LE CLASSEMENT EXCLUSIF DES
200 PREMIÈRES BANQUES
Hebdomadaire international indépendant • 54e année • HORS-SÉRIE
DÉBAT Les banques du continent sont-elles vraiment solides? SAHAM-BMCE Ces modèles que le Maroc exporte PORTRAITS Les 30 financiers de l’année
e 15 SPÉCIAL édition
NO 34
jeuneafrique.com
CAMEROUN Paul Fokam Entre ombre et lumière
Concurrence, gouvernance, solidité… Face aux nombreux défis qui le guettent, le monde de la finance africaine repense ses modèles. Notre bilan annuel.
FINANCE Banques l Capital-investissement l Bourse l Fusions-acquisitions l Assurances ÉDITION GÉNÉRALE France 6 € • Algérie 350 DA • Allemagne 8 € • Autriche 8 € • Belgique 7 € • Canada 9,95 $ CAN • DOM 8 € • Espagne 8 € • États-Unis 9,95 $ US • Éthiopie 95 Birr • Italie 8 € • Maroc 45 DH • Mauritanie 1800 MRO • Pays-Bas 8 € • Portugal 8 € • Suisse 14 FS • Tunisie 6,50 DT • Zone CFA 3 000 F CFA • ISSN 1959-1683
Rédaction en chef Frédéric Maury
Éditorial
Rédaction en chef technique Laurent Giraud-Coudière Secrétariat de rédaction Fabien Mollon Base de données et classements Jérôme Besnault (les500@ jeuneafrique.com) Directeur artistique MarcTrenson Rédaction graphique Sydonie Ghayeb Infographies Christophe Chauvin Iconographie DanTorres (directrice photo), Nathalie Clavé Révision Nathalie Bedjoudjou (chef de service), Pauline Langlois, Anne Romefort Publicité Laure Nitkowski (coordination), Difcom, Groupe Jeune Afrique, 57 bis, rue d’Auteuil, 75016 Paris Tél. : 33 1 44 30 19 60 Fax : 33 1 45 20 09 67 Ont collaboré à ce hors-série : Stéphane Ballong, Bintou Bathily, Thabo Bhebhe, Marjorie Cessac, Sébastien Dumoulin, Éric Dupuy, Omer Mbadi, Baudelaire Mieu, Crystal Orderson, BriceTahouk, Nicolas Teisserenc, Gemma Ware, Stéphanie Wenger LE CLASSEMENT EXCLUSIF DES
200 PREMIÈRES BANQUES
Hebdomadaire international indépendant • 54e année • HORS-SÉRIE
DÉBAT Les banques du continent sont-elles vraiment solides? SAHAM-BMCE Ces modèles que le Maroc exporte PORTRAITS Les 30 financiers de l’année
e SPÉCIAL 15 édition
NO 34
jeuneafrique.com
CAMEROUN Les mystères de Paul Fokam
Concurrence, gouvernance, solidité… Face aux nombreux défis qui le guettent, le monde de la finance africaine repense ses modèles. Notre bilan annuel.
FINANCE Banques l Capital-investissement l Bourse l Fusions-acquisitions l Assurances M 02939 - 34H - F: 6,00 E - RD
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ÉDITION GÉNÉRALE France 6 € • Algérie 350 DA • Allemagne 8 € • Autriche 8 € • Belgique 7 € • Canada 9,95 $ CAN • DOM 8 € • Espagne 8 € • États-Unis 9,95 $ US • Éthiopie 95 Birr • Italie 8 € • Maroc 45 DH • Mauritanie 1800 MRO • Pays-Bas 8 € • Portugal 8 € • Suisse 14 FS • Tunisie 6,50 DT • Zone CFA 3 000 F CFA • ISSN 1959-1683
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
3
Frédéric Maury
Gouvernail
C
ettefois,c’estreparti.Affectées en 2009 par les suites de la crise financière internationale, puis en 2011 par le ralentissement économique mondial, les 200 premières banques africaines ont résolument retrouvé le chemin de la croissance en 2012, avec un total de bilan cumulé en hausse de 5,8 % et un produit net bancaire total qui décolle de 13,5 %. Cette reprise est la conséquence de plusieurs phénomènes : tout d’abord, le retour à une croissance économique globalement plus soutenue ; ensuite, la survenue de plusieurs opérations importantes d’acquisition ; enfin, l’accélération presque généralisée de la conquête commerciale.
l’objet principal est la mise en place de règles, d’organes de décision ou de surveillance permettant d’assurer le bon fonctionnement et le contrôle d’une institution. La gouvernance tient, pour beaucoup, à la manière dont le management assure son pouvoir, à la façon dont les actionnaires peuvent le contrôler sans interférer pour autant dans les choix opérationnels. Elle repose quoi qu’il arrive sur quelques prérequis, dont la transparence et la responsabilité.
« Les crises de gouvernance qu’ont traversées ou que traversent ces grands groupes panafricains sont avant tout des crises de croissance », confiait récemment à Jeune Afrique un spécialiste de la gestion des risques. Il est Sur le papier, ce regain de croisvrai que ces groupes ont connu depuis sance ne peut qu’être salué. Dans la une dizaine d’années une véritable réalité, il appelle plusieurs remarques explosion de leurs bilans, de leurs que le passé récent nous enseigne. revenus, de leurs réseaux, du nombre Croître vite, c’est bien ; de pays d’implantation. croître bien, c’est mieux. Sans forcément que leur Croître vite, Le quasi-effondrement organisation, leur mode c’est bien. des banques nigérianes de fonctionnement, la en 2009, suivi d’une sévère définition claire des Croître bien, rôles et des pouvoirs cure d’austérité et de resc’est mieux. des actionnaires et des tructuration, doit rester dans les têtes même si, manageurs aient évolué à l’échelle du capitalisme bancaire au même rythme. africain, l’événement peut paraître loinIl fut un temps, pas si lointain, où, tain. N’oublions pas que cette déroute dans l’un de ces groupes, les manafut la conséquence de l’incapacité des geurs n’osaient rien dire ou rien faire banques de ce pays, gavées de liquipar crainte du tout-puissant direcdités, de trouver une saine utilisation teur général. Il est encore très coupour leurs fonds, les injectant massirant, aujourd’hui, que les conseils vement dans le secteur extractif et sur d’administration, censés représenter le marché boursier. les actionnaires mais aussi porter Mais il y a une série d’événements la contradiction, ne soient que des plus récents qui, me semble-t-il, mérite chambres d’enregistrement pour des d’être analysée à l’aune de cette fièvre décisions déjà prises ailleurs. Alors de croissance. Entre 2012 et 2013, trois que le vent de la croissance semble des principaux groupes bancaires gonfler à nouveau les voiles de nos banques africaines, espérons que leurs panafricains (nés en Afrique francophone) ont traversé, à des degrés divers, dirigeants et actionnaires n’oublient de sévères crises de gouvernance. Un pas, cette fois, de trouver le gouvernail. concept certes un peu flou mais dont Et le bon ! l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
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Classements
113
45
Marchés financiers
Banques & assurances 3
Éditorial Gouvernail
36 Nigeria Home sweet home
9 2 M A RC H ÉS F IN A N C IERS
38 Zimbabwe Econet, opérateur télébancaire 8
B AN QUES & AS S U R AN CE S
40 ProfessionTêtes chercheuses 45 CLASSEMENTS 46 Les 200 premières banques 52 Afrique du Nord 54 Afrique de l’Ouest 56 Afrique centrale
94 Enjeux
58 Afrique de l’Est
96 IFC Meilleure alliée des entreprises ?
60 Afrique australe et océan Indien 10 Enjeux 12 DOSSIER Cap sur l’habitat ! 14 Maroc Main dans la main
62 Assurances
7 0 M A N AG EU RS
16 Côte d’Ivoire Le relais immobilier
102 Portrait Gabriel Fal, un crack en campagne 104 BMCE Capital L’exemple à reproduire 106 Capital-investissement Par ici la sortie !
18 Ecobank 25 bougies et 3 défis
109 Conseil Foire d’empoigne à Abidjan
22 Portrait Paul Fokam, financier XXL
113 CLASSEMENTS 114 Bourse
24 Interview Raymond Farhat, DG de Saham Finances
116 Capital-investissement
28 Débat Les banques africaines sont-elles solides ?
72 Banques
118 Fusions-acquisitions
77 Assurances
120 Dette publique
32 Sénégal CBAO, dopée aux dirhams
80 Conseil & banque d’affaires 83 Capitalinvestissement 86 Bourse & gestion d’actifs 89 Institutions
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
1 2 2 Pos t- s c rip tum Méthode congolaise
ILLUSTRATIONS : RAFAEL RICOY POUR J.A. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
BOAD 1973 – 2013, L’HISTOIRE D’UNE SUCCESS STORY QUI DURE DEPUIS 40 ANS
Créée le 14 novembre 1973, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) regroupe aujourd’hui les huit Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA): le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Ses principales missions : promouvoir le développement équilibré des Etats membres et réaliser l’intégration économique régionale. Dopés par le Plan stratégique 2009-2013, les engagements de la Banque se chiffrent à 2 621 milliards FCFA pour 670 opérations(*). 43% des financements globaux ont été orientés vers des projets publics non marchands, 28% vers des financements publics marchands et 28% vers des projets privés. Un soutien précieux aux politiques de développement des Etats membres Dans ses Etats membres, l’empreinte de la BOAD est visible dans tous les domaines. En matière de développement rural et agricole, elle a financé au moins un projet agricole dans chaque pays membre. Le total des financements octroyés dans ce domaine se chiffre à 398 milliards de F CFA pour 136 projets. Dans le domaine des infrastructures modernes (routes, télécommunications, ports et aéroports), la Banque a engagé 1425 milliards de F CFA dans 250 projets. Quant aux projets d’infrastructures de base, elles ont été financées par la BOAD à hauteur de 162 milliards de F CFA. La Banque est très active dans le domaine de l’environnement ; (*) sauf mention différente, les chiffres donnés sont arrêtés au 30 juin 2013
“La BOAD a engagé 1425 milliards de F CFA pour 250 projets dans le domaines des infrastructures modernes” elle a coopéré à la création en avril 2012 du Fonds Carbone pour l’Afrique, dont elle préside le Conseil d’administration. En outre, elle a signé avec le Secrétariat Exécutif de la Convention - Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), un protocole d’accord qui a donné lieu à la mise en place, au siège de la Banque à Lomé, d’un Centre de collaboration régionale (CCR), dont le but est d’apporter un soutien direct aux Gouvernements, aux ONG et au secteur privé, pour l’identification et le développement de projets éligibles au Mécanisme pour un développement propre (MBP).
Un levier de l’intégration économique régionale La promotion et le financement de l’intégration économique et financière des économies des pays membres sont une préoccupation constante de la BOAD. Parmi ses actions phare sur ce terrain, on peut noter sa participation à des chantiers importants comme la réhabilitation et le renforcement des installations de tous les aéroports et ports maritimes des pays de l’UEMOA ; la réalisation de près de 13 000 km de routes inter-États; la construction de plus de 1 300 km de lignes d’interconnexion des réseaux nationaux ; le renforcement des moyens de production et de distribution sur les réseaux inter-États; l’installation de plus de 5 500 km de câbles de fibre optique reliant tous les États de l’UEMOA. De façon générale, la BOAD participe à la mise en œuvre des programmes régionaux, notamment le Programme d’action communautaire des infrastructures et du transport routier et le Programme économique régional de l’UEMOA.Au total, 219 projets régionaux ont été financés par la BOAD pour un montant de 1089 milliards de F CFA.
Caisse régionale de refinancement hypothécaire de l’UEMOA, ayant pour objet le refinancement de prêts au logement, consentis par ses actionnaires, et BOAD Titrisation, dont le métier est d’assurer des prestations de titrisation et dont les activités ont été lancées en 2012.
Un partenaire du secteur privé Convaincue que le secteur privé doit être un véritable moteur de développement et la principale source de croissance économique, de création de richesses et d’emplois dans les pays de l’UEMOA, la BOAD a continuellement adapté, intensifié et diversifié son action en faveur de la promotion et du financement de l’investissement productif privé, en proposant notamment de nombreux produits : prêts directs, lignes de refinancement, prises de participation, activités de garantie, d’arrangement de financement, de conseil et de financement à court terme, etc. Au 30 juin 2013, la Banque a financé 275 projets privés pour 753 milliards de F CFA. En dehors de ses interventions directes, la Banque a soutenu ce secteur en coopérant avec différents partenaires au développement, pour la création d’institutions financières spécialisées, comme la
Un acteur clé du marché financier régional La BOAD joue un rôle structurant sur le marché domestique des capitaux. Le projet de développement du marché financier régional (PDMF-UEMOA), conduit de 2003 à fin 2012, par la Banque, s’inscrit dans ce cadre. L’objectif du projet était de promouvoir le développement du marché financier régional afin d’accroître la mobilisation de ressources publiques et privées pour le financement d’infrastructures qui favorisent l’intégration régionale. Le PDMF a contribué au renforcement des capacités des acteurs clés du marché, à l’amélioration du cadre institutionnel et réglementaire du marché financier régional, de même qu’au financement de projets régionaux d’infrastructures. Les bénéficiaires directs du projet ont été le CREPMF (Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers), la BOAD, la Bourse régionale des valeurs mobilières, la BCEAO et la Commission de l’UEMOA. Le PDMF a également bénéficié à la plupart des autres acteurs du marché financier régional, de même qu’aux États. Des réformes, en cours de mise en œuvre, permettront de tendre vers une meilleure unification du marché régional et une amélioration du cadre légal, réglementaire et économique des activités sur le marché.
Une institution moderne Soucieuse de s’adapter continuellement à son environnement, la Banque a adopté, au cours de ces dernières années, de nouveaux textes visant à renforcer sa gouvernance. Il s’agit notamment du manuel de politique et procédures pour la prévention et la lutte contre la corruption ainsi que la fraude dans les opérations de la BOAD ; du Code d’éthique de la BOAD, de la politique de la Banque en matière de genre. Depuis 2011, la BOAD a également adopté les normes comptables internationales IAS/IFRS. La conformité des comptes aux cadres internationaux contribuera à un meilleur accès de la Banque aux ressources extérieures, notamment celles du marché financier international. En vue de la consolidation des supports de production des états financiers en temps réel, la Banque a acquis en 2012 un ERP bancaire dont l’implémentation est en cours. Sur le plan des ressources humaines, la BOAD a profondément rajeuni son personnel au cours de ces dernières années, tout en accordant une attention particulière à la promotion du genre.
Une institution solide La solidité de la BOAD tient d’abord au fait qu’elle est adossée sur des actionnaires et des partenaires de qualité, qui lui confèrent une grande crédibilité. En outre, la Banque présente une situation patrimoniale satisfaisante. Le total de son bilan est passé de 903,51 milliards FCFA au 31 décembre 2010 à 1 099,767 milliards FCFA (+ 21,7 %) au 31 décembre 2011, puis à 1 260,407 milliards FCFA (+ 14,6 %) au 31 décembre 2012, avec notamment la souscription progressive de l’augmentation de capital décidée en juin 2010. Quant à sa situation financière, elle est saine et est marquée par une structure équilibrée, avec un renforcement des capitaux propres, qui représentent 33 % du total bilan. L’endettement de la BOAD est conforme aux normes réglementaires ; de même, la solvabilité de la Banque s’avère satisfaisante. La BOAD entend consolider les résultats obtenus et renforcer son positionnement comme instrument stratégique de financement des économies des Etats membres de l’UEMOA. Telle sera l’ambition du Plan stratégique 2014-2018, en cours d’élaboration.
B.P. : 1172 Lomé TOGO - Tél.: +228 22 21 59 06 / +228 22 21 42 44 - Fax : +228 22 21 52 67 / 22 21 72 69 - site web : www : www.boad.org - E-mail : boadsiege@boad.org
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BANQUES & ASSURANCES
Changement La croissance est de retour pour les groupes africains. Mais pour être consolidée, elle doit s’accompagner d’une bancarisation massive des populations, d’une priorité donnée à l’innovation et d’une meilleure gouvernance.
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SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
DOSSIER Cap sur l’habitat !
ECOBANK 25 bougies et 3 défis
PORTRAIT Paul Fokam
INTERVIEW Raymond Farhat
Fondateur d’Afriland
DG de Saham Finances
SÉNÉGAL CBAO, dopée aux dirhams
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RAFAEL RICOY POUR J.A.
d’époque
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Banques
assurances Enjeux
E
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n 2012, le total de bilan en dollars des 200 premières banques africaines a repris sa marche en avant (+ 5,8 %), après une année 2011 marquée par un léger recul (– 0,5 %). Le produit net bancaire cumulé, lui, a bondi de 13,5 % (contre 5,1 % en 2011), signe d’une vitalité retrouvée. C’est d’Afrique centrale qu’est venue la progression la plus spectaculaire, la part des banques de cette zone, modeste, étant passée d’environ 1,4 % à 1,8 % du total de bilan cumulé de notre top 200. L’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest ont aussi vu leur part augmenter fortement du fait de la vague de consolidation qui les parcourt et dont la conséquence directe est l’émergence de groupes bancaires de plus en plus gros.
L’AFRIQUE AUSTRALE TOUJOURS DOMINANTE
Afrique australe
47,9
Afrique du Nord
31,9
Afrique de l’Ouest
14,8
PARMI LES ÉLÉMENTS POSITIFS les plus marquants, le retour
à la rentabilité des banques nigérianes, après plusieurs exercices marqués par une purge des comptes, s’est accompagné d’une reprise des opérations de concentration, avec le rachat d’Oceanic Bank par Ecobank et celui d’Intercontinental Bank par Access Bank (lire pp. 36-37). Deux deals finalisés début 2012 et qui ont permis aux repreneurs de se hisser dans le top 10 du secteur bancaire nigérian. Sur ce marché, les jeux devraient continuer à évoluer, en raison de la bataille à laquelle se livrent les premiers acteurs et de l’arrivée annoncée de nouveaux venus. La structure de défaisance publique Amcon (Asset Management Corporation of Nigeria) a ainsi mis en vente trois banques convoitées par des groupes étrangers, notamment sud-africains. Les plus petits acteurs du marché devraient quant à eux avoir besoin d’injection de fonds – voire de partenaires – pour résister à la concurrence et accélérer leur développement. Sur l’ensemble du marché bancaire subsaharien, les cartes continuent d’être rebattues. Et notamment sur le front des fusions-acquisitions : entre mi-2012 et mi-2013, le marocain Banque populaire a repris le groupe ouest-africain Banque Atlantique, les français BNP Paribas et Société générale ont cédé leurs filiales égyptiennes à des groupes financiers du Moyen-Orient, et le kényan I&M Bank a racheté la Banque
Afrique de l’Est
3,6
Afrique centrale
1,8
Part dans le total de bilan des 200 premières banques (en %)
commerciale du Rwanda. Oragroup a quant à lui signé le deal de l’année avec la reprise de la Banque régionale de solidarité (BRS), opération qui lui a permis notamment de se développer dans deux pays stratégiques, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, mais aussi d’enregistrer le bond le plus important de notre palmarès, avec un total de bilan en hausse de 66,4 %. MAIS LA PRINCIPALE SOURCE de croissance des banques
africaines vient – et continuera de venir – de la bancarisation massive des populations et de la diversification en termes de produits. Sur ce dernier point, la concurrence qui sévit dans un nombre croissant de marchés pousse à innover : le récent intérêt pour les crédits à l’habitat (lire notre dossier pp. 12-16)
Hors-série finance, le making of ! NOTRE BASE DE DONNÉES répertorie 895 banques (+ 10,6 % par rapport à l’an dernier) et 524 sociétés d’assurances (+ 8,3 %). ! Chacune d’elles a été contactée au moins une fois et jusqu’à six fois pour notre enquête. ! Il nous aura fallu sept mois pour obtenir 377 réponses de banques et 73 de sociétés d’assurances et réaliser ainsi les palmarès des 200 premières banques africaines et des 100 premières sociétés d’assurances ainsi que les classements régionaux y afférents. ! Les éléments financiers ont tous une source clairement définie et, pour la plupart, nous ont été communiqués par les entreprises. Ces classements portent sur l’exercice 2012. ! Lorsque les résultats nous ont été communiqués en monnaie locale, ils ont été convertis en dollars, au taux de change en vigueur au 31 décembre 2012 (source: oanda.com). ! Quand nous ne parvenons pas à obtenir de données actualisées, nous gardons celles du classement précédent (en le signalant en italique). Au bout de deux ans sans nouvelle d’un établissement, il disparaît du classement. l JÉRÔME BESNAULT
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SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques LA CROISSANCE REPREND…
… ET SE TRADUIT EN REVENUS
Total de bilan des 200 premières banques
Produit net bancaire des 200 premières banques
(en milliards de dollars)
1 374,9
1 368,3
(en milliards de dollars)
1 447,2
1 199,4
60,5 50,7
48,1
1 078,5
2008
assurances
53,3
41,9
2009
2010
2011
2012
2008
2009
2010
2011
2012
et pour l’assurance va dans ce sens. Sur le premier, les signes sont aussi importants. En RD Congo, la bancarisation « forcée » des fonctionnaires (pour le versement de leurs salaires) porte ainsi ses fruits. Ailleurs, les banquiers eux-mêmes prennent les devants. C’est le cas, par exemple, de Société générale, qui s’est lancé au Sénégal dans la conquête des entrepreneurs du secteur informel et des classes moyennes, avec un produit baptisé Manko. Au Kenya, l’explosion de l’agency banking, qui consiste à recourir à une entité déjà active (un magasin par exemple) pour commercialiser des produits bancaires, est une avancée significative : début 2013, le pays comptait déjà 17 000 agents de ce type.
années peuvent inquiéter. S’il n’y a eu aucune crise majeure dans le secteur bancaire africain, amenant par exemple à des faillites d’institutions de premier ordre, plusieurs scandales ont terni les dernières années. Des banques publiques tunisiennes, qui ont financé les proches de l’ex-président Ben Ali, aux banques nigérianes passées par une violente crise financière, conséquence d’un laxisme en matière de supervision, les exemples sont légion. Les affaires de mauvaise gouvernance émaillent encore trop souvent la vie des banques, surtout celles détenues par des businessmen aux activités tentaculaires. L’accélération de la conquête bancaire entraîne l’apparition de nouveaux risques. Les autorités de contrôle l’ont-elles compris ? Et ont-elles les compétences PLUS LARGEMENT, les agences bancaires nécessaires pour y faire face ? Tout dépend se multiplient pour couvrir au mieux les des pays. Mais il semble néanmoins que la À quoi ressemblera territoires. Le cabinet Devlhon Consulting prise de conscience soit générale : l’augla banque africaine estime ainsi que le réseau de succursales mentation du capital requis pour exercer de demain ? des grandes institutions africaines devrait (même si le niveau reste très variable selon croître dans une proportion comprise entre les pays) en est un signe. 46 % et 95 % d’ici à 2020. Comme les télécoms ont su le faire, il est fort probable que le secteur financier africain se CE DÉBAT, JEUNE AFRIQUE L’OUVRE en s’interrogeant sur lance dans l’innovation en matière de produits comme de la solidité des banques africaines et sur la gestion des risques canaux de distribution. Le rapprochement des deux mondes (lire pp. 28-30). C’est l’une des clés de l’avenir du secteur (lire notre article sur la reprise d’une banque par l’opérateur mais ce n’est pas la seule. Alors qu’Equity Bank, établissetélécoms zimbabwéen Econet, pp. 38-39) pourrait y aider. La ment emblématique avec ses 8,3 millions de clients, est né division recherche d’Ecobank estime d’ailleurs que les revenus de la microfinance, que plusieurs institutions venues de ce tirés des services financiers sur mobile devraient croître de monde souhaitent désormais plus ou moins ouvertement se 657 millions à 3,53 milliards de dollars entre 2012 en 2017 transformer en banques, que les opérateurs télécoms volent des flux financiers aux banquiers et que des assureurs de (de 497 millions à 2,61 milliards d’euros). plus en plus offensifs se rapprochent, à quoi ressemblera la Ce paysage en mutation implique par ailleurs un changement majeur dans les organisations, les équipements, la banque africaine de demain ? l FRÉDÉRIC MAURY surveillance et la gouvernance. Or, à ce titre, les dernières SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
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Banques & assurances
u Des immeubles à Johannesburg.
DOSSIER
Cap sur l’ha
Banques
assurances
En Afrique, le financement du logement reste atrophié, malgré son immense potentiel. Durée des crédits, niveaux des taux, questions foncières… Autant de défis que banques, promoteurs immobiliers et pouvoirs publics doivent relever ensemble.
FRÉDÉRIC MAURY
bitat!
OBIE OBERHOLZER/LAIF-REA
P
our l’Afrique, c’est un enjeu d’avenir. Pour les banques, une opportunité historique. À travers le continent, la question de l’habitat – et de son financement – est un élément central dans la réflexion des économistes, des bailleurs de fonds et des décideurs politiques. Mais elle devient aussi, mois après mois, un point incontournable de la stratégie des établissements financiers, qui y voient non seulement un bon moyen de développer leurs activités de crédit, mais aussi – et c’est sans doute plus important encore – une possibilité incroyable pour doper la bancarisation d’un plus large public. Car du bas jusqu’en haut de la classe moyenne, le besoin est là, renforcé par l’accélération de l’urbanisation. Les chiffres globaux manquent, mais quelques statistiques locales parlent. Selon la Banque africaine de développement (BAD), le Kenyaaurait ainsibesoin de 206000 nouveaux logements chaque année, contre environ 50000 réellement construits. En tout, plus de 2 millions de demandes potentielles seraient non satisfaites dans ce pays qui, s’il est moins bien servi que l’Afrique du Sud ou le Maroc, n’est pas le plus mal loti sur le continent. En Afrique, « en plus du déficit existant, il faudrait construire 1 million d’appartements et l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
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Banques
assurances
l l l de maisons supplémentaires chaque année pour pouvoir répondre à la pression urbaine actuelle », estimait, dans un entretien à Jeune Afrique mi-2012, Simon Walley, coordinateur du programme immobilier à la Banque mondiale. Les financiers sont longtemps passés à côté du phénomène, malgré le gisement d’activités potentielles. « Dans toute l’Afrique, le ratio des
prêts hypothécaires en cours par rapport au PIB reste très faible : pour l’ensemble du continent, il s’élève à 10 %, contre plus de 50 % pour l’Europe et 70 % pour les États-Unis », souligne ainsi la BAD. Petit à petit, toutefois, le scénario évolue. L’émergence d’une véritable classe moyenne urbaine africaine suscite en effet clairement l’appétit des promoteurs immobiliers, locaux ou l l l
Maroc Main dans la main Comment expliquer l’explosion du taux de bancarisation dans le royaume ? La réponse est à chercher dans l’étroite collaboration entre établissements de crédit et promoteurs immobiliers.
C
’
est une statistique que le Maghreb entier envie au Maroc. Selon le dernier rapport d’activité de Bank Al-Maghrib, le taux de bancarisation atteignait 57 % en 2012. Une performance exceptionnelle: en 2002, à peine un quart des Marocains disposaient d’un compte bancaire.EtlaBanquecentralemarocaine ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Dans le cadre de son plan stratégique 2013-2015, elle a fixé aux établissements de crédit un nouvel objectif : deux tiers de la population bancarisée à l’horizon 2014. Ce succès se constate visuellement: les banques ont ouvert des agences aux quatre coins du pays. On comptait ainsi pas moins de 5100 guichets en 2012, soit le double d’il y a dix ans. APPUI. Les raisons de cette réussite sont
nombreuses. Bank Al-Maghrib met en avant le développement de l’éducation financière et la mise en place d’un cadre réglementaire strict de protection du consommateur. Mais elle n’évoque pas un facteur clé: l’appui mutuel que se sont apporté les grandes banques marocaines et les groupes de promotion immobilière. Les premières étaient à la recherche de nouveaux clients, les seconds de financiers pour doper le marché immobilier, chacun ayant intérêt à une étroite collaboration. « Ce sont des activités intimement liées, confirme Saâd Sefrioui, le directeur dugroupeAddoha,numéroundel’immobilier. Les banques financent nos projets, mais aussi les acquéreurs. Quand nous avons 30 000 nouveaux clients dans une année, ce sont entre 50 % et 75 % qui ne sont pas bancarisés et qui deviennent JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
autant de nouveaux comptes pour les banques. » Le crédit immobilier a donc été le vecteurprivilégiédel’opérationséductiondes banques. « Elles ont mené une politique volontariste, avec des taux d’intérêt très intéressants », reconnaît Saâd Sefrioui. La Banque centrale constate un taux moyen de 6 % pour l’année 2012. « Les taux dépassaient auparavant les 10 %, avantdediminuertoutaulongdesannées 2000, poursuit le directeur d’Addoha. Aujourd’hui, on tourne autour de 5 %. » Cette baisse a profité aux acquéreurs, qui se sont pressés aux guichets des banques. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Les crédits immobiliers, qui représentaient 35 milliards de dirhams (3,2 milliards d’euros) et 16 % des crédits bancaires en 2002, ont explosé. En dix ans, l’encours a été multiplié par plus de six, et les crédits immobiliers représentaient en 2012
auxbanquesd’élargirencoreleurclientèle en vendant des prêts immobiliers à des personnes qu’elles n’auraient pas approchées sans cette sécurité. Fin août 2013, plus de 90000 ménages avaient bénéficié decettegarantie,pourunmontantcumulé de 14 milliards de dirhams. Dans le cadre du Fogarim, les prêts peuvent aller jusqu’à 250 000 dirhams pour financer l’achat d’un logement ou d’un terrain plus la construction. Quelque 70 % du crédit sont garantis par la Caisse centrale de garantie. Ce fonds a également été mobilisé pour les bénéficiaires du projet « Villes sans bidonvilles », dans le cadre duquel près de 230000 ménages ont été relogés dans de l’habitat social entre 2004 et 2012. GUICHET. Au-delà de l’adaptation des
conditions de crédit (en jouant sur les taux mais aussi sur la durée, qui s’est étendue jusqu’à vingt-cinq ans), ce partenariat gagnant-gagnant s’est parfois concrétisé physiquement. Le guichet unique lancé par le groupe Addoha en 2003, par exemple, est un lieu où sont regroupés les différents services administratifs et bancaires pour monter un dossier d’accès à la propriété. Dans toutes les grandes villes du royaume, le promoteur immobilier met ainsi des locaux à disposition des prinCe modèle de codéveloppement cipales banques. Ce a si bien réussi que ses acteurs modèle original de veulent l’exporter au sud du Sahara. codéveloppement a si bien réussi au Maroc quelque 220 milliards de dirhams, soit que ses acteurs aimeraient désormais 30 % des crédits bancaires totaux. l’exporter au sud du Sahara. Les grands « Les banques ont aussi accompagné groupes immobiliers marocains qui se les personnes sans revenus fixes prouvés, sont lancés à la conquête de ces nouveaux les marchands ambulants par exemple, territoires – Addoha et Alliances en tête – dans leur accès au marché bancaire et au ont tout de suite entamé des démarches crédit immobilier », précise Saâd Sefrioui. auprès des banques locales, notamment À ce titre, promoteurs et banquiers ont les filiales de banques marocaines déjà bénéficié de l’aide d’un troisième acteur: présentes. « Nous pouvons proposer une l’État. Pour favoriser l’accès à la propriété offre packagée », sourit Saâd Sefrioui, des populations aux revenus faibles ou qui a déjà implanté son guichet unique irréguliers, celui-ci a créé un fonds de à Abidjan, Conakry et Dakar. l SÉBASTIEN DUMOULIN garantie, baptisé Fogarim, qui a permis SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
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étrangers. Les banquiers, eux, commencent à en prendre conscience. Ils financent les promoteurs. Trop ? Sans doute, estiment ceux qui jugent que nombre d’acteurs de l’immobilier sont encore très fragiles financièrement et souvent trop endettés et insuffisamment capitalisés. Un problème qui pourrait être en partie réglé par la création de véhicules d’investissement spécialisés dans le logement, capables d’injecter des fonds propres dans les projets résidentiels privés, comme le Fonds panafricain de l’habitat, promu par l’institution spécialisée Shelter Afrique. Surtout, c’est la question du financement de l’acquisition par les clients, bien plus cruciale et complexe, qui reste à traiter. Les banques ellesmêmes marquent un intérêt prononcé pour cette activité, avec la commercialisation désormais presque généralisée de crédits habitat au sud du Sahara. La création de la Caisse régionale de refinancement hypothécaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (CRRH-UEMOA) participe de ce mouvement, en permettant aux banquiers de refinancer les prêts hypothécaires. À la clé, des taux moins élevés et des durées d’emprunt plus longues. Un point clé que les banquiers ne sauraient régler sans l’aide des bailleurs de fonds, des États ou des institutions spécialisées, qui sont les seuls à pouvoir leur fournir les ressources nécessaires pour cette activité (les crédits devant aller de quinze ans à vingt ans). Mais beaucoup d’autres points restent problématiques, notamment sur le plan juridique dans des pays où la propriété foncière n’est pas toujours très claire.
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CIBLAGE. Ce que montre l’exemple du Maroc (lire p. 14) est clair : le financement de l’habitat peut doper l’activité des banques et faire exploser le nombre de personnes bancarisées, mais à la condition que promoteurs, banquiers et gouvernements avancent dans ce domaine main dans la main. Aux premiers le savoir-faire en matière de choix du foncier, de ciblage des besoins et de qualité de la construction. Aux deuxièmes le financement massif sur des durées longues et à des coûts préférentiels. Aux derniers le développement de cadastres clairs, de titres de propriété incontestés et la création d’infrastructures adaptées. Sans oublier, bien entendu, la nécessaire mais non suffisante politique fiscale en faveur des promoteurs comme des acquéreurs, importante pour inciter davantage d’acteurs à pénétrer ce nouveau marché. Pour les banques, un client dans l’habitat est souvent un nouveau client, car jusqu’alors non bancarisé. C’est aussi un client fidèle, car endetté sur une période longue, de quinze ans au moins. Un scénario idéal rare en Afrique, mais dont le Maroc a prouvé la possibilité avec, à la clé, une envolée du taux de bancarisation. Dans l’habitat, tout le monde a quelque chose à gagner. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
NABIL ZORKOT
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Côte d’Ivoire Le relais immobilier
p Quartier de la Riviera, à Abidjan.
Baisse de l’apport personnel et hausse de la durée des crédits : les banques multiplient les initiatives pour profiter de la vague de construction.
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nCôted’Ivoire,l’explosion de projets immobiliers et la demande croissante de logements – dont le déficit annuel s’élève à 400000 unités – offrent une mine potentielle de revenus pour les banques, qui tentent de développer des produits adaptés à la fois au financement de la construction et de l’achat. Sans surprise,lesacteurslocauxontréagi en priorité aux besoins de financement des promoteurs, sous forme de crédit à court et à moyen termes (généralement autour de trois ans). LesmarocainsAddohaouAlliances sont particulièrement choyés. « Les banques prennent un risque de performance sur les promoteurs ayant pignon sur rue, sans véritable garantie », explique un patron de banque. La Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire, lancée en 1994 pour accompagner les politiques de logement de l’État, a financé, pour plus de 12 milliards de F CFA (18,3 millions d’euros), environ 30 programmes immobiliers. Du côté du financement de l’achat, les choses sont plus complexes. Les conditions sont de moins en moins drastiques, sous l’effet combiné de la concurrence et de l’intérêt de certains établissements pour la clientèle des particuliers. En outre, les banques allongentlesduréesdescrédits,élémentindispensablepourpermettre l’accès au logement du plus grand nombre. Depuis le début de 2013, Ecobank a révolutionné le marché en allongeant ce délai à vingt ans,
contre dix ou quinze ans proposés jusqu’alors. « Nous avons activé un autre levier. L’apport personnel initial est passé à 10 %, tandis que le marché pratiquait 30 % », ajoute un cadre d’Ecobank. La SGBCI a quant à elle mis en place une possibilité de financement à hauteur de 80 % pour l’acquisition d’un bien immobilier. Pour doper un peu plus le secteur, l’État a créé, il y a quelques années, le compte de mobilisation pour l’habitat, qui offre des avantages fiscaux aux acquéreurs qualifiés et aux promoteurs effectuant certains projets de logement social. CHANTIER. Reste que, selon
l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers de Côte d’Ivoire, à peine 2 % des emplois cumulés de toutes les banques sont affectés aux prêts immobiliers – quand le Maroc est à plus de quinze fois ce niveau. « Les banques ivoiriennes ne sont pas vraiment formatées pour le financement à long terme, explique un financier spécialiste de l’immobilier. La plupart n’ont pas des fonds propres assez solides pour se permettre ce type de financement très risqué. » Les taux d’intérêt sur les crédits à l’habitat atteignent encore 14 %, et le récurrent problème d’accès aux titres fonciers et aux permis de construire plombe les volontés de financement. Encore un chantier sur lequel l’État a un rôle essentiel à jouer. l BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
15578 collaborateurs I 3037 agences I 6,4 millions de clients Numéro 1 de la collecte d'épargne au Maroc Numéro 1 du financement de l'économie au Maroc Numéro 1 de l'investissement bancaire et des activités de marché au Maroc
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Attijariwafa bank société anonyme au capital de 2 035 272 260 DH - Siège social : 2, boulevard Moulay Youssef, Casablanca. Agréée en qualité d’établissement de crédit par arrêté du ministre des finances et de la privatisation n° 2269-03 du 22 décembre 2003 tel que modifié et complété - RC 333.
www.attijariwafabank.com
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Ecobank 25 bougies et 3 défis Après son expansion rapide, le groupe panafricain doit consolider sa présence, ses revenus et sa gouvernance pour espérer rivaliser un jour avec les géants du continent. STÉPHANE BALLONG
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e 1988 à 2013. En vingt-cinq S’imposer en ans, la petite banque créée Afrique de l’Est au Togo par des hommes d’affaires de la Communauté SI SES FILIALES D’AFRIQUE DE économique des États d’Afrique de L’OUEST et d’Afrique centrale sont pour la plupart rentables, le groupe panal’Ouest (Cedeao) a réussi à se hisser, en fricain peine encore à s’imposer dans termes de présence géographique, au l’est du continent. En 2012, Ecobank rang de première banque panafricaine, avec des implantations dans 34 pays subsahariens. Cette Les profits à la traîne expansion qui, pour l’essentiel, (évolution entre 2006 et 2012) a été réalisée au cours de ces six dernières années, a permis Le total de bilan a été multiplié par 5,7 au groupe Ecobank de voir son … le produit net bancaire par 5,2 total de bilan passer de 3,5 mil… le nombre d’agences par 4 liards de dollars en 2006 à… … et le résultat net par (seulement) 3,3 20 milliards de dollars fin 2012 (environ 15 milliards d’euros). Un chiffre largement dopé par l’acquisition, fin 2011, d’Oceanic Bank au Nigeria (qui représente désormais 41 % des actifs du groupe) et par celle de The Trust Bank au Ghana. Mais Ecobank, devenu au fil des ans une fierté subsaharienne de par son statut de banque fondée, détenue et dirigée par des Africains, doit transformer l’essai pour définitivement s’imposer comme un acteur incontournable. Car pour l’instant le groupe, considéré comme le mieux placé pour tirer le plus grand profit de l’envolée annoncée des économies africaines, demeure un nain face aux mastodontes sud-africains Standard Bank (182 milliards de dollars de total de bilan) et Nedbank (80,5 milliards), et reste encore de taille moyenne par rapport au leader marocain Attijariwafa Bank (43,7 milliards). Un virage stratégique est donc indispensable. Et celui-ci doit avoir en ligne de mire la consolidation des positions géographiques du groupe, notamment dans la partie orientale du continent, l’amélioration de la rentabilité, des fonds propres et, surtout, de la gouvernance. Jeune Afrique détaille les grands défis auxquels est confronté le groupe panafricain. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
a essuyé dans cette région (Rwanda, Kenya, Burundi, Ouganda, Tanzanie) une perte globale de 24,1 millions de dollars, soit bien plus que les 20,6 millions de dollars de l’année précédente. Une contre-performance due notamment aux pertes enregistrées au Kenya (18,1 millions de dollars), en Ouganda et en Tanzanie. « Nos implantations en Afrique de l’Est et en Afrique australe en sont encore à leurs débuts. Il faudra du temps et des investissements supplémentaires pour qu’elles portent leurs fruits », explique Thierry Tanoh, directeur général d’Ecobank, dans le dernier rapport annuel du groupe. Mais il faut dire aussi que la concurrence dans cette partie du continent est rude, notamment au Kenya, la locomotive économique de la sous-région. Dans
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« sur l’augmentation des dépôts sur les comptes courants et d’épargne faiblement rémunérés en taux d’intérêt pour redresser les comptes de la filiale ». Car jusqu’ici, Ecobank Kenya a surtout été actif dans la gestion de trésorerie, plus coûteuse et moins rentable pour la banque. Par ailleurs, Ehouman Kassi devrait également être le chef d’orchestre
Accroître la rentabilité
LORS DE LA DERNIÈRE ASSEMBLÉE générale, le message des actionnaires à la direction générale a été clair : les bénéfices (287 millions de dollars en 2012, soit une hausse de 39 % sur un an) doivent continuer de s’améliorer. Surtout, les dividendes doivent augmenter. « Nous n’accepteLes actionnaires sont clairs : les rons rien au-dessous de ce dividendes doivent s’aligner sur qui nous a été donné dans les profits, en hausse constante. le passé », a même lancé au conseil d’administration un actionnaire nigérian. « Nous voulons de l’installation du groupe dans les autres pays de la zone, comme le Mozambique plus que les 0,04 dollar de dividende que et même l’Éthiopie dès que cette dernous recevons aujourd’hui [contre 0,01 nière deviendra un marché ouvert aux en 2010 et 2011] », a ajouté un autre. « En étrangers. fait, Ecobank a sacrifié pendant plusieurs années la rentabilité au profit de son expansion rapide », explique un financier. Thierry Tanoh (lire p. 20), qui a pris les manettes du groupe fin décembre 2012, avait pourtant prévenu : « Un des points importants de notre stratégie est d’augmenter la valeur boursière de nos actions, ce qui n’implique pas forcément une augmentation des dividendes. Même s’il est vrai que, dans la sous-région, plus une entrepriseendistribue,pluselleaugmente la valeur de ses actions. Il faut avoir une combinaison des deux », expliquait-il au moment où il s’apprêtait à prendre officiellement les rênes du groupe. Outre la rentabilité, le groupe doit renforcer son assise financière. Il y a quelques mois, des agences de notation, dont Fitch Ratings, ont pointé la faiblesse des fonds propres d’Ecobank, expliquant que, dans un environnement d’exploitation volatil, vulnérable aux chocs économiques et politiques, cela peut être problématique. En 2012, les capitaux propres du groupe ont atteint 2,176 milliards de dollars, contre 1,459 milliard l’année précédente. Mais cela reste encore insuffisant. Là aussi, Thierry Tanoh se veut rassurant : « Si nous arrivons à augmenter la valeur boursière de notre action, nous allons automatiquement accroître la valeur de nos fonds propres. Et cela nous donnera aussi plus de capacité à lever des fonds et à financer notre développement. » Au premier semestre 2013, le cours La banque du titre a connu une progression nette, est présente dans 34 pays passant de 35 à 65 F CFA entre janvier et africains (ici en juin, avant d’amorcer une légère baisse, Côte d’Ivoire). à 55 F CFA. THIERRY GOUEGNON/REUTERS
ce pays, Ecobank, dont l’objectif et de figurer dans les trois ou cinq premiers sur chaque marché, se classe plutôt en queue de peloton (16e en 2012), loin derrière des rivaux de taille comme Kenya Commercial Bank ou Equity Bank. Pour aider la filiale kényane à remonter rapidement la pente, la maison mère y a injecté, rien qu’au premier semestre 2013, près de 4,2 milliards de shillings kényans (près de 39 millions d’euros). Une somme qui devrait permettre à Ecobank Kenya de déployer son réseau à travers tout le pays et de se rapprocher ainsi des clients. L’Ivoirien Ehouman Kassi, qui dirigeait jusque-là l’activité banque d’investissement du groupe, a été nommé en mai 2013 pour mener à bien cette mission. Il affirme vouloir se concentrer
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Renforcer la gouvernance
SI, SUR LE FRONT DES FINANCES, on observe une légère amélioration, sur celui de la gouvernance le chantier reste entier. Dans ce domaine, les critiques à l’encontre du groupe se sont faites de
plus en plus sévères au cours des derniers mois. « Dans toutes les sociétés, le conseil d’administration est l’émanation des actionnaires, mais à Ecobank, cela n’est guère le cas », constate un expert-comptable basé à Abidjan. En effet, sur les 17 membres, seuls cinq représentent (plus ou moins clairement) des actionnaires. Les douze autres sont
soit des directeurs opérationnels, soit des indépendants. Pourtant, dans ses règles, l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) limite à un tiers le nombre d’administrateurs non actionnaires. Voilà l’un des défis majeurs auxquels doit s’attaquer le groupe pour devenir définitivement moderne. l
Le baptême du feu de Thierry Tanoh Transition laborieuse, accusation de mauvaise gouvernance… Le directeur général d’Ecobank connaît l’une des années les plus difficiles de sa carrière.
À
l’enthousiasme suscité par sa nomination à la tête d’Ecobank ont très vite succédé les premières hostilités. Thierry Tanoh le dit lui-même, sa première année en tant que directeur général aura été un « baptême du feu ». D’abord, la transition avec son prédécesseur, le Nigérian Arnold Ekpe, poussé vers la sortie par le conseil d’administration, a été plus laborieuse que prévu. Censée durer six mois, elle a été écourtée en
raison de la difficile cohabitation des deux hommes. Plus grave : dix mois après sa prise de fonctions officielle, le brillant Ivoirien s’est retrouvé éclaboussé par l’une des plus sévères crises de management que le groupe ait jamais connues. Laurence do Rego, la directrice financière suspendue début août, l’accuse notamment de tentatives de manipulations comptables et de s’être octroyé un bonus sans autorisation(1,15milliondedollars,soitenviron
BRUNO LEVY POUR J.A.
À Paris, le 6 septembre 2013, lors du rendez-vous économie de RFI et Jeune Afrique.
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870 000 euros). L’ex-patron Afrique de la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé) nie en bloc. « Lorsqu’il y a un changement à la tête d’une grande institution, la transition n’est pas toujours facile », explique-t-il, s’estimant victime desavolontéd’apporterdeschangements au sein de l’équipe dirigeante mise en place par son prédécesseur. BATAILLE. S’il indiquait à Jeune Afrique,
au moment où il s’apprêtait à prendre ses fonctions, avoir pris la mesure du défi qui l’attendait, il n’est pas sûr qu’il était préparé à une bataille de cette ampleur. Thierry Tanoh, dont les détracteurs disent qu’il est souvent condescendant, s’est retrouvé isolé au milieu de quelques manageurs nommés par Arnold Ekpe, mais a rapidement gagné la confiance des équipes bancaires sur le terrain, heureuses du changement de style managérial et de la progression spectaculaire du cours de l’action. Ce fils de professeurs, qui a fait ses études en Côte d’Ivoire et aux États-Unis (il est diplômé de l’École supérieure de commerce d’Abidjan et de Harvard), avait déjà eu une brève expérience dans le monde bancaire. Avant de rejoindre l’IFC, où il a travaillé durant dix-huit ans, l’expert-comptable avait œuvré à la Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il a désormais devant lui une poignée d’années pour faire d’Ecobank, qui pèse aujourd’hui 20 milliards de dollars de total de bilan et emploie 18 700 personnes dans 34 pays du continent, un vrai leader de son secteur, solide, rentable… et bien gouverné. l S.B. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
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Paul Fokam Financier XXL Afriland First Bank, c’est lui. Saar Assurances, c’est lui aussi. Et également CenaInvest, la Société africaine de participation, Africa Leasing Company… En un quart de siècle, le Camerounais a développé un empire tentaculaire.
des groupes solidement implantés. La Caisse commune d’épargne et d’investissement, fruit d’une association avec quelques compatriotes, est portée sur les fonts baptismaux en 1987 et deviendra Afriland First Bank en 2002 afin d’affirmer sa vocation panafricaine. REDOUTABLE. Poisson-pilote au ser-
OMER MBADI,
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à Yaoundé
ertaines étiquettes sont difficiles à détacher. Celle d’« empire financier », pour désigner le réseau d’entreprises où il possède des intérêts, révulse l’entourage de Paul Kammogne Fokam. L’homme d’affaires camerounais tente au contraire de minimiser son poids, surtout depuis que la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) s’est attaquée à son mode de management, à la gouvernance de sa filiale bancaire camerounaise etauxnombreusesetparfoismystérieuses participations croisées au sein du groupe. Paul Fokam en a profité pour prendre un peu de recul par rapport à son pays natal, se concentrant désormais sur les développements en Afrique. En 2008, il a créé en Suisse le holding Afriland First Group, qui regroupe ses neuf filiales bancaires. Mais une autre étiquette colle à Paul Fokam : celle d’« opacité ». Un terme souvent employé par la presse camerounaise. Ses partenaires les plus proches préfèrent, eux, parler de manque de transparence… Accusé par une frange de la presse de constituer un trésor de guerre pour l’après-Paul Biya, le magnat, qui aime se définir d’abord comme africain, se fait discret sur le poids réel d’un groupe financier qu’il a patiemment bâti depuis un quart de siècle. Seul son poids dans le domaine bancaire, où il est le numéro deux en zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) derrière le gabonais BGFI Bank, donne une indication de sa force. TÉLÉ, ÉDITION… Car,à65ans,lebanquier
camerounais n’est pas présent que dans les métiers de la finance – banque, assurance, capital-risque, crédit-bail, microfinance. Il détient aussi des parts dans la chaîne de télévision panafricaine Vox Africa, la société de produits hygiéniques Sitracel, la maison d’édition Afredit, le promoteur immobilier Sapi ou encore l’agence de voyages Jully, dont le nom JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
vice de son ambition, la banque est en première ligne pour soutenir les projets 25 ANS D’INITIATIVES du fondateur par des prises de participation. « Son expérience professionnelle 1987 lui a permis de comprendre le pouvoir Création de la Caisse commune redoutable que détient un banquier qui d’épargne et d’investissement veut faire bouger les choses », analyse 1990 un ancien collaborateur. En 1990, presDiversification dans les assurances sentant la vague de privatisations des avec Saar Assurances années à venir, il décide de se lancer dans le capital-risque en créant la Société 1992 Début du réseau africaine de participation (Sapa). Cette de microfinance MC² dernière participera à l’avènement, la même année, de la Société africaine 1998 d’assurances et de réassurances (Saar Naissance de la société Assurances). de capital-risque CenaInvest Une étape décisive dans le parcours 2002 qu’il s’est choisi. « Il a compris que la Diversification dans le crédit-bail seule façon de parvenir à ses fins était avec Africa Leasing Company de disposer d’un capital conséquent, observe un collaborateur de la première 2008 heure. C’est pour cela qu’il s’est placé Regroupement des actifs très tôt sur les deux principaux créneaux bancaires au sein du holding suisse Afriland First Group de mobilisation de l’épargne que sont la banque et l’assurance. » Présente depuis 2001 au Tchad à travers la Safar, Saar est inspiré du prénom de son épouse, Assurances s’est également frayé en Julienne. Obsédé par le désir de restaurer 2002 une place dans le compartiment la dignité des Africains, souci qui transpade l’assurance-vie au Cameroun. raît dans ses écrits, Paul Fokam s’attelle La conquête de l’épargne en milieu à montrer par sa réussite que les fils du rural le conduit dans le microcrédit en continent peuvent surmonter les écueils 1992. Ce titulaire d’un troisième cycle et rivaliser avec les meilleurs. en gestion en profite pour mettre le fruit La crise économique qui a frappé le de ses recherches en pratique, grâce au Cameroun au milieu des années 1980 lui modèle MC2, formule qu’il se plaît à rapprocher de celle d’AlL’étiquette d’« opacité » lui colle à la bert Einstein. Fin 2011, ce réseau de microfinance peau? Ses proches préfèrent parler affirmait avoir distribué de manque de transparence… 89 milliards de F CFA (135,7 millions d’euros) en a offert l’occasion. Le système bancaire de crédits. Dans le même ordre d’idée est alors en déconfiture. Constatant la dissuivront la Mutuelle financière des ponibilité de la licence octroyée dans les femmes africaines (Muffa) et la Micro années 1970 à la Banque unie de crédit, Trust Fund (Mitfund), consacrée aux en faillite, l’ancien cadre de Cameroon petites entreprises. Bank et de la Banque internationale En quête de nouveaux relais de croispour l’Afrique occidentale (BIAO) dépose sance, Paul Fokam s’établit dans le capiun dossier qui sera accepté malgré le tal-investissement en 1998 avec Central scepticisme des siens et les tentatives de Africa Investment (CenaInvest) puis, déstabilisation orchestrées, selon lui, par quatre ans plus tard, dans le crédit-bail à SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques travers Africa Leasing Company (ALC). « C’est un capitaliste pitaliste pur, sans cesse à la recherche d’opportunités opportunités susceptibles de lui donner le meilleur retour sur investissementt », remarque l’ex-collaborateur pour expliquer cette propension à la diversification. ion. Le cas d’ALC illustre la manière dont les entités existantes sont mises à contribution tribution pour le démarrage des nouvelles uvelles : à son tour de table figurent Afriland iland First Bank, CenaInvest et Sapa, trois filiales liales de l’empire Fokam… PRUDENCE. Aujourd’hui, celui qui
Posséder seul les actions d’une entreprise ne garantit rien, si ce n’est l’échec.
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est aussi consul honoraire de Malte au Cameroun met le cap sur l’Afrique. Afriland First Group, dont la principale filiale est désormais ormais en Guinée équatoriale, s’installe talle un peu partout, de la Zambie à la Guinée. Et Saar Assurances rayonne du Sénégal négal au Tchad. Des développements solidement financés : le holding bancaire aire disposerait ainsi, selon Paul Fokam, de 300 millions d’euros de capital. « Beaucoup up d’entrepreneurs [africains] considèrent l’entreprise comme quelque chose à laquelle ils doivent êtree attachés à vie et pensent que posséder seuls des actions dans une entreprise eprise leur garantit ntit quelque chose. e. Cela ne leur ur garantit rien en du tout, si ce n’est l’échec », faisait-il récemcemment observer. ver. Paul Fokam m a ainsi bénéficié, néficié, au cours de son ascension, du concours d’instiinstitutions de financement comme le FMO, l’agence ence financière de développeeloppement néerlandaise, andaise, et le DEG, son homologue allemande. Un choix loin d’être anodin, din, selon un analyste financier ancier : « Avec des partenaires es publics, il ne court pas le risque sque d’une prise de contrôle, chose qui pourrait advenir avec des privés d’une certaine envergure. vergure. » On n’est jamais trop prudent… l
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Raymond Farhat « L’avenir de l’assurance, ce sont les particuliers » Santé, automobile, habitation… Pour le directeur général du marocain Saham Finances, présent au sud du Sahara à travers sa filiale Colina, c’est là que se trouvent les réserves de croissance. Propos recueillis par
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SÉBASTIEN DUMOULIN
n une acquisition majeure – celle de l’assureur panafricain Colina, fin 2010 –, Saham s’est hissé aux premiers rangs des acteurs africains de l’assurance. Deux ans et demi après cette opération bâtie sur un partenariat équilibré, le groupe marocain continue sa politique de croissance : au Liban, en Angola et, plus récemment, au Kenya. En attendant de probables nouvelles implantations, Raymond Farhat, ancien patron de Colina devenu directeur général de Saham Finances, décrypte pour Jeune Afrique les perspectives d’un marché de l’assurance désormais en pleine ébullition et qui commence à attirer de grands acteurs internationaux tels que le britannique Old Mutual. Spécialiste du secteur depuis plus de deux décennies, Raymond Farhat a pour objectif de bâtir plus qu’un groupe marocain présent en Afrique : un véritable numéro un panafricain de l’assurance… JEUNE AFRIQUE : Comment se développent vos activités en Afrique ? RAYMOND FARHAT : Le marché afri-
cain de l’assurance se porte très bien, et nos activités enregistrent une croissance de plus de 10 % par an, tirée par les pays d’Afrique subsaharienne. Sans compter qu’il nous reste encore de nouveaux territoires à investir. Le marché subsaharien est très peu développé. Quelles sont les zones qui le feront décoller et à quelle échéance?
Le décollage est en cours. Les taux de pénétration, c’est vrai, sont encore très bas, mais nous enregistrons une croissance extrêmement forte dans les pays présentant les potentiels les plus élevés : le Kenya, le Nigeria, l’Angola, le Ghana ou la Côte d’Ivoire. Actuellement, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
les taux de pénétration de l’assurance au Nigeria ou en Angola ne dépassent pas 1 %, mais ce chiffre va doubler dans les cinq ans à venir. Il est impossible de lire le futur dans les cartes, mais je suis convaincu que ces pays seront les locomotives de l’assurance dans la région. Le Kenya est sensiblement différent, avec un taux de pénétration déjà élevé, mais il a tout de même un important potentiel de croissance. Dans pas plus de trois ans, je suis convaincu que le marché de l’assurance au sud du Sahara sera très différent d’aujourd’hui. Saham semble miser sur l’assurance santé…
Profil • Franco-libanais, 57 ans
Effectivement, c’est notre • Diplômé en sciences économiques priorité, car c’est actuelle• Auditeur chez Ernst & Young ment l’assurance qui a le puis auditeur interne chez Libano-Suisse plus fort potentiel de déveInsurance Company (années 1980) loppement. Avec l’émer• Nommé par Michel Pharaon gence de classes moyennes à la tête de Colina en 1990 urbanisées, la demande de • Directeur général de Saham Finances ces produits est très forte. depuis 2011 Apporter une réponse à ce besoin est essentiel. Plus généralement, les produits Le modèle est le même, mais le marappelés à se développer sont ceux liés ché marocain est plus mature. Nous aux risques des particuliers. L’assurance pouvons segmenter davantage et dévesanté, bien sûr, mais aussi automolopper largement les assurances aux bile, multirisque habitation ou décès. particuliers. En Afrique subsaharienne, C’est là que l’Afrique a beaucoup de les marchés sont plus petits, et nous retard et, par conséquent, que sont sommes obligés d’être généralistes, de les réserves de croissance. Les grosses couvrir à la fois particuliers et entresociétés et les filiales de multinationales prises. Mais l’objectif est similaire. Nous sont déjà assurées. L’avenir, ce sont les allons y prendre des parts de marché particuliers. sur le segment des particuliers au fur et à mesure que celui-ci se développera. CNIA Saada, la filiale marocaine du groupe, est particulièrement en pointe dans les assurances automobile et santé. Est-ce également le cas de Colina ?
Allez-vous vous lancer dans la microassurance ?
Bien sûr. Dans une cer taine mesure, quand on est en Afrique, on SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
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fait forcément de la microassurance. C’est un marché compliqué, car il faut s’adresser à une population pour qui l’assurance est un luxe, des personnes qui ont des besoins bien plus urgents, même si elles sont demandeuses de certains produits assurantiels. La difficulté actuelle est que les coûts d’acquisition de cette clientèle sont élevés, car les primes sont basses, donc il est difficile de concevoir des produits compétitifs pour le moment. Mais cela va changer très vite grâce aux nouveaux moyens de distribution et à la technologie. Avec la téléphonie mobile ou via les sociétés de microfinance, il est plus facile et moins cher de diffuser ces produits. Nous ne les distribuons plus, nous les lançons en partenariat. Aujourd’hui, nous avons commencé à le faire au Burkina Faso et au Bénin avec des sociétés de microfinance. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, mais c’est très prometteur. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Au Maroc, vous vous êtes développés sans vous adosser à une banque. Ce modèle peut-il être reproduit au sud du Sahara ?
Sans être affiliés à une banque, nous sommes la première compagnie d’assurance IARD [incendies, accidents et risques divers] au Maroc. Sans être affiliés à une banque, nous sommes déjà
pouvons pas leur laisser prendre le gros du bénéfice tandis que nous prenons l’ensemble du risque. Sans compter qu’il existe un danger sérieux pour nous : les banques se posent ouvertement la question de monter leurs propres structures d’assurance. Pour nous prémunir contre ce risque et éviter qu’au bout de trois ans un éventuel partenaire bancaire
Quand on est en Afrique, on fait forcément de la microassurance. l’un des premiers groupes en Afrique. Donc c’est possible. Cela dit, si nous pouvons un jour développer des relations gagnant-gagnant avec une banque dans le cadre d’un partenariat équilibré, nous ne dirons pas non. Le problème, aujourd’hui, est que les banques disposent de réseaux de distribution qu’elles font payer très cher. Nous ne
ne décide de monter sa propre filiale, il faudrait nouer des liens capitalistiques forts. Comment la prise de contrôle de Colina par Saham a-t-elle été gérée en termes de management ?
Cela s’est fait en douceur. C’était la volonté du groupe Saham et de l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Banques
26
assurances l’Est. Est-ce un nouvel axe de développement ?
u CNIA Saada, la filiale marocaine du groupe.
Oui, très clairement. Historiquement, nous sommes forts au Maroc et en Afrique de l’Ouest. Le Kenya était le pays est-africain où s’implanter en priorité. Aujourd’hui, les trois zones que sont l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est sont également importantes. Certains pays sont plus compliqués réglementairement ou posent des problèmes de sécurité, mais nulle part ces contraintes ne sont suffisamment fortes pour que nous n’y allions pas. Nous allons donc continuer notre politique de rachats et notre développement sur l’ensemble du continent. Quid du Nigeria ?
Il faut que nous nous y implantions. La Société financière internationale [IFC, filiale de la Banque mondiale] et le capital-investisseur Abraaj Group vous ont apporté 250 millions de dollars en 2012, dont 105 millions ont été utilisés dans la prise de contrôle de LIA Insurance, au Liban. Avez-vous encore les moyens de poursuivre une politique d’acquisition ambitieuse au sud du Sahara ?
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
Nous n’avons pas des moyens infinis, mais nos actionnaires en mettent suffisamment à notre disposition. Jusqu’à présent, ils nous ont toujours soutenus. Pourquoi avoir créé un holding à Maurice ?
l l l son président [Hafid Elalamy]. L’objectif était de marier les cultures, pas d’imposer l’une à l’autre. Le fait de m’avoir placé, moi, l’ancien directeur général de Colina, à la tête des activités assurantielles est symptomatique. Cela montre bien qu’il n’y avait aucune volonté hégémonique. De plus, comme les deux groupes ne travaillaient pas sur les mêmes aires géographiques, il n’y a pas eu de problème de doublons. Pour homogénéiser la culture commune, même si chacun garde son histoire, il y a eu des mélanges : des Marocains sont venus au sud du Sahara et inversement, pour partager les meilleures pratiques. Nous avons pu profiter du savoir-faire marocain dans l’assistance automobile, par exemple pour mettre en place ce
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Le pôle assurance de Saham, c’est… • Une présence dans 19 pays • Un CA de 882 M$ en 2012 (dont 49 % au Maroc et 19 % en Angola) • Un résultat net de 61,9 M$
service en Côte d’Ivoire avec un réel avantage concurrentiel. Et réciproquement, la longue expérience des agents dans le tiers-payant en Côte d’Ivoire profite à la filiale marocaine, qui le met en place actuellement. Début 2013, à travers le rachat par Colina du kényan Mercantile Insurance, vous avez mis le pied en Afrique de
Nous voulons nous développer sur la côte orientale, avec le Kenya et Madagascar comme premiers pays d’implantation. Il nous fallait une plateforme régionale, car il aurait été difficile de tout gérer depuis Casablanca. Maurice présente le double avantage d’être un hub financier et un pays bilingue, ce qui en fait une base idéale pour notre développement dans la zone. Allez-vous vous implanter à Casablanca Finance City ?
Nous y sommes déjà. Simplement, notre politique n’est pas de tout concentrer sur Casablanca. Nous sommes un groupe panafricain, pas un groupe marocain en Afrique. Notre organisation reflète cela. Elle est décentralisée, avec des organisations régionales fortes et trois sous-holdings, au Maroc, à Maurice et en Côte d’Ivoire. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques
assurances
Débat Les banques africaines Total de bilan, revenus et implantations… Les établissements n’en finissent plus de croître et les risques d’augmenter. Pour J.A., deux experts pointent les progrès et les fragilités du secteur. FRÉDÉRIC MAURY
D
ans l’histoire récente des banques africaines, il y a deux versions, telles les deux faces d’une médaille. La première : l’explosion de l’activité, de la taille, des revenus. Et la deuxième, plus délicate à raconter : celle des risques. Car ne l’oublions pas, leur maîtrise est la clé du succès… à long terme. En 2008-2009, l’effondrement des banques nigérianes nous l’a rappelé : la hausse soutenue du total de bilan et du produit net bancaire ne fait pas tout. « La plupart des systèmes bancaires du continent sont aujourd’hui stables, bien capitalisés et extrêmement liquides – au point même de nuire à leur capacité d’intermédiation. Cependant, le secteur financier connaît encore des problèmes d’échelle et de volatilité », soulignait, mi-2013, Thorsten Beck, professeur d’économie et président de l’European Banking Center, dans la revue Secteur privé & Développement, publiée par Proparco, filiale de l’Agence française de développement.
SEUIL. Le premier des
problèmes est connu : l’étroitesse de certains marchés et son corollaire, le petit nombre de clients solvables, tant du côté l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
VINCENT FOURNIER/J.A.
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Paul Derreumaux Président d’honneur du groupe Bank of Africa, consultant, économiste
« Les francophones sont en retard » Grand connaisseur du secteur – notamment en Afrique de l’Ouest –, le banquier français note que les institutions anglophones doivent respecter des normes beaucoup plus exigeantes. JEUNE AFRIQUE: Les banques africaines sont-elles plus solides qu’avant ? PAUL DERREUMAUX : La solidité des
banques est fonction de nombreuses données. Trois d’entre elles me paraissent essentielles. L’environnement économique d’abord : celui-ci s’est fortement amélioré depuis une dizaine d’années, avec une croissance soutenue, de nombreuses transformations structurelles, un accroissement de la bancarisation, l’augmentation du nombre de grandes entreprises. L’encadrement réglementaire ensuite: il a continué à se durcir, suivant en cela les tendances internationales, imposant aux banques des contraintes de fonctionnement plus rigoureuses. C’est vrai notamment pour le capital minimum : dans l’UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine]
par exemple, il a été multiplié par cinq tout en restant encore nettement inférieur à celui requis dans d’autres pays comme le Ghana. La qualité de la gestion des banques enfin : celle-ci s’est beaucoup professionnalisée sur les vingt dernièresannéesetbeaucoupdebanques africaines sont désormais capables de proposer à leur clientèle une palette de produits plus variée et d’affronter des risques opérationnels grandissants. Les anglophones sont-ils en avance ?
Dans le durcissement réglementaire, notamment à travers la surveillance permanente des autorités de régulation, qui a contribué à renforcer les banques, il me semble en effet que l’Afrique anglophone est en avance. Les banques d’Afrique de l’Est en particulier doivent respecter SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
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assurances
des lois bancaires très exigeantes en matière de ratios prudentiels, de déclassement de crédits et de provisionnement. Ces règles font l’objet d’un suivi très rapproché de la part des commissions bancaires. Les conseils d’administration sont davantage impliqués par les Banques centrales pour le contrôle du management et des principaux aspects du fonctionnement de leurs institutions. La mise en place des contraintes de Bâle II progresse plus vite, même si l’intérêt de certains aspects de ce changement peut être discuté, et la culture du risque est davantage imposée à tous. Les banques kényanes sont l’exemple le plus achevé de cette avance. Reste une évolution positive : la professionnalisation des banquiers.
On ne peut que se féliciter de cette professionnalisation du management. Mais la forte expansion des banques ces dernières années peut conduireàdenouveauxrisques.Dans la plupart des pays subsahariens, à l’exception peut-être de l’Afrique du Sud et du Nigeria, un petit nombre de clients représentent plus de la moitié des crédits et des dépôts. La volonté de participation au financement de grands projets renforce cette concentration des risques. Enfin, la recherche de conquête de clientèles nouvelles comme celles des particuliers et, surtout, des PME peut générer également une dégradation de la solidité en raison de l’apprentissage nécessaire des meilleures approches requisespourlagestiondecespublics spécifiques. Malgré tout, une crise bancaire analogue à celle des années 1980 ne paraît plus d’actualité et un risque systémique est actuellement exclu. Mais la bonne santé et la solidité des institutions bancaires sont des combats permanents. Dans cette bataille, il est d’ailleurs probable que le mouvement de concentration des banques va se poursuivre et que de petites institutions disparaîtront Propos recueillis par F.M. encore. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
VINCENT FOURNIER/J.A.
sont-elles solides?
Yoann Lhonneur Directeur associé du cabinet Devlhon Consulting
« L’expansion régionale crée de nouveaux risques » Pour cet expert en banque et services financiers, la diversification géographique doit s’accompagner d’une rigoureuse mise à niveau de l’ensemble des dispositifs locaux de contrôle. JEUNE AFRIQUE : Bâle II en Afrique, c’est une utopie ? YOANN LHONNEUR : Au Maroc, la
plupart des banques sont conformes à ces normes. Mais en Afrique subsaharienne, les dispositifs de gestion des risques sont peu robustes, et on reste loin des standards internationaux. Quel est le risque le plus important ?
Globalement, les banques de cette zone sont très dépendantes de l’intermédiation financière pure, les revenus liés aux intérêts représentant entre 60 % et 70 % des revenus totaux, ce qui reste élevé. Surtout, cette réalité, liée à des structures de distribution et à des approches commerciales souvent un peu archaïques, évolue assez peu. Les banques travaillent essentiellement
avec les entreprises et un petit nombre de particuliers. La concentration sectorielle est par ailleurs importante : 20 % à 25 % de l’activité des banques nigérianes sont liés aux hydrocarbures. Enfin, j’ai constaté qu’en Afrique la part des clients de moins de trois ans d’ancienneté est de 15 % à 30 %. Chez certaines banques très dynamiques, comme Equity Bank, le niveau atteint 44 %. Idem pour ces « jeunes » réseaux d’agences dont les croissances restent parmi les plus fortes des zones émergentes, selon le benchmark annuel EBB que Devlhon mène depuis 2006. Cela demande des dispositifs de gestion des risques et de contrôle encore plus forts. La diversification géographique permet-elle de limiter les risques ? l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
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l l l des entreprises que de celui des particuliers. Second souci : la faible capitalisation des banques africaines. Sur ce point, comme le rappelle Paul Derreumaux (lire pp. 28-29), les choses ont en grande partie évolué, avec la hausse importante du capital minimum requis dans nombre de pays du continent ces dernières années. Le Ghana vient ainsi de monter à nouveau le seuil à 120 millions de cedis (environ 40 millions d’euros). Mais attention, le relèvement systématique n’est pas non plus la solution à tout. C’est l’excès de capital qui a ainsi poussé les banques nigérianes à prendre davantage de risques il y a quelques années…
Oui et non. La moitié des groupes clés que nous suivons ont étendu très sensiblement leurs implantations. Il y a clairement un enjeu de taille critique, et la part des groupes qui sont sortis de leurs frontières a fortement augmenté ces dernières années. Toutefois, l’expansion régionale crée de nouveaux types de risques. C’est un processus lent, mais avec des risques immédiats : opérationnels, de crédit et politiques. Une fois que vous vous êtes développé dans de nouveaux pays, il faut avoir la capacité de mettre à niveau l’ensemble des dispositifs locaux, en cohérence avec la maison mère.
lll
Les banques sont-elles bien équipées en matière de contrôle ?
De manière générale, l’équipement est souvent très embryonnaire. Disons que, en matière de risque de crédit et de liquidité, les choses avancent. Mais les risques de conformité, les procédures d’antiblanchiment par exemple, ne sont pas forcément très bien suivis. Vous insistez sur l’importance du « cadre externe ». De quoi s’agit-il ?
Des autorités de contrôle prudentiel, des actionnaires. Il y a une incertitude importante concernant les régulateurs: ont-ils la capacité d’accompagner aussi vite les évolutions du secteur et de faire appliquer des normes internationales ? Disons qu’il existe, chez les régulateurs également, une courbe d’apprentissage. l Propos recueillis par F.M.
STABILITÉ. Dernier point
à surveiller, et pas des moindres : la concurrence. Grandissante ces dernières années, elle pousse aussi, comme le rappelle Yoann Lhonneur (lire pp. 29-30), à aller chercher de nouvelles clientèles jusqu’ici non bancarisées. On peut estimer que, lorsque cela est fait avec l’appui de l’État – comme dans le cas de la bancarisation des fonctionnaires en RD Congo –, l’évolution est positive pour la stabilité des banques, car cela leur procure de nouveaux dépôts. Mais lorsqu’il s’agit de prêter davantage à des populations moins solvables, le risque croît. Surtout lorsque les équipements et les connaissances internes ne suivent pas l’évolution. Rassurons-nous toutefois : l’Afrique n’a plus connu de grandes faillites bancaires depuis un long moment déjà, et la rentabilité importante ainsi que la situation assez courante de surliquidité sont autant d’éléments positifs pour la solidité des institutions financières. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Watsa Bunia Beni
Kisangani
Butembo Goma Bukavu Kindu
Kinshasa
13 agences + 7 guichets
Moanda
CORPORATE BANKING I PRIVATE BANKING I RETAIL BANKING
Matadi Boma
Kolwezi Kakanda
Fungurume Likasi Lubumbashi
4 agences + 2 guichets
Kasumbalesa
TOTAL DU BILAN
DÉPÔTS
2012
2009 2008
CRÉDITS À DÉCAISSEMENTS
669 079
2011 2010
Sakania
305 359 226 317
235 924 163 069
8 168 6 944
156 740
407 822 300 688
RÉSULTAT NET
229 734
495 659
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Banques
assurances À Dakar, une des 88 agences de la banque.
SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.
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Sénégal CBAO, dopée aux dirhams Après son rachat par le marocain Attijariwafa Bank en 2008, la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale a consolidé sa place de leader. Elle est désormais la tête de pont du groupe dans la sous-région. BINTOU BATHILY, à Dakar
I
l y a quinze ans, Abdoul Mbaye, alors directeur général de la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO) – devenu entre-temps Premier ministre de Macky Sall, jusqu’en septembre 2013 –, affirmait vouloir faire de celle-ci le champion national bancaire au Sénégal. Une décennie plus tard, le rêve est devenu réalité : depuis cinq ans, la filiale sénégalaise du marocain Attijariwafa Bank a assis sa position de numéro un sur le marché local – se hissant même au deuxième rang (hors groupes) au niveau de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En 2012, la banque a assuré la pole position en termes de résultat net, de produit net bancaire, de ressources collectées et de total de bilan ! Avec des hausses spectaculaires : + 117,7 % pour le résultat net (9,125 milliards de F CFA, soit JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
13,9 millions d’euros). À elle seule, CBAO réalise 21 % des bénéfices du secteur bancaire sénégalais, qui compte pourtant une bonne vingtaine d’établissements. Des performances réalisées de surcroît dans un contexte économique national difficile et incertain, marqué, selon Abdelkrim Raghni, administrateur directeur général de CBAO depuis 2008, « par une quasi-absence de perspectives due à l’année électorale et par une très forte concurrence sur un marché bancaire
coûts du risque… Autant d’ingrédients qui semblent être, pour l’exercice 2012, les recettes de cette performance. « La banque a bouclé la phase de restructuration post-fusion, analyse le patron marocain. 2012 a été la première année d’une nouvelledynamiquededéveloppement.» ESCARCELLE. Née via son ancêtre, la
Banque du Sénégal,en1853 à Saint-Louis, l’institution s’est constituée sous sa forme actuelleparuneséried’acquisitions:après son rachat par Attijariwafa Bank auprès de la famille L’institution s’est constituée Mimran, en 2008, c’est le sous sa forme actuelle au terme Crédit du Sénégal qui est tombé dans l’escarcelle du d’une série d’acquisitions. groupe marocain. Deux sénégalais qui évolue très rapidement opérations qui ont permis à CBAO, dont avec l’arrivée de nouvelles banques ». la progression avait déjà été spectaculaire sous l’ère Mimran, de passer du deuxième Progression des marges sur les crédits au premier rang des réseaux bancaires octroyés (+ 15 %), maîtrise des charges au Sénégal. Depuis, la banque aux l l l générales d’exploitation, réduction des SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Ensemble, posons les bases d’une finance durable sur le continent africain Au cœur d’un continent porteur d’opportunités, le Groupe BMCE Bank poursuit son essor, s’appuyant sur l’extension continue du groupe BANK OF AFRICA, contribuant avec confiance au développement des affaires et du progrès social. Avec ses 11.000 collaborateurs mobilisés dans 19 pays africains, son assise financière, son positionnement de banque universelle soutenu par les synergies d’un groupe multi métiers aux ambitions internationales, et ses valeurs de tolérance et de partage, BMCE Bank et BANK OF AFRICA ouvrent la voie d’une finance durable sur le continent africain.
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Offensive marocaine 2006 Attijariwafa Bank crée au Sénégal sa première filiale au sud du Sahara, s’empare de la Banque sénégalo-tunisienne (BST) et fusionne les deux pour donner naissance à Attijari Bank Sénégal. 2008 Le groupe marocain acquiert auprès du groupe Mimran 79,15 % du capital de la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO), laquelle absorbe Attijari Bank Sénégal. 2009 CBAO finalise le rachat de Crédit du Sénégal auprès du français Crédit agricole.
800 700 600 500 400
12
Total de bilan
10
(échelle de gauche, en milliards de FCFA)
8
Résultat net (échelle de droite, en milliards de FCFA)
6 4
300
2
200
Source : Jeune Afrique
0
100 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012
UNE FORMATION MAISON LA COMPAGNIE BANCAIRE de l’Afrique occidentale (CBAO) a inauguré le 26 mai 2013 sa propre académie à Dakar. Objectif ? Assurer la formation aux divers métiers de la banque de jeunes frais émoulus des lycées et collèges. Pendant treize mois, ils seront initiés aux métiers de comptable, caissier, agent de guichet, agent de crédit… JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Quant aux collaborateurs déjà en place, ils subiront des modules de perfectionnement ou seront formés aux métiers de chef d’agence et de manageur. L’académie pourvoira également aux besoins des filiales sousrégionales. « Nous voulons accompagner l’évolution de tous les métiers de banque, développer des
1100 collaborateurs n’a certes guère progressé: son total de bilan est à peu près au même niveau qu’en 2008, tandis que ses profits, malgré le bond enregistré en 2012, restent inférieurs à ceux de 2009. Mais, avec une stratégie commerciale agressive, CBAO a posé les bases de sa croissance future. Son maillage reste impressionnant, avec un réseau de 88 agences, quand sa principale rivale, Société générale de banques au Sénégal (SGBS,filialedufrançaisSociétégénérale), en compte une cinquantaine. La dernière vient d’être ouverte dans la zone minière de Sabodala, dans l’est du pays. CBAO compteaussi69bureauxdévolusautransfert d’argent international et un nouveau produit, Cash Express, spécialisé dans le transfert local. Résultat: la banque revendique un portefeuille de 216 500 clients, soit plus du double de SGBS. lll
DIX ANNÉES DE CROISSANCE, CINQ DE CONSOLIDATION
PROXIMITÉ. Face aux critiques venant
compétences professionnelles et collectives, mais aussi anticiper les besoins d’encadrement », explique Abdelkrim Raghni, administrateur directeur général de CBAO. L’académie, qui s’appuie sur plus d’une trentaine de formateurs internes et quatre cabinets externes, propose sept modules et 26 cycles de B.B. formation. l
autant de certains usagers que de praticiens du milieu bancaire, la direction annonce son intention de soigner sa politique de proximité, d’écoute de la clientèle, d’amélioration du service… Elle vient d’ailleurs d’adopter un nouveau code de déontologie allant dans ce sens. Autre priorité : la conquête des clients du secteur informel, sur laquelle la banque restait jusqu’à présent assez timide. Il faut dire qu’en 2013 SGBS a frappé fort en lançant Manko, son offre à destination des populations non bancarisées. Réplique – modeste – de CBAO: Kalpé (« calepin »), une nouvelle carte de paiement destinée aux entrepreneurs de l’informel. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques De l’avis de certains spécialistes, la complémentarité sectorielle des interventions de CBAO joue résolument en sa faveur: leader sur le segment des particuliers, son cœur de métier, la banque est également solide dans celui des grandes entreprises. Parmi ses faits d’armes, sa participation au montage financier d’Eiffage Sénégal, à hauteur de 5 milliards de F CFA, pour le projet de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio. Sur ce créneau, elle a toutefois encore à faire pour rattraper SGBS, dont les financements à l’économie restent supérieurs. Aussi l’accompagnement des opérateurs économiques locaux et des PME figure, à en croire la direction de la banque, au cœur de sa nouvelle stratégie commerciale. CBAO a un autre avantage : son rôle clé dans le dispositif stratégique d’Attijariwafa Bank. Le groupe marocain l’a choisie comme tête de pont dans l’UEMOA, profitant du dispositif de visa unique. En février 2011, CBAO a ainsi ouvert une succursale à Ouagadougou, au Burkina. Au Niger, l’ouverture était annoncée pour
assurances
en Afrique francophone. Attijariwafa Bank a également choisi Dakar pour baser ses activités de banque d’affaires (Attijari Finances Corp) et de gestion d’actifs (Attijari Asset Management) pour le sud du Sahara. Elle y a aussi inauguré, en mai 2013, sa propre formationdestinéeàsatisfaire Une succursale a été ouverte au les besoins des différentes Burkina Faso en 2011. Le Niger et filiales (lire encadré). Dernier volet : l’imle Bénin devraient bientôt suivre. portante clientèle de la maison mère marocaine de se renforcer communauté sénégalaise en France. en Afrique centrale puis de se développer Historiquement présente dans le pays à danslapartieanglophonedevraitservirles travers la Compagnie de banques internaactivités de CBAO, surtout à destination tionales de Paris (CBIP), CBAO peut aussi des entreprises. compter, à terme, sur le réseau européen de sa maison mère. Attijariwafa Bank DIASPORA. Ces dernières années, son Europe compte en effet une soixantaine statut de filiale du premier groupe band’agences, de l’Espagne à l’Allemagne. caire du Maghreb – et sixième du contiAprès avoir dragué la clientèle des nent – lui a d’ailleursdéjà permis de capter Marocains résidant à l’étranger, elle s’est une clientèle corporate constituée surtout mise en chasse de la diaspora tunisienne. d’entreprises marocaines présentes au La clientèle africaine d’Europe, et en Sénégal, pays dont le royaume chérifien premier lieu sénégalaise, devrait suivre est le premier partenaire commercial à court ou moyen terme. l octobre 2013, tandis que le dossier pour l’implantation au Bénin est actuellement à l’étude à la Banque centrale des États de l’Afriquedel’Ouest(BCEAO).«Nousallons couvrir toute la zone », assure Abdelkrim Raghni. Plus largement, l’ambition de la
PUB 1/2 PAGE Format total (avec débords de coupes) L = 200 x H = 140 Surface utile (déllimitée en noir) L = 185 x H = 130
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Nigeria Home sweet home Trois ans après la crise qui a frappé le secteur, les banques de Lagos ne semblent pas tout à fait prêtes à tenter de nouvelles aventures hors de leur pays. Il y a tant à faire à domicile ! NICOLAS TEISSERENC
J
uillet 2013: Guaranty Trust Bank (GTBank) annonce l’acquisition, pour 100 millions de dollars (environ 75 millions d’euros), de 70%dukényanFinaBank,égalementprésent au Rwanda et en Ouganda. Déjà actif en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Ghana, au Liberia et en Sierra Leone, le groupe bancaire nigérian ajoute d’un seul coup trois pays à son portefeuille. L’opération surprend les observateurs. Annonceraitelle la reprise de la marche africaine des banques nigérianes ? Véritablement entamé en 2008, le mouvement avait été brutalement interrompu par la crise du secteur à partir de 2009. Et, depuis, rares sont les établissements à s’être aventurés hors des frontières nigérianes, la Banque centrale interdisant d’utiliser des fonds nigérians pour financer une expansion hors du marché domestique.
165 millions d’habitants, sans compter que nombre de Nigérians en possèdent plusieurs ». Banque mobile, plateformes de paiement électronique, offre de finance islamique… La conquête commerciale est lancée. Selon un analyste – qui souhaite Face aux prédateurs sud-africains, conserver l’anonymat – les établissements locaux doivent de Financial Derivatives, une société de services protéger leur pré carré. financiers basée à Lagos, financer leur expansion locale, plusieurs « cela permettra de recruter plus de clients dans le nord du pays, peuplé de d’entre elles ont déjà eu ou vont avoir quelque 80 millions de musulmans et recours aux marchés financiers internabeaucoup moins bancarisé que le sud ». tionaux. Selon des données compilées La concurrence s’annonce d’autant par la banque d’investissement Afrinvest, plus acharnée que la consolidation GTBank, Access Bank et Fidelity Bank ont du secteur n’est pas achevée et que ainsi levé respectivement 500 millions, de nouveaux acteurs étrangers pour350 millions et 300 millions de dollars raient s’implanter. L’Asset Management en 2011-2012. First Bank of Nigeria et Le quartier des affaires de Lagos.
DÉSENGAGEMENT. Malgré leur bonne
santé financière retrouvée (d’après une étude publiée par Agusto & Co, une agence de notation basée à Lagos, les profits du secteur ont augmenté de 75 % en 2012), les banques nigérianes semblent encore peu enclines à tenter l’aventure. United Bank for Africa (UBA), la plus panafricaine d’entre elles, entend désormais digérer sa forte expansion, stoppée en 2009 et qui se traduit aujourd’hui par une présence dans dix-huit pays du continent (hors Nigeria). Access Bank, deuxième institution la plus internationalisée, a suscité des doutes sur la capacité des prêteurs nigérians à réussir une implantation au sud du Sahara. À l’automne 2012, elle annonçait d’ailleurs son désengagement, total ou partiel, de six de ses huit filiales (lire ci-contre). De fait, les banques nigérianes ont fort à faire sur leur marché domestique. Comme l’explique Amina Mohammed, analyste chez Vetiva Capital Management, « alors que le Nigeria aura le plus fort PIB du continent au plus tard en 2020, le potentiel sur place est encore sous-exploité : on ne dénombre que 22 millions de comptes bancaires pour JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Corporation of Nigeria (Amcon), une entité mise en place par la Banque centrale en 2010 pour absorber les actifs non productifs des banques nigérianes après la crise de 2009, a mis en vente trois établissements restructurés et rebaptisés Keystone Bank, Enterprise Bank et Mainstreet Bank. Les groupes sud-africains, notamment FirstRand et Absa, sont dans les starting-blocks. Face à eux, et avant de songer à s’étendre hors de leurs frontières, les banques nigérianes doivent d’abord protéger leur pré carré. Pour préparer l’avenir et
GEORGE OSODI/PANOS-REA
36
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques
assurances
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Diamond Bank prévoient de leur côté d’en lever 500 millions et 300 millions d’ici à la fin de 2013. des groupes bancaires semble à terme inévitable. Le premier obstacle, réglementaire, est levé : la Banque centrale a révoqué les règles strictes concernant les limites d’utilisation des fonds nigérians et, comme le révèle l’analyste de Financial Derivatives, « en réalité, toutes les banques font des projets ». Preuve en a été donnée avec l’acquisition de Fina Bank par GTBank. Le numéro un nigérian, First Bank of Nigeria, qui avait repris fin 2011 la Banque internationale de crédit (BIC) en RD Congo, est à l’affût. Sept établissements sur les vingt-deux que compte le secteur sont actifs hors du Nigeria. Vont-ils passer à la vitesse supérieure? « Le mouvement expansionniste ne devrait pas s’accélérer dans les prochaines années, et les banques nigérianes ne se lanceront à l’étranger que si elles peuvent s’implanter sur un marché attractif qui produise un bon retour sur investissement pour les actionnaires », conclut notre analyste. l
SUNDAY ALAMBA
À L’AFFÛT. Malgré tout, l’africanisation
p United Bank for Africa est présent dans 18 pays africains (hors Nigeria).
UBA digère, Access se retire Pionniers en termes d’expansion panafricaine, les deux groupes connaissent des succès divers.
U
nited Bank for Africa (UBA) se présente comme « la banque globale de l’Afrique ». De fait, le groupe a fait de son africanisation, entamée en 2006 en Sierra Leone mais véritablement affirmée en 2008 avec une implantation dans une dizaine de nouveaux pays, un pilier de sa stratégie de croissance. Désormais présent dans dix-huit pays africains (hors Nigeria), il en retire 19 % de ses revenus, et plusieurs de ses filiales africaines sont désormais rentables, notamment au Sénégal, au Ghana et en Sierra Leone. Comme le note Afrinvest dans un rapport sur le secteur bancaire nigérian, « la contribution aux recettes de la filiale sénégalaise devrait renforcer l’apport de ses opérations subsahariennes ». La banque n’a pas souhaité commenter sa stratégie continentale mais, selon un analyste de Financial Derivatives, il est très peu probable qu’elle y renonce. L’un de ses talents aura été de trouver les bons manageurs locaux. ÉPINEUX. Le cas de sa rivale Access
Bank est fort différent. Malgré sa bonne santé financière, le groupe a choisi de renoncer pour l’instant à son aventure subsaharienne. En septembre 2012, il SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
annonçait ainsi la revente de quatre de ses huit filiales sur le continent (hors Nigeria) et la diminution significative de sa participation dans deux autres, ne conservant in fine que deux banques réelles, au Ghana et au Rwanda. En 2012, ses activités au Nigeria représentaient 84 % des dépôts, contre 9 % pour le Royaume-Uni, 3 % pour le Ghana et 4 % pour le reste du continent. Amina Mohammed, analyste chez Vetiva Capital, juge qu’Access Bank doit d’abord digérer l’acquisition d’Intercontinental Bank, l’une de ses consœurs absorbée en 2011. Contacté par Jeune Afrique, le groupe n’a pas souhaité répondre. Cependant, dans une présentation aux investisseurs du mois d’avril, il affirmait que le désengagement de ses filiales au Burundi, en Gambie et en Sierra Leone était en cours. Et sa filiale ivoirienne n’attend plus que le feu vert des autorités de régulation pour passer entre les mains d’Afriland First Bank, du Camerounais Paul Fokam. Enfin, le cas de la filiale de RD Congo est apparemment plus épineux : ouverte en 2009, elle est embarquée dans un scandale impliquant des hommes politiques locaux. Selon un financier local, elle pourrait même déposer le bilan. l N.T. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Banques
38
assurances
TSVANGIRAYI MUKHWAZHI POUR THE AFRICA REPORT
Chaque mois, 200 millions de dollars transitent par le système EcoCash.
Zimbabwe Econet, opérateur télébancaire C’est une première : en 2012, un groupe de télécoms qui s’était lancé avec succès dans le mobile banking a racheté une petite banque… désormais promise à un bel avenir.
de 695 millions de dollars, dispose de beaucoup de liquidités. Les capitaux propres de la banque ont déjà augmenté de 15 millions, à 75 millions de dollars, et la nouvelle direction se dit convaincue de pouvoir répondre, d’ici à la mi-2014, à l’exigence de 100 millions de dollars de capital imposée par la Banque centrale. TABLETTES. Pour Econet, ce dévelop-
THABO BHEBHE,
L
à Bulawayo, et
GEMMA WARE
es banquiers africains ont raison de se méfier des services de mobile banking (services financiers sur téléphone mobile). La preuve ? Au Zimbabwe, en 2012, une société de téléphonie mobile a racheté… une banque. La prise de contrôle de TN Bank par Econet Wireless Zimbabwe a été dictée par le désir du géant des télécoms (détenu par l’entrepreneur zimbabwéenStriveMasiyiwa)d’augmenter les abonnements de sa plateforme de mobile banking, EcoCash, dont le succès est déjà patent : en février 2013, elle comptait 2,1 millions d’abonnés, soit 31 % de la population adulte. Moins de deux ans après son lancement, quelque 200 millions de dollars (150 millions d’euros) de transactions sont désormais traités chaque mois par le système EcoCash. Si TN Bank ne faisait pas le poids face aux leaders zimbabwéens que sont CBZ Bank, Barclays ou Standard Chartered, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
(The Africa Report)
son successeur, Steward Bank (son nouveau nom depuis juillet 2013), devrait désormais compter dans le paysage bancaire national grâce au soutien financier d’Econet, qui, avec plus de 8 millions d’abonnés et un chiffre d’affaires
pement dans la banque devrait permettre de compenser la baisse du revenu moyen par utilisateur, passé de 15,50 à 14,95 dollars entre 2011 et 2012. Quant à la banque, les analystes estiment qu’elle dispose désormais d’un bon potentiel de croissance. « Steward Bank va croître jusqu’à devenir la plus grande banque du
ATTENTION, INDIGÉNISATION ! APRÈS LA RÉÉLECTION de Robert Mugabe, le 31 juillet 2013, le nouveau gouvernement va-t-il tenir sa promesse d’« indigéniser » l’économie? Les banques étrangères ciblées par ce processus comprennent les filiales locales d’Ecobank, des britanniques Standard
Chartered et Barclays, des sud-africains Standard Bank et Nedbank. Ensemble, ces institutions représentent plus de 70 % du marché. Tendai Biti, ministre des Finances de 2009 à 2013 et secrétaire général du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition), avait
assuré aux banques qu’il allait travailler avec la Banque centrale pour protéger leurs intérêts. Mais il a été remplacé par Patrick Chinamasa après la défaite du MDC, et Gideon Gono, le gouverneur de la Banque centrale, pourrait être poussé dehors à l’expiration de son mandat, fin T.B. ET G.W. 2013. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques
assurances
Zimbabwe, en grande partie parce que sa maison mère a une base de capital énorme, explique l’économiste indépendant Eric Bloch. Dans quelques années, huit clients sur dix auront recours à elle. » La banque a annoncé, avant son rebranding, sa volonté de financer l’achat de smartphones et de tablettes numériques pour les abonnés d’Econet. Il est probable qu’elle propose prochainement des crédits à la consommation, à mesure qu’elle mettra au point sa stratégie de niche. Le management devra enfin prendre une décision stratégique quant à l’avenir du réseau (24 agences). En tout cas, « EcoCash devrait également stimuler la croissance, compte tenu de la forte pénétration des téléphones mobiles parmi la population non bancarisée, en majorité rurale », ajoute Eric Bloch. La croissance de la plateforme de banque mobile sera à n’en pas douter portée par la hausse des transactions via téléphone et sur internet, qui, selon la Banque centrale, ont dépassé les paiements par carte pour la première fois en mai 2013. Les dirigeants de Steward Bank devront réfléchir à la manière d’utiliser ces fonds à leur avantage, insiste Ruvimbo Dingani, analyste bancaire chez Invictus Securities, à Harare : « Ils vont pouvoir mettre en commun ces dépôts. Il sera intéressant de voir ce qu’ils en feront et s’ils vont en profiter pour accorder beaucoup plus de prêts. » SILENCE. Les autres banques du
Zimbabwe, qui s’étaient initialement opposées à EcoCash en demandant qu’il se conforme à l’exigence de capital minimum de 100 millions de dollars, ont pour la plupart d’entre elles gardé le silence sur la reprise de TN Bank par Econet. Ruvimbo Dingani avance que, bien que toutes les banques du Zimbabwe aient commencé à cibler la population non bancarisée, Steward Bank a une longueur d’avance. Pour Gershom Mandivanda, analyste chez Ariston Private Investment Venture, à Harare, Steward Bank « a ébranlé le secteur bancaire », mais l’établissement, plutôt que de se reposer sur ses lauriers, doit maintenant innover pour accroître sa part de marché : « Les clients dérivent des autres banques vers Steward Bank. Mais les concurrents pourraient créer la surprise et lancer des produits plus attrayants ! » prévient-il. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Banques
assurances
Profession Têtes chercheuses
ne cesse de croître, les établissements financiers se doivent, pour attirer cette clientèle et asseoir leur notoriété, de développer une recherche économique de qualité, attribut obligatoire de toute grande banque qui se respecte. Publications régulières, dossiers thématiques sur des sujets aussi divers que les secteurs d’activité, les marchés financiers, les devises ou encore les matières premières… L’objectif est à la fois de générer un « retour sur investissement » en aidant la banque à fidéliser les clients, mais aussi de soutenir ses activités sur les marchés de capitaux (syndication, levée de fonds, courtage, gestion d’actifs…). Le chef d’équipe a un rôle à la fois politique, puisqu’en supervisant ces études il oriente la banque dans ses choix stratégiques, et public, en s’exposant dans les médias et en représentant son employeur dans des conférences. « Pour l’heure, la recherche est dominée par les banques internationales et sud-africaines, qui ont une présence l l l
Directeur des études : voilà un métier d’avenir dans les banques africaines. L’objectif des services de recherche économique ? Être plus visible et attirer une clientèle d’investisseurs. MARJORIE CESSAC
«
P
endant longtemps, les banques africaines n’ont pas perçu l’importance de ce poste. Mais aujourd’hui, avec la concurrence des banques internationales et la montée des exigences des investisseurs, la recherche est devenue un avantage compétitif pour les acteurs bancaires, qui ont développé cette fonction. » En quelques années, l’auteur de ces mots, directeur de la recherche au sein du groupe panafricain Ecobank depuis 2008, a vu son métier
prendre des proportions nouvelles au sein des établissements africains. « Il y a peu, seules trois banques en Afrique subsaharienne, Ecobank, Standard Bank et Standard Chartered, disposaient d’une équipederecherche,poursuitPaul-Harry Aithnard. Aujourd’hui, plusieurs autres institutions régionales essaient de mettre en place des équipes, avec plus ou moins de réussite. » Étonnant ? Pas vraiment, tant la tendance apparaît naturelle. Alors que l’intérêt des investisseurs pour l’Afrique
Razia Khan Standard Chartered
David Cowan Citi
S
on visage est un familier des grands médias anglo-saxons, de BBC à CNN. Razia Khan, responsable de la recherche sur l’Afrique pour Standard Chartered, est l’une des analystes les plus en vue sur le continent. Cette Botswanaise diplômée de la London School of Economics a entamé sa carrière au sein du groupe britannique en 1997. « J’ai rejoint la banque grâce à son programme d’études international, se souvientelle. Juste avant, j’avais effectué un stage d’été au ministère botswanais des Finances et un court passage dans une société de conseil à Londres. » Chez Standard, elle suit dans un premier temps les marchés globaux au Botswana, avant d’être mutée à Londres puis promue à la tête de la recherche sur l’Afrique. Outre ses analyses pour la banque, Razia Khan conseille multinationales et fonds. l
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
B
DR
40
anquier globe-trotteur, David Cowan, 47 ans, était prédisposé à une carrière internationale. Diplômé en économie de l’université de Bath (Angleterre) et titulaire d’un doctorat de l’université de Londres, cet expert des marchés financiers a grandi notamment au Swaziland, en Sierra Leone et à Hong Kong. Lorsqu’il rejoint Citi en 2007 en tant que responsable de la recherche sur l’Afrique, le Britannique a déjà fait ses armes au sein de la Banque centrale du Botswana comme chef de la recherche, puis, pendant trois ans, au département de la recherche économique du ministère saoudien des Affaires étrangères. Il a aussi passé huit ans chez Economist Intelligence Unit, un cabinet londonien qui fournit des études économiques aux entreprises. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banque Nationale d’Investissement
Un partenaire du développement de la Côte d’Ivoire La Banque Nationale d’Investissement (BNI) a réalisé en 2012 l’une de ses plus belles années.
L
a banque avait en 2010, environ 16 milliards de FCFA de déficit à remonter, avec 10,6 milliards de FCFA de perte sur l’exercice 2010. Le résultat 2011, s’est soldé à 4,4 milliards de FCFA avec une progression de 48 % des emplois et 45 % du total bilan par rapport à 2010.
de missions et de métiers. Au total, la contribution de la BNI au financement de l’économie ivoirienne sur la période 2002-2012, s’élève à plus de 1.000 milliards de FCFA.
DE NOUVELLES ORIENTATIONS Depuis1998, de nouvelles orientations ont été données à l’institution. Elle est ainsi devenue une banque après avoir obtenu un agrément d’établissement bancaire auprès de la Commission Bancaire de l’UMOA et de la BCEAO. Elle assure depuis lors, la triple fonction de banque d’investissement, de refinancement et de conseil.
L’ALLIÉE DES IVOIRIENS Le nombre d’agences de la BNI est passé de trois au début de l’année 2004 à vingt-huit à fin 2012, permettant ainsi à plus de clients d’accéder à une panoplie de formules de financement, de solutions d’épargne et de bancassurance, d’offre monétique VISA/GIM-UEMOA et des services de la banque à distance. Cette expansion, c’est pour la BNI plus de diversification de son portefeuille, base de la pérennité de toute banque.
Agence principale de la BNI Joseph Anoma.
En 2012, le bénéfice s’élève à 8,7 milliards de F CFA avec une variation des emplois de +10 % par rapport à 2011. Les fonds propres sont donc passés de 7 milliards en 2010 à19 milliards de F CFA en 2012, après affectation du résultat. Ces performances actuelles reflètent la détermination de la BNI à mettre en œuvre une politique du crédit de qualité tout en renforçant ses fonds propres et en se conformant aux normes prudentielles édictées par le régulateur.
LE PARTENAIRE HISTORIQUE DE L’ÉCONOMIE ET DE L’ÉTAT
COMMUNIQUÉ
International Award for Business Excellence et l’Oscar du Leadership des Managers Africains : des reconnaissances internationales Engagée depuis quelques années, à être l’un des fleurons du système économique et financier, la BNI a travaillé sans relâche, avec détermination, dans la recherche constante de l’excellence. Aujourd’hui, la banque est doublement primée ; d’abord le management avec sa tête le Directeur Général Monsieur Eugène KASSI N’DA, par l’« Oscar du Leadership des Managers Africains », ensuite l’institution, par l’« International Award for Business Excellence », le « Trophée International à l’Excellence aux Affaires », reçus respectivement à Paris et Madrid les 6 et 8 juillet 2013.
BANQUE NATIONALE D’INVESTISSEMENT
M. Eugène KASSI N’DA, Directeur Général par intérim de la BNI avec le Comité de Direction.
QUATORZE FONDS NATIONAUX SOUS GESTION La BNI assure la gestion déléguée de quatorze Fonds Nationaux à caractère sectoriel par lesquels l’état de Côte d’Ivoire compte assurer avec encore plus de dynamisme et de souplesse le fonctionnement de certains secteurs jugés prioritaires, au regard des besoins des populations.
LES FILIALES • BNI FINANCES, Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI) à vocation sous régionale, créée en janvier 2004 pour, notamment, soutenir les métiers de banque d’investissement et de banque conseil de la BNI. • BNI GESTION, créée en mai 2008, est spécialisée dans la création et la gestion des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM), notamment les Fonds Communs de Placements (FCP) et les Sociétés d’Investissement à Capital Variable (SICAV).
Siège social : Immeuble SCIAM, Avenue Marchand 01 BP 670 Abidjan 01
Tél. : (225) 20 20 98 00 Fax : (225) 20 21 35 78
E-mail : info@bni.ci Site internet : www.bni.ci
DIFCOM/FC - PHOTOS : DR
Née de la volonté des autorités ivoiriennes d’asseoir le développement de la Côte d’Ivoire sur une institution forte et crédible, la Banque Nationale d’Investissement (BNI) a été créée en 1959 sous l’appellation de Caisse Autonome d’Amortissement (CAA). Le changement de dénomination est intervenu en 2004, pour être plus en phase avec le nouveau positionnement stratégique, en termes
Banques
assurances
africaine importante, constate David Cowan, qui pilote la recherche Afrique chez Citi. Mais les banques locales intensifient leur production et nous pensons qu’elles vont continuer, à commencer par les banques nigérianes. À cela s’ajoute un travail de recherche très utile fourni par les courtiers en Bourse. Leur couverture devrait continuer à s’étendre. » Au Maghreb, le Maroc est le pays le plus avancé, avec de solides équipes chez Attijariwafa Bank et BMCE Bank. Le numéro un nigérian, First Bank of Nigeria, a quant à lui développé un « desk » dévolu à la recherche. La banque d’affaires sud-africaine Rand Merchant Bank est en train de faire de même. lll
MURAILLE DE CHINE. « Le paysage change très rapidement, confirme Razia Khan, chef de la recherche chez Standard Chartered. Il y a à présent un grand nombre d’économistes locaux, respectés, qui travaillent dans ce domaine, au
Nigeria, au Ghana, au Kenya, en Zambie, en Ouganda, en Côte d’Ivoire, en Angola, au Sénégal et dans d’autres grands marchés frontières. Il faut s’attendre à ce que le secteur soit en forte croissance au fur et à mesure que grandit l’intérêt pour ces économies et qu’elles se développent. »
complaisantes ; d’autre part, les statistiques africaines sont fragiles. « Chez Ecobank, nous défendons jalousement notreindépendance,aveclamiseenplace d’un code de bonne conduite qui, pour limiter les conflits d’intérêts, encadre les relations entre notre équipe, nos départements d’affaires et leurs clients », insiste Attention au manque de rigueur Paul-Harry Aithnard. La et aux recommandations peu banque dit avoir érigé une « muraille de Chine » entre objectives, voire complaisantes. la recherche et les activités Sans surprise, c’est dans les pays où la d’investissement et de financement. Par participation des investisseurs étranexemple, elle détermine de manière gers dans les marchés locaux va croître autonome les études qu’elle va réali(notamment au Nigeria et au Kenya) que ser. « Aucune de nos recommandations la recherche se développera. n’est consultée ni communiquée par Si la voie est ouverte, les défis restent avance à nos lignes d’activité en interne. cependant nombreux. Au premier plan, Tous nos rapports sont distribués de la la qualité et l’indépendance des études, même manière et au même moment à bien sûr : d’une part, le manque de nos clients, aussi bien à l’intérieur qu’à rigueur peut très vite se solder par des l’extérieur de la banque. » Un modèle recommandations peu objectives, voire qui pourrait bientôt faire école ailleurs. l
Paul-Harry Aithnard Ecobank
Ahmed Amine Marrat Attijariwafa Bank
À
40 ans, Paul-Harry Aithnard a déjà une belle carrière derrière lui. À la tête d’une équipe de douze analystes chez Ecobank depuis 2008, ce Togolais est en parallèle chargé, depuis 2012, des activités de marchés de capitaux et de gestion d’actifs, avec une responsabilité stratégique dans des pays comme le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun et le Zimbabwe. Diplômé de la Sorbonne (Paris) et de HEC Montréal, ce passionné de nouvelles technologies a débuté sa carrière sur les marchés de capitaux chez le français BNP Paribas au Canada. Il s’est très tôt impliqué dans la gestion de fonds et le conseil aux investisseurs institutionnels. Dès 2000, chez BBSP, une firme de conseil en gestion d’investissement basée à Paris, Montréal et Singapour, il a été responsable des marchés d’actions puis, à partir de 2007, directeur de la recherche sur les matières premières et codirecteur de la recherche macroéconomique. l
A
ECOBANK
42
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
hmed Amine Marrat, 43 ans, est depuis juillet 2013 l’économiste en chef du marocain Attijariwafa Bank. Diplômé de l’École polytechnique de Paris, il compte vingt années d’expérience dans la finance. Au cours des trois dernières années, il a notamment œuvré à la Caisse de dépôt et placement du Québec, où il a entre autres participé au pilotage du portefeuille global ainsi qu’à l’identification des thèmes d’investissement et des risques potentiels. Ce financier de haut vol conseille à présent la direction générale d’Attijariwafa Bank ainsi que les différentes instances décisionnelles, auxquelles il fournit des prospectives sur l’économie globale, les grands thèmes d’investissement et de risque, au Maroc et dans l’ensemble de l’Afrique. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
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CLASSEMENTS
• afrique du nord Flux et reflux • afrique de l’ouest Reprise confirmée • afrique centrale Dérapages incontrôlés • afrique de l’est Exploits kényans • afrique australe et océan indien Suspenses sud-africains • assurances La course vers le Sud
RAFAEL RICOY POUR J.A.
LES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES EN 2013
45
BA N Q U ES & A SSU RA N C ES
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Banques
assurances
Les 200 premières banques africaines en 2013 (1-50) Pays
PDG ou DG
Total de bilan (milliers de $)
PNB (milliers de $)
1
1
STANDARD BANK GROUP
Afrique du Sud
S. K. Tshabalala
181 940 000
4 007 647
2
2
STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
S. K. Tshabalala
115 347 312
5 688 467
3
3
AMALGAMATED BANKS OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Maria Ramos
95 191 373
5 520 103
4
5
FIRSTRAND BANKING GROUP
Afrique du Sud
Sizwe Nxasana
81 311 588
1 792 749
5
4
NEDBANK GROUP
Afrique du Sud
Mike Brown
80 468 586
2 318 698
6
6
NATIONAL BANK OF EGYPT
Égypte
Hisham Okasha
51 189 290
1 562 463
7
7
ATTIJARIWAFA BANK
Maroc
Mohamed El Kettani
43 680 958
2 022 004
8
10
BANQUE POPULAIRE
Maroc
Mohamed Benchaaboun
32 192 191
1 364 493
9
9
BANQUE MISR
Égypte
Mohamed Abbas
29 912 080
634 541
10
8
BANQUE EXTÉRIEURE D'ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Loukal
29 548 000
570 000
11
12
BANQUE MAROCAINE DU COMMERCE EXTÉRIEUR
Maroc
Othman Benjelloun
27 383 435
1 069 535
12
11
FIRST NATIONAL BANK SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Michael Jordaan
27 019 543
982 383
13
13
BANQUE NATIONALE D'ALGÉRIE
Algérie
Seguir Benbouzid
25 792 198
803 164
14
15
ECOBANK TRANSNATIONAL INC.
Togo
Thierry Tanoh
19 950 335
1 750 877
15
14
FIRST BANK OF NIGERIA
Nigeria
Stephen Olabisi Onasanya
17 704 607
1 652 160
16
17
ZENITH INTERNATIONAL BANK
Nigeria
Godwin Emefiele
16 642 781
1 001 677
17
19
ZENITH BANK NIGERIA
Nigeria
Godwin Emefiele
15 571 702
1 337 395
18
16
COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK
Égypte
Hisham Abdelhafez
14 970 861
623 206
19
23
UNITED BANK FOR AFRICA GROUP
Nigeria
Phillips Oduoza
14 523 978
585 433
20
18
CAISSE NATIONALE D'ÉPARGNE ET DE PRÉVOYANCE
Algérie
Djamel Bessa
13 125 028
138 862
21
20
CRÉDIT POPULAIRE D'ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Djellab
12 399 320
337 489
22
21
BANQUE DE L'AGRICULTURE ET DU DÉVELOPPEMENT RURAL
Algérie
Boualem Djebbar
12 074 310
ND
23
26
ACCESS BANK GROUP
Nigeria
Aigboje Aig-Imoukhuede
11 151 683
615 854
24
27
GUARANTY TRUST BANK
Nigeria
Segun Agbaje
11 085 870
1 149 586
25
22
BANCO ANGOLANO DE INVESTIMENTOS
Angola
Mario Alberto Barber
10 763 890
579 146
26
24
NATIONAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BANK
Égypte
–
10 653 799
ND
27
25
UNITED BANK FOR AFRICA NIGERIA
Nigeria
–
10 081 782
377 105
28
28
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROC
Maroc
Khalid Chami
9 407 471
480 804
29
29
FONDS NATIONAL D'INVESTISSEMENT
Algérie
Ahcène Haddad
9 185 836
54 446
30
30
BANCO ESPIRITO SANTO ANGOLA
Angola
Sabrinha Aluana
8 895 678
ND
31
33
HSBC BANK EGYPT
Égypte
Andrew Long
8 590 114
486 436
32
36
ECOBANK NIGERIA
Nigeria
Jibril Aku
8 485 819
705 176
33
31
BANQUE MAROCAINE POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE
Maroc
Laurent Dupuch
8 392 255
374 831
34
34
ARAB AFRICAN INTERNATIONAL BANK
Égypte
Hassan E. Abdalla
8 197 044
202 299
35
32
BANQUE DU CAIRE
Égypte
Gamil Salem
8 144 360
ND
36
35
BANCO DE FOMENTO ANGOLA
Angola
Emidio Pinheiro
7 924 446
392 873
37
50
DIAMOND BANK
Nigeria
Alex C. Otti
7 528 083
570 765
38
41
AFRICAN BANK
Afrique du Sud
Léon Kirkinis
6 962 859
1 124 455
39
46
BANCO BIC
Angola
Fernando Teles
6 914 226
176 552
40
45
SKYE BANK
Nigeria
Kehinde Durosinmi-Etti
6 861 761
284 368
41
38
UNION BANK OF NIGERIA
Nigeria
Emeka Emuwa
6 601 170
429 964
42
40
BANK OF ALEXANDRIA
Égypte
Laila Mohammed Abou Leila
6 546 693
328 258
43
42
FAISAL ISLAMIC BANK OF EGYPT
Égypte
Abdulhamid Aboumoussa
6 541 611
264 492
44
37
COMMERCIAL BANK OF ETHIOPIA
Éthiopie
Zeleke Bekalu
6 535 620
ND
45
56
BGFI BANK HOLDING CORP.
Gabon
Henri-Claude Oyima
6 081 146
383 058
46
55
FIDELITY BANK
Nigeria
Reginald Ihejiahi
5 842 761
486 713
47
62
FIRST CITY MONUMENT BANK
Nigeria
Ladi Balogun
5 805 607
276 938
48
49
GROUPE BOA
Mali
Mohamed Bennani
5 796 172
397 757
49
43
ACCESS BANK NIGERIA
Nigeria
Aigboje Aig-Imoukhuede
5 760 937
294 307
50
47
CRÉDIT DU MAROC
Maroc
Baldoméro Valverde
5 669 025
249 901
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
CHIFFRES 2012 - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Société
Rang 2012
Rang 2013
46
Banques
assurances
47
Pays
PDG ou DG
Total de bilan (milliers de $)
PNB (milliers de $)
51
48
THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK
Maurice
J. Gérard Hardy
5 503 007
301 602
52
52
BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE
Tunisie
Slaheddine Ladjimi
5 105 131
246 166
53
53
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE
Tunisie
Samira Ghribi
5 065 245
142 189
54
51
BANQUE NATIONALE AGRICOLE
Tunisie
Jaafar Khattech
5 050 731
189 288
55
72
CAPITEC BANK
Afrique du Sud
Riaan Stassen
4 518 011
638 848
56
57
CRÉDIT AGRICOLE EGYPT
Égypte
Henri Guillemin
4 471 680
158 638
57
54
HSBC MAURITIUS
Maurice
Alastair J. Bryce
4 446 527
76 142
58
64
STANBIC IBTC CHARTERED BANK
Nigeria
Sola David-Borha
4 324 873
430 750
59
59
KENYA COMMERCIAL BANKING GROUP
Kenya
Joshua Oigara
4 254 252
354 768
60
61
AMEN BANK
Tunisie
Ahmed El Karm
4 234 095
129 913 162 130
61
60
CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER
Maroc
Ahmed Rahhou
4 077 116
62
63
BANQUE DE L'HABITAT DE TUNISIE
Tunisie
Brahim Hajji
3 860 301
133 312
63
68
STERLING BANK
Nigeria
Razack Adeyemi Adeola
3 707 644
152 682 177 636
64
–
BANQUE ARABE POUR LE DÉV. ÉCO. EN AFRIQUE
Soudan
Abdel Aziz Khelef
3 699 303
65
67
LAND & AGRICULTURAL DEV. BANK OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Phakamani Hadebe
3 626 736
94 878
66
65
KENYA COMMERCIAL BANK
Kenya
Joshua Oigara
3 524 629
321 856
67
58
STANDARD CHARTERED BANK MAURICE
Maurice
Sridhar Nagarajan
3 426 600
53 023
68
71
BANK AUDI EGYPT
Égypte
Hatem Sadek
3 425 000
107 300 218 820
69
78
AFRILAND FIRST GROUP
Cameroun
Paul Kammogne Fokam
3 150 593
70
66
STATE BANK OF MAURITIUS
Maurice
Soopaya Parianen
3 130 116
101 399
71
73
ARAB TUNISIAN BANK
Tunisie
Mohamed Férid Ben Tanfous
2 967 811
102 094
72
70
BARCLAYS BANK OF MAURITIUS
Maurice
Ravin Dajee
2 957 008
90 060
73
74
ATTIJARI BANK TUNISIE
Tunisie
Moncef Chaffar
2 862 638
140 218
74
76
ALWATANY BANK OF EGYPT
Égypte
Yasser Ismaël Hassan
2 862 149
99 920
75
85
EQUITY BANK GROUP
Kenya
James U. Mwangi
2 815 909
277 272
76
113
77
–
STANDARD CHARTERED BANK NIGERIA
Nigeria
Bola Adesola
2 773 618
ND
SUEZ CANAL BANK
Égypte
Wagdy Youssef Rabbat
2 717 490
ND 122 156
78
77
BNP PARIBAS EGYPT
Égypte
Jany Gerometta
2 683 036
79
79
AL BARAKA BANK EGYPT
Égypte
Ashraf Ahmed Mustaf El Ghamrawy
2 671 783
10 050
80
83
BNP PARIBAS EL DJAZAIR
Algérie
–
2 593 702
165 635
81
90
SOCIÉTÉ ARABE INTERNATIONALE DE BANQUE
Égypte
Mohamed Naguib
2 588 087
92 119
82
87
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE
Algérie
Pierre Boursot
2 535 112
192 545 130 137
83
92
BGFI BANK GABON
Gabon
Henri-Claude Oyima
2 531 267
84
105
AHLI UNITED BANK EGYPT
Égypte
Aly Mohamed Negm
2 484 575
ND
85
81
UNITY BANK
Nigeria
Ado Wanka
2 427 878
ND 104 028
86
86
BANQUE DE TUNISIE
Tunisie
Habib Ben Saad
2 414 850
87
101
ATLANTIQUE BUSINESS INTERNATIONAL
Côte d’Ivoire
Souleymane Diarrassouba
2 411 636
ND
88
84
BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE
Mozambique
Manuel Marecos Duarte
2 374 433
250 699
89
95
FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA
Namibie
Vekuii Reinhard Rukoro
2 330 391
104 853
90
94
EQUITY BANK KENYA
Kenya
James U. Mwangi
2 325 264
184 701 276 129
91
93
CO-OPERATIVE BANK OF KENYA
Kenya
Gideon M. Muriuki
2 324 955
92
82
ABU DABHI ISLAMIC BANK EGYPT
Égypte
Ali Ismail Shaker
2 297 680
ND
93
99
BANCO COMERCIAL E DE INVESTIMENTOS
Mozambique
Ibraimo Ibraimo
2 288 647
146 910
94
118
STANDARD BANK MAURITIUS
Maurice
Laksham Bheenick
2 274 479
18 982
95
98
STANDARD CHARTERED BANK KENYA
Kenya
Richard Etemesi
2 265 659
159 135 19 392
96
89
COMMERCIAL BANK OF ERITREA
Érythrée
Tesfay Yemane
2 224 528
97
88
EXPORT DEVELOPMENT BANK OF EGYPT
Égypte
Hisham Hassan
2 222 421
ND
98
97
BANK WINDHOEK
Namibie
Christo De Vries
2 190 883
92 378
99
91
UNION INTERNATIONALE DE BANQUES
Tunisie
Kamel Néji
2 171 552
103 653
100
96
BARCLAYS BANK OF KENYA
Kenya
Mohamed Adan
2 140 284
210 121
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
CHIFFRES 2012 - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Société
Rang 2012
Rang 2013
Les 200 premières banques africaines en 2013 (51-100)
Banques
assurances
Les 200 premières banques africaines en 2013 (101-150) Pays
PDG ou DG
Total de bilan (milliers de $)
PNB (milliers de $)
101
80
HOUSING AND DEVELOPMENT BANK
Égypte
Fathy El Sebai Mansour
2 070 801
106 540
102
108
CRDB BANK
Tanzanie
Charles Kimei
1 937 134
129 954
103
102
BANQUE AL-BARAKA D'ALGÉRIE
Algérie
Ahmed Yousif Adnan
1 887 866
103 741
104
117
BGFI BANK CONGO
Congo
Narcisse Obiang Ondo
1 839 610
86 864
105
100
BANCO MILLENNIUM ANGOLA
Angola
Jose Reino Da Costa
1 827 232
87 334
106
123
ECOBANK GHANA
Ghana
Samuel Ashitey Adjei
1 818 991
230 195
107
104
FIRST NATIONAL BANK OF BOTSWANA
Botswana
Lorato Boakgomo-Ntakhwana
1 800 690
80 613
108
125
CCEI BANK GE
Guinée équatoriale
Joseph Celestin Tindjou Djameni
1 798 960
129 832
109
107
INVESTEC BANK SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Bernard Kantor
1 765 533
5 538
110
124
NATIONAL MICROFINANCE BANK
Tanzanie
Mark H. Wiessing
1 761 403
232 801 142 982
111
131
AFRICAN BANKING CORP. HOLDING
Botswana
Douglas T. Munatsi
1 725 579
112
130
BANCO DE NEGOCIOS INTERNACIONAL
Angola
Mario Abilio Palhares
1 692 075
59 572
113
127
INVESTMENT & MORTGAGES BANK
Kenya
Arun S. Mathur
1 675 916
75 972 75 765
114
103
CFC STANBIC BANK
Kenya
Greg Brackenridge
1 658 397
115
109
UNION BANCAIRE POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE
Tunisie
Fabien Riguet
1 645 988
81 682
116
112
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D'IVOIRE
Côte d’Ivoire
Bernard Labadens
1 604 905
120 475
117
146
BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA
Angola
Daniel Chambel
1 578 652
141 988
118
139
HSBC ALGÉRIE
Algérie
Rachid Sekak
1 573 345
61 057
119
121
WEMA BANK
Nigeria
Segun Oloketuyi
1 570 052
75 198
120
128
DIAMOND TRUST BANK KENYA
Kenya
Nasim Devji
1 568 643
142 671
121
116
GHANA COMMERCIAL BANK
Ghana
Simon Dornoo
1 556 858
214 589
122
111
BANK OF KHARTOUM
Soudan
Mohamed Salah
1 537 026
102 046
123
110
MISR IRAN DEVELOPMENT BANK
Égypte
Ismail Hassan
1 490 520
32 262
124
115
BARCLAYS BANK OF BOTSWANA
Botswana
Thuli Johnson
1 467 701
121 751
125
147
STANDARD BANK MOZAMBIQUE
Mozambique
Antonio Caroto Coutinho
1 423 757
78 838
126
157
ORAGROUP SA
Togo
Patrick Mestrallet
1 409 854
107 107 60 370
127
122
BANCO SOL
Angola
Miguel Coutinho Nobre
1 395 441
128
140
EGYPTIAN GULF BANK
Égypte
Saïd Zaky
1 372 011
ND
129
136
INVESTEC BANK MAURITIUS
Maurice
Craig Mckenzie
1 371 598
40 977
130
151
131
–
COMMERCIAL BANK OF AFRICA
Kenya
O. Isaac Awuondo
1 369 922
61 419
GULF BANK ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Louhab
1 317 596
119 728
132
132
CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK
Sénégal
Abdelkrim Raghni
1 287 226
99 704
133
145
ECOBANK CÔTE D'IVOIRE
Côte d’Ivoire
Charles Daboiko
1 286 274
83 096
134
138
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU SÉNÉGAL
Sénégal
Yann De Nanteuil
1 271 960
97 720
135
120
FAISAL ISLAMIC BANK SUDAN
Soudan
Ali Omer Ibrahim Farah
1 263 235
42 201
136
150
NIC BANK
Kenya
James Macharia
1 254 677
63 503
137
133
STANDARD CHARTERED BANK GHANA
Ghana
Kweku Bedu-Addo
1 252 312
88 916
138
142
BANK OF AFRICA BÉNIN
Bénin
Faustin Amoussou
1 241 915
65 962
139
143
CBZ BANK
Zimbabwe
John Mangudya
1 223 093
95 338
140
114
PIRAEUS BANK
Égypte
Graham Moharam
1 218 354
ND
141
129
SBI MAURITIUS
Maurice
J. S. Hiremath
1 218 160
23 050 73 129
142
126
STANDARD CHARTERED BANK BOTSWANA
Botswana
Moatlhodi K. Lekaukau
1 185 454
143
134
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU CAMEROUN
Cameroun
Jean-Philippe Guillaume
1 182 501
90 155
144
135
BANQUE INTERNAT. POUR L'ÉPARGNE ET LE CRÉDIT
Cameroun
Pierre Mahé
1 168 509
93 740
145
144
AFRILAND FIRST BANK
Cameroun
Alphonse Nafack
1 152 630
50 137
146
141
STANBIC BANK UGANDA
Ouganda
Philip Odera
1 146 480
109 776
147
156
DEUTSCHE BANK MAURITIUS
Maurice
Mark Bisson
1 137 646
3 143
148
152
ZAMBIA NATIONAL COMMERCIAL BANK
Zambie
Martyn Schouten
1 104 290
135 768
149
154
NATIXIS ALGÉRIE
Algérie
Jean-Yves Forel
1 096 652
79 903
150
137
BARCLAYS BANK OF GHANA
Ghana
Margaret Mwanakatwe
1 035 209
107 252
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
CHIFFRES 2012 - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Société
Rang 2012
Rang 2013
48
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Banques
assurances
Les 200 premières banques africaines en 2013 (151-200)
151
–
152
155
Pays
PDG ou DG
Total de bilan (milliers de $)
PNB (milliers de $)
ARAB BANKING CORP.
Égypte
Tarek Helmy
996 365
47 780
STANDARD CHARTERED BANK ZAMBIA
Zambie
Mizinga Melu
981 087
61 122 116 595
153
–
STANBIC BANK ZAMBIA
Zambie
Mukwandi Chibesakunda
956 823
154
149
NATIONAL BANK OF COMMERCE
Tanzanie
Lawrence Mafuru
956 196
61 136
155
153
BIAO CÔTE D'IVOIRE
Côte d’Ivoire
Jean Kacou Diagou
952 879
66 762
DASHEN BANK
Éthiopie
Lulseged Teferi
951 689
25 424
STANDARD CHARTERED BANK UGANDA
Ouganda
Herman Kasekende
912 205
155 242
156
158
157
–
158
160
BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU MALI
Mali
Abdoulaye Daffe
907 869
50 978
159
179
BANCO REGIONAL DO KEVE
Angola
Rui Da Costa Campos
895 529
19 360
160
164
BANQUE ATLANTIQUE CÔTE D'IVOIRE
Côte d’Ivoire
Habib Kone
879 238
48 513
161
162
ECOBANK BURKINA
Burkina Faso
Cheick Travaly
871 689
56 371
162
167
163
–
UNION NATIONAL BANK EGYPT
Égypte
Mohamed Mahmo Abu Ahmed
866 538
ND
BGFI BANK GUINÉE ÉQUATORIALE
Guinée équatoriale
Christophe Mounguengui
855 719
42 011
164
148
THE HONGKONG AND SHANGHAI BANKING CORP.
Maurice
–
855 482
23 845
165
163
BANCO COMERCIAL DO ATLÂNTICO
Cap-Vert
Antonio Castro Guerra
841 399
25 737
166
166
MERCANTILE BANK
Afrique du Sud
D. J. Brown
834 486
36 110
167
169
BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DE LA CÔTE D'IVOIRE
Côte d’Ivoire
Fabien Riguet
834 114
54 079
168
172
ECOBANK BÉNIN
Bénin
Roger Dah-Achinanon
830 276
50 226
169
173
ECOBANK SÉNÉGAL
Sénégal
Yves Coffi Quam-Dessou
825 691
51 620
CORIS BANK INTERNATIONAL
Burkina Faso
Idrissa Nassa
820 719
55 502
STANDARD CHARTERED BANK CAMEROON
Cameroun
Ebezener Essoka
808 987
47 782
170
186
171
–
172
168
BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DU GABON
Gabon
Claude Ayo-Iguendha
787 327
53 960
173
161
NATIONAL BANK OF KENYA
Kenya
Munir S. Ahmed
777 653
55 292
174
171
AGRICULTURAL DEVELOPMENT BANK
Ghana
Stephen Kpordzih
762 249
16 906
175
170
SOCIÉTÉ COMMERCIALE DE BANQUE CAMEROUN
Cameroun
Jamal Ahizoune
756 868
58 421
176
187
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUE EN GUINÉE ÉQUATORIALE
Guinée équatoriale
Bruno Massez
756 825
31 869
177
165
BANQUE NATIONALE D'INVESTISSEMENT
Côte d’Ivoire
Eugène Kassi N'da
734 288
52 136 9 879
178
119
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Pierre Wolmarans
719 745
179
180
AWASH INTERNATIONAL BANK
Éthiopie
Leikun Berhanu
712 962
ND
180
190
AFRASIA BANK
Maurice
James Benoit
709 838
15 456
181
178
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE
Côte d’Ivoire
Daouda Coulibaly
701 205
64 708
182
191
BANK OF AFRICA BURKINA
Burkina Faso
Sébastien Toni
699 741
41 356
183
181
FIDELITY BANK GHANA
Ghana
Edward Effah
698 282
72 749
184
174
STANBIC BANK GHANA
Ghana
Alhassan Andani
686 521
77 123
185
176
UNION GABONAISE DE BANQUE
Gabon
Redouane Bennis
676 795
47 055
186
175
BANQUE DES MASCAREIGNES
Maurice
Philippe Ciarsuault
675 115
21 936
187
195
RAWBANK
RD Congo
Thierry Taeymans
669 080
59 210
188
183
BANK OF AFRICA MADAGASCAR
Madagascar
Jacques Dilet
649 344
49 090
189
192
190
–
BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DU SÉNÉGAL
Sénégal
Pierre Beregovoy
645 315
58 967
STANDARD BANK DE ANGOLA
Angola
Pedro Coelho
645 181
17 682
191
194
SASFIN BANK
Afrique du Sud
Roland Sassoon
644 769
23 810
192
182
ECOBANK MALI
Mali
Coumba Sidibé Touré
630 871
50 147
193
–
FÉDÉRATION DES MUCODEC
Congo
Gérard Legier
617 189
45 987
194
–
BANK ONE
Maurice
Raj Dussoye
615 094
20 524
195
184
196
–
197
198
198
–
199
188
200
–
ECOBANK CAMEROUN
Cameroun
André Fotso
611 001
44 854
CAL BANK
Ghana
Frank Brako Junior Adu
609 138
67 700
EXIM BANK TANZANIE
Tanzanie
Dinesh Arora
608 927
10 364
AFRICAN BANKING CORP. BOTSWANA
Botswana
Jitto Kurian
607 462
36 308
ABC BANK ALGERIA
Algérie
Reidha Slimane Taleb
606 185
40 889
AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK
Égypte
Jean-Louis Ekra
594 066
16 779
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
CHIFFRES 2012 - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Société
Rang 2012
Rang 2013
50
52
Banques
assurances
Afrique du Nord Flux et reflux Le dynamisme est marocain, le calme algérien, l’incertitude tunisienne… et l’agitation égyptienne.
538 000
C’est le nombre de nouveaux clients (sur un total de 4,2 millions) conquis par le groupe mutualiste marocain en 2012.
ÉRIC DUPUY
456,3 milliards de dollars
MISE. Le paysage bancaire égyptien a pour sa part connu une année agitée. En raison des difficultés du pays, mais aussi du fait du départ de deux grandes banques internationales: les français Société générale et BNP Paribas. Le premier a cédé aux propositions sonnantes et trébuchantes de Qatar National Bank, qui a offert 1,97 milliard de dollars (environ 1,5 milliard d’euros) pour s’emparer de National Société générale Bank, filiale rentable que le groupe français ne souhaitait initialement pas forcément céder. Le second a quant à lui mis en vente ses activités, provoquant l’intérêt de plusieurs candidats (dont Attijariwafa Bank). Le dubaïote Emirates NBD a remporté la mise pour 500 millions de dollars. En Tunisie, les banques souffrent toujours, surtout du côté public : mi-2013, plusieurs consultants continuaient de plancher sur l’avenir stratégique de la Société tunisienne de banque, de la Banque nationale agricole et de la Banque de l’habitat. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
L’Égypte a toujours été l’un des premiers pays dans les plans de développement de QNB, en raison de l’importance stratégique et du dynamisme de ce marché qui facilitent notre objectif d’être la première banque de la région Maghreb et Moyen-Orient. ALI SHAREEF AL-EMADI, PDG de Qatar National Bank, après l’acquisition de NSGB auprès de Société générale
48
millions de dollars
C’est le montant investi par la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale) pour acquérir environ 10 % du capital d’Amen Bank.
ROYALE ERREUR !
Le fonds Royal Luxembourg, déclaré adjudicataire provisoire des 13 % cédés par l’État dans Banque de Tunisie, a finalement perdu la mise. La Banque centrale a bloqué cet inconnu aux actionnaires mystérieux, lui préférant le français Crédit mutuel-CIC.
DR
S
ituation contrastée dans le nord du continent : alors que les uns (en Égypte et en Tunisie) continuent de se débattre dans un contexte économique morose, les autres (au Maroc) affichent leur dynamisme. Entre les deux, les banques algériennes poursuivent leurs tranquilles évolutions. Une fois de plus, c’est du côté du royaume chérifien qu’est venue la principale opération de 2012, avec l’acquisition par Banque populaire de la moitié du capital du groupe ouest-africain Banque Atlantique. Un joli coup qui a permis au deuxième établissement marocain de rejoindre réellement ses confrères Attijariwafa Bank et BMCE Bank dans l’aventure au sud du Sahara. Désormais contrôlée par les banques populaires régioLe total de bilan des nales, comme tout vrai 50 premières banques groupe mutualiste, Banque d’Afrique du Nord populaire a également renforcé ses fonds propres en accueillant deux actionnaires internationaux à son tour de table : la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale) et le français BPCE, qui ont injecté environ 300 millions d’euros dans le capital du groupe.
HSBC est la dernière banque à être arrivée en Algérie. Au départ, il y avait beaucoup d’appréhension de la part du groupe sur l’environnement institutionnel, la situation sécuritaire, la qualité des ressources humaines… Mais, assez rapidement, on a atteint le seuil de rentabilité et des taux de profits assez exceptionnels. RACHID SEKAK, directeur général de HSBC Algérie
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques
assurances
53
Société
Pays
PDG ou DG
Total de bilan (milliers de $)
PNB (milliers de $)
1
6
NATIONAL BANK OF EGYPT
Égypte
Hisham Okasha
51 189 290
1 562 463
2
7
ATTIJARIWAFA BANK
Maroc
Mohamed El Kettani
43 680 958
2 022 004
3
8
BANQUE POPULAIRE
Maroc
Mohamed Benchaaboun
32 192 191
1 364 493
4
9
BANQUE MISR
Égypte
Mohamed Abbas
29 912 080
634 541
5
10
BANQUE EXTÉRIEURE D'ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Loukal
29 548 000
570 000
6
11
BANQUE MAROCAINE DU COMMERCE EXTÉRIEUR
Maroc
Othman Benjelloun
27 383 435
1 069 535
7
13
BANQUE NATIONALE D'ALGÉRIE
Algérie
Seguir Benbouzid
25 792 198
803 164
8
18
COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK
Égypte
Hisham Abdelhafez
14 970 861
623 206
9
20
CAISSE NATIONALE D'ÉPARGNE ET DE PRÉVOYANCE
Algérie
Djamel Bessa
13 125 028
138 862
10
21
CRÉDIT POPULAIRE D'ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Djellab
12 399 320
337 489
11
22
BANQUE DE L'AGRI. ET DU DÉV. RURAL
Algérie
Boualem Djebbar
12 074 310
ND
12
26
NATIONAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BANK
Égypte
–
10 653 799
ND
13
28
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROC
Maroc
Khalid Chami
9 407 471
480 804
14
29
FONDS NATIONAL D'INVESTISSEMENT
Algérie
Ahcène Haddad
9 185 836
54 446
15
31
HSBC BANK EGYPT
Égypte
Andrew Long
8 590 114
486 436
16
33
BANQUE MAROCAINE POUR LE COM. ET L'IND.
Maroc
Laurent Dupuch
8 392 255
374 831
17
34
ARAB AFRICAN INTERNATIONAL BANK
Égypte
Hassan E. Abdalla
8 197 044
202 299
18
35
BANQUE DU CAIRE
Égypte
Gamil Salem
8 144 360
ND
19
42
BANK OF ALEXANDRIA
Égypte
Laila Mohammed Abou Leila
6 546 693
328 258
20
43
FAISAL ISLAMIC BANK OF EGYPT
Égypte
Abdulhamid Aboumoussa
6 541 611
264 492
21
50
CRÉDIT DU MAROC
Maroc
Baldoméro Valverde
5 669 025
249 901
22
52
BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE
Tunisie
Slaheddine Ladjimi
5 105 131
246 166
23
53
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE
Tunisie
Samira Ghribi
5 065 245
142 189
24
54
BANQUE NATIONALE AGRICOLE
Tunisie
Jaafar Khattech
5 050 731
189 288
25
56
CRÉDIT AGRICOLE EGYPT
Égypte
Henri Guillemin
4 471 680
158 638
26
60
AMEN BANK
Tunisie
Ahmed El Karm
4 234 095
129 913
27
61
CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER
Maroc
Ahmed Rahhou
4 077 116
162 130
28
62
BANQUE DE L'HABITAT DE TUNISIE
Tunisie
Brahim Hajji
3 860 301
133 312
29
68
BANK AUDI EGYPT
Égypte
Hatem Sadek
3 425 000
107 300
30
71
ARAB TUNISIAN BANK
Tunisie
Mohamed Férid Ben Tanfous
2 967 811
102 094
31
73
ATTIJARI BANK TUNISIE
Tunisie
Moncef Chaffar
2 862 638
140 218
32
74
ALWATANY BANK OF EGYPT
Égypte
Yasser Ismaël Hassan
2 862 149
99 920
33
77
SUEZ CANAL BANK
Égypte
Wagdy Youssef Rabbat
2 717 490
ND
34
78
BNP PARIBAS EGYPT
Égypte
Jany Gerometta
2 683 036
122 156
35
79
AL BARAKA BANK EGYPT
Égypte
Ashraf Ahmed Mustaf El Ghamrawy
2 671 783
10 050
36
80
BNP PARIBAS EL DJAZAIR
Algérie
–
2 593 702
165 635
37
81
SOCIÉTÉ ARABE INTERNATIONALE DE BANQUE
Égypte
Mohamed Naguib
2 588 087
92 119
38
82
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE
Algérie
Pierre Boursot
2 535 112
192 545
39
84
AHLI UNITED BANK EGYPT
Égypte
Aly Mohamed Negm
2 484 575
ND
40
86
BANQUE DE TUNISIE
Tunisie
Habib Ben Saad
2 414 850
104 028 ND
41
92
ABU DABHI ISLAMIC BANK EGYPT
Égypte
Ali Ismail Shaker
2 297 680
42
97
EXPORT DEVELOPMENT BANK OF EGYPT
Égypte
Hisham Hassan
2 222 421
ND
43
99
UNION INTERNATIONALE DE BANQUES
Tunisie
Kamel Néji
2 171 552
103 653
44
101
HOUSING AND DEVELOPMENT BANK
Égypte
Fathy El Sebai Mansour
2 070 801
106 540
45
103
BANQUE AL-BARAKA D'ALGÉRIE
Algérie
Ahmed Yousif Adnan
1 887 866
103 741
46
115
UNION BANCAIRE POUR LE COM. ET L'IND.
Tunisie
Fabien Riguet
1 645 988
81 682
47
118
HSBC ALGÉRIE
Algérie
Rachid Sekak
1 573 345
61 057
48
123
MISR IRAN DEVELOPMENT BANK
Égypte
Ismail Hassan
1 490 520
32 262
49
128
EGYPTIAN GULF BANK
Égypte
Saïd Zaky
1 372 011
ND
50
131
GULF BANK ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Louhab
1 317 596
119 728
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 200
Rang
Les 50 premières banques d’Afrique du Nord en 2013
Banques
assurances
Afrique de l’Ouest Reprise confirmée Les opportunités de croissance externe – et géographique – se multiplient pour les établissements de la sous-région. ÉRIC DUPUY
34
C’est le nombre de pays du continent où le groupe panafricain est implanté, depuis son installation mi-2013 au Soudan du Sud.
E
n 2012, le total de bilan des 50 premières banques d’Afrique de l’Ouest a poursuivi sa forte progression (+ 15,1 %), amorcée en 2011 après trois années difficiles. Toutes les grandes banques nigérianes affichent désormais (à nouveau) des profits. La restructuration du secteur ainsi que la reprise de deux géants en difficulté, Oceanic Bank et Intercontinental Bank, par Ecobank Nigeria et Access Bank ont légèrement modifié l’ordre établi dans le haut de notre classement. Le grand vainqueur est le groupe Ecobank (dont le siège est à Lomé), qui, grâce à la reprise d’Oceanic Bank ainsi que de celle, au Ghana, de The Trust Bank, s’est hissé au premier rang des institutions ouest-africaines, avec un total de bilan proche des 20 milliards de dollars (environ 15 milliards d’euros).
CAP. Dans toute la sous-région, les lignes continuent de bouger. Oragroup, le holding de tête du réseau Orabank, s’est ainsi offert la Banque régionale de solidarité (BRS). L’opération, révélée par Jeune Afrique, a permis à ce groupe (lui aussi basé à Lomé) de passer largement le cap du milliard d’euros de total de bilan. Surtout, elle lui a permis de s’implanter dans six nouveaux pays d’un coup, dont deux marchés stratégiques : la Côte d’Ivoire et le Sénégal. De manière générale, et alors qu’on pensait les possibilités de croissance externe en voie d’extinction, les opportunités se multiplient. Trois banques nigérianes nationalisées pendant la crise étaient à vendre à la mi-2013. En Côte d’Ivoire, plusieurs banques publiques devaient être cédées. Au Sénégal, la Banque nationale pour le développement éconoLe total de bilan des mique (BNDE, la banque 50 premières banques des PME) a fait entrer plud’Afrique de l’Ouest sieurs investisseurs privés à son tour de table. Au Togo, le lent et difficile processus de privatisation des banques publiques a abouti à la cession de deux établissements, l’un à Oragroup, l’autre au marocain Attijariwafa Bank. Autant de preuves que le marché n’a pas fini de s’animer, sur fond de croissance économique soutenue. l
214,3 milliards de dollars
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
DR
54
HERBERT WIGWE
Il succédera le 1er janvier 2014 à Aigboje AigImoukhuede, directeur général de l’institution nigériane depuis plus d’une décennie.
Profitant de son nouveau statut d’intermédiaire en opérations de banque, Société générale a lancé Manko au Sénégal, un service qui commercialise des produits bancaires de la SGBS auprès des populations non bancarisées.
49 %
Telle est la part des bénéfices de BMCE Bank réalisés hors Maroc en 2012, contre 35,2 % l’année précédente. Un exploit dû pour l’essentiel aux profits engrangés par sa filiale Bank of Africa.
+ 15 %
C’est la hausse du résultat d’exploitation de la première banque du Mali, malgré la crise politique qui a secoué le pays à la suite du coup d’État contre le président Amadou Toumani Touré, en mars 2012.
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques
assurances
55
Société
Pays
PDG ou DG
Total de bilan (milliers de $)
PNB (milliers de $)
1
14
ECOBANK TRANSNATIONAL INC.
Togo
Thierry Tanoh
19 950 335
1 750 877
2
15
FIRST BANK OF NIGERIA
Nigeria
Stephen Olabisi Onasanya
17 704 607
1 652 160
3
16
ZENITH INTERNATIONAL BANK
Nigeria
Godwin Emefiele
16 642 781
1 001 677
4
17
ZENITH BANK NIGERIA
Nigeria
Godwin Emefiele
15 571 702
1 337 395
5
19
UNITED BANK FOR AFRICA GROUP
Nigeria
Phillips Oduoza
14 523 978
585 433
6
23
ACCESS BANK GROUP
Nigeria
Aigboje Aig-Imoukhuede
11 151 683
615 854
7
24
GUARANTY TRUST BANK
Nigeria
Segun Agbaje
11 085 870
1 149 586
8
27
UNITED BANK FOR AFRICA NIGERIA
Nigeria
Phillips Oduoza
10 081 782
377 105
9
32
ECOBANK NIGERIA
Nigeria
Jibril Aku
8 485 819
705 176
10
37
DIAMOND BANK
Nigeria
Alex C. Otti
7 528 083
570 765
11
40
SKYE BANK
Nigeria
Kehinde Durosinmi-Etti
6 861 761
284 368
12
41
UNION BANK OF NIGERIA
Nigeria
Emeka Emuwa
6 601 170
429 964
13
46
FIDELITY BANK
Nigeria
Reginald Ihejiahi
5 842 761
486 713
14
47
FIRST CITY MONUMENT BANK
Nigeria
Ladi Balogun
5 805 607
276 938
15
48
GROUPE BOA
Mali
Mohamed Bennani
5 796 172
397 757
16
49
ACCESS BANK NIGERIA
Nigeria
Aigboje Aig-Imoukhuede
5 760 937
294 307
17
58
STANBIC IBTC CHARTERED BANK
Nigeria
Sola David-Borha
4 324 873
430 750
18
63
STERLING BANK
Nigeria
Razack Adeyemi Adeola
3 707 644
152 682
19
76
STANDARD CHARTERED BANK NIGERIA
Nigeria
Bola Adesola
2 773 618
ND
20
85
UNITY BANK
Nigeria
Ado Wanka
2 427 878
ND
21
87
ATLANTIQUE BUSINESS INTERNATIONAL
Côte d’Ivoire
Souleymane Diarrassouba
2 411 636
ND
22
106
ECOBANK GHANA
Ghana
Samuel Ashitey Adjei
1 818 991
230 195
23
116
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Bernard Labadens
1 604 905
120 475
24
119
WEMA BANK
Nigeria
Segun Oloketuyi
1 570 052
75 198
25
121
GHANA COMMERCIAL BANK
Ghana
Simon Dornoo
1 556 858
214 589
26
126
ORAGROUP SA
Togo
Patrick Mestrallet
1 409 854
107 107
27
132
CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK
Sénégal
Abdelkrim Raghni
1 287 226
99 704
28
133
ECOBANK CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Charles Daboiko
1 286 274
83 096
29
134
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU SÉNÉGAL
Sénégal
Yann De Nanteuil
1 271 960
97 720
30
137
STANDARD CHARTERED BANK GHANA
Ghana
Kweku Bedu-Addo
1 252 312
88 916
31
138
BANK OF AFRICA BÉNIN
Bénin
Faustin Amoussou
1 241 915
65 962
32
150
BARCLAYS BANK OF GHANA
Ghana
Margaret Mwanakatwe
1 035 209
107 252
33
155
BIAO CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Jean Kacou Diagou
952 879
66 762
34
158
BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU MALI
Mali
Abdoulaye Daffe
907 869
50 978
35
160
BANQUE ATLANTIQUE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Habib Kone
879 238
48 513
36
161
ECOBANK BURKINA
Burkina Faso
Cheick Travaly
871 689
56 371
37
165
BANCO COMERCIAL DO ATLÂNTICO
Cap-Vert
Antonio Castro Guerra
841 399
25 737
38
167
BANQUE INT. POUR LE COM. ET L'IND. DE LA CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Fabien Riguet
834 114
54 079
39
168
ECOBANK BÉNIN
Bénin
Roger Dah-Achinanon
830 276
50 226
40
169
ECOBANK SÉNÉGAL
Sénégal
Yves Coffi Quam-Dessou
825 691
51 620
41
170
CORIS BANK INTERNATIONAL
Burkina Faso
Idrissa Nassa
820 719
55 502
42
174
AGRICULTURAL DEVELOPMENT BANK
Ghana
Stephen Kpordzih
762 249
16 906
43
177
BANQUE NATIONALE D'INVESTISSEMENT
Côte d’Ivoire
Eugène Kassi N'da
734 288
52 136
44
181
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE
Côte d’Ivoire
Daouda Coulibaly
701 205
64 708
45
182
BANK OF AFRICA BURKINA
Burkina Faso
Sébastien Toni
699 741
41 356
46
183
FIDELITY BANK GHANA
Ghana
Edward Effah
698 282
72 749
47
184
STANBIC BANK GHANA
Ghana
Alhassan Andani
686 521
77 123
48
189
BANQUE INT. POUR LE COM. ET L'IND. DU SÉNÉGAL
Sénégal
Pierre Bérégovoy
645 315
58 967
49
192
ECOBANK MALI
Mali
Coumba Sidibé Touré
630 871
50 147
50
196
CAL BANK
Ghana
Frank Brako Junior Adu
609 138
67 700
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - CHIFFRE 2011 EN ITALIQUE – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 200
Rang
Les 50 premières banques d’Afrique de l’Ouest en 2013
Banques
assurances
Afrique centrale Dérapages incontrôlés
+ 32 %
C’est la hausse, en 2012, du total de bilan de BGFI Bank, présent dans dix pays. Le résultat net, lui, stagne.
Plusieurs affaires de mauvaise gouvernance sont venues ternir le bilan des groupes de la sous-région. ÉRIC DUPUY
D
’
ordinaire si calme, le paysage bancaire d’Afrique centrale est en émoi. Certes, la physionomie de notre classement n’a pas fondamentalement changé, mais derrière les chiffres se cache une tout autre réalité. Les années 2012 et 2013 ont été difficiles pour les leaders de la zone. Afriland First Group, le numéro deux, et surtout sa filiale camerounaise, Afriland First Bank, ont été pris dans une affaire de mauvaise gouvernance dont les conséquences auraient pu être fâcheuses, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) mettant en cause très clairement le fondateur du groupe, Paul Fokam (lire pp. 22-23). Depuis, la situation semble s’être tassée, avec la nomination d’un nouveau président au sein de l’entité camerounaise. SCANDALES. L’autre géant régional, le gabonais BGFI
Bank, a également été secoué par plusieurs scandales. Au Bénin, où il est implanté depuis peu, le groupe a licencié début 2013 vingt cadres de la filiale, dont son directeur général, Benoît Zannou, après un exercice désastreux et des accusations de malversations. Au Gabon, berceau du groupe, le directeur général, Brice Laccruche Alihanga, a lui aussi été limogé… et incarcéré pour des malversations liées à une entreprise de BTP qu’il possédait. Autant d’affairesquisontvenuessouligner – à des degrés certes divers – la délicate relation qu’entretiennent les patrons d’Afrique centrale avec la bonne gouvernance. En Guinée équatoriale, Le total de bilan des où les banques se portent 50 premières banques on ne peut mieux, le tableau d’Afrique centrale est largement gâché par le comportement de certaines élites proches du pouvoir, qui a poussé le français Société générale à mettre en vente sa filiale locale. Au même moment, au Cameroun, sept banques étaient sanctionnées par la Commission des marchés financiers (CMF) du pays pour avoir indûment perçu 2,6 milliards de F CFA (3,9 millions d’euros) lors de l’émission de l’emprunt obligataire de 200 milliards de F CFA de l’État camerounais en 2010. Dure année… l
33,9 milliards
de dollars
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
MICHEL LOSEMBE DR
56
L’inauguration d’un bureau de représentation au Kenya est une occasion importante, car elle est la première étape dans la croissance de l’empreinte régionale de Bank of Kigali et, plus important, car elle marque notre détermination à être le principal fournisseur de solutions financières innovantes en Afrique de l’Est. » JAMES GATERA, PDG de Bank of Kigali
Après dix années à la tête de la filiale de Citibank à Kinshasa, le président de l’Association congolaise des banques a pris la direction générale de la BIAC, troisième banque du pays, début 2013.
UN PAS EN ARRIÈRE
Malgré l’intérêt de plusieurs candidats, N’Djamena a renoncé à privatiser l’ex-filiale tchadienne du groupe d’Yves-Michel Fotso.
AU FEU !
Toutes les banques burundaises ont été lourdement affectées par l’incendie du marché central de Bujumbura, poumon économique du pays, le 27 janvier 2013. Interbank Burundi a annoncé que les dépôts avaient ainsi diminué de près de moitié.
Le nigérian Access Bank repense sa stratégie en Afrique centrale : il veut quitter le Burundi, diluer sa participation en RD Congo mais poursuivre au Rwanda, l’un de ses marchés africains clés. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques
assurances
57
Société
Pays
PDG ou DG
Total de bilan (milliers de $)
PNB (milliers de $) 383 058
1
45
BGFI BANK HOLDING CORP.
Gabon
Henri-Claude Oyima
6 081 146
2
69
AFRILAND FIRST GROUP
Cameroun
Paul Kammogne Fokam
3 150 593
218 820
3
83
BGFI BANK GABON
Gabon
Henri-Claude Oyima
2 531 267
130 137
4
104
BGFI BANK CONGO
Congo
Narcisse Obiang Ondo
1 839 610
86 864
5
108
CCEI BANK GE
Guinée équatoriale
Joseph Celestin Tindjou Djameni
1 798 960
129 832
6
143
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU CAMEROUN
Cameroun
Jean-Philippe Guillaume
1 182 501
90 155
7
144
BANQUE INTER. POUR L'ÉPARGNE ET LE CRÉDIT
Cameroun
Pierre Mahé
1 168 509
93 740
8
145
AFRILAND FIRST BANK
Cameroun
Alphonse Nafack
1 152 630
50 137
9
163
BGFI BANK GUINÉE ÉQUATORIALE
Guinée équatoriale
Christophe Mounguengui
855 719
42 011
10
171
STANDARD CHARTERED BANK CAMEROON
Cameroun
Ebezener Essoka
808 987
47 782
11
172
BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DU GABON
Gabon
Claude Ayo-Iguendha
787 327
53 960
12
175
SOCIÉTÉ COMMERCIALE DE BANQUE CAMEROUN
Cameroun
Jamal Ahizoune
756 868
58 421
13
176
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUE EN GUINÉE ÉQUATO.
Guinée équatoriale
Bruno Massez
756 825
31 869
14
185
UNION GABONAISE DE BANQUE
Gabon
Redouane Bennis
676 795
47 055
15
187
RAWBANK
RD Congo
Thierry Taeymans
669 080
59 210
16
193
FÉDÉRATION DES MUCODEC
Congo
Gérard Legier
617 189
45 987
17
195
ECOBANK CAMEROUN
Cameroun
André Fotso
611 001
44 854
18
–
LA CONGOLAISE DE BANQUE
Congo
Younes El Masloumi
587 272
39 547
19
–
CRÉDIT DU CONGO
Congo
Mohammed Mejbar
535 759
34 309
20
–
BANQUE COMMERCIALE DU CONGO
RD Congo
Yves Cuypers
526 277
75 612
21
–
BANQUE INTER. POUR L'AFRIQUE AU CONGO
RD Congo
Michel Losembe
448 526
54 242
22
–
TRUST MERCHANT BANK
RD Congo
Robert Levi
394 724
26 021
23
–
ECOBANK CONGO
Congo
Lazare Noulekou
364 840
27 684
24
–
ECOBANK TCHAD
Tchad
Zakaria Ousman Ramadane
339 569
26 719
25
–
BANK OF KIGALI
Rwanda
James Gatera
338 934
24 918
26
–
UNITED BANK FOR AFRICA CAMEROUN
Cameroun
Georges Wega
297 388
7 577
27
–
ECOBANK GABON
Gabon
Joseph Owondault Berre
287 787
19 446
28
–
BANQUE INTERNATIONALE DE CRÉDIT
RD Congo
Louis-Odilon Alaguillaume
275 963
38 582
29
–
CITIBANK NA GABON
Gabon
Juliette Weisflog
273 714
29 484
30
–
BANQUE COMMERCIALE INTERNATIONALE
Congo
Dominique Martinie
268 531
21 114
31
–
ORABANK GABON
Gabon
Mamoudou Kane
248 060
28 281
32
–
ORABANK TCHAD
Tchad
Loukoumanou Waïdi
227 622
20 462
33
–
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE TCHAD
Tchad
Chemi Kogrimi
225 498
19 304
34
–
ECOBANK CENTRAFRIQUE
Centrafrique
Stéphane Doukouré
206 685
24 296
35
–
COMMERCIAL BANK TCHAD
Tchad
Jean-Pierre Galibert
206 475
16 398
36
–
STANDARD BANK RDC
RD Congo
Eric T. Mboma
204 019
16 902
37
–
BGFI BANK RD CONGO
RD Congo
Francis Selemani Mtwale
202 940
9 262
38
–
BGFI BANK CAMEROUN
Cameroun
Edgard Anon
196 220
14 510
39
–
ECOBANK RWANDA
Rwanda
Gilles Guerard
191 081
18 413
40
–
INTERBANK BURUNDI
Burundi
Callixte Mutabazi
178 793
14 374
41
–
ECOBANK RD CONGO
RD Congo
Serge Ackre
177 610
22 252
42
–
BANQUE DE CRÉDIT DE BUJUMBURA
Burundi
Tharcisse Rutumo
176 886
17 697
43
–
BGFI BANK CAMEROUN
Cameroun
Eric Masbou
169 668
3 051
44
–
PROCRÉDIT BANK CONGO
RD Congo
André Radloff
161 653
21 777
45
–
BANQUE COMMERCIALE DU CHARI
Tchad
Adam Madji
160 870
15 379
46
–
BANQUE RWANDAISE DE DÉVELOPPEMENT
Rwanda
Théogène Turatsinze
141 776
10 666
47
–
CITIBANK NA RD CONGO
RD Congo
Meti Mabanza
116 286
ND
48
–
KENYA COMMERCIAL BANK RWANDA
Rwanda
Maurice Toroitich
111 727
8 189
49
–
ACCESS BANK RD CONGO
RD Congo
–
106 155
6 027
50
–
UNITED BANK FOR AFRICA GABON
Gabon
–
94 352
ND
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 200
Rang
Les 50 premières banques d’Afrique centrale en 2013
Banques
assurances
Afrique de l’Est Exploits kényans
8
millions de dollars
C’est le montant du contrat signé mi-2012 entre le leader éthiopien et le marocain M2M. Ce dernier mettra en œuvre la deuxième phase du plan monétique : consolidation de l’infrastructure monétique, renforcement du parc de distributeurs, développement du mobile banking…
Avec l’agency banking, les banques de Nairobi prouvent une nouvelle fois leur capacité d’innovation. ÉRIC DUPUY
A
Le modèle de l’agency banking comporte encore plusieurs risques opérationnels et des coûts, notamment d’assurance, élevés, qui ont rendu un tel investissement non attrayant pour nous. Nous préférons emprunter un chemin différent pour capturer le même marché cible, grâce à des prestations telles que les services bancaires mobiles repensés. »
nnée après année, le secteur bancaire du Kenya ne cesse de progresser. Fin 2012, le pays a franchi la barre des 16 millions de comptes bancaires (soit un taux de bancarisation de près de 40 %), porté par la croissance démographique mais aussi par le dynamisme incroyable des banques locales. Ainsi, entre 2005 et 2012, le nombre d’agences est passé de 534 à 1 209, le total des actifs de 8,4 milliards à 27,1 milliards de dollars (20,5 milliards d’euros). Un bond prodigieux qui s’est traduit, malgré leur grand nombre, par une solide et constante progression des banques kényanes dans notre classement.
MOHAMED ADAN, directeur administratif et financier de Barclays Africa
RÉSILIENCE
Depuis la sécession du Soudan du Sud, en 2011, l’économie du Soudan a beaucoup souffert, et la monnaie s’est effondrée. Plusieurs banques ont été liquidées, mais les plus grosses tiennent le coup.
TUTELLE. Depuis mi-2010, un nouveau relais de
croissance est venu s’ajouter : l’agency banking, qui permet aux banques de s’appuyer sur des partenaires externes (des supermarchés, par exemple) pour distribuer leurs produits : fin 2012, le pays comptait déjà plus de 16 000 agents de ce type. Chez Equity Bank, numéro deux kényan, l’agency banking a même dépassé, au premier semestre 2012, les distributeurs automatiques de billets. Rare exception à ne pas profiter de ce dynamisme: Barclays Bank Kenya, Le total de bilan des jusqu’à peu filiale directe du 50 premières banques groupe britannique épod’Afrique de l’Est nyme. L’institution a refusé de participer à l’agressivité commerciale ambiante, la jugeant préjudiciable à la gestion des risques. Désormais sous la tutelle du sud-africain Absa, changera-t-elle d’attitude ? Dans le reste de la région, la situation est moins bonne. Les difficultés économiques du Soudan du Sud, dont le voisin soudanais a une nouvelle fois annoncé mi-2013 le blocage du transit pétrolier, pénalisent les banques de ce pays, dont nombre de filiales d’institutions kényanes. Au Rwanda, dans un secteur déjà assez fragile et peu rentable à l’échelle régionale, c’est l’arrêt de l’aide de plusieurs donateurs internationaux (dans le cadre du soutien présumé de Kigali à la rébellion en RD Congo) qui a frappé les établissements du pays dont, là encore, plusieurs filiales de banques kényanes. l
61,4 milliards
de dollars
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
ANTONIOL ANTOINE/SIPA
58
Bien sûr que vous avez beaucoup de problèmes à résoudre, bien sûr que l’avenir ne va pas être facile, mais vous avez beaucoup de ressources, non seulement des ressources naturelles mais aussi des ressources humaines. » DOMINIQUE STRAUSS-KAHN, ancien directeur général du FMI, à l’occasion de l’ouverture de la National Credit Bank au Soudan du Sud
EHOUMAN KASSI
L’ex-patron de la banque d’investissement du groupe Ecobank a été nommé, début 2013, à un nouveau poste stratégique : celui de directeur général d’Ecobank Kenya, avec l’objectif de doper les activités et les profits. Pression supplémentaire : il chapeautera aussi toute l’Afrique de l’Est.
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques
assurances
59
Société
Pays
PDG ou DG
Total de bilan (milliers de $)
PNB (milliers de $)
1
44
COMMERCIAL BANK OF ETHIOPIA
Éthiopie
Zeleke Bekalu
6 535 620
ND
2
59
KENYA COMMERCIAL BANKING GROUP
Kenya
Joshua Oigara
4 254 252
354 768
3
64
BANQUE ARABE POUR LE DÉV. ÉCO. EN AFRIQUE
Soudan
Abdel Aziz Khelef
3 699 303
177 636
4
66
KENYA COMMERCIAL BANK
Kenya
Joshua Oigara
3 524 629
321 856
5
75
EQUITY BANK GROUP
Kenya
James U. Mwangi
2 815 909
277 272
6
90
EQUITY BANK KENYA
Kenya
James U. Mwangi
2 325 264
184 701
7
91
CO-OPERATIVE BANK OF KENYA
Kenya
Gideon M. Muriuki
2 324 955
276 129
8
95
STANDARD CHARTERED BANK KENYA
Kenya
Richard Etemesi
2 265 659
159 135
9
96
COMMERCIAL BANK OF ERITREA
Érythrée
Tesfay Yemane
2 224 528
19 392
10
100
BARCLAYS BANK KENYA
Kenya
Jeremy Awori
2 140 284
210 121
11
102
CRDB BANK
Tanzanie
Charles Kimei
1 937 134
129 954
12
110
NATIONAL MICROFINANCE BANK
Tanzanie
Mark H. Wiessing
1 761 403
232 801
13
113
INVESTMENT & MORTGAGES BANK
Kenya
Arun S. Mathur
1 675 916
75 972
14
114
CFC STANBIC BANK
Kenya
Greg Brackenridge
1 658 397
75 765
15
120
DIAMOND TRUST BANK KENYA
Kenya
Nasim Devji
1 568 643
142 671
16
122
BANK OF KHARTOUM
Soudan
Mohamed Salah
1 537 026
102 046
17
130
COMMERCIAL BANK OF AFRICA
Kenya
O. Isaac Awuondo
1 369 922
61 419
18
135
FAISAL ISLAMIC BANK SUDAN
Soudan
Ali Omer Ibrahim Farah
1 263 235
42 201
19
136
NIC BANK
Kenya
James Macharia
1 254 677
63 503
20
146
STANBIC BANK UGANDA
Ouganda
Philip Odera
1 146 480
109 776
21
154
NATIONAL BANK OF COMMERCE
Tanzanie
Lawrence Mafuru
956 196
61 136
22
156
DASHEN BANK
Éthiopie
Lulseged Teferi
951 689
25 424
23
157
STANDARD CHARTERED BANK UGANDA
Ouganda
Herman Kasekende
912 205
155 242
24
173
NATIONAL BANK OF KENYA
Kenya
Munir S. Ahmed
777 653
55 292
25
179
AWASH INTERNATIONAL BANK
Éthiopie
Leikun Berhanu
712 962
ND
26
197
EXIM BANK TANZANIE
Tanzanie
Dinesh Arora
608 927
10 364
27
–
BANK OF AFRICA KENYA
Kenya
Kwame Ahazdi
566 934
27 097
28
–
BANK OF BARODA KENYA
Kenya
Manvi N. Krishna
534 275
28 569
29
–
EL NILEIN BANK
Soudan
Osman Eltom Mohmed
510 100
25 123
30
–
KENYA COMMERCIAL BANK SUDAN
Soudan du Sud
Ehouman Kassi
509 467
7 852
31
–
HOUSING FINANCE CO. OF KENYA
Kenya
Frank Ireri
471 143
25 741
32
–
BANK OF ABYSSINIA
Éthiopie
Addisu Habba
447 570
15 700
33
–
UNITED BANK
Éthiopie
Birhanu Getaneh
442 900
11 124
34
–
PRIME BANK
Kenya
Bharat Jani
407 087
26 466
35
–
CRANE BANK
Ouganda
Ali Reza Kalan
384 617
39 969
36
–
DEVELOPMENT FINANCE CO. OF UGANDA
Ouganda
C. McCormack
381 472
32 268
37
–
CENTENARY RURAL DEVELOPMENT BANK
Ouganda
Simon Kagugube
377 618
49 926
38
–
FARMER'S COMMERCIAL BANK
Soudan
Hashim Mohamed Tom Sulieman
374 465
5 322
39
–
ECOBANK KENYA
Kenya
Michael Monari
369 005
10 390
40
–
BANK OF AFRICA - MER ROUGE
Djibouti
Abdelali Nadifi
353 115
16 353
41
–
INDUSTRIAL DEVELOPMENT BANK
Soudan
Mustafa Taj Alseer
351 327
3 097
42
–
UNITED CAPITAL BANK
Soudan
Kamal Elzubier
339 806
31 196
43
–
AL-NILE BANK FOR COMMERCE AND DEVELOPMENT
Soudan
Abdelkhalig El Samani Abdelrazig
337 827
26 130
44
–
AL BARAKA BANK SUDAN
Soudan
Abdallah Khairy Hamid
335 369
25 085
45
–
IMPERIAL BANK
Kenya
Pramila Aggarwal
315 609
29 418
46
–
AL SALAM BANK SUDAN
Soudan
Mohammed Bin Omeir Bin Yousif
308 821
44 199
47
–
FAMILY BANK
Kenya
Kamau Njunge
300 840
27 240
48
–
BANK OF BARODA UGANDA
Ouganda
Ashok Kumar
262 233
23 187
49
–
FINA BANK
Kenya
Franck Griffiths
262 003
15 461
50
–
DIAMOND TRUST BANK TANZANIA
Tanzanie
Nasim Devji
252 014
19 654
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 200
Rang
Les 50 premières banques d’Afrique de l’Est en 2013
Banques
assurances
Afrique australe et océan Indien Suspenses sud-africains Prêts sans garantie, aventures continentales mitigées… Les banques du pays nagent entre deux eaux.
BARCLAYS AFRICA
C’est le nouveau nom du groupe né du rachat par Absa des filiales africaines du britannique Barclays, lui-même actionnaire de contrôle d’Absa. Barclays Africa compte 1 300 agences et 10 400 distributeurs automatiques dans dix pays du continent.
ÉRIC DUPUY
E
n 2012 comme en 2011, la glissade du rand aura fait baisser un peu plus le total de bilan (en dollars) des grandes banques sud-africaines. En monnaie locale, et à un rythme certes plus modeste dans une économie à la croissance réduite (2,5 % en 2012, contre 3,5 % en 2011), il a toutefois continué de progresser. Derrière le peloton de tête, le challengeur le plus redoutable, Capitec Bank, inquiète de plus en plus. La croissance spectaculaire qu’il a connue ces dernières années, alimentée par des prêts sans garantie, a incité les grands acteurs du pays à être plus agressifs, faisant craindre de gros problèmes en termes de qualité des prêts et de possibilité de les recouvrer. Toujours du côté des i n q u i é t u d e s, l ’av e n ture ouest-africaine de FirstRand, dont les activités Le total de bilan des à l’étranger se cantonnaient 50 premières banques jusqu’à présent à l’Afrique d’Afrique australe australe, a connu un coup et de l’océan Indien dur : annoncé en 2012, le rachat de Merchant Bank, au Ghana, a échoué. Le groupe sud-africain, qui veut consacrer 1 milliard de dollars (750 millions d’euros) à ses projets continentaux, semble malgré tout se positionner sur le marché nigérian, tout comme son compatriote Absa.
692,9 milliards de dollars
CONVERSION. Enfin, une ultime inconnue devrait être rapidement levée : la date à laquelle Nedbank convertira le prêt de 285 millions de dollars accordé fin 2011 au groupe Ecobank. En février 2013, son patron, Mike Brown, a annoncé que la conversion en parts de capital aurait lieu dès novembre 2013. De quoi faire du groupe sud-africain, jusqu’ici présent uniquement dans quelques pays d’Afrique australe, le premier actionnaire d’Ecobank, actif dans 34 pays du continent. De son côté, le secteur bancaire angolais connaît toujours une forte croissance, avec un taux de pénétration passé de 11 % de la population fin 2010 à 22 % mi-2012, selon KPMG. Un dynamisme qui attire : le secteur comptait 25 banques en activité à la mi-2013. Dernières arrivées : les filiales du russe VTB et du sud-africain Standard Bank. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
24,4 millions de dollars
C’est le prix offert par Nedbank pour acquérir 36,4 % de Banco Único, sixième banque mozambicaine. RUSSEL ROBERTS/FINANCIAL MAIL/GALLO IMAGES/GETTY IMAGES
60
Les taux de croissance que nous avons vus au cours des deux dernières années sont trop élevés… Ce n’est pas viable. » LEON KIRKINIS, directeur général d’African Bank, qui a décidé de freiner sa politique de prêts
– 13 % D’ÎLE EN ÎLE
Le mauricien Bank One, associé à ses actionnaires Ciel Group et I&M Bank, a repris BNI Madagascar au français Crédit agricole en septembre 2013. Une opération contestée.
C’est la baisse, au premier semestre 2013, des bénéfices de CBZ Bank, affectée notamment par l’incertitude économique au Zimbabwe.
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques
assurances
61
Société
Pays
PDG ou DG
Total de bilan (milliers de $)
PNB (milliers de $)
1
1
STANDARD BANK GROUP
Afrique du Sud
S. K. Tshabalala
181 940 000
4 007 647
2
2
STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
S. K. Tshabalala
115 347 312
5 688 467
3
3
AMALGAMATED BANKS OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Maria Ramos
95 191 373
5 520 103
4
4
FIRSTRAND BANKING GROUP
Afrique du Sud
Sizwe Nxasana
81 311 588
1 792 749
5
5
NEDBANK GROUP
Afrique du Sud
Mike Brown
80 468 586
2 318 698
6
12
FIRST NATIONAL BANK SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Michael Jordaan
27 019 543
982 383
7
25
BANCO ANGOLANO DE INVESTIMENTOS
Angola
Mario Alberto Barber
10 763 890
579 146
8
30
BANCO ESPIRITO SANTO ANGOLA
Angola
Sabrinha Aluana
8 895 678
ND
9
36
BANCO DE FOMENTO DE ANGOLA
Angola
Emidio Pinheiro
7 924 446
392 873
10
38
AFRICAN BANK
Afrique du Sud
Léon Kirkinis
6 962 859
1 124 455
11
39
BANCO BIC
Angola
Fernando Teles
6 914 226
176 552
12
51
THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK
Maurice
J. Gérard Hardy
5 503 007
301 602
13
55
CAPITEC BANK
Afrique du Sud
Riaan Stassen
4 518 011
638 848
14
57
HSBC MAURITIUS
Maurice
Alastair J. Bryce
4 446 527
76 142
15
65
LAND AND AGRICULTURAL DEV. BANK OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Phakamani Hadebe
3 626 736
94 878
16
67
STANDARD CHARTERED BANK MAURICE
Maurice
Sridhar Nagarajan
3 426 600
53 023
17
70
STATE BANK OF MAURITIUS
Maurice
Soopaya Parianen
3 130 116
101 399
18
72
BARCLAYS BANK OF MAURITIUS
Maurice
Ravin Dajee
2 957 008
90 060
19
88
BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE
Mozambique
Manuel Marecos Duarte
2 374 433
250 699
20
89
FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA
Namibie
Vekuii Reinhard Rukoro
2 330 391
104 853
21
93
BANCO COMERCIAL E DE INVESTIMENTOS
Mozambique
Ibraimo Ibraimo
2 288 647
146 910
22
94
STANDARD BANK MAURITIUS
Maurice
Laksham Bheenick
2 274 479
18 982
23
98
BANK WINDHOEK
Namibie
Christo De Vries
2 190 883
92 378
24
105
BANCO MILLENNIUM ANGOLA
Angola
Jose Reino Da Costa
1 827 232
87 334
25
107
FIRST NATIONAL BANK OF BOTSWANA
Botswana
Lorato Boakgomo-Ntakhwana
1 800 690
80 613
26
109
INVESTEC BANK SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Bernard Kantor
1 765 533
5 538
27
111
AFRICAN BANKING CORP. HOLDING
Botswana
Douglas T. Munatsi
1 725 579
142 982
28
112
BANCO DE NEGOCIOS INTERNACIONAL
Angola
Mario Abilio Palhares
1 692 075
59 572
29
117
BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA
Angola
Daniel Chambel
1 578 652
141 988
30
124
BARCLAYS BANK OF BOTSWANA
Botswana
Thuli Johnson
1 467 701
121 751
31
125
STANDARD BANK MOZAMBIQUE
Mozambique
Antonio Caroto Coutinho
1 423 757
78 838
32
127
BANCO SOL
Angola
Miguel Coutinho Nobre
1 395 441
60 370
33
129
INVESTEC BANK MAURITIUS
Maurice
Craig Mckenzie
1 371 598
40 977
34
139
CBZ BANK
Zimbabwe
John Mangudya
1 223 093
95 338
35
141
SBI MAURITIUS
Maurice
J. S. Hiremath
1 218 160
23 050
36
142
STANDARD CHARTERED BANK BOTSWANA
Botswana
Moatlhodi K. Lekaukau
1 185 454
73 129
37
147
DEUTSCHE BANK MAURITIUS
Maurice
Mark Bisson
1 137 646
3 143
38
148
ZAMBIA NATIONAL COMMERCIAL BANK
Zambie
Martyn Schouten
1 104 290
135 768
39
152
STANDARD CHARTERED BANK ZAMBIA
Zambie
Mizinga Melu
981 087
61 122
40
153
STANBIC BANK ZAMBIA
Zambie
Mukwandi Chibesakunda
956 823
116 595
41
159
BANCO REGIONAL DO KEVE
Angola
Rui Da Costa Campos
895 529
19 360
42
164
THE HONGKONG AND SHANGHAI BANKING CORP.
Maurice
–
855 482
23 845
43
166
MERCANTILE BANK
Afrique du Sud
D. J. Brown
834 486
36 110
44
178
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Pierre Wolmarans
719 745
9 879
45
180
AFRASIA BANK
Maurice
James Benoit
709 838
15 456
46
186
BANQUE DES MASCAREIGNES
Maurice
Philippe Ciarsuault
675 115
21 936
47
188
BANK OF AFRICA MADAGASCAR
Madagascar
Jacques Dilet
649 344
49 090
48
190
STANDARD BANK DE ANGOLA
Angola
Pedro Coelho
645 181
17 682
49
191
SASFIN BANK
Afrique du Sud
Roland Sassoon
644 769
23 810
50
194
BANK ONE
Maurice
Raj Dussoye
615 094
20 524
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 200
Rang
Les 50 premières banques d’Afrique australe et de l’océan Indien en 2013
62
Banques
assurances
Assurances La course vers le Sud
NIGERIA, KENYA, GHANA
Telles sont les priorités stratégiques en Afrique du groupe britannique né en Afrique du Sud.
Les leaders profitent de croissances organiques fortes pour conquérir des positions en Afrique subsaharienne. ÉRIC DUPUY
S
elon l’étude annuelle « Sigma » de Swiss Re, les primes d’assurance-vie en Afrique ont bondi de 14 % en 2012, contre une moyenne de 4,9 % pour l’ensemble des marchés émergents et de 2,9 % en 2011. Elles ont atteint le seuil des 50 milliards de dollars (38 milliards d’euros), l’Afrique du Sud représentant à elle seule 90 % du total. Dans le domaine non-vie, à l’inverse, le niveau des primes a reculé de 1 % en 2012, après trois années déjà difficiles. Ce segment est loin d’avoir retrouvé ses niveaux de croissance d’avant la crise financière de 2008. La cause de ce recul est à lire dans l’évolution de l’Afrique du Sud, poids lourd des assurances en Afrique. Mais au final, ces évolutions annuelles ne changent pas grand-chose au statut très marginal du secteur à l’échelle mondiale : en 2012, l’assurance africaine représentait 1,9 % des primes vie et 1,1 % des primes non-vie. Contre 1,8 % et 1,1 %, respectivement, en 2011. DYNAMISME. Pas de quoi s’enthousiasmer,
donc. Reste que Swiss Re en convient luimême : les données en dehors des grands marchés (Afrique du Sud principalement) sont quasi inexistantes. « Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, les perspectives économiques lumineuses devraient soutenir les secteurs de l’assurance nonLe total des primes des 100 vie à mesure que les premières compagnies investissements et la d’assurances consommation privée continuent de se développer sainement, soulignent les experts de Swiss Re. Dans le Nord, l’instabilité politique continuera à fournir un environnement difficile pour l’assurance. » Au sud du Sahara, le dynamisme est en effet de mise, et les signes sont clairs : les acteurs enregistrent des croissances organiques fortes, souvent à deux l l l
37,8 milliards
100 millions de dollars
C’est le montant que MMI Holdings, qui a racheté 70 % du capital de Mauritian Eagle, veut consacrer à des acquisitions dans une douzaine de pays d’Afrique.
MAMADOU TALATA DOULLA
L’ancien associé nigérien du groupe Sunu a rallié la concurrence en rejoignant la dernière-née des filiales du marocain Saham : Colina Niger.
Nous comptons désormais dix sociétés vie et huit sociétés dommages. » KARIM DIONE, secrétaire général de Sunu, actionnaire de l’Union des assurances de Côte d’Ivoire (UA-Vie), après l’acquisition de 75 % du sénégalais Compagnie générale d’assurances (CGA)
de dollars
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
65 %
C’est la part du capital acquise par le mauricien Swan Group dans Confiance Assurances océan Indien, une compagnie de courtage basée à la Réunion. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques
assurances
63
Société
Pays
PDG ou DG
Total des primes (milliers de $)
RN (milliers de $) 758 054
1
SANLAM
Afrique du Sud
Johan Van Zyl
10 436 496
2
LIBERTY GROUP
Afrique du Sud
R. G. Tomlinson
3 619 430
494 608
3
OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.
Afrique du Sud
Gerhard Van Niekerk
3 608 473
1 501 852
4
SANTAM
Afrique du Sud
Ian Kirk
2 284 059
126 774
5
MMI HOLDINGS
Afrique du Sud
Nicolaas Kruger
2 202 527
275 345
6
DISCOVERY HEALTH
Afrique du Sud
A. Gore
1 730 894
261 796
7
MUTUAL & FEDERAL INSURANCE
Afrique du Sud
B. Campbell
1 163 040
29 075
8
SAHAM FINANCES
Maroc
Raymond Farhat
882 000
61 934
9
RMI HOLDINGS
Afrique du Sud
Peter Cooper
869 983
286 185
10
WAFA ASSURANCE
Maroc
Ramsès Arroub
679 459
86 934
11
AFRICAN REINSURANCE CORP.
Nigeria
Corneille Karezeki
647 980
92 646
12
SOCIAL SECURITY AND NATIONAL INSURANCE TRUST
Ghana
Frank Odoom
605 371
313 033
13
RMA WATANIYA
Maroc
Fouad Douiri
603 093
ND
14
ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Edwynn O' Neill
443 773
2 549
15
AXA ASSURANCE MAROC
Maroc
Michel Hascoët
412 977
ND
16
CNIA SAADA ASSURANCES
Maroc
Ghita Lahlou
382 770
ND
17
BAI CO.
Maurice
Rishi Sookdawoor
278 387
6 726
18
MISR LIFE INSURANCE CO.
Égypte
Said Saad Gabr
260 861
6 476
19
BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS
Botswana
P. B. Summer
246 973
49 962
20
SOCIÉTÉ NATIONALE D'ASSURANCES
Algérie
Amara Latrous
232 972
31 726
21
SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE
Maroc
Ahmed Zinoun
215 942
ND
22
COMPAGNIE ALGÉRIENNE DES ASSURANCES
Algérie
Abdelkrim Djafri
198 487
10 669
23
COLINA PARTICIPATIONS
Côte d’Ivoire
Raymond Farhat
195 000
ND
24
JUBILEE HOLDINGS
Kenya
Patrick Tumbo Nyamemba
178 326
26 455 8 923
25
COMPAGNIE ALGÉRIENNE D'ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE
Algérie
Brahim Djamel Kassali
176 493
26
COMPAGNIE CENTRALE DE RÉASSURANCE
Algérie
Hadj Mohamed Sebaa
174 363
ND
27
AVBOB INDUSTRIES
Afrique du Sud
J. F. Rademan
174 038
62 991
28
COMPAGNIE D'ASSURANCES SANAD
Maroc
Muhammad Aouad
170 618
ND
29
GA ANGOLA SEGUROS
Angola
Robert Lewis
161 408
4 839
30
COMPAGNIE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES ATLANTA
Maroc
Jalal Benchekroun
157 928
ND
31
SOCIÉTÉ TUNISIENNE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES
Tunisie
Lassaâd Zarrouk
147 346
9 870
32
MUTUELLE CENTRALE MAROCAINE D'ASSURANCES
Maroc
Yacoubi Soussane
146 281
ND
33
CLIENTELE LIFE ASSURANCE CO.
Afrique du Sud
G. J. Soll
140 777
28 085
34
UNION DES ASSURANCES DE CÔTE D'IVOIRE
Côte d’Ivoire
Pathé Dione
138 333
9 085
35
AGMA LAHLOU TAZI
Maroc
Mohamed Lahlou
137 196
5 029
36
AIICO INSURANCE
Nigeria
F. J. Hagerty
135 935
8 439
37
LA MAROCAINE VIE
Maroc
Jean Marie Stein
128 171
ND
38
NICO HOLDINGS
Malawi
F. L. Mlusu
127 363
5 725
39
SWAN GROUP
Maurice
Louis Rivalland
125 782
ND
40
ZURICH COMPAGNIE MAROCAINE D'ASSURANCES
Maroc
–
121 959
ND
41
JUBILEE INSURANCE KENYA
Kenya
–
114 428
16 101
42
CAISSE NATIONALE DE SÉCURITÉ SOCIALE
Burkina Faso
Idrissa Zampaligré
110 402
51 947
43
COMPAGNIE D'ASSURANCES DES HYDROCARBURES
Algérie
Nacer Sais
98 325
8 731
44
KENYA REINSURANCE CORP.
Kenya
Jadiah M. Mwarania
91 994
32 446 11 798
45
CIE MÉDITERRANÉENNE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES
Tunisie
Rachid Ben Jemia
90 120
46
CAISSE NATIONALE DE MUTUALITÉ AGRICOLE
Algérie
Kamel Arba
88 261
146
47
CIE INTERNATIONALE D'ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE
Algérie
Hocine Hassani
81 505
7 211 ND
48
MANSARD INSURANCE
Nigeria
Yetunde Ilori
79 520
49
GROUPE DES ASSURANCES DE TUNISIE
Tunisie
Mohamed Dkhili
78 090
ND
50
COMPAGNIE D'ASSURANCES TRANSPORTS
Maroc
Mohamed Saidi
77 932
ND
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2012
Les 100 premières compagnies d’assurances en 2013 (1-50)
64
Banques
assurances
chiffres. Et les mieux dotés financièrement prennent de nouvelles positions, tant en termes de métiers que de pays. À ce jeu, l’un des plus dynamiques est le marocain Saham (lire l’interview de son directeur général, pp. 24-26), qui, après avoir ouvert début 2012 son tour de table à la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale) et au capital-investisseur Abraaj Capital, s’est offert le libanais LIA Insurance – pour se développer au Moyen-Orient – puis le kényan Mercantile Insurance, premier pas en Afrique de l’Est. Moins heureux dans ses développements au sud du Sahara, son compatriote Wafa Assurance, filiale du groupe bancaire Attijariwafa Bank, a dû renoncer à l’acquisition de l’ivoirien Solidarité africaine d’assurances (Safa) après que celui-ci a été victime d’un incendie. Il a en revanche réussi son installation en Tunisie dans le domaine de l’assurance-vie. Enfin, l’autre grand du secteur au Maroc, RMA Watanya (groupe BMCE Bank), a quant à lui créé une structure dévolue à ce marché. lll
AMBITIONS. Mais les groupes marocains ne sont pas les seuls à pied d’œuvre. Le britannique Old Mutual (né en Afrique du Sud) est lui aussi passé à l’offensive. Déjà présent dans une quinzaine de pays du continent, il a finalisé en 2013 l’acquisition d’Oceanic Life auprès du groupe bancaire panafricain Ecobank, s’est positionné sur le rachat de 30 % de la Société rwandaise d’assuLa RD Congo, rances (Soras) et a pris une jusqu’ici en participation majoritaire situation dans l’entreprise de microfinance Faulu Kenya. Son de monopole directeur général a publipublic, est quement annoncé voudans le viseur loir consacrer 5 milliards de tous de rands (375 millions d’euros) à son expansion les groupes. panafricaine. En Afrique de l’Est, les ambitions se font également de plus en plus claires, comme en témoigne l’offensive du kényan UAP Insurance qui, fort du soutien de capital-investisseurs et d’une introduction en Bourse, s’est installé entre 2012 et 2013 au Rwanda et en Tanzanie. Il a également ouvert un bureau en RD Congo, pays jusqu’ici en situation de monopole public et qui est dans le viseur de tous les groupes. Difficile de savoir qui sera le premier, mais la marge de progression laisse a priori de la place à tout le monde, d’autant que de nouveaux produits, comme la microassurance, se développent. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
OLIVIER POUR J.A.
Notre objectif est très clair. Nous visons à être leader en Côte d’Ivoire, avec une croissance de 30 % sur les trois années à venir. » FEMI OYETUNJI, directeur général de Continental Re, à l’occasion de l’installation du groupe à Abidjan
LES YANKEES DÉBARQUENT AT-TAKÂFOULIA C’est le nom de la nouvelle société spécialisée en assurance islamique fondée par plusieurs assureurs tunisiens, dont Salim.
Le leader de la réassurance en Tunisie compte désormais un redoutable concurrent : l’américain ACE Group, qui a reçu en septembre 2013 sa licence pour opérer dans le pays.
Le voyage de Henri de Castries [le PDG], au début de l’année 2013, est un signe fort pour le développement d’Axa en Afrique subsaharienne. Le groupe nous a donné son feu vert pour regarder toutes les opportunités d’acquisitions qui se présenteraient dans l’un des marchés de la zone Cima, et en particulier dans les pays où nous sommes déjà présents. » MICHEL HASCOËT, chargé de la stratégie d’Axa au sud du Sahara
« KILIMO SALAMA »
« Agriculture sûre » : c’est le nom, en kiswahili, du produit de microassurance contre les risques climatiques lancé au Rwanda par Soras et plusieurs partenaires. Il utilise des stations météorologiques automatisées. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Banques
assurances
65
Société
Pays
PDG ou DG
Total des primes (milliers de $)
RN (milliers de $) 10 394
51
CONTINENTAL REINSURANCE CO.
Nigeria
Femi Oyetunji
76 337
52
MUTUELLE AGRICOLE MAROCAINE D'ASSURANCE
Maroc
Rachid Guessous
74 588
ND
53
GROUPE OGAR
Gabon
Bernard Bartoszek
73 259
5 832 4 647
54
TRUSTCO GROUP HOLDINGS
Namibie
Quinton Van Rooyen
70 226
55
ASSURANCES MUTUELLES EL ITTIHAD
Tunisie
Lamjed Boukhris
69 633
ND
56
ENTERPRISE GROUP
Ghana
George Banasco Otoo
69 296
15 660 7 392
57
MAURITIUS UNION ASSURANCE CO.
Maurice
Dominique Galea
68 960
58
COMPAGNIE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES
Tunisie
Abdelmonem Kolsi
67 266
ND
59
ANGLO-MAURITIUS ASSURANCE SOCIETY
Maurice
Jean De Fondaumiere
65 606
29 572
60
ASSURANCES MAGHREBIA
Tunisie
Abdelaziz Essassi
65 492
3 653
61
CIC INSURANCE GROUP
Kenya
Nelson Chege Kuria
61 834
6 759
62
CUSTODIAN AND ALLIED INSURANCE
Nigeria
Wole Oshin
61 271
8 526
63
ETHIOPIAN INSURANCE CORP.
Éthiopie
Yewondwossen Eteffa
60 923
6 430
64
OGAR
Gabon
Bernard Bartoszek
58 023
3 094
65
BRITISH AMERICAN INVESTMENTS CO. KENYA
Kenya
Benson Wairegi
57 118
22 646
66
ALLIANCE ASSURANCES
Algérie
–
51 431
ND
67
NEM INSURANCE
Nigeria
J. E. Umukoro
51 040
8 179
68
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE RÉASSURANCE
Tunisie
Lamia Ben Mahmoud
50 034
3 992
69
CIE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES TUNISO-EUROPÉENNE
Tunisie
Hassine Doghri
49 798
5 848
70
GROUPE ALLIANZ CAMEROUN ASSURANCES
Cameroun
Bernard Girardin
47 433
3 185
71
STATE INSURANCE CO. OF MAURITIUS
Maurice
K. Bhoojedhur Obeegadoo
44 839
13 448
72
MAROC ASSISTANCE INTERNATIONALE
Maroc
–
42 340
ND
73
STACO INSURANCE
Nigeria
–
39 494
6 407 20 298
74
SEGURADORA INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE
Mozambique
Rui Oliveira
39 351
75
PAN AFRICA INSURANCE CO.
Kenya
Tom Gitogo
38 182
5 130
76
SIC INSURANCE CO.
Ghana
Ebenezer Allotey
37 145
3 543 2 348
77
CIE COMMUNE DE RÉASSURANCE DES ÉTATS MEMBRES DE LA CICA
Togo
Jean-Baptiste Kouame
35 895
78
ISAAF MONDIAL ASSISTANCE
Maroc
–
35 260
ND
79
NSIA GABON
Gabon
Jean Kacou Diagou
33 715
2 743
80
GROUPE SONAM ASSURANCES
Sénégal
Diouldé Niane
33 174
4 127
81
ASSURANCES ARO
Madagascar
Patrick Andriambahiny
32 319
3 225
82
ROYAL EXCHANGE ASSURANCE GROUP
Nigeria
Jonah U. Ikhidero
31 918
648
83
NSIA CÔTE D'IVOIRE
Côte d’Ivoire
Jean Kacou Diagou
29 695
2 951
84
SOCIÉTÉ AFRICAINE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES
Cameroun
Georges L. Kagou
29 517
2 424
85
MAURITIAN EAGLE INSURANCE CO.
Maurice
Christian Dalais
29 287
2 638
86
JUBILEE INSURANCE UGANDA
Ouganda
–
28 548
8 952
87
COLINA VIE CÔTE D'IVOIRE
Côte d’Ivoire
Raoul Didier Moloko
28 113
2 468
88
JUBILEE INSURANCE TANZANIA
Tanzanie
–
27 443
1 106
89
NSIA VIE CÔTE D'IVOIRE
Côte d’Ivoire
Janine Diagou-Wodie
27 217
1 007
90
ASSURANCES SALIM
Tunisie
Ali Hammami
26 935
ND
91
CORNERSTONE INSURANCE
Nigeria
Adetokumbo Bello
26 004
1 014 1 559
92
PRESTIGE ASSURANCE CO.
Nigeria
V. K. Markanda
25 414
93
MUTUELLE D'ASSURANCES DES TRANSPORTEURS UNIS
Maroc
Haj Omar Benouna Louridi
25 392
ND
94
ADIC INSURANCE
Nigeria
Chioma Sideso
24 857
6 249
95
TRUST ALGERIA ASSURANCES ET RÉASSURANCES
Algérie
Ahmed Choudar
24 489
1 156
96
AXA ASSURANCES SÉNÉGAL
Sénégal
Alioune Diagne
23 543
3 956
97
AXA ASSURANCES CAMEROUN
Cameroun
Patrice Desgranges
22 432
991
98
ASSURANCES GÉNÉRALES DU CONGO
Congo
Raymond Ibata
21 992
969
99
ASSINCO ASSURANCES
Gabon
Eugénie Ndende
21 928
ND
100
SORAS GROUP
Rwanda
Charles Mporanyi
20 495
2 916
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2012
Les 100 premières compagnies d’assurances en 2013 (51-100)
INVESTIR
PUBLI-INFORMATION
TOGO
Une expertise bancaire unique au cœur d’un marché d’avenir
L
a République du Togo offre des conditions optimales pour investir en Afrique de l’Ouest, région en forte croissance. Située au cœur d’un marché de 300 millions de personnes, le Togo est reliée aux pays francophones et anglophones qui bordent ses frontières par son port international, un réseau routier en constante amélioration et une compagnie aérienne, ASKY, qui fait de Lomé sa plateforme sous-régionale. Elle permet surtout aux investisseurs de s’appuyer sur un secteur bancaire en pleine expansion, moderne, fiable et de plus en plus concurrentiel, afin de réaliser des transactions sûres avec le reste du monde. I
PAIX SOL IDA RI
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INVESTIR AU TOGO
Sièges de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO...
... et du groupe panafricain de réassurance Cica-Re.
Une capitale africaine de la banque Un nombre croissant de banques internationales rejoignent à Lomé les institutions financières panafricaines et régionales qui y ont établi leur siège.
L
a tradition bancaire du Togo ne date pas d’hier. Le boom phosphatier des années 1970, la forte demande pour les produits agricoles de rente (café, cacao, coton, huile de palme…) ou encore le commerce des « Nana Benz », dans les années 1980, ont tôt fait de ce pays une place financière de choix en Afrique de l’Ouest. Ainsi Lomé abrite le siège de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), le bras financier de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.
officiellement remis ses actions au numéro un marocain (première banque africaine hors Afrique du Sud), en septembre dernier, lors d’une cérémonie organisée à Kara, dans le nord du pays. Avec cette privatisation, le programme de désengagement de l’Etat togolais, partiel ou total, vis-à-vis de certains établissements bancaires, se concrétise. En août 2012, c’est une autre institution publique, la Banque Togolaise de Développement (BTD), qui voyait une institution privée, Oragroup SA, entrer dans son capital.
Depuis 1985, la capitale togolaise accueille aussi le siège du groupe bancaire Ecobank, la première multinationale 100 % africaine. Créée et gérée par des Africains, soutenue par des capitaux africains, Ecobank s’est développée depuis la côte Atlantique pour rayonner aujourd’hui dans 33 pays du continent, un record. L’inauguration à Lomé de son nouveau siège, en juin 2011, témoigne la confiance pour le Togo d’un groupe professionnel de plus en plus puissant, notamment depuis son installation dans l’immense marché nigérian voisin.
…et une concurrence accrue Sa filiale bancaire, Orabank, ex-Financial Bank, institution sous-régionale ambitieuse en plein essor, est elle-même basée à Lomé. Elle a été retenue en octobre 2012 par la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour la reprise de la Banque régionale de solidarité (BRS). Implantée dans les huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA), la BRS a pour vocation de servir les PME et de promouvoir l’emploi indépendant. À la clé pour Orabank : un doublement du nombre de ses implantations et une entrée en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Gage de confiance, Orabank a vu en août dernier l’un de ses emprunts en partie garantis par la Banque ouest africaine de développement (BOAD), qui reconnait dans l’établissement un fort potentiel de développement.
Un désengagement étatique réfléchi… Dernier groupe en date à s’être installé à Lomé : Attijariwafa Bank, qui a repris face à une concurrence sérieuse 55 % du capital de la Banque internationale pour l’Afrique au Togo (BIA-Togo). L’État togolais a
II
PUBLI-INFORMATION
BIA-Togo fait désormais partie du groupe marocain Attijariwafa Bank.
Banque togolaise pour le commerce extérieur.
Des groupes financiers régionaux et continentaux
cartes bancaires internationales (MasterCard, Maestro, Visa…) remplacent progressivement les opérations au guichet, le chéquier et la circulation de l’argent liquide. Engagées dans une course accélérée à la part de marchés, les banques installées au Togo consolident leurs assises grand public, ce qui leur permet d’offrir des choix de plus en plus diversifiés aux futurs investisseurs.
Aux côtés des historiques Ecobank ou encore Bank of Africa (BOA), également présente à Lomé, les arrivées récentes et l’émergence de nouvelles institutions bancaires permettent au Togo de faciliter les transactions financières aussi bien au niveau sous-régional que continental, voire international. Parmi ces entités, qui contribuent à professionnaliser et fiabiliser le système bancaire togolais, figure aussi Banque Atlantique, alliée depuis l’année dernière au marocain Banque centrale populaire. Dans un autre domaine, c’est aussi depuis Lomé que la société de capital-investissement Cauris gère et déploie son portefeuille dans la région, où elle est active depuis 1995. Et c’est également à Lomé que Cica-Re, le réassureur des États membres de la CIMA (Conférence interafricaine des marchés de l’assurance), a établi son siège, en 1984.
Un nouveau code des investissements pour libérer la circulation des capitaux Aucun système bancaire ne saurait fonctionner efficacement dans un environnement dégradé. C’est pourquoi le gouvernement togolais a fait de l’environnement des affaires une priorité. Il a révisé en janvier 2012 le code des investissements nationaux, afin notamment de libérer la circulation des capitaux étrangers et d’améliorer la résolution des conflits commerciaux, protégeant davantage le capital et la propriété privée. Il définit également un ensemble de facilités pour les entreprises qui favorisent l’emploi et le développement d’activités. De nombreux programmes soutenus par les partenaires au développement, dont l’Union européenne, ont permis de moderniser l’appareil juridique et administratif et de le rendre plus efficace.
Un choix élargi pour les investisseurs L’alliance d’entités bancaires africaines et la concurrence de plus en forte qu’elles se livrent ne peut qu’accélérer l’amélioration des gammes de produits et services offerts au public. Les transactions par internet (e-banking) ou par téléphone (mobile-banking) et la généralisation des
• Population : 6,6 millions • Population urbaine : 45 % • Alphabétisation : 57 % • Superficie : 56 785 km2 • Densité de population : 100 hab./km2
CHIFFRES-CLÉS DE L’ÉCONOMIE • PIB : 3,6 milliards de dollars • RNB par habitant (PPA) : 800 dollars • Taux de croissance : 4 % • 5e exportateur mondial de phosphates • Monnaie : Franc CFA
BÉNIN
Sokodé Lac Volta
NIGERIA
GHANA Lomé
(parité fixe avec l’euro, 1 euro = 656 F CFA) 200 km
III
TOGO
Golfe de Guinée
Données 2011, Jeune Afrique
CHIFFRES-CLÉS DU TOGO
INVESTIR AU TOGO
PUBLI-INFORMATION
Au cœur d’un marché de 300 millions de personnes
■ Port
de l’Afrique de l’Ouest
Le port de Lomé est le seul de la côte ouest-africaine par lequel plusieurs capitales peuvent êtres atteintes en un seul jour. Il offre ainsi un acheminement des marchandises dans des délais et des coûts compétitifs. Son trafic a passé la barre des 8 millions de tonnes en 2011 et il sera bientôt capable de traiter plus de 2 millions de conteneurs EVP par an. Sa profondeur de bientôt 15 mètres lui permet déjà d’accueillir des navires cargo de grande capacité, dits de « 3e génération ». Son statut de port franc offre un gain de temps précieux. Pôle d’attraction international pour le commerce et l’industrie, plusieurs dizaines d’entreprises ont déjà saisi l’intérêt d’y résider, y bénéficiant d’une réglementation souple et d’avantages fiscaux, douaniers et financiers.
■ Un
corridor terrestre en expansion
Le projet de Corridor Sud-Nord relie déjà Lomé à la frontière du Burkina Faso. Il comprendra une autoroute, doublée, à plus long terme, d’une liaison ferroviaire. Le projet améliorera l’efficacité des extractions minières situées sur son trajet et, au Nord, rejoindra le futur réseau ferroviaire ouest-africain reliant le Bénin, le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Ce projet fondamental a été officiellement lancé à Lomé en mai 2013 avec la création de la société publique Togo Invest Corporation, chargée de promouvoir, sécuriser et cofinancer les Partenariats Publics Privés qui se constitueront.
■ Une
plateforme aéroportuaire internationale ASKY, créée en 2007, assure 174 vols hebdomadaires (9 000 passagers en moyenne) vers 22 destinations et 19 pays depuis l’aéroport international de Lomé-Tokoin, qui s’impose progressivement comme un hub régional. Pratiquement à mi-chemin entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, il symbolise l’interconnexion entre les deux régions que dessert la compagnie panafricaine. ASKY a aménagé ses horaires afin qu’ils complètent ceux de son partenaire stratégique, Ethiopian Airlines (73 destinations, dont 36 en Afrique).
Port sur l’Atlantique, hôtels d’affaires, hub aérien régional : des atouts au carrefour de l’Afrique de l’Ouest.
ADRESSES UTILES • PORTAIL DU TOGO www.republicoftogo. com
• CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE Tél. : (228) 22 23 29 00 www.ccit.tg
• CONSEIL NATIONAL DU PATRONAT Tél. : (228) 22 21 08 30 www.conseil-nationalpatronat-togo.com • INVESTIR AU TOGO www.investir-au-togo.tg
IV
• COMMISSION BANCAIRE DE LA BCEAO www.bceao.int • ASKY www.flyasky.com
• ASSOCIATION PROFESSIONNELLE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DU TOGO (APIM-Togo) www.apim-togo.org
DIFCOM/FC - PHOTOS : © D.R., © Nicolas Robert, © Michel Aveline.
Le Togo est le trait d’union entre les cultures et les économies francophones et anglophones d’Afrique de l’Ouest. Il fait partie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMAO), avec sept autres États francophones, totalisant plus de 80 millions d’habitants, et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui regroupe quinze pays ouest-africains et 300 millions d’habitants.
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MANAGEURS
BANQUES
ASSURANCES
Ceux par qui arrive Portraits de 30 décideurs qui se sont récemment distingués dans le monde feutré de la finance africaine.
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
CONSEIL & BANQUE D’AFFAIRES
CAPITALINVESTISSEMENT
BOURSE & GESTION D’ACTIFS
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INSTITUTIONS
RAFAEL RICOY POUR J.A.
le business
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Manageurs
Banques
RD CONGO
TUNISIE
Michel Losembe À la bonne place.
Ahmed el-Karm DG d’Amen Bank
DG de la BIAC
À
49 ans, ce banquier dirige la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC), troisième établissement du pays, depuis janvier. Formé à l’Institut catholique des hautes études commerciales de Bruxelles, ce fils de l’ancien ambassadeur et sénateur Mario-Philippe Losembe Batwanyele a rejoint Citibank en 1988 dans sa filiale zaïroise. C’est là qu’il passe l’essentiel de sa carrière, à l’exception de quatre ans en Côte d’Ivoire, où il occupera la fonction de trésorier pour l’Afrique de l’Ouest de la banque américaine. En 2002, il s’installe à la tête de Citibank en RD Congo. Michel Losembe a une deuxième casquette : à la tête de l’Association congolaise des banques (ACB), il a notamment signé, en novembre 2012, un accord avec le gouvernement pour la généralisation du paiement des fonctionnaires par virement bancaire. « Une décision courageuse pour la transparence de la gestion publique », affirme-t-il. Son nom a circulé pour le poste de gouverneur de la Banque centrale ? Lui assure vouloir rester à sa place et se dit « plus utile dans le privé ». Après s’être consacré à des grands clients internationaux chez Citibank, il espère œuvrer davantage au développement économique de la RD Congo à la Biac, une banque de détail. l
BAUDOUIN MOUANDA POUR J.A.
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JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Qui arrêtera Amen Bank ? Pas son vice-président – et directeur général depuis vingt ans –, Ahmed el-Karm, qui a bouclé deux opérations intéressantes cette année alors que l’économie tunisienne tourne au ralenti. L’augmentation de capital, avec prise de participation de la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale), devrait selon lui permettre « des opportunités d’investissement dans les pays africains tout en améliorant la bonne gouvernance et les processus d’évaluation des risques ». Par ailleurs, l’entrée d’Amen Bank dans le capital du groupe panafricain Alios Finance via sa filiale Tunisie Leasing (à hauteur de 60 %) sera finalisée prochainement. À 62 ans, Ahmed el-Karm a hissé l’institution au quatrième rang tunisien, avec entre 11 % et 13 % de part de marché. L’internationalisation vers l’Afrique est un dossier qui lui tient à cœur. Le patron est intéressé par le marché libyen, « sur lequel nous pourrions entrer d’abord via le leasing puis en tant que banque commerciale », dit-il. Le groupe est présent en Algérie depuis 2006 avec Maghreb Leasing Algérie. L’extension de ses activités au sud du Sahara est aussi à l’étude, sous réserve d’un partenariat intéressant. Enfin, en Tunisie, Ahmed el-Karm est bien décidé à prendre le train de la finance islamique lorsqu’un cadre légal aura été adopté. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
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MAROC/ALGÉRIE
Laurent Dupuch
DR
Président du directoire de BMCI
NIGERIA
Phillips Oduoza Nom de code: « Alpha » DG de United Bank for Africa
C
eNigériande51ans,arrivéàlatête de la troisième banque du pays en août 2010, a opéré un spectaculaire redressement financier de cet établissement mis à mal par la crise bancaire de la fin des années 2000. Sous sa houlette, la banque a vu son produit net bancaire bondir de 17,6 %, à 585 millions de dollars (443 millions d’euros), tandis que son résultat net passait au vert, de 41,4 millions de dollars de perte en 2011 à 334 millions
de dollars de profit en 2012. United Bank for Africa (UBA), qui se présente comme « la banque globale de l’Afrique », a fait de son africanisation un pilier de sa stratégie de croissance. Présente dans 18 pays, elle en retire 19 % de ses revenus (22 % en 2011). Et Phillips Oduoza ne compte pas s’arrêter en si bon chemin: la banque vient de lancer son « Projet Alpha », une feuille de route sur trois ans qui vise à porter de 20 % à 50 % la part des revenus réalisés en Afrique (hors Nigeria). l
MAROC
Mohammed Agoumi
B. LEVY POUR THE AFRICA CEO FORUM
DG délégué de BMCE Bank SPÉCIALISTE DE LA BANQUE DE DÉTAIL, des restructurations et des fusions bancaires, Mohammed Agoumi, 56 ans, a en grande partie réussi son retour au Maroc. Après un passage, aux plus hauts niveaux, par les groupes français Crédit lyonnais et Crédit agricole, il a finalisé la remise sur pied des activités européennes de BMCE Bank, désormais bénéficiaires. Fondée en 2007, juste avant la crise financière, l’entité londonienne avait été particulièrement affectée. Mohammed Agoumi a mis l’organisation au régime sec, avec, au final, l’arrêt pur et simple des activités sur les marchés de capitaux et la diminution de moitié des effectifs. Les trois pôles européens de BMCE Bank (Madrid, Londres et Paris) se sont recentrés sur quelques activités, dont le financement du commerce des matières premières, les projets d’infrastructures et le change. La double compétence de manageur et d’auditeur de cet ancien de KPMG et d’Eurogroup aura été un sérieux atout. Reste à s’attaquer aux activités africaines, puisque Mohammed Agoumi est officiellement chargé de l’international. Là-dessus, ses attributions réelles restent peu claires, même si on imagine qu’il travaillera à développer davantage de synergies entre le réseau continental du groupe et son dispositif européen. l
En octobre 2013, Laurent Dupuch, 44 ans, a quitté Alger pour Casablanca afin de prendre les commandes de la Banque marocaine pour le commerce et l’industrie (BMCI), filiale de BNP Paribas. Une promotion naturelle pour celui qui a dirigé pendant six ans BNP Paribas El Djazaïr. Durant ce laps de temps, il a multiplié par deux le total de bilan, passé à 2,6 milliards de dollars fin 2012 (soit 2 milliards d’euros). Même scénario pour le produit net bancaire, qui a atteint près de 166 millions de dollars en 2012. Le leadership de Laurent Dupuch a permis de développer l’entité créée en 2002, aujourd’hui première banque de détail à capitaux privés du pays, avec une part de marché sur les dépôts de 2,3 % et plus de 70 agences (contre 23 à son arrivée). Laurent Dupuch a fait toute sa carrière au sein de la banque française. Il a fait ses gammes à Jakarta (Indonésie), puis a travaillé au département de l’inspection générale, à Paris. En 2003, ce sera la banque de détail à l’international, d’abord comme responsable de zone (Moyen-Orient puis Europe de l’Est), avant de prendre les rênes de BNP Paribas El Djazaïr. « L’Algérie a beaucoup de potentiel, mais il faut être constant dans l’effort », déclarait-il devant des entrepreneurs français début juin, à la Foire internationale d’Alger. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Manageurs
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Banques SÉNÉGAL
Gaëtan Debuchy
TOGO
Patrick Mestrallet Contre tout pronostic DG d’Oragroup
D
epuis qu’il a pris la tête d’Oragroup en 2009, Patrick Mestrallet, 62 ans, est parvenu à en faire l’un des principaux réseaux bancaires d’Afrique de l’Ouest francophone. Dernière opération en date : le rachat de la Banque régionale de solidarité (BRS), qui a porté à douze pays la présence du groupe basé à Lomé. Né dans le quartier parisien de Montmartre, cet ingénieur diplômé de Supélec et docteur en finance de l’université Paris-Dauphine, benjamin d’une fratrie formée dans les grandes écoles françaises – son frère Gérard, 64 ans, polytechnicien et énarque, dirige le groupe énergétique français GDF Suez – s’est passionné très jeune pour l’Afrique. Il l’a découverte à 25 ans dans le cadre de son service militaire en tant que professeur coopérant à Mondoukou, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire. Suit une carrière en France dans l’enseignement puis dans le capital-investissement, à l’Institut du développement industriel (IDI), avant que JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
le goût de l’Afrique ne le reprenne. En 1987, il devient conseiller du ministre djiboutien de l’Économie. Depuis, il n’a plus quitté le continent, jouant des rôles de premier plan dans quatre banques et deux fonds d’investissement (Fiaro, à Madagascar, en 1988, et, quelques années plus tard, Cauris, au Togo). Autour de l’ex-Financial Bank, établissement de taille moyenne racheté en 2009 par le capital-investisseur panafricain Emerging Capital Partners (ECP) puis rebaptisé Oragroup en 2011, il veut construire un véritable groupe régional. Il lui reste cependant de nombreux défis à relever. Car si le rachat de la BRS va permettre à Oragroup de prendre pied sur deux de ses marchés cibles, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, ce réseau nécessite un important travail de restructuration. Mais après être parvenu à redresser Financial Bank alors que beaucoup restaient sceptiques, Patrick Mestrallet pourrait une nouvelle fois déjouer les pronostics les plus pessimistes. l
À 40 ans, Gaëtan Debuchy mène une aventure passionnante. Depuis deux ans, ce banquier français plutôt tourné vers le marketing et le commercial travaille à la mise en place de Manko, la toute nouvelle activité au Sénégal du français Société générale, dont l’objectif est de doper la bancarisation, notamment celle des entrepreneurs de l’informel. Depuis mai 2013, l’expérimentation est devenue réalité, avec la création d’une première agence à Pikine, en banlieue de Dakar. Produits ciblés et adaptés en termes de garanties, circuits de distribution adaptés (avec des commerciaux à moto)… Le cocktail, inspiré notamment de la microfinance, doit être géré prudemment pour éviter les dérapages. Mais le succès commercial est là, avec 1000 clients atteints en quelques mois. Diplômé en marketing de la Sorbonne (Paris), Gaëtan Debuchy a été chef de projet international à la Société générale ou encore directeur commercial chargé des migrants. l
SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.
ORABANK
DG de Manko
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Un groupe multi-métiers, une présence panafricaine Créé en 1995, SAHAM GROUP, acteur de référence dans les secteurs de l’Assurance, de l’Offshoring, de la Santé et de l’Immobilier au Maroc, poursuit activement sa stratégie d’expansion à l’international.
• Assurances
• Immobilier
Le groupe s’est implanté au Liban et dans 17 pays d’Afrique sub-saharienne, se hissant en trois ans au premier rang des compagnies d’assurances du continent, hors Afrique du Sud, avec les marques CNIA SAADA, COLINA et LIA Insurance. Leader de l’assistance au Maroc, sa filiale ISAAF Assistance couvre un réseau de 600 sites d’intervention.
Fort de son expérience dans la promotion immobilière au Maroc, SAHAM GROUP a racheté la société ivoirienne BATIM AFRICA, avec pour ambition de couvrir la région.
• Offshoring Pionnier dans les métiers de l’offshoring, SAHAM GROUP gère 8 centres de contact et propose à ses clients internationaux des services d’assistance technique, de relations clients, de télémarketing, de back office, d’annuaire…
• Santé L’acquisition en 2011 d’une industrie pharmaceutique permet à SAHAM GROUP de lancer son pôle santé. Objectif : la production et la distribution de médicaments – notamment les génériques – aussi bien au Maroc qu’en Afrique.
• Partenariats stratégiques Pour renforcer son expertise et consolider sa croissance internationale, SAHAM GROUP s’appuie sur des partenariats stratégiques, aussi bien capitalistiques que commerciaux, avec des opérateurs de premier plan tels que Bertelsmann, Mondial Assistance, CEGEDIM, Sanam Holding, la Société financière internationale (SFI) et Abraaj Capital.
SAHAM GROUP en chiffres • Un chiffre d’affaires de 900 millions de dollars en 2012
• 5 900 collaborateurs • 34 filiales dans 19 pays
Recherchant les synergies entre ses filiales, soucieux de pérenniser des emplois qualifiés, SAHAM GROUP mise sur la qualité, l’innovation et la formation pour répondre aux exigences de ses clients, et apporter sa contribution au développement économique et social du continent. www.sahamgroup.com
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Assurances
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ALGÉRIE
Adelan Mecellem L’ambitieux. PDG d’Axa Algérie JOHANNES EISELE/AFP
P ROYAUME-UNI
Julian Roberts DG d’Old Mutual Group
AXA
À la tête d’Old Mutual depuis 2008, ce Britannique de 56 ans entend tirer profit de l’augmentation de la demande en produits d’assurance en Afrique. Déjà présent dans quinze pays, l’assureur britannique (né en Afrique du Sud), qui a finalisé en février 2013 l’acquisition d’Oceanic Life auprès du groupe bancaire panafricain Ecobank, veut consacrer 5 milliards de rands (375 millions d’euros) à son expansion panafricaine et prévoit de nouvelles prises de participation dans des sociétés en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest au cours des cinq prochaines années. Fort de trente ans de carrière dans les assurances, notamment en Europe, Julian Roberts occupe également un poste de directeur non exécutif chez Nedbank, quatrième banque sudafricaine, dont Old Mutual est actionnaire. l
rès de deux ans après son arrivée sur le marché algérien, fin 2011, la filiale de l’assureur français a déjà fait du chemin. Sous l’impulsion d’Adelan Mecellem, son PDG, Axa Algérie a réalisé un chiffre d’affaires de 6,3 millions d’euros en 2012, et celui-ci devrait presque tripler en 2013, à 18 millions d’euros. Trente agences ont ouvert leurs portes et 18 devraient être inaugurées d’ici à la fin de l’année. Né à Alger en 1976, Adelan Mecellem est diplômé de Polytechnique en France et en Algérie. Il est également titulaire d’un diplôme de troisième cycle en économie et gestion de l’université Paris-Dauphine. Il a débuté sa carrière en 2001 chez Axa France, avant de rejoindre la division Méditerranée et Amérique latine, en 2008, dans la perspective de créer la filiale algérienne. « Notre souhait est de construire une présence de long terme, explique-t-il. Nous considérons l’Algérie comme un marché émergent à très fort potentiel, notamment grâce à un taux de pénétration de l’assurance qui atteint seulement 0,8 % du PIB, contre 2,9 % au Maroc. Le marché est en attente de meilleures protections pour les professionnels, de solutions améliorées en termes de santé et de prévoyance et d’une refonte de la qualité des services pour les particuliers. » Aujourd’hui, Axa Algérie propose déjà plus de 20 solutions d’assurance. Et les objectifs d’Adelan Mecellem sont pour le moins ambitieux, dans un marché dominé par les acteurs publics et historiques : « À l’horizon 2015-2016, nous voulons devenir un acteur majeur, assène-t-il. Nous voulons obtenir de 5 % à 6 % de part de marché sur la branche dommage, être le leader de la branche assurances de personnes avec 20 % de part de marché et faire partie du top 3 en bancassurance. » l
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Manageurs
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Assurances
KENYA
Dominic Kiarie C’EST LUI QUI MÈNERA LE DÉPLOIEMENT de l’assureur kényan UAP dans la sousrégion et peut-être au-delà. Nommé le 1er janvier 2013 au poste de directeur général à la place de James Muguiyi, qui dirigeait l’institution depuis plus d’une décennie, Dominic Kiarie entend aussi renforcer les investissements de l’assureur dans l’immobilier, afin de diversifier le portefeuille de placements. Arrivé mi-2011 comme numéro deux d’UAP, après une quinzaine d’années d’expérience dans le secteur financier, le quadragénaire kényan pourra compter sur le soutien financier des nouveaux actionnaires de référence d’UAP, dont les capital-investisseurs Abraaj Capital et Tuninvest-Africinvest. l
DR
DG d’UAP Holdings
KENYA
Peter Gross
CAMEROUN
Richard Lowe Homme de réseau PDG d’Activa
L
BRUNO LEVY POUR THE AFRICA CEO FORUM
es bonnes nouvelles se sont accumulées en juillet 2013 pour Richard Lowe, 53 ans. Le bouclage du pacte d’actionnaires avec la Société financière internationale (IFC) a permis à la filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé, moyennant un investissement de 6 millions de dollars (4,5 millions d’euros), d’acquérir 20 % du capital de son groupe, Activa, créé en 1998. Cet accord valorise l’assureur camerounais à 30 millions de dollars… en attendant la finalisation de l’entente avec Proparco, entité de l’Agence française de développement (AFD), qui doit entrer dans le capital à hauteur de 10 %. Des prises de participation nécessaires pour soutenir l’expansion africaine d’Activa, deuxième groupe d’assurance au Cameroun (bien qu’absent de notre classement pages 62-65, faute d’avoir répondu à notre questionnaire), actif sur les marchés dommages et vie
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et fort d’un chiffre d’affaires de 19,3 milliards de F CFA en 2012 (29,4 millions d’euros). Après une implantation au Ghana en 2009, le groupe est présent au Liberia et a pris pied, en juillet 2013, en Guinée en devenant majoritaire dans l’actionnariat de l’Union guinéenne d’assurances et de réassurances (Ugar) et LGV, leaders respectifs des assurances non-vie et vie dans ce pays. Ces compagnies ont intégré le réseau Globus (37 membres disséminés dans une trentaine de pays du continent et ayant pour but le partage d’affaires) créé en 2007 par Richard Lowe, ancien de l’École des hautes études commerciales (HEC, à Paris) passé par la banque avant de faire carrière dans l’assurance à travers la Société nouvelle d’assurances du Cameroun (Snac, devenue aujourd’hui Allianz Cameroun). En ligne de mire, le marché sierra-léonais, où Activa compte créer une compagnie. l
Directeur Afrique de MicroEnsure Joli coup pour Peter Gross. Le directeur régional Afrique de MicroEnsure est parvenu à sceller un partenariat avec l’un des principaux opérateurs de téléphonie sur le continent, Airtel. Une alliance qui devrait changer l’histoire de ce spécialiste de la microassurance fondé en 2002, basé au Royaume-Uni et soutenu financièrement par la fondation Bill & Melinda Gates. Les deux associés proposeront des produits d’assurance mobile jusque dans le domaine agricole. Le déploiement de ce type de services a déjà pris la forme, au Kenya, d’une assurance-vie baptisée Bima Mkononi. C’est d’ailleurs dans ce pays que Peter Gross, entré en 2010 chez MicroEnsure au Ghana, a depuis 2012 posé ses valises de diplômé d’Oxford. Depuis Nairobi, il pilote désormais les activités de l’assureur dans une dizaine de pays africains. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
L’ABUS D’ALCOOL ES T DANGEREUX POUR L A S ANTÉ. À CONSOMMER AVEC MODÉRATION
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Manageurs
Conseil et banque d’affaires CÔTE D’IVOIRE
Karim Fadika Associé chez le cabinet FDKA Ce quinquagénaire passe pour l’un des spécialistes africains des droits boursier, pétrolier et des affaires. « C’est un bon bosseur, il passe au peigne fin tous les dossiers. Avec lui, c’est aussi la discrétion assurée. Et il affronte les cabinets de renommée mondiale sans aucun complexe », révèle un de ses clients. Son cabinet, FDKA, au sein duquel il est associé à Colette Kacoutié et Mahoua Fadika Delafosse, est très courtisé. En 2012, Karim Fadika, qui conseillait Atlantic Financial Group, de l’Ivoirien Bernard Koné Dossongui, a conclu le contrat d’acquisition d’une partie du capital par le groupe Banque populaire. En 2011, juste après la crise postélectorale, il était parvenu à ficeler le dossier complexe des travaux d’extension de la centrale thermique d’Azito, exploitée par le britannique Globeleq, d’un coût global de 320 millions d’euros. l
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
MAROC
Mustapha Mourahib Au royaume de la finance Associé chez Clifford Chance à Casablanca
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vocat associé au cabinet international Clifford Chance, Mustapha Mourahib, 40 ans, a été l’éminence grise des trois principales opérations financières au Maroc début 2013 : le financement du parc éolien de Tarfaya, la prise de participation de Wilmar dans le sucrier Cosumar et l’accord entre le français Veoliaetlefondsd’investissementbritannique Actis pour l’acquisition des sociétés Redal et Amendis. Ce fils d’immigré marocain, né en France et diplômé de l’université Paris-XI, est passé par les bureaux de Paris et New York de White & Case avant de rejoindre Clifford Chance en 2006. Si le cabinet travaille dans le pays depuis plus de trente ans, ce n’est qu’en 2012 qu’un bureau compétent en matière de fusions-acquisitions, de private equity et de
projets d’infrastructures y a été ouvert. Pour l’instant, c’est le seul du continent. « Casablanca bénéficie d’une position stratégique », explique le responsable des activités africaines du cabinet. Pour lui, le Maroc va devenir une place financière d’importance, hub de l’Afrique du Nord et de l’Afrique de l’Ouest. « Le royaume possède les principales banques et compagnies d’assurance de la région, dispose d’une jeunesse diplômée, d’une croissance soutenue, d’un régime politique stable et d’une réglementation financière sophistiquée », avance Mustapha Mourahib. Après s’être illustré dans la mise en place de Casablanca Finance City, l’avocat a conseillé le ministère des Finances dans le cadre de la réforme de la loi sur la titrisation. Clifford Chance est là pour un moment. l
MAROC
Youssef Benkirane DG de BOA Capital LOURDE RESPONSABILITÉ pour Youssef Benkirane, 46 ans. Le financier marocain, président du directoire de BMCE Capital Bourse jusqu’au début de l’année 2013, devra désormais faire prospérer BOA Capital, filiale commune de la banque d’affaires marocaine et du groupe panafricain Bank of Africa (BOA). La nouvelle entité œuvrera dans le conseil financier, la gestion d’actifs et l’intermédiation boursière. Pour mener à bien sa mission, ce diplômé en économie du développement pourra mettre à profit sa connaissance du métier : entré en 1994 dans le groupe BMCE, il est devenu dès 2000 le patron du numéro un de la Bourse au Maroc, BMCE Capital Bourse. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
DR
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SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Au carrefour de l’Afrique, du monde arabe et de l’Asie
Un environnement propice à l’innovation. Économie diversifiée. Réseau bancaire dense et fiable. Hub régional de transports et de télécommunications.
DIFCOM © : V. FOURNIER /JA - DR
Infrastructures modernes.
DJIBOUTI AU SERVICE DES INVESTISSEURS
Capital-investissement
Manageurs
MAROC
Laurent Demey (à g.) et Luc Rigouzzo.
Mehdi Tahiri, Omar Chikhaoui et Younes Al Abadan
BRUNO LEVY POUR J.A.
Dirigeants de Capital Invest
FRANCE
Laurent Demey et Luc Rigouzzo Partisans du long terme Fondateurs d’Amethis Finance
C
réé par Luc Rigouzzo et Laurent Demey, Amethis Finance est le dernier-né des capital-investisseurs exclusivement consacrés à l’Afrique. La société présente plusieurs particularités. Elle se réserve notamment la possibilité de rester plus de sept ans au capital des groupes sur lesquels elle mise et investit à la fois en dette de long terme et en capital. Forte de 470 millions de dollars (348 millions d’euros) collectés auprès d’investisseurs privés et de l’Overseas Private Investment Corporation (Opic, l’institution financière de développement américaine), elle a déjà conclu deux investissements : un premier de 10,5 millions de dollars dans le kényan Chase Bank et un deuxième dans Pétro Ivoire, distributeur ivoirien de produits pétroliers. Agronome et financier de formation, Luc Rigouzzo, 50 ans, a notamment exercé en Côte d’Ivoire et au Cameroun pour l’Agence française de développement (AFD) puis pour la Société financière internationale (IFC, SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
filiale de la Banque mondiale). Après avoir rejoint Proparco (filiale de l’AFD dévolue au secteur privé) en 2000, il a, en tant que directeur général de 2006 à 2010, concentré ses investissements dans les infrastructures, le private equity et les énergies renouvelables, selon un plan de transformation sur cinq ans qui a vu le lancement d’une levée de fonds de 300 millions d’euros. C’est au sein de la même institution que Laurent Demey a croisé la route de Luc Rigouzzo, dont il était le numéro deux, après une carrière bien remplie dans la finance africaine. Âgé de 44 ans, ce diplômé de Centrale Paris et de la prestigieuse École normale supérieure a notamment travaillé sur les dettes souveraines des pays africains au sein du groupe Société générale, avant de rejoindre le département africain de fusionacquisition de la banque française. Basé en Côte d’Ivoire de 1998 à 2000, il avait dirigé la filiale d’intermédiation financière Sogébourse avant de rejoindre Proparco. l
Joli coup pour les trois patrons de Capital Invest. Mehdi Tahiri, Omar Chikhaoui et Younes Al Abadan ont bouclé, en juin 2013, la première levée de leur nouveau fonds de capital-investissement régional (Cnav II), avec 80 millions d’euros apportés par une flopée de bailleurs prestigieux, de la Banque européenne d’investissement (BEI) à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), en passant par la Société financière internationale (IFC). Mieux, Capital Invest s’est affranchi de son actionnaire de référence, le groupe FinanceCom, comme tout bon capitalinvestisseur. Les manageurs en sont désormais les propriétaires. Diplômé de l’École des mines de Paris, Mehdi Tahiri a fondé le pôle capitalinvestissement de FinanceCom. Présents dans Capital Invest depuis plus d’une décennie, Omar Chikhaoui et Younes Al Abadan sont quant à eux les véritables pilotes des opérations d’investissement. Lesquelles vont se multiplier, de Tunis à Casablanca. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
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Manageurs
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Capital-investissement PAYS-BAS
Marcel Posthuma et Jarl Heijstee
HAROLD DANIELS
Cofondateur et associé de XSML
NIGERIA
Tony Elumelu Président de Heirs Holding Ce banquier reconverti en investisseur, âgé de 50 ans, est l’apôtre de ce qu’il appelle « l’africapitalisme », un concept qui donne la priorité à l’agriculture et aux PME. Son véhicule d’investissement, Heirs Holdings, possède des parts dans une centrale énergétique, une usine d’engrais et une unité de production de jus de fruits. Il finance aussi un prix qui récompense les start-up innovantes. Le Nigérian a également soutenu la création, en Afrique de l’Est, de plusieurs Bourses de matières premières fondées sur le modèle éthiopien. Et il réfléchit à racheter celle d’Abuja. l
À EUX DEUX, ils ont réalisé seize investissements dans des PME en RD Congo et en Centrafrique à travers leur fonds d’impact investment baptisé XSML. Un nom qui évoque les tailles de vêtements extra small, medium et large en anglais. Avec un message clair : le fonds entend accompagner la croissance des PME africaines depuis les toutes premières étapes de leur développement jusqu’à leur avènement en tant qu’acteurs de premier plan sur leurs marchés. Les deux Néerlandais sont à ce titre des pionniers de l’investissement en capital dans des pays réputés difficiles et jusque-là absents du radar des fonds de private equity actifs du Kenya au Nigeria. Doté de 19 millions de dollars (14 millions d’euros) – il vise un total de 25 millions de dollars –, XSML a mis en place un modèle original qui consiste à réaliser des investissements de 100 000 à 500 000 dollars, non seulement sous forme de prises de participation en capital, mais aussi sous forme de prêts. Cofondateur et managing partner de XSML, Jarl Heijstee cumule douze ans d’expérience sur les marchés émergents, notamment au FMO, l’agence de développement néerlandaise, et chez ABN Amro, l’une des plus importantes banques du pays. Il est diplômé de l’université de Groningen. Son associé Marcel Posthuma présente un CV similaire. Il a mené la majeure partie de sa carrière en Afrique et en Asie, lui aussi pour le compte du FMO, après deux ans au Suriname dans une filiale d’ABN Amro. Il est diplômé en droit de l’université de Leiden. l
Stéphane Bacquaert Tours et détours Directeur associé chargé de l’Afrique chez Wendel
M
embre du comité d’investissement de Wendel, Stéphane Bacquaert, 42 ans, pilote plus particulièrement les investissements actuels et futurs de la société d’investissement européenne en Afrique. Un poste fondamental pour l’avenir de Wendel, qui cherche à investir 2 milliards d’euros d’ici à 2017, dont un tiers sur le continent. Depuis octobre 2012, le capital-investisseur français, coté sur l’Eurolist d’Euronext Paris, a déjà engagé 276 millions de dollars dans IHS, l’un des principaux opérateurs de tours télécoms en Afrique. Multidiplômé (Centrale Paris, Sciences-Po Paris et Harvard Business School), Stéphane Bacquaert a débuté sa carrière chez Bain & Company et connaît bien l’Afrique grâce à son épouse, qui a passé une vingtaine d’années en Côte d’Ivoire. l
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
WENDEL
FRANCE
Sous le Haut-Patronage de Son Excellence le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara
Du 1er au 4 décembre 2013 à Abidjan, la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières accueille la
17ème conférence annuelle de l’African Securities Exchanges Association « L’AFRIQUE : DES PROMESSES AUX RÉALISATIONS LE RÔLE CLÉ DES MARCHÉS DE CAPITAUX »
8 panels de haut niveau et 45 intervenants dont : Thierry Tanoh (DG, Ecobank), Yvonne Ike (DG, Rencap), Jean-Louis Ekra (PDG, Afreximbank) Tim Turner (Directeur Secteur Privé, BAD), Michelle Kathryn Essome (PDG, AVCA), Matthieu Pigasse (Vice-Président, Lazard), David Grayson (PDG, Auerbach Grayson), Frédéric Hottinger (Président, Banque Hottinger & Cie), Madani Tall (Directeur Afrique de l’Ouest, Banque Mondiale) www.aseabrvm2013.org
Co-organisateurs
Sponsor officiel
Sponsor Platinum
Sponsors gold
Partenaires
Annonceurs
Manageurs
Bourse et gestion d’actifs
OUGANDA
Kenneth Kitariko
CÔTE D’IVOIRE
DG d’African Alliance Uganda LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DU BROKER African Alliance Uganda a de quoi être satisfait : ses équipes, associées aux banquiers d’affaires de Stanbic Bank, ont fait de l’introduction en Bourse de l’opérateur d’électricité Umeme un succès. À la clé, 66 millions de dollars levés (soit environ 50 millions d’euros), dont une partie auprès de la Société financière internationale (IFC). C’est la plus importante des introductions jamais connues à Kampala. Courtier sponsor de l’opération, Kenneth Kitariko peut également se féliciter de l’introduction, quelques mois plus tard, d’Umeme à la Bourse de Nairobi, première véritable double cotation, prémices d’une intégration boursière régionale plus grande en Afrique de l’Est. Un créneau que ce diplômé en droit de l’université de l’Essex (Royaume-Uni) connaît bien : il codirige depuis quatre ans les filiales rwandaise et ougandaise d’African Alliance. Il avait d’ailleurs participé à l’introduction sur la place de Kigali du brasseur Bralirwa, une opération qui avait suscité un vif intérêt dans toute la sous-région. l TUNISIE
Mourad Ben Chaâbane Opération Jasmin DG de MAC SA
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ONS ABID POUR J.A.
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n février 2013, l’intermédiaire en bourse tunisien MAC SA annonçait la création d’un fonds d’investissement de 100 millions de dinars (45 millions d’euros), en partenariat avec le capital-investisseur panafricain Emerging Capital Partners (ECP), afin de financer le développement des PME tunisiennes. L’initiative de ce projet baptisé Jasmin Fund revient à Mourad Ben Chaâbane, directeur général de MAC SA depuis 2000. Le nouveau véhicule financier repose notamment sur son expertise, à la fois pour identifier des cibles prometteuses et pour envisager des introductions en Bourse au terme de la période d’investissement. Jasmin Fund investira des tickets compris entre 3 millions et 7 millions d’euros. Après un début de carrière dans l’enseignement supérieur, Mourad Ben Chaâbane a rejoint MAC SA en 1998. Ce diplômé de l’Institut supérieur de gestion de Tunis est aussi membre du conseil d’administration de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis. l
Edoh Kossi Amenounve DG de la BRVM Le patron, c’est lui. Main dans la main avec son président, Gabriel Fal (lire pp. 102-103), le Togolais Edoh Kossi Amenounve, 46 ans, pilote le redécollage de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) après plusieurs années difficiles. Nommé en août 2012 après la révocation du directeur général historique, Jean-Paul Gillet, celui qui a été pendant de nombreuses années secrétaire général du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF), l’organe de régulation de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA), est en terrain connu. Diplômé d’un MBA et d’un doctorat en finance de l’université Laval de Québec (Canada), il a opté dès 1997 pour la Bourse en devenant assistant du président de la BRVM et en participant à la création de la place ouestafricaine, avant de lancer la Société de gestion et d’intermédiation du Togo (SGI-Togo). À la tête de la BRVM, ses premiers chantiers prennent forme: le passage à la cotation en continu a eu lieu en septembre, tandis que la création du compartiment PME semble désormais acquise. l
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
La Banque Atlantique rejoint le Groupe Banque Centrale Populaire du Maroc
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La Banque Atlantique informe son aimable clientèle, ses partenaires, les opérateurs économiques et le grand public, qu’elle fait désormais partie du Groupe Banque Centrale Populaire (GBCP) du Maroc. Présent dans 11 pays africains, le GBCP, créé en 1926, est un Groupe mutualiste dont le savoir-faire est reconnu et récompensé par de nombreux prix. Dernier en date, le trophée de la meilleure banque de détail d’Afrique, obtenu en mai 2013 lors des African Banker Awards. Une distinction qui positionne le GBCP comme l’établissement bancaire qui a enregistré des performances financières remarquables et introduit des pratiques innovantes dans le secteur bancaire africain. Avec la Banque Atlantique, filiale du Groupe Banque Centrale Populaire, c’est la continuité d’une belle histoire que nous œuvrons à écrire pour nos employés, nos clients, nos partenaires et tous ceux qui nous font confiance. Le meilleur reste à venir… AVEC VOUS !
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Institutions
Manageurs
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CÔTE D’IVOIRE
Najib Boulif Ministre des Affaires générales et de la Gouvernance Il n’est certes pas ministre des Finances, même si certains le pressentaient à ce poste. Ce Tangérois né en 1964, docteur en sciences économiques de l’université Paris-IIPanthéon-Assas et docteur d’État de l’université SidiMohamed-BenAbdellah de Fès, a lâché l’enseignement pour le curieux ministère des Affaires générales et de la Gouvernance en janvier 2012. Dix-huit mois plus tard, la réforme de la Caisse de compensation, un système de subventions sur les produits courants qui plombe le budget de l’État marocain, commençait, sous la houlette de celui qu’on surnomme « Barberousse ». Le nouveau système, effectif depuis le 16 septembre, a permis d’indexer partiellement les prix de l’essence sur les cours mondiaux. Une belle avancée qui n’a pas provoqué le soulèvement populaire qu’avait connu le Nigeria, dans la même situation, un an et demi plus tôt. l
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Albert Toikeusse Mabri Tout pour Abidjan Ministre du Plan et du Développement
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n tant que gouverneur à la Banque africaine de développement (BAD) pour la Côte d’Ivoire, Albert Toikeusse Mabri a fait du retour définitif de son siège à Abidjan une priorité. Ce médecin de 50 ans, qui totalise dix ans d’ancienneté dans différents gouvernements – aujourd’hui en tant que ministre du Plan –, a multiplié les actions pour convaincre les dirigeants de l’institution panafricaine. En octobre 2012, à Tokyo, lors de la quinzième réunion du comité consultatif des gouverneurs de la BAD, il a fait sauter les derniers verrous pour la mise en route du schéma de
retour. Décision confirmée en mai 2013 à Marrakech, au cours des assemblées générales. L’État déboursera 200 milliards de F CFA (300 millions d’euros) pour les travaux préalables au retour des agents de la BAD. Un premier contingent de quelque 500 employés devrait regagner Abidjan d’ici à décembre 2013. Et la Côte d’Ivoire abritera en novembre 2014 le cinquantenaire de la BAD. Albert Toikeusse Mabri, titulaire d’un master en santé publique de l’université de Washington, préside depuis 2005 l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), membre de la coalition au pouvoir. l
VINCENT BOISOT/RIVA PRESS
MAROC
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Manageurs
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Institutions
MAROC
Saïd Ibrahimi Objectif Casa
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et l’Afrique centrale », confie-t-il. Mais aussi doper les échanges de capitaux intra-africains et gérer les projets de fusion-acquisition ou de financement d’infrastructures. Après des débuts un peu lents, les avancées se multiplient : Saïd Ibrahimi a signé des partenariats aveclesBoursesduLuxembourg,deLondreset de Singapour. Et CFC compte déjà son premier gros investisseur : le holding FinanceCom, d’OthmanBenjelloun,quiyinstallerasonsiège et ceux de plusieurs filiales du groupe BMCE, une fois construits une tour de 33 étages et trois immeubles de sept étages. Coût : 1,5 milliard de dirhams (133 millions d’euros). Livraison prévue en 2016. l
BRUNO LEVY THE AFRICA CEO FORUM
l ne se lasse pas de faire la promotion de Casablanca Finance City (CFC). Quoi de plus normal pour le directeur général du Moroccan Financial Board, à l’origine du projet ? Né à Rabat en 1956 et diplômé de l’École centrale de Paris, Saïd Ibrahimi a, pendant près de sept ans, veillé sur les comptes du pays en tant que trésorier général du royaume. Depuis avril 2010, il s’échine à mettre sur pied la principale place financière du Maghreb. Objectif : « Créer une plateforme régionale pouvant attirer les investisseurs étrangers –fondsd’investissement,gestionnairesd’actifs, institutions financières, sièges régionaux de multinationales… – vers l’Afrique de l’Ouest
CÔTE D’IVOIRE
Stanislas Zézé PDG de Bloomfield Investment Corporation PIONNIER DE LA NOTATION financière en Afrique francophone, l’Ivoirien, diplômé de l’université du Michigan et ancien, entre autres, de la Banque mondiale et de Shell, poursuit le développement de son agence, Bloomfield Investment Corporation, spécialisée dans l’évaluation du risque de crédit et de titres émis dans le cadre de financements structurés. Plusieurs entreprises ou structures publiques ont fait l’objet d’une notation de Bloomfield : la ville de Dakar, Pétro Ivoire, la Société ivoirienne de manutention et de transit (Simat), la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE)… L’agence a adopté des critères de notation qui rejoignent ceux de ses grandes sœurs Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch Ratings. Mais, dans une région où le recours à la notation financière reste limité, rien n’est gagné d’avance pour Stanislas Zézé. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
ONS ABID POUR J.A.
DG du Moroccan Financial Board
TUNISIE
Chedly Ayari Gouverneur de la Banque centrale Un an après sa nomination controversée, en juillet 2012, à la tête de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari a fait la preuve qu’il n’était pas le remplaçant politique du gouverneur précédent, jugé très indépendant, Mustapha Kamel Nabli. Sorti de sa retraite (il a 80 ans) pour prendre la tête de l’autorité monétaire, l’ancien ministre de Bourguiba (de 1969 à 1975) et ex-président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) n’a certes pas empêché la Tunisie de voir sa note à nouveau dégradée par les agences de notation et de s’enfoncer dans les difficultés économiques. Mais on peut toutefois estimer que sa présence est un plus dans un contexte marqué par un amateurisme gouvernemental prononcé en matière économique. Chedly Ayari jouant presque, selon certains, un rôle de ministre de l’Économie… l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Brigitte
Patrick Pédiatre
Francis Étudiant
Hôtelière
« J’ai maintenant assez de place pour m’occuper des tout-petits comme des plus grands. »
« Grâce à la BGD, j’ai renforcé ma capacité d’accueil. »
Laurxent Pharmacien
« Grâce à la BGD, ma pharmacie fait le plein de médicaments. »
Ange
Directeur d’école
En finançant les projets des entrepreneurs motivés, la Banque gabonaise de développement (BGD) contribue à l’avenir et au développement économique du Gabon. Présente sur l’ensemble du territoire, auprès des entreprises, des collectivités locales comme de tous les particuliers, la BGD vous accompagne à chaque étape de la vie personnelle et professionnelle.
Jean-Joseph
« Le commerce des glaces m’a permis de reprendre mes études. »
Jean-Paul
Industriel du bois
« Mon usine est vraiment passée à la vitesse supérieure et je crée de nouveaux emplois. »
Chrystel
Vétérinaire
« La BGD m’a aidé à lancer véritablement mon activité. »
« Ma petite école est devenue un véritable complexe scolaire. » « Grâce à la confiance de la BGD, j’ai pu développer ma société et recruter des compatriotes. »
Au cœur du développement Banque Gabonaise de Développement, Société Anonyme d’intérêt National ● ●
Siège Social : Rue Alfred Marche ● Libreville, Gabon ● RCCM : 2005 B 04382 ● NIF : 790 381 / R N° Statistique : 90 381 L ● Tél. : (+241) 76 24 29 - Fax : (+241) 74 26 99 ● Site Web : www.bgd-gabon.com
© DIFCOM / CC - Paris 16
Propriétaire d’une PME de nettoyage
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MARCHÉS FINANCIERS
Tout est JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
IFC Meilleure alliée des entreprises ?
PORTRAIT Gabriel Fal Président de la BRVM
BMCE CAPITAL L’exemple à reproduire
CAPITALINVESTISSEMENT Par ici la sortie !
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possible RAFAEL RICOY POUR J.A.
Sur des marchés africains qui gagnent en dynamisme, les investisseurs restent opportunistes. En 2012, encore une fois, les plus gros deals ne se sont pas forcément faits là où on les attendait…
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
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Marchés financiers Enjeux
C
haque année, le monde de la finance apporte son lot de bonnes nouvelles. À condition, parfois, de bien les chercher… En 2012, la véritable surprise a été le rachat inattendu de CFAO, un distributeur spécialisé (pharmacie, automobile et, depuis peu, vente au détail), par le japonais Toyota Tshusho Corporation (TTC). Un deal étonnant qui a révélé deux phénomènes : l’intérêt pour les entreprises africaines est désormais partagé dans le monde entier et jusqu’au Japon ; les activités de distribution et celles, plus généralement, orientées vers les besoins de consommation suscitent un intérêt croissant. Après le rachat en 2011 de la chaîne de grande distribution alimentaire Massmart par le numéro un mondial Walmart, l’arrivée annoncée en 2013 de Carrefour, son concurrent le plus sérieux, allié à CFAO, en est la preuve. Les fonds de capital-investissement l’ont d’ailleurs compris depuis un moment. Rien de surprenant lorsqu’on sait qu’ils guettent constamment les secteurs d’avenir : en 2012, ils ont parié de manière croissante sur les banques, sur les sociétés d’assurances mais aussi sur l’agro-industrie. Des sociétés avicoles comme Sipra (Côte d’Ivoire) ou Golden Lay (Zambie) en ont profité, de même que le brasseur éthiopien Dashen. MAIS NE NOUS TROMPONS PAS, ce sont bien les ressources naturelles africaines qui restent, en valeur, l’objet des convoitises internationales les plus soutenues. En 2012 comme en 2011, et sans doute aussi en 2013, quelques mégaopérations à plusieurs milliards de dollars, mais aussi plusieurs autres se chiffrant en centaines de millions, ont rythmé l’actualité. De la bataille entre Shell et le thaïlandais PPT pour le rachat de Cove Energy sur ce qui n’est encore qu’un immense espoir – l’exploitation du gaz mozambicain – à la montée de sociétés nigérianes telles qu’Oando et Heritage Oil dans l’amont pétrolier local. De la guerre (des affaires) dans les mines congolaises de cuivre et de zinc à l’uranium namibien, dans la zone de Husab, repris par un consortium chinois comprenant le leader de l’industrie nucléaire China General Nuclear Power Corporation… De gros deals en série qui ne retombent pas toujours dans les poches étatiques, nombre de sociétés rachetées (c’est
FUSIONS-ACQUISITIONS Les ressources naturelles toujours au top Répartition des principales opérations (en % des montants) Mines
Pétrole
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4 5 Autres Agro-industrie
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Distribution
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Finance Télécoms
le cas de Cove Energy ou d’Extract Resources en Namibie) étant basées dans d’autres pays : en Australie, au Canada ou dans des paradis fiscaux. C’est également le cas pour ce qui est, au moment où nous écrivons ces lignes, la plus grande opération de 2013 : l’acquisition de 28,6 % d’Eni East Africa (basé en Italie) par China National Petroleum Corporation, pour 4,2 milliards de dollars (environ 3,2 milliards d’euros). L’année 2012 aura toutefois vu les gouvernements africains tenter de s’imposer dans ces négociations « délocalisées », en faisant pression pour renégocier les termes des contrats, par exemple, ou en taxant ces opérations… En 2013, le Mozambique a ainsi obtenu d’Eni le paiement d’une contribution exceptionnelle de 400 millions de dollars ainsi que la construction d’une centrale électrique. Globalement, le bilan en termes de fusions-acquisitions est bon, malgré un marché mondial morose. Sur le front
Question de méthode ! Jeune Afrique publie dans les pages qui suivent des classements uniques sur le continent. Ils ont, pour la plupart, été réalisés à partir des informations publiques et recoupées auprès des conseils financiers, banquiers et avocats d’affaires. ! Pour les fusions-acquisitions, les opérations recensées sont celles dont la finalité africaine est avérée, même si elles n’ont pas eu lieu dans des juridictions situées sur le continent. Si plusieurs deals de taille importante n’apparaissent pas dans ce classement, c’est parce qu’aucune information financière les concernant n’était accessible. ! Les classements des opérations boursières et celui des sociétés de Bourse ont été complétés grâce aux publications officielles des places africaines. ! Celui des émissions d’obligations d’État a été concocté pour Jeune Afrique par les équipes du département recherche F.M. d’Ecobank. l
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Marchés financiers CAPITAL-INVESTISSEMENT La finance aux financiers
BOURSE La cote au bout du fil
Répartition des principales opérations (en % des montants)
Répartition des principales opérations (en % des montants)
Finance
Télécoms
Pétrole
Finance
22 40
38 44
19 3
19 Autres
Agro-industrie
Autres
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Agro-industrie
du capital-investissement, il évolue d’année en année en trop élevé. La multiplication des marchés de PME, une bonne fonction d’une poignée de grosses opérations qui ont lieu, nouvelle en soi, ne doit pas non plus faire oublier qu’un peu ou pas. Dans cette activité, une évolution est notable, qui partout dans le monde ces segments n’ont pas toujours très devrait se confirmer d’année en année : le recours de plus en bien fonctionné. « Il est déjà difficile de commercialiser un titre plus courant au financement projet par projet ou opération comme Sonatel, alors imaginez avec une PME… » commente par opération, plutôt que la levée pure et simple d’un fonds laconiquement un courtier ouest-africain. de plusieurs centaines de millions de dollars (même si ce La véritable bonne nouvelle est la multiplication des opéraphénomène se poursuit, comme le soulignent les nouvelles tions d’augmentation de capital (par émission de droits de souslevées de fonds panafricains en cours cription, par placement privé ou, plus chez Emerging Capital Partners, rarement, par des offres ouvertes) : De gros deals en série qui Development Partners International cela prouve qu’une société cotée, donc ne retombent pas toujours ou encore Abraaj Capital). Les deux soumise à un certain nombre de règles dans les poches étatiques… processus peuvent d’ailleurs se cumude transparence et de gouvernance, ler. L’idée, pour les capital-investispeut se financer plus facilement. En seurs, est de solliciter des investisseurs lorsqu’un dossier 2012, ce sont surtout des banques qui ont occupé ce créneau, sérieux se présente, plutôt qu’une seule fois tous les quatre en raison de la hausse du niveau des fonds propres requis ou cinq ans. Les investisseurs, eux, y trouvent davantage leur pour exercer. Les télécoms ont une place importante dans compte, pouvant s’assurer que les opérations de financement notre classement des opérations boursières uniquement en d’entreprises répondent à leurs cahiers des charges. raison de l’offre publique d’achat lancée par Orange (ex-France Télécom) sur l’égyptien Mobinil, après le règlement du conflit ENFIN, LE BILAN SUR LES PLACES BOURSIÈRES est mitigé. entre le groupe français et son ancien associé Naguib Sawiris. D’un côté, la rareté des introductions s’est poursuivie en 2012, De même, l’incroyable et sophistiqué autorachat de l’égypcertaines Bourses n’ayant pas connu d’opérations de ce type tien Orascom Construction Industries par le néerlandais OCI depuis deux ou trois ans. D’un autre côté, la situation semble NV (dont l’actionnaire de référence est pour l’un comme pour s’être un peu améliorée au premier semestre 2013, avec l’autre la famille Sawiris), pour plus de 2 milliards de dollars, plusieurs opérations, notamment en Tunisie, sans toutefois marquera notre tableau des fusions-acquisitions l’année que ces introductions représentent des montants importants. prochaine en plaçant les engrais et la construction en haut L’échec de certaines cotations, comme celle de Siat Gabon à de la liste. Une nouvelle exception qui rappelle encore une Libreville, montre que, contrairement à ce qu’on aurait pu croire fois que dans le monde de la finance, d’une année sur l’autre, étant donné la disponibilité importante d’épargne en Afrique, tout est possible. « Un éternel recommencement », comme toutes les opérations ne sont pas vouées au succès, surtout aiment à dire les banquiers d’affaires. l celles qui sont mal préparées et dont le prix est manifestement FRÉDÉRIC MAURY SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
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MarchĂŠs Financiers
IFC
Meilleure des entreprises?
Marchés financiers u L’institution a injecté des millions de dollars dans le barrage de Bujagali, en Ouganda.
Filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé, la Société financière internationale accorde des financements massifs dans un continent qui en manque. Sans être pour autant à l’abri des critiques… CRYSTAL ORDERSON, au Cap
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n Afrique subsaharienne, la mode est à la croissance. C’est la région du monde qui connaît les plus fortes hausses démographique (on estime que d’ici à 2050 le continent comptera environ 2 milliards de personnes) et économique (le PIB augmente de plus de 5 % par an en moyenne). Filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé, la Société financière internationale (IFC) entend jouer son rôle dans la prospérité du continent. De moins de 10 % du portefeuille global de l’institution internationale il y a seulement cinq ans, la part de l’Afrique subsaharienne est passée à environ 15 %. La zone est sa deuxième région d’investissements après l’Amérique latine. En 2011-2012, l’IFC y a injecté environ 2,7 milliards de dollars (2 milliards d’euros), dont 836 millions sous forme de prêts, 287 millions sous forme d’investissements dans les fonds propres des entreprises, 1,3 milliard dans le cadre de garanties pour le financement du commerce… L’Afrique du Nord est moins soutenue, avec une quinzaine d’opérations.
alliée
YANNICK TYLL/CORBIS
CENTRALES. Des chiffres impressionnants pour
un continent où les financements trouvent rarement le chemin des entreprises. Et qui illustrent la vocation de l’IFC, née en 1956 et qui compte 184 pays membres : aider les sociétés et institutions financières des marchés émergents à créer des emplois et à générer des recettes fiscales. « Pour atteindre ces taux de croissance, il faut des investissements, mais les gouvernements nationaux sont tellement à court d’argent que le financement public ne suffit pas à répondre aux besoins du continent », relève Jean-Philippe Prosper, vice-président de l’IFC chargé de l’Afrique subsaharienne depuis février 2013. En quelques mois, l’institution a ainsi investi pour son compte (tout en mobilisant d’autres fonds) 225 millions de dollars dans l’extension de centrales électriques ivoiriennes. Un financement que presque aucun gouvernement africain ou banque n’aurait pu accorder. « Le Soudan du Sud est un bon exemple : nous étions sur le terrain avant qu’il ne se déclare indépendant, souligne Jean-Philippe Prosper. Nous avons travaillé sur les réformes et, quand le l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
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Marchés financiers
GIDEON MENDEL/CORBIS
Notamment lorsqu’il s’agit d’étendre leurs activités à l’échelle mondiale. Le sud-africain Hans Merensky Holdings (bois et fruits tropicaux) a bénéficié d’une telle aide : 35 millions de dollars en fonds propres. « Nous sommes le plus grand exportateur de mangues et d’avocats à destination de l’Union européenne et nous voulions étendre nos activités au Pérou, en Colombie, au Mozambique et en Tanzanie, explique Claus Lippert, le directeur général. Une banque commerciale ne nous aurait pas apporté ce type de soutien. » L’IFC a permis à Hans Merensky Holdings de devenir un acteur mondial en développant de nouveaux vergers d’avocatiers en Afrique et en Amérique latine d’une part, et en étendant son activité dans le bois en Afrique du Sud d’autre part. SOLAIRE. En termes de secteurs d’activité, l’ins-
pays est devenu membre de l’IFC, nous avons fait plusieurs investissements. » Autre exemple, au Burundi : « Après la guerre civile, personne ne voulait y faire des affaires, insiste le vice-président. Le pays a pourtant fait des progrès significatifs et il y a des résultats tangibles. » L’IFC a investi dans le premier hôtel cinq étoiles de Bujumbura, persuadée que cette infrastructure permettra d’attirer davantage d’investissements et créera des emplois dans un secteur du tourisme en difficulté. Investir dans les pays sortant d’un conflit, de la Sierra Leone à la RD Congo, n’est pas chose évidente pour les investisseurs et les banques, qui fuient souvent ces zones. « Nous sommes ici pour dire : le risque sera toujours là, mais l’IFC aussi », résume Jean-Philippe Prosper. De fait, l’institution permet à nombre d’entrepreneurs africains d’accéder à des financements que les banques traditionnelles ou les fonds d’investissement ne leur fournissent pas toujours. lll
p L’agro-industrie est l’un des secteurs prioritaires de l’IFC, qui soutient de grands groupes tels qu’Olam (ici en Tanzanie).
titution, qui compte des bureaux un peu partout sur le continent, ne cache pas ses priorités : l’agro-industrie, les infrastructures et l’énergie. Alors que 60 % des terres arables inexploitées se trouvent en Afrique, la plupart des pays du continent ne disposent pas des infrastructures et des chaînes d’approvisionnement leur permettant de capitaliser sur cet avantage concurrentiel. L’IFC investit notamment auprès de grandes entreprises comme Olam, afin d’ajouter de la valeur locale au processus de production. « L’agro-industrie est un ingrédient clé dans la création d’emplois », affirme Jean-Philippe Prosper. Le patron Afrique estime également que les difficultés d’accès à l’énergie demeurent un obstacle à la croissance. L’IFC injecte donc des millions de dollars dans le barrage de Bujagali, en Ouganda. Elle investit également dans l’énergie solaire en Afrique du Sud et dans des projets énergétiques au Kenya et au Sénégal. « L’énergie propre et à un coût raisonnable est une chose très importante pour les entreprises », poursuit Jean-Philippe Prosper. D’aucuns critiquent toutefois certaines décisions d’investissement prises par l’IFC, les jugeant éloignées de sa mission de réduction de la l l l
Trois investissements emblématiques Azito et Ciprel
L’IFC accompagne le groupe basé au Togo depuis le début des années 1990. Elle est l’un des principaux actionnaires du réseau bancaire panafricain. Dates : 2009 et 2012 Montant investi : 200 M$ en fonds propres Activité : banque Région : Afrique
L’IFC soutient l’augmentation des capacités de production électrique en Côte d’Ivoire, notamment via des prêts pour l’extension de ces deux centrales. Dates : 2012 et 2013 Montant investi : 260 M$ Activité : énergie Pays : Côte d’Ivoire
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Bank of Africa Madagascar Depuis la création de son programme de soutien au financement du commerce en 2005, l’IFC a fourni 5,4 milliards de dollars de garantie à des banques subsahariennes. Dates : 2011 et 2012 Garanties accordées : 38,4 M$ Activité : banque Pays : Madagascar
Toujours plus haut
Investissements de l’IFC en Afrique subsaharienne (en milliards de dollars, hors syndication)
2,4 1,4
2007 2008
1,8
2008 2009
2009 2010
3,5 2,7
2,2
2010 2011
2011 2012
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SOURCE : IFC
Ecobank
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pauvreté. Ils citent par exemple un prêt de 26 millions de dollars à un prince saoudien pour construire l’hôtel Mövenpick à Accra. Ou encore l’aide de 55 millions de dollars accordée en 2012 à Armajaro Trading, un négociant de matières premières agricoles à la réputation sulfureuse. Mis en cause également, le soutien apporté à des grandes entreprises, y compris non africaines, dont on imagine qu’elles ne devraient pas rencontrer de difficultés à se financer ailleurs.
lll
BARRAGES. Patrick Bond, un économiste qui
a beaucoup travaillé sur la Banque mondiale et d’autres institutions de développement, va plus loin encore. Il fustige par exemple l’aide au secteur horticole au Kenya, qui aurait terriblement accru le stress hydrique et ainsi pénalisé les autres agriculteurs. Il dénonce aussi le soutien de l’IFC aux mégabarrages, comme celui
de Bujagali, ou celui d’Inga, en RD Congo. La proximité idéologique entre l’institution et le secteur privé est enfin pointée du doigt par certains, qui estiment que ce dernier ne peut être la solution à tout. Les entrepreneurs eux-mêmes osent quelques critiques, concernant le temps pris par l’IFC pour sceller ses investissements et le fait que ceux-ci soient, pour l’essentiel, réalisés en devises, ce qui fait courir un risque de change à l’entreprise. Le patron Afrique fait amende honorable : « Oui, nous prenons notre temps. Nous devons faire des due diligence [audits préalables] raisonnables sur les projets, nous pencher sur les différents aspects d’un accord, adopter une vision sur plusieurs années… Mais nous sommes présents dans les pays sur le long terme », nuance JeanPhilippe Prosper. Sur ce point, personne ne le contredira. l
STEPHANE DE SAKUTIN/AFP
Manifestation de commémoration de la tuerie, le 13 août 2013.
Une épine nommée Lonmin Depuis le massacre de Marikana, en Afrique du Sud, le soutien de l’IFC au minier britannique fait mauvais effet.
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n août 2012, 34 grévistes de la mine de Marikana étaient tués par les forces de police sud-africaines. Le groupe britannique Lonmin employait la majorité des mineurs. Et derrière lui, la Société financière internationale (IFC)… En 2006, l’institution a en effet approuvé en sa faveur un prêt de 100 millions de dollars (environ 75 millions d’euros) et
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un investissement en capital initial de 15 millions de dollars, avec une option d’investir jusqu’à 35 millions de dollars dans la première année de l’entente. Le Centre pour le droit international de l’environnement (Ciel), une ONG basée à Washington et à Genève, a depuis demandé à la Banque mondiale de revoir son investissement.
« L’IFC a entrepris un programme de services consultatifs de quatre ans avec Lonmin pour améliorer le travail de l’entreprise avec les communautés locales. L’institution est profondément préoccupée par cet accès de violence lié aux activités minières de Lonmin en Afrique duSud»,souligneDesmondDodd,porteparole de la filiale de la Banque mondiale, qui ajoute que la position de l’IFC a été d’«encouragertouteslespartiesàrésoudre ledifférendparledialogueconstructifetla négociation ». Sans pour autant remettre en question son appui à Lonmin. l CRYSTAL ORDERSON SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK BANQUE AFRICAINE D’IMPORT-EXPORT
LA BANQUE DU FINANCEMENT DU COMMERCE
DE L’AFRIQUE Etant la première Institution en matière (' +,-%-.'&'-/ (1 commerce en Afrique, Afreximbank offre les programmes suivants:
! Programme de Ligne de Crédit ! Programme de Syndication ! Programme d’achat d’effets de commerce ! !"#$"%&&' (' )"*+,-%-.'&'-/ (' 01/1"2 +314 +,-%-.,'"2 ! Programme de Financement Direct ! Programme de Financement de Projets ! Programme de prêts adossés à des actifs ! Programme d’achat de créances / Programme d’escompte ! Programme de Risques Spéciaux ! Programme pays ! Programme de Financement du Carbone ! Programme d’Investissements Bancaires ! Programme de prêts adossés à des Agences de Credit à l’Exportation
SIÈGE
AGENCE D ABUJA
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72(B) El Maahad El Eshteraky St. Heliopolis, Cairo 11341, Egypt P.O. Box 613 Heliopolis Cairo 11341, Egypt Tel: +20 2 24564100/1/2/3
No. 2 Gnassingbe Eyadema Street Asokoro Garki, Abuja Nigeria Tel: +234-94620606
Eastgate Building 3rd Floor Gold Bridge (North Wing) Gold Bridge 2nd Street Harare-Zimbabwe Tel: +263-4-700904
W W W. A F R E X I M B A N K . C O M
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Marchés financiers
Gabriel Fal Un crack en campagne Le Sénégalais, nouveau président de la Bourse régionale des valeurs mobilières, à Abidjan, se démène pour attirer des investisseurs internationaux. Mais au-delà du monde de la finance, il lui faudra le soutien des politiques… FRÉDÉRIC MAURY
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ôtel InterContinental, Paris. Dans la rue Scribe, à deux pas de l’opéra Garnier, des employées asiatiques portent sacs et vêtements pour une riche famille du Moyen-Orient. Dans le hall du prestigieux hôtel, récemment rénové, le ballet quotidien des hommes d’affaires n’a pas encore totalement repris : Paris sort à peine de son habituelle léthargie du mois d’août. Au cinquième étage, pourtant, il en est un qui ne chôme pas. En séjour dans la capitale française, Gabriel Fal reçoit Jeune Afrique dans un salon discret. Les médias ? Il connaît et pratique depuis un moment. Tenue soignée, ton posé, il sait que l’actualité de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), à Abidjan, plaide pour lui. Huit mois après son élection à la tête du conseil d’administration de la place financière ouest-africaine, le 31 janvier 2013, l’indice principal, le BRVM Composite, a gagné près de 18 %. Mieux, il s’est échangé autant d’argent au premier semestre de l’année qu’au cours de l’ensemble de 2012, tandis que la capitalisation boursière a franchi la barre symbolique des 4 000 milliards de F CFA (plus de 6 milliards d’euros), une première depuis 2008. Les emprunts obligataires de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du géant agro-industriel Sifca ont connu de vifs succès. SEREIN. Ici, à Paris, c’est une tout autre
partie qui se joue. Vanter les mérites de la BRVM auprès d’investisseurs institutionnels internationaux, qu’ils soient des gestionnaires de fonds d’investissement ou de riches privés. Pour les grands fonds spécialisés sur les marchés émergents – qui pourtant ne jurent plus que par l’Afrique –, la Bourse basée à Abidjan reste une place où ne s’échangent chaque jour qu’entre 1 million et 2 millions JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
d’euros de titres et qui n’a plus vu une introduction sur son compartiment actions depuis la fin de l’année 2010… Le financier sénégalais, serein, a son plan en tête. « L’ancienne direction n’acceptait pas l’idée que la Bourse ait aussi une mission commerciale », souligne celui qui, il y a environ un an, a abandonné sa casquette de directeur général de la société de gestion et d’intermédiation CGF Bourse pour « vendre » la place financière des huit États En bref de l’Union économique et • Fils de Cheikh Boubacar Fal, monétaire ouest-africaine ex-patron d’Air Afrique (UEMOA). Lors d’un passage en Afrique du Sud, c’est • Diplômé de Rouen Business School (France) l’un des points qui l’ont le et de l’université McGill (Canada) plus frappé : l’engagement • Ancien de Citibank, à Dakar et à Londres des équipes de la Bourse de Johannesburg, la plus impor• Fondateur de la société de gestion tante du continent, à faire un d’intermédiation CGF Bourse véritable boulot commercial. « Gabriel Fal n’a aucun rôle opérationnel, souligne Edoh Kossi celui de la banque. Avec deux atouts Amenounve, directeur général de la majeurs : une formation supérieure à BRVM depuis le 1er octobre 2012. Nous la prestigieuse université canadienne travaillons ensemble sur les éléments McGill et son pedigree familial, un plus importants de la stratégie de dévelopindéniable dans le monde feutré de la pement de la Bourse : la création du finance. Gabriel Fal est en effet le fils de compartiment PME, les nouvelles introCheikh Boubacar Fal, premier patron ductions, la promotion internationale, la de la défunte compagnie aérienne Air représentation auprès des autorités… » Afrique. Dès le début des années 1980, La voie est tracée par le comité stratéalors qu’il n’a que 27 ans, il intègre gique de développement du marché Citibank Dakar, succursale du groupe sous la houlette des deux hommes, qui américain éponyme très tournée vers les se connaissent très bien. « Nous étions entreprises. Il est alors, avec une certaine tous deux à la première réunion, en 1996, Évelyne Tall – aujourd’hui numéro deux pour la création de la BRVM, souligne du groupe Ecobank –, l’Africain le plus en Edoh Kossi Amenounve. Nous nous vue au sein de l’institution, selon Nicolas parlons constamment, personne ne fait Clavel, aujourd’hui gérant de fonds et à d’ombre à l’autre. » l’époque directeur général de Citibank Depuis cette année-là, la vie profesDakar : « Il était dans le radar des gens sionnelle de Gabriel Fal tourne autour de importants, se souvient-il. Citibank avait la Bourse. La décennie précédente l’avait un programme visant à faire bouger les mené dans un monde guère éloigné, Africains les plus doués en dehors de SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
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BRUNO LEVY POUR THE AFRICA CEO FORUM/J.A.
Marchés financiers
leur pays. Gabriel en a profité, il s’est retrouvé à Londres. C’était une promotion importante. » Quelques années plus tard, le quadragénaire est de retour en Afrique de l’Ouest. La Bourse, depuis, ne l’a plus quitté. « J’y ai cru parce que le projet d’une place régionale était porté par la BCEAO [Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest] », souligne-t-il aujourd’hui pour expliquer les raisons qui l’ont poussé à quitter la prestigieuse City pour travailler à la création de la BRVM puis fonder, en 1998, l’un des tout premiers opérateurs de la place, CGF Bourse. RISQUE. Quinze ans plus tard presque
jour pour jour, il feint de savoir que son mandat a des airs de mission impossible. Lui y croit, comme il a cru, avant les autres, à son métier. « CGF est l’un des seuls acteurs qui opèrent dans tous les segments d’activité de la Bourse : courtage, conseil, gestion d’actifs, placement SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
de titres… », concède l’un de ses concurrents. En créant à Dakar, mi-2012, une agence spécialisée dans l’épargne, il a pris un nouveau risque : vulgariser la culture boursière. Un an plus tard, CGF affiche 5 000 comptes, avec une moyenne d’ouverture de 150 comptes par mois. Une nouvelle agence prendra bientôt le relais, en plein cœur de la
un financier comme président est utile, décrypte Edoh Kossi Amenounve. Il peut parler aux grandes entreprises. » Et les politiques ? Familier du monde de la finance, Gabriel Fal n’a pas ou peu de relais auprès des décideurs publics. « Mes dix ans au CREPMF [Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers] nous permettent d’avoir des contacts dans cette sphère », poursuit le direcSon mandat a des airs de mission teur général. Comme lui, impossible ? Qu’à cela ne tienne, Gabriel Fal sait qu’aucune lui y croit dur comme fer. grande réforme ne se fera sans appui politique. Et capitale sénégalaise : 350 m2 de surface il pense l’avoir : les gouvernements de commerciale et, à côté, le nouveau siège la région ne cachent pas leur volonté de CGF, avec 400 m2 de bureaux. d’améliorer le financement des PME Ces réalisations donnent un peu plus et de doper la collecte locale des resde légitimité au discours et aux ambisources. « Pourra-t-il vraiment faire boutions du président de la BRVM. Et elles ger les choses ? Aura-t-il leur soutien ? » s’interroge un financier de la région. apportent des signaux positifs sur sa Dans moins de deux ans, son mandat capacité à convaincre les investisseurs et les entreprises. « Nous sommes dans s’achèvera. Il compte bien, d’ici là, avoir une phase de développement, et avoir bouleversé la place d’Abidjan. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
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ALEXANDRE DUPEYRON
t Le siège de BMCE, à Casablanca.
BMCE Capital L’exemple à reproduire En 2003, la banque d’affaires marocaine s’est structurée en cinq métiers différents. Un modèle qui a fait ses preuves et que le groupe souhaite dupliquer au sud du Sahara à travers BOA Capital. SÉBASTIEN DUMOULIN
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in mai 2013, la banque d’affaires panafricaine BOA Capital était officiellement créée. Sur le berceau de la nouvelle structure s’étaientpenchéesdeuxbonnesfées:Bank of Africa (BOA), bien sûr, et BMCE Capital, sonactionnairedecontrôle.C’estd’ailleurs l’ancien vice-président du directoire de la banque d’affaires marocaine, Youssef Benkirane, qui a pris la direction de BOA Capital. Pour une raison simple: BMCE, le groupe bancaire d’Othman Benjelloun, rêve de réitérer au sud du Sahara le succès de BMCE Capital et de son modèle diversifié qui a si bien fonctionné au Maroc. Né en 1998, BMCE Capital a réussi à s’imposer dans le paysage marocain des affaires en couvrant l’ensemble du spectre financier. « Dès sa création, BMCE Capital s’est voulu un opérateur multiproduit et multiservice. Le contexte marocain, caractérisé par un secteur financier embryonnaire, y était alors propice, et les clients étaient à la recherche de solutions globales et innovantes, explique Khalid Nasr,présidentdudirectoire.Notre positionnement de leader ou coleader JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
sur chacune de nos activités est la preuve que notre stratégie a porté ses fruits. » SCHÉMA. L’organisationactuelle,inspirée
du schéma anglo-saxon, date de 2003 et repose sur cinq métiers : marchés de capitaux, gestion d’actifs, intermédiation boursière, gestion privée et, enfin, conseil etingénieriefinancière.L’avantagedecouvrir l’ensemble de ces domaines est que, outre les synergies exploitables, certaines activités plus rentables peuvent en aider d’autres à faire le dos rond par mauvais temps. Avec 211 millions de dirhams en 2012 (18,9 millions d’euros, en hausse de 14,5 % sur un an), ces différents métiers ont représenté un peu plus de 2 % du produit net bancaire du groupe. Parmi les divisions locomotives, BMCE Capital Markets propose une plateforme de trading qui permet notamment aux entreprises de couvrir leurs risques de change de taux ou de matières premières. BMCE Capital Markets détient un tiers du marché et se place en première position en termes de placement de dette privée. Mais ces derniers temps, ce sont surtout les activités de gestion qui se portent bien, avec BMCE Capital Gestion (pour les
investisseurs privés ou institutionnels) et BMCE Capital Gestion privée (gestion de fortune). La première se classe troisième du secteur au Maroc, avec 13,9 % de part de marché en termes d’encours sous gestion, tandis que la seconde, plus discrète, « poursuit sa montée en puissance », commente sobrement le groupe. À l’inverse, certaines divisions, qui avaient le vent en poupe au début des années 2000, sont à la peine. C’est le cas de l’activitédeconseilauxgouvernementsou aux entreprises (BMCE Capital Conseil), les opérations de fusion-acquisition et les émissions obligataires s’étant taries. Mais aussi de BMCE Capital Bourse, créé dès 1994, qui propose des placements en actions et en obligations à la Bourse de Casablanca et intervient sur le marché primaire pour gérer les opérations d’introductionenBourse,d’offrepublique d’achat ou de retrait. En 2012, cette activité a été « doublement affectée », comme le reconnaît la banque, « par la baisse des indices boursiers et par l’effondrement de la volumétrie des échanges ». Fin 2012, sa part de marché atteignait 16,6 %, contre 19,1 % encore un an plus tôt. Il est temps d’aller voir au sud du Sahara ! l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
✔
Définition et conduite de la politique monétaire
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Émission de la monnaie
✔
Conduite de la politique de change
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Promotion de la stabilité financière
✔
Gestion des réserves officielles de change
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Promotion des systèmes de paiement et de règlement La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) est la Banque Centrale de la CEMAC, pilier de la coopération monétaire, fleuron et socle de l’intégration dans la CEMAC.
Communiqué
La BEAC est la Banque centrale commune des six États qui constituent la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale, la CEMAC : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad.
semble des pays de l’UMAC et en garantit la stabilité. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son soutien aux politiques économiques générales élaborées par les États membres. Chargée à ce titre de définir et de conduire la politique monétaire de l’UMAC, de conduire la politique de Les 22 et 23 novembre 1972, furent signés à Brazzaville au change, de gérer les réserves officielles de change des ÉtatsCongo les accords de coopération monétaire, qui portèrent membres, de veiller au bon fonctionnement des systèmes la BEAC sur les fonds baptismaux. de paiement et de promouvoir la stabilité Précieux héritage de leurs liens 1972-2012 : Quarante ans au financière, la BEAC est un organe essenhistoriques et privilégiés noués tiel de l’intégration économique en Afrique service de l’Afrique Centrale Centrale. avant les indépendances, la BEAC témoigne de la ferme volonté des États membres de poursuivre une coopération monétaire Grâce, d’une part, à l’esprit de solidarité et de discipline mutuellement bénéfique, pilier de l’intégration dans la de ses États membres et, d’autre part, à la capacité d’adapsous-région de l’Afrique Centrale. Ce, au service de leurs tation à son environnement en perpétuel mouvement, la Peuples respectifs. BEAC continue de donner satisfaction à tous les acteurs du développement économique et social des États de la La BEAC est un établissement public international afri- CEMAC. Son efficacité, son indépendance et son autorité cain régi par ses statuts, la Convention instituant l’Union sont le gage de la confiance des populations et des entreMonétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) ainsi que la prises, africaines ou internationales, en la monnaie émise Convention de coopération monétaire passée entre la par la BEAC. En effet, le franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale (franc CFA) est l’une des monFrance et les États membres de l’UMAC. naies africaines les plus stables depuis les indépendances, La BEAC émet la monnaie unique, le franc CFA, ayant du fait, en particulier, d’une politique monétaire rigoureuse cours légal et pouvoir libératoire sur le territoire de l’en- et clairvoyante. BEAC, Banque des États de l’Afrique Centrale BP 1917, Yaoundé, Cameroun - Tél. : (+237) 22 23 40 30, Fax : (+237) 22 23 34 68 - www.beac.int
MABOUP
Banque des États de l’Afrique Centrale
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Capital-investissement Par ici la sortie! Miser sur une entreprise est une chose, s’en désengager en est une autre. Une étape cruciale dont dépend la rentabilité de l’opération. Mais comment font les fonds pour revendre leurs participations? NICOLAS TEISSERENC
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ntré en septembre 2003 au capital de Somdiaa, un groupe français actif dans l’agro-industrie en Afrique, l’investisseur panafricain Emerging Capital Partners (ECP) revendait sa participation de 49 % cinq ans plus tard, doublant sa mise au passage. Une bonne opération… sur le papier. Car, dans le secret des bureaux feutrés, les choses ne se sont pas déroulées si facilement. Alexandre Vilgrain, le PDG de Somdiaa, n’était pas en position d’honorer son put, clause contractuelle qui l’oblige à racheter les parts du capitalinvestisseur si
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
celui-ci ne parvient pas à trouver des repreneurs. Résultat : il a dû se démener pour trouver un investisseur extérieur par ses propres moyens, en l’occurrence le groupe français Castel. Quatre ans plus tard, le patron garde encore un goût amer de son association temporaire avec ECP. Cette issue, fort heureusement, est rare. Mais elle reflète une réalité : en Afrique, plus qu’investir, c’est revendre ses parts qui reste le plus dur – or c’est à ce moment que se fait, en grande partie, la rentabilité des investissements. Au
Maroc, l’un des marchés les plus mûrs du continent, certains fonds sont encore en phase de désinvestissement alors qu’ils ont été créés dans les années 1990… Comme l’explique un membre de l’Association marocaine des investisseurs en capital (Amic), « aucun fonds marocain n’est complètement clôturé, certains conservent des participations depuis vingt ans et sont très peu transparents là-dessus ». PAS DE SECRET. Romen Mathieu s’en amuserait presque : « Tous les matins en me rasant, je pense à chaque sortie », souligne cet associé – à la barbe impeccablement taillée – de Capital T r u s t G ro u p,
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Marchés financiers une société d’investissement active en Afrique du Nord et au Moyen-Orient via le fonds EuroMena. Selon lui, il n’y a pas de secret : « Pour réussir la vente, il faut avant tout avoir un bon produit à proposer… et un bon réseau ! Grâce au nôtre, notamment dans le domaine des fusions-acquisitions, il n’y a pas une personne que nous ne pouvons joindre en l’espace de deux coups de téléphone. » Tout est question de préparation. Avant même d’investir dans une entreprise, les financiers imaginent déjà deux ou trois options de sortie. Et à peine au tour de table, ils planchent sur leur stratégie de désinvestissement. Revue de détail des solutions qui s’offrent à eux. LA CESSION EN BOURSE
Introduire ses parts Alors que les capital-investisseurs à travers le monde disposent de marchés financiers développés pour envisager sereinement une sortie en Bourse, les places financières africaines, en dehors de l’Afrique du Sud, restent trop peu liquides. Comme le souligne Laureen Kouassi Olsson, investisseuse chez Amethis Finance, à Paris, « le manque de profondeur et de liquidité de certaines places boursières africaines compromet parfois les sorties en Bourse pour des tickets de taille conséquente ». TuninvestAfricinvest a malgré tout revendu sur la Bourse d’Alger, pourtant peu liquide, ses parts dans la société de jus de fruits NCA-Rouiba. « On voit qu’une sortie en Bourse est déjà possible sur les places kényane et ghanéenne, et je pense que ce sera aussi bientôt le cas à la BRVM [Bourse régionale des valeurs mobilières, à Abidjan], nuance Laurent Demey, cofondateur d’Amethis Finance. Le fait que des fonds rentrent dans des sociétés en Afrique de l’Ouest va créer un appel d’air. Selon moi, ce n’est pas un problème de demande, mais plutôt d’offre. » Amethis prévoit ainsi d’ores et déjà de coter Pétro Ivoire, une de ses participations, à la BRVM dans quelques années. En 2012, selon l’étude du cabinet EY (ex-Ernst & Young) intitulée « Harvesting Growth : The Rise of Private Equity Exits in Africa », 9 % des désinvestissements ont eu lieu en Bourse, contre 4 % en 2007. Pour les gros montants, d’autres places dans le monde, friandes d’entreprises émergentes, pourraient faire l’affaire : SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
selon un financier qui souhaite garder l’anonymat, le géant américain Carlyle envisagerait d’aller jusqu’à Singapour pour introduire ses participations africaines !
CNIA SAADA Assurances, Maroc
Cédé par Kingdom Zephyr Africa Management (aujourd’hui dissous) Introduit sur la Bourse de Casablanca Date : novembre 2010 Montant : 43,5 M€
LE MARCHÉ SECONDAIRE
Céder à d’autres fonds Si le développement récent du capital-investissement en Afrique explique que la revente à d’autres fonds n’en soit encore qu’à ses balbutiements, ce marché dit secondaire prend de plus en plus d’importance. Alors que seulement 12 % des sorties (en nombre) se faisaient de cette façon en 2007, le chiffre est grimpé à 23 % du total en 2012. Une évolution dont se félicitent les investisseurs. Comme le souligne Ziad Oueslati, associé fondateur de TuninvestAfricinvest, à Tunis, « au Maroc et en Tunisie, le fait qu’il y ait beaucoup plus d’acteurs aujourd’hui a rendu le marché plus liquide, ce qui a eu un effet positif sur les prix ». Cependant, comme le rappelle un professionnel du secteur, « pour des investisseurs qui entament un deuxième round de levée de fonds, il est mauvais de montrer aux limited partners [les contributeurs des fonds] qu’on est soumis aux autres fonds pour céder ses participations ».
PÉTRO IVOIRE
Distribution pétrolière, Côte d’Ivoire Cédé par Cauris Acquis par Phoenix Capital Management Date : janvier 2012 Montant : 2,3 M€
LA SORTIE STRATÉGIQUE
Séduire un industriel Reste la solution reine pour tous les capital-investisseurs : la sortie dite stratégique, c’est-à-dire la revente auprès d’un industriel du secteur. L’étude de EY calcule que ces dernières représentent la moitié du total des sorties effectuées en 2012. Malgré la vague récente d’intérêt,
les repreneurs ne sont encore que rarement des multinationales. EY rappelle ainsi que les acquéreurs régionaux restent prédominants. Le fonds britannique Actis (implanté au Caire, à Lagos, à Nairobi et à Johannesburg) a ainsi revendu, mi-2012, sa participation majoritaire dans la Banque commerciale du Rwanda au kényan I&M Bank. Tout comme ce capital-investisseur spécialisé sur les pays émergents avait cédé, quelques mois plus tôt, ses parts dans le centre commercial Accra Mall, au Ghana, au promoteur sud-africain Atterbury Property Holdings.
VITALAIT Lait, Tunisie
Cédé par Tuninvest-Africinvest Acquis par Kaiku (Espagne) Date : décembre 2011 Montant : non communiqué
LE RECOURS AU « PUT »
Revendre à l’actionnaire d’origine Avec des durées de détention moyennes plus longues qu’ailleurs (5,1 ans, contre 4,5 ans en Amérique latine et aux États-Unis et 4,1 ans en Europe), les fonds prévoient aussi une sorte d’assurance tous risques : les fameux puts, comme dans le cas d’ECP avec Somdiaa. « Mais il est très difficile de fixer une valorisation avec précision cinq ans à l’avance, il s’agit plus d’un moyen de créer un cadre de discussion favorable à l’investisseur », prévient Barthélémy Faye, associé du cabinet Cleary Gottlieb Steen & Hamilton. « Et encore faut-il que le put soit honorable, au risque de lancer une machine infernale, ajoute Laureen Kouassi Olsson. Il faut que l’investissement soit structuré de telle manière que la sortie soit réaliste et que tous les mécanismes soient mis en place dans l’intérêt des promoteurs et de la société. » Pour que la sortie ne tourne pas au divorce. l
SOMDIAA
Agro-industrie, France Cédé par Emerging Capital Partners Acquis par Alexandre Vilgrain Date : janvier 2009 Montant : non communiqué JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
107
SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SA MAJESTÉ LE ROI MOHAMMED VI Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux du 1er au 4 octobre 2013
Rabat accueille les villes et les régions du monde
Imaginer la société, construire la démocratie. La ville de Rabat a changé. En une décennie, de nombreuses transformations urbaines ont nettement renforcé son attractivité. Lancé en 2005, le projet du Bouregreg l’a réconciliée avec sa façade maritime et fluviale. En 2010 elle est déclarée Ville verte lors de la célébration de la journée de la Terre. En 2012 l’Unesco l’inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Ces reconnaissances internationales, la Capitale du Maroc les consolide aujourd’hui : Rabat, en digne représentante du Continent Africain,
accueille les villes et les régions du monde à l’occasion du Sommet mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux. Du 1er au 4 octobre plus de 3000 Maires, Présidents de régions, Elus, Économistes, Prix Nobel, et de nombreux experts venus des 5 continents, se réunissent dans la Capitale du Royaume pour imaginer la société de demain et construire la démocratie. Rendez-vous à Rabat du 1er au 4 octobre ou sur www.rabat2013.com pour en débattre !
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OU
PE
C AIS
SE DE DEPOT ET DE
GES
TI O
N
Marchés financiers
Conseil Foire d’empoigne à Abidjan En Côte d’Ivoire, la réforme du secteur bancaire public s’avère particulièrement mouvementée. Pour piloter les différentes opérations, des cabinets sont sélectionnés, puis mis sur la touche, et les appels d’offres se multiplient. Dur d’y retrouver ses petits ! BAUDELAIRE MIEU,
D
à Abidjan
ossiers oubliés dans les tiroirs, changement brutal de conseil, bataille sur les prix… Pour le moins mouvementé, le projet de réforme du secteur financier public ivoirien attise les convoitises des banques d’affaires et des cabinets de conseil. Depuis que le gouvernement a lancé des réflexions opérationnelles pour définir le business model des établissements bancaires à capitaux publics, des structures de différentes nationalités ont afflué pour capter un mandat de conseil. Pour le meilleur et pour le pire… En mai 2013, dans ce processus long et complexe relancé dès l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, le coup de théâtre a pris la forme d’un licenciement sans préavis. Phoenix Capital Management (PCM), conseil du ministère des Finances dans le processus de restructuration et de privatisation des cinq établissements
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
publics, a brutalement été mis sur la touche. Sans même avoir été prévenu auparavant… Son remplaçant a un profil sulfureux : la société française Iota, de l’avocat Jean-Charles Charki, gendre de Claude Guéant, ancien conseiller et ministre de Nicolas Sarkozy. Un revire-
lesquels le sujet de la restructuration des banques publiques est fondamental, c’est peu dire que les autorités prennent leur temps. En 2012, une première étude stratégique avait été menée par le cabinet français Roland Berger (alors que le tandem Lazard-KPMG convoitait aussi ce marché) pour réfléchir à l’avenir des cinq établisPhoenix Capital Management a sements publics que sont été évincé au profit d’une société Versus Bank, la Banque pour le financement de française au profil sulfureux. l’agriculture (BFA), la Caisse nationale des caisses d’épargne ment jamais officialisé jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes. Sans doute (CNCE), la Banque nationale d’investisen raison de la personnalité du nouvel sement (BNI) et la Banque de l’habitat élu… de Côte d’Ivoire (BHCI). Ses recommandations avaient à COMMISSIONS. Un coup dur pour l’Ivoil’époque été transmises au gouvernerien Michel Abrogoua, patron de PCM, ment. La fusion de la BNI et de la CNCE, dans une bataille dont l’objet est assez pour former un géant bancaire, était clair: les millions d’euros de commissions préconisée. La BHCI devait être recapiversées aux structures de conseil. Malgré talisée et consolidée pour accompagner la pression des bailleurs de fonds, pour l’État dans sa politique d’accession l l l
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
109
Marchés financiers l l l du grand public à l’habitat. Enfin, la BFA et Versus Bank devaient tomber dans l’escarcelle du privé… Plusieurs mois après, le rapport semble avoir été égaré. « La stratégie de Roland Berger se trouve toujours dans les tiroirs du gouvernement, elle n’est pas définitive », précise aujourd’hui Kaba Nialé, ministre auprès du Premier ministre chargée de l’Économie et des Finances.
Attijariwafa Bank pourrait reprendre les parts de l’État dans la BIAO-CI.
MOUTURE. Pis, l’État a choisi de lancer un
autre appel d’offres en février 2013, afin de sélectionner un cabinet pour proposer de « nouveaux » axes stratégiques. Les « Big Four » des cabinets d’expertise comptable et de conseil se sont emparés du dossier : KMPG, EY (ex-Ernst & Young), Mazars et PwC (ex-PricewaterhouseCoopers) ont soumissionné, pressant de manière incessante les autorités politiques afin qu’elles compartimentent la mission en deux ou trois lots, histoire de contenter tout le monde… Seul PwC s’est finalement vu octroyer le marché, surtout pour le caractère moins-disant de son offre. Depuis le mois de juin 2013, le cabinet a entrepris ses travaux dans la plus grande discrétion. Une première mouture était attendue en octobre, mais « le processus sera un peu long », confie l’économiste Emmanuel Ahoutou, directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan. Certaines mauvaises langues estiment même que le dossier pourrait être enterré, lentement. Un autre chantier est allé un peu plus vite : la cession des parts de l’État dans la Société ivoirienne de banque (SIB, groupe Attijariwafa Bank) et la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO-CI). Là aussi, c’est PCM qui avait décroché, dès 2011, le contrat de pilotage de l’appel d’offres – un dossier qu’il a cette fois-ci conservé jusqu’au bout. Au final, la banque d’affaires ivoirienne Hudson & Cie, fondée par Jean-Luc Bédié (il ne dirige plus cette structure depuis qu’il a été nommé conseiller à la présidence chargé notamment du secteur bancaire), a doublé ses concurrents immédiats en se faisant attribuer les travaux préparatoires. Hudson travaille avec deux financiers basés au Sénégal, Impaxis et CGF. Le cabinet EY prendra en charge le volet juridique et fiscal de l’opération, qui devrait être bouclée avant fin 2013. Les cabinets de conseil n’auront plus alors qu’à trouver un autre grand chantier pour engranger quelques commissions. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
OLIVIER POUR J.A.
110
Désengagements et privatisations La réforme porte sur deux volets : la vente des parts minoritaires de l’État dans deux banques et l’éventuelle cession de cinq établissements publics.
L
a réorganisation du pôle bancaire public est un point clé de la stratégie gouvernementale ivoirienne, notamment dans ses relations avec ses partenaires institutionnels. Les cas de la Société ivoirienne de banque (SIB) et de la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO-CI) ne devraient pas poser de souci, dans la mesure où l’État ne possède que des parts minoritaires (respectivement 39 % et 20 %). La priorité est d’introduire ces participations en Bourse, même si les deux actionnaires majoritaires – le marocain Attijariwafa Bank pour la première, le groupe NSIA pour la seconde – ne cachent pas leur volonté d’augmenter leurs parts respectives. VISÉES . Le cas des cinq banques
publiques – Versus Bank, Banque pour le financement de l’agriculture (BFA), Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE), Banque nationale d’investissement (BNI) et Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (BHCI) – est plus complexe. De nombreux groupes
internationaux semblent intéressés. Le sud-africain Standard Bank, qui prospecte le marché ouest-africain hors Nigeria et Ghana, étudierait les possibilités de reprise. En face, le français BPCE n’a pas renoncé à son plan d’implantation dans le pays, après l’échec des négociations pour la reprise de Banque Atlantique. BPCE, dont le cœur de métier est la banque de détail, a des visées sur la CNCE pour son réseau dense à travers le pays. Le camerounais Afriland First Group, qui tente depuis fin 2012 de finaliser la reprise d’Access BankCôted’Ivoire,pourraitaussimettre sur la table une offre pour Versus Bank. Enfin, l’agro-industriel ivoirien Sifca seraitquantàluiuncandidatdepremier ordre pour la reprise de la BFA. Mais l’option de la cession n’est qu’une parmi d’autres. « Nous ne céderons pas toutes les banques d’un seul coup. En plus des travaux de PwC, nous réfléchirons à une stratégie d’analyse de la situation des banques, au cas par cas. Il n’y aura pas de cession sauvage », révèle un proche du dossier. À suivre… l B.M. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
8ème Edition de la Conférence économique africaine Johannesburg, du 28 au 30 Octobre 2013
“L’intégration régionale en Afrique” La 8ème édition de la Conférence économique africaine se tiendra du 28 au 30 octobre 2013 à Johannesburg, en Afrique du Sud sous le thème “l’intégration régionale en Afrique”. La Conférence, annuelle, est organisée par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « L’intégration économique régionale, qui favorise la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux entre les marchés nationaux, est fondamentale pour parvenir à une croissance solide et équitable en Afrique. Ce n’est qu’en garantissant aux producteurs africains l’accès aux marchés régionaux et en les intégrant dans des chaînes de valeur plus sophistiquées que nous pouvons espérer les rendre compétitifs dans un monde interconnecté. L’intégration régionale est la clé de l’accroissement de la productivité et de l’amélioration durable du niveau de vie. L’intégration régionale a toujours été au cœur du mandat de la Banque africaine de développement. Notre objectif est ambitieux — aider à libérer l’immense potentiel économique de l’Afrique et mieux relier ses populations tout en intégrant ses économies. Ces cinq dernières années, nous avons investi11 milliards de dollars dans la construction des infrastructures nécessaires à l’Afrique pour stimuler son commerce et sa croissance économique.
Dans les cinq régions africaines, nous avons financé des routes, des ponts, des postes frontières, de la fibre optique, des pools énergétiques, des chemins de fer, des aéroports et ports qui ont réuni les Africains et ont relié leurs marchés au reste du monde. Nous soutenons les Communautés économiques régionales africaines et leurs pays membres dans leurs efforts pour dépasser les barrières réglementaires et institutionnelles bloquant le commerce et l’intégration financière. Nous collaborons également avec des partenaires tels que l’Union africaine (UA) et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), pour promouvoir un dialogue politique sur les obstacles communs et pour renforcer la voix de l’Afrique dans les grandes assises politiques mondiales. Dans la période à venir, nous allons intensifier nos efforts. Nous avons engagé 28% des ressources de l’actuel Fonds africain de développement pour les initiatives régionales et nous construisons notre propre capacité à aider nos pays membres régionaux dans les défis réglementaires et institutionnels complexes liés à l’intégration. À terme, il faudra toutefois des ressources financières plus substantielles pour éliminer les barrières entravant l’intégration régionale. Nous avons besoin du solide engagement des dirigeants politiques africains à placer l’intégration régionale au centre de leurs stratégies nationales de développement. Nous nous tenons prêts à leur apporter un appui à cette fin ».
DIFCOM/FC
COMMUNIQUÉ
Gilbert Mbesherubusa Vice-Président de la BAD en charge de l’infrastructure, du secteur privé et de l’intégration régionale.
CLASSEMENTS
113
m a rc h és F in a n c iErs
• boursE
Double réalité
• capital-invEstissEmEnt
Le continent résiste
• Fusions-acquisitions
Conso en tête
• dEttE publiquE
RAFAEL RICOY POUR J.A.
L’Afrique surcotée
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Marchés financiers
Bourse Double réalité
382,1millions de dollars
C’est le montant levé par BCP, structure centrale du groupe Banque populaire, à l’occasion de la cession de 10 % de son capital au français BPCE, en mai, et à la Société financière internationale (IFC), en octobre.
Les indices de la majorité des places africaines sont dans le vert. Celles-ci n’ont pourtant pas connu une folle activité en 2012.
OCTOBRE 2011
C’est la date de l’acquisition de 63,9 % du capital de Promopharm par Hikma. Quelques semaines plus tard, en janvier 2012, le laboratoire jordanien finalisait l’acquisition de 30 % supplémentaires sur la Bourse de Casablanca.
ÉRIC DUPUY
S
ur le front des performances, 2012 aura été un bon cru pour l’immense majorité des Bourses africaines, seule une poignée d’entre elles (dont Casablanca) finissant l’année dans le rouge. Le Rwanda a enregistré la plus forte progression, avec un indice augmentant de 65 %. Sur le front des opérations, en revanche, le bilan est bien moins bon. Plusieurs places africaines, dont la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM, à Abidjan) et Lagos, n’ont enregistré aucune introduction en Bourse avec cession ou levée de titres. Face à des marchés où la liquidité reste faible, la tendance est plutôt aux listings simples (des introductions sans levée de capitaux), quitte à les faire suivre quelques mois plus tard par une offre publique (comme dans le cas de l’assureur kényan UAP). Les augmentations de capital par émission de droits de souscription constituent aujourd’hui l’essentiel de l’activité sur les places africaines.
36,9 %
C’est le niveau de sursouscription de l’introduction sur la Bourse ougandaise de la société d’électricité Umeme. Quelques semaines plus tard, elle était aussi introduite à Nairobi.
Nous avons développé un pipeline solide de deals, ce qui nous permettra de déployer notre nouveau capital dans des activités lucratives. FRANK ADU JUNIOR, directeur général de Cal Bank
DR
114
SPLIT. À ce titre, l’année 2013 semble un peu mieux
engagée, avec de nombreuses introductions sur la place de Tunis et une quarantaine d’opérations de ce type prévues ou annoncées sur les marchés africains. À la BRVM, le split (division de l’action en dix) de Sonatel a permis de rendre plus accessible le prix unitaire de la valeur star des télécoms ouest-africains et de littéralement doper la liquidité. Seule véritable ombre au tableau: la situation au Maroc, où la profession se raccroche aux développements de la place financière Casablanca Finance City pour oublier l’effondrement des volumes, divisés par deux (en valeur) par rapport à 2010. Le poids de la capitalisation boursière par rapport au PIB est passé en deux ans de près de 70 % à environ 50 %. Une situation toutefois nettement plus enviable que celle connue sur les deux places boursières d’Afrique centrale francophone. En 2013, la bataille entre Douala et Libreville a d’ailleurs fait une victime : l’agro-industriel Siat Gabon, qui a finalement introduit 5,5 % de ses titres, contre 30 % prévus au départ. En cause : le Cameroun, qui a refusé son visa à l’opération d’introduction, la première sur la place gabonaise. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
1
C’est le nombre d’introduction sur la Bourse de Casablanca en 2012. Une de moins qu’à Tunis… et une de plus qu’à Abidjan.
+ 39,64 % Décidément très volatile, la Bourse kényane, qui s’était effondrée de plus de 30 % en 2011, s’est envolée en 2012.
TULLOW OIL
Le groupe pétrolier, introduit en 2011 sur le marché ghanéen, représente à lui seul la moitié de la capitalisation de la place. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Marchés financiers
115
Rang
Les 35 premières opérations boursières en 2012 Société
Secteur
Bourse
Montant levé (millions de $)
Nature
1
MOBINIL
Télécoms
Egypt SE
Offre publique d'achat
1 980
2
ECOBANK
Banque
BRVM
Augmentation de capital
343,1
3
BANQUE POPULAIRE
Banque
Casablanca
Augmentation de capital
199,8
4
BANQUE POPULAIRE
Banque
Casablanca
Augmentation de capital
182,3
5
BMCE BANK
Banque
Casablanca
Augmentation de capital
174,9
6
KENYA AIRWAYS
Transport
Nairobi SE
Augmentation de capital
171,6
7
ATTIJARIWAFA BANK
Banque
Casablanca
Augmentation de capital
164,5
8
DELTA PROPERTY FUND
Immobilier
Johannesburg SE
Introduction (avec cession ou levée)
9
ROCKCASTLE
Immobilier
Mauritius SE
Augmentation de capital
101,8
10
STANDARD CHARTERED BANK KENYA
Banque
Nairobi SE
Augmentation de capital
95,2
11
TRANSACTION CAPITAL
Finance
Johannesburg SE
Introduction (avec cession ou levée)
12
NIC BANK
Banque
Nairobi SE
Augmentation de capital
81,7
13
ATTIJARIWAFA BANK
Banque
Casablanca
Augmentation de capital
67,8
14
UMEME
Énergie
Uganda SE
Introduction (avec cession ou levée)
15
CFC STANBIC
Banque
Nairobi SE
Augmentation de capital
51,8
16
LESIEUR
Agro-industrie
Casablanca
Offre publique d'achat
50,1
17
ABC HOLDINGS
Banque
Botswana SE
Augmentation de capital
18
PROMOPHARM
Santé
Casablanca
Offre publique d'achat
19
MASTER DRILLING GROUP
Mines
Johannesburg SE
Introduction (avec cession ou levée)
46
20
CHOPPIES
Distribution
Botswana SE
Introduction (avec cession ou levée)
45,8
21
TANZANIA BREWERIES
Boissons
Dar es-Salaam SE
Cession
22
CAL BANK
Banque
Ghana SE
Augmentation de capital
38,4
23
DIAMOND TRUST BANK
Banque
Nairobi SE
Augmentation de capital
38,3
24
GUINNESS GHANA
Boissons
Ghana SE
Augmentation de capital
36
25
CFAO CI
Distribution
BRVM
Augmentation de capital
35,2
26
UNIMER
Agroalimentaire
Casablanca
Apport en nature
29,4
27
HFC BANK
Banque
Ghana SE
Augmentation de capital
26,2
28
CRÉDIT DU MAROC
Banque
Casablanca
Conversion des dividendes
24,7
29
BINDURA NICKEL
Mines
Zimbabwe SE
Augmentation de capital
23
30
TUNIS RÉ
Assurance
Tunis
Augmentation de capital
18,6
31
AFRIC INDUSTRIES
Industrie
Casablanca
Introduction (avec cession ou levée)
17,7
32
FAMILY BANK
Banque
Nairobi SE
Augmentation de capital
13,8
33
BOA NIGER
Banque
BRVM
Conversion des dividendes
13,26
34
RIOZIM
Mines
Zimbabwe SE
Augmentation de capital
11,6
35
UAP
Assurance
Nairobi SE
Augmentation de capital
11,1
113
88
66
50 47,2
42
Les performances des 10 principales Bourses africaines en 2012 Indice
1
EGYPT SE
EGYPTE CASE 30
2
NAIROBI SE
NAIROBI ALL SHARE
Performance en monnaie locale (en %)
Capitalisation du marché (milliards de $)
+ 51
NC
+ 39,64
15,9
3
NIGERIA SE
NSE ALL SHARE
+ 35,45
57,77
4
GHANA SE
GSE COMPOSITE
+ 23,81
29,9 * 998,3
5
JOHANNESBURG SE
JSE/FTSE ALL SHARE
+ 22,71
6
BRVM
BRVM COMPOSITE
+ 19,95
8,1
7
BOURSE DE TUNIS
TUNINDEX
– 3,02
8,9
8
MAURITIUS SE
SEMDEX
9
LUSAKA SE
LUSE ALL SHARE
10
BOURSE DE CASABLANCA
MASI
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
–8
7,1
– 8,1
9,4
– 15,13
52,8 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
*LISTINGS SECONDAIRES INCLUS
Rang
Bourse
116
Marchés financiers
Capital-investissement Le continent résiste
7
Bien que plus modeste que 2011, l’année 2012 a vu l’arrivée de nouveaux acteurs en Afrique.
milliards de dollars
C’est la somme que Public Investment Corporation (PIC) compte investir en Afrique (hors Afrique du Sud). En injectant 250 millions de dollars dans la banque panafricaine Ecobank, le gestionnaire de retraites sud-africain en est devenu l’un des principaux actionnaires.
ÉRIC DUPUY
A
près une année 2011 marquée par le retour des grands deals à plusieurs centaines de millions de dollars, 2012 aura été plus calme, l’essentiel des opérations de capital-investissement se concentrant à des niveaux inférieurs à 100 millions de dollars (moins de 75 millions d’euros). Rapportée au niveau mondial, l’évolution africaine n’a rien de surprenant. D’après les statistiques de l’Emerging Markets Private Equity Association, les montants investis dans les entreprises des pays émergents ont diminué de 11,9 % en 2012 (et de 33 % en Chine). Dans ce contexte, l’Afrique s’en sort plutôt bien. Les acteurs historiques (Emerging Capital Partners, Africinvest, Actis…) sont toujours actifs, rejoints par des nouveaux venus. L’américain Carlyle a ainsi bouclé en 2012 Le total des 50 premières son premier investissement opérations de sur le continent, en injectant capital-investissement avecd’autresco-investisseurs 210 millions de dollars dans le tanzanien Export Trading Group. Le français Wendel a fait son entrée sur la scène africaine en devenant le principal actionnaire du gestionnaire panafricain de tours de télécommunications IHS, dans lequel il a injecté 276 millions de dollars (dont 125 millions en 2012). Et le britannique Duet, quelques mois après avoirmontéuneéquipeenAfrique,amiséavecd’autres investisseurs sur un brasseur éthiopien.
CHOUCHOU ?
Le nigérian IHS, qui gère 8 500 tours de télécommunications, a levé entre mi-2012 et mi-2013 plus de 600 millions de dollars auprès de capital-investisseurs.
2,17 milliards
L’Afrique est le terrain d’affaires le plus prometteur, et ce partenariat avec Proparco renforce notre engagement à fournir des médicaments de qualité et en temps opportun aux Africains. » SINHUE NORONHA, directeur général Afrique de Strides Arcolab
BOOM. L’émirati Abraaj Capital est devenu un acteur
incontournable en Afrique, comme en témoigne la reprise – cher payée, disent ses concurrents – du groupe ouest-africain de produits laitiers Fan Milk en 2013. Une opération révélatrice de la nouvelle tendance du capital-investissement africain : parier sur les secteurs profitant du boom de la consommation. Citons enfin le néerlandais XSML, gestionnaire du Central Africa SME Fund. Il n’apparaît pas dans notre classement ci-contre et pourtant il a réalisé quatorze investissements en moins de deux ans dans des PME en Centrafrique et en RD Congo: avec un ticket moyen (quelques centaines de milliers de dollars) particulièrement utile au sud du Sahara. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
L’IFC [Société financière internationale] nous conseillera notamment dans la gouvernance, car nous avons une croissance très rapide. »
PATISEN
de dollars
YOUSSEF OMAÏS, patron de Patisen
80 lits
Pour la clinique Biasa, l’objectif est de tripler le nombre de lits pour le faire passer de 24 à 80, mais aussi d’offrir de nouveaux services via l’acquisition d’équipements supplémentaires. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Marchés financiers
Rang
Les 50 premières opérations de capital-investissement en 2012 Société
Pays/région
Secteur
Montant investi (millions de $)
Capital-investisseurs
1
EGYPTIAN REFINING COMPANY
Égypte
Raffinage
CITADEL CAPITAL - INFRAMED - IFC - FMO -DEG
395
2
ECOBANK
Afrique
Banque
PIC
250
3
SAHAM FINANCES
Afrique
Assurances
IFC ASSET MANAGEMENT
250
4
EXPORT TRADING GROUP
Tanzanie
Agro-industrie
CARLYLE - STANDARD CHARTERED
210
5
IHS
Afrique
Infrastructures télécoms
WENDEL
125
6
KEVRO
Afrique du Sud
Textile
ETHOS PRIVATE EQUITY
108 100
7
ECOBANK
Afrique
Banque
IFC ASSET MANAGEMENT
8
DASHEN
Éthiopie
Boissons
DUET AFRICA - VASARI - DEG
90
9
EXPORT TRADING GROUP
Tanzanie
Agro-industrie
STANDARD CHARTERED PRIVATE EQUITY
74
10
BANQUE POPULAIRE
Maroc
Banque
IFC
62
11
ELAND OIL & GAS
Nigeria
Pétrole
HELIOS
62
12
UAP INSURANCE
Kenya
Assurances
TUNINVEST - AUREOS - SWEDFUND
55
13
BANCABC
Botswana
Banque
AFRICAN DEVELOPMENT CORPORATION
50
14
PERSIANAS GROUP
Nigeria
Centres commerciaux
IFC
37
15
KENYA AIRWAYS
Kenya
Transport aérien
IFC
25
16
GOLDEN LAY
Zambie
Agro-industrie
PHATISA
24
17
CAL BANK
Ghana
Banque
DPI - PROPARCO
22
18
ASSUPOL
Afrique du Sud
Assurances
IFC
19
SOCOPRIM
Côte d'Ivoire
Infrastructures
HARITH FUND MANAGERS
20
20
AFRICAN TRADE INSURANCE AGENCY
Kenya
Assurances
BAD
15
20,9
21
AFRICAN REINSURANCE
Afrique
Assurances
IFC
14
22
TRANSACTION CAPITAL
Afrique du Sud
Finance
ETHOS PRIVATE EQUITY
13
23
STRIDES ARCOLAB AFRICA
Afrique
Santé
PROPARCO
12,5
24
RIALTO ENERGY
Côte d'Ivoire
Pétrole
IFC
10,8 10,5
25
FERONIA
RD Congo
Agro-industrie
PHATISA
26
IHS NIGERIA
Nigeria
Infrastructures télécoms
IFC
10
27
CANDAX
Tunisie
Pétrole
IFC
9,5
28
ATLANTIC FINANCIAL GROUP
Côte d'Ivoire
Banque
CAURIS
8
29
IROKO PARTNERS
Nigeria
Internet
TIGER GLOBAL
8
30
AZALAÏ HOTELS
Mali
Hôtellerie
CAURIS
7,9
31
UT BANK
Ghana
Banque
IFC
7,5
32
AFRICAN EAGLE RESOURCES
Tanzanie
Mines
IFC
6,9
33
EXAT
Côte d'Ivoire
Agro-industrie
TUNINVEST AFRICINVEST
6,3 5,5
34
EXPRESS LIFE
Ghana
Assurances
LEAPFROG
35
THERAPIA HEALTH LTD
Nigeria
Santé
AUREOS CAPITAL
36
SIPRA
Côte d'Ivoire
Agro-industrie
IFC - PHOENIX CAPITAL
4,8 4,7
37
MOTORCARE SERVICES HOLDING
Afrique
Automobile
IFU
38
CORIS
Burkina Faso
Banque
BOAD
39
BO’S HIRE AND SALES
Afrique du Sud
Distribution
IMBEWU CAPITAL PARTNERS
5
4 3,8
40
KASBAH RESOURCES
Maroc
Mines
IFC
3,7
41
PATISEN
Sénégal
Agro-industrie
IFC
3,6
42
GRYPHON MINERALS
Burkina Faso
Mines
IFC
3
43
PÉTRO IVOIRE
Côte d'Ivoire
Distribution
PHOENIX CAPITAL MANAGEMENT
3
44
RELTEX TARPAULINS AFRICA
Kenya
Industrie
INRETURN CAPITAL - BIO
45
BNDE
Sénégal
Banque
BOAD
2
46
NYOTA MINERALS
Éthiopie
Mines
IFC
2
47
GULF ENERGY
Kenya
Pétrole
IFC
48
BIASA
Togo
Santé
AUREOS CAPITAL
2,6
2 1,7
49
BIO-PHARMA
Égypte
Santé
BELTONE
1,6
50
ALLANA POTASH
Éthiopie
Mines
IFC
1,3
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
117
118
Marchés financiers
Fusions-acquisitions Conso en tête
RETRAIT FRANÇAIS
En quelques mois, deux banques hexagonales ont cédé leurs filiales égyptiennes, pourtant rentables. Dans chaque cas, c’est un acheteur du Golfe qui a remporté la mise.
La distribution, la banque et les télécoms disputent de plus en plus le haut du palmarès aux ressources naturelles.
T
rès cyclique, l’activité liée aux fusionsacquisitions a ralenti, selon les données compilées par Jeune Afrique. Il faut dire qu’en 2012 aucune opération n’a dépassé les 5 milliards de dollars (3,8 milliards d’euros), contre trois l’année précédente. Treize ont franchi le cap de 1 milliard de dollars, contre seize en 2011. En 2013, même si la moindre interruption de deal peut faire basculer les statistiques, la tendance positive devrait reprendre le dessus, certaines grosses opérations (comme la reprise de l’égyptien Orascom Construction Industries par un holding néerlandais détenu notamment par la famille Sawiris) ayant eu lieu en début d’année. À l’échelle mondiale, le continent reste toutefois toujours très marginal, avec moins de 2 % de l’activité en termes de valeur. Une conséquence, sans aucun doute, de la faiblesse du secteur privé africain et de la petite taille des entreprises du continent.
SIPHIWE SIBEKO1/REUTERS
ÉRIC DUPUY
Nous sommes très enthousiasmés par les opportunités de croissance à travers le continent et les gains potentiels, géographiquement diversifiés, qu’une entreprise associée livrerait. » MARIA RAMOS, directrice générale de Barclays ays Africa, au sujet du rapprochement ochement des activités africaines de
RETRAIT. Sans surprise, le secteur des ressources
naturelles concentre l’essentiel de l’attention, avec – cela mérite d’être souligné – un retrait de majors pétrolières comme ConocoPhillips en faveur d’acteurs émergents tels que les nigérians Oando ou Heritage Oil. Mais les deux premières opérations sortent du pétrole et des mines puisque ce sont dans la distribution spécialisée (avec le rachat de CFAO par Le total des le japonais Toyota Tshusho 50 premières opérations Corporation) et la banque de fusion-acquisition (avec la sortie d’Égypte de Société générale) qu’elles ont eu lieu. En 2013, la téléphonie devrait à son tour dominer le palmarès, avec la cession annoncée pour 4,2 milliards d’euros de Maroc Télécom à Etisalat. Dernier fait majeur : la très nette offensive sudafricaine. Étonnamment en retrait sur le continent au cours de la dernière décennie, les investisseurs de la nation Arc-en-Ciel sont passés à l’assaut, comme en témoignent l’entrée au capital de Shanduka dans MTN Nigeria ou la troisième acquisition au Nigeria du groupe agroalimentaire Tiger Brands, repreneur de Dangote Flour Mills. l
33,9 milliards
de dollars
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
Barclays et de sa filiale Absa
4
milliards de dollars
C’est le montant que réclamait initialement le canadien First Quantum à ENRC et à la RD Congo après son expropriation de plusieurs mines du pays en août 2009. Le versement de 1,25 milliard de dollars, début janvier 2012, a mis un terme à toutes les procédures en cours.
DANONE ATTAQUE…
En faisant grimper sa participation dans Centrale laitière de 29,2 % à 67 %, Danone a prouvé son intérêt pour le Maroc. Mais aussi pour un continent dont il était jusqu’à présent plutôt absent : quelques mois plus tard, il a été candidat (malheureux) au rachat de Fan Milk.
8
… OLAM AUSSI
Toujours très actif, Olam s’est offert le contrôle du spécialiste des biscuits au Nigeria et a acquis la moitié du capital de l’émirati Acacia, acteur important du raffinage et de la distribution de l’huile de palme en Afrique de l’Est.
millions de tonnes par an
C’est la capacité cimentière du sud-africain PPC qui, après le Rwanda et l’Éthiopie, souhaite poursuivre son offensive africaine en Afrique centrale puis dans le golfe de Guinée.
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
Marchés financiers
Rang
Les 50 premières opérations de fusion-acquisition en 2012 Cible (part du capital acquis)
Pays/région
Secteur
Acquéreur
Montant (millions de $)
1
CFAO
Afrique
Distribution
TTC
2 900
2
NATIONAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BANK
Égypte
Banque
QATAR NATIONAL BANK
2 558
3
OML 138 (20 %)
Nigeria
Pétrole
SINOPEC
2 500
4
BARCLAYS AFRICA
Afrique
Banque
ABSA
2 071
5
ECMS – MOBINIL (63,6 %)
Égypte
Télécoms
FRANCE TÉLÉCOM
1 980
6
COVE ENERGY
Mozambique
Pétrole
PTTE
1 900
7
CONOCOPHILLIPS
Nigeria
Pétrole
OANDO
1 790
8
CONOCOPHILLIPS
Algérie
Pétrole
PT PERTAMINA
1 750
9
RICHARDS BAY MINERALS (37 %)
Afrique du Sud
Mines
RIO TINTO
1 700
10
ANVIL
RD Congo
Mines
MINMETALS
1 300
11
EXTRACT RESOURCES
Namibie
Mines
CGNPC
1 260
12
KOLWEZI & OTHERS
RD Congo
Mines
ENRC
1 250
13
SIBANYE GOLD
Afrique du Sud
Mines
DIVERS
1 114
14
KUMBA IRON ORE (4,5 %)
Afrique du Sud
Mines
ANGLO AMERICAN
948
15
OML 30
Nigeria
Pétrole
HERITAGE OIL
850
16
CENTRALE LAITIÈRE (37,8 %)
Maroc
Agroalimentaire
DANONE
697
17
BNP PARIBAS EGYPT (RETAIL BUSINESS)
Égypte
Banque
EMIRATES NBD
500
18
PALABORA MINING
Afrique du Sud
Mines
HEBEI IRON AND STEEL GROUP & AL
457
19
KALAGADI MANGANESE (50 %)
Afrique du Sud
Mines
DAPHNE MASHILE-NKOSI
447
20
SCAW SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Industrie
INVESTMENT DEVELOPMENT CORP
440
21
OPTIMUM COAL
Afrique du Sud
Mines
GLENCORE
414
22
DEEPWATER TANO BLOCK (4,05 %)
Ghana
Pétrole
KOSMOS ENERGY
410
23
AFRICAN IRON
Congo
Mines
EXXARO
388
24
MTN NIGERIA (25 %)
Nigeria
Télécoms
SHANDUKA
335
25
FIRST URANIUM MINE WASTE SOLUTIONS
Afrique du Sud
Mines
ANGLO GOLD ASHANTI
335
26
MANGARA, BADILA OIL FIELD (25 %)
Tchad
Pétrole
GLENCORE
331
27
AVUSA (78 %)
Afrique du Sud
Édition
MVELAPHANDA
274
28
CAPEVIN INVESTMENTS (49 %)
Afrique du Sud
Agroalimentaire
CAPEVIN HOLDINGS
254
29
STARCOMMS (90,5 %)
Nigeria
Internet
CAPCOM
210
30
LOME CONTAINER TERMINAL
Togo
Infrastructures
CHINA MERCHANTS HOLDINGS
188
31
BANQUE POPULAIRE
Maroc
Banque
BPCE
182
32
DANGOTE FLOUR MILLS
Nigeria
Agroalimentaire
TIGER BRANDS
180
33
SIAT (35 %)
Afrique
Huile de palme
SINOCHEM INTERNATIONAL
177
34
TITANIUM HOLDING (OK FOODS)
Nigeria
Agroalimentaire
OLAM
167
35
ORANGE UGANDA TOWERS + WARID TELECOM TOWERS
Ouganda
Télécoms
EATON TOWERS
36
NATIONAL PETROLEUM CO
Égypte
Pétrole
SEA DRAGON
147,5
37
ATLAS HOSPITALITY MOROCCO (66,5 %)
Maroc
Immobilier
HP PARTNERS
145
38
BIMO (50 %)
Maroc
Agroalimentaire
MONDELEZ
143
39
MTN CAMEROON TOWERS
Cameroun
Télécoms
IHS
143
40
MTN CÔTE D'IVOIRE TOWERS
Côte d'Ivoire
Télécoms
IHS
141
41
TRUST BANK GHANA
Ghana
Banque
ECOBANK
127
42
RAINBOW CHICKEN
Afrique du Sud
Agroalimentaire
FOODCORP
119
43
BANQUE ATLANTIQUE
Afrique de l'Ouest
Banque
BANQUE POPULAIRE
114
44
ENNAKL (60 %)
Tunisie
Distribution auto.
POULINA
91
45
CIMERWA (51 %)
Rwanda
Ciment
PPC LTD
69,4
46
TERMINAL DE CARVAO DA MATOLA
Mozambique
Infrastructures
VITOL
68
47
KAYASS ENTERPRISES
Nigeria
Agroalimentaire
OLAM
67
48
MVELAPHANDA GROUP
Afrique du Sud
Holding
BLACKSTAR
49
CHAYTON ATLAS AGRICULTURAL COMPANY (81 %)
Afrique du Sud
Finance
ZEDER
50
MÉTIER MIXED CONCRETE
Afrique du Sud
Ciment
SEPHAKU
SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
153
58 46,7 42 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
119
Marchés financiers
Dette publique L’Afrique surcotée Les émissions d’eurobonds par les États du continent remportent un immense succès. Mais ces mégaopérations sont-elles viables ? ÉRIC DUPUY
A
vec, selon les données compilées par Ecobank Research pour Jeune Afrique, plus de 170 emprunts obligataires en 2012, les États africains ont été un peu plus actifs qu’en 2011 (134 opérations) sur le marché de la dette, locale ou internationale. Dans le premier cas, l’abondance d’épargne disponible garantit quasiment le succès des opérations. Au niveau mondial, 2012 et le premier semestre 2013
auront été marqués par un fort appétit pour la dette publique africaine. À l’exception de l’Afrique du Sud, du Maroc ou de l’Égypte, les pays africains ont été totalement absents des marchés financiers internationaux jusqu’en 2007. Depuis, neuf d’entre eux ont émis environ 6 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros) d’eurobonds, ces fameux emprunts internationaux libellés en dollars. Entre 2012 et 2013, le Rwanda a levé 400 millions de dollars à un taux légèrement inférieur à 7 %, la Zambie
750 millions, la Tanzanie 600 millions. Avec, à chaque fois, un immense succès: ces trois opérations auraient attiré environ 17,5 milliards de dollars de demandes de souscription.Incroyablepourdespaysaux économies tout de même très fragiles… Lephénomènes’expliqueparlavolonté des investisseurs de se détourner des émissions souveraines des pays développés, notamment européens. Mais il soulève la question de la viabilité de ces opérations et du poids qu’elles font peser sur des budgets fragiles, alors que la plupart des États africains étaient parvenus à sortir du surendettement. Mi-2013, la décision de la Réserve fédérale des États-Unis de freiner sa politique dite de quantitative easing a provoqué un retour des capitaux vers ce pays et un désintéressement des opérations émergentes. Calmant sans doute pour quelque temps les mégaopérations de dette africaine. l
Les 30 premiers emprunts obligataires d’État en 2012 Pays
Mois d’annonce
Coupon (en %)
Maturité
Montant levé (millions de $)
1
ÉGYPTE
Décembre
16,3
1.1.2023
4 030,1
2
ÉGYPTE
Juillet
16,15
3.7.2015
2 467,1
3
MAROC
Janvier
3,95
17.4.2017
2 300,5
4
ÉGYPTE
Janvier
16,35
17.1.2017
1 825,7
5
ÉGYPTE
Janvier
16,15
17.1.2015
1 727
6
ÉGYPTE
Avril
16,15
3.4.2015
1 644,7 1 644,7
7
ÉGYPTE
Avril
16,55
10.4.2017
8
ÉGYPTE
Avril
16,85
3.4.2019
1 644,7
9
ÉGYPTE
Avril
17
3.4.2022
1 603,6 1 500
10
MAROC
Décembre
4,25
11.12.2022
11
ÉGYPTE
Août
16,58
14.8.2017
1 398
12
MAROC
Février
4,2
18.4.2022
1 381,7
13
ÉGYPTE
Août
16,9
21.8.2019
1 069,1
14
ÉGYPTE
Novembre
13,65
13.11.2017
986,8
15
ÉGYPTE
Octobre
14,05
9.10.2015
904,6
16
MAROC
Janvier
4,4
19.4.2027
866,6
17
MAROC
Octobre
4,4
16.4.2018
831,8
18
ÉGYPTE
Décembre
14,35
1.1.2016
822,4
19
GHANA
Octobre
21
26.10.2015
792,4
20
MAROC
Décembre
5,5
11.12.2042
750
21
ZAMBIE
Septembre
5,38
20.9.2022
750
22
MAROC
Mars
3,85
7.7.2014
675,2
23
ÉGYPTE
Novembre
14,17
13.11.2019
575,7
24
MAROC
Septembre
4,05
15.12.2014
548,7
25
MAROC
Avril
3,75
4.8.2014
528,7
26
MAROC
Novembre
4,1
20.4.2015
507,8
27
MAROC
Janvier
3,75
17.2.2014
493,2
28
GHANA
Août
23
21.8.2017
485,8
29
TUNISIE
Novembre
0
31.12.2013
454,6
30
MAROC
Janvier
3,85
17.3.2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34
424,6 SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013
SOURCE : ECOBANK RESEARCH
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Post-scriptum Nicolas Teisserenc
Fondé à Tunis le 17 oct. 1960 par Béchir Ben Yahmed (53e année) Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS Tél. : 01 44 30 19 60 ; Télécopieurs : rédaction : 01 45 20 09 69 ; ventes : 01 45 20 09 67 ; Courriel : redaction@jeuneafrique.com DIRECTION Directeur de la publication : BÉCHIR BEN YAHMED (bby@jeuneafrique.com) Directeur général : Danielle Ben Yahmed Vice-présidents: Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Actionnaire principal : Béchir Ben Yahmed
Méthode congolaise
RÉDACTION Directeur de la rédaction : François Soudan (f.soudan@jeuneafrique.com) Directeurs exécutifs : Marwane Ben Yahmed (mby@jeuneafrique.com), Amir Ben Yahmed (aby@jeuneafrique.com)
D
EUX JOURS: c’est le temps qu’il aura fallu au fourgon de la Trust Merchant Bank (TMB) pour parcourir la route éprouvante qui sépare Feshi, une bourgade de 30 000 habitants, de Kinshasa. Environ 700 km à travers l’immensité du Bandundu, que la banque congolaise parcourt désormais chaque mois, afin de verser à ses clients leurs salaires dans le cadre du programme de « bancarisation » des fonctionnaires.
Il est quatre heures de l’après-midi, et une cinquantaine de professeurs attendent, devant le centre de paie des instituteurs de Feshi, qu’on les appelle à l’intérieur pour toucher leurs 77000 francs congolais (environ 60 euros) de traitement mensuel. L’opération se déroule dans le calme jusqu’à ce qu’un directeur d’école m’interpelle : « Les enseignants doivent parcourir 150 km pour toucher leur salaire et, pendant ce temps, les élèves ne vont pas à l’école, se plaint-il. Il faut donner une procuration aux directeurs d’établissement pour qu’ils soient les seuls à se déplacer. » La foule qui nous entoure n’est pas longue à le remettre à sa place. Les insultes fusent : « Tais-toi ! », « Imposteur ! », « On ne veut plus de toi ! » Alarmé par les cris, le patron de la TMB qui accompagne cette mission sort du bâtiment et demande, d’une voix de tribun : « Voulez-vous retourner à l’ancien système avec Caritas ? » « Non ! » rugit la foule. S’ensuit une immense acclamation pour le banquier, servi pour l’occasion par l’impopularité des anciens responsables de la paie des fonctionnaires. Car pendant des années, le versement du salaire des enseignants était sous-traité à l’ONG catholique Caritas. Des paies entières disparaissaient en chemin, nourrissant un vaste réseau de profiteurs. Selon un témoin à Kinshasa, « une véritable mafia » – la même qui tourne aujourd’hui avec insistance autour de notre délégation. Pour les autres fonctionnaires – militaires, policiers, médecins… –, des comptables dépêchés par le gouvernement sillonnaient le pays avec des valises pleines de liquide. Conséquences : des arriérés de salaire, des milliards de francs détournés et des dizaines de milliers de fonctionnaires fictifs. Désormais, à chaque fin de mois, dans les hôpitaux, dans les états-majors et dans les écoles, le même scénario qu’à Feshi se répète sur toute l’étendue de la RD Congo. Depuis deux ans, le gouvernement, emmené par le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, a démantelé l’ancien système de paie des quelque 1 million de fonctionnaires du pays pour le sous-traiter aux banques. Et cela marche. Sur un territoire de 2,35 millions de km2, une quinzaine d’entre elles, au moyen de 4x4, de pirogues et de motos, se font concurrence pour « bancariser » les fonctionnaires. Au plus grand bonheur des agents de l’État. l
Rédaction en chef : Élise Colette (éditions électroniques, e.colette@jeuneafrique.com), Laurent Giraud-Coudière (technique, lgc@jeuneafrique.com) Conseillers de la direction de la rédaction : Hamid Barrada, Aldo de Silva, Dominique Mataillet, Renaud de Rochebrune Secrétariat : Chantal Lossou, Joëlle Bouzignac Chefs de section : Joséphine Dedet (La semaine de J.A.), Michael Pauron (Grand angle), Anne Kappès-Grangé (Afrique subsaharienne), Tarek Moussa (Maghreb & Moyen-Orient), Frédéric Maury (Économie), Jean-Michel Aubriet (Europe, Amériques, Asie), Cécile Manciaux (Le Plus de J.A.), Séverine Kodjo-Grandvaux (Culture & médias), Clarisse Juompan-Yakam (Vous & nous) Secrétaires de rédaction : Sabine Clerc, Fabien Mollon, Ophélie Négros, Louisa Yousfi Rédaction : Pascal Airault, Youssef Aït Akdim, Farid Alilat, Mehdi Ba (à Dakar), Stéphane Ballong, Ryadh Benlahrech, Pierre Boisselet, Rémi Carayol, Julien Clémençot, Frida Dahmani (à Tunis), Georges Dougueli, Trésor Kibangula, Christophe Le Bec, Nicolas Michel, Haby Niakate, Cherif Ouazani, Abdel Pitroipa, Fanny Rey, Laurent de Saint Périer, Tshitenge Lubabu M.K. ; collaborateurs : Edmond Bertrand, Christophe Boisbouvier, Patrick Seale; accords spéciaux : Financial Times Responsable de la communication : Vanessa Ralli (v.ralli@jeuneafrique.com) RÉALISATION Maquette : Marc Trenson (directeur artistique), Emeric Thérond (premier rédacteur graphiste), Christophe Chauvin, Stéphanie Creuzé, Julie Eneau, Valérie Olivier ; révision : Nathalie Bedjoudjou (chef de service), Vladimir Pol ; fabrication : Philippe Martin (chef de service), Christian Kasongo ; service photo : Dan Torres (directrice photo), Nathalie Clavé, Vincent Fournier, Claire Vattebled ; documentation : Anita Corthier (chef de service), Sylvie Fournier, Florence Turenne, Angéline Veyret JEUNEAFRIQUE.COM Direction éditoriale : Élise Colette ; chefs d’édition : Pierre-François Naudé, Frédéric Maury (économie) ; rédaction : Vincent Duhem, Jean-Sébastien Josset, Trésor Kibangula, Mathieu Olivier, Benjamin Roger et Nicolas Teisserenc Responsable web : Jean-Marie Miny ; studio : Cristina Bautista, Jun Feng et Maxime Pierdet VENTES ET ABONNEMENTS Directeur marketing et diffusion : Philippe Saül ; responsable des ventes adjointe : Sandra Drouet ; chefs de produit : Hélène Constant, Maty N’Dome ; abonnements : Carole Mazurier avec: COM&COM, Groupe Jeune Afrique 18-20, avenue Édouard-Herriot, 92350 Le Plessis-Robinson. Tél. : 33 1 40 94 22 22 ; Fax : 33 1 40 94 22 32. E-mail : jeuneafrique@ cometcom.fr l
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Gérant commandité: Béchir Ben Yahmed; vice-présidents: Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Directeur général adjoint: Jean-Baptiste Aubriot; secrétariat: Dominique Rouillon; contrôle de gestion: Charlotte Visdeloup; finances, comptabilité: Monique Éverard et Fatiha Maloum-Abtouche; juridique, administration et ressources humaines: Sylvie Vogel, avec Karine Deniau (services généraux) et Delphine Eyraud (ressources humaines); Club des actionnaires: Dominique Rouillon IMPRIMEUR SIEP - FRANCE. COMMISSION PARITAIRE: 1016C80822. DÉPÔT LÉGAL: À PARUTION. ISSN 1959-1683.
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