GÉCAMINES Le phénix du Katanga ?
PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES JON BERKELEY POUR J.A.
500 LES
MAROC ONCF : artisans de la (très) grande vitesse
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ÉDITION
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SONATRACH Un leader en mal d’ambition
jeuneafrique.com
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CONSOMMATION À la conquête des classes moyennes
NO 29
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LE CL ASSEMENT DES 50 0 PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES - ÉDI T I O N 2012
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 52e année • HORS-SÉRIE
EX
JEUNE AFRIQUE H O RS -SÉRIE N° 29
LES 30 MANAGERS QUI FONT BOUGER L’AFRIQUE
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ÉDITION GÉNÉRALE France 6€ • Algérie 360DA • Allemagne 8€ • Autriche 8€ • Belgique 6€ • Canada 9,95 $ CAN • Danemark 59DKK • DOM 8 € • Espagne 8€ • États-Unis 11,95 $ US • Éthiopie 95Birr • Grèce 8€ • Italie 8€ • Maroc 45 DH • Mauritanie 1800MRO • Pays-Bas 8 € • Portugal 8 € • Royaume-Uni 6 £ • Suisse 14FS • Tunisie 6,50DT • Zone CFA 3000 F CFA • ISSN 1959-1683
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Éditorial Jean-Michel Meyer
Les profits au rendez-vous
Q
ui osera encore dire qu’investir sur le continent n’est pas rentable ? en 2010, les 500 premières entreprises du classement annuel établi par Jeune Afrique ont réalisé 59,7 milliards de dollars de bénéfices cumulés (41,8 milliards en 2009), pour un chiffre d’affaires total de 690 milliards de dollars, en progression de 17,7 % sur un an. un nouveau record qui efface des tablettes celui de 2008, d’avant la crise mondiale. Les 500 fleurons du continent avaient alors affiché un résultat net de 57 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires global de 567 milliards. L’avancée est remarquable depuis le premier top 500 de Jeune Afrique, en 1997. celui-ci annonçait fièrement des revenus cumulés de… 225 milliards de dollars. La pépinière de champions africains s’enrichit sans discontinuer. dans le classement 2011, 143 groupes ont réalisé un chiffre d’affaires supérieur à 1 milliard de dollars. ils étaient 124 l’année précédente et 113 en 2009. Portés par un environnement favorable – la croissance de l’ économie africaine dépassera les 5 % en 2011 – et animés par une envie frénétique de réussir, les 500 premiers patrons africains ont dans leur ligne de mire le seuil symbolique des 1 000 milliards de dollars de chiffre d’affaires cumulé. ils le franchiront dans les deux à trois ans à venir. Tout en engrangeant de solides bénéfices.
Aujourd’hui, les champions de la rentabilité se nomment sonatrach, sonangol et sasol. ces groupes algérien, angolais et sud-africain se partagent le podium de la profitabilité en 2010. avec leur homologue Total e&P angola et leurs cousins du secteur minier, l’office chérifien des phosphates et les sud-africains Kumba iron ore et anglo american Platinum, ils confirment
qu’exploiter le sous-sol africain demeure très lucratif. Mais sans une garantie absolue de bénéfices records. La versatilité des cours et les incertitudes sur l’évolution de la demande mondiale, par ces temps de crise, suffisent à donner des sueurs froides aux patrons. en 2010, sonatrach a établi sa meilleure performance, avec un résultat net de 9,3 milliards de dollars, pour un chiffre d’affaires de 58,8 milliards. Mais en 2009 la première entreprise africaine avait connu une année noire, avec un bénéfice divisé par deux, chutant à 3,8 milliards de dollars après avoir flambé à 8,1 milliards en 2008. À côté des géants du pétrole et des mines se lèvent de nouveaux champions : les leaders du marché des biens de consommation. ils s’appuieront sur l’envie de consommer de plus de 300 millions d’africains de la classe moyenne et afficheront des résultats moins erratiques. Les rois des télécoms ont ouvert la voie. Le sud-africain MTn est le cinquième groupe africain le plus rentable, avec un résultat net de 2,15 milliards de dollars en 2010. son compatriote Vodacom (1,2 milliard) et, à l’autre extrémité du continent, Maroc Télécom (1,1 milliard) font également bonne figure. Mais les entreprises africaines peuvent-elles évoluer à une vitesse fulgurante alors que des milliers de jeunes frappent, sans succès, à leur porte ? Le chômage des jeunes diplômés sur le continent est alarmant. Voire explosif, comme en afrique du nord. avec la création de richesses, générer des emplois est une priorité pour les chefs d’entreprise africains. Les jeunes salariés d’aujourd’hui seront les consommateurs de demain. l
À côté des géants du pétrole et des mines se lèvent de nouveaux leaders : ceux du marché des biens de consommation.
Rédaction en chef Frédéric Maury • Rédaction en chef technique Laurent Giraud-Coudière • Secrétariat de rédaction Fabien Mollon • Base de données et classements Jérôme Besnault (les500@jeuneafrique.com) • Premier maquettiste ÉmericThérond • Rédaction graphique Claire Poisson • Infographies Christophe Chauvin • Iconographie DanTorres (directrice photo), Nathalie Clavé • Révision Wilfried Fouillaret, Vladimir Pol • Fabrication Philippe Martin, Christian Kasongo • Publicité Florian Serfaty (coordination), DIFCOM, Groupe Jeune Afrique • Ont collaboré à ce hors-série Ahmed Bey, Stéphane Ballong, Julien Clémençot, Frida Dahmani, Muriel Devey, Sébastien Dumoulin, Éric Dupuy, Aurélie Fontaine, Christophe Le Bec, Jean-Michel Meyer, Baudelaire Mieu,Tolu Ogunlesi, Michael Pauron. Les 500 • édition 2012
jeune afrique hors-série n o 29
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ENQUÊTE 300 millions de consommateurs !
Boissons, alimentaire, grande distribution, télécoms… De Douala à Casablanca, comment les entreprises africaines, longtemps tournées vers l’exploitation des ressources naturelles, parient sur l’explosion de la classe moyenne.
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GÉCAMINES LE PHÉNIX DU KATANGA Après des années d’errance, le groupe congolais entend redevenir, enfin, un opérateur minier de poids. Allègement de l’endettement, réduction de la masse salariale, nouveaux investissements… Son plan de relance s’élève à 1 milliard de dollars sur cinq ans.
3 ÉDITORIAL Les profits au rendez-vous, par Jean-Michel Meyer 9 ENQUÊTE 10
Nouveau modèle Con-som-ma-tion !
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Cameroun Promo sur la bière
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Guinness Nigeria Secrets de recette
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Portrait Zouhaïr Bennani, patron de Label’Vie
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Côte d’Ivoire Quand l’huile passe à table
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Tribune Opération « rebranding », par Vijay Mahajan
29 AFRIQUE SUBSAHARIENNE
SONATRACH LEADER, OUI MAIS… Indirectement affectée par plusieurs affaires de corruption, la compagnie pétrolière algérienne traverse une période difficile. La gestion comme les ambitions du numéro un africain en souffrent.
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Compagnies aériennes Ça plane pour elles
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L’opération de l’année Comment Libreville s’est imposé dans la Comilog
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Portrait Abdoulaye Binate, DRH de Sifca
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Nouveaux entrants Dangote Cement, Semafo Burkina
49 MAGHREB & MOYEN-ORIENT 50
Sonatrach Leader, oui mais…
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Tribune Le secteur privé, interlocuteur incontournable de l’État, par Laïd Benamor
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ONCF Artisans de la grande vitesse
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L’opération de l’année Comment Sofiprotéol a repris Lesieur Cristal
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Gécamines Le phénix du Katanga
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Tunisie Sortir du tout-balnéaire
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Portrait CheikhTidiane Mbaye, DG de la Sonatel
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Nouveaux entrants Saham, ETRHB Haddad
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
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PANORAMA PLEINS FEUX SUR LE CAPITALISME AFRICAIN Aucun groupe du continent ne pointe encore son nez dans le top 500 mondial, mais cela ne saurait tarder, tant les progrès des leaders locaux sont spectaculaires.
Cette médaille, que l’on retrouve dans plusieurs pages du hors-série, désigne le rang dans notre top 500 des entreprises citées dans les articles.
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MANAGERS CEUX QUI FONT BOUGER L’AFRIQUE Une nouvelle génération d’entrepreneurs, prête à en découdre contre les « protégés » et les monopoles en tout genre, insuffle un esprit de compétition.
7 1 MAN AGERS 72
Prélude Esprit de compétition, par Frédéric Maury
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Portraits Ils se sont faits tout seuls
8 9 CLASSEMEN TS 90
Panorama Pleins feux sur le capitalisme africain
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CLASSEMENT GÉNÉRAL
119 CLASSEMENTS PAR RÉGIONS 120 Afrique du Nord 126 Afrique de l’Ouest 132 Afrique australe et océan Indien 138 Afrique de l’Est 142 Afrique centrale JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
147 CLASSEMENTS PAR SECTEURS 148 Agro-industrie 152 Boissons 154 Télécoms 156 Hydrocarbures 158 BTP 160 Ciment 162 Mines 164 Distribution 166 Transport 1 7 0 PO ST- SC RIPT U M Vous avez dit « émergence » ?, par Stéphane Ballong
LES 500 • ÉDITION 2012
cartier.com
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.... et investissez pour l’avenir.
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Enquête
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ðHypermarché à LIBREVILLE.
300 millions de clients CAMEROUN
Promo sur la bière LES 500 • ÉDITION 2012
LABEL’VIE
Mister Distribution
CÔTE D’IVOIRE
Quand l’huile passe à table
TRIBUNE
Opération « rebranding » Par Vijay Mahajan
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JOAN BARDELETTI POUR J.A.
Les grandes entreprises africaines se positionnent pour satisfaire les besoins du continent en biens de consommation. De Douala à Casablanca, plongée au cœur d’un marché en plein boom.
Enquête
NIC BOTHMA/EPA/CORBIS
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Nouveau modèle Con-som-ma-tion! L’économie africaine change. Portés par une classe moyenne de 300 millions d’individus, chaînes d’hypermarchés, opérateurs télécoms et groupes agroalimentaires tutoient désormais les leaders du pétrole, des mines et de la finance. Explications. FRÉDÉRIC MAURY
«
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a classe moyenne est largementenvisagéecomme l’avenir de l’Afrique, le groupe crucial pour le développement économique et politique du continent. » L’analyse, livrée en avril 2011 par les équipes de recherche de la Banque africaine de développement (BAD), pourrait sonner comme un bel anachronisme. Après tout, selon les dernières données disponibles, un peu plus de 60 % de la
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
population du continent vit avec moins de 2 dollars par jour, et plus de 80 % avec moins de 4 dollars… Pourtant, l’idée véhiculée par l’institution fait peu à peu son chemin. En premier lieu parce qu’une grande part des économies africaines, parfois jusqu’à la moitié, relève de l’informel et n’est donc pas comptabilisée dans les statistiques officielles. Ensuite, parce que l’urbanisation croissante du continent est un facteur clé : partout où ce phénomène a eu lieu, la consommation n’a plus cessé de se développer, jusqu’à atteindre le seuil connu dans les pays dits économiquement développés. SUCCÈS DES TÉLÉCOMS. Conscients de cela,
les plus habiles des entrepreneurs africains commencent à se positionner, confortés par l’immense succès des télécoms. Les investisseurs étrangers eux-mêmes prennent désormais en considération l’émergence progressive d’une classe moyenne. Certes, les ressources naturelles restent la première LES 500 • ÉDITION 2012
Enquête Il n’empêche : comme le rappelle le gourou du cible des fonds à destination des économies afrimarketing Vijay Mahajan (lire p. 23), plusieurs caines; mais le secteur des biens de consommation suscite une attention croissante. éléments sont autant de signes encourageants En 2010 et 2011, trois des principales opérations qui doivent contribuer à modifier la perception de fusion-acquisition sur le continent tournaient du continent : un PIB par tête très proche de celui de l’Inde, un niveau d’urbaen tout cas autour de ce thème : la nisation supérieur à celui affiché reprise dans les télécoms des actifs Où sont les subsahariens de Zain par l’indien par ce même pays, un rapport entre opportunités ? consommation et PIB au-dessus de Bharti Airtel, et d’Orascom Telecom celui atteint en Chine… En outre, par le russe Vimpelcom, puis, plus +++ Alimentaire l’importance d’un secteur informel récemment, le rachat du sud-afriL’avénement de désorganisé est, contrairement aux cain Massmart par le numéro un l’alimentaire industriel idées reçues, un facteur stimulant: il mondial de la grande distribution, est rendu inéluctable représente en effet un vaste gisement l’américain Walmart. par l’urbanisation Au-délà de ces grandes opérade croissance qui ne demande qu’à et la modification des habitudes tions, c’est toute une approche du être structuré et mieux exploité. de consommation. continent qui change peu à peu. Les opérateurs de téléphonie mobile, UN DÉFI DE TAILLE. Parmi les élé++ Soins personnels en prouvant que la conquête des ments clés, le développement des Le français L’Oréal masses africaines était possible et marques est en route. Bien sûr, le a notamment ciblé l’Afrique, où le marché rentable, ont résolument ouvert chemin est long: dans le classement est embryonnaire, une voie que d’autres, désormais, « Brand Africa 100 » réalisé en 2011, comme zone de empruntent à leur tour. Dans deux tiers des marques les plus valodéveloppement. leur sillage, l’industrie des boisriséesenAfriquesontinternationales, sons – et notamment les brasde Coca-Cola à Toyota. Mais dans ce ++ Boissons Principal enjeu : seurs – fait actuellement la même même classement, des griffes africonvertir à la bière, démonstration. caines pointent tout en haut : MTN, grâce au marketing, Derrière, nombre d’autres secDangote, Shoprite, SAB Miller. les buveurs d’alcools p Dans un magasin teurs sont idéalement positionnés Notre classement des 500 pretraditionnels. De bricolage, au Cap pour profiter de l’émergence de mières sociétés traduit chaque année (Afrique du Sud). La +Télécoms la classe moyenne : les produits davantage cette évolution de l’éconogrande distribution Il faut désormais d’alimentation courants, les biens mie africaine : l’objectif n’est désorest en plein essor. réussir à vendre de d’équipement de base, les nouveaux mais plus seulement de produire nouveaux usages, de services télécoms (médias, internet), pour exporter, mais de vendre. En l’internet mobile au les soins personnels, mais aussi les quatre ans, Guinness Nigeria a plus paiement à distance. services publics tels que l’éducation que doublé ses revenus et ses profits. + Grande et la santé. Avec eux, la distribution Dans la quasi-totalité des pays du distribution moderne, des supérettes aux centres continent, les opérateurs de téléCette activité phonie se sont imposés dans le top 5 nécessitant un pouvoir des entreprises locales. Le défi est de d’achat minimum, L’objectif n’est plus seulement l’essentiel des taille face aux mastodontes miniers d’exporter, mais de vendre localement. opportunités se situe et pétroliers: à 100 dollars le baril d’or en Afrique du Nord. noir ou à 1 000 dollars l’once d’or, il n’est guère compliqué de dépasser commerciaux géants, devrait large+ Automobile les 100 millions de dollars de revement croître dans les années qui Avec l’arrivée des voitures low cost, viennent. L’émergence de malls – ces nus annuels. À quelques centimes la les particuliers se immenses temples de la consomminute d’appel, à quelques dollars mettent à acheter. mation – en Afrique du Sud d’abord, la bière, le challenge est tout autre. mais aussi aujourd’hui au Nigeria, « Ce sont des domaines où les au Maroc et même au Sénégal, en témoigne. volumes sont fondamentaux, car la concurrence rogne les marges », explique un acteur du secteur. SIGNES ENCOURAGEANTS. Car comme le rapVoir des exploitants d’hypermarchés, des opépelle l’étude de la BAD, la situation de l’Afrique est rateurs télécoms, des groupes agroalimentaires loin d’être désespérante : le continent compterait tutoyer désormais les pétroliers africains est donc aujourd’hui plus de 300 millions de consomma- une surprise et un signe extrêmement favorable teurs appartenant à la classe moyenne. Certes, pour le continent. Car l’enjeu est clair : le bascuplus d’un tiers d’entre eux sont dans une situa- lement d’une économie d’exportation vers une tion très fragile : ils pourraient à tout moment, et économie de production et de consommation, notamment en cas de violente crise économique, génératrice de sa propre croissance. L’histoire basculer à nouveau dans la pauvreté. ne fait que commencer. l Les 500 • édition 2012
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Un Fonds vert pour la croissance équitable de l’Afrique
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© 2011 - BAD - Design, Unité des relations extérieures et de la communication/YAL
a création d’un Fonds vert pour l’Afrique pour répondre à ses propres besoins de croissance équitable est une urgente nécessité. Ce fonds, qui serait hébergé à la Banque africaine de développement, favoriserait le développement d’une économie à faible émission de carbone, faisant de l’Afrique un partenaire des plus engagés dans le combat mondial contre les effets du changement climatique.
Banque africaine de développement www.afdb.org/climatechange
www.afdb.org
Enquête
NICOLAS EYIDI POUR J.A.
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Cameroun Promo sur la bière Quatrième marché au sud du Sahara, le pays est l’objet d’une intense bataille marketing entre trois brasseurs. Avec, pour l’instant, un vainqueur – SABC – et deux perdants – Guinness et UCB. ÉRIC DUPUY
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lus de 500 millions de litres : c’est la quantité de bière que consomment chaque année les 19,5 millions de Camerounais. « Ici, c’est dans la culture de boire, lâche un jeune cadre supérieur. On fait ça à la britannique : entre amis, pour la convivialité. » Et cela se sent dans les chiffres : en moyenne, chaque Camerounais a ingurgité en 2010 une pinte (0,5 litre) de blonde ou de brune par semaine. C’est 2,5 fois plus que les Nigérians et trois fois plus que les Ivoiriens… Dequoigénérerdesrevenusannuelsde plusieurs centaines de millions de dollars pour chacun des grands brasseurs locaux: la Société anonyme des Brasseries du Cameroun (SABC), Guinness Cameroun et l’Union camerounaise de brasseries (UCB). Combien exactement ? Mystère : aucun des trois n’a souhaité répondre à nos questions, encore moins révéler leurs LES 500 • ÉDITION 2012
LA SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN (SABC) est la filiale commune de trois géants : Castel, SABMiller et Heineken.
la bière au Cameroun. « Nous pensons que la croissance devrait être un peu plus élevée dans les années à venir, autour de 4 % », poursuit-elle. SOUTIEN PUBLICITAIRE. Les trois bras-
seurs,entoutcas,ymettentduleur,même si en 2010 le marché s’est légèrement tassé. « Après les opérateurs de téléphonie mobile, ce sont les plus gros annonceurs du pays. SABC est très agressif sur les prix, tout comme UCB, qui mène des campagnes de promotion neuf mois sur douze », indique Jean-Paul Tchomdou, président de l’Association camerounaise pour la publicité responsable. Diageo, de son côté, explique avoir massivement
résultats financiers ou leurs stratégies de conquête, le porte-parole de l’un d’entre eux – preuve de la paranoïa ambiante –, se demandant même s’il n’avait pas affaire à des « espions » ! Quatrième marché au sud du Sahara (après l’Afrique du Sud, le Nigeria et l’Angola), le Cameroun est un enjeu stratégique pour les grandes marques de bière. Le britanLa consommation par personne nique Diageo, qui n’oublie – 25 litres par an – est 2,5 fois pas que le pays d’Afrique plus élevée qu’au Nigeria. centrale est son deuxième débouché africain après le Nigeria (lire p. 16), le considère comme investi dans la publicité ces dernières l’un des cinq marchés les plus stratéannées : au Cameroun, tout comme au giques au monde pour sa célèbre bière NigeriaetenAfriquedel’Est,sesdépenses en marketing ont bondi de 30 % à 70 % noire, la Guinness. « Entre 2006 et 2011, en 2010. Vendue à un prix 75 % supérieur le marché a crû en volume de 3 % par à ceux des bières blondes les plus popuan », souligne Sakina Balde, analyste laires, sa Guinness a besoin d’un soutien senior chez Euromonitor, un cabinet commercial et publicitaire conséquent… qui vient de publier une vaste étude sur JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Enquête
300 millions de clients bien de se relancer et ne se prive pas de jouer sur sa « camerounité ». Son management a été changé etlespromotionssefontincessantes.Mais l’expertise marketing, le sens de l’organisation logistique et la force financière de groupes internationaux comme Castel, SAB Miller, Heineken et Diageo semblent pourl’instantfairenettementladifférence. Guinness et SABC se retrouvent du coup presque face à face. Avec, à la clé, quelques tacles bien placés. La façon dont, il y a quelques années, le footballeur Samuel Eto’o s’est retrouvé à faire la publicité des deux marques en même temps sous deux casquettes différentes, reste encore dans les esprits : la star de l’Inter Milan pour Guinness, le capitaine des Lions indomptables pour SABC… Tout aussi secrets l’un que l’autre quant à leurs stratégies, les deux combattants multiplient les coups. Même si SABC a logiquement mis sur le marché des bières brunes pour tenter de concurrencer la Guinness, l’enjeu reste surtout sur les lagers : d’où le choix fait par la filiale de Diageo de multiplier ces dernières années les offres en matière de bière blonde. « Les lagers représentent 87 % du marché en volume », rappelle Sakina Balde. ð USINE DE SABC, à Douala.
NICOLAS EYIDI POUR J.A.
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Dans un pays où la bière ne représente qu’un quart des volumes d’alcool consommés, les brasseurs sentent l’immense potentiel de développement de cette boisson qui, aujourd’hui, reste bien trop chère pour la plupart des Camerounais. Faire passer les consommateurs de l’alcool villageois à la blonde est l’un des principaux objectifs des opérateurs, d’où le recours massif aux promotions et aux campagnes publicitaires.
lesud-africainSABMiller,vialesBrasseries glaceries internationales (BGI, leur filiale commune pour l’Afrique), détiennent les trois quarts du capital ; le néerlandais Heineken possède un peu moins de 9 % des parts. « SABC fait partie de l’histoire du pays, s’amuse un cadre camerounais. Certaines de ses bières, comme Beaufort ou 33 Export, sont incontournables. » Affichant 566,4 millions de dollars (427,4 millions d’euros) de revenus en 2010, l’entreprise distribue aussi de l’eau minérale Le footballeur Samuel Eto’o s’est (sponsor officiel des Lions retrouvé à faire la pub de deux indomptables, l’équipe marques concurrentes à la fois. nationale de football), des sodas (Coca-Cola notam« Il n’y a pas réellement de limite légale, ment) et même des vins. Et elle assure, rappelle Jean-Paul Tchomdou. Du coup, via ses quatre centres de distribution, une l’attitude commerciale des brasseurs est couverture du pays que lui envient ses une question de politique individuelle. concurrents. Résultat: le leader accroît sa On peut leur reprocher de sponsoriser domination. « SABC et Guinness ont augdes grands événements tournés vers les menté leur part de marché ces dernières jeunes, notamment les concerts, où la années, explique Sakina Balde. UCB, en bière est quasiment offerte. » revanche, a beaucoup perdu: alors qu’en 2006 il affichait 7 % de part de marché, il COUPS DE BOUTOIR. Les « promos-capen est aujourd’hui à un peu plus de 3 %. » sules » sur le thème « Vous achetez une Le seul acteur local du secteur – UCB bière, vous pouvez gagner un téléphone est une filiale du groupe Kadji – tente portable » sont devenues monnaie couParts de marché rante.Fin2011,UCBafaitfortenlamatière, enproposantàsesclientsdegagnerunterUCB rain viabilisé, prêt à construire, de 250 m2 ! Guinness « Guinness, de manière générale, est un modèle de responsabilité sociale, tient à ajouterJean-PaulTchomdou.Notamment avec sa campagne “carton rouge” », dont l’objectif était d’appeler les consommateurs à modérer leurs comportements de buveurs. De son côté, SABC offre chaque année des bourses scolaires. Cette dernière société, malgré les coups SABC de boutoir de la concurrence, reste en tout casl’incontestablenuméroundumarché, avec 85,2 % de part de marché en 2010. Le leader possède de nombreux atouts. C’est lafilialedetroisgéants:lefrançaisCastelet
11,5 %
3,3 %
85,2 %
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
PEU DE LIMITES. Les deux opérateurs
tentent également de rendre captifs les principaux distributeurs. « Ils passent des accords avec les propriétaires de bars et d’échoppes, souligne un employé du secteur. Sans doute en échange de réductions sur les prix, ils exigent que le bar ne vende pas les bières concurrentes. » Jusqu’à aujourd’hui, les limites fixées à leurs activités restent faibles. Et quand bien mêmes elles finiraient par se durcir – ce qui semble probable en raison des problèmes de santé liés à la consommation d’alcool –, les brasseurs devraient continuer à croître. « Le cadre juridique et les impôts vont devenir plus stricts dans la plupart des pays subsahariens, expliquent les analystes de la banque d’affaires Renaissance Capital.Enmêmetemps,àmesurequeles revenus des consommateurs progresseront et que leurs styles de vie deviendront plus sophistiqués, ils se tourneront vers des produits de meilleure qualité, délaissant la quantité. » Du « tout bénéf » pour les brasseurs qui, bien que leurs volumes soient susceptibles de décroître, ne sont pas près de voir leurs bénéfices fondre. ● LES 500 • ÉDITION 2012
Fournitures d’hôpitaux clés en main Qui sommes-nous ? Alliance International & Partners est une société française spécialisée dans la construction d’hôpitaux modulaires clés en main, la livraison de matériels et équipements médicaux à l’export et les services associés.
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Enquête
300 millions de clients
e Guinness Nigeria Secrets de recette
171e rang
Une économie performante, une démographie dynamique, le tout arrosé d’une stratégie marketing agressive… Tels sont les ingrédients qui expliquent le succès de la filiale du britannique Diageo. TOLU OGUNLESI,
à Lagos
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ourquoi les clients préfèrent-ils la Guinness malgré son prix élevé ? À cette question, Ola, tenancier d’une échoppe sur le bord d’une route du quartier de Sabo, a une amorce de réponse : « La Guinness, c’est comme de la nourriture. Si vous en buvez, vous serez rassasié. » En réfléchissant davantage, il ajoute : « Il n’y a rien de comparable à une gueule de bois avec de la Guinness. » Il y a peut-être une certaine vérité dans cela… Ce qui est certain, en revanche, c’est que le Nigeria est devenu le deuxième marché au monde pour la bière noire coiffée d’une mousse blanche : le pays d’Afrique de l’Ouest a dépassé l’Irlande – où cette bière est pourtant née – en 2007. Un rapport de la banque d’affaires Renaissance Capital publié mi-2011 prévoit que le Nigeria pourrait devancer le numéro un, le RoyaumeUni, en 2014. « Les volumes de stout [nom générique donné aux bières brassées à partir d’orge hautement torréfié, NDLR] ont connu une croissance rapide en Afrique au cours de ces dernières années, tandis qu’ils ont diminué dans les marchés de la bière traditionnelle », indique le rapport. En Afrique, Diageo, la multinationale britannique qui détient Guinness, a augmenté son bénéfice d’exploitation de 25 % en 2010. Dans le même temps, les profits tirés des ventes en Europe et en Amérique du Nord restaient stagnants. Lors d’une présentation au cours du 17e Sommet économique nigérian, en novembre 2011, le conférencier d’honneur Tony Elumelu, ancien dirigeant de United Bank for Africa, a inclus Guinness Nigeria (806 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2010, soit 608 millions d’euros) dans sa liste d’exemples d’investissements réussis à travers le pays. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
SUNDAY ALAMBA POUR J.A.
Le Nigeria est le DEUXIÈME MARCHÉ de Guinness après le Royaume-Uni.
taux de croissance les plus élevés au De nombreux facmonde: le pays devrait compter 220 milteurs expliquent l’excellente performance lions d’habitants en 2020, et plus de de Guinness Nigeria 400 millions en 2050. Une réglementation ces dernières années. plus laxiste en matière d’alcool – contraiL’un est la croissance impressionnante rement à l’Europe et à l’Amérique du du PIB du pays. De 8 % par an environ Nord, il n’y a pas de licence régissant au cours de la dernière décennie, elle la vente de spiritueux – et l’absence a permis à la classe moyenne, affaid’application des restrictions d’âge ont blie par plusieurs années de dictatures également favorisé les marques de bière. militaires et par un effondrement de Sous la pression de Nigerian Breweries, l’économie, de refaire surface. La bière numéro un du marché, qui a lancé – positionnée stratégiquement entre le en 1992 une concurrente directe à la whisky premium, consommé par les Guinness, une stratégie de marketing classes supérieures, et le vin de palme, agressive a enfin contribué au succès apprécié par les classes les plus pauvres – de la bière noire. Diageo a produit deux semble destinée à devenir de plus en des plus emblématiques campagnes plus populaire au fur et à mesure que publicitaires des dernières années : la classe moyenne se développera. Et d’une part, la série mettant en scène que le revenu disponible, celui le James Bond noir « Michael effectivement utilisable, augPower », diffusée à la télé, à mentera. Le courtier Vetiva la radio mais aussi en affichage extérieur; d’autre part, Capital prédit ainsi une hausse de la consommation une campagne télévisée, en totale de bière à 23 millions 2007, qui a rendu immend’hectolitres en 2015, contre sément populaire le slogan par personne. 18 millions aujourd’hui. « My friend Udeme is a great C’est la man » (« Mon ami Udeme est consommation RÉGLEMENTATION LAXISTE. un grand homme »). annuelle de bière Le facteur démographique des Nigérians. Pour Olu Akanmu, expert est également important. Ses en marketing réputé recon158 millions d’habitants font du verti dans la banque, « Diageo Nigeria le pays le plus peuplé a construit une marque d’Afrique, avec en outre un des solide autour de la Guinness,
11litres
LES 500 • ÉDITION 2012
Enquête
NOUVELLES MARQUES. La forte
concurrence dans le marché de la bière nigériane a également favorisé l’innovation. Ces dernières années, Diageo a constamment introduit de nouvelles marques sur le marché : Gordon’s Spark (2001), Guinness Extra Smooth (2005), Smirnoff Ice (2006) et Satzenbrau Pilsner Lager (2006). Elle a construit une nouvelle usine à Aba (sud-est) en 2004. En février 2011, une nouvelle salle de brassage a été commandée pour la brasserie voisine d’Ogba. De nouvelles lignes de conditionnement de bouteilles et de canettes ont également été récemment ajoutées à des usines existantes. En mars 2011, le directeur général Devlin Hainsworth a annoncé que Guinness Nigeria envisageait de dépenser plus de 300 millions de dollars pour accroître sa capacité de production. Avec, à la clé, 200 nouveaux emplois. Mieux : si la société a bâti son succès autour de la Guinness Foreign Extra
Le groupe a produit deux des plus emblématiques campagnes publicitaires de ces dernières années. Stout, qui est son produit le plus ancien (elle fut brassée au Nigeria dès 1962 avec l’ouverture de l’usine d’Ikeja, la première de Guinness en dehors de l’Irlande et du Royaume-Uni), sa marque de bière légère, Harp Lager, montre des signes de forte croissance, malgré la concurrence directe de Nigerian Breweries, productrice de Heineken. La force de Guinness Nigeria – sa domination du marché stout – est cependant aussi une source potentielle de faiblesse : « Le portefeuille de marques de Diageo au Nigeria est aujourd’hui le plus fort, mais il est aussi plus risqué car il est largement dominé par une seule marque, la stout Guinness, explique Olu Akanmu. Diageo aura besoin d’élaborer une stratégie forte de portefeuille allant au-delà de la marque Guinness, notamment dans d’autres segments du marché des boissons alcoolisées. » ● LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
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l’imposant comme la stout authentique. Cette marque s’est également modernisée, elle s’est lancée dans la conquête de nouveaux modes de consommation, elle a misé sur la jeunesse de la population nigériane en mettant en avant son mode de vie orienté vers l’amitié et l’humour… »
Enquête
300 millions de clients de la classe moyenne locale et l’occidentalisation des modes de consommation… Au cœur de ce qui n’est pas encore tout à fait un empire, une société: Label’Vie. Un cœur En chiffres dont le moins que l’on puisse dire est qu’il bat fort: Son âge la chaîne de supermarchés 51 ans et – désormais – d’hypermarchés fait cette année Sa fortune un saut de 176 rangs dans 150 millions notre classement des 500 ! de dollars liés En développant à marche à ses parts forcée ses activités, mais dans Label’Vie aussi – et surtout – en reprenant les huit hypers cédés Ses débuts par Metro Maroc, Label’Vie Création de a vu son chiffre d’affaires Hyper SA en 1985 en dollars augmenter de 155,2 %, à 588 millions Sa consécration de dollars (444 millions Patron régional d’euros). Un record. Et ce des patrons n’est pas le seul. En trois (Rabat) en 2006 ans, la fortune de l’homme d’affaires liée uniquement à ses parts dans Label’Vie a doublé. Elle frôlerait désormais, selon nos doublé estimations, les 150 millions de dollars. EN DUO. Ce n’est qu’un début. Car si l’es-
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Label’Vie Mister Distribution Les enseignes Virgin Megastore et GiFi au Maroc, c’est lui. Les hypermarchés Carrefour et le mall de Marrakech, c’est lui aussi. Depuis l’ouverture de son premier magasin il y a vingt-cinq ans, Zouhaïr Bennani a fait du chemin. FRÉDÉRIC MAURY
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l est l’un des patrons marocains les plus en vue. L’incontournable dont tout le monde parle. Mais, malgré cela – ou peut-être à cause de cela –, l’homme n’est pas du genre à chercher la surexposition. En tout cas pas en dehors des frontières du royaume… Après plusieurs semaines de réflexion, Zouhaïr Bennani a finalement décliné notre demande d’entretien, la reportant à « une période ultérieure ». Avec quelques autres pourtant, dont son ami Moulay Hafid Elalamy, il fait JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
partie de cette génération qui s’est imposée dans le monde des affaires depuis une décennie. Mais il ne l’a fait, comme nombre d’entrepreneurs de son âge (il a 51 ans), ni dans la finance ni dans les télécoms, mais dans la grande distribution. Acquisition de Metro Maroc fin 2010, entrée de Carrefour au capital de sa filiale dédiée aux hypermarchés un an plus tôt, empilement de licences (Virgin Megastore, GiFi, Habitat)… Zouhaïr Bennani est l’un des hommes, au Maroc, qui investit le plus dans le développement
sentiel des activités de Zouhaïr Bennani est encore centré sur la distribution alimentaire, l’ouverture de plusieurs centres commerciaux géants à travers le pays devrait rapidement changer la donne. À l’image du mall de 40 000 m2 d’Almazar qu’il a inauguré en 2010 à Marrakech, les nouveaux centres qu’il ambitionne d’ouvrir abriteront, outre des enseignes Label’Vie (rebaptisées Carrefour), des magasins Virgin, GiFi ou Habitat… Autant de propriétés de Best Financière, le holdingdeZouhaïrBennanietRachidHadni. Car Zouhaïr Bennani n’est pas seul. Avec Rachid Hadni, il a fondé Hyper SA en 1985. Les deux jeunes Marocains venaient seulement de finir leurs études en France et, à l’époque, la distribution moderne était quasi inexistante. Depuis vingt-cinq ans, ils mènent leur aventure entrepreneuriale ensemble. Inséparables ? C’est peu de le dire. Nés à une année d’écart, ils ont tous deux étudié sur les bancs d’une école d’ingénieurs française de niveau modeste : l’École supérieure d’informatique, électronique et automatique (Esiea). Bien loin de l’élite marocaine diplômée des plus grands établissements français, de Polytechnique en passant par Sciences-Po. LES 500 • ÉDITION 2012
Enquête 222e rang
SUSPICIONS . Les débuts seront modestes : dix-sept ans après sa création, le groupe ne compte que quatre Après Label’Vie, ce sera au tour supermarchés. La suite sera plus rapide: des enseignes Metro Maroc d’adopter entre 2003 et 2007, neuf nouvelles surle nom CARREFOUR, fin 2012. faces sont ouvertes. Fin juillet 2011, le groupe compte 44 surfaces, représentant près de 30 % du total de mètres carrés dollars, les 52730 m2 de surfaces de vente de Metro Maroc. « Face aux deux autres consacrés à la grande distribution alimentaire au Maroc. Et plus de 22 milcandidats au rachat, Zouhaïr Bennani lions de clients en 2010. Seul le holding a clairement été le plus proactif, souroyal SNI, actionnaire des hypermarchés ligne un banquier d’affaires. Ce qui a Marjane et des supermarchés Acima, fait pencher la balance en sa faveur, c’est notamment la nature inconditionnelle dépasse encore Label’Vie… de son offre. » Ce développement rapide dans un secteur sous influence royale a donné Si l’opération est plutôt cher payée, elle était rêvée. Elle permet en effet à lieu à quelques suspicions. Et à des interrogations, dont certaines ont été Label’Vie et à Carrefour, qui possède 5 % synthétisées dans une étude du cabide la filiale d’hypermarchés, de doper net Mazars Maroc rendue publique mi-2011 : lorsque Plusieurs pays subsahariens Acima s’implante dans une sont désormais dans son viseur. petite localité, Label’Vie n’y ouvre pas de point de vente, et vice versa… « Cette stratégie est comleur présence sur ce créneau : dès la fin préhensible, dans la mesure où une petite de 2012, la totalité des huit enseignes ville ne présente pas assez de potentialités Metro Maroc sera devenue des hyperpour que deux enseignes s’y implantent, marchés Carrefour. S’ajouteront ensuite expliquent les équipes de Mazars. Il est une à deux ouvertures d’hypers par an. néanmoins nécessaire que cette pratique Dès 2013, selon le courtier CFG Group, ne soit pas un partage de territoires, mais le chiffre d’affaires de Label’Vie devrait qu’elle soit dictée par des enjeux sur la frôler le milliard de dollars. taille du marché. » La SNI et Best Financière se partaENNEMIS AVOUÉS. Doucement, le geraient-ils le marché d’une distribupatron de Best Financière s’est aussi tion moderne qui, si elle ne représente imposé sur la scène patronale. Cornaqué par Moulay Hafid Elalamy, alors patron aujourd’hui que 13 % du commerce, des patrons, Zouhaïr Bennani se fait semble appelée à exploser ? Difficile de élire en 2006 à la tête de l’union régiotrancher, mais si cela a pu être un jour le cas, Label’Vie ose désormais s’attaquer nale centre (Rabat) de la Confédération plus frontalement à la SNI. Peu de gens générale des entreprises du Maroc. Pour le savent, mais c’est bel et bien au nez et l’homme d’affaires, qui a créé son groupe à la barbe du holding royal que Zouhaïr dans la capitale, cette élection sonne Bennani a emporté, pour 155 millions de comme une reconnaissance. Mais ses LES 500 • ÉDITION 2012
ALEXANDRE DUPEYRON
Parmilesancienscamaradesdepromomo motion de Zouhaïr Bennani et Rachid Hadni, dni, dni, la plupart deviendront des cadres supéé-rieurs, peu se transformeront en chefs fs d’entreprise. Les Marocains sont rares, les Subsahariens encore plus. Zouhaïr Bennani est dans la promotion 1983. Rachid Hadni sort diplômé de la suivante. Le troisième cofondateur, Adnane Benchekroun, quittera l’aventure en 1990. Phénomène plutôt rare dans la jeune génération, Zouhaïr Bennani et Rachid Hadni ont consacré toute leur carrière professionnelle à Hyper SA, rebaptisée Label’Vie depuis.
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relations avec les grands patrons du pays ne sont pas toutes aussi bonnes. Zouhaïr Bennani a ainsi doublé deux fois Miloud Chaâbi, patron du groupe du même nom et propriétaire de la chaîne Aswak Assalam : d’abord dans la course à la taille, puisque Label’Vie affiche aujourd’hui 28 % de part de marché contre 8 % pour Aswak Assalam, mais aussi en signant un partenariat avec Carrefour, avec qui Miloud Chaâbi aurait auparavant négocié. L’autre « opposant » avoué de Zouhaïr Bennani est Othman Benjelloun. En 2008, le tycoon marocain a été à deux doigts de faire capoter l’une des opérations les plus importantes pour Zouhaïr Bennani : l’introduction en Bourse de Label’Vie. Alors que celle-ci est imminente, Othman Benjelloun annonce luimême le retrait de l’opération du fleuron de son groupe, BMCE Bank, dénonçant bruyamment le niveau trop élevé de la valorisation. À l’époque, plusieurs journaux locaux font état de la volonté d’Othman Benjelloun de torpiller son jeune confrère. Digère-t-il mal l’échec annoncé de Hanouty, son réseau d’épiceries de quartier, ou est-il amer d’avoir cédé les 15 % qu’il détenait encore début 2007 dans Label’Vie à un niveau nettement inférieur à celui retenu pour l’introduction en Bourse ? Mystère. Mais une chose est sûre : aux grands patrons les grands ennemis. Zouhaïr Bennani, lui, entend bien continuer son bonhomme de chemin. Plusieurs pays africains (dont l’Algérie, le Sénégal, le Cameroun et le Gabon) sont désormais dans son viseur. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
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Enquête 300 millions de clients
Les points de vente par excellence sont les petites boutiques, mais les SUPERMARCHÉS s’affirment peu à peu.
OLIVIER POUR J.A.
Côte d’Ivoire Quand l’huile passe à table Alléchés par l’arrivée de 300 000 nouveaux consommateurs chaque année, les huiliers affinent leur stratégie. Production, marketing, distribution… Sania et UOC livrent leur plan de bataille.
BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan
E
n Côte d’Ivoire, les embûches de consommateurs d’huile: ceux issus de ne sont pas toujours là où on les la classe moyenne et ceux en provenance attend. Si Sania, le numéro un du bas de l’échelle sociale. La guerre a de l’huile de table, a connu une appauvri de nombreux Ivoiriens, qui année 2011 difficile, c’est moins en raison préfèrent payer moins cher et optent de la crise postélectorale qu’à cause de la pour la quantité, sans tenir compte de véritable invasion d’huile de palme venue la qualité. » d’Asie. Avec comme conséquence presque immédiate Depuis la fin de la crise politique, une perte de part de mardes produits de contrebande ché d’environ 40 % par rapvenus d’Asie ont envahi le pays. port à 2010. Les produits – importés principalement de Malaisie – entrent sur le territoire ivoiDepuis septembre 2002, date du début rien par les frontières poreuses du nord de la crise politico-militaire et de la partition de fait de la Côte d’Ivoire, les du pays, grâce à la complicité de certains seigneurs de guerre de l’ex-rébellion. opérateurs de l’huile de palme n’en dis« Notre vrai concurrent, c’est l’huile tribuaient plus dans le nord du pays. La asiatique qui entre sans droit de douane, fin de la crise, en avril 2011, avait suscité expliquent en chœur les industriels du de l’optimisme chez ces industriels. Avec secteur. Dans le pays, il existe deux types l’espoir de pouvoir enfin reprendre les
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ventes dans les zones qui étaient sous contrôle de l’ex-rébellion. C’est l’exact contraire qui s’est produit. L’huiledecontrebandeaenvahitoutlesud du pays, rognant le chiffre d’affaires des trois acteurs du secteur: Sania (filiale du géant ivoirien Sifca), United Oil Company (UOC) et Cosav. En gestation, le front uni pour contrer ce phénomène qui menace la viabilité de la filière en Côte d’Ivoire n’a pour l’instant débouché sur rien. PÉCHÉ MIGNON. Chez Sania, la crise postélectorale et cette concurrence illégale ont eu des effets ravageurs. La production d’huile s’est établie à 64 000 tonnes au cours des dix premiers mois de 2011, contre 105 000 t habituellement. UOC a vu la sienne se réduire de 55 000 à 48 000 t. Un coup dur dans un marché pourtant en pleine expansion. L’huile alimentaire est l’un des produits les plus appréciés du consommateur ivoirien, qui ne peut s’en passer au cours de ses trois repas quotidiens. En outre, une grande partie des aliments de base des Ivoiriens est confectionnée avec de l’huile de table. L’alloco, friture de banane plantain, est une habitude alimentaire LES 500 • ÉDITION 2012
Enquête bien ancrée dans les mœurs locales. « L’huile dans l’alimentation ivoirienne, c’est comme les puces dans le pelage d’un chien, c’est inévitable, indique un activiste d’une association de consommateurs. C’est notre péché mignon de manger gras. » Résultat : chaque année, le nombre de consommateurs potentiels grossit de 300000 personnes dans le pays. RELOOKING. Sania, né en 2008 de l’asso-
ciation entre Sifca et les singapouriens Wilmar (numéro un mondial de l’huile de palme) et Olam (leader international du négoce et de l’export), et qui a repris en 2009 toutes les activités de raffinerie d’huile du néerlando-britannique Unilever, a investi plus de 23 millions d’euros dans une raffinerie d’une capacité de 350000 t par an. À la clé: 262 emplois. Le numéro un du marché a également relooké ses deux marques d’huile, Dinor et Palme d’or. Puis développé une politique commerciale agressive, qui a fait oublier la présence sur le marché des marques concurrentes Goudor et Elmader, commercialisées respectivement par UOC et Cosav. Des animations et des jeux sont couplés aux campagnes en direction des consommateurs. « Notre
Face-à-face
Filiale du groupe Sifca 250 000 t/an 366,6 millions de dollars Dinor, Palme d’or Supermarchés, petits commerces 0,9 l, 5 l, 20 l et 200 l De 1 200 à 183 000 F CFA
Type d’entreprise Production moyenne Chiffre d’affaires Marques Distribution Conditionnement Prix
le pouvoir d’achat, tranche le directeur Al-Anis Marwan. Le consommateur est notre priorité et nous faisons du corps à corps, nous pratiquons des remises sur les prix. La meilleure publicité pour nous, c’est le prix au consommateur. » En matière de distribution, les options des deux fabricants d’huile divergent tout autant. En Côte d’Ivoire, les points de vente par excellence de l’huile de palme demeurent les marchés et le réseau très étoffé de petites boutiques tenues par des commerçants mauritaniens et guinéens. Ils représentent 90 % du circuit de distribution, même si au cours des deux dernières années, les ventes en supermarchés ont connu une certaine frénésie. Sania est « Notre meilleure publicité, à ce jour l’unique indusc’est le prix au consommateur. » triel qui associe les deux canaux de distribution. AL-ANIS MARWAN, directeur de United Oil Company UOC se concentre sur la cœur de cible est toujours la ménapetite distribution et les marchés. « Les gère, qui est responsable des courses supermarchés ne sont que des phénomènes de villes. Les centrales de disdomestiques dans les foyers », souligne Kadidiatou Soumahoro, directrice martribution et les supermarchés existants keting de Sania. La stratégie publicitaire sont sous monopole d’un seul groupe, de la société est plus axée sur le facteur qui dicte ses propres règles », attaque le qualité que sur le prix : les composantes directeur d’UOC. nutritives des produits, telles que la vitaEn matière d’emballage, Sania semble mine A et E, sont ainsi mises en avant. avoir encore un coup d’avance sur son Du côté d’UOC, numéro deux du marconcurrent, UOC n’offrant que de grands ché –loin derrièreSania–,lesondecloche conditionnements: « Nous ne faisons pas estbiendifférent.Ici,lesoptionsmarketing de petits emballages, explique Al-Anis font fi de la publicité et des campagnes Marwan. Nous nous concentrons sur médiatiques comme mode de promoles bidons de 10 ou 20 litres et sur le fût tion de Goudor. « La publicité affaiblit de 200 l. » En allusion directe à l’offre
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de son concurrent, il ajoute : « Le petit emballage de 0,90 l augmente le coût final au consommateur: il faut ajouter 20 % au prix. Il est préférable que le consommateur s’approvisionne à la pompe chez le grossiste, à 800 F CFA [1,20 euro, NDLR] le litre. » JUSQU’AU NIGERIA. Si leurs stratégies
divergent, Sania et UOC se retrouvent sur un point : l’immense potentiel de l’huile alimentaire dans toute l’Afrique de l’Ouest. La Côte d’Ivoire produit – les années normales – près de 450 000 t d’huile,pouruneconsommationlocalede 200000t.Desoncôté,«l’Afriquedel’Ouest connaîtundéficitde800000t,quipourrait grimper à 1,5 million de tonnes en 2020 », expliquent les équipes de recherche de la société boursière Hudson & Cie. Sania commercialise donc ses huiles dans toute la région et jusqu’aux pays anglophones comme le Nigeria et le Ghana. Au Sénégal, il a un temps été en concurrence avec un autre producteur d’huile ouest-africain – de l’huile d’arachide en l’occurrence –, Suneor. Plus modestement, UOC vend Goudor dans les pays limitrophes de l’hinterland. Mais le marché est immense. Chaque année, l’Afrique de l’Ouest compterait 4 millions de nouveaux consommateurs potentiels. Cen’estdoncpasunhasardsiunnouveau venu, l’ivoiro-israélien DekelOil, prévoit d’investir environ 30 millions d’euros dans une nouvelle raffinerie, pour une production de 130 000 t d’huile par an. ●
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Destination
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Destination GUINÉE ÉQUATORIALE
Enquête
TRIBUNE
DR
Éd VIJAY MAHAJAN Professeur de marketing à l’Université du Texas, auteur d’Africa Rising: How 900 Million African Consumers Offer More Than You Think
Opération « rebranding »
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AFRIQUE EST SENSIBLE aux marques, c’est l’un des éléments les plus importants que regardent les consommateurs lorsqu’ils achètent un produit. De plus, l’Afrique est le premier marché pour les produits de seconde main : téléphones mobiles utilisés, voitures anciennes, vêtements usagés, etc. Un jour, j’ai rencontré un acheteur d’une de ces voitures et lui ai dit que, pour le même prix, il pourrait avoir quelques voitures chinoises neuves. « Je ne pourrais pas impressionner mes amis avec une voiture chinoise », m’a-t-il répondu. C’est cela, l’importance de la marque. Après avoir rendu visite à des agences publicitaires et parlé à plusieurs dirigeants d’entreprises, j’ai classé l’Afrique en trois groupes : Africa 1, Africa 2, Africa 3. Le premier contient de 5 % à 15 % de la population. Africa 1 pourrait être de partout: hommes d’affaires, responsables gouvernementaux, expatriés, employés de grandes banques… Le deuxième groupe est le plus intéressant. Les gens appartenant à ce segment ne sont ni riches ni pauvres. Ce sont souvent des petits entrepreneurs, des professeurs, des infirmières, des fonctionnaires, des personnes travaillant dans le tourisme et les loisirs, des salariés intermédiaires… Ce segment a des ambitions élevées et est très optimiste. Il pense que l’Afrique va quelque part. Africa 2 représente entre 35 % et 50 % de la population, soit de 350 à 500 millions d’Africains. Divisez ce nombre par cinq – la taille moyenne de la famille africaine, contre trois aux États-Unis et quatre en Inde –, et vous obtenez environ 80 millions de foyers qui aspirent à consommer. Africa 2 va mener l’économie et la consommation. Le troisième groupe est l’Afrique qui se bat, soit de 35 % à 60 % de la population. Ce qui est intéressant avec Africa 3, c’est que ce groupe travaille souvent pour les deux autres et qu’il aspire sans doute à rejoindre Africa 2. C’est l’Afrique dont on entend souvent parler, de manière négative.
est le PIB par tête: à ce titre, plusieurs pays africains (Ghana, Nigeria, Zambie) sont proches du niveau de l’Inde. L’Afrique du Sud est au-dessus. Le deuxième élément est la consommation des ménages rapportée au PIB. Aux États-Unis, 70 % de l’économie est contrôlée par les consommateurs. L’Afrique du Sud est à 60 %, quand la Chine n’est qu’à 36 %. Ensuite, il y a le niveau de l’économie informelle. Elle ne représente en Chine que 12 % du PIB, et 21 % en Inde. Elle dépasse les 40 % en Afrique subsaharienne, avec des pointes à plus de 50 %, comme au Nigeria. Enfin, le dernier élément est le niveau d’urbanisation, qui influe directement sur le potentiel de consommation: le Brésil est à 86 %. L’Inde a le niveau le plus faible, à peu près le même qu’un certain nombre de pays subsahariens. Le reste du monde ne peut pas passer à côté de l’Afrique. Des 86 % de la population mondiale que représente le monde émergent, quelles sont les zones les plus importantes? La Chine (1,3 mil-
Le premier enjeu est d’organiser le marché informel africain, le second est de structurer la distribution.
Mais les nombres n’ont pas le même sens partout. Après tout, en Inde, 700 millions de personnes n’ont pas accès à des toilettes… Regardons donc les chiffres importants. Le premier LES 500 • ÉDITION 2012
liard de personnes). L’Inde (1,2 milliard). L’Afrique est la troisième. Pourquoi priver le monde d’un consommateur sur six venus des pays émergents? LesAfricains ne sont les numéro deux de personne, ils n’ont pas à demander la charité. Quels sont les défis pour les entreprises? J’en vois plusieurs. Le marché africain est informel et désorganisé, donc le premier enjeu est de l’organiser. Par exemple: repérer des produits ayant du succès dans l’informel et les transformer en marques. Il est également possible d’imaginer organiser l’immense marché des produits de seconde main. Ensuite, il faut structurer la distribution. Regardez ce qu’a fait Dangote dans le sucre. Il a créé une marque autour d’une matière première commune, puis a distribué aux vendeurs de rue des parapluies blanc et orange siglés Dangote, leur permettant de se protéger de la pluie et devenant par là même des publicités ambulantes. Les opportunités sont également immenses auprès des jeunes. L’Afrique est le continent où la proportion de jeunes est le plus élevée. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
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Koumalim MAURITANIE MALI CAP VERT
NIGER
TCHAD
Dakar GAMBIE
SÉNÉGAL BURKINA FASO
GUINÉE BISSAU GUINÉE CONAKRY
Flowergate BÉNIN
Coyah CÔTE D’IVOIRE
SIERRA LÉONE
Yopougon LIBÉRIA
NIGÉRIA
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Agbara Tema
Abidjan
CENTRAFRIQUE
Chellarams Douala GUINÉE ÉQ.
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SÃO TOMÉ & PRINCIPE
Western Cluster
Côte d’Ivoire
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Sénégal Cap Vert Gambie Guinée Conakry Guinée Bissau
Côte d’Ivoire
Ghana Libéria Sierra Léone
Savanna Cluster Burkina-Faso Togo/Bénin Mali Mauritanie Niger
Nigéria Nigéria
Tropical Cluster Cameroun Tchad Gabon Guinée Équatoriale São Tomé & Principe
République Centre Africaine
Afrique subsaharienne
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Cap sur les profits L’antienne est connue : le continent est bien doté, mais il laisse souvent s’échapper cette richesse. Histoires d’entreprises et de patrons qui tentent de donner un nouveau sens au capitalisme africain.
GÉCAMINES
Le phénix du Katanga LES 500 • ÉDITION 2012
SONATEL
Et le patron, il est comment ?
COMPAGNIES AÉRIENNES
Ça plane pour elles
L’OPÉRATION DE L’ANNÉE
Comment Libreville s’est imposé dans la Comilog
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
ANTONIN BORGEAUD POUR J.A.
Base industrielle de TOTAL, à Pointe-Noire (Congo).
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Afrique subsaharienne
Gécamines Le phénix du Katanga
465e rang
Après des années d’errance, le groupe congolais entend redevenir, enfin, un opérateur minier de poids. Allégement de l’endettement, réduction de la masse salariale, nouveaux investissements… Son plan de relance s’élève à 1 milliard de dollars sur cinq ans.
MURIEL DEVEY, à Lubumbashi
L
En bref
a Générale des carrières et des mines De l’ex-entreprise publique, laa (Gécamines) veut renaître de ses Activité Gécamines version SARL a héritéé cendres. Celle qui produisait dans Extraction divers actifs. Dont 73 gisements ett les années 1980 plus de 450 000 t de de cuivre quelques unités industrielles, telless cuivre par an, avant de voir sa prove et de cobalt que les concentrateurs de Kamove duction quasiment réduite à néant et de Kolwezi, l’usine de cuivre dee (lire p. 32), s’est dotée d’un ambitieux programme Nationalité Kolwezi, les usines pyrométallur-de relance. Depuis décembre 2010, l’ex-entreCongolaise giques de Penda, de Kolwezi et dee prise publique basée à Lubumbashi, et (RD Congo) De l’ex-entreprise Lubumbashi (Katanga) a l’usine hydrooété transformée en société Date de métallurgique publique, l’actuelle SARL par action à responsabilité de Shituru. Elle le création 1967 a hérité 73 gisements… limitée (SARL), devenant compte en outree et des dettes. ainsi une entreprise privée un portefeuillee Actionnaire dont la totalité des actions d’une trentainee État congolais relève, pour le moment, du portefeuille de l’État. de participations, notamment danss Une mesure inscrite dans le cadre de la réforme 23 co-entreprises minières dont elle le Chiffre des entreprises publiques. détient entre 20 % et 40 % du capital. l. d’affaires 2010 Aujourd’hui, cette politique de partee227,3 millions NOUVELLE MISSION. À nouveau statut, nouvelle nariats – rendue un temps nécessaire re de dollars direction. À la suite d’une ordonnance prési« pour financer le développement dee dentielle, Albert Yuma Mulimbi, à la tête de la la Gécamines », justifie Kalej Nkand – Pertes nettes Fédération des entreprises du Congo (FEC), est n’est plus compatible avec la nouvelle le 2010 devenu président du conseil d’administration, et mission de la société. 17,4 millions Kalej Nkand administrateur directeur général. L’ex-Gécamines a aussi légué des es de dollars Nouvelle mission également. L’objectif assigné passifs. En premier lieu, un endette-aux nouveaux mandataires est de « relancer ment d’environ 1,5 milliard de dollars rs la Gécamines comme opérateur minier à part et une main d’œuvre pléthorique – quelque entière, capable de redévelopper une activité 9 700 employés –, insuffisamment qualifiée et propre depuis l’exploration jusqu’à la production vieillissante, la moyenne d’âge se situant autour de métaux et à leur commercialisation », précise de 51 ans. En outre, par manque d’investissement Kalej Nkand. Le plan de relance prévoit un invesdans la recherche et la prospection depuis de tissement de 1 milliard de dollars (730 millions longues années, la plupart des gisements que d’euros) pour passer à une production annuelle la Gécamines détient en propre ne sont pas de 100 000 t de cuivre et 6 500 t de cobalt dans certifiés. Impossible, du coup, d’en connaître les un délai de cinq ans. Un vrai défi. réserves, et difficile alors d’engager une éventuelle JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
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exploitation. Par ailleurs, toujours faute d’investissement et d’entretien, l’outil de production s’est dégradé et a vieilli. BESOIN D’ARGENT. Quel poids pèse aujourd’hui
la Gécamines, qui autrefois faisait partie des cinq ou six plus grandes entreprises minières au monde, alimentait largement le budget de l’État et procurait à ce dernier l’essentiel de ses devises? « Elle reste importante et le sera encore plus à l’avenir », affirme son administrateur directeur général. En 2010, la société affichait un chiffre d’affaires de 227,3 millions de dollars, pour une perte nette de 17,4 millions.
FAUTE D’ENTRETIEN, l’outil de production s’est dégradé.
COLIN DELFOSSE/OUT OF FOCUS
En 2011, la production de cuivre est estimée à 21 000 t, alors que les projections tablaient sur 35 000 t. Un niveau qui reste modeste : au cours du seul premier trimestre de la même année, Tenke Fungurume Mining, qui opère également dans le Katanga, a extrait à lui seul 30 300 t de cuivre. Et les 100 000 t de cuivre qu’entend produire la Gécamines d’ici à quelques années ne représenteront qu’une partie des 1,8 million de tonnes prévues en 2015 par le ministère congolais des Mines. Pour se remettre en selle, l’entreprise a besoin d’argent : 72 millions de dollars sur cinq ans pour relancer la recherche et la prospection, dont
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jeune afrique .com
Afrique subsaharienne 24 millions déjà engagés en 2011 ; et environ 650 millions pour les investissements, dont 436 millions pour réhabiliter les unités métallurgiques. Bien évidemment, tout ne se fera pas en un jour. Mais par étapes. Initialement évaluée à 125 millions de dollars, la liste d’investissements prioritaires arrêtée par la Gécamines a été ramenée à 54 millions sur les conseils du cabinet d’audit Exa. « Le volet travaux est déjà en cours de réalisation. Nous avons notamment acheté des engins pour la mine de Kamfundwa et la carrière de Kakontwe, assure Kalej Nkand. Nous avons également lancé la réhabilitation des équipements de certaines de nos unités, dont la fonderie de l’atelier central de Penda. Les effets de la politique de relance commenceront à se faire sentir en 2012. » VERS UNE GESTION RIGOUREUSE. Où la Gécamines compte-t-elle trouver l’argent ? « Elle peut financer une partie des investissements sur fonds propres, souligne l’administrateur directeur général. C’est ce que nous avons fait en 2011. Nous sommes également en négociation avec des banques en Afrique du Sud et en Europe pour obtenir des prêts », qui seront gagés sur les gisements. Mais la direction de la Gécamines se veut optimiste. Pas de difficultés, selon elle, pour trouver notamment les 72 millions de dollars à investir dans la recherche, puisque « le potentiel de l’entreprise est immense. Il suffit de valoriser deux ou trois gisements pour changer la donne ». Outre l’instauration de règles de gestion rigoureuses, la nouvelle direction mise aussi, pour renflouer ses caisses, sur l’allégement de la dette, dont une partie sera prise en charge par l’État. Pour l’appuyer dans sa restructuration, elle a engagé le cabinet d’avocats d’affaires Orrick, chargé d’analyser et de restructurer le passif, tandis que la banque d’affaires Lazard la conseille sur les moyens de le financer. La masse salariale devrait également être largement réduite, via un plan de restructuration qui sera amorcé en 2012. À la clé, la mise à la retraite ou à la préretraite de 3 500 à 4 000 employés, pour un coût immédiat d’environ 20 millions de dollars. La Gécamines compte enfin sur l’augmentation des recettes provenant de ses partenariats – dont neuf sont en phase de production – et qu’elle juge aujourd’hui insuffisants. « Nous avons constaté que les revenus attendus allaient se faire attendre longtemps, faute de suivi de notre part », regrette Kalej Nkand. En juin 2011, décision a été prise de procéder à une revue limitée des partenariats, par cabinets d’audit interposés, pour évaluer le respect des principales clauses contractuelles. Une décision qui a soulevé un tollé et a été qualifiée de « nouvelle revisitation » par certains partenaires inquiets, en allusion au processus, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
La Gécamines semble déterminée à renflouer ses caisses. Voire à se réapproprier des mines ?
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Lire l’interview d’Albert Yuma Mulimbi, PCA de la Gécamines.
engagé en 2007, qui a débouché sur une réévaluation de nombreuses clauses contractuelles et la résiliation de certains contrats miniers. « Il s’agit seulement d’une évaluation de la mise en application des contrats, qui n’en remettra pas en cause le contenu, tempère Kalej Nkand. C’est ce qui est prévu par les accords d’association. » Ainsi, la Gécamines semble bien déterminée à renflouer ses caisses. Voire à se réapproprier des gisements ? En tout cas, elle a été prompte à mettre 15 millions de dollars sur la table pour racheter les 60 % détenus par l’Entreprise générale Malta Forrest dans le capital de la Compagnie minière du Sud-Katanga. Un montant prélevé sur les fonds destinés aux investissements. Une autre source de financement pourrait être l’entrée de privés dans son capital. « Ce n’est pas à l’ordre du jour, car il faut avoir quelque chose à proposer à de futurs actionnaires. Il faut d’abord évaluer les actifs. Tout est conditionné à la certification des réserves », assure Kalej Nkand. Un projet de plus pour l’ex-fleuron minier. ●
Au fond du trou La Gécamines a vu sa production tomber de 456 000 à 17 500 tonnes en vingt ans. Retour sur une histoire mouvementée.
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e 2 janvier 1967, la Générale des carrières et des mines (Gécamines) naît, sur décision du président Mobutu, de la nationalisation de l’Union minière du Haut Katanga, créée en 1906. Elle s’appelle alors la Générale congolaise des minerais (Gécomin) et ne sera rebaptisée que cinq ans plus tard. C’est en 1986 qu’elle atteint son record de production : 456 000 t de cuivre et 15 000 t de cobalt. Puis, à partir de 1990, commence la période de déclin. Plusieurs raisons conjuguées sont à l’origine de cette descente aux enfers : l’embargo économique imposé au Zaïre, qui tarit ses sources de financement ; l’effondrement de la mine de Kamoto en 1990 ; et la situation sociopolitique catastrophique qui prévaut durant cette décennie. La guerre de 1998-2003 n’arrange rien. Progressivement, la production de cuivre chute, pour s’écrouler à 17 500 t en 2004. La plupart des indicateurs de l’entreprise virent au rouge.
LIBÉRALISATION. Le choix de libérer les permis de la Gécamines, pour les concéder à des privés sous forme de co-entreprises, est fait en 1995. Le mouvement se poursuit sous Laurent-Désiré Kabila et s’accélère avec le président actuel, son fils Joseph. Une politique favorisée par le code minier de 2002, qui a permis de libéraliser le secteur, et justifiée par des raisons financières, l’entreprise étant très endettée. Mais elle a été fortement décriée, nombre de partis de l’opposition et l’opinion publique congolaise accusant le pouvoir de brader le patrimoine national. De 2006 à 2008, la gestion de la Gécamines est confiée au cabinet français Sofreco, conjointement avec des mandataires nationaux sélectionnés par le Comité de pilotage de la réforme des entreprises du portefeuille de l’État (Copirep), dans le cadre d’un programme appuyé par la Banque mondiale. En décembre 2010, enfin, l’entreprise est transformée en société par actions à responsabilité limitée (SARL). ● M.D. LES 500 • ÉDITION 2012
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119e rang
Sonatel Et le patron, il est comment? ière Depuis vingt-trois ans, Cheikh Tidiane Mbaye dirige la première entreprise sénégalaise. Qualifié de visionnaire, ce gestionnaire hors pair est omniprésent pour les uns, trop effacé pour les autres.
MICHAEL PAURON
«
I
et
AURÉLIE FONTAINE,
l sera difficile à remplacer », dit-on de lui. Cheikh Tidiane Mbaye, directeur général de la Société nationale des télécommunications (Sonatel), est devenu, depuis son accession en 1988 à la tête de la filiale sénégalaise de France TélécomOrange, un pilier, sinon une institution. « Le père fondateur », résume l’un de ses employés. À 55 ans, il est le patron du plus gros groupe du Sénégal, avec un chiffre d’affaires en 2010 de quelque 1,2 milliard de dollars (environ 900 millions d’euros). La Sonatel est aussi l’une des entreprises les plus rentables du continent, avec 54 % de marge opérationnelle avant intérêts, taxes, dépréciation et amortissements (Ebitda). Assis sur un trésor de 11 millions de clients répartis dans quatre pays (Sénégal, Mali, GuinéeBissau, Guinée), Cheikh Tidiane Mbaye peut être satisfait.
à Dakar
son entregent, il aurait échoué, croit savoir un spécialiste du secteur. Il est un peu entre deux chaises. Il doit non seulement suivre la ligne stratégique de la maison mère, mais aussi la défendre face à l’État actionnaire. » Né à Dakar le 2 novembre 1956, Cheikh Tidiane Mbaye a grandi dans le confort d’une famille bourgeoise de la capitale sénégalaise. Son père, le juge Kéba Mbaye (disparu en 2007), fut notamment président de la Cour suprême du Sénégal pendant dix-sept ans, président du Conseil constitutionnel et vice-président de la Cour internationale de justice de La Haye. Il était un ami d’enfance d’Abdoulaye Wade, avec qui il a ciré les bancs de l’école. Le président sénégalais est d’ailleurs toujours membre du comité d’honneur de la fondation qui porte le nom du magistrat, créée par ses fils. Les connaissances familiales profitent encore aujourd’hui au patron de la Sonatel. « Les relations de son père constituent un réseau énorme », confiet-on. Lui permettent-elles de passer au travers des colères présidentielles ? Renationalisation de la Sonatel, taxation des appels entrants… Le torchon brûle
ENTRE DEUX CHAISES. « Le développement de l’entreprise lui doit beaucoup, notamment en ce qui concerne les réussites hors du Sénégal, comme au Mali, où il a été visionnaire », assure un analyste. Ou encore : « Ce qu’il a fait, à savoir transformer en une vingtaine d’années Il n’a pas hésité à tancer une entreprise publique en le président Abdoulaye Wade : une société rentable, leader « Vous, vous aimez l’argent ! » de son domaine d’activité en Afrique de l’Ouest, est une performance », affirme Demba parfois. Sur le second sujet, si Cheikh Diarra Mbodji, président de l’Amicale Tidiane Mbaye n’a pas eu le dernier des cadres de la Sonatel. mot, il n’a pas hésité à tancer le chef de Cheikh Tidiane Mbaye n’est pas là par l’État : « Vous avez dit que nous aimons hasard. Son intelligence et ses compél’argent. Je n’aime pas l’argent, j’aime tences font l’unanimité. Il a par ailleurs le développement. Vous, vous aimez su bien s’entourer. Mais rester plus de l’argent ! » N’importe quel autre direcvingt-trois ans à la tête d’une entreprise teur général d’une société appartenant dont les deux principaux actionnaires en partie à l’État se serait vu notifier un sont l’État (27 %) et France Télécom départ rapide et inconditionnel. Lui, non. (42 %), cela requiert bien plus que de S’il est connu pour avoir du tempésimples qualités de gestionnaire. « Sans rament, il bénéficie aussi d’une cote JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
de sympathie quasi unique auprès de ses 2 500 salariés. Une position qui lui donne d’autant plus de légitimité. Pour Mamadou Aïdara Diop, coordonnateur de l’intersyndicale de la Sonatel, « il est un bon manager, il a porté l’entreprise depuis la première réforme en 1985 ». Il est aussi l’artisan de sa privatisation, à partir de 1994 jusqu’à l’entrée de France Télécom au capital, en 1997. DUR EN AFFAIRES . Côté social,
Mamadou Aïdara Diop le décrit plutôt dur en affaires : « Nous avons eu du mal à obtenir nos acquis sociaux. L’entreprise a traversé des moments syndicaux très durs, de 1990 à 2000. Il aurait pu être plus généreux avec le personnel. » Un autre employé estime quant à lui que Cheikh Tidiane Mbaye « sait créer un management de proximité, en montrant qu’il est très accessible à ses LES 500 • ÉDITION 2012
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À DAKAR, EN NOVEMBRE 2010. Sa succession, de plus en plus évoquée, n’en reste pas moins problématique.
collaborateurs. Par exemple, il organise des junior meetings où sont rassemblés tous les employés qui sont entrés dans l’entreprise depuis peu. Ces meetings sont présidés par lui. Il y recueille les avis de tout le monde. Il est très ouvert au débat ». Cette omniprésence n’a pas que des avantages. « Il est aussi perçu comme quelqu’un qui veut contrôler
de la communauté des investisseurs, Cheikh Tidiane Mbaye est considéré comme une personnalité discrète, presque effacée. « Je ne m’explique pas cette position, si ce n’est que Profil la Sonatel [cotée à la Bourse régionale des • Né à Dakar valeurs mobilières, à en 1956 Abidjan, NDLR] n’a pas besoin de faire appel • Diplômé au marché, et donc que Mbaye ne voit pas trop de l’ENST (télécoms, l’intérêt d’expliquer Paris) et la stratégie du groupe de l’Ensae a u x i nv e s t i s s e u r s (statistique potentiels. Au mieux, et économie, il préfère envoyer son Paris) directeur financier », raconte un analyste. • Entré à Ce flou sur les ambil’OPTS, tions de la Sonatel est ancêtre peut-être aussi dicté de la Sonatel, par une certaine pruen 1982, en tant dence vis-à-vis de sa qu’ingénieur maison mère. Les développements de France • Nommé Télécom au Niger, sans directeur la Sonatel, avaient déçu général de nombreux salariés par le président qui se sont sentis traAbdou Diouf his. « Cheikh Tidiane Mbaye devra éclairen 1988 cir ce point, définir le cadre de collaboration avec sa maison mère dans la sous-région », confirme un spécialiste. ÉMILIE RÉGNIER POUR J.A. Critiqué pour sa longévité, aura-t-il le le maximum de choses dans son groupe. temps de le faire ? Sa succession est Du coup, la Sonatel est une entreprise évoquée – il la préparerait –, mais elle avec trop de procédures, elle manque de n’en reste pas moins problématique. réactivité. Il se mêle de tout, il faudrait « Les employés ont peur de l’aprèspeut-être qu’il délègue plus », juge un Mbaye, résume l’un d’entre eux. Ils ont autre employé. conscience qu’il faut qu’il parte, qu’il faut un changement… Mais en même temps, DISCRET ET PRUDENT. Une posture qui sera capable de faire aussi bien que que cet ingénieur diplômé de l’École lui? Ici on a beaucoup de respect pour ce nationale supérieure des télécomqu’il a fait. » Si nul n’est irremplaçable, munications de Paris (ENST, devenue son successeur aura fort à faire pour Télécom ParisTech) ne s’applique pas conquérir les cœurs acquis à un autre en dehors de son entreprise. Au sein depuis vingt-trois ans. ●
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ALEX DOMANSKI/REUTERS
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Compagnies aériennes Ça plane pour elles En 2010, les quatre premiers pavillons subsahariens ont réalisé des bénéfices cumulés de 268 millions de dollars. À quoi carburent les transporteurs sud-africain, kényan, éthiopien et mauricien ? Réponse en quatre points. STÉPHANE BALLONG
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pérant dans des régions à fort potentiel, les transporteurs subsahariens peinent pourtant à émerger. Ghana Airways, Nigeria Airways, Air Gabon, Cameroon Airlines, Air Mauritanie, Air Sénégal International sont autant d’exemples de faillites qui ont marqué le secteur au sud du Sahara… Parmi ceux qui sont toujours en activité, quatre émergent nettement dans notre classement des principaux transporteurs (lire pp. 166-167) : South African Airways, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Ethiopian Airlines, Kenya Airways et Air Mauritius. En 2010, ces quatre compagnies ont en effet réussi à dégager des bénéfices confortables. Quelles sont les principales recettes de leur succès ?
1. Une gestion autonome
Ethiopian Airlines, détenu à 100 % par l’État éthiopien, est la preuve même qu’une compagnie aérienne peut être entièrement publique et bien gérée.
Un appareil d’ETHIOPIAN AIRLINES à l’aéroport de Francfort (Allemagne).
Pour la troisième année consécutive, le transporteur a été la compagnie la plus rentable d’Afrique subsaharienne, avec un bénéfice net de 121,4 millions de dollars (84,4 millions d’euros) au cours de l’exercice clos en juin 2011 (96,7 millions de dollars en 2010). Certes, Ethiopian Airlines a souvent bénéficié de subventions étatiques pour faire face à des coûts d’exploitation généralement exorbitants en Afrique, mais elle est gérée de façon entièrement indépendante. Son plan de développement stratégique, « Vision 2025 », est élaboré et mis en œuvre par son top management. De même, la première compagnie aérienne du continent, South African Airways, également publique et plusieurs fois renflouée par Pretoria avant de renouer avec les profits au cours de l’année 2008-2009, est elle aussi gérée de façon autonome. Pour devenir plus compétitif, le groupe n’a pas hésité à LES 500 • ÉDITION 2012
Afrique subsaharienne tailler dans ses effectifs, supprimant plus de 2 000 postes entre 2007 et 2008. Ce que la défunte Air Ivoire, qui pourtant n’était détenue qu’à hauteur de 49,5 % par l’État, n’a pas pu faire, à cause des pressions gouvernementales. Mise en faillite entre fin 2010 et 2011 avec une dette de plus de 39 milliards de F CFA (60 millions d’euros), la compagnie ivoirienne avait un effectif pléthorique de 400 employés pour trois avions exploités. Une situation connue par la plupart des transporteurs subsahariens qui ont dû atterrir de force.
2. Des partenariats stratégiques
Dans le domaine des partenariats, Kenya Airways est un bon exemple. Confrontée à de graves difficultés dans les années 1990, la compagnie nationale kényane a réussi à attirer dans son capital, en 1996, le néerlandais KLM (celui-ci se rapprochera plus tard d’Air France pour donner naissance à l’un
Ses moyens avions 5 635 employés, 48 rciaux me com ats Ses résult ssagers 2,5 millions de pa stinations en 2010, sur 80 de Ses finances rs 1 milliard de dolla s ire ffa d’a re iff de ch ns en 2010, 96,7 millio fices de dollars de béné Ses atouts gestion, Son autonomie de nce na rte pa ap son ial à un réseau mond té san Sa Solide, soutenue par la poursuite de la diversification in de son réseau africa
des leaders en Europe). Cette filiation profite d’un partenariat renforcé avec Air lui a permis de profiter du trafic drainé France qui lui permet de proposer des par KLM, mais aussi par les treize autres vols quotidiens en partage de codes, via l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle, membres de l’alliance SkyTeam, vers l’aéroport de Nairobi. Hormis l’exercice à partir de quatorze villes françaises à clos fin mars 2009, qui s’est soldé par une destination de Maurice. En plus des perte de 51 millions de dollars en rai23 destinations de son propre réseau, son des couvertures prises contre la hausse des prix du Trois de ces quatre leaders kérosène, Kenya Airways a appartiennent aux réseaux toujours été bénéficiaire. La SkyTeam ou Star Alliance. compagnie a réalisé en 2010 un résultat net de 42,5 millions de dollars. Air Mauritius peut également en vendre Parmi les quatre compagnies les plus 53 autres desservies par la compagnie rentables d’Afrique subsaharienne, trois française. appartiennent à un réseau commercial Cette démarche commence à inspirer mondial. Outre Kenya Airways qui est les autres transporteurs subsahariens. Air membre de SkyTeam, South African Burkina et Air Mali ont ainsi conclu en Airways et Ethiopian Airlines appar2010 un accord similaire avec Aigle Azur tiennent à Star Alliance, ce qui leur sur les liaisons Paris-Bamako et Parispermet de proposer à leur clientèle Ouagadougou. Idem pour les nouvelles plus de 800 destinations à travers le compagnies qui se sont lancées au cours monde. Air Mauritius tente de son côté de ces deux dernières années en Afrique de se rapprocher de SkyTeam, mais en de l’Ouest et en Afrique centrale : Asky attendant le transporteur mauricien Airlines (Togo) a pour partenaire stratégique Ethiopian Airlines, qui détient plus de 25 % de son capital, tandis que Senegal Airlines a noué un partenariat commercial avec Emirates.
Ses moyens ployés, 29 avions em 5 4 35 rciaux Ses résultats comme gers ssa pa de ns llio 3,1 mi en 2010, sur 46 destinations Ses finances rs 1 milliard de dolla s ire ffa d’a re iff ch de ns en 2010, 42,5 millio fices de dollars de béné Ses atouts Sa complémentarité avec Air France-KLM
Sa santé iétude Bonne, mais l’inqu n est grande en raiso sent des risques qui pè nyan sur le tourisme ké
3. Un trafic dense
Plus le trafic passagers a une taille critique, plus la compagnie a des chances d’être bénéficiaire. « On réalise plus facilement des économies d’échelle avec une fréquence de vols plus élevée et un nombre de destinations plus grand », explique le patron d’un transporteur, qui estime que « dans la plupart de nos pays, les pavillons nationaux effectuent très peu de vols par jour. Conséquence : ils ont du mal à amortir leurs coûts d’exploitation ». Avec près de 7 millions de passagers transportés en 2010, South African Airways a dégagé un bénéfice de 109 millions de dollars. Et Air Mauritius, qui a transporté 1,2 million de passagers, en a tiré un profit de 19,6 millions de dollars.
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Afrique subsaharienne d’Afrique subsaharienne sont celles qui proviennent de pays possédant les aéroports les plus modernes et les plus grands. Seules les infrastructures aéroportuaires répondant aux normes internationales sont capables d’attirer des vols en provenance des pays occidentaux, permettant ainsi aux pavillons nationaux de profiter du trafic ainsi apporté. Par exemple, South African
Le développement de l’offre touristique du pays d’origine reste un élément clé.
ANTONY NJUGUNA/REUTERS
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Des ingénieurs de KENYA AIRWAYS s’affairent autour d’un réacteur de Boeing.
Le développement de l’offre touristique du pays d’origine de la compagnie reste un élément clé. Les marchés kényan (1 million de touristes par an) et sudafricain (10 millions de touristes), qui ont permis aux compagnies nationales de développer leur réseau domestique, en sont des exemples. Accroître le nombre de passagers transportés est donc l’un des principaux défis des nouveaux transporteurs subsahariens. Dans le cas d’Asky Airlines, dont le rôle consiste à drainer le trafic sous-régional vers le hub de son principal actionnaire Ethiopian Airlines, « le trafic passagers [250 000 depuis son lancement en janvier 2010, NDLR] croît assez rapidement », indique Tewolde Gebremariam, le patron d’Ethiopian Airlines, qui espère que la compagnie « va atteindre très bientôt la masse critique pour devenir une compagnie rentable ». Asky Airlines compte actuellement une flotte de quatre appareils qui desservent 18 destinations dans seize pays. Tandis que Senegal Airlines, lancé en janvier 2011, possède quatre avions opérant quinze destinations régionales. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
4. Des aéroports modernes
Ce n’est guère un hasard si les principales compagnies aériennes
Ses moyens 54 avions 12 00 0 employés, rciaux me com Ses résultats ssagers 6,6 millions de pa en 2010, sur 60 destinations Ses finances llars 3,2 milliards de do s de chiffre d’affaire ns llio mi 9 10 , 10 20 en fices de dollars de béné Ses atouts gestion, Son autonomie de son appartenance ial à un réseau mond
Sa santé En amélioration, devenir avec l’objectif de alement une compagnie tot is ans pérenne d’ici à tro
Airways, première compagnie africaine en termes de chiffre d’affaires et de passagers transportés, opère à partir de l’aéroport de Johannesburg, le premier du continent avec près de 19 millions de passagers accueillis en 2010. Certes, un vent de modernisation souffle sur les aéroports africains, longtemps décriés pour leur vétusté, mais du chemin reste à parcourir. Senegal Airlines pourrait ainsi bénéficier du nouvel aéroport international BlaiseDiagne de Diass, pour lequel l’État a levé plus de 400 millions d’euros. Cette infrastructure devrait accueillir 3 millions de passagers par an, contre moins de 1,5 million pour l’actuel aéroport de Dakar. Pour les autres, une mise à niveau s’impose. ●
Ses moyens avions 2 750 employés, 12 rciaux me com Ses résultats gers en 1,2 million de passa nations 2010, sur 24 desti Ses finances llars 578 millions de do s de chiffre d’affaire ns en 2010, 19,6 millio fices de dollars de béné
Ses atouts cien, son Le tourisme mauri France Air ec av t partenaria Sa santé Très fragile. it L’année 2011 devra rtes pe s de r pa r lde so se
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TIPHAINE SAINT-CRIQ POUR J.A.
ð PORT MINÉRALIER D’OWENDO, près de la capitale gabonaise.
Comment Libreville s’est imposé dans la Comilog En reprenant 10 % du capital de la société minière au français Eramet, l’État gabonais a affirmé sa volonté de profiter davantage des richesses naturelles du pays. FRÉDÉRIC MAURY
«
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E PLUS ÊTRE un minoritaire qui voit passer les trains ! » Pour Abdelnor Chehlaoui, codirigeant de la banque d’affaires AM Capital, la chose est entendue : le rachat par le Gabon de 10 % de plus dans le capital de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog) s’inscrit dans cette tendance de réappropriation des ressources naturelles par les États africains. Un phénomène en vogue, comme en témoignent la réécriture des codes d’investissement dans des secteurs stratégiques comme les mines ou le pétrole, la création ou la dynamisation de fonds souverains, la pression croissante des autorités sur les opérateur s internationaux… Au Gabon, mais aussi à l’échelle africaine, la Comilog est une pépite : en 2010, l’exploitant du manganèse de Moanda, près de la frontière est du pays, a réalisé 906,5 millions de dollars (684 millions d’euros) de chiffre d’affaires, pour 238 millions de dollars de profits. La société est considérée
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comme le deuxième producteur mondial de manganèse. Lorsque à la fin de l’année 2009, le président Ali Bongo Ondimba (ABO), tout juste élu, décide de monter au capital de ce géant, dont Libreville détient déjà 25 % des parts, l’enjeu est loin d’être anodin pour le français Eramet. L’actionnaire de référence (67 % du capital)
connaît le poids de la Comilog : en 2010, elle lui a apporté plus de la moitié de ses bénéfices. Difficile, alors, de contrarier l’État gabonais dans sa volonté de monter au capital… L’opération se met en place : deux banques d’affaires sont retenues pour étudier le projet et, surtout, lui donner un prix. Rothschild & Cie officiera côté Eramet. Le Gabon, quant à lui, sera conseillé par le gabonais BGFI Bank et AM Capital. Les négociations dureront près d’un an. En octobre 2010, le deal est finalisé : Libreville peut acquérir auprès d’Eramet jusqu’à 10 % du capital, en plusieurs étapes déterminées d’ici à 2015. Le prix ? Autour de 420 millions d’euros, sur la base d’une valorisation des fonds propres de la Comilog à 4,2 milliards d’euros. À la clé: un poids plus important de l’État sur les décisions stratégiques d’une société dont les projets sont nombreux. Parmi eux, le développement du gisement de Mabounié, qui ferait de la Comilog un des leaders mondiaux du niobium, du tantale et des terres rares. Pour le monde des affaires, l’opération a une résonance plus large. « Les investisseurs ont compris que le Gabon souhaitait avoir une gestion dynamique des actifs et des ressources du pays, pour ne pas laisser s’échapper les richesses, comme c’est encore trop souvent le cas », explique un financier. L’ambition initiale d’ABO était d’ailleurs de permettre à son pays non seulement de jouer un rôle plus grand dans Comilog, mais aussi de rentrer directement au capital de sa maison mère Eramet. Politique et diplomatie obligent, l’opération ne s’est pas faite. À l’heure où le pays tente de mettre sur pied des sociétés d’État fortes sur le modèle des fonds souverains, l’opération n’est-elle que partie remise ? En tout cas, la valorisation de la Comilog a rappelé à tous que plus des trois quarts de la valeur d’Eramet trouvaient leur source dans l’est du Gabon. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
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Afrique subsaharienne
Chez Sifca Les carrières, c’est son affaire
183e rang
Entré dans la firme ivoirienne après six années chez Unilever, Abdoulaye Binate, 43 ans, est un pionnier des ressources humaines en Afrique de l’Ouest. Son objectif ? Valoriser les 21 000 salariés de l’entreprise.
JULIEN CLÉMENÇOT,
«
envoyé spécial à Abidjan
M
21 000 salariés dont 11 000 permanents. a mission est de Priorité des priorités : gérer la carrière mettre à niveau des 550 cadres du groupe. « Sifca doit les compétences de Sifca », résume jouer sur sa dimension internationale Abdoulaye Binate, 43 ans, directeur des [avec des filiales en France, en Côte ressources humaines (DRH) du géant d’Ivoire, au Ghana, au Liberia et au africain de l’agro-industrie (738,6 milNigeria, NDLR] pour leur offrir plus lions de dollars de chiffre d’affaires de perspectives », explique le DRH. Un en 2010, soit 557,3 millions d’euros). chantier entamé en 2009 en association Passée, au tournant des années 2000, avec les singapouriens Olam et Wilmar, du négoce de café et de cacao à la proet le français Michelin, dans le cadre duction d’huile de palme, de sucre et d’un programme de détection de hauts de caoutchouc, l’entreprise a longtemps potentiels. La filière « oléagineux » a été laissé ses filiales évoluer de manière la première à en profiter. En tout, six autonome. « Aujourd’hui, nous avons besoin d’une « Les groupes anglo-saxons sont organisation forte pour très sélectifs, mais en interne, ce mieux gérer notre croissont de véritables universités. » sance. Nous devons partager les mêmes outils, mais aussi renforcer notre culture de groupe. ingénieurs sont partis en formation en Cela passe par exemple par la mise en Malaisie. À leur retour, ils sont devenus place d’un budget de formation comchef d’huilerie, gestionnaire de risques industriels, responsable de la maintemun [25 % du budget total, NDLR] », explique-t-il. nance… Des fonctions auxquelles leurs formations initiales ne les destinaient Si au niveau économique tous les voyants sont au vert, 2011 restera à pas forcément. jamais une annus horribilis pour la ÉTAT DES TROUPES. « Pour ce projet, j’ai direction de l’entreprise ivoirienne. été très influencé par mon expérience Celle de l’assassinat de trois de ses chez Unilever, où j’ai mis en place des cadres lors de la crise postélectorale, pépinières de jeunes talents en Afrique dont Yves Lambelin, président du conseil d’administration. Une épreuve de l’Ouest, détaille Abdoulaye Binate. particulièrement dure pour Abdoulaye Les groupes anglo-saxons prônent Binate, recruté fin 2008 par cette figure une vision plus ouverte de la gestion historique du groupe, après six années des carrières et des compétences. Ils passées au sein d’Unilever. Au fil des sont très sélectifs lors du recrutement, mois, les deux hommes étaient devenus mais n’hésitent pas ensuite à proposer intimes, au point de partager régulièaux cadres des parcours de formation rement leur passion pour les sports pour offrir des passerelles vers d’autres nautiques sur la lagune d’Abidjan. métiers. En fait, en interne, ce sont de C’est donc sans son mentor, dont la véritables universités. » Satisfaite par les photo reste accrochée sur le mur de premiers retours, la direction de Sifca a son bureau, qu’Abdoulaye Binate pilote donné son accord pour l’accompagnedésormais la mise en place d’une strament de quinze nouveaux profils. « En tégie RH pour le groupe, mastodonte de plus des métiers techniques, cette fois-ci JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
OLIVIER POUR J.A.
dans toutes nos filières, nous allons aussi intégrer les postes administratifs et financiers », affirme le DRH. Au-delà des hauts potentiels, Abdoulaye Binate prévoit d’étendre son suivi à tous les cadres du groupe via des entretiens individuels et sur la base de fiches de poste réalisées en 2010. « C’est la seule façon de connaître nos forces et nos faiblesses, d’anticiper l’avenir et de retenir nos meilleurs éléments », insiste-t-il. Un état des troupes qui comprend aussi une évaluation des aptitudes managériales. En la matière, le DRH ne croit pas beaucoup aux bienfaits des cours en leadership. Pour lui, la part d’inné est déterminante. « J’ai vu des cadres s’effondrer parce qu’on les avait poussés au-delà de leurs limites. Cela peut être très dur à vivre. » Empathique, assurément humain, Abdoulaye Binate ne ressemble pas, avec sa voix douce et ses gestes lents, aux requins égocentriques souvent croisés aux postes à responsabilités. Une première impression confirmée LES 500 • ÉDITION 2012
Afrique subsaharienne nous communiquons peu », souligne Abdoulaye Binate. Paradoxalement, dans certaines régions, les plantations peinent pourtant à recruter leurs ouvriers Un parcours atypique agricoles. « C’est un travail saisonnier. Pour rendre les 1968 postes plus attractifs, nous Naissance proposons d’embaucher les à Bouaké couples, car leurs revenus sont ainsi multipliés par 1992 Maîtrise deux. Au Nigeria, le recrude psychologie tement de femmes pour à l’Université saigner les hévéas a piqué de Cocody au vif l’orgueil des hommes. Du coup, leur productivité 2002 Entre est remontée », se félicite chez Unilever même le DRH. Améliorer en tant que la rentabilité pourrait aussi passer par la mise en place talent manager pour l’Afrique d’une rémunération variable de l’Ouest prenant en compte la performance de chaque salarié et 2008 Passe indexée sur les revenus de quelques mois l’entreprise. au sein de l’ONG Save the Children
À ABIDJAN, LE 7 NOVEMBRE 2011. « Grâce à mon métier, je suis proche des gens et j’aide au développement socioéconomique. »
par son parcours, atypique. Ainsi, le DRH du plus grand groupe ivoirien n’est pas issu d’une école de commerce, mais de la faculté de psychologie de Cocody, où il a obtenu une maîtrise en 1992. Il a même opté un temps pour une activité clinique, avant d’intégrer le cabinet JPR Consultants, spécialisé dans le recrutement et les études de rémunération. ORIGINALITÉ. Deuxième originalité sur
son CV: son expérience de trois mois, fin 2008, dans l’ONG britannique Save the Children. « L’idée était de voir fonctionner ce type d’organisation de l’intérieur. La cause des enfants me touche particulièrement », lâche ce père de famille nombreuse en guise d’explication. Mais l’aventure tourne court. « Cela a été très frustrant. Je n’avais pas imaginé que des gamins subissaient autant de LES 500 • ÉDITION 2012
UN EXERCICE SOLITAIRE.
D’autres mesures initiées par Abdoulaye Binate ont une 2009 Entre portée sociale plus évidente: chez Sifca « Nous allons poursuivre pour s’occuper la promotion des retraites des ressources vertes. En mettant à dispohumaines de sition de nos ouvriers de l’ensemble violence. À Danané, nané, l’engrais ou des plants de du groupe lors de ma première mière palmiers à huile et d’hévéas, mission dans l’ouest st de nous les aidons à démarai vu la Côte d’Ivoire, j’ai rer une plantation capable s utilisés comme de leur as des enfants abusés, assurer un revenu sur le long esclaves sexuels. Les ONG, malgré tous terme. Ils nous remboursent une fois leurs efforts, mettent des pansements la production démarrée. » Autant de sur des jambes de bois. Ma convicchantiers sur lesquels il planche en tion est qu’elles interviennent quand lien avec le réseau des responsables le secteur privé a failli », juge-t-il sans des ressources humaines qu’il a créé feindre son émotion. Le constat l’incite au sein de Sifca. Pour lui, la communication est essentielle. « Des candidatures, j’en reçois Mais en Côte d’Ivoire, par cartons entiers. Pourtant Abdoulaye Binate fait nous communiquons peu. » encore figure de pionnier. Beaucoup d’entreprises naturellement à rejoindre le monde ivoiriennes ne se sont pas encore dotées de l’entreprise. « Grâce à Sifca, je suis d’une véritable direction des ressources proche des gens et j’aide au dévelophumaines. « C’est vrai, ma mission prend pement socioéconomique », plaide-t-il. parfois la forme d’un exercice solitaire, Un rôle reconnu, si on en juge par concède-t-il. Heureusement, mon carl’attractivité du groupe. « Des candidanet d’adresses au Ghana, au Nigeria, en tures, sans même compter les e-mails, Afrique du Sud et en France me permet d’échanger avec des confrères en cas j’en reçois par cartons entiers, bien plus que je ne peux en traiter. Pourtant de besoin. » ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
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NOUVEAUX ENTRANTS
Nigeria Dangote bétonne son avenir Le cimentier débarque directement au 111e rang de notre classement. Avec des ambitions continentales qui font peur à la concurrence, du français Lafarge aux sénégalais Ciments du Sahel et Sococim.
AKINTUNDE AKINLEYE/REUTERS
FRÉDÉRIC MAURY
A
LIKO DANGOTE n’en finit pas de surprendre. Déjà numéro un du sucre (Dangote Sugar) et numéro deux de la farine (Dangote Flour Mills), le magnat a tout aussi ouvertement officialisé sa place dominante dans le ciment nigérian. Sa filiale spécialisée, Dangote Cement, a en effet rejoint fin 2010 la Bourse de Lagos, en fusionnant avec Benue Cement (déjà coté) pour former la plus grosse capitalisation boursière du pays et l’une des 20 premières d’Afrique. Cette place, l’homme d’affaires nigérian l’a chèrement acquise : en quelques années, son groupe a énormément investi pour doubler Lafarge et les deux filiales que la firme française contrôle directement, Wapco et Ashaka Cement. Profitant, il est vrai, du caractère relativement protégé de ce secteur… La société dispose désormais d’une capacité annuelle de 8 millions de tonnes, contre 3 millions environ pour les deux filiales de Lafarge.
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Surtout, Dangote Cement compte accroître son avance, sa capacité au Nigeria devant atteindre les 20 millions de tonnes au minimum au cours de la décennie actuelle. La demande locale, déjà insatisfaite, devrait exploser en raison du boom de la construction. Affichant en 2010 un chiffre d’affaires de 1,3 milliard de dollars (980 millions d’euros), Dangote Cement devrait continuer à croître de 17 % par an, selon la banque d’affaires Renaissance Capital. À cela s’ajouteront de nouveaux actifs africains. Jusqu’ici détenus par le holding du groupe, Dangote Industries, ces actifs, qui mêlent cimenteries existantes et projets en
En bref Rang dans les 500 111e Activité Cimenterie Nationalité Nigériane Date de création 1992 Actionnaire Dangote Group (Nigeria) Chiffre d’affaires 2010 1,3 milliard de dollars
développement, ont été transférés en 2011 à Dangote Cement pour 300 millions de dollars. Moyennant un investissement qui devrait dépasser les 3 milliards, la société espère ouvrir dans les années qui viennent des usines un peu partout en Afrique, du Sénégal au Cameroun. À la clé, une capacité supplémentaire de 18 millions de tonnes. De quoi ajouter quelques milliards de dollars de revenus dans le sac du groupe nigérian, qui se placerait alors devant le principal cimentier actif au sud du Sahara : Lafarge… Mais tout cela reste à voir, la plupart des projets africains étant aujourd’hui à l’état embryonnaire. Plusieurs observateurs, notamment des analystes boursiers, doutent de la capacité de Dangote Cement à mener à bien l’intégralité des développements, même s’il reste faiblement endetté. « Il y a des incerð USINE D’OBAJANA titudes sur la facon dont (Nigeria). Dangote va financer ses investissements très importants, et on ne sait pas trop quel peut être l’impact de tout cela sur la baisse du prix du ciment », explique un analyste. Selon une étude d’Ecobank, le groupe nigérian ne serait pas le seul à vouloir combler l’immense déficit de production subsaharienne: la banque panafricaine a recensé des projets équivalents à une production supplémentaire de 55 millions de tonnes d’ici à 2015. Parmi les usines les plus avancées de Dangote Cement, celle du Sénégal pose problème : le pays, qui dispose de deux cimenteries pour une production annuelle de 4 millions de tonnes, est déjà en surcapacité… Autant dire que les Ciments du Sahel et Sococim voient d’un mauvais œil l’arrivée de Dangote. Mais celui-ci, qui importe au Nigeria autant de ciment qu’il en produit, est aussi – et même surtout – un redoutable négociant et commerçant. Le maillage fin et régulier qu’il prévoit le long du golfe de Guinée, mêlant sites de production et zones d’importation, donne d’ailleurs une idée de sa tation stratégie de hub. Avec un objectif : st di distribuer son ciment partout où il le pourra. ● LES 500 • ÉDITION 2012
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ð Autre pépite : LE GISEMENT
D’ESSAKANE,
qui a ouvert en 2010.
ISSOUF SANOGO/AFP
Burkina Tout brille pour Semafo La mine d’or de Mana se hisse au troisième rang national. Pour le plus grand bonheur de la junior canadienne.
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OTRE CLASSEMENT révèle l’émergence du Burkina parmi les principaux producteurs d’or en Afrique. Cinq sociétés exploitant des mines dans le pays se classent parmi les 150 premières d’Afrique de l’Ouest. Semafo Burkina, actif sur le gisement de Mana, s’offre même le luxe de figurer parmi les 500 plus grandes du continent. Cette évolution très rapide est due à deux éléments: l’immense potentiel minier du pays et l’explosion des cours de l’or, qui a permis de relancer la politique d’exploration. À travers le pays, les ouvertures de mines se sont multipliées.TaparkoBouroum a été la première, fin 2007. Puis Youga et Kalsaka en 2008, avant Essakane et Inata en 2010. La production aurifère du pays a dans la foulée atteint 11,7 tonnes en 2009, puis 25,6 t en 2010. Avec le cours de l’once d’or au-dessus des 1 0 0 0 dollar s, l’effet est mathématique. La principale mine du pays, Mana, a ainsi affiché 224,1 millions de dollars (169 millions d’euros) de revenus en 2010, se hissant à la troisième place des entreprises du Burkina, devant l’opérateur de téléphonie Onatel. Les mines d’Essakane, deTaparko, de Kalsaka et d’Inata apportent 535 millions de dollars de chiffre d’affaires supplémentaire au pays. Exploitée par le canadien Semafo, qui opère aussi les mines de Samira Hill au Niger et de Kiniero en Guinée, Mana se situe à 200 km à l’ouest de LES 500 • ÉDITION 2012
En bref Rang dans les 500 469e Activité Extraction d’or Nationalité Burkinabè Date de création 2008 Actionnaire Semafo (Canada) Chiffre d’affaires 2010 224,1 millions de dollars
Ouagadougou. Inaugurée mi-2008, elle a produit près de 180000 onces d’or en 2010, contre 153000 en 2009, à un coût plutôt faible de 370 dollars l’once. Elle emploie environ 700 personnes. Particularité de ces développements : ils sont réalisés par des compagnies de taille petite ou moyenne, et non par des majors de l’or. Les plus expérimentées, Iamgold et Randgold Resources, ont, grâce à leurs mines dans la région – notamment au Mali –, atteint des tailles qui leur permettent désormais de compter dans le secteur. Cluff Gold aspire au même sort. Les autres opérateurs de la région, d’Avocet Mining à Semafo, restent de taille très modeste. Du Sénégal, où la mine de Sabodala a engrangé 158,5 millions de dollars de revenus en 2010, au Ghana, où la mine deTarkwa reste un géant continental, en passant par la Guinée où les projets fleurissent, l’aventure de l’or ouest-africain n’est pas près de s’achever. ● F.M.
Et les autres… NOTRE PALMARÈS DES 500 enregistre 54 nouveaux entrants issus d’Afrique subsaharienne. Parmi les plus notables, CFAO. Le groupe français de distribution spécialisée, qui réalise les trois quarts de son chiffre d’affaires en Afrique, fait son retour dans notre classement, qu’il avait quitté il y a trois exercices faute de nous avoir communiqué ses chiffres. Et quel retour! Les douze filiales pays dont nous avons eu les données financières affichent un chiffre d’affaires cumulé de 2,2 milliards de dollars (1,7 milliard d’euros) pour 2010. Quatre d’entre elles figurent dans le top 500, cinq autres dans les classements régionaux. À noter: Groupe CFAO Algérie est la première entité du groupe, avec des revenus presque deux fois plus importants que les suivantes (Cameroun et Congo). Un autre groupe français, Total, fait une entrée de choc dans notre classement. Les douze filiales dont nous avons les données, et qui évoluent dans la distribution de carburants ou l’explorationproduction, affichent un chiffre d’affaires cumulé de 9,6 milliards de dollars. Principal actif du groupe pétrolier:Total E&P Angola, dont les revenus sont trois fois supérieurs à ceux deTotal Nigeria et qui annonce une rentabilité exceptionnelle (1,5 milliard de dollars de résultat net en 2010). Enfin, l’agro-industriel singapourien Olam, en pleine offensive sur le continent, en profite pour jouer en Afrique la carte de la transparence. Une seule de ses filiales (à part les participations comme Sifca) entre dans nos 500: Olam Nigeria. Mais plusieurs autres, du Cameroun à la Côte d’Ivoire en passant par le Ghana, frappent à la porte. ● F.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
CAMWATER : LES CHANTIERS S’ENCHAÎNENT, LES RÉALISATIONS SUIVENT.
La Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater) est résolument engagée dans la réalisation des infrastructures d’eau potable à travers le territoire national. Objectif, desservir plus de 60 % de la population en milieu urbain à l’horizon 2015. Une nouvelle usine d’eau potable en construction a Yaoundé La Camwater, entreprise à capitaux publics, a engagé, depuis le mois d’août 2011, les travaux de construction d’une nouvelle usine d’eau potable, adossée sur la Mefou, au quartier Nkolbisson, dans la banlieue de Yaoundé. Cofinancés à hauteur de 40 milliards de F CFA par l’Agence Française de Développement (AFD) et la Banque Européenne d’Investissement (BEI), cette usine de 50 000 m3/jour sera réalisée en 24 mois. Les travaux consistent en la reconstruction de la station de traitement, la réhabilitation du barrage de la Mefou, des réservoirs de la station de pompage de Messa et des conduites de transfert amont et aval ainsi que le réseau de distribution. Elle permettra ainsi d’améliorer d’environ 50 %, l’offre en eau potable de la capitale camerounaise. Cette production va encore s’accroitre avec la construction d’un nouveau décanteur à l’usine d’Akomnyada et la réalisation des extensions de réseau en cours. Ces travaux sont réalisés grâce à un financement additionnel de 7,3 milliards de F CFA accordé par l’IDA dans le cadre du Projet de développement urbain et d’approvisionnement en eau potable (PDUE). Ils permettront, à terme, de doubler la production d’eau potable de Yaoundé qui atteindra alors le cap de Objectif, 200 000 m3/j, en attendant la réalisation desservir plus imminente d’autres projets qui à coup de 60 % de la sûr, mettront fin aux pénuries d’eau population en observées dans la cité capitale.
L’extension de l’usine d’eau potable de Douala
milieu urbain à l’horizon 2015.
Les travaux de construction d’un deuxième module de 100 000 m3/j ont démarré au début de cette année. Ils entrent dans le cadre de la deuxième phase du projet de renforcement et d’amélioration de l’alimentation en eau potable de la ville de Douala. La première phase de ce projet s’est achevée avec la construction, puis la mise en service en juin 2010, de l’usine d’une capacité de 50 000 m3/j adossée sur le fleuve Moungo. Celle-ci a permis, avec les forages réalisés et réhabilités respectivement dans le centre urbain et sur le champ captant de Massoumbou, d’augmenter de 80 %, la production de la capitale économique qui a atteint aujourd’hui le cap des 180 000 m3/j. Avec l’extension de l’usine sur le fleuve Moungo cette production sera portée à 280 000 m3/j à l’horizon 2013, suffisant pour couvrir l’ensemble des besoins en eau potable de la ville de Douala.
Plus de 70 centres secondaires concernés D’importants travaux sont également en cours ou achevés dans plusieurs villes secondaires. C’est le cas dans les localités de Mbankomo, Bogo, Jikejem-Oku, Maroua où la Camwater a construit des infrastructures d’eau potable en l’espace de
quelques mois, dans le cadre de la première phase du projet des « 52 centres ». Des travaux similaires démarrent bientôt dans les villes de Limbé, Buéa, Yaoundé, Meyomesala, Tokombéré, Tonga, Bikok, Ngomedzap et Nanga Eboko qui entrent dans les 2e et 3e phases de ce projet financé grâce à un prêt de la banque belge Dexia, pour un montant d’environ 40 milliards de F CFA. D’autres travaux verront le jour dans un proche avenir dans les villes de Bertoua, Edéa et Ngaoundéré, sur financement de l’AFD. Last but not the least, les localités de Ebolowa, Akono, BafangBanka, Bana, Foumban, Kousseri, Bafia, Kumba, Loum, Mamfé, Manjo, Mbanga, Nkongsamba, Bangangté, Bangou, Sangmelima, Ngoumou et Bansoa, Penka-Michel, verront aussi démarrer bientôt les travaux de réhabilitation et de construction des centres de production et de traitement d’eau potable.
Les partenaires La Camwater déroule ainsi son programme d’investissement évalué à 400 milliards de F CFA et qui est financé grâce aux subventions de l’État, à ses fonds propres et aux prêts et dons des partenaires au développement tels que la Banque Mondiale, l’AFD, Eximbank China, Dexia, la BEI. Banque mondiale La Banque mondiale a notamment financé les travaux de réhabilitation d’urgence des installations hydrauliques urbaines de Yaoundé et Douala et de certains centres secondaires. En outre, elle a financé la réalisation de 50 000 branchements subventionnés. Agence française de développement (AFD) Elle finance la construction de l’usine production d’eau potable à Yaoundé ainsi que la construction et la réhabilitation des infrastructures d’eau dans les villes secondaires de Bertoua, Edéa et Ngaoundéré. Banque européenne d’investissement (BEI) Elle co-finance, avec l’AFD, les travaux de réhabilitation, et de renforcement des réseaux dans les villes de Yaoundé, Bertoua, Edéa et Ngaoundéré. Eximbank China Elle a financé les travaux de construction de la première phase de l’usine de traitement d’eau potable de Yato (près de Douala). Elle est également impliquée dans la deuxième phase du projet d’amélioration de l’alimentation de l’eau potable de Douala. Dexia Banque Belgique Elle finance les travaux de réhabilitation et de renforcement des systèmes d’adduction d’eau potable dans 52 centres. Banque africaine de développement (BAD) Elle participe au projet d’adduction d’eau dans 16 centres.
COMMUNIQUÉ
D’un coût total de 18 milliards de F CFA, financé par un prêt de 11 milliards de F CFA d’Eximbank Chine, la station de traitement d’Ayatto, près de Douala, est entrée en service en mai 2010.
Dr Basile Atangana Kouna,
Directeur Général de Camwater
« TOUS LES PROJETS ONT DÉMARRÉ » Quel bilan faites-vous du programme d’investissement ? Dr Basile Atangana Kouna : En l’espace de deux ans, Camwater a réussi à mobiliser des concours extérieurs de l’ordre de 220 milliards de F CFA, soit plus de la moitié de ce que nous avons prévu d’investir en dix ans. Grâce à quoi, à ce jour, tous les projets ont démarré et des améliorations se font déjà sentir dans de nombreuses villes.
Avez-vous des exemples de réalisations ? B.A.K. : À Douala, par exemple, les travaux ont induit un accroissement de la production d’eau potable de plus de 80 % dans la capitale économique. À Yaoundé, nous avons lancé la construction d’une nouvelle usine d’eau potable d’une capacité de 50 000 m3/ jour, et nous comptons atteindre, grâce à d’autres travaux en cours sur les installations actuelles, le cap de 200 000 m3/jour d’ici à 2013.
Seules les villes de Douala et Yaoundé sont concernées ? B.A.K. : Pas du tout. Près de 70 localités sont déjà inscrites dans le programme d’investissement, qui vise autant les milieux urbains que périurbains, sur tout le territoire national. Les travaux ont démarré en novembre 2010 par la première phase du projet de 52 centres. À ce jour, ils sont déjà terminés dans les villes de Mbankomo, Bogo, Jikejem-Oku, Maroua. Les deuxième et troisième phases qui concernent une dizaine de villes seront lancées au cours des prochains mois. Dans l’ensemble, les premières réalisations du programme d’investissement de Camwater laissent espérer une amélioration de l’ordre de 60 % de la desserte en eau potable à l’horizon 2015. DIFCOM/FC - PHOTOS : DR
CAMEROON WATER UTILITIES CORPORATION
Siège social B.P. 524 Douala Tél. : + 237 33 42 96 84 / 33 43 72 69 - Fax : + 237 33 43 72 70 Site web : www.camwater.cm - Email : info@camwater.cm
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Des projets et des doutes
Un Airbus de la RAM, à Paris-Orly.
SONATRACH
Leader, oui mais… LES 500 • ÉDITION 2012
ONCF
Artisans de la grande vitesse
L’OPÉRATION DE L’ANNÉE
Comment Sofiprotéol a repris Lesieur Cristal
TUNISIE
Sortir du tout-balnéaire JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
LAURENT GRANDGUILLOT/REA
Pour les groupes d’Afrique du Nord, l’année 2010 aura été positive. Depuis, ralentissement économique oblige, les grandes annonces d’investissement et de développement ont souvent laissé place aux inquiétudes.
Maghreb & Moyen-Orient
Sonatrach Leader, oui mais… Indirectement affectée par plusieurs affaires de corruption, la compagnie pétrolière algérienne traverse une période difficile. La gestion comme les ambitions du numéro un africain en souffrent. AHMED BEY, à Alger
J
usqu’où ira la justice algérienne dans le traitement de l’affaire Sonatrach ? Près de deux ans après le lancement de l’action judiciaire, la cour d’Alger ne parvient toujours pas à boucler la phase d’instruction. Le 20 octobre 2011, la chambre d’accusation ordonnait au juge d’engager un complément JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
d’information afin de déterminer la source des biens acquis par quinze prévenus et leurs familles. L’enquête sur le patrimoine de Mohamed Meziane, ex-PDG de la Sonatrach, de ses deux enfants et des vice-présidents de la compagnie pétrolière sera menée en Algérie et à l’étranger. La même chambre a également rejeté toutes les demandes de mises en libertéprovisoire et de levée LES 500 • ÉDITION 2012
Maghreb Moyen-Orient UNE TIMIDE INTERNATIONALISATION
1er rang
BILOU
LE PLAN D’INVESTISSEMENT de la Sonatrach à l’international a débuté au Pérou, en 2002, par une participation dans le champ de Camisea (gaz naturel), au centre du pays. En Égypte, la compagnie est engagée dans une expérience en offshore, en partenariat avec le norvégien Statoil. Des opérations de recherche sont en cours au Mali, au Niger et en Mauritanie. En Libye, la situation s’avère plus problématique : la Sonatrach y a réalisé deux importantes découvertes dans le bassin de Ghadamès, mais les relations tendues entre Alger et les représentants du Conseil national de transition (CNT) libyen perturbent fortement cet investissement. En Europe, la stratégie est axée sur les activités aval. Au Portugal, la Sonatrach a ainsi acquis 2 % du capital de la compagnie de gaz et d’électricité EDP et 25 % de participation dans trois centrales électriques. En Espagne, au terme d’une décision d’arbitrage rendue en sa faveur en juin 2011, la Sonatrach est devenue actionnaire A.B. à hauteur de 3,8 % de Gas Natural. ●
du contrôle judiciaire introduites par la défense. Pour ses cadres, cette atmosphère n’est pas simple Un véritable retournement de situation puisque, à vivre. Il faut tenir compte de cette réalité dans le cadre des perspectives de développement de quelques jours auparavant, le magistrat instructeur avait déposé une requête la compagnie. » Première entreprise africaine, la Sonatrach visant à requalifier les faits en ð Gisement est un géant. En 2010, ses revenus ont atteint correctionnelle, dans le but de de HASSI MESSAOUD. réduire la gravité potentielle des 58,8 milliards de dollars (44,4 milliards d’euros). peines et des amendes. « En Pour comparaison, ses bénéfices (9,3 milliards de ordonnant au juge d’instruction de relancer les dollars) ont nettement dépassé ceux de Toyota investigations, la chambre d’accusation a bloqué le processus de correction« Avant que le groupe soit dirigé nalisation engagé par le magistrat. Il comme une multinationale, il reste y a vraisemblablement une volonté de vider le dossier de sa substance. beaucoup à faire. » Cette bataille entre juridictions prouve SALAH MOUHOUBI, économiste l’intensité des pressions autour de cette affaire », explique un avocat du barreau d’Alger. et de Ford, étaient trois fois supérieurs à ceux du numéro un mondial de l’assurance, Axa, et ont égalé ceux de Volkswagen. ÉPÉE DE DAMOCLÈS. À l’heure actuelle, la justice n’a prononcé qu’un seul jugement. C’était « La Sonatrach dispose de capacités insoupçonen mai 2011, lorsque le pôle judiciaire spécialisé nables qui lui permettent de relever les défis. Elle d’Oran avait condamné Mohamed Meziane à devrait être dirigée comme une multinationale, vu son importance et l’environnement dans lequel une peine de deux ans de prison, dont un an ferme, et Abdelhafid Feghouli, ex-vice-président elle opère, souligne l’économiste Salah Mouhoubi. chargé de l’activité aval, à une peine de quatre Sur ce plan, il reste encore beaucoup à faire. mois de prison ferme, dans le cadre d’une affaire Plusieurs pays émergents disposent d’opérateurs de contrat de gré à gré pour la réalisation d’un publics dans le secteur de l’énergie. Sauf que ces centre de stockage d’azote. compagnies ont l’avantage d’être gérées comme L’onde de choc provoquée par ces affaires a eu, des sociétés privées. Elles sont tenues de faire des inévitablement, des conséquences sur les activités résultats, tout en servant les intérêts politiques de la compagnie. « La Sonatrach vit avec une épée et économiques de leur pays. Il n’y a aucune de Damoclès, policière et judiciaire, au-dessus contradiction à agir dans ce sens. La Sonatrach de la tête, estime Francis Perrin, directeur de la doit être rassurée d’avoir tout le poids de l’État rédaction de la revue Le Pétrole et le Gaz arabes. algérien derrière elle. »
LEADER DE LA DISTRIBUTION SPÉCIALISÉE SUR LES MARCHÉS DE CROISSANCE, EN AFRIQUE. www.cfaogroup.com
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Maghreb Moyen-Orient Pour le diplomate et ancien ministre Abdelaziz Rahabi, les interférences du pouvoir politique dans la gestion de la Sonatrach ont provoqué une forme de désorganisation. « Au lieu de se concentrer sur son cœur de métier, la Sonatrach s’est lancée dans le dessalement d’eau de mer et la construction de centres de conférences, note-t-il. Aujourd’hui, l’Algérie se retrouve dans une situation d’importateur de carburants, de produits pétrochimiques et de bitume. C’est un nonsens. Malheureusement, le pays n’a pas des ambitions à la hauteur des ressources et du potentiel de la Sonatrach. » ZONE DE TURBULENCES. En 2005, le numéro
un du pétrole africain se fixait comme objectif de parvenir en dix ans à réaliser 30 % de sa production à l’international. Six ans plus tard, le bilan est maigre : son seul champ pétrolifère réellement productif à l’étranger se trouve au Pérou, et encore, avec une participation très minoritaire (lire encadré p. 51). Difficile au final de chiffrer le poids de l’international dans les activités de la Sonatrach : les bénéfices hors Algérie ne sont pas rendus publics et dans ses rapports annuels le pétrolier se contente d’énumérer les projets et les participations qu’il détient. « Nous devons marquer une pause et travailler en priorité sur les affaires algéro-algériennes. Nous avons suffisamment à faire en Algérie pour ne pas aller faire diversion à l’étranger. Nous maintenons ce qui est à l’international et nous nous mettons en ordre de bataille ici même », tranchait l’ex-PDG Nouredine Cherouati en novembre 2011… à la veille de son limogeage. Son éjection, dix-neuf mois après sa nomination, prouve que la compagnie n’est toujours pas
En bref Activité Hydrocarbures Nationalité Algérienne Date de création 1963 Actionnaire État algérien Chiffre d’affaires 2010 58,8 milliards de dollars Gains 2010 9,3 milliards de dollars
sortie de la zone de turbulences. La stratégie de la Sonatrach, à court et moyen terme, doit se baser sur une série d’opérations très précises : « Nous devons achever les travaux entamés dans le cadre de la recherche et aller très vite vers la monétisation des découvertes d’hydrocarbures, disait encore Nouredine Cherouati. En parallèle, d’autres actions doivent être engagées pour assurer la liaison de tous les puits forés, améliorer la qualité des produits et gérer au mieux les unités de production. » Pour Francis Perrin, la Sonatrach peut surmonter cette mauvaise phase. « Elle devrait sortir indemne de ses difficultés, mais cela exigera du temps, estime l’expert pétrolier. Le plus important est que l’Algérie continue à faire des découvertes
« L’Algérie se retrouve dans une situation d’importateur de carburants. C’est un non-sens. » ABDELAZIZ RAHABI, diplomate
d’hydrocarbures. Bien sûr, cela n’est en rien comparable avec un pays comme le Brésil, car l’Algérie n’est pas sur des gisements géants ou supergéants. Reste que la Sonatrach poursuit de nombreux programmes de développement. Les grands projets sont maintenus sur les plans pétrolier et gazier. » En matière d’exportations, l’Algérie devrait engranger près de 72 milliards de dollars de revenus au terme de l’exercice 2011. Pour maintenir ce cap, la Sonatrach, unique opérateur du secteur, devra consolider ses acquis et faire de nouvelles découvertes. Un défi majeur pour l’Algérie, qui dépend à 98 % de la vente des hydrocarbures. ●
Alger et Moscou se disputent l’Europe Pour approvisionner le Vieux Continent en gaz naturel, deux projets de pipeline sont en concurrence : Galsi au sud, South Stream à l’est.
L
es autorités d’Alger et de Rome ont décidé de donner un coup d’accélérateur au lancement du gazoduc Algérie-Sardaigne-Italie (Galsi), qui reliera la côte est algérienne au continent européen. D’une longueur de 1 500 km, le pipeline devra acheminer annuellement 8 milliards de m3 de gaz JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
naturel. La Sonatrach et ses partenaires italiens (Enel, Edison, Hera et la Région de Sardaigne) ont convenu de mettre en œuvre le planning de prise de décision d’investissement dès le début de 2012, avec deux ans de retard… La mise en service de Galsi est prévue en 2014. Avec l’arrivéeenforcedelaRussiesurlemarché
européen, l’Algérie a tout intérêt à renforcer sa présence sur ce continent. « La Sonatrach n’est pas réellement menacée parlegazoducNorthStream,maisellesuit de très près les négociations entre Russes etEuropéensàproposduSouthStream,le pipeline qui reliera la Russie à la Bulgarie etqui,àterme,pourraitalimenterl’Italie», explique Francis Perrin, directeur de la rédaction de la revue Le Pétrole et le Gaz arabes. Pour Alger, Galsi est d’autant plus important sur le plan politique qu’il permettra également d’alimenter la Corse… et donc la France. ● A.B. LES 500 • ÉDITION 2012
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ENSEMBLE NOUS CONSTRUISONS LE KATANGA
© M. Devey / JA
”
Rendre au Katanga son prestige d’antan et aux Katangais leur fierté d’appartenir à une grande province appelée à jouer le rôle de centre
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d’impulsion pour le développement du nouveau Congo. Se conformant au plan de développement
RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO
initié par le Chef de l’État Joseph Kabila, contenu dans les cinq chantiers, le Katanga a battu le record dans l’exécution de ce programme.
NOUS CONSTRUISONS “ ENSEMBLE LE KATANGA
”
LA RAGE DE VAINCRE Moise Katumbi Chapwe totalisera en mars 2012, cinq ans à la tête du gouvernement provincial du Katanga. Cinq ans d’un dur labeur qui ont permis à la province de se placer à la tête des entités productives de la République Démocratique du Congo. Au plan des infrastructures, qui se sont taillées la part du lion du budget Provincial, le Katanga a construit et réhabilité les routes et les ponts à travers toute la Province. De nombreux ateliers comprenant des bulldozers, des chargeuses, des niveleuses, des compacteurs et des camions bennes ont été achetés et mis à la disposition de différentes entités administratives de la province. L’objectif du Gouvernement Provincial reste
Lubumbashi capitale du Katanga a bénéficié de beaucoup d’attention du Gouvernement de par son statut du Chef-lieu de la Province et de miroir du Katanga. Aujourd’hui, les agglomérations qui ceinturent la ville sont reliées par des voies d’accès récemment tracées. Au plan de l’éducation, le Katanga a innové. En effet, l’enseignement primaire est aujourd’hui obligatoire et gratuit pour permettre au plus grand nombre d’enfants d’accéder à l’éducation.
80 % des enfants ont accès à l’enseignement primaire
sans conteste le désenclavement de différentes entités de la province. Un accent particulier a été mis sur les routes d’intérêt Provincial, national et de desserte agricole. Ce désenclavement permet de rendre fluide le trafic des personnes et de biens de consommation à l’intérieur de la province du Katanga.
© G Dubourtoumieu / JA
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À l’avènement de Moise Katumbi 30 % seulement d’enfants à l’âge de scolarisation fréquentaient l’école primaire. Aujourd’hui, plus de 80 % d’enfants ont accès à l’enseignement primaire. Filles et garçons à la fois grâce à l’allégement des charges qui incombaient aux parents. Grâce
électriques de l’époque ne répondent plus aux réalités du moment.
aussi à la réhabilitation des infrastructures scolaires : plus de 200 000 bancs ont été achetés par le Gouvernement Provincial et distribués dans les différentes écoles du Katanga.
Accéder aux soins de santé à moindre coût Les efforts déployés dans le domaine de l’éducation se sont poursuivis dans celui de la santé. En effet, de nombreuses formations médicales ont été réhabilitées pour permettre à la population la plus démunie d’accéder aux soins de santé à moindre coût. Aujourd’hui chaque centre de santé dispose de médicaments, d’ambulances, de lits, de matelas, de corbillards et de frigos mortuaires. S’agissant de l’énergie électrique, on se souviendra qu’à l’occasion de l’accession du pays à l’indépendance, la ville de Lubumbashi hébergeait 500 000 habitants. Aujourd’hui, sa population avoisine 3 500 000 habitants et les installations
Tout au long de ces 5 ans du Gouvernement Provincial, Moise Katumbi s’est battu pour réhabiliter le réseau énergétique à travers la Province. Trois centrales hydroélectriques de la province ont été réhabilitées pour desservir les grandes unités de production industrielle mais aussi et surtout la population victime depuis de nombreuses décennies des délestages permanents. Pour les entités qui ne disposent pas de centrales, le gouvernement a acheté une centaine de groupes électrogènes. Outre l’électricité, Moise Katumbi a concentré également ses efforts sur la desserte de la population en eau potable. Parmi les projets les plus importants réalisés par le gouvernement du Katanga dans ce domaine figure le centre de captage d’eau situé à proximité de l’aéroport de la Luano qui fournit aujourd’hui 30 millions de litres d’eau potable par jour au profit de la ville de Lubumbashi. Ce nouveau centre de captage d’eau a permis d’augmenter de 30 % de la production actuelle.
30 millions de litres d’eau potable par jour au profit de la ville de Lubumbashi
NOUS CONSTRUISONS “ ENSEMBLE LE KATANGA
”
D’autres projets disséminés à travers la province ont été réalisés avec le concours des entreprises minières, de la coopération technique belge et des organes internationaux. Tout cela appuyé par un financement de la Province.
© G Dubourtoumieu / JA
Dans le domaine de l’agriculture, d’énormes efforts ont été entrepris par le gouvernement du Katanga pour promouvoir le secteur. Le Gouverneur du Katanga s’étant rendu compte que les mines ont déjà à plusieurs reprises démontré leurs limites, il a décidé de se tourner vers l’agriculture, qui s’avère aujourd’hui comme le véritable substitut du métal rouge.
Aujourd’hui le Katanga couvre ses besoins alimentaires à concurrence de plus de 70 %.
des semences améliorées, l’encadrement des agriculteurs, l’exonération des intrants et l’apport des entreprises minières qui cultivent au moins 500 hectares de maïs chaque année.
Auparavant, le Katanga importait 70 % de ses besoins alimentaires, principalement en maïs. Aujourd’hui, il couvre ses besoins à concurrence de plus de 70 %, et importe le reste. Si ces efforts sont soutenus, d’ici 2 ans le Katanga pourrait se suffire en denrées alimentaires de première nécessité.
Réalisation DIFCOM - © D.R. sauf mention
© G Dubourtoumieu / JA
Ce boom agricole ressenti il y a 3 ans a été provoqué par la vision du gouverneur lui-même, l’acquisition gratuite des terres arables, l’introduction
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Très ambitieux, visionnaire, réaliste et pragmatique, Moise Katumbi, pendant les 5 années passées au pouvoir n’a eu qu’un seul slogan : « Travailler pour relever le niveau de vie de sa population ». Travailler pour sortir le Katanga de l’ornière. Travailler enfin pour hisser de nouveau le Président de la République au sommet de l’État afin de lui permettre de parachever son œuvre de développement du CONGO.
Maghreb Moyen-Orient
TRIBUNE
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Éd LAÏD BENAMOR PDG du Groupe Benamor, premier producteur de tomates industrielles en Algérie, avec un chiffre d’affaires d’environ 250 millions de dollars
Le secteur privé, interlocuteur incontournable de l’État
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N PLEINE RÉHABILITATION, le secteur privé algérien constitue le principal moteur du développement économique du pays. Depuis 1998, il participe activement à la professionnalisation de notre économie. Il représente 60 % de la valeur ajoutée hors hydrocarbures et, selon les derniers chiffres avancées par le directeur général de l’Office national des statistiques, il emploie davantage de travailleurs que le secteur public, soit 56,1 % (dont 18,1 % pour les BTP, 13,1 % pour l’agriculture, 12,6 % pour l’industrie…). Le secteur privé est de ce fait devenu un interlocuteur incontournable du gouvernement. Malgré les difficultés bureaucratiques qui existent et qui résistent aux changements, la relation secteur privé-État est en nette progression. Souvent dues aux mauvaises interprétations des textes de loi, les lenteurs bureaucratiques sont cependant à l’origine d’une apathie qui freine le dynamisme de certains opérateurs, et particulièrement les investisseurs étrangers habitués à d’autres situations plus avantageuses et plus attractives.
Pour ce faire, nos gouvernants avaient besoin de l’aide de véritables professionnels de la filière. Au début, nos confrères n’étaient pas convaincus de notre démarche, qui consistait à se rapprocher, à aider au respect de l’itinéraire technique et à veiller à standardiser les plants et traitements, etc. Mais notre approche, solitaire, a été très appréciée par les pouvoirs publics, qui nous ont assistés dans la redynamisation de la filière, en soutenant et en encourageant les producteurs les plus sceptiques et ayant perdu confiance, à replanter la tomate, à mécaniser les plantations et, plus récemment, à introduire les récolteuses. Cette redynamisation a permis de multiplier le rendement par quatre (de 15 à 60 tonnes par hectare).
La maîtrise de notre métier et la bonne communication avec nos gouvernants permettent de finir par obtenir gain de cause.
Le Groupe Benamor, qui a démarré dans une conjoncture très difficile pendant les années 1980 avec une petite unité de transformation de concentré de tomates d’une capacité de 240 tonnes par jour de tomates fraîches, a mis seize longues années pour comprendre et localiser les vraies carences. En optant pour la protection de la production locale et en investissant dans l’économie du savoir et la maîtrise des nouvelles technologies, le Groupe Benamor a commencé par exposer les problèmes de la filière et proposé la manière d’y remédier : en amont, l’agriculture nécessitait une véritable prise en charge ainsi qu’un accompagnement.
Cette modeste expérience nous apprend que nous, opérateurs économiques privés et publics, sommes les seuls et uniques responsables du développement de notre économie, chacun dans sa compétence. Elle nous confirme aussi que la maîtrise de notre métier et la bonne communication avec nos gouvernants permettent de finir par obtenir gain de cause. Au lieu de poser continuellement les problèmes, il faut plutôt proposer des solutions viables et réalisables qui serviraient la profession. Ainsi, notre pays a besoin de vrais professionnels qui doivent s’organiser afin de diagnostiquer tous les problèmes rencontrés et soumettre des propositions pour l’amélioration et le développement de chaque filière. Et j’atteste que les pouvoirs publics ont toujours été disponibles pour encourager et assister l’interprofession. ●
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Maghreb Moyen-Orient
322e rang
ONCF
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En 2015, les voyageurs marocains devraient pouvoir filer à 320 KM/H entre Tanger et Kenitra.
ONCF Artisans de la grande vitesse Qui, au sein de l’Office national des chemins de fer, prépare l’avènement du premier TGV africain ? Rencontre avec l’équipe aux commandes de ce projet stratégique pour le Maroc.
P
our lancer son train à grande vitesse (TGV), le premier du genre en Afrique et dans le monde arabe, l’Office national des chemins de fer (ONCF) a voulu ne rien laisser au hasard. Le caractère emblématique du projet, la lourdeur des investissements nécessaires (1,78 milliard d’euros pour la première tranche) et la prise en main d’une nouvelle technologie rendent le projet particulièrement critique. L’accident en juillet 2011 du TGV chinois est là pour le rappeler: pour passer à la grande vitesse sans erreur d’aiguillage, mieux vaut bien s’entourer et choisir avec attention les pilotes. Pour se prémunir contre les dangers, Mohamed Khlie, directeur général de JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
l’ONCF, a souhaité une direction « ligne à grande vitesse » (LGV) autonome et réactive. Composée de professionnels du ferroviaire, elle a pris ses quartiers dans un bâtiment isolé de l’ONCF, à une centaine de mètres du siège de l’entreprise jouxtant la gare de Rabat-Agdal. D’une moyenne d’âge de 41 ans (5 ans de moins qu’à l’ONCF), ses 82 membres (dont 26 externes SNCF) sont soudés autour de leur objectif : le 1er janvier 2015, les voyageurs marocains devront pouvoir filer à 320 km/h entre Tanger et Kenitra, réduisant le temps de parcours Tanger-Casablanca à 2h10. Jeune Afrique a rencontré ceux qui mènent le projet depuis Rabat. Et fait le point sur son organisation et l’avancée des travaux.
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
CHRISTOPHE LE BEC, envoyé spécial à Rabat
KHALID KHAIRANE, 43 ans.
Il manage le projet
Khalid Khairane, 43 ans, originaire d’Oujda et diplômé de l’École Mohammadia d’ingénieurs, n’est pas devenu patron du projet TGV par hasard: LES 500 • ÉDITION 2012
c’est lui qui a dirigé avec succès la construction de la liaison ferroviaire fret et passagers jusqu’au port de Tanger Med. Il ne cache pas sa fierté d’avoir été choisi par l’ONCF pour prendre la tête de la direction LGV : « Une opportunité comme celle-là n’arrive qu’une fois dans une vie, elle ne se refuse pas. Mais elle est exigeante: on est sur le pont 24 heures sur 24. » La direction LGV intègre toutes les composantes du projet: « Les études, l’acquisition des terrains, les chantiers, la préparation de l’exploitation et de l’offre commerciale, et bien sûr le pilotage des coûts et du planning. Nous gérons tout ici! La direction LGV comprend non seulement des salariés de l’ONCF, mais aussi des spécialistes externes, venus notamment de la SNCF. » Pour la compagnie ferroviaire française, qui apporte son expertise de trente ans sur le TGV, cette intégration à une équipe étrangère est une première: «Noussommesplusimpliquésquedans la mission de conseil que nous avons effectuée en Corée du Sud. Ici, nous sommes membres à part entière d’une équipe de cheminots franco-marocains », se réjouit Richard Ramonet, directeur technique de l’équipe SNCF. Dans les mois qui viennent, la direction de Khalid Khairane va considérablement s’étoffer: « En 2012, nous devrions
hassan ouazzani pour J.a.
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Mehdi BenqassMi, 50 ans.
Il prépare la mise en circulation
Entre la vitesse classique et la grande vitesse, il y a un saut technologique qui a des conséquences majeures sur les chantiers. Pour faire circuler un TGV, la stabilité des sols est essentielle : ils ne doivent pas bouger de plus d’un centimètre en un siècle. Du coup, pour cette ligne qui passe par le Rif, zone sismique et pentue, avant de parcourir une zone spongieusedemarécages,lestravauxde terrassement sont titanesques. « Pour assurer la stabilité des terrains au sud du parcours, il nous faudra déplacer 60 millions de m3 de terre, l’équivalent de Pour le français SNCF, 60 montagnes, avec des cette intégration à une équipe équipes journalières de étrangère est une première. plus de 450 camions », indique Khalid être 73 salariés ONCF, puis plus d’une Khairane. Jamais l’ONCF n’a réalisé centaineentre2013et2014,lepicd’acti- d’ouvrages d’art d’une telle ampleur: le viaduc de Loukkos, proche de Larache, vité du projet », prévoit-il. Pour les grandes décisions, Khalid fera 3,2 km de long et plus de 60 m de Khairane planche devant trois ins- hauteur, sur un sol instable. Mehdi Benqassmi, responsable tances. Un comité exécutif LGV rassemble chaque mois l’état-major appuis projets en charge de préparer de l’ONCF. Il prend les décisions de la mise en exploitation du TGV, a donc pilotage du projet. Pour ce qui touche du pain sur la planche. Cet ingénieur l’aménagement du territoire, un comité électricien de 50 ans prépare notamministériel, présidé par le ministre des ment la signalisation de la ligne. « Caler Transports Karim Ghellab, ex-directeur les graphiques de circulation, rédiger général de l’ONCF, fait loi. Enfin, tous les consignes pour l’exploitation d’un les six mois, un comité de suivi franco- train doté d’une nouvelle technologie… marocain se réunit pour vérifier que Ce sont des tâches qui demandent le projet est dans les clous du parte- beaucoup de rigueur », indique le nariat signé par le roi Mohammed VI responsable, originaire d’Errachidia, et le président Nicolas Sarkozy. Des qui a derrière lui une longue carrière industriels français comme Guillaume dans l’exploitation et l’audit du réseau Pepy, patron de la SNCF, y participent. ferroviaire marocain. Les 500 • édition 2012
Jeune afrique hors-série n o 29
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
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gestion des capacités qui remplit les trains en dopant la rentabilité. « Avec mes équipes, nous définissons les classes de passagers et les services associés, en étudiant les motivations et les freins au voyage des Marocains et des touristes. Nous disposons d’une liberté totale pour la tarification, même si nous informons le ministère des Transports de nos choix. Toutefois, nous gardons à l’esprit que le Marocain moyen devra pouvoir prendre le TGV », explique cette Rifaine originaire de Nador. Seule indication sur les futurs prix, une déclaration de Mohamed Khlie: « En France, le passage du train Corail au TGV n’a fait augmenter les billets que d’environ 1,50 euro en moyenne entre Paris
FAROUK RMOUCH, 26 ans.
HAYAT BOUDHAN, 44 ans.
Il pilote coûts et planning
Elle élabore l’offre commerciale
Impossible de mener un projet comme le TGV sans une maîtrise des coûts le plus serrée possible. Si les décisions sont prises par Khalid Khairane, c’est le jeune ingénieur Farouk Rmouch, 26 ans, originaire de Larache et diplômé comme son patron de Mohammadia, qui est chargé de recenser toutes les dépenses ainsi que l’avancement du planning. « C’est une tâche compliquée, explique-t-il. Il faut réussir à faire remonter à la direction de projet les informations coûts et délais du terrain, alors que tout le monde est débordé ! » Même si pour le moment seuls le terrassement et la construction des entrepôts de Tanger ont débuté, pas moins de 11 milliards de dirhams (980 millions d’euros) ont été engagés par la direction LGV, sur l’enveloppe globale de 20 milliards de dirhams de la première tranche. « Les derniers des onze lots de génie civil sont en passe d’être affectés aux sous-contractants. Quant à l’achat et à la libération des terrains le long du parcours, nous sommes à 50 % de ce que nous devons faire », indique Khalid Khairane, qui doit interagir avec une vingtaine de sociétés contractantes.
Quels seront les prix des billets du TGV marocain ? Les différentes catégories de voyageurs ? Le système informatique pour gérer les réservations ? Telles sont les questions auxquelles doit répondre « Nous étudions les motivations Hayat Boudhan, responet les freins au voyage des sable de la préparation Marocains comme des touristes. » de l’offre commerciale. Cette férue de marketing et Lyon. Il faudra compter à peu près de 44 ans, diplômée de l’Institut supéla même chose [15 dirhams de hausse, rieur de commerce et d’administration NDLR] entre Tanger et Casablanca », des entreprises (Iscae) de Casablanca, planche sur la meilleure façon d’obtenir confiait-il à Jeune Afrique début 2010. un « volume juteux », le Saint-Graal Hayat Boudhan doit maintenant concrétiser cette promesse. ● du yield management – un système de
EN CHIFFRES COÛT 1,78 milliard d’euros (première tranche de 200 km)
TRAFIC Objectif de 6 millions de passagers par an surTanger-Casablanca
MATÉRIEL 14 rames
PERFORMANCE Vitesse maximale de 350 km/h, vitesse commerciale de 320 km/h
INFRASTRUCTURES 159 ponts, 7 viaducs
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aroc Export est un outil de réflexion et de Marketing, dont l’objectif est l’internationalisation des entreprises marocaines et la promotion de son offre exportable. Il met à disposition des exportateurs des données sur les marchés mondiaux afin de leur permettre une meilleure visibilité sur leurs perspectives de croissance. aroc Export encourage et accompagne les entreprises exportatrices marocaines. Sa stratégie s’articule autour de quatre principaux axes : Promotion, Executive Marketing, Communication et Mise en relation. aroc Export assure aux exportateurs une visibilité optimale et soutenue lors des différentes participations aux multiples foires et salons à l’international.
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L’OPÉRATION DE L’ANNÉE
Comment Sofiprotéol a repris Lesieur Cristal
FABIANO/SIPA
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Le groupe français a bouclé en six mois le rachat du leader marocain de l’huile de table, devançant notamment deux multinationales américaines. FRÉDÉRIC MAURY
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NE OPÉRATION rondement menée. En six mois, le holding royal SNI s’est défait d’une partie du capital de Lesieur Cristal au profit du français Sofiprotéol, propriétaire notamment de la société d’huile de table Lesieur France, pour 1,3 milliard de dirhams (environ 116 millions d’euros à la date de l’opération): une valorisation en ligne avec le cours de Lesieur Cristal sur le marché, mais un niveau jugé déjà élevé par la communauté financière. « L’opération est stratégique : Sofiprotéol entend utiliser le Maroc comme une courroie de transmission vers le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, deux zones dans lesquelles il cherche à se développer davantage depuis plusieurs années », explique Emmanuel Macron, associé-gérant chez Rothschild & Cie, qui a accompagné l’acquéreur de bout en bout. « En fait, si l’opération a été officiellement lancée début 2011, le travail avait déjà largement débuté au milieu de l’année précédente », explique-t-il. Sofiprotéol était le candidat idéal: un métier similaire, une complémentarité géographique et une
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longue expérience du monde agricole et du marketing. Le groupe français est en effet à la fois l’émanation financière du monde céréalier hexagonal et l’un des tout premiers vendeurs d’huile de table en Europe. Il avait l’avantage de bien connaître sa cible: Sofiprotéol et Lesieur Cristal étaient associés depuis plusieurs années dans Lesieur Tunisie. « En fait, bien avant la décision de la SNI
de céder une partie de ses titres, Sofiprotéol avait déjà tenté des approches », explique un fin connaisseur du dossier. La SNI aurait pu lui vendre ses parts de gré à gré… Mais elle entendait à la fois trouver un partenaire industriel et bouð LA BANQUE cler une belle opéLAZARD a mené ration financière. l’opération de « Ce n’est pas un bout en bout pour le compte hasard si les documents ont été rédide la SNI. gés en anglais », explique ce même conseiller. D’après nos informations, le saoudien Savola, déjà présent dans les huiles au Maroc, mais aussi les américains Cargill et Bunge, ont regardé de près le dossier. Les deux derniers au moins ont fait une proposition financière. « Ce fut une opération exemplaire de ce que peut être une fusion-acquisition au Maroc, répondant en tout point aux standards internationaux. L’appel d’offres a été organisé de manière cadrée et professionnelle », confie Alain Malek, avocat chez Norton Rose, conseil juridique de Sofiprotéol. Aux manettes : la banque d’affaires Lazard, qui conseillait déjà la SNI dans sa fusion avec l’ONA en 2010, et qui l’a aidée à mettre en place son nouveau positionnement de holding de participations. Juridiquement initiée dans les premières semaines de 2011, la cession des 41 % du capital a été annoncée en juillet, mais de nombreuses autres étapes ont eu lieu par la suite: autorisations officielles, soumission aux autorités de la concurrence en attendant la mise sur le marché des 35 % que détient encore la SNI au capital. Sofiprotéol a prévu de fédérer à ses côtés un groupe d’institutionnels marocains tenus par un pacte d’actionnaires. Les banquiers d’affaires travaillent encore âprement sur ce point. L’objectif, ensuite, sera de redresser les comptes de l’entreprise, affectés par les mouvements des prix des matières premières, et de la développer… au sud du Sahara ? ● LES 500 • ÉDITION 2012
ONS ABID
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Vue depuis l’hôtel quatre étoiles TUNISIA PALACE (chaîne Golden Yasmin, groupe Boussarsar), à Tunis.
Tunisie Sortir du tout-balnéaire Que font les grands groupes face à la crise qui touche le tourisme ? Sans attendre que le nouveau gouvernement prenne des décisions à ce sujet, les opérateurs hôteliers repensent leur offre. FRIDA DAHMANI, à Tunis
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discussion réelle et franche entre eux et nous?Pourquoilescompagniesaériennes nationalessont-ellessubventionnées?Les hôteliers aussi sont en crise… » Généralement dépendants des touropérateurs, les groupes touristiques ont une marge de manœuvre limitée par un niveau élevé d’endettement, atteignant
Le « contre-coût » de la révolution Nombre de touristes – 38,9 % Nuitées – 46,3 % Recettes touristiques – 43,4 % Unités hôtelières fermées 24 Tourisme local – 46,2 %
SOURCE : ONTT, OCTOBRE 2011
L
es plus gros acteurs du tourisme tunisien, qui gèrent une grande partie des 171000 lits que compte le pays, réagissent différemment face à une conjoncture difficile. L’un des leaders, Yadis Holding, a converti la crise en défi ; grâce à deux ouvertures d’établissement et à autant de réouvertures prévuesd’iciàmars2012,ildevientlequatrième opérateur hôtelier tunisien, avec huit unités et une capacité de 3 600 lits. Malgré une chute de 45 % de son chiffre d’affaires sur le premier trimestre 2011, ce conglomérat de sociétés hôtelières et d’agences de voyages (Traveltodo) envisage d’entrer à la Bourse de Tunis et a augmenté son capital de 300 000 à 1,65milliond’euros.Néanmoins,sonPDG, Jalel Bouricha, s’interroge : « Pourquoi l’État soutient-il encore les tour-opérateurs pour leurs campagnes promotionnelles, alors qu’il n’y a jamais eu de
1,85 milliard d’euros. Depuis le début de l’année 2011 et le Printemps arabe, les temps sont encore plus difficiles. Ainsi, le groupe Boussarsar (hôtels Golden Yasmin) a dû réduire la voilure et céder le management de Tunisie Voyages au tour-opérateur britannique TUI Travel, son principal actionnaire. Le groupe Tunisian Travel Service (TTS), dont le chiffre d’affaires 2010 s’élève à 404 millions de dollars (305 millions d’euros), est quant à lui desservi par un positionnement essentiellement balnéaire ; il subit doublement la crise, qui affecte aussi bien ses prestations d’hébergement que ses services aériens. PASSAGE DE FLAMBEAU. Dans ce
contexte, on observe quelques changements à la tête des groupes touristiques. Ainsi, depuis octobre 2010, Néji Mhiri, fondateur du groupe El Mouradi – propriétaire notamment de l’hôtel Africa, au cœur de Tunis, qui continue de faire le plein grâce au tourisme d’affaires –, a amorcé une passation de pouvoir à ses fils. Un chemin emprunté aussi par Aziz Miled (TTS) et Adel Boussarsar (Golden Yasmin), qui ont passé le flambeau à leurs enfants. Ce rajeunissement des dirigeants permettra-t-il de donner un LES 500 • ÉDITION 2012
Maghreb Moyen-Orient nouveau souffle à un tourisme qui se résume trop souvent à de simples offres d’hébergement, oubliant l’éventail de prestations possibles dans un pays à la richesse culturelle importante ? « À l’heure de la mondialisation, la Tunisie est restée refermée sur sa presqu’île, lâche Jalel Bouricha. Le monde a changé et nous n’avons pas
Nos services sont restés médiocres. Peu d’hôteliers ont fait honneur au métier. Les vrais professionnels manquent. » Mehdi Allani, directeur du Sultan, à Hammamet, s’emporte aussi : « Les hôtels vides ne sont pas uniquement imputables à un manque d’agressivité commerciale. C’est toute la chaîne, après des années de fonctionnement à l’envers, qui coince. Beaucoup d’hôteliers subissent, « Nous nous réorientons vers restent tributaires des des projets respectueux de tour-opérateurs et n’ont, l’environnement et des hommes. » au fond, rien à vendre si ce n’est des produits ADEL BOUSSARSAR, président du groupe Boussarsar sans concept. Une prise su évoluer. Nous n’avons pas su diveren main du développement touristique sifier nos réseaux de commercialisation est nécessaire, mais souvent la volonté et mieux connaître nos marchés. Les se heurte au manque de moyens. » hôteliers tunisiens et leur administration doivent profiter de la révolution pour APPROCHE DURABLE. Ici et là, des idées changer leurs méthodes de travail, pour germent toutefois. En 2006, Yadis a été la première chaîne hôtelière en Tunisie à devenir plus professionnels, se remettre à niveau, investir dans leur personnel. Ils signer le Pacte mondial des Nations unies doivent se restructurer financièrement. et, ce faisant, à s’engager sur dix principes Pendant des années, rien n’a été fait. universelstouchantlesdroitsdel’homme,
les normes du travail, l’environnement et la lutte contre la corruption. Le modèle de croissance du groupe permet de créer des liens plus étroits et plus durables avec le terroir environnant, son patrimoine naturel et les communautés qui accueillent ses hôtels. « Les crises et les événements mondiaux ont changé l’approche du produit touristique, affirme de son côté Adel Boussarsar. L’implantation régionale est essentielle au développement durable. La pérennité du tourisme passe par l’exploration et l’exploitation de niches de produits. Nous avions déjà cette priorité en opérant dans le tourisme saharien. Aujourd’hui,nousnousorientonsversdes projets respectueux de l’environnement et des hommes. » Ce repositionnement progressif est d’autant plus nécessaire que les touropérateurs se font plus puissants. En juillet 2011, TUI Travel a davantage assombri les perspectives, en annonçant la fusion de l’ensemble de ses filiales françaises, dont Nouvelles Frontières et Marmara. Ce regroupement, qui pèse 1,8 milliard
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Maghreb Moyen-Orient
NICOLAS FAUQUÉ
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Campement de luxe YADIS KSAR GHILANE, dans le sud du pays.
d’euros de chiffre d’affaires, permettra de réaliser des économies d’échelle, de créer des synergies communes, de consolider les positions des voyagistes. Et donc de renforcer leur pouvoir de négociation en défaveur des hôteliers, des agences de voyages réceptives et des compagnies aériennes tunisiennes, qui risquent de devoir baisser encore leurs tarifs… REFONTE DU SECTEUR. Face à la crise,
certains hôteliers ont fermé boutique en attendant des jours meilleurs. D’autres tentent des opérations séduction en direction de la clientèle locale, avec des
actions ponctuelles comme le barbecue de l’aïd ou des aménagements spéciaux pour le ramadan. Les plus chanceux s’en tirent. Nabil Sinaoui, directeur du Regency, à Gammarth, « Tout se jouera en fonction affirme que cela tient au posides signaux émis par tionnement du produit : « Le le gouvernement. » tourisme d’affaires va bien et c’est un bon indicateur quant NABIL SINAOUI, directeur de l’hôtel Regency aux perspectives de l’économie du pays. Mais actuellement, il faut arabe,nepeutprendreencomptel’impact prendre son mal en patience et attendre que l’événement a eu sur le marché eurodébut 2012 pour engager des actions. Tout péen. Certains préfèrent donc chercher se jouera en fonction des signaux émis de nouveaux marchés émetteurs… en par le nouveau gouvernement, sachant Asie et dans les pays de l’Est. ●
Hôtels halal, la fausse bonne idée Selon le parti Ennahdha, cette forme de tourisme peut encourager la venue des clients du Golfe. Les professionnels en doutent.
A
u programme du parti islamiste modéré Ennahdha, vainqueur des élections d’octobre 2011, la promotion du tourisme halal laisse perplexes les professionnels du secteur. En fait de développement, cette labellisation n’apporterait, selon eux, que des restrictions basées sur ce qui est illicite dans l’islam. Mehdi Allani, directeur de l’hôtel Le Sultan, à Hammamet, considère que « c’est totalement utopique » : « Éliminer la vente d’alcool et créer une piscine destinée aux hommes et une autre aux femmes, ce sont des éléments bien minces pour établir un business plan. La rentabilité de ce type de projet JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
que la crise mondiale et les révolutions arabes ont mis en difficulté des marchés concurrents comme la Grèce et l’Égypte. » Pourletourismetunisien,lesproblèmes à affronter sont de natures si diverses que la refonte du secteur semble une gageure. Le rôle de l’État est essentiel, aussi bien dans les mesures prises que dans l’engagement à long terme d’une politique bien définie. « Des décisions doivent être prises de manière transversale. Le tourisme implique différents pans de l’économie et doit travailler en synergie avec les régions et les ministères », affirme un ancien hôtelier. Mais le secteur se demande s’il pourra sauver la prochaine saison. Sans stratégie claire d’un gouvernement à majorité islamiste, il est question de relancer le plan concocté par le cabinet Roland Berger, en 2010, avec pour objectif 10 millions de visiteurs en 2014 et un chiffre d’affaires de 2,8 milliards d’euros. Cependant pour les professionnels, ce programme, élaboré avant le Printemps
est impossible. D’ailleurs, cela contredit le principe du tourisme qui exige toujours plus de loisirs et de divertissements. À qui destine-t-on ce produit ? Il ne faut pas se leurrer : la clientèle du Golfe est friande de destinations où l’industrie du loisir décline une véritable offre. En Turquie, souvent donnée comme exemple, moins de trois unités ont tenté l’expérience halal, sans grand succès. » GHETTOÏSATION. Pour sa part, Wahid
Brahim, ex-directeur de l’Office national du tourisme tunisien, alerte : « Le tourisme halal est une vision de l’esprit dont la généralisation est dangereuse.
Elle risque de compromettre l’attractivité d’un secteur qui tire le plus clair de ses recettes d’une clientèle européenne, et même arabe, qui s’accommoderait mal de contraintes qui bousculent ses habitudes de consommation et sa liberté tout court. Vouloir créer des hôtels halal et des hôtels haram, c’est une manière pour les autorités de contrôler et désigner d’une manière visible et infaillible la « moralité » des uns et l’« immoralité » des autres. C’est aggraver la ghettoïsation de l’hôtellerie et du tourisme en limitant, par cette distinction implicite, l’accès des autochtones. La logique du halal mènerait vers d’autres interdits tels que les casinos, les boîtes de nuit, les spectacles en tout genre, la mixité dans les lieux publics. Pour finir, on passerait d’une offre « tout inclus » à la logique du « tout exclu ». La pratique halal, si elle venait à s’appliquer, sonnerait l’hallali du tourisme tunisien. » ● F.D. LES 500 • ÉDITION 2012
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NOUVEAUX ENTRANTS
Maroc Saham change de dimension Le holding a réalisé deux belles opérations en 2010 : l’introduction en Bourse de CNIA Saada et la reprise de l’assureur panafricain Colina. Récompense : il pointe directement au 209e rang de notre palmarès.
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
FRÉDÉRIC MAURY
A
U MAROC, Moulay Hafid Elalamy a clairement la cote. À son actif en 2010, deux opérations très réussies : l’introduction de l’assureur CNIA Saada à la Bourse de Casablanca, et la reprise de la totalité du capital de Colina, groupe d’assurances ouest-africain basé en Côte d’Ivoire. Les deux événements, annoncés à quelques semaines d’intervalle seulement, ont donné au très efficace homme d’affaires chérifien, patron de Saham Holding, une nouvelle dimension : moderne et africaine.
CNIA Saada, numéro trois du marché marocain des assurances – et le premier indépendant –, a ainsi été bâti, structuré, modernisé par Moulay Hafid Elalamy et ses équipes – avec, en premier lieu, Ghita Lhalou, directrice générale –, avant d’être introduit en Bourse. Quant à la reprise de Colina, elle a donné à Elalamy – ou lui donnera prochainement – une envergure continentale, à l’image de quelques rares chefs d’entreprise marocains comme Othman JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Benjelloun, patron du groupe bancaire BMCE. Colina est en effet le numéro deux de l’assurance en Afrique subsaharienne francophone et ambitionne de se développer dans le reste du continent.Très apprécié des financiers, Saham vient de boucler une importante levée de fonds à cet effet. Parmi les investisseurs, la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) a apporté une centaine de millions de dollars à Saham Finance, le sous-holding du groupe dévolu au secteur financier. Récompense pour le groupe marocain né en 1995 : il entre dans le classement des 500 premières entreprises
En bref Rang dans les 500 209e Activité Holding Nationalité Marocaine Date de création 1995 Actionnaire principal Moulay Hafid Elalamy Chiffre d’affaires 2010 625 millions de dollars
africaines. Et à pas à n’importe quelle place : avec 625 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2010 (472 millions d’euros), en progression de 40,8 % par rapport à 2009, Saham débarque directement au 209e rang de notre classement général et au 55e du palmarès Afrique du Nord. Sa principale particularité: être un groupe qui évolue vite et où les échecs sont rares. Parmi ces derniers, citons tout de même son aventure dans la distribution : les enseignes créées dans le domaine de l’habillement (Bigdil notamment), pas assez rentables et trop petites sur un marché où la taille reste un élément clé, viennent d’ailleurs d’être cédées. Les deux principales réussites du groupe à ce jour se nomment Phone Assistance, spécialisé dans les centres d’appels offshore et employant plus de 4 000 personnes, et CNIA Saada. Mais ð Siège de Saham, structuré en CNIA SAADA, à Casablanca. quatre pôles (finance, offshore, santé, participations financières), possède d’autres fleurons comme Isaaf Assistance, leader marocain de l’assistance, ou encore la société de crédit à la consommation Taslif. Une aventure globalement rentable. À lui seul, CNIA Saada a ainsi rapporté une quinzaine de millions de dollars à son actionnaire de contrôle en 2010. Mais Saham n’est pas du genre à s’endormir. Le holding de tête, léger puisqu’il regroupe une vingtaine de personnes seulement, reste en permanence en quête de nouvelles opportunités de développement, le maître mot de la maison étant « entrepreneuriat ». Saham Pharma a ainsi récemment vu le jour, à la suite du rachat d’une usine appartenant au groupe GlaxoSmithKline et située près de Rabat. Une autre société a été créée dans le domaine de l’externalisation de services d’assurance et d’assistance : BPO Insurance. Disposant souvent d’un coup d’avance, Moulay Hafid Elalamy est attendu partout. Il faut dire que le patron dispose d’une belle réputation de raider disp à l’affût des opportunités : de quoi contenter ses partenaires financiers… et inquiéter ses concurrents. ● LES 500 • ÉDITION 2012
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Et les autres…
Ì LE TEMPS D’ALGÉRIE et WAKT EL DJAZAÏR sont aux mains du groupe. OMAR SEFOUANE POUR J.A.
Algérie L’empire des frères Haddad Entreprise familiale de BTP il y a quinze ans, ETRHB s’est diversifié dans les médias, le tourisme, le sport… AHMED BEY, à Alger
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N CINQ ANS, ETRHB Haddad a connu une croissance quasi exponentielle. Son chiffre d’affaires est passé de 136 millions de dollars en 2006 à 517,9 millions de dollars (390,8 millions d’euros) en 2010. Une réussite qui a hissé l’entreprise des frères Haddad au rang de premier opérateur d’Algérie dans les BTP. En fait, le groupe a su profiter de la commande publique en matière d’infrastructures. Routes, ponts, tunnels, stades, tramways, barrages… ETRHB est présent partout. En 2009, pour faire face à un important carnet de commandes, le groupe décide de lancer un emprunt obligataire destiné exclusivement aux investisseurs institutionnels. L’opération a permis de lever 60 millions d’euros. Mais voilà, 2011 s’achève sur un échec. ETRHB a perdu le projet de la réalisation de la Grande mosquée d’Alger. L’offre financière de 1,3 milliard d’euros proposée dans le cadre d’un groupement avec le géant espagnol FCC n’a pas été retenue. La commission des marchés a opté pour le chinois CSCEC. Souvent comparé à Francis Bouygues, magnat français des BTP et de l’audiovisuel, Ali Haddad, le fondateur du groupe, a engagé un programme de diversification des activités. Une réorganisation qui lui permet aujourd’hui LES 500 • ÉDITION 2012
En bref Rang dans les 500 247e Activité BTP Nationalité Algérienne Date de création 1995 Actionnaire Famille Haddad Chiffre d’affaires 2010 517,9 millions de dollars
d’être le numéro un dans le commerce des produits bitumeux en Algérie, ou encore de lancer des projets touristiques d’envergure dans certaines régions du pays. Les Haddad ont aussi investi le monde des médias à travers le quotidien LeTemps d’Algérie et sa version arabophone Wakt el Djazaïr. Actuellement, ils attendent la promulgation de la loi sur l’audiovisuel pour créer leur projet de télévision. Après l’industrie, le tourisme et les médias, le groupe a investi dans le football: en 2010, Ali Haddad a acquis 67 % du capital de l’Union sportive de la Médina d’Alger. Un bémol cependant. Entreprise incontournable en Algérie, ETRHB est quasiment absent à l’étranger. Outre sa compétence technique, il dispose pourtant de moyens financiers conséquents : en témoignent, notamment, les gains de 59,2 millions de dollars engrangés en 2010. Nul doute que les Haddad en profiteront pour se déployer sans tarder à l’international. ●
NOTRE TOP 500 accueille 20 nouvelles entreprises d’Afrique du Nord, dont quelques poids lourds. Parmi ces derniers, Ynna (116e rang), holding du groupe marocain Chaâbi, actif essentiellement dans les BTP, l’industrie et la distribution, affiche un chiffre d’affaires 2010 d’1,2 milliard de dollars (905 millions d’euros). Bien plus loin dans notre palmarès, l’entrée de Mauritanian Copper Mines (MCM, 406e) n’en est pas moins un événement. D’abord parce que rares sont les entreprises mauritaniennes à figurer dans les 500. Ensuite parce que MCM est déjà un géant, avec 265,3 millions de dollars de revenus et près de 110 millions de dollars de bénéfices. Détenu par First Quantum, MCM gère et exploite la mine d’or et de cuivre de Guelb Moghrein. Il emploie 1 200 personnes. Pas moins de sept entreprises égyptiennes intègrent aussi les 500, dont deux par voie d’introduction en Bourse. En 2010, le constructeur immobilier Amer Group (407e) et la société agroalimentaire Juhayna (355e) ont rejoint la Bourse du Caire, faisant au passage toute la lumière sur leurs comptes financiers. Un événement en soi, puisque aucune cotation n’avait eu lieu sur cette place depuis 2008. À noter que la Libye est le seul pays de la zone à ne pas ajouter une nouvelle entreprise à notre classement. La raison est connue : l’absence totale de transparence sous le régime de Kaddafi. Gageons d’ailleurs qu’à Tripoli, comme à Tunis et au Caire, les changements de régime pousseront les entreprises locales à adopter des standards modernes de communication financière. ● F.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
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Ceux qui font bouger l’Afrique Alors que les monopoles, publics ou privés, restent dominants, que business et politique vont souvent de pair, des chefs d’entreprise tentent de faire souffler un vent de liberté sur la scène économique.
Esprit de compétition
Par Frédéric Maury Les 500 • édition 2012
pétrole
Aidan Heavey et Wale Tinubu
duel au sommet
Télécoms au Kenya : Manoj Kohli vs Robert Collymore
algérie
Issad Rebrab et les autres jeune afrique horS-Série n o 29
Zia Soleil
prélude
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Prélude Frédéric Maury
Esprit de compétition
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our le capitalisme africain, l’effondrement des régimes Ben ali et moubarak est un signe d’espoir. Des trabelsi aux materi, en tunisie, en passant par le magnat égyptien de l’acier ahmed ezz, le coup de balai économique qui a accompagné le printemps arabe aura été salutaire sur un point : il a mis fin à la prédation. Qu’il prenne la forme de la menace pure et simple ou de l’autocensure face au pouvoir, ce phénomène, malheureusement, continue un peu partout en afrique. et il serait bien difficile de nommer un pays du continent où il n’a pas cours. « au maroc, nous avons nos propres trabelsi ! » le constat – cinglant – fait par l’un des plus importants patrons du royaume chérifien, miloud chaâbi, souligne ô combien le mélange des genres entre affaires et politique reste un vif sujet d’inquiétude pour les entrepreneurs du continent. Dans beaucoup de pays africains, il reste difficile de trouver un homme d’affaires, puissant ou émergent, qui n’ait pas réussi en partie grâce à ses accointances politiques. La liste des plus riches entrepreneurs africains publiée récemment par le magazine Forbes contient ainsi un certain nombre de tycoons nigérians ou sud-africains qui doivent en grande partie leur succès aux faveurs et aux protections dont ils ont longtemps bénéficié. mais au moins, dans ces pays, un capitalisme africain a-t-il émergé. Dans d’autres, c’est le désert. « il n’y a pas de volonté politique pour encourager l’émergence de groupes industriels privés puissants », tranche ainsi un observateur algérien devant l’extrême rareté des grands noms du capitalisme local.
Heureusement, les choses changent. « le jour où les chefs d’entreprise arrêteront de prévoir leur futur et de fixer leurs ambitions en fonction des élections, nous aurons fait un pas immense. » l’espoir émis par un homme d’affaires tunisien, un « quadra », révèle les aspirations d’une nouvelle génération d’entrepreneurs prêts à en découdre à la fois contre les « protégés », mais aussi contre les monopoles en tout genre, afin d’insuffler en afrique un vent de compétition. Tunisiens, Ivoiriens, Sénégalais, marocains, maliens, sud-africains mais aussi australiens ou indiens, ils sont quelques-uns – présentés dans les pages qui suivent – à porter la concurrence – légale – à son firmament. certains sont partis de rien. D’autres non. certains ont même été protégés chez eux avant de venir livrer bataille à l’étranger. preuve que tout n’est pas si simple dans le capitalisme africain. les politiques, en tout cas, ont un rôle décisif à jouer pour favoriser ces « compétiteurs », en fixant des règles du jeu équitables, applicables à tous et stables dans le temps. sont-ils nombreux à l’avoir compris ? « il est difficile de nommer des politiques africains qui soient réellement libéraux », souligne un économiste du continent. parmi les rares exemples : les différents ministres et responsables économiques rwandais, quelques dirigeants ougandais, un ou deux ministres sudafricains comme trevor manuel, et la nouvelle équipe économique en poste à lagos. c’est peu. mais sans attendre cette révolution des esprits, de nombreux hommes d’affaires se sont tout de même lancés dans l’aventure entrepreneuriale et son corollaire : la compétition. l
Une nouvelle génération d’hommes d’affaires est déterminée à porter la concurrence – légale – à son firmament.
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Ils se sont faits tout seuls
Panorama des entrepreneurs, venus d’Afrique ou d’ailleurs, qui dopent l’économie du continent. Portraits réalisés par
AHmed Bey, FrIdA dAHmAnI, SéBASTIen dumoulIn, FrédérIc mAury
Aidan Heavey Président de Tullow Oil À 58 ans, cet IrlandaIs est à la tête de tullow Oil, une des plus étonnantes réussites dans le domaine pétrolier africain. anciencontrôleurdegestiondelacompagnie aérienne aer lingus, il ne connaît rien à l’afrique ni au pétrole lorsqu’il reprend, en 1985, une entreprise familiale qui gère des navires pétroliers à tullow, au sud-ouest de dublin, et la lance dans l’exploration sur ses propres deniers. Il obtient sa première licence au sénégal en 1986. Vingt-cinq ans plus tard, tullow Oil pèse 13 milliards d’euros. en exploitant les réserves trop petites pour intéresser les majors, l’entreprise s’est hissée dans la cour
Wale Tinubu PDG d’Oando Il cOnsacre BeaUcOUP de sOn teMPs à parcourir le monde: représentant des Young Global leaders auForuméconomiquemondialdedavos (suisse) en 2007, coprésident du Forum jeune afrique hors-série n o 29
et
Tolu ogunleSI
des grands. Pendant les quinze premières années, la compagnie se développe lentement, avant de faire un grand saut en l’an 2000 avec le rachat des activités gazières de BP en mer du nord puis, en 2004, en reprenant le sud-africain energy africa, qui lui apporte ses réserves prouvées de 60 millions de barils. surtout, en 2007, la plus belle découverte du groupe décuple ses ambitions. le champ ghanéen Jubilee, dont tullow Oil détient 50 %, contient 1 milliard de barils potentiels. débutée fin 2010, la production atteint aujourd’hui 85 000 barils par jour. le groupe compte 1 400 salariés et travaille dans 22 pays. Mais c’est l’afrique, avec 58 licences dans quinze pays, qui représente les deux tiers de sa production – notamment au Ghana, au Gabon et en Guinée équatoriale – et la quasi-totalité de ses réserves de 1,4 milliard de barils. Un potentiel qui suscite toutes les convoitises : en 2011, tullow Oil a annoncé la cession des deux tiers de ses parts en Ouganda au français total et au chinois cnooc. le prix : 2,1 milliards d’euros. l Tullow oil
AkinTunde Akinleye/ReuTeRs
économique mondial sur l’afrique du cap (afrique du sud) en 2011… derrière sa réputation de chef d’entreprise influent, le succès impressionnant d’Oando, que Wale tinubu a transformé d’une simple société de négoce en un géant pétrolier intégré affichant 2,5 milliards de dollars (1,9 milliard d’euros) de chiffre d’affaires en 2010, six filiales
et un listing à la Bourse de Johannesburg. au milieu des années 1990, Wale tinubu a abandonné une carrière d’avocat pour entrer dans le monde risqué, mais lucratif, du pétrole, en créant Ocean & Oil. en 2000, il met la main sur Unipetrol, une des plus grandes entreprises de distribution d’essence du nigeria, puis acquiert deux ans plus tard une participation majoritaire dans la filiale locale de l’italien agip. les deux sociétés ont fusionné pour créer Oando, devenu le premier détaillant de produits pétroliers au nigeria. aujourd’hui, les projets sont multiples. Gas Oando & Power investit des centaines de millions de dollars pour construire ce qui sera le plus grand réseau de gazoducs en afrique subsaharienne. Une raffinerie est également en construction à lagos. Mais l’objectif principal de Wale tinubu est de répliquer sa domination de la distribution à l’exploration et la production d’or noir, en extrayant 100 000 barils par jour d’ici à 2013. le « roi du pétrole africain » ne fait que commencer. « Je suis loin d’être satisfait, nous avons seulement gratté la surface », déclarait-il en 2010 à la chaîne américaine cnn. l Les 500 • édition 2012
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Mathieu Kadio-Morokro PCA de Petro Ivoire
olivier par J.a.
Avec 83 millions de dollArs (63 millions d’euros) de chiffre d’affaires et 1,2 million de dollars de bénéfices, Petro ivoire s’est solidement installé dans la distribution d’essence et de gaz en côte d’ivoire. Quelque 28 stations en activité, un objectif de 35 d’ici à deux ans, environ 15 % de part de marché… Face aux majors Total, shell et oil libya, mathieu Kadio-morokro, fondateur de l’entreprise en 1994, et son fils sébastien, aujourd’hui aux commandes, ont su imposer leur marque « africaine » dans le secteur. Après une cotation sur le marché libre parisien depuis septembre 2011, l’objectif est désormais d’étendre les activités dans toute la sous-région. l
Conquérants nigérians Les majors abandonnent l’onshore ? Tant mieux ! Des juniors locales en profitent pour s’engouffrer dans la brèche.
Michael loccisano/aFp
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hangement de cap dans le pétrole et le gaz nigérians. Le marché, historiquement tenu par quelques multinationales, de Shell à Total, voit aujourd’hui l’émergence de plusieurs explorateurs pétroliers locaux. Leurs noms ? Afren, Conoil, Seven Energy, Seplat ou encore Oando. En levant massivement des fonds en Bourse ou auprès d’investisseurs financiers, ces nouveaux acteurs profitent de la mutation stratégique des majors, qui délaissent peu à peu l’onshore nigérian – notamment en raison de l’instabilité de la zone du delta du Niger – pour se concentrer sur la production au large. Sous la houlette de ses cofondateurs Egbert Imomoh et Osman Shahenshah, Afren a ainsi acquis en 2010, pour 140 millions d’euros, un puits détenu par des majors. La même année, Seplat s’est quant à lui offert 45 % de plusieurs puits, pour 280 millions d’euros. Ses dirigeants, dont le fondateur Ambrosie Bryant Chukwueloka Orjiako et l’actuel patron Augustine Ojunekwu Avuru, sont soutenus par leur nouvel actionnaire de référence, le français Maurel & Prom. De son côté, Seven Energy, dirigé par Kolawole Aluko, entend s’imposer dans le gaz, un domaine encore sousexploité. Cette émergence d’acteurs locaux ne devrait pas cesser : une réforme majeure au Nigeria, le Petroleum Industry Bill, doit en effet favoriser les sociétés locales. l t EgbErt Imomoh, cofondateur d’Afren. Les 500 • éDition 2012
elise Fitte-Duval pour J.a.
Moctar sarr
Patron d’Eydon Petroleum dePuisPlusd’unedécennie, c’est l’un de ses chevaux de bataille : introduire un peu de compétition dans un marché de la distribution de carburants dominé par les multinationales, Total en tête. Pour cet ancien de shell, la réussite s’est tout d’abord nommée elton oil : fondée en 2000, la société a pris environ 10 % du marché sénégalais, avant de s’étendre à d’autres pays de la sous-région. moctar sarr, cofondateur et deuxième actionnaire, quitte l’aventure et crée en 2007 eydon Petroleum.ceréseaudisposeaujourd’hui de six points de vente. l Jeune aFrique hors-série n o 29
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CHRIS RATCLIFFE/BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES
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LES ALCHIMISTES DE RANDGOLD RESOURCES En dix ans, le Sud-Africain Mark Bristow a rendu sa société incontournable. Un succès qui doit beaucoup aux mines ouest-africaines, que supervisent Mahamadou Samaké et Samba Touré.
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aventure de Randgold Resources, un des gros exploitants de mines d’or en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, commence officiellement en 1995, lorsque la société est créée. Elle remonte en fait à beaucoup plus loin, puisqu’elle est le fruit d’une restructuration de Randgold & Exploration, elle-même héritière de Rand Mines, une compagnie sud-africaine née à la fin du XIXe siècle. À ses débuts, l’entité n’a que quelques petites mines dans son portefeuille. Le tournant a lieu en 2000 avec la découverte de la mine d’or de Morila, à 280 km au sud-est de Bamako. Ce gisement, l’un des plus riches du Mali avec 212 tonnes d’or sous terre, a été mis au jour par Mark Bristow (photo), actuel PDG, et ses équipes. Ce géologue de formation est convaincu que Morila fera de sa société un acteur de poids. À l’époque, le prix de l’or est au plus bas, mais peu importe, Randgold investit massivement: 115 millions de dollars (environ 120 millions d’euros à l’époque). Dix ans plus tard, à 52 ans, Mark Bristow dirige un groupe devenu incontournable. Il emploie plus de 7000 personnes,
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a extrait douze tonnes d’or du sol africain en 2010 et réalisé 120 millions de dollars (90,5 millions d’euros) de profits, pour un chiffre d’affaires de 485 millions de dollars. Certes, la hausse ininterrompue du prix de l’or depuis onze ans a aidé. Rien qu’en 2010, il a bondi de 32 %, avant d’atteindre de nouveaux records en 2011. La crise économique mondiale conforte en effet le métal précieux dans son statut de valeur refuge. Mais c’est surtout l’expansion des mines de Randgold qui explique cette croissance effrénée, particulièrement dans l’Ouest africain, secteur clé où Mahamadou Samaké et SambaTouré occupent respectivement les postes de directeur général et directeur opérationnel. Les équipes internes de l’entreprise comptent 70 géologues qui analysent relevés topographiques et anomalies électromagnétiques pour déceler les mines d’or. Ce qui leur a réussi à de nombreuses reprises en dix ans. Les mines ainsi découvertes, sans pour autant atteindre la taille de Morila (dont Randgold détient 40 %, à égalité avec AngloGold Ashanti, le reste revenant
à l’État malien), n’en sont pas moins des découvertes de taille. Le complexe minier de Loulo, dans l’ouest du Mali, est entré en service en 2005. Propriété de Randgold à 80 %, il comprend trois mines à ciel ouvert et deux souterraines, et contient 184 t d’or. Puis la découverte et la mise en service du gisement deTongon, dans le nord de la Côte d’Ivoire, officiellement inauguré par le président Alassane Ouattara en octobre 2011 – un an après avoir coulé son premier lingot malgré le contexte politique troublé –, viennent ajouter au portefeuille de Randgold les 113 t d’or de ses entrailles. Et ce n’est pas fini. Dans les prochaines années, la mine de Massawa, dans l’est du Sénégal, entrera également en service, ajoutant ses propres 85 t. Enfin, le gisement de Kibali, en RD Congo, dont Randgold détient 45 % (à nouveau à égalité avec AngloGold Ashanti), pourrait être la plus grande mine d’or du continent, hors Afrique du Sud: il commencera à produire en 2013. En dix ans, Mark Bristow, Mahamadou Samaké et SambaTouré auront transformé tout ce qu’ils ont touché en or. ● LES 500 • ÉDITION 2012
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Gervais Koffi Djondo PCA d’Asky Airlines ANCIEN MINISTRE TOGOLAIS, cofondateur de la plus grande banque panafricaine, Ecobank, Gervais Koffi Djondo est aussi l’homme qui a porté Asky Airlines sur les fonts baptismaux. Après moins de deux ans, le succès est au rendez-vous : la nouvelle compagnie ouest-africaine a transporté plus de 250 000 passagers, avec un taux de remplissage proche de 75 %. Elle s’est développée rapidement, avec, déjà, une vingtaine de pays desservis, en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Gervais Koffi Djondo a donc réussi sa première mission. Désormais l’objectif est clair : parachever le réseau régional, notamment en parvenant à prendre pied à Dakar, où les autorités supportent mal la concurrence potentielle faite à Senegal Airlines, avant de s’étendre à l’international. Asky Airlines parviendrait-il à réussir là où tant d’autres, d’Air Afrique à Air Sénégal, ont échoué, et à gripper un peu la domination des grandes compagnies européennes sur cette partie du continent ? ● DR
Joseph Arumemi-Ikhide PCA d’Arik Air AU COURS DU PREMIER SEMESTRE DE 2011, Arik Air a transporté 1,04 million de passagers sur son réseau de 120 vols quotidiens. En activité depuis mi-2006 après la reprise des lignes de la défunte Nigeria Airways, c’est peu de dire que la compagnie privée a créé la surprise. Leader au Nigeria, elle opère plusieurs routes régionales et dessert également New York, Londres et Johannesburg. À la manœuvre, la famille Arumemi-Ikhide. Homme d’affaires influent et prospère, le père, Joseph, a créé le transporteur. Le fils, Michael, le dirige depuis la fin 2009, après avoir monté et piloté les activités internationales d’Arik Air. Dans un ciel subsaharien plutôt déprimé, Arik Air, qui vient de devenir membre de l’Association internationale du transport aérien (Iata), semble en bonne voie pour rejoindre les quelques références continentales, de Kenya Airways à South African Airways. ●
CHASSÉ-CROISÉ DANS LE CIEL MAROCAIN Alors que la RAM perd de l’altitude, Air Arabia s’affirme comme la petite qui monte.
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ecret-défense ! avant d’en racheter une Les parts de marché autre en 2010 (Jet4You), des compagnies dans il aligne les pertes. Avec le ciel marocain sont une la hausse des cours information bien gardée : de l’or noir, l’arrivée le département des de Ryanair et d’EasyJet statistiques de l’Office a largement contribué national des aéroports à faire vaciller la RAM. (Onda) la possède, Mais la compétition mais il ne la divulgue pas, a aussi un aspect positif : tenu par des accords de entre 2004 et 2010, le confidentialité avec trafic passagers dans les transporteurs. L’enjeu les aéroports marocains est de taille : mesurer a bondi de moins de le poids des uns et 8 millions à 15,5 millions. ADEL ALI, fondateur de la compagnie Air Arabia. des autres depuis la Certaines compagnies libéralisation du ciel sont même allées plus marocain en 2004 et l’accord Open Sky avec l’Europe loin, comme Air Arabia, dirigée par le très réputé de 2006. Adel Ali. En 2009, l’entreprise a créé son propre hub Un chiffre a toutefois été avancé par plusieurs à Casablanca, le consacrant – pour l’instant – aux vols médias locaux : les compagnies à bas coût vers l’Europe, continent qu’elle connecte même représenteraient désormais 35 % du marché. La part avec quelques autres capitales d’Afrique du Nord. de marché de Royal Air Maroc (RAM) a officiellement Le succès a été immédiat, avec 77 000 passagers glissé de plus de 60 % à 47 % en 2010. Le transporteur transportés en trois mois d’activité. Mais depuis, national, dirigé depuis 2006 par Driss Benhima, impossible de connaître la part de marché de a beau avoir créé sa propre compagnie low-cost, la compagnie. Secrètement gardée. ● KAMRAN JEBREILI/AP/SIPA
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Duels Au soMMeT
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Télécoms Guerre des prix au Kenya Manoj Kohli
Robert Collymore PDG de Safaricom
L’IndIen étaIt attendu, il n’a pas déçu. À peine arrivé au Kenya, airtel a réduit ses tarifs de 7 à 3 shillings (2 centimes d’euro) la minute de communication, avant de récidiver, six mois plus tard, en descendant à 1 shilling. Le succès a d’abord été impressionnant, le nombre de souscripteurs passant de 1,8 million à 3,8 millions entre juin 2010 et mars 2011. « Pas une guerre des prix, mais des prix compétitifs », s’est justifié Manoj Kohli, patron afrique d’airtel. La suite a été moins glorieuse. en 2010, la société a enregistré une perte record de 108 millions de dollars (81,5 millions d’euros) au Kenya. et entre mars et juin 2011, 200000 clients l’ont quittée. l
dePuIs janVIeR 2011, il est le nouveau patron du leader des télécoms au Kenya (69 % de part de marché), et donc en première ligne face à l’offensive d’airtel. après avoir qualifié la guerre des prix de « moralement répréhensible », il a accusé son concurrent de mener le secteur à sa perte. safaricom a souffert, avec une part de marché en recul (80 % mi-2010), mais a tout de même gagné 1,1 million de souscripteurs et son chiffre d’affaires a continué sa progression, profitant de l’explosion de son offre de paiement mobile. Le 1er octobre 2011, Collymore a décidé de relever tous les tarifs d’appel de 1 shilling en moyenne. Preuve que la guerre est terminée ? l
Au Maroc, un clash illimité
Frank Timis
Frédéric Debord
African Minerals hassaN ouazzaNi
IL n’a Pas hésIté à se risquer en sierra Leone. en 2004, sa société y découvre le gisement de tonkolili et ses réserves d’une quinzaine de milliards de tonnes de fer. La première cargaison a quitté la mine fin 2011. avec une capacité annuelle d’une quarantaine de millions de tonnes à partir de 2016, un nouveau géant va naître. un pion de plus dans la tentative de briser l’oligopole du fer formé par Vale, Riotinto et BhP Billiton (70 % de la production mondiale). l
Inwi 7,3 MILLIons d’aBonnés, 20,2 % de part de marché: lancé en mars 2010, le dernier venu des opérateurs mobiles marocains s’est fait une place face à Maroc télécom et Méditel. avec Frédéric debord à sa tête, Inwi a introduit le tarif unique pour tous les appels en prépayé ainsi que le concept d’illimité: appels illimités vers les numéros Inwi, accès internet mobile illimité… seule déception : l’échec sur les formules d’abonnement (5 % de part de marché). l
Tom Albanese
Abdeslam Ahizoune
Rio Tinto
Maroc Télécom
huItans après l’obtention d’une concession à simandou, en Guinée, les avancées sont minces. suspecté d’avoir simplement voulu mettre la main sur un gisement de classe mondiale, Riotinto a dû verser 470 millions d’euros à Conakry et s’est engagé à développer rapidement la mine. Le coût, estimé à 7,5 milliards d’euros, comprend la construction d’un chemin de fer de 650 km et d’un port. l
JeuNe afrique hors-série N o 29
alexaNdre dupeYroN
eric taYlor/BloomBerg
Kalpesh lathigra pour J.a.
Bras de fer ouest-africain
Noor Khamis/reuters
Bharti
Directeur général d’Airtel Africa
IL est Passé par de meilleurs moments. Certes, Maroc télécom reste extrêmement rentable, avec une marge ebitda de plus de 40 %, mais sa part de marché au Maroc s’est effondrée depuis le lancement d’Inwi, de plus de 60 % à 47 %. Pour la première fois, le chiffre d’affaires a baissé. autre source d’inquiétude: les filiales africaines, qui devraient faire office de relais de croissance, tardent à jouer ce rôle. l Les 500 • éditioN 2012
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Définition et conduite de la politique monétaire
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Émission de la monnaie
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Conduite de la politique de change
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Promotion de la stabilité financière
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Gestion des réserves officielles de change
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Promotion des systèmes de paiement et de règlement
La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) est la Banque Centrale de la CEMAC, pilier de la coopération monétaire, fleuron et socle de l’intégration dans la CEMAC.
Communiqué
La BEAC est la Banque centrale commune des six États qui constituent la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale, la CEMAC : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad.
semble des pays de l’UMAC et en garantit la stabilité. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son soutien aux politiques économiques générales élaborées par les États membres. Chargée à ce titre de définir et de conduire la politique monétaire de l’UMAC, de conduire la politique de Les 22 et 23 novembre 1972, furent signés à Brazzaville au change, de gérer les réserves officielles de change des ÉtatsCongo les accords de coopération monétaire, qui portèrent membres, de veiller au bon fonctionnement des systèmes la BEAC sur les fonds baptismaux. de paiement et de promouvoir la stabilité Précieux héritage de leurs liens 1972-2012 : Quarante ans au financière, la BEAC est un organe essenhistoriques et privilégiés noués tiel de l’intégration économique en Afrique service de l’Afrique Centrale Centrale. avant les indépendances, la BEAC témoigne de la ferme volonté des États membres de poursuivre une coopération monétaire Grâce, d’une part, à l’esprit de solidarité et de discipline mutuellement bénéfique, pilier de l’intégration dans la de ses États membres et, d’autre part, à la capacité d’adapsous-région de l’Afrique Centrale. Ce, au service de leurs tation à son environnement en perpétuel mouvement, la Peuples respectifs. BEAC continue de donner satisfaction à tous les acteurs du développement économique et social des États de la La BEAC est un établissement public international afri- CEMAC. Son efficacité, son indépendance et son autorité cain régi par ses statuts, la Convention instituant l’Union sont le gage de la confiance des populations et des entreMonétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) ainsi que la prises, africaines ou internationales, en la monnaie émise Convention de coopération monétaire passée entre la par la BEAC. En effet, le franc de la Coopération FinanFrance et les États membres de l’UMAC. cière en Afrique Centrale (franc CFA) est l’une des monnaies africaines les plus stables depuis les indépendances, La BEAC émet la monnaie unique, le franc CFA, ayant du fait, en particulier, d’une politique monétaire rigoureuse cours légal et pouvoir libératoire sur le territoire de l’en- et clairvoyante.
BEAC, Banque des États de l’Afrique Centrale BP 1917, Yaoundé, Cameroun - Tél. : (+237) 22 23 40 30, Fax : (+237) 22 23 34 68 - www.beac.int
MABOUP
Banque des États de l’Afrique Centrale
Managers
niCoLas fauqué/iMaGesdetunisie.CoM
Hichem Elloumi PDG de Coficab (Groupe Elloumi) la CrisE monDialE DE l’aU tomoBilE et la révolution tunisienne n’ont eu que peu d’effets sur le Groupe Elloumi, leader de l’industrie du câble. Bien au contraire. le groupe de 7 000 employés, fondé en 1946 par taoufik Elloumi et aujourd’hui dirigé par ses enfants faouzi, Hichem et selma, gagne en compétitivité et poursuit son développement international.
En juillet 2011, Hichem Elloumi, patron de la filiale Coficab, a annoncé une progression de 35 % du chiffre d’affaires. Une « forte croissance » qui n’a pas été trop affectée par les troubles sociaux que, conséquence de la révolution, le groupe a dû résoudre. « il n’y a pas eu de conflit, mais un dialogue qui a abouti à un consensus et instauré de nouvelles relations entre l’encadrement
Slim Zeghal PDG d’Altea Packaging En six ans, il a transformé une PmE tunisienne de premier plan en leader méditerranéen – en concurrence, notamment, avec la multinationale australienne amcor. slim Zeghal a pris les commandes en 2005 de la maison familiale spécialisée dans l’emballage, rebaptisée altea Packaging, et l’a lancée à la conquête de l’afrique du nord en rachetant des sociétés locales. « nos parts de marché sont de l’ordre de 30 % en tunisie, 23 % en égypte, 5 % en algerie, 4 % au maroc et beaucoup dr
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et le personnel », précise le patron de Coficab. Depuis 2006, la firme a atteint un palier de croissance en se déployant à l’international et particulièrement en roumanie, puis au Portugal, au maroc et en égypte. face à la concurrence des multinationales implantées en tunisie, Coficab s’est concentré sur l’internationalisation de ses activités et a engagé une stratégie de proximité, géographique et technologique, afin de répondre aux exigences en termes de logistique et de développement de produits. Conformément à cet objectif, une implantation au Brésil est en cours, et Hichem Elloumi le confirme : « notre plan d’expansion internationale suit le calendrier prévu. » avec 25 % du marché euroméditerranéen, le Groupe Elloumi affichait en 2009 un chiffre d’affaires de près de 597 millions de dollars (416 millions d’euros). il consolide sa position en tunisie en créant une nouvelle unité de production qui emploie 1000 personnes à Kasserine, et en se diversifiant dans l’agroalimentaire. « l’objectif est de relever tous ensemble le défi de la croissance, de l’emploi et de l’investissement, assure Hichem Elloumi. notre groupe s’inscrit pleinementdansl’impérativedynamique de l’investissement et du développement régional. » loin des pressions politiques, le Groupe Elloumi a choisi la stratégie plutôt que l’opportunisme d’affaires. l
moins en france, car le marché est bien plus vaste, explique-t-il. nous exportons aussi au sénégal, au Cameroun, au soudan, en libye, en allemagne, en Belgique et au royaume-Uni. » De 55 millions de dollars en 2007, le chiffre d’affaires a bondi à 103,3 millions de dollars (78 millions d’euros) en 2010. Pour se développer et exporter le savoir-faire de l’entreprise et de ses 780 employés, slim Zeghal, en patron moderne, s’est appuyé sur des investisseurs financiers, dont tuninvest. De quoi opérer quelques acquisitions ciblées tout en conservant le management du groupe. Et même si 2011 devrait s’achever avec un chiffre d’affaires en baisse de 10 % en raison des difficultés économiques en tunisie et en égypte, la confiance reste entière. après tout, altea n’en est qu’au début de son aventure… l Les 500 • édition 2012
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Meïssa Ngom
EMMANUEL DAOU-BAKARY POUR J.A.
PCA de Money Express
Mossadeck Bally PDG du groupe Azalaï DANS LE PAYSAGE HÔTELIER africain, les chaînes sont rares. Il y a Accor, l’historique. Radisson, depuis peu, et demain peut-être InterContinental, qui revient dans la région via Dakar, ou encore Starwood et Marriott. Et il y a Azalaï. Le groupe ouestafricain basé au Mali, né au milieu des années 1990, possède aujourd’hui six hôtels réunis sous une même marque, de Cotonou à Bissau en passant par
Ouagadougou et Bamako. En tout, la capacité d’Azalaï s’élève à 700 chambres. Un premier pas. Pour Mossadeck Bally, ancien commerçant reconverti en promoteur d’hôtels, la réussite passe désormais par la poursuite de la conquête régionale : vers le Sénégal, le Niger, la Guinée et la Côte d’Ivoire, d’une part, mais aussi, dans un second temps, vers le Ghana ou la Mauritanie. En attendant l’Afrique centrale ? ●
LE TRANSFERT d’argent en Afrique, c’est Western Union, MoneyGram, quelques banques qui ont développé leur propre système et… Money Express. La société sénégalaise a été fondée en 2002 par Meïssa Ngom, patron du groupe Chaka, spécialisé dans l’informatique, les nouvelles technologies et les centres d’appels. Elle a pris sa place sur le marché : une présence dans 50 pays, dont 24 en Afrique, 315 millions d’euros transférés en 2010… Certes, le chiffre d’affaires reste modeste (2,3 millions d’euros en 2010). Mais Money Express, dirigé depuis 2009 par Ababacar Seck, veut grandir : son introduction sur le marché libre Euronext de la Bourse de Paris, en septembre 2011, va en tout cas dans ce sens. ●
Youssef Omaïs Patron de Patisen
DR
PRUDENCE NGOM/CHAKA
RETENEZ SON NOM: Youssef Omaïs est désormais le challengeur de l’agroalimentaire au Sénégal et même en Afrique de l’Ouest. Le fondateur de Patisen a détrôné le géant du chocolat Barry Callebaut avec sa pâte à tartiner. La PME produit aussi du bouillon en cube et de la margarine pasteurisée, tout en distribuant auprès des professionnels des produits alimentaires importés. Youssef Omaïs affirme exporter dans une vingtaine de pays et veut résolument se développer dans la sous-région, notamment avec l’aide de la Société financière internationale. La filiale de la Banque mondiale vient de lui accorder un financement de 11 millions d’euros. L’objectif – doubler le chiffre d’affaires, proche aujourd’hui de la centaine de millions de dollars – est ambitieux : les multinationales de l’agroalimentaire veillent au grain dans la région. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
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OLIVIER POUR J.A.
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Stéphane Eholie PDG de Simat SIMAT A SOUFFERT, mais Simat a survécu. Le manutentionnaire ivoirien, créé et détenu par Stéphane Eholie, a énormément pâti de la crise postélectorale, du fait de sa position importante en matière d’importations en provenance du Mali et du Burkina Faso. L’événement a été d’autant plus difficile que la société était en plein développement, dans un marché difficile tenu par quelques grands acteurs comme Bolloré, Sea-Invest ou Necotrans. Elle a atteint 21 millions de dollars (15,8 millions d’euros) de chiffre d’affaires en 2010, contre 14 millions trois ans plus tôt. Précurseur, Stéphane Eholie a introduit Simat en Bourse en 2007. Et a passé une bonne partie de l’année 2010 à préparer l’arrivée de plusieurs capital-investisseurs afin de doper ses activités, à Abidjan comme à San Pedro. ●
Mohamed Kamal Mernissi Président de Promopharm S’ADOSSER POUR S’OUVRIR de nouveaux horizons de commercialisation. Ainsi peut-on résumer le choix de Mohamed Kamal Mernissi, président du laboratoire pharmaceutique Promopharm, qui a cédé le contrôle de sa société au jordanien Hikma Pharmaceuticals pour 81 millions d’euros. Hikma distribue en effet ses médicaments en Afrique du Nord et dans le Golfe. Cette occasion de s’assurer une belle sortie financière – Mohamed Kamal Mernissi aura 70 ans en 2012 – est aussi, selon ce pharmacien de formation, une consécration pour ceux qui se sont battus pour « l’implantation d’une industrie pharmaceutique nationale ». Promopharm possède 4 % du marché marocain et a réalisé 33 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010. Le fils de Mohamed Kamal Mernissi, Tahar, directeur général depuis plus de dix ans, semble tirer profit lui aussi de l’opération : les équipes dirigeantes ont en effet été maintenues par Hikma, qui entend s’appuyer sur les compétences qu’elles ont développées depuis deux décennies. ● LES 500 • ÉDITION 2012
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Issad Rebrab PDG de Cevital PASQUESTIONdemettreunterme à la politique de diversification de ses activités. Après l’agroalimentaire, le verre plat, l’électronique, la distribution, la construction et l’agriculture, le patron du groupe Cevital veut investir dans la production d’énergie solaire. Pour y parvenir, il a misé sur l’initiative Desertec Industrial, qui consiste à produire 15 % des besoins en électricité des pays européens à partir de centrales solaires installées au Maghreb. D’après ce libéral convaincu, l’Algérie doit impérativement profiter de cette opportunité et éviter de se faire « doubler » par ses voisins marocain et tunisien. Actuellement,legouvernementnesemble pas réellement convaincu par la nécessité de participer à cette initiative : ces derniers mois, les autorités ont multiplié les déclarations contradictoires à ce propos. Mais Issad Rebrab sait pertinemment que l’Algérie, un des principaux fournisseurs de gaz de l’Europe, ne ratera pas cette opportunité. En parfait stratège, le patron
située à une centaine de kilomètres à l’est d’Alger. L’ambitieux projet se composait d’une multitude d’unités de production installées autour d’un hub portuaire. La réaction des autorités ne s’est pas fait attendre : le président Abdelaziz Bouteflika a décidé, à travers une instruction à son ministre chargé des Travaux publics, que la réalisation de ports en eaux profondes devait rester du ressort exclusif de l’État. En l’absence de port de grande capacité, le projet Cap 2015 a fini par tomber à l’eau. En fait, les relations entre le patron du groupe Cevital et Alger fluctuent au gré des événements. Lorsque au lendemain des violentes émeutes de janvier 2011, causées par une hausse brutale des prix des matières alimentaires de base, le gouvernement se devait de réagir très vite pour instaurer la paix sociale, Cevital, premier producteur d’huile et de sucre, est devenu un partenaire incontournable. Il profitera largement de la cagnotte de 300 millions d’euros débloquée par le gouvernement pour soutenir les prix de ces produits. ●
de Cevital place donc ses pions. C’est exactement ce qu’il avait fait en 2001 en entrant dans le capital d’Orascom Télécom Algérie, propriétaire de l’opérateur Djezzy. Même s’il reste actionnaire minoritaire, Rebrab a fait une excellente opération financière en misant sur un secteur en constante évolution. Reste que sa stratégie ne paie pas toujours. En 2007, il a annoncé son intention de lancer Cap 2015, une mégazone industrielle installée à Cap D jinet, localité balnéaire
IAN HANNING/REA
EN ALGÉRIE, LES INDÉPENDANTS SONT ENCORE RARES Le patronat local est constitué essentiellement de managers de PME et d’entreprises qui dépendent de la commande publique.
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es grands patrons ne sont pas légion en Algérie. Étrange situation pour un pays qui est entré dans l’économie de marché depuis plus de vingt ans. Il suffit de voir la composition du Forum des chefs d’entreprise pour constater que le patronat algérien est constitué essentiellement de managers de PME et d’entreprises qui profitent largement de la commande publique. Aujourd’hui, le club des véritables capitaines d’industrie ne dépasse pas la quinzaine de membres. Parmi eux figure Djilali Mehri, quinquagénaire discret qui a débuté sa carrière dans le négoce international. Après l’agroalimentaire (il est propriétaire d’une usine Pepsi), il se consacre aujourd’hui au secteur du tourisme. Partenaire
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SIDALI DJENIDI
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Après l’agroalimentaire, DJILALI MEHRI se consacre aujourd’hui à l’hôtellerie.
du français Accor, il envisage de construire une quarantaine d’hôtels à travers le pays. Il est, entre autres, patron du prestigieux Royal Hôtel, établissement de luxe situé au cœur d’Oran. Laïd Benamor mérite lui aussi le statut de capitaine d’industrie. Son groupe Benamor s’est imposé comme leader dans la production de pâtes alimentaires et de conserves. Avec un chiffre d’affaires de 250 millions de dollars (190 millions d’euros) en 2010, il fait partie des rares entreprises qui parviennent à placer leurs produits sur les marchés étrangers. Cette réussite, le groupe la doit en partie au partenariat qu’il entretient avec les céréaliculteurs et les producteurs de tomates industrielles. ● LES 500 • ÉDITION 2012
Nous avons grandi avec l’Afrique Le groupe Advens est le partenaire agroalimentaire de l’Afrique depuis plus de 20 ans. Avec ses filiales Suneor et Geocoton, Advens valorise les filières agricoles de l’arachide et du coton, deux ressources essentielles pour le continent. Premier groupe à s’appuyer sur des partenariats gagnantgagnant avec tous les acteurs, du cultivateur au consommateur, Advens participe activement à l’essor de l’Afrique.
Partenaire de l’essor de l’Afrique
Document :JEUNE AFRIQUE agola guinee11-11(19,5x27cm).pdf;Format :(195.00 x 270.00 mm);Date :23. Nov 2011 - 12:40:24
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Classements
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La hausse s’accélère
La Diamond Trading Company, coentreprise entre DE BEERS et l’État botswanais.
PANORAMA
Pleins feux sur le capitalisme africain LES 500 • ÉDITION 2012
CLASSEMENT GÉNÉRAL
CLASSEMENTS PAR RÉGIONS
CLASSEMENTS PAR SECTEURS JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
PER-ANDERS PETTERSSON/GETTY IMAGES
En 2010, le chiffre d’affaires cumulé des 500 premières entreprises africaines a progressé de 17,7 %, à 690 milliards de dollars. Avec de forts contrastes entre les pétrolières et les télécoms, en recul, et des minières en pleine forme.
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Classements
Panorama Pleins feux sur le capitalisme africain Certes, aucun groupe du continent ne pointe encore son nez dans le top 500 mondial. Mais cela ne saurait tarder, tant les progrès des leaders locaux sont spectaculaires. Analyse de notre palmarès 2011.
FRÉDÉRIC MAURY
L
500 premières entreprises africaines est spectaculaire: pour la première fois, le chiffre d’affaires cumulé des 100 premières dépasse largement celui du numéro un mondial, l’américain Walmart. Les 50 premières se glissent – toujours en cumulé – au deuxième rang, alors qu’elles pointaient il y a cinq ans en cinquième position. Les dix premières, enfin, s’installent à la treizième place (quinzième auparavant). En termes de bénéfices, la progression africaine est encore plus impressionnante: le résultat net cumulé des 50 premières est très proche de celui affiché par le plus rentable des groupes mondiaux en 2010, Nestlé.
e regard du monde sur les économies africaines change. La faculté de la plupart d’entre elles à résister au choc économique international de 2008-2009 a inscrit leur capacité de résilience dans l’esprit des investisseurs internationaux. Même constat du côté des 500 premières entreprises du continent qui, de surcroît, ont prouvé en 2010, alors que les économies mondiales repartaient doucement, qu’elles pouvaient accélérer. Ainsi, après la stagnation connue en 2008 mais également en 2009, année au cours de laquelle INCERTITUDE. L’année 2010 a donc globalement les revenus de nos 500 n’avaient progressé que été bonne pour les entreprises africaines. Et si d’un mince 3,4 %, le chiffre d’affaires cumulé 2011 semblait devoir s’engager sous les meilleurs des plus grandes entreprises africaines a bondi auspices, la réalité est désormais plus nuancée. de 17,7 %. Pour atteindre 690 milliards de dollars L’Afrique du Nord est entrée dans une période (510 milliards d’euros). En cinq exercices, ce total de forte incertitude. Dans la foulée du Printemps a progressé de plus de 75 %. arabe, la Tunisie et l’Égypte Conséquence logique de ont vu leur croissance écoSeuls éligibles au cette accélération : le capinomique à court terme s’afclassement de Fortune, talisme africain se fait petit faisser: selon les dernières Sonatrach et Sonangol à petit une place parmi les évaluations du Fonds grands de ce monde. en sont toujours exclus. monétaire international Certes, aucun groupe (FMI), la Tunisie devrait africain ne pointe encore son nez dans le classeconnaître une croissance nulle sur l’ensemble de ment des 500 premières entreprises mondiales du l’année 2011 (contre 3,1 % en 2010) et l’Égypte une magazine américain Fortune, où le dernier seuil croissance de 1,2 % (contre 5,1 %). Épargnée par d’entrée connu était de 19,5 milliards de dollars de les révolutions et favorisée par l’envolée des cours revenus. Seules éligibles, les pétrolières Sonatrach du baril, l’Algérie n’en connaîtra pas moins en 2011 et Sonangol restent toujours exclues de ce classeune croissance molle, à moins de 3 %. Ni mieux ment de référence… Pour autant, le progrès des ni moins bien que les autres années. Le Maroc, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
LES 500 • ÉDITION 2012
91
en revanche, semble bénéficier d’un plus grand dynamisme économique, avec une prévision de croissance à 4,6 %. À l’inverse, l’Afrique subsaharienne semblait toujours, mi-2011, maintenir le cap de la croissance, malgré l’effondrement des perspectives économiques aux États-Unis et en Europe. Preuve
DANS UNE BOUTIQUE MTN, À JOHANNESBURG. Concurrence oblige, l’opérateur de téléphonie mobile a vu ses bénéfices reculer en 2010.
NAASHON ZALK/BLOOMBERG/GETTY IMAGES
supplémentaire que le continent a très nettement réorienté depuis quelques années son activité économique vers les pays émergents, notamment la Chine. La plupart des pays de cette zone ont retrouvé en 2011 des niveaux de croissance à peu près similaires à ceux connus avant la crise internationale de 2008. « La croissance du PIB réel
F+,FDC+2A62A /))?0?+7 ;/7;/ +2 0'A+ -&?;/?F+. 2?(+F?6. 0/2(/ 3F6116;?77+. F*-*0* +A 065+F/>2
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2%( ( "($ 6* "$ #5&4,/!-0'+143'.'+ )))./!-0'+143'.'+
92
Classements UNE ANNÉE DE FORTE REPRISE
LE CAPITALISME AFRICAIN S'AFFIRME DANS LE MONDE…
… ET BRILLE PAR SES BÉNÉFICES
Chiffre d'affaires cumulé (en milliards de dollars)
Chiffre d'affaires (en milliards de dollars)
Résultat net (en milliards de dollars)
800
CA cumulé des 100
700
421,8
CA cumulé des 50
600
381,3
07
08
09
32,6
Gazprom Exxon Mobil
273,4
China National Petroleum
06
RN cumulé des 50
378,2
Sinopec Group
2005
32,8
354,7 308,9
21
Royal Dutch Shell
20,1
AT&T
19,9
226,3
Petrobras
19,2
Toyota Motor
221,8
Chevron
0
250
C’est une nouveauté : la part des télécoms dans les revenus des 500 régresse, de 12,4 % à 11,3 %.
classement exclusif des 500 premières entreprises africaines qui vous est présenté dans les pages qui suivent est plein de surprises. Première d’entre elles: le tassement – en valeur relative – du secteur des hydrocarbures dans son ensemble
RN cumulé des 10
240,2
en Afrique subsaharienne devrait atteindre en moyenne 5,25 % à 5,75 % en 2011-2012 », estiment les experts du FMI. À quelques nuances près : les pays à revenu intermédiaire, davantage intégrés à l’économie mondiale, croîtront moins vite. C’est le cas notamment de l’Afrique du Sud, où il est fort probable que les entreprises locales cherchent à s’étendre sur le reste du continent pour dynamiser leurs activités. En revanche, le PIB des pays exportateurs
TASSEMENT DE L’OR NOIR. Dans le détail, le
31,9 30,5
State Grid 10
de pétrole pourrait croître de 6 % en 2011 et de 7,2 % en 2012. Toutefois, ce panorama séduisant semble devoir être pondéré par la reprise inflationniste dans plusieurs pays africains, notamment au Kenya, où les prix se sont littéralement envolés en 2011. Les conséquences pour l’économie et les entreprises pourraient être importantes si le phénomène se poursuivait…
41,3
Nestlé
Exxon Mobil BP
400
RN cumulé des 100
Royal Dutch Shell
500
300
484,2
Walmart
29
Seules sociétés de notre top 500 perdent de l’argent.
500
19 0
10
20
30
40
50
se confirme. Alors qu’elle atteignait 26 % du chiffre d’affaires cumulé en 2008, la part de l’or noir est tombée à 18,5 % en 2009 et reste à peu de chose près au même niveau en 2010. Après une année 2009 très difficile, le cours du baril est resté stable la plus grande partie de l’année 2010, n’augmentant considérablement qu’à partir du dernier trimestre. Mais la volatilité est forte, un élément difficile à gérer pour les géants des hydrocarbures. En 2010, alors que l’algérien Sonatrach multipliait ses profits en dollars par 2,4, l’angolais Sonangol voyait son résultat net reculer de 41,9 %. Certes, le constat doit être nuancé, du fait de l’absence de plusieurs compagnies pétrolières dans notre palmarès, dans un secteur trop souvent marqué par l’opacité. Parmi elles, la Nigerian National Petroleum Corporation (NNPC), la Société nationale des pétroles du Congo (SNPC), la National Oil Corporation (Libye) et l’Egyptian General Petroleum Corporation (EGPC). Mais ces géants ont toujours été absents de notre classement : les tendances n’en sont donc pas faussées. Autre nouveauté: la part des télécoms régresse, une première depuis que Jeune Afrique réalise ce classement. Sa part dans les revenus des 500 passe en un an de 12,4 % à 11,3 %. En fait, ce n’est qu’une demi-surprise : le niveau de pénétration dans la plupart des pays frôle désormais les 50 %,
LES ROIS DES BÉNÉFICES… ET LES AUTRES LES PLUS GROS SONT-ILS LES PLUS RENTABLES ? Pour les trois premiers rangs de notre palmarès, oui. Pour la suite, c’est plus compliqué. Numéro quatre de l’année en termes de bénéfices, Kumba Iron Ore n’est que 20e en matière de revenus. Idem pour le sixième, Anglo American Platinum (15e pour les revenus), le septième, Remgro (75e), ou le huitième, Total E&P Angola (52e). Même si globalement les télécoms, l’exploitation pétrolière et les mines se situent en 2010 parmi les activités les plus rentables, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
aucune généralisation sectorielle n’est possible. Preuve qu’une entreprise bien gérée, quelle que soit son activité, peut faire de confortables bénéfices. Du côté des pertes, somme toute assez rares, les plus notables sont celles de De Beers, qui se remet à peine de la violente crise qu’il a connu en 2009 ; d’Airtel au Nigeria ; de la Société tunisienne des industries de raffinage ; de Royal Air Maroc. Ces entreprises ont perdu plus de 100 millions F.M. de dollars en 2010. ● LES 500 • ÉDITION 2012
Classements … MAIS LES ÉCONOMIES SE DIVERSIFIENT
LE POIDS DE L'AFRIQUE DU SUD RESTE FORT…
En % du chiffre d'affaires cumulé des 500
En % du chiffre d'affaires cumulé des 500
Afrique centrale 1,6
Afrique de l'Est 1,5
Groupes diversifiés 8,7 Mines 9,4
Afrique de l'Ouest 6,7
Maghreb 28,2
les grands marchés allant même souvent au-delà (AfriqueduSud,Maroc,Algérie)etleNigerial’ayant dépassé en 2010. Difficile, dans cette situation, d’assister à une poursuite des taux de croissance à deux chiffres. Concurrence oblige, les bénéfices en dollars de MTN, le géant sud-africain qui rayonne sur toute l’Afrique subsaharienne et au Moyen-Orient, ont
Afrique australe & océan Indien 62
Distribution 8,3
Autres secteurs 43,6
Télécoms 11,3 Hydrocarbures 18,7
reculé en 2010. De même, les profits en dollars de deux des plus rentables opérateurs de téléphonie en Afrique, Maroc Télécom et le sénégalais Sonatel, ont légèrement reculé. Pis, les filiales africaines de l’indien Bharti Airtel, acquises début 2010, affichaient en fin d’année une perte cumulée de 443 millions de dollars, les entités les plus en difficulté se situant au Nigeria, au Kenya et au Ghana.
93
À l’inverse, les mines font un grand bond dans notre classement et dépassent leur niveau de 2009 (données financières de 2008). Rien d’illogique lorsqu’on sait que les cours des principaux minerais exploités en Afrique (or, platine, cuivre, phosphates) ont bien progressé en 2010. Deux cas illustrent cet incroyable bond : ceux du sudafricain Kumba Iron Ore et de l’Office chérifien des phosphates (OCP). Le premier est passé de
74
entreprises font leur entrée dans le classement.
Classements la 43e à la 20e place, avec un chiffre d’affaires en dollars en progression de 84,5 %. Le second est grimpé du 46e au 24e rang, avec des revenus en hausse de 70,3 %. Un simple effet mathématique, pourrait-on dire, lié à l’envolée des prix du marché, même si dans le cas de l’OCP, la progression est bien moins importante qu’en 2008 : le chiffre d’affaires du groupe avait alors plus que doublé. ●
Comment « Jeune Afrique » élabore son palmarès Le nombre de répondants à notre questionnaire annuel a augmenté de 9 %, pour s’établir à 1 698 sociétés. Retour sur la méthodologie des 500.
S
ur 7 093 entreprises répertoriées dans notre base de données, 6 127 ont reçu cette année un questionnaire détaillé. Après relances et vérifications, nous avons établi un classement comportant les données financières de 1 698 sociétés. Cela nous a permis de réaliser le palmarès des 500 entreprises africaines, ainsi que les classements annexes par secteurs d’activité et – c’est une nouveauté – par zones. Cette nouvelle classification, plus fidèle à la vocation panafricaine de Jeune Afrique, nous a aussi permis d’inclure des sociétés jamais citées auparavant et qui, pourtant, affichent des chiffres d’affaires parfois supérieurs à 150 millions de dollars… Cette année, nous avons réintégré les entreprises zimbabwéennes, absentes de nos classements depuis l’édition 2002 : la fin de l’hyperinflation dans ce pays le justifiait. Enfin, nous tenons à remercier le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), qui nous a
aidés à rassembler les chiffres d’affaires des entreprises du pays. Une initiative amenée à se développer avec d’autres groupements patronaux.
arrêtant leurs comptes à fin juin notamment, ce sont les comptes de l’année précédente (2009-2010) qui sont présentés. Lorsque les entreprises nous communiquent leurs données financières en monnaie locale, celles-ci sont converties en dollars au taux de change du 31 décembre 2010. Nous intégrons les entreprises juridiquement établies sur le continent africain, ce qui explique qu’un holding et ses filiales puissent figurer dans le même palmarès. Mais cela justifie
DES SOURCES BIEN DÉFINIES. Pour réaliser ces classements, nous avons établi les règles suivantes: tous les éléments financiers ont une source bien définie Notre cellule a épluché les rapports et sont, en priorité, des firmes cotées, à la recherche ceux qui nous ont été de données financières. communiqués par les sociétés. Notre cellule aussi que certains géants africains épluche également les rapports annuels – ou considérés comme tels – n’appades firmes cotées – africaines ou opérant en Afrique – à la recherche de données raissent pas, leur siège social étant situés financières. hors du continent… Lorsque nous ne Le classement porte sur l’exercice parvenons pas à obtenir des données clos au 31 décembre 2010. Pour les actualisées, nous gardons celles du entreprises clôturant leurs comptes classement précédent (elles sont alors en cours d’année, le choix suivant a été présentées en italique). Au bout de deux arrêté. Jusqu’au 31 mars 2011 inclus, ans de silence, la société disparaît du les chiffres annuels apparaissent en palmarès. ● année 2010. Pour les autres entreprises, JÉRÔME BESNAULT et FRÉDÉRIC MAURY
95
Le goût du monde
54 escales dans le monde dont 16 en Afrique. Le goût du monde pour Servair c’est – hier, aujourd’hui et demain – beaucoup celui du continent africain. Le goût d’y tisser des partenariats respectueux des normes internationales et des spécifi cités locales. Le goût des métiers de la restauration et aussi de ceux des services aéroportuaires. Et bien sûr, le goût du service pour répondre aux attentes quotidiennes et événementielles de nos clients : compagnies aériennes, entreprises et collectivités.
www.servair.fr
Classement général
Marquée par un net regain de croissance, l’année 2010 s’est soldée par une embellie générale pour les 500 premières entreprises africaines. Découvrez, en exclusivité, la treizième édition de notre palmarès.
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Classements
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2010
Société
1
1
SONATRACH
Hydrocarbures
Algérie
58 793 251
9 305 439
2
2
SONANGOL
Hydrocarbures
Angola
22 244 664
2 515 973
3
3
SASOL
Industrie chimique
Afrique du Sud
18 393 415
2 398 323
4
5
MTN GROUP
Téléphonie mobile
Afrique du Sud
17 254 208
2 151 435
5
4
THE BIDVEST GROUP
Groupe diversifié
Afrique du Sud
16 517 786
503 282
6
6
ESKOM
Électricité
Afrique du Sud
13 758 201
1 257 160
7
8
SHOPRITE HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
10 140 697
340 998
8
7
SANLAM
Assurances
Afrique du Sud
10 123 028
980 182
9
9
VODACOM GROUP
Téléphonie mobile
Afrique du Sud
9 207 089
1 240 460
10
11
IMPERIAL HOLDINGS
Holding
Afrique du Sud
8 039 747
340 318
11
10
PICK'N PAY STORES HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
7 815 246
117 878
12
13
STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS
Ameublement
Afrique du Sud
7 227 618
532 743
13
14
MASSMART HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
7 139 003
176 989
14
12
VODACOM SOUTH AFRICA
Télécoms
Afrique du Sud
6 979 676
ND
15
19
ANGLO AMERICAN PLATINUM
Extraction de minerais
Afrique du Sud
6 924 461
1 498 332
16
16
SAPPI
Papeterie
Afrique du Sud
6 572 000
66 000
17
15
BARLOWORLD
Groupe diversifié
Afrique du Sud
6 142 874
7 673
18
32
DE BEERS CONSOLIDATED MINES
Extraction de minerais
Afrique du Sud
5 877 000
– 546 000
19
29
ANGLOGOLD ASHANTI
Extraction de minerais
Afrique du Sud
5 842 425
95 837
20
43
KUMBA IRON ORE
Extraction d'or
Afrique du Sud
5 823 017
2 154 895
21
20
TRANSNET
Transports
Afrique du Sud
5 709 878
618 801
22
25
MTN SOUTH AFRICA
Téléphonie mobile
Afrique du Sud
5 389 420
ND
23
26
SPAR GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
5 242 310
137 782
24
46
OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES
Extraction de minerais
Maroc
5 128 650
1 048 131
25
22
AVENG
Groupe diversifié
Afrique du Sud
5 112 457
281 778
26
24
MTN NIGERIA
Téléphonie mobile
Nigeria
5 038 871
ND
27
17
TELKOM
Télécoms
Afrique du Sud
5 033 154
183 850
28
34
NASPERS
Médias
Afrique du Sud
4 977 638
791 367
29
23
MURRAY & ROBERTS HOLDINGS
Travaux publics
Afrique du Sud
4 808 743
165 239
30
28
SAB MILLER SOUTH AFRICA
Industrie des boissons
Afrique du Sud
4 777 000
ND
31
30
GOLD FIELDS
Extraction de minerais
Afrique du Sud
4 748 999
546 344
32
31
ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES
Travaux publics
Égypte
4 719 726
572 896
33
21
GROUPE ONA
Holding
Maroc
4 684 968
381 540
34
38
ARCELOR MITTAL SOUTH AFRICA
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
4 547 201
202 355
35
36
GRINDROD
Transport maritime
Afrique du Sud
4 544 024
126 204
36
27
SUEZ CANAL AUTHORITY
Logistique portuaire
Égypte
4 542 000
ND
37
41
SAMIR
Hydrocarbures, raffinerie
Maroc
4 365 837
98 564
38
35
DATATEC
Informatique, bureautique
Afrique du Sud
4 302 972
41 893
39
42
EDGARS CONSOLIDATED STORES
Commerce de détail
Afrique du Sud
3 849 414
– 247 189
40
37
IMPALA PLATINUM HOLDINGS
Extraction de minerais
Afrique du Sud
3 828 351
709 372
41
45
OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.
Assurances
Afrique du Sud
3 775 543
381 842
42
33
MAROC TÉLÉCOM
Télécoms
Maroc
3 733 304
1 124 294
43
18
ORASCOM TELECOM
Télécoms
Égypte
3 693 228
150 915
44
49
WOOLWORTHS HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
3 519 477
189 266
45
48
LIBERTY GROUP
Assurances
Afrique du Sud
3 432 065
397 038
46
47
ALLIED ELECTRONICS CORP.
Équipements bureautiques
Afrique du Sud
3 431 765
81 544
47
50
THE ARAB CONTRACTORS
Travaux publics
Égypte
3 428 433
249 468
48
-
TRANSNET FREIGHT RAIL
Transport ferroviaire
Afrique du Sud
3 401 223
ND
49
44
NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS
Gestion des hôpitaux
Afrique du Sud
3 381 213
193 479
50
39
NAFTAL
Hydrocarbures, services annexes
Algérie
3 367 077
91 011
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O
LES 500 • ÉDITION 2012
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Les 500 premières entreprises africaines (1-50) Rang 2011
98
Classements
99
Rang 2010
51
40
52
-
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
SOUTH AFRICAN AIRWAYS
Transport aérien
Afrique du Sud
3 182 000
109 000
TOTAL E&P ANGOLA
Hydrocarbures
Angola
3 095 712
1 458 990 329 832
53
51
TIGER BRANDS
Agroalimentaire
Afrique du Sud
2 906 092
54
56
EZZ STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
2 847 251
96 706
55
55
MEDI CLINIC CORP.
Gestion des hôpitaux
Afrique du Sud
2 802 131
177 080
56
52
NAMPAK
Emballage, conditionnement
Afrique du Sud
2 790 170
124 257
57
60
MASSCASH
Commerce de détail
Afrique du Sud
2 620 538
74 984
58
74
AKWA HOLDING
Holding
Maroc
2 593 800
ND
59
61
EXXARO RESOURCES
Extraction de minerais
Afrique du Sud
2 580 970
783 544
60
117
LONMIN
Extraction de minerais
Afrique du Sud
2 506 850
192 956
61
58
OANDO
Hydrocarbures, services annexes
Nigeria
2 470 624
93 718
62
53
OFFICE NATIONAL DE L'ÉLECTRICITÉ
Prod. & distrib. d'électricité
Maroc
2 461 163
ND
63
70
SANTAM
Assurances
Afrique du Sud
2 385 385
269 155
64
59
PIONEER FOODS GROUP
Agroalimentaire
Afrique du Sud
2 366 777
35 287
65
54
EGYPTAIR HOLDINGS
Holding
Égypte
2 314 141
91 324
66
62
WILSON BAYLY HOLMES - OVCON
Travaux publics
Afrique du Sud
2 287 005
144 655
67
67
CEVITAL
Agro-industrie
Algérie
2 259 263
255 354
68
64
SONELGAZ
Prod. & distrib. d'électricité et de gaz
Algérie
2 254 237
ND
69
57
MC CARTHY RETAIL
Concessionnaire
Afrique du Sud
2 219 676
ND
70
73
EL SEWEDY CABLES
Fabrication de câbles électriques
Égypte
2 210 116
136 274
71
71
NEW CLICKS HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 997 416
85 066
72
69
JD GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 989 551
75 315
73
68
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE
Hydrocarbures, raffinerie
Côte d’Ivoire
1 948 523
– 3 117
74
72
STIR
Hydrocarbures, raffinerie
Tunisie
1 854 141
– 197 824
75
79
REMGRO
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 838 800
1 461 622
76
84
MASSDISCOUNTERS
Grande distribution
Afrique du Sud
1 830 209
ND
77
-
KONKOLA COPPER MINES
Extraction de cuivre
Zambie
1 825 000
309 100
78
131
MOBINIL
Téléphonie mobile
Égypte
1 811 645
233 838
79
63
ORASCOM TÉLÉCOM ALGÉRIE
Téléphonie mobile
Algérie
1 793 840
ND
80
88
DISTELL GROUP
Industrie des boissons
Afrique du Sud
1 776 647
141 657
81
65
TELECOM EGYPT
Télécoms
Égypte
1 767 461
566 886
82
85
MONDI GROUP SOUTH AFRICA
Papeterie
Afrique du Sud
1 762 823
54 764
83
66
EGYPTAIR AIRLINES
Transport aérien
Égypte
1 745 319
22 374
84
89
AECI
Industrie chimique
Afrique du Sud
1 740 556
96 288
85
87
MASSWAREHOUSE
Service aux entreprises
Afrique du Sud
1 730 356
111 107 25 205
86
119
SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES
Hydrocarbures
Cameroun
1 713 011
87
77
GROUP FIVE HOLDINGS
Travaux publics
Afrique du Sud
1 705 740
40 227
88
80
HARMONY GOLD MINING CO.
Extraction de minerais
Afrique du Sud
1 697 678
– 28 886
89
76
AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
1 695 870
ND
90
92
AFRICAN RAINBOW MINERALS
Extraction de minerais
Afrique du Sud
1 658 260
272 615 322 100
91
-
KANSANSHI MINING
Extraction de cuivre
Zambie
1 658 000
92
78
ALTADIS MAROC
Industrie du tabac
Maroc
1 650 600
ND
93
95
MR PRICE GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 641 875
151 993
94
90
REUNERT
Équipements bureautiques
Afrique du Sud
1 606 791
135 315
95
112
PETROSA
Hydrocarbures
Afrique du Sud
1 589 562
120 239 – 6 316
96
82
STEG
Prod. & distrib. d'électricité et de gaz
Tunisie
1 585 221
97
110
ASPEN PHARMACARE HOLDINGS
Industrie pharmaceutique
Afrique du Sud
1 526 556
299 335
98
81
ROYAL AIR MAROC
Transport aérien
Maroc
1 525 942
– 109 529
99
83
MIDDLE EAST OIL REFINERIES
Hydrocarbures, raffinerie
Égypte
1 518 093
172 702
100
93
GRINAKER - LTA
Travaux publics
Afrique du Sud
1 507 629
ND
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang 2011
Les 500 premières entreprises africaines (51-100)
Classements
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2010
Société
101
107
FOSCHINI
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 494 946
195 856
102
86
TONGAAT-HULETT GROUP
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 456 506
125 325
103
97
ALLIED TECHNOLOGIES
Fabrication d'appareils électriques
Afrique du Sud
1 451 993
31 595
104
122
SONARA
Hydrocarbures, raffinerie
Cameroun
1 440 399
46 778
105
102
OMNIA HOLDINGS
Industrie chimique
Afrique du Sud
1 409 416
67 402
106
-
TRANSNET RAIL ENGINEERING
Logistique ferroviaire
Afrique du Sud
1 403 097
ND
107
121
ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.
Hydrocarbures
Égypte
1 381 379
179 804
108
105
FLOUR MILLS OF NIGERIA
Agroalimentaire
Nigeria
1 347 084
110 501
109
111
TOTAL GABON
Hydrocarbures
Gabon
1 340 852
202 226
110
115
LIFE HEALTHCARE GROUP
Gestion des hôpitaux
Afrique du Sud
1 321 854
125 626
111
-
DANGOTE CEMENT
Matériaux de construction
Nigeria
1 320 724
695 065
112
101
ASTRAL FOODS
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 258 947
53 806
113
-
MOMENTUM GROUP
Assurances
Afrique du Sud
1 248 585
258 774
114
98
KENOLKOBIL
Hydrocarbures
Kenya
1 221 130
21 320
115
109
ILLOVO SUGAR
Agro-industrie
Afrique du Sud
1 219 834
107 406
116
-
HOLDING YNNA
Bâtiment
Maroc
1 216 964
ND
117
124
TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY
Logistique portuaire
Afrique du Sud
1 212 777
ND
118
114
NIGERIAN BREWERIES
Industrie des boissons
Nigeria
1 192 260
197 765
119
99
SONATEL
Télécoms
Sénégal
1 186 024
365 825
120
162
DISCOVERY HEALTH
Assurances
Afrique du Sud
1 182 537
258 022
121
96
SUPER GROUP
Construction automobile
Afrique du Sud
1 178 750
48 242
122
146
GHABBOUR AUTO
Construction automobile
Égypte
1 177 484
44 170
123
113
SUN INTERNATIONAL
Tourisme, hôtellerie
Afrique du Sud
1 173 059
77 181
124
133
MUTUAL & FEDERAL INSURANCE
Assurances
Afrique du Sud
1 154 520
ND
125
123
ANGLOVAAL INDUSTRIES
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 148 069
70 441
126
118
SAFARICOM
Téléphonie mobile
Kenya
1 137 987
159 739
127
100
SHELL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
1 121 247
ND
128
138
CMH GROUP
Concessionnaire
Afrique du Sud
1 107 647
18 059
129
220
SNIM
Extraction de minerais
Mauritanie
1 092 632
564 273
130
104
AFGRI
Production agricole
Afrique du Sud
1 092 092
45 835
131
103
ASSORE
Extraction de minerais
Afrique du Sud
1 066 039
222 594
132
-
AL EZZ ROLLING MILLS
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
1 062 060
ND
133
108
SUEZ CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
1 053 864
211 795
134
106
TOTAL NIGERIA
Hydrocarbures
Nigeria
1 047 139
35 447
135
132
RAINBOW CHICKEN
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 046 592
55 369
136
116
EQSTRA HOLDINGS
Concessionnaire
Afrique du Sud
1 043 973
– 8 425
137
130
TRUWORTHS INTERNATIONAL
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 043 672
241 322
138
128
MARJANE HOLDING
Commerce de détail
Maroc
1 039 444
ND
139
126
STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 037 566
50 102
140
136
KENYA AIRWAYS
Transport aérien
Kenya
1 030 032
42 456
141
134
PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.
Matériaux de construction
Afrique du Sud
1 024 113
151 955
142
75
HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 020 758
965 637
143
129
ETHIOPIAN AIRLINES
Transport aérien
Éthiopie
1 000 552
96 737
144
125
ZAIN SUDAN
Téléphonie mobile
Soudan
994 300
351 500
145
170
AURECON HERITAGE COMPANIES
Ingénierie
Afrique du Sud
980 000
ND
146
127
JULIUS BERGER NIGERIA
Travaux publics
Nigeria
973 675
21 648
147
94
AIRTEL NIGERIA (ex-ZAIN NIGERIA)
Téléphonie mobile
Nigeria
962 042
– 218 419
148
149
MASSBUILD
Bâtiment
Afrique du Sud
957 900
41 479
149
-
TRANSNET PORT TERMINALS
Logistique portuaire
Afrique du Sud
955 508
ND
150
-
ENDIAMA
Extraction de diamants
Angola
955 000
ND
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O
LES 500 • ÉDITION 2012
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Les 500 premières entreprises africaines (101-150) Rang 2011
100
Classements
101
151
-
152
160
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
MPACT
Emballage, conditionnement
Afrique du Sud
941 621
7 447
PALABORA MINING CO.
Extraction de cuivre
Afrique du Sud
922 409
89 518 161 023
153
139
TALAAT MOUSTAFA GROUP
Promotion immobilière
Égypte
914 645
154
135
TOTAL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
911 969
ND
155
271
COMILOG
Extraction de minerais
Gabon
906 474
238 022 – 5 899
156
141
CLOVER HOLDINGS
Agroalimentaire
Afrique du Sud
902 059
157
203
TARKWA MINES
Extraction d'or
Ghana
899 455
ND
158
150
DOUJA PROMOTION
Promotion immobilière
Maroc
893 924
198 753
159
137
CHEMICAL SERVICES
Industrie chimique
Afrique du Sud
879 566
65 118
160
142
KENYA POWER AND LIGHTING
Prod. & distrib. d'électricité
Kenya
878 002
44 596
161
188
HULAMIN
Aluminium
Afrique du Sud
873 914
11 020
162
191
SOUTH AFRICAN POST OFFICE
Services postaux
Afrique du Sud
872 610
ND
163
120
FORTE OIL (ex-AFRICAN PETROLEUM)
Hydrocarbures
Nigeria
865 139
– 17 910
164
140
SNDP AGIL
Hydrocarbures, services annexes
Tunisie
860 235
ND
165
159
MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA
Emballage, conditionnement
Afrique du Sud
857 858
ND
166
147
MTN GHANA
Téléphonie mobile
Ghana
850 193
ND
167
144
COSIDER
Travaux publics
Algérie
826 868
128 457
168
180
BASIL READ HOLDINGS
Travaux publics
Afrique du Sud
810 891
39 230
169
167
ADCORP HOLDINGS
Services éducatifs
Afrique du Sud
810 108
13 977
170
164
CASHBUILD
Matériaux de construction
Afrique du Sud
807 788
24 640 116 884
171
193
GUINNESS NIGERIA
Industrie des boissons
Nigeria
806 283
172
177
AVUSA (ex-JOHNNIC COMMUNICATIONS)
Médias
Afrique du Sud
798 890
32 648
173
-
SOUTH AFRICAN BROADCASTING CORP.
Médias
Afrique du Sud
786 902
– 19 449
174
161
POULINA GROUP HOLDING
Groupe diversifié
Tunisie
781 050
54 119
175
145
ALGÉRIE TÉLÉCOM
Télécoms
Algérie
774 816
34 416
176
216
TOTAL KENYA
Hydrocarbures, services annexes
Kenya
772 342
10 994
177
197
EVRAZ HIGHVELD STEEL & VANADIUM CORP.
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
771 056
– 82 597
178
148
EGYPTIAN SUGAR & INTEGRATED INDUSTRIES CO.
Agro-industrie
Égypte
755 981
53 442
179
151
MURRAY & ROBERTS CONSTRUCTION
Bâtiment
Afrique du Sud
752 161
19 144
180
179
RAND WATER
Prod. & distrib. d'eau potable
Afrique du Sud
751 904
45 381
181
-
RMB HOLDINGS
Assurances
Afrique du Sud
748 429
578 465
182
246
NAMDEB DIAMOND CORP.
Extraction de diamants
Namibie
745 657
62 163
183
178
SIFCA
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
738 592
108 118
184
153
AIR ALGÉRIE
Transport aérien
Algérie
733 892
ND
185
152
TUNISAIR
Transport aérien
Tunisie
724 865
17 604
186
156
EASTERN CO.
Industrie du tabac
Égypte
719 289
145 674
187
157
CENTRALE LAITIÈRE
Agroalimentaire
Maroc
716 010
65 800
188
155
TUNISIANA
Téléphonie mobile
Tunisie
714 412
ND
189
173
AFRICAN OXYGEN
Industrie chimique
Afrique du Sud
710 274
14 142 21 728
190
196
ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA
Assurances
Afrique du Sud
696 939
191
175
ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS
Fabrication de produits textiles
Égypte
695 432
55 183
192
492
METOREX
Extraction de minerais
Afrique du Sud
685 438
125 901
193
158
COSUMAR
Agro-industrie
Maroc
685 105
68 087
194
182
RAUBEX
Génie civil
Afrique du Sud
683 942
67 253
195
210
INVICTA HOLDINGS
Construction automobile
Afrique du Sud
682 110
53 283
196
-
ELLERINE HOLDINGS
Ameublement
Afrique du Sud
675 069
60 330
197
172
MÉDI TÉLÉCOM
Télécoms
Maroc
672 384
ND
198
168
CARGILL WEST AFRICA
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
670 846
2 978
199
169
CONOIL
Hydrocarbures, services annexes
Nigeria
670 171
18 184
200
176
TRIDENT STEEL
Constructions métalliques
Afrique du Sud
669 638
ND
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Société
Rang 2010
Rang 2011
Les 500 premières entreprises africaines (151-200)
Classements
Rang 2010
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
201
186
LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA
Prod. & distrib. d'eau et d'électricité
Maroc
668 844
30 219
202
200
ADCOCK INGRAM HOLDINGS
Industrie pharmaceutique
Afrique du Sud
668 096
95 003
203
199
NIGERIAN BOTTLING CO.
Industrie des boissons
Nigeria
666 214
16 020
204
143
MONDI SHANDUKA NEWSPRINT
Médias
Afrique du Sud
652 343
ND
205
-
ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS
Téléphonie mobile
Algérie
633 120
ND
206
248
GROWTHPOINT PROPERTIES
Promotion immobilière
Afrique du Sud
632 793
5 717
207
165
LAFARGE CIMENTS
Matériaux de construction
Maroc
631 201
197 461
208
209
AFRICAN REINSURANCE CORP.
Assurances
Nigeria
627 532
64 863
209
-
SAHAM HOLDING
Groupe diversifié
Maroc
624 954
46 242
210
181
OPTORG
Commerce de détail
Maroc
620 971
12 958
211
294
MVELAPHANDA GROUP
Groupe diversifié
Afrique du Sud
618 643
130 257
212
205
CTP HOLDINGS
Médias
Afrique du Sud
614 931
53 274
213
-
OLAM NIGERIA
Import-export
Nigeria
611 020
4 090
214
154
BUSINESS CONNEXION GROUP
Informatique, bureautique
Afrique du Sud
610 824
18 543
215
195
SONABHY
Hydrocarbures, services annexes
Burkina
603 746
25 614
216
184
KAP INTERNATIONAL HOLDINGS
Groupe diversifié
Afrique du Sud
601 830
13 149
217
190
GROUPE ELLOUMI
Groupe diversifié
Tunisie
596 808
ND
218
251
NORTHAM PLATINUM
Extraction de minerais
Afrique du Sud
593 538
96 442
219
213
ILIAD AFRICA
Matériaux de construction
Afrique du Sud
591 082
8 075
220
185
HOLDING D'AMÉNAGEMENT AL OMRANE
Promotion immobilière
Maroc
589 026
35 038
221
192
ALUMINIUM CO. OF EGYPT
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
588 737
35 135
222
398
LABEL'VIE
Grande distribution
Maroc
588 061
6 278
223
207
DANGOTE SUGAR REFINERY
Agro-industrie
Nigeria
586 676
73 559
224
194
VEOLIA ENVIRONNEMENT
Prod. & distrib. d'eau potable
Maroc
580 140
ND
225
303
GML (ex-GROUPE MON LOISIR)
Groupe diversifié
Maurice
579 251
13 012
226
212
AIR MAURITIUS
Transport aérien
Maurice
577 808
19 562
227
166
JORF LASFAR ENERGY CO.
Prod. & distrib. d'électricité
Maroc
577 051
ND
228
218
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE
Hydrocarbures, raffinerie
Sénégal
573 287
ND
229
222
SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN
Industrie des boissons
Cameroun
566 427
ND
230
237
METAIR INVESTMENTS
Construction automobile
Afrique du Sud
564 674
41 777
231
202
SUDATEL
Télécoms
Soudan
559 869
8 765
232
221
STÉ ÉGYPT. D'ENTREPRISES - MOUKHTAR IBRAHIM
Travaux publics
Égypte
558 088
33 663 33 223
233
-
EGYPTIAN ALUMINIUM PRODUCTS CO.
Aluminium
Égypte
556 694
234
206
PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE
Industrie pharmaceutique
Tunisie
553 184
15 436
235
201
LEWIS GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
550 361
107 105
236
189
COMPAGNIE IVOIRIENNE D'ÉLECTRICITÉ
Prod. & distrib. d'électricité
Côte d’Ivoire
548 642
12 104
237
211
DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK
Commerce de détail
Afrique du Sud
544 387
16 426
238
238
NESTLÉ NIGERIA
Agroalimentaire
Nigeria
539 374
82 165
239
233
MURRAY & ROBERTS CEMENTATION
Matériaux de construction
Afrique du Sud
536 956
40 622
240
253
CONCOR
Travaux publics
Afrique du Sud
535 301
55 215
241
-
SSNIT
Assurances
Ghana
529 156
1 278
242
235
SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA
Extraction de minerais
Angola
527 330
ND
243
208
WAFA ASSURANCE
Assurances
Maroc
525 901
85 352
244
214
RMA WATANIYA
Assurances
Maroc
524 419
121 083
245
215
ALEXANDRIA NAT. REFINING & PETROCHEMIC. CO.
Hydrocarbures, raffinerie
Égypte
522 222
47 167
246
219
VOLTA RIVER AUTHORITY
Prod. & distrib. d'électricité
Ghana
519 943
– 53 011
247
-
GROUPE ETRHB HADDAD
Travaux publics
Algérie
517 919
59 189
248
198
SONATEL MOBILES
Téléphonie mobile
Sénégal
517 628
ND
249
-
INNSCOR AFRICA
Tourisme, hôtellerie
Zimbabwe
516 137
26 110
250
241
OCEANA GROUP
Agro-industrie
Afrique du Sud
515 023
44 296
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O
LES 500 • ÉDITION 2012
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Les 500 premières entreprises africaines (201-250) Rang 2011
102
Bâtir aujourd'hui la richesse de demain
Construire, agrandir, moderniser les carrefours internationaux que sont les ports, les aéroports et leurs infrastructures, c'est participer concrètement au développement des pays émergents. Somagec GE est fière d'être un des acteurs majeurs du dynamisme économique en Afrique, de contribuer à la construction de la Guinée Equatoriale moderne, de son commerce, et d'accompagner son développement humain.
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Créateur de développement
Classements
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2010
Société
251
231
MUSTEK
Informatique, bureautique
Afrique du Sud
512 962
9 234
252
281
BELL EQUIPMENT
Construction de véhicules utilitaires
Afrique du Sud
511 530
4 514
253
250
TOTAL SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
Sénégal
510 632
9 770
254
-
OPTIMUM COAL HOLDINGS
Extraction de charbon
Afrique du Sud
505 410
32 422
255
223
PÉTROLE DU MAGHREB
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
495 294
ND
256
276
TOTAL PETROLEUM GHANA
Hydrocarbures, services annexes
Ghana
493 429
14 054
257
227
OLYMPIC GROUP
Holding
Égypte
493 098
21 894
258
259
MOOLMANS
Exploration minière
Afrique du Sud
490 617
ND
259
171
RENAULT MAROC
Construction automobile
Maroc
490 021
ND
260
290
MRS OIL (ex-CHEVRON OIL CO. NIGERIA)
Hydrocarbures, services annexes
Nigeria
487 572
12 042
261
163
SONASID
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
485 111
– 2 217
262
217
CDG DÉVELOPPEMENT
Développement territorial
Maroc
483 390
65 788
263
-
GROUPE CFAO ALGÉRIE
Groupe diversifié
Algérie
482 529
ND
264
232
LIBYA OIL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
482 007
ND
265
239
PETROCI
Hydrocarbures
Côte d’Ivoire
481 353
37 222
266
270
PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS
NTIC
Afrique du Sud
476 464
20 953
267
-
TOTAL TUNISIE
Hydrocarbures, services annexes
Tunisie
472 889
6 728
268
229
GROUPE LOUKIL
Groupe diversifié
Tunisie
469 986
26 856
269
230
BRITISH AMERICAN INVESTMENT CO.
Groupe diversifié
Maurice
469 479
3 256
270
-
ORANGE CÔTE D'IVOIRE
Téléphonie mobile
Côte d’Ivoire
465 046
ND
271
-
ECONET WIRELESS
Téléphonie mobile
Zimbabwe
463 491
140 969
272
291
WATANIYA TÉLÉCOM ALGÉRIE
Téléphonie mobile
Algérie
461 650
ND
273
307
EGYPT KUWAIT HOLDING CO.
Groupe diversifié
Égypte
458 714
185 068
274
247
EAST AFRICAN BREWERIES GROUP
Industrie des boissons
Kenya
455 584
86 148
275
314
ENTP
Hydrocarbures
Algérie
454 026
60 700
276
257
COMAIR
Transport aérien
Afrique du Sud
452 786
13 496
277
334
SALAM GAZ
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
452 398
15 206
278
260
GIJIMA AST GROUP
Informatique, bureautique
Afrique du Sud
442 837
23 863
279
243
MTN CÔTE D'IVOIRE
Téléphonie mobile
Côte d’Ivoire
441 198
34 389
280
261
DANGOTE FLOUR MILLS
Agro-industrie
Nigeria
440 759
17 754
281
295
RAYA HOLDING FOR TECHNOLOGY & TELECOM.
Fabrication d'appareils électriques
Égypte
437 483
7 472
282
245
SHELL TUNISIE
Hydrocarbures, services annexes
Tunisie
436 954
6 982
283
292
WANA CORP.
Téléphonie mobile
Maroc
436 230
ND
284
-
GOLDEN STAR RESOURCES
Extraction d'or
Ghana
432 693
– 8 281
285
244
ONEP
Prod. & distrib. d'eau potable
Maroc
429 746
16 270
286
236
CIMENTS DU MAROC
Matériaux de construction
Maroc
429 229
102 005
287
228
SOMACA
Construction automobile
Maroc
428 397
ND
288
280
SIEMENS EGYPT
Fabrication d'appareils électriques
Égypte
424 108
ND
289
240
ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES
Industrie chimique
Égypte
423 587
200 182
290
322
PRODUCE BUYING CO.
Agro-industrie
Ghana
422 640
9 424
291
264
TANZANIA BREWERIES
Industrie des boissons
Tanzanie
419 670
80 319
292
242
HOLCIM
Matériaux de construction
Maroc
417 809
77 735
293
-
FREEWORLD COATINGS
Industrie chimique
Afrique du Sud
415 996
22 690
294
226
SENELEC
Prod. & distrib. d'électricité
Sénégal
415 353
ND
295
-
EAST AFRICAN BREWERIES KENYA
Industrie des boissons
Kenya
414 780
87 894
296
263
HOLMARCOM
Holding
Maroc
413 119
ND
297
-
REBAB CO.
Extraction de minerais
Maroc
411 300
ND
298
466
ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT
Matériaux de construction
Égypte
408 999
101 223
299
256
PZ CUSSONS NIGERIA
Industrie pharmaceutique
Nigeria
408 595
34 569
300
-
DELTA CORP.
Groupe diversifié
Zimbabwe
408 001
54 114
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
LES 500 • ÉDITION 2012
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Les 500 premières entreprises africaines (251-300) Rang 2011
104
Classements
Rang 2010
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
301
267
ASTRAPAK
Papeterie
Afrique du Sud
407 024
16 520
302
287
AFRIQUIA GAZ
Énergie, autres
Maroc
406 427
38 830
303
224
LESIEUR CRISTAL
Agroalimentaire
Maroc
405 576
18 039
304
234
GROUPE TTS
Tourisme, hôtellerie
Tunisie
403 893
13 460
305
289
AES AFRICAN POWER CO.
Prod. & distrib. d'électricité
Cameroun
403 369
29 862
306
249
COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES
Hydrocarbures
Maroc
400 860
ND
307
-
REDEFINE PROPERTIES
Promotion immobilière
Afrique du Sud
399 892
170 874
308
268
EGYPTIAN IRON & STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
396 139
8 380
309
293
PEERMONT GLOBAL
Tourisme, hôtellerie
Afrique du Sud
394 435
– 47 678
310
310
PRESS CORPORATION
Holding
Malawi
387 549
45 083
311
274
MERAFE RESOURCES
Extraction de minerais
Afrique du Sud
384 917
41 931
312
269
SFBT
Industrie des boissons
Tunisie
384 393
52 544
313
258
MOBIL OIL NIGERIA
Hydrocarbures
Nigeria
380 396
25 330
314
285
CIEL GROUP
Groupe diversifié
Maurice
376 069
30 829
315
275
PROCTER & GAMBLE MAROC
Industrie chimique
Maroc
373 982
ND
316
364
SONIDEP
Hydrocarbures, services annexes
Niger
373 792
12 343
317
326
SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL
Commerce de détail
Tunisie
370 096
124
318
302
HUDACO INDUSTRIES
Construction automobile
Afrique du Sud
369 796
35 263
319
283
ORANGE MALI
Téléphonie mobile
Mali
368 712
166 781
320
265
SANIA CIE
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
367 112
8 070
321
321
COUNTRY BIRD HOLDINGS
Élevage
Afrique du Sud
366 144
6 673
322
296
ONCF
Transport ferroviaire
Maroc
365 254
– 4 834
323
288
SEARDEL INVESTMENT CORP.
Fabrication de produits textiles
Afrique du Sud
364 180
14 497
324
320
SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO
Extraction d'or
Mali
363 717
86 578
325
-
AVENG MANUFACTURING
Génie civil
Afrique du Sud
361 998
ND
326
-
SENTULA MINING
Extraction de minerais
Afrique du Sud
361 437
5 285
327
-
BULYANHULU GOLD MINE
Extraction d'or
Tanzanie
359 824
ND
328
-
ORASCOM HOTELS AND DEVELOPMENT
Tourisme, hôtellerie
Égypte
359 601
80 059
329
361
TRENCOR
Transport maritime
Afrique du Sud
354 009
93 881
330
266
AXA ASSURANCE MAROC
Assurances
Maroc
351 873
ND
331
284
CNIA SAADA ASSURANCES
Assurances
Maroc
350 599
ND
332
403
METMAR
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
350 063
7 033 ND
333
262
334
-
335
337
STÉ D'EXPLOITATION DES MINES D'OR DE SADIOLA
Extraction d'or
Mali
349 288
MOHINANI GROUP
Groupe diversifié
Ghana
347 000
ND
GHANA OIL CO.
Hydrocarbures, services annexes
Ghana
343 483
4 220
336
-
ANOUAR INVEST
Holding
Maroc
343 482
ND
337
277
UAC OF NIGERIA
Groupe diversifié
Nigeria
341 087
35 541
338
345
GROUPE MANAGEM
Extraction de minerais
Maroc
339 099
ND
339
404
PETROMOC
Hydrocarbures, services annexes
Mozambique
338 969
– 7 562
340
272
BAMBURI CEMENT
Matériaux de construction
Kenya
336 900
61 068
341
286
CAIRO POULTRY
Agroalimentaire
Égypte
336 022
39 793
342
-
NAKUMATT HOLDINGS
Grande distribution
Kenya
334 358
3 209
343
-
MAUREL & PROM GABON
Hydrocarbures
Gabon
333 995
ND
344
354
SEVEN-UP BOTTLING CO.
Agro-industrie
Nigeria
333 159
14 846
345
323
GOLD REEF CASINO RESORTS
Jeux de hasard
Afrique du Sud
332 626
42 271
346
-
MEIKLES AFRICA
Groupe diversifié
Zimbabwe
330 437
6 687
347
301
CIC HOLDINGS
Commerce de détail
Namibie
326 495
7 851
348
369
SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES
Hydrocarbures, raffinerie
Côte d’Ivoire
326 186
5 518
349
313
CECA GADIS
Commerce de détail
Gabon
323 937
18 998
350
317
SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.
Hydrocarbures
Égypte
323 913
140 638
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O
LES 500 • ÉDITION 2012
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Les 500 premières entreprises africaines (301-350) Rang 2011
106
www.volvoce.com
volvo construction equipment
Classements
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2010
Société
351
305
FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES
Agroalimentaire
Maurice
322 520
19 059
352
376
MARIDIVE AND OIL SERVICES
Hydrocarbures, services annexes
Égypte
322 279
48 493
353
362
ALGÉRIE POSTE
Services postaux
Algérie
321 836
ND
354
309
VODACOM TANZANIA
Téléphonie mobile
Tanzanie
320 467
ND
355
-
JUHAYNA FOOD INDUSTRIES
Industrie des boissons
Égypte
318 867
39 024
356
297
SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE
Assurances
Maroc
318 716
40 421
357
-
ROYAL BAFOKENG PLATINUM
Extraction de minerais
Afrique du Sud
316 968
476 370
358
-
ENGEN RD CONGO
Hydrocarbures, services annexes
RD Congo
315 581
8 797
359
315
HIDROELECTRICA DE CAHORA BASSA
Prod. & distrib. d'eau et d'électricité
Mozambique
313 745
– 55 794
360
-
REDAL
Prod. & distrib. d'eau potable
Maroc
312 101
ND
361
344
VOX TELECOM
Télécoms
Afrique du Sud
311 545
– 102 259
362
312
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC
Travaux publics
Maroc
311 374
ND
363
316
ENTREPRISE NATIONALE DE FORAGE
Hydrocarbures
Algérie
311 139
43 923
364
279
AUTO HALL
Construction automobile
Maroc
309 718
22 622
365
318
KELLY GROUP
Service aux entreprises
Afrique du Sud
308 416
3 923
366
342
ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER
Promotion immobilière
Maroc
307 955
49 990
367
437
SANTOVA LOGISTICS
Organisation du transport de fret
Afrique du Sud
307 586
2 552
368
457
BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS
Assurances
Botswana
307 009
49 030
369
325
OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS
Logistique aéroportuaire
Maroc
306 703
31 968
370
339
COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT
Agroalimentaire
Maroc
306 660
ND
371
278
NOUVELAIR TUNISIE
Transport aérien
Tunisie
306 622
10 302
372
328
CÔTE D'IVOIRE TÉLÉCOM
Téléphonie fixe
Côte d’Ivoire
305 445
ND
373
336
UNILEVER NIGERIA
Parachimie
Nigeria
305 188
27 260
374
340
NORTH AFRICA BOTTLING CO.
Industrie des boissons
Maroc
303 422
ND
375
363
ROGERS GROUP
Bâtiment
Maurice
301 213
19 636
376
429
PALM HILLS DEVELOPMENT CO.
Promotion immobilière
Égypte
301 140
90 166
377
300
SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CARBURANTS – ZIZ
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
301 081
ND
378
338
ORANGE CAMEROUN
Téléphonie mobile
Cameroun
300 443
45 186
379
395
AMREYAH CIMPOR CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
300 322
91 051
380
365
DRDGOLD
Extraction d'or
Afrique du Sud
299 474
31 266
381
356
SHELL MAURITIUS
Hydrocarbures, services annexes
Maurice
299 305
10 287
382
333
TOTAL CÔTE D'IVOIRE
Hydrocarbures, services annexes
Côte d’Ivoire
294 074
6 007
383
298
SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA
Extraction de minerais
Mali
293 567
74 557 – 3 051
384
335
METRO MAROC
Commerce de détail
Maroc
293 353
385
311
SOFITEX
Coton
Burkina
291 028
1 283
386
358
TOURAH PORTLAND CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
290 583
75 880
387
380
ENNAKL
Construction automobile
Tunisie
290 109
16 260
388
332
SNMVT - MONOPRIX
Grande distribution
Tunisie
289 386
7 944
389
381
SEFALANA HOLDING CO.
Agroalimentaire
Botswana
289 191
7 251
390
327
LAFARGE CEMENT WEST AFR. PORTLAND CEMENT CO.
Matériaux de construction
Nigeria
285 843
31 824
391
324
AIRTEL ZAMBIA (ex-ZAIN ZAMBIA)
Téléphonie mobile
Zambie
284 742
29 221
392
405
FAMOUS BRANDS
Tourisme, hôtellerie
Afrique du Sud
282 551
34 643
393
480
DAMANG MINES
Extraction d'or
Ghana
280 069
ND
394
450
BSI STEEL
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
279 303
5 413
395
348
SINAI CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
278 806
155 151
396
499
SAPH
Production agricole
Côte d’Ivoire
277 671
64 388
397
357
PETROMINS-OIL DU MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
275 111
ND
398
-
GROUPE CFAO CONGO
Groupe diversifié
Congo
274 855
ND
399
448
NU WORLD HOLDINGS
Organisation du transport de fret
Afrique du Sud
274 110
10 321
400
367
MAGHRÉBAIL
Intermédiation financière
Maroc
271 924
9 573
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O
LES 500 • ÉDITION 2012
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Les 500 premières entreprises africaines (351-400) Rang 2011
108
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Classements
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) 108 804
Rang 2010
Société
401
306
STÉ NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES
Industrie du tabac
Algérie
269 709
402
-
NORTH MARA GOLD MINE
Extraction d'or
Tanzanie
269 566
ND
403
446
NAMIBIAN POWER CORP.
Prod. & distrib. d'électricité
Namibie
267 668
40 538
404
375
ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.
Agro-industrie
Swaziland
267 630
11 708
405
-
GROUPE CFAO CAMEROUN
Groupe diversifié
Cameroun
265 737
ND
406
-
MAURITANIAN COPPER MINES
Extraction de cuivre
Mauritanie
265 300
109 800
407
-
AMER GROUP HOLDING
Tourisme, hôtellerie
Égypte
265 231
95 538
408
374
SOCIÉTÉ NATIONALE D'ASSURANCES
Assurances
Algérie
264 196
25 932
409
445
ARGENT INDUSTRIAL
Matériaux de construction
Afrique du Sud
264 020
8 118
410
353
SHELL SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
Sénégal
263 986
ND
411
341
SEEG
Prod. & distrib. d'eau et d'électricité
Gabon
263 340
11 286
412
436
COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE
Promotion immobilière
Maroc
262 755
45 992
413
343
MCEL MOÇAMBIQUE
Téléphonie mobile
Mozambique
262 747
9 110
414
-
SOMED
Holding
Maroc
261 217
ND
415
485
EOH HOLDINGS
Service aux entreprises
Afrique du Sud
260 784
15 706
416
329
SOPRIAM
Construction automobile
Maroc
260 394
ND
417
347
GROUPE EUROFIND AFRIQUE
Groupe diversifié
Côte d’Ivoire
260 101
ND
418
377
DELTA HOLDING
Groupe diversifié
Maroc
259 838
29 617
419
433
NAMIBIA BREWERIES
Industrie des boissons
Namibie
258 426
25 314
420
-
OK ZIMBABWE
Commerce de détail
Zimbabwe
257 426
4 286
421
434
UNIVERS ACIER
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
252 108
ND
422
319
TOTAL MARKETING GABON
Hydrocarbures, services annexes
Gabon
251 945
7 562
423
392
PALMERAIES KOUTOUBIA
Agroalimentaire
Maroc
251 352
ND
424
372
VODACOM CONGO
Téléphonie mobile
RD Congo
251 035
ND
425
-
AMENDIS
Prod. & distrib. d'eau potable
Maroc
250 400
ND
426
-
LIBYA OIL SÉNÉGAL
Hydrocarbures
Sénégal
248 615
ND
427
409
EGYPTIAN INTERNATIONAL TOURISM CO.
Tourisme, hôtellerie
Égypte
248 207
25 319
428
386
NATIONAL CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
248 176
55 110
429
-
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN
Organisation du transport de fret
Cameroun
247 544
4 253
430
418
TOTAL MAURITIUS
Hydrocarbures, services annexes
Maurice
247 369
5 528
431
382
TOTAL BURKINA
Hydrocarbures, services annexes
Burkina
246 750
7 277
432
443
ZAMBIA SUGAR
Agro-industrie
Zambie
246 490
5 583
433
438
UMGENI WATER-AMANZI
Prod. & distrib. d'eau potable
Afrique du Sud
245 691
81 350
434
-
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D'IVOIRE
Transports
Côte d’Ivoire
244 870
3 864
435
-
YAZAKI MAROC
Fabrication de câbles électriques
Maroc
244 664
ND
436
330
SODEP - MARSA MAROC
Logistique portuaire
Maroc
243 911
ND
437
384
SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES
Industrie des boissons
Maroc
241 387
3 990
438
421
GIPLAIT
Industrie laitière
Algérie
241 377
16 553
439
449
CERAMIC INDUSTRIES
Matériaux de construction
Afrique du Sud
240 899
29 136
440
-
AL EZZ FLAT STEEL
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
239 820
ND
441
-
VALUE GROUP
Organisation du transport de fret
Afrique du Sud
238 962
14 159
442
-
BIDVEST NAMIBIA
Groupe diversifié
Namibie
238 578
35 184
443
360
SOCOCIM INDUSTRIES
Matériaux de construction
Sénégal
237 241
ND
444
477
DATACENTRIX HOLDINGS
NTIC
Afrique du Sud
237 070
13 570
445
408
CENTRALE AUTOMOBILE CHÉRIFIENNE
Concessionnaire
Maroc
236 777
ND
446
401
MAURITIUS TELECOM
Téléphonie mobile
Maurice
236 428
54 011
447
390
COMPAGNIE DU KOMO
Holding
Gabon
236 412
20 790
448
391
TOGO TÉLÉCOM
Télécoms
Togo
235 610
49 338
449
465
DELTA SUGAR
Agro-industrie
Égypte
235 188
60 680
450
393
WEST AFRICAN CEMENT CO.
Matériaux de construction
Togo
234 931
26 334
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O
LES 500 • ÉDITION 2012
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Les 500 premières entreprises africaines (401-450) Rang 2011
110
Classements
Les 500 premières entreprises africaines (451-500) Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
451
394
SNVI
Construction automobile
Algérie
234 313
ND
452
456
COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D'IVOIRE
Commerce de détail
Côte d’Ivoire
233 606
2 457
453
402
GROUPE ONE TECH
Fabrication de câbles électriques
Tunisie
233 424
15 379
454
396
BIOPHARM
Industrie pharmaceutique
Algérie
233 181
12 383
455
350
OUTSPAN IVOIRE
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
232 860
496
456
308
AIRTEL CONGO RDC (ex-ZAIN RDC)
Téléphonie mobile
RD Congo
232 448
– 155
457
378
SOLIBRA
Industrie des boissons
Côte d’Ivoire
230 953
29 051
458
355
SANYATI HOLDINGS
Génie civil
Afrique du Sud
230 649
– 18 117
459
400
BENUE CEMENT CO.
Matériaux de construction
Nigeria
229 679
94 280
460
383
COOPER MAROC PHARMACEUTICALS
Industrie pharmaceutique
Maroc
229 316
ND
461
389
ACIMA
Commerce de détail
Maroc
228 983
ND
462
435
MAGHREB STEEL
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
228 030
605
463
494
INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL
Extraction de phosphates
Sénégal
227 700
ND
464
-
BRIMSTONE INVESTMENT CORP.
Intermédiation financière
Afrique du Sud
227 302
61 904 – 17 408
465
-
GÉCAMINES
Extraction de minerais
RD Congo
227 299
466
385
PROSUMA
Grande distribution
Côte d’Ivoire
225 720
1 980
467
427
PEREGRINE HOLDINGS
Intermédiation financière
Afrique du Sud
225 544
46 331
468
411
ENGTP
Hydrocarbures
Algérie
225 153
3 970
469
-
SEMAFO BURKINA
Exploration minière
Burkina
224 109
ND
470
399
INTERNATIONAL TRADING OIL & COMMODITIES CORP.
Hydrocarbures, services annexes
Sénégal
223 862
ND
471
412
CIEL TEXTILE
Fabrication de produits textiles
Maurice
223 329
6 740
472
-
HONEYWELL FLOUR MILLS
Agro-industrie
Nigeria
222 032
16 248
473
-
ADVTECH GROUP
Services éducatifs
Afrique du Sud
221 177
22 387
474
414
SOBRAGA
Industrie des boissons
Gabon
220 944
ND
475
368
AIRTEL GABON (ex-ZAIN GABON)
Téléphonie mobile
Gabon
220 768
– 77
476
430
MISR REFRIGERATOR AND AIR CONDITIONING CO.
Fabrication d'appareils électriques
Égypte
220 051
27 289
477
419
INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA
Groupe diversifié
Côte d’Ivoire
218 602
ND
478
424
ENERGIE DU MALI
Prod. & distrib. d'électricité
Mali
218 449
– 71
479
483
CIPLA MEDPRO
Industrie pharmaceutique
Afrique du Sud
217 698
29 398
480
371
NESTLÉ CÔTE D'IVOIRE
Agroalimentaire
Côte d’Ivoire
217 455
1 515
481
413
DELPHI AUTOMOTIVE SYSTÈME MAROC
Fabrication de câbles électriques
Maroc
216 890
ND
482
388
NEW MAURITIUS HOTELS
Tourisme, hôtellerie
Maurice
216 339
20 889
SHARIKET KAHRABA HADJRET ENNOUSS
Prod. & distrib. d'électricité
Algérie
215 657
29 651
SOCIÉTÉ DES MINES DE L'AÏR
Extraction d'uranium
Niger
214 998
34 475
483
-
484
415
485
-
ELF OIL SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
Sénégal
214 251
ND
486
-
MOBILE TELECOMMUNICATIONS CO.
Téléphonie mobile
Namibie
214 232
ND
487
-
GROUPE CFAO CÔTE D'IVOIRE
Groupe diversifié
Côte d’Ivoire
213 632
ND
488
-
GABON TÉLÉCOM
Téléphonie fixe
Gabon
212 456
19 925
489
254
IRELAND BLYTH
Bâtiment
Maurice
211 472
6 691
490
-
AICO AFRICA
Agro-industrie
Zimbabwe
210 637
8 946
491
447
EGYPTAIR MAINTENANCE & ENGINEERING
Logistique aéroportuaire
Égypte
210 350
20 942
492
379
BUILDMAX
Matériaux de construction
Afrique du Sud
205 998
– 55 927
493
-
MISR NATIONAL STEEL
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
205 769
17 298
494
373
ESORFRANKI
Génie civil
Afrique du Sud
205 580
– 6 132
495
440
RADEEMA
Prod. & distrib. d'eau potable
Maroc
205 296
27 028
496
352
ENTREPRISE NATIONALE DE GÉOPHYSIQUE
Hydrocarbures
Algérie
205 236
19 363
497
-
CORLAY CAMEROUN (ex-TEXACO CAMEROUN)
Hydrocarbures, services annexes
Cameroun
204 502
656
498
426
ONATEL
Télécoms
Burkina
203 801
21 796
499
474
ITALTILE
Matériaux de construction
Afrique du Sud
203 709
41 073
500
252
MTN CAMEROUN
Téléphonie mobile
Cameroun
203 669
ND
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 29 O
LES 500 • ÉDITION 2012
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Société
Rang 2010
Rang 2011
112
JEAN-PIERRE KEPSEU
L’
LA PLACE DJOUNGOLO AU CŒUR DE YAOUNDÉ
DR
DR
PUBLI-INFORMATION
importance majeure de l’entretien routier se traduit par l’avènement d’autres acteurs publics, aux côtés des structures traditionnelles de conception et de supervision de la politique nationale en la matière (direction des Investissements et de l’entretien routier du ministère des Travaux publics). Sous la coordination du Premier ministre, le Conseil national de la route (CONAROUTE), ayant vu le jour en mai 2005, vise entre autres objectifs, à garantir les performances d’un domaine, officiellement reconnu comme relevant des premières préoccupations des populations les plus défavorisées. Le Fonds routier, né un peu plus tôt, n’est pas en reste dans son rôle de mécanisme de financement des programmes routiers. Selon les statistiques disponibles, cela requiert quelque 480 milliards de F CFA par an et ce jusqu’à l’horizon 2015. L’atteinte de l’objectif de lutte contre la pauvreté par le désenclavement des grands bassins de production et celui d’une meilleure visibilité des efforts d’aménagement du territoire national est à ce prix. Le challenge qu’il importe pourtant de révéler, n’est pas du tout gagné d’avance.
PUBLI-INFORMATION
Une importance stratégique indéniable Sur les 50 000 kilomètres de route dont est doté le pays, le décret présidentiel du 24 mars 1979 qui en précise la classification (routes régionales, départementales et rurales), en confine quelque 16 700 km dans le registre des routes dites non-prioritaires. Le reste, composé de routes bitumées, de routes en terre classées et de routes dites rurales, relève du réseau prioritaire (27 000 km). Un « privilège » que leur confère leur importance économique dans le développement du monde rural. S’agissant tout par ticulièrement des routes bitumées, elles étaient créditées, il y a quelques années d’une longueur de 5 000 km. Ce linéaire a connu depuis lors une amélioration sensible en raison de nombreux projets achevés à l’instar des routes Ebolowa Ambam- Frontières du Gabon et de la Guinée Equatoriale et BertouaGaroua-Boulai-Frontière République Centrafricaine. D’autres chantiers en
CHANTIER ROUTIER VERS BERTOUA, À L’EST DU PAYS
ROUTE DE NGAOUNDÉRÉ
NŒUD ROUTIER VERS BAFOUSSAM SUR LE PRINCIPAL ACCÈS DE L’OUEST DU CAMEROUN
voie d’achèvement dont – NgaoundéréToubourou-Moundou (environ 375 km) o f f re n t d e b o n n e s p e r s p e c t i ve s supplémentaires d’extension. Cet accroissement, prévu à hauteur de 7,9 %, est la conséquence d’une réforme globale dénommée « Programme sectoriel des Transports » mis en œuvre en 2005 aux fins de dynamiser un secteur durablement affecté par la crise économique des années 80-90. D’autres projets, énumérés par le président Paul Biya lors du Comice agro-pastoral d’Ebolowa en Janvier 2011, sont à même d’offrir à brève échéance, une meilleure lisibilité au paysage routier national : EbolowaSangmélima, Ebolowa-Kribi, OlamaLolodorf, Sangmelima-Ouesso (Congo Brazzaville). Aujourd’hui, au ministère des Travaux publics, autant pour les routes bitumées, les routes rurales classées que les routes rurales non classées, une seule urgence s’impose : l’ouverture à brève échéance de « nouvelles voies de desserte et de désenclavement » audelà du bitumage de plus de 1 500 km de nouvelles routes d’ici 2015. L’objectif affiché est de maximiser la contribution déjà conséquente de ce secteur à la formation du produit intérieur brut national (11 % en 2009).
CAMEROUN Du Fonds routier au Conaroute : l’entretien au cœur de toutes les préoccupations Au ministère des Travaux publics, les responsables, à divers degrés en ont fait leur crédo : la remise du réseau routier prioritaire et autant que faire ce peut, du réseau non-prioritaire, se pose comme un préalable indispensable à toute action de développement. Comment maintenir en état opérationnel minimum permanent, un secteur routier, qui avec un taux moyen de croissance de l’ordre de 5 % au
PÉAGE ROUTIER À MBANKOMO
Depuis l’instauration du péage routier au Cameroun ayant pour but de dégager des ressources financières nécessaires à l’entretien routier, il est apparu que la procédure manuelle présente quelques manquements de la part des usagers et surtout du personnel mis en place, entraînant une baisse des recettes du péage routier. En 2010, le déficit moyen annuel de celles-ci était évalué à 3,5 milliards de F CFA. La gestion du péage routier a connu des changements de régime au fil des années, passant tour à tour du Comité
interministériel de suivi des opérations de péage routier au Programme de sécurisation des recettes routières. Compte tenu du nombre d’intervenants dans la chaine de contrôle et des conflits de compétence pouvant en découler, l’efficacité tant recherchée viendrait alors de l’automatisation des postes de péage et des stations de pesage routiers au Cameroun. Si cette position semble avoir rencontré l’adhésion des pouvoirs publics, il reste tout de même que des réserves sont émises au moment où l’on attend l’application sur le terrain. Un décret du Premier ministre du 28 janvier 1998 a défini les modalités du péage routier sur certains axes bitumés du réseau routier camerounais. Ainsi, sur les principaux axes que compte le pays à l’exemple de Yaoundé-Douala et de YaoundéBafoussam, plusieurs postes de contrôle institués par le ministère en charge des Transports existent. Le droit de péage institué à cet effet ne concerne naturellement pas les piétons, ni les engins à deux roues,
les ambulances et les véhicules qui concourent au maintien de l’ordre ayant des plaques minéralogiques propres aux forces de défense et à la police nationale. Pour ce qui est du pesage routier qui concerne les camions, de nouvelles stations ont été créées, au regard de la situation géographique du Cameroun qui sert de transit à certains pays de la sous-région comme le Tchad et la République centrafricaine. Au-delà des recettes générées par une telle opération, ceci permettra, à terme, aux administrations en charge des problèmes économiques, de contrôler les mouvements des biens et d’établir des statistiques fiables. PESAGE ROUTIER DE NOMAYOS
DR
DR
PÉAGE ROUTIER : VERS L’AUTOMATISATION
cours de ces quinze dernières années, ne compte pas moins un réseau à plus de 90 % en mauvais état ? Un véritable casse-tête pour le ministère des Travaux publics, département de tutelle, qui voit l’évaluation en la matière de ses prestations d’ensemble par certains organismes spécialisés se stabiliser à moins de 30 %. Sous sa supervision, et parallèlement à la poursuite sans heurts majeurs des investissements en matière de construction de routes, assurés pour une large part avec le soutien des bailleurs de fonds internationaux, la création du Fonds routier, en charge de l’entretien de ces infrastructures, a été décidée. Devenu opérationnel depuis 2005, cet établissement public a pour mission essentielle, le financement des programmes d’entretien, de réhabilitation et d’aménagement des routes. Ses ressources proviennent entre autres, des redevances d’usage de la route, du péage et du pesage routiers… L’opération de privatisation à laquelle a été soumis l’entretien routier n’a hélas abouti qu’à des résultats mitigés. Les pesanteurs de toutes sortes résultant de la gestion DR
PUBLI-INFORMATION
DR
collégiale par cinq ordonnateurs du budget du Fonds (un administrateur et quatre ministres de tutelle) n’y sont sans doute pas étrangères. Aux activités du Fonds routier se sont jointes depuis lors celles du Conseil national de la route (Conaroute). « Cadre de réflexion » visant à émettre des propositions en vue d’une amélioration des infrastructures routières au Cameroun, le Conaroute est placé sous la présidence du Premier ministre, avec pour membres, les acteurs privés du secteur de la route, le ministre des Travaux publics, le ministre des Transports, les responsables du Fonds routier… Le re c o u v re m e n t d e l a p l e i n e souveraineté de l’État sur «l’entretien de certaines routes rurales ayant beaucoup souffert de la privatisation », figure en bonne place dans l’agenda du Conaroute, tout autant que l’évaluation des possibilités de création d’un fonds routier de deuxième génération plus autonome et celle de l’adaptation du code des marchés publics aux spécificités des travaux routiers. Un programme auquel la dégradation de plus en plus visible du réseau routier impose une mise en œuvre des plus urgentes.
DIFCOM/DF - PHOTOS : RENAUD VAN DER MEEREN / LES ÉDITIONS DU JAGUAR SAUF MENTION.
CAMEROUN
Always Caring for You
Classements par régions
AFRIQUE DU NORD
Le Printemps arabe redessine le marché AFRIQUE DE L’OUEST
Télécoms et pétrole au menu
LES 500 • ÉDITION 2012
AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN
Porte d’entrée sud-africaine
AFRIQUE CENTRALE
Ces deux pays qui éclipsent les autres
AFRIQUE DE L’EST
Nairobi au centre de toutes les attentions
Textes de Frédéric Maury
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
120
Classements Par régions
Afrique du Nord Le Printemps arabe redessine le marché Les révolutions ont entraîné une redistribution des cartes économiques. Dégât collatéral : la croissance a très nettement ralenti.
C
oup dur pour l’Afrique du Nord. Mouvement de révolution né en Tunisie en décembre 2010 avant de se propager à l’Égypte puis à la Libye, le Printemps arabe s’est traduit sur le plan économique par une chute de la croissance dans les pays concernés. En raison du conflit armé qui s’est déclenché à l’intérieur de ses frontières, la Libye semble être la plus touchée par le ralentissement, d’autant que les exportations de pétrole se sont arrêtées pendant plusieurs semaines. Début octobre, aucun chiffrage exact ne permettait pour autant de mesurer précisément cet impact. LE PIRE A ÉTÉ ÉVITÉ. En Tunisie et en Égypte,
en revanche, la situation est plus claire. En septembre 2011, le Fonds monétaire international (FMI) a ainsi évalué à 1,2 % la croissance égyptienne pour 2011 et à 0 % celle de la Tunisie. Si ces niveaux marquent un net ralentissement par rapport à 2010 (5,1 % en Égypte et 3,1 % en Tunisie), ils prouvent aussi que le pire a sans doute été évité, les deux pays n’ayant pas sombré dans la récession et le marasme. La rapide mise
+ 28 %
Désormais repositionné sur les engrais et les infrastructures, le groupe égyptien voit son chiffre d’affaires s’envoler.
– 68 %
L’effondrement du cours de Bourse du numéro un régional de l’acier sur les dix premiers mois de l’année 2011.
« Je vous confirme que l’État rachètera Djezzy. » AHMED OUYAHIA, PREMIER MINISTRE ALGÉRIEN
1560
Le nombre de départs volontaires (sur 5 300 employés) envisagé d’ici à 2013 pour réduire les pertes de la RAM.
191 milliards de dollars
Le chiffre d’affaires cumulé des 150 premières entreprises d’Afrique du Nord
en place de gouvernements après la chute des dictateurs Ben Ali et Moubarak aura semble-t-il permis d’éviter une contagion trop forte du politique vers l’économique. Du côté des entreprises, l’année 2011 s’est logiquement traduite par un ralentissement des performances. En Égypte, le secteur de la construction, notamment, a été très touché. En Tunisie, la baisse de la consommation mais aussi la crise en Libye, pays où nombre d’entreprises tunisiennes s’étaient implantées ces dernières années, ont pénalisé l’activité. Toutefois, au début du second semestre, les choses semblaient rentrer dans l’ordre et JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
121
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
1
SONATRACH
Hydrocarbures
Algérie
58 793 251
9 305 439
2
24
OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES
Extraction de minerais
Maroc
5 128 650
1 048 131
3
32
ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES
Travaux publics
Égypte
4 719 726
572 896
4
33
GROUPE ONA
Holding
Maroc
4 684 968
381 540
5
36
SUEZ CANAL AUTHORITY
Logistique portuaire
Égypte
4 542 000
ND
6
37
SAMIR
Hydrocarbures, raffinerie
Maroc
4 365 837
98 564
7
42
MAROC TÉLÉCOM
Télécoms
Maroc
3 733 304
1 124 294
8
43
ORASCOM TELECOM
Télécoms
Égypte
3 693 228
150 915
9
47
THE ARAB CONTRACTORS
Travaux publics
Égypte
3 428 433
249 468
10
50
NAFTAL
Hydrocarbures, services annexes
Algérie
3 367 077
91 011
11
54
EZZ STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
2 847 251
96 706
12
58
AKWA HOLDING
Holding
Maroc
2 593 800
ND
13
62
OFFICE NATIONAL DE L'ÉLECTRICITÉ
Prod. & distrib. d'électricité
Maroc
2 461 163
ND
14
65
EGYPTAIR HOLDINGS
Holding
Égypte
2 314 141
91 324
15
67
CEVITAL
Agro-industrie
Algérie
2 259 263
255 354
16
68
SONELGAZ
Prod. & distrib. d'électricité et de gaz
Algérie
2 254 237
ND
17
70
EL SEWEDY CABLES
Fabrication de câbles électriques
Égypte
2 210 116
136 274
18
74
STIR
Hydrocarbures, raffinerie
Tunisie
1 854 141
– 197 824
19
78
MOBINIL
Téléphonie mobile
Égypte
1 811 645
233 838
20
79
ORASCOM TÉLÉCOM ALGÉRIE
Téléphonie mobile
Algérie
1 793 840
ND
21
81
TELECOM EGYPT
Télécoms
Égypte
1 767 461
566 886
22
83
EGYPTAIR AIRLINES
Transport aérien
Égypte
1 745 319
22 374
23
89
AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
1 695 870
ND
24
92
ALTADIS MAROC
Industrie du tabac
Maroc
1 650 600
ND
25
96
STEG
Prod. & distrib. d'électricité et de gaz
Tunisie
1 585 221
– 6 316
26
98
ROYAL AIR MAROC
Transport aérien
Maroc
1 525 942
– 109 529
27
99
MIDDLE EAST OIL REFINERIES
Hydrocarbures, raffinerie
Égypte
1 518 093
172 702
28
107
ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.
Hydrocarbures
Égypte
1 381 379
179 804
29
116
HOLDING YNNA
Bâtiment
Maroc
1 216 964
ND
30
122
GHABBOUR AUTO
Construction automobile
Égypte
1 177 484
44 170
31
127
SHELL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
1 121 247
ND
32
129
SNIM
Extraction de minerais
Mauritanie
1 092 632
564 273
33
132
AL EZZ ROLLING MILLS
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
1 062 060
ND
34
133
SUEZ CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
1 053 864
211 795
35
138
MARJANE HOLDING
Commerce de détail
Maroc
1 039 444
ND
36
153
TALAAT MOUSTAFA GROUP
Promotion immobilière
Égypte
914 645
161 023
37
154
TOTAL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
911 969
ND
38
158
DOUJA PROMOTION
Promotion immobilière
Maroc
893 924
198 753
39
164
SNDP AGIL
Hydrocarbures, services annexes
Tunisie
860 235
ND
40
167
COSIDER
Travaux publics
Algérie
826 868
128 457
41
174
POULINA GROUP HOLDING
Groupe diversifié
Tunisie
781 050
54 119
42
175
ALGÉRIE TÉLÉCOM
Télécoms
Algérie
774 816
34 416
43
178
EGYPTIAN SUGAR & INTEGRATED INDUSTRIES CO.
Agro-industrie
Égypte
755 981
53 442
44
184
AIR ALGÉRIE
Transport aérien
Algérie
733 892
ND
45
185
TUNISAIR
Transport aérien
Tunisie
724 865
17 604
46
186
EASTERN CO.
Industrie du tabac
Égypte
719 289
145 674
47
187
CENTRALE LAITIÈRE
Agroalimentaire
Maroc
716 010
65 800
48
188
TUNISIANA
Téléphonie mobile
Tunisie
714 412
ND
49
191
ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS
Fabrication de produits textiles
Égypte
695 432
55 183
50
193
COSUMAR
Agro-industrie
Maroc
685 105
68 087
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (1-50)
122
Classements Par régions
les perspectives de croissance s’améliorer, à l’exception de certains secteurs encore fortement touchés, comme le tourisme. En Tunisie, sur les neuf premiers mois de l’année, les recettes touristiques ont baissé de 38,5 % par rapport à l’année précédente, selon les chiffres de l’Office national du tourisme tunisien. Mais le plus grand changement né du Printemps arabe reste la redistribution des cartes au sein d’économies jusqu’alors marquées par la corruption et les passe-droits accordés aux familles des présidents ou à leurs proches.
640
millions d’euros. Le prix payé par France Télécom Orange pour le rachat de 40 % du capital du deuxième opérateur chérifien.
+ 4,5 %
En Tunisie, tous les biens et participations de la famille Ben Ali ont été saisis. En Égypte, un véritable coup de tonnerre s’est abattu sur le monde des affaires avec l’arrestation d’Ahmed Ezz, magnat de l’acier et propriétaire, entre autres, d’Ezz Steel (11e rang régional). Il a été depuis condamné à dix ans de prison pour corruption. RETOUR DE L’ÉTAT. En Tunisie, tous les
biens de la famille Ben Ali ainsi que ses participations dans des entreprises ont été saisis, et une commission a été instituée pour statuer sur leur sort. Conséquence : l’État s’est retrouvé actionnaire de facto de nombreux fleurons locaux, parmi lesquels le numéro deux des télécoms Tunisiana (dont Sakhr el-Materi, gendre de Ben Ali,
20 milliards de dollars
Les profits cumulés des 150 premières entreprises d’Afrique du Nord
avait acquis 25 % du capital fin 2010) et le numéro trois Orange (dont Marouane Mabrouk, autre gendre, possédait 51 %), la compagnie aérienne Karthago Airlines, le concessionnaire automobile Ennakl… La plupart des dirigeants d’entreprises publiques ont également été remplacés et les dirigeants historiques du syndicat patronal ont été vivement contestés. Épargnés par la vague de contestation politique, le Maroc et l’Algérie n’ont ni l’un ni l’autre connu une grande année 2010. Dépourvu – ou presque – d’or noir, le Maroc a connu un trou d’air, avec un taux de croissance ramené à 3,7 % en 2010 et estimé à JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Le taux de croissance du secteur marocain de l’assurance en 2010 a nettement ralenti : il était depuis 2004 de 11,5 % en moyenne.
« L’année 2010 a été particulièrement difficile pour l’ensemble des entreprises sidérurgiques au Maroc. » AYOUB AZAMI, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE LA SOCIÉTÉ NATIONALE DE SIDÉRURGIE
20 %
La part de marché d’Inwi, troisième opérateur mobile marocain, qui comptait 7,4 millions de clients en septembre 2011.
50000
Le nombre de véhicules assemblés par la filiale de Renault en 2010 (dont plus de 21 000 Dacia).
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
123
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
51
197
MÉDI TÉLÉCOM
Télécoms
Maroc
672 384
ND
52
201
LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA
Prod. & distrib. d'eau et d'électricité
Maroc
668 844
30 219
53
205
ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS
Téléphonie mobile
Algérie
633 120
ND
54
207
LAFARGE CIMENTS
Matériaux de construction
Maroc
631 201
197 461
55
209
SAHAM HOLDING
Groupe diversifié
Maroc
624 954
46 242
56
210
OPTORG
Commerce de détail
Maroc
620 971
12 958
57
217
GROUPE ELLOUMI
Groupe diversifié
Tunisie
596 808
ND
58
220
HOLDING D'AMÉNAGEMENT AL OMRANE
Promotion immobilière
Maroc
589 026
35 038
59
221
ALUMINIUM CO. OF EGYPT
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
588 737
35 135
60
222
LABEL'VIE
Grande distribution
Maroc
588 061
6 278
61
224
VEOLIA ENVIRONNEMENT
Prod. & distrib. d'eau potable
Maroc
580 140
ND
62
227
JORF LASFAR ENERGY CO.
Prod. & distrib. d'électricité
Maroc
577 051
ND
63
232
STÉ ÉGYPT. D'ENTREPRISES – MOUKHTAR IBRAHIM
Travaux publics
Égypte
558 088
33 663
64
233
EGYPTIAN ALUMINIUM PRODUCTS CO.
Aluminium
Égypte
556 694
33 223
65
234
PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE
Industrie pharmaceutique
Tunisie
553 184
15 436
66
243
WAFA ASSURANCE
Assurances
Maroc
525 901
85 352
67
244
RMA WATANIYA
Assurances
Maroc
524 419
121 083
68
245
ALEXANDRIA NAT. REFINING & PETROCHEMIC. CO.
Hydrocarbures, raffinerie
Égypte
522 222
47 167
69
247
GROUPE ETRHB HADDAD
Travaux publics
Algérie
517 919
59 189
70
255
PÉTROLE DU MAGHREB
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
495 294
ND
71
257
OLYMPIC GROUP
Holding
Égypte
493 098
21 894
72
259
RENAULT MAROC
Construction automobile
Maroc
490 021
ND
73
261
SONASID
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
485 111
– 2 217
74
262
CDG DÉVELOPPEMENT
Développement territorial
Maroc
483 390
65 788
75
263
GROUPE CFAO ALGÉRIE
Groupe diversifié
Algérie
482 529
ND
76
264
LIBYA OIL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
482 007
ND
77
267
TOTAL TUNISIE
Hydrocarbures, services annexes
Tunisie
472 889
6 728
78
268
GROUPE LOUKIL
Groupe diversifié
Tunisie
469 986
26 856
79
272
WATANIYA TELECOM ALGÉRIE
Téléphonie mobile
Algérie
461 650
ND
80
273
EGYPT KUWAIT HOLDING CO.
Groupe diversifié
Égypte
458 714
185 068
81
275
ENTP
Hydrocarbures
Algérie
454 026
60 700
82
277
SALAM GAZ
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
452 398
15 206
83
281
RAYA HOLDING FOR TECHNOLOGY AND TELECOM.
Fabrication d'appareils électriques
Égypte
437 483
7 472
84
282
SHELL TUNISIE
Hydrocarbures, services annexes
Tunisie
436 954
6 982
85
283
WANA CORP.
Téléphonie mobile
Maroc
436 230
ND
86
285
ONEP
Prod. & distrib. d'eau potable
Maroc
429 746
16 270
87
286
CIMENTS DU MAROC
Matériaux de construction
Maroc
429 229
102 005
88
287
SOMACA
Construction automobile
Maroc
428 397
ND
89
288
SIEMENS EGYPT
Fabrication d'appareils électriques
Égypte
424 108
ND
90
289
ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES
Industrie chimique
Égypte
423 587
200 182
91
292
HOLCIM
Matériaux de construction
Maroc
417 809
77 735
92
296
HOLMARCOM
Holding
Maroc
413 119
ND
93
297
REBAB CO.
Extraction de minerais
Maroc
411 300
ND
94
298
ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT
Matériaux de construction
Égypte
408 999
101 223
95
302
AFRIQUIA GAZ
Énergie, autres
Maroc
406 427
38 830
96
303
LESIEUR CRISTAL
Agroalimentaire
Maroc
405 576
18 039
97
304
GROUPE TTS
Tourisme, hôtellerie
Tunisie
403 893
13 460
98
306
COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES
Hydrocarbures
Maroc
400 860
ND
99
308
EGYPTIAN IRON & STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
396 139
8 380
100
312
SFBT
Industrie des boissons
Tunisie
384 393
52 544
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (51-100)
124
Classements Par régions
4,6 % en 2011, contre 4,9 % en 2009. Cela en raison, pour l’essentiel, de la contagion de la crise économique en Occident, qui a affecté certains secteurs exportateurs comme le textile. Bien que riche en pétrole, l’Algérie n’a guère fait mieux en termes de croissance économique (3,3 % en 2010, 2,9 % en 2011), les activités non pétrolières ayant une fois de plus tiré l’économie vers le haut. Les BTP, notamment, sont en plein boom, comme
Novembre 2010 En s’introduisant à la Bourse de Casablanca, le premier assureur indépendant marocain cède 15 % de son capital, pour environ 80 millions de dollars.
Bien que l’Algérie soit très bien dotée en or noir, ce sont les BTP qui tirent l’économie.
+ 241 %
Les profits du groupe minier ont explosé au premier semestre 2011. Ils pourraient dépasser les 100 millions de dollars sur l’ensemble de l’année.
en témoigne la montée importante dans notre classement du groupe ETRHB Haddad (69e rang régional). DÉSENGAGEMENT. Au Maroc, les principales
évolutions auront été la très bonne santé de l’Office chérifien des phosphates (OCP, 2 e rang régional), portée par le cours du minerai, et le repositionnement statégique de l’ensemble ONA-SNI, qui a fusionné. La SNI n’est désormais plus qu’un simple holding de participations financières n’ayant pas vocation à intervenir dans la gestion des entreprises. Plusieurs opérations de désengagement ont d’ailleurs été entamées, dont la vente de 41 % du capital de Lesieur Cristal au français Sofiprotéol. ●
117
– 43 %
millions d’euros. Le prix payé par Label’Vie pour le rachat de Metro Cash & Carry Morocco et de ses huit hypermarchés.
Le chiffre d’affaires du concessionnaire tunisien, autrefois détenu par l’un des gendres de l’ex-président Ben Ali, s’est effondré au premier semestre.
Gros sel
Le groupe familial poursuit sa diversification en emportant la privatisation des Sels de Mohammedia, pour 84 millions de dollars.
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
125
Rang 2011
Rang dans les 500
Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (101-150)
101
315
PROCTER & GAMBLE MAROC
Industrie chimique
Maroc
373 982
ND
102
317
SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL
Commerce de détail
Tunisie
370 096
124
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
103
322
ONCF
Transport ferroviaire
Maroc
365 254
– 4 834
104
328
ORASCOM HOTELS AND DEVELOPMENT
Tourisme, hôtellerie
Égypte
359 601
80 059
105
330
AXA ASSURANCE MAROC
Assurances
Maroc
351 873
ND
106
331
CNIA SAADA ASSURANCES
Assurances
Maroc
350 599
ND
107
336
ANOUAR INVEST
Holding
Maroc
343 482
ND
108
338
GROUPE MANAGEM
Extraction de minerais
Maroc
339 099
ND
109
341
CAIRO POULTRY
Agroalimentaire
Égypte
336 022
39 793
110
350
SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.
Hydrocarbures
Égypte
323 913
140 638
111
352
MARIDIVE AND OIL SERVICES
Hydrocarbures, services annexes
Égypte
322 279
48 493
112
353
ALGÉRIE POSTE
Services postaux
Algérie
321 836
ND
113
355
JUHAYNA FOOD INDUSTRIES
Industrie des boissons
Égypte
318 867
39 024
114
356
SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE
Assurances
Maroc
318 716
40 421
115
360
REDAL
Prod. & distrib. d'eau potable
Maroc
312 101
ND
116
362
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC
Travaux publics
Maroc
311 374
ND
117
363
ENTREPRISE NATIONALE DE FORAGE
Hydrocarbures
Algérie
311 139
43 923
118
364
AUTO HALL
Construction automobile
Maroc
309 718
22 622
119
366
ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER
Promotion immobilière
Maroc
307 955
49 990
120
369
OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS
Logistique aéroportuaire
Maroc
306 703
31 968
121
370
COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT
Agroalimentaire
Maroc
306 660
ND
122
371
NOUVELAIR TUNISIE
Transport aérien
Tunisie
306 622
10 302
123
374
NORTH AFRICA BOTTLING CO.
Industrie des boissons
Maroc
303 422
ND
124
376
PALM HILLS DEVELOPMENT CO.
Promotion immobilière
Égypte
301 140
90 166
125
377
SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CARBURANTS – ZIZ
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
301 081
ND
126
379
AMREYAH CIMPOR CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
300 322
91 051
127
384
METRO MAROC
Commerce de détail
Maroc
293 353
– 3 051
128
386
TOURAH PORTLAND CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
290 583
75 880
129
387
SOCIÉTÉ ENNAKL
Construction automobile
Tunisie
290 109
16 260
130
388
SNMVT – MONOPRIX
Grande distribution
Tunisie
289 386
7 944
131
395
SINAI CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
278 806
155 151
132
397
PETROMINS-OIL DU MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
275 111
ND
133
400
MAGHRÉBAIL
Intermédiation financière
Maroc
271 924
9 573
134
401
SNTA
Industrie du tabac
Algérie
269 709
108 804
135
406
MAURITANIAN COPPER MINES
Extraction de cuivre
Mauritanie
265 300
109 800
136
407
AMER GROUP HOLDING
Tourisme, hôtellerie
Égypte
265 231
95 538
137
408
SOCIÉTÉ NATIONALE D'ASSURANCES
Assurances
Algérie
264 196
25 932
138
412
COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE
Promotion immobilière
Maroc
262 755
45 992
139
414
SOMED
Holding
Maroc
261 217
ND
140
416
SOPRIAM
Construction automobile
Maroc
260 394
ND
141
418
DELTA HOLDING
Groupe diversifié
Maroc
259 838
29 617
142
421
UNIVERS ACIER
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
252 108
ND
143
423
PALMERAIES KOUTOUBIA
Agroalimentaire
Maroc
251 352
ND
144
425
AMENDIS
Prod. & distrib. d'eau potable
Maroc
250 400
ND
145
427
EGYPTIAN INTERNATIONAL TOURISM CO.
Tourisme, hôtellerie
Égypte
248 207
25 319
146
428
NATIONAL CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
248 176
55 110
147
435
YAZAKI MAROC
Fabrication de câbles électriques
Maroc
244 664
ND
148
436
SODEP – MARSA MAROC
Logistique portuaire
Maroc
243 911
ND
149
437
SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES
Industrie des boissons
Maroc
241 387
3 990
150
438
GIPLAIT
Industrie laitière
Algérie
241 377
16 553
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Société
126
Classements Par régions
Afrique de l’Ouest Télécoms et pétrole au menu Avec une croissance impressionnante, les pays anglophones font la course en tête. Le reste de la zone a pâti de la crise ivoirienne.
D
ans l’ensemble, 2010 aura été une bonne année pour les entreprises d’Afrique de l’Ouest, succédant à un cru 2009 marqué par un ralentissement assez net de la croissance. Les principales économies de la zone sont reparties de l’avant, le Nigeria affichant un taux de croissance d’environ 8,7 %, le Ghana de 7,7 %, le Sénégal de 4,2 %. Faisant figure d’exception, la Côte d’Ivoire a vu sa croissance diminuer (2,4 % en 2010, contre 3,7 % en 2009), en raison principalement du ralentissement des activités agricoles. Globalement, les pays exportateurs ont été servis par la reprise à la hausse des cours des principales matières premières et des produits agricoles. UNE LOCOMOTIVE INSTABLE. L’année 2011
s’est engagée sous des auspices bien différents. Si le Ghana continue son chemin de modèle économique régional, avec une croissance qui explose en 2011 (13,5 %) en raison de la mise en route de l’activité pétrolière, les pays francophones ont pâti, une nouvelle fois, de l’instabilité en Côte d’Ivoire. Le pays – qui reste malgré tout la locomotive de la zone – s’est en effet enfoncé dans une crise postélectrorale qui a débouché sur un
« Le jeu de la compétition est caractérisé par une émulation constante afin de gagner la confiance des clients. » CHEIKH TIDIANE MBAYE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SONATEL
+ 17,8 %
La hausse du nombre d’onces produites et la flambée du cours de l’or hissent la filiale du sud-africain Gold Fields au premier rang national.
Après le Nigeria, Dangote s’attaque au Sénégal et au monopole historique de la famille Mimran dans le sucre.
55,2 milliards de dollars
66 %
Le chiffre d’affaires cumulé des 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest
arrêt des exportations et une paralysie économique durant plusieurs semaines. Malgré le retour à la normale en avril 2011, la croissance devrait se révéler sur l’ensemble de l’année largement négative. En septembre 2011, le Fonds monétaire international (FMI) estimait à – 5,8 % le recul réel du PIB, malgré la bonne tenue du secteur du cacao. Les entreprises locales, mais aussi celles opérant au Mali, au Burkina ou au Niger, auront souffert de cette crise. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
3000
La part de marché de la filiale de Sonatel est menacée par l’attribution d’une troisième licence, lancée mi-2011.
Le nombre d’employés du groupe ghanéen, fondé par une famille d’origine indienne et actif notamment dans les plastiques et les pneus. LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
127
Rang 2011
Rang dans les 500
Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (1-50)
1
26
MTN NIGERIA
Téléphonie mobile
Nigeria
5 038 871
ND
2
61
OANDO
Hydrocarbures, services annexes
Nigeria
2 470 624
93 718
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
3
73
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE
Hydrocarbures, raffinerie
Côte d’Ivoire
1 948 523
– 3 117
4
108
FLOUR MILLS OF NIGERIA
Agroalimentaire
Nigeria
1 347 084
110 501
5
111
DANGOTE CEMENT
Matériaux de construction
Nigeria
1 320 724
695 065
6
118
NIGERIAN BREWERIES
Industrie des boissons
Nigeria
1 192 260
197 765
7
119
SONATEL
Télécoms
Sénégal
1 186 024
365 825
8
134
TOTAL NIGERIA
Hydrocarbures
Nigeria
1 047 139
35 447
9
146
JULIUS BERGER NIGERIA
Travaux publics
Nigeria
973 675
21 648
10
147
AIRTEL NIGERIA (ex-ZAIN NIGERIA)
Téléphonie mobile
Nigeria
962 042
– 218 419
11
157
TARKWA MINES
Extraction d'or
Ghana
899 455
ND
12
163
FORTE OIL (ex-AFRICAN PETROLEUM)
Hydrocarbures
Nigeria
865 139
– 17 910
13
166
MTN GHANA
Téléphonie mobile
Ghana
850 193
ND
14
171
GUINNESS NIGERIA
Industrie des boissons
Nigeria
806 283
116 884
15
183
SIFCA
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
738 592
108 118
16
198
CARGILL WEST AFRICA
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
670 846
2 978
17
199
CONOIL
Hydrocarbures, services annexes
Nigeria
670 171
18 184
18
203
NIGERIAN BOTTLING CO.
Industrie des boissons
Nigeria
666 214
16 020
19
208
AFRICAN REINSURANCE CORP.
Assurances
Nigeria
627 532
64 863
20
213
OLAM NIGERIA
Import-export
Nigeria
611 020
4 090
21
215
SONABHY
Hydrocarbures, services annexes
Burkina
603 746
25 614
22
223
DANGOTE SUGAR REFINERY
Agro-industrie
Nigeria
586 676
73 559
23
228
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE
Hydrocarbures, raffinerie
Sénégal
573 287
ND
24
236
COMPAGNIE IVOIRIENNE D'ÉLECTRICITÉ
Prod. & distrib. d'électricité
Côte d’Ivoire
548 642
12 104
25
238
NESTLÉ NIGERIA
Agroalimentaire
Nigeria
539 374
82 165
26
241
SSNIT
Assurances
Ghana
529 156
1 278
27
246
VOLTA RIVER AUTHORITY
Prod. & distrib. d'électricité
Ghana
519 943
– 53 011
28
248
SONATEL MOBILES
Téléphonie mobile
Sénégal
517 628
ND
29
253
TOTAL SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
Sénégal
510 632
9 770
30
256
TOTAL PETROLEUM GHANA
Hydrocarbures, services annexes
Ghana
493 429
14 054
31
260
MRS OIL (ex-CHEVRON OIL CO. NIGERIA)
Hydrocarbures, services annexes
Nigeria
487 572
12 042
32
265
PETROCI
Hydrocarbures
Côte d’Ivoire
481 353
37 222
33
270
ORANGE CÔTE D'IVOIRE
Téléphonie mobile
Côte d’Ivoire
465 046
ND
34
279
MTN CÔTE D'IVOIRE
Téléphonie mobile
Côte d’Ivoire
441 198
34 389
35
280
DANGOTE FLOUR MILLS
Agro-industrie
Nigeria
440 759
17 754
36
284
GOLDEN STAR RESOURCES
Extraction d'or
Ghana
432 693
– 8 281 9 424
37
290
PRODUCE BUYING CO.
Agro-industrie
Ghana
422 640
38
294
SENELEC
Prod. & distrib. d'électricité
Sénégal
415 353
ND
39
299
PZ CUSSONS NIGERIA
Industrie pharmaceutique
Nigeria
408 595
34 569 25 330
40
313
MOBIL OIL NIGERIA
Hydrocarbures
Nigeria
380 396
41
316
SONIDEP
Hydrocarbures, services annexes
Niger
373 792
12 343
42
319
ORANGE MALI
Téléphonie mobile
Mali
368 712
166 781
43
320
SANIA CIE
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
367 112
8 070
44
324
SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO
Extraction d'or
Mali
363 717
86 578 ND
45
333
STÉ D'EXPLOITATION DES MINES D'OR DE SADIOLA
Extraction d'or
Mali
349 288
46
334
MOHINANI GROUP
Groupe diversifié
Ghana
347 000
ND
47
335
GHANA OIL CO.
Hydrocarbures, services annexes
Ghana
343 483
4 220
48
337
UAC OF NIGERIA
Groupe diversifié
Nigeria
341 087
35 541
49
344
SEVEN-UP BOTTLING CO.
Agro-industrie
Nigeria
333 159
14 846
50
348
SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES
Hydrocarbures, raffinerie
Côte d’Ivoire
326 186
5 518
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Société
128
Classements Par régions
La nouvelle est d’autant plus inquiétante qu’elle se double d’une autre réalité : l’accroissement du fossé entre pays anglophones et francophones. À l’image du Ghana, dont la manne pétrolière semble devoir être utilisée à bon escient, et du Nigeria, doté d’une nouvelle équipe gouvernementale de choc, les pays anglophones maintiennent le cap de la croissance et suscitent l’engouement croissant des investisseurs internationaux. Au Liberia, on assiste ainsi à une ruée dans l’exploration pétrolière, l’agro-industrie et les mines. Au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique (158 millions d’habitants), les investisseurs mettent désormais l’accent
2013
Fin de vie pour la mine malienne, mise en service en 2000 et qui a été un temps l’une des plus productives au monde.
Au Liberia, on assiste à une ruée vers l’or noir, l’agro-industrie et les mines. Changement dans la grande distribution ivoirienne : King Cash dépasse Prosuma.
sur le secteur de la consommation. Le Ghana, enfin, apparaît de plus en plus comme un modèle de gouvernance et de diversification. LAGOS LOIN DEVANT. Sans surprise, notre
classement des 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest fait la part belle aux groupes nigérians. À eux seuls, ils ont réalisé environ 45 % du chiffre d’affaires total de nos 150. Et à l’image de MTN Nigeria (1er rang régional), dont le chiffre d’affaires a bondi de 500 millions de dollars entre 2009 et 2010, ils connaissent de belles perspectives. Derrière, la Côte d’Ivoire (21 % du chiffre d’affaires total) et ses entreprises restent fondamentales : en raison du poids de son agriculture, mais aussi grâce à des groupes
3 milliards de dollars
Les profits cumulés des 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest
qui, comme Sifca (15 e rang), exportent le savoir-faire ivoirien partout dans la sousrégion. Les entreprises ghanéennes, elles, réalisent désormais 11 % du chiffre d’affaires de la zone : un niveau appelé à s’envoler avec l’exploitation de l’or noir. Parmi les bonnes nouvelles, le Burkina profite à plein (dans notre classement) de l’envolée de sa production d’or. Le Liberia et la Guinée devraient bientôt faire de même avec le fer, notamment. À Dakar, malgré la crise de l’électricité, on peut se féliciter JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
30,5
millions d’euros. Le prix payé par l’assureur panafricain pour s’offrir une place au Nigeria.
+ 40 %
L’augmentation des revenus en dollars du deuxième cimentier sénégalais.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
129
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
51
372
CÔTE D'IVOIRE TÉLÉCOM
Téléphonie fixe
Côte d’Ivoire
305 445
ND
52
373
UNILEVER NIGERIA
Parachimie
Nigeria
305 188
27 260
53
382
TOTAL CÔTE D'IVOIRE
Hydrocarbures, services annexes
Côte d’Ivoire
294 074
6 007
54
383
SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA
Extraction de minerais
Mali
293 567
74 557
55
385
SOFITEX
Coton
Burkina
291 028
1 283
56
390
LAFARGE CEMENT WEST AFR. PORTLAND CEMENT CO.
Matériaux de construction
Nigeria
285 843
31 824
57
393
DAMANG MINES
Extraction d'or
Ghana
280 069
ND
58
396
SAPH
Production agricole
Côte d’Ivoire
277 671
64 388
59
410
SHELL SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
Sénégal
263 986
ND
60
417
GROUPE EUROFIND AFRIQUE
Groupe diversifié
Côte d’Ivoire
260 101
ND
61
426
LIBYA OIL SÉNÉGAL
Hydrocarbures
Sénégal
248 615
ND
62
431
TOTAL BURKINA
Hydrocarbures, services annexes
Burkina
246 750
7 277 3 864
63
434
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D'IVOIRE
Tous services transports
Côte d’Ivoire
244 870
64
443
SOCOCIM INDUSTRIES
Matériaux de construction
Sénégal
237 241
ND
65
448
TOGO TÉLÉCOM
Télécoms
Togo
235 610
49 338
66
450
WEST AFRICAN CEMENT CO.
Matériaux de construction
Togo
234 931
26 334
67
452
COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D'IVOIRE
Commerce de détail
Côte d’Ivoire
233 606
2 457
68
455
OUTSPAN IVOIRE
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
232 860
496
69
457
SOLIBRA
Industrie des boissons
Côte d’Ivoire
230 953
29 051
70
459
BENUE CEMENT CO.
Matériaux de construction
Nigeria
229 679
94 280
71
463
INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL
Extraction de phosphates
Sénégal
227 700
ND
72
466
PROSUMA
Grande distribution
Côte d’Ivoire
225 720
1 980
73
469
SEMAFO BURKINA
Exploration minière
Burkina
224 109
ND
74
470
INTERNAT. TRADING OIL & COMMODITIES CORP.
Hydrocarbures, services annexes
Sénégal
223 862
ND
75
472
HONEYWELL FLOUR MILLS
Agro-industrie
Nigeria
222 032
16 248
76
477
INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA
Groupe diversifié
Côte d’Ivoire
218 602
ND
77
478
ENERGIE DU MALI
Prod. & distrib. d'électricité
Mali
218 449
– 71
78
480
NESTLÉ CÔTE D'IVOIRE
Agroalimentaire
Côte d’Ivoire
217 455
1 515
79
484
SOCIÉTÉ DES MINES DE L'AÏR
Extraction d'uranium
Niger
214 998
34 475
80
485
ELF OIL SÉNÉGAL
Hydrocarbures, services annexes
Sénégal
214 251
ND
81
487
GROUPE CFAO CÔTE D'IVOIRE
Groupe diversifié
Côte d’Ivoire
213 632
ND
82
498
ONATEL
Télécoms
Burkina
203 801
21 796
83
-
NSIA PARTICIPATIONS SA
Holding
Côte d’Ivoire
200 273
17 385
84
-
YESHI GROUP
Groupe diversifié
Côte d’Ivoire
199 923
10 769
85
-
LES CIMENTS DU SAHEL
Matériaux de construction
Sénégal
195 259
ND
86
-
STÉ BÉNINOISE D'ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Prod. & distrib. d'électricité
Bénin
191 967
– 2 727
87
-
CADBURY NIGERIA
Agroalimentaire
Nigeria
190 188
7 615
88
-
STARCOMMS
Équipements télécoms
Nigeria
189 282
– 49 943 1 383
89
-
SONABEL
Prod. & distrib. d'électricité
Burkina
185 329
90
-
OLAM GHANA
Import-export
Ghana
184 280
560
91
-
UNILEVER CÔTE D'IVOIRE
Industrie cosmétique
Côte d’Ivoire
183 552
9 275 2 195
92
-
SHELL CÔTE D'IVOIRE
Hydrocarbures
Côte d’Ivoire
180 755
93
-
STÉ D'EXPLOITATION DES MINES D'OR DE YATELA
Extraction d'or
Mali
174 935
ND
94
-
SOTELMA
Télécoms
Mali
173 258
22 671
95
-
GROUPE CFAO NIGERIA
Groupe diversifié
Nigeria
170 951
ND
96
-
OLAM IVOIRE
Organisation du transport de fret
Côte d’Ivoire
165 840
230
97
-
COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE
Agro-industrie
Sénégal
165 409
27 441
98
-
SOCIÉTÉ DES MINES DE TAPARKO
Extraction d'or
Burkina
161 732
52 833
99
-
SABODALA GOLD OPERATION
Extraction d'or
Sénégal
158 478
– 22 530
100
-
SMART PRODUCTS
Agroalimentaire
Nigeria
157 151
35 000
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (51-100)
130
Classements Par régions
du redressement des Industries chimiques du Sénégal (ICS, 71 e rang), recapitalisées en 2008 par l’indien Iffco : la production d’acide phosphorique aurait progressé de plus de 10 % en 2010, selon la publication « Perspectives économiques en Afrique ». Au final, ces débuts de diversification augurent d’une réduction progressive de la dépendance de la plupart des pays ouestafricains à un nombre limité d’activités :
Les opérateurs télécoms ne sont désormais devancés que par les géants pétroliers. pétrole, or, coton, cacao. Au Nigeria, si les hydrocarbures ont représenté en 2010 environ 96 % des recettes d’exportation et près de 66 % des recettes budgétaires, la part de l’or noir dans le PIB a reculé ces dernières années de 39 % à 29 % environ. Les autres pays de la zone pourront-ils rapidement emboîter le pas de leur voisin nigérian ? L’avenir le dira.
100
millions de dollars. L’estimation du prix payé par le marocain Saham pour la reprise du groupe d’assurances panafricain.
Siège éjectable !
L’ex-Sonacos, qui transforme notamment l’arachide sénégalaise, change de directeur général. Pour la cinquième fois en six ans.
Trente-six ans après sa fondation, le groupe burkinabè leader de l’aciérie rayonne jusqu’au Bénin et au Togo.
2012
L’année durant laquelle la procédure d’arbitrage intentée en 2008 par Millicom contre le Sénégal devrait s’achever.
INDUSTRIE, LE PARENT PAUVRE. En termes
sectoriels, notre classement ne révèle guère de surprises, avec un trio d’activités dominantes : ressources naturelles, télécoms et agro-industrie. Avec un peu plus de 21 % du chiffre d’affaires des 150 premières entreprises régionales, les télécoms confirment leur poids énorme dans les économies africaines. Les opérateurs de ce secteur ne sont désormais devancés que par les géants pétroliers. L’agro-industrie dans son ensemble – de la plantation à l’alimentaire – se structure progressivement, avec l’émergence de poids lourds régionaux qui totalisent près de 20 % du chiffre d’affaires des 150. L’industrie, en revanche, reste le parent très pauvre de la zone, surtout en dehors du Nigeria, de la Côte d’Ivoire et du Sénégal. Ce secteur reste pénalisé par les coupures électriques et le coût généralement élevé du transport dans la zone. ●
Le groupe Louis Dreyfus reprend les commandes du fournisseur d’engrais, à la suite de l’acquisition de SCPA Sivex International.
52 68,6
millions de dollars. Deux financiers, Investec et Emerging Capital Partners, sont venus renflouer les comptes du gestionnaire d’infrastructures télécoms.
millions de dollars. La dette d’Air Ivoire, plombée notamment par la crise ivoirienne. La compagnie a finalement été liquidée.
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
131
Rang dans les 500
101
-
COLINA PARTICIPATIONS
Assurances
Côte d’Ivoire
155 327
102
-
ESSAKANE
Extraction d'or
Burkina
154 923
ND
103
-
SUNEOR
Agro-industrie
Sénégal
154 603
– 9 701
104
-
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS
Industrie du tabac
Côte d’Ivoire
152 064
ND
105
-
PALMCI
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
149 232
12 076
106
-
GROUPE HAGE
Métallurgie, sidérurgie
Burkina
148 549
3 549
107
-
SÉNÉGALAISE DES EAUX
Prod. & distrib. d'eau potable
Sénégal
144 738
ND
108
-
COMPAGNIE MINIÈRE D'AKOUTA
Extraction de minerais
Niger
144 625
9 008
109
-
GROUPE CFAO SÉNÉGAL
Groupe diversifié
Sénégal
143 289
ND
110
-
AIRTEL NIGER (ex-ZAIN NIGER)
Téléphonie mobile
Niger
142 151
3 117
111
-
STÉ DES CAOUCHOUCS DE GRAND-BÉRÉBY
Industrie du caoutchouc
Côte d’Ivoire
140 326
33 349
112
-
SENTEL GSM
Téléphonie mobile
Sénégal
140 280
7 341
113
-
CHELLARAMS
Grande distribution
Nigeria
139 613
1 446
114
-
GUINNESS GHANA BREWERIES
Industrie des boissons
Ghana
137 896
– 3 099
115
-
LABOREX CÔTE D'IVOIRE
Industrie pharmaceutique
Côte d’Ivoire
134 961
5 946
116
-
EQUITY ASSURANCE
Assurances
Nigeria
133 876
– 5 877
117
-
MINE D'OR D'INATA
Extraction d'or
Burkina
132 800
ND
118
-
LES GRANDS MOULINS DE DAKAR
Agroalimentaire
Sénégal
132 776
ND
119
-
LES GRANDS MOULINS D'ABIDJAN
Agroalimentaire
Côte d’Ivoire
124 937
3 628
120
-
ASHAKA CEMENT
Matériaux de construction
Nigeria
124 878
19 586
121
-
BRAKINA
Industrie des boissons
Burkina
124 259
ND
122
-
NIGERIAN BAG MANUFACTURING CO.
Emballage, conditionnement
Nigeria
121 174
6 683
123
-
UNILEVER GHANA
Industrie chimique
Ghana
120 970
15 235
124
-
GHANA PORTS AND HARBOURS AUTHORITY
Logistique portuaire
Ghana
118 368
22 752
125
-
SODECI
Prod. & distrib. d'eau potable
Côte d’Ivoire
110 312
5 217
126
-
GLAXOSMITHKLINE CONSUMER NIGERIA
Industrie pharmaceutique
Nigeria
109 950
16 048
127
-
CABO VERDE TELECOM
Téléphonie mobile
Cap-Vert
109 812
ND
128
-
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS SÉNÉGAL
Organisation du transport de fret
Sénégal
109 542
2 084
129
-
AIRTEL BURKINA (ex-ZAIN BURKINA)
Téléphonie mobile
Burkina
109 462
7 091
130
-
SOTACI
Métallurgie, sidérurgie
Côte d’Ivoire
107 906
ND
131
-
BEN & CO
Hydrocarbures
Mali
107 591
12 973
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) 7 362
132
-
SAUDI BINLADIN GROUP
Travaux publics
Sénégal
106 523
ND
133
-
STÉ TROPICALE D'ENGRAIS & PRODUITS CHIMIQUES
Industrie chimique
Côte d’Ivoire
105 613
4 489
134
-
ETNOCELL
Fabrication d'appareils électriques
Sénégal
105 223
ND
135
-
AIRTEL GHANA (ex-ZAIN GHANA)
Téléphonie mobile
Ghana
102 349
– 97 256 3 658
136
-
SOCIMAT
Matériaux de construction
Côte d’Ivoire
100 522
137
-
ELTON OIL CO.
Hydrocarbures, services annexes
Sénégal
100 000
ND
138
-
R.T. BRISCOE NIGERIA
Concessionnaire
Nigeria
98 661
991 2 526
139
-
NIGELEC
Prod. & distrib. d'électricité
Niger
98 053
140
-
AIICO INSURANCE
Assurances
Nigeria
97 487
7 283
141
-
IHS NIGERIA
Équipements télécoms
Nigeria
96 835
– 10 778
142
-
GROUPE CFAO MALI
Groupe diversifié
Mali
95 092
ND
143
-
COMPTOIR COMMERCIAL MANDIAYE NDIAYE
Import-export
Sénégal
94 240
ND
144
-
BRASSERIE B. B. LOMÉ
Industrie des boissons
Togo
93 743
20 364 – 45 457
145
-
AIR IVOIRE
Transport aérien
Côte d’Ivoire
92 893
146
-
COMPAGNIE SAHÉLIENNE D'ENTREPRISES
Travaux publics
Sénégal
92 565
412
147
-
ETERNA OIL & GAS
Industrie chimique
Nigeria
92 180
4 712
148
-
TOYOTA GHANA
Concessionnaire
Ghana
92 027
7 352
149
-
TRANSNATIONAL CORP. OF NIGERIA
Groupe diversifié
Nigeria
90 808
35 141
150
-
KALSAKA MINING
Extraction d’or
Burkina
90 643
ND
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang 2011
Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (101-150)
132
Classements Par régions
Afrique australe et océan Indien Porte d’entrée sud-africaine Ultradominante dans la région, la nation Arc-en-Ciel se transforme peu à peu en plateforme d’investissements vers le reste du continent.
C
’
est une impressionnante mais peu surprenante domination qu’exerce l’Afrique du Sud sur le paysage des entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien. Dans notre classement des 150 premières sociétés dont le siège social est basé dans cette région, les entreprises sud-africaines totalisent environ 92 % du chiffre d’affaires total. Seul le voisin angolais arrive à surnager dans ce raz-de-marée arc-en-ciel. Il faut dire que Luanda pèse de plus en plus lourd, pétrole oblige. La compagnie publique Sonangol vole même le premier rang du classement régional. À l’image de sa grande sœur algérienne Sonatrach, qu’elle est encore loin de concurrencer, Sonangol a en charge le développement pétrolier et gazier du pays, premier producteur d’or noir subsaharien, à égalité avec le Nigeria. Fin 2010, ce géant a largement profité de l’embellie des cours. Dans le même secteur, un nouvel arrivant permet à l’Angola de se hisser une
410 milliards de dollars
« Plus de 68 % de nos revenus sont générés hors de l’Afrique du Sud. » SIFISO DABENGWA, PDG DE MTN
1,6
milliard d’euros. Le prix payé par Walmart pour acquérir le distributeur sud-africain.
76 300
Effectifs de la chaîne de supermarchés, dont 11 000 hors d’Afrique du Sud.
+ 53 %
En 2010, le chiffre d’affaires du numéro un mondial du diamant s’est envolé, notamment en raison de la progression des cours internationaux.
« Je ne pense pas que quiconque puisse espérer avoir une marge opérationnelle de 70 % pour l’éternité. » CHRIS GRIFFITH, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE KUMBA IRON ORE
Le chiffre d’affaires cumulé des 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien
deuxième fois dans notre classement : Total E&P Angola (41e rang régional). Avec près de 3,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2010 et 163 000 barils extraits chaque jour, cette filiale du français Total est l’un de ses actifs d’exploration-production les plus importants à travers le monde, après le Nigeria et la Norvège. MASTODONTE. L’Angola classe également
Expansion
Déjà présent au Kenya et au Cameroun, le numéro un africain de l’agroalimentaire fait une entrée en force au Nigeria et en Éthiopie.
un autre mastodonte, Endiama, dans les 150 premières entreprises d’Afrique australe (97e rang). Pendant de Sonangol dans les diamants, cette compagnie publique est devenue un sérieux concurrent, en matière d’extraction, du sud-africain De Beers et de
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
133
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
2
SONANGOL
Hydrocarbures
Angola
22 244 664
2 515 973
2
3
SASOL
Industrie chimique
Afrique du Sud
18 393 415
2 398 323 2 151 435
3
4
MTN GROUP
Téléphonie mobile
Afrique du Sud
17 254 208
4
5
THE BIDVEST GROUP
Groupe diversifié
Afrique du Sud
16 517 786
503 282
5
6
ESKOM
Prod. & distrib. d'électricité
Afrique du Sud
13 758 201
1 257 160
6
7
SHOPRITE HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
10 140 697
340 998
7
8
SANLAM
Assurances
Afrique du Sud
10 123 028
980 182
8
9
VODACOM GROUP
Téléphonie mobile
Afrique du Sud
9 207 089
1 240 460
9
10
IMPERIAL HOLDINGS
Holding
Afrique du Sud
8 039 747
340 318
10
11
PICK'N PAY STORES HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
7 815 246
117 878
11
12
STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS
Ameublement
Afrique du Sud
7 227 618
532 743
12
13
MASSMART HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
7 139 003
176 989
13
14
VODACOM SOUTH AFRICA
Télécoms
Afrique du Sud
6 979 676
ND
14
15
ANGLO AMERICAN PLATINUM
Extraction de minerais
Afrique du Sud
6 924 461
1 498 332
15
16
SAPPI
Papeterie
Afrique du Sud
6 572 000
66 000
16
17
BARLOWORLD
Groupe diversifié
Afrique du Sud
6 142 874
7 673
17
18
DE BEERS CONSOLIDATED MINES
Extraction de minerais
Afrique du Sud
5 877 000
– 546 000
18
19
ANGLOGOLD ASHANTI
Extraction de minerais
Afrique du Sud
5 842 425
95 837
19
20
KUMBA IRON ORE
Extraction d'or
Afrique du Sud
5 823 017
2 154 895
20
21
TRANSNET
Tous services transports
Afrique du Sud
5 709 878
618 801
21
22
MTN SOUTH AFRICA
Téléphonie mobile
Afrique du Sud
5 389 420
ND
22
23
SPAR GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
5 242 310
137 782
23
25
AVENG
Groupe diversifié
Afrique du Sud
5 112 457
281 778
24
27
TELKOM
Télécoms
Afrique du Sud
5 033 154
183 850
25
28
NASPERS
Médias
Afrique du Sud
4 977 638
791 367
26
29
MURRAY & ROBERTS HOLDINGS
Travaux publics
Afrique du Sud
4 808 743
165 239
27
30
SAB MILLER SOUTH AFRICA
Industrie des boissons
Afrique du Sud
4 777 000
ND
28
31
GOLD FIELDS
Extraction de minerais
Afrique du Sud
4 748 999
546 344
29
34
ARCELOR MITTAL SOUTH AFRICA
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
4 547 201
202 355
30
35
GRINDROD
Transport maritime
Afrique du Sud
4 544 024
126 204
31
38
DATATEC
Informatique, bureautique
Afrique du Sud
4 302 972
41 893
32
39
EDGARS CONSOLIDATED STORES
Commerce de détail
Afrique du Sud
3 849 414
– 247 189
33
40
IMPALA PLATINUM HOLDINGS
Extraction de minerais
Afrique du Sud
3 828 351
709 372
34
41
OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.
Assurances
Afrique du Sud
3 775 543
381 842
35
44
WOOLWORTHS HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
3 519 477
189 266
36
45
LIBERTY GROUP
Assurances
Afrique du Sud
3 432 065
397 038
37
46
ALLIED ELECTRONICS CORP.
Équipements bureautiques
Afrique du Sud
3 431 765
81 544
38
48
TRANSNET FREIGHT RAIL
Transport ferroviaire
Afrique du Sud
3 401 223
ND
39
49
NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS
Gestion des hôpitaux
Afrique du Sud
3 381 213
193 479
40
51
SOUTH AFRICAN AIRWAYS
Transport aérien
Afrique du Sud
3 182 000
109 000
41
52
TOTAL E&P ANGOLA
Hydrocarbures
Angola
3 095 712
1 458 990
42
53
TIGER BRANDS
Agroalimentaire
Afrique du Sud
2 906 092
329 832
43
55
MEDI CLINIC CORP.
Gestion des hôpitaux
Afrique du Sud
2 802 131
177 080
44
56
NAMPAK
Emballage, conditionnement
Afrique du Sud
2 790 170
124 257
45
57
MASSCASH
Commerce de détail
Afrique du Sud
2 620 538
74 984
46
59
EXXARO RESOURCES
Extraction de minerais
Afrique du Sud
2 580 970
783 544
47
60
LONMIN
Extraction de minerais
Afrique du Sud
2 506 850
192 956
48
63
SANTAM
Assurances
Afrique du Sud
2 385 385
269 155
49
64
PIONEER FOODS GROUP
Agroalimentaire
Afrique du Sud
2 366 777
35 287
50
66
WILSON BAYLY HOLMES – OVCON
Travaux publics
Afrique du Sud
2 287 005
144 655
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (1-50)
134
Classements Par régions
ses filiales au Botswana (Debswana, non classé) et en Namibie (Namdeb, 114e rang). Elle compte encore accélérer sa production en 2011, avec 9 millions de carats produits contre 8,5 l’année dernière, selon des chiffres rapportés par Reuters. En termes de conjoncture, l’Afrique du Sud a redressé la situation en 2010, en affichant un taux de croissance de 2,8 %, contre – 1,7 % en 2009. L’année 2011 devrait permettre à la première économie africaine de se rapprocher d’un niveau de croissance plus en ligne avec ses ambitions, autour de 3,5 %. Le pays a largement profité des retombées de la Coupe du monde de football : l’événement sportif, qui
259
millions de dollars. Prix payé par le holding Remgro pour prendre 22 % du capital du transporteur maritime Grindrod.
En 2010, l’Afrique du Sud a largement profité de l’effet Coupe du monde.
800
millions de dollars. Pour ce prix, le numéro un de l’industrie pharmaceutique africaine s’est offert l’australien Sigma Pharmaceuticals.
s’est tenu sur ses terres en juin et juillet 2010, lui a permis d’enregistrer une nette hausse des dépenses de consommation. En fin d’année, l’Afrique du Sud a été formellement appelée à rejoindre le groupe des Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine, les principaux pays émergents de la planète), renommé à cette occasion Brics, avec un « S » pour « South Africa ». Le pays y gagne une visibilité au niveau international et renforce ainsi sa place en tant que porte d’entrée vers l’Afrique subsaharienne. OUVERTURE. Car c’est bien ainsi, désor-
mais, qu’est considérée l’Afrique du Sud. Un phénomène qui se renforce d’année en année, d’autant que les perspectives purement sud-africaines ne sont guère réjouissantes, les entreprises concentrées uniquement sur l’Afrique du Sud ayant vu leurs profits s’éroder depuis quelques années.
195 000 Banco !
tonnes. C’est la production annuelle de sucre de la filiale malienne d’Illovo Sugar, en plein développement. Elle produira aussi 15 000 kilolitres d’éthanol.
Après l’Afrique australe et le Nigeria, l’opérateur d’hôtels-casinos lorgne l’Angola et le Kenya.
33,5 milliards de dollars Les profits cumulés des 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien
À l’inverse, les sociétés qui progressent le plus dans notre classement sont celles qui sont les plus ouvertes sur l’Afrique – l’opérateur télécoms MTN (3e rang régional), la chaîne de supermarchés Shoprite (6 e) –, auxquelles s’ajoutent les grands groupes miniers qui profitent quant à eux de l’envolée des cours. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
« Ce listing est l’événement le plus important depuis la création de Clover il y a 112 ans. » JOHANN VORSTER DIRECTEUR GÉNÉRAL, À PROPOS DE L’INTRODUCTION EN BOURSE DU GROUPE LAITIER LE 14 DÉCEMBRE 2010
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
135
Rang 2011
Rang dans les 500
Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (51-100)
51
69
MC CARTHY RETAIL
Concessionnaire
Afrique du Sud
2 219 676
ND
52
71
NEW CLICKS HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 997 416
85 066
53
72
JD GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 989 551
75 315
54
75
REMGRO
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 838 800
1 461 622
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
55
76
MASSDISCOUNTERS
Grande distribution
Afrique du Sud
1 830 209
ND
56
77
KONKOLA COPPER MINES
Extraction de cuivre
Zambie
1 825 000
309 100
57
80
DISTELL GROUP
Industrie des boissons
Afrique du Sud
1 776 647
141 657
58
82
MONDI GROUP SOUTH AFRICA
Papeterie
Afrique du Sud
1 762 823
54 764
59
84
AECI
Industrie chimique
Afrique du Sud
1 740 556
96 288
60
85
MASSWAREHOUSE
Service aux entreprises
Afrique du Sud
1 730 356
111 107
61
87
GROUP FIVE HOLDINGS
Travaux publics
Afrique du Sud
1 705 740
40 227
62
88
HARMONY GOLD MINING CO.
Extraction de minerais
Afrique du Sud
1 697 678
– 28 886
63
90
AFRICAN RAINBOW MINERALS
Extraction de minerais
Afrique du Sud
1 658 260
272 615
64
91
KANSANSHI MINING
Extraction de cuivre
Zambie
1 658 000
322 100
65
93
MR PRICE GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 641 875
151 993
66
94
REUNERT
Équipements bureautiques
Afrique du Sud
1 606 791
135 315
67
95
PETROSA
Hydrocarbures
Afrique du Sud
1 589 562
120 239
68
97
ASPEN PHARMACARE HOLDINGS
Industrie pharmaceutique
Afrique du Sud
1 526 556
299 335
69
100
GRINAKER – LTA
Travaux publics
Afrique du Sud
1 507 629
ND
70
101
FOSCHINI
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 494 946
195 856
71
102
TONGAAT-HULETT GROUP
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 456 506
125 325
72
103
ALLIED TECHNOLOGIES
Fabrication d'appareils électriques
Afrique du Sud
1 451 993
31 595
73
105
OMNIA HOLDINGS
Industrie chimique
Afrique du Sud
1 409 416
67 402
74
106
TRANSNET RAIL ENGINEERING
Logistique ferroviaire
Afrique du Sud
1 403 097
ND
75
110
LIFE HEALTHCARE GROUP
Gestion des hôpitaux
Afrique du Sud
1 321 854
125 626
76
112
ASTRAL FOODS
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 258 947
53 806
77
113
MOMENTUM GROUP
Assurances
Afrique du Sud
1 248 585
258 774
78
115
ILLOVO SUGAR
Agro-industrie
Afrique du Sud
1 219 834
107 406
79
117
TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY
Logistique portuaire
Afrique du Sud
1 212 777
ND
80
120
DISCOVERY HEALTH
Assurances
Afrique du Sud
1 182 537
258 022
81
121
SUPER GROUP
Construction automobile
Afrique du Sud
1 178 750
48 242
82
123
SUN INTERNATIONAL
Tourisme, hôtellerie
Afrique du Sud
1 173 059
77 181
83
124
MUTUAL & FEDERAL INSURANCE
Assurances
Afrique du Sud
1 154 520
ND
84
125
ANGLOVAAL INDUSTRIES
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 148 069
70 441
85
128
CMH GROUP
Concessionnaire
Afrique du Sud
1 107 647
18 059
86
130
AFGRI
Production agricole
Afrique du Sud
1 092 092
45 835
87
131
ASSORE
Extraction de minerais
Afrique du Sud
1 066 039
222 594
88
135
RAINBOW CHICKEN
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 046 592
55 369
89
136
EQSTRA HOLDINGS
Concessionnaire
Afrique du Sud
1 043 973
– 8 425 241 322
90
137
TRUWORTHS INTERNATIONAL
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 043 672
91
139
STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 037 566
50 102
92
141
PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.
Matériaux de construction
Afrique du Sud
1 024 113
151 955 965 637
93
142
HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 020 758
94
145
AURECON HERITAGE COMPANIES
Ingénierie
Afrique du Sud
980 000
ND
95
148
MASSBUILD
Bâtiment
Afrique du Sud
957 900
41 479 ND
96
149
TRANSNET PORT TERMINALS
Logistique portuaire
Afrique du Sud
955 508
97
150
ENDIAMA
Extraction de diamants
Angola
955 000
ND
98
151
MPACT
Emballage, conditionnement
Afrique du Sud
941 621
7 447
99
152
PALABORA MINING CO.
Extraction de cuivre
Afrique du Sud
922 409
89 518
100
156
CLOVER HOLDINGS
Agroalimentaire
Afrique du Sud
902 059
– 5 899
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Société
136
Classements Par régions
La décision du numéro un mondial de la grande distribution, l’américain Walmart, d’acquérir le sud-africain Massmart (12e), tient d’ailleurs essentiellement aux perspectives de croissance de cette entité dans le reste du continent. Le rapprochement avorté entre MTN et plusieurs groupes indiens répondait à la même logique.
Sorti de l’hyperinflation et de la récession, le Zimbabwe fait son retour en force.
10,3
millions de lecteurs. Incontournable, le groupe de médias sud-africain affiche une marge opérationnelle de 30 %.
À l’ombre du géant sud-africain, les autres pays de la zone s’en sortent très diversement. Le Botswana, dont l’économie reste très dépendante du diamant, s’en est bien tiré, après une année 2009 marquée par les très grosses difficultés rencontrées par le géant Debswana dans un marché mondial du diamant en crise. En 2010, la filiale de De Beers a repris le chemin de la croissance, avec un chiffre d’affaires en hausse de 49 %. L’évolution de la Namibie, où le diamant joue également, avec l’uranium, un rôle très important, a été proche, avec un taux de croissance de 4,8 %.
+ 153 %
La progression des bénéfices avant impôt du groupe namibien de diamants.
1,1
ENVOLÉE DE L’OR NOIR. L’Angola a vu sa
croissance rester très basse, à 3,4 % (contre 13,8 % en 2008). Le pays, qui a souffert de la baisse puis de la stagnation du cours du baril, profite en revanche depuis la fin de l’année 2010 de l’envolée de l’or noir. Le Zimbabwe confirme son retour en force sur la scène économique régionale, avec une croissance de 9 % en 2010. Le pays est sorti de l’hyperinflation et de la récession, qui lui avaient fait perdre un tiers de sa richesse en une décennie. Les entreprises du pays font d’ailleurs un retour dans notre classement, notamment avec le groupe hôtelier Innscor Africa (139 e rang régional) et l’opérateur télécoms Econet (147e). Enfin, dans l’océan Indien, Maurice continue à enregistrer un bon niveau de croissance, à 4,2 % en 2010, avec quelques succès notables dans le tourisme et la finance. Mais le pays reste confronté aux mêmes enjeux stratégiques, dont l’un est le recentrage d’un certain nombre de ses activités vers l’Afrique ou l’Asie plutôt que vers des pays occidentaux à faible croissance, où l’île continue d’exporter l’essentiel de ses productions agricoles et manufacturières. ●
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
milliard de dollars. La valeur du deal signé entre Kap et Steinhoff pour le transfert au premier des activités industrielles du second.
« Nous espérons que l’Afrique représentera 30 % de notre chiffre d’affaires au cours de la prochaine décennie. » ARNAUD LAGESSE PATRON DE GML
Diamants
La quatrième mine mondiale est détenue par Endiama, associé à des entreprises russe et brésilienne.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
137
Rang dans les 500
101
159
CHEMICAL SERVICES
Industrie chimique
Afrique du Sud
879 566
65 118
102
161
HULAMIN
Aluminium
Afrique du Sud
873 914
11 020
103
162
SOUTH AFRICAN POST OFFICE
Services postaux
Afrique du Sud
872 610
ND
104
165
MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA
Emballage, conditionnement
Afrique du Sud
857 858
ND
105
168
BASIL READ HOLDINGS
Travaux publics
Afrique du Sud
810 891
39 230
106
169
ADCORP HOLDINGS
Services éducatifs
Afrique du Sud
810 108
13 977
107
170
CASHBUILD
Matériaux de construction
Afrique du Sud
807 788
24 640
108
172
AVUSA (ex-JOHNNIC COMMUNICATIONS)
Médias
Afrique du Sud
798 890
32 648
109
173
SOUTH AFRICAN BROADCASTING CORP.
Médias
Afrique du Sud
786 902
– 19 449
110
177
EVRAZ HIGHVELD STEEL & VANADIUM CORP.
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
771 056
– 82 597
111
179
MURRAY & ROBERTS CONSTRUCTION
Bâtiment
Afrique du Sud
752 161
19 144
112
180
RAND WATER
Prod. & distrib. d'eau potable
Afrique du Sud
751 904
45 381
113
181
RMB HOLDINGS
Assurances
Afrique du Sud
748 429
578 465
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
114
182
NAMDEB DIAMOND CORP.
Extraction de diamants
Namibie
745 657
62 163
115
189
AFRICAN OXYGEN
Industrie chimique
Afrique du Sud
710 274
14 142
116
190
ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA
Assurances
Afrique du Sud
696 939
21 728
117
192
METOREX
Extraction de minerais
Afrique du Sud
685 438
125 901
118
194
RAUBEX
Génie civil
Afrique du Sud
683 942
67 253
119
195
INVICTA HOLDINGS
Construction automobile
Afrique du Sud
682 110
53 283
120
196
ELLERINE HOLDINGS
Ameublement
Afrique du Sud
675 069
60 330
121
200
TRIDENT STEEL
Constructions métalliques
Afrique du Sud
669 638
ND
122
202
ADCOCK INGRAM HOLDINGS
Industrie pharmaceutique
Afrique du Sud
668 096
95 003
123
204
MONDI SHANDUKA NEWSPRINT
Médias
Afrique du Sud
652 343
ND
124
206
GROWTHPOINT PROPERTIES
Promotion immobilière
Afrique du Sud
632 793
5 717
125
211
MVELAPHANDA GROUP
Groupe diversifié
Afrique du Sud
618 643
130 257
126
212
CTP HOLDINGS
Médias
Afrique du Sud
614 931
53 274
127
214
BUSINESS CONNEXION GROUP
Informatique, bureautique
Afrique du Sud
610 824
18 543
128
216
KAP INTERNATIONAL HOLDINGS
Groupe diversifié
Afrique du Sud
601 830
13 149
129
218
NORTHAM PLATINUM
Extraction de minerais
Afrique du Sud
593 538
96 442
130
219
ILIAD AFRICA
Matériaux de construction
Afrique du Sud
591 082
8 075
131
225
GML (ex-GROUPE MON LOISIR)
Groupe diversifié
Maurice
579 251
13 012
132
226
AIR MAURITIUS
Transport aérien
Maurice
577 808
19 562
133
230
METAIR INVESTMENTS
Construction automobile
Afrique du Sud
564 674
41 777
134
235
LEWIS GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
550 361
107 105
135
237
DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK
Commerce de détail
Afrique du Sud
544 387
16 426
136
239
MURRAY & ROBERTS CEMENTATION
Matériaux de construction
Afrique du Sud
536 956
40 622
137
240
CONCOR
Travaux publics
Afrique du Sud
535 301
55 215
138
242
CATOCA SOCIEDADE MINEIRA
Extraction de minerais
Angola
527 330
ND
139
249
INNSCOR AFRICA
Tourisme, hôtellerie
Zimbabwe
516 137
26 110
140
250
OCEANA GROUP
Agro-industrie
Afrique du Sud
515 023
44 296
141
251
MUSTEK
Informatique, bureautique
Afrique du Sud
512 962
9 234
142
252
BELL EQUIPMENT
Construction de véhicules utilitaires
Afrique du Sud
511 530
4 514
143
254
OPTIMUM COAL HOLDINGS
Extraction de charbon
Afrique du Sud
505 410
32 422
144
258
MOOLMANS
Exploration minière
Afrique du Sud
490 617
ND
145
266
PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS
NTIC
Afrique du Sud
476 464
20 953
146
269
BRITISH AMERICAN INVESTMENT CO.
Groupe diversifié
Maurice
469 479
3 256
147
271
ECONET WIRELESS
Téléphonie mobile
Zimbabwe
463 491
140 969
148
276
COMAIR
Transport aérien
Afrique du Sud
452 786
13 496
149
278
GIJIMA AST GROUP
Informatique, bureautique
Afrique du Sud
442 837
23 863
150
293
FREEWORLD COATINGS
Industrie chimique
Afrique du Sud
415 996
22 690
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND :: non déterminé
Rang 2011
Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (101-150)
138
Classements Par régions
Afrique de l’Est Nairobi au centre de toutes les attentions Idéalement positionnés pour profiter du boom économique de la région, les groupes kényans souffrent depuis le début de 2011 de l’explosion des prix.
D
ifficile année 2011 pour le Kenya. Après un cru 2010 très bon marqué par une croissance d’environ 5,5 %, la locomotive d’Afrique de l’Est s’est embourbée dans une inflation trop importante. Déclenchée en début d’année 2011 par l’envolée des cours du pétrole, elle n’a pas été suffisamment prise au sérieux par la Banque centrale, qui a tardé à réagir, avant d’être dopée par l’augmentation des prix des produits alimentaires. En mai 2011, l’inflation atteignait 13 % en rythme annuel. En octobre, l’augmentation des prix frôlait les 19 %, la hausse des prix des denrées alimentaires dépassant les 26 %. La dépréciation rapide et importante du shilling kényan a également largement accentué la pression. Les principales victimes devraient être les banques, les taux d’intérêt ayant été peu à peu relevés par la Banque centrale.
69 %
62
Offensive concurrentielle oblige, le numéro un des télécoms kényans a vu sa part de marché reculer (81 % mi-2010). Mais il reste le seul à faire des profits.
millions de dollars. Le prix payé par Expresso, filiale à 75 % de Sudatel, pour acquérir progressivement 100 % du capital d’Intercel Guinée.
« Notre usine de Bulyanhulu peut traiter environ 1,1 million de tonnes de minerai par an, opérant 24 heures sur 24, 365 jours par an. » AFRICAN BARRICK GOLD RAPPORT ANNUEL
14,7 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est
L’incertitude est grande quant aux conséquences de cette inflation galopante sur les entreprises du pays. Et la déception est de mise : l’année 2010 avait été excellente et les perspectives pour 2011 et 2012 s’annonçaient encore meilleures. « Le boom sous-régional aide beaucoup, explique Razia Khan, responsable de la recherche Afrique chez Standard Chartered. Les développements pétroliers en Ouganda et au Soudan du Sud nourrissent une vague de projets d’infrastructures. » Le Kenya reste en effet le débouché naturel de ces deux pays ainsi que, en concurrence avec la Tanzanie, du Rwanda. EXPANSION. L’Ouganda, notamment, semble
au centre de nombreux intérêts kényans, et la plupart des grands groupes de Nairobi commencent leur expansion régionale par Kampala. Le pays devrait connaître une croissance de 5,5 % en 2012. L’arrivée du chinois JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
1,05
million de dollars. Le prix auquel le holding kényan, déjà actionnaire d’East African Cables, a acquis Câblerie du Congo, basée en RD Congo.
+ 59 %
Le chiffre d’affaires en monnaie locale de la compagnie tanzanienne, en partie détenue par Kenya Airways, a été multiplié par 1,5 entre 2008 et 2010.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
139
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
114
KENOLKOBIL
Hydrocarbures
Kenya
1 221 130
21 320
2
126
SAFARICOM
Téléphonie mobile
Kenya
1 137 987
159 739
3
140
KENYA AIRWAYS
Transport aérien
Kenya
1 030 032
42 456
4
143
ETHIOPIAN AIRLINES
Transport aérien
Éthiopie
1 000 552
96 737
5
144
ZAIN SUDAN
Téléphonie mobile
Soudan
994 300
351 500
6
160
KENYA POWER AND LIGHTING
Prod. & distrib. d'électricité
Kenya
878 002
44 596
7
176
TOTAL KENYA
Hydrocarbures, services annexes
Kenya
772 342
10 994
8
231
SUDATEL
Télécoms
Soudan
559 869
8 765
9
274
EAST AFRICAN BREWERIES GROUP
Industrie des boissons
Kenya
455 584
86 148
10
291
TANZANIA BREWERIES
Industrie des boissons
Tanzanie
419 670
80 319
11
295
EAST AFRICAN BREWERIES KENYA
Industrie des boissons
Kenya
414 780
87 894
12
327
BULYANHULU GOLD MINE
Extraction d'or
Tanzanie
359 824
ND
13
340
BAMBURI CEMENT
Matériaux de construction
Kenya
336 900
61 068
14
342
NAKUMATT HOLDINGS
Grande distribution
Kenya
334 358
3 209
15
354
VODACOM TANZANIA
Téléphonie mobile
Tanzanie
320 467
ND
16
402
NORTH MARA GOLD MINE
Extraction d'or
Tanzanie
269 566
ND
17
-
ETHIOPIAN SHIPPING LINES
Organisation du transport de fret
Éthiopie
195 286
38 914
18
-
MUMIAS SUGAR CO.
Agro-industrie
Kenya
189 544
23 199
19
-
AIRTEL TANZANIA (ex-ZAIN TANZANIE)
Téléphonie mobile
Tanzanie
177 695
– 81
20
-
BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA
Industrie du tabac
Kenya
162 468
21 204
21
-
CMC HOLDINGS
Concessionnaire
Kenya
152 723
4 880
22
-
UNGA GROUP
Agroalimentaire
Kenya
138 293
1 647
23
-
JUBILEE INSURANCE CO.
Assurances
Kenya
137 808
22 068
24
-
SCANGROUP
Communication
Kenya
136 366
6 943
25
-
KENYA ELECTRICITY GENERATING CO.
Prod. & distrib. d'électricité
Kenya
133 713
23 488
26
-
TANZANIA PORTLAND CEMENT CO.
Matériaux de construction
Tanzanie
131 736
33 135
27
-
TANGA CEMENT CO.
Matériaux de construction
Tanzanie
131 623
21 467
28
-
GROUPE MARILL
Groupe diversifié
Djibouti
130 870
3 699
29
-
NETCO TRADING CO.
Import-export
Éthiopie
117 647
ND
30
-
AIRTEL KENYA (ex-ZAIN KENYA)
Téléphonie mobile
Kenya
117 256
– 108 825
31
-
UCHUMI SUPERMARKET
Grande distribution
Kenya
115 307
10 381
32
-
NATION MEDIA GROUP
Médias
Kenya
115 230
– 1 439
33
-
EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.
Matériaux de construction
Kenya
112 905
– 3 509
34
-
SDV TRANSAMI KENYA
Organisation du transport de fret
Kenya
103 800
1 566
35
-
TATA CHEMICALS MAGADI
Industrie chimique
Kenya
97 000
ND
36
-
GROUPE CFAO KENYA
Groupe diversifié
Kenya
95 364
ND
37
-
KILOMBERO SUGAR CO.
Agro-industrie
Tanzanie
94 197
ND
38
-
BRALIRWA
Industrie des boissons
Rwanda
88 174
17 252
39
-
EAST AFRICAN BREWERIES OUGANDA
Industrie des boissons
Ouganda
87 111
4 078
40
-
TRANS-CENTURY
Holding
Kenya
81 536
4 125
41
-
PANGEA MINERALS
Extraction d'or
Tanzanie
78 647
ND
42
-
PRECISIONAIR
Transport aérien
Tanzanie
74 980
848
43
-
ALUMINIUM AFRICA
Aluminium
Tanzanie
74 465
2 870
44
-
ATHI RIVER MINING
Matériaux de construction
Kenya
71 576
9 579
45
-
OLAM TANZANIA
Import-export
Tanzanie
67 750
1 700
46
-
AIRTEL UGANDA (ex-ZAIN UGANDA)
Téléphonie mobile
Ouganda
65 884
– 42 525
47
-
DESALEGN G/MICHAEL TRADING
Production agricole
Éthiopie
60 806
– 714
48
-
KENYA REINSURANCE CORP.
Assurances
Kenya
59 771
18 497
49
-
CAR & GENERAL
Construction automobile
Kenya
57 352
2 856
50
-
PAN AFRICA INSURANCE CO.
Assurances
Kenya
53 881
7 071
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (1-50)
140
Classements Par régions
Cnooc et celle du français Total, qui ont acquis pour 2,9 milliards de dollars deux tiers des projets d’exploration de l’irlandais Tullow Oil, sont d’autres signes positifs en matière de croissance économique et autant d’espoirs de retombées positives pour le Kenya. La Tanzanie semble également avoir retrouvé un bon niveau de croissance : 6,4 % en 2011, après 5,2 % en 2010. Enfin, le Rwanda continue à faire figure de modèle en termes de performance et de gouvernance économiques. Le secteur privé kényan, de loin le plus dynamique et le plus ancien de tous les pays de la région, est idéalement placé pour profiter à plein de la bonne santé de la zone économique est-africaine. Ses grands groupes, de KenolKobil (1er rang régional) à East African Breweries (9e) en passant par la chaîne de supermarchés Nakumatt (14e), sont désormais présents dans presque tous les pays de cette région. Sur les Bourses locales du Rwanda et d’Ouganda, la moitié des entreprises cotées sont d’ailleurs des groupes kényans ou leurs filiales. ●
+ 86 %
Les profits de l’agro-industriel s’envolent grâce à la reprise des cours internationaux du café et du thé.
« Nous ne nous sommes jamais concentrés sur le marché de masse pour l’internet. Nous avons commencé avec les entreprises avant de lancer l’accès résidentiel, d’abord haut de gamme. » JONATHAN SOMEN COFONDATEUR D’ACCESS KENYA
Classements
141
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
51
-
TOURISM PROMOTION SERVICES EASTERN AFRICA
Tourisme, hôtellerie
Kenya
53 556
6 192
52
-
EAST AFRICAN CABLES
Fabrication de câbles électriques
Kenya
43 252
2 206
53
-
SAMEER AFRICA
Organisation du transport de fret
Kenya
40 139
689
54
-
WILLIAMSON TEA KENYA
Production agricole
Kenya
39 419
10 240
55
-
SASINI
Agro-industrie
Kenya
38 433
11 771
56
-
THE STANDARD GROUP
Médias
Kenya
37 265
5 444
57
-
CROWN BERGER KENYA
Matériaux de construction
Kenya
36 822
1 097
58
-
GROUPE AL GAMIL
Bâtiment
Djibouti
31 415
4 389
59
-
KAKUZI TEA
Production agricole
Kenya
26 863
3 733
60
-
ACCESS KENYA
NTIC
Kenya
20 504
– 95
61
-
EVEREADY BATTERIES KENYA
Fabrication d'appareils électriques
Kenya
19 621
104
62
-
REA VIPINGO PLANTATIONS
Exploitation forestière
Kenya
17 334
808
63
-
HARAR BREWERY
Industrie des boissons
Éthiopie
16 829
1 006 2 244
64
-
KAPCHORUA TEA CO.
Agro-industrie
Kenya
14 960
65
-
BRITISH OXYGEN KENYA
Industrie pharmaceutique
Kenya
13 865
952
66
-
SWISSPORT TANZANIA
Logistique aéroportuaire
Tanzanie
13 481
2 886
67
-
SORAS ASSURANCES GÉNÉRALES
Assurances
Rwanda
12 357
1 107
68
-
NATIONAL INSURANCE CORP. OF ERITREA
Assurances
Érythrée
10 333
2 733
69
-
EXPRESS KENYA
Tourisme, hôtellerie
Kenya
10 278
– 337
70
-
SOCIÉTÉ D'ASSURANCES DU BURUNDI
Assurances
Burundi
9 011
1 044
SUCRE
-
Chaque jour, la SOMDIAA cultive son savoir-faire agro-alimentaire FARINE
-
COTON
-
ALIMENTATION
ANIMALE
-
Une présence durable sur un continent d'avenir Acteur majeur du secteur agro-alimentaire en Afrique, la SOMDIAA exerce ses métiers dans le respect des standards reconnus en terme de qualité, d'éthique, de profitabilité, de technicité et de respect de l'environnement. Soucieuse de sa responsabilité sociétale, la SOMDIAA met en place des actions sociales et solidaires par le biais de ses nombreuses fondations.
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ELEVAGE
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (51-70)
142
Classements Par régions
Afrique centrale Ces deux pays qui éclipsent les autres Le Cameroun et le Gabon restent ultradominants dans la zone. Libreville, qui multiplie les investissements et les réformes, se positionne pour l’avenir.
N
otre classement des 70 premières entreprises d’Afrique centrale confirme la domination des deux principales économies de la zone, le Cameroun et le Gabon. En 2010, plus de la moitié du chiffre d’affaires des entreprises de la zone a été générée à Douala et dans les autres villes camerounaises. Plus d’un tiers l’a été entre Libreville, Port-Gentil et Moanda, portant à plus de 80 % la part des sociétés de ces deux pays dans les revenus des 70 premières entreprises de la zone. Certes, l’opacité entourant l’activité d’un grand nombre de firmes opérant en RD Congo, notamment dans les mines, accentue artificiellement ce déséquilibre. Mais la diversification éco-
15,6 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 70 premières entreprises d’Afrique centrale
nomique et la culture entrepreneuriale du Cameroun d’un côté, le pétrole, le manganèse et le bois gabonais de l’autre, permettent à ces deux pays de conserver leurs leaderships économiques régionaux. DÉCLIN. Pourtant, la situation camerounaise n’est guère florissante depuis quelques années. Le taux de croissance a décliné jusqu’en 2009, où il a touché un plus-bas de 2 %, avant de remonter en 2010 à 3,2 %, un niveau encore largement insuffisant pour espérer augmenter durablement le niveau de vie de la population. En matière d’or noir, la production reste structurellement sur le déclin, malgré la mise au jour épisodique de nouveaux gisements. L’économie reste donc tirée par les autres activités, mais le secteur privé dans son ensemble continue à freiner ses investissements, du fait d’un climat général des affaires globalement mauvais. Côté gabonais, la situation semble meilleure. En 2010, le taux de croissance a bondi à 5,7 %, contre – 1,4 % en 2009. Il devrait être JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Holding
Malgré la création d’un holding africain basé à Douala, l’américain AES conserve l’essentiel de ses activités continentales au Cameroun.
Depuis le début de l’année 2011, la Société d’énergie et d’eau du Gabon est contrôlée conjointement par Veolia et EDF.
+ 55 %
Au premier semestre 2011, les profits du producteur de cuivre et de cobalt se sont envolés.
À la suite de son rapprochement avec Castel, le groupe Somdiaa, propriétaire de Sosucam, possède désormais des actifs sucriers au Gabon et en Centrafrique.
350 000
tonnes. Le Cameroun entend augmenter la production de cacao de deux tiers d’ici à 2015, tout en relevant la qualité. LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
143
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) 25 205
1
86
SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES
Hydrocarbures
Cameroun
1 713 011
2
104
SONARA
Hydrocarbures, raffinerie
Cameroun
1 440 399
46 778
3
109
TOTAL GABON
Hydrocarbures
Gabon
1 340 852
202 226
4
155
COMILOG
Extraction de minerais
Gabon
906 474
238 022
5
229
SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN
Industrie des boissons
Cameroun
566 427
ND
6
305
AES AFRICAN POWER CO.
Prod. & distrib. d'électricité
Cameroun
403 369
29 862
7
343
MAUREL & PROM GABON
Hydrocarbures
Gabon
333 995
ND
8
349
CECA GADIS
Commerce de détail
Gabon
323 937
18 998
9
358
ENGEN RD CONGO
Hydrocarbures, services annexes
RD Congo
315 581
8 797
10
378
ORANGE CAMEROUN
Téléphonie mobile
Cameroun
300 443
45 186 ND
11
398
GROUPE CFAO CONGO
Groupe diversifié
Congo
274 855
12
405
GROUPE CFAO CAMEROUN
Groupe diversifié
Cameroun
265 737
ND
13
411
SEEG
Prod. & distrib. d'eau et d'électricité
Gabon
263 340
11 286 7 562
14
422
TOTAL MARKETING GABON
Hydrocarbures, services annexes
Gabon
251 945
15
424
VODACOM CONGO
Téléphonie mobile
RD Congo
251 035
ND
16
429
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN
Organisation du transport de fret
Cameroun
247 544
4 253
17
447
COMPAGNIE DU KOMO
Holding
Gabon
236 412
20 790
18
456
AIRTEL CONGO RDC (ex-ZAIN RDC)
Téléphonie mobile
RD Congo
232 448
– 155
19
465
GÉCAMINES
Extraction de minerais
RD Congo
227 299
– 17 408
20
474
SOBRAGA
Industrie des boissons
Gabon
220 944
ND
21
475
AIRTEL GABON (ex-ZAIN GABON)
Téléphonie mobile
Gabon
220 768
– 77
22
488
GROUPE GABON TÉLÉCOM
Téléphonie fixe
Gabon
212 456
19 925
23
497
CORLAY CAMEROUN (ex-TEXACO CAMEROUN)
Hydrocarbures, services annexes
Cameroun
204 502
656
24
500
MTN CAMEROUN
Téléphonie mobile
Cameroun
203 669
ND
25
-
TRADEX
Hydrocarbures, services annexes
Cameroun
198 927
9 575
26
-
BRASSERIES DU CONGO
Industrie des boissons
Congo
197 760
61 463
27
-
SHALINA RESOURCES
Extraction de cuivre
RD Congo
186 070
27 290
28
-
CIMENCAM
Matériaux de construction
Cameroun
183 671
21 233
29
-
AIRTEL CONGO (ex-ZAIN CONGO)
Téléphonie mobile
Congo
142 678
– 17 146
30
-
FEICOM
Service aux entreprises
Cameroun
135 618
ND
31
-
OLAM CAM
Import-export
Cameroun
134 280
3 830
32
-
CFAO GABON
Groupe diversifié
Gabon
131 566
ND
33
-
SOACAM
Agroalimentaire
Cameroun
129 750
ND
34
-
ALUCAM
Aluminium
Cameroun
128 702
ND
35
-
SOCOBA – EDTPL
Travaux publics
Gabon
126 855
ND
36
-
CAMEROON RAILWAYS
Transport ferroviaire
Cameroun
119 477
ND
37
-
SODÉCOTON
Coton
Cameroun
117 478
2 142
38
-
SNBG
Exploitation forestière
Gabon
111 373
13 601
39
-
SOSUCAM
Agro-industrie
Cameroun
103 562
8 631
40
-
COMPAGNIE SUCRIÈRE DU TCHAD
Agro-industrie
Tchad
103 093
2 527
41
-
GROUPE ORGAMAN
Agro-industrie
RD Congo
101 283
732
42
-
PETRO GABON
Hydrocarbures, services annexes
Gabon
101 222
2 996
43
-
SHALINA HEALTHCARE
Industrie pharmaceutique
RD Congo
100 626
9 726
44
-
SOCIÉTÉ DES PLANTATIONS DU HAUT PENJA
Production agricole
Cameroun
100 503
– 6 106
45
-
CAMI TOYOTA
Concessionnaire
Cameroun
99 416
ND
46
-
AIRTEL TCHAD (ex-ZAIN TCHAD)
Téléphonie mobile
Tchad
97 958
– 14 512
47
-
SOCATRAL
Aluminium
Cameroun
98 282
ND
48
-
CAMEROUNAISE DES EAUX
Prod. & distrib. d'eau potable
Cameroun
96 712
ND
49
-
NESTLÉ CAMEROUN
Agroalimentaire
Cameroun
94 042
ND
50
-
SIC-CACAOS
Agroalimentaire
Cameroun
87 060
440
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 70 premières entreprises d’Afrique centrale (1-50)
144
Classements Par régions
compris entre 4 % et 5 % en 2011 et 2012 selon les prévisions des « Perspectives économiques en Afrique ». Plusieurs réformes déjà engagées, ainsi que d’autres projets très avancés, sont encourageants : la construction de 1 000 km de routes bitumées, le développement de la zone économique spéciale de Nkok près de Libreville, l’ambition affichée de devenir l’un des tout premiers producteurs d’huile de palme en Afrique, la construction de 5 000 logements sociaux… CHINE, SINGAPOUR, MALAISIE… Le sin-
gapourien Olam est devenu un partenaire essentiel dans un grand nombre de projets, marquant le rapprochement initié il y a plusieurs années entre le Gabon et plusieurs pays asiatiques, de la Chine à la Malaisie. Outre sa participation active aux projets de Nkok et d’huile de palme, Olam pilote également, avec l’indien Tata Chemicals, le projet de construction d’un immense complexe de production d’engrais, pour un coût total de 1,3 milliard de dollars. ●
"Cultiver les différences, c’est bien.
4,5
millions d’euros. L’investissement qui aura été nécessaire au groupe de Célestin Tawamba – propriétaire notamment de La Pasta – pour développer sa nouvelle usine de semoule de blé dur, employant 120 personnes.
Partager une vision, c’est mieux."
Hapsatou Sy Chef d’entreprise
Lectrice inspirée.
Tous ceux qui font avancer l’Afrique s’y retrouvent. Premier magazine panafricain par sa diffusion et son audience depuis sa création, en 1960, Jeune Afrique est l’hebdomadaire international de référence du continent. Chaque semaine, il propose une couverture objective de l’actualité africaine et internationale ainsi que des pistes de réflexion originales sur les enjeux politiques et économiques de l’Afrique.
www.jeuneafrique.com
Actualité • Analyses • Reportages • Débats
Classements
145
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
51
-
LIBERTIS GABON
Téléphonie mobile
Gabon
86 337
ND
52
-
SDV GABON – GROUPE BOLLORÉ
Organisation du transport de fret
Gabon
84 476
905
53
-
ADER CAMEROUN
Commerce de détail
Cameroun
81 928
3 002
54
-
HÉVÉA CAMEROUN
Exploitation forestière
Cameroun
77 866
ND
55
-
SOCAPALM
Agro-industrie
Cameroun
74 406
14 458 ND
56
-
PORT AUTONOME DE DOUALA
Logistique portuaire
Cameroun
74 238
57
-
STÉ CAMEROUNAISE DE RAFFINAGE MAYA & CIE
Industrie cosmétique
Cameroun
70 000
ND
58
-
GUINNESS CAMEROUN
Industrie des boissons
Cameroun
65 764
ND
59
-
STÉ MODERNE DU PNEUMATIQUE CAMEROUNAIS
Pneumatiques
Cameroun
65 283
ND
60
-
SIAT GABON
Production agricole
Gabon
62 976
139
61
-
CADYST INVEST
Holding
Cameroun
61 780
ND
62
-
AZUR
Industrie cosmétique
Cameroun
57 761
612
63
-
SARIS-CONGO
Agro-industrie
Congo
57 327
627
64
-
STÉ MEUNIÈRE ET AVICOLE DU GABON
Agroalimentaire
Gabon
52 327
4 532
65
-
OGAR – OGAR VIE
Assurances
Gabon
48 911
2 129
66
-
COMPAGNIE SUCRIÈRE DE KWILU-NGONGO
Agro-industrie
RD Congo
44 457
9 046
67
-
GROUPE ALLIANZ CAMEROUN ASSURANCES
Assurances
Cameroun
41 997
2 370
68
-
STÉ LE GRAND MOULIN DU CAMEROUN
Agroalimentaire
Cameroun
40 847
ND
69
-
UNION TRADING INTERNATIONAL
Import-export
Cameroun
40 809
ND
70
-
SOCIÉTÉ GABONAISE DE SERVICES
Service aux entreprises
Gabon
40 395
1 429
Accessibilité Nous œuvrons au développement sanitaire en vue de l’amélioration des systèmes de santé des pays en Afrique.
Qualité Des médicaments de qualité au bénéfice des populations les plus vulnérables.
Notre mission est d’améliorer la qualité de vie pour que chaque être humain soit plus actif, se sente mieux et vive plus longtemps.
Prévention La recherche de vaccins innovants pour une meilleure prévention des maladies.
Chiffres 2010 - En italique : chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 70 premières entreprises d’Afrique centrale (51-70)
ET L’INFO DEVIENT MONDIALE www.rfi.fr
Classements par secteurs
AGRO-INDUSTRIE
HYDROCARBURES
MINES
BOISSONS
BTP
DISTRIBUTION
TÉLÉCOMS
CIMENT
Ruée sur les terres Attention, oligopole ! À la recherche de la croissance
Les barils bougent Un égyptien bientôt premier ? Poussée de production
L’embellie générale Au service de la classe moyenne TRANSPORT
La fébrilité reste de mise Textes de Frédéric Maury
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Classements Par secteurs
Agro-industrie Ruée sur les terres Les géants africains ne cessent de grossir et, à l’instar de leurs concurrents asiatiques, multiplient leurs surfaces d’exploitation.
À
l’ombre des mines, du pétrole et des télécoms, l’agro-industrie est l’un des secteurs d’activité les plus porteurs en Afrique. Et pour cause : le continent affiche de sévères déficits dans presque toutes les grandes productions alimentaires (sucre, riz, céréales, huiles…), tandis que les besoins, eux, vont croissant, dopés par l’augmentation de la population en général et de la classe moyenne en particulier, ainsi que par l’explosion générale des taux d’urbanisation à travers l’Afrique. Autre facteur favorable : l’immense disponibilité de terres cultivables, de surcroît à un coût bien moindre que celui en vigueur dans le reste du monde émergent. Conséquence logique de ce double phénomène : les géants africains de l’agro-industrie ne cessent de grossir et montent à l’assaut des nombreuses opportunités de croissance qu’offre le continent. Le numéro un (hors industrie des boissons), le sud-africain Tiger Brands, est ainsi parti à la conquête du marché subsaharien, se fixant comme objectif
Pris dans la tourmente de la crise ivoirienne, Sifca, le premier groupe privé local, y a perdu son dirigeant historique, Yves Lambelin (photo), et deux de ses collaborateurs, lâchement assassinés.
« Pendant la crise, nous avons finalement perdu 30 000 tonnes d’huile de palme. »
38,6 milliards de dollars
MONOPRODUIT. À l’extrémité nord du continent, un autre géant, l’algérien Cevital (3e rang), n’en finit plus de grossir. Actif dans les huiles, les margarines et le sucre, le groupe s’est également développé dans la distribution. Il est aujourd’hui, Afrique du Sud mise à part, l’un des rares groupes agroalimentaires relativement diversifié. En dehors de JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Après avoir cédé le contrôle de Lesieur Cristal, le holding royal SNI doit faire de même avec Centrale laitière.
BERTRAND VIGNES DIRECTEUR GÉNÉRAL DE SIFCA, PRINCIPAL ACTIONNAIRE DE SANIA
– 30 %
Le chiffre d’affaires cumulé des 100 premières entreprises d’agro-industrie (hors boissons)
de rayonner de la Côte d’Ivoire jusqu’au Kenya. Déjà propriétaire de Haco Industries (Kenya) et de Chococam (Cameroun), il a acquis ces derniers mois plusieurs positions stratégiques : en Éthiopie et au Nigeria, il s’est associé avec deux groupes de biens de consommation leaders sur leurs marchés (respectivement East Africa Group et UAC of Nigeria), et il a repris la société de biscuits Deli Foods au Nigeria.
PATRICK ROBERT
148
Malgré une forte baisse en 2011, le cours du coton a doublé en cinq ans.
3800
Le nombre d’employés en Afrique de l’américain Kraft Foods, qui a racheté Cadbury en 2010.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
149
Rang dans les 500
1
53
TIGER BRANDS
Agroalimentaire
Afrique du Sud
2 906 092
2
64
PIONEER FOODS GROUP
Agroalimentaire
Afrique du Sud
2 366 777
35 287
3
67
CEVITAL
Agro-industrie
Algérie
2 259 263
255 354
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) 329 832
4
92
ALTADIS MAROC
Industrie du tabac
Maroc
1 650 600
ND
5
102
TONGAAT - HULETT GROUP
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 456 506
125 325
6
108
FLOUR MILLS OF NIGERIA
Agroalimentaire
Nigeria
1 347 084
110 501
7
112
ASTRAL FOODS
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 258 947
53 806
8
115
ILLOVO SUGAR
Agro-industrie
Afrique du Sud
1 219 834
107 406
9
125
ANGLOVAAL INDUSTRIES
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 148 069
70 441
10
130
AFGRI
Production agricole
Afrique du Sud
1 092 092
45 835
11
135
RAINBOW CHICKEN
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 046 592
55 369
12
156
CLOVER HOLDINGS
Agroalimentaire
Afrique du Sud
902 059
– 5 899
13
178
EGYPTIAN SUGAR & INTEGRATED INDUSTRIES CO.
Agro-industrie
Égypte
755 981
53 442
14
183
SIFCA
Agro-industrie
Côte d'Ivoire
738 592
108 118
15
186
EASTERN CO.
Industrie du tabac
Égypte
719 289
145 674
16
187
CENTRALE LAITIÈRE
Agroalimentaire
Maroc
716 010
65 800
17
193
COSUMAR
Agro-industrie
Maroc
685 105
68 087
18
198
CARGILL WEST AFRICA
Agro-industrie
Côte d'Ivoire
670 846
2 978
19
223
DANGOTE SUGAR REFINERY
Agro-industrie
Nigeria
586 676
73 559
20
238
NESTLÉ NIGERIA
Agroalimentaire
Nigeria
539 374
82 165
21
250
OCEANA GROUP
Agro-industrie
Afrique du Sud
515 023
44 296
22
280
DANGOTE FLOUR MILLS
Agro-industrie
Nigeria
440 759
17 754
23
290
PRODUCE BUYING CO.
Agro-industrie
Ghana
422 640
9 424
24
303
LESIEUR CRISTAL
Agroalimentaire
Maroc
405 576
18 039
25
320
SANIA CIE
Agro-industrie
Côte d'Ivoire
367 112
8 070
26
321
COUNTRY BIRD HOLDINGS
Élevage
Afrique du Sud
366 144
6 673
27
341
CAIRO POULTRY
Agroalimentaire
Égypte
336 022
39 793
28
344
SEVEN-UP BOTTLING CO.
Agro-industrie
Nigeria
333 159
14 846
29
351
FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES
Agroalimentaire
Maurice
322 520
19 059
30
370
COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT
Agroalimentaire
Maroc
306 660
ND
31
385
SOFITEX
Coton
Burkina
291 028
1 283
32
389
SEFALANA HOLDING CO.
Agroalimentaire
Botswana
289 191
7 251
33
396
SAPH
Production agricole
Côte d'Ivoire
277 671
64 388
34
401
STÉ NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES
Industrie du tabac
Algérie
269 709
108 804
35
404
ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.
Agro-industrie
Swaziland
267 630
11 708
36
423
PALMERAIES KOUTOUBIA
Agroalimentaire
Maroc
251 352
ND
37
432
ZAMBIA SUGAR
Agro-industrie
Zambie
246 490
5 583
38
438
GIPLAIT
Industrie laitière
Algérie
241 377
16 553
39
449
DELTA SUGAR
Agro-industrie
Égypte
235 188
60 680
40
455
OUTSPAN IVOIRE
Agro-industrie
Côte d'Ivoire
232 860
496
41
472
HONEYWELL FLOUR MILLS
Agro-industrie
Nigeria
222 032
16 248
42
480
NESTLÉ CÔTE D'IVOIRE
Agroalimentaire
Côte d'Ivoire
217 455
1 515
43
490
AICO AFRICA
Agro-industrie
Zimbabwe
210 637
8 946
44
–
ILLOVO MALAWI
Agro-industrie
Malawi
201 183
41 955
45
–
CADBURY NIGERIA
Agroalimentaire
Nigeria
190 188
7 615
46
–
MUMIAS SUGAR CO.
Agro-industrie
Kenya
189 544
23 199
47
–
MIDDLE & WEST DELTA FLOUR MILLS
Agroalimentaire
Égypte
186 940
9 075
48
–
UPPER EGYPT FLOUR MILLS
Agroalimentaire
Égypte
186 672
15 356
49
–
SPINALEX
Coton
Égypte
177 260
35 022
50
–
CENTRALE LAITIÈRE DU CAP BON
Industrie laitière
Tunisie
170 514
3 987
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang 2011
Les 100 premières entreprises agro-industrielles (1-50)
150
Classements Par secteurs
l’Afrique du Sud et de l’Afrique du Nord, les entreprises du secteur restent à l’inverse souvent « monoproduit ». Ainsi des acteurs de la farine et des pâtes comme Flour Mills of Nigeria (6e rang), Dangote Flour Mills (22e) ou encore Crown Flour Mills, racheté il y a peu par le singapourien Olam. En revanche, la mode est à l’intégration de la filière : du champ agricole jusqu’au produit fini. Symbole de ce mouvement, le groupe ivoirien Sifca (14e) – détenu en partie par Olam – a ainsi fait sa révolution dans l’huile et, en rachetant les actifs d’Unilever, s’est mué de transformateur agricole en réel groupe huilier. En 2010, c’est toutefois un autre pan de son
+ 45 %
Malgré l’envolée des cours de l’arachide en 2010, Suneor continue à perdre de l’argent.
La mode est à l’intégration des filières, du champ agricole jusqu’au produit fini.
L’un des rares groupes africains de viande, Zambeef, a fait son entrée mi-2011 sur la Bourse de Londres.
activité, le caoutchouc, qui lui a permis de battre des records, avec un chiffre d’affaires (en monnaie locale) en hausse de 26 % et des profits multipliés par 3,2. Profitant de l’envolée des cours, les bénéfices de sa filiale Société africaine de plantations d’hévéas (SAPH, 33e) ont été multipliés par cinq. BOOM DE L’HUILE DE PALME. En matière d’exploitation des terres, l’offensive est lancée. Le boom de l’huile de palme, notamment, est impressionnant : l’Asie est saturée et les surfaces y sont devenues très chères, tandis que l’Afrique tropicale et équatoriale, qui présente de fortes similitudes climatiques avec les zones de plantation de palmiers en Asie, offre de nombreuses opportunités. Les projets de développement dans le sucre sont également légion, en dehors des pays traditionnels de production que sont Maurice, l’Afrique du Sud ou le Kenya : une domination qui se traduit par le niveau très élevé dans notre classement de Mumias Sugar (46e) et d’Illovo Sugar (8e). Ce dernier, sud-africain, entend ainsi inaugurer en 2013 au Mali, dans le cadre du projet Markala, d’immenses plantations de canne à sucre et une raffinerie sur les bords du fleuve Niger. Le nigérian Dangote, grand importateur de sucre brésilien qu’il transforme au Nigeria, entend également s’étendre au Sénégal, où la Compagnie sucrière sénégalaise a longtemps été en position de monopole. ●
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
+ 47 %
La hausse du chiffre d’affaires de la SNBG, malgré l’interdiction de l’exportation des grumes.
Rapprochement
En échange de parts dans son capital, Somdiaa, déjà propriétaire de Sosucam, a récupéré tous les actifs africains de Castel.
« Rebranding »
Mido Food, le leader de la distribution de produits de grande consommation, change de nom pour Diamandis.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
151
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
51
–
SOVEREIGN FOOD INVESTMENTS
Agroalimentaire
Afrique du Sud
167 467
4 074
52
–
NATIONAL FOODS HOLDINGS
Agroalimentaire
Zimbabwe
165 887
2 897
53
–
COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE
Agro-industrie
Sénégal
165 409
27 441
54
–
BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA
Industrie du tabac
Kenya
162 468
21 204
55
–
OFFICE NATIONAL DE L'HUILE
Agroalimentaire
Tunisie
160 069
ND
56
–
PRINCES TUNA
Agro-industrie
Maurice
158 363
5 189
57
–
SMART PRODUCTS
Agroalimentaire
Nigeria
157 151
35 000
58
–
SUNEOR
Agro-industrie
Sénégal
154 603
– 9 701 3 964
59
–
ZAMBEEF
Agroalimentaire
Zambie
154 106
60
–
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS
Industrie du tabac
Côte d'Ivoire
152 064
ND
61
–
PALMCI
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
149 232
12 076
62
–
CIEL AGRO INDUSTRY - DEEP RIVER BEAU CHAMP
Production agricole
Maurice
145 916
10 166
63
–
NESTLÉ MAROC
Agroalimentaire
Maroc
145 140
ND
64
–
SEMOULERIE INDUSTRIELLE DE LA MITIDJA
Agroalimentaire
Algérie
142 521
4 892
65
–
STOCK PRALIM
Agroalimentaire
Maroc
141 688
ND
66
–
ARAB COTTON GINNING CO.
Coton
Égypte
140 528
5 236
67
–
UNGA GROUP
Agroalimentaire
Kenya
138 293
1 647
68
–
YORK TIMBER HOLDINGS
Exploitation forestière
Afrique du Sud
136 813
9 723
69
–
LES GRANDS MOULINS DE DAKAR
Agroalimentaire
Sénégal
132 776
ND
70
–
DÉLICES DANONE
Agroalimentaire
Tunisie
130 443
ND
71
–
SOACAM
Agroalimentaire
Cameroun
129 750
ND
72
–
RÉGIE NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES
Industrie du tabac
Tunisie
125 637
– 23 342
73
–
TNS TOBACCO CO.
Industrie du tabac
Maurice
124 981
ND
74
–
LES GRANDS MOULINS D'ABIDJAN
Agroalimentaire
Côte d'Ivoire
124 937
3 628
75
–
SAISS CÉRÉALES
Fabrication d'aliments pour animaux
Maroc
124 622
ND
76
–
AGRA
Production agricole
Namibie
121 616
1 817
77
–
SODECOTON
Coton
Cameroun
117 478
2 142
78
–
SENURITA FOOD PRODUCTION
Agroalimentaire
Égypte
115 200
6 512
79
–
SONACOS
Production agricole
Maroc
112 129
ND
80
–
STÉ NAT. DES BOIS DU GABON
Exploitation forestière
Gabon
111 373
13 601
81
–
UBOMBO SUGAR CO.
Agro-industrie
Swaziland
111 032
ND
82
–
GOLDEN AGRI RESOURCES
Agro-industrie
Maurice
110 958
45 054
83
–
OMNICANE
Agro-industrie
Maurice
110 167
7 881
84
–
SOSUCAM
Agro-industrie
Cameroun
103 562
8 631
85
–
ALTEA PACKAGING
Agro-industrie
Tunisie
103 376
ND
86
–
COMPAGNIE SUCRIÈRE DU TCHAD
Agro-industrie
Tchad
103 093
2 527
87
–
BISCUITERIE INDUSTRIELLE DU MOGHREB
Agroalimentaire
Maroc
102 789
17 945
88
–
ORGAMAN
Agro-industrie
RD Congo
101 283
732
89
–
NATIONAL CO. FOR MAIZE PRODUCTS
Agroalimentaire
Égypte
100 577
13 369 – 6 106
90
–
SOCIÉTÉ DES PLANTATIONS DU HAUT PENJA
Production agricole
Cameroun
100 503
91
–
THE ARAB DAIRY PRODUCTS CO.
Agroalimentaire
Égypte
99 045
1 362
92
–
SEED CO.
Production agricole
Zimbabwe
97 825
17 435
93
–
COPRAGRI
Agro-industrie
Maroc
95 389
ND
94
–
KILOMBERO SUGAR CO.
Agro-industrie
Tanzanie
94 197
ND
95
–
NESTLÉ CAMEROUN
Agroalimentaire
Cameroun
94 042
ND
96
–
DIAMANDIS (ex-MIDO FOOD CO.)
Agroalimentaire
Maroc
93 811
ND
97
–
MIDDLE EGYPT FLOUR MILLS
Agroalimentaire
Égypte
93 112
1 447
98
–
EAST DELTA FLOUR MILLS
Agroalimentaire
Égypte
92 215
4 368
99
–
INNODIS
Agroalimentaire
Maurice
89 143
4 216
100
–
STÉ DES CORPS GRAS DE BÉJAÏA - LABELLE
Agro-industrie
Algérie
88 219
960
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 – En italique, chiffres 2009 – ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 100 premières entreprises agro-industrielles (51-100)
152
Classements Par secteurs
Boissons Attention, oligopole! Tenu par quatre brasseurs mondiaux, le marché est à la fois dynamique et rentable. Après la bière, le secteur des sodas se développe.
S
AB Miller, Castel, Diageo, Heineken : notre classement de l’industrie des boissons en Afrique, le premier du genre, illustre bien la concurrence à laquelle se livrent les quatre brasseurs. Au Nigeria, l’un des marchés les plus dynamiques, Nigerian Breweries (3e rang, Heineken) et Guinness Nigeria (4e, Diageo) accentuent leur domination. En 2011, Heineken a dopé d’un tiers sa capacité de production dans le pays en mettant la main sur cinq petits brasseurs locaux, cédés par Sona Group. En Éthiopie, le groupe néerlandais a remporté la privatisation de deux sociétés, pour plus de 163 millions de dollars !
« Foster va devenir une partie importante de notre business. » GRAHAM MACKAY, PDG DE SAB MILLER, À L’OCCASION DU RACHAT DE LA SOCIÉTÉ AUSTRALIENNE
225
millions de dollars. Le montant payé par Diageo à SAB Miller pour racheter les 20 % qu’il ne détenait pas dans sa filiale kényane.
– 39,4 %
La chute des bénéfices de la filiale de Castel au premier semestre 2011, en grande partie à cause de l’effondrement des ventes d’eaux minérales en pleine crise ivorienne.
15,8 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises de boissons
Juste devant lui au niveau mondial, SAB Miller s’est lui aussi engouffré à Addis-Abeba, d’abord en achetant l’eau minérale Ambo en 2009, puis, mi-2011, en décidant de construire une brasserie avec un partenaire local. Présent directement dans seize pays du continent, SAB Miller est associé avec le français Castel, via sa filiale BGI, dans 19 autres. Soumis à une vive compétition chez lui, le groupe sud-africain a beaucoup d’ambition en Afrique et ne s’en cache pas, ce qui relance, à rythme régulier, les spéculations sur l’éventuel rachat des parts de Castel.
174 %
Le niveau de sursouscription lors de l’introduction de Bralirwa sur la Bourse de Kigali, en janvier 2011.
APRÈS COCA,PEPSI. Dansunemoindremesure,
les professionnels des boissons non alcoolisées profitent aussi de la hausse de la consommation globale d’eaux minérales et, surtout, de sodas : NigerianBottlingCompany(5e rang),lemarocain North Africa Bottling Company (12e), l’algérien Fruital (26e), tous trois embouteilleurs et distributeurs de Coca-Cola, sont très bien classés. Pepsi entend désormais rattraper son retard sur le continent par rapport à son compétiteur historique: en ce sens, le rachat de l’activité sodas des Eaux minérales d’Oulmes (22e), au Maroc, par RJ Corp est un signe. Principal embouteilleur de Pepsi en Inde, ce dernier imprime peu à peu son empreinte à toute l’Afrique. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Heineken renforce ses positions en reprenant deux brasseurs en Éthiopie et au Nigeria.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
153
Société
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
30
SAB MILLER SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
4 777 000
ND
2
80
DISTELL GROUP
Afrique du Sud
1 776 647
141 657
3
118
NIGERIAN BREWERIES
Nigeria
1 192 260
197 765
4
171
GUINNESS NIGERIA
Nigeria
806 283
116 884
5
203
NIGERIAN BOTTLING CO.
Nigeria
666 214
16 020
6
229
SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN
Cameroun
566 427
ND
7
274
EAST AFRICAN BREWERIES GROUP
Kenya
455 584
86 148
8
291
TANZANIA BREWERIES
Tanzanie
419 670
80 319
9
295
EAST AFRICAN BREWERIES KENYA
Kenya
414 780
87 894
10
312
SFBT
Tunisie
384 393
52 544
11
355
JUHAYNA FOOD INDUSTRIES
Égypte
318 867
39 024
12
374
NORTH AFRICA BOTTLING CO.
Maroc
303 422
ND
13
419
NAMIBIA BREWERIES
Namibie
258 426
25 314
14
437
SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES
Maroc
241 387
3 990
15
457
SOLIBRA
Côte d’Ivoire
230 953
29 051
16
474
SOBRAGA
Gabon
220 944
ND
17
–
BRASSERIES DU MAROC
Maroc
203 612
37 183
18
–
BRASSERIES DU CONGO
Congo
197 760
61 463
19
–
SECHABA BREWERY HOLDING
Botswana
194 064
20 571
20
–
CERVEJAS DE MOÇAMBIQUE
Mozambique
192 708
ND
21
–
ZAMBIAN BREWERIES
Zambie
156 383
9 062
22
–
LES EAUX MINÉRALES D'OULMÈS
Maroc
143 366
12 615
23
–
GUINNESS GHANA BREWERIES
Ghana
137 896
– 3 099
24
–
CLOVER DANONE BEVERAGES
Afrique du Sud
137 500
10 455
25
–
BRASSERIES DU BURKINA
Burkina
124 259
ND
26
–
FRUITAL
Algérie
123 376
ND
27
–
PHOENIX BEVERAGES
Maurice
107 677
5 265
28
–
BRASSERIE B. B. LOMÉ
Togo
93 743
20 364
29
–
BRALIRWA
Rwanda
88 174
17 252
30
–
EAST AFRICAN BREWERIES OUGANDA
Ouganda
87 111
4 078
31
–
COMPAGNIE DES BOISSONS GAZEUSES DU SUD
Maroc
83 480
3 794
32
–
STÉ DES BRASSERIES DE L'OUEST AFRICAIN
Sénégal
82 695
ND
33
–
GUINNESS CAMEROUN
Cameroun
65 764
ND
34
–
COBOMI
Maroc
62 352
3 956
35
–
BRASSERIES DU NORD MAROCAIN
Maroc
58 515
5 330
36
–
COMPAGNIE DES BOISSONS GAZEUSES DU NORD
Maroc
58 408
3 415
37
–
NCA ROUIBA
Algérie
54 267
3 629
38
–
NATIONAL BREWERIES
Zambie
52 155
7 434
39
–
STÉ GÉNÉRALE DES BOISSONS ET INDUSTRIES ALIMENTAIRES
Tunisie
41 068
2 668
40
–
ACCRA BREWERY
Ghana
32 653
– 3 906 1 775
41
–
SOCIÉTÉ DES BOISSONS DE TUNISIE
Tunisie
30 405
42
–
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BOISSONS GAZEUSES
Tunisie
30 274
ND
43
–
SOCIÉTÉ DU THERMALISME MAROCAIN
Maroc
29 666
3 765 1 006
44
–
HARAR BREWERY
Éthiopie
16 829
45
–
FERMENCAM
Cameroun
15 545
ND
46
–
AFRICAN DISTILLERS
Zimbabwe
14 797
– 1 537 – 8 065
47
–
CHAMPION BREWERIES
Nigeria
12 212
48
–
CITRUMA
Maroc
11 992
240
49
–
INTERNATIONAL BREWERIES
Nigeria
10 601
– 1 873
50
–
EAST AFRICAN BREWERIES TANZANIE
Tanzanie
8 667
14 079
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 50 premières entreprises de boissons
154
Classements Par secteurs
Télécoms À la recherche de la croissance Le marché montre des signes d’essoufflement, mais reste toujours aussi attractif pour les opérateurs internationaux.
D
ans les télécoms, la vague des fusions-acquisitions est loin d’être terminée. Après Zain Africa, tombé dans l’escarcelle de l’indien Bharti Airtel début 2010, la famille Sawiris, principal actionnaire d’Orascom Telecom (8e rang), a décidé d’apporter ses activités de télécoms en Europe et en Afrique à l’opérateur russe Vimpelcom. En échange, la famille égyptienne a obtenu environ 30 % des droits de vote dans Vimpelcom, un géant comptant 193 millions de souscripteurs dans une vingtaine de pays. Ce rapprochement aura provoqué la sortie du périmètre d’au moins une filiale – Tunisiana (18e), repris par un consortium mené par Qatar Telecom – et la naissance d’un litige avec l’État
Du simple au double
Le groupe sud-africain compte désormais deux fois plus de clients au Nigeria que chez lui.
– 0,8 %
À l’image de l’entité nigériane, les sociétés africaines acquises début 2010 par Bharti Airtel sont soit déficitaires soit très peu rentables.
Les revenus consolidés du groupe marocain affichent un repli au premier semestre 2011 : une première historique.
78,2 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premiers opérateurs télécoms
algérien au sujet d’Orascom Telecom Algérie (10e). Alger souhaite en effet prendre le contrôle de cet opérateur leader – plus connu sous la marque Djezzy – et principal actif, tant en termes d’activitéquederentabilité,d’OrascomTelecom. OFFENSIVE FRANÇAISE. Toujours au
Maghreb, l’autre opération de l’année aura été beaucoup plus simple : l’entrée de France Télécom Orange au capital du numéro deux marocain des télécoms, Méditel (19e), à hauteur de 40 %. Le groupe français, qui a ainsi pris pied sur l’un des marchés les plus matures du continent, poursuit son offensive africaine. En octobre 2011, il a également acquis le quatrième opérateur – sur cinq – de RD Congo, un pays où tout ou presque reste à faire en matière de télécoms. Après les spectaculaires années de développement connues récemment, le secteur, dans son ensemble, commence à s’essouffler : ralentissement de la croissance, montée de la concurrence, baisse de la rentabilité – il est vrai jusqu’ici presque indécente. Les pistes de diversification, notamment dans l’internet mobile, ne payent pas encore. Mais c’est là-dessus que les opérateurs mettent désormais l’accent. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
« La dynamique du marché des télécoms est telle que tous les investissements dans le secteur sont rentabilisés dès les premières années. » MODIBO IBRAHIM TOURÉ MINISTRE MALIEN DES POSTES ET DES NOUVELLES TECHNOLOGIES, LANÇANT LE PROCESSUS D’ATTRIBUTION D’UNE TROISIÈME LICENCE
17 %
Le taux de pénétration dérisoire des télécoms en RD Congo sera-t-il dopé par l’arrivée du français Orange, qui a acquis Congo ChineTélécom ?
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
155
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
4
MTN GROUP
Téléphonie mobile
Afrique du Sud
17 254 208
2 151 435
2
9
VODACOM GROUP
Téléphonie mobile
Afrique du Sud
9 207 089
1 240 460
3
14
VODACOM SOUTH AFRICA
Télécoms
Afrique du Sud
6 979 676
ND
4
22
MTN SOUTH AFRICA
Téléphonie mobile
Afrique du Sud
5 389 420
ND
5
26
MTN NIGERIA
Téléphonie mobile
Nigeria
5 038 871
ND
6
27
TELKOM
Télécoms
Afrique du Sud
5 033 154
183 850
7
42
MAROC TÉLÉCOM
Télécoms
Maroc
3 733 304
1 124 294
8
43
ORASCOM TELECOM
Télécoms
Égypte
3 693 228
150 915
9
78
MOBINIL
Téléphonie mobile
Égypte
1 811 645
233 838
10
79
ORASCOM TÉLÉCOM ALGÉRIE
Téléphonie mobile
Algérie
1 793 840
ND
11
81
TELECOM EGYPT
Télécoms
Égypte
1 767 461
566 886
12
119
SONATEL
Télécoms
Sénégal
1 186 024
365 825
13
126
SAFARICOM
Téléphonie mobile
Kenya
1 137 987
159 739
14
144
ZAIN SUDAN
Téléphonie mobile
Soudan
994 300
351 500
15
147
AIRTEL NIGERIA (ex-ZAIN NIGERIA)
Téléphonie mobile
Nigeria
962 042
– 218 419
16
166
MTN GHANA
Téléphonie mobile
Ghana
850 193
ND
17
175
ALGÉRIE TÉLÉCOM
Télécoms
Algérie
774 816
34 416
18
188
TUNISIANA
Téléphonie mobile
Tunisie
714 412
ND
19
197
MÉDI TÉLÉCOM
Télécoms
Maroc
672 384
ND
20
205
ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS
Téléphonie mobile
Algérie
633 120
ND
21
231
SUDATEL
Télécoms
Soudan
559 869
8 765
22
248
SONATEL MOBILES
Téléphonie mobile
Sénégal
517 628
ND
23
270
ORANGE CÔTE D'IVOIRE
Téléphonie mobile
Côte d’Ivoire
465 046
ND
24
271
ECONET WIRELESS
Téléphonie mobile
Zimbabwe
463 491
140 969
25
272
WATANIYA TELECOM ALGÉRIE
Téléphonie mobile
Algérie
461 650
ND
26
279
MTN CÔTE D'IVOIRE
Téléphonie mobile
Côte d’Ivoire
441 198
34 389
27
283
WANA CORP.
Téléphonie mobile
Maroc
436 230
ND
28
319
ORANGE MALI
Téléphonie mobile
Mali
368 712
166 781
29
354
VODACOM TANZANIA
Téléphonie mobile
Tanzanie
320 467
ND
30
361
VOX TELECOM
Télécoms
Afrique du Sud
311 545
– 102 259
31
372
CÔTE D'IVOIRE TÉLÉCOM
Téléphonie fixe
Côte d’Ivoire
305 445
ND
32
378
ORANGE CAMEROUN
Téléphonie mobile
Cameroun
300 443
45 186
33
391
AIRTEL ZAMBIA (ex-ZAIN ZAMBIA)
Téléphonie mobile
Zambie
284 742
29 221
34
413
MCEL MOÇAMBIQUE
Téléphonie mobile
Mozambique
262 747
9 110
35
424
VODACOM CONGO
Téléphonie mobile
RD Congo
251 035
ND
36
446
MAURITIUS TELECOM
Téléphonie mobile
Maurice
236 428
54 011
37
448
TOGO TÉLÉCOM
Télécoms
Togo
235 610
49 338
38
456
AIRTEL CONGO RDC (ex-ZAIN RDC)
Téléphonie mobile
RD Congo
232 448
– 155
39
475
AIRTEL GABON (ex-ZAIN GABON)
Téléphonie mobile
Gabon
220 768
– 77
40
486
MOBILE TELECOMMUNICATIONS CO.
Téléphonie mobile
Namibie
214 232
ND
41
488
GABON TÉLÉCOM
Téléphonie fixe
Gabon
212 456
19 925
42
498
ONATEL
Télécoms
Burkina
203 801
21 796
43
500
MTN CAMEROUN
Téléphonie mobile
Cameroun
203 669
ND
44
–
STARCOMMS
Équipements télécommunication
Nigeria
189 282
– 49 943
45
–
AIRTEL TANZANIA (ex-ZAIN TANZANIE)
Téléphonie mobile
Tanzanie
177 695
– 81
46
–
SOTELMA
Télécoms
Mali
173 258
22 671
47
–
TELECOM NAMIBIA
Télécoms
Namibie
145 748
– 11 234
48
–
AIRTEL CONGO (ex-ZAIN CONGO)
Téléphonie mobile
Congo
142 678
– 17 146
49
–
AIRTEL NIGER (ex-ZAIN NIGER)
Téléphonie mobile
Niger
142 151
3 117
50
–
SENTEL GSM
Téléphonie mobile
Sénégal
140 280
7 341
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 50 premiers opérateurs télécoms
Classements Par secteurs
Hydrocarbures Les barils bougent Retrait des uns, avancée des autres : le secteur pétrolier a continué sa mue en 2010. Et consacré l’avènement de nouveaux pays producteurs.
Ç
a bouge dans le pétrole africain ! Pas tantducôtédescompagniesnationales, dont les plus importantes – l’algérienne Sonatrach et l’angolaise Sonangol – continuent à dominer notre classement, mais du côté du secteur privé. Dans le domaine de l’exploration et du forage, le champ Jubilee, exploité par Tullow Oil, est entré en production en fin d’année 2010, consacrant au passage le Ghana comme nouveau pays producteur : en octobre, 85 000 barils en étaient extraits chaque jour. En ce qui concerne les fusions-acquisitions aussi, l’année a été riche. En Ouganda, Tullow a cédé en mars 2011 deux tiers de ses parts dans plusieurs champs du lac Albert, au français Total et au chinois Cnooc, pour 2,9 milliards de dollars. De son côté, Shell a mis en vente plusieurs puits au Nigeria, dont certains ont été rachetés pour 373 millions de dollars par Seplat, une
126,1 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises pétrolières
nouvelle société détenue à hauteur de 45 % par le français Maurel & Prom. Dans l’aval, le géant britannico-néerlandais a finalisé début 2011 la cession de ses stations-services africaines à un consortium mené par le négociant suisse Vitol, pour 1 milliard de dollars.
Nouveau venu ! Nouvel entrant dans notre classement, Total E&P Angola se place directement en cinquième position.
« Cette opération nous permet d’investir en Afrique et dans ses économies à croissance rapide. »
100 000
barils/jour. C’est l’objectif de production pour 2015 du numéro un de la distribution d’essence au Nigeria, qui tente de se développer dans l’amont.
IAN TAYLOR PDG DE VITOL GROUP, REPRENEUR DES STATIONSSERVICES DE SHELL EN AFRIQUE
Avril 2011 Nouveau régime, nouvelles têtes : Daniel Gnangni est nommé directeur général de Petroci.
DR
156
PLUS PROFOND, PLUS LOIN. Ainsi, la montée de
nouveaux acteurs dessine la nouvelle physionomie d’un secteur du pétrole africain qui se porte plutôt bien. Dopés par un baril qui reste tout de même, malgré les hauts et les bas, au-dessus des 100 dollars, les producteurs d’or noir peuvent aisément espérer forer plus profond encore, et dans de nouvelles contrées. En revanche, les raffineurs, coincés entre les producteurs et les distributeurs, continuent à souffrir, malgré les énormes besoins de raffinage du continent, aujourd’hui non satisfaits localement. Avec de grandes disparités entre le marocain Samir, qui s’est fortement modernisé et affiche à nouveau un résultat net positif, et ses confrères ivoiriens et tunisiens, dont la santé est fragile. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
+ 105 %
L’envolée des revenus de la société française au Gabon en 2010.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
157
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
1
SONATRACH
Hydrocarbures
Algérie
58 793 251
9 305 439
2
2
SONANGOL
Hydrocarbures
Angola
22 244 664
2 515 973
3
37
SAMIR
Raffinerie
Maroc
4 365 837
98 564
4
50
NAFTAL
Hydrocarbures, services annexes
Algérie
3 367 077
91 011
5
52
TOTAL E&P ANGOLA
Hydrocarbures
Angola
3 095 712
1 458 990
6
61
OANDO
Hydrocarbures
Nigeria
2 470 624
93 718
7
73
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE
Raffinerie
Côte d’Ivoire
1 948 523
– 3 117
8
74
STIR
Raffinerie
Tunisie
1 854 141
– 197 824
9
86
SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES
Hydrocarbures
Cameroun
1 713 011
25 205
10
95
PETROSA
Hydrocarbures
Afrique du Sud
1 589 562
120 239
11
99
MIDDLE EAST OIL REFINERIES
Raffinerie
Égypte
1 518 093
172 702
12
104
SONARA
Raffinerie
Cameroun
1 440 399
46 778
13
107
ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.
Hydrocarbures
Égypte
1 381 379
179 804
14
109
TOTAL GABON
Distribution de carburants
Gabon
1 340 852
202 226
15
114
KENOLKOBIL
Distribution de carburants
Kenya
1 221 130
21 320
16
127
SHELL MAROC
Distribution de carburants
Maroc
1 121 247
ND
17
134
TOTAL NIGERIA
Hydrocarbures
Nigeria
1 047 139
35 447
18
154
TOTAL MAROC
Distribution de carburants
Maroc
911 969
ND
19
163
FORTE OIL (ex-AFRICAN PETROLEUM)
Hydrocarbures
Nigeria
865 139
– 17 910
20
164
SNDP AGIL
Distribution de carburants
Tunisie
860 235
ND
21
176
TOTAL KENYA
Distribution de carburants
Kenya
772 342
10 994
22
199
CONOIL
Distribution de carburants
Nigeria
670 171
18 184
23
215
SONABHY
Hydrocarbures, services annexes
Burkina
603 746
25 614
24
228
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE
Raffinerie
Sénégal
573 287
ND
25
245
ALEXANDRIA NAT. REFINING & PETROCHEMIC. CO.
Raffinerie
Égypte
522 222
47 167
26
253
TOTAL SÉNÉGAL
Distribution de carburants
Sénégal
510 632
9 770
27
255
PÉTROLE DU MAGHREB
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
495 294
ND
28
256
TOTAL PETROLEUM GHANA
Hydrocarbures, services annexes
Ghana
493 429
14 054 12 042
29
260
MRS OIL (ex-CHEVRON OIL CO. NIGERIA)
Distribution de carburants
Nigeria
487 572
30
264
LIBYA OIL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
482 007
ND
31
265
PETROCI
Hydrocarbures
Côte d’Ivoire
481 353
37 222
32
267
TOTAL TUNISIE
Distribution de carburants
Tunisie
472 889
6 728
33
275
ENTP
Hydrocarbures
Algérie
454 026
60 700 15 206
34
277
SALAM GAZ
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
452 398
35
282
SHELL TUNISIE
Distribution de carburants
Tunisie
436 954
6 982
36
302
AFRIQUIA GAZ
Énergie, autres
Maroc
406 427
38 830
37
306
COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES
Hydrocarbures
Maroc
400 860
ND
38
313
MOBIL OIL NIGERIA
Hydrocarbures
Nigeria
380 396
25 330 12 343
39
316
SONIDEP
Hydrocarbures, services annexes
Niger
373 792
40
335
GHANA OIL CO.
Hydrocarbures, services annexes
Ghana
343 483
4 220
41
339
PETROMOC
Hydrocarbures, services annexes
Mozambique
338 969
– 7 562
42
343
MAUREL & PROM GABON
Hydrocarbures
Gabon
333 995
ND
43
348
SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES
Raffinerie
Côte d’Ivoire
326 186
5 518
44
350
SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.
Hydrocarbures
Égypte
323 913
140 638
45
352
MARIDIVE AND OIL SERVICES
Hydrocarbures, services annexes
Égypte
322 279
48 493
46
358
ENGEN RD CONGO
Distribution de carburants
RD Congo
315 581
8 797
47
363
ENTREPRISE NATIONALE DE FORAGE
Hydrocarbures
Algérie
311 139
43 923
48
377
SOCIÉTÉ MAROCAINE DE CARBURANTS - ZIZ
Distribution de carburants
Maroc
301 081
ND
49
381
SHELL MAURITIUS
Distribution de carburants
Maurice
299 305
10 287
50
382
TOTAL CÔTE D'IVOIRE
Distribution de carburants
Côte d’Ivoire
294 074
6 007
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 50 premières entreprises pétrolières
158
Classements Par secteurs
BTP Un égyptien bientôt premier? Alors que les groupes sud-africains enregistrent un tassement de leur activité, Orascom Construction Industries prend la deuxième place.
I
l s’en est fallu de peu, cette année, pour que la place de numéro un africain du secteur de la construction ne soit raflée par l’égyptien Orascom Construction Industries (OCI). À 100 millions de dollars près, l’autre grande entreprise de la famille Sawiris (avec les télécoms et le tourisme), dirigée par Nassef Sawiris, talonne désormais par le chiffre d’affaires le sud-africain Murray & Roberts… et le dépasse largement par les bénéfices. OCI a connu en 2010 une progression de 28 % de ses revenus et de 37 % de son résultat net. Mieux : malgré la crise politique puis économique traversée par son pays, le groupe est
« Nous sommes en concurrence féroce avec les Chinois… Ils représentent vraiment un défi, sur tout le continent africain. » IBRAHIM MAHLAB PDG DE THE ARAB CONTRACTORS
+ 78,9 %
Les profits du promoteur immobilier Addoha s’envolent et les carnets de commande se remplissent, notamment dans le logement social.
36,3 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises de BTP
parvenu à poursuivre sa croissance au premier semestre 2011, en raison de la progression spectaculaire de l’activité engrais dans son chiffre d’affaires. Une activité qu’il a développée jusqu’au Brésil, l’un des principaux pays agricoles au monde. BOOM ANNONCÉ. Globalement, le secteur de
la construction a connu une embellie en 2010, après deux années très difficiles. À la faveur de la reprise économique enregistrée dans la plupart des pays africains et dans le monde, les chantiers se sont multipliés. Mais la situation s’est révélée plus complexe. En Afrique du Sud, avec la fin de l’effet Coupe du monde, qui avait permis aux constructeurs de passer la crise de 2008-2009 au mieux, les carnets de commande se sont nettement réduits. La crise à Dubaï a également terni l’activité de nombre de compagnies africaines de premier plan qui s’étaient développées dans l’émirat ces dernières années. Et la concurrence croissante dans les BTP africains a également tendance à réduire les marges. À moyen terme, le principal espoir tient dans le boom annoncé des infrastructures au sud du Sahara : pour cette raison, les plus grands groupes africains jouent la carte de l’internationalisation. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Leader au Maroc, la SGTM construit également depuis 2010 le barrage de Samendéni, au Burkina.
– 56,5 %
Selon les estimations de Crédit suisse, les ventes du promoteur immobilier égyptien se sont littéralement effondrées en 2011.
CAN 2012
Dans le cadre de la Coupe d’Afrique des nations, le groupe dirigé par Jean-Claude Baloche s’occupe notamment de la rénovation du stade de Franceville, doté de 40 000 places.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
159
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
29
MURRAY & ROBERTS HOLDINGS
Travaux publics
Afrique du Sud
4 808 743
165 239
2
32
ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES
Travaux publics
Égypte
4 719 726
572 896
3
47
THE ARAB CONTRACTORS
Travaux publics
Égypte
3 428 433
249 468
4
66
WILSON BAYLY HOLMES - OVCON
Travaux publics
Afrique du Sud
2 287 005
144 655
5
87
GROUP FIVE HOLDINGS
Travaux publics
Afrique du Sud
1 705 740
40 227
6
100
GRINAKER - LTA
Travaux publics
Afrique du Sud
1 507 629
ND
7
116
HOLDING YNNA
Bâtiment
Maroc
1 216 964
ND
8
145
AURECON HERITAGE COMPANIES
Ingénierie
Afrique du Sud
980 000
ND
9
146
JULIUS BERGER NIGERIA
Travaux publics
Nigeria
973 675
21 648
10
148
MASSBUILD
Bâtiment
Afrique du Sud
957 900
41 479
11
153
TALAAT MOUSTAFA GROUP
Promotion immobilière
Égypte
914 645
161 023
12
158
DOUJA PROMOTION ADDOHA
Promotion immobilière
Maroc
893 924
198 753
13
167
COSIDER
Travaux publics
Algérie
826 868
128 457
14
168
BASIL READ HOLDINGS
Travaux publics
Afrique du Sud
810 891
39 230
15
179
MURRAY & ROBERTS CONSTRUCTION
Bâtiment
Afrique du Sud
752 161
19 144
16
194
RAUBEX
Génie civil
Afrique du Sud
683 942
67 253
17
206
GROWTHPOINT PROPERTIES
Promotion immobilière
Afrique du Sud
632 793
5 717
18
220
HOLDING D'AMÉNAGEMENT AL OMRANE
Promotion immobilière
Maroc
589 026
35 038
19
232
STÉ ÉGYPT. D'ENTREPRISES – MOUKHTAR IBRAHIM
Travaux publics
Égypte
558 088
33 663
20
233
MURRAY & ROBERTS CEMENTATION
Ingénierie
Afrique du Sud
536 956
40 622
21
240
CONCOR
Travaux publics
Afrique du Sud
535 301
55 215
22
247
GROUPE ETRHB HADDAD
Travaux publics
Algérie
517 919
59 189
23
307
REDEFINE PROPERTIES
Promotion immobilière
Afrique du Sud
399 892
170 874
24
325
AVENG MANUFACTURING
Génie civil
Afrique du Sud
361 998
ND
25
362
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC
Travaux publics
Maroc
311 374
ND
26
366
ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER
Promotion immobilière
Maroc
307 955
49 990
27
375
ROGERS GROUP
Bâtiment
Maurice
301 213
19 636
28
376
PALM HILLS DEVELOPMENT CO.
Promotion immobilière
Égypte
301 140
90 166
29
412
COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE
Promotion immobilière
Maroc
262 755
45 992
30
458
SANYATI HOLDINGS
Génie civil
Afrique du Sud
230 649
– 18 117
31
489
IRELAND BLYTH
Bâtiment
Maurice
211 472
6 691
32
494
ESORFRANKI
Génie civil
Afrique du Sud
205 580
– 6 132
33
–
LES GRANDS TRAVAUX ROUTIERS
Travaux publics
Maroc
189 584
ND
34
–
AUTOROUTES DU MAROC
Génie civil
Maroc
187 118
– 124 506
35
–
ELB GROUP
Bâtiment
Afrique du Sud
186 757
8 243
36
–
EMIRA PROPERTY FUND
Promotion immobilière
Afrique du Sud
174 850
77 415
155 102
3 735
37
–
WINHOLD
Bâtiment
Afrique du Sud
38
–
SOGEA MAROC
Génie civil
Maroc
39
–
ERBACON INVESTMENT HOLDINGS
Promotion immobilière
40
–
STÉ NAT. DE GÉNIE CIVIL ET BÂTIMENTS
41
–
VUKILE PROPERTY FUND
42
–
FOUNTAINHEAD PROPERTY TRUST
43
–
SOCOBA – EDTPL
44
–
STAM
45
–
SOMAGEC
Génie civil
154 530
ND
Afrique du Sud
152 163
– 10 008
Génie civil
Algérie
140 091
17 807
Promotion immobilière
Afrique du Sud
127 957
1 583
Promotion immobilière
Afrique du Sud
127 275
82 649
Travaux publics
Gabon
126 855
ND
Travaux publics
Maroc
125 100
ND
Maroc
124 745
4 908 ND
46
–
AVENG ENGINEERING & PROJECTS CO.
Ingénierie
Afrique du Sud
117 501
47
–
HOUAR ENTREPRISE
Travaux publics
Maroc
116 562
ND
48
–
CAPITAL PROPERTY FUND
Promotion immobilière
Afrique du Sud
108 439
146 906
49
–
SAUDI BINLADIN GROUP
Travaux publics
Sénégal
106 523
ND
50
–
HAREL MALLAC & CO.
Bâtiment
Maurice
99 708
5 047
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 50 premières entreprises de BTP
160
Classements Par secteurs
Ciment Poussée de production Les projets d’usines se multiplient au sud du Sahara, où la demande peine à être satisfaite. À l’inverse, le marché nord-africain est saturé.
L
e secteur du ciment est dans tous ses états. Au sud du Sahara, c’est l’offensive généralisée pour tenter de combler une partie de l’immense déficit de production, estimé à 12 millions de tonnes en 2010 par l’équipe de recherche de la banque panafricaine Ecobank. En Afrique du Nord, la situation est presque inverse, notamment au Maroc et en Égypte, où le marché est presque saturé. Le sort des cimentiers, donc, diffère fortement selon qu’ils évoluent dans le nord ou dans le sud du continent. AprèssafusionavecBenueCement,jusqu’alors l’une de ses principales filiales, le nigérian Dangote Cement (1er rang) a fait son entrée à la Bourse de Lagos et révélé à tous l’ampleur de
13,6 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises de matériaux de construction
son développement. En une décennie d’activité, le cimentier s’est en effet hissé au premier rang national, devant le français Lafarge, dont les principales entités dans le pays sont Lafarge Wapco et Ashaka Cement. Dangote entend désormais se développer partout en Afrique. Et il n’est pas le seul: selon Ecobank, les nombreux projets développés à travers le continent doubleraient la production actuelle, avec 55 000 t de plus. Ce qui, d’ailleurs, devrait entraîner une baisse importante des prix, aujourd’hui élevés.
50 %
Le numéro un sudafricain souhaite que, d’ici à 2016, la moitié de ses revenus proviennent du reste de l’Afrique, contre 18 % aujourd’hui.
« Au Sénégal, il n’y a pas de place pour un troisième acteur. » MICHEL LAYOUSSE DIRECTEUR GÉNÉRAL ADJOINT DES CIMENTS DU SAHEL, EN RÉACTION À L’ARRIVÉ DE DANGOTE SUR LE MARCHÉ LOCAL
HeidelbergCement, propriétaire du cimentier tanzanien, poursuit son offensive africaine avec la reprise de cimenteries en RD Congo.
EXCÉDENT. À l’inverse, la situation du premier
cimentier nord-africain, Suez Cement (filiale d’Italcementi), et de ses compatriotes égyptiens est difficile. En raison de lacrise économique que traverse le pays, Suez Cement (2e rang) a vu ses bénéfices chuter de 37 % au premier semestre 2011. Au Maroc, les perspectives ne sont guère favorables, en dépit des grands chantiers d’infrastructures et de construction de logements. Le marché semble en effet s’orienter vers une nette situation d’excédent de production, avec l’arrivée d’un nouvel acteur, les Ciments de l’Atlas. De quoi réduire un peu les marges très confortables que les quatre leaders du royaume chérifien s’octroyaient jusqu’à présent. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
– 42 %
Le glissement du shilling kényan contre le yen entraîne une importante perte de change chez EAPCC.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
161
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
111
DANGOTE CEMENT
Ciment
Nigeria
1 320 724
695 065
2
133
SUEZ CEMENT CO.
Ciment
Égypte
1 053 864
211 795
3
141
PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.
Ciment
Afrique du Sud
1 024 113
151 955
4
170
CASHBUILD
Distribution de matériaux
Afrique du Sud
807 788
24 640
5
207
LAFARGE CIMENTS
Ciment
Maroc
631 201
197 461
6
219
ILIAD AFRICA
Distribution de matériaux
Afrique du Sud
591 082
8 075
7
286
CIMENTS DU MAROC
Ciment
Maroc
429 229
102 005
8
292
HOLCIM
Ciment
Maroc
417 809
77 735
9
298
ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT
Ciment
Égypte
408 999
101 223
10
340
BAMBURI CEMENT
Ciment
Kenya
336 900
61 068
11
379
AMREYAH CIMPOR CEMENT
Ciment
Égypte
300 322
91 051
12
386
TOURAH PORTLAND CEMENT
Ciment
Égypte
290 583
75 880
13
390
LAFARGE CEMENT WEST AFRICAN PORTLAND CEMENT
Ciment
Nigeria
285 843
31 824
14
395
SINAI CEMENT
Ciment
Égypte
278 806
155 151
15
409
ARGENT INDUSTRIAL
Matériaux métallurgiques
Afrique du Sud
264 020
8 118
16
428
NATIONAL CEMENT CO.
Ciment
Égypte
248 176
55 110
17
439
CERAMIC INDUSTRIES
Céramique
Afrique du Sud
240 899
29 136
18
443
SOCOCIM INDUSTRIES
Ciment
Sénégal
237 241
ND
19
450
WEST AFRICAN CEMENT
Ciment
Togo
234 931
26 334
20
459
BENUE CEMENT
Ciment
Nigeria
229 679
94 280
21
492
BUILDMAX
Matériaux pour les mines
Afrique du Sud
205 998
– 55 927
22
499
ITALTILE
Céramique
Afrique du Sud
203 709
41 073
23
–
LES CIMENTS DU SAHEL
Ciment
Sénégal
195 259
ND
24
–
NATAL PORTLAND CEMENT CO.
Ciment
Afrique du Sud
191 990
38 319
25
–
CONSOLIDATED INFRASTRUCTURE GROUP
Matériaux de construction
Afrique du Sud
185 016
11 533
26
–
CIMENTERIES DU CAMEROUN
Ciment
Cameroun
183 671
21 233
27
–
LECICO EGYPT
Céramique
Égypte
174 582
16 243
28
–
PROTECH KHUTHELE HOLDINGS
Matériaux de construction
Afrique du Sud
160 931
5 902
29
–
MISR CEMENT CO.
Ciment
Égypte
152 183
73 372
30
–
LAFARGE CEMENT ZAMBIA
Ciment
Zambie
146 780
23 831
31
–
TANZANIA PORTLAND CEMENT
Ciment
Tanzanie
131 736
33 135
32
–
TANGA CEMENT
Ciment
Tanzanie
131 623
21 467
33
–
AFRIMAT
Matériaux de construction
Afrique du Sud
128 559
11 445
34
–
MISR BENI SUEF CEMENT
Ciment
Égypte
128 311
52 053
35
–
ASHAKA CEMENT
Ciment
Nigeria
124 878
19 586
36
–
GAMMA-CIVIC
Matériaux de construction
Maurice
124 381
5 105
37
–
ASMENT DE TEMARA
Ciment
Maroc
122 351
35 287
38
–
SGTM
Matériaux de construction
Tunisie
120 249
1 190
39
–
CIMENTOS DE MOÇAMBIQUE
Ciment
Mozambique
116 718
– 397
40
–
CIMENTS D'ENFIDHA
Ciment
Tunisie
114 223
21 868
41
–
EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.
Ciment
Kenya
112 905
– 3 509
42
–
BITUMA
Matériaux de construction
Maroc
103 784
ND
43
–
SOCIÉTÉ DES CIMENTS DE JBEL OUST
Ciment
Tunisie
103 373
21 072
44
–
SOCIMAT
Matériaux de construction
Côte d'Ivoire
100 522
3 658
45
–
SUPER CÉRAME
Céramique
Maroc
98 329
ND
46
–
ENMTP
Matériaux de construction
Algérie
96 000
ND
47
–
MASONITE AFRICA
Matériaux en bois
Afrique du Sud
82 525
458
48
–
STÉ INDUSTRIELLE DE BOIS ET D'ACIER
Matériaux de construction
Sénégal
81 411
ND
49
–
SOCIÉTÉ DES CIMENTS DE GABÈS
Ciment
Tunisie
78 888
9 634
50
–
CEMENT CO. OF NORTHERN NIGERIA
Ciment
Nigeria
72 900
ND
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 50 premières entreprises de matériaux de construction
162
Classements Par secteurs
Mines L’embellie générale L’envolée des cours des principaux minerais profite largement aux sociétés opérant en Afrique… et notamment à Anglo American.
B
oom, quand le secteur fait boom… En 2010, les mines africaines ont connu une année à ranger parmi les meilleures : envolée des cours, accélération des programmes d’exploration, mise en marche de nouveaux sites… Premiers concernés, les producteurs de platine sudafricains. En moyenne, le prix de ce minerai, très utilisé dans l’automobile et la bijouterie, s’est élevé en 2010 à 1 600 dollars l’once, plus de 33 % au-dessus de son cours moyen de 2009. Anglo Platinum, rebaptisé en 2011 Anglo American Platinum (1er rang), a largement profité de cette envolée : sa marge opérationnelle a progressé de 224 %, tandis que ses bénéfices ont été multipliés par six. De Beers (2e), autre filiale d’Anglo American, a également connu un bon cru 2010. Il faut dire que 2009 avait été catastrophique pour le numéro un mondial du diamant, la baisse des cours provoquant une forte diminution de la
66,2 milliards de dollars
5,1
milliards de dollars. Le prix payé par Anglo American à la famille Oppenheimer pour augmenter sa participation dans De Beers de 45 % à 85 %.
Après un cru 2010 exceptionnel, le numéro un mondial des phosphates s’attend à une année 2011 encore meilleure.
No 8
La huitième mine de cuivre du monde a vu son chiffre d’affaires progresser de 35 % en 2010.
1,32
milliard de dollars. Pour cette somme, le chinois Jinchuan prend le contrôle de Metorex, un minier actif pour l’essentiel en Zambie et en RD Congo. Avant lui, le brésilien Vale avait tenté de s’offrir le groupe sud-africain.
Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises minières
production et des départs massifs d’employés. En 2010, l’augmentation de 27 % du prix des diamants bruts aura permis de doper ses ventes de plus de moitié et de réduire ses pertes. FLORISSANT. Derrière, les compagnies aurifères sont florissantes. Le cours de l’or a fortement progressé en 2010 (de 26 % en moyenne annuelle) et au premier semestre 2011, le métal jaune jouant le rôle de valeur refuge face à la crise occidentale. AngloGold Ashanti (3e), dont le chiffre d’affaires a bondi de 41 %, en a profité pour retourner à la rentabilité. Les perspectives sont aussi « affolantes » dans le fer : des pays comme le Liberia ou la Guinée devraient en bénéficier. Dans le même domaine, Kumba Iron Ore (4e), leader continental exploitant ce minerai en Afrique du Sud, a vu son chiffre d’affaires s’envoler de 65 % en 2010, tandis que ses bénéfices doublaient. Un succès supplémentaire pour Anglo American, dont Kumba Iron Ore est une autre filiale ! ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
179700
Le nombre d’onces extraites en 2010 à la mine d’or de Mana, la plus importante du Burkina, désormais l’un des principaux pays aurifères du continent.
La mine d’or sénégalaise est l’une des rares à perdre de l’argent. En cause : des contrats de vente mal négociés. LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
163
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
15
ANGLO AMERICAN PLATINUM
Extraction de platine
Afrique du Sud
6 924 461
1 498 332
2
18
DE BEERS CONSOLIDATED MINES
Extraction de diamants
Afrique du Sud
5 877 000
– 546 000
3
19
ANGLOGOLD ASHANTI
Extraction d'or
Afrique du Sud
5 842 425
95 837
4
20
KUMBA IRON ORE
Extraction d'or
Afrique du Sud
5 823 017
2 154 895
5
24
OFFICE CHÉRIFIEN DES PHOSPHATES
Extraction de phosphates
Maroc
5 128 650
ND
6
31
GOLD FIELDS
Extraction d'or
Afrique du Sud
4 748 999
546 344
7
40
IMPALA PLATINUM HOLDINGS
Extraction de platine
Afrique du Sud
3 828 351
709 372
8
59
EXXARO RESOURCES
Extraction de minerais
Afrique du Sud
2 580 970
783 544
9
60
LONMIN
Extraction de minerais
Afrique du Sud
2 506 850
192 956
10
77
KONKOLA COPPER MINES
Extraction de cuivre
Zambie
1 825 000
309 100
11
88
HARMONY GOLD MINING CO.
Extraction d'or
Afrique du Sud
1 697 678
– 28 886
12
90
AFRICAN RAINBOW MINERALS
Extraction de minerais
Afrique du Sud
1 658 260
272 615
13
91
KANSANSHI MINING
Extraction de cuivre
Zambie
1 658 000
322 100
14
129
SNIM
Extraction de minerai de fer
Mauritanie
1 092 632
564 273
15
131
ASSORE
Extraction de minerais
Afrique du Sud
1 066 039
222 594
16
150
ENDIAMA
Extraction de diamants
Angola
955 000
ND
17
152
PALABORA MINING CO.
Extraction de cuivre
Afrique du Sud
922 409
89 518
18
155
COMILOG
Extraction de manganèse
Gabon
906 474
238 022
19
157
TARKWA MINES
Extraction d'or
Ghana
899 455
ND
20
182
NAMDEB DIAMOND CORP.
Extraction de diamants
Namibie
745 657
62 163
21
192
METOREX
Extraction de minerais
Afrique du Sud
685 438
125 901
22
218
NORTHAM PLATINUM
Extraction de platine
Afrique du Sud
593 538
96 442
23
242
SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA
Extraction de diamants
Angola
527 330
ND
24
254
OPTIMUM COAL HOLDINGS
Extraction de charbon
Afrique du Sud
505 410
32 422
25
258
MOOLMANS
Exploration minière
Afrique du Sud
490 617
ND
26
284
GOLDEN STAR RESOURCES
Extraction d'or
Ghana
432 693
– 8 281
27
297
REBAB CO.
Extraction de minerais
Maroc
411 300
ND
28
311
MERAFE RESOURCES
Extraction de minerais
Afrique du Sud
384 917
41 931
29
324
SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO
Extraction d'or
Mali
363 717
86 578
30
326
SENTULA MINING
Extraction de minerais
Afrique du Sud
361 437
5 285
31
327
BULYANHULU GOLD MINE
Extraction d'or
Tanzanie
359 824
ND
32
333
STÉ D'EXPLOITATION DES MINES D'OR DE SADIOLA
Extraction d'or
Mali
349 288
ND
33
338
GROUPE MANAGEM
Extraction de minerais
Maroc
339 099
ND
34
357
ROYAL BAFOKENG PLATINUM
Extraction de platine
Afrique du Sud
316 968
476 370
35
380
DRDGOLD
Extraction d'or
Afrique du Sud
299 474
31 266
36
383
SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA
Extraction d'or
Mali
293 567
74 557
37
393
DAMANG MINES
Extraction d'or
Ghana
280 069
ND
38
402
NORTH MARA GOLD MINE
Extraction d'or
Tanzanie
269 566
ND
39
406
MAURITANIAN COPPER MINES
Extraction de cuivre
Mauritanie
265 300
109 800
40
463
INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL
Extraction de phosphates
Sénégal
227 700
ND
41
465
GÉCAMINES
Extraction de cuivre
RD Congo
227 299
– 17 408
42
469
SEMAFO BURKINA
Extraction d'or
Burkina
224 109
ND
43
484
SOCIÉTÉ DES MINES DE L'AÏR
Extraction d'uranium
Niger
214 998
34 475
44
–
SHALINA RESOURCES
Extraction de cuivre
RD Congo
186 070
27 290
45
–
STÉ D'EXPLOITATION DES MINES D'OR DE YATELA
Extraction d'or
Mali
174 935
ND
46
–
SOCIÉTÉ DES MINES DE TAPARKO
Extraction d'or
Burkina
161 732
52 833 – 22 530
47
–
SABODALA GOLD OPERATION
Extraction d'or
Sénégal
158 478
48
–
ESSAKANE
Extraction d'or
Burkina
154 923
ND
49
–
COMPAGNIE MINIÈRE D'AKOUTA
Extraction de minerais
Niger
144 625
9 008
50
–
MINE D'OR D'INATA
Extraction d'or
Burkina
132 800
ND
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 50 premières entreprises minières
164
Classements Par secteurs
Distribution Au service de la classe moyenne Les groupes sud-africains sont aux avant-postes pour développer le secteur sur le continent. Les géants mondiaux s’y intéressent aussi.
S
ans surprise, les groupes sud-africains écrasent notre classement des 50 premières entreprises de distribution du continent. Les spécialistes de l’alimentaire Shoprite et Pick’n Pay, mais aussi Edcon (textile) ou Clicks Group (santé, bien-être), dominent de la tête et des épaules, en raison, bien évidemment, de la taille de la classe moyenne sud-africaine. Ces groupes, qui ont développé leurs propres marques depuis plusieurs années, les ont même exportées dans l’ensemble des pays d’Afrique australe. Les géants mondiaux, de Walmart à Carrefour, ont longtemps ignoré le continent tout en poussant leurs pions en Asie et en Amérique latine.
58,3 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises de distribution
Les choses semblent avoir changé avec l’acquisition de Massmart (3e rang) par le numéro un mondial de la distribution, l’américain Walmart. À l’autre extrémité du continent, la formation de leaders locaux est aussi en bonne voie. Le marocain Label’Vie (16e) a ainsi racheté Metro Maroc fin 2010. Mais le chemin reste encore long pour ces groupes avant d’imaginer dépasser par la taille leurs grands frères sud-africains. MARCHÉ DE RICHE. En Afrique subsaharienne
francophone, le secteur reste balbutiant et les supermarchés souvent fréquentés uniquement par les élites et les expatriés. En Côte d’Ivoire, le marché est tenu par deux acteurs qui ont déjà atteint une taille non négligeable: Prosuma (28e) etKingCash(CompagniededistributiondeCôte d’Ivoire, 26e). Au Sénégal, CCBM a développé des supérettes Pridoux. Au final, le seul acteur réellementrégionaldelazoneestlemonégasque Mercure International of Monaco (MIM), qui annonce détenir la franchise Géant Casino pour le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Cameroun et le Congo. Enfin, le Nigeria suscite désormais le plus vif intérêt. Shoprite, Spar et Massmart y sont présents. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
11 %
Le groupe de grande distribution réalise désormais plus d’un dixième de ses ventes en dehors de l’Afrique du Sud, du Mozambique au Nigeria.
Plus de 1 000
Le nombre de magasins que compte Edcon (vente de textile) dans toute l’Afrique australe.
« Treize magasins et deux dépôts centraux ont été incendiés, douze magasins sévèrement saccagés et pillés. » TAHAR BAYAHI, PDG DE MAGASIN GÉNÉRAL, APRÈS LA RÉVOLUTION TUNISIENNE
+ 37 %
Recapitalisée, la chaîne de supermarchés a vu ses ventes bondir.
Mai 2011
Après cinq ans d’absence, Uchumi est autorisé à revenir sur la Bourse de Nairobi. En 2006, il avait été placé sous administration judiciaire.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
165
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
7
SHOPRITE HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
10 140 697
340 998
2
11
PICK'N PAY STORES HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
7 815 246
117 878
3
13
MASSMART HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
7 139 003
176 989
4
23
SPAR GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
5 242 310
137 782
5
39
EDGARS CONSOLIDATED STORES
Commerce de détail
Afrique du Sud
3 849 414
– 247 189
6
44
WOOLWORTHS HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
3 519 477
189 266
7
57
MASSCASH
Commerce de détail
Afrique du Sud
2 620 538
74 984
8
71
NEW CLICKS HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 997 416
85 066
9
72
JD GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 989 551
75 315
10
76
MASSDISCOUNTERS
Grande distribution
Afrique du Sud
1 830 209
ND
11
93
MR PRICE GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 641 875
151 993
12
101
FOSCHINI
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 494 946
195 856
13
137
TRUWORTHS INTERNATIONAL
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 043 672
241 322
14
138
MARJANE HOLDING
Commerce de détail
Maroc
1 039 444
ND
15
210
OPTORG
Commerce de détail
Maroc
620 971
12 958
16
222
LABEL'VIE
Grande distribution
Maroc
588 061
6 278
17
235
LEWIS GROUP
Commerce de détail
Afrique du Sud
550 361
107 105
18
237
DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK
Commerce de détail
Afrique du Sud
544 387
16 426
19
317
SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL
Commerce de détail
Tunisie
370 096
124
20
342
NAKUMATT HOLDINGS
Grande distribution
Kenya
334 358
3 209
21
347
CIC HOLDINGS
Commerce de détail
Namibie
326 495
7 851
22
349
CECA GADIS
Commerce de détail
Gabon
323 937
18 998
23
384
METRO MAROC
Commerce de détail
Maroc
293 353
– 3 051
24
388
SNMVT - MONOPRIX
Grande distribution
Tunisie
289 386
7 944
25
420
OK ZIMBABWE
Commerce de détail
Zimbabwe
257 426
4 286
26
452
COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D'IVOIRE
Commerce de détail
Côte d’Ivoire
233 606
2 457
27
461
GROUPE ACIMA
Commerce de détail
Maroc
228 983
ND
28
466
PROSUMA
Grande distribution
Côte d’Ivoire
225 720
1 980
29
–
DISWAY
Commerce de détail
Maroc
199 759
8 438
30
–
HYPROP INVESTMENTS
Commerce de détail
Afrique du Sud
168 361
135 101
31
–
EGYPTAIR TOURISM & DUTY FREE
Commerce de détail
Égypte
167 440
8 522
32
–
CHELLARAMS
Grande distribution
Nigeria
139 613
1 446
33
–
UCHUMI SUPERMARKET
Grande distribution
Kenya
115 307
10 381
34
–
EXCELLERATE HOLDINGS
Commerce de détail
Afrique du Sud
105 302
3 455
35
–
MAURITIUS DUTY FREE PARADISE
Commerce de détail
Maurice
82 316
ND
36
–
SOMAGS
Commerce de détail
Maurice
76 934
ND
37
–
LEAL GROUP
Grande distribution
Maurice
75 778
1 851
38
–
UDIS
Grande distribution
Maurice
71 640
ND
39
–
REX TRUEFORM CLOTHING CO.
Commerce de détail
Afrique du Sud
66 200
3 453
40
–
EGYPT FREE SHOPS CO.
Commerce de détail
Égypte
59 052
12 901
41
–
AMADOU LO
Commerce de détail
Sénégal
55 575
ND
42
–
BERNABÉ CÔTE D'IVOIRE
Commerce de détail
Côte d’Ivoire
50 455
2 326
43
–
HARDWARE WAREHOUSE
Commerce de détail
Afrique du Sud
42 747
1 122
44
–
ETABLISSEMENTS JAMIL TARRAF ET CIE
Commerce de détail
Sénégal
42 546
ND
45
–
TIGER DENRÉES SÉNÉGAL
Commerce de détail
Sénégal
39 600
ND
46
–
BERNABÉ GABON
Commerce de détail
Gabon
38 886
3 418
47
–
ETABLISSEMENT MOHAMED LOUKIL & CIE
Commerce de détail
Tunisie
33 794
1 716 ND
48
–
SEVEN SEVEN
Grande distribution
Maurice
33 687
49
–
SCOTT & CO.
Grande distribution
Maurice
30 403
ND
50
–
SHOPRITE MAURITIUS
Grande distribution
Maurice
25 040
ND
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 50 premières entreprises de distribution
166
Classements Par secteurs
Transport La fébrilité reste de mise Après un léger mieux en 2010 pour les compagnies maritimes, 2011 s’avère particulièrement difficile. Le secteur aérien est un peu mieux loti.
P
our le monde du transport, l’année 2010 fut celle du répit, après une année 2009 tragique pour un grand nombre de sociétés. Parmi les plus touchés à l’époque, les groupes de transport maritime en conteneurs ont pu reprendre leur souffle, après avoir annulé ou reporté plusieurs commandes de bateaux et s’être recapitalisés. Mais l’embellie a été de courte durée et la situation est restée très incertaine, 2011 ayant définitivement enterré les espoirs des transporteurs. L’évolutionduprincipalgroupemaritimeayant son siège en Afrique, le sud-africain Grindrod (2e rang), en témoigne : après avoir chuté de 18 % en 2009 (en monnaie locale), son chiffre
« La grande réussite de la politique d’ouverture du ciel marocain a causé une chute de nos tarifs de 26 %. » DRISS BENHIMA PDG DE ROYAL AIR MAROC
+ 73,9 %
L’explosion des profits de la filiale d’Air France-KLM, qui a passé en 2010 le cap des 3 millions de passagers transportés.
– 44 %
L’activité charter s’est effondrée au premier semestre 2011.
400
millions d’euros. Le montant du contrat signé fin 2010 entre l’ONCF et Alstom pour la fourniture de quatorze TGV.
31,3 milliards de dollars Le chiffre d’affaires cumulé des 35 premiers transporteurs africains
d’affaires s’est redressé de 9 %, mais la rentabilité est restée au plus bas. Au premier semestre 2011, les profits sont même repartis à la baisse. L’Afrique, surtout au sud du Sahara, reste toutefois à l’abri des difficultés. En 2009, ses échanges commerciaux avec le reste du monde ont moins diminué que ceux des autres zones, notamment grâce à la poursuite de la croissance du commerce avec l’Asie en général, la Chine en particulier. Au Maroc, l’activité portuaire a connu un véritable boom en raison principalement de la montée en activité du port de Tanger Med. LA RAM AU RÉGIME. Dans le transport aérien,
l’activité s’est aussi globalement redressée, les compagnies mondiales engrangeant même des profits records. Au niveau africain, la situation a fortement varié d’un transporteur à l’autre. Si Kenya Airways (8e) a connu de beaux jours et franchi la barre du milliard de dollars de chiffre d’affaires, Tunisair (12e) et Royal Air Maroc (RAM, 6e) ont sombré. La compagnie tunisienne a vu ses bénéfices s’effondrer en 2010, et la crise politique de 2011 a entraîné un recul de plus de 20 % de ses revenus. La RAM, elle, a été obligée d’entamer une sévère cure de réduction des coûts pour se maintenir à flot. ● JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
18 050
bateaux. L’activité a fortement progressé sur le canal de Suez en 2010 : une évolution qui n’a pas été freinée par la crise de 2011.
LES 500 • ÉDITION 2012
Classements
167
Rang dans les 500
Rang 2011
Les 35 premiers transporteurs Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
21
TRANSNET
Tous services transports
Afrique du Sud
5 709 878
618 801
2
35
GRINDROD
Transport maritime
Afrique du Sud
4 544 024
126 204
3
48
TRANSNET FREIGHT RAIL
Transport ferroviaire
Afrique du Sud
3 401 223
ND
4
51
SOUTH AFRICAN AIRWAYS
Transport aérien
Afrique du Sud
3 182 000
109 000
5
83
EGYPTAIR AIRLINES
Transport aérien
Égypte
1 745 319
22 374
6
98
ROYAL AIR MAROC
Transport aérien
Maroc
1 525 942
– 109 529
7
106
TRANSNET RAIL ENGINEERING
Logistique ferroviaire
Afrique du Sud
1 403 097
ND
8
140
KENYA AIRWAYS
Transport aérien
Kenya
1 030 032
42 456
9
143
ETHIOPIAN AIRLINES
Transport aérien
Éthiopie
1 000 552
96 737
10
149
TRANSNET PORT TERMINALS
Logistique portuaire
Afrique du Sud
955 508
ND
11
184
AIR ALGÉRIE
Transport aérien
Algérie
733 892
ND
12
185
TUNISAIR
Transport aérien
Tunisie
724 865
17 604
13
226
AIR MAURITIUS
Transport aérien
Maurice
577 808
19 562
14
276
COMAIR
Transport aérien
Afrique du Sud
452 786
13 496
15
322
ONCF
Transport ferroviaire
Maroc
365 254
– 4 834
16
329
TRENCOR
Transport maritime
Afrique du Sud
354 009
93 881
17
367
SANTOVA LOGISTICS
Organisation du transport de fret
Afrique du Sud
307 586
2 552
18
371
NOUVELAIR TUNISIE
Transport aérien
Tunisie
306 622
10 302
19
399
NU WORLD HOLDINGS
Organisation du transport de fret
Afrique du Sud
274 110
10 321
20
429
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN
Organisation du transport de fret
Cameroun
247 544
4 253
21
434
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D'IVOIRE
Tous services transports
Côte d’Ivoire
244 870
3 864
22
441
VALUE GROUP
Organisation du transport de fret
Afrique du Sud
238 962
14 159
23
491
EGYPTAIR MAINTENANCE & ENGINEERING
Logistique aéroportuaire
Égypte
210 350
20 942
24
–
1TIME HOLDINGS
Transport aérien
Afrique du Sud
196 825
175
25
–
ETHIOPIAN SHIPPING LINES
Organisation du transport de fret
Éthiopie
195 286
38 914
26
–
COMPAGNIE TUNISIENNE DE NAVIGATION
Transport maritime
Tunisie
194 376
1 449
27
–
OLAM IVOIRE
Organisation du transport de fret
Côte d’Ivoire
165 840
230
28
–
JET4YOU
Transport aérien
Maroc
138 133
ND
29
–
AIR MADAGASCAR
Transport aérien
Madagascar
134 715
2 640
30
–
LEGAL MARITIME TRANSPORT CONSULTING
Organisation du transport de fret
Maroc
130 162
ND
31
–
INTERNATIONAL MARITIME TRANSPORT CORP.
Transport maritime
Maroc
130 162
ND
32
–
COMPAGNIE MAROCAINE DE NAVIGATION
Transport maritime
Maroc
125 298
ND
33
–
EGYPTAIR EXPRESS
Transport aérien
Égypte
120 922
1 132
34
–
CAMEROON RAILWAYS
Transport ferroviaire
Cameroun
119 477
ND
35
–
STÉ NATIONALE DES CHEMINS DE FER TUNISIENS
Transport ferroviaire
Tunisie
117 948
– 6 799
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) ND
Société
Activité
Pays
1
36
SUEZ CANAL AUTHORITY
Logistique portuaire
Égypte
4 542 000
2
117
TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY
Logistique portuaire
Afrique du Sud
1 212 777
ND
3
369
OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS
Logistique aéroportuaire
Maroc
306 703
31 968
4
436
SODEP - MARSA MAROC
Logistique portuaire
Maroc
243 911
ND
5
–
OFFICE DE L'AVIATION CIVILE ET DES AÉROPORTS
Logistique aéroportuaire
Tunisie
164 003
50 711
6
–
AGENCE NATIONALE DES PORTS
Logistique portuaire
Maroc
138 524
29 662
7
–
GHANA PORTS AND HARBOURS AUTHORITY
Logistique portuaire
Ghana
118 368
22 752
8
–
AIRPORTS OF MAURITIUS
Logistique aéroportuaire
Maurice
81 961
ND
9
–
PORT AUTONOME DE DOUALA
Logistique portuaire
Cameroun
74 238
ND
10
–
OFFICE DE LA MARINE MARCHANDE ET DES PORTS
Logistique portuaire
Tunisie
73 423
19 873
LES 500 • ÉDITION 2012
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
Chiffres 2010 - En italique, chiffres 2009 - ND : non déterminé
Rang dans les 500
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170
Post-scriptum Stéphane Ballong
Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS Tél. : 01 44 30 19 60 ; Télécopieurs : rédaction : 01 45 20 09 69 ; ventes : 01 45 20 09 67 ; Courriel : redaction@jeuneafrique.com DIRECTION Directeur de la publication : BÉCHIR BEN YAHMED (bby@jeuneafrique.com) Directeur général : Danielle Ben Yahmed Vice-présidents: Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Actionnaire principal : Béchir Ben Yahmed
Vous avez dit « émergence »?
C
Fondé à Tunis le 17 oct. 1960 par Béchir Ben Yahmed (52e année)
RÉDACTION Directeur de la rédaction : François Soudan (f.soudan@jeuneafrique.com) Directeurs exécutifs : Marwane Ben Yahmed (mby@jeuneafrique.com), Amir Ben Yahmed (aby@jeuneafrique.com)
’
EST LA DERNIÈRE TROUVAILLE des dirigeants africains. Certains l’ont même érigée en slogan. De manière incantatoire, le mot « émergence », puisque c’est de cela qu’il s’agit, revient dans leurs discours. Du nord au sud et de l’est à l’ouest du continent, en passant bien entendu par le centre, la mode, désormais, est d’accompagner le nom d’un pays par l’adjectif « émergent ». Lors des scrutins qui se sont tenus en Afrique subsaharienne ces dernières années, cette formule a parfois constitué, à elle seule, un programme électoral ! Il faut reconnaître qu’elle est séduisante. D’ailleurs, les politiques ne sont pas les seuls à surfer sur cette nouvelle tendance. Les spécialistes de l’événementiel en ont fait, eux aussi, un fonds de commerce. Plus aucun rendez-vous économique consacré au continent ne se tient sans que ce mot en soit le thème principal…
Bien évidemment que nous voulons tous une Afrique émergente ! Mais suffit-il de l’invoquer de toutes nos forces pour qu’elle devienne réalité ? Beaucoup, alors qu’ils sont encore des pays pauvres bénéficiant de l’aide extérieure, oublient même qu’avant de devenir émergents, la case « pays à revenu intermédiaire » est un passage obligé. C’est vrai, ici et là, des efforts sont consentis pour accélérer la croissance des économies nationales. Des réformes ont été menées pour permettre la création d’une entreprise en moins de 48 heures et pour assainir le climat des affaires. Mais il est encore grand le nombre d’États qui tiennent la queue du classement « Doing Business » de la Banque mondiale, et dans lesquels monter sa propre société relève du parcours du combattant. Nous sommes en avril 2010, à Singapour. Des patrons africains, dans le cadre d’un forum d’affaires, devisent avec leurs homologues d’Asie du Sud-Est. Parmi eux, impressionné par le niveau de développement de la cité-État et la puissance de ses entreprises, un Ivoirien pousse ce coup de gueule : « Dire qu’il y a trois décennies encore nos deux pays avaient des niveaux de développement comparables ! Nos dirigeants n’ont pas encore compris que la force d’un pays passe par celle de ses entreprises. » En fait, plus que la dimension des sociétés singapouriennes, c’est surtout l’implication des autorités publiques dans leur accompagnement et l’aide qu’elles leur apportent pour trouver des financements qui ont marqué ce chef d’entreprise. Il a raison, car cette situation est tout à fait l’inverse de celle qui prévaut dans la plupart de nos pays, où certains pouvoirs publics sont plutôt de véritables prédateurs économiques. Il est temps de mettre en place des institutions efficaces, transparentes dans leur fonctionnement, pour un secteur privé dynamique, une concurrence saine. Bref, l’émergence, ce n’est pas qu’un vocable. C’est une démarche ! ●
Rédactrice en chef déléguée : Élise Colette (e.colette@jeuneafrique.com) Rédacteur en chef technique : Laurent Giraud-Coudière Conseillers de la direction de la rédaction : Hamid Barrada, Abdelaziz Barrouhi (à Tunis), Aldo de Silva, Dominique Mataillet, Renaud de Rochebrune Responsable de la communication : Vanessa Ralli (v.ralli@jeuneafrique.com) Secrétariat : Chantal Lossou, Joëlle Bouzignac Chefs de section : Joséphine Dedet (La semaine de J.A.), Philippe Perdrix (Grand angle), Anne Kappès-Grangé (Afrique subsaharienne), Tarek Moussa (Maghreb & Moyen-Orient), Jean-Michel Aubriet (Europe, Amériques, Asie), Cécile Manciaux (Le Plus de J.A.), Jean-Michel Meyer (Économie), Séverine Kodjo-Grandvaux (Culture & médias), Clarisse Juompan-Yakam (Vous & nous) Secrétaires de rédaction : Sabine Clerc, Fabien Mollon, Ophélie Négros Rédaction : Pascal Airault, Youssef Aït Akdim, Stéphane Ballong, Pierre Boisselet, Tirthankar Chanda, Julien Clémençot, Georges Dougueli, Tony Gamal Gabriel, Malika Groga-Bada, André Silver Konan (à Abidjan), Christophe Le Bec, Nicolas Michel, Fabien Mollon, Pierre-François Naudé, Ophélie Négros, Cherif Ouazani, Michael Pauron, Laurent de Saint Périer, Leïla Slimani, Cécile Sow (à Dakar), Justine Spiegel, Tshitenge Lubabu M.K., Marie Villacèque ; collaborateurs : Edmond Bertrand, Christophe Boisbouvier, Frida Dahmani, Muriel Devey, André Lewin, Patrick Seale ; accords spéciaux : Financial Times RÉALISATION Maquette: Émeric Thérond (conception graphique, premier maquettiste), Christophe Chauvin, Stéphanie Creuzé, Valérie Olivier; révision: Nathalie Bedjoudjou (chef de service), Vladimir Pol; fabrication: Philippe Martin (chef de service), Christian Kasongo; service photo: Dan Torres (directrice photo), Nathalie Clavé, Vincent Fournier, Claire Vattebled; documentation: Anita Corthier (chef de service), Sylvie Fournier, Florence Turenne, Angéline Veyret JEUNEAFRIQUE.COM Responsable éditoriale : Élise Colette, avec Pierre-François Naudé ; rédaction : Camille Dubruelh, Vincent Duhem et Jean-Sébastien Josset Responsable web : Jean-Marie Miny ; studio : Cristina Bautista, Haikel Ben Hmida et Maxime Pierdet VENTES ET ABONNEMENTS Directeur marketing et diffusion : Philippe Saül ; responsable ventes au numéro : Philippe Blanc ; ventes au numéro : Sandra Drouet, Dhouha Boistuaud ; abonnements : Vanessa Sumyuen avec: COM&COM, Groupe Jeune Afrique 18-20, avenue Édouard-Herriot, 92350 Le PlessisRobinson. Tél. : 33 1 40 94 22 22 ; Fax : 33 1 40 94 22 32. E-mail : jeuneafrique@cometcom.fr ●
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JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 29
LES 500 • ÉDITION 2012
Précurseur du panafricanisme dans le secteur de la banque et de la finance 2007 Trophée African Banker Banque de l’année 2008 Trophée African Banker Banque la plus innovante Trophée African Business Prix de l’innovation technologique 2009 Trophée The Banker (Financial Times) Banque africaine de l’année IFC, Membre du Groupe de la Banque Mondiale Prix du Leadership des clients de IFC Les Trophées Banker Awards (Financial Times) Banque de l’année dans 11 pays africains Bénin • Burkina Faso • Cameroun Centrafrique • Côte d’Ivoire • Liberia Mali • Niger • Sénégal • Tchad • Togo 2010 Trophée Africa Investor-UNIDO Banque de l’année Trophée African Banker Banque la plus innovante de l’année Alliance Ecobank / Nedbank Trophée Africa Investor Prix de la meilleure communication financière Trophée The Banker (Financial Times) Banque de l’année dans 11 pays africains Burkina Faso • Cameroun • Centrafrique Congo Brazzaville • Ghana • Guinée Liberia • Mali • Niger • Tchad • Togo
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