant la Seconde Guerre Mondiale. Elle s'est échappée par un égout et y est restée cachée plusieurs jours durant, et a ainsi pu échapper aux nazis. Le visage noir, si sale et si maigre qu'on ne la reconnaissait plus. Elle a été très profondément marquée par la guerre... - Nastasha... Pourquoi avoir quitté le patinage pour les services secrets ? - Que dire... ? La glace... elle est devenue froide. - La glace ? demanda le serpent ne comprenant pas. - Snake, est-ce que tu es marié ? questionna-t-elle un sourire nostalgique aux lèvres. - Non... je n'ai aucune famille.Toi ? - Seule... et pas parce que je le veux. Peut-être que j'ai... manqué de chance. - Mais tu as déjà aimé ? - Une fois, j'ai aimé suffisamment pour envisager le mariage. A l'époque où je planais toujours sur la glace... Un grand amour, si grand qu'aujourd'hui encore, j'en ai le souffle court. Un homme venu de l'ouest, appelé Frank Jeager. Gentil, doux, intelligent, fort... J'ai voulu rejeter ma famille, le patinage, tout... juste pour le suivre. - Tu as demandé l'asile à l'ouest ? - Oui. Mais au dernier moment, j'ai été refusée. Je n'en sais pas plus... une fichue raison politique.
- Peut-être que le comité de réception n'était pas prêt. Ça arrive tout le temps, plaisanta Snake. - Depuis lors, nous avons eu une vie difficile, ma famille et moi. On m'a retiré mes droits de concourir au patinage artistique, pour avoir voulu déserter. Je n'avais plus d'autre choix que de rejoindre les services secrets... mais je ne regrette rien. J'ai appris beaucoup sur ce monde. J'ai même été amenée à tuer. Quant à Frank... je ne l'ai jamais revu. Le mur de Berlin entre lui et moi est resté intact. C'est ce moment que choisit Petrovich pour reparaître, s'excusant de leur avoir fait perdre du temps. Assez mécontent, Snake n'hésita pas à faire remarquer qu'il avait été excessivement long. Ils se remirent donc en route. Ils finirent enfin par arriver derrière la tour, au nord de celle-ci, après avoir emprunter un nouvel ascenseur. Ils étaient à l'extérieur. Le sol était rocailleux. Un peu plus loin se trouvait un pont en métal. Et il n'avait clairement pas l'air solide. "Seulement un à la fois", conseilla Nastasha. Petrovich décida de passer devant, au vu de son âge avancé. S'élançant prudemment, Madnar arriva de l'autre côté indemne. "Tout va bien ! Allez-y !". Nastasha traversa à son tour le pont. Elle s'arrêta au milieu de celui-ci pour se retourner vers le serpent et lui dire que tout allait bien, que finalement, c'était du solide. Snake fit un pas. Une explosion. Un hurlement. Le pont venait de sauter. "Natasha !" hurla le serpent horrifié. Le corps de la jeune femme avait atterri juste à côté de lui. Il s'agenouilla. "Ah... Je... je n'étais vraiment bonne qu'à me déplacer sur le glace. Je n'ai jamais su me tenir fermement au sol sur mes deux pieds... je ne faisais que patiner... je n'ai jamais marché...". - Natasha, non, pas maintenant, pas maintenant ! - J'ai déjà vu bien des personnes mourir. Maintenant, c'est mon tour... La vie n'a aucune pitié. Prendre fin alors que je viens de rencontrer un si gentil garçon... - Natasha... je voulais te revoir patiner. - Merci, Snake... Prends cette épingle à cheveux... utilise-la pour... pour... - Pour ?! Nastasha ?! - Je... Frank... Et ses yeux se fermèrent. Petrovich appela Snake, l'air terrifié. Deux gardes étaient en train de l'emmener. Et au-dessus de ces deux gardes, se trouvaient deux énormes jambes métalliques. "Metal Gear ?!" comprit le serpent. Cette fois le tank bipède était totalement opérationnel. Il marchait très vite. C'était lui qui venait de tirer un missile sur le pont. - Snake ! lança une voix profondeà travers un micro. C'est moi... Gray Fox. - Fox ?! - Je ne te laisserai pas traverser ce pont ! J'emmène Petrovich avec moi ! Nous avons été bons amis... c'est pourquoi je ne te tuerai pas pour cette fois. Retourne chez toi, dans ton ridicule pays ! Et Metal Gear fit demi-tour, s'éloignant. Snake hurla à Fox que jamais il n'abandonnerait. Et c'était vrai. Touché par la mort de Nastasha, Solid se demandait quel pouvait bien être l'usage de cette épingle qu'elle lui avait donné. Mais non. Son esprit était trop embrouillé pour y réfléchir. Gray Fox venait de tuer Nastasha. Nastasha qui aimait
Frank Jeager. Frank Jeager qui était Gray Fox. C'était terrible. Fox ne devait jamais savoir. Jamais. Holy apprit à Snake qu'il pourrait peut-être atteindre l'autre côté en sautant du vingtième étage de la tour avec un deltaplane... Et justement on en avait utilisé un, récemment, à l'occasion d'une fête. Il se trouvait... devinez où. Dans le premier bâtiment. Heh. Retour – encore – à la case départ. Quatrième étage. Dortoirs, des gardes dans des lits... et des enfants qui traînent dans les couloirs. Une petite fille semblait triste. Snake l'approcha. "La jolie dame qui portait une épingle qui change de forme n'est plus là !" lui dit-elle. Une épingle qui changeait de forme. La petite apprit à Snake que la chaleur pouvait transformer la broche. Dans le sauna, par exemple. Ok, mais pour atteindre le sauna, il faut traverser un dortoir avec, au bas mot, une dizaine de gardes qui dorment avec une mitrailleuse à côté d'eux. Rampant sous les lits, Solid priait pour ne pas faire de bruit, et pour que personne ne soit insomniaque. Il finit par atteindre la porte au fond, sans éveiller les soupçons. Le voilà dans le sauna. Et maintenant ? Il avait beau fixer la broche, celle-ci demeurait la même. C'est ce moment que choisit un garde pour entrer, tout nu, dans le sauna. Juste une serviette sur l'épaule. Encore un peu endormi, le type ne comprit pas tout de suite qu'il y avait un inconnu tout habillé et tenant une épingle à cheveux au milieu du sauna. Leurs yeux se fixèrent quelques instants. Et Snake le frappa violemment à la tête avant qu'il n'appelle à l'aide. Son regard se tourna de nouveau vers sa main. Mais il n'y avait plus de broche. Il y avait désormais une clé, avec le logo de Zanzibar gravé dessus. Troublé par cette découverte, il restait encore à savoir ce que pouvait ouvrir cette clé. Et justement, Snake traversait à ce moment un vestiaire. La clé fonctionna sur l'un des casiers, dans lequel il trouva un magnétophone... Il écouta la cassette... C'était l'hymne national de Zanzibar. Natasha n'aurait pas donné cette broche à Solid pour si peu. Elle devait servir à autre chose. Retournant au rez-de-chaussée, lieu où était supposé être le deltaplane, Snake se mit en quête d'un lieu non visité de cet étage. Il trouva bien vite une porte de niveau 5 qu'il ouvrit grâce à sa carte. Apparemment, la totalité du matériel était entreposé au fond de cette longue pièce. Problème. Il y avait bien dix gardes dos aux murs, ne tenant pas à bouger un cil. Alors le serpent attrapa le magnétophone et mit la cassette en route. Les soldats entendant l'hymne de Zanzibar, et étant extrêmement patriotes, fermèrent les yeux et posèrent la main sur le coeur. Le temps que l'hymne soit fini qu'un type avait eu le temps de faire l'aller-retour en revenant avec un deltaplane. Remarque, il n'y avait qu'un seul vrai garde dans le lot. Les autres étaient de simples manequins. Et le revoilà traversant la jungle puis le désert. En fait, vous l'aurez sans doute compris depuis le temps, la base était composée ainsi, du sud vers le nord : le bâtiment principal (celui du hangar à tanks), la jungle, le désert, la tour, un pont désormais détruit, et le centre de détention. Snake allait grimper au vingtième étage de la tour et sauter en deltaplane. Arrivé à la tour, il prit donc l'ascenseur central.
Dès le moment où il eut pénétré la cage d'ascenseur, Solid se sentit menacé. Mal à l'aise. Quelque chose n'allait pas. Il appuya sur le bouton qui l'amènerait au vingtième étage. Anxieux, il surveillait le compteur changer doucement de numéro à chaque étage. Cinq... six... il fallait une minute pour monter dix étages. C'était long. Il fallait qu'il sorte d'ici. Vite. Dix-huit... dix-neuf... il sursauta. L'ascenseur s'était bloqué. Sa radio sonna. - Snake ! Snake, ici Gray Fox... - Fox ! - On dirait que tu as ignoré mon conseil. C'est donc ici que s'achève notre amitié... Cet ascenseur sera ton cercueil. - Quoi ?! - Je t'ai envoyé l'esquade spécialisée dans les attaques rapprochées, dans les lieux étroits. Passe-leur le bonjour... - Fox, quand je te trouverai... menaça Snake en rage. - Snake, je suis désolé de te dire... que tu n'en auras pas l'occasion. Sans même qu'il s'en soit aperçu, quatre hommes s'étaient retrouvés autour de lui. Ils étaient passés par la trappe de secours, au-dessus de sa tête. "Nous sommes l'Ultrabox, des assassins spécialisés dans la courte portée... une équipe top secrète commandée directement par le Président. Considère-toi heureux de mourir de notre main, c'est comme un honneur !". Encerclé, Snake n'était ni heureux ni honoré. Et il n'avait pas non plus envie de mourir. Il attrapa le bras du premier, tirant son arme derrière lui, et le prenant en otage. Mais les autres n'hésitèrent pas à tirer quand même. Il jeta donc feu son otage criblé de balles sur les trois adversaires restants, tira sur l'un d'eux, et s'arrangea pour que les deux autres s'entretuent par accident. Ça, c'était fait. Mais voilà que l'ascenseur se mit à tomber, à tomber très vite, et Snake l'arrêta de justesse avec le bouton d'urgence... au premier étage. Il trouva une cage d'escalier qui montait très, très haut. Quatre palliers, un étage. Comme plus tôt. Sauf que là, il s'agissait d'en monter vingt... en courant. Parce qu'un idiot de garde venait de le repérer et qu'une armée d'idiots de gardes l'avaient pris en chasse. Et il courait, et il montait, et il se demandait si vraiment il montait ou s'il ne tournait pas tout simplement en rond. Dix minutes de course effrénée, tirant en contrebas sur ses ennemis, gardant un oeil devant-lui au cas ou l'ennemi tenterait le coup du sandwich au serpent sauce ketchup. Solid dégoupilla une grenade et la laissa tomber derrière lui, détruisant une partie des marches de l'escalier métallique. Les gardes étaient bloqués. Ouf. Arrivé sur le balcon, Snake regarda en contrebas. Le pont été plus loin qu'il ne l'aurait cru. Mais il fallait tenter. Montant le deltaplane, il reçut alors un appel. "Snake, c'est moi, ton admirateur, ton fan. Tu te souviens ? Si tu veux y arriver, attends que le vent souffle vers le nord. Tu as tes cigarettes sur toi, non ? Histoire de voir la direction du vent.". Et l'inconnu coupa. Mais bon sang, qui était-ce ? Sortant une cigarette avec plaisir, car il faut avouer que cela lui manquait, il observa la direction du vent. Il attendit un bon quart d'heure que la fumée parte vers le nord, et ni une ni deux, il se jeta du vingtième étage de la tour. Il survola ainsi le pont, et la marre de sang dans laquelle baignait quelques heures plus tôt le corps de Natasha...
Les quelques heures qui suivirent, il rencontra un fou nommé Predator, qui l'affronta dans une sorte de champ de maïs, se cachant et surgissant de nulle part tel un de ces diablotins en carton dans les pochettes surprise. Suite à quoi, il fit croire à un garde que la nuit tombait et qu'il était temps de désactiver le laser de sécurité à l'entrée du centre de détention, et ce, en faisant parler une chouette qui normalement, ne commence à huluter qu'à la tomber de la nuit. Merci pour ces informations, les enfants. Je n'évoquerai pas le serpent qui infiltra son sac et engloutit ses rations, si bien que Snake faillit le manger mais se retint par principe. Il n'était pas canibale après tout. Arrivé au sous-sol du centre de détention, son "admirateur" le contacta encore une fois. Solid était persuadé de le connaître. Mais qui qu'il soit, il l'aimait bien. Il lui avait déjà sauvé la vie. "Snake, il y a un survivant des Whispers qui t'attend devant. C'est l'un des derniers, et c'est aussi l'un des plus redoutables. Il est presque invisible grâce à un camouflage très performant, son arme est silencieuse, et sa combinaison le rend aussi invisible au radar.". Snake lui dit que c'était bon d'avoir un fan comme lui, mais le type avait déjà coupé. Un ennemi invisible. Que de réjouissances. Mais bon, c'était toujours mieux que d'apprendre qu'il fallait retourner pour la millième fois au hangar à tanks. En un sens, Snake était soulagé, donc. La seule chose qui pourrait le sauver dans une telle situation, c'était le son. Son adversaire faisait forcément du bruit. Peu, sans doute. Mais suffisamment. Et effectivement, une balle effleura bientôt l'épaule de Snake. Il avait simplement vu le coup de feu partir, il l'avait à peine entendu. Tout en cherchant à se cacher, Solid dérouté demanda conseil à Campbell. Ce dernier lui passa Kessler qui semblait parfaitement connaître Night Sight, l'ennemi qui l'attaquait. Il était l'un des seuls rescapés d'une unité plus entraînée encore que les Bérêts Verts. Sa combinaison de camouflage était unique en son genre, et c'est pour cela qu'on le surnommait "l'assassin jamais vu". Le seul moyen d'abattre ce type, c'était d'avoir un peu de chance. Tirer au hasard. Courir. Faire tout son possible pour remarquer le moindre bruit, le moindre flash indiquant un coup de feu. Quelques minutes plus tard, c'en était tout. Une balle perdue avait touché et tué l'adversaire de Snake. C'est au bout d'un couloir que Solid put ouvrir une porte grâce à la carte de niveau 9 trouvée sur le corps de l'homme invisible. Il eut la surprise de trouver là deux hommes en blouse blanche. Drago Petrovich Madnar, inventeur de Metal Gear, penché au-dessus de Kio Marv, inventeur de l'Oilix, qui était allongé sur un lit, le teint pale. - Snake... Tu es là... fit Madnar d'un air surpris, et sombre. Marv... son coeur n'a pas tenu le coup... - Quoi ?! Non ! lança le serpent sincèrement déçu de ne pas être arrivé à temps. Il s'approcha du corps sans vie du génie Tchèque, tandis que Madnar reculait de quelques pas. Effectivement, Marv était mort. Il n'y avait pas de doute. Et c'était arrivé moins d'une heure auparavant... Quelque chose clochait. Des marques de strangulation. Il leva lentement les yeux vers Petrovich.
- Ne t'en fais pas, Snake, dit ce dernier. Même si Marv est mort, les plans de l'Oilix sont toujours intacts. Marv... était un homme prudent. C'était aussi un fana de jeux vidéos. Il a caché un microfilm dans le circuit imprimé d'une cartouche de jeu. La cartouche d'un jeu MSX, édité par une compagnie japonaise du nom de Konami. Apparemment, il gardait la cartouche dans ce casier, là, à côté du lit. Snake inspecta la porte et demanda où se trouvait la clé. Mais Marv était apparemment mort avant de l'avoir dit à son ami. La radio du serpent se mit à s'affoler, et il répondit à Holly, qui était tout aussi affolée. "Snake, urgence !". - Quoi, tu t'es encore faite capturer ? plaisanta l'agent de Fox-Hound. - C'est au sujet de Petrovich ! Je suis de nature curieuse, donc je me suis renseignée un peu sur lui. Après avoir été sauvé de Outer Heaven... il n'était pas des plus satisfaits. A l'ouest, ses théories pour le moins originales n'étaient pas accueillies à bras ouverts. Le monde scientifique a commencé à le prendre pour une sorte de fou. Il s'est retrouvé isolé, oublié de tous, à mesure que le temps passait. Puis un jour, un double agent de Zanzibar lui a proposé quelque chose. Se servant de la position avantageuse de la nation de Zanzibar, il a réussi à conclure un accord avec Madnar. Snake coupa la radio, troublé, ne voulant pas en entendre plus. Madnar. Petrovich Madnar. L'homme qu'il avait sauvé des griffes de Big Boss, le salaud qui l'avait contraint à fabriquer un engin de mort sur pattes, retournait désormais vers lui volontairement, faisait kidnapper son ami Marv afin de compléter Metal Gear... et le tuait de ses propres mains parce qu'il refusait de lui dire où étaient la clé du casier contenant les plans de l'Oilix. Dégoûté, Snake n'eut pas le temps de se retourner. Madnar l'avait attrapé par derrière et l'étranglait. Il ne voulait pas lâcher prise. "Voilà donc toute l'histoire, Snake. J'ai tout fait pour tenter de rendre le monde meilleur, j'ai même abandonné la terre sur laquelle j'ai si longtemps vécu, tout cela pour que chacune de mes actions soient critiquées par ton peuple... Je voulais utiliser mes connaissances en robotologie, je voulais... compléter Metal Gear ! Mais TES hommes politiques n'étaient pas intéressés ! Ils ne parlaient que de bombes à neutrons, et autres saletés ! ... Mais... Zanzibar était intéressé. C'est avec leur aide que j'ai mis au point cette nouvelle version de Metal Gear. Bien sûr, j'aurais aimé ne pas avoir à tuer Marv, mais il m'a bien fallu essayer de récupérer les plans de l'Oilix ! Oh, et Snake... Natasha est morte sur ce pont... parce que j'ai informé Gray Fox de notre position, lorsque nous étions dans les égouts. Maintenant, donne-moi le broche de Natasha, c'est la clé pour ce satané coffre !" Mais à l'instant où Madnar mentionna sa part de responsabilité dans la mort de Natasha, la haine de Snake explosa. Il se débattit de toute ses forces, hurlant de rage, puis il réussit à empoigner son arme et à tirer. Petrovich tomba en arrière, grièvement blessé. Il n'était pas mort, et peut-être survivrait-il. Solid ne savait même pas pourquoi il ne l'achevait pas froidement. Sortant la broche de son sac, Snake constata avec surprise qu'elle avait regagné sa forme initiale. La serrure du casier ne correspondait pas non plus à la clé qui avait servi dans le vestiaire... peut-être fallait-il cette fois refroidir la clé et non plus la réchauffer ?
Snake quitta les lieux, fouillant les bâtiments du centre de détention à la recherche d'un frigo. Il en trouva un et y plaça la future clé quelques minutes. Il revint dans la pièce où gisaient les deux scientifiques, l'un mort, l'autre visiblement décidé à survivre. - Snake... Il ne te laissera jamais partir... fit Madnar. Il va utiliser ce Metal Gear consciencieusement... Ma... ma fille... Ellen... Il faut... le détruire... - Une manière de détruire Metal Gear ? - Mon esprit n'a pas traversé... le mur entre l'ouest et l'est... Mais elle, c'est différent... Pour Ellen, que j'ai laissée à l'est... - Docteur ! Ne perdez pas de temps ! Comment je détruis Metal Gear ? - Les jambes. Les jambes ne sont pas aussi blindées que le reste du corps. Pas d'autre solution. Les jambes... grenades ou lance-missile... Soudain le sol se déroba sous les pieds de Snake. Une trappe. Il tomba loin en contrebas, une chute d'au moins cinq ou six mètres. L'atterrissage fut douloureux. Il était dans une petite pièce carrée. Une portese trouvant sur chaque mur. "Snake ! Tu ne peux pas détruire ce Metal Gear !". - Fox ! Où es-tu ?! - Tu le sauras bien assez tôt... La voix semblait venir de derrière la porte nord. Snake la franchit et se retrouva dans un immense hangar, face au Metal Gear de nouveau piloté par Gray Fox. L'engin était grand. Au bas mot, une dizaine de mètres de haut. Une mitrailleuse très, très puissante était fixée entre ses jambes. Les missiles étaient quant à eux stockés de chaque côté de la tête, comme des oreilles. "Prépare-toi à goûter à la vraie peur, Snake !". L'engin de mort se mit à lui foncer dessus en mitraillant de partout. Surpris, le serpent eut le réflexe de courir vers le Metal Gear D et de se cacher sous son corps, hors de portée de la mitrailleuse. Mais le monstre de métal était rapide, et Solid n'eut le temps de lancer qu'une grenade au niveau des jambes. Bizarrement l'ennemi robotique ne sourcilla pas. Madnar aurait-il menti ? Il se mit bientôt à pleuvoir des missiles et Snake regretta de ne pas avoir pris de parapluie. La puissance de Metal Gear était réellement destructrice. Le sol était fissuré et troué de partout, les flammes naissaient çà et là, et Gray Fox semblait franchement bien s'amuser. Ce n'était pas le cas de tout le monde. Couvert de sueur, affamé, assoiffé, fatigué, Solid finit par poser des explosifs sur les jambes et à les faire sauter à coups de grenade. Un succès. Les jambes explosèrent en morceaux, le reste tomba au sol, Fox partit en courant, et le tout sauta. Boum. Solid ouvrit les yeux. Il avait chaud. En fait, il brulait. Au sens propre. La pièce toute entière brulait. Sursautant, Snake arracha le haut de sa combinaison et jeta son sac au loin. Oh merde. Le microfilm sr l'Oilix était dedans. Gray Fox surgit et s'empara de la cartouche MSX contenant les informations, puis il fonça vers la sortie la plus proche. Le serpent, privé de son équipement, se jeta néanmoins à sa poursuite. Ils se retrouvèrent dans une petite pièce, minuscule. Environ un mètre cinquante sur trois mètres. Une porte sur le mur est par laquelle ils étaient entrés, et une autre sur le mur
ouest. Oh, et ai-je mentionné les mines ? Car oui, longeant les quatre murs de la pièce, des rangées de mines se trouvaient là. - Qu'est-ce que... ? fit Snake. - C'est notre ultime combat. Réglons cette histoire une fois pour toutes. Snake, battons-nous à mains nues. Tu as toujours été mon seul rival à Fox-Hound... Au fond, je crois que j'ai toujours attendu le jour où je pourrais me mesurer à toi. - Fox ! Tu es devenu complètement fou ! - Maintenant, Snake, tu vas apprendre à connaître la valeur du titre "Fox". Gray Fox. Ancien agent de Fox-Hound. Vrai nom : Frank Jeager. Le dernier homme à avoir obtenu le titre "Fox" durant l'ère Big Boss. Récompensé à cinq reprises. Snake savait à quel point son adversaire était fort. Il avait été un exemple autant qu'un ami pour lui. Tous les membres de Fox-Hound l'avaient toujours adulé et aimé. Il s'était mis à haïr ses supérieurs depuis que l'on avait refusé l'asile à sa bien aimée Natasha. Une haine grandissante, aveuglante. Si bien qu'il en tua Natasha sans même s'en apercevoir. Non, cet homme n'était plus l'ami de Snake. Il était devenu un vil mercenaire. Le plus grand mercenaire au monde depuis la soi-disant mort de Big Boss, certes. Mais un mercenaire tout de même. Solid frappa le premier. Fox esquiva et attrapa son bras, essayant de le jeter dans les mines derrière lui. Le serpent eut vraiment très chaud sur le coup. Puis ce fut au tour de Fox d'élancer le poing. Il se battait réellement bien à mains nues, bien que son domaine de prédilection ait autrefois été le maniement des lames. Comme en transe, comme possédés, les deux hommes luttaient. Ils luttaient non pas par haine. Non pas par bêtise. Simplement parce qu'ils étaient deux soldats au boulot, deux amis dans des cas opposés. Parce qu'ils suivaient des idéaux distincts. Si Snake arrivait à vaincre Fox, il deviendrait le plus grand mercenaire au monde, officiellement. Mais il s'en fichait. Au fond, Snake n'espérait qu'une chose : que son ami change d'avis. Mais il n'en attendait rien. Les os vibraient, les tendons claquaient, les membres se heurtaient, et la bataille était d'une intensité rare. Tous deux étaient dans un état de concentration maximale. Puis évitant un coup, Solid fit tomber Gray Fox en arrière. Sur une mine. Il fit un vol plané jusqu'au centre de la pièce, grièvement blessé. - Snake... peut-être qu'il est temps de te céder le titre de Fox... - Fox... Pourquoi tout cela ? demanda Snake qui ne comprenait pas le changement de camp de son ami. - Je ne suis... pas comme toi. Je suis dans une position incofortable. Peu commode. Big Boss n'a peut-être été qu'un superviseur, pour toi. Mais il m'a sauvé la vie à deux reprises. Et ce, bien longtemps avant que je rejoigne ses rangs. La première fois, c'était au Vietnam. A l'époque, les "demi-blancs" étaient discriminés. On nous faisait faire des travaux forcés, et ce même après la fin de la guerre. Mais il m'a aidé à sortir de cet enfer. Tout comme il a aidé les enfants que tu as pu croiser sur ta route. La deuxième fois, c'était au Mozambique. Il m'a sauvé alors que j'étais en train de me faire torturer par un ennemi. - Tu te sens donc redevable ? Et c'est comme ça que tu paies ta dette ? - Non. Je hais la guerre. Tout comme les enfants d'ici. Mais... j'ai besoin de la guerre. Nous ne pouvons pas vivre en société, Snake. Nous sommes des hommes de guerre. Ce qu'il nous
faut, c'est un champ de bataille. Big Boss nous fournit des zones où combattre. Tu ne peux pas tromper l'instinct de combat en toi. Je suis né sur un champ de bataille. Et c'est sur un champ de bataille que je vais mourir. Rendre les gens heureux... les femmes surtout... ça nous est impossible. - Tu parles de... - Mourir dans l'action me convient. - Fox, je... je ne serai jamais comme toi. Je le jure. - Ta parole... Haha... Je l'emmène avec moi dans ma tombe. Fais de ton mieux, Snake. Ne déçois pas les attentes de ton fan... - C'était toi, ces appels ?! - C'est le prix de mon égoïsme... après tout, tu es mon ami... La vie commençait à quitter le corps du valeureux guerrier. Il avait peur. Peur de mourir seul. "N'aie pas peur, Fox. Natasha t'attend, de l'autre côté.". Prononçant doucement le nom de sa bien-aimée, Gray Fox se mit à sourire. Il remercia Snake. Tendit le bras pour lui donner la cartouche contenant les données de l'Oilix. Puis il mourut. Ému, Snake resta là quelques secondes. Il n'avait plus envie de rien. Mais une voix s'éleva derrière la porte devant lui. "Par ici, Snake !". Le serpent prit son courage à deux mains pour se lancer vers Big Boss, qui l'attendait sans doute de l'autre côté. Big Boss... un homme à la vie mystérieuse. Grand guerrier, reconnu par son pays, jusqu'à ce qu'il décide subitement d'agir pour son compte et de réaliser son rêve. Outer Heaven. Une armée sans nation pour défendre les nations sans armée. Un monde où chaque soldat aurait sa place, serait respecté. Un monde où le soldat n'est pas un outil, une arme. Un monde où le soldat est réellement respecté. Tel était l'idéal de Big Boss. En un sens, cela sonnait juste. D'un autre côté, les méthodes du vieil homme étaient bien trop radicales. Snake devait mettre un terme une fois pour toutes aux agissements de son ancien superviseur. Continuant plus loin, Solid tomba effectivement sur un Big Boss en pleine forme pour un mort. Sa peau ne semblait toutefois pas naturelle. Il avait dû subir de nombreuses opérations chirurgicales. Il portait un uniforme de soldat de Zanzibar, un vieux béret rouge marqué "Militaires Sans Frontières", et avait toujours son bandeau sur l'oeil droit qu'il avait perdu en 1964. "Snake, bienvenue à Zanzibarland. Tu es revenu à moi, comme je le pensais." - Je suis venu ici pour me débarasser des cauchemars qui hantent mes nuits depuis quatre ans, lança le serpent. Mais selon Big Boss, on ne pouvait exorciser ses cauchemars. Quiconque ayant goûté aux joies et aux tensions du champ de bataille ne le quittait plus avant la fin de sa vie. Une fois l'instinct de combat réveillé, jamais plus il ne retombait dans le sommeil. Et ni le pouvoir, ni l'argent, ni le sexe, ni quoi que ce soit d'autre ne pouvait satisfaire ce désir. Il n'y avait qu'une chose : la guerre. Et lui, Big Boss, fournissait la guerre. "Je te donne les moyens de vivre, Snake.". Troublé, Solid plongea dans ses pensées. Était-il finalement si différent ? N'avait-il
pas, après tout, accepté la mission sans broncher ? - As-tu vu tous ces enfants sur la base, Snake ? Des victimes de la guerre, issus de bien des nations. Et des soldats naissants, pour la prochaine guerre. Stratèges, assistants, infirmières... on les entraîne dans ce sens. Et ils en reviennent au champ de bataille. Et la guerre ainsi perdure. Notre but. Notre façon de vivre. - En fait, sans la guerre, tu serais pas bien dans tes pompes. C'est ça que t'essaies de me dire ? - Toi et moi, nous sommes d'une grande valeur, pour le champ de bataille... mais une fois de retour à la maison, nous ne sommes plus que d'inutiles associables. Nous appartenons au champ de bataille et nous y resterons jusqu'à notre misérable mort. - Je n'ai qu'un combat. Un combat pour me débarasser de toi et de mes cauchemars. Big Boss, je vais te battre. - Quel que soit le vainqueur, le combat ne sera jamais terminé. Le perdant sera libéré du champ de bataille. Le vainqueur restera. Et il combattra jusqu'à la fin de sa vie. - Il y a des exceptions ! protesta Snake. Je... j'aime la vie ! Il se mentait à lui-même et il le savait. - Snake, laisse-moi te libérer de ton agonie. Une grâce de ton ancien supérieur. - Je n'ai pas besoin de ton aide ! - Dans une telle situation ? Sans la moindre arme... contre moi ? Et tu oses dire que tu as une chance ?! - "N'abandonne jamais. Jusqu'au bout, cherche une solution quelle que soit la situation.". C'est toi-même qui m'a enseigné ça. - Hah. Même moi, je fais des erreurs. Snake, cette fois... une fois pour toutes... allez ! Big Boss se mit à tirer avec son Patriot, mitrailleuse légendaire ayant un jour appartenu à The Boss. Désarmé, Solid se mit à courir. Il lui fallait quelque chose. N'importe quoi. Il devait aller jusqu'au bout. Bien que cette fois il avait perdu tout espoir de faire disparaître les visions horribles qui l'avaient rendu presque insomniaque. Ils étaient dans une espèce d'entrepot. C'était ici qu'étaient stockés les arrivages d'objets divers et variés de la vie courante des soldats de Zanzibar. C'était aussi ici entre les containers et autres colonnes de pierre qu'un vieux militaire courait après un jeune militaire en lui tirant dessus continuellement avec une mitrailleuse. Au passage, Snake essayait de se cacher parmi le matériel, cherchant quoi que ce soit qui pourrait lui servir d'arme. Big Boss était un véritable spécialiste du combat à mains nues, il ne pouvait donc pas se lancer dans une bataille perdue d'avance. D'autant que Fox l'avait déjà affaibli. Il ramassa donc un tas d'objets qui, seuls, ne servaient strictement à rien. Puis Big Boss surgit de nulle part, pointant son arme, et hurlant le nom de Snake, lui disant que cette fois, c'était fini. C'est à ce moment que, sans réfléchir, Solid Snake attrapa de la laque pour les cheveux en spray, ainsi qu'un briquet. Il plaça le briquet devant le spray pointé vers son adversaire. Et Big Boss bouche bée prit feu tout d'un coup. Il ne chercha même pas à tirer sur Snake. Il s'avouait vaincu. Il tomba bientôt sur le dos, et Snake crut le voir lui faire signe d'approcher. Le vieux
mercenaire avait l'air triste et solennel, au milieu des flammes. Alors, il lui raconta tout. Du moins, non, pas tout. Il prétendit simplement qu'il était son père. Snake, de son côté, prétendit simplement qu'il s'en foutait et qu'il n'y croyait de toute façon pas. Et le vieil homme mourut pour la seconde fois sous les yeux de Solid Snake. Ce dernier trouva une sortie quelques minutes plus tard. Et comme il était très chanceux, voilà qu'un homme lui tombait dessus et le braquait. "Oh, désolé ! Tu vas bien, Snake ? C'est moi !". L'homme avait une voix de femme. Il retira sa cagoule et son béret, laissant apparaîter le visage de... - Holly ! Qu'est-ce que tu fais là ? - Eh bien, ne s'était-on pas promis qu'on se reverrait si on était toujours en vie ? - C'est vrai, admit Snake surpris. Faut qu'on sorte d'ici avant d'être tout à fait tirés d'affaire. Tu es armée ? - Oui. Et j'ai même cette mitrailleuse en trop, je me contenterai de mon Beretta. - Merci. - Comment on sort d'ici ? - J'appelle une limousine ? - C'est pas le moment de blaguer, Snake ! Solid appela le pilote de l'hélicoptère qui devait le récupérer. Il se donnèrent rendezvous au point prévu. Le pilote demanda s'il y avait des invités. "Juste une jolie rouquine.". Le pilote pressé de voir ça, se mit en route tout de suite. Ils allaient tous deux courir comme des dératés jusqu'au point de récupération. Les gardes n'allaient pas tarder à leur tomber dessus. Holly avait un peu de mal à tenir la cadence, mais sa volonté ne fléchissait pas. Tout Zanzibar était désormais en alerte. Des sirènes d'alarme retentissaient de partout. Des gardes en colère aussi. Poursuivis jusqu'à l'extérieur en pleine jungle, les deux agents finirent par atteindre le point de rendez-vous, mais Charlie n'était pas là. "Charlie ! T'es en retard, à ce rythme là on sera pas rentrés pour Noël !" hurla Snake dans sa radio en tirant sur les hommes qui arrivaient en nombre. Mais Charlie était encore à dix kilomètres de là. Tenant la position, tirant sans arrêt sur l'ennemi, recevant une balle dans le bras, Snake n'en pouvait plus. En combien d'heures un hélicoptère traversait-il dix kilomètres ? Il pressa une énième fois la détente de sa mitrailleuse. Clic. Clic mais pas boum. Plus de munitions. Holly non plus. C'était terminé. Ils jetèrent leurs armes à terre et levèrent les mains en l'air, dépités. Une dizaine de gardes formaient un cercle autour d'eux et s'avançaient lentement. D'un coup, un bourdonnement au loin. Oui, le bruit de rotors. Les soldats levèrent la tête, et l'hélicoptère les balaya en quelques secondes à généreux coups de mitrailleuse. - Pas trop tôt, Charlie ! lança Snake dans sa radio. - Bah, je voulais pas vous déranger, les tourteraux. Peut-être Holy et Snake ne seraient-ils pas rentrés pour Noël, mais il seraient forcément rentrés avant l'heure du dîner. "Bonne idée, j'en ai marre de ces foutues rations de combat..." répondit Solid à cette proposition. Et l'hélicoptère décolla vers le soleil couchant, au-dessus de l'océan.
Solid Snake et Roy Campbell sont les seuls à savoir ce qui s'était réellement passé ce jour-là. Dans une pièce close, à trois avec holy, ils essayèrent de lancer la cartouche MSX de Marv. Dès que le serpent eut su que les informations étaient bien là, il mit les voiles sans qu'Holly ni Campbell n'ait le temps de se retourner. Cruel pour la pauvre jeune fille. Mais il avait besoin d'être seul. Les cauchemars de Snake devinrent insupportables. Pire encore qu'à l'après Outer Heaven. Il décida de s'isoler dans une cabane en Alaska près des Twin Lakes, souffrant d'un sévère Syndrome de Stress Post Traumatique. Une scientifique du nom de Docteur Clark, récupéra les corps de Gray Fox et de Big Boss afin de conduire des expériences génétiques. Le Docteur Madnar survécut et retourna à des activités plus louables que la fabrication d'un Metal Gear. Pour toujours il serait rongé par le souvenir d'avoir étranglé son ami Marv et tenté de faire de même avec son héros et celui de sa fille Ellen, Solid Snake. L'Oilix fut utilisé afin de synthétiser du pétrole. Roy Campbell partit en retraite peu après l'opération de Zanzibar.
Liquid Snake prit les commandes de Fox-Hound.
A suivre dans Metal Gear Solid, là où l'histoire commence réellement.