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MAGHREB OPA SUR L’EUROPE

Hebdomadaire international indépendant • 54e année

CAMEROUN ADOLPHE MOUDIKI, ROI DE L’OR NOIR

INNOVATION LE NOUVEAU VISAGE DES TÉLÉCOMS

HORS-SÉRIE NO 37

ANNIVERSAIRE SIFCA, UNE AVENTURE IVOIRIENNE

jeuneafrique.com

SÉNÉGAL MAROC HOLMARCOM, FLEURONS EN CRISE LE JOYAU DES BENSALAH

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PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES ÉDITION GÉNÉRALE France 6 € • Algérie 360DA • Allemagne 8 € • Autriche 8 € • Belgique 7 € • Canada 10,95 $CAN • Danemark 59 DKK • DOM 8 € • Espagne 8 € • États-Unis 10,95 $US • Éthiopie 95 Birr • Grèce 8 € • Italie 8 € • Maroc 45 DH • Mauritanie 1800 MRO • Pays-Bas 8 € • Portugal 8 € • Royaume-Uni 7£ • Suisse 14 FS • Tunisie 6,50 DT • Zone CFA 3000 F CFA • ISSN 1959-1683



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Éditorial Frédéric Maury

Au suivant!

V Les fleurons de l’industrie nés dans les années 19601970 doivent franchir le difficile cap de la succession.

OTRE CLASSEMENT des 500 premières entreprises africaines fête ses 15 ans. Quinze années bénies pour les grands groupes du continent, qui ont connu chaque année ou presque, pendant cette période, une croissance à deux chiffres. Mais voilà, depuis 2008, il faut le reconnaître, un petit grain de sable s’est glissé dans la success-story du capitalisme africain. Les données sont éloquentes: une croissance de 3,4 % des revenus en 2009, puis un bond vertigineux de 17,7 % en 2010 avant de redescendre à 3,4 % en 2011; et en 2012, comme le révèle notre classement (lire pp. 94-110), le rebond sera resté limité, à 6,1 %. Un chiffre en ligne avec la croissance du continent, mais bien en deçà des performances affichées quelques années plus tôt. Les raisons sont multiples. Alors que l’exploitation des ressources naturelles représente encore une part importante de l’activité économique en Afrique, les revenus fluctuent au gré des cours des minerais et des matières premières qui, après des années de forte hausse, empruntent désormais des chemins plus hésitants. Les opérateurs de télécoms, qui se sont imposés très rapidement parmi les toutes premières entreprises de leurs pays, commencent à voir leur forte croissance s’essouffler. Et les secteurs de demain, comme la distribution moderne ou l’agrobusiness, tardent à éclore complètement. Mais 15 ans, c’est aussi la crise d’adolescence et, à ce titre, pas toujours la meilleure période qui soit. Dans le cas des grandes entreprises africaines, certains points suscitent toutefois l’espoir. Ainsi, la mue stratégique très rapide engagée par les opérateurs de télécoms (lire pp. 9-21) est significative de la poussée d’innovation à l’œuvre sur un continent où beaucoup de choses restent à faire. La capacité incroyable de certaines entreprises

à rebondir et à se reconvertir dans un contexte pourtant difficile est aussi très encourageante. L’ivoirien Sifca, leader mondial du cacao dans les années 1990, est ainsi devenu en une décennie le numéro un africain de l’huile de palme et du caoutchouc (lire pp. 23-28), alors que son pays sombrait dans les crises politiques et la stagnation économique. Cette année marque d’ailleurs un autre anniversaire, celui de Sifca, qui fête ses 50 ans. À l’échelle du capitalisme africain, c’est beaucoup, certes, mais cet âge deviendra de plus en plus commun pour nombre de nos « 500 ». De nombreux fleurons de l’industrie sont nés dans les années 1960 et 1970. Vous trouverez plus loin quelques pages sur l’un d’entre eux : Holmarcom (lire pp. 45-50). Avant les autres, ce groupe marocain diversifié a dû franchir le difficile cap de la succession. Alors qu’une deuxième génération de dirigeants actionnaires émerge en Afrique, ce sujet est l’un des plus vifs auxquels auront à faire face les grandes entreprises du continent. « Les sociétés familiales disposent rarement de systèmes formels de gouvernance », expliquait récemment Hicham el-Agamy, directeur exécutif de l’International Institute for Management Development (IMD, à Lausanne), dans Jeune Afrique. « Pour pouvoir assumer leurs responsabilités envers leurs familles et la communauté dans son ensemble, il leur faut absolument s’institutionnaliser à un stade précoce », ajoutait-il. Les Bensalah sont parvenus à le faire chez Holmarcom. Mais combien parmi les 500 premières entreprises africaines sont prêtes pour ce nouveau rendezvous de l’histoire entrepreneuriale africaine ? Alors que nous fêtons nos 15 ans, notre regard se tourne vers ceux de nos aînés qui atteignent la maturité.Enleursouhaitantunebellesuccession. l

Rédaction en chef Frédéric Maury • Rédaction en chef technique Laurent Giraud-Coudière • Secrétariat de rédaction Fabien Mollon • Base de données et classements Jérôme Besnault (les500@jeuneafrique.com) Direction artistique MarcTrenson • Rédaction graphique ÉmericThérond • Infographies Christophe Chauvin Iconographie DanTorres (directrice photo), Nathalie Clavé • Révision Nathalie Wallon-Bedjoudjou (chef de service) Vladimir Pol, Juliette Bain • Publicité Laure Nitkowski (coordination), Difcom, Groupe Jeune Afrique, 57 bis rue d’Auteuil, 75016 Paris •Tél. : 33 1 44301960 – Fax : 33 1 45200967 • Ont collaboré à ce hors-série Stéphane Ballong, Habibou Bangré, Bintou Bathily, Arnaud Bebien, Ryadh Benlahrech,Thaïs Brouck, Olivier Caslin, Nadoun Coulibaly, Saliou Diouf, Pierre Donadieu, Élise Esteban, Omer Mbadi, Mehdi Michbal, Stéphane Pambrun, Chloé Rondeleux, NicolasTeisserenc, Stéphanie Wenger. LES 500 • ÉDITION 2014

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TÉLÉCOMS La révolution ne sera pas téléphonée Les communications vocales sur mobile ? Cela ne rapporte plus. Les opérateurs explorent donc de nouveaux relais de croissance : services financiers, internet haut débit, e-commerce…

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SIFCA UNE AVENTURE IVOIRIENNE Le premier groupe privé du pays fête ses 50 ans. Un demi-siècle de vie tumultueuse pour l’ancien leader du cacao, devenu le numéro un africain de l’huile de palme.

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Éditorial Au suivant !

9

E N QUÊTE

9

Télécoms La révolution ne sera pas téléphonée

14

Innovation On n’arrête pas le progrès !

20

Interview Arthur Bastings, vice-président exécutif de Millicom

LES 500 • ÉDITION 2014

23

A F RIQ U E SU BSA H A RIEN N E

23

Sifca Une aventure ivoirienne

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Portrait Adolphe Moudiki : Or noir et carte blanche

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Tribune Édouard Messou, président de PwC pour l’Afrique subsaharienne francophone

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Sénégal Fleurons à fleur de peau

36

L’opération de l’année Pourquoi Abraaj et Danone ont fait équipe

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Transnet Boulimique de logistique

40

Nouveaux entrants METL,Tullow Ghana JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


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HOLMARCOM UN ROYAUME DANS LE ROYAUME Les Eaux minérales d’Oulmès, c’est lui. Les assurances Atlanta, c’est lui aussi. Bien que discret, le holding de la famille Bensalah compte parmi les conglomérats les plus puissants du Maroc.

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Classement

LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES ÉDITION 2014

63

MANAGEURS ILS BÂTISSENT L’AFRIQUE Immeubles, autoroutes, barrages… Sur un continent où beaucoup d’infrastructures font encore défaut, les patrons du BTP ont fort à faire.

45

MAGHREB & MOYE N - O R I E N T

93

Classement général

113 Classement par régions

45

Holmarcom Un royaume dans le royaume

52

Maghreb OPA sur l’Europe

114 Afrique du Nord

54

Portrait Zouhaier Ben Khelifa : Courroie de transmission

120 Afrique de l’Ouest 126 Afrique australe et océan Indien

56

L’opération de l’année Comment Etisalat a acquis MarocTélécom

132 Afrique de l’Est

58

Algérie Je patronne, tu patronnes, il patronne…

141 Classement par secteurs

60

Nouveaux entrants Nouvelair, Zalagh

142 Agrobusiness

63

MAN AGEURS

148 Télécoms

64

Prélude Dans la cour des grands

150 Hydrocarbures

66

Les Big Four de la construction

152 BTP

70

Maçons français

154 Matériaux de construction

72

« Work in progress »

156 Mines

78

Les 12 travaux de la décennie

158 Distribution

80

C’est au pied de la muraille qu’on voit les Chinois

160 Transports

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CLASSEMEN T

1 6 2 PO ST- SC RIPT U M

83

Panorama Timide percée de l’« africapitalisme »

162 De Mo àTony

136 Afrique centrale

146 Boissons

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014


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ENQUÊTE

9

TÉLÉCOMS

La révolution ne sera pas téléphonée Les communications vocales sur mobile ? Cela ne rapporte plus. Les opérateurs explorent donc de nouveaux relais de croissance : services financiers, internet haut débit, e-commerce… Les défis à relever sont nombreux.

PLAINPICTURE.COM

FRÉDÉRIC MAURY

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


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Enquête

Télécoms

C

oup dur : le 13 février 2014, Maroc Télécom a annoncé un chiffre d’affaires en baisse de 4,3 %. Pour le géant marocain, présent également dans quatre pays subsahariens, c’est la deuxième année consécutive, après quinze ans de hausse ininterrompue, que les revenus chutent. En 2012, la diminution avait été plus légère : 3,2 %. Il n’empêche. L’événement est lourd de sens. Car si l’opérateur historique du royaume régresse ainsi, c’est en raison de la saturation de son principal marché, le Maroc. De même, en Afrique, près d’une vingtaine de pays affichent désormais un taux de pénétration du mobile de plus de 90 %. En moyenne, selon des chiffres fournis par Informa Telecoms & Media, le taux moyen était de 71,9 % à la fin de 2013, contre moins de 30 % six ans plus tôt. De moins en moins de marge de progression, mais de plus en plus de concurrence : la donne s’est nettement compliquée ces dernières années pour les opérateurs. Dans plusieurs de ses marchés, dont le Kenya, Bharti Airtel cumule année après année des pertes importantes. En 2013, le groupe indien a perdu environ 450 millions de dollars (325 millions d’euros) en Afrique. Sans surprise, les revenus par utilisateur tirés de l’activité voix baissent partout ou presque, pour se situer en général entre 4 et 6 dollars par mois. Une bonne nouvelle pour les utilisateurs, qui voient les tarifs d’appels baisser, mais un défi de taille pour les opérateurs. Tous ne sont pas dans la situation de Maroc Télécom, loin de là, et il existe encore de nombreux pays africains où les taux de pénétration restent faibles. Mais les géants du secteur pensent déjà à l’avenir. MONÉTISATION. Pour eux, le cap est clair : se

focaliser désormais sur les services et l’augmentation des usages. Exit la gestion de l’infrastructure passive : un nombre croissant d’opérateurs vendent ou confient la gestion de leurs tours de télécommunications à des sociétés spécialisées. Le sud-africain MTN et le français Orange sont largement en avance dans ce domaine, et d’autres devraient suivre rapidement, comme Airtel, qui possède 17 565 tours en Afrique, selon Renaissance Capital. La banque d’affaires russe estime par ailleurs que MTN pourrait retirer 4 milliards de dollars de la vente de ses tours dans ses deux principaux marchés, le Nigeria et l’Afrique du Sud. L’objectif, ici, est de mutualiser au maximum une infrastructure qui n’offre pas de valeur ajoutée, pour se concentrer sur le cœur de métier… et les enjeux d’avenir. Parmi ceux-ci, les services financiers sur mobile sont de loin le chantier le plus avancé. Selon Ecobank, les revenus tirés de cette activité dans la « Middle Africa » (la zone comprise entre le JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

p Fin 2013, Orange Money (ici à Dakar) recensait 8,9 millions d’utilisateurs.

L’Angola, la Zambie ou le Nigeria bénéficient déjà d’un réseau 4G.

Sahara et l’Afrique du Sud) pourraient croître de 657 millions à 3,53 milliards de dollars entre 2012 et 2017. De fait, la plupart des acteurs offrent désormais ce service à leurs clients : MTN comptait 14,8 millions d’utilisateurs de MTN Mobile Money fin 2013, un chiffre en hausse de 57,3 % en un an ; Orange Money en recensait quant à lui 8,9 millions, contre 5,6 millions un an auparavant. Le principal défi, désormais, tient davantage à la monétisation de cette offre qu’à son succès commercial. Certains l’ont relevé. Le kényan Safaricom, précurseur en la matière, génère ainsi 18 % de ses revenus via son produit de transfert d’argent M-Pesa, qui s’est transformé peu à peu en intégrant de nouveaux services (épargne, paiement…). Plus de 60 000 agents offrent ce service à travers le pays, et il y a désormais autant de transactions annuelles par M-Pesa que de dépôts dans les banques du pays. Au Zimbabwe, le leader des télécoms, Econet (lire p. 16), est allé encore plus loin en rachetant purement et simplement une banque. Si les LES 500 • ÉDITION 2014


La révolution ne sera pas téléphonée autres opérateurs se refusent pour l’instant à franchir ce cap, tous avouent regarder avec la plus grande attention le cas zimbabwéen… Tout en craignant le comportement des autorités monétaires et financières africaines face à ces nouveaux acteurs de la finance.

SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.

GRAND ÉCART. L’internet mobile est l’autre

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156

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SOURCE : INFORMA TELECOMS & MEDIA

Les dix marchés les plus saturés (taux de pénétration du mobile fin 2013, en %)

Revenus non-voix des principaux opérateurs (en % du chiffre d’affaires 2013, sauf * : en % du revenu par utilisateur) SOURCE : COMPAGNIES

5 35,1

Safaricom LES 500 • ÉDITION 2014

19,6

Airtel

15,2

MTN

14,2*

Maroc Télécom

Sonatel

grand enjeu des opérateurs télécoms, alors que l’accès au web reste désespérément bas sur le continent. Selon McKinsey, 16 % des Africains y disposent d’un accès. Le cabinet de conseil américain estime que ce taux devrait passer à 50 % en 2025, avec 600 millions d’utilisateurs d’internet. L’existence de câbles sous-marins tout autour du continent et reliant celui-ci au reste du monde est un premier pas important, avant que des réseaux terrestres soient déployés en complément. Comme dans le domaine du fixe, inexistant et que l’offre mobile a rapidement dépassé, les opérateurs télécoms ont une carte à jouer. Déjà, selon des chiffres d’Informa Telecoms & Media, 105 millions d’Africains avaient accès à l’internet mobile à la fin de 2013, contre une quarantaine de millions à l’internet fixe. Si l’écart reste très grand entre pays africains (l’Algérie n’a commencé que début 2014 à offrir la 3G…), plusieurs États commencent à développer la 4G, la technologie la plus adaptée à l’internet mobile. L’Angola, l’île Maurice, la Zambie, le Nigeria, entre autres, offrent désormais ce service. Autre élément stratégique pour les opérateurs : le développement des smartphones. De ce côté aussi, les travaux ont débuté, alors que le continent ne compte qu’environ 70 millions de téléphones de ce type. L’objectif est d’abaisser les prix pour rendre ces appareils plus accessibles. Safaricom en a déjà lancé plusieurs modèles à un prix d’environ 100 dollars. Microsoft et Huawei travaillent ensemble dans le même but, tout comme Orange et le chinois Spreadtrum Communications. Les premiers effets de cette politique se font sentir : au Nigeria, son principal marché, MTN tire désormais environ 15 % de son chiffre d’affaires de la data, tandis qu’en Côte d’Ivoire, ce type de revenus a bondi de 158,9 % en 2013. INCUBATEUR. Reste un ultime défi : le contenu.

Car si l’internet et les services à valeur ajoutée sont destinés à bondir en Afrique, les opérateurs doivent aussi participer à la stimulation de l’offre en termes d’applications mobiles, de sites internet, de réseaux sociaux ou encore d’e-commerce. Dans ce dernier domaine, tout nouveau en Afrique, Millicom (lire pp. 20-21) et MTN ont frappé un grand coup en s’associant à l’allemand Rocket Internet, un incubateur de start-up, via Africa Internet Holding. Ce dernier a déjà créé une multitude de sites de l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

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Enquête

Télécoms

SVEN TORFINN/PANOS-REA

12

p Précurseur du paiement mobile en Afrique, le kényan Safaricom (ici à Nairobi) tire 18 % de ses revenus de son offre M-Pesa. l l l commerce en ligne en Afrique et emploie 1 500 personnes dans treize pays du continent. À son actif : le site généraliste Jumia (leader au Nigeria), le service de restauration Hellofood, le site d’achats de véhicules Carmudi… Les recettes sont pour l’instant faibles, mais Millicom et MTN parient sur l’explosion du commerce en ligne – sur un continent où le nombre de centres commerciaux reste très bas – pour doper leurs ventes et inciter leurs clients

q Le sud-africain MTN (ici à Abidjan) a vu son nombre d’abonnés au mobile banking bondir de 57,3 % en 2013.

à utiliser internet. Orange a quant à lui plus modestement créé Orange Horizons afin de trouver de nouveaux débouchés et a commencé l’aventure dans ce domaine en Afrique du Sud. Le groupe français s’est aussi associé à Gameloft, un leader des jeux sur mobile, pour distribuer ses offres en Afrique, et à Deezer pour proposer de la musique en ligne. CYBERDÉFENSE. Moins médiatique mais tout

OLIVIER POUR J.A.

aussi stratégique, l’offre à destination des entreprises explose et devient un enjeu concurrentiel fort (lire p. 15). Le britannique Vodafone aurait, selon des chiffres rapportés par Informa Telecoms & Media, réalisé 1 milliard d’euros de revenus dans les services aux entreprises au cours de l’année fiscale close à la fin de mars 2013. Orange mise beaucoup sur Orange Business Services, une activité solide sur son marché d’origine, la France. Cette filiale emploie environ 1 750 personnes en Afrique, et le rachat du spécialiste de la cyberdéfense Atheos devrait l’aider à doper ses ventes auprès des grandes entreprises, notamment dans le domaine de la sécurité informatique. MTN s’est quant à lui associé au début de 2014 au chinois PCCW pour offrir à ses clients corporate des services leur permettant des communications internationales… Dans ce domaine aussi, la révolution ne fait que commencer. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014



14

Enquête

Télécoms

Innovation On n’arrête pas le progrès! Pour faire converger les besoins des populations avec leur recherche de profits, les opérateurs ont plus d’un tour dans leur sac. Passage en revue des aventures avant-gardistes africaines.

S

anté, éducation, agriculture, banque, assurances, internet, e-commerce, musique en ligne, production de contenus en tous genres… Les opportunités de développement stratégique des opérateurs de télécoms semblent innombrables sur un continent où l’on manque bien souvent de tout. Discrètement mais sûrement, la plupart d’entre eux se sont lancés dans l’aventure de la diversification, en commençant par les produits bancaires. Mais pas seulement : le zimbabwéen Econet a ainsi connu un vif succès il y a quelques années en lançant EcoLife, un

produit d’assurance-vie lié à l’utilisation du téléphone ; et Millicom a soutenu quasiment depuis ses débuts la plateforme de commerce en ligne Africa Internet Holding… Mais toutes ces évolutions, dont le principal objectif est de générer de nouvelles sources de revenus en profitant d’une masse de clients, ne sont pas sans risques : en Afrique du Sud, MTN a été confronté à une levée de boucliers des médecins et des autorités lorsqu’il a lancé un service de conseil médical. Jeune Afrique vous présente quelques exemples d’innovations commerciales. l ce médecin a eu l’idée d’un tel service en 2006 pour répondre aux nombreux appels des patients. Une équipe de 30 praticiens, divisée en six groupes de cinq, assure une couverture sept jours sur sept et 24 heures sur 24. « Les résultats sont prometteurs. En trois mois, nous avons reçu 90000 appels, dont une majorité en provenance de l’Est », confie Aimé Lokulutu, qui reconnaît toutefois que, compte tenu de la taille du pays, il espérait bien plus de sollicitations. « Le problème le plus récurrent est le paludisme », résume Dorah Kasongo, coordonnatrice du centre d’appels. GRATUITÉ. Au départ, les appels devaient

RD Congo Allô docteur?

En association avec une ONG locale, Bharti Airtel a créé un service qui met en relation médecins et patients.

D

epuis le 22 novembre 2013, les Congolais détenteurs d’un numéro Airtel peuvent appeler le 3535 et parler à un médecin à qui exposer leurs problèmes, leurs doutes, leurs angoisses. Pour l’heure, Airtel Santé Info, en phase pilote, est gratuit (hors prix des communications). Plus

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

pour longtemps : le passage au payant est imminent. L’offre est le fruit d’un partenariat entre l’indien Bharti Airtel, géant des télécoms en Afrique, et l’ONG congolaise Action Médecin Conseil, fondée par le docteur Aimé Lokulutu. Inspiré par des expériences similaires au Kenya, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni,

être facturés 50 unités la minute – soit 500 francs congolais (0,39 euro). Mais en RD Congo, deux tiers des quelque 77 millions d’habitants vivent avec moins de 0,90 euro par jour, d’après la Banque mondiale. Airtel a donc revu son tarif à la baisse. « On s’est dit que si la personne appelait deux ou trois minutes, ça n’irait pas. Pour rendre service à la population, il faut regarder les réalités, alors nous avons décidé que le prix serait de 100 unités par appel », souligne avec fierté Dandy Yela, responsable de la communication de l’opérateur de télécoms. « La finalité est que le patient ne paie pas », insiste le docteur Aimé Lokulutu. Cette gratuité, comme au Royaume-Uni, dépendra du soutien du gouvernement ou d’un partenaire privé. Pendant la phase pilote, c’est Airtel – qui a financé le matériel et la formation des médecins aux centres d’appels – qui paie les praticiens. Une fois le service devenu payant, ils seront rémunérés en fonction des gains. l HABIBOU BANGRÉ, à Kinshasa LES 500 • ÉDITION 2014


La révolution ne sera pas téléphonée

TRIBUNE

Opinions & éditoriaux

Ghana Épargne en ligne

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FRÉDÉRIC MAURY

Kenya Roulez connectés Safaricom installe le wifi dans les minibus. JAMAIS À COURT D’IDÉES innovantes, le kényan Safaricom, inventeur du service de mobile banking le plus connu d’Afrique, M-Pesa, s’est lancé mi-2013 à l’assaut des transports en commun. Vuma Online – c’est le nom du produit – équipe les minibus qui le souhaitent d’un accès à l’internet en wifi permettant aux clients d’accéder à la Toile pendant les trajets. En trois mois, l’offre a séduit plus de 1 000 matatu. Début 2014, le chiffre dépassait les 3 000, selon Safaricom. Le gain est double pour l’opérateur : générer quelques revenus (le service coûte aux propriétaires de minibus un peu plus de 10 euros par mois) et donner le goût de l’internet aux passagers. Comme dans beaucoup de pays d’Afrique, ces minibus sont en effet le principal moyen de locomotion de la plus grande partie de la population. l F.M. LES 500 • ÉDITION 2014

DR

Tigo propose une version mobile du susu traditionnel. LE SUCCÈS DEMANDE à être confirmé, mais l’initiative est notable. Considérant que les produits doivent être adaptés aux besoins des clientèles locales, Tigo a décidé d’offrir une alternative à l’une des traditions les plus ancrées au Ghana : le susu, une micro-épargne très populaire. Le pays d’Afrique de l’Ouest compte ainsi des milliers de collecteurs auxquels des gens, souvent des femmes, confient leur épargne. Un système fondé sur la confiance sur lequel Tigo a décidé de se greffer: depuis le début de l’année 2013, les abonnés peuvent désormais épargner via Tigo. En six mois, 6 000 femmes auraient décidé d’opter pour cette solution. l

L’entreprise, un client d’avenir

KARIM KOUNDI Directeur associé chez Deloitte, chargé des technologies, des médias et des télécoms pour l’Afrique francophone

ACE À LA SATURATION du marché des particuliers et grâce aux évolutions technologiques récentes dans les domaines de la connectivité, des capacités de stockage et de la vitesse des processeurs, le marché des entreprises représente le principal levier de croissance des opérateurs de télécoms en Afrique pour la prochaine décennie. Plusieurs opérateurs, notamment en Afrique du Nord, se sont mis en ordre de bataille pour conquérir ce marché fructueux et encore peu développé. La gestion de ces clients et des services business to business demande une organisation spécifique, différente de celle du marché des particuliers. La majorité des opérateurs s’oriente aujourd’hui vers la mise en place de business units pour la gestion de bout en bout du marché et des clients corporate, sur le modèle européen. Les besoins de ces clients ne se limitent pas aux services de télécoms, mais combinent services et infrastructures technologiques. Les opérateurs se retrouvent dans un rôle d’intégrateurs de solutions complexes, nécessitant la mise en place d’une chaîne de valeur composée de plusieurs partenaires internes et externes à l’opérateur, tels que les développeurs spécialisés dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), les intégrateurs de solutions, les fournisseurs d’équipements de services à valeur ajoutée…

Il s’agit du principal levier de croissance du secteur en Afrique pour la prochaine décennie.

Le modèle de distribution des produits aux entreprises requiert la mise en place d’un écosystème de partenaires – distributeurs et intégrateurs – autour de solutions verticales par secteurs d’activité et métiers des clients. Cet écosystème sera l’arme principale des opérateurs sur le marché corporate. Les solutions destinées aux entreprises nécessitent une technicité et des compétences pluridisciplinaires qui doivent être développées au sein de l’opérateur de télécoms, à la fois sur le plan technologique (compétences horizontales) et sur celui des métiers et activités des entreprises (compétences verticales). l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

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Enquête

Télécoms

Zimbabwe La maison fait crédit Depuis qu’il a racheté une banque, Econet n’est plus un simple opérateur de télécoms, mais un acteur financier avec lequel il faudra compter.

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est un cas que tous les opérateurs de télécoms regardent avec la plus grande attention : la reprise d’une banque locale par le numéro un des télécoms au Zimbabwe, Econet. « L’acquisition récente de 99,9 % de TN Bank [rebaptisée Steward Bank] est une première pour une compagnie de télécoms en Afrique subsaharienne. Cela transformera la prestation de services financiers au Zimbabwe et peut-être, si ce modèle se généralise, dans le reste de l’Afrique, expliquent les équipes de recherche du courtier Exotix. Tout comme les téléphones mobiles prépayés ont révolutionné les télécommunications en Afrique, nous pensons que la banque mobile va révolutionner la fourniture de services bancaires. » SYNERGIES. Leader incontesté du

marché téléphonique (75 % de part de marché sur la voix, 97 % dans l’internet mobile), Econet est devenu, grâce à cette acquisition, un opérateur bancaire comme un autre, pouvant collecter des dépôts. Moins connu que Safaricom, qui a lancé le célèbre service de mobile banking M-Pesa, Econet n’en est pas moins avant-gardiste dans le domaine du mobile et des services financiers. Son service de transfert d’argent et de paiement mobile, EcoCash, lancé fin 2011, a connu un immense succès à mesure qu’il se complexifiait (cartes de débit, transferts avec les autres banques…) : 3 millions de clients, 7 000 agents commerciaux et 150 millions d’euros de transactions chaque mois. Quelque 98 % des paiements mobiles zimbabwéens passent par Econet, et ceux-ci ont été multipliés par 70 entre début 2012 et mi-2013… Certes, la reprise d’une banque, même de petite taille (TN Bank ne comptait qu’une vingtaine d’agences), peut paraître risquée : les métiers sont en effet différents et Econet travaille aussi avec les autres banques de la place. Mais au-delà des synergies évidentes (les transactions EcoCash passent toutes par Steward Bank), le défi est stratégique : Econet entend se positionner au mieux pour capter les fruits d’une pénétration financière et bancaire croissante. Son slogan ? « Votre téléphone est votre banque. » l FRÉDÉRIC MAURY JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014


> 1 milliard d’habitants > 2000 milliards de dollars de PIB > 5% de croissance moyenne > 1000 milliards de dollars de consommation > 650 millions d’abonnés > 170 millions d’utilisateurs

Désormais, la question n’est plus « pourquoi ? », mais « comment ? » Basés à Lagos au Nigéria, depuis plus de 20 ans, nous créons ou gérons des entreprises, et procurons aide et conseil à une large gamme de sociétés, sur l’ensemble du continent africain. Aujourd’hui, nous fournissons des solutions pour relever les défis inhérents à la pénétration de marché, à la mise en oeuvre de stratégies, et à la réalisation de potentiels de croissance. L’expertise unique de Novignis Consulting sera un atout inégalé pour votre développement en Afrique. Afin que, pour vous, la vraie question devienne « quand ? »

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Enquête

Télécoms

Afrique du Sud Tout sauf la voix Bien qu’il n’y possède aucune licence, Orange offre de nombreux services dans la première économie du continent.

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epuis le début de l’année 2013, Orange fait tranquillement son nid en Afrique du Sud. L’opérateur, pourtant, n’y possède aucune licence. Mais, via Orange Horizons, une boutique en ligne a été mise en place : on peut y acheter des téléphones et des accessoires à des prix inférieurs à ceux du marché sud-africain. En parallèle, un site d’informations a également vu le jour. Mi-2013, un partenariat a en outre été conclu avec le distributeur sud-africain Nashua Mobile afin de venir en aide aux clients d’Orange qui voyagent en Afrique du Sud, mais aussi pour proposer ses services à des Sud-Africains qui souhaitent partir en France. Enfin, depuis janvier 2014, l’opérateur met le wifi à disposition des voyageurs dans les bus touristiques, au Cap. « C’est une stratégie qui permet de mettre en avant la présence de la marque en Afrique du Sud, sans être très actif », estime un spécialiste des télécoms JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

sud-africain qui préfère garder l’anonymat. « On ne pouvait pas se permettre de ne pas être présent dans la première économie du continent. Et nos résultats sont au-delà de nos objectifs, particulièrement dans le domaine de l’e-commerce: on ne s’attendait pas à grandir si vite », explique Sébastien Crozier. Le directeur

régulateur accepte cela sans conditions, tempère notre spécialiste. De plus, les opérateurs sud-africains n’ont pas une grande capacité de couverture réseau, et je ne suis pas sûr qu’ils puissent accueillir un MVNO. Pour le moment, la situation n’est pas idéale. » LOGO. La notoriété d’Orange dans le

pays est déjà immense. Le groupe est le partenaire de la Coupe d’Afrique des nations et du Championnat d’Afrique des nations, les deux plus grandes compétitions de football du continent, dont les dernières Boutique en ligne, services aux éditions ont été organisées voyageurs, site d’informations… sur le sol sud-africain. « Le logo Orange a été énorOrange Horizons est partout. mément vu à la télévision général d’Orange Horizons ne cache pas sud-africainecesdeuxdernièresannées», la volonté du groupe de devenir opérateur affirme fièrement Sébastien Crozier. Un de réseau mobile virtuel (MVNO). « Nous an après sa création, Orange Horizons avons clairement l’intention d’entrer dans a en tout cas bien grandi et a lancé des ce champ, si les conditions nous peractivités dans 27 pays, notamment dans mettent d’être rentables. Nous pourrions la plupart des États d’Afrique australe aussi à terme devenir fournisseur d’accès (Angola, Malawi, Mozambique, Namibie, à internet », ajoute-t-il. « Il y a la place pour Zambie et Zimbabwe), mais aussi au qu’Orange devienne MVNO en Afrique Nigeria et au Ghana. l du Sud. Mais il n’est pas certain que le PIERRE DONADIEU, à Johannesburg LES 500 • ÉDITION 2014


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Enquête

Télécoms

Arthur Bastings « Nous préparons le business de demain » Pour le vice-président exécutif de Millicom chargé de l’Afrique, l’important, aujourd’hui, n’est pas d’être le premier sur la téléphonie. Mais d’anticiper les besoins des consommateurs en termes d’internet mobile.

M

concurrents n’est pas forcément à un niveau idéal. Nombre d’opérateurs disent vouloir être parmi les deux premiers acteurs dans chaque pays. Est-ce la meilleure manière de faire des profits ?

illicom, c’est un peu le petit poucet des opérateurs télécoms panafricains. Fort de 21 millions de clients sur le continent, ce discret groupe luxembourgeois est moins connu que MTN, Orange ou Airtel. Mais avec sa marque Tigo, présente dans six pays africains (voir carte), il est l’un des plus avancés en matière de diversification.

importante. Ensuite, il y a la concurrence, avec des niveaux de prix qui baissent. Malgré une croissance soutenue, certains pays africains n’ont pas vu leur marché des télécoms croître en 2013. Enfin, si les revenus par utilisateur sont si bas, c’est aussi parce que les services à valeur ajoutée sont encore peu développés. À ce titre, le marché est encore immature.

JEUNE AFRIQUE : Pour Millicom, 2013 a été une meilleure année que les précédentes. Comment l’expliquez-vous ? ARTHUR BASTINGS : Nous avons

Dans quatre ans, les smartphones seront trois fois moins chers qu’aujourd’hui.

connu en 2013 une croissance de 11 % de notre base de clientèle. Nous avons aussi changé une bonne partie de notre organisation sur le terrain, afin d’avoir des profils de manageurs plus en phase avec nos priorités : la data, l’internet et les services financiers sur mobile. Le taux de pénétration du mobile peut-il encore croître ?

Cela dépend fortement des pays. Au Sénégal, le taux de pénétration est très élevé. Mais au Tchad, où il est d’environ 40 %, il y a encore beaucoup de potentiel, tout comme en RD Congo ou au Rwanda. Mais il ne faut plus se focaliser uniquement sur la pénétration en matière de voix, car nous entrons dans un nouveau cycle de développement. Et dans les domaines de la data, des services internet ou des services financiers mobiles, les taux de pénétration restent très bas en Afrique. L’enjeu, aujourd’hui, est de préparer le business de demain. En Afrique, le revenu moyen par utilisateur est de 4 dollars, soit trois fois moins qu’en Amérique du Sud…

C’est lié aux fondamentaux macroéconomiques. En Afrique, les pays relèvent le plus souvent de la catégorie « économie frontière » et non « économie émergente ». Ce qui se traduit par l’absence d’une classe moyenne JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

Le revenu par utilisateur va-t-il continuer de baisser ?

Certains facteurs plaident en faveur d’une poursuite de la baisse. De fait, en devenant plus inclusive, l’industrie des télécoms s’adresse de plus en plus aux populations à faibles revenus. Certains pays n’ont-ils pas trop d’opérateurs ?

La compétition est une bonne chose, notamment parce qu’elle permet d’avoir le choix. Maintenant, il est vrai que dans certains marchés le nombre de

LES SIX PAYS DE

Sénégal Ghana Tchad RD Congo Rwanda Tanzanie

J’entends souvent cela et ça m’amuse beaucoup. La question de la taille critique est importante, mais je ne pense pas que le fait d’être premier soit la priorité absolue. Notre intention n’est pas d’être le numéro un dans la voix, ce dont tout le monde parle, mais d’être leader dans les nouveaux services qui arrivent.

Parmi les solutions développées par les opérateurs pour maintenir leurs bénéfices figure la cession ou le partage des tours télécoms. Cette tendance va-t-elle se poursuivre ?

Nous avons été parmi les premiers à bouger dans ce domaine. De manière plus générale, le partage des infrastructures est important. Les services financiers sur mobile ne représentent qu’une petite partie de vos revenus, mais deviennent une composante importante de votre croissance. Quels types de services financiers les clients africains préfèrent-ils ?

Aujourd’hui, c’est surtout le paiement mobile. Mais cela va se diversifier. Ce qui est important, c’est de comprendre quels sont les besoins financiers de nos clients. Au Ghana, il y a un système d’épargne informelle nommé susu : il permet d’épargner des petites sommes chaque jour, moyennant une commission payée à une personne chargée de conserver cette épargne. Du coup, nous avons lancé une version numérique de ces clubs d’épargne. Au Zimbabwe, le leader du marché, Econet, a acquis une petite banque. Pourriez-vous faire la même chose ?

Cette expérience est très intéressante. LES 500 • ÉDITION 2014


La révolution ne sera pas téléphonée t LE NÉERLANDAIS a rejoint le groupe luxembourgeois en mai 2013.

que, dans quatre ans, il sera de 20 à 25 dollars. Les nouveaux utilisateurs de smartphones sont-ils friands d’internet ?

Ils sont curieux mais ne l’utilisent que rarement. Et il est difficile de les convaincre de l’utiliser chaque jour. Sans doute parce qu’ils ont des craintes sur le prix que cela peut leur coûter. Il faut donc être le plus transparent possible sur les tarifs, créer l’écosystème qui les incitera à aller sur le web. D’où nos investissements dans l’e-commerce. Ensuite, il faut trouver les bons services. Nous avons ainsi passé un partenariat avec Facebook. Au Paraguay, nous y offrons un accès gratuit et en guarani, la langue locale. En 2014, nous répliquerons cette opération en Afrique.

MARK CHILVERS POUR J.A.

Pourquoi un opérateur téléphonique se lance-t-il dans le commerce en ligne ?

Mais je ne répondrai pas à la question de savoir si nous pourrions faire la même chose. Le prix des smartphones est un obstacle majeur au développement de l’internet mobile. Pensez-vous que cela puisse évoluer rapidement ? LES 500 • ÉDITION 2014

La demande pour les smartphones low cost est spectaculaire, et nous avons d’ailleurs du mal à la satisfaire. Nos chargements de smartphones arrivant en Afrique sont vendus en deux jours. Aujourd’hui, le prix pour un smartphone low cost de bonne qualité tourne autour de 60-70 dollars. Notre prévision est

Nous ne nous voyons pas comme une compagnie téléphonique, mais comme une entreprise de convergence numérique. Les opérateurs de téléphonie mobile sont les fournisseurs d’accès à internet privilégiés en Afrique, et ils ont une connaissance fine du consommateur africain. Nous prenons donc très au sérieux tous les aspects du numérique et voulons participer à cette industrie. Nous avons ainsi investi dans Africa Internet Holding [AIH], et nous croyons beaucoup au e-commerce, qui donne accès à un large choix de produits sur un continent qui a peu de centres commerciaux. Notre objectif est de dépasser les malls avant qu’ils n’existent partout. Dans ce domaine, notre ambition est panafricaine, elle va bien au-delà des pays où nous opérons dans la téléphonie. Pour cette raison, nous nous sommes aussi alliés, toujours dans le cadre d’AIH, avec MTN, qui a une empreinte géographique très complémentaire à la nôtre. Depuis des années, la rumeur court que les activités africaines de Millicom sont à vendre. Confirmez-vous ?

Nous aimons l’Afrique. Et cela n’est pas un sujet dont nous tenons compte aujourd’hui. l Propos recueillis par FRÉDÉRIC MAURY JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

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Afrique subsaharienne

Sifca

Une aventure ivoirienne

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Le premier groupe privé du pays fête ses 50 ans. Un demi-siècle de vie tumultueuse pour l’ancien leader du cacao, devenu le numéro un africain de l’huile de palme et du caoutchouc.

NABIL ZORKOT POUR J.A.

FRÉDÉRIC MAURY

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


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Afrique subsaharienne

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e 28 janvier 2014, les équipes de que la famille Billon. Il y entre en 1978, après avoir Sifca sont sur le pont. À quelques été client du groupe en tant que responsable du heures de l’ouverture du forum service agro-industrie de Creusot-Loire. D’abord Investir en Côte d’Ivoire 2014, directeur technique, il prendra la direction généqui doit accueillir plus de 3 000 rale de Sifca onze ans plus tard. personnes – dont de nombreux investisseurs internationaux –, une poignée de VISION. Ce qui caractérise Lambelin, c’est une travailleurs mettent la dernière main au stand vision précise du chemin à parcourir. Sifca n’a du géant ivoirien de l’agro-industrie, à l’abri de conservé aucun écrit ou presque, même interne, bâches noires. Bientôt, les premiers visiteurs de sa rapide ascension, mais celle-ci n’est en rien pourront découvrir les épisodes marquants de due au hasard. « La stratégie mise en œuvre par la vie de ce groupe incontournable né cinquante Sifca mérite d’être détaillée, car son caractère ans plus tôt, des objets liés à ses trois grandes extrêmement volontariste est exceptionnel dans productions – l’huile de palme, l’hévéa et le sucre l’environnement économique africain. Il est aussi – et des photos où se succèdent les grands noms exemplaire des logiques à l’œuvre dans le monde de l’histoire politique ivoirienne. de l’industrie », soulignait en 2001 Comme un clin d’œil de l’hisBruno Losch, chercheur au Centre Dès les années toire, c’est dans la tente nommée de coopération internationale en 1990, Sifca Village Cacao que Sifca et ses recherche agronomique pour le s’est implanté développement (Cirad). équipes ont pris place, et non dans « Le groupe a fait le choix de celle, toute proche, consacrée au aux Pays-Bas, poursuivre son intégration verticaoutchouc. À Abidjan, c’est touen France cale à partir de son usine Unicao jours à la précieuse fève dont on et en Espagne. en s’adaptant le plus possible aux fait le chocolat que l’on associe nouvelles caractéristiques de le groupe au milliard de dollars la demande des chocolatiers, poursuivait ait de revenus (815 millions d’euros en 2012) et aux S CLA SE 25000 employés. Depuis 2002, pourtant, Sifca n’a l’économiste. À partir de sa production de plus touché une seule cabosse… beurre, il s’est lancé dans la production de e Si, pour beaucoup d’Ivoiriens, Sifca rime avec beurre de cacao liquide, qui correspond cacao – dont la Côte d’Ivoire est le premier proauxnouveauxstandardsd’approvisionneducteur mondial –, c’est parce que les quarante mentdelachocolaterietoutenoffrantune U premières années de son existence ont tourné valeur ajoutée supplémentaire. La grande SI F 2014 autour de ce produit. Le 1er octobre 1964, c’est pour originalité pour une entreprise ivoirienne ienne – et une première pour un pays producteur ucteur en faire le négoce que le Français Henri Tardivat – vient du lieu de réalisation de l’investissement s’associe au Franco-Ivoirien Pierre Billon. Fils industriel, puisque c’est un site européen qui a d’un homme d’affaires français installé en Côte été retenu afin d’être plus proche des clients. » d’Ivoire (lire p. 28), ce dernier est alors l’un des p Parmi les marques Deux décennies avant que des groupes nordtrès rares Ivoiriens à détenir une entreprise. En phares du groupe, africains pensent à s’installer en Europe (lire pp. quelques années, Sifca devient l’un des leaders l’huile de table Dinor, incontestables dans la commercialisation du 52-53), Sifca a en effet déjà franchi le pas. Aux Paysproduite par sa filiale cacao : les autres (Dafci, Jean Abile Gal, SHAC…) Bas, le groupe dispose d’une société de négoce, Sania. sont tous des filiales de groupes français. Unicom. En 1992, il crée Nord Cacao à Gravelines, Sifca est alors dirigé par Pierre Baudouin. Mais près de Dunkerque, en France. Peu de temps après, c’est un autre Français qui révolutionnera réelil récidive en Espagne en prenant une part minolement le groupe quelques années plus tard. ritaire dans une très ancienne société familiale de Naturalisé Ivoirien, Yves Lambelin est le véritable transformation de cacao, Indcresa. La production architecte de Sifca – peut-être davantage encore des sites français et espagnol dépendant de celle EN

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147 rang

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UN NOM BAFOUÉ MALGRÉ LE POIDS économique du premier groupe privé ivoirien, le nom de Sifca (pour Société immobilière et financière de la côte africaine) est peu connu. Depuis une décennie, le groupe préfère communiquer sur ses marques destinées à la JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

grande consommation dans le sucre et l’huile de palme. « Le nom Sifca a été très connu dans les années 1990 et résonne encore aux oreilles de nombre d’acteurs du cacao, mais cela n’a jamais été une marque », explique un proche du groupe.

Dans les années 2000, l’histoire joue un mauvais tour à Sifca. Lors du désengagement du cacao, une organisation issue du monde paysan reprend le siège historique de la société et une partie de son nom : Sifca-Coop. Quelques années plus

tard, celle-ci est prise dans la tourmente des fraudes et manipulations financières d’une partie des barons du cacao apparus sous l’ère Gbagbo. Le nom de Sifca aura longtemps été affecté par ce délicat voisinage. l F.M. LES 500 • ÉDITION 2014


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NABIL ZORKOT

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d’Unicao, l’usine ivoirienne de Sifca, la capacité de celle-ci sera doublée au milieu des années 1990. Quant à Nord Cacao, qui produit du beurre liquide filtré, désodorisé et livré en camions-citernes, en flux tendu, aux grands chocolatiers européens, sa capacité annuelle de traitement est portée de 18000 à 40000 tonnes entre 1992 et 1998. Le groupe ivoirien peut ainsi satisfaire les besoins de ses clients, européens pour la plupart. Avec Yves Lambelin, Sifca va vite. « À la fin des années 1980, le groupe traitait entre 80 000 et 100000 tonnes de cacao par an, explique un proche de l’entreprise. Dix ans plus tard, le chiffre était montéà200000,voire250000tonnes,soitplusd’un quart de la production ivoirienne de l’époque. » Sifca devient le numéro un mondial du cacao. Le géant américain Grace Cocoa entre à son tour de table en 1996 à hauteur de 30 %. Poussé par son développement rapide et le rachat, en 1999, de Jean Abile Gal (JAG), propriété depuis quelques années d’un autre homme d’affaires ivoirien, François Bakou, Sifca envisage très sérieusement LES 500 • ÉDITION 2014

de s’offrir son grand frère américain. Le groupe réalise alors un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros. Lorsque s’ouvre la campagne 1999-2000, il obtient ce qui restera l’un des plus importants financements : une centaine de millions d’euros auprès d’une dizaine de banques. BRUTALITÉ. C’est alors que Sifca connaît la plus grande rupture de son histoire : le rêve cacao prend fin en quelques mois. Le 12 août 1999, sous la pression des bailleurs de fonds, le président ivoirien Henri Konan Bédié (HKB) libéralise la filière cacao sans la moindre mesure d’accompagnement. « La fin de la Caisse de stabilisation a été terrible, souligne un négociant. Avant, les prix étaient garantis pour dix-huit mois. Du jour au lendemain, on est passé aux prix du marché. » Nombre de négociants ne s’en remettront pas, et Sifca passe très près de la faillite. Dès le début de la campagne suivante, en octobre, l’américain Cargill pénètre sur le marché avec la brutalité coutumière à l’activité de l l l

Le rêve cacao prend fin en 1999, quand Henri Konan Bédié libéralise la filière. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


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p Le fondateur Pierre Billon (au centre, chemise blanche), avec Yves Lambelin (à dr.) et, assis, l’exsecrétaire général de l’ONU Koffi Annan (à g.) et l’ancien président Henri Konan Bédié, dans les années 1990.

négoce, utilisant sa puissance financière pour tuer la concurrence. Sifca se retrouve incapable d’honorer quelques très gros contrats, notamment un portant sur plusieurs dizaines de milliers de tonnes. En décembre 1999, c’est le coup d’État: le général Robert Gueï renverse HKB. Les nouvelles autorités s’acharnent sur Sifcom, la maison mère de Sifca, soupçonnée d’appartenir à Bédié, proche depuis l’enfance de Pierre Billon. Pour ne rien arranger, le numéro un du cacao est très endetté à moyen terme à la suite du rachat de JAG. Billon et Lambelin prennent alors une décision stratégique : quitter la filière cacao. En 2001, l’essentiel des activités historiques du groupe sont vendues à Archer Daniels Midland (ADM), qui a racheté Grace Cocoa en 1997. Les quelques actifs lll

Des revenus records en 2012 Chiffre d’affaires (en millions de dollars)

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1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

cacao qui restent, notamment le site historique du groupe, sont cédés à une structure issue du monde agricole ivoirien, Sifca-Coop (lire encadré p. 24). La page du cacao est tournée, trente-huit ans après les débuts de Sifca. « Ce fut une énorme déception pour Yves Lambelin », souligne JeanJacques Desplanches, un dirigeant historique du groupe. Fatalement, le chiffre d’affaires est divisé par cinq en trois ans. VAGUE. Si la Sifca de Jean-Louis Billon, qui a succédé à son père en 2001, sort du gouffre quatre ans plus tard, c’est grâce à la diversification entamée par Yves Lambelin dans les années 1990. À cette époque, le directeur général saisit les opportunités qui se présentent à l’occasion de la vague de privatisations lancée par Bédié et pilotée par Jean-Claude Brou. Ce dernier, conseiller économique et financier du Premier ministre Daniel Kablan Duncan (1993-1999), entend alors favoriser l’émergence de groupes locaux. À part quelques golden boys qui se brûleront rapidement les ailes, Pierre Billon est le seul réellement crédible. Après s’être essayé un temps à la culture et au négoce du riz, Sifca décroche en 1993 la privatisation de Cosmivoire, un transformateur d’huile de palme, et, en 1997, il récupère, en association avec Blohorn, certains actifs de Palmindustrie. Une autre entreprise publique, Sodesucre, finit la même année dans son escarcelle – elle deviendra Sucrivoire. En 1999, en reprenant JAG, Billon l l l LES 500 • ÉDITION 2014


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Afrique subsaharienne l l l et Lambelin s’offrent également la Société internationale de plantations d’hévéas (SIPH), très active en Côte d’Ivoire.

SAUVETAGE. Yves Lambelin pressent-il les diffi-

cultés à venir? Consciemment ou non, il prépare en tout cas, à l’époque, le sauvetage financier du groupe, dont il est le deuxième actionnaire de référence après la famille Billon. Car si les temps sont durs en 2001 et 2002, la forte remontée des cours de l’hévéa après cette période – multipliés par cinq en quatre ans – permet à Sifca de redresser ses finances. Ce retour en force sera scellé par la suiteviadesalliancesaveclesplusgrands:Michelin entre en 2006 au tour de table de SIPH ; et, l’année suivante, le groupe ivoirien noue un partenariat dans l’huile de palme avec le leader mondial du secteur, le singapourien Wilmar, et le négociant Olam. C’est avec eux qu’il développe, malgré la crise ivoirienne, l’usine Sania, plus grande raffinerie d’huile de palme en Afrique. Les deux grands piliers du nouveau siècle pour Sifca sont en place: le caoutchouc naturel et l’huile. Le sucre reste le troisième pôle, mais n’a qu’une place marginale, pour l’instant, dans la stratégie du groupe ivoirien.

Moins d’une décennie après l’effondrement de l’activité cacao, Sifca est redevenu un géant agro-industriel, solidement installé, outre en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Ghana et au Liberia, et qui ne dépend plus d’une seule ressource agricole. Depuis le décès d’Yves Lambelin, assassiné en 2011 en pleine crise postélectorale, le groupe a ralenti la cadence. Mais il est un projet majeur qu’il continue de nourrir et qui devrait devenir son troisième grand pilier : la production énergétique à partir de biomasse. Baptisé Biovéa, ce programme porté par Biokala, une discrète filiale de Sifca, prévoit la construction et l’exploitation d’une centrale de 42 MW à Aboisso, à une centaine de kilomètres à l’est d’Abidjan. Le site utilisera les troncs de palmiers (ainsi que les feuilles) récupérés dans le cadre des activités des plantations villageoises et industrielles d’huile de palme. Premier producteur d’huile de palme et de caoutchouc en Afrique, le groupe dispose d’une ressource inexploitée qui pourrait devenir son autre grand pôle d’activité, sur un continent qui manque cruellement d’énergie. À 50 ans, Sifca est bien loin d’avoir fini d’écrire son histoire. l

Son grand projet aujourd’hui : la production énergétique à partir de biomasse.

Histoire de familles Pierre Billon a créé l’entreprise, Yves Lambelin l’a développée. Alors que ces deux figures historiques ont disparu, leurs fils respectifs ont pris la relève.

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SIFCA

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errière Sifca, il y a deux familles : celle des Billon et celle d’Yves Lambelin. La première a fondé le groupe agro-industriel tout en développant en parallèle d’autres activités au sein du holding Sifcom (notamment dans l’automobile et les télécoms, avec Comafrique et différentes participations, dont une dans Orange Côte d’Ivoire). Feu Pierre Billon, fils d’une Ivoirienne et d’un négociant français de viande (même de viande d’éléphant !) en était la figure de proue : c’est lui qui a créé et fait croître le groupe. Ses quatre fils ont un point commun avec lui : la discrétion. Jean-Louis, qui a fait le choix de la politique, est l’aîné. Depuis qu’il est ministre, il a laissé à son frère Pierre la direction des affaires familiales. Hervé est décédé en 2012. David se passionne pour le projet de Biokala.

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p Pierre Billon fils (à g.), président du conseil d’administration, et Alassane Doumbia (à dr.), vice-président.

Moins connue, la famille Lambelin est également au cœur de l’aventure Sifca. À partir des années 1980, à la faveur du désengagement des autres fondateurs du groupe, dont les familles Tardivat et Baudoin, Yves Lambelin monte au capital tout en conservant les manettes. Véritable artisan du

repositionnement stratégique de Sifca, il a été assassiné en avril 2011, en pleine crise postélectorale. Alassane Doumbia, son fils adoptif, est désormais vice-président de Sifca. Il aurait hérité, selon des proches du groupe, du caractère visionnaire de son père. l FRÉDÉRIC MAURY LES 500 • ÉDITION 2014


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Afrique subsaharienne

Adolphe Moudiki Or noir et carte blanche Proche du président camerounais Paul Biya, ce septuagénaire trône à la tête de la Société nationale des hydrocarbures depuis vingt ans. Insensible aux controverses, il prépare l’avenir en diversifiant les actifs et en misant sur le gaz.

S

on dernier triomphe remonte au 29 octobre 2013. Ce jour-là, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), filiale locale du consortium international gérant le pipeline Tchad-Cameroun, ont signé un avenant à la convention d’établissement de la seconde. Cet accord, qui intervient à la veille d’une autre entente sur l’évacuation du pétrole nigérien par cet oléoduc, fait passer le droit de transit des hydrocarbures de 0,41 à 1,30 dollar le baril (de 0,30 à 0,94 euro). Mieux, ce tarif sera actualisé tous les cinq ans. Une victoire pour Adolphe Moudiki, administrateur-directeur général de la SNH et président du Comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP), qui se bat depuis 2008 pour une revalorisation de ce droit, arguant d’une embellie des cours mondiaux du brut. ESPOIR. À la tête de la deuxième entre-

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priseduCameroun(1,8milliarddedollars de chiffre d’affaires en 2012) depuis deux décennies, Adolphe Moudiki n’arrive pas encore à enrayer ce qu’il qualifie de « baisse tendancielle et progressive » de la production pétrolière, laquelle fournit en moyenne plus du tiers des revenus de l’État. Avec 24,3 millions de barils, l’année 2013 a certes été meilleure que le cru 2012 (22,3 millions de barils), mais on est loin des 35,6 millions de barils de 2003. L’entrée en production de nouveaux forages – le gisement de Mvia, par exemple – suscite certes de l’espoir, mais au siège de l’entreprise, à proximité du palais d’Etoudi, à Yaoundé, on songe déjà à l’après-pétrole. Adolphe Moudiki a entrepris dès 1997 une diversification des actifs par des prises de participation dans les assurances (Chanas), les aciers et métaux industriels (International BusinessCorporation),l’hôtellerie (CameroonHotelsCorporation), la construction et les réparations navales (Chantier naval et industriel du Cameroun). La SNH est également actionnaire des stations-service Tradex, entre autres participations plus ou moins connues… La société n’a plus publié de rapport annuel depuis 2012. Chargé de veiller aux intérêts du pays dans les KEPSEU JEAN PIERRE

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Afrique subsaharienne

En dates 1938 Naissance le 10 décembre à Yaoundé 1966 Diplômé de l’École nationale de magistrature de Bordeaux (France)

1982 Directeur général de la Régie nationale des chemins de fer du Cameroun

1987 Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale 1988 Directeur du cabinet civil de la présidence de la République 1989 Ministre de la Justice 1993 Administrateur-directeur général de la SNH hydrocarbures, le patron de la SNH a en outre trouvé un nouveau relais de croissance dans le gaz. Les réserves prouvées s’élèvent à 157 milliards de mètres cubes, mais le potentiel est estimé à 570 milliards de mètres cubes. Entré en production en 2013 et exploité par le franco-britannique Perenco, le champ offshore de Sanaga Sud, au large de Kribi, alimente la centrale à gaz (216 MW) de la cité balnéaire. Dans la même localité se développe le chantier d’uneusinedeliquéfactiondegaznaturel, en partenariat avec le français GDF Suez. Le même combustible alimentera dans les années à venir une usine d’engrais à Limbé, dans le sud-ouest du pays. REPOS. La modernisation de la régle-

mentation du secteur des hydrocarbures a précédé ces différentes initiatives. Sous la conduite d’Adolphe Moudiki, le code pétrolier, notamment, a été toiletté, et un code gazier a été élaboré. Mais l’ancien ministre, aujourd’hui âgé de 75 ans, serat-il encore présent à la fin des divers projets en cours ? Depuis quelque temps, son avenir fait débat dans la presse. Il s’aide d’une canne pour marcher, et sa démarche titubante oblige parfois ses proches, dont son épouse, Nathalie, à le

sérail. L’affaire de L’Albatros, du nom de l’avion présidentiel acheté en 2001 selon des procédures exceptionnelles (via un financement de la SNH) pour échapperauxfoudresduFondsmonétaire international (FMI), en est un témoignage marquant. Le scandale a abouti à ce jour à l’incarcération de certains pontes du régime tombés en disgrâce : deux anciens secrétaires généraux de la présidence, Marafa Hamidou Yaya et Jean-Marie Atangana, un ancien Premier ministre, Ephraïm Inoni, un ex-ambassadeurduCamerounauxÉtats-Unis,Jérôme Mendouga… À peine auditionné par la police, Adolphe Moudiki n’a jamais été entendu à la barre. Il est en effet difficile d’exposer celui qui détient nombre de secrets de la République.

COULEURS. Coffre-fort du régime, la soutenirlorsdessortiespubliques–quidu SNH a longtemps financé les dépenses reste se raréfient. Il aurait même signifié hors budget de l’État, au grand dam des son aspiration au repos au président Paul bailleurs de fonds du Cameroun. Sujet Biya. « C’est un homme secret », lâche sensible, l’utilisation de l’argent du pétrole une figure du monde des affaires, l’une ne cesse de nourrir la controverse, bien des rares à oser s’exprimer sur le puissant qu’Adolphe Moudiki se défende de toute « Monsieur Pétrole » du Cameroun – mais malversation. « La SNH a été mandatée par l’État pour commercialiser la part sous le couvert de l’anonymat. Approchés de la production qui lui revient. Il va de par Jeune Afrique, ses collaborateurs, soi que les revenus issus de son activité anciens ou actuels, ont dans leur quasitotalité refusé de parler, publiquement ou non. Contrairement à d’autres barons, Adolphe Moudiki luiil n’a jamais été inquiété dans même est un modèle en matière de silence. l’affaire dite de L’Albatros. Détestant les mondanités, il partage ce goût pour la discrétion avec vont dans les caisses de l’État, et donc aliPaul Biya, qu’il a côtoyé dès les années mentent les finances publiques! L’argent 1950 au lycée Leclerc de Yaoundé, et du pétrole camerounais finance le dévedont il fut un proche collaborateur à la loppement du pays. Il est surprenant que primature, puis à la présidence. Peut-être les gens continuent de nous interroger est-ce là qu’il faut chercher une partie sur ce sujet », avait-il fait valoir lors du du secret de sa longévité à la tête de la 30e anniversaire de l’entreprise, en 2010. SNH, mastodonte qui charrie fantasmes Loin des bruits et des rumeurs, « monde toutes sortes au sein de l’opinion sieur l’administrateur » attend toujours publique. Car ce Douala ne rend des « une grande découverte commerciale » qui pourrait redonner des couleurs à la comptes qu’au président, un lien dont production pétrolière. À moins que Paul il tire sa toute-puissance. Homme à part, ce magistrat de forBiya n’en décide autrement d’ici là. l mation est une figure intouchable du OMER MBADI, à Yaoundé

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Afrique subsaharienne

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TRIBUNE

Opinions & éditoriaux

La guerre des talents aura bien lieu

DR

L ÉDOUARD MESSOU Président de PwC pour l’Afrique subsaharienne francophone

A DÉCENNIE 1990 s’est caractérisée en Afrique par une certaine ouverture démocratique qui a « libéré » la parole et les manifestations de tous ordres, notamment dans les milieux scolaires et universitaires. Des « années blanches », sans cours ni examens, ont parfois été décrétées plusieurs fois de suite. Pas un seul pays n’a été à l’abri de soubresauts ayant eu un impact négatif sur les enseignements. Cette situation a creusé davantage le fossé entre les besoins de plus en plus importants des entreprises en ressources humaines et l’offre de systèmes éducatifs, généralement peu adaptée à la réalité économique. Soucieux de donner les meilleures chances à leurs enfants, nombreux sont les Africains qui investissent à l’étranger dans une formation permettant l’accès à des postes d’encadrement supérieurs (études d’ingénieurs, écoles de commerce, MBA…), laissant aux systèmes scolaires locaux le soin de former les agents de maîtrise indispensables au fonctionnement des entreprises. Or une part significative des jeunes diplômés formés à l’étranger ne revient pas dans son pays d’origine.

si l’on n’arrive pas à les garder. Les entreprises africaines mettent progressivement en place de véritables dispositifs de gestion des talents sur le long terme, alignés sur leurs priorités de croissance. Leurs cadres, et notamment les hauts potentiels, se voient proposer des plans de carrière structurés qui permettent une évolution progressive au sein du groupe. L’objectif : renforcer l’engagement de ces collaborateurs clés pour l’entreprise. Aligner les niveaux de rémunération avec les principaux concurrents est également un enjeu majeur. Outre les aspects classiques relatifs aux parts fixe et variable du salaire, la politique sociale de l’entreprise (mutuelle, avantages annexes…) est également un facteur de différenciation. De nombreuses entreprises réfléchissent aussi à des solutions

Recruter les meilleurs est une nécessité vitale, mais cela ne sert à rien si l’on n’arrive pas à les garder.

Certains pays sont confrontés dans leur développement à une véritable pénurie de cadres intermédiaires et supérieurs, notamment d’ingénieurs et de financiers. Les cabinets de chasseurs de têtes ne s’y sont pas trompés, qui ont considérablement développé leur activité sur le continent ces cinq dernières années. Il n’est guère étonnant, dans ce contexte, que 31 % des dirigeants africains interrogés pour la dernière édition de notre étude annuelle « The Africa Business Agenda » aient cité le capital humain parmi leurs trois premières priorités d’investissement pour 2014, et que 75 % d’entre eux déclarent que le manque de compétences clés menace leur croissance. Attirer et fidéliser les meilleurs éléments n’est pas seulement un atout, c’est une nécessité vitale. Recruter les meilleurs ne sert à rien JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

innovantes de rémunération pour leurs cadres dirigeants, s’inspirant par exemple des modèles de stock-options fréquents dans les pays occidentaux. La formation, qu’elle soit initiale ou continue, est une problématique à part entière dans laquelle les entreprises se doivent d’investir lourdement. Certains groupes ont même créé leur propre école de commerce pour répondre aux besoins de leur secteur d’activité. D’autres multiplient les partenariats avec des institutions prestigieuses et financent des programmes d’executive MBA pour leurs cadres les plus prometteurs. Oui, la guerre des talents est bien une réalité sur le continent. Une réalité devenue un enjeu de dirigeants, et pas seulement de directeurs des ressources humaines. Comme dans toute guerre, il y aura des gagnants et des perdants. Gageons néanmoins que les entreprises qui auront su s’imposer profiteront au mieux des opportunités fabuleuses du renouveau africain. l LES 500 • ÉDITION 2014



Afrique subsaharienne

ERICK AHOUNOU POUR J.A.

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p Les ventes de minibus de Senbus Industries ne sont pas à la hauteur des prévisions de cette usine de montage de véhicules.

Sénégal Fleurons à fleur de peau Consommation intérieure insuffisante, concurrence des produits importés, main-d’œuvre trop peu performante… Les industries du pays souffrent et reprochent à l’État de ne pas bien les soutenir.

L

a scène se déroule en décembre 2013, à Dakar. Lors des assises de l’entreprise, Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat (CNP), accuse l’État sénégalais de ne pas entretenir la préférence patriotique et la complémentarité républicaine nécessaires à un partenariat public-privé réussi. Amadou Ba, le ministre de l’Économie et des Finances, lui rétorque: « L’État a fait des efforts pour les entreprises et s’évertue à les renforcer. Mais doivent-elles tout attendre de lui ? L’État n’a aucun intérêt à regarder ses fleurs se faner, sinon il ne lui resterait plus que les yeux du fisc pour pleurer. » La situation des entreprises sénégalaises n’inquiète pas que le service des JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

impôts. Pour Baïdy Agne, l’urgence économique consiste à « accorder un soutien substantiel à la production nationale, réduire notre dépendance alimentaire, consommer davantage ce que nous produisons et mieux sécuriser juridiquement et judiciairement l’investissement productif ». Il rappelle ainsi que plus de 376 sociétés ont mis la clé sous le paillasson au cours de la seule année 2012. ALERTE. Serigne Mboup, patron du

Comptoir commercial Bara Mboup (CCBM), l’un des principaux groupes privés du pays (transport, alimentaire, automobile, immobilier, logistique, technologie), a également lancé publiquement l’alerte après avoir constaté

que sa nouvelle usine de montage de voitures, CCBM Automobile, avait du mal à écouler sa production sur un marché local qui aurait pourtant dû être, selon ses prévisions, son principal débouché. « Le concept de préférence nationale n’est qu’illusoire chez les hommes politiques », assure-t-il. Récemment, Senbus Industries, une autre usine de montage de véhicules, envoyait des signaux de détresse après avoir constaté une mévente de 260 minibus qui étaient destinés à l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu). Dans un autre secteur hier florissant, celui de la transformation des produits de la pêche, la plupart des conserveries ont disparu. LES 500 • ÉDITION 2014


Afrique subsaharienne

CONTREBANDE. Parmi les drames

connus par l’industrie sénégalaise figure celui de la concurrence des produits importés. Une situation favorisée par p Selon Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat, il est les comportements d’achat d’un grand urgent d’accorder « un soutien substantiel à la production nationale ». nombre de Sénégalais, mais nourrie également par une contrebande imporAutre inquiétude : la productivité de tante. L’unique usine de sucre du pays informel, un niveau d’instruction non la main-d’œuvre. Le Rapport national est ainsi rudement éprouvée par les prosatisfaisant, un état de santé insuffisant de duits venus de l’étranger : la Compagnie sur la compétitivité du Sénégal (2011) la population active et le fonctionnement a rappelé quelle a « très peu progressé sucrièresénégalaise(CSS)aétéobligée en poussif du marché du travail dans un pays pendant les dix dernières années, en 2013 de suspendre un temps sa producqui compte une quinzaine de jours fériés. fort contraste avec la plupart des pays tion pour pouvoir écouler 46 000 tonnes en souffrance. Pour sauver ce fleuron, d’Afrique subsaharienne à revenu moyen COMPLAINTES. Le Sénégal continue de faire de grands efforts en matière d’envil’État a fini par geler les importations de sucre, une ronnementdesaffaires(simplificationdes Pour sauver la CSS, les autorités mesure jugée « tardive » procédures, dématérialisation, réduction ont gelé les importations de sucre. de certaines taxes…), notamment pour par un responsable de la Une mesure jugée « tardive ». CSS à l’époque. attirer les investisseurs et inciter ceux Les industries de la qui sont déjà chez lui à rester. Mais les fréquentes enquêtes de la Direction de tomate vivent un calvaire pire encore. inférieur et des pays de référence comme la prévision et des études économiques L’usine de batteries Sigelec aussi. Quant la Tunisie, l’Afrique du Sud, la Bulgarie, (DPEE) auprès des chefs d’entreprise à Suneor, l’ex-géant de l’arachide, si ses le Costa Rica et la Malaisie ». Le docuse font l’écho des mêmes complaintes : difficultés viennent en partie de proment met en garde : « Si cette tendance blèmes de management, elles ont égaleconcurrence déloyale, déficit dans la se poursuit, l’écart enregistré en termes ment d’autres causes plus inquiétantes: de productivité du travail va s’élargir, distribution électrique, lourdeurs admil’invasion de l’huile de palme asiatique et des pays comme le Ghana pourront nistratives, fiscalité excessive… Le chemin dans la région, ainsi que l’absence de rattraper le Sénégal en termes de niveau sera long pour remettre les grandes entrevision étatique dans le domaine pourtant de revenu par tête d’habitant. » Un retard prises sénégalaises sur les bons rails. l crucial de l’arachide. qui s’explique par l’importance du secteur SALIOU DIOUF, à Dakar

ET LES PME ? AU SÉNÉGAL, les PME représentent 85 % du tissu économique, génèrent 30 % des emplois formels et contribuent à hauteur de 30 % au PIB du pays. Las, elles sont très exposées. Environ 65 % d’entre elles meurent au bout de leur LES 500 • ÉDITION 2014

première année d’existence. Selon Alassane Lô, président du Réseau sénégalais d’appui à la micro, petite et moyenne entreprise (Resampe) et directeur de Groupe expert international, un

environnement défavorable explique ce fort taux de mortalité des PME sénégalaises. Les entrepreneurs évoluent souvent dans un domaine qu’ils ne maîtrisent pas, faute de préparation, explique-t-il. Le casse-tête

du financement coûte la vie à la plupart des entreprises sénégalaises. Une difficulté d’accès qui s’explique par l’absence de garanties, la structuration assez faible des PME-PMI et les taux d’intérêt très S.D. élevés… l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

ANTOINE TEMPE POUR J.A.

La Société nationale des conserveries du Sénégal (SNCDS), qui faisait autrefois figure de fleuron, a été sauvée de justesse par le géant sud-coréen Dongwon. Face à cette crise, l’État a annoncé un fonds de restructuration de 20 milliards de F CFA (30,5 millions d’euros) pour les entreprises en difficulté, en priorité celles à forte intensité de main-d’œuvre et ayant des activités à haute valeur ajoutée. La création du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), du Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et de la Banque nationale pour le développement économique (BNDE) vise aussi à mieux aider les entreprises à survivre et à se développer.

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L’OPÉRATION DE L’ANNÉE

Pourquoi Abraaj et Danone ont fait équipe Battu par le capital-investisseur émirati dans la reprise du groupe ouest-africain Fan Milk, le géant français est tout de même parvenu à revenir dans la partie. t Fan Milk distribue ses produits laitiers dans sept pays d’Afrique de l’Ouest (ici au Nigeria).

de Fan Milk par le groupe français. Pour Hubert Segain, avocat associé du cabinet Herbert Smith Freehills et conseil de Danone, la méthode constitue une première sur le continent : « À ma connaissance, ce type de coinvestissement entre un fonds et un industriel est une nouveauté. »

FAN MILK

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NICOLAS TEISSERENC

J

USQU’ALORS PRÉSENT en Afrique du Sud et en Afrique du Nord, Danone poursuit sa conquête africaine. Le rachat de Fan Milk, premier fabricant et distributeur de produits laitiers et de jus en Afrique de l’Ouest, illustre la ténacité du groupe agro-industriel français. Mais cette opération, qui lui permet de prendre position sur sept marchés de la région, ne s’est pas faite sans mal. Lorsque la famille Emborg et le fonds Maj Invest Equity, propriétaires du groupe basé au Danemark, ont cherché à vendre 100 % du capital, Danone avait participé à un premier round de négociations mais avait perdu la partie face à Abraaj Group. En juin 2013, le capital-investisseur émirati avait remporté la mise pour un montant estimé à 270 millions d’euros, devançant aussi le suisse Nestlé et une dizaine d’autres candidats. « Le management de Fan Milk avait un poids important dans la décision, et Abraaj a compris comment le motiver », explique Pervez Akhtar, avocat associé du cabinet Freshfields Bruckhaus Deringer, basé à Dubaï et conseil d’Abraaj: « Un repreneur stratégique n’aurait pas été en mesure d’offrir les mêmes conditions salariales alors même que son propre

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management n’a pas accès à de tels avantages. » Deux mois plus tard, Danone est revenu dans la partie. « Abraaj a une approche très pragmatique. Il a fait le nécessaire pour accéder à l’entreprise et s’est ensuite tourné vers un partenaire stratégique pour les aspects business de l’acquisition », avance un conseil. Pourquoi Danone et pas le nigérian Honeywell Group, seul autre candidat lors de cette deuxième partie de l’opération? « Abraaj voulait faire appel à un véritable expert du lait et des eaux minérales, or Danone est le numéro un mondial en la matière », explique un autre avocat. Au passage, Abraaj s’est également assuré une porte de sortie en prévoyant la prise de contrôle progressive

D’après nos informations, Danone s’est aligné sur le prix payé quelques mois plus tôt par Abraaj. C’est cher, mais avec un chiffre d’affaires d’environ 120 millions d’euros en 2012 et une marge Ebitda de 29 %, Fan Milk était une cible de choix en Afrique de l’Ouest. Sans compter que, grâce à sa maîtrise du route to market et ses 30000 revendeurs, Danone va pouvoir étendre la distribution de ses produits sur tous les marchés de Fan Milk. Selon un conseil financier, « l’alliance avec Abraaj correspond à la stratégie de Danone, que ce soit en matière de timing, de gestion du risque, de déploiement du savoir-faire ou d’apprentissage du contexte local ». Quoi qu’il arrive, le groupe français semble avoir pris goût à l’Afrique et n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. En début d’année, Jeune Afrique révélait qu’il négociait avec Abraaj pour reprendre ses participations dans le kényan Brookside Dairy. On ne change pas une équipe qui gagne. l

Aux commandes

Les avocats

Pervez Akhtar, de Freshfields Bruckhaus Deringer Hubert Segain, de Herbert Smith Freehills Bayo Odubeko, de Norton Rose Fulbright

Les financiers Fola Aiyesimoju, de Stanbic IBTC Bank Ulrik Falk, de FIH Partners

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Afrique subsaharienne

Transnet Boulimique de logistique Ses activités se cantonnent pour l’instant au marché sud-africain. Le nouvel objectif de la compagnie publique de fret ferroviaire et de services portuaires ? Devenir incontournable dans toute l’Afrique australe.

A

lors qu’une vague de privatisations sans précédent traverse les ports africains, le principal opérateur du continent reste public. Bien calé au 22e rang de notre classement, le sudafricain Transnet est de très loin le premier prestataire en matière de fret ferroviaire et de services portuaires, avec un chiffre d’affaires de 5,9 milliards de dollars en 2012 (4,5 milliards d’euros). Un véritable géant, depuis longtemps incontournable dans son pays et qui aimerait le devenir pour l’ensemble de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Pour satisfaire ses ambitions, le groupe entend investir 20 milliards d’euros d’ici à 2020, sans aucun apport financier supplémentaire de son unique actionnaire, l’État sud-africain. Pretoria, qui a avalisé le plan en novembre 2012, entend par contre peser de tout son poids auprès des institutions financières internationales et des investisseurs privés pour aider son champion à trouver les fonds nécessaires sans avoir à ouvrir son capital. « Transnet est le parfait exemple de ces conglomérats publics propres au capitalisme sud-africain, avec un rôle social prépondérant », résume Londiwe Buthelezi, spécialiste de l’entreprise au sein du journal économique Business Report, à Johannesburg. Pas question, dans un pays ravagé par le chômage (26 %), de privatiser ce fleuron de l’État (l’un des derniers, avec la compagnie d’électricité Eskom), qui, en plus de ses 55 000 employés, fournit indirectement du travail à plus de 300 000 personnes à travers ses multiples filiales. Plusieurs fois évoquée, une JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

De la côte à l’hinterland Terminaux : à conteneurs rouliers vrac conditionné

agricoles minéraliers pétroliers

ZIMBABWE

Corridors ferroviaires :

Musina

existants en projet

MOZAMBIQUE

BOTSWANA

300 km Johannesburg NAMIBIE

SWAZILAND

Sishen (mine de charbon)

LESOTHO

Océan Atlantique

Richards Bay Durban

Saldanha

East London Ngqura

Le Cap Mossel Bay

éventuelle ouverture de capital n’a jamais dépassé le stade des débats dans les milieux très autorisés. « Particulièrement influents au sein de Transnet, les syndicats ne veulent pas en entendre parler, et le gouvernement n’a aucune envie de voir le secteur privé mettre la main sur des installations portuaires et ferroviaires jugées stratégiques pour le pays », assure Londiwe Buthelezi, pour qui l’actuel plan de développement a justement

Port Elizabeth

Océan Indien

pour but de démontrer « la capacité de Transnet à se moderniser sans avoir à être privatisé, même partiellement ». SUIVRE LE RYTHME. Car malgré ses

bons résultats comptables, l’opérateur souffre d’un manque chronique d’efficacité et de compétitivité aussi bien sur ses terminaux que sur son réseau ferré. « Aucun investissement sérieux n’a vraiment été réalisé dans le secteur portuaire LES 500 • ÉDITION 2014


Afrique subsaharienne Transnet a respecté son plan de marche en collectant 950 millions d’euros auprès des banques, soit 50 % du montant investi par la compagnie dans ses équipements en 2013. MAILLON FAIBLE. Afin de tenir le rôle

EN

T

22 rang

M

EXC

de logisticien sous-régional qu’il entend jouer et accompagner la progression annoncée de ses activités, l’opérateur prévoit d’injecter dans les sept prochaines années 6,1 milliards d’euros dans les huit ports qu’il gère, dont 2,4 milliar milliards sur ses cinq terminaux S A S E CL à conteneurs – son « maillon faible », selon la journaliste de e Business Report. Aujourd’hui Bu complètement embouteillé, Durban verra ses capacités Du U SI annuelles portées à 4,5 millions ann F 2014 d’équivalents vingt pieds (EVP), d’éq contre moins de 3 millions aujourd’hui. Le deuxième port à conteneurs du continent abandonnera dans le même temps ses trafics de transbordement au profit de Ngqura, censé pouvoir traiter plus de 2 millions d’EVP par an en 2020. À cette date, le volume de conteneurs transitant en Afrique du Sud pourrait dépasser les 7 millions d’EVP, soit une hausse de 60 % par rapport à 2013. Dans le même temps, portées par la demande internationale, les exportations de charbon et de fer devraient progresser respectivement de 27 % et 35 %, obligeant Transnet à mettre à niveau ses activités de fret ferroviaire. p Aujourd’hui complètement embouteillé, le port de Durban devrait voir ses Il s’agira de rénover une grande partie capacités annuelles passer de 3 millions à 4,5 millions d’équivalents vingt pieds. de ses 20 500 km de voies et d’acheter du nouveau matériel roulant, en complément de ses 2 255 locomotives et depuis la réorganisation totale du groupe sa situation monopolistique a longtemps 71 036 wagons. Le groupe sud-africain au lendemain de l’apartheid », regrette permis de camoufler. La reprise, à la fin David Logan, le président de l’Association de l’embargo international, puis l’accéveut par ailleurs récupérer les tonnages sud-africaine des transitaires (Saaff ). lération des échanges commerciaux du de ses voisins immédiats en améliorant Transnet a bien déboursé 630 millions pays avec le reste du monde, illustrée par ses connexions avec le Mozambique, la d’euros pour la construction en 2009 du la hausse de 138 % des trafics conteneuNamibie et le Zimbabwe. port de Ngqura, près de Port Elizabeth, risés sur la dernière décennie, n’ont fait « Le potentiel est énorme, et il faut dès « mais cela a tout juste permis d’absorber qu’amplifier les difficultés de l’entreprise aujourd’hui mettre en place les capacités l’augmentation des trafics, sans apporter à suivre le rythme. qui nous permettront d’attirer demain de nouveaux trafics », explique Mike aucune réelle amélioration des services « Il était urgent de passer à l’acte », juge Asefovitz, porte-parole de la division sur les terminaux existants », reprend David Logan. Surtout que Transnet n’a rail de Transnet. Pour transporter les David Logan. Ni, surtout, anticiper la pas vraiment de problème de trésorerie: le groupe enregistre chaque année des 350 millions de tonnes de fret minier et croissance attendue des volumes, tant bénéfices (387 millions d’euros en 2012). agricole visées en 2020 (contre 270 milà l’import qu’à l’export… Et avec un patrimoine foncier estimé lions en 2013), la compagnie va investir Créé en 1910, en même temps que à 13 milliards d’euros, « il n’a aucune plus de 12 milliards d’euros. Le prix à le dominion de l’Union d’Afrique du payer pour devenir l’opérateur multimodifficulté à lever des fonds auprès des Sud, l’ex-South African Railways and Harbours (le nom de Transnet jusqu’en marchés », observe Londiwe Buthelezi. dal de référence de l’Afrique australe. l 1990) semble être confronté depuis touPour la première année de mise en œuvre OLIVIER CASLIN, envoyé spécial à Johannesburg jours aux mêmes insuffisances, que seule de son programme de développement, MAISANT LUDOVIC/HEMIS/CORBIS

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NOUVEAUX ENTRANTS

en 1994 à l’université de Georgetown, où il se forme durant quatre ans au commerce international et à la finance. Après des débuts laborieux àWall Street, il est rappelé enTanzanie par son père qui lui attribue le poste de contrôleur des finances de METL en 1999. L’année 2001 marque le début de son ascension. Il se marie à un amour de jeunesse et devient PDG de METL. À l’époque, le groupe est essentiellement actif dans le transport et l’import-export. Son premier fait d’armes : il emprunte 1 million de dollars à son père et rachète une fabrique de savons, dont la rentabilité lui permet de le rembourser rapidement. La productivité horaire, après modernisation des machines, est aujourd’hui 25 fois supérieure.

t Le conglomérat est notamment présent dans l’eau minérale.

Tanzanie METL, des camions aux savons Comment le groupe de Mohammed Dewji, initialement spécialisé dans le transport, est-il parvenu à la 186e place de notre palmarès ? Réponse en un mot : diversification. ARNAUD BÉBIEN, à Dar es-Salaam

I

L RACONTE QUE, PLUS JEUNE, quand il voulait sortir avec ses amis, son père refusait. « Tu ne peux pas, tu dois travailler », lui disait-il.Treize ans après avoir pris la tête de Mohammed Enterprises Tanzania Limited (METL), Mohammed Dewji, 38 ans, a métamorphosé l’entreprise. « Je suis un insatisfait, je cherche toujours à avoir plus », reconnaît ce descendant d’un Indien du Gujarat, précisant avoir hérité ce trait de caractère de son géniteur. Au point d’avoir presque multiplié par trente le chiffre d’affaires du groupe depuis son arrivée, de 30 millions à 836 millions de dollars (632 millions d’euros) en 2012, et d’en avoir fait l’un des plus gros conglomérats de Tanzanie. Quant à lui, il a été désigné plus jeune milliardaire africain par plusieurs publications économiques.

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Dans les années 1990, c’est sur les terrains de golf de Dar es-Salaam que Mohammed Dewji commence à se constituer un réseau professionnel, bien qu’il souhaite au départ se consacrer à sa passion pour la petite balle blanche. En Floride (États-Unis), l’académie où il passe des tests détecte bien des qualités chez lui, mais celles-ci sont insuffisantes pour qu’il puisse espérer vivre du golf. Son père, Gulam, l’envoie alors

En bref Rang dans les 500 : 186e Activité : divers Nationalité : tanzanienne Date de création : fin des années 1970 Actionnaire : Mohammed Dewji Chiffre d’affaires 2012 : 836 millions de dollars

DANIEL HAYDUK/METL

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La méthode Dewji porte un nom: diversification. METL rachète à bas prix d’anciens plans de fabrication de l’époque socialiste de feu Julius Nyerere, qu’il modernise avec des machines américaines et européennes. Il y ajoute un système de distribution et de création de succursales aux quatre coins de la Tanzanie. C’est ainsi que sont nées ses usines de savons mais aussi de textile, d’huile de cuisine ou de détergents. Au regard de ses 25 sociétés, de ses dizaines de marques et de sa trentaine d’usines dans plus d’une dizaine de secteurs, il est aujourd’hui plus facile de dire dans quels domaines ne s’étend pas (encore) le groupe METL: l’alcool et le tabac. Son PDG fourmille d’idées dans la téléphonie mobile (en partenariat avec Vodacom), les services financiers ou l’hôtellerie de luxe à Dar es-Salaam. Ses 60 000 hectares de terres – pour produire du riz, de la farine, du thé, de la noix de cajou, du sucre, du sisal ou encore du coton – font de ce groupe le premier propriétaire foncier et producteur agricole deTanzanie. Avec son millier de poids lourds qui partent du port de Dar es-Salaam, METL exporte dans les huit pays frontaliers de laTanzanie, allant jusqu’au Soudan du Sud et en Éthiopie. L’ambition est chevillée au corps du patron de METL : il vise à présent l’ouverture d’usines de textile en Zambie, au Malawi et en Éthiopie. Son objectif, d’ici à 2018, est clairement affiché: « Passer de 24000 à 100 000 employés, et de 1 milliard à 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires. » l LES 500 • ÉDITION 2014


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Ghana Tullow malgré tout

Et les autres…

La filiale du pétrolier britannique se hisse au troisième rang national. Pourtant, son bilan reste très décevant.

LE CLASSEMENT DES 500 accueille 34 nouvelles entreprises basées en Afrique subsaharienne. Parmi elles, un géant continental, Total South Africa, qui se hisse directement au 37e rang avec près de 4 milliards de dollars (près de 3 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2012. L’entreprise, détenue à 51 % par le français Total et à 49 % par des actionnaires sudafricains noirs, est la plus grande du groupe en Afrique dans le domaine de l’aval, avec ses 530 stations-service et sa raffinerie qui alimente plusieurs pays de la sousrégion. Dans l’amont pétrolier, les données sont plus complexes à avoir… À noter aussi : l’arrivée d’une entreprise camerounaise en pleine ascension, Tradex (355e), qui s’impose comme un challengeur très sérieux parmi les indépendants des stations-service au sud du Sahara. Parmi les autres nouveaux venus dans notre classement, de nombreux miniers s’imposent dans le paysage capitalistique d’un continent où les ressources naturelles permettent d’atteindre très rapidement des tailles conséquentes. L’histoire de Kloof And Driefontein Complex (111e) et Beatrix Mine (304e), deux sociétés sudafricaines frappées par des dizaines de jours de grève en 2012, illustre bien les soubresauts récents des mines sud-africaines. Leur propriétaire, Gold Fields, les a en effet logées dans une nouvelle structure, Sibanye Gold, qui s’est empressée de les céder aussitôt à ses propres actionnaires. Une initiative que de nombreux autres géants miniers ont envisagée pour leurs opérations sud-africaines. l

P

OUR SA PREMIÈRE année dans notre classement,Tullow Ghana, filiale du pétrolier britannique Tullow Oil, entre directement au 157e rang. Frôlant le milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2012 (soit 753 millions d’euros), la société se hisse à la troisième place des entreprises ghanéennes, derrière Tarkwa Mines et Gold Fields Ghana, les filiales locales du géant aurifère Gold Fields. Et devance, après seulement trois années d’activité (nos chiffres datent de 2012, etTullow Ghana a connu sa première année de production en 2010), le leader de la téléphonie mobile, MTN Ghana. Sur certains points, il y a matière à satisfaction : le champ Jubilee, exploité parTullow au large du pays, est le premier pôle d’activité du groupe. Il représente environ un tiers de sa production de pétrole. Mais le bilan reste, plus de trois ans après l’entrée en production, largement décevant. Alors que le premier baril a été extrait en novembre 2010, le champ n’a toujours pas atteint son objectif de production : 120 000 barils par jour. En 2011, la production a fortement varié, passant de 66 000 à 88 000 barils par jour, pour décliner à 70 000 barils en fin d’année. C’est la moyenne qu’il a à peu près atteinte en 2012, avant que la production se redresse, en 2013.

En bref Rang dans les 500 : 157e Activité : pétrole Nationalité : ghanéenne Date de création : 2006 Actionnaire principal : Tullow Oil Chiffre d’affaires 2012 : 996 millions de dollars

Il n’empêche. Malgré ce désagrément,Tullow Oil brandit fièrement la découverte de Jubilee, qui lui a permis d’entrer dans la catégorie des superjuniors. Et entend renouveler l’exploit sur plusieurs sites en Afrique. Tout d’abord en Ouganda, où son programme est le plus avancé. Depuis 2006, la compagnie y a découvert des réserves d’or noir estimées à 3 milliards de barils. Après quelques retards, les premiers barils sont attendus en 2016,Tullow Oil étant désormais allié au français Total et au chinois Cnooc. Ensuite, le groupe britannique mise beaucoup sur le Kenya, espoir de nombreuses sociétés pétrolières actives en Afrique. Mais la super-junior n’en est ici qu’au stade de l’exploration. Et si un « Tullow Uganda » pourrait bientôt pointer le nez dans notre classement, il faudra sans doute attendre une décennie avant qu’un « Tullow Kenya » le rejoigne. l FRÉDÉRIC MAURY

TULLOW

q La super-junior a découvert et exploite le champ Jubilee.

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F.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


COMMUNIQUÉ

« Gabon numérique » > L’AGENCE QUI FAIT DU « GABON NUMÉRIQUE » UNE RÉALITÉ L’A gence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF) a été créée en 2011 pour bâtir le « Gabon des services », l’un des trois piliers du plan d’action du président Ali Bongo Ondimba.

> CHEF D’ORCHESTRE DU « GABON NUMÉRIQUE » Les missions de l’ANINF concernent aussi bien les télécommunications que ue l’audiovisuel et l’informatique. Son rôle principal : créer et gérer érer les infrastructures et les ressources nationales de transportt et de connectivité communes à ces trois secteurs. Pour garantir la cohérence du système national, c’est elle qui valide tous les projets de l’économie numérique. Elle établit un lien entre l’administration administration et les citoyens en rendant disponible les services administratifs en ligne.

DIFCOM/FC - PHOTOS : DR

Dans le secteur des télécommunications, lécommunications, elle élabore le plan national des fréquences radioélectriques, une tâche anciennement dévolue à l’A gence de régulation des télécommunications (ARTEL). Elle sera un exposant posant leader du pavillon gabonais, lors du sommet de l’Union internationale nternationale des télécommunications (UIT), l’agence des Nationss unies pour les TIC, organisé du 19 au 22 novembre prochain à Bangkok.

> LE « BACKBONE » GABONAIS, LA COLONNE VERTÉBRALE TÉBRALE C’est l’une des priorités de l’’ANINF : réaliser réa la colonne vertébrale terrestre du réseau de fibre re optique national. Ce maillage de l’ensemble du pays, qui s’étendra dra sur près de 4500 Km, permettra

à toutes les localités du Gabon d’êtres desservies par le haut débit, notamment les grands pôles économiques. L’infrastructure fera du pays un point nodal des TIC dans la sous-région. Les études d’impact ont été réalisées pour les trois phases du projet et un atelier a été organisé en octobre dernier avec le Congo Brazzaville, sous l’égide de la Banque mondiale, pour harmoniser l’interconnexion entre les deux pays voisins dans le cadre du projet Central Africa Backbone (CAB). Le Gabon est déjà classé dixième en Afrique et premier dans la CEEAC (Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale), sur l’indice de développement des TIC publié en 2013 par l’UIT.


Les projets qui connectent les Gabonais > RÉSEAU DE L’ADMINISTRATION GABONAISE (RAG) Ce projet démarré en 2011 vise à interconnecter les différentes administrations des neuf provinces du pays grâce à la fibre optique. Au premier semestre 2013, un linéaire de 43 kilomètres de fibre ont été installés dans Libreville autour des quartiers administratifs. Une autre boucle locale est en cours de pose, sur 50 kilomètres, entre Libreville et Owendo, pour atteindre à terme un linéaire de 93 kilomètres de fibre.

> LE RÉSEAU ADMINISTRATIF HAUT DÉBIT SANS FIL EN TECHNOLOGIE WIMAX Avec ce projet, les administrations des villes de Libreville et de Franceville sont connectées à Internet depuis 2012. Le déploiement de seize stations de base, dont treize à Libreville et trois à Franceville, permet actuellement une couverture d’environ soixante quinze pour cent. La densification de ce réseau est prévue pour 2014, avec la prise en compte d’un déploiement de la même année de sept stations de base à Port-Gentil.

renforcer la sécurité des transactions sur Internet à travers une « infrastructure à clés publiques ».

> UN MEILLEUR SUIVI DES ÉTUDIANTS BOURSIERS L’ANINF a développé un logiciel de gestion des bourses pour le compte de l’Agence nationale des bourses du Gabon. Ce logiciel va permettre de suivre les étudiants durant tout leur cursus en leur fournissant un identifiant unique. Cela va réduire l’attente aux guichets et éviter que des étudiants ne continuent à percevoir les bourses de l’État quand leur cursus ne le rend plus nécessaire.

RÉSEAU DE L’ADMINISTRATION GABONAISE (RAG) Tracé de la fibre optique (à Libreville et à Owendo) RAG1 (43 km rélisés) RAG2 extension (50 km en cours de réalisation

> E-GOVERNMENT Les sites Internet de seize ministères ont été réalisés par l’ANINF, ainsi que ceux de l’Assemblée nationale, du Sénat et de onze ambassades du Gabon à l’étranger. De quoi permettre aux Gabonais de lier un contact plus facile et quotidien avec ces institutions qui les représentent. Au niveau de l’administration centrale, ce sont déjà dix mairies, situées dans chacune des neuf provinces du pays, qui sont aujourd’hui accessibles via le Net. L’agence a également mis en place des intranets pour l’ensemble des seize ministères pour permettre une meilleure fluidité du travail entre agent de l’État.

> E-EDUCATION Le Plan Gabon numérique prévoit que chaque école primaire du pays soit équipée d’une classe numérique. Dans ce cadre, en dehors des salles déjà livrées à Libreville en 2012 au prytanée militaire et au complexe Basile Ondimba, six autres salles seront opérationnelles à Libreville avant la fin de l’année 2014. Elles disposeront d’un tableau numérique, alors que les enseignants et les élèves pourront travailler sur un ordinateur portable. Cela, en profitant du réseau haut débit sans fil de l’administration, basé sur la technologie WIMAX.

> UN FICHIER ÉLECTORAL BIOMÉTRIQUE DÉPOUSSIÉRÉ Acteur citoyen, l’ANINF a contribué à la mise en œuvre du fichier électoral national biométrique, qui sera exploitable pour les élections locales du mois de décembre prochain. Le ministère de l’Intérieur a lancé avec l’ANINF le programme d’identification biométrique (IBOGA, pour « identification biométrique officielle au Gabon ») pour moderniser l’état-civil et fiabiliser le fichier électoral ainsi que les documents d’identité. Dans ce cadre, l’agence va

Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences Cours Pasteur (Immeuble de la Solde) B.P. 798 - Libreville Tél. : (+241) 01 79 52 77

www.aninf.ga



Maghreb & Moyen-Orient

45

Holmarcom

Un royaume dans le royaume Les Eaux minérales d’Oulmès, c’est lui. Les assurances Atlanta, c’est lui aussi. Bien que discret, le holding de la famille Bensalah compte parmi les conglomérats les plus puissants du Maroc… et bientôt d’Afrique ? à Casablanca

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

MEHDI MICHBAL,

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


Maghreb Moyen-Orient

A

u Maroc, Holmarcom est un véritable cas d’école pour une transmissionréussie.Fondépar Abdelkader Bensalah dans les années 1960 et récupéré par ses quatre enfants après sa mort, en 1993, le groupe fait aujourd’hui partie des cinq holdings les plus importants du royaume. « Et c’est l’un des plus solides financièrement », assure l’un de ses dirigeants. Avec un chiffre d’affaires de près de 5 milliards de dirhams en 2013 (environ 440 millions d’euros), le groupe, qui n’emploie pas moins de 3 500 personnes, dispose d’environ 10 milliards de dirhams d’actifs et veut désormais se déployer au sud du Sahara. Le secret de cette réussite? La détermination de la famille Bensalah à pérenniser l’héritage du père. C’est en 1956, avec l’indépendance du royaume et le mouvement de marocanisation de l’économie qui s’ensuit, que tout commence. Dans l’industrie, la finance, le commerce et les services, entrepreneurs et investisseurs français sont invités à plier bagage. Le Maroc a pris son indépendance politique, mais Hassan II sait que le pouvoir est aussi dans les affaires. Le roi décide donc de renforcer la présence des Marocains dans l’économie afin de mieux maîtriser son royaume naissant. Comme les Akhannouch, les Amhal, les Benjelloun et autres grandes familles du royaume, Abdelkader Bensalah récupère sa part du « butin ».

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

46

p Au siège du holding, à Casablanca.

RÉSISTANCE. En bons termes avec l’establishS CLA SE

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e 307 rang

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ment, cette figure de la résistance dans la région de l’Oriental va ainsi mettre la main sur de jolis actifs : Les Eaux minérales d’Oulmès (une firme qui exploite les sources d’Oulmès et de Sidi Ali), la société de textile Orbonor et l’enseigne de distribution Le Comptoir métallurgique marocain. À la fin des années 1970, il réalise un véritable coup de maître en rachetant la compagnie d’assurances Atlanta, devenue depuis le vaisseau amiral des activités du groupe. « Bensalah n’était pas prédestiné à entrer dans un tel business. C’était un simple commerçant au départ. C’est son nationalisme qui lui a mis

F 2014

le pied à l’étrier », se souvient un proche de la famille. Abdelkader Bensalah fait partie des 67 signataires du Manifeste de l’indépendance, en 1944. L’homme, qui a mené la vie dure aux colons, est réputé user de méthodes intelligentes, mais aussi violentes. « On le surnommait Franco, car il était très dur. Ses méthodes rappelaient celles qu’utilisait le général durant la guerre civile en Espagne… », raconte sa fille aînée, Miriem, devenue en mai 2012 la première femme à présider la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). À sa mort, Abdelkader Bensalah, que ses pairs qualifient de « visionnaire » et de « battant », laisse un groupe dont les tentacules s’étendent de l’assurance à l’agro-industrie en passant par la distribution et l’agriculture. « À l’époque, c’était

Cinq pôles d’activité

AGRO-INDUSTRIE FINANCE • Atlanta • Sanad

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• Les Eaux minérales d’Oulmès • Société marocaine du thé et du sucre • Les Huiles d’olive de la Méditerranée

DISTRIBUTION & LOGISTIQUE • Le Comptoir métallurgique marocain • Mass Céréales Al Maghreb • Yellowrock

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Maghreb Moyen-Orient

MICHEL TEULER/HOLMARCOM

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déjà l’un des conglomérats les plus importants du pays, mais qui naviguait à vue, sans cap clair. Bensalah était certes un homme brillant, mais il n’était pas très rompu à la gestion des grandes organisations », se souvient un fin connaisseur du groupe. Les choses vont changer radicalement au moment de la prise de pouvoir par les héritiers. Formé dans de prestigieux établissements français (l’université de la Sorbonne et l’École des cadres de Paris), Mohamed Hassan Bensalah, seul garçon de la famille, est alors le dauphin désigné du patriarche. Lorsqu’il est nommé à la tête du groupe, le jeune homme a tout juste 24 ans, mais il nourrit déjà de grandes ambitions. La première et la plus importante : pérenniser le patrimoine familial. Pour cela, Mohamed Hassan s’entoure de celles en qui il a entièrement confiance : ses trois

p Le clan Bensalah, avec, de g. à dr., Fatima Zahra, Miriem, Mohamed Hassan et Kenza autour de leur mère, Latifa.

IMMOBILIER TRANSPORT AÉRIEN • Air Arabia Maroc

LES 500 • ÉDITION 2014

• Cap Tingis • Bouznika Atlantic Golf • Manazil Al Ismaïlia

sœurs, qui siègent avec lui au conseil d’administration du groupe et qui seront appelées à occuper des fonctions managériales. Miriem aux Eaux minérales d’Oulmès, Fatima Zahra aux assurances Atlanta et Kenza au Comptoir métallurgique. « Mohamed Hassan a apporté de la fraîcheur dans la gestion du groupe et a injecté du sang neuf. La restructuration a été un vaste chantier, notamment au niveau des ressources humaines. Mais il a négocié ce virage avec une grande habileté », raconte un ancien collaborateur du jeune patron. « Il s’agit d’une question d’hommes, de génération et surtout de contexte », confiait, en 2009, le patron d’Holmarcom au journal L’Économiste. Cet entretien est l’un des rares où cet homme, habituellement très discret, a accepté d’évoquer ce changement de règne : « Pour la génération de mon père, il fallait avoir du courage, de l’ambition, et surtout être visionnaire. Aujourd’hui, nous disposons d’indicateurs et d’outils qui nous permettent de guider et d’affiner nos investissements, ce qui n’existait pas à l’époque », poursuivait-il. FOLIE. Une fois le processus de restructuration

bouclé, le PDG a rapidement fait montre d’ambitions expansionnistes et d’un goût du risque assez poussé. Dès 1996, quatre ans après sa prise de fonctions, il se lance dans l’aventure de l’aérien. Une « folie », selon ses propres termes. Il crée Régional Air Lines, première compagnie aérienne privée du royaume, en s’associant à un autre poids lourd du business marocain : Othman l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


Maghreb Moyen-Orient

HOLMARCOM

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p Cérémonie d’inauguration de la compagnie aérienne low cost Air Arabia Maroc, le 29 avril 2009.

Benjelloun, patron du holding FinanceCom. « Les deux hommes partageaient la même passion : les avions. Quand Bensalah a approché Benjelloun pour cette affaire, ce dernier n’a pas hésité une seule seconde. C’était un projet un peu fantaisiste, presque loufoque, mais qui les passionnait réellement », raconte un homme d’affaires casablancais. Régional Air Lines entre en activité l’année suivante. Le transporteur grandira doucement, mais rencontrera de grosses difficultés à partir de 2006 avec l’ouverture du ciel marocain. Pas de quoi décourager l’homme d’affaires, qui comprend qu’il est temps de changer de business model. Une fois encore, il fait appel à Othman Benjelloun pour recapitaliser la firme, et décroche dans la foulée un partenariat de taille avec la compagnie low cost émiratie Air Arabia. Régional Air Lines devient alors Air Arabia Maroc et se positionne rapidement comme la première compagnie low cost d’Afrique du Nord, forte d’une flotte de quatre Airbus A320, desservant plus de quinze destinations en Europe et particulièrement appréciée de la diaspora.

lll

GALONS. Cettestratégieexpansionniste,Mohamed

Hassan Bensalah la déclinera dans tous les secteurs où le groupe opère. Dans les métiers de la finance, il veut devenir l’un des assureurs qui comptent dans le pays. Il échoue certes dans le rachat de Watanya, raflé par la Royale marocaine d’assurances(RMA,d’OthmanBenjelloun)en1998, mais il réussit l’année suivante à mettre la main sur JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

EN CHIFFRES Capital

44 M€ • Chiffre d’affaires* environ

440 M€

• Total actif* environ

880 M€

• Plus de

3 500

collaborateurs • 2 sociétés cotées Les Eaux minérales d’Oulmès et Atlanta *Chiffres provisoires de l’exercice 2013 Source : Holmarcom

Sanad, qu’il fusionnera avec Atlanta. L’ensemble devient une compagnie leader dans la gestion des risques industriels et maritimes. Le succès lui vaut la reconnaissance de ses pairs : il est depuis 2007 le président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR). Dans l’agroalimentaire, autre métier traditionnel du groupe, il rachète auprès de l’État, en 2006, la Société marocaine du thé et du sucre (Somathes), une compagnie connue au Maroc pour sa marque de thé Souiri. Il se lance dans la production d’huile d’olive en s’appuyant sur les vastes terres agricoles de l’Oriental, héritées de son père. Et, en 2003, il réussit l’exploit de réintroduire la marque Pepsi au Maroc. Un événement qui chamboule l’ordre établi dans le secteur, alors dominé par l’autre géant américain des boissons gazeuses, CocaCola. La marque gagne vite ses galons, mais est cédée en 2010 à l’indien Varun Beverages, avec une grosse plus-value à la clé. « En sept ans, notre portefeuille sodas [Pepsi, Mirinda et 7 Up] a arraché plus de 10 % de part de marché. Mais dans le cadre de leur nouvelle vision stratégique, Les Eaux minérales d’Oulmès ont décidé de se recentrer sur leurs activités de base, à savoir les eaux minérales naturelles, les eaux de source et les eaux de table », explique un manageur du groupe. D’acquisition en acquisition, Mohamed Hassan Bensalah fait d’Holmarcom un puissant conglomérat, leader dans les différents métiers où il opère. Résultat : sa valeur aurait été multipliée par 30 depuis 1993. Héritage consolidé, le l l l LES 500 • ÉDITION 2014


Somagec GE, bâtir l’avenir Port de Malabo

Maîtriser la mer Pour améliorer le transport maritime, Somagec GE a mené de front plusieurs chantiers portuaires en Guinée Équatoriale...

Paseo de Malabo

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Aéroport de Bata

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Créateur de développement


Maghreb Moyen-Orient groupe vit aujourd’hui l’un des moments clés de son histoire : la conquête africaine, devenue très à la mode depuis quelques années chez les grands patrons marocains. Pour cela, Bensalah décide de s’introduire via un secteur qui connaît un véritable boom au sud du Sahara : l’immobilier. Mais, contrairement à Anas Sefrioui (Douja Promotion) et à Alami Lazraq (Alliances), les deux nababs marocains de l’immobilier qui ont choisi de la jouer solo dans leur développement continental, Bensalah mise sur un partenaire local. lll

TOIT. En juillet 2013, il rachète 51,5 % du capital de Peacock Investments, une petite société sénégalaise de promotion immobilière jusqu’ici contrôlée par l’homme d’affaires franco-sénégalais Magatte Diop. Son premier projet: la construction de 7 000 logements sociaux à Dakar, dans le cadre du programme gouvernemental « Une famille, un toit ». « Pour des raisons aussi bien économiques que stratégiques, nous faisons le choix de nous allier à des acteurs locaux pour la réalisation de nos projets, dans le secteur de l’immobilier en particulier. Notre vision repose sur une volonté de codéveloppement avec les pays d’Afrique subsaharienne, dans le cadre d’un partenariat qui encourage le transfert de compétences », explique un manageur du groupe. Maiscen’estqu’unpremierpas.CarHolmarcom compte étendre sa présence africaine à tous les

Holmarcom vit l’un des moments clés de son histoire : la conquête africaine.

métiers dans lesquels il opère : assurance, agroalimentaire, transport aérien… « Holmarcom est présent dans plusieurs secteurs d’activité, avec des entreprises qui sont leaders sur leurs marchés respectifs. Nous avons donc naturellement vocation à exporter notre savoir-faire dans ces domaines. Outre l’immobilier, nous sommes en train d’étudier des opportunités d’investissements dans l’assurance et l’agroalimentaire. Et Air Arabia Maroc devrait desservir très prochainement plusieurs destinations d’Afrique subsaharienne », confie notre source. Les équipes de Mass Céréales Al Maghreb, entité du groupe qui dispose de silos à céréales sur les ports de Casablanca et de Jorf Lasfar, arpentent les ports africains pour étudier la mise en place d’infrastructures similaires, notamment à Dakar. Nombre de pays subsahariens sont de grands importateurs de céréales, pour l’alimentation humaine comme pour celle des animaux, mais n’ont pas d’installations permettant de les stocker correctement. Le marché est immense, et Holmarcom s’est bien préparé : le groupe coopératif agricole français InVivo, grand spécialiste des grains, et le fonds d’investissement Argan Infrastructure Fund l’ont rejoint dans cette aventure qui pourrait commencer en 2014. Visiblement, malgré cinquante-quatre ans d’histoire, la saga Holmarcom n’en est qu’à ses débuts… l

q En 1999, le holding met la main sur les assurances Sanad, qu’il fusionnera avec sa filiale Atlanta.

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

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JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014


CMA CGM

CMA CGM, et sa marque DELMAS, vous proposent des liaisons maritimes depuis et vers le monde entier, ainsi que des connexions ferroviaires et routières vers le cœur de l’Afrique. Nos agences locales sont à votre écoute pour définir des solutions sur mesure et soutenir le développement de votre activité. Choisissez le leader du transport en Afrique, choisissez CMA CGM.

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Maghreb Moyen-Orient

Maghreb OPA sur l’Europe

principe de réciprocité. » Lors de cette visite, le projet de reprise de la raffinerie de Berre, dans le sud de la France, a aussi été proposé au géant pétrolier Sonatrach.

Conglomérats et PME d’Afrique du Nord multiplient les rachats d’entreprises en France, en Espagne, en Belgique… Où ils sont parfois accueillis en sauveurs.

L

a scène se déroule le 17 février 2014 à Paris, au palais de l’Élysée. Le président François Hollande et onze ministres reçoivent 34 grands patrons de firmes internationales et de fonds d’investissement pour promouvoir l’attractivité de la France. Parmi les invités figure un Africain : Issad Rebrab. Depuis quelques mois, le patron de Cevital, premier groupe privé algérien (2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012), est devenu une figure médiatique de l’autre côté de la Méditerranée. Lorsqu’il croise François Hollande en cette mi-février, il est ainsi le candidat le mieux placé pour reprendre FagorBrandt, le numéro deux français de l’électroménager. Pour le groupe algérien, ce serait la plus importante opération réalisée à l’étranger, avec un montant supérieur à 100 millions d’euros et la reprise d’un millier d’employés… mais pas la première. En octobre 2013, Issad Rebrab s’est offert l’espagnol Alas Aluminium pour 8,5 millions d’euros. Quatre mois plus

tôt, il est parvenu à mettre un premier pied en Europe en rachetant Oxxo, leader français de la fabrication de portes et de fenêtres en PVC, après avoir échoué à reprendre, dans le même pays, le volailler Doux. Les points communs de toutes ces opérations ? Les situations financières extrêmement critiques des entreprises acquises et une forme de complémentarité avec les activités algériennes du conglomérat : FagorBrandt viendrait s’ajouter à la coentreprise de Cevital avec le sud-coréen Samsung, à Sétif, tandis qu’Oxxo et Alas prolongent la société de fabrication de verre plat Mediterranean Float Glass, à Blida. En France, le milliardaire algérien s’est trouvé des alliés de poids. « Mon rêve personnel est de voir de grandes entreprises algériennes distribuer et produire en France », a ainsi déclaré Arnaud Montebourg, le ministre français du Redressement productif, en décembre 2013, lors de sa venue à Alger : « Nous voyons de plus en plus de patrons arabes investir en France et mettre en œuvre le

COLOCALISATION. Les Européens doivent s’y habituer : les entreprises maghrébines ont décidé de franchir la Méditerranée. Et même les PME ! Le marocain Jet Alu en est un exemple. Cotée à Casablanca et spécialisée dans les travaux de façades, la société a acquis en 2013 pas moins de quatre petites entreprises françaises en difficulté (Leblanc, Silver Construction, la Métallerie industrielle et commerciale et Sotrametal). Dans les centres d’appels, plusieurs groupes marocains, qui avaient bénéficié de la délocalisation de cette activité dans les pays du Sud, au début des années 2000, ont eux aussi pris le contrôle de leurs aînés du Nord. Outsourcia a ainsi racheté un opérateur français pour se rapprocher de ses clients hexagonaux, en 2010, avant d’étendre ses activités l’année suivante. « La colocalisation n’est pas une vue de l’esprit. C’est grâce à notre développement au Maroc que nous avons pu investir en France », précise Youssef Chraïbi, son PDG, qui cherche à réaliser une nouvelle acquisition en Europe. Intelcia, numéro un marocain des centres

VINGT ANS DE CONQUÊTES

1993 2005

Le tunisien Coficab (câbles électriques)

2009

Le tunisien Misfat (filtres à air)

2010

Le marocain Outsourcia (centres d’appels) Le marocain HPS (paiement électronique) Les Laboratoires Salem (Algérie)

Coficab

implante une usine au Portugal implante une usine en Roumanie rachète le français Solaufil rachète le français Ascom

rachète le français ACP-Qualife rachètent une usine de l’américain Brystol-Meyers Suibb en France

2011

Le marocain Intelcia (centres d’appels)

rachète le français The Marketingroup

2013

Le marocain Jet Alu (BTP) L’algérien Cevital (groupe diversifié)

rachète les français Leblanc, Silver Construction, MIC et Sotrametal

2014

Le tunisien Vermeg (logiciels) Cevital

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

rachète le français Oxxo et l’espagnol Atlas Aluminium

€ €

lance une OPA sur le belge BSB se porte candidat au rachat du français FagorBrandt LES 500 • ÉDITION 2014


Maghreb Moyen-Orient

53

d’appels, a racheté dans les derniers jours de 2011 le français The Marketingroup pour 15 millions d’euros. « Cela nous a permis de rentrer dans les dix premiers acteurs francophones du secteur, de nous rapprocher de nos clients français et d’en gagner de nouveaux. Aujourd’hui, ce sont les transferts de savoir-faire et les synergies entre les deux pays qui font la richesse de notre entreprise », affirme Karim Bernoussi, PDG d’Intelcia. Enfin, en janvier 2014, le Tunisien Badreddine Ouali, PDG du fournisseur de logiciels Vermeg, a lancé une offre publique d’achat de 24 millions d’euros sur le belge Business Solutions Builders (BSB), dont le chiffre d’affaires est pourtant de 40 millions d’euros. « La mauvaise conjoncture européenne a évidemment facilité ce rachat en offrant une décote intéressante par rapport aux valorisations qui prévalaient avant la crise », admet le patron tunisien. maghrébins, les difficultés ne viennent pas toujours de là où on pourrait le croire. En Algérie, le contrôle des changes exercé par la Banque centrale oblige ainsi les entreprises locales à demander une autorisation préalable pour investir hors de leurs frontières – ce qui est très rarement accordé, au grand dam de nombreux patrons. Au Maroc, l’Office des changes autorise un investissement annuel de 2,6 millions d’euros par an et par entreprise. En Tunisie, l’aval des autorités est nécessaire lorsque l’investissement à l’étranger excède 1,4 million d’euros par an, et « les banques tunisiennes ne se déploient pas assez à l’international », déplore Amine Ben Ayed, directeur général de Misfat, une société spécialisée dans la fabrication de filtres à air qui a racheté le français Solaufil en 2009. Même son de cloche chez Badreddine Ouali, de Vermeg : « Notre plus grande difficulté a été de financer notre acquisition par les banques tunisiennes, qui n’ont participé qu’à hauteur de 25 %. C’est grâce à la qualité de nos clients que nous avons pu obtenir le reste des financements auprès d’établissements étrangers. » Seule solution pour s’affranchir de ces rigidités: recourir à des prêts de banques internationales. En janvier 2014, Issad Rebrab a ainsi affirmé qu’il disposait des fonds nécessaires pour racheter FagorBrandt. Outsourcia a obtenu des LES 500 • ÉDITION 2014

BRUNO LÉVY

PATTE BLANCHE. Pour ces conquérants

p Issad Rebrab, patron de Cevital, a été reçu le 17 février à l’Élysée. Le groupe algérien est un candidat sérieux au rachat de FargorBrandt, numéro deux français de l’électroménager.

crédits de la part de banques françaises, tandis qu’Intelcia a dû montrer patte blanche: « Nous avons travaillé en amont avec l’Office des changes afin de faire les démarches nécessaires pour notre investissement à l’étranger, explique Karim Bernoussi. Nous avons notamment mis en avant les bénéfices pour Intelcia de se développer à l’international et, de fait, l’impact également positif pour le pays. » En revanche, aucun de nos interlocuteurs maghrébins ne s’est plaint de difficultés d’ordre social, culturel ou même racial. « Tout rachat est difficile à vivre pour les équipes concernées, mais

nous n’avons pas connu de réticences particulières malgré notre nationalité et la distance qui nous sépare », soutient le patron d’Intelcia. « Nous n’éprouvons aucune difficulté en termes culturels, linguistiques ou autres. En Europe, particulièrement dans le business to business, les gens ont l’habitude de travailler avec toutes les nationalités », complète Badreddine Ouali. Le bon accueil réservé par les salariés de FagorBrandt au possible rachat de leur entreprise par Cevital en est une autre preuve: la colocalisation commence à fonctionner dans les deux sens. l RYADH BENLAHRECH JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


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Maghreb Moyen-Orient

Zouhaier Ben Khelifa Courroie de transmission Conseiller stratégique du tunisien One Tech, ce financier a été le principal artisan de sa structuration en holding. Objectif : assurer la pérennité du groupe familial à travers les générations.

C

hez One Tech, il est l’homme de la structuration. Celui qui a fondu trois secteurs (câblerie, mécatronique et technologies del’informationetdelacommunication), 183 millions d’euros de chiffre d’affaires (en 2012), dix filiales et 2 600 employés en un seul groupe unifié. Mais en privé, Zouhaier Ben Khelifa refuse cet honneur: « C’est avant tout un travail d’équipe », dit-il. Sous sa houlette et avec l’accompagnement de partenaires extérieurs (Tunisie Valeurs, Axis Capital, Mazars et Meziou Knani & Associés), l’entreprise de la famille Sellami est devenue, sous le nom de One Tech Holding (OTH), l’un des plus grands groupes privés tunisiens. Si les Sellami ont choisi Zouhaier Ben Khelifa pour mener cette transformation, entamée en 2010 et achevée en 2012, c’est qu’ils lui accordent toute leur confiance. Depuis vingt-trois ans déjà, ce diplômé de la Wharton School (université de Pennsylvanie, États-Unis) les accompagne dans la plupart de leurs opérations de partenariat ou de fusions-acquisitions, en tant que dirigeant de la société de services en gestion et finance The Partners Consultants. Par exemple, en 2008, c’est lui qui a fait entrer la Société financière internationale (IFC, filiale de

T

472 rang

EN

l’actuel holding. Nous voulions nous détacher du nom de la famille ou d’une seule société et nous affirmer comme un groupe qui a des compétences. » Parmi les nombreuses propositions, OneTech s’est finalement imposé. « Ce nom contient deux mots clés : l’accent est mis sur la technologie ; et

M

lors d’une réunion avec l’IFC. « Ils nous ont expliqué que, selon une étude, 75 % des sociétés familiales disparaissaient au moment de la troisième génération, à moins de mettre en place des S CLA SE règles de gouvernance », se souvient Zouhaier Ben Khelifa. Une trene taine d’années après la création du groupe (né avec la fondation de Tunisie Câbles en 1978), l’idée U terme. Le holding permet ter d’une rationalisation pour assurer SI F 2014 la pérennité des structures fait alors de cen centraliser les fonctions supports, achats, finances, suppor doucement son chemin dans les têtes etc., et aussi d’améliorer la gouvernance des membres de la famille Sellami et en uniformisant les règles. » dans celle de leur conseiller. « Nous avions atteint une taille criLa structuration est également motitique, difficile à gérer sur le plan de la vée par les objectifs importants de croissance externe fixés par OTH. Constitué gouvernance, des finances, de l’adminisen holding, le groupe a désormais les tration… Il était vraiment nécessaire de moyens de ses ambitions. « Il n’y avait restructurer l’ensemble sous une tutelle aucune synergie entre les filiales alors bien définie, pour que les procédures que le potentiel existait, affirme Zouhaier et les règles soient claires, explique le financier. Il était impossible de doter Ben Khelifa. Aujourd’hui, ce n’est plus un chaque filiale d’un système d’audit ou souci d’acheter une entreprise de même taille que nous. » En 2013, le holding a de ressources humaines au vrai sens du suivi sa logique en entrant à la Bourse de Tunis. OTH y a placé 23,5 % de son NOM capital et a engrangé 36 millions d’euros, la famille restant propriétaire de plus de Sellami, fils du dans “One”, il y a l’idée 65 % des parts. fondateur et patron de de one-stop-shop L

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

TUTELLE. Le déclic a justement eu lieu

EXC

HISTOIRE D’UN DEPUIS 1978, les filiales de l’actuel OneTech Holding (dontTunisie Câbles, Fuba PC etTTE International) avaient toujours été désignées comme « le groupe Sellami », du nom du fondateur et PDG. Une habitude enTunisie, pour une identité un peu éparpillée. « L’idée du nom OneTech remonte à sept ou huit ans, explique Hédi

la Banque mondiale dévolue au secteur privé) au tour de table de Fuba PC, une société du groupe spécialisée dans les circuits imprimés.

[un commerce offrant de multiples services], poursuit Hédi Sellami. Nous avions envie de vendre ce concept, notamment pour la partie électromécanique de notre activité. » Aujourd’hui, malgré trois métiers et dix filiales, le nom de One Tech s’est imposé. l S.W.

BOÎTE NOIRE. Aujourd’hui, OTH est

toujours piloté par les fondateurs, et ses forces sont restées les mêmes : 47 % du marché tunisien de la câblerie ; 73 % des bénéfices réalisés à l’export ; des alliances avec des partenaires stratégiques ; une présence au Maghreb, en Europe et aux États-Unis… En interne, la structuration n’a pas posé de difficultés notables ni engendré de conflit avec les actionnaires de référence. « Pour un actionnaire qui a investi dans une filiale spécifique, transférer LES 500 • ÉDITION 2014


Maghreb Moyen-Orient En dates 1984 Diplômé de l’Institut des hautes études commerciales de Tunis (IHEC)

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

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la plupart des entreprises familiales hésitent à sauter le pas. « Parce qu’elles n’ont pas encore atteint la taille critique à partir de laquelle des difficultés de transmission sont à craindre, commente le financier. Et aussi peut-être par manque d’ambition à la fois sur le plan stratégique et quant à leurs perspectives de « Il n’y avait aucune synergie croissance. » entre les dix filiales, alors que Ce peu d’engouele potentiel existait. » ment pour une forme juridique qui a pourtant poursuit-il. D’ailleurs, les contrats qui fait ses preuves ailleurs se retrouve ont fixé les conditions relatives à la aussi dans la législation. La loi tunimontée des actionnaires dans la nousienne interdit en effet à un étranger velle structure n’ont jamais été signés. de détenir des parts dans une société Tout a été fait de manière informelle financière. De quoi freiner les volontés avant la structuration officielle. » de créer des holdings qui, juridiqueL’IFC s’est aussi laissée convaincre ment, peuvent être assimilées à ce et détient aujourd’hui près de 4 % type de sociétés. « Nous avons fourni des parts du holding. « Au niveau tous les statuts des filiales pour mondes filiales, il ne reste à chaque fois trer que toutes, sauf une, étaient des que deux actionnaires : le holding et sociétés industrielles. Malgré cela, un partenaire du secteur. C’est plus nous avons dû obtenir un agrément intéressant d’avoir un vis-à-vis “métier” lors d’un Conseil des ministres resdans chaque filiale, concentré sur son treint », explique Zouhaier Ben Khelifa, activité. » In fine, la structuration a qui a officiellement intégré OTH en apporté des gains en termes d’efficacité 2013. En tant que conseiller stratéet de compétences. gique et financier, il gère désormais Malgré ces atouts, le holding reste les finances du groupe aux côtés de une forme rare en Tunisie. Si quelques Hédi Sellami, fils du fondateur… et géants comme Poulina, PGI-Holding patron de la deuxième génération. l (groupe Amen) ou Telnet l’ont adopté, STÉPHANIE WENGER, à Tunis

Tenues militaires

une participation dans un holding revient à aller dans une boîte noire, reconnaît Zouhaier Ben Khelifa. Mais les investisseurs familiaux qui ont accompagné le groupe depuis le début ont une relation très étroite avec celui-ci comme avec son président,

!

2013 Conseiller financier et stratégique d’OTH

Uniformes de cérémonie

2012 Structuration de One Tech en holding

ONS ABID POUR J.A.

2008 Entrée de l’IFC dans Fuba PC

Drones de reconnaissance

1991 PhD en finance à la Wharton School (ÉtatsUnis), maître de conférences à l’IHEC, création d’une société de conseil

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L’OPÉRATION DE L’ANNÉE

Comment Etisalat a acquis Maroc Télécom Si le groupe émirati a pu racheter les parts de Vivendi dans l’opérateur marocain, c’est parce que son offre satisfaisait les exigences de l’État, actionnaire minoritaire. t Etisalat compte désormais 85 millions de clients en Afrique (ici au Nigeria).

SUNDAY ALAMBA/AP/SIPA

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NICOLAS TEISSERENC

L

ANCÉE FIN 2012, la plus grosse opération africaine de fusionacquisition de l’année 2013 a tenu les observateurs en haleine jusqu’en novembre. Cinq opérateurs d’envergure internationale se sont penchés sur MarocTélécom. Le français Orange, déjà présent dans le royaume à travers sa filiale Méditel, a un temps considéré le rachat des parts deVivendi (53 %), « avant de refermer le dossier assez rapidement », selon l’un des conseils de la transaction. Le sud-africain MTN a lui aussi envisagé de se lancer dans la course, et le sud-coréen KT Corporation s’est désisté juste avant la date limite. « Il était culturellement trop éloigné des réalités marocaines », confie un avocat d’affaires. Finalement, deux candidats du Golfe, l’émirati Etisalat et le qatari Ooredoo, ont déposé un dossier. Le second a retiré son offre en juin, invoquant « la longueur du processus ». Résultat: le 5 novembre 2013, Vivendi a logiquement annoncé la signature d’un accord avec Etisalat, dont l’offre valorise sa part du capital à 3,9 milliards d’euros. Le groupe français percevra également 310 millions d’euros au titre du dividende 2012. C’est moins que les 5,5 milliards attendus, mais cela représente une bouffée d’oxygène pour Vivendi, après l’échec de la vente de

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

l’opérateur brésilien GVT, un peu plus tôt dans l’année. Dans cette opération complexe, Vivendi n’était pas le seul décisionnaire: avec 30 % du capital, l’État marocain disposait d’un droit de veto. « Dans ce contexte, l’offre d’Ooredoo avait peu de chances d’aboutir en raison de la plus grande proximité du Maroc avec les Émirats arabes unis, analyse un conseil. Surtout que la question de la pérennisation des intérêts de Maroc Télécom n’était pas du tout traitée par le groupe qatari. » C’était au contraire un point fort de l’offre d’Etisalat, qui incluait notamment la cession de son pôle francophone (via Atlantique Télécom, présent au Bénin, en

Centrafrique, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Niger et au Togo) à Maroc Télécom, le groupe émirati conservant la maîtrise directe de ses opérations en Égypte, au Nigeria, au Soudan et en Tanzanie. « C’était une question d’intérêt national pour le Maroc, qui entend jouer un rôle de premier plan en Afrique de l’Ouest », affirme l’un des conseils de l’opération. Les négociations, notamment celles portant sur la valorisation d’Atlantique Télécom, ne sont pas encore bouclées, mais, au moment où nous mettions sous presse, les deux parties espéraient une conclusion d’ici au mois de mai, en même temps que la clôture définitive du deal entre Vivendi et Etisalat. Quid du Gabon, où chacun des deux opérateurs possède une filiale? « C’est une décision qui dépend du régulateur gabonais », révèle une source proche du dossier. Deux solutions sont envisagées: soit la fusion, soit la vente. Grâce à cette opération, Etisalat s’offre 35 millions de clients, qui viennent s’ajouter aux 50 millions qu’il avait déjà sur le continent. Il déloge ainsi le français Orange de sa place de numéro trois des opérateurs enAfrique, pour se placer immédiatement après MTN et Vodafone. l

Aux commandes

Les banquiers

Vincent Le Stradic, de Lazard Alban Bouley et Luc Dezert, de BNP Paribas Bank of America Merrill Lynch

Les avocats

Ariel Harroch, de Gibson, Dunn & Crutcher, et Nadia Kettani, de Kettani Law Firm Hervé Pisani, de Freshfields Bruckhaus Deringer Gildas Louvel, de Bird & Bird Alain Malek, de Norton Rose Fulbright LES 500 • ÉDITION 2014


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Maghreb Moyen-Orient

Algérie Je patronne, tu patronnes, il patronne… Le pays compte près de dix organisations de chefs d’entreprise. Pour être entendu des autorités, le secteur privé aurait pourtant tout à gagner à parler d’une seule et même voix.

C

ertes, les patrons algériens se sentent de plus en plus écoutés par les autorités politiques. Mais dans un pays marqué par le diktat de l’idéologie socialiste et où l’État continue de peser dans le paysage économique, via sa mainmise sur le secteur des hydrocarbures mais aussi par sa bureaucratie intempestive et la lourdeur de son administration, le secteur privé, qui recouvre 98 % des entités économiques algériennes et deux tiers des emplois, a de nombreux chantiers urgents à mener: amélioration du climat des affaires, accès aux financements, protection des entreprises, etc. Des projets sur lesquels les désaccords entre patrons ne sont pas si nombreux, et pourtant… Ils ne parviennent toujours pas à s’unifier afin de défendre d’une seule voix leurs intérêts auprès des décideurs politiques. À travers le pays, les organisations patronales représentant le secteur JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

privé pullulent. La plus ancienne, la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), a été créée en 1989. La Confédération algérienne du patronat (CAP) a quant à elle été la première à dialoguer officiellement avec l’État, au début des années 1990. C’est elle aussi qui prend part aux réunions régionales organisées avec les pays voisins dans le cadre

patronat algérien (CSPA), l’Union nationale des investisseurs (UNI)… Chacun revendique des centaines, voire des milliers d’adhérents à travers le pays. ÉCLATEMENT. Mais la structure dont

tout le monde parle, c’est le Forum des chefs d’entreprise (FCE). Créée en 2000, cette organisation est parvenue en quelques années à se faire une place de choix La structure dont tout le monde dans les milieux d’afparle, c’est le FCE, connu pour faires. Présidée par Réda ses sorties médiatiques musclées. Hamiani, l’association n’a pourtant pas le statut juridique d’un syndicat et n’a pu parde l’Union maghrébine des employeurs ticiper à sa première réunion tripartite (UME), dont le dernier forum s’est tenu (dialogue entre l’État, le patronat et les en février 2014 au Maroc. À côté de ces deux syndicats historiques, on trouve salariés) qu’en 2011, alors qu’elle multipliait depuis longtemps déjà les sorties aussi la Confédération des industriels médiatiques musclées et les propositions et des producteurs algériens (Cipa), la pour dynamiser l’économie algérienne Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), le Conseil supérieur du à travers l’essor du secteur privé. Le LES 500 • ÉDITION 2014


Maghreb Moyen-Orient

LES 500 • ÉDITION 2014

IR S ID SAM

Président : Boualem M’rakech Création : 1990 Nombre d’adhérents : 5 500

directs, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), créée en 1947, est l’organisation patronale incontestée du royaume chérifien. Sa présence aux grandes rencontres économiques et ses dialogues réguliers avec les pouvoirs publics sont ancrés dans le paysage marocain. Un autre syndicat, Amal Entreprises, a été fondé en 2004 et tente de rivaliser avec la CGEM en ciblant principalement les PME, mais il ne compte que 500 adhérents. On le dit soutenu par les islamistes, même s’il s’en défend. La situation est quasi similaire en Tunisie, avec un poids lourd historique, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), qui

« Le patronat n’a qu’un rôle consultatif, il ne pèse pas assez sur les décisions économiques. » CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES ENTREPRISES ALGÉRIENNES

Président : Habib Yousfi Création : 1989 Nombre d’adhérents : 6 000

a vu le jour en 1947, et un acteur plus récent, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), née au lendemain de la révolution de 2011 et qui s’est développée rapidement en raison notamment du discrédit relatif qui a touché certains dirigeants de l’Utica très proches de l’ex-président Ben Ali. D É S A C C O R D S. En Algér ie, en S ID

effet pas très différents, mais le résultat de la division est clair : « Nous sommes l’un des rares pays à avoir plus de sept associations patronales. C’est la meilleure manière de diviser pour régner », expliquait, en 2012, Issad Rebrab, patron de Cevital, le premier groupe privé algérien, qu’il a créé et qu’il préside. Et d’ajouter : « Nous n’avons pas réussi à unifier le patronat parce qu’il y avait un problème de leadership. Chacun préfère être président d’une association, même si elle n’est pas représentative, même si elle est une coquille vide, plutôt que de faire partie d’une association forte. » En février 2014, Slim Othmani, président du conseil d’administration de NCA-Rouiba, bien connu pour ne pas faire dans la langue de bois, a lui aussi critiqué le manque de maturité d’organisations patronales « incapables de s’unir et de parler d’une seule et même voix ». « Le poids du patronat est trop faible. Il n’a qu’un rôle consultatif et ne pèse pas assez sur les grandes décisions économiques. La dynamique du dialogue doit être modifiée pour se faire a priori et non a posteriori, une fois que les lois sont en vigueur, comme c’est le cas actuellement », résume notre membre du FCE. Le cas algérien contraste de surcroît avec celui de ses deux voisins maghrébins. Forte de 3 000 membres

CONFÉDÉRATION ALGÉRIENNE DU PATRONAT

S A M IR

COQUILLE VIDE. Les discours ne sont en

Les trois principales organisations

FORUM DES CHEFS D’ENTREPRISE

Président : Réda Hamiani Création : 2000 Nombre d’adhérents : 671

VINCENT FOURNIE R/J.A.

FCE regroupe 671 entreprises couvrant 18 des 22 secteurs économiques du pays et représentant un chiffre d’affaires d’environ 11 milliards d’euros. Dès lors, pourquoi ne change-t-il pas de forme juridique ? « C’est un débat régulièrement soulevé en assemblée générale. Mais nous préférons garder notre statut d’association, afin de conserver notre liberté d’action et de ton », explique un membre influent du FCE. Cet éclatement historique du patronat algérien a plusieurs causes : divergences d’intérêts entre les PME et les grands groupes, problèmes d’ego des différents chefs d’entreprise… « Le patronat a une grande part de responsabilité dans cette division », confirme notre interlocuteur du FCE. Pour Boualem M’rakech, président de la CAP, « il faudrait se diriger vers une coordination patronale unifiée, car il n’y a pas de vision diamétralement opposée, mais simplement des différences d’approche et de méthode ».

octobre 2013, une initiative a bien été lancée afin d’unir les différentes organisations au sein d’une Coordination patronale algérienne (CPA). Celle-ci regroupe la CNPA, la CAP, la Cipa, l’UNI, la CGEOA (Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens) et la Seve (Savoir et vouloir entreprendre, association des femmes algériennes chefs d’entreprise). Mais sitôt la structure créée, des désaccords pour nommer un porte-parole ont éclaté, conduisant notamment au retrait du FCE. « Notre principe de fonctionnement implique l’aval de nos membres pour adhérer à des groupements. Les objectifs de la CPA n’étaient pas assez clarifiés », indique notre interlocuteur au sein de l’organisation. Par le passé, Issad Rebrab a également tenté d’unifier le patronat. Mais il a échoué, en grande partie pour des raisons d’ego. Certains préfèrent être roi d’un petit village plutôt que duc d’un royaume. l RYADH BENLAHRECH JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

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NOUVEAUX ENTRANTS

Tunisie Nouvelair refait surface La compagnie aérienne n’est pas passée loin du naufrage. Plombée par la crise, elle a dû se repositionner pour réduire sa dépendance aux flux touristiques. FRÉDÉRIC MAURY

D

ANS UN PAYSAGE touristique sinistré, Nouvelair a des airs de rescapé. À la suite de la révolution, la compagnie tunisienne a vu le nombre de ses passagers chuter de 39 % en 2011 et ses pertes atteindre 31 millions d’euros. « Après quinze ans de bénéfices et trois années, de 2006 à 2009, où nous avions atteint un apogée en termes de rentabilité », souligne Chokri Zarrad, directeur général adjoint, qui précise que le groupe a aussi été affecté par les difficultés économiques connues par les pays d’Europe du Sud, d’où viennent l’essentiel de ses clients. Pour traverser cette violente crise sans mettre la clé sous la porte, Nouvelair a pu bénéficier d’une structure financière solide, les longues années de profits ayant permis de renforcer considérablement les fonds propres. Mais elle a dû aussi s’adapter à la nouvelle donne. « Nous sommes passés de quinze à onze appareils en renégociant nos contrats de location, souligne Chokri Zarrad. Et nous avons déployé nos capacités non utilisées en sous-louant avions et équipages à des compagnies en République tchèque et en Afrique de l’Ouest. »

Le transporteur a également décidé de redéfinir sa stratégie en adoptant peu à peu un statut hybride : aux vols charters, jusqu’alors unique métier de Nouvelair, se sont ajoutés en avril 2013 des vols réguliers, en commençant par Paris-Tunis. D’autres ouvertures de ligne devraient suivre entre l’Europe de l’Ouest, voire l’Afrique du Nord, et la Tunisie. Une manière de limiter la dépendance à des flux touristiques très volatils, mais aussi de contrecarrer la très forte saisonnalité de l’activité charter : entre haute et basse saisons, l’activité est divisée par quatre dans ce domaine. Aidée par une légère reprise économique, mais aussi par le développement des flux de voyageurs avec l’Europe de l’Est, Nouvelair a pu sortir

En bref Rang dans les 500 : 480e Activité : transport aérien Nationalité : tunisienne Date de création : 1989 Actionnaire : famille Miled Chiffre d’affaires 2012 : 238 millions de dollars

de l’ornière dès 2012, avec des revenus en redressement (180 millions d’euros de chiffre d’affaires) et des comptes à l’équilibre (287000 euros de résultat net). Cela lui vaut d’apparaître timidement au 480 e rang de notre classement. Fondée en 1989 par Aziz Miled, dont les héritiers contrôlent toujours plus de 40 % du capital, Nouvelair a eu, ces dernières années, à gérer d’autres problèmes que la crise politique et économique tunisienne. Victime de la rapacité de la famille Trabelsi, dont l’un des membres, Leïla, est mariée à l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, le transporteur a dû acheter Karthago Airlines, propriété de BelhassenTrabelsi, en 2008, puis, l’année suivante, une autre société du même homme d’affaires, KoralBlue Airlines, en Égypte. « Des acquisitions forcées », lâche Chokri Zarrad. La réalité est sans doute plus complexe, Aziz Miled n’ayant rien d’un opposant à l’ancien régime. Toujours est-il que ces achats ont coûté cher. « Dès 2009, nous avons commencé à provisionner l’acquisition de Karthago Airlines, insiste Chokri Zarrad. En tout, ces opérations nous ont coûté 65 millions d’euros. » Elles expliquent encore aujourd’hui la présence du holding public Al-Karama, qui a récupéré une partie des biens de l’ex-famille au pouvoir, au tour de table de Nouvelair (25 %). l

t Le transporteur a réduit sa flotte de quinze à onze appareils.

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LES 500 • ÉDITION 2014

NICOLAS FAUQUÉ/IMAGESDETUNISIE.COM

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HICHAM ABDELMOUMENE/ZALAGH

Et les autres…

p La firme emploie environ 1 700 personnes.

Maroc Zalagh sur ses ergots Au 258e rang de notre classement, le groupe avicole peut compter sur la Société financière internationale pour soutenir son essor.

R

ICHE ANNÉE 2013 pour Zalagh. Le groupe avicole marocain a négocié et finalisé l’entrée à son tour de table de la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé), qui, en novembre, a injecté 24 millions de dollars (17,6 millions d’euros) dans son capital. L’entreprise est en plein essor : elle a lancé un plan d’investissement d’une trentaine de millions d’euros visant l’extension de sa capacité de production un peu partout sur le territoire marocain. Le projet devrait s’achever en 2016. Trouvant ses origines dans une première société créée en 1974 par Mohammed Chaouni Benabdallah et son fils Fouad, Zalagh est le fruit de la fusion en 2009 avec Al Atlas, une entreprise détenue par la famille Laabi. Depuis ce rapprochement, Zalagh est peu à peu devenu un véritable opérateur intégré. Il est présent dans le négoce des céréales nécessaires à ses activités, dans la production d’aliments pour le bétail, dans l’accouvage, dans l’élevage, dans l’abattage et dans la charcuterie… En 2009, il s’est d’ailleurs offert une place de choix dans les produits aux consommateurs, avec la reprise des sociétés Eldin et Banchereau Maroc et de leur marque commune, Dindy. Il est depuis le numéro LES 500 • ÉDITION 2014

deux dans ce domaine derrière le groupe Koutoubia, leader historique mais bien moins intégré que Zalagh. Comme partout en Afrique, l’aviculture est en plein boom au Maroc. Ce domaine a d’ailleurs été identifié comme un axe de développement important dans le cadre du plan Maroc vert. En une quinzaine d’années, la production de volailles a été multipliée par cinq et celle d’œufs par deux. Sous la houlette d’Ali Berbich, le président du directoire, Zalagh entend surfer sur cette croissance et profiter de l’inévitable concentration d’une activité encore très atomisée et où les élevages traditionnels restent importants. Sa croissance n’est pas très élevée, de quelques pour-cent par an, mais le groupe, qui emploie environ 1 700 personnes, se positionne au mieux pour l’avenir. l F.M.

En bref Rang dans les 500 : 258e Activité : aviculture Nationalité : marocaine Date de création : 1974 Actionnaire principal : famille Chaouni Chiffre d’affaires 2012 : 593 millions de dollars

NOTRE TOP 500 accueille 17 nouvelles sociétés d’Afrique du Nord, dont sept marocaines et six égyptiennes. Parmi celles-ci, un véritable géant qui avait disparu il y a quelques années de notre classement faute de nous avoir communiqué ses chiffres financiers : Tunisie Télécom. L’opérateur fait un retour en force au 152e rang et dépasse largement, avec son milliard de dollars de revenus (795 millions d’euros), Tunisiana, qui est pourtant l’incontestable numéro un de la téléphonie mobile avec 53 % de part de marché (contre 34 % pour Tunisie Télécom fin 2013). Outre Zalagh, géant de l’aviculture (lire ci-contre), le Maroc fait entrer un autre leader dans nos 500, Unimer (338e). Ce groupe, peu connu en dehors des frontières du royaume, est un poids lourd de la conserverie de produits maritimes. Un autre groupe agroindustriel, algérien celui-là, fait son entrée. Spécialisé dans la semoule et la farine, le groupe Metidji pointe son nez au 494e rang, avec 229 millions de dollars de chiffre d’affaires. Enfin, autre arrivée notable : celle d’Orascom Telecom Media & Technologies (OTMT), à la 374e place. Né après la cession d’Orascom Telecom à Vimpelcom, OTMT regroupe ce qu’il reste des actifs télécoms de Naguib Sawiris : des opérations télécoms au Liban et en Corée du Nord, et de l’internet et des câbles optiques dans plusieurs pays, dont l’Égypte. Reste que si OTMT a dégagé de lourds bénéfices en raison de cessions multiples, il doit désormais se repositionner F.M. pour survivre. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37



Manageurs

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Ils bâtissent

ERICKSON/PLAINPICTURE

l’Afrique Immeubles, autoroutes, barrages… Sur un continent où beaucoup d’infrastructures font encore défaut, les patrons du BTP ont fort à faire.

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Manageurs

BTP

Prélude

Frédéric Maury

Dans la cour des grands

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N AFRIQUE, le BTP est une priorité. Et inversement, dans le milieu du BTP, l’Afrique est LA priorité. En novembre 2013, une étude publiée par le cabinet de conseil KPMG soulignait ainsi l’intérêt des grands bâtisseurs pour le continent. Réalisé auprès de 165 dirigeants d’entreprise de construction et d’ingénierie dans 29 pays du monde, ce sondage révélait que près d’une société sur deux songe à se positionner sur une nouvelle zone géographique. « L’Afrique est la plus citée : 44 % des entreprises basées en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique ciblent cette partie du monde, idem pour 40 % des entreprises d’Asie et du Pacifique, mais pour seulement 7 % des entreprises américaines », précisait le rapport.

de patrons capables de rivaliser avec des multinationales qui, elles, s’en donnent à cœur joie depuis quelques années. Les Chinois, en premier lieu, ont raflé la mise des plus grands chantiers de la dernière décennie : barrages, routes, etc. Toutefois, l’expérience chinoise n’a pas laissé que de bons souvenirs : il suffit de voir, dans certains pays, l’état des

Les projets d’infrastructures sont les principaux moteurs de l’activité des géants mondiaux du BTP, et l’on sait combien le continent, après avoir perdu quelques décennies en la matière, est décidé à rattraper son retard. Le fonds Africa50, mis sur pied par la Banque africaine de développement (BAD), entend ainsi mobiliser 100 milliards de dollars (environ 72 milliards d’euros) d’ici à dix ans pour participer au financement des routes, ports, chemins de fer et autres infrastructures qui pourront modifier les économies africaines. L’immense boom annoncé du logement à travers le continent, notamment au sud du Sahara, est un facteur supplémentaire d’optimisme pour les acteurs du secteur. Un optimisme à peine tempéré par ce qui est le principal blocage à cette envolée de l’immobilier : la disponibilité et le coût des matériaux de construction, notamment du ciment.

routes quelques années après leur livraison… Les groupes français, un temps distancés car plus chers, commencent d’ailleurs à prendre leur revanche. Mais il est révélateur que l’un des plus grands groupes africains de BTP, l’égyptien Orascom Construction Industries, ait choisi de se développer en Europe et au Moyen-Orient plutôt qu’au sud du Sahara.

Si la construction a tant tardé à décoller en Afrique, on ne saurait s’étonner de l’absence d’un véritable tissu d’entrepreneurs africains du BTP. À l’exception de l’Afrique du Sud, de l’Égypte et du Maroc, où des fleurons du secteur sont nés au cours des dernières décennies ou même avant, rares sont les pays africains à disposer JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

Ils sont encore rares, les patrons africains capables de rivaliser avec les multinationales qui, elles, s’en donnent à cœur joie.

Il reste donc aux États à permettre l’émergence ou le développement de bâtisseurs africains. Notamment en imposant aux multinationales de recourir à des sous-traitants locaux sur les grands projets. Les patrons des groupes burkinabè, sénégalais ou camerounais qui opèrent dans le secteur ne demandent que cela pour se forger leurs premières expériences dans la cour des grands, même si l’on peut rester convaincu qu’ils continueraient à cultiver la discrétion propre à ce secteur d’activité. La part modeste de la construction (5 % du chiffre d’affaires total) dans notre classement des 500 premières entreprises n’en serait que renforcée, et l’emploi en Afrique ne pourrait qu’en profiter : le BTP est, plus que les mines et le pétrole, un pourvoyeur d’emplois qu’on ne saurait négliger. l LES 500 • ÉDITION 2014


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Rien n’est trop lourd, Rien n’est trop haut.

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Manageurs

BTP

Les Big Four de la construction Ils dirigent des entreprises leaders du BTP dans leurs pays respectifs – l’Égypte, l’Afrique du Sud et l’Algérie – voire à l’échelle africaine. Portraits de ces patrons qui, déjà, voient plus loin.

Lakhdar Rekhroukh Sortir ou pas? PDG de Cosider (Algérie)

Mohsen Salah L’Égypte ne suffit plus Alors que le marché local est en berne, le nouveau patron de The Arab Contractors doit développer l’activité du groupe en dehors de ses frontières.

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iriger un groupe public est des plus difficiles. Les commandes égyptien est-il le chemin le internationales, qui avaient permis à plus court vers les hautes The Arab Contractors de résister dans sphères de la politique ? La un premier temps, n’ont pas suffi pour question se pose depuis la nomination, couvrir le manque à gagner. fin février 2014, d’Ibrahim Mahlab au poste de Premier ministre. Il fut en CRISE. Le groupe a pourtant décroché effet pendant plus d’une décennie le quelques belles opérations en dehors patron de The Arab Contractors, l’un de ses frontières, comme l’extension des leaders égyptiens de la construction et la modernisation de la partie fret de l’aéroport d’Abidjan ou plusieurs et l’un des 100 premiers au monde. projets résidentiels en Algérie. Mais Nommé président du conseil d’administration en août 2013 après avoir la crise en Libye, autre marché stratédirigé l’autorité nationale de gique pour The Arab Contractors, CLASS l’assainissement et de l’eau a été difficile à passer et, en E deux ans, le nombre de noupotable, l’ingénieur Mohsen e veaux contrats attribués à Salah a toutefois d’autres l’entreprise a été divisé par priorités immédiates. Le groupe connaît en effet des quatre. Il faut dire que le qua U moments difficiles. Entre groupe égyptien, qui mise gr SI F 2014 mi-2010 et mi-2012, les reve-sur l’Afrique depuis quarante ans, reste ans re peu internationalisé en nus ont chuté de 25,8 % (en monnaie locale), tandis que les bénéfices termes de ventes, l’essentiel de ses activités ayant longtemps été réalisées en ont été divisés par trois entre mi-2011 et mi-2013. Traversé par une crise écoÉgypte. La crise actuelle oblige Mohsen nomique et un effondrement du secteur Salah à poursuivre l’effort de déploiement à l’étranger. l FRÉDÉRIC MAURY de la construction, le marché égyptien

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Patron de Cosider depuis 2002, Lakhdar Rekhroukh connaît bien la maison: il y est entré au milieu des années 1980 et a vécu la très difficile période des années 1990, avant de piloter le redressement du groupe public (majoritairement détenu par la Banque extérieure d’Algérie). Et aujourd’hui? Sans conteste, Cosider a la taille et l’expérience nécessaires pour exporter son savoir-faire partout en Afrique. Mais sur ce sujet, son patron souffle le chaud et le froid, affirmant selon les périodes vouloir sortir des frontières nationales ou, au contraire, préférer se cantonner à l’Algérie. Il faut dire que le groupe a fort à faire dans son pays. En 2014, Lakhdar Rekhroukh devra notamment mener l’introduction en CLASS Bourse d’une E de ses sept e filiales, Cosider Carrières. l F.M.

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SIDALI DJENIDI POUR J.A.

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Manageurs

ROBERT TSHABALALA/FINANCIAL MAIL/GALLO IMAGES/GETTY IMAGES

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Henry Laas Le rédempteur

Mais au-delà de l’image, Henry Laas doit aussi redresser les résultats d’un groupe en légère perte de vitesse. « Il a été nommé pour relever l’entreprise et regagner la confiance des investisseurs. Mais il est arrivé dans une période compliquée pour le BTP sud-africain en général », explique Jean-Pierre Verster. Si Murray & Roberts reste le numéro un, avec une capitalisation boursière de 10,36 milliards de rands, le secteur connaît un ralentissement depuis la fin de la Coupe du monde.

Nommé directeur général de Murray & Roberts en 2011, il tente de redorer l’image du groupe sud-africain, coupable d’ententes illicites dans le cadre d’appels d’offres pour la Coupe du monde de football de 2010.

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« Aucun directeur actuel n’était au courant de ces pratiques, et toutes les personnes mises en cause ont quitté Murray & Roberts entre 2004 et 2010 », expliquait Henry Laas pour se dédouaner. Lui-même a rejoint le groupe en 2001, mais il nie avoir été au courant de STRATÉGIE. Le groupe vise STRA CLASS désormais d’autres marchés : dés ces mauvaises pratiques, malE la Zambie, mais aussi l’Ausgré des témoignages d’anciens e cadres qui l’accusent aussi. tralie, où il a racheté l’inté« Henry a été nommé en juilgralité des parts de Clough, let 2011 à la tête du groupe, en novembre 2013, pour U 4 milliards de rands. « Cibler bien après les actes délictueux SI F 2014 d’autres pays est la meilleure d’au qui ont été menés. Il est vu par nos investisseurs comme un leader stratégie pour Murray & Roberts à stratégi de confiance », le défend Eduard Jardim, l’heure actuelle », poursuit Jean-Pierre directeurdelacommunicationdeMurray Verster. En 2013, cette politique a déjà & Roberts. « Il semble en effet que ces commencé à porter ses fruits. Le chiffre malversations ne concernaient vraiment d’affaires a augmenté de 9 %, à 34 milqu’une petite partie des dirigeants. Henry liards de rands, et l’entreprise a enregistré Laas me semble légitime aujourd’hui 1 milliard de rands de bénéfices, contre une perte de 736 millions de rands en pour faire le ménage », confirme JeanPierre Verster, analyste économique pour 2012. l PIERRE DONADIEU, à Johannesburg 36One Asset Management. EXC

ous sommes désolés. » En juillet 2013, Henry Laas s’est fendu d’une tribune dans Business Day, le plus grand quotidien économique d’Afrique du Sud. Dans cette contribution, le directeur général de Murray & Roberts est revenu sans équivoque sur les accusations de collusion qui ont frappé son groupe, leader du BTP dans le pays. « Nous acceptons que Murray & Roberts soit pénalisé pour ses activités passées, mais nous ne laisserons pas cela affecter notre développement futur », affirmait-il. Lacompagnieétaitsoupçonnéed’entente sur les prix avec plusieurs concurrents, notamment dans le cadre des appels d’offres pour la construction des stades de la Coupe du monde de football, en 2010. Le nouveau directoire a reconnu les pratiques frauduleuses du passé, et la Commission de la concurrence a infligé au groupe une amende de 309 millions de rands (environ 21,5 millions d’euros).

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Manageurs

BTP

Nassef Sawiris Un empire à sa mesure À la tête d’Orascom Construction Industries, numéro un sur le continent, l’Égyptien ne cesse d’internationaliser ses activités. La preuve ? Le siège du groupe est passé du Caire à Amsterdam.

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l n’est pas le plus connu mais, selon Forbes, il est le plus riche. L’Égyptien Nassef Sawiris, le plus jeune des trois fils d’Onsi Sawiris, fondateur du groupe Orascom, pèserait 6,7 milliards de dollars (4,9 milliards d’euros). Discrètement,ilaprisenquelquesannées cette première place à son frère aîné Naguib, ex-magnat des télécoms reconverti dans la politique. Âgé de 53 ans, celui qui est souvent décrit comme un habile entrepreneur à la sensibilité financière chimiques à base de gaz, domaines dans trèsaiguiséedirigeOrascomConstruction lesquels le groupe réalise aujourd’hui Industries (OCI), numéro un du BTP en près de la moitié de ses revenus et 80 % Afrique. Une société qu’il a rejointe en de sa marge d’exploitation. 1992, avant d’en prendre seul les commandes quelques années plus tard. TEMPLE. Résident londonien, formé à OCI, c’est le berceau d’un empire l’université de Chicago à l’époque où familial qui a ensuite rayonné dans les celle-ci était un temple de la pensée libétélécoms et dans l’hôtellerie touristique. rale, Nassef Sawiris est administrateur Un géant aux 7,1 milliards de dollars de de Lafarge, dont il est l’un des princicapitalisation et qui réalise la moitié de paux actionnaires, après avoir occupé la même fonction chez le géant belge ses revenus (environ 6 milliards de dollars de l’investissement Groupe Bruxelles en 2013) en Europe et en Amérique du Lambert et au sein de la Bourse Lambe Nord, 19 % en Afrique du Nord, rd, CLASS de Dubaï. Entre 2012 et 2014, 17 % au Moyen-Orient,et le reste E en Asie, en Amérique latine… sa principale priorité a été de e Aucuneentrepriseégyptienne, réorganiser l’ensemble des même Orascom Telecom, de activités du groupe autour son frère Naguib, n’avait atteint d’OCI NV, la nouvelle maid’ U une telle diversification géograson mère, basée à Amsterdam. so SI F 2014 phique. Pour les connaisseurs de Longueetcomplexe,l’opération, Longu la famille Sawiris, le succès de Nassef qui po pourrait déboucher à terme sur n’est pas surprenant. « Il est comme un la cession de l’activité construction pour char se déplaçant lentement », s’amusait se concentrer sur les engrais, est soutenue son frère Samih il y a une dizaine d’années depuis janvier 2013 par des poids lourds dans The Economist, pour souligner commondiaux, dont Cascade Investment, un bien il ne fallait pas sous-estimer Nassef. fonds détenu par Bill Gates. Depuis, le quinquagénaire a fait ses Ce mouvement de l’Égypte vers les preuves. C’est lui qui a coté OCI à la Pays-Bas peut être interprété de difBourse du Caire avant de l’internationaliférentes façons. Pour Sawiris et les ser. Lui, aussi, qui a dopé sa présence dans actionnaires d’OCI, il s’agit simplement le ciment au point d’en faire l’un des lead’acter une dimension internationale et ders mondiaux du secteur, via Orascom de favoriser l’accès aux financements en Cement, revendu en 2007 au français allant vers une place financière mondiale. Lafarge pour 8,8 milliards d’euros. Et D’autres y lisent une volonté, pour un entrepreneur déjà très internationalisé, de encore lui qui en fait actuellement un acteur majeur des engrais et des produits prendre ses distances avec son pays, dont

STEPHEN YANG/BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES

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la situation économique est difficile et où Naguib Sawiris s’est un temps opposé à Mohamed Morsi, l’ex-président issu des Frères musulmans. Nassef et Samih ont d’ailleurs eux aussi eu maille à partir avec les autorités, l’État égyptien entamant fin 2012 une action contre les sociétés des deux frères. OCI, mis en cause pour ne pas avoir payé les taxes dues dans le cadre de la vente d’Orascom Cement à Lafarge, a été totalement disculpé en février 2014. Mais l’affaire a laissé des traces et divisé un peu la famille. « Je ne crois pas qu’un businessman puisse faire de la politique », estimait Nassef Sawiris, début 2013, dans un entretien au magazine français Challenges. Depuis une quinzaine d’années, chacun des trois frères a pris une partie du groupe, sans participationscroisées– seulOnsi, le père, posséderait des parts dans chacune des entreprises de ses fils. L’empire OCI et la fortune de Nassef ne sont nullement en danger ; l’homme, discret et dont les interventions publiques sont très rares, n’est pas, à la différence de son aîné, un polémiste aux visées politiques. Seules les affaires comptent pour celui qui développe actuellement au Texas ce qui sera la plus importante usine américaine de production de méthanol. Un élément de plus dans une stratégie qui, si elle éloigne peu à peu Nassef Sawiris du secteur de la construction, lui offre chaque fois un peu plus d’internationalisation. l FRÉDÉRIC MAURY LES 500 • ÉDITION 2014



Manageurs

BTP

Maçons français

Historiquement très présents dans les pays francophones, Eiffage, Vinci et les filiales de Bouygues font preuve d’un appétit retrouvé pour le continent. À la grande satisfaction de leurs directeurs Afrique.

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Logistics et APM Terminals (APMT), la gestion du second terminal à conteneurs. Le groupe pousse aussi le développement de Bouygues Énergies & Services, sa filiale dévolue aux infrastructures de réseaux et au génie électrique. En Afrique, Claude Queyranne (3), son patron local, a notamment remporté des contrats au Mozambique (construction d’une ligne haute tension pour Vale). Bouygues Énergies & Services intervient aussi sur le terminal pétrolier de Total à Djéno, au Congo, et participe à la réalisation et à la réhabilitation des postes de distribution à haute tension d’une raffinerie à Limbé, au Cameroun. Au sein de cet empire diversifié, Bouygues Construction et Bouygues Travaux publics voient leur travail complété par Colas, numéro un mondial de la construction routière, qui possède des filiales dans plus de dix pays africains. En 2013, la zone de Christophe Da-Poïan (4), directeur général adjoint pour l’Afrique, le Maghreb, le Moyen-Orient et l’océan Indien, a généré un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros. Au Maroc, la ligne ferroviaire à grande vitesse TangerKenitra, dont les travaux ont démarré depuis peu, lui permet d’appréhender l’avenir sereinement. Définitivement, il faudra compter avec les Français pour bâtir le continent. l THAÏS BROUCK

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COLAS

COMMANDES. Du côté de Bouygues aussi, le désir d’Afrique est incontestable. Au 31 décembre 2013, le carnet de commandes du groupe sur le continent atteignait 680 millions d’euros. Avant de se retirer du groupe, Olivier Bonnin, directeur général adjoint du pôle concessions deBouyguesTravauxpublics,aapportésa contribution à ces perspectives radieuses, notamment en Côte d’Ivoire, où il fut le maître d’œuvre du bouclage financier du pont Henri-Konan-Bedié, premier pont à péage du pays, dont l’inauguration est prévue fin 2014. Toujours à Abidjan, le groupe, en consortium avec Systra et Alstom, est en lice pour réaliser le tramway de la capitale économique et a remporté, en groupement avec Bolloré Africa

VINCI

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est présent dans une vingtaine de pays du continent et y emploie 16 000 personnes.En2013,lesrevenusdecettefiliale « africaine » du groupe Vinci ont même bondi de 18,5 %, à 1,1 milliard d’euros. L’artisan de cette réussite, c’est Philippe Chavent (2), président de Sogea Satom depuis octobre 2006. Cet ingénieur de 46 ans, diplômé de l’école des Hautes Études d’ingénieur (HEI, à Lille), entend désormais revenir en Ouganda, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. « L’ambition est de repousser encore plus loin les frontières en allant par exemple au Mozambique », confie une source proche du groupe.

BOUYGUES

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n 2013, Gérard Sénac (1) a fêté ses 40 ans d’Afrique. Le PDG de la filiale sénégalaise d’Eiffage est entré dans le groupe français en 1973, alors que l’entreprise s’appelait encore Fougerolle, afin de fermer la filiale gabonaise. Il baissera ensuite le rideau en Côte d’Ivoire et au Cameroun, avant de se rendre au Sénégal en 1989. « Je devais aussi y fermer la filiale, mais je l’ai relancée, s’amuse-t-il. Vingt-cinq ans plus tard, nous avons inauguré la première autoroute à péage d’Afrique de l’Ouest construite en partenariat public-privé! » Le patron de 62 ans a même remporté, fin février 2014, l’extension de l’axe DakarDiamniadio. « Nous avons désormais un marathon[environ42km]àgérerpendant trente ans », indique-t-il. La filiale sénégalaise est devenue la tête de pont d’Eiffage en Afrique, un modèle à imiter et une base solide qui lui permet de déployer ses équipes dans les pays voisins. Des annonces en Côte d’Ivoire, au Maghreb, en Afrique du Sud et en Afrique de l’Est pourraient d’ailleurs rythmer l’actualité du groupe en 2014. Concurrencé comme toutes les compagnies occidentales par l’émergence fulgurante de la concurrence chinoise, le numéro trois français du BTP affiche pourtant clairement ses ambitions continentales. Un autre géant français s’intéresse résolument à l’Afrique. Sogea Satom

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Manageurs

BTP

« Work in progress » Si les grands projets d’infrastructures du continent restent la chasse gardée des multinationales, de plus en plus de dirigeants locaux savent trouver leur place dans le BTP africain. Profils d’entrepreneurs pleins d’ambition.

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

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Ahmed et M’hammed Kabbaj De pères en fils Frères fondateurs de la Société générale des travaux du Maroc, ils passent peu à peu le relais à leurs enfants respectifs.

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est au bout d’un chemin perdu dans la campagne de Bouskoura, bien loin des quartiers chics de Casablanca, que se situe le siège de la Société générale des travaux du Maroc (SGTM). Cultivant volontiers la discrétion, les frères Kabbaj ont hissé cette firme au premier rang des entreprises de BTP du Maroc. Ils l’ont fondée en 1971 à leur retour de France, où M’hammed, le plus jeune (il a aujourd’hui 69 ans), a décroché un diplôme de l’École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de

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où Bank Al-Maghrib frappe la monnaie nationale… La politique de construction de grands barrages menée au début des années 1970 par le roi Hassan II a fait l’industrie, et Ahmed (72 ans) celui des décoller la petite entreprise familiale: la Ponts et Chaussées. Issus d’une famille SGTM compte aujourd’hui 22 ouvrages fassie de huit enfants menée par de ce type à son compteur. « En CLASS un père directeur de la radio dio 1971, l’entreprise avait comE à Sbaa Aioun, dans la région mencé avec quatre salariés, de Meknès, les deux ingédont les frères Kabbaj, qui e nieurs ont depuis marqué les géraient directement les paysages du Maroc de leur chantiers de génie civil pour empreinte. les grandes entreprises franU SI F 2014 C’est eux qui ont construit le çaises présentes au Maroc. ça premier aéroport de Casablanca blanca Aujourd’hui,laSGTMcompteplus Aujour dans les années 1970, le siège du minisde 10 000 salariés », raconte un proche, tère des Affaires étrangères à Rabat ou admiratif de cette société qui intervient encore le bâtiment de Dar As-Sikkah, désormais dans les travaux urbains, LES 500 • ÉDITION 2014


Manageurs

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maritimes, aéroportuaires… et même dans les bâtiments clés en main, comme le centre commercial Morocco Mall inauguré en décembre 2011 à Casablanca. très complémentaires. Le premier [qui occupe le poste de directeur général] est un homme de terrain qui gère les chantiers. Le second [président] est davantage en relation avec les clients. Il a une vision stratégique du développement de l’entreprise », confie un proche. Quarante ans après le début de l’aventure, les deux fondateurs restent très présents, mais ont aussi entrepris de passer le relais à leurs quatre enfants : Hamza et Mohamed côté Ahmed, Jihane et Med Ali côté M’hammed. Tous sont diplômés de grandes écoles d’ingénieurs de Paris, Londres ou Montréal et travaillent aujourd’hui dans des bureaux mitoyens. Hamza Kabbaj pilote le développement international de l’entreprise. Son frère Mohammed est à la tête de SGTM Immo, la filiale dévolue aux projets immobiliers, tandis que Jihane et Med Ali gèrent chacun un portefeuille de clients. Au Maroc, les carnets de commandes sont remplis à hauteur de 9 milliards de dirhams (800 millions d’euros), soit quatre fois le chiffre d’affaires de 2012 : construction des quatre viaducs de la ligne à grande vitesse TangerCasablanca, du nouveau port de Safi, de la marina de Casablanca, de l’usine d’engrais du groupe OCP à Jorf Lasfar… L’international est aussi dans le viseur. Embarqué dans la dernière tournée africaine du roi Mohammed VI en févriermars 2014, Hamza Kabbaj a prospecté sept pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. « Notre objectif est de réaliser 40 % du chiffre d’affaires en dehors du Maroc d’ici à cinq ans », explique-t-il. Déjà, deux barrages sont en construction au Burkina Faso, ainsi qu’un pont à Bouaflé, en Côte d’Ivoire. Deux pays dans lesquels des filiales ont été créées. Pour le bien de la famille… l MARIE CADOUX, à Casablanca LES 500 • ÉDITION 2014

ETRHB HADDAD

VIADUCS. « M’hammed et Ahmed sont

Ali Haddad Oligarque algérien Médias, hydrocarbures, football… Le PDG d’ETRHB Haddad a élargi sa palette d’activités bien au-delà des travaux publics.

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architecte de l’empire Haddad, c’est lui, Ali. En vingt-cinq ans de carrière à la tête de l’entreprise familiale, le cadet de la fratrie de six a transformé la petite entreprise de construction au capital de 1 million de dinars (l’équivalent de 9 275 euros aujourd’hui) en un géant national, premier groupe privé de BTP algérien. Son chiffre d’affaires n’est pas communiqué, mais il frôlerait les 500 millions d’euros par an. « Notre première réalisation a eu lieu dans la ville d’Azeffoun, en Kabylie, où je suis né. Il s’agissait d’un ouvrage d’art d’une longueur de 4,5 km », aime raconter cet ingénieur en génie civil de 49 ans. À présent, fidèle à son nom, l’Entreprise des travaux routiers, hydrauliques et bâtiments (ETRHB Haddad) construit des autoroutes, des lignes de tramway, des voies ferrées, des stations d’alimentation en eau potable, des ports de pêche… et même une raffinerie pétrolière. Un sérieux concurrent pour Cosider, l’entreprise publique de BTP. Le groupe Haddad a ainsi réalisé un plan de charge d’environ 1,9 milliard d’euros, fruit des mégaprojets obtenus auprès de l’État dans le cadre de la mise en œuvre du Programme complémentaire de soutien à la croissance économique initié en 2000. Un appui

public qu’Ali Haddad sait soigner : il ne cache pas son soutien à Bouteflika, candidat à un quatrième mandat. TÉLÉVISION. Dirigeant habile d’un contingent de 10 000 collaborateurs répartis entre la maison mère et ses cinq filiales, Ali Haddad est devenu l’interlocuteur incontournable des multinationales étrangères candidates aux appels d’offres des marchés publics algériens. De China Railway Construction (responsable du chantier de l’autoroute est-ouest) au français Alstom (retenu pour le tramway d’Alger) en passant par l’italien Rizzani de Eccher (qui vient de décrocher la réalisation de la pénétrante autoroutière de Jijel), tous les leaders mondiaux des travaux publics ont eu affaire à ce bâtisseur réputé proche du pouvoir en place. Tant et si bien que l’empire s’attaque aujourd’hui à de nouvelles contrées. ETRHB Haddad a ainsi créé, en 2009, le quotidien Le Temps d’Algérie et sa version arabophone Wakt el Djazaïr, et a lancé en 2013 la chaîne de télévision Dzaïr TV. Des investissements qui s’ajoutent à l’acquisition, en 2010, de l’USM Alger, un club de football de la capitale. l CHLOÉ RONDELEUX, à Alger JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


Manageurs

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BTP

Jean-Claude Baloche Un beau-frère en béton

AHMED OUOBA

Marié à la sœur d’Ali Bongo Ondimba, ce Franco-Gabonais est l’indéboulonnable PDG de Socoba-EDTPL.

Mahamadi Tiendrébéogo Pousser les murs Sous sa houlette, la CGE, née au Burkina Faso, a étendu ses activités dans sept pays ouest-africains.

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irecteur général de la Compagnie générale des entreprises (CGE), Mahamadi Tiendrébéogo, 45 ans, figure en bonne place parmi les nombreux rois burkinabè des BTP. S’il n’est pas fondateur d’entreprise comme Moctar Mando (Cogeb), Mahamadi Sawadogo (Africaine de travaux publics)ouMahamoudouBonkoungou (Ebomaf), l’homme d’affaires codirige avec son aîné, Saïdou, le groupe bâti par ce dernier depuis dix-huit ans. De lui, ses proches collaborateurs retiennent modestie, travail acharné et courtoisie. Quand Mahamadi Tiendrébéogo n’est pas en voyage pour superviser les chantiers, il enchaîne les rendez-vous. « Je me demande même s’il se repose. Il est très accroché au travail », confie une connaissance.

ÉLAN. Arrivé à la CGE en 2000, ce

financier de formation a occupé tour à tour les postes de chef comptable, de directeur administratif et financier et de directeur d’exploitation avant d’être propulsé à la tête du groupe. Celui-ci compte à ce jour quatre divisions: BTP, immobilier, distribution et location d’engins (pour les travaux publics et les mines). Mahamadi Tiendrébéogo est aujourd’hui le stratège qui veille à JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

l’orientation d’un groupe aux ambitions désormais régionales. Présente dans sept pays d’Afrique de l’Ouest, la CGE, qui emploie 200 agents, veut réunir les meilleures compétences pour accompagner l’élan de croissance que connaît la région. Son objectif : être classé dans le top 5 des grandes entreprises régionales des BTP. « Nous sommes en train de franchir le seuil de senior », se félicite Mahamadi Tiendrébéogo. D’ici à 2016, le groupe vise un chiffre d’affaires de 60 milliards de F CFA (91,5 millions d’euros), contre 19 milliards de F CFA en 2012, avec une étape à 30 milliards en 2014. « Soit 10 milliards de F CFA par zone », précise le directeur général. LapremièrezoneregroupeleBurkina Faso, le Niger et le Mali; la deuxième la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin ; et la troisième le Sénégal. Preuve qu’il était opportun de sortir de ses frontières, le portefeuille de projets en cours est actuellement plus élevé à l’étranger (33,6 millions d’euros au Bénin, 6,1 millions d’euros au Niger…) qu’au Burkina Faso (14,5 millions d’euros). À domicile, la CGE doit notamment ériger deux châteaux d’eau de 500 et 1500 m3, construire un hôpital à Ouagadougou et réaliser le bitumage de deux routes. l NADOUN COULIBALY, à Ouagadougou

PARFOIS SURNOMMÉ le « baron des BTP », le Franco-Gabonais Jean-Claude Baloche, 74 ans, est le tout-puissant PDG de l’entreprise Socoba-EDTPL, numéro un de la construction au Gabon, qui fête ses 50 ans cette année. Ingénieur des travaux publics, il avait déjà pas mal roulé sa bosse dans les BTP africains quand il s’est installé à Libreville, en 1980 : après avoir dirigé des chantiers en Algérie dans les années 1960 et 1970, il avait passé plusieurs années au Sénégal pour l’entreprise Jean Lefebvre. C’est en 1981, un an après son arrivée dans le pays, qu’il a pris la tête de Socoba-EDTPL, que son ancien employeur venait de racheter. EFFERVESCENCE. Proche du pouvoir gabonais, Jean-Claude Baloche est marié avec Flore Bongo Ondimba, la sœur du chef de l’État. Sous la présidence de son beau-père, le défunt Omar Bongo Ondimba, SocobaEDTPL a remporté de nombreux marchés publics : construction de routes, d’hôpitaux, de bâtiments administratifs ou d’écoles… Plus récemment, l’entreprise a construit une série d’échangeurs autoroutiers à Libreville et profité de l’effervescence liée à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations, en 2012, pour réaliser plusieurs grands chantiers, dont la réhabilitation et l’agrandissement du stade de Franceville (20 000 places). On lui doit également le nouveau siège de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), achevé en 2012. Homme d’affaires et de réseaux, Jean-Claude Baloche a été président de la Confédération patronale gabonaise (CFG) de 1996 à 2005. Il est également membre de l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace). l ÉLISE ESTEBAN, à Libreville LES 500 • ÉDITION 2014



Manageurs

76

BTP

Cameroun Optimistes malgré tout! En dépit de la concurrence impitoyable des groupes chinois, les entrepreneurs du pays ne freinent pas leurs ambitions, qu’il s’agisse de chantiers routiers ou de villes livrées clés en main.

Eric Njong PDG de Bun’s

N

Jean Foka

PDG de Foma Enterprise

D

ans le bâtiment, Foma Enterprise, un autre leader camerounais, a également subi la loi chinoise en se voyant ravir par Sinohydro, en septembre 2013, l’édification du futur siège du ministère des Travaux publics (plus de 16 milliards de F CFA). Un échec qui a affecté l’exercice 2013, au regard des investissements consentis par cette PME pourtant adjudicataire à deux reprises de l’appel d’offres. De 5 milliards de F CFA en 2012, le chiffre d’affaires aurait chuté de moitié, tandis que l’effectif passait de 800 à 265 employés, selon le PDG, Jean Foka, 48 ans. « Nous avons quand même montré que nous pouvions rivaliser avec les poids lourds du secteur », se convainc cet « ingénieur autodidacte », comme il aime à se définir. Au milieu des années 1990, Douala est un désert en matière de construction, dans un pays en crise. Jean Foka se lance alors un défi en fondant Foma : « Remettre les grues dans ma ville! » jure le natif de Bandjoun, en pays bamiléké. Pari tenu : aujourd’hui, quatorze engins sont en activité dans la capitale économique. Foma Enterprise, qui dispose d’un deuxième bureau d’études et d’une centrale d’achat en Italie, a bâti une cinquantaine d’immeubles depuis 2000 et achève six chantiers parmi lesquels le centre commercial Arno et le siège de l’entreprise pétrolière Tradex. Secondé par son épouse, Antoinette, qui occupe le poste de directrice générale, Jean Foka a décidé de ne plus intervenir sur des projets en dessous du milliard de F CFA et rêve à présent d’une ville livrée clés en main. La cité de 65 duplex qu’il construit à Owendo, au OMER MBADI, à Yaoundé Gabon, est un premier essai. l

DR

otre carnet de commandes est plein, et nous n’avons aucune inquiétude pour les années à venir. » Eric Njong, le PDG de Bun’s, est confiant. Avec un chiffre d’affaires de 20 milliards de F CFA (30,5 millions d’euros) en 2013, l’entreprise de BTP fondée par cet anglophone de 52 ans emploie un millier de personnes et détient près de 10 % du marché camerounais de la construction routière, dominé par les multinationales françaises et chinoises. À son actif, le bitumage de la tranche ObalaNkolessong (80 km), sur la nationale no 1, et de la pénétrante de Bamenda, capitale du Nord-Ouest, sa région d’origine. Sans compter de nombreux tronçons à Douala et à Yaoundé. C’est en 1988 que ce diplômé en architecture de l’université de Lagos a fondé son cabinet. Cinq ans plus tard, il crée Bun’s pour profiter de la privatisation de l’entretien routier au Cameroun et hérite de 50 km de voies à restaurer. Il se voit ensuite confier l’entretien du réseau (800 km) du SudOuest. Face à l’ampleur de la tâche, ce passionné de dessin abandonne son cabinet. « Au départ, nous étions une PME. À présent, nous avons atteint une taille moyenne », s’enthousiasme Eric Njong, qui a pour ambition de faire de Bun’s une grande entreprise. Un objectif récemment contrarié par China Communications Construction Company, qui lui a soufflé le marché (36,7 milliards de F CFA) de la construction de l’autoroute de 20 km de long reliant Yaoundé à l’aéroport international de Nsimalen.

NICOLAS EYIDI

«

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014


Manageurs

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Ahmed Bouzguenda De Tunis à Cotonou

DEPUIS UNE DÉCENNIE, la Société Bouzguenda Frères (SBF) rayonne en dehors de sa Tunisie natale. Actif dans de nombreux segments (routes, immobilier, constructions souterraines, matériaux de construction…), le groupe originaire de Sfax, dont le chiffre d’affaires tourne autour de 50 millions d’euros, est présent depuis de nombreuses années en Mauritanie, au Bénin et en Libye. Son patron, Ahmed Bouzguenda, a repris des mains de son père les rênes de l’entreprise de BTP fondée dans les années 1970 par Mohamed Bouzguenda et son frère Abdelaziz. Diplômé de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon (France) et titulaire d’un MBA de l’université du Vermont (États-Unis), Ahmed Bouzguenda est également à la tête, depuis le milieu de l’année 2012, de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, un think tank regroupant les grands groupes privés tunisiens. l FRÉDÉRIC MAURY

ERIC LARRAYADIEU POUR J.A.

PDG de la Société Bouzguenda Frères (Tunisie)

Roger Sahyoun Un Marocain à Malabo Président du directoire de Somagec (Maroc)

V

ue de Casablanca, la Société maghrébine de génie civil (Somagec) est un peu le symbole de la présence marocaine au sud du Sahara. En créant en 2006 Somagec GE (pour Guinée équatoriale), Roger Sahyoun a vu juste: les contrats n’ont cessé de tomber au point que, vue de Malabo, Somagec est plus une entreprise locale que la filiale d’un groupe étranger. Plutôt timide, ce patron diplômé de l’École spéciale des travaux publics (Paris) insiste d’ailleurs sur ce point: avec environ 2500 employés en Guinée équatoriale, la société est solidement implantée et ne risque pas, comme certaines multinationales, de plier bagage. Au Maroc, les revenus de Somagec, qui a participé à la construction de nombre de ports, ont baissé ces dernières années. Grâce à l’engagement de Roger Sahyoun et à ses entrées auprès du président Teodoro Obiang Nguema, la société se porte en revanche très bien dans le petit État pétrolier d’Afrique centrale. l F.M.

Aliou Sadio Sow Père fondateur

BIRIMA/ERICK AHOUNOU

Très discret, ce Sénégalais a créé la CSE en 1970. Mais on connaît mieux son fils, le milliardaire Yérim Sow. CHEZ LE PEUL ALIOU SADIO SOW, la discrétion est élevée au rang de culte, et ses apparitions dans les médias sont rarissimes. Pourtant, le fondateur et président de la Compagnie sahélienne d’entreprises (CSE) est à la tête d’une des plus grandes entreprises sénégalaises de BTP. Née en 1970, la CSE occupait la troisième place dans le peloton des entreprises de BTP au Sénégal en 2008, derrière Eiffage Sénégal et le Consortium d’entreprises (CDE). Difficile de savoir où la CSE se positionne aujourd’hui, mais le groupe a réalisé environ 90 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012, davantage que le CDE. Il est implanté dans plusieurs pays ouest-africains (Gambie, Guinée, Sierra Leone, Mali, Burkina Faso, Niger) et jusqu’au Cameroun. Si son style managérial est fait de rigueur et de beaucoup de sérieux, Aliou Sadio Sow est aussi réputé auprès de ses collaborateurs pour son action sociale. Il a ainsi fait construire des logements pour le personnel de l’entreprise. La mise en place d’un régime de prévoyance maladie est également en chantier. Le père du tycoon Yérim Sow, patron du groupe Teylium, est en train d’assurer la relève en mettant à l’épreuve ses autres fils. Oumar Sow assure la direction générale de la CSE et Ardo Sow celle de la Société sahélienne d’équipement et de terrassement (Soseter), une filiale de la compagnie. l BINTOU BATHILY, à Dakar LES 500 • ÉDITION 2014

Brahim Hasnaoui Promoteur de vivre-ensemble

Fondateur du Groupe des sociétés Hasnaoui (Algérie) À EL RYAD, véritable ville dans la ville qu’il construit à Oran, Brahim Hasnaoui, patron du Groupe des sociétés Hasnaoui, est chez lui. Les lignes des bâtiments sont pures, les espaces extérieurs vastes… Rien à voir avec la lourdeur des villas privées et la densité du bâti social commandé par Alger, depuis une décennie, essentiellement à des groupes chinois. Brahim Hasnaoui veut « créer une cité où vivre, pas seulement où habiter » : un ensemble de 1 759 logements sur 45 ha, avec des galeries marchandes, un lycée, deux écoles… Depuis 1974, cet ingénieur en génie civil a fait de son groupe un acteur important du BTP, fort d’environ 200 millions d’euros de chiffre d’affaires et de 1 250 salariés. Avec un choix radical : se détourner des commandes publiques pour se concentrer sur la F.M. promotion immobilière. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


78

Manageurs

BTP

Les 12 travaux de la décennie Revue de détail des plus grands projets d’infrastructures du continent. 1. Autoroute Dakar-Lagos

2. Barrage d’Inga III (RD Congo)

3. Barrage de la Renaissance (Éthiopie)

4 010 km Coût : non déterminé

Centrale hydroélectrique de 4 200 MW Coût : 6 milliards $

Centrale hydro-électrique de 6 000 MW Coût : 9 milliards $

12

4. Port de Lamu (Kenya)

5. Corridor des deux Congo

Développement du port et des infrastructures liées (autoroute, voie ferrée, oléoduc) Coût : 24 milliards $

Pont entre Kinshasa et Brazzaville et construction d’une voie ferrée du Congo vers l’Est de la RD Congo Coût : 1,65 milliard $

6. Gazoduc Nigeria-Algérie

9

Alger

4 100 km entre Warri et Hassi R’Mel Coût : non déterminé

7. Corridor Nord-Sud Mise aux normes du corridor de transport des personnes et des biens entre Afrique du Sud, Botswana, Zimbabwe, Zambie, Malawi et RD Congo Coût : 2,3 milliards $

Hassi R’Mel

1

12

6 Ouagadougou

Dakar

N’Djamena

Djibouti

3 Lagos

Abidjan

Warri

8

Brazzaville

8. Chemin de fer ouest-africain Prolongation de l’axe Abidjan-Ouagadougou vers le Niger, le Togo et le Bénin Coût : non déterminé

9. Corridor électrique Afrique du Nord Ligne de 2 700 km Coût : 1,2 milliard $

10. Barrage de Mphamda-Nkuwa (Mozambique) Centrale hydro-électrique de 1 500 MW Coût : 2,4 milliards $

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

Lamu

5

4

Kinshasa

2 11. Interconnexion électrique de l’Afrique centrale Ligne de 3 800 km entre la RD Congo et l’Afrique du Sud Coût : 10,5 milliards $

10 11

12. Trans-African Highway Amélioration de 1 582 km de routes sur l’axe N’DjamenaDjibouti, réhabilitation de 1 950 km de routes sur l’axe Alger-Lagos Coût : 2,15 milliards $

7

LES 500 • ÉDITION 2014



Manageurs

BTP

C’est au pied de la muraille qu’on voit les Chinois CCCC, CRBC, CHEC… Derrière ces acronymes se cachent des géants des travaux publics qui sont autant de bras armés de Pékin à l’étranger. Et notamment en Afrique, où ils érigent un grand nombre d’infrastructures.

Q

uand le Kenya a lancé, fin 2013, la construction de son ambitieuse voie de chemin de fer, c’est à la Chine qu’il a fait appel. Ce projet de 5,2 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros) doit permettre de relier dans un premier temps Mombasa à Nairobi par une nouvelle ligne, avant de prendre la direction des pays de l’hinterland. À la manœuvre, China Road and Bridge Corporation (CRBC). Basé à Pékin, le groupe présidé par Zhang Jianchu (1) est l’une des quatre plus importantes entreprises d’État de Chine. Puissant mais discret, Zhang a largement engagé son groupe dans des projets internationaux, toujours avec le soutien inconditionnel de Pékin. Routes, ponts, ports, aéroports et voies de chemin de fer… CRBC est présent sur tous les continents depuis 1958. Le groupe est un peu le bras armé à l’étranger des BTP chinois depuis qu’il est devenu une filiale de China C o m mu n i cat i o n s C o n s t r u c t i o n Company (CCCC), en 2005. Trop grosse et trop puissante, l’entreprise n’était plus gérable, et l’État a décidé de la diviser en sociétés qui sont aujourd’hui les maîtres des BTP à travers la planète. CCCC compte en effet une autre filiale très active sur le continent africain : China Harbour Engineering Company (CHEC). En 2010, la firme pilotée par Mo Wenhe (2) a décroché le contrat pour la construction du port de Lolabé, au Cameroun. Elle est aujourd’hui considérée comme le deuxième constructeur mondial d’installations portuaires et maritimes.

BARRAGE. Sinohydro a quant à lui la particularité de ne pas être issu de la division de CCCC, mais il appartient également à l’État chinois. Dirigé par Sun Hongshui (3), le groupe né en 1950 est très actif à l’étranger. En Afrique, il revendique 70 réalisations hydroélectriques et développe notamment le JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

barrage de Soubré, en Côte d’Ivoire. En 2012, il a remporté le contrat du barrage de Zungeru, au Nigeria, pour plus de 1 milliard de dollars, et l’an dernier celui de Karuma, qui sera la plus importante centrale hydroélectrique d’Ouganda. Pour 2,2 milliards de dollars ! Autre entité étatique, China Railway Construction Corporation (CRCC), numéro un mondial de la construction de chemin de fer en termes de revenus : plus de 50 milliards de dollars annuels ! Le groupe présidé par Zhang Zongyan (4) est très présent en Libye et en Arabie saoudite, où il a décroché la première tranche du métro de La Mecque, en 2009, pour 6,7 milliards de dollars. CRCC réalise également le chemin de fer entre Djibouti et l’Éthiopie.

1

2

STADE. Mais la palme des groupes

chinois de BTP internationalisés revient à China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) et à Guan Qing (5), son président depuis septembre 2011. Il oscille entre la première et la troisième place mondiale. Le groupe est présent un peu partout dans le monde,

3

La China Exim Bank leur fournit tous les crédits nécessaires.

4

5

PHOTOS : XINHUA

80

notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. On lui doit par exemple le barrage de Boukourdane, en Algérie, le célèbre stade des Martyrs, à Kinshasa, et surtout de nombreux édifices au Botswana ou en Irak. Points communs de ces entreprises : elles appartiennent toutes à l’État chinois, existent depuis plus de cinquante ans et marchent main dans la main avec la China Exim Bank. La banque chinoise d’import-export leur fournit en effet tous les crédits nécessaires à la réalisation de ces gigantesques chantiers africains. l STÉPHANE PAMBRUN, à Pékin LES 500 • ÉDITION 2014


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Classement

83

Panorama

Timide percée de l’« africapitalisme » PETER NITSCH/PLAINPICTURE

Si les compagnies publiques et les filiales de multinationales dominent notre classement, des groupes privés purement africains – notamment nigérians – commencent à émerger. Mais la plupart d’entre eux manquent encore de transparence… et donc de visibilité. FRÉDÉRIC MAURY

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


Classement Panorama

E

n 2011 la crise, en 2012 la reprise ! Après avoir souffert de difficultés économiques majeures dans plusieurs pays africains – notamment en Côte d’Ivoire, en Tunisie et en Égypte –, les entreprises du continent ont vu leur croissance s’accélérer de nouveau, leurs revenus cumulés augmentant de 6,1 % en 2012 (année de référence de notre top 500). C’est mieux que les 3,4 % enregistrés l’année précédente, mais cela reste assez faible par rapport aux 17,7 % de 2010. Alors, 2012, année de transition ? Sans doute un peu, sur un continent dont les performances économiques restent à la fois insuffisantes et très hétérogènes. En 2012, les pays subsahariens ont en moyenne repris leur rythme de croissance d’avant la crise de 2008-2009, atteignant selon la Banque mondiale 5,3 % de progression du PIB. En Afrique du Nord, en revanche, la croissance est restée basse, entre 2 % et 4 %, à l’exception de la Libye, dont le PIB a doublé (après avoir été divisé par deux en 2011, et avant de décroître de nouveau en 2013). En Afrique du Sud, principale puis-

Tout le monde a les yeux tournés vers la « Middle Africa ». Car c’est là que la croissance est la plus forte. sance économique du continent – et dont les entreprises sont les plus présentes dans notre classement –, la croissance s’est limitée à 2,5 %, tombant même à 2 % en 2013. Dans ce pays, les groupes miniers ont particulièrement souffert des grèves à répétition et des éternels problèmes d’alimentation électrique. Les grands groupes de Johannesburg – tout comme ceux de Casablanca – ont donc désormais les yeux tournés vers cette vaste zone que la banque panafricaine Ecobank a nommée Middle Africa (« l’Afrique du milieu »), entre le Sahara et l’Afrique du Sud. C’est là que la croissance est la plus forte et que les perspectives de développement pour les entreprises sont les plus importantes. INCONTOURNABLES. Quelques secteurs clés

sont amenés à peser davantage dans un classement dont l’équilibre sectoriel ne bouge plus vraiment depuis quelques années : la construction, dopée par un incroyable boom des infrastructures et de l’immobilier d’habitation ; les biens de consommation, portés par l’émergence de la classe moyenne ; l’agriculture moderne et l’agroalimentaire ; le secteur financier au sens large. En ce sens, le fait que l’Africain le plus riche, le Nigérian Aliko Dangote, doive sa fortune au ciment, à la farine et au sucre, et non au pétrole et aux mines, est significatif. l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

VANESSA VICK/REDUX-REA

84

LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

ZOHRA BENSEMRA/REUTERS

85

JACOB SILBERBERG/PANOS-REA

ptq Année après année, les compagnies pétrolières publiques algérienne Sonatrach (ci-dessus) et angolaise Sonangol (à gauche) occupent respectivement les premier et deuxième rangs de notre classement. Est-ce à dire qu’il n’y a pas de place pour les acteurs privés ? Non, comme en témoigne la 35e place du nigérian Oando (ci-dessous).

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


Classement Panorama Que représentent les entreprises africaines par rapport aux géants mondiaux ?

La croissance accélère de nouveau

Chiffre d’affaires (en millions de dollars) CA cumulé des 100*

757

800

713 690

600

568 500

567

2007 2008 2009 2010 2011 2012

Apple

41 700

Royal Dutch Shell

467 153

Gazprom

40 600

ExxonMobil

453 123

RN cumulé des 100*

Sinopec

441 093

RN cumulé des 50*

CA cumulé des 50* PetroChina

de l’africapitalisme n’est pas encore aussi nette. Dans les 200 premières entreprises africaines se retrouvent surtout des groupes sud-africains historiques, des filiales de multinationales et des groupes publics (liés au pétrole le plus souvent). Les aventures entrepreneuriales purement africaines restent rares. Citons toutefois quelques

32 021 28 919 26 600 26 179 21 700

256 853

PetroChina

20 582

254 617

China Mobile

20 500

Toyota

AVENTURES. Sur le reste du continent, la percée

Chevron

32 026

Samsung

Volkswagen

Le secteur extractif reste toutefois nettement dominant dans le paysage capitaliste africain : il représente environ un tiers des revenus des 500 premières entreprises. Et les incontournables Sonatrach (Algérie) et Sonangol (Angola) se maintiennent aux premier et deuxième rangs de notre palmarès. Preuve d’une réelle émergence de l’« africapitalisme » – pour reprendre l’expression de l’homme d’affaires nigérian Tony Elumelu –, même ce secteur largement régenté par les multinationales s’africanise peu à peu. Oando en est l’exemple type. Cette compagnie nigériane, créée et gérée par des Nigérians, est passée en quelques années du statut de leader des stationsservice à celui d’acteur central de l’exploration et de l’exploitation pétrolières, dans un pays qui conserve tant bien que mal sa place de premier producteur d’or noir du continent. Profitant du désengagement de plusieurs majors et d’une politique étatique de préférence nationale, Oando a pu acquérir des actifs stratégiques et a failli se hisser au premier rang des entreprises nigérianes dans notre classement, devant l’opérateur de télécoms MTN Nigeria. Autre exemple de cette montée en puissance du capitalisme nigérian : Shoreline Energy International (qui ne figure pas encore dans notre palmarès), un holding fondé par l’homme d’affaires Kola Karim.

Royal Dutch Shell

375 765 347 523 264 377

Chevron

Volkswagen

410 352

Total

lll

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

44 880

469 162

BP

586

ExxonMobil

519 924

Walmart

(+6,1% )

700

Résultat net (en millions de dollars)

Walmart

230 590

17 000

* Premières entreprises africaines par le chiffre d’affaires

Chiffre d’affaires cumulé des 500 (en milliards de dollars)

SOURCE : JEUNE AFRIQUE

86

beaux exemples : le groupe marocain de promotion immobilière Addoha (Douja Promotion), fondé par Anas Sefrioui, se classe au 143e rang ; l’ivoirien Sifca, contrôlé par la famille Billon et leader de l’huile de palme et de l’hévéa, figure à la 147e place (lire pp. 23-28) ; le holding panafricain diversifié Saham, créé par le Marocain Moulay Hafid Elalamy, est 171e ; le tunisien Poulina, codétenu par plusieurs hommes d’affaires, 179e ; et Mohammed Enterprises Tanzania Limited 186e (lire p. 40)… « L’africanisation » du capitalisme africain est en tout cas devenue un point central des débats économiques qui traversent désormais le continent. Le local content (« préférence nationale ») prend ainsi peu à peu sa place dans la définition des politiques gouvernementales: il s’agit de réserver une partie des appels d’offres à des PME du pays ou d’obliger les multinationales à travailler avec

PAR ICI LA SORTIE ! QUARANTE-NEUF ENTREPRISES quittent cette année notre classement, soit une de plus que l’année précédente. Une bonne partie de ces sorties s’explique par le refus de certains groupes de répondre à notre questionnaire, provoquant au bout de deux ans leur sortie automatique. C’est le cas du géant pétrolier Total E&P Angola (3,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2010, soit 2,3 milliards d’euros), qui exploite

notamment le champ offshore de Pazflor (environ 200 000 barils par jour). Le marocain Akwa Holding et ses 2,6 milliards de dollars de revenus (en 2010) et l’algérien ETRHB Haddad sortent aussi, faute d’avoir répondu depuis deux ans à notre classement. Tout comme Tunisian Travel Service, dont le fondateur Aziz Miled est décédé en 2012, et le congolais Gécamines. Preuve que la transparence a encore beaucoup de chemin à faire en F.M. Afrique. l LES 500 • ÉDITION 2014


Classement elles et à employer un minimum de personnel local. L’Afrique ne fait ici que suivre des règles mises en place ailleurs dans le monde auparavant, en Amérique du Sud et en Asie notamment. Le continent admet ainsi l’idée qu’on ne peut entièrement fonder son développement économique sur les choix d’investisseurs étrangers et de multinationales, malgré leurs qualités et leur supériorité technique dans nombre de domaines (exploitation des ressources naturelles, construction d’infrastructures…), et que l’émergence d’un tissu entrepreneurial structuré et compétitif est absolument nécessaire pour parvenir à modifier la structure des économies africaines. PRÉCURSEUR. L’Afrique du Sud, avec sa politique

de Black Economic Empowerment, a été précurseur sur le continent dans ce domaine, suivie par l’Algérie (avec sa règle dite des 51 %-49 %, qui contraint les investisseurs étrangers à s’associer à un actionnaire majoritaire algérien), le Nigeria (avec le Nigerian Content Act, promulgué en avril 2010) et l’Angola. D’autres pays disent y penser désormais, avec un double objectif immédiat : faire émerger un capitalisme local et favoriser l’emploi, alors que les fortes années de croissance de la dernière décennie se sont trop peu traduites en réduction du chômage.

Le continent ne peut fonder son développement sur les choix d’investisseurs étrangers et de multinationales. Mais la philosophie de l’africapitalisme prônée par Tony Elumelu va plus loin, puisqu’il s’agit aussi d’orienter les entreprises africaines vers des investissements de long terme et créateurs d’emplois. Le phénomène dépasse-t-il le simple discours ? Dans quelques années, l’état de notre classement des 500 premières entreprises permettra sans doute de répondre à la question. Mais pour l’instant, nombre de réussites restent peu visibles. D’abord parce que beaucoup de groupes ne sont pas constitués comme tels sur le plan juridique et ne publient donc pas les chiffres consolidés qui leur permettraient de pointer leur nez dans notre classement. Ensuite parce que la transparence financière reste faible de manière générale en Afrique. Environ la moitié des entreprises de notre top 500 sont cotées sur les marchés boursiers africains, ce qui leur impose de publier des rapports annuels et de faire certifier leurs comptes. Pour les autres, les données sont plus délicates à trouver, et leur disponibilité dépend du bon vouloir des entreprises en question, faute de greffes efficaces (les sociétés doivent généralement déposer leurs comptes auprès d’un tribunal de commerce). l l l LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37


88

Classement Panorama

Les plus fortes hausses RMI Holdings Eterna Oil & Gas Steinhoff International Holdings

Variation du chiffre d’affaires en dollars

AFRIQUE DU SUD

Société ivoirienne de raffinage

CÔTE D'IVOIRE

Sonidep Choppies Enterprises Société multinationale de bitumes

ALGÉRIE ÉGYPTE NIGER BOTSWANA CÔTE D'IVOIRE

Les plus fortes chutes Egyptian Iron & Steel Co. Press Corporation Times Media Group Airtel Zambia Office national des aéroports Grindrod Metmar Shell Gabon Buzwagi Gold Mine Evraz Highveld Steel & Vanadium Corp.

178e 264e

+ 129,02%

NIGERIA

CÔTE D'IVOIRE

Egypt Kuwait Holding Co.

+ 242,03%

AFRIQUE DU SUD

Total Côte d'Ivoire Biopharm

Rang dans les 500

+ 79,27% + 78% + 77,71% + 76,40% + 69,25% + 64,6% + 59,66% + 59,41%

10e

Variation du chiffre d’affaires en dollars

Rang dans les 500

289e 49e 321e 185e 236e 292e 351e

– 47,48% MALAWI – 43,48% AFRIQUE DU SUD – 36,47% ZAMBIE – 32,69% MAROC – 28,79% AFRIQUE DU SUD – 27,12% AFRIQUE DU SUD – 26,56% – 25,90% GABON – 25,34% TANZANIE – 25,24% AFRIQUE DU SUD

474e 496e

ÉGYPTE

Cela explique l’absence, dans notre palmarès, de certaines grandes entreprises du continent – Nigerian National Petroleum Company, par exemple – ou de nombreuses filiales de multinationales qui ne publient pas de données pays par pays. La tendance change, mais difficilement. Selon les analystes d’Enko Capital, cités par The Africa Report, les Bourses africaines ont connu 183 introductions depuis 2007. Mais leur nombre a décru avec le temps : en 2007, il y avait 62 premiers appels publics à l’épargne, dont la majorité en Afrique du Sud ; lll

309e 487e 484e 50e 479e 159e 452e 290

e

en 2013, il n’y a eu que treize introductions en Bourse… DÉGRADATION. Reste une interrogation pour

l’avenir. Les grandes entreprises africaines peuvent-elles retrouver le rythme de croissance à deux chiffres des années 2000 ? En ce début d’année 2014, de nombreuses inconnues demeurent. La décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de réduire sa politique d’injection de liquidités a déjà causé un ralentissement de la croissance des plus grands l l l

PERTES ET PROFITS SUR LES 500 ENTREPRISES de notre classement, 47 ont perdu de l’argent, contre 41 en 2011 et 29 en 2010. Orascom Construction Industries enregistre ainsi une perte record (environ 988 millions de dollars, soit 747 millions d’euros) liée à un provisionnement fait dans le cadre d’un JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

conflit juridique avec l’État égyptien. Le cas de Royal Air Maroc, en pleine restructuration, est encore pire : 5,1 milliards de dollars de pertes nettes ! Preuve supplémentaire d’une dégradation de la situation financière des groupes africains, 120 d’entre eux ne nous ont pas communiqué leur

résultat net (soit une vingtaine de plus que l’année précédente). Du côté des profits, l’algérien Sonatrach, numéro un en termes de chiffre d’affaires, reste aussi le roi des bénéfices. Une hiérarchie reproduite aux trois places suivantes avec Sonangol (Angola), Sasol et MTN (Afrique du

Sud). Quant à Orascom Telecom Media & Technologies, il fait des miracles : en raison de la cession de plusieurs de ses filiales, le groupe égyptien a réalisé en 2012 plus de bénéfices (548 millions de dollars) que de chiffre d’affaires (345 millions) ! l F.M. LES 500 • ÉDITION 2014



90

Classement Panorama L’Afrique du Sud domine…

Part dans le chiffre d’affaires cumulé des 500, en % Afrique australe et océan Indien (58,1 % en 2011)

Afrique de l’Est Afrique centrale Afrique de l’Ouest

… et le pétrole se maintient

Part dans le chiffre d’affaires cumulé des 500, en % Autres

12,4

Chimie, plastique, caoutchouc

58,6

8,4

Maghreb

Finance

4,4

Transports

4,8

10,6 7

Agro-industrie

29,3

Commerce

pays émergents, provoquant des retraits importants de capitaux. L’essentiel des pays africains, qui restent peu intégrés aux flux mondiaux, est protégé de ce phénomène, mais un autre, plus inquiétant, apparaît peu à peu : la nouvelle dégradation des comptes publics dans plusieurs États – le cas du Ghana est emblématique. Et il est difficile de penser que les entreprises africaines puissent

Télécoms

5

BTP

lll

23

3,8 4,2

Eau, gaz, électricité

1,8 1,9

Énergie (23,7 % en 2011)

7,4

9,2 8,2

Mines

Groupes diversifiés

sortir totalement indemnes de la résurgence de la mauvaise gestion des finances publiques : en Afrique, l’État est bien souvent l’un des premiers clients des entreprises privées… La tenue prochaine d’élections présidentielles dans des pays clés (Nigeria, Égypte, Afrique du Sud, Algérie, Côte d’Ivoire) est également un facteur d’inquiétude. Cesévénementsdémocratiquessontsouventassociés à des périodes d’incertitude économique. l

Comment « Jeune Afrique » élabore son palmarès Cette année, plus de 9 000 sociétés ont été sollicitées pour établir le classement, fondé sur les résultats financiers de l’année 2012.

P

our réaliser cette nouvelle édition du classement des 500 premières entreprises africaines, nous avons recensé 10 318 sociétés, dont plus de 9 000 ont reçu notre questionnaire détaillé. Après de multiples relances et vérifications, nous avons établi un classement comportant les données financières de 1 429 sociétés. Ces données nous ont permis d’établir un palmarès des 500 premières entreprises africaines selon leur chiffre d’affaires, ainsi que les classements annexes par zones géographiques et secteurs d’activité. Ce classement a pu voir le jour grâce à des règles bien définies. Nous prenons en compte les entreprises juridiquement JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

établies sur le continent, ce qui explique qu’un holding et ses filiales puissent être intégrés dans le même palmarès, mais aussi que certains géants africains ou considérés comme tels n’apparaissent pas, leur siège social étant basé hors du continent. Tous les éléments financiers ont une source fiable et sont en priorité ceux communiqués par les sociétés. Notre cellule épluche également les rapports annuels des entreprises cotées (africaines ou opérant en Afrique) à la recherche de données financières. SILENCE. Le classement porte sur l’exercice clos le 31 décembre 2012. Lorsque les sociétés nous communiquent leurs données financières en monnaie locale,

celles-ci sont converties en dollars au taux de change du 31 décembre 2012. Pour les entreprises clôturant leurs comptes en cours d’année, le choix suivant a été arrêté : jusqu’au 31 mars 2013 inclus, les chiffres annuels apparaissent en année 2012. Pour les autres, notamment celles arrêtant leurs comptes à fin juin, ce sont les performances de l’année précédente qui sont présentées. Lorsque nous ne parvenons pas à obtenir les données actualisées, nous gardons celles du classement précédent (elles sont présentées en italique). Au bout de deux ans de silence, la société disparaît du classement. l JÉRÔME BESNAULT

Vous souhaitez réagir au classement ou communiquer vos données financières ? Écrivez-nous à l’adresse suivante : les500@jeuneafrique.com LES 500 • ÉDITION 2014


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CLASSEMENT GÉNÉRAL

LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES – ÉDITION 2014

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

93


Classement Général

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2013

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

1

1

SONATRACH

Algérie

Hydrocarbures

69 473 480

7 236 560

2

2

SONANGOL

Angola

Hydrocarbures

33 691 592

6 675 591

3

3

SASOL

Afrique du Sud

Industrie chimique

19 964 128

2 857 960

4

4

MTN GROUP

Afrique du Sud

Télécoms

15 918 896

2 835 692

5

5

THE BIDVEST GROUP

Afrique du Sud

Groupe diversifié

15 732 933

558 169

6

6

ESKOM

Afrique du Sud

Prod. & distrib. d’électricité

15 183 346

610 661

7

15

SANLAM

Afrique du Sud

Assurances

10 436 496

758 054

8

7

SHOPRITE HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

9 747 318

386 485 399 174

Société

Pays

Activité

9

9

IMPERIAL HOLDINGS

Afrique du Sud

Holding

9 523 391

10

27

STEINHOFF INTERNAT. HOLDINGS

Afrique du Sud

Ameublement

9 476 734

711 986

11

8

VODACOM GROUP

Afrique du Sud

Télécoms

8 237 621

1 558 052

12

16

MASSMART HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

7 229 777

143 257

13

13

PICK’N PAY STORES HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

7 028 964

64 872

14

12

VODACOM SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Télécoms

6 905 077

ND

15

18

BARLOWORLD

Afrique du Sud

Groupe diversifié

6 898 832

192 636 849 000

16

20

ANGLOGOLD ASHANTI

Afrique du Sud

Mines

6 632 000

17

23

SAMIR

Maroc

Hydrocarbures, raffinerie

6 516 407

41 520

18

11

SAPPI

Afrique du Sud

Papeterie

6 347 000

35 000

19

21

SOC. NAT. D’INVESTISSEMENT

Maroc

Holding

6 321 380

ND

20

10

DE BEERS CONSOLIDATED MINES

Afrique du Sud

Mines

6 074 000

ND

21

30

NASPERS

Afrique du Sud

Médias

5 920 337

795 049

22

24

TRANSNET

Afrique du Sud

Logistique

5 913 857

511 339

23

14

OCP

Maroc

Mines

5 770 059

1 246 627

24

22

SAB MILLER SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Boissons

5 540 000

ND

25

28

GOLD FIELDS

Afrique du Sud

Mines

5 357 193

792 905

26

19

KUMBA IRON ORE

Afrique du Sud

Mines

5 354 448

1 896 902

27

26

ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES

Égypte

Travaux publics

5 300 686

– 988 116

28

29

DATATEC

Afrique du Sud

Informatique, bureautique

5 246 667

85 084

29

32

SPAR GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

5 132 263

124 760

30

25

SUEZ CANAL AUTHORITY

Égypte

Logistique portuaire

5 130 000

ND

31

17

ANGLO AMERICAN PLATINUM CORP.

Afrique du Sud

Mines

5 083 697

– 791 750

32

31

MTN SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Télécoms

4 871 857

ND

33

35

AVENG

Afrique du Sud

Groupe diversifié

4 817 189

61 620

34

34

MTN NIGERIA

Nigeria

Télécoms

4 559 281

ND

35

40

OANDO

Nigeria

Hydrocarbures, services annexes

4 301 633

68 925 – 69 749

36

41

MURRAY & ROBERTS HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

4 171 523

37

-

TOTAL SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Hydrocarbures, services annexes

3 930 475

72 695

38

37

TELKOM

Afrique du Sud

Télécoms

3 902 081

– 1 354 812

39

42

NAFTAL

Algérie

Hydrocarbures, services annexes

3 848 022

ND

40

39

MIDDLE EAST OIL REFINERIES

Égypte

Hydrocarbures, raffinerie

3 825 000

201 500 – 59 853

41

38

ARCELOR MITTAL SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Métallurgie, sidérurgie

3 804 526

42

46

TRANSNET FREIGHT RAIL

Afrique du Sud

Transport ferroviaire

3 746 323

ND

43

44

GLOBAL TELECOM HOLDING

Égypte

Télécoms

3 627 000

– 205 000

44

47

LIBERTY GROUP

Afrique du Sud

Assurances

3 619 430

494 608

45

48

OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.

Afrique du Sud

Assurances

3 608 473

1 501 852

46

43

GROUPE MAROC TÉLÉCOM

Maroc

Télécoms

3 540 091

863 289

47

49

WOOLWORTHS HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

3 394 748

242 591

48

36

IMPALA PLATINUM HOLDINGS

Afrique du Sud

Mines

3 251 007

506 508

49

81

SOC. IVOIRIENNE DE RAFFINAGE

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures, raffinerie

3 233 200

304

50

33

GRINDROD

Afrique du Sud

Transport maritime

3 212 035

108 608

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 500 premières entreprises africaines (1-50) Rang 2014

94


Classement

95

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) – 137 614

51

53

SOUTH AFRICAN AIRWAYS

Afrique du Sud

Transport aérien

3 192 686

52

51

EZZ STEEL CO.

Égypte

Métallurgie, sidérurgie

3 152 829

39 873

53

55

CEVITAL

Algérie

Agro-industrie

3 152 498

294 195 – 592 399

54

45

EDGARS CONSOLIDATED STORES

Afrique du Sud

Commerce de détail

3 148 033

55

77

JD GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

2 978 961

104 978

56

56

NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS

Afrique du Sud

Santé

2 966 001

– 1 144 386

57

52

OFFICE NAT. DE L’ÉLECTRICITÉ

Maroc

Prod. & distrib. d’électricité

2 943 924

ND

58

54

ALLIED ELECTRONICS CORP.

Afrique du Sud

Équipements bureautiques

2 918 284

– 109 455 – 87 540

59

58

MEDI CLINIC CORP.

Afrique du Sud

Santé

2 893 895

60

64

MASSCASH

Afrique du Sud

Commerce de détail

2 697 465

ND

61

62

TIGER BRANDS

Afrique du Sud

Agroalimentaire

2 682 867

323 746 771 478

62

57

MAROC TÉLÉCOM

Maroc

Télécoms

2 640 940

63

61

SONELGAZ

Algérie

Prod. & distrib. d’électr. et de gaz

2 402 137

ND

64

85

PETROSA

Afrique du Sud

Hydrocarbures

2 318 287

69 921

65

65

EGYPTAIR HOLDINGS

Égypte

Holding

2 316 138

ND

66

63

EL SEWEDY CABLES

Égypte

Câbles électriques

2 310 940

23 239 126 774

67

68

SANTAM

Afrique du Sud

Assurances

2 284 059

68

67

BLUE LABEL TELECOMS

Afrique du Sud

Télécoms

2 236 720

58 438

69

60

KENOLKOBIL

Kenya

Hydrocarbures

2 229 468

– 72 775 275 345

70

70

MMI HOLDINGS

Afrique du Sud

Assurances

2 202 527

71

69

PIONEER FOODS GROUP

Afrique du Sud

Agroalimentaire

2 192 602

70 601

72

79

AFRICAN RAINBOW MINERALS

Afrique du Sud

Mines

2 137 490

420 735

73

72

AFRIQUIA SMDC

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

2 133 912

ND

74

82

WILSON BAYLY HOLMES - OVCON

Afrique du Sud

Travaux publics

2 108 195

84 025 140 418

75

75

NAMPAK

Afrique du Sud

Emballage, conditionnement

2 078 239

76

66

THE ARAB CONTRACTORS

Égypte

Travaux publics

1 996 551

80 416

77

71

KANSANSHI MINING

Zambie

Mines

1 979 900

929 400

78

95

FLOUR MILLS NIGERIA

Nigeria

Agroalimentaire

1 929 405

49 598

79

108

FOSCHINI

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 918 699

226 992

80

87

CLICKS GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 913 795

81 105

81

107

DANGOTE CEMENT

Nigeria

Matériaux de construction

1 907 121

970 853 – 41 537

82

76

SOC. NAT. DE RAFFINAGE

Cameroun

Hydrocarbures, raffinerie

1 891 675

83

74

AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.

Égypte

Métallurgie, sidérurgie

1 857 853

ND

84

84

OPTIMUM TELECOM ALGÉRIE

Algérie

Télécoms

1 841 485

ND 39 880

85

109

ETHIOPIAN AIRLINES

Éthiopie

Transport aérien

1 836 830

86

97

MASSWAREHOUSE

Afrique du Sud

Services aux entreprises

1 810 964

ND

87

101

ASPEN PHARMACARE HOLDINGS

Afrique du Sud

Industrie pharmaceutique

1 797 438

405 301

88

83

SOC. NAT. DES HYDROCARBURES

Cameroun

Hydrocarbures

1 796 862

55 989

89

100

HARMONY GOLD MINING CO.

Afrique du Sud

Mines

1 787 212

311 634 74 227

90

91

AECI

Afrique du Sud

Industrie chimique

1 757 403

91

86

EGYPTAIR AIRLINES

Égypte

Transport aérien

1 747 660

ND

92

92

MASSDISCOUNTERS

Afrique du Sud

Grande distribution

1 744 408

ND

93

78

STIR

Tunisie

Hydrocarbures, raffinerie

1 744 049

ND

94

98

DISCOVERY HEALTH

Afrique du Sud

Assurances

1 730 894

261 796 – 5 138

95

103

ROYAL AIR MAROC

Maroc

Transport aérien

1 727 381

96

94

STEG

Tunisie

Prod. & distrib. d’électr. et de gaz

1 721 483

ND

97

80

KONKOLA COPPER MINES

Zambie

Mines

1 709 800

220 900

98

96

TOTAL GABON

Gabon

Hydrocarbures

1 708 115

329 656

99

118

ETAP

Tunisie

Hydrocarbures

1 701 738

349 697

100

104

TONGAAT-HULETT GROUP

Afrique du Sud

Agroalimentaire

1 693 427

LES 500 • ÉDITION 2014

137 849 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Rang 2014

Les 500 premières entreprises africaines (51-100)


Classement Général

Rang 2013

Les 500 premières entreprises africaines (101-150) Rang 2014 101

102

DISTELL GROUP

Afrique du Sud

Boissons

1 670 222

114 387

102

88

MOBINIL

Égypte

Télécoms

1 646 529

– 36 787

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

103

89

SOC. MAROCAINE DES TABACS

Maroc

Tabac

1 626 335

ND

104

105

MR PRICE GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 616 490

182 032

105

110

NIGERIAN BREWERIES

Nigeria

Boissons

1 614 588

243 093

106

73

LONMIN

Afrique du Sud

Mines

1 614 000

– 550 000

107

117

ASSORE

Afrique du Sud

Mines

1 603 852

476 822

108

93

TELECOM EGYPT

Égypte

Télécoms

1 597 442

416 088

109

113

OMNIA HOLDINGS

Afrique du Sud

Industrie chimique

1 595 636

103 682

110

90

REMGRO

Afrique du Sud

Groupe diversifié

1 594 340

1 103 384

111

-

KLOOF AND DRIEFONTEIN COMPLEX

Afrique du Sud

Mines

1 543 400

284 100

112

111

TRANSNET RAIL ENGINEERING

Afrique du Sud

Logistique ferroviaire

1 539 083

ND

113

115

ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.

Égypte

Hydrocarbures

1 503 226

ND

114

122

AIRTEL NIGERIA

Nigeria

Télécoms

1 483 260

– 112 913

115

99

EXXARO RESOURCES

Afrique du Sud

Mines

1 440 821

1 136 610

116

120

SAFARICOM

Kenya

Télécoms

1 439 253

203 111

117

140

TOTAL NIGERIA

Nigeria

Hydrocarbures

1 392 021

29 847

118

151

SUPER GROUP

Afrique du Sud

Construction automobile

1 380 611

96 155 127 552

119

114

REUNERT

Afrique du Sud

Équipements bureautiques

1 374 040

120

127

VIVO ENERGY MAROC

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

1 336 927

ND

121

123

SONATEL

Sénégal

Télécoms

1 331 975

344 353

122

138

AURECON HERITAGE COMPANIES

Afrique du Sud

Ingénierie

1 325 475

ND

123

124

GHABBOUR AUTO

Égypte

Construction automobile

1 320 123

43 939

NOVIGNIS

Nigeria

Communication

1 316 193

ND

ILLOVO SUGAR

Afrique du Sud

Agro-industrie

1 311 207

131 381

124

-

125

131

126

112

KAP INTERNAT. HOLDINGS

Afrique du Sud

Groupe diversifié

1 298 141

70 221

127

126

LIFE HEALTHCARE GROUP

Afrique du Sud

Santé

1 288 597

205 360 52 784

128

143

JULIUS BERGER NIGERIA

Nigeria

Travaux publics

1 288 002

129

121

HOLDING YNNA

Maroc

Holding

1 278 864

ND

130

137

TOTAL KENYA

Kenya

Hydrocarbures, services annexes

1 244 277

– 2 341

131

125

ALLIED TECHNOLOGIES

Afrique du Sud

Appareils électriques

1 230 159

ND

132

139

SUN INTERNAT.

Afrique du Sud

Industrie des équipements

1 209 658

120 294

133

157

TARKWA MINES

Ghana

Mines

1 198 900

263 700

134

141

RAINBOW CHICKEN

Afrique du Sud

Agroalimentaire

1 191 020

752 752

135

135

MARJANE HOLDING

Maroc

Commerce de détail

1 183 239

ND

136

132

TSOGO SUN HOLDINGS

Afrique du Sud

Tourisme, hôtellerie

1 167 596

206 656 29 075

137

129

MUTUAL & FEDERAL INSURANCE

Afrique du Sud

Assurances

1 163 040

138

128

ENDIAMA

Angola

Mines

1 160 000

ND

139

149

TRUWORTHS INTERNAT.

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 150 984

262 150 – 91 065

140

119

141

-

142

106

KENYA AIRWAYS

Kenya

Transport aérien

1 144 799

GOLDFIELDS GHANA

Ghana

Mines

1 142 365

ND

SNIM

Mauritanie

Mines

1 127 109

516 701

143

134

DOUJA PROMOTION

Maroc

Promotion immobilière

1 117 091

232 036

144

146

STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

1 108 114

– 19 094

145

166

SOC. AFRICAINE DE RAFFINAGE

Sénégal

Hydrocarbures, raffinerie

1 089 420

4 072

146

153

ANGLOVAAL INDUSTRIES

Afrique du Sud

Agroalimentaire

1 086 100

134 232 118 363

147

145

SIFCA

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

1 078 015

148

148

TOTAL MAROC

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

1 070 989

ND

149

150

EQSTRA HOLDINGS

Afrique du Sud

Concessionnaire

1 070 866

45 950

150

175

GROUPE CHIMIQUE TUNISIEN

Tunisie

Industrie chimique

1 065 772

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

ND LES 500 • ÉDITION 2014

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

96


L’acteur clé de la logistique internationale

5 continents

3500 collaborateurs

40 pays

un savoir-faire unique des solutions sur-mesure Necotrans - 40, avenue George V - 75008 Paris - France - Tél. : +33(0)1 53 83 83 83 - www.necotrans.com


Classement Général

151

156

152

-

153

130

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 24 027

CMH GROUP

Afrique du Sud

Concessionnaire

1 057 059

TUNISIE TÉLÉCOM

Tunisie

Télécoms

1 050 943

ND

GROUP FIVE HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

1 034 858

– 27 112

154

155

SOGARA

Gabon

Hydrocarbures, raffinerie

1 033 433

18 558

155

147

PALABORA MINING CO.

Afrique du Sud

Mines

1 026 919

– 11 429

156

172

157

-

ADCORP HOLDINGS

Afrique du Sud

Services éducatifs

1 015 236

20 351

TULLOW GHANA

Ghana

Hydrocarbures

995 600

158

ND

144

TRANSNET NAT. PORTS AUTHORITY

Afrique du Sud

Logistique portuaire

981 205

159

ND

116

SHELL GABON

Gabon

Hydrocarbures

966 810

ND 39 175

160

142

ASTRAL FOODS

Afrique du Sud

Agroalimentaire

961 420

161

159

MASSBUILD

Afrique du Sud

Bâtiment

958 819

ND

162

152

CONOIL

Nigeria

Hydrocarbures, services annexes

958 457

4 569

163

169

WATANIYA TELECOM ALGÉRIE

Algérie

Télécoms

956 000

98 700

164

158

COSIDER

Algérie

Travaux publics

944 634

199 243

165

136

AL EZZ ROLLING MILLS

Égypte

Métallurgie, sidérurgie

924 547

ND

166

204

VOLTA RIVER AUTHORITY

Ghana

Prod. & distrib. d’électricité

916 703

– 47 145 19 116

167

196

168

-

169

162

SONABHY

Burkina Faso

Hydrocarbures, services annexes

913 515

POWERTECH

Afrique du Sud

Appareils électriques

900 263

ND

AFGRI

Afrique du Sud

Production agricole

891 308

23 093 87 603

170

198

INVICTA HOLDINGS

Afrique du Sud

Construction automobile

890 472

171

200

SAHAM HOLDING

Maroc

Groupe diversifié

888 077

ND

172

154

HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS

Afrique du Sud

Groupe diversifié

886 497

188 897 61 934

173

245

SAHAM FINANCES

Maroc

Assurances

882 000

174

133

GRINAKER - LTA

Afrique du Sud

Travaux publics

881 294

ND

175

164

SOC. NAT. DE DISTRIB. DES PÉTROLES AGIL

Tunisie

Hydrocarbures, services annexes

877 505

12 211

176

163

TRANSNET PORT TERMINALS

Afrique du Sud

Logistique portuaire

874 696

ND

177

160

GML

Maurice

Groupe diversifié

873 371

39 710 286 185

178

437

RMI HOLDINGS

Afrique du Sud

Assurances

869 983

179

174

POULINA GROUP HOLDING

Tunisie

Groupe diversifié

867 834

52 870

180

168

PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.

Afrique du Sud

Matériaux de construction

865 506

99 676 107 805

181

189

182

-

183

170

EASTERN CO.

Égypte

Tabac

863 877

NEWMONT GHANA GOLD

Ghana

Mines

861 785

ND

CLOVER HOLDINGS

Afrique du Sud

Agroalimentaire

851 116

24 709

184

238

GROUPE CFAO ALGÉRIE

Algérie

Groupe diversifié

849 033

ND

185

269

EGYPT KUWAIT HOLDING CO.

Égypte

Groupe diversifié

844 990

134 962

186

205

187

-

MOHAMMED ENTERPRISES TANZANIA

Tanzanie

Groupe diversifié

836 098

68 123

BYTES TECHNOLOGY GROUP

Afrique du Sud

Informatique, bureautique

825 211

188

ND

183

AIR ALGÉRIE

Algérie

Transport aérien

821 312

189

ND

187

MTN GHANA

Ghana

Télécoms

808 481

ND

190

188

RAND WATER

Afrique du Sud

Prod. & distrib. d’eau potable

805 711

91 721

191

176

MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Emballage, conditionnement

803 627

37 879

192

180

CENTRALE LAITIÈRE

Maroc

Agroalimentaire

798 178

56 216

193

201

TUNISAIR

Tunisie

Transport aérien

791 274

– 86 776

194

-

195

197

AVENG MINING

Afrique du Sud

Mines

787 038

ND

SOUTH AFRICAN BROADCASTING CORP.

Afrique du Sud

Médias

785 366

38 823

196

181

ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS

Égypte

Textile

779 475

45 398

197

165

HULAMIN

Afrique du Sud

Aluminium

770 778

15 617

198

190

LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA

Maroc

Prod. & distrib. d’eau et d’élec.

767 970

32 527

199

194

CASHBUILD

Afrique du Sud

Matériaux de construction

751 332

28 924

200

207

INWI

Maroc

Télécoms

747 180

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

ND LES 500 • ÉDITION 2014

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 500 premières entreprises africaines (151-200) Rang 2014

98



Classement Général

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 135 067

201

233

NESTLÉ NIGERIA

Nigeria

Agroalimentaire

745 760

202

182

GUINNESS NIGERIA

Nigeria

Boissons

744 191

90 831

203

215

ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS

Algérie

Télécoms

738 680

150 240 81 250

204

167

TALAAT MOUSTAFA GROUP

Égypte

Promotion immobilière

738 278

205

179

TUNISIANA

Tunisie

Télécoms

737 594

ND

206

209

TOTAL SÉNÉGAL

Sénégal

Hydrocarbures, services annexes

737 250

– 9 660

207

171

SUEZ CEMENT CO.

Égypte

Matériaux de construction

732 024

83 505

208

192

MONDI GROUP SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Papeterie

727 303

37 113

209

186

EGYPTIAN ALUMINIUM PRODUCTS CO.

Égypte

Aluminium

718 498

24 529

210

193

COSUMAR

Maroc

Agro-industrie

709 667

86 768

211

274

RENAULT MAROC

Maroc

Construction automobile

702 741

ND

212

218

JORF LASFAR ENERGY CO.

Maroc

Prod. & distrib. d’électricité

697 753

ND

213

228

ECONET WIRELESS

Zimbabwe

Télécoms

694 844

139 938

214

230

PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS

Afrique du Sud

Équipements bureautiques

688 610

33 267

215

257

BUSINESS CONNEXION GROUP

Afrique du Sud

Informatique, bureautique

686 849

23 107

216

211

DANGOTE SUGAR REFINERY

Nigeria

Agro-industrie

682 887

68 989

217

226

WAFA ASSURANCE

Maroc

Assurances

679 459

86 934

218

219

AVENG TRIDENT STEEL

Afrique du Sud

Métallurgie, sidérurgie

676 640

ND

219

203

NAMDEB DIAMOND CORP.

Namibie

Mines

674 052

99 616 – 21 038

220

161

SOUTH AFRICAN POST OFFICE

Afrique du Sud

Services postaux

671 131

221

222

BELL EQUIPMENT

Afrique du Sud

Véhicules utilitaires

668 062

28 621

222

244

SALAM GAZ

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

664 885

19 869 37 534

223

225

RAUBEX

Afrique du Sud

Génie civil

663 977

224

195

MÉDI TÉLÉCOM

Maroc

Télécoms

659 179

ND

225

214

AFRICAN OXYGEN

Afrique du Sud

Industrie chimique

654 844

33 343

226

239

PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE

Tunisie

Industrie pharmaceutique

654 421

ND

227

273

COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ

Côte d’Ivoire

Prod. & distrib. d’électricité

652 446

16 872

228

237

TOTAL PETROLEUM GHANA

Ghana

Hydrocarbures, services annexes

651 616

15 990

229

210

OPTIMUM COAL HOLDINGS

Afrique du Sud

Mines

649 643

76 650

230

246

SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN

Cameroun

Boissons

648 616

73 096

231

216

AFRICAN REINSURANCE CORP.

Nigeria

Assurances

647 980

92 646 – 19 923

232

178

BASIL READ HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

647 240

233

224

SOMACA

Maroc

Construction automobile

647 172

ND

234

263

EAST AFRICAN BREWERIES GROUP

Kenya

Boissons

642 947

129 535

235

251

MVELASERVE

Afrique du Sud

Groupe diversifié

637 178

14 651

236

326

SONIDEP

Niger

Hydrocarbures, services annexes

635 357

12 447

237

248

DELTA CORP.

Zimbabwe

Boissons

631 276

102 472

238

184

COMILOG

Gabon

Mines

631 140

91 254

239

217

CARGILL WEST AFRICA

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

629 701

2 328

240

243

JOHANNESBURG WATER CO.

Afrique du Sud

Prod. & distrib. d’eau potable

629 294

68 334

241

284

SEPLAT PETROLEUM DEVELOPMENT CO.

Nigeria

Hydrocarbures

629 000

ND

242

221

INNSCOR AFRICA

Zimbabwe

Tourisme, hôtellerie

627 077

48 515 – 91 075

243

241

GROWTHPOINT PROPERTIES

Afrique du Sud

Promotion immobilière

623 268

244

261

MAUREL & PROM GABON

Gabon

Hydrocarbures

622 439

ND

245

259

METAIR INVESTMENTS

Afrique du Sud

Construction automobile

621 308

58 042 111 468

246

-

POLYSERVE GROUP

Égypte

Industrie chimique

621 036

247

220

LABEL VIE

Maroc

Grande distribution

612 795

14 080

248

234

LEWIS GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

611 203

106 910

249

173

PRODUCE BUYING CO.

Ghana

Agro-industrie

609 176

5 082

250

231

PETROMOC

Mozambique

Hydrocarbures, services annexes

608 951

1 827

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 500 premières entreprises africaines (201-250) Rang 2014

100



Classement Général

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

251

294

COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES

Maroc

Hydrocarbures

607 027

ND

252

232

SOCIAL SECURITY AND NAT. INSURANCE TRUST

Ghana

Assurances

605 371

313 033

253

267

RMA WATANIYA

Maroc

Assurances

603 093

ND

254

275

ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES

Égypte

Industrie chimique

599 126

224 199

255

242

AIR MAURITIUS

Maurice

Transport aérien

599 125

– 39 127

256

212

LAFARGE CIMENTS

Maroc

Matériaux de construction

598 132

150 119

257

260

LIBYA OIL MAROC

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

596 272

ND

258

-

ZALAGH HOLDING

Maroc

Élevage

593 000

ND

259

235

SUDANESE TELECOM CO.

Soudan

Télécoms

590 395

– 45 774

260

236

HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE

Maroc

Promotion immobilière

582 309

ND

261

191

FORTE OIL

Nigeria

Hydrocarbures

581 389

6 438

262

304

ORANGE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Télécoms

580 356

64 507

263

254

SONATEL MOBILES

Sénégal

Télécoms

578 668

38 004

264

444

ETERNA OIL & GAS

Nigeria

Industrie chimique

572 783

6 047

265

256

CTP HOLDINGS

Afrique du Sud

Médias

567 787

52 091

266

328

LAFARGE CEMENT WAPCO

Nigeria

Matériaux de construction

562 096

94 010

267

270

TANZANIA BREWERIES

Tanzanie

Boissons

561 971

111 591 245 195

268

-

FERTIAL

Algérie

Industrie chimique

561 681

269

247

CDG DÉVELOPPEMENT

Maroc

Développement territorial

557 472

64 806

270

213

SONASID

Maroc

Métallurgie, sidérurgie

556 956

– 9 229

271

258

IRELAND BLYTH

Maurice

Groupe diversifié

555 162

25 297

272

272

KENYA POWER AND LIGHTING

Kenya

Prod. & distrib. d’électricité

554 870

50 398

273

-

PUMA ENERGY ZAMBIA

Zambie

Prod. & distrib. de gaz

554 724

16 983

274

288

MOOLMANS

Afrique du Sud

Mines

553 754

ND

275

325

COMPAGNIE DES PHOSPHATES DE GAFSA

Tunisie

Mines

553 196

ND

276

306

SANIA CIE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

552 603

25 145

277

227

SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA

Angola

Mines

550 386

131 731

278

287

OCEANA GROUP

Afrique du Sud

Agro-industrie

547 622

54 696

279

264

RMB HOLDINGS

Afrique du Sud

Fonds d’investissement

546 920

529 012 83 139

280

249

ADCOCK INGRAM HOLDINGS

Afrique du Sud

Industrie pharmaceutique

541 884

281

278

GOLDEN STAR RESOURCES

Ghana

Mines

541 050

ND

282

279

DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK

Afrique du Sud

Commerce de détail

540 599

18 761

283

240

TRENCOR

Afrique du Sud

Transport maritime

536 434

208 895

284

255

METOREX

Afrique du Sud

Mines

533 394

69 458

285

262

ILIAD AFRICA

Afrique du Sud

Matériaux de construction

529 375

3 964

286

-

SDTM-CI

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

522 097

1 542

287

-

SOC. AFRICAINE DE CACAO

Côte d’Ivoire

Agroalimentaire

520 214

2 902

288

330

MOBIL OIL NIGERIA

Nigeria

Hydrocarbures

516 312

18 403

289

407

TOTAL CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures, services annexes

514 582

12 962

290

199

EVRAZ HIGHVELD STEEL & VANADIUM CORP.

Afrique du Sud

Métallurgie, sidérurgie

512 988

– 11 110

291

281

TOTAL TUNISIE

Tunisie

Hydrocarbures, services annexes

512 665

6 605

292

377

CHOPPIES ENTERPRISES

Botswana

Grande distribution

510 372

19 420

293

266

SOC. NAT. D’ÉLECTRICITÉ

Sénégal

Prod. & distrib. d’électricité

509 928

ND

294

295

MRS OIL

Nigeria

Hydrocarbures, services annexes

509 458

1 335

295

250

PÉTROLE DU MAGHREB

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

495 623

ND

296

300

SOC. DE FABR. DES BOISSONS DE TUNISIE

Tunisie

Boissons

492 012

70 191

297

303

GROUPE LOUKIL

Tunisie

Groupe diversifié

491 944

27 080

298

285

LESIEUR CRISTAL

Maroc

Agroalimentaire

491 834

12 572

299

290

COMAIR

Afrique du Sud

Transport aérien

490 477

905

300

277

ENTREPRISE NAT. DE TRAVAUX AUX PUITS

Algérie

Hydrocarbures

487 954

99 284

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 500 premières entreprises africaines (251-300) Rang 2014

102



Classement Général

301

319

302

-

303 304 305

268

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

MTN CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Télécoms

485 890

ND

CMDT

Mali

Coton

480 471

28 282

312

OK ZIMBABWE

Zimbabwe

Grande distribution

479 636

12 382

-

BEATRIX MINE

Afrique du Sud

Mines

477 800

74 900

ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER

Maroc

Promotion immobilière

474 802

129 361 122 359

306

-

ZIMPLATS HOLDINGS

Zimbabwe

Mines

473 280

307

321

HOLMARCOM

Maroc

Holding

473 095

ND

308

293

RAYA HOLDING FOR TECH. AND TELECOM.

Égypte

Appareils électriques

472 556

8 059

309

185

TIMES MEDIA GROUP

Afrique du Sud

Médias

465 271

19 912

310

291

PZ CUSSONS NIGERIA

Nigeria

Industrie cosmétique

455 882

34 001

311

335

JUHAYNA FOOD INDUSTRIES

Égypte

Boissons

454 625

51 805

312

-

SOUTH DEEP GOLD MINE

Afrique du Sud

Mines

450 800

14 900

313

314

GHANA OIL CO.

Ghana

Hydrocarbures, services annexes

450 448

4 925

314

496

AL EZZ FLAT STEEL

Égypte

Métallurgie, sidérurgie

449 853

ND

315

308

MTN CAMEROUN

Cameroun

Télécoms

449 130

ND

316

292

NORTHAM PLATINUM

Afrique du Sud

Mines

448 030

36 585

317

289

LEONI WIRING SYSTEMS TUNISIE

Tunisie

Équipements automobiles

445 599

4 216

318

311

OFFICE NAT. DES CHEMINS DE FER DU MAROC

Maroc

Transport ferroviaire

445 343

11 267

319

324

UAC OF NIGERIA

Nigeria

Groupe diversifié

444 951

45 388

320

276

ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Assurances

443 773

– 2 549

321

443

BIOPHARM

Algérie

Industrie pharmaceutique

441 393

32 752

322

343

NAKUMATT HOLDINGS

Kenya

Grande distribution

440 040

3 613

323

310

BAMBURI CEMENT

Kenya

Matériaux de construction

434 146

124 045

324

297

AES AFRICAN POWER CO.

Cameroun

Prod. & distrib. d’électricité

429 884

156

325

395

EOH HOLDINGS

Afrique du Sud

TIC

429 208

26 284

326

282

CIMENTS DU MAROC

Maroc

Matériaux de construction

428 523

78 977

327

301

AFRIQUIA GAZ

Maroc

Énergie

428 079

47 614

328

302

PETROCI

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures

427 828

67 007

329

350

SOC. MAGASIN GÉNÉRAL

Tunisie

Commerce de détail

427 500

– 1 989

330

334

CECA-GADIS

Gabon

Commerce de détail

426 120

24 723

331

305

SOC. DES MINES DE TONGON

Côte d’Ivoire

Mines

425 060

273 686

332

333

TOTAL BURKINA

Burkina Faso

Hydrocarbures, services annexes

424 669

ND

333

361

AVENG MANUFACTURING

Afrique du Sud

Génie civil

422 149

ND 40 537

334

339

GROUPE MANAGEM

Maroc

Mines

417 662

335

329

AXA ASSURANCE MAROC

Maroc

Assurances

412 977

ND

336

296

MUSTEK

Afrique du Sud

Informatique, bureautique

412 670

10 095 41 309

337

323

338

-

339

338

HUDACO INDUSTRIES

Afrique du Sud

Construction automobile

411 471

UNIMER

Maroc

Agroalimentaire

409 657

862

SEVEN-UP BOTTLING CO.

Nigeria

Boissons

409 534

18 253

340

362

ORANGE CAMEROUN

Cameroun

Télécoms

404 406

ND

341

327

ORANGE MALI

Mali

Télécoms

402 000

ND 10 163

342

298

ENGEN RD CONGO

RD Congo

Hydrocarbures, services annexes

401 051

343

318

VIVO ENERGY MAURITIUS

Maurice

Hydrocarbures, services annexes

399 262

5 735

344

363

BIDVEST NAMIBIA

Namibie

Groupe diversifié

395 284

33 360

345

347

MAURITANIAN COPPER MINES

Mauritanie

Mines

394 400

117 700

346

313

HOLCIM

Maroc

Matériaux de construction

394 102

50 082

347

280

BULYANHULU GOLD MINE

Tanzanie

Mines

393 347

ND

348

357

AIRTEL CONGO RDC

RD Congo

Télécoms

392 224

34 352

349

337

FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES

Maurice

Agroalimentaire

391 368

ND

350

340

MEIKLES AFRICA

Zimbabwe

Groupe diversifié

391 328

6 535

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 500 premières entreprises africaines (301-350) Rang 2014

104



Classement Général

Résultat net (en milliers e dollars) – 1 656

Rang 2013

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

351

448

SOC. MULTINAT. DE BITUMES

Côte d’Ivoire

Matériaux de construction

388 925

352

-

MTN UGANDA

Ouganda

Télécoms

388 335

ND

353

372

ALGÉRIE POSTE

Algérie

Services postaux

388 120

ND

354

352

REDEFINE PROPERTIES

Afrique du Sud

Promotion immobilière

387 532

– 90 350

355

-

TRADEX

Cameroun

Hydrocarbures, services annexes

386 754

13 687

356

398

GROUPE EUROFIND AFRIQUE

Côte d’Ivoire

Groupe diversifié

383 114

ND

357

403

SOC. BURKINABÈ DES FIBRES TEXTILES

Burkina Faso

Coton

382 911

10 420

358

341

CNIA SAADA ASSURANCES

Maroc

Assurances

382 770

12 052

359

345

COUNTRY BIRD HOLDINGS

Afrique du Sud

Élevage

381 333

6 849

360

-

SOMAGUE ANGOLA

Angola

Ingénierie

378 512

15 392

Société

Pays

Activité

361

316

DANGOTE FLOUR MILLS

Nigeria

Agro-industrie

377 010

– 697

362

418

NSIA PARTICIPATIONS S.A

Côte d’Ivoire

Holding

376 286

15 463

363

366

GROUPE CFAO CONGO

Congo

Groupe diversifié

375 685

ND

364

374

COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT

Maroc

Agroalimentaire

372 158

ND ND

365

331

CIEL GROUP

Maurice

Groupe diversifié

371 991

366

-

ALF SAHEL

Maroc

Agroalimentaire

364 672

ND

367

422

VIVO ENERGY SÉNÉGAL

Sénégal

Hydrocarbures, services annexes

362 896

4 358

368

390

NORTH AFRICA BOTTLING CO.

Maroc

Boissons

359 446

ND

369

384

COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE

Maroc

Promotion immobilière

355 921

37 457

370

358

UNILEVER NIGERIA

Nigeria

Parachimie

354 950

35 769

371

376

SOC. D’ÉNERGIE ET D’EAU DU GABON

Gabon

Prod. & distrib. d’eau et d’élec.

352 669

15 854

372

320

SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.

Égypte

Hydrocarbures

352 533

138 484

373

332

SOC. AFRICAINE DE PLANTATIONS D’HÉVÉAS

Côte d’Ivoire

Production agricole

347 654

42 353

374

-

ORASCOM TELECOM MEDIA AND TECHNOLOGIES

Égypte

Télécoms

344 914

547 850

375

336

ROYAL BAFOKENG PLATINUM

Afrique du Sud

Mines

337 590

20 065

376

354

SOC. NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES

Algérie

Tabac

336 927

170 430

377

379

REDAL

Maroc

Prod. & distrib. d’eau potable

336 609

ND

378

365

PEERMONT GLOBAL

Afrique du Sud

Tourisme, hôtellerie

336 600

ND

379

423

CENTRALE AUTOMOBILE CHÉRIFIENNE

Maroc

Concessionnaire

336 567

ND

380

355

MCEL MOÇAMBIQUE

Mozambique

Télécoms

336 339

40 698

381

424

ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.

Swaziland

Agro-industrie

333 675

48 653

382

435

TRANSNET PIPELINES

Afrique du Sud

Hydrocarbures

333 313

ND

383

389

SOC. MAROCAINE DE CARBURANTS – ZIZ

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

331 930

ND

384

353

TOTAL MAURITIUS

Maurice

Hydrocarbures, services annexes

330 758

5 294

385

429

BSI STEEL

Afrique du Sud

Métallurgie, sidérurgie

330 478

3 429

386

356

CAIRO POULTRY

Égypte

Agroalimentaire

326 639

13 214

387

446

INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL

Sénégal

Mines

326 482

7 505

388

391

PALM-CI

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

324 894

48 560

389

370

INTERNAT. TRADING OIL & COMMODITIES CORP.

Sénégal

Hydrocarbures, services annexes

323 342

ND

390

371

SOC. ÉGYPT. D’ENTREPRISES – MOKHTAR IBRAHIM

Égypte

Travaux publics

323 017

13 492

391

373

SOC. DES MINES DE LOULO

Mali

Mines

321 199

109 600

392

369

ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT

Égypte

Matériaux de construction

319 962

48 782

393

378

MOTRACO

Mozambique

Prod. & distrib. d’électricité

319 000

14 000

394

393

MAGHREB STEEL

Maroc

Métallurgie, sidérurgie

318 494

ND

395

410

CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM

Côte d’Ivoire

Télécoms

318 279

29 862 21 131

396

-

UMEME

Ouganda

Prod. & distrib. d’électricité

318 034

397

458

INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA

Côte d’Ivoire

Groupe diversifié

316 493

ND

398

483

COPRAGRI

Maroc

Agro-industrie

312 748

ND

399

449

STAR OIL MAURITANIE

Mauritanie

Hydrocarbures, services annexes

312 000

11 000

400

375

SANTOVA LOGISTICS

Afrique du Sud

Transport de fret

311 049

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

2 957 LES 500 • ÉDITION 2014

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 500 premières entreprises africaines (351-400) Rang 2014

106



Classement Général

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

401

416

NORTH MARA GOLD MINE

Tanzanie

Mines

310 549

ND

402

409

PETROMINS-OIL DU MAROC

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

309 232

ND 17 505

403

385

ASTRAPAK

Afrique du Sud

Papeterie

308 097

404

404

MAGHRÉBAIL

Maroc

Intermédiation financière

305 997

6 368

405

402

CERVEJAS DE MOÇAMBIQUE

Mozambique

Boissons

304 585

51 217 4 650

406

-

VIVO ENERGY CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures

302 560

407

408

SOC. PROMOTION INDUSTRIELLE AUTOM. MAROC

Maroc

Construction automobile

301 878

ND

408

411

NAMIBIAN POWER CORP.

Namibie

Prod. & distrib. d’électricité

301 505

17 756

409

396

MERAFE RESOURCES

Afrique du Sud

Mines

299 497

5 758

410

322

MARIDIVE AND OIL SERVICES

Égypte

Hydrocarbures, services annexes

298 083

14 504

411

415

SEFALANA HOLDING CO.

Botswana

Agroalimentaire

297 749

15 229

412

421

ZAMBIA SUGAR

Zambie

Agro-industrie

296 883

56 412

413

426

FAMOUS BRANDS

Afrique du Sud

Tourisme, hôtellerie

296 469

39 005

414

399

GROUPE INDUSTRIEL DES PRODUCTIONS LAITIÈRES

Algérie

Industrie laitière

296 260

11 563

415

387

SEARDEL INVESTMENT CORP.

Afrique du Sud

Textile

296 139

4 813

416

491

VILLAGE MAIN REEF

Afrique du Sud

Mines

294 797

37 109

417

461

HONEYWELL FLOUR MILLS

Nigeria

Agro-industrie

292 083

18 170

418

438

COMPAGNIE DU KOMO

Gabon

Holding

289 038

35 577

419

397

JAN DE NUL (PACIFIC)

Maurice

Hydrocarbures

288 581

ND

420

474

SOC. DES TÉLÉCOMMUNICATIONS DU MALI

Mali

Télécoms

287 249

ND

421

405

GROUPE CFAO CAMEROUN

Cameroun

Groupe diversifié

286 954

ND

422

-

ENGEN BOTSWANA

Botswana

Hydrocarbures, services annexes

285 070

15 235

423

455

PROSUMA

Côte d’Ivoire

Grande distribution

284 643

1 545

424

488

SOC. CENTRALE DE RÉASSURANCE

Maroc

Assurances

284 074

36 764 39 482

425

419

BRASSERIES DU MAROC

Maroc

Boissons

283 893

426

428

SOC. CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES

Maroc

Boissons

283 660

2 463

427

462

SOLIBRA

Côte d’Ivoire

Boissons

282 006

43 801 7 737

428

436

SNMVT-MONOPRIX

Tunisie

Grande distribution

281 756

429

480

NAMIBIA BREWERIES

Namibie

Boissons

281 192

8 606

430

450

EGYPTIAN INTERNAT. TOURISM CO.

Égypte

Tourisme, hôtellerie

279 492

22 139

431

430

AIRTEL GABON

Gabon

Télécoms

279 056

42 354

432

406

BAI CO.

Maurice

Assurances

278 387

6 726

433

431

AMENDIS

Maroc

Prod. & distrib. d’eau potable

278 151

ND

434

412

DAMANG MINES

Ghana

Mines

277 800

36 300

435

-

LES GRANDS MOULINS DE DAKAR

Sénégal

Agroalimentaire

274 364

7 560

436

482

ESORFRANKI

Afrique du Sud

Génie civil

274 044

10 334

437

432

CIEL TEXTILE

Maurice

Textile

273 989

16 354

438

392

UNIVERS ACIER

Maroc

Métallurgie, sidérurgie

271 936

ND

439

420

YAZAKI MAROC

Maroc

Câbles électriques

271 419

ND

440

485

CIPLA MEDPRO

Afrique du Sud

Industrie pharmaceutique

270 659

19 837 5 288

441

-

AL ARAFA FOR INVEST. IN GARMENTS MANUFACTURING

Égypte

Textile

269 740

442

451

SOC. DES BRASSERIES DU GABON

Gabon

Boissons

268 267

ND

443

367

DELTA HOLDING

Maroc

Groupe diversifié

266 618

17 395 27 122

444

425

SOCOCIM INDUSTRIES

Sénégal

Matériaux de construction

266 223

445

359

AUTO HALL

Maroc

Construction automobile

265 421

23 788

446

-

MOOV CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Télécoms

265 077

38 324

447

-

ABOSSO GOLDFIELDS

Ghana

Mines

264 687

ND

448

401

AICO AFRICA

Zimbabwe

Agro-industrie

263 922

– 2 091

449

478

COMPAGNIE DE DISTRIB. DE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Commerce de détail

263 059

– 871

450

380

GIJIMA AST GROUP

Afrique du Sud

Informatique, bureautique

261 471

– 8 202

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 500 premières entreprises africaines (401-450) Rang 2014

108


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Classement Général

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 6 476

451

441

MISR LIFE INSURANCE CO.

Égypte

Assurances

260 861

452

344

BUZWAGI GOLD MINE

Tanzanie

Mines

259 954

ND

453

494

AIRTEL TANZANIA

Tanzanie

Télécoms

259 688

– 27 551

454

-

GOLDEN PYRAMIDS PLAZA CO.

Égypte

Tourisme, hôtellerie

259 631

169 872

455

-

COPPERBELT ENERGY CORP.

Zambie

Prod. & distrib. d’électricité

258 162

20 771

456

445

NEW MAURITIUS HOTELS

Maurice

Tourisme, hôtellerie

257 087

18 449

457

453

CAPITAL PROPERTY FUND

Afrique du Sud

Promotion immobilière

255 601

302 155

458

465

COOPER MAROC PHARMACEUTICALS

Maroc

Industrie pharmaceutique

254 634

ND

459

-

MTN SOUDAN

Soudan

Télécoms

254 256

ND

460

434

MAURITIUS TELECOM

Maurice

Télécoms

253 632

56 426

461

439

SOC. GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC

Maroc

Promotion immobilière

253 185

ND

462

433

GROUPE BENAMOR

Algérie

Agroalimentaire

251 571

ND

463

-

NU WORLD HOLDINGS

Afrique du Sud

Transport de fret

250 174

5 022

464

-

GROUPE CFAO CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Groupe diversifié

248 870

ND

465

388

OUTSPAN IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

248 400

502

466

-

ZAMBEEF

Zambie

Agroalimentaire

248 180

2 659

467

460

BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS

Botswana

Assurances

246 973

49 962

468

386

SENTULA MINING

Afrique du Sud

Mines

245 658

– 106 034

469

468

UMGENI WATER-AMANZI

Afrique du Sud

Prod. & distrib. d’eau potable

245 256

68 742

470

-

HELWAN FERTILIZER CO.

Égypte

Industrie chimique

244 769

105 025

471

495

SOC. NAT. DES AUTOROUTES DU MAROC

Maroc

Génie civil

242 537

– 21 256

472

417

ONE TECH HOLDING

Tunisie

Câbles électriques

242 328

12 458

473

452

ATLANTIQUE TÉLÉCOM CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Télécoms

242 262

47 909

474

283

EGYPTIAN IRON & STEEL CO.

Égypte

Métallurgie, sidérurgie

242 114

– 138 176

475

-

CIMENTS DE L’ATLAS

Maroc

Matériaux de construction

241 593

33 261

476

-

GROUPE INGELEC

Maroc

Câbles électriques

240 995

ND

477

-

DIMAGAZ

Maroc

Prod. & distrib. de gaz

239 568

ND

478

481

UPPER EGYPT FLOUR MILLS

Égypte

Agroalimentaire

238 672

11 632

479

368

METMAR

Afrique du Sud

Métallurgie, sidérurgie

238 530

– 13 082

480

-

NOUVELAIR TUNISIE

Tunisie

Transport aérien

238 097

380

481

469

SOC. D’EXPLOITATION DES PORTS - MARSA MAROC

Maroc

Logistique portuaire

236 014

ND

482

-

SOC. LES GRANDS TRAVAUX ROUTIERS

Maroc

Travaux publics

235 481

ND

483

457

NAT. FOODS HOLDINGS

Zimbabwe

Agroalimentaire

233 998

7 904

484

364

OFFICE NAT. DES AÉROPORTS

Maroc

Logistique aéroportuaire

233 437

11 717

485

414

SOC. NAT. D’ASSURANCES

Algérie

Assurances

232 972

31 726

486

497

CORONATION FUND MANAGERS

Afrique du Sud

Intermédiation financière

232 725

80 599

487

348

AIRTEL ZAMBIA

Zambie

Télécoms

232 628

25 642

488

-

OFFICE NAT. DES TÉLÉCOMMUNICATIONS

Burkina Faso

Télécoms

232 613

38 317

489

447

KELLY GROUP

Afrique du Sud

Services aux entreprises

232 613

– 3 317

490

475

GROUPE ACIMA

Maroc

Commerce de détail

231 202

ND

491

-

CORLAY CAMEROUN

Cameroun

Hydrocarbures, services annexes

229 966

722

492

487

BRIMSTONE INVESTMENT CORP.

Afrique du Sud

Intermédiation financière

229 333

99 218

493

477

VALUE GROUP

Afrique du Sud

Transport de fret

229 209

11 980

494

-

GROUPE METIDJI

Algérie

Agroalimentaire

228 603

14 961

495

466

SOC. DES MINES DE GOUNKOTO

Mali

Mines

228 370

154 547

496

317

PRESS CORPORATION

Malawi

Holding

228 105

29 110

497

-

CADBURY NIGERIA

Nigeria

Agroalimentaire

227 168

22 077 39 817

498

-

499

489

500

-

SIXTH OF OCTOBER DEV. & INVEST. CO.

Égypte

Promotion immobilière

227 071

DATACENTRIX HOLDINGS

Afrique du Sud

TIC

226 154

9 110

NESTLÉ CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agroalimentaire

225 840

– 11 407

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2013

Les 500 premières entreprises africaines (451-500) Rang 2014

110


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CLASSEMENT PAR RÉGIONS

AFRIQUE DU NORD

Période de stagnation AFRIQUE DE L’OUEST

Abidjan revient

AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN

Paradoxe sud-africain AFRIQUE DE L’EST

À fond l’intégration ! AFRIQUE CENTRALE

Peut vraiment mieux faire LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

113


Classement Par régions

Afrique du Nord Période de stagnation Dans la région, la croissance reste faible. La faute à l’instabilité politique, mais aussi à l’insuffisante diversification des tissus économiques.

T

roubles politiques en Égypte, impasse en Tunisie, insécurité en Libye… Trois ans après, les pays d’Afrique du Nord n’ont toujours pas digéré leur Printemps arabe. En 2013, cette instabilité a continué de peser sur la conjoncture. Selon le rapport d’octobre du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques mondiales, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord n’a affiché que 2,3 % de croissance. Bien que les cours du baril soient restés au-dessus de 105 dollars, la Libye a même vu son PIB chuter de 5,1 %, alors qu’il avait progressé de 104,5 % en 2012 ! Le chaos suscite rarement la prospérité économique. Et pourtant, le FMI table sur une croissance libyenne de 25,5 % en 2014.

173 millions d’euros C’est le prix auquel la Société nationale d’investissement (SNI) a cédé, en janvier 2014, 24,5 % du capital de Cosumar à un pool d’investisseurs institutionnels majoritairement marocains. À l’issue de cette opération, le holding royal ne conserve que 9,2 % du producteur de sucre.

4,2

DETTE. En Égypte aussi, la situation pourrait

être qualifiée de chaotique, et pas uniquement sur le plan politique. Ainsi, la croissance du PIB a plafonné à 1,8 % en 2013, soit encore moins que les 2,2 % enregistrés en 2012. Pour 2014, le FMI parie sur un taux de 2,8 % – bien en deçà de son potentiel,

219,9 milliards de dollars

Chiffre d’affaires des 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (+ 0,2 % sur un an)

disent les économistes. La dette a désormais atteint 89,5 % du PIB, le taux de chômage 13 %, et le déficit budgétaire culmine à 12 %. Tous les secteurs du pays pâtissent de cette instabilité. Les revenus des groupes de BTP comme Orascom Construction Industries ou The Arab Contractors sont en baisse. Mêmes problèmes du côté de Telecom Egypt, tandis que le chiffre d’affaires d’Egyptair, qui subit de plein fouet la désertion des touristes, stagne. La solution avancée par le gouvernement transitoire ? Fin août 2013, un plan de relance de 3,2 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), largement financé par l’aide extérieure, a été adopté. Un second, d’un montant équivalent, était attendu pour le début de 2014. lll JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

milliards d’euros

THAÏS BROUCK

Cap sur l’Europe

Après avoir racheté le français Oxxo (menuiserie en PVC) et l’espagnol Alas Aluminium, l’algérien Cevital s’intéresse maintenant à FagorBrandt, géant français de l’électroménager.

C’est la somme déboursée par l’émirati Etisalat pour acquérir la participation de 53 % de Vivendi dans Maroc Télécom.

HASSAN OUAZZANI POUR J.A.

114

Progression

de

Nous visons l’équilibre à la fin de 2013 et nous continuons notre restructuration, notamment avec l’achat d’une vingtaine d’avions d’ici à quatre ans. » DRISS BENHIMA, PDG de Royal Air Maroc, en juillet 2013

4,6

150 % par rapport à 2012

milliards d’euros C’est le plan de charges du groupe de BTP algérien Cosider à fin 2013.

Plus tout seul Alors qu’Air Algérie exerçait jusqu’alors un quasimonopole sur les liaisons internationales, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi le 30 décembre 2013 en vertu duquel les sociétés étrangères pourront, sous certaines conditions, exercer une activité de transport aérien en Algérie. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

115

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

1

SONATRACH

Hydrocarbures

Algérie

69 473 480

7 236 560

2

17

SAMIR

Hydrocarbures, raffinerie

Maroc

6 516 407

41 520

3

19

SOCIÉTÉ NATIONALE D’INVESTISSEMENT

Holding

Maroc

6 321 380

ND

4

23

OCP

Extraction de phosphates

Maroc

5 770 059

1 246 627

5

27

ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES

Travaux publics

Égypte

5 300 686

– 988 116

6

30

SUEZ CANAL AUTHORITY

Logistique portuaire

Égypte

5 130 000

ND

7

39

NAFTAL

Hydrocarbures, services annexes

Algérie

3 848 022

ND

8

40

MIDDLE EAST OIL REFINERIES

Hydrocarbures, raffinerie

Égypte

3 825 000

201 500

9

43

GLOBAL TELECOM HOLDING

Télécoms

Égypte

3 627 000

– 205 000

10

46

GROUPE MAROC TÉLÉCOM

Télécoms

Maroc

3 540 091

863 289

11

52

EZZ STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

3 152 829

39 873

12

53

CEVITAL

Agro-industrie

Algérie

3 152 498

294 195

13

57

OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ

Prod. & distrib. d’électricité

Maroc

2 943 924

ND

14

62

MAROC TÉLÉCOM

Télécoms

Maroc

2 640 940

771 478

15

63

SONELGAZ

Prod. & distrib. d’électricité et de gaz

Algérie

2 402 137

ND

16

65

EGYPTAIR HOLDINGS

Holding

Égypte

2 316 138

ND

17

66

EL SEWEDY CABLES

Fabrication de câbles électriques

Égypte

2 310 940

23 239

18

73

AFRIQUIA SMDC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

2 133 912

ND

19

76

THE ARAB CONTRACTORS

Travaux publics

Égypte

1 996 551

80 416

20

83

AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 857 853

ND

21

84

OPTIMUM TELECOM ALGÉRIE

Télécoms

Algérie

1 841 485

ND

22

91

EGYPTAIR AIRLINES

Transport aérien

Égypte

1 747 660

ND

23

93

STIR

Hydrocarbures, raffinerie

Tunisie

1 744 049

ND

24

95

ROYAL AIR MAROC

Transport aérien

Maroc

1 727 381

– 5 138

25

96

STEG

Prod. & distrib. d’électricité et de gaz

Tunisie

1 721 483

ND

26

99

ETAP

Hydrocarbures

Tunisie

1 701 738

349 697

27

102

MOBINIL

Télécoms

Égypte

1 646 529

– 36 787

28

103

SOCIÉTÉ MAROCAINE DES TABACS

Tabac

Maroc

1 626 335

ND

29

108

TELECOM EGYPT

Télécoms

Égypte

1 597 442

416 088

30

113

ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.

Hydrocarbures

Égypte

1 503 226

ND

31

120

VIVO ENERGY MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

1 336 927

ND

32

123

GHABBOUR AUTO

Construction automobile

Égypte

1 320 123

43 939

33

129

HOLDING YNNA

Holding

Maroc

1 278 864

ND

34

135

MARJANE HOLDING

Commerce de détail

Maroc

1 183 239

ND

35

142

SNIM

Mines

Mauritanie

1 127 109

516 701

36

143

DOUJA PROMOTION

Promotion immobilière

Maroc

1 117 091

232 036

37

148

TOTAL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

1 070 989

ND

38

150

GROUPE CHIMIQUE TUNISIEN

Industrie chimique

Tunisie

1 065 772

ND

39

152

TUNISIE TÉLÉCOM

Télécoms

Tunisie

1 050 943

ND

40

163

WATANIYA TELECOM ALGÉRIE

Télécoms

Algérie

956 000

98 700

41

164

COSIDER

Travaux publics

Algérie

944 634

199 243

42

165

AL EZZ ROLLING MILLS

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

924 547

ND

43

171

SAHAM HOLDING

Groupe diversifié

Maroc

888 077

ND

44

173

SAHAM FINANCES

Assurances

Maroc

882 000

61 934

45

175

SOC. NAT. DE DISTRIB. DES PÉTROLES AGIL

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

877 505

12 211

46

179

POULINA GROUP HOLDING

Groupe diversifié

Tunisie

867 834

52 870

47

181

EASTERN CO.

Tabac

Égypte

863 877

107 805

48

184

GROUPE CFAO ALGÉRIE

Groupe diversifié

Algérie

849 033

ND

49

185

EGYPT KUWAIT HOLDING CO.

Groupe diversifié

Égypte

844 990

134 962

50

188

AIR ALGÉRIE

Transport aérien

Algérie

821 312

LES 500 • ÉDITION 2014

ND JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (1-50)


116

Classement Par régions

L’Algérie, à l’instar de l’Égypte, doit élire son président cette année. Relativement épargné par l’instabilité économique environnante, le pays ne parvient toutefois pas à afficher un taux de croissance soutenu, celui-ci s’étant limité à 3,1 % en 2013 et devant atteindre 3,7 % en 2014, selon le FMI. La Sonatrach, malgré une baisse de ses revenus d’environ 3,5 %, remporte une nouvelle fois la première place de notre classement des 500 premières entreprises africaines, avec un chiffre d’affaires de près de 69,5 milliards de dollars.

lll

Ça roule !

Le français Renault a inauguré le 8 octobre la deuxième phase de production de l’usine de Tanger, au Maroc. Un investissement qui s’élève à près de 300 millions d’euros.

Malgré une baisse de ses revenus, la Sonatrach remporte une nouvelle fois la première place. Comme les autres pays africains producteurs de pétrole, l’Algérie tente d’accroître sa résistance au choc des recettes pétrolières, tout en poursuivant la diversification de son économie. À ce titre, le lancement, en octobre 2014, de l’usine d’assemblage du constructeur automobile Renault, près d’Oran, est une bonne nouvelle. À noter également : les opérateurs télécoms tels qu’Optimum Télécom Algérie (ex-Orascom Télécom Algérie) et Wataniya Télécom se portent bien. Et des entreprises privées commencent même à s’internationaliser. Cosider lorgne les pays voisins, tandis que Cevital fait ses emplettes en France (lire pp. 52-53). TRANSITION. En Tunisie, le contexte éco-

nomique est plus délicat encore. Comme le souligne le rapport d’octobre du FMI, l’évolution de la situation politique et sécuritaire continue de peser sur les perspectives économiques et de ralentir le rythme des réformes budgétaires, financières et structurelles. Face au creusement du déficit de la balance commerciale, l’agence de notation Fitch Ratings a même baissé de deux crans les notes de défaut émetteur du pays. Le PIB de la Tunisie a progressé de 3 % en 2013, contre 3,6 % en 2012 et 3,7 % prévus en 2014. Le pays bénéficie toujours du soutien des bailleurs de fonds : le FMI a d’ailleurs débloqué 506 millions de dollars en faveur du pays, un versement qui fait partie d’un plan d’aide de 1,75 milliard de dollars l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

65 %

Ce sont les parts de GIF Filter, une société spécialisée dans la production de filtres à carburant et à huile, que le tunisien Loukil a acquises en septembre 2013 pour 6,8 millions d’euros.

BIS!

Après le lancement du projet aurifère de Bakoudou, fin 2011, le groupe Managem récidive au Gabon avec un autre gisement, dans la région d’Etéké, qui doit être opérationnel fin 2014.

150 000

C’est le nombre d’actions d’Axa d’ Crédit achetées, en octobre 2013, par la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites, qui devient ainsi, avec 25 % des parts, le deuxième actionnaire de la filiale d’Axa Assurance Maroc.

LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

117

Rang 2014

Rang dans les 500

Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (51-100)

51

192

CENTRALE LAITIÈRE

Agroalimentaire

Maroc

798 178

56 216

52

193

TUNISAIR

Transport aérien

Tunisie

791 274

– 86 776

53

196

ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS

Textile

Égypte

779 475

45 398

54

198

LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA

Prod. & distrib. d’eau et d’électricité

Maroc

767 970

32 527

55

200

INWI

Télécoms

Maroc

747 180

ND

56

203

ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS

Télécoms

Algérie

738 680

150 240

57

204

TALAAT MOUSTAFA GROUP

Promotion immobilière

Égypte

738 278

81 250

58

205

TUNISIANA

Télécoms

Tunisie

737 594

ND

59

207

SUEZ CEMENT CO.

Matériaux de construction

Égypte

732 024

83 505

60

209

EGYPTIAN ALUMINIUM PRODUCTS CO.

Aluminium

Égypte

718 498

24 529

61

210

COSUMAR

Agro-industrie

Maroc

709 667

86 768

62

211

RENAULT MAROC

Construction automobile

Maroc

702 741

ND

63

212

JORF LASFAR ENERGY CO.

Prod. & distrib. d’électricité

Maroc

697 753

ND

64

217

WAFA ASSURANCE

Assurances

Maroc

679 459

86 934

65

222

SALAM GAZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

664 885

19 869

66

224

MÉDI TÉLÉCOM

Télécoms

Maroc

659 179

ND

67

226

PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE

Industrie pharmaceutique

Tunisie

654 421

ND

68

233

SOMACA

Construction automobile

Maroc

647 172

ND

69

246

POLYSERVE GROUP

Industrie chimique

Égypte

621 036

111 468

70

247

LABEL VIE

Grande distribution

Maroc

612 795

14 080

71

251

COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES Hydrocarbures

Maroc

607 027

ND

72

253

RMA WATANIYA

Assurances

Maroc

603 093

ND

73

254

ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES

Industrie chimique

Égypte

599 126

224 199

74

256

LAFARGE CIMENTS

Matériaux de construction

Maroc

598 132

150 119

75

257

LIBYA OIL MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

596 272

ND

76

258

ZALAGH HOLDING

Élevage

Maroc

593 000

ND

77

260

HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE

Promotion immobilière

Maroc

582 309

ND

78

268

FERTIAL

Industrie chimique

Algérie

561 681

245 195

79

269

CDG DÉVELOPPEMENT

Développement territorial

Maroc

557 472

64 806

80

270

SONASID

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

556 956

– 9 229

81

275

COMPAGNIE DES PHOSPHATES DE GAFSA

Extraction de phosphates

Tunisie

553 196

ND

82

291

TOTAL TUNISIE

Hydrocarbures, services annexes

Tunisie

512 665

6 605

83

295

PÉTROLE DU MAGHREB

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

495 623

ND

84

296

SOC. DE FABR. DES BOISSONS DE TUNISIE

Boissons

Tunisie

492 012

70 191

85

297

GROUPE LOUKIL

Groupe diversifié

Tunisie

491 944

27 080

86

298

LESIEUR CRISTAL

Agroalimentaire

Maroc

491 834

12 572

87

300

ENTREPRISE NAT. DE TRAVAUX AUX PUITS

Hydrocarbures

Algérie

487 954

99 284

88

305

ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER

Promotion immobilière

Maroc

474 802

129 361

89

307

HOLMARCOM

Holding

Maroc

473 095

ND

90

308

RAYA HOLDING FOR TECH. AND TEL.

Fabrication d’appareils électriques

Égypte

472 556

8 059

91

311

JUHAYNA FOOD INDUSTRIES

Boissons

Égypte

454 625

51 805

92

314

AL EZZ FLAT STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

449 853

ND

93

317

LEONI WIRING SYSTEMS TUNISIE

Fabrication d’équipements automobiles

Tunisie

445 599

4 216

94

318

OFFICE NAT. DES CHEMINS DE FER DU MAROC

Transport ferroviaire

Maroc

445 343

11 267

95

321

BIOPHARM

Industrie pharmaceutique

Algérie

441 393

32 752

96

326

CIMENTS DU MAROC

Matériaux de construction

Maroc

428 523

78 977

97

327

AFRIQUIA GAZ

Énergie

Maroc

428 079

47 614

98

329

SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL

Commerce de détail

Tunisie

427 500

– 1 989

99

334

GROUPE MANAGEM

Mines

Maroc

417 662

40 537

100

335

AXA ASSURANCE MAROC

Assurances

Maroc

412 977

Activité

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

LES 500 • ÉDITION 2014

Résultat net (en milliers de dollars)

ND JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société


118

Classement Par régions

approuvé en juin 2013 par l’institution internationale pour accompagner la transition politique. De quoi redonner un peu d’air à la Tunisie. Alors que les géants privés préfèrent toujours rester discrets, les sociétés publiques d’hydrocarbures dominent notre classement régional, à l’image de la Société tunisienne des industries de raffinage (Stir), de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap) ou de la Société nationale de distribution des pétroles Agil.

lll

Le français Veolia a annoncé en mars 2013 avoir signé avec le capital-investisseur britannique Actis un accord pour la vente de ses activités d’assainissement et de distribution d’eau et d’électricité au Maroc, portées par ses filiales Redal et Amendis, délégataires de service public à Rabat, à Tanger et à Tétouan.

RECORDS. Il n’y a pas eu de Printemps arabe

au Maroc. Et pourtant, la croissance économique y a été plus florissante par le passé. Il faut dire que le pays subit toujours les conséquences de la crise qui souffle sur l’Europe. En 2013, la progression du PIB marocain (+ 5,1 %) est un trompe-l’œil dû aux records de production du secteur agricole non irrigué après la récolte exceptionnelle de 2013. Pour 2014, le FMI anticipe un taux de croissance plus modeste : + 3,8 %. Les entreprises du royaume vont donc chercher la croissance ailleurs, si bien que l’année écoulée a été marquée par leur percée subsaharienne. On peut ainsi citer les promoteurs immobiliers Addoha (groupe Douja Promotion) et Alliances, qui ont multiplié les contrats en Côte d’Ivoire et au Congo. Sur le plan

Les groupes marocains vont chercher la croissance ailleurs. Précisément, en Afrique subsaharienne. intérieur, on notera que le groupe OCP a reculé de deux places dans notre classement régional, avec une baisse de près de 16,7 % de son chiffre d’affaires (5,8 milliards de dollars), due notamment à une chute des cours du phosphate en 2013. Paradoxalement, le meilleur élève d’Afrique du Nord en termes de croissance, la Mauritanie, est aussi le moins représenté dans notre classement. Le pays, après une hausse de son PIB de 6,4 % en 2013 selon le FMI, devrait récidiver en 2014, grâce à un secteur des industries extractives dynamique (avec la Société nationale industrielle et minière et la Guelb Moghrein Copper-Gold Mine) et un secteur des travaux publics en forme. Reste, là aussi, à diversifier l’économie. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

4

Auto Hall a annoncé, en décembre 2013, la signature d’un contrat avec le chinois Dongfeng Motor Corporation pour l’assemblage et la distribution des véhicules de la marque sur le territoire marocain.

C’est le nombre de magasins Monoprix ayant ouvert leurs portes en 2013 en Tunisie.

460 000

C’est le nombre quotidien de baguettes de pain que le groupe algérien Benamor, fort de ses trois lignes de production flambant neuves, déclarait en janvier s’apprêter à mettre sur le marché. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

119

Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (101-150) Rang 2014

Rang dans les 500 338

UNIMER

Agroalimentaire

Maroc

409 657

862

102

345

MAURITANIAN COPPER MINES

Mines

Mauritanie

394 400

117 700

103

346

HOLCIM

Matériaux de construction

Maroc

394 102

50 082

104

353

ALGÉRIE POSTE

Services postaux

Algérie

388 120

ND

105

358

CNIA SAADA ASSURANCES

Assurances

Maroc

382 770

12 052

106

364

COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT

Agroalimentaire

Maroc

372 158

ND

107

366

ALF SAHEL

Agroalimentaire

Maroc

364 672

ND

108

368

NORTH AFRICA BOTTLING CO.

Boissons

Maroc

359 446

ND

109

369

COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE

Promotion immobilière

Maroc

355 921

37 457

110

372

SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.

Hydrocarbures

Égypte

352 533

138 484

111

374

ORASCOM TELECOM MEDIA AND TECH.

Télécoms

Égypte

344 914

547 850

112

376

SOCIÉTÉ NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES

Tabac

Algérie

336 927

170 430

113

377

REDAL

Prod. & distrib. d’eau potable

Maroc

336 609

ND

114

379

CENTRALE AUTOMOBILE CHÉRIFIENNE

Concessionnaire

Maroc

336 567

ND

115

383

SOC. MAROCAINE DE CARBURANTS – ZIZ

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

331 930

ND

116

386

CAIRO POULTRY

Agroalimentaire

Égypte

326 639

13 214

117

390

SOC. ÉGYPT. D’ENTREPRISES – MOKHTAR IBRAHIM

Travaux publics

Égypte

323 017

13 492

118

392

ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT

Matériaux de construction

Égypte

319 962

48 782

119

394

MAGHREB STEEL

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

318 494

ND

120

398

COPRAGRI

Agro-industrie

Maroc

312 748

ND

121

399

STAR OIL MAURITANIE

Hydrocarbures, services annexes

Mauritanie

312 000

11 000

122

402

PETROMINS-OIL DU MAROC

Hydrocarbures, services annexes

Maroc

309 232

ND

123

404

MAGHRÉBAIL

Intermédiation financière

Maroc

305 997

6 368

Activité

Pays

Résultat net (en milliers de dollars)

124

407

SOPRIAM

Construction automobile

Maroc

301 878

ND

125

410

MARIDIVE AND OIL SERVICES

Hydrocarbures, services annexes

Égypte

298 083

14 504

126

414

GROUPE INDUSTRIEL DES PRODUCTIONS LAITIÈRES

Industrie laitière

Algérie

296 260

11 563

127

424

SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE

Assurances

Maroc

284 074

36 764

128

425

BRASSERIES DU MAROC

Boissons

Maroc

283 893

39 482

129

426

SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES

Boissons

Maroc

283 660

2 463

130

428

SNMVT-MONOPRIX

Grande distribution

Tunisie

281 756

7 737

131

430

EGYPTIAN INTERNATIONAL TOURISM CO.

Tourisme, hôtellerie

Égypte

279 492

22 139

132

433

AMENDIS

Prod. & distrib. d’eau potable

Maroc

278 151

ND

133

438

UNIVERS ACIER

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

271 936

ND

134

439

YAZAKI MAROC

Fabrication de câbles électriques

Maroc

271 419

ND

135

441

AL ARAFA INVEST. GARMENTS MANUFACTURING

Textile

Égypte

269 740

5 288

136

443

DELTA HOLDING

Groupe diversifié

Maroc

266 618

17 395

137

445

AUTO HALL

Construction automobile

Maroc

265 421

23 788

138

451

MISR LIFE INSURANCE CO.

Assurances

Égypte

260 861

6 476

139

454

GOLDEN PYRAMIDS PLAZA CO.

Tourisme, hôtellerie

Égypte

259 631

169 872

140

458

COOPER MAROC PHARMACEUTICALS

Industrie pharmaceutique

Maroc

254 634

ND

141

461

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC

Promotion immobilière

Maroc

253 185

ND

142

462

GROUPE BENAMOR

Agroalimentaire

Algérie

251 571

ND

143

470

HELWAN FERTILIZER CO.

Industrie chimique

Égypte

244 769

105 025

144

471

SOCIÉTÉ NAT. DES AUTOROUTES DU MAROC

Génie civil

Maroc

242 537

– 21 256

145

472

ONE TECH HOLDING

Fabrication de câbles électriques

Tunisie

242 328

12 458

146

474

EGYPTIAN IRON & STEEL CO.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

242 114

– 138 176

147

475

CIMENTS DE L’ATLAS

Matériaux de construction

Maroc

241 593

33 261

148

476

GROUPE INGELEC

Fabrication de câbles électriques

Maroc

240 995

ND

149

477

DIMAGAZ

Prod. & distrib. de gaz

Maroc

239 568

ND

150

478

UPPER EGYPT FLOUR MILLS

Agroalimentaire

Égypte

238 672

11 632

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

101

Société


Classement Par régions

Afrique de l’Ouest Abidjan revient L’année 2012 a été marquée par un retour au premier plan de la Côte d’Ivoire. Mais, côté classement, le Nigeria domine toujours largement. FRÉDÉRIC MAURY

P

as de changement dans le top 5 des entreprises d’Afrique de l’Ouest. MTN Nigeria, désormais la première filiale du groupe de télécoms devant celle d’Afrique du Sud, continue de croître. Derrière elle, le pétrolier Oando grossit à marche forcée. Cette entreprise nigériane, spécialisée à l’origine dans l’aval pétrolier, s’impose peu à peu comme un acteur incontournable de l’amont. Elle a annoncé en décembre 2012 l’acquisition des actifs de la major ConocoPhillips au Nigeria pour 1,8 milliard de dollars (environ 1,4 milliard d’euros), une opération qui était toujours en cours de finalisation en mars 2014. Oando, qui est coté à Lagos et à Johannesburg et dont la filiale Oando Energy Resources est inscrite à la Bourse de Toronto, a vu ses revenus augmenter de 262 % (en monnaie locale) en cinq ans… REPRISE. Derrière, la Société ivoirienne de

raffinage (SIR), le minotier Flour Mills Nigeria et Dangote Cement complètent le top 5 avec, eux aussi, des chiffres d’affaires en croissance. Parmilesdixpremiers,lasuprématieduNigeria, première économie de la région et deuxième d’Afrique, est à peine menacée : outre la SIR, qui profite pleinement de la reprise ivoirienne, il faut citer parmi les groupes non nigérians

72,6 milliards de dollars

Chiffre d’affaires des 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (+ 21,2 % sur un an)

le géant sénégalais des télécoms Sonatel, qui décroche une neuvième place, en recul d’un rang par rapport à notre précédent classement régional. Lagos classe en tout 36 sociétés dans les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest : elles représentent 42 % du chiffre d’affaires de notre classement régional. En termes de pays, la Côte d’Ivoire suit, avec notamment Sifca, le géant de l’agro-industrie présent aussi au Nigeria, au Ghana, au Liberia et au Sénégal (lire pp.23-28). Très affecté humainement par la crise postélectorale ivoirienne, au cours de laquelle trois de ses dirigeants ont disparu, le groupe ivoirien a vite remonté la pente, son activité dépendant surtout des cours l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

Dans cinq ans, nous visons 100 000 barils par jour et plus de 300 millions de barils de ressources, ce qui fera de nous une entreprise pétrolière de taille intermédiaire au Nigeria. » ADEWALE TINUBU,

D.R.

120

directeur général d’Oando

50,8 %

C’est la marge brute de Nigerian Breweries. La filiale du néerlandais Heineken est le numéro un de la bière au Nigeria.

Tel est le nom du projet de centrale électrique à partir de biomasse porté par l’ivoirien Sifca, qui valorisera les résidus de palmiers pour produire de l’énergie et créera ainsi un nouveau pôle de revenus plus stables.

À la cote ! En mars 2014, la compagnie pétrolière nigériane Seplat a annoncé son introduction prochaine sur les Bourses de Lagos et de Londres.

Un mobile pour faire le plein

Depuis fin 2013, les clients des stations-service Total de douze pays africains, dont la Côte d’Ivoire, peuvent payer leurs achats grâce au service de paiement mobile Orange Money.

LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

121

Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (1-50)

34

MTN NIGERIA

Nigeria

Télécoms

4 559 281

ND

2

35

OANDO

Nigeria

Hydrocarbures, services annexes

4 301 633

68 925

3

49

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures, raffinerie

3 233 200

304

4

78

FLOUR MILLS NIGERIA

Nigeria

Agroalimentaire

1 929 405

49 598

5

81

DANGOTE CEMENT

Nigeria

Matériaux de construction

1 907 121

970 853

6

105

NIGERIAN BREWERIES

Nigeria

Boissons

1 614 588

243 093

7

114

AIRTEL NIGERIA

Nigeria

Télécoms

1 483 260

– 112 913

8

117

TOTAL NIGERIA

Nigeria

Hydrocarbures

1 392 021

29 847

9

121

SONATEL

Sénégal

Télécoms

1 331 975

344 353

10

124

NOVIGNIS

Nigeria

Communication

1 316 193

ND

11

128

JULIUS BERGER NIGERIA

Nigeria

Travaux publics

1 288 002

52 784

12

133

TARKWA MINES

Ghana

Mines

1 198 900

263 700

13

141

GOLD FIELDS GHANA

Ghana

Mines

1 142 365

ND

14

145

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE

Sénégal

Hydrocarbures, raffinerie

1 089 420

4 072

15

147

SIFCA (GROUPE)

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

1 078 015

118 363

16

157

TULLOW GHANA

Ghana

Hydrocarbures

995 600

ND

17

162

CONOIL

Nigeria

Hydrocarbures, services annexes

958 457

4 569

18

166

VOLTA RIVER AUTHORITY

Ghana

Prod. & distrib. d’électricité

916 703

– 47 145

19

167

SONABHY

Burkina Faso

Hydrocarbures, services annexes

913 515

19 116

20

182

NEWMONT GHANA GOLD

Ghana

Mines

861 785

ND

21

189

MTN GHANA

Ghana

Télécoms

808 481

ND

22

201

NESTLÉ NIGERIA

Nigeria

Agroalimentaire

745 760

135 067

23

202

GUINNESS NIGERIA

Nigeria

Boissons

744 191

90 831

24

206

TOTAL SÉNÉGAL

Sénégal

Hydrocarbures, services annexes

737 250

– 9 660

25

216

DANGOTE SUGAR REFINERY

Nigeria

Agro-industrie

682 887

68 989

26

227

COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ

Côte d’Ivoire

Prod. & distrib. d’électricité

652 446

16 872

27

228

TOTAL PETROLEUM GHANA

Ghana

Hydrocarbures, services annexes

651 616

15 990

28

231

AFRICAN REINSURANCE CORP.

Nigeria

Assurances

647 980

92 646

29

236

SONIDEP

Niger

Hydrocarbures, services annexes

635 357

12 447

30

239

CARGILL WEST AFRICA

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

629 701

2 328

31

241

SEPLAT PETROLEUM DEVELOPMENT CO.

Nigeria

Hydrocarbures

629 000

ND

32

249

PRODUCE BUYING CO.

Ghana

Agro-industrie

609 176

5 082

33

252

SOCIAL SECURITY AND NATIONAL INSURANCE TRUST

Ghana

Assurances

605 371

313 033

34

261

FORTE OIL

Nigeria

Hydrocarbures

581 389

6 438

35

262

ORANGE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Télécoms

580 356

64 507

36

263

SONATEL MOBILES

Sénégal

Télécoms

578 668

38 004

37

264

ETERNA OIL & GAS

Nigeria

Industrie chimique

572 783

6 047

38

266

LAFARGE CEMENT WAPCO

Nigeria

Matériaux de construction

562 096

94 010

39

276

SANIA CIE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

552 603

25 145

40

281

GOLDEN STAR RESOURCES

Ghana

Mines

541 050

ND

41

286

SDTM-CI

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

522 097

1 542

42

287

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE CACAO

Côte d’Ivoire

Agroalimentaire

520 214

2 902

43

288

MOBIL OIL NIGERIA

Nigeria

Hydrocarbures

516 312

18 403

44

289

TOTAL CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures, services annexes

514 582

12 962

45

293

SOCIÉTÉ NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ

Sénégal

Prod. & distrib. d’électricité

509 928

ND

46

294

MRS OIL

Nigeria

Hydrocarbures, services annexes

509 458

1 335

47

301

MTN CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Télécoms

485 890

ND

48

302

CMDT

Mali

Coton

480 471

28 282

49

310

PZ CUSSONS NIGERIA

Nigeria

Industrie cosmétique

455 882

34 001

50

313

GHANA OIL CO.

Ghana

Hydrocarbures, services annexes

450 448

LES 500 • ÉDITION 2014

Pays

Activité

4 925 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2014

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

1

Société


Classement Par régions

l l l des matières premières. Il a dépassé, pour la première fois en 2012, le milliard de dollars de chiffre d’affaires et devrait faire aussi bien en 2013. Dans les autres pays de la zone, il faut noter la présence de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT),

+ 13 %

C’est la hausse des revenus d’Orange Mali en 2012, malgré la guerre dans le Nord et la guer récession économique.

37 %

Part des ressources naturelles dans le chiffre d’affaires cumulé des 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest

MASTODONTES. En termes sectoriels, le trip-

tyque agro-industrie, ressources naturelles et télécoms reste ultra-dominant, avec une part de marché cumulée d’environ 70 %. Mais alors que les télécoms avaient dépassé miniers et pétroliers dans notre précédent classement, l’ordre s’est inversé, cette année, avec l’arrivée de mastodontes, notamment dans le pétrole, avec Tullow Ghana (lire p. 41), ou le négociant nigérian Novignis. Signe d’une période plus difficile en termes d’évolution des cours du pétrole et des minerais, les entreprises minières ne décrochent pas cette année la palme de la rentabilité, gagnée par Dangote Cement. Ce dernier, désormais très net leader du ciment au Nigeria devant le français Lafarge, affiche des marges qui n’ont rien à envier à celles des opérateurs de télécoms. Juste derrière lui dans le domaine des profits, on trouve d’ailleurs le sénégalais Sonatel. Àl’opposé,unequinzained’entreprisesouestafricaines de notre classement ont affiché des pertes en 2012. Trois d’entre elles sont des compagnies de production et de distribution d’électricité, un secteur à très fort potentiel mais aussi très risqué en raison des politiques de subventions aux prix de l’énergiemenées par les États ; subventions prévues, mais pas toujours versées… Le record en matière de pertes est décroché, de manière surprenante, par un opérateur de télécoms: Airtel Nigeria. Cette filiale est le principal actif du géant indien (un tiers de ses abonnés), mais la vingtaine de pourcents de part de marché ne suffit pas à gagnersuffisammentd’argent,alorsqueles l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

Gare à la concurrence !

Dure année 2013 pour Prosuma et Solibra, les leaders ivoiriens de la distribution et de la bière : le premier a pu constater qu’un centre commercial Carrefour était en train de sortir de terre à Abidjan, tandis que le second a vu arriver sur le marché son tout premier concurrent local, les Brasseries ivoiriennes.

Vent debout contre l’implantation de son concurrent Dangote Cement, la filiale sénégalaise de Vicat a déclenché en novembre 2013 une procédure d’arbitrage contre l’État sénégalais.

La difficulté pour les marques internationales est de parvenir à atteindre le consommateur final, mais aussi de se faire payer. Au Nigeria, nous disposons d’entrepôts dans une vingtaine de villes où nous vendons déjà plusieurs autres marques de biens de consommation, comme Bic ou Cadbury. » JACQUES LECCIA, directeur général de CFAO Industries, Équipement & Services, après la signature d’un accord de distribution avec Pernod Ricard.

MICHEL LABELLE

géant du coton qui fait un retour en force en reprenant la première place nationale, devant la filiale locale de Sonatel (opérateur lui-même détenu par le français Orange).

Moustapha Khalil Le fondateur du groupe diversifié Eurofind, créé en 1972 en Côte d’Ivoire, est décédé en mars 2014.

DR

122

LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

123

45 388

Rang dans les 500

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2014

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

51

319

UAC OF NIGERIA

Nigeria

Groupe diversifié

444 951

52

328

PETROCI

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures

427 828

67 007

53

331

SOCIÉTÉ DES MINES DE TONGON

Côte d’Ivoire

Mines

425 060

273 686

54

332

TOTAL BURKINA

Burkina Faso

Hydrocarbures, services annexes

424 669

ND

55

339

SEVEN-UP BOTTLING CO.

Nigeria

Boissons

409 534

18 253

56

341

ORANGE MALI

Mali

Télécoms

402 000

ND

57

351

SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES

Côte d’Ivoire

Matériaux de construction

388 925

– 1 656

58

356

GROUPE EUROFIND AFRIQUE

Côte d’Ivoire

Groupe diversifié

383 114

ND

59

357

SOFITEX

Burkina Faso

Coton

382 911

10 420

60

361

DANGOTE FLOUR MILLS

Nigeria

Agro-industrie

377 010

– 697

61

362

NSIA PARTICIPATIONS S.A.

Côte d’Ivoire

Holding

376 286

15 463

62

367

VIVO ENERGY SÉNÉGAL

Sénégal

Hydrocarbures, services annexes

362 896

4 358

63

370

UNILEVER NIGERIA

Nigeria

Parachimie

354 950

35 769

64

373

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE PLANTATIONS D’HÉVÉAS

Côte d’Ivoire

Production agricole

347 654

42 353

65

387

INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL

Sénégal

Extraction de phosphates

326 482

7 505

66

388

PALMCI

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

324 894

48 560

Société

Pays

Activité

67

389

INTERNATIONAL TRADING OIL & COMMODITIES CORP.

Sénégal

Hydrocarbures, services annexes

323 342

ND

68

391

SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO

Mali

Mines

321 199

109 600

69

395

CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM

Côte d’Ivoire

Télécoms

318 279

29 862

70

397

INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA

Côte d’Ivoire

Groupe diversifié

316 493

ND

71

406

VIVO ENERGY CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures

302 560

4 650

72

417

HONEYWELL FLOUR MILLS

Nigeria

Agro-industrie

292 083

18 170

73

420

SOTELMA

Mali

Télécoms

287 249

ND

74

423

PROSUMA

Côte d’Ivoire

Grande distribution

284 643

1 545

75

427

SOLIBRA

Côte d’Ivoire

Boissons

282 006

43 801

76

434

DAMANG MINES

Ghana

Mines

277 800

36 300

77

435

LES GRANDS MOULINS DE DAKAR

Sénégal

Agroalimentaire

274 364

7 560

78

444

SOCOCIM INDUSTRIES

Sénégal

Matériaux de construction

266 223

27 122

79

446

MOOV CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Télécoms

265 077

38 324

80

447

ABOSSO GOLDFIELDS

Ghana

Mines

264 687

ND

81

449

COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Commerce de détail

263 059

– 871

82

464

GROUPE CFAO CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Groupe diversifié

248 870

ND

83

465

OUTSPAN IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

248 400

502 47 909

84

473

ATLANTIQUE TÉLÉCOM CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Télécoms

242 262

85

488

OFFICE NATIONAL DES TÉLÉCOMMUNICATIONS

Burkina Faso

Télécoms

232 613

38 317

86

495

SOCIÉTÉ DES MINES DE GOUNKOTO

Mali

Mines

228 370

154 547

87

497

CADBURY NIGERIA

Nigeria

Agroalimentaire

227 168

22 077

88

500

NESTLÉ CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agroalimentaire

225 840

– 11 407 76 088

89

-

AIRTEL GHANA

Ghana

Télécoms

225 809

90

-

LES CIMENTS DU SAHEL

Sénégal

Matériaux de construction

206 408

ND

91

-

OLAM IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

199 637

323 – 1 039

92

-

COCAF IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

199 510

93

-

COLINA PARTICIPATIONS

Côte d’Ivoire

Assurances

195 000

ND

94

-

ÉNERGIE DU MALI

Mali

Prod. & distrib. d’électricité

194 210

– 24 706 – 29 280

95

-

SOCIÉTÉ NATIONALE BURKINABÉ D’ÉLECTRICITÉ

Burkina Faso

Prod. & distrib. d’électricité

192 872

96

-

LIBYA OIL SÉNÉGAL

Sénégal

Hydrocarbures

191 528

3 733

97

-

SOCIÉTÉ BÉNINOISE D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE

Bénin

Prod. & distrib. d’électricité

189 197

2 701 1 512

98

-

TIGER DENRÉES SÉNÉGAL

Sénégal

Import/export

188 940

99

-

BRASSERIES DU BURKINA

Burkina Faso

Boissons

187 183

ND

100

-

GROUPE CFAO NIGERIA

Nigeria

Groupe diversifié

185 085

ND

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (51-100)


Classement Par régions

l l l investissements requis restent très lourds. Pis,unelonguebataillejudiciaireavecunancien actionnaire, Econet, a été gagnée en appel par ce dernier en février 2014: selon les médias, le dédommagement dû par Airtel – qui a annoncé porterl’affairedevantlaCoursuprême–pourrait s’élever à 3 milliards de dollars.

46 000 tonnes

Ce sont les invendus de la CSS, qui a dû arrêter sa production, sur un marché submergé par quelque 80 000 tonnes de sucre entrées plus ou moins légalement dans le pays.

mique, l’année 2012 a été marquée par le retour au premier plan de la Côte d’Ivoire, troisième économiedelazonedepuisqu’elles’estfaitdoubler en 2006 par le Ghana. Ce dernier a accentué l’écart avec son voisin en 2011 : alors que la Côte d’Ivoiresombraitdanslarécessionéconomique, avec une baisse de son PIB de 4,7 %, Accra voyait le sien s’envoler de 15 %, selon le Fonds monétaire international (FMI), en raison notamment de la mise en production du champ pétrolier Jubilee. Depuis, l’histoire a basculé, en tout cas partiellement: la croissance ivoirienne a frôlé les 10 % en 2012 et devrait se maintenir au-dessus de 8 % dans les prochaines années, à mesure que l’investissement privé prend le relais des investissements publics. Le Ghana, s’il devrait lui aussi poursuivre son rythme de croissance soutenu, souffre en revanche désormais d’un véritable dérapage de son compte-courant et de ses comptes publics. Début 2014, la monnaie du pays ne cessait plus de baisser. Dans l’ensemble, la croissance dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et, plus largement, dans la CommunautééconomiquedesÉtatsdel’Afrique de l’Ouest (Cedeao) devrait se maintenir autour de 7 %, un niveau plus élevé que la moyenne africaine. Le Mali est sorti de la crise, et, après une année 2012 marquée par la guerre dans le nord du pays et une baisse du PIB de 1,2 %, la croissance est estimée à 4,8 % en 2013 par le FMI. Le Burkina Faso continue, toujours aussi discrètement, d’être l’un des pays les plus dynamiques de la zone. Seul le Sénégal semble toujours en difficulté: la croissance du pays est en berne, variant entre 2 % et 4 %. Élu en 2012, le président Macky Sall a toutefois bâti avec ses équipes gouvernementales et l’appui du cabinet américain McKinsey un plan « Sénégal émergent » ambitionnant d’atteindre plus de 7 % de croissance à l’horizon 2018. Quelque 4 000 milliards de F CFA (environ 6 milliards d’euros) vont ainsi être investis dans l’agriculture, la construction, les mines, les technologies de l’information, le tourisme… l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

Nous sommes tenus de renouveler tous les ans 17 km de réseau, 6 000 branchements et 16 000 compteurs. Cela représente un coût total de 1,8 milliard de F CFA. » MAMADOU DIA, directeur général de la Sénégalaise des eaux, après une coupure d’eau de trois semaines à Dakar

VINCENT FOURNIER/JA

DÉRAPAGE. D’un point de vue macroécono-

120 millions d’euros C’est le prix payé (auquel s’ajoutent 22 millions d’euros de redevance) par Bolloré pour décrocher la concession du deuxième terminal à conteneurs d’Abidjan. Il détenait déjà le premier.

– 43 %

Entre 2011 et 2012, le chiffre d’affaires de Suneor, leader sénégalais de l’arachide, s’est effondré. En cause : la concurrence des acheteurs chinois d’arachide et l’entrée massive d’huile de palme dans le pays.

croisé

Chassé

124

En 2013, Tigo (la marque de Sentel, filiale de Millicom) a perdu sa deuxième place sur le marché du mobile. Début 2014, il l’a regagnée, repassant devant Expresso. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

125

Rang dans les 500

Résultat net (en milliers e dollars)

Rang 2014

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

101

-

ÉNERGIE TILGAZ MALI

Mali

Énergie

181 659

47 902

102

-

AIRTEL BURKINA FASO

Burkina Faso

Télécoms

180 927

35 134

103

-

GROUPE HAGE

Burkina Faso

Métallurgie, sidérurgie

177 047

4 130

104

-

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS

Côte d’Ivoire

Tabac

175 159

15 143

105

-

AIRTEL NIGER

Niger

Télécoms

174 780

24 369

106

-

UNION DES ASSURANCES DE CÔTE D’IVOIRE – VIE

Côte d’Ivoire

Assurances

162 720

11 009

107

-

GLAXOSMITHKLINE CONSUMER NIGERIA

Nigeria

Industrie pharmaceutique

161 731

18 020

108

-

COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE

Sénégal

Agro-industrie

161 106

24 777

109

-

SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA

Mali

Mines

156 770

79 045

110

-

CÉMOI CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

154 582

– 4 710

Société

Pays

Activité

111

-

GROUPE CFAO SÉNÉGAL

Sénégal

Groupe diversifié

154 453

ND

112

-

SOCIÉTÉ BÉNINOISE DE BRASSERIE

Bénin

Boissons

153 413

16 139

113

-

GUINNESS GHANA BREWERIES

Ghana

Boissons

153 046

ND

114

-

SOCIÉTÉ DES CAOUCHOUCS DE GRAND-BÉRÉBY

Côte d’Ivoire

Caoutchouc

150 095

30 653

115

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Logistique

149 113

16 507

116

-

CHELLARAMS

Nigeria

Grande distribution

148 958

728

117

-

SÉNÉGALAISE DES EAUX

Sénégal

Prod. & distrib. d’eau potable

148 309

6 580

118

-

UNILEVER GHANA

Ghana

Industrie cosmétique

147 792

8 726

119

-

NIGERIAN BAG MANUFACTURING CO.

Nigeria

Emballage, conditionnement

147 512

8 453

120

-

UNILEVER CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Industrie cosmétique

147 480

– 5 715

121

-

IVOIRE COTON

Côte d’Ivoire

Coton

142 708

10 339

122

-

R.T. BRISCOE NIGERIA

Nigeria

Concessionnaire

140 453

– 1 859

123

-

ASHAKA CEMENT

Nigeria

Matériaux de construction

139 468

19 968

124

-

SOCIÉTÉ D’ÉTUDE ET DE DÉV. DE LA CULTURE BANANIÈRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

139 272

2 904

125

-

CFAO MOTORS CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Concessionnaire

137 208

7 220

126

-

LES GRANDS MOULINS D’ABIDJAN

Côte d’Ivoire

Agroalimentaire

136 236

10 744

127

-

AIICO INSURANCE

Nigeria

Assurances

135 935

8 439

128

-

LOUIS DREYFUS COMMODITIES CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Industrie chimique

134 350

6 245

129

-

SOCIÉTÉ DE DISTRIB. D’EAU DE LA CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Prod. & distrib. d’eau potable

131 196

9 122

130

-

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE CIMENTS ET MATÉRIAUX

Côte d’Ivoire

Matériaux de construction

130 544

16 684

131

-

SOTACI

Côte d’Ivoire

Métallurgie, sidérurgie

128 734

1 369

132

-

SOCIÉTÉ DES CIMENTS D’ABIDJAN

Côte d’Ivoire

Matériaux de construction

128 296

10 732

133

-

PORT AUTONOME D’ABIDJAN

Côte d’Ivoire

Logistique portuaire

127 229

41 587

134

-

STARCOMMS

Nigeria

Équipements télécoms

122 787

– 110

135

-

TROPICAL RUBBER CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Caoutchouc

120 593

13 151

136

-

TOYOTA GHANA

Ghana

Concessionnaire

120 316

ND

137

-

COMPAGNIE SAHÉLIENNE D’ENTREPRISES

Sénégal

Travaux publics

119 931

981

138

-

ELTON OIL CO.

Sénégal

Hydrocarbures, services annexes

119 800

ND

139

-

LES MOULINS MODERNES DE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

118 829

2 055

140

-

PETRO IVOIRE

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures, services annexes

117 780

1 654

141

-

SUCAF CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

115 625

20 128

142

-

SUNEOR

Sénégal

Agro-industrie

115 207

– 21 184

143

-

ORANGE GUINÉE

Guinée

Télécoms

114 570

ND

144

-

SENTEL GSM

Sénégal

Télécoms

113 887

– 16 171

145

-

INTERNATIONAL BREWERIES

Nigeria

Boissons

111 113

16 016

146

-

CAISSE NATIONALE DE SÉCURITÉ SOCIALE

Tchad

Assurances

110 402

51 947

147

-

SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE BOIS ET D’ACIER

Sénégal

Matériaux de construction

110 312

– 2 431

148

-

PATISEN

Sénégal

Agroalimentaire

109 467

7 937

149

-

SAUDI BINLADIN GROUP

Sénégal

Travaux publics

108 652

ND

150

-

ETNOCELL

Sénégal

Fabrication d’appareils électriques

107 264

ND

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (101-150)


Classement Par régions

Afrique australe et océan Indien Paradoxe sud-africain

THAÏS BROUCK

C

ommenter le palmarès des 150 premières entreprises d’Afrique australe revient à peu de chose près à commenter celui des groupes sud-africains. En effet, seules seize sociétés de notre classement régional ne sont pas basées dans la nation Arc-en-Ciel. Si l’on met de côté la puissante Sonangol, qui occupe une nouvelle fois la première place malgré une quasi-stagnation de son chiffre d’affaires (+ 1,36 %), à 33,7 milliards de dollars (25,5 milliards d’euros), il faut descendre au 54e rang pour qu’apparaisse une société non sud-africaine : en l’occurrence, le zambien Kansanshi Mining, spécialisé dans l’extraction de cuivre. Cette domination est le reflet logique du poids économique de l’Afrique du Sud, mais aussi de la transparence financière de nombre de ses groupes, notamment ceux cotés à la Bourse de Johannesburg. SURPLACE. Mais les apparences sont parfois

trompeuses. En 2013, le taux de croissance de la première économie d’Afrique n’a en effet atteint qu’un maigre 2 %. Avec un taux

423,1 milliards de dollars

Chiffre d’affaires des 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (+ 7,1 % sur un an)

de chômage de 26 %, selon le Fonds monétaire international (FMI), un déficit criant d’infrastructures et des quasi-monopoles dans les secteurs bancaire, minier, manufacturier et dans la grande distribution (ce qui empêche le développement d’un tissu de PME-PMI), le moins dynamique des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

Les deux premiers opérateurs de télécoms sud-africains, MTN et Vodacom, ont menacé l’Autorité indépendante des communications d’Afrique du Sud (Icasa) de réduire leurs investissements si une asymétrie était instaurée dans les tarifs de terminaison mobile. En vain…

40 %

SHOPRITE Le sud-africain Shoprite a affirmé vouloir ouvrir 44 nouveaux magasins au Nigeria et 21 en Angola. L’enseigne de grande distribution est déjà présente dans seize pays du continent en dehors de l’Afrique du Sud.

C’est la progression des profits réalisés par Sanlam, le premier assureur sud-africain, en 2013.

Srinivasan Venkatakrishnan

En juin 2013, le directeur financier d’AngloGold Ashanti, numéro trois mondial de l’or, en est devenu le directeur général en remplacement de Mark Cutifani, qui avait rejoint le concurrent Anglo American en janvier.

GALLO IMAGES/GETTY

Si les entreprises de la nation Arc-en-Ciel règnent toujours sur notre classement, la croissance est à chercher ailleurs qu’à Johannesburg.

13 %

C’est l’augmentation de salaire réclamée par les syndicats à De Beers lors d’une grève lancée en juillet 2013. juillet 2013. Le numéro un mondial du diamant a finalement concédé une augmentation de 9 %.

145 000

C’est le nombre d’emplois menacés dans le secteur du platine entre 2014 et 2015, selon la banque japonaise Nomura. Le numéro un mondial, Anglo American, table pour sa part sur 6 000 suppressions de postes.

590 km

126

C’est la longueur de la future ligne de chemin de fer reliant la ceinture de cuivre zambienne à la frontière angolaise. Grindrod a été chargé de construire et d’exploiter cette ligne par la Northwest Rail Company, en février 2014. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

127

Rang dans les 500

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2014

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

1

2

SONANGOL

Angola

Hydrocarbures

33 691 592

6 675 591

2

3

SASOL

Afrique du Sud

Industrie chimique

19 964 128

2 857 960

3

4

MTN GROUP

Afrique du Sud

Télécoms

15 918 896

2 835 692

4

5

THE BIDVEST GROUP

Afrique du Sud

Groupe diversifié

15 732 933

558 169

5

6

ESKOM

Afrique du Sud

Prod. & distrib. d’électricité

15 183 346

610 661

Société

Pays

Activité

6

7

SANLAM

Afrique du Sud

Assurances

10 436 496

758 054

7

8

SHOPRITE HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

9 747 318

386 485

8

9

IMPERIAL HOLDINGS

Afrique du Sud

Holding

9 523 391

399 174

9

10

STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS

Afrique du Sud

Ameublement

9 476 734

711 986

10

11

VODACOM GROUP

Afrique du Sud

Télécoms

8 237 621

1 558 052

11

12

MASSMART HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

7 229 777

143 257

12

13

PICK’N PAY STORES HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

7 028 964

64 872

13

14

VODACOM SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Télécoms

6 905 077

ND

14

15

BARLOWORLD

Afrique du Sud

Groupe diversifié

6 898 832

192 636

15

16

ANGLOGOLD ASHANTI

Afrique du Sud

Mines

6 632 000

849 000

16

18

SAPPI

Afrique du Sud

Papeterie

6 347 000

35 000

17

20

DE BEERS CONSOLIDATED MINES

Afrique du Sud

Mines

6 074 000

ND

18

21

NASPERS

Afrique du Sud

Médias

5 920 337

795 049 511 339

19

22

TRANSNET

Afrique du Sud

Logistique

5 913 857

20

24

SAB MILLER SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Boissons

5 540 000

ND

21

25

GOLD FIELDS

Afrique du Sud

Mines

5 357 193

792 905

22

26

KUMBA IRON ORE

Afrique du Sud

Mines

5 354 448

1 896 902

23

28

DATATEC

Afrique du Sud

Informatique, bureautique

5 246 667

85 084

24

29

SPAR GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

5 132 263

124 760 – 791 750

25

31

ANGLO AMERICAN PLATINUM CORP.

Afrique du Sud

Mines

5 083 697

26

32

MTN SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Télécoms

4 871 857

ND

27

33

AVENG

Afrique du Sud

Groupe diversifié

4 817 189

61 620 – 69 749

28

36

MURRAY & ROBERTS HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

4 171 523

29

37

TOTAL SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Hydrocarbures, services annexes

3 930 475

72 695

30

38

TELKOM

Afrique du Sud

Télécoms

3 902 081

– 1 354 812 – 59 853

31

41

ARCELOR MITTAL SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Métallurgie, sidérurgie

3 804 526

32

42

TRANSNET FREIGHT RAIL

Afrique du Sud

Transport ferroviaire

3 746 323

ND

33

44

LIBERTY GROUP

Afrique du Sud

Assurances

3 619 430

494 608

34

45

OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.

Afrique du Sud

Assurances

3 608 473

1 501 852

35

47

WOOLWORTHS HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

3 394 748

242 591

36

48

IMPALA PLATINUM HOLDINGS

Afrique du Sud

Mines

3 251 007

506 508

37

50

GRINDROD

Afrique du Sud

Transport maritime

3 212 035

108 608

38

51

SOUTH AFRICAN AIRWAYS

Afrique du Sud

Transport aérien

3 192 686

– 137 614 – 592 399

39

54

EDGARS CONSOLIDATED STORES

Afrique du Sud

Commerce de détail

3 148 033

40

55

JD GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

2 978 961

104 978

41

56

NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS

Afrique du Sud

Santé

2 966 001

– 1 144 386

42

58

ALLIED ELECTRONICS CORP.

Afrique du Sud

Équipements bureautiques

2 918 284

– 109 455

43

59

MEDI CLINIC CORP.

Afrique du Sud

Santé

2 893 895

– 87 540

44

60

MASSCASH

Afrique du Sud

Commerce de détail

2 697 465

ND

45

61

TIGER BRANDS

Afrique du Sud

Agroalimentaire

2 682 867

323 746

46

64

PETROSA

Afrique du Sud

Hydrocarbures

2 318 287

69 921

47

67

SANTAM

Afrique du Sud

Assurances

2 284 059

126 774

48

68

BLUE LABEL TELECOMS

Afrique du Sud

Télécoms

2 236 720

58 438

49

70

MMI HOLDINGS

Afrique du Sud

Assurances

2 202 527

275 345

50

71

PIONEER FOODS GROUP

Afrique du Sud

Agroalimentaire

2 192 602

LES 500 • ÉDITION 2014

70 601 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (1-50)


128

Classement Par régions

l l l Sud) souffre. Depuis 2009, le pays fait du surplace, et les crises sociales à répétition n’arrangent rien. En 2012, déjà, des grèves dans les mines avaient paralysé son économie. Le chiffre d’affaires d’Anglo American Platinum Corp, numéro un mondial du platine, a reculé de 19 %, et le groupe a accusé des pertes de 792 millions de dollars. Depuis février 2014, la grève de 80 000 mineurs laisse augurer le pire dans un contexte global de repli des cours. Les grands groupes sud-africains poursuivent toutefois leur développement. Le chiffre d’affaires du géant de la pétrochimie, Sasol, a ainsi progressé de plus de 14 % en 2012, celui du numéro un de la téléphonie mobile en Afrique, MTN, de plus de 6 %, tandis que les revenus du groupe de grande distribution Massmart Holdings

Désormais, le marché le plus prometteur et la cible prioritaire du capitalisme sud-africain, c’est le Nigeria. ont augmenté de 11,2 %, à 7,2 milliards de dollars. Après des années d’attentisme, ces géants sont de plus en plus nombreux à aller chercher un surcroît de croissance en dehors des frontières nationales. Précurseur dans ce domaine, AngloGold Ashanti a d’ailleurs profité de ses implantations continentales, notamment en Afrique de l’Ouest, pour faire progresser ses revenus de 12,9 %. Mais la cible prioritaire du capitalisme sud-africain est désormais le Nigeria, pays anglophone et marché le plus prometteur du continent. Nampak s’apprête ainsi à racheter le fabricant d’emballages nigérian Alucan pour 300 millions de dollars. Le groupe de restauration rapide Famous Brands s’est offert 49 % d’UAC Restaurants, une filiale du conglomérat United Africa Company of Nigeria. Enfin, Tiger Brands a acquis fin 2012 Dangote Flour Mills, ex-filiale du géant Dangote spécialisée dans la farine et les pâtes alimentaires.

En avril 2013, le laboratoire Aspen a racheté pour 164 millions d’euros les activités de lait pour bébé de Nestlé en Afrique australe et en Australie. En juin, il a acquis pour 770 millions d’euros une usine américaine du laboratoire Merck.

77 millions d’euros

C’est le prix du terrain cédé par le sud-africain AECI, spécialisé dans les explosifs et les produits chimiques, à Shanghai Zendai Property, dans la banlieue est de Johannesburg. Le groupe chinois prévoit d’y investir près de 6 milliards d’euros pour en faire le futur « New York africain ».

Mouvement social

Le puissant syndicat sud-africain AMCU a déposé, en janvier 2014, un préavis de grève chez les géants mondiaux du platine Impala Platinum et Lonmin pour demander de meilleurs salaires.

ATTENTISME. Sur l’ensemble de l’Afrique australe, le cru 2014 devrait être légèrement meilleur que celui de 2013. Selon le rapport « World Economic Situation and l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

129

420 735

Rang dans les 500

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2014

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

51

72

AFRICAN RAINBOW MINERALS

Afrique du Sud

Mines

2 137 490

52

74

WILSON BAYLY HOLMES-OVCON

Afrique du Sud

Travaux publics

2 108 195

84 025

53

75

NAMPAK

Afrique du Sud

Emballage, conditionnement

2 078 239

140 418

54

77

KANSANSHI MINING

Zambie

Mines

1 979 900

929 400

55

79

FOSCHINI

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 918 699

226 992

56

80

CLICKS GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 913 795

81 105

57

86

MASSWAREHOUSE

Afrique du Sud

Services aux entreprises

1 810 964

ND

58

87

ASPEN PHARMACARE HOLDINGS

Afrique du Sud

Industrie pharmaceutique

1 797 438

405 301

59

89

HARMONY GOLD MINING CO.

Afrique du Sud

Mines

1 787 212

311 634

60

90

AECI

Afrique du Sud

Industrie chimique

1 757 403

74 227

61

92

MASSDISCOUNTERS

Afrique du Sud

Grande distribution

1 744 408

ND

62

94

DISCOVERY HEALTH

Afrique du Sud

Assurances

1 730 894

261 796

63

97

KONKOLA COPPER MINES

Zambie

Mines

1 709 800

220 900

64

100

TONGAAT-HULETT GROUP

Afrique du Sud

Agroalimentaire

1 693 427

137 849

65

101

DISTELL GROUP

Afrique du Sud

Boissons

1 670 222

114 387

66

104

MR PRICE GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 616 490

182 032

67

106

LONMIN

Afrique du Sud

Mines

1 614 000

– 550 000

68

107

ASSORE

Afrique du Sud

Mines

1 603 852

476 822

69

109

OMNIA HOLDINGS

Afrique du Sud

Industrie chimique

1 595 636

103 682

70

110

REMGRO

Afrique du Sud

Groupe diversifié

1 594 340

1 103 384

71

111

KLOOF AND DRIEFONTEIN COMPLEX

Afrique du Sud

Mines

1 543 400

284 100

72

112

TRANSNET RAIL ENGINEERING

Afrique du Sud

Logistique ferroviaire

1 539 083

ND

73

115

EXXARO RESOURCES

Afrique du Sud

Mines

1 440 821

1 136 610

74

118

SUPER GROUP

Afrique du Sud

Construction automobile

1 380 611

96 155

75

119

REUNERT

Afrique du Sud

Équipements bureautiques

1 374 040

127 552

76

122

AURECON HERITAGE COMPANIES

Afrique du Sud

Ingénierie

1 325 475

ND

77

125

ILLOVO SUGAR

Afrique du Sud

Agro-industrie

1 311 207

131 381

78

126

KAP INTERNATIONAL HOLDINGS

Afrique du Sud

Groupe diversifié

1 298 141

70 221

79

127

LIFE HEALTHCARE GROUP

Afrique du Sud

Santé

1 288 597

205 360

80

131

ALLIED TECHNOLOGIES

Afrique du Sud

Fabrication d’appareils électriques

1 230 159

ND

81

132

SUN INTERNATIONAL

Afrique du Sud

Industrie des équipements

1 209 658

120 294

82

134

RAINBOW CHICKEN

Afrique du Sud

Agroalimentaire

1 191 020

752 752

83

136

TSOGO SUN HOLDINGS

Afrique du Sud

Tourisme, hôtellerie

1 167 596

206 656

84

137

MUTUAL & FEDERAL INSURANCE

Afrique du Sud

Assurances

1 163 040

29 075

85

138

ENDIAMA

Angola

Mines

1 160 000

ND

86

139

TRUWORTHS INTERNATIONAL

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 150 984

262 150

87

144

STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

1 108 114

– 19 094

88

146

ANGLOVAAL INDUSTRIES

Afrique du Sud

Agroalimentaire

1 086 100

134 232

89

149

EQSTRA HOLDINGS

Afrique du Sud

Concessionnaire

1 070 866

45 950

90

151

CMH GROUP

Afrique du Sud

Concessionnaire

1 057 059

24 027

91

153

GROUP FIVE HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

1 034 858

– 27 112

92

155

PALABORA MINING CO.

Afrique du Sud

Mines

1 026 919

– 11 429

93

156

ADCORP HOLDINGS

Afrique du Sud

Services éducatifs

1 015 236

20 351

94

158

TRANSNET NAT. PORTS AUTHORITY

Afrique du Sud

Logistique portuaire

981 205

ND

95

160

ASTRAL FOODS

Afrique du Sud

Agroalimentaire

961 420

39 175

96

161

MASSBUILD

Afrique du Sud

Bâtiment

958 819

ND

97

168

POWERTECH

Afrique du Sud

Fabrication d’appareils électriques

900 263

ND

98

169

AFGRI

Afrique du Sud

Production agricole

891 308

23 093

99

170

INVICTA HOLDINGS

Afrique du Sud

Construction automobile

890 472

87 603

100

172

HOSKEN CONSOLIDATED INVEST.

Afrique du Sud

Groupe diversifié

886 497

188 897

Société

LES 500 • ÉDITION 2014

Pays

Activité

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (51-100)


130

Classement Par régions

Prospects » 2014 de l’ONU, la croissance de la région devrait passer de 3,6 % en 2013 à 4,2 % en 2014. Rien qu’en Afrique du Sud, le PIB devrait progresser de 2,9 % selon le FMI, malgré des élections générales prévues en mai, contexte généralement peu propice à la conclusion de grands contrats et provoquant l’attentisme des investisseurs. Néanmoins, l’Afrique australe devrait globalement attirer davantage de fonds étrangers grâce à plusieurs facteurs. Il y a

lll

Les énormes gisements mozambicains de gaz et de charbon aiguisent l’appétit des multinationales. en premier lieu l’augmentation de la production de pétrole en Angola, pays qui devrait encore cette année rester très dynamique, avec une croissance de 6,3 % (contre 5,6 % en 2013). Les énormes gisements de charbon et les découvertes de gaz offshore au Mozambique aiguisent aussi l’appétit des multinationales. Grâce à ses ressources minérales et à la faveur d’une forte reprise de l’agriculture, ce pays encore peu diversifié économiquement mais très attractif pourrait afficher une croissance de 8,5 % en 2014, selon le FMI. Enfin, l’ONU s’attend à ce que l’augmentation des investissements dans le secteur du cuivre en Zambie et dans l’extraction d’uranium en Namibie porte le dynamisme de la région. ROUTE. Reste que notre classement régional

ne reflète pas encore la montée en puissance des économies de ces pays. Au-delà du géant pétrolier Sonangol, seules les sociétés diamantaires Endiama et Sociedade Mineira de Catoca affichent un revenu suffisant pour y représenter l’Angola. Et le Zimbabwe est le seul pays, avec Maurice, dont les entreprises parviennent à apparaître dans le palmarès sans tirer leurs revenus de la richesse du sous-sol. On peut citer l’opérateur de téléphonie Econet Wireless ou le groupe diversifié (avec un poids important de l’activité boissons) Delta Corporation pour le premier, et les groupes diversifiés GML et Ireland Blyth pour le second. La route est encore longue. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

En janvier 2014, la société technologique Altech a annoncé la vente des 8,6 % de parts qu’elle détient dans Liquid Telecom au zimbabwéen Econet Wireless. La valeur des actions est estimée à 40 millions d’euros.

1,7 million de carats

C’est la production de diamants du namibien Namded en 2013, en hausse de 6 % sur un an.

Le rachat d’Adcock Ingram par le chilien CFR Pharmaceuticals est dans une impasse. Public Investment Corporation, premier actionnaire d’Adcock avec 14 % des parts, s’est déclaré opposé à cette transaction, estimée à 950 millions d’euros.

7 209

C’est le nombre d’employés de Choppies Enterprises, leader de la grande distribution au Botswana, en pleine expansion en Afrique australe. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

131

ND

Rang dans les 500

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2014

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

101

174

GRINAKER-LTA

Afrique du Sud

Travaux publics

881 294

102

176

TRANSNET PORT TERMINALS

Afrique du Sud

Logistique portuaire

874 696

ND

103

177

GML

Maurice

Groupe diversifié

873 371

39 710

104

178

RMI HOLDINGS

Afrique du Sud

Assurances

869 983

286 185

105

180

PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.

Afrique du Sud

Matériaux de construction

865 506

99 676

106

183

CLOVER HOLDINGS

Afrique du Sud

Agroalimentaire

851 116

24 709

107

187

BYTES TECHNOLOGY GROUP

Afrique du Sud

Informatique, bureautique

825 211

ND

108

190

RAND WATER

Afrique du Sud

Prod. & distrib. d’eau potable

805 711

91 721

109

191

MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Emballage, conditionnement

803 627

37 879

110

194

AVENG MINING

Afrique du Sud

Mines

787 038

ND

111

195

SABC

Afrique du Sud

Médias

785 366

38 823

112

197

HULAMIN

Afrique du Sud

Aluminium

770 778

15 617

113

199

CASHBUILD

Afrique du Sud

Matériaux de construction

751 332

28 924

114

208

MONDI GROUP SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Papeterie

727 303

37 113

115

213

ECONET WIRELESS

Zimbabwe

Télécoms

694 844

139 938

116

214

PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS

Afrique du Sud

Équipements bureautiques

688 610

33 267

117

215

BUSINESS CONNEXION GROUP

Afrique du Sud

Informatique, bureautique

686 849

23 107

118

218

AVENG TRIDENT STEEL

Afrique du Sud

Métallurgie, sidérurgie

676 640

ND

119

219

NAMDEB DIAMOND CORP.

Namibie

Mines

674 052

99 616

120

220

SOUTH AFRICAN POST OFFICE

Afrique du Sud

Services postaux

671 131

– 21 038

121

221

BELL EQUIPMENT

Afrique du Sud

Véhicules utilitaires

668 062

28 621

122

223

RAUBEX

Afrique du Sud

Génie civil

663 977

37 534

123

225

AFRICAN OXYGEN

Afrique du Sud

Industrie chimique

654 844

33 343

124

229

OPTIMUM COAL HOLDINGS

Afrique du Sud

Extraction de charbon

649 643

76 650

125

232

BASIL READ HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

647 240

– 19 923

126

235

MVELASERVE

Afrique du Sud

Groupe diversifié

637 178

14 651

127

237

DELTA CORP.

Zimbabwe

Boissons

631 276

102 472

128

240

JOHANNESBURG WATER CO.

Afrique du Sud

Prod. & distrib. d’eau potable

629 294

68 334

129

242

INNSCOR AFRICA

Zimbabwe

Tourisme, hôtellerie

627 077

48 515

130

243

GROWTHPOINT PROPERTIES

Afrique du Sud

Promotion immobilière

623 268

– 91 075

131

245

METAIR INVESTMENTS

Afrique du Sud

Construction automobile

621 308

58 042

132

248

LEWIS GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

611 203

106 910

133

250

PETROMOC

Mozambique

Hydrocarbures, services annexes

608 951

1 827

134

255

AIR MAURITIUS

Maurice

Transport aérien

599 125

– 39 127

135

265

CTP HOLDINGS

Afrique du Sud

Médias

567 787

52 091

136

271

IRELAND BLYTH

Maurice

Groupe diversifié

555 162

25 297

137

273

PUMA ENERGY ZAMBIA

Zambie

Prod. & distrib. de gaz

554 724

16 983

138

274

MOOLMANS

Afrique du Sud

Mines

553 754

ND

139

277

SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA

Angola

Mines

550 386

131 731

140

278

OCEANA GROUP

Afrique du Sud

Agro-industrie

547 622

54 696

141

279

RMB HOLDINGS

Afrique du Sud

Fonds d’investissement

546 920

529 012

142

280

ADCOCK INGRAM HOLDINGS

Afrique du Sud

Industrie pharmaceutique

541 884

83 139

143

282

DISTRIB. & WAREHOUSING NETWORK

Afrique du Sud

Commerce de détail

540 599

18 761

144

283

TRENCOR

Afrique du Sud

Transport maritime

536 434

208 895

145

284

METOREX

Afrique du Sud

Mines

533 394

69 458

146

285

ILIAD AFRICA

Afrique du Sud

Matériaux de construction

529 375

3 964

147

290

EVRAZ HIGHVELD STEEL

Afrique du Sud

Métallurgie, sidérurgie

512 988

– 11 110

148

292

CHOPPIES ENTERPRISES

Botswana

Grande distribution

510 372

19 420

149

299

COMAIR

Afrique du Sud

Transport aérien

490 477

905

150

303

OK ZIMBABWE

Zimbabwe

Grande distribution

479 636

12 382

Société

LES 500 • ÉDITION 2014

Pays

Activité

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (101-150)


Classement Par régions

Afrique de l’Est À fond l’intégration! Cinq pays de la région s’apprêtent à lancer une union monétaire. Quoi de mieux pour agrandir le marché naturel des entreprises de la zone ? THAÏS BROUCK

E

n Afrique de l’Est, 2013 aura été l’année de l’intégration régionale. Les cinq pays de la Communauté d’Afrique de l’Est (Kenya, Rwanda, Burundi, Tanzanie et Ouganda) ont fixé, le 30 novembre 2013, les règles nécessaires au lancement d’une union monétaire, préalable à la création d’une monnaie commune. Alors que les cinq États ont déjà mis en place une union douanière ainsi qu’un marché commun, cela devrait stimuler les échanges commerciaux dans la région.

2013 2014

18,8 milliards de dollars

Au terme d’un an de négociations, le suisse Puma Energy a finalement renoncé à acheter heter le distributeur d’hydrocarbures ydrocarbures kényan KenolKobil. nolKobil.

80

C’est le nombre de destinations proposées par Ethiopian Airlines depuis l’inauguration l’inaugur de la desserte de Shanghai, le 29 mars.

Chiffre d’affaires des 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (+ 6,8 % sur un an)

Une aubaine pour les entreprises, notamment kényanes, qui ont déjà entamé leur régionalisation, à l’image de Nakumatt, d’East African Breweries, de Tourism Promotion Services Eastern Africa ou de l’assureur Jubilee, pour n’en citer que quelques-unes. Notre classement reflète cette domination croissante des géants kényans, qui représentent 40 des 70 premières entreprises de la région. Côté conjoncture, en 2014, le Kenya pourra en outre compter sur une hausse de sa consommation intérieure. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le pays devrait atteindre une croissance de 6,2 % (contre 5,9 % en 2013).

KHALIL SENOSI/AP/SIPA

132

« Nous avons perdu environ 4 millions de dollars. » TITUS NAIKUNI, PDG de Kenya Airways, après oport de l’incendie de l’aéroport Nairobi, le 7 août 2013

Changement d’enseigne Le groupe kényan de grande distribution Nakumatt est entré en négociation avec son homologue sud-africain Shoprite afin de lui racheter ses trois magasins en Tanzanie.

HOMOGÈNE. Globalement, les pays de la

région affichent un dynamisme économique homogène, Soudan du Sud mis à part. Selon le FMI, l’Afrique de l’Est a connu une croissance estimée à 6,1 % en 2013. En Ouganda, le PIB devrait progresser de 6,5 % en 2014, après 5,6 % en 2013, porté principalement par les BTP, les transports et les télécoms. Dans la zone, l’Éthiopie a aussi beaucoup fait parler d’elle en 2013 avec l’inauguration d’Ashegoda, la plus grande ferme éolienne d’Afrique subsaharienne, les travaux du barrage de la Renaissance ou encore l’annonce de l’installation prochaine d’une usine du géant du textile H&M. Le PIB éthiopien a l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

62,6 millions d’euros C’est le prix auquel le conglomérat dubaïote Al-Futtaim Group a finalisé l’acquisition du concessionnaire automobile kényan CMC Holdings, en mars 2014.

LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

133

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) – 72 775

1

69

KENOLKOBIL

Kenya

Hydrocarbures

2 229 468

2

85

ETHIOPIAN AIRLINES

Éthiopie

Transport aérien

1 836 830

39 880

3

116

SAFARICOM

Kenya

Télécoms

1 439 253

203 111

4

130

TOTAL KENYA

Kenya

Hydrocarbures, services annexes

1 244 277

– 2 341

5

140

KENYA AIRWAYS

Kenya

Transport aérien

1 144 799

– 91 065

6

186

MOHAMMED ENTERPRISES TANZANIA

Tanzanie

Groupe diversifié

836 098

68 123

7

234

EAST AFRICAN BREWERIES GROUP

Kenya

Boissons

642 947

129 535

8

259

SUDANESE TELECOM CO.

Soudan

Télécoms

590 395

– 45 774

9

267

TANZANIA BREWERIES

Tanzanie

Boissons

561 971

111 591

10

272

KENYA POWER AND LIGHTING

Kenya

Prod. & distrib. d’électricité

554 870

50 398

11

322

NAKUMATT HOLDINGS

Kenya

Grande distribution

440 040

3 613

12

323

BAMBURI CEMENT

Kenya

Matériaux de construction

434 146

124 045

13

347

BULYANHULU GOLD MINE

Tanzanie

Mines

393 347

ND

14

352

MTN UGANDA

Ouganda

Télécoms

388 335

ND

15

396

UMEME

Ouganda

Prod. & distrib. d’électricité

318 034

21 131

16

401

NORTH MARA GOLD MINE

Tanzanie

Mines

310 549

ND

17

452

BUZWAGI GOLD MINE

Tanzanie

Mines

259 954

ND

18

453

AIRTEL TANZANIA

Tanzanie

Télécoms

259 688

– 27 551

19

459

MTN SOUDAN

Soudan

Télécoms

254 256

ND

20

-

BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA

Kenya

Tabac

224 756

37 878

21

-

KENYA ELECTRICITY GENERATING CO.

Kenya

Prod. & distrib. d’électricité

185 269

32 686

22

-

UNGA GROUP

Kenya

Agroalimentaire

185 011

2 271

23

-

JUBILEE HOLDINGS

Kenya

Assurances

178 326

26 455

24

-

AIRTEL KENYA

Kenya

Télécoms

174 271

83 199

25

-

TRANS-CENTURY

Kenya

Holding

166 899

5 270

26

-

TANGA CEMENT CO.

Tanzanie

Matériaux de construction

162 491

22 252

27

-

TANZANIA PORTLAND CEMENT CO.

Tanzanie

Matériaux de construction

156 940

38 014

28

-

SCANGROUP

Kenya

Communication

151 199

7 277

29

-

GROUPE CFAO KENYA

Kenya

Groupe diversifié

149 377

ND

30

-

NATION MEDIA GROUP

Kenya

Médias

142 976

30 255

31

-

BRALIRWA

Rwanda

Boissons

141 681

19 978

32

-

AIRTEL UGANDA

Ouganda

Télécoms

140 301

– 32 443

33

-

MUMIAS SUGAR CO.

Kenya

Agro-industrie

138 472

– 19 335

34

-

CMC HOLDINGS

Kenya

Concessionnaire

135 935

1 220

35

-

ATHI RIVER MINING

Kenya

Matériaux de construction

132 019

104 100

36

-

UCHUMI SUPERMARKET

Kenya

Grande distribution

125 427

4 517

37

-

QUALITY CHEMICALS

Ouganda

Industrie pharmaceutique

120 000

ND

38

-

JUBILEE INSURANCE KENYA

Kenya

Assurances

114 428

16 101

39

-

EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.

Kenya

Matériaux de construction

99 759

– 9 479

40

-

KENYA AIRPORTS AUTHORITY

Kenya

Logistique aéroportuaire

98 430

28 487

41

-

KENYA REINSURANCE CORP.

Kenya

Assurances

91 994

32 446

42

-

EAST AFRICAN BREWERIES OUGANDA

Ouganda

Boissons

90 442

5 195

43

-

CIC INSURANCE GROUP

Kenya

Assurances

84 397

16 075

44

-

KILOMBERO SUGAR CO.

Tanzanie

Agro-industrie

82 297

11 040

45

-

DJIBOUTI TÉLÉCOM

Djibouti

Télécoms

75 466

8 313

46

-

TULAWAKA GOLD MINE

Tanzanie

Mines

75 458

ND

47

-

BRITISH AMERICAN INVESTMENTS CO. KENYA

Kenya

Assurances

68 978

29 175

48

-

BRITISH AMERICAN TOBACCO UGANDA

Ouganda

Tabac

66 616

4 513

49

-

CAR & GENERAL

Kenya

Construction automobile

66 140

3 087

50

-

TOURISM PROMOTION SERVICES EASTERN AFRICA

Kenya

Tourisme, hôtellerie

61 883

LES 500 • ÉDITION 2014

5 251 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (1-50)


Classement Par régions

l l l progressé de 7 % en 2013, et sa croissance devrait atteindre 7,5 % en 2014. Néanmoins le pays, encore relativement fermé, ne compte qu’une seule entreprise, Ethiopian Airlines, dans notre classement régional… mais à la deuxième place. La Tanzanie et le Rwanda se portent tout aussi bien. Pour la première, dont une partie de l’économie est portée par l’extraction d’or (avec les mines de Bulyanhulu et de North Mara) et les BTP (comme le prouve la bonne santé de Tanzania Portland Cement Company et de Tanga Cement Company), le FMI table sur une croissance de 7,2 % en 2014. Si les entreprises du Rwanda restent encore trop petites pour pointer le bout de leur nez dans notre classement, l’économie locale résiste au boycott international des bailleurs de fonds, décrété en raison de l’aide supposée de Kigali à la rébellion dans l’est de la RD Congo. Le FMI parie sur une croissance de 7,5 % en 2013. l

Ancienne de Kenya Airways (actionnaire de référence de la compagnie tanzanienne), Sauda Said Rajab a succédé en 2013 à Alfonse Kioko à la tête de Precision Air.

DR

134

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Classement

135

Rang dans les 500

51

-

GROUPE MARILL

Djibouti

Groupe diversifié

60 975

5 180

52

-

ETHIOPIAN INSURANCE CORP.

Éthiopie

Assurances

60 923

6 430

53

-

PAN AFRICA INSURANCE CO.

Kenya

Assurances

59 355

8 086

54

-

CROWN PAINTS KENYA

Kenya

Matériaux de construction

51 333

1 546

55

-

PRECISION AIR

Tanzanie

Transport aérien

50 540

15 564

56

-

EAST AFRICAN CABLES

Kenya

Fabrication de câbles électriques

49 801

6 045

57

-

RWANDAIR

Rwanda

Transport aérien

47 200

ND

58

-

EAST AFRICAN BREWERIES TANZANIE

Tanzanie

Boissons

47 175

ND

59

-

SAMEER AFRICA

Kenya

Organisation du transport de fret

45 868

1 536

60

-

CENTUM INVESTMENT CO.

Kenya

Fonds d’investissement

45 228

29 059

61

-

THE STANDARD GROUP

Kenya

Médias

41 894

2 418

62

-

WILLIAMSON TEA KENYA

Kenya

Production agricole

40 422

9 568

63

-

GROUPE CFAO TANZANIE

Tanzanie

Groupe diversifié

38 233

ND

64

-

SASINI

Kenya

Agro-industrie

32 191

– 785

65

-

REA VIPINGO PLANTATIONS

Kenya

Exploitation forestière

30 795

3 697

66

-

JUBILEE INSURANCE UGANDA

Ouganda

Assurances

28 548

8 952

67

-

JUBILEE INSURANCE TANZANIA

Tanzanie

Assurances

27 443

1 106

68

-

ACCESS KENYA

Kenya

TIC

22 009

1 753

69

-

SORAS GROUP

Rwanda

Assurances

20 495

2 916

70

-

KAKUZI TEA

Kenya

Production agricole

18 858

3 811

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

Qui peut vous fournir une solution optimale? TOMBEREAUX CUMMINS EXCAVATRICES SANDVIK CRIBLAGE CONCASSAGE

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CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2014

Les 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (51-70)


Classement Par régions

Afrique centrale Peut vraiment mieux faire Les hydrocarbures restent la principale ressource des États de la région. Si la diversification de l’économie a commencé, la route est encore longue. THAÏS BROUCK

L

Afrique centrale n’exploite pas assez son potentiel. Malgré la vigueur du secteur pétrolier, porté par un prix du baril toujours élevé, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) n’a enregistré qu’une croissance de 2,6 % en 2013. Pour 2014, elle table sur 5,3 %. Mais ces résultats seront très disparates selon les pays. Le Tchad, dont l’économie est dopée par le pétrole et l’agriculture, pourrait atteindre 10,5 % de croissance, tandis que la Centrafrique devrait, selon le Fonds monétaire international (FMI), voir son PIB n’augmenter que de 0,15 %, après un recul de 14,5 % en 2013. Encore faudra-t-il que la situation sécuritaire s’améliore… Les deux économies les plus développées de la région, celles du Gabon et du Cameroun, ne jouent que modérément leur rôle de locomotives, avec une croissance moyenne. Sans sur-

Guerre des prix Pour contrer Eto’o Télécom, lécom, la société du footballeur éponyme, Orange et MTN ont baissé leurs tarifs à 50-60 F CFA. Une entrée du groupe français dans le capital d’Eto’o Télécom serait envisagée. Le capital-investisseur vestisseur britannique Actis s’est porté acquéreur des parts de l’américain AES Corporation dans la société camerounaise d’électricité AES-Sonel.

Mutoshi

En RD Congo, la Gécamines a acheté les parts de ce projet de cuivre et de cobalt à MMG, dont le siège est en Australie, mais dont l’actionnaire principal est China Minmetals Corporation.

19,8 milliards de dollars

Chiffre d’affaires des 70 premières entreprises d’Afrique centrale (+ 2,6 % sur un an)

prise, ces deux pays dominent notre palmarès, avec 58 des 70 entreprises classées. Le Gabon, qui a massivement investi dans les infrastructures et entrepris de diversifier son économie, maintiendra sa croissance à près de 7 %. ILLUSION. En revanche, même si le Cameroun

possède l’économie la plus variée de la région, sa croissance ne devrait pas dépasser les 5 %. L’État, qui compte devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2035, devra pour cela améliorer le climat des affaires et les infrastructures. L’industrie est notamment tirée par les boissons, la sucrerie, l’huilerie, la transformation du bois et le ciment. Les Brasseries du Cameroun, la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) et les Cimenteries du Cameroun (Cimencam) se retrouvent d’ailleurs bien placées dans notre palmarès. Les télécoms progressent chaque année dans le classement. Ainsi, MTN et Orange Cameroun gagnent deux places, tandis que les chiffres d’affaires d’Airtel en RD Congo, au Congo, au Gabon et au Tchad augmentent. Mais ce l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

DR

136

Parti de CFAO en septembre 2012, alors que le japonais ToyotaTsusho Corporation amorçait la reprise du groupe de distribution spécialisée, Richard Bielle a retrouvé son poste de président du directoire le 2 décembre 2013. Par ailleurs, un protocole d’accord a été signé avec Carrefour, en mai, pour constituer une société détenue à 55 % par CFAO et à 45 % par le groupe français.

Bharti Airtel a acquis Warid Congo en novembre 2013. Avec 2,6 millions de clients, le groupe indien devient le pr premier opérateur mobile au Congo.

La Socoba-EDTPL, dont les revenus 2011 avaient été stimulés par les travaux pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2012, chute de la 27e à la 40e place, avec une baisse de plus de 34 % de son chiffre d’affaires. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

137

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) – 41 537

1

82

SOCIÉTÉ NATIONALE DE RAFFINAGE

Cameroun

Hydrocarbures, raffinerie

1 891 675

2

88

SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES

Cameroun

Hydrocarbures

1 796 862

55 989

3

98

TOTAL GABON

Gabon

Hydrocarbures

1 708 115

329 656 18 558

4

154

SOCIÉTÉ GABONAISE DE RAFFINAGE

Gabon

Hydrocarbures, raffinerie

1 033 433

5

159

SHELL GABON

Gabon

Hydrocarbures

966 810

ND

6

230

SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN

Cameroun

Industrie des boissons

648 616

73 096

7

238

COMPAGNIE MINIÈRE DE L’OGOOUÉ

Gabon

Mines

631 140

91 254

8

244

MAUREL & PROM GABON

Gabon

Hydrocarbures

622 439

ND

9

315

MTN CAMEROUN

Cameroun

Télécoms

449 130

ND

10

324

AES AFRICAN POWER CO.

Cameroun

Prod. & distrib. d’électricité

429 884

156

11

330

CECA-GADIS

Gabon

Commerce de détail

426 120

24 723

12

340

ORANGE CAMEROUN

Cameroun

Télécoms

404 406

ND

13

342

ENGEN RD CONGO

RD Congo

Hydrocarbures, services annexes

401 051

10 163

14

348

AIRTEL CONGO RDC

RD Congo

Télécoms

392 224

34 352

15

355

TRADEX

Cameroun

Hydrocarbures, services annexes

386 754

13 687

16

363

GROUPE CFAO CONGO

Congo

Groupe diversifié

375 685

ND

17

371

SOCIÉTÉ D’ÉNERGIE ET D’EAU DU GABON

Gabon

Prod. & distrib. d’eau et d’électricité

352 669

15 854 35 577

18

418

COMPAGNIE DU KOMO

Gabon

Holding

289 038

19

421

GROUPE CFAO CAMEROUN

Cameroun

Groupe diversifié

286 954

ND

20

431

AIRTEL GABON

Gabon

Télécoms

279 056

42 354

21

442

SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU GABON

Gabon

Industrie des boissons

268 267

ND

22

491

CORLAY CAMEROUN

Cameroun

Hydrocarbures, services annexes

229 966

722

23

-

GÉNÉRALE DES CARRIÈRES ET DES MINES

RD Congo

Mines

208 454

– 173 905

24

-

ADEN SERVICES RD CONGO

RD Congo

Services aux entreprises

200 000

ND

25

-

AIRTEL CONGO

Congo

Télécoms

198 349

– 10 439

26

-

SODECOTON

Cameroun

Coton

194 315

11 419

27

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN

Cameroun

Organisation du transport de fret

193 929

ND

28

-

CIMENTERIES DU CAMEROUN

Cameroun

Matériaux de construction

191 886

1 818

29

-

OLAM CAM

Cameroun

Agro-industrie

183 437

3 828

30

-

SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE DE RAFFINAGE MAYA & CIE

Cameroun

Agro-industrie

172 860

ND

31

-

FONDS SPÉCIAL D’ÉQUIP. ET D’INTERV. INTERCOM.

Cameroun

Services aux entreprises

171 425

5 843

32

-

GABON TÉLÉCOM

Gabon

Télécoms

153 113

ND

33

-

GROUPE CFAO GABON

Gabon

Groupe diversifié

148 766

ND

34

-

SOCOFRAN

Congo

Bâtiment

147 220

ND

35

-

CAMEROUN TÉLÉCOMMUNICATION

Cameroun

Télécoms

146 874

18 305

36

-

SOCIÉTÉ ALIMENTAIRE DU CAMEROUN

Cameroun

Agroalimentaire

145 119

2 680

37

-

CAMEROON DEVELOPMENT CORP.

Cameroun

Agro-industrie

128 226

2 969

38

-

SOCIÉTÉ SUCRIÈRE DU CAMEROUN

Cameroun

Agro-industrie

128 122

14 309

39

-

PÉTRO GABON

Gabon

Hydrocarbures, services annexes

126 630

ND

40

-

SOCOBA-EDTPL

Gabon

Travaux publics

123 816

ND

41

-

GROUPE CFAO RD CONGO

RD Congo

Groupe diversifié

123 638

ND

42

-

SOC. DE DISTRIB. DE MATÉRIEL DE TRAVAUX PUBLICS

Gabon

Concessionnaire

122 276

3 721

43

-

AIRTEL TCHAD

Tchad

Télécoms

119 788

– 11 311

44

-

CAMI TOYOTA

Cameroun

Concessionnaire

119 320

– 3 724

45

-

SOCIÉTÉ DES PLANTATIONS DU HAUT PENJA

Cameroun

Production agricole

113 823

309

46

-

CAMEROON RAILWAYS

Cameroun

Transport ferroviaire

113 720

2 442

47

-

SUCAF GABON

Gabon

Agro-industrie

101 706

ND

48

-

ROUGIER OCÉAN GABON

Gabon

Exploitation forestière

100 500

ND

49

-

TOYOTA GABON

Gabon

Concessionnaire

91 857

9 855

50

-

SOCIÉTÉ ALIMENTAIRE DE LA NOMBA

Gabon

Agroalimentaire

87 068

LES 500 • ÉDITION 2014

6 381 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 70 premières entreprises d’Afrique centrale (1-50)


138

Classement Par régions

débutdediversificationnedoitpasfaireillusion:lesentreprisesd’hydrocarburescontinuent de dominer la scène. Elles remportent même les cinq premières places de notre palmarès, malgré une baisse du chiffre d’affaires pour la Société nationale de raffinage (Sonara) et la Société nationale des hydrocarbures (SNH), au Cameroun, ainsi que pour Shell Gabon, qui passe de la quatrième à la cinquième place. Alors que la production pétrolière de la zone stagne, les nouvelles découvertes d’hydrocarbures dans l’offshore profond au Congo, au Cameroun et au Gabon sont susceptibles de changer la donne. En 2014, la bonne nouvelle pourrait venir de la RD Congo, qui devrait atteindre 10,5 % de croissance, contre 6,2 % en 2013. Un dynamisme porté parle secteur minier (et donc par la Gécamines), mais aussi par le BTP et l’agriculture. L’horizon s’éclaircirait-il enfin pour ce potentiellement très riche pays? Sesentreprises,entoutcas,restentpourl’instant largement absentes de notre classement. l

lll

– 51%

En avril 2013, Libertis Gabon, filiale mobile de Gabon Télécom, a abaissé ses tarifs d’appels vers tous les autres opérateurs locaux de 245 à 120 F CFA la minute.


Classement

139

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 4 030

51

-

SOCATRAL

Cameroun

Aluminium

86 767

52

-

SOCIÉTÉ NATIONALE DES BOIS DU GABON

Gabon

Exploitation forestière

84 360

6 460

53

-

SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DU TRANSGABONAIS

Gabon

Transport ferroviaire

82 986

– 13 228 2 415

54

-

LOUIS DREYFUS COMMODITIES CAMEROUN

Cameroun

Import/export

82 921

55

-

SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE CAMEROUNAISE DES CACAOS

Cameroun

Agroalimentaire

82 739

ND

56

-

SOCIÉTÉ ROUTIÈRE COLAS DU GABON

Gabon

Travaux publics

81 639

ND

57

-

LIBERTIS GABON

Gabon

Télécoms

80 702

ND

58

-

SIAT GABON

Gabon

Production agricole

79 746

4 747

59

-

RAZEL CAMEROUN

Cameroun

Travaux publics

74 531

2 320

60

-

GROUPE OGAR

Gabon

Assurances

73 259

5 832

61

-

AZUR

Cameroun

Industrie cosmétique

72 000

1 385

62

-

ENGEN GABON

Gabon

Hydrocarbures

71 370

ND

63

-

SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE DE PALMERAIES

Cameroun

Agro-industrie

71 253

7 311

64

-

SAFRICAS

RD Congo

Génie civil

71 180

3 313

65

-

PORT AUTONOME DE POINTE-NOIRE

Congo

Logistique portuaire

69 361

7 598

66

-

CFAO MOTORS GABON

Gabon

Concessionnaire

69 153

ND

67

-

SOCIÉTÉ MEUNIÈRE ET AVICOLE DU GABON

Gabon

Agroalimentaire

64 263

3 441

68

-

ASSURANCES ET RÉASSURANCES DU CONGO

Congo

Assurances

63 173

1 520

69

-

MOOV GABON

Gabon

Télécoms

61 325

ND

70

-

AFRIJET

Gabon

Transport aérien

59 347

2 030

Station de Traitement des Eaux de Bouregreg - Rabat.

Parc Eolien de Tanger.

Acteur de référence pour le développement durable au Maroc

Centrale Thermo Solaire d’AIN Béni Mathar.

Alimentation en eau potable rurale .

Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable - Avenue Mohamed Belhassan El Ouazzani-Rabat-Maroc Tél. : +212 5 37 75 96 00 - Fax : +212 5 37 75 91 06 - E-mail : communication@onee.ma

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 70 premières entreprises d’Afrique centrale (51-70)


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CLASSEMENT PAR SECTEURS

AGROBUSINESS

Le champ de tous les possibles HYDROCARBURES

Du potentiel en réserve MINES

Des dommages durables BTP

Le béton coule à flots TÉLÉCOMS

Rachat après rachat DISTRIBUTION

Un métier complexe TRANSPORTS

Trou d’air

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

141


Classement Par secteurs

Agrobusiness Le champ de tous les possibles Le français Danone ou le singapourien Wilmar l’ont bien compris : l’agroalimentaire va devenir l’un des secteurs d’activité les plus dynamiques du continent. FRÉDÉRIC MAURY

VITESSE. Derrière, le sud-africain Tiger

Brands nourrit à l’inverse son identité de groupe purement agroalimentaire, tout en menant la même stratégie de développement panafricain que Cevital. Avec la vitesse en plus : Tiger Brands a déjà repris nombre

44,7 milliards de dollars

Depuis juillet 2013, Gavin Dalgleish est le nouveau directeur général du groupe sud-africain Illovo Sugar.

417 millions de dollars

Montant que l’ivoirien Sifca veut investir dans l’huile de palme et le caoutchouc en Afrique de l’Ouest.

RE DÉCEMB

2014

Date de fin de tous les contrats commerciaux entre le français Danone et le sud-africain Clover. Les deux entreprises s’étaient déjà séparées capitalistiquement fin 2009, après plus d’une décennie d’alliance.

Chiffre d’affaires des 100 premières entreprises agro-industrielles hors boissons (+ 11,5 % sur un an)

d’entreprises hors d’Afrique du Sud, au Nigeria (Dangote Flour Mills, entre autres), mais aussi dans l’est du continent. Son objectif est de profiter de l’émergence rapide d’une classe moyenne de consommateurs un peu partout en Afrique. Sur ce créneau, il n’est plus seul. Nestlé et Unilever, deux géants historiquement présents sur le continent, poursuivent la mise en œuvre de leurs stratégies. Le premier réalise environ 3,5 milliards de dollars (environ 2,5 milliards d’euros) de revenus en Afrique, tandis que le second, dont le portefeuille de produits inclut aussi l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

DR

T

oujours en tête de notre classement des 100 premières entreprises agroindustrielles du continent, Cevital ressemble de plus en plus à un groupe diversifié. Certes, le cœur du premier groupe privé algérien continue de battre à Béjaïa, où se trouvent la raffinerie d’huile, les silos à céréales, l’usine de transformation de sucre… Mais, conséquence directe de sa stratégie expansionniste multimétier, Cevital ne réalise plus que 60 % de ses revenus dans l’agroalimentaire. Issad Rebrab, son fondateur, a mené le groupe vers de nouvelles aventures: l’industrie, la distribution automobile, la grande distribution… Et il compte l’internationaliser, malgré les freins à la sortie de devises posés par la Banque centrale algérienne. Ses développements européens (lire pp. 52-53) renforceront le caractère industriel de l’entreprise. Et si les projets au sud du Sahara sont plus longs à mettre en place, la volonté de Cevital d’œuvrer dans le sucre et les céréales, en Afrique de l’Est notamment, reste entière.

85 % C’est la part des exportations dans l’activité d’Unimer, leader marocain des conserves de sardines et d’anchois.

MUNSHI AHMED

142

Wilmar a rapidement développé ses activités dans le sucre depuis 2010, et aujourd’hui nous exploitons cinq raffineries en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Indonésie, avec une production annuelle de plus de 1,8 million de tonnes. Notre investissement dans Cosumar nous donne une présence significative dans l’hémisphère occidental et fait partie de notre stratégie globale de mise en place d’une activité sucrière de niveau mondial. » KUOK KHOON HONG, HONG PDG de Wilmar

Début 2013, l’importateur de céréales Copagri est devenu la première entreprise du Maroc à distribuer des engrais phosphatés produits par le groupe OCP. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

143

Rang dans les 500

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2014

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

1

53

CEVITAL

Algérie

Agro-industrie

3 152 498

294 195

2

61

TIGER BRANDS

Afrique du Sud

Agroalimentaire

2 682 867

323 746

3

71

PIONEER FOODS GROUP

Afrique du Sud

Agroalimentaire

2 192 602

70 601

4

78

FLOUR MILLS NIGERIA

Nigeria

Agroalimentaire

1 929 405

49 598

5

100

TONGAAT-HULETT GROUP

Afrique du Sud

Agroalimentaire

1 693 427

137 849

6

103

SOCIÉTÉ MAROCAINE DES TABACS

Maroc

Tabac

1 626 335

ND

7

125

ILLOVO SUGAR

Afrique du Sud

Agro-industrie

1 311 207

131 381

8

134

RAINBOW CHICKEN

Afrique du Sud

Agroalimentaire

1 191 020

752 752

9

146

ANGLOVAAL INDUSTRIES

Afrique du Sud

Agroalimentaire

1 086 100

134 232

10

147

SIFCA

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

1 078 015

118 363

11

160

ASTRAL FOODS

Afrique du Sud

Agroalimentaire

961 420

39 175

12

169

AFGRI

Afrique du Sud

Production agricole

891 308

23 093

13

181

EASTERN CO.

Égypte

Tabac

863 877

107 805

14

183

CLOVER HOLDINGS

Afrique du Sud

Agroalimentaire

851 116

24 709

15

192

CENTRALE LAITIÈRE

Maroc

Agroalimentaire

798 178

56 216

16

201

NESTLÉ NIGERIA

Nigeria

Agroalimentaire

745 760

135 067

17

210

COSUMAR

Maroc

Agro-industrie

709 667

86 768

18

216

DANGOTE SUGAR REFINERY

Nigeria

Agro-industrie

682 887

68 989

19

239

CARGILL WEST AFRICA

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

629 701

2 328

20

249

PRODUCE BUYING CO.

Ghana

Agro-industrie

609 176

5 082

21

258

ZALAGH HOLDING

Maroc

Élevage

593 000

ND

22

276

SANIA CIE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

552 603

25 145

23

278

OCEANA GROUP

Afrique du Sud

Agro-industrie

547 622

54 696

24

286

SDTM-CI

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

522 097

1 542

25

287

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE CACAO

Côte d’Ivoire

Agroalimentaire

520 214

2 902

26

298

LESIEUR CRISTAL

Maroc

Agroalimentaire

491 834

12 572

27

302

CMDT

Mali

Coton

480 471

28 282

28

338

UNIMER

Maroc

Agroalimentaire

409 657

862

29

349

FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES

Maurice

Agroalimentaire

391 368

ND

30

357

SOFITEX

Burkina Faso

Coton

382 911

10 420

31

359

COUNTRY BIRD HOLDINGS

Afrique du Sud

Élevage

381 333

6 849

32

361

DANGOTE FLOUR MILLS

Nigeria

Agro-industrie

377 010

– 697

33

364

COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT

Maroc

Agroalimentaire

372 158

ND

34

366

ALF SAHEL

Maroc

Agroalimentaire

364 672

ND

35

373

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE PLANTATIONS D’HÉVÉAS

Côte d’Ivoire

Production agricole

347 654

42 353

36

376

SOCIÉTÉ NATIONALE DES TABACS ET DES ALLUMETTES

Algérie

Tabac

336 927

170 430

37

381

ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.

Swaziland

Agro-industrie

333 675

48 653

38

386

CAIRO POULTRY

Égypte

Agroalimentaire

326 639

13 214

39

388

PALM-CI

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

324 894

48 560

40

398

COPRAGRI

Maroc

Agro-industrie

312 748

ND

41

411

SEFALANA HOLDING CO.

Botswana

Agroalimentaire

297 749

15 229

42

412

ZAMBIA SUGAR

Zambie

Agro-industrie

296 883

56 412

43

414

GROUPE INDUSTRIEL DES PRODUCTIONS LAITIÈRES

Algérie

Industrie laitière

296 260

11 563

44

417

HONEYWELL FLOUR MILLS

Nigeria

Agro-industrie

292 083

18 170

45

435

LES GRANDS MOULINS DE DAKAR

Sénégal

Agroalimentaire

274 364

7 560

46

448

AICO AFRICA

Zimbabwe

Agro-industrie

263 922

– 2 091

47

462

GROUPE BENAMOR

Algérie

Agroalimentaire

251 571

ND

48

465

OUTSPAN IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

248 400

502

49

466

ZAMBEEF

Zambie

Agroalimentaire

248 180

2 659

50

478

UPPER EGYPT FLOUR MILLS

Égypte

Agroalimentaire

238 672

11 632

Société

LES 500 • ÉDITION 2014

Pays

Activité

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 100 premières entreprises agro-industrielles (1-50)


Classement Par secteurs

l l l des produits non alimentaires (hygiène, notamment), atteint un chiffre d’affaires de près du double. Deux groupes français de l’agro-industrie ont fait une percée spectaculaire. Sofiprotéol (propriétaire de la marque Lesieur), qui a finalisé début 2012 l’acquisition de l’huilier Lesieur Cristal au Maroc, construit en Algérie une usine de nutrition animale en association avec le groupe local SIM, et fondé en 2013 une coentreprise avec Castel, leader de la bière en Afrique. Cette société, baptisée Copéol, compte se développer rapidement dans les huiles alimentaires en Afrique de l’Ouest, en commençant par le Sénégal et la Guinée. Quant au numéro un des produits laitiers, Danone, il s’est offert en 2013 Fan Milk, premier fabricant et distributeur de produits laitiers et de jus en Afrique de l’Ouest, en association avec le capital-investisseur Abraaj (lire p. 36). En 2014, il travaillait à la reprise du géant kényan Brookside Dairy, une opération non finalisée au moment où nous écrivions ces lignes. Ajoutez à cela la reprise du marocain Cosumar, numéro deux africain du sucre, par la multinationale asiatique Wilmar, et il est clair que l’agroalimentaire est amené à devenir l’un des secteurs d’activité les plus dynamiques du continent.

54 millions d’euros C’est le montant de la réduction de capital décidée par les actionnaires de Cadbury Nigeria: la société considère que son capital est trop important par rapport aux investissements qu’elle veut faire.

CHEMIN. La question principale qui alimente

les débats tourne autour de la transformation locale, déjà pratiquée par quelques-unes des 100 premières entreprises de notre classement, dont certaines vont jusqu’à utiliser les productions agricoles locales. C’est le cas dans l’huile de palme, notamment, ou dans le sucre. Et de plus en plus dans l’aviculture, qui voit fleurir un peu partout des leaders. Mais le chemin de la transformation en reste encore long pour le cacao comme pour le coton, deux des principales productions agricoles du continent. Dans le premier cas, même si l’Afrique produit plus de la moitié des fèves du monde, la transformation reste peu élaborée. Dans le second, elle devient inexistante, la plupart des filatures ayant fait faillite. Le secteur se porte pourtant un peu mieux, les cours du coton ayant atteint des niveaux élevés en 2010 et s’y maintenant. Mais la concurrence des produits textiles asiatiques à bon marché semble impossible à combattre pour des pays où les coûts de production sont plombés par celui de l’énergie, et par sa rareté. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

LOUIZA AMMI POUR J.A.

144

Chacune de ces trois usines de fabrication d’aliments de bétail disposera d’une capacité de production de 100 000 tonnes par an. » ABDELKADER TAÏEB EZZRAÏMI, PDG du groupe SIM, à l’occasion de l’officialisation de ses investissements avec le français Sofiprotéol

10,3 millions de dollars C’est le manque à gagner de Sosucam, filiale camerounaise du français Somdiaa, à cause des importations excessives et de la contrebande de sucre.

LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

145

Les 100 premières entreprises agro-industrielles (51-100)

483

NATIONAL FOODS HOLDINGS

Zimbabwe

Agroalimentaire

233 998

7 904

52

494

GROUPE METIDJI

Algérie

Agroalimentaire

228 603

14 961

53

497

CADBURY NIGERIA

Nigeria

Agroalimentaire

227 168

22 077

54

500

NESTLÉ CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agroalimentaire

225 840

– 11 407

55

-

BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA

Kenya

Tabac

224 756

37 878

56

-

ILLOVO MALAWI

Malawi

Agro-industrie

215 587

105 956

57

-

OLAM IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

199 637

323

58

-

COCAF IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

199 510

– 1 039

Pays

Activité

59

-

STOCK PRALIM

Maroc

Agroalimentaire

199 248

ND

60

-

MIDDLE & WEST DELTA FLOUR MILLS

Égypte

Agroalimentaire

197 031

4 530

61

-

SODECOTON

Cameroun

Coton

194 315

11 419

62

-

ALTEO

Maurice

Production agricole

190 405

ND

63

-

UNGA GROUP

Kenya

Agroalimentaire

185 011

2 271

64

-

PRINCES TUNA

Maurice

Agro-industrie

184 074

5 345

65

-

OLAM CAM

Cameroun

Agro-industrie

183 437

3 828

66

-

HIPPO VALLEY ESTATES

Zimbabwe

Agro-industrie

177 968

13 647

67

-

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS

Côte d’Ivoire

Tabac

175 159

15 143

68

-

SOCIÉTÉ CAM. DE RAFFINAGE MAYA & CIE

Cameroun

Agro-industrie

172 860

ND

69

-

EAST DELTA FLOUR MILLS

Égypte

Agroalimentaire

164 864

5 361

70

-

GROUPE FORAFRIC

Maroc

Agroalimentaire

163 752

2 426

71

-

NESTLÉ MAROC

Maroc

Agroalimentaire

161 182

ND

72

-

COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE

Sénégal

Agro-industrie

161 106

24 777

73

-

SIM

Algérie

Agroalimentaire

156 330

5 620

74

-

DELTA SUGAR

Égypte

Agro-industrie

156 321

37 352

75

-

UBOMBO SUGAR CO.

Swaziland

Agro-industrie

154 922

18 356

76

-

SOVEREIGN FOOD INVESTMENTS

Afrique du Sud

Agroalimentaire

154 593

5 277

77

-

CÉMOI CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

154 582

– 4 710 ND

78

-

TNS TOBACCO CO.

Maurice

Tabac

148 772

79

-

INAAM MAROC

Maroc

Agroalimentaire

147 498

ND

80

-

SOCIÉTÉ ALIMENTAIRE DU CAMEROUN

Cameroun

Agroalimentaire

145 119

2 680

81

-

IVOIRE COTON

Côte d’Ivoire

Coton

142 708

10 339

82

-

MUMIAS SUGAR CO.

Kenya

Agro-industrie

138 472

– 19 335

83

-

LES GRANDS MOULINS D’ABIDJAN

Côte d’Ivoire

Agroalimentaire

136 236

10 744

84

-

SAISS CÉRÉALES

Maroc

Aliments pour animaux

134 169

ND

85

-

NATIONAL CO. FOR MAIZE PRODUCTS

Égypte

Agroalimentaire

133 825

11 880

86

-

RÉGIE NAT. DES TABACS ET ALLUMETTES

Tunisie

Tabac

133 181

– 16 869

87

-

AGRO-INDUSTRIELLE AL ATLAS

Maroc

Aliments pour animaux

128 598

ND

88

-

CAMEROON DEVELOPMENT CORP.

Cameroun

Agro-industrie

128 226

2 969

89

-

SOCIÉTÉ SUCRIÈRE DU CAMEROUN

Cameroun

Agro-industrie

128 122

14 309

90

-

OMNICANE

Maurice

Agro-industrie

122 708

12 452

91

-

NORTH CAIRO MILLS

Égypte

Agroalimentaire

118 939

5 982

92

-

LES MOULINS MODERNES DE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

118 829

2 055

93

-

YORK TIMBER HOLDINGS

Afrique du Sud

Exploitation forestière

117 802

4 706

94

-

SUCAF CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Agro-industrie

115 625

20 128 – 21 184

95

-

SUNEOR

Sénégal

Agro-industrie

115 207

96

-

SOCIÉTÉ DES PLANTATIONS DU HAUT PENJA

Cameroun

Production agricole

113 823

309

97

-

AGRA (CO-OPERATIVE)

Namibie

Production agricole

111 770

2 807

98

-

SEED CO.

Zimbabwe

Production agricole

110 642

12 609

99

-

SOCIÉTÉ NAT. DE COMMERCIALISATION DE SEMENCES

Maroc

Production agricole

110 455

ND

100

-

OLAM MOÇAMBIQUE

Mozambique

Agro-industrie

109 733

– 768

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2014

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

51

Société


Classement Par secteurs

Boissons Concentré d’oligopole

SAB Miller, Heineken, Castel et Diageo règnent sans partage sur le marché de la bière. Mais de nouveaux acteurs lorgnent les vins et spiritueux. FRÉDÉRIC MAURY

P

Nous continuons autant que possible à former des partenariats avec des acteurs locaux sous forme de coentreprise dans des marchés cibles. Le but : capitaliser sur la demande non servie à travers le continent. » RICHARD RUSHTON, directeur général de Distell, DR

Après trente-six ans aux Brasseries du Cameroun, dont vingt-cinq à leur tête, André Siaka a quitté son poste de directeur général début 2014. Il a été remplacé par Francis Batista, précédemment directeur général adjoint des brasseries Star, à Madagascar

18,1 milliards de dollars

91,6 % C’est la part de marché de Cervejas de Moçambique, filiale du sud-africain SAB Miller et seul brasseur du Mozambique à produire sa bière sur place.

Chiffre d’affaires des 50 premières entreprises de boissons (+ 0 % sur un an)

français Castel, qui est allié au sud-africain SAB Miller dans de nombreux pays du continent, a-t-il vu la compétition s’accroître en Tunisie, où il possède la SFBT (qui connaît une croissance insolente malgré les dérives islamistes d’une partie de la société), avec l’arrivée du néerlandais Heineken, ainsi qu’en Côte d’Ivoire, où il détient la Solibra.

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

– 85 %

C’est la chute des ventes de la bière d’entrée de gamme mme Senator Keg après l’entrée en vigueur d’une nouvelle taxe au Kenya. Un déclin contrecarré par la hausse des ventes d’East African Breweries en Ouganda.

TIMIDES. À moyen terme, c’est sur un autre

segment des boissons que pourraient arriver de nouveaux acteurs : les vins et les spiritueux. En ce qui concerne le vin, en dehors de l’Afrique du Sud (où Distell fait figure de leader), les développements restent encore timides, mais la demande est là : Castel, pour qui le vin est une spécialité en France, compte en profiter. Du côté des spiritueux, l’arrivée de Pernod Ricard (numéro deux mondial derrière Diageo) est suivie avec attention : le groupe français s’est imposé en Afrique du Sud et connaîtrait déjà un vif succès en Angola, pays où le pouvoir d’achat est élevé. Au Nigeria, il s’est associé dans le domaine de la distribution avec le groupe CFAO. l

après l’installation du groupe au Nigeria et au Ghana

V.FOURNIER/J.A.

eu de changements dans notre classement annuel des 100 premières entreprises du secteur des boissons en Afrique. À part la sortie de Nigerian Bottling Company, qui ne publie plus ses chiffres depuis la reprise de la totalité de son capital par Coca-Cola Hellenic Bottling Company, notre top 5 est composé des mêmes leaders. Comme un résumé de l’oligopole qui domine le secteur des boissons, notamment celui de la bière, sur le continent : SAB Miller, Heineken (qui possède Nigerian Breweries), Castel (avec SABC au Cameroun) et Diageo (avec Guinness Nigeria, entre autres). Ces opérateurs subissent ici et là une nouvelle concurrence, mais celle-ci reste encore insuffisante pour modifier profondément la structure de notre classement. Ainsi, le

SIDALI DJENIDI POUR J.A.

146

Pour dynamiser la Bourse d’Alger, il faut plus de titres cotés et expliquer de manière pédagogique à la population que c’est un endroit où se rencontrent l’offre et la demande d’actions. » SLIM OTHMANI, président du conseil d’administration de NCA-Rouiba, coté en Bourse depuis juin 2013 LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

147

Société

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

24

SAB MILLER SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

5 540 000

ND

2

101

DISTELL GROUP

Afrique du Sud

1 670 222

114 387

3

105

NIGERIAN BREWERIES

Nigeria

1 614 588

243 093

4

202

GUINNESS NIGERIA

Nigeria

744 191

90 831

5

230

SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN

Cameroun

648 616

73 096

6

234

EAST AFRICAN BREWERIES GROUP

Kenya

642 947

129 535

7

237

DELTA CORP.

Zimbabwe

631 276

102 472 111 591

8

267

TANZANIA BREWERIES

Tanzanie

561 971

9

296

SOCIÉTÉ DE FABRICATION DES BOISSONS DE TUNISIE

Tunisie

492 012

70 191

10

311

JUHAYNA FOOD INDUSTRIES

Égypte

454 625

51 805 18 253

11

339

SEVEN-UP BOTTLING CO.

Nigeria

409 534

12

368

NORTH AFRICA BOTTLING CO.

Maroc

359 446

ND

13

405

CERVEJAS DE MOÇAMBIQUE

Mozambique

304 585

51 217 39 482

14

425

BRASSERIES DU MAROC

Maroc

283 893

15

426

SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES

Maroc

283 660

2 463

16

427

SOCIÉTÉ DE LIMONADERIES ET BRASSERIES D’AFRIQUE

Côte d’Ivoire

282 006

43 801 8 606

17

429

NAMIBIA BREWERIES

Namibie

281 192

18

442

SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU GABON

Gabon

268 267

ND

19

-

SECHABA BREWERY HOLDING

Botswana

221 358

40 884

20

-

BRASSERIES DU BURKINA

Burkina Faso

187 183

ND

21

-

ZAMBIAN BREWERIES

Zambie

174 659

13 557

22

-

FRUITAL

Algérie

155 419

ND

23

-

SOCIÉTÉ BÉNINOISE DE BRASSERIE

Bénin

153 413

16 139

24

-

GUINNESS GHANA BREWERIES

Ghana

153 046

ND

25

-

BRASSERIES ET LIMONADERIES DU RWANDA

Rwanda

141 681

19 978

26

-

PHOENIX BEVERAGES

Maurice

133 996

6 055

27

-

LES EAUX MINÉRALES D’OULMÈS

Maroc

130 505

2 905 16 016

28

-

INTERNATIONAL BREWERIES

Nigeria

111 113

29

-

COMPAGNIE DES BOISSONS GAZEUSES DU SUD

Maroc

101 469

3 003

30

-

EAST AFRICAN BREWERIES OUGANDA

Ouganda

90 442

5 195 – 1 368

31

-

SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DE L’OUEST AFRICAIN

Sénégal

78 018

32

-

KASAPREKO CO.

Ghana

71 204

ND

33

-

NOUVELLES CONSERVERIES ALGÉRIENNES - ROUIBA

Algérie

70 986

2 111

34

-

COMPAGNIE DES BOISSONS DU MAROC ET INTERNATIONALE

Maroc

65 085

2 960

35

-

BRASSERIES DU NORD-MAROCAIN

Maroc

62 415

7 039

36

-

COMPAGNIE DES BOISSONS GAZEUSES DU NORD

Maroc

61 939

2 312

37

-

BOISSONS GAZEUSES DU SOUSS

Maroc

54 934

ND

38

-

BOURCHANIN & CIE

Maroc

49 940

ND

39

-

NATIONAL BREWERIES

Zambie

47 381

6 699

40

-

EAST AFRICAN BREWERIES TANZANIE

Tanzanie

47 175

ND

41

-

ACCRA BREWERY

Ghana

44 788

ND

42

-

EBERTEC

Maroc

35 436

ND

43

-

SOCIÉTÉ DE FABRICATION DU VIN AU CAMEROUN

Cameroun

31 337

1 405

44

-

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BOISSONS GAZEUSES

Tunisie

31 179

ND

45

-

SOCIÉTÉ DES BOISSONS DE TUNISIE

Tunisie

29 508

2 490

46

-

GROUPE VITAJUS

Algérie

29 369

1 893

47

-

SOEGUIBE

Guinée équatoriale

24 710

664

48

-

AFRICAN DISTILLERS

Zimbabwe

22 091

808

49

-

FERMENCAM

Cameroun

19 092

349

50

-

SOCIÉTÉ DES EAUX MINÉRALES DU CAMEROUN

Cameroun

17 829

– 102

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 50 premières entreprises de boissons


Classement Par secteurs

Télécoms Rachat après rachat

Etisalat, Airtel, Orange… La tendance à la concentration se poursuit. Mais la tête du classement, dominé par les opérateurs sud-africains, ne bouge pas. THAÏS BROUCK

C

M. RHODES/BUSINESS DA GALLO IMAGES/GETTY IMAGES

est la grosse opération de l’année dans le secteur des télécoms. L’émirati Etisalat a signé fin 2013 un accord définitif de rachat des 53 % du capital de Maroc Télécom détenus par Vivendi, pour 4,2 milliards d’euros payés en numéraire (lire p. 56). Avec les 50 millions de clients africains d’Etisalat et les 35 millions de Maroc Télécom, le nouvel ensemble devient le troisième opérateur actif sur le continent. Il devrait dépasser le français Orange et l’indien Barthi Airtel, en supposant que ces derniers ne réagissent pas à ce rapprochement.

Nous restons conscients de la nécessité de gérer efficacement nos structures de coûts, car nos marchés mûrissent et deviennent plus compétitifs. SIFISO DABENGWA, PDG de MTN, après avoir cédé à IHS, fin 2013, ses 1 228 tours de télécommunications au Rwanda et en Zambie

45 millions

80,9 milliards de dollars

Futur nombre de clients de Maroc Télécom, quand il aura repris sous son aile les activités francophones d’Etisalat.

Chiffre d’affaires des 50 premiers opérateurs télécoms (+ 5,8 % sur un an)

En 2013, Airtel a déjà acquis Warid Congo. Son objectif : figurer parmi les deux ou trois premiers opérateurs dans chaque pays où il opère. Dans notre classement (qui ne recense que les entreprises juridiquement basées en Afrique), le trio de tête reste inchangé malgré ces mouvements, avec trois groupes sud-africains : MTN est en première place, suivi de Vodacom et de sa principale filiale, Vodacom South Africa.

Surfant sur le succès de son offre de paiement mobile M-Pesa, Safaricom a développé un produit d’assurance, baptisé Linda Jamii, destiné aux Kényans dépourvus de couverture maladie, en partenariat avec l’assureur Britam.

MANNE. Selon le rapport « Économie mobile

en Afrique subsaharienne 2013 » de l’association GSMA, le nombre d’abonnés au téléphone mobile au sud du Sahara a crû de 18 % en moyenne chaque année entre 2007 et 2012. En 2017, la région devrait compter 346 millions d’utilisateurs uniques, soit un taux de pénétration de 37,6 %, contre à peine 14,6 % en 2007. Toutefois, alors que les marchés sont de plus en plus concurrentiels, la véritable bataille se joue dans les nouveaux relais de croissance. La banque panafricaine Ecobank estime ainsi que les revenus tirés des services financiers sur mobile dans les pays situés entre le Sahara et l’Afrique du Sud devraient bondir de 657 millions à 3,53 milliards de dollars d’ici à 2017. Une belle manne dans laquelle puiser. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

AIRTEL

148

4G

Filiale sénégalaise du français Orange, la Sonatel a lancé en octobre 2013, à Dakar et à Saly, la phase pilote de son réseau de quatrième génération.

Depuis le 1er janvier 2014, Christian de Faria (ancien vice-président du sud-africain MTN) est chargé de poursuivre la rentabilisation des activités africaines d’Airtel. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

149

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

4

MTN GROUP

Afrique du Sud

Téléphonie mobile

15 918 896

2 835 692

2

11

VODACOM GROUP

Afrique du Sud

Téléphonie mobile

8 237 621

1 558 052

3

14

VODACOM SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Télécoms

6 905 077

ND

4

32

MTN SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Téléphonie mobile

4 871 857

ND

5

34

MTN NIGERIA

Nigeria

Téléphonie mobile

4 559 281

ND

6

38

TELKOM

Afrique du Sud

Télécoms

3 902 081

– 1 354 812

7

43

GLOBAL TELECOM HOLDING

Égypte

Télécoms

3 627 000

– 205 000

8

46

GROUPE MAROC TÉLÉCOM

Maroc

Télécoms

3 540 091

863 289

9

62

MAROC TÉLÉCOM

Maroc

Télécoms

2 640 940

771 478

10

68

BLUE LABEL TELECOMS

Afrique du Sud

Télécoms

2 236 720

58 438

11

84

OPTIMUM TELECOM ALGÉRIE

Algérie

Téléphonie mobile

1 841 485

ND

12

102

MOBINIL

Égypte

Téléphonie mobile

1 646 529

– 36 787

13

108

TELECOM EGYPT

Égypte

Télécoms

1 597 442

416 088

14

114

AIRTEL NIGERIA

Nigeria

Téléphonie mobile

1 483 260

– 112 913

15

116

SAFARICOM

Kenya

Téléphonie mobile

1 439 253

203 111

16

121

SONATEL

Sénégal

Télécoms

1 331 975

344 353

17

152

TUNISIE TÉLÉCOM

Tunisie

Télécoms

1 050 943

ND

18

163

WATANIYA TELECOM ALGÉRIE

Algérie

Téléphonie mobile

956 000

98 700

19

189

MTN GHANA

Ghana

Téléphonie mobile

808 481

ND

20

200

INWI

Maroc

Téléphonie mobile

747 180

ND 150 240

21

203

ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS

Algérie

Téléphonie mobile

738 680

22

205

TUNISIANA

Tunisie

Téléphonie mobile

737 594

ND

23

213

ECONET WIRELESS

Zimbabwe

Téléphonie mobile

694 844

139 938

24

224

MÉDI TÉLÉCOM

Maroc

Télécoms

659 179

ND

25

259

SUDANESE TELECOM CO.

Soudan

Télécoms

590 395

– 45 774

26

262

ORANGE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Téléphonie mobile

580 356

64 507

27

263

SONATEL MOBILES

Sénégal

Téléphonie mobile

578 668

38 004

28

301

MTN CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Téléphonie mobile

485 890

ND

29

315

MTN CAMEROUN

Cameroun

Téléphonie mobile

449 130

ND

30

325

EOH HOLDINGS

Afrique du Sud

TIC

429 208

26 284 ND

31

340

ORANGE CAMEROUN

Cameroun

Téléphonie mobile

404 406

32

341

ORANGE MALI

Mali

Téléphonie mobile

402 000

ND

33

348

AIRTEL CONGO RDC

RD Congo

Téléphonie mobile

392 224

34 352

34

352

MTN UGANDA

Ouganda

Téléphonie mobile

388 335

ND

35

374

ORASCOM TELECOM MEDIA & TECH.

Égypte

Télécoms

344 914

547 850

36

380

MCEL MOÇAMBIQUE

Mozambique

Téléphonie mobile

336 339

40 698

37

395

CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM

Côte d’Ivoire

Téléphonie fixe

318 279

29 862

38

420

SOTELMA

Mali

Télécoms

287 249

ND

39

431

AIRTEL GABON

Gabon

Téléphonie mobile

279 056

42 354

40

446

MOOV CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Télécoms

265 077

38 324

41

453

AIRTEL TANZANIA

Tanzanie

Téléphonie mobile

259 688

– 27 551

42

459

MTN SOUDAN

Soudan

Téléphonie mobile

254 256

ND

43

460

MAURITIUS TELECOM

Maurice

Téléphonie mobile

253 632

56 426

44

473

ATLANTIQUE TÉLÉCOM CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Téléphonie mobile

242 262

47 909

45

487

AIRTEL ZAMBIA

Zambie

Téléphonie mobile

232 628

25 642 38 317

46

488

ONATEL

Burkina Faso

Télécoms

232 613

47

499

DATACENTRIX HOLDINGS

Afrique du Sud

TIC

226 154

9 110

48

-

AIRTEL GHANA

Ghana

Téléphonie mobile

225 809

76 088

49

-

VOX TELECOM

Afrique du Sud

Télécoms

216 673

6 995

50

-

AIRTEL CONGO

Congo

Téléphonie mobile

198 349

– 10 439

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 50 premiers opérateurs de télécoms


Classement Par secteurs

Hydrocarbures Du potentiel en réserve

L’année 2013 a été marquée par de nombreuses découvertes de nouveaux gisements, un peu partout sur le continent. THAÏS BROUCK

E

ntre 2011 et 2012, la part de l’Afrique dans la production mondiale de pétrole est passée de 10,4 % à 11,2 %. Bien que l’activité ait repris de la vigueur en Irak et que les hydrocarbures non conventionnels poursuivent leur développement en Amérique du Nord, la reprise de la production en Libye a fait la différence. Mais ce qui a vraiment marqué ces dernières années, c’est la multiplication des découvertes un peu partout sur le continent. Ainsi, entre 2010 et 2012, l’américain Anadarko et l’italien Eni ont mis au jour les plus importantes réserves de gaz de la décennie au large du Mozambique : Chiffre d’affaires des leur volume exploi50 premières entreprises table est déjà estimé pétrolières (+ 3,2 % sur un an) à 100 milliards de pieds cubes, soit 18 milliards de barils équivalent pétrole (BEP). Début 2013, l’Institut d’études géologiques des États-Unis faisait état de réserves de 72 milliards de BEP en Afrique de l’Est. Côté pétrole, l’Ouganda et le Kenya disposent de réserves évaluées à 2,5 milliards de barils chacun. De l’autre côté du continent aussi, les annonces se sont multipliées, mais dans l’offshore profond cette fois-ci : au Congo, au Gabon, au Cameroun…

190 millions de 190 millions deTEP* TEP*

C’est la production primaire d’hydrocarbures ydrocarbures en Algérie en 2013. Alger a procédé à la mise en concurrence de 31 « périmètres d’hydrocarbures » en janvier 2014. Près de la moitié contiennent des réserves d’hydrocarbures non conventionnels.

169,6 milliards de dollars

ÉCHIQUIER. En attendant que cela se concré-

tise en barils de brut, pas de changement dans la tête du classement. La Sonatrach (Algérie) occupe toujours la première place, malgré une légère baisse de son chiffre d’affaires (– 3,6 %), suivie par la Sonangol. L’Angola, d’où est issu le numéro deux de notre palmarès, menace la suprématie du Nigeria, premier producteur africain de pétrole brut. Alors que la production angolaise continue d’augmenter, celle du Nigeria a en effet chuté à 1,9 million de barils par jour en 2013, contre 2,2 millions l’année précédente. À Lagos, les groupes privés locaux occupent de plus en plus de cases sur l’échiquier pétrolier, comme le reflète le rang d’Oando, qui gagne une place dans notre classement sectoriel grâce à une progression de ses revenus de près de 14 %. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

-4% sur un an

* tonnes équivalent pétrole

DR

150

Godson Njoku, son PDG, a trois priorités pour Shell Gabon 1. Assurer l’intégrité des actifs et la sécurité des installations afin de garantir une production pétrolière fiable.

2. Renforcer les relations avec les partenaires, c’est-à-dire le gouvernement, les autorités locales, les communautés, les associations, les ONG et les fournisseurs. 3. Œuvrer pour le développement du personnel en termes de compétences et d’opportunités de carrières.

+ 62 %

C’est la hausse des dépenses annoncée par le français Total en Afrique entre 2011 et 2016. Cette augmentation est liée aux développements et aux nouvelles découvertes en Afrique de l’Est et dans le golfe de Guinée.

Le 1er janvier 2014, la Compagnie marocaine des hydrocarbures a été rebaptisée Winxo. Selon le magazine L’Usine nouvelle, le groupe a lancé un plan d’investissement de 265 millions d’euros qui inclut notamment la construction d’un terminal pétrolier d’une capacité de 600 000 m3. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

151

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

1

SONATRACH

Algérie

Hydrocarbures

69 473 480

7 236 560

2

2

SONANGOL

Angola

Hydrocarbures

33 691 592

6 675 591

3

17

SAMIR

Maroc

Hydrocarbures, raffinerie

6 516 407

41 520

4

35

OANDO

Nigeria

Hydrocarbures, services annexes

4 301 633

68 925

5

37

TOTAL SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Hydrocarbures, services annexes

3 930 475

72 695

6

39

NAFTAL

Algérie

Hydrocarbures, services annexes

3 848 022

ND

7

40

MIDDLE EAST OIL REFINERIES

Égypte

Hydrocarbures, raffinerie

3 825 000

201 500

8

49

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures, raffinerie

3 233 200

304

9

64

PETROSA

Afrique du Sud

Hydrocarbures

2 318 287

69 921

10

69

KENOLKOBIL

Kenya

Hydrocarbures

2 229 468

– 72 775

11

73

AFRIQUIA SMDC

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

2 133 912

ND

12

82

SONARA

Cameroun

Hydrocarbures, raffinerie

1 891 675

– 41 537

13

88

SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES

Cameroun

Hydrocarbures

1 796 862

55 989

14

93

STIR

Tunisie

Hydrocarbures, raffinerie

1 744 049

ND

15

98

TOTAL GABON

Gabon

Hydrocarbures

1 708 115

329 656

16

99

ETAP

Tunisie

Hydrocarbures

1 701 738

349 697

17

113

ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.

Égypte

Hydrocarbures

1 503 226

ND

18

117

TOTAL NIGERIA

Nigeria

Hydrocarbures

1 392 021

29 847

19

120

VIVO ENERGY MAROC

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

1 336 927

ND

20

130

TOTAL KENYA

Kenya

Hydrocarbures, services annexes

1 244 277

– 2 341

21

145

SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE

Sénégal

Hydrocarbures, raffinerie

1 089 420

4 072

22

148

TOTAL MAROC

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

1 070 989

ND

23

154

SOGARA

Gabon

Hydrocarbures, raffinerie

1 033 433

18 558 ND

24

157

TULLOW GHANA

Ghana

Hydrocarbures

995 600

25

159

SHELL GABON

Gabon

Hydrocarbures

966 810

ND

26

162

CONOIL

Nigeria

Hydrocarbures, services annexes

958 457

4 569

27

167

SONABHY

Burkina Faso

Hydrocarbures, services annexes

913 515

19 116

28

175

SOC. NAT. DE DISTRIB. DES PÉTROLES AGIL

Tunisie

Hydrocarbures, services annexes

877 505

12 211

29

206

TOTAL SÉNÉGAL

Sénégal

Hydrocarbures, services annexes

737 250

– 9 660

30

222

SALAM GAZ

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

664 885

19 869

31

228

TOTAL PETROLEUM GHANA

Ghana

Hydrocarbures, services annexes

651 616

15 990

32

236

SONIDEP

Niger

Hydrocarbures, services annexes

635 357

12 447

33

241

SEPLAT PETROLEUM DEVELOPMENT CO.

Nigeria

Hydrocarbures

629 000

ND

34

244

MAUREL & PROM GABON

Gabon

Hydrocarbures

622 439

ND

35

250

PETROMOC

Mozambique

Hydrocarbures, services annexes

608 951

1 827

36

251

COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES

Maroc

Hydrocarbures

607 027

ND

37

257

LIBYA OIL MAROC

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

596 272

ND

38

261

FORTE OIL

Nigeria

Hydrocarbures

581 389

6 438

39

288

MOBIL OIL NIGERIA

Nigeria

Hydrocarbures

516 312

18 403

40

289

TOTAL CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures, services annexes

514 582

12 962

41

291

TOTAL TUNISIE

Tunisie

Hydrocarbures, services annexes

512 665

6 605

42

294

MRS OIL

Nigeria

Hydrocarbures, services annexes

509 458

1 335

43

295

PÉTROLE DU MAGHREB

Maroc

Hydrocarbures, services annexes

495 623

ND

44

300

ENTREPRISE NAT. DE TRAVAUX AUX PUITS

Algérie

Hydrocarbures

487 954

99 284

45

313

GHANA OIL CO.

Ghana

Hydrocarbures, services annexes

450 448

4 925

46

327

AFRIQUIA GAZ

Maroc

Énergie, autres

428 079

47 614

47

328

PETROCI

Côte d’Ivoire

Hydrocarbures

427 828

67 007

48

332

TOTAL BURKINA

Burkina Faso

Hydrocarbures, services annexes

424 669

ND

49

342

ENGEN RD CONGO

RD Congo

Hydrocarbures, services annexes

401 051

10 163

50

343

VIVO ENERGY MAURITIUS

Maurice

Hydrocarbures, services annexes

399 262

LES 500 • ÉDITION 2014

5 735 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 50 premières entreprises pétrolières


Classement Par secteurs

BTP Le béton coule à flots

Portés par les besoins en infrastructures et en logements, les leaders africains voient l’avenir en rose. THAÏS BROUCK

P

our la deuxième année consécutive, Orascom Construction Industries monte sur la première marche du classement des entreprises africaines de BTP. Mais le groupe égyptien, qui poursuivait début 2014 la scission entre ses activités de construction et d’engrais, a dû faire face à des pertes de près de 1 milliard de dollars en 2012 (748 millions d’euros) en raison de charges exceptionnelles. Murray & Roberts Holdings, qui avait longtemps trusté la première place, arrive une nouvelle fois en deuxième position. La situation financière du groupe sud-africain s’améliore. S’il accuse toujours des pertes (70 millions de dollars), son chiffre d’affaires a progressé de 11,25 %, à 4,2 milliards de dollars. les entreprises maghrébines poursuivent leur ascension. Les marocains Douja Promotion (groupe Addoha) et Alliances résistent ainsi à la relative contraction de leur marché intérieur en transformant l’essai subsaharien, notamment en Côte d’Ivoire. Les deux promoteurs immobiliers ont même largement commencé à rayonner ailleurs dans la zone franc Chiffre d’affaires des CFA, profitant de la 50 premières entreprises forte demande en de BTP (+ 2,3 % sur un an) logements. Globalement, le secteur de la construction se porte bien. Les sommes consacrées aux logements et aux infrastructures en Afrique sont en hausse. Dans ce dernier domaine, le montant des investissements est même passé de 20,6 milliards à 34,3 milliards d’euros entre 2009 et 2012, selon la Banque mondiale. Croissance économique régulière et soutenue, émergence d’une classe moyenne partout sur le continent, urbanisation effrénée, amélioration de la bonne gouvernance… Autant de facteurs qui encouragent une progression du marché pour les prochaines années, voire les décennies à venir. Même si ce sont souvent des entreprises étrangères, notamment chinoises, qui en profitent. l

31,8 milliards

de dollars

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

Un projet de

36,9 millions de dollars

Notre objectif est de construire 15 000 logements en Afrique d’ici à 2015, parmi lesquels 80 % de logements sociaux. SAAD SEFRIOUI, directeur du groupe Addoha (Douja Promotion), en mai 2013

Lakhdar Rekhroukh, le PDG du groupe public algérien Cosider, a déclaré, le 6 août 2013, qu’il comptait se positionner sur le marché international, notamment en Afrique, à partir de 2014.

SIDALI DJENIDI POUR J.A.

ASCENSION. Plus loin dans le classement,

L’égyptien égyptien The Arab Contractors a remporté, en février 2013, l’appel d’offres pour la modernisation et l’extension de l’aérogare d’Abidjan dévolue au fret.

ALEXANDRE DUPEYRON

152

25 millions de dollars

C’est l’investissement consenti par la Société financière internationale (IFC) dans le capital du marocain Alliances, auquel elle octroie également une ligne de crédit du même montant. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

153

Rang dans les 500

Résultat net (en milliers de dollars)

Rang 2014

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

1

27

ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES

Égypte

Travaux publics

5 300 686

– 988 116

2

36

MURRAY & ROBERTS HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

4 171 523

– 69 749

3

74

WILSON BAYLY HOLMES - OVCON

Afrique du Sud

Travaux publics

2 108 195

84 025

4

76

THE ARAB CONTRACTORS

Égypte

Travaux publics

1 996 551

80 416

5

122

AURECON HERITAGE COMPANIES

Afrique du Sud

Ingénierie

1 325 475

ND

6

128

JULIUS BERGER NIGERIA

Nigeria

Travaux publics

1 288 002

52 784

7

143

DOUJA PROMOTION

Maroc

Promotion immobilière

1 117 091

232 036

8

144

STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

1 108 114

– 19 094 – 27 112

Société

Pays

Activité

9

153

GROUP FIVE HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

1 034 858

10

161

MASSBUILD

Afrique du Sud

Bâtiment

958 819

ND

11

164

COSIDER

Algérie

Travaux publics

944 634

199 243

12

174

GRINAKER - LTA

Afrique du Sud

Travaux publics

881 294

ND

13

204

TALAAT MOUSTAFA GROUP

Égypte

Promotion immobilière

738 278

81 250

14

223

RAUBEX

Afrique du Sud

Génie civil

663 977

37 534

15

232

BASIL READ HOLDINGS

Afrique du Sud

Travaux publics

647 240

– 19 923

16

243

GROWTHPOINT PROPERTIES

Afrique du Sud

Promotion immobilière

623 268

– 91 075

17

260

HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE

Maroc

Promotion immobilière

582 309

ND

18

305

ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER

Maroc

Promotion immobilière

474 802

129 361

19

333

AVENG MANUFACTURING

Afrique du Sud

Génie civil

422 149

ND

20

354

REDEFINE PROPERTIES

Afrique du Sud

Promotion immobilière

387 532

– 90 350

21

360

SOMAGUE ANGOLA

Angola

Ingénierie

378 512

15 392

22

369

COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE

Maroc

Promotion immobilière

355 921

37 457

23

390

SOC. ÉGYPT. D’ENTREPRISES - MOKHTAR IBRAHIM

Égypte

Travaux publics

323 017

13 492

24

436

ESORFRANKI

Afrique du Sud

Génie civil

274 044

10 334

25

457

CAPITAL PROPERTY FUND

Afrique du Sud

Promotion immobilière

255 601

302 155

26

461

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC

Maroc

Promotion immobilière

253 185

ND

27

471

SOCIÉTÉ NAT. DES AUTOROUTES DU MAROC

Maroc

Génie civil

242 537

– 21 256

28

482

SOCIÉTÉ LES GRANDS TRAVAUX ROUTIERS

Maroc

Travaux publics

235 481

ND

29

498

SIXTH OF OCTOBER DEV. & INVEST. CO.

Égypte

Promotion immobilière

227 071

39 817

30

-

SOC. DE TERRASSEMENT AGRICOLE MAROCAINE

Maroc

Travaux publics

167 463

ND

31

-

ELB GROUP

Afrique du Sud

Bâtiment

160 747

8 254

32

-

SOCIÉTÉ INTERNAT. DE TRAVAUX AU MAROC

Maroc

Travaux publics

158 698

2 784

33

-

EMIRA PROPERTY FUND

Afrique du Sud

Promotion immobilière

150 327

66 534

34

-

SOCOFRAN

Congo

Bâtiment

147 220

ND

35

-

ERBACON INVESTMENT HOLDINGS

Afrique du Sud

Promotion immobilière

139 655

14 751

36

-

SOCOBA - EDTPL

Gabon

Travaux publics

123 816

ND

37

-

WINHOLD

Afrique du Sud

Bâtiment

121 630

2 043 45 267

38

-

VUKILE PROPERTY FUND

Afrique du Sud

Promotion immobilière

120 273

39

-

COMPAGNIE SAHÉLIENNE D’ENTREPRISES

Sénégal

Travaux publics

119 931

981

40

-

COLAS MAURICE

Maurice

Travaux publics

117 680

ND 87 617

41

-

FOUNTAINHEAD PROPERTY TRUST

Afrique du Sud

Promotion immobilière

110 816

42

-

SAUDI BINLADIN GROUP

Sénégal

Travaux publics

108 652

ND

43

-

RESILIENT PROPERTY INCOME FUND

Afrique du Sud

Promotion immobilière

107 652

94 589 5 690

44

-

GENERAL CONSTRUCTION CO.

Maurice

Bâtiment

97 516

45

-

CFI HOLDINGS

Zimbabwe

Bâtiment

93 032

2 868

46

-

BHUNJUN GROUP

Maurice

Bâtiment

86 700

6 182

47

-

SOCIÉTÉ ROUTIÈRE COLAS DU GABON

Gabon

Travaux publics

81 639

ND

48

-

ACUPAP PROPERTIES

Afrique du Sud

Promotion immobilière

78 615

21 658

49

-

UACN PROPERTY DEVELOPMENT

Nigeria

Promotion immobilière

76 933

13 932

50

-

SOCIÉTÉ NOUVELLE TRAVAUX MAROC

Maroc

Travaux publics

75 507

1 991

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Les 50 premières entreprises de BTP


Classement Par secteurs

Matériaux de construction Dangote menacé? Le groupe nigérian multiplie les investissements au sud du Sahara. Mais il n’est plus le seul cimentier africain à voir grand…

55 millions de tonnes 55 millions

C’est la production annuelle de ciment que Dangote Cement espère atteindre d’ici à 2016.

THAÏS BROUCK

L

appétit du champion africain des entreprises de matériaux de construction est insatiable. Le chiffre d’affaires de Dangote Cement a ainsi progressé de 32,7 %, à 1,9 milliard de dollars en 2012 (1,4 milliard d’euros), avec un résultat net extrêmement confortable de 971 millions de dollars. L’ogre nigérian a désormais nettement distancé le français Lafarge sur le marché local. Mais ses projets d’investissements, bruyamment annoncés ces dernières années, tardent un peu, en raison notamment de la priorité donnée au Nigeria. Quelques cimenteries flambant neuves devraient toutefois ouvrir en 2014 au Sénégal,enSierraLeone Chiffre d’affaires des 50 premières entreprises de et en Afrique du Sud. Mais Dangote Cement matériaux de construction (+ 3,1 % sur un an) n’est plus le seul groupe africain à se développer: le Marocain Anas Sefrioui, qui possède Ciments de l’Afrique, lui a ainsi grillé la priorité en lançant des cimenteries dans plusieurs pays subsahariens francophones,encommençantparlaCôted’Ivoire.

Le français Lafarge, premier producteur mondial de ciment, a inauguré le 18 novembre 2013, près d’Alger, un laboratoire de développement de la construction, le premier du genre sur le continent.

13,5 milliards

de dollars

Tous contre Dangote! Au Sénégal, Sococim Industries, filiale du groupe français Vicat, accuse l’État d’avoir favorisé le groupe d’Aliko Dangote, qui a implanté une cimenterie dans le pays. Et en Côte d’Ivoire, Ciments de l’Afrique (du Marocain Anas Sefrioui, tout comme Ciments de l’Atlas) et la Société des ciments d’Abidjan sont vent debout contre le projet du groupe nigérian d’importer 1 million de tonnes de ciment par an.

SURPLUS. Notre classement des 50 premières

entreprises de matériaux de construction varie peu par rapport à l’année dernière. La croissance du secteur est toujours en berne en Afrique du Nord, notamment en Égypte, et en Afrique du Sud. Les cimentiers de ces zones exportent donc leur surplus de production vers l’Afrique subsaharienne. Conséquence : les prix de vente du ciment sur le continent, bien que toujours parmi les plus élevés au monde, amorcent une tendance baissière. Pretoria Portland Cement Company conserve sa deuxième position et se développe en dehors de l’Afrique du Sud. L’égyptien Suez Cement Company voit son chiffre d’affaires reculer de 8 % (après une baisse de 24 % l’année précédente) et cède la troisième place au sud-africain Cashbuild. Tandis que Lafarge Cement Wapco, filiale nigériane du groupe français, voit ses revenus progresser de près de 50 %. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

Bill Lay

DR

154

L’ancien patron du distributeur automobile CMC s’est hissé à la présidence d’East African Portland Cement Co. Son principal défi: résoudre la crise de gouvernance qui oppose depuis plusieurs années les deux principaux actionnaires, l’État et le français Lafarge. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

155

Société

Pays

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars) )

Résultat net (en milliers de dollars)

1

81

DANGOTE CEMENT

Nigeria

1 907 121

970 853

2

180

PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.

Afrique du Sud

865 506

99 676

3

199

CASHBUILD

Afrique du Sud

751 332

28 924

4

207

SUEZ CEMENT CO.

Égypte

732 024

83 505

5

256

LAFARGE CIMENTS

Maroc

598 132

150 119

6

266

LAFARGE CEMENT WEST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.

Nigeria

562 096

94 010

7

285

ILIAD AFRICA

Afrique du Sud

529 375

3 964

8

323

BAMBURI CEMENT

Kenya

434 146

124 045 78 977

9

326

CIMENTS DU MAROC

Maroc

428 523

10

346

HOLCIM

Maroc

394 102

50 082

11

351

SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES

Côte d’Ivoire

388 925

– 1 656

12

392

ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT

Égypte

319 962

48 782

13

444

SOCOCIM INDUSTRIES

Sénégal

266 223

27 122

14

475

CIMENTS DE L’ATLAS

Maroc

241 593

33 261

15

-

ARGENT INDUSTRIAL

Afrique du Sud

218 018

8 976

16

-

LES CIMENTS DU SAHEL

Sénégal

206 408

ND

17

-

LECICO EGYPT

Égypte

203 640

10 001 56 193

18

-

LAFARGE CEMENT ZAMBIA

Zambie

198 726

19

-

CIMENTERIES DU CAMEROUN

Cameroun

191 886

1 818

20

-

CERAMIC INDUSTRIES

Afrique du Sud

190 033

16 360

21

-

GAMMA GROUP

Maurice

188 174

4 584

22

-

ITALTILE

Afrique du Sud

186 809

39 425

23

-

NATIONAL CEMENT CO.

Égypte

180 584

14 894

24

-

CONSOLIDATED INFRASTRUCTURE GROUP

Afrique du Sud

177 543

13 577

25

-

TOURAH PORTLAND CEMENT CO.

Égypte

176 839

20 909

26

-

MISR BENI SUEF CEMENT

Égypte

175 779

53 001

27

-

TANGA CEMENT CO.

Tanzanie

162 491

22 252

28

-

TANZANIA PORTLAND CEMENT CO.

Tanzanie

156 940

38 014

29

-

BUILDMAX

Afrique du Sud

156 233

– 381

30

-

ASHAKA CEMENT

Nigeria

139 468

19 968

31

-

SINAI CEMENT CO.

Égypte

139 114

17 264

32

-

ATHI RIVER MINING

Kenya

132 019

104 100

33

-

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE CIMENTS ET MATÉRIAUX

Côte d’Ivoire

130 544

16 684

34

-

ENTREPRISE DES CIMENTS ET DÉRIVÉS D’ECH-CHELLIF

Algérie

129 474

48 010 10 732

35

-

SOCIÉTÉ DES CIMENTS D’ABIDJAN

Côte d’Ivoire

128 296

36

-

AFRIMAT

Afrique du Sud

122 346

5 386

37

-

SUPER CÉRAME

Maroc

119 629

4 285

38

-

MISR CEMENT CO.

Égypte

118 787

51 235

39

-

PROTECH KHUTHELE HOLDINGS

Afrique du Sud

118 619

– 1 359 – 2 431

40

-

SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE BOIS ET D’ACIER

Sénégal

110 312

41

-

BITUMA

Maroc

109 588

ND

42

-

SOCIÉTÉ DE RECHERCHES ET D’EXPLOITATION INDUSTRIELLES

Maroc

105 310

ND

43

-

ASMENT DE TEMARA

Maroc

104 928

19 817

44

-

OLYMPIA CAPITAL

Botswana

101 625

38 152 – 9 479

45

-

EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.

Kenya

99 759

46

-

CEMENT CO. OF NORTHERN NIGERIA

Nigeria

96 652

7 643

47

-

LAFARGE BÉNIN

Bénin

92 164

2 037

48

-

EZZ CERAMIC AND PORCELAIN CO.

Égypte

87 918

1 364

49

-

CIMENTS D’ENFIDHA

Tunisie

82 915

6 325

50

-

UNITED BASALT PRODUCTS

Maurice

81 799

LES 500 • ÉDITION 2014

4 742 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 50 premières entreprises de matériaux de construction


Classement Par secteurs

Mines Des dommages durables

De nombreuses grèves ont paralysé les sociétés sud-africaines en 2012. Notre palmarès s’en ressent. THAÏS BROUCK

N

otre classement illustre bien le long conflit social qui a marqué les mines d’or et de platine d’Afrique du Sud en 2012. La répression des manifestations des mineurs de Marikana (un gisement de platine exploité par Lonmin), qui a fait 34 morts, a laissé de profondes séquelles. D’autant qu’en 2013, notamment dans les mines d’or, et en 2014, dans le secteur du platine, les mouvements sociaux se sont poursuivis. En clair, les cartes ont été redistribuées, et notre palmarès, largement dominé par les sociétés sud-africaines, a été chamboulé. De Beers Consolidated Mines, filiale sud-africaine du numéro un mondial du diamant, passe de la première à la deuxième place, avec une chute de son chiffre d’affaires de près de 18 % en 2012; Anglo American Platinum etLonminreculentdetroisplacesetaffichentdes pertes respectives de 792 millions et 550 millions de dollars (599 millions et 416 millions d’euros).

En septembre 2013, deux nouvelles mines exploitées par AngloGold Ashanti sont entrées en service : Tropicana en Australie et Kibali en RD Congo.

27 millions

C’est le nombre de carats produits par De Beers en 2012.

ÉPINGLE. Néanmoins, le secteur représente tou-

jours 10 % du PIB sud-africain, 60 % des recettes d’exportations et 8 % des emplois. Les gisements de charbon découverts dans le nord-ouest du

70,2 milliards de dollars

Chiffre d’affaires des 50 premières entreprises minières (+ 1 % sur un an)

pays devraient permettre des embauches à moyen terme, mais, dans ce contexte de ralentissement, la nation Arc-en-Ciel n’a plus la cote. Les entreprises qui tirent leur épingle du jeu sont donc celles qui avaient placé leurs pions ailleurs. Ainsi, AngloGold Ashanti remporte la première place, avec une hausse de ses revenus de plus de 11 %, à 6,6 milliards de dollars, grâce à ses implantations en RD Congo, au Mali et en Guinée.Maisailleurssurlecontinent,lasituation n’est pas forcément plus rose, à cause de la crise et d’une baisse de la demande mondiale. Par exemple, les revenus des zambiens Kansanshi Mining et Konkola Copper Mines sont en baisse, tandis que ceux du groupe OCP, au Maroc, ont souffert de la chute des cours du phosphate. Les entreprises du secteur extractif vont devoir continuer à faire le dos rond. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 37 O

BRUNO LEVY/THE AFRICA CEO FORUM/J.A.

156

Début 2013, Mark Cutifani a remplacé Cynthia Carroll à la tête d’Anglo American.

La Gécamines était quasiment en faillite. Sans ces cessions, elle aurait fermé ses portes. » ALBERT YUMA MULIMBI, président de la Gécamines, pour expliquer les ventes controversées d’actifs miniers

BRUNO LEVY/THE AFRICA CEO FORUM/J.A. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

157

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 849 000

1

16

ANGLOGOLD ASHANTI

Afrique du Sud

Or

6 632 000

2

20

DE BEERS CONSOLIDATED MINES

Afrique du Sud

Diamants

6 074 000

ND

3

23

OCP

Maroc

Phosphates

5 770 059

1 246 627

4

25

GOLD FIELDS

Afrique du Sud

Or

5 357 193

792 905

5

26

KUMBA IRON ORE

Afrique du Sud

Fer

5 354 448

1 896 902 – 791 750

6

31

ANGLO AMERICAN PLATINUM CORP.

Afrique du Sud

Platine

5 083 697

7

48

IMPALA PLATINUM HOLDINGS

Afrique du Sud

Platine

3 251 007

506 508

8

72

AFRICAN RAINBOW MINERALS

Afrique du Sud

Minerais divers

2 137 490

420 735

9

77

KANSANSHI MINING

Zambie

Cuivre

1 979 900

929 400

10

89

HARMONY GOLD MINING CO.

Afrique du Sud

Or

1 787 212

311 634

11

97

KONKOLA COPPER MINES

Zambie

Cuivre

1 709 800

220 900

12

106

LONMIN

Afrique du Sud

Minerais divers

1 614 000

– 550 000

13

107

ASSORE

Afrique du Sud

Minerais divers

1 603 852

476 822

14

111

KLOOF AND DRIEFONTEIN COMPLEX

Afrique du Sud

Cuivre

1 543 400

284 100

15

115

EXXARO RESOURCES

Afrique du Sud

Minerais divers

1 440 821

1 136 610

16

133

TARKWA MINES

Ghana

Or

1 198 900

263 700

17

138

ENDIAMA

Angola

Diamants

1 160 000

ND

18

141

GOLDFIELDS GHANA

Ghana

Or

1 142 365

ND

19

142

SNIM

Mauritanie

Fer

1 127 109

516 701

20

155

PALABORA MINING CO.

Afrique du Sud

Cuivre

1 026 919

– 11 429

21

182

NEWMONT GHANA GOLD

Ghana

Or

861 785

ND

22

194

AVENG MINING

Afrique du Sud

Minerais divers

787 038

ND

23

219

NAMDEB DIAMOND CORP.

Namibie

Diamants

674 052

99 616

24

229

OPTIMUM COAL HOLDINGS

Afrique du Sud

Charbon

649 643

76 650 91 254

25

238

COMPAGNIE MINIÈRE DE L’OGOOUÉ

Gabon

Manganèse

631 140

26

274

MOOLMANS

Afrique du Sud

Exploration

553 754

ND

27

275

COMPAGNIE DES PHOSPHATES DE GAFSA

Tunisie

Phosphates

553 196

ND 131 731

28

277

SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA

Angola

Diamants

550 386

29

281

GOLDEN STAR RESOURCES

Ghana

Or

541 050

ND

30

284

METOREX

Afrique du Sud

Minerais divers

533 394

69 458

31

304

BEATRIX MINE

Afrique du Sud

Cuivre

477 800

74 900

32

306

ZIMPLATS HOLDINGS

Zimbabwe

Platine

473 280

122 359

33

312

SOUTH DEEP GOLD MINE

Afrique du Sud

Or

450 800

14 900

34

316

NORTHAM PLATINUM

Afrique du Sud

Platine

448 030

36 585 273 686

35

331

SOCIÉTÉ DES MINES DE TONGON

Côte d’Ivoire

Or

425 060

36

334

GROUPE MANAGEM

Maroc

Minerais divers

417 662

40 537

37

345

MAURITANIAN COPPER MINES

Mauritanie

Cuivre

394 400

117 700

38

347

BULYANHULU GOLD MINE

Tanzanie

Or

393 347

ND

39

375

ROYAL BAFOKENG PLATINUM

Afrique du Sud

Platine

337 590

20 065

40

387

INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL

Sénégal

Phosphates

326 482

7 505

41

391

SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO

Mali

Or

321 199

109 600

42

401

NORTH MARA GOLD MINE

Tanzanie

Or

310 549

ND

43

409

MERAFE RESOURCES

Afrique du Sud

Minerais divers

299 497

5 758

44

416

VILLAGE MAIN REEF

Afrique du Sud

Or

294 797

37 109

45

434

DAMANG MINES

Ghana

Or

277 800

36 300

46

447

ABOSSO GOLDFIELDS

Ghana

Or

264 687

ND

47

452

BUZWAGI GOLD MINE

Tanzanie

Or

259 954

ND – 106 034

48

468

SENTULA MINING

Afrique du Sud

Minerais divers

245 658

49

495

SOCIÉTÉ DES MINES DE GOUNKOTO

Mali

Or

228 370

154 547

50

517

GÉNÉRALE DES CARRIÈRES ET DES MINES

RD Congo

Cuivre

208 454

– 173 905

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 50 premières entreprises minières


Classement Par secteurs

Distribution Un métier complexe

Habitudes de consommation, contraintes logistiques et foncières, manque de produits locaux… Malgré ces obstacles, les grandes surfaces se multiplient. FRÉDÉRIC MAURY

E

n juin 2014, à la clôture de l’année fiscale 2013-2014, le chiffre d’affaires de Shoprite devrait atteindre 100 milliards de rands (6,7 milliards d’euros), une première dans l’histoire du groupe sudafricain. Sur les six premiers mois, il a dépassé les 51 milliards de rands, principalement grâce à ses 163 supermarchés situés dans le reste de l’Afrique. Les ventes dans cette zone ont augmenté de 28,1 % sur cette même période. Chez Massmart, son principal concurrent – désormais détenu par le leader mondial Walmart –, la faible croissance des ventes en Afrique du Sud a été plus que compensée par la progression des revenus dans le reste de l’Afrique. GALERIES. En raison des contraintes logistiques

et foncières mais aussi du manque de productions locales, le métier de la grande distribution alimentaire est complexe en Afrique, mais le potentiel est là. À preuve, en 2013, un poids lourd a annoncé son arrivée au sud du Sahara: Carrefour a officialisé son accord avec CFAO pour construire des galeries marchandes dans six pays francophones ainsi qu’au Nigeria et

58,7 milliards de dollars

Avant de s’attaquer à l’Afrique subsaharienne en 2017, la chaîne de supermarchés Marjane veut couvrir 90 % de la population urbaine du Maroc.

Il s’agit d’un véritable Monoprix, comme on pourrait en voir à Paris. Même en Tunisie, nous n’en avons pas de ce standing. » RICHARD PINOT

158

AFIF BEJAOUI, PDG de SNMVT International, au sujet de l’ouverture d’un magasin en Libye en février 2014.

200

C’est le nombre de magasins que la CDCI veut atteindre d’ici à cinq ans. Le groupe ivoirien comptait 110 points de vente King Cash début 2014.

Chiffre d’affaires des 50 premières entreprises de distribution (+ 11 % sur un an)

au Ghana. Un premier hypermarché est en construction à Abidjan, pour une ouverture en 2015. En Afrique de l’Est, le groupe français se serait associé au dubaïote Majid Al Futtaim. Un peu partout, la concurrence devrait s’accroître dans un secteur d’activité qui reste très marginal, l’essentiel du commerce se faisant encore sur les marchés traditionnels. Au Maghreb, la situation évolue aussi. Des projets de grandes surfaces existent en Algérie, un pays où le potentiel en termes de consommation est fort. Carrefour, qui y a vécu un échec par le passé, souhaite s’y réimplanter, tandis que SNMVT, détenteur de la franchise Monoprix dans la région, lorgne aussi le marché. Le groupe tunisien a déjà ouvert en 2013 et 2014 deux supermarchés en Libye et a trouvé des terrains au Maroc. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

– 5,6 %

C’est la baisse du chiffre d’affaires du nigérian Chellarams en 2012. Un recul qui s’explique, selon le management, par les grèves que le pays a connues à la suite de la réforme du système de subventions aux carburants.

En septembre 2013, le marocain Disway a signé un accord de distribution avec Asus, leader mondial des produits informatiques et de télécoms. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

159

Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars)

1

8

SHOPRITE HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

9 747 318

386 485

2

12

MASSMART HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

7 229 777

143 257

3

13

PICK’N PAY STORES HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

7 028 964

64 872

4

29

SPAR GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

5 132 263

124 760

5

47

WOOLWORTHS HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

3 394 748

242 591

6

54

EDGARS CONSOLIDATED STORES

Afrique du Sud

Commerce de détail

3 148 033

– 592 399

7

55

JD GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

2 978 961

104 978

8

60

MASSCASH

Afrique du Sud

Commerce de détail

2 697 465

ND

9

79

FOSCHINI

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 918 699

226 992

10

80

CLICKS GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 913 795

81 105

11

92

MASSDISCOUNTERS

Afrique du Sud

Grande distribution

1 744 408

ND

12

104

MR PRICE GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 616 490

182 032

13

135

MARJANE HOLDING

Maroc

Commerce de détail

1 183 239

ND

14

139

TRUWORTHS INTERNATIONAL

Afrique du Sud

Commerce de détail

1 150 984

262 150

15

247

LABEL VIE

Maroc

Grande distribution

612 795

14 080

16

248

LEWIS GROUP

Afrique du Sud

Commerce de détail

611 203

106 910

17

282

DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK

Afrique du Sud

Commerce de détail

540 599

18 761

18

292

CHOPPIES ENTERPRISES

Botswana

Grande distribution

510 372

19 420

19

303

OK ZIMBABWE

Zimbabwe

Grande distribution

479 636

12 382

20

322

NAKUMATT HOLDINGS

Kenya

Grande distribution

440 040

3 613

21

329

SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL

Tunisie

Commerce de détail

427 500

– 1 989

22

330

CECA-GADIS

Gabon

Commerce de détail

426 120

24 723

23

423

PROSUMA

Côte d’Ivoire

Grande distribution

284 643

1 545

24

428

SNMVT - MONOPRIX

Tunisie

Grande distribution

281 756

7 737

25

449

COMPAGNIE DE DISTRIB. DE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Commerce de détail

263 059

– 871

26

490

GROUPE ACIMA

Maroc

Commerce de détail

231 202

ND

27

-

TIGER DENRÉES SÉNÉGAL

Sénégal

Import/export

188 940

1 512

28

-

CARGILL MAROC

Maroc

Import/export

165 203

ND

29

-

EGYPTAIR TOURISM & DUTY FREE

Égypte

Commerce de détail

162 769

ND

30

-

LEAL GROUP

Maurice

Grande distribution

157 764

4 076

31

-

ASWAK ASSALAM

Maroc

Grande distribution

156 078

ND

32

-

HOLDSPORT

Afrique du Sud

Commerce de détail

152 731

18 877

33

-

CHELLARAMS

Nigeria

Grande distribution

148 958

728

34

-

DISWAY

Maroc

Commerce de détail

147 657

4 744

35

-

HYPROP INVESTMENTS

Afrique du Sud

Commerce de détail

131 599

– 10 321

36

-

UCHUMI SUPERMARKET

Kenya

Grande distribution

125 427

4 517

37

-

BOSTWANA FURNITURE MANUFACTURERS

Botswana

Commerce de détail

125 105

13 247

38

-

INNODIS

Maurice

Commerce de détail

122 647

5 611

39

-

EXCELLERATE HOLDINGS

Afrique du Sud

Commerce de détail

97 280

4 205

40

-

COMPTOIR COMMERCIAL MANDIAYE NDIAYE

Sénégal

Import/export

96 285

ND

41

-

UDIS

Maurice

Grande distribution

86 853

ND

42

-

LOUIS DREYFUS COMMODITIES CAMEROUN

Cameroun

Import/export

82 921

2 415

43

-

SOMAGS

Maurice

Commerce de détail

76 765

ND

44

-

BERNABÉ CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Commerce de détail

73 531

4 125

45

-

COURTS (MAURITIUS)

Maurice

Commerce de détail

70 461

1 444

46

-

SABIMEX

Côte d’Ivoire

Import/export

68 315

503

47

-

MAURITIUS DUTY FREE PARADISE

Maurice

Commerce de détail

63 354

ND

48

-

REX TRUEFORM CLOTHING CO.

Afrique du Sud

Commerce de détail

62 402

4 904

49

-

DAMAG

Sénégal

Grande distribution

60 483

711

50

-

EDGARS STORES ZIMBABWE

Zimbabwe

Commerce de détail

60 125

3 798

LES 500 • ÉDITION 2014

JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 50 premières entreprises de distribution


Classement Par secteurs

Transports Trou d’air

Pour trouver des bénéfices, mieux vaut regarder du côté des ports et de la logistique que dans le domaine aérien… THAÏS BROUCK

C

ette année encore, les premières places de notre classement transports sont trustées par des entreprises sud-africaines. Pour autant, ce n’est pas de la pointe sud du continent que vient le dynamisme du secteur, notamment dans l’aérien. Ainsi, alors que South African Airways stagne, Ethiopian Airlines gagne deux places – passant devant Egyptair et Royal Air Maroc (RAM) – pour devenir la deuxième compagnie aérienne du continent. Le développement panafricain du groupe

Ethiopian Airlines a choisi Kinshasa pour l’installation de son quatrième hub en Afrique. La compagnie aérienne espère faire de la capitale de la RD Congo l’une de ses bases fortes pour conquérir la Chine et renforcer ses vols longcourriers vers des destinations comme le Brésil.

31,6 milliards de dollars

1974

C’est le nombre de départs de salariés de Royal Air Maroc entre juin 2011 et octobre 2012 dans le cadre de son plan de restructuration.

Chiffre d’affaires des 35 premiers transporteurs (+ 2,9 % sur un an)

commence à payer. Le chiffre d’affaires de la société éthiopienne a ainsi gonflé de près de 30 %, pour atteindre 1,8 milliard de dollars en 2012 (1,4 milliard d’euros), avec un résultat net positif. Une gageure dans ce secteur au vu des résultats des concurrents : 91 millions de dollars de pertes pour Kenya Airways, 87 millions pour Tunisair, 39 millions pour Air Mauritius et 5 millions pour la RAM. Il faut dire que le ciel africain reste dominé par les compagnies européennes et moyen-orientales. ENCRE. Du côté du chemin du fer, le marché s’agite. Réalisés et financés par la Chine pour 10 milliards d’euros, les travaux de l’axe ferroviaire reliant Mombasa à Kampala, Kigali puis Djouba ont été lancés en décembre 2013. D’autres projets de ce type, souvent financés par les Chinois, commencent à émerger un peu partout sur le continent. Dans le domaine portuaire, en 2013, l’appel d’offres pour le deuxième terminal à conteneurs (TC2) d’Abidjan a fait couler beaucoup d’encre. Alors que Bolloré exploite déjà une douzaine de terminaux, il a coupé l’herbe sous le pied au philippin International Container Terminal Services (ICTSI). Le groupe français s’est associé pour l’occasion à APM Terminals (APMT) et Bouygues Travaux publics. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

VINCENT FOURNIER/J.A.

160

Si l’on ne doit retenir qu’une seule chose de cet appel d’offres, c’est que le vainqueur est celui qui y croit le plus. » DOMINIQUE LAFONT, directeur général de Bolloré Africa Logistics, après avoir remporté la concession du TC2 d’Abidjan

L’opérateur portuaire Marsa Maroc, qui a renoncé à se porter candidat à la concession du deuxième terminal à conteneurs d’Abidjan, cherche à s’étendre sur le continent, particulièrement au Maghreb et en Afrique de l’Ouest. LES 500 • ÉDITION 2014


Classement

161

Pays

Activité

Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)

Résultat net (en milliers de dollars) 511 339

1

22

TRANSNET

Afrique du Sud

Logistique

5 913 857

2

42

TRANSNET FREIGHT RAIL

Afrique du Sud

Transport ferroviaire

3 746 323

ND

3

50

GRINDROD

Afrique du Sud

Transport maritime

3 212 035

108 608

4

51

SOUTH AFRICAN AIRWAYS

Afrique du Sud

Transport aérien

3 192 686

– 137 614

5

85

ETHIOPIAN AIRLINES

Éthiopie

Transport aérien

1 836 830

39 880

6

91

EGYPTAIR

Égypte

Transport aérien

1 747 660

ND

7

95

ROYAL AIR MAROC

Maroc

Transport aérien

1 727 381

– 5 138

8

112

TRANSNET RAIL ENGINEERING

Afrique du Sud

Logistique ferroviaire

1 539 083

ND

9

140

KENYA AIRWAYS

Kenya

Transport aérien

1 144 799

– 91 065

10

176

TRANSNET PORT TERMINALS

Afrique du Sud

Logistique portuaire

874 696

ND

11

188

AIR ALGÉRIE

Algérie

Transport aérien

821 312

ND

12

193

TUNISAIR

Tunisie

Transport aérien

791 274

– 86 776

13

255

AIR MAURITIUS

Maurice

Transport aérien

599 125

– 39 127

14

283

TRENCOR

Afrique du Sud

Transport maritime

536 434

208 895

15

299

COMAIR

Afrique du Sud

Transport aérien

490 477

905

16

318

ONCF

Maroc

Transport ferroviaire

445 343

11 267

17

400

SANTOVA LOGISTICS

Afrique du Sud

Transport de fret

311 049

2 957

18

463

NU WORLD HOLDINGS

Afrique du Sud

Transport de fret

250 174

5 022

19

480

NOUVELAIR TUNISIE

Tunisie

Transport aérien

238 097

380

20

493

VALUE GROUP

Afrique du Sud

Transport de fret

229 209

11 980

21

-

EGYPTAIR MAINTENANCE & ENGINEERING

Égypte

Logistique aéroportuaire

215 479

ND

22

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN

Cameroun

Transport de fret

193 929

ND

23

-

COMPAGNIE TUNISIENNE DE NAVIGATION

Tunisie

Transport maritime

187 746

– 2 309

24

-

1TIME HOLDINGS

Afrique du Sud

Transport aérien

157 873

– 19 310

25

-

BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Logistique

149 113

16 507

26

-

COMPAGNIE MAROCAINE DE NAVIGATION

Maroc

Transport maritime

140 778

ND

27

-

JET4YOU

Maroc

Transport aérien

127 862

ND

28

-

CAMEROON RAILWAYS

Cameroun

Transport ferroviaire

113 720

2 442

29

-

LEGAL MARITIME TRANSPORT CONSULTING

Maroc

Transport de fret

106 888

ND

30

-

SOC. NAT. DE TRANSPORT ROUTIER DE MARCHANDISES

Algérie

Transport routier

105 968

2 950

31

-

EGYPTAIR CARGO

Égypte

Transport aérien

103 906

ND

32

-

EGYPTAIR EXPRESS

Égypte

Transport aérien

99 963

ND

33

-

SOC. NAT. DE TRANSPORTS ET DE LOGISTIQUE

Maroc

Transport routier

99 401

5 673

34

-

SENEGAL AIRLINES

Sénégal

Transport aérien

95 288

– 13 340

35

-

SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DU TRANSGABONAIS

Gabon

Transport ferroviaire

82 986

– 13 228

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 10 premières autorités de gestion Société

Pays

Activité

Chiffre d’affaires Résultat net (en milliers de dollars) (en milliers de dollars)

1

30

SUEZ CANAL AUTHORITY

Égypte

Logistique portuaire

5 130 000

ND

2

158

TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY

Afrique du Sud

Logistique portuaire

981 205

ND

3

481

SOC. D’EXPLOITATION DES PORTS – MARSA MAROC

Maroc

Logistique portuaire

236 014

ND

4

484

OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS

Maroc

Logistique aéroportuaire

233 437

11 717

5

-

OFFICE DE L’AVIATION CIVILE ET DES AÉROPORTS

Tunisie

Logistique aéroportuaire

165 434

4 917

6

-

AGENCE NATIONALE DES PORTS

Maroc

Logistique portuaire

141 254

17 339

7

-

PORT AUTONOME D’ABIDJAN

Côte d’Ivoire

Logistique portuaire

127 229

41 587

8

-

DP WORLD DAKAR

Sénégal

Logistique portuaire

98 485

20 796

9

-

KENYA AIRPORTS AUTHORITY

Kenya

Logistique aéroportuaire

98 430

28 487

10

-

ENTREPRISE PORTUAIRE D’ALGER

Algérie

Logistique portuaire

75 055

LES 500 • ÉDITION 2014

10 986 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Société

CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang dans les 500

Rang 2014

Les 35 premiers transporteurs


HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL POLITIQUE, ÉCONOMIE, CULTURE

162

Post-scriptum Stéphane Ballong

Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS Tél. : 01 44 30 19 60 ; télécopieurs : rédaction : 01 45 20 09 69 ; ventes : 01 45 20 09 67 ; courriel : redaction@jeuneafrique.com

RÉDACTION

EST LE COUP DE GUEULE d’un patron africain. Un dirigeant bien connu, qui a fait fortune dans les télécoms avant de créer sa propre fondation pour promouvoir la bonne gouvernance et un leadership visionnaire sur le continent. Lors d’une grande conférence internationale réunissant le gratin du monde des affaires, voici ce qu’il a dit aux chefs d’entreprise africains présents : « Vous êtes trop timides, trop respectueux voire trop craintifs des gouvernements et des institutions internationales ! » Avec une certaine verve, l’Anglo-Soudanais Mo Ibrahim – puisque c’est de lui qu’il s’agit – a reproché à ses pairs leur fâcheuse tendance à penser que leur sort dépend des seuls gouvernements. « C’est une bêtise ! Vous créez de la richesse et des emplois, ne sous-estimez pas votre puissance ! » a-t-il martelé, avant de lancer, sous forme de boutade : « Les gars, vous aimez aller aux réunions comme celle de Davos pour côtoyer les grands de ce monde et prendre des photos avec eux… Tout cela n’a aucun sens. C’est avant tout sur le terrain de l’action qu’on veut vous voir. »

Pour « Mo » et bien d’autres, les chefs d’entreprise africains doivent désormais prendre leurs responsabilités et devenir acteurs du processus de développement. S’unir, être collectivement capables de s’opposer à des politiques et à des mesures émanant d’institutions nationales ou internationales qui ne favoriseraient pas, par exemple, l’intégration régionale ou les investissements transfrontaliers… Cette approche a une résonance particulière au moment où point une nouvelle génération de chefs d’entreprise décidés à changer le paysage économique du continent. Il s’agit par exemple de cette femme d’affaires sud-africaine qui développe un complexe industriel pour transformer localement le manganèse jusque-là exporté à l’état brut. Ou encore de ce négociant nigérian qui, après avoir importé durant de nombreuses années des pièces détachées, construit désormais des voitures de sa propre marque, qu’il vend sur le marché local mais aussi dans les pays voisins. Prônant depuis quelques années une nouvelle philosophie économique résumée dans le néologisme d’« africapitalisme », le Nigérian Tony Elumelu est l’autre chef de file de cette génération d’entrepreneurs africains. Que dit-il? Que le secteur privé africain doit, outre de la richesse économique, créer de la prospérité sociale. Comment ? En adoptant une démarche de long terme, en rompant avec la recherche du profit à court terme et, surtout, en ciblant des domaines stratégiques (infrastructures, agriculture, énergie…) ayant un impact réel sur la création d’emplois et, donc, sur la réduction de la pauvreté. Assurément, le concept de « Tony » fait son chemin parmi les patrons africains. Mais les paroles de « Mo », elles, restent vaines. En témoigne, par exemple, l’inefficacité de nombre d’organisations patronales du continent. Le secteur privé doit prendre l’initiative d’équilibrer ses rapports avec les pouvoirs publics. Pour jouer, enfin, son rôle sociétal. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37

bby@jeuneafrique.com

Directeur général : Danielle Ben Yahmed Vice-présidents : Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Directeur de la publication : Marwane Ben Yahmed

De Mo à Tony

C

Fondateur : Béchir Ben Yahmed, le 17 octobre 1960 à Tunis

LES 500 • ÉDITION 2014

Directeur de la rédaction : François Soudan (f.soudan@jeuneafrique.com) Directeurs exécutifs : Marwane Ben Yahmed (mby@jeuneafrique.com), Amir Ben Yahmed (aby@jeuneafrique.com) Rédaction en chef : Seidik Abba (s.abba@jeuneafrique.com), Élise Colette (éditions électroniques, e.colette@jeuneafrique.com), Laurent Giraud-Coudière (technique, lgc@jeuneafrique.com) Secrétariat : Chantal Lossou Chefs de section : Joséphine Dedet (La semaine de J.A.), Michael Pauron (Grand angle), Anne Kappès-Grangé (Afrique subsaharienne), Tarek Moussa et Nadia Lamlili (Maghreb & MoyenOrient), Frédéric Maury (Économie), Jean-Michel Aubriet (Europe, Amériques, Asie), Cécile Manciaux avec Olivier Caslin (Le Plus de J.A.), Séverine Kodjo-Grandvaux (Culture & médias), Clarisse Juompan-Yakam (Vous & nous) Secrétaires de rédaction : Sabine Clerc, Fabien Mollon, Ophélie Négros Rédaction : Youssef Aït Akdim, Farid Alilat, Mehdi Ba (à Dakar), Stéphane Ballong, Pierre Boisselet, Rémi Carayol, Olivier Caslin, Julien Clémençot, Frida Dahmani (à Tunis), Georges Dougueli, Samy Ghorbal, Christophe Le Bec, Nicolas Michel, Haby Niakate, Cherif Ouazani, Laurent de Saint Périer, Joan Tilouine, Tshitenge Lubabu M.K. ; collaborateurs : Edmond Bertrand, Renaud de Rochebrune ; accords spéciaux : Financial Times Responsable de la communication : Vanessa Ralli (v.ralli@jeuneafrique.com) RÉALISATION Maquette : Marc Trenson (directeur artistique), Emeric Thérond (premier rédacteur graphiste), Christophe Chauvin, Stéphanie Creuzé, Julie Eneau, Valérie Olivier ; révision : Nathalie Bedjoudjou (chef de service), Vladimir Pol ; fabrication : Philippe Martin (chef de service), Christian Kasongo ; service photo : Dan Torres (directrice photo), Nathalie Clavé, Vincent Fournier, Claire Vattebled ; documentation : Anita Corthier (chef de service), Sylvie Fournier, Florence Turenne, Angéline Veyret JEUNEAFRIQUE.COM Direction éditoriale : Élise Colette ; chefs d’édition : Pierre-François Naudé, Frédéric Maury (économie) ; rédaction : Joël Assoko, Elena Blum, Vincent Duhem, Jean-Sébastien Josset, Trésor Kibangula, Mathieu Olivier, Benjamin Roger et Nicolas Teisserenc Responsable web : Jean-Marie Miny ; studio : Cristina Bautista, Jun Feng et Maxime Pierdet DIFFUSION ET ABONNEMENTS Direction : Danielle Ben Yahmed et Amir Ben Yahmed ; vente au numéro : Sandra Drouet (responsable adjointe) ; Maty N’Dome (chef de produit) ; abonnements : AMIX, Service abonnements Jeune Afrique, 326 rue du Gros Moulin, BP 10320, 45200 AMILLY. Tél. : 33 2 38 90 89 53, Fax : 33 2 38 98 41 15, courriel : abonnement-ja@jeuneafrique.com COMMUNICATION ET PUBLICITÉ DIFCOM (AGENCE INTERNATIONALE POUR LA DIFFUSION DE LA COMMUNICATION) S.A. au capital de 3 millions d’euros – Régie publicitaire centrale de SIFIJA 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 Paris Tél. : 01 44 30 19 60 Fax : 01 45 20 08 23/01 44 30 19 86. Courriel : regie@jeuneafrique.com Président : Danielle Ben Yahmed ; directeur général : Amir Ben Yahmed ; direction centrale : Christine Duclos ; direction du développement : Florian Serfaty ; secrétariat : Chantal Bouillet ; chef de studio : Chrystel Carrière ; gestion et recouvrement : Pascaline Brémond ; service technique et administratif : Carla de Sousa Direction de la publicité : Laure Nitkowski, avec Catherine Weliachew, Virginie Vatin, Zehia Yahiaoui (directrices de clientèle), Nsona Kamalandua (chef de publicité), assistées de Patricia Malhaire ; annonces classées : Fabienne Lefebvre avec Blandine Delporte, Richelle Abihssira, assistées de Sylvie Largillière Chargées de mission : Nisrine Batata, Zine Ben Yahmed, Fatoumata Tandjan REPRÉSENTATIONS EXTÉRIEURES MAROC SIFIJA, Nabila Berrada. Centre commercial Paranfa, Aïn Diab, Casablanca. Tél. : (212) (5) 22 39 04 54 Fax : (212) (5) 22 39 07 16. TUNISIE SAPCOM, Mourad Larbi (m.larbi@sapcom-jeuneafrique.com) 15-17, rue du 18-Janvier-1952, 1001 Tunis. Tél. : (216) 71 331 244 ; Fax : (216) 71 353 522. SOCIÉTÉ INTERNATIONALE DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT S.C.A. au capital de 15 millions d’euros. Principal actionnaire : Béchir Ben Yahmed Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS | RCS PARIS B 784 683 484 TVA : FR47 784 683 484 000 25 Gérant commandité : Béchir Ben Yahmed ; Directeur général adjoint : Jean-Baptiste Aubriot ; secrétariat : Dominique Rouillon ; contrôle de gestion : Charlotte Visdeloup ; finances, comptabilité : Monique Éverard et Fatiha Maloum-Abtouche ; juridique, administration et ressources humaines : Sylvie Vogel, avec Karine Deniau et Adelaïde Grenier ; Club des actionnaires : Dominique Rouillon IMPRIMEUR SIEP - FRANCE. COMMISSION PARITAIRE : 1016C80822. DÉPÔT LÉGAL : À PARUTION. ISSN 1959-1683


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