HORTICULTURE ET APICULTURE
LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC
LA PROMOTION DE L’ A GRICUL TURE EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC
LA PROMOTION DE L’AGRICULTURE EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC
LA PROMOTION DE L’ A GRICUL TURE EN MONTÉRÉGIE ET AU CENTRE-DU-QUÉBEC
Aussi dans cette édition :
Entrevue avec HortiCompétences p.3
Le syndicat des apiculteurs du Québec fait le point p.8
Les lauréats du gala Agristars sont maintenant connus p.18
Qu’ont en commun le pépiniériste, l’architecte paysagiste et le technicien en horticulture ornementale? Réponse : ils travaillent selon les formations et meilleures pratiques visant à l’efficacité dont HortiCompétences, comité sectoriel de main-d’œuvre en horticulture ornementale - commercialisation et services, fait la promotion. Mais ce n’est pas tout. C’est pourquoi Isabelle Prévost, directrice générale, nous en dit plus sur les activités et responsabilités de l’entité qui vient de lancer une importante campagne de promotion des métiers de l’horticulture, qui sera visible jusqu’en mars 2025.
GTA : Pouvez-vous décrire HortiCompétences en quelques lignes?
I.P. : Certainement. HortiCompétences est un organisme de concertation et d’action qui a pour mission d’accroître l’efficacité, la rentabilité et la compétitivité des entreprises en horticulture ornementale, en misant sur une gestion performante des ressources humaines qui y travaillent. Son mandat consiste à identifier les interventions requises en matière de formation et de développement des compétences, à optimiser les pratiques en gestion des ressources humaines et à faire connaître les défis du secteur en matière d’emploi, tout en faisant la promotion des métiers de cette industrie. À noter : HortiCompétences ne gère pas le volet de la production, qui relève d’AgriCarrières.
GTA : À ce jour, quelles sont les données en matière de recensement d’entreprises?
I.P. : En incluant les chiffres du secteur de la production, l’industrie québécoise compte environ 7000 entreprises, pour environ 40 000 emplois. Ce qui représente une croissance de l’emploi d’environ 11 % depuis 2016.
GTA : La pandémie a-t-elle eu un impact sur ces données?
I.P. : On le sait, la pandémie a généré une forte hausse de l’intérêt et de la pratique de l’horticulture auprès de la population, ce qui s’est traduit par une grande de mande pour recruter, former et fidé -
ÉDITEUR : Benoit Chartier
RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa
ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette
TEXTES ET COORDINATION : Yves Rivard
CONTRÔLEUR : Monique Laliberté
DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau
DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ : Guillaume Bédard
ADJOINT AU DIRECTEUR
DE LA PUBLICITÉ : Simon Cusson
liser les travailleurs. Actuellement, on observe un engouement marqué pour tous les projets d’aménagement de différents types de transition verte, tels que les espaces végétalisés, les toits verts, les murs végétaux, les jardins pluviaux. Une mouvance qui serait liée à l’adap tation face aux changements climatiques et qui figure parmi les préoccupations des villes. La végétali sation contribue à améliorer l’environnement et la santé publique.
GTA : La nouvelle génération se distingue aussi par sa volonté de s’impliquer, de faire une différence au niveau environnemental. Et cela passe aussi par l’horticulture. Votre opinion?
I.P. : C’est exact. Avant d’œuvrer pour HortiCompétences, j’ai travaillé pour un organisme dédié à l’employabilité, là où on rencontrait de plus en plus de jeunes qui venaient chercher des informations et des conseils sur les métiers qui répondaient à leurs valeurs environnementales, qui leur permettraient de contribuer à l’amélioration des pratiques écologiques. Les personnes plus âgées s’intéressent aussi à cette mouvance. Notre projet de promotion des métiers est d’ailleurs basé sur un sondage visant à connaître ce qui anime les travailleurs actuels du milieu. La réponse est claire : je veux faire une différence pour l’environnement et la santé des gens.
Arrimer les travailleurs avec les nouvelles compétences exigées GTA : En regard avec les défis liés à la main-d’œuvre, à la formation initiale et continue, aux politiques vertes gouvernementales, HortiCompétences risque d’être fort occupé au cours des prochaines années.
I.P. : Oui. Le secteur évolue et les entreprises désirent former leurs travailleurs en fonction des nouvelles compétences requises pour s’acquitter des tâches liées aux phytotechnologies, à la végétalisation. Les établissements scolaires et de formation s’en chargent. Notre rôle est de soutenir tout un chacun. À ce jour, les DEP détaillés sur le site de HortiCompétences ont presque tous été révisés en regard avec ces nouvelles compétences. Un seul reste à réviser, soit Réalisation d’aménagement paysager. Tout est revu et optimisé selon l’analyse de la profession effectuée auprès des entreprises par le Ministère. Les nouvelles manières de faire, les meilleures pratiques y sont intégrées. Tout devrait se faire au cours des prochaines années.
GTA : En matière de diplomation, quelles sont les statistiques?
I
.P. : Ces données sont difficiles à obtenir, car nous sommes présentement en diagnostic sectoriel. Les résultats pourraient être connus au cours de l’été 2024.
GTA : Outre ce diagnostic attendu, une autre date importante pour HortiCompétences?
I.P. : À la suite de notre sondage de novembre 2023 portant sur la maturité numérique des entreprises du secteur, HortiCompétences, en partenariat avec Québec Vert, en est à réfléchir à un projet qui permettrait de soutenir les entreprises à prendre le virage numérique. De plus,
notre campagne de promotion des métiers, lancée le 1er avril, vise à répondre aux défis en matière de recrutement de main-d’œuvre rencontrés par les entreprises de la filière de l’horticulture à court et moyen terme. Ce nouveau portail d’information, www.lavenirestvegetal.com, vise à présenter tous les bienfaits de travailler dans ce secteur auprès des jeunes et des personnes qui songent à réorienter leur carrière. On y trouve les métiers et les programmes d’études offerts dans toutes les régions du Québec. Six secteurs d’activités de la commercialisation et des services sont mis de l’avant, soit l’aménagement paysager, l’arboriculture, l’entretien d’espaces verts, la fleuristerie, l’irrigation et la jardinerie.
DIRECTEUR DE LA PRODUCTION : Alex Carrière
PUBLICITAIRES : Louise Beauregard Manon Brasseur
Luc Desrosiers
Linda Douville
Miriam Houle
Isabelle St-Sauveur
TÉL. : 450 773-6028
TÉLÉCOPIEUR : 450 773-3115
Jusqu’en 2022, Les Exceptionnelles étaient des habituées des pages de mai du journal GTA. Puis, en 2023, la marque brille par son absence, sans qu’on puisse savoir s’il s’agit d’une pause liée à des impondérables ou de la fin du programme. Au cours de différentes discussions menées avec plusieurs pépinières et acteurs du monde horticole, où régnaient parfois une certaine vérité et une confusion certaine, GTA a décidé de s’enquérir de l’état du programme. Scoop : le programme vient tout juste d’être repris par un entrepreneur bien connu du secteur.
Pour rappel, le programme québécois Les Exceptionnelles sélectionnait chaque
année, depuis 2006, des plantes annuelles performantes, résistantes et faciles de culture dans les jardins du Québec. La sélection s’effectuait par vote du public et d’experts en horticulture pour ensuite être présentée dans quatre jardins de démonstration : le Jardin botanique de Montréal, le Jardin universitaire RogerVan den Hende à Québec, le Jardin Daniel A. Séguin à Saint-Hyacinthe et le Domaine Joly-De Lotbinière.
« Il importe de souligner que la marque Les Exceptionnelles a été créée par le Jardin Daniel A. Séguin, ici à SaintHyacinthe, rappelle Nathalie Deschênes, directrice adjointe de Québec Vert et exprésidente du conseil d’administration du Jardin Daniel A. Séguin. Si l’accomplissement était remarquable, la gestion du programme, elle, s’avérait lourde pour
l’organisation. » C’est pourquoi, il y a quelques années, la décision est prise d’en confier la gestion à Québec Vert. C’est à ce moment que des investissements sont réalisés et que la marque s’étend à trois autres jardins au Québec. « S’il a très bien servi le secteur lors de sa création, soit lors d’une période où les consommateurs étaient moins attirés par le jardinage, il est devenu moins intéressant lorsque l’horticulture domestique a gagné en popularité. Il devenait plus difficile de justifier les importants investissements financiers et professionnels du secteur pour le soutenir », remarque Mme Deschênes. Québec Vert retourne donc la gestion au Jardin Daniel A. Séguin, dont le conseil d’administration vote une pause d’un an. Une fois la décision prise de ne pas recon-
duire le programme, plusieurs repreneurs potentiels sont contactés, sans succès. C’est à ce moment qu’une proposition est officiellement faite par un producteur en serre et hybrideur connu.
Qui est le nouveau propriétaire de la marque?
Comme le confirme Nancy Lambert, directrice tourisme et immigration de Saint-Hyacinthe Technopole et vice-présidente du CA du Jardin Daniel A. Séguin, le contrat d’acquisition de la marque Les Exceptionnelles vient d’être signé par l’entrepreneur en horticulture Normand Tellier, reconnu pour sa sélection DécoStyle. « Tout a été signé, la transaction est effectuée. » Reste à savoir si la reprise des activités peut être attendue en 2025 et sous quelle formule.
La relation entre les humains et les abeilles date au moins de 40 000 ans, comme en témoignent des restes retrouvés dans une grotte d’Afrique du Sud. Dans le Québec moderne, Les Apiculteurs et Apicultrices du Québec (AADQ), un syndicat professionnel affilié à l’Union des producteurs agricoles, poursuit cette tradition en soutenant ses membres, en favorisant les échanges, en enrichissant les réseaux de transactions et en assurant la promotion du secteur apicole et de la richesse naturelle qu’il constitue auprès des médias et de la population. Raphaël Vacher, président de l’AADQ, répond à nos questions.
GTA : On le sait, la dernière décennie et, plus spécifiquement l’année 2022, a été particulièrement difficile pour les apiculteurs du Québec. Considérez-vous recevoir une oreille attentive de la part des instances gouvernementales?
R.V. : Il ne fait aucun doute que l’AADQ reçoit une écoute attentive. Mais est-ce que ces représentations se traduisent ensuite par des programmes adaptés à notre situation, à nos problèmes? Pas du tout. Nous sommes actuellement dans une période d’austérité, au sein de laquelle l’agriculture et l’apiculture sont des secteurs d’activité négligés. L’aide est presque inexistante.
GTA : À quoi risque de ressembler la saison 2024?
R.V. : Bien que cette période ne sera probablement pas à comparer avec la catastrophique année 2022, pour laquelle on enregistrait des pertes de 50 %, nous évaluons actuellement le risque de perte de l’ordre de 35 à 40 %. Ce qui comportera certainement plusieurs défis pour plusieurs apiculteurs, il va sans dire.
GTA : Du côté des défis, justement, quels sont ceux auxquels fait face l’AADQ, de manière générale?
R.V. : Le manque de ressources humaines et financières en est certainement un. Il faut comprendre que ce manque vient limiter la défense des droits des apiculteurs. L’AADQ est soutenue par ses membres, soit 150 sur 7000 entreprises apicoles.
GTA : Étonnant. Pourquoi un apiculteur ne serait pas intéressé à joindre une association qui le représente?
R.V. : Il n’y a pas d’obligation en ce sens. Aujourd’hui, le concept de se regrouper pour faire valoir ses droits ne semble plus à la mode. C’est plutôt chacun pour soi. La plupart ne voient pas de bénéfice à se rallier à un syndicat… Le désengagement gouvernemental face aux petites associations syndicales comme la nôtre est aussi un démotivant. Cela dit, nos 150 membres représentent 60 % du nombre de ruches au Québec.
GTA : Un autre défi à l’horizon?
Oui, celui de la mise en place d’une chambre de coordination visant à financer la recherche en apiculture. Si l’AADQ réussit en ce sens, elle bénéficiera d’un levier plus puissant pour investir de manière plus importante. Pour l’heure, l’AADQ investit environ 3000 $ annuellement. Des peccadilles. Le montant idéal devrait plutôt être 50 000 $. Après avoir atteint cette marque, il devient possible d’obtenir des financements de 400 000 $ ou 500 000 $ pour de bons projets de recherche. Si les apiculteurs du Québec veulent se donner de meilleures chances de concurrencer les apiculteurs des autres provinces et des autres pays, car chaque apiculteur est en concurrence directe contre les autres, la solution est dans la recherche.
Soutien à la pollinisation
GTA : Comment expliquer que la pollinisation, qui sert à l’agriculture de manière globale, ne vous donne pas ce levier, cette importance nécessaire à structurer et à solidifier votre créneau?
R.V. : On reconnaît cette importance, mais la pollinisation commerciale comporte des problèmes pour la ruche : stress, maladies, disette alimentaire, etc. De plus, tous les apiculteurs n’ont pas les moyens financiers de déplacer des ruches, il faut être équipé. Et cet équipement implique des dépenses. Et il faut savoir que la pollinisation ne représente qu’un tiers des revenus d’une entreprise apicole. Les deux premiers tiers proviennent de la production du miel. De plus, la pollinisation commerciale est sujette à des fluctuations indirectes de marché. Par exemple, le prix du bleuet étant plutôt bas dans le marché, les producteurs réagissent en coupant la quantité de ruches dédiées à la pollinisation. Dans ce contexte instable, il devient difficile pour l’apiculteur de développer convenablement ce marché.
GTA : En tant qu’association syndiquée, l’AADQ aurait pu instaurer l’établissement d’un seuil minimal pour la valeur du miel. Rappelez-nous pourquoi cela n’a pas fonctionné.
R.V. : C’est maintenant impensable. Pour que cela fonctionne, il faudrait mettre en place un plan conjoint, une proposition qui a été refusée quatre fois par les apiculteurs. Une proposition similaire a été adoptée par les acériculteurs, avec ses concepts de réserve, de vente et de prix minimum, bien que le contexte de production et de positionnement de marché soit différent.
Présence de parasite, absence de solutions GTA : Où en est la lutte contre les maladies et parasites qui déciment les ruches?
R.V. : On parle souvent de différentes maladies, mais il n’y en a véritablement qu’une : le varroa, un acarien originaire de l’Asie du Sud-Est qui peut causer des dommages physiques aux abeilles et leur transmettre des virus susceptibles d’anéantir des colonies entières. Il est la première cause mondiale de la mort d’abeilles.
La recherche se poursuit. Il faut mettre en place des échéanciers et développer des produits qui ne peuvent produire des
effets de résistance. Par exemple, les acides formiques et oxaliques, déjà utilisés, s’avèrent intéressants, sans être parfaits. Cela dit, quelque chose s’est vraiment produit au cours de la dernière décennie. Quelque chose a changé soudainement : on assiste à davantage d’épisodes de grande mortalité dans les ruches. Un nouveau virus s’est-il ajouté à l’équation? Le varroa se montre-t-il plus agressif? D’où l’importance de la recherche scientifique. L’AADQ recommande le traitement de mi-saison et la tenue des traitements habituels d’automne dans le but d’atténuer le phénomène des grandes pertes. Plusieurs ont intégré cette pratique, d’autres en ont été incapables, souvent par manque de temps et/ou de ressources.
GTA : Existe-t-il des solutions plus efficaces ailleurs?
R.V. : Il faut aussi spécifier que l’Europe a accès à davantage de produits que le Québec, et ce, pour des raisons inconnues. Les grandes pharmaceutiques considèrent-elles le Canada, le Québec, comme de trop petits marchés? À cela, il
faut ajouter le manque d’intérêt actuel du gouvernement à rendre ces produits disponibles ici.
Notes biographiques
Raphaël Vacher est propriétaire de la marque Les Miels Raphaël, une entreprise créée en février 2006 à Québec, mais située depuis mai 2009 à Alma, au Saguenay. L’entreprise loue des ruches pour la pollinisation des fleurs de bleuets et soutient aussi la pollinisation de plusieurs autres cultures de la région, dont celles de la camerise, du sarrasin et du canola.
Les Miels Raphaël vend aussi différents produits dérivés, notamment des chandelles en cire d’abeille, des savons, des baumes à lèvres, des crèmes hydratantes, de la propolis et de la gelée royale. Le miel est produit avec des techniques raffinées de façon écologique et sans aucun recours aux pesticides. Il est filtré et empoté dans un emplacement spécifiquement prévu avec les plus hautes normes de salubrité et avec les plus hautes normes de qualité sur le marché canadien.
Tout le monde aime le miel, mais la plupart des consommateurs ignorent souvent plusieurs obstacles et défis que doivent relever les apiculteurs pour acheminer cet aliment sain et délicieux sur les tablettes d’épicerie. Alors que la saison de production s’organise, il convenait de sonder l’opinion de certains d’entre eux afin d’obtenir un aperçu des prochains mois. Les propos qui suivent illustrent deux situations complètement différentes… Philippe Gauvin, propriétaire depuis 2003 et qui représente la troisième génération de l’entreprise familiale Miel Gauvin, fondée en 1940. « Nous exploitons actuellement 600 ruches, à raison d’une production oscillant entre 80 et 90 lb par ruche. Miel Gauvin offre aussi de la cire, des bonbons, du miel en rayons, gelée royale, pollen et quelques autres », détaille-t-il. Tous ces produits dérivés sont rendus possibles grâce au travail des quatre employés permanents et des quatre travailleurs supplémentaires au champ durant la saison de production. « Mes enfants et ceux de mon frère », souligne fièrement l’apiculteur, visiblement heureux de pouvoir compter sur cette main-d’œuvre rapprochée.
L’an dernier, la production s’est avérée plutôt décevante. « Côté miel, les premiers mois ont été bons, mais en août, tout est tombé. Résultat : pas de récolte d’automne. » Toutefois, selon lui, l’année 2024 démarre bien. « Le printemps hâtif est plutôt bon pour les abeilles, mais comporte aussi des risques de gel, qui peuvent retarder le processus. On espère pour le mieux, on garde les doigts croisés. »
Visa et absence de main-d’œuvre étrangère L’ambiance est moins à l’optimisme du côté de l’entreprise Miel Fontaine, opérée depuis 2007 par Jacques Fontaine et Louise Provost, alors que les travailleurs étrangers temporaires (TET) nécessaires à la poursuite des activités ne sont toujours pas arrivés à cause du service fédéral mexicain responsable de l’émission de visas d’entrée, complètement débordé. « La décision d’imposer des visas d’entrée aux TET a vraiment alourdi le processus. Mes employés, originaires du Nicaragua, doivent acheminer leur demande au Mexique », souligne M. Fontaine, anxieux de savoir comment son entreprise pourra s’en sortir. « Pour l’instant, la saison est devancée de trois semaines, j’ai 700 ruches et je suis seul au champ. »
L’entreprise située à Sainte-Cécile-deMilton déploie donc toutes les solutions possibles pour remplir ses contrats, notamment en pollinisation. « L’apiculture, ça ne s’improvise pas. On ne peut pas prendre n’importe qui, note M. Fontaine. J’ai du mal à comprendre pourquoi le gouvernement impose de telles restrictions, et encore plus de mal à saisir pourquoi ce changement, appelé à créer une forte pression sur les fonctionnaires, n’a pas été mieux prévu à l’avance. »
L’achat local, vraiment?
L’entreprise est reconnue pour sa transformation du miel en hydromel, un breuvage fort célébré et distribué à travers 140 points de vente. Une grande partie du miel collecté sert à cette production. « La production de miel standard, destiné aux épiceries, subit trop de concurrence, parfois déloyale, pour être vraiment rentable. Par exemple, on trouve maintenant dans certaines épiceries du miel produit en Chine, qui ne contient aucun miel réel. L’absence de cristallisation de ces produits prouve indubitablement qu’il a été pasteurisé ou trafiqué d’une quelconque manière. »
Il poursuit : « Même chose pour le miel en provenance de l’Inde, qu’on trouve dans plusieurs magasins, notamment à Granby, dont certains font la promotion de l’achat local, et qui sont eux-mêmes des commerces indépendants, non rattachés à de grandes bannières. En plus de constituer une concurrence déloyale en matière de prix, plusieurs de ces produits ne répondent certainement pas aux normes alimentaires et sanitaires en vigueur ici et auxquelles le consommateur est en droit de s’attendre. L’Inde n’a pas de MAPAQ pour réguler les méthodes et pratiques de production. Les apiculteurs d’ici doivent payer pour un test d’eau mené par le MAPAQ. Le producteur indien ne paie pas pour un test d’eau. Je m’y suis rendu assez souvent pour vous le confirmer. Même constat pour le dumping actuel du miel en provenance de l’Ukraine, qui fait plonger les prix vers le bas. Ça tue le marché. Vous y comprenez quelque chose? »
Pour conclure, Jacques Fontaine rappelle que les créneaux apicole et maraîcher sont intimement liés. Si le gouvernement ne prend pas rapidement des mesures d’aide et de soutien à la production, les effets se feront vite sentir. « Si je ne reçois pas mes employés, je peux difficilement envoyer des ruches de pollinisation au Saguenay pour qu’un client
puisse lancer sa production de bleuets. Ou de canneberges. Ou de fraises. Cet avoir des changements importants dans la manière de percevoir et de traiter les
Québec Vert a pour objectif de fédérer les associations de toute la chaîne horticole, de la production avec les pépinières, serres et gazonnières, en passant par la commercialisation, avec les jardineries, fleuristes et fournisseurs horticoles, jusqu’aux services, avec l’architecture de paysage, la conception de jardins, l’aménagement paysager, l’irrigation et la surintendance de golf. En tant que représentante du secteur, Québec Vert accompagne les entreprises horticoles en offrant une panoplie de services et
d’outils pour les aider à réduire leur empreinte environnementale.
L’organisation a développé une expertise considérable en matière d’infrastructures végétalisées et produit une multitude d’outils pour accompagner les municipalités, les urbanistes, les architectes paysagistes et tous ceux qui travaillent au verdissement du Québec. Elle œuvre aussi au développement des connaissances en matière de biodiversité, son Forum sur la biodiversité 2024 a d’ailleurs accueilli plus de 250 participants issus de
municipalités, d’entreprises du secteur horticole, d’organismes sectoriels et environnementaux, d’institutions d’enseignement et de recherche et de ministères.
Québec Vert mène aussi la charge pour accélérer la végétalisation du Québec. Sa consultation nationale rassemble déjà plus de 530 inscriptions. Un livre blanc rassemblant des recommandations concrètes et prêtes à l’emploi sera remis au gouvernement provincial en mai, pour faire du Québec un chef de file en la matière.
L’Ordre des agronomes du Québec a récemment confirmé l’élection par acclamation de Michel Montpetit, agronome, à la présidence et de la Maskoutaine Caroline-Joan Boucher, agronome, à la vice-présidence de l’Ordre. Leurs mandats respectifs débutent immédiatement et se poursuivront sur le trois prochaines années.
Mme Boucher, qui succède à Pascal Thériault, est titulaire d’un baccalauréat spécialisé en bioagronomie et possède plus de 30 ans d’expérience dans le milieu agricole. Selon l’Ordre, sa vaste expertise, notamment dans la gestion, la planification et l’évaluation de programmes, lui a permis d’acquérir des compétences clés auprès des acteurs du secteur agricole et des institutions publiques. Directrice générale adjointe et directrice de la division agricole chez Groupe FBE Bernard Experts à Saint-Hyacinthe, l’Ordre considère qu’elle excelle dans l’élaboration de dossiers d’études d’impact agronomique et l’analyse de la faisabilité de projets. Ses aptitudes décisionnelles rigoureuses sont vues comme un atout pour l’organisation.
« L’’Ordre des agronomes, avec ses membres, se doit d’être un pionnier de l’évolution des pratiques des secteurs agricoles et agroalimentaires au Québec. Les productrices et producteurs agricoles vivent des moments difficiles et ont besoin de notre profession afin de les accompagner dans les enjeux en lien avec les changements climatiques, l’agriculture
durable, la fertilisation, l’encadrement des pesticides ainsi que la modernisation des pratiques. Je me ferai un devoir de travailler pour permettre à nos professionnels d’avoir accès à de la formation adéquate afin d’assurer notre compétence ainsi que notre capacité à relever de nouveaux défis », a déclaré la nouvelle vice-présidente, qui assumera les responsabilités déléguées par la présidence et le conseil d’administration.
Nouveau président régional
Les agronomes de la section de la Montérégie ont choisi André Roy, agronome, à titre de président de la section administrative régionale de la Montérégie pour un mandat de trois ans, lors d’une rencontre tenue le 17 avril. Pour rappel, l’assemblée générale annuelle de la section de la Montérégie vise à présenter le rapport annuel de la section, ainsi qu’à élire de nouvelles personnes au sein de son conseil d’administration. Cette année, la Montérégie a notamment organisé de nombreuses activités locales pour ses agronomes. Parmi celles-ci, la plus marquante aura été, sans conteste, la visite de la ferme Agri-fusion 2000, soit la plus grosse ferme de grande culture végétale biologique au Québec. M. Roy est un agronome possédant une vaste expérience dans le domaine de la production animale. Il a notamment travaillé pour Grober Nutrition en Ontario, producteur de lactoremplaceurs et le plus important producteur de veau Canadien à
l’époque. Depuis 2015, il travaille chez Sollio Agriculture où il a dirigé le développement commercial des productions spécialisées, de même que le transfert technologique chez les ruminants. À l’heure actuelle, il occupe des fonctions d’Expert en productions spécialisées et en génisses de remplacement, pour l’Est du Canada. Il s’est dit enthousiaste à l’idée de travailler avec la section régionale de la Montérégie, comme président, pour animer la région. « La Montérégie représente la section de l’Ordre la plus nombreuse
avec un très large territoire. Nos membres nous ont partagé leur intérêt pour des activités professionnelles et sociales qui leur permettent d’évoluer dans leurs connaissances et de partager celles-ci avec leurs collègues. », a précisé M. Roy. Rappelons que le poste de la présidence de la Montérégie est devenu vacant alors que son président, Michel Montpetit a annoncé sa démission dans le but de soumettre sa candidature comme candidat à la présidence de l’Ordre des agronomes du Québec.
Le 13 avril, à Saint-Hyacinthe, s’est déroulé le 35e Gala de Reconnaissance des Agricultrices de la Montérégie-Est. Près de 200 convives ont assisté à cette soirée spéciale qui célèbre annuellement la remarquable contribution, entre autres, de cinq femmes ayant joué un rôle significatif dans le secteur agricole de la région.
C’est l’agricultrice Caroline Porlier, récipiendaire du prix Agricultrice inspi-
rante, qui représentera la région lors du Gala des Agricultrices du Québec qui aura lieu le 26 octobre prochain à Rivière-du-Loup.
L’excellence régionale reconnue
Quatre agricultrices de la région ont reçu des mentions de reconnaissance lors de l’événement. Les quatre lauréates sont : Agricultrice de passion : Marie-Ève Langlois-Bilodeau, productrice en élevage
de volaille, de grandes cultures et maraîchère à Beloeil de la Ferme Teasdale et fils et La Récolteuse.
Agricultrice innovante : Carole Lussier, productrice de grandes cultures, porcine et maraîchère à Saint-Dominique de la Ferme Luco.
Agricultrice audacieuse : Mélanie Massicotte, productrice de fleurs comestibles et aromates au Mont-Saint-Grégoire de Fleurs et Feuilles gourmandes.
Agricultrice engagée : Sandryne Pellerin, productrice maraîchère diversifiée plein champ et en serre à SaintHugues de la Ferme écologique Nos Racines.
Prix
Monique-Lecours
Le prix Monique-Lecours a été remis à Jacqueline Riendeau de la Ferme JDR Viau à Saint-Alphonse-de-Granby.
Le domaine de l’horticulture est vaste et regroupe plusieurs types de cultures : maraîchères, petits fruits, vergers, vignobles, pépinières, etc. Elle occupe donc une place importante pour une saison agricole réussie, des semis aux récoltes. C’est pourquoi il est primordial de former les travailleurs afin qu’ils aient les compétences nécessaires pour les préparer à ces tâches essentielles.
Le Centre de formation professionnelle du Suroît, situé en Montérégie-Ouest, a développé un DEP en production horticole de 1200 heures qui permet aux étudiants d’apprendre à préparer le sol, à propager des végétaux, à les implanter, à entretenir les cultures et à récolter les produits horticoles. En plus de ces tâches, les ouvriers formés pourront réaliser des travaux liés à l’entretien des bâtiments, de l’équipement, de la machinerie et des infrastructures. À Saint-Hyacinthe, l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe offre le DEP en horticulture et jardinerie qui permet de combler les besoins en main-d’œuvre de ce domaine en Montérégie-Est.
Pour ceux qui ont déjà de l’expérience en production horticole ou qui désirent démarrer une nouvelle culture, toute une gamme de formations continues leur est offerte. L’hiver dernier, l’Institut de technologie agroalimentaire du Québec a offert des cours principalement axés sur les fleurs coupées. Les participants ont pu en savoir davantage sur le calendrier de production, le forçage des tulipes en production commerciale ainsi que sur les stades de récolte et la gestion post-récolte des tiges florales. Par ailleurs, une journée entière dédiée aux fermes productrices de fleurs coupées a eu lieu en janvier. Elle avait pour but d’appuyer l’essor de la production de fleurs coupées au Québec par la diffusion d’informations ciblées et des occasions de réseautage. Plus d’une centaine de personnes ont participé à cette journée enrichissante.
L’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (IQDHO) est un organisme sans but lucratif qui a pour mission d’appuyer le développement responsable et prospère du secteur de la production horticole ornementale, environnementale et nourricière du Québec. En plus d’offrir des services-conseils agronomiques et économiques, adaptés aux besoins des entreprises, cet institut offre divers webinaires sur différents sujets pendant l’hiver, notamment sur le chauffage localisé et les thermopompes, sur l’utilisation des pesticides en milieu
agricole et en bâtiment à des fins horticoles et sur la maîtrise de l’irrigation pour des semis et boutures de qualité. Enfin, pour ceux qui s’intéressent davantage aux cultures émergentes de petits fruits, d’arbres à noix et de champignons, Cultur’innov, qui est une coopérative spécialisée dans ces productions, offre des services-conseils accrédités par le réseau Agriconseils et des formations aux producteurs agricoles sur l’ensemble du territoire québécois. Des sujets tels que l’argousier, le noisetier, la camerise, le sureau et le kiwi rustique ont été abordés pendant l’hiver.
Les abeilles, alliées de l’horticulture
Il ne faut pas oublier une chose essentielle en production horticole : les abeilles! Sans elles, nos cultures ne seraient pas aussi florissantes puisqu’elles jouent un rôle de la plus haute importance dans la pollinisation. Par ailleurs, la présence de ruches améliore la productivité d’une foule de cultures (bleuets et autres petits fruits, pommiers, canola, canneberges, tomates, concombres et courges, etc.). C’est pourquoi les apiculteurs s’associent avec des producteurs de diverses cultures afin non seulement d’obtenir un miel au goût des plus recherché et complexe, mais aussi d’améliorer la productivité de leurs partenaires. Plusieurs formations en apiculture sont offertes parmi les collectifs en formation agricole de partout au
Québec afin de permettre aux apiculteurs de se garder à jour ou bien de former de nouvelles personnes dans ce domaine. On y retrouve notamment des formations sur la santé de l’abeille, l’initiation à l’apiculture et même un AEC sur l’exploitation d’une entreprise apicole.
Pour avoir plus d’information sur l’offre variée en formations agricoles en Montérégie, consultez le catalogue des formations U+ sur le site uplus.upa.qc.ca ou Valérie Plante au 450 454-5115 au poste 6286 ou par courriel : vplante@upa.qc.ca.
Au grand bonheur de tous, les Matinées gourmandes sont de retour pour une 11e édition. Cette année encore, les visiteurs pourront y rencontrer de plusieurs producteurs et transformateurs alimentaires de la région, en plus de faire de savoureuses dégustations, le tout dans une ambiance festive pour toute la famille.
Une nouveauté est annoncée pour cette édition. À chaque Matinée, une zone terrasse sera aménagée où il sera possible de déguster une toute nouvelle offre : un menu lunch cuisiné à partir de certains produits des producteurs participants.
Les marchés physiques auront lieu dans 5 municipalités de la MRC des Maskoutains pour un total de 6 matinées. Il
sera donc possible d’y faire la dégustation et l’achat de produits locaux directement auprès des producteurs ou transformateurs participants. Les visiteurs veilleront à demander une carte fidélité lors de leur arrivée.
Rappelons que cet événement est rendu possible grâce au Fonds de développement des territoires et au Fonds régions et ruralité de la MRC des Maskoutains. Il vise à soutenir les producteurs et transformateurs de la région.
Tous les détails entourant cette 11e édition sont disponibles sur le site officiel www.matinees-gourmandes.com et sur la page Facebook des Matinées gourmandes et de la MRC des Maskoutains.
L’Institut national d’agriculture biologique (INAB) affilié au Cégep de Victoriaville a lancé sa nouvelle attestation d’études collégiales (AEC) en production maraichère biologique à l’automne 2020. Cette année-là, la liste d’attente a compté jusqu’à 200 intéressés. L’AEC démarre à chaque année. Le prochain départ est prévu pour le 30 septembre 2024.
La formation est offerte entièrement en ligne. Elle inclut un stage d’été. Les participants se branchent à leur ordinateur deux jours par semaine sur deux
maraîchère mais également en gestion d’une entreprise agricole. Tous les volets de la production sont vus : connaissance des sols, fertilisation, semis, lutte aux ravageurs et aux maladies, entretien de culture et récolte. Les participants apprennent à tenir une comptabilité, à faire l’administration courante d’une ferme, à faire des budgets, à vendre et à gérer des ressources humaines.
Parce que les adultes n’ont pas à réapprendre ce qu’ils savent déjà, le programme est offert en reconnaissance des acquis et des compétences (RAC). Les candidats qui ont de l’expérience de travail ou de vie qui leur a permis de développer des compétences pourront passer directement à l’étape de l’évaluation. Toute la démarche se fait à distance.
Pour être admissible à ce programme de formation, il faut détenir un diplôme d’études secondaires (DES) ou avoir une formation jugée suffisante. L’AEC rend éligible à une prime à l’établissetage : inab.ca ou tél. : 819 758-6401,
Vous connaissez les CUMA? Il s’agit de coopératives d’utilisation de matériel agricole qui permettent aux exploitations de partager au meilleur coût, entre autres, de la machinerie, des équipements ou des intrants.
Acheter de la machinerie et de l’équipement agricole exige en effet des investissements majeurs pour la plupart des entreprises agricoles. Et quand vient le temps d’investir dans ces actifs, il est normal de réfléchir à la meilleure option possible pour obtenir des résultats satisfaisants. Faut-il acheter, louer, effectuer les travaux à forfait ou adopter une formule coopérative?
Il n’y a pas de formule passe-partout, car tout dépend du contexte d’évolution de l’entreprise. Nous savons tous que la coordination des opérations est cruciale en agriculture. Souvent, certains travaux déterminants doivent être exécutés dans un intervalle de temps précis. Pour cette
raison, certains producteurs choisissent d’acheter ou de louer du matériel. Mais la formule coopérative reste une option avantageuse pour plusieurs raisons.
Pourquoi faire partie d’une CUMA?
La CUMA est un levier économique intéressant pour maximiser certains investissements réalisés dans la ferme. Elle permet aussi de réduire les risques financiers associés à l’achat et à la possession de matériel agricole. Par ailleurs, la CUMA a des retombées non seulement d’ordre économique, mais aussi d’ordre social et environnemental.
Bref, une CUMA offre plusieurs avantages :
• Réduire les coûts de production de l’entreprise et améliorer son efficacité technico- économique.
• Profiter d’équipements agricoles plus performants et plus spécialisés.
• Améliorer les conditions de travail et de vie des producteurs grâce à des équipements dont la gestion est somme toute plus facile en formule coopérative.
• Préparer la relève agricole et faciliter le transfert d’une entreprise par la réduction du taux d’endettement.
• Contribuer à maintenir l’occupation et le dynamisme du territoire.
• Favoriser l’adoption de bonnes pratiques agroenvironnementales.
• Créer un esprit d’équipe en brisant l’isolement et en favorisant les échanges et la solidarité entre les membres de la CUMA.
Une aide financière du MAPAQ
Dans le but d’encourager et d’inciter les entreprises à adopter la formule de la CUMA, le MAPAQ offre une aide financière qui soutient l’adhésion à une CUMA. Cette aide couvre 50 % des dépenses admissibles ou 70 % pour la relève agricole, et elle peut atteindre jusqu’à 2 000 $. La partie des quotes-parts des droits d’utilisation d’une CUMA constitue une dépense admissible.
Les CUMA en bref
Selon le dernier portrait des CUMA réalisé en 2023, il existe 64 CUMA en activité au Québec, dont six dans le Centre-duQuébec. L’étude révèle que 7 % des entreprises agricoles du Québec adhèrent à une CUMA. Le partage de machinerie ou d’équipement et l’achat d’intrants en commun constituent les deux principales branches d’activité de ce type de coopérative. La machinerie de préparation du sol occupe la première place dans le parc de machinerie des CUMA, suivie de celle de fenaison et d’ensilage.
Vous vous démarquez par vos initiatives, votre implication dans la communauté et votre engagement en matière de développement durable? Vous pourriez devenir le prochain lauréat du Prix de la relève agricole!
Ce prix fait honneur à un ou une jeune propriétaire d’entreprise agricole ou à un groupe de jeunes propriétaires d’entreprise agricole en production animale ou végétale qui se distingue par ses compétences, sa vision entrepreneuriale, ses approches innovantes, son implication dans la communauté et son engagement en matière de développement durable.
La personne lauréate ou le groupe lauréat du concours remportera une bourse de 7500 $, tandis que la personne finaliste ou le groupe finaliste recevra une bourse de 3500 $.
Pour être admissible, vous devez :
• être âgé de moins de 40 ans au 1er juin 2024;
• être propriétaire majoritaire d’une entreprise (plus de 50 % des parts ou des actions) depuis 3 à 10 ans au 1er juin 2024;
• diriger une entreprise agricole enregistrée au MAPAQ qui a généré des revenus bruts d’au moins 50 000 $ durant l’année précédant le dépôt de la candidature.
Vous avez jusqu’au 20 mai pour vous inscrire!
Le Prix de la relève agricole est attribué sur la recommandation d’un jury
composé d’experts du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation ainsi que de représentants du monde des affaires et des milieux asso-
ciatifs. Les noms des gagnants seront dévoilés à l’automne 2024. Pour en savoir plus et pour s’inscrire : Québec.ca/prix-relève-agricole
Tenu le 8 avril dans les aires du Théâtre Manuvie du Quartier Dix30 à Brossard, le Gala Agristars de la grande Montérégie, 11e du nom, a réuni près de 350 convives pour célébrer les 30 lauréat(e)s honoré(e)s pour leur travail exceptionnel et souligner le 100e anniversaire de l’UPA. Tous les profits de l’événement ont été versés à l’organisme Au cœur des familles agricoles (ACFA) et UPA Développement international, soit un montant de 15 000 $. « Cette année marque la 11e édition du Gala Agristars ainsi que le 100e anniversaire de l’Union des producteurs agricoles (UPA). Le 100e de l’UPA s’inscrit dans la thématique Du cœur au ventre depuis 100 ans. Plus qu’un slogan, ce concept illustre l’essence même de l’organisation. Il rappelle la passion qu’ont les productrices et producteurs agricoles et forestiers pour leur métier et l’engagement dont ils font preuve depuis 100 ans en participant activement au dynamisme des régions et à la vie collective du Québec. Nous avons souligné l’engagement exceptionnel et la passion des productrices et producteurs agricoles qui font rayonner notre agriculture régionale et qui contribuent activement à son développement. », a mentionné Jérémie Letellier, président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.
Dévoilement des lauréats 2024
Le prix Bon coup a été remporté par le Syndicat de l’UPA du Haut-Richelieu avec leurs représentations pour faire reconnaître les digues.
Le jury a décerné le prix Coup de cœur aux Producteurs de bovins de la Montérégie Ouest avec leur nouvelle formule de la Journée bovine.
Nouveauté : le Prix 100e anniversaire de l’UPA
Le prix 100e anniversaire de l’Union souligne le travail des producteurs et productrices agricoles, leur passion et leur dévouement pour l’agriculture depuis 100 ans et pour les 100 prochaines années aussi. La Fédération de l’UPA de la Montérégie n’existerait pas sans les administrateurs et administratrices, et il était essentiel de les souligner avec ce prix.
Le prix Bon coup en agroenvironnement – Entreprise exceptionnelle a été
remporté par Joël Ostiguy de la Ferme Mojoguy 2012 Inc. à Shefford et le prix Bon coup en agroenvironnementProjet exceptionnel a été remis à Paul Caplette de Céréales Bellevue Inc. à Saint-Robert.
Jérémie Cappiello de Saint-Philippe a remporté le prix Relève 2024 pour son implication dynamique et la passion dont il a fait preuve à travers les années.
Les deux prix Ma ferme, mon monde, qui soulignent une bonne idée en gestion des ressources humaines, ont été remis à la Ferme Famélie de SaintCésaire et à Le Mas des Patriotes de Saint-Jean-sur-Richelieu.
Madeleine Zumstein de Sherrington a été nommée Agricultrice de l’année en Montérégie-Ouest.
Sylvie Girard d’Ange-Gardien a été nommée Agricultrice de l’année en Montérégie-Est.
Le prix Réussite entrepreneuriale 2024 a été remis à la Ferme Berco Inc. de Saint-Hyacinthe.
Les prix d’engagement au sein de l’Union des producteurs agricoles ont également été remis à plus de 22 récipiendaires pour leurs 15 ans, 20 ans, 25 ans, 30 ans, 35 ans et 40 ans d’engagement. Dans la MRC des Maskoutains, l’agricultrice Maryse Labbé, de SaintHyacinthe, a ainsi été honorée en recevant un prix pour souligner ses 15 ans d’engagement envers l’UPA.
Hommage à Réjean Bessette de Saint-Jean-sur-Richelieu Récipiendaire du prestigieux prix Hommage Coup de chapeau, Réjean Bessette a été président de la Fédération de l’UPA de Saint-Hyacinthe. Il a aussi été administrateur de son syndicat local, du bovin, du lait et bien plus. Avec plus de 53 ans d’implication, M. Bessette a travaillé sur plusieurs dossiers, dont la crise du verglas et les inondations de la rivière Richelieu.
À noter : le Gala Agristars 2024 a aussi mis à l’honneur les produits d’ici, dont Les Éleveurs de volailles des Cantons de l’Est et de la Montérégie, les Producteurs de grains Montérégie Ouest, Léon Courville Vigneron du Lac-Brome et Agropur, qui ont agrémenté le cocktail et le menu banquet.
Une production fruitière intégrée (PFI) repose sur une vision AgrholistiqueMD, au-delà de la seule lutte antiparasitaire, avec comme objectif principal : la rationalisation des pesticides.
Les principes d’une production fruitière intégrée
L’Organisation internationale de lutte biologique définit le concept de PFI comme étant « un système de production économique de fruits de haute qualité donnant la priorité aux méthodes écologiquement plus sûres, minimisant les effets secondaires et l’utilisation de produits agrochimiques, afin d’améliorer la protection de l’environnement et la santé humaine ». La PFI repose donc sur des prises de décisions multicritères pour respecter l’environnement, la
santé, la sécurité des travailleurs et des citoyens ainsi que la durabilité des entreprises agricoles.
Les travaux du secteur pomicole à travers le Réseau-pommier ont ouvert la voie à l’adoption de ce mode de production au Québec. D’autres secteurs agricoles suivent le pas, comme ceux de la fraise, de la framboise et du bleuet en corymbe. Pour y arriver, certains outils sont devenus des indispensables comme les affiches PFI des petits fruits réalisés, depuis 2017, par l’IRDA.
Quelles informations
se trouvent sur les affiches PFI ?
Les affiches se divisent en quatre grandes catégories d’informations :
1. Les pesticides les plus couramment utilisés avec leur nom commercial, la matière active, le groupe chimique et leur mode d’action sur la culture ;
2. Les ennemis des cultures (ravageurs ou maladies) avec leurs noms commun et latin, les homologations et les cotes d’efficacité des pesticides ;
3. Les insectes bénéfiques, pour la pollinisation ou la lutte biologique, avec leur nom commun et les cotes de toxicité des pesticides ;
4. Les données sur la santé et l’environnement (délai de réentrée, délai avant récolte, indice de risque pour la santé, indice de risque pour l’environnement).
La nécessité d’obtenir une prescription agronomique, la compatibilité avec une régie biologique ou avec une culture de fraises en serre et le risque de phytotoxicité sont également mentionnés. Toutes les informations regroupées dans les affiches émanent à la fois d’une veille scientifique et d’une concertation avec des agronomes (indépendants et issus du Réseau d’avertissement phytosanitaires) et des producteurs afin d’être le plus représentatifs des réalités de production du Québec.
Où trouver les ressources?
La nouvelle mise à jour 2024-2025 (réalisée en partie en collaboration avec l’Association des producteurs de fraises et framboises du Québec) est désormais disponible sur le site de l’IRDA ou Agri-
réseau et saura vous guider pour cette nouvelle saison de production. Une vidéo est également disponible pour expliquer les dessous de la création et comment utiliser les affiches avec des exemples concrets. Sachez que ces informations sont également mises à jour et consultables sur le site Sage Pesticides. Pour plus d’informations vous pouvez contacter celia.bordier@irda.qc.ca et utiliser le code QR suivant pour télécharger les affiches et consulter la vidéo.
Lors de leur Assemblée régionale annuelle respective, les gagnants du concours annuel Lait’Xcellent ont été dévoilés. Ce concours annuel vise à reconnaître les producteurs de lait ayant obtenu, au cours de l’année, les meilleurs résultats pour la qualité du lait livré aux usines.
Pour la Montérégie-Ouest, l’assemblée s’est tenue au Centre communautaire de Saint-Rémi en présence de 66 producteurs laitiers et professionnels du milieu.
Pour la Montérégie-Est, l’assemblée s’est tenue au Club de Golf de Saint-Hyacinthe devant 110 personnes.
Pour une deuxième année consécutive, la Ferme J.P. & M.L. à Saint-Louis s’est classée en deuxième position du concours Lait’xcellent organisé par Les producteurs de lait du Québec. Les récipiendaires ont été dévoilés dans le cadre de la récente assemblée générale annuelle 2024 de l’organisation. En plus de cet honneur, la ferme a remporté cinq certificats Grande distinction et un certificat Très grande distinction dans les dernières années.
Elle est la propriété de Jean-Pierre Forcier (à gauche sur la photo) et de son fils Martin (à droite sur la photo). Ce dernier s’est joint à l’entreprise en 2014 après avoir travaillé à l’extérieur de la ferme comme machiniste. La ferme compte 52 vaches en lactation qui sont logées dans une étable à stabulation libre avec traite robotisée depuis 2019.
Selon les organisateurs du concours, l’entretien de la ferme est fait avec beaucoup de rigueur et de minutie. Martin juge
aussi important de faire un suivi serré de la santé de chaque vache.
Montérégie-Est
1re position : Ferme J.P. & M.L. Forcier inc. Propriété de Jean-Pierre et Martin Forcier, la ferme est située à Saint-Louis. La Ferme J.P. & M.L. Forcier inc. a remporté le prix Lait’xcellent Argent 2023 à l’échelle québécoise lors de l’AGA des Producteurs de lait du Québec.
2 e position : Ferme de la Carrière inc. Martin Joubert et Émilie Courchesne sont propriétaires de cette entreprise située à Upton.
3e position : Les Fermes Rosaire Bienvenu inc. Pierre Bienvenu et ses fils André, Daniel et Étienne Bienvenu sont copropriétaires de l’entreprise située à Upton.
Montérégie-Ouest
1re position : Ferme E. Fankhauser inc.
Les propriétaires sont Barbara Strahm, Ernest Fankhauser, Simon et Samuel Fankhauser de la Municipalité de SaintSébastien.
2e position : Ferme Estermann inc. Regula et Martin ont pris la relève de leurs parents, Rita et Thomas Estermann, sur la ferme située dans la Municipalité de Dundee.
3e position : Ferme D.G. Bourdeau inc. Propriété de Daniel Bourdeau et de sa mère, Lise Bellefleur, la Ferme D.G. Bourdeau est située dans la Municipalité de Havelock. Daniel est épaulé par sa conjointe, Mélanie Beaulac, son fils Gabriel et une employée motivée, Johanne.
ISABELLE COUTURE, agronome, conseillère en horticulture maraîchère, Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)
À mi-parcours, un projet de recherche appliquée d’une durée de deux ans qui obtient déjà des résultats transférables aux entreprises agricoles
Les virus transmis par les pucerons ailés, arrivés massivement des ÉtatsUnis à l’été 2022, ont provoqué d’importantes pertes de rendement chez les maraîchers du sud-ouest du Québec. À la suite de cette catastrophe, le MAPAQ a mis en place un groupe d’experts pour comprendre le phénomène et trouver des solutions. Déjà, les résultats de suivis et d’essais réalisés en 2023 par le Centre de recherche sur les grains (CÉROM), en collaboration avec le Centre de recherche agroalimentaire de Mirabel, sont utiles pour la préparation des prochaines saisons.
Le principal responsable des pertes de rendement subies en 2022 est le virus de la mosaïque du concombre (CMV). En effet, celui-ci a été trouvé dans la majorité des plants malades analysés par le Laboratoire d’expertise et de diagnostic en phytoprotection cette année-là.
La littérature scientifique rapporte qu’à lui seul, le CMV peut infecter plus de 1000 plantes, dont de nombreuses espèces de mauvaises herbes. Celles-ci permettraient aux virus de survivre et de se maintenir dans la nature pendant les périodes où aucune culture n’est en place.
Au Québec, la survie du CMV dans les mauvaises herbes vivaces et bisannuelles n’avait pas encore fait l’objet d’études. Grâce à ce projet de recherche, c’est maintenant chose faite.
La confirmation de la présence du CMV dans quelques mauvaises herbes
Tôt au printemps 2023, l’équipe de spécialistes des mauvaises herbes du CÉROM a visité 15 champs dans les régions de Laval, de Lanaudière et de la Montérégie, lesquels avaient été sélectionnés en raison d’importantes pertes causées par le CMV en 2022. Au pourtour de chacun de ces champs, une cinquantaine d’échantillons de mauvaises herbes ont été collectés pour un total de 750 échantillons rapportés au Laboratoire.
Le virus a été trouvé dans seulement quatre échantillons. Ceux-ci contenaient différentes variétés de mauvaises herbes : de l’achillée millefeuille, de la valériane officinale, de la rorippe des marais et du trèfle blanc. Ces mauvaises herbes provenaient de quatre champs distincts, dont deux situés à Laval, un dans Lanaudière et l’autre en Montérégie.
Contrairement à l’achillée millefeuille et à la rorippe des marais, peu présentes dans les bordures des champs inspectés, la valériane officinale et le trèfle blanc ont été trouvés à plusieurs reprises. Néanmoins, sur la vingtaine d’échantillons de valériane officinale et de trèfle blanc amassés, un seul contenait le CMV pour chacune de ces mauvaises herbes.
Le pissenlit a été échantillonné le plus fréquemment dans les 15 champs à l’étude, mais a toujours donné lieu à un résultat négatif pour le CMV.
Ces données confirment qu’au Québec, le virus de la mosaïque du concombre peut survivre dans quelques mauvaises herbes vivaces. En ce sens, il a été détecté dans un faible nombre de mauvaises herbes, soit 4 espèces sur un total de 85 échantillonnées, et la présence du virus y était faible, comme le montrent les cas de la valériane officinale et du trèfle blanc.
En revanche, un petit nombre de mauvaises herbes infectées suffit pour que débute un cycle de contamination viral en présence d’un grand nombre de pucerons ailés. En effet, les pucerons ailés prélèvent le virus d’une plante infectée dès qu’ils la goûtent, puis le transmettent aussitôt à d’autres plantes.
La manière de retarder la transmission du virus Même si le CMV est peu présent dans les mauvaises herbes au printemps, une fauche d’entretien est une bonne pratique permettant de réduire les sources d’inoculum du virus, tout particulièrement dans une année où de fortes populations de pucerons ailés sont observées.
Unis, sont anormalement élevées comme cela a été le cas en 2022. En très grand nombre, ces insectes acquièrent le CMV et le transmettent à de nombreuses plantes cultivées dans plusieurs champs.
Pour en savoir davantage sur les résultats des travaux menés sur ce sujet, on peut visionner le webinaire Pucerons, virus et mauvaises herbes : un trio redoutable sur la chaîne YouTube du MAPAQ.
Une augmentation du risque de transmission du CMV au cours d’une saison favorable aux pucerons ailés En 2023, les chercheurs ont étudié les populations de pucerons ailés dans des champs de courge et de soya à l’aide de pièges jaunes en forme de bols et de plaquettes collantes jaunes. Ils ont constaté que, dès juin, plusieurs espèces de pucerons ailés se trouvent déjà en bordure et à l’intérieur des champs. De plus, en présence de mauvaises herbes comportant le CMV, ces pucerons ailés pourraient acquérir la maladie et la transmettre à quelques plants maraîchers tôt en saison, après avoir fait des piqûres gustatives sur les mauvaises herbes contaminées puis sur les plantes cultivées.
Donc, au cours d’une année de faible transmission de virus, comme en 2023, il est tout à fait possible d’observer quelques plants maraîchers virosés à cause de la présence, dès le mois de juin, de pucerons ailés et de mauvaises herbes constituant des réservoirs pour le CMV à proximité des parcelles de légumes.
La situation peut cependant prendre une tournure catastrophique lorsque les populations de pucerons ailés, amenées par les vents en provenance des États-
MARIE-ÈVE DUBUC, AGRONOME,
Direction régionale de la Montérégie, ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ)
Le suivi du cumul des degrés-jours peut vous aider à choisir le meilleur moment pour faire la première coupe de fourrage et obtenir la meilleure qualité possible. Voyons comment.
Durant la saison de croissance d’une plante, la proportion de feuilles diminue et celle de tiges augmente. De plus, la teneur en lignine des tiges s’accroît. Ainsi, plus la date de récolte est tardive, plus le rendement augmente au détriment de la valeur nutritive du fourrage. Cela donne des fourrages de moindre qualité qui diminuent la productivité ou les performances des ruminants. Il faut donc trouver un équilibre entre rendement et qualité et, pour ce faire, le choix des dates de récolte est essentiel. Comme le rendement de la première récolte représente souvent la moitié du rendement annuel ou plus, il est important d’effectuer un bon suivi au champ en début de saison pour optimiser la première coupe.
L’agriculteur a accès à de multiples informations afin de l’aider à déterminer le moment optimal pour « faire les foins », en plus de ses propres observations sur l’évolution du stade de développement des plantes au champ. Parmi ces informations, il y a évidemment les prévisions météorologiques. Un autre indicateur à connaître est les degrés-jours (DJ) de croissance des plantes fourragères.
Que signifie degrés-jours?
Les degrés-jours, sur la base de 5 °C, sont une unité de mesure de chaleur établie selon la différence entre la température la plus chaude et la température la plus froide au-dessus de 5 °C au cours de 24 heures. Les valeurs quotidiennes des degrés-jours sont additionnées tout au long de la saison de croissance, ce qui donne un cumul des degrés-jours. C’est un indice d’accumulation de chaleur qui s’applique aux plantes fourragères. D’autres indicateurs de chaleur sont couramment utilisés pour des cultures différentes, notamment les unités thermiques maïs (UTM).
Plusieurs essais ont mis en évidence la relation entre les degrés-jours, sur la base de 5 °C ou 5 DJ, suivant un cumul à partir du 1er avril, et la maturité des plantes fourragères au moment de la première coupe. Le cumul des degrés-jours permet ainsi d’estimer le moment où seront atteints certains stades de développement des espèces fourragères. Des valeurs de référence pour le cumul des degrés-jours ont été établies pour différentes espèces fourragères sur une durée moyenne de 30 ans. Elles indiquent
Valeurs de référence du cumul des degrés-jours représentant la période idéale de la première coupe pour atteindre les stades phénologiques optimaux et un équilibre rendement-qualité des fourrages en production laitière
Espèce fourragère
Légumineuses
Luzerne
Trèfle rouge
Graminées
Alpiste roseau
Degrés-jours cumulés
200225250275300325350375400425450475500
Stades phénologiques optimaux pour la 1re coupe (production laitière)
Fin bouton à début floraison
Début bouton à début floraison
Bouton bien formé (fin bouton) à début floraison
Fin gonflement à début épiaison
Fin gonflement
Brome des prés Début épiaison
Brome inerme
Épiaison terminée
Dactyle* Fin gonflement
Fétuque élevée Début épiaison
Fléole des prés (mil)*
Fin gonflement à début épiaison
* Pour ces espèces fourragères, il existe sur le marché des variétés hâtives et tardives.
Préparé par Sarah Brousseau-Trudel, MAPAQ, 2023. Adapté du document de Fernand Turcotte, MAPAQ, 2021.
la période optimale de fauche, en termes de degrés-jours, pour tirer la meilleure qualité des différentes espèces fourragères (voir le tableau 1). Cependant, chaque entreprise agricole doit définir ses propres objectifs en matière de valeur nutritive et de rendement fourrager, ce qui aura une incidence sur la stratégie de récolte.
Puisque divers facteurs peuvent influencer la maturité, comme l’espèce et le cultivar, la situation géographique, la gestion de la culture ainsi que l’égouttement des champs, il est essentiel d’examiner les champs dès que le cap des 225 DJ est atteint. L’observation fréquente permet d’établir quelles parcelles ont atteint un stade de maturité plus avancé et devront être récoltées en premier.
Agrométéo Québec, un outil pour estimer la date de fauche
L’outil Agrométéo Québec permet de savoir quand, dans sa région, le cumul des degrés-jours s’approche des valeurs de référence quant à la maturité des plantes fourragères. Cela signifie que la période propice pour la première coupe est proche et que des visites au champ sont à prévoir pour valider les stades de croissance réels des plantes. En fait, le cumul des degrés-jours reste un indicateur et doit être complémentaire aux observations sur le terrain. Des visites au champ sont nécessaires, puisque la pluviométrie et d’autres facteurs influencent la croissance et la maturité des plantes. Pour obtenir de l’information sur l’accumulation des degrés-jours de sa région, il suffit de consulter le site Agrométéo Québec (agrometeo.org). En choisissant la station météorologique la plus proche de sa ferme, on obtient le cumul des degrés-jours pour la première coupe et d’autres indicateurs tels que l’indice d’assèchement ou les prévisions de précipitations. En résumé, le suivi du cumul des degrés-jours est un outil d’aide à la décision pour la première coupe de fourrage. Lorsque le cumul des degrés-jours de la
Brome des prés en épiaison. Photo Marie-Ève Dubuc, MAPAQ.
station météo à proximité s’approche des valeurs de référence (ex. : 225 DJ), c’est le signal non pas pour sortir la faucheuse, mais pour aller observer ses champs.
Info-plantes fourragères
En vue de promouvoir l’utilisation des degrés-jours et de faciliter le recours à ces données pour déterminer la première coupe de fourrage, les directions régionales de la Montérégie et du Centre-duQuébec du MAPAQ publient l’infolettre Plantes fourragères. En mai et en juin, les conseillères en productions animales et végétales du MAPAQ envoient une à deux infolettres par semaine qui indiquent l’évolution du cumul des degrés-jours et les prévisions de précipitations pour les stations météorologiques des deux régions. L’information provient des données d’Agrométéo Québec. L’infolettre contient aussi des observations réalisées chaque semaine lors de tournées dans les champs de plantes fourragères. De plus, de l’information sur différents thèmes associés aux plantes fourragères permet aux producteurs agricoles de parfaire leurs connaissances sur ce sujet!
Vous souhaitez vous abonner à cette infolettre? Il suffit de balayer le code QR pour votre région.
Note : En production bovine, il est possible de faire une récolte à des stades phénologiques plus avancés qu’en production laitière. Pour cela, il faut ajouter 50 DJ aux valeurs indiquées dans le tableau. En effet, des fourrages un peu plus matures combleront adéquatement les besoins de croissance des bovins de boucherie.
Montérégie
Centre-du-Québec
Références
Brousseau-Trudel, S. Les degrés-jours de croissance des plantes fourragères. 2023. En ligne : https://www.agrireseau.net/documents/ Document_110815.pdf
Turcotte, F. Les degrés-jours : outil complémentaire et signal d’alerte de l’état d’avancement de la maturité des prairies. 2 022. En ligne : www.mapaq.gouv.qc.ca/fr/Regions/ monteregie/profil/Pages/Info-plantesfourrageres.aspx