HORS SERIE TOP 500 ENTREPRISES DECEMBRE 2011

Page 1

GÉCAMINES Le phénix du Katanga ?

PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES JON BERKELEY POUR J.A.

500 LES

MAROC ONCF : artisans de la (très) grande vitesse

13

e

ÉDITION

C

LU

SIF

NT

SSEME A

2

SONATRACH Un leader en mal d’ambition

jeuneafrique.com

01

CONSOMMATION À la conquête des classes moyennes

NO 29

CL

LE CL ASSEMENT DES 50 0 PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES - ÉDI T I O N 2012

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 52e année • HORS-SÉRIE

EX

JEUNE AFRIQUE H O RS -SÉRIE N° 29

LES 30 MANAGERS QUI FONT BOUGER L’AFRIQUE

2

ÉDITION GÉNÉRALE France 6€ • Algérie 360DA • Allemagne 8€ • Autriche 8€ • Belgique 6€ • Canada 9,95 $ CAN • Danemark 59DKK • DOM 8 € • Espagne 8€ • États-Unis 11,95 $ US • Éthiopie 95Birr • Grèce 8€ • Italie 8€ • Maroc 45 DH • Mauritanie 1800MRO • Pays-Bas 8 € • Portugal 8 € • Royaume-Uni 6 £ • Suisse 14FS • Tunisie 6,50DT • Zone CFA 3000 F CFA • ISSN 1959-1683



3

Éditorial Jean-Michel Meyer

Les profits au rendez-vous

Q

ui osera encore dire qu’investir sur le continent n’est pas rentable ? en 2010, les 500 premières entreprises du classement annuel établi par Jeune Afrique ont réalisé 59,7 milliards de dollars de bénéfices cumulés (41,8 milliards en 2009), pour un chiffre d’affaires total de 690 milliards de dollars, en progression de 17,7 % sur un an. un nouveau record qui efface des tablettes celui de 2008, d’avant la crise mondiale. Les 500 fleurons du continent avaient alors affiché un résultat net de 57 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires global de 567 milliards. L’avancée est remarquable depuis le premier top 500 de Jeune Afrique, en 1997. celui-ci annonçait fièrement des revenus cumulés de… 225 milliards de dollars. La pépinière de champions africains s’enrichit sans discontinuer. dans le classement 2011, 143 groupes ont réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard de dollars. ils étaient 124 l’année précédente et 113 en 2009. Portés par un environnement favorable – la croissance de l’ économie africaine dépassera les 5 % en 2011 – et animés par une envie frénétique de réussir, les 500 premiers patrons africains ont dans leur ligne de mire le seuil symbolique des 1 000 milliards de dollars de chiffre d’affaires cumulé. ils le franchiront dans les deux à trois ans à venir. Tout en engrangeant de solides bénéfices.

Aujourd’hui, les champions de la rentabilité se nomment sonatrach, sonangol et sasol. ces groupes algérien, angolais et sud-africain se partagent le podium de la profitabilité en 2010. avec leur homologue Total e&P angola et leurs cousins du secteur minier, l’office chérifien des phosphates et les sud-africains Kumba iron ore et anglo american Platinum, ils confirment

qu’exploiter le sous-sol africain demeure très lucratif. Mais sans une garantie absolue de bénéfices records. La versatilité des cours et les incertitudes sur l’évolution de la demande mondiale, par ces temps de crise, suffisent à donner des sueurs froides aux patrons. en 2010, sonatrach a établi sa meilleure performance, avec un résultat net de 9,3 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires de 58,8 milliards. Mais en 2009 la première entreprise africaine avait connu une année noire, avec un bénéfice divisé par deux, chutant à 3,8 milliards de dollars après avoir flambé à 8,1 milliards en 2008. À côté des géants du pétrole et des mines se lèvent de nouveaux champions : les leaders du marché des biens de consommation. ils s’appuieront sur l’envie de consommer de plus de 300 millions d’africains de la classe moyenne et afficheront des résultats moins erratiques. Les rois des télécoms ont ouvert la voie. Le sud-africain MTn est le cinquième groupe africain le plus rentable, avec un résultat net de 2,15 milliards de dollars en 2010. son compatriote Vodacom (1,2 milliard) et, à l’autre extrémité du continent, Maroc Télécom (1,1 milliard) font également bonne figure. Mais les entreprises africaines peuvent-elles évoluer à une vitesse fulgurante alors que des milliers de jeunes frappent, sans succès, à leur porte ? Le chômage des jeunes diplômés sur le continent est alarmant. Voire explosif, comme en afrique du nord. avec la création de richesses, générer des emplois est une priorité pour les chefs d’entreprise africains. Les jeunes salariés d’aujourd’hui seront les consommateurs de demain. l

À côté des géants du pétrole et des mines se lèvent de nouveaux leaders : ceux du marché des biens de consommation.

Rédaction en chef Frédéric Maury • Rédaction en chef technique Laurent Giraud-Coudière • Secrétariat de rédaction Fabien Mollon • Base de données et classements Jérôme Besnault (les500@jeuneafrique.com) • Premier maquettiste ÉmericThérond • Rédaction graphique Claire Poisson • Infographies Christophe Chauvin • Iconographie DanTorres (directrice photo), Nathalie Clavé • Révision Wilfried Fouillaret, Vladimir Pol • Fabrication Philippe Martin, Christian Kasongo • Publicité Florian Serfaty (coordination), DIFCOM, Groupe Jeune Afrique • Ont collaboré à ce hors-série Ahmed Bey, Stéphane Ballong, Julien Clémençot, Frida Dahmani, Muriel Devey, Sébastien Dumoulin, Éric Dupuy, Aurélie Fontaine, Christophe Le Bec, Jean-Michel Meyer, Baudelaire Mieu,Tolu Ogunlesi, Michael Pauron. Les 500 • édition 2012

jeune afrique hors-série n o 29



5

9

ENQUÊTE 300 millions de consommateurs !

Boissons, alimentaire, grande distribution, télécoms… De Douala à Casablanca, comment les entreprises africaines, longtemps tournées vers l’exploitation des ressources naturelles, parient sur l’explosion de la classe moyenne.

30

50

GÉCAMINES LE PHÉNIX DU KATANGA Après des années d’errance, le groupe congolais entend redevenir, enfin, un opérateur minier de poids. Allègement de l’endettement, réduction de la masse salariale, nouveaux investissements… Son plan de relance s’élève à 1 milliard de dollars sur cinq ans.

3 ÉDITORIAL Les profits au rendez-vous, par Jean-Michel Meyer 9 ENQUÊTE 10

Nouveau modèle Con-som-ma-tion !

13

Cameroun Promo sur la bière

16

Guinness Nigeria Secrets de recette

18

Portrait Zouhaïr Bennani, patron de Label’Vie

20

Côte d’Ivoire Quand l’huile passe à table

23

Tribune Opération « rebranding », par Vijay Mahajan

29 AFRIQUE SUBSAHARIENNE

SONATRACH LEADER, OUI MAIS… Indirectement affectée par plusieurs affaires de corruption, la compagnie pétrolière algérienne traverse une période difficile. La gestion comme les ambitions du numéro un africain en souffrent.

36

Compagnies aériennes Ça plane pour elles

41

L’opération de l’année Comment Libreville s’est imposé dans la Comilog

42

Portrait Abdoulaye Binate, DRH de Sifca

44

Nouveaux entrants Dangote Cement, Semafo Burkina

49 MAGHREB & MOYEN-ORIENT 50

Sonatrach Leader, oui mais…

57

Tribune Le secteur privé, interlocuteur incontournable de l’État, par Laïd Benamor

58

ONCF Artisans de la grande vitesse

62

L’opération de l’année Comment Sofiprotéol a repris Lesieur Cristal

30

Gécamines Le phénix du Katanga

64

Tunisie Sortir du tout-balnéaire

34

Portrait CheikhTidiane Mbaye, DG de la Sonatel

68

Nouveaux entrants Saham, ETRHB Haddad

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29


6

90

PANORAMA PLEINS FEUX SUR LE CAPITALISME AFRICAIN Aucun groupe du continent ne pointe encore son nez dans le top 500 mondial, mais cela ne saurait tarder, tant les progrès des leaders locaux sont spectaculaires.

Cette médaille, que l’on retrouve dans plusieurs pages du hors-série, désigne le rang dans notre top 500 des entreprises citées dans les articles.

71

MANAGERS CEUX QUI FONT BOUGER L’AFRIQUE Une nouvelle génération d’entrepreneurs, prête à en découdre contre les « protégés » et les monopoles en tout genre, insuffle un esprit de compétition.

7 1 MAN AGERS 72

Prélude Esprit de compétition, par Frédéric Maury

74

Portraits Ils se sont faits tout seuls

8 9 CLASSEMEN TS 90

Panorama Pleins feux sur le capitalisme africain

97

CLASSEMENT GÉNÉRAL

119 CLASSEMENTS PAR RÉGIONS 120 Afrique du Nord 126 Afrique de l’Ouest 132 Afrique australe et océan Indien 138 Afrique de l’Est 142 Afrique centrale JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

147 CLASSEMENTS PAR SECTEURS 148 Agro-industrie 152 Boissons 154 Télécoms 156 Hydrocarbures 158 BTP 160 Ciment 162 Mines 164 Distribution 166 Transport 1 7 0 PO ST- SC RIPT U M Vous avez dit « émergence » ?, par Stéphane Ballong

LES 500 • ÉDITION 2012


cartier.com

calibre de cartier MOUVEMENT MANUFACTURE 1904 MC COMME SON NOM LE SUGGÈRE, LE CALIBRE 1904 MC CÉLÈBRE PLUS D’UN SIÈCLE DE PASSION POUR L’EXCELLENCE TECHNIQUE. DOTÉE D’UN MOUVEMENT AUTOMATIQUE CRÉÉ, DEVELOPPÉ, ET ASSEMBLÉ PAR LA MANUFACTURE CARTIER DANS LA PLUS GRANDE TRADITION HORLOGÈRE, LA MONTRE CALIBRE DE CARTIER ALLIE LE SAVOIR-FAIRE UNIQUE DE LA MAISON ET UNE RECHERCHE PERPÉTUELLE D’ÉLÉGANCE. BOÎTIER 42 MM ET BRACELET EN ACIER ET OR ROSE 18 CARATS. MOUVEMENT MANUFACTURE MÉCANIQUE À REMONTAGE AUTOMATIQUE, CALIBRE CARTIER 1904 MC (27 RUBIS, 28’800 ALTERNANCES PAR HEURE, DOUBLE-BARILLETS, SYSTÈME DE REMONTAGE BIDIRECTIONNEL DE LA MASSE OSCILLANTE), PETITE SECONDE, QUANTIÈME À GUICHET. COURONNE À PANS EN ACIER. CADRAN OPALIN ARGENTÉ AZURÉ. VERRE SAPHIR INRAYABLE.

CENTRE COMMERCIAL SEA PLAZA - LOT 111 - CORNICHE OUEST DAKAR - TÉL : 33 864 63 63 131, RUE CARNOT - TÉL : 33 842 55 55 - GEMABER@ORANGE.SN


TOGO, UN GISEMENT D’OPPORTUNITÉS Prenez en compte le présent... ✔ Marché régional de 270 millions d’habitants, ✔ Port en eau profonde desservant quatre pays (Togo, Mali, Niger, Burkina Faso), ✔ Place financière réputée, ✔ Zone franche industrielle attractive,

Difcom - cré@ : CC - Photo : phecsone - Dynamic World

✔ Gouvernement pleinement engagé dans le développement économique.

.... et investissez pour l’avenir.

✔ Infrastructures routières et ferroviaires,

✔ Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication, ✔ Industries manufacturières, mines, coton, café, cacao, tourisme...


Enquête

9

ðHypermarché à LIBREVILLE.

300 millions de clients CAMEROUN

Promo sur la bière LES 500 • ÉDITION 2012

LABEL’VIE

Mister Distribution

CÔTE D’IVOIRE

Quand l’huile passe à table

TRIBUNE

Opération « rebranding » Par Vijay Mahajan

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

JOAN BARDELETTI POUR J.A.

Les grandes entreprises africaines se positionnent pour satisfaire les besoins du continent en biens de consommation. De Douala à Casablanca, plongée au cœur d’un marché en plein boom.


Enquête

NIC BOTHMA/EPA/CORBIS

10

Nouveau modèle Con-som-ma-tion! L’économie africaine change. Portés par une classe moyenne de 300 millions d’individus, chaînes d’hypermarchés, opérateurs télécoms et groupes agroalimentaires tutoient désormais les leaders du pétrole, des mines et de la finance. Explications. FRÉDÉRIC MAURY

«

L

a classe moyenne est largementenvisagéecomme l’avenir de l’Afrique, le groupe crucial pour le développement économique et politique du continent. » L’analyse, livrée en avril 2011 par les équipes de recherche de la Banque africaine de développement (BAD), pourrait sonner comme un bel anachronisme. Après tout, selon les dernières données disponibles, un peu plus de 60 % de la

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

population du continent vit avec moins de 2 dollars par jour, et plus de 80 % avec moins de 4 dollars… Pourtant, l’idée véhiculée par l’institution fait peu à peu son chemin. En premier lieu parce qu’une grande part des économies africaines, parfois jusqu’à la moitié, relève de l’informel et n’est donc pas comptabilisée dans les statistiques officielles. Ensuite, parce que l’urbanisation croissante du continent est un facteur clé : partout où ce phénomène a eu lieu, la consommation n’a plus cessé de se développer, jusqu’à atteindre le seuil connu dans les pays dits économiquement développés. SUCCÈS DES TÉLÉCOMS. Conscients de cela,

les plus habiles des entrepreneurs africains commencent à se positionner, confortés par l’immense succès des télécoms. Les investisseurs étrangers eux-mêmes prennent désormais en considération l’émergence progressive d’une classe moyenne. Certes, les ressources naturelles restent la première LES 500 • ÉDITION 2012


Enquête Il n’empêche : comme le rappelle le gourou du cible des fonds à destination des économies afrimarketing Vijay Mahajan (lire p. 23), plusieurs caines; mais le secteur des biens de consommation suscite une attention croissante. éléments sont autant de signes encourageants En 2010 et 2011, trois des principales opérations qui doivent contribuer à modifier la perception de fusion-acquisition sur le continent tournaient du continent : un PIB par tête très proche de celui de l’Inde, un niveau d’urbaen tout cas autour de ce thème : la nisation supérieur à celui affiché reprise dans les télécoms des actifs Où sont les subsahariens de Zain par l’indien par ce même pays, un rapport entre opportunités ? consommation et PIB au-dessus de Bharti Airtel, et d’Orascom Telecom celui atteint en Chine… En outre, par le russe Vimpelcom, puis, plus +++ Alimentaire l’importance d’un secteur informel récemment, le rachat du sud-afriL’avénement de désorganisé est, contrairement aux cain Massmart par le numéro un l’alimentaire industriel idées reçues, un facteur stimulant: il mondial de la grande distribution, est rendu inéluctable représente en effet un vaste gisement l’américain Walmart. par l’urbanisation Au-délà de ces grandes opérade croissance qui ne demande qu’à et la modification des habitudes tions, c’est toute une approche du être structuré et mieux exploité. de consommation. continent qui change peu à peu. Les opérateurs de téléphonie mobile, UN DÉFI DE TAILLE. Parmi les élé++ Soins personnels en prouvant que la conquête des ments clés, le développement des Le français L’Oréal masses africaines était possible et marques est en route. Bien sûr, le a notamment ciblé l’Afrique, où le marché rentable, ont résolument ouvert chemin est long: dans le classement est embryonnaire, une voie que d’autres, désormais, « Brand Africa 100 » réalisé en 2011, comme zone de empruntent à leur tour. Dans deux tiers des marques les plus valodéveloppement. leur sillage, l’industrie des boisriséesenAfriquesontinternationales, sons – et notamment les brasde Coca-Cola à Toyota. Mais dans ce ++ Boissons Principal enjeu : seurs – fait actuellement la même même classement, des griffes africonvertir à la bière, démonstration. caines pointent tout en haut : MTN, grâce au marketing, Derrière, nombre d’autres secDangote, Shoprite, SAB Miller. les buveurs d’alcools p Dans un magasin teurs sont idéalement positionnés Notre classement des 500 pretraditionnels. De bricolage, au Cap pour profiter de l’émergence de mières sociétés traduit chaque année (Afrique du Sud). La +Télécoms la classe moyenne : les produits davantage cette évolution de l’éconogrande distribution Il faut désormais d’alimentation courants, les biens mie africaine : l’objectif n’est désorest en plein essor. réussir à vendre de d’équipement de base, les nouveaux mais plus seulement de produire nouveaux usages, de services télécoms (médias, internet), pour exporter, mais de vendre. En l’internet mobile au les soins personnels, mais aussi les quatre ans, Guinness Nigeria a plus paiement à distance. services publics tels que l’éducation que doublé ses revenus et ses profits. + Grande et la santé. Avec eux, la distribution Dans la quasi-totalité des pays du distribution moderne, des supérettes aux centres continent, les opérateurs de téléCette activité phonie se sont imposés dans le top 5 nécessitant un pouvoir des entreprises locales. Le défi est de d’achat minimum, L’objectif n’est plus seulement l’essentiel des taille face aux mastodontes miniers d’exporter, mais de vendre localement. opportunités se situe et pétroliers: à 100 dollars le baril d’or en Afrique du Nord. noir ou à 1 000 dollars l’once d’or, il n’est guère compliqué de dépasser commerciaux géants, devrait large+ Automobile les 100 millions de dollars de revement croître dans les années qui Avec l’arrivée des voitures low cost, viennent. L’émergence de malls – ces nus annuels. À quelques centimes la les particuliers se immenses temples de la consomminute d’appel, à quelques dollars mettent à acheter. mation – en Afrique du Sud d’abord, la bière, le challenge est tout autre. mais aussi aujourd’hui au Nigeria, « Ce sont des domaines où les au Maroc et même au Sénégal, en témoigne. volumes sont fondamentaux, car la concurrence rogne les marges », explique un acteur du secteur. SIGNES ENCOURAGEANTS. Car comme le rapVoir des exploitants d’hypermarchés, des opépelle l’étude de la BAD, la situation de l’Afrique est rateurs télécoms, des groupes agroalimentaires loin d’être désespérante : le continent compterait tutoyer désormais les pétroliers africains est donc aujourd’hui plus de 300 millions de consomma- une surprise et un signe extrêmement favorable teurs appartenant à la classe moyenne. Certes, pour le continent. Car l’enjeu est clair : le bascuplus d’un tiers d’entre eux sont dans une situa- lement d’une économie d’exportation vers une tion très fragile : ils pourraient à tout moment, et économie de production et de consommation, notamment en cas de violente crise économique, génératrice de sa propre croissance. L’histoire basculer à nouveau dans la pauvreté. ne fait que commencer. l Les 500 • édition 2012

jeune afrique hors-série n o 29

11


Un Fonds vert pour la croissance équitable de l’Afrique

L

© 2011 - BAD - Design, Unité des relations extérieures et de la communication/YAL

a création d’un Fonds vert pour l’Afrique pour répondre à ses propres besoins de croissance équitable est une urgente nécessité. Ce fonds, qui serait hébergé à la Banque africaine de développement, favoriserait le développement d’une économie à faible émission de carbone, faisant de l’Afrique un partenaire des plus engagés dans le combat mondial contre les effets du changement climatique.

Banque africaine de développement www.afdb.org/climatechange

www.afdb.org


Enquête

NICOLAS EYIDI POUR J.A.

13

Cameroun Promo sur la bière Quatrième marché au sud du Sahara, le pays est l’objet d’une intense bataille marketing entre trois brasseurs. Avec, pour l’instant, un vainqueur – SABC – et deux perdants – Guinness et UCB. ÉRIC DUPUY

P

lus de 500 millions de litres : c’est la quantité de bière que consomment chaque année les 19,5 millions de Camerounais. « Ici, c’est dans la culture de boire, lâche un jeune cadre supérieur. On fait ça à la britannique : entre amis, pour la convivialité. » Et cela se sent dans les chiffres : en moyenne, chaque Camerounais a ingurgité en 2010 une pinte (0,5 litre) de blonde ou de brune par semaine. C’est 2,5 fois plus que les Nigérians et trois fois plus que les Ivoiriens… Dequoigénérerdesrevenusannuelsde plusieurs centaines de millions de dollars pour chacun des grands brasseurs locaux: la Société anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC), Guinness Cameroun et l’Union camerounaise de brasseries (UCB). Combien exactement ? Mystère : aucun des trois n’a souhaité répondre à nos questions, encore moins révéler leurs LES 500 • ÉDITION 2012

LA SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN (SABC) est la filiale commune de trois géants : Castel, SABMiller et Heineken.

la bière au Cameroun. « Nous pensons que la croissance devrait être un peu plus élevée dans les années à venir, autour de 4 % », poursuit-elle. SOUTIEN PUBLICITAIRE. Les trois bras-

seurs,entoutcas,ymettentduleur,même si en 2010 le marché s’est légèrement tassé. « Après les opérateurs de téléphonie mobile, ce sont les plus gros annonceurs du pays. SABC est très agressif sur les prix, tout comme UCB, qui mène des campagnes de promotion neuf mois sur douze », indique Jean-Paul Tchomdou, président de l’Association camerounaise pour la publicité responsable. Diageo, de son côté, explique avoir massivement

résultats financiers ou leurs stratégies de conquête, le porte-parole de l’un d’entre eux – preuve de la paranoïa ambiante –, se demandant même s’il n’avait pas affaire à des « espions » ! Quatrième marché au sud du Sahara (après l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Angola), le Cameroun est un enjeu stratégique pour les grandes marques de bière. Le britanLa consommation par personne nique Diageo, qui n’oublie – 25 litres par an – est 2,5 fois pas que le pays d’Afrique plus élevée qu’au Nigeria. centrale est son deuxième débouché africain après le Nigeria (lire p. 16), le considère comme investi dans la publicité ces dernières l’un des cinq marchés les plus stratéannées : au Cameroun, tout comme au giques au monde pour sa célèbre bière NigeriaetenAfriquedel’Est,sesdépenses en marketing ont bondi de 30 % à 70 % noire, la Guinness. « Entre 2006 et 2011, en 2010. Vendue à un prix 75 % supérieur le marché a crû en volume de 3 % par à ceux des bières blondes les plus popuan », souligne Sakina Balde, analyste laires, sa Guinness a besoin d’un soutien senior chez Euromonitor, un cabinet commercial et publicitaire conséquent… qui vient de publier une vaste étude sur JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29


Enquête

300 millions de clients bien de se relancer et ne se prive pas de jouer sur sa « camerounité ». Son management a été changé etlespromotionssefontincessantes.Mais l’expertise marketing, le sens de l’organisation logistique et la force financière de groupes internationaux comme Castel, SAB Miller, Heineken et Diageo semblent pourl’instantfairenettementladifférence. Guinness et SABC se retrouvent du coup presque face à face. Avec, à la clé, quelques tacles bien placés. La façon dont, il y a quelques années, le footballeur Samuel Eto’o s’est retrouvé à faire la publicité des deux marques en même temps sous deux casquettes différentes, reste encore dans les esprits : la star de l’Inter Milan pour Guinness, le capitaine des Lions indomptables pour SABC… Tout aussi secrets l’un que l’autre quant à leurs stratégies, les deux combattants multiplient les coups. Même si SABC a logiquement mis sur le marché des bières brunes pour tenter de concurrencer la Guinness, l’enjeu reste surtout sur les lagers : d’où le choix fait par la filiale de Diageo de multiplier ces dernières années les offres en matière de bière blonde. « Les lagers représentent 87 % du marché en volume », rappelle Sakina Balde. ð USINE DE SABC, à Douala.

NICOLAS EYIDI POUR J.A.

14

Dans un pays où la bière ne représente qu’un quart des volumes d’alcool consommés, les brasseurs sentent l’immense potentiel de développement de cette boisson qui, aujourd’hui, reste bien trop chère pour la plupart des Camerounais. Faire passer les consommateurs de l’alcool villageois à la blonde est l’un des principaux objectifs des opérateurs, d’où le recours massif aux promotions et aux campagnes publicitaires.

lesud-africainSABMiller,vialesBrasseries glaceries internationales (BGI, leur filiale commune pour l’Afrique), détiennent les trois quarts du capital ; le néerlandais Heineken possède un peu moins de 9 % des parts. « SABC fait partie de l’histoire du pays, s’amuse un cadre camerounais. Certaines de ses bières, comme Beaufort ou 33 Export, sont incontournables. » Affichant 566,4 millions de dollars (427,4 millions d’euros) de revenus en 2010, l’entreprise distribue aussi de l’eau minérale Le footballeur Samuel Eto’o s’est (sponsor officiel des Lions retrouvé à faire la pub de deux indomptables, l’équipe marques concurrentes à la fois. nationale de football), des sodas (Coca-Cola notam« Il n’y a pas réellement de limite légale, ment) et même des vins. Et elle assure, rappelle Jean-Paul Tchomdou. Du coup, via ses quatre centres de distribution, une l’attitude commerciale des brasseurs est couverture du pays que lui envient ses une question de politique individuelle. concurrents. Résultat: le leader accroît sa On peut leur reprocher de sponsoriser domination. « SABC et Guinness ont augdes grands événements tournés vers les menté leur part de marché ces dernières jeunes, notamment les concerts, où la années, explique Sakina Balde. UCB, en bière est quasiment offerte. » revanche, a beaucoup perdu: alors qu’en 2006 il affichait 7 % de part de marché, il COUPS DE BOUTOIR. Les « promos-capen est aujourd’hui à un peu plus de 3 %. » sules » sur le thème « Vous achetez une Le seul acteur local du secteur – UCB bière, vous pouvez gagner un téléphone est une filiale du groupe Kadji – tente portable » sont devenues monnaie couParts de marché rante.Fin2011,UCBafaitfortenlamatière, enproposantàsesclientsdegagnerunterUCB rain viabilisé, prêt à construire, de 250 m2 ! Guinness « Guinness, de manière générale, est un modèle de responsabilité sociale, tient à ajouterJean-PaulTchomdou.Notamment avec sa campagne “carton rouge” », dont l’objectif était d’appeler les consommateurs à modérer leurs comportements de buveurs. De son côté, SABC offre chaque année des bourses scolaires. Cette dernière société, malgré les coups SABC de boutoir de la concurrence, reste en tout casl’incontestablenuméroundumarché, avec 85,2 % de part de marché en 2010. Le leader possède de nombreux atouts. C’est lafilialedetroisgéants:lefrançaisCastelet

11,5 %

3,3 %

85,2 %

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

PEU DE LIMITES. Les deux opérateurs

tentent également de rendre captifs les principaux distributeurs. « Ils passent des accords avec les propriétaires de bars et d’échoppes, souligne un employé du secteur. Sans doute en échange de réductions sur les prix, ils exigent que le bar ne vende pas les bières concurrentes. » Jusqu’à aujourd’hui, les limites fixées à leurs activités restent faibles. Et quand bien mêmes elles finiraient par se durcir – ce qui semble probable en raison des problèmes de santé liés à la consommation d’alcool –, les brasseurs devraient continuer à croître. « Le cadre juridique et les impôts vont devenir plus stricts dans la plupart des pays subsahariens, expliquent les analystes de la banque d’affaires Renaissance Capital.Enmêmetemps,àmesurequeles revenus des consommateurs progresseront et que leurs styles de vie deviendront plus sophistiqués, ils se tourneront vers des produits de meilleure qualité, délaissant la quantité. » Du « tout bénéf » pour les brasseurs qui, bien que leurs volumes soient susceptibles de décroître, ne sont pas près de voir leurs bénéfices fondre. ● LES 500 • ÉDITION 2012


Fournitures d’hôpitaux clés en main Qui sommes-nous ? Alliance International & Partners est une société française spécialisée dans la construction d’hôpitaux modulaires clés en main, la livraison de matériels et équipements médicaux à l’export et les services associés.

Comment Alliance International & Partners garantit-elle la pérennité de ses projets ? Seul interlocuteur, Alliance International & Partners associe les ressources locales à la réalisation de ses projets en matière de construction et d’aménagement.

Qu’entendez-vous par « Hôpitaux modulaires clés en main » Ce concept inclut la livraison en moins d’un an d’une infrastructure de santé durable et adaptée aux conditions climatiques.

Alliance International & Partners assure la formation du personnel médical et paramédical à l’utilisation des équipements médicaux.

DIFCOM - © D.R.

Ces projets s’inscrivent dans le cadre des recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé et se réalisent en étroite collaboration avec les autorités locales de santé.

Par ailleurs, la société propose en partenariat avec les autorités de santé locale, une aide à la gouvernance sous forme de mise à disposition de personnel qualifié.

ALLIANCE INTERNATIONAL & PARTNERS 97 Avenue des Champs Elysées, 75008 PARIS Email : commercial@alliance-medicalgroup.com Tél : +33 1 73 54 16 23 - Fax : +33 1 73 54 16 25

www.alliance-medicalgroup.com


16

Enquête

300 millions de clients

e Guinness Nigeria Secrets de recette

171e rang

Une économie performante, une démographie dynamique, le tout arrosé d’une stratégie marketing agressive… Tels sont les ingrédients qui expliquent le succès de la filiale du britannique Diageo. TOLU OGUNLESI,

à Lagos

P

ourquoi les clients préfèrent-ils la Guinness malgré son prix élevé ? À cette question, Ola, tenancier d’une échoppe sur le bord d’une route du quartier de Sabo, a une amorce de réponse : « La Guinness, c’est comme de la nourriture. Si vous en buvez, vous serez rassasié. » En réfléchissant davantage, il ajoute : « Il n’y a rien de comparable à une gueule de bois avec de la Guinness. » Il y a peut-être une certaine vérité dans cela… Ce qui est certain, en revanche, c’est que le Nigeria est devenu le deuxième marché au monde pour la bière noire coiffée d’une mousse blanche : le pays d’Afrique de l’Ouest a dépassé l’Irlande – où cette bière est pourtant née – en 2007. Un rapport de la banque d’affaires Renaissance Capital publié mi-2011 prévoit que le Nigeria pourrait devancer le numéro un, le RoyaumeUni, en 2014. « Les volumes de stout [nom générique donné aux bières brassées à partir d’orge hautement torréfié, NDLR] ont connu une croissance rapide en Afrique au cours de ces dernières années, tandis qu’ils ont diminué dans les marchés de la bière traditionnelle », indique le rapport. En Afrique, Diageo, la multinationale britannique qui détient Guinness, a augmenté son bénéfice d’exploitation de 25 % en 2010. Dans le même temps, les profits tirés des ventes en Europe et en Amérique du Nord restaient stagnants. Lors d’une présentation au cours du 17e Sommet économique nigérian, en novembre 2011, le conférencier d’honneur Tony Elumelu, ancien dirigeant de United Bank for Africa, a inclus Guinness Nigeria (806 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2010, soit 608 millions d’euros) dans sa liste d’exemples d’investissements réussis à travers le pays. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

SUNDAY ALAMBA POUR J.A.

Le Nigeria est le DEUXIÈME MARCHÉ de Guinness après le Royaume-Uni.

taux de croissance les plus élevés au De nombreux facmonde: le pays devrait compter 220 milteurs expliquent l’excellente performance lions d’habitants en 2020, et plus de de Guinness Nigeria 400 millions en 2050. Une réglementation ces dernières années. plus laxiste en matière d’alcool – contraiL’un est la croissance impressionnante rement à l’Europe et à l’Amérique du du PIB du pays. De 8 % par an environ Nord, il n’y a pas de licence régissant au cours de la dernière décennie, elle la vente de spiritueux – et l’absence a permis à la classe moyenne, affaid’application des restrictions d’âge ont blie par plusieurs années de dictatures également favorisé les marques de bière. militaires et par un effondrement de Sous la pression de Nigerian Breweries, l’économie, de refaire surface. La bière numéro un du marché, qui a lancé – positionnée stratégiquement entre le en 1992 une concurrente directe à la whisky premium, consommé par les Guinness, une stratégie de marketing classes supérieures, et le vin de palme, agressive a enfin contribué au succès apprécié par les classes les plus pauvres – de la bière noire. Diageo a produit deux semble destinée à devenir de plus en des plus emblématiques campagnes plus populaire au fur et à mesure que publicitaires des dernières années : la classe moyenne se développera. Et d’une part, la série mettant en scène que le revenu disponible, celui le James Bond noir « Michael effectivement utilisable, augPower », diffusée à la télé, à mentera. Le courtier Vetiva la radio mais aussi en affichage extérieur; d’autre part, Capital prédit ainsi une hausse de la consommation une campagne télévisée, en totale de bière à 23 millions 2007, qui a rendu immend’hectolitres en 2015, contre sément populaire le slogan par personne. 18 millions aujourd’hui. « My friend Udeme is a great C’est la man » (« Mon ami Udeme est consommation RÉGLEMENTATION LAXISTE. un grand homme »). annuelle de bière Le facteur démographique des Nigérians. Pour Olu Akanmu, expert est également important. Ses en marketing réputé recon158 millions d’habitants font du verti dans la banque, « Diageo Nigeria le pays le plus peuplé a construit une marque d’Afrique, avec en outre un des solide autour de la Guinness,

11litres

LES 500 • ÉDITION 2012


Enquête

NOUVELLES MARQUES. La forte

concurrence dans le marché de la bière nigériane a également favorisé l’innovation. Ces dernières années, Diageo a constamment introduit de nouvelles marques sur le marché : Gordon’s Spark (2001), Guinness Extra Smooth (2005), Smirnoff Ice (2006) et Satzenbrau Pilsner Lager (2006). Elle a construit une nouvelle usine à Aba (sud-est) en 2004. En février 2011, une nouvelle salle de brassage a été commandée pour la brasserie voisine d’Ogba. De nouvelles lignes de conditionnement de bouteilles et de canettes ont également été récemment ajoutées à des usines existantes. En mars 2011, le directeur général Devlin Hainsworth a annoncé que Guinness Nigeria envisageait de dépenser plus de 300 millions de dollars pour accroître sa capacité de production. Avec, à la clé, 200 nouveaux emplois. Mieux : si la société a bâti son succès autour de la Guinness Foreign Extra

Le groupe a produit deux des plus emblématiques campagnes publicitaires de ces dernières années. Stout, qui est son produit le plus ancien (elle fut brassée au Nigeria dès 1962 avec l’ouverture de l’usine d’Ikeja, la première de Guinness en dehors de l’Irlande et du Royaume-Uni), sa marque de bière légère, Harp Lager, montre des signes de forte croissance, malgré la concurrence directe de Nigerian Breweries, productrice de Heineken. La force de Guinness Nigeria – sa domination du marché stout – est cependant aussi une source potentielle de faiblesse : « Le portefeuille de marques de Diageo au Nigeria est aujourd’hui le plus fort, mais il est aussi plus risqué car il est largement dominé par une seule marque, la stout Guinness, explique Olu Akanmu. Diageo aura besoin d’élaborer une stratégie forte de portefeuille allant au-delà de la marque Guinness, notamment dans d’autres segments du marché des boissons alcoolisées. » ● LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

R O YA U M E D U M A R O C

OFFICE NATIONAL DE L’EAU POTABLE

ONEP

Pour le développement du secteur de l’eau potable et de l’assainissement

PUB 1/2 PAGE

STATION DE DÉSSALEMENT DE LAÂYOUNE.

STATION D’ÉPURATION DES EAUX USÉES DE NADOR. BARRAGE DE RABAT.

Format total (avec débords de coupes) Producteur national de l’eauLpotable = 100 x H := 280

Assure 80 % de la production nationale (901 millions m3/an).

Surface utile (déllimitée en noir) Premier distributeur L = 91 x H = 260 en milieu urbain :

Avec plus de 1.46 million de clients.

Fournisseur d’eau potable en milieu rural : Le taux d’accès à l’eau potable a atteint plus de 91 %.

Intervenant actif dans l’assainissement liquide : Assure la gestion du service de l’assainissement dans 79 localités au profit d’une population totale de près de 3 millions d’habitants.

Offce National de l’Eau Potable

DIRECTION DE LA COOPÉRATION ET DE LA COMMUNICATION STATION DE TRAITEMENT DU BOUREGREG

Av. Mohamed Belhassan El Ouazani - Rabat, Maroc Tél. : +212 5 37 66 74 29 - Fax : +212 5 37 75 44 38 E-mail : communication@onep.org.ma

www.onep.ma

DIFCOM/D.F. - © PHOTOS : D.R.

l’imposant comme la stout authentique. Cette marque s’est également modernisée, elle s’est lancée dans la conquête de nouveaux modes de consommation, elle a misé sur la jeunesse de la population nigériane en mettant en avant son mode de vie orienté vers l’amitié et l’humour… »


Enquête

300 millions de clients de la classe moyenne locale et l’occidentalisation des modes de consommation… Au cœur de ce qui n’est pas encore tout à fait un empire, une société: Label’Vie. Un cœur En chiffres dont le moins que l’on puisse dire est qu’il bat fort: Son âge la chaîne de supermarchés 51 ans et – désormais – d’hypermarchés fait cette année Sa fortune un saut de 176 rangs dans 150 millions notre classement des 500 ! de dollars liés En développant à marche à ses parts forcée ses activités, mais dans Label’Vie aussi – et surtout – en reprenant les huit hypers cédés Ses débuts par Metro Maroc, Label’Vie Création de a vu son chiffre d’affaires Hyper SA en 1985 en dollars augmenter de 155,2 %, à 588 millions Sa consécration de dollars (444 millions Patron régional d’euros). Un record. Et ce des patrons n’est pas le seul. En trois (Rabat) en 2006 ans, la fortune de l’homme d’affaires liée uniquement à ses parts dans Label’Vie a doublé. Elle frôlerait désormais, selon nos doublé estimations, les 150 millions de dollars. EN DUO. Ce n’est qu’un début. Car si l’es-

DR

18

Label’Vie Mister Distribution Les enseignes Virgin Megastore et GiFi au Maroc, c’est lui. Les hypermarchés Carrefour et le mall de Marrakech, c’est lui aussi. Depuis l’ouverture de son premier magasin il y a vingt-cinq ans, Zouhaïr Bennani a fait du chemin. FRÉDÉRIC MAURY

I

l est l’un des patrons marocains les plus en vue. L’incontournable dont tout le monde parle. Mais, malgré cela – ou peut-être à cause de cela –, l’homme n’est pas du genre à chercher la surexposition. En tout cas pas en dehors des frontières du royaume… Après plusieurs semaines de réflexion, Zouhaïr Bennani a finalement décliné notre demande d’entretien, la reportant à « une période ultérieure ». Avec quelques autres pourtant, dont son ami Moulay Hafid Elalamy, il fait JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

partie de cette génération qui s’est imposée dans le monde des affaires depuis une décennie. Mais il ne l’a fait, comme nombre d’entrepreneurs de son âge (il a 51 ans), ni dans la finance ni dans les télécoms, mais dans la grande distribution. Acquisition de Metro Maroc fin 2010, entrée de Carrefour au capital de sa filiale dédiée aux hypermarchés un an plus tôt, empilement de licences (Virgin Megastore, GiFi, Habitat)… Zouhaïr Bennani est l’un des hommes, au Maroc, qui investit le plus dans le développement

sentiel des activités de Zouhaïr Bennani est encore centré sur la distribution alimentaire, l’ouverture de plusieurs centres commerciaux géants à travers le pays devrait rapidement changer la donne. À l’image du mall de 40 000 m2 d’Almazar qu’il a inauguré en 2010 à Marrakech, les nouveaux centres qu’il ambitionne d’ouvrir abriteront, outre des enseignes Label’Vie (rebaptisées Carrefour), des magasins Virgin, GiFi ou Habitat… Autant de propriétés de Best Financière, le holdingdeZouhaïrBennanietRachidHadni. Car Zouhaïr Bennani n’est pas seul. Avec Rachid Hadni, il a fondé Hyper SA en 1985. Les deux jeunes Marocains venaient seulement de finir leurs études en France et, à l’époque, la distribution moderne était quasi inexistante. Depuis vingt-cinq ans, ils mènent leur aventure entrepreneuriale ensemble. Inséparables ? C’est peu de le dire. Nés à une année d’écart, ils ont tous deux étudié sur les bancs d’une école d’ingénieurs française de niveau modeste : l’École supérieure d’informatique, électronique et automatique (Esiea). Bien loin de l’élite marocaine diplômée des plus grands établissements français, de Polytechnique en passant par Sciences-Po. LES 500 • ÉDITION 2012


Enquête 222e rang

SUSPICIONS . Les débuts seront modestes : dix-sept ans après sa création, le groupe ne compte que quatre Après Label’Vie, ce sera au tour supermarchés. La suite sera plus rapide: des enseignes Metro Maroc d’adopter entre 2003 et 2007, neuf nouvelles surle nom CARREFOUR, fin 2012. faces sont ouvertes. Fin juillet 2011, le groupe compte 44 surfaces, représentant près de 30 % du total de mètres carrés dollars, les 52730 m2 de surfaces de vente de Metro Maroc. « Face aux deux autres consacrés à la grande distribution alimentaire au Maroc. Et plus de 22 milcandidats au rachat, Zouhaïr Bennani lions de clients en 2010. Seul le holding a clairement été le plus proactif, souroyal SNI, actionnaire des hypermarchés ligne un banquier d’affaires. Ce qui a Marjane et des supermarchés Acima, fait pencher la balance en sa faveur, c’est notamment la nature inconditionnelle dépasse encore Label’Vie… de son offre. » Ce développement rapide dans un secteur sous influence royale a donné Si l’opération est plutôt cher payée, elle était rêvée. Elle permet en effet à lieu à quelques suspicions. Et à des interrogations, dont certaines ont été Label’Vie et à Carrefour, qui possède 5 % synthétisées dans une étude du cabide la filiale d’hypermarchés, de doper net Mazars Maroc rendue publique mi-2011 : lorsque Plusieurs pays subsahariens Acima s’implante dans une sont désormais dans son viseur. petite localité, Label’Vie n’y ouvre pas de point de vente, et vice versa… « Cette stratégie est comleur présence sur ce créneau : dès la fin préhensible, dans la mesure où une petite de 2012, la totalité des huit enseignes ville ne présente pas assez de potentialités Metro Maroc sera devenue des hyperpour que deux enseignes s’y implantent, marchés Carrefour. S’ajouteront ensuite expliquent les équipes de Mazars. Il est une à deux ouvertures d’hypers par an. néanmoins nécessaire que cette pratique Dès 2013, selon le courtier CFG Group, ne soit pas un partage de territoires, mais le chiffre d’affaires de Label’Vie devrait qu’elle soit dictée par des enjeux sur la frôler le milliard de dollars. taille du marché. » La SNI et Best Financière se partaENNEMIS AVOUÉS. Doucement, le geraient-ils le marché d’une distribupatron de Best Financière s’est aussi tion moderne qui, si elle ne représente imposé sur la scène patronale. Cornaqué par Moulay Hafid Elalamy, alors patron aujourd’hui que 13 % du commerce, des patrons, Zouhaïr Bennani se fait semble appelée à exploser ? Difficile de élire en 2006 à la tête de l’union régiotrancher, mais si cela a pu être un jour le cas, Label’Vie ose désormais s’attaquer nale centre (Rabat) de la Confédération plus frontalement à la SNI. Peu de gens générale des entreprises du Maroc. Pour le savent, mais c’est bel et bien au nez et l’homme d’affaires, qui a créé son groupe à la barbe du holding royal que Zouhaïr dans la capitale, cette élection sonne Bennani a emporté, pour 155 millions de comme une reconnaissance. Mais ses LES 500 • ÉDITION 2012

ALEXANDRE DUPEYRON

Parmilesancienscamaradesdepromomo motion de Zouhaïr Bennani et Rachid Hadni, dni, dni, la plupart deviendront des cadres supéé-rieurs, peu se transformeront en chefs fs d’entreprise. Les Marocains sont rares, les Subsahariens encore plus. Zouhaïr Bennani est dans la promotion 1983. Rachid Hadni sort diplômé de la suivante. Le troisième cofondateur, Adnane Benchekroun, quittera l’aventure en 1990. Phénomène plutôt rare dans la jeune génération, Zouhaïr Bennani et Rachid Hadni ont consacré toute leur carrière professionnelle à Hyper SA, rebaptisée Label’Vie depuis.

19

relations avec les grands patrons du pays ne sont pas toutes aussi bonnes. Zouhaïr Bennani a ainsi doublé deux fois Miloud Chaâbi, patron du groupe du même nom et propriétaire de la chaîne Aswak Assalam : d’abord dans la course à la taille, puisque Label’Vie affiche aujourd’hui 28 % de part de marché contre 8 % pour Aswak Assalam, mais aussi en signant un partenariat avec Carrefour, avec qui Miloud Chaâbi aurait auparavant négocié. L’autre « opposant » avoué de Zouhaïr Bennani est Othman Benjelloun. En 2008, le tycoon marocain a été à deux doigts de faire capoter l’une des opérations les plus importantes pour Zouhaïr Bennani : l’introduction en Bourse de Label’Vie. Alors que celle-ci est imminente, Othman Benjelloun annonce luimême le retrait de l’opération du fleuron de son groupe, BMCE Bank, dénonçant bruyamment le niveau trop élevé de la valorisation. À l’époque, plusieurs journaux locaux font état de la volonté d’Othman Benjelloun de torpiller son jeune confrère. Digère-t-il mal l’échec annoncé de Hanouty, son réseau d’épiceries de quartier, ou est-il amer d’avoir cédé les 15 % qu’il détenait encore début 2007 dans Label’Vie à un niveau nettement inférieur à celui retenu pour l’introduction en Bourse ? Mystère. Mais une chose est sûre : aux grands patrons les grands ennemis. Zouhaïr Bennani, lui, entend bien continuer son bonhomme de chemin. Plusieurs pays africains (dont l’Algérie, le Sénégal, le Cameroun et le Gabon) sont désormais dans son viseur. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29


20

Enquête 300 millions de clients

Les points de vente par excellence sont les petites boutiques, mais les SUPERMARCHÉS s’affirment peu à peu.

OLIVIER POUR J.A.

Côte d’Ivoire Quand l’huile passe à table Alléchés par l’arrivée de 300 000 nouveaux consommateurs chaque année, les huiliers affinent leur stratégie. Production, marketing, distribution… Sania et UOC livrent leur plan de bataille.

BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan

E

n Côte d’Ivoire, les embûches de consommateurs d’huile: ceux issus de ne sont pas toujours là où on les la classe moyenne et ceux en provenance attend. Si Sania, le numéro un du bas de l’échelle sociale. La guerre a de l’huile de table, a connu une appauvri de nombreux Ivoiriens, qui année 2011 difficile, c’est moins en raison préfèrent payer moins cher et optent de la crise postélectorale qu’à cause de la pour la quantité, sans tenir compte de véritable invasion d’huile de palme venue la qualité. » d’Asie. Avec comme conséquence presque immédiate Depuis la fin de la crise politique, une perte de part de mardes produits de contrebande ché d’environ 40 % par rapvenus d’Asie ont envahi le pays. port à 2010. Les produits – importés principalement de Malaisie – entrent sur le territoire ivoiDepuis septembre 2002, date du début rien par les frontières poreuses du nord de la crise politico-militaire et de la partition de fait de la Côte d’Ivoire, les du pays, grâce à la complicité de certains seigneurs de guerre de l’ex-rébellion. opérateurs de l’huile de palme n’en dis« Notre vrai concurrent, c’est l’huile tribuaient plus dans le nord du pays. La asiatique qui entre sans droit de douane, fin de la crise, en avril 2011, avait suscité expliquent en chœur les industriels du de l’optimisme chez ces industriels. Avec secteur. Dans le pays, il existe deux types l’espoir de pouvoir enfin reprendre les

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

ventes dans les zones qui étaient sous contrôle de l’ex-rébellion. C’est l’exact contraire qui s’est produit. L’huiledecontrebandeaenvahitoutlesud du pays, rognant le chiffre d’affaires des trois acteurs du secteur: Sania (filiale du géant ivoirien Sifca), United Oil Company (UOC) et Cosav. En gestation, le front uni pour contrer ce phénomène qui menace la viabilité de la filière en Côte d’Ivoire n’a pour l’instant débouché sur rien. PÉCHÉ MIGNON. Chez Sania, la crise postélectorale et cette concurrence illégale ont eu des effets ravageurs. La production d’huile s’est établie à 64 000 tonnes au cours des dix premiers mois de 2011, contre 105 000 t habituellement. UOC a vu la sienne se réduire de 55 000 à 48 000 t. Un coup dur dans un marché pourtant en pleine expansion. L’huile alimentaire est l’un des produits les plus appréciés du consommateur ivoirien, qui ne peut s’en passer au cours de ses trois repas quotidiens. En outre, une grande partie des aliments de base des Ivoiriens est confectionnée avec de l’huile de table. L’alloco, friture de banane plantain, est une habitude alimentaire LES 500 • ÉDITION 2012


Enquête bien ancrée dans les mœurs locales. « L’huile dans l’alimentation ivoirienne, c’est comme les puces dans le pelage d’un chien, c’est inévitable, indique un activiste d’une association de consommateurs. C’est notre péché mignon de manger gras. » Résultat : chaque année, le nombre de consommateurs potentiels grossit de 300000 personnes dans le pays. RELOOKING. Sania, né en 2008 de l’asso-

ciation entre Sifca et les singapouriens Wilmar (numéro un mondial de l’huile de palme) et Olam (leader international du négoce et de l’export), et qui a repris en 2009 toutes les activités de raffinerie d’huile du néerlando-britannique Unilever, a investi plus de 23 millions d’euros dans une raffinerie d’une capacité de 350000 t par an. À la clé: 262 emplois. Le numéro un du marché a également relooké ses deux marques d’huile, Dinor et Palme d’or. Puis développé une politique commerciale agressive, qui a fait oublier la présence sur le marché des marques concurrentes Goudor et Elmader, commercialisées respectivement par UOC et Cosav. Des animations et des jeux sont couplés aux campagnes en direction des consommateurs. « Notre

Face-à-face

Filiale du groupe Sifca 250 000 t/an 366,6 millions de dollars Dinor, Palme d’or Supermarchés, petits commerces 0,9 l, 5 l, 20 l et 200 l De 1 200 à 183 000 F CFA

Type d’entreprise Production moyenne Chiffre d’affaires Marques Distribution Conditionnement Prix

le pouvoir d’achat, tranche le directeur Al-Anis Marwan. Le consommateur est notre priorité et nous faisons du corps à corps, nous pratiquons des remises sur les prix. La meilleure publicité pour nous, c’est le prix au consommateur. » En matière de distribution, les options des deux fabricants d’huile divergent tout autant. En Côte d’Ivoire, les points de vente par excellence de l’huile de palme demeurent les marchés et le réseau très étoffé de petites boutiques tenues par des commerçants mauritaniens et guinéens. Ils représentent 90 % du circuit de distribution, même si au cours des deux dernières années, les ventes en supermarchés ont connu une certaine frénésie. Sania est « Notre meilleure publicité, à ce jour l’unique indusc’est le prix au consommateur. » triel qui associe les deux canaux de distribution. AL-ANIS MARWAN, directeur de United Oil Company UOC se concentre sur la cœur de cible est toujours la ménapetite distribution et les marchés. « Les gère, qui est responsable des courses supermarchés ne sont que des phénomènes de villes. Les centrales de disdomestiques dans les foyers », souligne Kadidiatou Soumahoro, directrice martribution et les supermarchés existants keting de Sania. La stratégie publicitaire sont sous monopole d’un seul groupe, de la société est plus axée sur le facteur qui dicte ses propres règles », attaque le qualité que sur le prix : les composantes directeur d’UOC. nutritives des produits, telles que la vitaEn matière d’emballage, Sania semble mine A et E, sont ainsi mises en avant. avoir encore un coup d’avance sur son Du côté d’UOC, numéro deux du marconcurrent, UOC n’offrant que de grands ché –loin derrièreSania–,lesondecloche conditionnements: « Nous ne faisons pas estbiendifférent.Ici,lesoptionsmarketing de petits emballages, explique Al-Anis font fi de la publicité et des campagnes Marwan. Nous nous concentrons sur médiatiques comme mode de promoles bidons de 10 ou 20 litres et sur le fût tion de Goudor. « La publicité affaiblit de 200 l. » En allusion directe à l’offre

LEADER DE LA DISTRIBUTION SPÉCIALISÉE SUR LES MARCHÉS DE CROISSANCE, EN AFRIQUE. www.cfaogroup.com

Entreprise individuelle 55 000 t/an 69,4 millions de dollars Goudor Petits commerces, marchés 10 l, 20 l et 200 l De 9 250 à 180 000 F CFA

de son concurrent, il ajoute : « Le petit emballage de 0,90 l augmente le coût final au consommateur: il faut ajouter 20 % au prix. Il est préférable que le consommateur s’approvisionne à la pompe chez le grossiste, à 800 F CFA [1,20 euro, NDLR] le litre. » JUSQU’AU NIGERIA. Si leurs stratégies

divergent, Sania et UOC se retrouvent sur un point : l’immense potentiel de l’huile alimentaire dans toute l’Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire produit – les années normales – près de 450 000 t d’huile,pouruneconsommationlocalede 200000t.Desoncôté,«l’Afriquedel’Ouest connaîtundéficitde800000t,quipourrait grimper à 1,5 million de tonnes en 2020 », expliquent les équipes de recherche de la société boursière Hudson & Cie. Sania commercialise donc ses huiles dans toute la région et jusqu’aux pays anglophones comme le Nigeria et le Ghana. Au Sénégal, il a un temps été en concurrence avec un autre producteur d’huile ouest-africain – de l’huile d’arachide en l’occurrence –, Suneor. Plus modestement, UOC vend Goudor dans les pays limitrophes de l’hinterland. Mais le marché est immense. Chaque année, l’Afrique de l’Ouest compterait 4 millions de nouveaux consommateurs potentiels. Cen’estdoncpasunhasardsiunnouveau venu, l’ivoiro-israélien DekelOil, prévoit d’investir environ 30 millions d’euros dans une nouvelle raffinerie, pour une production de 130 000 t d’huile par an. ●

21


Destination

GUINÉE ÉQUATORIALE

investir au coeur du Golfe de Guinée Une situation unique en Afrique Centrale. Un potentiel pétrolier et gazier exceptionnel.

© Les Éditions du Jaguar - R. Vandermeeren

Les plus grands projets d’infrastructures de la sous-région. Des marchés en pleine croissance dans les secteurs de l’agro-industrie, de la construction, de l’immobilier, de la finance, des transports et du tourisme.

Destination GUINÉE ÉQUATORIALE


Enquête

TRIBUNE

DR

Éd VIJAY MAHAJAN Professeur de marketing à l’Université du Texas, auteur d’Africa Rising: How 900 Million African Consumers Offer More Than You Think

Opération « rebranding »

L

AFRIQUE EST SENSIBLE aux marques, c’est l’un des éléments les plus importants que regardent les consommateurs lorsqu’ils achètent un produit. De plus, l’Afrique est le premier marché pour les produits de seconde main : téléphones mobiles utilisés, voitures anciennes, vêtements usagés, etc. Un jour, j’ai rencontré un acheteur d’une de ces voitures et lui ai dit que, pour le même prix, il pourrait avoir quelques voitures chinoises neuves. « Je ne pourrais pas impressionner mes amis avec une voiture chinoise », m’a-t-il répondu. C’est cela, l’importance de la marque. Après avoir rendu visite à des agences publicitaires et parlé à plusieurs dirigeants d’entreprises, j’ai classé l’Afrique en trois groupes : Africa 1, Africa 2, Africa 3. Le premier contient de 5 % à 15 % de la population. Africa 1 pourrait être de partout: hommes d’affaires, responsables gouvernementaux, expatriés, employés de grandes banques… Le deuxième groupe est le plus intéressant. Les gens appartenant à ce segment ne sont ni riches ni pauvres. Ce sont souvent des petits entrepreneurs, des professeurs, des infirmières, des fonctionnaires, des personnes travaillant dans le tourisme et les loisirs, des salariés intermédiaires… Ce segment a des ambitions élevées et est très optimiste. Il pense que l’Afrique va quelque part. Africa 2 représente entre 35 % et 50 % de la population, soit de 350 à 500 millions d’Africains. Divisez ce nombre par cinq – la taille moyenne de la famille africaine, contre trois aux États-Unis et quatre en Inde –, et vous obtenez environ 80 millions de foyers qui aspirent à consommer. Africa 2 va mener l’économie et la consommation. Le troisième groupe est l’Afrique qui se bat, soit de 35 % à 60 % de la population. Ce qui est intéressant avec Africa 3, c’est que ce groupe travaille souvent pour les deux autres et qu’il aspire sans doute à rejoindre Africa 2. C’est l’Afrique dont on entend souvent parler, de manière négative.

est le PIB par tête: à ce titre, plusieurs pays africains (Ghana, Nigeria, Zambie) sont proches du niveau de l’Inde. L’Afrique du Sud est au-dessus. Le deuxième élément est la consommation des ménages rapportée au PIB. Aux États-Unis, 70 % de l’économie est contrôlée par les consommateurs. L’Afrique du Sud est à 60 %, quand la Chine n’est qu’à 36 %. Ensuite, il y a le niveau de l’économie informelle. Elle ne représente en Chine que 12 % du PIB, et 21 % en Inde. Elle dépasse les 40 % en Afrique subsaharienne, avec des pointes à plus de 50 %, comme au Nigeria. Enfin, le dernier élément est le niveau d’urbanisation, qui influe directement sur le potentiel de consommation: le Brésil est à 86 %. L’Inde a le niveau le plus faible, à peu près le même qu’un certain nombre de pays subsahariens. Le reste du monde ne peut pas passer à côté de l’Afrique. Des 86 % de la population mondiale que représente le monde émergent, quelles sont les zones les plus importantes? La Chine (1,3 mil-

Le premier enjeu est d’organiser le marché informel africain, le second est de structurer la distribution.

Mais les nombres n’ont pas le même sens partout. Après tout, en Inde, 700 millions de personnes n’ont pas accès à des toilettes… Regardons donc les chiffres importants. Le premier LES 500 • ÉDITION 2012

liard de personnes). L’Inde (1,2 milliard). L’Afrique est la troisième. Pourquoi priver le monde d’un consommateur sur six venus des pays émergents? LesAfricains ne sont les numéro deux de personne, ils n’ont pas à demander la charité. Quels sont les défis pour les entreprises? J’en vois plusieurs. Le marché africain est informel et désorganisé, donc le premier enjeu est de l’organiser. Par exemple: repérer des produits ayant du succès dans l’informel et les transformer en marques. Il est également possible d’imaginer organiser l’immense marché des produits de seconde main. Ensuite, il faut structurer la distribution. Regardez ce qu’a fait Dangote dans le sucre. Il a créé une marque autour d’une matière première commune, puis a distribué aux vendeurs de rue des parapluies blanc et orange siglés Dangote, leur permettant de se protéger de la pluie et devenant par là même des publicités ambulantes. Les opportunités sont également immenses auprès des jeunes. L’Afrique est le continent où la proportion de jeunes est le plus élevée. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

23


Koumalim MAURITANIE MALI CAP VERT

NIGER

TCHAD

Dakar GAMBIE

SÉNÉGAL BURKINA FASO

GUINÉE BISSAU GUINÉE CONAKRY

Flowergate BÉNIN

Coyah CÔTE D’IVOIRE

SIERRA LÉONE

Yopougon LIBÉRIA

NIGÉRIA

Ull GHANA

CAMEROUN

TOGO

Agbara Tema

Abidjan

CENTRAFRIQUE

Chellarams Douala GUINÉE ÉQ.

Usines: 8

GABON

Co-packers: 3

SÃO TOMÉ & PRINCIPE

Western Cluster

Côte d’Ivoire

Ghana

Sénégal Cap Vert Gambie Guinée Conakry Guinée Bissau

Côte d’Ivoire

Ghana Libéria Sierra Léone

Savanna Cluster Burkina-Faso Togo/Bénin Mali Mauritanie Niger

Nigéria Nigéria

Tropical Cluster Cameroun Tchad Gabon Guinée Équatoriale São Tomé & Principe

République Centre Africaine






Afrique subsaharienne

29

Cap sur les profits L’antienne est connue : le continent est bien doté, mais il laisse souvent s’échapper cette richesse. Histoires d’entreprises et de patrons qui tentent de donner un nouveau sens au capitalisme africain.

GÉCAMINES

Le phénix du Katanga LES 500 • ÉDITION 2012

SONATEL

Et le patron, il est comment ?

COMPAGNIES AÉRIENNES

Ça plane pour elles

L’OPÉRATION DE L’ANNÉE

Comment Libreville s’est imposé dans la Comilog

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

ANTONIN BORGEAUD POUR J.A.

Base industrielle de TOTAL, à Pointe-Noire (Congo).


30

Afrique subsaharienne

Gécamines Le phénix du Katanga

465e rang

Après des années d’errance, le groupe congolais entend redevenir, enfin, un opérateur minier de poids. Allégement de l’endettement, réduction de la masse salariale, nouveaux investissements… Son plan de relance s’élève à 1 milliard de dollars sur cinq ans.

MURIEL DEVEY, à Lubumbashi

L

En bref

a Générale des carrières et des mines De l’ex-entreprise publique, laa (Gécamines) veut renaître de ses Activité Gécamines version SARL a héritéé cendres. Celle qui produisait dans Extraction divers actifs. Dont 73 gisements ett les années 1980 plus de 450 000 t de de cuivre quelques unités industrielles, telless cuivre par an, avant de voir sa prove et de cobalt que les concentrateurs de Kamove duction quasiment réduite à néant et de Kolwezi, l’usine de cuivre dee (lire p. 32), s’est dotée d’un ambitieux programme Nationalité Kolwezi, les usines pyrométallur-de relance. Depuis décembre 2010, l’ex-entreCongolaise giques de Penda, de Kolwezi et dee prise publique basée à Lubumbashi, et (RD Congo) De l’ex-entreprise Lubumbashi (Katanga) a l’usine hydrooété transformée en société Date de métallurgique publique, l’actuelle SARL par action à responsabilité de Shituru. Elle le création 1967 a hérité 73 gisements… limitée (SARL), devenant compte en outree et des dettes. ainsi une entreprise privée un portefeuillee Actionnaire dont la totalité des actions d’une trentainee État congolais relève, pour le moment, du portefeuille de l’État. de participations, notamment danss Une mesure inscrite dans le cadre de la réforme 23 co-entreprises minières dont elle le Chiffre des entreprises publiques. détient entre 20 % et 40 % du capital. l. d’affaires 2010 Aujourd’hui, cette politique de partee227,3 millions NOUVELLE MISSION. À nouveau statut, nouvelle nariats – rendue un temps nécessaire re de dollars direction. À la suite d’une ordonnance prési« pour financer le développement dee dentielle, Albert Yuma Mulimbi, à la tête de la la Gécamines », justifie Kalej Nkand – Pertes nettes Fédération des entreprises du Congo (FEC), est n’est plus compatible avec la nouvelle le 2010 devenu président du conseil d’administration, et mission de la société. 17,4 millions Kalej Nkand administrateur directeur général. L’ex-Gécamines a aussi légué des es de dollars Nouvelle mission également. L’objectif assigné passifs. En premier lieu, un endette-aux nouveaux mandataires est de « relancer ment d’environ 1,5 milliard de dollars rs la Gécamines comme opérateur minier à part et une main d’œuvre pléthorique – quelque entière, capable de redévelopper une activité 9 700 employés –, insuffisamment qualifiée et propre depuis l’exploration jusqu’à la production vieillissante, la moyenne d’âge se situant autour de métaux et à leur commercialisation », précise de 51 ans. En outre, par manque d’investissement Kalej Nkand. Le plan de relance prévoit un invesdans la recherche et la prospection depuis de tissement de 1 milliard de dollars (730 millions longues années, la plupart des gisements que d’euros) pour passer à une production annuelle la Gécamines détient en propre ne sont pas de 100 000 t de cuivre et 6 500 t de cobalt dans certifiés. Impossible, du coup, d’en connaître les un délai de cinq ans. Un vrai défi. réserves, et difficile alors d’engager une éventuelle JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LES 500 • ÉDITION 2012


Afrique subsaharienne

exploitation. Par ailleurs, toujours faute d’investissement et d’entretien, l’outil de production s’est dégradé et a vieilli. BESOIN D’ARGENT. Quel poids pèse aujourd’hui

la Gécamines, qui autrefois faisait partie des cinq ou six plus grandes entreprises minières au monde, alimentait largement le budget de l’État et procurait à ce dernier l’essentiel de ses devises? « Elle reste importante et le sera encore plus à l’avenir », affirme son administrateur directeur général. En 2010, la société affichait un chiffre d’affaires de 227,3 millions de dollars, pour une perte nette de 17,4 millions.

FAUTE D’ENTRETIEN, l’outil de production s’est dégradé.

COLIN DELFOSSE/OUT OF FOCUS

En 2011, la production de cuivre est estimée à 21 000 t, alors que les projections tablaient sur 35 000 t. Un niveau qui reste modeste : au cours du seul premier trimestre de la même année, Tenke Fungurume Mining, qui opère également dans le Katanga, a extrait à lui seul 30 300 t de cuivre. Et les 100 000 t de cuivre qu’entend produire la Gécamines d’ici à quelques années ne représenteront qu’une partie des 1,8 million de tonnes prévues en 2015 par le ministère congolais des Mines. Pour se remettre en selle, l’entreprise a besoin d’argent : 72 millions de dollars sur cinq ans pour relancer la recherche et la prospection, dont

LEADER DE LA DISTRIBUTION SPÉCIALISÉE SUR LES MARCHÉS DE CROISSANCE, EN AFRIQUE. www.cfaogroup.com

31


32

jeune afrique .com

Afrique subsaharienne 24 millions déjà engagés en 2011 ; et environ 650 millions pour les investissements, dont 436 millions pour réhabiliter les unités métallurgiques. Bien évidemment, tout ne se fera pas en un jour. Mais par étapes. Initialement évaluée à 125 millions de dollars, la liste d’investissements prioritaires arrêtée par la Gécamines a été ramenée à 54 millions sur les conseils du cabinet d’audit Exa. « Le volet travaux est déjà en cours de réalisation. Nous avons notamment acheté des engins pour la mine de Kamfundwa et la carrière de Kakontwe, assure Kalej Nkand. Nous avons également lancé la réhabilitation des équipements de certaines de nos unités, dont la fonderie de l’atelier central de Penda. Les effets de la politique de relance commenceront à se faire sentir en 2012. » VERS UNE GESTION RIGOUREUSE. Où la Gécamines compte-t-elle trouver l’argent ? « Elle peut financer une partie des investissements sur fonds propres, souligne l’administrateur directeur général. C’est ce que nous avons fait en 2011. Nous sommes également en négociation avec des banques en Afrique du Sud et en Europe pour obtenir des prêts », qui seront gagés sur les gisements. Mais la direction de la Gécamines se veut optimiste. Pas de difficultés, selon elle, pour trouver notamment les 72 millions de dollars à investir dans la recherche, puisque « le potentiel de l’entreprise est immense. Il suffit de valoriser deux ou trois gisements pour changer la donne ». Outre l’instauration de règles de gestion rigoureuses, la nouvelle direction mise aussi, pour renflouer ses caisses, sur l’allégement de la dette, dont une partie sera prise en charge par l’État. Pour l’appuyer dans sa restructuration, elle a engagé le cabinet d’avocats d’affaires Orrick, chargé d’analyser et de restructurer le passif, tandis que la banque d’affaires Lazard la conseille sur les moyens de le financer. La masse salariale devrait également être largement réduite, via un plan de restructuration qui sera amorcé en 2012. À la clé, la mise à la retraite ou à la préretraite de 3 500 à 4 000 employés, pour un coût immédiat d’environ 20 millions de dollars. La Gécamines compte enfin sur l’augmentation des recettes provenant de ses partenariats – dont neuf sont en phase de production – et qu’elle juge aujourd’hui insuffisants. « Nous avons constaté que les revenus attendus allaient se faire attendre longtemps, faute de suivi de notre part », regrette Kalej Nkand. En juin 2011, décision a été prise de procéder à une revue limitée des partenariats, par cabinets d’audit interposés, pour évaluer le respect des principales clauses contractuelles. Une décision qui a soulevé un tollé et a été qualifiée de « nouvelle revisitation » par certains partenaires inquiets, en allusion au processus, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

La Gécamines semble déterminée à renflouer ses caisses. Voire à se réapproprier des mines ?

ð

Lire l’interview d’Albert Yuma Mulimbi, PCA de la Gécamines.

engagé en 2007, qui a débouché sur une réévaluation de nombreuses clauses contractuelles et la résiliation de certains contrats miniers. « Il s’agit seulement d’une évaluation de la mise en application des contrats, qui n’en remettra pas en cause le contenu, tempère Kalej Nkand. C’est ce qui est prévu par les accords d’association. » Ainsi, la Gécamines semble bien déterminée à renflouer ses caisses. Voire à se réapproprier des gisements ? En tout cas, elle a été prompte à mettre 15 millions de dollars sur la table pour racheter les 60 % détenus par l’Entreprise générale Malta Forrest dans le capital de la Compagnie minière du Sud-Katanga. Un montant prélevé sur les fonds destinés aux investissements. Une autre source de financement pourrait être l’entrée de privés dans son capital. « Ce n’est pas à l’ordre du jour, car il faut avoir quelque chose à proposer à de futurs actionnaires. Il faut d’abord évaluer les actifs. Tout est conditionné à la certification des réserves », assure Kalej Nkand. Un projet de plus pour l’ex-fleuron minier. ●

Au fond du trou La Gécamines a vu sa production tomber de 456 000 à 17 500 tonnes en vingt ans. Retour sur une histoire mouvementée.

L

e 2 janvier 1967, la Générale des carrières et des mines (Gécamines) naît, sur décision du président Mobutu, de la nationalisation de l’Union minière du Haut Katanga, créée en 1906. Elle s’appelle alors la Générale congolaise des minerais (Gécomin) et ne sera rebaptisée que cinq ans plus tard. C’est en 1986 qu’elle atteint son record de production : 456 000 t de cuivre et 15 000 t de cobalt. Puis, à partir de 1990, commence la période de déclin. Plusieurs raisons conjuguées sont à l’origine de cette descente aux enfers : l’embargo économique imposé au Zaïre, qui tarit ses sources de financement ; l’effondrement de la mine de Kamoto en 1990 ; et la situation sociopolitique catastrophique qui prévaut durant cette décennie. La guerre de 1998-2003 n’arrange rien. Progressivement, la production de cuivre chute, pour s’écrouler à 17 500 t en 2004. La plupart des indicateurs de l’entreprise virent au rouge.

LIBÉRALISATION. Le choix de libérer les permis de la Gécamines, pour les concéder à des privés sous forme de co-entreprises, est fait en 1995. Le mouvement se poursuit sous Laurent-Désiré Kabila et s’accélère avec le président actuel, son fils Joseph. Une politique favorisée par le code minier de 2002, qui a permis de libéraliser le secteur, et justifiée par des raisons financières, l’entreprise étant très endettée. Mais elle a été fortement décriée, nombre de partis de l’opposition et l’opinion publique congolaise accusant le pouvoir de brader le patrimoine national. De 2006 à 2008, la gestion de la Gécamines est confiée au cabinet français Sofreco, conjointement avec des mandataires nationaux sélectionnés par le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’État (Copirep), dans le cadre d’un programme appuyé par la Banque mondiale. En décembre 2010, enfin, l’entreprise est transformée en société par actions à responsabilité limitée (SARL). ● M.D. LES 500 • ÉDITION 2012


34

Afrique subsaharienne

119e rang

Sonatel Et le patron, il est comment? ière Depuis vingt-trois ans, Cheikh Tidiane Mbaye dirige la première entreprise sénégalaise. Qualifié de visionnaire, ce gestionnaire hors pair est omniprésent pour les uns, trop effacé pour les autres.

MICHAEL PAURON

«

I

et

AURÉLIE FONTAINE,

l sera difficile à remplacer », dit-on de lui. Cheikh Tidiane Mbaye, directeur général de la Société nationale des télécommunications (Sonatel), est devenu, depuis son accession en 1988 à la tête de la filiale sénégalaise de France TélécomOrange, un pilier, sinon une institution. « Le père fondateur », résume l’un de ses employés. À 55 ans, il est le patron du plus gros groupe du Sénégal, avec un chiffre d’affaires en 2010 de quelque 1,2 milliard de dollars (environ 900 millions d’euros). La Sonatel est aussi l’une des entreprises les plus rentables du continent, avec 54 % de marge opérationnelle avant intérêts, taxes, dépréciation et amortissements (Ebitda). Assis sur un trésor de 11 millions de clients répartis dans quatre pays (Sénégal, Mali, GuinéeBissau, Guinée), Cheikh Tidiane Mbaye peut être satisfait.

à Dakar

son entregent, il aurait échoué, croit savoir un spécialiste du secteur. Il est un peu entre deux chaises. Il doit non seulement suivre la ligne stratégique de la maison mère, mais aussi la défendre face à l’État actionnaire. » Né à Dakar le 2 novembre 1956, Cheikh Tidiane Mbaye a grandi dans le confort d’une famille bourgeoise de la capitale sénégalaise. Son père, le juge Kéba Mbaye (disparu en 2007), fut notamment président de la Cour suprême du Sénégal pendant dix-sept ans, président du Conseil constitutionnel et vice-président de la Cour internationale de justice de La Haye. Il était un ami d’enfance d’Abdoulaye Wade, avec qui il a ciré les bancs de l’école. Le président sénégalais est d’ailleurs toujours membre du comité d’honneur de la fondation qui porte le nom du magistrat, créée par ses fils. Les connaissances familiales profitent encore aujourd’hui au patron de la Sonatel. « Les relations de son père constituent un réseau énorme », confiet-on. Lui permettent-elles de passer au travers des colères présidentielles ? Renationalisation de la Sonatel, taxation des appels entrants… Le torchon brûle

ENTRE DEUX CHAISES. « Le développement de l’entreprise lui doit beaucoup, notamment en ce qui concerne les réussites hors du Sénégal, comme au Mali, où il a été visionnaire », assure un analyste. Ou encore : « Ce qu’il a fait, à savoir transformer en une vingtaine d’années Il n’a pas hésité à tancer une entreprise publique en le président Abdoulaye Wade : une société rentable, leader « Vous, vous aimez l’argent ! » de son domaine d’activité en Afrique de l’Ouest, est une performance », affirme Demba parfois. Sur le second sujet, si Cheikh Diarra Mbodji, président de l’Amicale Tidiane Mbaye n’a pas eu le dernier des cadres de la Sonatel. mot, il n’a pas hésité à tancer le chef de Cheikh Tidiane Mbaye n’est pas là par l’État : « Vous avez dit que nous aimons hasard. Son intelligence et ses compél’argent. Je n’aime pas l’argent, j’aime tences font l’unanimité. Il a par ailleurs le développement. Vous, vous aimez su bien s’entourer. Mais rester plus de l’argent ! » N’importe quel autre direcvingt-trois ans à la tête d’une entreprise teur général d’une société appartenant dont les deux principaux actionnaires en partie à l’État se serait vu notifier un sont l’État (27 %) et France Télécom départ rapide et inconditionnel. Lui, non. (42 %), cela requiert bien plus que de S’il est connu pour avoir du tempésimples qualités de gestionnaire. « Sans rament, il bénéficie aussi d’une cote JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

de sympathie quasi unique auprès de ses 2 500 salariés. Une position qui lui donne d’autant plus de légitimité. Pour Mamadou Aïdara Diop, coordonnateur de l’intersyndicale de la Sonatel, « il est un bon manager, il a porté l’entreprise depuis la première réforme en 1985 ». Il est aussi l’artisan de sa privatisation, à partir de 1994 jusqu’à l’entrée de France Télécom au capital, en 1997. DUR EN AFFAIRES . Côté social,

Mamadou Aïdara Diop le décrit plutôt dur en affaires : « Nous avons eu du mal à obtenir nos acquis sociaux. L’entreprise a traversé des moments syndicaux très durs, de 1990 à 2000. Il aurait pu être plus généreux avec le personnel. » Un autre employé estime quant à lui que Cheikh Tidiane Mbaye « sait créer un management de proximité, en montrant qu’il est très accessible à ses LES 500 • ÉDITION 2012


Afrique subsaharienne

À DAKAR, EN NOVEMBRE 2010. Sa succession, de plus en plus évoquée, n’en reste pas moins problématique.

collaborateurs. Par exemple, il organise des junior meetings où sont rassemblés tous les employés qui sont entrés dans l’entreprise depuis peu. Ces meetings sont présidés par lui. Il y recueille les avis de tout le monde. Il est très ouvert au débat ». Cette omniprésence n’a pas que des avantages. « Il est aussi perçu comme quelqu’un qui veut contrôler

de la communauté des investisseurs, Cheikh Tidiane Mbaye est considéré comme une personnalité discrète, presque effacée. « Je ne m’explique pas cette position, si ce n’est que Profil la Sonatel [cotée à la Bourse régionale des • Né à Dakar valeurs mobilières, à en 1956 Abidjan, NDLR] n’a pas besoin de faire appel • Diplômé au marché, et donc que Mbaye ne voit pas trop de l’ENST (télécoms, l’intérêt d’expliquer Paris) et la stratégie du groupe de l’Ensae a u x i nv e s t i s s e u r s (statistique potentiels. Au mieux, et économie, il préfère envoyer son Paris) directeur financier », raconte un analyste. • Entré à Ce flou sur les ambil’OPTS, tions de la Sonatel est ancêtre peut-être aussi dicté de la Sonatel, par une certaine pruen 1982, en tant dence vis-à-vis de sa qu’ingénieur maison mère. Les développements de France • Nommé Télécom au Niger, sans directeur la Sonatel, avaient déçu général de nombreux salariés par le président qui se sont sentis traAbdou Diouf his. « Cheikh Tidiane Mbaye devra éclairen 1988 cir ce point, définir le cadre de collaboration avec sa maison mère dans la sous-région », confirme un spécialiste. ÉMILIE RÉGNIER POUR J.A. Critiqué pour sa longévité, aura-t-il le le maximum de choses dans son groupe. temps de le faire ? Sa succession est Du coup, la Sonatel est une entreprise évoquée – il la préparerait –, mais elle avec trop de procédures, elle manque de n’en reste pas moins problématique. réactivité. Il se mêle de tout, il faudrait « Les employés ont peur de l’aprèspeut-être qu’il délègue plus », juge un Mbaye, résume l’un d’entre eux. Ils ont autre employé. conscience qu’il faut qu’il parte, qu’il faut un changement… Mais en même temps, DISCRET ET PRUDENT. Une posture qui sera capable de faire aussi bien que que cet ingénieur diplômé de l’École lui? Ici on a beaucoup de respect pour ce nationale supérieure des télécomqu’il a fait. » Si nul n’est irremplaçable, munications de Paris (ENST, devenue son successeur aura fort à faire pour Télécom ParisTech) ne s’applique pas conquérir les cœurs acquis à un autre en dehors de son entreprise. Au sein depuis vingt-trois ans. ●

LEADER DE LA DISTRIBUTION SPÉCIALISÉE SUR LES MARCHÉS DE CROISSANCE, EN AFRIQUE. www.cfaogroup.com

35


Afrique subsaharienne

ALEX DOMANSKI/REUTERS

36

Compagnies aériennes Ça plane pour elles En 2010, les quatre premiers pavillons subsahariens ont réalisé des bénéfices cumulés de 268 millions de dollars. À quoi carburent les transporteurs sud-africain, kényan, éthiopien et mauricien ? Réponse en quatre points. STÉPHANE BALLONG

O

pérant dans des régions à fort potentiel, les transporteurs subsahariens peinent pourtant à émerger. Ghana Airways, Nigeria Airways, Air Gabon, Cameroon Airlines, Air Mauritanie, Air Sénégal International sont autant d’exemples de faillites qui ont marqué le secteur au sud du Sahara… Parmi ceux qui sont toujours en activité, quatre émergent nettement dans notre classement des principaux transporteurs (lire pp. 166-167) : South African Airways, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Ethiopian Airlines, Kenya Airways et Air Mauritius. En 2010, ces quatre compagnies ont en effet réussi à dégager des bénéfices confortables. Quelles sont les principales recettes de leur succès ?

1. Une gestion autonome

Ethiopian Airlines, détenu à 100 % par l’État éthiopien, est la preuve même qu’une compagnie aérienne peut être entièrement publique et bien gérée.

Un appareil d’ETHIOPIAN AIRLINES à l’aéroport de Francfort (Allemagne).

Pour la troisième année consécutive, le transporteur a été la compagnie la plus rentable d’Afrique subsaharienne, avec un bénéfice net de 121,4 millions de dollars (84,4 millions d’euros) au cours de l’exercice clos en juin 2011 (96,7 millions de dollars en 2010). Certes, Ethiopian Airlines a souvent bénéficié de subventions étatiques pour faire face à des coûts d’exploitation généralement exorbitants en Afrique, mais elle est gérée de façon entièrement indépendante. Son plan de développement stratégique, « Vision 2025 », est élaboré et mis en œuvre par son top management. De même, la première compagnie aérienne du continent, South African Airways, également publique et plusieurs fois renflouée par Pretoria avant de renouer avec les profits au cours de l’année 2008-2009, est elle aussi gérée de façon autonome. Pour devenir plus compétitif, le groupe n’a pas hésité à LES 500 • ÉDITION 2012


Afrique subsaharienne tailler dans ses effectifs, supprimant plus de 2 000 postes entre 2007 et 2008. Ce que la défunte Air Ivoire, qui pourtant n’était détenue qu’à hauteur de 49,5 % par l’État, n’a pas pu faire, à cause des pressions gouvernementales. Mise en faillite entre fin 2010 et 2011 avec une dette de plus de 39 milliards de F CFA (60 millions d’euros), la compagnie ivoirienne avait un effectif pléthorique de 400 employés pour trois avions exploités. Une situation connue par la plupart des transporteurs subsahariens qui ont dû atterrir de force.

2. Des partenariats stratégiques

Dans le domaine des partenariats, Kenya Airways est un bon exemple. Confrontée à de graves difficultés dans les années 1990, la compagnie nationale kényane a réussi à attirer dans son capital, en 1996, le néerlandais KLM (celui-ci se rapprochera plus tard d’Air France pour donner naissance à l’un

Ses moyens avions 5 635 employés, 48 rciaux me com ats Ses résult ssagers 2,5 millions de pa stinations en 2010, sur 80 de Ses finances rs 1 milliard de dolla s ire ffa d’a re iff de ch ns en 2010, 96,7 millio fices de dollars de béné Ses atouts gestion, Son autonomie de nce na rte pa ap son ial à un réseau mond té san Sa Solide, soutenue par la poursuite de la diversification in de son réseau africa

des leaders en Europe). Cette filiation profite d’un partenariat renforcé avec Air lui a permis de profiter du trafic drainé France qui lui permet de proposer des par KLM, mais aussi par les treize autres vols quotidiens en partage de codes, via l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, membres de l’alliance SkyTeam, vers l’aéroport de Nairobi. Hormis l’exercice à partir de quatorze villes françaises à clos fin mars 2009, qui s’est soldé par une destination de Maurice. En plus des perte de 51 millions de dollars en rai23 destinations de son propre réseau, son des couvertures prises contre la hausse des prix du Trois de ces quatre leaders kérosène, Kenya Airways a appartiennent aux réseaux toujours été bénéficiaire. La SkyTeam ou Star Alliance. compagnie a réalisé en 2010 un résultat net de 42,5 millions de dollars. Air Mauritius peut également en vendre Parmi les quatre compagnies les plus 53 autres desservies par la compagnie rentables d’Afrique subsaharienne, trois française. appartiennent à un réseau commercial Cette démarche commence à inspirer mondial. Outre Kenya Airways qui est les autres transporteurs subsahariens. Air membre de SkyTeam, South African Burkina et Air Mali ont ainsi conclu en Airways et Ethiopian Airlines appar2010 un accord similaire avec Aigle Azur tiennent à Star Alliance, ce qui leur sur les liaisons Paris-Bamako et Parispermet de proposer à leur clientèle Ouagadougou. Idem pour les nouvelles plus de 800 destinations à travers le compagnies qui se sont lancées au cours monde. Air Mauritius tente de son côté de ces deux dernières années en Afrique de se rapprocher de SkyTeam, mais en de l’Ouest et en Afrique centrale : Asky attendant le transporteur mauricien Airlines (Togo) a pour partenaire stratégique Ethiopian Airlines, qui détient plus de 25 % de son capital, tandis que Senegal Airlines a noué un partenariat commercial avec Emirates.

Ses moyens ployés, 29 avions em 5 4 35 rciaux Ses résultats comme gers ssa pa de ns llio 3,1 mi en 2010, sur 46 destinations Ses finances rs 1 milliard de dolla s ire ffa d’a re iff ch de ns en 2010, 42,5 millio fices de dollars de béné Ses atouts Sa complémentarité avec Air France-KLM

Sa santé iétude Bonne, mais l’inqu n est grande en raiso sent des risques qui pè nyan sur le tourisme ké

3. Un trafic dense

Plus le trafic passagers a une taille critique, plus la compagnie a des chances d’être bénéficiaire. « On réalise plus facilement des économies d’échelle avec une fréquence de vols plus élevée et un nombre de destinations plus grand », explique le patron d’un transporteur, qui estime que « dans la plupart de nos pays, les pavillons nationaux effectuent très peu de vols par jour. Conséquence : ils ont du mal à amortir leurs coûts d’exploitation ». Avec près de 7 millions de passagers transportés en 2010, South African Airways a dégagé un bénéfice de 109 millions de dollars. Et Air Mauritius, qui a transporté 1,2 million de passagers, en a tiré un profit de 19,6 millions de dollars.

CHARGE, MELANGE ET DECHARGE JUSQU’A 130 M3 DE BETON PAR JOUR. DIRECTEMENT DANS VOTRE CHANTIER.

m ers & du 4X4 mix

pers carmix.com

30020 Noventa di Piave, (VE) - Italy - Tel. +39.0421.65191

37


Afrique subsaharienne d’Afrique subsaharienne sont celles qui proviennent de pays possédant les aéroports les plus modernes et les plus grands. Seules les infrastructures aéroportuaires répondant aux normes internationales sont capables d’attirer des vols en provenance des pays occidentaux, permettant ainsi aux pavillons nationaux de profiter du trafic ainsi apporté. Par exemple, South African

Le développement de l’offre touristique du pays d’origine reste un élément clé.

ANTONY NJUGUNA/REUTERS

38

Des ingénieurs de KENYA AIRWAYS s’affairent autour d’un réacteur de Boeing.

Le développement de l’offre touristique du pays d’origine de la compagnie reste un élément clé. Les marchés kényan (1 million de touristes par an) et sudafricain (10 millions de touristes), qui ont permis aux compagnies nationales de développer leur réseau domestique, en sont des exemples. Accroître le nombre de passagers transportés est donc l’un des principaux défis des nouveaux transporteurs subsahariens. Dans le cas d’Asky Airlines, dont le rôle consiste à drainer le trafic sous-régional vers le hub de son principal actionnaire Ethiopian Airlines, « le trafic passagers [250 000 depuis son lancement en janvier 2010, NDLR] croît assez rapidement », indique Tewolde Gebremariam, le patron d’Ethiopian Airlines, qui espère que la compagnie « va atteindre très bientôt la masse critique pour devenir une compagnie rentable ». Asky Airlines compte actuellement une flotte de quatre appareils qui desservent 18 destinations dans seize pays. Tandis que Senegal Airlines, lancé en janvier 2011, possède quatre avions opérant quinze destinations régionales. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

4. Des aéroports modernes

Ce n’est guère un hasard si les principales compagnies aériennes

Ses moyens 54 avions 12 00 0 employés, rciaux me com Ses résultats ssagers 6,6 millions de pa en 2010, sur 60 destinations Ses finances llars 3,2 milliards de do s de chiffre d’affaire ns llio mi 9 10 , 10 20 en fices de dollars de béné Ses atouts gestion, Son autonomie de son appartenance ial à un réseau mond

Sa santé En amélioration, devenir avec l’objectif de alement une compagnie tot is ans pérenne d’ici à tro

Airways, première compagnie africaine en termes de chiffre d’affaires et de passagers transportés, opère à partir de l’aéroport de Johannesburg, le premier du continent avec près de 19 millions de passagers accueillis en 2010. Certes, un vent de modernisation souffle sur les aéroports africains, longtemps décriés pour leur vétusté, mais du chemin reste à parcourir. Senegal Airlines pourrait ainsi bénéficier du nouvel aéroport international BlaiseDiagne de Diass, pour lequel l’État a levé plus de 400 millions d’euros. Cette infrastructure devrait accueillir 3 millions de passagers par an, contre moins de 1,5 million pour l’actuel aéroport de Dakar. Pour les autres, une mise à niveau s’impose. ●

Ses moyens avions 2 750 employés, 12 rciaux me com Ses résultats gers en 1,2 million de passa nations 2010, sur 24 desti Ses finances llars 578 millions de do s de chiffre d’affaire ns en 2010, 19,6 millio fices de dollars de béné

Ses atouts cien, son Le tourisme mauri France Air ec av t partenaria Sa santé Très fragile. it L’année 2011 devra rtes pe s de r pa r lde so se

LES 500 • ÉDITION 2012


C’est avec une approche pratique, que nous repoussons sans relâche les limites de l'innovation pour créer les solutions offrant un avantage compétitif à nos clients, les compagnies aériennes et leurs passagers. Pour eux, notre travail ne s'arrête jamais. Sûreté, Sécurité et Qualité

La référence de l’assistance en escale en Afrique et au Moyen-Orient

Afrique : Afrique du Sud • Bénin • Ghana • Guinée Bissau • Guinée Equatoriale • Niger • République Centrafricaine • Sénégal Moyen-Orient : Jordanie

AHS est un groupe du réseau Menzies Aviation, troisième opérateur mondial d’assistance en escale www.ahs-group.com • info@ahs-group.com



TOGO, UN GISEMENT D’OPPORTUNITÉS Prenez en compte le présent... ✔ Marché régional de 270 millions d’habitants, ✔ Port en eau profonde desservant quatre pays (Togo, Mali, Niger, Burkina Faso), ✔ Place financière réputée, ✔ Zone franche industrielle attractive,

Difcom - cré@ : CC - Photo : phecsone - Dynamic World

✔ Gouvernement pleinement engagé dans le développement économique.

.... et investissez pour l’avenir.

✔ Infrastructures routières et ferroviaires,

✔ Nouvelles technologies de l’Information et de la Communication, ✔ Industries manufacturières, mines, coton, café, cacao, tourisme...


L’OPÉRATION DE L’ANNÉE

41

TIPHAINE SAINT-CRIQ POUR J.A.

ð PORT MINÉRALIER D’OWENDO, près de la capitale gabonaise.

Comment Libreville s’est imposé dans la Comilog En reprenant 10 % du capital de la société minière au français Eramet, l’État gabonais a affirmé sa volonté de profiter davantage des richesses naturelles du pays. FRÉDÉRIC MAURY

«

N

E PLUS ÊTRE un minoritaire qui voit passer les trains ! » Pour Abdelnor Chehlaoui, codirigeant de la banque d’affaires AM Capital, la chose est entendue : le rachat par le Gabon de 10 % de plus dans le capital de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) s’inscrit dans cette tendance de réappropriation des ressources naturelles par les États africains. Un phénomène en vogue, comme en témoignent la réécriture des codes d’investissement dans des secteurs stratégiques comme les mines ou le pétrole, la création ou la dynamisation de fonds souverains, la pression croissante des autorités sur les opérateur s internationaux… Au Gabon, mais aussi à l’échelle africaine, la Comilog est une pépite : en 2010, l’exploitant du manganèse de Moanda, près de la frontière est du pays, a réalisé 906,5 millions de dollars (684 millions d’euros) de chiffre d’affaires, pour 238 millions de dollars de profits. La société est considérée

LES 500 • ÉDITION 2012

comme le deuxième producteur mondial de manganèse. Lorsque à la fin de l’année 2009, le président Ali Bongo Ondimba (ABO), tout juste élu, décide de monter au capital de ce géant, dont Libreville détient déjà 25 % des parts, l’enjeu est loin d’être anodin pour le français Eramet. L’actionnaire de référence (67 % du capital)

connaît le poids de la Comilog : en 2010, elle lui a apporté plus de la moitié de ses bénéfices. Difficile, alors, de contrarier l’État gabonais dans sa volonté de monter au capital… L’opération se met en place : deux banques d’affaires sont retenues pour étudier le projet et, surtout, lui donner un prix. Rothschild & Cie officiera côté Eramet. Le Gabon, quant à lui, sera conseillé par le gabonais BGFI Bank et AM Capital. Les négociations dureront près d’un an. En octobre 2010, le deal est finalisé : Libreville peut acquérir auprès d’Eramet jusqu’à 10 % du capital, en plusieurs étapes déterminées d’ici à 2015. Le prix ? Autour de 420 millions d’euros, sur la base d’une valorisation des fonds propres de la Comilog à 4,2 milliards d’euros. À la clé: un poids plus important de l’État sur les décisions stratégiques d’une société dont les projets sont nombreux. Parmi eux, le développement du gisement de Mabounié, qui ferait de la Comilog un des leaders mondiaux du niobium, du tantale et des terres rares. Pour le monde des affaires, l’opération a une résonance plus large. « Les investisseurs ont compris que le Gabon souhaitait avoir une gestion dynamique des actifs et des ressources du pays, pour ne pas laisser s’échapper les richesses, comme c’est encore trop souvent le cas », explique un financier. L’ambition initiale d’ABO était d’ailleurs de permettre à son pays non seulement de jouer un rôle plus grand dans Comilog, mais aussi de rentrer directement au capital de sa maison mère Eramet. Politique et diplomatie obligent, l’opération ne s’est pas faite. À l’heure où le pays tente de mettre sur pied des sociétés d’État fortes sur le modèle des fonds souverains, l’opération n’est-elle que partie remise ? En tout cas, la valorisation de la Comilog a rappelé à tous que plus des trois quarts de la valeur d’Eramet trouvaient leur source dans l’est du Gabon. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29


42

Afrique subsaharienne

Chez Sifca Les carrières, c’est son affaire

183e rang

Entré dans la firme ivoirienne après six années chez Unilever, Abdoulaye Binate, 43 ans, est un pionnier des ressources humaines en Afrique de l’Ouest. Son objectif ? Valoriser les 21 000 salariés de l’entreprise.

JULIEN CLÉMENÇOT,

«

envoyé spécial à Abidjan

M

21 000 salariés dont 11 000 permanents. a mission est de Priorité des priorités : gérer la carrière mettre à niveau des 550 cadres du groupe. « Sifca doit les compétences de Sifca », résume jouer sur sa dimension internationale Abdoulaye Binate, 43 ans, directeur des [avec des filiales en France, en Côte ressources humaines (DRH) du géant d’Ivoire, au Ghana, au Liberia et au africain de l’agro-industrie (738,6 milNigeria, NDLR] pour leur offrir plus lions de dollars de chiffre d’affaires de perspectives », explique le DRH. Un en 2010, soit 557,3 millions d’euros). chantier entamé en 2009 en association Passée, au tournant des années 2000, avec les singapouriens Olam et Wilmar, du négoce de café et de cacao à la proet le français Michelin, dans le cadre duction d’huile de palme, de sucre et d’un programme de détection de hauts de caoutchouc, l’entreprise a longtemps potentiels. La filière « oléagineux » a été laissé ses filiales évoluer de manière la première à en profiter. En tout, six autonome. « Aujourd’hui, nous avons besoin d’une « Les groupes anglo-saxons sont organisation forte pour très sélectifs, mais en interne, ce mieux gérer notre croissont de véritables universités. » sance. Nous devons partager les mêmes outils, mais aussi renforcer notre culture de groupe. ingénieurs sont partis en formation en Cela passe par exemple par la mise en Malaisie. À leur retour, ils sont devenus place d’un budget de formation comchef d’huilerie, gestionnaire de risques industriels, responsable de la maintemun [25 % du budget total, NDLR] », explique-t-il. nance… Des fonctions auxquelles leurs formations initiales ne les destinaient Si au niveau économique tous les voyants sont au vert, 2011 restera à pas forcément. jamais une annus horribilis pour la ÉTAT DES TROUPES. « Pour ce projet, j’ai direction de l’entreprise ivoirienne. été très influencé par mon expérience Celle de l’assassinat de trois de ses chez Unilever, où j’ai mis en place des cadres lors de la crise postélectorale, pépinières de jeunes talents en Afrique dont Yves Lambelin, président du conseil d’administration. Une épreuve de l’Ouest, détaille Abdoulaye Binate. particulièrement dure pour Abdoulaye Les groupes anglo-saxons prônent Binate, recruté fin 2008 par cette figure une vision plus ouverte de la gestion historique du groupe, après six années des carrières et des compétences. Ils passées au sein d’Unilever. Au fil des sont très sélectifs lors du recrutement, mois, les deux hommes étaient devenus mais n’hésitent pas ensuite à proposer intimes, au point de partager régulièaux cadres des parcours de formation rement leur passion pour les sports pour offrir des passerelles vers d’autres nautiques sur la lagune d’Abidjan. métiers. En fait, en interne, ce sont de C’est donc sans son mentor, dont la véritables universités. » Satisfaite par les photo reste accrochée sur le mur de premiers retours, la direction de Sifca a son bureau, qu’Abdoulaye Binate pilote donné son accord pour l’accompagnedésormais la mise en place d’une strament de quinze nouveaux profils. « En tégie RH pour le groupe, mastodonte de plus des métiers techniques, cette fois-ci JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

OLIVIER POUR J.A.

dans toutes nos filières, nous allons aussi intégrer les postes administratifs et financiers », affirme le DRH. Au-delà des hauts potentiels, Abdoulaye Binate prévoit d’étendre son suivi à tous les cadres du groupe via des entretiens individuels et sur la base de fiches de poste réalisées en 2010. « C’est la seule façon de connaître nos forces et nos faiblesses, d’anticiper l’avenir et de retenir nos meilleurs éléments », insiste-t-il. Un état des troupes qui comprend aussi une évaluation des aptitudes managériales. En la matière, le DRH ne croit pas beaucoup aux bienfaits des cours en leadership. Pour lui, la part d’inné est déterminante. « J’ai vu des cadres s’effondrer parce qu’on les avait poussés au-delà de leurs limites. Cela peut être très dur à vivre. » Empathique, assurément humain, Abdoulaye Binate ne ressemble pas, avec sa voix douce et ses gestes lents, aux requins égocentriques souvent croisés aux postes à responsabilités. Une première impression confirmée LES 500 • ÉDITION 2012


Afrique subsaharienne nous communiquons peu », souligne Abdoulaye Binate. Paradoxalement, dans certaines régions, les plantations peinent pourtant à recruter leurs ouvriers Un parcours atypique agricoles. « C’est un travail saisonnier. Pour rendre les 1968 postes plus attractifs, nous Naissance proposons d’embaucher les à Bouaké couples, car leurs revenus sont ainsi multipliés par 1992 Maîtrise deux. Au Nigeria, le recrude psychologie tement de femmes pour à l’Université saigner les hévéas a piqué de Cocody au vif l’orgueil des hommes. Du coup, leur productivité 2002 Entre est remontée », se félicite chez Unilever même le DRH. Améliorer en tant que la rentabilité pourrait aussi passer par la mise en place talent manager pour l’Afrique d’une rémunération variable de l’Ouest prenant en compte la performance de chaque salarié et 2008 Passe indexée sur les revenus de quelques mois l’entreprise. au sein de l’ONG Save the Children

À ABIDJAN, LE 7 NOVEMBRE 2011. « Grâce à mon métier, je suis proche des gens et j’aide au développement socioéconomique. »

par son parcours, atypique. Ainsi, le DRH du plus grand groupe ivoirien n’est pas issu d’une école de commerce, mais de la faculté de psychologie de Cocody, où il a obtenu une maîtrise en 1992. Il a même opté un temps pour une activité clinique, avant d’intégrer le cabinet JPR Consultants, spécialisé dans le recrutement et les études de rémunération. ORIGINALITÉ. Deuxième originalité sur

son CV: son expérience de trois mois, fin 2008, dans l’ONG britannique Save the Children. « L’idée était de voir fonctionner ce type d’organisation de l’intérieur. La cause des enfants me touche particulièrement », lâche ce père de famille nombreuse en guise d’explication. Mais l’aventure tourne court. « Cela a été très frustrant. Je n’avais pas imaginé que des gamins subissaient autant de LES 500 • ÉDITION 2012

UN EXERCICE SOLITAIRE.

D’autres mesures initiées par Abdoulaye Binate ont une 2009 Entre portée sociale plus évidente: chez Sifca « Nous allons poursuivre pour s’occuper la promotion des retraites des ressources vertes. En mettant à dispohumaines de sition de nos ouvriers de l’ensemble violence. À Danané, nané, l’engrais ou des plants de du groupe lors de ma première mière palmiers à huile et d’hévéas, mission dans l’ouest st de nous les aidons à démarai vu la Côte d’Ivoire, j’ai rer une plantation capable s utilisés comme de leur as des enfants abusés, assurer un revenu sur le long esclaves sexuels. Les ONG, malgré tous terme. Ils nous remboursent une fois leurs efforts, mettent des pansements la production démarrée. » Autant de sur des jambes de bois. Ma convicchantiers sur lesquels il planche en tion est qu’elles interviennent quand lien avec le réseau des responsables le secteur privé a failli », juge-t-il sans des ressources humaines qu’il a créé feindre son émotion. Le constat l’incite au sein de Sifca. Pour lui, la communication est essentielle. « Des candidatures, j’en reçois Mais en Côte d’Ivoire, par cartons entiers. Pourtant Abdoulaye Binate fait nous communiquons peu. » encore figure de pionnier. Beaucoup d’entreprises naturellement à rejoindre le monde ivoiriennes ne se sont pas encore dotées de l’entreprise. « Grâce à Sifca, je suis d’une véritable direction des ressources proche des gens et j’aide au dévelophumaines. « C’est vrai, ma mission prend pement socioéconomique », plaide-t-il. parfois la forme d’un exercice solitaire, Un rôle reconnu, si on en juge par concède-t-il. Heureusement, mon carl’attractivité du groupe. « Des candidanet d’adresses au Ghana, au Nigeria, en tures, sans même compter les e-mails, Afrique du Sud et en France me permet d’échanger avec des confrères en cas j’en reçois par cartons entiers, bien plus que je ne peux en traiter. Pourtant de besoin. » ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

43


44

NOUVEAUX ENTRANTS

Nigeria Dangote bétonne son avenir Le cimentier débarque directement au 111e rang de notre classement. Avec des ambitions continentales qui font peur à la concurrence, du français Lafarge aux sénégalais Ciments du Sahel et Sococim.

AKINTUNDE AKINLEYE/REUTERS

FRÉDÉRIC MAURY

A

LIKO DANGOTE n’en finit pas de surprendre. Déjà numéro un du sucre (Dangote Sugar) et numéro deux de la farine (Dangote Flour Mills), le magnat a tout aussi ouvertement officialisé sa place dominante dans le ciment nigérian. Sa filiale spécialisée, Dangote Cement, a en effet rejoint fin 2010 la Bourse de Lagos, en fusionnant avec Benue Cement (déjà coté) pour former la plus grosse capitalisation boursière du pays et l’une des 20 premières d’Afrique. Cette place, l’homme d’affaires nigérian l’a chèrement acquise : en quelques années, son groupe a énormément investi pour doubler Lafarge et les deux filiales que la firme française contrôle directement, Wapco et Ashaka Cement. Profitant, il est vrai, du caractère relativement protégé de ce secteur… La société dispose désormais d’une capacité annuelle de 8 millions de tonnes, contre 3 millions environ pour les deux filiales de Lafarge.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Surtout, Dangote Cement compte accroître son avance, sa capacité au Nigeria devant atteindre les 20 millions de tonnes au minimum au cours de la décennie actuelle. La demande locale, déjà insatisfaite, devrait exploser en raison du boom de la construction. Affichant en 2010 un chiffre d’affaires de 1,3 milliard de dollars (980 millions d’euros), Dangote Cement devrait continuer à croître de 17 % par an, selon la banque d’affaires Renaissance Capital. À cela s’ajouteront de nouveaux actifs africains. Jusqu’ici détenus par le holding du groupe, Dangote Industries, ces actifs, qui mêlent cimenteries existantes et projets en

En bref Rang dans les 500 111e Activité Cimenterie Nationalité Nigériane Date de création 1992 Actionnaire Dangote Group (Nigeria) Chiffre d’affaires 2010 1,3 milliard de dollars

développement, ont été transférés en 2011 à Dangote Cement pour 300 millions de dollars. Moyennant un investissement qui devrait dépasser les 3 milliards, la société espère ouvrir dans les années qui viennent des usines un peu partout en Afrique, du Sénégal au Cameroun. À la clé, une capacité supplémentaire de 18 millions de tonnes. De quoi ajouter quelques milliards de dollars de revenus dans le sac du groupe nigérian, qui se placerait alors devant le principal cimentier actif au sud du Sahara : Lafarge… Mais tout cela reste à voir, la plupart des projets africains étant aujourd’hui à l’état embryonnaire. Plusieurs observateurs, notamment des analystes boursiers, doutent de la capacité de Dangote Cement à mener à bien l’intégralité des développements, même s’il reste faiblement endetté. « Il y a des incerð USINE D’OBAJANA titudes sur la facon dont (Nigeria). Dangote va financer ses investissements très importants, et on ne sait pas trop quel peut être l’impact de tout cela sur la baisse du prix du ciment », explique un analyste. Selon une étude d’Ecobank, le groupe nigérian ne serait pas le seul à vouloir combler l’immense déficit de production subsaharienne: la banque panafricaine a recensé des projets équivalents à une production supplémentaire de 55 millions de tonnes d’ici à 2015. Parmi les usines les plus avancées de Dangote Cement, celle du Sénégal pose problème : le pays, qui dispose de deux cimenteries pour une production annuelle de 4 millions de tonnes, est déjà en surcapacité… Autant dire que les Ciments du Sahel et Sococim voient d’un mauvais œil l’arrivée de Dangote. Mais celui-ci, qui importe au Nigeria autant de ciment qu’il en produit, est aussi – et même surtout – un redoutable négociant et commerçant. Le maillage fin et régulier qu’il prévoit le long du golfe de Guinée, mêlant sites de production et zones d’importation, donne d’ailleurs une idée de sa tation stratégie de hub. Avec un objectif : st di distribuer son ciment partout où il le pourra. ● LES 500 • ÉDITION 2012


45

ð Autre pépite : LE GISEMENT

D’ESSAKANE,

qui a ouvert en 2010.

ISSOUF SANOGO/AFP

Burkina Tout brille pour Semafo La mine d’or de Mana se hisse au troisième rang national. Pour le plus grand bonheur de la junior canadienne.

N

OTRE CLASSEMENT révèle l’émergence du Burkina parmi les principaux producteurs d’or en Afrique. Cinq sociétés exploitant des mines dans le pays se classent parmi les 150 premières d’Afrique de l’Ouest. Semafo Burkina, actif sur le gisement de Mana, s’offre même le luxe de figurer parmi les 500 plus grandes du continent. Cette évolution très rapide est due à deux éléments: l’immense potentiel minier du pays et l’explosion des cours de l’or, qui a permis de relancer la politique d’exploration. À travers le pays, les ouvertures de mines se sont multipliées.TaparkoBouroum a été la première, fin 2007. Puis Youga et Kalsaka en 2008, avant Essakane et Inata en 2010. La production aurifère du pays a dans la foulée atteint 11,7 tonnes en 2009, puis 25,6 t en 2010. Avec le cours de l’once d’or au-dessus des 1 0 0 0 dollar s, l’effet est mathématique. La principale mine du pays, Mana, a ainsi affiché 224,1 millions de dollars (169 millions d’euros) de revenus en 2010, se hissant à la troisième place des entreprises du Burkina, devant l’opérateur de téléphonie Onatel. Les mines d’Essakane, deTaparko, de Kalsaka et d’Inata apportent 535 millions de dollars de chiffre d’affaires supplémentaire au pays. Exploitée par le canadien Semafo, qui opère aussi les mines de Samira Hill au Niger et de Kiniero en Guinée, Mana se situe à 200 km à l’ouest de LES 500 • ÉDITION 2012

En bref Rang dans les 500 469e Activité Extraction d’or Nationalité Burkinabè Date de création 2008 Actionnaire Semafo (Canada) Chiffre d’affaires 2010 224,1 millions de dollars

Ouagadougou. Inaugurée mi-2008, elle a produit près de 180000 onces d’or en 2010, contre 153000 en 2009, à un coût plutôt faible de 370 dollars l’once. Elle emploie environ 700 personnes. Particularité de ces développements : ils sont réalisés par des compagnies de taille petite ou moyenne, et non par des majors de l’or. Les plus expérimentées, Iamgold et Randgold Resources, ont, grâce à leurs mines dans la région – notamment au Mali –, atteint des tailles qui leur permettent désormais de compter dans le secteur. Cluff Gold aspire au même sort. Les autres opérateurs de la région, d’Avocet Mining à Semafo, restent de taille très modeste. Du Sénégal, où la mine de Sabodala a engrangé 158,5 millions de dollars de revenus en 2010, au Ghana, où la mine deTarkwa reste un géant continental, en passant par la Guinée où les projets fleurissent, l’aventure de l’or ouest-africain n’est pas près de s’achever. ● F.M.

Et les autres… NOTRE PALMARÈS DES 500 enregistre 54 nouveaux entrants issus d’Afrique subsaharienne. Parmi les plus notables, CFAO. Le groupe français de distribution spécialisée, qui réalise les trois quarts de son chiffre d’affaires en Afrique, fait son retour dans notre classement, qu’il avait quitté il y a trois exercices faute de nous avoir communiqué ses chiffres. Et quel retour! Les douze filiales pays dont nous avons eu les données financières affichent un chiffre d’affaires cumulé de 2,2 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros) pour 2010. Quatre d’entre elles figurent dans le top 500, cinq autres dans les classements régionaux. À noter: Groupe CFAO Algérie est la première entité du groupe, avec des revenus presque deux fois plus importants que les suivantes (Cameroun et Congo). Un autre groupe français, Total, fait une entrée de choc dans notre classement. Les douze filiales dont nous avons les données, et qui évoluent dans la distribution de carburants ou l’explorationproduction, affichent un chiffre d’affaires cumulé de 9,6 milliards de dollars. Principal actif du groupe pétrolier:Total E&P Angola, dont les revenus sont trois fois supérieurs à ceux deTotal Nigeria et qui annonce une rentabilité exceptionnelle (1,5 milliard de dollars de résultat net en 2010). Enfin, l’agro-industriel singapourien Olam, en pleine offensive sur le continent, en profite pour jouer en Afrique la carte de la transparence. Une seule de ses filiales (à part les participations comme Sifca) entre dans nos 500: Olam Nigeria. Mais plusieurs autres, du Cameroun à la Côte d’Ivoire en passant par le Ghana, frappent à la porte. ● F.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29


CAMWATER : LES CHANTIERS S’ENCHAÎNENT, LES RÉALISATIONS SUIVENT.

La Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) est résolument engagée dans la réalisation des infrastructures d’eau potable à travers le territoire national. Objectif, desservir plus de 60 % de la population en milieu urbain à l’horizon 2015. Une nouvelle usine d’eau potable en construction a Yaoundé La Camwater, entreprise à capitaux publics, a engagé, depuis le mois d’août 2011, les travaux de construction d’une nouvelle usine d’eau potable, adossée sur la Mefou, au quartier Nkolbisson, dans la banlieue de Yaoundé. Cofinancés à hauteur de 40 milliards de F CFA par l’Agence Française de Développement (AFD) et la Banque Européenne d’Investissement (BEI), cette usine de 50 000 m3/jour sera réalisée en 24 mois. Les travaux consistent en la reconstruction de la station de traitement, la réhabilitation du barrage de la Mefou, des réservoirs de la station de pompage de Messa et des conduites de transfert amont et aval ainsi que le réseau de distribution. Elle permettra ainsi d’améliorer d’environ 50 %, l’offre en eau potable de la capitale camerounaise. Cette production va encore s’accroitre avec la construction d’un nouveau décanteur à l’usine d’Akomnyada et la réalisation des extensions de réseau en cours. Ces travaux sont réalisés grâce à un financement additionnel de 7,3 milliards de F CFA accordé par l’IDA dans le cadre du Projet de développement urbain et d’approvisionnement en eau potable (PDUE). Ils permettront, à terme, de doubler la production d’eau potable de Yaoundé qui atteindra alors le cap de Objectif, 200 000 m3/j, en attendant la réalisation desservir plus imminente d’autres projets qui à coup de 60 % de la sûr, mettront fin aux pénuries d’eau population en observées dans la cité capitale.

L’extension de l’usine d’eau potable de Douala

milieu urbain à l’horizon 2015.

Les travaux de construction d’un deuxième module de 100 000 m3/j ont démarré au début de cette année. Ils entrent dans le cadre de la deuxième phase du projet de renforcement et d’amélioration de l’alimentation en eau potable de la ville de Douala. La première phase de ce projet s’est achevée avec la construction, puis la mise en service en juin 2010, de l’usine d’une capacité de 50 000 m3/j adossée sur le fleuve Moungo. Celle-ci a permis, avec les forages réalisés et réhabilités respectivement dans le centre urbain et sur le champ captant de Massoumbou, d’augmenter de 80 %, la production de la capitale économique qui a atteint aujourd’hui le cap des 180 000 m3/j. Avec l’extension de l’usine sur le fleuve Moungo cette production sera portée à 280 000 m3/j à l’horizon 2013, suffisant pour couvrir l’ensemble des besoins en eau potable de la ville de Douala.

Plus de 70 centres secondaires concernés D’importants travaux sont également en cours ou achevés dans plusieurs villes secondaires. C’est le cas dans les localités de Mbankomo, Bogo, Jikejem-Oku, Maroua où la Camwater a construit des infrastructures d’eau potable en l’espace de

quelques mois, dans le cadre de la première phase du projet des « 52 centres ». Des travaux similaires démarrent bientôt dans les villes de Limbé, Buéa, Yaoundé, Meyomesala, Tokombéré, Tonga, Bikok, Ngomedzap et Nanga Eboko qui entrent dans les 2e et 3e phases de ce projet financé grâce à un prêt de la banque belge Dexia, pour un montant d’environ 40 milliards de F CFA. D’autres travaux verront le jour dans un proche avenir dans les villes de Bertoua, Edéa et Ngaoundéré, sur financement de l’AFD. Last but not the least, les localités de Ebolowa, Akono, BafangBanka, Bana, Foumban, Kousseri, Bafia, Kumba, Loum, Mamfé, Manjo, Mbanga, Nkongsamba, Bangangté, Bangou, Sangmelima, Ngoumou et Bansoa, Penka-Michel, verront aussi démarrer bientôt les travaux de réhabilitation et de construction des centres de production et de traitement d’eau potable.

Les partenaires La Camwater déroule ainsi son programme d’investissement évalué à 400 milliards de F CFA et qui est financé grâce aux subventions de l’État, à ses fonds propres et aux prêts et dons des partenaires au développement tels que la Banque Mondiale, l’AFD, Eximbank China, Dexia, la BEI. Banque mondiale La Banque mondiale a notamment financé les travaux de réhabilitation d’urgence des installations hydrauliques urbaines de Yaoundé et Douala et de certains centres secondaires. En outre, elle a financé la réalisation de 50 000 branchements subventionnés. Agence française de développement (AFD) Elle finance la construction de l’usine production d’eau potable à Yaoundé ainsi que la construction et la réhabilitation des infrastructures d’eau dans les villes secondaires de Bertoua, Edéa et Ngaoundéré. Banque européenne d’investissement (BEI) Elle co-finance, avec l’AFD, les travaux de réhabilitation, et de renforcement des réseaux dans les villes de Yaoundé, Bertoua, Edéa et Ngaoundéré. Eximbank China Elle a financé les travaux de construction de la première phase de l’usine de traitement d’eau potable de Yato (près de Douala). Elle est également impliquée dans la deuxième phase du projet d’amélioration de l’alimentation de l’eau potable de Douala. Dexia Banque Belgique Elle finance les travaux de réhabilitation et de renforcement des systèmes d’adduction d’eau potable dans 52 centres. Banque africaine de développement (BAD) Elle participe au projet d’adduction d’eau dans 16 centres.

COMMUNIQUÉ


D’un coût total de 18 milliards de F CFA, financé par un prêt de 11 milliards de F CFA d’Eximbank Chine, la station de traitement d’Ayatto, près de Douala, est entrée en service en mai 2010.

Dr Basile Atangana Kouna,

Directeur Général de Camwater

« TOUS LES PROJETS ONT DÉMARRÉ » Quel bilan faites-vous du programme d’investissement ? Dr Basile Atangana Kouna : En l’espace de deux ans, Camwater a réussi à mobiliser des concours extérieurs de l’ordre de 220 milliards de F CFA, soit plus de la moitié de ce que nous avons prévu d’investir en dix ans. Grâce à quoi, à ce jour, tous les projets ont démarré et des améliorations se font déjà sentir dans de nombreuses villes.

Avez-vous des exemples de réalisations ? B.A.K. : À Douala, par exemple, les travaux ont induit un accroissement de la production d’eau potable de plus de 80 % dans la capitale économique. À Yaoundé, nous avons lancé la construction d’une nouvelle usine d’eau potable d’une capacité de 50 000 m3/ jour, et nous comptons atteindre, grâce à d’autres travaux en cours sur les installations actuelles, le cap de 200 000 m3/jour d’ici à 2013.

Seules les villes de Douala et Yaoundé sont concernées ? B.A.K. : Pas du tout. Près de 70 localités sont déjà inscrites dans le programme d’investissement, qui vise autant les milieux urbains que périurbains, sur tout le territoire national. Les travaux ont démarré en novembre 2010 par la première phase du projet de 52 centres. À ce jour, ils sont déjà terminés dans les villes de Mbankomo, Bogo, Jikejem-Oku, Maroua. Les deuxième et troisième phases qui concernent une dizaine de villes seront lancées au cours des prochains mois. Dans l’ensemble, les premières réalisations du programme d’investissement de Camwater laissent espérer une amélioration de l’ordre de 60 % de la desserte en eau potable à l’horizon 2015. DIFCOM/FC - PHOTOS : DR

CAMEROON WATER UTILITIES CORPORATION

Siège social B.P. 524 Douala Tél. : + 237 33 42 96 84 / 33 43 72 69 - Fax : + 237 33 43 72 70 Site web : www.camwater.cm - Email : info@camwater.cm



Maghreb & Moyen-Orient

49

Des projets et des doutes

Un Airbus de la RAM, à Paris-Orly.

SONATRACH

Leader, oui mais… LES 500 • ÉDITION 2012

ONCF

Artisans de la grande vitesse

L’OPÉRATION DE L’ANNÉE

Comment Sofiprotéol a repris Lesieur Cristal

TUNISIE

Sortir du tout-balnéaire JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LAURENT GRANDGUILLOT/REA

Pour les groupes d’Afrique du Nord, l’année 2010 aura été positive. Depuis, ralentissement économique oblige, les grandes annonces d’investissement et de développement ont souvent laissé place aux inquiétudes.


Maghreb & Moyen-Orient

Sonatrach Leader, oui mais… Indirectement affectée par plusieurs affaires de corruption, la compagnie pétrolière algérienne traverse une période difficile. La gestion comme les ambitions du numéro un africain en souffrent. AHMED BEY, à Alger

J

usqu’où ira la justice algérienne dans le traitement de l’affaire Sonatrach ? Près de deux ans après le lancement de l’action judiciaire, la cour d’Alger ne parvient toujours pas à boucler la phase d’instruction. Le 20 octobre 2011, la chambre d’accusation ordonnait au juge d’engager un complément JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

d’information afin de déterminer la source des biens acquis par quinze prévenus et leurs familles. L’enquête sur le patrimoine de Mohamed Meziane, ex-PDG de la Sonatrach, de ses deux enfants et des vice-présidents de la compagnie pétrolière sera menée en Algérie et à l’étranger. La même chambre a également rejeté toutes les demandes de mises en libertéprovisoire et de levée LES 500 • ÉDITION 2012


Maghreb Moyen-Orient UNE TIMIDE INTERNATIONALISATION

1er rang

BILOU

LE PLAN D’INVESTISSEMENT de la Sonatrach à l’international a débuté au Pérou, en 2002, par une participation dans le champ de Camisea (gaz naturel), au centre du pays. En Égypte, la compagnie est engagée dans une expérience en offshore, en partenariat avec le norvégien Statoil. Des opérations de recherche sont en cours au Mali, au Niger et en Mauritanie. En Libye, la situation s’avère plus problématique : la Sonatrach y a réalisé deux importantes découvertes dans le bassin de Ghadamès, mais les relations tendues entre Alger et les représentants du Conseil national de transition (CNT) libyen perturbent fortement cet investissement. En Europe, la stratégie est axée sur les activités aval. Au Portugal, la Sonatrach a ainsi acquis 2 % du capital de la compagnie de gaz et d’électricité EDP et 25 % de participation dans trois centrales électriques. En Espagne, au terme d’une décision d’arbitrage rendue en sa faveur en juin 2011, la Sonatrach est devenue actionnaire A.B. à hauteur de 3,8 % de Gas Natural. ●

du contrôle judiciaire introduites par la défense. Pour ses cadres, cette atmosphère n’est pas simple Un véritable retournement de situation puisque, à vivre. Il faut tenir compte de cette réalité dans le cadre des perspectives de développement de quelques jours auparavant, le magistrat instructeur avait déposé une requête la compagnie. » Première entreprise africaine, la Sonatrach visant à requalifier les faits en ð Gisement est un géant. En 2010, ses revenus ont atteint correctionnelle, dans le but de de HASSI MESSAOUD. réduire la gravité potentielle des 58,8 milliards de dollars (44,4 milliards d’euros). peines et des amendes. « En Pour comparaison, ses bénéfices (9,3 milliards de ordonnant au juge d’instruction de relancer les dollars) ont nettement dépassé ceux de Toyota investigations, la chambre d’accusation a bloqué le processus de correction« Avant que le groupe soit dirigé nalisation engagé par le magistrat. Il comme une multinationale, il reste y a vraisemblablement une volonté de vider le dossier de sa substance. beaucoup à faire. » Cette bataille entre juridictions prouve SALAH MOUHOUBI, économiste l’intensité des pressions autour de cette affaire », explique un avocat du barreau d’Alger. et de Ford, étaient trois fois supérieurs à ceux du numéro un mondial de l’assurance, Axa, et ont égalé ceux de Volkswagen. ÉPÉE DE DAMOCLÈS. À l’heure actuelle, la justice n’a prononcé qu’un seul jugement. C’était « La Sonatrach dispose de capacités insoupçonen mai 2011, lorsque le pôle judiciaire spécialisé nables qui lui permettent de relever les défis. Elle d’Oran avait condamné Mohamed Meziane à devrait être dirigée comme une multinationale, vu son importance et l’environnement dans lequel une peine de deux ans de prison, dont un an ferme, et Abdelhafid Feghouli, ex-vice-président elle opère, souligne l’économiste Salah Mouhoubi. chargé de l’activité aval, à une peine de quatre Sur ce plan, il reste encore beaucoup à faire. mois de prison ferme, dans le cadre d’une affaire Plusieurs pays émergents disposent d’opérateurs de contrat de gré à gré pour la réalisation d’un publics dans le secteur de l’énergie. Sauf que ces centre de stockage d’azote. compagnies ont l’avantage d’être gérées comme L’onde de choc provoquée par ces affaires a eu, des sociétés privées. Elles sont tenues de faire des inévitablement, des conséquences sur les activités résultats, tout en servant les intérêts politiques de la compagnie. « La Sonatrach vit avec une épée et économiques de leur pays. Il n’y a aucune de Damoclès, policière et judiciaire, au-dessus contradiction à agir dans ce sens. La Sonatrach de la tête, estime Francis Perrin, directeur de la doit être rassurée d’avoir tout le poids de l’État rédaction de la revue Le Pétrole et le Gaz arabes. algérien derrière elle. »

LEADER DE LA DISTRIBUTION SPÉCIALISÉE SUR LES MARCHÉS DE CROISSANCE, EN AFRIQUE. www.cfaogroup.com

51


52

Maghreb Moyen-Orient Pour le diplomate et ancien ministre Abdelaziz Rahabi, les interférences du pouvoir politique dans la gestion de la Sonatrach ont provoqué une forme de désorganisation. « Au lieu de se concentrer sur son cœur de métier, la Sonatrach s’est lancée dans le dessalement d’eau de mer et la construction de centres de conférences, note-t-il. Aujourd’hui, l’Algérie se retrouve dans une situation d’importateur de carburants, de produits pétrochimiques et de bitume. C’est un nonsens. Malheureusement, le pays n’a pas des ambitions à la hauteur des ressources et du potentiel de la Sonatrach. » ZONE DE TURBULENCES. En 2005, le numéro

un du pétrole africain se fixait comme objectif de parvenir en dix ans à réaliser 30 % de sa production à l’international. Six ans plus tard, le bilan est maigre : son seul champ pétrolifère réellement productif à l’étranger se trouve au Pérou, et encore, avec une participation très minoritaire (lire encadré p. 51). Difficile au final de chiffrer le poids de l’international dans les activités de la Sonatrach : les bénéfices hors Algérie ne sont pas rendus publics et dans ses rapports annuels le pétrolier se contente d’énumérer les projets et les participations qu’il détient. « Nous devons marquer une pause et travailler en priorité sur les affaires algéro-algériennes. Nous avons suffisamment à faire en Algérie pour ne pas aller faire diversion à l’étranger. Nous maintenons ce qui est à l’international et nous nous mettons en ordre de bataille ici même », tranchait l’ex-PDG Nouredine Cherouati en novembre 2011… à la veille de son limogeage. Son éjection, dix-neuf mois après sa nomination, prouve que la compagnie n’est toujours pas

En bref Activité Hydrocarbures Nationalité Algérienne Date de création 1963 Actionnaire État algérien Chiffre d’affaires 2010 58,8 milliards de dollars Gains 2010 9,3 milliards de dollars

sortie de la zone de turbulences. La stratégie de la Sonatrach, à court et moyen terme, doit se baser sur une série d’opérations très précises : « Nous devons achever les travaux entamés dans le cadre de la recherche et aller très vite vers la monétisation des découvertes d’hydrocarbures, disait encore Nouredine Cherouati. En parallèle, d’autres actions doivent être engagées pour assurer la liaison de tous les puits forés, améliorer la qualité des produits et gérer au mieux les unités de production. » Pour Francis Perrin, la Sonatrach peut surmonter cette mauvaise phase. « Elle devrait sortir indemne de ses difficultés, mais cela exigera du temps, estime l’expert pétrolier. Le plus important est que l’Algérie continue à faire des découvertes

« L’Algérie se retrouve dans une situation d’importateur de carburants. C’est un non-sens. » ABDELAZIZ RAHABI, diplomate

d’hydrocarbures. Bien sûr, cela n’est en rien comparable avec un pays comme le Brésil, car l’Algérie n’est pas sur des gisements géants ou supergéants. Reste que la Sonatrach poursuit de nombreux programmes de développement. Les grands projets sont maintenus sur les plans pétrolier et gazier. » En matière d’exportations, l’Algérie devrait engranger près de 72 milliards de dollars de revenus au terme de l’exercice 2011. Pour maintenir ce cap, la Sonatrach, unique opérateur du secteur, devra consolider ses acquis et faire de nouvelles découvertes. Un défi majeur pour l’Algérie, qui dépend à 98 % de la vente des hydrocarbures. ●

Alger et Moscou se disputent l’Europe Pour approvisionner le Vieux Continent en gaz naturel, deux projets de pipeline sont en concurrence : Galsi au sud, South Stream à l’est.

L

es autorités d’Alger et de Rome ont décidé de donner un coup d’accélérateur au lancement du gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie (Galsi), qui reliera la côte est algérienne au continent européen. D’une longueur de 1 500 km, le pipeline devra acheminer annuellement 8 milliards de m3 de gaz JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

naturel. La Sonatrach et ses partenaires italiens (Enel, Edison, Hera et la Région de Sardaigne) ont convenu de mettre en œuvre le planning de prise de décision d’investissement dès le début de 2012, avec deux ans de retard… La mise en service de Galsi est prévue en 2014. Avec l’arrivéeenforcedelaRussiesurlemarché

européen, l’Algérie a tout intérêt à renforcer sa présence sur ce continent. « La Sonatrach n’est pas réellement menacée parlegazoducNorthStream,maisellesuit de très près les négociations entre Russes etEuropéensàproposduSouthStream,le pipeline qui reliera la Russie à la Bulgarie etqui,àterme,pourraitalimenterl’Italie», explique Francis Perrin, directeur de la rédaction de la revue Le Pétrole et le Gaz arabes. Pour Alger, Galsi est d’autant plus important sur le plan politique qu’il permettra également d’alimenter la Corse… et donc la France. ● A.B. LES 500 • ÉDITION 2012


ENSEMBLE NOUS CONSTRUISONS LE KATANGA

© M. Devey / JA

Rendre au Katanga son prestige d’antan et aux Katangais leur fierté d’appartenir à une grande province appelée à jouer le rôle de centre

PUBLI-INFORMATION

d’impulsion pour le développement du nouveau Congo. Se conformant au plan de développement

RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

initié par le Chef de l’État Joseph Kabila, contenu dans les cinq chantiers, le Katanga a battu le record dans l’exécution de ce programme.


NOUS CONSTRUISONS “ ENSEMBLE LE KATANGA

LA RAGE DE VAINCRE Moise Katumbi Chapwe totalisera en mars 2012, cinq ans à la tête du gouvernement provincial du Katanga. Cinq ans d’un dur labeur qui ont permis à la province de se placer à la tête des entités productives de la République Démocratique du Congo. Au plan des infrastructures, qui se sont taillées la part du lion du budget Provincial, le Katanga a construit et réhabilité les routes et les ponts à travers toute la Province. De nombreux ateliers comprenant des bulldozers, des chargeuses, des niveleuses, des compacteurs et des camions bennes ont été achetés et mis à la disposition de différentes entités administratives de la province. L’objectif du Gouvernement Provincial reste

Lubumbashi capitale du Katanga a bénéficié de beaucoup d’attention du Gouvernement de par son statut du Chef-lieu de la Province et de miroir du Katanga. Aujourd’hui, les agglomérations qui ceinturent la ville sont reliées par des voies d’accès récemment tracées. Au plan de l’éducation, le Katanga a innové. En effet, l’enseignement primaire est aujourd’hui obligatoire et gratuit pour permettre au plus grand nombre d’enfants d’accéder à l’éducation.

80 % des enfants ont accès à l’enseignement primaire

sans conteste le désenclavement de différentes entités de la province. Un accent particulier a été mis sur les routes d’intérêt Provincial, national et de desserte agricole. Ce désenclavement permet de rendre fluide le trafic des personnes et de biens de consommation à l’intérieur de la province du Katanga.

© G Dubourtoumieu / JA

PUBLI-INFORMATION

À l’avènement de Moise Katumbi 30 % seulement d’enfants à l’âge de scolarisation fréquentaient l’école primaire. Aujourd’hui, plus de 80 % d’enfants ont accès à l’enseignement primaire. Filles et garçons à la fois grâce à l’allégement des charges qui incombaient aux parents. Grâce


électriques de l’époque ne répondent plus aux réalités du moment.

aussi à la réhabilitation des infrastructures scolaires : plus de 200 000 bancs ont été achetés par le Gouvernement Provincial et distribués dans les différentes écoles du Katanga.

Accéder aux soins de santé à moindre coût Les efforts déployés dans le domaine de l’éducation se sont poursuivis dans celui de la santé. En effet, de nombreuses formations médicales ont été réhabilitées pour permettre à la population la plus démunie d’accéder aux soins de santé à moindre coût. Aujourd’hui chaque centre de santé dispose de médicaments, d’ambulances, de lits, de matelas, de corbillards et de frigos mortuaires. S’agissant de l’énergie électrique, on se souviendra qu’à l’occasion de l’accession du pays à l’indépendance, la ville de Lubumbashi hébergeait 500 000 habitants. Aujourd’hui, sa population avoisine 3 500 000 habitants et les installations

Tout au long de ces 5 ans du Gouvernement Provincial, Moise Katumbi s’est battu pour réhabiliter le réseau énergétique à travers la Province. Trois centrales hydroélectriques de la province ont été réhabilitées pour desservir les grandes unités de production industrielle mais aussi et surtout la population victime depuis de nombreuses décennies des délestages permanents. Pour les entités qui ne disposent pas de centrales, le gouvernement a acheté une centaine de groupes électrogènes. Outre l’électricité, Moise Katumbi a concentré également ses efforts sur la desserte de la population en eau potable. Parmi les projets les plus importants réalisés par le gouvernement du Katanga dans ce domaine figure le centre de captage d’eau situé à proximité de l’aéroport de la Luano qui fournit aujourd’hui 30 millions de litres d’eau potable par jour au profit de la ville de Lubumbashi. Ce nouveau centre de captage d’eau a permis d’augmenter de 30 % de la production actuelle.

30 millions de litres d’eau potable par jour au profit de la ville de Lubumbashi


NOUS CONSTRUISONS “ ENSEMBLE LE KATANGA

D’autres projets disséminés à travers la province ont été réalisés avec le concours des entreprises minières, de la coopération technique belge et des organes internationaux. Tout cela appuyé par un financement de la Province.

© G Dubourtoumieu / JA

Dans le domaine de l’agriculture, d’énormes efforts ont été entrepris par le gouvernement du Katanga pour promouvoir le secteur. Le Gouverneur du Katanga s’étant rendu compte que les mines ont déjà à plusieurs reprises démontré leurs limites, il a décidé de se tourner vers l’agriculture, qui s’avère aujourd’hui comme le véritable substitut du métal rouge.

Aujourd’hui le Katanga couvre ses besoins alimentaires à concurrence de plus de 70 %.

des semences améliorées, l’encadrement des agriculteurs, l’exonération des intrants et l’apport des entreprises minières qui cultivent au moins 500 hectares de maïs chaque année.

Auparavant, le Katanga importait 70 % de ses besoins alimentaires, principalement en maïs. Aujourd’hui, il couvre ses besoins à concurrence de plus de 70 %, et importe le reste. Si ces efforts sont soutenus, d’ici 2 ans le Katanga pourrait se suffire en denrées alimentaires de première nécessité.

Réalisation DIFCOM - © D.R. sauf mention

© G Dubourtoumieu / JA

Ce boom agricole ressenti il y a 3 ans a été provoqué par la vision du gouverneur lui-même, l’acquisition gratuite des terres arables, l’introduction

PUBLI-INFORMATION

Très ambitieux, visionnaire, réaliste et pragmatique, Moise Katumbi, pendant les 5 années passées au pouvoir n’a eu qu’un seul slogan : « Travailler pour relever le niveau de vie de sa population ». Travailler pour sortir le Katanga de l’ornière. Travailler enfin pour hisser de nouveau le Président de la République au sommet de l’État afin de lui permettre de parachever son œuvre de développement du CONGO.


Maghreb Moyen-Orient

TRIBUNE

VF

Éd LAÏD BENAMOR PDG du Groupe Benamor, premier producteur de tomates industrielles en Algérie, avec un chiffre d’affaires d’environ 250 millions de dollars

Le secteur privé, interlocuteur incontournable de l’État

E

N PLEINE RÉHABILITATION, le secteur privé algérien constitue le principal moteur du développement économique du pays. Depuis 1998, il participe activement à la professionnalisation de notre économie. Il représente 60 % de la valeur ajoutée hors hydrocarbures et, selon les derniers chiffres avancées par le directeur général de l’Office national des statistiques, il emploie davantage de travailleurs que le secteur public, soit 56,1 % (dont 18,1 % pour les BTP, 13,1 % pour l’agriculture, 12,6 % pour l’industrie…). Le secteur privé est de ce fait devenu un interlocuteur incontournable du gouvernement. Malgré les difficultés bureaucratiques qui existent et qui résistent aux changements, la relation secteur privé-État est en nette progression. Souvent dues aux mauvaises interprétations des textes de loi, les lenteurs bureaucratiques sont cependant à l’origine d’une apathie qui freine le dynamisme de certains opérateurs, et particulièrement les investisseurs étrangers habitués à d’autres situations plus avantageuses et plus attractives.

Pour ce faire, nos gouvernants avaient besoin de l’aide de véritables professionnels de la filière. Au début, nos confrères n’étaient pas convaincus de notre démarche, qui consistait à se rapprocher, à aider au respect de l’itinéraire technique et à veiller à standardiser les plants et traitements, etc. Mais notre approche, solitaire, a été très appréciée par les pouvoirs publics, qui nous ont assistés dans la redynamisation de la filière, en soutenant et en encourageant les producteurs les plus sceptiques et ayant perdu confiance, à replanter la tomate, à mécaniser les plantations et, plus récemment, à introduire les récolteuses. Cette redynamisation a permis de multiplier le rendement par quatre (de 15 à 60 tonnes par hectare).

La maîtrise de notre métier et la bonne communication avec nos gouvernants permettent de finir par obtenir gain de cause.

Le Groupe Benamor, qui a démarré dans une conjoncture très difficile pendant les années 1980 avec une petite unité de transformation de concentré de tomates d’une capacité de 240 tonnes par jour de tomates fraîches, a mis seize longues années pour comprendre et localiser les vraies carences. En optant pour la protection de la production locale et en investissant dans l’économie du savoir et la maîtrise des nouvelles technologies, le Groupe Benamor a commencé par exposer les problèmes de la filière et proposé la manière d’y remédier : en amont, l’agriculture nécessitait une véritable prise en charge ainsi qu’un accompagnement.

Cette modeste expérience nous apprend que nous, opérateurs économiques privés et publics, sommes les seuls et uniques responsables du développement de notre économie, chacun dans sa compétence. Elle nous confirme aussi que la maîtrise de notre métier et la bonne communication avec nos gouvernants permettent de finir par obtenir gain de cause. Au lieu de poser continuellement les problèmes, il faut plutôt proposer des solutions viables et réalisables qui serviraient la profession. Ainsi, notre pays a besoin de vrais professionnels qui doivent s’organiser afin de diagnostiquer tous les problèmes rencontrés et soumettre des propositions pour l’amélioration et le développement de chaque filière. Et j’atteste que les pouvoirs publics ont toujours été disponibles pour encourager et assister l’interprofession. ●

57


Maghreb Moyen-Orient

322e rang

ONCF

58

En 2015, les voyageurs marocains devraient pouvoir filer à 320 KM/H entre Tanger et Kenitra.

ONCF Artisans de la grande vitesse Qui, au sein de l’Office national des chemins de fer, prépare l’avènement du premier TGV africain ? Rencontre avec l’équipe aux commandes de ce projet stratégique pour le Maroc.

P

our lancer son train à grande vitesse (TGV), le premier du genre en Afrique et dans le monde arabe, l’Office national des chemins de fer (ONCF) a voulu ne rien laisser au hasard. Le caractère emblématique du projet, la lourdeur des investissements nécessaires (1,78 milliard d’euros pour la première tranche) et la prise en main d’une nouvelle technologie rendent le projet particulièrement critique. L’accident en juillet 2011 du TGV chinois est là pour le rappeler: pour passer à la grande vitesse sans erreur d’aiguillage, mieux vaut bien s’entourer et choisir avec attention les pilotes. Pour se prémunir contre les dangers, Mohamed Khlie, directeur général de JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

l’ONCF, a souhaité une direction « ligne à grande vitesse » (LGV) autonome et réactive. Composée de professionnels du ferroviaire, elle a pris ses quartiers dans un bâtiment isolé de l’ONCF, à une centaine de mètres du siège de l’entreprise jouxtant la gare de Rabat-Agdal. D’une moyenne d’âge de 41 ans (5 ans de moins qu’à l’ONCF), ses 82 membres (dont 26 externes SNCF) sont soudés autour de leur objectif : le 1er janvier 2015, les voyageurs marocains devront pouvoir filer à 320 km/h entre Tanger et Kenitra, réduisant le temps de parcours Tanger-Casablanca à 2h10. Jeune Afrique a rencontré ceux qui mènent le projet depuis Rabat. Et fait le point sur son organisation et l’avancée des travaux.

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

CHRISTOPHE LE BEC, envoyé spécial à Rabat

KHALID KHAIRANE, 43 ans.

Il manage le projet

Khalid Khairane, 43 ans, originaire d’Oujda et diplômé de l’École Mohammadia d’ingénieurs, n’est pas devenu patron du projet TGV par hasard: LES 500 • ÉDITION 2012


c’est lui qui a dirigé avec succès la construction de la liaison ferroviaire fret et passagers jusqu’au port de Tanger Med. Il ne cache pas sa fierté d’avoir été choisi par l’ONCF pour prendre la tête de la direction LGV : « Une opportunité comme celle-là n’arrive qu’une fois dans une vie, elle ne se refuse pas. Mais elle est exigeante: on est sur le pont 24 heures sur 24. » La direction LGV intègre toutes les composantes du projet: « Les études, l’acquisition des terrains, les chantiers, la préparation de l’exploitation et de l’offre commerciale, et bien sûr le pilotage des coûts et du planning. Nous gérons tout ici! La direction LGV comprend non seulement des salariés de l’ONCF, mais aussi des spécialistes externes, venus notamment de la SNCF. » Pour la compagnie ferroviaire française, qui apporte son expertise de trente ans sur le TGV, cette intégration à une équipe étrangère est une première: «Noussommesplusimpliquésquedans la mission de conseil que nous avons effectuée en Corée du Sud. Ici, nous sommes membres à part entière d’une équipe de cheminots franco-marocains », se réjouit Richard Ramonet, directeur technique de l’équipe SNCF. Dans les mois qui viennent, la direction de Khalid Khairane va considérablement s’étoffer: « En 2012, nous devrions

hassan ouazzani pour J.a.

Maghreb Moyen-Orient

 Mehdi BenqassMi, 50 ans.

Il prépare la mise en circulation

Entre la vitesse classique et la grande vitesse, il y a un saut technologique qui a des conséquences majeures sur les chantiers. Pour faire circuler un TGV, la stabilité des sols est essentielle : ils ne doivent pas bouger de plus d’un centimètre en un siècle. Du coup, pour cette ligne qui passe par le Rif, zone sismique et pentue, avant de parcourir une zone spongieusedemarécages,lestravauxde terrassement sont titanesques. « Pour assurer la stabilité des terrains au sud du parcours, il nous faudra déplacer 60 millions de m3 de terre, l’équivalent de Pour le français SNCF, 60 montagnes, avec des cette intégration à une équipe équipes journalières de étrangère est une première. plus de 450 camions », indique Khalid être 73 salariés ONCF, puis plus d’une Khairane. Jamais l’ONCF n’a réalisé centaineentre2013et2014,lepicd’acti- d’ouvrages d’art d’une telle ampleur: le viaduc de Loukkos, proche de Larache, vité du projet », prévoit-il. Pour les grandes décisions, Khalid fera 3,2 km de long et plus de 60 m de Khairane planche devant trois ins- hauteur, sur un sol instable. Mehdi Benqassmi, responsable tances. Un comité exécutif LGV rassemble chaque mois l’état-major appuis projets en charge de préparer de l’ONCF. Il prend les décisions de la mise en exploitation du TGV, a donc pilotage du projet. Pour ce qui touche du pain sur la planche. Cet ingénieur l’aménagement du territoire, un comité électricien de 50 ans prépare notamministériel, présidé par le ministre des ment la signalisation de la ligne. « Caler Transports Karim Ghellab, ex-directeur les graphiques de circulation, rédiger général de l’ONCF, fait loi. Enfin, tous les consignes pour l’exploitation d’un les six mois, un comité de suivi franco- train doté d’une nouvelle technologie… marocain se réunit pour vérifier que Ce sont des tâches qui demandent le projet est dans les clous du parte- beaucoup de rigueur », indique le nariat signé par le roi Mohammed VI responsable, originaire d’Errachidia, et le président Nicolas Sarkozy. Des qui a derrière lui une longue carrière industriels français comme Guillaume dans l’exploitation et l’audit du réseau Pepy, patron de la SNCF, y participent. ferroviaire marocain. Les 500 • édition 2012

Jeune afrique hors-série n o 29


HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

Maghreb Moyen-Orient

60

gestion des capacités qui remplit les trains en dopant la rentabilité. « Avec mes équipes, nous définissons les classes de passagers et les services associés, en étudiant les motivations et les freins au voyage des Marocains et des touristes. Nous disposons d’une liberté totale pour la tarification, même si nous informons le ministère des Transports de nos choix. Toutefois, nous gardons à l’esprit que le Marocain moyen devra pouvoir prendre le TGV », explique cette Rifaine originaire de Nador. Seule indication sur les futurs prix, une déclaration de Mohamed Khlie: « En France, le passage du train Corail au TGV n’a fait augmenter les billets que d’environ 1,50 euro en moyenne entre Paris

FAROUK RMOUCH, 26 ans.

HAYAT BOUDHAN, 44 ans.

Il pilote coûts et planning

Elle élabore l’offre commerciale

Impossible de mener un projet comme le TGV sans une maîtrise des coûts le plus serrée possible. Si les décisions sont prises par Khalid Khairane, c’est le jeune ingénieur Farouk Rmouch, 26 ans, originaire de Larache et diplômé comme son patron de Mohammadia, qui est chargé de recenser toutes les dépenses ainsi que l’avancement du planning. « C’est une tâche compliquée, explique-t-il. Il faut réussir à faire remonter à la direction de projet les informations coûts et délais du terrain, alors que tout le monde est débordé ! » Même si pour le moment seuls le terrassement et la construction des entrepôts de Tanger ont débuté, pas moins de 11 milliards de dirhams (980 millions d’euros) ont été engagés par la direction LGV, sur l’enveloppe globale de 20 milliards de dirhams de la première tranche. « Les derniers des onze lots de génie civil sont en passe d’être affectés aux sous-contractants. Quant à l’achat et à la libération des terrains le long du parcours, nous sommes à 50 % de ce que nous devons faire », indique Khalid Khairane, qui doit interagir avec une vingtaine de sociétés contractantes.

Quels seront les prix des billets du TGV marocain ? Les différentes catégories de voyageurs ? Le système informatique pour gérer les réservations ? Telles sont les questions auxquelles doit répondre « Nous étudions les motivations Hayat Boudhan, responet les freins au voyage des sable de la préparation Marocains comme des touristes. » de l’offre commerciale. Cette férue de marketing et Lyon. Il faudra compter à peu près de 44 ans, diplômée de l’Institut supéla même chose [15 dirhams de hausse, rieur de commerce et d’administration NDLR] entre Tanger et Casablanca », des entreprises (Iscae) de Casablanca, planche sur la meilleure façon d’obtenir confiait-il à Jeune Afrique début 2010. un « volume juteux », le Saint-Graal Hayat Boudhan doit maintenant concrétiser cette promesse. ● du yield management – un système de

EN CHIFFRES COÛT 1,78 milliard d’euros (première tranche de 200 km)

TRAFIC Objectif de 6 millions de passagers par an surTanger-Casablanca

MATÉRIEL 14 rames

PERFORMANCE Vitesse maximale de 350 km/h, vitesse commerciale de 320 km/h

INFRASTRUCTURES 159 ponts, 7 viaducs

LEADER DE LA DISTRIBUTION SPÉCIALISÉE SUR LES MARCHÉS DE CROISSANCE, EN AFRIQUE. www.cfaogroup.com


Your Bridge to the World

aroc Export est un outil de réflexion et de Marketing, dont l’objectif est l’internationalisation des entreprises marocaines et la promotion de son offre exportable. Il met à disposition des exportateurs des données sur les marchés mondiaux afin de leur permettre une meilleure visibilité sur leurs perspectives de croissance. aroc Export encourage et accompagne les entreprises exportatrices marocaines. Sa stratégie s’articule autour de quatre principaux axes : Promotion, Executive Marketing, Communication et Mise en relation. aroc Export assure aux exportateurs une visibilité optimale et soutenue lors des différentes participations aux multiples foires et salons à l’international.

Notre démarche « 3 en 1 » • Prospecter de nouveaux marchés, • Organiser des rencontres B to B adaptées et ciblées, • Communiquer sur l'offre " Made in Maroc".


L’OPÉRATION DE L’ANNÉE

Comment Sofiprotéol a repris Lesieur Cristal

FABIANO/SIPA

62

Le groupe français a bouclé en six mois le rachat du leader marocain de l’huile de table, devançant notamment deux multinationales américaines. FRÉDÉRIC MAURY

U

NE OPÉRATION rondement menée. En six mois, le holding royal SNI s’est défait d’une partie du capital de Lesieur Cristal au profit du français Sofiprotéol, propriétaire notamment de la société d’huile de table Lesieur France, pour 1,3 milliard de dirhams (environ 116 millions d’euros à la date de l’opération): une valorisation en ligne avec le cours de Lesieur Cristal sur le marché, mais un niveau jugé déjà élevé par la communauté financière. « L’opération est stratégique : Sofiprotéol entend utiliser le Maroc comme une courroie de transmission vers le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, deux zones dans lesquelles il cherche à se développer davantage depuis plusieurs années », explique Emmanuel Macron, associé-gérant chez Rothschild & Cie, qui a accompagné l’acquéreur de bout en bout. « En fait, si l’opération a été officiellement lancée début 2011, le travail avait déjà largement débuté au milieu de l’année précédente », explique-t-il. Sofiprotéol était le candidat idéal: un métier similaire, une complémentarité géographique et une

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

longue expérience du monde agricole et du marketing. Le groupe français est en effet à la fois l’émanation financière du monde céréalier hexagonal et l’un des tout premiers vendeurs d’huile de table en Europe. Il avait l’avantage de bien connaître sa cible: Sofiprotéol et Lesieur Cristal étaient associés depuis plusieurs années dans Lesieur Tunisie. « En fait, bien avant la décision de la SNI

de céder une partie de ses titres, Sofiprotéol avait déjà tenté des approches », explique un fin connaisseur du dossier. La SNI aurait pu lui vendre ses parts de gré à gré… Mais elle entendait à la fois trouver un partenaire industriel et bouð LA BANQUE cler une belle opéLAZARD a mené ration financière. l’opération de « Ce n’est pas un bout en bout pour le compte hasard si les documents ont été rédide la SNI. gés en anglais », explique ce même conseiller. D’après nos informations, le saoudien Savola, déjà présent dans les huiles au Maroc, mais aussi les américains Cargill et Bunge, ont regardé de près le dossier. Les deux derniers au moins ont fait une proposition financière. « Ce fut une opération exemplaire de ce que peut être une fusion-acquisition au Maroc, répondant en tout point aux standards internationaux. L’appel d’offres a été organisé de manière cadrée et professionnelle », confie Alain Malek, avocat chez Norton Rose, conseil juridique de Sofiprotéol. Aux manettes : la banque d’affaires Lazard, qui conseillait déjà la SNI dans sa fusion avec l’ONA en 2010, et qui l’a aidée à mettre en place son nouveau positionnement de holding de participations. Juridiquement initiée dans les premières semaines de 2011, la cession des 41 % du capital a été annoncée en juillet, mais de nombreuses autres étapes ont eu lieu par la suite: autorisations officielles, soumission aux autorités de la concurrence en attendant la mise sur le marché des 35 % que détient encore la SNI au capital. Sofiprotéol a prévu de fédérer à ses côtés un groupe d’institutionnels marocains tenus par un pacte d’actionnaires. Les banquiers d’affaires travaillent encore âprement sur ce point. L’objectif, ensuite, sera de redresser les comptes de l’entreprise, affectés par les mouvements des prix des matières premières, et de la développer… au sud du Sahara ? ● LES 500 • ÉDITION 2012



ONS ABID

64

Vue depuis l’hôtel quatre étoiles TUNISIA PALACE (chaîne Golden Yasmin, groupe Boussarsar), à Tunis.

Tunisie Sortir du tout-balnéaire Que font les grands groupes face à la crise qui touche le tourisme ? Sans attendre que le nouveau gouvernement prenne des décisions à ce sujet, les opérateurs hôteliers repensent leur offre. FRIDA DAHMANI, à Tunis

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

discussion réelle et franche entre eux et nous?Pourquoilescompagniesaériennes nationalessont-ellessubventionnées?Les hôteliers aussi sont en crise… » Généralement dépendants des touropérateurs, les groupes touristiques ont une marge de manœuvre limitée par un niveau élevé d’endettement, atteignant

Le « contre-coût » de la révolution Nombre de touristes – 38,9 % Nuitées – 46,3 % Recettes touristiques – 43,4 % Unités hôtelières fermées 24 Tourisme local – 46,2 %

SOURCE : ONTT, OCTOBRE 2011

L

es plus gros acteurs du tourisme tunisien, qui gèrent une grande partie des 171000 lits que compte le pays, réagissent différemment face à une conjoncture difficile. L’un des leaders, Yadis Holding, a converti la crise en défi ; grâce à deux ouvertures d’établissement et à autant de réouvertures prévuesd’iciàmars2012,ildevientlequatrième opérateur hôtelier tunisien, avec huit unités et une capacité de 3 600 lits. Malgré une chute de 45 % de son chiffre d’affaires sur le premier trimestre 2011, ce conglomérat de sociétés hôtelières et d’agences de voyages (Traveltodo) envisage d’entrer à la Bourse de Tunis et a augmenté son capital de 300 000 à 1,65milliond’euros.Néanmoins,sonPDG, Jalel Bouricha, s’interroge : « Pourquoi l’État soutient-il encore les tour-opérateurs pour leurs campagnes promotionnelles, alors qu’il n’y a jamais eu de

1,85 milliard d’euros. Depuis le début de l’année 2011 et le Printemps arabe, les temps sont encore plus difficiles. Ainsi, le groupe Boussarsar (hôtels Golden Yasmin) a dû réduire la voilure et céder le management de Tunisie Voyages au tour-opérateur britannique TUI Travel, son principal actionnaire. Le groupe Tunisian Travel Service (TTS), dont le chiffre d’affaires 2010 s’élève à 404 millions de dollars (305 millions d’euros), est quant à lui desservi par un positionnement essentiellement balnéaire ; il subit doublement la crise, qui affecte aussi bien ses prestations d’hébergement que ses services aériens. PASSAGE DE FLAMBEAU. Dans ce

contexte, on observe quelques changements à la tête des groupes touristiques. Ainsi, depuis octobre 2010, Néji Mhiri, fondateur du groupe El Mouradi – propriétaire notamment de l’hôtel Africa, au cœur de Tunis, qui continue de faire le plein grâce au tourisme d’affaires –, a amorcé une passation de pouvoir à ses fils. Un chemin emprunté aussi par Aziz Miled (TTS) et Adel Boussarsar (Golden Yasmin), qui ont passé le flambeau à leurs enfants. Ce rajeunissement des dirigeants permettra-t-il de donner un LES 500 • ÉDITION 2012


Maghreb Moyen-Orient nouveau souffle à un tourisme qui se résume trop souvent à de simples offres d’hébergement, oubliant l’éventail de prestations possibles dans un pays à la richesse culturelle importante ? « À l’heure de la mondialisation, la Tunisie est restée refermée sur sa presqu’île, lâche Jalel Bouricha. Le monde a changé et nous n’avons pas

Nos services sont restés médiocres. Peu d’hôteliers ont fait honneur au métier. Les vrais professionnels manquent. » Mehdi Allani, directeur du Sultan, à Hammamet, s’emporte aussi : « Les hôtels vides ne sont pas uniquement imputables à un manque d’agressivité commerciale. C’est toute la chaîne, après des années de fonctionnement à l’envers, qui coince. Beaucoup d’hôteliers subissent, « Nous nous réorientons vers restent tributaires des des projets respectueux de tour-opérateurs et n’ont, l’environnement et des hommes. » au fond, rien à vendre si ce n’est des produits ADEL BOUSSARSAR, président du groupe Boussarsar sans concept. Une prise su évoluer. Nous n’avons pas su diveren main du développement touristique sifier nos réseaux de commercialisation est nécessaire, mais souvent la volonté et mieux connaître nos marchés. Les se heurte au manque de moyens. » hôteliers tunisiens et leur administration doivent profiter de la révolution pour APPROCHE DURABLE. Ici et là, des idées changer leurs méthodes de travail, pour germent toutefois. En 2006, Yadis a été la première chaîne hôtelière en Tunisie à devenir plus professionnels, se remettre à niveau, investir dans leur personnel. Ils signer le Pacte mondial des Nations unies doivent se restructurer financièrement. et, ce faisant, à s’engager sur dix principes Pendant des années, rien n’a été fait. universelstouchantlesdroitsdel’homme,

les normes du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption. Le modèle de croissance du groupe permet de créer des liens plus étroits et plus durables avec le terroir environnant, son patrimoine naturel et les communautés qui accueillent ses hôtels. « Les crises et les événements mondiaux ont changé l’approche du produit touristique, affirme de son côté Adel Boussarsar. L’implantation régionale est essentielle au développement durable. La pérennité du tourisme passe par l’exploration et l’exploitation de niches de produits. Nous avions déjà cette priorité en opérant dans le tourisme saharien. Aujourd’hui,nousnousorientonsversdes projets respectueux de l’environnement et des hommes. » Ce repositionnement progressif est d’autant plus nécessaire que les touropérateurs se font plus puissants. En juillet 2011, TUI Travel a davantage assombri les perspectives, en annonçant la fusion de l’ensemble de ses filiales françaises, dont Nouvelles Frontières et Marmara. Ce regroupement, qui pèse 1,8 milliard

Votre Partenaire en Afrique

• • •

Equipements Service Après-Vente Formation

BIA Overseas sa - Av. Einstein 6F - B-1300 Wavre - Tél : +32 (0)10 47 15 11 - Fax : +32 (0)10 47 15 00 info@biaoverseas.com - www.biaoverseas.com

65


Maghreb Moyen-Orient

NICOLAS FAUQUÉ

66

Campement de luxe YADIS KSAR GHILANE, dans le sud du pays.

d’euros de chiffre d’affaires, permettra de réaliser des économies d’échelle, de créer des synergies communes, de consolider les positions des voyagistes. Et donc de renforcer leur pouvoir de négociation en défaveur des hôteliers, des agences de voyages réceptives et des compagnies aériennes tunisiennes, qui risquent de devoir baisser encore leurs tarifs… REFONTE DU SECTEUR. Face à la crise,

certains hôteliers ont fermé boutique en attendant des jours meilleurs. D’autres tentent des opérations séduction en direction de la clientèle locale, avec des

actions ponctuelles comme le barbecue de l’aïd ou des aménagements spéciaux pour le ramadan. Les plus chanceux s’en tirent. Nabil Sinaoui, directeur du Regency, à Gammarth, « Tout se jouera en fonction affirme que cela tient au posides signaux émis par tionnement du produit : « Le le gouvernement. » tourisme d’affaires va bien et c’est un bon indicateur quant NABIL SINAOUI, directeur de l’hôtel Regency aux perspectives de l’économie du pays. Mais actuellement, il faut arabe,nepeutprendreencomptel’impact prendre son mal en patience et attendre que l’événement a eu sur le marché eurodébut 2012 pour engager des actions. Tout péen. Certains préfèrent donc chercher se jouera en fonction des signaux émis de nouveaux marchés émetteurs… en par le nouveau gouvernement, sachant Asie et dans les pays de l’Est. ●

Hôtels halal, la fausse bonne idée Selon le parti Ennahdha, cette forme de tourisme peut encourager la venue des clients du Golfe. Les professionnels en doutent.

A

u programme du parti islamiste modéré Ennahdha, vainqueur des élections d’octobre 2011, la promotion du tourisme halal laisse perplexes les professionnels du secteur. En fait de développement, cette labellisation n’apporterait, selon eux, que des restrictions basées sur ce qui est illicite dans l’islam. Mehdi Allani, directeur de l’hôtel Le Sultan, à Hammamet, considère que « c’est totalement utopique » : « Éliminer la vente d’alcool et créer une piscine destinée aux hommes et une autre aux femmes, ce sont des éléments bien minces pour établir un business plan. La rentabilité de ce type de projet JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

que la crise mondiale et les révolutions arabes ont mis en difficulté des marchés concurrents comme la Grèce et l’Égypte. » Pourletourismetunisien,lesproblèmes à affronter sont de natures si diverses que la refonte du secteur semble une gageure. Le rôle de l’État est essentiel, aussi bien dans les mesures prises que dans l’engagement à long terme d’une politique bien définie. « Des décisions doivent être prises de manière transversale. Le tourisme implique différents pans de l’économie et doit travailler en synergie avec les régions et les ministères », affirme un ancien hôtelier. Mais le secteur se demande s’il pourra sauver la prochaine saison. Sans stratégie claire d’un gouvernement à majorité islamiste, il est question de relancer le plan concocté par le cabinet Roland Berger, en 2010, avec pour objectif 10 millions de visiteurs en 2014 et un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros. Cependant pour les professionnels, ce programme, élaboré avant le Printemps

est impossible. D’ailleurs, cela contredit le principe du tourisme qui exige toujours plus de loisirs et de divertissements. À qui destine-t-on ce produit ? Il ne faut pas se leurrer : la clientèle du Golfe est friande de destinations où l’industrie du loisir décline une véritable offre. En Turquie, souvent donnée comme exemple, moins de trois unités ont tenté l’expérience halal, sans grand succès. » GHETTOÏSATION. Pour sa part, Wahid

Brahim, ex-directeur de l’Office national du tourisme tunisien, alerte : « Le tourisme halal est une vision de l’esprit dont la généralisation est dangereuse.

Elle risque de compromettre l’attractivité d’un secteur qui tire le plus clair de ses recettes d’une clientèle européenne, et même arabe, qui s’accommoderait mal de contraintes qui bousculent ses habitudes de consommation et sa liberté tout court. Vouloir créer des hôtels halal et des hôtels haram, c’est une manière pour les autorités de contrôler et désigner d’une manière visible et infaillible la « moralité » des uns et l’« immoralité » des autres. C’est aggraver la ghettoïsation de l’hôtellerie et du tourisme en limitant, par cette distinction implicite, l’accès des autochtones. La logique du halal mènerait vers d’autres interdits tels que les casinos, les boîtes de nuit, les spectacles en tout genre, la mixité dans les lieux publics. Pour finir, on passerait d’une offre « tout inclus » à la logique du « tout exclu ». La pratique halal, si elle venait à s’appliquer, sonnerait l’hallali du tourisme tunisien. » ● F.D. LES 500 • ÉDITION 2012



68

NOUVEAUX ENTRANTS

Maroc Saham change de dimension Le holding a réalisé deux belles opérations en 2010 : l’introduction en Bourse de CNIA Saada et la reprise de l’assureur panafricain Colina. Récompense : il pointe directement au 209e rang de notre palmarès.

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

FRÉDÉRIC MAURY

A

U MAROC, Moulay Hafid Elalamy a clairement la cote. À son actif en 2010, deux opérations très réussies : l’introduction de l’assureur CNIA Saada à la Bourse de Casablanca, et la reprise de la totalité du capital de Colina, groupe d’assurances ouest-africain basé en Côte d’Ivoire. Les deux événements, annoncés à quelques semaines d’intervalle seulement, ont donné au très efficace homme d’affaires chérifien, patron de Saham Holding, une nouvelle dimension : moderne et africaine.

CNIA Saada, numéro trois du marché marocain des assurances – et le premier indépendant –, a ainsi été bâti, structuré, modernisé par Moulay Hafid Elalamy et ses équipes – avec, en premier lieu, Ghita Lhalou, directrice générale –, avant d’être introduit en Bourse. Quant à la reprise de Colina, elle a donné à Elalamy – ou lui donnera prochainement – une envergure continentale, à l’image de quelques rares chefs d’entreprise marocains comme Othman JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Benjelloun, patron du groupe bancaire BMCE. Colina est en effet le numéro deux de l’assurance en Afrique subsaharienne francophone et ambitionne de se développer dans le reste du continent.Très apprécié des financiers, Saham vient de boucler une importante levée de fonds à cet effet. Parmi les investisseurs, la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) a apporté une centaine de millions de dollars à Saham Finance, le sous-holding du groupe dévolu au secteur financier. Récompense pour le groupe marocain né en 1995 : il entre dans le classement des 500 premières entreprises

En bref Rang dans les 500 209e Activité Holding Nationalité Marocaine Date de création 1995 Actionnaire principal Moulay Hafid Elalamy Chiffre d’affaires 2010 625 millions de dollars

africaines. Et à pas à n’importe quelle place : avec 625 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2010 (472 millions d’euros), en progression de 40,8 % par rapport à 2009, Saham débarque directement au 209e rang de notre classement général et au 55e du palmarès Afrique du Nord. Sa principale particularité: être un groupe qui évolue vite et où les échecs sont rares. Parmi ces derniers, citons tout de même son aventure dans la distribution : les enseignes créées dans le domaine de l’habillement (Bigdil notamment), pas assez rentables et trop petites sur un marché où la taille reste un élément clé, viennent d’ailleurs d’être cédées. Les deux principales réussites du groupe à ce jour se nomment Phone Assistance, spécialisé dans les centres d’appels offshore et employant plus de 4 000 personnes, et CNIA Saada. Mais ð Siège de Saham, structuré en CNIA SAADA, à Casablanca. quatre pôles (finance, offshore, santé, participations financières), possède d’autres fleurons comme Isaaf Assistance, leader marocain de l’assistance, ou encore la société de crédit à la consommation Taslif. Une aventure globalement rentable. À lui seul, CNIA Saada a ainsi rapporté une quinzaine de millions de dollars à son actionnaire de contrôle en 2010. Mais Saham n’est pas du genre à s’endormir. Le holding de tête, léger puisqu’il regroupe une vingtaine de personnes seulement, reste en permanence en quête de nouvelles opportunités de développement, le maître mot de la maison étant « entrepreneuriat ». Saham Pharma a ainsi récemment vu le jour, à la suite du rachat d’une usine appartenant au groupe GlaxoSmithKline et située près de Rabat. Une autre société a été créée dans le domaine de l’externalisation de services d’assurance et d’assistance : BPO Insurance. Disposant souvent d’un coup d’avance, Moulay Hafid Elalamy est attendu partout. Il faut dire que le patron dispose d’une belle réputation de raider disp à l’affût des opportunités : de quoi contenter ses partenaires financiers… et inquiéter ses concurrents. ● LES 500 • ÉDITION 2012


69

Et les autres…

Ì LE TEMPS D’ALGÉRIE et WAKT EL DJAZAÏR sont aux mains du groupe. OMAR SEFOUANE POUR J.A.

Algérie L’empire des frères Haddad Entreprise familiale de BTP il y a quinze ans, ETRHB s’est diversifié dans les médias, le tourisme, le sport… AHMED BEY, à Alger

E

N CINQ ANS, ETRHB Haddad a connu une croissance quasi exponentielle. Son chiffre d’affaires est passé de 136 millions de dollars en 2006 à 517,9 millions de dollars (390,8 millions d’euros) en 2010. Une réussite qui a hissé l’entreprise des frères Haddad au rang de premier opérateur d’Algérie dans les BTP. En fait, le groupe a su profiter de la commande publique en matière d’infrastructures. Routes, ponts, tunnels, stades, tramways, barrages… ETRHB est présent partout. En 2009, pour faire face à un important carnet de commandes, le groupe décide de lancer un emprunt obligataire destiné exclusivement aux investisseurs institutionnels. L’opération a permis de lever 60 millions d’euros. Mais voilà, 2011 s’achève sur un échec. ETRHB a perdu le projet de la réalisation de la Grande mosquée d’Alger. L’offre financière de 1,3 milliard d’euros proposée dans le cadre d’un groupement avec le géant espagnol FCC n’a pas été retenue. La commission des marchés a opté pour le chinois CSCEC. Souvent comparé à Francis Bouygues, magnat français des BTP et de l’audiovisuel, Ali Haddad, le fondateur du groupe, a engagé un programme de diversification des activités. Une réorganisation qui lui permet aujourd’hui LES 500 • ÉDITION 2012

En bref Rang dans les 500 247e Activité BTP Nationalité Algérienne Date de création 1995 Actionnaire Famille Haddad Chiffre d’affaires 2010 517,9 millions de dollars

d’être le numéro un dans le commerce des produits bitumeux en Algérie, ou encore de lancer des projets touristiques d’envergure dans certaines régions du pays. Les Haddad ont aussi investi le monde des médias à travers le quotidien LeTemps d’Algérie et sa version arabophone Wakt el Djazaïr. Actuellement, ils attendent la promulgation de la loi sur l’audiovisuel pour créer leur projet de télévision. Après l’industrie, le tourisme et les médias, le groupe a investi dans le football: en 2010, Ali Haddad a acquis 67 % du capital de l’Union sportive de la Médina d’Alger. Un bémol cependant. Entreprise incontournable en Algérie, ETRHB est quasiment absent à l’étranger. Outre sa compétence technique, il dispose pourtant de moyens financiers conséquents : en témoignent, notamment, les gains de 59,2 millions de dollars engrangés en 2010. Nul doute que les Haddad en profiteront pour se déployer sans tarder à l’international. ●

NOTRE TOP 500 accueille 20 nouvelles entreprises d’Afrique du Nord, dont quelques poids lourds. Parmi ces derniers, Ynna (116e rang), holding du groupe marocain Chaâbi, actif essentiellement dans les BTP, l’industrie et la distribution, affiche un chiffre d’affaires 2010 d’1,2 milliard de dollars (905 millions d’euros). Bien plus loin dans notre palmarès, l’entrée de Mauritanian Copper Mines (MCM, 406e) n’en est pas moins un événement. D’abord parce que rares sont les entreprises mauritaniennes à figurer dans les 500. Ensuite parce que MCM est déjà un géant, avec 265,3 millions de dollars de revenus et près de 110 millions de dollars de bénéfices. Détenu par First Quantum, MCM gère et exploite la mine d’or et de cuivre de Guelb Moghrein. Il emploie 1 200 personnes. Pas moins de sept entreprises égyptiennes intègrent aussi les 500, dont deux par voie d’introduction en Bourse. En 2010, le constructeur immobilier Amer Group (407e) et la société agroalimentaire Juhayna (355e) ont rejoint la Bourse du Caire, faisant au passage toute la lumière sur leurs comptes financiers. Un événement en soi, puisque aucune cotation n’avait eu lieu sur cette place depuis 2008. À noter que la Libye est le seul pays de la zone à ne pas ajouter une nouvelle entreprise à notre classement. La raison est connue : l’absence totale de transparence sous le régime de Kaddafi. Gageons d’ailleurs qu’à Tripoli, comme à Tunis et au Caire, les changements de régime pousseront les entreprises locales à adopter des standards modernes de communication financière. ● F.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29



Managers

71

Ceux qui font bouger l’Afrique Alors que les monopoles, publics ou privés, restent dominants, que business et politique vont souvent de pair, des chefs d’entreprise tentent de faire souffler un vent de liberté sur la scène économique.

Esprit de compétition

Par Frédéric Maury Les 500 • édition 2012

pétrole

Aidan Heavey et Wale Tinubu

duel au sommet

Télécoms au Kenya : Manoj Kohli vs Robert Collymore

algérie

Issad Rebrab et les autres jeune afrique horS-Série n o 29

Zia Soleil

prélude


72

Managers

Prélude Frédéric Maury

Esprit de compétition

P

our le capitalisme africain, l’effondrement des régimes Ben ali et moubarak est un signe d’espoir. Des trabelsi aux materi, en tunisie, en passant par le magnat égyptien de l’acier ahmed ezz, le coup de balai économique qui a accompagné le printemps arabe aura été salutaire sur un point : il a mis fin à la prédation. Qu’il prenne la forme de la menace pure et simple ou de l’autocensure face au pouvoir, ce phénomène, malheureusement, continue un peu partout en afrique. et il serait bien difficile de nommer un pays du continent où il n’a pas cours. « au maroc, nous avons nos propres trabelsi ! » le constat – cinglant – fait par l’un des plus importants patrons du royaume chérifien, miloud chaâbi, souligne ô combien le mélange des genres entre affaires et politique reste un vif sujet d’inquiétude pour les entrepreneurs du continent. Dans beaucoup de pays africains, il reste difficile de trouver un homme d’affaires, puissant ou émergent, qui n’ait pas réussi en partie grâce à ses accointances politiques. La liste des plus riches entrepreneurs africains publiée récemment par le magazine Forbes contient ainsi un certain nombre de tycoons nigérians ou sud-africains qui doivent en grande partie leur succès aux faveurs et aux protections dont ils ont longtemps bénéficié. mais au moins, dans ces pays, un capitalisme africain a-t-il émergé. Dans d’autres, c’est le désert. « il n’y a pas de volonté politique pour encourager l’émergence de groupes industriels privés puissants », tranche ainsi un observateur algérien devant l’extrême rareté des grands noms du capitalisme local.

Heureusement, les choses changent. « le jour où les chefs d’entreprise arrêteront de prévoir leur futur et de fixer leurs ambitions en fonction des élections, nous aurons fait un pas immense. » l’espoir émis par un homme d’affaires tunisien, un « quadra », révèle les aspirations d’une nouvelle génération d’entrepreneurs prêts à en découdre à la fois contre les « protégés », mais aussi contre les monopoles en tout genre, afin d’insuffler en afrique un vent de compétition. Tunisiens, Ivoiriens, Sénégalais, marocains, maliens, sud-africains mais aussi australiens ou indiens, ils sont quelques-uns – présentés dans les pages qui suivent – à porter la concurrence – légale – à son firmament. certains sont partis de rien. D’autres non. certains ont même été protégés chez eux avant de venir livrer bataille à l’étranger. preuve que tout n’est pas si simple dans le capitalisme africain. les politiques, en tout cas, ont un rôle décisif à jouer pour favoriser ces « compétiteurs », en fixant des règles du jeu équitables, applicables à tous et stables dans le temps. sont-ils nombreux à l’avoir compris ? « il est difficile de nommer des politiques africains qui soient réellement libéraux », souligne un économiste du continent. parmi les rares exemples : les différents ministres et responsables économiques rwandais, quelques dirigeants ougandais, un ou deux ministres sudafricains comme trevor manuel, et la nouvelle équipe économique en poste à lagos. c’est peu. mais sans attendre cette révolution des esprits, de nombreux hommes d’affaires se sont tout de même lancés dans l’aventure entrepreneuriale et son corollaire : la compétition. l

Une nouvelle génération d’hommes d’affaires est déterminée à porter la concurrence – légale – à son firmament.

Agence de voyage, Billetterie, Hôtellerie, Tourisme, Location de véhicules

www.ztravelmali.com Hamdallaye ACI 2000, Rue 390, Porte 1886 ◆ 03 BP 170 BKO 03 - Bamako Mali - Tél: +223 20.29.80.54 Cell: +223 66.12.48.48 - Email: zorome@ztravelmali.com


J’ai appris l’importance du travail d’équipe pour atteindre les sommets. Mes forces sont mes connaissances et mon expérience. Je sais toujours retomber sur mes pieds.

HEC Paris. The MBA that builds confidence and inspires trust. www.mba.hec.edu

flashcode

Apprendre à oser.® web

A temps plein ou en alternance. HEC MBA : Inspirer confiance et la créer.


74

Managers

Ils se sont faits tout seuls

Panorama des entrepreneurs, venus d’Afrique ou d’ailleurs, qui dopent l’économie du continent. Portraits réalisés par

AHmed Bey, FrIdA dAHmAnI, SéBASTIen dumoulIn, FrédérIc mAury

Aidan Heavey Président de Tullow Oil À 58 ans, cet IrlandaIs est à la tête de tullow Oil, une des plus étonnantes réussites dans le domaine pétrolier africain. anciencontrôleurdegestiondelacompagnie aérienne aer lingus, il ne connaît rien à l’afrique ni au pétrole lorsqu’il reprend, en 1985, une entreprise familiale qui gère des navires pétroliers à tullow, au sud-ouest de dublin, et la lance dans l’exploration sur ses propres deniers. Il obtient sa première licence au sénégal en 1986. Vingt-cinq ans plus tard, tullow Oil pèse 13 milliards d’euros. en exploitant les réserves trop petites pour intéresser les majors, l’entreprise s’est hissée dans la cour

Wale Tinubu PDG d’Oando Il cOnsacre BeaUcOUP de sOn teMPs à parcourir le monde: représentant des Young Global leaders auForuméconomiquemondialdedavos (suisse) en 2007, coprésident du Forum jeune afrique hors-série n o 29

et

Tolu ogunleSI

des grands. Pendant les quinze premières années, la compagnie se développe lentement, avant de faire un grand saut en l’an 2000 avec le rachat des activités gazières de BP en mer du nord puis, en 2004, en reprenant le sud-africain energy africa, qui lui apporte ses réserves prouvées de 60 millions de barils. surtout, en 2007, la plus belle découverte du groupe décuple ses ambitions. le champ ghanéen Jubilee, dont tullow Oil détient 50 %, contient 1 milliard de barils potentiels. débutée fin 2010, la production atteint aujourd’hui 85 000 barils par jour. le groupe compte 1 400 salariés et travaille dans 22 pays. Mais c’est l’afrique, avec 58 licences dans quinze pays, qui représente les deux tiers de sa production – notamment au Ghana, au Gabon et en Guinée équatoriale – et la quasi-totalité de ses réserves de 1,4 milliard de barils. Un potentiel qui suscite toutes les convoitises : en 2011, tullow Oil a annoncé la cession des deux tiers de ses parts en Ouganda au français total et au chinois cnooc. le prix : 2,1 milliards d’euros. l Tullow oil

AkinTunde Akinleye/ReuTeRs

économique mondial sur l’afrique du cap (afrique du sud) en 2011… derrière sa réputation de chef d’entreprise influent, le succès impressionnant d’Oando, que Wale tinubu a transformé d’une simple société de négoce en un géant pétrolier intégré affichant 2,5 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros) de chiffre d’affaires en 2010, six filiales

et un listing à la Bourse de Johannesburg. au milieu des années 1990, Wale tinubu a abandonné une carrière d’avocat pour entrer dans le monde risqué, mais lucratif, du pétrole, en créant Ocean & Oil. en 2000, il met la main sur Unipetrol, une des plus grandes entreprises de distribution d’essence du nigeria, puis acquiert deux ans plus tard une participation majoritaire dans la filiale locale de l’italien agip. les deux sociétés ont fusionné pour créer Oando, devenu le premier détaillant de produits pétroliers au nigeria. aujourd’hui, les projets sont multiples. Gas Oando & Power investit des centaines de millions de dollars pour construire ce qui sera le plus grand réseau de gazoducs en afrique subsaharienne. Une raffinerie est également en construction à lagos. Mais l’objectif principal de Wale tinubu est de répliquer sa domination de la distribution à l’exploration et la production d’or noir, en extrayant 100 000 barils par jour d’ici à 2013. le « roi du pétrole africain » ne fait que commencer. « Je suis loin d’être satisfait, nous avons seulement gratté la surface », déclarait-il en 2010 à la chaîne américaine cnn. l Les 500 • édition 2012


Managers

Mathieu Kadio-Morokro PCA de Petro Ivoire

olivier par J.a.

Avec 83 millions de dollArs (63 millions d’euros) de chiffre d’affaires et 1,2 million de dollars de bénéfices, Petro ivoire s’est solidement installé dans la distribution d’essence et de gaz en côte d’ivoire. Quelque 28 stations en activité, un objectif de 35 d’ici à deux ans, environ 15 % de part de marché… Face aux majors Total, shell et oil libya, mathieu Kadio-morokro, fondateur de l’entreprise en 1994, et son fils sébastien, aujourd’hui aux commandes, ont su imposer leur marque « africaine » dans le secteur. Après une cotation sur le marché libre parisien depuis septembre 2011, l’objectif est désormais d’étendre les activités dans toute la sous-région. l

Conquérants nigérians Les majors abandonnent l’onshore ? Tant mieux ! Des juniors locales en profitent pour s’engouffrer dans la brèche.

Michael loccisano/aFp

C

hangement de cap dans le pétrole et le gaz nigérians. Le marché, historiquement tenu par quelques multinationales, de Shell à Total, voit aujourd’hui l’émergence de plusieurs explorateurs pétroliers locaux. Leurs noms ? Afren, Conoil, Seven Energy, Seplat ou encore Oando. En levant massivement des fonds en Bourse ou auprès d’investisseurs financiers, ces nouveaux acteurs profitent de la mutation stratégique des majors, qui délaissent peu à peu l’onshore nigérian – notamment en raison de l’instabilité de la zone du delta du Niger – pour se concentrer sur la production au large. Sous la houlette de ses cofondateurs Egbert Imomoh et Osman Shahenshah, Afren a ainsi acquis en 2010, pour 140 millions d’euros, un puits détenu par des majors. La même année, Seplat s’est quant à lui offert 45 % de plusieurs puits, pour 280 millions d’euros. Ses dirigeants, dont le fondateur Ambrosie Bryant Chukwueloka Orjiako et l’actuel patron Augustine Ojunekwu Avuru, sont soutenus par leur nouvel actionnaire de référence, le français Maurel & Prom. De son côté, Seven Energy, dirigé par Kolawole Aluko, entend s’imposer dans le gaz, un domaine encore sousexploité. Cette émergence d’acteurs locaux ne devrait pas cesser : une réforme majeure au Nigeria, le Petroleum Industry Bill, doit en effet favoriser les sociétés locales. l t EgbErt Imomoh, cofondateur d’Afren. Les 500 • éDition 2012

elise Fitte-Duval pour J.a.

Moctar sarr

Patron d’Eydon Petroleum dePuisPlusd’unedécennie, c’est l’un de ses chevaux de bataille : introduire un peu de compétition dans un marché de la distribution de carburants dominé par les multinationales, Total en tête. Pour cet ancien de shell, la réussite s’est tout d’abord nommée elton oil : fondée en 2000, la société a pris environ 10 % du marché sénégalais, avant de s’étendre à d’autres pays de la sous-région. moctar sarr, cofondateur et deuxième actionnaire, quitte l’aventure et crée en 2007 eydon Petroleum.ceréseaudisposeaujourd’hui de six points de vente. l Jeune aFrique hors-série n o 29

75


Managers

CHRIS RATCLIFFE/BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES

76

LES ALCHIMISTES DE RANDGOLD RESOURCES En dix ans, le Sud-Africain Mark Bristow a rendu sa société incontournable. Un succès qui doit beaucoup aux mines ouest-africaines, que supervisent Mahamadou Samaké et Samba Touré.

L

aventure de Randgold Resources, un des gros exploitants de mines d’or en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, commence officiellement en 1995, lorsque la société est créée. Elle remonte en fait à beaucoup plus loin, puisqu’elle est le fruit d’une restructuration de Randgold & Exploration, elle-même héritière de Rand Mines, une compagnie sud-africaine née à la fin du XIXe siècle. À ses débuts, l’entité n’a que quelques petites mines dans son portefeuille. Le tournant a lieu en 2000 avec la découverte de la mine d’or de Morila, à 280 km au sud-est de Bamako. Ce gisement, l’un des plus riches du Mali avec 212 tonnes d’or sous terre, a été mis au jour par Mark Bristow (photo), actuel PDG, et ses équipes. Ce géologue de formation est convaincu que Morila fera de sa société un acteur de poids. À l’époque, le prix de l’or est au plus bas, mais peu importe, Randgold investit massivement: 115 millions de dollars (environ 120 millions d’euros à l’époque). Dix ans plus tard, à 52 ans, Mark Bristow dirige un groupe devenu incontournable. Il emploie plus de 7000 personnes,

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

a extrait douze tonnes d’or du sol africain en 2010 et réalisé 120 millions de dollars (90,5 millions d’euros) de profits, pour un chiffre d’affaires de 485 millions de dollars. Certes, la hausse ininterrompue du prix de l’or depuis onze ans a aidé. Rien qu’en 2010, il a bondi de 32 %, avant d’atteindre de nouveaux records en 2011. La crise économique mondiale conforte en effet le métal précieux dans son statut de valeur refuge. Mais c’est surtout l’expansion des mines de Randgold qui explique cette croissance effrénée, particulièrement dans l’Ouest africain, secteur clé où Mahamadou Samaké et SambaTouré occupent respectivement les postes de directeur général et directeur opérationnel. Les équipes internes de l’entreprise comptent 70 géologues qui analysent relevés topographiques et anomalies électromagnétiques pour déceler les mines d’or. Ce qui leur a réussi à de nombreuses reprises en dix ans. Les mines ainsi découvertes, sans pour autant atteindre la taille de Morila (dont Randgold détient 40 %, à égalité avec AngloGold Ashanti, le reste revenant

à l’État malien), n’en sont pas moins des découvertes de taille. Le complexe minier de Loulo, dans l’ouest du Mali, est entré en service en 2005. Propriété de Randgold à 80 %, il comprend trois mines à ciel ouvert et deux souterraines, et contient 184 t d’or. Puis la découverte et la mise en service du gisement deTongon, dans le nord de la Côte d’Ivoire, officiellement inauguré par le président Alassane Ouattara en octobre 2011 – un an après avoir coulé son premier lingot malgré le contexte politique troublé –, viennent ajouter au portefeuille de Randgold les 113 t d’or de ses entrailles. Et ce n’est pas fini. Dans les prochaines années, la mine de Massawa, dans l’est du Sénégal, entrera également en service, ajoutant ses propres 85 t. Enfin, le gisement de Kibali, en RD Congo, dont Randgold détient 45 % (à nouveau à égalité avec AngloGold Ashanti), pourrait être la plus grande mine d’or du continent, hors Afrique du Sud: il commencera à produire en 2013. En dix ans, Mark Bristow, Mahamadou Samaké et SambaTouré auront transformé tout ce qu’ils ont touché en or. ● LES 500 • ÉDITION 2012



Managers

Gervais Koffi Djondo PCA d’Asky Airlines ANCIEN MINISTRE TOGOLAIS, cofondateur de la plus grande banque panafricaine, Ecobank, Gervais Koffi Djondo est aussi l’homme qui a porté Asky Airlines sur les fonts baptismaux. Après moins de deux ans, le succès est au rendez-vous : la nouvelle compagnie ouest-africaine a transporté plus de 250 000 passagers, avec un taux de remplissage proche de 75 %. Elle s’est développée rapidement, avec, déjà, une vingtaine de pays desservis, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Gervais Koffi Djondo a donc réussi sa première mission. Désormais l’objectif est clair : parachever le réseau régional, notamment en parvenant à prendre pied à Dakar, où les autorités supportent mal la concurrence potentielle faite à Senegal Airlines, avant de s’étendre à l’international. Asky Airlines parviendrait-il à réussir là où tant d’autres, d’Air Afrique à Air Sénégal, ont échoué, et à gripper un peu la domination des grandes compagnies européennes sur cette partie du continent ? ● DR

Joseph Arumemi-Ikhide PCA d’Arik Air AU COURS DU PREMIER SEMESTRE DE 2011, Arik Air a transporté 1,04 million de passagers sur son réseau de 120 vols quotidiens. En activité depuis mi-2006 après la reprise des lignes de la défunte Nigeria Airways, c’est peu de dire que la compagnie privée a créé la surprise. Leader au Nigeria, elle opère plusieurs routes régionales et dessert également New York, Londres et Johannesburg. À la manœuvre, la famille Arumemi-Ikhide. Homme d’affaires influent et prospère, le père, Joseph, a créé le transporteur. Le fils, Michael, le dirige depuis la fin 2009, après avoir monté et piloté les activités internationales d’Arik Air. Dans un ciel subsaharien plutôt déprimé, Arik Air, qui vient de devenir membre de l’Association internationale du transport aérien (Iata), semble en bonne voie pour rejoindre les quelques références continentales, de Kenya Airways à South African Airways. ●

CHASSÉ-CROISÉ DANS LE CIEL MAROCAIN Alors que la RAM perd de l’altitude, Air Arabia s’affirme comme la petite qui monte.

S

ecret-défense ! avant d’en racheter une Les parts de marché autre en 2010 (Jet4You), des compagnies dans il aligne les pertes. Avec le ciel marocain sont une la hausse des cours information bien gardée : de l’or noir, l’arrivée le département des de Ryanair et d’EasyJet statistiques de l’Office a largement contribué national des aéroports à faire vaciller la RAM. (Onda) la possède, Mais la compétition mais il ne la divulgue pas, a aussi un aspect positif : tenu par des accords de entre 2004 et 2010, le confidentialité avec trafic passagers dans les transporteurs. L’enjeu les aéroports marocains est de taille : mesurer a bondi de moins de le poids des uns et 8 millions à 15,5 millions. ADEL ALI, fondateur de la compagnie Air Arabia. des autres depuis la Certaines compagnies libéralisation du ciel sont même allées plus marocain en 2004 et l’accord Open Sky avec l’Europe loin, comme Air Arabia, dirigée par le très réputé de 2006. Adel Ali. En 2009, l’entreprise a créé son propre hub Un chiffre a toutefois été avancé par plusieurs à Casablanca, le consacrant – pour l’instant – aux vols médias locaux : les compagnies à bas coût vers l’Europe, continent qu’elle connecte même représenteraient désormais 35 % du marché. La part avec quelques autres capitales d’Afrique du Nord. de marché de Royal Air Maroc (RAM) a officiellement Le succès a été immédiat, avec 77 000 passagers glissé de plus de 60 % à 47 % en 2010. Le transporteur transportés en trois mois d’activité. Mais depuis, national, dirigé depuis 2006 par Driss Benhima, impossible de connaître la part de marché de a beau avoir créé sa propre compagnie low-cost, la compagnie. Secrètement gardée. ● KAMRAN JEBREILI/AP/SIPA

78

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LES 500 • ÉDITION 2012



Duels Au soMMeT

80

Télécoms Guerre des prix au Kenya Manoj Kohli

Robert Collymore PDG de Safaricom

L’IndIen étaIt attendu, il n’a pas déçu. À peine arrivé au Kenya, airtel a réduit ses tarifs de 7 à 3 shillings (2 centimes d’euro) la minute de communication, avant de récidiver, six mois plus tard, en descendant à 1 shilling. Le succès a d’abord été impressionnant, le nombre de souscripteurs passant de 1,8 million à 3,8 millions entre juin 2010 et mars 2011. « Pas une guerre des prix, mais des prix compétitifs », s’est justifié Manoj Kohli, patron afrique d’airtel. La suite a été moins glorieuse. en 2010, la société a enregistré une perte record de 108 millions de dollars (81,5 millions d’euros) au Kenya. et entre mars et juin 2011, 200000 clients l’ont quittée. l

dePuIs janVIeR 2011, il est le nouveau patron du leader des télécoms au Kenya (69 % de part de marché), et donc en première ligne face à l’offensive d’airtel. après avoir qualifié la guerre des prix de « moralement répréhensible », il a accusé son concurrent de mener le secteur à sa perte. safaricom a souffert, avec une part de marché en recul (80 % mi-2010), mais a tout de même gagné 1,1 million de souscripteurs et son chiffre d’affaires a continué sa progression, profitant de l’explosion de son offre de paiement mobile. Le 1er octobre 2011, Collymore a décidé de relever tous les tarifs d’appel de 1 shilling en moyenne. Preuve que la guerre est terminée ? l

Au Maroc, un clash illimité

Frank Timis

Frédéric Debord

African Minerals hassaN ouazzaNi

IL n’a Pas hésIté à se risquer en sierra Leone. en 2004, sa société y découvre le gisement de tonkolili et ses réserves d’une quinzaine de milliards de tonnes de fer. La première cargaison a quitté la mine fin 2011. avec une capacité annuelle d’une quarantaine de millions de tonnes à partir de 2016, un nouveau géant va naître. un pion de plus dans la tentative de briser l’oligopole du fer formé par Vale, Riotinto et BhP Billiton (70 % de la production mondiale). l

Inwi 7,3 MILLIons d’aBonnés, 20,2 % de part de marché: lancé en mars 2010, le dernier venu des opérateurs mobiles marocains s’est fait une place face à Maroc télécom et Méditel. avec Frédéric debord à sa tête, Inwi a introduit le tarif unique pour tous les appels en prépayé ainsi que le concept d’illimité: appels illimités vers les numéros Inwi, accès internet mobile illimité… seule déception : l’échec sur les formules d’abonnement (5 % de part de marché). l

Tom Albanese

Abdeslam Ahizoune

Rio Tinto

Maroc Télécom

huItans après l’obtention d’une concession à simandou, en Guinée, les avancées sont minces. suspecté d’avoir simplement voulu mettre la main sur un gisement de classe mondiale, Riotinto a dû verser 470 millions d’euros à Conakry et s’est engagé à développer rapidement la mine. Le coût, estimé à 7,5 milliards d’euros, comprend la construction d’un chemin de fer de 650 km et d’un port. l

JeuNe afrique hors-série N o 29

alexaNdre dupeYroN

eric taYlor/BloomBerg

Kalpesh lathigra pour J.a.

Bras de fer ouest-africain

Noor Khamis/reuters

Bharti

Directeur général d’Airtel Africa

IL est Passé par de meilleurs moments. Certes, Maroc télécom reste extrêmement rentable, avec une marge ebitda de plus de 40 %, mais sa part de marché au Maroc s’est effondrée depuis le lancement d’Inwi, de plus de 60 % à 47 %. Pour la première fois, le chiffre d’affaires a baissé. autre source d’inquiétude: les filiales africaines, qui devraient faire office de relais de croissance, tardent à jouer ce rôle. l Les 500 • éditioN 2012


Définition et conduite de la politique monétaire

Émission de la monnaie

Conduite de la politique de change

Promotion de la stabilité financière

Gestion des réserves officielles de change

Promotion des systèmes de paiement et de règlement

La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) est la Banque Centrale de la CEMAC, pilier de la coopération monétaire, fleuron et socle de l’intégration dans la CEMAC.

Communiqué

La BEAC est la Banque centrale commune des six États qui constituent la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale, la CEMAC : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad.

semble des pays de l’UMAC et en garantit la stabilité. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son soutien aux politiques économiques générales élaborées par les États membres. Chargée à ce titre de définir et de conduire la politique monétaire de l’UMAC, de conduire la politique de Les 22 et 23 novembre 1972, furent signés à Brazzaville au change, de gérer les réserves officielles de change des ÉtatsCongo les accords de coopération monétaire, qui portèrent membres, de veiller au bon fonctionnement des systèmes la BEAC sur les fonds baptismaux. de paiement et de promouvoir la stabilité Précieux héritage de leurs liens 1972-2012 : Quarante ans au financière, la BEAC est un organe essenhistoriques et privilégiés noués tiel de l’intégration économique en Afrique service de l’Afrique Centrale Centrale. avant les indépendances, la BEAC témoigne de la ferme volonté des États membres de poursuivre une coopération monétaire Grâce, d’une part, à l’esprit de solidarité et de discipline mutuellement bénéfique, pilier de l’intégration dans la de ses États membres et, d’autre part, à la capacité d’adapsous-région de l’Afrique Centrale. Ce, au service de leurs tation à son environnement en perpétuel mouvement, la Peuples respectifs. BEAC continue de donner satisfaction à tous les acteurs du développement économique et social des États de la La BEAC est un établissement public international afri- CEMAC. Son efficacité, son indépendance et son autorité cain régi par ses statuts, la Convention instituant l’Union sont le gage de la confiance des populations et des entreMonétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) ainsi que la prises, africaines ou internationales, en la monnaie émise Convention de coopération monétaire passée entre la par la BEAC. En effet, le franc de la Coopération FinanFrance et les États membres de l’UMAC. cière en Afrique Centrale (franc CFA) est l’une des monnaies africaines les plus stables depuis les indépendances, La BEAC émet la monnaie unique, le franc CFA, ayant du fait, en particulier, d’une politique monétaire rigoureuse cours légal et pouvoir libératoire sur le territoire de l’en- et clairvoyante.

BEAC, Banque des États de l’Afrique Centrale BP 1917, Yaoundé, Cameroun - Tél. : (+237) 22 23 40 30, Fax : (+237) 22 23 34 68 - www.beac.int

MABOUP

Banque des États de l’Afrique Centrale


Managers

niCoLas fauqué/iMaGesdetunisie.CoM

Hichem Elloumi PDG de Coficab (Groupe Elloumi) la CrisE monDialE DE l’aU tomoBilE et la révolution tunisienne n’ont eu que peu d’effets sur le Groupe Elloumi, leader de l’industrie du câble. Bien au contraire. le groupe de 7 000 employés, fondé en 1946 par taoufik Elloumi et aujourd’hui dirigé par ses enfants faouzi, Hichem et selma, gagne en compétitivité et poursuit son développement international.

En juillet 2011, Hichem Elloumi, patron de la filiale Coficab, a annoncé une progression de 35 % du chiffre d’affaires. Une « forte croissance » qui n’a pas été trop affectée par les troubles sociaux que, conséquence de la révolution, le groupe a dû résoudre. « il n’y a pas eu de conflit, mais un dialogue qui a abouti à un consensus et instauré de nouvelles relations entre l’encadrement

Slim Zeghal PDG d’Altea Packaging En six ans, il a transformé une PmE tunisienne de premier plan en leader méditerranéen – en concurrence, notamment, avec la multinationale australienne amcor. slim Zeghal a pris les commandes en 2005 de la maison familiale spécialisée dans l’emballage, rebaptisée altea Packaging, et l’a lancée à la conquête de l’afrique du nord en rachetant des sociétés locales. « nos parts de marché sont de l’ordre de 30 % en tunisie, 23 % en égypte, 5 % en algerie, 4 % au maroc et beaucoup dr

82

jeune afrique hors-série n o 29

et le personnel », précise le patron de Coficab. Depuis 2006, la firme a atteint un palier de croissance en se déployant à l’international et particulièrement en roumanie, puis au Portugal, au maroc et en égypte. face à la concurrence des multinationales implantées en tunisie, Coficab s’est concentré sur l’internationalisation de ses activités et a engagé une stratégie de proximité, géographique et technologique, afin de répondre aux exigences en termes de logistique et de développement de produits. Conformément à cet objectif, une implantation au Brésil est en cours, et Hichem Elloumi le confirme : « notre plan d’expansion internationale suit le calendrier prévu. » avec 25 % du marché euroméditerranéen, le Groupe Elloumi affichait en 2009 un chiffre d’affaires de près de 597 millions de dollars (416 millions d’euros). il consolide sa position en tunisie en créant une nouvelle unité de production qui emploie 1000 personnes à Kasserine, et en se diversifiant dans l’agroalimentaire. « l’objectif est de relever tous ensemble le défi de la croissance, de l’emploi et de l’investissement, assure Hichem Elloumi. notre groupe s’inscrit pleinementdansl’impérativedynamique de l’investissement et du développement régional. » loin des pressions politiques, le Groupe Elloumi a choisi la stratégie plutôt que l’opportunisme d’affaires. l

moins en france, car le marché est bien plus vaste, explique-t-il. nous exportons aussi au sénégal, au Cameroun, au soudan, en libye, en allemagne, en Belgique et au royaume-Uni. » De 55 millions de dollars en 2007, le chiffre d’affaires a bondi à 103,3 millions de dollars (78 millions d’euros) en 2010. Pour se développer et exporter le savoir-faire de l’entreprise et de ses 780 employés, slim Zeghal, en patron moderne, s’est appuyé sur des investisseurs financiers, dont tuninvest. De quoi opérer quelques acquisitions ciblées tout en conservant le management du groupe. Et même si 2011 devrait s’achever avec un chiffre d’affaires en baisse de 10 % en raison des difficultés économiques en tunisie et en égypte, la confiance reste entière. après tout, altea n’en est qu’au début de son aventure… l Les 500 • édition 2012



Managers

84

Meïssa Ngom

EMMANUEL DAOU-BAKARY POUR J.A.

PCA de Money Express

Mossadeck Bally PDG du groupe Azalaï DANS LE PAYSAGE HÔTELIER africain, les chaînes sont rares. Il y a Accor, l’historique. Radisson, depuis peu, et demain peut-être InterContinental, qui revient dans la région via Dakar, ou encore Starwood et Marriott. Et il y a Azalaï. Le groupe ouestafricain basé au Mali, né au milieu des années 1990, possède aujourd’hui six hôtels réunis sous une même marque, de Cotonou à Bissau en passant par

Ouagadougou et Bamako. En tout, la capacité d’Azalaï s’élève à 700 chambres. Un premier pas. Pour Mossadeck Bally, ancien commerçant reconverti en promoteur d’hôtels, la réussite passe désormais par la poursuite de la conquête régionale : vers le Sénégal, le Niger, la Guinée et la Côte d’Ivoire, d’une part, mais aussi, dans un second temps, vers le Ghana ou la Mauritanie. En attendant l’Afrique centrale ? ●

LE TRANSFERT d’argent en Afrique, c’est Western Union, MoneyGram, quelques banques qui ont développé leur propre système et… Money Express. La société sénégalaise a été fondée en 2002 par Meïssa Ngom, patron du groupe Chaka, spécialisé dans l’informatique, les nouvelles technologies et les centres d’appels. Elle a pris sa place sur le marché : une présence dans 50 pays, dont 24 en Afrique, 315 millions d’euros transférés en 2010… Certes, le chiffre d’affaires reste modeste (2,3 millions d’euros en 2010). Mais Money Express, dirigé depuis 2009 par Ababacar Seck, veut grandir : son introduction sur le marché libre Euronext de la Bourse de Paris, en septembre 2011, va en tout cas dans ce sens. ●

Youssef Omaïs Patron de Patisen

DR

PRUDENCE NGOM/CHAKA

RETENEZ SON NOM: Youssef Omaïs est désormais le challengeur de l’agroalimentaire au Sénégal et même en Afrique de l’Ouest. Le fondateur de Patisen a détrôné le géant du chocolat Barry Callebaut avec sa pâte à tartiner. La PME produit aussi du bouillon en cube et de la margarine pasteurisée, tout en distribuant auprès des professionnels des produits alimentaires importés. Youssef Omaïs affirme exporter dans une vingtaine de pays et veut résolument se développer dans la sous-région, notamment avec l’aide de la Société financière internationale. La filiale de la Banque mondiale vient de lui accorder un financement de 11 millions d’euros. L’objectif – doubler le chiffre d’affaires, proche aujourd’hui de la centaine de millions de dollars – est ambitieux : les multinationales de l’agroalimentaire veillent au grain dans la région. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LES 500 • ÉDITION 2012


OLIVIER POUR J.A.

Managers

Stéphane Eholie PDG de Simat SIMAT A SOUFFERT, mais Simat a survécu. Le manutentionnaire ivoirien, créé et détenu par Stéphane Eholie, a énormément pâti de la crise postélectorale, du fait de sa position importante en matière d’importations en provenance du Mali et du Burkina Faso. L’événement a été d’autant plus difficile que la société était en plein développement, dans un marché difficile tenu par quelques grands acteurs comme Bolloré, Sea-Invest ou Necotrans. Elle a atteint 21 millions de dollars (15,8 millions d’euros) de chiffre d’affaires en 2010, contre 14 millions trois ans plus tôt. Précurseur, Stéphane Eholie a introduit Simat en Bourse en 2007. Et a passé une bonne partie de l’année 2010 à préparer l’arrivée de plusieurs capital-investisseurs afin de doper ses activités, à Abidjan comme à San Pedro. ●

Mohamed Kamal Mernissi Président de Promopharm S’ADOSSER POUR S’OUVRIR de nouveaux horizons de commercialisation. Ainsi peut-on résumer le choix de Mohamed Kamal Mernissi, président du laboratoire pharmaceutique Promopharm, qui a cédé le contrôle de sa société au jordanien Hikma Pharmaceuticals pour 81 millions d’euros. Hikma distribue en effet ses médicaments en Afrique du Nord et dans le Golfe. Cette occasion de s’assurer une belle sortie financière – Mohamed Kamal Mernissi aura 70 ans en 2012 – est aussi, selon ce pharmacien de formation, une consécration pour ceux qui se sont battus pour « l’implantation d’une industrie pharmaceutique nationale ». Promopharm possède 4 % du marché marocain et a réalisé 33 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010. Le fils de Mohamed Kamal Mernissi, Tahar, directeur général depuis plus de dix ans, semble tirer profit lui aussi de l’opération : les équipes dirigeantes ont en effet été maintenues par Hikma, qui entend s’appuyer sur les compétences qu’elles ont développées depuis deux décennies. ● LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Des solutions pour un avenir fertile Wabco Group

152, avenue de Malakoff F - 75116 PARIS Tél. : +33 (1) 45 02 04 40 Fax : +33 (1) 45 02 11 59 info@wabco-cotia.fr

Wabco Cotia

Zone franche industrielle 09 B.P. 9155 LOMÉ - TOGO Tél. : +228 22 71 72 68 Fax : +228 22 71 72 69 info@wabcocotia.com

QUALITÉ EXPERTISE PARTENARIAT


Managers

Issad Rebrab PDG de Cevital PASQUESTIONdemettreunterme à la politique de diversification de ses activités. Après l’agroalimentaire, le verre plat, l’électronique, la distribution, la construction et l’agriculture, le patron du groupe Cevital veut investir dans la production d’énergie solaire. Pour y parvenir, il a misé sur l’initiative Desertec Industrial, qui consiste à produire 15 % des besoins en électricité des pays européens à partir de centrales solaires installées au Maghreb. D’après ce libéral convaincu, l’Algérie doit impérativement profiter de cette opportunité et éviter de se faire « doubler » par ses voisins marocain et tunisien. Actuellement,legouvernementnesemble pas réellement convaincu par la nécessité de participer à cette initiative : ces derniers mois, les autorités ont multiplié les déclarations contradictoires à ce propos. Mais Issad Rebrab sait pertinemment que l’Algérie, un des principaux fournisseurs de gaz de l’Europe, ne ratera pas cette opportunité. En parfait stratège, le patron

située à une centaine de kilomètres à l’est d’Alger. L’ambitieux projet se composait d’une multitude d’unités de production installées autour d’un hub portuaire. La réaction des autorités ne s’est pas fait attendre : le président Abdelaziz Bouteflika a décidé, à travers une instruction à son ministre chargé des Travaux publics, que la réalisation de ports en eaux profondes devait rester du ressort exclusif de l’État. En l’absence de port de grande capacité, le projet Cap 2015 a fini par tomber à l’eau. En fait, les relations entre le patron du groupe Cevital et Alger fluctuent au gré des événements. Lorsque au lendemain des violentes émeutes de janvier 2011, causées par une hausse brutale des prix des matières alimentaires de base, le gouvernement se devait de réagir très vite pour instaurer la paix sociale, Cevital, premier producteur d’huile et de sucre, est devenu un partenaire incontournable. Il profitera largement de la cagnotte de 300 millions d’euros débloquée par le gouvernement pour soutenir les prix de ces produits. ●

de Cevital place donc ses pions. C’est exactement ce qu’il avait fait en 2001 en entrant dans le capital d’Orascom Télécom Algérie, propriétaire de l’opérateur Djezzy. Même s’il reste actionnaire minoritaire, Rebrab a fait une excellente opération financière en misant sur un secteur en constante évolution. Reste que sa stratégie ne paie pas toujours. En 2007, il a annoncé son intention de lancer Cap 2015, une mégazone industrielle installée à Cap D jinet, localité balnéaire

IAN HANNING/REA

EN ALGÉRIE, LES INDÉPENDANTS SONT ENCORE RARES Le patronat local est constitué essentiellement de managers de PME et d’entreprises qui dépendent de la commande publique.

L

es grands patrons ne sont pas légion en Algérie. Étrange situation pour un pays qui est entré dans l’économie de marché depuis plus de vingt ans. Il suffit de voir la composition du Forum des chefs d’entreprise pour constater que le patronat algérien est constitué essentiellement de managers de PME et d’entreprises qui profitent largement de la commande publique. Aujourd’hui, le club des véritables capitaines d’industrie ne dépasse pas la quinzaine de membres. Parmi eux figure Djilali Mehri, quinquagénaire discret qui a débuté sa carrière dans le négoce international. Après l’agroalimentaire (il est propriétaire d’une usine Pepsi), il se consacre aujourd’hui au secteur du tourisme. Partenaire

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

SIDALI DJENIDI

86

Après l’agroalimentaire, DJILALI MEHRI se consacre aujourd’hui à l’hôtellerie.

du français Accor, il envisage de construire une quarantaine d’hôtels à travers le pays. Il est, entre autres, patron du prestigieux Royal Hôtel, établissement de luxe situé au cœur d’Oran. Laïd Benamor mérite lui aussi le statut de capitaine d’industrie. Son groupe Benamor s’est imposé comme leader dans la production de pâtes alimentaires et de conserves. Avec un chiffre d’affaires de 250 millions de dollars (190 millions d’euros) en 2010, il fait partie des rares entreprises qui parviennent à placer leurs produits sur les marchés étrangers. Cette réussite, le groupe la doit en partie au partenariat qu’il entretient avec les céréaliculteurs et les producteurs de tomates industrielles. ● LES 500 • ÉDITION 2012


Nous avons grandi avec l’Afrique Le groupe Advens est le partenaire agroalimentaire de l’Afrique depuis plus de 20 ans. Avec ses filiales Suneor et Geocoton, Advens valorise les filières agricoles de l’arachide et du coton, deux ressources essentielles pour le continent. Premier groupe à s’appuyer sur des partenariats gagnantgagnant avec tous les acteurs, du cultivateur au consommateur, Advens participe activement à l’essor de l’Afrique.

Partenaire de l’essor de l’Afrique


Document :JEUNE AFRIQUE agola guinee11-11(19,5x27cm).pdf;Format :(195.00 x 270.00 mm);Date :23. Nov 2011 - 12:40:24

ECOUTER

INNOVER ASSURER

ANGOLA BENIN BURKINA FASO CAMEROUN COTE D'IVOIRE FRANCE GABON GHANA GUINEE MADAGASCAR MALI MAROC SENEGAL TOGO

www.groupecolina.com


Classements

89

La hausse s’accélère

La Diamond Trading Company, coentreprise entre DE BEERS et l’État botswanais.

PANORAMA

Pleins feux sur le capitalisme africain LES 500 • ÉDITION 2012

CLASSEMENT GÉNÉRAL

CLASSEMENTS PAR RÉGIONS

CLASSEMENTS PAR SECTEURS JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

PER-ANDERS PETTERSSON/GETTY IMAGES

En 2010, le chiffre d’affaires cumulé des 500 premières entreprises africaines a progressé de 17,7 %, à 690 milliards de dollars. Avec de forts contrastes entre les pétrolières et les télécoms, en recul, et des minières en pleine forme.


90

Classements

Panorama Pleins feux sur le capitalisme africain Certes, aucun groupe du continent ne pointe encore son nez dans le top 500 mondial. Mais cela ne saurait tarder, tant les progrès des leaders locaux sont spectaculaires. Analyse de notre palmarès 2011.

FRÉDÉRIC MAURY

L

500 premières entreprises africaines est spectaculaire: pour la première fois, le chiffre d’affaires cumulé des 100 premières dépasse largement celui du numéro un mondial, l’américain Walmart. Les 50 premières se glissent – toujours en cumulé – au deuxième rang, alors qu’elles pointaient il y a cinq ans en cinquième position. Les dix premières, enfin, s’installent à la treizième place (quinzième auparavant). En termes de bénéfices, la progression africaine est encore plus impressionnante: le résultat net cumulé des 50 premières est très proche de celui affiché par le plus rentable des groupes mondiaux en 2010, Nestlé.

e regard du monde sur les économies africaines change. La faculté de la plupart d’entre elles à résister au choc économique international de 2008-2009 a inscrit leur capacité de résilience dans l’esprit des investisseurs internationaux. Même constat du côté des 500 premières entreprises du continent qui, de surcroît, ont prouvé en 2010, alors que les économies mondiales repartaient doucement, qu’elles pouvaient accélérer. Ainsi, après la stagnation connue en 2008 mais également en 2009, année au cours de laquelle INCERTITUDE. L’année 2010 a donc globalement les revenus de nos 500 n’avaient progressé que été bonne pour les entreprises africaines. Et si d’un mince 3,4 %, le chiffre d’affaires cumulé 2011 semblait devoir s’engager sous les meilleurs des plus grandes entreprises africaines a bondi auspices, la réalité est désormais plus nuancée. de 17,7 %. Pour atteindre 690 milliards de dollars L’Afrique du Nord est entrée dans une période (510 milliards d’euros). En cinq exercices, ce total de forte incertitude. Dans la foulée du Printemps a progressé de plus de 75 %. arabe, la Tunisie et l’Égypte Conséquence logique de ont vu leur croissance écoSeuls éligibles au cette accélération : le capinomique à court terme s’afclassement de Fortune, talisme africain se fait petit faisser: selon les dernières Sonatrach et Sonangol à petit une place parmi les évaluations du Fonds grands de ce monde. en sont toujours exclus. monétaire international Certes, aucun groupe (FMI), la Tunisie devrait africain ne pointe encore son nez dans le classeconnaître une croissance nulle sur l’ensemble de ment des 500 premières entreprises mondiales du l’année 2011 (contre 3,1 % en 2010) et l’Égypte une magazine américain Fortune, où le dernier seuil croissance de 1,2 % (contre 5,1 %). Épargnée par d’entrée connu était de 19,5 milliards de dollars de les révolutions et favorisée par l’envolée des cours revenus. Seules éligibles, les pétrolières Sonatrach du baril, l’Algérie n’en connaîtra pas moins en 2011 et Sonangol restent toujours exclues de ce classeune croissance molle, à moins de 3 %. Ni mieux ment de référence… Pour autant, le progrès des ni moins bien que les autres années. Le Maroc, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LES 500 • ÉDITION 2012


91

en revanche, semble bénéficier d’un plus grand dynamisme économique, avec une prévision de croissance à 4,6 %. À l’inverse, l’Afrique subsaharienne semblait toujours, mi-2011, maintenir le cap de la croissance, malgré l’effondrement des perspectives économiques aux États-Unis et en Europe. Preuve

DANS UNE BOUTIQUE MTN, À JOHANNESBURG. Concurrence oblige, l’opérateur de téléphonie mobile a vu ses bénéfices reculer en 2010.

NAASHON ZALK/BLOOMBERG/GETTY IMAGES

supplémentaire que le continent a très nettement réorienté depuis quelques années son activité économique vers les pays émergents, notamment la Chine. La plupart des pays de cette zone ont retrouvé en 2011 des niveaux de croissance à peu près similaires à ceux connus avant la crise internationale de 2008. « La croissance du PIB réel

F+,FDC+2A62A /))?0?+7 ;/7;/ +2 0'A+ -&?;/?F+. 2?(+F?6. 0/2(/ 3F6116;?77+. F*-*0* +A 065+F/>2

;8@E8 08:!I"G9IH8: +#GH%<4:I $ E8@E8 I"G9B! $ ;8@E8 %4:I=

C5A +>F/,+

(%#" %!)$#" &%'"

2%( ( "($ 6* "$ #5&4,/!-0'+143'.'+ )))./!-0'+143'.'+


92

Classements UNE ANNÉE DE FORTE REPRISE

LE CAPITALISME AFRICAIN S'AFFIRME DANS LE MONDE…

… ET BRILLE PAR SES BÉNÉFICES

Chiffre d'affaires cumulé (en milliards de dollars)

Chiffre d'affaires (en milliards de dollars)

Résultat net (en milliards de dollars)

800

CA cumulé des 100

700

421,8

CA cumulé des 50

600

381,3

07

08

09

32,6

Gazprom Exxon Mobil

273,4

China National Petroleum

06

RN cumulé des 50

378,2

Sinopec Group

2005

32,8

354,7 308,9

21

Royal Dutch Shell

20,1

AT&T

19,9

226,3

Petrobras

19,2

Toyota Motor

221,8

Chevron

0

250

C’est une nouveauté : la part des télécoms dans les revenus des 500 régresse, de 12,4 % à 11,3 %.

classement exclusif des 500 premières entreprises africaines qui vous est présenté dans les pages qui suivent est plein de surprises. Première d’entre elles: le tassement – en valeur relative – du secteur des hydrocarbures dans son ensemble

RN cumulé des 10

240,2

en Afrique subsaharienne devrait atteindre en moyenne 5,25 % à 5,75 % en 2011-2012 », estiment les experts du FMI. À quelques nuances près : les pays à revenu intermédiaire, davantage intégrés à l’économie mondiale, croîtront moins vite. C’est le cas notamment de l’Afrique du Sud, où il est fort probable que les entreprises locales cherchent à s’étendre sur le reste du continent pour dynamiser leurs activités. En revanche, le PIB des pays exportateurs

TASSEMENT DE L’OR NOIR. Dans le détail, le

31,9 30,5

State Grid 10

de pétrole pourrait croître de 6 % en 2011 et de 7,2 % en 2012. Toutefois, ce panorama séduisant semble devoir être pondéré par la reprise inflationniste dans plusieurs pays africains, notamment au Kenya, où les prix se sont littéralement envolés en 2011. Les conséquences pour l’économie et les entreprises pourraient être importantes si le phénomène se poursuivait…

41,3

Nestlé

Exxon Mobil BP

400

RN cumulé des 100

Royal Dutch Shell

500

300

484,2

Walmart

29

Seules sociétés de notre top 500 perdent de l’argent.

500

19 0

10

20

30

40

50

se confirme. Alors qu’elle atteignait 26 % du chiffre d’affaires cumulé en 2008, la part de l’or noir est tombée à 18,5 % en 2009 et reste à peu de chose près au même niveau en 2010. Après une année 2009 très difficile, le cours du baril est resté stable la plus grande partie de l’année 2010, n’augmentant considérablement qu’à partir du dernier trimestre. Mais la volatilité est forte, un élément difficile à gérer pour les géants des hydrocarbures. En 2010, alors que l’algérien Sonatrach multipliait ses profits en dollars par 2,4, l’angolais Sonangol voyait son résultat net reculer de 41,9 %. Certes, le constat doit être nuancé, du fait de l’absence de plusieurs compagnies pétrolières dans notre palmarès, dans un secteur trop souvent marqué par l’opacité. Parmi elles, la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), la National Oil Corporation (Libye) et l’Egyptian General Petroleum Corporation (EGPC). Mais ces géants ont toujours été absents de notre classement : les tendances n’en sont donc pas faussées. Autre nouveauté: la part des télécoms régresse, une première depuis que Jeune Afrique réalise ce classement. Sa part dans les revenus des 500 passe en un an de 12,4 % à 11,3 %. En fait, ce n’est qu’une demi-surprise : le niveau de pénétration dans la plupart des pays frôle désormais les 50 %,

LES ROIS DES BÉNÉFICES… ET LES AUTRES LES PLUS GROS SONT-ILS LES PLUS RENTABLES ? Pour les trois premiers rangs de notre palmarès, oui. Pour la suite, c’est plus compliqué. Numéro quatre de l’année en termes de bénéfices, Kumba Iron Ore n’est que 20e en matière de revenus. Idem pour le sixième, Anglo American Platinum (15e pour les revenus), le septième, Remgro (75e), ou le huitième, Total E&P Angola (52e). Même si globalement les télécoms, l’exploitation pétrolière et les mines se situent en 2010 parmi les activités les plus rentables, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

aucune généralisation sectorielle n’est possible. Preuve qu’une entreprise bien gérée, quelle que soit son activité, peut faire de confortables bénéfices. Du côté des pertes, somme toute assez rares, les plus notables sont celles de De Beers, qui se remet à peine de la violente crise qu’il a connu en 2009 ; d’Airtel au Nigeria ; de la Société tunisienne des industries de raffinage ; de Royal Air Maroc. Ces entreprises ont perdu plus de 100 millions F.M. de dollars en 2010. ● LES 500 • ÉDITION 2012


Classements … MAIS LES ÉCONOMIES SE DIVERSIFIENT

LE POIDS DE L'AFRIQUE DU SUD RESTE FORT…

En % du chiffre d'affaires cumulé des 500

En % du chiffre d'affaires cumulé des 500

Afrique centrale 1,6

Afrique de l'Est 1,5

Groupes diversifiés 8,7 Mines 9,4

Afrique de l'Ouest 6,7

Maghreb 28,2

les grands marchés allant même souvent au-delà (AfriqueduSud,Maroc,Algérie)etleNigerial’ayant dépassé en 2010. Difficile, dans cette situation, d’assister à une poursuite des taux de croissance à deux chiffres. Concurrence oblige, les bénéfices en dollars de MTN, le géant sud-africain qui rayonne sur toute l’Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient, ont

Afrique australe & océan Indien 62

Distribution 8,3

Autres secteurs 43,6

Télécoms 11,3 Hydrocarbures 18,7

reculé en 2010. De même, les profits en dollars de deux des plus rentables opérateurs de téléphonie en Afrique, Maroc Télécom et le sénégalais Sonatel, ont légèrement reculé. Pis, les filiales africaines de l’indien Bharti Airtel, acquises début 2010, affichaient en fin d’année une perte cumulée de 443 millions de dollars, les entités les plus en difficulté se situant au Nigeria, au Kenya et au Ghana.

93



À l’inverse, les mines font un grand bond dans notre classement et dépassent leur niveau de 2009 (données financières de 2008). Rien d’illogique lorsqu’on sait que les cours des principaux minerais exploités en Afrique (or, platine, cuivre, phosphates) ont bien progressé en 2010. Deux cas illustrent cet incroyable bond : ceux du sudafricain Kumba Iron Ore et de l’Office chérifien des phosphates (OCP). Le premier est passé de

74

entreprises font leur entrée dans le classement.

Classements la 43e à la 20e place, avec un chiffre d’affaires en dollars en progression de 84,5 %. Le second est grimpé du 46e au 24e rang, avec des revenus en hausse de 70,3 %. Un simple effet mathématique, pourrait-on dire, lié à l’envolée des prix du marché, même si dans le cas de l’OCP, la progression est bien moins importante qu’en 2008 : le chiffre d’affaires du groupe avait alors plus que doublé. ●

Comment « Jeune Afrique » élabore son palmarès Le nombre de répondants à notre questionnaire annuel a augmenté de 9 %, pour s’établir à 1 698 sociétés. Retour sur la méthodologie des 500.

S

ur 7 093 entreprises répertoriées dans notre base de données, 6 127 ont reçu cette année un questionnaire détaillé. Après relances et vérifications, nous avons établi un classement comportant les données financières de 1 698 sociétés. Cela nous a permis de réaliser le palmarès des 500 entreprises africaines, ainsi que les classements annexes par secteurs d’activité et – c’est une nouveauté – par zones. Cette nouvelle classification, plus fidèle à la vocation panafricaine de Jeune Afrique, nous a aussi permis d’inclure des sociétés jamais citées auparavant et qui, pourtant, affichent des chiffres d’affaires parfois supérieurs à 150 millions de dollars… Cette année, nous avons réintégré les entreprises zimbabwéennes, absentes de nos classements depuis l’édition 2002 : la fin de l’hyperinflation dans ce pays le justifiait. Enfin, nous tenons à remercier le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), qui nous a

aidés à rassembler les chiffres d’affaires des entreprises du pays. Une initiative amenée à se développer avec d’autres groupements patronaux.

arrêtant leurs comptes à fin juin notamment, ce sont les comptes de l’année précédente (2009-2010) qui sont présentés. Lorsque les entreprises nous communiquent leurs données financières en monnaie locale, celles-ci sont converties en dollars au taux de change du 31 décembre 2010. Nous intégrons les entreprises juridiquement établies sur le continent africain, ce qui explique qu’un holding et ses filiales puissent figurer dans le même palmarès. Mais cela justifie

DES SOURCES BIEN DÉFINIES. Pour réaliser ces classements, nous avons établi les règles suivantes: tous les éléments financiers ont une source bien définie Notre cellule a épluché les rapports et sont, en priorité, des firmes cotées, à la recherche ceux qui nous ont été de données financières. communiqués par les sociétés. Notre cellule aussi que certains géants africains épluche également les rapports annuels – ou considérés comme tels – n’appades firmes cotées – africaines ou opérant en Afrique – à la recherche de données raissent pas, leur siège social étant situés financières. hors du continent… Lorsque nous ne Le classement porte sur l’exercice parvenons pas à obtenir des données clos au 31 décembre 2010. Pour les actualisées, nous gardons celles du entreprises clôturant leurs comptes classement précédent (elles sont alors en cours d’année, le choix suivant a été présentées en italique). Au bout de deux arrêté. Jusqu’au 31 mars 2011 inclus, ans de silence, la société disparaît du les chiffres annuels apparaissent en palmarès. ● année 2010. Pour les autres entreprises, JÉRÔME BESNAULT et FRÉDÉRIC MAURY

95


Le goût du monde

54 escales dans le monde dont 16 en Afrique. Le goût du monde pour Servair c’est – hier, aujourd’hui et demain – beaucoup celui du continent africain. Le goût d’y tisser des partenariats respectueux des normes internationales et des spécifi cités locales. Le goût des métiers de la restauration et aussi de ceux des services aéroportuaires. Et bien sûr, le goût du service pour répondre aux attentes quotidiennes et événementielles de nos clients : compagnies aériennes, entreprises et collectivités.

www.servair.fr


Classement général

Marquée par un net regain de croissance, l’année 2010 s’est soldée par une embellie générale pour les 500 premières entreprises africaines. Découvrez, en exclusivité, la treizième édition de notre palmarès.

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29


Classements

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2010

Société

1

1

SONATRACH

Hydrocarbures

Algérie

58 793 251

9 305 439

2

2

SONANGOL

Hydrocarbures

Angola

22 244 664

2 515 973

3

3

SASOL

Industrie chimique

Afrique du Sud

18 393 415

2 398 323

4

5

MTN GROUP

Téléphonie mobile

Afrique du Sud

17 254 208

2 151 435

5

4

THE BIDVEST GROUP

Groupe diversifié

Afrique du Sud

16 517 786

503 282

6

6

ESKOM

Électricité

Afrique du Sud

13 758 201

1 257 160

7

8

SHOPRITE HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

10 140 697

340 998

8

7

SANLAM

Assurances

Afrique du Sud

10 123 028

980 182

9

9

VODACOM GROUP

Téléphonie mobile

Afrique du Sud

9 207 089

1 240 460

10

11

IMPERIAL HOLDINGS

Holding

Afrique du Sud

8 039 747

340 318

11

10

PICK'N PAY STORES HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

7 815 246

117 878

12

13

STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS

Ameublement

Afrique du Sud

7 227 618

532 743

13

14

MASSMART HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

7 139 003

176 989

14

12

VODACOM SOUTH AFRICA

Télécoms

Afrique du Sud

6 979 676

ND

15

19

ANGLO AMERICAN PLATINUM

Extraction de minerais

Afrique du Sud

6 924 461

1 498 332

16

16

SAPPI

Papeterie

Afrique du Sud

6 572 000

66 000

17

15

BARLOWORLD

Groupe diversifié

Afrique du Sud

6 142 874

7 673

18

32

DE BEERS CONSOLIDATED MINES

Extraction de minerais

Afrique du Sud

5 877 000

– 546 000

19

29

ANGLOGOLD ASHANTI

Extraction de minerais

Afrique du Sud

5 842 425

95 837

20

43

KUMBA IRON ORE

Extraction d'or

Afrique du Sud

5 823 017

2 154 895

21

20

TRANSNET

Transports

Afrique du Sud

5 709 878

618 801

22

25

MTN SOUTH AFRICA

Téléphonie mobile

Afrique du Sud

5 389 420

ND

23

26

SPAR GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

5 242 310

137 782

24

46

OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES

Extraction de minerais

Maroc

5 128 650

1 048 131

25

22

AVENG

Groupe diversifié

Afrique du Sud

5 112 457

281 778

26

24

MTN NIGERIA

Téléphonie mobile

Nigeria

5 038 871

ND

27

17

TELKOM

Télécoms

Afrique du Sud

5 033 154

183 850

28

34

NASPERS

Médias

Afrique du Sud

4 977 638

791 367

29

23

MURRAY & ROBERTS HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

4 808 743

165 239

30

28

SAB MILLER SOUTH AFRICA

Industrie des boissons

Afrique du Sud

4 777 000

ND

31

30

GOLD FIELDS

Extraction de minerais

Afrique du Sud

4 748 999

546 344

32

31

ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES

Travaux publics

Égypte

4 719 726

572 896

33

21

GROUPE ONA

Holding

Maroc

4 684 968

381 540

34

38

ARCELOR MITTAL SOUTH AFRICA

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

4 547 201

202 355

35

36

GRINDROD

Transport maritime

Afrique du Sud

4 544 024

126 204

36

27

SUEZ CANAL AUTHORITY

Logistique portuaire

Égypte

4 542 000

ND

37

41

SAMIR

Hydrocarbures, raffinerie

Maroc

4 365 837

98 564

38

35

DATATEC

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

4 302 972

41 893

39

42

EDGARS CONSOLIDATED STORES

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 849 414

– 247 189

40

37

IMPALA PLATINUM HOLDINGS

Extraction de minerais

Afrique du Sud

3 828 351

709 372

41

45

OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.

Assurances

Afrique du Sud

3 775 543

381 842

42

33

MAROC TÉLÉCOM

Télécoms

Maroc

3 733 304

1 124 294

43

18

ORASCOM TELECOM

Télécoms

Égypte

3 693 228

150 915

44

49

WOOLWORTHS HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 519 477

189 266

45

48

LIBERTY GROUP

Assurances

Afrique du Sud

3 432 065

397 038

46

47

ALLIED ELECTRONICS CORP.

Équipements bureautiques

Afrique du Sud

3 431 765

81 544

47

50

THE ARAB CONTRACTORS

Travaux publics

Égypte

3 428 433

249 468

48

-

TRANSNET FREIGHT RAIL

Transport ferroviaire

Afrique du Sud

3 401 223

ND

49

44

NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

3 381 213

193 479

50

39

NAFTAL

Hydrocarbures, services annexes

Algérie

3 367 077

91 011

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O

LES 500 • ÉDITION 2012

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Les 500 premières entreprises africaines (1-50) Rang 2011

98


Classements

99

Rang 2010

51

40

52

-

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

SOUTH AFRICAN AIRWAYS

Transport aérien

Afrique du Sud

3 182 000

109 000

TOTAL E&P ANGOLA

Hydrocarbures

Angola

3 095 712

1 458 990 329 832

53

51

TIGER BRANDS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 906 092

54

56

EZZ STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

2 847 251

96 706

55

55

MEDI CLINIC CORP.

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

2 802 131

177 080

56

52

NAMPAK

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

2 790 170

124 257

57

60

MASSCASH

Commerce de détail

Afrique du Sud

2 620 538

74 984

58

74

AKWA HOLDING

Holding

Maroc

2 593 800

ND

59

61

EXXARO RESOURCES

Extraction de minerais

Afrique du Sud

2 580 970

783 544

60

117

LONMIN

Extraction de minerais

Afrique du Sud

2 506 850

192 956

61

58

OANDO

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

2 470 624

93 718

62

53

OFFICE NATIONAL DE L'ÉLECTRICITÉ

Prod. & distrib. d'électricité

Maroc

2 461 163

ND

63

70

SANTAM

Assurances

Afrique du Sud

2 385 385

269 155

64

59

PIONEER FOODS GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 366 777

35 287

65

54

EGYPTAIR HOLDINGS

Holding

Égypte

2 314 141

91 324

66

62

WILSON BAYLY HOLMES - OVCON

Travaux publics

Afrique du Sud

2 287 005

144 655

67

67

CEVITAL

Agro-industrie

Algérie

2 259 263

255 354

68

64

SONELGAZ

Prod. & distrib. d'électricité et de gaz

Algérie

2 254 237

ND

69

57

MC CARTHY RETAIL

Concessionnaire

Afrique du Sud

2 219 676

ND

70

73

EL SEWEDY CABLES

Fabrication de câbles électriques

Égypte

2 210 116

136 274

71

71

NEW CLICKS HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 997 416

85 066

72

69

JD GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 989 551

75 315

73

68

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE

Hydrocarbures, raffinerie

Côte d’Ivoire

1 948 523

– 3 117

74

72

STIR

Hydrocarbures, raffinerie

Tunisie

1 854 141

– 197 824

75

79

REMGRO

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 838 800

1 461 622

76

84

MASSDISCOUNTERS

Grande distribution

Afrique du Sud

1 830 209

ND

77

-

KONKOLA COPPER MINES

Extraction de cuivre

Zambie

1 825 000

309 100

78

131

MOBINIL

Téléphonie mobile

Égypte

1 811 645

233 838

79

63

ORASCOM TÉLÉCOM ALGÉRIE

Téléphonie mobile

Algérie

1 793 840

ND

80

88

DISTELL GROUP

Industrie des boissons

Afrique du Sud

1 776 647

141 657

81

65

TELECOM EGYPT

Télécoms

Égypte

1 767 461

566 886

82

85

MONDI GROUP SOUTH AFRICA

Papeterie

Afrique du Sud

1 762 823

54 764

83

66

EGYPTAIR AIRLINES

Transport aérien

Égypte

1 745 319

22 374

84

89

AECI

Industrie chimique

Afrique du Sud

1 740 556

96 288

85

87

MASSWAREHOUSE

Service aux entreprises

Afrique du Sud

1 730 356

111 107 25 205

86

119

SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Cameroun

1 713 011

87

77

GROUP FIVE HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

1 705 740

40 227

88

80

HARMONY GOLD MINING CO.

Extraction de minerais

Afrique du Sud

1 697 678

– 28 886

89

76

AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 695 870

ND

90

92

AFRICAN RAINBOW MINERALS

Extraction de minerais

Afrique du Sud

1 658 260

272 615 322 100

91

-

KANSANSHI MINING

Extraction de cuivre

Zambie

1 658 000

92

78

ALTADIS MAROC

Industrie du tabac

Maroc

1 650 600

ND

93

95

MR PRICE GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 641 875

151 993

94

90

REUNERT

Équipements bureautiques

Afrique du Sud

1 606 791

135 315

95

112

PETROSA

Hydrocarbures

Afrique du Sud

1 589 562

120 239 – 6 316

96

82

STEG

Prod. & distrib. d'électricité et de gaz

Tunisie

1 585 221

97

110

ASPEN PHARMACARE HOLDINGS

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

1 526 556

299 335

98

81

ROYAL AIR MAROC

Transport aérien

Maroc

1 525 942

– 109 529

99

83

MIDDLE EAST OIL REFINERIES

Hydrocarbures, raffinerie

Égypte

1 518 093

172 702

100

93

GRINAKER - LTA

Travaux publics

Afrique du Sud

1 507 629

ND

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang 2011

Les 500 premières entreprises africaines (51-100)


Classements

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2010

Société

101

107

FOSCHINI

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 494 946

195 856

102

86

TONGAAT-HULETT GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 456 506

125 325

103

97

ALLIED TECHNOLOGIES

Fabrication d'appareils électriques

Afrique du Sud

1 451 993

31 595

104

122

SONARA

Hydrocarbures, raffinerie

Cameroun

1 440 399

46 778

105

102

OMNIA HOLDINGS

Industrie chimique

Afrique du Sud

1 409 416

67 402

106

-

TRANSNET RAIL ENGINEERING

Logistique ferroviaire

Afrique du Sud

1 403 097

ND

107

121

ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.

Hydrocarbures

Égypte

1 381 379

179 804

108

105

FLOUR MILLS OF NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

1 347 084

110 501

109

111

TOTAL GABON

Hydrocarbures

Gabon

1 340 852

202 226

110

115

LIFE HEALTHCARE GROUP

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

1 321 854

125 626

111

-

DANGOTE CEMENT

Matériaux de construction

Nigeria

1 320 724

695 065

112

101

ASTRAL FOODS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 258 947

53 806

113

-

MOMENTUM GROUP

Assurances

Afrique du Sud

1 248 585

258 774

114

98

KENOLKOBIL

Hydrocarbures

Kenya

1 221 130

21 320

115

109

ILLOVO SUGAR

Agro-industrie

Afrique du Sud

1 219 834

107 406

116

-

HOLDING YNNA

Bâtiment

Maroc

1 216 964

ND

117

124

TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY

Logistique portuaire

Afrique du Sud

1 212 777

ND

118

114

NIGERIAN BREWERIES

Industrie des boissons

Nigeria

1 192 260

197 765

119

99

SONATEL

Télécoms

Sénégal

1 186 024

365 825

120

162

DISCOVERY HEALTH

Assurances

Afrique du Sud

1 182 537

258 022

121

96

SUPER GROUP

Construction automobile

Afrique du Sud

1 178 750

48 242

122

146

GHABBOUR AUTO

Construction automobile

Égypte

1 177 484

44 170

123

113

SUN INTERNATIONAL

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

1 173 059

77 181

124

133

MUTUAL & FEDERAL INSURANCE

Assurances

Afrique du Sud

1 154 520

ND

125

123

ANGLOVAAL INDUSTRIES

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 148 069

70 441

126

118

SAFARICOM

Téléphonie mobile

Kenya

1 137 987

159 739

127

100

SHELL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

1 121 247

ND

128

138

CMH GROUP

Concessionnaire

Afrique du Sud

1 107 647

18 059

129

220

SNIM

Extraction de minerais

Mauritanie

1 092 632

564 273

130

104

AFGRI

Production agricole

Afrique du Sud

1 092 092

45 835

131

103

ASSORE

Extraction de minerais

Afrique du Sud

1 066 039

222 594

132

-

AL EZZ ROLLING MILLS

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 062 060

ND

133

108

SUEZ CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

1 053 864

211 795

134

106

TOTAL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

1 047 139

35 447

135

132

RAINBOW CHICKEN

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 046 592

55 369

136

116

EQSTRA HOLDINGS

Concessionnaire

Afrique du Sud

1 043 973

– 8 425

137

130

TRUWORTHS INTERNATIONAL

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 043 672

241 322

138

128

MARJANE HOLDING

Commerce de détail

Maroc

1 039 444

ND

139

126

STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 037 566

50 102

140

136

KENYA AIRWAYS

Transport aérien

Kenya

1 030 032

42 456

141

134

PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Afrique du Sud

1 024 113

151 955

142

75

HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 020 758

965 637

143

129

ETHIOPIAN AIRLINES

Transport aérien

Éthiopie

1 000 552

96 737

144

125

ZAIN SUDAN

Téléphonie mobile

Soudan

994 300

351 500

145

170

AURECON HERITAGE COMPANIES

Ingénierie

Afrique du Sud

980 000

ND

146

127

JULIUS BERGER NIGERIA

Travaux publics

Nigeria

973 675

21 648

147

94

AIRTEL NIGERIA (ex-ZAIN NIGERIA)

Téléphonie mobile

Nigeria

962 042

– 218 419

148

149

MASSBUILD

Bâtiment

Afrique du Sud

957 900

41 479

149

-

TRANSNET PORT TERMINALS

Logistique portuaire

Afrique du Sud

955 508

ND

150

-

ENDIAMA

Extraction de diamants

Angola

955 000

ND

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O

LES 500 • ÉDITION 2012

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Les 500 premières entreprises africaines (101-150) Rang 2011

100


Classements

101

151

-

152

160

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

MPACT

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

941 621

7 447

PALABORA MINING CO.

Extraction de cuivre

Afrique du Sud

922 409

89 518 161 023

153

139

TALAAT MOUSTAFA GROUP

Promotion immobilière

Égypte

914 645

154

135

TOTAL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

911 969

ND

155

271

COMILOG

Extraction de minerais

Gabon

906 474

238 022 – 5 899

156

141

CLOVER HOLDINGS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

902 059

157

203

TARKWA MINES

Extraction d'or

Ghana

899 455

ND

158

150

DOUJA PROMOTION

Promotion immobilière

Maroc

893 924

198 753

159

137

CHEMICAL SERVICES

Industrie chimique

Afrique du Sud

879 566

65 118

160

142

KENYA POWER AND LIGHTING

Prod. & distrib. d'électricité

Kenya

878 002

44 596

161

188

HULAMIN

Aluminium

Afrique du Sud

873 914

11 020

162

191

SOUTH AFRICAN POST OFFICE

Services postaux

Afrique du Sud

872 610

ND

163

120

FORTE OIL (ex-AFRICAN PETROLEUM)

Hydrocarbures

Nigeria

865 139

– 17 910

164

140

SNDP AGIL

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

860 235

ND

165

159

MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

857 858

ND

166

147

MTN GHANA

Téléphonie mobile

Ghana

850 193

ND

167

144

COSIDER

Travaux publics

Algérie

826 868

128 457

168

180

BASIL READ HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

810 891

39 230

169

167

ADCORP HOLDINGS

Services éducatifs

Afrique du Sud

810 108

13 977

170

164

CASHBUILD

Matériaux de construction

Afrique du Sud

807 788

24 640 116 884

171

193

GUINNESS NIGERIA

Industrie des boissons

Nigeria

806 283

172

177

AVUSA (ex-JOHNNIC COMMUNICATIONS)

Médias

Afrique du Sud

798 890

32 648

173

-

SOUTH AFRICAN BROADCASTING CORP.

Médias

Afrique du Sud

786 902

– 19 449

174

161

POULINA GROUP HOLDING

Groupe diversifié

Tunisie

781 050

54 119

175

145

ALGÉRIE TÉLÉCOM

Télécoms

Algérie

774 816

34 416

176

216

TOTAL KENYA

Hydrocarbures, services annexes

Kenya

772 342

10 994

177

197

EVRAZ HIGHVELD STEEL & VANADIUM CORP.

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

771 056

– 82 597

178

148

EGYPTIAN SUGAR & INTEGRATED INDUSTRIES CO.

Agro-industrie

Égypte

755 981

53 442

179

151

MURRAY & ROBERTS CONSTRUCTION

Bâtiment

Afrique du Sud

752 161

19 144

180

179

RAND WATER

Prod. & distrib. d'eau potable

Afrique du Sud

751 904

45 381

181

-

RMB HOLDINGS

Assurances

Afrique du Sud

748 429

578 465

182

246

NAMDEB DIAMOND CORP.

Extraction de diamants

Namibie

745 657

62 163

183

178

SIFCA

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

738 592

108 118

184

153

AIR ALGÉRIE

Transport aérien

Algérie

733 892

ND

185

152

TUNISAIR

Transport aérien

Tunisie

724 865

17 604

186

156

EASTERN CO.

Industrie du tabac

Égypte

719 289

145 674

187

157

CENTRALE LAITIÈRE

Agroalimentaire

Maroc

716 010

65 800

188

155

TUNISIANA

Téléphonie mobile

Tunisie

714 412

ND

189

173

AFRICAN OXYGEN

Industrie chimique

Afrique du Sud

710 274

14 142 21 728

190

196

ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA

Assurances

Afrique du Sud

696 939

191

175

ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS

Fabrication de produits textiles

Égypte

695 432

55 183

192

492

METOREX

Extraction de minerais

Afrique du Sud

685 438

125 901

193

158

COSUMAR

Agro-industrie

Maroc

685 105

68 087

194

182

RAUBEX

Génie civil

Afrique du Sud

683 942

67 253

195

210

INVICTA HOLDINGS

Construction automobile

Afrique du Sud

682 110

53 283

196

-

ELLERINE HOLDINGS

Ameublement

Afrique du Sud

675 069

60 330

197

172

MÉDI TÉLÉCOM

Télécoms

Maroc

672 384

ND

198

168

CARGILL WEST AFRICA

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

670 846

2 978

199

169

CONOIL

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

670 171

18 184

200

176

TRIDENT STEEL

Constructions métalliques

Afrique du Sud

669 638

ND

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Société

Rang 2010

Rang 2011

Les 500 premières entreprises africaines (151-200)


Classements

Rang 2010

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

201

186

LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA

Prod. & distrib. d'eau et d'électricité

Maroc

668 844

30 219

202

200

ADCOCK INGRAM HOLDINGS

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

668 096

95 003

203

199

NIGERIAN BOTTLING CO.

Industrie des boissons

Nigeria

666 214

16 020

204

143

MONDI SHANDUKA NEWSPRINT

Médias

Afrique du Sud

652 343

ND

205

-

ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS

Téléphonie mobile

Algérie

633 120

ND

206

248

GROWTHPOINT PROPERTIES

Promotion immobilière

Afrique du Sud

632 793

5 717

207

165

LAFARGE CIMENTS

Matériaux de construction

Maroc

631 201

197 461

208

209

AFRICAN REINSURANCE CORP.

Assurances

Nigeria

627 532

64 863

209

-

SAHAM HOLDING

Groupe diversifié

Maroc

624 954

46 242

210

181

OPTORG

Commerce de détail

Maroc

620 971

12 958

211

294

MVELAPHANDA GROUP

Groupe diversifié

Afrique du Sud

618 643

130 257

212

205

CTP HOLDINGS

Médias

Afrique du Sud

614 931

53 274

213

-

OLAM NIGERIA

Import-export

Nigeria

611 020

4 090

214

154

BUSINESS CONNEXION GROUP

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

610 824

18 543

215

195

SONABHY

Hydrocarbures, services annexes

Burkina

603 746

25 614

216

184

KAP INTERNATIONAL HOLDINGS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

601 830

13 149

217

190

GROUPE ELLOUMI

Groupe diversifié

Tunisie

596 808

ND

218

251

NORTHAM PLATINUM

Extraction de minerais

Afrique du Sud

593 538

96 442

219

213

ILIAD AFRICA

Matériaux de construction

Afrique du Sud

591 082

8 075

220

185

HOLDING D'AMÉNAGEMENT AL OMRANE

Promotion immobilière

Maroc

589 026

35 038

221

192

ALUMINIUM CO. OF EGYPT

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

588 737

35 135

222

398

LABEL'VIE

Grande distribution

Maroc

588 061

6 278

223

207

DANGOTE SUGAR REFINERY

Agro-industrie

Nigeria

586 676

73 559

224

194

VEOLIA ENVIRONNEMENT

Prod. & distrib. d'eau potable

Maroc

580 140

ND

225

303

GML (ex-GROUPE MON LOISIR)

Groupe diversifié

Maurice

579 251

13 012

226

212

AIR MAURITIUS

Transport aérien

Maurice

577 808

19 562

227

166

JORF LASFAR ENERGY CO.

Prod. & distrib. d'électricité

Maroc

577 051

ND

228

218

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE

Hydrocarbures, raffinerie

Sénégal

573 287

ND

229

222

SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN

Industrie des boissons

Cameroun

566 427

ND

230

237

METAIR INVESTMENTS

Construction automobile

Afrique du Sud

564 674

41 777

231

202

SUDATEL

Télécoms

Soudan

559 869

8 765

232

221

STÉ ÉGYPT. D'ENTREPRISES - MOUKHTAR IBRAHIM

Travaux publics

Égypte

558 088

33 663 33 223

233

-

EGYPTIAN ALUMINIUM PRODUCTS CO.

Aluminium

Égypte

556 694

234

206

PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE

Industrie pharmaceutique

Tunisie

553 184

15 436

235

201

LEWIS GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

550 361

107 105

236

189

COMPAGNIE IVOIRIENNE D'ÉLECTRICITÉ

Prod. & distrib. d'électricité

Côte d’Ivoire

548 642

12 104

237

211

DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK

Commerce de détail

Afrique du Sud

544 387

16 426

238

238

NESTLÉ NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

539 374

82 165

239

233

MURRAY & ROBERTS CEMENTATION

Matériaux de construction

Afrique du Sud

536 956

40 622

240

253

CONCOR

Travaux publics

Afrique du Sud

535 301

55 215

241

-

SSNIT

Assurances

Ghana

529 156

1 278

242

235

SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA

Extraction de minerais

Angola

527 330

ND

243

208

WAFA ASSURANCE

Assurances

Maroc

525 901

85 352

244

214

RMA WATANIYA

Assurances

Maroc

524 419

121 083

245

215

ALEXANDRIA NAT. REFINING & PETROCHEMIC. CO.

Hydrocarbures, raffinerie

Égypte

522 222

47 167

246

219

VOLTA RIVER AUTHORITY

Prod. & distrib. d'électricité

Ghana

519 943

– 53 011

247

-

GROUPE ETRHB HADDAD

Travaux publics

Algérie

517 919

59 189

248

198

SONATEL MOBILES

Téléphonie mobile

Sénégal

517 628

ND

249

-

INNSCOR AFRICA

Tourisme, hôtellerie

Zimbabwe

516 137

26 110

250

241

OCEANA GROUP

Agro-industrie

Afrique du Sud

515 023

44 296

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O

LES 500 • ÉDITION 2012

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Les 500 premières entreprises africaines (201-250) Rang 2011

102


Bâtir aujourd'hui la richesse de demain

Construire, agrandir, moderniser les carrefours internationaux que sont les ports, les aéroports et leurs infrastructures, c'est participer concrètement au développement des pays émergents. Somagec GE est fière d'être un des acteurs majeurs du dynamisme économique en Afrique, de contribuer à la construction de la Guinée Equatoriale moderne, de son commerce, et d'accompagner son développement humain.

Edificio Ureca, Calle Parque de Africa BP 405 Malabo Guinea Ecuatorial Tel: +240 333 09 92 75/76/77 Fax: +240 333 09 92 71/74/79

innovation confiance sécurité rentabilité

www.somagecge.net contact@somagecge.net

Créateur de développement


Classements

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2010

Société

251

231

MUSTEK

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

512 962

9 234

252

281

BELL EQUIPMENT

Construction de véhicules utilitaires

Afrique du Sud

511 530

4 514

253

250

TOTAL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

510 632

9 770

254

-

OPTIMUM COAL HOLDINGS

Extraction de charbon

Afrique du Sud

505 410

32 422

255

223

PÉTROLE DU MAGHREB

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

495 294

ND

256

276

TOTAL PETROLEUM GHANA

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

493 429

14 054

257

227

OLYMPIC GROUP

Holding

Égypte

493 098

21 894

258

259

MOOLMANS

Exploration minière

Afrique du Sud

490 617

ND

259

171

RENAULT MAROC

Construction automobile

Maroc

490 021

ND

260

290

MRS OIL (ex-CHEVRON OIL CO. NIGERIA)

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

487 572

12 042

261

163

SONASID

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

485 111

– 2 217

262

217

CDG DÉVELOPPEMENT

Développement territorial

Maroc

483 390

65 788

263

-

GROUPE CFAO ALGÉRIE

Groupe diversifié

Algérie

482 529

ND

264

232

LIBYA OIL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

482 007

ND

265

239

PETROCI

Hydrocarbures

Côte d’Ivoire

481 353

37 222

266

270

PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS

NTIC

Afrique du Sud

476 464

20 953

267

-

TOTAL TUNISIE

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

472 889

6 728

268

229

GROUPE LOUKIL

Groupe diversifié

Tunisie

469 986

26 856

269

230

BRITISH AMERICAN INVESTMENT CO.

Groupe diversifié

Maurice

469 479

3 256

270

-

ORANGE CÔTE D'IVOIRE

Téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

465 046

ND

271

-

ECONET WIRELESS

Téléphonie mobile

Zimbabwe

463 491

140 969

272

291

WATANIYA TÉLÉCOM ALGÉRIE

Téléphonie mobile

Algérie

461 650

ND

273

307

EGYPT KUWAIT HOLDING CO.

Groupe diversifié

Égypte

458 714

185 068

274

247

EAST AFRICAN BREWERIES GROUP

Industrie des boissons

Kenya

455 584

86 148

275

314

ENTP

Hydrocarbures

Algérie

454 026

60 700

276

257

COMAIR

Transport aérien

Afrique du Sud

452 786

13 496

277

334

SALAM GAZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

452 398

15 206

278

260

GIJIMA AST GROUP

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

442 837

23 863

279

243

MTN CÔTE D'IVOIRE

Téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

441 198

34 389

280

261

DANGOTE FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

440 759

17 754

281

295

RAYA HOLDING FOR TECHNOLOGY & TELECOM.

Fabrication d'appareils électriques

Égypte

437 483

7 472

282

245

SHELL TUNISIE

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

436 954

6 982

283

292

WANA CORP.

Téléphonie mobile

Maroc

436 230

ND

284

-

GOLDEN STAR RESOURCES

Extraction d'or

Ghana

432 693

– 8 281

285

244

ONEP

Prod. & distrib. d'eau potable

Maroc

429 746

16 270

286

236

CIMENTS DU MAROC

Matériaux de construction

Maroc

429 229

102 005

287

228

SOMACA

Construction automobile

Maroc

428 397

ND

288

280

SIEMENS EGYPT

Fabrication d'appareils électriques

Égypte

424 108

ND

289

240

ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES

Industrie chimique

Égypte

423 587

200 182

290

322

PRODUCE BUYING CO.

Agro-industrie

Ghana

422 640

9 424

291

264

TANZANIA BREWERIES

Industrie des boissons

Tanzanie

419 670

80 319

292

242

HOLCIM

Matériaux de construction

Maroc

417 809

77 735

293

-

FREEWORLD COATINGS

Industrie chimique

Afrique du Sud

415 996

22 690

294

226

SENELEC

Prod. & distrib. d'électricité

Sénégal

415 353

ND

295

-

EAST AFRICAN BREWERIES KENYA

Industrie des boissons

Kenya

414 780

87 894

296

263

HOLMARCOM

Holding

Maroc

413 119

ND

297

-

REBAB CO.

Extraction de minerais

Maroc

411 300

ND

298

466

ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT

Matériaux de construction

Égypte

408 999

101 223

299

256

PZ CUSSONS NIGERIA

Industrie pharmaceutique

Nigeria

408 595

34 569

300

-

DELTA CORP.

Groupe diversifié

Zimbabwe

408 001

54 114

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LES 500 • ÉDITION 2012

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Les 500 premières entreprises africaines (251-300) Rang 2011

104



Classements

Rang 2010

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

301

267

ASTRAPAK

Papeterie

Afrique du Sud

407 024

16 520

302

287

AFRIQUIA GAZ

Énergie, autres

Maroc

406 427

38 830

303

224

LESIEUR CRISTAL

Agroalimentaire

Maroc

405 576

18 039

304

234

GROUPE TTS

Tourisme, hôtellerie

Tunisie

403 893

13 460

305

289

AES AFRICAN POWER CO.

Prod. & distrib. d'électricité

Cameroun

403 369

29 862

306

249

COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Maroc

400 860

ND

307

-

REDEFINE PROPERTIES

Promotion immobilière

Afrique du Sud

399 892

170 874

308

268

EGYPTIAN IRON & STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

396 139

8 380

309

293

PEERMONT GLOBAL

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

394 435

– 47 678

310

310

PRESS CORPORATION

Holding

Malawi

387 549

45 083

311

274

MERAFE RESOURCES

Extraction de minerais

Afrique du Sud

384 917

41 931

312

269

SFBT

Industrie des boissons

Tunisie

384 393

52 544

313

258

MOBIL OIL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

380 396

25 330

314

285

CIEL GROUP

Groupe diversifié

Maurice

376 069

30 829

315

275

PROCTER & GAMBLE MAROC

Industrie chimique

Maroc

373 982

ND

316

364

SONIDEP

Hydrocarbures, services annexes

Niger

373 792

12 343

317

326

SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL

Commerce de détail

Tunisie

370 096

124

318

302

HUDACO INDUSTRIES

Construction automobile

Afrique du Sud

369 796

35 263

319

283

ORANGE MALI

Téléphonie mobile

Mali

368 712

166 781

320

265

SANIA CIE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

367 112

8 070

321

321

COUNTRY BIRD HOLDINGS

Élevage

Afrique du Sud

366 144

6 673

322

296

ONCF

Transport ferroviaire

Maroc

365 254

– 4 834

323

288

SEARDEL INVESTMENT CORP.

Fabrication de produits textiles

Afrique du Sud

364 180

14 497

324

320

SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO

Extraction d'or

Mali

363 717

86 578

325

-

AVENG MANUFACTURING

Génie civil

Afrique du Sud

361 998

ND

326

-

SENTULA MINING

Extraction de minerais

Afrique du Sud

361 437

5 285

327

-

BULYANHULU GOLD MINE

Extraction d'or

Tanzanie

359 824

ND

328

-

ORASCOM HOTELS AND DEVELOPMENT

Tourisme, hôtellerie

Égypte

359 601

80 059

329

361

TRENCOR

Transport maritime

Afrique du Sud

354 009

93 881

330

266

AXA ASSURANCE MAROC

Assurances

Maroc

351 873

ND

331

284

CNIA SAADA ASSURANCES

Assurances

Maroc

350 599

ND

332

403

METMAR

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

350 063

7 033 ND

333

262

334

-

335

337

STÉ D'EXPLOITATION DES MINES D'OR DE SADIOLA

Extraction d'or

Mali

349 288

MOHINANI GROUP

Groupe diversifié

Ghana

347 000

ND

GHANA OIL CO.

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

343 483

4 220

336

-

ANOUAR INVEST

Holding

Maroc

343 482

ND

337

277

UAC OF NIGERIA

Groupe diversifié

Nigeria

341 087

35 541

338

345

GROUPE MANAGEM

Extraction de minerais

Maroc

339 099

ND

339

404

PETROMOC

Hydrocarbures, services annexes

Mozambique

338 969

– 7 562

340

272

BAMBURI CEMENT

Matériaux de construction

Kenya

336 900

61 068

341

286

CAIRO POULTRY

Agroalimentaire

Égypte

336 022

39 793

342

-

NAKUMATT HOLDINGS

Grande distribution

Kenya

334 358

3 209

343

-

MAUREL & PROM GABON

Hydrocarbures

Gabon

333 995

ND

344

354

SEVEN-UP BOTTLING CO.

Agro-industrie

Nigeria

333 159

14 846

345

323

GOLD REEF CASINO RESORTS

Jeux de hasard

Afrique du Sud

332 626

42 271

346

-

MEIKLES AFRICA

Groupe diversifié

Zimbabwe

330 437

6 687

347

301

CIC HOLDINGS

Commerce de détail

Namibie

326 495

7 851

348

369

SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES

Hydrocarbures, raffinerie

Côte d’Ivoire

326 186

5 518

349

313

CECA GADIS

Commerce de détail

Gabon

323 937

18 998

350

317

SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.

Hydrocarbures

Égypte

323 913

140 638

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O

LES 500 • ÉDITION 2012

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Les 500 premières entreprises africaines (301-350) Rang 2011

106


www.volvoce.com

volvo construction equipment


Classements

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2010

Société

351

305

FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES

Agroalimentaire

Maurice

322 520

19 059

352

376

MARIDIVE AND OIL SERVICES

Hydrocarbures, services annexes

Égypte

322 279

48 493

353

362

ALGÉRIE POSTE

Services postaux

Algérie

321 836

ND

354

309

VODACOM TANZANIA

Téléphonie mobile

Tanzanie

320 467

ND

355

-

JUHAYNA FOOD INDUSTRIES

Industrie des boissons

Égypte

318 867

39 024

356

297

SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE

Assurances

Maroc

318 716

40 421

357

-

ROYAL BAFOKENG PLATINUM

Extraction de minerais

Afrique du Sud

316 968

476 370

358

-

ENGEN RD CONGO

Hydrocarbures, services annexes

RD Congo

315 581

8 797

359

315

HIDROELECTRICA DE CAHORA BASSA

Prod. & distrib. d'eau et d'électricité

Mozambique

313 745

– 55 794

360

-

REDAL

Prod. & distrib. d'eau potable

Maroc

312 101

ND

361

344

VOX TELECOM

Télécoms

Afrique du Sud

311 545

– 102 259

362

312

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC

Travaux publics

Maroc

311 374

ND

363

316

ENTREPRISE NATIONALE DE FORAGE

Hydrocarbures

Algérie

311 139

43 923

364

279

AUTO HALL

Construction automobile

Maroc

309 718

22 622

365

318

KELLY GROUP

Service aux entreprises

Afrique du Sud

308 416

3 923

366

342

ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER

Promotion immobilière

Maroc

307 955

49 990

367

437

SANTOVA LOGISTICS

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

307 586

2 552

368

457

BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS

Assurances

Botswana

307 009

49 030

369

325

OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS

Logistique aéroportuaire

Maroc

306 703

31 968

370

339

COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT

Agroalimentaire

Maroc

306 660

ND

371

278

NOUVELAIR TUNISIE

Transport aérien

Tunisie

306 622

10 302

372

328

CÔTE D'IVOIRE TÉLÉCOM

Téléphonie fixe

Côte d’Ivoire

305 445

ND

373

336

UNILEVER NIGERIA

Parachimie

Nigeria

305 188

27 260

374

340

NORTH AFRICA BOTTLING CO.

Industrie des boissons

Maroc

303 422

ND

375

363

ROGERS GROUP

Bâtiment

Maurice

301 213

19 636

376

429

PALM HILLS DEVELOPMENT CO.

Promotion immobilière

Égypte

301 140

90 166

377

300

SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CARBURANTS – ZIZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

301 081

ND

378

338

ORANGE CAMEROUN

Téléphonie mobile

Cameroun

300 443

45 186

379

395

AMREYAH CIMPOR CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

300 322

91 051

380

365

DRDGOLD

Extraction d'or

Afrique du Sud

299 474

31 266

381

356

SHELL MAURITIUS

Hydrocarbures, services annexes

Maurice

299 305

10 287

382

333

TOTAL CÔTE D'IVOIRE

Hydrocarbures, services annexes

Côte d’Ivoire

294 074

6 007

383

298

SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA

Extraction de minerais

Mali

293 567

74 557 – 3 051

384

335

METRO MAROC

Commerce de détail

Maroc

293 353

385

311

SOFITEX

Coton

Burkina

291 028

1 283

386

358

TOURAH PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

290 583

75 880

387

380

ENNAKL

Construction automobile

Tunisie

290 109

16 260

388

332

SNMVT - MONOPRIX

Grande distribution

Tunisie

289 386

7 944

389

381

SEFALANA HOLDING CO.

Agroalimentaire

Botswana

289 191

7 251

390

327

LAFARGE CEMENT WEST AFR. PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Nigeria

285 843

31 824

391

324

AIRTEL ZAMBIA (ex-ZAIN ZAMBIA)

Téléphonie mobile

Zambie

284 742

29 221

392

405

FAMOUS BRANDS

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

282 551

34 643

393

480

DAMANG MINES

Extraction d'or

Ghana

280 069

ND

394

450

BSI STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

279 303

5 413

395

348

SINAI CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

278 806

155 151

396

499

SAPH

Production agricole

Côte d’Ivoire

277 671

64 388

397

357

PETROMINS-OIL DU MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

275 111

ND

398

-

GROUPE CFAO CONGO

Groupe diversifié

Congo

274 855

ND

399

448

NU WORLD HOLDINGS

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

274 110

10 321

400

367

MAGHRÉBAIL

Intermédiation financière

Maroc

271 924

9 573

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O

LES 500 • ÉDITION 2012

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Les 500 premières entreprises africaines (351-400) Rang 2011

108


Notre relation commence ici

Sage© 2011 - Tous droits réservés - SAS au capital de 500.000 e - Siège social : 10 rue Fructidor 75017 Paris - RCS Paris 313 966 129 - EXP 11-11

Confiance, efficacité, simplicité… Une relation nait du partage de vraies valeurs, c’est pourquoi Sage vous accompagne chaque jour et vous permet de réaliser vos ambitions.

Découvrez nos solutions de gestion pour votre entreprise : Comptabilité • Finance • ERP Gestion commerciale • CRM • Paie • RH Tél. : +33 (0)5 56 136 988 www.sage.fr


Classements

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 108 804

Rang 2010

Société

401

306

STÉ NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES

Industrie du tabac

Algérie

269 709

402

-

NORTH MARA GOLD MINE

Extraction d'or

Tanzanie

269 566

ND

403

446

NAMIBIAN POWER CORP.

Prod. & distrib. d'électricité

Namibie

267 668

40 538

404

375

ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.

Agro-industrie

Swaziland

267 630

11 708

405

-

GROUPE CFAO CAMEROUN

Groupe diversifié

Cameroun

265 737

ND

406

-

MAURITANIAN COPPER MINES

Extraction de cuivre

Mauritanie

265 300

109 800

407

-

AMER GROUP HOLDING

Tourisme, hôtellerie

Égypte

265 231

95 538

408

374

SOCIÉTÉ NATIONALE D'ASSURANCES

Assurances

Algérie

264 196

25 932

409

445

ARGENT INDUSTRIAL

Matériaux de construction

Afrique du Sud

264 020

8 118

410

353

SHELL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

263 986

ND

411

341

SEEG

Prod. & distrib. d'eau et d'électricité

Gabon

263 340

11 286

412

436

COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE

Promotion immobilière

Maroc

262 755

45 992

413

343

MCEL MOÇAMBIQUE

Téléphonie mobile

Mozambique

262 747

9 110

414

-

SOMED

Holding

Maroc

261 217

ND

415

485

EOH HOLDINGS

Service aux entreprises

Afrique du Sud

260 784

15 706

416

329

SOPRIAM

Construction automobile

Maroc

260 394

ND

417

347

GROUPE EUROFIND AFRIQUE

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

260 101

ND

418

377

DELTA HOLDING

Groupe diversifié

Maroc

259 838

29 617

419

433

NAMIBIA BREWERIES

Industrie des boissons

Namibie

258 426

25 314

420

-

OK ZIMBABWE

Commerce de détail

Zimbabwe

257 426

4 286

421

434

UNIVERS ACIER

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

252 108

ND

422

319

TOTAL MARKETING GABON

Hydrocarbures, services annexes

Gabon

251 945

7 562

423

392

PALMERAIES KOUTOUBIA

Agroalimentaire

Maroc

251 352

ND

424

372

VODACOM CONGO

Téléphonie mobile

RD Congo

251 035

ND

425

-

AMENDIS

Prod. & distrib. d'eau potable

Maroc

250 400

ND

426

-

LIBYA OIL SÉNÉGAL

Hydrocarbures

Sénégal

248 615

ND

427

409

EGYPTIAN INTERNATIONAL TOURISM CO.

Tourisme, hôtellerie

Égypte

248 207

25 319

428

386

NATIONAL CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

248 176

55 110

429

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN

Organisation du transport de fret

Cameroun

247 544

4 253

430

418

TOTAL MAURITIUS

Hydrocarbures, services annexes

Maurice

247 369

5 528

431

382

TOTAL BURKINA

Hydrocarbures, services annexes

Burkina

246 750

7 277

432

443

ZAMBIA SUGAR

Agro-industrie

Zambie

246 490

5 583

433

438

UMGENI WATER-AMANZI

Prod. & distrib. d'eau potable

Afrique du Sud

245 691

81 350

434

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D'IVOIRE

Transports

Côte d’Ivoire

244 870

3 864

435

-

YAZAKI MAROC

Fabrication de câbles électriques

Maroc

244 664

ND

436

330

SODEP - MARSA MAROC

Logistique portuaire

Maroc

243 911

ND

437

384

SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES

Industrie des boissons

Maroc

241 387

3 990

438

421

GIPLAIT

Industrie laitière

Algérie

241 377

16 553

439

449

CERAMIC INDUSTRIES

Matériaux de construction

Afrique du Sud

240 899

29 136

440

-

AL EZZ FLAT STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

239 820

ND

441

-

VALUE GROUP

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

238 962

14 159

442

-

BIDVEST NAMIBIA

Groupe diversifié

Namibie

238 578

35 184

443

360

SOCOCIM INDUSTRIES

Matériaux de construction

Sénégal

237 241

ND

444

477

DATACENTRIX HOLDINGS

NTIC

Afrique du Sud

237 070

13 570

445

408

CENTRALE AUTOMOBILE CHÉRIFIENNE

Concessionnaire

Maroc

236 777

ND

446

401

MAURITIUS TELECOM

Téléphonie mobile

Maurice

236 428

54 011

447

390

COMPAGNIE DU KOMO

Holding

Gabon

236 412

20 790

448

391

TOGO TÉLÉCOM

Télécoms

Togo

235 610

49 338

449

465

DELTA SUGAR

Agro-industrie

Égypte

235 188

60 680

450

393

WEST AFRICAN CEMENT CO.

Matériaux de construction

Togo

234 931

26 334

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O

LES 500 • ÉDITION 2012

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Les 500 premières entreprises africaines (401-450) Rang 2011

110



Classements

Les 500 premières entreprises africaines (451-500) Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

451

394

SNVI

Construction automobile

Algérie

234 313

ND

452

456

COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D'IVOIRE

Commerce de détail

Côte d’Ivoire

233 606

2 457

453

402

GROUPE ONE TECH

Fabrication de câbles électriques

Tunisie

233 424

15 379

454

396

BIOPHARM

Industrie pharmaceutique

Algérie

233 181

12 383

455

350

OUTSPAN IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

232 860

496

456

308

AIRTEL CONGO RDC (ex-ZAIN RDC)

Téléphonie mobile

RD Congo

232 448

– 155

457

378

SOLIBRA

Industrie des boissons

Côte d’Ivoire

230 953

29 051

458

355

SANYATI HOLDINGS

Génie civil

Afrique du Sud

230 649

– 18 117

459

400

BENUE CEMENT CO.

Matériaux de construction

Nigeria

229 679

94 280

460

383

COOPER MAROC PHARMACEUTICALS

Industrie pharmaceutique

Maroc

229 316

ND

461

389

ACIMA

Commerce de détail

Maroc

228 983

ND

462

435

MAGHREB STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

228 030

605

463

494

INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL

Extraction de phosphates

Sénégal

227 700

ND

464

-

BRIMSTONE INVESTMENT CORP.

Intermédiation financière

Afrique du Sud

227 302

61 904 – 17 408

465

-

GÉCAMINES

Extraction de minerais

RD Congo

227 299

466

385

PROSUMA

Grande distribution

Côte d’Ivoire

225 720

1 980

467

427

PEREGRINE HOLDINGS

Intermédiation financière

Afrique du Sud

225 544

46 331

468

411

ENGTP

Hydrocarbures

Algérie

225 153

3 970

469

-

SEMAFO BURKINA

Exploration minière

Burkina

224 109

ND

470

399

INTERNATIONAL TRADING OIL & COMMODITIES CORP.

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

223 862

ND

471

412

CIEL TEXTILE

Fabrication de produits textiles

Maurice

223 329

6 740

472

-

HONEYWELL FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

222 032

16 248

473

-

ADVTECH GROUP

Services éducatifs

Afrique du Sud

221 177

22 387

474

414

SOBRAGA

Industrie des boissons

Gabon

220 944

ND

475

368

AIRTEL GABON (ex-ZAIN GABON)

Téléphonie mobile

Gabon

220 768

– 77

476

430

MISR REFRIGERATOR AND AIR CONDITIONING CO.

Fabrication d'appareils électriques

Égypte

220 051

27 289

477

419

INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

218 602

ND

478

424

ENERGIE DU MALI

Prod. & distrib. d'électricité

Mali

218 449

– 71

479

483

CIPLA MEDPRO

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

217 698

29 398

480

371

NESTLÉ CÔTE D'IVOIRE

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

217 455

1 515

481

413

DELPHI AUTOMOTIVE SYSTÈME MAROC

Fabrication de câbles électriques

Maroc

216 890

ND

482

388

NEW MAURITIUS HOTELS

Tourisme, hôtellerie

Maurice

216 339

20 889

SHARIKET KAHRABA HADJRET ENNOUSS

Prod. & distrib. d'électricité

Algérie

215 657

29 651

SOCIÉTÉ DES MINES DE L'AÏR

Extraction d'uranium

Niger

214 998

34 475

483

-

484

415

485

-

ELF OIL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

214 251

ND

486

-

MOBILE TELECOMMUNICATIONS CO.

Téléphonie mobile

Namibie

214 232

ND

487

-

GROUPE CFAO CÔTE D'IVOIRE

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

213 632

ND

488

-

GABON TÉLÉCOM

Téléphonie fixe

Gabon

212 456

19 925

489

254

IRELAND BLYTH

Bâtiment

Maurice

211 472

6 691

490

-

AICO AFRICA

Agro-industrie

Zimbabwe

210 637

8 946

491

447

EGYPTAIR MAINTENANCE & ENGINEERING

Logistique aéroportuaire

Égypte

210 350

20 942

492

379

BUILDMAX

Matériaux de construction

Afrique du Sud

205 998

– 55 927

493

-

MISR NATIONAL STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

205 769

17 298

494

373

ESORFRANKI

Génie civil

Afrique du Sud

205 580

– 6 132

495

440

RADEEMA

Prod. & distrib. d'eau potable

Maroc

205 296

27 028

496

352

ENTREPRISE NATIONALE DE GÉOPHYSIQUE

Hydrocarbures

Algérie

205 236

19 363

497

-

CORLAY CAMEROUN (ex-TEXACO CAMEROUN)

Hydrocarbures, services annexes

Cameroun

204 502

656

498

426

ONATEL

Télécoms

Burkina

203 801

21 796

499

474

ITALTILE

Matériaux de construction

Afrique du Sud

203 709

41 073

500

252

MTN CAMEROUN

Téléphonie mobile

Cameroun

203 669

ND

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O

LES 500 • ÉDITION 2012

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Société

Rang 2010

Rang 2011

112



JEAN-PIERRE KEPSEU

L’

LA PLACE DJOUNGOLO AU CŒUR DE YAOUNDÉ

DR

DR

PUBLI-INFORMATION

importance majeure de l’entretien routier se traduit par l’avènement d’autres acteurs publics, aux côtés des structures traditionnelles de conception et de supervision de la politique nationale en la matière (direction des Investissements et de l’entretien routier du ministère des Travaux publics). Sous la coordination du Premier ministre, le Conseil national de la route (CONAROUTE), ayant vu le jour en mai 2005, vise entre autres objectifs, à garantir les performances d’un domaine, officiellement reconnu comme relevant des premières préoccupations des populations les plus défavorisées. Le Fonds routier, né un peu plus tôt, n’est pas en reste dans son rôle de mécanisme de financement des programmes routiers. Selon les statistiques disponibles, cela requiert quelque 480 milliards de F CFA par an et ce jusqu’à l’horizon 2015. L’atteinte de l’objectif de lutte contre la pauvreté par le désenclavement des grands bassins de production et celui d’une meilleure visibilité des efforts d’aménagement du territoire national est à ce prix. Le challenge qu’il importe pourtant de révéler, n’est pas du tout gagné d’avance.


PUBLI-INFORMATION

Une importance stratégique indéniable Sur les 50 000 kilomètres de route dont est doté le pays, le décret présidentiel du 24 mars 1979 qui en précise la classification (routes régionales, départementales et rurales), en confine quelque 16 700 km dans le registre des routes dites non-prioritaires. Le reste, composé de routes bitumées, de routes en terre classées et de routes dites rurales, relève du réseau prioritaire (27 000 km). Un « privilège » que leur confère leur importance économique dans le développement du monde rural. S’agissant tout par ticulièrement des routes bitumées, elles étaient créditées, il y a quelques années d’une longueur de 5 000 km. Ce linéaire a connu depuis lors une amélioration sensible en raison de nombreux projets achevés à l’instar des routes Ebolowa Ambam- Frontières du Gabon et de la Guinée Equatoriale et BertouaGaroua-Boulai-Frontière République Centrafricaine. D’autres chantiers en

CHANTIER ROUTIER VERS BERTOUA, À L’EST DU PAYS

ROUTE DE NGAOUNDÉRÉ

NŒUD ROUTIER VERS BAFOUSSAM SUR LE PRINCIPAL ACCÈS DE L’OUEST DU CAMEROUN

voie d’achèvement dont – NgaoundéréToubourou-Moundou (environ 375 km) o f f re n t d e b o n n e s p e r s p e c t i ve s supplémentaires d’extension. Cet accroissement, prévu à hauteur de 7,9 %, est la conséquence d’une réforme globale dénommée « Programme sectoriel des Transports » mis en œuvre en 2005 aux fins de dynamiser un secteur durablement affecté par la crise économique des années 80-90. D’autres projets, énumérés par le président Paul Biya lors du Comice agro-pastoral d’Ebolowa en Janvier 2011, sont à même d’offrir à brève échéance, une meilleure lisibilité au paysage routier national : EbolowaSangmélima, Ebolowa-Kribi, OlamaLolodorf, Sangmelima-Ouesso (Congo Brazzaville). Aujourd’hui, au ministère des Travaux publics, autant pour les routes bitumées, les routes rurales classées que les routes rurales non classées, une seule urgence s’impose : l’ouverture à brève échéance de « nouvelles voies de desserte et de désenclavement » audelà du bitumage de plus de 1 500 km de nouvelles routes d’ici 2015. L’objectif affiché est de maximiser la contribution déjà conséquente de ce secteur à la formation du produit intérieur brut national (11 % en 2009).


CAMEROUN Du Fonds routier au Conaroute : l’entretien au cœur de toutes les préoccupations Au ministère des Travaux publics, les responsables, à divers degrés en ont fait leur crédo : la remise du réseau routier prioritaire et autant que faire ce peut, du réseau non-prioritaire, se pose comme un préalable indispensable à toute action de développement. Comment maintenir en état opérationnel minimum permanent, un secteur routier, qui avec un taux moyen de croissance de l’ordre de 5 % au

PÉAGE ROUTIER À MBANKOMO

Depuis l’instauration du péage routier au Cameroun ayant pour but de dégager des ressources financières nécessaires à l’entretien routier, il est apparu que la procédure manuelle présente quelques manquements de la part des usagers et surtout du personnel mis en place, entraînant une baisse des recettes du péage routier. En 2010, le déficit moyen annuel de celles-ci était évalué à 3,5 milliards de F CFA. La gestion du péage routier a connu des changements de régime au fil des années, passant tour à tour du Comité

interministériel de suivi des opérations de péage routier au Programme de sécurisation des recettes routières. Compte tenu du nombre d’intervenants dans la chaine de contrôle et des conflits de compétence pouvant en découler, l’efficacité tant recherchée viendrait alors de l’automatisation des postes de péage et des stations de pesage routiers au Cameroun. Si cette position semble avoir rencontré l’adhésion des pouvoirs publics, il reste tout de même que des réserves sont émises au moment où l’on attend l’application sur le terrain. Un décret du Premier ministre du 28 janvier 1998 a défini les modalités du péage routier sur certains axes bitumés du réseau routier camerounais. Ainsi, sur les principaux axes que compte le pays à l’exemple de Yaoundé-Douala et de YaoundéBafoussam, plusieurs postes de contrôle institués par le ministère en charge des Transports existent. Le droit de péage institué à cet effet ne concerne naturellement pas les piétons, ni les engins à deux roues,

les ambulances et les véhicules qui concourent au maintien de l’ordre ayant des plaques minéralogiques propres aux forces de défense et à la police nationale. Pour ce qui est du pesage routier qui concerne les camions, de nouvelles stations ont été créées, au regard de la situation géographique du Cameroun qui sert de transit à certains pays de la sous-région comme le Tchad et la République centrafricaine. Au-delà des recettes générées par une telle opération, ceci permettra, à terme, aux administrations en charge des problèmes économiques, de contrôler les mouvements des biens et d’établir des statistiques fiables. PESAGE ROUTIER DE NOMAYOS

DR

DR

PÉAGE ROUTIER : VERS L’AUTOMATISATION


cours de ces quinze dernières années, ne compte pas moins un réseau à plus de 90 % en mauvais état ? Un véritable casse-tête pour le ministère des Travaux publics, département de tutelle, qui voit l’évaluation en la matière de ses prestations d’ensemble par certains organismes spécialisés se stabiliser à moins de 30 %. Sous sa supervision, et parallèlement à la poursuite sans heurts majeurs des investissements en matière de construction de routes, assurés pour une large part avec le soutien des bailleurs de fonds internationaux, la création du Fonds routier, en charge de l’entretien de ces infrastructures, a été décidée. Devenu opérationnel depuis 2005, cet établissement public a pour mission essentielle, le financement des programmes d’entretien, de réhabilitation et d’aménagement des routes. Ses ressources proviennent entre autres, des redevances d’usage de la route, du péage et du pesage routiers… L’opération de privatisation à laquelle a été soumis l’entretien routier n’a hélas abouti qu’à des résultats mitigés. Les pesanteurs de toutes sortes résultant de la gestion DR

PUBLI-INFORMATION

DR

collégiale par cinq ordonnateurs du budget du Fonds (un administrateur et quatre ministres de tutelle) n’y sont sans doute pas étrangères. Aux activités du Fonds routier se sont jointes depuis lors celles du Conseil national de la route (Conaroute). « Cadre de réflexion » visant à émettre des propositions en vue d’une amélioration des infrastructures routières au Cameroun, le Conaroute est placé sous la présidence du Premier ministre, avec pour membres, les acteurs privés du secteur de la route, le ministre des Travaux publics, le ministre des Transports, les responsables du Fonds routier… Le re c o u v re m e n t d e l a p l e i n e souveraineté de l’État sur «l’entretien de certaines routes rurales ayant beaucoup souffert de la privatisation », figure en bonne place dans l’agenda du Conaroute, tout autant que l’évaluation des possibilités de création d’un fonds routier de deuxième génération plus autonome et celle de l’adaptation du code des marchés publics aux spécificités des travaux routiers. Un programme auquel la dégradation de plus en plus visible du réseau routier impose une mise en œuvre des plus urgentes.

DIFCOM/DF - PHOTOS : RENAUD VAN DER MEEREN / LES ÉDITIONS DU JAGUAR SAUF MENTION.

CAMEROUN


Always Caring for You


Classements par régions

AFRIQUE DU NORD

Le Printemps arabe redessine le marché AFRIQUE DE L’OUEST

Télécoms et pétrole au menu

LES 500 • ÉDITION 2012

AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN

Porte d’entrée sud-africaine

AFRIQUE CENTRALE

Ces deux pays qui éclipsent les autres

AFRIQUE DE L’EST

Nairobi au centre de toutes les attentions

Textes de Frédéric Maury

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29


120

Classements Par régions

Afrique du Nord Le Printemps arabe redessine le marché Les révolutions ont entraîné une redistribution des cartes économiques. Dégât collatéral : la croissance a très nettement ralenti.

C

oup dur pour l’Afrique du Nord. Mouvement de révolution né en Tunisie en décembre 2010 avant de se propager à l’Égypte puis à la Libye, le Printemps arabe s’est traduit sur le plan économique par une chute de la croissance dans les pays concernés. En raison du conflit armé qui s’est déclenché à l’intérieur de ses frontières, la Libye semble être la plus touchée par le ralentissement, d’autant que les exportations de pétrole se sont arrêtées pendant plusieurs semaines. Début octobre, aucun chiffrage exact ne permettait pour autant de mesurer précisément cet impact. LE PIRE A ÉTÉ ÉVITÉ. En Tunisie et en Égypte,

en revanche, la situation est plus claire. En septembre 2011, le Fonds monétaire international (FMI) a ainsi évalué à 1,2 % la croissance égyptienne pour 2011 et à 0 % celle de la Tunisie. Si ces niveaux marquent un net ralentissement par rapport à 2010 (5,1 % en Égypte et 3,1 % en Tunisie), ils prouvent aussi que le pire a sans doute été évité, les deux pays n’ayant pas sombré dans la récession et le marasme. La rapide mise

+ 28 %

Désormais repositionné sur les engrais et les infrastructures, le groupe égyptien voit son chiffre d’affaires s’envoler.

– 68 %

L’effondrement du cours de Bourse du numéro un régional de l’acier sur les dix premiers mois de l’année 2011.

« Je vous confirme que l’État rachètera Djezzy. » AHMED OUYAHIA, PREMIER MINISTRE ALGÉRIEN

1560

Le nombre de départs volontaires (sur 5 300 employés) envisagé d’ici à 2013 pour réduire les pertes de la RAM.

191 milliards de dollars

Le chiffre d’affaires cumulé des 150 premières entreprises d’Afrique du Nord

en place de gouvernements après la chute des dictateurs Ben Ali et Moubarak aura semble-t-il permis d’éviter une contagion trop forte du politique vers l’économique. Du côté des entreprises, l’année 2011 s’est logiquement traduite par un ralentissement des performances. En Égypte, le secteur de la construction, notamment, a été très touché. En Tunisie, la baisse de la consommation mais aussi la crise en Libye, pays où nombre d’entreprises tunisiennes s’étaient implantées ces dernières années, ont pénalisé l’activité. Toutefois, au début du second semestre, les choses semblaient rentrer dans l’ordre et JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

121

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

1

SONATRACH

Hydrocarbures

Algérie

58 793 251

9 305 439

2

24

OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES

Extraction de minerais

Maroc

5 128 650

1 048 131

3

32

ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES

Travaux publics

Égypte

4 719 726

572 896

4

33

GROUPE ONA

Holding

Maroc

4 684 968

381 540

5

36

SUEZ CANAL AUTHORITY

Logistique portuaire

Égypte

4 542 000

ND

6

37

SAMIR

Hydrocarbures, raffinerie

Maroc

4 365 837

98 564

7

42

MAROC TÉLÉCOM

Télécoms

Maroc

3 733 304

1 124 294

8

43

ORASCOM TELECOM

Télécoms

Égypte

3 693 228

150 915

9

47

THE ARAB CONTRACTORS

Travaux publics

Égypte

3 428 433

249 468

10

50

NAFTAL

Hydrocarbures, services annexes

Algérie

3 367 077

91 011

11

54

EZZ STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

2 847 251

96 706

12

58

AKWA HOLDING

Holding

Maroc

2 593 800

ND

13

62

OFFICE NATIONAL DE L'ÉLECTRICITÉ

Prod. & distrib. d'électricité

Maroc

2 461 163

ND

14

65

EGYPTAIR HOLDINGS

Holding

Égypte

2 314 141

91 324

15

67

CEVITAL

Agro-industrie

Algérie

2 259 263

255 354

16

68

SONELGAZ

Prod. & distrib. d'électricité et de gaz

Algérie

2 254 237

ND

17

70

EL SEWEDY CABLES

Fabrication de câbles électriques

Égypte

2 210 116

136 274

18

74

STIR

Hydrocarbures, raffinerie

Tunisie

1 854 141

– 197 824

19

78

MOBINIL

Téléphonie mobile

Égypte

1 811 645

233 838

20

79

ORASCOM TÉLÉCOM ALGÉRIE

Téléphonie mobile

Algérie

1 793 840

ND

21

81

TELECOM EGYPT

Télécoms

Égypte

1 767 461

566 886

22

83

EGYPTAIR AIRLINES

Transport aérien

Égypte

1 745 319

22 374

23

89

AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 695 870

ND

24

92

ALTADIS MAROC

Industrie du tabac

Maroc

1 650 600

ND

25

96

STEG

Prod. & distrib. d'électricité et de gaz

Tunisie

1 585 221

– 6 316

26

98

ROYAL AIR MAROC

Transport aérien

Maroc

1 525 942

– 109 529

27

99

MIDDLE EAST OIL REFINERIES

Hydrocarbures, raffinerie

Égypte

1 518 093

172 702

28

107

ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.

Hydrocarbures

Égypte

1 381 379

179 804

29

116

HOLDING YNNA

Bâtiment

Maroc

1 216 964

ND

30

122

GHABBOUR AUTO

Construction automobile

Égypte

1 177 484

44 170

31

127

SHELL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

1 121 247

ND

32

129

SNIM

Extraction de minerais

Mauritanie

1 092 632

564 273

33

132

AL EZZ ROLLING MILLS

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 062 060

ND

34

133

SUEZ CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

1 053 864

211 795

35

138

MARJANE HOLDING

Commerce de détail

Maroc

1 039 444

ND

36

153

TALAAT MOUSTAFA GROUP

Promotion immobilière

Égypte

914 645

161 023

37

154

TOTAL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

911 969

ND

38

158

DOUJA PROMOTION

Promotion immobilière

Maroc

893 924

198 753

39

164

SNDP AGIL

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

860 235

ND

40

167

COSIDER

Travaux publics

Algérie

826 868

128 457

41

174

POULINA GROUP HOLDING

Groupe diversifié

Tunisie

781 050

54 119

42

175

ALGÉRIE TÉLÉCOM

Télécoms

Algérie

774 816

34 416

43

178

EGYPTIAN SUGAR & INTEGRATED INDUSTRIES CO.

Agro-industrie

Égypte

755 981

53 442

44

184

AIR ALGÉRIE

Transport aérien

Algérie

733 892

ND

45

185

TUNISAIR

Transport aérien

Tunisie

724 865

17 604

46

186

EASTERN CO.

Industrie du tabac

Égypte

719 289

145 674

47

187

CENTRALE LAITIÈRE

Agroalimentaire

Maroc

716 010

65 800

48

188

TUNISIANA

Téléphonie mobile

Tunisie

714 412

ND

49

191

ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS

Fabrication de produits textiles

Égypte

695 432

55 183

50

193

COSUMAR

Agro-industrie

Maroc

685 105

68 087

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (1-50)


122

Classements Par régions

les perspectives de croissance s’améliorer, à l’exception de certains secteurs encore fortement touchés, comme le tourisme. En Tunisie, sur les neuf premiers mois de l’année, les recettes touristiques ont baissé de 38,5 % par rapport à l’année précédente, selon les chiffres de l’Office national du tourisme tunisien. Mais le plus grand changement né du Printemps arabe reste la redistribution des cartes au sein d’économies jusqu’alors marquées par la corruption et les passe-droits accordés aux familles des présidents ou à leurs proches.

640

millions d’euros. Le prix payé par France Télécom Orange pour le rachat de 40 % du capital du deuxième opérateur chérifien.

+ 4,5 %

En Tunisie, tous les biens et participations de la famille Ben Ali ont été saisis. En Égypte, un véritable coup de tonnerre s’est abattu sur le monde des affaires avec l’arrestation d’Ahmed Ezz, magnat de l’acier et propriétaire, entre autres, d’Ezz Steel (11e rang régional). Il a été depuis condamné à dix ans de prison pour corruption. RETOUR DE L’ÉTAT. En Tunisie, tous les

biens de la famille Ben Ali ainsi que ses participations dans des entreprises ont été saisis, et une commission a été instituée pour statuer sur leur sort. Conséquence : l’État s’est retrouvé actionnaire de facto de nombreux fleurons locaux, parmi lesquels le numéro deux des télécoms Tunisiana (dont Sakhr el-Materi, gendre de Ben Ali,

20 milliards de dollars

Les profits cumulés des 150 premières entreprises d’Afrique du Nord

avait acquis 25 % du capital fin 2010) et le numéro trois Orange (dont Marouane Mabrouk, autre gendre, possédait 51 %), la compagnie aérienne Karthago Airlines, le concessionnaire automobile Ennakl… La plupart des dirigeants d’entreprises publiques ont également été remplacés et les dirigeants historiques du syndicat patronal ont été vivement contestés. Épargnés par la vague de contestation politique, le Maroc et l’Algérie n’ont ni l’un ni l’autre connu une grande année 2010. Dépourvu – ou presque – d’or noir, le Maroc a connu un trou d’air, avec un taux de croissance ramené à 3,7 % en 2010 et estimé à JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Le taux de croissance du secteur marocain de l’assurance en 2010 a nettement ralenti : il était depuis 2004 de 11,5 % en moyenne.

« L’année 2010 a été particulièrement difficile pour l’ensemble des entreprises sidérurgiques au Maroc. » AYOUB AZAMI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DE SIDÉRURGIE

20 %

La part de marché d’Inwi, troisième opérateur mobile marocain, qui comptait 7,4 millions de clients en septembre 2011.

50000

Le nombre de véhicules assemblés par la filiale de Renault en 2010 (dont plus de 21 000 Dacia).

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

123

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

51

197

MÉDI TÉLÉCOM

Télécoms

Maroc

672 384

ND

52

201

LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA

Prod. & distrib. d'eau et d'électricité

Maroc

668 844

30 219

53

205

ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS

Téléphonie mobile

Algérie

633 120

ND

54

207

LAFARGE CIMENTS

Matériaux de construction

Maroc

631 201

197 461

55

209

SAHAM HOLDING

Groupe diversifié

Maroc

624 954

46 242

56

210

OPTORG

Commerce de détail

Maroc

620 971

12 958

57

217

GROUPE ELLOUMI

Groupe diversifié

Tunisie

596 808

ND

58

220

HOLDING D'AMÉNAGEMENT AL OMRANE

Promotion immobilière

Maroc

589 026

35 038

59

221

ALUMINIUM CO. OF EGYPT

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

588 737

35 135

60

222

LABEL'VIE

Grande distribution

Maroc

588 061

6 278

61

224

VEOLIA ENVIRONNEMENT

Prod. & distrib. d'eau potable

Maroc

580 140

ND

62

227

JORF LASFAR ENERGY CO.

Prod. & distrib. d'électricité

Maroc

577 051

ND

63

232

STÉ ÉGYPT. D'ENTREPRISES – MOUKHTAR IBRAHIM

Travaux publics

Égypte

558 088

33 663

64

233

EGYPTIAN ALUMINIUM PRODUCTS CO.

Aluminium

Égypte

556 694

33 223

65

234

PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE

Industrie pharmaceutique

Tunisie

553 184

15 436

66

243

WAFA ASSURANCE

Assurances

Maroc

525 901

85 352

67

244

RMA WATANIYA

Assurances

Maroc

524 419

121 083

68

245

ALEXANDRIA NAT. REFINING & PETROCHEMIC. CO.

Hydrocarbures, raffinerie

Égypte

522 222

47 167

69

247

GROUPE ETRHB HADDAD

Travaux publics

Algérie

517 919

59 189

70

255

PÉTROLE DU MAGHREB

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

495 294

ND

71

257

OLYMPIC GROUP

Holding

Égypte

493 098

21 894

72

259

RENAULT MAROC

Construction automobile

Maroc

490 021

ND

73

261

SONASID

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

485 111

– 2 217

74

262

CDG DÉVELOPPEMENT

Développement territorial

Maroc

483 390

65 788

75

263

GROUPE CFAO ALGÉRIE

Groupe diversifié

Algérie

482 529

ND

76

264

LIBYA OIL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

482 007

ND

77

267

TOTAL TUNISIE

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

472 889

6 728

78

268

GROUPE LOUKIL

Groupe diversifié

Tunisie

469 986

26 856

79

272

WATANIYA TELECOM ALGÉRIE

Téléphonie mobile

Algérie

461 650

ND

80

273

EGYPT KUWAIT HOLDING CO.

Groupe diversifié

Égypte

458 714

185 068

81

275

ENTP

Hydrocarbures

Algérie

454 026

60 700

82

277

SALAM GAZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

452 398

15 206

83

281

RAYA HOLDING FOR TECHNOLOGY AND TELECOM.

Fabrication d'appareils électriques

Égypte

437 483

7 472

84

282

SHELL TUNISIE

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

436 954

6 982

85

283

WANA CORP.

Téléphonie mobile

Maroc

436 230

ND

86

285

ONEP

Prod. & distrib. d'eau potable

Maroc

429 746

16 270

87

286

CIMENTS DU MAROC

Matériaux de construction

Maroc

429 229

102 005

88

287

SOMACA

Construction automobile

Maroc

428 397

ND

89

288

SIEMENS EGYPT

Fabrication d'appareils électriques

Égypte

424 108

ND

90

289

ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES

Industrie chimique

Égypte

423 587

200 182

91

292

HOLCIM

Matériaux de construction

Maroc

417 809

77 735

92

296

HOLMARCOM

Holding

Maroc

413 119

ND

93

297

REBAB CO.

Extraction de minerais

Maroc

411 300

ND

94

298

ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT

Matériaux de construction

Égypte

408 999

101 223

95

302

AFRIQUIA GAZ

Énergie, autres

Maroc

406 427

38 830

96

303

LESIEUR CRISTAL

Agroalimentaire

Maroc

405 576

18 039

97

304

GROUPE TTS

Tourisme, hôtellerie

Tunisie

403 893

13 460

98

306

COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Maroc

400 860

ND

99

308

EGYPTIAN IRON & STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

396 139

8 380

100

312

SFBT

Industrie des boissons

Tunisie

384 393

52 544

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (51-100)


124

Classements Par régions

4,6 % en 2011, contre 4,9 % en 2009. Cela en raison, pour l’essentiel, de la contagion de la crise économique en Occident, qui a affecté certains secteurs exportateurs comme le textile. Bien que riche en pétrole, l’Algérie n’a guère fait mieux en termes de croissance économique (3,3 % en 2010, 2,9 % en 2011), les activités non pétrolières ayant une fois de plus tiré l’économie vers le haut. Les BTP, notamment, sont en plein boom, comme

Novembre 2010 En s’introduisant à la Bourse de Casablanca, le premier assureur indépendant marocain cède 15 % de son capital, pour environ 80 millions de dollars.

Bien que l’Algérie soit très bien dotée en or noir, ce sont les BTP qui tirent l’économie.

+ 241 %

Les profits du groupe minier ont explosé au premier semestre 2011. Ils pourraient dépasser les 100 millions de dollars sur l’ensemble de l’année.

en témoigne la montée importante dans notre classement du groupe ETRHB Haddad (69e rang régional). DÉSENGAGEMENT. Au Maroc, les principales

évolutions auront été la très bonne santé de l’Office chérifien des phosphates (OCP, 2 e rang régional), portée par le cours du minerai, et le repositionnement statégique de l’ensemble ONA-SNI, qui a fusionné. La SNI n’est désormais plus qu’un simple holding de participations financières n’ayant pas vocation à intervenir dans la gestion des entreprises. Plusieurs opérations de désengagement ont d’ailleurs été entamées, dont la vente de 41 % du capital de Lesieur Cristal au français Sofiprotéol. ●

117

– 43 %

millions d’euros. Le prix payé par Label’Vie pour le rachat de Metro Cash & Carry Morocco et de ses huit hypermarchés.

Le chiffre d’affaires du concessionnaire tunisien, autrefois détenu par l’un des gendres de l’ex-président Ben Ali, s’est effondré au premier semestre.

Gros sel

Le groupe familial poursuit sa diversification en emportant la privatisation des Sels de Mohammedia, pour 84 millions de dollars.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

125

Rang 2011

Rang dans les 500

Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (101-150)

101

315

PROCTER & GAMBLE MAROC

Industrie chimique

Maroc

373 982

ND

102

317

SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL

Commerce de détail

Tunisie

370 096

124

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

103

322

ONCF

Transport ferroviaire

Maroc

365 254

– 4 834

104

328

ORASCOM HOTELS AND DEVELOPMENT

Tourisme, hôtellerie

Égypte

359 601

80 059

105

330

AXA ASSURANCE MAROC

Assurances

Maroc

351 873

ND

106

331

CNIA SAADA ASSURANCES

Assurances

Maroc

350 599

ND

107

336

ANOUAR INVEST

Holding

Maroc

343 482

ND

108

338

GROUPE MANAGEM

Extraction de minerais

Maroc

339 099

ND

109

341

CAIRO POULTRY

Agroalimentaire

Égypte

336 022

39 793

110

350

SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.

Hydrocarbures

Égypte

323 913

140 638

111

352

MARIDIVE AND OIL SERVICES

Hydrocarbures, services annexes

Égypte

322 279

48 493

112

353

ALGÉRIE POSTE

Services postaux

Algérie

321 836

ND

113

355

JUHAYNA FOOD INDUSTRIES

Industrie des boissons

Égypte

318 867

39 024

114

356

SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE

Assurances

Maroc

318 716

40 421

115

360

REDAL

Prod. & distrib. d'eau potable

Maroc

312 101

ND

116

362

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC

Travaux publics

Maroc

311 374

ND

117

363

ENTREPRISE NATIONALE DE FORAGE

Hydrocarbures

Algérie

311 139

43 923

118

364

AUTO HALL

Construction automobile

Maroc

309 718

22 622

119

366

ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER

Promotion immobilière

Maroc

307 955

49 990

120

369

OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS

Logistique aéroportuaire

Maroc

306 703

31 968

121

370

COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT

Agroalimentaire

Maroc

306 660

ND

122

371

NOUVELAIR TUNISIE

Transport aérien

Tunisie

306 622

10 302

123

374

NORTH AFRICA BOTTLING CO.

Industrie des boissons

Maroc

303 422

ND

124

376

PALM HILLS DEVELOPMENT CO.

Promotion immobilière

Égypte

301 140

90 166

125

377

SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CARBURANTS – ZIZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

301 081

ND

126

379

AMREYAH CIMPOR CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

300 322

91 051

127

384

METRO MAROC

Commerce de détail

Maroc

293 353

– 3 051

128

386

TOURAH PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

290 583

75 880

129

387

SOCIÉTÉ ENNAKL

Construction automobile

Tunisie

290 109

16 260

130

388

SNMVT – MONOPRIX

Grande distribution

Tunisie

289 386

7 944

131

395

SINAI CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

278 806

155 151

132

397

PETROMINS-OIL DU MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

275 111

ND

133

400

MAGHRÉBAIL

Intermédiation financière

Maroc

271 924

9 573

134

401

SNTA

Industrie du tabac

Algérie

269 709

108 804

135

406

MAURITANIAN COPPER MINES

Extraction de cuivre

Mauritanie

265 300

109 800

136

407

AMER GROUP HOLDING

Tourisme, hôtellerie

Égypte

265 231

95 538

137

408

SOCIÉTÉ NATIONALE D'ASSURANCES

Assurances

Algérie

264 196

25 932

138

412

COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE

Promotion immobilière

Maroc

262 755

45 992

139

414

SOMED

Holding

Maroc

261 217

ND

140

416

SOPRIAM

Construction automobile

Maroc

260 394

ND

141

418

DELTA HOLDING

Groupe diversifié

Maroc

259 838

29 617

142

421

UNIVERS ACIER

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

252 108

ND

143

423

PALMERAIES KOUTOUBIA

Agroalimentaire

Maroc

251 352

ND

144

425

AMENDIS

Prod. & distrib. d'eau potable

Maroc

250 400

ND

145

427

EGYPTIAN INTERNATIONAL TOURISM CO.

Tourisme, hôtellerie

Égypte

248 207

25 319

146

428

NATIONAL CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

248 176

55 110

147

435

YAZAKI MAROC

Fabrication de câbles électriques

Maroc

244 664

ND

148

436

SODEP – MARSA MAROC

Logistique portuaire

Maroc

243 911

ND

149

437

SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES

Industrie des boissons

Maroc

241 387

3 990

150

438

GIPLAIT

Industrie laitière

Algérie

241 377

16 553

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Société


126

Classements Par régions

Afrique de l’Ouest Télécoms et pétrole au menu Avec une croissance impressionnante, les pays anglophones font la course en tête. Le reste de la zone a pâti de la crise ivoirienne.

D

ans l’ensemble, 2010 aura été une bonne année pour les entreprises d’Afrique de l’Ouest, succédant à un cru 2009 marqué par un ralentissement assez net de la croissance. Les principales économies de la zone sont reparties de l’avant, le Nigeria affichant un taux de croissance d’environ 8,7 %, le Ghana de 7,7 %, le Sénégal de 4,2 %. Faisant figure d’exception, la Côte d’Ivoire a vu sa croissance diminuer (2,4 % en 2010, contre 3,7 % en 2009), en raison principalement du ralentissement des activités agricoles. Globalement, les pays exportateurs ont été servis par la reprise à la hausse des cours des principales matières premières et des produits agricoles. UNE LOCOMOTIVE INSTABLE. L’année 2011

s’est engagée sous des auspices bien différents. Si le Ghana continue son chemin de modèle économique régional, avec une croissance qui explose en 2011 (13,5 %) en raison de la mise en route de l’activité pétrolière, les pays francophones ont pâti, une nouvelle fois, de l’instabilité en Côte d’Ivoire. Le pays – qui reste malgré tout la locomotive de la zone – s’est en effet enfoncé dans une crise postélectrorale qui a débouché sur un

« Le jeu de la compétition est caractérisé par une émulation constante afin de gagner la confiance des clients. » CHEIKH TIDIANE MBAYE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SONATEL

+ 17,8 %

La hausse du nombre d’onces produites et la flambée du cours de l’or hissent la filiale du sud-africain Gold Fields au premier rang national.

Après le Nigeria, Dangote s’attaque au Sénégal et au monopole historique de la famille Mimran dans le sucre.

55,2 milliards de dollars

66 %

Le chiffre d’affaires cumulé des 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest

arrêt des exportations et une paralysie économique durant plusieurs semaines. Malgré le retour à la normale en avril 2011, la croissance devrait se révéler sur l’ensemble de l’année largement négative. En septembre 2011, le Fonds monétaire international (FMI) estimait à – 5,8 % le recul réel du PIB, malgré la bonne tenue du secteur du cacao. Les entreprises locales, mais aussi celles opérant au Mali, au Burkina ou au Niger, auront souffert de cette crise. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

3000

La part de marché de la filiale de Sonatel est menacée par l’attribution d’une troisième licence, lancée mi-2011.

Le nombre d’employés du groupe ghanéen, fondé par une famille d’origine indienne et actif notamment dans les plastiques et les pneus. LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

127

Rang 2011

Rang dans les 500

Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (1-50)

1

26

MTN NIGERIA

Téléphonie mobile

Nigeria

5 038 871

ND

2

61

OANDO

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

2 470 624

93 718

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

3

73

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE

Hydrocarbures, raffinerie

Côte d’Ivoire

1 948 523

– 3 117

4

108

FLOUR MILLS OF NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

1 347 084

110 501

5

111

DANGOTE CEMENT

Matériaux de construction

Nigeria

1 320 724

695 065

6

118

NIGERIAN BREWERIES

Industrie des boissons

Nigeria

1 192 260

197 765

7

119

SONATEL

Télécoms

Sénégal

1 186 024

365 825

8

134

TOTAL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

1 047 139

35 447

9

146

JULIUS BERGER NIGERIA

Travaux publics

Nigeria

973 675

21 648

10

147

AIRTEL NIGERIA (ex-ZAIN NIGERIA)

Téléphonie mobile

Nigeria

962 042

– 218 419

11

157

TARKWA MINES

Extraction d'or

Ghana

899 455

ND

12

163

FORTE OIL (ex-AFRICAN PETROLEUM)

Hydrocarbures

Nigeria

865 139

– 17 910

13

166

MTN GHANA

Téléphonie mobile

Ghana

850 193

ND

14

171

GUINNESS NIGERIA

Industrie des boissons

Nigeria

806 283

116 884

15

183

SIFCA

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

738 592

108 118

16

198

CARGILL WEST AFRICA

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

670 846

2 978

17

199

CONOIL

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

670 171

18 184

18

203

NIGERIAN BOTTLING CO.

Industrie des boissons

Nigeria

666 214

16 020

19

208

AFRICAN REINSURANCE CORP.

Assurances

Nigeria

627 532

64 863

20

213

OLAM NIGERIA

Import-export

Nigeria

611 020

4 090

21

215

SONABHY

Hydrocarbures, services annexes

Burkina

603 746

25 614

22

223

DANGOTE SUGAR REFINERY

Agro-industrie

Nigeria

586 676

73 559

23

228

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE

Hydrocarbures, raffinerie

Sénégal

573 287

ND

24

236

COMPAGNIE IVOIRIENNE D'ÉLECTRICITÉ

Prod. & distrib. d'électricité

Côte d’Ivoire

548 642

12 104

25

238

NESTLÉ NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

539 374

82 165

26

241

SSNIT

Assurances

Ghana

529 156

1 278

27

246

VOLTA RIVER AUTHORITY

Prod. & distrib. d'électricité

Ghana

519 943

– 53 011

28

248

SONATEL MOBILES

Téléphonie mobile

Sénégal

517 628

ND

29

253

TOTAL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

510 632

9 770

30

256

TOTAL PETROLEUM GHANA

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

493 429

14 054

31

260

MRS OIL (ex-CHEVRON OIL CO. NIGERIA)

Hydrocarbures, services annexes

Nigeria

487 572

12 042

32

265

PETROCI

Hydrocarbures

Côte d’Ivoire

481 353

37 222

33

270

ORANGE CÔTE D'IVOIRE

Téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

465 046

ND

34

279

MTN CÔTE D'IVOIRE

Téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

441 198

34 389

35

280

DANGOTE FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

440 759

17 754

36

284

GOLDEN STAR RESOURCES

Extraction d'or

Ghana

432 693

– 8 281 9 424

37

290

PRODUCE BUYING CO.

Agro-industrie

Ghana

422 640

38

294

SENELEC

Prod. & distrib. d'électricité

Sénégal

415 353

ND

39

299

PZ CUSSONS NIGERIA

Industrie pharmaceutique

Nigeria

408 595

34 569 25 330

40

313

MOBIL OIL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

380 396

41

316

SONIDEP

Hydrocarbures, services annexes

Niger

373 792

12 343

42

319

ORANGE MALI

Téléphonie mobile

Mali

368 712

166 781

43

320

SANIA CIE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

367 112

8 070

44

324

SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO

Extraction d'or

Mali

363 717

86 578 ND

45

333

STÉ D'EXPLOITATION DES MINES D'OR DE SADIOLA

Extraction d'or

Mali

349 288

46

334

MOHINANI GROUP

Groupe diversifié

Ghana

347 000

ND

47

335

GHANA OIL CO.

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

343 483

4 220

48

337

UAC OF NIGERIA

Groupe diversifié

Nigeria

341 087

35 541

49

344

SEVEN-UP BOTTLING CO.

Agro-industrie

Nigeria

333 159

14 846

50

348

SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES

Hydrocarbures, raffinerie

Côte d’Ivoire

326 186

5 518

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Société


128

Classements Par régions

La nouvelle est d’autant plus inquiétante qu’elle se double d’une autre réalité : l’accroissement du fossé entre pays anglophones et francophones. À l’image du Ghana, dont la manne pétrolière semble devoir être utilisée à bon escient, et du Nigeria, doté d’une nouvelle équipe gouvernementale de choc, les pays anglophones maintiennent le cap de la croissance et suscitent l’engouement croissant des investisseurs internationaux. Au Liberia, on assiste ainsi à une ruée dans l’exploration pétrolière, l’agro-industrie et les mines. Au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique (158 millions d’habitants), les investisseurs mettent désormais l’accent

2013

Fin de vie pour la mine malienne, mise en service en 2000 et qui a été un temps l’une des plus productives au monde.

Au Liberia, on assiste à une ruée vers l’or noir, l’agro-industrie et les mines. Changement dans la grande distribution ivoirienne : King Cash dépasse Prosuma.

sur le secteur de la consommation. Le Ghana, enfin, apparaît de plus en plus comme un modèle de gouvernance et de diversification. LAGOS LOIN DEVANT. Sans surprise, notre

classement des 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest fait la part belle aux groupes nigérians. À eux seuls, ils ont réalisé environ 45 % du chiffre d’affaires total de nos 150. Et à l’image de MTN Nigeria (1er rang régional), dont le chiffre d’affaires a bondi de 500 millions de dollars entre 2009 et 2010, ils connaissent de belles perspectives. Derrière, la Côte d’Ivoire (21 % du chiffre d’affaires total) et ses entreprises restent fondamentales : en raison du poids de son agriculture, mais aussi grâce à des groupes

3 milliards de dollars

Les profits cumulés des 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest

qui, comme Sifca (15 e rang), exportent le savoir-faire ivoirien partout dans la sousrégion. Les entreprises ghanéennes, elles, réalisent désormais 11 % du chiffre d’affaires de la zone : un niveau appelé à s’envoler avec l’exploitation de l’or noir. Parmi les bonnes nouvelles, le Burkina profite à plein (dans notre classement) de l’envolée de sa production d’or. Le Liberia et la Guinée devraient bientôt faire de même avec le fer, notamment. À Dakar, malgré la crise de l’électricité, on peut se féliciter JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

30,5

millions d’euros. Le prix payé par l’assureur panafricain pour s’offrir une place au Nigeria.

+ 40 %

L’augmentation des revenus en dollars du deuxième cimentier sénégalais.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

129

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

51

372

CÔTE D'IVOIRE TÉLÉCOM

Téléphonie fixe

Côte d’Ivoire

305 445

ND

52

373

UNILEVER NIGERIA

Parachimie

Nigeria

305 188

27 260

53

382

TOTAL CÔTE D'IVOIRE

Hydrocarbures, services annexes

Côte d’Ivoire

294 074

6 007

54

383

SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA

Extraction de minerais

Mali

293 567

74 557

55

385

SOFITEX

Coton

Burkina

291 028

1 283

56

390

LAFARGE CEMENT WEST AFR. PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Nigeria

285 843

31 824

57

393

DAMANG MINES

Extraction d'or

Ghana

280 069

ND

58

396

SAPH

Production agricole

Côte d’Ivoire

277 671

64 388

59

410

SHELL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

263 986

ND

60

417

GROUPE EUROFIND AFRIQUE

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

260 101

ND

61

426

LIBYA OIL SÉNÉGAL

Hydrocarbures

Sénégal

248 615

ND

62

431

TOTAL BURKINA

Hydrocarbures, services annexes

Burkina

246 750

7 277 3 864

63

434

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D'IVOIRE

Tous services transports

Côte d’Ivoire

244 870

64

443

SOCOCIM INDUSTRIES

Matériaux de construction

Sénégal

237 241

ND

65

448

TOGO TÉLÉCOM

Télécoms

Togo

235 610

49 338

66

450

WEST AFRICAN CEMENT CO.

Matériaux de construction

Togo

234 931

26 334

67

452

COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D'IVOIRE

Commerce de détail

Côte d’Ivoire

233 606

2 457

68

455

OUTSPAN IVOIRE

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

232 860

496

69

457

SOLIBRA

Industrie des boissons

Côte d’Ivoire

230 953

29 051

70

459

BENUE CEMENT CO.

Matériaux de construction

Nigeria

229 679

94 280

71

463

INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL

Extraction de phosphates

Sénégal

227 700

ND

72

466

PROSUMA

Grande distribution

Côte d’Ivoire

225 720

1 980

73

469

SEMAFO BURKINA

Exploration minière

Burkina

224 109

ND

74

470

INTERNAT. TRADING OIL & COMMODITIES CORP.

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

223 862

ND

75

472

HONEYWELL FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

222 032

16 248

76

477

INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

218 602

ND

77

478

ENERGIE DU MALI

Prod. & distrib. d'électricité

Mali

218 449

– 71

78

480

NESTLÉ CÔTE D'IVOIRE

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

217 455

1 515

79

484

SOCIÉTÉ DES MINES DE L'AÏR

Extraction d'uranium

Niger

214 998

34 475

80

485

ELF OIL SÉNÉGAL

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

214 251

ND

81

487

GROUPE CFAO CÔTE D'IVOIRE

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

213 632

ND

82

498

ONATEL

Télécoms

Burkina

203 801

21 796

83

-

NSIA PARTICIPATIONS SA

Holding

Côte d’Ivoire

200 273

17 385

84

-

YESHI GROUP

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

199 923

10 769

85

-

LES CIMENTS DU SAHEL

Matériaux de construction

Sénégal

195 259

ND

86

-

STÉ BÉNINOISE D'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Prod. & distrib. d'électricité

Bénin

191 967

– 2 727

87

-

CADBURY NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

190 188

7 615

88

-

STARCOMMS

Équipements télécoms

Nigeria

189 282

– 49 943 1 383

89

-

SONABEL

Prod. & distrib. d'électricité

Burkina

185 329

90

-

OLAM GHANA

Import-export

Ghana

184 280

560

91

-

UNILEVER CÔTE D'IVOIRE

Industrie cosmétique

Côte d’Ivoire

183 552

9 275 2 195

92

-

SHELL CÔTE D'IVOIRE

Hydrocarbures

Côte d’Ivoire

180 755

93

-

STÉ D'EXPLOITATION DES MINES D'OR DE YATELA

Extraction d'or

Mali

174 935

ND

94

-

SOTELMA

Télécoms

Mali

173 258

22 671

95

-

GROUPE CFAO NIGERIA

Groupe diversifié

Nigeria

170 951

ND

96

-

OLAM IVOIRE

Organisation du transport de fret

Côte d’Ivoire

165 840

230

97

-

COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE

Agro-industrie

Sénégal

165 409

27 441

98

-

SOCIÉTÉ DES MINES DE TAPARKO

Extraction d'or

Burkina

161 732

52 833

99

-

SABODALA GOLD OPERATION

Extraction d'or

Sénégal

158 478

– 22 530

100

-

SMART PRODUCTS

Agroalimentaire

Nigeria

157 151

35 000

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (51-100)


130

Classements Par régions

du redressement des Industries chimiques du Sénégal (ICS, 71 e rang), recapitalisées en 2008 par l’indien Iffco : la production d’acide phosphorique aurait progressé de plus de 10 % en 2010, selon la publication « Perspectives économiques en Afrique ». Au final, ces débuts de diversification augurent d’une réduction progressive de la dépendance de la plupart des pays ouestafricains à un nombre limité d’activités :

Les opérateurs télécoms ne sont désormais devancés que par les géants pétroliers. pétrole, or, coton, cacao. Au Nigeria, si les hydrocarbures ont représenté en 2010 environ 96 % des recettes d’exportation et près de 66 % des recettes budgétaires, la part de l’or noir dans le PIB a reculé ces dernières années de 39 % à 29 % environ. Les autres pays de la zone pourront-ils rapidement emboîter le pas de leur voisin nigérian ? L’avenir le dira.

100

millions de dollars. L’estimation du prix payé par le marocain Saham pour la reprise du groupe d’assurances panafricain.

Siège éjectable !

L’ex-Sonacos, qui transforme notamment l’arachide sénégalaise, change de directeur général. Pour la cinquième fois en six ans.

Trente-six ans après sa fondation, le groupe burkinabè leader de l’aciérie rayonne jusqu’au Bénin et au Togo.

2012

L’année durant laquelle la procédure d’arbitrage intentée en 2008 par Millicom contre le Sénégal devrait s’achever.

INDUSTRIE, LE PARENT PAUVRE. En termes

sectoriels, notre classement ne révèle guère de surprises, avec un trio d’activités dominantes : ressources naturelles, télécoms et agro-industrie. Avec un peu plus de 21 % du chiffre d’affaires des 150 premières entreprises régionales, les télécoms confirment leur poids énorme dans les économies africaines. Les opérateurs de ce secteur ne sont désormais devancés que par les géants pétroliers. L’agro-industrie dans son ensemble – de la plantation à l’alimentaire – se structure progressivement, avec l’émergence de poids lourds régionaux qui totalisent près de 20 % du chiffre d’affaires des 150. L’industrie, en revanche, reste le parent très pauvre de la zone, surtout en dehors du Nigeria, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Ce secteur reste pénalisé par les coupures électriques et le coût généralement élevé du transport dans la zone. ●

Le groupe Louis Dreyfus reprend les commandes du fournisseur d’engrais, à la suite de l’acquisition de SCPA Sivex International.

52 68,6

millions de dollars. Deux financiers, Investec et Emerging Capital Partners, sont venus renflouer les comptes du gestionnaire d’infrastructures télécoms.

millions de dollars. La dette d’Air Ivoire, plombée notamment par la crise ivoirienne. La compagnie a finalement été liquidée.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

131

Rang dans les 500

101

-

COLINA PARTICIPATIONS

Assurances

Côte d’Ivoire

155 327

102

-

ESSAKANE

Extraction d'or

Burkina

154 923

ND

103

-

SUNEOR

Agro-industrie

Sénégal

154 603

– 9 701

104

-

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS

Industrie du tabac

Côte d’Ivoire

152 064

ND

105

-

PALMCI

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

149 232

12 076

106

-

GROUPE HAGE

Métallurgie, sidérurgie

Burkina

148 549

3 549

107

-

SÉNÉGALAISE DES EAUX

Prod. & distrib. d'eau potable

Sénégal

144 738

ND

108

-

COMPAGNIE MINIÈRE D'AKOUTA

Extraction de minerais

Niger

144 625

9 008

109

-

GROUPE CFAO SÉNÉGAL

Groupe diversifié

Sénégal

143 289

ND

110

-

AIRTEL NIGER (ex-ZAIN NIGER)

Téléphonie mobile

Niger

142 151

3 117

111

-

STÉ DES CAOUCHOUCS DE GRAND-BÉRÉBY

Industrie du caoutchouc

Côte d’Ivoire

140 326

33 349

112

-

SENTEL GSM

Téléphonie mobile

Sénégal

140 280

7 341

113

-

CHELLARAMS

Grande distribution

Nigeria

139 613

1 446

114

-

GUINNESS GHANA BREWERIES

Industrie des boissons

Ghana

137 896

– 3 099

115

-

LABOREX CÔTE D'IVOIRE

Industrie pharmaceutique

Côte d’Ivoire

134 961

5 946

116

-

EQUITY ASSURANCE

Assurances

Nigeria

133 876

– 5 877

117

-

MINE D'OR D'INATA

Extraction d'or

Burkina

132 800

ND

118

-

LES GRANDS MOULINS DE DAKAR

Agroalimentaire

Sénégal

132 776

ND

119

-

LES GRANDS MOULINS D'ABIDJAN

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

124 937

3 628

120

-

ASHAKA CEMENT

Matériaux de construction

Nigeria

124 878

19 586

121

-

BRAKINA

Industrie des boissons

Burkina

124 259

ND

122

-

NIGERIAN BAG MANUFACTURING CO.

Emballage, conditionnement

Nigeria

121 174

6 683

123

-

UNILEVER GHANA

Industrie chimique

Ghana

120 970

15 235

124

-

GHANA PORTS AND HARBOURS AUTHORITY

Logistique portuaire

Ghana

118 368

22 752

125

-

SODECI

Prod. & distrib. d'eau potable

Côte d’Ivoire

110 312

5 217

126

-

GLAXOSMITHKLINE CONSUMER NIGERIA

Industrie pharmaceutique

Nigeria

109 950

16 048

127

-

CABO VERDE TELECOM

Téléphonie mobile

Cap-Vert

109 812

ND

128

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS SÉNÉGAL

Organisation du transport de fret

Sénégal

109 542

2 084

129

-

AIRTEL BURKINA (ex-ZAIN BURKINA)

Téléphonie mobile

Burkina

109 462

7 091

130

-

SOTACI

Métallurgie, sidérurgie

Côte d’Ivoire

107 906

ND

131

-

BEN & CO

Hydrocarbures

Mali

107 591

12 973

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 7 362

132

-

SAUDI BINLADIN GROUP

Travaux publics

Sénégal

106 523

ND

133

-

STÉ TROPICALE D'ENGRAIS & PRODUITS CHIMIQUES

Industrie chimique

Côte d’Ivoire

105 613

4 489

134

-

ETNOCELL

Fabrication d'appareils électriques

Sénégal

105 223

ND

135

-

AIRTEL GHANA (ex-ZAIN GHANA)

Téléphonie mobile

Ghana

102 349

– 97 256 3 658

136

-

SOCIMAT

Matériaux de construction

Côte d’Ivoire

100 522

137

-

ELTON OIL CO.

Hydrocarbures, services annexes

Sénégal

100 000

ND

138

-

R.T. BRISCOE NIGERIA

Concessionnaire

Nigeria

98 661

991 2 526

139

-

NIGELEC

Prod. & distrib. d'électricité

Niger

98 053

140

-

AIICO INSURANCE

Assurances

Nigeria

97 487

7 283

141

-

IHS NIGERIA

Équipements télécoms

Nigeria

96 835

– 10 778

142

-

GROUPE CFAO MALI

Groupe diversifié

Mali

95 092

ND

143

-

COMPTOIR COMMERCIAL MANDIAYE NDIAYE

Import-export

Sénégal

94 240

ND

144

-

BRASSERIE B. B. LOMÉ

Industrie des boissons

Togo

93 743

20 364 – 45 457

145

-

AIR IVOIRE

Transport aérien

Côte d’Ivoire

92 893

146

-

COMPAGNIE SAHÉLIENNE D'ENTREPRISES

Travaux publics

Sénégal

92 565

412

147

-

ETERNA OIL & GAS

Industrie chimique

Nigeria

92 180

4 712

148

-

TOYOTA GHANA

Concessionnaire

Ghana

92 027

7 352

149

-

TRANSNATIONAL CORP. OF NIGERIA

Groupe diversifié

Nigeria

90 808

35 141

150

-

KALSAKA MINING

Extraction d’or

Burkina

90 643

ND

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang 2011

Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (101-150)


132

Classements Par régions

Afrique australe et océan Indien Porte d’entrée sud-africaine Ultradominante dans la région, la nation Arc-en-Ciel se transforme peu à peu en plateforme d’investissements vers le reste du continent.

C

est une impressionnante mais peu surprenante domination qu’exerce l’Afrique du Sud sur le paysage des entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien. Dans notre classement des 150 premières sociétés dont le siège social est basé dans cette région, les entreprises sud-africaines totalisent environ 92 % du chiffre d’affaires total. Seul le voisin angolais arrive à surnager dans ce raz-de-marée arc-en-ciel. Il faut dire que Luanda pèse de plus en plus lourd, pétrole oblige. La compagnie publique Sonangol vole même le premier rang du classement régional. À l’image de sa grande sœur algérienne Sonatrach, qu’elle est encore loin de concurrencer, Sonangol a en charge le développement pétrolier et gazier du pays, premier producteur d’or noir subsaharien, à égalité avec le Nigeria. Fin 2010, ce géant a largement profité de l’embellie des cours. Dans le même secteur, un nouvel arrivant permet à l’Angola de se hisser une

410 milliards de dollars

« Plus de 68 % de nos revenus sont générés hors de l’Afrique du Sud. » SIFISO DABENGWA, PDG DE MTN

1,6

milliard d’euros. Le prix payé par Walmart pour acquérir le distributeur sud-africain.

76 300

Effectifs de la chaîne de supermarchés, dont 11 000 hors d’Afrique du Sud.

+ 53 %

En 2010, le chiffre d’affaires du numéro un mondial du diamant s’est envolé, notamment en raison de la progression des cours internationaux.

« Je ne pense pas que quiconque puisse espérer avoir une marge opérationnelle de 70 % pour l’éternité. » CHRIS GRIFFITH, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE KUMBA IRON ORE

Le chiffre d’affaires cumulé des 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien

deuxième fois dans notre classement : Total E&P Angola (41e rang régional). Avec près de 3,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2010 et 163 000 barils extraits chaque jour, cette filiale du français Total est l’un de ses actifs d’exploration-production les plus importants à travers le monde, après le Nigeria et la Norvège. MASTODONTE. L’Angola classe également

Expansion

Déjà présent au Kenya et au Cameroun, le numéro un africain de l’agroalimentaire fait une entrée en force au Nigeria et en Éthiopie.

un autre mastodonte, Endiama, dans les 150 premières entreprises d’Afrique australe (97e rang). Pendant de Sonangol dans les diamants, cette compagnie publique est devenue un sérieux concurrent, en matière d’extraction, du sud-africain De Beers et de

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

133

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

2

SONANGOL

Hydrocarbures

Angola

22 244 664

2 515 973

2

3

SASOL

Industrie chimique

Afrique du Sud

18 393 415

2 398 323 2 151 435

3

4

MTN GROUP

Téléphonie mobile

Afrique du Sud

17 254 208

4

5

THE BIDVEST GROUP

Groupe diversifié

Afrique du Sud

16 517 786

503 282

5

6

ESKOM

Prod. & distrib. d'électricité

Afrique du Sud

13 758 201

1 257 160

6

7

SHOPRITE HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

10 140 697

340 998

7

8

SANLAM

Assurances

Afrique du Sud

10 123 028

980 182

8

9

VODACOM GROUP

Téléphonie mobile

Afrique du Sud

9 207 089

1 240 460

9

10

IMPERIAL HOLDINGS

Holding

Afrique du Sud

8 039 747

340 318

10

11

PICK'N PAY STORES HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

7 815 246

117 878

11

12

STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS

Ameublement

Afrique du Sud

7 227 618

532 743

12

13

MASSMART HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

7 139 003

176 989

13

14

VODACOM SOUTH AFRICA

Télécoms

Afrique du Sud

6 979 676

ND

14

15

ANGLO AMERICAN PLATINUM

Extraction de minerais

Afrique du Sud

6 924 461

1 498 332

15

16

SAPPI

Papeterie

Afrique du Sud

6 572 000

66 000

16

17

BARLOWORLD

Groupe diversifié

Afrique du Sud

6 142 874

7 673

17

18

DE BEERS CONSOLIDATED MINES

Extraction de minerais

Afrique du Sud

5 877 000

– 546 000

18

19

ANGLOGOLD ASHANTI

Extraction de minerais

Afrique du Sud

5 842 425

95 837

19

20

KUMBA IRON ORE

Extraction d'or

Afrique du Sud

5 823 017

2 154 895

20

21

TRANSNET

Tous services transports

Afrique du Sud

5 709 878

618 801

21

22

MTN SOUTH AFRICA

Téléphonie mobile

Afrique du Sud

5 389 420

ND

22

23

SPAR GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

5 242 310

137 782

23

25

AVENG

Groupe diversifié

Afrique du Sud

5 112 457

281 778

24

27

TELKOM

Télécoms

Afrique du Sud

5 033 154

183 850

25

28

NASPERS

Médias

Afrique du Sud

4 977 638

791 367

26

29

MURRAY & ROBERTS HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

4 808 743

165 239

27

30

SAB MILLER SOUTH AFRICA

Industrie des boissons

Afrique du Sud

4 777 000

ND

28

31

GOLD FIELDS

Extraction de minerais

Afrique du Sud

4 748 999

546 344

29

34

ARCELOR MITTAL SOUTH AFRICA

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

4 547 201

202 355

30

35

GRINDROD

Transport maritime

Afrique du Sud

4 544 024

126 204

31

38

DATATEC

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

4 302 972

41 893

32

39

EDGARS CONSOLIDATED STORES

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 849 414

– 247 189

33

40

IMPALA PLATINUM HOLDINGS

Extraction de minerais

Afrique du Sud

3 828 351

709 372

34

41

OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.

Assurances

Afrique du Sud

3 775 543

381 842

35

44

WOOLWORTHS HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 519 477

189 266

36

45

LIBERTY GROUP

Assurances

Afrique du Sud

3 432 065

397 038

37

46

ALLIED ELECTRONICS CORP.

Équipements bureautiques

Afrique du Sud

3 431 765

81 544

38

48

TRANSNET FREIGHT RAIL

Transport ferroviaire

Afrique du Sud

3 401 223

ND

39

49

NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

3 381 213

193 479

40

51

SOUTH AFRICAN AIRWAYS

Transport aérien

Afrique du Sud

3 182 000

109 000

41

52

TOTAL E&P ANGOLA

Hydrocarbures

Angola

3 095 712

1 458 990

42

53

TIGER BRANDS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 906 092

329 832

43

55

MEDI CLINIC CORP.

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

2 802 131

177 080

44

56

NAMPAK

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

2 790 170

124 257

45

57

MASSCASH

Commerce de détail

Afrique du Sud

2 620 538

74 984

46

59

EXXARO RESOURCES

Extraction de minerais

Afrique du Sud

2 580 970

783 544

47

60

LONMIN

Extraction de minerais

Afrique du Sud

2 506 850

192 956

48

63

SANTAM

Assurances

Afrique du Sud

2 385 385

269 155

49

64

PIONEER FOODS GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 366 777

35 287

50

66

WILSON BAYLY HOLMES – OVCON

Travaux publics

Afrique du Sud

2 287 005

144 655

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (1-50)


134

Classements Par régions

ses filiales au Botswana (Debswana, non classé) et en Namibie (Namdeb, 114e rang). Elle compte encore accélérer sa production en 2011, avec 9 millions de carats produits contre 8,5 l’année dernière, selon des chiffres rapportés par Reuters. En termes de conjoncture, l’Afrique du Sud a redressé la situation en 2010, en affichant un taux de croissance de 2,8 %, contre – 1,7 % en 2009. L’année 2011 devrait permettre à la première économie africaine de se rapprocher d’un niveau de croissance plus en ligne avec ses ambitions, autour de 3,5 %. Le pays a largement profité des retombées de la Coupe du monde de football : l’événement sportif, qui

259

millions de dollars. Prix payé par le holding Remgro pour prendre 22 % du capital du transporteur maritime Grindrod.

En 2010, l’Afrique du Sud a largement profité de l’effet Coupe du monde.

800

millions de dollars. Pour ce prix, le numéro un de l’industrie pharmaceutique africaine s’est offert l’australien Sigma Pharmaceuticals.

s’est tenu sur ses terres en juin et juillet 2010, lui a permis d’enregistrer une nette hausse des dépenses de consommation. En fin d’année, l’Afrique du Sud a été formellement appelée à rejoindre le groupe des Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine, les principaux pays émergents de la planète), renommé à cette occasion Brics, avec un « S » pour « South Africa ». Le pays y gagne une visibilité au niveau international et renforce ainsi sa place en tant que porte d’entrée vers l’Afrique subsaharienne. OUVERTURE. Car c’est bien ainsi, désor-

mais, qu’est considérée l’Afrique du Sud. Un phénomène qui se renforce d’année en année, d’autant que les perspectives purement sud-africaines ne sont guère réjouissantes, les entreprises concentrées uniquement sur l’Afrique du Sud ayant vu leurs profits s’éroder depuis quelques années.

195 000 Banco !

tonnes. C’est la production annuelle de sucre de la filiale malienne d’Illovo Sugar, en plein développement. Elle produira aussi 15 000 kilolitres d’éthanol.

Après l’Afrique australe et le Nigeria, l’opérateur d’hôtels-casinos lorgne l’Angola et le Kenya.

33,5 milliards de dollars Les profits cumulés des 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien

À l’inverse, les sociétés qui progressent le plus dans notre classement sont celles qui sont les plus ouvertes sur l’Afrique – l’opérateur télécoms MTN (3e rang régional), la chaîne de supermarchés Shoprite (6 e) –, auxquelles s’ajoutent les grands groupes miniers qui profitent quant à eux de l’envolée des cours. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

« Ce listing est l’événement le plus important depuis la création de Clover il y a 112 ans. » JOHANN VORSTER DIRECTEUR GÉNÉRAL, À PROPOS DE L’INTRODUCTION EN BOURSE DU GROUPE LAITIER LE 14 DÉCEMBRE 2010

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

135

Rang 2011

Rang dans les 500

Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (51-100)

51

69

MC CARTHY RETAIL

Concessionnaire

Afrique du Sud

2 219 676

ND

52

71

NEW CLICKS HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 997 416

85 066

53

72

JD GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 989 551

75 315

54

75

REMGRO

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 838 800

1 461 622

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

55

76

MASSDISCOUNTERS

Grande distribution

Afrique du Sud

1 830 209

ND

56

77

KONKOLA COPPER MINES

Extraction de cuivre

Zambie

1 825 000

309 100

57

80

DISTELL GROUP

Industrie des boissons

Afrique du Sud

1 776 647

141 657

58

82

MONDI GROUP SOUTH AFRICA

Papeterie

Afrique du Sud

1 762 823

54 764

59

84

AECI

Industrie chimique

Afrique du Sud

1 740 556

96 288

60

85

MASSWAREHOUSE

Service aux entreprises

Afrique du Sud

1 730 356

111 107

61

87

GROUP FIVE HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

1 705 740

40 227

62

88

HARMONY GOLD MINING CO.

Extraction de minerais

Afrique du Sud

1 697 678

– 28 886

63

90

AFRICAN RAINBOW MINERALS

Extraction de minerais

Afrique du Sud

1 658 260

272 615

64

91

KANSANSHI MINING

Extraction de cuivre

Zambie

1 658 000

322 100

65

93

MR PRICE GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 641 875

151 993

66

94

REUNERT

Équipements bureautiques

Afrique du Sud

1 606 791

135 315

67

95

PETROSA

Hydrocarbures

Afrique du Sud

1 589 562

120 239

68

97

ASPEN PHARMACARE HOLDINGS

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

1 526 556

299 335

69

100

GRINAKER – LTA

Travaux publics

Afrique du Sud

1 507 629

ND

70

101

FOSCHINI

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 494 946

195 856

71

102

TONGAAT-HULETT GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 456 506

125 325

72

103

ALLIED TECHNOLOGIES

Fabrication d'appareils électriques

Afrique du Sud

1 451 993

31 595

73

105

OMNIA HOLDINGS

Industrie chimique

Afrique du Sud

1 409 416

67 402

74

106

TRANSNET RAIL ENGINEERING

Logistique ferroviaire

Afrique du Sud

1 403 097

ND

75

110

LIFE HEALTHCARE GROUP

Gestion des hôpitaux

Afrique du Sud

1 321 854

125 626

76

112

ASTRAL FOODS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 258 947

53 806

77

113

MOMENTUM GROUP

Assurances

Afrique du Sud

1 248 585

258 774

78

115

ILLOVO SUGAR

Agro-industrie

Afrique du Sud

1 219 834

107 406

79

117

TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY

Logistique portuaire

Afrique du Sud

1 212 777

ND

80

120

DISCOVERY HEALTH

Assurances

Afrique du Sud

1 182 537

258 022

81

121

SUPER GROUP

Construction automobile

Afrique du Sud

1 178 750

48 242

82

123

SUN INTERNATIONAL

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

1 173 059

77 181

83

124

MUTUAL & FEDERAL INSURANCE

Assurances

Afrique du Sud

1 154 520

ND

84

125

ANGLOVAAL INDUSTRIES

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 148 069

70 441

85

128

CMH GROUP

Concessionnaire

Afrique du Sud

1 107 647

18 059

86

130

AFGRI

Production agricole

Afrique du Sud

1 092 092

45 835

87

131

ASSORE

Extraction de minerais

Afrique du Sud

1 066 039

222 594

88

135

RAINBOW CHICKEN

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 046 592

55 369

89

136

EQSTRA HOLDINGS

Concessionnaire

Afrique du Sud

1 043 973

– 8 425 241 322

90

137

TRUWORTHS INTERNATIONAL

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 043 672

91

139

STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 037 566

50 102

92

141

PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Afrique du Sud

1 024 113

151 955 965 637

93

142

HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 020 758

94

145

AURECON HERITAGE COMPANIES

Ingénierie

Afrique du Sud

980 000

ND

95

148

MASSBUILD

Bâtiment

Afrique du Sud

957 900

41 479 ND

96

149

TRANSNET PORT TERMINALS

Logistique portuaire

Afrique du Sud

955 508

97

150

ENDIAMA

Extraction de diamants

Angola

955 000

ND

98

151

MPACT

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

941 621

7 447

99

152

PALABORA MINING CO.

Extraction de cuivre

Afrique du Sud

922 409

89 518

100

156

CLOVER HOLDINGS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

902 059

– 5 899

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Société


136

Classements Par régions

La décision du numéro un mondial de la grande distribution, l’américain Walmart, d’acquérir le sud-africain Massmart (12e), tient d’ailleurs essentiellement aux perspectives de croissance de cette entité dans le reste du continent. Le rapprochement avorté entre MTN et plusieurs groupes indiens répondait à la même logique.

Sorti de l’hyperinflation et de la récession, le Zimbabwe fait son retour en force.

10,3

millions de lecteurs. Incontournable, le groupe de médias sud-africain affiche une marge opérationnelle de 30 %.

À l’ombre du géant sud-africain, les autres pays de la zone s’en sortent très diversement. Le Botswana, dont l’économie reste très dépendante du diamant, s’en est bien tiré, après une année 2009 marquée par les très grosses difficultés rencontrées par le géant Debswana dans un marché mondial du diamant en crise. En 2010, la filiale de De Beers a repris le chemin de la croissance, avec un chiffre d’affaires en hausse de 49 %. L’évolution de la Namibie, où le diamant joue également, avec l’uranium, un rôle très important, a été proche, avec un taux de croissance de 4,8 %.

+ 153 %

La progression des bénéfices avant impôt du groupe namibien de diamants.

1,1

ENVOLÉE DE L’OR NOIR. L’Angola a vu sa

croissance rester très basse, à 3,4 % (contre 13,8 % en 2008). Le pays, qui a souffert de la baisse puis de la stagnation du cours du baril, profite en revanche depuis la fin de l’année 2010 de l’envolée de l’or noir. Le Zimbabwe confirme son retour en force sur la scène économique régionale, avec une croissance de 9 % en 2010. Le pays est sorti de l’hyperinflation et de la récession, qui lui avaient fait perdre un tiers de sa richesse en une décennie. Les entreprises du pays font d’ailleurs un retour dans notre classement, notamment avec le groupe hôtelier Innscor Africa (139 e rang régional) et l’opérateur télécoms Econet (147e). Enfin, dans l’océan Indien, Maurice continue à enregistrer un bon niveau de croissance, à 4,2 % en 2010, avec quelques succès notables dans le tourisme et la finance. Mais le pays reste confronté aux mêmes enjeux stratégiques, dont l’un est le recentrage d’un certain nombre de ses activités vers l’Afrique ou l’Asie plutôt que vers des pays occidentaux à faible croissance, où l’île continue d’exporter l’essentiel de ses productions agricoles et manufacturières. ●

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

milliard de dollars. La valeur du deal signé entre Kap et Steinhoff pour le transfert au premier des activités industrielles du second.

« Nous espérons que l’Afrique représentera 30 % de notre chiffre d’affaires au cours de la prochaine décennie. » ARNAUD LAGESSE PATRON DE GML

Diamants

La quatrième mine mondiale est détenue par Endiama, associé à des entreprises russe et brésilienne.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

137

Rang dans les 500

101

159

CHEMICAL SERVICES

Industrie chimique

Afrique du Sud

879 566

65 118

102

161

HULAMIN

Aluminium

Afrique du Sud

873 914

11 020

103

162

SOUTH AFRICAN POST OFFICE

Services postaux

Afrique du Sud

872 610

ND

104

165

MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

857 858

ND

105

168

BASIL READ HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

810 891

39 230

106

169

ADCORP HOLDINGS

Services éducatifs

Afrique du Sud

810 108

13 977

107

170

CASHBUILD

Matériaux de construction

Afrique du Sud

807 788

24 640

108

172

AVUSA (ex-JOHNNIC COMMUNICATIONS)

Médias

Afrique du Sud

798 890

32 648

109

173

SOUTH AFRICAN BROADCASTING CORP.

Médias

Afrique du Sud

786 902

– 19 449

110

177

EVRAZ HIGHVELD STEEL & VANADIUM CORP.

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

771 056

– 82 597

111

179

MURRAY & ROBERTS CONSTRUCTION

Bâtiment

Afrique du Sud

752 161

19 144

112

180

RAND WATER

Prod. & distrib. d'eau potable

Afrique du Sud

751 904

45 381

113

181

RMB HOLDINGS

Assurances

Afrique du Sud

748 429

578 465

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

114

182

NAMDEB DIAMOND CORP.

Extraction de diamants

Namibie

745 657

62 163

115

189

AFRICAN OXYGEN

Industrie chimique

Afrique du Sud

710 274

14 142

116

190

ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA

Assurances

Afrique du Sud

696 939

21 728

117

192

METOREX

Extraction de minerais

Afrique du Sud

685 438

125 901

118

194

RAUBEX

Génie civil

Afrique du Sud

683 942

67 253

119

195

INVICTA HOLDINGS

Construction automobile

Afrique du Sud

682 110

53 283

120

196

ELLERINE HOLDINGS

Ameublement

Afrique du Sud

675 069

60 330

121

200

TRIDENT STEEL

Constructions métalliques

Afrique du Sud

669 638

ND

122

202

ADCOCK INGRAM HOLDINGS

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

668 096

95 003

123

204

MONDI SHANDUKA NEWSPRINT

Médias

Afrique du Sud

652 343

ND

124

206

GROWTHPOINT PROPERTIES

Promotion immobilière

Afrique du Sud

632 793

5 717

125

211

MVELAPHANDA GROUP

Groupe diversifié

Afrique du Sud

618 643

130 257

126

212

CTP HOLDINGS

Médias

Afrique du Sud

614 931

53 274

127

214

BUSINESS CONNEXION GROUP

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

610 824

18 543

128

216

KAP INTERNATIONAL HOLDINGS

Groupe diversifié

Afrique du Sud

601 830

13 149

129

218

NORTHAM PLATINUM

Extraction de minerais

Afrique du Sud

593 538

96 442

130

219

ILIAD AFRICA

Matériaux de construction

Afrique du Sud

591 082

8 075

131

225

GML (ex-GROUPE MON LOISIR)

Groupe diversifié

Maurice

579 251

13 012

132

226

AIR MAURITIUS

Transport aérien

Maurice

577 808

19 562

133

230

METAIR INVESTMENTS

Construction automobile

Afrique du Sud

564 674

41 777

134

235

LEWIS GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

550 361

107 105

135

237

DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK

Commerce de détail

Afrique du Sud

544 387

16 426

136

239

MURRAY & ROBERTS CEMENTATION

Matériaux de construction

Afrique du Sud

536 956

40 622

137

240

CONCOR

Travaux publics

Afrique du Sud

535 301

55 215

138

242

CATOCA SOCIEDADE MINEIRA

Extraction de minerais

Angola

527 330

ND

139

249

INNSCOR AFRICA

Tourisme, hôtellerie

Zimbabwe

516 137

26 110

140

250

OCEANA GROUP

Agro-industrie

Afrique du Sud

515 023

44 296

141

251

MUSTEK

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

512 962

9 234

142

252

BELL EQUIPMENT

Construction de véhicules utilitaires

Afrique du Sud

511 530

4 514

143

254

OPTIMUM COAL HOLDINGS

Extraction de charbon

Afrique du Sud

505 410

32 422

144

258

MOOLMANS

Exploration minière

Afrique du Sud

490 617

ND

145

266

PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS

NTIC

Afrique du Sud

476 464

20 953

146

269

BRITISH AMERICAN INVESTMENT CO.

Groupe diversifié

Maurice

469 479

3 256

147

271

ECONET WIRELESS

Téléphonie mobile

Zimbabwe

463 491

140 969

148

276

COMAIR

Transport aérien

Afrique du Sud

452 786

13 496

149

278

GIJIMA AST GROUP

Informatique, bureautique

Afrique du Sud

442 837

23 863

150

293

FREEWORLD COATINGS

Industrie chimique

Afrique du Sud

415 996

22 690

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND :: non déterminé

Rang 2011

Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (101-150)


138

Classements Par régions

Afrique de l’Est Nairobi au centre de toutes les attentions Idéalement positionnés pour profiter du boom économique de la région, les groupes kényans souffrent depuis le début de 2011 de l’explosion des prix.

D

ifficile année 2011 pour le Kenya. Après un cru 2010 très bon marqué par une croissance d’environ 5,5 %, la locomotive d’Afrique de l’Est s’est embourbée dans une inflation trop importante. Déclenchée en début d’année 2011 par l’envolée des cours du pétrole, elle n’a pas été suffisamment prise au sérieux par la Banque centrale, qui a tardé à réagir, avant d’être dopée par l’augmentation des prix des produits alimentaires. En mai 2011, l’inflation atteignait 13 % en rythme annuel. En octobre, l’augmentation des prix frôlait les 19 %, la hausse des prix des denrées alimentaires dépassant les 26 %. La dépréciation rapide et importante du shilling kényan a également largement accentué la pression. Les principales victimes devraient être les banques, les taux d’intérêt ayant été peu à peu relevés par la Banque centrale.

69 %

62

Offensive concurrentielle oblige, le numéro un des télécoms kényans a vu sa part de marché reculer (81 % mi-2010). Mais il reste le seul à faire des profits.

millions de dollars. Le prix payé par Expresso, filiale à 75 % de Sudatel, pour acquérir progressivement 100 % du capital d’Intercel Guinée.

« Notre usine de Bulyanhulu peut traiter environ 1,1 million de tonnes de minerai par an, opérant 24 heures sur 24, 365 jours par an. » AFRICAN BARRICK GOLD RAPPORT ANNUEL

14,7 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est

L’incertitude est grande quant aux conséquences de cette inflation galopante sur les entreprises du pays. Et la déception est de mise : l’année 2010 avait été excellente et les perspectives pour 2011 et 2012 s’annonçaient encore meilleures. « Le boom sous-régional aide beaucoup, explique Razia Khan, responsable de la recherche Afrique chez Standard Chartered. Les développements pétroliers en Ouganda et au Soudan du Sud nourrissent une vague de projets d’infrastructures. » Le Kenya reste en effet le débouché naturel de ces deux pays ainsi que, en concurrence avec la Tanzanie, du Rwanda. EXPANSION. L’Ouganda, notamment, semble

au centre de nombreux intérêts kényans, et la plupart des grands groupes de Nairobi commencent leur expansion régionale par Kampala. Le pays devrait connaître une croissance de 5,5 % en 2012. L’arrivée du chinois JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

1,05

million de dollars. Le prix auquel le holding kényan, déjà actionnaire d’East African Cables, a acquis Câblerie du Congo, basée en RD Congo.

+ 59 %

Le chiffre d’affaires en monnaie locale de la compagnie tanzanienne, en partie détenue par Kenya Airways, a été multiplié par 1,5 entre 2008 et 2010.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

139

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

114

KENOLKOBIL

Hydrocarbures

Kenya

1 221 130

21 320

2

126

SAFARICOM

Téléphonie mobile

Kenya

1 137 987

159 739

3

140

KENYA AIRWAYS

Transport aérien

Kenya

1 030 032

42 456

4

143

ETHIOPIAN AIRLINES

Transport aérien

Éthiopie

1 000 552

96 737

5

144

ZAIN SUDAN

Téléphonie mobile

Soudan

994 300

351 500

6

160

KENYA POWER AND LIGHTING

Prod. & distrib. d'électricité

Kenya

878 002

44 596

7

176

TOTAL KENYA

Hydrocarbures, services annexes

Kenya

772 342

10 994

8

231

SUDATEL

Télécoms

Soudan

559 869

8 765

9

274

EAST AFRICAN BREWERIES GROUP

Industrie des boissons

Kenya

455 584

86 148

10

291

TANZANIA BREWERIES

Industrie des boissons

Tanzanie

419 670

80 319

11

295

EAST AFRICAN BREWERIES KENYA

Industrie des boissons

Kenya

414 780

87 894

12

327

BULYANHULU GOLD MINE

Extraction d'or

Tanzanie

359 824

ND

13

340

BAMBURI CEMENT

Matériaux de construction

Kenya

336 900

61 068

14

342

NAKUMATT HOLDINGS

Grande distribution

Kenya

334 358

3 209

15

354

VODACOM TANZANIA

Téléphonie mobile

Tanzanie

320 467

ND

16

402

NORTH MARA GOLD MINE

Extraction d'or

Tanzanie

269 566

ND

17

-

ETHIOPIAN SHIPPING LINES

Organisation du transport de fret

Éthiopie

195 286

38 914

18

-

MUMIAS SUGAR CO.

Agro-industrie

Kenya

189 544

23 199

19

-

AIRTEL TANZANIA (ex-ZAIN TANZANIE)

Téléphonie mobile

Tanzanie

177 695

– 81

20

-

BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA

Industrie du tabac

Kenya

162 468

21 204

21

-

CMC HOLDINGS

Concessionnaire

Kenya

152 723

4 880

22

-

UNGA GROUP

Agroalimentaire

Kenya

138 293

1 647

23

-

JUBILEE INSURANCE CO.

Assurances

Kenya

137 808

22 068

24

-

SCANGROUP

Communication

Kenya

136 366

6 943

25

-

KENYA ELECTRICITY GENERATING CO.

Prod. & distrib. d'électricité

Kenya

133 713

23 488

26

-

TANZANIA PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Tanzanie

131 736

33 135

27

-

TANGA CEMENT CO.

Matériaux de construction

Tanzanie

131 623

21 467

28

-

GROUPE MARILL

Groupe diversifié

Djibouti

130 870

3 699

29

-

NETCO TRADING CO.

Import-export

Éthiopie

117 647

ND

30

-

AIRTEL KENYA (ex-ZAIN KENYA)

Téléphonie mobile

Kenya

117 256

– 108 825

31

-

UCHUMI SUPERMARKET

Grande distribution

Kenya

115 307

10 381

32

-

NATION MEDIA GROUP

Médias

Kenya

115 230

– 1 439

33

-

EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.

Matériaux de construction

Kenya

112 905

– 3 509

34

-

SDV TRANSAMI KENYA

Organisation du transport de fret

Kenya

103 800

1 566

35

-

TATA CHEMICALS MAGADI

Industrie chimique

Kenya

97 000

ND

36

-

GROUPE CFAO KENYA

Groupe diversifié

Kenya

95 364

ND

37

-

KILOMBERO SUGAR CO.

Agro-industrie

Tanzanie

94 197

ND

38

-

BRALIRWA

Industrie des boissons

Rwanda

88 174

17 252

39

-

EAST AFRICAN BREWERIES OUGANDA

Industrie des boissons

Ouganda

87 111

4 078

40

-

TRANS-CENTURY

Holding

Kenya

81 536

4 125

41

-

PANGEA MINERALS

Extraction d'or

Tanzanie

78 647

ND

42

-

PRECISIONAIR

Transport aérien

Tanzanie

74 980

848

43

-

ALUMINIUM AFRICA

Aluminium

Tanzanie

74 465

2 870

44

-

ATHI RIVER MINING

Matériaux de construction

Kenya

71 576

9 579

45

-

OLAM TANZANIA

Import-export

Tanzanie

67 750

1 700

46

-

AIRTEL UGANDA (ex-ZAIN UGANDA)

Téléphonie mobile

Ouganda

65 884

– 42 525

47

-

DESALEGN G/MICHAEL TRADING

Production agricole

Éthiopie

60 806

– 714

48

-

KENYA REINSURANCE CORP.

Assurances

Kenya

59 771

18 497

49

-

CAR & GENERAL

Construction automobile

Kenya

57 352

2 856

50

-

PAN AFRICA INSURANCE CO.

Assurances

Kenya

53 881

7 071

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (1-50)


140

Classements Par régions

Cnooc et celle du français Total, qui ont acquis pour 2,9 milliards de dollars deux tiers des projets d’exploration de l’irlandais Tullow Oil, sont d’autres signes positifs en matière de croissance économique et autant d’espoirs de retombées positives pour le Kenya. La Tanzanie semble également avoir retrouvé un bon niveau de croissance : 6,4 % en 2011, après 5,2 % en 2010. Enfin, le Rwanda continue à faire figure de modèle en termes de performance et de gouvernance économiques. Le secteur privé kényan, de loin le plus dynamique et le plus ancien de tous les pays de la région, est idéalement placé pour profiter à plein de la bonne santé de la zone économique est-africaine. Ses grands groupes, de KenolKobil (1er rang régional) à East African Breweries (9e) en passant par la chaîne de supermarchés Nakumatt (14e), sont désormais présents dans presque tous les pays de cette région. Sur les Bourses locales du Rwanda et d’Ouganda, la moitié des entreprises cotées sont d’ailleurs des groupes kényans ou leurs filiales. ●

+ 86 %

Les profits de l’agro-industriel s’envolent grâce à la reprise des cours internationaux du café et du thé.

« Nous ne nous sommes jamais concentrés sur le marché de masse pour l’internet. Nous avons commencé avec les entreprises avant de lancer l’accès résidentiel, d’abord haut de gamme. » JONATHAN SOMEN COFONDATEUR D’ACCESS KENYA


Classements

141

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

51

-

TOURISM PROMOTION SERVICES EASTERN AFRICA

Tourisme, hôtellerie

Kenya

53 556

6 192

52

-

EAST AFRICAN CABLES

Fabrication de câbles électriques

Kenya

43 252

2 206

53

-

SAMEER AFRICA

Organisation du transport de fret

Kenya

40 139

689

54

-

WILLIAMSON TEA KENYA

Production agricole

Kenya

39 419

10 240

55

-

SASINI

Agro-industrie

Kenya

38 433

11 771

56

-

THE STANDARD GROUP

Médias

Kenya

37 265

5 444

57

-

CROWN BERGER KENYA

Matériaux de construction

Kenya

36 822

1 097

58

-

GROUPE AL GAMIL

Bâtiment

Djibouti

31 415

4 389

59

-

KAKUZI TEA

Production agricole

Kenya

26 863

3 733

60

-

ACCESS KENYA

NTIC

Kenya

20 504

– 95

61

-

EVEREADY BATTERIES KENYA

Fabrication d'appareils électriques

Kenya

19 621

104

62

-

REA VIPINGO PLANTATIONS

Exploitation forestière

Kenya

17 334

808

63

-

HARAR BREWERY

Industrie des boissons

Éthiopie

16 829

1 006 2 244

64

-

KAPCHORUA TEA CO.

Agro-industrie

Kenya

14 960

65

-

BRITISH OXYGEN KENYA

Industrie pharmaceutique

Kenya

13 865

952

66

-

SWISSPORT TANZANIA

Logistique aéroportuaire

Tanzanie

13 481

2 886

67

-

SORAS ASSURANCES GÉNÉRALES

Assurances

Rwanda

12 357

1 107

68

-

NATIONAL INSURANCE CORP. OF ERITREA

Assurances

Érythrée

10 333

2 733

69

-

EXPRESS KENYA

Tourisme, hôtellerie

Kenya

10 278

– 337

70

-

SOCIÉTÉ D'ASSURANCES DU BURUNDI

Assurances

Burundi

9 011

1 044

SUCRE

-

Chaque jour, la SOMDIAA cultive son savoir-faire agro-alimentaire FARINE

-

COTON

-

ALIMENTATION

ANIMALE

-

Une présence durable sur un continent d'avenir Acteur majeur du secteur agro-alimentaire en Afrique, la SOMDIAA exerce ses métiers dans le respect des standards reconnus en terme de qualité, d'éthique, de profitabilité, de technicité et de respect de l'environnement. Soucieuse de sa responsabilité sociétale, la SOMDIAA met en place des actions sociales et solidaires par le biais de ses nombreuses fondations.

Pour en savoir plus, rendez-vous sur www.somdiaa.com 39 rue Jean-Jacques Rousseau - bp 2122 - 75001 Paris Tél : 01 40 39 55 00 - Fax : 01 40 39 55 01

www.somdiaa.com

ELEVAGE

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (51-70)


142

Classements Par régions

Afrique centrale Ces deux pays qui éclipsent les autres Le Cameroun et le Gabon restent ultradominants dans la zone. Libreville, qui multiplie les investissements et les réformes, se positionne pour l’avenir.

N

otre classement des 70 premières entreprises d’Afrique centrale confirme la domination des deux principales économies de la zone, le Cameroun et le Gabon. En 2010, plus de la moitié du chiffre d’affaires des entreprises de la zone a été générée à Douala et dans les autres villes camerounaises. Plus d’un tiers l’a été entre Libreville, Port-Gentil et Moanda, portant à plus de 80 % la part des sociétés de ces deux pays dans les revenus des 70 premières entreprises de la zone. Certes, l’opacité entourant l’activité d’un grand nombre de firmes opérant en RD Congo, notamment dans les mines, accentue artificiellement ce déséquilibre. Mais la diversification éco-

15,6 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 70 premières entreprises d’Afrique centrale

nomique et la culture entrepreneuriale du Cameroun d’un côté, le pétrole, le manganèse et le bois gabonais de l’autre, permettent à ces deux pays de conserver leurs leaderships économiques régionaux. DÉCLIN. Pourtant, la situation camerounaise n’est guère florissante depuis quelques années. Le taux de croissance a décliné jusqu’en 2009, où il a touché un plus-bas de 2 %, avant de remonter en 2010 à 3,2 %, un niveau encore largement insuffisant pour espérer augmenter durablement le niveau de vie de la population. En matière d’or noir, la production reste structurellement sur le déclin, malgré la mise au jour épisodique de nouveaux gisements. L’économie reste donc tirée par les autres activités, mais le secteur privé dans son ensemble continue à freiner ses investissements, du fait d’un climat général des affaires globalement mauvais. Côté gabonais, la situation semble meilleure. En 2010, le taux de croissance a bondi à 5,7 %, contre – 1,4 % en 2009. Il devrait être JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Holding

Malgré la création d’un holding africain basé à Douala, l’américain AES conserve l’essentiel de ses activités continentales au Cameroun.

Depuis le début de l’année 2011, la Société d’énergie et d’eau du Gabon est contrôlée conjointement par Veolia et EDF.

+ 55 %

Au premier semestre 2011, les profits du producteur de cuivre et de cobalt se sont envolés.

À la suite de son rapprochement avec Castel, le groupe Somdiaa, propriétaire de Sosucam, possède désormais des actifs sucriers au Gabon et en Centrafrique.

350 000

tonnes. Le Cameroun entend augmenter la production de cacao de deux tiers d’ici à 2015, tout en relevant la qualité. LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

143

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 25 205

1

86

SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Cameroun

1 713 011

2

104

SONARA

Hydrocarbures, raffinerie

Cameroun

1 440 399

46 778

3

109

TOTAL GABON

Hydrocarbures

Gabon

1 340 852

202 226

4

155

COMILOG

Extraction de minerais

Gabon

906 474

238 022

5

229

SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN

Industrie des boissons

Cameroun

566 427

ND

6

305

AES AFRICAN POWER CO.

Prod. & distrib. d'électricité

Cameroun

403 369

29 862

7

343

MAUREL & PROM GABON

Hydrocarbures

Gabon

333 995

ND

8

349

CECA GADIS

Commerce de détail

Gabon

323 937

18 998

9

358

ENGEN RD CONGO

Hydrocarbures, services annexes

RD Congo

315 581

8 797

10

378

ORANGE CAMEROUN

Téléphonie mobile

Cameroun

300 443

45 186 ND

11

398

GROUPE CFAO CONGO

Groupe diversifié

Congo

274 855

12

405

GROUPE CFAO CAMEROUN

Groupe diversifié

Cameroun

265 737

ND

13

411

SEEG

Prod. & distrib. d'eau et d'électricité

Gabon

263 340

11 286 7 562

14

422

TOTAL MARKETING GABON

Hydrocarbures, services annexes

Gabon

251 945

15

424

VODACOM CONGO

Téléphonie mobile

RD Congo

251 035

ND

16

429

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN

Organisation du transport de fret

Cameroun

247 544

4 253

17

447

COMPAGNIE DU KOMO

Holding

Gabon

236 412

20 790

18

456

AIRTEL CONGO RDC (ex-ZAIN RDC)

Téléphonie mobile

RD Congo

232 448

– 155

19

465

GÉCAMINES

Extraction de minerais

RD Congo

227 299

– 17 408

20

474

SOBRAGA

Industrie des boissons

Gabon

220 944

ND

21

475

AIRTEL GABON (ex-ZAIN GABON)

Téléphonie mobile

Gabon

220 768

– 77

22

488

GROUPE GABON TÉLÉCOM

Téléphonie fixe

Gabon

212 456

19 925

23

497

CORLAY CAMEROUN (ex-TEXACO CAMEROUN)

Hydrocarbures, services annexes

Cameroun

204 502

656

24

500

MTN CAMEROUN

Téléphonie mobile

Cameroun

203 669

ND

25

-

TRADEX

Hydrocarbures, services annexes

Cameroun

198 927

9 575

26

-

BRASSERIES DU CONGO

Industrie des boissons

Congo

197 760

61 463

27

-

SHALINA RESOURCES

Extraction de cuivre

RD Congo

186 070

27 290

28

-

CIMENCAM

Matériaux de construction

Cameroun

183 671

21 233

29

-

AIRTEL CONGO (ex-ZAIN CONGO)

Téléphonie mobile

Congo

142 678

– 17 146

30

-

FEICOM

Service aux entreprises

Cameroun

135 618

ND

31

-

OLAM CAM

Import-export

Cameroun

134 280

3 830

32

-

CFAO GABON

Groupe diversifié

Gabon

131 566

ND

33

-

SOACAM

Agroalimentaire

Cameroun

129 750

ND

34

-

ALUCAM

Aluminium

Cameroun

128 702

ND

35

-

SOCOBA – EDTPL

Travaux publics

Gabon

126 855

ND

36

-

CAMEROON RAILWAYS

Transport ferroviaire

Cameroun

119 477

ND

37

-

SODÉCOTON

Coton

Cameroun

117 478

2 142

38

-

SNBG

Exploitation forestière

Gabon

111 373

13 601

39

-

SOSUCAM

Agro-industrie

Cameroun

103 562

8 631

40

-

COMPAGNIE SUCRIÈRE DU TCHAD

Agro-industrie

Tchad

103 093

2 527

41

-

GROUPE ORGAMAN

Agro-industrie

RD Congo

101 283

732

42

-

PETRO GABON

Hydrocarbures, services annexes

Gabon

101 222

2 996

43

-

SHALINA HEALTHCARE

Industrie pharmaceutique

RD Congo

100 626

9 726

44

-

SOCIÉTÉ DES PLANTATIONS DU HAUT PENJA

Production agricole

Cameroun

100 503

– 6 106

45

-

CAMI TOYOTA

Concessionnaire

Cameroun

99 416

ND

46

-

AIRTEL TCHAD (ex-ZAIN TCHAD)

Téléphonie mobile

Tchad

97 958

– 14 512

47

-

SOCATRAL

Aluminium

Cameroun

98 282

ND

48

-

CAMEROUNAISE DES EAUX

Prod. & distrib. d'eau potable

Cameroun

96 712

ND

49

-

NESTLÉ CAMEROUN

Agroalimentaire

Cameroun

94 042

ND

50

-

SIC-CACAOS

Agroalimentaire

Cameroun

87 060

440

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 70 premières entreprises d’Afrique centrale (1-50)


144

Classements Par régions

compris entre 4 % et 5 % en 2011 et 2012 selon les prévisions des « Perspectives économiques en Afrique ». Plusieurs réformes déjà engagées, ainsi que d’autres projets très avancés, sont encourageants : la construction de 1 000 km de routes bitumées, le développement de la zone économique spéciale de Nkok près de Libreville, l’ambition affichée de devenir l’un des tout premiers producteurs d’huile de palme en Afrique, la construction de 5 000 logements sociaux… CHINE, SINGAPOUR, MALAISIE… Le sin-

gapourien Olam est devenu un partenaire essentiel dans un grand nombre de projets, marquant le rapprochement initié il y a plusieurs années entre le Gabon et plusieurs pays asiatiques, de la Chine à la Malaisie. Outre sa participation active aux projets de Nkok et d’huile de palme, Olam pilote également, avec l’indien Tata Chemicals, le projet de construction d’un immense complexe de production d’engrais, pour un coût total de 1,3 milliard de dollars. ●

"Cultiver les différences, c’est bien.

4,5

millions d’euros. L’investissement qui aura été nécessaire au groupe de Célestin Tawamba – propriétaire notamment de La Pasta – pour développer sa nouvelle usine de semoule de blé dur, employant 120 personnes.

Partager une vision, c’est mieux."

Hapsatou Sy Chef d’entreprise

Lectrice inspirée.

Tous ceux qui font avancer l’Afrique s’y retrouvent. Premier magazine panafricain par sa diffusion et son audience depuis sa création, en 1960, Jeune Afrique est l’hebdomadaire international de référence du continent. Chaque semaine, il propose une couverture objective de l’actualité africaine et internationale ainsi que des pistes de réflexion originales sur les enjeux politiques et économiques de l’Afrique.

www.jeuneafrique.com

Actualité • Analyses • Reportages • Débats


Classements

145

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

51

-

LIBERTIS GABON

Téléphonie mobile

Gabon

86 337

ND

52

-

SDV GABON – GROUPE BOLLORÉ

Organisation du transport de fret

Gabon

84 476

905

53

-

ADER CAMEROUN

Commerce de détail

Cameroun

81 928

3 002

54

-

HÉVÉA CAMEROUN

Exploitation forestière

Cameroun

77 866

ND

55

-

SOCAPALM

Agro-industrie

Cameroun

74 406

14 458 ND

56

-

PORT AUTONOME DE DOUALA

Logistique portuaire

Cameroun

74 238

57

-

STÉ CAMEROUNAISE DE RAFFINAGE MAYA & CIE

Industrie cosmétique

Cameroun

70 000

ND

58

-

GUINNESS CAMEROUN

Industrie des boissons

Cameroun

65 764

ND

59

-

STÉ MODERNE DU PNEUMATIQUE CAMEROUNAIS

Pneumatiques

Cameroun

65 283

ND

60

-

SIAT GABON

Production agricole

Gabon

62 976

139

61

-

CADYST INVEST

Holding

Cameroun

61 780

ND

62

-

AZUR

Industrie cosmétique

Cameroun

57 761

612

63

-

SARIS-CONGO

Agro-industrie

Congo

57 327

627

64

-

STÉ MEUNIÈRE ET AVICOLE DU GABON

Agroalimentaire

Gabon

52 327

4 532

65

-

OGAR – OGAR VIE

Assurances

Gabon

48 911

2 129

66

-

COMPAGNIE SUCRIÈRE DE KWILU-NGONGO

Agro-industrie

RD Congo

44 457

9 046

67

-

GROUPE ALLIANZ CAMEROUN ASSURANCES

Assurances

Cameroun

41 997

2 370

68

-

STÉ LE GRAND MOULIN DU CAMEROUN

Agroalimentaire

Cameroun

40 847

ND

69

-

UNION TRADING INTERNATIONAL

Import-export

Cameroun

40 809

ND

70

-

SOCIÉTÉ GABONAISE DE SERVICES

Service aux entreprises

Gabon

40 395

1 429

Accessibilité Nous œuvrons au développement sanitaire en vue de l’amélioration des systèmes de santé des pays en Afrique.

Qualité Des médicaments de qualité au bénéfice des populations les plus vulnérables.

Notre mission est d’améliorer la qualité de vie pour que chaque être humain soit plus actif, se sente mieux et vive plus longtemps.

Prévention La recherche de vaccins innovants pour une meilleure prévention des maladies.

Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 70 premières entreprises d’Afrique centrale (51-70)


ET L’INFO DEVIENT MONDIALE www.rfi.fr


Classements par secteurs

AGRO-INDUSTRIE

HYDROCARBURES

MINES

BOISSONS

BTP

DISTRIBUTION

TÉLÉCOMS

CIMENT

Ruée sur les terres Attention, oligopole ! À la recherche de la croissance

Les barils bougent Un égyptien bientôt premier ? Poussée de production

L’embellie générale Au service de la classe moyenne TRANSPORT

La fébrilité reste de mise Textes de Frédéric Maury

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29


Classements Par secteurs

Agro-industrie Ruée sur les terres Les géants africains ne cessent de grossir et, à l’instar de leurs concurrents asiatiques, multiplient leurs surfaces d’exploitation.

À

l’ombre des mines, du pétrole et des télécoms, l’agro-industrie est l’un des secteurs d’activité les plus porteurs en Afrique. Et pour cause : le continent affiche de sévères déficits dans presque toutes les grandes productions alimentaires (sucre, riz, céréales, huiles…), tandis que les besoins, eux, vont croissant, dopés par l’augmentation de la population en général et de la classe moyenne en particulier, ainsi que par l’explosion générale des taux d’urbanisation à travers l’Afrique. Autre facteur favorable : l’immense disponibilité de terres cultivables, de surcroît à un coût bien moindre que celui en vigueur dans le reste du monde émergent. Conséquence logique de ce double phénomène : les géants africains de l’agro-industrie ne cessent de grossir et montent à l’assaut des nombreuses opportunités de croissance qu’offre le continent. Le numéro un (hors industrie des boissons), le sud-africain Tiger Brands, est ainsi parti à la conquête du marché subsaharien, se fixant comme objectif

Pris dans la tourmente de la crise ivoirienne, Sifca, le premier groupe privé local, y a perdu son dirigeant historique, Yves Lambelin (photo), et deux de ses collaborateurs, lâchement assassinés.

« Pendant la crise, nous avons finalement perdu 30 000 tonnes d’huile de palme. »

38,6 milliards de dollars

MONOPRODUIT. À l’extrémité nord du continent, un autre géant, l’algérien Cevital (3e rang), n’en finit plus de grossir. Actif dans les huiles, les margarines et le sucre, le groupe s’est également développé dans la distribution. Il est aujourd’hui, Afrique du Sud mise à part, l’un des rares groupes agroalimentaires relativement diversifié. En dehors de JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Après avoir cédé le contrôle de Lesieur Cristal, le holding royal SNI doit faire de même avec Centrale laitière.

BERTRAND VIGNES DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SIFCA, PRINCIPAL ACTIONNAIRE DE SANIA

– 30 %

Le chiffre d’affaires cumulé des 100 premières entreprises d’agro-industrie (hors boissons)

de rayonner de la Côte d’Ivoire jusqu’au Kenya. Déjà propriétaire de Haco Industries (Kenya) et de Chococam (Cameroun), il a acquis ces derniers mois plusieurs positions stratégiques : en Éthiopie et au Nigeria, il s’est associé avec deux groupes de biens de consommation leaders sur leurs marchés (respectivement East Africa Group et UAC of Nigeria), et il a repris la société de biscuits Deli Foods au Nigeria.

PATRICK ROBERT

148

Malgré une forte baisse en 2011, le cours du coton a doublé en cinq ans.

3800

Le nombre d’employés en Afrique de l’américain Kraft Foods, qui a racheté Cadbury en 2010.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

149

Rang dans les 500

1

53

TIGER BRANDS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 906 092

2

64

PIONEER FOODS GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

2 366 777

35 287

3

67

CEVITAL

Agro-industrie

Algérie

2 259 263

255 354

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 329 832

4

92

ALTADIS MAROC

Industrie du tabac

Maroc

1 650 600

ND

5

102

TONGAAT - HULETT GROUP

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 456 506

125 325

6

108

FLOUR MILLS OF NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

1 347 084

110 501

7

112

ASTRAL FOODS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 258 947

53 806

8

115

ILLOVO SUGAR

Agro-industrie

Afrique du Sud

1 219 834

107 406

9

125

ANGLOVAAL INDUSTRIES

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 148 069

70 441

10

130

AFGRI

Production agricole

Afrique du Sud

1 092 092

45 835

11

135

RAINBOW CHICKEN

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 046 592

55 369

12

156

CLOVER HOLDINGS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

902 059

– 5 899

13

178

EGYPTIAN SUGAR & INTEGRATED INDUSTRIES CO.

Agro-industrie

Égypte

755 981

53 442

14

183

SIFCA

Agro-industrie

Côte d'Ivoire

738 592

108 118

15

186

EASTERN CO.

Industrie du tabac

Égypte

719 289

145 674

16

187

CENTRALE LAITIÈRE

Agroalimentaire

Maroc

716 010

65 800

17

193

COSUMAR

Agro-industrie

Maroc

685 105

68 087

18

198

CARGILL WEST AFRICA

Agro-industrie

Côte d'Ivoire

670 846

2 978

19

223

DANGOTE SUGAR REFINERY

Agro-industrie

Nigeria

586 676

73 559

20

238

NESTLÉ NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

539 374

82 165

21

250

OCEANA GROUP

Agro-industrie

Afrique du Sud

515 023

44 296

22

280

DANGOTE FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

440 759

17 754

23

290

PRODUCE BUYING CO.

Agro-industrie

Ghana

422 640

9 424

24

303

LESIEUR CRISTAL

Agroalimentaire

Maroc

405 576

18 039

25

320

SANIA CIE

Agro-industrie

Côte d'Ivoire

367 112

8 070

26

321

COUNTRY BIRD HOLDINGS

Élevage

Afrique du Sud

366 144

6 673

27

341

CAIRO POULTRY

Agroalimentaire

Égypte

336 022

39 793

28

344

SEVEN-UP BOTTLING CO.

Agro-industrie

Nigeria

333 159

14 846

29

351

FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES

Agroalimentaire

Maurice

322 520

19 059

30

370

COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT

Agroalimentaire

Maroc

306 660

ND

31

385

SOFITEX

Coton

Burkina

291 028

1 283

32

389

SEFALANA HOLDING CO.

Agroalimentaire

Botswana

289 191

7 251

33

396

SAPH

Production agricole

Côte d'Ivoire

277 671

64 388

34

401

STÉ NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES

Industrie du tabac

Algérie

269 709

108 804

35

404

ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.

Agro-industrie

Swaziland

267 630

11 708

36

423

PALMERAIES KOUTOUBIA

Agroalimentaire

Maroc

251 352

ND

37

432

ZAMBIA SUGAR

Agro-industrie

Zambie

246 490

5 583

38

438

GIPLAIT

Industrie laitière

Algérie

241 377

16 553

39

449

DELTA SUGAR

Agro-industrie

Égypte

235 188

60 680

40

455

OUTSPAN IVOIRE

Agro-industrie

Côte d'Ivoire

232 860

496

41

472

HONEYWELL FLOUR MILLS

Agro-industrie

Nigeria

222 032

16 248

42

480

NESTLÉ CÔTE D'IVOIRE

Agroalimentaire

Côte d'Ivoire

217 455

1 515

43

490

AICO AFRICA

Agro-industrie

Zimbabwe

210 637

8 946

44

ILLOVO MALAWI

Agro-industrie

Malawi

201 183

41 955

45

CADBURY NIGERIA

Agroalimentaire

Nigeria

190 188

7 615

46

MUMIAS SUGAR CO.

Agro-industrie

Kenya

189 544

23 199

47

MIDDLE & WEST DELTA FLOUR MILLS

Agroalimentaire

Égypte

186 940

9 075

48

UPPER EGYPT FLOUR MILLS

Agroalimentaire

Égypte

186 672

15 356

49

SPINALEX

Coton

Égypte

177 260

35 022

50

CENTRALE LAITIÈRE DU CAP BON

Industrie laitière

Tunisie

170 514

3 987

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang 2011

Les 100 premières entreprises agro-industrielles (1-50)


150

Classements Par secteurs

l’Afrique du Sud et de l’Afrique du Nord, les entreprises du secteur restent à l’inverse souvent « monoproduit ». Ainsi des acteurs de la farine et des pâtes comme Flour Mills of Nigeria (6e rang), Dangote Flour Mills (22e) ou encore Crown Flour Mills, racheté il y a peu par le singapourien Olam. En revanche, la mode est à l’intégration de la filière : du champ agricole jusqu’au produit fini. Symbole de ce mouvement, le groupe ivoirien Sifca (14e) – détenu en partie par Olam – a ainsi fait sa révolution dans l’huile et, en rachetant les actifs d’Unilever, s’est mué de transformateur agricole en réel groupe huilier. En 2010, c’est toutefois un autre pan de son

+ 45 %

Malgré l’envolée des cours de l’arachide en 2010, Suneor continue à perdre de l’argent.

La mode est à l’intégration des filières, du champ agricole jusqu’au produit fini.

L’un des rares groupes africains de viande, Zambeef, a fait son entrée mi-2011 sur la Bourse de Londres.

activité, le caoutchouc, qui lui a permis de battre des records, avec un chiffre d’affaires (en monnaie locale) en hausse de 26 % et des profits multipliés par 3,2. Profitant de l’envolée des cours, les bénéfices de sa filiale Société africaine de plantations d’hévéas (SAPH, 33e) ont été multipliés par cinq. BOOM DE L’HUILE DE PALME. En matière d’exploitation des terres, l’offensive est lancée. Le boom de l’huile de palme, notamment, est impressionnant : l’Asie est saturée et les surfaces y sont devenues très chères, tandis que l’Afrique tropicale et équatoriale, qui présente de fortes similitudes climatiques avec les zones de plantation de palmiers en Asie, offre de nombreuses opportunités. Les projets de développement dans le sucre sont également légion, en dehors des pays traditionnels de production que sont Maurice, l’Afrique du Sud ou le Kenya : une domination qui se traduit par le niveau très élevé dans notre classement de Mumias Sugar (46e) et d’Illovo Sugar (8e). Ce dernier, sud-africain, entend ainsi inaugurer en 2013 au Mali, dans le cadre du projet Markala, d’immenses plantations de canne à sucre et une raffinerie sur les bords du fleuve Niger. Le nigérian Dangote, grand importateur de sucre brésilien qu’il transforme au Nigeria, entend également s’étendre au Sénégal, où la Compagnie sucrière sénégalaise a longtemps été en position de monopole. ●

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

+ 47 %

La hausse du chiffre d’affaires de la SNBG, malgré l’interdiction de l’exportation des grumes.

Rapprochement

En échange de parts dans son capital, Somdiaa, déjà propriétaire de Sosucam, a récupéré tous les actifs africains de Castel.

« Rebranding »

Mido Food, le leader de la distribution de produits de grande consommation, change de nom pour Diamandis.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

151

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

51

SOVEREIGN FOOD INVESTMENTS

Agroalimentaire

Afrique du Sud

167 467

4 074

52

NATIONAL FOODS HOLDINGS

Agroalimentaire

Zimbabwe

165 887

2 897

53

COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE

Agro-industrie

Sénégal

165 409

27 441

54

BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA

Industrie du tabac

Kenya

162 468

21 204

55

OFFICE NATIONAL DE L'HUILE

Agroalimentaire

Tunisie

160 069

ND

56

PRINCES TUNA

Agro-industrie

Maurice

158 363

5 189

57

SMART PRODUCTS

Agroalimentaire

Nigeria

157 151

35 000

58

SUNEOR

Agro-industrie

Sénégal

154 603

– 9 701 3 964

59

ZAMBEEF

Agroalimentaire

Zambie

154 106

60

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS

Industrie du tabac

Côte d'Ivoire

152 064

ND

61

PALMCI

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

149 232

12 076

62

CIEL AGRO INDUSTRY - DEEP RIVER BEAU CHAMP

Production agricole

Maurice

145 916

10 166

63

NESTLÉ MAROC

Agroalimentaire

Maroc

145 140

ND

64

SEMOULERIE INDUSTRIELLE DE LA MITIDJA

Agroalimentaire

Algérie

142 521

4 892

65

STOCK PRALIM

Agroalimentaire

Maroc

141 688

ND

66

ARAB COTTON GINNING CO.

Coton

Égypte

140 528

5 236

67

UNGA GROUP

Agroalimentaire

Kenya

138 293

1 647

68

YORK TIMBER HOLDINGS

Exploitation forestière

Afrique du Sud

136 813

9 723

69

LES GRANDS MOULINS DE DAKAR

Agroalimentaire

Sénégal

132 776

ND

70

DÉLICES DANONE

Agroalimentaire

Tunisie

130 443

ND

71

SOACAM

Agroalimentaire

Cameroun

129 750

ND

72

RÉGIE NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES

Industrie du tabac

Tunisie

125 637

– 23 342

73

TNS TOBACCO CO.

Industrie du tabac

Maurice

124 981

ND

74

LES GRANDS MOULINS D'ABIDJAN

Agroalimentaire

Côte d'Ivoire

124 937

3 628

75

SAISS CÉRÉALES

Fabrication d'aliments pour animaux

Maroc

124 622

ND

76

AGRA

Production agricole

Namibie

121 616

1 817

77

SODECOTON

Coton

Cameroun

117 478

2 142

78

SENURITA FOOD PRODUCTION

Agroalimentaire

Égypte

115 200

6 512

79

SONACOS

Production agricole

Maroc

112 129

ND

80

STÉ NAT. DES BOIS DU GABON

Exploitation forestière

Gabon

111 373

13 601

81

UBOMBO SUGAR CO.

Agro-industrie

Swaziland

111 032

ND

82

GOLDEN AGRI RESOURCES

Agro-industrie

Maurice

110 958

45 054

83

OMNICANE

Agro-industrie

Maurice

110 167

7 881

84

SOSUCAM

Agro-industrie

Cameroun

103 562

8 631

85

ALTEA PACKAGING

Agro-industrie

Tunisie

103 376

ND

86

COMPAGNIE SUCRIÈRE DU TCHAD

Agro-industrie

Tchad

103 093

2 527

87

BISCUITERIE INDUSTRIELLE DU MOGHREB

Agroalimentaire

Maroc

102 789

17 945

88

ORGAMAN

Agro-industrie

RD Congo

101 283

732

89

NATIONAL CO. FOR MAIZE PRODUCTS

Agroalimentaire

Égypte

100 577

13 369 – 6 106

90

SOCIÉTÉ DES PLANTATIONS DU HAUT PENJA

Production agricole

Cameroun

100 503

91

THE ARAB DAIRY PRODUCTS CO.

Agroalimentaire

Égypte

99 045

1 362

92

SEED CO.

Production agricole

Zimbabwe

97 825

17 435

93

COPRAGRI

Agro-industrie

Maroc

95 389

ND

94

KILOMBERO SUGAR CO.

Agro-industrie

Tanzanie

94 197

ND

95

NESTLÉ CAMEROUN

Agroalimentaire

Cameroun

94 042

ND

96

DIAMANDIS (ex-MIDO FOOD CO.)

Agroalimentaire

Maroc

93 811

ND

97

MIDDLE EGYPT FLOUR MILLS

Agroalimentaire

Égypte

93 112

1 447

98

EAST DELTA FLOUR MILLS

Agroalimentaire

Égypte

92 215

4 368

99

INNODIS

Agroalimentaire

Maurice

89 143

4 216

100

STÉ DES CORPS GRAS DE BÉJAÏA - LABELLE

Agro-industrie

Algérie

88 219

960

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 – En italique, chiffres 2009 – ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 100 premières entreprises agro-industrielles (51-100)


152

Classements Par secteurs

Boissons Attention, oligopole! Tenu par quatre brasseurs mondiaux, le marché est à la fois dynamique et rentable. Après la bière, le secteur des sodas se développe.

S

AB Miller, Castel, Diageo, Heineken : notre classement de l’industrie des boissons en Afrique, le premier du genre, illustre bien la concurrence à laquelle se livrent les quatre brasseurs. Au Nigeria, l’un des marchés les plus dynamiques, Nigerian Breweries (3e rang, Heineken) et Guinness Nigeria (4e, Diageo) accentuent leur domination. En 2011, Heineken a dopé d’un tiers sa capacité de production dans le pays en mettant la main sur cinq petits brasseurs locaux, cédés par Sona Group. En Éthiopie, le groupe néerlandais a remporté la privatisation de deux sociétés, pour plus de 163 millions de dollars !

« Foster va devenir une partie importante de notre business. » GRAHAM MACKAY, PDG DE SAB MILLER, À L’OCCASION DU RACHAT DE LA SOCIÉTÉ AUSTRALIENNE

225

millions de dollars. Le montant payé par Diageo à SAB Miller pour racheter les 20 % qu’il ne détenait pas dans sa filiale kényane.

– 39,4 %

La chute des bénéfices de la filiale de Castel au premier semestre 2011, en grande partie à cause de l’effondrement des ventes d’eaux minérales en pleine crise ivorienne.

15,8 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises de boissons

Juste devant lui au niveau mondial, SAB Miller s’est lui aussi engouffré à Addis-Abeba, d’abord en achetant l’eau minérale Ambo en 2009, puis, mi-2011, en décidant de construire une brasserie avec un partenaire local. Présent directement dans seize pays du continent, SAB Miller est associé avec le français Castel, via sa filiale BGI, dans 19 autres. Soumis à une vive compétition chez lui, le groupe sud-africain a beaucoup d’ambition en Afrique et ne s’en cache pas, ce qui relance, à rythme régulier, les spéculations sur l’éventuel rachat des parts de Castel.

174 %

Le niveau de sursouscription lors de l’introduction de Bralirwa sur la Bourse de Kigali, en janvier 2011.

APRÈS COCA,PEPSI. Dansunemoindremesure,

les professionnels des boissons non alcoolisées profitent aussi de la hausse de la consommation globale d’eaux minérales et, surtout, de sodas : NigerianBottlingCompany(5e rang),lemarocain North Africa Bottling Company (12e), l’algérien Fruital (26e), tous trois embouteilleurs et distributeurs de Coca-Cola, sont très bien classés. Pepsi entend désormais rattraper son retard sur le continent par rapport à son compétiteur historique: en ce sens, le rachat de l’activité sodas des Eaux minérales d’Oulmes (22e), au Maroc, par RJ Corp est un signe. Principal embouteilleur de Pepsi en Inde, ce dernier imprime peu à peu son empreinte à toute l’Afrique. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Heineken renforce ses positions en reprenant deux brasseurs en Éthiopie et au Nigeria.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

153

Société

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

30

SAB MILLER SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

4 777 000

ND

2

80

DISTELL GROUP

Afrique du Sud

1 776 647

141 657

3

118

NIGERIAN BREWERIES

Nigeria

1 192 260

197 765

4

171

GUINNESS NIGERIA

Nigeria

806 283

116 884

5

203

NIGERIAN BOTTLING CO.

Nigeria

666 214

16 020

6

229

SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN

Cameroun

566 427

ND

7

274

EAST AFRICAN BREWERIES GROUP

Kenya

455 584

86 148

8

291

TANZANIA BREWERIES

Tanzanie

419 670

80 319

9

295

EAST AFRICAN BREWERIES KENYA

Kenya

414 780

87 894

10

312

SFBT

Tunisie

384 393

52 544

11

355

JUHAYNA FOOD INDUSTRIES

Égypte

318 867

39 024

12

374

NORTH AFRICA BOTTLING CO.

Maroc

303 422

ND

13

419

NAMIBIA BREWERIES

Namibie

258 426

25 314

14

437

SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES

Maroc

241 387

3 990

15

457

SOLIBRA

Côte d’Ivoire

230 953

29 051

16

474

SOBRAGA

Gabon

220 944

ND

17

BRASSERIES DU MAROC

Maroc

203 612

37 183

18

BRASSERIES DU CONGO

Congo

197 760

61 463

19

SECHABA BREWERY HOLDING

Botswana

194 064

20 571

20

CERVEJAS DE MOÇAMBIQUE

Mozambique

192 708

ND

21

ZAMBIAN BREWERIES

Zambie

156 383

9 062

22

LES EAUX MINÉRALES D'OULMÈS

Maroc

143 366

12 615

23

GUINNESS GHANA BREWERIES

Ghana

137 896

– 3 099

24

CLOVER DANONE BEVERAGES

Afrique du Sud

137 500

10 455

25

BRASSERIES DU BURKINA

Burkina

124 259

ND

26

FRUITAL

Algérie

123 376

ND

27

PHOENIX BEVERAGES

Maurice

107 677

5 265

28

BRASSERIE B. B. LOMÉ

Togo

93 743

20 364

29

BRALIRWA

Rwanda

88 174

17 252

30

EAST AFRICAN BREWERIES OUGANDA

Ouganda

87 111

4 078

31

COMPAGNIE DES BOISSONS GAZEUSES DU SUD

Maroc

83 480

3 794

32

STÉ DES BRASSERIES DE L'OUEST AFRICAIN

Sénégal

82 695

ND

33

GUINNESS CAMEROUN

Cameroun

65 764

ND

34

COBOMI

Maroc

62 352

3 956

35

BRASSERIES DU NORD MAROCAIN

Maroc

58 515

5 330

36

COMPAGNIE DES BOISSONS GAZEUSES DU NORD

Maroc

58 408

3 415

37

NCA ROUIBA

Algérie

54 267

3 629

38

NATIONAL BREWERIES

Zambie

52 155

7 434

39

STÉ GÉNÉRALE DES BOISSONS ET INDUSTRIES ALIMENTAIRES

Tunisie

41 068

2 668

40

ACCRA BREWERY

Ghana

32 653

– 3 906 1 775

41

SOCIÉTÉ DES BOISSONS DE TUNISIE

Tunisie

30 405

42

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BOISSONS GAZEUSES

Tunisie

30 274

ND

43

SOCIÉTÉ DU THERMALISME MAROCAIN

Maroc

29 666

3 765 1 006

44

HARAR BREWERY

Éthiopie

16 829

45

FERMENCAM

Cameroun

15 545

ND

46

AFRICAN DISTILLERS

Zimbabwe

14 797

– 1 537 – 8 065

47

CHAMPION BREWERIES

Nigeria

12 212

48

CITRUMA

Maroc

11 992

240

49

INTERNATIONAL BREWERIES

Nigeria

10 601

– 1 873

50

EAST AFRICAN BREWERIES TANZANIE

Tanzanie

8 667

14 079

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 50 premières entreprises de boissons


154

Classements Par secteurs

Télécoms À la recherche de la croissance Le marché montre des signes d’essoufflement, mais reste toujours aussi attractif pour les opérateurs internationaux.

D

ans les télécoms, la vague des fusions-acquisitions est loin d’être terminée. Après Zain Africa, tombé dans l’escarcelle de l’indien Bharti Airtel début 2010, la famille Sawiris, principal actionnaire d’Orascom Telecom (8e rang), a décidé d’apporter ses activités de télécoms en Europe et en Afrique à l’opérateur russe Vimpelcom. En échange, la famille égyptienne a obtenu environ 30 % des droits de vote dans Vimpelcom, un géant comptant 193 millions de souscripteurs dans une vingtaine de pays. Ce rapprochement aura provoqué la sortie du périmètre d’au moins une filiale – Tunisiana (18e), repris par un consortium mené par Qatar Telecom – et la naissance d’un litige avec l’État

Du simple au double

Le groupe sud-africain compte désormais deux fois plus de clients au Nigeria que chez lui.

– 0,8 %

À l’image de l’entité nigériane, les sociétés africaines acquises début 2010 par Bharti Airtel sont soit déficitaires soit très peu rentables.

Les revenus consolidés du groupe marocain affichent un repli au premier semestre 2011 : une première historique.

78,2 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premiers opérateurs télécoms

algérien au sujet d’Orascom Telecom Algérie (10e). Alger souhaite en effet prendre le contrôle de cet opérateur leader – plus connu sous la marque Djezzy – et principal actif, tant en termes d’activitéquederentabilité,d’OrascomTelecom. OFFENSIVE FRANÇAISE. Toujours au

Maghreb, l’autre opération de l’année aura été beaucoup plus simple : l’entrée de France Télécom Orange au capital du numéro deux marocain des télécoms, Méditel (19e), à hauteur de 40 %. Le groupe français, qui a ainsi pris pied sur l’un des marchés les plus matures du continent, poursuit son offensive africaine. En octobre 2011, il a également acquis le quatrième opérateur – sur cinq – de RD Congo, un pays où tout ou presque reste à faire en matière de télécoms. Après les spectaculaires années de développement connues récemment, le secteur, dans son ensemble, commence à s’essouffler : ralentissement de la croissance, montée de la concurrence, baisse de la rentabilité – il est vrai jusqu’ici presque indécente. Les pistes de diversification, notamment dans l’internet mobile, ne payent pas encore. Mais c’est là-dessus que les opérateurs mettent désormais l’accent. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

« La dynamique du marché des télécoms est telle que tous les investissements dans le secteur sont rentabilisés dès les premières années. » MODIBO IBRAHIM TOURÉ MINISTRE MALIEN DES POSTES ET DES NOUVELLES TECHNOLOGIES, LANÇANT LE PROCESSUS D’ATTRIBUTION D’UNE TROISIÈME LICENCE

17 %

Le taux de pénétration dérisoire des télécoms en RD Congo sera-t-il dopé par l’arrivée du français Orange, qui a acquis Congo ChineTélécom ?

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

155

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

4

MTN GROUP

Téléphonie mobile

Afrique du Sud

17 254 208

2 151 435

2

9

VODACOM GROUP

Téléphonie mobile

Afrique du Sud

9 207 089

1 240 460

3

14

VODACOM SOUTH AFRICA

Télécoms

Afrique du Sud

6 979 676

ND

4

22

MTN SOUTH AFRICA

Téléphonie mobile

Afrique du Sud

5 389 420

ND

5

26

MTN NIGERIA

Téléphonie mobile

Nigeria

5 038 871

ND

6

27

TELKOM

Télécoms

Afrique du Sud

5 033 154

183 850

7

42

MAROC TÉLÉCOM

Télécoms

Maroc

3 733 304

1 124 294

8

43

ORASCOM TELECOM

Télécoms

Égypte

3 693 228

150 915

9

78

MOBINIL

Téléphonie mobile

Égypte

1 811 645

233 838

10

79

ORASCOM TÉLÉCOM ALGÉRIE

Téléphonie mobile

Algérie

1 793 840

ND

11

81

TELECOM EGYPT

Télécoms

Égypte

1 767 461

566 886

12

119

SONATEL

Télécoms

Sénégal

1 186 024

365 825

13

126

SAFARICOM

Téléphonie mobile

Kenya

1 137 987

159 739

14

144

ZAIN SUDAN

Téléphonie mobile

Soudan

994 300

351 500

15

147

AIRTEL NIGERIA (ex-ZAIN NIGERIA)

Téléphonie mobile

Nigeria

962 042

– 218 419

16

166

MTN GHANA

Téléphonie mobile

Ghana

850 193

ND

17

175

ALGÉRIE TÉLÉCOM

Télécoms

Algérie

774 816

34 416

18

188

TUNISIANA

Téléphonie mobile

Tunisie

714 412

ND

19

197

MÉDI TÉLÉCOM

Télécoms

Maroc

672 384

ND

20

205

ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS

Téléphonie mobile

Algérie

633 120

ND

21

231

SUDATEL

Télécoms

Soudan

559 869

8 765

22

248

SONATEL MOBILES

Téléphonie mobile

Sénégal

517 628

ND

23

270

ORANGE CÔTE D'IVOIRE

Téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

465 046

ND

24

271

ECONET WIRELESS

Téléphonie mobile

Zimbabwe

463 491

140 969

25

272

WATANIYA TELECOM ALGÉRIE

Téléphonie mobile

Algérie

461 650

ND

26

279

MTN CÔTE D'IVOIRE

Téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

441 198

34 389

27

283

WANA CORP.

Téléphonie mobile

Maroc

436 230

ND

28

319

ORANGE MALI

Téléphonie mobile

Mali

368 712

166 781

29

354

VODACOM TANZANIA

Téléphonie mobile

Tanzanie

320 467

ND

30

361

VOX TELECOM

Télécoms

Afrique du Sud

311 545

– 102 259

31

372

CÔTE D'IVOIRE TÉLÉCOM

Téléphonie fixe

Côte d’Ivoire

305 445

ND

32

378

ORANGE CAMEROUN

Téléphonie mobile

Cameroun

300 443

45 186

33

391

AIRTEL ZAMBIA (ex-ZAIN ZAMBIA)

Téléphonie mobile

Zambie

284 742

29 221

34

413

MCEL MOÇAMBIQUE

Téléphonie mobile

Mozambique

262 747

9 110

35

424

VODACOM CONGO

Téléphonie mobile

RD Congo

251 035

ND

36

446

MAURITIUS TELECOM

Téléphonie mobile

Maurice

236 428

54 011

37

448

TOGO TÉLÉCOM

Télécoms

Togo

235 610

49 338

38

456

AIRTEL CONGO RDC (ex-ZAIN RDC)

Téléphonie mobile

RD Congo

232 448

– 155

39

475

AIRTEL GABON (ex-ZAIN GABON)

Téléphonie mobile

Gabon

220 768

– 77

40

486

MOBILE TELECOMMUNICATIONS CO.

Téléphonie mobile

Namibie

214 232

ND

41

488

GABON TÉLÉCOM

Téléphonie fixe

Gabon

212 456

19 925

42

498

ONATEL

Télécoms

Burkina

203 801

21 796

43

500

MTN CAMEROUN

Téléphonie mobile

Cameroun

203 669

ND

44

STARCOMMS

Équipements télécommunication

Nigeria

189 282

– 49 943

45

AIRTEL TANZANIA (ex-ZAIN TANZANIE)

Téléphonie mobile

Tanzanie

177 695

– 81

46

SOTELMA

Télécoms

Mali

173 258

22 671

47

TELECOM NAMIBIA

Télécoms

Namibie

145 748

– 11 234

48

AIRTEL CONGO (ex-ZAIN CONGO)

Téléphonie mobile

Congo

142 678

– 17 146

49

AIRTEL NIGER (ex-ZAIN NIGER)

Téléphonie mobile

Niger

142 151

3 117

50

SENTEL GSM

Téléphonie mobile

Sénégal

140 280

7 341

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 50 premiers opérateurs télécoms


Classements Par secteurs

Hydrocarbures Les barils bougent Retrait des uns, avancée des autres : le secteur pétrolier a continué sa mue en 2010. Et consacré l’avènement de nouveaux pays producteurs.

Ç

a bouge dans le pétrole africain ! Pas tantducôtédescompagniesnationales, dont les plus importantes – l’algérienne Sonatrach et l’angolaise Sonangol – continuent à dominer notre classement, mais du côté du secteur privé. Dans le domaine de l’exploration et du forage, le champ Jubilee, exploité par Tullow Oil, est entré en production en fin d’année 2010, consacrant au passage le Ghana comme nouveau pays producteur : en octobre, 85 000 barils en étaient extraits chaque jour. En ce qui concerne les fusions-acquisitions aussi, l’année a été riche. En Ouganda, Tullow a cédé en mars 2011 deux tiers de ses parts dans plusieurs champs du lac Albert, au français Total et au chinois Cnooc, pour 2,9 milliards de dollars. De son côté, Shell a mis en vente plusieurs puits au Nigeria, dont certains ont été rachetés pour 373 millions de dollars par Seplat, une

126,1 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises pétrolières

nouvelle société détenue à hauteur de 45 % par le français Maurel & Prom. Dans l’aval, le géant britannico-néerlandais a finalisé début 2011 la cession de ses stations-services africaines à un consortium mené par le négociant suisse Vitol, pour 1 milliard de dollars.

Nouveau venu ! Nouvel entrant dans notre classement, Total E&P Angola se place directement en cinquième position.

« Cette opération nous permet d’investir en Afrique et dans ses économies à croissance rapide. »

100 000

barils/jour. C’est l’objectif de production pour 2015 du numéro un de la distribution d’essence au Nigeria, qui tente de se développer dans l’amont.

IAN TAYLOR PDG DE VITOL GROUP, REPRENEUR DES STATIONSSERVICES DE SHELL EN AFRIQUE

Avril 2011 Nouveau régime, nouvelles têtes : Daniel Gnangni est nommé directeur général de Petroci.

DR

156

PLUS PROFOND, PLUS LOIN. Ainsi, la montée de

nouveaux acteurs dessine la nouvelle physionomie d’un secteur du pétrole africain qui se porte plutôt bien. Dopés par un baril qui reste tout de même, malgré les hauts et les bas, au-dessus des 100 dollars, les producteurs d’or noir peuvent aisément espérer forer plus profond encore, et dans de nouvelles contrées. En revanche, les raffineurs, coincés entre les producteurs et les distributeurs, continuent à souffrir, malgré les énormes besoins de raffinage du continent, aujourd’hui non satisfaits localement. Avec de grandes disparités entre le marocain Samir, qui s’est fortement modernisé et affiche à nouveau un résultat net positif, et ses confrères ivoiriens et tunisiens, dont la santé est fragile. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

+ 105 %

L’envolée des revenus de la société française au Gabon en 2010.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

157

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

1

SONATRACH

Hydrocarbures

Algérie

58 793 251

9 305 439

2

2

SONANGOL

Hydrocarbures

Angola

22 244 664

2 515 973

3

37

SAMIR

Raffinerie

Maroc

4 365 837

98 564

4

50

NAFTAL

Hydrocarbures, services annexes

Algérie

3 367 077

91 011

5

52

TOTAL E&P ANGOLA

Hydrocarbures

Angola

3 095 712

1 458 990

6

61

OANDO

Hydrocarbures

Nigeria

2 470 624

93 718

7

73

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE

Raffinerie

Côte d’Ivoire

1 948 523

– 3 117

8

74

STIR

Raffinerie

Tunisie

1 854 141

– 197 824

9

86

SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Cameroun

1 713 011

25 205

10

95

PETROSA

Hydrocarbures

Afrique du Sud

1 589 562

120 239

11

99

MIDDLE EAST OIL REFINERIES

Raffinerie

Égypte

1 518 093

172 702

12

104

SONARA

Raffinerie

Cameroun

1 440 399

46 778

13

107

ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.

Hydrocarbures

Égypte

1 381 379

179 804

14

109

TOTAL GABON

Distribution de carburants

Gabon

1 340 852

202 226

15

114

KENOLKOBIL

Distribution de carburants

Kenya

1 221 130

21 320

16

127

SHELL MAROC

Distribution de carburants

Maroc

1 121 247

ND

17

134

TOTAL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

1 047 139

35 447

18

154

TOTAL MAROC

Distribution de carburants

Maroc

911 969

ND

19

163

FORTE OIL (ex-AFRICAN PETROLEUM)

Hydrocarbures

Nigeria

865 139

– 17 910

20

164

SNDP AGIL

Distribution de carburants

Tunisie

860 235

ND

21

176

TOTAL KENYA

Distribution de carburants

Kenya

772 342

10 994

22

199

CONOIL

Distribution de carburants

Nigeria

670 171

18 184

23

215

SONABHY

Hydrocarbures, services annexes

Burkina

603 746

25 614

24

228

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE

Raffinerie

Sénégal

573 287

ND

25

245

ALEXANDRIA NAT. REFINING & PETROCHEMIC. CO.

Raffinerie

Égypte

522 222

47 167

26

253

TOTAL SÉNÉGAL

Distribution de carburants

Sénégal

510 632

9 770

27

255

PÉTROLE DU MAGHREB

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

495 294

ND

28

256

TOTAL PETROLEUM GHANA

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

493 429

14 054 12 042

29

260

MRS OIL (ex-CHEVRON OIL CO. NIGERIA)

Distribution de carburants

Nigeria

487 572

30

264

LIBYA OIL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

482 007

ND

31

265

PETROCI

Hydrocarbures

Côte d’Ivoire

481 353

37 222

32

267

TOTAL TUNISIE

Distribution de carburants

Tunisie

472 889

6 728

33

275

ENTP

Hydrocarbures

Algérie

454 026

60 700 15 206

34

277

SALAM GAZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

452 398

35

282

SHELL TUNISIE

Distribution de carburants

Tunisie

436 954

6 982

36

302

AFRIQUIA GAZ

Énergie, autres

Maroc

406 427

38 830

37

306

COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES

Hydrocarbures

Maroc

400 860

ND

38

313

MOBIL OIL NIGERIA

Hydrocarbures

Nigeria

380 396

25 330 12 343

39

316

SONIDEP

Hydrocarbures, services annexes

Niger

373 792

40

335

GHANA OIL CO.

Hydrocarbures, services annexes

Ghana

343 483

4 220

41

339

PETROMOC

Hydrocarbures, services annexes

Mozambique

338 969

– 7 562

42

343

MAUREL & PROM GABON

Hydrocarbures

Gabon

333 995

ND

43

348

SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES

Raffinerie

Côte d’Ivoire

326 186

5 518

44

350

SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.

Hydrocarbures

Égypte

323 913

140 638

45

352

MARIDIVE AND OIL SERVICES

Hydrocarbures, services annexes

Égypte

322 279

48 493

46

358

ENGEN RD CONGO

Distribution de carburants

RD Congo

315 581

8 797

47

363

ENTREPRISE NATIONALE DE FORAGE

Hydrocarbures

Algérie

311 139

43 923

48

377

SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CARBURANTS - ZIZ

Distribution de carburants

Maroc

301 081

ND

49

381

SHELL MAURITIUS

Distribution de carburants

Maurice

299 305

10 287

50

382

TOTAL CÔTE D'IVOIRE

Distribution de carburants

Côte d’Ivoire

294 074

6 007

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 50 premières entreprises pétrolières


158

Classements Par secteurs

BTP Un égyptien bientôt premier? Alors que les groupes sud-africains enregistrent un tassement de leur activité, Orascom Construction Industries prend la deuxième place.

I

l s’en est fallu de peu, cette année, pour que la place de numéro un africain du secteur de la construction ne soit raflée par l’égyptien Orascom Construction Industries (OCI). À 100 millions de dollars près, l’autre grande entreprise de la famille Sawiris (avec les télécoms et le tourisme), dirigée par Nassef Sawiris, talonne désormais par le chiffre d’affaires le sud-africain Murray & Roberts… et le dépasse largement par les bénéfices. OCI a connu en 2010 une progression de 28 % de ses revenus et de 37 % de son résultat net. Mieux : malgré la crise politique puis économique traversée par son pays, le groupe est

« Nous sommes en concurrence féroce avec les Chinois… Ils représentent vraiment un défi, sur tout le continent africain. » IBRAHIM MAHLAB PDG DE THE ARAB CONTRACTORS

+ 78,9 %

Les profits du promoteur immobilier Addoha s’envolent et les carnets de commande se remplissent, notamment dans le logement social.

36,3 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises de BTP

parvenu à poursuivre sa croissance au premier semestre 2011, en raison de la progression spectaculaire de l’activité engrais dans son chiffre d’affaires. Une activité qu’il a développée jusqu’au Brésil, l’un des principaux pays agricoles au monde. BOOM ANNONCÉ. Globalement, le secteur de

la construction a connu une embellie en 2010, après deux années très difficiles. À la faveur de la reprise économique enregistrée dans la plupart des pays africains et dans le monde, les chantiers se sont multipliés. Mais la situation s’est révélée plus complexe. En Afrique du Sud, avec la fin de l’effet Coupe du monde, qui avait permis aux constructeurs de passer la crise de 2008-2009 au mieux, les carnets de commande se sont nettement réduits. La crise à Dubaï a également terni l’activité de nombre de compagnies africaines de premier plan qui s’étaient développées dans l’émirat ces dernières années. Et la concurrence croissante dans les BTP africains a également tendance à réduire les marges. À moyen terme, le principal espoir tient dans le boom annoncé des infrastructures au sud du Sahara : pour cette raison, les plus grands groupes africains jouent la carte de l’internationalisation. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Leader au Maroc, la SGTM construit également depuis 2010 le barrage de Samendéni, au Burkina.

– 56,5 %

Selon les estimations de Crédit suisse, les ventes du promoteur immobilier égyptien se sont littéralement effondrées en 2011.

CAN 2012

Dans le cadre de la Coupe d’Afrique des nations, le groupe dirigé par Jean-Claude Baloche s’occupe notamment de la rénovation du stade de Franceville, doté de 40 000 places.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

159

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

29

MURRAY & ROBERTS HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

4 808 743

165 239

2

32

ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES

Travaux publics

Égypte

4 719 726

572 896

3

47

THE ARAB CONTRACTORS

Travaux publics

Égypte

3 428 433

249 468

4

66

WILSON BAYLY HOLMES - OVCON

Travaux publics

Afrique du Sud

2 287 005

144 655

5

87

GROUP FIVE HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

1 705 740

40 227

6

100

GRINAKER - LTA

Travaux publics

Afrique du Sud

1 507 629

ND

7

116

HOLDING YNNA

Bâtiment

Maroc

1 216 964

ND

8

145

AURECON HERITAGE COMPANIES

Ingénierie

Afrique du Sud

980 000

ND

9

146

JULIUS BERGER NIGERIA

Travaux publics

Nigeria

973 675

21 648

10

148

MASSBUILD

Bâtiment

Afrique du Sud

957 900

41 479

11

153

TALAAT MOUSTAFA GROUP

Promotion immobilière

Égypte

914 645

161 023

12

158

DOUJA PROMOTION ADDOHA

Promotion immobilière

Maroc

893 924

198 753

13

167

COSIDER

Travaux publics

Algérie

826 868

128 457

14

168

BASIL READ HOLDINGS

Travaux publics

Afrique du Sud

810 891

39 230

15

179

MURRAY & ROBERTS CONSTRUCTION

Bâtiment

Afrique du Sud

752 161

19 144

16

194

RAUBEX

Génie civil

Afrique du Sud

683 942

67 253

17

206

GROWTHPOINT PROPERTIES

Promotion immobilière

Afrique du Sud

632 793

5 717

18

220

HOLDING D'AMÉNAGEMENT AL OMRANE

Promotion immobilière

Maroc

589 026

35 038

19

232

STÉ ÉGYPT. D'ENTREPRISES – MOUKHTAR IBRAHIM

Travaux publics

Égypte

558 088

33 663

20

233

MURRAY & ROBERTS CEMENTATION

Ingénierie

Afrique du Sud

536 956

40 622

21

240

CONCOR

Travaux publics

Afrique du Sud

535 301

55 215

22

247

GROUPE ETRHB HADDAD

Travaux publics

Algérie

517 919

59 189

23

307

REDEFINE PROPERTIES

Promotion immobilière

Afrique du Sud

399 892

170 874

24

325

AVENG MANUFACTURING

Génie civil

Afrique du Sud

361 998

ND

25

362

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC

Travaux publics

Maroc

311 374

ND

26

366

ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER

Promotion immobilière

Maroc

307 955

49 990

27

375

ROGERS GROUP

Bâtiment

Maurice

301 213

19 636

28

376

PALM HILLS DEVELOPMENT CO.

Promotion immobilière

Égypte

301 140

90 166

29

412

COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE

Promotion immobilière

Maroc

262 755

45 992

30

458

SANYATI HOLDINGS

Génie civil

Afrique du Sud

230 649

– 18 117

31

489

IRELAND BLYTH

Bâtiment

Maurice

211 472

6 691

32

494

ESORFRANKI

Génie civil

Afrique du Sud

205 580

– 6 132

33

LES GRANDS TRAVAUX ROUTIERS

Travaux publics

Maroc

189 584

ND

34

AUTOROUTES DU MAROC

Génie civil

Maroc

187 118

– 124 506

35

ELB GROUP

Bâtiment

Afrique du Sud

186 757

8 243

36

EMIRA PROPERTY FUND

Promotion immobilière

Afrique du Sud

174 850

77 415

155 102

3 735

37

WINHOLD

Bâtiment

Afrique du Sud

38

SOGEA MAROC

Génie civil

Maroc

39

ERBACON INVESTMENT HOLDINGS

Promotion immobilière

40

STÉ NAT. DE GÉNIE CIVIL ET BÂTIMENTS

41

VUKILE PROPERTY FUND

42

FOUNTAINHEAD PROPERTY TRUST

43

SOCOBA – EDTPL

44

STAM

45

SOMAGEC

Génie civil

154 530

ND

Afrique du Sud

152 163

– 10 008

Génie civil

Algérie

140 091

17 807

Promotion immobilière

Afrique du Sud

127 957

1 583

Promotion immobilière

Afrique du Sud

127 275

82 649

Travaux publics

Gabon

126 855

ND

Travaux publics

Maroc

125 100

ND

Maroc

124 745

4 908 ND

46

AVENG ENGINEERING & PROJECTS CO.

Ingénierie

Afrique du Sud

117 501

47

HOUAR ENTREPRISE

Travaux publics

Maroc

116 562

ND

48

CAPITAL PROPERTY FUND

Promotion immobilière

Afrique du Sud

108 439

146 906

49

SAUDI BINLADIN GROUP

Travaux publics

Sénégal

106 523

ND

50

HAREL MALLAC & CO.

Bâtiment

Maurice

99 708

5 047

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 50 premières entreprises de BTP


160

Classements Par secteurs

Ciment Poussée de production Les projets d’usines se multiplient au sud du Sahara, où la demande peine à être satisfaite. À l’inverse, le marché nord-africain est saturé.

L

e secteur du ciment est dans tous ses états. Au sud du Sahara, c’est l’offensive généralisée pour tenter de combler une partie de l’immense déficit de production, estimé à 12 millions de tonnes en 2010 par l’équipe de recherche de la banque panafricaine Ecobank. En Afrique du Nord, la situation est presque inverse, notamment au Maroc et en Égypte, où le marché est presque saturé. Le sort des cimentiers, donc, diffère fortement selon qu’ils évoluent dans le nord ou dans le sud du continent. AprèssafusionavecBenueCement,jusqu’alors l’une de ses principales filiales, le nigérian Dangote Cement (1er rang) a fait son entrée à la Bourse de Lagos et révélé à tous l’ampleur de

13,6 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises de matériaux de construction

son développement. En une décennie d’activité, le cimentier s’est en effet hissé au premier rang national, devant le français Lafarge, dont les principales entités dans le pays sont Lafarge Wapco et Ashaka Cement. Dangote entend désormais se développer partout en Afrique. Et il n’est pas le seul: selon Ecobank, les nombreux projets développés à travers le continent doubleraient la production actuelle, avec 55 000 t de plus. Ce qui, d’ailleurs, devrait entraîner une baisse importante des prix, aujourd’hui élevés.

50 %

Le numéro un sudafricain souhaite que, d’ici à 2016, la moitié de ses revenus proviennent du reste de l’Afrique, contre 18 % aujourd’hui.

« Au Sénégal, il n’y a pas de place pour un troisième acteur. » MICHEL LAYOUSSE DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DES CIMENTS DU SAHEL, EN RÉACTION À L’ARRIVÉ DE DANGOTE SUR LE MARCHÉ LOCAL

HeidelbergCement, propriétaire du cimentier tanzanien, poursuit son offensive africaine avec la reprise de cimenteries en RD Congo.

EXCÉDENT. À l’inverse, la situation du premier

cimentier nord-africain, Suez Cement (filiale d’Italcementi), et de ses compatriotes égyptiens est difficile. En raison de lacrise économique que traverse le pays, Suez Cement (2e rang) a vu ses bénéfices chuter de 37 % au premier semestre 2011. Au Maroc, les perspectives ne sont guère favorables, en dépit des grands chantiers d’infrastructures et de construction de logements. Le marché semble en effet s’orienter vers une nette situation d’excédent de production, avec l’arrivée d’un nouvel acteur, les Ciments de l’Atlas. De quoi réduire un peu les marges très confortables que les quatre leaders du royaume chérifien s’octroyaient jusqu’à présent. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

– 42 %

Le glissement du shilling kényan contre le yen entraîne une importante perte de change chez EAPCC.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

161

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

111

DANGOTE CEMENT

Ciment

Nigeria

1 320 724

695 065

2

133

SUEZ CEMENT CO.

Ciment

Égypte

1 053 864

211 795

3

141

PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.

Ciment

Afrique du Sud

1 024 113

151 955

4

170

CASHBUILD

Distribution de matériaux

Afrique du Sud

807 788

24 640

5

207

LAFARGE CIMENTS

Ciment

Maroc

631 201

197 461

6

219

ILIAD AFRICA

Distribution de matériaux

Afrique du Sud

591 082

8 075

7

286

CIMENTS DU MAROC

Ciment

Maroc

429 229

102 005

8

292

HOLCIM

Ciment

Maroc

417 809

77 735

9

298

ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT

Ciment

Égypte

408 999

101 223

10

340

BAMBURI CEMENT

Ciment

Kenya

336 900

61 068

11

379

AMREYAH CIMPOR CEMENT

Ciment

Égypte

300 322

91 051

12

386

TOURAH PORTLAND CEMENT

Ciment

Égypte

290 583

75 880

13

390

LAFARGE CEMENT WEST AFRICAN PORTLAND CEMENT

Ciment

Nigeria

285 843

31 824

14

395

SINAI CEMENT

Ciment

Égypte

278 806

155 151

15

409

ARGENT INDUSTRIAL

Matériaux métallurgiques

Afrique du Sud

264 020

8 118

16

428

NATIONAL CEMENT CO.

Ciment

Égypte

248 176

55 110

17

439

CERAMIC INDUSTRIES

Céramique

Afrique du Sud

240 899

29 136

18

443

SOCOCIM INDUSTRIES

Ciment

Sénégal

237 241

ND

19

450

WEST AFRICAN CEMENT

Ciment

Togo

234 931

26 334

20

459

BENUE CEMENT

Ciment

Nigeria

229 679

94 280

21

492

BUILDMAX

Matériaux pour les mines

Afrique du Sud

205 998

– 55 927

22

499

ITALTILE

Céramique

Afrique du Sud

203 709

41 073

23

LES CIMENTS DU SAHEL

Ciment

Sénégal

195 259

ND

24

NATAL PORTLAND CEMENT CO.

Ciment

Afrique du Sud

191 990

38 319

25

CONSOLIDATED INFRASTRUCTURE GROUP

Matériaux de construction

Afrique du Sud

185 016

11 533

26

CIMENTERIES DU CAMEROUN

Ciment

Cameroun

183 671

21 233

27

LECICO EGYPT

Céramique

Égypte

174 582

16 243

28

PROTECH KHUTHELE HOLDINGS

Matériaux de construction

Afrique du Sud

160 931

5 902

29

MISR CEMENT CO.

Ciment

Égypte

152 183

73 372

30

LAFARGE CEMENT ZAMBIA

Ciment

Zambie

146 780

23 831

31

TANZANIA PORTLAND CEMENT

Ciment

Tanzanie

131 736

33 135

32

TANGA CEMENT

Ciment

Tanzanie

131 623

21 467

33

AFRIMAT

Matériaux de construction

Afrique du Sud

128 559

11 445

34

MISR BENI SUEF CEMENT

Ciment

Égypte

128 311

52 053

35

ASHAKA CEMENT

Ciment

Nigeria

124 878

19 586

36

GAMMA-CIVIC

Matériaux de construction

Maurice

124 381

5 105

37

ASMENT DE TEMARA

Ciment

Maroc

122 351

35 287

38

SGTM

Matériaux de construction

Tunisie

120 249

1 190

39

CIMENTOS DE MOÇAMBIQUE

Ciment

Mozambique

116 718

– 397

40

CIMENTS D'ENFIDHA

Ciment

Tunisie

114 223

21 868

41

EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.

Ciment

Kenya

112 905

– 3 509

42

BITUMA

Matériaux de construction

Maroc

103 784

ND

43

SOCIÉTÉ DES CIMENTS DE JBEL OUST

Ciment

Tunisie

103 373

21 072

44

SOCIMAT

Matériaux de construction

Côte d'Ivoire

100 522

3 658

45

SUPER CÉRAME

Céramique

Maroc

98 329

ND

46

ENMTP

Matériaux de construction

Algérie

96 000

ND

47

MASONITE AFRICA

Matériaux en bois

Afrique du Sud

82 525

458

48

STÉ INDUSTRIELLE DE BOIS ET D'ACIER

Matériaux de construction

Sénégal

81 411

ND

49

SOCIÉTÉ DES CIMENTS DE GABÈS

Ciment

Tunisie

78 888

9 634

50

CEMENT CO. OF NORTHERN NIGERIA

Ciment

Nigeria

72 900

ND

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 50 premières entreprises de matériaux de construction


162

Classements Par secteurs

Mines L’embellie générale L’envolée des cours des principaux minerais profite largement aux sociétés opérant en Afrique… et notamment à Anglo American.

B

oom, quand le secteur fait boom… En 2010, les mines africaines ont connu une année à ranger parmi les meilleures : envolée des cours, accélération des programmes d’exploration, mise en marche de nouveaux sites… Premiers concernés, les producteurs de platine sudafricains. En moyenne, le prix de ce minerai, très utilisé dans l’automobile et la bijouterie, s’est élevé en 2010 à 1 600 dollars l’once, plus de 33 % au-dessus de son cours moyen de 2009. Anglo Platinum, rebaptisé en 2011 Anglo American Platinum (1er rang), a largement profité de cette envolée : sa marge opérationnelle a progressé de 224 %, tandis que ses bénéfices ont été multipliés par six. De Beers (2e), autre filiale d’Anglo American, a également connu un bon cru 2010. Il faut dire que 2009 avait été catastrophique pour le numéro un mondial du diamant, la baisse des cours provoquant une forte diminution de la

66,2 milliards de dollars

5,1

milliards de dollars. Le prix payé par Anglo American à la famille Oppenheimer pour augmenter sa participation dans De Beers de 45 % à 85 %.

Après un cru 2010 exceptionnel, le numéro un mondial des phosphates s’attend à une année 2011 encore meilleure.

No 8

La huitième mine de cuivre du monde a vu son chiffre d’affaires progresser de 35 % en 2010.

1,32

milliard de dollars. Pour cette somme, le chinois Jinchuan prend le contrôle de Metorex, un minier actif pour l’essentiel en Zambie et en RD Congo. Avant lui, le brésilien Vale avait tenté de s’offrir le groupe sud-africain.

Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises minières

production et des départs massifs d’employés. En 2010, l’augmentation de 27 % du prix des diamants bruts aura permis de doper ses ventes de plus de moitié et de réduire ses pertes. FLORISSANT. Derrière, les compagnies aurifères sont florissantes. Le cours de l’or a fortement progressé en 2010 (de 26 % en moyenne annuelle) et au premier semestre 2011, le métal jaune jouant le rôle de valeur refuge face à la crise occidentale. AngloGold Ashanti (3e), dont le chiffre d’affaires a bondi de 41 %, en a profité pour retourner à la rentabilité. Les perspectives sont aussi « affolantes » dans le fer : des pays comme le Liberia ou la Guinée devraient en bénéficier. Dans le même domaine, Kumba Iron Ore (4e), leader continental exploitant ce minerai en Afrique du Sud, a vu son chiffre d’affaires s’envoler de 65 % en 2010, tandis que ses bénéfices doublaient. Un succès supplémentaire pour Anglo American, dont Kumba Iron Ore est une autre filiale ! ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

179700

Le nombre d’onces extraites en 2010 à la mine d’or de Mana, la plus importante du Burkina, désormais l’un des principaux pays aurifères du continent.

La mine d’or sénégalaise est l’une des rares à perdre de l’argent. En cause : des contrats de vente mal négociés. LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

163

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

15

ANGLO AMERICAN PLATINUM

Extraction de platine

Afrique du Sud

6 924 461

1 498 332

2

18

DE BEERS CONSOLIDATED MINES

Extraction de diamants

Afrique du Sud

5 877 000

– 546 000

3

19

ANGLOGOLD ASHANTI

Extraction d'or

Afrique du Sud

5 842 425

95 837

4

20

KUMBA IRON ORE

Extraction d'or

Afrique du Sud

5 823 017

2 154 895

5

24

OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES

Extraction de phosphates

Maroc

5 128 650

ND

6

31

GOLD FIELDS

Extraction d'or

Afrique du Sud

4 748 999

546 344

7

40

IMPALA PLATINUM HOLDINGS

Extraction de platine

Afrique du Sud

3 828 351

709 372

8

59

EXXARO RESOURCES

Extraction de minerais

Afrique du Sud

2 580 970

783 544

9

60

LONMIN

Extraction de minerais

Afrique du Sud

2 506 850

192 956

10

77

KONKOLA COPPER MINES

Extraction de cuivre

Zambie

1 825 000

309 100

11

88

HARMONY GOLD MINING CO.

Extraction d'or

Afrique du Sud

1 697 678

– 28 886

12

90

AFRICAN RAINBOW MINERALS

Extraction de minerais

Afrique du Sud

1 658 260

272 615

13

91

KANSANSHI MINING

Extraction de cuivre

Zambie

1 658 000

322 100

14

129

SNIM

Extraction de minerai de fer

Mauritanie

1 092 632

564 273

15

131

ASSORE

Extraction de minerais

Afrique du Sud

1 066 039

222 594

16

150

ENDIAMA

Extraction de diamants

Angola

955 000

ND

17

152

PALABORA MINING CO.

Extraction de cuivre

Afrique du Sud

922 409

89 518

18

155

COMILOG

Extraction de manganèse

Gabon

906 474

238 022

19

157

TARKWA MINES

Extraction d'or

Ghana

899 455

ND

20

182

NAMDEB DIAMOND CORP.

Extraction de diamants

Namibie

745 657

62 163

21

192

METOREX

Extraction de minerais

Afrique du Sud

685 438

125 901

22

218

NORTHAM PLATINUM

Extraction de platine

Afrique du Sud

593 538

96 442

23

242

SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA

Extraction de diamants

Angola

527 330

ND

24

254

OPTIMUM COAL HOLDINGS

Extraction de charbon

Afrique du Sud

505 410

32 422

25

258

MOOLMANS

Exploration minière

Afrique du Sud

490 617

ND

26

284

GOLDEN STAR RESOURCES

Extraction d'or

Ghana

432 693

– 8 281

27

297

REBAB CO.

Extraction de minerais

Maroc

411 300

ND

28

311

MERAFE RESOURCES

Extraction de minerais

Afrique du Sud

384 917

41 931

29

324

SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO

Extraction d'or

Mali

363 717

86 578

30

326

SENTULA MINING

Extraction de minerais

Afrique du Sud

361 437

5 285

31

327

BULYANHULU GOLD MINE

Extraction d'or

Tanzanie

359 824

ND

32

333

STÉ D'EXPLOITATION DES MINES D'OR DE SADIOLA

Extraction d'or

Mali

349 288

ND

33

338

GROUPE MANAGEM

Extraction de minerais

Maroc

339 099

ND

34

357

ROYAL BAFOKENG PLATINUM

Extraction de platine

Afrique du Sud

316 968

476 370

35

380

DRDGOLD

Extraction d'or

Afrique du Sud

299 474

31 266

36

383

SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA

Extraction d'or

Mali

293 567

74 557

37

393

DAMANG MINES

Extraction d'or

Ghana

280 069

ND

38

402

NORTH MARA GOLD MINE

Extraction d'or

Tanzanie

269 566

ND

39

406

MAURITANIAN COPPER MINES

Extraction de cuivre

Mauritanie

265 300

109 800

40

463

INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL

Extraction de phosphates

Sénégal

227 700

ND

41

465

GÉCAMINES

Extraction de cuivre

RD Congo

227 299

– 17 408

42

469

SEMAFO BURKINA

Extraction d'or

Burkina

224 109

ND

43

484

SOCIÉTÉ DES MINES DE L'AÏR

Extraction d'uranium

Niger

214 998

34 475

44

SHALINA RESOURCES

Extraction de cuivre

RD Congo

186 070

27 290

45

STÉ D'EXPLOITATION DES MINES D'OR DE YATELA

Extraction d'or

Mali

174 935

ND

46

SOCIÉTÉ DES MINES DE TAPARKO

Extraction d'or

Burkina

161 732

52 833 – 22 530

47

SABODALA GOLD OPERATION

Extraction d'or

Sénégal

158 478

48

ESSAKANE

Extraction d'or

Burkina

154 923

ND

49

COMPAGNIE MINIÈRE D'AKOUTA

Extraction de minerais

Niger

144 625

9 008

50

MINE D'OR D'INATA

Extraction d'or

Burkina

132 800

ND

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 50 premières entreprises minières


164

Classements Par secteurs

Distribution Au service de la classe moyenne Les groupes sud-africains sont aux avant-postes pour développer le secteur sur le continent. Les géants mondiaux s’y intéressent aussi.

S

ans surprise, les groupes sud-africains écrasent notre classement des 50 premières entreprises de distribution du continent. Les spécialistes de l’alimentaire Shoprite et Pick’n Pay, mais aussi Edcon (textile) ou Clicks Group (santé, bien-être), dominent de la tête et des épaules, en raison, bien évidemment, de la taille de la classe moyenne sud-africaine. Ces groupes, qui ont développé leurs propres marques depuis plusieurs années, les ont même exportées dans l’ensemble des pays d’Afrique australe. Les géants mondiaux, de Walmart à Carrefour, ont longtemps ignoré le continent tout en poussant leurs pions en Asie et en Amérique latine.

58,3 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises de distribution

Les choses semblent avoir changé avec l’acquisition de Massmart (3e rang) par le numéro un mondial de la distribution, l’américain Walmart. À l’autre extrémité du continent, la formation de leaders locaux est aussi en bonne voie. Le marocain Label’Vie (16e) a ainsi racheté Metro Maroc fin 2010. Mais le chemin reste encore long pour ces groupes avant d’imaginer dépasser par la taille leurs grands frères sud-africains. MARCHÉ DE RICHE. En Afrique subsaharienne

francophone, le secteur reste balbutiant et les supermarchés souvent fréquentés uniquement par les élites et les expatriés. En Côte d’Ivoire, le marché est tenu par deux acteurs qui ont déjà atteint une taille non négligeable: Prosuma (28e) etKingCash(CompagniededistributiondeCôte d’Ivoire, 26e). Au Sénégal, CCBM a développé des supérettes Pridoux. Au final, le seul acteur réellementrégionaldelazoneestlemonégasque Mercure International of Monaco (MIM), qui annonce détenir la franchise Géant Casino pour le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Cameroun et le Congo. Enfin, le Nigeria suscite désormais le plus vif intérêt. Shoprite, Spar et Massmart y sont présents. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

11 %

Le groupe de grande distribution réalise désormais plus d’un dixième de ses ventes en dehors de l’Afrique du Sud, du Mozambique au Nigeria.

Plus de 1 000

Le nombre de magasins que compte Edcon (vente de textile) dans toute l’Afrique australe.

« Treize magasins et deux dépôts centraux ont été incendiés, douze magasins sévèrement saccagés et pillés. » TAHAR BAYAHI, PDG DE MAGASIN GÉNÉRAL, APRÈS LA RÉVOLUTION TUNISIENNE

+ 37 %

Recapitalisée, la chaîne de supermarchés a vu ses ventes bondir.

Mai 2011

Après cinq ans d’absence, Uchumi est autorisé à revenir sur la Bourse de Nairobi. En 2006, il avait été placé sous administration judiciaire.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

165

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

7

SHOPRITE HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

10 140 697

340 998

2

11

PICK'N PAY STORES HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

7 815 246

117 878

3

13

MASSMART HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

7 139 003

176 989

4

23

SPAR GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

5 242 310

137 782

5

39

EDGARS CONSOLIDATED STORES

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 849 414

– 247 189

6

44

WOOLWORTHS HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

3 519 477

189 266

7

57

MASSCASH

Commerce de détail

Afrique du Sud

2 620 538

74 984

8

71

NEW CLICKS HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 997 416

85 066

9

72

JD GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 989 551

75 315

10

76

MASSDISCOUNTERS

Grande distribution

Afrique du Sud

1 830 209

ND

11

93

MR PRICE GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 641 875

151 993

12

101

FOSCHINI

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 494 946

195 856

13

137

TRUWORTHS INTERNATIONAL

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 043 672

241 322

14

138

MARJANE HOLDING

Commerce de détail

Maroc

1 039 444

ND

15

210

OPTORG

Commerce de détail

Maroc

620 971

12 958

16

222

LABEL'VIE

Grande distribution

Maroc

588 061

6 278

17

235

LEWIS GROUP

Commerce de détail

Afrique du Sud

550 361

107 105

18

237

DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK

Commerce de détail

Afrique du Sud

544 387

16 426

19

317

SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL

Commerce de détail

Tunisie

370 096

124

20

342

NAKUMATT HOLDINGS

Grande distribution

Kenya

334 358

3 209

21

347

CIC HOLDINGS

Commerce de détail

Namibie

326 495

7 851

22

349

CECA GADIS

Commerce de détail

Gabon

323 937

18 998

23

384

METRO MAROC

Commerce de détail

Maroc

293 353

– 3 051

24

388

SNMVT - MONOPRIX

Grande distribution

Tunisie

289 386

7 944

25

420

OK ZIMBABWE

Commerce de détail

Zimbabwe

257 426

4 286

26

452

COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D'IVOIRE

Commerce de détail

Côte d’Ivoire

233 606

2 457

27

461

GROUPE ACIMA

Commerce de détail

Maroc

228 983

ND

28

466

PROSUMA

Grande distribution

Côte d’Ivoire

225 720

1 980

29

DISWAY

Commerce de détail

Maroc

199 759

8 438

30

HYPROP INVESTMENTS

Commerce de détail

Afrique du Sud

168 361

135 101

31

EGYPTAIR TOURISM & DUTY FREE

Commerce de détail

Égypte

167 440

8 522

32

CHELLARAMS

Grande distribution

Nigeria

139 613

1 446

33

UCHUMI SUPERMARKET

Grande distribution

Kenya

115 307

10 381

34

EXCELLERATE HOLDINGS

Commerce de détail

Afrique du Sud

105 302

3 455

35

MAURITIUS DUTY FREE PARADISE

Commerce de détail

Maurice

82 316

ND

36

SOMAGS

Commerce de détail

Maurice

76 934

ND

37

LEAL GROUP

Grande distribution

Maurice

75 778

1 851

38

UDIS

Grande distribution

Maurice

71 640

ND

39

REX TRUEFORM CLOTHING CO.

Commerce de détail

Afrique du Sud

66 200

3 453

40

EGYPT FREE SHOPS CO.

Commerce de détail

Égypte

59 052

12 901

41

AMADOU LO

Commerce de détail

Sénégal

55 575

ND

42

BERNABÉ CÔTE D'IVOIRE

Commerce de détail

Côte d’Ivoire

50 455

2 326

43

HARDWARE WAREHOUSE

Commerce de détail

Afrique du Sud

42 747

1 122

44

ETABLISSEMENTS JAMIL TARRAF ET CIE

Commerce de détail

Sénégal

42 546

ND

45

TIGER DENRÉES SÉNÉGAL

Commerce de détail

Sénégal

39 600

ND

46

BERNABÉ GABON

Commerce de détail

Gabon

38 886

3 418

47

ETABLISSEMENT MOHAMED LOUKIL & CIE

Commerce de détail

Tunisie

33 794

1 716 ND

48

SEVEN SEVEN

Grande distribution

Maurice

33 687

49

SCOTT & CO.

Grande distribution

Maurice

30 403

ND

50

SHOPRITE MAURITIUS

Grande distribution

Maurice

25 040

ND

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 50 premières entreprises de distribution


166

Classements Par secteurs

Transport La fébrilité reste de mise Après un léger mieux en 2010 pour les compagnies maritimes, 2011 s’avère particulièrement difficile. Le secteur aérien est un peu mieux loti.

P

our le monde du transport, l’année 2010 fut celle du répit, après une année 2009 tragique pour un grand nombre de sociétés. Parmi les plus touchés à l’époque, les groupes de transport maritime en conteneurs ont pu reprendre leur souffle, après avoir annulé ou reporté plusieurs commandes de bateaux et s’être recapitalisés. Mais l’embellie a été de courte durée et la situation est restée très incertaine, 2011 ayant définitivement enterré les espoirs des transporteurs. L’évolutionduprincipalgroupemaritimeayant son siège en Afrique, le sud-africain Grindrod (2e rang), en témoigne : après avoir chuté de 18 % en 2009 (en monnaie locale), son chiffre

« La grande réussite de la politique d’ouverture du ciel marocain a causé une chute de nos tarifs de 26 %. » DRISS BENHIMA PDG DE ROYAL AIR MAROC

+ 73,9 %

L’explosion des profits de la filiale d’Air France-KLM, qui a passé en 2010 le cap des 3 millions de passagers transportés.

– 44 %

L’activité charter s’est effondrée au premier semestre 2011.

400

millions d’euros. Le montant du contrat signé fin 2010 entre l’ONCF et Alstom pour la fourniture de quatorze TGV.

31,3 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 35 premiers transporteurs africains

d’affaires s’est redressé de 9 %, mais la rentabilité est restée au plus bas. Au premier semestre 2011, les profits sont même repartis à la baisse. L’Afrique, surtout au sud du Sahara, reste toutefois à l’abri des difficultés. En 2009, ses échanges commerciaux avec le reste du monde ont moins diminué que ceux des autres zones, notamment grâce à la poursuite de la croissance du commerce avec l’Asie en général, la Chine en particulier. Au Maroc, l’activité portuaire a connu un véritable boom en raison principalement de la montée en activité du port de Tanger Med. LA RAM AU RÉGIME. Dans le transport aérien,

l’activité s’est aussi globalement redressée, les compagnies mondiales engrangeant même des profits records. Au niveau africain, la situation a fortement varié d’un transporteur à l’autre. Si Kenya Airways (8e) a connu de beaux jours et franchi la barre du milliard de dollars de chiffre d’affaires, Tunisair (12e) et Royal Air Maroc (RAM, 6e) ont sombré. La compagnie tunisienne a vu ses bénéfices s’effondrer en 2010, et la crise politique de 2011 a entraîné un recul de plus de 20 % de ses revenus. La RAM, elle, a été obligée d’entamer une sévère cure de réduction des coûts pour se maintenir à flot. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

18 050

bateaux. L’activité a fortement progressé sur le canal de Suez en 2010 : une évolution qui n’a pas été freinée par la crise de 2011.

LES 500 • ÉDITION 2012


Classements

167

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 35 premiers transporteurs Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

21

TRANSNET

Tous services transports

Afrique du Sud

5 709 878

618 801

2

35

GRINDROD

Transport maritime

Afrique du Sud

4 544 024

126 204

3

48

TRANSNET FREIGHT RAIL

Transport ferroviaire

Afrique du Sud

3 401 223

ND

4

51

SOUTH AFRICAN AIRWAYS

Transport aérien

Afrique du Sud

3 182 000

109 000

5

83

EGYPTAIR AIRLINES

Transport aérien

Égypte

1 745 319

22 374

6

98

ROYAL AIR MAROC

Transport aérien

Maroc

1 525 942

– 109 529

7

106

TRANSNET RAIL ENGINEERING

Logistique ferroviaire

Afrique du Sud

1 403 097

ND

8

140

KENYA AIRWAYS

Transport aérien

Kenya

1 030 032

42 456

9

143

ETHIOPIAN AIRLINES

Transport aérien

Éthiopie

1 000 552

96 737

10

149

TRANSNET PORT TERMINALS

Logistique portuaire

Afrique du Sud

955 508

ND

11

184

AIR ALGÉRIE

Transport aérien

Algérie

733 892

ND

12

185

TUNISAIR

Transport aérien

Tunisie

724 865

17 604

13

226

AIR MAURITIUS

Transport aérien

Maurice

577 808

19 562

14

276

COMAIR

Transport aérien

Afrique du Sud

452 786

13 496

15

322

ONCF

Transport ferroviaire

Maroc

365 254

– 4 834

16

329

TRENCOR

Transport maritime

Afrique du Sud

354 009

93 881

17

367

SANTOVA LOGISTICS

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

307 586

2 552

18

371

NOUVELAIR TUNISIE

Transport aérien

Tunisie

306 622

10 302

19

399

NU WORLD HOLDINGS

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

274 110

10 321

20

429

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN

Organisation du transport de fret

Cameroun

247 544

4 253

21

434

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D'IVOIRE

Tous services transports

Côte d’Ivoire

244 870

3 864

22

441

VALUE GROUP

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

238 962

14 159

23

491

EGYPTAIR MAINTENANCE & ENGINEERING

Logistique aéroportuaire

Égypte

210 350

20 942

24

1TIME HOLDINGS

Transport aérien

Afrique du Sud

196 825

175

25

ETHIOPIAN SHIPPING LINES

Organisation du transport de fret

Éthiopie

195 286

38 914

26

COMPAGNIE TUNISIENNE DE NAVIGATION

Transport maritime

Tunisie

194 376

1 449

27

OLAM IVOIRE

Organisation du transport de fret

Côte d’Ivoire

165 840

230

28

JET4YOU

Transport aérien

Maroc

138 133

ND

29

AIR MADAGASCAR

Transport aérien

Madagascar

134 715

2 640

30

LEGAL MARITIME TRANSPORT CONSULTING

Organisation du transport de fret

Maroc

130 162

ND

31

INTERNATIONAL MARITIME TRANSPORT CORP.

Transport maritime

Maroc

130 162

ND

32

COMPAGNIE MAROCAINE DE NAVIGATION

Transport maritime

Maroc

125 298

ND

33

EGYPTAIR EXPRESS

Transport aérien

Égypte

120 922

1 132

34

CAMEROON RAILWAYS

Transport ferroviaire

Cameroun

119 477

ND

35

STÉ NATIONALE DES CHEMINS DE FER TUNISIENS

Transport ferroviaire

Tunisie

117 948

– 6 799

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) ND

Société

Activité

Pays

1

36

SUEZ CANAL AUTHORITY

Logistique portuaire

Égypte

4 542 000

2

117

TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY

Logistique portuaire

Afrique du Sud

1 212 777

ND

3

369

OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS

Logistique aéroportuaire

Maroc

306 703

31 968

4

436

SODEP - MARSA MAROC

Logistique portuaire

Maroc

243 911

ND

5

OFFICE DE L'AVIATION CIVILE ET DES AÉROPORTS

Logistique aéroportuaire

Tunisie

164 003

50 711

6

AGENCE NATIONALE DES PORTS

Logistique portuaire

Maroc

138 524

29 662

7

GHANA PORTS AND HARBOURS AUTHORITY

Logistique portuaire

Ghana

118 368

22 752

8

AIRPORTS OF MAURITIUS

Logistique aéroportuaire

Maurice

81 961

ND

9

PORT AUTONOME DE DOUALA

Logistique portuaire

Cameroun

74 238

ND

10

OFFICE DE LA MARINE MARCHANDE ET DES PORTS

Logistique portuaire

Tunisie

73 423

19 873

LES 500 • ÉDITION 2012

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé

Rang dans les 500

Rang 2011

Les 10 premières autorités de gestion


Partenaires du continent Souffleuse automatique de bouteilles

Fardeleuse automatique

HTG

®

INDUSTRY Ltd

Un souffle d’avance ®

Très rentable

HTG Industry service clients : 42 Avenue Foch - 60300 SENLIS Tél. : +33 (0)3 44 26 58 93 Fax : +33 (0)1 79 73 61 46 sales@htgindustry.com www.htgindustry.com

N°1 en Afrique

25 ans d’expérience

Monoblock remplissage et vissage

Constructeur Européen de souffleuse de bouteilles plastiques recyclable PET et de ligne de conditionnement complète incluant Rinceuse, Remplisseuse, Visseuse, Dateur, Etiqueteuse et Fardeleuse pour mise en pack. Cadence de 1000 BPH à 12 000 BPH.

Triblock rincage, remplissage et vissage

GARANTIE

HTG

®

3 INDUSTRY Ltd

ANS

ou 6600 H

PET

OPTI HEAT HEAT

®

Livraison d’usines clés en main

QU

ALITY

A

SS

E

QA URANC

step up to quality

equipment company

Matériel BTP et Travaux Miniers pour l'Afrique Livraison directe des Etats-Unis • Service Francophone

+1 - 904 - 732 - 2939 • salesfr@pioneerjax.com

www.pioneerjax.com

Retrouvez toutes nos annonces sur le site : www.jeuneafrique.com

! de 50 mL à 15 Litres

Assistance permanente sur site en Afrique


Partenaires du continent

MICHAEL PAGE INTERNATIONAL SpĂŠcialiste du recrutement de cadres et de dirigeants sur le continent africain

Paul Mercier - Managing Director +33(0)1 41 92 44 55 paulmercier@michaelpage.fr Bureaux

Paris ! Londres ! Johannesburg ! Casablanca ! Alger ! Le Caire ! Tunis


HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL POLITIQUE, ÉCONOMIE, CULTURE

170

Post-scriptum Stéphane Ballong

Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS Tél. : 01 44 30 19 60 ; Télécopieurs : rédaction : 01 45 20 09 69 ; ventes : 01 45 20 09 67 ; Courriel : redaction@jeuneafrique.com DIRECTION Directeur de la publication : BÉCHIR BEN YAHMED (bby@jeuneafrique.com) Directeur général : Danielle Ben Yahmed Vice-présidents: Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Actionnaire principal : Béchir Ben Yahmed

Vous avez dit « émergence »?

C

Fondé à Tunis le 17 oct. 1960 par Béchir Ben Yahmed (52e année)

RÉDACTION Directeur de la rédaction : François Soudan (f.soudan@jeuneafrique.com) Directeurs exécutifs : Marwane Ben Yahmed (mby@jeuneafrique.com), Amir Ben Yahmed (aby@jeuneafrique.com)

EST LA DERNIÈRE TROUVAILLE des dirigeants africains. Certains l’ont même érigée en slogan. De manière incantatoire, le mot « émergence », puisque c’est de cela qu’il s’agit, revient dans leurs discours. Du nord au sud et de l’est à l’ouest du continent, en passant bien entendu par le centre, la mode, désormais, est d’accompagner le nom d’un pays par l’adjectif « émergent ». Lors des scrutins qui se sont tenus en Afrique subsaharienne ces dernières années, cette formule a parfois constitué, à elle seule, un programme électoral ! Il faut reconnaître qu’elle est séduisante. D’ailleurs, les politiques ne sont pas les seuls à surfer sur cette nouvelle tendance. Les spécialistes de l’événementiel en ont fait, eux aussi, un fonds de commerce. Plus aucun rendez-vous économique consacré au continent ne se tient sans que ce mot en soit le thème principal…

Bien évidemment que nous voulons tous une Afrique émergente ! Mais suffit-il de l’invoquer de toutes nos forces pour qu’elle devienne réalité ? Beaucoup, alors qu’ils sont encore des pays pauvres bénéficiant de l’aide extérieure, oublient même qu’avant de devenir émergents, la case « pays à revenu intermédiaire » est un passage obligé. C’est vrai, ici et là, des efforts sont consentis pour accélérer la croissance des économies nationales. Des réformes ont été menées pour permettre la création d’une entreprise en moins de 48 heures et pour assainir le climat des affaires. Mais il est encore grand le nombre d’États qui tiennent la queue du classement « Doing Business » de la Banque mondiale, et dans lesquels monter sa propre société relève du parcours du combattant. Nous sommes en avril 2010, à Singapour. Des patrons africains, dans le cadre d’un forum d’affaires, devisent avec leurs homologues d’Asie du Sud-Est. Parmi eux, impressionné par le niveau de développement de la cité-État et la puissance de ses entreprises, un Ivoirien pousse ce coup de gueule : « Dire qu’il y a trois décennies encore nos deux pays avaient des niveaux de développement comparables ! Nos dirigeants n’ont pas encore compris que la force d’un pays passe par celle de ses entreprises. » En fait, plus que la dimension des sociétés singapouriennes, c’est surtout l’implication des autorités publiques dans leur accompagnement et l’aide qu’elles leur apportent pour trouver des financements qui ont marqué ce chef d’entreprise. Il a raison, car cette situation est tout à fait l’inverse de celle qui prévaut dans la plupart de nos pays, où certains pouvoirs publics sont plutôt de véritables prédateurs économiques. Il est temps de mettre en place des institutions efficaces, transparentes dans leur fonctionnement, pour un secteur privé dynamique, une concurrence saine. Bref, l’émergence, ce n’est pas qu’un vocable. C’est une démarche ! ●

Rédactrice en chef déléguée : Élise Colette (e.colette@jeuneafrique.com) Rédacteur en chef technique : Laurent Giraud-Coudière Conseillers de la direction de la rédaction : Hamid Barrada, Abdelaziz Barrouhi (à Tunis), Aldo de Silva, Dominique Mataillet, Renaud de Rochebrune Responsable de la communication : Vanessa Ralli (v.ralli@jeuneafrique.com) Secrétariat : Chantal Lossou, Joëlle Bouzignac Chefs de section : Joséphine Dedet (La semaine de J.A.), Philippe Perdrix (Grand angle), Anne Kappès-Grangé (Afrique subsaharienne), Tarek Moussa (Maghreb & Moyen-Orient), Jean-Michel Aubriet (Europe, Amériques, Asie), Cécile Manciaux (Le Plus de J.A.), Jean-Michel Meyer (Économie), Séverine Kodjo-Grandvaux (Culture & médias), Clarisse Juompan-Yakam (Vous & nous) Secrétaires de rédaction : Sabine Clerc, Fabien Mollon, Ophélie Négros Rédaction : Pascal Airault, Youssef Aït Akdim, Stéphane Ballong, Pierre Boisselet, Tirthankar Chanda, Julien Clémençot, Georges Dougueli, Tony Gamal Gabriel, Malika Groga-Bada, André Silver Konan (à Abidjan), Christophe Le Bec, Nicolas Michel, Fabien Mollon, Pierre-François Naudé, Ophélie Négros, Cherif Ouazani, Michael Pauron, Laurent de Saint Périer, Leïla Slimani, Cécile Sow (à Dakar), Justine Spiegel, Tshitenge Lubabu M.K., Marie Villacèque ; collaborateurs : Edmond Bertrand, Christophe Boisbouvier, Frida Dahmani, Muriel Devey, André Lewin, Patrick Seale ; accords spéciaux : Financial Times RÉALISATION Maquette: Émeric Thérond (conception graphique, premier maquettiste), Christophe Chauvin, Stéphanie Creuzé, Valérie Olivier; révision: Nathalie Bedjoudjou (chef de service), Vladimir Pol; fabrication: Philippe Martin (chef de service), Christian Kasongo; service photo: Dan Torres (directrice photo), Nathalie Clavé, Vincent Fournier, Claire Vattebled; documentation: Anita Corthier (chef de service), Sylvie Fournier, Florence Turenne, Angéline Veyret JEUNEAFRIQUE.COM Responsable éditoriale : Élise Colette, avec Pierre-François Naudé ; rédaction : Camille Dubruelh, Vincent Duhem et Jean-Sébastien Josset Responsable web : Jean-Marie Miny ; studio : Cristina Bautista, Haikel Ben Hmida et Maxime Pierdet VENTES ET ABONNEMENTS Directeur marketing et diffusion : Philippe Saül ; responsable ventes au numéro : Philippe Blanc ; ventes au numéro : Sandra Drouet, Dhouha Boistuaud ; abonnements : Vanessa Sumyuen avec: COM&COM, Groupe Jeune Afrique 18-20, avenue Édouard-Herriot, 92350 Le PlessisRobinson. Tél. : 33 1 40 94 22 22 ; Fax : 33 1 40 94 22 32. E-mail : jeuneafrique@cometcom.fr ●

COMMUNICATION ET PUBLICITÉ

DIFCOM

AGENCE INTERNATIONALE POUR LA DIFFUSION DE LA COMMUNICATION

S.A. au capital de 3 millions d’euros – Régie publicitaire centrale de SIFIJA 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 Paris Tél. : 01 44 30 19 60 Fax : 01 45 20 08 23/01 44 30 19 86. Courriel : difcom@jeuneafrique.com

Président-directeur général : Danielle Ben Yahmed ; directeur général adjoint : Amir Ben Yahmed ; direction centrale : Christine Duclos ; secrétariat : Chantal Bouillet ; gestion et recouvrement : Pascaline Brémond ; service technique et administratif : Chrystel Carrière, Mohamed Diaf RÉGIES : Directeur de publicité : Florian Serfaty avec Catherine Weliachew (directrice de clientèle), Sophie Arnould et Myriam Bouchet (chefs de publicité), assistés de Patricia Malhaire ; annonces classées : Fabienne Lefebvre, assistée de Sylvie Largillière COMMUNICATION ET RELATIONS EXTÉRIEURES : Directeur général : Danielle Ben Yahmed ; directrice adjointe : Myriam Karbal ; chargés de mission : Nisrine Batata, Fatoumata Tandjan REPRÉSENTATIONS EXTÉRIEURES MAROC SIFIJA, NABILA BERRADA. Centre commercial Paranfa, Aïn Diab, Casablanca. Tél. : (212) (5) 22 39 04 54 Fax : (212) (5) 22 39 07 16. TUNISIE SAPCOM, Mourad LARBI avec M. ABOUDI (direction commerciale). 15-17, rue du 18-Janvier-1952, 1001 Tunis. Tél. : (216) 71 331 244 ; Fax : (216) 71 353 522. SOCIÉTÉ INTERNATIONALE DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT

S.C.A. au capital de 15 millions d’euros Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS | RCS PARIS B 784 683 484 TVA : FR47 784 683 484 000 25

Gérant commandité: Béchir Ben Yahmed; vice-présidents: Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Directeur général adjoint: Jean-Baptiste Aubriot; secrétariat: Dominique Rouillon; contrôle de gestion: Sandrine Razafindrazaka; finances, comptabilité: Monique Éverard et Fatiha Maloum-Abtouche; juridique, administration et ressources humaines: Sylvie Vogel, avec Karine Deniau (services généraux) et Delphine Eyraud (ressources humaines); Club des actionnaires: Dominique Rouillon IMPRIMEUR SIEP - FRANCE. COMMISSION PARITAIRE: 1011C80822. DÉPÔT LÉGAL: NOVEMBRE 2011. ISSN 1950-1285.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29

LES 500 • ÉDITION 2012



Précurseur du panafricanisme dans le secteur de la banque et de la finance 2007 Trophée African Banker Banque de l’année 2008 Trophée African Banker Banque la plus innovante Trophée African Business Prix de l’innovation technologique 2009 Trophée The Banker (Financial Times) Banque africaine de l’année IFC, Membre du Groupe de la Banque Mondiale Prix du Leadership des clients de IFC Les Trophées Banker Awards (Financial Times) Banque de l’année dans 11 pays africains Bénin • Burkina Faso • Cameroun Centrafrique • Côte d’Ivoire • Liberia Mali • Niger • Sénégal • Tchad • Togo 2010 Trophée Africa Investor-UNIDO Banque de l’année Trophée African Banker Banque la plus innovante de l’année Alliance Ecobank / Nedbank Trophée Africa Investor Prix de la meilleure communication financière Trophée The Banker (Financial Times) Banque de l’année dans 11 pays africains Burkina Faso • Cameroun • Centrafrique Congo Brazzaville • Ghana • Guinée Liberia • Mali • Niger • Tchad • Togo

www.ecobank.com

‘Meilleure Banque en Afrique’


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.