Gestion et Technologie Agricoles - Juin 2018

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Jeudi 7 juin 2018 | Volume 43 | 6 e Numéro

FAMILLES AGRICOLES

Une agriculture inventive et rassembleuse! Aussi dans cette édition : La livrée d’Amérique ...............................p. 14 La transition de l’entreprise agricole d’une génération à l’autre........................p. 16 Lancement du jardin Hortus Vitae...........p. 18

Photo François Larivière | Le Courrier ©


LA STRATÉGIE DE SANTÉ CANADA EN MATIÈRE DE SAINE ALIMENTATION

Un élément à considérer dans votre projet de transformation alimentaire JULIE CHABOT

Conseillère en transformation alimentaire Direction régionale du Centre-du-Québec MAPAQ

La Stratégie de Santé Canada en matière de saine alimentation vise à guider le consommateur dans ses choix vers des aliments plus sains. En tant qu’agrotransformateur, vous pouvez maintenant vous poser la question suivante : est-ce que mes produits alimentaires feront partie des meilleures options d’achat pour les consommateurs? Cette stratégie fédérale apportera certains changements dans le paysage alimentaire du pays. Le prochain Guide alimentaire canadien et l’information nutritionnelle à afficher obligatoirement sur les emballages pourraient mettre davantage en valeur votre produit ou, au contraire, lui faire perdre de son charme. La bonne nouvelle est que les attentes du consommateur convergent dans le même sens : la demande d’aliments sains est en hausse. Selon les tendances 2018 de l’agence en information commerciale Mintel, les consommateurs exigent une transparence totale de la part de l’industrie alimentaire. D’ailleurs, les consommateurs de plus en plus avertis consultent minutieusement la liste d’ingrédients des produits transformés. Ils sont également plus nombreux à s’attarder au procédé de transformation de l’aliment. Ainsi, les nouvelles exigences réglementaires vous permettront de jeter un regard nouveau sur vos produits déjà commercialisés ou sur vos projets. Si l’aspect nutritionnel de votre produit est perfectible, ce sera l’occasion de retravailler votre formulation afin de mieux répondre à la demande de produits de bonne qualité nutritive.

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Vers un nouveau Guide alimentaire canadien

Les principes directeurs et les recommandations pour la rédaction de ce guide sont disponibles à l’adresse www.consultationguidealimentaire.ca. Votre analyse de marché devra inévitablement considérer les nouvelles orientations de ce guide. Le processus de révision du guide est détaillé sur le site de Santé Canada. Son dévoilement est prévu en deux temps au cours des années 2018 et 2019. Pour être informé des développements de ce processus, il est possible de s’inscrire au Système de gestion de l’information sur les consultations et les intervenants. Parmi les champs d’intérêt, il faut sélectionner « Guide alimentaire ».

Des nouveautés dans l’étiquetage et les ingrédients autorisés

Nouveauté 1 - L’interdiction de recourir aux huiles partiellement hydrogénées Le 15 septembre 2017, Santé Canada a annoncé l’interdiction de recourir aux huiles partiellement hydrogénées (HPH) dans les aliments. Le procédé d’hydrogénation des huiles provoque des acides gras trans industriels. Ceux-ci peuvent nuire à la santé cardiovasculaire des consomma-

teurs. Différents aliments peuvent contenir des HPH, notamment les produits de boulangerie et de pâtisserie. Par exemple, on peut en trouver dans plusieurs pâtes à tarte et dans d’autres produits contenant des graisses végétales et du shortening. Si vos produits en contiennent, demandez à vos fournisseurs ce qu’ils ont à vous proposer comme solutions de rechange. Autant que possible, privilégiez les ingrédients à faible teneur en acides gras saturés. La date limite pour se conformer à l’élimination des HPH est le 15 septembre 2018. Après cette date, la vente des produits transformés contenant des HPH sera interdite. Pour des précisions, consultez l’Avis de modification - Interdire le recours aux huiles partiellement hydrogénées (HPH) dans les aliments sur le site www.canada.ca. Nouveauté 2 - Modifications de l’étiquetage alimentaire Depuis le 14 décembre 2016, Santé Canada a apporté des changements au Règlement sur les aliments et drogues en ce qui concerne les exigences applicables à l’étiquetage nutritionnel, à la liste des ingrédients et aux colorants alimentaires. Au cours de la période de transition de cinq ans, l’industrie peut suivre les exigences antérieures ou les nouvelles exigences. Mais à la fin de la période de transition, soit le 14 décembre 2021, les nouvelles exigences devront être appliquées. Pour des précisions, consultez l’Avis à l’industrie - Modifications réglementaires concernant l’étiquetage nutritionnel, la liste des ingrédients et les colorants alimentaires sur le site de l’Agence canadienne d’inspection des aliments. Les principaux changements d’étiqutage visent notamment : - le tableau de la valeur nutritive; - la liste des ingrédients; - la portion indiquée; - les renseignements sur les sucres. On peut consulter les détails pour l’ensemble des changements sur la page Modifications à l’étiquetage des aliments du site Internet du gouvernement fédéral. À titre d’exemple, on peut nommer des changements en lien avec la liste d’ingrédients tels que : - l’identification des colorants alimentaires par leur nom spécifique; - le regroupement des sucres. Quant à la table de la valeur nutritive, on peut nommer les exemples suivants : - l’établissement de quantités de référence réglementaires pour les aliments; - l’ajout d’un pourcentage de la valeur quotidienne des sucres totaux; - l’ajout du potassium à la liste des minéraux; - de nouvelles références de valeurs quotidiennes pour les nutriments; Pendant la période transitoire, si vous modifiez une partie de l’étiquette selon les nouvelles exigences réglementaires, vous devez modifier l’étiquette entière selon le nouveau règlement. Nouveauté 3 - Symbole soulignant les aliments à forte teneur en sucres, en sodium et en acides gras saturés (en projet) Le 9 février 2018, le gouvernement fédéral a lancé une nouvelle consultation

(terminée) qui vise à prendre une décision définitive quant à l’utilisation d’un symbole sur le devant d’un emballage. Un symbole viserait à mettre en évidence les aliments à forte teneur en sucres, en sodium et en acides gras saturés. Est-ce que votre projet ou les produits que vous commercialisez déjà seront visés par ce symbole?

La Stratégie de Santé Canada en matière de saine alimentation doit faire partie des éléments de réflexion à considérer dans votre projet. Vous souhaitez en discuter et approfondir le sujet? Contactez votre conseiller ou votre conseillère en transformation alimentaire du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation.

TRUCS ET ASTUCES POUR LES ENTREPRENEURS AGROALIMENTAIRES

Coup d’œil sur les tendances de consommation alimentaire Vous rêvez de démarrer votre entreprise agroalimentaire ou de transformation et vous souhaitez connaître les tendances du marché? Ce texte propose un regroupement de tendances pour vous aider dans votre réflexion, mais avant tout, il est important de connaître quelques règles de base. Tout d’abord, il faut tenir compte qu’à elles seules les tendances ne sont pas gage de succès. Outre les tendances, d’autres éléments doivent être documentés pour évaluer une idée, notamment les statistiques de consommation, les études scientifiques, la disponibilité de nouveaux ingrédients et procédés, les solutions offertes sur le marché, etc. D’autres parts, il faut apporter une réelle solution au consommateur. Ce dernier doit se trouver au centre de votre analyse: ses habitudes, son mode de vie, ses goûts, son environnement, son entourage, sa conscience, ses croyances, etc. À la lecture de votre plan d’affaires, il faudra être en mesure de répondre oui à plusieurs questions notamment : • Votre produit est-il réglementaire et sécuritaire? • Répond-t-il à un besoin? • Offre-t-il une solution novatrice? • Le prix est-il acceptable pour la clientèle ciblée? • Est-il différent de la concurrence? Lors de la Journée INPACQ Commercialisation et marketing 2018, la firme Zins Beauchesne et associés a présenté l’étude Tendances et dynamique des marchés au sein du secteur bioalimentaire québécois, disponible sur le site du MAPAQ du Centre-duQuébec. Cette étude, combinée aux observations d’autres sources telles Mintel, Innova Market Insight, XTC world innovation et Ricardo, permettent de regrouper les tendances pour en faire une lecture plus claire.

Tendances regroupées Le plaisir de manger • Goût; • Gâterie occasionnelle; • Petits plaisirs allégés; • Expérience; • Partage.

La paix d’esprit dans nos choix • Boire et manger local; • Transparence de l’industrie alimentaire; • Liste ingrédients; • Procédé de production de l’aliment (ex. bien-être animal) • Procédé de transformation de l’aliment; • Choix écologique. Soin de soi et recherche de bénéfices • Santé; • Naturel; • Produit « avec … » (enrichi); • Produit « faible en … »; • Biologique; • Procédé de transformation positif (ex. : fermentation); • Produit spécialisé à un mode de vie (ex. sportif). Gain de temps et praticité • Snacking; • Prêt-à-manger, prêt-à-cuire, prêt-à-réchauffer; • Commande en ligne; • Kit repas (boîte); • Technologie (appareils ménagers connectés et appareils à commande vocale). Sélectif par choix ou nécessité • Allergies et intolérances; • Produit « sans »; • Choix liés à des pratiques religieuses; • Produit végétarien ou végétalien.

Vous avez maintenant la tête pleine d’idées?

Il est important de rappeler que le succès du développement d’un produit repose avant tout sur une approche structurée et un accompagnement adéquat. Cette démarche inclut la validation du produit. La conférence Stratégie de développement d’aliments sains de Ronan Corcuff de l’Institut sur la Nutrition et les Aliments Fonctionnels, présentée également à la Journée INPACQ Commercialisation et marketing de 2018, propose quant à elle une démarche et des outils. Vous pouvez aussi la trouver sur le site du MAPAQ au www.mapaq.gouv.qc.ca/ fr/Regions/centreduquebec.


FERMES J.N. BEAUCHEMIN ET FILS - SAINT-OURS

Quand tout le monde regarde dans la même direction!

Véronique LEMONDE GTA

Chez les Beauchemin, l’agriculture a toujours fait partie de la vie quotidienne. Aujourd’hui, riche d’une belle relève dynamique, la ferme laitière qui comprend 300 vaches en lactation et plus de 1 000 hectares de culture transmet toujours aux plus jeunes de la famille le goût de se frotter à l’agriculture, tout en les laissant libres de leurs choix de vie définitifs. « Dès leur adolescence, les jeunes le voient assez vite s’ils aiment ou pas l’agriculture. On le ressent tout de suite, parce qu’une ferme, ce n’est pas seulement les défis plus technologiques, il faut encore érocher au printemps par exemple! », souligne Ghislain Beauchemin, l’un des quatre propriétaires des Fermes J.N. Beauchemin. C’est en 1961 que Jean-Noël Beauchemin et son épouse Marie-Ange s’établissent à Saint-Ours sur une terre de 60 hectares qui comprend à l’origine une douzaine de vaches. Au fil des années et à la suite de l’achat de plusieurs terres avoisinantes dans le rang St-Pierre de

Saint-Ours, la ferme prend de l’expansion et les quatre fils du couple, Ghislain, Michel, Yvan et Benoît mettent la main à la pâte avant de devenir les propriétaires à parts égales de l’entreprise qui, depuis 1993, porte le nom de Fermes J.N. Beauchemin et Fils. Aujourd’hui, la ferme est devenue un grand complexe agricole 15 fois plus grand qu’au moment de l’acquisition de ses premières terres en 1961. La relève, elle, se compose de deux fils de Ghislain et de sa conjointe Line également impliquée depuis des années sur la ferme familiale -, Renaud et Raphaël, et d’un fils de Michel, Jean-Michel. « On s’implique dans tous les aspects de la ferme que ce soit l’ensilage, les travaux à forfait, la traite ou le déneigement l’hiver. Tous les trois, nous sommes aussi sur le conseil d’administration de la ferme qui oriente toutes nos prises de décisions », indique Jean-Michel Beauchemin.

La transmission d’un savoir vaste

Pour les quatre frères Beauchemin, qui habitent les quatre maisons en face de la ferme, la transmission, par leur père, d’un savoir essentiel à la gestion d’une production laitière fut un atout indéniable à leurs débuts et durant leur jeunesse. « Ici, il n’y a pas de hiérarchie, nous tentons d’avoir un rapport d’équipe entre nous et avec nos employés. C’est ce que notre père préconisait également. Il expliquait les

ÉDITEUR : Benoit Chartier

DIRECTEUR DE LA PUBLICITÉ Guillaume Bédard

RÉDACTEUR EN CHEF : Martin Bourassa

PUBLICITAIRES :

ADJOINTE À LA RÉDACTION : Annie Blanchette TEXTES : Véronique Lemonde COORDINATION : Véronique Lemonde CONTRÔLEUR : Monique Laliberté DIRECTEUR DU TIRAGE : Pierre Charbonneau DIRECTEUR ADJOINT PRODUCTION : Louis Pelletier

Louise Beauregard Michel Bienvenue Manon Brasseur Candy Corriveau Luc Desrosiers Philippe Dumaine Josée Malo Isabelle St-Sauveur

Rentabilité et efficacité

Avec de la machinerie à la fine pointe de la technologie et de nouvelles étables construites en 2017, la Ferme J.N. Beauchemin trait ses 300 vaches (100 vaches/heure)

trois fois par jour à l’aide d’un carrousel de traite. Dans l’étable, les vaches sont gardées en stabulation libre, c’est-à-dire qu’elles peuvent utiliser n’importe quelle logette et mangeoire, ainsi que n’importe quel abreuvoir. Chaque animal du troupeau bénéficie d’un régime alimentaire équilibré qui est constitué principalement de foin et d’ensilage de toute sorte ainsi que de compléments alimentaires composés de céréales, de protéines végétales, de minéraux et de vitamines. Toutes les vaches bénéficient d’un confort maximal et d’une bonne aération à l’intérieur de l’étable. « Avec le prix du lait qui est à la baisse, il nous faut trouver par tous les moyens possibles des manières d’optimiser notre production, ce qui n’est pas évident. Le lait est toujours constitué de cycles et il faut avoir confiance en l’avenir », souligne Ghislain. « D’où l’importance d’avoir une équipe très solide, car la main-d’œuvre agricole n’est pas aisée à trouver. C’est l’efficacité qui mène constamment », de rajouter Renaud Beauchemin. En ce sens, la diversification est primordiale. La Fermes J.N. Beauchemin produit ainsi du maïsgrain, du soya alimentaire, du blé de consommation humaine (baguette de pain), des pois de conserverie vendus sous la marque Arctic Garden, de la luzerne, ainsi que de l’ensilage de maïs pour l’alimentation des animaux. fermebeauchemin.com

Line s’est toujours occupée du soin des animaux aux Fermes J.N. Beauchemin et Fils.

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26 500 Exemplaires Distribué dans Le Courrier de Saint-Hyacinthe et par la poste aux producteurs agricoles dans les région suivantes : Région Montérégie Est et Ouest Région Centre du Québec Région de l’Estrie

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Ghislain Beauchemin et sa conjointe Line, suivi de Raphaël, Renaud, Yvan et Jean-Michel Beauchemin. Photos Robert Gosselin | Le Courrier ©

choses et transmettait son savoir autant à ses fils qu’à ses employés. C’est important de tous travailler pour la même cause et de regarder dans la même direction », de dire Ghislain Beauchemin. Employés inclus, c’est tout de même une vingtaine de familles qui dépendent de Fermes J.N. Beauchemin! C’est de cette manière que leur relève a pu également trouver sa place dans un univers qu’ils connaissent depuis leur tendre enfance, mais qui évolue aussi continuellement. « Chausser les bottines de nos pères n’est pas toujours évident, mais nous devons trouver nos manières de faire par nous-mêmes, avec leur expérience », souligne Jean-Michel. « Nous aimons être avec nos jeunes, c’est indéniable, indique Ghislain. Et nous avons cette chance d’avoir des intergénérations ici avec fils, oncles, cousins. Nous sommes quatre frères avec un certain écart d’âge, donc notre frère le plus jeune a de très jeunes enfants et n’a pas une grande différence d’âge avec nos autres gars. Cela permet d’assurer une continuité sur la ferme plus fluide, sans choc brutal des générations. Et chacun peut ainsi y trouver sa place. »


VERGER CHAMPÊTRE – GÎTE & COMPAGNIE - GRANBY

Le rêve d’un couple près de la nature! Véronique LEMONDE GTA

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Décrire l’entreprise Verger Champêtre – Gîte & compagnie, de Granby, relève presque de l’impossible! Autant parce que les yeux ne savent pas où regarder tellement l’endroit est magnifique et vaste, autant parce les activités sur place sont variées et enrichissantes. Pour Mario Mailloux et Thérèse Choinière, c’est avant tout un choix et un mode de vie depuis 2002, alors qu’ils récupèrent un verger inexploité de 250 acres issu des terres de la famille de Mario, des producteurs laitiers. Thérèse Choinière provient également d’une famille de producteurs laitiers de la région de Roxton Pond. « Nous avons connu le monde des quotas laitiers où tu fais ta production et elle part dans la citerne. Nous, nous avions le goût d’amener des gens à la campagne et leur montrer de A à Z d’où proviennent les produits que nous allions leur offrir. Ce lien entre le produit et le consommateur est important », de dire Mme Choinière. C’est ainsi que naît le petit coin de paradis du Verger Champêtre où la vente de pommes et de sapins installe, en 2002, les premières balises d’une entreprise agrotouristique des plus complètes. Chaque année, le couple rajoute des éléments à son domaine agricole, rénove la boutique, commence la confection de pâtisseries, fait creuser un petit lac et débute une petite ferme d’élevage avec différents parcs d’animaux. Le Verger

Champêtre compte aujourd’hui près de 120 animaux qui ont tous un nom! « Tous les ans, nous avons des nouveautés », clame avec fierté Thérèse Choinière.

Un site pour tous les sens!

De la ferme de ses parents, Thérèse Choinière a acquis un amour inconditionnel pour les animaux et une habileté indéniable pour la cuisine. Ces deux passions se retrouvent au cœur même de l’entreprise agrotouristique qu’elle a bâtie avec son conjoint. À la boutique, les visiteurs retrouvent ainsi tous les produits faits dans la cuisine du Verger Champêtre, le tout provenant presque exclusivement des productions et de l’élevage du couple.

Terrines (agneaux, lapins, canards, chevreaux...), aïoli, moutardes, saucissons de chevreaux et d’alpagas, coupes de viandes diverses, légumes marinés, pesto à la fleur d’ail, graines de citrouille déshydratées, fudges maison aux pommes et aux poires, muffins, tartes, etc. « Cet été, c’est nouveau, nous aurons des savons avec herbes médicinales entourés de feutrine de laine d’alpaga. Nous sommes à finir d’élaborer un jardin d’herbes et une herboriste m’aide dans la confection de nouveaux produits. » Sur le site, un lieu merveilleux pour les familles avec ses 30 haltes pique-nique, il est possible de parcourir jusqu’à 2,7 km à travers les diverses productions du couple

Mario Mailloux et Thérèse Choinière ont bâti un rêve sur un ancien verger de 250 acres.

: pommiers, cerisiers, pruniers, sapins, ail, potager, etc. Aussi, les visiteurs découvrent les daims, les cygnes, les oies, les chèvres, les chevaux miniatures, les alpagas, la basse-cour et plus encore. Chaque section a aussi ses panneaux d’interprétation. « Nous avons creusé pour aménager une bande riveraine sur le terrain aussi et maintenant, c’est toute une biodiversité qui nous est donnée à observer avec plusieurs espèces d’oiseaux sur le site. La terre nous donne, mais nous devons lui redonner également. Et montrer aux gens tout ce que nous pouvons faire avec nos productions et élevages, c’est très gratifiant », ajoute Mme Choinière.


Le parc de daims promet des moments mémorables à quiconque y pose les pieds. Photos François Larivière | Le Courrier ©

Tout plein, encore et encore!

Avec pour slogan « Tout plein! », Verger Champêtre – Gîte & compagnie est maintenant bien plus que le verger d’origine et c’est ce que ses propriétaires veulent souligner. Boutique, centre d’interprétation, hébergement à la ferme La Mère Poule (2017), carrousel de chevaux miniatures pour les enfants, aire de jeux, volière, lieu pour accueillir des groupes scolaires ou de services de garde, les visiteurs ont plusieurs heures de plaisir devant eux sur le site. « Nous voulons que les gens soient libres lorsqu’ils viennent ici. Il y a un coût d’entrée et ensuite, ils se promènent sur le site, prennent le temps qu’ils veulent avec les animaux, découvrent nos produits. Ils peuvent acheter une boîte avec les éléments qu’ils souhaitent de la boutique et se constituer un lunch pour pique-niquer sur le site aussi. Tout

est pensé pour que les gens passent un beau moment. » Nouveauté cette année, l’activité « Safari » où il est possible (coût supplémentaire) de faire une promenade de 20 minutes sur le sentier avec un alpaga, un lama ou un cheval miniature. « Nous venons d’avoir une subvention pour élaborer un projet de cabane à sucre. Cette dernière sera accessible en 2020. Nous offrirons alors aux groupes qui le désirent la possibilité de venir y faire une fête ou un événement corporatif où ils pourront recueillir eux-mêmes l’eau d’érable à la chaudière et faire bouillir le tout pour repartir à la fin de la journée avec leur propre sirop d’érable. Ce sera unique au Québec. » Le Verger Champêtre – Gîte & compagnie tient aussi un kiosque de produits au marché public de Longueuil et à Tourisme Montérégie au Quartier Dix30. vergerchampetre.com

La zone plus forestière du Verger Champêtre – Gîte & compagnie est en pleine expansion.

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LA VALLÉE DU WAPITI - SAINT-BERNARD-DE-MICHAUDVILLE

Un élevage d’exception et unique! Véronique LEMONDE

GTA

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C’est une visite au Parc Oméga, à Montebello, qui a tout changé pour le couple de Saint-Bernard-de-Michaudville. Attirés par les wapitis, des mammifères herbivores de la famille des cervidés, Christine Langelier et Mathieu Lavallée mijotent alors l’idée de démarrer un élevage sur une terre qui appartient à ce moment-là au père de Christine. « Nous sommes tous les deux du milieu agricole. Mon père était dans l’équipement laitier et Mathieu travaille pour une entreprise de robots de traite. Nous souhaitions avoir une ferme, c’était un rêve, mais les productions qui fonctionnent selon le principe des quotas ne nous intéressaient pas. Donc, quand nous avons connu le wapiti, ce fut le coup de foudre! », explique Christine Langelier. En 2008-2009, le couple achète quelques wapitis, dont Princesse, une femelle wapiti du Manitoba qu’ils possèdent toujours. Ils apprennent alors à travailler avec ce cervidé, à le nourrir et comment l’élever. Ils lancent officiellement La Vallée du Wapiti en 2010, se consacrant au départ à la production de viande. « Au départ, l’investissement majeur a été l’installation de clôtures pour créer nos enclos extérieurs, car c’est un animal très fort et sauvage. Il y avait donc aussi des bâtiments et un système de contention », indique Mathieu Lavallée. En 2011, ils remportent une bourse de 10 000 $ offerte par la relève agricole. Ils ont aussi

gagné un prix dans le cadre du Gala Révélation 2012 dans la catégorie entreprise agricole.

Les mâles peuvent avoir huit « cors » [branches] ou plus sur chaque bois, mais

ce nombre n’a rien à voir avec l’âge ou la maturité d’un animal particulier.

Mâles d’exception

Au fil du temps, Mathieu, un amateur de chasse, commence à s’intéresser à l’élevage de mâles d’exception destinés à la chasse en enclos. Cette activité privée de luxe se déroule dans des parcs de chasse où des guides de chasse internationaux accueillent des chasseurs de partout dans le monde payant de forts prix pour abattre une bête de qualité supérieure. On parle ici de chasse close ou chasse en milieu clos. La Vallée du Wapiti s’occupe donc de la reproduction et de l’élevage de ces wapitis jusqu’à cinq ans d’âge. En comparaison, l’élevage de wapitis pour la viande requiert des bêtes entre deux et trois ans. L’entreprise est une des rares à se spécialiser dans ce type d’élevage qui mise énormément sur la beauté du panache de l’animal. Tout un système de pointage détermine d’ailleurs la supériorité du panache du wapiti qui vaudra son pesant d’or sur le marché de la chasse mondiale. « Au départ, vers un an et demi, le wapiti a son premier début de panache. Ce sera des cornes de velours au départ. Puis, dans le courant de l’été, le velours se calcifie et devient du bois dur. C’est ce qui est recherché bien entendu! Puis, l’hiver venu, le panache tombe tout simplement. D’année en année, le wapiti développe un plus grand panache », explique M. Lavallée.

Mathieu Lavallée et Christine Langelier posent devant quelques-uns de leurs wapitis, à Saint-Bernard-de-Michaudville. Le wapiti juste derrière eux porte fièrement son panache de « velours ». Le panache des wapitis pousse activement au printemps. Les bois sont couverts et protégés par une couche souple de tissu tégumentaire très vascularisée connue sous le nom de « velours ». Le velours disparaît ensuite au cours de l’été, lorsque les bois sont pleinement développés.


Produits dérivés

Avec les panaches de bois dur récupérés hiver, le couple offre des cornes individuelles ou des panaches complets pour les gens qui voudraient en faire des objets décoratifs. Le bois de velours peut aussi être vendu pour la confection de produits de santé naturelle. Depuis quelque temps également, Mathieu Lavallée vend des cornes à des meuneries qui en font des « os à gruger » très appréciés des chiens par exemple. « Pour ma part, je m’occupe de la viande et des visites éducatives. J’ai monté un petit centre d’interprétation et les visiteurs retrou-

vent aussi sept stations avec panneaux d’interprétation pour en apprendre plus sur le wapiti. Mathieu, lui, c’est vraiment la chasse qui est son dada. Nous nous complétons bien avec chacun nos domaines d’expertise », de dire Christine Langelier. Des coupes de viande de wapiti congelées sous vide sont disponibles au marché public de Saint-Hyacinthe, chez William J. Walter, et au Dépanneur des Patriotes de Saint-Denis-sur-Richelieu. Aussi, dans certains restaurants comme L’Empanaché à Saint-Hyacinthe, pour ne nommer que celui-ci. lavalleeduwapiti.com

La Vallée du Wapiti a un cheptel d’environ 40 wapitis, dont une quinzaine de femelles. Photos Robert Gosselin | Le Courrier ©

Pour obtenir les plus beaux panaches qui soit, un soin bien particulier doit être apporté à l’alimentation des wapitis.

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FERME DES 3 SAMSON - FARNHAM

Une famille agricole de cœur! Véronique LEMONDE GTA

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La famille Samson est tissée serrée. Ensemble, ils ont formé la Ferme des 3 Samson, en 2017, rassemblement des activités agricoles qui étaient jusqu’alors partie prenante de la Ferme J.Y. Samson, de leur père Jean-Yves. Entre grandes cultures et site d’engraissement porcin, la ferme dessert également 350 membres pour des paniers de légumes biologiques. Et parmi tout cela, quelques jeunes enfants qui courent ici et là, profitant de la vie à la campagne auprès de leur famille! Élevé sur la ferme familiale, André Samson développe avec son oncle Réal, un pionnier dans le monde des paniers de légumes biologiques, un intérêt pour la culture maraîchère. C’est avec son oncle qu’il apprend les rudiments de l’agriculture biologique et le b.a.-ba de l’agriculture soutenue par la communauté (ASC), aux alentours de 2002. À l’automne 2002, André Samson commence une formation professionnelle en horticulture à Saint-Hyacinthe. À l’hiver 2002-2003, il se fait alors proposer par son oncle de reprendre à son compte ses paniers du programme d’ASC, car ce dernier souhaite se consacrer aux cultures principales de son entreprise. Grâce à une parcelle de terre de deux hectares et demi qu’il loue alors à son père Jean-Yves, André reprend donc les paniers de son oncle avec enthousiasme. « Je travaillais pour le Dura-Club de Bedford lorsque j’ai rencontré André

dans le cadre d’un projet sur des fermes maraîchères, indique Sylviane Tardif qui est originaire de l’Abitibi. J’ai fait mon cours à l’ITA en production animale, mais

j’ai toujours eu une certaine attirance pour le maraîcher. Jeune, nous avions des cassis et j’adorais cela. J’ai donc joint la ferme à temps plein en 2006. » Entre

temps, André Samson fait prospérer sa production, passant de 40 à une centaine de partenaires et obtenant sa certification biologique Québec Vrai.

François Samson et sa fille, Jean-Yves Samson, André Samson et sa conjointe Sylviane Tardif et leurs deux enfants.


Tous unis

Jusqu’en 2017, Sylviane et André louent des parcelles de terre à Jean-Yves Samson. Puis, ce dernier souhaitant diminuer graduellement ses activités, son fils François, mécanicien agricole, est prêt à prendre la relève des grandes cultures et du site d’engraissement porcin. C’est à partir de là que la famille décide de se rassembler autour d’une nouvelle entité en 2017, la Ferme des 3 Samson. « Mon frère, Sylviane et moi avons donc pris la relève de notre père qui continue à être très actif avec nous. Nous avons une érablière qui l’occupe beaucoup et nous avons gagné du contingent en 2016 pour

vendre des barils à la fédération. Nous sommes passés ainsi de 2 000 entailles à la chaudière à 4 000 entailles à la tubulure. C’est tout un projet qui nous stimule énormément aussi », de dire André Samson. « Ce fut aussi l’occasion pour moi d’utiliser ma subvention à l’établissement. Nous sommes également allés chercher de l’aide pour tous les détails fiscaux et le processus à suivre pour ce transfert », ajoute Sylviane. « Chacun a ses forces et les tâches sont assez bien réparties entre nous, précise François Samson. Aussi, nos enfants voient notre travail et ce que nous faisons et c’est un beau mode de vie pour

Champ d’ails. Photos Robert Gosselin | Le Courrier ©

eux. Notre travail d’équipe est la plus solide des bases à la ferme. » La Ferme des 3 Samson possède cinq points de chute à Montréal pour ses paniers et un à Farnham. L’entreprise participe aussi à des marchés estivaux à Farnham et à l’Île-des-Sœurs. Fait intéressant à signaler, des paniers sont toujours disponibles pour la saison 2018 pour ceux qui désireraient s’inscrire. Un panier type pour le mois de juin peut comprendre des fraises, des fleurs d’ail, de la laitue frisée rouge, du chou rave, des pois mange-tout, des épinards, des radis rouges et des pousses de tournesol. 3samson.com

André Samson est à la base de Potager André Samson, maintenant partie prenante de la Ferme des 3 Samson.

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IQDHO

Connaissez-vous la livrée d’Amérique? La livrée d’Amérique cause des dommages à une panoplie d’arbres et d’arbustes. Cet insecte est souvent confondu avec la livrée des forêts. Voici l’essentiel à retenir afin de bien reconnaître la livrée d’Amérique.

Livrée d’Amérique

Nom scientifique : Malacosoma americanum (Fabricius) Nom anglais : Eastern tent caterpillar Classification : Lepidoptera : Lasiocampidae

Introduction

Les chenilles de la livrée d’Amérique se nourrissent du feuillage de végétaux ligneux au printemps. Les dégâts sont quel-

quefois spectaculaires, mais rarement mortels. Parfois, on peut se tromper entre la livrée d’Amérique et la livrée des forêts. Ces deux livrées se distinguent notamment par les taches blanches en forme de trous de serrure sur le dos de la livrée des forêts. De plus, la livrée d’Amérique fabrique une tente, alors que la livrée des forêts n’en forme pas.

Hôtes

Principalement des arbres et arbustes feuillus comme : amélanchier, aronia, aubépine, cerisier, cotonéaster, pommier, pommetier, prunier, poirier et autres. Elle préfère largement les espèces appartenant à la famille des Rosacées, et principalement les cerisiers.

Adulte de la livrée d’Amérique. Photo Léo-Guy Simard, CRDH

Identification

Oeufs • Noirs, disposés en masses compactes et ovales sur les rameaux. • Ces bagues d’œufs ont la texture de la tire-éponge et contiennent de 150 à 350 œufs. • La masse d’œufs mesure de 15 à 20 mm; elle est grise et couverte d’une substance brune ou noire (spumaline) qui ressemble à du vernis. Chenille (larve) • Tête gris foncé ou noir. • Corps de couleur noire avec une bande blanche longitudinale bien définie sur le dessus du dos, entourée de lignes orange. • Les larves sont toujours en colonies. Chrysalide • 20 mm de long. • Brune à noire et enfermée dans un cocon composé de soie jaunâtre. • Celle de la livrée d’Amérique est recouverte de poudre floconneuse jaune, alors que celle de la livrée des forêts est souvent entourée d’une feuille. Adulte • Papillon de nuit au corps robuste. • Tête et corps brun pâle et très poilu. • Ailes brun chamois; deux lignes parallèles blanches sont présentes au centre des ailes antérieures. La portion de l’aile qui est entourée de ces deux lignes est généralement un peu plus sombre que le reste de l’aile. • Envergure des ailes de 30 à 35 mm. • Dès le début du printemps, les larves émergent à la même période que le débourrement des feuilles des cerisiers sauvages. • Les jeunes larves sont grégaires et tissent de larges tentes de soie, généralement sur les fourches des arbres. • Cette tente sert d’abri aux larves qui s’alimentent du feuillage de l’arbre situé près de la tente. L’alimentation se fait le jour et les larves retournent au nid pour y passer la nuit, ou par temps pluvieux. • La grosseur de la tente augmente au fur et à mesure que les larves grossissent.

Dommages

14 - Jeudi 7 juin 2018 - Gestion et Technologie Agricoles

• Seule la chenille cause des problèmes. • Les larves des livrées d’Amérique s’alimentent et tissent leurs tentes de soie dans les fourches de l’arbre. • Les arbres peuvent devenir entièrement défoliés. • La croissance des arbres peut être diminuée lors de fortes infestations.

Périodes d’activité

• Chenilles : mai et juin. • Adultes : juillet.

Chenille de la livrée d’Amérique Photo IQDHO

Ennemis naturels

Au Québec en conditions naturelles, les parasitoïdes, comme certaines guêpes, et les organismes prédateurs, comme les oiseaux, les araignées et les fourmis, exercent un contrôle sur les populations de livrées.

Surveillance phytosanitaire

À l’automne et au printemps, dépister les masses d’œufs sur les branches.

Stratégies d’intervention Prévention et bonnes pratiques

• En hiver ou tôt au printemps, couper et brûler les rameaux qui portent des bagues d’œufs. • Appliquer une huile au stade dormant à la fin de l’hiver pour éliminer les œufs avant qu’ils n’éclosent au printemps. • Utiliser un jet d’eau à forte pression pour détruire les nids de livrées d’Amérique. • Tôt le matin ou tard en soirée, couper les branches qui portent les tentes des livrées d’Amérique et les brûler.

Lutte biologique

• Peu après l’apparition des chenilles au printemps, faire une application à l’aide d’un produit à base de Btk (Bacillus thuringiensis var. kurstaki). Pour être efficace, ce produit doit être appliqué lorsque les chenilles mangent les feuilles et par temps sombre, car le produit est photodégradable. • Des bio-insecticides constitués de micro-organismes sont homologués contre les livrées. Voir la liste des biopesticides homologués.

Lutte chimique

• Il n’est généralement pas nécessaire de traiter contre les livrées. • Pour la livrée d’Amérique, il est conseillé d’attendre le moment où toutes les chenilles d’une colonie sont présentes dans leur tente, et de simplement couper et détruire les branches sur lesquelles la tente était construite. • Des bio-insecticides sont homologués pour lutter contre les livrées. Voir la liste des biopesticides homologués. • Plusieurs insecticides conventionnels sont homologués pour lutter contre les livrées. Voir le site de SAgE pesticides. • Privilégier les produits à faible risque pour la santé et l’environnement.

Pour plus d’information

• Fiche d’IRIIS phytoprotection sur la livrée d’Amérique (Banque d’images etd’informations sur les ennemis des cultures). • Hébert, C., Comtois, B., & Morneau L. (2017). Insectes des arbres du Québec. Les publications du Québec, Québec, 299 p. • Liste des biopesticides homologués dans les cultures de pépinières ornementales. • Site de SAgE pesticides (Information sur les pesticides homologués ainsi que sur leur gestion rationnelle et sécuritaire). Texte adapté de la fiche technique La livrée d’Amérique et la livrée des forêts du Réseau d’avertissements phytosanitaires (RAP), Cultures ornementales en pépinière. Contenu provenant des conseillers en pépinière de l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (IQDHO).


Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 7 juin 2018 - 15


La transition de l’entreprise agricole d’une génération à l’autre livrer un message clair permettront d’éviter toute forme de tension.

Discutez du moment du retrait NATHALIE ARÈS

Conseillère en relève agricole MAPAQ Montérégie

Vous êtes propriétaire de votre entreprise depuis quelques décennies et vous l’avez vu évoluer au rythme des saisons. Beaucoup de passion, d’énergie et d’amour ont été investis dans cette ferme où, peutêtre, naquirent quelques enfants. Des émotions s’y rattachent. Vient maintenant l’aube de la retraite. Parfois, les charges émotives liées au processus du transfert poussent à remettre cette réflexion à plus tard. Est-ce votre cas? Est-ce que la continuation de votre entreprise agricole vous tient à cœur? Si votre réponse est oui et que vous avez identifié une relève dans votre famille, une bonne préparation s’avère nécessaire. Prendre le temps de planifier le transfert fait partie intégrante d’une saine gestion de votre entreprise. Par contre, si votre réponse est non, vous avez le droit, vous êtes maître chez vous. Cependant, je vous invite à explorer différentes options qui pourraient répondre à vos attentes, tout en permettant à une relève de s’établir en agriculture.

Commencez par la communication

Pour communiquer efficacement, un échange respectueux est de mise. Savoir écouter l’autre et garder une ouverture d’esprit est primordial. Il faut laisser le temps à chacun de s’exprimer. Quand ce n’est pas clair, ne jamais supposer ce que l’autre veut dire sans valider avec lui. De plus, utiliser le « je », trouver le ton juste et

Fixez-vous un échéancier avec les étapes importantes à franchir. Discutez ensemble, cédants et relève, pour convenir d’un plan de match qui conviendrait à tous. Pensez à faire la distinction entre le patrimoine familial et l’entreprise.

Confirmez le choix de la relève

Le choix de la relève doit se faire d’une façon réfléchie. Il n’y a rien comme l’expérience sur le « plancher des vaches » pour tester la compétence d’une relève. Évaluez son degré de responsabilité, son autonomie, sa motivation à participer à la gestion et ses capacités de gestionnaire. Laissez du temps au futur entrepreneur pour développer les ressources nécessaires et atteindre les objectifs.

continuer de travailler sur la ferme. Si oui, à quel rythme? Quelles tâches souhaitezvous délaisser et lesquelles souhaitezvous garder?

Vous aspirez à trouver une relève non apparentée?

Visitez le site de L’ARTERRE (www. arterre.ca). L’ARTERRE est un service de maillage axé sur l’accompagnement et le jumelage entre aspirants-agriculteurs et propriétaires. Comment trouver la bonne relève? Vous pouvez essayer de travailler avec cette relève d’abord comme employée. La relation de confiance est à la base du transfert non apparenté, tout comme le transfert familial. Il se pourrait que vous ayez à recommencer une, deux ou trois fois. Si trouver une relève est vraiment votre souhait, gardez espoir : c’est faisable.

Sachez vous entourer

Un regard extérieur et avisé pourrait vous aider à réfléchir à votre situation. Consultez des ressources externes (exemples : conseiller en transfert, conseiller en gestion, comptable, directeur de compte, notaire, fiscaliste, etc.). Il est possible d’obtenir un soutien financier pour certains de ces services. Pour en savoir davantage, contactez votre réseau Agriconseils (www.agriconseils.qc.ca). Pour le futur entrepreneur, une rencontre avec le conseiller ou la conseillère en relève du MAPAQ est un incontournable. La continuité de votre entreprise vous tient à cœur? Rendez-la possible! Source : Cet article a été inspiré de la documentation d’Huguette Veillette, responsable du Service d’accompagnement sur l’avenir des entreprises agricoles de la Mauricie.

Positionnez l’entreprise pour en assurer la transférabilité

Faites le point sur la situation actuelle et vos objectifs futurs. Une simple projection sur quelques années vous donnera une idée plus claire pour la réalisation de votre transfert. Bâtissez un plan de transition avec rigueur, et surtout, communiquez clairement avec les personnes concernées par le transfert, qu’elles évoluent ou non au sein de l’entreprise.

Discutez des conditions de vente

Quel serait le prix de vente et les modalités de paiement (ex. : versement à la signature ds contrats, versements périodiques, rente annuelle, etc.).

Préparez-vous comme cédant

Réfléchissez à comment vous voulez vivre votre retraite. Ayez à cœur votre santé. Déterminez si vous avez le goût de

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Les impacts des insecticides sur les prédateurs LOUIS ROBERT, AGR., M. SC. MAPAQ Montérégie

Les conséquences néfastes sur les pollinisateurs (dont les abeilles) des insecticides utilisés en grandes cultures (surtout pour le maïs et le soya) font souvent la manchette. La controverse au sujet de ces conséquences a amené plusieurs autorités (Union européenne1, Ontario2, etc.) à légiférer sur l’usage de ces produits. Toutefois, on a accordé peu d’intérêt jusqu’à maintenant aux impacts que pourraient avoir ces traitements sur les insectes, les arthropodes (mites, acariens, etc.) et les autres prédateurs naturels des insectes qu’ils visent. En principe, les néonicotinoïdes (ou « néonics ») et les pyréthroïdes (l’autre groupe d’insecticides communément

utilisés) n’agissent pas de façon spécifique. Leurs matières actives (l’imidaclopride, la clothianidine, le thiaméthoxame ou les pyréthroïdes) affectent à des degrés divers beaucoup d’autres organismes apparentés aux ennemis des cultures, que ce soit par exposition directe ou par une altération de l’équilibre entre les populations de prédateurs et de proies3. Cependant, contrairement aux pyréthroïdes qui les ont précédés sur le marché, les néonicotinoïdes sont appliqués presque exclusivement par le fournisseur de semences, sous la forme d’un traitement de ces semences. On a d’abord pensé que l’application localisée du pesticide limiterait les dégâts par rapport, par exemple, à la pulvérisation d’un insecticide sur le feuillage. On sait maintenant que, bien que 90 % de la matière active demeure dans le sol jusqu’à plusieurs années après le traitement ou le semis, on en retrouve dans tout l’écosystème, et en concentrations suffisantes pour nuire aux populations d’organismes non visées4,5.

De nombreux travaux concernant les effets de ces produits sur les prédateurs naturels des cultures agricoles ont été menés dans les instituts de recherche publics et universitaires et publiés dans les périodiques scientifiques. À titre d’exemple, une publication du 7 décembre 2016 fait état d’une méta-analyse des effets des traitements insecticides sur les populations d’insectes connus comme ayant un certain contrôle sur les ravageurs du maïs et du soya6. Rappelons qu’une méta-analyse est une méthode utilisée pour synthétiser et comparer des résultats provenant d’un grand nombre d’études d’origines diverses. Celle de 2016 a mis l’accent sur les principaux types d’insecticides utilisés en grandes cultures : les néonicotinoïdes sur la semence ou les pyréthroïdes sur la semence ou le feuillage. On a comparé les traitements entre eux (néonicotinoïdes contre pyréthroïdes) ou à des témoins non traités aux insecticides. Les auteurs s’attendaient à un impact des néonicotinoïdes plus faible que celui des

pyréthroïdes sur les prédateurs naturels. Toutefois, les résultats de cette méta-analyse de 28 études européennes et nord-américaines démontrent que les néonicotinoïdes ont eu un effet négatif semblable à celui des pyréthroïdes dans le maïs et le soya. Ainsi, l’analyse de près de 1 000 observations indique que ces insecticides ont réduit les populations d’insectes bénéfiques non ciblées de 16 % en moyenne. Les néonicotinoïdes appliqués sur la semence présentent donc, pour ces insectes, un risque semblable à celui des pyréthroïdes pulvérisés sur le feuillage. Les méta-analyses font souvent ressortir une grande variabilité entre les résultats des études. Cela n’a pas été le cas cette fois-ci. L’amplitude de l’effet négatif constaté (de 15 à 20 % moins d’insectes bénéfiques avec les traitements insecticides) était relativement constante d’une étude à l’autre, pour des traitements comparables, sans égard à la matière active ni même à la culture (maïs ou soya).


Des bandes fleuries sur votre entreprise? Pourquoi pas! Biopesticides et introduction d’insectes bénéfiques ELISABETH LEFRANÇOIS

Conseillère en productions fruitières émergentes et horticulture biologique MAPAQ Montérégie

Entreprise découlant du travail de cinq générations sur la terre du Grand Rang à Saint-Hyacinthe, Les Serres Rosaire Pion se spécialisent dans la production de vivaces et de fines herbes. La 6e génération a même déjà commencé à travailler dans différents secteurs de l’entreprise. Cette entreprise cultive son savoir-faire en s’entourant de professionnels au sein de l’entreprise, en travaillant avec des conseillers externes ainsi qu’en étant ouverte à l’innovation. Ceci avec l’objectif d’offrir des produits de qualité et un environnement de travail sain pour leurs employés. C’est d’ailleurs le souci de la santé des travailleurs et de l’environnement qui les a dirigés, il y a plus de 10 ans, vers la lutte intégrée. L’adoption des pratiques de lutte intégrée s’est faite sur plusieurs années à mesure qu’ils se familiarisaient avec les techniques et découvraient de nouveaux produits. Leur travail avec l’Institut québécois du développement de l’horticulture ornementale (IQDHO) a fortement contribué à l’évolution de l’entreprise. Cette démarche a démarré avec l’équipe responsable de la gestion phytosanitaire dans l’entreprise. Les propriétaires, Caroline et Dominic Pion, ont tout de suite accepté l’idée et y ont adhéré. Ces pratiques ont été implantées en premier lieu dans les serres et les tunnels de production. Ils commencent tranquillement à déployer ces pratiques sur les tapis de production et en champ.

Parmi leurs pratiques de lutte intégrée, Les Serres Rosaire Pion utilisent des biopesticides et introduisent des insectes bénéfiques. L’introduction entre autres d’Orius sp. pour le contrôle des thrips donne de très bons résultats dans les serres. De plus, la réduction des traitements phytosanitaires leur a permis d’observer une diversité d’insectes bénéfiques présents naturellement sur l’entreprise. C’est ainsi que l’idée d’augmenter la biodiversité naturelle par l’utilisation de bandes fleuries a fait son entrée.

Projets biodiversité en 2016

En 2016, l’entreprise a implanté deux projets en biodiversité. Isabelle Fortin, agronome responsable de la phytoprotection dans l’entreprise, était la chef d’orchestre de tout cela. En juin, l’entreprise a implanté une bande fleurie dans un champ adjacent aux tapis de production qui était habituellement laissé en jachère. Ce projet a été réalisé en vertu du sous-volet 1 du programme Prime-vert 2013-2018 du ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ). L’implantation, composée d’annuelles et de vivaces, a donné une belle zone fleurie, mais a aussi permis de faire plusieurs apprentissages. L’un de ces apprentissages est le fait que la caractérisation et la préparation du terrain sont des étapes primordiales pour obtenir une bande uniforme et vigoureuse. Elles ne doivent pas être laissées au hasard. Garder une portion des semences peut aussi être une bonne idée. Voici pourquoi : suite à l’implantation de la bande, l’équipe des Serres a retrouvé énormément de galinsoga dans leur champ, une mauvaise herbe qu’ils n’avaient encore jamais vue dans cette parcelle. En 2016, ils n’avaient

pas gardé de semences, et ils n’ont donc pas pu vérifier la présence de graines de galinsoga dans le mélange. Par la suite, ce fut fait. Un producteur averti en vaut deux ! Malgré tout, la bande fleurie s’est très bien développée et au mois de juillet, il y avait une quantité et une diversité d’insectes impressionnante. Il n’y a pas eu de suivi scientifique strict, mais cette année-là, ainsi que la suivante, aucun traitement insecticide n’a été requis dans les chrysanthèmes sur le tapis de production adjacent à la bande fleurie. Le deuxième projet avait pour objectif d’évaluer l’implantation de bandes fleuries sur les populations de thrips dans les hémérocalles en pot. Ce projet a été réalisé en collaboration avec l’IQDHO, l’Institut de recherche et de développement en agroenvironnement (IRDA) ainsi que le MAPAQ. Des pots fleuris ont été distribués dans une parcelle d’hémérocalles en pot. Les espèces florales (alysson, calendule et cosmos) ont été sélectionnées pour leur attrait à Orius sp., un prédateur connu des thrips. Des tournesols ont été ajoutés à la demande des propriétaires, en mémoire de leur père. Pendant toute la saison, des observations sur les populations de thrips, des autres insectes ravageurs connus, ainsi que des insectes bénéfiques ont été faits dans les hémérocalles et les bandes fleuries. Les mêmes observations ont été réalisées dans une parcelle d’hémérocalle témoin à plus de 30 m des bandes fleuries. Les résultats ont été présentés lors de la journée des producteurs de serre de l’IQDHO en février 2017. La présentation est disponible sur le site d’Agri-Réseau. Ce projet a permis d’en apprendre plus sur les dynamiques des populations de thrips et leurs prédateurs au cours de la saison, de se familiariser avec le suivi requis par les bandes fleuries, ainsi qu’avec les différentes espèces de plantes à fleurs.

Retombées pour l’entreprise et vision pour l’avenir

La démarche vers la lutte intégrée et les projets de bandes fleuries ont eu plusieurs impacts très positifs pour l’entreprise. En plus de réduire l’utilisation des pesticides, et ainsi d’améliorer les conditions de travail, l’adoption de la lutte intégrée a changé le rapport des employés avec les méthodes de contrôle des ravageurs. Isabelle Fortin raconte : « Quand on voit un ravageur, on ne dit plus : “ Ah non! Je vais devoir appliquer un pesticide”, on se dit plutôt : “Oui! Je vais mettre des insectes bénéfiques” ». De plus, l’équipe de phytoprotection a su créer un climat de collaboration avec les différents employés des autres secteurs de l’entreprise qui contribuent tous par leurs observations anecdotiques à bonifier les observations faites lors des dépistages hebdomadaires. Par ailleurs, les projets de bandes fleuries permettent aux employés de libérer leur créativité, et de casser la monotonie. Ils sont une source d’apprentissage et de développement des compétences. L’équipe de phytoprotection est très proactive pour se créer des outils de travail. Ils ont créé un guide pour faciliter le suivi entomologique pour la lutte intégrée et ont monté une banque de photos pour suivre le développement des bandes fleuries et des insectes présents dans celle-ci. Tous ces aspects contribuent au sentiment de fierté des employés. Les bandes fleuries sont là pour rester aux Serres Rosaires Pion. Une nouvelle bande devrait être implantée en 2018 dans un champ d’hémérocalles. L’objectif est encore une fois de favoriser la présence d’Orius sp. qui est un excellent moyen de contrôle pour les thrips, lorsqu’introduits. « Il serait vraiment intéressant de pouvoir implanter des bandes fleuries tout le long des tunnels, plutôt qu’avoir à gérer les mauvaises herbes », conclut Isabelle Fortin.

naturels des ennemis des cultures Références : 1. European Commission. Commission implementing regulation (EU) no 485/2013. Official Journal of the European Union. 2013; L 139 : 12-26. 2. Gouvernement de l’Ontario. Ontario regulation 139/15 made under the pesticides act. Ontario Ministry of Government Services; 2015. 3. Chagnon, M., Kreutzweiser, D., Mitchell, E.A., Morrissey, C.A., Noome, D.A., et Van der Sluijs, J.P. Risks of large-scale use of systemic insecticides to ecosystem functioning and services. Environmental Science and Pollution Research. 2009; 22 : 119-134. 4. Goulson, D. An overview of the environmental risks posed by neonicotinoid insecticides. Journal of Applied Ecology. 2013; 50 : 977-987. 5. Morissey, C.A., Mineau, P., Devries, J.H., Sanchez-Bayo, F., Liess, M., Cavallaro, M.C., et Liber, K. Neonicotinoid contamination of global surface waters and associated risk to aquatic invertebrates: A review. Environmental International. 2015; 74 : 291-303.

6. Douglas, M.R., et Tooker, J.F. Meta-analysis reveals that seedapplied neonicotinoids and pyrethroids have similar negative effects on abundance of arthropod natural enemies. PeerJ. 2016; 4(e2776). DOI : 10.7717/peerj.2776.

7. 7 Labrie, G. Les traitements de semence insecticides sont-ils compatibles avec la lutte intégrée? Symposium du congrès conjoint de la Société d’entomologie du Québec et de la Société de protection des plantes du Québec, Nicolet, 2-4 novembre 2016.

Photo Brigitte Duval, agronome

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 7 juin 2018 - 17

On a aussi pu déterminer que l’effet se produit davantage par une exposition directe que par une altération de l’équilibre des populations de prédateurs et de proies, bien que ce type d’effet se produise parfois, et à des niveaux intenses. Comme prévu, ce sont les insectes non ciblés vivant dans le sol qui ont subi les baisses de population les plus marquées, plutôt que ceux accomplissant une bonne partie de leur cycle vital sur les parties aériennes des plantes. Les traitements des semences appliqués de façon systématique sont peu compatibles avec la gestion intégrée des ennemis des cultures. Ils sont trop souvent employés sans que l’on ait vérifié la présence ou non du ou des ravageurs visés. Considérant la démonstration scientifique découlant des travaux réalisés sous nos conditions de culture et des conditions climatiques, ainsi que la faible fréquence des dommages réels causés par ces ravageurs7, on est certainement en droit de remettre en question la pertinence d’une application de ces produits à une aussi grande échelle.


Hortus Vitae : dévoilement du jardin-école 2018 par les finissants de l’ITA

Le jardin-école réalisé par les finissants de 2018 du programme de PCHO se trouve sur le terrain du Jardin Daniel A. Séguin.

18 - Jeudi 7 juin 2018 - Gestion et Technologie Agricoles

Aménagement unique déployé sur le thème du « jardin des extrêmes », le jardin Hortus Vitae a été inauguré le 4 mai par cinq finissants du programme de paysage et commercialisation en horticulture ornementale (PCHO) de l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA), campus Saint-Hyacinthe. L’inauguration a eu lieu au Jardin Daniel A. Séguin, où affluent chaque année près de 15 000 visiteurs et un grand nombre d’acteurs du milieu horticole. Le jardin-école de l’ITA permet aux étudiants de mettre en pratique les connaissances acquises tout au long des

trois années de leur formation, en réalisant les étapes de la conception, de la planification et de la réalisation. Il s’agit d’une approche pédagogique exclusive qui donne aux finissants la possibilité d’assimiler et de développer diverses compétences essentielles en vue de se distinguer au moment de leur entrée dans l’industrie horticole. Hortus Vitae propose un parcours original qui fait voyager le visiteur dans différents univers correspondant à six étapes essentielles de la vie. L’expérience s’amorce sur le seuil de sa vie, et évoque la venue dans le monde par une architec-

ture unique. Puis, la traversée d’un tunnel incarne les épreuves qu’il faut affronter et qui forgent l’avenir. Le parcours se poursuit sous une structure de kokédamas, telle une transition vers un monde de géants où l’on découvre d’imposants éléments évoquant l’humilité dont il faut faire preuve dans la vie. L’expérience se termine par le « repos du guerrier », soit un espace destiné à refaire le plein d’énergie. Celui-ci nous amène dans une aire révélant la grandeur des accomplissements humains par rapport au monde miniature qui nous entoure. En somme, le jardin Hortus Vitae est plus

qu’un parcours : c’est tout un monde à vivre et à découvrir! La réalisation de ce projet d’envergure n’aurait jamais été possible sans l’appui des nombreux partenaires qui soutiennent la relève horticole année après année. L’engagement et le soutien des professeurs et des technologues ont été importants pour mener à bien cette initiative, de même que la participation active des étudiants de première et de deuxième année de PCHO. Pour plus d’information sur le jardin Hortus Vitae, visitez la page Facebook ITAjardinsPCHO ou le www.ita.qc.ca.


Des pelouses plus durables grâce à des recherches menées en Ontario TIFFANY MAYER

AgInnovation Ontario

Michael Brownbridge éprouve un grand respect pour une simple pelouse. Tout d’abord, l’herbe possède une remarquable capacité de survie. Pendant les sécheresses, ces plaques d’herbes brunes qui semblent mortes sont tout simplement en dormance jusqu’à ce que les prochaines grandes pluies leur redonnent leur couleur verte resplendissante. Durant les journées chaudes, les pelouses expulsent l’humidité présente dans l’air pour refroidir les environnements urbains. Elles agissent également comme des éponges qui retiennent l’humidité après de fortes pluies pour ensuite la libérer lentement au profit des arbres et autres plantes qui poussent à proximité. Elles ont également la capacité de retenir et de filtrer les polluants. « C’est une des plantes les plus exceptionnelles de la planète », affirme M. Brownbridge. Mais tous les grands ont aussi des ennemis. Pour l’herbe, cela inclut la punaise velue et le hanneton européen (ver blanc). Heureusement, Michael Brownbridge, le directeur de la recherche sur les systèmes de production horticoles du Vineland Research and Innovation Centre, a trouvé des solutions pour obtenir un gazon plus vert et exempt de parasites – des deux côtés de la clôture.

Ses recherches ont été entreprises il y a sept ans alors que le gouvernement provincial proposait d’interdire l’utilisation de pesticides à des fins esthétiques et que l’industrie du gazon était à la recherche de nouveaux produits antiparasitaires. Les recherches de M. Brownbridge ont permis de constater que des agents non toxiques, dont les nématodes et les régulateurs biologiques, peuvent fonctionner, mais pas nécessairement pour répondre au besoin de l’industrie. Il a donc commencé à étudier les variétés d’herbe pouvant mieux résister aux para-

sites et s’adapter à notre environnement changeant. M. Brownbridge a découvert de nouvelles variétés de fétuques et d’ivraies dotées de systèmes racinaires ayant une capacité de rétention de l’humidité et des nutriments plus efficace, qui nécessitent moins d’eau pour se développer, et dont l’aspect est aussi attrayant que le traditionnel pâturin des prés. Mieux encore, certaines nouvelles variétés contiennent des microbes appelés endophytes qui produisent des déchets qui sont toxiques ou indigestes pour la punaise velue et le ver blanc. Les endophytes

Photo Vineland Research and Innovation Centre

rendent l’herbe encore plus résistante en période de stress, notamment lors d’une sécheresse. Les graminées n’ont pas besoin d’être parfaites pour repousser les insectes nuisibles, note-t-il. Leur rôle est d’atténuer les infestations et de laisser les méthodes de lutte contre les parasites mises en place faire le reste; par exemple, M. Brownbridge et son équipe ont constaté que l’application de certaines espèces de nématodes au début de l’automne plutôt qu’au printemps réduisait de moitié l’infestation de vers blancs. Les chercheurs de Vineland étudient de nouvelles variétés d’herbe dans des gazonnières situées à Hamilton et à Wainfleet. Des pelouses – même celles déjà existantes – peuvent également être semées avec ces nouvelles variétés à croissance rapide. « Nous calculons que si votre pelouse est composée de plus de 20 % de ces herbes, vous aurez la présence de certains de ces insectes dissuasifs », dit-il. Le plus grand avantage de ces recherches n’est pas d’obtenir un beau tapis verdoyant, mais plutôt d’avoir un gazon plus durable et qui exige moins d’intrants. « La pelouse est une composante vivante et fonctionnelle de l’environnement qui fournit un bon apport en oxygène. Si nous adoptons une approche différente à son égard et si nous en prenons soin – sans pour autant en faire trop – celle-ci peut jouer un rôle clé dans notre environnement », conclut-il.

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 7 juin 2018 - 19


TRAVAUX

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20 - Jeudi 7 juin 2018 - Gestion et Technologie Agricoles

INFORMATION 450 773-6028


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marchés publics en Montérégie Pour les horaires, rendez-vous sur : www.mapaq.gouv.qc.ca/monteregie-marches

Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 7 juin 2018 - 21


La Montérégie : terreau Fruits et légumes, fertile pour la formation nouvelle formation en horticulture en ligne ÉLIANE PROVOST

Répondante en formation agricole Collectif en formation agricole Montérégie

22 - Jeudi 7 juin 2018 - Gestion et Technologie Agricoles

L’Institut de technologie agroalimentaire au Campus de Saint-Hyacinthe forme des étudiants passionnés d’horticulture. Une partie de la formation est pratique grâce à la proximité du campus au Jardin Daniel A. Séguin. On peut y observer le travail des étudiants dans le Pavillon horticole écoresponsable. Toitures et murs intérieurs/extérieurs végétalisés et jardin de la relève ne sont que quelques accomplissements des étudiants qu’il nous est possible d’y observer. De plus, toute personne qui travaille dans le domaine horticole peut aller suivre des cours en formation continue. D’une durée de quelques heures seule-

GUYLAINE MARTIN

ment, les cours permettent de mettre à jour les connaissances et de partager les dernières découvertes dans le domaine. Les cours de formation continue abordent plusieurs sujets variés, tels que l’aménagement, l’arboriculture, la conception, la lutte intégrée, les phytotechnologies et infrastructures vertes et la vente et mise en marché. Grâce à la présence de cet Institut dans sa région, la Montérégie peut être fière de compter sur des travailleurs horticoles spécialisés. ita.qc.ca/Fr/sthyacinthe/

Répondante en formation agricole Collectif en formation agricole Centre-du-Québec

Dans le secteur des fruits et légumes, certaines entreprises agricoles ont adhéré au programme volontaire de salubrité des aliments Canada Gap. Le programme fixe des exigences en matière d’utilisation des pesticides.

Une formation en ligne a été développée pour permettre aux travailleurs agricoles, sans certificat, d’appliquer sous supervision des pesticides de façon sécuritaire. Cette formation ne donne pas droit au certificat relatif aux travaux comportant l’utilisation de pesticides. La formation est offerte en français et en espagnol. Les participants peuvent s’inscrire, payer, suivre la formation, passer un examen, puis imprimer leur attestation de participation directement en ligne. Pour plus d’information : contactez Agricarrière au 450 679-0530 ou https:// edu.agricarrieres.qc.ca/ .


Gestion et Technologie Agricoles - Jeudi 7 juin 2018 - 23


24 - Jeudi 7 juin 2018 - Gestion et Technologie Agricoles


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