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LE CLASSEMENT EXCLUSIF DES

200 PREMIÈRES BANQUES

Hebdomadaire international indépendant • 54e année • HORS-SÉRIE

 DÉBAT Les banques du continent sont-elles vraiment solides?  SAHAM-BMCE Ces modèles que le Maroc exporte  PORTRAITS Les 30 financiers de l’année

e 15 SPÉCIAL édition

NO 34

jeuneafrique.com

 CAMEROUN Paul Fokam Entre ombre et lumière

Concurrence, gouvernance, solidité… Face aux nombreux défis qui le guettent, le monde de la finance africaine repense ses modèles. Notre bilan annuel.

FINANCE Banques l Capital-investissement l Bourse l Fusions-acquisitions l Assurances ÉDITION GÉNÉRALE France 6 € • Algérie 350 DA • Allemagne 8 € • Autriche 8 € • Belgique 7 € • Canada 9,95 $ CAN • DOM 8 € • Espagne 8 € • États-Unis 9,95 $ US • Éthiopie 95 Birr • Italie 8 € • Maroc 45 DH • Mauritanie 1800 MRO • Pays-Bas 8 € • Portugal 8 € • Suisse 14 FS • Tunisie 6,50 DT • Zone CFA 3 000 F CFA • ISSN 1959-1683



Rédaction en chef Frédéric Maury

Éditorial

Rédaction en chef technique Laurent Giraud-Coudière Secrétariat de rédaction Fabien Mollon Base de données et classements Jérôme Besnault (les500@ jeuneafrique.com) Directeur artistique MarcTrenson Rédaction graphique Sydonie Ghayeb Infographies Christophe Chauvin Iconographie DanTorres (directrice photo), Nathalie Clavé Révision Nathalie Bedjoudjou (chef de service), Pauline Langlois, Anne Romefort Publicité Laure Nitkowski (coordination), Difcom, Groupe Jeune Afrique, 57 bis, rue d’Auteuil, 75016 Paris Tél. : 33 1 44 30 19 60 Fax : 33 1 45 20 09 67 Ont collaboré à ce hors-série : Stéphane Ballong, Bintou Bathily, Thabo Bhebhe, Marjorie Cessac, Sébastien Dumoulin, Éric Dupuy, Omer Mbadi, Baudelaire Mieu, Crystal Orderson, BriceTahouk, Nicolas Teisserenc, Gemma Ware, Stéphanie Wenger LE CLASSEMENT EXCLUSIF DES

200 PREMIÈRES BANQUES

Hebdomadaire international indépendant • 54e année • HORS-SÉRIE

 DÉBAT Les banques du continent sont-elles vraiment solides?  SAHAM-BMCE Ces modèles que le Maroc exporte  PORTRAITS Les 30 financiers de l’année

e SPÉCIAL 15 édition

NO 34

jeuneafrique.com

 CAMEROUN Les mystères de Paul Fokam

Concurrence, gouvernance, solidité… Face aux nombreux défis qui le guettent, le monde de la finance africaine repense ses modèles. Notre bilan annuel.

FINANCE Banques l Capital-investissement l Bourse l Fusions-acquisitions l Assurances M 02939 - 34H - F: 6,00 E - RD

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ÉDITION GÉNÉRALE France 6 € • Algérie 350 DA • Allemagne 8 € • Autriche 8 € • Belgique 7 € • Canada 9,95 $ CAN • DOM 8 € • Espagne 8 € • États-Unis 9,95 $ US • Éthiopie 95 Birr • Italie 8 € • Maroc 45 DH • Mauritanie 1800 MRO • Pays-Bas 8 € • Portugal 8 € • Suisse 14 FS • Tunisie 6,50 DT • Zone CFA 3 000 F CFA • ISSN 1959-1683

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

3

Frédéric Maury

Gouvernail

C

ettefois,c’estreparti.Affectées en 2009 par les suites de la crise financière internationale, puis en 2011 par le ralentissement économique mondial, les 200 premières banques africaines ont résolument retrouvé le chemin de la croissance en 2012, avec un total de bilan cumulé en hausse de 5,8 % et un produit net bancaire total qui décolle de 13,5 %. Cette reprise est la conséquence de plusieurs phénomènes : tout d’abord, le retour à une croissance économique globalement plus soutenue ; ensuite, la survenue de plusieurs opérations importantes d’acquisition ; enfin, l’accélération presque généralisée de la conquête commerciale.

l’objet principal est la mise en place de règles, d’organes de décision ou de surveillance permettant d’assurer le bon fonctionnement et le contrôle d’une institution. La gouvernance tient, pour beaucoup, à la manière dont le management assure son pouvoir, à la façon dont les actionnaires peuvent le contrôler sans interférer pour autant dans les choix opérationnels. Elle repose quoi qu’il arrive sur quelques prérequis, dont la transparence et la responsabilité.

« Les crises de gouvernance qu’ont traversées ou que traversent ces grands groupes panafricains sont avant tout des crises de croissance », confiait récemment à Jeune Afrique un spécialiste de la gestion des risques. Il est Sur le papier, ce regain de croisvrai que ces groupes ont connu depuis sance ne peut qu’être salué. Dans la une dizaine d’années une véritable réalité, il appelle plusieurs remarques explosion de leurs bilans, de leurs que le passé récent nous enseigne. revenus, de leurs réseaux, du nombre Croître vite, c’est bien ; de pays d’implantation. croître bien, c’est mieux. Sans forcément que leur Croître vite, Le quasi-effondrement organisation, leur mode c’est bien. des banques nigérianes de fonctionnement, la en 2009, suivi d’une sévère définition claire des Croître bien, rôles et des pouvoirs cure d’austérité et de resc’est mieux. des actionnaires et des tructuration, doit rester dans les têtes même si, manageurs aient évolué à l’échelle du capitalisme bancaire au même rythme. africain, l’événement peut paraître loinIl fut un temps, pas si lointain, où, tain. N’oublions pas que cette déroute dans l’un de ces groupes, les manafut la conséquence de l’incapacité des geurs n’osaient rien dire ou rien faire banques de ce pays, gavées de liquipar crainte du tout-puissant direcdités, de trouver une saine utilisation teur général. Il est encore très coupour leurs fonds, les injectant massirant, aujourd’hui, que les conseils vement dans le secteur extractif et sur d’administration, censés représenter le marché boursier. les actionnaires mais aussi porter Mais il y a une série d’événements la contradiction, ne soient que des plus récents qui, me semble-t-il, mérite chambres d’enregistrement pour des d’être analysée à l’aune de cette fièvre décisions déjà prises ailleurs. Alors de croissance. Entre 2012 et 2013, trois que le vent de la croissance semble des principaux groupes bancaires gonfler à nouveau les voiles de nos banques africaines, espérons que leurs panafricains (nés en Afrique francophone) ont traversé, à des degrés divers, dirigeants et actionnaires n’oublient de sévères crises de gouvernance. Un pas, cette fois, de trouver le gouvernail. concept certes un peu flou mais dont Et le bon ! l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


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Classements

113

45

Marchés financiers

Banques & assurances 3

Éditorial Gouvernail

36 Nigeria Home sweet home

9 2 M A RC H ÉS F IN A N C IERS

38 Zimbabwe Econet, opérateur télébancaire 8

B AN QUES & AS S U R AN CE S

40 ProfessionTêtes chercheuses 45 CLASSEMENTS 46 Les 200 premières banques 52 Afrique du Nord 54 Afrique de l’Ouest 56 Afrique centrale

94 Enjeux

58 Afrique de l’Est

96 IFC Meilleure alliée des entreprises ?

60 Afrique australe et océan Indien 10 Enjeux 12 DOSSIER Cap sur l’habitat ! 14 Maroc Main dans la main

62 Assurances

7 0 M A N AG EU RS

16 Côte d’Ivoire Le relais immobilier

102 Portrait Gabriel Fal, un crack en campagne 104 BMCE Capital L’exemple à reproduire 106 Capital-investissement Par ici la sortie !

18 Ecobank 25 bougies et 3 défis

109 Conseil Foire d’empoigne à Abidjan

22 Portrait Paul Fokam, financier XXL

113 CLASSEMENTS 114 Bourse

24 Interview Raymond Farhat, DG de Saham Finances

116 Capital-investissement

28 Débat Les banques africaines sont-elles solides ?

72 Banques

118 Fusions-acquisitions

77 Assurances

120 Dette publique

32 Sénégal CBAO, dopée aux dirhams

80 Conseil & banque d’affaires 83 Capitalinvestissement 86 Bourse & gestion d’actifs 89 Institutions

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

1 2 2 Pos t- s c rip tum Méthode congolaise

ILLUSTRATIONS : RAFAEL RICOY POUR J.A. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013



BOAD 1973 – 2013, L’HISTOIRE D’UNE SUCCESS STORY QUI DURE DEPUIS 40 ANS

Créée le 14 novembre 1973, la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) regroupe aujourd’hui les huit Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA): le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal et le Togo. Ses principales missions : promouvoir le développement équilibré des Etats membres et réaliser l’intégration économique régionale. Dopés par le Plan stratégique 2009-2013, les engagements de la Banque se chiffrent à 2 621 milliards FCFA pour 670 opérations(*). 43% des financements globaux ont été orientés vers des projets publics non marchands, 28% vers des financements publics marchands et 28% vers des projets privés. Un soutien précieux aux politiques de développement des Etats membres Dans ses Etats membres, l’empreinte de la BOAD est visible dans tous les domaines. En matière de développement rural et agricole, elle a financé au moins un projet agricole dans chaque pays membre. Le total des financements octroyés dans ce domaine se chiffre à 398 milliards de F CFA pour 136 projets. Dans le domaine des infrastructures modernes (routes, télécommunications, ports et aéroports), la Banque a engagé 1425 milliards de F CFA dans 250 projets. Quant aux projets d’infrastructures de base, elles ont été financées par la BOAD à hauteur de 162 milliards de F CFA. La Banque est très active dans le domaine de l’environnement ; (*) sauf mention différente, les chiffres donnés sont arrêtés au 30 juin 2013

“La BOAD a engagé 1425 milliards de F CFA pour 250 projets dans le domaines des infrastructures modernes” elle a coopéré à la création en avril 2012 du Fonds Carbone pour l’Afrique, dont elle préside le Conseil d’administration. En outre, elle a signé avec le Secrétariat Exécutif de la Convention - Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), un protocole d’accord qui a donné lieu à la mise en place, au siège de la Banque à Lomé, d’un Centre de collaboration régionale (CCR), dont le but est d’apporter un soutien direct aux Gouvernements, aux ONG et au secteur privé, pour l’identification et le développement de projets éligibles au Mécanisme pour un développement propre (MBP).


Un levier de l’intégration économique régionale La promotion et le financement de l’intégration économique et financière des économies des pays membres sont une préoccupation constante de la BOAD. Parmi ses actions phare sur ce terrain, on peut noter sa participation à des chantiers importants comme la réhabilitation et le renforcement des installations de tous les aéroports et ports maritimes des pays de l’UEMOA ; la réalisation de près de 13 000 km de routes inter-États; la construction de plus de 1 300 km de lignes d’interconnexion des réseaux nationaux ; le renforcement des moyens de production et de distribution sur les réseaux inter-États; l’installation de plus de 5 500 km de câbles de fibre optique reliant tous les États de l’UEMOA. De façon générale, la BOAD participe à la mise en œuvre des programmes régionaux, notamment le Programme d’action communautaire des infrastructures et du transport routier et le Programme économique régional de l’UEMOA.Au total, 219 projets régionaux ont été financés par la BOAD pour un montant de 1089 milliards de F CFA.

Caisse régionale de refinancement hypothécaire de l’UEMOA, ayant pour objet le refinancement de prêts au logement, consentis par ses actionnaires, et BOAD Titrisation, dont le métier est d’assurer des prestations de titrisation et dont les activités ont été lancées en 2012.

Un partenaire du secteur privé Convaincue que le secteur privé doit être un véritable moteur de développement et la principale source de croissance économique, de création de richesses et d’emplois dans les pays de l’UEMOA, la BOAD a continuellement adapté, intensifié et diversifié son action en faveur de la promotion et du financement de l’investissement productif privé, en proposant notamment de nombreux produits : prêts directs, lignes de refinancement, prises de participation, activités de garantie, d’arrangement de financement, de conseil et de financement à court terme, etc. Au 30 juin 2013, la Banque a financé 275 projets privés pour 753 milliards de F CFA. En dehors de ses interventions directes, la Banque a soutenu ce secteur en coopérant avec différents partenaires au développement, pour la création d’institutions financières spécialisées, comme la

Un acteur clé du marché financier régional La BOAD joue un rôle structurant sur le marché domestique des capitaux. Le projet de développement du marché financier régional (PDMF-UEMOA), conduit de 2003 à fin 2012, par la Banque, s’inscrit dans ce cadre. L’objectif du projet était de promouvoir le développement du marché financier régional afin d’accroître la mobilisation de ressources publiques et privées pour le financement d’infrastructures qui favorisent l’intégration régionale. Le PDMF a contribué au renforcement des capacités des acteurs clés du marché, à l’amélioration du cadre institutionnel et réglementaire du marché financier régional, de même qu’au financement de projets régionaux d’infrastructures. Les bénéficiaires directs du projet ont été le CREPMF (Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers), la BOAD, la Bourse régionale des valeurs mobilières, la BCEAO et la Commission de l’UEMOA. Le PDMF a également bénéficié à la plupart des autres acteurs du marché financier régional, de même qu’aux États. Des réformes, en cours de mise en œuvre, permettront de tendre vers une meilleure unification du marché régional et une amélioration du cadre légal, réglementaire et économique des activités sur le marché.

Une institution moderne Soucieuse de s’adapter continuellement à son environnement, la Banque a adopté, au cours de ces dernières années, de nouveaux textes visant à renforcer sa gouvernance. Il s’agit notamment du manuel de politique et procédures pour la prévention et la lutte contre la corruption ainsi que la fraude dans les opérations de la BOAD ; du Code d’éthique de la BOAD, de la politique de la Banque en matière de genre. Depuis 2011, la BOAD a également adopté les normes comptables internationales IAS/IFRS. La conformité des comptes aux cadres internationaux contribuera à un meilleur accès de la Banque aux ressources extérieures, notamment celles du marché financier international. En vue de la consolidation des supports de production des états financiers en temps réel, la Banque a acquis en 2012 un ERP bancaire dont l’implémentation est en cours. Sur le plan des ressources humaines, la BOAD a profondément rajeuni son personnel au cours de ces dernières années, tout en accordant une attention particulière à la promotion du genre.

Une institution solide La solidité de la BOAD tient d’abord au fait qu’elle est adossée sur des actionnaires et des partenaires de qualité, qui lui confèrent une grande crédibilité. En outre, la Banque présente une situation patrimoniale satisfaisante. Le total de son bilan est passé de 903,51 milliards FCFA au 31 décembre 2010 à 1 099,767 milliards FCFA (+ 21,7 %) au 31 décembre 2011, puis à 1 260,407 milliards FCFA (+ 14,6 %) au 31 décembre 2012, avec notamment la souscription progressive de l’augmentation de capital décidée en juin 2010. Quant à sa situation financière, elle est saine et est marquée par une structure équilibrée, avec un renforcement des capitaux propres, qui représentent 33 % du total bilan. L’endettement de la BOAD est conforme aux normes réglementaires ; de même, la solvabilité de la Banque s’avère satisfaisante. La BOAD entend consolider les résultats obtenus et renforcer son positionnement comme instrument stratégique de financement des économies des Etats membres de l’UEMOA. Telle sera l’ambition du Plan stratégique 2014-2018, en cours d’élaboration.

B.P. : 1172 Lomé TOGO - Tél.: +228 22 21 59 06 / +228 22 21 42 44 - Fax : +228 22 21 52 67 / 22 21 72 69 - site web : www : www.boad.org - E-mail : boadsiege@boad.org


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BANQUES & ASSURANCES

Changement La croissance est de retour pour les groupes africains. Mais pour être consolidée, elle doit s’accompagner d’une bancarisation massive des populations, d’une priorité donnée à l’innovation et d’une meilleure gouvernance.

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SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


DOSSIER Cap sur l’habitat !

ECOBANK 25 bougies et 3 défis

PORTRAIT Paul Fokam

INTERVIEW Raymond Farhat

Fondateur d’Afriland

DG de Saham Finances

SÉNÉGAL CBAO, dopée aux dirhams

9

RAFAEL RICOY POUR J.A.

d’époque

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Banques

assurances Enjeux

E

10

n 2012, le total de bilan en dollars des 200 premières banques africaines a repris sa marche en avant (+ 5,8 %), après une année 2011 marquée par un léger recul (– 0,5 %). Le produit net bancaire cumulé, lui, a bondi de 13,5 % (contre 5,1 % en 2011), signe d’une vitalité retrouvée. C’est d’Afrique centrale qu’est venue la progression la plus spectaculaire, la part des banques de cette zone, modeste, étant passée d’environ 1,4 % à 1,8 % du total de bilan cumulé de notre top 200. L’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest ont aussi vu leur part augmenter fortement du fait de la vague de consolidation qui les parcourt et dont la conséquence directe est l’émergence de groupes bancaires de plus en plus gros.

L’AFRIQUE AUSTRALE TOUJOURS DOMINANTE

Afrique australe

47,9

Afrique du Nord

31,9

Afrique de l’Ouest

14,8

PARMI LES ÉLÉMENTS POSITIFS les plus marquants, le retour

à la rentabilité des banques nigérianes, après plusieurs exercices marqués par une purge des comptes, s’est accompagné d’une reprise des opérations de concentration, avec le rachat d’Oceanic Bank par Ecobank et celui d’Intercontinental Bank par Access Bank (lire pp. 36-37). Deux deals finalisés début 2012 et qui ont permis aux repreneurs de se hisser dans le top 10 du secteur bancaire nigérian. Sur ce marché, les jeux devraient continuer à évoluer, en raison de la bataille à laquelle se livrent les premiers acteurs et de l’arrivée annoncée de nouveaux venus. La structure de défaisance publique Amcon (Asset Management Corporation of Nigeria) a ainsi mis en vente trois banques convoitées par des groupes étrangers, notamment sud-africains. Les plus petits acteurs du marché devraient quant à eux avoir besoin d’injection de fonds – voire de partenaires – pour résister à la concurrence et accélérer leur développement. Sur l’ensemble du marché bancaire subsaharien, les cartes continuent d’être rebattues. Et notamment sur le front des fusions-acquisitions : entre mi-2012 et mi-2013, le marocain Banque populaire a repris le groupe ouest-africain Banque Atlantique, les français BNP Paribas et Société générale ont cédé leurs filiales égyptiennes à des groupes financiers du Moyen-Orient, et le kényan I&M Bank a racheté la Banque

Afrique de l’Est

3,6

Afrique centrale

1,8

Part dans le total de bilan des 200 premières banques (en %)

commerciale du Rwanda. Oragroup a quant à lui signé le deal de l’année avec la reprise de la Banque régionale de solidarité (BRS), opération qui lui a permis notamment de se développer dans deux pays stratégiques, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, mais aussi d’enregistrer le bond le plus important de notre palmarès, avec un total de bilan en hausse de 66,4 %. MAIS LA PRINCIPALE SOURCE de croissance des banques

africaines vient – et continuera de venir – de la bancarisation massive des populations et de la diversification en termes de produits. Sur ce dernier point, la concurrence qui sévit dans un nombre croissant de marchés pousse à innover : le récent intérêt pour les crédits à l’habitat (lire notre dossier pp. 12-16)

Hors-série finance, le making of ! NOTRE BASE DE DONNÉES répertorie 895 banques (+ 10,6 % par rapport à l’an dernier) et 524 sociétés d’assurances (+ 8,3 %). ! Chacune d’elles a été contactée au moins une fois et jusqu’à six fois pour notre enquête. ! Il nous aura fallu sept mois pour obtenir 377 réponses de banques et 73 de sociétés d’assurances et réaliser ainsi les palmarès des 200 premières banques africaines et des 100 premières sociétés d’assurances ainsi que les classements régionaux y afférents. ! Les éléments financiers ont tous une source clairement définie et, pour la plupart, nous ont été communiqués par les entreprises. Ces classements portent sur l’exercice 2012. ! Lorsque les résultats nous ont été communiqués en monnaie locale, ils ont été convertis en dollars, au taux de change en vigueur au 31 décembre 2012 (source: oanda.com). ! Quand nous ne parvenons pas à obtenir de données actualisées, nous gardons celles du classement précédent (en le signalant en italique). Au bout de deux ans sans nouvelle d’un établissement, il disparaît du classement. l JÉRÔME BESNAULT

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SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques LA CROISSANCE REPREND…

… ET SE TRADUIT EN REVENUS

Total de bilan des 200 premières banques

Produit net bancaire des 200 premières banques

(en milliards de dollars)

1 374,9

1 368,3

(en milliards de dollars)

1 447,2

1 199,4

60,5 50,7

48,1

1 078,5

2008

assurances

53,3

41,9

2009

2010

2011

2012

2008

2009

2010

2011

2012

et pour l’assurance va dans ce sens. Sur le premier, les signes sont aussi importants. En RD Congo, la bancarisation « forcée » des fonctionnaires (pour le versement de leurs salaires) porte ainsi ses fruits. Ailleurs, les banquiers eux-mêmes prennent les devants. C’est le cas, par exemple, de Société générale, qui s’est lancé au Sénégal dans la conquête des entrepreneurs du secteur informel et des classes moyennes, avec un produit baptisé Manko. Au Kenya, l’explosion de l’agency banking, qui consiste à recourir à une entité déjà active (un magasin par exemple) pour commercialiser des produits bancaires, est une avancée significative : début 2013, le pays comptait déjà 17 000 agents de ce type.

années peuvent inquiéter. S’il n’y a eu aucune crise majeure dans le secteur bancaire africain, amenant par exemple à des faillites d’institutions de premier ordre, plusieurs scandales ont terni les dernières années. Des banques publiques tunisiennes, qui ont financé les proches de l’ex-président Ben Ali, aux banques nigérianes passées par une violente crise financière, conséquence d’un laxisme en matière de supervision, les exemples sont légion. Les affaires de mauvaise gouvernance émaillent encore trop souvent la vie des banques, surtout celles détenues par des businessmen aux activités tentaculaires. L’accélération de la conquête bancaire entraîne l’apparition de nouveaux risques. Les autorités de contrôle l’ont-elles compris ? Et ont-elles les compétences PLUS LARGEMENT, les agences bancaires nécessaires pour y faire face ? Tout dépend se multiplient pour couvrir au mieux les des pays. Mais il semble néanmoins que la À quoi ressemblera territoires. Le cabinet Devlhon Consulting prise de conscience soit générale : l’augla banque africaine estime ainsi que le réseau de succursales mentation du capital requis pour exercer de demain ? des grandes institutions africaines devrait (même si le niveau reste très variable selon croître dans une proportion comprise entre les pays) en est un signe. 46 % et 95 % d’ici à 2020. Comme les télécoms ont su le faire, il est fort probable que le secteur financier africain se CE DÉBAT, JEUNE AFRIQUE L’OUVRE en s’interrogeant sur lance dans l’innovation en matière de produits comme de la solidité des banques africaines et sur la gestion des risques canaux de distribution. Le rapprochement des deux mondes (lire pp. 28-30). C’est l’une des clés de l’avenir du secteur (lire notre article sur la reprise d’une banque par l’opérateur mais ce n’est pas la seule. Alors qu’Equity Bank, établissetélécoms zimbabwéen Econet, pp. 38-39) pourrait y aider. La ment emblématique avec ses 8,3 millions de clients, est né division recherche d’Ecobank estime d’ailleurs que les revenus de la microfinance, que plusieurs institutions venues de ce tirés des services financiers sur mobile devraient croître de monde souhaitent désormais plus ou moins ouvertement se 657 millions à 3,53 milliards de dollars entre 2012 en 2017 transformer en banques, que les opérateurs télécoms volent des flux financiers aux banquiers et que des assureurs de (de 497 millions à 2,61 milliards d’euros). plus en plus offensifs se rapprochent, à quoi ressemblera la Ce paysage en mutation implique par ailleurs un changement majeur dans les organisations, les équipements, la banque africaine de demain ? l FRÉDÉRIC MAURY surveillance et la gouvernance. Or, à ce titre, les dernières SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

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Banques & assurances

u Des immeubles à Johannesburg.

DOSSIER

Cap sur l’ha


Banques

assurances

En Afrique, le financement du logement reste atrophié, malgré son immense potentiel. Durée des crédits, niveaux des taux, questions foncières… Autant de défis que banques, promoteurs immobiliers et pouvoirs publics doivent relever ensemble.

FRÉDÉRIC MAURY

bitat!

OBIE OBERHOLZER/LAIF-REA

P

our l’Afrique, c’est un enjeu d’avenir. Pour les banques, une opportunité historique. À travers le continent, la question de l’habitat – et de son financement – est un élément central dans la réflexion des économistes, des bailleurs de fonds et des décideurs politiques. Mais elle devient aussi, mois après mois, un point incontournable de la stratégie des établissements financiers, qui y voient non seulement un bon moyen de développer leurs activités de crédit, mais aussi – et c’est sans doute plus important encore – une possibilité incroyable pour doper la bancarisation d’un plus large public. Car du bas jusqu’en haut de la classe moyenne, le besoin est là, renforcé par l’accélération de l’urbanisation. Les chiffres globaux manquent, mais quelques statistiques locales parlent. Selon la Banque africaine de développement (BAD), le Kenyaaurait ainsibesoin de 206000 nouveaux logements chaque année, contre environ 50000 réellement construits. En tout, plus de 2 millions de demandes potentielles seraient non satisfaites dans ce pays qui, s’il est moins bien servi que l’Afrique du Sud ou le Maroc, n’est pas le plus mal loti sur le continent. En Afrique, « en plus du déficit existant, il faudrait construire 1 million d’appartements et l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

13


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Banques

assurances

l l l de maisons supplémentaires chaque année pour pouvoir répondre à la pression urbaine actuelle », estimait, dans un entretien à Jeune Afrique mi-2012, Simon Walley, coordinateur du programme immobilier à la Banque mondiale. Les financiers sont longtemps passés à côté du phénomène, malgré le gisement d’activités potentielles. « Dans toute l’Afrique, le ratio des

prêts hypothécaires en cours par rapport au PIB reste très faible : pour l’ensemble du continent, il s’élève à 10 %, contre plus de 50 % pour l’Europe et 70 % pour les États-Unis », souligne ainsi la BAD. Petit à petit, toutefois, le scénario évolue. L’émergence d’une véritable classe moyenne urbaine africaine suscite en effet clairement l’appétit des promoteurs immobiliers, locaux ou l l l

Maroc Main dans la main Comment expliquer l’explosion du taux de bancarisation dans le royaume ? La réponse est à chercher dans l’étroite collaboration entre établissements de crédit et promoteurs immobiliers.

C

est une statistique que le Maghreb entier envie au Maroc. Selon le dernier rapport d’activité de Bank Al-Maghrib, le taux de bancarisation atteignait 57 % en 2012. Une performance exceptionnelle: en 2002, à peine un quart des Marocains disposaient d’un compte bancaire.EtlaBanquecentralemarocaine ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Dans le cadre de son plan stratégique 2013-2015, elle a fixé aux établissements de crédit un nouvel objectif : deux tiers de la population bancarisée à l’horizon 2014. Ce succès se constate visuellement: les banques ont ouvert des agences aux quatre coins du pays. On comptait ainsi pas moins de 5100 guichets en 2012, soit le double d’il y a dix ans. APPUI. Les raisons de cette réussite sont

nombreuses. Bank Al-Maghrib met en avant le développement de l’éducation financière et la mise en place d’un cadre réglementaire strict de protection du consommateur. Mais elle n’évoque pas un facteur clé: l’appui mutuel que se sont apporté les grandes banques marocaines et les groupes de promotion immobilière. Les premières étaient à la recherche de nouveaux clients, les seconds de financiers pour doper le marché immobilier, chacun ayant intérêt à une étroite collaboration. « Ce sont des activités intimement liées, confirme Saâd Sefrioui, le directeur dugroupeAddoha,numéroundel’immobilier. Les banques financent nos projets, mais aussi les acquéreurs. Quand nous avons 30 000 nouveaux clients dans une année, ce sont entre 50 % et 75 % qui ne sont pas bancarisés et qui deviennent JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

autant de nouveaux comptes pour les banques. » Le crédit immobilier a donc été le vecteurprivilégiédel’opérationséductiondes banques. « Elles ont mené une politique volontariste, avec des taux d’intérêt très intéressants », reconnaît Saâd Sefrioui. La Banque centrale constate un taux moyen de 6 % pour l’année 2012. « Les taux dépassaient auparavant les 10 %, avantdediminuertoutaulongdesannées 2000, poursuit le directeur d’Addoha. Aujourd’hui, on tourne autour de 5 %. » Cette baisse a profité aux acquéreurs, qui se sont pressés aux guichets des banques. Le résultat ne s’est pas fait attendre. Les crédits immobiliers, qui représentaient 35 milliards de dirhams (3,2 milliards d’euros) et 16 % des crédits bancaires en 2002, ont explosé. En dix ans, l’encours a été multiplié par plus de six, et les crédits immobiliers représentaient en 2012

auxbanquesd’élargirencoreleurclientèle en vendant des prêts immobiliers à des personnes qu’elles n’auraient pas approchées sans cette sécurité. Fin août 2013, plus de 90000 ménages avaient bénéficié decettegarantie,pourunmontantcumulé de 14 milliards de dirhams. Dans le cadre du Fogarim, les prêts peuvent aller jusqu’à 250 000 dirhams pour financer l’achat d’un logement ou d’un terrain plus la construction. Quelque 70 % du crédit sont garantis par la Caisse centrale de garantie. Ce fonds a également été mobilisé pour les bénéficiaires du projet « Villes sans bidonvilles », dans le cadre duquel près de 230000 ménages ont été relogés dans de l’habitat social entre 2004 et 2012. GUICHET. Au-delà de l’adaptation des

conditions de crédit (en jouant sur les taux mais aussi sur la durée, qui s’est étendue jusqu’à vingt-cinq ans), ce partenariat gagnant-gagnant s’est parfois concrétisé physiquement. Le guichet unique lancé par le groupe Addoha en 2003, par exemple, est un lieu où sont regroupés les différents services administratifs et bancaires pour monter un dossier d’accès à la propriété. Dans toutes les grandes villes du royaume, le promoteur immobilier met ainsi des locaux à disposition des prinCe modèle de codéveloppement cipales banques. Ce a si bien réussi que ses acteurs modèle original de veulent l’exporter au sud du Sahara. codéveloppement a si bien réussi au Maroc quelque 220 milliards de dirhams, soit que ses acteurs aimeraient désormais 30 % des crédits bancaires totaux. l’exporter au sud du Sahara. Les grands « Les banques ont aussi accompagné groupes immobiliers marocains qui se les personnes sans revenus fixes prouvés, sont lancés à la conquête de ces nouveaux les marchands ambulants par exemple, territoires – Addoha et Alliances en tête – dans leur accès au marché bancaire et au ont tout de suite entamé des démarches crédit immobilier », précise Saâd Sefrioui. auprès des banques locales, notamment À ce titre, promoteurs et banquiers ont les filiales de banques marocaines déjà bénéficié de l’aide d’un troisième acteur: présentes. « Nous pouvons proposer une l’État. Pour favoriser l’accès à la propriété offre packagée », sourit Saâd Sefrioui, des populations aux revenus faibles ou qui a déjà implanté son guichet unique irréguliers, celui-ci a créé un fonds de à Abidjan, Conakry et Dakar. l SÉBASTIEN DUMOULIN garantie, baptisé Fogarim, qui a permis SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


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Banques

assurances

étrangers. Les banquiers, eux, commencent à en prendre conscience. Ils financent les promoteurs. Trop ? Sans doute, estiment ceux qui jugent que nombre d’acteurs de l’immobilier sont encore très fragiles financièrement et souvent trop endettés et insuffisamment capitalisés. Un problème qui pourrait être en partie réglé par la création de véhicules d’investissement spécialisés dans le logement, capables d’injecter des fonds propres dans les projets résidentiels privés, comme le Fonds panafricain de l’habitat, promu par l’institution spécialisée Shelter Afrique. Surtout, c’est la question du financement de l’acquisition par les clients, bien plus cruciale et complexe, qui reste à traiter. Les banques ellesmêmes marquent un intérêt prononcé pour cette activité, avec la commercialisation désormais presque généralisée de crédits habitat au sud du Sahara. La création de la Caisse régionale de refinancement hypothécaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (CRRH-UEMOA) participe de ce mouvement, en permettant aux banquiers de refinancer les prêts hypothécaires. À la clé, des taux moins élevés et des durées d’emprunt plus longues. Un point clé que les banquiers ne sauraient régler sans l’aide des bailleurs de fonds, des États ou des institutions spécialisées, qui sont les seuls à pouvoir leur fournir les ressources nécessaires pour cette activité (les crédits devant aller de quinze ans à vingt ans). Mais beaucoup d’autres points restent problématiques, notamment sur le plan juridique dans des pays où la propriété foncière n’est pas toujours très claire.

lll

CIBLAGE. Ce que montre l’exemple du Maroc (lire p. 14) est clair : le financement de l’habitat peut doper l’activité des banques et faire exploser le nombre de personnes bancarisées, mais à la condition que promoteurs, banquiers et gouvernements avancent dans ce domaine main dans la main. Aux premiers le savoir-faire en matière de choix du foncier, de ciblage des besoins et de qualité de la construction. Aux deuxièmes le financement massif sur des durées longues et à des coûts préférentiels. Aux derniers le développement de cadastres clairs, de titres de propriété incontestés et la création d’infrastructures adaptées. Sans oublier, bien entendu, la nécessaire mais non suffisante politique fiscale en faveur des promoteurs comme des acquéreurs, importante pour inciter davantage d’acteurs à pénétrer ce nouveau marché. Pour les banques, un client dans l’habitat est souvent un nouveau client, car jusqu’alors non bancarisé. C’est aussi un client fidèle, car endetté sur une période longue, de quinze ans au moins. Un scénario idéal rare en Afrique, mais dont le Maroc a prouvé la possibilité avec, à la clé, une envolée du taux de bancarisation. Dans l’habitat, tout le monde a quelque chose à gagner. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

NABIL ZORKOT

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Côte d’Ivoire Le relais immobilier

p Quartier de la Riviera, à Abidjan.

Baisse de l’apport personnel et hausse de la durée des crédits : les banques multiplient les initiatives pour profiter de la vague de construction.

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nCôted’Ivoire,l’explosion de projets immobiliers et la demande croissante de logements – dont le déficit annuel s’élève à 400000 unités – offrent une mine potentielle de revenus pour les banques, qui tentent de développer des produits adaptés à la fois au financement de la construction et de l’achat. Sans surprise,lesacteurslocauxontréagi en priorité aux besoins de financement des promoteurs, sous forme de crédit à court et à moyen termes (généralement autour de trois ans). LesmarocainsAddohaouAlliances sont particulièrement choyés. « Les banques prennent un risque de performance sur les promoteurs ayant pignon sur rue, sans véritable garantie », explique un patron de banque. La Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire, lancée en 1994 pour accompagner les politiques de logement de l’État, a financé, pour plus de 12 milliards de F CFA (18,3 millions d’euros), environ 30 programmes immobiliers. Du côté du financement de l’achat, les choses sont plus complexes. Les conditions sont de moins en moins drastiques, sous l’effet combiné de la concurrence et de l’intérêt de certains établissements pour la clientèle des particuliers. En outre, les banques allongentlesduréesdescrédits,élémentindispensablepourpermettre l’accès au logement du plus grand nombre. Depuis le début de 2013, Ecobank a révolutionné le marché en allongeant ce délai à vingt ans,

contre dix ou quinze ans proposés jusqu’alors. « Nous avons activé un autre levier. L’apport personnel initial est passé à 10 %, tandis que le marché pratiquait 30 % », ajoute un cadre d’Ecobank. La SGBCI a quant à elle mis en place une possibilité de financement à hauteur de 80 % pour l’acquisition d’un bien immobilier. Pour doper un peu plus le secteur, l’État a créé, il y a quelques années, le compte de mobilisation pour l’habitat, qui offre des avantages fiscaux aux acquéreurs qualifiés et aux promoteurs effectuant certains projets de logement social. CHANTIER. Reste que, selon

l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers de Côte d’Ivoire, à peine 2 % des emplois cumulés de toutes les banques sont affectés aux prêts immobiliers – quand le Maroc est à plus de quinze fois ce niveau. « Les banques ivoiriennes ne sont pas vraiment formatées pour le financement à long terme, explique un financier spécialiste de l’immobilier. La plupart n’ont pas des fonds propres assez solides pour se permettre ce type de financement très risqué. » Les taux d’intérêt sur les crédits à l’habitat atteignent encore 14 %, et le récurrent problème d’accès aux titres fonciers et aux permis de construire plombe les volontés de financement. Encore un chantier sur lequel l’État a un rôle essentiel à jouer. l BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


15578 collaborateurs I 3037 agences I 6,4 millions de clients Numéro 1 de la collecte d'épargne au Maroc Numéro 1 du financement de l'économie au Maroc Numéro 1 de l'investissement bancaire et des activités de marché au Maroc

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Attijariwafa bank, une multinationale panafricaine

AFRICA AWARD

Attijariwafa bank société anonyme au capital de 2 035 272 260 DH - Siège social : 2, boulevard Moulay Youssef, Casablanca. Agréée en qualité d’établissement de crédit par arrêté du ministre des finances et de la privatisation n° 2269-03 du 22 décembre 2003 tel que modifié et complété - RC 333.

www.attijariwafabank.com


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Ecobank 25 bougies et 3 défis Après son expansion rapide, le groupe panafricain doit consolider sa présence, ses revenus et sa gouvernance pour espérer rivaliser un jour avec les géants du continent. STÉPHANE BALLONG

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e 1988 à 2013. En vingt-cinq S’imposer en ans, la petite banque créée Afrique de l’Est au Togo par des hommes d’affaires de la Communauté SI SES FILIALES D’AFRIQUE DE économique des États d’Afrique de L’OUEST et d’Afrique centrale sont pour la plupart rentables, le groupe panal’Ouest (Cedeao) a réussi à se hisser, en fricain peine encore à s’imposer dans termes de présence géographique, au l’est du continent. En 2012, Ecobank rang de première banque panafricaine, avec des implantations dans 34 pays subsahariens. Cette Les profits à la traîne expansion qui, pour l’essentiel, (évolution entre 2006 et 2012) a été réalisée au cours de ces six dernières années, a permis Le total de bilan a été multiplié par 5,7 au groupe Ecobank de voir son … le produit net bancaire par 5,2 total de bilan passer de 3,5 mil… le nombre d’agences par 4 liards de dollars en 2006 à… … et le résultat net par (seulement) 3,3 20 milliards de dollars fin 2012 (environ 15 milliards d’euros). Un chiffre largement dopé par l’acquisition, fin 2011, d’Oceanic Bank au Nigeria (qui représente désormais 41 % des actifs du groupe) et par celle de The Trust Bank au Ghana. Mais Ecobank, devenu au fil des ans une fierté subsaharienne de par son statut de banque fondée, détenue et dirigée par des Africains, doit transformer l’essai pour définitivement s’imposer comme un acteur incontournable. Car pour l’instant le groupe, considéré comme le mieux placé pour tirer le plus grand profit de l’envolée annoncée des économies africaines, demeure un nain face aux mastodontes sud-africains Standard Bank (182 milliards de dollars de total de bilan) et Nedbank (80,5 milliards), et reste encore de taille moyenne par rapport au leader marocain Attijariwafa Bank (43,7 milliards). Un virage stratégique est donc indispensable. Et celui-ci doit avoir en ligne de mire la consolidation des positions géographiques du groupe, notamment dans la partie orientale du continent, l’amélioration de la rentabilité, des fonds propres et, surtout, de la gouvernance. Jeune Afrique détaille les grands défis auxquels est confronté le groupe panafricain. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

a essuyé dans cette région (Rwanda, Kenya, Burundi, Ouganda, Tanzanie) une perte globale de 24,1 millions de dollars, soit bien plus que les 20,6 millions de dollars de l’année précédente. Une contre-performance due notamment aux pertes enregistrées au Kenya (18,1 millions de dollars), en Ouganda et en Tanzanie. « Nos implantations en Afrique de l’Est et en Afrique australe en sont encore à leurs débuts. Il faudra du temps et des investissements supplémentaires pour qu’elles portent leurs fruits », explique Thierry Tanoh, directeur général d’Ecobank, dans le dernier rapport annuel du groupe. Mais il faut dire aussi que la concurrence dans cette partie du continent est rude, notamment au Kenya, la locomotive économique de la sous-région. Dans

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« sur l’augmentation des dépôts sur les comptes courants et d’épargne faiblement rémunérés en taux d’intérêt pour redresser les comptes de la filiale ». Car jusqu’ici, Ecobank Kenya a surtout été actif dans la gestion de trésorerie, plus coûteuse et moins rentable pour la banque. Par ailleurs, Ehouman Kassi devrait également être le chef d’orchestre

Accroître la rentabilité

LORS DE LA DERNIÈRE ASSEMBLÉE générale, le message des actionnaires à la direction générale a été clair : les bénéfices (287 millions de dollars en 2012, soit une hausse de 39 % sur un an) doivent continuer de s’améliorer. Surtout, les dividendes doivent augmenter. « Nous n’accepteLes actionnaires sont clairs : les rons rien au-dessous de ce dividendes doivent s’aligner sur qui nous a été donné dans les profits, en hausse constante. le passé », a même lancé au conseil d’administration un actionnaire nigérian. « Nous voulons de l’installation du groupe dans les autres pays de la zone, comme le Mozambique plus que les 0,04 dollar de dividende que et même l’Éthiopie dès que cette dernous recevons aujourd’hui [contre 0,01 nière deviendra un marché ouvert aux en 2010 et 2011] », a ajouté un autre. « En étrangers. fait, Ecobank a sacrifié pendant plusieurs années la rentabilité au profit de son expansion rapide », explique un financier. Thierry Tanoh (lire p. 20), qui a pris les manettes du groupe fin décembre 2012, avait pourtant prévenu : « Un des points importants de notre stratégie est d’augmenter la valeur boursière de nos actions, ce qui n’implique pas forcément une augmentation des dividendes. Même s’il est vrai que, dans la sous-région, plus une entrepriseendistribue,pluselleaugmente la valeur de ses actions. Il faut avoir une combinaison des deux », expliquait-il au moment où il s’apprêtait à prendre officiellement les rênes du groupe. Outre la rentabilité, le groupe doit renforcer son assise financière. Il y a quelques mois, des agences de notation, dont Fitch Ratings, ont pointé la faiblesse des fonds propres d’Ecobank, expliquant que, dans un environnement d’exploitation volatil, vulnérable aux chocs économiques et politiques, cela peut être problématique. En 2012, les capitaux propres du groupe ont atteint 2,176 milliards de dollars, contre 1,459 milliard l’année précédente. Mais cela reste encore insuffisant. Là aussi, Thierry Tanoh se veut rassurant : « Si nous arrivons à augmenter la valeur boursière de notre action, nous allons automatiquement accroître la valeur de nos fonds propres. Et cela nous donnera aussi plus de capacité à lever des fonds et à financer notre développement. » Au premier semestre 2013, le cours  La banque du titre a connu une progression nette, est présente dans 34 pays passant de 35 à 65 F CFA entre janvier et africains (ici en juin, avant d’amorcer une légère baisse, Côte d’Ivoire). à 55 F CFA. THIERRY GOUEGNON/REUTERS

ce pays, Ecobank, dont l’objectif et de figurer dans les trois ou cinq premiers sur chaque marché, se classe plutôt en queue de peloton (16e en 2012), loin derrière des rivaux de taille comme Kenya Commercial Bank ou Equity Bank. Pour aider la filiale kényane à remonter rapidement la pente, la maison mère y a injecté, rien qu’au premier semestre 2013, près de 4,2 milliards de shillings kényans (près de 39 millions d’euros). Une somme qui devrait permettre à Ecobank Kenya de déployer son réseau à travers tout le pays et de se rapprocher ainsi des clients. L’Ivoirien Ehouman Kassi, qui dirigeait jusque-là l’activité banque d’investissement du groupe, a été nommé en mai 2013 pour mener à bien cette mission. Il affirme vouloir se concentrer

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Renforcer la gouvernance

SI, SUR LE FRONT DES FINANCES, on observe une légère amélioration, sur celui de la gouvernance le chantier reste entier. Dans ce domaine, les critiques à l’encontre du groupe se sont faites de

plus en plus sévères au cours des derniers mois. « Dans toutes les sociétés, le conseil d’administration est l’émanation des actionnaires, mais à Ecobank, cela n’est guère le cas », constate un expert-comptable basé à Abidjan. En effet, sur les 17 membres, seuls cinq représentent (plus ou moins clairement) des actionnaires. Les douze autres sont

soit des directeurs opérationnels, soit des indépendants. Pourtant, dans ses règles, l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (Ohada) limite à un tiers le nombre d’administrateurs non actionnaires. Voilà l’un des défis majeurs auxquels doit s’attaquer le groupe pour devenir définitivement moderne. l

Le baptême du feu de Thierry Tanoh Transition laborieuse, accusation de mauvaise gouvernance… Le directeur général d’Ecobank connaît l’une des années les plus difficiles de sa carrière.

À

l’enthousiasme suscité par sa nomination à la tête d’Ecobank ont très vite succédé les premières hostilités. Thierry Tanoh le dit lui-même, sa première année en tant que directeur général aura été un « baptême du feu ». D’abord, la transition avec son prédécesseur, le Nigérian Arnold Ekpe, poussé vers la sortie par le conseil d’administration, a été plus laborieuse que prévu. Censée durer six mois, elle a été écourtée en

raison de la difficile cohabitation des deux hommes. Plus grave : dix mois après sa prise de fonctions officielle, le brillant Ivoirien s’est retrouvé éclaboussé par l’une des plus sévères crises de management que le groupe ait jamais connues. Laurence do Rego, la directrice financière suspendue début août, l’accuse notamment de tentatives de manipulations comptables et de s’être octroyé un bonus sans autorisation(1,15milliondedollars,soitenviron

BRUNO LEVY POUR J.A.

 À Paris, le 6 septembre 2013, lors du rendez-vous économie de RFI et Jeune Afrique.

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870 000 euros). L’ex-patron Afrique de la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé) nie en bloc. « Lorsqu’il y a un changement à la tête d’une grande institution, la transition n’est pas toujours facile », explique-t-il, s’estimant victime desavolontéd’apporterdeschangements au sein de l’équipe dirigeante mise en place par son prédécesseur. BATAILLE. S’il indiquait à Jeune Afrique,

au moment où il s’apprêtait à prendre ses fonctions, avoir pris la mesure du défi qui l’attendait, il n’est pas sûr qu’il était préparé à une bataille de cette ampleur. Thierry Tanoh, dont les détracteurs disent qu’il est souvent condescendant, s’est retrouvé isolé au milieu de quelques manageurs nommés par Arnold Ekpe, mais a rapidement gagné la confiance des équipes bancaires sur le terrain, heureuses du changement de style managérial et de la progression spectaculaire du cours de l’action. Ce fils de professeurs, qui a fait ses études en Côte d’Ivoire et aux États-Unis (il est diplômé de l’École supérieure de commerce d’Abidjan et de Harvard), avait déjà eu une brève expérience dans le monde bancaire. Avant de rejoindre l’IFC, où il a travaillé durant dix-huit ans, l’expert-comptable avait œuvré à la Commission bancaire de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). Il a désormais devant lui une poignée d’années pour faire d’Ecobank, qui pèse aujourd’hui 20 milliards de dollars de total de bilan et emploie 18 700 personnes dans 34 pays du continent, un vrai leader de son secteur, solide, rentable… et bien gouverné. l S.B. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013



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Paul Fokam Financier XXL Afriland First Bank, c’est lui. Saar Assurances, c’est lui aussi. Et également CenaInvest, la Société africaine de participation, Africa Leasing Company… En un quart de siècle, le Camerounais a développé un empire tentaculaire.

des groupes solidement implantés. La Caisse commune d’épargne et d’investissement, fruit d’une association avec quelques compatriotes, est portée sur les fonts baptismaux en 1987 et deviendra Afriland First Bank en 2002 afin d’affirmer sa vocation panafricaine. REDOUTABLE. Poisson-pilote au ser-

OMER MBADI,

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à Yaoundé

ertaines étiquettes sont difficiles à détacher. Celle d’« empire financier », pour désigner le réseau d’entreprises où il possède des intérêts, révulse l’entourage de Paul Kammogne Fokam. L’homme d’affaires camerounais tente au contraire de minimiser son poids, surtout depuis que la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) s’est attaquée à son mode de management, à la gouvernance de sa filiale bancaire camerounaise etauxnombreusesetparfoismystérieuses participations croisées au sein du groupe. Paul Fokam en a profité pour prendre un peu de recul par rapport à son pays natal, se concentrant désormais sur les développements en Afrique. En 2008, il a créé en Suisse le holding Afriland First Group, qui regroupe ses neuf filiales bancaires. Mais une autre étiquette colle à Paul Fokam : celle d’« opacité ». Un terme souvent employé par la presse camerounaise. Ses partenaires les plus proches préfèrent, eux, parler de manque de transparence… Accusé par une frange de la presse de constituer un trésor de guerre pour l’après-Paul Biya, le magnat, qui aime se définir d’abord comme africain, se fait discret sur le poids réel d’un groupe financier qu’il a patiemment bâti depuis un quart de siècle. Seul son poids dans le domaine bancaire, où il est le numéro deux en zone Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) derrière le gabonais BGFI Bank, donne une indication de sa force. TÉLÉ, ÉDITION… Car,à65ans,lebanquier

camerounais n’est pas présent que dans les métiers de la finance – banque, assurance, capital-risque, crédit-bail, microfinance. Il détient aussi des parts dans la chaîne de télévision panafricaine Vox Africa, la société de produits hygiéniques Sitracel, la maison d’édition Afredit, le promoteur immobilier Sapi ou encore l’agence de voyages Jully, dont le nom JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

vice de son ambition, la banque est en première ligne pour soutenir les projets 25 ANS D’INITIATIVES du fondateur par des prises de participation. « Son expérience professionnelle 1987 lui a permis de comprendre le pouvoir Création de la Caisse commune redoutable que détient un banquier qui d’épargne et d’investissement veut faire bouger les choses », analyse 1990 un ancien collaborateur. En 1990, presDiversification dans les assurances sentant la vague de privatisations des avec Saar Assurances années à venir, il décide de se lancer dans le capital-risque en créant la Société 1992 Début du réseau africaine de participation (Sapa). Cette de microfinance MC² dernière participera à l’avènement, la même année, de la Société africaine 1998 d’assurances et de réassurances (Saar Naissance de la société Assurances). de capital-risque CenaInvest Une étape décisive dans le parcours 2002 qu’il s’est choisi. « Il a compris que la Diversification dans le crédit-bail seule façon de parvenir à ses fins était avec Africa Leasing Company de disposer d’un capital conséquent, observe un collaborateur de la première 2008 heure. C’est pour cela qu’il s’est placé Regroupement des actifs très tôt sur les deux principaux créneaux bancaires au sein du holding suisse Afriland First Group de mobilisation de l’épargne que sont la banque et l’assurance. » Présente depuis 2001 au Tchad à travers la Safar, Saar est inspiré du prénom de son épouse, Assurances s’est également frayé en Julienne. Obsédé par le désir de restaurer 2002 une place dans le compartiment la dignité des Africains, souci qui transpade l’assurance-vie au Cameroun. raît dans ses écrits, Paul Fokam s’attelle La conquête de l’épargne en milieu à montrer par sa réussite que les fils du rural le conduit dans le microcrédit en continent peuvent surmonter les écueils 1992. Ce titulaire d’un troisième cycle et rivaliser avec les meilleurs. en gestion en profite pour mettre le fruit La crise économique qui a frappé le de ses recherches en pratique, grâce au Cameroun au milieu des années 1980 lui modèle MC2, formule qu’il se plaît à rapprocher de celle d’AlL’étiquette d’« opacité » lui colle à la bert Einstein. Fin 2011, ce réseau de microfinance peau? Ses proches préfèrent parler affirmait avoir distribué de manque de transparence… 89 milliards de F CFA (135,7 millions d’euros) en a offert l’occasion. Le système bancaire de crédits. Dans le même ordre d’idée est alors en déconfiture. Constatant la dissuivront la Mutuelle financière des ponibilité de la licence octroyée dans les femmes africaines (Muffa) et la Micro années 1970 à la Banque unie de crédit, Trust Fund (Mitfund), consacrée aux en faillite, l’ancien cadre de Cameroon petites entreprises. Bank et de la Banque internationale En quête de nouveaux relais de croispour l’Afrique occidentale (BIAO) dépose sance, Paul Fokam s’établit dans le capiun dossier qui sera accepté malgré le tal-investissement en 1998 avec Central scepticisme des siens et les tentatives de Africa Investment (CenaInvest) puis, déstabilisation orchestrées, selon lui, par quatre ans plus tard, dans le crédit-bail à SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques travers Africa Leasing Company (ALC). « C’est un capitaliste pitaliste pur, sans cesse à la recherche d’opportunités opportunités susceptibles de lui donner le meilleur retour sur investissementt », remarque l’ex-collaborateur pour expliquer cette propension à la diversification. ion. Le cas d’ALC illustre la manière dont les entités existantes sont mises à contribution tribution pour le démarrage des nouvelles uvelles : à son tour de table figurent Afriland iland First Bank, CenaInvest et Sapa, trois filiales liales de l’empire Fokam… PRUDENCE. Aujourd’hui, celui qui

Posséder seul les actions d’une entreprise ne garantit rien, si ce n’est l’échec.

BRU

est aussi consul honoraire de Malte au Cameroun met le cap sur l’Afrique. Afriland First Group, dont la principale filiale est désormais ormais en Guinée équatoriale, s’installe talle un peu partout, de la Zambie à la Guinée. Et Saar Assurances rayonne du Sénégal négal au Tchad. Des développements solidement financés : le holding bancaire aire disposerait ainsi, selon Paul Fokam, de 300 millions d’euros de capital. « Beaucoup up d’entrepreneurs [africains] considèrent l’entreprise comme quelque chose à laquelle ils doivent êtree attachés à vie et pensent que posséder seuls des actions dans une entreprise eprise leur garantit ntit quelque chose. e. Cela ne leur ur garantit rien en du tout, si ce n’est l’échec », faisait-il récemcemment observer. ver. Paul Fokam m a ainsi bénéficié, néficié, au cours de son ascension, du concours d’instiinstitutions de financement comme le FMO, l’agence ence financière de développeeloppement néerlandaise, andaise, et le DEG, son homologue allemande. Un choix loin d’être anodin, din, selon un analyste financier ancier : « Avec des partenaires es publics, il ne court pas le risque sque d’une prise de contrôle, chose qui pourrait advenir avec des privés d’une certaine envergure. vergure. » On n’est jamais trop prudent… l

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Raymond Farhat « L’avenir de l’assurance, ce sont les particuliers » Santé, automobile, habitation… Pour le directeur général du marocain Saham Finances, présent au sud du Sahara à travers sa filiale Colina, c’est là que se trouvent les réserves de croissance. Propos recueillis par

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SÉBASTIEN DUMOULIN

n une acquisition majeure – celle de l’assureur panafricain Colina, fin 2010 –, Saham s’est hissé aux premiers rangs des acteurs africains de l’assurance. Deux ans et demi après cette opération bâtie sur un partenariat équilibré, le groupe marocain continue sa politique de croissance : au Liban, en Angola et, plus récemment, au Kenya. En attendant de probables nouvelles implantations, Raymond Farhat, ancien patron de Colina devenu directeur général de Saham Finances, décrypte pour Jeune Afrique les perspectives d’un marché de l’assurance désormais en pleine ébullition et qui commence à attirer de grands acteurs internationaux tels que le britannique Old Mutual. Spécialiste du secteur depuis plus de deux décennies, Raymond Farhat a pour objectif de bâtir plus qu’un groupe marocain présent en Afrique : un véritable numéro un panafricain de l’assurance… JEUNE AFRIQUE : Comment se développent vos activités en Afrique ? RAYMOND FARHAT : Le marché afri-

cain de l’assurance se porte très bien, et nos activités enregistrent une croissance de plus de 10 % par an, tirée par les pays d’Afrique subsaharienne. Sans compter qu’il nous reste encore de nouveaux territoires à investir. Le marché subsaharien est très peu développé. Quelles sont les zones qui le feront décoller et à quelle échéance?

Le décollage est en cours. Les taux de pénétration, c’est vrai, sont encore très bas, mais nous enregistrons une croissance extrêmement forte dans les pays présentant les potentiels les plus élevés : le Kenya, le Nigeria, l’Angola, le Ghana ou la Côte d’Ivoire. Actuellement, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

les taux de pénétration de l’assurance au Nigeria ou en Angola ne dépassent pas 1 %, mais ce chiffre va doubler dans les cinq ans à venir. Il est impossible de lire le futur dans les cartes, mais je suis convaincu que ces pays seront les locomotives de l’assurance dans la région. Le Kenya est sensiblement différent, avec un taux de pénétration déjà élevé, mais il a tout de même un important potentiel de croissance. Dans pas plus de trois ans, je suis convaincu que le marché de l’assurance au sud du Sahara sera très différent d’aujourd’hui. Saham semble miser sur l’assurance santé…

Profil • Franco-libanais, 57 ans

Effectivement, c’est notre • Diplômé en sciences économiques priorité, car c’est actuelle• Auditeur chez Ernst & Young ment l’assurance qui a le puis auditeur interne chez Libano-Suisse plus fort potentiel de déveInsurance Company (années 1980) loppement. Avec l’émer• Nommé par Michel Pharaon gence de classes moyennes à la tête de Colina en 1990 urbanisées, la demande de • Directeur général de Saham Finances ces produits est très forte. depuis 2011 Apporter une réponse à ce besoin est essentiel. Plus généralement, les produits Le modèle est le même, mais le marappelés à se développer sont ceux liés ché marocain est plus mature. Nous aux risques des particuliers. L’assurance pouvons segmenter davantage et dévesanté, bien sûr, mais aussi automolopper largement les assurances aux bile, multirisque habitation ou décès. particuliers. En Afrique subsaharienne, C’est là que l’Afrique a beaucoup de les marchés sont plus petits, et nous retard et, par conséquent, que sont sommes obligés d’être généralistes, de les réserves de croissance. Les grosses couvrir à la fois particuliers et entresociétés et les filiales de multinationales prises. Mais l’objectif est similaire. Nous sont déjà assurées. L’avenir, ce sont les allons y prendre des parts de marché particuliers. sur le segment des particuliers au fur et à mesure que celui-ci se développera. CNIA Saada, la filiale marocaine du groupe, est particulièrement en pointe dans les assurances automobile et santé. Est-ce également le cas de Colina ?

Allez-vous vous lancer dans la microassurance ?

Bien sûr. Dans une cer taine mesure, quand on est en Afrique, on SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

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fait forcément de la microassurance. C’est un marché compliqué, car il faut s’adresser à une population pour qui l’assurance est un luxe, des personnes qui ont des besoins bien plus urgents, même si elles sont demandeuses de certains produits assurantiels. La difficulté actuelle est que les coûts d’acquisition de cette clientèle sont élevés, car les primes sont basses, donc il est difficile de concevoir des produits compétitifs pour le moment. Mais cela va changer très vite grâce aux nouveaux moyens de distribution et à la technologie. Avec la téléphonie mobile ou via les sociétés de microfinance, il est plus facile et moins cher de diffuser ces produits. Nous ne les distribuons plus, nous les lançons en partenariat. Aujourd’hui, nous avons commencé à le faire au Burkina Faso et au Bénin avec des sociétés de microfinance. Nous n’en sommes qu’aux balbutiements, mais c’est très prometteur. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

Au Maroc, vous vous êtes développés sans vous adosser à une banque. Ce modèle peut-il être reproduit au sud du Sahara ?

Sans être affiliés à une banque, nous sommes la première compagnie d’assurance IARD [incendies, accidents et risques divers] au Maroc. Sans être affiliés à une banque, nous sommes déjà

pouvons pas leur laisser prendre le gros du bénéfice tandis que nous prenons l’ensemble du risque. Sans compter qu’il existe un danger sérieux pour nous : les banques se posent ouvertement la question de monter leurs propres structures d’assurance. Pour nous prémunir contre ce risque et éviter qu’au bout de trois ans un éventuel partenaire bancaire

Quand on est en Afrique, on fait forcément de la microassurance. l’un des premiers groupes en Afrique. Donc c’est possible. Cela dit, si nous pouvons un jour développer des relations gagnant-gagnant avec une banque dans le cadre d’un partenariat équilibré, nous ne dirons pas non. Le problème, aujourd’hui, est que les banques disposent de réseaux de distribution qu’elles font payer très cher. Nous ne

ne décide de monter sa propre filiale, il faudrait nouer des liens capitalistiques forts. Comment la prise de contrôle de Colina par Saham a-t-elle été gérée en termes de management ?

Cela s’est fait en douceur. C’était la volonté du groupe Saham et de l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Banques

26

assurances l’Est. Est-ce un nouvel axe de développement ?

u CNIA Saada, la filiale marocaine du groupe.

Oui, très clairement. Historiquement, nous sommes forts au Maroc et en Afrique de l’Ouest. Le Kenya était le pays est-africain où s’implanter en priorité. Aujourd’hui, les trois zones que sont l’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est sont également importantes. Certains pays sont plus compliqués réglementairement ou posent des problèmes de sécurité, mais nulle part ces contraintes ne sont suffisamment fortes pour que nous n’y allions pas. Nous allons donc continuer notre politique de rachats et notre développement sur l’ensemble du continent. Quid du Nigeria ?

Il faut que nous nous y implantions. La Société financière internationale [IFC, filiale de la Banque mondiale] et le capital-investisseur Abraaj Group vous ont apporté 250 millions de dollars en 2012, dont 105 millions ont été utilisés dans la prise de contrôle de LIA Insurance, au Liban. Avez-vous encore les moyens de poursuivre une politique d’acquisition ambitieuse au sud du Sahara ?

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

Nous n’avons pas des moyens infinis, mais nos actionnaires en mettent suffisamment à notre disposition. Jusqu’à présent, ils nous ont toujours soutenus. Pourquoi avoir créé un holding à Maurice ?

l l l son président [Hafid Elalamy]. L’objectif était de marier les cultures, pas d’imposer l’une à l’autre. Le fait de m’avoir placé, moi, l’ancien directeur général de Colina, à la tête des activités assurantielles est symptomatique. Cela montre bien qu’il n’y avait aucune volonté hégémonique. De plus, comme les deux groupes ne travaillaient pas sur les mêmes aires géographiques, il n’y a pas eu de problème de doublons. Pour homogénéiser la culture commune, même si chacun garde son histoire, il y a eu des mélanges : des Marocains sont venus au sud du Sahara et inversement, pour partager les meilleures pratiques. Nous avons pu profiter du savoir-faire marocain dans l’assistance automobile, par exemple pour mettre en place ce

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

Le pôle assurance de Saham, c’est… • Une présence dans 19 pays • Un CA de 882 M$ en 2012 (dont 49 % au Maroc et 19 % en Angola) • Un résultat net de 61,9 M$

service en Côte d’Ivoire avec un réel avantage concurrentiel. Et réciproquement, la longue expérience des agents dans le tiers-payant en Côte d’Ivoire profite à la filiale marocaine, qui le met en place actuellement. Début 2013, à travers le rachat par Colina du kényan Mercantile Insurance, vous avez mis le pied en Afrique de

Nous voulons nous développer sur la côte orientale, avec le Kenya et Madagascar comme premiers pays d’implantation. Il nous fallait une plateforme régionale, car il aurait été difficile de tout gérer depuis Casablanca. Maurice présente le double avantage d’être un hub financier et un pays bilingue, ce qui en fait une base idéale pour notre développement dans la zone. Allez-vous vous implanter à Casablanca Finance City ?

Nous y sommes déjà. Simplement, notre politique n’est pas de tout concentrer sur Casablanca. Nous sommes un groupe panafricain, pas un groupe marocain en Afrique. Notre organisation reflète cela. Elle est décentralisée, avec des organisations régionales fortes et trois sous-holdings, au Maroc, à Maurice et en Côte d’Ivoire. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013



Banques

assurances

Débat Les banques africaines Total de bilan, revenus et implantations… Les établissements n’en finissent plus de croître et les risques d’augmenter. Pour J.A., deux experts pointent les progrès et les fragilités du secteur. FRÉDÉRIC MAURY

D

ans l’histoire récente des banques africaines, il y a deux versions, telles les deux faces d’une médaille. La première : l’explosion de l’activité, de la taille, des revenus. Et la deuxième, plus délicate à raconter : celle des risques. Car ne l’oublions pas, leur maîtrise est la clé du succès… à long terme. En 2008-2009, l’effondrement des banques nigérianes nous l’a rappelé : la hausse soutenue du total de bilan et du produit net bancaire ne fait pas tout. « La plupart des systèmes bancaires du continent sont aujourd’hui stables, bien capitalisés et extrêmement liquides – au point même de nuire à leur capacité d’intermédiation. Cependant, le secteur financier connaît encore des problèmes d’échelle et de volatilité », soulignait, mi-2013, Thorsten Beck, professeur d’économie et président de l’European Banking Center, dans la revue Secteur privé & Développement, publiée par Proparco, filiale de l’Agence française de développement.

SEUIL. Le premier des

problèmes est connu : l’étroitesse de certains marchés et son corollaire, le petit nombre de clients solvables, tant du côté l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

VINCENT FOURNIER/J.A.

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Paul Derreumaux Président d’honneur du groupe Bank of Africa, consultant, économiste

« Les francophones sont en retard » Grand connaisseur du secteur – notamment en Afrique de l’Ouest –, le banquier français note que les institutions anglophones doivent respecter des normes beaucoup plus exigeantes. JEUNE AFRIQUE: Les banques africaines sont-elles plus solides qu’avant ? PAUL DERREUMAUX : La solidité des

banques est fonction de nombreuses données. Trois d’entre elles me paraissent essentielles. L’environnement économique d’abord : celui-ci s’est fortement amélioré depuis une dizaine d’années, avec une croissance soutenue, de nombreuses transformations structurelles, un accroissement de la bancarisation, l’augmentation du nombre de grandes entreprises. L’encadrement réglementaire ensuite: il a continué à se durcir, suivant en cela les tendances internationales, imposant aux banques des contraintes de fonctionnement plus rigoureuses. C’est vrai notamment pour le capital minimum : dans l’UEMOA [Union économique et monétaire ouest-africaine]

par exemple, il a été multiplié par cinq tout en restant encore nettement inférieur à celui requis dans d’autres pays comme le Ghana. La qualité de la gestion des banques enfin : celle-ci s’est beaucoup professionnalisée sur les vingt dernièresannéesetbeaucoupdebanques africaines sont désormais capables de proposer à leur clientèle une palette de produits plus variée et d’affronter des risques opérationnels grandissants. Les anglophones sont-ils en avance ?

Dans le durcissement réglementaire, notamment à travers la surveillance permanente des autorités de régulation, qui a contribué à renforcer les banques, il me semble en effet que l’Afrique anglophone est en avance. Les banques d’Afrique de l’Est en particulier doivent respecter SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques

assurances

des lois bancaires très exigeantes en matière de ratios prudentiels, de déclassement de crédits et de provisionnement. Ces règles font l’objet d’un suivi très rapproché de la part des commissions bancaires. Les conseils d’administration sont davantage impliqués par les Banques centrales pour le contrôle du management et des principaux aspects du fonctionnement de leurs institutions. La mise en place des contraintes de Bâle II progresse plus vite, même si l’intérêt de certains aspects de ce changement peut être discuté, et la culture du risque est davantage imposée à tous. Les banques kényanes sont l’exemple le plus achevé de cette avance. Reste une évolution positive : la professionnalisation des banquiers.

On ne peut que se féliciter de cette professionnalisation du management. Mais la forte expansion des banques ces dernières années peut conduireàdenouveauxrisques.Dans la plupart des pays subsahariens, à l’exception peut-être de l’Afrique du Sud et du Nigeria, un petit nombre de clients représentent plus de la moitié des crédits et des dépôts. La volonté de participation au financement de grands projets renforce cette concentration des risques. Enfin, la recherche de conquête de clientèles nouvelles comme celles des particuliers et, surtout, des PME peut générer également une dégradation de la solidité en raison de l’apprentissage nécessaire des meilleures approches requisespourlagestiondecespublics spécifiques. Malgré tout, une crise bancaire analogue à celle des années 1980 ne paraît plus d’actualité et un risque systémique est actuellement exclu. Mais la bonne santé et la solidité des institutions bancaires sont des combats permanents. Dans cette bataille, il est d’ailleurs probable que le mouvement de concentration des banques va se poursuivre et que de petites institutions disparaîtront Propos recueillis par F.M. encore. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

VINCENT FOURNIER/J.A.

sont-elles solides?

Yoann Lhonneur Directeur associé du cabinet Devlhon Consulting

« L’expansion régionale crée de nouveaux risques » Pour cet expert en banque et services financiers, la diversification géographique doit s’accompagner d’une rigoureuse mise à niveau de l’ensemble des dispositifs locaux de contrôle. JEUNE AFRIQUE : Bâle II en Afrique, c’est une utopie ? YOANN LHONNEUR : Au Maroc, la

plupart des banques sont conformes à ces normes. Mais en Afrique subsaharienne, les dispositifs de gestion des risques sont peu robustes, et on reste loin des standards internationaux. Quel est le risque le plus important ?

Globalement, les banques de cette zone sont très dépendantes de l’intermédiation financière pure, les revenus liés aux intérêts représentant entre 60 % et 70 % des revenus totaux, ce qui reste élevé. Surtout, cette réalité, liée à des structures de distribution et à des approches commerciales souvent un peu archaïques, évolue assez peu. Les banques travaillent essentiellement

avec les entreprises et un petit nombre de particuliers. La concentration sectorielle est par ailleurs importante : 20 % à 25 % de l’activité des banques nigérianes sont liés aux hydrocarbures. Enfin, j’ai constaté qu’en Afrique la part des clients de moins de trois ans d’ancienneté est de 15 % à 30 %. Chez certaines banques très dynamiques, comme Equity Bank, le niveau atteint 44 %. Idem pour ces « jeunes » réseaux d’agences dont les croissances restent parmi les plus fortes des zones émergentes, selon le benchmark annuel EBB que Devlhon mène depuis 2006. Cela demande des dispositifs de gestion des risques et de contrôle encore plus forts. La diversification géographique permet-elle de limiter les risques ? l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

29


30

Banques

assurances

l l l des entreprises que de celui des particuliers. Second souci : la faible capitalisation des banques africaines. Sur ce point, comme le rappelle Paul Derreumaux (lire pp. 28-29), les choses ont en grande partie évolué, avec la hausse importante du capital minimum requis dans nombre de pays du continent ces dernières années. Le Ghana vient ainsi de monter à nouveau le seuil à 120 millions de cedis (environ 40 millions d’euros). Mais attention, le relèvement systématique n’est pas non plus la solution à tout. C’est l’excès de capital qui a ainsi poussé les banques nigérianes à prendre davantage de risques il y a quelques années…

Oui et non. La moitié des groupes clés que nous suivons ont étendu très sensiblement leurs implantations. Il y a clairement un enjeu de taille critique, et la part des groupes qui sont sortis de leurs frontières a fortement augmenté ces dernières années. Toutefois, l’expansion régionale crée de nouveaux types de risques. C’est un processus lent, mais avec des risques immédiats : opérationnels, de crédit et politiques. Une fois que vous vous êtes développé dans de nouveaux pays, il faut avoir la capacité de mettre à niveau l’ensemble des dispositifs locaux, en cohérence avec la maison mère.

lll

Les banques sont-elles bien équipées en matière de contrôle ?

De manière générale, l’équipement est souvent très embryonnaire. Disons que, en matière de risque de crédit et de liquidité, les choses avancent. Mais les risques de conformité, les procédures d’antiblanchiment par exemple, ne sont pas forcément très bien suivis. Vous insistez sur l’importance du « cadre externe ». De quoi s’agit-il ?

Des autorités de contrôle prudentiel, des actionnaires. Il y a une incertitude importante concernant les régulateurs: ont-ils la capacité d’accompagner aussi vite les évolutions du secteur et de faire appliquer des normes internationales ? Disons qu’il existe, chez les régulateurs également, une courbe d’apprentissage. l Propos recueillis par F.M.

STABILITÉ. Dernier point

à surveiller, et pas des moindres : la concurrence. Grandissante ces dernières années, elle pousse aussi, comme le rappelle Yoann Lhonneur (lire pp. 29-30), à aller chercher de nouvelles clientèles jusqu’ici non bancarisées. On peut estimer que, lorsque cela est fait avec l’appui de l’État – comme dans le cas de la bancarisation des fonctionnaires en RD Congo –, l’évolution est positive pour la stabilité des banques, car cela leur procure de nouveaux dépôts. Mais lorsqu’il s’agit de prêter davantage à des populations moins solvables, le risque croît. Surtout lorsque les équipements et les connaissances internes ne suivent pas l’évolution. Rassurons-nous toutefois : l’Afrique n’a plus connu de grandes faillites bancaires depuis un long moment déjà, et la rentabilité importante ainsi que la situation assez courante de surliquidité sont autant d’éléments positifs pour la solidité des institutions financières. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Watsa Bunia Beni

Kisangani

Butembo Goma Bukavu Kindu

Kinshasa

13 agences + 7 guichets

Moanda

CORPORATE BANKING I PRIVATE BANKING I RETAIL BANKING

Matadi Boma

Kolwezi Kakanda

Fungurume Likasi Lubumbashi

4 agences + 2 guichets

Kasumbalesa

TOTAL DU BILAN

DÉPÔTS

2012

2009 2008

CRÉDITS À DÉCAISSEMENTS

669 079

2011 2010

Sakania

305 359 226 317

235 924 163 069

8 168 6 944

156 740

407 822 300 688

RÉSULTAT NET

229 734

495 659

533 734 385 010

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Banques

assurances  À Dakar, une des 88 agences de la banque.

SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.

32

Sénégal CBAO, dopée aux dirhams Après son rachat par le marocain Attijariwafa Bank en 2008, la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale a consolidé sa place de leader. Elle est désormais la tête de pont du groupe dans la sous-région. BINTOU BATHILY, à Dakar

I

l y a quinze ans, Abdoul Mbaye, alors directeur général de la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO) – devenu entre-temps Premier ministre de Macky Sall, jusqu’en septembre 2013 –, affirmait vouloir faire de celle-ci le champion national bancaire au Sénégal. Une décennie plus tard, le rêve est devenu réalité : depuis cinq ans, la filiale sénégalaise du marocain Attijariwafa Bank a assis sa position de numéro un sur le marché local – se hissant même au deuxième rang (hors groupes) au niveau de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA). En 2012, la banque a assuré la pole position en termes de résultat net, de produit net bancaire, de ressources collectées et de total de bilan ! Avec des hausses spectaculaires : + 117,7 % pour le résultat net (9,125 milliards de F CFA, soit JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

13,9 millions d’euros). À elle seule, CBAO réalise 21 % des bénéfices du secteur bancaire sénégalais, qui compte pourtant une bonne vingtaine d’établissements. Des performances réalisées de surcroît dans un contexte économique national difficile et incertain, marqué, selon Abdelkrim Raghni, administrateur directeur général de CBAO depuis 2008, « par une quasi-absence de perspectives due à l’année électorale et par une très forte concurrence sur un marché bancaire

coûts du risque… Autant d’ingrédients qui semblent être, pour l’exercice 2012, les recettes de cette performance. « La banque a bouclé la phase de restructuration post-fusion, analyse le patron marocain. 2012 a été la première année d’une nouvelledynamiquededéveloppement.» ESCARCELLE. Née via son ancêtre, la

Banque du Sénégal,en1853 à Saint-Louis, l’institution s’est constituée sous sa forme actuelleparuneséried’acquisitions:après son rachat par Attijariwafa Bank auprès de la famille L’institution s’est constituée Mimran, en 2008, c’est le sous sa forme actuelle au terme Crédit du Sénégal qui est tombé dans l’escarcelle du d’une série d’acquisitions. groupe marocain. Deux sénégalais qui évolue très rapidement opérations qui ont permis à CBAO, dont avec l’arrivée de nouvelles banques ». la progression avait déjà été spectaculaire sous l’ère Mimran, de passer du deuxième Progression des marges sur les crédits au premier rang des réseaux bancaires octroyés (+ 15 %), maîtrise des charges au Sénégal. Depuis, la banque aux l l l générales d’exploitation, réduction des SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Ensemble, posons les bases d’une finance durable sur le continent africain Au cœur d’un continent porteur d’opportunités, le Groupe BMCE Bank poursuit son essor, s’appuyant sur l’extension continue du groupe BANK OF AFRICA, contribuant avec confiance au développement des affaires et du progrès social. Avec ses 11.000 collaborateurs mobilisés dans 19 pays africains, son assise financière, son positionnement de banque universelle soutenu par les synergies d’un groupe multi métiers aux ambitions internationales, et ses valeurs de tolérance et de partage, BMCE Bank et BANK OF AFRICA ouvrent la voie d’une finance durable sur le continent africain.


34

Banques

assurances

Offensive marocaine 2006 Attijariwafa Bank crée au Sénégal sa première filiale au sud du Sahara, s’empare de la Banque sénégalo-tunisienne (BST) et fusionne les deux pour donner naissance à Attijari Bank Sénégal. 2008 Le groupe marocain acquiert auprès du groupe Mimran 79,15 % du capital de la Compagnie bancaire de l’Afrique occidentale (CBAO), laquelle absorbe Attijari Bank Sénégal. 2009 CBAO finalise le rachat de Crédit du Sénégal auprès du français Crédit agricole.

800 700 600 500 400

12

Total de bilan

10

(échelle de gauche, en milliards de FCFA)

8

Résultat net (échelle de droite, en milliards de FCFA)

6 4

300

2

200

Source : Jeune Afrique

0

100 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

UNE FORMATION MAISON LA COMPAGNIE BANCAIRE de l’Afrique occidentale (CBAO) a inauguré le 26 mai 2013 sa propre académie à Dakar. Objectif ? Assurer la formation aux divers métiers de la banque de jeunes frais émoulus des lycées et collèges. Pendant treize mois, ils seront initiés aux métiers de comptable, caissier, agent de guichet, agent de crédit… JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

Quant aux collaborateurs déjà en place, ils subiront des modules de perfectionnement ou seront formés aux métiers de chef d’agence et de manageur. L’académie pourvoira également aux besoins des filiales sousrégionales. « Nous voulons accompagner l’évolution de tous les métiers de banque, développer des

1100 collaborateurs n’a certes guère progressé: son total de bilan est à peu près au même niveau qu’en 2008, tandis que ses profits, malgré le bond enregistré en 2012, restent inférieurs à ceux de 2009. Mais, avec une stratégie commerciale agressive, CBAO a posé les bases de sa croissance future. Son maillage reste impressionnant, avec un réseau de 88 agences, quand sa principale rivale, Société générale de banques au Sénégal (SGBS,filialedufrançaisSociétégénérale), en compte une cinquantaine. La dernière vient d’être ouverte dans la zone minière de Sabodala, dans l’est du pays. CBAO compteaussi69bureauxdévolusautransfert d’argent international et un nouveau produit, Cash Express, spécialisé dans le transfert local. Résultat: la banque revendique un portefeuille de 216 500 clients, soit plus du double de SGBS. lll

DIX ANNÉES DE CROISSANCE, CINQ DE CONSOLIDATION

PROXIMITÉ. Face aux critiques venant

compétences professionnelles et collectives, mais aussi anticiper les besoins d’encadrement », explique Abdelkrim Raghni, administrateur directeur général de CBAO. L’académie, qui s’appuie sur plus d’une trentaine de formateurs internes et quatre cabinets externes, propose sept modules et 26 cycles de B.B. formation. l

autant de certains usagers que de praticiens du milieu bancaire, la direction annonce son intention de soigner sa politique de proximité, d’écoute de la clientèle, d’amélioration du service… Elle vient d’ailleurs d’adopter un nouveau code de déontologie allant dans ce sens. Autre priorité : la conquête des clients du secteur informel, sur laquelle la banque restait jusqu’à présent assez timide. Il faut dire qu’en 2013 SGBS a frappé fort en lançant Manko, son offre à destination des populations non bancarisées. Réplique – modeste – de CBAO: Kalpé (« calepin »), une nouvelle carte de paiement destinée aux entrepreneurs de l’informel. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques De l’avis de certains spécialistes, la complémentarité sectorielle des interventions de CBAO joue résolument en sa faveur: leader sur le segment des particuliers, son cœur de métier, la banque est également solide dans celui des grandes entreprises. Parmi ses faits d’armes, sa participation au montage financier d’Eiffage Sénégal, à hauteur de 5 milliards de F CFA, pour le projet de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio. Sur ce créneau, elle a toutefois encore à faire pour rattraper SGBS, dont les financements à l’économie restent supérieurs. Aussi l’accompagnement des opérateurs économiques locaux et des PME figure, à en croire la direction de la banque, au cœur de sa nouvelle stratégie commerciale. CBAO a un autre avantage : son rôle clé dans le dispositif stratégique d’Attijariwafa Bank. Le groupe marocain l’a choisie comme tête de pont dans l’UEMOA, profitant du dispositif de visa unique. En février 2011, CBAO a ainsi ouvert une succursale à Ouagadougou, au Burkina. Au Niger, l’ouverture était annoncée pour

assurances

en Afrique francophone. Attijariwafa Bank a également choisi Dakar pour baser ses activités de banque d’affaires (Attijari Finances Corp) et de gestion d’actifs (Attijari Asset Management) pour le sud du Sahara. Elle y a aussi inauguré, en mai 2013, sa propre formationdestinéeàsatisfaire Une succursale a été ouverte au les besoins des différentes Burkina Faso en 2011. Le Niger et filiales (lire encadré). Dernier volet : l’imle Bénin devraient bientôt suivre. portante clientèle de la maison mère marocaine de se renforcer communauté sénégalaise en France. en Afrique centrale puis de se développer Historiquement présente dans le pays à danslapartieanglophonedevraitservirles travers la Compagnie de banques internaactivités de CBAO, surtout à destination tionales de Paris (CBIP), CBAO peut aussi des entreprises. compter, à terme, sur le réseau européen de sa maison mère. Attijariwafa Bank DIASPORA. Ces dernières années, son Europe compte en effet une soixantaine statut de filiale du premier groupe band’agences, de l’Espagne à l’Allemagne. caire du Maghreb – et sixième du contiAprès avoir dragué la clientèle des nent – lui a d’ailleursdéjà permis de capter Marocains résidant à l’étranger, elle s’est une clientèle corporate constituée surtout mise en chasse de la diaspora tunisienne. d’entreprises marocaines présentes au La clientèle africaine d’Europe, et en Sénégal, pays dont le royaume chérifien premier lieu sénégalaise, devrait suivre est le premier partenaire commercial à court ou moyen terme. l octobre 2013, tandis que le dossier pour l’implantation au Bénin est actuellement à l’étude à la Banque centrale des États de l’Afriquedel’Ouest(BCEAO).«Nousallons couvrir toute la zone », assure Abdelkrim Raghni. Plus largement, l’ambition de la

PUB 1/2 PAGE Format total (avec débords de coupes) L = 200 x H = 140 Surface utile (déllimitée en noir) L = 185 x H = 130

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Banques

assurances

Nigeria Home sweet home Trois ans après la crise qui a frappé le secteur, les banques de Lagos ne semblent pas tout à fait prêtes à tenter de nouvelles aventures hors de leur pays. Il y a tant à faire à domicile ! NICOLAS TEISSERENC

J

uillet 2013: Guaranty Trust Bank (GTBank) annonce l’acquisition, pour 100 millions de dollars (environ 75 millions d’euros), de 70%dukényanFinaBank,égalementprésent au Rwanda et en Ouganda. Déjà actif en Côte d’Ivoire, en Gambie, au Ghana, au Liberia et en Sierra Leone, le groupe bancaire nigérian ajoute d’un seul coup trois pays à son portefeuille. L’opération surprend les observateurs. Annonceraitelle la reprise de la marche africaine des banques nigérianes ? Véritablement entamé en 2008, le mouvement avait été brutalement interrompu par la crise du secteur à partir de 2009. Et, depuis, rares sont les établissements à s’être aventurés hors des frontières nigérianes, la Banque centrale interdisant d’utiliser des fonds nigérians pour financer une expansion hors du marché domestique.

165 millions d’habitants, sans compter que nombre de Nigérians en possèdent plusieurs ». Banque mobile, plateformes de paiement électronique, offre de finance islamique… La conquête commerciale est lancée. Selon un analyste – qui souhaite Face aux prédateurs sud-africains, conserver l’anonymat – les établissements locaux doivent de Financial Derivatives, une société de services protéger leur pré carré. financiers basée à Lagos, financer leur expansion locale, plusieurs « cela permettra de recruter plus de clients dans le nord du pays, peuplé de d’entre elles ont déjà eu ou vont avoir quelque 80 millions de musulmans et recours aux marchés financiers internabeaucoup moins bancarisé que le sud ». tionaux. Selon des données compilées La concurrence s’annonce d’autant par la banque d’investissement Afrinvest, plus acharnée que la consolidation GTBank, Access Bank et Fidelity Bank ont du secteur n’est pas achevée et que ainsi levé respectivement 500 millions, de nouveaux acteurs étrangers pour350 millions et 300 millions de dollars raient s’implanter. L’Asset Management en 2011-2012. First Bank of Nigeria et  Le quartier des affaires de Lagos.

DÉSENGAGEMENT. Malgré leur bonne

santé financière retrouvée (d’après une étude publiée par Agusto & Co, une agence de notation basée à Lagos, les profits du secteur ont augmenté de 75 % en 2012), les banques nigérianes semblent encore peu enclines à tenter l’aventure. United Bank for Africa (UBA), la plus panafricaine d’entre elles, entend désormais digérer sa forte expansion, stoppée en 2009 et qui se traduit aujourd’hui par une présence dans dix-huit pays du continent (hors Nigeria). Access Bank, deuxième institution la plus internationalisée, a suscité des doutes sur la capacité des prêteurs nigérians à réussir une implantation au sud du Sahara. À l’automne 2012, elle annonçait d’ailleurs son désengagement, total ou partiel, de six de ses huit filiales (lire ci-contre). De fait, les banques nigérianes ont fort à faire sur leur marché domestique. Comme l’explique Amina Mohammed, analyste chez Vetiva Capital Management, « alors que le Nigeria aura le plus fort PIB du continent au plus tard en 2020, le potentiel sur place est encore sous-exploité : on ne dénombre que 22 millions de comptes bancaires pour JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

Corporation of Nigeria (Amcon), une entité mise en place par la Banque centrale en 2010 pour absorber les actifs non productifs des banques nigérianes après la crise de 2009, a mis en vente trois établissements restructurés et rebaptisés Keystone Bank, Enterprise Bank et Mainstreet Bank. Les groupes sud-africains, notamment FirstRand et Absa, sont dans les starting-blocks. Face à eux, et avant de songer à s’étendre hors de leurs frontières, les banques nigérianes doivent d’abord protéger leur pré carré. Pour préparer l’avenir et

GEORGE OSODI/PANOS-REA

36

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques

assurances

37

Diamond Bank prévoient de leur côté d’en lever 500 millions et 300 millions d’ici à la fin de 2013. des groupes bancaires semble à terme inévitable. Le premier obstacle, réglementaire, est levé : la Banque centrale a révoqué les règles strictes concernant les limites d’utilisation des fonds nigérians et, comme le révèle l’analyste de Financial Derivatives, « en réalité, toutes les banques font des projets ». Preuve en a été donnée avec l’acquisition de Fina Bank par GTBank. Le numéro un nigérian, First Bank of Nigeria, qui avait repris fin 2011 la Banque internationale de crédit (BIC) en RD Congo, est à l’affût. Sept établissements sur les vingt-deux que compte le secteur sont actifs hors du Nigeria. Vont-ils passer à la vitesse supérieure? « Le mouvement expansionniste ne devrait pas s’accélérer dans les prochaines années, et les banques nigérianes ne se lanceront à l’étranger que si elles peuvent s’implanter sur un marché attractif qui produise un bon retour sur investissement pour les actionnaires », conclut notre analyste. l

SUNDAY ALAMBA

À L’AFFÛT. Malgré tout, l’africanisation

p United Bank for Africa est présent dans 18 pays africains (hors Nigeria).

UBA digère, Access se retire Pionniers en termes d’expansion panafricaine, les deux groupes connaissent des succès divers.

U

nited Bank for Africa (UBA) se présente comme « la banque globale de l’Afrique ». De fait, le groupe a fait de son africanisation, entamée en 2006 en Sierra Leone mais véritablement affirmée en 2008 avec une implantation dans une dizaine de nouveaux pays, un pilier de sa stratégie de croissance. Désormais présent dans dix-huit pays africains (hors Nigeria), il en retire 19 % de ses revenus, et plusieurs de ses filiales africaines sont désormais rentables, notamment au Sénégal, au Ghana et en Sierra Leone. Comme le note Afrinvest dans un rapport sur le secteur bancaire nigérian, « la contribution aux recettes de la filiale sénégalaise devrait renforcer l’apport de ses opérations subsahariennes ». La banque n’a pas souhaité commenter sa stratégie continentale mais, selon un analyste de Financial Derivatives, il est très peu probable qu’elle y renonce. L’un de ses talents aura été de trouver les bons manageurs locaux. ÉPINEUX. Le cas de sa rivale Access

Bank est fort différent. Malgré sa bonne santé financière, le groupe a choisi de renoncer pour l’instant à son aventure subsaharienne. En septembre 2012, il SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

annonçait ainsi la revente de quatre de ses huit filiales sur le continent (hors Nigeria) et la diminution significative de sa participation dans deux autres, ne conservant in fine que deux banques réelles, au Ghana et au Rwanda. En 2012, ses activités au Nigeria représentaient 84 % des dépôts, contre 9 % pour le Royaume-Uni, 3 % pour le Ghana et 4 % pour le reste du continent. Amina Mohammed, analyste chez Vetiva Capital, juge qu’Access Bank doit d’abord digérer l’acquisition d’Intercontinental Bank, l’une de ses consœurs absorbée en 2011. Contacté par Jeune Afrique, le groupe n’a pas souhaité répondre. Cependant, dans une présentation aux investisseurs du mois d’avril, il affirmait que le désengagement de ses filiales au Burundi, en Gambie et en Sierra Leone était en cours. Et sa filiale ivoirienne n’attend plus que le feu vert des autorités de régulation pour passer entre les mains d’Afriland First Bank, du Camerounais Paul Fokam. Enfin, le cas de la filiale de RD Congo est apparemment plus épineux : ouverte en 2009, elle est embarquée dans un scandale impliquant des hommes politiques locaux. Selon un financier local, elle pourrait même déposer le bilan. l N.T. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Banques

38

assurances

TSVANGIRAYI MUKHWAZHI POUR THE AFRICA REPORT

 Chaque mois, 200 millions de dollars transitent par le système EcoCash.

Zimbabwe Econet, opérateur télébancaire C’est une première : en 2012, un groupe de télécoms qui s’était lancé avec succès dans le mobile banking a racheté une petite banque… désormais promise à un bel avenir.

de 695 millions de dollars, dispose de beaucoup de liquidités. Les capitaux propres de la banque ont déjà augmenté de 15 millions, à 75 millions de dollars, et la nouvelle direction se dit convaincue de pouvoir répondre, d’ici à la mi-2014, à l’exigence de 100 millions de dollars de capital imposée par la Banque centrale. TABLETTES. Pour Econet, ce dévelop-

THABO BHEBHE,

L

à Bulawayo, et

GEMMA WARE

es banquiers africains ont raison de se méfier des services de mobile banking (services financiers sur téléphone mobile). La preuve ? Au Zimbabwe, en 2012, une société de téléphonie mobile a racheté… une banque. La prise de contrôle de TN Bank par Econet Wireless Zimbabwe a été dictée par le désir du géant des télécoms (détenu par l’entrepreneur zimbabwéenStriveMasiyiwa)d’augmenter les abonnements de sa plateforme de mobile banking, EcoCash, dont le succès est déjà patent : en février 2013, elle comptait 2,1 millions d’abonnés, soit 31 % de la population adulte. Moins de deux ans après son lancement, quelque 200 millions de dollars (150 millions d’euros) de transactions sont désormais traités chaque mois par le système EcoCash. Si TN Bank ne faisait pas le poids face aux leaders zimbabwéens que sont CBZ Bank, Barclays ou Standard Chartered, JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

(The Africa Report)

son successeur, Steward Bank (son nouveau nom depuis juillet 2013), devrait désormais compter dans le paysage bancaire national grâce au soutien financier d’Econet, qui, avec plus de 8 millions d’abonnés et un chiffre d’affaires

pement dans la banque devrait permettre de compenser la baisse du revenu moyen par utilisateur, passé de 15,50 à 14,95 dollars entre 2011 et 2012. Quant à la banque, les analystes estiment qu’elle dispose désormais d’un bon potentiel de croissance. « Steward Bank va croître jusqu’à devenir la plus grande banque du

ATTENTION, INDIGÉNISATION ! APRÈS LA RÉÉLECTION de Robert Mugabe, le 31 juillet 2013, le nouveau gouvernement va-t-il tenir sa promesse d’« indigéniser » l’économie? Les banques étrangères ciblées par ce processus comprennent les filiales locales d’Ecobank, des britanniques Standard

Chartered et Barclays, des sud-africains Standard Bank et Nedbank. Ensemble, ces institutions représentent plus de 70 % du marché. Tendai Biti, ministre des Finances de 2009 à 2013 et secrétaire général du Mouvement pour le changement démocratique (MDC, opposition), avait

assuré aux banques qu’il allait travailler avec la Banque centrale pour protéger leurs intérêts. Mais il a été remplacé par Patrick Chinamasa après la défaite du MDC, et Gideon Gono, le gouverneur de la Banque centrale, pourrait être poussé dehors à l’expiration de son mandat, fin T.B. ET G.W. 2013. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques

assurances

Zimbabwe, en grande partie parce que sa maison mère a une base de capital énorme, explique l’économiste indépendant Eric Bloch. Dans quelques années, huit clients sur dix auront recours à elle. » La banque a annoncé, avant son rebranding, sa volonté de financer l’achat de smartphones et de tablettes numériques pour les abonnés d’Econet. Il est probable qu’elle propose prochainement des crédits à la consommation, à mesure qu’elle mettra au point sa stratégie de niche. Le management devra enfin prendre une décision stratégique quant à l’avenir du réseau (24 agences). En tout cas, « EcoCash devrait également stimuler la croissance, compte tenu de la forte pénétration des téléphones mobiles parmi la population non bancarisée, en majorité rurale », ajoute Eric Bloch. La croissance de la plateforme de banque mobile sera à n’en pas douter portée par la hausse des transactions via téléphone et sur internet, qui, selon la Banque centrale, ont dépassé les paiements par carte pour la première fois en mai 2013. Les dirigeants de Steward Bank devront réfléchir à la manière d’utiliser ces fonds à leur avantage, insiste Ruvimbo Dingani, analyste bancaire chez Invictus Securities, à Harare : « Ils vont pouvoir mettre en commun ces dépôts. Il sera intéressant de voir ce qu’ils en feront et s’ils vont en profiter pour accorder beaucoup plus de prêts. » SILENCE. Les autres banques du

Zimbabwe, qui s’étaient initialement opposées à EcoCash en demandant qu’il se conforme à l’exigence de capital minimum de 100 millions de dollars, ont pour la plupart d’entre elles gardé le silence sur la reprise de TN Bank par Econet. Ruvimbo Dingani avance que, bien que toutes les banques du Zimbabwe aient commencé à cibler la population non bancarisée, Steward Bank a une longueur d’avance. Pour Gershom Mandivanda, analyste chez Ariston Private Investment Venture, à Harare, Steward Bank « a ébranlé le secteur bancaire », mais l’établissement, plutôt que de se reposer sur ses lauriers, doit maintenant innover pour accroître sa part de marché : « Les clients dérivent des autres banques vers Steward Bank. Mais les concurrents pourraient créer la surprise et lancer des produits plus attrayants ! » prévient-il. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Banques

assurances

Profession Têtes chercheuses

ne cesse de croître, les établissements financiers se doivent, pour attirer cette clientèle et asseoir leur notoriété, de développer une recherche économique de qualité, attribut obligatoire de toute grande banque qui se respecte. Publications régulières, dossiers thématiques sur des sujets aussi divers que les secteurs d’activité, les marchés financiers, les devises ou encore les matières premières… L’objectif est à la fois de générer un « retour sur investissement » en aidant la banque à fidéliser les clients, mais aussi de soutenir ses activités sur les marchés de capitaux (syndication, levée de fonds, courtage, gestion d’actifs…). Le chef d’équipe a un rôle à la fois politique, puisqu’en supervisant ces études il oriente la banque dans ses choix stratégiques, et public, en s’exposant dans les médias et en représentant son employeur dans des conférences. « Pour l’heure, la recherche est dominée par les banques internationales et sud-africaines, qui ont une présence l l l

Directeur des études : voilà un métier d’avenir dans les banques africaines. L’objectif des services de recherche économique ? Être plus visible et attirer une clientèle d’investisseurs. MARJORIE CESSAC

«

P

endant longtemps, les banques africaines n’ont pas perçu l’importance de ce poste. Mais aujourd’hui, avec la concurrence des banques internationales et la montée des exigences des investisseurs, la recherche est devenue un avantage compétitif pour les acteurs bancaires, qui ont développé cette fonction. » En quelques années, l’auteur de ces mots, directeur de la recherche au sein du groupe panafricain Ecobank depuis 2008, a vu son métier

prendre des proportions nouvelles au sein des établissements africains. « Il y a peu, seules trois banques en Afrique subsaharienne, Ecobank, Standard Bank et Standard Chartered, disposaient d’une équipederecherche,poursuitPaul-Harry Aithnard. Aujourd’hui, plusieurs autres institutions régionales essaient de mettre en place des équipes, avec plus ou moins de réussite. » Étonnant ? Pas vraiment, tant la tendance apparaît naturelle. Alors que l’intérêt des investisseurs pour l’Afrique

Razia Khan Standard Chartered

David Cowan Citi

S

on visage est un familier des grands médias anglo-saxons, de BBC à CNN. Razia Khan, responsable de la recherche sur l’Afrique pour Standard Chartered, est l’une des analystes les plus en vue sur le continent. Cette Botswanaise diplômée de la London School of Economics a entamé sa carrière au sein du groupe britannique en 1997. « J’ai rejoint la banque grâce à son programme d’études international, se souvientelle. Juste avant, j’avais effectué un stage d’été au ministère botswanais des Finances et un court passage dans une société de conseil à Londres. » Chez Standard, elle suit dans un premier temps les marchés globaux au Botswana, avant d’être mutée à Londres puis promue à la tête de la recherche sur l’Afrique. Outre ses analyses pour la banque, Razia Khan conseille multinationales et fonds. l

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

B

DR

40

anquier globe-trotteur, David Cowan, 47 ans, était prédisposé à une carrière internationale. Diplômé en économie de l’université de Bath (Angleterre) et titulaire d’un doctorat de l’université de Londres, cet expert des marchés financiers a grandi notamment au Swaziland, en Sierra Leone et à Hong Kong. Lorsqu’il rejoint Citi en 2007 en tant que responsable de la recherche sur l’Afrique, le Britannique a déjà fait ses armes au sein de la Banque centrale du Botswana comme chef de la recherche, puis, pendant trois ans, au département de la recherche économique du ministère saoudien des Affaires étrangères. Il a aussi passé huit ans chez Economist Intelligence Unit, un cabinet londonien qui fournit des études économiques aux entreprises. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banque Nationale d’Investissement

Un partenaire du développement de la Côte d’Ivoire La Banque Nationale d’Investissement (BNI) a réalisé en 2012 l’une de ses plus belles années.

L

a banque avait en 2010, environ 16 milliards de FCFA de déficit à remonter, avec 10,6 milliards de FCFA de perte sur l’exercice 2010. Le résultat 2011, s’est soldé à 4,4 milliards de FCFA avec une progression de 48 % des emplois et 45 % du total bilan par rapport à 2010.

de missions et de métiers. Au total, la contribution de la BNI au financement de l’économie ivoirienne sur la période 2002-2012, s’élève à plus de 1.000 milliards de FCFA.

DE NOUVELLES ORIENTATIONS Depuis1998, de nouvelles orientations ont été données à l’institution. Elle est ainsi devenue une banque après avoir obtenu un agrément d’établissement bancaire auprès de la Commission Bancaire de l’UMOA et de la BCEAO. Elle assure depuis lors, la triple fonction de banque d’investissement, de refinancement et de conseil.

L’ALLIÉE DES IVOIRIENS Le nombre d’agences de la BNI est passé de trois au début de l’année 2004 à vingt-huit à fin 2012, permettant ainsi à plus de clients d’accéder à une panoplie de formules de financement, de solutions d’épargne et de bancassurance, d’offre monétique VISA/GIM-UEMOA et des services de la banque à distance. Cette expansion, c’est pour la BNI plus de diversification de son portefeuille, base de la pérennité de toute banque.

Agence principale de la BNI Joseph Anoma.

En 2012, le bénéfice s’élève à 8,7 milliards de F CFA avec une variation des emplois de +10 % par rapport à 2011. Les fonds propres sont donc passés de 7 milliards en 2010 à19 milliards de F CFA en 2012, après affectation du résultat. Ces performances actuelles reflètent la détermination de la BNI à mettre en œuvre une politique du crédit de qualité tout en renforçant ses fonds propres et en se conformant aux normes prudentielles édictées par le régulateur.

LE PARTENAIRE HISTORIQUE DE L’ÉCONOMIE ET DE L’ÉTAT

COMMUNIQUÉ

International Award for Business Excellence et l’Oscar du Leadership des Managers Africains : des reconnaissances internationales Engagée depuis quelques années, à être l’un des fleurons du système économique et financier, la BNI a travaillé sans relâche, avec détermination, dans la recherche constante de l’excellence. Aujourd’hui, la banque est doublement primée ; d’abord le management avec sa tête le Directeur Général Monsieur Eugène KASSI N’DA, par l’« Oscar du Leadership des Managers Africains », ensuite l’institution, par l’« International Award for Business Excellence », le « Trophée International à l’Excellence aux Affaires », reçus respectivement à Paris et Madrid les 6 et 8 juillet 2013.

BANQUE NATIONALE D’INVESTISSEMENT

M. Eugène KASSI N’DA, Directeur Général par intérim de la BNI avec le Comité de Direction.

QUATORZE FONDS NATIONAUX SOUS GESTION La BNI assure la gestion déléguée de quatorze Fonds Nationaux à caractère sectoriel par lesquels l’état de Côte d’Ivoire compte assurer avec encore plus de dynamisme et de souplesse le fonctionnement de certains secteurs jugés prioritaires, au regard des besoins des populations.

LES FILIALES • BNI FINANCES, Société de Gestion et d’Intermédiation (SGI) à vocation sous régionale, créée en janvier 2004 pour, notamment, soutenir les métiers de banque d’investissement et de banque conseil de la BNI. • BNI GESTION, créée en mai 2008, est spécialisée dans la création et la gestion des Organismes de Placement Collectif en Valeurs Mobilières (OPCVM), notamment les Fonds Communs de Placements (FCP) et les Sociétés d’Investissement à Capital Variable (SICAV).

Siège social : Immeuble SCIAM, Avenue Marchand 01 BP 670 Abidjan 01

Tél. : (225) 20 20 98 00 Fax : (225) 20 21 35 78

E-mail : info@bni.ci Site internet : www.bni.ci

DIFCOM/FC - PHOTOS : DR

Née de la volonté des autorités ivoiriennes d’asseoir le développement de la Côte d’Ivoire sur une institution forte et crédible, la Banque Nationale d’Investissement (BNI) a été créée en 1959 sous l’appellation de Caisse Autonome d’Amortissement (CAA). Le changement de dénomination est intervenu en 2004, pour être plus en phase avec le nouveau positionnement stratégique, en termes


Banques

assurances

africaine importante, constate David Cowan, qui pilote la recherche Afrique chez Citi. Mais les banques locales intensifient leur production et nous pensons qu’elles vont continuer, à commencer par les banques nigérianes. À cela s’ajoute un travail de recherche très utile fourni par les courtiers en Bourse. Leur couverture devrait continuer à s’étendre. » Au Maghreb, le Maroc est le pays le plus avancé, avec de solides équipes chez Attijariwafa Bank et BMCE Bank. Le numéro un nigérian, First Bank of Nigeria, a quant à lui développé un « desk » dévolu à la recherche. La banque d’affaires sud-africaine Rand Merchant Bank est en train de faire de même. lll

MURAILLE DE CHINE. « Le paysage change très rapidement, confirme Razia Khan, chef de la recherche chez Standard Chartered. Il y a à présent un grand nombre d’économistes locaux, respectés, qui travaillent dans ce domaine, au

Nigeria, au Ghana, au Kenya, en Zambie, en Ouganda, en Côte d’Ivoire, en Angola, au Sénégal et dans d’autres grands marchés frontières. Il faut s’attendre à ce que le secteur soit en forte croissance au fur et à mesure que grandit l’intérêt pour ces économies et qu’elles se développent. »

complaisantes ; d’autre part, les statistiques africaines sont fragiles. « Chez Ecobank, nous défendons jalousement notreindépendance,aveclamiseenplace d’un code de bonne conduite qui, pour limiter les conflits d’intérêts, encadre les relations entre notre équipe, nos départements d’affaires et leurs clients », insiste Attention au manque de rigueur Paul-Harry Aithnard. La et aux recommandations peu banque dit avoir érigé une « muraille de Chine » entre objectives, voire complaisantes. la recherche et les activités Sans surprise, c’est dans les pays où la d’investissement et de financement. Par participation des investisseurs étranexemple, elle détermine de manière gers dans les marchés locaux va croître autonome les études qu’elle va réali(notamment au Nigeria et au Kenya) que ser. « Aucune de nos recommandations la recherche se développera. n’est consultée ni communiquée par Si la voie est ouverte, les défis restent avance à nos lignes d’activité en interne. cependant nombreux. Au premier plan, Tous nos rapports sont distribués de la la qualité et l’indépendance des études, même manière et au même moment à bien sûr : d’une part, le manque de nos clients, aussi bien à l’intérieur qu’à rigueur peut très vite se solder par des l’extérieur de la banque. » Un modèle recommandations peu objectives, voire qui pourrait bientôt faire école ailleurs. l

Paul-Harry Aithnard Ecobank

Ahmed Amine Marrat Attijariwafa Bank

À

40 ans, Paul-Harry Aithnard a déjà une belle carrière derrière lui. À la tête d’une équipe de douze analystes chez Ecobank depuis 2008, ce Togolais est en parallèle chargé, depuis 2012, des activités de marchés de capitaux et de gestion d’actifs, avec une responsabilité stratégique dans des pays comme le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun et le Zimbabwe. Diplômé de la Sorbonne (Paris) et de HEC Montréal, ce passionné de nouvelles technologies a débuté sa carrière sur les marchés de capitaux chez le français BNP Paribas au Canada. Il s’est très tôt impliqué dans la gestion de fonds et le conseil aux investisseurs institutionnels. Dès 2000, chez BBSP, une firme de conseil en gestion d’investissement basée à Paris, Montréal et Singapour, il a été responsable des marchés d’actions puis, à partir de 2007, directeur de la recherche sur les matières premières et codirecteur de la recherche macroéconomique. l

A

ECOBANK

42

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

hmed Amine Marrat, 43 ans, est depuis juillet 2013 l’économiste en chef du marocain Attijariwafa Bank. Diplômé de l’École polytechnique de Paris, il compte vingt années d’expérience dans la finance. Au cours des trois dernières années, il a notamment œuvré à la Caisse de dépôt et placement du Québec, où il a entre autres participé au pilotage du portefeuille global ainsi qu’à l’identification des thèmes d’investissement et des risques potentiels. Ce financier de haut vol conseille à présent la direction générale d’Attijariwafa Bank ainsi que les différentes instances décisionnelles, auxquelles il fournit des prospectives sur l’économie globale, les grands thèmes d’investissement et de risque, au Maroc et dans l’ensemble de l’Afrique. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


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CLASSEMENTS

• afrique du nord Flux et reflux • afrique de l’ouest Reprise confirmée • afrique centrale Dérapages incontrôlés • afrique de l’est Exploits kényans • afrique australe et océan indien Suspenses sud-africains • assurances La course vers le Sud

RAFAEL RICOY POUR J.A.

LES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES EN 2013

45

BA N Q U ES & A SSU RA N C ES

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Banques

assurances

Les 200 premières banques africaines en 2013 (1-50) Pays

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

1

STANDARD BANK GROUP

Afrique du Sud

S. K. Tshabalala

181 940 000

4 007 647

2

2

STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

S. K. Tshabalala

115 347 312

5 688 467

3

3

AMALGAMATED BANKS OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Maria Ramos

95 191 373

5 520 103

4

5

FIRSTRAND BANKING GROUP

Afrique du Sud

Sizwe Nxasana

81 311 588

1 792 749

5

4

NEDBANK GROUP

Afrique du Sud

Mike Brown

80 468 586

2 318 698

6

6

NATIONAL BANK OF EGYPT

Égypte

Hisham Okasha

51 189 290

1 562 463

7

7

ATTIJARIWAFA BANK

Maroc

Mohamed El Kettani

43 680 958

2 022 004

8

10

BANQUE POPULAIRE

Maroc

Mohamed Benchaaboun

32 192 191

1 364 493

9

9

BANQUE MISR

Égypte

Mohamed Abbas

29 912 080

634 541

10

8

BANQUE EXTÉRIEURE D'ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Loukal

29 548 000

570 000

11

12

BANQUE MAROCAINE DU COMMERCE EXTÉRIEUR

Maroc

Othman Benjelloun

27 383 435

1 069 535

12

11

FIRST NATIONAL BANK SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Michael Jordaan

27 019 543

982 383

13

13

BANQUE NATIONALE D'ALGÉRIE

Algérie

Seguir Benbouzid

25 792 198

803 164

14

15

ECOBANK TRANSNATIONAL INC.

Togo

Thierry Tanoh

19 950 335

1 750 877

15

14

FIRST BANK OF NIGERIA

Nigeria

Stephen Olabisi Onasanya

17 704 607

1 652 160

16

17

ZENITH INTERNATIONAL BANK

Nigeria

Godwin Emefiele

16 642 781

1 001 677

17

19

ZENITH BANK NIGERIA

Nigeria

Godwin Emefiele

15 571 702

1 337 395

18

16

COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hisham Abdelhafez

14 970 861

623 206

19

23

UNITED BANK FOR AFRICA GROUP

Nigeria

Phillips Oduoza

14 523 978

585 433

20

18

CAISSE NATIONALE D'ÉPARGNE ET DE PRÉVOYANCE

Algérie

Djamel Bessa

13 125 028

138 862

21

20

CRÉDIT POPULAIRE D'ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Djellab

12 399 320

337 489

22

21

BANQUE DE L'AGRICULTURE ET DU DÉVELOPPEMENT RURAL

Algérie

Boualem Djebbar

12 074 310

ND

23

26

ACCESS BANK GROUP

Nigeria

Aigboje Aig-Imoukhuede

11 151 683

615 854

24

27

GUARANTY TRUST BANK

Nigeria

Segun Agbaje

11 085 870

1 149 586

25

22

BANCO ANGOLANO DE INVESTIMENTOS

Angola

Mario Alberto Barber

10 763 890

579 146

26

24

NATIONAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BANK

Égypte

10 653 799

ND

27

25

UNITED BANK FOR AFRICA NIGERIA

Nigeria

10 081 782

377 105

28

28

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROC

Maroc

Khalid Chami

9 407 471

480 804

29

29

FONDS NATIONAL D'INVESTISSEMENT

Algérie

Ahcène Haddad

9 185 836

54 446

30

30

BANCO ESPIRITO SANTO ANGOLA

Angola

Sabrinha Aluana

8 895 678

ND

31

33

HSBC BANK EGYPT

Égypte

Andrew Long

8 590 114

486 436

32

36

ECOBANK NIGERIA

Nigeria

Jibril Aku

8 485 819

705 176

33

31

BANQUE MAROCAINE POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE

Maroc

Laurent Dupuch

8 392 255

374 831

34

34

ARAB AFRICAN INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hassan E. Abdalla

8 197 044

202 299

35

32

BANQUE DU CAIRE

Égypte

Gamil Salem

8 144 360

ND

36

35

BANCO DE FOMENTO ANGOLA

Angola

Emidio Pinheiro

7 924 446

392 873

37

50

DIAMOND BANK

Nigeria

Alex C. Otti

7 528 083

570 765

38

41

AFRICAN BANK

Afrique du Sud

Léon Kirkinis

6 962 859

1 124 455

39

46

BANCO BIC

Angola

Fernando Teles

6 914 226

176 552

40

45

SKYE BANK

Nigeria

Kehinde Durosinmi-Etti

6 861 761

284 368

41

38

UNION BANK OF NIGERIA

Nigeria

Emeka Emuwa

6 601 170

429 964

42

40

BANK OF ALEXANDRIA

Égypte

Laila Mohammed Abou Leila

6 546 693

328 258

43

42

FAISAL ISLAMIC BANK OF EGYPT

Égypte

Abdulhamid Aboumoussa

6 541 611

264 492

44

37

COMMERCIAL BANK OF ETHIOPIA

Éthiopie

Zeleke Bekalu

6 535 620

ND

45

56

BGFI BANK HOLDING CORP.

Gabon

Henri-Claude Oyima

6 081 146

383 058

46

55

FIDELITY BANK

Nigeria

Reginald Ihejiahi

5 842 761

486 713

47

62

FIRST CITY MONUMENT BANK

Nigeria

Ladi Balogun

5 805 607

276 938

48

49

GROUPE BOA

Mali

Mohamed Bennani

5 796 172

397 757

49

43

ACCESS BANK NIGERIA

Nigeria

Aigboje Aig-Imoukhuede

5 760 937

294 307

50

47

CRÉDIT DU MAROC

Maroc

Baldoméro Valverde

5 669 025

249 901

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2012 - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société

Rang 2012

Rang 2013

46


Banques

assurances

47

Pays

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

51

48

THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK

Maurice

J. Gérard Hardy

5 503 007

301 602

52

52

BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE

Tunisie

Slaheddine Ladjimi

5 105 131

246 166

53

53

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE

Tunisie

Samira Ghribi

5 065 245

142 189

54

51

BANQUE NATIONALE AGRICOLE

Tunisie

Jaafar Khattech

5 050 731

189 288

55

72

CAPITEC BANK

Afrique du Sud

Riaan Stassen

4 518 011

638 848

56

57

CRÉDIT AGRICOLE EGYPT

Égypte

Henri Guillemin

4 471 680

158 638

57

54

HSBC MAURITIUS

Maurice

Alastair J. Bryce

4 446 527

76 142

58

64

STANBIC IBTC CHARTERED BANK

Nigeria

Sola David-Borha

4 324 873

430 750

59

59

KENYA COMMERCIAL BANKING GROUP

Kenya

Joshua Oigara

4 254 252

354 768

60

61

AMEN BANK

Tunisie

Ahmed El Karm

4 234 095

129 913 162 130

61

60

CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER

Maroc

Ahmed Rahhou

4 077 116

62

63

BANQUE DE L'HABITAT DE TUNISIE

Tunisie

Brahim Hajji

3 860 301

133 312

63

68

STERLING BANK

Nigeria

Razack Adeyemi Adeola

3 707 644

152 682 177 636

64

BANQUE ARABE POUR LE DÉV. ÉCO. EN AFRIQUE

Soudan

Abdel Aziz Khelef

3 699 303

65

67

LAND & AGRICULTURAL DEV. BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Phakamani Hadebe

3 626 736

94 878

66

65

KENYA COMMERCIAL BANK

Kenya

Joshua Oigara

3 524 629

321 856

67

58

STANDARD CHARTERED BANK MAURICE

Maurice

Sridhar Nagarajan

3 426 600

53 023

68

71

BANK AUDI EGYPT

Égypte

Hatem Sadek

3 425 000

107 300 218 820

69

78

AFRILAND FIRST GROUP

Cameroun

Paul Kammogne Fokam

3 150 593

70

66

STATE BANK OF MAURITIUS

Maurice

Soopaya Parianen

3 130 116

101 399

71

73

ARAB TUNISIAN BANK

Tunisie

Mohamed Férid Ben Tanfous

2 967 811

102 094

72

70

BARCLAYS BANK OF MAURITIUS

Maurice

Ravin Dajee

2 957 008

90 060

73

74

ATTIJARI BANK TUNISIE

Tunisie

Moncef Chaffar

2 862 638

140 218

74

76

ALWATANY BANK OF EGYPT

Égypte

Yasser Ismaël Hassan

2 862 149

99 920

75

85

EQUITY BANK GROUP

Kenya

James U. Mwangi

2 815 909

277 272

76

113

77

STANDARD CHARTERED BANK NIGERIA

Nigeria

Bola Adesola

2 773 618

ND

SUEZ CANAL BANK

Égypte

Wagdy Youssef Rabbat

2 717 490

ND 122 156

78

77

BNP PARIBAS EGYPT

Égypte

Jany Gerometta

2 683 036

79

79

AL BARAKA BANK EGYPT

Égypte

Ashraf Ahmed Mustaf El Ghamrawy

2 671 783

10 050

80

83

BNP PARIBAS EL DJAZAIR

Algérie

2 593 702

165 635

81

90

SOCIÉTÉ ARABE INTERNATIONALE DE BANQUE

Égypte

Mohamed Naguib

2 588 087

92 119

82

87

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE

Algérie

Pierre Boursot

2 535 112

192 545 130 137

83

92

BGFI BANK GABON

Gabon

Henri-Claude Oyima

2 531 267

84

105

AHLI UNITED BANK EGYPT

Égypte

Aly Mohamed Negm

2 484 575

ND

85

81

UNITY BANK

Nigeria

Ado Wanka

2 427 878

ND 104 028

86

86

BANQUE DE TUNISIE

Tunisie

Habib Ben Saad

2 414 850

87

101

ATLANTIQUE BUSINESS INTERNATIONAL

Côte d’Ivoire

Souleymane Diarrassouba

2 411 636

ND

88

84

BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE

Mozambique

Manuel Marecos Duarte

2 374 433

250 699

89

95

FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA

Namibie

Vekuii Reinhard Rukoro

2 330 391

104 853

90

94

EQUITY BANK KENYA

Kenya

James U. Mwangi

2 325 264

184 701 276 129

91

93

CO-OPERATIVE BANK OF KENYA

Kenya

Gideon M. Muriuki

2 324 955

92

82

ABU DABHI ISLAMIC BANK EGYPT

Égypte

Ali Ismail Shaker

2 297 680

ND

93

99

BANCO COMERCIAL E DE INVESTIMENTOS

Mozambique

Ibraimo Ibraimo

2 288 647

146 910

94

118

STANDARD BANK MAURITIUS

Maurice

Laksham Bheenick

2 274 479

18 982

95

98

STANDARD CHARTERED BANK KENYA

Kenya

Richard Etemesi

2 265 659

159 135 19 392

96

89

COMMERCIAL BANK OF ERITREA

Érythrée

Tesfay Yemane

2 224 528

97

88

EXPORT DEVELOPMENT BANK OF EGYPT

Égypte

Hisham Hassan

2 222 421

ND

98

97

BANK WINDHOEK

Namibie

Christo De Vries

2 190 883

92 378

99

91

UNION INTERNATIONALE DE BANQUES

Tunisie

Kamel Néji

2 171 552

103 653

100

96

BARCLAYS BANK OF KENYA

Kenya

Mohamed Adan

2 140 284

210 121

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

CHIFFRES 2012 - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société

Rang 2012

Rang 2013

Les 200 premières banques africaines en 2013 (51-100)


Banques

assurances

Les 200 premières banques africaines en 2013 (101-150) Pays

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

101

80

HOUSING AND DEVELOPMENT BANK

Égypte

Fathy El Sebai Mansour

2 070 801

106 540

102

108

CRDB BANK

Tanzanie

Charles Kimei

1 937 134

129 954

103

102

BANQUE AL-BARAKA D'ALGÉRIE

Algérie

Ahmed Yousif Adnan

1 887 866

103 741

104

117

BGFI BANK CONGO

Congo

Narcisse Obiang Ondo

1 839 610

86 864

105

100

BANCO MILLENNIUM ANGOLA

Angola

Jose Reino Da Costa

1 827 232

87 334

106

123

ECOBANK GHANA

Ghana

Samuel Ashitey Adjei

1 818 991

230 195

107

104

FIRST NATIONAL BANK OF BOTSWANA

Botswana

Lorato Boakgomo-Ntakhwana

1 800 690

80 613

108

125

CCEI BANK GE

Guinée équatoriale

Joseph Celestin Tindjou Djameni

1 798 960

129 832

109

107

INVESTEC BANK SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Bernard Kantor

1 765 533

5 538

110

124

NATIONAL MICROFINANCE BANK

Tanzanie

Mark H. Wiessing

1 761 403

232 801 142 982

111

131

AFRICAN BANKING CORP. HOLDING

Botswana

Douglas T. Munatsi

1 725 579

112

130

BANCO DE NEGOCIOS INTERNACIONAL

Angola

Mario Abilio Palhares

1 692 075

59 572

113

127

INVESTMENT & MORTGAGES BANK

Kenya

Arun S. Mathur

1 675 916

75 972 75 765

114

103

CFC STANBIC BANK

Kenya

Greg Brackenridge

1 658 397

115

109

UNION BANCAIRE POUR LE COMMERCE ET L'INDUSTRIE

Tunisie

Fabien Riguet

1 645 988

81 682

116

112

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Bernard Labadens

1 604 905

120 475

117

146

BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA

Angola

Daniel Chambel

1 578 652

141 988

118

139

HSBC ALGÉRIE

Algérie

Rachid Sekak

1 573 345

61 057

119

121

WEMA BANK

Nigeria

Segun Oloketuyi

1 570 052

75 198

120

128

DIAMOND TRUST BANK KENYA

Kenya

Nasim Devji

1 568 643

142 671

121

116

GHANA COMMERCIAL BANK

Ghana

Simon Dornoo

1 556 858

214 589

122

111

BANK OF KHARTOUM

Soudan

Mohamed Salah

1 537 026

102 046

123

110

MISR IRAN DEVELOPMENT BANK

Égypte

Ismail Hassan

1 490 520

32 262

124

115

BARCLAYS BANK OF BOTSWANA

Botswana

Thuli Johnson

1 467 701

121 751

125

147

STANDARD BANK MOZAMBIQUE

Mozambique

Antonio Caroto Coutinho

1 423 757

78 838

126

157

ORAGROUP SA

Togo

Patrick Mestrallet

1 409 854

107 107 60 370

127

122

BANCO SOL

Angola

Miguel Coutinho Nobre

1 395 441

128

140

EGYPTIAN GULF BANK

Égypte

Saïd Zaky

1 372 011

ND

129

136

INVESTEC BANK MAURITIUS

Maurice

Craig Mckenzie

1 371 598

40 977

130

151

131

COMMERCIAL BANK OF AFRICA

Kenya

O. Isaac Awuondo

1 369 922

61 419

GULF BANK ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Louhab

1 317 596

119 728

132

132

CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK

Sénégal

Abdelkrim Raghni

1 287 226

99 704

133

145

ECOBANK CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Charles Daboiko

1 286 274

83 096

134

138

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU SÉNÉGAL

Sénégal

Yann De Nanteuil

1 271 960

97 720

135

120

FAISAL ISLAMIC BANK SUDAN

Soudan

Ali Omer Ibrahim Farah

1 263 235

42 201

136

150

NIC BANK

Kenya

James Macharia

1 254 677

63 503

137

133

STANDARD CHARTERED BANK GHANA

Ghana

Kweku Bedu-Addo

1 252 312

88 916

138

142

BANK OF AFRICA BÉNIN

Bénin

Faustin Amoussou

1 241 915

65 962

139

143

CBZ BANK

Zimbabwe

John Mangudya

1 223 093

95 338

140

114

PIRAEUS BANK

Égypte

Graham Moharam

1 218 354

ND

141

129

SBI MAURITIUS

Maurice

J. S. Hiremath

1 218 160

23 050 73 129

142

126

STANDARD CHARTERED BANK BOTSWANA

Botswana

Moatlhodi K. Lekaukau

1 185 454

143

134

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU CAMEROUN

Cameroun

Jean-Philippe Guillaume

1 182 501

90 155

144

135

BANQUE INTERNAT. POUR L'ÉPARGNE ET LE CRÉDIT

Cameroun

Pierre Mahé

1 168 509

93 740

145

144

AFRILAND FIRST BANK

Cameroun

Alphonse Nafack

1 152 630

50 137

146

141

STANBIC BANK UGANDA

Ouganda

Philip Odera

1 146 480

109 776

147

156

DEUTSCHE BANK MAURITIUS

Maurice

Mark Bisson

1 137 646

3 143

148

152

ZAMBIA NATIONAL COMMERCIAL BANK

Zambie

Martyn Schouten

1 104 290

135 768

149

154

NATIXIS ALGÉRIE

Algérie

Jean-Yves Forel

1 096 652

79 903

150

137

BARCLAYS BANK OF GHANA

Ghana

Margaret Mwanakatwe

1 035 209

107 252

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2012 - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société

Rang 2012

Rang 2013

48


THINKING

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Banques

assurances

Les 200 premières banques africaines en 2013 (151-200)

151

152

155

Pays

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

ARAB BANKING CORP.

Égypte

Tarek Helmy

996 365

47 780

STANDARD CHARTERED BANK ZAMBIA

Zambie

Mizinga Melu

981 087

61 122 116 595

153

STANBIC BANK ZAMBIA

Zambie

Mukwandi Chibesakunda

956 823

154

149

NATIONAL BANK OF COMMERCE

Tanzanie

Lawrence Mafuru

956 196

61 136

155

153

BIAO CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Jean Kacou Diagou

952 879

66 762

DASHEN BANK

Éthiopie

Lulseged Teferi

951 689

25 424

STANDARD CHARTERED BANK UGANDA

Ouganda

Herman Kasekende

912 205

155 242

156

158

157

158

160

BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU MALI

Mali

Abdoulaye Daffe

907 869

50 978

159

179

BANCO REGIONAL DO KEVE

Angola

Rui Da Costa Campos

895 529

19 360

160

164

BANQUE ATLANTIQUE CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Habib Kone

879 238

48 513

161

162

ECOBANK BURKINA

Burkina Faso

Cheick Travaly

871 689

56 371

162

167

163

UNION NATIONAL BANK EGYPT

Égypte

Mohamed Mahmo Abu Ahmed

866 538

ND

BGFI BANK GUINÉE ÉQUATORIALE

Guinée équatoriale

Christophe Mounguengui

855 719

42 011

164

148

THE HONGKONG AND SHANGHAI BANKING CORP.

Maurice

855 482

23 845

165

163

BANCO COMERCIAL DO ATLÂNTICO

Cap-Vert

Antonio Castro Guerra

841 399

25 737

166

166

MERCANTILE BANK

Afrique du Sud

D. J. Brown

834 486

36 110

167

169

BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DE LA CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Fabien Riguet

834 114

54 079

168

172

ECOBANK BÉNIN

Bénin

Roger Dah-Achinanon

830 276

50 226

169

173

ECOBANK SÉNÉGAL

Sénégal

Yves Coffi Quam-Dessou

825 691

51 620

CORIS BANK INTERNATIONAL

Burkina Faso

Idrissa Nassa

820 719

55 502

STANDARD CHARTERED BANK CAMEROON

Cameroun

Ebezener Essoka

808 987

47 782

170

186

171

172

168

BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DU GABON

Gabon

Claude Ayo-Iguendha

787 327

53 960

173

161

NATIONAL BANK OF KENYA

Kenya

Munir S. Ahmed

777 653

55 292

174

171

AGRICULTURAL DEVELOPMENT BANK

Ghana

Stephen Kpordzih

762 249

16 906

175

170

SOCIÉTÉ COMMERCIALE DE BANQUE CAMEROUN

Cameroun

Jamal Ahizoune

756 868

58 421

176

187

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUE EN GUINÉE ÉQUATORIALE

Guinée équatoriale

Bruno Massez

756 825

31 869

177

165

BANQUE NATIONALE D'INVESTISSEMENT

Côte d’Ivoire

Eugène Kassi N'da

734 288

52 136 9 879

178

119

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Pierre Wolmarans

719 745

179

180

AWASH INTERNATIONAL BANK

Éthiopie

Leikun Berhanu

712 962

ND

180

190

AFRASIA BANK

Maurice

James Benoit

709 838

15 456

181

178

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE

Côte d’Ivoire

Daouda Coulibaly

701 205

64 708

182

191

BANK OF AFRICA BURKINA

Burkina Faso

Sébastien Toni

699 741

41 356

183

181

FIDELITY BANK GHANA

Ghana

Edward Effah

698 282

72 749

184

174

STANBIC BANK GHANA

Ghana

Alhassan Andani

686 521

77 123

185

176

UNION GABONAISE DE BANQUE

Gabon

Redouane Bennis

676 795

47 055

186

175

BANQUE DES MASCAREIGNES

Maurice

Philippe Ciarsuault

675 115

21 936

187

195

RAWBANK

RD Congo

Thierry Taeymans

669 080

59 210

188

183

BANK OF AFRICA MADAGASCAR

Madagascar

Jacques Dilet

649 344

49 090

189

192

190

BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DU SÉNÉGAL

Sénégal

Pierre Beregovoy

645 315

58 967

STANDARD BANK DE ANGOLA

Angola

Pedro Coelho

645 181

17 682

191

194

SASFIN BANK

Afrique du Sud

Roland Sassoon

644 769

23 810

192

182

ECOBANK MALI

Mali

Coumba Sidibé Touré

630 871

50 147

193

FÉDÉRATION DES MUCODEC

Congo

Gérard Legier

617 189

45 987

194

BANK ONE

Maurice

Raj Dussoye

615 094

20 524

195

184

196

197

198

198

199

188

200

ECOBANK CAMEROUN

Cameroun

André Fotso

611 001

44 854

CAL BANK

Ghana

Frank Brako Junior Adu

609 138

67 700

EXIM BANK TANZANIE

Tanzanie

Dinesh Arora

608 927

10 364

AFRICAN BANKING CORP. BOTSWANA

Botswana

Jitto Kurian

607 462

36 308

ABC BANK ALGERIA

Algérie

Reidha Slimane Taleb

606 185

40 889

AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK

Égypte

Jean-Louis Ekra

594 066

16 779

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

CHIFFRES 2012 - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société

Rang 2012

Rang 2013

50



52

Banques

assurances

Afrique du Nord Flux et reflux Le dynamisme est marocain, le calme algérien, l’incertitude tunisienne… et l’agitation égyptienne.

538 000

C’est le nombre de nouveaux clients (sur un total de 4,2 millions) conquis par le groupe mutualiste marocain en 2012.

ÉRIC DUPUY

456,3 milliards de dollars

MISE. Le paysage bancaire égyptien a pour sa part connu une année agitée. En raison des difficultés du pays, mais aussi du fait du départ de deux grandes banques internationales: les français Société générale et BNP Paribas. Le premier a cédé aux propositions sonnantes et trébuchantes de Qatar National Bank, qui a offert 1,97 milliard de dollars (environ 1,5 milliard d’euros) pour s’emparer de National Société générale Bank, filiale rentable que le groupe français ne souhaitait initialement pas forcément céder. Le second a quant à lui mis en vente ses activités, provoquant l’intérêt de plusieurs candidats (dont Attijariwafa Bank). Le dubaïote Emirates NBD a remporté la mise pour 500 millions de dollars. En Tunisie, les banques souffrent toujours, surtout du côté public : mi-2013, plusieurs consultants continuaient de plancher sur l’avenir stratégique de la Société tunisienne de banque, de la Banque nationale agricole et de la Banque de l’habitat. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

L’Égypte a toujours été l’un des premiers pays dans les plans de développement de QNB, en raison de l’importance stratégique et du dynamisme de ce marché qui facilitent notre objectif d’être la première banque de la région Maghreb et Moyen-Orient. ALI SHAREEF AL-EMADI, PDG de Qatar National Bank, après l’acquisition de NSGB auprès de Société générale

48

millions de dollars

C’est le montant investi par la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale) pour acquérir environ 10 % du capital d’Amen Bank.

ROYALE ERREUR !

Le fonds Royal Luxembourg, déclaré adjudicataire provisoire des 13 % cédés par l’État dans Banque de Tunisie, a finalement perdu la mise. La Banque centrale a bloqué cet inconnu aux actionnaires mystérieux, lui préférant le français Crédit mutuel-CIC.

DR

S

ituation contrastée dans le nord du continent : alors que les uns (en Égypte et en Tunisie) continuent de se débattre dans un contexte économique morose, les autres (au Maroc) affichent leur dynamisme. Entre les deux, les banques algériennes poursuivent leurs tranquilles évolutions. Une fois de plus, c’est du côté du royaume chérifien qu’est venue la principale opération de 2012, avec l’acquisition par Banque populaire de la moitié du capital du groupe ouest-africain Banque Atlantique. Un joli coup qui a permis au deuxième établissement marocain de rejoindre réellement ses confrères Attijariwafa Bank et BMCE Bank dans l’aventure au sud du Sahara. Désormais contrôlée par les banques populaires régioLe total de bilan des nales, comme tout vrai 50 premières banques groupe mutualiste, Banque d’Afrique du Nord populaire a également renforcé ses fonds propres en accueillant deux actionnaires internationaux à son tour de table : la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale) et le français BPCE, qui ont injecté environ 300 millions d’euros dans le capital du groupe.

HSBC est la dernière banque à être arrivée en Algérie. Au départ, il y avait beaucoup d’appréhension de la part du groupe sur l’environnement institutionnel, la situation sécuritaire, la qualité des ressources humaines… Mais, assez rapidement, on a atteint le seuil de rentabilité et des taux de profits assez exceptionnels. RACHID SEKAK, directeur général de HSBC Algérie

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques

assurances

53

Société

Pays

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

6

NATIONAL BANK OF EGYPT

Égypte

Hisham Okasha

51 189 290

1 562 463

2

7

ATTIJARIWAFA BANK

Maroc

Mohamed El Kettani

43 680 958

2 022 004

3

8

BANQUE POPULAIRE

Maroc

Mohamed Benchaaboun

32 192 191

1 364 493

4

9

BANQUE MISR

Égypte

Mohamed Abbas

29 912 080

634 541

5

10

BANQUE EXTÉRIEURE D'ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Loukal

29 548 000

570 000

6

11

BANQUE MAROCAINE DU COMMERCE EXTÉRIEUR

Maroc

Othman Benjelloun

27 383 435

1 069 535

7

13

BANQUE NATIONALE D'ALGÉRIE

Algérie

Seguir Benbouzid

25 792 198

803 164

8

18

COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hisham Abdelhafez

14 970 861

623 206

9

20

CAISSE NATIONALE D'ÉPARGNE ET DE PRÉVOYANCE

Algérie

Djamel Bessa

13 125 028

138 862

10

21

CRÉDIT POPULAIRE D'ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Djellab

12 399 320

337 489

11

22

BANQUE DE L'AGRI. ET DU DÉV. RURAL

Algérie

Boualem Djebbar

12 074 310

ND

12

26

NATIONAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BANK

Égypte

10 653 799

ND

13

28

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROC

Maroc

Khalid Chami

9 407 471

480 804

14

29

FONDS NATIONAL D'INVESTISSEMENT

Algérie

Ahcène Haddad

9 185 836

54 446

15

31

HSBC BANK EGYPT

Égypte

Andrew Long

8 590 114

486 436

16

33

BANQUE MAROCAINE POUR LE COM. ET L'IND.

Maroc

Laurent Dupuch

8 392 255

374 831

17

34

ARAB AFRICAN INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hassan E. Abdalla

8 197 044

202 299

18

35

BANQUE DU CAIRE

Égypte

Gamil Salem

8 144 360

ND

19

42

BANK OF ALEXANDRIA

Égypte

Laila Mohammed Abou Leila

6 546 693

328 258

20

43

FAISAL ISLAMIC BANK OF EGYPT

Égypte

Abdulhamid Aboumoussa

6 541 611

264 492

21

50

CRÉDIT DU MAROC

Maroc

Baldoméro Valverde

5 669 025

249 901

22

52

BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE

Tunisie

Slaheddine Ladjimi

5 105 131

246 166

23

53

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE

Tunisie

Samira Ghribi

5 065 245

142 189

24

54

BANQUE NATIONALE AGRICOLE

Tunisie

Jaafar Khattech

5 050 731

189 288

25

56

CRÉDIT AGRICOLE EGYPT

Égypte

Henri Guillemin

4 471 680

158 638

26

60

AMEN BANK

Tunisie

Ahmed El Karm

4 234 095

129 913

27

61

CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER

Maroc

Ahmed Rahhou

4 077 116

162 130

28

62

BANQUE DE L'HABITAT DE TUNISIE

Tunisie

Brahim Hajji

3 860 301

133 312

29

68

BANK AUDI EGYPT

Égypte

Hatem Sadek

3 425 000

107 300

30

71

ARAB TUNISIAN BANK

Tunisie

Mohamed Férid Ben Tanfous

2 967 811

102 094

31

73

ATTIJARI BANK TUNISIE

Tunisie

Moncef Chaffar

2 862 638

140 218

32

74

ALWATANY BANK OF EGYPT

Égypte

Yasser Ismaël Hassan

2 862 149

99 920

33

77

SUEZ CANAL BANK

Égypte

Wagdy Youssef Rabbat

2 717 490

ND

34

78

BNP PARIBAS EGYPT

Égypte

Jany Gerometta

2 683 036

122 156

35

79

AL BARAKA BANK EGYPT

Égypte

Ashraf Ahmed Mustaf El Ghamrawy

2 671 783

10 050

36

80

BNP PARIBAS EL DJAZAIR

Algérie

2 593 702

165 635

37

81

SOCIÉTÉ ARABE INTERNATIONALE DE BANQUE

Égypte

Mohamed Naguib

2 588 087

92 119

38

82

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE

Algérie

Pierre Boursot

2 535 112

192 545

39

84

AHLI UNITED BANK EGYPT

Égypte

Aly Mohamed Negm

2 484 575

ND

40

86

BANQUE DE TUNISIE

Tunisie

Habib Ben Saad

2 414 850

104 028 ND

41

92

ABU DABHI ISLAMIC BANK EGYPT

Égypte

Ali Ismail Shaker

2 297 680

42

97

EXPORT DEVELOPMENT BANK OF EGYPT

Égypte

Hisham Hassan

2 222 421

ND

43

99

UNION INTERNATIONALE DE BANQUES

Tunisie

Kamel Néji

2 171 552

103 653

44

101

HOUSING AND DEVELOPMENT BANK

Égypte

Fathy El Sebai Mansour

2 070 801

106 540

45

103

BANQUE AL-BARAKA D'ALGÉRIE

Algérie

Ahmed Yousif Adnan

1 887 866

103 741

46

115

UNION BANCAIRE POUR LE COM. ET L'IND.

Tunisie

Fabien Riguet

1 645 988

81 682

47

118

HSBC ALGÉRIE

Algérie

Rachid Sekak

1 573 345

61 057

48

123

MISR IRAN DEVELOPMENT BANK

Égypte

Ismail Hassan

1 490 520

32 262

49

128

EGYPTIAN GULF BANK

Égypte

Saïd Zaky

1 372 011

ND

50

131

GULF BANK ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Louhab

1 317 596

119 728

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 200

Rang

Les 50 premières banques d’Afrique du Nord en 2013


Banques

assurances

Afrique de l’Ouest Reprise confirmée Les opportunités de croissance externe – et géographique – se multiplient pour les établissements de la sous-région. ÉRIC DUPUY

34

C’est le nombre de pays du continent où le groupe panafricain est implanté, depuis son installation mi-2013 au Soudan du Sud.

E

n 2012, le total de bilan des 50 premières banques d’Afrique de l’Ouest a poursuivi sa forte progression (+ 15,1 %), amorcée en 2011 après trois années difficiles. Toutes les grandes banques nigérianes affichent désormais (à nouveau) des profits. La restructuration du secteur ainsi que la reprise de deux géants en difficulté, Oceanic Bank et Intercontinental Bank, par Ecobank Nigeria et Access Bank ont légèrement modifié l’ordre établi dans le haut de notre classement. Le grand vainqueur est le groupe Ecobank (dont le siège est à Lomé), qui, grâce à la reprise d’Oceanic Bank ainsi que de celle, au Ghana, de The Trust Bank, s’est hissé au premier rang des institutions ouest-africaines, avec un total de bilan proche des 20 milliards de dollars (environ 15 milliards d’euros).

CAP. Dans toute la sous-région, les lignes continuent de bouger. Oragroup, le holding de tête du réseau Orabank, s’est ainsi offert la Banque régionale de solidarité (BRS). L’opération, révélée par Jeune Afrique, a permis à ce groupe (lui aussi basé à Lomé) de passer largement le cap du milliard d’euros de total de bilan. Surtout, elle lui a permis de s’implanter dans six nouveaux pays d’un coup, dont deux marchés stratégiques : la Côte d’Ivoire et le Sénégal. De manière générale, et alors qu’on pensait les possibilités de croissance externe en voie d’extinction, les opportunités se multiplient. Trois banques nigérianes nationalisées pendant la crise étaient à vendre à la mi-2013. En Côte d’Ivoire, plusieurs banques publiques devaient être cédées. Au Sénégal, la Banque nationale pour le développement éconoLe total de bilan des mique (BNDE, la banque 50 premières banques des PME) a fait entrer plud’Afrique de l’Ouest sieurs investisseurs privés à son tour de table. Au Togo, le lent et difficile processus de privatisation des banques publiques a abouti à la cession de deux établissements, l’un à Oragroup, l’autre au marocain Attijariwafa Bank. Autant de preuves que le marché n’a pas fini de s’animer, sur fond de croissance économique soutenue. l

214,3 milliards de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

DR

54

HERBERT WIGWE

Il succédera le 1er janvier 2014 à Aigboje AigImoukhuede, directeur général de l’institution nigériane depuis plus d’une décennie.

Profitant de son nouveau statut d’intermédiaire en opérations de banque, Société générale a lancé Manko au Sénégal, un service qui commercialise des produits bancaires de la SGBS auprès des populations non bancarisées.

49 %

Telle est la part des bénéfices de BMCE Bank réalisés hors Maroc en 2012, contre 35,2 % l’année précédente. Un exploit dû pour l’essentiel aux profits engrangés par sa filiale Bank of Africa.

+ 15 %

C’est la hausse du résultat d’exploitation de la première banque du Mali, malgré la crise politique qui a secoué le pays à la suite du coup d’État contre le président Amadou Toumani Touré, en mars 2012.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques

assurances

55

Société

Pays

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

14

ECOBANK TRANSNATIONAL INC.

Togo

Thierry Tanoh

19 950 335

1 750 877

2

15

FIRST BANK OF NIGERIA

Nigeria

Stephen Olabisi Onasanya

17 704 607

1 652 160

3

16

ZENITH INTERNATIONAL BANK

Nigeria

Godwin Emefiele

16 642 781

1 001 677

4

17

ZENITH BANK NIGERIA

Nigeria

Godwin Emefiele

15 571 702

1 337 395

5

19

UNITED BANK FOR AFRICA GROUP

Nigeria

Phillips Oduoza

14 523 978

585 433

6

23

ACCESS BANK GROUP

Nigeria

Aigboje Aig-Imoukhuede

11 151 683

615 854

7

24

GUARANTY TRUST BANK

Nigeria

Segun Agbaje

11 085 870

1 149 586

8

27

UNITED BANK FOR AFRICA NIGERIA

Nigeria

Phillips Oduoza

10 081 782

377 105

9

32

ECOBANK NIGERIA

Nigeria

Jibril Aku

8 485 819

705 176

10

37

DIAMOND BANK

Nigeria

Alex C. Otti

7 528 083

570 765

11

40

SKYE BANK

Nigeria

Kehinde Durosinmi-Etti

6 861 761

284 368

12

41

UNION BANK OF NIGERIA

Nigeria

Emeka Emuwa

6 601 170

429 964

13

46

FIDELITY BANK

Nigeria

Reginald Ihejiahi

5 842 761

486 713

14

47

FIRST CITY MONUMENT BANK

Nigeria

Ladi Balogun

5 805 607

276 938

15

48

GROUPE BOA

Mali

Mohamed Bennani

5 796 172

397 757

16

49

ACCESS BANK NIGERIA

Nigeria

Aigboje Aig-Imoukhuede

5 760 937

294 307

17

58

STANBIC IBTC CHARTERED BANK

Nigeria

Sola David-Borha

4 324 873

430 750

18

63

STERLING BANK

Nigeria

Razack Adeyemi Adeola

3 707 644

152 682

19

76

STANDARD CHARTERED BANK NIGERIA

Nigeria

Bola Adesola

2 773 618

ND

20

85

UNITY BANK

Nigeria

Ado Wanka

2 427 878

ND

21

87

ATLANTIQUE BUSINESS INTERNATIONAL

Côte d’Ivoire

Souleymane Diarrassouba

2 411 636

ND

22

106

ECOBANK GHANA

Ghana

Samuel Ashitey Adjei

1 818 991

230 195

23

116

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Bernard Labadens

1 604 905

120 475

24

119

WEMA BANK

Nigeria

Segun Oloketuyi

1 570 052

75 198

25

121

GHANA COMMERCIAL BANK

Ghana

Simon Dornoo

1 556 858

214 589

26

126

ORAGROUP SA

Togo

Patrick Mestrallet

1 409 854

107 107

27

132

CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK

Sénégal

Abdelkrim Raghni

1 287 226

99 704

28

133

ECOBANK CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Charles Daboiko

1 286 274

83 096

29

134

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU SÉNÉGAL

Sénégal

Yann De Nanteuil

1 271 960

97 720

30

137

STANDARD CHARTERED BANK GHANA

Ghana

Kweku Bedu-Addo

1 252 312

88 916

31

138

BANK OF AFRICA BÉNIN

Bénin

Faustin Amoussou

1 241 915

65 962

32

150

BARCLAYS BANK OF GHANA

Ghana

Margaret Mwanakatwe

1 035 209

107 252

33

155

BIAO CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Jean Kacou Diagou

952 879

66 762

34

158

BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU MALI

Mali

Abdoulaye Daffe

907 869

50 978

35

160

BANQUE ATLANTIQUE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Habib Kone

879 238

48 513

36

161

ECOBANK BURKINA

Burkina Faso

Cheick Travaly

871 689

56 371

37

165

BANCO COMERCIAL DO ATLÂNTICO

Cap-Vert

Antonio Castro Guerra

841 399

25 737

38

167

BANQUE INT. POUR LE COM. ET L'IND. DE LA CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Fabien Riguet

834 114

54 079

39

168

ECOBANK BÉNIN

Bénin

Roger Dah-Achinanon

830 276

50 226

40

169

ECOBANK SÉNÉGAL

Sénégal

Yves Coffi Quam-Dessou

825 691

51 620

41

170

CORIS BANK INTERNATIONAL

Burkina Faso

Idrissa Nassa

820 719

55 502

42

174

AGRICULTURAL DEVELOPMENT BANK

Ghana

Stephen Kpordzih

762 249

16 906

43

177

BANQUE NATIONALE D'INVESTISSEMENT

Côte d’Ivoire

Eugène Kassi N'da

734 288

52 136

44

181

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE

Côte d’Ivoire

Daouda Coulibaly

701 205

64 708

45

182

BANK OF AFRICA BURKINA

Burkina Faso

Sébastien Toni

699 741

41 356

46

183

FIDELITY BANK GHANA

Ghana

Edward Effah

698 282

72 749

47

184

STANBIC BANK GHANA

Ghana

Alhassan Andani

686 521

77 123

48

189

BANQUE INT. POUR LE COM. ET L'IND. DU SÉNÉGAL

Sénégal

Pierre Bérégovoy

645 315

58 967

49

192

ECOBANK MALI

Mali

Coumba Sidibé Touré

630 871

50 147

50

196

CAL BANK

Ghana

Frank Brako Junior Adu

609 138

67 700

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - CHIFFRE 2011 EN ITALIQUE – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 200

Rang

Les 50 premières banques d’Afrique de l’Ouest en 2013


Banques

assurances

Afrique centrale Dérapages incontrôlés

+ 32 %

C’est la hausse, en 2012, du total de bilan de BGFI Bank, présent dans dix pays. Le résultat net, lui, stagne.

Plusieurs affaires de mauvaise gouvernance sont venues ternir le bilan des groupes de la sous-région. ÉRIC DUPUY

D

ordinaire si calme, le paysage bancaire d’Afrique centrale est en émoi. Certes, la physionomie de notre classement n’a pas fondamentalement changé, mais derrière les chiffres se cache une tout autre réalité. Les années 2012 et 2013 ont été difficiles pour les leaders de la zone. Afriland First Group, le numéro deux, et surtout sa filiale camerounaise, Afriland First Bank, ont été pris dans une affaire de mauvaise gouvernance dont les conséquences auraient pu être fâcheuses, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) mettant en cause très clairement le fondateur du groupe, Paul Fokam (lire pp. 22-23). Depuis, la situation semble s’être tassée, avec la nomination d’un nouveau président au sein de l’entité camerounaise. SCANDALES. L’autre géant régional, le gabonais BGFI

Bank, a également été secoué par plusieurs scandales. Au Bénin, où il est implanté depuis peu, le groupe a licencié début 2013 vingt cadres de la filiale, dont son directeur général, Benoît Zannou, après un exercice désastreux et des accusations de malversations. Au Gabon, berceau du groupe, le directeur général, Brice Laccruche Alihanga, a lui aussi été limogé… et incarcéré pour des malversations liées à une entreprise de BTP qu’il possédait. Autant d’affairesquisontvenuessouligner – à des degrés certes divers – la délicate relation qu’entretiennent les patrons d’Afrique centrale avec la bonne gouvernance. En Guinée équatoriale, Le total de bilan des où les banques se portent 50 premières banques on ne peut mieux, le tableau d’Afrique centrale est largement gâché par le comportement de certaines élites proches du pouvoir, qui a poussé le français Société générale à mettre en vente sa filiale locale. Au même moment, au Cameroun, sept banques étaient sanctionnées par la Commission des marchés financiers (CMF) du pays pour avoir indûment perçu 2,6 milliards de F CFA (3,9 millions d’euros) lors de l’émission de l’emprunt obligataire de 200 milliards de F CFA de l’État camerounais en 2010. Dure année… l

33,9 milliards

de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

MICHEL LOSEMBE DR

56

L’inauguration d’un bureau de représentation au Kenya est une occasion importante, car elle est la première étape dans la croissance de l’empreinte régionale de Bank of Kigali et, plus important, car elle marque notre détermination à être le principal fournisseur de solutions financières innovantes en Afrique de l’Est. » JAMES GATERA, PDG de Bank of Kigali

Après dix années à la tête de la filiale de Citibank à Kinshasa, le président de l’Association congolaise des banques a pris la direction générale de la BIAC, troisième banque du pays, début 2013.

UN PAS EN ARRIÈRE

Malgré l’intérêt de plusieurs candidats, N’Djamena a renoncé à privatiser l’ex-filiale tchadienne du groupe d’Yves-Michel Fotso.

AU FEU !

Toutes les banques burundaises ont été lourdement affectées par l’incendie du marché central de Bujumbura, poumon économique du pays, le 27 janvier 2013. Interbank Burundi a annoncé que les dépôts avaient ainsi diminué de près de moitié.

Le nigérian Access Bank repense sa stratégie en Afrique centrale : il veut quitter le Burundi, diluer sa participation en RD Congo mais poursuivre au Rwanda, l’un de ses marchés africains clés. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques

assurances

57

Société

Pays

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $) 383 058

1

45

BGFI BANK HOLDING CORP.

Gabon

Henri-Claude Oyima

6 081 146

2

69

AFRILAND FIRST GROUP

Cameroun

Paul Kammogne Fokam

3 150 593

218 820

3

83

BGFI BANK GABON

Gabon

Henri-Claude Oyima

2 531 267

130 137

4

104

BGFI BANK CONGO

Congo

Narcisse Obiang Ondo

1 839 610

86 864

5

108

CCEI BANK GE

Guinée équatoriale

Joseph Celestin Tindjou Djameni

1 798 960

129 832

6

143

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU CAMEROUN

Cameroun

Jean-Philippe Guillaume

1 182 501

90 155

7

144

BANQUE INTER. POUR L'ÉPARGNE ET LE CRÉDIT

Cameroun

Pierre Mahé

1 168 509

93 740

8

145

AFRILAND FIRST BANK

Cameroun

Alphonse Nafack

1 152 630

50 137

9

163

BGFI BANK GUINÉE ÉQUATORIALE

Guinée équatoriale

Christophe Mounguengui

855 719

42 011

10

171

STANDARD CHARTERED BANK CAMEROON

Cameroun

Ebezener Essoka

808 987

47 782

11

172

BANQUE INTER. POUR LE COM. ET L'IND. DU GABON

Gabon

Claude Ayo-Iguendha

787 327

53 960

12

175

SOCIÉTÉ COMMERCIALE DE BANQUE CAMEROUN

Cameroun

Jamal Ahizoune

756 868

58 421

13

176

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUE EN GUINÉE ÉQUATO.

Guinée équatoriale

Bruno Massez

756 825

31 869

14

185

UNION GABONAISE DE BANQUE

Gabon

Redouane Bennis

676 795

47 055

15

187

RAWBANK

RD Congo

Thierry Taeymans

669 080

59 210

16

193

FÉDÉRATION DES MUCODEC

Congo

Gérard Legier

617 189

45 987

17

195

ECOBANK CAMEROUN

Cameroun

André Fotso

611 001

44 854

18

LA CONGOLAISE DE BANQUE

Congo

Younes El Masloumi

587 272

39 547

19

CRÉDIT DU CONGO

Congo

Mohammed Mejbar

535 759

34 309

20

BANQUE COMMERCIALE DU CONGO

RD Congo

Yves Cuypers

526 277

75 612

21

BANQUE INTER. POUR L'AFRIQUE AU CONGO

RD Congo

Michel Losembe

448 526

54 242

22

TRUST MERCHANT BANK

RD Congo

Robert Levi

394 724

26 021

23

ECOBANK CONGO

Congo

Lazare Noulekou

364 840

27 684

24

ECOBANK TCHAD

Tchad

Zakaria Ousman Ramadane

339 569

26 719

25

BANK OF KIGALI

Rwanda

James Gatera

338 934

24 918

26

UNITED BANK FOR AFRICA CAMEROUN

Cameroun

Georges Wega

297 388

7 577

27

ECOBANK GABON

Gabon

Joseph Owondault Berre

287 787

19 446

28

BANQUE INTERNATIONALE DE CRÉDIT

RD Congo

Louis-Odilon Alaguillaume

275 963

38 582

29

CITIBANK NA GABON

Gabon

Juliette Weisflog

273 714

29 484

30

BANQUE COMMERCIALE INTERNATIONALE

Congo

Dominique Martinie

268 531

21 114

31

ORABANK GABON

Gabon

Mamoudou Kane

248 060

28 281

32

ORABANK TCHAD

Tchad

Loukoumanou Waïdi

227 622

20 462

33

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE TCHAD

Tchad

Chemi Kogrimi

225 498

19 304

34

ECOBANK CENTRAFRIQUE

Centrafrique

Stéphane Doukouré

206 685

24 296

35

COMMERCIAL BANK TCHAD

Tchad

Jean-Pierre Galibert

206 475

16 398

36

STANDARD BANK RDC

RD Congo

Eric T. Mboma

204 019

16 902

37

BGFI BANK RD CONGO

RD Congo

Francis Selemani Mtwale

202 940

9 262

38

BGFI BANK CAMEROUN

Cameroun

Edgard Anon

196 220

14 510

39

ECOBANK RWANDA

Rwanda

Gilles Guerard

191 081

18 413

40

INTERBANK BURUNDI

Burundi

Callixte Mutabazi

178 793

14 374

41

ECOBANK RD CONGO

RD Congo

Serge Ackre

177 610

22 252

42

BANQUE DE CRÉDIT DE BUJUMBURA

Burundi

Tharcisse Rutumo

176 886

17 697

43

BGFI BANK CAMEROUN

Cameroun

Eric Masbou

169 668

3 051

44

PROCRÉDIT BANK CONGO

RD Congo

André Radloff

161 653

21 777

45

BANQUE COMMERCIALE DU CHARI

Tchad

Adam Madji

160 870

15 379

46

BANQUE RWANDAISE DE DÉVELOPPEMENT

Rwanda

Théogène Turatsinze

141 776

10 666

47

CITIBANK NA RD CONGO

RD Congo

Meti Mabanza

116 286

ND

48

KENYA COMMERCIAL BANK RWANDA

Rwanda

Maurice Toroitich

111 727

8 189

49

ACCESS BANK RD CONGO

RD Congo

106 155

6 027

50

UNITED BANK FOR AFRICA GABON

Gabon

94 352

ND

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 200

Rang

Les 50 premières banques d’Afrique centrale en 2013


Banques

assurances

Afrique de l’Est Exploits kényans

8

millions de dollars

C’est le montant du contrat signé mi-2012 entre le leader éthiopien et le marocain M2M. Ce dernier mettra en œuvre la deuxième phase du plan monétique : consolidation de l’infrastructure monétique, renforcement du parc de distributeurs, développement du mobile banking…

Avec l’agency banking, les banques de Nairobi prouvent une nouvelle fois leur capacité d’innovation. ÉRIC DUPUY

A

Le modèle de l’agency banking comporte encore plusieurs risques opérationnels et des coûts, notamment d’assurance, élevés, qui ont rendu un tel investissement non attrayant pour nous. Nous préférons emprunter un chemin différent pour capturer le même marché cible, grâce à des prestations telles que les services bancaires mobiles repensés. »

nnée après année, le secteur bancaire du Kenya ne cesse de progresser. Fin 2012, le pays a franchi la barre des 16 millions de comptes bancaires (soit un taux de bancarisation de près de 40 %), porté par la croissance démographique mais aussi par le dynamisme incroyable des banques locales. Ainsi, entre 2005 et 2012, le nombre d’agences est passé de 534 à 1 209, le total des actifs de 8,4 milliards à 27,1 milliards de dollars (20,5 milliards d’euros). Un bond prodigieux qui s’est traduit, malgré leur grand nombre, par une solide et constante progression des banques kényanes dans notre classement.

MOHAMED ADAN, directeur administratif et financier de Barclays Africa

RÉSILIENCE

Depuis la sécession du Soudan du Sud, en 2011, l’économie du Soudan a beaucoup souffert, et la monnaie s’est effondrée. Plusieurs banques ont été liquidées, mais les plus grosses tiennent le coup.

TUTELLE. Depuis mi-2010, un nouveau relais de

croissance est venu s’ajouter : l’agency banking, qui permet aux banques de s’appuyer sur des partenaires externes (des supermarchés, par exemple) pour distribuer leurs produits : fin 2012, le pays comptait déjà plus de 16 000 agents de ce type. Chez Equity Bank, numéro deux kényan, l’agency banking a même dépassé, au premier semestre 2012, les distributeurs automatiques de billets. Rare exception à ne pas profiter de ce dynamisme: Barclays Bank Kenya, Le total de bilan des jusqu’à peu filiale directe du 50 premières banques groupe britannique épod’Afrique de l’Est nyme. L’institution a refusé de participer à l’agressivité commerciale ambiante, la jugeant préjudiciable à la gestion des risques. Désormais sous la tutelle du sud-africain Absa, changera-t-elle d’attitude ? Dans le reste de la région, la situation est moins bonne. Les difficultés économiques du Soudan du Sud, dont le voisin soudanais a une nouvelle fois annoncé mi-2013 le blocage du transit pétrolier, pénalisent les banques de ce pays, dont nombre de filiales d’institutions kényanes. Au Rwanda, dans un secteur déjà assez fragile et peu rentable à l’échelle régionale, c’est l’arrêt de l’aide de plusieurs donateurs internationaux (dans le cadre du soutien présumé de Kigali à la rébellion en RD Congo) qui a frappé les établissements du pays dont, là encore, plusieurs filiales de banques kényanes. l

61,4 milliards

de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

ANTONIOL ANTOINE/SIPA

58

Bien sûr que vous avez beaucoup de problèmes à résoudre, bien sûr que l’avenir ne va pas être facile, mais vous avez beaucoup de ressources, non seulement des ressources naturelles mais aussi des ressources humaines. » DOMINIQUE STRAUSS-KAHN, ancien directeur général du FMI, à l’occasion de l’ouverture de la National Credit Bank au Soudan du Sud

EHOUMAN KASSI

L’ex-patron de la banque d’investissement du groupe Ecobank a été nommé, début 2013, à un nouveau poste stratégique : celui de directeur général d’Ecobank Kenya, avec l’objectif de doper les activités et les profits. Pression supplémentaire : il chapeautera aussi toute l’Afrique de l’Est.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques

assurances

59

Société

Pays

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

44

COMMERCIAL BANK OF ETHIOPIA

Éthiopie

Zeleke Bekalu

6 535 620

ND

2

59

KENYA COMMERCIAL BANKING GROUP

Kenya

Joshua Oigara

4 254 252

354 768

3

64

BANQUE ARABE POUR LE DÉV. ÉCO. EN AFRIQUE

Soudan

Abdel Aziz Khelef

3 699 303

177 636

4

66

KENYA COMMERCIAL BANK

Kenya

Joshua Oigara

3 524 629

321 856

5

75

EQUITY BANK GROUP

Kenya

James U. Mwangi

2 815 909

277 272

6

90

EQUITY BANK KENYA

Kenya

James U. Mwangi

2 325 264

184 701

7

91

CO-OPERATIVE BANK OF KENYA

Kenya

Gideon M. Muriuki

2 324 955

276 129

8

95

STANDARD CHARTERED BANK KENYA

Kenya

Richard Etemesi

2 265 659

159 135

9

96

COMMERCIAL BANK OF ERITREA

Érythrée

Tesfay Yemane

2 224 528

19 392

10

100

BARCLAYS BANK KENYA

Kenya

Jeremy Awori

2 140 284

210 121

11

102

CRDB BANK

Tanzanie

Charles Kimei

1 937 134

129 954

12

110

NATIONAL MICROFINANCE BANK

Tanzanie

Mark H. Wiessing

1 761 403

232 801

13

113

INVESTMENT & MORTGAGES BANK

Kenya

Arun S. Mathur

1 675 916

75 972

14

114

CFC STANBIC BANK

Kenya

Greg Brackenridge

1 658 397

75 765

15

120

DIAMOND TRUST BANK KENYA

Kenya

Nasim Devji

1 568 643

142 671

16

122

BANK OF KHARTOUM

Soudan

Mohamed Salah

1 537 026

102 046

17

130

COMMERCIAL BANK OF AFRICA

Kenya

O. Isaac Awuondo

1 369 922

61 419

18

135

FAISAL ISLAMIC BANK SUDAN

Soudan

Ali Omer Ibrahim Farah

1 263 235

42 201

19

136

NIC BANK

Kenya

James Macharia

1 254 677

63 503

20

146

STANBIC BANK UGANDA

Ouganda

Philip Odera

1 146 480

109 776

21

154

NATIONAL BANK OF COMMERCE

Tanzanie

Lawrence Mafuru

956 196

61 136

22

156

DASHEN BANK

Éthiopie

Lulseged Teferi

951 689

25 424

23

157

STANDARD CHARTERED BANK UGANDA

Ouganda

Herman Kasekende

912 205

155 242

24

173

NATIONAL BANK OF KENYA

Kenya

Munir S. Ahmed

777 653

55 292

25

179

AWASH INTERNATIONAL BANK

Éthiopie

Leikun Berhanu

712 962

ND

26

197

EXIM BANK TANZANIE

Tanzanie

Dinesh Arora

608 927

10 364

27

BANK OF AFRICA KENYA

Kenya

Kwame Ahazdi

566 934

27 097

28

BANK OF BARODA KENYA

Kenya

Manvi N. Krishna

534 275

28 569

29

EL NILEIN BANK

Soudan

Osman Eltom Mohmed

510 100

25 123

30

KENYA COMMERCIAL BANK SUDAN

Soudan du Sud

Ehouman Kassi

509 467

7 852

31

HOUSING FINANCE CO. OF KENYA

Kenya

Frank Ireri

471 143

25 741

32

BANK OF ABYSSINIA

Éthiopie

Addisu Habba

447 570

15 700

33

UNITED BANK

Éthiopie

Birhanu Getaneh

442 900

11 124

34

PRIME BANK

Kenya

Bharat Jani

407 087

26 466

35

CRANE BANK

Ouganda

Ali Reza Kalan

384 617

39 969

36

DEVELOPMENT FINANCE CO. OF UGANDA

Ouganda

C. McCormack

381 472

32 268

37

CENTENARY RURAL DEVELOPMENT BANK

Ouganda

Simon Kagugube

377 618

49 926

38

FARMER'S COMMERCIAL BANK

Soudan

Hashim Mohamed Tom Sulieman

374 465

5 322

39

ECOBANK KENYA

Kenya

Michael Monari

369 005

10 390

40

BANK OF AFRICA - MER ROUGE

Djibouti

Abdelali Nadifi

353 115

16 353

41

INDUSTRIAL DEVELOPMENT BANK

Soudan

Mustafa Taj Alseer

351 327

3 097

42

UNITED CAPITAL BANK

Soudan

Kamal Elzubier

339 806

31 196

43

AL-NILE BANK FOR COMMERCE AND DEVELOPMENT

Soudan

Abdelkhalig El Samani Abdelrazig

337 827

26 130

44

AL BARAKA BANK SUDAN

Soudan

Abdallah Khairy Hamid

335 369

25 085

45

IMPERIAL BANK

Kenya

Pramila Aggarwal

315 609

29 418

46

AL SALAM BANK SUDAN

Soudan

Mohammed Bin Omeir Bin Yousif

308 821

44 199

47

FAMILY BANK

Kenya

Kamau Njunge

300 840

27 240

48

BANK OF BARODA UGANDA

Ouganda

Ashok Kumar

262 233

23 187

49

FINA BANK

Kenya

Franck Griffiths

262 003

15 461

50

DIAMOND TRUST BANK TANZANIA

Tanzanie

Nasim Devji

252 014

19 654

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 200

Rang

Les 50 premières banques d’Afrique de l’Est en 2013


Banques

assurances

Afrique australe et océan Indien Suspenses sud-africains Prêts sans garantie, aventures continentales mitigées… Les banques du pays nagent entre deux eaux.

BARCLAYS AFRICA

C’est le nouveau nom du groupe né du rachat par Absa des filiales africaines du britannique Barclays, lui-même actionnaire de contrôle d’Absa. Barclays Africa compte 1 300 agences et 10 400 distributeurs automatiques dans dix pays du continent.

ÉRIC DUPUY

E

n 2012 comme en 2011, la glissade du rand aura fait baisser un peu plus le total de bilan (en dollars) des grandes banques sud-africaines. En monnaie locale, et à un rythme certes plus modeste dans une économie à la croissance réduite (2,5 % en 2012, contre 3,5 % en 2011), il a toutefois continué de progresser. Derrière le peloton de tête, le challengeur le plus redoutable, Capitec Bank, inquiète de plus en plus. La croissance spectaculaire qu’il a connue ces dernières années, alimentée par des prêts sans garantie, a incité les grands acteurs du pays à être plus agressifs, faisant craindre de gros problèmes en termes de qualité des prêts et de possibilité de les recouvrer. Toujours du côté des i n q u i é t u d e s, l ’av e n ture ouest-africaine de FirstRand, dont les activités Le total de bilan des à l’étranger se cantonnaient 50 premières banques jusqu’à présent à l’Afrique d’Afrique australe australe, a connu un coup et de l’océan Indien dur : annoncé en 2012, le rachat de Merchant Bank, au Ghana, a échoué. Le groupe sud-africain, qui veut consacrer 1 milliard de dollars (750 millions d’euros) à ses projets continentaux, semble malgré tout se positionner sur le marché nigérian, tout comme son compatriote Absa.

692,9 milliards de dollars

CONVERSION. Enfin, une ultime inconnue devrait être rapidement levée : la date à laquelle Nedbank convertira le prêt de 285 millions de dollars accordé fin 2011 au groupe Ecobank. En février 2013, son patron, Mike Brown, a annoncé que la conversion en parts de capital aurait lieu dès novembre 2013. De quoi faire du groupe sud-africain, jusqu’ici présent uniquement dans quelques pays d’Afrique australe, le premier actionnaire d’Ecobank, actif dans 34 pays du continent. De son côté, le secteur bancaire angolais connaît toujours une forte croissance, avec un taux de pénétration passé de 11 % de la population fin 2010 à 22 % mi-2012, selon KPMG. Un dynamisme qui attire : le secteur comptait 25 banques en activité à la mi-2013. Dernières arrivées : les filiales du russe VTB et du sud-africain Standard Bank. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

24,4 millions de dollars

C’est le prix offert par Nedbank pour acquérir 36,4 % de Banco Único, sixième banque mozambicaine. RUSSEL ROBERTS/FINANCIAL MAIL/GALLO IMAGES/GETTY IMAGES

60

Les taux de croissance que nous avons vus au cours des deux dernières années sont trop élevés… Ce n’est pas viable. » LEON KIRKINIS, directeur général d’African Bank, qui a décidé de freiner sa politique de prêts

– 13 % D’ÎLE EN ÎLE

Le mauricien Bank One, associé à ses actionnaires Ciel Group et I&M Bank, a repris BNI Madagascar au français Crédit agricole en septembre 2013. Une opération contestée.

C’est la baisse, au premier semestre 2013, des bénéfices de CBZ Bank, affectée notamment par l’incertitude économique au Zimbabwe.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques

assurances

61

Société

Pays

PDG ou DG

Total de bilan (milliers de $)

PNB (milliers de $)

1

1

STANDARD BANK GROUP

Afrique du Sud

S. K. Tshabalala

181 940 000

4 007 647

2

2

STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

S. K. Tshabalala

115 347 312

5 688 467

3

3

AMALGAMATED BANKS OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Maria Ramos

95 191 373

5 520 103

4

4

FIRSTRAND BANKING GROUP

Afrique du Sud

Sizwe Nxasana

81 311 588

1 792 749

5

5

NEDBANK GROUP

Afrique du Sud

Mike Brown

80 468 586

2 318 698

6

12

FIRST NATIONAL BANK SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Michael Jordaan

27 019 543

982 383

7

25

BANCO ANGOLANO DE INVESTIMENTOS

Angola

Mario Alberto Barber

10 763 890

579 146

8

30

BANCO ESPIRITO SANTO ANGOLA

Angola

Sabrinha Aluana

8 895 678

ND

9

36

BANCO DE FOMENTO DE ANGOLA

Angola

Emidio Pinheiro

7 924 446

392 873

10

38

AFRICAN BANK

Afrique du Sud

Léon Kirkinis

6 962 859

1 124 455

11

39

BANCO BIC

Angola

Fernando Teles

6 914 226

176 552

12

51

THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK

Maurice

J. Gérard Hardy

5 503 007

301 602

13

55

CAPITEC BANK

Afrique du Sud

Riaan Stassen

4 518 011

638 848

14

57

HSBC MAURITIUS

Maurice

Alastair J. Bryce

4 446 527

76 142

15

65

LAND AND AGRICULTURAL DEV. BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Phakamani Hadebe

3 626 736

94 878

16

67

STANDARD CHARTERED BANK MAURICE

Maurice

Sridhar Nagarajan

3 426 600

53 023

17

70

STATE BANK OF MAURITIUS

Maurice

Soopaya Parianen

3 130 116

101 399

18

72

BARCLAYS BANK OF MAURITIUS

Maurice

Ravin Dajee

2 957 008

90 060

19

88

BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE

Mozambique

Manuel Marecos Duarte

2 374 433

250 699

20

89

FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA

Namibie

Vekuii Reinhard Rukoro

2 330 391

104 853

21

93

BANCO COMERCIAL E DE INVESTIMENTOS

Mozambique

Ibraimo Ibraimo

2 288 647

146 910

22

94

STANDARD BANK MAURITIUS

Maurice

Laksham Bheenick

2 274 479

18 982

23

98

BANK WINDHOEK

Namibie

Christo De Vries

2 190 883

92 378

24

105

BANCO MILLENNIUM ANGOLA

Angola

Jose Reino Da Costa

1 827 232

87 334

25

107

FIRST NATIONAL BANK OF BOTSWANA

Botswana

Lorato Boakgomo-Ntakhwana

1 800 690

80 613

26

109

INVESTEC BANK SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Bernard Kantor

1 765 533

5 538

27

111

AFRICAN BANKING CORP. HOLDING

Botswana

Douglas T. Munatsi

1 725 579

142 982

28

112

BANCO DE NEGOCIOS INTERNACIONAL

Angola

Mario Abilio Palhares

1 692 075

59 572

29

117

BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA

Angola

Daniel Chambel

1 578 652

141 988

30

124

BARCLAYS BANK OF BOTSWANA

Botswana

Thuli Johnson

1 467 701

121 751

31

125

STANDARD BANK MOZAMBIQUE

Mozambique

Antonio Caroto Coutinho

1 423 757

78 838

32

127

BANCO SOL

Angola

Miguel Coutinho Nobre

1 395 441

60 370

33

129

INVESTEC BANK MAURITIUS

Maurice

Craig Mckenzie

1 371 598

40 977

34

139

CBZ BANK

Zimbabwe

John Mangudya

1 223 093

95 338

35

141

SBI MAURITIUS

Maurice

J. S. Hiremath

1 218 160

23 050

36

142

STANDARD CHARTERED BANK BOTSWANA

Botswana

Moatlhodi K. Lekaukau

1 185 454

73 129

37

147

DEUTSCHE BANK MAURITIUS

Maurice

Mark Bisson

1 137 646

3 143

38

148

ZAMBIA NATIONAL COMMERCIAL BANK

Zambie

Martyn Schouten

1 104 290

135 768

39

152

STANDARD CHARTERED BANK ZAMBIA

Zambie

Mizinga Melu

981 087

61 122

40

153

STANBIC BANK ZAMBIA

Zambie

Mukwandi Chibesakunda

956 823

116 595

41

159

BANCO REGIONAL DO KEVE

Angola

Rui Da Costa Campos

895 529

19 360

42

164

THE HONGKONG AND SHANGHAI BANKING CORP.

Maurice

855 482

23 845

43

166

MERCANTILE BANK

Afrique du Sud

D. J. Brown

834 486

36 110

44

178

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Pierre Wolmarans

719 745

9 879

45

180

AFRASIA BANK

Maurice

James Benoit

709 838

15 456

46

186

BANQUE DES MASCAREIGNES

Maurice

Philippe Ciarsuault

675 115

21 936

47

188

BANK OF AFRICA MADAGASCAR

Madagascar

Jacques Dilet

649 344

49 090

48

190

STANDARD BANK DE ANGOLA

Angola

Pedro Coelho

645 181

17 682

49

191

SASFIN BANK

Afrique du Sud

Roland Sassoon

644 769

23 810

50

194

BANK ONE

Maurice

Raj Dussoye

615 094

20 524

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 200

Rang

Les 50 premières banques d’Afrique australe et de l’océan Indien en 2013


62

Banques

assurances

Assurances La course vers le Sud

NIGERIA, KENYA, GHANA

Telles sont les priorités stratégiques en Afrique du groupe britannique né en Afrique du Sud.

Les leaders profitent de croissances organiques fortes pour conquérir des positions en Afrique subsaharienne. ÉRIC DUPUY

S

elon l’étude annuelle « Sigma » de Swiss Re, les primes d’assurance-vie en Afrique ont bondi de 14 % en 2012, contre une moyenne de 4,9 % pour l’ensemble des marchés émergents et de 2,9 % en 2011. Elles ont atteint le seuil des 50 milliards de dollars (38 milliards d’euros), l’Afrique du Sud représentant à elle seule 90 % du total. Dans le domaine non-vie, à l’inverse, le niveau des primes a reculé de 1 % en 2012, après trois années déjà difficiles. Ce segment est loin d’avoir retrouvé ses niveaux de croissance d’avant la crise financière de 2008. La cause de ce recul est à lire dans l’évolution de l’Afrique du Sud, poids lourd des assurances en Afrique. Mais au final, ces évolutions annuelles ne changent pas grand-chose au statut très marginal du secteur à l’échelle mondiale : en 2012, l’assurance africaine représentait 1,9 % des primes vie et 1,1 % des primes non-vie. Contre 1,8 % et 1,1 %, respectivement, en 2011. DYNAMISME. Pas de quoi s’enthousiasmer,

donc. Reste que Swiss Re en convient luimême : les données en dehors des grands marchés (Afrique du Sud principalement) sont quasi inexistantes. « Dans de nombreux pays d’Afrique subsaharienne, les perspectives économiques lumineuses devraient soutenir les secteurs de l’assurance nonLe total des primes des 100 vie à mesure que les premières compagnies investissements et la d’assurances consommation privée continuent de se développer sainement, soulignent les experts de Swiss Re. Dans le Nord, l’instabilité politique continuera à fournir un environnement difficile pour l’assurance. » Au sud du Sahara, le dynamisme est en effet de mise, et les signes sont clairs : les acteurs enregistrent des croissances organiques fortes, souvent à deux l l l

37,8 milliards

100 millions de dollars

C’est le montant que MMI Holdings, qui a racheté 70 % du capital de Mauritian Eagle, veut consacrer à des acquisitions dans une douzaine de pays d’Afrique.

MAMADOU TALATA DOULLA

L’ancien associé nigérien du groupe Sunu a rallié la concurrence en rejoignant la dernière-née des filiales du marocain Saham : Colina Niger.

Nous comptons désormais dix sociétés vie et huit sociétés dommages. » KARIM DIONE, secrétaire général de Sunu, actionnaire de l’Union des assurances de Côte d’Ivoire (UA-Vie), après l’acquisition de 75 % du sénégalais Compagnie générale d’assurances (CGA)

de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

65 %

C’est la part du capital acquise par le mauricien Swan Group dans Confiance Assurances océan Indien, une compagnie de courtage basée à la Réunion. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques

assurances

63

Société

Pays

PDG ou DG

Total des primes (milliers de $)

RN (milliers de $) 758 054

1

SANLAM

Afrique du Sud

Johan Van Zyl

10 436 496

2

LIBERTY GROUP

Afrique du Sud

R. G. Tomlinson

3 619 430

494 608

3

OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.

Afrique du Sud

Gerhard Van Niekerk

3 608 473

1 501 852

4

SANTAM

Afrique du Sud

Ian Kirk

2 284 059

126 774

5

MMI HOLDINGS

Afrique du Sud

Nicolaas Kruger

2 202 527

275 345

6

DISCOVERY HEALTH

Afrique du Sud

A. Gore

1 730 894

261 796

7

MUTUAL & FEDERAL INSURANCE

Afrique du Sud

B. Campbell

1 163 040

29 075

8

SAHAM FINANCES

Maroc

Raymond Farhat

882 000

61 934

9

RMI HOLDINGS

Afrique du Sud

Peter Cooper

869 983

286 185

10

WAFA ASSURANCE

Maroc

Ramsès Arroub

679 459

86 934

11

AFRICAN REINSURANCE CORP.

Nigeria

Corneille Karezeki

647 980

92 646

12

SOCIAL SECURITY AND NATIONAL INSURANCE TRUST

Ghana

Frank Odoom

605 371

313 033

13

RMA WATANIYA

Maroc

Fouad Douiri

603 093

ND

14

ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Edwynn O' Neill

443 773

2 549

15

AXA ASSURANCE MAROC

Maroc

Michel Hascoët

412 977

ND

16

CNIA SAADA ASSURANCES

Maroc

Ghita Lahlou

382 770

ND

17

BAI CO.

Maurice

Rishi Sookdawoor

278 387

6 726

18

MISR LIFE INSURANCE CO.

Égypte

Said Saad Gabr

260 861

6 476

19

BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS

Botswana

P. B. Summer

246 973

49 962

20

SOCIÉTÉ NATIONALE D'ASSURANCES

Algérie

Amara Latrous

232 972

31 726

21

SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE

Maroc

Ahmed Zinoun

215 942

ND

22

COMPAGNIE ALGÉRIENNE DES ASSURANCES

Algérie

Abdelkrim Djafri

198 487

10 669

23

COLINA PARTICIPATIONS

Côte d’Ivoire

Raymond Farhat

195 000

ND

24

JUBILEE HOLDINGS

Kenya

Patrick Tumbo Nyamemba

178 326

26 455 8 923

25

COMPAGNIE ALGÉRIENNE D'ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE

Algérie

Brahim Djamel Kassali

176 493

26

COMPAGNIE CENTRALE DE RÉASSURANCE

Algérie

Hadj Mohamed Sebaa

174 363

ND

27

AVBOB INDUSTRIES

Afrique du Sud

J. F. Rademan

174 038

62 991

28

COMPAGNIE D'ASSURANCES SANAD

Maroc

Muhammad Aouad

170 618

ND

29

GA ANGOLA SEGUROS

Angola

Robert Lewis

161 408

4 839

30

COMPAGNIE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES ATLANTA

Maroc

Jalal Benchekroun

157 928

ND

31

SOCIÉTÉ TUNISIENNE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES

Tunisie

Lassaâd Zarrouk

147 346

9 870

32

MUTUELLE CENTRALE MAROCAINE D'ASSURANCES

Maroc

Yacoubi Soussane

146 281

ND

33

CLIENTELE LIFE ASSURANCE CO.

Afrique du Sud

G. J. Soll

140 777

28 085

34

UNION DES ASSURANCES DE CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Pathé Dione

138 333

9 085

35

AGMA LAHLOU TAZI

Maroc

Mohamed Lahlou

137 196

5 029

36

AIICO INSURANCE

Nigeria

F. J. Hagerty

135 935

8 439

37

LA MAROCAINE VIE

Maroc

Jean Marie Stein

128 171

ND

38

NICO HOLDINGS

Malawi

F. L. Mlusu

127 363

5 725

39

SWAN GROUP

Maurice

Louis Rivalland

125 782

ND

40

ZURICH COMPAGNIE MAROCAINE D'ASSURANCES

Maroc

121 959

ND

41

JUBILEE INSURANCE KENYA

Kenya

114 428

16 101

42

CAISSE NATIONALE DE SÉCURITÉ SOCIALE

Burkina Faso

Idrissa Zampaligré

110 402

51 947

43

COMPAGNIE D'ASSURANCES DES HYDROCARBURES

Algérie

Nacer Sais

98 325

8 731

44

KENYA REINSURANCE CORP.

Kenya

Jadiah M. Mwarania

91 994

32 446 11 798

45

CIE MÉDITERRANÉENNE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES

Tunisie

Rachid Ben Jemia

90 120

46

CAISSE NATIONALE DE MUTUALITÉ AGRICOLE

Algérie

Kamel Arba

88 261

146

47

CIE INTERNATIONALE D'ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE

Algérie

Hocine Hassani

81 505

7 211 ND

48

MANSARD INSURANCE

Nigeria

Yetunde Ilori

79 520

49

GROUPE DES ASSURANCES DE TUNISIE

Tunisie

Mohamed Dkhili

78 090

ND

50

COMPAGNIE D'ASSURANCES TRANSPORTS

Maroc

Mohamed Saidi

77 932

ND

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2012

Les 100 premières compagnies d’assurances en 2013 (1-50)


64

Banques

assurances

chiffres. Et les mieux dotés financièrement prennent de nouvelles positions, tant en termes de métiers que de pays. À ce jeu, l’un des plus dynamiques est le marocain Saham (lire l’interview de son directeur général, pp. 24-26), qui, après avoir ouvert début 2012 son tour de table à la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale) et au capital-investisseur Abraaj Capital, s’est offert le libanais LIA Insurance – pour se développer au Moyen-Orient – puis le kényan Mercantile Insurance, premier pas en Afrique de l’Est. Moins heureux dans ses développements au sud du Sahara, son compatriote Wafa Assurance, filiale du groupe bancaire Attijariwafa Bank, a dû renoncer à l’acquisition de l’ivoirien Solidarité africaine d’assurances (Safa) après que celui-ci a été victime d’un incendie. Il a en revanche réussi son installation en Tunisie dans le domaine de l’assurance-vie. Enfin, l’autre grand du secteur au Maroc, RMA Watanya (groupe BMCE Bank), a quant à lui créé une structure dévolue à ce marché. lll

AMBITIONS. Mais les groupes marocains ne sont pas les seuls à pied d’œuvre. Le britannique Old Mutual (né en Afrique du Sud) est lui aussi passé à l’offensive. Déjà présent dans une quinzaine de pays du continent, il a finalisé en 2013 l’acquisition d’Oceanic Life auprès du groupe bancaire panafricain Ecobank, s’est positionné sur le rachat de 30 % de la Société rwandaise d’assuLa RD Congo, rances (Soras) et a pris une jusqu’ici en participation majoritaire situation dans l’entreprise de microfinance Faulu Kenya. Son de monopole directeur général a publipublic, est quement annoncé voudans le viseur loir consacrer 5 milliards de tous de rands (375 millions d’euros) à son expansion les groupes. panafricaine. En Afrique de l’Est, les ambitions se font également de plus en plus claires, comme en témoigne l’offensive du kényan UAP Insurance qui, fort du soutien de capital-investisseurs et d’une introduction en Bourse, s’est installé entre 2012 et 2013 au Rwanda et en Tanzanie. Il a également ouvert un bureau en RD Congo, pays jusqu’ici en situation de monopole public et qui est dans le viseur de tous les groupes. Difficile de savoir qui sera le premier, mais la marge de progression laisse a priori de la place à tout le monde, d’autant que de nouveaux produits, comme la microassurance, se développent. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

OLIVIER POUR J.A.

Notre objectif est très clair. Nous visons à être leader en Côte d’Ivoire, avec une croissance de 30 % sur les trois années à venir. » FEMI OYETUNJI, directeur général de Continental Re, à l’occasion de l’installation du groupe à Abidjan

LES YANKEES DÉBARQUENT AT-TAKÂFOULIA C’est le nom de la nouvelle société spécialisée en assurance islamique fondée par plusieurs assureurs tunisiens, dont Salim.

Le leader de la réassurance en Tunisie compte désormais un redoutable concurrent : l’américain ACE Group, qui a reçu en septembre 2013 sa licence pour opérer dans le pays.

Le voyage de Henri de Castries [le PDG], au début de l’année 2013, est un signe fort pour le développement d’Axa en Afrique subsaharienne. Le groupe nous a donné son feu vert pour regarder toutes les opportunités d’acquisitions qui se présenteraient dans l’un des marchés de la zone Cima, et en particulier dans les pays où nous sommes déjà présents. » MICHEL HASCOËT, chargé de la stratégie d’Axa au sud du Sahara

« KILIMO SALAMA »

« Agriculture sûre » : c’est le nom, en kiswahili, du produit de microassurance contre les risques climatiques lancé au Rwanda par Soras et plusieurs partenaires. Il utilise des stations météorologiques automatisées. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Banques

assurances

65

Société

Pays

PDG ou DG

Total des primes (milliers de $)

RN (milliers de $) 10 394

51

CONTINENTAL REINSURANCE CO.

Nigeria

Femi Oyetunji

76 337

52

MUTUELLE AGRICOLE MAROCAINE D'ASSURANCE

Maroc

Rachid Guessous

74 588

ND

53

GROUPE OGAR

Gabon

Bernard Bartoszek

73 259

5 832 4 647

54

TRUSTCO GROUP HOLDINGS

Namibie

Quinton Van Rooyen

70 226

55

ASSURANCES MUTUELLES EL ITTIHAD

Tunisie

Lamjed Boukhris

69 633

ND

56

ENTERPRISE GROUP

Ghana

George Banasco Otoo

69 296

15 660 7 392

57

MAURITIUS UNION ASSURANCE CO.

Maurice

Dominique Galea

68 960

58

COMPAGNIE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES

Tunisie

Abdelmonem Kolsi

67 266

ND

59

ANGLO-MAURITIUS ASSURANCE SOCIETY

Maurice

Jean De Fondaumiere

65 606

29 572

60

ASSURANCES MAGHREBIA

Tunisie

Abdelaziz Essassi

65 492

3 653

61

CIC INSURANCE GROUP

Kenya

Nelson Chege Kuria

61 834

6 759

62

CUSTODIAN AND ALLIED INSURANCE

Nigeria

Wole Oshin

61 271

8 526

63

ETHIOPIAN INSURANCE CORP.

Éthiopie

Yewondwossen Eteffa

60 923

6 430

64

OGAR

Gabon

Bernard Bartoszek

58 023

3 094

65

BRITISH AMERICAN INVESTMENTS CO. KENYA

Kenya

Benson Wairegi

57 118

22 646

66

ALLIANCE ASSURANCES

Algérie

51 431

ND

67

NEM INSURANCE

Nigeria

J. E. Umukoro

51 040

8 179

68

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE RÉASSURANCE

Tunisie

Lamia Ben Mahmoud

50 034

3 992

69

CIE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES TUNISO-EUROPÉENNE

Tunisie

Hassine Doghri

49 798

5 848

70

GROUPE ALLIANZ CAMEROUN ASSURANCES

Cameroun

Bernard Girardin

47 433

3 185

71

STATE INSURANCE CO. OF MAURITIUS

Maurice

K. Bhoojedhur Obeegadoo

44 839

13 448

72

MAROC ASSISTANCE INTERNATIONALE

Maroc

42 340

ND

73

STACO INSURANCE

Nigeria

39 494

6 407 20 298

74

SEGURADORA INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE

Mozambique

Rui Oliveira

39 351

75

PAN AFRICA INSURANCE CO.

Kenya

Tom Gitogo

38 182

5 130

76

SIC INSURANCE CO.

Ghana

Ebenezer Allotey

37 145

3 543 2 348

77

CIE COMMUNE DE RÉASSURANCE DES ÉTATS MEMBRES DE LA CICA

Togo

Jean-Baptiste Kouame

35 895

78

ISAAF MONDIAL ASSISTANCE

Maroc

35 260

ND

79

NSIA GABON

Gabon

Jean Kacou Diagou

33 715

2 743

80

GROUPE SONAM ASSURANCES

Sénégal

Diouldé Niane

33 174

4 127

81

ASSURANCES ARO

Madagascar

Patrick Andriambahiny

32 319

3 225

82

ROYAL EXCHANGE ASSURANCE GROUP

Nigeria

Jonah U. Ikhidero

31 918

648

83

NSIA CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Jean Kacou Diagou

29 695

2 951

84

SOCIÉTÉ AFRICAINE D'ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES

Cameroun

Georges L. Kagou

29 517

2 424

85

MAURITIAN EAGLE INSURANCE CO.

Maurice

Christian Dalais

29 287

2 638

86

JUBILEE INSURANCE UGANDA

Ouganda

28 548

8 952

87

COLINA VIE CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Raoul Didier Moloko

28 113

2 468

88

JUBILEE INSURANCE TANZANIA

Tanzanie

27 443

1 106

89

NSIA VIE CÔTE D'IVOIRE

Côte d’Ivoire

Janine Diagou-Wodie

27 217

1 007

90

ASSURANCES SALIM

Tunisie

Ali Hammami

26 935

ND

91

CORNERSTONE INSURANCE

Nigeria

Adetokumbo Bello

26 004

1 014 1 559

92

PRESTIGE ASSURANCE CO.

Nigeria

V. K. Markanda

25 414

93

MUTUELLE D'ASSURANCES DES TRANSPORTEURS UNIS

Maroc

Haj Omar Benouna Louridi

25 392

ND

94

ADIC INSURANCE

Nigeria

Chioma Sideso

24 857

6 249

95

TRUST ALGERIA ASSURANCES ET RÉASSURANCES

Algérie

Ahmed Choudar

24 489

1 156

96

AXA ASSURANCES SÉNÉGAL

Sénégal

Alioune Diagne

23 543

3 956

97

AXA ASSURANCES CAMEROUN

Cameroun

Patrice Desgranges

22 432

991

98

ASSURANCES GÉNÉRALES DU CONGO

Congo

Raymond Ibata

21 992

969

99

ASSINCO ASSURANCES

Gabon

Eugénie Ndende

21 928

ND

100

SORAS GROUP

Rwanda

Charles Mporanyi

20 495

2 916

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

CHIFFRES 2012 EN MILLIERS DE $ - EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2012

Les 100 premières compagnies d’assurances en 2013 (51-100)


INVESTIR

PUBLI-INFORMATION

TOGO

Une expertise bancaire unique au cœur d’un marché d’avenir

L

a République du Togo offre des conditions optimales pour investir en Afrique de l’Ouest, région en forte croissance. Située au cœur d’un marché de 300 millions de personnes, le Togo est reliée aux pays francophones et anglophones qui bordent ses frontières par son port international, un réseau routier en constante amélioration et une compagnie aérienne, ASKY, qui fait de Lomé sa plateforme sous-régionale. Elle permet surtout aux investisseurs de s’appuyer sur un secteur bancaire en pleine expansion, moderne, fiable et de plus en plus concurrentiel, afin de réaliser des transactions sûres avec le reste du monde. I

PAIX SOL IDA RI

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INVESTIR AU TOGO

Sièges de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO...

... et du groupe panafricain de réassurance Cica-Re.

Une capitale africaine de la banque Un nombre croissant de banques internationales rejoignent à Lomé les institutions financières panafricaines et régionales qui y ont établi leur siège.

L

a tradition bancaire du Togo ne date pas d’hier. Le boom phosphatier des années 1970, la forte demande pour les produits agricoles de rente (café, cacao, coton, huile de palme…) ou encore le commerce des « Nana Benz », dans les années 1980, ont tôt fait de ce pays une place financière de choix en Afrique de l’Ouest. Ainsi Lomé abrite le siège de la Banque d’investissement et de développement de la CEDEAO (BIDC), le bras financier de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

officiellement remis ses actions au numéro un marocain (première banque africaine hors Afrique du Sud), en septembre dernier, lors d’une cérémonie organisée à Kara, dans le nord du pays. Avec cette privatisation, le programme de désengagement de l’Etat togolais, partiel ou total, vis-à-vis de certains établissements bancaires, se concrétise. En août 2012, c’est une autre institution publique, la Banque Togolaise de Développement (BTD), qui voyait une institution privée, Oragroup SA, entrer dans son capital.

Depuis 1985, la capitale togolaise accueille aussi le siège du groupe bancaire Ecobank, la première multinationale 100 % africaine. Créée et gérée par des Africains, soutenue par des capitaux africains, Ecobank s’est développée depuis la côte Atlantique pour rayonner aujourd’hui dans 33 pays du continent, un record. L’inauguration à Lomé de son nouveau siège, en juin 2011, témoigne la confiance pour le Togo d’un groupe professionnel de plus en plus puissant, notamment depuis son installation dans l’immense marché nigérian voisin.

…et une concurrence accrue Sa filiale bancaire, Orabank, ex-Financial Bank, institution sous-régionale ambitieuse en plein essor, est elle-même basée à Lomé. Elle a été retenue en octobre 2012 par la Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (BCEAO) pour la reprise de la Banque régionale de solidarité (BRS). Implantée dans les huit pays membres de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA), la BRS a pour vocation de servir les PME et de promouvoir l’emploi indépendant. À la clé pour Orabank : un doublement du nombre de ses implantations et une entrée en Côte d’Ivoire et au Sénégal. Gage de confiance, Orabank a vu en août dernier l’un de ses emprunts en partie garantis par la Banque ouest africaine de développement (BOAD), qui reconnait dans l’établissement un fort potentiel de développement.

Un désengagement étatique réfléchi… Dernier groupe en date à s’être installé à Lomé : Attijariwafa Bank, qui a repris face à une concurrence sérieuse 55 % du capital de la Banque internationale pour l’Afrique au Togo (BIA-Togo). L’État togolais a

II


PUBLI-INFORMATION

BIA-Togo fait désormais partie du groupe marocain Attijariwafa Bank.

Banque togolaise pour le commerce extérieur.

Des groupes financiers régionaux et continentaux

cartes bancaires internationales (MasterCard, Maestro, Visa…) remplacent progressivement les opérations au guichet, le chéquier et la circulation de l’argent liquide. Engagées dans une course accélérée à la part de marchés, les banques installées au Togo consolident leurs assises grand public, ce qui leur permet d’offrir des choix de plus en plus diversifiés aux futurs investisseurs.

Aux côtés des historiques Ecobank ou encore Bank of Africa (BOA), également présente à Lomé, les arrivées récentes et l’émergence de nouvelles institutions bancaires permettent au Togo de faciliter les transactions financières aussi bien au niveau sous-régional que continental, voire international. Parmi ces entités, qui contribuent à professionnaliser et fiabiliser le système bancaire togolais, figure aussi Banque Atlantique, alliée depuis l’année dernière au marocain Banque centrale populaire. Dans un autre domaine, c’est aussi depuis Lomé que la société de capital-investissement Cauris gère et déploie son portefeuille dans la région, où elle est active depuis 1995. Et c’est également à Lomé que Cica-Re, le réassureur des États membres de la CIMA (Conférence interafricaine des marchés de l’assurance), a établi son siège, en 1984.

Un nouveau code des investissements pour libérer la circulation des capitaux Aucun système bancaire ne saurait fonctionner efficacement dans un environnement dégradé. C’est pourquoi le gouvernement togolais a fait de l’environnement des affaires une priorité. Il a révisé en janvier 2012 le code des investissements nationaux, afin notamment de libérer la circulation des capitaux étrangers et d’améliorer la résolution des conflits commerciaux, protégeant davantage le capital et la propriété privée. Il définit également un ensemble de facilités pour les entreprises qui favorisent l’emploi et le développement d’activités. De nombreux programmes soutenus par les partenaires au développement, dont l’Union européenne, ont permis de moderniser l’appareil juridique et administratif et de le rendre plus efficace.

Un choix élargi pour les investisseurs L’alliance d’entités bancaires africaines et la concurrence de plus en forte qu’elles se livrent ne peut qu’accélérer l’amélioration des gammes de produits et services offerts au public. Les transactions par internet (e-banking) ou par téléphone (mobile-banking) et la généralisation des

• Population : 6,6 millions • Population urbaine : 45 % • Alphabétisation : 57 % • Superficie : 56 785 km2 • Densité de population : 100 hab./km2

CHIFFRES-CLÉS DE L’ÉCONOMIE • PIB : 3,6 milliards de dollars • RNB par habitant (PPA) : 800 dollars • Taux de croissance : 4 % • 5e exportateur mondial de phosphates • Monnaie : Franc CFA

BÉNIN

Sokodé Lac Volta

NIGERIA

GHANA Lomé

(parité fixe avec l’euro, 1 euro = 656 F CFA) 200 km

III

TOGO

Golfe de Guinée

Données 2011, Jeune Afrique

CHIFFRES-CLÉS DU TOGO


INVESTIR AU TOGO

PUBLI-INFORMATION

Au cœur d’un marché de 300 millions de personnes

■ Port

de l’Afrique de l’Ouest

Le port de Lomé est le seul de la côte ouest-africaine par lequel plusieurs capitales peuvent êtres atteintes en un seul jour. Il offre ainsi un acheminement des marchandises dans des délais et des coûts compétitifs. Son trafic a passé la barre des 8 millions de tonnes en 2011 et il sera bientôt capable de traiter plus de 2 millions de conteneurs EVP par an. Sa profondeur de bientôt 15 mètres lui permet déjà d’accueillir des navires cargo de grande capacité, dits de « 3e génération ». Son statut de port franc offre un gain de temps précieux. Pôle d’attraction international pour le commerce et l’industrie, plusieurs dizaines d’entreprises ont déjà saisi l’intérêt d’y résider, y bénéficiant d’une réglementation souple et d’avantages fiscaux, douaniers et financiers.

■ Un

corridor terrestre en expansion

Le projet de Corridor Sud-Nord relie déjà Lomé à la frontière du Burkina Faso. Il comprendra une autoroute, doublée, à plus long terme, d’une liaison ferroviaire. Le projet améliorera l’efficacité des extractions minières situées sur son trajet et, au Nord, rejoindra le futur réseau ferroviaire ouest-africain reliant le Bénin, le Niger, le Burkina Faso et la Côte d’Ivoire. Ce projet fondamental a été officiellement lancé à Lomé en mai 2013 avec la création de la société publique Togo Invest Corporation, chargée de promouvoir, sécuriser et cofinancer les Partenariats Publics Privés qui se constitueront.

■ Une

plateforme aéroportuaire internationale ASKY, créée en 2007, assure 174 vols hebdomadaires (9 000 passagers en moyenne) vers 22 destinations et 19 pays depuis l’aéroport international de Lomé-Tokoin, qui s’impose progressivement comme un hub régional. Pratiquement à mi-chemin entre l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, il symbolise l’interconnexion entre les deux régions que dessert la compagnie panafricaine. ASKY a aménagé ses horaires afin qu’ils complètent ceux de son partenaire stratégique, Ethiopian Airlines (73 destinations, dont 36 en Afrique).

Port sur l’Atlantique, hôtels d’affaires, hub aérien régional : des atouts au carrefour de l’Afrique de l’Ouest.

ADRESSES UTILES • PORTAIL DU TOGO www.republicoftogo. com

• CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE Tél. : (228) 22 23 29 00 www.ccit.tg

• CONSEIL NATIONAL DU PATRONAT Tél. : (228) 22 21 08 30 www.conseil-nationalpatronat-togo.com • INVESTIR AU TOGO www.investir-au-togo.tg

IV

• COMMISSION BANCAIRE DE LA BCEAO www.bceao.int • ASKY www.flyasky.com

• ASSOCIATION PROFESSIONNELLE DES INSTITUTIONS DE MICROFINANCE DU TOGO (APIM-Togo) www.apim-togo.org

DIFCOM/FC - PHOTOS : © D.R., © Nicolas Robert, © Michel Aveline.

Le Togo est le trait d’union entre les cultures et les économies francophones et anglophones d’Afrique de l’Ouest. Il fait partie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMAO), avec sept autres États francophones, totalisant plus de 80 millions d’habitants, et de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui regroupe quinze pays ouest-africains et 300 millions d’habitants.


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MANAGEURS

BANQUES

ASSURANCES

Ceux par qui arrive Portraits de 30 décideurs qui se sont récemment distingués dans le monde feutré de la finance africaine.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


CONSEIL & BANQUE D’AFFAIRES

CAPITALINVESTISSEMENT

BOURSE & GESTION D’ACTIFS

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INSTITUTIONS

RAFAEL RICOY POUR J.A.

le business

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Manageurs

Banques

RD CONGO

TUNISIE

Michel Losembe À la bonne place.

Ahmed el-Karm DG d’Amen Bank

DG de la BIAC

À

49 ans, ce banquier dirige la Banque internationale pour l’Afrique au Congo (BIAC), troisième établissement du pays, depuis janvier. Formé à l’Institut catholique des hautes études commerciales de Bruxelles, ce fils de l’ancien ambassadeur et sénateur Mario-Philippe Losembe Batwanyele a rejoint Citibank en 1988 dans sa filiale zaïroise. C’est là qu’il passe l’essentiel de sa carrière, à l’exception de quatre ans en Côte d’Ivoire, où il occupera la fonction de trésorier pour l’Afrique de l’Ouest de la banque américaine. En 2002, il s’installe à la tête de Citibank en RD Congo. Michel Losembe a une deuxième casquette : à la tête de l’Association congolaise des banques (ACB), il a notamment signé, en novembre 2012, un accord avec le gouvernement pour la généralisation du paiement des fonctionnaires par virement bancaire. « Une décision courageuse pour la transparence de la gestion publique », affirme-t-il. Son nom a circulé pour le poste de gouverneur de la Banque centrale ? Lui assure vouloir rester à sa place et se dit « plus utile dans le privé ». Après s’être consacré à des grands clients internationaux chez Citibank, il espère œuvrer davantage au développement économique de la RD Congo à la Biac, une banque de détail. l

BAUDOUIN MOUANDA POUR J.A.

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JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

Qui arrêtera Amen Bank ? Pas son vice-président – et directeur général depuis vingt ans –, Ahmed el-Karm, qui a bouclé deux opérations intéressantes cette année alors que l’économie tunisienne tourne au ralenti. L’augmentation de capital, avec prise de participation de la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale), devrait selon lui permettre « des opportunités d’investissement dans les pays africains tout en améliorant la bonne gouvernance et les processus d’évaluation des risques ». Par ailleurs, l’entrée d’Amen Bank dans le capital du groupe panafricain Alios Finance via sa filiale Tunisie Leasing (à hauteur de 60 %) sera finalisée prochainement. À 62 ans, Ahmed el-Karm a hissé l’institution au quatrième rang tunisien, avec entre 11 % et 13 % de part de marché. L’internationalisation vers l’Afrique est un dossier qui lui tient à cœur. Le patron est intéressé par le marché libyen, « sur lequel nous pourrions entrer d’abord via le leasing puis en tant que banque commerciale », dit-il. Le groupe est présent en Algérie depuis 2006 avec Maghreb Leasing Algérie. L’extension de ses activités au sud du Sahara est aussi à l’étude, sous réserve d’un partenariat intéressant. Enfin, en Tunisie, Ahmed el-Karm est bien décidé à prendre le train de la finance islamique lorsqu’un cadre légal aura été adopté. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


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MAROC/ALGÉRIE

Laurent Dupuch

DR

Président du directoire de BMCI

NIGERIA

Phillips Oduoza Nom de code: « Alpha » DG de United Bank for Africa

C

eNigériande51ans,arrivéàlatête de la troisième banque du pays en août 2010, a opéré un spectaculaire redressement financier de cet établissement mis à mal par la crise bancaire de la fin des années 2000. Sous sa houlette, la banque a vu son produit net bancaire bondir de 17,6 %, à 585 millions de dollars (443 millions d’euros), tandis que son résultat net passait au vert, de 41,4 millions de dollars de perte en 2011 à 334 millions

de dollars de profit en 2012. United Bank for Africa (UBA), qui se présente comme « la banque globale de l’Afrique », a fait de son africanisation un pilier de sa stratégie de croissance. Présente dans 18 pays, elle en retire 19 % de ses revenus (22 % en 2011). Et Phillips Oduoza ne compte pas s’arrêter en si bon chemin: la banque vient de lancer son « Projet Alpha », une feuille de route sur trois ans qui vise à porter de 20 % à 50 % la part des revenus réalisés en Afrique (hors Nigeria). l

MAROC

Mohammed Agoumi

B. LEVY POUR THE AFRICA CEO FORUM

DG délégué de BMCE Bank SPÉCIALISTE DE LA BANQUE DE DÉTAIL, des restructurations et des fusions bancaires, Mohammed Agoumi, 56 ans, a en grande partie réussi son retour au Maroc. Après un passage, aux plus hauts niveaux, par les groupes français Crédit lyonnais et Crédit agricole, il a finalisé la remise sur pied des activités européennes de BMCE Bank, désormais bénéficiaires. Fondée en 2007, juste avant la crise financière, l’entité londonienne avait été particulièrement affectée. Mohammed Agoumi a mis l’organisation au régime sec, avec, au final, l’arrêt pur et simple des activités sur les marchés de capitaux et la diminution de moitié des effectifs. Les trois pôles européens de BMCE Bank (Madrid, Londres et Paris) se sont recentrés sur quelques activités, dont le financement du commerce des matières premières, les projets d’infrastructures et le change. La double compétence de manageur et d’auditeur de cet ancien de KPMG et d’Eurogroup aura été un sérieux atout. Reste à s’attaquer aux activités africaines, puisque Mohammed Agoumi est officiellement chargé de l’international. Là-dessus, ses attributions réelles restent peu claires, même si on imagine qu’il travaillera à développer davantage de synergies entre le réseau continental du groupe et son dispositif européen. l

En octobre 2013, Laurent Dupuch, 44 ans, a quitté Alger pour Casablanca afin de prendre les commandes de la Banque marocaine pour le commerce et l’industrie (BMCI), filiale de BNP Paribas. Une promotion naturelle pour celui qui a dirigé pendant six ans BNP Paribas El Djazaïr. Durant ce laps de temps, il a multiplié par deux le total de bilan, passé à 2,6 milliards de dollars fin 2012 (soit 2 milliards d’euros). Même scénario pour le produit net bancaire, qui a atteint près de 166 millions de dollars en 2012. Le leadership de Laurent Dupuch a permis de développer l’entité créée en 2002, aujourd’hui première banque de détail à capitaux privés du pays, avec une part de marché sur les dépôts de 2,3 % et plus de 70 agences (contre 23 à son arrivée). Laurent Dupuch a fait toute sa carrière au sein de la banque française. Il a fait ses gammes à Jakarta (Indonésie), puis a travaillé au département de l’inspection générale, à Paris. En 2003, ce sera la banque de détail à l’international, d’abord comme responsable de zone (Moyen-Orient puis Europe de l’Est), avant de prendre les rênes de BNP Paribas El Djazaïr. « L’Algérie a beaucoup de potentiel, mais il faut être constant dans l’effort », déclarait-il devant des entrepreneurs français début juin, à la Foire internationale d’Alger. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Manageurs

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Banques SÉNÉGAL

Gaëtan Debuchy

TOGO

Patrick Mestrallet Contre tout pronostic DG d’Oragroup

D

epuis qu’il a pris la tête d’Oragroup en 2009, Patrick Mestrallet, 62 ans, est parvenu à en faire l’un des principaux réseaux bancaires d’Afrique de l’Ouest francophone. Dernière opération en date : le rachat de la Banque régionale de solidarité (BRS), qui a porté à douze pays la présence du groupe basé à Lomé. Né dans le quartier parisien de Montmartre, cet ingénieur diplômé de Supélec et docteur en finance de l’université Paris-Dauphine, benjamin d’une fratrie formée dans les grandes écoles françaises – son frère Gérard, 64 ans, polytechnicien et énarque, dirige le groupe énergétique français GDF Suez – s’est passionné très jeune pour l’Afrique. Il l’a découverte à 25 ans dans le cadre de son service militaire en tant que professeur coopérant à Mondoukou, dans le nord-est de la Côte d’Ivoire. Suit une carrière en France dans l’enseignement puis dans le capital-investissement, à l’Institut du développement industriel (IDI), avant que JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

le goût de l’Afrique ne le reprenne. En 1987, il devient conseiller du ministre djiboutien de l’Économie. Depuis, il n’a plus quitté le continent, jouant des rôles de premier plan dans quatre banques et deux fonds d’investissement (Fiaro, à Madagascar, en 1988, et, quelques années plus tard, Cauris, au Togo). Autour de l’ex-Financial Bank, établissement de taille moyenne racheté en 2009 par le capital-investisseur panafricain Emerging Capital Partners (ECP) puis rebaptisé Oragroup en 2011, il veut construire un véritable groupe régional. Il lui reste cependant de nombreux défis à relever. Car si le rachat de la BRS va permettre à Oragroup de prendre pied sur deux de ses marchés cibles, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, ce réseau nécessite un important travail de restructuration. Mais après être parvenu à redresser Financial Bank alors que beaucoup restaient sceptiques, Patrick Mestrallet pourrait une nouvelle fois déjouer les pronostics les plus pessimistes. l

À 40 ans, Gaëtan Debuchy mène une aventure passionnante. Depuis deux ans, ce banquier français plutôt tourné vers le marketing et le commercial travaille à la mise en place de Manko, la toute nouvelle activité au Sénégal du français Société générale, dont l’objectif est de doper la bancarisation, notamment celle des entrepreneurs de l’informel. Depuis mai 2013, l’expérimentation est devenue réalité, avec la création d’une première agence à Pikine, en banlieue de Dakar. Produits ciblés et adaptés en termes de garanties, circuits de distribution adaptés (avec des commerciaux à moto)… Le cocktail, inspiré notamment de la microfinance, doit être géré prudemment pour éviter les dérapages. Mais le succès commercial est là, avec 1000 clients atteints en quelques mois. Diplômé en marketing de la Sorbonne (Paris), Gaëtan Debuchy a été chef de projet international à la Société générale ou encore directeur commercial chargé des migrants. l

SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.

ORABANK

DG de Manko

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Un groupe multi-métiers, une présence panafricaine Créé en 1995, SAHAM GROUP, acteur de référence dans les secteurs de l’Assurance, de l’Offshoring, de la Santé et de l’Immobilier au Maroc, poursuit activement sa stratégie d’expansion à l’international.

• Assurances

• Immobilier

Le groupe s’est implanté au Liban et dans 17 pays d’Afrique sub-saharienne, se hissant en trois ans au premier rang des compagnies d’assurances du continent, hors Afrique du Sud, avec les marques CNIA SAADA, COLINA et LIA Insurance. Leader de l’assistance au Maroc, sa filiale ISAAF Assistance couvre un réseau de 600 sites d’intervention.

Fort de son expérience dans la promotion immobilière au Maroc, SAHAM GROUP a racheté la société ivoirienne BATIM AFRICA, avec pour ambition de couvrir la région.

• Offshoring Pionnier dans les métiers de l’offshoring, SAHAM GROUP gère 8 centres de contact et propose à ses clients internationaux des services d’assistance technique, de relations clients, de télémarketing, de back office, d’annuaire…

• Santé L’acquisition en 2011 d’une industrie pharmaceutique permet à SAHAM GROUP de lancer son pôle santé. Objectif : la production et la distribution de médicaments – notamment les génériques – aussi bien au Maroc qu’en Afrique.

• Partenariats stratégiques Pour renforcer son expertise et consolider sa croissance internationale, SAHAM GROUP s’appuie sur des partenariats stratégiques, aussi bien capitalistiques que commerciaux, avec des opérateurs de premier plan tels que Bertelsmann, Mondial Assistance, CEGEDIM, Sanam Holding, la Société financière internationale (SFI) et Abraaj Capital.

SAHAM GROUP en chiffres • Un chiffre d’affaires de 900 millions de dollars en 2012

• 5 900 collaborateurs • 34 filiales dans 19 pays

Recherchant les synergies entre ses filiales, soucieux de pérenniser des emplois qualifiés, SAHAM GROUP mise sur la qualité, l’innovation et la formation pour répondre aux exigences de ses clients, et apporter sa contribution au développement économique et social du continent. www.sahamgroup.com


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Retrouvez l’équipe de +D’AFRIQUE pour partager, en compagnie de personnalités africaines, un regard dynamique et optimiste sur l’Afrique d’aujourd’hui. Également au programme des sujets en images, des chroniques et de l’humour… Pour vous abonner : +33 1 41 22 11 55¥¥ Côte d’Ivoire : 20 31 99 99¥ - Sénégal : 33 889 50 50¥ - RDC : 444 555¥ Cameroun : 33 50 33 50¥ - Burkina Faso : 50 30 86 86¥ - Gabon : 86 00¥ ≥Coût d’un appel local ≥≥Coût d’un appel international selon le tarif en vigueur de votre opérateur


Assurances

Manageurs

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ALGÉRIE

Adelan Mecellem L’ambitieux. PDG d’Axa Algérie JOHANNES EISELE/AFP

P ROYAUME-UNI

Julian Roberts DG d’Old Mutual Group

AXA

À la tête d’Old Mutual depuis 2008, ce Britannique de 56 ans entend tirer profit de l’augmentation de la demande en produits d’assurance en Afrique. Déjà présent dans quinze pays, l’assureur britannique (né en Afrique du Sud), qui a finalisé en février 2013 l’acquisition d’Oceanic Life auprès du groupe bancaire panafricain Ecobank, veut consacrer 5 milliards de rands (375 millions d’euros) à son expansion panafricaine et prévoit de nouvelles prises de participation dans des sociétés en Afrique de l’Est et en Afrique de l’Ouest au cours des cinq prochaines années. Fort de trente ans de carrière dans les assurances, notamment en Europe, Julian Roberts occupe également un poste de directeur non exécutif chez Nedbank, quatrième banque sudafricaine, dont Old Mutual est actionnaire. l

rès de deux ans après son arrivée sur le marché algérien, fin 2011, la filiale de l’assureur français a déjà fait du chemin. Sous l’impulsion d’Adelan Mecellem, son PDG, Axa Algérie a réalisé un chiffre d’affaires de 6,3 millions d’euros en 2012, et celui-ci devrait presque tripler en 2013, à 18 millions d’euros. Trente agences ont ouvert leurs portes et 18 devraient être inaugurées d’ici à la fin de l’année. Né à Alger en 1976, Adelan Mecellem est diplômé de Polytechnique en France et en Algérie. Il est également titulaire d’un diplôme de troisième cycle en économie et gestion de l’université Paris-Dauphine. Il a débuté sa carrière en 2001 chez Axa France, avant de rejoindre la division Méditerranée et Amérique latine, en 2008, dans la perspective de créer la filiale algérienne. « Notre souhait est de construire une présence de long terme, explique-t-il. Nous considérons l’Algérie comme un marché émergent à très fort potentiel, notamment grâce à un taux de pénétration de l’assurance qui atteint seulement 0,8 % du PIB, contre 2,9 % au Maroc. Le marché est en attente de meilleures protections pour les professionnels, de solutions améliorées en termes de santé et de prévoyance et d’une refonte de la qualité des services pour les particuliers. » Aujourd’hui, Axa Algérie propose déjà plus de 20 solutions d’assurance. Et les objectifs d’Adelan Mecellem sont pour le moins ambitieux, dans un marché dominé par les acteurs publics et historiques : « À l’horizon 2015-2016, nous voulons devenir un acteur majeur, assène-t-il. Nous voulons obtenir de 5 % à 6 % de part de marché sur la branche dommage, être le leader de la branche assurances de personnes avec 20 % de part de marché et faire partie du top 3 en bancassurance. » l

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Manageurs

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Assurances

KENYA

Dominic Kiarie C’EST LUI QUI MÈNERA LE DÉPLOIEMENT de l’assureur kényan UAP dans la sousrégion et peut-être au-delà. Nommé le 1er janvier 2013 au poste de directeur général à la place de James Muguiyi, qui dirigeait l’institution depuis plus d’une décennie, Dominic Kiarie entend aussi renforcer les investissements de l’assureur dans l’immobilier, afin de diversifier le portefeuille de placements. Arrivé mi-2011 comme numéro deux d’UAP, après une quinzaine d’années d’expérience dans le secteur financier, le quadragénaire kényan pourra compter sur le soutien financier des nouveaux actionnaires de référence d’UAP, dont les capital-investisseurs Abraaj Capital et Tuninvest-Africinvest. l

DR

DG d’UAP Holdings

KENYA

Peter Gross

CAMEROUN

Richard Lowe Homme de réseau PDG d’Activa

L

BRUNO LEVY POUR THE AFRICA CEO FORUM

es bonnes nouvelles se sont accumulées en juillet 2013 pour Richard Lowe, 53 ans. Le bouclage du pacte d’actionnaires avec la Société financière internationale (IFC) a permis à la filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé, moyennant un investissement de 6 millions de dollars (4,5 millions d’euros), d’acquérir 20 % du capital de son groupe, Activa, créé en 1998. Cet accord valorise l’assureur camerounais à 30 millions de dollars… en attendant la finalisation de l’entente avec Proparco, entité de l’Agence française de développement (AFD), qui doit entrer dans le capital à hauteur de 10 %. Des prises de participation nécessaires pour soutenir l’expansion africaine d’Activa, deuxième groupe d’assurance au Cameroun (bien qu’absent de notre classement pages 62-65, faute d’avoir répondu à notre questionnaire), actif sur les marchés dommages et vie

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

et fort d’un chiffre d’affaires de 19,3 milliards de F CFA en 2012 (29,4 millions d’euros). Après une implantation au Ghana en 2009, le groupe est présent au Liberia et a pris pied, en juillet 2013, en Guinée en devenant majoritaire dans l’actionnariat de l’Union guinéenne d’assurances et de réassurances (Ugar) et LGV, leaders respectifs des assurances non-vie et vie dans ce pays. Ces compagnies ont intégré le réseau Globus (37 membres disséminés dans une trentaine de pays du continent et ayant pour but le partage d’affaires) créé en 2007 par Richard Lowe, ancien de l’École des hautes études commerciales (HEC, à Paris) passé par la banque avant de faire carrière dans l’assurance à travers la Société nouvelle d’assurances du Cameroun (Snac, devenue aujourd’hui Allianz Cameroun). En ligne de mire, le marché sierra-léonais, où Activa compte créer une compagnie. l

Directeur Afrique de MicroEnsure Joli coup pour Peter Gross. Le directeur régional Afrique de MicroEnsure est parvenu à sceller un partenariat avec l’un des principaux opérateurs de téléphonie sur le continent, Airtel. Une alliance qui devrait changer l’histoire de ce spécialiste de la microassurance fondé en 2002, basé au Royaume-Uni et soutenu financièrement par la fondation Bill & Melinda Gates. Les deux associés proposeront des produits d’assurance mobile jusque dans le domaine agricole. Le déploiement de ce type de services a déjà pris la forme, au Kenya, d’une assurance-vie baptisée Bima Mkononi. C’est d’ailleurs dans ce pays que Peter Gross, entré en 2010 chez MicroEnsure au Ghana, a depuis 2012 posé ses valises de diplômé d’Oxford. Depuis Nairobi, il pilote désormais les activités de l’assureur dans une dizaine de pays africains. l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


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Manageurs

Conseil et banque d’affaires CÔTE D’IVOIRE

Karim Fadika Associé chez le cabinet FDKA Ce quinquagénaire passe pour l’un des spécialistes africains des droits boursier, pétrolier et des affaires. « C’est un bon bosseur, il passe au peigne fin tous les dossiers. Avec lui, c’est aussi la discrétion assurée. Et il affronte les cabinets de renommée mondiale sans aucun complexe », révèle un de ses clients. Son cabinet, FDKA, au sein duquel il est associé à Colette Kacoutié et Mahoua Fadika Delafosse, est très courtisé. En 2012, Karim Fadika, qui conseillait Atlantic Financial Group, de l’Ivoirien Bernard Koné Dossongui, a conclu le contrat d’acquisition d’une partie du capital par le groupe Banque populaire. En 2011, juste après la crise postélectorale, il était parvenu à ficeler le dossier complexe des travaux d’extension de la centrale thermique d’Azito, exploitée par le britannique Globeleq, d’un coût global de 320 millions d’euros. l

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

MAROC

Mustapha Mourahib Au royaume de la finance Associé chez Clifford Chance à Casablanca

A

vocat associé au cabinet international Clifford Chance, Mustapha Mourahib, 40 ans, a été l’éminence grise des trois principales opérations financières au Maroc début 2013 : le financement du parc éolien de Tarfaya, la prise de participation de Wilmar dans le sucrier Cosumar et l’accord entre le français Veoliaetlefondsd’investissementbritannique Actis pour l’acquisition des sociétés Redal et Amendis. Ce fils d’immigré marocain, né en France et diplômé de l’université Paris-XI, est passé par les bureaux de Paris et New York de White & Case avant de rejoindre Clifford Chance en 2006. Si le cabinet travaille dans le pays depuis plus de trente ans, ce n’est qu’en 2012 qu’un bureau compétent en matière de fusions-acquisitions, de private equity et de

projets d’infrastructures y a été ouvert. Pour l’instant, c’est le seul du continent. « Casablanca bénéficie d’une position stratégique », explique le responsable des activités africaines du cabinet. Pour lui, le Maroc va devenir une place financière d’importance, hub de l’Afrique du Nord et de l’Afrique de l’Ouest. « Le royaume possède les principales banques et compagnies d’assurance de la région, dispose d’une jeunesse diplômée, d’une croissance soutenue, d’un régime politique stable et d’une réglementation financière sophistiquée », avance Mustapha Mourahib. Après s’être illustré dans la mise en place de Casablanca Finance City, l’avocat a conseillé le ministère des Finances dans le cadre de la réforme de la loi sur la titrisation. Clifford Chance est là pour un moment. l

MAROC

Youssef Benkirane DG de BOA Capital LOURDE RESPONSABILITÉ pour Youssef Benkirane, 46 ans. Le financier marocain, président du directoire de BMCE Capital Bourse jusqu’au début de l’année 2013, devra désormais faire prospérer BOA Capital, filiale commune de la banque d’affaires marocaine et du groupe panafricain Bank of Africa (BOA). La nouvelle entité œuvrera dans le conseil financier, la gestion d’actifs et l’intermédiation boursière. Pour mener à bien sa mission, ce diplômé en économie du développement pourra mettre à profit sa connaissance du métier : entré en 1994 dans le groupe BMCE, il est devenu dès 2000 le patron du numéro un de la Bourse au Maroc, BMCE Capital Bourse. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

DR

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SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013



Au carrefour de l’Afrique, du monde arabe et de l’Asie

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Capital-investissement

Manageurs

MAROC

 Laurent Demey (à g.) et Luc Rigouzzo.

Mehdi Tahiri, Omar Chikhaoui et Younes Al Abadan

BRUNO LEVY POUR J.A.

Dirigeants de Capital Invest

FRANCE

Laurent Demey et Luc Rigouzzo Partisans du long terme Fondateurs d’Amethis Finance

C

réé par Luc Rigouzzo et Laurent Demey, Amethis Finance est le dernier-né des capital-investisseurs exclusivement consacrés à l’Afrique. La société présente plusieurs particularités. Elle se réserve notamment la possibilité de rester plus de sept ans au capital des groupes sur lesquels elle mise et investit à la fois en dette de long terme et en capital. Forte de 470 millions de dollars (348 millions d’euros) collectés auprès d’investisseurs privés et de l’Overseas Private Investment Corporation (Opic, l’institution financière de développement américaine), elle a déjà conclu deux investissements : un premier de 10,5 millions de dollars dans le kényan Chase Bank et un deuxième dans Pétro Ivoire, distributeur ivoirien de produits pétroliers. Agronome et financier de formation, Luc Rigouzzo, 50 ans, a notamment exercé en Côte d’Ivoire et au Cameroun pour l’Agence française de développement (AFD) puis pour la Société financière internationale (IFC, SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

filiale de la Banque mondiale). Après avoir rejoint Proparco (filiale de l’AFD dévolue au secteur privé) en 2000, il a, en tant que directeur général de 2006 à 2010, concentré ses investissements dans les infrastructures, le private equity et les énergies renouvelables, selon un plan de transformation sur cinq ans qui a vu le lancement d’une levée de fonds de 300 millions d’euros. C’est au sein de la même institution que Laurent Demey a croisé la route de Luc Rigouzzo, dont il était le numéro deux, après une carrière bien remplie dans la finance africaine. Âgé de 44 ans, ce diplômé de Centrale Paris et de la prestigieuse École normale supérieure a notamment travaillé sur les dettes souveraines des pays africains au sein du groupe Société générale, avant de rejoindre le département africain de fusionacquisition de la banque française. Basé en Côte d’Ivoire de 1998 à 2000, il avait dirigé la filiale d’intermédiation financière Sogébourse avant de rejoindre Proparco. l

Joli coup pour les trois patrons de Capital Invest. Mehdi Tahiri, Omar Chikhaoui et Younes Al Abadan ont bouclé, en juin 2013, la première levée de leur nouveau fonds de capital-investissement régional (Cnav II), avec 80 millions d’euros apportés par une flopée de bailleurs prestigieux, de la Banque européenne d’investissement (BEI) à la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), en passant par la Société financière internationale (IFC). Mieux, Capital Invest s’est affranchi de son actionnaire de référence, le groupe FinanceCom, comme tout bon capitalinvestisseur. Les manageurs en sont désormais les propriétaires. Diplômé de l’École des mines de Paris, Mehdi Tahiri a fondé le pôle capitalinvestissement de FinanceCom. Présents dans Capital Invest depuis plus d’une décennie, Omar Chikhaoui et Younes Al Abadan sont quant à eux les véritables pilotes des opérations d’investissement. Lesquelles vont se multiplier, de Tunis à Casablanca. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

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Manageurs

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Capital-investissement PAYS-BAS

Marcel Posthuma et Jarl Heijstee

HAROLD DANIELS

Cofondateur et associé de XSML

NIGERIA

Tony Elumelu Président de Heirs Holding Ce banquier reconverti en investisseur, âgé de 50 ans, est l’apôtre de ce qu’il appelle « l’africapitalisme », un concept qui donne la priorité à l’agriculture et aux PME. Son véhicule d’investissement, Heirs Holdings, possède des parts dans une centrale énergétique, une usine d’engrais et une unité de production de jus de fruits. Il finance aussi un prix qui récompense les start-up innovantes. Le Nigérian a également soutenu la création, en Afrique de l’Est, de plusieurs Bourses de matières premières fondées sur le modèle éthiopien. Et il réfléchit à racheter celle d’Abuja. l

À EUX DEUX, ils ont réalisé seize investissements dans des PME en RD Congo et en Centrafrique à travers leur fonds d’impact investment baptisé XSML. Un nom qui évoque les tailles de vêtements extra small, medium et large en anglais. Avec un message clair : le fonds entend accompagner la croissance des PME africaines depuis les toutes premières étapes de leur développement jusqu’à leur avènement en tant qu’acteurs de premier plan sur leurs marchés. Les deux Néerlandais sont à ce titre des pionniers de l’investissement en capital dans des pays réputés difficiles et jusque-là absents du radar des fonds de private equity actifs du Kenya au Nigeria. Doté de 19 millions de dollars (14 millions d’euros) – il vise un total de 25 millions de dollars –, XSML a mis en place un modèle original qui consiste à réaliser des investissements de 100 000 à 500 000 dollars, non seulement sous forme de prises de participation en capital, mais aussi sous forme de prêts. Cofondateur et managing partner de XSML, Jarl Heijstee cumule douze ans d’expérience sur les marchés émergents, notamment au FMO, l’agence de développement néerlandaise, et chez ABN Amro, l’une des plus importantes banques du pays. Il est diplômé de l’université de Groningen. Son associé Marcel Posthuma présente un CV similaire. Il a mené la majeure partie de sa carrière en Afrique et en Asie, lui aussi pour le compte du FMO, après deux ans au Suriname dans une filiale d’ABN Amro. Il est diplômé en droit de l’université de Leiden. l

Stéphane Bacquaert Tours et détours Directeur associé chargé de l’Afrique chez Wendel

M

embre du comité d’investissement de Wendel, Stéphane Bacquaert, 42 ans, pilote plus particulièrement les investissements actuels et futurs de la société d’investissement européenne en Afrique. Un poste fondamental pour l’avenir de Wendel, qui cherche à investir 2 milliards d’euros d’ici à 2017, dont un tiers sur le continent. Depuis octobre 2012, le capital-investisseur français, coté sur l’Eurolist d’Euronext Paris, a déjà engagé 276 millions de dollars dans IHS, l’un des principaux opérateurs de tours télécoms en Afrique. Multidiplômé (Centrale Paris, Sciences-Po Paris et Harvard Business School), Stéphane Bacquaert a débuté sa carrière chez Bain & Company et connaît bien l’Afrique grâce à son épouse, qui a passé une vingtaine d’années en Côte d’Ivoire. l

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

WENDEL

FRANCE


Sous le Haut-Patronage de Son Excellence le Président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara

Du 1er au 4 décembre 2013 à Abidjan, la Bourse Régionale des Valeurs Mobilières accueille la

17ème conférence annuelle de l’African Securities Exchanges Association « L’AFRIQUE : DES PROMESSES AUX RÉALISATIONS LE RÔLE CLÉ DES MARCHÉS DE CAPITAUX »

8 panels de haut niveau et 45 intervenants dont : Thierry Tanoh (DG, Ecobank), Yvonne Ike (DG, Rencap), Jean-Louis Ekra (PDG, Afreximbank) Tim Turner (Directeur Secteur Privé, BAD), Michelle Kathryn Essome (PDG, AVCA), Matthieu Pigasse (Vice-Président, Lazard), David Grayson (PDG, Auerbach Grayson), Frédéric Hottinger (Président, Banque Hottinger & Cie), Madani Tall (Directeur Afrique de l’Ouest, Banque Mondiale) www.aseabrvm2013.org

Co-organisateurs

Sponsor officiel

Sponsor Platinum

Sponsors gold

Partenaires

Annonceurs


Manageurs

Bourse et gestion d’actifs

OUGANDA

Kenneth Kitariko

CÔTE D’IVOIRE

DG d’African Alliance Uganda LE DIRECTEUR GÉNÉRAL DU BROKER African Alliance Uganda a de quoi être satisfait : ses équipes, associées aux banquiers d’affaires de Stanbic Bank, ont fait de l’introduction en Bourse de l’opérateur d’électricité Umeme un succès. À la clé, 66 millions de dollars levés (soit environ 50 millions d’euros), dont une partie auprès de la Société financière internationale (IFC). C’est la plus importante des introductions jamais connues à Kampala. Courtier sponsor de l’opération, Kenneth Kitariko peut également se féliciter de l’introduction, quelques mois plus tard, d’Umeme à la Bourse de Nairobi, première véritable double cotation, prémices d’une intégration boursière régionale plus grande en Afrique de l’Est. Un créneau que ce diplômé en droit de l’université de l’Essex (Royaume-Uni) connaît bien : il codirige depuis quatre ans les filiales rwandaise et ougandaise d’African Alliance. Il avait d’ailleurs participé à l’introduction sur la place de Kigali du brasseur Bralirwa, une opération qui avait suscité un vif intérêt dans toute la sous-région. l TUNISIE

Mourad Ben Chaâbane Opération Jasmin DG de MAC SA

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ONS ABID POUR J.A.

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n février 2013, l’intermédiaire en bourse tunisien MAC SA annonçait la création d’un fonds d’investissement de 100 millions de dinars (45 millions d’euros), en partenariat avec le capital-investisseur panafricain Emerging Capital Partners (ECP), afin de financer le développement des PME tunisiennes. L’initiative de ce projet baptisé Jasmin Fund revient à Mourad Ben Chaâbane, directeur général de MAC SA depuis 2000. Le nouveau véhicule financier repose notamment sur son expertise, à la fois pour identifier des cibles prometteuses et pour envisager des introductions en Bourse au terme de la période d’investissement. Jasmin Fund investira des tickets compris entre 3 millions et 7 millions d’euros. Après un début de carrière dans l’enseignement supérieur, Mourad Ben Chaâbane a rejoint MAC SA en 1998. Ce diplômé de l’Institut supérieur de gestion de Tunis est aussi membre du conseil d’administration de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis. l

Edoh Kossi Amenounve DG de la BRVM Le patron, c’est lui. Main dans la main avec son président, Gabriel Fal (lire pp. 102-103), le Togolais Edoh Kossi Amenounve, 46 ans, pilote le redécollage de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) après plusieurs années difficiles. Nommé en août 2012 après la révocation du directeur général historique, Jean-Paul Gillet, celui qui a été pendant de nombreuses années secrétaire général du Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers (CREPMF), l’organe de régulation de l’Union économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA), est en terrain connu. Diplômé d’un MBA et d’un doctorat en finance de l’université Laval de Québec (Canada), il a opté dès 1997 pour la Bourse en devenant assistant du président de la BRVM et en participant à la création de la place ouestafricaine, avant de lancer la Société de gestion et d’intermédiation du Togo (SGI-Togo). À la tête de la BRVM, ses premiers chantiers prennent forme: le passage à la cotation en continu a eu lieu en septembre, tandis que la création du compartiment PME semble désormais acquise. l

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


La Banque Atlantique rejoint le Groupe Banque Centrale Populaire du Maroc

www.banqueatlantique.net

La Banque Atlantique informe son aimable clientèle, ses partenaires, les opérateurs économiques et le grand public, qu’elle fait désormais partie du Groupe Banque Centrale Populaire (GBCP) du Maroc. Présent dans 11 pays africains, le GBCP, créé en 1926, est un Groupe mutualiste dont le savoir-faire est reconnu et récompensé par de nombreux prix. Dernier en date, le trophée de la meilleure banque de détail d’Afrique, obtenu en mai 2013 lors des African Banker Awards. Une distinction qui positionne le GBCP comme l’établissement bancaire qui a enregistré des performances financières remarquables et introduit des pratiques innovantes dans le secteur bancaire africain. Avec la Banque Atlantique, filiale du Groupe Banque Centrale Populaire, c’est la continuité d’une belle histoire que nous œuvrons à écrire pour nos employés, nos clients, nos partenaires et tous ceux qui nous font confiance. Le meilleur reste à venir… AVEC VOUS !

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Institutions

Manageurs

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CÔTE D’IVOIRE

Najib Boulif Ministre des Affaires générales et de la Gouvernance Il n’est certes pas ministre des Finances, même si certains le pressentaient à ce poste. Ce Tangérois né en 1964, docteur en sciences économiques de l’université Paris-IIPanthéon-Assas et docteur d’État de l’université SidiMohamed-BenAbdellah de Fès, a lâché l’enseignement pour le curieux ministère des Affaires générales et de la Gouvernance en janvier 2012. Dix-huit mois plus tard, la réforme de la Caisse de compensation, un système de subventions sur les produits courants qui plombe le budget de l’État marocain, commençait, sous la houlette de celui qu’on surnomme « Barberousse ». Le nouveau système, effectif depuis le 16 septembre, a permis d’indexer partiellement les prix de l’essence sur les cours mondiaux. Une belle avancée qui n’a pas provoqué le soulèvement populaire qu’avait connu le Nigeria, dans la même situation, un an et demi plus tôt. l

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

Albert Toikeusse Mabri Tout pour Abidjan Ministre du Plan et du Développement

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n tant que gouverneur à la Banque africaine de développement (BAD) pour la Côte d’Ivoire, Albert Toikeusse Mabri a fait du retour définitif de son siège à Abidjan une priorité. Ce médecin de 50 ans, qui totalise dix ans d’ancienneté dans différents gouvernements – aujourd’hui en tant que ministre du Plan –, a multiplié les actions pour convaincre les dirigeants de l’institution panafricaine. En octobre 2012, à Tokyo, lors de la quinzième réunion du comité consultatif des gouverneurs de la BAD, il a fait sauter les derniers verrous pour la mise en route du schéma de

retour. Décision confirmée en mai 2013 à Marrakech, au cours des assemblées générales. L’État déboursera 200 milliards de F CFA (300 millions d’euros) pour les travaux préalables au retour des agents de la BAD. Un premier contingent de quelque 500 employés devrait regagner Abidjan d’ici à décembre 2013. Et la Côte d’Ivoire abritera en novembre 2014 le cinquantenaire de la BAD. Albert Toikeusse Mabri, titulaire d’un master en santé publique de l’université de Washington, préside depuis 2005 l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), membre de la coalition au pouvoir. l

VINCENT BOISOT/RIVA PRESS

MAROC

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Manageurs

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Institutions

MAROC

Saïd Ibrahimi Objectif Casa

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et l’Afrique centrale », confie-t-il. Mais aussi doper les échanges de capitaux intra-africains et gérer les projets de fusion-acquisition ou de financement d’infrastructures. Après des débuts un peu lents, les avancées se multiplient : Saïd Ibrahimi a signé des partenariats aveclesBoursesduLuxembourg,deLondreset de Singapour. Et CFC compte déjà son premier gros investisseur : le holding FinanceCom, d’OthmanBenjelloun,quiyinstallerasonsiège et ceux de plusieurs filiales du groupe BMCE, une fois construits une tour de 33 étages et trois immeubles de sept étages. Coût : 1,5 milliard de dirhams (133 millions d’euros). Livraison prévue en 2016. l

BRUNO LEVY THE AFRICA CEO FORUM

l ne se lasse pas de faire la promotion de Casablanca Finance City (CFC). Quoi de plus normal pour le directeur général du Moroccan Financial Board, à l’origine du projet ? Né à Rabat en 1956 et diplômé de l’École centrale de Paris, Saïd Ibrahimi a, pendant près de sept ans, veillé sur les comptes du pays en tant que trésorier général du royaume. Depuis avril 2010, il s’échine à mettre sur pied la principale place financière du Maghreb. Objectif : « Créer une plateforme régionale pouvant attirer les investisseurs étrangers –fondsd’investissement,gestionnairesd’actifs, institutions financières, sièges régionaux de multinationales… – vers l’Afrique de l’Ouest

CÔTE D’IVOIRE

Stanislas Zézé PDG de Bloomfield Investment Corporation PIONNIER DE LA NOTATION financière en Afrique francophone, l’Ivoirien, diplômé de l’université du Michigan et ancien, entre autres, de la Banque mondiale et de Shell, poursuit le développement de son agence, Bloomfield Investment Corporation, spécialisée dans l’évaluation du risque de crédit et de titres émis dans le cadre de financements structurés. Plusieurs entreprises ou structures publiques ont fait l’objet d’une notation de Bloomfield : la ville de Dakar, Pétro Ivoire, la Société ivoirienne de manutention et de transit (Simat), la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE)… L’agence a adopté des critères de notation qui rejoignent ceux de ses grandes sœurs Standard & Poor’s, Moody’s et Fitch Ratings. Mais, dans une région où le recours à la notation financière reste limité, rien n’est gagné d’avance pour Stanislas Zézé. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

ONS ABID POUR J.A.

DG du Moroccan Financial Board

TUNISIE

Chedly Ayari Gouverneur de la Banque centrale Un an après sa nomination controversée, en juillet 2012, à la tête de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari a fait la preuve qu’il n’était pas le remplaçant politique du gouverneur précédent, jugé très indépendant, Mustapha Kamel Nabli. Sorti de sa retraite (il a 80 ans) pour prendre la tête de l’autorité monétaire, l’ancien ministre de Bourguiba (de 1969 à 1975) et ex-président de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) n’a certes pas empêché la Tunisie de voir sa note à nouveau dégradée par les agences de notation et de s’enfoncer dans les difficultés économiques. Mais on peut toutefois estimer que sa présence est un plus dans un contexte marqué par un amateurisme gouvernemental prononcé en matière économique. Chedly Ayari jouant presque, selon certains, un rôle de ministre de l’Économie… l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Brigitte

Patrick Pédiatre

Francis Étudiant

Hôtelière

« J’ai maintenant assez de place pour m’occuper des tout-petits comme des plus grands. »

« Grâce à la BGD, j’ai renforcé ma capacité d’accueil. »

Laurxent Pharmacien

« Grâce à la BGD, ma pharmacie fait le plein de médicaments. »

Ange

Directeur d’école

En finançant les projets des entrepreneurs motivés, la Banque gabonaise de développement (BGD) contribue à l’avenir et au développement économique du Gabon. Présente sur l’ensemble du territoire, auprès des entreprises, des collectivités locales comme de tous les particuliers, la BGD vous accompagne à chaque étape de la vie personnelle et professionnelle.

Jean-Joseph

« Le commerce des glaces m’a permis de reprendre mes études. »

Jean-Paul

Industriel du bois

« Mon usine est vraiment passée à la vitesse supérieure et je crée de nouveaux emplois. »

Chrystel

Vétérinaire

« La BGD m’a aidé à lancer véritablement mon activité. »

« Ma petite école est devenue un véritable complexe scolaire. » « Grâce à la confiance de la BGD, j’ai pu développer ma société et recruter des compatriotes. »

Au cœur du développement Banque Gabonaise de Développement, Société Anonyme d’intérêt National ● ●

Siège Social : Rue Alfred Marche ● Libreville, Gabon ● RCCM : 2005 B 04382 ● NIF : 790 381 / R N° Statistique : 90 381 L ● Tél. : (+241) 76 24 29 - Fax : (+241) 74 26 99 ● Site Web : www.bgd-gabon.com

© DIFCOM / CC - Paris 16

Propriétaire d’une PME de nettoyage


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MARCHÉS FINANCIERS

Tout est JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


IFC Meilleure alliée des entreprises ?

PORTRAIT Gabriel Fal Président de la BRVM

BMCE CAPITAL L’exemple à reproduire

CAPITALINVESTISSEMENT Par ici la sortie !

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possible RAFAEL RICOY POUR J.A.

Sur des marchés africains qui gagnent en dynamisme, les investisseurs restent opportunistes. En 2012, encore une fois, les plus gros deals ne se sont pas forcément faits là où on les attendait…

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


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Marchés financiers Enjeux

C

haque année, le monde de la finance apporte son lot de bonnes nouvelles. À condition, parfois, de bien les chercher… En 2012, la véritable surprise a été le rachat inattendu de CFAO, un distributeur spécialisé (pharmacie, automobile et, depuis peu, vente au détail), par le japonais Toyota Tshusho Corporation (TTC). Un deal étonnant qui a révélé deux phénomènes : l’intérêt pour les entreprises africaines est désormais partagé dans le monde entier et jusqu’au Japon ; les activités de distribution et celles, plus généralement, orientées vers les besoins de consommation suscitent un intérêt croissant. Après le rachat en 2011 de la chaîne de grande distribution alimentaire Massmart par le numéro un mondial Walmart, l’arrivée annoncée en 2013 de Carrefour, son concurrent le plus sérieux, allié à CFAO, en est la preuve. Les fonds de capital-investissement l’ont d’ailleurs compris depuis un moment. Rien de surprenant lorsqu’on sait qu’ils guettent constamment les secteurs d’avenir : en 2012, ils ont parié de manière croissante sur les banques, sur les sociétés d’assurances mais aussi sur l’agro-industrie. Des sociétés avicoles comme Sipra (Côte d’Ivoire) ou Golden Lay (Zambie) en ont profité, de même que le brasseur éthiopien Dashen. MAIS NE NOUS TROMPONS PAS, ce sont bien les ressources naturelles africaines qui restent, en valeur, l’objet des convoitises internationales les plus soutenues. En 2012 comme en 2011, et sans doute aussi en 2013, quelques mégaopérations à plusieurs milliards de dollars, mais aussi plusieurs autres se chiffrant en centaines de millions, ont rythmé l’actualité. De la bataille entre Shell et le thaïlandais PPT pour le rachat de Cove Energy sur ce qui n’est encore qu’un immense espoir – l’exploitation du gaz mozambicain – à la montée de sociétés nigérianes telles qu’Oando et Heritage Oil dans l’amont pétrolier local. De la guerre (des affaires) dans les mines congolaises de cuivre et de zinc à l’uranium namibien, dans la zone de Husab, repris par un consortium chinois comprenant le leader de l’industrie nucléaire China General Nuclear Power Corporation… De gros deals en série qui ne retombent pas toujours dans les poches étatiques, nombre de sociétés rachetées (c’est

FUSIONS-ACQUISITIONS Les ressources naturelles toujours au top Répartition des principales opérations (en % des montants) Mines

Pétrole

29 28

16

4 5 Autres Agro-industrie

9

Distribution

9

Finance Télécoms

le cas de Cove Energy ou d’Extract Resources en Namibie) étant basées dans d’autres pays : en Australie, au Canada ou dans des paradis fiscaux. C’est également le cas pour ce qui est, au moment où nous écrivons ces lignes, la plus grande opération de 2013 : l’acquisition de 28,6 % d’Eni East Africa (basé en Italie) par China National Petroleum Corporation, pour 4,2 milliards de dollars (environ 3,2 milliards d’euros). L’année 2012 aura toutefois vu les gouvernements africains tenter de s’imposer dans ces négociations « délocalisées », en faisant pression pour renégocier les termes des contrats, par exemple, ou en taxant ces opérations… En 2013, le Mozambique a ainsi obtenu d’Eni le paiement d’une contribution exceptionnelle de 400 millions de dollars ainsi que la construction d’une centrale électrique. Globalement, le bilan en termes de fusions-acquisitions est bon, malgré un marché mondial morose. Sur le front

Question de méthode ! Jeune Afrique publie dans les pages qui suivent des classements uniques sur le continent. Ils ont, pour la plupart, été réalisés à partir des informations publiques et recoupées auprès des conseils financiers, banquiers et avocats d’affaires. ! Pour les fusions-acquisitions, les opérations recensées sont celles dont la finalité africaine est avérée, même si elles n’ont pas eu lieu dans des juridictions situées sur le continent. Si plusieurs deals de taille importante n’apparaissent pas dans ce classement, c’est parce qu’aucune information financière les concernant n’était accessible. ! Les classements des opérations boursières et celui des sociétés de Bourse ont été complétés grâce aux publications officielles des places africaines. ! Celui des émissions d’obligations d’État a été concocté pour Jeune Afrique par les équipes du département recherche F.M. d’Ecobank. l

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SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Marchés financiers CAPITAL-INVESTISSEMENT La finance aux financiers

BOURSE La cote au bout du fil

Répartition des principales opérations (en % des montants)

Répartition des principales opérations (en % des montants)

Finance

Télécoms

Pétrole

Finance

22 40

38 44

19 3

19 Autres

Agro-industrie

Autres

15

Agro-industrie

du capital-investissement, il évolue d’année en année en trop élevé. La multiplication des marchés de PME, une bonne fonction d’une poignée de grosses opérations qui ont lieu, nouvelle en soi, ne doit pas non plus faire oublier qu’un peu ou pas. Dans cette activité, une évolution est notable, qui partout dans le monde ces segments n’ont pas toujours très devrait se confirmer d’année en année : le recours de plus en bien fonctionné. « Il est déjà difficile de commercialiser un titre plus courant au financement projet par projet ou opération comme Sonatel, alors imaginez avec une PME… » commente par opération, plutôt que la levée pure et simple d’un fonds laconiquement un courtier ouest-africain. de plusieurs centaines de millions de dollars (même si ce La véritable bonne nouvelle est la multiplication des opéraphénomène se poursuit, comme le soulignent les nouvelles tions d’augmentation de capital (par émission de droits de souslevées de fonds panafricains en cours cription, par placement privé ou, plus chez Emerging Capital Partners, rarement, par des offres ouvertes) : De gros deals en série qui Development Partners International cela prouve qu’une société cotée, donc ne retombent pas toujours ou encore Abraaj Capital). Les deux soumise à un certain nombre de règles dans les poches étatiques… processus peuvent d’ailleurs se cumude transparence et de gouvernance, ler. L’idée, pour les capital-investispeut se financer plus facilement. En seurs, est de solliciter des investisseurs lorsqu’un dossier 2012, ce sont surtout des banques qui ont occupé ce créneau, sérieux se présente, plutôt qu’une seule fois tous les quatre en raison de la hausse du niveau des fonds propres requis ou cinq ans. Les investisseurs, eux, y trouvent davantage leur pour exercer. Les télécoms ont une place importante dans compte, pouvant s’assurer que les opérations de financement notre classement des opérations boursières uniquement en d’entreprises répondent à leurs cahiers des charges. raison de l’offre publique d’achat lancée par Orange (ex-France Télécom) sur l’égyptien Mobinil, après le règlement du conflit ENFIN, LE BILAN SUR LES PLACES BOURSIÈRES est mitigé. entre le groupe français et son ancien associé Naguib Sawiris. D’un côté, la rareté des introductions s’est poursuivie en 2012, De même, l’incroyable et sophistiqué autorachat de l’égypcertaines Bourses n’ayant pas connu d’opérations de ce type tien Orascom Construction Industries par le néerlandais OCI depuis deux ou trois ans. D’un autre côté, la situation semble NV (dont l’actionnaire de référence est pour l’un comme pour s’être un peu améliorée au premier semestre 2013, avec l’autre la famille Sawiris), pour plus de 2 milliards de dollars, plusieurs opérations, notamment en Tunisie, sans toutefois marquera notre tableau des fusions-acquisitions l’année que ces introductions représentent des montants importants. prochaine en plaçant les engrais et la construction en haut L’échec de certaines cotations, comme celle de Siat Gabon à de la liste. Une nouvelle exception qui rappelle encore une Libreville, montre que, contrairement à ce qu’on aurait pu croire fois que dans le monde de la finance, d’une année sur l’autre, étant donné la disponibilité importante d’épargne en Afrique, tout est possible. « Un éternel recommencement », comme toutes les opérations ne sont pas vouées au succès, surtout aiment à dire les banquiers d’affaires. l celles qui sont mal préparées et dont le prix est manifestement FRÉDÉRIC MAURY SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

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MarchĂŠs Financiers

IFC

Meilleure des entreprises?


Marchés financiers u L’institution a injecté des millions de dollars dans le barrage de Bujagali, en Ouganda.

Filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé, la Société financière internationale accorde des financements massifs dans un continent qui en manque. Sans être pour autant à l’abri des critiques… CRYSTAL ORDERSON, au Cap

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n Afrique subsaharienne, la mode est à la croissance. C’est la région du monde qui connaît les plus fortes hausses démographique (on estime que d’ici à 2050 le continent comptera environ 2 milliards de personnes) et économique (le PIB augmente de plus de 5 % par an en moyenne). Filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé, la Société financière internationale (IFC) entend jouer son rôle dans la prospérité du continent. De moins de 10 % du portefeuille global de l’institution internationale il y a seulement cinq ans, la part de l’Afrique subsaharienne est passée à environ 15 %. La zone est sa deuxième région d’investissements après l’Amérique latine. En 2011-2012, l’IFC y a injecté environ 2,7 milliards de dollars (2 milliards d’euros), dont 836 millions sous forme de prêts, 287 millions sous forme d’investissements dans les fonds propres des entreprises, 1,3 milliard dans le cadre de garanties pour le financement du commerce… L’Afrique du Nord est moins soutenue, avec une quinzaine d’opérations.

alliée

YANNICK TYLL/CORBIS

CENTRALES. Des chiffres impressionnants pour

un continent où les financements trouvent rarement le chemin des entreprises. Et qui illustrent la vocation de l’IFC, née en 1956 et qui compte 184 pays membres : aider les sociétés et institutions financières des marchés émergents à créer des emplois et à générer des recettes fiscales. « Pour atteindre ces taux de croissance, il faut des investissements, mais les gouvernements nationaux sont tellement à court d’argent que le financement public ne suffit pas à répondre aux besoins du continent », relève Jean-Philippe Prosper, vice-président de l’IFC chargé de l’Afrique subsaharienne depuis février 2013. En quelques mois, l’institution a ainsi investi pour son compte (tout en mobilisant d’autres fonds) 225 millions de dollars dans l’extension de centrales électriques ivoiriennes. Un financement que presque aucun gouvernement africain ou banque n’aurait pu accorder. « Le Soudan du Sud est un bon exemple : nous étions sur le terrain avant qu’il ne se déclare indépendant, souligne Jean-Philippe Prosper. Nous avons travaillé sur les réformes et, quand le l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

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Marchés financiers

GIDEON MENDEL/CORBIS

Notamment lorsqu’il s’agit d’étendre leurs activités à l’échelle mondiale. Le sud-africain Hans Merensky Holdings (bois et fruits tropicaux) a bénéficié d’une telle aide : 35 millions de dollars en fonds propres. « Nous sommes le plus grand exportateur de mangues et d’avocats à destination de l’Union européenne et nous voulions étendre nos activités au Pérou, en Colombie, au Mozambique et en Tanzanie, explique Claus Lippert, le directeur général. Une banque commerciale ne nous aurait pas apporté ce type de soutien. » L’IFC a permis à Hans Merensky Holdings de devenir un acteur mondial en développant de nouveaux vergers d’avocatiers en Afrique et en Amérique latine d’une part, et en étendant son activité dans le bois en Afrique du Sud d’autre part. SOLAIRE. En termes de secteurs d’activité, l’ins-

pays est devenu membre de l’IFC, nous avons fait plusieurs investissements. » Autre exemple, au Burundi : « Après la guerre civile, personne ne voulait y faire des affaires, insiste le vice-président. Le pays a pourtant fait des progrès significatifs et il y a des résultats tangibles. » L’IFC a investi dans le premier hôtel cinq étoiles de Bujumbura, persuadée que cette infrastructure permettra d’attirer davantage d’investissements et créera des emplois dans un secteur du tourisme en difficulté. Investir dans les pays sortant d’un conflit, de la Sierra Leone à la RD Congo, n’est pas chose évidente pour les investisseurs et les banques, qui fuient souvent ces zones. « Nous sommes ici pour dire : le risque sera toujours là, mais l’IFC aussi », résume Jean-Philippe Prosper. De fait, l’institution permet à nombre d’entrepreneurs africains d’accéder à des financements que les banques traditionnelles ou les fonds d’investissement ne leur fournissent pas toujours. lll

p L’agro-industrie est l’un des secteurs prioritaires de l’IFC, qui soutient de grands groupes tels qu’Olam (ici en Tanzanie).

titution, qui compte des bureaux un peu partout sur le continent, ne cache pas ses priorités : l’agro-industrie, les infrastructures et l’énergie. Alors que 60 % des terres arables inexploitées se trouvent en Afrique, la plupart des pays du continent ne disposent pas des infrastructures et des chaînes d’approvisionnement leur permettant de capitaliser sur cet avantage concurrentiel. L’IFC investit notamment auprès de grandes entreprises comme Olam, afin d’ajouter de la valeur locale au processus de production. « L’agro-industrie est un ingrédient clé dans la création d’emplois », affirme Jean-Philippe Prosper. Le patron Afrique estime également que les difficultés d’accès à l’énergie demeurent un obstacle à la croissance. L’IFC injecte donc des millions de dollars dans le barrage de Bujagali, en Ouganda. Elle investit également dans l’énergie solaire en Afrique du Sud et dans des projets énergétiques au Kenya et au Sénégal. « L’énergie propre et à un coût raisonnable est une chose très importante pour les entreprises », poursuit Jean-Philippe Prosper. D’aucuns critiquent toutefois certaines décisions d’investissement prises par l’IFC, les jugeant éloignées de sa mission de réduction de la l l l

Trois investissements emblématiques Azito et Ciprel

L’IFC accompagne le groupe basé au Togo depuis le début des années 1990. Elle est l’un des principaux actionnaires du réseau bancaire panafricain. Dates : 2009 et 2012 Montant investi : 200 M$ en fonds propres Activité : banque Région : Afrique

L’IFC soutient l’augmentation des capacités de production électrique en Côte d’Ivoire, notamment via des prêts pour l’extension de ces deux centrales. Dates : 2012 et 2013 Montant investi : 260 M$ Activité : énergie Pays : Côte d’Ivoire

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

Bank of Africa Madagascar Depuis la création de son programme de soutien au financement du commerce en 2005, l’IFC a fourni 5,4 milliards de dollars de garantie à des banques subsahariennes. Dates : 2011 et 2012 Garanties accordées : 38,4 M$ Activité : banque Pays : Madagascar

Toujours plus haut

Investissements de l’IFC en Afrique subsaharienne (en milliards de dollars, hors syndication)

2,4 1,4

2007 2008

1,8

2008 2009

2009 2010

3,5 2,7

2,2

2010 2011

2011 2012

2012 2013

SOURCE : IFC

Ecobank

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

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Marchés financiers

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pauvreté. Ils citent par exemple un prêt de 26 millions de dollars à un prince saoudien pour construire l’hôtel Mövenpick à Accra. Ou encore l’aide de 55 millions de dollars accordée en 2012 à Armajaro Trading, un négociant de matières premières agricoles à la réputation sulfureuse. Mis en cause également, le soutien apporté à des grandes entreprises, y compris non africaines, dont on imagine qu’elles ne devraient pas rencontrer de difficultés à se financer ailleurs.

lll

BARRAGES. Patrick Bond, un économiste qui

a beaucoup travaillé sur la Banque mondiale et d’autres institutions de développement, va plus loin encore. Il fustige par exemple l’aide au secteur horticole au Kenya, qui aurait terriblement accru le stress hydrique et ainsi pénalisé les autres agriculteurs. Il dénonce aussi le soutien de l’IFC aux mégabarrages, comme celui

de Bujagali, ou celui d’Inga, en RD Congo. La proximité idéologique entre l’institution et le secteur privé est enfin pointée du doigt par certains, qui estiment que ce dernier ne peut être la solution à tout. Les entrepreneurs eux-mêmes osent quelques critiques, concernant le temps pris par l’IFC pour sceller ses investissements et le fait que ceux-ci soient, pour l’essentiel, réalisés en devises, ce qui fait courir un risque de change à l’entreprise. Le patron Afrique fait amende honorable : « Oui, nous prenons notre temps. Nous devons faire des due diligence [audits préalables] raisonnables sur les projets, nous pencher sur les différents aspects d’un accord, adopter une vision sur plusieurs années… Mais nous sommes présents dans les pays sur le long terme », nuance JeanPhilippe Prosper. Sur ce point, personne ne le contredira. l

STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

 Manifestation de commémoration de la tuerie, le 13 août 2013.

Une épine nommée Lonmin Depuis le massacre de Marikana, en Afrique du Sud, le soutien de l’IFC au minier britannique fait mauvais effet.

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n août 2012, 34 grévistes de la mine de Marikana étaient tués par les forces de police sud-africaines. Le groupe britannique Lonmin employait la majorité des mineurs. Et derrière lui, la Société financière internationale (IFC)… En 2006, l’institution a en effet approuvé en sa faveur un prêt de 100 millions de dollars (environ 75 millions d’euros) et

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un investissement en capital initial de 15 millions de dollars, avec une option d’investir jusqu’à 35 millions de dollars dans la première année de l’entente. Le Centre pour le droit international de l’environnement (Ciel), une ONG basée à Washington et à Genève, a depuis demandé à la Banque mondiale de revoir son investissement.

« L’IFC a entrepris un programme de services consultatifs de quatre ans avec Lonmin pour améliorer le travail de l’entreprise avec les communautés locales. L’institution est profondément préoccupée par cet accès de violence lié aux activités minières de Lonmin en Afrique duSud»,souligneDesmondDodd,porteparole de la filiale de la Banque mondiale, qui ajoute que la position de l’IFC a été d’«encouragertouteslespartiesàrésoudre ledifférendparledialogueconstructifetla négociation ». Sans pour autant remettre en question son appui à Lonmin. l CRYSTAL ORDERSON SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK BANQUE AFRICAINE D’IMPORT-EXPORT

LA BANQUE DU FINANCEMENT DU COMMERCE

DE L’AFRIQUE Etant la première Institution en matière (' +,-%-.'&'-/ (1 commerce en Afrique, Afreximbank offre les programmes suivants:

! Programme de Ligne de Crédit ! Programme de Syndication ! Programme d’achat d’effets de commerce ! !"#$"%&&' (' )"*+,-%-.'&'-/ (' 01/1"2 +314 +,-%-.,'"2 ! Programme de Financement Direct ! Programme de Financement de Projets ! Programme de prêts adossés à des actifs ! Programme d’achat de créances / Programme d’escompte ! Programme de Risques Spéciaux ! Programme pays ! Programme de Financement du Carbone ! Programme d’Investissements Bancaires ! Programme de prêts adossés à des Agences de Credit à l’Exportation

SIÈGE

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Eastgate Building 3rd Floor Gold Bridge (North Wing) Gold Bridge 2nd Street Harare-Zimbabwe Tel: +263-4-700904

W W W. A F R E X I M B A N K . C O M


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Marchés financiers

Gabriel Fal Un crack en campagne Le Sénégalais, nouveau président de la Bourse régionale des valeurs mobilières, à Abidjan, se démène pour attirer des investisseurs internationaux. Mais au-delà du monde de la finance, il lui faudra le soutien des politiques… FRÉDÉRIC MAURY

H

ôtel InterContinental, Paris. Dans la rue Scribe, à deux pas de l’opéra Garnier, des employées asiatiques portent sacs et vêtements pour une riche famille du Moyen-Orient. Dans le hall du prestigieux hôtel, récemment rénové, le ballet quotidien des hommes d’affaires n’a pas encore totalement repris : Paris sort à peine de son habituelle léthargie du mois d’août. Au cinquième étage, pourtant, il en est un qui ne chôme pas. En séjour dans la capitale française, Gabriel Fal reçoit Jeune Afrique dans un salon discret. Les médias ? Il connaît et pratique depuis un moment. Tenue soignée, ton posé, il sait que l’actualité de la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), à Abidjan, plaide pour lui. Huit mois après son élection à la tête du conseil d’administration de la place financière ouest-africaine, le 31 janvier 2013, l’indice principal, le BRVM Composite, a gagné près de 18 %. Mieux, il s’est échangé autant d’argent au premier semestre de l’année qu’au cours de l’ensemble de 2012, tandis que la capitalisation boursière a franchi la barre symbolique des 4 000 milliards de F CFA (plus de 6 milliards d’euros), une première depuis 2008. Les emprunts obligataires de la Côte d’Ivoire, du Sénégal et du géant agro-industriel Sifca ont connu de vifs succès. SEREIN. Ici, à Paris, c’est une tout autre

partie qui se joue. Vanter les mérites de la BRVM auprès d’investisseurs institutionnels internationaux, qu’ils soient des gestionnaires de fonds d’investissement ou de riches privés. Pour les grands fonds spécialisés sur les marchés émergents – qui pourtant ne jurent plus que par l’Afrique –, la Bourse basée à Abidjan reste une place où ne s’échangent chaque jour qu’entre 1 million et 2 millions JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

d’euros de titres et qui n’a plus vu une introduction sur son compartiment actions depuis la fin de l’année 2010… Le financier sénégalais, serein, a son plan en tête. « L’ancienne direction n’acceptait pas l’idée que la Bourse ait aussi une mission commerciale », souligne celui qui, il y a environ un an, a abandonné sa casquette de directeur général de la société de gestion et d’intermédiation CGF Bourse pour « vendre » la place financière des huit États En bref de l’Union économique et • Fils de Cheikh Boubacar Fal, monétaire ouest-africaine ex-patron d’Air Afrique (UEMOA). Lors d’un passage en Afrique du Sud, c’est • Diplômé de Rouen Business School (France) l’un des points qui l’ont le et de l’université McGill (Canada) plus frappé : l’engagement • Ancien de Citibank, à Dakar et à Londres des équipes de la Bourse de Johannesburg, la plus impor• Fondateur de la société de gestion tante du continent, à faire un d’intermédiation CGF Bourse véritable boulot commercial. « Gabriel Fal n’a aucun rôle opérationnel, souligne Edoh Kossi celui de la banque. Avec deux atouts Amenounve, directeur général de la majeurs : une formation supérieure à BRVM depuis le 1er octobre 2012. Nous la prestigieuse université canadienne travaillons ensemble sur les éléments McGill et son pedigree familial, un plus importants de la stratégie de dévelopindéniable dans le monde feutré de la pement de la Bourse : la création du finance. Gabriel Fal est en effet le fils de compartiment PME, les nouvelles introCheikh Boubacar Fal, premier patron ductions, la promotion internationale, la de la défunte compagnie aérienne Air représentation auprès des autorités… » Afrique. Dès le début des années 1980, La voie est tracée par le comité stratéalors qu’il n’a que 27 ans, il intègre gique de développement du marché Citibank Dakar, succursale du groupe sous la houlette des deux hommes, qui américain éponyme très tournée vers les se connaissent très bien. « Nous étions entreprises. Il est alors, avec une certaine tous deux à la première réunion, en 1996, Évelyne Tall – aujourd’hui numéro deux pour la création de la BRVM, souligne du groupe Ecobank –, l’Africain le plus en Edoh Kossi Amenounve. Nous nous vue au sein de l’institution, selon Nicolas parlons constamment, personne ne fait Clavel, aujourd’hui gérant de fonds et à d’ombre à l’autre. » l’époque directeur général de Citibank Depuis cette année-là, la vie profesDakar : « Il était dans le radar des gens sionnelle de Gabriel Fal tourne autour de importants, se souvient-il. Citibank avait la Bourse. La décennie précédente l’avait un programme visant à faire bouger les mené dans un monde guère éloigné, Africains les plus doués en dehors de SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


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BRUNO LEVY POUR THE AFRICA CEO FORUM/J.A.

Marchés financiers

leur pays. Gabriel en a profité, il s’est retrouvé à Londres. C’était une promotion importante. » Quelques années plus tard, le quadragénaire est de retour en Afrique de l’Ouest. La Bourse, depuis, ne l’a plus quitté. « J’y ai cru parce que le projet d’une place régionale était porté par la BCEAO [Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest] », souligne-t-il aujourd’hui pour expliquer les raisons qui l’ont poussé à quitter la prestigieuse City pour travailler à la création de la BRVM puis fonder, en 1998, l’un des tout premiers opérateurs de la place, CGF Bourse. RISQUE. Quinze ans plus tard presque

jour pour jour, il feint de savoir que son mandat a des airs de mission impossible. Lui y croit, comme il a cru, avant les autres, à son métier. « CGF est l’un des seuls acteurs qui opèrent dans tous les segments d’activité de la Bourse : courtage, conseil, gestion d’actifs, placement SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

de titres… », concède l’un de ses concurrents. En créant à Dakar, mi-2012, une agence spécialisée dans l’épargne, il a pris un nouveau risque : vulgariser la culture boursière. Un an plus tard, CGF affiche 5 000 comptes, avec une moyenne d’ouverture de 150 comptes par mois. Une nouvelle agence prendra bientôt le relais, en plein cœur de la

un financier comme président est utile, décrypte Edoh Kossi Amenounve. Il peut parler aux grandes entreprises. » Et les politiques ? Familier du monde de la finance, Gabriel Fal n’a pas ou peu de relais auprès des décideurs publics. « Mes dix ans au CREPMF [Conseil régional de l’épargne publique et des marchés financiers] nous permettent d’avoir des contacts dans cette sphère », poursuit le direcSon mandat a des airs de mission teur général. Comme lui, impossible ? Qu’à cela ne tienne, Gabriel Fal sait qu’aucune lui y croit dur comme fer. grande réforme ne se fera sans appui politique. Et capitale sénégalaise : 350 m2 de surface il pense l’avoir : les gouvernements de commerciale et, à côté, le nouveau siège la région ne cachent pas leur volonté de CGF, avec 400 m2 de bureaux. d’améliorer le financement des PME Ces réalisations donnent un peu plus et de doper la collecte locale des resde légitimité au discours et aux ambisources. « Pourra-t-il vraiment faire boutions du président de la BRVM. Et elles ger les choses ? Aura-t-il leur soutien ? » s’interroge un financier de la région. apportent des signaux positifs sur sa Dans moins de deux ans, son mandat capacité à convaincre les investisseurs et les entreprises. « Nous sommes dans s’achèvera. Il compte bien, d’ici là, avoir une phase de développement, et avoir bouleversé la place d’Abidjan. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Marchés financiers

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ALEXANDRE DUPEYRON

t Le siège de BMCE, à Casablanca.

BMCE Capital L’exemple à reproduire En 2003, la banque d’affaires marocaine s’est structurée en cinq métiers différents. Un modèle qui a fait ses preuves et que le groupe souhaite dupliquer au sud du Sahara à travers BOA Capital. SÉBASTIEN DUMOULIN

F

in mai 2013, la banque d’affaires panafricaine BOA Capital était officiellement créée. Sur le berceau de la nouvelle structure s’étaientpenchéesdeuxbonnesfées:Bank of Africa (BOA), bien sûr, et BMCE Capital, sonactionnairedecontrôle.C’estd’ailleurs l’ancien vice-président du directoire de la banque d’affaires marocaine, Youssef Benkirane, qui a pris la direction de BOA Capital. Pour une raison simple: BMCE, le groupe bancaire d’Othman Benjelloun, rêve de réitérer au sud du Sahara le succès de BMCE Capital et de son modèle diversifié qui a si bien fonctionné au Maroc. Né en 1998, BMCE Capital a réussi à s’imposer dans le paysage marocain des affaires en couvrant l’ensemble du spectre financier. « Dès sa création, BMCE Capital s’est voulu un opérateur multiproduit et multiservice. Le contexte marocain, caractérisé par un secteur financier embryonnaire, y était alors propice, et les clients étaient à la recherche de solutions globales et innovantes, explique Khalid Nasr,présidentdudirectoire.Notre positionnement de leader ou coleader JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

sur chacune de nos activités est la preuve que notre stratégie a porté ses fruits. » SCHÉMA. L’organisationactuelle,inspirée

du schéma anglo-saxon, date de 2003 et repose sur cinq métiers : marchés de capitaux, gestion d’actifs, intermédiation boursière, gestion privée et, enfin, conseil etingénieriefinancière.L’avantagedecouvrir l’ensemble de ces domaines est que, outre les synergies exploitables, certaines activités plus rentables peuvent en aider d’autres à faire le dos rond par mauvais temps. Avec 211 millions de dirhams en 2012 (18,9 millions d’euros, en hausse de 14,5 % sur un an), ces différents métiers ont représenté un peu plus de 2 % du produit net bancaire du groupe. Parmi les divisions locomotives, BMCE Capital Markets propose une plateforme de trading qui permet notamment aux entreprises de couvrir leurs risques de change de taux ou de matières premières. BMCE Capital Markets détient un tiers du marché et se place en première position en termes de placement de dette privée. Mais ces derniers temps, ce sont surtout les activités de gestion qui se portent bien, avec BMCE Capital Gestion (pour les

investisseurs privés ou institutionnels) et BMCE Capital Gestion privée (gestion de fortune). La première se classe troisième du secteur au Maroc, avec 13,9 % de part de marché en termes d’encours sous gestion, tandis que la seconde, plus discrète, « poursuit sa montée en puissance », commente sobrement le groupe. À l’inverse, certaines divisions, qui avaient le vent en poupe au début des années 2000, sont à la peine. C’est le cas de l’activitédeconseilauxgouvernementsou aux entreprises (BMCE Capital Conseil), les opérations de fusion-acquisition et les émissions obligataires s’étant taries. Mais aussi de BMCE Capital Bourse, créé dès 1994, qui propose des placements en actions et en obligations à la Bourse de Casablanca et intervient sur le marché primaire pour gérer les opérations d’introductionenBourse,d’offrepublique d’achat ou de retrait. En 2012, cette activité a été « doublement affectée », comme le reconnaît la banque, « par la baisse des indices boursiers et par l’effondrement de la volumétrie des échanges ». Fin 2012, sa part de marché atteignait 16,6 %, contre 19,1 % encore un an plus tôt. Il est temps d’aller voir au sud du Sahara ! l SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Définition et conduite de la politique monétaire

Émission de la monnaie

Conduite de la politique de change

Promotion de la stabilité financière

Gestion des réserves officielles de change

Promotion des systèmes de paiement et de règlement La Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC) est la Banque Centrale de la CEMAC, pilier de la coopération monétaire, fleuron et socle de l’intégration dans la CEMAC.

Communiqué

La BEAC est la Banque centrale commune des six États qui constituent la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale, la CEMAC : Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad.

semble des pays de l’UMAC et en garantit la stabilité. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son soutien aux politiques économiques générales élaborées par les États membres. Chargée à ce titre de définir et de conduire la politique monétaire de l’UMAC, de conduire la politique de Les 22 et 23 novembre 1972, furent signés à Brazzaville au change, de gérer les réserves officielles de change des ÉtatsCongo les accords de coopération monétaire, qui portèrent membres, de veiller au bon fonctionnement des systèmes la BEAC sur les fonds baptismaux. de paiement et de promouvoir la stabilité Précieux héritage de leurs liens 1972-2012 : Quarante ans au financière, la BEAC est un organe essenhistoriques et privilégiés noués tiel de l’intégration économique en Afrique service de l’Afrique Centrale Centrale. avant les indépendances, la BEAC témoigne de la ferme volonté des États membres de poursuivre une coopération monétaire Grâce, d’une part, à l’esprit de solidarité et de discipline mutuellement bénéfique, pilier de l’intégration dans la de ses États membres et, d’autre part, à la capacité d’adapsous-région de l’Afrique Centrale. Ce, au service de leurs tation à son environnement en perpétuel mouvement, la Peuples respectifs. BEAC continue de donner satisfaction à tous les acteurs du développement économique et social des États de la La BEAC est un établissement public international afri- CEMAC. Son efficacité, son indépendance et son autorité cain régi par ses statuts, la Convention instituant l’Union sont le gage de la confiance des populations et des entreMonétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) ainsi que la prises, africaines ou internationales, en la monnaie émise Convention de coopération monétaire passée entre la par la BEAC. En effet, le franc de la Coopération Financière en Afrique Centrale (franc CFA) est l’une des monFrance et les États membres de l’UMAC. naies africaines les plus stables depuis les indépendances, La BEAC émet la monnaie unique, le franc CFA, ayant du fait, en particulier, d’une politique monétaire rigoureuse cours légal et pouvoir libératoire sur le territoire de l’en- et clairvoyante. BEAC, Banque des États de l’Afrique Centrale BP 1917, Yaoundé, Cameroun - Tél. : (+237) 22 23 40 30, Fax : (+237) 22 23 34 68 - www.beac.int

MABOUP

Banque des États de l’Afrique Centrale


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Marchés financiers

Capital-investissement Par ici la sortie! Miser sur une entreprise est une chose, s’en désengager en est une autre. Une étape cruciale dont dépend la rentabilité de l’opération. Mais comment font les fonds pour revendre leurs participations? NICOLAS TEISSERENC

E

ntré en septembre 2003 au capital de Somdiaa, un groupe français actif dans l’agro-industrie en Afrique, l’investisseur panafricain Emerging Capital Partners (ECP) revendait sa participation de 49 % cinq ans plus tard, doublant sa mise au passage. Une bonne opération… sur le papier. Car, dans le secret des bureaux feutrés, les choses ne se sont pas déroulées si facilement. Alexandre Vilgrain, le PDG de Somdiaa, n’était pas en position d’honorer son put, clause contractuelle qui l’oblige à racheter les parts du capitalinvestisseur si

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

celui-ci ne parvient pas à trouver des repreneurs. Résultat : il a dû se démener pour trouver un investisseur extérieur par ses propres moyens, en l’occurrence le groupe français Castel. Quatre ans plus tard, le patron garde encore un goût amer de son association temporaire avec ECP. Cette issue, fort heureusement, est rare. Mais elle reflète une réalité : en Afrique, plus qu’investir, c’est revendre ses parts qui reste le plus dur – or c’est à ce moment que se fait, en grande partie, la rentabilité des investissements. Au

Maroc, l’un des marchés les plus mûrs du continent, certains fonds sont encore en phase de désinvestissement alors qu’ils ont été créés dans les années 1990… Comme l’explique un membre de l’Association marocaine des investisseurs en capital (Amic), « aucun fonds marocain n’est complètement clôturé, certains conservent des participations depuis vingt ans et sont très peu transparents là-dessus ». PAS DE SECRET. Romen Mathieu s’en amuserait presque : « Tous les matins en me rasant, je pense à chaque sortie », souligne cet associé – à la barbe impeccablement taillée – de Capital T r u s t G ro u p,

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Marchés financiers une société d’investissement active en Afrique du Nord et au Moyen-Orient via le fonds EuroMena. Selon lui, il n’y a pas de secret : « Pour réussir la vente, il faut avant tout avoir un bon produit à proposer… et un bon réseau ! Grâce au nôtre, notamment dans le domaine des fusions-acquisitions, il n’y a pas une personne que nous ne pouvons joindre en l’espace de deux coups de téléphone. » Tout est question de préparation. Avant même d’investir dans une entreprise, les financiers imaginent déjà deux ou trois options de sortie. Et à peine au tour de table, ils planchent sur leur stratégie de désinvestissement. Revue de détail des solutions qui s’offrent à eux. LA CESSION EN BOURSE

Introduire ses parts Alors que les capital-investisseurs à travers le monde disposent de marchés financiers développés pour envisager sereinement une sortie en Bourse, les places financières africaines, en dehors de l’Afrique du Sud, restent trop peu liquides. Comme le souligne Laureen Kouassi Olsson, investisseuse chez Amethis Finance, à Paris, « le manque de profondeur et de liquidité de certaines places boursières africaines compromet parfois les sorties en Bourse pour des tickets de taille conséquente ». TuninvestAfricinvest a malgré tout revendu sur la Bourse d’Alger, pourtant peu liquide, ses parts dans la société de jus de fruits NCA-Rouiba. « On voit qu’une sortie en Bourse est déjà possible sur les places kényane et ghanéenne, et je pense que ce sera aussi bientôt le cas à la BRVM [Bourse régionale des valeurs mobilières, à Abidjan], nuance Laurent Demey, cofondateur d’Amethis Finance. Le fait que des fonds rentrent dans des sociétés en Afrique de l’Ouest va créer un appel d’air. Selon moi, ce n’est pas un problème de demande, mais plutôt d’offre. » Amethis prévoit ainsi d’ores et déjà de coter Pétro Ivoire, une de ses participations, à la BRVM dans quelques années. En 2012, selon l’étude du cabinet EY (ex-Ernst & Young) intitulée « Harvesting Growth : The Rise of Private Equity Exits in Africa », 9 % des désinvestissements ont eu lieu en Bourse, contre 4 % en 2007. Pour les gros montants, d’autres places dans le monde, friandes d’entreprises émergentes, pourraient faire l’affaire : SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

selon un financier qui souhaite garder l’anonymat, le géant américain Carlyle envisagerait d’aller jusqu’à Singapour pour introduire ses participations africaines !

CNIA SAADA Assurances, Maroc

Cédé par Kingdom Zephyr Africa Management (aujourd’hui dissous) Introduit sur la Bourse de Casablanca Date : novembre 2010 Montant : 43,5 M€

LE MARCHÉ SECONDAIRE

Céder à d’autres fonds Si le développement récent du capital-investissement en Afrique explique que la revente à d’autres fonds n’en soit encore qu’à ses balbutiements, ce marché dit secondaire prend de plus en plus d’importance. Alors que seulement 12 % des sorties (en nombre) se faisaient de cette façon en 2007, le chiffre est grimpé à 23 % du total en 2012. Une évolution dont se félicitent les investisseurs. Comme le souligne Ziad Oueslati, associé fondateur de TuninvestAfricinvest, à Tunis, « au Maroc et en Tunisie, le fait qu’il y ait beaucoup plus d’acteurs aujourd’hui a rendu le marché plus liquide, ce qui a eu un effet positif sur les prix ». Cependant, comme le rappelle un professionnel du secteur, « pour des investisseurs qui entament un deuxième round de levée de fonds, il est mauvais de montrer aux limited partners [les contributeurs des fonds] qu’on est soumis aux autres fonds pour céder ses participations ».

PÉTRO IVOIRE

Distribution pétrolière, Côte d’Ivoire Cédé par Cauris Acquis par Phoenix Capital Management Date : janvier 2012 Montant : 2,3 M€

LA SORTIE STRATÉGIQUE

Séduire un industriel Reste la solution reine pour tous les capital-investisseurs : la sortie dite stratégique, c’est-à-dire la revente auprès d’un industriel du secteur. L’étude de EY calcule que ces dernières représentent la moitié du total des sorties effectuées en 2012. Malgré la vague récente d’intérêt,

les repreneurs ne sont encore que rarement des multinationales. EY rappelle ainsi que les acquéreurs régionaux restent prédominants. Le fonds britannique Actis (implanté au Caire, à Lagos, à Nairobi et à Johannesburg) a ainsi revendu, mi-2012, sa participation majoritaire dans la Banque commerciale du Rwanda au kényan I&M Bank. Tout comme ce capital-investisseur spécialisé sur les pays émergents avait cédé, quelques mois plus tôt, ses parts dans le centre commercial Accra Mall, au Ghana, au promoteur sud-africain Atterbury Property Holdings.

VITALAIT Lait, Tunisie

Cédé par Tuninvest-Africinvest Acquis par Kaiku (Espagne) Date : décembre 2011 Montant : non communiqué

LE RECOURS AU « PUT »

Revendre à l’actionnaire d’origine Avec des durées de détention moyennes plus longues qu’ailleurs (5,1 ans, contre 4,5 ans en Amérique latine et aux États-Unis et 4,1 ans en Europe), les fonds prévoient aussi une sorte d’assurance tous risques : les fameux puts, comme dans le cas d’ECP avec Somdiaa. « Mais il est très difficile de fixer une valorisation avec précision cinq ans à l’avance, il s’agit plus d’un moyen de créer un cadre de discussion favorable à l’investisseur », prévient Barthélémy Faye, associé du cabinet Cleary Gottlieb Steen & Hamilton. « Et encore faut-il que le put soit honorable, au risque de lancer une machine infernale, ajoute Laureen Kouassi Olsson. Il faut que l’investissement soit structuré de telle manière que la sortie soit réaliste et que tous les mécanismes soient mis en place dans l’intérêt des promoteurs et de la société. » Pour que la sortie ne tourne pas au divorce. l

SOMDIAA

Agro-industrie, France Cédé par Emerging Capital Partners Acquis par Alexandre Vilgrain Date : janvier 2009 Montant : non communiqué JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

107


SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SA MAJESTÉ LE ROI MOHAMMED VI Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux du 1er au 4 octobre 2013

Rabat accueille les villes et les régions du monde

Imaginer la société, construire la démocratie. La ville de Rabat a changé. En une décennie, de nombreuses transformations urbaines ont nettement renforcé son attractivité. Lancé en 2005, le projet du Bouregreg l’a réconciliée avec sa façade maritime et fluviale. En 2010 elle est déclarée Ville verte lors de la célébration de la journée de la Terre. En 2012 l’Unesco l’inscrit sur la liste du patrimoine mondial. Ces reconnaissances internationales, la Capitale du Maroc les consolide aujourd’hui : Rabat, en digne représentante du Continent Africain,

accueille les villes et les régions du monde à l’occasion du Sommet mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux. Du 1er au 4 octobre plus de 3000 Maires, Présidents de régions, Elus, Économistes, Prix Nobel, et de nombreux experts venus des 5 continents, se réunissent dans la Capitale du Royaume pour imaginer la société de demain et construire la démocratie. Rendez-vous à Rabat du 1er au 4 octobre ou sur www.rabat2013.com pour en débattre !

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Marchés financiers

Conseil Foire d’empoigne à Abidjan En Côte d’Ivoire, la réforme du secteur bancaire public s’avère particulièrement mouvementée. Pour piloter les différentes opérations, des cabinets sont sélectionnés, puis mis sur la touche, et les appels d’offres se multiplient. Dur d’y retrouver ses petits ! BAUDELAIRE MIEU,

D

à Abidjan

ossiers oubliés dans les tiroirs, changement brutal de conseil, bataille sur les prix… Pour le moins mouvementé, le projet de réforme du secteur financier public ivoirien attise les convoitises des banques d’affaires et des cabinets de conseil. Depuis que le gouvernement a lancé des réflexions opérationnelles pour définir le business model des établissements bancaires à capitaux publics, des structures de différentes nationalités ont afflué pour capter un mandat de conseil. Pour le meilleur et pour le pire… En mai 2013, dans ce processus long et complexe relancé dès l’arrivée au pouvoir d’Alassane Ouattara, le coup de théâtre a pris la forme d’un licenciement sans préavis. Phoenix Capital Management (PCM), conseil du ministère des Finances dans le processus de restructuration et de privatisation des cinq établissements

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

publics, a brutalement été mis sur la touche. Sans même avoir été prévenu auparavant… Son remplaçant a un profil sulfureux : la société française Iota, de l’avocat Jean-Charles Charki, gendre de Claude Guéant, ancien conseiller et ministre de Nicolas Sarkozy. Un revire-

lesquels le sujet de la restructuration des banques publiques est fondamental, c’est peu dire que les autorités prennent leur temps. En 2012, une première étude stratégique avait été menée par le cabinet français Roland Berger (alors que le tandem Lazard-KPMG convoitait aussi ce marché) pour réfléchir à l’avenir des cinq établisPhoenix Capital Management a sements publics que sont été évincé au profit d’une société Versus Bank, la Banque pour le financement de française au profil sulfureux. l’agriculture (BFA), la Caisse nationale des caisses d’épargne ment jamais officialisé jusqu’au moment où nous écrivons ces lignes. Sans doute (CNCE), la Banque nationale d’investisen raison de la personnalité du nouvel sement (BNI) et la Banque de l’habitat élu… de Côte d’Ivoire (BHCI). Ses recommandations avaient à COMMISSIONS. Un coup dur pour l’Ivoil’époque été transmises au gouvernerien Michel Abrogoua, patron de PCM, ment. La fusion de la BNI et de la CNCE, dans une bataille dont l’objet est assez pour former un géant bancaire, était clair: les millions d’euros de commissions préconisée. La BHCI devait être recapiversées aux structures de conseil. Malgré talisée et consolidée pour accompagner la pression des bailleurs de fonds, pour l’État dans sa politique d’accession l l l

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

109


Marchés financiers l l l du grand public à l’habitat. Enfin, la BFA et Versus Bank devaient tomber dans l’escarcelle du privé… Plusieurs mois après, le rapport semble avoir été égaré. « La stratégie de Roland Berger se trouve toujours dans les tiroirs du gouvernement, elle n’est pas définitive », précise aujourd’hui Kaba Nialé, ministre auprès du Premier ministre chargée de l’Économie et des Finances.

 Attijariwafa Bank pourrait reprendre les parts de l’État dans la BIAO-CI.

MOUTURE. Pis, l’État a choisi de lancer un

autre appel d’offres en février 2013, afin de sélectionner un cabinet pour proposer de « nouveaux » axes stratégiques. Les « Big Four » des cabinets d’expertise comptable et de conseil se sont emparés du dossier : KMPG, EY (ex-Ernst & Young), Mazars et PwC (ex-PricewaterhouseCoopers) ont soumissionné, pressant de manière incessante les autorités politiques afin qu’elles compartimentent la mission en deux ou trois lots, histoire de contenter tout le monde… Seul PwC s’est finalement vu octroyer le marché, surtout pour le caractère moins-disant de son offre. Depuis le mois de juin 2013, le cabinet a entrepris ses travaux dans la plus grande discrétion. Une première mouture était attendue en octobre, mais « le processus sera un peu long », confie l’économiste Emmanuel Ahoutou, directeur de cabinet adjoint du Premier ministre, Daniel Kablan Duncan. Certaines mauvaises langues estiment même que le dossier pourrait être enterré, lentement. Un autre chantier est allé un peu plus vite : la cession des parts de l’État dans la Société ivoirienne de banque (SIB, groupe Attijariwafa Bank) et la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO-CI). Là aussi, c’est PCM qui avait décroché, dès 2011, le contrat de pilotage de l’appel d’offres – un dossier qu’il a cette fois-ci conservé jusqu’au bout. Au final, la banque d’affaires ivoirienne Hudson & Cie, fondée par Jean-Luc Bédié (il ne dirige plus cette structure depuis qu’il a été nommé conseiller à la présidence chargé notamment du secteur bancaire), a doublé ses concurrents immédiats en se faisant attribuer les travaux préparatoires. Hudson travaille avec deux financiers basés au Sénégal, Impaxis et CGF. Le cabinet EY prendra en charge le volet juridique et fiscal de l’opération, qui devrait être bouclée avant fin 2013. Les cabinets de conseil n’auront plus alors qu’à trouver un autre grand chantier pour engranger quelques commissions. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

OLIVIER POUR J.A.

110

Désengagements et privatisations La réforme porte sur deux volets : la vente des parts minoritaires de l’État dans deux banques et l’éventuelle cession de cinq établissements publics.

L

a réorganisation du pôle bancaire public est un point clé de la stratégie gouvernementale ivoirienne, notamment dans ses relations avec ses partenaires institutionnels. Les cas de la Société ivoirienne de banque (SIB) et de la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO-CI) ne devraient pas poser de souci, dans la mesure où l’État ne possède que des parts minoritaires (respectivement 39 % et 20 %). La priorité est d’introduire ces participations en Bourse, même si les deux actionnaires majoritaires – le marocain Attijariwafa Bank pour la première, le groupe NSIA pour la seconde – ne cachent pas leur volonté d’augmenter leurs parts respectives. VISÉES . Le cas des cinq banques

publiques – Versus Bank, Banque pour le financement de l’agriculture (BFA), Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE), Banque nationale d’investissement (BNI) et Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (BHCI) – est plus complexe. De nombreux groupes

internationaux semblent intéressés. Le sud-africain Standard Bank, qui prospecte le marché ouest-africain hors Nigeria et Ghana, étudierait les possibilités de reprise. En face, le français BPCE n’a pas renoncé à son plan d’implantation dans le pays, après l’échec des négociations pour la reprise de Banque Atlantique. BPCE, dont le cœur de métier est la banque de détail, a des visées sur la CNCE pour son réseau dense à travers le pays. Le camerounais Afriland First Group, qui tente depuis fin 2012 de finaliser la reprise d’Access BankCôted’Ivoire,pourraitaussimettre sur la table une offre pour Versus Bank. Enfin, l’agro-industriel ivoirien Sifca seraitquantàluiuncandidatdepremier ordre pour la reprise de la BFA. Mais l’option de la cession n’est qu’une parmi d’autres. « Nous ne céderons pas toutes les banques d’un seul coup. En plus des travaux de PwC, nous réfléchirons à une stratégie d’analyse de la situation des banques, au cas par cas. Il n’y aura pas de cession sauvage », révèle un proche du dossier. À suivre… l B.M. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


8ème Edition de la Conférence économique africaine Johannesburg, du 28 au 30 Octobre 2013

“L’intégration régionale en Afrique” La 8ème édition de la Conférence économique africaine se tiendra du 28 au 30 octobre 2013 à Johannesburg, en Afrique du Sud sous le thème “l’intégration régionale en Afrique”. La Conférence, annuelle, est organisée par le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). « L’intégration économique régionale, qui favorise la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux entre les marchés nationaux, est fondamentale pour parvenir à une croissance solide et équitable en Afrique. Ce n’est qu’en garantissant aux producteurs africains l’accès aux marchés régionaux et en les intégrant dans des chaînes de valeur plus sophistiquées que nous pouvons espérer les rendre compétitifs dans un monde interconnecté. L’intégration régionale est la clé de l’accroissement de la productivité et de l’amélioration durable du niveau de vie. L’intégration régionale a toujours été au cœur du mandat de la Banque africaine de développement. Notre objectif est ambitieux — aider à libérer l’immense potentiel économique de l’Afrique et mieux relier ses populations tout en intégrant ses économies. Ces cinq dernières années, nous avons investi11 milliards de dollars dans la construction des infrastructures nécessaires à l’Afrique pour stimuler son commerce et sa croissance économique.

Dans les cinq régions africaines, nous avons financé des routes, des ponts, des postes frontières, de la fibre optique, des pools énergétiques, des chemins de fer, des aéroports et ports qui ont réuni les Africains et ont relié leurs marchés au reste du monde. Nous soutenons les Communautés économiques régionales africaines et leurs pays membres dans leurs efforts pour dépasser les barrières réglementaires et institutionnelles bloquant le commerce et l’intégration financière. Nous collaborons également avec des partenaires tels que l’Union africaine (UA) et la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), pour promouvoir un dialogue politique sur les obstacles communs et pour renforcer la voix de l’Afrique dans les grandes assises politiques mondiales. Dans la période à venir, nous allons intensifier nos efforts. Nous avons engagé 28% des ressources de l’actuel Fonds africain de développement pour les initiatives régionales et nous construisons notre propre capacité à aider nos pays membres régionaux dans les défis réglementaires et institutionnels complexes liés à l’intégration. À terme, il faudra toutefois des ressources financières plus substantielles pour éliminer les barrières entravant l’intégration régionale. Nous avons besoin du solide engagement des dirigeants politiques africains à placer l’intégration régionale au centre de leurs stratégies nationales de développement. Nous nous tenons prêts à leur apporter un appui à cette fin ».

DIFCOM/FC

COMMUNIQUÉ

Gilbert Mbesherubusa Vice-Président de la BAD en charge de l’infrastructure, du secteur privé et de l’intégration régionale.



CLASSEMENTS

113

m a rc h és F in a n c iErs

• boursE

Double réalité

• capital-invEstissEmEnt

Le continent résiste

• Fusions-acquisitions

Conso en tête

• dEttE publiquE

RAFAEL RICOY POUR J.A.

L’Afrique surcotée

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34


Marchés financiers

Bourse Double réalité

382,1millions de dollars

C’est le montant levé par BCP, structure centrale du groupe Banque populaire, à l’occasion de la cession de 10 % de son capital au français BPCE, en mai, et à la Société financière internationale (IFC), en octobre.

Les indices de la majorité des places africaines sont dans le vert. Celles-ci n’ont pourtant pas connu une folle activité en 2012.

OCTOBRE 2011

C’est la date de l’acquisition de 63,9 % du capital de Promopharm par Hikma. Quelques semaines plus tard, en janvier 2012, le laboratoire jordanien finalisait l’acquisition de 30 % supplémentaires sur la Bourse de Casablanca.

ÉRIC DUPUY

S

ur le front des performances, 2012 aura été un bon cru pour l’immense majorité des Bourses africaines, seule une poignée d’entre elles (dont Casablanca) finissant l’année dans le rouge. Le Rwanda a enregistré la plus forte progression, avec un indice augmentant de 65 %. Sur le front des opérations, en revanche, le bilan est bien moins bon. Plusieurs places africaines, dont la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM, à Abidjan) et Lagos, n’ont enregistré aucune introduction en Bourse avec cession ou levée de titres. Face à des marchés où la liquidité reste faible, la tendance est plutôt aux listings simples (des introductions sans levée de capitaux), quitte à les faire suivre quelques mois plus tard par une offre publique (comme dans le cas de l’assureur kényan UAP). Les augmentations de capital par émission de droits de souscription constituent aujourd’hui l’essentiel de l’activité sur les places africaines.

36,9 %

C’est le niveau de sursouscription de l’introduction sur la Bourse ougandaise de la société d’électricité Umeme. Quelques semaines plus tard, elle était aussi introduite à Nairobi.

Nous avons développé un pipeline solide de deals, ce qui nous permettra de déployer notre nouveau capital dans des activités lucratives. FRANK ADU JUNIOR, directeur général de Cal Bank

DR

114

SPLIT. À ce titre, l’année 2013 semble un peu mieux

engagée, avec de nombreuses introductions sur la place de Tunis et une quarantaine d’opérations de ce type prévues ou annoncées sur les marchés africains. À la BRVM, le split (division de l’action en dix) de Sonatel a permis de rendre plus accessible le prix unitaire de la valeur star des télécoms ouest-africains et de littéralement doper la liquidité. Seule véritable ombre au tableau: la situation au Maroc, où la profession se raccroche aux développements de la place financière Casablanca Finance City pour oublier l’effondrement des volumes, divisés par deux (en valeur) par rapport à 2010. Le poids de la capitalisation boursière par rapport au PIB est passé en deux ans de près de 70 % à environ 50 %. Une situation toutefois nettement plus enviable que celle connue sur les deux places boursières d’Afrique centrale francophone. En 2013, la bataille entre Douala et Libreville a d’ailleurs fait une victime : l’agro-industriel Siat Gabon, qui a finalement introduit 5,5 % de ses titres, contre 30 % prévus au départ. En cause : le Cameroun, qui a refusé son visa à l’opération d’introduction, la première sur la place gabonaise. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

1

C’est le nombre d’introduction sur la Bourse de Casablanca en 2012. Une de moins qu’à Tunis… et une de plus qu’à Abidjan.

+ 39,64 % Décidément très volatile, la Bourse kényane, qui s’était effondrée de plus de 30 % en 2011, s’est envolée en 2012.

TULLOW OIL

Le groupe pétrolier, introduit en 2011 sur le marché ghanéen, représente à lui seul la moitié de la capitalisation de la place. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Marchés financiers

115

Rang

Les 35 premières opérations boursières en 2012 Société

Secteur

Bourse

Montant levé (millions de $)

Nature

1

MOBINIL

Télécoms

Egypt SE

Offre publique d'achat

1 980

2

ECOBANK

Banque

BRVM

Augmentation de capital

343,1

3

BANQUE POPULAIRE

Banque

Casablanca

Augmentation de capital

199,8

4

BANQUE POPULAIRE

Banque

Casablanca

Augmentation de capital

182,3

5

BMCE BANK

Banque

Casablanca

Augmentation de capital

174,9

6

KENYA AIRWAYS

Transport

Nairobi SE

Augmentation de capital

171,6

7

ATTIJARIWAFA BANK

Banque

Casablanca

Augmentation de capital

164,5

8

DELTA PROPERTY FUND

Immobilier

Johannesburg SE

Introduction (avec cession ou levée)

9

ROCKCASTLE

Immobilier

Mauritius SE

Augmentation de capital

101,8

10

STANDARD CHARTERED BANK KENYA

Banque

Nairobi SE

Augmentation de capital

95,2

11

TRANSACTION CAPITAL

Finance

Johannesburg SE

Introduction (avec cession ou levée)

12

NIC BANK

Banque

Nairobi SE

Augmentation de capital

81,7

13

ATTIJARIWAFA BANK

Banque

Casablanca

Augmentation de capital

67,8

14

UMEME

Énergie

Uganda SE

Introduction (avec cession ou levée)

15

CFC STANBIC

Banque

Nairobi SE

Augmentation de capital

51,8

16

LESIEUR

Agro-industrie

Casablanca

Offre publique d'achat

50,1

17

ABC HOLDINGS

Banque

Botswana SE

Augmentation de capital

18

PROMOPHARM

Santé

Casablanca

Offre publique d'achat

19

MASTER DRILLING GROUP

Mines

Johannesburg SE

Introduction (avec cession ou levée)

46

20

CHOPPIES

Distribution

Botswana SE

Introduction (avec cession ou levée)

45,8

21

TANZANIA BREWERIES

Boissons

Dar es-Salaam SE

Cession

22

CAL BANK

Banque

Ghana SE

Augmentation de capital

38,4

23

DIAMOND TRUST BANK

Banque

Nairobi SE

Augmentation de capital

38,3

24

GUINNESS GHANA

Boissons

Ghana SE

Augmentation de capital

36

25

CFAO CI

Distribution

BRVM

Augmentation de capital

35,2

26

UNIMER

Agroalimentaire

Casablanca

Apport en nature

29,4

27

HFC BANK

Banque

Ghana SE

Augmentation de capital

26,2

28

CRÉDIT DU MAROC

Banque

Casablanca

Conversion des dividendes

24,7

29

BINDURA NICKEL

Mines

Zimbabwe SE

Augmentation de capital

23

30

TUNIS RÉ

Assurance

Tunis

Augmentation de capital

18,6

31

AFRIC INDUSTRIES

Industrie

Casablanca

Introduction (avec cession ou levée)

17,7

32

FAMILY BANK

Banque

Nairobi SE

Augmentation de capital

13,8

33

BOA NIGER

Banque

BRVM

Conversion des dividendes

13,26

34

RIOZIM

Mines

Zimbabwe SE

Augmentation de capital

11,6

35

UAP

Assurance

Nairobi SE

Augmentation de capital

11,1

113

88

66

50 47,2

42

Les performances des 10 principales Bourses africaines en 2012 Indice

1

EGYPT SE

EGYPTE CASE 30

2

NAIROBI SE

NAIROBI ALL SHARE

Performance en monnaie locale (en %)

Capitalisation du marché (milliards de $)

+ 51

NC

+ 39,64

15,9

3

NIGERIA SE

NSE ALL SHARE

+ 35,45

57,77

4

GHANA SE

GSE COMPOSITE

+ 23,81

29,9 * 998,3

5

JOHANNESBURG SE

JSE/FTSE ALL SHARE

+ 22,71

6

BRVM

BRVM COMPOSITE

+ 19,95

8,1

7

BOURSE DE TUNIS

TUNINDEX

– 3,02

8,9

8

MAURITIUS SE

SEMDEX

9

LUSAKA SE

LUSE ALL SHARE

10

BOURSE DE CASABLANCA

MASI

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

–8

7,1

– 8,1

9,4

– 15,13

52,8 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

*LISTINGS SECONDAIRES INCLUS

Rang

Bourse


116

Marchés financiers

Capital-investissement Le continent résiste

7

Bien que plus modeste que 2011, l’année 2012 a vu l’arrivée de nouveaux acteurs en Afrique.

milliards de dollars

C’est la somme que Public Investment Corporation (PIC) compte investir en Afrique (hors Afrique du Sud). En injectant 250 millions de dollars dans la banque panafricaine Ecobank, le gestionnaire de retraites sud-africain en est devenu l’un des principaux actionnaires.

ÉRIC DUPUY

A

près une année 2011 marquée par le retour des grands deals à plusieurs centaines de millions de dollars, 2012 aura été plus calme, l’essentiel des opérations de capital-investissement se concentrant à des niveaux inférieurs à 100 millions de dollars (moins de 75 millions d’euros). Rapportée au niveau mondial, l’évolution africaine n’a rien de surprenant. D’après les statistiques de l’Emerging Markets Private Equity Association, les montants investis dans les entreprises des pays émergents ont diminué de 11,9 % en 2012 (et de 33 % en Chine). Dans ce contexte, l’Afrique s’en sort plutôt bien. Les acteurs historiques (Emerging Capital Partners, Africinvest, Actis…) sont toujours actifs, rejoints par des nouveaux venus. L’américain Carlyle a ainsi bouclé en 2012 Le total des 50 premières son premier investissement opérations de sur le continent, en injectant capital-investissement avecd’autresco-investisseurs 210 millions de dollars dans le tanzanien Export Trading Group. Le français Wendel a fait son entrée sur la scène africaine en devenant le principal actionnaire du gestionnaire panafricain de tours de télécommunications IHS, dans lequel il a injecté 276 millions de dollars (dont 125 millions en 2012). Et le britannique Duet, quelques mois après avoirmontéuneéquipeenAfrique,amiséavecd’autres investisseurs sur un brasseur éthiopien.

CHOUCHOU ?

Le nigérian IHS, qui gère 8 500 tours de télécommunications, a levé entre mi-2012 et mi-2013 plus de 600 millions de dollars auprès de capital-investisseurs.

2,17 milliards

L’Afrique est le terrain d’affaires le plus prometteur, et ce partenariat avec Proparco renforce notre engagement à fournir des médicaments de qualité et en temps opportun aux Africains. » SINHUE NORONHA, directeur général Afrique de Strides Arcolab

BOOM. L’émirati Abraaj Capital est devenu un acteur

incontournable en Afrique, comme en témoigne la reprise – cher payée, disent ses concurrents – du groupe ouest-africain de produits laitiers Fan Milk en 2013. Une opération révélatrice de la nouvelle tendance du capital-investissement africain : parier sur les secteurs profitant du boom de la consommation. Citons enfin le néerlandais XSML, gestionnaire du Central Africa SME Fund. Il n’apparaît pas dans notre classement ci-contre et pourtant il a réalisé quatorze investissements en moins de deux ans dans des PME en Centrafrique et en RD Congo: avec un ticket moyen (quelques centaines de milliers de dollars) particulièrement utile au sud du Sahara. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

L’IFC [Société financière internationale] nous conseillera notamment dans la gouvernance, car nous avons une croissance très rapide. »

PATISEN

de dollars

YOUSSEF OMAÏS, patron de Patisen

80 lits

Pour la clinique Biasa, l’objectif est de tripler le nombre de lits pour le faire passer de 24 à 80, mais aussi d’offrir de nouveaux services via l’acquisition d’équipements supplémentaires. SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Marchés financiers

Rang

Les 50 premières opérations de capital-investissement en 2012 Société

Pays/région

Secteur

Montant investi (millions de $)

Capital-investisseurs

1

EGYPTIAN REFINING COMPANY

Égypte

Raffinage

CITADEL CAPITAL - INFRAMED - IFC - FMO -DEG

395

2

ECOBANK

Afrique

Banque

PIC

250

3

SAHAM FINANCES

Afrique

Assurances

IFC ASSET MANAGEMENT

250

4

EXPORT TRADING GROUP

Tanzanie

Agro-industrie

CARLYLE - STANDARD CHARTERED

210

5

IHS

Afrique

Infrastructures télécoms

WENDEL

125

6

KEVRO

Afrique du Sud

Textile

ETHOS PRIVATE EQUITY

108 100

7

ECOBANK

Afrique

Banque

IFC ASSET MANAGEMENT

8

DASHEN

Éthiopie

Boissons

DUET AFRICA - VASARI - DEG

90

9

EXPORT TRADING GROUP

Tanzanie

Agro-industrie

STANDARD CHARTERED PRIVATE EQUITY

74

10

BANQUE POPULAIRE

Maroc

Banque

IFC

62

11

ELAND OIL & GAS

Nigeria

Pétrole

HELIOS

62

12

UAP INSURANCE

Kenya

Assurances

TUNINVEST - AUREOS - SWEDFUND

55

13

BANCABC

Botswana

Banque

AFRICAN DEVELOPMENT CORPORATION

50

14

PERSIANAS GROUP

Nigeria

Centres commerciaux

IFC

37

15

KENYA AIRWAYS

Kenya

Transport aérien

IFC

25

16

GOLDEN LAY

Zambie

Agro-industrie

PHATISA

24

17

CAL BANK

Ghana

Banque

DPI - PROPARCO

22

18

ASSUPOL

Afrique du Sud

Assurances

IFC

19

SOCOPRIM

Côte d'Ivoire

Infrastructures

HARITH FUND MANAGERS

20

20

AFRICAN TRADE INSURANCE AGENCY

Kenya

Assurances

BAD

15

20,9

21

AFRICAN REINSURANCE

Afrique

Assurances

IFC

14

22

TRANSACTION CAPITAL

Afrique du Sud

Finance

ETHOS PRIVATE EQUITY

13

23

STRIDES ARCOLAB AFRICA

Afrique

Santé

PROPARCO

12,5

24

RIALTO ENERGY

Côte d'Ivoire

Pétrole

IFC

10,8 10,5

25

FERONIA

RD Congo

Agro-industrie

PHATISA

26

IHS NIGERIA

Nigeria

Infrastructures télécoms

IFC

10

27

CANDAX

Tunisie

Pétrole

IFC

9,5

28

ATLANTIC FINANCIAL GROUP

Côte d'Ivoire

Banque

CAURIS

8

29

IROKO PARTNERS

Nigeria

Internet

TIGER GLOBAL

8

30

AZALAÏ HOTELS

Mali

Hôtellerie

CAURIS

7,9

31

UT BANK

Ghana

Banque

IFC

7,5

32

AFRICAN EAGLE RESOURCES

Tanzanie

Mines

IFC

6,9

33

EXAT

Côte d'Ivoire

Agro-industrie

TUNINVEST AFRICINVEST

6,3 5,5

34

EXPRESS LIFE

Ghana

Assurances

LEAPFROG

35

THERAPIA HEALTH LTD

Nigeria

Santé

AUREOS CAPITAL

36

SIPRA

Côte d'Ivoire

Agro-industrie

IFC - PHOENIX CAPITAL

4,8 4,7

37

MOTORCARE SERVICES HOLDING

Afrique

Automobile

IFU

38

CORIS

Burkina Faso

Banque

BOAD

39

BO’S HIRE AND SALES

Afrique du Sud

Distribution

IMBEWU CAPITAL PARTNERS

5

4 3,8

40

KASBAH RESOURCES

Maroc

Mines

IFC

3,7

41

PATISEN

Sénégal

Agro-industrie

IFC

3,6

42

GRYPHON MINERALS

Burkina Faso

Mines

IFC

3

43

PÉTRO IVOIRE

Côte d'Ivoire

Distribution

PHOENIX CAPITAL MANAGEMENT

3

44

RELTEX TARPAULINS AFRICA

Kenya

Industrie

INRETURN CAPITAL - BIO

45

BNDE

Sénégal

Banque

BOAD

2

46

NYOTA MINERALS

Éthiopie

Mines

IFC

2

47

GULF ENERGY

Kenya

Pétrole

IFC

48

BIASA

Togo

Santé

AUREOS CAPITAL

2,6

2 1,7

49

BIO-PHARMA

Égypte

Santé

BELTONE

1,6

50

ALLANA POTASH

Éthiopie

Mines

IFC

1,3

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

117


118

Marchés financiers

Fusions-acquisitions Conso en tête

RETRAIT FRANÇAIS

En quelques mois, deux banques hexagonales ont cédé leurs filiales égyptiennes, pourtant rentables. Dans chaque cas, c’est un acheteur du Golfe qui a remporté la mise.

La distribution, la banque et les télécoms disputent de plus en plus le haut du palmarès aux ressources naturelles.

T

rès cyclique, l’activité liée aux fusionsacquisitions a ralenti, selon les données compilées par Jeune Afrique. Il faut dire qu’en 2012 aucune opération n’a dépassé les 5 milliards de dollars (3,8 milliards d’euros), contre trois l’année précédente. Treize ont franchi le cap de 1 milliard de dollars, contre seize en 2011. En 2013, même si la moindre interruption de deal peut faire basculer les statistiques, la tendance positive devrait reprendre le dessus, certaines grosses opérations (comme la reprise de l’égyptien Orascom Construction Industries par un holding néerlandais détenu notamment par la famille Sawiris) ayant eu lieu en début d’année. À l’échelle mondiale, le continent reste toutefois toujours très marginal, avec moins de 2 % de l’activité en termes de valeur. Une conséquence, sans aucun doute, de la faiblesse du secteur privé africain et de la petite taille des entreprises du continent.

SIPHIWE SIBEKO1/REUTERS

ÉRIC DUPUY

Nous sommes très enthousiasmés par les opportunités de croissance à travers le continent et les gains potentiels, géographiquement diversifiés, qu’une entreprise associée livrerait. » MARIA RAMOS, directrice générale de Barclays ays Africa, au sujet du rapprochement ochement des activités africaines de

RETRAIT. Sans surprise, le secteur des ressources

naturelles concentre l’essentiel de l’attention, avec – cela mérite d’être souligné – un retrait de majors pétrolières comme ConocoPhillips en faveur d’acteurs émergents tels que les nigérians Oando ou Heritage Oil. Mais les deux premières opérations sortent du pétrole et des mines puisque ce sont dans la distribution spécialisée (avec le rachat de CFAO par Le total des le japonais Toyota Tshusho 50 premières opérations Corporation) et la banque de fusion-acquisition (avec la sortie d’Égypte de Société générale) qu’elles ont eu lieu. En 2013, la téléphonie devrait à son tour dominer le palmarès, avec la cession annoncée pour 4,2 milliards d’euros de Maroc Télécom à Etisalat. Dernier fait majeur : la très nette offensive sudafricaine. Étonnamment en retrait sur le continent au cours de la dernière décennie, les investisseurs de la nation Arc-en-Ciel sont passés à l’assaut, comme en témoignent l’entrée au capital de Shanduka dans MTN Nigeria ou la troisième acquisition au Nigeria du groupe agroalimentaire Tiger Brands, repreneur de Dangote Flour Mills. l

33,9 milliards

de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

Barclays et de sa filiale Absa

4

milliards de dollars

C’est le montant que réclamait initialement le canadien First Quantum à ENRC et à la RD Congo après son expropriation de plusieurs mines du pays en août 2009. Le versement de 1,25 milliard de dollars, début janvier 2012, a mis un terme à toutes les procédures en cours.

DANONE ATTAQUE…

En faisant grimper sa participation dans Centrale laitière de 29,2 % à 67 %, Danone a prouvé son intérêt pour le Maroc. Mais aussi pour un continent dont il était jusqu’à présent plutôt absent : quelques mois plus tard, il a été candidat (malheureux) au rachat de Fan Milk.

8

… OLAM AUSSI

Toujours très actif, Olam s’est offert le contrôle du spécialiste des biscuits au Nigeria et a acquis la moitié du capital de l’émirati Acacia, acteur important du raffinage et de la distribution de l’huile de palme en Afrique de l’Est.

millions de tonnes par an

C’est la capacité cimentière du sud-africain PPC qui, après le Rwanda et l’Éthiopie, souhaite poursuivre son offensive africaine en Afrique centrale puis dans le golfe de Guinée.

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


Marchés financiers

Rang

Les 50 premières opérations de fusion-acquisition en 2012 Cible (part du capital acquis)

Pays/région

Secteur

Acquéreur

Montant (millions de $)

1

CFAO

Afrique

Distribution

TTC

2 900

2

NATIONAL SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BANK

Égypte

Banque

QATAR NATIONAL BANK

2 558

3

OML 138 (20 %)

Nigeria

Pétrole

SINOPEC

2 500

4

BARCLAYS AFRICA

Afrique

Banque

ABSA

2 071

5

ECMS – MOBINIL (63,6 %)

Égypte

Télécoms

FRANCE TÉLÉCOM

1 980

6

COVE ENERGY

Mozambique

Pétrole

PTTE

1 900

7

CONOCOPHILLIPS

Nigeria

Pétrole

OANDO

1 790

8

CONOCOPHILLIPS

Algérie

Pétrole

PT PERTAMINA

1 750

9

RICHARDS BAY MINERALS (37 %)

Afrique du Sud

Mines

RIO TINTO

1 700

10

ANVIL

RD Congo

Mines

MINMETALS

1 300

11

EXTRACT RESOURCES

Namibie

Mines

CGNPC

1 260

12

KOLWEZI & OTHERS

RD Congo

Mines

ENRC

1 250

13

SIBANYE GOLD

Afrique du Sud

Mines

DIVERS

1 114

14

KUMBA IRON ORE (4,5 %)

Afrique du Sud

Mines

ANGLO AMERICAN

948

15

OML 30

Nigeria

Pétrole

HERITAGE OIL

850

16

CENTRALE LAITIÈRE (37,8 %)

Maroc

Agroalimentaire

DANONE

697

17

BNP PARIBAS EGYPT (RETAIL BUSINESS)

Égypte

Banque

EMIRATES NBD

500

18

PALABORA MINING

Afrique du Sud

Mines

HEBEI IRON AND STEEL GROUP & AL

457

19

KALAGADI MANGANESE (50 %)

Afrique du Sud

Mines

DAPHNE MASHILE-NKOSI

447

20

SCAW SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Industrie

INVESTMENT DEVELOPMENT CORP

440

21

OPTIMUM COAL

Afrique du Sud

Mines

GLENCORE

414

22

DEEPWATER TANO BLOCK (4,05 %)

Ghana

Pétrole

KOSMOS ENERGY

410

23

AFRICAN IRON

Congo

Mines

EXXARO

388

24

MTN NIGERIA (25 %)

Nigeria

Télécoms

SHANDUKA

335

25

FIRST URANIUM MINE WASTE SOLUTIONS

Afrique du Sud

Mines

ANGLO GOLD ASHANTI

335

26

MANGARA, BADILA OIL FIELD (25 %)

Tchad

Pétrole

GLENCORE

331

27

AVUSA (78 %)

Afrique du Sud

Édition

MVELAPHANDA

274

28

CAPEVIN INVESTMENTS (49 %)

Afrique du Sud

Agroalimentaire

CAPEVIN HOLDINGS

254

29

STARCOMMS (90,5 %)

Nigeria

Internet

CAPCOM

210

30

LOME CONTAINER TERMINAL

Togo

Infrastructures

CHINA MERCHANTS HOLDINGS

188

31

BANQUE POPULAIRE

Maroc

Banque

BPCE

182

32

DANGOTE FLOUR MILLS

Nigeria

Agroalimentaire

TIGER BRANDS

180

33

SIAT (35 %)

Afrique

Huile de palme

SINOCHEM INTERNATIONAL

177

34

TITANIUM HOLDING (OK FOODS)

Nigeria

Agroalimentaire

OLAM

167

35

ORANGE UGANDA TOWERS + WARID TELECOM TOWERS

Ouganda

Télécoms

EATON TOWERS

36

NATIONAL PETROLEUM CO

Égypte

Pétrole

SEA DRAGON

147,5

37

ATLAS HOSPITALITY MOROCCO (66,5 %)

Maroc

Immobilier

HP PARTNERS

145

38

BIMO (50 %)

Maroc

Agroalimentaire

MONDELEZ

143

39

MTN CAMEROON TOWERS

Cameroun

Télécoms

IHS

143

40

MTN CÔTE D'IVOIRE TOWERS

Côte d'Ivoire

Télécoms

IHS

141

41

TRUST BANK GHANA

Ghana

Banque

ECOBANK

127

42

RAINBOW CHICKEN

Afrique du Sud

Agroalimentaire

FOODCORP

119

43

BANQUE ATLANTIQUE

Afrique de l'Ouest

Banque

BANQUE POPULAIRE

114

44

ENNAKL (60 %)

Tunisie

Distribution auto.

POULINA

91

45

CIMERWA (51 %)

Rwanda

Ciment

PPC LTD

69,4

46

TERMINAL DE CARVAO DA MATOLA

Mozambique

Infrastructures

VITOL

68

47

KAYASS ENTERPRISES

Nigeria

Agroalimentaire

OLAM

67

48

MVELAPHANDA GROUP

Afrique du Sud

Holding

BLACKSTAR

49

CHAYTON ATLAS AGRICULTURAL COMPANY (81 %)

Afrique du Sud

Finance

ZEDER

50

MÉTIER MIXED CONCRETE

Afrique du Sud

Ciment

SEPHAKU

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

153

58 46,7 42 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

119


Marchés financiers

Dette publique L’Afrique surcotée Les émissions d’eurobonds par les États du continent remportent un immense succès. Mais ces mégaopérations sont-elles viables ? ÉRIC DUPUY

A

vec, selon les données compilées par Ecobank Research pour Jeune Afrique, plus de 170 emprunts obligataires en 2012, les États africains ont été un peu plus actifs qu’en 2011 (134 opérations) sur le marché de la dette, locale ou internationale. Dans le premier cas, l’abondance d’épargne disponible garantit quasiment le succès des opérations. Au niveau mondial, 2012 et le premier semestre 2013

auront été marqués par un fort appétit pour la dette publique africaine. À l’exception de l’Afrique du Sud, du Maroc ou de l’Égypte, les pays africains ont été totalement absents des marchés financiers internationaux jusqu’en 2007. Depuis, neuf d’entre eux ont émis environ 6 milliards de dollars (4,6 milliards d’euros) d’eurobonds, ces fameux emprunts internationaux libellés en dollars. Entre 2012 et 2013, le Rwanda a levé 400 millions de dollars à un taux légèrement inférieur à 7 %, la Zambie

750 millions, la Tanzanie 600 millions. Avec, à chaque fois, un immense succès: ces trois opérations auraient attiré environ 17,5 milliards de dollars de demandes de souscription.Incroyablepourdespaysaux économies tout de même très fragiles… Lephénomènes’expliqueparlavolonté des investisseurs de se détourner des émissions souveraines des pays développés, notamment européens. Mais il soulève la question de la viabilité de ces opérations et du poids qu’elles font peser sur des budgets fragiles, alors que la plupart des États africains étaient parvenus à sortir du surendettement. Mi-2013, la décision de la Réserve fédérale des États-Unis de freiner sa politique dite de quantitative easing a provoqué un retour des capitaux vers ce pays et un désintéressement des opérations émergentes. Calmant sans doute pour quelque temps les mégaopérations de dette africaine. l

Les 30 premiers emprunts obligataires d’État en 2012 Pays

Mois d’annonce

Coupon (en %)

Maturité

Montant levé (millions de $)

1

ÉGYPTE

Décembre

16,3

1.1.2023

4 030,1

2

ÉGYPTE

Juillet

16,15

3.7.2015

2 467,1

3

MAROC

Janvier

3,95

17.4.2017

2 300,5

4

ÉGYPTE

Janvier

16,35

17.1.2017

1 825,7

5

ÉGYPTE

Janvier

16,15

17.1.2015

1 727

6

ÉGYPTE

Avril

16,15

3.4.2015

1 644,7 1 644,7

7

ÉGYPTE

Avril

16,55

10.4.2017

8

ÉGYPTE

Avril

16,85

3.4.2019

1 644,7

9

ÉGYPTE

Avril

17

3.4.2022

1 603,6 1 500

10

MAROC

Décembre

4,25

11.12.2022

11

ÉGYPTE

Août

16,58

14.8.2017

1 398

12

MAROC

Février

4,2

18.4.2022

1 381,7

13

ÉGYPTE

Août

16,9

21.8.2019

1 069,1

14

ÉGYPTE

Novembre

13,65

13.11.2017

986,8

15

ÉGYPTE

Octobre

14,05

9.10.2015

904,6

16

MAROC

Janvier

4,4

19.4.2027

866,6

17

MAROC

Octobre

4,4

16.4.2018

831,8

18

ÉGYPTE

Décembre

14,35

1.1.2016

822,4

19

GHANA

Octobre

21

26.10.2015

792,4

20

MAROC

Décembre

5,5

11.12.2042

750

21

ZAMBIE

Septembre

5,38

20.9.2022

750

22

MAROC

Mars

3,85

7.7.2014

675,2

23

ÉGYPTE

Novembre

14,17

13.11.2019

575,7

24

MAROC

Septembre

4,05

15.12.2014

548,7

25

MAROC

Avril

3,75

4.8.2014

528,7

26

MAROC

Novembre

4,1

20.4.2015

507,8

27

MAROC

Janvier

3,75

17.2.2014

493,2

28

GHANA

Août

23

21.8.2017

485,8

29

TUNISIE

Novembre

0

31.12.2013

454,6

30

MAROC

Janvier

3,85

17.3.2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

424,6 SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013

SOURCE : ECOBANK RESEARCH

Rang

120


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122

Post-scriptum Nicolas Teisserenc

Fondé à Tunis le 17 oct. 1960 par Béchir Ben Yahmed (53e année) Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS Tél. : 01 44 30 19 60 ; Télécopieurs : rédaction : 01 45 20 09 69 ; ventes : 01 45 20 09 67 ; Courriel : redaction@jeuneafrique.com DIRECTION Directeur de la publication : BÉCHIR BEN YAHMED (bby@jeuneafrique.com) Directeur général : Danielle Ben Yahmed Vice-présidents: Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Actionnaire principal : Béchir Ben Yahmed

Méthode congolaise

RÉDACTION Directeur de la rédaction : François Soudan (f.soudan@jeuneafrique.com) Directeurs exécutifs : Marwane Ben Yahmed (mby@jeuneafrique.com), Amir Ben Yahmed (aby@jeuneafrique.com)

D

EUX JOURS: c’est le temps qu’il aura fallu au fourgon de la Trust Merchant Bank (TMB) pour parcourir la route éprouvante qui sépare Feshi, une bourgade de 30 000 habitants, de Kinshasa. Environ 700 km à travers l’immensité du Bandundu, que la banque congolaise parcourt désormais chaque mois, afin de verser à ses clients leurs salaires dans le cadre du programme de « bancarisation » des fonctionnaires.

Il est quatre heures de l’après-midi, et une cinquantaine de professeurs attendent, devant le centre de paie des instituteurs de Feshi, qu’on les appelle à l’intérieur pour toucher leurs 77000 francs congolais (environ 60 euros) de traitement mensuel. L’opération se déroule dans le calme jusqu’à ce qu’un directeur d’école m’interpelle : « Les enseignants doivent parcourir 150 km pour toucher leur salaire et, pendant ce temps, les élèves ne vont pas à l’école, se plaint-il. Il faut donner une procuration aux directeurs d’établissement pour qu’ils soient les seuls à se déplacer. » La foule qui nous entoure n’est pas longue à le remettre à sa place. Les insultes fusent : « Tais-toi ! », « Imposteur ! », « On ne veut plus de toi ! » Alarmé par les cris, le patron de la TMB qui accompagne cette mission sort du bâtiment et demande, d’une voix de tribun : « Voulez-vous retourner à l’ancien système avec Caritas ? » « Non ! » rugit la foule. S’ensuit une immense acclamation pour le banquier, servi pour l’occasion par l’impopularité des anciens responsables de la paie des fonctionnaires. Car pendant des années, le versement du salaire des enseignants était sous-traité à l’ONG catholique Caritas. Des paies entières disparaissaient en chemin, nourrissant un vaste réseau de profiteurs. Selon un témoin à Kinshasa, « une véritable mafia » – la même qui tourne aujourd’hui avec insistance autour de notre délégation. Pour les autres fonctionnaires – militaires, policiers, médecins… –, des comptables dépêchés par le gouvernement sillonnaient le pays avec des valises pleines de liquide. Conséquences : des arriérés de salaire, des milliards de francs détournés et des dizaines de milliers de fonctionnaires fictifs. Désormais, à chaque fin de mois, dans les hôpitaux, dans les états-majors et dans les écoles, le même scénario qu’à Feshi se répète sur toute l’étendue de la RD Congo. Depuis deux ans, le gouvernement, emmené par le Premier ministre, Augustin Matata Ponyo, a démantelé l’ancien système de paie des quelque 1 million de fonctionnaires du pays pour le sous-traiter aux banques. Et cela marche. Sur un territoire de 2,35 millions de km2, une quinzaine d’entre elles, au moyen de 4x4, de pirogues et de motos, se font concurrence pour « bancariser » les fonctionnaires. Au plus grand bonheur des agents de l’État. l

Rédaction en chef : Élise Colette (éditions électroniques, e.colette@jeuneafrique.com), Laurent Giraud-Coudière (technique, lgc@jeuneafrique.com) Conseillers de la direction de la rédaction : Hamid Barrada, Aldo de Silva, Dominique Mataillet, Renaud de Rochebrune Secrétariat : Chantal Lossou, Joëlle Bouzignac Chefs de section : Joséphine Dedet (La semaine de J.A.), Michael Pauron (Grand angle), Anne Kappès-Grangé (Afrique subsaharienne), Tarek Moussa (Maghreb & Moyen-Orient), Frédéric Maury (Économie), Jean-Michel Aubriet (Europe, Amériques, Asie), Cécile Manciaux (Le Plus de J.A.), Séverine Kodjo-Grandvaux (Culture & médias), Clarisse Juompan-Yakam (Vous & nous) Secrétaires de rédaction : Sabine Clerc, Fabien Mollon, Ophélie Négros, Louisa Yousfi Rédaction : Pascal Airault, Youssef Aït Akdim, Farid Alilat, Mehdi Ba (à Dakar), Stéphane Ballong, Ryadh Benlahrech, Pierre Boisselet, Rémi Carayol, Julien Clémençot, Frida Dahmani (à Tunis), Georges Dougueli, Trésor Kibangula, Christophe Le Bec, Nicolas Michel, Haby Niakate, Cherif Ouazani, Abdel Pitroipa, Fanny Rey, Laurent de Saint Périer, Tshitenge Lubabu M.K. ; collaborateurs : Edmond Bertrand, Christophe Boisbouvier, Patrick Seale; accords spéciaux : Financial Times Responsable de la communication : Vanessa Ralli (v.ralli@jeuneafrique.com) RÉALISATION Maquette : Marc Trenson (directeur artistique), Emeric Thérond (premier rédacteur graphiste), Christophe Chauvin, Stéphanie Creuzé, Julie Eneau, Valérie Olivier ; révision : Nathalie Bedjoudjou (chef de service), Vladimir Pol ; fabrication : Philippe Martin (chef de service), Christian Kasongo ; service photo : Dan Torres (directrice photo), Nathalie Clavé, Vincent Fournier, Claire Vattebled ; documentation : Anita Corthier (chef de service), Sylvie Fournier, Florence Turenne, Angéline Veyret JEUNEAFRIQUE.COM Direction éditoriale : Élise Colette ; chefs d’édition : Pierre-François Naudé, Frédéric Maury (économie) ; rédaction : Vincent Duhem, Jean-Sébastien Josset, Trésor Kibangula, Mathieu Olivier, Benjamin Roger et Nicolas Teisserenc Responsable web : Jean-Marie Miny ; studio : Cristina Bautista, Jun Feng et Maxime Pierdet VENTES ET ABONNEMENTS Directeur marketing et diffusion : Philippe Saül ; responsable des ventes adjointe : Sandra Drouet ; chefs de produit : Hélène Constant, Maty N’Dome ; abonnements : Carole Mazurier avec: COM&COM, Groupe Jeune Afrique 18-20, avenue Édouard-Herriot, 92350 Le Plessis-Robinson. Tél. : 33 1 40 94 22 22 ; Fax : 33 1 40 94 22 32. E-mail : jeuneafrique@ cometcom.fr l

COMMUNICATION ET PUBLICITÉ AGENCE INTERNATIONALE POUR LA DIFFUSION DE LA COMMUNICATION

S.A. au capital de 3 millions d’euros – Régie publicitaire centrale de SIFIJA 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 Paris Tél. : 01 44 30 19 60 Fax : 01 45 20 08 23/01 44 30 19 86. Courriel : regie@jeuneafrique.com

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Gérant commandité: Béchir Ben Yahmed; vice-présidents: Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Directeur général adjoint: Jean-Baptiste Aubriot; secrétariat: Dominique Rouillon; contrôle de gestion: Charlotte Visdeloup; finances, comptabilité: Monique Éverard et Fatiha Maloum-Abtouche; juridique, administration et ressources humaines: Sylvie Vogel, avec Karine Deniau (services généraux) et Delphine Eyraud (ressources humaines); Club des actionnaires: Dominique Rouillon IMPRIMEUR SIEP - FRANCE. COMMISSION PARITAIRE: 1016C80822. DÉPÔT LÉGAL: À PARUTION. ISSN 1959-1683.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 34

SPÉCIAL FINANCE • ÉDITION 2013


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