Guide des indépendants 2017

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et se relever

MODE D'EMPLOI POUR START-UPS: FAIRE LES BONS CHOIX POUR ÉVITER L'ÉCHEC

COMMENT ÉVITER QUE LE PATRIMOINE DE VOTRE PARTENAIRE NE PARTE EN FUMÉE?

+ QUELLES INDEMNITÉS ET ALLOCATIONS POUR LES ENTREPRENEURS QUI FONT LA CULBUTE ?



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argent GUIDE INDÉPENDANTS

Tomber…

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Se lancer Entreprendre est un processus fait d’essais et d’erreurs. Mais une bonne préparation permet d’éviter bien des écueils.

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Protection du partenaire

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argent RÉDACTION

Vous êtes convaincu des chances de réussite de votre projet. Il est néanmoins judicieux de songer à mettre le patrimoine de votre conjoint ou cohabitant à l’abri. 20

Rédacteur en chef: Joan Condijts

Professions libérales Bientôt, un architecte, un avocat et un médecin pourront faire faillite. Mais ils auront surtout plus de possibilités de se réorganiser en cas de difficultés financières.

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Adresse: rédaction Mon Argent, Tour & Taxis, Avenue du Port 86C boîte 309, B-1000 Bruxelles redaction@monargent.be

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En cas de faillite, quelles conditions un indépendant doit-il remplir pour avoir droit à des allocations de chômage, une indemnité de maladie, le droit passerelle ou le revenu d’intégration?

Faillite de tiers Que faire si votre client, votre fournisseur ou votre patron tombe en faillite? Et comment récupérer votre argent?

Allocations et rémunérations

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Redémarrer Même Bill Gates est passé par la case faillite. Comment faire en sorte qu’un nouveau départ soit synonyme de succès?

LE PROCHAIN NUMÉRO

GUIDE IMMOBILIER

LE 2 SEPTEMBRE AVEC L’ECHO 4

mon argent JUIN 2017

News manager Mon Argent: Carine Mathieu

TÉMOIGNAGES 18 «Quand on a fait faillite, on est fiché. On est considéré comme moins que rien.» Jean le Maire a dû cesser son entreprise de construction après 12 ans d’activité. Et a vu sa famille exploser au passage. 30 «J’ai perdu mon étoile Michelin et ensuite, mon restaurant et ma maison.» L’histoire particulière du chef cuisinier Rik Vandersanden, dont la passion lui a permis de rebondir. 36 «De toute catastrophe, on peut retirer quelque chose de positif». Telle est la philosophie de Philippe Steufken, dont l’entreprise a eu dû mal à décoller.

Rédacteurs: Sarah Godard, Ellen Cleeren, Margot Dubuisson, Petra De Rouck, Nadine Bollen, Erika Racquet Rédaction finale: Muriel Van den Abbeele Traductions: TaxEdit (Philippe Sergeant) Lay-out et infographie: Ilse Janssens, Willem Ravoet Illustrations: Reinhart Croon Photos: Anthony Dehez, Siska Vandecasteele Abonnements: tél.: 0800/55.150 fax: + 32 (0) 2/423.16.35 e-mail: abo@lecho.be Publicité: Trustmedia, Tour & Taxis, Avenue du Port 86C boîte 309, 1000 Bruxelles tél.: 02/422.05.11 fax: 02/422.05.10 info@trustmedia.be Directeur de la rédaction: Isabel Albers Éditeur responsable: Frederik Delaplace Mon Argent est imprimé sans eau, dans le respect de l’environnement, chez Eco Print Center.


Se lancer Protection du partenaire Professions libérales Faillite de tiers Allocations & indemnités Redémarrer

Six conseils pour prendre un bon départ Entreprendre est un processus fait d’essais et d’erreurs. Mais à force d’erreurs, on risque de faire la culbute. Comment éviter qu’un rêve d’entreprenariat ne se termine droit dans le mur? Persévérance et flexibilité sont quelques-unes des qualités nécessaires. Sarah Godard et Erika Racquet

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i l’échec est presque considéré comme un «must have» dans la célèbre Silicon Valley, il n’en demeure pas moins qu’un entrepreneur débutant souhaite que son projet marche. Voici quelques conseils pour partir du bon pied et éviter ainsi de devoir un jour mettre la clef sous le paillasson.

1. Parlez de votre idée dans vos réseaux Vous pensez avoir une idée géniale mais vous avez peur de la partager, peur qu’on ne vous la vole? «L’idée en soi ne vaut rien, tout est dans l’exécution», juge Jonathan Schockaert, fondateur de ListMinut, une plate-forme de services de proximité bien connue en Belgique. Prenez des précautions de bon père de famille, mais profitez surtout de l’expérience d’autres entrepreneurs et n’hésitez pas à demander des conseils en partageant votre projet. «Il ne faut surtout pas travailler en vase clos», ajoute ainsi Guillebert de Dorlodot, fondateur de l’app Tricount. De nombreux réseaux existent (Réseau Entreprendre, Solvay Entrepreneurs, etc.), permettant d’entrer en relation avec des entrepreneurs expérimentés. «Cela m’a bien plus appris sur le métier d’entrepreneur que n’importe quel consultant, aussi expert soit-il», renchérit le CEO de ListMinut. Attention toutefois à ne pas trop vous disperser: soyez parcimonieux dans le choix de vos réseaux. Testez-les, puis faites une sélection.

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© Reinhart Croon

2. Ciblez vos clients Dès le départ, faites appel à un bon comptable et un bon notaire. Ils pourront vous orienter vers le type de société qui vous convient le mieux, vous indiquer le montant de la trésorerie requise ou attirer votre attention sur les frais auxquels vous devez vous attendre. Mais ne cherchez pas directement à lever des fonds ou à convaincre des investisseurs. «Le meilleur endroit pour trouver de l’argent, c’est auprès des clients», estime Jonathan Schockaert. Concentrez-vous sur l’élaboration de votre corebusiness d’abord, rédigez votre business plan, puis testez assez rapidement votre projet sur le marché. «Ce que je retiens des études de marché, c’est qu’il y a une énorme différence entre ce qui en ressort et ce qui se passe sur le marché, ajoute-t-il. Il ne faut pas attendre pour challenger ses idées.» «Choisissez la bonne niche», ajoute Olivier Delaere, directeur de l’organisation Dyzo, qui aide les entreprises en difficulté. Comprenez, celle qui vous permettra d’être rentable. Cela peut paraître évident, mais «beaucoup d’indépendants se lancent encore dans des secteurs

surexploités», remarque-t-il. Karen Boers, CEO de Startups.be, fait le même constat: «De nombreux candidats-starters passent beaucoup de temps à développer leur produit et à rechercher des investisseurs, mais ils ne savent pas qui seront leurs clients. Et encore moins ce que ceux-ci veulent ou sont prêts à payer. Ils se concentrent davantage sur les investisseurs en capital à risque que sur les clients potentiels».

«De nombreux candidats-starters passent beaucoup de temps à développer leur produit et à rechercher des investisseurs, mais ils ne savent pas qui seront leurs clients. Et encore moins ce que ceux-ci veulent ou sont prêts à payer.» KAREN BOERS STARTUPS.BE

LE SAVIEZ-VOUS? Beaucoup d’indépendants se lancent encore dans des secteurs surexploités.

CONSEIL Veillez autant que possible à ce que votre capital de départ provienne de vous ou de votre cercle proche (amis, famille) et reposez-vous le moins possible sur des emprunts. JUIN 2017

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Témoignage

Le chef qui perdit son étoi

· Qui? Rik Vandersanden

(63 ans) · Quoi? Ouvre le restaurant

gastronomique De Barrier en 1984. Début 2011, il perd maison et travail. · Aujourd’hui? Exploite la brasserie The Thrill. Une procédure judiciaire est en cours contre son ancien architecte.

© SISKA VANDECASTEELE


ile et son restaurant

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«

n gamin remuant» disait-on de lui. Si bien qu’il n’a eu son premier emploi que sous contrat d’apprentissage. A 63 ans, il n’a rien perdu de son énergie. «Mon épouse ne voudra pas lire votre article. Elle ne veut plus en entendre parler. Mais je ne peux pas me taire!» Chef cuisinier, Rik Vandersanden, est assis à la terrasse de la brasserie The Thrill, détendu, et prend son temps pour nous raconter son histoire en détail. Il ne s’emporte pas, tape légèrement sur la table, sans cogner. Mais il est combatif, bien décidé à continuer de lutter «jusqu’à ce que ces injustices soient réparées».

Étoile Michelin Ceux qui fréquentent les tables gastronomiques se souviendront certainement de son nom. Sept ans après avoir ouvert le restaurant De Barrier à Houthalen en 1984, il décroche une étoile au Michelin, tandis que Gault & Millau lui attribue 17/20. Les affaires tournent bien et le couple Vandersanden saisit l’occasion pour acheter le bâtiment qu’il loue et y investir dans des transformations. En ajoutant notamment une salle pour banquets, avec une cuisine propre, et dix chambres d’hôtel. Étant lui-même aux fourneaux, le chef confie à son architecte le suivi de tous les travaux. «Ce n’est que lorsque les travaux ont touché à leur terme que je me suis aperçu que ce n’était pas du tout ce qui avait été convenu. Le budget avait été dépassé de plus de 70% et il n’y avait pas encore trace de la cuisine. En outre, les travaux s’éternisaient, ce qui n’était pas agréable pour les clients et pesait sur ma créativité. Résultat: j’ai fini par perdre mon étoile.»

Rik assigne alors son architecte en justice. L’affaire est inscrite au rôle pour l’an prochain, soit 15 ans plus tard. Entre-temps, ses dettes se sont accumulées. Grâce à un prêt d’amis entrepreneurs et l’aide de la famille et d’autres amis, De Barrier parvient tout juste à garder la tête hors de l’eau. «Je faisais tourner un restaurant le jour, sans trouver le sommeil la nuit face aux soucis et à la responsabilité pour mes travailleurs.» En 2009, la LRM (Limburgse Reconversiemaatschappij) arrive avec un prêt, mais contraint Rik à chercher un partenaire. «Un gros acteur du secteur, qui exploitait déjà sept endroits, s’est montré intéressé: après huit mois de tractations, nous avons convenu qu’il reprendrait mes parts et mes dettes. C’était une belle opportunité: je pouvais rembourser ma famille et la LRM, tout en conservant ma place de chef.»

Nouvelles tuiles Après coup, il s’est avéré que ce n’était pas une bonne idée d’avoir accordé des délais de paiement à l’acheteur. A la reprise de son restaurant en mai 2010, Rik ne reçoit qu’un acompte. À peine un mois plus tard, il apparaît que les accords n’ont pas été respectés. L’immeuble qui avait été mis en gage pour le paiement reporté avait en fait été vendu des mois plus tôt et n’était plus qu’en location. Début 2011 arrive alors le coup de grâce: le contrat de management n’est pas prolongé. Rik doit partir. Plus de travail, plus de maison. «Retour à la case tribunal. Cette fois, le jugement a été plus rapide: j’ai gagné mon procès et il a été confirmé en appel.» Cela n’a

cependant été qu’une victoire morale, car le groupe de restauration qui avait racheté De Barrier avait déposé le bilan pour toutes les autres exploitations et avait été déclaré en faillite au niveau du groupe. Laissant derrière lui un puits de dettes de plusieurs millions d’euros. Rik espère aujourd’hui pouvoir coupler sa plainte au pénal,

«Après que De Barrier était tombé en faillite, je ne devais plus respecter la clause de non-concurrence dans le Limbourg et j’ai pu répondre à la demande de la direction de la Limburghal pour exploiter le restaurant situé juste à côté.» Il en change le concept et le rebaptise The Thrill. Autant il reste calme quand il raconte ses déboires financiers, autant il est excité quand il parle de la cuisine, «simple, mais qui met l’accent sur le produit». Rik puise clairement son dynamisme de la passion pour son métier. Mais ça n’a pas été sans écorchures. Parmi les tristes conséquences de toute cette histoire, une sérieuse dispute familiale. Son épouse est cependant restée à ses côtés. «On a eu pas mal de discussions. Je l’appelle d’ailleurs ‘mon parti d’opposition’. Mais elle a toujours travaillé avec moi — jusqu’il y a quelques années — et elle ne m’a jamais vraiment fait de reproches.» «Des regrets? Combien de scénarios n’ai-je pas échafaudés: ‘Et si…? Et si je n’avais pas été si ambitieux en 1990?’ Mais j’avais eu le coup de foudre pour De Barrier et je voyais des opportunités. Ce qui est fait est fait… J’ai encaissé des revers matériels, mais il y a d’autres choses dans la vie. Mes pairs sont souvent déjà à la pension, oui, mais certains ne marchent plus qu’avec une canne! Je suis en bonne santé et je peux toujours exercer le métier que j’aime. Je n’ai pas l’impression d’avoir raté quelque chose.»

«J’ai encaissé des revers matériels, mais il y a d’autres choses dans la vie.»

pour comptabilité incomplète et inexacte avec intention frauduleuse, à une plainte similaire d’un fournisseur qui a été déclarée recevable. Affaire à suivre donc. «Pour moi, ce n’est pas la fin de l’histoire!» Le fait que l’entrepreneur failli soit parvenu à faire acheter De Barrier par un ami investisseur et y reprendre l’exploitation de la salle pour banquet a retourné le couteau dans la plaie.

La passion pour rebondir Qu’à cela ne tienne, pour Rik, il n’est pas encore question alors de fin de carrière. Le chef gratte ses fonds de tiroirs et se relance. «Retour à la case départ: cuisiner pour des fêtes à domicile. J’ai pu utiliser une cuisine chez un ancien travailleur sans devoir la louer en permanence. J’ai aussi commencé une collaboration avec JM Catering pour des fêtes et événements.»

PROPOS RECUEILLIS PAR ERIKA RACQUET

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Se lancer Protection du partenaire Professions libérales Faillite de tiers Allocations & indemnistés Redémarrer

Et si mon client tombe en faillite? Si un client «fait la culbute», il n’y a guère de chances que vous récupériez ne serait-ce qu’une partie de votre facture en souffrance. Sauf si vous avez pris certaines précautions. Ellen Cleeren

Vous fournissez des matériaux de construction, du petit matériel de bureau ou d’autres marchandises à des entrepreneurs? Vous vous occupez de la comptabilité ou vous livrez un logiciel à des entreprises? En général, votre client bénéficie d’un certain délai, par exemple un mois, pour s’acquitter de sa facture. Mais s’il fait la culbute alors que vous venez de lui fournir des marchandises ou des services et délivré votre facture, la situation se complique.

1. Qui m’informe de la faillite? Le curateur de la faillite va normalement vous avertir du fait que votre client a été déclaré en faillite. Il vous invitera aussi immédiatement à déclarer votre créance.

2. Comment dois-je introduire ma créance?

3. Vais-je revoir une partie de mon argent?

Le curateur vous invite à introduire votre créance dans les 30 jours à compter de la date de la faillite. «Depuis le 1er avril 2017, tous les créanciers – sauf les personnes physiques et les entreprises étrangères – doivent introduire leur créance par voie électronique via www.regsol.be, le site internet du Registre central de la Solvabilité», précise la curatrice Hilde De Boever. Toutefois, si vous perdez de vue ce délai de 30 jours, sachez que vous pouvez toujours faire la déclaration de vos créances en souffrance jusqu’à maximum un an après la date de la faillite.

En tant que créancier ordinaire, la chance est mince que vous revoyiez une partie de votre dû une fois que le curateur a vendu les biens du failli et encaissé les créances ouvertes. Le plus souvent, l’argent ainsi récupéré profite aux créanciers privilégiés: banques, travailleurs, ONSS et fisc. Dans la plupart des faillites, il ne reste ensuite plus rien pour les créanciers ordinaires.

© Reinhart Croon

NOUVEAU Depuis le 1er avril 2017, les créanciers doivent payer une contribution de 6 euros pour la déclaration de créance. Auparavant, c’était gratuit.

CONSEIL Formulez par écrit une réserve de propriété Si vous êtes fournisseur de biens, vous pouvez éviter certains problèmes en formulant dans vos conditions générales de vente (reprises sur la facture et/ou sur le bon de commande) une réserve de propriété. Dans ce cas, vous restez propriétaire des marchandises livrées jusqu’à ce que la facture soit payée. Si votre client tombe en faillite, vous avez le droit d’exiger de récupérer vos marchandises.

Depuis le 1er avril, les entreprises et les commerçants doivent déclarer leurs créances par voie électronique via le site internet www.regsol.be. 26

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Une réserve de propriété est en effet opposable en cas de faillite de votre client. Cela signifie que le curateur doit en tenir compte et qu’il ne peut pas contester votre droit de propriété. En somme, il ne peut pas vendre les marchandises qui vous appartiennent et qu’il trouve chez votre client. «À condition de prendre le plus rapidement possible contact avec le curateur pour faire valoir votre réserve de propriété», prévient Hilde De Boever. C’est-àdire avant que le curateur ne procède au contrôle des créances, ce qui se fait environ un mois à un mois et demi après la date de la faillite. «Si vous n’entreprenez pas tout de suite les démarches nécessaires, il se peut que le curateur vende malgré tout vos marchandises.» Pour qu’une telle réserve de propriété soit opposable, vous êtes obligé de la formuler par écrit, par exemple dans les conditions générales de vos factures et au plus tard lors de la livraison des marchandises. Inutile d’encore formuler une réserve de propriété au moment où vous apprenez que votre client est dans de sales draps si cette réserve porte sur des marchandises que vous avez déjà livrées. Si vous êtes prestataire de services, par exemple un bureau comptable, un fournisseur de logiciels ou une agence de communication, il est matériellement impossible de formuler une telle réserve de propriété. Dans ce cas, les chances que vous récupériez la facture en souffrance sont franchement minces.

4. Comment obtenir une attestation fiscale pour extourner le montant de la facture? Pourquoi est-il si important de déclarer votre créance dans la faillite? La réponse est simple: ce n’est que si vous déclarez votre créance et que le curateur l’accepte qu’il vous fournira une attestation fiscale, preuve que vous n’encaisserez jamais le montant de la facture. «C’est grâce à cette attestation fiscale que vous pourrez extourner le montant de la facture dans votre comptabilité», indique Hilde De Boever.

5. Comment récupérer la TVA que j’ai payée? Cette même attestation fiscale vous permet de récupérer la TVA que vous avez versée, bien que cette attestation ne soit pas ici indispensable. Pour récupérer la TVA, il suffit de produire à l’administration fiscale la preuve que votre client a été déclaré en état de faillite, à savoir une copie du jugement de faillite. LE SAVIEZ-VOUS? La déclaration de créance est indispensable si vous voulez extourner le montant de la facture impayée dans votre comptabilité.

Et si mon fournisseur tombe en faillite? Des ordinateurs qui ne sont pas livrés ou un peintre qui ne donne plus signe de vie? Que faire si votre fournisseur fait défaut? Erika Racquet

1. Suis-je mis au courant? Si vous avez de sérieux soupçons que votre fournisseur est tombé en faillite, le mieux est de consulter la Banque-Carrefour des Entreprises (sous Public Search). «Car vous ne serez pas forcément informé par le curateur, signale Maître Serge Van Eeghem, qui opère comme curateur. Si nous disposons d’une liste de clients au départ de laquelle on peut retrouver ceux qui ont des commandes en souffrance, nous prenons contact avec eux. Mais il ne faut pas trop compter dessus: souvent, le failli avait une administration chaotique.»

2. Les biens ou services commandés seront-ils fournis? La chance que vous receviez les biens ou les services que vous avez commandés est mince. «Si le curateur trouve dans les entrepôts des biens prêts pour livraison et qu’il peut retrouver à qui ils sont destinés, ils seront livrés», poursuit Serge Van Eeghem. Si les biens sont emballés et pourvus d’étiquettes avec adresse, ce n’est pas trop compliqué. Mais si le curateur trouve en tout et pour tout quatre canapés, alors que dix clients attendent une livraison, il ne fera pas de choix en faveur de tel ou tel client. JUIN 2017

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Le Guide des Indépendants & Professions Libérales.

Ce samedi, gratuit avec L’Echo dans votre librairie.


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