Aurore De Wilde : « LA CRISE DE LA COVID A MALHEUREUSEMENT REPORTÉ NOS PROJETS DE DIGITALISATION » Partenaire de la Fédération Nationale des infirmie(r)s de Belgique, la Fédération des Infirmier(e)s Indépendant(e)s de Belgique (FIIB) est une association de promotion et de défense professionnelle. Créée en 2009, elle a la particularité de représenter ce secteur au sein des différents organes comme la commission de 1ère instance de l’INAMI, Inficonsor, l’UGIB etc. Elle participe activement à la formation permanente et informe ses membres des nouveautés et actualités en matière de soins de santé en rapport avec la profession. Bouleversée tout comme l’INAMI par la pandémie, l’association a dû suspendre ou reporter plusieurs projets importants.
Aurore De Wilde
Présidente Fédération des Infirmier(e)s Indépendant(e)s de Belgique
D.P.L. : Qu’est-ce que la crise de la COVID a changé dans le fonctionnement de votre fédération ?
D.P.L. : Le digital va-t-il offrir à vos yeux de grandes avancées ?
ADW : Face à la COVID, Il ne faut pas oublier que les infirmiè(s)s ont été en première ligne avec un manque de matériel criant, faute de cadastre fiable et, dans un contexte lié au RGPD, l’aide logistique a été lourdement impactée. L’organisation de formations ainsi que la poursuite de la digitalisation de notre métier ont été quasi inexistantes. Faute de temps, nous n’avons pas pu travailler sur les dossiers qui nous tiennent à cœur comme le projet de création d’un ordre infirmier ou d’un ordre regroupant toutes les professions de santé n’en ayant pas, ou la révision de la nomenclature etc.
A.D.W. : Oui. Il y a beaucoup d’initiatives intéressantes notamment dans les pays anglo-saxons. Elles étaient d’ailleurs en réflexion chez nous mais ont été suspendues à la suite du Corona. Parmi elles, les plateformes multidisciplinaires, les applications soignants-patients pour le suivi de l’hypertension artérielle ou du diabète, l’intelligence artificielle qui grâce aux données encodées par le praticien lui donnera une aide dans les soins à prodiguer. Le numérique et la prise en charge multidisciplinaire du patient sur le modèle de ces pays permettront vu la tendance en baisse du nombre de jours d’hospitalisation de garantir une bonne qualité des soins ambulatoires. Mais avant cela, il ne faut pas oublier qu’il reste encore pas mal de points à améliorer.
D.P.L. : La pandémie n’a-t-elle eu que des désavantages pour votre profession ? A.D.W. : Non, fort heureusement, l’administration s’apercevant de l’utilité d’un cadastre fiable en période de pandémie a organisé la création de consortia (cercles) dans la majorité des régions : ils permettent notamment d’améliorer l’aide logistique et de créer des soins de cohorte pour les patients atteints de la COVID. De notre côté, pour pallier le manque chronique de matériel, en collaboration avec Les Tabliers Blancs, nous avons créé des e-shop à destination des infirmièr(e)s afin que chacun puisse y trouver tout le matériel nécessaire, celui-ci ayant atteint des prix exorbitants. Des groupes WhatsApp ont été créés pour s’entraider entre collègues. Malgré notre regret de ne pas les voir se généraliser partout, ces initiatives ont continué dans les régions où elles ont été mises en place.
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