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N°138 du 23 janvier au 6 février 2009 Proche Orient
Afif Safieh : « Je ne peux qu’encourager tous les pays à imiter la Russie » L’Ambassadeur de Palestine souligne le rôle de Moscou dans la résolution du conflit israélo-palestinien
15 ans d’expérience en Russie • Executive search • Recrutement • Conseil RH • Restructuration • Outplacement Moscou - Saint-Petersbourg Ekaterinburg – Kiev
Après avoir dirigé durant trois ans la représentation de l’Organisation de Libération de la Palestine à Washington, Afif Safieh a été nommé Ambassadeur palestinien en Russie en septembre dernier. Les relations que la Russie entretient avec les pays arabes, avec le mouvement islamiste Hamas, comme avec Israël, la placent dans une position inédite que l’Ambassadeur compte bien mettre à profit au moment de la conférence israélo-palestinienne attendue à Moscou au printemps.
Evguenia Stafeeva
Tel: +7 (495) 935 87 77 www.brainpower.ru
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Voyage
Oleg Kulik réunit l’église, la boîte de nuit et le cirque au théâtre du Châtelet
Que reste-t-il du Paris russe ?
Il y a deux mois, les oeuvres d’Oleg Kulik, photographe célèbre pour ses performances à scandale, étaient confisquées par la police lors de l’exposition de la FIAC à Paris. Mais chassez Kulik par la porte… il revient par la fenêtre, et quelle fenêtre ! A l’invitation du Théâtre du Châtelet, il met en scène Les Vêpres de la Vierge de Claudio Monteverdi dont
D.R.
Opéra
la première aura lieu le 24 janvier. Nous rencontrons l’artiste dans sa loge autour d’une tasse de thé. Voir « Kulik » page 11
Où rencontrer des Russes à Paris? Question simple en apparence que se posent de nombreux Français, qu'ils soient enflammés par la « beauté slave » ou qu'ils désirent simplement regarder le match Italie-Russie dans un bar russe. Mais, pour toute réponse, les Russes se contentent de hausser les épaules. En effet, il n'existe pas de « bar russe », les jeunes filles russes ne se retrouvent pas dans un jardin ou une bibliothèque et, plus généralement, les Russes ne sont plus la communauté soudée qu'ils ont été. Presque un siècle
Itar-Tass
Jérusalem: ville convoitée par des Israéliens tout comme les Palestiniens
nous sépare du « Paris russe » foisonnant des années 1920, vibrant aux nouvelles d’une patrie quittée à contrecoeur. Comme le quartier de Little Italy à New York, la petite Russie de Paris a aujourd'hui rejoint le rang des monuments, des « avant, ici il y avait... », et seules quelques plaques commémoratives rappellent les temps où ce n'étaient pas des Russes, mais la Russie entière qui avait émigré en France ! Voir « Paris russe » page 6
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Le Courrier de Russie
DOSSIER
Du 23 janvier au 6 février 2009
Que reste-t-il du Paris russe ? Suite de la page 1
Que reste-t-il de ce Paris russe d'antan ? Et qu'en est-il du Paris russe d'aujourd'hui? Il y a deux – non, trois ! – Paris russes. Celui, historique, des années 192030, correspondant à l’âge d’or de la Russie blanche en exil. Il y a celui des immigrés russes d’aujourd’hui, les immigrés « économiques », comme les désignent, avec une pointe de mépris, les descendants des Blancs. Et puis il y a, enfin, le Paris russe des Français : celui qui, malgré l’absence de communauté russe et la barrière linguistique, se maintient dans la capitale et ne cesse d’attirer les curieux.
Paris secret des années 1920 Dans les années 1920, les Russes furent des milliers à fuir la Révolution et la guerre civile : le nombre d’immigrés russes atteignait, en 1923, 863 000 personnes. La diaspora russe était alors essentiellement constituée d’un cercle restreint où tous se connaissaient : aristocrates, officiers de l’armée blanche, artistes… Tout ce petit monde, bien que très hétérogène, entretenait un rêve commun : pouvoir, un jour, retourner en Russie. Magasins divers, restaurants, cabarets, églises, écoles et mêmes des établissements d’enseignement supérieur fleurissaient dans le 16e arrondissement, lieu privilégié des aristocrates, le 15e ou Boulogne, où atterrissaient les officiers de l’armée blanche qui travaillaient chez Citroën et chez Renault, mais aussi dans la banlieue proche aux prix alors abordables. Les immigrés russes, souvent déjà familiers de la culture et de la langue françaises, avaient recréé une Russie en miniature tout en s'intégrant à la société française. Une élite intellectuelle
coupée de ses origines et du milieu culturel russe n’avait d’autre choix que de se lancer, à partir de zéro, dans la création d’associations, de théâtres et d’autres structures culturelles. Si nous nous réveillions un beau matin du 2 mai 1930, en paressant au lit, nous réfléchirions indolemment : que feronsnous ce soir ? Irons-nous à la conférence de Vladimir Iljine « Création et destruction du monde » à l'Académie de philosophie religieuse du 10 boulevard Montparnasse ? A la soirée de l'écrivain Remizov à l’hôtel Lutetia ? Ou bien au spectacle littéraire et artistique de l’Association Tourgueniev avec les acteurs du Khudozhestvenny Teatr de Moscou ? Cette effervescence culturelle était due en grande partie à la situation politique particulière de l’époque, qui forçait les meilleurs à l’exil. Aujourd’hui, le bouillonnement culturel propre aux Russes a retrouvé sa place en Russie, et nous ne le retrouverons probablement plus jamais à l'étranger. Les cabarets, les studios de cinéma, les Ballets Russes et les quartiers d’artistes où l’on ne parlait que russe ne sont plus que des souvenirs… Mais des souvenirs qui habitent encore les lieux parisiens. Le Paris russe du début du siècle dernier est devenu un Paris « secret », que l’on retrouve parfois dans les pages des guides parisiens « hors des sentiers battus » et autres « Paris disparus ». Plus personne aujourd’hui ne sait que se nichent, au cour d’une allée privée du 16e arrondissement, quelques isbas russes, vestiges du pavillon russe de l’Exposition Universelle de 1867. Rares sont les passants qui prêtent attention aux anciens immeubles des loges maçonniques russes… Ce Paris-là n’est aujourd’hui visité que par des passants occasionnels et les touristes russes. Ces derniers, d’ailleurs, se contentent souvent des grands monuments, grands magasins et… du Paris russe décrit par Boris Nosik, l’écrivain qui s’est fait un nom en contant ce monde russe disparu avec la Seconde Guerre mondiale. Entre les Russes ayant émigré aux EtatsUnis, ceux rentrés en URSS et ceux péris dans la Résistance ou les camps de concentration, la communauté décimée n’a pas su se renouveler.
Dmitri Arbouzov
Nouveau Paris russe Si le nouveau Paris russe peine à s'implanter, ce n'est pas faute d'intéressés! Selon diverses estimations, il y aurait aujourd'hui entre 20 000 et 30 000 Russes à Paris, soit largement de quoi créer une petite communauté. Mais, contrairement à l’exil massif et contraint des trois premières vagues d’immigration, ce sont aujourd'hui des électrons libres partis de leur propre gré en quête d'une vie meilleure qui s’installent à Paris; et, dans cette quête, chaque Russe voit en son compatriote un concurrent. Les Russes français ne se sentent aujourd’hui reliés que par un goût commun pour la nourriture et l’art russe, et par la nécessité de transmettre la culture et la tradition aux enfants. Aucune organisation ne vient centraliser ces efforts, et tous avouent : « Il n’existe pas de communauté russe, il n’y a que ce que nous faisons ! » Aujourd’hui, la somme de ces efforts commence à porter ses fruits, et le Paris russe se reconstruit lentement suivant le même schéma qu’il y a un siècle : d’abord les magasins et les églises, puis les écoles et les cabarets, remplacés aujourd’hui par les soirées russes dans des boîtes de nuit. « Connaissez-vous Maxime&Co ? » demandent les Russes dès qu’on les questionne sur la présence russe en France. Lancée par Maxime Gedilaghine, descendant de Russes blancs et Parisien de naissance, l’association est aujourd’hui connue de tous les
Dmitri Arbouzov
Nouvelle promenade dans la vieille ville
Russes français. « Je ne sais pas pourquoi, mais les différentes vagues de l’émigration russe ne communiquent pratiquement pas entre elles. J’ai voulu y remédier ! » Alors, au début des années 2000, il lance l’idée des déjeuners russes à la Défense : de nombreux jeunes y travaillent et profitent de ces repas pour faire à la fois du développement de réseau et de la conversation russe… Puis ont suivi des expéditions aux champignons, des pique-niques, des soirées… Les jeunes Russes se retrouvent de plus en plus grâce à Internet, sur des sites comme www.maximeandco.com, www.privetparis.com ainsi que par le biais de très nombreux groupes consacrés aux Russes en France sur Facebook. Les plus âgés se retrouvent surtout à l’église, à la cathédrale russe de la rue Daru, ou un petit monde très orthodoxe vit en dehors du temps, mais aussi dans quelques églises orthodoxes parisiennes, comme la Saint-Séraphin de Sarov, cachée dans une banale cour d’immeuble de la rue Lecourbe dans le 15e arrondissement. Deux petites coupoles bleues couronnent une bâtisse en bois abritant une poignée de fidèles, parmi lesquels des Russes blancs, quelques nouveaux arrivants en quête de contacts, et beaucoup d’immigrés bulgares. Severina, à Paris depuis huit ans, se dit contente d’avoir trouvé une église orthodoxe où l’on peut « se retrouver après l’office pour boire un thé et bavarder » : le jardin entourant l’église s’y prête particulièrement en été… Si la petite église ne paie pas de mine et qu’il n’y a que quelques fidèles réunis pour l’office du dimanche, comme pour les jeunes, l’essentiel des liens se crée ici sur le Web 2.0 que l’église orthodoxe maîtrise non moins bien que les adeptes de Facebook : Larissa me conseille de
m’abonner au flux RSS et de consulter les albums photo de la paroisse sur Flickr… Autant dire que la vie de communauté renaît là où l’on ne l’attendait pas ! C'est aussi par l'église que la communauté conserve un lien avec la culture russe: la plupart des écoles russes – une petite dizaine aujourd’hui – sont financées en partie par l’église orthodoxe ou, si elles sont privées, dispensent un enseignement religieux en plus des cours ordinaires. La demande d’écoles bilingues franco-russes ne cesse de croître : s’il y a dix ans encore, les couples franco-russes étaient nombreux où les enfants ne parlaient que français, aujourd’hui les parents cherchent à tout prix à transmettre l’héritage russe. C’est l’Ouest parisien qui abrite la plupart de ces nouvelles écoles. Pour les adultes, la situation est plus difficile : les media russes sont peu répandus et, si la célèbre Pensée Russe existe encore, la nouvelle direction ne fait pas secret des difficultés financières que traverse le journal depuis bientôt quinze ans. Pour lire en russe, deux choix se présentent : les librairies spécialisées (dont la plus grande, la Librairie du Globe, héritière des institutions soviétiques) et la bibliothèque Tourgueniev… L’institution, fondée en 1974 et qui possédait autrefois 100 000 ouvrages, en a perdu les deux tiers pendant la guerre. Aujourd’hui, elle vivote grâce à l’aide de la Mairie de Paris dans ses locaux de la rue de Valence. La petite salle de lecture avec, pour tout mobilier, quatre tables en bois et un meuble à tiroirs contenant de petites fiches cartonnées en guise de catalogue, fait office avant tout de lieu de rencontres. Des étudiants en russe viennent ici pour la « conversation » – surtout avec des jolies filles – et les Français à la recherche
d’une nounou ou d’une femme de ménage passent pour consulter les petites annonces. « Institutrice cherche heures de ménage », « professeur, diplômé en philologie, cherche heures de babysitting »… Ces annonces, ainsi que les tarifs extrêmement bas pratiqués par la bibliothèque, révèlent la situation actuelle de tout un pan de l’immigration russe, frappée de plein fouet par l’absence de reconnaissance des diplômes. Ce manque d’argent et l’explosion de l’immobilier des vingt dernières années expliquent, sans doute, l’absence totale de nouveaux bâtiments dédiés aux institutions de la communauté russe.
Paris russe pour francophones Au centre culturel russe de la rue Boissière, même air d'antan. Ancien antre culturel du KGB, le centre a conservé l'accueil inhospitalier et limité au strict minimum. Les Français qui s'intéressent à la Russie se plaignent souvent du caractère inaccessible de la communauté russe parisienne: le consulat leur tourne le dos, le centre culturel et les librairies peinent à répondre à leurs questions... et les enfants des immigrés de la première vague préfèrent rester entre eux, se rencontrant dans quelques clubs très privés où les descendants des Golitsyne côtoient ceux des Troubetskoï et où les mariages se font souvent entre descendants d’aristocrates russes. Les seuls lieux russes où les non-russophones sont accueillis à bras – parfois trop – ouverts, ce sont les restaurants. Traditionnellement, et de façon inexplicable, les restaurants russes tendent à figurer parmi les plus onéreux de la capitale. Même l’ancienne Cantine Russe, secret bien gardé du
DOSSIER
Ballerine russe Tamara Karsavina, étoile des saisons Diaghilev
Serguei, jeune artiste installé dans le quartier de la Bastille. « On n'est pas assez fou pour dépenser de telles sommes pour une soupe aux choux que n'importe quelle femme russe préparera trois fois mieux pour dix fois moins cher! », renchérit Irina, lectrice de la bibliothèque Tourgueniev. Au contraire, la cuisine géorgienne reste suffisamment exotique pour que l'on ne puisse pas reproduire la recette chez soi, et en même temps très familière pour les Russes. Depuis la disparition de la Cantine Russe, quelques initiatives tentent de pallier au manque de couleurs russes sur la palette gastronomique parisienne. La Table Russe, petit restaurant niché au coeur du Quartier Latin, a ouvert il y a trois ans et attire non seulement l’ancienne clientèle de la Cantine Russe, mais aussi les nouveaux immigrés russes du 5e arrondissement et les plus jeunes membres de la communauté. A midi, quelques couples français mais aussi des gens seuls, comme ce monsieur qui vide délicatement son verre de vodka après avoir bu son thé. Raie sur le côté, costume marron et serviette en cuir, on l’imagine déjà à la bibliothèque de la Sorbonne… en train de digérer son déjeuner ! La propriétaire, cuisinière et
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Musée Maillol), tournées de troupes de théâtre, de ballet et d’opéra russes organisées régulièrement par l’Opéra de Paris, le Théâtre du Châtelet, le théâtre de l’Odéon ou encore la MC93 et, pour la nourriture, les traiteurs du quartier de la rue des Rosiers où la nourriture juive d’Europe de l’Est reste le meilleur substitut à la cuisine russe. Plus pour longtemps : le nombre de Russes ne cesse d’augmenter, et – on le remarque déjà si l’on se penche du côté des galeries d’art et de photographie francorusses – dans les années à venir, l’on verra sans doute renaître une vie gastronomique et culturelle russe accessible à tous !
Petrossian est en effet, pour les Russes, un nom aux consonances arméniennes, associé davantage à un comique populaire qu'à la gastronomie de luxe, la marque de thé Kousmichoff n'existe plus en Russie depuis 1917 et appartient d'ailleurs en totalité à des Français, tandis que Stanlowa n'est qu'un pseudonyme de Nine Flis, la fondatrice d'une école de danse qui voulait lui conférer une aura russe! Pas facile de sortir du labyrinthe des faux-semblants et des portes fermées lorsque les autochtones sont peu enclins à en livrer les secrets ! Lassés par les arnaques et incapables de participer aux événements organisés par des Russes parce qu’ils ne maîtrisent pas la langue, les Français préfèrent se fier aux initiatives françaises : expositions (comme L’Avant-garde russe au
Petites annonces
D.R.
Conservatoire russe de Rachmaninov, aux prix doux et à l'ambiance délicieusement désuète (verres en pyrex, tables en bois et nappes à carreaux), a été transformée il y a trois ans en un énième restaurant russe avec « ambiance musicale ». Si les ingrédients de base de la cuisine russe – pommes de terre, crème fraîche, viande et quelques légumes – sont bon marché et faciles à trouver, les restaurateurs mettent l'accent sur le duo vodkacaviar, et l'addition s'envole. L'accueil indifférent, voire glacial, qui est devenu la marque de fabrique d’un bon nombre de restaurants russes – certains parlent d'un accueil digne d’un poste-frontière de la douane russe ! – finit d’empoisonner une soirée déjà fort mal entamée. Parmi les restaurants que les Russes eux-mêmes fréquentent volontiers, le meilleur est un restaurant... géorgien, Pirosmani, caché dans une petite ruelle du Quartier Latin. Les Russes ne feraient-ils pas confiance à leurs compatriotes en matière de gastronomie ? Pour nombre d'entre eux, c'est justement cette image de la « cuisine russe destinée à l'exportation » qui dérange : « On n'a pas envie d'être le dindon de la farce! », s'exclame
serveuse, gère aussi l’épicerie russe située à deux pas du restaurant. Effectivement, plus que les restaurants, ce sont aujourd'hui les épiceries qui aident les Russes à combattre la nostalgie. Demandez à un Russe parisien ce qui lui manque et vous entendrez une longue tirade sur la smetana, le pain noir, le caviar d'aubergines, le poisson séché... toutes sortes de produits que l’on trouve aujourd'hui dans des épiceries russes qui poussent comme des champignons dans toutes les grandes villes françaises. Les boîtes de sprotes s'alignent en colonnes rangées, des guirlandes de souchkis entourent des samovars et les bouteilles de vodka de marques diverses et variées occupent un mur entier du sol au plafond. La vendeuse – immanquablement russe, blonde et peu loquace – règne sur ses rayons, l’air absent… En 2000, il n'y avait, à Paris, qu'un seul magasin russe : Chez Ludmilla. Aujourd’hui, on en recense plus d'une vingtaine. Il y a six ans, Karina Maskhoudian et son mari ouvraient le premier Gastronom. Depuis, la chaîne possède douze magasins, dont le dernier date d’il y a un mois à peine! Les produits viennent de Russie, d'Ukraine, de Moldavie et, surtout, d'Allemagne, car de nombreux produits russes sont interdits à l'importation en France. Le chiffre d'affaires ne cesse de croître, et les Russes parisiens n’en sont pas les seuls responsables : les Français découvrent la cuisine russe et passent souvent prendre une petite bouteille de Baltika, comme l’explique Svetlana, vendeuse du Gastronom N8. Au début, ils ne représentaient que 20% des clients mais ils sont aujourd'hui près de la moitié à profiter des épiceries russes qui sont, avec l’« arabe du coin », les seuls magasins ouverts tard le soir et le dimanche. « Vous voyez, il est 22h, tout est fermé. Les Français ne veulent pas travailler, et nous, nous sommes ouverts! C'est un vrai atout à Paris. » Une centaine de clients par jour qui dépensent chacun entre 12 et 20 Euro pour des produits généralement deux fois plus chers qu'en Russie : mais que ne paierait-on pour savourer du vrai hareng saur? L’image de la Russie aux yeux des Parisiens oscille, en fonction de leurs connaissances sur le sujet, entre deux trios : putes-mafia-vodka pour les uns, thé-caviar-ballet pour les autres. Petrossian, Kusmi-thé, Stanlowa... voilà le Paris russe ! vous diront certains. « Connais pas », répliqueront les Russes.
Le Courrier de Russie
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