L E S PERSONNAL I TÉ S
2017
Notre choix des personnalités qui ont fait l’actualité V A L É R I E D E B U E / B E N O Î T M I N T I E N S H E N D A A Y A R I / A D I L E L A R B I
SOMMAIRE POLITIQUE
INTERNATIONAL
VALÉRIE DE BUEE La force tranquille P.8
HENDA AYARII Sans répit P.20
PIERRE-YVES DERMAGNE Le gendre idéal P.14
STEPHEN MILLER L’Alt-right à la Maison-Blanche P.25
ALAIN MARON Le grain de sable P.17
SEBASTIAN KURZ La nouvelle vague de leaders européens P.26
CÉDRIC HALIN L’ovni politique P.18
Les 12 travaux de MOHAMMED BEN SALMAN P.30 CARLES PUIGDEMONT Le Président sans terre P.34
© DEBBY TERMONIA
© DEBBY TERMONIA
© AFP
ENTREPRISES
VIE & CULTURE
BENOÎT MINTIENSI réveille la Suisse P.41
ADIL EL ARBII Le Spielberg de Molenbeek P.67
CLAIRE MUNCK et ses anges P.45
L’odyssée de THOMAS PESQUET P.72
XAVIER PIESVAUX Un tuteur mondialiste pour Delhaize P.46
MBAPPÉ 18 ans, 180 millions P.73 NAFI THIAM prend de la hauteur P.75
Les trois lettres du professeur DÉSIRÉ COLLEN P.50
L’année de rêve d’HENRI PFR P.80
PIERRE ROBIN «M. Fibre»… entrepreneuriale P.56 EVAN SPIEGEL Glamour et éphémère P.59 EMMANUEL FABER Quand l’habit ne fait plus le patron P.62
AISLING D’HOOGHE De stick et d’airain P.82 © DEBBY TERMONIA
LE MEILLEUR DE VADOT P.86
Directeur général Frederik Delaplace l Directeur des rédactions Isabel Albers l Rédacteur en chef Joan Condijts l Coordinateur du magazine Serge Quoidbach l Édition Michèle Audrit, Marc Lambrechts, Muriel Michel, Mathilde Ridole l Rédaction Clément Bacq, Cécile Berthaud, Simon Brunfaut, Martin Buxant, Laurent Fabri, Vincent Georis, Sarah Godard, Michel Lauwers, François-Xavier Lefèvre, Jérôme Marin, Catherine Mommaerts, Jean-François Sacré, Ben Serrure, Simon Souris, Luc Van Driessche l Layout Marie-Anne Dozo, Valérie Gay l Service photo Io Cooman l Photo cover Debby Termonia l Adresse Mediafin Avenue du Port 86c Boîte 309, 1000 Bruxelles, Tél.: 02/423 16 11 l Abonnements et distribution abo@lecho.be l Tél.: 0800/55.050 — Fax: 02/423 16 35 l Rédaction Tél.: 02/423 16 11 — Fax: 02/423 16 77 l Régie publicitaire Trustmedia Tél.: 02/422 05 11 — Fax: 02/422 05 10
8
décembre 2017
VALÉRIE DE BUE LA FORCE TRANQUILLE Nivelloise, libérale proche du clan Michel, Valérie De Bue est ministre wallonne depuis cet été. Moins connue que d’autres ténors de la politique, elle revendique son profil de gestionnaire. FRANÇOIS-XAVIER LEFÈVRE PHOTOS: DEBBY TERMONIA
PERSONNALITÉS 2017 VALÉRIE DE BUE
POLITIQUE PAGE 9
30
décembre 2017
LES 12 TRAVAUX DE MOHAMMED BEN SALMANE Âgé de 32 ans à peine, le prince héritier d’Arabie saoudite est devenu l’homme fort du royaume. Loin d’attendre sagement que son père lui laisse le trône, Mohammed ben Salmane s’est lancé dans une réforme en profondeur du pays. Objectifs poursuivis: se préparer à l’après-pétrole et offrir des perspectives d’avenir à la jeunesse saoudienne. L’homme privilégie la manière forte, ce qui ne semble pas trop déranger les investisseurs étrangers. CATHERINE MOMMAERTS
1. DEVENIR ROI est en 2015 que le monde fait la connaissance de Mohammed ben Salmane, le fils préféré du nouveau roi, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud. Âgé de 29 ans à peine au moment où son père
C’
monte sur le trône, il est catapulté ministre de la Défense et président du Conseil des affaires économiques et de développement, deux postes clés. L’affaire ne fait aucun doute: le fils aîné de la troisième épouse du roi vient de doubler ses cousins et ses demi-frères aînés dans la marche vers le trône. Les choses se confirment en juin 2017.
Ben Salmane est alors désigné prince héritier en lieu et place de son cousin, Mohammed ben Nayef. On murmure dans l’entourage de la maison royale que le neveu du Roi avait perdu ses faveurs parce qu’il était accroc à la morphine et à la cocaïne. Une dépendance qu’il aurait développée pour soulager des douleurs liées à la présence d’un éclat d’obus dans
son corps depuis une tentative d’attentat contre lui en 2009. Mais il semblerait surtout que le roi Salmane a voulu privilégier son fils. Depuis, celui que l’on surnomme MBS, est d’ailleurs au cœur de tout ce qui se fait ou se défait dans le royaume alors que les rumeurs selon lesquelles son père se préparerait à abdiquer se multiplient.
3. PRÉPARER L’APRÈS-PÉTROLE Avec des cours pétroliers végétant autour des 50-60 dollars/baril et un pic de la demande mondiale de pétrole attendu dans la prochaine décennie, l’Arabie saoudite n’a pas le choix: elle doit ôter sa perfusion d’or noir et se tourner vers d’autres sources de revenus. C’est le but premier de la «Vision 2030» présentée en avril 2016 par MBS et qui vise à tripler la part des exportations non-pétrolières du pays en moins de 15 ans. D’autres objectifs se greffent sur ce plan qui s’inspire de «visions» déjà développées par les Emirats arabes unis et le Qatar. Hausse de la part du secteur privé, créations d’emplois, élimination progressive des subsides aux ménages et du déficit public (13% du PIB en 2016), mais aussi ouverture de la société saoudienne, voilà quelques-unes des autres finalités de «Vision 2030». Au prince héritier de concrétiser tout ça pour prouver qu’il est bien l’homme de la situation.
4. ÉCOUTER LES JEUNES
«MBS» est au cœur de tout ce qui se fait et se défait dans le royaume. © AFP
2. FAIRE LE MÉNAGE Du 4 au 5 novembre 2017, l’Arabie saoudite a connu la plus grosse purge de son histoire, pourtant jalonnée de remaniements plus ou moins musclés. Pas moins de 11 princes, dont le chef de la garde nationale Mutaib bin Abdullah et le milliardaire Al-Walid ben Talal, sont arrêtés aux côtés de nombreux (anciens) ministres et hommes d’affaires. Officiellement, le roi Salmane vient de mener une vaste opération anticorruption. Officieusement, Mohammed ben Salmane, placé à la tête de la toute nouvelle Commission anticorruption, en profite pour faire le ménage autour du trône, histoire d’y placer sa propre cour de technocrates et de jeunes princes acquis à sa cause. Et tant mieux si la population a salué ce grand nettoyage comme le signe que les puissants ne seront désormais plus à l’abri d’une Justice réputée pour être plutôt expéditive.
Pas moins de 70% de la population saoudienne a moins de 30 ans. Reliée au reste du monde via les réseaux sociaux où elle ose de plus en plus s’exprimer, cette jeunesse veut des divertissements et des perspectives d’avenir, ce qui passe notamment par des emplois, y compris peu qualifiés (et longtemps réservés aux étrangers). C’est précisément ce que propose MBS dans sa «Vision 2030». Mais ses promesses restent vagues et il va devoir les concrétiser au plus vite pour maintenir la paix sociale dont le pays a bénéficié pendant que d’autres étaient secoués par le printemps arabe.
PERSONNALITÉS 2017 INTERNATIONAL MOHAMMED BEN SALMANE PAGE 31
6. LÂCHER LA BRIDE AUX FEMMES partir de juin 2018, les femmes pourront conduire en Arabie saoudite. Elles peuvent se rendre dans des stades depuis septembre 2017. En décembre 2015, elles ont pu participer pour la première fois à des élections municipales (comme électrices et candidates). Sous son règne, le roi Abdullah, le prédécesseur de l’actuel souverain, avait encouragé l’enseignement pour jeunes filles (la plus grande université pour femmes au monde se situe à Ryad) et élargi les secteurs dans lesquels les femmes peuvent postuler pour un emploi. Leur sort s’améliore petit à petit en Arabie saoudite. Cela étant, il reste beaucoup à faire. Les Saoudiennes ont, par exemple, toujours besoin de l’accord de leur tuteur légal (un père, un mari, un frère) pour toutes leurs démarches et sont obligées de porter l’abaya dès qu’elles sortent de chez elles. Le fait que le pays ait rejoint la Commission de la condition de la femme des Nations unies en a d’ailleurs fait grimacer plus d’un(e). Mais MBS semble vouloir aller de l’avant comme l’indique le fait qu’il vise 30% de travailleuses sur le marché du travail d’ici 2030 (contre 22% actuellement).
A
5. APPLIQUER UN ISLAM MOINS STRICT Le 24 octobre, le prince Mohammed ben Salmane jetait un pavé dans la mare en prônant le «retour à un islam du juste milieu, modéré» et en appelant à «détruire les idées extrémistes». Cela fait quelque temps que les autorités religieuses sentent le vent tourner dans le royaume wahhabite. En avril 2016, par exemple, le roi Salmane décrétait que la police religieuse ne pouvait plus procéder à des arrestations. Les réformes voulues par MBS dans l’enseignement, la justice et la société, des domaines qui étaient jusqu’à présent dominés par les religieux, semblent
inéluctables. Le clergé en est conscient. S’il continue à dénoncer les dangers liés à la musique, il ne l’interdit plus. Et quand le Prince décide d’autoriser l’ouverture de salles de cinéma, il ne bronche pas. Mais MBS ne vise pas qu’à modérer l’islam. Il veut également en doper la dimension touristique. Son objectif est d’augmenter de 8 à 30 millions par an le nombre de pèlerins se rendant à Médine et à La Mecque en leur proposant de meilleures infrastructures, une plus large gamme de services et en facilitant les modalités d’obtention de visa.
82
décembre 2017
AISLING D’HOOGHE DE STICK ET D’AIRAIN Les équipes belges de hockey, filles et garçons, sont dans une spirale vertueuse. De bons résultats qui traduisent une mentalité positive sur le terrain et en dehors. LAURENT FABRI / PHOTOS: AURÉLIE GEURTS
isling D’Hooghe descend tout sourire de la voiture qui la ramène de l’aéroport. Le temps de débarquer son volumineux sac de sport, elle ouvre la porte de sa petite maison waterlootoise. Son bulldog français lui fait une fête dès qu’elle met un pied dans la maison, sautant, ronflant, grognant. La gardienne de but de l’équipe nationale de hockey n’a jamais quitté ses racines. Depuis qu’elle a dix ans, elle joue au club du Watducks. Le dernier rempart des Red Panthers rentre d’une semaine de stage à Malaga, où l’équipe nationale a participé à
A
un tournoi amical avec L’Irlande et l’Espagne. Depuis quelques mois, les Red Panthers sont sur une vague très positive. Une deuxième place en Coupe d’Europe et une honorable huitième place en World League leur ouvrent la porte de la Coupe du Monde de la discipline qui se tiendra à Londres l’été prochain. «Après la non-qualification pour les jeux de Rio, tout le groupe s’est profondément remis en question. Une réaction qui s’avère positive, analyse Aisling D’Hooghe. La performance de l’équipe réclamait davantage de sacrifices de la part de tout le groupe. En 2015 et 2016, nous
nous sommes entraînées très dur mais nous manquions sans doute de compétition. Nous avons abordé la World League avec une bonne mentalité pour affronter les matchs de haut niveau qui nous manquaient.» Question de pratique donc, mais surtout de mentalité. Un état d’esprit qui a permis aux Panthers d’aborder la Coupe d’Europe dans de bonnes conditions. Avec le résultat que l’on sait, une deuxième place sur le podium, derrière les Pays-Bas, première nation mondiale et devant l’Angleterre et l’Allemagne, respectivement deuxième et quatrième au classement international!
«L’envie est là! Manquent le temps et les moyens.» Aisling D’Hooghe
PERSONNALITÉS 2017 RED PANTHERS
VIE & CULTURE PAGE 83
Le supplément « Les personnalités 2017 ». Ce samedi, gratuit avec L’Echo dans votre librairie.