HS 28 TOP 200 FINANCE édition 2011

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JEUNE AFRIQUE SPÉCIAL FINANCE - ÉDI T I O N 2011

LE CLASSEMENT EXCLUSIF DES

200 PREMIÈRES BANQUES

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 51e année • HORS-SÉRIE

MAROC Othman Benjelloun « BMCE, l’Afrique et moi »

N° 28

CÔTE D’IVOIRE Recherche champion désespérément

SPÉCIAL

jeuneafrique.com

PORTRAIT La révolution de Donald Kaberuka

13e édition

FINANCE Banques • Capital-risque • Bourse • Fusions-acquisitions • Assurances

JEUNE AFRIQUE H O RS -SÉRIE N° 28

Prise dans la tourmente du Printemps arabe et de la crise ivoirienne, la profession parviendra-t-elle à maintenir le cap de la croissance et des profits ? Notre bilan annuel.

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ÉDITION INTERNATIONALE France 6€ • Algérie 360DA • Allemagne 8€ • Autriche 8€ • Belgique 7€ • Canada 9,90$CAN • Danemark 59DK • DOM 8 € • Espagne 8€ • États-Unis 11,90$ US • Éthiopie 95Birr • Finlande 8€ • Grèce 8€ • Italie 8€ • Maroc 45 DH • Mauritanie 1800MRO • Pays-Bas 8 € • Portugal 8 € • Royaume-Uni 6£ • Suisse 14FS • Tunisie 6,50DT • Zone CFA 3000 F CFA • ISSN 0021 6089



3

Éditorial Jean-Michel Meyer

L’Afrique prend la main

R

ÉSILIENCE. Le mot est devenu à la mode pour décrire la capacité du continent à faire face à la crise qui fait vaciller le reste du monde depuis 2008 et rebondit avec une ardeur renouvelée en 2011, notamment en Europe et aux États-Unis. Le débat n’est pas inutile, mais l’avenir jugera si l’Afrique a échappé à cette tourmente planétaire par faiblesse, avec un système bancaire et financier déconnecté des marchés mondiaux, ou par force et par choix, grâce à des établissements solides qui restent concentrés sur leur mission première : financer l’économie réelle. Dans ce contexte troublé, ce « spécial finance » 2011 – treizième édition du palmarès exclusif des 200 premières banques du continent établi par Jeune Afrique (et portant sur les résultats 2010 des sociétés) – décode les performances et les principales tendances d’un monde plutôt secret. Il démontre aussi que le secteur des banques et de l’assurance fait bien mieux que résister. En 2010, les groupes ont conforté leur croissance et leurs profits. Comme aspiré vers le haut de manière inexorable, le total de bilan des 200 premières banques africaines s’est établi en 2010 à 1375 milliards de dollars (1037 milliards d’euros). Soit une progression de 14,7 % par rapport à 2009 et un doublement en cinq ans : en 2005, il était de 672 milliards de dollars. Une belle preuve de vitalité qui ne s’est pas faite au détriment des performances. Pour la première fois, le produit net bancaire (PNB) des 200 premières banques dépasse les 50 milliards de dollars et bondit de 21 % par rapport à 2009 – une année au cœur de la crise, il est vrai. Mais la tendance est là : en 2008, avant le cataclysme qui a secoué l’économie mondiale, le total du produit net bancaire était de 48,1 milliards de

dollars. Et lui aussi a plus que doublé depuis 2005 (22 milliards de dollars). Un marché africain porteur qui profite de plus en plus aux acteurs du continent. C’est l’autre très bonne nouvelle du « spécial finance » 2011 : les groupes africains ont pris la main. Comment ne pas tracer un parallèle entre HSBC, qui a raté la reprise de Nedbank, ou BNP Paribas, première banque française, qui peine à obtenir une licence bancaire en Afrique du Sud, et l’offensive continentale des Africains ? Premier groupe bancaire du continent, où il est déjà présent dans dix-sept pays, le sud-africain Standard Bank a décidé d’investir 750 millions de dollars pour s’y développer davantage. Même dynamisme au Nord avec les deux frères ennemis, BMCE Bank et Attijariwafa Bank. Aux ambitions africaines du premier avec sa filiale BOA, le second répond en consacrant le quart de ses fonds propres consolidés à son développement sur le continent, investissant dans douze pays en cinq ans avec l’objectif d’en faire autant dans les cinq ans à venir. Et que dire d’Ecobank ou des banques kényanes ou nigérianes ? Ces dernières, mises à mal en 2008, se refont une santé, et les meilleures repartiront à l’assaut du continent. Toutefois, pas d’emballement excessif. La finance est un monde instable et mouvant qui peut changer de visage d’une année sur l’autre. Si les opérations de fusion-acquisition ont connu une belle envolée en 2010, le capital-investissement a vécu une sévère baisse de régime, tandis que les Bourses africaines, en quête d’introductions, sont à la peine. Et c’est sans parler de l’impact ravageur du politique. Les secteurs bancaires tunisien et ivoirien ont payé cash les crises qui ont secoué leurs pays en 2011. ●

En cinq ans, le total de bilan des 200 premières banques du continent a doublé.

Rédaction en chef Frédéric Maury • Rédaction en chef technique Laurent Giraud-Coudière • Secrétariat de rédaction Ophélie Négros • Base de données et classements Jérôme Besnault (les500@jeuneafrique.com) • Premier maquettiste ÉmericThérond • Rédaction graphique Claire Poisson • Infographies Christophe Chauvin • Iconographie DanTorres (directrice photo), Nathalie Clavé • Révision Nathalie Wallon-Bedjoudjou • Publicité Florian Serfaty (coordination), Difcom, Groupe Jeune Afrique, 57 bis rue d’Auteuil, 75016 Paris • Tél. : 33 1 44301960 – Fax : 33 1 45200967 • Ont collaboré à ce hors-série Ahmed Bey, Stéphane Ballong, Julien Clémençot, Frida Dahmani, Éric Dupuy, Christophe Le Bec, Jean-Michel Meyer, Baudelaire Mieu, Michael Pauron, Gemma Ware. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


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Plus proches pour aller plus loin


5

& assurances 8 Banques

OTHMAN BENJELLOUN précise ses plans p. 18

PHOTOS DE COUVERTURE : PHOTOMONTAGE JA - OLIVIER TOURON/FEDEPHOTO.COM - SIMONA/FOTOLIA - ROZ WOODWARD/GETTYIMAGES - CORBIS

3

LAURENCE DO REGO, vigie d’Ecobank p. 50

Révolution façon KABERUKA p. 34 62

Afrique centrale

98

L’Afrique prend la main

64

Afrique de l’Est

66

Afrique australe et océan Indien

104 Private equity Helios en chef de file

68

Les 100 premières compagnies d’assurances

BANQUES & ASSURANCES

10

Enjeux Après l’accalmie, le chaos

12

Banque de détail Un avenir en jeu

18

Marchés financiers

ÉDITORIAL

8

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72 94

Managers

72 MANAGERS

Tribune Paul Derreumaux, ancien président du groupe Bank of Africa

74

Banques

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Assurances

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Capital-investissement

Interview Othman Benjelloun, PDG de BMCE Bank

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Conseil financier

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Bourse

91

Institutions

21

Tunisie Le bon grain et l’ivraie

24

Maroc Opération séduction à Casablanca

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Algérie Unis pour la vie

28

Recrutement Objectif emploi

34

Portrait Donald Kaberuka, président de la BAD

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Panorama Paradoxe à l’ivoirienne

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Tribune Daouda Coulibaly, directeur général adjoint de la Société ivoirienne de banque

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Sénégal Le trop-plein ?

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Afrique centrale BGFI vs Afriland : deux indépendants à la loupe

50

Portrait Laurence do Rego, administrateur exécutif du groupe Ecobank

53

Classements

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Les 200 premières banques

58

Afrique du Nord

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Afrique de l’Ouest

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

106 Banque d’affaires Attijari Finances met le cap sur la zone franc 108 Tribune Paul-Harry Aithnard, directeur de la recherche du groupe Ecobank 111 Classements 112 Bourse 116 Capital-investissement 118 Fusions-acquisitions 120 Dette publique

94 MARCHÉS FINANCIERS 96

Bourse Paris sur l’avenir

Enjeux Vents contraires

122 POST-SCRIPTUM Tracas révolutionnaires

Classements 53 Banques & assurances

111 Marchés financiers

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


VERSION 2008


Bénin Gabon

Congo

RDC Madagascar Madagascar

Cameroun

Côte d’Ivoire

France

Guinée Equatoriale


8

Banques & assurances

Titre

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


INTERVIEW

Othman Benjelloun PDG de BMCE Bank

TUNISIE

Le bon grain et l’ivraie

PORTRAIT

Donald Kaberuka

Président de la BAD

AFRIQUE CENTRALE

BGFI vs Afriland : deux indépendants à la loupe

9

rédactionnel 240 signes euipsuscil eummolenis nit utpatummy nonulla feugait lum nos er in ullamcon eu facilla consequatum aut wisi orerostrud minNonsed tat il utet ullutat. Duisisl ex euis num irilit alisl dolUptate dolut luptat nis ntrud tio dunt pratue

L’envol continue

GETTY IMAGES

Peu touchées par la crise internationale, les institutions financières africaines ont connu une belle progression en 2010. Mais les bouleversements politiques du début de 2011 assombrissent l’horizon.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


INTERVIEW

Othman Benjelloun PDG de BMCE Bank

TUNISIE

Le bon grain et l’ivraie

PORTRAIT

Donald Kaberuka

Président de la BAD

AFRIQUE CENTRALE

BGFI vs Afriland : deux indépendants à la loupe

9

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L’envol continue

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Peu touchées par la crise internationale, les institutions financières africaines ont connu une belle progression en 2010. Mais les bouleversements politiques du début de 2011 assombrissent l’horizon.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


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ENJEUX | Banques & assurances

Après l’accalmie, le

Forts d’avoir échappé aux conséquences les plus ravageuses de la crise financière mondiale, les établissements africains ont vu leurs revenus et leurs bénéfices repartir à la hausse en 2010. Toutefois, comme le montre le début de l’année 2011, les risques restent élevés. FRÉDÉRIC MAURY

Les volumes augmentent… Total de bilan des 200 premières banques (en milliards de dollars)

987,1

1078,5

1374,9

1199,4

772,6

A

VEC LE RECUL, 2010 fut une année de répit. Coincée entre un cru 2009 marqué par les conséquences indirectes de la crise financière occidentale (baisse des transferts d’argent de la diaspora, chute de la demande pour les matières premières et des investissements) et une année 2011 chaotique. Laquelle des banques tunisiennes (lire pp. 21-22) ou égyptiennes se doutait alors des lendemains incertains qui l’attendaient ? Quel financier ivoirien aurait pu prédire que, quelques mois plus tard, en pleine crise politico-électorale, deux des principaux établissements du pays (de surcroît filiales de groupes étrangers) seraient nationalisés par un gouvernement illégitime? On savait que la vie des banquiers était stressante mais confortable. On saura maintenant qu’elle peut basculer du jour au lendemain…

2006

2007

2008

2009

2010

Ainsi, le secteur a beau être l’un des principaux pourvoyeurs d’emplois salariés à travers le continent, de nombreux établissements n’ont, aujourd’hui encore, pas développé de services de ressources humaines à la hauteur des enjeux (lire pp. 28-32). Cependant, la banque tranquille, concentrée sur le financement du grand commerce et des grands projets, Et pourtant, malgré ces soubresauts, financiers un jour, politiques le lendemain, jamais le secteur bancaire semble remisée. Place à la banque de détail dynamique et africain n’a bougé aussi vite. Reprenant leur chemin vers la conquérante, à la sauce africaine (lire pages suivantes). croissance, avec un total de bilan cumulé en hausse de 14,7 % Le décor est planté, restent les acteurs. Un peu partout, et un produit net bancaire également dans le vert (+ 21 %), chacun prend sa place sur l’estrade. Les plus avancés, les deux cents premières banques africaines ont quitté, pour comme Ecobank, mettent une dernière touche à leur la plupart, le règne de la passivité pour entrer, de plain-pied, développement panafricain et tentent d’en tirer enfin tous dans celui de la compétitivité. Certes, il reste énormément les bénéfices. Les uns continuent sans relâche de tisser de chemin à parcourir pour un certain nombre d’entre elles. leur toile, d’autres l’esquissent à peine, d’autres encore la défont. Et certains, enfin, reprennent l’ouvrage qu’ils avaient abandonné UN TRAVAIL UNIQUE quelques années plus tôt. C’est le cas, NOTRE BASE DE DONNÉES répertorie 772 banques et 467 sociétés par exemple, de BPCE, qui revient en d’assurances. Chacune d’elles a été contactée au moins une fois et jusqu’à force sur le continent. Banque populaire, six fois pour notre enquête. Il nous aura fallu sept mois pour obtenir l’un des deux piliers du deuxième groupe bancaire français, avait pourtant 418 réponses de banques et 145 de sociétés d’assurances et réaliser ainsi les classements des 200 premières banques africaines, des 100 premières abandonné son partenaire Bank of Africa sociétés d’assurances et les classements régionaux y afférents. Les (BOA). Il est cocasse de voir aujourd’hui éléments financiers ont tous une source clairement définie et, pour la BPCE racheter des participations dans plupart, nous ont été communiqués par les entreprises. Ces classements des banques subsahariennes – récemment au Mali, à Madagascar, et incesportent sur l’exercice 2010. Lorsque les résultats nous ont été communiqués en monnaie locale, ils ont été convertis en dollars, au taux samment en Côte d’Ivoire – alors qu’il de change en vigueur au 31.12.2010 (source: www.oanda.com). Lorsque était à un moment le candidat idéal nous ne parvenons pas à obtenir de données actualisées, nous gardons pour épouser BOA. Depuis, le groupe celles du classement précédent (en le signalant en italique). Au bout de fondé par Paul Derreumaux a fait son chemin et vogue désormais aux côtés deux ans sans nouvelle d’un établissement, il disparaît du classement. ● JÉRÔME BESNAULT du marocain BMCE Bank. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


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chaos

contrôle de l’ivoirien Colina et prévoyant une accélération de ses implantations africaines. Et désormais avec BMCE Bank, dont le président Othman Benjelloun révèle, en exclusivité pour ce hors-série, la création d’une filiale panafricaine d’assurances, qui accompagnera le réseau BOA. Ne reste plus désormais qu’à Attijariwafa Bank, qui vient de lancer sa banque d’affaires sur les marchés subsahariens, à annoncer ses ambitions dans l’assurance, et le trio RMA Watanya – Wafa Assurance – CNIA Saada sera reconstitué au sud du Sahara !

… et les revenus reprennent leur progression Produit net bancaire des 200 premières banques (en milliards de dollars)

50,7

48,1 41,9

35,4 29,6

Dans le même temps, les groupes nigérians, si dynamiques en 2008, ont perdu de leur superbe. Concentrés sur le nettoyage de leurs bilans, ils ont en tout cas sérieusement ralenti leur développement hors du pays. Certains ont tout simplement mis un terme à leurs activités à l’étranger. C’est le cas par exemple d’Oceanic Bank, qui a cédé ses activités en Gambie. D’autres ont levé le pied : en témoigne le cas d’Access Bank, qui a annoncé le recentrage de sa filiale ivoirienne sur les seules activités de banque corporate. United Bank for Africa semble le seul acteur, pour l’instant, à réellement poursuivre une stratégie ambi-

2009 Un coup d’arrêt lié à la chute des investissements et des transferts de la diaspora

2006

2007

2008

2009

2010

Jamais les Marocains n’auront été aussi incontournables, y compris sur le marché de l’assurance.

Les deux extrémités du continent dominent Afrique de l'Est 2,7

Afrique centrale 1,2

Afrique de l'Ouest

11,6

Afrique du Nord

Part dans le total de bilan des 200 premières banques (en %)

14,7 %

52,5 SOURCE : JEUNE AFRIQUE

32

Afrique australe & océan Indien

En 2011, d’ailleurs – et comme le confirme Othman Benjelloun dans les pages qui suivent (lire pp. 18-20) –, jamais les financiers chérifiens n’auront été aussi incontournables. Dans le secteur bancaire : Attijariwafa Bank finalisant une énième prise de contrôle, celle de la Société camerounaise de banque, et BMCE Bank prenant le contrôle opérationnel de BOA. Mais aussi – c’est désormais officiel – dans l’assurance. Avec le holding Saham, propriétaire du premier assureur indépendant du royaume, prenant le SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

tieuse, bien que les premiers fruits de ces développements se fassent toujours attendre. La période ouverte par l’audit mené mi-2009 par la Banque centrale nigériane – et qui avait conduit à la reprise en main de plusieurs établissements – semble se refermer.Trois banques, incapables de se recapitaliser, ont été purement et simplement nationalisées. Quand à Oceanic Bank et Intercontinental Bank, ils disparaîtront dès l’année prochaine de notre classement: les deux doivent Le taux de être repris et absorbés d’ici à la fin croissance du de cette année 2011, respectivetotal de bilan ment par Ecobank et Access cumulé des Bank. 200 premières Il y a tout juste un an, cette même banques double page était titrée: « Le mouafricaines en 2010 vement est lancé ». L’affirmation, malgré les bouleversements politiques, est toujours vraie aujourd’hui. Mais de ce contexte mouvant personne ne sait réellement ce qui sortira. Après la tentative – avortée – de prise de contrôle du sud-africain Nedbank par le géant britannique HSBC en 2010, quel coup de semonce attend le secteur en 2012? Les mois qui viennent le diront. En attendant, le classement exclusif que nous vous présentons à partir de la page 53 est le témoin précis, le seul du genre, des mouvements qui affectent les banques africaines. À lire attentivement. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


Banques & assurances

SVEN TORFINN/PANOS-REA

12

Banque de détail Un avenir en jeu Quelles populations cibler aujourd’hui, comment les séduire, quels modèles développer dans les prochaines années ? À ces questions stratégiques, les groupes actifs sur le continent se doivent de répondre vite et bien. Illustrations.

ÉRIC DUPUY

D

epuis plusieurs années, quelque chose change au royaume des banques. Des mots qu’on ignorait hier – concurrence, innovation, conquête de la clientèle – s’imposent aujourd’hui. Commencée aux extrémités du continent, la mue a gagné quelques autres pays comme le Sénégal, le Nigeria ou le Kenya, et commencé de s’instiller

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

jusque dans les zones les moins bancarisées du continent. Compétition oblige, le phénomène semble inscrit dans la durée. Quels sont ces défis auxquels tous les banquiers africains pensent désormais chaque jour ? Quels sont les enjeux auxquels font face les établissements ? En voici quatre, qui tracent les grandes lignes de ce que devrait être la banque de détail africaine de demain. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques Toucher les classes moyennes

UNE SUCCURSALE D’EQUITY BANK, qui a utilisé des produits inspirés de la microfinance pour se hisser parmi les premières banques du Kenya.

FINI LA BANQUE pour les riches? Certainement pas, mais le modèle suivi jusqu’à présent par les principaux établissements s’adapte, et de nouveaux groupes, aux profils très différents, arrivent. « La classe moyenne est l’élément qui alimente la croissance de nos économies, annonce Patrick Akinwuntan,directeurexécutifchargédelabanque de proximité au sein d’Ecobank. Elle est donc la priorité de notre groupe. » Patrick Mestrallet, banquierafricaindepuisprèsdequinzeansetdirecteur général d’Orabank, précise: « Aujourd’hui, toutes les banques ou presque visent le segment des particuliers, mais il existe trois cibles bien différentes. La première cible est constituée par les salariés d’entreprises formelles et les fonctionnaires. Les commerçants et les petits entrepreneurs appartiennent à la deuxième cible. Enfin, il y a le grand public, dont la diaspora fait partie. » Les entrepreneurs constituent une clientèle encore complexe tant ils ont la culture de l’argent liquide. Les banques tentent de les séduire par un mélange de souplesse et de réactivité, en matière de crédits à court terme notamment. Mis à part les émigrés, qui commencent à être déjà bien servis, le grand public reste l’oublié du secteur bancaire. Sans patrimoine, souvent sans salaire fixe, cette catégorie de la population sera approchée via la microfinance en général, et par le biais de produits d’épargne adaptés en particulier, les seuls à pouvoir réellement les séduire. À ce jour, la réelle priorité du secteur est la bancarisation massive des salariés du public et du privé. Des populations ciblées tous azimuts : par des offres packagées commercialisées en direct bien sûr, mais aussi par les entreprises qui les emploient. Ces dernières incitent leurs salariés à ouvrir des comptes bancaires pour toucher leur salaire ou se font le relais d’offres impliquant une bancarisation (avances sur salaire, crédit auto, etc.). ● LE CAS CONCRET : CORIS BANK

L'idée : avoir décrété, en janvier 2010, la gratuité des frais de tenue de compte pour les salariés du public et du privé. Le résultat : une hausse de 121,75 % du nombre de comptes actifs en un an (de 16 000 à 35 480).

assurances

Approcher les clients en marge du système

LA SITUATION EST COCASSE. Lorsque, le 11 septembre 2010, BGFI Bank crée sa filiale consacrée à la microfinance, Loxia Emf, un autre groupe régional, Orabank (à l’époque Financial Bank), vient de faire le choix inverse en sortant de son périmètre ses filiales spécialisées dans le microcrédit. Chaque établissement a sa propre logique : l’un estime créer une offre pour une clientèle plus large non bancarisée, l’autre envisage la banque et la microfinance comme deux métiers distincts. « Les différences sont nombreuses, confirme Patrick Mestrallet. Les actionnaires ne sont pas les mêmes, tout comme la clientèle, les produits et le suivi des clients. » Autrement dit, la microfinance ne peut pas être une simple offre complémentaire : elle implique une direction autonome, des moyens humains spécifiques… Toutefois, si d’autres banques de premier plan ont décidé d’investir dans cette activité – comme Ecobank, qui s’est associé avec le groupe spécialisé Accion –, c’est parce qu’à moyen terme les passerelles devraient se multiplier. Même si les rapprochements actuels entre institutions de microfinance et banques s’expliquent surtout par les besoins des premières en matière de refinancement, les synergies dans le domaine commercial pourraient aller crescendo. « Des institutions avec lesquelles nous travaillons nous envoient quelques-uns de leurs clients, parce qu’ils dépassent un certain niveau de revenus », précise Idrissa Nassa, PDG de Coris Bank, établissement burkinabè en pleine croissance. ● LE CAS CONCRET : EQUITY BANK

L'idée : des produits adaptés aux populations peu bancarisées : des prêts sans collatéraux, accessibles rapidement. Le résultat : 5,4 millions de clients en 2010 (57 % de la population bancarisée du Kenya), contre 550 000 en 2006 (22 %).

Penser les agences de demain

SI LE MOBILE BANKING EST À LA MODE, il ne rencontre guère (sauf au Kenya) le succès commercial escompté. Le principal vecteur de

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Banques

assurances

développement demeure la construction d’agences. Au Maroc, pourtant déjà bien loti, le groupe Banque populaire va en ouvrir cent nouvelles par an ces trois prochaines années. Attijariwafa Bank a quant à lui annoncé que dans quelques années la moitié de ses agences en Afrique se trouveraient hors du Maroc, son premier marché aujourd’hui : de quoi espérer en voir fleurir des centaines. « Une bonne couverture des zones urbaines est fondamentale, car l’agence doit être proche du client », explique un financier. « Le contact reste important, surtout dans nos zones où beaucoup de clients sont encore illettrés », complète Idrissa Nassa. Dans le même temps, les banquiers réfléchissent à de nouvelles formes d’agences : mobiles pour les campagnes, spécialisées par types de clientèle, ou encore légères, avec peu d’employés, et utilisant la téléphonie mobile. En Afrique du Sud, Standard Bank a mis en place un vaste réseau de bank shops, notamment dans les townships : des commerces traditionnels offrant des services bancaires de base, tels que le transfert d’argent, la gestion des comptes ou le paiement de factures. Un peu partout, la question de l’association avec d’autres entreprises commerciales se pose. Au Burkina, Coris Bank souhaite ouvrir des agences multimétiers. « L’idée est de passer un partenariat avec d’autres commerces, pour l’instant des sociétés de téléphonie mobile, pour leur permettre de disposer d’un espace de commercialisation au sein de nos agences », souligne Idrissa Nassa. L’objectif? Rentabiliser plus rapidement les agences, dont la construction reste coûteuse. ● LE CAS CONCRET : CAPITEC

L'idée : 450 agences de proximité, sans espèces, parfois ouvertes le dimanche, dont les salariés parlent la langue locale. Le résultat : 890 000 nouveaux clients en un an, un total de bilan triplé en deux exercices et + 46 % de profits en 2010.

Équilibrer croissance et rentabilité

COLLECTER DES DÉPÔTS, OUI. À n’importe quel prix, non. Telle semble être aujourd’hui la philosophie des principaux groupes bancaires. Il faut dire que les premiers à s’être lancés dans la course ont parfois perdu de vue la question de la profitabilité. Le cas d’Ecobank est le plus éloquent. En 2003, celui qui n’était encore qu’un groupe ouest-africain, présent dans 12 pays et employant 1670 personnes, affiche une rentabilité de ses actifs (ROA, soit ratio résultat net/total bilan) de 2,3 % et une rentabilité de ses fonds propres (ROE, soit résultat net/capitaux propres) de plus de 20 %. Huit ans plus tard, Ecobank s’est JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

La priorité du secteur est la bancarisation massive des salariés du public et du privé.

mué en géant bancaire : 32 pays, 755 agences, 10 000 employés. Mais il n’affiche qu’un ROA de 1,4 % et un ROE de 10,4 %: la clientèle et le capital ont crû plus vite que les profits. Certes, tous les cas ne se ressemblent pas. Mais cette réalité met en avant les deux challenges des banquiers africains: bancariser les populations en inventant des offres intéressantes pour ces dernières et rentables pour eux, mais aussi augmenter leurs fonds propres tout en maintenant un bon ratio de rentabilité du capital. Le défi est d’autant plus grand que, un peu partout en Afrique, les autorités monétaires imposent des niveaux de capitalisation de plus en plus élevés. Provoquant, incidemment, une pression sur la rentabilité. ● LE CAS CONCRET : BANK OF AFRICA

L'idée : un développement dans chaque pays et vers de nouveaux pays, à pas comptés, en s’associant avec des partenaires capitalistiques. Le résultat : un ROE stable (environ 14 %) alors que le total de bilan a grimpé d’environ 600 millions, à plus de 4 milliards de dollars (environ 3 milliards d’euros) en dix ans.

Les Européens face à la concurrence Devant la montée d’acteurs africains, les filiales de multinationales françaises ou britanniques se repositionnent.

C

es dix dernières années, la balance a penché d’un côté : celui des banques à capitaux africains. Alors que plusieurs étrangers, la Belgolaise (groupe Fortis) puis Crédit agricole, mettaient un terme à leur présence au sud du Sahara, des groupes du continent s’imposaient : Standard Bank, Ecobank, Bank of Africa, Attijariwafa Bank. La prochaine décennie verra-t-elle le phénomène s’accentuer alors que d’autres groupes locaux, comme Kenya Commercial Bank, BGFI Bank ou Afriland First Bank, montent en puissance ? Les Occidentaux, qui ont souvent du mal à rentabiliser leurs activités sur le continent, cherchent de nouvelles stratégies. Le britannique Barclays, qui pilotait jusqu’à présent lui-même sa stratégie africaine, transfère ainsi peu à peu cette compétence à sa principale filiale sur le continent, le sudafricain Absa. C’est la stratégie de hub : se reposer sur une forte banque locale, dotée d’une bonne connaissance des marchés. D’autres, dans une logique qui peut d’ailleurs être complémentaire, concentrent leur attention sur les marchés les plus porteurs. C’est la voie que semble prendre BNP Paribas, qui a soldé en peu de temps ses positions en RD Congo, en Mauritanie, à Madagascar et au Niger. Si la stratégie globale de ces établissements (banque de détail, banque privée, crédit à la consommation, banque d’investissement) fonctionne en Afrique du Nord ou sur d’autres gros marchés comme le Nigeria, sa mise en place est nettement plus difficile dans les petits pays. Nombre de ces métiers ne trouvent guère de place au Mali, au Burkina ou dans d’autres pays africains peu matures économiquement. ● F.M. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


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CRÉDIT FONCIER

NATIXIS BRED B A N Q U E CRÉDIT FONCIER BRED BR ED NAT NA T IXIS IX IS CAIS CA ISSE SE D’EPARGNE CRÉDIT COOPÉRAT RA IF RAT POPUU L A I R E CR RÉDIT COOPÉRATIF BANQUE POPU ULA AIRE BA ANQUE C A I S S E NAT NA TIX IXIS IS CRÉDI CAIS ISSE SE D’E ’EPA PARG RGNE RG NE DIT FONCIER CA PA ALATINE D ’ E PA R G N E BANQUE PALA ATINE CRÉ AT ÉDI DIT T COO OOPÉ ÉRA RAT TIF

Des banques au cœur du continent africain proches de leurs clients Parce que le Groupe BPCE croit dans le développement de l’Afrique, il a choisi de faire de ce grand continent un axe stratégique de son expansion internationale. Grâce à son expertise incontestée, tant dans le domaine de la banque que de l’assurance, le Groupe BPCE, au travers de sa filiale BPCE International et Outre-mer, bénéficie d’une présence forte dans différents pays du continent africain - Algérie, Maroc, Tunisie, Cameroun, Congo, Mali, Madagascar, Maurice… Sa longue expérience africaine favorise le respect des valeurs liées à l’esprit coopératif qui privilégie la décentralisation et le respect des diversités culturelles. Avec 36 millions de clients dans le monde, 125 0000 collaborateurs et un total de bilan de 1 050 milliards d’euros, le Groupe BPCE, deuxième groupe bancaire en France, est un groupe financier puissant qui fait de l’innovation, de la qualité du service et de la proximité avec ses clients, un levier de croissance exigeant pour promouvoir une société entreprenante et solidaire. Que vous soyez particuliers, artisans ou entrepreneurs, les collaborateurs du Groupe BPCE sont à votre écoute pour vous accompagner dans vos projets. Ils mettront à votre disposition l’ensemble des expertises développées au sein du groupe, en banque et en assurance.


La BOAD Une banque de développement forte au service de la zone UEMOA

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a BOAD, Institution commune de financement des Etats de l’UEMOA, a pour mission aux termes de ses statuts, de promouvoir le développement équilibré de ses Etats membres que sont le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo et de réaliser l’intégration économique de l’Afrique de l’Ouest. En 38 années d’activités, la Banque a œuvré suivant trois axes principaux : • la lutte contre la pauvreté ; • la promotion de l’intégration économique et financière ; • le développement du secteur privé et du marché financier régional. Au 31 août 2011, le cumul des engagements de la Banque s’élève à 1875,6 milliards pour 569 projets financés dont environ 1040,7 Milliards pour le secteur marchand (secteur privé et secteur public marchand) soit 55,5% des engagements nets de la Banque et 831,2 Milliards de F CFA au titre du secteur public, soit 44,3% des engagements nets de la Banque. Répartition catégorielle des engagements au 31 août 2011 Secteur Privé 30,1%

Secteur Public non marchand 44,3%

Secteur Public marchand 25,4%

Sur les dix dernières années, les approbations annuelles de financement ont connu un changement d’échelle passant de 72,4 en 2000 à 260,8 milliards en 2010, le cumul des engagements nets de la Banque pas-

sant de 555,5 en 2000 à 1875,6 milliards au 31 août 2011, notamment à la faveur de la bonne exécution des chantiers innovants inscrits dans le plan stratégique 2009-2013 Evolution des approbations annuelles de 2000 à 2011

Pour financer son activité, la BOAD dispose non seulement d’un réseau de coopération constitué de bailleurs de fonds internationaux, d’Etats Européens et asiatiques mais également d’un programme annuel d’émission de titres de créances. Elle a ainsi mobilisé un montant total de plus de 871 milliards de francs CFA au 31 décembre 2010 sur le marché financier dont environ 400 sur le marché régional depuis sa première émission de bons BOAD qui date de 1993. Son capital est passé de 350 en 2000 à 1050 milliards en 2010 et ses fonds propres de 82 à 176 milliards de F CFA sur la même période. Forte de son expérience du marché financier régional, la BOAD se prépare pour une notation en vue d’accéder, à titre complémentaire, aux ressources du marché financier international. La Banque intervient depuis l’origine sous forme de prêts directs à court et moyen termes, octroie des lignes de refinancement aux Banques locales pour assister les petites et moyennes entreprises, accorde des financements pour les études de faisabilité de projets ou les études d’ingénierie et garantit des

emprunts obligataires. Pour faire face aux exigences du marché et mieux accompagner les Etats et le secteur privé de l’Union, la Banque a exploré d’autres axes et se positionne désormais sur le court terme, l’assistance, le conseil financier, les arrangements de financement, la finance Carbone et le financement de projets éligibles au Mécanisme de Développement Propre (MDP). Au-delà de l’impact de son action sur la croissance économique des pays de l’Union et donc sur la lutte contre la pauvreté, plusieurs interventions visant spécifiquement les couches de populations vulnérables en milieu rural ont été également soutenues par la BOAD. Elles ont porté particulièrement sur le financement de projets hydroagricoles et d’alimentation en eau potable, de désenclavement des centres de production, d'amélioration des revenus des populations rurales ainsi que de lutte contre la désertification et l'érosion des sols. Au total, depuis le démarrage des activités opérationnelles de la BOAD, le cumul des financements consacrés directement à l’amélioration des conditions et du cadre de vie des couches vulnérables s’élève à 830,3 milliards FCFA pour 243 opérations au 31 août 2011, soit 44,2% de ses engagements nets cumulés de la même période. La mise en œuvre du Plan stratégique et les nouveaux axes de positionnement de la Banque vise à en faire à l’horizon 2020, « une banque de développement forte et de référence mondiale ». Ces différentes interventions traduisent la volonté de la BOAD de s’adapter à son environnement et de se maintenir aux côtés des populations de la zone UEMOA afin de relever les multiples défis du développement sous-régional.

B.P. : 1172 Lomé TOGO - Tél.: +228 22 21 59 06 / +228 22 21 42 44 - Fax : +228 22 21 52 67 / 22 21 72 69 E-mail : boadsiege@boad.org www.boad.org


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TRIBUNE

VINCENT FOURNIER/J.A.

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PAUL DERREUMAUX Économiste, fondateur et ancien président du groupe Bank of Africa

« Vers une concentration progressive du secteur »

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ES BANQUES D’AFRIQUE subsaharienne sont au cœur d’une compétition d’une intensité jamais atteinte. Elle est, pour la première fois, emmenée par quelques puissants groupes africains – nigérians, marocains, sud-africains, kényans, mais aussi d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale – pour lesquels le continent est un enjeu stratégique, alors que des groupes internationaux présents de longue date, français notamment, ont adopté une position attentiste ou de repli à la suite d’une vision plutôt afro-pessimiste et des reconversions de cibles imposées par la crise de 2008. Dans cette atmosphère nouvelle, l’approche des acteurs est celle d’une politique commerciale agressive, fortement axée sur la banque de détail. Pourtant, le jeu reste ouvert : la sortie de certaines banques européennes est quasi terminée et un retour s’esquisse, tandis que les banques chinoises et indiennes sont en embuscade. Sur un autre plan, l’amélioration des performances et le déploiement du mobile banking pourraient amener les sociétés de télécommunications à investir dans les systèmes bancaires, durcissant encore la concurrence. Le scénario le plus probable sera une concentration progressive du secteur autour d’un nombre limité de grands groupes, éventuellement sous forme d’alliances, et la disparition de la plupart des banques isolées.

sous le contrôle des banques centrales. Un tel processus s’engage déjà au Kenya. Malgré ses coûts élevés, cette politique active de création d’agences reste rentable, comme le prouve l’expérience du groupe Bank of Africa. L’autre combat est celui de la modernisation et de la diversification des produits et services. Les banques sortent ainsi parfois des métiers traditionnels pour aborder d’autres créneaux, comme le crédit à la consommation ou le crédit à l’habitat. Les plus grandes s’essaient à la banque d’affaires. Certaines pensent à la micro-

La réussite des acteurs dépendra moins de leur nationalité que de leur sensibilité, leur connaissance du terrain.

Cette concurrence exacerbée se manifeste surtout par deux batailles intenses : celle des réseaux d’agences et celle des produits. L’augmentation des taux de bancarisation impose une forte densification des agences: dans l’économie de cash qui caractérise encore l’Afrique, la bonne accessibilité constitue la meilleure incitation à une entrée dans les circuits financiers des populations non encore bancarisées. La zone franc CFA demeure ici nettement en retard: même si le taux de bancarisation y est passé en quelques années d’environ 5 % à sans doute près de 10 %, la région reste loin derrière d’autres zones comme l’Afrique de l’Est (près de 20 %). Peut-être aussi l’agence bancaire pourra-t-elle évoluer: des partenariats entre banques et entreprises de services sont imaginables pour des opérations basiques, SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

finance : ici pourtant, la prudence s’impose, car le secteur reste fort différent et la création de sociétés indépendantes, en partenariat avec des spécialistes, est sans doute une solution plus efficace. C’est ce que Bank of Africa a expérimenté à Madagascar, au Niger ou au Sénégal. Enfin, la réglementation se fait toujours plus contraignante. Le capital minimum atteint désormais l’équivalent de 10,8 millions de dollars (près de 7,7 millions d’euros) en zone franc, 15 millions de dollars au Kenya et 40 millions de dollars au Ghana. Ce mouvement, qui devrait se poursuivre, impose de fortes augmentations de capital qui doivent ensuite être rentabilisées, ce qui justifie les politiques d’expansion rapide et élimine définitivement les entrants aux moyens modestes. En même temps, l’attention accrue portée à la maîtrise de tous les types de risque relève les exigences techniques et financières imposées à tous. Au final, les perspectives des systèmes bancaires subsahariens apparaissent bonnes grâce à ce dynamisme et au probable renforcement de la croissance économique. La réussite des acteurs dépendra moins de leur nationalité que de leur « sensibilité » africaine : connaissance du terrain, respect des cultures locales… La rentabilité devrait continuer à être acceptable et permettre à la fois la constitution des réserves indispensables et une bonne rémunération des actionnaires. C’est en tout cas ce que Bank of Africa a réussi jusqu’ici. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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Othman Benjelloun « Nous allons nous développer dans l’assurance et les télécoms en Afrique » En exclusivité pour Jeune Afrique, le PDG de BMCE Bank précise ses ambitions. Lesquelles passent notamment par le groupe Bank of Africa, sous contrôle de la troisième banque marocaine depuis le 1er janvier 2011. Explications.

Propos recueillis à Casablanca par

FRÉDÉRIC MAURY

JEUNE AFRIQUE: Frappées par une crise politique et économique, les banques égyptiennes et tunisiennes souffrent. Celles d’Algérie tardent à se réformer… En Afrique du Nord, est-ce l’année de la consécration des institutions marocaines ? OTHMAN BENJELLOUN : Vous employez très

opportunément le mot de « consécration ». Plus de cinquante ans après sa création, le secteur bancaire joue pleinement son rôle d’accompagnateur de l’économie marocaine. Il est l’un des piliers de cetteéconomiequiestégalementsurlabonnevoie, avec 5,5 % de croissance attendus en 2011.

Les banques marocaines sont aussi en meilleure santé que leurs consœurs occidentales…

Pourquoi ? Parce la Banque centrale a été très pragmatique en matière de règles prudentielles. Elle a empêché les banques d’investir dans certains créneaux qui ont causé une partie des difficultés des banques occidentales ou même leur faillite, comme celle de Lehman Brothers. Nous nous sommes concentrés sur notre rôle de prêteurs. En 2010, le volume des crédits octroyés par le secteur bancaire a fortement progressé, pour s’établir à

EN OFF MERCREDI 20 SEPTEMBRE, avenue Hassan-II. C’est dans cette grande artère éventrée par les travaux du futur tramway de Casablanca que se trouve le siège – vieillot – de BMCE Bank. Au huitième étage, le « président » – c’est ainsi qu’on appelle Othman Benjelloun dans les couloirs de la banque – reste très impliqué dans ses affaires bancaires, malgré ses 80 ans. Le bureau de celui qui a décroché en 1995 la privatisation de la Banque marocaine de commerce extérieure est plutôt petit, une trentaine de mètres carrés à peine. Aux murs, les images de BloombergTV défilent sur un grand écran, à côté des portraits du roi et de son défunt père et des photos d’Othman Benjelloun en compagnie de plusieurs personnalités. Parmi celles-ci, Abdoulaye Wade et son épouse. Le Sénégal est l’un des tout premiers pays subsahariens où BMCE, via sa filiale BMCE Capital, s’est installé. Cela fera bientôt dix ans. ● F.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

81 % du PIB, contre 51 % dix ans plus tôt. Tout cela en maîtrisant les risques – le taux moyen des créances en souffrance ne représente plus que 5 % des engagements totaux – et en étant rentables. En 2010, les banques ont réalisé un bénéfice net cumulé de 9,7 milliards de dirhams [environ 863 millions d’euros, NDLR], en hausse de 5,4 % par rapport à 2009, ce qui conforte leur développement au Maroc et leur confère les moyens de croître davantage à l’étranger, particulièrement sur le continent africain. Le Maroc est véritablement bien positionné pour être un hub financier régional, à travers le projet Casablanca Finance City (lire p. 24). Par ailleurs, l’avenir du secteur bancaire marocain s’envisage à travers l’extension naturelle de son rayonnement vers les autres pays d’Afrique du Nord. Le monde financier a vocation à être le fer de lance de l’intégration maghrébine, en plaçant les premiers jalons d’une infrastructure commune qui peut, à plus ou moins long terme, déboucher sur une union monétaire, voire sur une monnaie unique. Les difficultés des établissements européens et américains ont relancé le débat sur la séparation entre les activités de banque de détail et celles de banque d’affaires. Qu’en pensez-vous ?

Les besoins de la finance moderne transcendent ce clivage, quel que soit le pays où l’on se trouve. En effet, les investissements, plus importants aujourd’hui qu’hier, nécessitent d’importants fonds, mobilisables autant à travers les réseaux de banque de détail qu’à travers les marchés. Une césure entre ces activités pourrait se traduire par un niveau accru des fonds propres requis, supérieur même aux critères de Bâle III, déjà rigoureux. En tout état de cause, les activités des banques de détail requièrent, pour être menées dans les meilleures conditions, une présence raisonnable sur les marchés de capitaux.

BMCE dispose du contrôle capitalistique et opérationnel de Bank of Africa (BOA). Quelles sont vos ambitions pour ce groupe panafricain ?

À travers Bank of Africa, dont nous détenons 57,15 %, le groupe BMCE Bank ambitionne de devenir un acteur financier africain de référence. Construit dans une logique de codéveloppement, ce partenariat permettra d’assurer une présence étendue et de mettre en commun les compétences et les moyens pour une plus grande création de SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


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pays anglophones ou lusophones est un objectif que nous gardons sur notre agenda. Même si j’ai coutume de dire à mes équipes que le Nigeria et l’Afrique du Sud, déjà très concurrentiels, seront sans doute les derniers où nous planterons notre drapeau. Il y a Ý À 80 ANS, tant à faire en Égypte, en Libye, LE « PRÉSIDENT », comme en Algérie par exemple. l’appellent ses équipes, reste très impliqué dans ses affaires.

BOA a-t-il vocation à être intégré dans BMCE ?

Non, BOA gardera son identité, sa marque, ses équipes et son siège effectif en Afrique subsaharienne. Nous avonsunprogrammeambitieuxenAfrique.Jepeux ainsivousannoncerquenousavonsdécidédecréer le pendant de BOA dans l’assurance. Insurance of Africa aura son siège à Casablanca Finance City et développera des produits d’assurance pour le réseau BOA, en s’appuyant notamment sur les compétences de RMA Watanya, compagnie leader au Maroc et qui appartient au même groupe que BMCE. Nous allons aussi développer BOA Capital qui, à l’image de BMCE Capital au Maroc, sera la banque d’affaires du groupe partout en Afrique. Cette structure aura également son siège à Casablanca Finance City. Enfin en parallèle, avec France Télécom-Orange [actionnaire depuis fin 2010 de l’opérateur marocain Méditel, aux côtés de FinanceCom, le holding d’Othman Benjelloun], nous allons faire un plan de développement des télécoms dans tout le réseau BOA, principalement dans le mobile banking. Ce sont les piliers de notre groupe : banque-assurances-télécoms. Au Maroc, BMCE Bank semble en retard par rapport à Attijariwafa Bank et au groupe Banque populaire.Avez-vous l’ambition de livrer bataille ou la place de numéro trois vous convient-elle ? HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

richesse, au bénéfice des pays africains autant qu’au nôtre. Votre développement ne s’arrêtera donc pas aux portes du Nigeria ou de l’Afrique du Sud ?

Nous souhaitons être présents dans les cinquante-quatre nations africaines. En termes de croissance interne, BOA souhaite renforcer ses implantations existantes et atteindre une profitabilité conforme à ses ambitions, notamment dans les pays à fort potentiel comme le Kenya, la Tanzanie, l’Ouganda, la Côte d’Ivoire en cours de reconstruction ou le Sénégal. Mais l’Afrique ne se limite pas aux zones UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine] et Cemac [Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale]. Le reste du continent offre aussi des perspectives prometteuses et la conquête d’autres SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

LegroupeBMCEBankn’estpasdansunelogique de course à la taille. L’objectif n’est pas d’être la plus grande banque au Maroc, mais la meilleure pour nos clients, nos collaborateurs et notre économie. De plus, dans le même temps, l’ouverture sur le continent africain atteste que la création de valeur dépasse les frontières nationales. L’échelle de notre positionnement est désormais continentale. Depuis son ouverture en 2007, votre filiale londonienne a généré environ 400 millions de dirhams de pertes. Pourquoi ?

Le contexte international de crise en 2008 n’a pas été favorable et a suscité un effort substantiel de provisionnement au cours des trois derniers exercices. BMCE Bank International est engagé depuis 2010 dans un programme de restructuration. Les chiffresdupremiersemestre2011enreflètentd’ores et déjà les fruits. Nos filiales en Europe – à Paris, à Madrid et à Londres –, en cours de mutualisation JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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assurances de moyens et de ressources, vont davantage tirer profit des synergies avec le réseau BOA. Pas question de mettre fin à cette aventure ?

Non. BMCE Bank International a été créé pour constituer un des piliers de la stratégie du partenariat euro-maroco-africain, à travers son rôle d’initiateur et de structurateur de deals vers l’Afrique et en Afrique, au cœur du marché financier

Nous souhaitons être présents dans les cinquante-quatre nations du continent. international, à Londres précisément. Notre présence en Europe continuera d’être une plateforme pivot entre les marchés financiers et le continent africain, en synergie avec BOA et en capitalisant sur la complémentarité des activités des deux groupes. La place du groupe BMCE Bank se trouve donc logiquement en Afrique et en Europe. Il a un temps été question de rapprocher BOA et BMCE Bank International. Est-ce toujours d’actualité ?

Non, cela a été étudié puis abandonné.

Quels sont les enjeux de votre engagement africain ?

L’enjeu de notre action globale est le développement au Maroc et le codéveloppement en Afrique, enjeu porté par un groupe financier privé caractérisé par la qualité de ses actionnaires. En premier lieu, le groupe FinanceCom, avec ses trois piliers que sont la banque, l’assurance et les télécoms, et ses dimensions Maroc et Afrique. Un groupe investisseur national public, la Caisse de dépôts et de gestion, avec lequel nous envisageons des projets dans le logement social à travers le continent. Et des actionnaires étrangers de référence, notamment le groupe Crédit mutuel-CIC pour lequel nous représentons la tête de pont vers l’Afrique et avec lequel nous développons un partenariat à plusieurs volets dont un, emblématique, dans le domaine des systèmes d’information. Ainsi – avec nos partenaires et sous nos différentes enseignes BMCE Bank, Bank of Africa, Insurance of Africa et, bientôt, Telecom of Africa et Housing of Africa – nous positionnons-nous pour être des intervenants de référence pour toute l’Afrique dans ces domaines de la finance, des télécoms et de l’habitat, à l’horizon 2020 et avec davantage d’ambitions encore pour 2050 ! ●


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Ý Malgré la présence à son capital de Marwan Mabrouk, gendre de Ben Ali, LA BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE a toujours le vent en poupe.

Tunisie Le bon grain et l’ivraie La révolution a dévoilé l’envers du « miracle économique ». Et a été fatale à plusieurs dirigeants du secteur bancaire, accusés d’avoir financé les entreprises de l’ancien clan au pouvoir. FRIDA DAHMANI

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ne croissance de 3,8 %, des indicateurs économiques au vert malgré un essoufflement du tourisme, un secteur financier épargné par la crise mondiale : telle était la Tunisie qui, au 31 décembre 2010, faisait figure de petit dragon de l’Afrique. Deux semaines et une révolution plus tard, la donne est totalement bouleversée et révèle un système gangrené par la mainmise de Zine el-Abidine Ben Ali et ses proches sur l’économie et les finances. Si on n’ignorait pas que le népotisme et le clientélisme sévissaient en Tunisie, personne n’en mesurait réellement l’ampleur. Selon la Banque mondiale, ces maux auraient coûté au pays jusqu’à deux points de croissance. Endettement raisonnable, inflation maîtrisée, déficit sous contrôle, réserves solides étaient les fondamentaux positifs qui masquaient une profonde crise socioéconomique. L’explosion, aussi inattendue que rapide, de ce système verrouillé a été immédiatement suivie d’une dégradation de la note du pays par SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

les agences Moody’s et Standard & Poor’s. La chute de Ben Ali a entraîné celle de l’économieetimposéunnouveléchiquier, sonnant la fin de la partie pour certaines figures de la sphère financière. DES COMPTES À RENDRE. Malgré les

NICOLAS FAUQUÉ/IMAGESDETUNISIE.COM

qu’elles n’aient pas été dépendantes de financements extérieurs et qu’elles aient bénéficié d’une dynamique des dépôts, elles ont largement servi de tremplin à l’ascension du clan Ben Ali-Trabelsi. Et le bilan est sévère, surtout dans le secteur public : 182 entreprises du clan ont bénéficié de crédits pour un total de 1,3 milliard d’euros (soit 5 % de l’ensemble des financements accordés par le système bancaire tunisien). Selon la BCT, certains de ces prêts (évalués à 224 millions d’euros)constituentdescréditsàrisque.Si ces décaissements ont un impact négatif sur les banques, ils ne menacent pas leur existence ; certaines considèrent même s’en être bien tirées, dans le contexte de l’ancien régime où « on ne pouvait dire

257 millions d’euros de bénéfices nets réalisés en 2010 (20 % de mieux qu’en 2009), le secteur bancaire a immédiatement ressenti le contrecoup du 14 janvier. « Jamais de toute l’histoire de la Banque centrale de Les intermédiaires blâment la Tunisie [BCT], les banques Bourse pour avoir fermé les yeux n’ont été contraintes d’abansur des transactions spéculatives. donner autant de créances que depuis l’arrivée de Taoufik Baccar », affirme-t-on dans le non » et où il était dans leur intérêt, polimilieu bancaire. Proche du sérail, le puistiquement, d’accorder des crédits. Mais sant gouverneur de la BCT a été limogé cette complaisance se paie aujourd’hui. et remplacé par Mustapha Kamel Nabli, Plusieurs établissements ont effectué un dont la priorité a été de cerner l’ampleur grand ménage. Premières têtes à tomber: des dégâts impliquant les établissements celles des PDG. et de parer au plus pressé pour éviter que Le départ d’Alia Abdallah de la Banque la machine économique ne s’enraye. Les de Tunisie a donné le tempo de la valse banques ont dû rendre des comptes: bien despatrons.OntsuiviAmorNajai(Banque JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


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Zitouna), Ezzedine Abdelghaffar (Banque tuniso-koweïtienne, BTK), Slaheddine Bouguerra (Union bancaire pour le commerce et l’industrie, UBCI), Mounir Klibi (Banquefranco-tunisienne,BFT),Lamine Hafsaoui (Banque tunisienne de solidarité, BTS) et Laroussi Bayoudh (Al Baraka Bank Tunisia), tandis que Moncef Dakhli (Banque nationale agricole, BNA) et Hédi Zar (Société tunisienne de banque, STB) ont été poussés à la retraite. La bonne gouvernance pose ses premiers jalons, la désignation des dirigeants des banques publiques est désormais du ressort du ministère des Finances et non plus de la BCT. Plusieurs établissements publics (STB, BNA) ont en outre fait leur mea-culpa.Cependant,certainesbanques privées ont toujours le vent en poupe et n’ont rien changé à des équipes qui gagnent. C’est le cas de la Banque internationale arabe de Tunisie (BIAT) – malgré un redressement fiscal, infligé sous l’ancien régime et confirmé le 15 juin dernier, et la présence à son capital d’un gendre de Ben Ali –, d’Attijari Bank, d’Amen Bank et de l’Arab Tunisian Bank (ATB). Le 14 janvier est arrivé à point nommé pour un secteur financier qu’auraient secoué le plan – avorté – de fusion entre la STB et la Banque de l’habitat ainsi que le lancement du projet Mediobanca par Slim Zarrouk, gendre de Ben Ali. ATTERRISSAGE BRUTAL. Après huit années d’envolées et avec une capitalisation boursière atteignant 7,9 milliards d’euros (soit 24,1 % du PIB) fin 2010, la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT) a également connu un brutal retour sur terre. Au premier semestre, son principal indice, Tunindex, a chuté de 15,9 %, la capitalisation boursière a reculé, l’investissement étranger en capital a baissé, le solde négatif du flux net a avoisiné 9,8 millions d’euros et le volume moyen de transactions par jour 2,6 millions d’euros (contre près de 4,9 millions pour la même période en 2010). La première réaction de la Place de Tunis avait tout bonnement été de suspendre ses cotations afin d’éviter les spéculations et les mouvements de panique despetitsépargnantsquiseprofilaientdès le début du mois de janvier. En parallèle, un vent de fronde a soufflé chez les intermédiaires, qui jugeaient inadmissible que la BVMT ait avalisé certaines introductions qui ne répondaient pas aux conditions du marché ou fermé les yeux sur JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

LES PRINCIPAUX GAGNANTS K AMEL NABLI Nommé gouverneur de la Banque centrale, cet enseignant, ancien min ministre du Plan et du Développement régional, a été en poste à la direction Moyen-Orient et Afrique du Nord de la Banque mondiale. J AAFAR KHATTÈCHE Le nouveau PDG de la Banque nationale agricole, spécialiste en finance, e a effectué toute sa carrière à l’Arab Tunisian Bank, dont il était le directeur central.

PHOTOS : HICHEM

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S AMIRA GHRIBI La PDG de la Société tunisienne de banque arrive de la Banque centrale, où elle a notamment été chargée de la supervision bancaire des établissements financiers et de la prévention des risques. LES GRANDS PERDANTS TAOUFIK BACCAR Ce proche de Ben Ali, originaire du Sud, a été ministre du Développement économique puis des tre Finances avant d’être nommé gouverneur de la Banque centrale en 2004. Il en a été limogé en janvier. A LIA ABDALLAH L’épouse d’Abdelwahab Abdallah, proche conseiller de Ben Ali, était devenue la première femme PDG d’un établissement financier, la Banque de Tunisie. Elle a été remplacée le 25 janvier.

PHOTOS : HICHEM

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MONCEF DAKHLI Ex-directeur central des crédits à la Banque nationale agricole, il y est revenu en tant que é PDG après avoir été à la tête de la Banque tunisoémiratie d’investissement. Il a été poussé à la retraite.

des transactions spéculatives telles que celles de Carthage Cement ou d’Ennakl. Dans un deuxième temps, fin mars, un certain optimisme est revenu, grâce à la nominationd’unnouveaugouvernement. L’introduction de Telnet Holding a même été un succès malgré la prolongation de la confusion sociopolitique. « Globalement, la Bourse a su limiter les dégâts. L’indice a baissé mais les volumes d’échanges au premier trimestre étaient similaires à ceux de 2010 », affirme Hamadi Mokdadi, directeur général d’UBCI Finance. Toujours en poste après un passage éclair à la BNA, Mohamed Bichiou, directeur général de la BVMT, souhaite revaloriser l’image du marché, attirer de nouveaux investisseurs et épargnants, multiplier les introductions, renforcer la sécurisation des systèmes d’information et améliorer la professionnalisation des acteurs. ASSURÉS A MINIMA. Paradoxalement,

le secteur financier le moins affecté par la crise semble être celui des assurances. Certes, les événements du 14 janvier ont contraint les assureurs à régler des sinistres à hauteur de 63,45 millions d’euros, d’après le premier groupe tunisien du secteur.Cependant,selonKamel Chibani, délégué général de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (Ftusa), le chiffre d’affaires du marché a dépassé 193 millions d’euros au premier trimestre 2011, soit 4,3 % de mieux qu’en 2010. Si les compagnies ont pu tirer leur épingle du jeu côté sinistres, c’est notamment parce que la culture de l’assurance est très peu répandue en Tunisie – « On n’assure que ce qui est obligatoire », commente Rachid Ben Jemiaa, président de la Comar. Business as usual ? Le calme est tout relatif. Le personnel de la Société tunisienne d’assurances et de réassurance (Star), premier assureur du pays et compagnie détenue en partie par l’État, a ainsi « dégagé » son dirigeant, Abdelkarim Merdassi, puis Bebia Chihi, et qui était pressentie pour lui succéder, en raison de leur proximité avec l’ancien pouvoir. Depuis mai 2011, Lassaad Zarrouk en est le nouveau responsable. Le vent de révolution souffle donc, mais sans alarmisme. Même si la baisse des revenus du tourisme, le recul des investissements étrangers et le fléchissement des revenus du travail mettent à mal l’économie du pays, les Tunisiens n’ont pas perdu confiance dans leurs institutions financières. ● SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


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www.groupecolina.com


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Le volet immobilier avance également. Les travaux d’aménagement ont débuté sur l’ancien aéroport d’Anfa, qui, à terme, accueillera la Bourse de Casablanca ainsi que certains services Ý Le Moroccan de la banque centrale, Financial Board d’Attijariwafa Bank, espère profiter de l’expérience de BMCE Bank et de la Banque popude SINGAPOUR. laire (Maroc), tous UN ACCORD A ÉTÉ membres du conseil CONCLU AVEC LA VILLE-ÉTAT. d’administration du MFB. Néanmoins, la prospection à l’international ne commencera pas avant 2012. AGE FOTOSTOCK Lesprofessionnelsmarocainsseréjouissent du projet: « Il créera un écosystème profitable à notre groupe pour qu’il joue à niveau égal avec des groupes comme BNP Paribas ou JP Morgan, notamment pour le recrutement », se réjouit Ismail Avantages fiscaux et réglementaires, projet immobilier : Douiri, directeur général d’Attijariwafa Bank. Les observateurs étrangers aussi le royaume fourbit ses armes pour attirer les financiers africains. se montrent optimistes: « Les Marocains ont raison de se focaliser d’abord sur l’asCHRISTOPHE LE BEC pect réglementaire et fiscal, qui constitue l’argument le plus attrayant pour enfin, les services professionnels, c’estaire de la capitale économique les sociétés financières, bien plus que à-dire les cabinets de conseil, d’audit ou marocaine la place financière la partie immobilière », estime Hakim juridiques », détaille Saïd Ibrahimi. régionale incontournable, tel est Khelifa, associé du fonds d’investissel’objectif du projet Casablanca ment Tuninvest-Africinvest, actif dans PARTENAIRE DE CHOIX. Pour rentoute l’Afrique. « Les facilités offertes aux Finance City (CFC). Pour les Marocains, il forcer la crédibilité du projet, le MFB s’agitderenforcerlaBoursedeCasablanca, expatriés sont cruciales pour la réussite de dont la capitalisation (47,8 milliards ce projet, avec la qualité de vie du Maroc a signé le 20 mai 2011 un partenariat et la taille de son économie, autrement d’euros) vient de dépasser celle du Caire avec Singapour, une référence en matière (42 milliards d’euros) – fortement affecté plus importante que celle d’autres par les incertitudes politiques –, mais pays du continent qui cherchent Les premiers travaux aussi et surtout d’attirer de nouvelles à attirer les sociétés financières d’aménagement ont débuté entreprises et métiers financiers. [lire encadré, NDLR]. Les cadres sur l’ancien aéroport d’Anfa. Lancé mi-2008 par le ministre de internationaux ne rechigneront l’Économie et des Finances, Salaheddine pas à s’y installer », juge de son Mezouar, et le gouverneur de la banque de finance offshore. « Nous allons ainsi côté Cyrille Nkontchou, patron de Liquid centrale, Abdellatif Jouahri, le projet fait pouvoir capitaliser sur l’expérience de la Africa, basé à Johannesburg. son chemin. En avril 2010, Mohammed VI ville-État qui a su bâtir un hub financier Au MFB de transformer ces ambitions a nommé à sa tête l’ancien trésorier du multimétier semblable à ce que nous enréalité,dansuncontextechahuté,mais, royaume, Saïd Ibrahimi. Les quinze salavoulons faire de Casablanca », se félicite selon Saïd Ibrahimi, « favorable aux marriés du Moroccan Financial Board (MFB), chés émergents, donc au Maroc ». ● Ibrahimi. la société créée pour gérer le projet, ont pris leurs quartiers dans les Twin Towers. TROIS CONCURRENTS CONTINENTAUX Ils ont concocté un statut CFC, inscrit dans la loi de finances 2011. Les sociétés Maurice Le petit État de l’océan Indien a réussi, grâce à ses bonnes auxquelles il sera attribué bénéficieront infrastructures et surtout à une fiscalité attrayante, à attirer plus de d’exonérations fiscales sur leurs revenus 9 000 sociétés offshore. dégagés à l’étranger et de facilités pour le Togo Siège de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), recrutement et l’installation de spécialisLomé offre aux groupes financiers qui s’y installent (comme Ecobank) tes expatriés. « Les premiers statuts CFC des exemptions fiscales sur les résultats dégagés en Afrique de l’Ouest. seront attribués à la fin du mois d’octobre. Leurs cadres peuvent en outre bénéficier de passeports diplomatiques. Trois types d’acteurs y sont éligibles : les Botswana Proche de la puissante économie sud-africaine, le pays a institutions financières, les sièges régiomis en place un statut fiscal attractif pour les financiers de la nation naux de multinationales financières et, Arc-en-Ciel.

Maroc Opération séduction à Casablanca

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Banques

assurances

Algérie Unis pour la vie Main dans la main avec des partenaires publics, des groupes français s’implantent dans le pays. Parmi leurs espoirs, le boom annoncé de l’assurance des personnes. AHMED BEY,

à Alger

M

ostefa Douakh est au cœur de la révolution qui touche le secteur des assurances en Algérie. Directeur général adjoint de la Société nationale d’assurance (SAA), le plus important acteur de la place, il a été nommé récemment président du conseil d’administration de la Société d’assurance, de prévoyance et de santé (SAPS). Une compagnie mixte dont le capital est détenu par le groupe français Macif (41 %) et trois institutions publiques : la SAA (34 %), la Banque de développement local (15 %) et la Banque de l’agriculture et du développement rural (10 %). Mostefa Douakh ne cache pas son optimisme : « En un mois d’acti-

L’inconnue : la réaction des consommateurs face à la notion de prévoyance. vité, la SAPS a réalisé un chiffre d’affaires de 30 millions de dinars [près de 300 000 euros, NDLR]. C’est un bon début. Cela démontre que le rapprochement entre la Macif et la SAA s’effectue dans de bonnes conditions. »

cabinet de conseil et d’audit en risques industriels. « Et de par l’expérience de cet assureur et la nature même du partenariat, cette place lui reviendra sans nul doute. » Tous ces nouveaux acteurs misent sur le boom du secteur, aujourd’hui encore peu développé. En 2010, le niveau de primes par habitant s’élevait à 24 euros, deux fois moins qu’en Tunisie et trente fois moins qu’en Afrique du Sud. Le développement de l’assurance des personnes fait notamment partie des priorités. En Algérie, l’essentiel du chiffre d’affaires du secteur (environ 1 milliard d’euros) provient des activités dommages (automobile, industrielle, agricole…). Seuls 6 % à 7 % du total sont générés par l’assurance des personnes : décès, maladie, invalidité, rente éducation, assurance-vie. « L’avenir du marché algérien est dans la vie, souligne Réda Fédjighal. Tous les acteurs en sont convaincus, d’ailleurs l’arrivée en force des compagnies étrangères entre justement dans cette optique. L’État algérien a parfaitement compris l’intérêt de

LEADER. Un autre français, Axa,

revient en Algérie après cinq décennies d’absence (lire cicontre). Selon les termes d’un accord signé le 31 mai 2011, deux compagnies mixtes ont été créées avec, à leur tour de table, Axa (49 % du capital), le Fonds national d’investissement (36 %) et la Banque extérieure d’Algérie (15 %). L’une de ces sociétés opérera dans l’assurance dommages et l’autre dans l’assurance des personnes. Toutes deux seront pilotées par le groupe français. « L’arrivée d’Axa en Algérie est très attendue car, dans le marché des assurances, il faut toujours un leader », estime Réda Fédjighal, directeur central du bureau algérois de Pari, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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Banques

assurances

Nabil Adel préfère ranger les « facteurs culturels » dans le registre des a-priori. Afrique du Sud 795 « Actuellement, il n’existe aucune étude de marché qui spécifie les freins et les Maroc 58 motivations des Algériens vis-à-vis des produits d’assurance, rappelle-t-il. Tunisie 51 En l’absence de recherches sérieuses, nous ne pouvons que comparer avec Algérie 24 LE DÉCOLLAGE des expériences similaires. Prenons le SE FAIT ATTENDRE cas de la Malaisie, pays musulman où le Kenya 16 principe de solidarité familiale est très Primes annuelles par habitant (en euros) présent. Depuis quelques années, ce Égypte 14 marché connaît une véritable explosion de l’assurance vie. Je suis donc d’accord SOURCES : SWISS RE, STANDARD & POOR’S, Nigeria 6 JEUNE AFRIQUE (CHIFFRES 2010, SAUF MAROC ET TUNISIE : 2009) avec la théorie selon laquelle l’offre crée la demande. Il suffit juste de proposer des produits adéquats. » développer ce créneau en imposant développer des produits simples, adapLa concurrence et l’innovation la séparation entre les activités vie et tés aux attentes de la clientèle. » Pour devraient être stimulées par l’ouverture non-vie. » doper son développement, la filiale du capitalistique des assureurs algériens aux Si le potentiel financier est effectivefrançais BNP Paribas est parvenue à sociétés privées. Selon le président du ment très important, les compagnies signer un accord de partenariat avec conseil d’administration de la SAPS, l’État d’assurances sont toutefois confrontées CNEP Banque, le principal organisme se dirige en effet vers un désengagement à une véritable inconnue: la réaction des graduel. « L’État a toujours agi en bon d’épargne logement en Algérie. « Il est Algériens face à la notion de prévoyance. père de famille. Je pense que ce mode important qu’une banque publique nous de gestion a montré ses Dans un pays où la solidarité familiale limites, affirme Mostefa est très présente, où le système de sécu« L’État a toujours agi en bon père rité sociale reste efficace et où l’État Douakh. Actuellement, le de famille. Je pense que ce mode intervient pour soutenir financièrement taux de pension des retraide gestion a montré ses limites. » les victimes en cas de catastrophe, la tes est de 80 %, la Caisse question reste posée. nationale de retraite fait MOSTEFA DOUAKH, PCA de la SAPS face à des problèmes et DES FREINS CULTURELS ? « La solidafasse confiance, confie Hanane Slougui. cela ira en empirant. Les pouvoirs publics Cela prouve qu’en Algérie, il existe une ont donc tout intérêt à encourager la rité familiale est une réalité en Algérie, réelle volonté de développer le secteur constitution de régimes complémenmais cela n’empêche pas de prendre les taires pour pallier un éventuel recul dispositions nécessaires en cas de coup des assurances. Et c’est d’autant plus vrai du dispositif de couverture publique. » dur, souligne Hanane Slougui, directrice dans le domaine de l’assurance vie, qui marketing de Cardif El Djazaïr, l’un des Souvent accusés de protectionnisme, les nécessite la mise en œuvre de relations pionniers de l’assurance des personnes. pouvoirs publics algériens font preuve de confiance durables entre l’assuré, la d’ouverture pour développer le secteur Notre clientèle est consciente de l’imbanque et l’assureur. » portance de souscrire une complémendes assurances. S’il est vrai que les enjeux Vice-président exécutif d’Alliance taire santé, surtout en cas d’invalidité. Le sont d’ordre financier, ils sont aussi et Assurances, première compagnie prirôle principal des assureurs consistera à surtout d’ordre politique. ● vée à être cotée à la Bourse d’Alger,

Plus de quarante années de conflit Le retour des compagnies de l’Hexagone a dû attendre que les blocages nés de la nationalisation du secteur, en 1966, soient levés.

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es gouvernements algérien et français auront mis quarante-deux ans pour clore définitivement un contentieux historique. En 1965, les assureurs français, installés en Algérie durant l’ère coloniale, tentent de résister à l’instauration par le gouvernement d’Ahmed Ben Bella d’une taxe de 10 % sur leur chiffre d’affaires. L’arrivée au pouvoir SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

de Houari Boumédiène va précipiter les événements : le secteur est nationalisé le 31 mai 1966. Les sociétés nationales à capitaux publics qui prennent la place des compagnies historiques doivent honorer les engagements passés antérieurement sans pour autant pouvoir jouir des actifs. C’est notamment le cas pour les biens

immobiliers, qui, pour des raisons d’ordre juridique, sont restés au nom des compagnies françaises. L’imbroglio ne prend fin qu’au terme de longues négociations entre les autorités des deux pays. En mars 2008, la Société algérienne d’assurance (SAA) et la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR) signent une convention avec la Fédération française des sociétés d’assurances. L’accord est simple : la récupération de tous les actifs en contrepartie d’un retour officiel des compagnies françaises en Algérie. ● A.B. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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Banques

assurances

Recrutement Objectif emploi

à vitesse accélérée de vastes réseaux d’agences pour se rapprocher de leurs clients potentiels. Enfin, reste la pyramide des âges. Elle est, pour l’instant, rarement favorable Avec plus de 50 000 salariés au sein des six principaux à l’embauche, la plupart des groupes bancaires africains s’étant constitués et groupes francophones du continent, le secteur constitue développés au cours des quinze dernières une force d’attraction non négligeable pour les diplômés. années. Chez Ecobank, 80 % du staff a Qui embauche ? Pour quels postes ? Nos réponses. ainsi moins de 40 ans. Mais les exceptions existent. La filiale malgache de Bank of Africa devrait par exemple renouveler au cours des toutes prochaines années une FRÉDÉRIC MAURY partie très importante de ses effectifs, dont la moyenne d’âge est plus élevée. principalement par son installation alaires confortables, innomEn revanche, il ne faut pas trop compdans de nouveaux pays : RD Congo, brables avantages sociaux, stabilité de l’emploi, perspecter sur le turnover. À part sur les postes Madagascar, Bénin, Cameroun… Et très spécialisés ou ceux à haut niveau tives d’évolution… Même si le groupe gabonais va poursuivre la de responsabilités, pour lesquels la prale secteur des télécoms a un temps tendance. Sa filiale ivoirienne entre ainsi en action, entraînant une vague de tique du débauchage s’est généralisée capté presque toute leur attention, les recrutements. D’ici à 2015, des filiales ces dernières années, il reste faible. Les jeunes diplômés continuent de posdans une dizaine d’autres pays devraient employés des grandes banques du contituler massivement dans les banques africaines. Et pour cause : avec quelque être ouvertes. Et les groupes bancaires nent sont fidèles, « comme la plupart des 50 000 collaborateurs, les six principaux salariés du privé en Afrique groupes bancaires francophones restent subsaharienne, car ces posIl ne faut pas trop compter sur de très importants pourvoyeurs d’emtes restent au final de vraies le turnover. Le personnel des plois dans le secteur privé. Et, même bénédictions », souligne grands établissements est fidèle. un banquier. Pour les plus si certaines institutions – notamment celles présentes au Nigeria – dégraisgrands groupes, la rotasent, la tendance reste à l’embauche un en pleine offensive panafricaine sont de tion naturelle liée au départ de certains peu partout. Pour alimenter de nouplus en plus nombreux. Citons, pour la employés peut tout de même représenter veaux développements, renouveler des zone francophone, Afriland First Bank, une centaine de recrutements par an. profils, pallier les départs mais aussi, Bank of Africa, mais aussi Attijariwafa Enfin, même les banques en période parfois, pour remplacer des effectifs Bank, qui s’installe en Guinée équade réduction d’effectifs recrutent. Cela vieillissants. toriale, au Burkina, et vise plusieurs peut être notamment dans le but de autres pays. changer le profil ou la spécialisation des Comment détecter L’autre facteur de recrutement, à employés. Ainsi Ecobank, qui, dans le les opportunités ? ne pas négliger, est le développement cadre d’un vaste plan de réduction et Une chose est claire : le principal du réseau d’agences. De ce côté-là, d’optimisation de ses effectifs, a obtenu motif de recrutement est l’extension le Maroc, où les ouvertures se comple départ volontaire de plus d’un millier des banques à l’échelon régional. En tent par centaines chaque année, est de personnes en deux ans, évalue tout six mois, le groupe BGFI Bank a recruté clairement avantagé. Dans un marché de même ses besoins annuels entre 150 bancaire très porteur, les plus grands environ 150 personnes, soit presque et 200 recrutements. Ce qui en fait un établissements de la place ne comptent acteur loin d’être marginal sur le marché autant qu’au cours de toute l’année pas relâcher la pression et constituent africain de l’emploi ! 2010. Une évolution qui s’explique

S

ATTIJARIWAFA BANK EN PLEINE CROISSANCE OMAR GHOMARI DIRIGE SANS DOUTE l’un des plus importants départements de ressources humaines (RH) du continent. Cent vingt personnes qui travaillent, avec les divisions RH des filiales, à la mise en œuvre des axes stratégiques du groupe : recrutement de qualité, fidélisation par un management de proximité, développement des compétences. En 2010, Attijariwafa Bank a embauché 1 541 collaborateurs, ce qui en fait l’un des plus importants recruteurs en Afrique francophone. La banque – qui employait fin 2010 13 314 personnes dans 21 pays – devrait en recruter JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

encore 2 000 d’ici à la fin de l’année 2012. Au Maroc, où elle continue son active politique de création d’agences, mais aussi au Cameroun, (où le groupe a finalisé début 2011 l’acquisition de la SCB Cameroun), en Côte d’Ivoire, au Congo, au Gabon et au Sénégal. Parmi les profils recherchés : des chargés de compte ou d’opérations (bac +2 minimum), des chargés de clientèle, analystes de crédit, acheteurs, auditeurs, organisateurs, chefs de projet SI ou traders (profils bac +5 ou avec une expérience de plusieurs années au même poste). ● F.M. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

Quels sont les profils recherchés ?

« Les conseillers en relation avec la clientèle restent l’ossature des banques, cela ne changera pas. » En Afrique comme ailleurs, les postes dits de front office constituent naturellement l’essentiel des recrutements. Mais chaque établissement a ses sensibilités. « Le développement de Bank of Africa s’est surtout fait sur les métierstechniques,ducontrôledegestion à la gestion des risques, explique-t-on du côté du groupe panafricain, dont le siège est au Mali. Depuis deux à trois ans, l’objectif est une redynamisation commerciale. Cela se Ý PARTOUT, traduit notamment, UN BAC +2 pour tous les recruEST LE MINIMUM tements, par l’imREQUIS pour portance donnée au travailler au profil commercial. » contact de la clientèle. À Libreville, siège du holding BGFI Bank, on soigne le côté historiquement plus élitistedelabanque.«Mêmesurlespostes de conseillers clientèle ou de conseillers entreprises, nous donnons beaucoup d’importance à la solidité de la base technique des recrutés », explique Richard Bouckat, directeur des ressources humaines (DRH) du groupe. Partout, disposer d’un bac +2 semble un minimum pour accéder aux postes de front office. Chez Attijariwafa Bank, le chargé de clientèle doit avoir un bac +4 ou un bac +5, ou disposer d’une expérience de deux à trois

COLIN HAWKINS/CULTURA/CORBIS

L’extension régionale des banques et l’ouverture de nouvelles agences font croître les effectifs.

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ans au même poste. Systématiquement, avec la spécialisation vient l’élévation des compétences exigées: les auditeurs, traders, analystes de crédit doivent disposer des meilleurs diplômes. Chez Ecobank, ce sont vers ce type de postes que vont désormais les priorités. Le groupe, qui entend hisser le niveau général et doper les segments à forte valeur ajoutée, mise sur les profils de spécialistes. « Les fonctions commerciales liées aux activités de banque de l’entreprise, de banque d’investissement, de trésorerie et de banque de détail (monétique notamment) sont nos priorités. Nous recherchons aussi des profils senior pour les métiers liés aux JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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Banques

assurances télécommunications et à la technologie », souligne Mohamed Kaba, DRH Groupe par intérim. Sur ces créneaux, tout comme sur celui des cadres dirigeants, la concurrence est d’ailleurs très rude entre les banques. Faisant augmenter les rémunérations, notamment via l’attribution de primes au mérite ou de participations aux bénéfices.

Comment postuler ?

DÉSIREY MINKOH POUR J.A.

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L’ÉCOLE A DOUBLÉ SON BUDGET DE FONCTIONNEMENT, qui atteint 1,2 million d’euros.

BGFI Business School s’émancipe L’organe de formation interne du numéro un gabonais s’ouvre à des étudiants venus d’autres entreprises.

I

nitialementcrééepourrépondreaux besoins de sa maison mère (BGFI Bank) en ressources humaines qualifiées et assurer la formation continue de ses cadres, la BGFI Business School (BBS) a décidé d’aller au-delà de cet objectif en formant, à partir de cette rentrée, des étudiants pour toutes les autres institutions financières et entreprises. « Nos objectifs de base étant atteints, nous avons estimé, trois ans après notre création, qu’il fallait monter en puissance », explique Hervé Ndoume, le directeur général de l’institution. De fait, l’école basée à Libreville a commencé à renforcer ses infrastructures et doublé son budget de fonctionnement annuel, désormais un peu supérieur à 800 millions de F CFA (plus de 1,2 million d’euros). À cela s’ajoutent les 3 % de la masse salariale que la banque consacre à la formation continue de ses collaborateurs. PRESTIGE. Selon Hervé Ndoume, 70 %

des diplômés de la BGFI Business School sont devenus des collaborateurs du groupe et sont répartis dans l’ensemble de ses filiales (Gabon, Cameroun, Guinée équatoriale…) tandis que ceux qui ne sont pas restés au sein de BGFI Bank sont recrutés par JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

d’autres établissements et grandes sociétés. C’est d’ailleurs pour cette raison que le groupe, dont l’administrateur-directeur général, HenriClaude Oyima, est également patron des patrons du Gabon, « effectue un travail de lobbying auprès des grandes entreprises du pays pour obtenir leur soutien », affirme-t-on à la direction de l’école. Et pour renforcer le prestige de ses diplômes, BBS, qui est déjà partenaire de l’ICN Business School de Nancy (est de la France), le Cesag au Sénégal, le Centre de formation de la profession bancaire (CFPB) à Paris, a réussi à s’associer avec l’université Paris-Dauphine dans le cadre d’un Global Master Management (gestion, économie et droit) lancé en ce mois d’octobre 2011. Cette formation diplômante, ouverte aux titulaires d’un BTS, DUT, deug ou licence, sera notamment animée par les enseignants du magistère de l’université française et sanctionnée par un bac +5 professionnel. En parallèle, la formation continue des collaborateurs et la formation aux métiers de la banque se poursuivent respectivement sous les intitulés de BGFI Training et Executive Banking Courses. ● STÉPHANE BALLONG

Tous les DRH vous le diront : « tous les moyens sont bons pour trouver les futures recrues ». Comprenez : « n’indiquez pas aux candidats de moyens privilégiés pour trouver un emploi chez nous, il n’y en a pas ». Au-delà des discours, pourtant, chaque banque a ses préférences. Pour les profils à haut niveau de compétence, la voie royale de recrutement reste la cooptation, d’où l’importance de travailler ses réseaux. Le recours aux chasseurs de têtes internationaux est également chose courante. Sur les postes de management intermédiaire ou pour les débutants, les procédures sont plus variables. Dans les pays francophones, Bank of Africa travaille ainsi de manière historique avec Finances sans frontières, qui organise régulièrement des campagnes de recrutement sur le terrain pour le compte des filiales du groupe. Dans l’ensemble, rares sont les banques subsahariennes à participer très activement aux forums d’écoles. La plupart privilégient les candidatures spontanées – surtout celles que leur notoriété a longtemps dispensées

La cooptation reste la voie royale. D’où l’importance de travailler ses réseaux. d’aller chercher les candidats. Au nord du continent, la logique est différente, un fait qui s’explique sans doute, entre autres, parce que les écoles et universités y sont de meilleur niveau. Attijariwafa Bank annonce ainsi participer aux forums des écoles marocaines de commerce et d’ingénieurs, au forum Horizons de l’Association des Marocains des grandes écoles, mais aussi, en France, aux forums Trium ou Afric Talents à Paris ou au forum Rhône-Alpes à Lyon. Depuis peu, nombre de banques ont également mis en place des espaces consacrés au recrutement sur leurs sites SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011



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Banques

assurances DE GROS EMPLOYEURS

internet. Une façon pratique de disposer d’un vaste vivier de candidats. Quasi généralisée pour les établissements du nord du continent, la pratique sedéveloppeégalementausudduSahara. BGFI Bank l’a notamment adoptée et

La plupart des acteurs subsahariens privilégient les candidatures spontanées. Ecobank y réfléchit activement. « Jusqu’à présent, nous recourions à des recherches s’appuyantplussurdespratiquesdecooptation, lesquelles se sont en générales avérées adéquates, explique Mohamed Kaba. La banque souhaite désormais diversifier ses sources de recrutement. » Ces espaces permettent de déposer son CV dans le cadre d’une candidature spontanée. Pour le reste, il ne faut pas en attendre grand-

20000

15000

10000

Effectifs totaux, fin 2010 (éch. gauche) Croissance des effectifs*, en % (éch. droite) 10 003

25

21%

20,5%

15 514

19,4%

20

13 314 15

9 800

10

6,5%

5000

3,6%

3 520

5

1 041 0

0

* Différence entre les effectifs 2010 et 2009 ** Y compris Moyen-Orient

-9.8

%

Ecobank

-5 -10

BNP Paribas Afrique

Société générale Afrique **

chose. Le nombre d’offres mises en ligne est souvent inversement proportionnel à la qualité graphique des sites! Mi-2011, la Société générale proposait ainsi en ligne neuf postes sur le continent, dont huit

Bank of Africa

Attijariwafa Bank

BGFI

au Maroc. C’est peu pour un groupe qui emploie 15514 personnes en Afrique et au Moyen-Orient et qui recrute, à la suite du seul turnover, plusieurs centaines de personnes par an… ●

Les ressources humaines, parent pauvre ? Les poids lourds panafricains se développent tous azimuts, mais la gestion du personnel reste souvent à la traîne.

Bank of Africa ni Afriland First Bank ne disposent d’un service RH au niveau du holding. BGFI en a créé un, très léger, au début de l’année 2011. DIFFICILE ÉQUILIBRE. Dans ces groupes,

L

es groupes bancaires d’Afrique francophone ont beau employer plusieurs dizaines de milliers de personnes, leur organisation en termes de gestion des ressources humaines (RH) est loin d’être optimale. Parmi les établissementsmodèlesfigurentlesdeuxprincipalesbanquesmarocaines,AttijariwafaBank et BMCE Bank, qui, outre des services RH dans chaque filiale, ont développé des divisions au sein du holding. Celles-ci sont chargées de la mise en cohérence des

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Comme son compatriote BMCE Bank, ATTIJARIWAFA BANK est aligné sur les pratiques les plus modernes.

ATTIJARIWAFA BANK

pratiques de recrutement et de gestion des carrières, de l’accompagnement des campagnes d’embauche des filiales, du pilotage du recrutement du management senior et de la détection des hauts potentiels au sein des effectifs. D’autres limitent les ressources humaines au strict minimum : versement des salaires, gestion des congés. Ainsi, ni

les filiales locales ont donc, pour l’instant, tout pouvoir pour définir et mener leurs politiques RH. « La difficulté, c’est l’équilibre entre la définition d’une politique au niveau du groupe et la nécessaire autonomie des filiales dans la définition de leurs besoins de recrutement », explique un dirigeant de banque. Autrement dit: la normalisation des procédures au niveau global ne doit nuire ni à l’efficacité ni à l’acuitédespolitiquesd’embauchelocales. D’où le refus – à ce jour – par certains, comme Afriland First Bank, d’organiser les RH à un niveau central. Depuis 2010, Ecobank a quant à lui entièrement refondu son organisation des ressources humaines, désormais construite autour du nouveau modèlemétiersdugroupeetnonplusuniquement par pays. Une structure matricielle plutôt difficile à saisir pour le néophyte mais qui permet de définir les besoins au niveau local et de les faire remonter au niveau du groupe tout en les mettant en adéquation avec la politique d’organisation par métiers (banque de détail, banque corporate, banque d’affaires). ● F.M. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


VOUS POUVEZ COMPTER SUR NOUS À quoi sert une banque ? Une banque peutelle vraiment être aux côtés de ses clients en toutes circonstances ? Est-elle uniquement une usine à profits ? Pourquoi ne pas s’intéresser à ce qui lui permet de faire des bénéfices ? Depuis plus de 150 ans en Afrique, Standard Chartered est aux côtés de ses clients et en convainc de nouveaux chaque jour. L’environnement commercial se développe rapidement et nous continuons de tenir notre promesse : vous pouvez compter sur nous. Engagement humain Pour nous, rien n’est plus important que la relation humaine. Nous sommes résolument tournés vers la création de valeurs pour nos actionnaires tout en participant à l’amélioration des conditions de vie des communautés où nous vivons et travaillons. Nous proposons des services bancaires innovants qui contribuent au développement des économies locales et sont aussi des produits financiers modernes et performants. Nous employons plus de 7 000 personnes en Afrique, reconnues pour être parmi les mieux formées et les plus qualifiées du monde. Nous les encourageons à s’engager dans le bénévolat et leur allouons du temps pour s’impliquer dans la vie communautaire. Depuis 2007, notre réseau de volontaires a diffusé notre message Living with HIV et participé à l’information de plus de 1,6 million de personnes sur le VIH-Sida. La collecte de fonds que nous avons lancée a touché plus de 20 millions d’individus et récolté plus de 32 millions de dollars en faveur des aveugles. Ces cinq dernières années, nous avons permis la distribution de 5 millions de moustiquaires imprégnées, sauvant la vie de 86 000 femmes et enfants. En 2010, une étude de l’institut international de management INSEAD sur l’impact économique et social de Standard Chartered au Ghana a révélé que nos activités contribuent à 2,6 % du PIB du pays et à 1,5 % des emplois, ce qui représente 150 000 emplois directs et indirects. Nous versons 23 millions de dollars de taxes diverses, soit 2,5 % des revenus du Trésor public ghanéen. Le Ghana est l’un des nombreux pays africains où nous sommes présents.

Standard Chartered contribue à 1,5 % des emplois directs et indirects au Ghana.

meilleur avenir et faire en sorte que les décisions d’aujourd’hui n’aient pas de conséquences négatives demain. En appliquant les principes d’une finance durable et éthique, nous marquons notre différence.

Nous aidons les fermiers à obtenir de bons prix de leur production dans 13 pays africains.

Engagement pour le progrès Créer de la valeur n’est pas seulement faire des profits, nous en sommes convaincus. Chacune de nos opérations représente une opportunité de participer au développement des communautés avec lesquelles nous travaillons. Nous recherchons toujours la solution la plus favorable, qu’il s’agisse d’appuyer les fermiers ou les micro-entrepreneurs, d’investir dans les nouvelles technologies ou encore de lutter contre l’exclusion. Face à l’insécurité alimentaire, nos traders spécialisés dans les matières premières et l’agro-industrie sont capables de proposer des solutions de financement aux paysans, aux petites exploitations agricoles et aux commerçants dans treize pays d’Afrique. Notre portefeuille dans ce secteur est valorisé à hauteur de 2 milliards de dollars. En travaillant aux côtés des paysans, en leur permettant d’obtenir de bons prix, nous participons à la vie et à l’économie de leurs communautés et nous les aidons à préparer l’avenir. Les applications bancaires mobiles se multiplient en Afrique, favorisant l’accès des populations aux services financiers. En liaison avec ses partenaires, Standard Chartered a développé un portefeuille virtuel qui permet à chaque utilisateur, titulaire d’un compte bancaire ou pas, d’utiliser son téléphone pour ses dépenses courantes et pour transférer de l’argent. Grâce à quoi les coûts des services bancaires ont diminué. Avec Airtel, nous avons lancé le service Zap en 2009. Plus de 20 millions de personnes l’utilisent aujourd’hui. Notre soutien aux PME, principales créatrices de croissance et d’emploi dans les marchés émergents, n’a jamais été aussi grand. Malgré la crise financière internationale, nous avons augmenté de 32 % nos prêts aux PME. Nous soutenons également la micro-finance, outil indispensable pour le développement économique et la lutte contre la pauvreté, en ouvrant nos portes à un nombre croissant de personnes restées à l’écart des services bancaires traditionnels. Depuis 2005, nous avons soutenu 70 institutions de micro-finance dans 17 pays, à hauteur de 720 millions de dollars. Ce qui représente 4,8 millions de bénéficiaires. Nous sommes convaincus que nous devons partager la même vision que nos clients d’un

Engagement de long terme Depuis plus de 150 ans, nous apportons notre contribution au développement des marchés où nous sommes présents et nous appuyons leur croissance. Nos compétences professionnelles s’enrichissent en permanence de la connaissance du terrain, ce qui garantit la pérennité de nos actions et crée de la valeur pour le plus grand nombre. Nos méthodes et nos centres d’intérêts sont définis pour nous permettre d’être à l’écoute en permanence afin d’offrir à nos clients les meilleures opportunités et de participer avec eux à construire l’avenir. Notre vaste réseau international relie l’Afrique aux marchés en forte croissance d’Asie et du Moyen-Orient. Nouveaux flux financiers et dernières technologies bancaires, marchés en fort développement et bonnes pratiques bancaires : nous voulons que nos clients et toutes les communautés avec lesquelles nous travaillons puissent tirer parti du monde moderne. Voilà pourquoi nous créons en permanence de nouvelles opportunités pour nos clients.

Henry Wanyoike, champion du monde du 5 000 m et du 10 000 m (ici avec son guide, Joseph Kibunja) est l’ambassadeur du programme Seeing is beleiving. En 2010, 14 000 personnes venues de 53 pays ont participé au Marathon Standard Chartered de Nairobi, permettant de recueillir 16 millions de shillings pour lutter contre la cécité.

Comprendre nos clients, aller au-devant de leurs besoins, voilà notre priorité numéro un. Elle l’est depuis 150 ans, pendant lesquels Standard Chartered s’est consacré au développement des marchés africains. Nous sommes fiers de faire partie de l’histoire bancaire du continent et nous promettons de lui rester fidèle.


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Portrait La révolution de Donald Kaberuka Marqué par le Printemps arabe, l’économiste cherche à repenser l’action de la Banque africaine de développement, qu’il préside depuis 2005 et dont il a contribué à augmenter la puissance de feu. Un pari risqué.

JEAN-MICHEL MEYER

U

n timing serré. Et un emploi du tempstrèschargé.Commetoujours. En visite à Washington du 19 au 25 septembre 2011 pour participer aux assemblées annuelles de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), Donald Kaberuka a enchaîné les rencontres bilatéralesetsigné,le25septembre,unaccord avec le producteur d’électricité sud-africain Eskom pour un prêt d’un montant total de 365 millions de dollars (270 millions d’euros). Pas une minute à perdre. Cela pourrait être la devise du président de la Banque africaine de développement (BAD). À croire que, pour le financier le plus puissant d’Afrique, le temps c’est de l’argent. « Je suis un homme engagé. Je crois sincèrement au destin positif de l’Afrique»,expliquait-ilaumomentdeson investiture en 2005. Une détermination qui n’a pas pris une ride. De retour des États-Unis fin septembre, il aura, pour une fois, pu poser ses valises à Tunis, le siège temporaire de la BAD, et fêter ses 60 ans. L’homme a vu le jour le 5 octobre 1951 à Byumba. Une ville de plus de 60 000 habitants au nord du Rwanda, qu’il a dû fuir avec sa famille à l’âge de 8 ans pour échapper aux premiers pogroms anti-Tutsis. Une période de sa vie qu’il n’évoque jamais. Est-ce par pudeur ? Pour se protéger d’un passé douloureux ? Qu’on ne s’y trompe pas. Le visage rond et avenant, les yeux rieurs cerclés d’une fine monture, le contact facile, le geste amical, Donald Kaberuka est d’un abord aisé. Mais s’il est intarissable sur la stratégie et l’action de la BAD, il ne cherche pas les micros pour faire parler de lui. Pas un mot sur ses premières années, ses rêves d’élève ou d’étudiant, ses premiers jobs, ses ambitions… Aîné d’une fratrie de JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

VINCENT FOURNIER/J. A.

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AU TERME DE SON MANDAT, EN 2015, le Rwandais aura 64 ans et l’avenir devant lui.

sept enfants, le futur grand argentier est loin de s’imaginer un tel destin lorsqu’il s’enfuit de Byumba. RÉSEAU. Après des études en Tanzanie

et en Grande-Bretagne (lire encadré p. 36), il débute sa vie professionnelle à Londres comme analyste spécialisé dans les matières premières chez Morgan, Grenfell & Co. et Rayner International. Il revient en Afrique en 1987 pour occuper le poste d’économiste en chef de l’Organisation interafricaine du café (OIAC), basée à Abidjan. Il y restera jusqu’en 1996 et en profitera pour apprendre le français,

mais aussi pour tisser des liens avec le monde politique et économique. C’est durant cette période qu’il se liera avec Alassane Dramane Ouattara. Il n’aurait manqué pour rien au monde la cérémonie d’investiture du président ivoirien, le 21 mai dernier. Kaberuka arrivera d’ailleurs à Abidjan avec un chèque de 150 millions de dollars pour financer un programme d’appui d’urgence. Tout au long de sa vie professionnelle, il a multiplié les opportunités d’étoffer son réseau panafricain. En 2001 et 2002, il a ainsi présidé la restructuration de la Banque de l’Afrique de l’Est et de l’Afrique SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques australe pour le commerce et le développement (PTA Bank). Impliqué dans la lutte contre le sida, il a aussi été président du réseau ministériel des pays pauvres très endettés (PPTE) de 2002 à 2004 et du Comité des gouverneurs de l’Agence pour l’assurance du commerce en Afrique (ACA) de 2003 à 2005. UNE SOLIDE RÉPUTATION. Un activisme

et un dynamisme débordants qu’il enrichira d’une solide réputation d’économiste dès son retour dans son pays, après le génocide. Kaberuka tiendra les manettes de l’économie pendant près d’une décennie. Il sera tour à tour ministre du Budget et de la Planification économique, de mars à octobre 1997, puis ministre des Finances jusqu’en 2005. À son crédit : la normalisation des relations avec les institutions financières internationales et une multitude de réformes économiques, budgétaires, fiscales, monétaires, de gouvernance (dont l’indépendance de la Banque centrale), qui ont remis l’économie du Rwanda en selle, jusqu’à

B C I

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faire du petit État un modèle de dévelopdollars dans l’économie africaine en pement remarqué. 2009, le double des engagements habituels. À peine réélu, en 2010, Kaberuka a C’est fort de ces succès, de son entreconvaincu ses actionnaires de faire passer gent et grâce à l’appui inconditionnel de l’actuel président rwandais, Paul Kagamé, le capital de la banque d’investissement dont il est proche, qu’il décrochera, en de 33 à 100 milliards de dollars, afin d’engager davantage d’actions dans les pays juillet 2005, après sept tours de scrutin, à faibles revenus. En moyenne, la BAD la présidence de la BAD. Un mandat de cinq ans renouvelable une fois. « Logiquement, L’institution investit entre 5 et Donald Kaberuka a dix ans 6 milliards de dollars par an et pour donner à la Banque ce dégage 500 millions de bénéfices. qui lui manque le plus: une vraie visibilité aux yeux des Africains, et donc une vraie efficacité investit entre 5 et 6 milliards de dollars sur le terrain. » C’est le défi majeur que par an dans 170 projets, dont 60 % dans les infrastructures et l’énergie. Et ce sans pointaient les commentateurs lors des altérer la rentabilité de la banque – qui premiers pas du septième président élu de la banque. Reconduit au premier tour dégage autour de 500 millions de dollars de scrutin en mai 2010, le Rwandais a en de bénéfices nets par an –, ni son efficagrande partie atteint cet objectif. Depuis cité – le taux d’impayés est tombé de 14 % la crise de 2008, il est sur tous les fronts : à 3,5 % ces cinq dernières années. contagion du Printemps arabe, crise en En parallèle à ce travail de fond, le Côte d’Ivoire ou au Soudan du Sud. Rwandais a accéléré la capacité d’action de l’institution pour répondre aux urgenPour faire face à la récession en 2008, la BAD a injecté plus de 12 milliards de ces. En juin dernier, la BAD a débloqué

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500 millions de dollars, injectés directementdanslebudgetdel’Étattunisienpour soutenir l’économie du pays. Au même moment, un appui budgétaire de 700 millionsdedollarsétaitnégociépourl’Égypte. Depuis, les exemples se multiplient, tant au nord qu’au sud du Sahara.

l’action de la banque doit être repensée. « Le feu couve sous la cendre. Les populations en quête de meilleures conditions de vie ne peuvent plus se satisfaire de simples statistiques, fussent-elles impressionnantes », martèle-t-il. Une prise de conscience tardive, objectent ses détracteurs. Mais un événement a marqué Donald Kaberuka en 2011. Le 2 juin, il s’est rendu dans la région du Kef, l’une des plus déshéritées de Tunisie, à une centaine de kilomètres de la capitale, où siège la BAD. « Nous étions si près de cette misère et nous n’avons rien vu », a-t-il confié à ses proches, selon un conseiller. La banque qu’il dirige citait le pays en exemple, avec une croissance moyenne de 5 % par an depuis 2000 et une gestion saine – le déficit public était

de l’opposition. L’Afrique du Nord sert de laboratoire pour tester ce nouveau cadre d’action. Déjà, le 13 septembre à Tunis, Jacob Kolster, directeur du département Région Nord, a consulté les représentants de la société civile et des ONG en vue d’arrêter la future stratégie d’intervention de la BAD dans le pays. Une démarche qui n’est pas allée de soi. En interne, des voix ont considéré que la banque sortait de son rôle. Tout est rentré dans l’ordre à force d’explications. « Si nous voulons contribuer à réduire la pauvreté en Afrique, nous voulons aussi améliorer le quotidien de la population », explique aujourd’hui un directeur régional. La BAD de Donald Kaberuka risquet-elle d’aller trop loin? Pour le président, le pari est risqué. Il sait qu’il a le soutien de plusieurs chefs d’État africains ainsi que celui des pays industrialisés. Sa stratégie – davantage de transparence, une meilleure gouvernance économique et politique et une répartition plus juste des fruits de la croissance – passe bien, notamment auprès des Européens. Ne serait-ce que parce qu’une économie africaine qui donne du travail à ses jeunes les ancre sur le continent et donne un coup de frein à l’immigration clandestine. Au moins en théorie. Mais qu’en est-il des dirigeants africains? « Donald Kaberuka a le courage de mettre le sujet sur la table et il rencontrera de fortes résistances. La balle est dans le camp des chefs d’État. À eux de voir s’ils acceptent l’aide de la BAD dans ce domaine. Cela leur demandera aussi de faire preuve de courage », conclut un directeur régional. En 2014, la Banque fêtera ses 50 ans. L’ampleur des festivités indiquera si le président aura, ou non, réussi à faire évoluer l’institution. Donald Kaberuka achèvera, lui, son second et dernier mandat en 2015. Il aura alors 64 ans et du temps devant lui pour postuler à d’autres fonctions. À New York, à Washington… ou à Kigali ? ●

FRANC-PARLER. Cette stratégie s’est accompagnéedepuis2005d’un«ménage» au sein de l’institution : rajeunissement et féminisation des cadres, recrutements sur appels publics à candidatures… Pour accompagner le développement de l’activité, les effectifs ont augmenté de 30 % depuis 2005, atteignant environ 1200 salariés. « La Banque a grandi, et les projets sont plus complexes et de plus grande envergure », justifie Kaberuka. Toutenveillantàaugmenter la force de frappe de la « Les populations ne peuvent BAD, son président cherplus se satisfaire de statistiques, che à gagner en autonomie fussent-elles impressionnantes. » et en indépendance. Il est traité d’égal à égal par ses actionnaires, les 77 États membres de la inférieur à 3 % du PIB. Sans relever – par banque – dont plusieurs pays occidenconfort ? – la montée de la corruption taux, premiers bailleurs de fonds de la et l’explosion du taux de chômage des BAD. Signe de cette reconnaissance : le jeunes diplômés, passé de 1 % à 30 % franc-parler de l’argentier rwandais. Un entre 2000 et 2010. Avec la révolution, le langage de vérité qu’il n’hésite pas à tenir modèle encensé par la BAD s’est effondré auprès des chefs d’État africains, quitte comme un château de cartes. à froisser des susceptibilités. « De l’avenue Bourguiba à la place VA-T-IL TROP LOIN ? Désormais, pour Al-Tahrir, les populations ont contesté Kaberuka, le développement de l’Afrique un système politique qui ne laisse guère ne peut se réduire aux chiffres bruts de d’espace légitime d’expression du méconla croissance du PIB ou du volume des tentement, si ce n’est la rue, a-t-il lancé investissements étrangers. La banque lors des dernières assemblées annuelles doit intégrer d’autres indicateurs, comme de l’institution, en juin 2011, à Lisbonne. l’impact des investissements sur le déveAutrement dit, si l’absence de perspectiloppement des pays, le chômage des ves économiques a constitué la matière jeunes,etmêmel’équitéetlatransparence explosive de la déflagration, les échecs des systèmes judiciaires. Pour mesurer le de la gouvernance politique en ont été développement d’un pays, les économisle détonateur. » Et d’enfoncer le clou : tes de l’institution devront multiplier les « L’explosion de mécontentement en sources d’information et rencontrer des Afrique du Nord et, depuis peu, dans chefs d’entreprise, des organisations syncertaines parties de l’Afrique subsahadicales ou des ONG, voire des membres rienne est un mélange détonant ayant pour ingrédients le chômage des jeuUN ÉTUDIANT BARDÉ DE DIPLÔMES nes, l’exclusion économique et sociale, l’absence d’une démocratie digne de ÉLÈVE STUDIEUX, le jeune Donald Kaberuka collectionne les diplômes. ce nom ; bref, des déficits en matière de Après avoir fui son Rwanda natal en 1959, il décroche en 1976 une gouvernance. » licence de philosophie à l’université de Dar es-Salaam, enTanzanie. L’homme ne mâche pas ses mots, Il quitte ensuite l’Afrique et s’envole vers la Grande-Bretagne pour poursuivre sa formation. En 1979, à l’université d’East Anglia, à Norwich, d’autant qu’il sait qu’il faut aller très vite pour éviter l’embrasement du continent il suit des cours d’économie du développement. En 1980, il rejoint l’université de Glasgow, en Écosse. Il y obtient une maîtrise d’économie et qu’il doit arrêter avant la fin de l’année (1980) et un doctorat (1984) avec une spécialisation dans la finance la stratégie de la BAD pour la période 2012-2016. De l’aveu même du président, internationale et l’économie du développement. ● J.-M.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


RÉSULTATS CONSOLIDÉS au 30 juin 2011 Une dynamique porteuse de progrès économique et social

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Le Conseil d’Administration d’Attijariwafa bank s’est réuni le 10 août 2011, sous la présidence de M. Mohamed EL KEttANi pour examiner l’activité et arrêter les comptes au 30 juin 2011.

(USD mn)

1 015

+15% juin-11

juin-10

1er collecteur de l’épargne au Maroc Épargne totale collectée (USD bn)

juin-11

1er financeur de l’économie au Maroc Crédits totaux distribués (USD bn)

36,1

Répartition géographique de l’épargne collectée à fin juin 2011 International ** 18,4%

juin-11

Une dynamique affirmée dans la Banque d’Investissement et les activités de marché (1er semestre 2011) Capital Markets

1 874

Volume Change et Obligataire de USD 128,0 billion

juin-10

Répartition géographique des crédits distribués à fin juin 2011

Intermédiation Boursière Volume Marché Central USD 1,1 billion Part de marché 26.5%

juin-11

Répartition géographique du réseau de distribution à fin juin 2011

Gestion d’Actifs

International ** 17,4%

Maroc 81,6%

Nombre total d'agences

(+10,6%)

+22,7

+21,3

(+8,2%)

juin-10

juin-11

Un acteur de premier plan, au service de la bancarisation 2 205

30,4

27,5

33,4

juin-10

(*) base juin 2010

+331

+15% juin-10

286

248

(+17,7%)

(USD mn)

884

› Total bilan consolidé : USD 41,6 billion (+9%)(*) › Fonds propres consolidés : USD 3,6 billion (+10%)(*) › Produit net bancaire : USD 1 015,2 million (+15%)(*) › Résultat net consolidé : USD 338,8 million (+16%)(*) › Résultat net part du Groupe : USD 286,0 million (+15%)(*) › Total réseau : 2 205 agences (+331 agences)(*) › Nombre de clients : 4,8 millions › Effectif total : 14 233 collaborateurs

Résultat net part du Groupe

Produit net bancaire

Encours d’Actifs de USD 8,0 billion Part de marché 28,5%

International ** 550 Maroc 82,6%

Maroc 1 655

Custody Encours d’Actifs en conservation de Part de marché

** International : Maghreb Arabe (Tunisie, Mauritanie), UEMOA (Sénégal, Burkina-Faso, Mali, Côte-d’Ivoire et Guinée Bissau), CEMAC (Cameroun, Congo et Gabon),

Europe (Belgique, France, Allemagne, Pays-Bas, Italie et Espagne), Abu-Dhabi, Dubai, Riyadh, Londres, Shanghai et Tripoli.

Une croissance soutenue portée par la diversité des métiers Au titre du premier semestre 2011, le Groupe Attijariwafa bank améliore ses performances qui confirment une fois de plus la pertinence de ses orientations stratégiques. Soutenu par la contribution des différents métiers du Groupe, le PNB consolidé enregistre une progression de 14,8% à 1 015,2 million USD. Les charges générales d’exploitation augmentent de 8,1% à 388,0 million USD, situant le coefficient d’exploitation à 43,4% en amélioration de 2,6 points par rapport à fin juin 2010. Le résultat brut d’exploitation ressort à 575,1 million USD, en accroissement de 20,4% comparativement au premier semestre 2010. Le taux de contentialité s’établit à 5,2%. Le coût du risque reste en quasi-stagnation à 0,35%. Cette stagnation est due à une gestion rigoureuse des risques qui a anticipé à la clôture de l'exercice 2010 les effets de la crise en Tunisie et en Côte d'Ivoire. En définitive, le résultat net consolidé du Groupe affiche une progression de 16,4% se fixant à 338,8 million USD. Le résultat net part du groupe s’inscrit en hausse de 15,2% à 286,0 million USD. Le total bilan du Groupe Attijariwafa bank s’élève à 41,6 billion USD, en évolution de 9,1% par rapport à fin

juin 2010. Les fonds propres consolidés totalisent 3,6 billion USD en amélioration de 10,3% comparativement au premier semestre 2010.

Un développement continu sur tous les territoires Le Groupe Attijariwafa bank s’inscrit dans une dynamique de développement économique et social au profit du plus grand nombre de clients dans tous les territoires où il opère. Au Maroc, la banque puise dans les synergies entre ses filiales spécialisées et l’expertise de ses lignes métiers pour apporter à ses clients une offre diversifiée et accessible à tous les segments de clientèle. Au premier semestre 2011, le Groupe Attijariwafa bank a enrichi sa gamme de produits et services notamment par la création des plans d’épargne (actions, logement et éducation), le lancement d’un produit d’assistance destiné aux Marocains Résidents à l’Étranger (Injad Bila Houdoud), l’accompagnement des projets des TPE avec l’offre Rasmali, le renforcement de la proximité pour la clientèle à faibles revenus par l’élargissement du réseau de Wafa Cash… Attijariwafa bank continue sur ses avancées dans le développement de projets structurants à travers une infrastructure informatique moderne visant l’amélioration de la gestion interne du Groupe,

la qualité de service rendu à la clientèle et l’intégration de nouveaux produits. À l’échelle régionale, la banque a finalisé les opérations d’acquisition de SCB Cameroun et de prise de contrôle de BNP Paribas Mauritanie. Par ailleurs, Attijariwafabank poursuit son plan de transformation des filiales sub-sahariennes acquises auprès du Crédit Agricole (France) pour accélérer le développement de leurs activités et renforcer les synergies avec le Groupe. En parallèle, Attijariwafa bank se déploie activement pour l’extension du réseau de ses filiales. L’objectif étant de contribuer à la bancarisation des populations des pays où elle opère et de renforcer sa présence pour consolider davantage son positionnement en tant qu’acteur régional. Afin de consolider son modèle de développement robuste et régulier, le Groupe Attijariwafa bank a entamé, au cours du premier semestre 2011, l'élaboration d'un nouveau plan stratégique « Attijariwafa 2015 » tenant compte de sa dimension actuelle, de son positionnement régional et de ses perspectives d’avenir.

Le Conseil d'Administration a félicité l'ensemble des équipes du Groupe pour les performances réalisées au titre du premier semestre 2011. Le Conseil d’Administration Casablanca, le 10 août 2011


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Panorama Paradoxe à l’ivoirienne

Malgré la puissance économique, agricole et industrielle du pays, son secteur bancaire semble presque apathique. À qui la faute ? BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan

Q

uelque chose ne tourne pas rond en Côte d’Ivoire. Première économie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) malgré les soubresauts politiques des dix dernières années, véritable pôle industriel régional, géant agricole, le pays dispose d’un secteur bancaire bien pâle. Et le nombre pléthorique d’établissements commerciaux (vingt-deux au total) n’y change rien. Le taux de bancarisation stagne pour le moment à 10 %, selon les estimations les plus hautes (lire aussi p. 40).

devant les frais de tenue de compte, très onéreux. Les établissements bancaires, de leur côté, sont réputés pour leur aversion au risque. Ils « préfèrent se positionner sur des niches, comme les grosses opérations de l’État, le financement de la campagne du cacao et des cargaisons de pétrole, alors qu’il y a un réel potentiel au niveau de la petite distribution, des PME et du secteur informel à développer », explique un financier local. Selon les statistiques de l’Association professionnelle des banques et établissements financiers de Côte d’Ivoire (APBEF-CI), les encours de crédit des La domination de quatre groupes banques dans l’économie européens a freiné l’émergence étaient estimés à 2 600 mild’un fleuron national. liards de F CFA (près de 4 milliards d’euros) fin 2009, « Cette faible bancarisation est d’ormais cela demeure insuffisant pour une dre historique, explique un haut cadre économie de cette ampleur. ivoirien employé au Trésor public. Les faillites des banques étatiques comme INSÉCURITÉ JUDICIAIRE. « Nous pouvons faire mieux. Mais nous sommes la Banque nationale du développement agricole (BNDA) et la Banque natioconfrontés à de nombreuses entraves », nale pour l’épargne et le crédit (BNEC), confie Souleymane Diarrassouba, direcobservées dans les années 1980, ont fini teur général de Banque Atlantique Côte par décourager les épargnants. Nombre d’Ivoire (Baci) et président de l’APBEF-CI. de ménages et d’entreprises n’ont touLes banquiers pointent ainsi du doigt le système judiciaire, dont l’inefficacité jours pas récupéré leurs fonds, estimés constitueunlourdhandicappourledéveà plusieurs milliards de francs CFA. loppement de leur secteur. L’insécurité Comprenez qu’il n’y aura donc pas de ruée vers les banques. » Outre ce manque judiciaire croissante a fini par freiner de confiance, les Ivoiriens renâclent toutes les initiatives pouvant favoriser la

montée en puissance des banques. « La justice a cette fâcheuse tendance à nous condamner systématiquement quand nous avons un différend avec nos clients, explique un grand banquier qui a requis l’anonymat. Les banques souhaitent donc que ces problèmes soient réglés par une forte volonté politique pour qu’elles puissent faire du financement sans trop de crainte. » Bernard Labadens, administrateurdirecteur général de la Société générale

UN LEADER « CONTRARIÉ MAIS PAS ÉBRANLÉ » DANS LE COLLIMATEUR de l’ancien président Laurent Gbagbo, qui n’a pas hésité à la nationaliser, la Société générale de banques en Côte d’Ivoire (SGBCI) a subi les conséquences de cinq mois de crise postélectorale. À la réouverture, fin avril, ses dirigeants ont constaté les dégâts. Les dommages matériels, dus surtout au pillage de quatre agences, sont estimés à 750 millions de F CFA (1,1 million d’euros). Le système informatique et de télécommunications a également souffert. «Très affectés par cette crise, de nombreux clients, entreprises ou particuliers, ont du mal à rembourser JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

leurs dettes. Des mesures appropriées ont été prises pour leur permettre de faire face à leurs engagements », affirme Bernard Labadens, administrateur-directeur général de la SGBCI. « Les pertes définitives sur créances seront néanmoins plus limitées qu’on n’aurait pu le craindre », estime-t-il, ajoutant : « Nous avons été contrariés mais pas ébranlés. » La banque entend poursuivre son développement, avec pour objectif d’atteindre 80 agences d’ici à 2013, contre une cinquantaine B.M. actuellement. ● SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


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d’un tiers du secteur, la configuration a changé. L’éclatement de la crise ivoirienne, en septembre 2002, a poussé les banques européennes à lever le pied. Certaines se sont désengagées, comme la Belgolaise et le Crédit agricole (qui avait repris les filiales subsahariennes du Crédit Lyonnais après avoir racheté ce dernier), tandis que les autres réduisaient la voilure. ACTEUR UNIQUE. « Cela a été une

de banques en Côte d’Ivoire (SGBCI), numéro un du secteur, estime quant à lui que la faible pénétration des banques répond à une réalité socioéconomique. « Aujourd’hui, la quasi-totalité des clients “bancarisables” le sont, les banques font des efforts pour capter le maximum de clients, explique-t-il. Le vrai problème de la sous-bancarisation est la faiblesse des revenus des millions d’Ivoiriens, qui ne peuvent pas supporter un coût supplémentaire en déposant leurs fonds à la banque. Le développement de la bancarisation va de pair avec le relèvement du niveau de vie de la population. » En attendant, le secteur bancaire à capitaux ivoiriens n’a toujours pas su se développer hors de ses frontières, contrairement à plusieurs autres groupes nés dans la sous-région (Ecobank, Bank of Africa) et à un nombre croissant de banques nigérianes, marocaines, sud-africaines ou kényanes. La domination exercée sur le secteur pendant plusieurs décennies par un quatuor SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

aubaine pour nous. Nous avons commencé notre développement intérieur par la multiplication d’agences de proximité, c’était une stratégie très payante », souligne Léon Konan Koffi Junior. Le président du groupe Banque Atlantique explique ainsi l’émergence d’un acteur bancaire national unique à double titre : il est le principal à être contrôlé par des Ivoiriens et il s’est aventuré hors de ses frontières. Créé par l’ancien ministre Koné Dossongui, le Ý DES SALARIÉS groupe a consolidé sa AU SIÈGE DE position sur le marché LA SGBCI, ivoirien, avec Baci, le 22 janvier 2011, quelques avant d’entamer une jours après diversification géol’annonce de la graphique. « Il était réquisition de l’établissement nécessaire de franchir une autre étape, par Laurent Gbagbo. celle d’un déploieISSOUF SANOGO/AFP ment dans les autres d’établissements européens (Société pays de l’UEMOA où nous avions des générale, Crédit Lyonnais, Belgolaise et clients avec des portefeuilles importants, BNP Paribas) a retardé l’émergence et le poursuit Léon Konan Koffi Junior. Cette développement d’un véritable fleuron initiative permettait aussi une régionanational. Alignant leurs stratégies sur lisation du risque. » celles de leurs maisons mères, ces banImplanté dans la zone franche de ques ont longtemps limité leurs activités Lomé (au Togo) avant de se relocaliau financement des filiales de grandes ser à Abidjan, Atlantic Financial Group entreprises étrangères. Cette situation (AFG) a ouvert des filiales dans plusieurs atypique, qui tire son origine de la tutelle pays de l’UEMOA et au Cameroun. Une aventure qui lui permet aujourd’hui de pointer son « Le vrai problème de la sousnez parmi les deux cents bancarisation est la faiblesse premières banques afrides revenus de la population. » caines, occupant même BERNARD LABADENS, directeur général de la SGBCI le cinquième rang parmi les établissements ayant du Trésor français sur la Banque cenleur siège dans la zone CFA. De tous trale des États de l’Afrique de l’Ouest ses concurrents ivoiriens, il est le seul à (BCEAO), a limité le développement de avoir atteint ce rang. Mais la compétition concurrents nationaux. D’autant que les s’organise : la Banque internationale de banques européennes recrutaient à tour l’Afrique de l’Ouest (BIAO), filiale du de bras les meilleurs managers ivoiriens, groupe NSIA, a démarré ses opérations formés à l’étranger. Toutefois, et même d’implantation hors des frontières ivoisi les filiales de la Société générale et de riennes par la Guinée, où une première BNP Paribas contrôlent toujours plus filiale a été créée à Conakry. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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Ce manque d’intérêt pour l’innovation

DAOUDA COULIBALY Directeur général adjoint de la Société ivoirienne de banque (SIB)

N APPARENCE DYNAMIQUE, le marché bancaire ivoirien reste modeste comparé à celui du Nigeria ou du Kenya, voire du Ghana – pour ne citer que des exemples subsahariens. Le taux de bancarisation serait compris entre 7 % et 10 %. Ce faible niveau contraste avec le nombre significatif de banques, une vingtaine à ce jour. Pourquoi la Côte d’Ivoire, locomotive de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), tarde-t-elle à atteindre une bancarisation équivalente à celle des pays cités plus haut (supérieure à 30 %) et à voir émerger des banques capables de rivaliser avec les établissements marocains ou nigérians ? Les réponses sont multiples et de plusieurs ordres. Permettez que je cite celles qui sont les plus importantes à mes yeux. Historiquement, le marché a été dominé pendant plusieurs décennies par un quatuor à l’actionnariat principalement français. Ces banques, qui seront presque toutes cinquantenaires l’an prochain, ont à un moment donné adopté une stratégie identique: accompagner principalement les multinationales, accessoirement les grands groupes locaux fiables ainsi que quelques fonc-

Les banques ivoiriennes gagneraient à ne pas laisser le mobile banking aux mains des opérateurs de téléphonie. tionnaires. Fortes de cette stratégie qui a longtemps été rentable, elles ont, à certaines périodes, réduit leurs réseaux. Dans plusieurs zones, la première agence se situe ainsi à des dizaines de kilomètres du chef-lieu. Les pays comparables à la Côte d’Ivoire ont tous un ou deux, voire trois champions locaux dont la stratégie est totalement différente de celle du quatuor ivoirien. On peut citer la Ghana Commercial Bank, la Kenya Commercial Bank, l’United Bank for Africa et l’Access Bank au Nigeria… Au lieu de se disperser, avec des participations minoritaires ou majoritaires dans plusieurs banques, l’État aurait pu encourager la naissance d’un champion public. Des problèmes plus concrets se posent également, comme ceux liés à l’identification et à l’adressage, qui n’ont pas favorisé la bancarisation. Ou les difficultés d’organisation du JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

foncier, alors que les titres fonciers auraient pu jouer un rôle majeur de garantie en vue de l’octroi de crédits. Le retard pris dans la mise en place du Groupement interbancaire monétique (GIM) de l’UEMOA freine en outre l’utilisation des cartes bancaires, qui peuvent contribuer au développement de la bancarisation. Pour l’heure, un retrait à un guichet autre que celui de la banque émettrice est considéré comme un retrait international, avec les frais y afférents. Plutôt que de trouver des solutions innovantes pour pénétrer des milieux comme l’agriculture – fondement de l’économie ivoirienne –, les transports ou le commerce, les banquiers y accordent peu d’intérêt. Les étudiants, les retraités, les travailleurs immigrés, la diaspora sont des populations demandeuses d’innovation. Les établissements du pays gagneraient à ne pas laisser le mobile banking aux mains des opérateurs de téléphonie, dont le but premier est d’accroître leur part de flux. Elles devraient s’inspirer de l’exemple des banques kényanes. Quant aux nouveaux entrants dans le paysage bancaire national, qui auraient pu être moteurs d’innovation, ils se contentent de copier-coller les stratégies existantes. Les PME qu’ils consentent à démarcher sont celles référencées par les multinationales. Les institutions de microfinance drainent des ressources significatives dans certains pays (Cameroun, Rwanda…) et constituent assez souvent la première étape vers la bancarisation. En Côte d’Ivoire, elles ont du mal à émerger. Ne peut-on imaginer des coopérations entre banques classiques et microfinance ? Que faudrait-il faire ? Les idées ne manquent pas pour améliorer la bancarisation, et certaines peuvent se concrétiser facilement : une bonne campagne de communication ; l’application de la directive 08/2002 de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) stipulant que toute transaction supérieure à 100000 F CFA (environ 152 euros) doit être réalisée par chèque ou par virement; la diminution du tarif de certains services de base (frais de tenue de compte, coût des cartes bancaires…). L’amélioration de l’accueil aux guichets est également importante afin d’attirer les populations. Et enfin, tout simplement, l’innovation. ● SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


CAMEROUN

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L’ÉTAT SOUTIENT LES PME-PMI ET LES AGRICULTEURS En mai 2010, AFRICA 21, la réunion internationale de Yaoundé sur les nouveaux défis de l’Afrique au 21e siècle, avait annoncé « L’Afrique ne doit plus importer pour manger ». Réagissant aux 500 milliards de FCFA que débourse annuellement son pays pour importer de la farine, du riz, du poisson… Le président Paul Biya a eu ces mots : « … nous devons absolument nous libérer de cette dépendance ». C’était en janvier dernier à Ebolowa, la capitale de la région du Sud, lors du Comice agro-pastoral qui s’y tenait. Le renforcement du dispositif de financement des activités rurales avec l’ouverture de la Banque Agricole et de la Banque des PME-PMI est, pour le chef de l’État camerounais, une des solutions majeures à cette situation. Aujourd’hui la Cameroon rural financial corporation (CARFIC) et la Banque des PME-PMI sont quasiment sur les rails. Ces dernières, sauront-elles éviter les défaillances multiples qui, dans un passé récent, ont fini par emporter des structures similaires, porteuses elles aussi en leur temps, des mêmes ambitions et des mêmes espoirs ?


L’ÉTAT SOUTIENT LES PME-PMI ET LES AGRICULTEURS

© R. VAN DER MEEREN / Les Editions du Jaguar

Banque des PME-PMI : les grands chantiers dans le viseur Un appui indispensable aux entreprises camerounaises appelées à participer aux projets nationaux. camerounaises dont les prestations passées ont souffert de quelques insuffisances doivent donc s’armer d’arguments techniques convaincants face à ces grandes opportunités à venir. L’avènement de la Banque des Petites et Moyennes Entreprises du Cameroun tombe donc à point nommé. Son assemblée générale s’est tenue le 1er juin 2011 sous la présidence du ministre camerounais des Finances, Essimi Menye. Son capital de 10 milliards de FCFA est détenu en totalité par l’État camerounais. Avec un agrément attendu de la part de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), la Banque des PME du Cameroun est donc appelée dans sa phase opérationnelle, à financer les PME camerounaises à travers des produits financiers adaptés et l’octroi de crédits à des taux bonifiés.

© R. VAN DER MEEREN / Les Editions du Jaguar

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Au ministère des Petites et Moyennes Entreprises, de l’Economie sociale et de l’Artisanat, les initiatives se multiplient pour faire jouer aux PME-PMI, leur rôle de moteur de la croissance et de pourvoyeur d’emplois. À l’initiative du ministre Laurent Serge Etoundi Ngoa, la Bourse de sous-traitance de partenariat (BSTP), partie prenante du Programme pilote d’appui à la mise à niveau, la normalisation et la qualité (PPAMNQ), financé par l’Union Européenne et le gouvernement camerounais, vise à renforcer la capacité opérationnelle et la compétitivité de quelques 65.000 PME et PMI recensées dans le pays. Les « Grandes réalisations » qu’entend mettre en route le gouvernement à travers son Document de stratégie pour la croissance et l’Emploi, nécessitent des compétences professionnelles tant nationales qu’internationales. Les PME-PMI


La Cameroon Rural Financial Corporation (CARFIC) : plus qu’une nécessité, une urgence. On en attend une amélioration de la productivité à travers les solutions concrètes qu’elle est censée apporter au financement du monde rural. Son avènement découle de l’observation de nombreux signaux inquiétants. Alors qu’en 1994, l’importation par le Cameroun des denrées alimentaires coûtait aux caisses de l’État quelque 70 milliards de F CFA, ce chiffre s’est pratiquement stabilisé à 500 milliards de FCFA entre 2004 et 2009, avant de culminer à 700 milliards en 2010. Le déficit de la balance commerciale nationale, déjà déséquilibrée, se creuse davantage. Si le Cameroun arbore, à juste titre, l’étiquette de mamelle nourricière des pays de la communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), certaines de ses régions sont encore tributaires de l’aide alimentaire. Enfin, même si l’agriculture occupe 70 % de la population du Cameroun, soit 13 millions de personnes vivant sur cinq espaces agro-

écologiques différents doublés de sols très fertiles et de nombreuses variétés végétales, même si cette agriculture contribue à près de 35 % au Produit intérieur brut du pays, il n’en reste pas moins que sa capacité de production demeure sous-exploitée. Conséquence : sa contribution au relèvement du niveau de vie des populations est quasi nulle. Tous ces arguments, non exhaustifs, ont conduit à la création par les autorités camerounaises de la Cameroon Rural Financial Corporation (CARFIC). À l’initiative du chef de l’État, elle a été portée sur les fonts baptismaux le 1er juin 2011 avec la tenue de sa première assemblée générale constitutive sous la présidence du ministre camerounais des Finances, Essimi Menye. Établissement public à vocation de crédit, doté d’un capital de 10 milliards de F CFA, entièrement libellé par l’Etat camerounais, unique actionnaire, la CARFRIC attend désormais pour être opérationnelle, l’aval du gendarme de la sous-région en matière d’orthodoxie bancaire, la commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC). Cela ne saurait tarder, affirme t-on au ministère des Finances. Les petites exploitations familiales qui constituent 95 % des exploitations agricoles du Cameroun, longtemps exclues du dispositif traditionnel d’octroi de crédit par les banques classiques, y trouveront certainement les arguments financiers à même de contribuer à l’amélioration de leur productivité. La croissance de l’économie nationale est aussi à ce prix.

> OUBLIER LES ERREURS DU PASSÉ Dans un passé récent, au Crédit Agricole du Cameroun (CAC), à la Banque camerounaise de développement (BCD), au Fonds national de développement rural (FONADER) ou encore au Fonds de garantie pour les petites et moyennes entreprises (FOGAPE), revenait tout aussi bien à l’époque, entre autres missions, celle de concourir au financement des activités pastorales et des petites et moyennes entreprises. Empêtrées au fil des ans, dans des déviances managériales de toutes sortes dont l’octroi en série des crédits de complaisance, chacune de ces

structures s’était ainsi engagée dans la voie d’un suicide inévitable. Les prescriptions draconiennes du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale édictées à un Cameroun sous ajustement structurel, en ont tout naturellement signé par la suite l’arrêt de mort. Ces antécédents fâcheux, requièrent, dans la mise en chantier des nouvelles institutions, la prise en compte d’un certain nombre de mesures conséquentes. Au ministère des Finances, on rassure : rien ne sera comme avant.


L’ÉTAT SOUTIENT LES PME-PMI ET LES AGRICULTEURS

La concurrence joue à plein dans le secteur bancaire Les banques internationales s’intéressent de plus en plus au Cameroun. Une offensive commerciale qui devrait profiter aux entreprises et aux particuliers.

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DIFCOM/D.F. - PHOTOS : FOTOLIA SAUF MENTION..

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Partagé entre les filiales des grands groupes français (BNP, Société Générale…) et ce qu’on désigne dans le jargon du milieu comme « Les Africaines », le secteur bancaire du Cameroun profite en toute quiétude de sa liquidité restaurée, après avoir été soumis à de vigoureux plans de restructuration au début des années 90. Ses réserves cumulées évaluées en 2009 à quelque 513 milliards de F CFA attirent de plus en plus de candidats à l’agrément bancaire. Aujourd’hui, aux côtés des traditionnels poids lourds bien connus (BICEC, SGBC, AFRILAND First Bank,...) émergent de nouvelles structures. Leur ambition clairement affichée est de s’octroyer par des arguments techniques et professionnels plutôt convaincants, leur part du marché national : Ecobank, NFC Bank, United Bank of Africa (UBA), UBC/Oceanic, Banque Atlantique, Citibank…., et

tout récemment la Banque Gabonaise française Internationale (BGFI). Un déploiement qui contraste cependant avec le faible taux de bancarisation constaté sur le terrain et la prudence avérée dont ces banques font montre dans l’octroi des crédits. Elles évoquent comme justifications, l’absence d’une « culture nationale de remboursement », la faible qualité des projets présentés ou encore le caractère complaisant des garanties. La rude concurrence conséquente à ce boom et à laquelle la multiplication des établissements de micro-finance contribue largement, a cependant engendré quelques réajustements. Les établissements qui à l’instar des « françaises » avaient jadis fait de l’accompagnement des multinationales leur domaine de prédilection, procèdent désormais à quelques ouvertures opportunes. Au-delà de la bancarisation que lorgnent tous les acteurs, leurs discours s’articulent tous autour de nouveaux concepts : exigence de qualité, offensive de proximité, efficacité opérationnelle, communication tous azimuts, octroi de crédits aux entreprises du secteur public et aux PME, ou encore ouverture aux particuliers… Sur ces derniers points notamment, l’ouverture du robinet n’est pas systématique. Car cette prise de risque supplémentaire ne doit nullement entamer la rentabilité des banques. La prudence est donc toujours de mise. En attendant l’intervention des pouvoirs publics, appelés à libérer le secteur de ces clients peu recommandables qui hélas, sont encore légion.


Banques

assurances

Sénégal Le trop-plein? Avec dix-neuf établissements bancaires agréés, Dakar talonne Abidjan. Si les nouveaux arrivants sont optimistes, les historiques jugent que le marché est saturé.

74% du marché pour 5 banques 24%

20%

CBAO Groupe Attijariwafa Bank SGBS

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MICHAEL PAURON

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ontrairement au Nigeria, point de concentration en vue au Sénégal. L’heure est plutôt à la multiplication des établissements bancaires. En 2010, le vont réussir seront les plus innovants Crédit international (filiale du groupe Crédit libanais) avait fait son apparition. et les mieux gérés », conclut-il. Pour Depuis mars 2011 – et l’agrément de la d’autres, la concentration, à l’image de nigériane Diamond Bank –, dix-neuf bance qui s’est produit au Nigeria, sera inéques sont en activité dans le pays. C’est vitable. « Quand Ecobank s’est installé presque autant qu’en Côte d’Ivoire, qui dans les années 1990, il y avait moins compte 22 millions d’habitants (contre de concurrence et la banque a finale13 millions au Sénégal), ou qu’au Nigeria, dont la popuLa BCEAO estime avoir fait passer lation atteint 156 millions de le taux de bancarisation de 7 % à personnes. 19 % et vise les 50 % d’ici à 2013. Face à cette déferlante, le secteur–dontletotaldebilan dépassait 2655 milliards de F CFA (4 milment bien progressé [4e en 2009, elle est liards d’euros) en 2009 – est désormais aujourd’hui 3e, NDLR], confie un autre divisé en deux. D’un côté, les acteurs hisobservateur. Mais aujourd’hui le marché toriques (Société générale, CBAO Groupe est déjà saturé. » Attijariwafa Bank, Ecobank, Banque de l’habitat, BNP Paribas), qui tiennent à TRADITION DU BILLET. Face aux réfraceux cinq plus de 75 % du marché. taires, les nouveaux entrants sont grisés Del’autre,lesnouveauxvenus,considépar les perspectives qu’offre le Sénégal : rés d’un œil circonspect par les banquiers taux de croissance de 4,5 % prévu en déjà bien implantés. « Globalement, la 2011, stabilité politique, dynamisme multiplicité des acteurs fragilise le sysdu secteur immobilier... et surtout un tème », estime ainsi l’un d’eux sous le taux de bancarisation faible, mais que couvert de l’anonymat. Pour lui, si les la Banque centrale des États de l’Afriderniers arrivés parviennent à survivre, que de l’Ouest (BCEAO) s’est engagée à c’est qu’ils ont une gestion du risque difaméliorer. Cette dernière, à la suite d’une férente, qu’ils sont moins précautionneux campagne de sensibilisation menée en et moins regardants. « À terme, ceux qui 2010, estime déjà l’avoir fait passer de

Bicis Ecobank Sénégal Banque de l'habitat du Sénégal Autres SOURCE : BCEAO, CHIFFRES 2009

7 % à 19 % à la fin de l’année dernière et affirme viser les 50 % d’ici à 2013. Info ou intox ? Selon des professionnels du secteur, toute personne recourant au microcrédit (très prisé au Sénégal) est comptabilisée comme bancarisée. Pour eux, le taux n’évolue guère en réalité. « La tradition du billet est bien ancrée », assure un de ces observateurs. De leur côté, les nouveaux entrants s’activent à ouvrir des agences (on en comptait moins de 300 sur l’ensemble du territoire en 2010), condition sine qua non, disent-ils, pour bancariser la population. L’entrée en vigueur de l’obligation de verser les salaires supérieurs à 100 000 F CFA par virement bancaire devrait également doper les ouvertures de comptes. Enfin, le mobile banking, testé par deux opérateurs – Tigo en partenariat avec la Société générale de banques au Sénégal (SGBS), et Sonatel avec la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis) via le service Orange Money –, est perçu comme un moyen d’attirer de nouveaux clients. Mais le concept a du mal à s’imposer et les résultats se font encore attendre. Au pays de la Teranga, rien ne semble se dérouler comme prévu. ●

DIAMOND BANK, LE « PETIT » DERNIER Le dernier établissement financier arrivé sur le marché sénégalais, a de solides arrières. Né au Nigeria en 1991, présent depuis plusieurs années au Bénin, Diamond Bank débute en cette année 2011 ses activités au Sénégal, en Côte d’Ivoire et au Togo. Cotée à la Bourse de Lagos depuis 2005, l’institution est par ailleurs devenue la première banque africaine à intégrer la place financière SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

londonienne. À la tête de l’antenne sénégalaise (une succursale de Diamond Bank Bénin), qui a ouvert en mars les portes de son unique agence, à Dakar, Djibel Ndao, ancien haut cadre de la Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Sénégal (Bicis, filiale de BNP Paribas), aura fort à faire pour s’imposer dans cet environnement extrêmement concurrentiel. ● M.P. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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Afrique centrale BGFI vs Afriland: deux indépendants à la loupe Accélérant au même moment leur développement continental, les géants gabonais et camerounais devraient se retrouver de plus en plus souvent face à face. La confrontation de deux modèles radicalement différents. FRÉDÉRIC MAURY

L

eurs points communs ? S’être imposés en deux décennies comme des leaders à capitaux locaux, dans des systèmes bancaires dominés auparavant – et parfois même encore aujourd’hui – par des groupes français. Et chercher à répliquer leurs modèles dans de nouveaux pays du continent. Leurs différences ? Elles sont innombrables : culturelles, stratégiques, historiques, managériales. Entre les deux plus importants groupes bancaires d’Afrique centrale, Afriland First Group et BGFI Bank, les terrains d’affrontement semblent se multiplier. Le gabonais BGFI Bank – qui gagne du terrain, année après année, en Guinée équatoriale où Afriland est le solide leader – a débuté en 2010 ses activités au Cameroun voisin, pays d’origine d’Afriland. Si ce dernier, de son côté, ne lorgne pas le Gabon, les deux groupes nourrissent les mêmes ambitions de développement dans plusieurs pays, dont la RD Congo… Les troisième et quatrième groupes bancaires de la zone franc CFA vont donc voir leurs chemins se croiser de plus en plus souvent sur le continent. Portraits croisés.

Cette différence originelle se fait toujours sentir aujourd’hui. Même si elle a créé l’année dernière une filiale de microfinance, BGFI Bank n’est clairement pas un établissement pour le tout-venant. Ses cibles ? Les particuliers fortunés, les entreprises. Il se spécialise également dans les métiers à forte valeur ajoutée (la banque d’affaires, la Bourse, etc.). Rien d’étonnant, donc, à ce que la banque ne

compte que quelques agences, concentre ses efforts commerciaux sur les zones urbaines aisées et économiquement porteuses. Au Gabon, BGFI Bank ne dispose que de cinq agences. Afriland, de son côté, cultive des particularités bien différentes. « La plupart des grandes banques opérant en Afrique s’intéressent soit aux particuliers aisés soit aux grandes entreprises, ce qui représente BGFI (71e en Afrique)

Total de bilan

2 754 millions de $

Crédits

1 384 millions de $

Dépôts

2 035 millions de $

Produit net bancaire Résultat net Effectif

163 millions de $ 46 millions de $ 1 041

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Le positionnement commercial

En matière de profil, tout oppose Afriland et BGFI Bank, qui trouvent leurs origines dans des pays aux traditions économiques fort différentes. Le premier est né au Cameroun des caisses coopératives de crédit et a développé toute une stratégie autour de la bancarisation des entrepreneurs, gagnant peu à peu les importantes parts de marché dont il dispose aujourd’hui. À l’inverse, le second a hérité des actifs de Paribas Gabon, une petite banque à l’époque, et a prospéré largement en raison de sa proximité actionnariale et managériale avec la famille Bongo. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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Banques 2 % de l’Afrique, explique Albert Nigri, directeur général d’Afriland First Group. Nous nous adressons à une base plus large de clientèle, et notamment aux entrepreneurs. Tisser une relation avec ces Africains qui se fixent le challenge de réussir est notre objectif. »

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La puissance financière

Dans le monde de la banque, c’est l’une des principales clés de la pérennité. La puissance financière s’entend sous deux aspects : les ressources drainées auprès de la clientèle (les dépôts) et les fonds propres. Chez BGFI Bank, les dépôts ont connu une forte augmentation l’année dernière, en partie due à l’activité gabonaise mais aussi à la forte croissance des activités au Congo-Brazzaville et en

Guinée équatoriale. En 2010, ces dépôts ont bondi de 968 000 euros, à près de 1,6 million d’euros, soit une augmentation de 62 % en une seule année. Ils représentent 1,5 fois les crédits accordés, un signe positif en matière de solidité financière mais pas forcément en termes de rentabilité. Du côté des fonds propres, le holding du groupe BGFI Bank s’est doté dès sa création d’un capital à la hauteur des enjeux: près de 160 millions d’euros. Avec les bénéfices accumulés au cours du temps,lescapitauxpermanentsatteignent 367 millions d’euros. Chez Afriland, la croissance est moins forte. « Doper son total de dépôts n’est guère compliqué, il suffit de les rémunérer davantage, analyse Albert Nigri. Mais il ne faut pas perdre de vue l’objectif de rentabilité. » Fin 2010, le total des dépôts du groupe, tout de

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même en progression de 13 %, s’élevait à 1,3 million d’euros. Et les capitaux propres atteignaient 122 millions d’euros. Chez les deux groupes, en tout cas, les bénéfices sont récurrents.

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AFRILAND (79e en Afrique) 2 302 millions de $ 1 540 millions de $ 1 729 millions de $ 158 millions de $ 30 millions de $ 844

Les actionnaires

À Douala comme à Libreville, on ne goûte guère l’ouverture capitalistique. À la différence du groupe Banque Atlantique qui, à peine né, cherchait déjà un partenaire financier et technique pour se développer, ou de Bank of Africa, qui a fini par s’adosser au marocain BMCE Bank, les deux poids lourds d’Afrique centrale aimentresterentreconnaissances.Letour de table de BGFI Bank est ainsi historiquement constitué de la Compagnie du Komo – le premier groupe privé diversifié du Gabon, proche de la présidence –, de la Banque gabonaise de développement et de plusieurs investisseurs privés. Il faut dire que l’assise pétrolière du groupe a permis de disposer de capitaux importants, rendant assez peu intéressante une ouverture du capital à visée purement financière. En tout cas, dans un premier temps. Si le groupe souhaite accélérer son développement et si cela passe par le rachat d’un autre ensemble bancaire, il lui faudra bien doper ses fonds propres. Que choisira-t-il, l’entrée en Bourse ou l’appui sur un ou plusieurs partenaires financiers ou bancaires ? Cela reste à déterminer. Afriland reste quant à lui aux mains de son fondateur, Paul Kammogne Fokam. Mais l’entrepreneur n’est pas le seul visage de la banque. Le Camerounais a su s’associer aux organismes de développement européens, dont le néerlandais FMO. Celui-ci l’accompagne désormais dans presque toutes ses aventures africaines et a investi dans le holding du groupe, Afriland First Group, qui réunit et gère, depuis Genève, toutes les participations bancaires.

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Les implantations

En prenant pied en Guinée équatoriale, Afriland s’est lancé le premier à l’assaut du continent. Le groupe camerounais a en effet créé dès le milieu des années 1990 CCEI Bank GE, devenu le numéro un de la place et l’une des toutes premières banques d’Afrique centrale. Quelques années plus tard, BGFI Bank s’illustrait par la création d’une filiale

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NICOLAS EYIDI POUR J.A.

DÉSIREY MINKOH POUR J.A.

Les patrons

bancaire au Congo-Brazzaville, où il est aujourd’hui numéro un. Depuis, Afriland a poursuivi – certes à unrythmetrèsmesuré–sapolitiqued’implantation, en créant Afriland São Tomé e Príncipe en 2003 puis Afriland RD Congo deux ans plus tard. Tandis qu’il aura fallu attendre 2010 pour que BGFI Bank dope sa stratégie africaine. Mais au cours de cette seule année, le groupe gabonais s’est successivement installé à Madagascar, au Bénin,enRDCongo,avantderecevoirdes agréments pour exercer au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Afriland, de son côté, a accéléré la cadence : en 2010, il a acquis 80 % du capital d’Intermarket Bank, en Zambie, avant d’ouvrir en fin d’année une filiale au Liberia. Le Zimbabwe est aujourd’hui dans sa ligne de mire. D’ici à quatre ans, BGFI Bank, qui réalise déjà 41 % de ses revenus hors du Gabon, entend être présent dans dix-huit pays, au moins. Un objectif chiffré qu’Afriland se refuse à formuler. « L’expansion sans la rentabilité ne sert à rien, souligne Albert Nigri. Nous regardons si notre JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

modèle bancaire peut fonctionner dans le pays, si ce dernier a une réelle culture entrepreneuriale et si l’administration publique ne ralentit pas la marche des affaires. » Afriland entend également éviter les marchés où la concurrence est déjà forte, comme le Nigeria, le Kenya ou le Ghana. Trois pays subsahariens où les banques sont très coûteuses à acquérir.

BGFI Bank, c’est avant tout un homme. L’incontournable Henri-Claude Oyima dirige l’ex-Paribas Gabon depuis plus d’un quart de siècle et connaît « sa » banque sans doute aussi bien que sa maison. Devenu administrateur-directeur général du groupe depuis sa création juridique formelle, en 2010, il a laissé la direction des opérations gabonaises à Jean-Luc Labone, nommé directeur général de la nouvelle filiale BGFI Bank Gabon. Avec un objectif : développer le groupe en Afrique Ý LES GOÛTS ET subsaharienne. LES COULEURS : Du côté d’Afrile siège de BGFI Group land, les choses (en haut), à sont plus compleLibreville, et xes. Paul Fokam, celui d’Afriland qui contrôle le First Bank (en capital et préside bas), à Yaoundé. le conseil d’administration, est également le PDG du groupe. Il veille au grain, tout en plaçant une grande confiance dans les deux grands patrons opérationnels : Alamine Ousmane Mey et Joseph Tindjou. Le premier dirige Afriland First Bank, la banque camerounaise. Le second s’occupe des destinées de CCEI Bank GE. Avec la création du holding Afriland First Group, basé en Suisse (lire l’encadré ci-dessous), une nouvelle tête a fait son apparition dans les structures du géant camerounais : celle d’Albert Nigri. Cet homme de l’ombre, ancien banquier chez HSBC, pilote la stratégie depuis Genève et cherche des partenaires financiers. Il assure une mission de coordination, les patrons de chaque filiale conservant une forte autonomie. ●

DE L’AFRIQUE À L’EUROPE ALORS QUE BGFI BANK a son siège à Libreville, Afriland First Group a fait le choix de domicilier son holding dans un havre fiscal européen. Le groupe a en effet installé juridiquement son siège social à Baar, petite commune de Suisse alémanique, connue pour sa politique fiscale accommodante qui lui vaut d’accueillir quelques multinationales comme le géant des matières premières Glencore. Mais le holding très léger d’Afriland – une poignée de personnes y travaillent, dont Albert Nigri, un directeur du développement et un directeur informatique – est dans la pratique installé à Genève… Une implantation européenne également choisie par Bank of Africa. L’African Financial Holding, qui a longtemps porté les participations des fondateurs du groupe, a en effet été domicilié au Luxembourg à sa création. Mais l’état-major de Bank of Africa est physiquement installé à Bamako, siège effectif du groupe. ● F.M. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011



50

Banques

assurances

Portrait La vigie d’Ecobank Membre de l’équipe dirigeante du groupe bancaire panafricain, Laurence do Rego est chargée de la finance et du risque. Dans le secteur, la Franco-Béninoise est l’une des rares femmes à occuper un tel niveau de responsabilité. Mais ne laisse rien transparaître de son pouvoir. STÉPHANE BALLONG

C

est sans doute l’une des femmes les plus puissantes d’Afrique. Laurence do Rego, 47 ans, est l’administrateur exécutif en charge de la finance, du risque et du contrôle interne d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI), le plus grand groupe bancaire du continent en termes d’expansion géographique, avec 32 pays d’implantation. À ce titre, elle est l’un des personnages clés dans l’orientation stratégique de cette institution et la garante de sa bonne santé financière. C’est elle qui évalue l’impact des opérations que réalise ETI sur ses indicateurs financiers. Par exemple, ce sont ses équipes, appuyées de cabinets externes, qui ont effectué l’audit préalable à l’acquisition du nigérian Oceanic Bank, un établissement qui pèse près des deux tiers d’ETI en total de bilan. Cette opération, qui devrait être finalisée avant la fin de l’année 2011, est l’une des plus importantes que le groupe ait jamais réalisées ; elle le propulse en tête de peloton sur son marché principal, le Nigeria. Non contente d’avoir largement contribué à la levée de près de 1 milliard de dollars (740 millions d’euros) pour financer l’expansion rapide du géant bancaire, Laurence do Rego a aussi modernisé la gestion du risque et mené la mise en œuvre des normes IFRS au sein du groupe. Ecobank a ainsi été la première société subsaharienne, hors Afrique du Sud, à appliquer cette norme internationale.

AU TOP. Kolapo Lawson, le président du conseil d’administration d’ETI, la classerait même parmi les cinquante femmes les plus influentes du monde. En réaction au classement « Women at the Top » établi par le Financial Times, il s’exprime ainsi sur le site du quotidien économique britannique : « Je suis choqué [...] que Laurence do Rego [...] qui a largement contribué au développement d’Ecobank Transnational Incorporated JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

qui pèse aujourd’hui plus de 10 milliards à avoir accédé à ce niveau de responsade dollars de total de bilan, ne figure bilité dans un groupe bancaire africain ? dans aucune de vos listes. » Née d’une mère française et d’un père Rien pourtant, chez cette Francobéninois, elle a passé son enfance et Béninoise qui a plus de 650 personnes son adolescence au Bénin jusqu’à l’obsous sa responsabilité, ne laisse transtention de son baccalauréat. Direction paraître son pouvoir... Surtout pas en ce ensuite l’Hexagone pour suivre des matin de septembre où Jeune Afrique l’a études universitaires à Denain, près rencontrée à Paris, entre deux avions. de Valenciennes (dans le Nord), d’où Laurence do Rego, qui se définit comme est originaire sa mère ; elle y passera « quelqu’un de très simple », apprécie la au total dix-huit ans. Son diplôme d’exdiscrétion. Elle ne s’exprime en général pert-comptable en poche, elle est en que pour commenter les résultats ou les opérations Personnage clé de la stratégie réalisés par ETI. Lorsqu’il d’ETI, elle évalue l’impact s’agit de parler de son pardes opérations réalisées. cours, c’est une tout autre histoire. Approchée pour la première fois à ce sujet en juin 2010, effet embauchée au sein du cabinet à Nairobi, lors de l’assemblée générale d’expertise comptable français Sociec, annuelle du groupe Ecobank, elle oppose dont elle prend la direction au bout de un refus énergique. Si elle accepte, queltrois ans. ques semaines plus tard, de se prêter à « C’est là, affirme-t-elle, que j’ai appris l’exercice, Laurence do Rego reste tout les bases du métier, l’importance de la de même convaincue d’une chose : « Ce transparence et de la rigueur. » Mais sur quoi on nous jugera, c’est ce que nous celle qui a été nommée Outstanding aurons laissé derrière nous. » Businesswoman of the Year aux African Mais qui est donc la directrice finance Business Awards 2010 s’y est très vite et risques d’ETI, l’une des rares femmes sentie à l’étroit : « Au bout de cinq à six ans, je me suis rendu compte que nous étions dans la pratique d’une comptabiPROFIL lité franco-française, alors que le monde 47 ans. Expert-comptable du business est anglo-saxon », se souvient Laurence do Rego. Elle reprend donc certifié, titulaire d’un master des études et s’attelle durant neuf mois en finance et comptabilité. à développer ses compétences dans le 1981-1985 Directrice générale domaine de la finance et la comptabilité. du cabinet d’audit Sociec, France À peine sa formation terminée, chassée par le cabinet de recrutement Michael 1996-1998 Directrice Page, elle est embauchée par la filiale financière de GroupThoer, française de Binney & Smith (groupe France Hallmark). 2000 à 2002 Directrice Au sein de cette entreprise amérifinancière de Binney & Smith caine, propriétaire de la marque Crayola France (groupe Hallmark) (crayons, feutres, marqueurs, aquarel2002 Entrée chez Ecobank, les...), elle découvre la rudesse du monde dans la filiale béninoise des affaires. « C’est la première fois que 2010 Administeur exécutif j’étais confrontée à la vraie concurrence. d’EcobankTransnational J’étais assez jeune et j’avais en face de Incorporated en charge des moi des professionnels talentueux finances et du risque SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

et bien remplie. Et j’avais aussi envie de rentrer en Afrique et de la faire découvrir à nos enfants avant qu’ils ne deviennent majeurs », explique-t-elle. GHOSN POUR MODÈLE. Pour cette

VINCENT FOURNIER/J.A.

connaissant parfaitement leur métier. Et on se battait tous pour le poste de directeur financier. » Jeune, oui, mais ambitieuse et dotée d’un caractère bien trempé, selon certains de ses collaborateurs. Et c’est elle qui décrochera le poste au nez et à la barbe de ses concurrents. Elle en jubile encore ! Binney & Smith se restructure et se développe sur le Vieux Continent en rachetant une filiale outre-Rhin. Une direction Europe est créée et c’est encore

à Laurence do Rego que la direction générale du groupe américain fait appel pour prendre en charge la finance et l’administration de l’ensemble de ses activités à l’échelle continentale. Ce poste, elle le convoitait et s’était beaucoup investie pour l’avoir. Mais lorsqu’il lui est finalement offert, elle décline la proposition. « Un choix douloureux », se souvient Laurence do Rego, qui choisit alors de suivre son mari, affecté au Bénin. « Au niveau familial, j’avais une vie pleine

métisse qui dit croire en la force de la mixité, la famille passe avant la réussite professionnelle. Mais une nouvelle page de sa carrière s’ouvre en 2002 lorsque, sur le conseil de son mari, elle postule à Ecobank Bénin au lieu d’ouvrir son propre cabinet d’audit. « Il m’a dit : avec ton caractère, le secteur bancaire te conviendrait bien », raconte celle qui cite parmi ses modèles Carlos Ghosn, le patron de Renault-Nissan, véritable cost-killer et fin stratège. Jusque-là, elle n’avait travaillé qu’en entreprise et au sein d’un cabinet d’audit, mais un diplôme d’expert-comptable Ý « DIRIGER PAR ouvre en effet toutes L’EXEMPLE », telle les portes. Affirmant est la devise avoir été séduite de cette femme par la stratégie de responsable développement du de plus de 650 personnes. groupe panafricain, Laurence do Rego entre chez Ecobank Bénin en tant que directrice du contrôle financier et découvre le secteur bancaire, bien réglementé, du continent. « Le plus dur, se souvient-elle, a été de s’adapter à la manière de travailler en Afrique. Il y a un grand décalage entre ce qu’on faisait et ce qu’on pouvait faire. » À force de communication et de dialogue avec son équipe, elle prend ses marques. Les résultats suivent et la Franco-Béninoise, dont la devise est « diriger par l’exemple », est nommée au bout de trois ans directrice financière du groupe. À son directeur général, Arnold Ekpe, elle voue une grande admiration. « C’est quelqu’un qui vous pousse à aller chercher au fond de vous-même tout ce que vous avez de meilleur. » Cooptée au sein du conseil d’administration du groupe, elle y siège depuis 2010 avec pour ambition de contribuer à faire d’ETI un véritable champion africain. ●

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Banques & assurances

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COLIN ANDERSON/GETTYIMAGES

Classements

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


Banques

assurances

Les 200 premières banques africaines en 2011 (1-50) Société

Rang 2010

Rang 2011

54

Pays/région

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

1

STANDARD BANK GROUP

Afrique du Sud

Jacko Maree

201 047 539

4 324 234

2

2

STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

S. K. Tshabalala

126 441 640

3 040 895

3

3

AMALGAMATED BANKS OF SOUTH AFRICA (ABSA)

Afrique du Sud

Maria Ramos

107 792 912

3 511 503

4

5

FIRSTRAND BANKING GROUP

Afrique du Sud

Sizwe Nxasana

98 267 170

2 497 169 2 498 674

5

4

NEDBANK GROUP

Afrique du Sud

Mike Brown

91 581 623

6

6

NATIONAL BANK OF EGYPT

Égypte

Hussein Abdel Aziz Hussein

51 156 601

949 374

7

7

ATTIJARIWAFA BANK

Maroc

Mohamed El Kettani

36 154 662

1 729 189

8

8

BANQUE EXTÉRIEURE D'ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Loukal

32 019 000

521 000

9

-

BANQUE MISR

Égypte

Mohamed Abbas

30 651 052

234 167

10

9

GUMHOURIA BANK

Libye

Abubaker M. El Waddan

26 113 980

518 694

11

10

CRÉDIT POPULAIRE DU MAROC

Maroc

Mohamed Benchaaboun

25 375 145

1 184 777

12

12

BANQUE MAROCAINE DU COMMERCE EXTÉRIEUR

Maroc

Othman Benjelloun

22 069 465

890 381

13

11

BANQUE NATIONALE D'ALGÉRIE

Algérie

Seguir Benbouzid

18 624 966

642 683

14

13

FIRST BANK OF NIGERIA

Nigeria

Stephen Olabisi Onasanya

15 030 282

1 160 058

15

15

COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hisham Ezz Al Arab

12 920 377

673 506

16

17

ZENITH INTERNATIONAL BANK

Nigeria

Godwin Emefiele

12 355 576

992 005

17

-

ZENITH BANK NIGERIA

Nigeria

Godwin Emefiele

11 667 266

ND

18

16

CAISSE NATIONALE D'ÉPARGNE ET DE PRÉVOYANCE

Algérie

Djamel Bessa

11 011 529

95 913

19

18

CRÉDIT POPULAIRE D'ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Djellab

10 746 434

297 487

20

-

BANQUE DE L'AGRICULTURE ET DU DÉV. RURAL

Algérie

Boualem Djebbar

10 693 740

202 809

21

19

UNITED BANK FOR AFRICA GROUP

Nigeria

Phillips Oduoza

10 547 378

901 175

22

21

ECOBANK TRANSNATIONAL INC.

Togo

Arnold Ekpe

10 466 871

899 643

23

20

NATIONAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BANK

Égypte

Jean-Philippe Coulier

10 429 577

492 939

24

-

UNITED BANK FOR AFRICA NIGERIA

Nigeria

Phillips Oduoza

9 340 761

743 254

25

24

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROCAINE DE BANQUES

Maroc

Albert Le Dirac'h

8 790 813

429 402

26

22

ARAB AFRICAN INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hassan E. Abdalla

8 486 581

173 147

27

23

BANCO AFRICANO DE INVESTIMENTOS

Angola

Mario Barber

8 329 664

537 924

28

-

BANCO ESPÍRITO SANTO ANGOLA

Angola

Sabrinha Aluana

7 874 494

386 659

29

26

BANQUE MAROCAINE POUR LE COM. ET L'INDUSTRIE

Maroc

Jacques Ardant

7 817 022

335 843

30

28

GUARANTY TRUST BANK

Nigeria

Olusegun Agbaje

7 615 705

546 724

31

27

BANQUE DU CAIRE

Égypte

Gamil Salem

7 180 277

197 464

32

-

UNION BANK OF NIGERIA

Nigeria

Funke Osibodu

6 524 505

619 459

33

33

BANCO DE FOMENTO DE ANGOLA

Angola

Emidio Pinheiro

6 435 885

427 050

34

34

OCEANIC BANK INTERNATIONAL NIGERIA

Nigeria

John Aboh

6 380 457

377 501

35

29

BANQUE ALGÉRIENNE DE DÉVELOPPEMENT

Algérie

Saddek Alilat

6 317 096

25 939

36

30

WAHDA BANK

Libye

Selim Ihmouda

6 263 532

133 503

37

31

DEVELOPMENT BANK OF SOUTHERN AFRICA

Afrique du Sud

Paul Bayoli

6 086 303

219 913

38

40

AFRICAN BANK

Afrique du Sud

Léon Kirkinis

5 897 941

1 807 657

39

35

BANK OF ALEXANDRIA

Égypte

Laila Mohammed Abou Leila

5 821 682

200 277

40

37

PRINCIPAL BANK FOR DEVT AND AGRI. CREDIT

Égypte

Ali Ismail Shaker

5 686 415

118 582

41

38

FAISAL ISLAMIC BANK OF EGYPT

Égypte

Abdulhamid Aboumoussa

5 422 348

148 140

42

36

CRÉDIT DU MAROC

Maroc

Pierre-Louis Boissière

5 272 724

235 800

43

43

ACCESS BANK GROUP

Nigeria

Aigboje Aig-Imoukhuede

5 247 451

453 279

44

39

HSBC MAURITIUS

Maurice

Siew Meng Tan

4 885 076

88 845

45

46

BANCO BIC

Angola

Fernando Teles

4 856 749

273 143

46

-

ACCESS BANK NIGERIA

Nigeria

Aigboje Aig-Imoukhuede

4 739 783

ND

47

48

THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK

Maurice

Gérard J. Hardy

4 665 543

221 144

48

44

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE

Tunisie

Samira Ghribi

4 636 609

166 692

49

49

SKYE BANK

Nigeria

Kehinde Durosinmi-Etti

4 602 201

396 090

50

42

BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE

Tunisie

Slaheddine Ladjimi

4 477 338

208 679

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

55

Pays/région

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

51

41

COMMERCIAL BANK OF ETHIOPIA

Éthiopie

Bekalu Zeleke Ewutenu

4 416 728

223 130

52

50

CRÉDIT AGRICOLE EGYPT

Égypte

Henri Guillemin

4 342 854

131 919

53

47

BANQUE NATIONALE AGRICOLE

Tunisie

Jaafar Khattech

4 302 909

179 610

54

54

GROUPE BOA

Mali

Mohamed Bennani

4 188 792

274 638

55

51

DIAMOND BANK

Nigeria

Alex Otti

3 878 064

483 783

56

52

BANQUE DE L'HABITAT DE TUNISIE

Tunisie

Brahim Hajji

3 639 377

133 963

57

55

CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER

Maroc

Ahmed Rahhou

3 587 424

177 516

58

59

FIRST CITY MONUMENT BANK

Nigeria

Ladi Balogun

3 511 613

260 894

59

64

STANDARD CHARTERED BANK MAURICE

Maurice

Sridhar Nagarajan

3 439 660

86 335

60

60

AMEN BANK

Tunisie

Ahmed Osman Taj El Karm

3 300 174

116 941

61

58

HOUSING AND DEVELOPMENT BANK

Égypte

Fathy El Sebai Mansour

3 233 237

57 216

62

56

FIDELITY BANK

Nigeria

Reginald Ihejiahi

3 140 123

274 336

63

57

BARCLAYS BANK EGYPT

Égypte

Omar El Sayeh

3 043 125

170 828

64

70

KENYA COMMERCIAL BANK GROUP

Kenya

Martin Oduor-Otieno

3 016 274

235 744

65

69

ECOBANK NIGERIA

Nigeria

Jibril Aku

3 014 992

284 837

66

62

BARCLAYS BANK OF MAURITIUS

Maurice

Ravin Dajee

2 929 816

151 366

67

63

ALWATANY BANK OF EGYPT

Égypte

Yasser Ismaël Hassan

2 923 062

128 490

68

53

BANK PHB

Nigeria

Cyril Chukwumah

2 792 177

254 951

69

65

ATTIJARI BANK TUNISIE

Tunisie

Moncef Chaffar

2 769 193

124 593

70

61

ARAB TUNISIAN BANK

Tunisie

Mohamed Férid Ben Tanfous

2 757 198

98 860

71

80

BGFIBANK HOLDING CORP.

Gabon

Henri-Claude Oyima

2 753 760

163 217

72

72

LAND AND AGRI. DEV. BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Phakamani Hadebe

2 752 885

76 902

73

-

BANK AUDI EGYPT

Égypte

Hatem Sadek

2 685 475

82 212

74

-

KENYA COMMERCIAL BANK

Kenya

Martin Oduor-Otieno

2 529 860

221 981

75

68

STATE BANK OF MAURITIUS

Maurice

Vir Gautam

2 527 713

121 479

76

73

STANBIC IBTC CHARTERED BANK

Nigeria

Sola David-Borha

2 507 207

171 932

77

85

STANDARD BANK MAURITIUS

Maurice

Lakshman Bheenick

2 492 874

8 493

78

74

AL BARAKA BANK EGYPT

Égypte

Ashraf Ahmed Mustaf El Ghamrawy

2 360 000

33 000

79

-

AFRILAND FIRST GROUP

Cameroun

Albert Nigri

2 301 785

157 712

80

79

BNP PARIBAS EL DJAZAIR

Algérie

Laurent Dupuch

2 200 430

145 192

81

92

FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA

Namibie

Vekuii Reinhard Rukoro

2 177 436

112 760

82

105

CAPITEC BANK

Afrique du Sud

Riaan Stassen

2 172 425

309 503

83

76

BANQUE DE TUNISIE

Tunisie

Habib Ben Saad

2 157 389

101 452

84

71

EXPORT DEVELOPMENT BANK OF EGYPT

Égypte

Hisham Hassan

2 119 808

96 399

85

93

BANK WINDHOEK

Namibie

Christo De Vries

2 101 410

128 760

86

75

BARCLAYS BANK OF KENYA

Kenya

Mohamed Adan

2 068 980

188 088

87

78

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE

Algérie

Gérald Lacaze

2 018 070

158 280

88

88

UNITY BANK

Nigeria

Ado Yakubu Wanka

1 991 715

ND

89

83

UNION INTERNATIONALE DE BANQUES

Tunisie

Kamel Néji

1 975 635

84 330

90

81

PIRAEUS BANK

Égypte

Graham Moharam

1 963 793

ND

91

84

SOCIÉTÉ ARABE INTERNATIONALE DE BANQUE

Égypte

Hassan Abbas Zaki

1 907 293

68 711

92

82

FIRST NATIONAL BANK OF BOTSWANA

Botswana

Lorato Boakgomo-Ntakhwana

1 859 718

145 075

93

95

CO-OPERATIVE BANK OF KENYA

Kenya

Gideon M. Muriuki

1 852 080

114 030

94

108

STERLING BANK

Nigeria

Razack Adeyemi Adeola

1 806 764

151 691

95

90

COMMERCIAL BANK OF ERITREA

Érythrée

Tesfay Yemane

1 801 801

18 872

96

87

BARCLAYS BANK OF BOTSWANA

Botswana

Thuli Johnson

1 774 099

152 302

97

98

ATLANTIC FINANCIAL GR. – GR. BANQUE ATLANTIQUE

Côte d’Ivoire

Léon Konan Koffi

1 760 305

119 691

98

106

EQUITY BANK GROUP

Kenya

James U. Mwangi

1 716 216

140 556

99

96

AHLI UNITED BANK EGYPT

Égypte

Aly Mohamed Negm

1 715 115

ND

100

110

STANDARD CHARTERED BANK KENYA

Kenya

Richard Etemesi

1 712 955

97 387

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Chiffres 2010 – en italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Société

Rang 2010

Rang 2011

Les 200 premières banques africaines en 2011 (51-100)


Banques

assurances

Les 200 premières banques africaines en 2011 (101-150) Pays/région

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

Rang 2010

Société

Rang 2011

56

101

99

CITIBANK NA ALGÉRIE

Algérie

Kamel Bey Driss

1 706 145

89 388

102

86

BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE

Mozambique

Manuel Marecos Duarte

1 666 178

201 195 37 493

103

89

MISR IRAN DEVELOPMENT BANK

Égypte

Ismaïl Hassan

1 643 566

104

113

STANDARD CHARTERED BANK BOTSWANA

Botswana

Michael Wiegand

1 612 456

73 557

105

104

BANK OF KHARTOUM

Soudan

Mohamed Salah

1 600 540

29 028

106

101

107

-

BANQUE AL-BARAKA D'ALGÉRIE

Algérie

Ahmed Yousif Adnan

1 589 514

95 509

EQUITY BANK KENYA

Kenya

James U. Mwangi

1 552 920

132 672

108

97

CRDB BANK

Tanzanie

Charles Kimei

1 529 143

ND

109

102

UNION BANCAIRE POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE

Tunisie

Alain Biscaye

1 509 125

74 731 160 803

110

117

STANDARD CHARTERED BANK NIGERIA

Nigeria

Bola Adesola

1 500 810

111

134

BANCO COMERCIAL E DE INVESTIMENTOS

Mozambique

Ibraimo Ibraimo

1 444 196

98 758

112

-

WEMA BANK

Nigeria

Segun Oloketuyi

1 414 738

88 364

113

103

GHANA COMMERCIAL BANK

Ghana

Simon Dornoo

1 410 900

189 842

114

112

NATIONAL MICROFINANCE BANK

Tanzanie

Mark H. Wiessing

1 390 672

131 939

115

94

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Bernard Labadens

1 349 871

114 660

116

128

FAISAL ISLAMIC BANK SUDAN

Soudan

Ali Omer Ibrahim Farah

1 347 353

84 050

117

109

BGFI BANK GABON

Gabon

Henri-Claude Oyima

1 337 920

78 760

118

125

BANCO MILLENNIUM ANGOLA

Angola

Jose Reino da Costa

1 330 844

67 096

119

118

BANCO SOL

Angola

Miguel Coutinho Nobre

1 297 010

46 615

120

100

CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK

Sénégal

Abdelkrim Raghni

1 287 436

85 924

121

107

CFC STANBIC BANK

Kenya

Greg Brackenridge

1 285 663

25 245

122

127

SBI MAURITIUS (EX-SBI INTERNATIONAL)

Maurice

J. S. Hiremath

1 223 000

28 000

123

119

CCEI BANK GE

Guinée équatoriale

Djaméni Joseph Tindjou

1 201 731

94 080

124

115

BANCO DE NEGOCIOS INTERNACIONAL

Angola

Mario Abilio Palhares

1 182 751

73 087

125

111

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Pierre Wolmarans

1 179 952

23 123

126

-

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU SÉNÉGAL

Sénégal

Daniel Teruin

1 151 239

84 263

127

122

BANQUE INTER. POUR L'ÉPARGNE ET LE CRÉDIT

Cameroun

Pascal Rebillard

1 150 453

79 432

128

148

STANDARD CHARTERED BANK GHANA

Ghana

Hemen Shah

1 113 778

102 002

129

129

BARCLAYS BANK OF GHANA

Ghana

Margaret Mwanakwate

1 093 274

111 539

130

133

ECOBANK GHANA

Ghana

Samuel Ashitey Adjei

1 046 813

125 926

131

156

INVESTMENT & MORTGAGES BANK

Kenya

Arun S. Mathur

1 042 586

71 746

132

130

STANBIC BANK UGANDA

Ouganda

Philip Odera

1 032 064

124 349 51 737

133

139

AFRILAND FIRST BANK

Cameroun

Alamine Ousmane Mey

1 024 723

134

123

DEUTSCHE BANK MAURITIUS

Maurice

Mark Bisson

1 018 525

2 442

135

140

DIAMOND TRUST BANK KENYA

Kenya

Nasim Devji

1 003 202

58 593

136

147

BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA

Angola

Daniel Chambel

999 236

84 173

137

138

EGYPTIAN GULF BANK

Égypte

Said Zaky

989 740

15 908

138

141

STANDARD BANK MOZAMBIQUE

Mozambique

Antonio Caroto Coutinho

978 220

78 525

977 090

20 619

Alexandre Maymat

972 552

71 920

139

-

THE HONGKONG AND SHANGHAI BANKING CORP.

Maurice

140

132

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU CAMEROUN

Cameroun

141

131

NATIONAL BANK OF COMMERCE

Tanzanie

Lawrence Mafuru

969 122

64 615

142

126

BANK OF AFRICA - BÉNIN

Bénin

Cheick Tidiane N'diaye

964 797

56 796

143

144

MERCANTILE BANK

Afrique du Sud

D. J. Brown

942 267

39 338

144

136

ARAB BANKING CORP. (EGYPT)

Égypte

Tarek Helmy

915 592

27 131

145

162

AFRICAN BANKING CORP. HOLDING

Botswana

Douglas T. Munatsi

913 919

45 281

146

143

COMMERCIAL BANK OF AFRICA

Kenya

Isaac O. Awuondo

905 509

81 697

147

171

BGFI BANK CONGO

Congo

Narcisse Obiang Ondo

879 350

47 579

148

135

BARCLAYS BANK OF ZAMBIA

Zambie

Saviour Chibiya

838 209

121 706

149

150

ECOBANK CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Charles Daboiko

832 969

64 717

150

137

INVESTEC BANK MAURITIUS

Maurice

Craig Mckenzie

830 748

34 708

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

57

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

Rang 2010

Pays/région

Rang 2011

Société

151

152

SOCIÉTÉ GÉN. DE BANQUE EN GUINÉE ÉQUATORIALE

Guinée équatoriale

Pierre Nahum

806 733

31 524

152

145

BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU MALI

Mali

Abdoulaye Daffe

802 692

41 822

153

142

BANCO COMERCIAL DO ATLÂNTICO

Cap-Vert

Antonio Joachim De Sousa

778 402

44 722

154

154

BIAO CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Jean Kacou Diagou

737 584

51 882

155

160

BANQUE ATLANTIQUE - CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Souleymane Diarrassouba

735 548

50 997

156

149

DASHEN BANK

Éthiopie

Lulseged Teferi

735 026

13 275

157

158

NATIXIS ALGÉRIE

Algérie

Jean-Yves Forel

723 603

61 070

158

163

NATIONAL BANK OF KENYA

Kenya

Reuben Marambi

720 320

52 400

159

146

BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DU GABON

Gabon

Claude Ayo-Iguendha

718 837

50 775

160

155

BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L’IND. DE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Jean-François Fichaux

718 092

54 863

161

167

NIC BANK

Kenya

James Macharia

708 167

40 794

162

-

STANDARD CHARTERED BANK CAMEROON

Cameroun

Mathieu Mandeng Batoum

706 860

39 600

163

164

ZAMBIA NATIONAL COMMERCIAL BANK

Zambie

Martyn Schouten

704 004

64 839

164

157

TADAMON ISLAMIC BANK

Soudan

Hassan Osman Sakuta

681 652

27 881

165

181

AGRICULTURAL DEVELOPMENT BANK

Ghana

Stephen Kpordzih

681 358

95 595

166

165

DEVELOPMENT BANK OF ETHIOPIA

Éthiopie

Esayas Bahre

674 615

4 626

167

153

SOCIÉTÉ COMMERCIALE DE BANQUE CAMEROUN

Cameroun

Jamal Ahizoune

662 908

47 367

168

176

BANQUE DES MASCAREIGNES

Maurice

Bruno Deletre

660 048

23 208

169

190

ORAGROUP (EX-FINANCIAL BC SA TOGO)

Togo

Patrick Mestrallet

644 326

36 151

170

170

ECOBANK SÉNÉGAL

Sénégal

Yves Coffi Quam-Dessou

639 194

42 188

171

161

ECOBANK BÉNIN

Bénin

Cheick Travaly

626 910

42 315

172

168

ECOBANK BURKINA

Burkina Faso

Roger Dah-Achinanon

602 066

38 450

173

184

AL BARAKA BANK TUNISIE

Tunisie

Aissa Hidoussi

597 142

17 579

174

-

STANBIC BANK GHANA

Ghana

Alhassan Andani

590 263

66 507

175

166

BANK OF AFRICA - MADAGASCAR

Madagascar

Jacques Dilet

567 721

41 415

176

172

UNION GABONAISE DE BANQUE

Gabon

Redouane Bennis

566 478

44 138

177

159

BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L’IND. DU SÉNÉGAL

Sénégal

Amadou Kane

551 681

50 597

178

182

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE

Côte d’Ivoire

Mounir Oudghiri

546 274

48 063

179

175

STANDARD BANK LESOTHO

Lesotho

Roger Snelgar

545 431

58 208

180

177

MERCHANT BANK GHANA

Ghana

Joe Tetteh

543 469

66 707

181

179

NATIONAL BANK OF MALAWI

Malawi

George Partridge

540 730

77 185

182

169

ARAB BANKING CORP. ALGÉRIE

Algérie

Ahmed Redha Kara Terki

537 590

33 295

183

174

AWASH INTERNATIONAL BANK

Éthiopie

Leikun Berhanu

536 868

19 984

184

183

TUNIS INTERNATIONAL BANK

Tunisie

Mohamed Fekih

536 553

19 670

185

194

SASFIN BANK

Afrique du Sud

Roland Sassoon

534 326

27 021

186

187

ECOBANK MALI

Mali

Binta Touré Ndoye

531 638

41 682

187

178

BANQUE NATIONALE D'INVESTISSEMENT

Côte d‘Ivoire

V. Jérôme Nembelessini-Silué

526 564

25 595

188

180

ARAB INVESTMENT BANK

Égypte

Mohamed Ahmed El Razaz

510 288

ND

189

188

ECOBANK CAMEROUN

Cameroun

André Fotso

507 996

33 071

190

185

BNI MADAGASCAR

Madagascar

Pascal Fall

505 455

37 068

191

-

BIDVEST BANK

Afrique du Sud

A. C. Salomon

488 734

8 604

192

-

NATIONAL INVESTMENT BANK

Ghana

P. A. Kuranchie

481 561

40 409

193

-

BANCO REGIONAL DO KEVE

Angola

Rui Da Costa Campos

476 533

ND

194

191

STANDARD BANK SWAZILAND

Swaziland

Tineyi Mawocha

476 482

22 942

195

189

196

-

197

193

198

-

199

200

200

BANQUE DE L'HABITAT DU SÉNÉGAL

Sénégal

Souleymane Ly

474 823

24 172

CORIS BANK INTERNATIONAL

Burkina Faso

Idrissa Nassa

469 504

28 223

EXIM BANK TANZANIE

Tanzanie

Dinesh Arora

468 672

36 212

CRÉDIT DU CONGO

Congo

Abdelahad Kettani

459 206

27 379

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE - SSB BANK

Ghana

Gilbert Hie

458 039

63 836

BANK OF AFRICA - BURKINA

Burkina Faso

Laurent Basque

452 446

24 429

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Chiffres 2010 – en italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Les 200 premières banques africaines en 2011 (151-200)


58

Banques

assurances

Afrique du Nord Avant la crise L’année 2010 aura globalement été bonne pour les banques de la région. Depuis, les retombées des révolutions arabes suscitent l’inquiétude. Changement de statut : le CPM devient désormais l’organe consolidant du groupe Banque populaire (Maroc).

ÉRIC DUPUY

I

l y a une chose qui ne se lit pas dans notre classement : les difficultés économiques qui frappent plusieurs pays d’Afrique du Nord depuis le début de l’année 2011. Or ce sont elles qui, aujourd’hui, occupent l’esprit des états-majors bancaires égyptiens, tunisiens et libyens. Premier constat : à la suite de la réévalution des notes de l’Égypte et de la Tunisie, les principales banques de ces deux pays ont vu leurs notes abaissées par les agences de notation Fitch, Standard & Poor’s et Moody’s.

436,6 milliards de dollars Le total de bilan des 50 premières banques d’Afrique du Nord

Guerre oblige, la Wahda Bank, gérée par la jordanienne Arab Bank, a été la seule grande banque libyenne à nous indiquer ses résultats financiers audités.

- 59 %

Seconde évidence : si ces institutions ont été touchées par des dégradations et des violences commises pendant et juste après les périodes de renversement des anciens pouvoirs, une autre menace, plus lourde encore, les guette : les conséquences du ralentissement économique sur leur santé financière.

La chute du cours de Bourse de la STB entre le début de l’année et le 19 juillet 2011.

CRÉANCES DOUTEUSES. Les taux de croissance

en Égypte et en Tunisie pourraient s’établir cette année entre 1 % et 2 %, selon les sources. Les difficultés rencontrées par plusieurs secteurs, notamment celui du tourisme, pourraient faire flamber le niveau des créances douteuses dans le système bancaire. Un sujet particulièrement inquiétant en Tunisie où, notamment dans les institutions publiques, ce niveau était déjà considéré comme trop élevé. Les banques libyennes devraient moins souffrir ou, en tout cas, se remettre plus rapidement, en raison du poids très important du pétrole dans l’économie nationale. ●

« Avec 225 collaborateurs recrutés et formés en 2010, l’effectif de la banque dépasse les 1 000 personnes. » LAURENT DUPUCH, directeur général

14

ans C’est le temps que Slaheddine Bouguerra a passé à la tête de l’UBCI, avec des résultats plutôt modestes. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

59

Société

Pays/région

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

6

NATIONAL BANK OF EGYPT

Égypte

Hussein Abdel Aziz Hussein

51 156 601

949 374

2

7

ATTIJARIWAFA BANK

Maroc

Mohamed El Kettani

36 154 662

1 729 189

3

8

BANQUE EXTÉRIEURE D'ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Loukal

32 019 000

521 000

4

9

BANQUE MISR

Égypte

Mohamed Abbas

30 651 052

234 167

5

10

GUMHOURIA BANK

Libye

Abubaker M. El Waddan

26 113 980

518 694

6

11

CRÉDIT POPULAIRE DU MAROC

Maroc

Mohamed Benchaaboun

25 375 145

1 184 777

7

12

BANQUE MAROCAINE DU COMMERCE EXTÉRIEUR

Maroc

Othman Benjelloun

22 069 465

890 381

8

13

BANQUE NATIONALE D'ALGÉRIE

Algérie

Seguir Benbouzid

18 624 966

642 683

9

15

COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hisham Ezz Al Arab

12 920 377

673 506

10

18

CAISSE NATIONALE D'ÉPARGNE ET DE PRÉVOYANCE

Algérie

Djamel Bessa

11 011 529

95 913

11

19

CRÉDIT POPULAIRE D'ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Djellab

10 746 434

297 487

12

20

BANQUE DE L'AGRICULTURE ET DU DÉV. RURAL

Algérie

Boualem Djebbar

10 693 740

202 809

13

23

NATIONAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BANK

Égypte

Jean-Philippe Coulier

10 429 577

492 939

14

25

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROCAINE DE BANQUES

Maroc

Albert Le Dirac'h

8 790 813

429 402

15

26

ARAB AFRICAN INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hassan E. Abdalla

8 486 581

173 147

16

29

BANQUE MAROCAINE POUR LE COM. ET L'INDUSTRIE

Maroc

Jacques Ardant

7 817 022

335 843

17

31

BANQUE DU CAIRE

Égypte

Gamil Salem

7 180 277

197 464

18

35

BANQUE ALGÉRIENNE DE DÉVELOPPEMENT

Algérie

Saddek Alilat

6 317 096

25 939

19

36

WAHDA BANK

Libye

Selim Ihmouda

6 263 532

133 503

20

39

BANK OF ALEXANDRIA

Égypte

Laila Mohammed Abou Leila

5 821 682

200 277

21

40

PRINCIPAL BANK FOR DEV. AND AGRI. CREDIT

Égypte

Ali Ismail Shaker

5 686 415

118 582

22

41

FAISAL ISLAMIC BANK OF EGYPT

Égypte

Abdulhamid Aboumoussa

5 422 348

148 140

23

42

CRÉDIT DU MAROC

Maroc

Pierre-Louis Boissière

5 272 724

235 800

24

48

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE

Tunisie

Samira Ghribi

4 636 609

166 692

25

50

BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE

Tunisie

Slaheddine Ladjimi

4 477 338

208 679

26

52

CRÉDIT AGRICOLE EGYPT

Égypte

Henri Guillemin

4 342 854

131 919

27

53

BANQUE NATIONALE AGRICOLE

Tunisie

Jaafar Khattech

4 302 909

179 610

28

56

BANQUE DE L'HABITAT DE TUNISIE

Tunisie

Brahim Hajji

3 639 377

133 963

29

57

CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER

Maroc

Ahmed Rahhou

3 587 424

177 516

30

60

AMEN BANK

Tunisie

Ahmed Osman Taj El Karm

3 300 174

116 941

31

61

HOUSING AND DEVELOPMENT BANK

Égypte

Fathy El Sebai Mansour

3 233 237

57 216

32

63

BARCLAYS BANK EGYPT

Égypte

Omar El Sayeh

3 043 125

170 828

33

67

ALWATANY BANK OF EGYPT

Égypte

Yasser Ismaël Hassan

2 923 062

128 490

34

69

ATTIJARI BANK TUNISIE

Tunisie

Moncef Chaffar

2 769 193

124 593

35

70

ARAB TUNISIAN BANK

Tunisie

Mohamed Férid Ben Tanfous

2 757 198

98 860

36

73

BANK AUDI EGYPT

Égypte

Hatem Sadek

2 685 475

82 212

37

78

AL BARAKA BANK EGYPT

Égypte

Ashraf Ahmed Mustaf El Ghamrawy

2 360 000

33 000

38

80

BNP PARIBAS EL DJAZAIR

Algérie

Laurent Dupuch

2 200 430

145 192

39

83

BANQUE DE TUNISIE

Tunisie

Habib Ben Saad

2 157 389

101 452

40

84

EXPORT DEVELOPMENT BANK OF EGYPT

Égypte

Hisham Hassan

2 119 808

96 399

41

87

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE

Algérie

Gérald Lacaze

2 018 070

158 280

42

89

UNION INTERNATIONALE DE BANQUES

Tunisie

Kamel Néji

1 975 635

84 330

43

90

PIRAEUS BANK

Égypte

Graham Moharam

1 963 793

-

44

91

SOCIÉTÉ ARABE INTERNATIONALE DE BANQUE

Égypte

Hassan Abbas Zaki

1 907 293

68 711

45

99

AHLI UNITED BANK EGYPT

Égypte

Aly Mohamed Negm

1 715 115

ND

46

101

CITIBANK NA ALGÉRIE

Algérie

Kamel Bey Driss

1 706 145

89 388

47

103

MISR IRAN DEVELOPMENT BANK

Égypte

Ismaïl Hassan

1 643 566

37 493

48

106

BANQUE AL-BARAKA D'ALGÉRIE

Algérie

Ahmed Yousif Adnan

1 589 514

95 509

49

109

UNION BANCAIRE POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE

Tunisie

Alain Biscaye

1 509 125

74 731

50

137

EGYPTIAN GULF BANK

Égypte

Said Zaky

989 740

15 908

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Chiffres 2010 – en italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 200

Rang

Les 50 premières banques d’Afrique du Nord en 2011


60

Banques

assurances

Afrique de l’Ouest Ecobank au cœur des opérations Le groupe joue les premiers rôles partout dans la zone : Burkina, Côte d’Ivoire, Mali, Bénin… Et demain au Nigeria, avec la reprise d’Oceanic Bank. ÉRIC DUPUY

A

près deux années de purgatoire, les banques nigérianes retrouvent le sourire. Si 2009 avait été marquée par des provisionnements massifs et un effondrement consécutif de la rentabilité, 2010 aura vu plusieurs établissements sortir du rouge. Pour les autres – notamment ceux repris en main par la Banque centrale –, il aura fallu attendre le premier semestre 2011 pour voir une solution poindre. Oceanic Bank et Intercontinental Bank,

Malgré des difficultés financières, UBA ouvre trois nouvelles filiales sur le continent, y portant à dix-huit le nombre de ses implantations actives.

+3

Le rachat d’Intercontinental Bank va permettre à Access Bank de gagner trois places dans notre classement.

157 milliards de dollars Le total de bilan des 50 premières banques ouest-africaines

les deux principaux établissements concernés, se sont trouvé des « sauveurs » avec Ecobank et Access Bank. Si elles se passent bien, ces fusions de haut niveau donneront naissance à de nouveaux géants. Access Bank y gagnant ce pour quoi il se battait depuis plusieurs années : un vaste réseau de banques de détail.

Avec le rachat de Trust Bank Ghana par Ecobank, la concurrence se fait de plus en plus vive pour le leader historique, Ghana Commercial Bank.

PROFITS SONNANTS ET TRÉBUCHANTS. Quant à

Ecobank, il trouve dans cette opération l’occasion d’atteindre enfin la taille qu’il estime optimale. Réorganisé, le groupe bancaire panafricain – le plus important par le nombre de pays d’implantation – poursuit sa stratégie de rentabilisation. Dans chaque pays, le groupe a grimpé un à un les échelons pour se positionner presque partout dans le top 3. En Côte d’Ivoire, au Mali et au Bénin, il est second. Au Sénégal, il se classe troisième. Et au Burkina, il a ravi à la Banque internationale du Burkina (BIB, filiale du nigérian United Bank for Africa) la place de leader. Son objectif, désormais, est clair : transformer ces succès commerciaux en profits sonnants et trébuchants. Bank of Africa, désormais contrôlé majoritairement et piloté opérationnellement par le marocain BMCE Bank, continue également ses développements panafricains, avec une nouvelle implantation au Ghana à la suite de l’acquisition d’Amalgamated Bank. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Déjà reléguée l’an dernier au 4e rang national, la filiale ivoirienne de BNP Paribas perd à nouveau une place, devancée par la filiale du groupe Banque Atlantique.

+ 43 %

Le bond du total de bilan en dollars du dernier des groupes bancaires régionaux, rebaptisé Oragroup.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

61

Société

Pays/région

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

14

FIRST BANK OF NIGERIA

Nigeria

Stephen Olabisi Onasanya

15 030 282

1 160 058

2

16

ZENITH INTERNATIONAL BANK

Nigeria

Godwin Emefiele

12 355 576

992 005

3

17

ZENITH BANK NIGERIA

Nigeria

Godwin Emefiele

11 667 266

ND

4

21

UNITED BANK FOR AFRICA GROUP

Nigeria

Phillips Oduoza

10 547 378

901 175

5

22

ECOBANK TRANSNATIONAL INC.

Togo

Arnold Ekpe

10 466 871

899 643

6

24

UNITED BANK FOR AFRICA NIGERIA

Nigeria

Phillips Oduoza

9 340 761

743 254

7

30

GUARANTY TRUST BANK

Nigeria

Olusegun Agbaje

7 615 705

546 724

8

32

UNION BANK OF NIGERIA

Nigeria

Funke Osibodu

6 524 505

619 459

9

34

OCEANIC BANK INTERNATIONAL NIGERIA

Nigeria

John Aboh

6 380 457

377 501

10

43

ACCESS BANK GROUP

Nigeria

Aigboje Aig-Imoukhuede

5 247 451

453 279

11

46

ACCESS BANK NIGERIA

Nigeria

Aigboje Aig-Imoukhuede

4 739 783

ND

12

49

SKYE BANK

Nigeria

Kehinde Durosinmi-Etti

4 602 201

396 090

13

54

GROUPE BOA

Mali

Mohamed Bennani

4 188 792

274 638

14

55

DIAMOND BANK

Nigeria

Alex Otti

3 878 064

483 783

15

58

FIRST CITY MONUMENT BANK

Nigeria

Ladi Balogun

3 511 613

260 894

16

62

FIDELITY BANK

Nigeria

Reginald Ihejiahi

3 140 123

274 336

17

65

ECOBANK NIGERIA

Nigeria

Jibril Aku

3 014 992

284 837

18

68

BANK PHB

Nigeria

Cyril Chukwumah

2 792 177

254 951

19

76

STANBIC IBTC CHARTERED BANK

Nigeria

Sola David-Borha

2 507 207

171 932

20

88

UNITY BANK

Nigeria

Ado Yakubu Wanka

1 991 715

ND

21

94

STERLING BANK

Nigeria

Razack Adeyemi Adeola

1 806 764

151 691

22

97

ATLANTIC FINANCIAL GR. – GR. BANQUE ATLANTIQUE

Côte d’Ivoire

Léon Konan Koffi

1 760 305

119 691

23

110

STANDARD CHARTERED BANK NIGERIA

Nigeria

Bola Adesola

1 500 810

160 803

24

112

WEMA BANK

Nigeria

Segun Oloketuyi

1 414 738

88 364

25

113

GHANA COMMERCIAL BANK

Ghana

Simon Dornoo

1 410 900

189 842

26

115

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Bernard Labadens

1 349 871

114 660

27

120

CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK

Sénégal

Abdelkrim Raghni

1 287 436

85 924

28

126

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU SÉNÉGAL

Sénégal

Daniel Teruin

1 151 239

84 263

29

128

STANDARD CHARTERED BANK GHANA

Ghana

Hemen Shah

1 113 778

102 002

30

129

BARCLAYS BANK OF GHANA

Ghana

Margaret Mwanakwate

1 093 274

111 539

31

130

ECOBANK GHANA

Ghana

Samuel Ashitey Adjei

1 046 813

125 926

32

142

BANK OF AFRICA - BÉNIN

Bénin

Cheick Tidiane N'diaye

964 797

56 796

33

149

ECOBANK CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Charles Daboiko

832 969

64 717

34

152

BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU MALI

Mali

Abdoulaye Daffe

802 692

41 822

35

153

BANCO COMERCIAL DO ATLÂNTICO

Cap-Vert

Antonio Joachim De Sousa

778 402

44 722

36

154

BIAO CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Jean Kacou Diagou

737 584

51 882

37

155

BANQUE ATLANTIQUE - CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Souleymane Diarrassouba

735 548

50 997

38

160

BANQUE INT. POUR LE COM. ET L'IND. DE CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Jean-François Fichaux

718 092

54 863

39

165

AGRICULTURAL DEVELOPMENT BANK

Ghana

Stephen Kpordzih

681 358

95 595

40

169

ORAGROUP (EX-FINANCIAL BC SA TOGO)

Togo

Patrick Mestrallet

644 326

36 151

41

170

ECOBANK SÉNÉGAL

Sénégal

Yves Coffi Quam-Dessou

639 194

42 188

42

171

ECOBANK BÉNIN

Bénin

Cheick Travaly

626 910

42 315

43

172

ECOBANK BURKINA

Burkina Faso

Roger Dah-Achinanon

602 066

38 450

44

174

STANBIC BANK GHANA

Ghana

Alhassan Andani

590 263

66 507

45

177

BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DU SÉNÉGAL

Sénégal

Amadou Kane

551 681

50 597

46

178

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE

Côte d’Ivoire

Mounir Oudghiri

546 274

48 063

47

180

MERCHANT BANK GHANA

Ghana

Joe Tetteh

543 469

66 707

48

186

ECOBANK MALI

Mali

Binta Touré Ndoye

531 638

41 682

49

187

BANQUE NATIONALE D'INVESTISSEMENT

Côte d’Ivoire

V. Jérôme Nembelessini-Silué

526 564

25 595

50

192

NATIONAL INVESTMENT BANK

Ghana

Kuranchie

481 561

40 409

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Chiffres 2010 – en italique, chiffres 2009 - ND: non déterminé

Rang dans les 200

Rang

Les 50 premières banques d’Afrique de l’Ouest en 2011


62

Banques

assurances

Afrique centrale Plus, mais pas mieux Si la montée de nouveaux acteurs se confirme année après année, la région reste à la traîne à l’échelle continentale.

Pour la première année, le groupe Afriland nous fournit ses chiffres consolidés. Et entre directement à la deuxième place.

ÉRIC DUPUY

P

our la première fois, notre classement des banques d’Afrique centrale compte cinquante lignes – au lieu de trente. Un saut important qui reflète l’arrivée d’une multitude de nouveaux acteurs dans cette zone où, jusqu’à aujourd’hui, la concurrence n’a jamais été très pesante. L’arrivée en force de groupes est-africains (Kenya Commercial Bank, Equity Bank), ouest-africains (Ecobank, Bank of Africa, United Bank for Africa), voire sudafricains (Standard Bank), permet logiquement au secteur de s’étoffer.

22,5 milliards de dollars Le total de bilan des 50 premières banques d’Afrique centrale

Cependant, le bilan diffère fortement de celui dressé dans notre top 50 d’Afrique de l’Ouest. Car si, de Lagos à Dakar, toutes les banques de ce dernier figurent également dans le classement des deux cents premières banques africaines, elles ne sont que quinze en Afrique centrale. Pis, onze d’entre elles appartiennent à quatre groupes bancaires : BGFI Bank, Afriland First Group, Attijariwafa Bank et Société générale. KINSHASA SOUS PRESSION. Plus surprenant

encore, aucune banque issue de RD Congo n’a réussi à se hisser dans notre top 200, même si Rawbank ou la Banque commerciale du Congo s’en approchent chaque année un peu plus. Signe d’espoir : ce pays est au centre de la stratégie de la plupart des groupes ayant des visées panafricaines. Et il y a fort à parier que cette pression concurrentielle débouchera dans peu d’années sur une ascension des établissements congolais vers les premières places de notre classement. ●

Avec trois filiales solidement implantées, Attijariwafa Bank, nouveau venu dans la région, se retrouve déjà en haut du classement.

274 %

1

milliard d’euros C’est le budget que le français BPCE, maison mère de la BCI et de la Bicec (5e de ce classement), veut consacrer à son développement international, en Afrique subsaharienne principalement.

Le niveau de sursouscription atteint lors de l’introduction en Bourse de la première banque rwandaise, mi-2011.

« La BCR serait une acquisition naturelle pour l’un des grands groupes bancaires est-africains. » PETER SCHMIDT, directeur régional Afrique d’Actis, qui en est l’actionnaire majoritaire

Il y a quatre ans, aucune de ces banques n’existait. Les challengeurs arriveront-ils à bouleverser l’ordre établi ? JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

63

Société

Pays/région

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

71

BGFI BANK HOLDING CORP.

Gabon

Henri-Claude Oyima

2 753 760

163 217

2

79

AFRILAND FIRST GROUP

Cameroun

Albert Nigri

2 301 785

157 712

3

117

BGFI BANK GABON

Gabon

Henri-Claude Oyima

1 337 920

78 760

4

123

CCEI BANK GE

Guinée équatoriale

Djaméni Joseph Tindjou

1 201 731

94 080

5

127

BANQUE INTER. POUR L'ÉPARGNE ET LE CRÉDIT

Cameroun

Pascal Rebillard

1 150 453

79 432

6

133

AFRILAND FIRST BANK

Cameroun

Alamine Ousmane Mey

1 024 723

51 737

7

140

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU CAMEROUN

Cameroun

Alexandre Maymat

972 552

71 920

8

147

BGFI BANK CONGO

Congo

Narcisse Obiang Ondo

879 350

47 579

9

151

SOCIÉTÉ GÉN. DE BANQUE EN GUINÉE EQUATORIALE

Guinée équatoriale

Pierre Nahum

806 733

31 524

10

159

BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DU GABON

Gabon

Claude Ayo-Iguendha

718 837

50 775

11

162

STANDARD CHARTERED BANK CAMEROON

Cameroun

Mathieu Mandeng Batoum

706 860

39 600

12

167

SOCIÉTÉ COMMERCIALE DE BANQUE CAMEROUN

Cameroun

Jamal Ahizoune

662 908

47 367

13

176

UNION GABONAISE DE BANQUE

Gabon

Redouane Bennis

566 478

44 138

14

189

ECOBANK CAMEROUN

Cameroun

André Fotso

507 996

33 071

15

198

CRÉDIT DU CONGO

Congo

Abdelahad Kettani

459 206

27 379

16

-

LA CONGOLAISE DE BANQUE

Congo

Younes El Masloumi

428 518

27 676

17

-

RAW BANK

RD Congo

Thierry Taeymans

377 220

31 200

18

-

BANQUE COMMERCIALE DU CONGO

RD Congo

Yves Cuypers

359 800

55 900

19

-

BANQUE DE KIGALI

Rwanda

Réginald Thibaut de Maisieres

330 121

ND

20

-

ECOBANK TCHAD

Tchad

Mahamat Ali Kerim

311 356

27 259

21

-

CITIBANK NA GABON

Gabon

Edgard Anon

294 132

24 760

22

-

FÉDÉRATION DES MUCODEC

Congo

Gérard Legier

286 188

23 838

23

-

BANQUE INTER. POUR L'AFRIQUE AU CONGO

RD Congo

Charles Sanlaville

259 104

26 420

24

-

BANQUE COMMERCIALE INTERNATIONALE

Congo

Alain Merlot

242 944

18 663

25

-

BGFI BANK GUINÉE EQUATORIALE

Guinée équatoriale

Pierre André Chastel

237 570

13 840

26

-

TRUST MERCHANT BANK

RD Congo

Olivier Meisenberg

232 373

15 026

27

-

BANQUE POPULAIRE DU RWANDA

Rwanda

Herman Klaassen

230 540

22 061

28

-

INTERBANK BURUNDI

Burundi

Callixte Mutabazi

198 673

17 139

29

-

BANQUE INTERNATIONALE DE CRÉDIT

RD Congo

Louis-Odilon Alaguillaume

197 837

29 645

30

-

BANQUE COMMERCIALE DU CHARI

Tchad

Hamed Saleh Mestiri

183 519

15 787

31

-

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE TCHAD

Tchad

Chemi Kogrimi

181 740

18 343

32

-

BANQUE DE CRÉDIT DE BUJUMBURA

Burundi

Tharcisse Rutumo

181 452

14 245

33

-

ECOBANK CONGO

Congo

Gervais Bouiti-Viaudo

161 769

14 123

34

-

ECOBANK CENTRAFRIQUE

Centrafrique

Christian Assossou

159 785

15 745

35

-

ECOBANK RWANDA

Rwanda

Gilles Guerard

149 021

13 794

36

-

PROCREDIT BANK CONGO

RD Congo

Hannah Siedek

147 461

15 400

37

-

BANQUE COMMERCIALE DU RWANDA

Rwanda

David Kuwana

141 310

ND

38

-

UNITED BANK FOR AFRICA CAMEROUN

Cameroun

39

-

ORABANK TCHAD (EX-FINANCIAL BANK TCHAD)

Tchad

40

-

STANDARD BANK RDC (EX-STANBIC BANK CONGO)

41

-

BANQUE COMMERCIALE DU BURUNDI

42

-

43

121 957

ND

Loukoumanou Waïdi

117 563

12 763

RD Congo

Jean Rey

116 855

14 858

Burundi

Gaspard Sindayigaya

105 316

10 106

BANQUE RWANDAISE DE DÉVELOPPEMENT

Rwanda

Théogène Turatsinze

97 763

8 403

-

COMPAGNIE GÉNÉRALE DE BANQUE

Rwanda

Bonaventure Niyibizi

95 818

ND

44

-

FINANCIAL BANK GABON

Gabon

Pierre Leclaire

94 343

7 363

45

-

KENYA COMMERCIAL BANK RWANDA

Rwanda

88 049

2 049

46

-

ECOBANK GABON

Gabon

Joseph Owondault Berre

83 569

5 369

47

-

ACCESS BANK RWANDA (EX-BANCOR)

Rwanda

Jean Claude Karayenzi

80 223

ND

48

-

ECOBANK RD CONGO

RD Congo

Serge Ackre

75 476

8 607

49

-

ECOBANK BURUNDI

Burundi

Christian Assossou

58 328

6 776

50

-

UNITED BANK FOR AFRICA TCHAD

Tchad

39 100

Nd

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Chiffres 2010 – en italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 200

Rang

Les 50 premières banques d’Afrique centrale en 2011


64

Banques

assurances

Afrique de l’Est Le Kenya, un cran au-dessus Depuis Nairobi, les institutions mènent la conquête de toute la sous-région. Reléguant toujours plus loin leurs voisines et potentielles concurrentes.

ÉRIC DUPUY

D

éjà dominantes, les banques kényanes continuent leur ascension dans notre classement. Co-operative Bank grimpe ainsi d’un rang et passe devant la Commercial Bank of Eritrea. Equity Bank devance quant à lui le tanzanien CRDB Bank. Rien d’illogique à cela : déjà présentes sur un marché dynamique, qui s’est beaucoup développé – le taux de bancarisation au Kenya atteindrait les 20 % –, les grandes institutions financières à capitaux locaux (principalement Kenya Commercial Bank et Equity Bank, mais aussi I&M Bank) ont désormais pris le train de la régionalisation. Avec au menu les extensions naturelles que constituent la Tanzanie, l’Ouganda et le Rwanda, mais aussi

« En 2010, nous avons initié un plan de transformation afin de faire passer la banque du statut de bonne société à celui de grande entreprise. » PETER W. MUTHOKA, PCA de KCB Group

69,2 %

Le taux de croissance annuel des profits avant impôts du groupe kényan, également présent dans la sous-région.

I&M Bank, qui a repris en 2010 le tanzanien CF Union Bank, fait un nouveau saut dans notre classement.

44,6 milliards de dollars Le total de bilan des 50 premières banques d’Afrique de l’Est

le Soudan du Sud, voire la RD Congo. Iront-elles plus loin ? À ce jour, rien ne permet de le penser. En tout cas, avec l’inflation galopante que connaît le Kenya en 2011, de nouvelles implantations paraissent peu probables à court terme. DE RARES EXCEPTIONS. De quoi, sans doute,

laisser un peu d’espace aux autres banques de la zone. Car, à ce jour, aucune ou presque n’a franchi le cap de la régionalisation, même si certaines, comme CRDB Bank, répètent à l’envi leur désir de s’installer dans les pays voisins. Parmi les rares exceptions figurent un établissement de taille moyenne, l’ougandais Crane Bank, et un autre bien plus gros, Commercial Bank of Ethiopia. Ce dernier, numéro un de notre classement, s’est en effet installé au Soudan du Sud, un pays dans le viseur de nombre d’opérateurs. ●

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Après avoir vendu ses filiales subsahariennes, le français Crédit agricole a cédé mi-2010 la BIMR au groupe Bank of Africa.

La plus dynamique des banques ougandaises s’installera prochainement au Rwanda, en RD Congo et peut-être au Soudan du Sud.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

65

Société

Pays/région

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

51

COMMERCIAL BANK OF ETHIOPIA

Éthiopie

Bekalu Zeleke Ewutenu

4 416 728

223 130

2

64

KENYA COMMERCIAL BANK GROUP

Kenya

Martin Oduor-Otieno

3 016 274

235 744

3

74

KENYA COMMERCIAL BANK

Kenya

Martin Oduor-Otieno

2 529 860

221 981

4

86

BARCLAYS BANK OF KENYA

Kenya

Mohamed Adan

2 068 980

188 088

5

93

CO-OPERATIVE BANK OF KENYA

Kenya

Gideon M. Muriuki

1 852 080

114 030

6

95

COMMERCIAL BANK OF ERITREA

Érythrée

Tesfay Yemane

1 801 801

18 872

7

98

EQUITY BANK GROUP

Kenya

James U. Mwangi

1 716 216

140 556

8

100

STANDARD CHARTERED BANK KENYA

Kenya

Richard Etemesi

1 712 955

97 387

9

105

BANK OF KHARTOUM

Soudan

Mohamed Salah

1 600 540

29 028

10

107

EQUITY BANK KENYA

Kenya

James U. Mwangi

1 552 920

132 672

11

108

CRDB BANK

Tanzanie

Charles Kimei

1 529 143

ND

12

114

NATIONAL MICROFINANCE BANK

Tanzanie

Mark H. Wiessing

1 390 672

131 939

13

116

FAISAL ISLAMIC BANK SUDAN

Soudan

Ali Omer Ibrahim Farah

1 347 353

84 050

14

121

CFC STANBIC BANK

Kenya

Greg Brackenridge

1 285 663

25 245

15

131

INVESTMENT & MORTGAGES BANK

Kenya

Arun S. Mathur

1 042 586

71 746

16

132

STANBIC BANK UGANDA

Ouganda

Philip Odera

1 032 064

124 349

17

135

DIAMOND TRUST BANK KENYA

Kenya

Nasim Devji

1 003 202

58 593

18

141

NATIONAL BANK OF COMMERCE

Tanzanie

Lawrence Mafuru

969 122

64 615

19

146

COMMERCIAL BANK OF AFRICA

Kenya

Isaac O. Awuondo

905 509

81 697

20

156

DASHEN BANK

Éthiopie

Lulseged Teferi

735 026

13 275

21

158

NATIONAL BANK OF KENYA

Kenya

Reuben Marambi

720 320

52 400

22

161

NIC BANK

Kenya

James Macharia

708 167

40 794

23

164

TADAMON ISLAMIC BANK

Soudan

Hassan Osman Sakuta

681 652

27 881

24

166

DEVELOPMENT BANK OF ETHIOPIA

Éthiopie

Esayas Bahre

674 615

4 626

25

183

AWASH INTERNATIONAL BANK

Éthiopie

Leikun Berhanu

536 868

19 984

26

197

EXIM BANK TANZANIE

Tanzanie

Dinesh Arora

468 672

36 212

27

-

PRIME BANK

Kenya

Bharat Jani

389 333

13 519

28

-

BANK OF BARODA KENYA

Kenya

Manvi N. Krishna

387 978

21 931

29

-

ISLAMIC CO-OPERATIVE DEVELOPMENT BANK

Soudan

Abdel Aziz Ali Al Arabi

377 475

28 676

30

-

BANK OF ABYSSINIA

Éthiopie

Addisu Habba

373 633

11 682

31

-

NIB INTERNATIONAL BANK

Éthiopie

Amerga Kassa Amdeta

355 245

27 774

32

-

BANK OF AFRICA - MER ROUGE (EX-BANQUE INDOSUEZ MER ROUGE)

Djibouti

Philippe Bouyaud

353 093

15 936

33

-

HOUSING FINANCE CO. OF KENYA

Kenya

Frank Ireri

351 341

16 812

34

-

UNITED BANK

Éthiopie

Birhanu Getaneh

350 826

24 178

35

-

CENTENARY RURAL DEVELOPMENT BANK

Ouganda

Simon Kagugube

347 113

39 155

36

-

DEVELOPMENT FINANCE CO. OF UGANDA

Ouganda

C. Mccormack

345 023

25 918

37

-

WEGAGEN BANK

Éthiopie

Araya G. Egziabher

341 645

18 893

38

-

CRANE BANK

Ouganda

Ali Reza Kalan

336 955

32 435

39

-

ECOBANK KENYA

Kenya

Peter Tiras Kanyago

333 030

23 554

40

-

BANK OF AFRICA - KENYA

Kenya

Kwame Ahazdi

320 388

17 664

41

-

AL BARAKA BANK SUDAN

Soudan

Abdallah Khairy Hamid

320 000

ND

42

-

FARMER'S COMMERCIAL BANK

Soudan

Hashim Mohamed Tom Sulieman

313 561

6 898

43

-

CHASE BANK KENYA

Kenya

Zafrullah Khan

262 303

13 177

44

-

FINA BANK

Kenya

Franck Griffiths

251 327

13 821

45

-

FAMILY BANK

Kenya

Peter Munyiri

242 261

20 045

46

-

SAVINGS & SOCIAL DEVELOPMENT BANK

Soudan

Ahmed Omer Abdulrahman

206 107

3 350

47

-

KENYA COMMERCIAL BANK SUDAN

Soudan

190 727

2 973

48

-

CONSTRUCTION AND BUSINESS BANK

Éthiopie

Ato Addisu Habba

188 119

5 961

49

-

DIAMOND TRUST BANK TANZANIA

Tanzanie

Nasim Devji

178 141

13 280

50

-

ARAB SUDANESE BANK

Soudan

172 188

9 665

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Chiffres 2010 – en italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 200

Rang

Les 50 premières banques d’Afrique de l’Est en 2011


66

Banques

assurances

Afrique australe et océan Indien Standard Bank se recentre Le numéro un du continent abandonne des implantations internationales au profit de pays africains stratégiques. L’objectif : dégager enfin des bénéfices à la hauteur de ses investissements.

Maria Ramos, la patronne d’Absa, principale filiale du britannique Barclays sur le continent, est désormais chargée de toutes les branches africaines du groupe, dans douze pays.

ÉRIC DUPUY

D

e plus en plus gros ! Standard Bank Group, la principale institution financière africaine, a franchi en 2010 le cap des 200 milliards de dollars (près de 150 milliards d’euros) de total de bilan, laissant loin derrière elle ses compétiteurs, y compris Absa Group, FirstRand et Nedbank, les autres grands établissements sud-africains. À lui seul, le groupe représente près de 15 % du total de bilan cumulé des 200 premières banques africaines. Pourtant, la taille ne fait pas le succès. Vivement

722,8 milliards de dollars

DR

La banque angolaise, filiale d’un groupe portugais, fait son entrée en fanfare dans notre top 200, au 28e rang.

+ 69,8 % Le total de bilan en dollars du sud-africain Capitec fait un bond spectaculaire.

Le total de bilan des 50 premières banques d’Afrique australe et de l’océan Indien

concurrencé à domicile, Standard Bank a été obligé de revoir sa stratégie d’implantation dans les pays émergents, faute de réussites probantes. Il a ainsi cédé la totalité de ses parts dans la banque d’investissement russe Troika avant d’abaisser sa participation dans Standard Bank Argentina, qu’il ne contrôle plus. CAP SUR L’ANGOLA. Alors que le groupe se

développe en parallèle dans d’autres contrées stratégiques, comme l’Angola, priorité est maintenant donnée à la rentabilisation de ses filiales dans certains marchés africains importants, dont le Kenya et le Nigeria. Un objectif que s’est également fixé Barclays, avec sa filiale sud-africaine Absa. Second marché bancaire de la région, l’Angola explose. À ce jour, seuls des opérateurs privés et plusieurs banques portugaises (Millenium BCP, Banco Espírito Santo) sont actifs sur place. Les groupes étrangers, qui ont jusqu’à aujourd’hui eu beaucoup de mal à obtenir des agréments bancaires, se contentent souvent de bureaux de représentation. ●

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

1 milliard

Après s’être converti en 2010 à la banque de détail, BancABC a franchi mi-2011 le seuil du milliard de dollars de total de bilan. Dans un contexte économique difficile, le leader malgache assiste à l’arrivée d’un nouveau concurrent, le français BPCE, qui a repris à BNP Paribas la BMOI.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

67

Société

Pays/région

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

1

STANDARD BANK GROUP

Afrique du Sud

Jacko Maree

201 047 539

4 324 234

2

2

STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

S. K. Tshabalala

126 441 640

3 040 895

3

3

AMALGAMATED BANKS OF SOUTH AFRICA (ABSA)

Afrique du Sud

Maria Ramos

107 792 912

3 511 503

4

4

FIRSTRAND BANKING GROUP

Afrique du Sud

Sizwe Nxasana

98 267 170

2 497 169

5

5

NEDBANK GROUP

Afrique du Sud

Mike Brown

91 581 623

2 498 674

6

27

BANCO AFRICANO DE INVESTIMENTOS

Angola

Mario Barber

8 329 664

537 924

7

28

BANCO ESPÍRITO SANTO ANGOLA

Angola

Sabrinha Aluana

7 874 494

386 659

8

33

BANCO DE FOMENTO DE ANGOLA

Angola

Emidio Pinheiro

6 435 885

427 050

9

37

DEVELOPMENT BANK OF SOUTHERN AFRICA

Afrique du Sud

Paul Bayoli

6 086 303

219 913

10

38

AFRICAN BANK

Afrique du Sud

Léon Kirkinis

5 897 941

1 807 657

11

44

HSBC MAURITIUS

Maurice

Siew Meng Tan

4 885 076

88 845

12

45

BANCO BIC

Angola

Fernando Teles

4 856 749

273 143

13

47

THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK

Maurice

Gérard J. Hardy

4 665 543

221 144

14

59

STANDARD CHARTERED BANK MAURICE

Maurice

Sridhar Nagarajan

3 439 660

86 335

15

66

BARCLAYS BANK OF MAURITIUS

Maurice

Ravin Dajee

2 929 816

151 366

16

72

LAND AND AGRI. DEV. BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Phakamani Hadebe

2 752 885

76 902

17

75

STATE BANK OF MAURITIUS

Maurice

Vir Gautam

2 527 713

121 479

18

77

STANDARD BANK MAURITIUS

Maurice

Lakshman Bheenick

2 492 874

8 493

19

81

FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA

Namibie

Vekuii Reinhard Rukoro

2 177 436

112 760

20

82

CAPITEC BANK

Afrique du Sud

Riaan Stassen

2 172 425

309 503

21

85

BANK WINDHOEK

Namibie

Christo De Vries

2 101 410

128 760

22

92

FIRST NATIONAL BANK OF BOTSWANA

Botswana

Lorato Boakgomo-Ntakhwana

1 859 718

145 075

23

96

BARCLAYS BANK OF BOTSWANA

Botswana

Thuli Johnson

1 774 099

152 302

24

102

BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE

Mozambique

Manuel Marecos Duarte

1 666 178

201 195

25

104

STANDARD CHARTERED BANK BOTSWANA

Botswana

Michael Wiegand

1 612 456

73 557

26

111

BANCO COMERCIAL E DE INVESTIMENTOS

Mozambique

Ibraimo Ibraimo

1 444 196

98 758

27

118

BANCO MILLENNIUM ANGOLA

Angola

Jose Reino da Costa

1 330 844

67 096

28

119

BANCO SOL

Angola

Miguel Coutinho Nobre

1 297 010

46 615

29

122

SBI MAURITIUS (EX-SBI INTERNATIONAL)

Maurice

J. S. Hiremath

1 223 000

28 000

30

124

BANCO DE NEGOCIOS INTERNACIONAL

Angola

Mario Abilio Palhares

1 182 751

73 087

31

125

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Pierre Wolmarans

1 179 952

23 123

32

134

DEUTSCHE BANK MAURITIUS

Maurice

Mark Bisson

1 018 525

2 442

33

136

BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA

Angola

Daniel Chambel

999 236

84 173

34

138

STANDARD BANK MOZAMBIQUE

Mozambique

Antonio Caroto Coutinho

978 220

78 525

35

139

THE HONGKONG AND SHANGHAI BANKING CORP.

Maurice

977 090

20 619

36

143

MERCANTILE BANK

Afrique du Sud

D. J. Brown

942 267

39 338

37

145

AFRICAN BANKING CORP. HOLDING

Botswana

Douglas T. Munatsi

913 919

45 281

38

148

BARCLAYS BANK OF ZAMBIA

Zambie

Saviour Chibiya

838 209

121 706

39

150

INVESTEC BANK MAURITIUS

Maurice

Craig McKenzie

830 748

34 708

40

163

ZAMBIA NATIONAL COMMERCIAL BANK

Zambie

Martyn Schouten

704 004

64 839

41

168

BANQUE DES MASCAREIGNES

Maurice

Bruno Deletre

660 048

23 208

42

175

BANK OF AFRICA - MADAGASCAR

Madagascar

Jacques Dilet

567 721

41 415

43

179

STANDARD BANK LESOTHO

Lesotho

Roger Snelgar

545 431

58 208

44

181

NATIONAL BANK OF MALAWI

Malawi

George Partridge

540 730

77 185

45

185

SASFIN BANK

Afrique du Sud

Roland Sassoon

534 326

27 021

46

190

BNI MADAGASCAR

Madagascar

Pascal Fall

505 455

37 068

47

191

BIDVEST BANK

Afrique du Sud

A. C. Salomon

488 734

8 604

48

193

BANCO REGIONAL DO KEVE

Angola

Rui Da Costa Campos

476 533

ND

49

194

STANDARD BANK SWAZILAND

Swaziland

Tineyi Mawocha

476 482

22 942

50

-

BANK ONE

Maurice

Raj Dussoye

441 613

10 064

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Chiffres 2010 – en italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 200

Rang

Les 50 premières banques d’Afrique australe et de l’océan Indien en 2011


68

Banques

assurances

Assurances La dynamique est lancée Excepté l’Afrique du Sud, principal marché régional, le continent apparaît désormais clairement comme un gisement inexploré pour les groupes du secteur.

ÉRIC DUPUY

La fusion entre Metropolitan Life et Momentum a donné naissance au troisième assureur vie de la nation Arc-en-Ciel.

P

our la première fois, Jeune Afrique vous propose le classement des cent principaux assureurs africains, contre cinquante les autres années. Une évolution justifiée par le nombre grandissant de réponses que nous recevons à notre questionnaire annuel mais aussi par la dynamique de croissance spectaculaire que connaît cette activité à travers le continent. Et le phénomène ne devrait pas s’arrêter, le potentiel de développement du secteur restant très important.

34,8 milliards de dollars Le total de primes des 100 premières compagnies d’assurances

À preuve, quand le cinquantième assureur de notre dernier classement affichait 33,4 millions de dollars (23,3 millions d’euros d’alors) de primes (la mesure du chiffre d’affaires dans l’assurance), le cinquantième de l’année en réalise 53 millions de dollars (40 millions d’euros).

3%

Le pourcentage de Marocains couverts par une assurance laisse un beau potentiel de développement aux compagnies locales.

« Avec une croissance annuelle de 29 % en moyenne sur les cinq dernières années, le marché nigérian présente pour nous de belles perspectives. » GROUPE NSIA

Le groupe ivoirien Colina tombe entre les mains de l’homme d’affaires marocain, déjà propriétaire de CNIA Saada.

SURPRISES IVOIRIENNES. Sans surprise, l’or-

dre est respecté. Le premier marché africain, l’Afrique du Sud, truste les dix premières places du classement, avec huit acteurs au-dessus du milliard de dollars de primes. Derrière, le Maroc ne cesse de grimper, le marché étant mené par deux bancassureurs, RMA Watanya (BMCE Bank) et Wafa Assurance (Attijariwafa Bank). Au-delà, la surprise vient des Ivoiriens. Malgré un taux de pénétration de l’assurance extrêmement bas en zone subsaharienne (moins de 1 %), deux groupes locaux sont parvenus à se hisser parmi les vingt-cinq premiers acteurs du continent recensés dans notre classement. Une réussite due à une régionalisation bien menée. NSIA est ainsi présent dans douze pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. Colina le suit de près, avec onze pays. Tous deux se sont dotés de partenaires financiers solides : NSIA avec le JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

1

million Le nombre de clients gagnés en neuf mois parTrustco au Zimbabwe grâce à son produit de micro-assurance sur mobile.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

69

Rang

Société

Pays/régions

PDG ou DG

Total des primes (milliers de $)

RN (milliers de $)

1

SANLAM

Afrique du Sud

Johan Van Zyl

10 123 028

980 182

2

OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.

Afrique du Sud

Gerhard Van Niekerk

3 775 543

381 842

3

LIBERTY GROUP

Afrique du Sud

J. B. Hemphill

3 432 065

397 038

4

SANTAM

Afrique du Sud

L. Vermaak

2 385 385

269 155

5

LIFE HEALTHCARE GROUP

Afrique du Sud

Michael Flemming

1 321 854

125 626

6

MOMENTUM GROUP

Afrique du Sud

E. B. Nieuwoudt

1 248 585

258 774

7

DISCOVERY HEALTH

Afrique du Sud

A. Gore

1 182 537

258 022

8

MUTUAL & FEDERAL INSURANCE

Afrique du Sud

B. Campbell

1 154 520

ND

9

RMB HOLDINGS

Afrique du Sud

Peter Cooper

748 429

578 465

10

ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

N. V. Beyers

696 939

21 728

11

AFRICAN REINSURANCE CORP.

Nigeria

Bakary Kamara

627 532

64 863

12

SOCIAL SECURITY AND NATIONAL INSURANCE TRUST

Ghana

Frank Odoom

529 156

1 278

13

WAFA ASSURANCE

Maroc

Ramsès Arroub

525 901

85 352

14

RMA WATANIYA

Maroc

Fouad Douiri

524 419

121 083

15

AXA ASSURANCE MAROC

Maroc

Daniel Antunes

351 873

ND

16

CNIA SAADA ASSURANCES

Maroc

Moulay Hafid Elalamy

350 599

ND

17

SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE

Maroc

Ahmed Zinoun

318 716

40 421

18

BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS

Botswana

P. B. Summer

307 009

49 030

19

SOCIÉTÉ NATIONALE D'ASSURANCES

Algérie

Amara Latrous

264 196

25 932

20

NSIA PARTICIPATIONS S. A.

Côte d’Ivoire

Jean Kacou Diagou

200 273

17 385

21

BAI CO.

Maurice

Rishi Sookdawoor

193 506

5 319

22

COMPAGNIE ALGÉRIENNE DES ASSURANCES

Algérie

Abdelkrim Djafri

185 755

18 611

23

CIE ALGÉRIENNE D'ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE

Algérie

Brahim Djamel Kassali

168 865

ND

24

AVBOB INDUSTRIES

Afrique du Sud

Jan Van Der Walt

163 991

61 369

25

COLINA PARTICIPATIONS

Côte d’Ivoire

Moulay Hafid Elalamy

155 327

7 362

26

CLIENTELE LIFE ASSURANCE CO.

Afrique du Sud

G. J. Soll

151 302

22 336

27

SOCIÉTÉ TUNISIENNE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES

Tunisie

Lassaâd Zarrouk

147 868

12 214

28

COMPAGNIE D'ASSURANCES SANAD

Maroc

Muhammad Aouad

143 590

ND

29

COMPAGNIE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES ATLANTA

Maroc

Mohamed Hassan Ben Salah

140 207

ND

30

JUBILEE INSURANCE CO.

Kenya

Abdul Jaffer

137 808

22 068

31

EQUITY ASSURANCE

Nigeria

133 876

-5 877

32

COMPAGNIE CENTRALE DE RÉASSURANCE

Algérie

Hadj Mohamed Sebaa

129 433

15 802

33

LA MAROCAINE VIE

Maroc

Jean Marie Stein

108 338

ND

34

ZURICH COMPAGNIE MAROCAINE D'ASSURANCES

Maroc

35

SWAN GROUP

Maurice

Louis Rivalland

36

AIICO INSURANCE

Nigeria

F. J. Hagerty

97 487

7 283

37

CUSTODIAN AND ALLIED INSURANCE

Nigeria

Wole Oshin

89 480

13 307

38

CIE MÉDITERRANÉENNE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES

Tunisie

Rachid Ben Jemia

89 006

14 732

39

MUTUELLE CENTRALE MAROCAINE D'ASSURANCES

Maroc

Yacoubi Soussane

88 154

ND

40

TRUSTCO GROUP HOLDINGS

Namibie

Quinton Van Rooyen

87 090

28 154

41

CIE INTERNATIONALE D'ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE

Algérie

Tahar Soufi

81 648

3 279

42

COMPAGNIE D'ASSURANCES TRANSPORTS (CAT)

Maroc

Mohamed Saidi

78 085

ND

43

CONTINENTAL REINSURANCE CO.

Nigeria

Femi Oyetunji

75 919

8 020

44

NICO GENERAL INSURANCE CO.

Malawi

F. L. Mlusu

71 581

6 975

45

GROUPE DES ASSURANCES DE TUNISIE

Tunisie

Mohamed Dkhili

65 291

4 843

46

ASSURANCES MUTUELLES EL ITTIHAD

Tunisie

Lamjed Boukhris

63 568

8 008

47

COMPAGNIE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES

Tunisie

Mohamed Habib Ben Saad

62 996

ND

48

ASSURANCES MAGHREBIA

Tunisie

Abdelaziz Essassi

59 787

3 714

49

KENYA REINSURANCE CORP.

Kenya

Eunice Mbogo

59 771

18 497

50

ANGLO-MAURITIUS ASSURANCE SOCIETY

Maurice

Jean de Fondaumiere

53 029

41 534

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

107 690

ND

101 500

6 400

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Chiffres 2010 - en italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Les 100 premières compagnies d’assurances en 2011 (1-50)


70

Banques

assurances

capital-investisseur Emerging Capital Partners, et Colina avec le groupe marocain Saham (lire p. 79), qui présente de surcroît l’avantage d’être un spécialiste de l’assurance. Le groupe de Moulay Hafid Elalamy détient en effet CNIA Saada, le premier assureur indépendant du pays, leader

Adapter son offre sur le modèle de la microfinance : une piste de croissance. notamment dans l’assurance auto. Il s’en faut de peu qu’un troisième assureur ne se joigne à ce duo ivoirien. Sunu Assurances aurait en effet dû se glisser pas loin derrière Colina dans notre classement. Mais la société est basée à Paris, même si l’un de ses principaux dirigeants est à Abidjan et si sa principale filiale y est également... LES PME EN LIGNE DE MIRE. Excepté l’Afrique du Sud, où le marché est déjà mature, le développement de l’assurance un peu partout en Afrique semble acquis. Si les grandes entreprises sont toutes couvertes, ce marché étant déjà très concurrentiel, les véritables enjeux de développement sont ailleurs : sur les petites et moyennes entreprises et sur le grand public, notamment en matière d’assurance vie.

76 %

Juillet 2011 GuarantyTrust Bank cède sa filiale dans l’assurance à un consortium de capitalinvestisseurs. Grâce à son activité vie, Allianz relègue Chanas Assurances, numéro un sur la branche dommages, au deuxième rang camerounais.

101

millions d’euros Le chiffre d’affaires combiné du groupe Sunu, basé à Paris, dont la principale filiale est en Côte d’Ivoire.

Fin 2010, l’assureur nigérian a inauguré sa nouvelle filiale, HalalTakaful Nigeria, consacrée à l’assurance charia-compatible.

Le poids des entreprises sud-africaines dans le total de primes de notre classement

L’innovation est l’une des clés du succès futur. Et la micro-assurance un produit adapté aux revenus des populations locales. L’allemand Allianz, très présent en Afrique, a ainsi mis en place en Côte d’Ivoire, avec la principale institution de microfinance du pays, un produit adapté : simplification des modalités d’application, tarifs très bas (à partir de quelques euros)... Il n’est pas le seul : un nombre croissant d’assureurs se sont rapprochés d’organismes de microfinance. Le mobile insurance est aussi une piste ; un moyen, en tout cas, de distribuer des produits d’assurance aux abonnés mobiles en leur permettant, par exemple, d’épargner des minutes de communication non utilisées. ●

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Halal !

Depuis la fin de l’année 2009, AGF Afrique est désormais connu sous le nom d’Allianz Africa.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Banques

assurances

71

Rang

Société

Pays/régions

PDG ou DG

Total des primes (milliers de $)

RN (milliers de $) 11 344

51

STATE INSURANCE CO. OF MAURITIUS

Maurice

K. Bhoojedhur Obeegadoo

50 656

52

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE RÉASSURANCE

Tunisie

Lamia Ben Mahmoud

50 612

3 267

53

COLINA ASSURANCES CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Joël Ackah

49 644

4 257

54

GUARANTY TRUST ASSURANCE

Nigeria

Yetunde Ilori

49 034

4 197

55

OGAR - OGAR VIE

Gabon

Henri-Claude Oyima

48 911

2 129

56

MUTUELLE AGRICOLE MAROCAINE D'ASSURANCE

Maroc

Rachid Guessous

47 844

ND

57

NIGER INSURANCE CO.

Nigeria

B. Zakariya

45 920

-806

58

GROUPE ALLIANZ CAMEROUN ASSURANCES

Cameroun

Bernard Girardin

41 997

2 370

59

NEM INSURANCE

Nigeria

J. E. Umukoro

38 977

5 437

60

L'ALGÉRIENNE DES ASSURANCES

Algérie

Tahar Bala

36 288

ND

61

GROUPE DES ASSURANCES MUTUELLEs

Tunisie

Mansour Nasri

36 118

4 450

Jacqueline Casalegno

35 201

1 192

62

CHANAS ASSURANCES

Cameroun

63

STACO INSURANCE

Nigeria

64

MAURITIAN EAGLE INSURANCE CO.

Maurice

Christian Dalais

34 217

281

33 427

1 123

65

NSIA CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Jean Kacou Diagou

32 731

2 521

66

MAURITIUS UNION ASSURANCE CO.

Maurice

Jacques de Navacelle

32 711

11 747

67

COLINA VIE CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Raoul Didier Moloko

31 786

4 127

68

UNION DES ASSURANCES DE CÔTE D'IVOIRE - VIE

Côte d’Ivoire

Pathé Dione

31 741

2 450 2 871

69

NSIA GABON

Gabon

Jean Kacou Diagou

31 458

70

AGF CAMEROUN ASSURANCES VIE

Cameroun

Christian Marlin

30 170

ND

71

STATE INSURANCE COMPANY OF GHANA

Ghana

Ebenezer Allotey

29 088

4 935

72

ASSURANCES ARO

Madagascar

Patrick Andriambahiny

28 639

ND

73

NSIA VIE CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Janine Diagou-Wodie

27 963

2 092

74

AXA ASSURANCES CAMEROUN

Cameroun

Patrice Desgranges

26 607

ND

75

LA PRUDENCE MAURICIENNE ASSURANCES

Maurice

Robert de Froberville

26 535

2 250 2 604

76

CORNERSTONE INSURANCE

Nigeria

Jacob Erhabor

26 217

77

MUTUELLE D'ASSURANCES DES TRANSPORTEURS UNIS

Maroc

Haj Omar Benouna Louridi

25 443

ND

78

PRESTIGE ASSURANCE CO.

Nigeria

V. K. Markanda

25 258

3 180

79

ASSURANCES SALIM

Tunisie

Ali Hammami

24 782

2 513

80

ENTERPRISE INSURANCE CO.

Ghana

George Banasco Otoo

23 951

2 531

21 953

5 249

21 540

1 776

21 301

1 783

81

MUTUAL BENEFITS ASSURANCE

Nigeria

82

ASSINCO ASSURANCES

Gabon

Eugénie Ndende Jonah U. Ikhidero

83

ROYAL EXCHANGE ASSURANCE GROUP (NIGERIA)

Nigeria

84

GOLDLINK INSURANCE

Nigeria

85

ASSURANCES GÉNÉRALES DU CONGO

Congo

Raymond Ibata

21 182

572

21 152

1 020

86

ACTIVA ASSURANCES

Cameroun

Richard Lowe

21 076

1 393

87

AXA ASSURANCES SÉNÉGAL

Sénégal

Alioune Ndour Diouf

20 845

3 057

88

SOCIÉTÉ AFRICAINE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES

Cameroun

Georges L. Kagou

20 196

ND

89

CONSOLIDATED HALLMARK INSURANCE

Nigeria

Eddie Efekoha

19 831

1 592

90

COLINA ASSURANCES GABON

Gabon

Erard Nonyu Moutassie

19 777

759

91

AXA ASSURANCES GABON

Gabon

Joël Muller Sangangoye

18 545

1 696

92

ALLIANZ SÉNÉGAL ASSURANCES

Sénégal

Olivier Malatre

18 438

898

93

LE MILLÉNIUM ASSURANCES INTERNATIONALES-IARD

Côte d’Ivoire

Pathé Dione

18 273

1 655

94

LE MILLÉNIUM ASSURANCES INTERNATIONALES-VIE

Côte d’Ivoire

Pathé Dione

17 097

912

95

NSIA CONGO

Congo

Jean Kacou Diagou

16 070

826

96

SOCIÉTÉ NATIONALE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES

Burkina Faso

André Bayala

15 836

588

97

NSIA SÉNÉGAL

Sénégal

Jean Kacou Diagou

14 860

1 012

98

L'AFRICAINE DES ASSURANCES

Bénin

Ahmed Michel Houenou de Dravo

14 472

1 618

99

COMPAGNIE D'ASSURANCES VIE ET CAPITALISATION HAYETT

Tunisie

Rachid Ben Jemia

14 156

1 062

100

NSIA BÉNIN

Bénin

Jean Kacou Diagou

13 892

915

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Chiffres 2010 - en italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Les 100 premières compagnies d’assurance en 2011 (51-100)


72

Managers

BANQUES

ASSURANCES

Ils ont marqué PDG, ministre, directeur général, gouverneur de banque centrale, avocat… Leurs réalisations ou leur entrée en fonctions ont animé le monde de la finance africaine au cours des derniers mois. Portraits réalisés par STÉPHANE BALLONG, JULIEN CLÉMENÇOT, FRIDA DAHMANI, FRÉDÉRIC MAURY et JEAN-MICHEL MEYER

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


73

CAPITAL-INVESTISSEMENT

CONSEIL

BOURSE

INSTITUTIONS

GETTY IMAGES

l’année

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


Managers

Banques Idrissa Nassa Objectif UEMOA

Mohamed el-Dib PDG de NSGB

C

Sous sa férule, Coris Bank s’est imposé comme le deuxième établissement burkinabè et a pris pied au Niger. Une première opération à l’étranger qui aiguise ses ambitions.

onsécration pour l’un des banquiers égyptiens les plus réputés, dans son pays et au-delà: Mohamed el-Dib. Le PDG de National Société générale Bank (NSGB), deuxième acteur privé du marché, a intégré le comité de direction du groupe Société générale, actionnairemajoritairedeNSGB.Pour la banque française, qui cherchait à donner un visage un peu plus diversifié à cet organe stratégique, la décision reconnaît le poids de sa filiale égyptienne. Pour Mohamed el-Dib, c’est l’aboutissement d’une longue carrière commencée dans les années 1970 au sein de la principale banque (publique) du pays, National Bank of Egypt. Il a rejoint NSGB en 1978. ●

T

Burkina », explique le patron de 47 ans. out sourit à Idrissa Nassa. En « Nous avons également développé des 2010, l’entrepreneur burkioffres pour les particuliers, les salariés nabè a hissé la banque qu’il de la fonction publique et des entrepridirige, et qu’il détient en ses privées. » Au Niger, le potentiel est grande partie, au deuxième rang du grand. Le taux de bancarisation, plus marché local, juste derrière Ecobank, faible qu’au Burkina, et la concurrence mais devant les filiales locales de plumoins forte laissent espérer de belles sieurs autres groupes, tels que Société générale, BNP Paribas ou United Bank perspectives de développement. ● for Africa. Surtout, il a signé mi-2011 sa première opération hors du Burkina avec la reprise par Coris Bank des parts de la Belgolaise (groupe BNP Paribas) dans la Banque internationale pour l’Afrique au Niger. Désormais à la tête de 35 % du capital de la deuxième banque nigérienne, il n’entend pas s’arrêter là. Coris Bank devrait monter rapidement à plus de Ð PLUS JEUNE, CE PDG DE 47 ANS 50 % du capital, un a travaillé dans seuil préférable pour la distribution piloter efficacement de vélos. les opérations. Avant de lorgner au-delà : « Notre objectif, c’est l’UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine, NDLR] », lâche Idrissa Nassa.

Aigboje Aig-Imoukhuede Directeur général d’Access Bank Plc

A

CONNAISSANCE DU MARCHÉ. Depuis

la reprise de la Financière du Burkina, et sa transformation en banque de plein exercice sous le nom de Coris Bank, Idrissa Nassa a été efficace. En trois exercices, l’établissement à capitaux burkinabè a gravi un à un les échelons malgré l’accroissement de la concurrence. Son total de bilan a crû de 65 % par an, et la rentabilité a progressé. Les bénéfices ont été multipliés par deux en un an. Son secret ? « Une bonne connaissance du marché, notamment des PME, grâce à l’historique de la Financière du JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

CORIS BANK

74

igbojeAig-Imoukhuedejoue sa tête. En rachetant 75 % du capital d’Intercontinental Bank Plc, en situation financière difficile, le jeune patron (44 ans) d’Access Bank Plc entend faire passer son établissement de la septième à la quatrième place du secteur bancaire nigérian. L’opération est stimulante: les prêts douteux d’Intercontinental Bank ont été transmis à une structure de défaisance, et Access Bank récupérerait notamment 360 agences. Mais elle sera aussi très délicate à gérer. Avec vingt ans d’expérience bancaire, Aigboje Aig-Imoukhuede le sait bien, lui qui a conduit la spectaculaire croissance d’Access Bank : un total de bilan multiplié par près de quatre en cinq ans sans affecter les bénéfices. Seul échec à ce jour: le développement panafricain, encore peu rentable. ● SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Managers À LA TÊTE DU 2007, il a accéléré son internationalisation. Le leader marocain est présent dans 21 pays.

75

GROUPE DEPUIS

Samira Ghribi

PDG de la Société tunisienne de banque

D

Mohamed El Kettani Fin tacticien

Prochain défi pour le PDG d’Attijariwafa Bank : gérer en douceur la sortie partielle de son capital du holding royal SNI.

R

e d o u t a b l e b a n q u i e r, Mohamed El Kettani est aussi un habile négociateur. En quatre ans, le patron de la première banque du Maghreb et septième en Afrique aura mené des pourparlers avec la famille Mimran, à qui il a racheté la Compagnie bancaire de l’Afriqueoccidentale(CBAO)auSénégal en 2007 ; avec les dirigeants du Crédit agricole (France) pour un échange de participations signé fin 2008 ; et avec plusieurs États du continent. La dernière de ces négociations ne fut pas la plus commode: le Cameroun aura en effet jusqu’au bout compliqué la reprise de la Société commerciale de banque Cameroun (SCB Cameroun), jusqu’alors filiale du Crédit agricole. Des discussions qui se sont soldées, début2011,parunaccordmutuellement bénéfique : 51 % des parts de la SCB pour Attijariwafa Bank et 49 % pour l’État camerounais, qui a fait grimper sa part de 14 points. Habile, le Marocain l’aura été d’autant plus que, quelques mois avant la finalisation de l’opération, SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

il poussait en sous-main sa future filiale à souscrire une part très importante de l’emprunt obligataire réalisé par l’État camerounais… NOUVEAU CHAPITRE. Avec cette implantation, Mohamed El Kettani achève la première phase de développement du groupe bancaire qu’il dirige depuis 2007 et dont il a toujours été l’un des piliers. Attijariwafa Bank, présent dans 21 pays, via des filiales en Afrique et en Europe et des bureaux de représentation de Londres à Shanghai, entend désormais s’implanter en Afrique anglophone tout en développant l’intégralité de sa panoplie de métiers un peu partout sur le continent. Une stratégie jusqu’ici très rentable. Et un signe positif alors que s’ouvre l’un des plus importants chapitres du groupe : la recomposition de son actionnariat avec la sortie partielle de celui qui était jusqu’alors son actionnaire de référence, le holding royal SNI. Là encore, les talents de négociateur d’El Kettani seront indispensables. ●

HICHEM

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

iplômée en expertise comptable de l’Institut des hautes études commerciales (IHEC) de Carthage à Tunis, Samira Ghribi, PDG de la Société tunisienne de banque (STB) depuis fin avril 2011, est un pur produit de la Banque centrale de Tunisie. Elle s’y est construit une solide carrière axée principalement sur la supervision des établissements financiers, participant à l’élaboration des textes gérant les organismes financiers et aux commissions de préparation des derniers plans de développement économique et social. Cette connaissance des rouages bancaires doit lui permettre, à 54 ans, d’assainir la situation de la STB, notamment en ce qui concerne les créances liées aux 254 millions d’euros de crédits accordés au clan Ben Ali-Trabelsi. Pour Samira Ghribi, il s’agit de ramener la confiance et de restaurer la « rentabilité de la banque qui n’a pas toujours été au niveau », bref, de remettre en selle la STB, qui fut la première banque du pays, mais dont l’action a chuté, de 19,5 dinars tunisiens (près de 10 euros) à la fin de janvier 2011 à 8,5 dinars en juillet de la même année. ●

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


Managers

Banques 2010, Afriland First Bank s’est classé second sur ce critère, devançant désormais la filiale locale du français Société générale mais demeurant derrière la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), également dans le giron d’un groupe français (BPCE). « Notre positionnement, Ý « NOTRE c’est l’entreprise du microPOSITIONNEMENT, C’EST L’ENTREPRISE », entrepreneur à la multinaaffirme cet tionale », explique Alamine ingénieur Ousmane Mey, entré dans de formation. la société en 1994, à l’âge de 28 ans. Une stratégie mêlant proximité, innovation et rapidité de décision qui fonctionne et qui est désormais répliquée dans de nombreux NICOLAS EYIDI POUR J.A. autres pays où Afriland First Group se développe. « Le modèle camerounais sert pour le reste du groupe », souligne le dirigeant. À domicile, la concurrence se fait plus vive, avec le fort développement Afriland First Bank est leader national en total de dépôts. d’Ecobank et l’arrivée d’Attijariwafa Bank. « Le marché n’est pas saturé, Son directeur général anticipe déjà la prochaine étape : devenir explique toutefois le banquier camenuméro un par le total de bilan. rounais. Il y a des réservoirs de croissance un peu partout dans le pays. Nous epuis mars 2011, Afriland Mey. Pour le directeur général de la souhaitons poursuivre le développeFirst Bank a franchi une banque camerounaise depuis 2003, ment du réseau, accroître l’utilisation nouvelle étape. « Déjà nulle surprise à cela. Depuis de londes services bancaires via les cartes et numéro un [national] pour gues années, Afriland s’est fixé comme accroître notre rôle d’intermédiation. » le total de crédits depuis 2009, nous objectif de gravir un à un les échelons. Rendez-vous dans quelques années pour voir si Afriland aura su se hisser sommes désormais leader en total des La prochaine étape sera le rang de tout en haut du classement. ● dépôts », explique Alamine Ousmane numéro un par le total de bilan. En

Alamine Ousmane Mey La politique des petits pas

D

Peter Munyiri

Arnold Ekpe

PDG de Family Bank

Directeur général d’Ecobank

Q

F

uitter la première banque du pays pour la vingt et unième.C’estlerisquequ’aprisl’anciendirecteurgénéral adjoint de Kenya Commercial Bank en rejoignant FamilyBank,mi-2011.Objectifdeceluiquivenaitd’êtrenommé chief business officer de KCB: faire entrer Family Bank dans le top 10 du pays. Ce professionnel, actif de longue date dans le secteur – chez Barclays, Standard Chartered et Co-operative Bank –, devra ouvrir de nouvelles agences à travers le pays, mais aussi élargir le champ d’intervention de l’établissement, dans lequel un consortium mené par Tuninvest-Africinvest a injecté 1,2 milliard de shillings kényans (près de 10,5 millions d’euros) en 2010 et qui doit entrer en Bourse fin 2011. ●

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

DR

76

ini la croissance géographique, cap sur la rentabilité. Ecobank, la première banque du continent par le nombre de pays d’implantation, et son omniprésent patron passent à la vitesse supérieure. Nouvelle organisation, avec un découpage par métiers et non plus géographique, et renforcement dans les pays stratégiques. Au Ghana, l’acquisition de Trust Bank permettra au groupe de grimper au deuxième rang. Au Nigeria, la fusion de sa filiale avec Oceanic Bank (en difficulté financière) le placerait au pied du podium. ● SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011



TOGO, UN GISEMENT D’OPPORTUNITÉS Prenez en compte le présent... ✔ Marché régional de 270 millions d’habitants, ✔ Port en eau profonde desservant quatre pays (Togo, Mali, Niger, Burkina Faso), ✔ Place financière réputée, ✔ Zone franche industrielle attractive,

Difcom - cré@ : CC - Photo : phecsone - Dynamic World

✔ Gouvernement pleinement engagé dans le développement économique.

.... et investissez pour l’avenir.

✔ Infrastructures routières et ferroviaires,

✔ Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication, ✔ Industries manufacturières, mines, coton, café, cacao, tourisme...


Managers

Assurances

L’ACTIONNAIRE (À G.) ET LE DIRECTEUR GÉNÉRAL

(À DR.) : un duo déjà bien rodé.

Bené Boévi Lawson

Directeur général groupe NSIA assurances

P

atron de la branche assurances de NSIA, ce Togolais de 61 ans a, en juillet 2011, mené à bien l’une des plus grandes opérations du groupe ivoirien de bancassurance depuis sa création en 1995 : l’opération de rachat de 96,15 % du nigérian Adic Insurance, filiale de Diamond Bank. Pour un montant de 30,5 millions d’euros, cette acquisition permet à NSIA, un des leaders des assureurs francophones, de prendre pied dans un deuxième pays anglophone, après le Ghana début 2010, mais surtout d’entrer sur le marché nigérian, le plus grand d’Afrique subsaharienne, avec 155 millions d’habitants. Ancien directeur pour les pays francophones d’African Reinsurance Corporation (Africa Re), Bené Boévi Lawson pilote l’expansion continentale du groupe NSIA depuis 2008. ●

Pathé Dione

PDG de Sunu Assurances

C

est l’année de ses 70 ans qu’a choisie Pathé Dione pour entamer le passage de flambeau à la tête du groupe d’assurances Sunu, qu’il a fondé et dirige toujours depuis la banlieue parisienne. À partir desfilialesafricainesdel’UAP(rachetées par Axa), dont il était l’un des responsables, le Sénégalais a bâti l’un des plus importants groupes d’assurances de la zone CFA, affichant en 2010 un chiffre d’affaires de 66,5 milliards de F CFA (environ 101 millions d’euros) pour plus de 1 000 employés. Début 2011, Pathé Dione a nommé à ses côtés deux directeursgénérauxdélégués,Mohamed Bah et Joël Amoussou, et fait grimper son fils, Karim, dans la hiérarchie du groupe. De quoi assurer la poursuite de son développement panafricain dans l’assurance vie, son métier historique, comme en assurance dommages. ●

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

VINCENT FOURNIER/J.A.

THOMAS RENAUT/COLINA

Moulay Hafid Elalamy et Raymond Farhat Bouffée d’air pour Colina

Racheté par le holding marocain Saham, le groupe peut accélérer son développement en Afrique subsaharienne.

L

e visionnaire et le gestionnaire : lorsqu’en décembre 2010, Moulay Hafid Elalamy (51 ans), PDG du groupe Saham, annonce l’acquisition de Colina, dirigé par Raymond Farhat (55 ans), le duo est déjà formé. Si, officiellement, les négociations pour la reprise de l’assureur panafricain ont débuté quatre mois plus tôt, le Marocain tourne autour de sa proie depuis bien plus longtemps. Raymond Farhat le sait, c’est même lui qui introduit le futur actionnaire auprès de l’ancien, le holding de Michel Pharaon. « L’ancien actionnaire avait besoin de capitaux pour développer de nouveaux projets, explique celui qui dirige Colina depuis 1989 et l’a développé dans la zone CFA. Nous voulions des capitaux frais pour passer à une nouvelle phase de développement. » Moulay Hafid Elalamy acquiert alors les 92 % du capital détenus par

Pharaon, pour un montant estimé à 100 millions d’euros. Il achète ensuite le solde de 8 % à Bank of Africa. Dix mois plus tard, Colina s’apprête à faire plusieurs déclarations, signes de ses nouvelles ambitions. Depuis Casablanca, où il se rend régulièrement pour travailler avec les équipes du groupe Saham, Raymond Farhat annonce : « Nous finalisons actuellement la reprise de compagnies d’assurances dans deux pays. L’un est anglophone, l’autre ne l’est pas, mais n’est pas non plus francophone. » À l’image de NSIA, son principal concurrent–ivoirienluiaussi–,Colinaentend prendre pied dans toute l’Afrique subsaharienne hors Afrique du Sud. « Nous avons également développé un vaste chantier de synergies avec des sociétés marocaines du groupe Saham ; l’un des objectifs est de se nourrir de leurs expériences », conclut Raymond Farhat. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

79


Tam Tam Team - Photo © Miroslav - Fotolia.com

Pour l’essor de notre continent.

Depuis sa création en 1982, le Groupe BANK OF AFRICA s’étend progressivement d’ouest en est. Sa dimension en fait aujourd’hui l’un des acteurs bancaires majeurs du continent. Avec une vaste gamme de produits et de services pour les particuliers, les professionnels et les entreprises, le Groupe BOA participe à l’essor de l’Afrique.


Managers

Capital-investissement Jean-Marc Savi de Tové Un nouvel atout maître pour Cauris Gestionnaire de portefeuille chez CDC, il quitte l’agence britannique pour se rapprocher du terrain. Et apporte à la société de Noël Eklo son expérience et son carnet d’adresses.

«

J

e souhaitais faire de l’investissement direct, être sur le terrain. » C’est ainsi que Jean-Marc Savi de Tové explique son arrivée chez Cauris Management, la société de capitalinvestissement ouest-africaine, en tant qu’associé. Le financier, ancien

les fonds africains de private equity : il gérait ainsi récemment le portefeuille de CDC dans vingt fonds. Autant dire que Savi de Tové a côtoyé la crème du capital-investissement continental. De Tope Lawani (lire ci-dessous),cofondateurd’Helios,àVincentLe Guennou, d’Emerging Capital Partners, en passant par les dirigeants de structures plus modestes, en Sierra Leone, au Sénégal, en Afrique du Sud, et par Noël Eklo, patron de Cauris et DIVERSIFIER gestionnaire d’un nouveau LA BASE fonds dans lequel CDC a DE SOUSCRIPTEURS DU récemment investi… FONDS OUEST-AFRICAIN Ce dernier, qui espère sera l’une des réaliser un nouveau clomissions du financier. sing (à 60 millions d’euros) pour son fonds Cauris Croissance II, recrute ici l’un desraresfrancophonesd’expérience dans le private equity africain. Un plus pour un capital-investisseur qui entend jouer dans la cour des grands avec, parmi ses nouveaux souscripteurs, des MARK CHILVERS POUR J.A. maisons aussi réputées que la Société financière internationale (SFI, filiale du Crédit Lyonnais (aujourd’hui LCL) de la Banque mondiale). Jean-Marc et du Crédit agricole Asset Management (devenu Amundi), quitte la puissante Savi de Tové sera un atout maître pour agence britannique de développeCauris afin de diversifier sa base de ment Commonwealth Development souscripteurs. Il lui reste à prouver que Corporation (CDC). Pendant cinq ans et l’onpeutpasserdel’investissementdans demi, il a été chargé de la mise en œuvre des fonds à l’investissement direct dans de sa politique d’investissement dans le capital de PME avec succès ! ●

Tope Lawani et Babatunde Soyoye

Cofondateurs d’Helios Investment Partners

U

n air de déjà-vu.Tope Lawani est le seul financier africain de l’année déjà présent dans notre liste l’année dernière. Avec son partenaire, il était à l’époque salué pour avoir convaincu plusieurs personnalités de premier plan, dont le financier George Soros, d’investir 275 millions de dollars (près de 200 millions d’euros) dans Helios Towers Africa, leur société panafricaine de gestion de tours de

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

télécommunications. Un an plus tard, les deux quadras nigérians – anciens de Texas Pacific Group – sont toujours incontournables, eux qui ont levé le plus important fonds de private equity consacré à l’Afrique subsaharienne (900 millions de dollars) et bouclé – après près d’un an de négociations – la reprise des activités aval de Shell sur le continent pour 1 milliard de dollars (lire pp. 104-105). ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

81


82

Managers

Capital-investissement

Murray Grant

Associé chez Actis

Ý CE VÉTÉRAN DU SECTEUR

affiche plus de trente ans d’expérience, notamment au sein de la BAD.

Kofi Bucknor Retrait gagnant

KINGDOM ZEPHYR AFRICA MANAGEMENT

Le dirigeant de KZAM est parvenu à solder sa participation dans l’assureur marocain CNIA Saada via une introduction en Bourse, avec une belle plus-value.

L

opération est suffisamment rare pour être soulignée : fin 2010, Kingdom Zephyr Africa Management (KZAM) est parvenu à solder l’une de ses participations via une introduction en Bourse. Une pratique courante à travers le monde, mais rare en Afrique, où les marchés boursiers restent souvent trop étroits et insuffisamment liquides. Fort sans doute de son statut de vétéran du capital-investissement africain, Kofi Bucknor, patron de KZAM depuis 2004, est parvenu à réaliser l’exploit, cédant sa participation dans l’assureur marocain CNIA Saada pour 58 millions de dollars (environ 43,5 millions d’euros), soit plus du double du montant investi en 2006. « CNIA Saada, c’est l’histoire d’une consolidation réussie, de la restructuration d’une société d’État un peu

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

moribonde,delacréationd’unenouvelle marque»,seréjouitlefinancierghanéen, qui a été par le passé président de la Bourse du Ghana, directeur général de l’une des principales banques du pays, CAL Merchant Bank, vice-président de LehmanBrothersettrésorieràlaBanque africaine de développement (BAD). Une période dont il garde une maîtrise parfaite du français, mais aussi une aisance dans les milieux d’affaires francophones assez rare pour un anglophone. Sans surprise, deux des quatre sociétés dans lesquelles KZAM est présent sont actives dans des pays francophones. Pour Kofi Bucknor, la seule ombre au tableau vient non pas de ses choix d’investissement, mais du turnover important dans ses équipes. Au fil des années, plusieurs capital-investisseurs de grande qualité ont quitté KZAM pour des structures concurrentes. ●

E

n 2010, le britannique Actis – qui gère notamment un fondsde2,9milliardsdedollars (2,1 milliards d’euros) consacré auxmarchésémergents,dontl’Afrique (Actis Emerging Markets 3) – a repris Vlisco, fabricant du célèbre wax, pour 151 millions de dollars. Dans le lot de cette entreprise plus que centenaire basée aux Pays-Bas, des sites de production en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire (via la société Uniwax). Murray Grant, l’un des fondateurs d’Actis en 2004, a mené l’opération. Son objectif est de renforcer au sein de Vlisco les équipes chargées du marketing, des ventes et de la création afin de développer les ventes. ●

Marlon Chigwende

Managing director chez Carlyle

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arlon Chigwende aime les challenges. Après avoir monté l’activité de capital-investissement africain pour compte propre de la banque britannique Standard Chartered, et bouclé à ce titre plusieurs investissementsmajeurs,cejeunefinancier a été recruté par Carlyle, le géant américain du private equity. Sa mission? Bâtir avec Danie Jordaan, venu du sud-africain Ethos, l’activité subsaharienne de Carlyle, qui n’opérait jusqu’alors qu’en Afrique du Nord. La levée d’un fonds africain dont la taille serait comprise entre 500 millions et 1 milliard de dollars (362 et 725 millions d’euros) ne devrait guère être compliquée pour une maison dont la réputation n’est plus à faire. Restera alors à trouver des cibles et, surtout, à réaliser des sorties à la hauteur des attentes des clients de Carlyle sur le plan financier. ● SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011



Always Caring for You


Managers

Conseil financier Karim Awad

Responsable de la banque d’investissement chez EFG Hermes

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n savait EFG Hermes indiscutable numéro un des banques d’affaires égyptiennes. L’année 2010l’auraconfirmé.Sousladirectionde Karim Awad, l’établissement a en effet misenmusique,enassociationavecplusieursbanquesd’affairesinternationales, l’émission de droits de 790 millions de dollars (593 milliards d’euros) d’Orascom Telecom. Deux autres opérations sur les marchés (une introduction en Bourseetuneémissiondedroits)luiont permis de franchir la barre du milliard de dollars d’opérations conseillées en 2010 sur le marché actions. Au même moment, Karim Awad accompagnait Naguib Sawiris dans son opération de rapprochement avec le russe VimpelCom. Un deal de 6,6 milliards de dollars terminé en avril 2011 qui a donné naissance au sixième opérateur mondial de télécoms. ●

Délé Babadé

Directeur exécutif d’Ecobank Capital

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xit Offong Ambah, collaborateur historique du directeur général d’Ecobank,ArnoldEkpe,etcréateur d’Ecobank Capital, la banque d’affairesdugroupepanafricain.Bienvenue DéléBabadé.Lamissiondecetterecrue arrivée fin 2010? Développer la filiale. Déjà leader dans les émissions obligataires en monnaie locale, Ecobank Capital doit conquérir des parts de marché dans le conseil financier (fusions-acquisitions, levée de fonds, infrastructures) et la gestion d’actifs. Fondateur en 2007 d’AfriCapital LLC, une structure de conseil en ingénierie financière,DéléBabadébénéficied’une expérience de vingt ans dans la finance. Ilanotammentdirigél’activitécorporate finance pour l’Afrique subsaharienne de Citibank. ●

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

A.SENNA POUR J.A.

Hicham Naciri Ambitions internationales Il quitte le cabinet Gide Loyrette Nouel pour diriger le premier bureau d’Allen & Overy sur le continent. Une reconnaissance pour l’un des avocats d’affaires les plus en vue du royaume.

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éputé discret, voire réservé, Hicham Naciri, 42 ans, a pourtant beaucoup fait parler de lui ces derniers mois au Maroc. Associé au cabinet français Gide Loyrette Nouel (GLN) depuis 2003, il a, à la surprise générale, annoncé cet été sa décision de rejoindre Allen & Overy (A&O) pour prendre à Casablanca la direction de la première représentation africaine du géant anglo-saxon. Les observateurs ont évoqué des désaccords d’ordre financier, mais l’explication serait aussi à chercher du côté des ambitions internationalesduquadragénaire,plus en phase avec l’envergure d’A&O… Titulaire d’un magistère en droit des affaires obtenu à Montpellier, Hicham Naciri a fait ses armes à Paris, au sein de GLN, puis de Norton Rose. De retour au Maroc en 2000, il rejoint naturellement le cabinet dirigé par son père, l’actuel ministre de la Justice. Une structure tournée vers les affaires

pénales, les litiges commerciaux ou les grands dossiers étatiques. À son arrivée, Hicham Naciri met l’accent sur le conseil en droit des affaires. « Le financement de la dette (1 milliard d’euros) de Méditel, deuxième opérateur du pays, m’a permis de traiter avec de nombreuses banques marocaines et internationales. Cela m’a mis le pied à l’étrier », analyse-t-il aujourd’hui. On le retrouve ensuite sur les plus grosses affaires du royaume, de l’arrivée de Renault à Kenitra à l’entrée de France Télécom au sein du capital de Méditel, fin 2010, en passant par la transformationdel’Officechérifiendes phosphates en société anonyme. Un savoir-faire qu’A&O va désormais pouvoir mettre à profit pour développer son portefeuille du Maghreb à l’Afrique subsaharienne. D’autant plus facilement que Hicham Naciri ne vient pas seul: une vingtaine d’ex-collaborateurs de Gide ont décidé de le suivre. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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Managers

Conseil financier Abdelnor Chehlaoui et Joël Krief Deux banquiers hors pair Industrie pétrolière, secteur diamantifère, distribution d’eau et d’électricité… AM Capital est sur tous les fronts. Parmi ses clients, l’État gabonais ou le groupe français Maurel & Prom.

A

bdelnor Chehlaoui et Joël Krief ont le vent en poupe. Les deux banquiers d’affaires, qui dirigent depuis Paris AM Capital, banque spécialisée sur l’Afrique et le Moyen-Orient, ont participé en 2010 à l’une des plus importantes opérations de fusion-acquisition conclues en Afrique subsaharienne. Ils ont conseillé l’État du Gabon, de concert avec BGFI Bank, dans le cadre del’acquisitionde10%supplémentaires dans le capital de Comilog. Face à eux, les équipes de Rothschild appuyaient le groupe minier français Eramet. À la clé, un deal d’environ 440 millions d’euros, qui permettra à l’État gabonais

demonterprogressivementaucapitalde la principale société minière du pays. De même en 2011 : cette fois, les deux financiers, fondateurs en 2006 d’AM Capital après plusieurs années dansdifférentesbanquesd’affairesinternationales, ont accompagné Maurel & Prom. Le groupe pétrolier français, très implanté en Afrique, a cédé sa filiale de forage, Caroil, à la société cotée canadienne de services pétroliers Tuscany International Drilling, en échange de 120 millions de dollars (85 millions d’euros) en devises et de 29 % de son capital. L’opération a donné naissance à l’un des acteurs majeurs des services pétroliers sur les marchés émergents

d’Amérique latine et d’Afrique. De quoi renforcer encore l’image d’AM Capital, qui compte à son actif de nombreuses autres missions de conseil, comme la fusion des sociétés diamantifères cotées IGE Resources et Pangea Diamondfields ou l’orchestration du rachat de Finagestion au groupe Bouygues par un fonds d’investissement. « Notre objectif est d’apporter une réelle expertise de banqued’affaires spécialisée sur un marché africain en forte croissance,tantauprèsdegroupesprivés que de gouvernements et de sociétés publiquesimpliquésdansdesopérations de fusions-acquisitions cross border », conclut Abdelnor Chehlaoui. ●

Jean Peyrelevade

Président de Leonardo & Co.

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RAPHAEL DEMARET/REA JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

ean Peyrelevade est un pur produit de l’élite française. Ce diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et de Polytechnique (France) s’est largement illustré en conseillant la politique de nationalisation menée par la gauche au début des années 1980. Il a pris ensuite la tête de plusieurs de ces entreprises nationalisées, dont le Crédit Lyonnais (aujourd’hui LCL) dans les années 1990. À 72 ans, on aurait pu croire l’infatigable banquier au repos, profitant de sa retraite dans le sud de la France, où il est né. Rien n’est moins vrai. En témoigne son implication dans deux des plus importantes opérations opér conclues dans le royaume chérifien depuis le milieu de l’année 2010 : ch À 72 ANS, PAS la cession de 40 % de Méditel à France QUESTION DE RETRAITE : depuis un an, il a Télécom puis celle de Lesieur Cristal à été consulté pour Sofiprotéol. Dans un cas, Jean Peyrelevade deux importantes a conseillé France Télécom, dans l’autre opérations le holding royal SNI. Deux missions dues marocaines. en grande partie à ses connexions de haut nive niveau, à Paris comme à Rabat. ● SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011



Destination

GUINÉE ÉQUATORIALE

investir au coeur du Golfe de Guinée Une situation unique en Afrique Centrale. Un potentiel pétrolier et gazier exceptionnel.

© Les Éditions du Jaguar - R. Vandermeeren

Les plus grands projets d’infrastructures de la sous-région. Des marchés en pleine croissance dans les secteurs de l’agro-industrie, de la construction, de l’immobilier, de la finance, des transports et du tourisme.

Destination GUINÉE ÉQUATORIALE


Managers

Bourse Mohamed Fadhel Abdelkéfi De père en fils Son élection à la tête de la Bourse de Tunis ne l’a pas détourné de la société familiale. Le directeur général de Tunisie Valeurs lance ses équipes à la conquête du Maghreb.

À

NICOLAS FAUQUÉ/IMAGESDETUNISIE.COM

40 ans, il est, depuis avril 2011, le plus jeune président du conseil d’administration de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT). Diplômé de la faculté des sciences économiques de Paris-I, MohamedFadhelAbdelkéfi marche, depuis 1994, sur les traces de son père, Ahmed Abdelkéfi, fondateur – en 1991 – de Tunisie Valeurs, le principal intermédiaire en Bourse et gestionnaire d’actifs en Tunisie, avec un portefeuille de 500 millions de dinars (environ 255 millions d’euros). Une société filiale du groupe Integra Partners, également présent dans le capital-investissement et l’ingénierie financière. Formé aux arcanes de la finance et de l’intermédiation, Mohamed Fadhel APRÈS LE MAROC ET L’ALGÉRIE, le Abdelkéfi est un spéciaTout en affirmant gestionnaire liste des placements, de être « leader sur le d’actifs compte la gestion de portefeuille marché tunisien avec s’installer en et du développement de 18 % des transactions Libye fin 2011. boursières », Mohamed produits d’épargne desFadhel Abdelkéfi veut tinés aux entreprises et distancer une concurrence qui se aux particuliers, dont Tunisie Sicav. Directeur des services généraux puis fait de plus en plus pressante. En directeur général adjoint, il a été désitémoigne notamment la montée de gné, en 2005, directeur général de Mac SA, le deuxième courtier de la Tunisie Valeurs. Chargé de quatre place. Tunisie Valeurs est ainsi parti organismes de placement collectif à la conquête des marchés maghréen valeurs mobilières (OPCVM), il bins et africains. Aux implantations a aussi piloté le développement et marocaines et algériennes doit s’en la mise en place du système d’inforajouter une nouvelle, en Libye, à la mation Valorix. fin de 2011. ●

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

David Nangle

Head of research de Renaissance Capital

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epuis fin 2010, David Nangle dirige une organisation unique sur le continent. Avec à ses côtés un responsable Afrique subsaharienne et un responsable Afrique, le patron de la recherche actions de Renaissance Capital supervise le travail de plus de 35 analystes. Spécialisés par secteurs ou par régions, ils couvrent sur le terrain et en profondeur les principales valeurs subsahariennes cotées sur sept places africaines, de Johannesburg à Accra, en passant par Harare, Nairobi et Lagos. ●

Omo-Délé Egué

Directeur général adjoint d’Actibourse

I

ncontournable : en 2010, le courtier Actibourse aura été très actif sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM). Depuis Cotonou, l’équipe d’une douzaine de personnes dirigée par Omo-Délé Egué a introduit en Bourse deux filiales de Bank of Africa (BOA), la maison mère d’Actibourse. « Quatre filiales sont désormais cotées, explique le financier bénino-ivoirien de 39 ans. La prochaine étape devrait être la cotation des deux autres filiales bancaires du groupe dans la sous-région, BOA Sénégal et BOA Mali. » Arrangeur de ces introductions « maison », Actibourse a également dopé son activité de courtage. « Nous avons essayé d’être dynamique et avons été, en 2010 et au premier semestre 2011, premier sur le courtage », explique celui qui est aussi président de l’association des sociétés de Bourse de la BRVM. Entré en 2005 chez Actibourse, en provenance de la BRVM, Omo-Délé Egué a également hissé la société qu’il dirige parmi les quatre premiers conservateurs de titre et les trois premiers placeurs. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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Un Fonds vert pour la croissance équitable de l’Afrique

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© 2011 - BAD - Design, Unité des relations extérieures et de la communication/YAL

a création d’un Fonds vert pour l’Afrique pour répondre à ses propres besoins de croissance équitable est une urgente nécessité. Ce fonds, qui serait hébergé à la Banque africaine de développement, favoriserait le développement d’une économie à faible émission de carbone, faisant de l’Afrique un partenaire des plus engagés dans le combat mondial contre les effets du changement climatique.

Banque africaine de développement www.afdb.org/climatechange

www.afdb.org


Managers

Institutions Christian Adovèlandé et Tiémoko Meyliet Koné Au pied levé Tous deux ont été nommés en cours de mandat après la démission de leurs prédécesseurs. Mais les grands argentiers de l’UEMOA ne sont pas des nouveaux venus.

C

hristian Adovèlandé, président de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD), et Tiémoko Meyliet Koné, gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ont deux points communs. Ils succèdent à des compatriotes qui n’ont pu terminer leur mandat. Le premier, 60 ans, a pris en février 2011 les commandes de la BOAD, la banque de développement de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), pour achever le mandat d’Abdoulaye BioTchané – candidat malheureux à la présidentielle béninoise de mars 2011 –, qui court jusqu’en 2013. Le second, Tiémoko Meyliet Koné, 61 ans, est arrivé à la tête de la BCEAO dans des circonstances bien différentes.

Ý Æ Le Béninois (à g.) remplace Abdoulaye BioTchané en tant que PRÉSIDENT DE LA BOAD ; l’Ivoirien (ci-dessous) succède à PhilippeHenri DacouryTabley au poste de GOUVERNEUR DE LA

BCEAO.

VINCENT FOURNIER/J.A.

Tendai Biti

Ministre des Finances du Zimbabwe

A

u début de l’année 2009, Tendai Biti a hérité du pire des métiers ou – c’est selon – du plus stimulant des défis: ministre des Finances du Zimbabwe. Deux ans plus tard, le pays est sorti d’une situation d’inflation galopante et a renoué avec la croissance après une décennie de recul économique. Grâce, notamment, à l’introduction du dollar américain comme monnaie de référence. Avocat au début de sa carrière, l’homme de 45 ans qui a mené cette politique n’avait rien d’un économiste chevronné lorsqu’il fut choisi par le Premier ministre, Morgan Tsvangirai. Cofondateur du principal parti d’opposition à Robert Mugabe, le Mouvement pour le changement démocratique (MDC), dont il reste un membre éminent, Tendai Biti a connu la prison et l’exil. C’était quelques mois avant d’entrer au gouvernement. ●

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

L’Ivoirien a été nommé, en mai 2011, en remplacement de Philippe-Henri Dacoury-Tabley, dont le mandat s’achève en 2014, mais qui a été contraint à la démission pour avoir soutenu Laurent Gbagbo. Autre similitude, les deux hommes sont de fins connaisseurs des institutions qu’ils dirigent. Arrivé à la BCEAOen1975,TiémokoMeylietKoné y a occupé, en plus de trente ans, les postes d’adjoint au directeur national pour la Côte d’Ivoire et de conseiller spécial du gouverneur et membre du gouvernement de la banque. Christian Adovèlandé possède, pour sa part, une longue expérience au sein des banques de développement de la sousrégion. Avant d’être nommé à la tête de la BOAD – dont il a été un haut cadre pendant dix-sept ans –, il dirigeait la Banque d’investissement et de développement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (BIDC). Désormais grands argentiers de l’UEMOA, il devront poursuivre les chantiersengagésparleurs prédécesseurs. ● GÉRARD ROUSSEL/PANORAMIC

Abdoulaye Diop

Ministre de l’Économie et des Finances du Sénégal

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l n’a certes pas organisé seul l’opération. Cornaqué par la présidence, accompagné par deux banques d’affaires internationales, Abdoulaye Diop a néanmoins été en première ligne pour ce qui reste comme l’un des grands succès du Sénégal et, au-delà, de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) : la sortie très réussie (environ 340 millions d’euros) du pays sur le marché obligataire international. À 59 ans, le ministre d’État originaire de Thiès a effectué une grande partie de sa carrière à la direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor. Depuis l’alternance en 2000, il a été de tous les gouvernements, régnant sur les finances du Sénégal, réputé pour sa relative bonne santé budgétaire et fiscale. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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Managers

Institutions Jalloul Ayed De l’autre côté du miroir Après Citibank et BMCE, c’est au service de son pays, la Tunisie, que se met le banquier, entré au gouvernement.

D

parmi les dirigeants de la Banque marocaine du commerce extérieur (BMCE), pour rejoindre Tunis et son pays d’origine. Il laisse derrière lui les guerres de clans qui minent la deuxième institution financière privée du royaume ; une sortie par le haut. Ayant porté au firmament les activités de banque d’investissement de BMCE au Maroc, JalloulAyedavaitéchoué Pour relancer à répliquer ce succès à l’économie, il lui faut trouver Londres, avec BMCE 2,5 MILLIARDS D’EUROS Bank International (exde financement MediCapital), un vériextérieur. table gouffre financier. Fi n ja nv i e r 2 0 1 1 , lorsqu’il est nommé au sein du second cabinet de transition de Mohamed Ghannouchi, il est auréolé d’une réputation de technicien, issu des milieux d’affaires expatriés, et donc loin de toute influence politique liée à l’ancien régime. Reconduit malgré les changements de gouvernement, le ministre arpente les grandes capitales mondiales en quête des 2,5 milliards d’euros dont le pays a besoin pour relancer son économie. Discrètement, sans chercher la lumière. Un comble pour ce pianiste émérite qui l’a plusieurs fois trouvée sur des scènes. Mais un comportement plutôt logique pour l’homme de chiffres qui a mené sa carrière dans le monde feutré des banquiers d’affaires, chez Citibank puis au sein de BMCE Capital. ● A B ID

e la banque au gouvernement:c’estlechoixqu’afait Jalloul Ayed en devenant ministre des Finances. Un changement radical, jusque sur le plan géographique. L’homme d’affaires a quitté le Maroc, où il avait officié pendant de longues années

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VINCENT FOURNIER/J.A.

Ngozi Okonjo-Iweala Ministre des Finances du Nigeria

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l est des noms dont la seule mention suffit à rassurer toute la communauté des affaires. Celui de Ngozi Okonjo-Iweala en fait partie. La nomination de la directrice générale de la Banque mondiale pour l’Afrique, l’Europe, l’Asie du Sud et l’Asie centrale au poste de ministre des Finances du Nigeria, en juillet 2011, a en tout cas été bien accueillie. D’autant que celle qui assurait déjà cette fonction sous la présidence d’Olusegun Obasanjo (de 2003 à 2006) – ramenant la dette extérieure du pays de 35 à 5 milliards de dollars (de 29,5 à 4,2 milliards d’euros d’alors) – a négocié un portefeuille élargi. En plus de garder la clé des coffres, cette Nigériane de 57 ans, diplômée de Harvard, coordonnera la politique économique. De quoi espérer que la présidence de Goodluck Jonathan débouche sur des réalisations majeures en matière de réformes économiques mais aussi de construction d’infrastructures. Avec aussi davantage de lutte contre la corruption, Ngozi Okonjo-Iweala ayant la réputation de s’opposer activement à ce fléau. ● SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


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Marchés financiers

Clair-obscur Si l’Afrique suscite l’intérêt international, elle tarde à en profiter pleinement. La rareté des introductions sur les places du continent et le ralentissement du capitalinvestissement en témoignent.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


BOURSE

PRIVATE EQUITY

Helios en chef de file

BANQUE D’AFFAIRES

Attijari Finances met le cap sur la zone franc

TRIBUNE

Paul-Harry Aithnard

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Groupe Ecobank

GREGOR SCHUSTER/GETTYIMAGES

Paris sur l’avenir

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


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ENJEUX | Marchés financiers

Vents contraires En 2010, comme le soulignent nos classements exclusifs, le monde de la finance spécialisée aura connu à la fois des motifs de satisfaction et des sources d’inquiétude. Explications.

Bourse : une polarisation Nord-Sud Répartition des principales opérations (en % des montants) LAGOS

FRÉDÉRIC MAURY

É

NAIROBI TUNIS

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TONNANTE: c’est le qualificatif qui convient le mieux à une année 2010, marquée d’un côté par une belle reprise des opérations de fusion-acquisition et affectée de l’autre par un fort ralentissement du capital-investissement. Entre les deux, les Bourses africaines ont connu une année meilleure mais encore loin d’être satisfaisante. Parmi les bonnes nouvelles, l’arrivée spectaculaire du continent dans les médias internationaux après la cession des filiales africaines de Zain. Depuis mi-2009, le buzz a été sans cesse entretenu, les noms des repreneurs potentiels s’étant enchaînés à un rythme régulier jusqu’à la cession effective à l’indien Bharti Airtel. Le secteur des télécoms a connu d’autres opérations, comme le rachat des parts d’Orascom Telecom dansTunisiana et la fusion entre OrascomTelecom et VimpelCom, annoncée en 2010 mais qui s’est finalisée en 2011. Preuve que même si l’essentiel des licences a été attribué et s’il reste peu de cibles d’acquisition pour les groupes internationaux, le marché reste dynamique. En 2011, on attend d’ailleurs la revente des parts de l’État tunisien dansTunisiana (à la suite de la confiscation des biens des proches de Ben Ali), l’attribution d’une troisième licence au Mali ou encore, en RD Congo, la cession de China-CongoTélécom à France Télécom-Orange. Toutefois, le panorama des fusions-acquisitions en 2010 reste dominé, en nombre d’opérations, par les secteurs du pétrole et des mines, comme ce fut le cas en 2009 et comme cela sera sans doute encore le cas dans les années qui

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AUTRES

SANTÉ

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CASABLANCA

FINANCE

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LE CAIRE JOHANNESBURG

Par Bourse

AUTRES

TÉLÉCOMS IT

ÉNERGIE ET RESSOURCES NATURELLES

Par secteur

viennent. Seul bémol à ce panorama plutôt positif : nombre de ces grandes opérations, si elles ciblent l’Afrique, n’ont pas effectivement eu lieu sur le continent. Ainsi, le siège juridique des filiales africaines de Zain, qui a fait l’objet de

La logique des investisseurs : profiter de la croissance africaine en limitant les risques. la cession, est situé aux Pays-Bas. La vente des actifs ougandais du pétrolier Heritage à Tullow Oil a eu lieu loin de Kampala. Autrement dit, ces deals majeurs n’ont pas garni les coffres des États africains, qui en ont pourtant bien besoin. Ce qui explique, en partie, la réaction de l’Ouganda, qui a infligé une taxation record de 313 millions de dollars (222 millions d’euros) à Heritage…

QUESTION DE MÉTHODE JEUNE AFRIQUE PUBLIE dans les pages qui suivent des classements uniques sur le continent. Ils ont, pour la plupart, été réalisés à partir des informations publiques et recoupées auprès des conseils financiers, banquiers et avocats d’affaires. Pour les fusions-acquisitions, les opérations recensées sont celles dont la finalité africaine est avérée même si elles n’ont pas eu lieu sur dans des juridictions situées sur le continent. Si plusieurs deals de taille importante n’apparaissent pas dans ce classement, c’est parce qu’aucune information financière les concernant n’était accessible. Les classements des opérations boursières et celui des sociétés de Bourse ont été complétés grâce aux publications officielles des places africaines. Celui des émissions d’obligations d’État a été concocté pour Jeune Afrique par les équipes du département recherche F.M. d’Ecobank. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

À l’opposé en termes d’activité, le capital-investissement africain a connu une année 2010 très moyenne. Certes, Emerging Capital Partners a réussi à boucler son troisième fonds panafricain, mais à un niveau (613 millions de dollars) inférieur à ses objectifs initiaux. Aureos ou Kingdom Zephyr Africa Management ont fait de même, avec un réel succès (ils ont levé respectivement 381 millions et 492 millions de dollars), mais, sans le soutien des organisations financières de développement, ces capital-investisseurs n’y seraient pas parvenus. C’est là une conséquence directe de la crise financière internationale : même s’ils regardent SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


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Fusions-acquisitions : les télécoms très actives

Capital-investissement : la finance prime

Répartition des principales opérations (en % des montants)

Répartition des principales opérations (en % des montants)

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ÉNERGIES ET RESSOURCES NATURELLES

FINANCE

AFRIQUE DE L'OUEST

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GUINÉE AUTRES

AFRIQU IQUE AFRIQUE DU SUD

44 AFRIQUE (multinational)

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TÉLÉCO ÉCOMS TÉLÉCOMS IT

AFRIQU AFRIQUE DU SUD

Par secteur

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23

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AUTRE

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ALIMENTAIRE INFRAIMMOBILIER STRUCTURES

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CAPVERT TUNISIE

AUTRES RES

Par pays

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NIGERIA

CIMENT TEXTILE

ÉNERGIES ET RESSOURCES NATURELLES

FINANCE

Par secteur

SOURCE : JEUNE AFRIQUE

MAROC ANGOLA OUGANDA TUNISIE NIGERIA

enfin l’Afrique avec un œil nouveau, en 2010, les acteurs boursières pas assez strictes. Le tableau est encore plus noir si l’on rappelle que l’attrait grandissant pour le continent se étaient trop concentrés sur la maîtrise de leurs risques pour miser sur un continent à l’actualité encore tumultueuse. La traduit surtout, pour l’instant, par un regain d’investissement donne semble avoir changé en 2011, comme en témoigne dans des sociétés qui y opèrent, tout en étant cotées en le succès du nouveau fonds de Helios Investment Partners Occident. La logique, ici, est de profiter de la croissance (900 millions de dollars levés). africaine en limitant les risques. Elle explique que des sociétés Sans surprise, donc, les grandes opérations, dont la réacomme Dangote Cement, l’une des premières capitalisations lisation et le financement sont directement liés à la santé du du continent, annoncent vouloir s’introduire à Londres, secteur financier, ont été absentes du tableau. En revanche, notamment pour capter les financements à la source. Il est celles de taille moyenne et de petite taille se sont multipliées, heureux que certaines sociétés occidentales fassent le chemin ce qui n’est pas forcément une mauvaise nouvelle. Sans inverse : ce fut le cas, en 2011, de Tullow Oil, qui, cotée à doute moins rentables en moyenne, ces opérations Londres, s’est introduite sur la Bourse ghanéenne sont plus orientées vers le développement des – pays où elle a connu ses premiers succès pétroentreprises africaines. Car leur objectif premier liers. Selon toute vraisemblance, l’autre codécouest bien souvent de faire croître la société, notamvreur du champ de Jubilee au Ghana, l’américain milliards de ment dans de nouveaux pays. Kosmos Energy, récemment introduit à NewYork, dollars. devrait réaliser la même opération dans les mois Ces évolutions se traduisent dans notre clasLa capitalisation qui viennent.Tullow Oil a également annoncé son sement. L’Afrique du Sud abandonne ainsi au cumulée des intention de se lancer sur la Bourse ougandaise. Nigeria son titre de premier pays cible pour les 17 Bourses de capital-investisseurs, et se retrouve à égalité avec Alors qu’un autre groupe étranger – CFAO – retire notre classement l’Égypte. En matière sectorielle, les entreprises de la cote ses filiales africaines sous prétexte que en 2010 financières captent l’essentiel des investissements. lui-même s’est introduit à Paris, l’arrivée d’une Toutefois, à côté des banques et des compagnies nouvelle génération d’investisseurs n’impliqueraitd’assurances, les institutions de microfinance et les sociétés elle pas un changement de culture et de rapport aux marchés, de monétique se taillent une place de plus en plus importante. la naissance de nouveaux types de multinationales qui joueLe secteur de l’énergie et des ressources naturelles, délaissé raient enfin le jeu de la finance africaine? C’est une hypothèse en 2009, se place en seconde position. que l’avenir confirmera – ou non. Et une source d’espoir pour toute une profession – banquiers et avocats d’affaires, capitalLes places africaines sont, elles, entre deux eaux. Non investisseurs, sociétés de Bourse – encore émergente sur le pas qu’en termes d’activité et de performances l’année 2010 continent mais qui, à l’instar de Helios ou d’Attijari Finances, ait été mauvaise. Mais de multiples points d’inquiétude dont nous dressons les portraits dans les pages 104 à 107, demeurent : les introductions trop peu nombreuses, les donne au monde de la finance un nouveau souffle. Que les volumes qui ne décollent pas réellement, des autorités vents soient contraires ou qu’ils ne le soient pas. ●

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Marchés financiers

Bourse Paris sur l’avenir

Des progressions à trois chiffres : le rêve de tout actionnaire est une réalité pour plusieurs titres cotés sur le continent. Des télécoms à l’agro-industrie, passage en revue d’entreprises dont les cours pourraient s’apprécier dans les prochaines années.

FRÉDÉRIC MAURY

L

art de la divination boursière a sur les premiers mois de l’année 2011, ce sont les toujours été très incertain. Mais s’il miniers qui ont affiché les plus belles performanreste, malgré tout, si pratiqué, c’est ces… La tendance pourrait-elle se poursuivre ? parce que les gains potentiels sont Oui, à en croire certains analystes. Exemple avec conséquents. Sur les places africaila Société métallurgique d’Imiter (SMI, argent) : nes, une vingtaine de valeurs ont même si le titre a déjà gagné 100 % de sa valeur en dégagé une performance boursière supérieure à cinq mois, Attijari Intermédiation estime en effet 100 % au cours des huit premiers mois de l’année très probable une poursuite de cette hausse. Selon 2011. Une quinzaine d’autres ont vu leur cours le courtier marocain, les bénéfices de la société s’apprécier de plus de 50 %. Avec le recul, plus devraient doubler entre 2011 et 2013. Si le cours suit d’un épargnant aurait aimé se positionner sur cette tendance, le gain pour l’épargnant s’élèverait ces titres avant… au minimum à 75 % d’ici à deux ans… À condition de faire le tri, la forte dégrinPlus spéculatif encore: les juniors miniègolade de la Bourse de Tunis dans les res, généralement cotées à Londres BELLZONE MINING premiers mois de 2011 a, par exemple, (Royaume-Uni)etàToronto(Canada). Un potentiel de créé de réelles opportunités d’achats. Elles ne produisent rien, ou presque, plus de 10 milliards Ainsi, le cours de la Banque de Tunisie, mais promettent beaucoup… Ainsi de tonnes de minerai pourtant un établissement de très de Bellzone Mining, qui opère en de fer en Guinée, bonne réputation, a souffert en raison Guinée et est cotée à Londres. Selon mais un pari très – notamment – de la présence à son les estimations de cours réalisées par risqué capital de la famille de l’ancien présiles analystes de Renaissance Capital, un dent Ben Ali. Idem pour Carthage Cement. investissement dans cette jeune société, Mais après avoir touché le fond, ces valeurs ont potentiellement assise sur 13 milliards de tonnes fortement rebondi, permettant aux épargnants de minerai de fer, pourrait rapporter plus de 300 %! Avec, en parallèle, des risques immenses: celui que opportunistes d’empocher des plus-values à deux chiffres. Mi-2011, certains titres restaient le projet n’aboutisse pas, qu’il ne soit pas à boudés, comme la Société tunisienne de la hauteur des attentes, qu’une nouvelle TUNISAIR banque ou Tunisair. « Le transporteur vague d’instabilité politique ne gagne Le transporteur aérien souffre d’un manque de visile pays ou encore que l’entreprise ne aérien reste mal bilité et du retard récurrent dans la parvienne pas à financer les énormes aimé. La reprise du publication de ses comptes, estime un travaux et chantiers nécessaires au tourisme enTunisie analyste tunisien qui considère cette démarrage de son activité. Autant porterait d’incertitudes qui expliquent pourdécote comme exagérée. La banque, son cours elle, pâtit du poids des créances douteuquoi Bellzone Mining a perdu 65 % de sa valeur entre janvier 2011 et le début du ses. » Désormais à des niveaux très bas, les mois de septembre. cours de ces sociétés vont-ils rebondir ? Dans un tout autre secteur, celui des mines, les prévisionnistes peuvent également s’en donner DES SUCCÈS INÉGAUX. Un cas loin d’être isolé à cœur joie. Car la performance en Bourse des parmi les valeurs africaines. Au cours de la même entreprises est liée aux évolutions des cours des période, près d’une centaine de sociétés cotées minerais, dont les fluctuations sont parfois étonsur le continent ont vu leur cours s’effondrer de nantes. Ce qui peut rapporter gros. Au Maroc, plus de 40 %. Un élément à ne jamais perdre de

La dégringolade de la Place de Tunis début 2011 crée de réelles opportunités d’achats.

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SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

Malgré sa forte hausse en juillet 2011, L’IVOIRIEN PALMCI ÉTAIT JUGÉ SOUS-ÉVALUÉ EN SEPTEMBRE.


Marchés financiers

CAMILLE MILLERAND POUR J.A.

vue, d’autant que les Bourses du continent, où l’efficience n’est pas – loin s’en faut – la règle, ne sont pas toujours très rationnelles ! Pour les épargnants plus raisonnables, l’analyse des fondamentaux – qui constituent, après tout, la meilleure garantie d’une hausse des cours à moyen terme – doit primer sur l’espoir de tirer profit des hauts et des bas boursiers. Aujourd’hui, le meilleur axe d’investissement est l’explosion de la classe moyenne africaine. Il est temps de se positionner sur les secteurs et les sociétés qui capteront cet immense potentiel de croissance de la consommation. Les grands brasseurs sont clairement à ranger dans cette catégorie, et ce bien que les plus importants d’entre eux cotent à des niveaux globalement élevés. « Nous croyons que cette prime est justifiée par le fort potentiel de croissance des ventes et des profits, soulignent Umulinga Karangwa et Anthea Alexander, analystes pour Renaissance Capital, SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

qui a consacré une vaste étude au secteur. Nous estimons que les volumes vont croître de 9 % par an en moyenne d’ici à 2015, ce qui est prudent par rapport aux 11 % atteints entre 2005 et 2010. » Outre les sociétés cotées sur de petites places, comme Bralirwa au Rwanda ou Delta Corporation au Zimbabwe, Renaissance conseillait mi-2011 à l’achat Guinness Nigeria, soulignant que, si la GUINNESS NIGERIA filiale de Diageo réalise déjà 41 % de ses ventes La filiale nigériane en Afrique, le Nigeria devrait rapidement du brasseur Diageo remplacer le Royaume-Uni comme premier deviendra bientôt pays de consommation pour cette bière. la première De même au Maroc, place considérée du groupe comme globalement sur-valorisée, quelques valeurs semblent bien positionnées pour tirer profit du boom africain. Dans cette catégorie, la principale représentante est Attijariwafa Bank. Le numéro un du royaume, présent en Tunisie et dans un nombre croissant de pays subsahariens, prouve mois après mois la robustesse de son JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

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plan de développement, avec des performances commerciales et une rentabilité en hausse constante. Mais attention toutefois : nombre de banques sont toujours sur-valorisées. Ce fut également le cas des valeurs télécoms, jusqu’à ce que plusieurs d’entre elles voient leur cours dégringoler en 2011. Au Kenya, Safaricom, dont le cours s’est effondré de 26 % entre la première semaine de juillet 2011 et la première semaine de septembre, est ainsi redevenu attractif en termes de valorisation. Mais

L’explosion de la classe moyenne est aujourd’hui le meilleur axe d’investissement.

LE SECTEUR DES TÉLÉCOMS A PERDU DE SA SUPERBE,

victime de l’engorgement de certains marchés.

GÉNÉROSITÉ. Dans ce secteur, Sonatel est un

cas atypique. La société sénégalaise, cotée à la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (BRVM), souffre de perspectives de croissance limitées en raison du renforcement de la concurrence sur ses deux principaux marchés (Mali et Sénégal). Mais les analystes l’apprécient car elle est de loin la plus généreuse des valeurs africaines en matière de dividendes – une qualité prisée à la BRVM. Il lui est arrivé de verser à ses actionnaires l’équivalent de 10 % de la valeur des titres détenus. Un record! Selon une étude du courtier londonien Exotix, elle est l’une des quatre valeurs du continent servant des niveaux de dividendes particulièrement intéressants, avec le nigérian Dangote Sugar, la banque Standard Chartered Kenya et son compatriote Bamburi Cement. Dans la même veine, Maroc Télécom est également une société lucrative en termes de dividendes. À l’inverse, parmi les principales capitalisations d’Afrique subsaharienne, nombre d’entreprises ne versent pas ou peu de dividendes à leurs actionnaires. En 2010, deux cimentiers – Dangote Cement et Lafarge Wapco – ont ainsi été pingres.

SONATEL La société est la plus rémunératrice du continent en matière de dividendes

la saturation progressive du marché kényan et l’incroyable concurrence que lui livrent Orange et surtout l’indien Airtel restent des éléments inquiétants. Sur l’ensemble du continent, d’ailleurs, le secteur des télécoms a perdu de sa superbe. Les perspectives de croissance se sont taries en raison de l’engorgement de certains marchés et de la pression croissante de la concurrence. L’arrivée du spécialiste des prix cassés Airtel, avec le rachat des filiales africaines de Zain, a fait naître des ECONET WIRELESS inquiétudes chez les actionnaires de sociétés Dans un univers de télécommunications, jusqu’ici habitués à télécoms plutôt des niveaux de rentabilité indécents. Les nousurvalorisé, la valeur velles pistes de croissance – notamment dans zimbabwéenne l’internet mobile – n’ont pour l’instant guère été reste la moins payantes. Parmi les rares exceptions à ce constat chère figure Econet Wireless, leader des télécoms JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

MARC DEVILLE POUR J.A.

au Zimbabwe avec une part de marché de 69 %. Détenu majoritairement par des Zimbabwéens, il ne devrait pas pâtir de la « loi d’indigénisation », qui implique le transfert de 51 % du capital des entreprises étrangères à des citoyens du pays. À l’inverse, il serait idéalement positionné pour profiter d’un décollage de la croissance dans le pays. Et son cours, mi-2010, le rendait très attractif par rapport à tous ses comparses africains.

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Marchés financiers Longtemps boudé parce qu’il ne versait pas de dividendes et semblait offrir de modestes perspectives de croissance, Palmci est pourtant l’un PALMCI des acteurs à considérer sur la Place d’Abidjan. Le leader ivoirien de Ce producteur d’huile de palme, filiale du l’huile de palme groupe Sifca, commence à recueillir les fruits commence du programme de modernisation lancé après à profiter de sa l’arrivée du duo asiatique Olam-Wilmar (des restructuration leaders mondiaux de l’agro-industrie auxquels il s’est allié en 2008). « La société a restructuré sa dette et renforcé ses fonds propres, explique Joeata Kety, analyste chez Hudson & Cie, l’un des rares courtiers d’Abidjan à produire un travail de

recherche sur les sociétés cotées (lire ci-dessous). La réhabilitation et les extensions des unités de production ainsi que les nouveaux procédés de plantation devraient améliorer les marges… » Si les cours internationaux de l’huile de palme poursuivent leur hausse, Hudson & Cie anticipe une augmentation de 25 % du chiffre d’affaires de Palmci en 2012 et une hausse importante des profits. Malgré un bond en juillet 2011, la valeur était toujours jugée sous-évaluée début septembre 2011, avec une marge potentielle de progression du cours d’environ 50 %. De quoi faire rêver. ●

Recherche analyses désespérément En Afrique francophone, l’étude des sociétés cotées reste peu développée. Elle contribue pourtant à donner de la visibilité aux investisseurs, notamment étrangers.

«

I

ci, au Maroc, il n’y a que trois ou quatre sociétés de Bourse qui publient des rapports de recherche dignes de ce nom. » La sentence, lâchée par le dirigeant de l’une des quatre sociétés en question, se veut définitive. Malgré l’importance que revêt l’analyse financière dans le monde boursier, les intermédiaires présents dans le royaume n’ont pas tous, loin de là, développé une réelle capacité à étudier les sociétés cotées, analyser leurs comptes et, grâce à des modèles mathématiques, fixer pour chacune d’entre elles un objectif de cours tenant compte à la fois de ses fondamentaux économiques et des autres valeurs comparables. Si la recherche reste le monopole de certaines maisons, c’est aussi la conséquence de la très forte domination d’une poignée de brokers sur la place casablancaise: Attijari Intermédiation, BMCE Capital Bourse, CDG Capital et CFG Group. À elles quatre, ces sociétés d’intermédiation traitent plus de la moitié des volumes qui s’échangent chaque jour à Casablanca. PEU EFFICIENT. En Tunisie, le marché est plus ouvert ; les trois premiers intervenants n’ont ainsi accaparé que 42,4 % du volume global des échanges en 2010. Les deux leaders, Mac SA et Tunisie Valeurs, ont sans surprise développé des départements de recherche et d’analyse financière, mais ceux-ci restent somme toute modestes à ce jour. Mac SA est surtout actif dans l’analyse technique, une méthode qui consiste à anticiper JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

l’évolution future du cours d’une société en étudiant son évolution passée et en y détectant des tendances. L’analyse dite fondamentale – étude des résultats financiers, de la stratégie – n’y joue aucun rôle. À l’inverse, Tunisie Valeurs est plus présent dans ce domaine, même si son activité reste relative. Le courtier historique de la place ne publie qu’une dizaine de notes de recherche par an et n’y inclut pas d’objectifs de cours. Une position qui peut se justifier : « Le marché tunisien est loin d’être efficient, ce qui peut empêcher de travailler sur des objectifs de prix », explique un analyste local.

anglais! De solides rapports, détaillés, qui fourmillent d’informations sur les sociétés analysées et étudient à la loupe leurs comptes afin de fixer un objectif de cours à moyen terme. Sans compter la publication – plus classique – de centaines de rapports journaliers, hebdomadaires ou semestriels. « Jean-Luc Bédié, le patron de Hudson & Cie, a travaillé plusieurs années aux États-Unis, notamment à Citibank, et y a tissé un solide réseau », commente l’un de ses confrères. Réseau qu’il a su cultiver tout en assurant la promotion de la petite place ivoirienne auprès des investisseurs américains. INDÉPENDANCE. Car le principal inté-

rêt de l’activité de recherche – le plus souvent gratuite pour les clients – est de susciter l’intérêt des épargnants et de déclencher des ordres d’achat et de vente de titres, l’acte sur lequel les sociétés de Bourse se rémunèrent. D’où une possibilité de conflit d’intérêts. « Les départements de recherSouvent non facturée, cette che ne sont pas forcément indéactivité vise à déclencher pendants, et leurs analyses et des ordres d’achat et de vente. recommandations peuvent être influencées selon les intérêts À la Bourse régionale des valeurs mobide la société », lâche un analyste. En Tunisie, AlphaMena s’est construit en lières (BRVM) d’Abidjan, le retard est plus criant encore. Rares sont, en effet, réaction à ce risque. Utilisant un modèle les sociétés de Bourse agréées à avoir mathématique développé par le frandéveloppé la moindre compétence dans çais AlphaValue, cette jeune société ne ce domaine. La place, de surcroît, est très fait que de la recherche, activité qu’elle peu suivie par les brokers internationaux facture au prix fort. Bien qu’elle soit liée qui n’y trouvent guère d’opportunités capitalistiquement à un broker tunisien, en dehors de l’opérateur de télécoms Compagnie Gestion et Finance, elle s’en sénégalais Sonatel. Le seul courtier local dit totalement indépendante, les objecà avoir développé une politique active tifs de cours n’étant déterminés que par de recherche est le numéro un sur le le modèle d’AlphaValue. AlphaMena segment actions : Hudson & Cie. Sous la travaille également sur les valeurs marodirection de Kadi Fadika-Coulibaly, cette caines et égyptiennes avec un objectif : société d’intermédiation a publié, en devenir le leader de la recherche indé2010, dix-neuf rapports de recherche. En pendante sur l’Afrique du Nord. ● F.M. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011



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Marchés financiers

Private equity Helios en chef de file La société de Tope Lawani et Babatunde Soyoye brillait déjà par la diversité et l’ampleur de ses investissements. En levant le plus important fonds panafricain, elle prend une position de leader.

GEMMA WARE

L

orsqu’en janvier 2010 Helios Investment Partners annonçait le premier closing de son second fonds de private equity, il se battait pour remplir son objectif de 200 millions de dollars (140 millions d’euros). Moins de dix-huit mois plus tard, en juin 2011, Helios Investors II atteignait une taille définitive de 900 millions de dollars – le montant le plus élevé pour un fonds spécialisé sur l’Afrique –, la demande ayant excédé le milliard de dollars. Dans un climatdélicat,oùlesinvestisseurssonttrès prudents, Helios s’est positionné comme le chef de file de la nouvelle offensive du capital-investissement sur le continent menée par des Africains. Basé à Londres, Helios Investment Partners a été créé en 2004 par Tope Lawani et Babatunde Soyoye, deux Nigérians disposant de plusieurs années d’expérience acquises chez le géant américain du capital-investissement Texas Pacific Group. Très rapidement, ils ont convaincu l’agence de développement britannique Commonwealth Development Corporation (CDC), qui, en injectant 50 millions de dollars, a été le premier soutien de Helios Investors I, d’une taille de 305 millions de dollars. « Ils comprennent le continent, ils savent comment chercher l’information, comment piloter des opérations ici », affirme Jean-Marc Savi de Tové, directeur de portefeuille pour l’Afrique chez CDC (un poste qu’il a quitté pour rejoindre, en septembre, Cauris Management). PRESTIGIEUX PARTENAIRES. La société

a également conquis quelques-uns des plus riches financiers au monde. Surfant sur le succès de Helios Towers Nigeria, un réseau indépendant de tours de télécommunication qu’elle avait fondé en 2005, elle a décidé de déployer ce modèle sur tout le continent, avec Helios Towers Africa (HTA). Elle a investi 100 millions de dollars dans l’entreprise et en a collecté 275 millions auprès de partenaires JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

comme George Soros, l’ex-secrétaire d’État américaine Madeleine Albright, Lord Rothschild et la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale). HTA dispose aujourd’hui d’un réseau de plus de 3500 tours au Ghana, en RD Congo et, depuis peu, en Tanzanie, et cherche à se développer sur de nouveaux marchés. C’est un exemple parfait de la stratégie du capital-investisseur : bâtir une plateforme d’affaires à succès, la tester dans un pays, puis la décliner à travers le continent… Helios ne fait pas que lever de l’argent en grande quantité, il l’investit aussi. En février, il s’est associé avec le groupe énergétique Vitol afin d’acquérir auprès de Shell son activité de distribution de carburant dans quatorze pays africains pour un montant avoisinant le milliard

de dollars. Helios et ses co-investisseurs ont injecté environ 500 millions de dollars dans l’opération, qui va aboutir à la création de deux coentreprises ayant toutes deux Shell comme actionnaire minoritaire. « C’est une transaction intéressante du fait de sa taille, plus importante que l’immense majorité des opérations de private equity réalisées en Afrique, hors Afrique du Sud », explique Edmund Higenbottam, directeur de la banque d’investissement et du financement chez Renaissance Capital. Selon lui, l’opération est le signe d’une tendance croissante parmi les capital-investisseurs en Afrique, sur le modèle européen ou américain : prendre le contrôle d’une société plutôt que de s’installer confortablement en tant que partenaire minoritaire. La décision d’acquérir une flotte de stations-services, qui pourrait sembler risquée pour un capital-investisseur, est une évidence pour Jean-Marc Savi de Tové, qui estime que les volumes potentiels – compte tenu de la demande croissante d’une classe moyenne africaine en développement – justifient cette opération. Pour Helios, ajoute-t-il, les questions sont : « Ont-

TROIS OPÉRATIONS QUI ONT FAIT DATE ACTIVITÉS DE DISTRIBUTION DE SHELL Date Février 2011 Montant 1 milliard de dollars, dont 500 millions pour Helios et ses co-investisseurs Activité Distribution d’essence et de lubrifiants Région Afrique du Nord et Afrique subsaharienne (14 pays) s) Objectif S’associer avec le groupe suisse d’origine néerlandaise Vitol et créer deux coentreprises dans lesquelles Shell serait actionnaire minoritaire. INTERSWITCH LIMITED Date Décembre 2010 Montant 110 millions de dollars Activité Systèmes de paiement Région Nigeria Objectif Prendre 67 % du leader national des paiements par carte. CONTINENTAL OUTDOOR MEDIA Date Décembre 2009 Montant 146,8 millions de dollars Activité Affichage extérieur Région Afrique australe et Afrique de l’Est (14 pays) s) Objectif Acquérir 100 % d’INM Outdoor, rebaptisé Continental, avec un consortium regroupant deux capital-investisseurs et le sud-africain MSG Afrika Investment (présent dans les médias et la publicité). SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


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LE RACHAT DES ACTIVITÉS AVAL DE SHELL sur le continent est le plus gros deal réalisé à ce jour par le financier.

ils acheté à un bon prix ? Et seront-ils capables d’affronter les défis associés à la gestion d’un nombre aussi important de stations à travers le continent et de réussir leur sortie ? » ASSISE RÉGIONALE. La société brille

par la diversité et l’échelle de ses investissements, dont la plupart sont faits avec des partenaires. Selon Henry Obi, directeur opérationnel de Helios Investment Partners, fin 2010, 300 millions de dollars sur les 630 millions investis en lien avec son premier fonds l’avaient été par des co-investisseurs. La société arrive également à attirer des investisseurs du continent. Si 54 % des fonds levés par Helios Investors II venaient des États-Unis et 24 % d’Europe, 15 % étaient africains. Un niveau plus élevé que ce qui est généralement obtenu auprès des investisseurs locaux – entre 0 % et10%–telsquelesfondsdepensions.Ses équipes chargée de la levée de fonds sont aussi parvenues à persuader plusieurs grandes familles, des fonds souverains et des fonds de fonds d’investir en Afrique, même si, avec 28 % du total, les agences de développement demeurent les plus importants contributeurs. Si, dans l’histoire de Helios Investment Partners, les premières années ont été dominées par les levées de fonds et les investissements, les cinq qui viennent devraient être consacrées à négocier la cession de ses participations. Le capitalSPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

SANDRA ROCHA/KAMERAPHOTO/PICTURETANK

investisseur doit encore prouver sa capacité à le faire. Jusqu’à présent, il n’a réalisé qu’uneseulesortie–partielle–envendant 40 % de sa participation dans le nigérian FirstCityMonumentBankendeuxfois,de novembre 2007 à janvier 2008. L’horloge tourne pour le fonds Helios Investors I, dont la durée de vie (dix ans) prendra fin en 2016 (elle pourrait être étendue de deux ans avec l’accord des souscripteurs). Si la courbe en « j » classique des performances du capital-investissement veut que l’essentiel de la performance se

des 184,5 millions de dollars dépensés en août 2007 pour prendre 22 % des actifs africains de Portugal Telecom. Pour sortir, Helios devra soit demander à Portugal Telecom de racheter ses parts, soit trouver une autre entreprise désireuse de le faire, soit espérer que l’Angola (où se trouve l’essentiel des actifs d’AfricaTel) crée une Bourse où la société pourrait être cotée. Le fonds a une approche de terrain du management. Lorsqu’il a créé HTA en 2009, il a placé Charles Green, jusqu’alors son partenaire chargé des opérations,auxcommandes. Le financier doit maintenant « Dans toutes leurs entreprouver sa capacité à céder prises, ils ont une approche ses participations. trèsactivedumanagement», souligne celui-ci. fasse dans les dernières années, Helios Le capital-investissement n’est pas Investors I a distribué de l’argent à ses nouveau en Afrique. Mais les grands souscripteurs depuis la première année, groupes occidentaux de private equity affirme Henry Obi, qui ajoute que 24 % commencent réellement à prêter attendes investisseurs du premier fonds ont tion au continent depuis que les opéparticipé au second. « Il y aura d’autres rations montées par Helios ont fait les sorties d’ici 12 à 24 mois », ajoute-t-il. gros titres. « Tope et Babatunde peuvent Selon lui, les deux fonds en activité d’Henon seulement se tenir épaule contre lios ont pour objectif de rendre aux sousépaule avec la plupart des autres grands cripteurs trois fois les montants investis. capital-investisseurs, mais ils sont aussi En juin 2011, Tope Lawani a indiqué que reconnus comme des leaders, pas seuleHelios Investors I générait une rentabilité ment des égaux », affirme Charles Green. annuelle supérieure à 35 %. Et des investisseurs qui, s’il y a cinq ans, n’auraientpasimaginéplacerunsousurle Mais compte tenu de la taille et de la continent,désirentdésormaisardemment complexité des opérations réalisées, la ladiversificationqu’unfondsafricainpeut performance reste très dépendante de apporter à leur portefeuille. ● la santé des marchés mondiaux. Ainsi JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


Ý L’ÉTABLISSEMENT s’est déjà implanté avec succès en Tunisie.

Banque d’affaires Attijari Finances met le cap sur la zone franc Elle conseille plus de la moitié des opérations de marché dans le royaume chérifien. La filiale du géant marocain entend désormais asseoir son profil panafricain en ouvrant un bureau à Dakar. FRÉDÉRIC MAURY

D

ans le monde très discret de la finance sénégalaise, la nouvelle a fait grand bruit. Quatre ans après avoir repris l’un des principaux établissements de la place, la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO), Attijariwafa Bank a choisi Dakar pour déployer sa banque d’affaires et la lancer à l’assaut de l’Afrique de l’Ouest. Pour la capitale sénégalaise, c’est une bonne nouvelle et le signe qu’Abidjan, longtemps un havre de paix des financiers de la région, a bel et bien perdu de sa superbe. À l’inverse, pour la poignée de banquiers d’affaires qui œuvrent dans le pays – CGF Bourse, Impaxis Capital, Blackpearl Finance, notamment – mais aussi dans toute la zone CFA, il y a de quoi s’inquiéter. Car du haut de ses quinze années d’expérience, Attijari Finances – la banque d’affaires d’Attijariwafa Bank – est un mastodonte. Depuis sa naissance, elle a conseillé pour 14,2 milliards d’euros d’opérations en tout genre: introductions en Bourse, emprunts obligataires, fusions-acquisitions, privatisations, financement d’infrastructures… Et relégué loin derrière ses principaux JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

concurrents marocains, qu’il s’agisse de filiales de banques (BMCE Capital) ou d’indépendants (CFG Group). De 2005 à 2010, entre 60 % et 70 % (en volume) des introductions en Bourse et des levées de

Quinze ans de pratique

1997 2000

À peine créée, Attijari Finances accompagne l’État marocain dans la cession de la Samir L’État marocain l’emploie comme conseil dans le cadre de la privatisation de Maroc Télécom

2003 2008

Conseille Altadis lors du rachat de la Régie des tabacs pour près de 1,3 milliard d’euros Conseille Attijariwafa Bank dans l’acquisition des filiales subsahariennes du Crédit Agricole (France)

2010

Par deux fois, Addoha fait appel à elle pour lever un total de 445 millions d’euros

dettes privées ont été conseillées par la branche affaires de la première banque du royaume chérifien (la septième à l’échelle du continent). INCONTOURNABLE. « Il faut reconnaître

qu’ils sont devenus incontournables depuis quelques années, explique un concurrent qui rivalisait autrefois avec Attijari Finances. Les seules opérations qui semblent encore leur échapper sont les grandes opérations transfrontalières ou celles dans des domaines très spécifiques. »

Ses liens avec CBAO, la première institution financière sénégalaise, l’aideront à se lancer. Le holding royal SNI, pourtant actionnaire majoritaire d’Attijariwafa Bank (ou plus probablement pour cette raison), lui a préféré Lazard pour mener à bien la fusion avec l’ONA et la réorganisation de son portefeuille de participations. La même année, la banque d’affaires a également « manqué » l’acquisition de 40 % du capital de Méditel par France Télécom, une opération de 640 millions SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

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Marchés financiers d’euros conseillée par deux financiers français. « De toute façon, comme nous avions conseillé par le passé Inwi [le troisième opérateur mobile du pays, NDLR], nous aurions été en position de conflit d’intérêt », explique Majid Benmlih. Au-delà de ce cas particulier, le jeune directeur général d’Attijari Finances a toutefois son analyse quant à la prédominance des banquiers étrangers sur les plus importantes opérations de fusions-acquisitions. « Ce n’est clairement plus une question de technicité, estime celui qui pilote une vingtaine de professionnels. Mais certains pensent que les banquiers d’affaires internationaux sont mieux placés pour négocier dans ce type d’opérations : c’est une question de réseau, de proximité… » À la différence de son concurrent direct, BMCE, qui s’est cassé les dents en cherchant à implanter ses activités de marché à Londres, Attijariwafa Bank ne veut pas se tromper de cible. Aujourd’hui, sa priorité n’est pas d’aller chercher des clients au nord de la Méditerranée pour les activités de banque d’affaires, mais plutôt de dupliquer l’expérience maison sur le continent. En Tunisie, après l’acquisition, en 2005, de la Banque du Sud, Attijari Finances a recruté ses équipes – cinq professionnels – en 2009 et débuté ses activités en fanfare, début 2010, en conseillant l’introduction du distributeur automobile Ennakl à Tunis et à Casablanca. Une première du genre ! MÈRE POULE. L’ouverture, mi-2011, de la

structure sénégalaise répond à la même logique. L’adossement à une banque puissante, CBAO Groupe Attijariwafa, la première institution financière du pays, permettra de l’alimenter en clients potentiels. Un « partenariat » idéal, au moins pour se lancer. Les premières opérations subsahariennes d’Attijari Finances lui ont d’ailleurs été apportées par sa maison mère : il s’agissait alors de la conseiller dans les huit acquisitions de banques réalisées dans cette zone depuis 2006. Depuis, plus rien. Mais Majid Benmlih se tient au plus près des différentes filiales d’Attijariwafa Bank, du Sénégal au Gabon en passant par la Côte d’Ivoire et le Cameroun. En Afrique de l’Ouest, le modèle sera toutefois différent de celui développé au Maroc. Dans le royaume chérifien, la banque d’affaires a surfé au cours de ses six premières années sur une vague SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

de privatisations avant de profiter du boom de la Bourse de Casablanca. En zone CFA, les privatisations ont déjà largement eu lieu. Et les trois Places de la zone (Abidjan, Douala, Libreville) sont au mieux atones, au pire presque inexistantes. Pas de quoi espérer en tout cas reproduire le succès connu à Casablanca, où la banque d’affaires a conseillé chaque année depuis quinze ans l’équivalent de 220 millions d’euros d’opérations sur le marché actions. « Installée à Dakar,

notre équipe commerciale spécialisée sur la zone sensibilisera les chefs d’entreprise aux opérations de marché », commente Majid Benmlih. Objectif : doper, à terme, la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) des huit pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), et faire venir à Dakar une autre branche du groupe, la société Attijari Intermédiation, leader des opérations boursières dans son pays et également présente en Tunisie. ●

QUESTIONS À | Majid Benmlih Directeur général d’Attijari Finances

« Nous avons acquis de l’expérience » JEUNE AFRIQUE : Contrairement à la situation qui prévaut dans plusieurs autres pays d’Afrique francophone, la banque d’affaires est pratiquée depuis relativement longtemps au Maroc… MAJID BENMLIH: Les premières banques d’affaires se sont lancées dans les années 1990 et se sont développées avec le grand mouvement de privatisation qui a suivi. Elles ont ainsi acquis de l’expérience. Nous avons à cette époque souvent travaillé en co-conseil avec des banques d’affaires internationales. Ce fut par

qui a racheté Upline. D’autres équipes sont actives, notamment des petites structures de quelques personnes créées par d’anciens banquiers d’affaires et qui travaillent sur des opérations très spécifiques. C’est un métier où la compétence humaine est fondamentale. Recruter n’est-il pas trop difficile? Nous trouvons plus facilement de bons profils depuis trois ou quatre ans, des banquiers marocains qui ont travaillé quelques années en Europe ou de bons juniors. Sur le marché, il y a une cinquantaine de profils intéressants. En Tunisie, nous n’avons pas eu trop de difficultés: il y a de bons profils qui ont souvent un double cursus, avec une formation à l’Institut des hautes études commerciales de Carthage puis un cycle complet en France.Au Sénégal, trouver des managers est plus difficile.

La rémunération a augmenté de 30 % à 40 % ces dernières années. exemple le cas lors de l’acquisition de la Régie des tabacs par Altadis, où nous avons travaillé avec HSBC. Cela a permis un transfert de savoirfaire. Tout le monde peut-il opérer dans ce secteur? La banque d’affaires n’est pas un métier régulé au Maroc: il n’y a pas d’agrément ni de réglementation spéciale. Maintenant, pour travailler sur les grandes opérations, notamment en lien avec les marchés financiers, il faut être une structure réputée et établie. Il y a aujourd’hui quatre leaders : Attijari Finances, BMCE Capital, CFG, et la Banque populaire,

Les salaires sont-ils aussi élevés qu’on le dit? Je ne vous donnerai pas les salaires que nous pratiquons, mais je peux vous dire que la rémunération globale a augmenté de 30 % à 40 % sur les dernières années. Le fixe est resté stable, mais la partie variable peut désormais représenter entre quatre et huit mois de salaire supplémentaires. ● Propos recueillis par F.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

107


Marchés financiers

108

TRIBUNE

Un marché africain des matières premières est souhaitable

P

DR

Op Éd PAUL-HARRY AITHNARD Directeur de la recherche du groupe Ecobank

REMIER SECTEUR ÉCONOMIQUE PRIVÉ en Afrique subsaharienne, l’agriculture représente plus de 30 % du PIB dans la majorité des pays et contribue de manière significative aux revenus d’exportation. Cependant, force est de constater que le secteur est dominé par des petits producteurs, que le commerce régional des produits agricoles est peu formalisé, que les acteurs sont tributaires de facteurs qu’ils maîtrisent peu, qu’ils restent marginalisés dans le commerce mondial, et que le sous-financement de la filière demeure la règle. Tous ces éléments sont le reflet d’un secteur désorganisé, surréglementé et déconnecté des fondamentaux que sont le prix, l’offre et la demande. Organiser un marché local, régional, voire commun, par la mise en place de Bourses de matières premières en Afrique présente des avantages certains. D’aucuns pensent qu’une Bourse de matières premières est un système sophistiqué, une boîte noire. La réalité est plus simple. C’est le lieu de rencontre d’acheteurs et de vendeurs négociant les prix sur la base de règles prédéfinies. La Bourse n’est pas l’apanage des pays développés. Il en existe aujourd’hui plus d’une centaine pour les matières premières dans les pays émergents d’Asie et d’Amérique latine. Le lancement réussi de la Bourse des matières premières en Éthiopie illustre à lui seul les avantages d’un marché organisé en Afrique. Démarrée en 2008, la Bourse d’Addis-Abeba a permis le développement d’un marché domestique de céréales, une meilleure commercialisation des denrées alimentaires à travers le pays, la hausse des normes de qualité et – ce qui est plus intéressant – l’émergence de nouveaux acteurs dans la filière agricole, telles que les coopératives commerciales et les courtiers.

une Bourse des matières premières se font sur des lots de produits identifiés, classés par niveaux de qualité et stockés dans des entrepôts. Un vendeur ayant déposé ses produits dans un entrepôt se fait délivrer un certificat. Ce certificat de dépôt est un collatéral, une garantie qu’il peut présenter pour obtenir un financement. Aux acheteurs locaux et internationaux, la Bourse permet d’avoir accès au juste prix, du moins celui qui reflète le jeu de l’offre et de la demande, et réduit les coûts de transaction et de transport grâce au système des entrepôts certifiés. À terme, une Bourse de matières premières agricoles permet le développement d’un marché régional au lieu du cantonnement à l’échelle locale, tire la qualité des produits vers le haut,

À terme, la qualité des produits est tirée vers le haut, et le transfert amélioré entre régions excédentaires et déficitaires.

Une telle Bourse permet de répondre aux besoins des producteurs africains et aux exigences des acheteurs locaux et internationaux. Aux producteurs africains, elle donne accès à l’information, aux prix de leurs produits, sécurise le paiement de leurs ventes et améliore leur capacité de financement grâce aux certificats de dépôt. En effet, les transactions sur JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

permet un meilleur transfert entre les régions productrices excédentaires et déficitaires, et l’éclosion de structures de taille importante tournées vers l’exportation. Est-ce réalisable? Il existe peu de doutes sur la capacité de certains pays à mettre en place des marchés organisés viables. Le Nigeria, la Tanzanie, la Zambie ont d’ailleurs initié des Bourses de matières premières nationales. Cependant, la Bourse ne peut être la panacée pour tous les pays africains. Il faut une taille de marché critique et une production agricole hétérogène et diversifiée. D’où la pertinence de l’idée d’une structure régionale, ou d’une Bourse supranationale coordonnant l’activité de plusieurs organisations nationales. En sus, une Bourse de matières premières locale ou régionale fait face à plusieurs défis dans son implémentation. L’adhésion des petits producteurs, l’implication des structures d’achat internationales, la mise en place effective de l’environnement réglementaire et du système des entrepôts certifiés sont autant de défis à relever. Demeure une certitude: l’organisation du marché des matières premières en Afrique est souhaitable, et cette initiative doit être portée en partenariat étroit avec le secteur privé. ● SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011



CHAQUE MOIS DANS REVUE BANQUE LES MEILLEURES SIGNATURES VOUS DONNENT RENDEZ-VOUS

N° 738 - juillet-août 2011

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35 euros - ISSN 1772-6638

revue-banque.fr

réforme pruDentielle

strAtégie

e

avril 2011 Revue Banque n° 735

régulAtion bAncAir et finAnciÈre

Complé

à 35mentarité Doss ier > p.et22diversifi cation des risques

Les régulateurs du système financier se trompent-ils d’objectifs ?

e lA Dett Aine dans la bancassurance

Georges Pauget, Economie Finance & Stratégie > p. 50

Georges Pauget > p. 42 Économie, Finance & Stratégie

rs

Droit Des mArcHés finAncie

Dettes souveraines : la question des dettes « odieuses »

souVer

bAnque De DétAil

Management de la force de vente, moinstessûr enspécialis faut-il des moins Un refuge de ou des généralistes ? Eric Lamarque, Université de Bordeaux, SSECOR ECOR EEurope urope > p. 57 Président d’Euroland Finance

Marc Fiorentino

Hubert de Vauplane Crédit Agricole SA > p. 77

AssurAnce

Revue Banque n°738 juillet-août 2011

Doss ier

revue-banque.fr

> p. 22 à 40

liquiDité

Les grandes manœuvres ● ● ●

De Bâle III à la CRD4 « Une réforme en trompe-l’œil

Les options des banques pour se conformer

»

Membre du Conseil d’analyse ministre économique auprès du Premier à HEC Professeur

Tanguy Faroult Groupama > p.48

AffAire cœur

, Groupama > p. 40

ntreprises

ues/e relAtions bAnq

EBICS D’ETEBAC vers te et SwiftNet, le comp encé à rebours a commCFONB, de Sage, nt

risk mAnAgeme

les risques Gérer et évaluer mes opérationnels extrê l Group

créDit À lA consommAtion

Promontory Financia > p. 46 Catherine Véret, Naïm, Elseware France SAS et Patrick

« La loi Lagarde est extrêmement structurante pour notre industrie »

« L’engouement va laisser place à une phase de maturité »

bAnques

AssurAnces

Bénédicte Daull Massart et Julien Maldonato, Deloitte > p. 77

la concurrence s’intensifie n

N° 739 - septe

35 euros - ISSN

gestion D’Ac

tifs

Doss ier > p. 20 à 37

lA gestion D’Actifs

entre en résistance

INTERVIEW

Paul-Henri de La Porte du Theil

Président de l’AFG

: Assurances IARD le fruit convoité ? s’est-il imposé n Internet avoir peur de n Faut-il ale ? La Banque Post

mbre 2011

1772-663

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inDienne

mArketing

AssurAnce

Tanguy Faroult

crise De lA microfinAnce

osez les réseaux sociaux dans la banque 20 à 33 Dos sier > p.

Jean Badillet, Tribunal et Martine Boccara Jean-Louis Guillot 82 > p. Groupe BNP Paribas

Solvabilité II : rrogation les points d’inte

Les banques et les biens mal acquis

Hubert de Vauplane, Université Paris II Panthéon-Assas, AEDBF (Europe) > p. 79

Jean-Michel Servet, Institut des hautes études internationales et du développemen t (Genève) > p. 64

Défense

d’ouverture Les conditions de sauvegarde d’une procédure > p. 66 de commerce de Paris

de vue du 72 Avec les points de Turbo SA > p. de l’AFTE, du Medef,

David Thesmar

Solvabilité II : vers un monde plus sûr ?

1772-6638

SA > p. 44

Droit Des mArcHés finAncie rs

e n°739 septemb re 2011

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Michel Bilger, Crédit Agricole

Revue Banqu

35 euros - ISSN 1772-6638

N° 736 - mai 2011

n° 736 mai 2011

N° 735 - avril 2011

Andrea Enria,

président de l’EBA « Une part du cadre

Revue Banque

Revue Banque n° 737 juin 2011

INTERV IEW

réglementaire sera émise directement au niveau européen » p. 47

De bÂle iii

Préserver le modèle résilient de la bancassurance français e

superVision europée nne

Fonds souverain s: des investiss eurs comme les autr es ? Jean Miche

l Rocchi, NAIS Asset Management et Michel Ruimy > p. 69

Aspects

JuriDique Investir en Chin s

e Thomas Urlache r et Antoine de la Gatinais, Gide Loyrette Nouel

Droit bAnc

> p. 59

Do ssi er > p. 22 à 39

Aire et

finAncier Les opératio ns de change à report tacit e ou « rolling spot forex » Jean-Louis

infrAstruc De mArcHé tures

Guillo Groupe BNP Paribas t et Pierre-Yves Bérard, > p. 81

« Nous réfl réfléchiss échissons ons à la création […] de produits de trésorerie adaptés lutte contre à le blAncHim la réglementation prudentie lle bancaire. »De cApitAuX et le finAncement Du terr ent

Halte au dopa ge technologique !

orisme

La CNIL se pron once sur les traiteme nts à mettre en œuvre Aurélie Banck, CNIL

> p. 46

sale temps pour place aux stra les mégafusions, tégies ciblé es numéro 1 mon dial des ipo ● Vers un encadrement strict de l’inn ovation ●

Nicolas Pécourt > p. 44 Crédit Agricole Consumer Finance

Hong kong,

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Marchés financiers

111

ROZ WOODWARD/GETTYIMAGES

Classements

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28


112

Marchés financiers

Bourse La reprise fut de courte durée Après un cru 2009 bien terne, 2010 aura été une année positive. Mais les poids lourds du continent restent attirés par les marchés occidentaux.

ÉRIC DUPUY

U

n rayon de soleil a brillé sur les Bourses africaines en 2010. Une éclaircie de courte durée, puisque 2011 semble placée sous les pires auspices, mais une amélioration tout de même. En matière de performances, les places africaines s’en sont ainsi plutôt bien sorties, la majorité d’entre elles ayant terminé l’année dans le vert. Seule déception : malgré un progrès par rapport à 2009, les introductions en Bourse ont continué de se faire rares, et de nombreux marchés n’en ont connu aucune. La première Place du continent, Johannesburg, est sortie du lot, avec deux grandes introductions: celle du groupe hospitalier Life Healthcare et celle du groupe minier Royal Bafokeng Platinum.

La banque d’affaires Rand Merchant Bank a conseillé les plus importantes opérations de l’année en Afrique du Sud.

Pilotée par Mac SA, l’introduction de Carthage Cement est contestée depuis la chute de Ben Ali.

No1

La fusion entre Unimer et La Monégasque-Vanelli Maroc, financée via cette augmentation de capital, a donné naissance à un géant de la conserve de sardine.

25

Le nombre d’introductions sur les places africaines en 2010

Encore n’est-ce qu’un demi-succès : l’introduction de Life Healthcare, qui aurait dû être la plus grande opération du genre depuis dix ans, n’a pas connu le succès escompté, sa dimension finale ayant été réduite de plus d’un tiers… DOUBLE COTATION MAGHRÉBINE. Dans le reste

du continent, Tunis a connu cinq introductions pour un volume global d’environ 200 millions de dollars (153 millions d’euros). Mieux, avec sa voisine marocaine, la Place tunisienne a accueilli la première double cotation maghrébine, conseillée, structurée et placée par le groupe Attijariwafa Bank. Une opération sans réelle logique stratégique – Ennakl, la société concernée (distribution automobile), n’ayant aucune activité au Maroc –, mais qui, avec 89 millions de dollars de titres vendus à l’introduction, aura été un beau succès. Casablanca a connu une autre introduction, celle de l’assureur CNIA Saada, en fin d’année ; de leur côté, la Bourse régionale des valeurs mobilières d’Abidjan (BRVM) ainsi que celles du Botswana, d’Égypte et de l’île Maurice en ont également accueilli quelques-unes. Mais le bilan en la matière reste JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

« Nous voulons atteindre un taux de croissance annuelle du chiffre d’affaires de 16 %. » ALI HAMMAMI, directeur général des Assurances Salim

4

Le nombre de filiales du groupe Bank of Africa désormais cotées.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Marchés financiers

Rang

Société

Secteur

Bourse

Nature

Montant (millions de $)

Les 50 premières opérations boursières en 2010

1

ORASCOM TELECOM HOLDING

Télécoms

Egyptian SE

Augmentation de capital

790

2

LIFE HEALTHCARE GROUP

Santé

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

687

3

ROYAL BAFOKENG PLATINUM

Mines

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

427

4

ADDOHA

Immobilier

Casablanca SE

Augmentation de capital

334

5

BMCE

Banque

Casablanca SE

Placement privé

291

6

FIRSTRAND

Finance

Johannesburg SE

Augmentation de capital

210

7

AMER GROUP

Immobilier

Egyptian SE

Introduction en Bourse

200

8

OPTIMUM COAL

Mines

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

199

9

JUHAYNA FOOD INDUSTRIES

Agro-industrie

Egyptian SE

Introduction en Bourse

178

10

HOUSING AND DEVELOPMENT BANK

Banque

Egyptian SE

Augmentation de capital

170

11

KENYA COMMERCIAL BANK

Banque

Nairobi SE

Augmentation de capital

156

12

OANDO

Pétrole

Nigeria SE

Augmentation de capital

142

13

KENYA POWER AND LIGHTING COMPANY

Électricité

Nairobi SE

Augmentation de capital

121

14

UNITY BANK

Banque

Nigeria SE

Augmentation de capital

115 101

15

SODIC

Immobilier

Egyptian SE

Augmentation de capital

16

CARTHAGE CEMENT

Ciment

BVMT (Tunis)

Introduction en Bourse

89

17

ENNAKL

Distribution

BVMT (Tunis) – Casablanca SE

Introduction en Bourse

87

18

CLOVER INDUSTRIES

Industrie

Johannesburg SE

Placement privé

84

19

UNIMER

Agro-industrie

Casablanca SE

Placement privé

82

20

SKYE BANK

Banque

Nigeria SE

Placement privé

80

21

CNIA SAADA

Assurances

Casablanca SE

Introduction en Bourse

72

22

BMCE

Banque

Casablanca SE

Placement privé

59

23

NOTORE

Chimie

Nigeria SE

Placement privé

55

24

ARAB TUNISIAN BANK

Banque

BVMT (Tunis)

Augmentation de capital

47

25

WILDERNESS HOLDINGS

Loisirs

Botswana SE

Introduction en Bourse

35

26

STANDARD CHARTERED BANK KENYA

Banque

Nairobi SE

Augmentation de capital

32

27

MATEL PC MARKET

IT

Casablanca SE

Placement privé

30

28

UNITED INVESTMENT

Finance

SE of Mauritius DEM

Augmentation de capital

26

29

WITS GOLD

Mines

Johannesburg SE

Augmentation de capital

17

30

NAÏADE RESORTS

Loisirs

SE of Mauritius

Augmentation de capital

17

31

TPS EASTERN AFRICA

Loisirs

Nairobi SE

Augmentation de capital

14

32

CRESTA MARAKANELO

Loisirs

Botswana SE

Introduction en Bourse

13

33

MISR CHEMICAL INDUSTRIES

Chimie

Egyptian SE

Augmentation de capital

12

34

HAREL FRERES

Agro-industrie

SE of Mauritius

Augmentation de capital

10

35

TUNIS RE

Assurances

BVMT (Tunis)

Introduction en Bourse

10

36

SOC DE DÉVT INDUSTRIEL ET AGRICOLE

Industrie

SE of Mauritius DEM

Introduction en Bourse

9

37

BANK OF AFRICA BÉNIN

Banque

BRVM (Abidjan)

Augmentation de capital

8

38

NIGERIAN WIRE & CABLE

Équipements électriques

Nigeria SE

Placement privé

8

39

SALIM

Assurances

BVMT (Tunis)

Introduction en Bourse

7

40

MODERN LEASING

Leasing

BVMT (Tunis)

Introduction en Bourse

6

41

DALE CAPITAL

Finance

SE of Mauritius

Augmentation de capital

6

42

BANK OF AFRICA CI

Banque

BRVM (Abidjan)

Introduction en Bourse

6

43

MAURITIUS FREEPORT DEVELOPMENT

Infrastructures

SE of Mauritius DEM

Augmentation de capital

5

44

BANK OF AFRICA BURKINA FASO

Banque

BRVM (Abidjan)

Introduction en Bourse

5

45

MAURITIUS STATIONERY MANUFACT.

Industrie

SE of Mauritius

Augmentation de capital

5

46

HIGHTECH PAYMENT SYSTEMS

Monétique

Casablanca SE

Augmentation de capital

4

47

TROPICAL PARADISE

Loisirs

SE of Mauritius DEM

Augmentation de capital

4

48

ADVANCED PHARMACEUTICALS PACK.

Santé

Egyptian SE

Placement privé

4

49

BANK OF AFRICA NIGER

Banque

BRVM (Abidjan)

Augmentation de capital

3

50

ASCENCIA

Finance

Stock Exchange of Mauritius DEM

Augmentation de capital

2

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

113


114

Marchés financiers extrêmement décevant, même s’il est légèrement compensé par le nombre croissant d’opérations secondaires (augmentation de capital, émissions de droits, etc.). Au final, en 2010 comme en 2009, les plus grandes introductions boursières africaines ont eu lieu en dehors du continent. African Barrick Gold, qui opère uniquement en Tanzanie, a ainsi rejoint la Bourse de Londres, dans une opération de 884 millions de dollars. Toute l’année, sur la Place britannique comme sur d’autres marchés anglo-saxons (Toronto au Canada, Sydney en Australie), les entreprises africaines (ou opérant essentiellement en Afrique) se sont bousculées.

+10

Grande année pour la société de Bourse numéro deux au Maroc : en gagnant 10 points de part de marché, elle recolle au leader historique.

15,8 %

Le poids deTunisie Valeurs dans l’activité totale des courtiers tunisiens recule. Et la société perd son rang de numéro un au profit de Mac SA.

Numéro un au Maroc, désormais quatrième en Tunisie, la filiale boursière d’Attijariwafa Bank pourrait se lancer dans les prochaines années à l’assaut de la BRVM.

LONDRES DEVANT CASA. À tel point que la

capitalisation des entreprises dites africaines sur le NYSE Euronext (New York/Paris) et celle sur le London Stock Exchange dépassent la capitalisation de Casablanca, du Caire, de Lagos… Un phénomène inquiétant mais qui s’explique par la faible profondeur de la plupart des marchés africains. Au-delà d’un certain besoin en capitaux, mieux vaut aujourd’hui se tourner vers les places occidentales… La décision annoncée de Dangote Cement, l’une des toutes premières capitalisations du continent, de s’introduire à Londres s’explique d’ailleurs par la volonté du cimentier nigérian de financer ses immenses projets de développement panafricain. Pour dynamiser les marchés africains, les sociétés de Bourse du continent ont un rôle crucial à jouer pour attirer de nouvelles entreprises, motiver celles qui sont cotées à réaliser de nouvelles opérations et susciter l’intérêt des épargnants. Or force est de constater que seu-

Avril 1998

La date de création de CGF Bourse. En 2010, le Sénégalais, qui fait partie des quatre premiers courtiers de la BRVM, a notamment structuré un emprunt de 120 millions d’euros émis par son pays.

L’introduction de Life Healthcare n’a pas connu le succès escompté. les quelques-unes sont réellement actives. En Afrique francophone – nous publions ci-contre pour la première fois un classement des courtiers de cette zone –, une poignée d’intermédiaires mène le bal. Au Maroc, Attijari Intermédiation et BMCE Capital captent plus de la moitié des capitaux échangés. À la BRVM, Hudson & Cie, Actibourse, Bici Bourse, CGF Bourse font vivre une Bourse qui reste malgré tout peu active. À Tunis, si Tunisie Valeurs et Mac SA représentent un tiers du marché, la concurrence semble toutefois progresser. Une nouvelle de bon augure pour la dynamique des places et leur visibilité à l’étranger. ●

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Coup de fouet pour la capitalisation nigériane. Après avoir fortement reculé en 2009, elle profite de l’inscription à la cote de Dangote Cement, qui pèse une dizaine de milliards d’euros.

9%

C’est le taux de croissance encourageant enregistré en 2010 par le Zimbabwe. Pourtant, la Bourse locale ne décolle pas. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Marchés financiers

115

Société

Bourse

Volume (milliers de $)

PDG ou DG

1

ATTIJARI INTERMÉDIATION (MAROC)

Casablanca SE

Jalal Berrady

7 982 272

2

BMCE CAPITAL BOURSE

Casablanca SE

Youssef Benkirane

7 016 982

3

CDG CAPITAL BOURSE

Casablanca SE

Rachid Outariatte

5 281 920

4

CFG MARCHÉS

Casablanca SE

Younes Benjelloun / Souad Benbachir

1 861 641

5

SOGECAPITAL BOURSE

Casablanca SE

Widad Azzam Lahlou

1 096 470

6

UPLINE SECURITIES

Casablanca SE

Karim Mekki Berrada

1 030 210

7

MAC - MAC SA

BVMT (Tunis)

Mohamed Abdelwaheb Chérif

750 707

8

TUNISIE VALEURS

BVMT (Tunis)

Fadhel Abdelkefi

696 240

9

BIAT CAPITAL

BVMT (Tunis)

Habib Chebbi

660 377

10

CREDIT DU MAROC CAPITAL

Casablanca SE

Yacine Bekbachy

412 471

11

HUDSON & CIE

BRVM (Abidjan)

Jean-Luc Bédié

393 994

12

ATTIJARI INTERMÉDIATION (TUNISIE)

BVMT (Tunis)

Abdelaziz Hammami

318 500

13

TUNISO-SÉOUDIENNE D'INTERMÉDIATION

BVMT (Tunis)

Hafedh Sbaa

260 887

14

BNA CAPITAUX

BVMT (Tunis)

Kamel Guesmi

256 855

15

UBCI FINANCE

BVMT (Tunis)

Hammadi Mokdadi

245 246

16

COMPAGNIE GESTION ET FINANCE

BVMT (Tunis)

Khaled Zribi

217 706

17

AMEN INVEST

BVMT (Tunis)

Adel Grar

207 827

18

ARAB FINANCIAL CONSULTANTS

BVMT (Tunis)

Youssef Kortobi

203 098

19

MAXULA BOURSE

BVMT (Tunis)

Raouf Aouadi

178 776

20

AXIS CAPITAL BOURSE

BVMT (Tunis)

Férid Ben Brahim

172 184

21

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE DE GESTION

BVMT (Tunis)

Mohsen Taleb

134 495

22

COFIB CAPITAL FINANCE

BVMT (Tunis)

Karim Abdelkafi

127 064

23

SIFIB-BH

BVMT (Tunis)

Lamine Rezgui

115 770

24

FINACORP

BVMT (Tunis)

Noureddine Jebeniani

92 114

25

ACTIBOURSE

BRVM (Abidjan)

Paul Derreumaux

85 017

26

SOCIÉTÉ DE BOURSE DE TUNISIE

BVMT (Tunis)

Khaled Sahli

80 027

27

BICI BOURSE

BRVM (Abidjan)

Jean Luc Olivier Akoto

70 552

28

COMPAGNIE GÉNÉRALE D'INVESTISSEMENT

BVMT (Tunis)

Mohamed Chedly Fayache

64 370

29

BEST INVEST

BVMT (Tunis)

Abdallah Day

57 080

30

CGF BOURSE

BRVM (Abidjan)

Gabriel Fal

57 001

Chiffres 2010 – en italique : chiffres 2009

Rang

Les 30 premiers courtiers francophones en 2010

Bourse

Indice

Performance en monnaie locale (en %)

Performance en dollars (en %)

Capitalisation du marché (milliards de $)

1

UGANDA SE

USE ALSI INDEX

62,2

33,6

0,6

2

NAIROBI SE

NAIROBI 20 INDEX

36,5

28,2

14,9 4,7

3

GHANA SE

GSE ALSI INDEX

31,7

26,9

4

CASABLANCA SE

MOROCCAN ALSI INDEX

21,2

14,4

69

5

BRVM (ABIDJAN)

BRVM COMP INDEX

20,5

12,0

6,9

6

BVMT (TUNIS)

TUNISIA ALSI INDEX

19,1

9,7

10,5

7

NIGERIA SE

NIGERIA SE INDEX

18,9

16,9

50,9

8

LUSAKA SE

LUSE ALSI INDEX

18,2

14,7

4,1

9

SE OF MAURITIUS DEM

MAURITIUS SE INDEX

17,9

17,7

5,6

10

JOHANNESBURG SE

JSE ALLSHR INDEX

16,3

29,8

925

11

EGYPTIAN SE

EGYPT CASE 30 INDEX

15

8,7

56

12

NAMIBIAN SE

NSX LOCAL INDEX

11,6

24,5

1,2

13

SWAZILAND SE

SSX ALSI INDEX

2,9

14,8

0,2

14

ZIMBABWE SE

ZSEIND ALSI INDEX

- 0,5

- 0,5

4

15

DAR ES-SALAAM SE

DSE SHARE INDEX

- 2,4

- 11,2

1,2

16

MALAWI SE

MSE ALSI INDEX

- 3,9

- 7,0

1,4

17

BOTSWANA SE

BOTSWANA DCI

- 11,5

- 8,7

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

4,1 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Source : Investec

Rang

Les performances des Bourses africaines en 2010


116

Marchés financiers

Capital-investissement Les PME en vedette Comme dans le reste du monde, l’année écoulée aura brillé par l’absence de grands deals à finalité purement financière.

ÉRIC DUPUY

C

Disposant d’usines en Côte d’Ivoire et au Ghana, Vlisco est le producteur du célèbre tissu wax.

est une impression trompeuse que donne notre tableau – exclusif – des cinquante premières opérations de capital-investissement en Afrique pour 2010. Du fait de l’absence de grands deals en Afrique du Sud – pour la deuxième année consécutive –, mais aussi en raison de la baisse concomitante des sommes investies dans d’autres pays majeurs comme le Nigeria ou l’Égypte, on pourrait croire l’activité en crise : les sommes

Avec près de 35 % des montants investis, le secteur financier reste incontournable.

Juin 2010

Le financier sudafricain sauve le groupe panafricain de microfinance d’une banqueroute annoncée.

1,4 milliard de dollars Le total des 50 premières opérations de capital-investissement a reculé de 30 % en 2010

investies dans des entreprises africaines se sont établies en 2010 à environ 1,4 milliard de dollars (1 milliard d’euros de l’époque), contre près de 2 milliards de dollars l’année précédente.

5

Le nombre d’opérations réalisées par le discret capitalinvestisseur espagnol Riva y García.

NOUVELLES PRIORITÉS. Mais ce recul général

ne doit pas faire oublier d’autres réalités : l’augmentation spectaculaire du nombre d’opérations de taille moyenne – avec un niveau d’investissement compris entre 1 et 10 millions de dollars – et l’élargissement de la palette des secteurs d’intervention. L’année dernière, la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale), Aureos Capital, Riva y García, Tuninvest-Africinvest et beaucoup d’autres structures ciblant les PME ont multiplié les investissements en fonds propres. Et les secteurs de l’agro-industrie, des infrastructures ou des biens de consommation sont désormais des priorités d’investissement. Autre élément positif : les fonds subsahariens sont à la mode. En 2010, deux fonds de premier ordre ont été bouclés : Africa Fund III d’Emerging Capital Partners (613 millions de dollars) et Aureos Africa Fund (381 millions de dollars). En 2011, d’autres acteurs ont suivi, dont Helios avec Helios Investors II (lire pp. 104-105). ●

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

Depuis Dakar, le capitalinvestisseur Afig boucle ses trois premiers deals, tous dans des branches du groupe Ecobank.

La filiale de la Banque mondiale investit dans ce discret joint-venture consacré à l’Afrique, détenu en partie par le numéro un mondial des ports, Hutchinson.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Marchés financiers

Rang

Les 50 premières opérations de capital-investissement en 2010 Société

Pays/région

Secteur

Capital-investisseurs

Montant investi (millions de $)

1

VLISCO

Afrique de l'Ouest

Textile

Actis

151

2

EGYPTIAN REFINING COMPANY

Égypte

Raffinage

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

120

3

INTERSWITCH

Nigeria

Paiement

HELIOS INV. PARTNERS - ADLEVO CAPITAL

115

4

IKEJA MALL

Nigeria

Immobilier

ACTIS - PARAGON

100 100

5

LIFE HEALTHCARE GROUP

Afrique du Sud

Assurance

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

6

ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT

Égypte

Ciment

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

80

7

CABEOLICA

Cap-Vert

Énergies renouvelables

AFRICA FINANCE CORPORATION

79

8

FOODCORP

Afrique du Sud

Agroalimentaire

BLUEBAY ASSET MANAGEMENT - CAPITAU

71

9

SEVEN ENERGY

Nigeria

Pétrole

STANDARD CHARTERED PRIVATE EQUITY AFRICA FINANCE CORPORATION

67,5

10

HEIDELBERGCEMENT AFRICA

Afrique

Ciment

PROPARCO - SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTER.

11

BLUE FINANCIAL SERVICES

Afrique du Sud

Microfinance

MAYIBUYE

60

12

TAV TUNISIE

Tunisie

Infrastructures

HARITH FUND MANAGERS

13

LETSHEGO

Botswana

Finance

DEVELOPMENT PARTNERS INTERNATIONAL

36

14

GUARANTY TRUST BANK

Nigeria

Banque

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

30

58,6 53

15

MEDITERRANEAN SMART CARDS CO.

Égypte

Paiement

ACTIS

16

REAL PEOPLE

Afrique australe

Banque

NORFUND

30

17

FAMILY BANK

Kenya

Banque

TUNINVEST AFRICINVEST - FMO - NORFUND

13

18

ATLANTIC FINANCIAL GROUP

Côte d'Ivoire

Banque

BOAD

12

19

ATHI RIVER MINING

Kenya

Mine

AUREOS CAPITAL

10

20

HFC BANK

Ghana

Banque

AUREOS CAPITAL

10

21

C&I LEASING

Nigeria

Leasing

AUREOS CAPITAL

10

22

HACHICHA HAIER MAGHREB

Tunisie – Algérie

Distribution

RIVA Y GARCÍA

10

23

AAR

Afrique de l'Est

Assurance

AFRICAN HEALTH SYSTEMS MANAGEMENT

9,7

27,6

24

OK ZIMBABWE

Zimbabwe

Distribution

INVESTEC

9,5

25

WADI HOLDINGS

Égypte

Agroalimentaire

CAPITAL TRUST - PROPARCO

8,5 8,4

26

CF UNION BANK

Tanzanie

Banque

CIEL CAPITAL - PROPARCO

27

ENVIROSERV WASTE MANAGEMENT

Afrique du Sud

Gestion des déchets

INSPIRED EVOLUTION

7,6

28

LEADER DES BISCUITS MEDITERRANEE

Tunisie

Agroalimentaire

FINACORP

6,8

29

CIEL TEXTILE

Maurice

Textile

I&P

6,7

30

VOLTA RESOURCES

Burkina Faso

Mine

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

6,4

31

ECOBANK TCHAD

Tchad

Banque

AFIG

32

DAR AGRO PROCESSING

Ouganda

Agroalimentaire

DAR CAPITAL

33

HELIO RESOURCES

Tanzanie

Mine

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

6 6 5,9

34

CONTOURGLOBAL TOGO

Togo

Énergie

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

5,5

35

NYOTA MINERALS

Éthiopie

Mine

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

5,3

36

AFRASIA BANK

Maurice

Banque

PROPARCO

37

TSODILO RESSOURCES

Botswana

Mine

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

4,8

38

NAMAKWA DIAMONDS

Afrique du Sud

Mine

SATYA CAPITAL

4,5

39

BANQUE POP. POUR L’EPARGNE ET LE CRÉDIT

Togo

Banque

TUNINVEST AFRICINVEST - CAURIS

4,3

40

ECOBANK LIBERIA

Liberia

Banque

AFIG

4

41

ECOBANK RWANDA

Rwanda

Banque

AFIG

4

42

BITAKA

Tunisie

Télécoms

RIVA Y GARCÍA

3,9

43

JP INDUSTRIE

Maroc

Matériaux de construction

RIVA Y GARCÍA

3,6

44

BLOQMARINE

Maroc

Acier

RIVA Y GARCÍA

3,4

45

ADVANS BANQUE CONGO

RD Congo

Microfinance

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTER. - BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT - KFW

3,2

46

BAOBAB INVESTMENTS

Afrique

Infrastructures

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

3

47

ESOKO

Ghana

IT

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE SOROS ECONOMIC DEVELOPMENT FUND

2,5

5

48

NEXT GENERATION BROADCAST. GHANA

Ghana

Médias

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE INTERNATIONALE

2,5

49

BIGOT

Kenya

Horticulture

PROPARCO

2,5

50

SOROA PEPINIERES

Maroc

Horticulture

RIVA Y GARCÍA

2,5

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

117


118

Marchés financiers

Fusions-acquisitions Le marché s’envole! L’augmentation du nombre et du montant des opérations profite surtout aux banquiers et avocats internationaux.

ÉRIC DUPUY

S

i 2009 avait été l’année des opérations manquées, 2010 aura signé le retour en force des fusions-acquisitions sur le continent. La valeur cumulée des cinquante premières opérations de l’année atteint 37,4 milliards de dollars (plus de 28 milliards d’euros), contre à peine plus de 23 milliards en 2009. Un bond spectaculaire dû pour beaucoup à la finalisation d’un deal majeur – l’acquisition des filiales africaines de Zain par l’indien Bharti Airtel –, mais aussi par le fourmillement d’opérations plus modestes : rachat de 10 % de la Comilog par l’État du Gabon, fusions ONA-SNI au Maroc et Dangote Cement-Benue Cement au Nigeria…

15

Le nombre de filiales africaines de Zain reprises par le groupe indien, après des mois de spéculation. Associé à l’un des gendres de Ben Ali, Qtel a racheté en novembre à son partenaire historique, Orascom, ses parts dans Tunisiana.

Aux commandes de la grande opération de réorganisation des holdings royaux ONA et SNI : la banque d’affaires Lazard.

PROJETS DE LONGUE HALEINE. Et le bilan aurait

été plus positif encore si plusieurs opérations d’ampleur, annoncées en 2010, s’étaient finalisées dans l’année plutôt qu’en 2011. Ainsi du rachat d’Orascom Telecom par le russe VimpelCom pour plus de 6,5 milliards de dollars, de celui du distributeur sud-africain Massmart par l’américain Walmart pour plus de 2 milliards de dollars, ou de l’acquisition de l’activité aval de Shell par le négociant suisso-néerlandais Vitol et le capitalinvestisseur Helios pour 1 milliard de dollars...

2004

Depuis cette année, le groupe français ne cesse de grimper au capital de la troisième banque marocaine. Au point d’en détenir désormais 25 %.

37,4 milliards de dollars Le total des 50 premières opérations de fusion-acquisition a bondi de 62 % en 2010

Pour les banques d’affaires et les cabinets d’avocats qui conseillent la plupart de ces opérations – voire les font naître –, il est classique qu’elles mettent entre six mois et un an à s’achever. Pour eux, ces retards ne doivent pas cacher la bonne nouvelle : l’entrée de l’Afrique dans le jeu mondial des fusions-acquisitions. Dans les pays les plus matures (Afrique du Sud, Maroc, Égypte, Nigeria), les structures locales profitent de ce regain d’activité. Et arrivent même parfois à se glisser parmi les acteurs internationaux (Lazard, Rothschild, JP Morgan, etc.) sur les plus grandes opérations. C’est encore rare mais cela n’ira sans doute qu’en augmentant. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

L’incontournable cabinet d’avocats anglo-saxon Norton Rose a conseillé Label’Vie dans cette acquisition stratégique.

Partout en Afrique, les opérateurs télécoms se défont de leurs infrastructures, notamment de leurs tours de télécommunications.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011


Marchés financiers

Rang

Les 50 premières opérations de fusion-acquisition en 2010 Cible (part du capital acquis)

Pays/région

Secteur

Acquéreur

Montant (millions de $)

1

ZAIN AFRICA

Afrique

Télécoms

BHARTI

10 700

2

DIMENSION DATA (100%)

Afrique du Sud

IT

NTT

3 200

3

BSG RESSOURCES GUINEA (51%)

Guinée

Mines

VALE

2 500

4

SONANGOL SINOPEC INTER. (55%)

Angola

Pétrole

SINOPEC

2 450

5

MOMENTUM GROUP

Afrique du Sud

Assurances

METROPOLITAN LIFE

2 000

6

HERITAGE OIL OUGANDA (ACTIFS)

Ouganda

Pétrole

TULLOW OIL

1 500

7

SIMANDOU IRON JV (47%)

Guinée

Mines

CHALCO (CHINALCO)

1 350

8

ANGLO AMERICAN ZINC

Namibie - Afrique du Sud

Mines

VEDANTA RESSOURCES

1 338

9

TUNISIANA (50%)

Tunisie

Télécoms

QATAR TELECOM

1 200

10

MEDITEL (40%)

Maroc

Télécoms

FRANCE TÉLÉCOM

837

11

ONA (23,7%)

Maroc

Diversifié

SNI – CONSORTIUM

816

12

BP PLC

Égypte

Pétrole

APACHE CORP

650

13

COMILOG (10%)

Gabon

Mines

ÉTAT

620

14

FOODCORP (77%)

Afrique du Sud

Agro-industrie

NEW FOODCORP HOLDING

453

15

AFRICAN PETROLEUM

Liberia

Pétrole

GLOBAL IRON

449

16

BENUE CEMENT (25%)

Nigeria

Ciment

DANGOTE CEMENT

445

17

CELL C TOWER BUSINESS

Afrique du Sud

Infrastructures

AMERICAN TOWER CORP

430

18

BMCE (8%)

Maroc

Banque

CDG

403

19

SNI (17,3%)

Maroc

Diversifié

COPROPAR / GROUP INVEST / LAFARGE

402

20

CIC ENERGY CORPORATION

Botswana

Mines

JSW ENERGY

387

21

INCWALA RESOURCES (50%)

Afrique du Sud

Mines

SHANDUKA

350

22

CGI (8%)

Maroc

Immobilier

RMA WATANYA

348

23

ENYA HOLDINGS

Zambie

Mines

ENRC

300

24

NORTHAM PLATINUM (12,2%)

Afrique du Sud

Mines

ENRC

296

25

BP BOTSWANA - NAMIBIA - ZAMBIA MALAWI - TANZANIA

Afrique australe

Distribution pétrolière

PUMA ENERGY

296

26

BMCE (4,9%)

Maroc

Banque

CRÉDIT MUTUEL-CIC

291

27

ZAMTEL

Zambie

Télécoms

LAPGREEN NETWORKS

257

28

AFRICAN MINERALS (12,5%)

Liberia

Mines

CHINA RAILWAY MATERIALS

232

29

WESIZWE PLATINUM

Afrique du Sud

Mines

JINCHUAN GROUP

230

30

ATTIJARIWAFA BANK (3,4%)

Maroc

Banque

SNI

219

31

TOWERCO GHANA (51%)

Ghana

Infrastructures

AMERICAN TOWER CORP

218

32

OML 4, 38 ET 41 (45%)

Nigeria

Pétrole

MAUREL & PROM

193

33

OML-26 (45%)

Nigeria

Pétrole

AFREN

187

34

CAMROSE RESSOURCES (50,5%)

RD Congo

Mines

ENRC

175

35

PALABORA MINING COMPANY (26%)

Afrique du Sud

Mines

BEE CONSORTIUM

170

36

CELTEL ZAMBIA (21,1%)

Zambie

Télécoms

BHARTI AIRTEL AFRICA

167

37

METRO CASH & CARRY MAROC (100%)

Maroc

Distribution

LABEL’VIE

163

38

COLINA

Afrique de l’Ouest-Afrique centrale

Assurances

SAHAM HOLDING

140

39

CROWN FLOUR MILLS (99,5%)

Nigeria

Agro-industrie

OLAM

108

40

BLACK MARLIN

Afrique de l’Ouest

Pétrole

AFREN

101

41

SEVEN ENERGY (15%)

Nigeria

Pétrole

PETROFAC

100

42

SEPHAKU CEMENT

Afrique du Sud

Ciment

DANGOTE

99

43

ATTIJARIWAFA BANK (1,44%)

Maroc

Banque

SNI

99

44

STARCOMMS (BASE STATIONS)

Nigeria

Infrastructures

SWAP TECHNOLOGIES

81

45

MILLICOM TANZANIA (TOWERS)

Tanzanie

Infrastructures

HELIOS TOWERS AFRICA

80

46

LICENCE 3G

Tunisie

Télécoms

TUNISIE TÉLÉCOM

80

47

GLENRAND

Afrique du Sud

Assurances

AON

76

48

TUSKER GOLD

Tanzanie

Mines

AFRICAN BARRICK GOLD

70

49

MAROC LEASING (34%)

Maroc

Leasing

CRÉDIT IMMO. ET HÔTELIER

65

50

MAURITANIAN COPPER MINES (20%)

Mauritanie

Mines

FIRST QUANTUM

63

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

119


Marchés financiers

Dette publique À l’assaut de l’international Avec 121 emprunts obligataires, les États africains sont restés actifs en 2010. Et semblent continuer sur cette lancée en 2011. ÉRIC DUPUY

S

ur le marché de la dette africaine, l’année 2011 a démarré en trombe. Aux 500 millions de dollars (367 millions d’euros) levés par le Nigeria en début d’année se sont ajoutés quelques mois plus tard 500 autres millions, également levés sur les marchés internationaux, par le Sénégal. À chaque fois, le succès a été grand, soulignant l’attrait des

investisseurs de tous horizons pour la dette africaine tant que les opérations restent de taille modeste. À preuve, l’emprunt sénégalais, mené par Standard Bank et Standard Chartered, a attiré une demande équivalente à 2,4 milliards de dollars. Et il semblait, mi-2011, que de nombreuses autres opérations étaient en préparation, notamment en Zambie, au Kenya ou au Ghana.

En 2010, à l’inverse, aucun État subsaharien n’avait réalisé de sortie sur les marchés internationaux, mais les emprunts obligataires en monnaie locale ont abondé. En tout, le groupe Ecobank a répertorié pour Jeune Afrique 121 opérations d’emprunts obligataires d’État, pour un total levé équivalant à 39,6 milliards de dollars. Le tableau ci-dessous reprend les 30 principales opérations. L’Égypte sort grand vainqueur de ce classement, puisque le pays a levé 37,5 % de l’ensemble des montants empruntés, suivie du Nigeria (avec 16,8 %), de l’Afrique du Sud (16,7 %) et du Maroc (15,8 %). Le Kenya vient après (5,9 %). Marginale en termes de fonds levés, la Zambie a en revanche été le pays le plus actif en termes d’opérations, avec plus de quarante sorties sur les marchés. ●

Pays

Date d’annonce

Coupon (en %)

Maturité

Montant (millions de $)

1

NIGERIA

Avril

4

23.4.2015

2 840

2

NIGERIA

Février

5,5

19.2.2013

2 375

3

ÉGYPTE

Février

12,6

16.2.2017

1 968

4

AFRIQUE DU SUD

Mai

7

28.2.2031

1 947

5

ÉGYPTE

Mars

12,25

2.3.2015

1 825

6

AFRIQUE DU SUD

Juin

2,5

31.1.2017

1 804

7

ÉGYPTE

Avril

11,35

4.6.2013

1 727

8

ÉGYPTE

Juillet

11,55

7.6.2013

1 518

9

AFRIQUE DU SUD

Mai

6,5

28.2.2041

1 493

10

ÉGYPTE

Avril

11,6

5.10.2013

1 491

11

ÉGYPTE

Avril

12,35

5.1.2013

1 455

12

NIGERIA

Juillet

10

23.7.2030

1 447

13

MAROC

Septembre

4,25

5.10.2020

1 358

14

AFRIQUE DU SUD

Juin

2,75

31.1.2022

1 348

15

ÉGYPTE

Octobre

12,35

14.9.2015

1 316

16

MAROC

Février

4,1

3.3.2020

1 217

17

ÉGYPTE

Juillet

12,55

20.7.2015

1 053

18

ÉGYPTE

Avril

5,75

29.4.2020

1 000

19

MAROC

Novembre

3,9

18.4.2016

995

20

ÉGYPTE

Août

13

3.8.2020

982

21

MAROC

Novembre

3,65

19.11.2012

529

22

ÉGYPTE

Avril

6,88

30.4.2040

500

23

MAROC

Mai

3,7

24.5.2012

426

24

MAROC

Février

3,9

15.1.2015

396

25

KENYA

Août

6

19.8.2019

378

26

CAMEROUN

Décembre

5,6

24.12.2015

374

27

MAROC

Mars

3,95

15.3.2015

368

28

GHANA

Octobre

14

30.9.2013

322

29

MAROC

Mars

4,2

1.3.2025

320

30

KENYA

Juin

11,25

28.5.2035

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 28

253 SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2011

Source : Ecobank

Les 30 premiers emprunts obligataires d’État en 2010 Rang

120


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Post-scriptum Stéphane Ballong

L

E PROGRÈS EST EN MARCHE ! Dans un nombre toujours croissant de pays africains, au nord comme au sud du Sahara (Algérie, Mali, Togo, Bénin…), les banques multiplient les distributeurs automatiques de billets (DAB), permettant aux détenteurs d’un compte, munis de leur carte bancaire, de retirer des espèces 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. Tous les établissements ou presque proposent désormais ce type de service. Les cadres des institutions financières vous diront fièrement que la démocratisation de la monétique est en cours. Ces DAB essaiment en effet à travers les capitales et les grandes villes.

Pour qui vit dans les régions ultra-bancarisées, bien entendu, cela paraît normal. Mais dans nos pays, pour le salarié lambda, qui, il y a cinq ou six ans encore, devait se pointer de bonne heure au guichet de son agence, patienter dans une interminable file d’attente et gérer les humeurs de son banquier (personnage très respecté et très craint) avant de pouvoir toucher sa paie, il s’agit bien là d’une révolution. Il était si pénible de retirer son propre argent à la banque que certains clients ne s’y rendaient qu’une fois par mois et rentraient chez eux avec la quasi-totalité de leurs avoirs. Ce temps appartiendra bientôt au passé. Ce qui, il y a dix ans, était réservé à une classe de privilégiés devient aujourd’hui accessible à tous les titulaires d’un compte bancaire ! Dans la première moitié de la décennie 2000, en Afrique de l’Ouest – où les taux de bancarisation restent malheureusement encore faibles –, on dénombrait moins de un millier de détenteurs de carte bancaire. Ils sont plusieurs millions aujourd’hui. Reste que, comme dans toute révolution, le revers de la médaille existe. Et celui-ci est souvent lié à des problèmes techniques mais aussi au manque de maîtrise de cette technologie par nos établissements – les filiales des groupes internationaux s’en sortent mieux. Ainsi, bien souvent, pour effectuer un simple retrait, il faut faire le tour de la ville pour trouver un distributeur opérationnel. Parfois, cela peut durer plusieurs jours. Lorsqu’il fonctionne, reste à savoir s’il est approvisionné… La liste des désagréments est tellement longue que dans certains pays les DAB sont ironiquement appelés « distributeurs automatiques de chagrin ». Au Mali, par exemple, une cliente raconte dans un journal local : « J’ai essayé une première fois de retirer 25 000 F CFA [38 euros, NDLR] ; la machine me donne un reçu et pas d’argent. Je compose alors la somme de 75000 F CFA. À nouveau, la machine sort un reçu, sans le moindre sou. » Contacté, le responsable de l’agence évoque un problème technique. Plus tard le même jour, au même DAB, la cliente fait une nouvelle tentative. Le distributeur indique : « compte sans provision ». Tout cela pour dire que les établissements bancaires africains font des progrès. Mais qu’ils peuvent encore nettement mieux faire ! ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 28

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