JA2796 Plus congo

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USA-AFRIQUE DANS LES COULISSES DU SOMMET

Hebdomadaire international indépendant • 54e année • no 2796-2797 • du 10 au 23 août 2014

NUMÉRO DOUBLE EN VENTE DEUX SEMAINES

jeuneafrique.com

SÉNÉGAL PROCÈS WADE : L’HEURE DES COMPTES AFFAIRES RÉVOLUTIONS MADE IN AFRICA

SASSOU

2016 ? À deux ans de l’échéance présidentielle et alors que le débat autour de la nouvelle Constitution se fait de plus en plus vif, le pays accélère son développement. Mot d’ordre : les Congolais d’abord ! Spécial 22 pages

ÉDITION CONGO France 6 € • Algérie 350 DA • Allemagne 8 € • Autriche 8 € • Belgique 6 € • Canada 11,90 $ CAN • DOM 8 € • Espagne 7,20 € • Éthiopie 95 birrs • Grèce 8 € Italie 7,20 € • Maroc 40 DH • Mauritanie 2000 MRO • Norvège 75 NK • Pays-Bas 7,20 € • Portugal cont. 7,20 € • RD Congo 11 $ US • Royaume-Uni 6 £ Suisse 11,80 FS • Tunisie 6 DT • USA 13 $ US • Zone CFA 3200 F CFA • ISSN 1950-1285



LE PLUS

de Jeune Afrique

POLITIQUE Les silences du palais

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INVESTISSEMENTS Quand les patrons passent à l’action AUDIOVISUEL Des privées très cathodiques CULTURE À Brazza, les photographes la jouent collectif

Congo À deux ans de l’échéance présidentielle et alors que le débat autour d’une nouvelle Constitution se fait de plus en plus audible, le pays accélère son développement. Mot d’ordre : les Congolais d’abord. * Notre Congo

JEUNE AFRIQUE

N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

HECTOR MEDIAVILLA/PANDORA/PICTURETANK

* na bisso



LE PLUS

Le Plus de Jeune Afrique

de Jeune Afrique

Congo

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na bisso*

Prélude François Soudan

Le temps des embusqués

Pour l’opposition radicale – qui, curieusement, à la différence de l’opposition dite républicaine, défend aujourd’hui un texte fondamental qu’elle a combattu hier –, la réponse est clairement non. Elle est dans son rôle. Plus étonnante par contre est la timidité, voire la frilosité de l’entourage politique du chef, comme tétanisé à l’idée de monter au front – à moins que ce ne soit par des agendas personnels – et de prendre des initiatives tant que l’intéressé lui-même n’aura pas publiquement déclaré ses intentions. Formation motrice d’une majorité présidentielle qui donne des signes d’impatience, le Parti congolais du travail (PCT) lui-même semble hésiter à assumer un mot d’ordre du type « Sassou 2016 », en s’abritant derrière la réserve d’un président du comité central dont tout porte à croire qu’il sera candidat – une attitude qui s’explique sans doute par la persistance au sein du PCT d’une culture et de réflexes d’ex-parti unique, peu porté sur la prise de risques, malgré les réels efforts de JEUNE AFRIQUE

modernisation entrepris depuis son sixième congrès, il y a trois ans. À Brazzaville en ce moment, un mot fait florès pour qualifier les politiciens attentistes proches du pouvoir, qu’ils soient des ministres en vue ou de proches collaborateurs du chef de l’État : « les embusqués ». Denis Sassou Nguesso, 70 ans, présente pourtant quelques solides avantages comparatifs : il est l’homme de la paix dans un pays encore traumatisé par la guerre civile, il a transformé le visage infrastructurel du Congo, il est le seul parmi ses pairs à mouiller sa chemise dès qu’une crise régionale se présente. Le seul aussi, depuis la disparition politique de Pascal Lissouba et de Bernard Kolélas, à jouird’uncharismeetd’unenotoriétéauxquels aucun de ses adversaires ne saurait prétendre à l’échelle nationale. Mais l’élection de 2016 ne lui est pas pour autant offerte d’avance sur un plateau doré, et le chemin qui y mène est semé d’embûches. Imaginer qu’il pourra le parcourir avec une équipe inchangée, assez largement usée aux yeux de l’opinion et partiellement atteinte par la limite de compétence, serait une erreur. Quitte à se faire violence et afin de donner le signal fort d’un nouveau départ, il lui faudra couper les branches mortes et jouer la carte d’une gouvernance féminisée, rajeunie, honnête, soumise aux déclarations de patrimoine et à l’obligation de sobriété en toutes choses. Une gouvernance plus proche du peuple, en quelque sorte, ce peuple vers lequel il devra se tourner à deux reprises avant l’échéance cruciale, suivant en cela la procédure normale de révision des institutions. Une première fois en soumettantàl’approbationdesdeuxchambres duParlementleprojetdenouvelleConstitution. Puis une deuxième fois directement, pour consulter les électeurs par référendum. S’il veut sortir de l’atmosphère politique quelque peu délétère qui règne aujourd’hui au Congo et, comme le dit le prophète Isaïe, «rendredroitcequiestsinueux»,DenisSassou Nguesso n’a pas d’autre choix. Après dix-sept années au pouvoir, sa future candidature aura besoin d’habits neufs. Ils sont à sa portée. l N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

POLITIQUE Les silences du palais p. 78 PORTRAIT Juste Bernardin Gavet, premier secrétaire de la Force montante congolaise p. 80 INVESTISSEMENTS Quand les patrons passent à l’action

p. 83

INTERVIEW Alphonse Missengui, vice-président d’Unicongo p. 87 INNOVATION High-tech version bantoue

p. 90

MÉDIAS Écrire sans peine

p. 98

Des privées très cathodiques

p. 100

B.MOUANDA POUR J.A.

D

ieu écrit droit avec des lignes courbes, dit un proverbe portugais. Au point que, parfois, on s’y perd un peu. Ainsi en va-t-il de la stratégie de communication pour laquelle semblent avoir opté Denis Sassou Nguesso, le chef de l’État congolais, et les quelques membres de son gouvernement habilités à (ou volontaires pour) s’exprimer sur la question ultrasensible de la modification de la Constitution. À les entendre, le débat ne porte pas sur la possibilité ou non d’une candidature de Denis Sassou Nguesso à la présidentielle de 2016, mais sur la nécessité de changer la Constitution de 2002, jugée à la fois obsolète et déséquilibrée. Quelles que soient la validité et la sophistication de ces arguments, il est vrai surtout à usage extérieur, force est de reconnaître qu’ils passent largement au-dessus de la tête de la grande majorité des Congolais, lesquels ont en revanche parfaitement compris que la seule question qui vaille réside dans l’effet collatéral d’un changement de Constitution : oui ou non, est-il bon pour le Congo que Denis Sassou Nguesso sollicite un nouveau mandat dans deux ans ?

TENDANCE La sape, toutes griffes dehors p. 103 CULTURE À Brazza, les photographes la jouent collectif

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Le Plus de Jeune Afrique

POLITIQUE

Les silences du p Pour ou contre une révision ou un changement de la Constitution qui permettrait au chef de l’État congolais de se représenter en 2016 ? Le débat fait rage. Le principal intéressé, lui, ne s’est pas encore clairement prononcé. TSHITENGE LUBABU M.K.,

L

envoyé spécial à Brazzaville

a présidentielle aura lieu en 2016. Denis Sassou Nguesso, le chef de l’État, arrivera alors au terme de son second mandat. Selon la Constitution, il ne pourra pas se représenter puisque le président n’est rééligible qu’une fois. Sauf si la loi fondamentale est révisée d’ici là. À deux ans de l’échéance, les « pour » et les « contre » s’affrontent. Au sein de la majorité présidentielle, certains ont déjà défendu l’idée qu’une modification de la loi fondamentale était nécessaire. Des élus locaux, des ministres, et Justin Koumba, le président de l’Assemblée nationale, ont pris position pour que, le moment venu, le chef de l’État recoure à l’article 186 de la Constitution, qui N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

prévoit qu’un projet de révision soit « soumis directement au référendum ». De leur côté, les constitutionnalistes et politologues dissèquent l’article 185, selon lequel « la forme républicaine, le caractère laïc de l’État [et] le nombre de mandats du président de la République ne peuvent faire l’objet de révision ». Les uns y voient une disposition obsolète, les autres un veto définitif. Quant aux leaders de l’opposition, ils estiment que faire tomber cette restriction équivaudrait à signer un chèque en blanc au chef de l’État pour qu’il se maintienne au pouvoir. « La question doit être posée sans tabou, mais il ne faut pas personnaliser le débat, car la notion d’alternance n’est pas liée à celle de changement de régime », précise Juste-Désiré Mondelé, secrétaire général du Club 2002-Parti pour l’unité et la République (PUR, JEUNE AFRIQUE


Congo na bisso contexte actuel, on peut envisager une révision de la Constitution, pas plus. Pour la changer, il faudrait qu’il y ait une crise politique ou un blocage des institutions, explique-t-elle. Or la principale motivation de ceux qui y sont favorables est le maintien d’une personne au pouvoir. Cela va à l’encontre des principes démocratiques qui prônent l’alternance et auxquels chacun doit se soumettre. Notre pays sera meilleur s’il y a un renouvellement à la tête de l’État. » VAINQUEURS. Pour le moment, le Parti congolais du

WANG ZHAO/AFP

palais

travail (PCT, au pouvoir) n’a pas défini de position officielle – et il ne le fera pas tant que le chef de l’État ne se sera pas exprimé. Mais il a débattu lui aussi. Mi-avril, le collège des partis de la majorité a été convoqué par son président, Pierre Ngolo, secrétaire général du PCT. Trois options ont été présentées: maintenir en l’état la Constitution, la réviser en partie, ou la changer. Dix jours plus tard, la commission chargée d’examiner les propositions a écarté l’hypothèse du maintien en l’état de la Constitution, estimant qu’elle était « issue de circonstances exceptionnelles et n’était pas le fruit d’une réflexion concertée de l’ensemble de la société, mais émanait plutôt du camp des vainqueurs ». Elle n’a pas non plus jugé pertinent de modifier uniquement les articles précisant que le nombre maximal de mandats du chef de l’État ne pouvait faire l’objet d’une révision (art. 185) ou que le président n’était rééligible qu’une fois (art. 57). Ses membres soulignant que d’autres dispositions devraient être révisées. Dans leur viseur, certaines conditions posées à l’éligibilité du chef de l’État (art. 58) : être de nationalité congolaise d’origine, avoir entre 40 et 70 ans (âge actuel de Sassou Nguesso), attester d’une expérience professionnelle de quinze ans au moins… Des restrictions discriminatoires selon eux. Ils ont par ailleurs déploré « l’absence de dispositions sur la protection de l’environnement ». Conclusion:«Lacommissionrecommandel’élaboration d’une nouvelle Constitution et, donc, un changement de République. » Position qui attend désormais d’être soumise aux bureaux politiques respectifs des différents partis de la majorité. Ces recommandations font bondir d’indignation p Pour le Clément Mierassa, président du Parti social-démocrate moment, congolais (PSDC) et coordonnateur du Mouvement Denis Sassou citoyen pour le respect de l’ordre constitutionnel : Nguesso laisse « Le chef de l’État n’a pas intérêt à plonger le pays ses partisans dans une situation où il devra défendre des intérêts prôner un changement personnels. Toutes les raisons évoquées par le rapde Constitution, port de la commission des partis de la majorité sont et donc une légères… On ne peut pas défendre des thèses qui vont VIIIe République. à l’encontre de la continuité de l’État ! » Si, s’agissant de continuité, Clément Mierassa n’est pas de ceux qui adhèrent à la tradition selon laquelle, chez les Bantous, les chefs meurent au pouvoir, il n’ignore pas que les principaux obstacles qui se dressent devant l’opposition sont les ambitions divergentes de ses leaders et leur manque d’implantation nationale. Pour qu’il y ait alternance en 2016, encore faut-il qu’elle soit crédible. l

majorité), fondé par l’homme d’affaires Guy Wilfrid Nguesso, neveu du chef de l’État. « La Constitution de 2002 est dépassée. À l’époque, elle répondait aux attentes d’un pays qui sortait de la guerre civile, poursuit Mondelé. D’où ce présidentialisme fort, cet exécutif monocéphale face à un Parlement bicaméral, dont la mission de contrôle de l’action gouvernementale est réduite,puisqu’ilnepeutdéposerdemotiondedéfiance ni sanctionner les ministres qui refusent de répondre à ses interpellations. Une nouvelle Constitution est donc nécessaire. » Ce qui impliquerait le passage à la VIIIe République… GildaRosemondeMoutsara-Gambou,laporte-parole du Mouvement citoyen pour le respect de l’ordre constitutionnel (qui regroupe des organisations de la société civile et des partis politiques), y est opposée. « Dans le JEUNE AFRIQUE

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Le Plus de J.A. Congo na bisso PORTRAIT

La force est avec lui Juste Bernardin Gavet, premier secrétaire du mouvement jeunesse du parti présidentiel, veut changer la manière de faire de la politique. Et en redonner le goût aux nouvelles générations.

I

l vient d’avoir 28 ans et a tout du jeune cadre dynamique : le costume, les diplômes, l’assurance… Avec une petite touche de réserve en plus, celle du juriste, et un soupçon de gravité, probablement inhérent à sa fonction. Depuis qu’il a été désigné, fin mai 2013, premier secrétaire de la Force montante congolaise (FMC), le nouveau mouvement de jeunesseduParticongolaisdu travail (PCT), Juste Bernardin Gavet est en effet investi d’une délicate mission : marcher dans les pas du parti présidentiel et de son secrétaire général, Pierre Ngolo, tout en mettant en place « une approche plus concrète, pour faire de la politique autrement ». Dans un rafraîchissant mélange de slogans et d’anecdotes témoignant d’un sincère désir de faire bouger les choses, le militant ne cesse d’expliquer comment, avec ses camarades de la FMC, il veut « mobiliser les jeunes de tous les horizons pour qu’ils s’intéressentàlapolitique».Et si, ce faisant, il peut les enrôler dans la Force montante, cela n’en sera que mieux.

études à Brazzaville, où il a obtenu une maîtrise de droit public à l’université Marien-Ngouabi. C’est pendant la campagne présidentielle de 2009 qu’il a eu le déclic, se passionnant pour l’élection en général et le programme du PCT en particulier. Passé le scrutin, il a renforcé son

jeunes cadres et sympathisants devaient trouver un nouveau souffle, dénicher de nouvelles compétences… Ils s’y attellent désormais au sein de la FMC. « Notre première action est de faire entendre la voix des jeunes et d’améliorer leur représentation dans les instances de décision », explique Juste Bernardin Gavet. Les recommandations formulées lors de la session inaugurale de la FMC, mi-décembre, ont d’ailleursétéprises en compte par le bureau politique du PCT. Sur les 828 candidats que le parti présentera aux élections locales (reportées, elles devraient avoir lieu en septembre), 20 % ont moins de 30 ans. Lui-même se présentera dans la 2e circonscription de Dolisie. CARRIÈRE. Autre cheval de

bataille, l’emploi. « Il faut lever l’opacité qui règne sur les procédures de recrutement au sein de la fonction publique pour que tous les jeunes puissent postuler », affirmet-il. Ajoutant qu’il est urgent d’encourager l’entrepreneuriat, « car la fonction publique ne peut pas embaucher tout le monde ». Sur le front social, SOUFFLE. Juste Bernardin Juste Bernardin Gavet milite Gavet est convaincu qu’il pour un plus large accès à la peut changer la manière de formation, à la culture et, surfaire de la politique, en comtout, au logement. « Un vérimençant par la débarrasser table problème » sur lequel il de ses mauvaises habitudes. a déjà eu quelques échanges Rien ne l’agace plus que informels avec le ministre des les préjugés qui réduisent Affaires foncières. p Le juriste a commencé à militer au sein du PCT en 2005. son mouvement à un club Parallèlement à ses débuts de filles et de fils de cadres en politique, le juriste pouréminents du parti présidentiel. À l’instar engagement auprès du parti à un moment suit sa carrière dans l’administration. En des autres membres du bureau élu l’an charnière. Lors de son sixième congrès 2011, il a intégré le cabinet du ministre dernier, Juste Bernardin Gavet répète extraordinaire, en juillet 2011, le PCT de l’Intérieur (en tant qu’attaché juriannonçait sa restructuration, notamment dique), ainsi que la Commission nationale qu’il a été choisi pour ses compétences. la dissolution de l’Union de la jeunesse d’organisation des élections (Conel), où Rien d’autre. socialiste congolaise (UJSC) et du Comité il a fort à faire… Les locales approchent. Il a adhéré en 2005 à la section PCT de d’action pour la défense de la démocratieEt en 2016, ce sera la présidentielle. l Mossendjo, dans le Niari, qu’il a quitté mouvement de jeunesse (CADD-MJ). Les CÉCILE MANCIAUX l’année suivante afin de poursuivre ses VINCENT FOURNIER/J.A.

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INVESTISSEMENTS

Quand les patrons passent à l’action Afin de dynamiser le secteur privé, l’État a créé une agence pour aider les futurs entrepreneurs et attirer les fonds étrangers. Reste à changer les mentalités.

GILLES ROLLE/REA

t Scierie de la Congolaise internationale du bois, certifiée développement durable (forêt de Ndoki).

S

pécialiste des dossiers difficiles, Annick Patricia Mongo a trouvé un nouveau défi à sa mesure. Après avoir défendu l’État congolais dans l’affaire des « disparus duBeach»,plaidédevantleTribunalpénal international pour le Rwanda (TPIR) puis à la Cour pénale internationale (CPI) et dirigé l’Autorité de régulation des marchés publics (ARMP) pendant sa phase de lancement, de 2009 à 2011, la brillante avocate a été nommée, en avril, directrice générale de l’Agence pour la promotion des investissements (API), créée en 2013. Dans un pays « où la première aspiration a longtemps été d’être fonctionnaire », comme le remarque un grand patron brazzavillois, la tâche s’annonce ardue. Mais pas irréalisable. C’est en tout cas ce que veut croire le gouvernement, qui semble s’être enfin mobilisé pour améliorer l’environnement des affaires, dynamiser le tissu économique et encourager l’esprit d’entreprise. Il

JEUNE AFRIQUE

a ainsi dépensé près de 8 millions d’euros pour la mise en place de l’API, qui a lancé ses activités le 14 juillet, et de la Maison de l’entreprise, toutes deux chargées de promouvoir les investissements et de faciliter la création de structures privées dans l’ensemble du pays. Un domaine où le Congo a fort à faire.

Gros stocks, flux moyens Investissements directs étrangers, comparés à ceux de quelques voisins

Stocks d’IDE entrants,

21 012 13 503

en millions de dollars, en 2012

5 238 4 488 4 269

FEUILLE DE ROUTE. Émargeant au

185e rang sur 189 pays classés dans le rapport « Doing Business 2014 » de la Banque mondiale–entrel’ÉrythréeetleSoudandu Sud –, le Congo est régulièrement montré du doigt pour ses taux d’imposition jugés excessifs, ses procédures administratives trop longues et complexes (en matière de créationd’entreprisecommedecirculation transfrontalière des marchandises), ou les difficultés d’accès au foncier. « Autant de points qui ont fait l’objet de décrets et de lois depuis le début de l’année », souligne Martin Galissan, directeur des études et de la recherche de l’API. lll

4 200 1 937

Congo Guinée équatoriale Cameroun

Flux d’IDE entrants,

en millions de dollars, en 2012

3 312 2 758 2 115

RD Congo Gabon Tchad Angola

702 507 323

– 6 898

SOURCE : CNUCED, JUILLET 2013 N 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014 O


Le Plus de J.A.

ANTONIN BORGEAUD POUR J.A.

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p Supermarché Casino, avenue Charles-de-Gaulle, à Pointe-Noire. lll Soutenue dès sa création par le Bureau des investissements (BOI) de Maurice en vertu d’un accord d’assistance technique signé entre les deux pays en janvier 2013, l’agence congolaise dispose d’une feuille de route clairement définie. « Nous bénéficions d’une réelle expertise, les Mauriciens ayant depuis longtemps fait leurspreuvesenmatièred’investissements privés,expliqueMartinGalissan.Celanous permet notamment de mieux nous faire connaître des investisseurs mauriciens potentiels, qui peuvent ainsi identifier plus facilement des opportunités au Congo. »

FRÉMISSEMENT. Outre l’amélioration du climat des affaires, l’une des principales missions de l’API est de déterminer les secteurs prioritaires dans la diversification de l’économie du pays, dépendante à 62 % de l’industrie pétrolière. A priori, le Congo n’a aucun mal à attirer les

investissements directs étrangers (IDE). Il se classe même au 3e rang des pays subsahariens en matière de stocks d’IDE. « Mais les investissements privés hors pétrole ne représentent que 5 % du PIB. Il est urgent de les réorienter vers d’autres secteurs où les opportunités ne manquent pas, comme les mines, l’agroforesterie et, surtout, l’agriculture, puisque seulement 2 % des terres arables sont cultivées », précise Martin Galissan. Résultat, comme l’a souligné le Plan national de développement 2012-2016 (PND), le pays importe chaque année quelque 120 milliards de F CFA (environ 183 millions d’euros) de denrées alimentaires (l’équivalent de 12 % de ses recettes d’exportation). Pour faire monter en puissance la part de ces secteurs dans le tissu économique, l’agence va s’appuyer sur le PND, sur les investisseurs étrangers, et plus encore sur l’émergence d’un secteur privé local et sa

BUSINESS ANGEL FONDÉ EN 1989 par le charismatique père Christian de La Bretesche, le Forum des jeunes entreprises du Congo (FJEC) est devenu une institution. Ces dernières années, il a suivi les évolutions du monde des PME-PMI et diversifié ses appuis : diagnostics, mise en relation avec des spécialistes, gestion-comptabilité, accompagnement fiscal, appui technologique spécifique à chaque métier (formations aux nouveaux outils et aux nouvelles machines)… Établi à Brazzaville, le FJEC a également une antenne à Pointe-Noire et travaille en lien direct avec des groupements de producteurs dans les villages, notamment pour l’accès aux crédits ruraux. Le Forum accompagne entre 50 et 150 créateurs d’entreprise chaque année dans des domaines aussi variés que la transformation de produits agricoles, l’élevage, les transports (bus, taxis), le commerce et la gestion E.S.S. de boutiques. l N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

structuration – au Congo, l’informel pèse entre 70 % et 80 % du PIB. SelonleschiffresduCentredeformalités administratives des entreprises (CFE), plus de 11 200 PME ont été créées entre 2011 et 2013. Si Paul Obambi, le président de la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers du Congo (CCIAMC),constatebienunfrémissement, notamment dans le BTP et les télécoms, il ajoute qu’« il reste beaucoup à faire ». Le PDG de Sapro, principal groupe multisectoriel du Congo, salue l’intérêt soutenu qu’a témoigné l’État au privé ces dernières années, tout en lui demandant « d’aider en particulier les jeunes entrepreneurs, ceux qui débutent » – surtout auprès des banques, qui rechignent souvent à prêter les fonds nécessaires au montage de projetsetaudémarraged’activités.«Laplupart se contentent de travailler dans les secteurs les plus lucratifs, donc le pétrole… », confirme Innocent Dimi, 33 ans, directeur général de La Financière, une banquequi a justement pour spécificité d’accompagner les PME locales. Par ailleurs, même s’il y a eu un déclic ces deux dernières années, peu de Congolais manifestent un véritable esprit d’entreprise: « Ils innovent peu, avec une prise de risque minimale », constate le banquier d’affaires. Avant de souligner tout de même une prise de conscience et un changement de mentalité au sein de la société, dopés par un contexte « qui n’a certainement jamais été aussi favorable à ceux qui veulent faire du business ». l OLIVIER CASLIN JEUNE AFRIQUE


Congo na bisso

Copiez… décollez! En faisant baisser les prix de la photocopie, un jeune Brazzavillois est devenu patron. Success-story.

D

e son propre aveu, il était Chez Copie Plus, on parle lari, kituba « à bout de souffle. » À la fin ou lingala, sans discrimination », se des années 1990, Romaric félicite le patron. Nzingoula Nkendzo avait le bac, mais plus un sou pour continuer ses études. EXEMPLE. Il déplore en revanche le Alors qu’il réfléchissait à ce qu’il pourrait manquedesoutiendespouvoirspublics. faire dans la vie, il remarqua que l’on « L’État ne va jamais vers l’entreprise manquait cruellement de papier dans – sauf pour la surtaxer –, c’est toujours à l’entrepreneur d’aller vers lui, la capitale. Il traversa donc le fleuve, en acheta chez le voisin kinois, et le revendit regrette Romaric Nkendzo. Pourtant, les dans les imprimeries brazzavilloises. Congolais souffrent économiquement. «Avecmespremiersbénéfices,j’aiacheté S’ils veulent s’en sortir, ils sont obligés de des photocopieuses, explique Romaric créer. » Manifestement, d’autres en ont Nkendzo. Puis, en 2004-2005, j’ai créé pris conscience et ont monté leur affaire. ma société, Copie Plus. » Et il a révolu« Avant, seuls un ou deux entrepreneurs tionné le marché avec allaient à Dubaï acheun objectif simple: faire ter du matériel chaque « Dans ma société, semaine. Maintenant, baisser les prix. « J’ai été on parle lari, le premier à ramener le beaucoup s’approvicoût de la photocopie sionnent régulièrekituba ou de 25 à 15 F CFA [de ment aux Émirats lingala, sans 0,04 à 0,02 euro]. J’ai arabes unis ! » discrimination. » Aujourd’hui, le fait le plein de clients patron est heureux rapidement ! » ROMARIC NKENDZO À présent, l’entrede trouver dans Brazza prise franchit un nouveau cap. Son « mille photocopies » de lui : des jeunes chiffre d’affaires a presque doublé de qui ont suivi son exemple et se sont mis 2012 à 2013, passant de 30 millions à à leur compte, même si tous n’ont pas 50 millions de F CFA. À 41 ans, Romaric encore de boutique. Mais sa plus grande Nkendzo compte une vingtaine d’emfierté est la reconnaissance des gens : ployés dans ses deux centres d’impres« Dans la rue, certains me tendent la sion, à Moungali et Makélékélé, les 1er et main pour me remercier. Ils me disent 4e arrondissements de la capitale. Il s’est que je leur ai rendu service. » De quoi fixé des règles claires, exigeantes, et s’y le motiver encore plus à jouer collectif: tient : « Quand il fallait embaucher, je « J’ai envie de créer une association de n’ai pas choisi des gens de la famille, commerçantsduCongo.Entreconfrères, qui se seraient peut-être tout permis. J’ai nous pourrions nous aider. » l donné leur chance à d’autres Congolais. EMMANUEL DE SOLÈRE STINTZY

BAUDOUIN MOUANDA POUR J.A.

q À 41 ans, le chef d’entreprise compte déjà une vingtaine d’employés.

JEUNE AFRIQUE

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+32 (0)2 646 22 22 info@magforce.be +33 (0)1 48 11 22 22 magforce@magforce.fr www.magforce.fr


Communiqué

Banque des États de l’Afrique Centrale

Pilier de la coopération monétaire et socle de l’intégration économique en Afrique centrale. La BEAC est la banque centrale des six États qui constituent la Communauté Économique et Monétaire de l’Afrique Centrale, la CEMAC : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale et Tchad. Établissement public international africain, la BEAC a été créée dans le cadre des accords de coopération monétaire signés à Brazzaville, au Congo, les 22 et 23 novembre 1972.

■ Garant de la politique monétaire

La BEAC émet le franc de la coopération monétaire en Afrique Centrale (FCFA), ayant cours légal et pouvoir libératoire sur le territoire de l’ensemble des six pays de l’UMAC et elle en garantit la stabilité. En outre, la BEAC est chargée de définir et de conduire la politique monétaire de l’UMAC, de conduire la politique de change, de promouvoir la stabilité financière, de détenir et de gérer les réserves officielles de change des États membres, de promouvoir et de veiller au bon fonctionnement des systèmes de paiement et de règlement.

■ Acteur

du développement et de l’intégration économique en Afrique Centrale

Partenaire fiable et engagé au service des États membres, des acteurs économiques et des populations de la CEMAC, la BEAC est également un organe engagé dans le développement et l’intégration économique en Afrique Centrale. Sans préjudice de son objectif de stabilité financière, elle apporte son soutien aux politiques économiques générales élaborées par les États membres. Elle prend aussi une part active à la promotion et au renforcement des marchés de capitaux en Afrique Centrale pour mieux appuyer le développement et l’intégraBEAC, Banque des États de l’Afrique Centrale BP 1917, Yaoundé, Cameroun Tél. : (+237) 22 23 40 30/22 23 40 60 - Fax : (+237) 22 23 34 68

Plus de quarante ans au service de l’Afrique Centrale

>>> Définition et conduite de la politique monétaire de l’Union >>> Émission de la monnaie fiduciaire >>> Conduite de la politique de change de l’Union >>> Gestion des réserves officielles de change des États membres >>> Supervision des systèmes de paiement et de règlement >>> Promotion de la stabilité financière tion économiques dans la CEMAC. À cet effet, elle encadre et favorise les émissions de titres publics par les États membres et œuvre à la construction d’un système bancaire sain et solide. La BEAC entretient des relations bilatérales étroites avec plusieurs de ses homologues africains et participe activement au rayonnement de l’Association des Banques Centrales Africaines (ABCA) dont elle accueille la 38e session ordinaire des Gouverneurs en août 2014. S’appuyant sur l’esprit de solidarité et de discipline de ses États membres, la BEAC est résolument engagée à apporter son concours à l’émergence économique des États de la CEMAC au bénéfice de leurs populations.

www.beac.int


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INTERVIEW

Alphonse Missengui « On observe un bouillonnement » Conscient du manque d’esprit d’entreprise, le viceprésident d’Unicongo, la principale organisation patronale, en explique les raisons. Et comment y remédier.

q Pour le directeur du magasin Casino de Brazzaville, l’État doit mettre en place les conditions d’un dialogue efficace entre public et privé.

JEUNE AFRIQUE : Comment se porte le secteur privé congolais ? ALPHONSE MISSENGUI: Bien que l’éco-

nomie nationale reste très dépendante du pétrole, qui représente 90 % de ses exportations et les deux tiers de son PIB, le secteur privé hors hydrocarbures évolue très favorablement grâce à un certain nombre de facteurs. Notamment l’amélioration des infrastructures, dont les routes, qui permettent d’unifier le marché domestique, et donc d’influer positivement sur le chiffre d’affaires des entreprises. La réalisation de ce type d’équipements tire également vers le haut le BTP et ses soustraitants, ainsi que les services. Il faut aussi souligner l’émergence du secteur minier, qui va contribuer à la métamorphose économique et sociale de certains départements du pays. Observez-vous un réel sursaut de l’esprit d’entreprise dans le pays ?

J’observe en effet un bouillonnement, même si l’entrepreneuriat congolais demeureencoretrèsfaible.Celas’explique JEUNE AFRIQUE

MURIEL DEVEY POUR J.A.

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réée en 1958, l’Union patronale et interprofessionnelle du Congo (Unicongo) représente plus de 90 % du secteur formel, divisé en onze fédérations correspondant aux principaux domaines économiques. Elle travaille à l’élaboration des conventions collectives et désigne les représentants patronaux au sein de différents organismes (tribunal de commerce, du travail, commissions des litiges, Caisse nationale de sécurité sociale). Son rôle est de promouvoir l’esprit d’entreprise, l’investissement et l’amélioration du climat des affaires, notamment en renforçant le dialogue entre public et privé. Des thèmes sur lesquels revient son vice-président, Alphonse Missengui, 65 ans.

par le contexte historique du pays, resté longtemps hermétique à la promotion de l’esprit d’entreprise, notamment chez les jeunes. Il faut donc un certain temps pour voir cette approche évoluer et les entrepreneurs congolais devenir capables de créer le tissu d’entreprises dynamiques qui compléteront les grandes compagnies, dont la plupart appartiennent à des groupes internationaux. Quel doit être le rôle de l’État pour soutenir l’initiative privée ?

Le secteur privé étant censé devenir le principal créateur de richesse et d’emplois du Congo, l’État doit créer les cadres juridique, judiciaire, fiscal et administratif nécessaires à son épanouissement. Il doit également mettre en place les conditions indispensables à un dialogue public-privé efficace. Quelles sont les principales difficultés rencontrées pour créer une entreprise au Congo ?

D’importantes réformes ont été engagées sur les plans fiscal et administratif, mais beaucoup reste à faire pour que l’environnement des affaires soit vraiment favorable au développement du secteur

privé. Ce dernier a besoin de cohérence et d’une prise en compte de ses préoccupations par les pouvoirs publics, notamment dans l’élaboration d’un véritable partenariat entre public et privé, qui, malgré son importance, tarde à voir le jour. L’accès aux capitaux est-il facilité par les banques ?

Cette question est cruciale, notamment pour les PME, qui doivent faire face aux exigences des banques en matière de qualité des dossiers, de garanties financières et de fiabilité managériale. Le coût du crédit est également une préoccupation majeure pour les entreprises, en dépit de la surliquidité du système bancaire. À cet égard, il faut souligner les efforts de l’État pour améliorer l’accès des PME congolaises au crédit. L’Agence de promotion des investissements est désormais opérationnelle. Qu’en attendez-vous ?

Elledoitdevenirunmaillonfondamental du dispositif de promotion et de diversification du secteur privé au Congo. Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour qu’elle puisse réussir dans sa mission. l Propos recueillis par OLIVIER CASLIN N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014


COMMUNIQUÉ

Consolider votre futur

Siège de BGFI Bank à Brazzaville.

Château d’eau d’une hauteur de 60 m - le plus haut d’Afrique - à Pointe-Noire

(China Geo-Engineering Corporation International Ltd) est une entreprise de travaux publics créée en 2005 à Pékin. Elle est actuellement présente, à travers ses succursales, bureaux de représentation et directions de projets, dans une dizaine de pays en Asie et en Afrique, parmi lesquels le Congo, le Niger, la Mauritanie, le Gabon, le Tchad, la RDC, le Maroc ou encore le Sénégal. ■ UNE ENTREPRISE LEADER CGCINT développe ses activités dans les travaux publics, y compris dans les secteurs de l’adduction d’eau potable. Au travers de ses différentes réalisations et de ses riches expériences, elle est devenue une entreprise leader dans la construction de routes, ponts et bâtiments, dans les travaux hydrauliques (adduction, traitement des eaux usées, forages) et hydro-agricoles ou encore dans les sondages et exploitation des mines.

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Grande bibliothèque de l’Université Marien Ngouabi à Brazzaville.

Adduction d’eau potable pour les villes de Kinkala, de Sibiti, de Ouesso, de Djambala et d’Ignié.

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Hôtels de ville de Kinkala, de Kindamba et de Sibiti.

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DIFCOM/FC - Photos : DR

Échangeur au carrefour du Boulevard Mali-Béro et de l’Avenue du Zarmaganda à Niamey, au Niger, le tout premier échangeur du pays.

>> Échangeur au carrefour du Boulevard Mali-Béro et de l’Avenue du Zarmaganda à Niamey, au Niger, le tout premier échangeur du pays ;


Le Plus de J.A. RECHERCHE

High-tech version bantoue Les labos universitaires et les PME fourmillent de projets innovants. Avec une meilleure organisation et un peu plus de reconnaissance, ils pourraient donner un sérieux coup de pouce au développement.

C

omme dans la plupart des pays du continent, le mot « émergence » est devenu à la mode au Congo. Si tous ses projets et ambitions se concrétisent, la nation prévoit de rejoindre le club des pays émergents en 2025. Est-ce crédible ? « On n’émerge pas en claquant des doigts ! » répond un cadre brazzavillois, sceptique. Dans le camp des optimistes, on se dit que c’est possible, au vu des récents progrès du pays, de la dynamique entrepreneuriale qui semble enfin germer (lire pp. 83-85), de l’arrivée de la 3G et, bientôt, de la fibre optique… Mais aussi de la capacité d’innovation des Congolais, qui pourrait donner un sérieux coup de pouce, très high-tech, à cette émergence. DUR COMME FER. Bruno Jean Richard

Itoua, le ministre de la Recherche scientifique et de l’Innovation technologique, y croit dur comme fer. « Le président a proposé à la nation un projet de société clair. Il a mesuré la teneur et la portée de cetteambitiond’émergencepourleCongo. Nous sommes au cœur de ce projet dans mon ministère. Avec l’Unesco, notre partenaire, nous travaillons à sa construction. » Depuis deux ans, le ministère s’est en effet attelé à réorganiser la recherche et l’innovation. Comment éviter la dispersion des énergies ? Comment multiplier les passerelles entre recherche scientifique « pure » et recherche et

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p Lors de la Journée de la science, le 30 juin, le ministre de la Recherche (à g.) a remis des équipements aux directeurs des instituts académiques.

développement (R&D, c’est-à-dire ses applications, des produits et services innovants pour l’économie et la société)? Comment rapprocher les laboratoires de recherche académiques des milieux

économiques ? Comment rendre la science et l’innovation populaires ? « Ce travail nous a conduits à faire des efforts dans notre communication, en menant des actions de sensibilisation et

À L’AVANT-GARDE DU NUMÉRIQUE

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élèbre pour avoir conçu et commercialisé la première tablette numérique (Way-C) et le premier Smartphone (Elikia) africains, Vérone Mankou est le patron de VMK (de vumbuka, qui signifie « réveillez-vous » en kikongo). Il est aussi, depuis sa création en 2010, l’un des soutiens et formateurs du BantuHub, une plateforme destinée à promouvoir le développement des technologies de l’information

N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

et de la communication (TIC) et à donner aux développeurs, webmasters et infographistes congolais les moyens d’innover et de créer du contenu local. Situé dans le centre de Brazza, à Plateau-Ville, le BantuHub met à la disposition de ses membres 300 m² d’espaces de travail flambant neufs (connectés évidemment) et de salles de réunion pour recevoir des clients, des partenaires ou

des investisseurs. La plupart des adhérents étant en phase de création d’entreprise ou étudiants, les tarifs sont modulables et raisonnables (par exemple 35 000 F CFA par mois, soit 53,35 euros, pour 25 heures par semaine). Depuis juillet et jusque début octobre, la plateforme propose des formations gratuites au codage en langage Java, au système d’exploitation Android, à l’infographie et au design en

3D, à la robotique, etc. Elle organise aussi sa première compétition informatique de codage et de design. Quatre équipes de développeurs et cinq binômes d’infographistes (retenus lors des présélections dans plusieurs villes du pays) sont en pleine confrontation. La finale, le 1er septembre, permettra aux lauréats des concours web et design d’empocher 1 million de CÉCILE MANCIAUX F CFA. l JEUNE AFRIQUE


Congo na bisso de vulgarisation auprès du grand public », explique Bruno Jean Richard Itoua. L’accent a été mis sur la recomposition du système institutionnel de la recherche, qui était complètement engorgé et surchargé, pour lui redonner une ossature cohérente et efficace. Elle repose désormais sur sept instituts, ainsi que sur deux agences de valorisation, une société pour la production de médicaments antipaludéens et un fonds de financement. Sur les sept instituts, quatre existent depuis 2002 : l’Institut national de recherche agronomique (IRA, dont le siège est à Oyo), l’Institut national de recherche en sciences exactes et naturelles (à PointeNoire), l’Institut national de recherche forestière (à Ouesso) et l’Institut national de recherche en sciences de la santé (à Brazzaville). La Société de recherche et de technologies pharmaceutiques (Soretep) a quant à elle été créée en février. « Notre objectif est de doter la recherche de moyens de travail adéquats et d’équipements modernes, sans oublier de réhabiliter ceux qui se dégradent », souligne

le ministre. Le but étant d’augmenter et d’améliorer la production scientifique, ainsi que la place de l’innovation dans les secteurs prioritaires pour le pays : la sécurité alimentaire, la santé, la gestion durable de la forêt, l’industrie, les technologies de l’information et de la communication… Mais pour Bruno Jean

émanent de laboratoires de recherche et de développement académiques, d’entreprises ou d’inventeurs, et portent sur des applications particulièrement variées : appareil de sécurité contre l’électrocution, minirobot manuel pour tamiser le foufou, chaise révolutionnaire (déjà brevetée), incubateur pour la culture et la valorisation du moringa (arbre dont Dispositif antiélectrocution, les feuilles sont riches en robot pour tamiser le foufou, vitamines et en protéines), détection de faux billets… substance chimique pour détecter les faux billets, etc. les inventeurs touchent à tout. Dans le domaine agricole, l’IRA a développé Richard Itoua, « le vrai combat se déroule des boutures et plants de manioc in désormais dans les ressources humaines: vitro pour les agriculteurs, ainsi que il faut convaincre les plus intelligents des semences de nouvelles variétés de maïs, de soja, d’arachide, de riz et de des Congolais que la recherche est un haricots. Parallèlement, des exploitants secteur porteur ». ont reçu des formations sur la lutte contre VITAMINES. Il semble avoir été entendu, la mosaïque du manioc, sur les bonnes puisque son ministère a reçu de nompratiques agricoles, la multiplication breux dossiers de demande d’aide au rapide du bananier ou sur les nouvelles financement de projets innovants. Ils technologies. l TSHITENGE LUBABU M.K.

Nos Activités > > > Chasseur de Têtes > > > Recrutement > > > Mise à disposition du personnel (Tout corps d’état) > > > Signalétique Industrielle > > > Réalisation de plate forme de forages miniers > > > Réalisation de pylônes de télécommunication > > > Survey sur l’ensemble du territoire > > > Sécurisation et gestion des risques des sites miniers P.O. BOX : 5354 Pointe-Noire République du Congo Tél. : +242 22 294 22 00 Mobiles : +242 06 662 99 03 / 05 553 67 40 / 04 434 06 30 International Mobile : +336 45 41 00 76 Fax : +331 53 01 07 91

DIFCOM/FC

Jacques ENGOUINDI SCS’s General Manager

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RÉPUBLIQUE DU CONGO Ministère de l’Économie, des Finances, du Plan, du Portefeuille Public et de l’Intégration

Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics (D.G.C.M.P.)

LA TRANSPARENCE AU CŒUR DES MARCHÉS PUBLICS AU CONGO :

« Efficience de la dépense publique » La D.G.C.M.P. : fruit de la réforme des marchés publics au Congo

La D.G.C.M.P. : une opportunité pour l’efficacité de la commande publique

Face à l’inefficacité dans la gestion des marchés publics, le gouvernement a pris une option nette en vue d’améliorer la gouvernance dans ce domaine. C’est ainsi qu’une réforme des marchés publics a été enclenchée en 2009. Parmi les structures qui ont été mises en place, figure la Direction Générale du Contrôle des Marchés Publics (D.G.C.M.P.), créée par décret n°2009-156 du 20 mai 2009. Elle est chargée du contrôle a priori de l’application de la règlementation des marchés publics et délégations de service public ainsi que des modalités d’exécution.

Après cinq ans de mise en oeuvre des procédures édictées par le code des marchés publics de 2009, des signaux encourageants sont perceptibles : • la plupart des consultations lancées suivant les nouvelles dispositions du nouveau code des marchés publics sont concluantes, car elles ont abouti à la conclusion des marchés par toutes les parties prenantes. Cela est une preuve de la volonté affirmée par les maîtres d’ouvrage à appliquer la nouvelle réglementation, • le recours à la procédure exceptionnelle d’entente directe (« gré à gré »), connaît un net recul, au regard du nombre d’autorisations spéciales délivrées conformément à l’article 71 du code des marchés publics,

Pour l’essentiel, la D.G.C.M.P. Mr Jean Didier ELONGO, procède à un examen juridique et Directeur Général de la DGCMP. technique des dossiers de marchés avant leur approbation par les autorités désignées à cet • Les demandes d’Avis de Non Objection (ANO) sont effet. La nouvelle règlementation issue de cette réforme régulièrement adressées à la D.G.C.M.P. selon les fait de la concurrence la règle, et le recours à l’entente dispositions de la nouvelle réglementation. D’une manière directe (« gré à gré »), l’exception. Désormais, les piliers générale, les maîtres d’ouvrage, sans distinction aucune, qui soutiennent la gestion des marchés publics au Congo s’efforcent à se conformer à la nouvelle réglementation. sont : i) l’égalité de traitement des candidats, ii) la liberté Les procédures sont de plus en plus maîtrisées, d’accès à la commande publique, iii) la transparence des • Le contrôle systématique des procédures de passation des procédures. marchés, ainsi que le suivi régulier des modalités d’exécution

Au-delà de la réforme engagée, le gouvernement ambitionne d’assurer aux populations un cadre de vie décent, grâce à la réalisation effective des projets de développement financés sur fonds publics. Placée sous la tutelle du Ministère de l’Economie, des Finances, du Plan, du Portefeuille Public et de l’Intégration, la D.G.C.M.P. ambitionne d’accompagner les efforts du gouvernement dans l’assainissement de la gestion à travers les marchés publics. En effet, la réalisation effective et durable des projets, demeure un baromètre de performance dans ce domaine.

des marchés, sont des exercices qui permettent déjà de débusquer progressivement des opérateurs économiques non compétitifs, et donc peu crédibles. Au cours de l’année 2013, la moisson a été fructueuse du point de vue de l’application de la règlementation. En effet, 94,74% des marchés ont été conclus au terme d’une mise en concurrence des soumissionnaires, contre 5,26% des marchés conclus sur la base de l’entente directe. Réformer n’est pas chose facile, aussi bien pour les concepteurs que pour les acteurs chargés de sa mise en œuvre. Un des défis majeurs à relever pour garantir le succès dans la gestion des marchés publics est que toutes les parties prenantes (maîtres d’ouvrage et acteurs évoluant dans la chaîne de la dépense, etc.) comprennent que les marchés publics constituent un enjeu de développement, et de ce fait, s’engagent à soutenir la réforme dans leur pratique quotidienne. Gagner le pari de l’émergence à l’horizon 2015 est à ce prix.

DGCMP - Immeuble de l’Arc, 4è étage - Brazzaville – Congo

DIFCOM/FC - Photos : DR

COMMUNIQUÉ

A travers la mise en place de la D.G.C.M.P, le gouvernement a voulu donner un coup d’arrêt à la dérive observée dans le passé, dans le choix des attributaires, basé quasi exclusivement sur l’entente directe, éloignant ainsi les prestataires compétitifs de la commande publique.


Congo na bisso

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DR

q L’usine du groupe Forspak, près de Dolisie, est opérationnelle depuis novembre 2013.

INDUSTRIE

Ça va bétonner à tout-va

usine à Hinda, dans le Kouilou (près de Pointe-Noire). La cimenterie, qui représente un investissement de 20 milliards Limitée jusqu’alors par la faible capacité de la société nationale, de F CFA, entrera en production en août 2015, avec une capacité initiale de la production de ciment va être décuplée avec l’arrivée 500 000 t/an – destinée au marché local de trois nouveaux opérateurs. à 90 %. Un potentiel que Cimaf espère porter à 1 million de tonnes en 2016. Le epuis le mois de novembre Forspak, qui promet de maintenir les 2013, la cimenterie du groupe prix les plus bas possible à la sortie d’usine, groupe estime que son unité représentera chinois Forspak International fait son entrée sur le marché congolais 200 emplois directs. tourne à plein régime. dansun contextemarquéparlesdifficultés Pendant ce temps, à Mindouli, dans Implantée à Louvakou, près de Dolisie, récurrentes de la Sonocc. Sa production, le Pool, un autre concurrent se prépare dans le Niari, la nouvelle usine a demandé en chute libre, n’est que de 72 000 t/an au à entrer en action : Diamond Cement un investissement de 34 milliards de F CFA lieu des 300 000 t attendues et, en juillet, Congo construit une usine dans laquelle (près de 52 millions d’euros), entièrement à la suite d’un conflit avec le ministère du il investit quelque 50 milliards de F CFA. financé par l’opérateur. Dotée d’une capaCommerce (dont elle dépend), la société a La production devrait commencer au cité de production de 280 000 tonnes par menacé de ne plus acheminer son ciment cours du deuxième trimestre 2015, avec an, l’unité compte déjà 130 employés à Brazzaville via le Chemin de fer Congoune capacité de 600 000 t/an, extensible congolais et 60 chinois dans six ateliers. Océan (CFCO), dont elle loue les services. à terme à 1 million de tonnes. Et ce n’est qu’une étape, car Forspak Raisons invoquées : l’augmentation des Dès 2016, les cimenteries de la Sonocc, envisage déjà de porter sa capacité à taxes et des frais de transport, la baisse de Forspak, de Cimaf et de Diamond 300 000 t/an, puis à 500 000 t/an. Une Cement devraient porter production qui sera rapidement absorbée la production annuelle du La quasi-totalité des besoins compte tenu des besoins croissants du Congo à plus de 2,25 millions était couverte par des pays en ciment, estimés actuellement à de tonnes par an, et de comimportations d’Égypte et de Chine. bler ses besoins. L’État espère 2 millions de tonnes par an. Ces dernières années en effet, l’État même que le pays exportera. multiplie les grands chantiers d’infrasdes prix à la vente décidée par le ministère Sa production de ciment pourrait en effet tructures, notamment dans le cadre de sa de tutelle alors que la société voudrait les dépasser 3,75 millions de tonnes par an stratégie de municipalisation accélérée, fixer elle-même, etc. si le projet du nigérian Dangote Cement pilotée par la Délégation générale des se concrétise. Le groupe prévoit d’imgrands travaux (DGGT). Et doit importer MAUVAISE PASSE. Cette mauvaise passe planter une cimenterie à Yamba, dans la la quasi-totalité du ciment requis, notamdevrait profiter à Forspak, mais pas seuBouenza. Un investissement qu’il estime ment d’Égypte et de Chine, puisque le pays lement. À peine installé, le groupe va se à environ 300 millions de dollars (plus ne disposait que d’une seule unité de protrouver confronté à une rude concurrence. de 220 millions d’euros) pour une unité duction jusqu’à présent, celle de la Société En mai, la société marocaine Ciments d’une capacité de 1,5 million de tonnes nouvelle des ciments du Congo (Sonocc), de l’Afrique (Cimaf ), filiale du groupe par an, avec à la clé 650 salariés. l située à Loutété, dans la Bouenza. Addoha, a lancé la construction d’une TSHITENGE LUBABU M.K.

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JEUNE AFRIQUE

N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014


Conseil Congolais des Chargeurs (CCC)

« S’adapter aux évolutions »

Le Directeur Général, Monsieur Jean-Jacques BANUANINA DIA NGOMA

Dans un contexte de mondialisation caractérisé par des évolutions rapides et des mutations profondes, les organisations doivent s’adapter, arrêter des stratégies et lignes directrices compatibles avec les nouvelles exigences.

Pour que le réseau fonctionne de manière optimale, il est nécessaire de collecter et d’analyser les flux de trafic de chaque mode de transport (maritime / route / rail / air) et de les intégrer dans une seule base de données pour orienter les choix en matière de politique des transports et avoir une idée sur les coûts de transport d’où l’observatoire des transports.

Le changement continu qui est le maître mot de cette révolution se reflète dans tous les secteurs d’activité y compris le commerce international.

La mise en place de cet outil en République du Congo vise à long terme à contribuer au développement des échanges commerciaux ainsi qu’à l’amélioration des systèmes de transports de marchandises tant à l’échelle nationale que régionale. Ce projet permettra de renforcer les capacités des chargeurs, des exploitants de transport, des gestionnaires d’infrastructures de transport, des planificateurs de transport et des décideurs politiques à concevoir des mesures pour améliorer les performances du secteur de transport et corriger la politique de l’activité. Ces mesures devraient conduire à la réduction des coûts de transport et permettre une plus grande participation au commerce international. Le projet aidera à la création d’un centre de collecte et de traitement des données des transports opérant au sein du Conseil Congolais des Chargeurs, à l’adoption d’un système de coopération institutionnelle entre le Conseil des Chargeurs et les entités génératrices de données relatives aux transports et la mise en place d’un système informatique de collecte et de traitement des informations à des fins d’analyse et de recherche sur les transports au Congo et dans la région.

Le développement du commerce international a été à la fois une conséquence du développement du libre-échange permettant les échanges mondiaux et une incitation aux diminutions des barrières protectionnistes et des obstacles. Les accords bilatéraux puis les négociations à l’échelle régionale et mondiale ont conduit à une globalisation de l’économie mondiale. Face à cette dynamique, les Conseils des Chargeurs doivent mutualiser leurs actions et s’adapter aux évolutions. Aujourd’hui, outre sa mission traditionnelle d’assistance, le Conseil Congolais des chargeurs se positionne en véritable régulateur des systèmes de transport et de commerce international. Au cours de la décennie 2002-2012, le Congo a connu une forte performance économique. La moyenne de la croissance réelle du PIB est de 4,94 % par an, légèrement supérieure à la moyenne de 4,80% pour le développement en Afrique, mais nettement supérieure à la moyenne mondiale qui est de 2,58% (UNCTADstat). Le gouvernement du Congo ambitionne de relier tous les départements du pays par le développement des infrastructures routière et ferroviaire. En outre, l’autorité publique a établi les politiques dans le cadre de la mise en œuvre du plan consensuel de transport de l’Afrique Centrale, des liens avec les pays voisins dont le Cameroun, la République Démocratique du Congo, le Gabon et les pays sans littoral notamment la République Centrafricaine et le Tchad, pour former un réseau régional de transport intermodal. L’axe routier Pointe-Noire (Congo) - Dolisie (Congo) est opérationnel et les travaux de génie civil sur l’axe Dolisie – Brazzaville se poursuivent. La section Brazzaville (Congo) - Ouesso (Congo) à la frontière nord avec le Cameroun, est également en cours. La section Ouesso (Congo) - Sangmélima (Cameroun) pour relier Yaoundé (Cameroun) est en cours d’exécution. Sur le plan ferroviaire, l’ancien tracé de chemin de fer Congo-Océan (CFCO) est en cours de restauration pour aider le Congo à reconquérir sa vocation de pays de transit en Afrique Centrale. D’importants efforts sont également déployés pour la réhabilitation des ports intérieurs afin de redonner à l’espace portuaire de Brazzaville son rôle de véritable plateforme logistique. COMMUNIQUÉ

L’exécution du projet sera menée par la Direction Générale du Conseil Congolais des Chargeurs en partenariat avec la Section des Transports de la Branche Logistique de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). Le développement de telles infrastructures suscite la mise à niveau des services logistiques. Un choix qui ne peut se faire sans infrastructures efficaces ou sans l’élimination des entraves institutionnelles telles que les situations de monopole ou de faible concurrence. Ces deux aspects, qui sont des conditions primordiales et essentielles pour une exploitation optimale des différents maillons de la chaîne logistique, ont conduit à plusieurs initiatives au niveau du Conseil Congolais des Chargeurs : Au niveau national : • Le projet port sec de Dolisie qui va remédier au problème de la décongestion du Port Autonome de Pointe-Noire, s’étend sur une superficie de 200 hectares. Cette infrastructure sera située sur le corridor sous-régional Libreville-Doussala-Dolisie-Pointe NoireBrazzaville et aura entre autres objectifs : - La régularité et l’accélération du circuit des importations et des exportations permettant une relance de l’économie par l’accroissement de la consommation ; - Une facilitation du recouvrement des recettes fiscales à travers un centre unique de traitement ;


• Assistance multiforme aux chargeurs par l’évaluation de leurs besoins et la recherche de solutions adaptées, notamment par l’organisation de séminaires de formation et par la négociation des wagons au Chemin de Fer Congo Océan etc). Au niveau régional : • Création de compagnies nationales de navigation par les États de la sous-région et d’une compagnie sous-régionale ainsi que la création de mécanismes d’harmonisation des législations maritimes à l’instar du Code de la Marine marchande de la CEMAC ; • Mise en place des mécanismes de la préservation du bordereau de suivi des cargaisons, dispositif qui intègre les technologies de l’information et de la communication pour la meilleure pratique du commerce extérieur ; • Partage des meilleures pratiques en matière de fluidité des échanges pour un essor de la croissance dans la sous-région.

Retombées attendues - La création d’emplois ; - Le renforcement de la position de nœud routier et ferroviaire tant au plan national que sous-régional ; - L’émergence d’un pôle de développement ; - La lutte contre la vie chère. Partenaires prévus - L’État Congolais ; - La Délégation Générale aux Grands Travaux ; - La Banque Africaine de Développement ; - La Banque des Etats de l’Afrique Centrale. • Des plateformes de services logistiques (Centres intégrés de marchandises) à Dolisie et à Nkayi pour le stockage et entreposage de marchandises à moindre coût. Ces plateformes offrent aussi des services de manutention et de transport des marchandises. • La mise en place d’un Guichet Unique des Opérations Transfrontalières (GUOT) pour l’automatisation et la simplification des procédures du commerce extérieur. Le guichet unique est un outil de facilitation des opérations du commerce avec des services à valeur ajoutée.

Le Conseil Congolais des Chargeurs organisera du10 au14 novembre 2014 à Brazzaville en collaboration avec l’UCCA, les 7èmes Journées du Chargeur Africain sous le thème « les Conseils Nationaux des Chargeurs, acteurs majeurs de la facilitation des échanges ». Ces assises auront pour objectifs de : - Souligner l’importance de la facilitation des échanges dans le développement économique de nos États ; - Analyser les goulots d’étranglements sur la chaine logistique des transports en Afrique afin de proposer des mesures et actions de promotion de la facilitation ; - Retenir la nécessité pour les Conseils des Chargeurs de se positionner comme acteurs majeurs de la facilitation des échanges.

Conseil Congolais des Chargeurs 3, Boulevard Charles de Gaulle - B.P 741 – Pointe-Noire République du Congo Tél. : 00 242 06 852 24 44 - Tél. : 00.242 05 659 11 18 E-mail : dgcgccc@gmail.com.

DIFCOM/FC - PHOTOS : DR

- La simplification des procédures administratives et douanières sur les terminaux du port autonome de Pointe-Noire ; - Les procédures de dédouanement des marchandises à destination des départements du Niari, Lékoumou, Bouenza, Pool et celles en transit pour le corridor Congo-Gabon et l’Interland.

Au niveau international : • Accords de l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) sur la facilitation des échanges adoptés le 7 décembre 2013 à l’issue de sa neuvième Conférence Ministérielle tenue à Bali en Indonésie, cet instrument est le fruit de longues négociations menées dans le cadre du cycle de DOHA engagé en 2001 et inscrit sous le signe du développement. Il sied de signaler que le Conseil Congolais des Chargeurs a participé, au coté des autres Conseils des Chargeurs membres de l’Union des Conseils des Chargeurs Africains (UCCA), aux différentes phases de négociation avant l’adoption desdits accords.


Le Plus de J.A. Congo na bisso du Congo, assume : « Nous demandons aux logeurs de nous signaler ces personnes, sous peine d’être poursuivis pour recel de malfaiteurs. Quant aux chefs de quartier, ils doivent connaître l’identité de ceux qui habitent chez eux. » Jules Monkala Tchoumou souligne cependant que certains clandestins peuvent se mettre en règle par l’entremise de leur employeur, qui doit effectuer pour eux les démarches nécessaires. C’est ce qu’a fait Laura. « Je suis couverte par ma patronne, elle-même originaire de RDC. J’ai mon passeport, il ne me manque plus que ma carte de résident. » Son frère aîné en revanche est reparti à Kinshasa : « Il a la nationalité du CongoBrazza, mais il est chauffeur de taxi. À cause du dispositif Longwa na nzela [« Dégage de la voie », lire l’encadré], on l’a convoqué au commissariat. Il a préféré rentrer, les autres chauffeurs devenaient médisants. »

SOCIÉTÉ

Retour fortement conseillé Les ressortissants de RD Congo sont priés de se mettre en règle ou de quitter le pays. Une opération qui accentue les tensions entre les deux voisins.

N

ostalgique, Laura la Kinoise se souvient de son arrivée à Brazzaville. C’était en 2003. Elle avait 17 ans. « À l’époque, nous nous sentions à l’aise à Brazza. J’y avais des amis. » Laura emploie le passé, car depuis le lancement de l’opération Mbata ya bakolo (« La gifle des aînés » en lingala) au mois d’avril, l’ambiance a radicalement changé, selon elle. « Même dans le bus, tu n’oses plus dire que tu es de RDC,

sinon les Brazzavillois te crient dessus ! Certains trahissent même leurs copines zaïroises en souriant… » Laura n’en est pas là. « Mais, une nuit, confie-t-elle, la logeuse de mon petit copain a menacé de le chasser sous prétexte qu’elle ne voulait plus de Zaïroise dans sa parcelle. » CHAUFFEUR. Le colonel Jules Monkala

Tchoumou, directeur central de la sécurité publique et porte-parole de la police

q Débarquement au beach Ngobila, à Kinshasa (ici fin avril).

PASTEUR. Depuis la fin du mois de juin

JUNIOR D. KANNAH/AFP

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et avant même le démarrage effectif de l’opération Mbata ya bakolo à PointeNoire, plusieurs familles de RD Congo ont décidé de partir. « Ceux qui n’ont pas assez d’argent pour obtenir des papiers vendent leur parcelle et s’en vont », observe William Katanga, viceprésident de l’association ponténégrine des ressortissants de RD Congo. William Katanga vit au Congo depuis plus de vingt ans, dans la légalité. Pasteur d’une église « composée à 99 % de Congolais d’ici », il affirme ne jamais rater une occasion de rappeler à ses ouailles de s’aimer les uns les autres. « Les propos que tiennent certains fils de ce pays font parfois mal. Mais il est vrai aussi que quelques-uns de mes compatriotes vivent ici depuis vingt ans, voire quarante ans, sans documents en règle. » l EMMANUEL DE SOLÈRE STINTZY

VAGUES DE DÉPARTS FIN JUIN, le général Jean-François Ndengué, directeur général de la police, a fait un premier bilan de l’opération Mbata ya bakolo (« La gifle des aînés » en lingala), trois mois après son lancement à Brazzaville. Plus de 200000 N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

« Congolais de Kin » sont repartis volontairement chez eux, de l’autre côté du fleuve, et 1961 ont été expulsés. Et avec l’annonce du déploiement de l’opération à Pointe-Noire, Dolisie et Nkayi, près de 15000 autres auraient quitté

ces villes entre la fin-juin et la mi-juillet pour rentrer en RD Congo. À Brazza, l’opération a été renforcée par le dispositif Longwa na nzela (« Dégage de la voie »), afin de faire appliquer un décret de 2011 selon lequel les

conducteurs des transports publics doivent être des nationaux. Une trentaine d’étrangers chauffeurs de bus et surtout de taxi0, en majorité originaires de RD Congo, ont été priés d’arrêter leur activité. l E.S.S. JEUNE AFRIQUE


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Le Plus de J.A. Congo na bisso

BAUDOIN MOUANDA POUR J.A.

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leurs moyens. Tous ont un tirage très modeste, à l’image de leurs faibles ressources et de l’étroitesse du marché. Pourtant, en consacrant la dépénalisation des délits de presse, le texte de 2001 a également donné à l’État le devoir de subventionner les entreprises de presse. Mais « une fois la loi votée, rien n’a été fait en ce sens. Aucune subvention n’a jamais été prévue dans le budget de l’État, explique Joachim Mbanza. En même temps, la profession ne manque pas de remarquer que les pouvoirs publics soutiennent quelques journaux triés sur le volet – au détriment des autres. Cette discrimination condamne certains titres à disparaître, comme La Rumeur, tout récemment. Les autres vivotent et survivent en faisant des publireportages déguisés ». DIABLE. Le facteur économique est

évidemment fondamental dans l’émergence d’une presse véritablement indép La rédaction de MÉDIAS pendante. D’autant plus que, comme La Semaine africaine. le fait remarquer un homme de radio, « s’il est indéniable que les journalistes exercent leur métier librement Depuis 2001, les délits de presse sont dépénalisés. au Congo, dans 90 % des cas ils vivent dans une telle précarité qu’ils sont prêts Mais le manque de moyens limite souvent le travail des journalistes. à vendre leur âme au diable… » Et l’un Et entraîne des dérives. de ses confrères d’ajouter que le monde congolais de la presse a coutume de il figure parmi les premiers généralistes nationaux de publication dire : « Si tu veux gagner de l’argent, crée pays du continent à avoir régulière. Parmi eux, quatre hebdoun journal ! » Selon les deux hommes, dépénalisé les délits de madaires – La Semaine africaine, Les ces dérives ont engendré « un manque presse, en 2001, le Congo Dépêches de Brazzaville, Le Patriote de professionnalisme et de rigueur et Le Troubadour, créé en 2012 –, reste aussi l’un des rares dans ce dans la vérification des faits et leur cas. « La loi numéro 8 a fait pousser rejoints depuis un an par le bimensuel interprétation qui expose la presse à un soupir de soulagement à toute la d’information terrAfrica. Réalisé par des sanctions administratives ». profession. Elle est particulièrement une équipe de professionnels français C’est dans ce contexte qu’a été interimportante dans un environnement et congolais, le journal (imprimé en dit le journal d’opposition Thalassa, où les gens n’acceptent pas la critique. dont la ligne éditoriale Auparavant, il était facile de faire empriétait farouchement oppo« Auparavant, il était facile sonner un journaliste et de le juger plus sée au pouvoir congolais. de faire arrêter un rédacteur tard. Même si certaines personnes ont Curieusement, il ne s’est pour le placer en garde à vue. » encore tendance aujourd’hui à vouloir trouvé personne pour faire arrêter un rédacteur pour le placer condamner cette décision JOACHIM MBANZA, directeur de publication de La Semaine africaine en garde à vue, elles n’ont plus le souau nom de la liberté d’extien de la loi, les choses ont vraiment France) a lancé mi-juin son application pression et de la pluralité des opinions. changé », explique Joachim Mbanza, pour tablette numérique. Une première Pour Joachim Mbanza, « Thalassa directeur de publication de l’hebdomapour un titre congolais, qui répond était indéfendable, même s’il a fait daire catholique La Semaine africaine, à une demande de ses lecteurs de la preuve de beaucoup de courage dans ses le plus ancien journal du pays. diaspora. prises de position et dans la dénonciaLa menace d’emprisonnement ayant À part quelques périodiques spétion des travers de la société congolaise. disparu, l’exercice du métier de jourcialisés, les autres titres, parmi lesMais ses principaux défauts étaient le naliste au Congo est-il plus aisé ? Pas quels La Nouvelle République, Les manque de rigueur dans le traitement pour autant. Un rapide état des lieux Échos du Congo, Tam-Tam d’Afrique, de l’information et l’injure facile. Ce donne des résultats plutôt mitigés. Le L’Observateur ou La Voix du peuple, n’est pas ce qu’on attend d’un jourpays ne compte en effet que cinq titres paraissent de façon épisodique, selon TSHITENGE LUBABU M.K. nal ». l

Écrire sans peine

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JEUNE AFRIQUE


2014,

ECAir FAIT DÉCOLLER LE HUB DE BRAZZAVILLE Cette année, les projets continuent de se concrétiser pour ECAir. Un seul but : Faire de Brazzaville, un hub pour la sous-région.

UN PREMIER SEMESTRE PROMETTEUR Inauguration de la ligne Brazzaville-Dubaï le 5 Février 2014 avecc comme passager d’honneur, le président de la République du Congo,, Son Excellence Monsieur Denis Sassou N’Guesso. Un jour symboliquee pour le Congo Brazzaville, avec en parallèle, l’ouverture du second d module de l’aéroport Maya-Maya. Désormais, l’Afrique et le Moyen en Orient sont liés par 3 vols directs au départ de Brazzaville, avec un tariff défiant toute concurrence : 243 800 Francs CFA.

BRAZZAVILLE ET KINSHASA CONNECTÉES À TOUT NOTRE RÉSEAU! Depuis le 15 Mai 2014, ECAir connecte entre elles par des navettes es fluviales, les deux villes miroirs de l’Afrique, Kinshasa et Brazzaville. Une agence reçoit les clients à la Gombe (Kinshasa), les passagers rs peuvent y effectuer leur enregistrement avant de partir pour ur Brazzaville et continuer sur Paris ou Dubaï, Cotonou ou Douala.. Papa Wemba est l’ambassadeur de ECAir à Kinshasa.

Une flotte constituée à ce jour de six avions pour accompagner le développeur des dessertes. LE HUB DE BRAZZAVILLE, VÉRITABLE CARREFOUR DE LA CULTURE POUR LA SOUS!RÉGION ECAir a rendu hommage à des femmes africaines remarquables, d’hier et d’aujourd’hui. Durant le mois de Mars, la compagnie en partenariat avec Aéroports du Congo (AERCO), a présenté une exposition photos illustrant le parcours de 37 Africaines d’exception.

LA FONDATION ECAir ECAir AUX CÔTÉS DE SERGE IBAKA ECAir oeuvre pour le renforcement de la culture du sport au Congo. Par le biais de sa fondation, la compagnie aérienne nationale du Congo a établi un partenariat officiel avec Serge Ibaka, dans le cadre de la première édition de l’Ibaka’s Games, pour redonner un coup d’éclat au basket-ball.

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Le Plus de J.A.

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AUDIOVISUEL

Des privées très cathodiques Politique, divertissement, questions de société… Les nouvelles chaînes séduisent leur public en affichant leur spécificité. Cela suffira-t-il face à la concurrence publique et internationale ?

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ne quarantaine de chaînes de télévision privées animent le paysage audiovisuel congolais, libéralisé depuis 2001. Parmi elles, quelques généralistes ambitionnant de couvrir l’ensemble du territoire, et de nombreuses chaînes locales ou associatives. Mais seule Télé Congo, la télévision publique, est captée dans tout le pays (ou presque). Les autres, pour la plupart installées à Brazzaville, ne disposent pas d’émetteurs assez puissants, certains ne dépassant même pas leur arrondissement. Jusqu’à présent, seule Digital Radio Télévision (DRTV), la doyenne des chaînes privées, est transmise par satellite, via Eutelsat – un privilège jusque-là réservé à Télé Congo. Droit d’aînesse oblige, DRTV, créée en 2002 par le général Norbert Dabira, reste la plus regardée par les Brazzavillois après Télé Congo. Sur les plans technique et financier comme en matière de contenu, DRTV a fait ses preuves. Devenue une grande entreprise, elle emploie une centaine de personnes (dont 95 % perçoivent leur salaire sur des comptes bancaires) et cotise à la Sécurité sociale. « Très peu de N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

gens comprennent le monde télévisuel et beaucoup s’imaginent qu’il est facile à dompter. En réalité, il est complexe à gérer en matière de budget, de contenu, de production interne, de cahier des charges, de partenariat… », souligne Paul Soni-Benga, directeur général de la chaîne depuis 2008. SANS DÉTOURS. Auparavant, élaborer

la grille des programmes s’apparentait plutôt à un exercice de remplissage et de diffusion de films copiés et piratés – jusqu’à ce que les producteurs étrangers

Auparavant, la grille des programmes était remplie de films piratés. s’en rendent compte, et s’en offusquent. Aujourd’hui, DRTV produit elle-même 80 % de ses programmes et propose des émissionshebdomadairesphares,comme Sans détours, talk-show animé par SoniBenga qui aborde des questions politiques et de société en direct, ou Sape en live, le rendez-vous du mercredi soir consacré aux sapeurs (lire pp. 103-104). La chaîne

p Sur DRTV, la doyenne des chaînes après celle de l’État, Télé Congo.

produit aussi du théâtre, des séries et des téléfilms maison. Pour les 20 % de contenu restants, DRTV a rejoint une plateforme de télévisions africaines avec lesquelles elle achète des programmes en gros. La chaîne a aussi passé des accords avec Canal France international (CFI) pour l’acquisition d’émissions « clés en main » sur l’Afrique. Elle se fournit également auprès de l’Agence internationale d’images de télévision (AITV). Et le foot étant incontournable, elle passe par l’opérateur chinois Startimes pour obtenir les droits télé sur la Champions League. Côté technique, DRTV est prête à passer au tout-numérique l’an prochain. Mi-juillet, elle s’est par ailleurs dotée d’un émetteur multidirectionnel qui arrose une bonne partie de Kinshasa, de l’autre côté du fleuve Congo. De quoi s’assurer quelques longueurs d’avance sur ses concurrentes, qui progressent elles aussi. Parmi celles qui montent : Média Numérique Télévision (MN TV). Lancée en 2009 par Maurice Nguesso, le frère du chef de l’État, elle est dirigée depuis trois ans par le Camerounais Elie Smith (lire ci-contre), un ancien de Télésud, et compte 55 salariés. Pour son développement, la chaîne a élaboré un plan de financement évalué à environ 100 millions de F CFA (152 450 euros). D’ores et déjà JEUNE AFRIQUE


Congo na bisso disponible sur la télévision numérique terrestre (TNT), elle espère être diffusée par satellite à la fin de l’année. MN TV se positionne comme « la seule chaîne qui donne la parole à tout le monde, majorité comme opposition », rappelle Elie Smith, qui présente La Grande Interview, l’émission vitrine diffusée le vendredi soir. « Les gens commencent à comprendre qu’un média doit être objectif, ajoute-t-il. Notre singularité a été de donner à l’opposition une place dans l’espace audiovisuel. » Plus généralement, MN TV apparaît désormais selon son directeur comme un médiateur dans les problèmes de société, « parce qu’elle est crédible et privilégie le respect de la déontologie, notamment en excluant la diffamation ». INDÉPENDANCE. Paradoxalement, certains caciques du pouvoir l’accusent d’être le porte-voix de l’opposition, tout en lui reprochant d’être intouchable et de se croire tout permis parce que son fondateur appartient à la famille présidentielle… Smith dément : « Notre indépendance éditoriale est totale, Maurice Nguesso n’intervient ni dans le contenu ni dans les méthodes. » À l’instar de MN TV, deux autres chaînes privées sont nées en 2009. La première, Top TV, a été lancée par Claudia

Lemboumba Sassou Nguesso, la fille du chef de l’État, pour soutenir ce dernier durant sa campagne présidentielle. Depuis, la chaîne supervisée par André Ondélé (par ailleurs directeur de la presse présidentielle) se définit comme généraliste. Mais elle n’a pas encore de viabilité économique. Équateur Service Radio Télévision (ES-TV), fondée par l’homme d’affaires Jean-Didier Efongo, commence en revanche à prendre du poids. Opérationnelle depuis 2011, elle est

En deux ans, elle est parvenue à installer des émissions qui ont trouvé leur public. C’est le cas d’Allô Brazza, qui donne la parole aux téléspectateurs, et d’Exclusif (présentée par Alain Shungu), où débattent des personnalités de la majorité, de l’opposition et de la société civile. Environ 60 % des programmes sont produits en interne, le reste alterne entre musique et fiction. ES-TV n’ayant pas les moyens d’acheter des films, elle ne diffuse que des œuvres libres de droits. Mais elle vient de signer avec la portugaise Télé Porto un accord de coopération de trois Dans ses émissions Allô Brazza ans pour un échange d’images et Exclusif, ES-TV privilégie la contre des équipements. Comme ses consœurs, ES-TV proximité et la vie quotidienne. avance sur tous les fronts pour dirigée par Alain Shungu, ancien corressurvivre face à la concurrence des chaînes kinoises et de celles, internationales, propondant de RFI à Brazzaville, et emploie 35 personnes. Elle entend recruter plus posées par Canal+, avec des abonnements de jeunes ayant un intérêt pour le jouraccessibles à pratiquement toutes les nalisme, diplômés ou non, afin de les couches de la population. Sans oublier le former « selon l’esprit de la maison ». lancement, programmé pour le deuxième Pour se démarquer, ES-TV privilégie trimestre 2015, d’Africanews, la chaîne la proximité et la vie quotidienne (80 % d’information africaine d’Euronews, dont le siège se situera à Brazzaville. Le prode ses informations et reportages traitent jet est piloté par Stephen Smith, ancien de faits de société). Elle a aussi proposé des émissions en bambara (rapidement directeur Afrique des quotidiens français Le Monde et Libération, en partenariat supprimées), tenant compte du fait que 10 % de la population de Brazzaville, d’oriavec Télé Congo. l TSHITENGE LUBABU M.K. gine ouest-africaine, parle cette langue.

The Elie Smith Show Devenu incontournable, le Camerounais fait défiler les principales figures politiques sur le plateau de MN TV.

JEUNE AFRIQUE

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vec l’inoxydable Jean-Claude Kakou et le prometteur Gildas Mayela (tous deux de Télé Congo), Elie Smith est la star incontestable du paysage télévisuel congolais. Smith, c’est d’abord une voix et un accent anglais immédiatementreconnaissables,puisune manière bien à lui de mener ses interviews, qui est pour beaucoup dans l’audimat de Média Numérique TV (MN TV), la chaîne dont il est le directeur des études et de la planification. Les questions sont tranchantes, les relances opportunes, sans complaisance ni agressivité. À 41 ans, cet homme originaire de la partie anglophone du Cameroun, formé

p Le journaliste a obtenu l’Oscar du meilleur reporter en 2013.

au Nigeria et en France, a roulé sa bosse à Radio France internationale (RFI), Radio France outre-mer (RFO), Canal France international (CFI) et France 24 avant de

se faire connaître en animant La Grande Interview, émission phare de Télésud. En désaccord avec la nouvelle direction de la chaîne panafricaine, il démissionne au bout de deux ans pour relever un nouveau challenge à Brazzaville. En juin 2010, Maurice Nguesso, frère du chef de l’État, l’embauche comme directeur TV au sein de son groupe multimédia MN Com. Quatre ans plus tard, Smith est devenu incontournable, faisant défiler sur son plateau les principales figures du pouvoir, de l’opposition et de la société civile. Courtisé, redouté, celui qui a obtenu l’oscar du meilleur reporter en 2013 est régulièrement critiqué par ceux à qui son professionnalisme fait de l’ombre. Au point de jouir d’une solide réputation d’individualiste. Sûr de son talent, Elie Smith a le cuir épais. Au Congo, c’est une nécessité de survie. l FRANÇOIS SOUDAN N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

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RÉPUBLIQUE DU CONGO

En quoi le système fiscal congolais est-il attractif? Cette question trouve sa réponse dans le régime fiscal du droit commun et les dix régimes fiscaux spécifiques.

Pourquoi les régimes fiscaux spécifiques sont-ils attractifs? Ces régimes offrent des avantages fiscaux spécifiques très souples. Ils offrent aux capitaux nationaux et étrangers de nouvelles possibilités d’investissement ou de placement à haut rendement et à risque raisonnable de telle sorte que le retour sur investissement au Congo soit meilleur que partout ailleurs. Il s’agit des dix régimes spécifiques suivants :

Pourquoi le régime fiscal du droit commun est-il attractif? Le régime du droit commun prescrit une fiscalité nulle à la création de l’entreprise à travers l’exonération totale des droits d’enregistrement et du timbre ainsi que l’exonération de la patente. • L’exonération permanente de la taxe sur les transferts de fonds destinés au remboursement des emprunts contractés à l’étranger.

COMMUNIQUÉ

• Le taux de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IS) est de 30 %. Il sera progressivement ramené à 25 % d’ici 2017. • L’imposition des revenus des personnes physiques (IRPP) est répartie entre quatre tranches. Les revenus annuels inférieurs à 464 000 F CFA sont exonérés. Le barème de l’IRPP est progressif. Le taux d’imposition marginale de la dernière tranche de revenus est de 45%. L’objectif étant de le ramener à 35 % d’ici 2017. • Le taux de TVA en général est de 18 %. Pour les produits de première nécessité, ce taux est de 5 %. • La taxe unique sur les salaires (TUS) payée par les employeurs est de 7,5 % des salaires bruts versés.

DGID BP : 180 - Brazzaville République du Congo

> le régime fiscal de zone franche de santé qui est une invention du Congo. Cette invention s’appuie sur le corpus théorique de la croissance endogène ; > le régime fiscal des zones industrielles ; > le régime fiscal des zones économiques spéciales ; > le régime fiscal des holdings ; > le régime d’intégration fiscale ; > le régime fiscal des sociétés étrangères ; > le régime fiscal des établissements de microfinances ; > le régime fiscal des écoles privées ; > le rég ime fiscal des entreprises ag ricoles, agropastorales, de la pisciculture et de la pêche ; > les régimes privilégiés de la charte des investissements. Il convient d’ajouter aux avantages fiscaux de ces régimes, ceux relevant des conventions fiscales bilatérales tendant à éviter la double imposition.

« Avec un tel système fiscal, il fait beau d’investir au Congo. »

www.dgicongo.net

DIFCOM/FC - PHOTOS : DR

Pr. Antoine NGAKOSSO, Directeur Général des Impôts et des Domaines.


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BAUDOIN MOUANDA

q La Société des ambianceurs et des personnes élégantes s’est inspirée des chanteurs séduits par les grands couturiers français, italiens ou japonais.

TENDANCE

Toutes griffes dehors Excentriques, raffinés, décalés… Les rois de la sape rivalisent de style et d’originalité. Plus qu’une mode, un art très contemporain.

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ne rue sablonneuse quelque part à Bacongo, un arrondissement du sud de Brazzaville. Un bar à ciel ouvert : La Main bleue. Derrière un décor d’arbustes bien taillés, de palmiers et d’avocatiers, sur de hauts murs peints en rouge, des mains bleues dessinées par un artiste anonyme côtoient quelques messages publicitaires vantant les vertus de bières locales. Ce dimanche 13 juillet, il est plus de 20 heures et le bar-dancing est bondé. Mais alors que la ville tout entière ou presque suit la finale de la Coupe du monde de football, ici, point de téléviseur. À La Main bleue, on boit de la bière et, surtout, on se laisse porter par la musique des deux rives du fleuve Congo. Sans discontinuer, la piste carrelée est prise d’assaut par des danseuses et danseurs aussi inspirés qu’expérimentés. Toutes générations confondues, tirés à quatre épingles, ce sont visiblement des adeptes de la « sapologie ». JEUNE AFRIQUE

Depuis de nombreuses années, La Main bleue est considérée comme l’un des temples de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes, la Sape, dont les membres allient élégance, excentricité, fantaisie, provocation et humour.

Les femmes portent short, jupe, pantalon ou robe, mais le pagne est banni. Le phénomène est ancien. À Brazzaville comme à Kinshasa, il a pris de l’ampleur au cours des années 1970-1980, porté par les vedettes de la chanson amoureux des griffes de grands couturiers français, italiens ou japonais. Emeneya Mubiala, un chanteur kinois de l’époque disparu cette année, avait ainsi lancé le cri de ralliement des sapeurs : « Je débarque là, bien sapé, bien rasé, bien parfumé. » « Les sapeurs se retrouvent dans de nombreux lieux de Brazzaville, mais La

Main bleue est le seul où l’on peut admirer les merveilles du véritable art vestimentaire », affirme Germain Nkounkou, 56 ans, autoproclamé « doyen des sapeurs congolais » à « la troisième génération » desquels il affirme appartenir. En fait, le véritable doyen, absent ce soir-là, porte allègrement ses 75 saisons sèches. Il fait quelques apparitions à l’occasion de défilés ou de concours – particulièrement nombreux en juillet et en août, mois où les Congolais de l’étranger et les binationaux reviennent à Brazza le temps des vacances. VERRES FUMÉS. Dans cette

débauche de couleurs et de styles, les femmes portent jupe, pantalon, short ou robe, mais jamais de pagne, terme banni du vocabulaire des sapologues. Pour les hommes, le costume-cravate avec pochette assortie est de rigueur. Les vestes sont boutonnées, le cheveu coupé très court – quand le crâne n’est pas complètement rasé afin de masquer une calvitie naissante, voire bien avancée. Tout le monde, ou presque, porte des lunettes à verres fumés. Tout le monde est là pour s’amuser et arbore pour ce faire les dernières nouveautés l l l N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014


Le Plus de J.A. Congo na bisso

NYABA LEON OUEDRAOGO POUR J.A.

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Deux jours plus tard, le 15 juillet. Une partie de ce petit monde se retrouve à l’Institut français du Congo, à Brazzaville, pour le vernissage de l’exposition du photographe Baudouin Mouanda, consacrée à son travail sur les sapeurs de Bacongo (lire pp. 106-111). Juste auparavant, les œuvres de deux jeunes Françaises, les sœurs Chevalme, avaient elles aussi fait la part belle aux ambianceurs. Intitulée « Greffes de l’Histoire, histoires de griffes », la sélection présentait treize toiles nées d’une rencontre entre le style des sapeurs congolais et la mode française, inspirée par le créateur français Jean-Paul Goude. HAUT-DE-FORME. Parmi les invités, un dandy se démarque des autres. Portant redingote et haut-de-forme, Yves François Ngatsongo, alias Yves Saint Laurent de Brazzaville, 48 ans, est le président fondateur de la Communauté des sapeurs p À La Main bleue, les sapeurs maîtrisent la « diatance », ou l’art de bouger. du Congo et de la Communauté internationale des sapeurs. Son discours sur l l l de sa garde-robe. La concurrence la sapologie est bien rodé : « Nous ne élégant lève les pieds pour montrer ses sommes pas des clowns. Les autres se est rude… chaussures: « Elles coûtent le prix de deux Pour sortir du lot, plus c’est cher, mieux terrains à Brazzaville, souligne Sily Yoka couvrent, ils ne s’habillent pas. Le sapeur c’est. Tout sapeur qui se respecte comYama, l’heureux propriétaire. Dieu a tant symbolise le beau, la joie de vivre, la fête. mande ses vêtements à des parents ou aimé les bons sapeurs comme nous… Il incite à la beauté, à la propreté, à oublier amis vivant en France, à moins qu’il ne Faire confiance à quelqu’un qui ne sait les mauvais côtés de la vie. En étonnant, les choisisse chez un tailleur ou dans pas s’habiller, c’est comme prêter les clés le sapeur réveille tout le monde. » les quelques boutiques de prêt-à-porter de sa maison à un voleur. » Et de se lancer dans une longue de Brazzaville, tenues essentiellement Dans la chaude nuit, la musique contidémonstration sur l’art de s’habiller par des commerçants ouest-africains. nue de monter doucement au ciel, et et sur les couleurs appropriées à différentes situations : obsèques, mariages, Selon Germain Nkounkou, certains sont les réalités du football rattrapent peu à baptêmes… Un code du contraints de se rabattre sur du « made in China » faute de moyens, mais tentent « savoir-s’habiller » essentiel Pour sortir du lot, plus c’est cher, tout de même de donner le change. pour les sapeurs, qui sont mieux c’est. Et de préférence, on régulièrement « loués » par MAGNUM SANTA CLARA. L’important, fait venir ses vêtements de France. les particuliers pour assister pour ces dandys et zazous, est de bien à des cérémonies. « Nous jouer son rôle et de tenir son rang au peu les esthètes. La Main bleue se vide ne demandons pas de cachet, mais unisein de la Sape – et de la société en généprogressivement, un flot de sapeurs se quement la prise en charge des frais de ral –, c’est-à-dire d’être remarquable et dirige vers la rue Jeanne-d’Arc, où les déplacement », tient à préciser l’Yves remarqué, de constituer un centre d’intéattend un écran géant installé sur la voie Saint Laurent de Brazzaville. rêt. Et ils savent chauffer l’ambiance ! publique. D’autres empruntent l’aveLaSapeest-elletoujoursunphénomène La démarche est chaloupée. Le geste, nue André-Matsoua, juste à côté, et s’y de société ? « Sans hésiter, oui ! » répond théâtral, bien dosé, ajusté, devient un assoient pour continuer de philosopher Mondésir Mayinguidi, l’animateur de spectacle à lui seul… Un art de bouger que sur l’art de s’habiller et de se bien tenir. Sape en live, émission hebdomadaire de les sapeurs appellent la « diatance », spéCertains invectivent leurs « concurla chaîne privée DRTV (lire pp. 100-101). cialement étudié pour mettre en valeur les rents » pour prouver qu’ils sont meilleurs « À Brazza, c’est le sujet d’intérêt et de vêtements, les chaussures, et les marques. qu’eux.Carsilessapeurss’enorgueillissent divertissement le plus important après le Un homme passe et repasse nonchad’appartenir à une même « société », ils football. Si deux sapeurs descendent dans lamment, un très long cigare entre les se querellent souvent. C’est à qui sera la rue, les bouchons sont garantis, tout le dents. C’est « un Magnum Santa Clara le plus original, le plus « class », le plus monde s’arrête pour les regarder. » Chaque 1830, hand made in Mexico », précise-t-il. année, lors du défilé de la fête nationale, influent, le plus séduisant… Une jeune Toujours dans son emballage d’origine, le 15 août, le passage des sapeurs vêtus femme vient d’ailleurs de surprendre le cigare n’est pas allumé. Sa taille est de leurs plus chics atours est l’une des son dandy au bras d’une autre. Telle impressionnante. Mais pas le temps de une furie, elle fonce sur l’infidèle. Le interventions les plus applaudies. l TSHITENGE LUBABU M.K. s’éterniser. Sans se faire prier, un autre spectacle continue. N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

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Le Plus de J.A. Congo na bisso

CULTURE

À Brazza, les artistes la jouent collectif Il y a dix ans, une poignée d’amateurs créait Génération Elili (« image », en lingala). Le groupe compte aujourd’hui 17 membres, tous photographes professionnels et reconnus.

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eurs parcours se ressemblent. Ils ont commencé avec un petit appareil photo, acheté ou offert. Puis l’irrésistible envie d’emprisonner l’instant, d’immortaliser le vivant et de figer l’image (elili, en lingala) est venue rapidement. Pour le plaisir avant tout, et aussi pour en tirer un peu d’argent. Jusqu’à ce que la passion se transforme en gagne-pain et que les photographes solos se trouvent et s’unissent pour former le collectif Génération Elili. Rue des TroisFrancs, à Bacongo, le 2e arrondissement, N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

situé dans la partie méridionale de Brazzaville, un modeste local constitue le siège et la galerie du collectif. À l’intérieur, un équipement sommaire, des photos thématiques sagement alignées sur les murs. Un groupe de jeunes gens s’affaire. « Des cambrioleurs sont venus il n’y a pas longtemps et ont tout emporté », explique Baudouin Mouanda, le coordonnateur du collectif. L’aventure a commencé en 2003. Une poignée de jeunes photographes amateurs de Brazzaville et de Pointe-Noire

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ANDRÉ DÉSIRÉ LOUTSONO

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p Œuvres de Baudouin Mouanda et de Kinzénguélé, deux des fondateurs du collectif.

reçoit une formation professionnelle d’un mois. Elle est dispensée par le Français David Damoison, l’Espagnol Hector Mediavilla et la Finlandaise Elina Moriya, dans le cadre du Programme de soutien aux arts plastiques (PSAP) financé par l’Union européenne. Les cinq bénéficiaires, André Désiré Loutsono (dit Kinzénguélé), Armand Patrick M’biou Ngantselé, François Ndolo (actuellement en France), Dédé Ngona (aujourd’hui disparu) et Baudouin Mouanda, décident de ne pas en rester là et continuent à échanger sur le métier, la place et le rôle de la photographie… C’est l’acte de naissance t La galerie d’exposition à Bacongo, rue des Trois-Francs. JEUNE AFRIQUE

du collectif Génération Elili. Sa devise : « Connu de toi, inconnu de moi. » « En 2004-2005, personne ne nous prenait au sérieux », se souvient Baudouin Mouanda. Mais aujourd’hui, même s’il n’est toujours pas reconnu ni soutenu par le ministère de la Culture, le collectif a réussi à valoriser la photo professionnelle au Congo et se mobilise pour que l’Afrique centrale rattrape son retard dans ce domaine. « Nous avons vraiment installé la culture de la photographie dans le pays, confirme Kinzénguélé. Nous organisons des expositions très régulièrement, c’est une grande évolution dans la perception de notre métier. » Avant d’être accepté au sein du collectif, qui compte 17 personnes, chaque l l l N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014


Le Plus de J.A. Congo na bisso

BAUDOUIN MOUANDA

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p Baudouin Mouanda, l’auteur de ce portrait, a déjà exposé dans quatorze pays.

photographe doit se soumettre à une période d’observation de six mois, être encadré par un ancien et réaliser trois reportages pour faire ses preuves. Les membres s’engagent aussi à participer aux expositions thématiques, qui changent tous les deux mois. Chacun d’entre eux perçoit un salaire mensuel de Génération Elili, fruit de la vente de photos à des particuliers, à des organisations ou à la presse. Le collectif s’est par ailleurs assigné d’autres missions, notamment l’initiation d’enfants des rues, l’ouverture de la galerie d’exposition tous les vendredis au moins, la projection de films à l’intention des élèves et des étudiants… En un mot, il fait vivre son art au quotidien dans le quartier populaire où il s’est établi. lll

CHANGEMENT D’OPTIQUE. À 51 ans,

Kinzénguélé est le doyen de Génération Elili. En 1977, adolescent, il a commencé par prendre des photos de la rue brazzavilloise avec son premier appareil. Plus tard, pendant la guerre civile, il travaille sur un thème original, la route du manioc. Mais ce n’est qu’en 2003, avec sa participation au PSAP, que l’ancien étudiant en économie de l’université N O 2796-2797 • DU 10 AU 23 AOÛT 2014

adolescent, se souvient que, lorsqu’il était lui aussi étudiant à l’université Marien-Ngouabi, sa famille espérait qu’il devienne avocat. Déjà photographe dans l’âme, il exerçait alors en amateur. Quand l’occasion d’apprendre les ficelles du métier s’est présentée, il l’a saisie. En 2003, il participe à la formation du PSAP, et en 2007, grâce à une bourse française, il fait un Pour être intégré, il faut faire ses stage au Centre de formapreuves : réaliser trois reportages tion et de perfectionnement et rester six mois en observation. des journalistes (CFPJ) et à l’Agence France-Presse ait le même niveau. La profession est (AFP), à Paris. « À mon retour au pays, dure, c’est vrai, mais nous devons faire j’ai transmis aux autres ce que je venais en sorte que chacun en maîtrise tous d’apprendre », confie-t-il. les mécanismes. C’est pourquoi nous nous livrons à une critique mutuelle de SANS FLASH. Son talent a vite été reconnu nos œuvres pour progresser. Ce soutien par les milieux artistiques, mais aussi par est essentiel. » les médias – il travaille d’ailleurs réguKinzénguélé ne regrette pas ses choix. lièrement pour Jeune Afrique. Baudouin Son père ne voulait pas qu’il choisisse Mouanda a déjà exposé dans quatorze cette voie. « Aujourd’hui, la photo nourrit pays à travers le monde. En juillet, l’Inspourtant son homme. Grâce à elle, je titut français du Congo, à Brazzaville, a m’occupe de mes cinq enfants », souligneaccueilli sa dernière exposition sur les t-il avec satisfaction. sapeurs, l’un de ses thèmes de prédiCofondateur du collectif, Baudouin lection (lire et voir pp. 103-104). S’il s’est plutôt spécialisé dans les portraits et l l l Mouanda, 33 ans et un air d’éternel Marien-Ngouabi change d’optique. Et c’est à 40 ans qu’il plonge dans l’univers de la photo artistique. Même s’il regrette que ceux qui s’intéressent à ce genre de travail et achètent des clichés soient encore rares au Congo, il reste positif : « Quand nous avons créé le collectif, c’était pour que tout le monde

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a ncées en février 2008, les activités d’ECOBANK CONGO

sont en progression dynamique. Avec dix banques dans le secteur et malgré l’environnement difficile, l’établissement se place en troisième position, pour les crédits et en quatrième position pour les dépôts. Cela témoigne l’ambition et la capacité technique et financière du management à jouer un rôle de premier choix dans l’économie congolaise en pleine transformation vers l’émergence. Les performances au 31 décembre 2013 de la filiale sont en croissance par rapport à l’année 2012 et sont au-dessus du budget 2013. Le Produit Net Bancaire s’élève à FCFA

18 098 millions, en augmentation de 29 % par rapport à décembre 2012 et sur la même période, le résultat avant impôt a cru de CFA 114 %. Ce qui fait de la filiale du Congo Brazzaville, un acteur incontournable du secteur bancaire local d’une part et une des filiales performantes du groupe Ecobank d’autre part. Pour ce qui concerne l’exercice 2014, la filiale entame une nouvelle phase d’expansion caractérisée par l’augmentation du nombre d’agences. L’établissement a lancé au cours de l’année 2014 un programme d’investissements qui devait aboutir à la construction de sept agences (Ouésso, Beach, Oyo, Bacongo, Dolisie et Tié-Tié…).

africa.biagroup.com

En avril 2014, Ecobank Congo a inauguré l’agence de DOLISIE et s’apprête à ouvrir les agences de Bacongo et de Tié Tié. En outre, la filiale de la banque Panafricaine en République du Congo prévoit de construire son siège à côté de celui de MTN Congo sur l’Avenue Amical Cabral au centre-ville. ECOBANK Congo met aussi l’accent sur la qualité de service. Dans le domaine de la monétique, et en dehors de sa carte privative, des produits E alert et SMS banking, Ecobank Congo prévoit d’offrir la carte MASTER CARD à sa clientèle dans le courant du troisième trimestre 2014 de manière à compléter sa gamme de produits monétiques.

9 8 7 6 5 4 3 2 1

000 000 000 000 000 000 000 000 000 0

Évolution du résultat avant impôt

2013

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Évolution du total bilan 250 000 200 000 150 000 100 000 50 000 0

2013

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Lazare Komi Noulekou Directeur Général Sylvain Bisseyou Pendi Directeur Général Adjoint

2010

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RÉPUBLIQUE DU CONGO Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture et des Métiers de Brazzaville (CCIAM)

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a CCIAM est chargée de la représentation des intérêts économiques du commerce, de l’industrie, de l’agriculture, de l’artisanat et des métiers dans le département administratif de Brazzaville. Organisme public créé en 1996, la CCIAM défend les intérêts économiques de ses adhérents, élabore pour eux des formations dans différents corps de métiers et des prestations d’assistance technique. Au plan général, elle s’occupe de la promotion de l’économie congolaise auprès des entreprises et à l’international.

développer les échanges internationaux et à renforcer les investissements étrangers sur le territoire.

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son entreprise ou une nouvelle activité au Congo en un seul lieu, sur un seul document et dans un délai très restreint. ■

Chambre de Commerce, d’Industrie, d’’Agriculture et des Métiers de Brazzaville Avenue Amilcar CABRAL, Centre Ville - B.P. 92, Brazzaville, République du Congo Tél. : (+242) 05 067 99 79/ 05 551 15 06 - Fax : (+242) 22 281 16 08 - Mail : cciam_brazza@yahoo.fr

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La CCIAM de Brazzaville participe à l’élaboration des plans de formation pour les différentes professions. Ses interventions s’étendent de la formation des chefs d’entreprises, des formateurs et des maîtres d’apprentissage, à l’organisation et au contrôle de la formation dans les entreprises. Elles concernent également la mise en place de strucPaul Obambi tures pour la formation théorique des apprentis, la Président de la Chambre > Défense des intérêts économiques de Commerce de Brazzaville mise en place de structures de perfectionnement Dans son rôle d’interface entre les pouvoirs publics professionnel pour les métiers techniques et comet le secteur privé, la CCIAM est le représentant offimerciaux et la définition des codes de conduite ciel des intérêts de ses membres auprès des autorités. Elle les informe pour les différents métiers. sur les évolutions des adhérents et sur leurs attentes à l’égard de leur environnement opérationnel. Ainsi, la CCIAM contribue à l’élaboration > Centre de formalités des entreprises et à la mise en œuvre de la politique de développement du pays. L’assistance et le conseil aux entreprises figurent en bonne place dans les attributions de la Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture > Promotion de l’économie congolaise et des Métiers de Brazzaville. Dans cette optique, la CCIAM tient à la La Chambre de Commerce, d’Industrie, d’Agriculture et des Métiers disposition du public et des professionnels toutes les informations de Brazzaville est chargée d’organiser et de gérer sur l’ensemble de utiles et la documentation nécessaires à l’exercice de leurs activités. sa circonscription consulaire, toutes les campagnes et manifestations économiques ou commerciales (foires, expositions, colloques) visant La CCIAM de Brazzaville est également représentée au Centre de à promouvoir les activités relevant de sa compétence. formalités administratives des entreprises (CFE), qui permet de créer


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ANDRÉ DÉSIRÉ LOUTSONO

Congo na bisso

p Kinzénguélé a commencé adolescent, en prenant des photos de la rue brazzavilloise.

le reportage, Mouanda mène également des expériences sur la manière de traduire des sujets abstraits en photo. Ses prochaines étapes : Harare en août, Paris en septembre, et Londres en octobre. A-t-il réussi ? « Grâce à la photo, j’ai pu me construire une grande villa et je vis correctement », répond-il sans hésiter.

lll

DÉCLIC. Diplômée en comptabilité et

gestion d’entreprise, Jessica Mampouya, 28 ans, est l’une des deux seules femmes du collectif. D’ailleurs, confie-t-elle, « les gens s’étonnent encore régulièrement qu’une femme soit photographe professionnel ». Elle a de qui tenir : son grand frère n’était autre que Dédé Ngona, l’un des fondateurs de Génération Elili. Il lui a montré la voie. Elle s’est lancée dans la photo alors qu’elle était encore lycéenne, pour subvenir à ses besoins, puis elle a

travaillé comme photographe pour un ministère. C’est en 2011 qu’elle a frappé à la porte du collectif. « Ils m’ont expliqué la différence entre une photo banale et une photo d’art. Au début c’était un peu compliqué. Avec mon frère, on travaillait par exemple en mode manuel avec flash. Mais au collectif, on m’a dit qu’il fallait travailler en mode manuel sans flash… Je me suis adaptée. Cela m’a permis d’éliminer bien des défauts. » Jessica Mampouya a des envies et des projets plein la tête: se former davantage, exposer à l’étranger, avoir un laboratoire moderne, initier plus de filles à laphotographie…etaussiréaliseruntravail qui lui tient tout particulièrement à cœur sur l’univers des peuples dits autochtones. Darnielyse Mboumba, 23 ans, est la benjamine du groupe. Ses thèmes de prédilection sont l’adolescence et le

changement climatique. Elle a étudié la comptabilité à l’université. Lorsqu’elle était en deuxième année, elle s’est mise à prendre des photos de ses camarades, à « couvrir » les anniversaires et autres fêtes grâce à l’appareil offert par un ami. Jusqu’à ce qu’un jour, par hasard, elle croise un membre de Génération Elili dans un laboratoire. Un déclic. « J’ai été facilement acceptée. La formation m’a permis de comprendre que je pouvais faire autre chose que du travail d’amateur. Je n’ai eu aucun complexe, se rappelle-t-elle. C’est mieux de travailler avec des hommes, cela permet de se donner une plus large vision du monde, de s’émanciper… » À tel point que c’est par la photo, « qui permet de transmettre beaucoup d’émotions », que la jeune femme a choisi de raconter la mort de ses parents. l TSHITENGE LUBABU M.K.


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BIO EXPRESS Brice-Voltaire ETOU-OBAMI, 42 ans, marié et père de 4 enfants. Expert-comptable agréé CEMAC EC N°389 et Commissaire aux Comptes ; Associé Gérant du Cabinet d’Audit et Conseil en Gestion (CACOGES). Parfaitement bilingue (anglais et français), il dispose de près de quinze années d’expérience multisectorielle dans les domaines de l’audit, de l’expertise comptable, des analyses stratégiques et du Corporate Finance. Brice-Voltaire a commencé sa carrière d’Auditeur / consultant chez Ernst & Young Congo où il a gravi tous les échelons, jusqu’au grade de Manager. Au sein de ce grand Cabinet, il a occupé les fonctions suivantes : ● Membre de l’équipe pédagogique des bureaux EY Afrique Francophone ; ● Responsable sectoriel – Forêt & Pétrole ; ● Team Leader des Audits relevant de la Commission Européenne et de la Banque Mondiale ; ● QRM (Quality and Risk Manager) Leader pour les bureaux EY Afrique Francophone ; ● Il a été détaché auprès de Ernst & Young France, où il a conduit de grandes missions d’audit. Brice-Voltaire ETOU-OBAMI est spécialiste de la consolidation et des audits des comptes consolidés et coûts pétroliers (CPP). Son expertise développée dans le secteur pétrolier et des mines fait de lui aujourd’hui un acteur à la notoriété établie dans l’audit et le conseil au service de l’industrie pétrolière et minière dans la sous-région Afrique Centrale Il est fier d’avoir un des cabinets (tenu par des nationaux) les plus cotés du pays. Une réussite bâtie à la force du poignet. Le rayonnement du cabinet CACOGES dépasse les frontières du pays, avec des clients au Cameroun, au Gabon, en RDC, en RCA, au Sénégal, au Tchad, aux Emirats Arabes Unis (EAU), et aussi avec des institutions telles que l’UE et la Banque Mondiale, où malgré la concurrence, l’expertise de CACOGES a pu faire la différence et émerger du lot. Signalons qu’il est spécialisé en audit et en ingénierie financière et qu’il est Diplômé de l’Institut Français du Pétrole (IFP de Paris) et de SUP Management des EAU.

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Un cabinet de conseil qui facilite la mise en place de votre entreprise et optimise vos projets professionnels et privés Au sein de CACOGES, un système de management de la qualité a été mis en place visant à accroître la satisfaction des clients et à se conformer aux exigences règlementaires. Ce dispositif est basé sur le respect des normes professionnelles, la maîtrise des risques, la prise en compte des attentes clients ainsi que sur l’optimisation de l’efficacité des missions. Ce dispositif est placé sous la responsabilité d’un associé dirigeant et se matérialise principalement par le référentiel de procédures du cabinet et par une sensibilisation permanente des collaborateurs sur ces différents aspects. Chaque année, le comité de direction, au vu des résultats du contrôle qualité, détermine des plans d’actions à mettre en oeuvre afin d’améliorer la qualité. Ces plans d’actions sont communiqués à l’ensemble des collaborateurs. Chaque année, une déclaration d’indépendance est signée par l’ensemble des associés et des collaborateurs du cabinet intervenant sur des différentes missions.

Une compétence élevée des intervenants du cabinet en toutes circonstances.

La compétence des divers intervenants est le fruit de plusieurs actions : ●

Une sélection rigoureuse à l’intégration au cabinet et des actions de formation constantes à la fois en interne et en externe.

Une homogénéité des comportements liée au travail d’équipe.

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Le cabinet s’est équipé des outils les plus performants pour traiter les problèmes urgents dans les meilleurs délais.

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Face à la complexité des organisations, le cabinet entend apporter des solutions simples mais rigoureuses. L’histoire démontre que les grands systèmes s’effondrent sous le poids de leur complexité. Ces solutions sont en toutes circonstances adaptées aux besoins des clients du cabinet quelle que soit la taille de l’entreprise. La réactivité est un atout majeur du cabinet. Ces solutions obéissent à plusieurs impératifs :

La clientèle du cabinet est très variée, tant en tailles qu’en activités : artisans du bâtiment, professions libérales, entreprises de transport, entreprises de restauration, sociétés industrielles, banques et assurances et cliniques en composent la majorité, sans que cette liste ne soit exhaustive.

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Au fil des années, les clients ont mis face à de réels challenges la CACOGES, aussi bien en termes de réactivité que de complexité comptable, financière et/ou juridique. Appliquant avec constance, souplesse et rigueur son savoir-faire, la CACOGES est toujours parvenue à apporter des réponses sur mesures à ses clients.

BIO EXPRESS Reich TSOUMOU, 35 ans, marié et père de 3 enfants, est une tête bien faite : informaticien, auditeur financier et expert-comptable agréé CEMAC EC N°379 ; Senior Manager du Cabinet d’Audit et Conseil en Gestion (CACOGES). Il est le premier étudiant congolais à décrocher de la prestigieuse université de Paris Dauphine un Master en Audit et Conseil. C’est en Octobre 2011 que Reich Fresney TSOUMOU prend ses fonctions en tant que Manager – Directeur de Bureau au sein de CACOGES. Avant de rejoindre CACOGES, il a évolué au sein du cabinet d’audit international Ernst & Young Congo. Il y a fait toutes ses classes. Il a été détaché et intégré au sein des équipes ITRA d’Ernst & Young France durant la saison 2009/2010. Au cours de sa carrière, Reich Fresney TSOUMOU a dirigé de nombreuses missions au Congo, en RDC, en Centrafrique, au Tchad, au Cameroun, en France et au Sénégal. Ses domaines d’expertise sont : ● Audit et Commissariat aux comptes ; ● Assistance à la maîtrise d’ouvrage (rédaction de cahiers des charges, assistance aux choix de solutions IT, supervision du paramétrage & des développements, assistance aux recettes, mise en place du reporting, sécurisation du déploiement) ; ● Conseil et organisation d’entreprises dans de nombreux secteurs d’activités ; ● Conseil juridique et fiscal ; ● Revue des systèmes d’information ; … Il est également spécialiste des évaluations d’entreprises, des opérations d’acquisition et des audits des projets et des systèmes d’information. Il est à ce jour l’un des éléments dont le leadership et l’engagement cadrent le mieux avec les ambitions futures de CACOGES. En tant que Directeur de Bureau depuis 2011, il anime une équipe d’une vingtaine de collaborateurs et a en charge l’ensemble des clients du cabinet dans le domaine de l’audit financier, du commissariat aux comptes, de l’audit opérationnel et du conseil. C’est donc dire qu’il a apporté au sein de CACOGES, une vaste expérience dans le domaine de l’audit et du Conseil, ainsi qu’une forte capacité dans la gestion des missions.

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