MAGHREB OPA SUR L’EUROPE
Hebdomadaire international indépendant • 54e année
CAMEROUN ADOLPHE MOUDIKI, ROI DE L’OR NOIR
INNOVATION LE NOUVEAU VISAGE DES TÉLÉCOMS
HORS-SÉRIE NO 37
ANNIVERSAIRE SIFCA, UNE AVENTURE IVOIRIENNE
jeuneafrique.com
SÉNÉGAL MAROC HOLMARCOM, FLEURONS EN CRISE LE JOYAU DES BENSALAH
LES
PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES ÉDITION GÉNÉRALE France 6 € • Algérie 360DA • Allemagne 8 € • Autriche 8 € • Belgique 7 € • Canada 10,95 $CAN • Danemark 59 DKK • DOM 8 € • Espagne 8 € • États-Unis 10,95 $US • Éthiopie 95 Birr • Grèce 8 € • Italie 8 € • Maroc 45 DH • Mauritanie 1800 MRO • Pays-Bas 8 € • Portugal 8 € • Royaume-Uni 7£ • Suisse 14 FS • Tunisie 6,50 DT • Zone CFA 3000 F CFA • ISSN 1959-1683
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Éditorial Frédéric Maury
Au suivant!
V Les fleurons de l’industrie nés dans les années 19601970 doivent franchir le difficile cap de la succession.
OTRE CLASSEMENT des 500 premières entreprises africaines fête ses 15 ans. Quinze années bénies pour les grands groupes du continent, qui ont connu chaque année ou presque, pendant cette période, une croissance à deux chiffres. Mais voilà, depuis 2008, il faut le reconnaître, un petit grain de sable s’est glissé dans la success-story du capitalisme africain. Les données sont éloquentes: une croissance de 3,4 % des revenus en 2009, puis un bond vertigineux de 17,7 % en 2010 avant de redescendre à 3,4 % en 2011; et en 2012, comme le révèle notre classement (lire pp. 94-110), le rebond sera resté limité, à 6,1 %. Un chiffre en ligne avec la croissance du continent, mais bien en deçà des performances affichées quelques années plus tôt. Les raisons sont multiples. Alors que l’exploitation des ressources naturelles représente encore une part importante de l’activité économique en Afrique, les revenus fluctuent au gré des cours des minerais et des matières premières qui, après des années de forte hausse, empruntent désormais des chemins plus hésitants. Les opérateurs de télécoms, qui se sont imposés très rapidement parmi les toutes premières entreprises de leurs pays, commencent à voir leur forte croissance s’essouffler. Et les secteurs de demain, comme la distribution moderne ou l’agrobusiness, tardent à éclore complètement. Mais 15 ans, c’est aussi la crise d’adolescence et, à ce titre, pas toujours la meilleure période qui soit. Dans le cas des grandes entreprises africaines, certains points suscitent toutefois l’espoir. Ainsi, la mue stratégique très rapide engagée par les opérateurs de télécoms (lire pp. 9-21) est significative de la poussée d’innovation à l’œuvre sur un continent où beaucoup de choses restent à faire. La capacité incroyable de certaines entreprises
à rebondir et à se reconvertir dans un contexte pourtant difficile est aussi très encourageante. L’ivoirien Sifca, leader mondial du cacao dans les années 1990, est ainsi devenu en une décennie le numéro un africain de l’huile de palme et du caoutchouc (lire pp. 23-28), alors que son pays sombrait dans les crises politiques et la stagnation économique. Cette année marque d’ailleurs un autre anniversaire, celui de Sifca, qui fête ses 50 ans. À l’échelle du capitalisme africain, c’est beaucoup, certes, mais cet âge deviendra de plus en plus commun pour nombre de nos « 500 ». De nombreux fleurons de l’industrie sont nés dans les années 1960 et 1970. Vous trouverez plus loin quelques pages sur l’un d’entre eux : Holmarcom (lire pp. 45-50). Avant les autres, ce groupe marocain diversifié a dû franchir le difficile cap de la succession. Alors qu’une deuxième génération de dirigeants actionnaires émerge en Afrique, ce sujet est l’un des plus vifs auxquels auront à faire face les grandes entreprises du continent. « Les sociétés familiales disposent rarement de systèmes formels de gouvernance », expliquait récemment Hicham el-Agamy, directeur exécutif de l’International Institute for Management Development (IMD, à Lausanne), dans Jeune Afrique. « Pour pouvoir assumer leurs responsabilités envers leurs familles et la communauté dans son ensemble, il leur faut absolument s’institutionnaliser à un stade précoce », ajoutait-il. Les Bensalah sont parvenus à le faire chez Holmarcom. Mais combien parmi les 500 premières entreprises africaines sont prêtes pour ce nouveau rendezvous de l’histoire entrepreneuriale africaine ? Alors que nous fêtons nos 15 ans, notre regard se tourne vers ceux de nos aînés qui atteignent la maturité.Enleursouhaitantunebellesuccession. l
Rédaction en chef Frédéric Maury • Rédaction en chef technique Laurent Giraud-Coudière • Secrétariat de rédaction Fabien Mollon • Base de données et classements Jérôme Besnault (les500@jeuneafrique.com) Direction artistique MarcTrenson • Rédaction graphique ÉmericThérond • Infographies Christophe Chauvin Iconographie DanTorres (directrice photo), Nathalie Clavé • Révision Nathalie Wallon-Bedjoudjou (chef de service) Vladimir Pol, Juliette Bain • Publicité Laure Nitkowski (coordination), Difcom, Groupe Jeune Afrique, 57 bis rue d’Auteuil, 75016 Paris •Tél. : 33 1 44301960 – Fax : 33 1 45200967 • Ont collaboré à ce hors-série Stéphane Ballong, Habibou Bangré, Bintou Bathily, Arnaud Bebien, Ryadh Benlahrech,Thaïs Brouck, Olivier Caslin, Nadoun Coulibaly, Saliou Diouf, Pierre Donadieu, Élise Esteban, Omer Mbadi, Mehdi Michbal, Stéphane Pambrun, Chloé Rondeleux, NicolasTeisserenc, Stéphanie Wenger. LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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TÉLÉCOMS La révolution ne sera pas téléphonée Les communications vocales sur mobile ? Cela ne rapporte plus. Les opérateurs explorent donc de nouveaux relais de croissance : services financiers, internet haut débit, e-commerce…
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SIFCA UNE AVENTURE IVOIRIENNE Le premier groupe privé du pays fête ses 50 ans. Un demi-siècle de vie tumultueuse pour l’ancien leader du cacao, devenu le numéro un africain de l’huile de palme.
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Éditorial Au suivant !
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E N QUÊTE
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Télécoms La révolution ne sera pas téléphonée
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Innovation On n’arrête pas le progrès !
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Interview Arthur Bastings, vice-président exécutif de Millicom
LES 500 • ÉDITION 2014
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A F RIQ U E SU BSA H A RIEN N E
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Sifca Une aventure ivoirienne
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Portrait Adolphe Moudiki : Or noir et carte blanche
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Tribune Édouard Messou, président de PwC pour l’Afrique subsaharienne francophone
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Sénégal Fleurons à fleur de peau
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L’opération de l’année Pourquoi Abraaj et Danone ont fait équipe
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Transnet Boulimique de logistique
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Nouveaux entrants METL,Tullow Ghana JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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HOLMARCOM UN ROYAUME DANS LE ROYAUME Les Eaux minérales d’Oulmès, c’est lui. Les assurances Atlanta, c’est lui aussi. Bien que discret, le holding de la famille Bensalah compte parmi les conglomérats les plus puissants du Maroc.
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Classement
LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES ÉDITION 2014
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MANAGEURS ILS BÂTISSENT L’AFRIQUE Immeubles, autoroutes, barrages… Sur un continent où beaucoup d’infrastructures font encore défaut, les patrons du BTP ont fort à faire.
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MAGHREB & MOYE N - O R I E N T
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Classement général
113 Classement par régions
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Holmarcom Un royaume dans le royaume
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Maghreb OPA sur l’Europe
114 Afrique du Nord
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Portrait Zouhaier Ben Khelifa : Courroie de transmission
120 Afrique de l’Ouest 126 Afrique australe et océan Indien
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L’opération de l’année Comment Etisalat a acquis MarocTélécom
132 Afrique de l’Est
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Algérie Je patronne, tu patronnes, il patronne…
141 Classement par secteurs
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Nouveaux entrants Nouvelair, Zalagh
142 Agrobusiness
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MAN AGEURS
148 Télécoms
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Prélude Dans la cour des grands
150 Hydrocarbures
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Les Big Four de la construction
152 BTP
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Maçons français
154 Matériaux de construction
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« Work in progress »
156 Mines
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Les 12 travaux de la décennie
158 Distribution
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C’est au pied de la muraille qu’on voit les Chinois
160 Transports
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CLASSEMEN T
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Panorama Timide percée de l’« africapitalisme »
162 De Mo àTony
136 Afrique centrale
146 Boissons
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
LES 500 • ÉDITION 2014
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ENQUÊTE
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TÉLÉCOMS
La révolution ne sera pas téléphonée Les communications vocales sur mobile ? Cela ne rapporte plus. Les opérateurs explorent donc de nouveaux relais de croissance : services financiers, internet haut débit, e-commerce… Les défis à relever sont nombreux.
PLAINPICTURE.COM
FRÉDÉRIC MAURY
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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Enquête
Télécoms
C
oup dur : le 13 février 2014, Maroc Télécom a annoncé un chiffre d’affaires en baisse de 4,3 %. Pour le géant marocain, présent également dans quatre pays subsahariens, c’est la deuxième année consécutive, après quinze ans de hausse ininterrompue, que les revenus chutent. En 2012, la diminution avait été plus légère : 3,2 %. Il n’empêche. L’événement est lourd de sens. Car si l’opérateur historique du royaume régresse ainsi, c’est en raison de la saturation de son principal marché, le Maroc. De même, en Afrique, près d’une vingtaine de pays affichent désormais un taux de pénétration du mobile de plus de 90 %. En moyenne, selon des chiffres fournis par Informa Telecoms & Media, le taux moyen était de 71,9 % à la fin de 2013, contre moins de 30 % six ans plus tôt. De moins en moins de marge de progression, mais de plus en plus de concurrence : la donne s’est nettement compliquée ces dernières années pour les opérateurs. Dans plusieurs de ses marchés, dont le Kenya, Bharti Airtel cumule année après année des pertes importantes. En 2013, le groupe indien a perdu environ 450 millions de dollars (325 millions d’euros) en Afrique. Sans surprise, les revenus par utilisateur tirés de l’activité voix baissent partout ou presque, pour se situer en général entre 4 et 6 dollars par mois. Une bonne nouvelle pour les utilisateurs, qui voient les tarifs d’appels baisser, mais un défi de taille pour les opérateurs. Tous ne sont pas dans la situation de Maroc Télécom, loin de là, et il existe encore de nombreux pays africains où les taux de pénétration restent faibles. Mais les géants du secteur pensent déjà à l’avenir. MONÉTISATION. Pour eux, le cap est clair : se
focaliser désormais sur les services et l’augmentation des usages. Exit la gestion de l’infrastructure passive : un nombre croissant d’opérateurs vendent ou confient la gestion de leurs tours de télécommunications à des sociétés spécialisées. Le sud-africain MTN et le français Orange sont largement en avance dans ce domaine, et d’autres devraient suivre rapidement, comme Airtel, qui possède 17 565 tours en Afrique, selon Renaissance Capital. La banque d’affaires russe estime par ailleurs que MTN pourrait retirer 4 milliards de dollars de la vente de ses tours dans ses deux principaux marchés, le Nigeria et l’Afrique du Sud. L’objectif, ici, est de mutualiser au maximum une infrastructure qui n’offre pas de valeur ajoutée, pour se concentrer sur le cœur de métier… et les enjeux d’avenir. Parmi ceux-ci, les services financiers sur mobile sont de loin le chantier le plus avancé. Selon Ecobank, les revenus tirés de cette activité dans la « Middle Africa » (la zone comprise entre le JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
p Fin 2013, Orange Money (ici à Dakar) recensait 8,9 millions d’utilisateurs.
L’Angola, la Zambie ou le Nigeria bénéficient déjà d’un réseau 4G.
Sahara et l’Afrique du Sud) pourraient croître de 657 millions à 3,53 milliards de dollars entre 2012 et 2017. De fait, la plupart des acteurs offrent désormais ce service à leurs clients : MTN comptait 14,8 millions d’utilisateurs de MTN Mobile Money fin 2013, un chiffre en hausse de 57,3 % en un an ; Orange Money en recensait quant à lui 8,9 millions, contre 5,6 millions un an auparavant. Le principal défi, désormais, tient davantage à la monétisation de cette offre qu’à son succès commercial. Certains l’ont relevé. Le kényan Safaricom, précurseur en la matière, génère ainsi 18 % de ses revenus via son produit de transfert d’argent M-Pesa, qui s’est transformé peu à peu en intégrant de nouveaux services (épargne, paiement…). Plus de 60 000 agents offrent ce service à travers le pays, et il y a désormais autant de transactions annuelles par M-Pesa que de dépôts dans les banques du pays. Au Zimbabwe, le leader des télécoms, Econet (lire p. 16), est allé encore plus loin en rachetant purement et simplement une banque. Si les LES 500 • ÉDITION 2014
La révolution ne sera pas téléphonée autres opérateurs se refusent pour l’instant à franchir ce cap, tous avouent regarder avec la plus grande attention le cas zimbabwéen… Tout en craignant le comportement des autorités monétaires et financières africaines face à ces nouveaux acteurs de la finance.
SYLVAIN CHERKAOUI POUR J.A.
GRAND ÉCART. L’internet mobile est l’autre
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SOURCE : INFORMA TELECOMS & MEDIA
Les dix marchés les plus saturés (taux de pénétration du mobile fin 2013, en %)
Revenus non-voix des principaux opérateurs (en % du chiffre d’affaires 2013, sauf * : en % du revenu par utilisateur) SOURCE : COMPAGNIES
5 35,1
Safaricom LES 500 • ÉDITION 2014
19,6
Airtel
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MTN
14,2*
Maroc Télécom
Sonatel
grand enjeu des opérateurs télécoms, alors que l’accès au web reste désespérément bas sur le continent. Selon McKinsey, 16 % des Africains y disposent d’un accès. Le cabinet de conseil américain estime que ce taux devrait passer à 50 % en 2025, avec 600 millions d’utilisateurs d’internet. L’existence de câbles sous-marins tout autour du continent et reliant celui-ci au reste du monde est un premier pas important, avant que des réseaux terrestres soient déployés en complément. Comme dans le domaine du fixe, inexistant et que l’offre mobile a rapidement dépassé, les opérateurs télécoms ont une carte à jouer. Déjà, selon des chiffres d’Informa Telecoms & Media, 105 millions d’Africains avaient accès à l’internet mobile à la fin de 2013, contre une quarantaine de millions à l’internet fixe. Si l’écart reste très grand entre pays africains (l’Algérie n’a commencé que début 2014 à offrir la 3G…), plusieurs États commencent à développer la 4G, la technologie la plus adaptée à l’internet mobile. L’Angola, l’île Maurice, la Zambie, le Nigeria, entre autres, offrent désormais ce service. Autre élément stratégique pour les opérateurs : le développement des smartphones. De ce côté aussi, les travaux ont débuté, alors que le continent ne compte qu’environ 70 millions de téléphones de ce type. L’objectif est d’abaisser les prix pour rendre ces appareils plus accessibles. Safaricom en a déjà lancé plusieurs modèles à un prix d’environ 100 dollars. Microsoft et Huawei travaillent ensemble dans le même but, tout comme Orange et le chinois Spreadtrum Communications. Les premiers effets de cette politique se font sentir : au Nigeria, son principal marché, MTN tire désormais environ 15 % de son chiffre d’affaires de la data, tandis qu’en Côte d’Ivoire, ce type de revenus a bondi de 158,9 % en 2013. INCUBATEUR. Reste un ultime défi : le contenu.
Car si l’internet et les services à valeur ajoutée sont destinés à bondir en Afrique, les opérateurs doivent aussi participer à la stimulation de l’offre en termes d’applications mobiles, de sites internet, de réseaux sociaux ou encore d’e-commerce. Dans ce dernier domaine, tout nouveau en Afrique, Millicom (lire pp. 20-21) et MTN ont frappé un grand coup en s’associant à l’allemand Rocket Internet, un incubateur de start-up, via Africa Internet Holding. Ce dernier a déjà créé une multitude de sites de l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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Enquête
Télécoms
SVEN TORFINN/PANOS-REA
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p Précurseur du paiement mobile en Afrique, le kényan Safaricom (ici à Nairobi) tire 18 % de ses revenus de son offre M-Pesa. l l l commerce en ligne en Afrique et emploie 1 500 personnes dans treize pays du continent. À son actif : le site généraliste Jumia (leader au Nigeria), le service de restauration Hellofood, le site d’achats de véhicules Carmudi… Les recettes sont pour l’instant faibles, mais Millicom et MTN parient sur l’explosion du commerce en ligne – sur un continent où le nombre de centres commerciaux reste très bas – pour doper leurs ventes et inciter leurs clients
q Le sud-africain MTN (ici à Abidjan) a vu son nombre d’abonnés au mobile banking bondir de 57,3 % en 2013.
à utiliser internet. Orange a quant à lui plus modestement créé Orange Horizons afin de trouver de nouveaux débouchés et a commencé l’aventure dans ce domaine en Afrique du Sud. Le groupe français s’est aussi associé à Gameloft, un leader des jeux sur mobile, pour distribuer ses offres en Afrique, et à Deezer pour proposer de la musique en ligne. CYBERDÉFENSE. Moins médiatique mais tout
OLIVIER POUR J.A.
aussi stratégique, l’offre à destination des entreprises explose et devient un enjeu concurrentiel fort (lire p. 15). Le britannique Vodafone aurait, selon des chiffres rapportés par Informa Telecoms & Media, réalisé 1 milliard d’euros de revenus dans les services aux entreprises au cours de l’année fiscale close à la fin de mars 2013. Orange mise beaucoup sur Orange Business Services, une activité solide sur son marché d’origine, la France. Cette filiale emploie environ 1 750 personnes en Afrique, et le rachat du spécialiste de la cyberdéfense Atheos devrait l’aider à doper ses ventes auprès des grandes entreprises, notamment dans le domaine de la sécurité informatique. MTN s’est quant à lui associé au début de 2014 au chinois PCCW pour offrir à ses clients corporate des services leur permettant des communications internationales… Dans ce domaine aussi, la révolution ne fait que commencer. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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Enquête
Télécoms
Innovation On n’arrête pas le progrès! Pour faire converger les besoins des populations avec leur recherche de profits, les opérateurs ont plus d’un tour dans leur sac. Passage en revue des aventures avant-gardistes africaines.
S
anté, éducation, agriculture, banque, assurances, internet, e-commerce, musique en ligne, production de contenus en tous genres… Les opportunités de développement stratégique des opérateurs de télécoms semblent innombrables sur un continent où l’on manque bien souvent de tout. Discrètement mais sûrement, la plupart d’entre eux se sont lancés dans l’aventure de la diversification, en commençant par les produits bancaires. Mais pas seulement : le zimbabwéen Econet a ainsi connu un vif succès il y a quelques années en lançant EcoLife, un
produit d’assurance-vie lié à l’utilisation du téléphone ; et Millicom a soutenu quasiment depuis ses débuts la plateforme de commerce en ligne Africa Internet Holding… Mais toutes ces évolutions, dont le principal objectif est de générer de nouvelles sources de revenus en profitant d’une masse de clients, ne sont pas sans risques : en Afrique du Sud, MTN a été confronté à une levée de boucliers des médecins et des autorités lorsqu’il a lancé un service de conseil médical. Jeune Afrique vous présente quelques exemples d’innovations commerciales. l ce médecin a eu l’idée d’un tel service en 2006 pour répondre aux nombreux appels des patients. Une équipe de 30 praticiens, divisée en six groupes de cinq, assure une couverture sept jours sur sept et 24 heures sur 24. « Les résultats sont prometteurs. En trois mois, nous avons reçu 90000 appels, dont une majorité en provenance de l’Est », confie Aimé Lokulutu, qui reconnaît toutefois que, compte tenu de la taille du pays, il espérait bien plus de sollicitations. « Le problème le plus récurrent est le paludisme », résume Dorah Kasongo, coordonnatrice du centre d’appels. GRATUITÉ. Au départ, les appels devaient
RD Congo Allô docteur?
En association avec une ONG locale, Bharti Airtel a créé un service qui met en relation médecins et patients.
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epuis le 22 novembre 2013, les Congolais détenteurs d’un numéro Airtel peuvent appeler le 3535 et parler à un médecin à qui exposer leurs problèmes, leurs doutes, leurs angoisses. Pour l’heure, Airtel Santé Info, en phase pilote, est gratuit (hors prix des communications). Plus
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
pour longtemps : le passage au payant est imminent. L’offre est le fruit d’un partenariat entre l’indien Bharti Airtel, géant des télécoms en Afrique, et l’ONG congolaise Action Médecin Conseil, fondée par le docteur Aimé Lokulutu. Inspiré par des expériences similaires au Kenya, en Afrique du Sud et au Royaume-Uni,
être facturés 50 unités la minute – soit 500 francs congolais (0,39 euro). Mais en RD Congo, deux tiers des quelque 77 millions d’habitants vivent avec moins de 0,90 euro par jour, d’après la Banque mondiale. Airtel a donc revu son tarif à la baisse. « On s’est dit que si la personne appelait deux ou trois minutes, ça n’irait pas. Pour rendre service à la population, il faut regarder les réalités, alors nous avons décidé que le prix serait de 100 unités par appel », souligne avec fierté Dandy Yela, responsable de la communication de l’opérateur de télécoms. « La finalité est que le patient ne paie pas », insiste le docteur Aimé Lokulutu. Cette gratuité, comme au Royaume-Uni, dépendra du soutien du gouvernement ou d’un partenaire privé. Pendant la phase pilote, c’est Airtel – qui a financé le matériel et la formation des médecins aux centres d’appels – qui paie les praticiens. Une fois le service devenu payant, ils seront rémunérés en fonction des gains. l HABIBOU BANGRÉ, à Kinshasa LES 500 • ÉDITION 2014
La révolution ne sera pas téléphonée
TRIBUNE
Opinions & éditoriaux
Ghana Épargne en ligne
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FRÉDÉRIC MAURY
Kenya Roulez connectés Safaricom installe le wifi dans les minibus. JAMAIS À COURT D’IDÉES innovantes, le kényan Safaricom, inventeur du service de mobile banking le plus connu d’Afrique, M-Pesa, s’est lancé mi-2013 à l’assaut des transports en commun. Vuma Online – c’est le nom du produit – équipe les minibus qui le souhaitent d’un accès à l’internet en wifi permettant aux clients d’accéder à la Toile pendant les trajets. En trois mois, l’offre a séduit plus de 1 000 matatu. Début 2014, le chiffre dépassait les 3 000, selon Safaricom. Le gain est double pour l’opérateur : générer quelques revenus (le service coûte aux propriétaires de minibus un peu plus de 10 euros par mois) et donner le goût de l’internet aux passagers. Comme dans beaucoup de pays d’Afrique, ces minibus sont en effet le principal moyen de locomotion de la plus grande partie de la population. l F.M. LES 500 • ÉDITION 2014
DR
Tigo propose une version mobile du susu traditionnel. LE SUCCÈS DEMANDE à être confirmé, mais l’initiative est notable. Considérant que les produits doivent être adaptés aux besoins des clientèles locales, Tigo a décidé d’offrir une alternative à l’une des traditions les plus ancrées au Ghana : le susu, une micro-épargne très populaire. Le pays d’Afrique de l’Ouest compte ainsi des milliers de collecteurs auxquels des gens, souvent des femmes, confient leur épargne. Un système fondé sur la confiance sur lequel Tigo a décidé de se greffer: depuis le début de l’année 2013, les abonnés peuvent désormais épargner via Tigo. En six mois, 6 000 femmes auraient décidé d’opter pour cette solution. l
L’entreprise, un client d’avenir
KARIM KOUNDI Directeur associé chez Deloitte, chargé des technologies, des médias et des télécoms pour l’Afrique francophone
ACE À LA SATURATION du marché des particuliers et grâce aux évolutions technologiques récentes dans les domaines de la connectivité, des capacités de stockage et de la vitesse des processeurs, le marché des entreprises représente le principal levier de croissance des opérateurs de télécoms en Afrique pour la prochaine décennie. Plusieurs opérateurs, notamment en Afrique du Nord, se sont mis en ordre de bataille pour conquérir ce marché fructueux et encore peu développé. La gestion de ces clients et des services business to business demande une organisation spécifique, différente de celle du marché des particuliers. La majorité des opérateurs s’oriente aujourd’hui vers la mise en place de business units pour la gestion de bout en bout du marché et des clients corporate, sur le modèle européen. Les besoins de ces clients ne se limitent pas aux services de télécoms, mais combinent services et infrastructures technologiques. Les opérateurs se retrouvent dans un rôle d’intégrateurs de solutions complexes, nécessitant la mise en place d’une chaîne de valeur composée de plusieurs partenaires internes et externes à l’opérateur, tels que les développeurs spécialisés dans les technologies de l’information et de la communication (TIC), les intégrateurs de solutions, les fournisseurs d’équipements de services à valeur ajoutée…
Il s’agit du principal levier de croissance du secteur en Afrique pour la prochaine décennie.
Le modèle de distribution des produits aux entreprises requiert la mise en place d’un écosystème de partenaires – distributeurs et intégrateurs – autour de solutions verticales par secteurs d’activité et métiers des clients. Cet écosystème sera l’arme principale des opérateurs sur le marché corporate. Les solutions destinées aux entreprises nécessitent une technicité et des compétences pluridisciplinaires qui doivent être développées au sein de l’opérateur de télécoms, à la fois sur le plan technologique (compétences horizontales) et sur celui des métiers et activités des entreprises (compétences verticales). l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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Enquête
Télécoms
Zimbabwe La maison fait crédit Depuis qu’il a racheté une banque, Econet n’est plus un simple opérateur de télécoms, mais un acteur financier avec lequel il faudra compter.
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est un cas que tous les opérateurs de télécoms regardent avec la plus grande attention : la reprise d’une banque locale par le numéro un des télécoms au Zimbabwe, Econet. « L’acquisition récente de 99,9 % de TN Bank [rebaptisée Steward Bank] est une première pour une compagnie de télécoms en Afrique subsaharienne. Cela transformera la prestation de services financiers au Zimbabwe et peut-être, si ce modèle se généralise, dans le reste de l’Afrique, expliquent les équipes de recherche du courtier Exotix. Tout comme les téléphones mobiles prépayés ont révolutionné les télécommunications en Afrique, nous pensons que la banque mobile va révolutionner la fourniture de services bancaires. » SYNERGIES. Leader incontesté du
marché téléphonique (75 % de part de marché sur la voix, 97 % dans l’internet mobile), Econet est devenu, grâce à cette acquisition, un opérateur bancaire comme un autre, pouvant collecter des dépôts. Moins connu que Safaricom, qui a lancé le célèbre service de mobile banking M-Pesa, Econet n’en est pas moins avant-gardiste dans le domaine du mobile et des services financiers. Son service de transfert d’argent et de paiement mobile, EcoCash, lancé fin 2011, a connu un immense succès à mesure qu’il se complexifiait (cartes de débit, transferts avec les autres banques…) : 3 millions de clients, 7 000 agents commerciaux et 150 millions d’euros de transactions chaque mois. Quelque 98 % des paiements mobiles zimbabwéens passent par Econet, et ceux-ci ont été multipliés par 70 entre début 2012 et mi-2013… Certes, la reprise d’une banque, même de petite taille (TN Bank ne comptait qu’une vingtaine d’agences), peut paraître risquée : les métiers sont en effet différents et Econet travaille aussi avec les autres banques de la place. Mais au-delà des synergies évidentes (les transactions EcoCash passent toutes par Steward Bank), le défi est stratégique : Econet entend se positionner au mieux pour capter les fruits d’une pénétration financière et bancaire croissante. Son slogan ? « Votre téléphone est votre banque. » l FRÉDÉRIC MAURY JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
LES 500 • ÉDITION 2014
> 1 milliard d’habitants > 2000 milliards de dollars de PIB > 5% de croissance moyenne > 1000 milliards de dollars de consommation > 650 millions d’abonnés > 170 millions d’utilisateurs
Désormais, la question n’est plus « pourquoi ? », mais « comment ? » Basés à Lagos au Nigéria, depuis plus de 20 ans, nous créons ou gérons des entreprises, et procurons aide et conseil à une large gamme de sociétés, sur l’ensemble du continent africain. Aujourd’hui, nous fournissons des solutions pour relever les défis inhérents à la pénétration de marché, à la mise en oeuvre de stratégies, et à la réalisation de potentiels de croissance. L’expertise unique de Novignis Consulting sera un atout inégalé pour votre développement en Afrique. Afin que, pour vous, la vraie question devienne « quand ? »
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Enquête
Télécoms
Afrique du Sud Tout sauf la voix Bien qu’il n’y possède aucune licence, Orange offre de nombreux services dans la première économie du continent.
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epuis le début de l’année 2013, Orange fait tranquillement son nid en Afrique du Sud. L’opérateur, pourtant, n’y possède aucune licence. Mais, via Orange Horizons, une boutique en ligne a été mise en place : on peut y acheter des téléphones et des accessoires à des prix inférieurs à ceux du marché sud-africain. En parallèle, un site d’informations a également vu le jour. Mi-2013, un partenariat a en outre été conclu avec le distributeur sud-africain Nashua Mobile afin de venir en aide aux clients d’Orange qui voyagent en Afrique du Sud, mais aussi pour proposer ses services à des Sud-Africains qui souhaitent partir en France. Enfin, depuis janvier 2014, l’opérateur met le wifi à disposition des voyageurs dans les bus touristiques, au Cap. « C’est une stratégie qui permet de mettre en avant la présence de la marque en Afrique du Sud, sans être très actif », estime un spécialiste des télécoms JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
sud-africain qui préfère garder l’anonymat. « On ne pouvait pas se permettre de ne pas être présent dans la première économie du continent. Et nos résultats sont au-delà de nos objectifs, particulièrement dans le domaine de l’e-commerce: on ne s’attendait pas à grandir si vite », explique Sébastien Crozier. Le directeur
régulateur accepte cela sans conditions, tempère notre spécialiste. De plus, les opérateurs sud-africains n’ont pas une grande capacité de couverture réseau, et je ne suis pas sûr qu’ils puissent accueillir un MVNO. Pour le moment, la situation n’est pas idéale. » LOGO. La notoriété d’Orange dans le
pays est déjà immense. Le groupe est le partenaire de la Coupe d’Afrique des nations et du Championnat d’Afrique des nations, les deux plus grandes compétitions de football du continent, dont les dernières Boutique en ligne, services aux éditions ont été organisées voyageurs, site d’informations… sur le sol sud-africain. « Le logo Orange a été énorOrange Horizons est partout. mément vu à la télévision général d’Orange Horizons ne cache pas sud-africainecesdeuxdernièresannées», la volonté du groupe de devenir opérateur affirme fièrement Sébastien Crozier. Un de réseau mobile virtuel (MVNO). « Nous an après sa création, Orange Horizons avons clairement l’intention d’entrer dans a en tout cas bien grandi et a lancé des ce champ, si les conditions nous peractivités dans 27 pays, notamment dans mettent d’être rentables. Nous pourrions la plupart des États d’Afrique australe aussi à terme devenir fournisseur d’accès (Angola, Malawi, Mozambique, Namibie, à internet », ajoute-t-il. « Il y a la place pour Zambie et Zimbabwe), mais aussi au qu’Orange devienne MVNO en Afrique Nigeria et au Ghana. l du Sud. Mais il n’est pas certain que le PIERRE DONADIEU, à Johannesburg LES 500 • ÉDITION 2014
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Enquête
Télécoms
Arthur Bastings « Nous préparons le business de demain » Pour le vice-président exécutif de Millicom chargé de l’Afrique, l’important, aujourd’hui, n’est pas d’être le premier sur la téléphonie. Mais d’anticiper les besoins des consommateurs en termes d’internet mobile.
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concurrents n’est pas forcément à un niveau idéal. Nombre d’opérateurs disent vouloir être parmi les deux premiers acteurs dans chaque pays. Est-ce la meilleure manière de faire des profits ?
illicom, c’est un peu le petit poucet des opérateurs télécoms panafricains. Fort de 21 millions de clients sur le continent, ce discret groupe luxembourgeois est moins connu que MTN, Orange ou Airtel. Mais avec sa marque Tigo, présente dans six pays africains (voir carte), il est l’un des plus avancés en matière de diversification.
importante. Ensuite, il y a la concurrence, avec des niveaux de prix qui baissent. Malgré une croissance soutenue, certains pays africains n’ont pas vu leur marché des télécoms croître en 2013. Enfin, si les revenus par utilisateur sont si bas, c’est aussi parce que les services à valeur ajoutée sont encore peu développés. À ce titre, le marché est encore immature.
JEUNE AFRIQUE : Pour Millicom, 2013 a été une meilleure année que les précédentes. Comment l’expliquez-vous ? ARTHUR BASTINGS : Nous avons
Dans quatre ans, les smartphones seront trois fois moins chers qu’aujourd’hui.
connu en 2013 une croissance de 11 % de notre base de clientèle. Nous avons aussi changé une bonne partie de notre organisation sur le terrain, afin d’avoir des profils de manageurs plus en phase avec nos priorités : la data, l’internet et les services financiers sur mobile. Le taux de pénétration du mobile peut-il encore croître ?
Cela dépend fortement des pays. Au Sénégal, le taux de pénétration est très élevé. Mais au Tchad, où il est d’environ 40 %, il y a encore beaucoup de potentiel, tout comme en RD Congo ou au Rwanda. Mais il ne faut plus se focaliser uniquement sur la pénétration en matière de voix, car nous entrons dans un nouveau cycle de développement. Et dans les domaines de la data, des services internet ou des services financiers mobiles, les taux de pénétration restent très bas en Afrique. L’enjeu, aujourd’hui, est de préparer le business de demain. En Afrique, le revenu moyen par utilisateur est de 4 dollars, soit trois fois moins qu’en Amérique du Sud…
C’est lié aux fondamentaux macroéconomiques. En Afrique, les pays relèvent le plus souvent de la catégorie « économie frontière » et non « économie émergente ». Ce qui se traduit par l’absence d’une classe moyenne JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Le revenu par utilisateur va-t-il continuer de baisser ?
Certains facteurs plaident en faveur d’une poursuite de la baisse. De fait, en devenant plus inclusive, l’industrie des télécoms s’adresse de plus en plus aux populations à faibles revenus. Certains pays n’ont-ils pas trop d’opérateurs ?
La compétition est une bonne chose, notamment parce qu’elle permet d’avoir le choix. Maintenant, il est vrai que dans certains marchés le nombre de
LES SIX PAYS DE
Sénégal Ghana Tchad RD Congo Rwanda Tanzanie
J’entends souvent cela et ça m’amuse beaucoup. La question de la taille critique est importante, mais je ne pense pas que le fait d’être premier soit la priorité absolue. Notre intention n’est pas d’être le numéro un dans la voix, ce dont tout le monde parle, mais d’être leader dans les nouveaux services qui arrivent.
Parmi les solutions développées par les opérateurs pour maintenir leurs bénéfices figure la cession ou le partage des tours télécoms. Cette tendance va-t-elle se poursuivre ?
Nous avons été parmi les premiers à bouger dans ce domaine. De manière plus générale, le partage des infrastructures est important. Les services financiers sur mobile ne représentent qu’une petite partie de vos revenus, mais deviennent une composante importante de votre croissance. Quels types de services financiers les clients africains préfèrent-ils ?
Aujourd’hui, c’est surtout le paiement mobile. Mais cela va se diversifier. Ce qui est important, c’est de comprendre quels sont les besoins financiers de nos clients. Au Ghana, il y a un système d’épargne informelle nommé susu : il permet d’épargner des petites sommes chaque jour, moyennant une commission payée à une personne chargée de conserver cette épargne. Du coup, nous avons lancé une version numérique de ces clubs d’épargne. Au Zimbabwe, le leader du marché, Econet, a acquis une petite banque. Pourriez-vous faire la même chose ?
Cette expérience est très intéressante. LES 500 • ÉDITION 2014
La révolution ne sera pas téléphonée t LE NÉERLANDAIS a rejoint le groupe luxembourgeois en mai 2013.
que, dans quatre ans, il sera de 20 à 25 dollars. Les nouveaux utilisateurs de smartphones sont-ils friands d’internet ?
Ils sont curieux mais ne l’utilisent que rarement. Et il est difficile de les convaincre de l’utiliser chaque jour. Sans doute parce qu’ils ont des craintes sur le prix que cela peut leur coûter. Il faut donc être le plus transparent possible sur les tarifs, créer l’écosystème qui les incitera à aller sur le web. D’où nos investissements dans l’e-commerce. Ensuite, il faut trouver les bons services. Nous avons ainsi passé un partenariat avec Facebook. Au Paraguay, nous y offrons un accès gratuit et en guarani, la langue locale. En 2014, nous répliquerons cette opération en Afrique.
MARK CHILVERS POUR J.A.
Pourquoi un opérateur téléphonique se lance-t-il dans le commerce en ligne ?
Mais je ne répondrai pas à la question de savoir si nous pourrions faire la même chose. Le prix des smartphones est un obstacle majeur au développement de l’internet mobile. Pensez-vous que cela puisse évoluer rapidement ? LES 500 • ÉDITION 2014
La demande pour les smartphones low cost est spectaculaire, et nous avons d’ailleurs du mal à la satisfaire. Nos chargements de smartphones arrivant en Afrique sont vendus en deux jours. Aujourd’hui, le prix pour un smartphone low cost de bonne qualité tourne autour de 60-70 dollars. Notre prévision est
Nous ne nous voyons pas comme une compagnie téléphonique, mais comme une entreprise de convergence numérique. Les opérateurs de téléphonie mobile sont les fournisseurs d’accès à internet privilégiés en Afrique, et ils ont une connaissance fine du consommateur africain. Nous prenons donc très au sérieux tous les aspects du numérique et voulons participer à cette industrie. Nous avons ainsi investi dans Africa Internet Holding [AIH], et nous croyons beaucoup au e-commerce, qui donne accès à un large choix de produits sur un continent qui a peu de centres commerciaux. Notre objectif est de dépasser les malls avant qu’ils n’existent partout. Dans ce domaine, notre ambition est panafricaine, elle va bien au-delà des pays où nous opérons dans la téléphonie. Pour cette raison, nous nous sommes aussi alliés, toujours dans le cadre d’AIH, avec MTN, qui a une empreinte géographique très complémentaire à la nôtre. Depuis des années, la rumeur court que les activités africaines de Millicom sont à vendre. Confirmez-vous ?
Nous aimons l’Afrique. Et cela n’est pas un sujet dont nous tenons compte aujourd’hui. l Propos recueillis par FRÉDÉRIC MAURY JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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Afrique subsaharienne
Sifca
Une aventure ivoirienne
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Le premier groupe privé du pays fête ses 50 ans. Un demi-siècle de vie tumultueuse pour l’ancien leader du cacao, devenu le numéro un africain de l’huile de palme et du caoutchouc.
NABIL ZORKOT POUR J.A.
FRÉDÉRIC MAURY
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e 28 janvier 2014, les équipes de que la famille Billon. Il y entre en 1978, après avoir Sifca sont sur le pont. À quelques été client du groupe en tant que responsable du heures de l’ouverture du forum service agro-industrie de Creusot-Loire. D’abord Investir en Côte d’Ivoire 2014, directeur technique, il prendra la direction généqui doit accueillir plus de 3 000 rale de Sifca onze ans plus tard. personnes – dont de nombreux investisseurs internationaux –, une poignée de VISION. Ce qui caractérise Lambelin, c’est une travailleurs mettent la dernière main au stand vision précise du chemin à parcourir. Sifca n’a du géant ivoirien de l’agro-industrie, à l’abri de conservé aucun écrit ou presque, même interne, bâches noires. Bientôt, les premiers visiteurs de sa rapide ascension, mais celle-ci n’est en rien pourront découvrir les épisodes marquants de due au hasard. « La stratégie mise en œuvre par la vie de ce groupe incontournable né cinquante Sifca mérite d’être détaillée, car son caractère ans plus tôt, des objets liés à ses trois grandes extrêmement volontariste est exceptionnel dans productions – l’huile de palme, l’hévéa et le sucre l’environnement économique africain. Il est aussi – et des photos où se succèdent les grands noms exemplaire des logiques à l’œuvre dans le monde de l’histoire politique ivoirienne. de l’industrie », soulignait en 2001 Comme un clin d’œil de l’hisBruno Losch, chercheur au Centre Dès les années toire, c’est dans la tente nommée de coopération internationale en 1990, Sifca Village Cacao que Sifca et ses recherche agronomique pour le s’est implanté développement (Cirad). équipes ont pris place, et non dans « Le groupe a fait le choix de celle, toute proche, consacrée au aux Pays-Bas, poursuivre son intégration verticaoutchouc. À Abidjan, c’est touen France cale à partir de son usine Unicao jours à la précieuse fève dont on et en Espagne. en s’adaptant le plus possible aux fait le chocolat que l’on associe nouvelles caractéristiques de le groupe au milliard de dollars la demande des chocolatiers, poursuivait ait de revenus (815 millions d’euros en 2012) et aux S CLA SE 25000 employés. Depuis 2002, pourtant, Sifca n’a l’économiste. À partir de sa production de plus touché une seule cabosse… beurre, il s’est lancé dans la production de e Si, pour beaucoup d’Ivoiriens, Sifca rime avec beurre de cacao liquide, qui correspond cacao – dont la Côte d’Ivoire est le premier proauxnouveauxstandardsd’approvisionneducteur mondial –, c’est parce que les quarante mentdelachocolaterietoutenoffrantune U premières années de son existence ont tourné valeur ajoutée supplémentaire. La grande SI F 2014 autour de ce produit. Le 1er octobre 1964, c’est pour originalité pour une entreprise ivoirienne ienne – et une première pour un pays producteur ucteur en faire le négoce que le Français Henri Tardivat – vient du lieu de réalisation de l’investissement s’associe au Franco-Ivoirien Pierre Billon. Fils industriel, puisque c’est un site européen qui a d’un homme d’affaires français installé en Côte été retenu afin d’être plus proche des clients. » d’Ivoire (lire p. 28), ce dernier est alors l’un des p Parmi les marques Deux décennies avant que des groupes nordtrès rares Ivoiriens à détenir une entreprise. En phares du groupe, africains pensent à s’installer en Europe (lire pp. quelques années, Sifca devient l’un des leaders l’huile de table Dinor, incontestables dans la commercialisation du 52-53), Sifca a en effet déjà franchi le pas. Aux Paysproduite par sa filiale cacao : les autres (Dafci, Jean Abile Gal, SHAC…) Bas, le groupe dispose d’une société de négoce, Sania. sont tous des filiales de groupes français. Unicom. En 1992, il crée Nord Cacao à Gravelines, Sifca est alors dirigé par Pierre Baudouin. Mais près de Dunkerque, en France. Peu de temps après, c’est un autre Français qui révolutionnera réelil récidive en Espagne en prenant une part minolement le groupe quelques années plus tard. ritaire dans une très ancienne société familiale de Naturalisé Ivoirien, Yves Lambelin est le véritable transformation de cacao, Indcresa. La production architecte de Sifca – peut-être davantage encore des sites français et espagnol dépendant de celle EN
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UN NOM BAFOUÉ MALGRÉ LE POIDS économique du premier groupe privé ivoirien, le nom de Sifca (pour Société immobilière et financière de la côte africaine) est peu connu. Depuis une décennie, le groupe préfère communiquer sur ses marques destinées à la JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
grande consommation dans le sucre et l’huile de palme. « Le nom Sifca a été très connu dans les années 1990 et résonne encore aux oreilles de nombre d’acteurs du cacao, mais cela n’a jamais été une marque », explique un proche du groupe.
Dans les années 2000, l’histoire joue un mauvais tour à Sifca. Lors du désengagement du cacao, une organisation issue du monde paysan reprend le siège historique de la société et une partie de son nom : Sifca-Coop. Quelques années plus
tard, celle-ci est prise dans la tourmente des fraudes et manipulations financières d’une partie des barons du cacao apparus sous l’ère Gbagbo. Le nom de Sifca aura longtemps été affecté par ce délicat voisinage. l F.M. LES 500 • ÉDITION 2014
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d’Unicao, l’usine ivoirienne de Sifca, la capacité de celle-ci sera doublée au milieu des années 1990. Quant à Nord Cacao, qui produit du beurre liquide filtré, désodorisé et livré en camions-citernes, en flux tendu, aux grands chocolatiers européens, sa capacité annuelle de traitement est portée de 18000 à 40000 tonnes entre 1992 et 1998. Le groupe ivoirien peut ainsi satisfaire les besoins de ses clients, européens pour la plupart. Avec Yves Lambelin, Sifca va vite. « À la fin des années 1980, le groupe traitait entre 80 000 et 100000 tonnes de cacao par an, explique un proche de l’entreprise. Dix ans plus tard, le chiffre était montéà200000,voire250000tonnes,soitplusd’un quart de la production ivoirienne de l’époque. » Sifca devient le numéro un mondial du cacao. Le géant américain Grace Cocoa entre à son tour de table en 1996 à hauteur de 30 %. Poussé par son développement rapide et le rachat, en 1999, de Jean Abile Gal (JAG), propriété depuis quelques années d’un autre homme d’affaires ivoirien, François Bakou, Sifca envisage très sérieusement LES 500 • ÉDITION 2014
de s’offrir son grand frère américain. Le groupe réalise alors un chiffre d’affaires de 750 millions d’euros. Lorsque s’ouvre la campagne 1999-2000, il obtient ce qui restera l’un des plus importants financements : une centaine de millions d’euros auprès d’une dizaine de banques. BRUTALITÉ. C’est alors que Sifca connaît la plus grande rupture de son histoire : le rêve cacao prend fin en quelques mois. Le 12 août 1999, sous la pression des bailleurs de fonds, le président ivoirien Henri Konan Bédié (HKB) libéralise la filière cacao sans la moindre mesure d’accompagnement. « La fin de la Caisse de stabilisation a été terrible, souligne un négociant. Avant, les prix étaient garantis pour dix-huit mois. Du jour au lendemain, on est passé aux prix du marché. » Nombre de négociants ne s’en remettront pas, et Sifca passe très près de la faillite. Dès le début de la campagne suivante, en octobre, l’américain Cargill pénètre sur le marché avec la brutalité coutumière à l’activité de l l l
Le rêve cacao prend fin en 1999, quand Henri Konan Bédié libéralise la filière. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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p Le fondateur Pierre Billon (au centre, chemise blanche), avec Yves Lambelin (à dr.) et, assis, l’exsecrétaire général de l’ONU Koffi Annan (à g.) et l’ancien président Henri Konan Bédié, dans les années 1990.
négoce, utilisant sa puissance financière pour tuer la concurrence. Sifca se retrouve incapable d’honorer quelques très gros contrats, notamment un portant sur plusieurs dizaines de milliers de tonnes. En décembre 1999, c’est le coup d’État: le général Robert Gueï renverse HKB. Les nouvelles autorités s’acharnent sur Sifcom, la maison mère de Sifca, soupçonnée d’appartenir à Bédié, proche depuis l’enfance de Pierre Billon. Pour ne rien arranger, le numéro un du cacao est très endetté à moyen terme à la suite du rachat de JAG. Billon et Lambelin prennent alors une décision stratégique : quitter la filière cacao. En 2001, l’essentiel des activités historiques du groupe sont vendues à Archer Daniels Midland (ADM), qui a racheté Grace Cocoa en 1997. Les quelques actifs lll
Des revenus records en 2012 Chiffre d’affaires (en millions de dollars)
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521 N.C.
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1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
cacao qui restent, notamment le site historique du groupe, sont cédés à une structure issue du monde agricole ivoirien, Sifca-Coop (lire encadré p. 24). La page du cacao est tournée, trente-huit ans après les débuts de Sifca. « Ce fut une énorme déception pour Yves Lambelin », souligne JeanJacques Desplanches, un dirigeant historique du groupe. Fatalement, le chiffre d’affaires est divisé par cinq en trois ans. VAGUE. Si la Sifca de Jean-Louis Billon, qui a succédé à son père en 2001, sort du gouffre quatre ans plus tard, c’est grâce à la diversification entamée par Yves Lambelin dans les années 1990. À cette époque, le directeur général saisit les opportunités qui se présentent à l’occasion de la vague de privatisations lancée par Bédié et pilotée par Jean-Claude Brou. Ce dernier, conseiller économique et financier du Premier ministre Daniel Kablan Duncan (1993-1999), entend alors favoriser l’émergence de groupes locaux. À part quelques golden boys qui se brûleront rapidement les ailes, Pierre Billon est le seul réellement crédible. Après s’être essayé un temps à la culture et au négoce du riz, Sifca décroche en 1993 la privatisation de Cosmivoire, un transformateur d’huile de palme, et, en 1997, il récupère, en association avec Blohorn, certains actifs de Palmindustrie. Une autre entreprise publique, Sodesucre, finit la même année dans son escarcelle – elle deviendra Sucrivoire. En 1999, en reprenant JAG, Billon l l l LES 500 • ÉDITION 2014
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Afrique subsaharienne l l l et Lambelin s’offrent également la Société internationale de plantations d’hévéas (SIPH), très active en Côte d’Ivoire.
SAUVETAGE. Yves Lambelin pressent-il les diffi-
cultés à venir? Consciemment ou non, il prépare en tout cas, à l’époque, le sauvetage financier du groupe, dont il est le deuxième actionnaire de référence après la famille Billon. Car si les temps sont durs en 2001 et 2002, la forte remontée des cours de l’hévéa après cette période – multipliés par cinq en quatre ans – permet à Sifca de redresser ses finances. Ce retour en force sera scellé par la suiteviadesalliancesaveclesplusgrands:Michelin entre en 2006 au tour de table de SIPH ; et, l’année suivante, le groupe ivoirien noue un partenariat dans l’huile de palme avec le leader mondial du secteur, le singapourien Wilmar, et le négociant Olam. C’est avec eux qu’il développe, malgré la crise ivoirienne, l’usine Sania, plus grande raffinerie d’huile de palme en Afrique. Les deux grands piliers du nouveau siècle pour Sifca sont en place: le caoutchouc naturel et l’huile. Le sucre reste le troisième pôle, mais n’a qu’une place marginale, pour l’instant, dans la stratégie du groupe ivoirien.
Moins d’une décennie après l’effondrement de l’activité cacao, Sifca est redevenu un géant agro-industriel, solidement installé, outre en Côte d’Ivoire, au Nigeria, au Ghana et au Liberia, et qui ne dépend plus d’une seule ressource agricole. Depuis le décès d’Yves Lambelin, assassiné en 2011 en pleine crise postélectorale, le groupe a ralenti la cadence. Mais il est un projet majeur qu’il continue de nourrir et qui devrait devenir son troisième grand pilier : la production énergétique à partir de biomasse. Baptisé Biovéa, ce programme porté par Biokala, une discrète filiale de Sifca, prévoit la construction et l’exploitation d’une centrale de 42 MW à Aboisso, à une centaine de kilomètres à l’est d’Abidjan. Le site utilisera les troncs de palmiers (ainsi que les feuilles) récupérés dans le cadre des activités des plantations villageoises et industrielles d’huile de palme. Premier producteur d’huile de palme et de caoutchouc en Afrique, le groupe dispose d’une ressource inexploitée qui pourrait devenir son autre grand pôle d’activité, sur un continent qui manque cruellement d’énergie. À 50 ans, Sifca est bien loin d’avoir fini d’écrire son histoire. l
Son grand projet aujourd’hui : la production énergétique à partir de biomasse.
Histoire de familles Pierre Billon a créé l’entreprise, Yves Lambelin l’a développée. Alors que ces deux figures historiques ont disparu, leurs fils respectifs ont pris la relève.
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errière Sifca, il y a deux familles : celle des Billon et celle d’Yves Lambelin. La première a fondé le groupe agro-industriel tout en développant en parallèle d’autres activités au sein du holding Sifcom (notamment dans l’automobile et les télécoms, avec Comafrique et différentes participations, dont une dans Orange Côte d’Ivoire). Feu Pierre Billon, fils d’une Ivoirienne et d’un négociant français de viande (même de viande d’éléphant !) en était la figure de proue : c’est lui qui a créé et fait croître le groupe. Ses quatre fils ont un point commun avec lui : la discrétion. Jean-Louis, qui a fait le choix de la politique, est l’aîné. Depuis qu’il est ministre, il a laissé à son frère Pierre la direction des affaires familiales. Hervé est décédé en 2012. David se passionne pour le projet de Biokala.
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p Pierre Billon fils (à g.), président du conseil d’administration, et Alassane Doumbia (à dr.), vice-président.
Moins connue, la famille Lambelin est également au cœur de l’aventure Sifca. À partir des années 1980, à la faveur du désengagement des autres fondateurs du groupe, dont les familles Tardivat et Baudoin, Yves Lambelin monte au capital tout en conservant les manettes. Véritable artisan du
repositionnement stratégique de Sifca, il a été assassiné en avril 2011, en pleine crise postélectorale. Alassane Doumbia, son fils adoptif, est désormais vice-président de Sifca. Il aurait hérité, selon des proches du groupe, du caractère visionnaire de son père. l FRÉDÉRIC MAURY LES 500 • ÉDITION 2014
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Adolphe Moudiki Or noir et carte blanche Proche du président camerounais Paul Biya, ce septuagénaire trône à la tête de la Société nationale des hydrocarbures depuis vingt ans. Insensible aux controverses, il prépare l’avenir en diversifiant les actifs et en misant sur le gaz.
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on dernier triomphe remonte au 29 octobre 2013. Ce jour-là, la Société nationale des hydrocarbures (SNH) et la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), filiale locale du consortium international gérant le pipeline Tchad-Cameroun, ont signé un avenant à la convention d’établissement de la seconde. Cet accord, qui intervient à la veille d’une autre entente sur l’évacuation du pétrole nigérien par cet oléoduc, fait passer le droit de transit des hydrocarbures de 0,41 à 1,30 dollar le baril (de 0,30 à 0,94 euro). Mieux, ce tarif sera actualisé tous les cinq ans. Une victoire pour Adolphe Moudiki, administrateur-directeur général de la SNH et président du Comité de pilotage et de suivi des pipelines (CPSP), qui se bat depuis 2008 pour une revalorisation de ce droit, arguant d’une embellie des cours mondiaux du brut. ESPOIR. À la tête de la deuxième entre-
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priseduCameroun(1,8milliarddedollars de chiffre d’affaires en 2012) depuis deux décennies, Adolphe Moudiki n’arrive pas encore à enrayer ce qu’il qualifie de « baisse tendancielle et progressive » de la production pétrolière, laquelle fournit en moyenne plus du tiers des revenus de l’État. Avec 24,3 millions de barils, l’année 2013 a certes été meilleure que le cru 2012 (22,3 millions de barils), mais on est loin des 35,6 millions de barils de 2003. L’entrée en production de nouveaux forages – le gisement de Mvia, par exemple – suscite certes de l’espoir, mais au siège de l’entreprise, à proximité du palais d’Etoudi, à Yaoundé, on songe déjà à l’après-pétrole. Adolphe Moudiki a entrepris dès 1997 une diversification des actifs par des prises de participation dans les assurances (Chanas), les aciers et métaux industriels (International BusinessCorporation),l’hôtellerie (CameroonHotelsCorporation), la construction et les réparations navales (Chantier naval et industriel du Cameroun). La SNH est également actionnaire des stations-service Tradex, entre autres participations plus ou moins connues… La société n’a plus publié de rapport annuel depuis 2012. Chargé de veiller aux intérêts du pays dans les KEPSEU JEAN PIERRE
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En dates 1938 Naissance le 10 décembre à Yaoundé 1966 Diplômé de l’École nationale de magistrature de Bordeaux (France)
1982 Directeur général de la Régie nationale des chemins de fer du Cameroun
1987 Ministre du Travail et de la Prévoyance sociale 1988 Directeur du cabinet civil de la présidence de la République 1989 Ministre de la Justice 1993 Administrateur-directeur général de la SNH hydrocarbures, le patron de la SNH a en outre trouvé un nouveau relais de croissance dans le gaz. Les réserves prouvées s’élèvent à 157 milliards de mètres cubes, mais le potentiel est estimé à 570 milliards de mètres cubes. Entré en production en 2013 et exploité par le franco-britannique Perenco, le champ offshore de Sanaga Sud, au large de Kribi, alimente la centrale à gaz (216 MW) de la cité balnéaire. Dans la même localité se développe le chantier d’uneusinedeliquéfactiondegaznaturel, en partenariat avec le français GDF Suez. Le même combustible alimentera dans les années à venir une usine d’engrais à Limbé, dans le sud-ouest du pays. REPOS. La modernisation de la régle-
mentation du secteur des hydrocarbures a précédé ces différentes initiatives. Sous la conduite d’Adolphe Moudiki, le code pétrolier, notamment, a été toiletté, et un code gazier a été élaboré. Mais l’ancien ministre, aujourd’hui âgé de 75 ans, serat-il encore présent à la fin des divers projets en cours ? Depuis quelque temps, son avenir fait débat dans la presse. Il s’aide d’une canne pour marcher, et sa démarche titubante oblige parfois ses proches, dont son épouse, Nathalie, à le
sérail. L’affaire de L’Albatros, du nom de l’avion présidentiel acheté en 2001 selon des procédures exceptionnelles (via un financement de la SNH) pour échapperauxfoudresduFondsmonétaire international (FMI), en est un témoignage marquant. Le scandale a abouti à ce jour à l’incarcération de certains pontes du régime tombés en disgrâce : deux anciens secrétaires généraux de la présidence, Marafa Hamidou Yaya et Jean-Marie Atangana, un ancien Premier ministre, Ephraïm Inoni, un ex-ambassadeurduCamerounauxÉtats-Unis,Jérôme Mendouga… À peine auditionné par la police, Adolphe Moudiki n’a jamais été entendu à la barre. Il est en effet difficile d’exposer celui qui détient nombre de secrets de la République.
COULEURS. Coffre-fort du régime, la soutenirlorsdessortiespubliques–quidu SNH a longtemps financé les dépenses reste se raréfient. Il aurait même signifié hors budget de l’État, au grand dam des son aspiration au repos au président Paul bailleurs de fonds du Cameroun. Sujet Biya. « C’est un homme secret », lâche sensible, l’utilisation de l’argent du pétrole une figure du monde des affaires, l’une ne cesse de nourrir la controverse, bien des rares à oser s’exprimer sur le puissant qu’Adolphe Moudiki se défende de toute « Monsieur Pétrole » du Cameroun – mais malversation. « La SNH a été mandatée par l’État pour commercialiser la part sous le couvert de l’anonymat. Approchés de la production qui lui revient. Il va de par Jeune Afrique, ses collaborateurs, soi que les revenus issus de son activité anciens ou actuels, ont dans leur quasitotalité refusé de parler, publiquement ou non. Contrairement à d’autres barons, Adolphe Moudiki luiil n’a jamais été inquiété dans même est un modèle en matière de silence. l’affaire dite de L’Albatros. Détestant les mondanités, il partage ce goût pour la discrétion avec vont dans les caisses de l’État, et donc aliPaul Biya, qu’il a côtoyé dès les années mentent les finances publiques! L’argent 1950 au lycée Leclerc de Yaoundé, et du pétrole camerounais finance le dévedont il fut un proche collaborateur à la loppement du pays. Il est surprenant que primature, puis à la présidence. Peut-être les gens continuent de nous interroger est-ce là qu’il faut chercher une partie sur ce sujet », avait-il fait valoir lors du du secret de sa longévité à la tête de la 30e anniversaire de l’entreprise, en 2010. SNH, mastodonte qui charrie fantasmes Loin des bruits et des rumeurs, « monde toutes sortes au sein de l’opinion sieur l’administrateur » attend toujours publique. Car ce Douala ne rend des « une grande découverte commerciale » qui pourrait redonner des couleurs à la comptes qu’au président, un lien dont production pétrolière. À moins que Paul il tire sa toute-puissance. Homme à part, ce magistrat de forBiya n’en décide autrement d’ici là. l mation est une figure intouchable du OMER MBADI, à Yaoundé
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Afrique subsaharienne
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TRIBUNE
Opinions & éditoriaux
La guerre des talents aura bien lieu
DR
L ÉDOUARD MESSOU Président de PwC pour l’Afrique subsaharienne francophone
A DÉCENNIE 1990 s’est caractérisée en Afrique par une certaine ouverture démocratique qui a « libéré » la parole et les manifestations de tous ordres, notamment dans les milieux scolaires et universitaires. Des « années blanches », sans cours ni examens, ont parfois été décrétées plusieurs fois de suite. Pas un seul pays n’a été à l’abri de soubresauts ayant eu un impact négatif sur les enseignements. Cette situation a creusé davantage le fossé entre les besoins de plus en plus importants des entreprises en ressources humaines et l’offre de systèmes éducatifs, généralement peu adaptée à la réalité économique. Soucieux de donner les meilleures chances à leurs enfants, nombreux sont les Africains qui investissent à l’étranger dans une formation permettant l’accès à des postes d’encadrement supérieurs (études d’ingénieurs, écoles de commerce, MBA…), laissant aux systèmes scolaires locaux le soin de former les agents de maîtrise indispensables au fonctionnement des entreprises. Or une part significative des jeunes diplômés formés à l’étranger ne revient pas dans son pays d’origine.
si l’on n’arrive pas à les garder. Les entreprises africaines mettent progressivement en place de véritables dispositifs de gestion des talents sur le long terme, alignés sur leurs priorités de croissance. Leurs cadres, et notamment les hauts potentiels, se voient proposer des plans de carrière structurés qui permettent une évolution progressive au sein du groupe. L’objectif : renforcer l’engagement de ces collaborateurs clés pour l’entreprise. Aligner les niveaux de rémunération avec les principaux concurrents est également un enjeu majeur. Outre les aspects classiques relatifs aux parts fixe et variable du salaire, la politique sociale de l’entreprise (mutuelle, avantages annexes…) est également un facteur de différenciation. De nombreuses entreprises réfléchissent aussi à des solutions
Recruter les meilleurs est une nécessité vitale, mais cela ne sert à rien si l’on n’arrive pas à les garder.
Certains pays sont confrontés dans leur développement à une véritable pénurie de cadres intermédiaires et supérieurs, notamment d’ingénieurs et de financiers. Les cabinets de chasseurs de têtes ne s’y sont pas trompés, qui ont considérablement développé leur activité sur le continent ces cinq dernières années. Il n’est guère étonnant, dans ce contexte, que 31 % des dirigeants africains interrogés pour la dernière édition de notre étude annuelle « The Africa Business Agenda » aient cité le capital humain parmi leurs trois premières priorités d’investissement pour 2014, et que 75 % d’entre eux déclarent que le manque de compétences clés menace leur croissance. Attirer et fidéliser les meilleurs éléments n’est pas seulement un atout, c’est une nécessité vitale. Recruter les meilleurs ne sert à rien JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
innovantes de rémunération pour leurs cadres dirigeants, s’inspirant par exemple des modèles de stock-options fréquents dans les pays occidentaux. La formation, qu’elle soit initiale ou continue, est une problématique à part entière dans laquelle les entreprises se doivent d’investir lourdement. Certains groupes ont même créé leur propre école de commerce pour répondre aux besoins de leur secteur d’activité. D’autres multiplient les partenariats avec des institutions prestigieuses et financent des programmes d’executive MBA pour leurs cadres les plus prometteurs. Oui, la guerre des talents est bien une réalité sur le continent. Une réalité devenue un enjeu de dirigeants, et pas seulement de directeurs des ressources humaines. Comme dans toute guerre, il y aura des gagnants et des perdants. Gageons néanmoins que les entreprises qui auront su s’imposer profiteront au mieux des opportunités fabuleuses du renouveau africain. l LES 500 • ÉDITION 2014
Afrique subsaharienne
ERICK AHOUNOU POUR J.A.
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p Les ventes de minibus de Senbus Industries ne sont pas à la hauteur des prévisions de cette usine de montage de véhicules.
Sénégal Fleurons à fleur de peau Consommation intérieure insuffisante, concurrence des produits importés, main-d’œuvre trop peu performante… Les industries du pays souffrent et reprochent à l’État de ne pas bien les soutenir.
L
a scène se déroule en décembre 2013, à Dakar. Lors des assises de l’entreprise, Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat (CNP), accuse l’État sénégalais de ne pas entretenir la préférence patriotique et la complémentarité républicaine nécessaires à un partenariat public-privé réussi. Amadou Ba, le ministre de l’Économie et des Finances, lui rétorque: « L’État a fait des efforts pour les entreprises et s’évertue à les renforcer. Mais doivent-elles tout attendre de lui ? L’État n’a aucun intérêt à regarder ses fleurs se faner, sinon il ne lui resterait plus que les yeux du fisc pour pleurer. » La situation des entreprises sénégalaises n’inquiète pas que le service des JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
impôts. Pour Baïdy Agne, l’urgence économique consiste à « accorder un soutien substantiel à la production nationale, réduire notre dépendance alimentaire, consommer davantage ce que nous produisons et mieux sécuriser juridiquement et judiciairement l’investissement productif ». Il rappelle ainsi que plus de 376 sociétés ont mis la clé sous le paillasson au cours de la seule année 2012. ALERTE. Serigne Mboup, patron du
Comptoir commercial Bara Mboup (CCBM), l’un des principaux groupes privés du pays (transport, alimentaire, automobile, immobilier, logistique, technologie), a également lancé publiquement l’alerte après avoir constaté
que sa nouvelle usine de montage de voitures, CCBM Automobile, avait du mal à écouler sa production sur un marché local qui aurait pourtant dû être, selon ses prévisions, son principal débouché. « Le concept de préférence nationale n’est qu’illusoire chez les hommes politiques », assure-t-il. Récemment, Senbus Industries, une autre usine de montage de véhicules, envoyait des signaux de détresse après avoir constaté une mévente de 260 minibus qui étaient destinés à l’Association de financement des professionnels du transport urbain (Aftu). Dans un autre secteur hier florissant, celui de la transformation des produits de la pêche, la plupart des conserveries ont disparu. LES 500 • ÉDITION 2014
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CONTREBANDE. Parmi les drames
connus par l’industrie sénégalaise figure celui de la concurrence des produits importés. Une situation favorisée par p Selon Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat, il est les comportements d’achat d’un grand urgent d’accorder « un soutien substantiel à la production nationale ». nombre de Sénégalais, mais nourrie également par une contrebande imporAutre inquiétude : la productivité de tante. L’unique usine de sucre du pays informel, un niveau d’instruction non la main-d’œuvre. Le Rapport national est ainsi rudement éprouvée par les prosatisfaisant, un état de santé insuffisant de duits venus de l’étranger : la Compagnie sur la compétitivité du Sénégal (2011) la population active et le fonctionnement a rappelé quelle a « très peu progressé sucrièresénégalaise(CSS)aétéobligée en poussif du marché du travail dans un pays pendant les dix dernières années, en 2013 de suspendre un temps sa producqui compte une quinzaine de jours fériés. fort contraste avec la plupart des pays tion pour pouvoir écouler 46 000 tonnes en souffrance. Pour sauver ce fleuron, d’Afrique subsaharienne à revenu moyen COMPLAINTES. Le Sénégal continue de faire de grands efforts en matière d’envil’État a fini par geler les importations de sucre, une ronnementdesaffaires(simplificationdes Pour sauver la CSS, les autorités mesure jugée « tardive » procédures, dématérialisation, réduction ont gelé les importations de sucre. de certaines taxes…), notamment pour par un responsable de la Une mesure jugée « tardive ». CSS à l’époque. attirer les investisseurs et inciter ceux Les industries de la qui sont déjà chez lui à rester. Mais les fréquentes enquêtes de la Direction de tomate vivent un calvaire pire encore. inférieur et des pays de référence comme la prévision et des études économiques L’usine de batteries Sigelec aussi. Quant la Tunisie, l’Afrique du Sud, la Bulgarie, (DPEE) auprès des chefs d’entreprise à Suneor, l’ex-géant de l’arachide, si ses le Costa Rica et la Malaisie ». Le docuse font l’écho des mêmes complaintes : difficultés viennent en partie de proment met en garde : « Si cette tendance blèmes de management, elles ont égaleconcurrence déloyale, déficit dans la se poursuit, l’écart enregistré en termes ment d’autres causes plus inquiétantes: de productivité du travail va s’élargir, distribution électrique, lourdeurs admil’invasion de l’huile de palme asiatique et des pays comme le Ghana pourront nistratives, fiscalité excessive… Le chemin dans la région, ainsi que l’absence de rattraper le Sénégal en termes de niveau sera long pour remettre les grandes entrevision étatique dans le domaine pourtant de revenu par tête d’habitant. » Un retard prises sénégalaises sur les bons rails. l crucial de l’arachide. qui s’explique par l’importance du secteur SALIOU DIOUF, à Dakar
ET LES PME ? AU SÉNÉGAL, les PME représentent 85 % du tissu économique, génèrent 30 % des emplois formels et contribuent à hauteur de 30 % au PIB du pays. Las, elles sont très exposées. Environ 65 % d’entre elles meurent au bout de leur LES 500 • ÉDITION 2014
première année d’existence. Selon Alassane Lô, président du Réseau sénégalais d’appui à la micro, petite et moyenne entreprise (Resampe) et directeur de Groupe expert international, un
environnement défavorable explique ce fort taux de mortalité des PME sénégalaises. Les entrepreneurs évoluent souvent dans un domaine qu’ils ne maîtrisent pas, faute de préparation, explique-t-il. Le casse-tête
du financement coûte la vie à la plupart des entreprises sénégalaises. Une difficulté d’accès qui s’explique par l’absence de garanties, la structuration assez faible des PME-PMI et les taux d’intérêt très S.D. élevés… l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
ANTOINE TEMPE POUR J.A.
La Société nationale des conserveries du Sénégal (SNCDS), qui faisait autrefois figure de fleuron, a été sauvée de justesse par le géant sud-coréen Dongwon. Face à cette crise, l’État a annoncé un fonds de restructuration de 20 milliards de F CFA (30,5 millions d’euros) pour les entreprises en difficulté, en priorité celles à forte intensité de main-d’œuvre et ayant des activités à haute valeur ajoutée. La création du Fonds souverain d’investissements stratégiques (Fonsis), du Fonds de garantie des investissements prioritaires (Fongip) et de la Banque nationale pour le développement économique (BNDE) vise aussi à mieux aider les entreprises à survivre et à se développer.
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L’OPÉRATION DE L’ANNÉE
Pourquoi Abraaj et Danone ont fait équipe Battu par le capital-investisseur émirati dans la reprise du groupe ouest-africain Fan Milk, le géant français est tout de même parvenu à revenir dans la partie. t Fan Milk distribue ses produits laitiers dans sept pays d’Afrique de l’Ouest (ici au Nigeria).
de Fan Milk par le groupe français. Pour Hubert Segain, avocat associé du cabinet Herbert Smith Freehills et conseil de Danone, la méthode constitue une première sur le continent : « À ma connaissance, ce type de coinvestissement entre un fonds et un industriel est une nouveauté. »
FAN MILK
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NICOLAS TEISSERENC
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USQU’ALORS PRÉSENT en Afrique du Sud et en Afrique du Nord, Danone poursuit sa conquête africaine. Le rachat de Fan Milk, premier fabricant et distributeur de produits laitiers et de jus en Afrique de l’Ouest, illustre la ténacité du groupe agro-industriel français. Mais cette opération, qui lui permet de prendre position sur sept marchés de la région, ne s’est pas faite sans mal. Lorsque la famille Emborg et le fonds Maj Invest Equity, propriétaires du groupe basé au Danemark, ont cherché à vendre 100 % du capital, Danone avait participé à un premier round de négociations mais avait perdu la partie face à Abraaj Group. En juin 2013, le capital-investisseur émirati avait remporté la mise pour un montant estimé à 270 millions d’euros, devançant aussi le suisse Nestlé et une dizaine d’autres candidats. « Le management de Fan Milk avait un poids important dans la décision, et Abraaj a compris comment le motiver », explique Pervez Akhtar, avocat associé du cabinet Freshfields Bruckhaus Deringer, basé à Dubaï et conseil d’Abraaj: « Un repreneur stratégique n’aurait pas été en mesure d’offrir les mêmes conditions salariales alors même que son propre
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management n’a pas accès à de tels avantages. » Deux mois plus tard, Danone est revenu dans la partie. « Abraaj a une approche très pragmatique. Il a fait le nécessaire pour accéder à l’entreprise et s’est ensuite tourné vers un partenaire stratégique pour les aspects business de l’acquisition », avance un conseil. Pourquoi Danone et pas le nigérian Honeywell Group, seul autre candidat lors de cette deuxième partie de l’opération? « Abraaj voulait faire appel à un véritable expert du lait et des eaux minérales, or Danone est le numéro un mondial en la matière », explique un autre avocat. Au passage, Abraaj s’est également assuré une porte de sortie en prévoyant la prise de contrôle progressive
D’après nos informations, Danone s’est aligné sur le prix payé quelques mois plus tôt par Abraaj. C’est cher, mais avec un chiffre d’affaires d’environ 120 millions d’euros en 2012 et une marge Ebitda de 29 %, Fan Milk était une cible de choix en Afrique de l’Ouest. Sans compter que, grâce à sa maîtrise du route to market et ses 30000 revendeurs, Danone va pouvoir étendre la distribution de ses produits sur tous les marchés de Fan Milk. Selon un conseil financier, « l’alliance avec Abraaj correspond à la stratégie de Danone, que ce soit en matière de timing, de gestion du risque, de déploiement du savoir-faire ou d’apprentissage du contexte local ». Quoi qu’il arrive, le groupe français semble avoir pris goût à l’Afrique et n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. En début d’année, Jeune Afrique révélait qu’il négociait avec Abraaj pour reprendre ses participations dans le kényan Brookside Dairy. On ne change pas une équipe qui gagne. l
Aux commandes
Les avocats
Pervez Akhtar, de Freshfields Bruckhaus Deringer Hubert Segain, de Herbert Smith Freehills Bayo Odubeko, de Norton Rose Fulbright
Les financiers Fola Aiyesimoju, de Stanbic IBTC Bank Ulrik Falk, de FIH Partners
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Afrique subsaharienne
Transnet Boulimique de logistique Ses activités se cantonnent pour l’instant au marché sud-africain. Le nouvel objectif de la compagnie publique de fret ferroviaire et de services portuaires ? Devenir incontournable dans toute l’Afrique australe.
A
lors qu’une vague de privatisations sans précédent traverse les ports africains, le principal opérateur du continent reste public. Bien calé au 22e rang de notre classement, le sudafricain Transnet est de très loin le premier prestataire en matière de fret ferroviaire et de services portuaires, avec un chiffre d’affaires de 5,9 milliards de dollars en 2012 (4,5 milliards d’euros). Un véritable géant, depuis longtemps incontournable dans son pays et qui aimerait le devenir pour l’ensemble de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Pour satisfaire ses ambitions, le groupe entend investir 20 milliards d’euros d’ici à 2020, sans aucun apport financier supplémentaire de son unique actionnaire, l’État sud-africain. Pretoria, qui a avalisé le plan en novembre 2012, entend par contre peser de tout son poids auprès des institutions financières internationales et des investisseurs privés pour aider son champion à trouver les fonds nécessaires sans avoir à ouvrir son capital. « Transnet est le parfait exemple de ces conglomérats publics propres au capitalisme sud-africain, avec un rôle social prépondérant », résume Londiwe Buthelezi, spécialiste de l’entreprise au sein du journal économique Business Report, à Johannesburg. Pas question, dans un pays ravagé par le chômage (26 %), de privatiser ce fleuron de l’État (l’un des derniers, avec la compagnie d’électricité Eskom), qui, en plus de ses 55 000 employés, fournit indirectement du travail à plus de 300 000 personnes à travers ses multiples filiales. Plusieurs fois évoquée, une JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
De la côte à l’hinterland Terminaux : à conteneurs rouliers vrac conditionné
agricoles minéraliers pétroliers
ZIMBABWE
Corridors ferroviaires :
Musina
existants en projet
MOZAMBIQUE
BOTSWANA
300 km Johannesburg NAMIBIE
SWAZILAND
Sishen (mine de charbon)
LESOTHO
Océan Atlantique
Richards Bay Durban
Saldanha
East London Ngqura
Le Cap Mossel Bay
éventuelle ouverture de capital n’a jamais dépassé le stade des débats dans les milieux très autorisés. « Particulièrement influents au sein de Transnet, les syndicats ne veulent pas en entendre parler, et le gouvernement n’a aucune envie de voir le secteur privé mettre la main sur des installations portuaires et ferroviaires jugées stratégiques pour le pays », assure Londiwe Buthelezi, pour qui l’actuel plan de développement a justement
Port Elizabeth
Océan Indien
pour but de démontrer « la capacité de Transnet à se moderniser sans avoir à être privatisé, même partiellement ». SUIVRE LE RYTHME. Car malgré ses
bons résultats comptables, l’opérateur souffre d’un manque chronique d’efficacité et de compétitivité aussi bien sur ses terminaux que sur son réseau ferré. « Aucun investissement sérieux n’a vraiment été réalisé dans le secteur portuaire LES 500 • ÉDITION 2014
Afrique subsaharienne Transnet a respecté son plan de marche en collectant 950 millions d’euros auprès des banques, soit 50 % du montant investi par la compagnie dans ses équipements en 2013. MAILLON FAIBLE. Afin de tenir le rôle
EN
T
22 rang
M
EXC
de logisticien sous-régional qu’il entend jouer et accompagner la progression annoncée de ses activités, l’opérateur prévoit d’injecter dans les sept prochaines années 6,1 milliards d’euros dans les huit ports qu’il gère, dont 2,4 milliar milliards sur ses cinq terminaux S A S E CL à conteneurs – son « maillon faible », selon la journaliste de e Business Report. Aujourd’hui Bu complètement embouteillé, Durban verra ses capacités Du U SI annuelles portées à 4,5 millions ann F 2014 d’équivalents vingt pieds (EVP), d’éq contre moins de 3 millions aujourd’hui. Le deuxième port à conteneurs du continent abandonnera dans le même temps ses trafics de transbordement au profit de Ngqura, censé pouvoir traiter plus de 2 millions d’EVP par an en 2020. À cette date, le volume de conteneurs transitant en Afrique du Sud pourrait dépasser les 7 millions d’EVP, soit une hausse de 60 % par rapport à 2013. Dans le même temps, portées par la demande internationale, les exportations de charbon et de fer devraient progresser respectivement de 27 % et 35 %, obligeant Transnet à mettre à niveau ses activités de fret ferroviaire. p Aujourd’hui complètement embouteillé, le port de Durban devrait voir ses Il s’agira de rénover une grande partie capacités annuelles passer de 3 millions à 4,5 millions d’équivalents vingt pieds. de ses 20 500 km de voies et d’acheter du nouveau matériel roulant, en complément de ses 2 255 locomotives et depuis la réorganisation totale du groupe sa situation monopolistique a longtemps 71 036 wagons. Le groupe sud-africain au lendemain de l’apartheid », regrette permis de camoufler. La reprise, à la fin David Logan, le président de l’Association de l’embargo international, puis l’accéveut par ailleurs récupérer les tonnages sud-africaine des transitaires (Saaff ). lération des échanges commerciaux du de ses voisins immédiats en améliorant Transnet a bien déboursé 630 millions pays avec le reste du monde, illustrée par ses connexions avec le Mozambique, la d’euros pour la construction en 2009 du la hausse de 138 % des trafics conteneuNamibie et le Zimbabwe. port de Ngqura, près de Port Elizabeth, risés sur la dernière décennie, n’ont fait « Le potentiel est énorme, et il faut dès « mais cela a tout juste permis d’absorber qu’amplifier les difficultés de l’entreprise aujourd’hui mettre en place les capacités l’augmentation des trafics, sans apporter à suivre le rythme. qui nous permettront d’attirer demain de nouveaux trafics », explique Mike aucune réelle amélioration des services « Il était urgent de passer à l’acte », juge Asefovitz, porte-parole de la division sur les terminaux existants », reprend David Logan. Surtout que Transnet n’a rail de Transnet. Pour transporter les David Logan. Ni, surtout, anticiper la pas vraiment de problème de trésorerie: le groupe enregistre chaque année des 350 millions de tonnes de fret minier et croissance attendue des volumes, tant bénéfices (387 millions d’euros en 2012). agricole visées en 2020 (contre 270 milà l’import qu’à l’export… Et avec un patrimoine foncier estimé lions en 2013), la compagnie va investir Créé en 1910, en même temps que à 13 milliards d’euros, « il n’a aucune plus de 12 milliards d’euros. Le prix à le dominion de l’Union d’Afrique du payer pour devenir l’opérateur multimodifficulté à lever des fonds auprès des Sud, l’ex-South African Railways and Harbours (le nom de Transnet jusqu’en marchés », observe Londiwe Buthelezi. dal de référence de l’Afrique australe. l 1990) semble être confronté depuis touPour la première année de mise en œuvre OLIVIER CASLIN, envoyé spécial à Johannesburg jours aux mêmes insuffisances, que seule de son programme de développement, MAISANT LUDOVIC/HEMIS/CORBIS
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NOUVEAUX ENTRANTS
en 1994 à l’université de Georgetown, où il se forme durant quatre ans au commerce international et à la finance. Après des débuts laborieux àWall Street, il est rappelé enTanzanie par son père qui lui attribue le poste de contrôleur des finances de METL en 1999. L’année 2001 marque le début de son ascension. Il se marie à un amour de jeunesse et devient PDG de METL. À l’époque, le groupe est essentiellement actif dans le transport et l’import-export. Son premier fait d’armes : il emprunte 1 million de dollars à son père et rachète une fabrique de savons, dont la rentabilité lui permet de le rembourser rapidement. La productivité horaire, après modernisation des machines, est aujourd’hui 25 fois supérieure.
t Le conglomérat est notamment présent dans l’eau minérale.
Tanzanie METL, des camions aux savons Comment le groupe de Mohammed Dewji, initialement spécialisé dans le transport, est-il parvenu à la 186e place de notre palmarès ? Réponse en un mot : diversification. ARNAUD BÉBIEN, à Dar es-Salaam
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L RACONTE QUE, PLUS JEUNE, quand il voulait sortir avec ses amis, son père refusait. « Tu ne peux pas, tu dois travailler », lui disait-il.Treize ans après avoir pris la tête de Mohammed Enterprises Tanzania Limited (METL), Mohammed Dewji, 38 ans, a métamorphosé l’entreprise. « Je suis un insatisfait, je cherche toujours à avoir plus », reconnaît ce descendant d’un Indien du Gujarat, précisant avoir hérité ce trait de caractère de son géniteur. Au point d’avoir presque multiplié par trente le chiffre d’affaires du groupe depuis son arrivée, de 30 millions à 836 millions de dollars (632 millions d’euros) en 2012, et d’en avoir fait l’un des plus gros conglomérats de Tanzanie. Quant à lui, il a été désigné plus jeune milliardaire africain par plusieurs publications économiques.
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Dans les années 1990, c’est sur les terrains de golf de Dar es-Salaam que Mohammed Dewji commence à se constituer un réseau professionnel, bien qu’il souhaite au départ se consacrer à sa passion pour la petite balle blanche. En Floride (États-Unis), l’académie où il passe des tests détecte bien des qualités chez lui, mais celles-ci sont insuffisantes pour qu’il puisse espérer vivre du golf. Son père, Gulam, l’envoie alors
En bref Rang dans les 500 : 186e Activité : divers Nationalité : tanzanienne Date de création : fin des années 1970 Actionnaire : Mohammed Dewji Chiffre d’affaires 2012 : 836 millions de dollars
DANIEL HAYDUK/METL
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La méthode Dewji porte un nom: diversification. METL rachète à bas prix d’anciens plans de fabrication de l’époque socialiste de feu Julius Nyerere, qu’il modernise avec des machines américaines et européennes. Il y ajoute un système de distribution et de création de succursales aux quatre coins de la Tanzanie. C’est ainsi que sont nées ses usines de savons mais aussi de textile, d’huile de cuisine ou de détergents. Au regard de ses 25 sociétés, de ses dizaines de marques et de sa trentaine d’usines dans plus d’une dizaine de secteurs, il est aujourd’hui plus facile de dire dans quels domaines ne s’étend pas (encore) le groupe METL: l’alcool et le tabac. Son PDG fourmille d’idées dans la téléphonie mobile (en partenariat avec Vodacom), les services financiers ou l’hôtellerie de luxe à Dar es-Salaam. Ses 60 000 hectares de terres – pour produire du riz, de la farine, du thé, de la noix de cajou, du sucre, du sisal ou encore du coton – font de ce groupe le premier propriétaire foncier et producteur agricole deTanzanie. Avec son millier de poids lourds qui partent du port de Dar es-Salaam, METL exporte dans les huit pays frontaliers de laTanzanie, allant jusqu’au Soudan du Sud et en Éthiopie. L’ambition est chevillée au corps du patron de METL : il vise à présent l’ouverture d’usines de textile en Zambie, au Malawi et en Éthiopie. Son objectif, d’ici à 2018, est clairement affiché: « Passer de 24000 à 100 000 employés, et de 1 milliard à 5 milliards de dollars de chiffre d’affaires. » l LES 500 • ÉDITION 2014
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Ghana Tullow malgré tout
Et les autres…
La filiale du pétrolier britannique se hisse au troisième rang national. Pourtant, son bilan reste très décevant.
LE CLASSEMENT DES 500 accueille 34 nouvelles entreprises basées en Afrique subsaharienne. Parmi elles, un géant continental, Total South Africa, qui se hisse directement au 37e rang avec près de 4 milliards de dollars (près de 3 milliards d’euros) de chiffre d’affaires en 2012. L’entreprise, détenue à 51 % par le français Total et à 49 % par des actionnaires sudafricains noirs, est la plus grande du groupe en Afrique dans le domaine de l’aval, avec ses 530 stations-service et sa raffinerie qui alimente plusieurs pays de la sousrégion. Dans l’amont pétrolier, les données sont plus complexes à avoir… À noter aussi : l’arrivée d’une entreprise camerounaise en pleine ascension, Tradex (355e), qui s’impose comme un challengeur très sérieux parmi les indépendants des stations-service au sud du Sahara. Parmi les autres nouveaux venus dans notre classement, de nombreux miniers s’imposent dans le paysage capitalistique d’un continent où les ressources naturelles permettent d’atteindre très rapidement des tailles conséquentes. L’histoire de Kloof And Driefontein Complex (111e) et Beatrix Mine (304e), deux sociétés sudafricaines frappées par des dizaines de jours de grève en 2012, illustre bien les soubresauts récents des mines sud-africaines. Leur propriétaire, Gold Fields, les a en effet logées dans une nouvelle structure, Sibanye Gold, qui s’est empressée de les céder aussitôt à ses propres actionnaires. Une initiative que de nombreux autres géants miniers ont envisagée pour leurs opérations sud-africaines. l
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OUR SA PREMIÈRE année dans notre classement,Tullow Ghana, filiale du pétrolier britannique Tullow Oil, entre directement au 157e rang. Frôlant le milliard de dollars de chiffre d’affaires en 2012 (soit 753 millions d’euros), la société se hisse à la troisième place des entreprises ghanéennes, derrière Tarkwa Mines et Gold Fields Ghana, les filiales locales du géant aurifère Gold Fields. Et devance, après seulement trois années d’activité (nos chiffres datent de 2012, etTullow Ghana a connu sa première année de production en 2010), le leader de la téléphonie mobile, MTN Ghana. Sur certains points, il y a matière à satisfaction : le champ Jubilee, exploité parTullow au large du pays, est le premier pôle d’activité du groupe. Il représente environ un tiers de sa production de pétrole. Mais le bilan reste, plus de trois ans après l’entrée en production, largement décevant. Alors que le premier baril a été extrait en novembre 2010, le champ n’a toujours pas atteint son objectif de production : 120 000 barils par jour. En 2011, la production a fortement varié, passant de 66 000 à 88 000 barils par jour, pour décliner à 70 000 barils en fin d’année. C’est la moyenne qu’il a à peu près atteinte en 2012, avant que la production se redresse, en 2013.
En bref Rang dans les 500 : 157e Activité : pétrole Nationalité : ghanéenne Date de création : 2006 Actionnaire principal : Tullow Oil Chiffre d’affaires 2012 : 996 millions de dollars
Il n’empêche. Malgré ce désagrément,Tullow Oil brandit fièrement la découverte de Jubilee, qui lui a permis d’entrer dans la catégorie des superjuniors. Et entend renouveler l’exploit sur plusieurs sites en Afrique. Tout d’abord en Ouganda, où son programme est le plus avancé. Depuis 2006, la compagnie y a découvert des réserves d’or noir estimées à 3 milliards de barils. Après quelques retards, les premiers barils sont attendus en 2016,Tullow Oil étant désormais allié au français Total et au chinois Cnooc. Ensuite, le groupe britannique mise beaucoup sur le Kenya, espoir de nombreuses sociétés pétrolières actives en Afrique. Mais la super-junior n’en est ici qu’au stade de l’exploration. Et si un « Tullow Uganda » pourrait bientôt pointer le nez dans notre classement, il faudra sans doute attendre une décennie avant qu’un « Tullow Kenya » le rejoigne. l FRÉDÉRIC MAURY
TULLOW
q La super-junior a découvert et exploite le champ Jubilee.
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F.M. JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
COMMUNIQUÉ
« Gabon numérique » > L’AGENCE QUI FAIT DU « GABON NUMÉRIQUE » UNE RÉALITÉ L’A gence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences (ANINF) a été créée en 2011 pour bâtir le « Gabon des services », l’un des trois piliers du plan d’action du président Ali Bongo Ondimba.
> CHEF D’ORCHESTRE DU « GABON NUMÉRIQUE » Les missions de l’ANINF concernent aussi bien les télécommunications que ue l’audiovisuel et l’informatique. Son rôle principal : créer et gérer érer les infrastructures et les ressources nationales de transportt et de connectivité communes à ces trois secteurs. Pour garantir la cohérence du système national, c’est elle qui valide tous les projets de l’économie numérique. Elle établit un lien entre l’administration administration et les citoyens en rendant disponible les services administratifs en ligne.
DIFCOM/FC - PHOTOS : DR
Dans le secteur des télécommunications, lécommunications, elle élabore le plan national des fréquences radioélectriques, une tâche anciennement dévolue à l’A gence de régulation des télécommunications (ARTEL). Elle sera un exposant posant leader du pavillon gabonais, lors du sommet de l’Union internationale nternationale des télécommunications (UIT), l’agence des Nationss unies pour les TIC, organisé du 19 au 22 novembre prochain à Bangkok.
> LE « BACKBONE » GABONAIS, LA COLONNE VERTÉBRALE TÉBRALE C’est l’une des priorités de l’’ANINF : réaliser réa la colonne vertébrale terrestre du réseau de fibre re optique national. Ce maillage de l’ensemble du pays, qui s’étendra dra sur près de 4500 Km, permettra
à toutes les localités du Gabon d’êtres desservies par le haut débit, notamment les grands pôles économiques. L’infrastructure fera du pays un point nodal des TIC dans la sous-région. Les études d’impact ont été réalisées pour les trois phases du projet et un atelier a été organisé en octobre dernier avec le Congo Brazzaville, sous l’égide de la Banque mondiale, pour harmoniser l’interconnexion entre les deux pays voisins dans le cadre du projet Central Africa Backbone (CAB). Le Gabon est déjà classé dixième en Afrique et premier dans la CEEAC (Communauté Économique des États de l’Afrique Centrale), sur l’indice de développement des TIC publié en 2013 par l’UIT.
Les projets qui connectent les Gabonais > RÉSEAU DE L’ADMINISTRATION GABONAISE (RAG) Ce projet démarré en 2011 vise à interconnecter les différentes administrations des neuf provinces du pays grâce à la fibre optique. Au premier semestre 2013, un linéaire de 43 kilomètres de fibre ont été installés dans Libreville autour des quartiers administratifs. Une autre boucle locale est en cours de pose, sur 50 kilomètres, entre Libreville et Owendo, pour atteindre à terme un linéaire de 93 kilomètres de fibre.
> LE RÉSEAU ADMINISTRATIF HAUT DÉBIT SANS FIL EN TECHNOLOGIE WIMAX Avec ce projet, les administrations des villes de Libreville et de Franceville sont connectées à Internet depuis 2012. Le déploiement de seize stations de base, dont treize à Libreville et trois à Franceville, permet actuellement une couverture d’environ soixante quinze pour cent. La densification de ce réseau est prévue pour 2014, avec la prise en compte d’un déploiement de la même année de sept stations de base à Port-Gentil.
renforcer la sécurité des transactions sur Internet à travers une « infrastructure à clés publiques ».
> UN MEILLEUR SUIVI DES ÉTUDIANTS BOURSIERS L’ANINF a développé un logiciel de gestion des bourses pour le compte de l’Agence nationale des bourses du Gabon. Ce logiciel va permettre de suivre les étudiants durant tout leur cursus en leur fournissant un identifiant unique. Cela va réduire l’attente aux guichets et éviter que des étudiants ne continuent à percevoir les bourses de l’État quand leur cursus ne le rend plus nécessaire.
RÉSEAU DE L’ADMINISTRATION GABONAISE (RAG) Tracé de la fibre optique (à Libreville et à Owendo) RAG1 (43 km rélisés) RAG2 extension (50 km en cours de réalisation
> E-GOVERNMENT Les sites Internet de seize ministères ont été réalisés par l’ANINF, ainsi que ceux de l’Assemblée nationale, du Sénat et de onze ambassades du Gabon à l’étranger. De quoi permettre aux Gabonais de lier un contact plus facile et quotidien avec ces institutions qui les représentent. Au niveau de l’administration centrale, ce sont déjà dix mairies, situées dans chacune des neuf provinces du pays, qui sont aujourd’hui accessibles via le Net. L’agence a également mis en place des intranets pour l’ensemble des seize ministères pour permettre une meilleure fluidité du travail entre agent de l’État.
> E-EDUCATION Le Plan Gabon numérique prévoit que chaque école primaire du pays soit équipée d’une classe numérique. Dans ce cadre, en dehors des salles déjà livrées à Libreville en 2012 au prytanée militaire et au complexe Basile Ondimba, six autres salles seront opérationnelles à Libreville avant la fin de l’année 2014. Elles disposeront d’un tableau numérique, alors que les enseignants et les élèves pourront travailler sur un ordinateur portable. Cela, en profitant du réseau haut débit sans fil de l’administration, basé sur la technologie WIMAX.
> UN FICHIER ÉLECTORAL BIOMÉTRIQUE DÉPOUSSIÉRÉ Acteur citoyen, l’ANINF a contribué à la mise en œuvre du fichier électoral national biométrique, qui sera exploitable pour les élections locales du mois de décembre prochain. Le ministère de l’Intérieur a lancé avec l’ANINF le programme d’identification biométrique (IBOGA, pour « identification biométrique officielle au Gabon ») pour moderniser l’état-civil et fiabiliser le fichier électoral ainsi que les documents d’identité. Dans ce cadre, l’agence va
Agence Nationale des Infrastructures Numériques et des Fréquences Cours Pasteur (Immeuble de la Solde) B.P. 798 - Libreville Tél. : (+241) 01 79 52 77
www.aninf.ga
Maghreb & Moyen-Orient
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Holmarcom
Un royaume dans le royaume Les Eaux minérales d’Oulmès, c’est lui. Les assurances Atlanta, c’est lui aussi. Bien que discret, le holding de la famille Bensalah compte parmi les conglomérats les plus puissants du Maroc… et bientôt d’Afrique ? à Casablanca
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
MEHDI MICHBAL,
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Maghreb Moyen-Orient
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u Maroc, Holmarcom est un véritable cas d’école pour une transmissionréussie.Fondépar Abdelkader Bensalah dans les années 1960 et récupéré par ses quatre enfants après sa mort, en 1993, le groupe fait aujourd’hui partie des cinq holdings les plus importants du royaume. « Et c’est l’un des plus solides financièrement », assure l’un de ses dirigeants. Avec un chiffre d’affaires de près de 5 milliards de dirhams en 2013 (environ 440 millions d’euros), le groupe, qui n’emploie pas moins de 3 500 personnes, dispose d’environ 10 milliards de dirhams d’actifs et veut désormais se déployer au sud du Sahara. Le secret de cette réussite? La détermination de la famille Bensalah à pérenniser l’héritage du père. C’est en 1956, avec l’indépendance du royaume et le mouvement de marocanisation de l’économie qui s’ensuit, que tout commence. Dans l’industrie, la finance, le commerce et les services, entrepreneurs et investisseurs français sont invités à plier bagage. Le Maroc a pris son indépendance politique, mais Hassan II sait que le pouvoir est aussi dans les affaires. Le roi décide donc de renforcer la présence des Marocains dans l’économie afin de mieux maîtriser son royaume naissant. Comme les Akhannouch, les Amhal, les Benjelloun et autres grandes familles du royaume, Abdelkader Bensalah récupère sa part du « butin ».
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
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p Au siège du holding, à Casablanca.
RÉSISTANCE. En bons termes avec l’establishS CLA SE
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e 307 rang
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ment, cette figure de la résistance dans la région de l’Oriental va ainsi mettre la main sur de jolis actifs : Les Eaux minérales d’Oulmès (une firme qui exploite les sources d’Oulmès et de Sidi Ali), la société de textile Orbonor et l’enseigne de distribution Le Comptoir métallurgique marocain. À la fin des années 1970, il réalise un véritable coup de maître en rachetant la compagnie d’assurances Atlanta, devenue depuis le vaisseau amiral des activités du groupe. « Bensalah n’était pas prédestiné à entrer dans un tel business. C’était un simple commerçant au départ. C’est son nationalisme qui lui a mis
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le pied à l’étrier », se souvient un proche de la famille. Abdelkader Bensalah fait partie des 67 signataires du Manifeste de l’indépendance, en 1944. L’homme, qui a mené la vie dure aux colons, est réputé user de méthodes intelligentes, mais aussi violentes. « On le surnommait Franco, car il était très dur. Ses méthodes rappelaient celles qu’utilisait le général durant la guerre civile en Espagne… », raconte sa fille aînée, Miriem, devenue en mai 2012 la première femme à présider la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). À sa mort, Abdelkader Bensalah, que ses pairs qualifient de « visionnaire » et de « battant », laisse un groupe dont les tentacules s’étendent de l’assurance à l’agro-industrie en passant par la distribution et l’agriculture. « À l’époque, c’était
Cinq pôles d’activité
AGRO-INDUSTRIE FINANCE • Atlanta • Sanad
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• Les Eaux minérales d’Oulmès • Société marocaine du thé et du sucre • Les Huiles d’olive de la Méditerranée
DISTRIBUTION & LOGISTIQUE • Le Comptoir métallurgique marocain • Mass Céréales Al Maghreb • Yellowrock
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MICHEL TEULER/HOLMARCOM
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déjà l’un des conglomérats les plus importants du pays, mais qui naviguait à vue, sans cap clair. Bensalah était certes un homme brillant, mais il n’était pas très rompu à la gestion des grandes organisations », se souvient un fin connaisseur du groupe. Les choses vont changer radicalement au moment de la prise de pouvoir par les héritiers. Formé dans de prestigieux établissements français (l’université de la Sorbonne et l’École des cadres de Paris), Mohamed Hassan Bensalah, seul garçon de la famille, est alors le dauphin désigné du patriarche. Lorsqu’il est nommé à la tête du groupe, le jeune homme a tout juste 24 ans, mais il nourrit déjà de grandes ambitions. La première et la plus importante : pérenniser le patrimoine familial. Pour cela, Mohamed Hassan s’entoure de celles en qui il a entièrement confiance : ses trois
p Le clan Bensalah, avec, de g. à dr., Fatima Zahra, Miriem, Mohamed Hassan et Kenza autour de leur mère, Latifa.
IMMOBILIER TRANSPORT AÉRIEN • Air Arabia Maroc
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• Cap Tingis • Bouznika Atlantic Golf • Manazil Al Ismaïlia
sœurs, qui siègent avec lui au conseil d’administration du groupe et qui seront appelées à occuper des fonctions managériales. Miriem aux Eaux minérales d’Oulmès, Fatima Zahra aux assurances Atlanta et Kenza au Comptoir métallurgique. « Mohamed Hassan a apporté de la fraîcheur dans la gestion du groupe et a injecté du sang neuf. La restructuration a été un vaste chantier, notamment au niveau des ressources humaines. Mais il a négocié ce virage avec une grande habileté », raconte un ancien collaborateur du jeune patron. « Il s’agit d’une question d’hommes, de génération et surtout de contexte », confiait, en 2009, le patron d’Holmarcom au journal L’Économiste. Cet entretien est l’un des rares où cet homme, habituellement très discret, a accepté d’évoquer ce changement de règne : « Pour la génération de mon père, il fallait avoir du courage, de l’ambition, et surtout être visionnaire. Aujourd’hui, nous disposons d’indicateurs et d’outils qui nous permettent de guider et d’affiner nos investissements, ce qui n’existait pas à l’époque », poursuivait-il. FOLIE. Une fois le processus de restructuration
bouclé, le PDG a rapidement fait montre d’ambitions expansionnistes et d’un goût du risque assez poussé. Dès 1996, quatre ans après sa prise de fonctions, il se lance dans l’aventure de l’aérien. Une « folie », selon ses propres termes. Il crée Régional Air Lines, première compagnie aérienne privée du royaume, en s’associant à un autre poids lourd du business marocain : Othman l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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HOLMARCOM
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p Cérémonie d’inauguration de la compagnie aérienne low cost Air Arabia Maroc, le 29 avril 2009.
Benjelloun, patron du holding FinanceCom. « Les deux hommes partageaient la même passion : les avions. Quand Bensalah a approché Benjelloun pour cette affaire, ce dernier n’a pas hésité une seule seconde. C’était un projet un peu fantaisiste, presque loufoque, mais qui les passionnait réellement », raconte un homme d’affaires casablancais. Régional Air Lines entre en activité l’année suivante. Le transporteur grandira doucement, mais rencontrera de grosses difficultés à partir de 2006 avec l’ouverture du ciel marocain. Pas de quoi décourager l’homme d’affaires, qui comprend qu’il est temps de changer de business model. Une fois encore, il fait appel à Othman Benjelloun pour recapitaliser la firme, et décroche dans la foulée un partenariat de taille avec la compagnie low cost émiratie Air Arabia. Régional Air Lines devient alors Air Arabia Maroc et se positionne rapidement comme la première compagnie low cost d’Afrique du Nord, forte d’une flotte de quatre Airbus A320, desservant plus de quinze destinations en Europe et particulièrement appréciée de la diaspora.
lll
GALONS. Cettestratégieexpansionniste,Mohamed
Hassan Bensalah la déclinera dans tous les secteurs où le groupe opère. Dans les métiers de la finance, il veut devenir l’un des assureurs qui comptent dans le pays. Il échoue certes dans le rachat de Watanya, raflé par la Royale marocaine d’assurances(RMA,d’OthmanBenjelloun)en1998, mais il réussit l’année suivante à mettre la main sur JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
EN CHIFFRES Capital
44 M€ • Chiffre d’affaires* environ
440 M€
• Total actif* environ
880 M€
• Plus de
3 500
collaborateurs • 2 sociétés cotées Les Eaux minérales d’Oulmès et Atlanta *Chiffres provisoires de l’exercice 2013 Source : Holmarcom
Sanad, qu’il fusionnera avec Atlanta. L’ensemble devient une compagnie leader dans la gestion des risques industriels et maritimes. Le succès lui vaut la reconnaissance de ses pairs : il est depuis 2007 le président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurances et de réassurance (FMSAR). Dans l’agroalimentaire, autre métier traditionnel du groupe, il rachète auprès de l’État, en 2006, la Société marocaine du thé et du sucre (Somathes), une compagnie connue au Maroc pour sa marque de thé Souiri. Il se lance dans la production d’huile d’olive en s’appuyant sur les vastes terres agricoles de l’Oriental, héritées de son père. Et, en 2003, il réussit l’exploit de réintroduire la marque Pepsi au Maroc. Un événement qui chamboule l’ordre établi dans le secteur, alors dominé par l’autre géant américain des boissons gazeuses, CocaCola. La marque gagne vite ses galons, mais est cédée en 2010 à l’indien Varun Beverages, avec une grosse plus-value à la clé. « En sept ans, notre portefeuille sodas [Pepsi, Mirinda et 7 Up] a arraché plus de 10 % de part de marché. Mais dans le cadre de leur nouvelle vision stratégique, Les Eaux minérales d’Oulmès ont décidé de se recentrer sur leurs activités de base, à savoir les eaux minérales naturelles, les eaux de source et les eaux de table », explique un manageur du groupe. D’acquisition en acquisition, Mohamed Hassan Bensalah fait d’Holmarcom un puissant conglomérat, leader dans les différents métiers où il opère. Résultat : sa valeur aurait été multipliée par 30 depuis 1993. Héritage consolidé, le l l l LES 500 • ÉDITION 2014
Somagec GE, bâtir l’avenir Port de Malabo
Maîtriser la mer Pour améliorer le transport maritime, Somagec GE a mené de front plusieurs chantiers portuaires en Guinée Équatoriale...
Paseo de Malabo
Crédit Photo © J.A. Manzano
Façonner la terre Somagec GE aménage des littoraux et construit des routes, des stations de traitement des eaux et des réseaux d’assainissement…
Aéroport de Bata
Apprivoiser le ciel Somagec GE a réalisé l’extension de l’aéroport de Malabo et doté Bata, Annobon et Corisco d’infrastructures aéroportuaires modernes…
Construire, agrandir, moderniser les infrastructures essentielles que sont les routes, les ports et les aéroports pour encourager le développement économique, mieux relier les hommes et favoriser leurs échanges, voilà les défis que Somagec GE est fière de relever pour contribuer à bâtir l’Afrique du futur. Son engagement en Guinée Equatoriale traduit sa volonté de favoriser le développement humain, le bien-être et la prospérité des citoyens.
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Créateur de développement
Maghreb Moyen-Orient groupe vit aujourd’hui l’un des moments clés de son histoire : la conquête africaine, devenue très à la mode depuis quelques années chez les grands patrons marocains. Pour cela, Bensalah décide de s’introduire via un secteur qui connaît un véritable boom au sud du Sahara : l’immobilier. Mais, contrairement à Anas Sefrioui (Douja Promotion) et à Alami Lazraq (Alliances), les deux nababs marocains de l’immobilier qui ont choisi de la jouer solo dans leur développement continental, Bensalah mise sur un partenaire local. lll
TOIT. En juillet 2013, il rachète 51,5 % du capital de Peacock Investments, une petite société sénégalaise de promotion immobilière jusqu’ici contrôlée par l’homme d’affaires franco-sénégalais Magatte Diop. Son premier projet: la construction de 7 000 logements sociaux à Dakar, dans le cadre du programme gouvernemental « Une famille, un toit ». « Pour des raisons aussi bien économiques que stratégiques, nous faisons le choix de nous allier à des acteurs locaux pour la réalisation de nos projets, dans le secteur de l’immobilier en particulier. Notre vision repose sur une volonté de codéveloppement avec les pays d’Afrique subsaharienne, dans le cadre d’un partenariat qui encourage le transfert de compétences », explique un manageur du groupe. Maiscen’estqu’unpremierpas.CarHolmarcom compte étendre sa présence africaine à tous les
Holmarcom vit l’un des moments clés de son histoire : la conquête africaine.
métiers dans lesquels il opère : assurance, agroalimentaire, transport aérien… « Holmarcom est présent dans plusieurs secteurs d’activité, avec des entreprises qui sont leaders sur leurs marchés respectifs. Nous avons donc naturellement vocation à exporter notre savoir-faire dans ces domaines. Outre l’immobilier, nous sommes en train d’étudier des opportunités d’investissements dans l’assurance et l’agroalimentaire. Et Air Arabia Maroc devrait desservir très prochainement plusieurs destinations d’Afrique subsaharienne », confie notre source. Les équipes de Mass Céréales Al Maghreb, entité du groupe qui dispose de silos à céréales sur les ports de Casablanca et de Jorf Lasfar, arpentent les ports africains pour étudier la mise en place d’infrastructures similaires, notamment à Dakar. Nombre de pays subsahariens sont de grands importateurs de céréales, pour l’alimentation humaine comme pour celle des animaux, mais n’ont pas d’installations permettant de les stocker correctement. Le marché est immense, et Holmarcom s’est bien préparé : le groupe coopératif agricole français InVivo, grand spécialiste des grains, et le fonds d’investissement Argan Infrastructure Fund l’ont rejoint dans cette aventure qui pourrait commencer en 2014. Visiblement, malgré cinquante-quatre ans d’histoire, la saga Holmarcom n’en est qu’à ses débuts… l
q En 1999, le holding met la main sur les assurances Sanad, qu’il fusionnera avec sa filiale Atlanta.
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CMA CGM
CMA CGM, et sa marque DELMAS, vous proposent des liaisons maritimes depuis et vers le monde entier, ainsi que des connexions ferroviaires et routières vers le cœur de l’Afrique. Nos agences locales sont à votre écoute pour définir des solutions sur mesure et soutenir le développement de votre activité. Choisissez le leader du transport en Afrique, choisissez CMA CGM.
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Maghreb Moyen-Orient
Maghreb OPA sur l’Europe
principe de réciprocité. » Lors de cette visite, le projet de reprise de la raffinerie de Berre, dans le sud de la France, a aussi été proposé au géant pétrolier Sonatrach.
Conglomérats et PME d’Afrique du Nord multiplient les rachats d’entreprises en France, en Espagne, en Belgique… Où ils sont parfois accueillis en sauveurs.
L
a scène se déroule le 17 février 2014 à Paris, au palais de l’Élysée. Le président François Hollande et onze ministres reçoivent 34 grands patrons de firmes internationales et de fonds d’investissement pour promouvoir l’attractivité de la France. Parmi les invités figure un Africain : Issad Rebrab. Depuis quelques mois, le patron de Cevital, premier groupe privé algérien (2,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2012), est devenu une figure médiatique de l’autre côté de la Méditerranée. Lorsqu’il croise François Hollande en cette mi-février, il est ainsi le candidat le mieux placé pour reprendre FagorBrandt, le numéro deux français de l’électroménager. Pour le groupe algérien, ce serait la plus importante opération réalisée à l’étranger, avec un montant supérieur à 100 millions d’euros et la reprise d’un millier d’employés… mais pas la première. En octobre 2013, Issad Rebrab s’est offert l’espagnol Alas Aluminium pour 8,5 millions d’euros. Quatre mois plus
tôt, il est parvenu à mettre un premier pied en Europe en rachetant Oxxo, leader français de la fabrication de portes et de fenêtres en PVC, après avoir échoué à reprendre, dans le même pays, le volailler Doux. Les points communs de toutes ces opérations ? Les situations financières extrêmement critiques des entreprises acquises et une forme de complémentarité avec les activités algériennes du conglomérat : FagorBrandt viendrait s’ajouter à la coentreprise de Cevital avec le sud-coréen Samsung, à Sétif, tandis qu’Oxxo et Alas prolongent la société de fabrication de verre plat Mediterranean Float Glass, à Blida. En France, le milliardaire algérien s’est trouvé des alliés de poids. « Mon rêve personnel est de voir de grandes entreprises algériennes distribuer et produire en France », a ainsi déclaré Arnaud Montebourg, le ministre français du Redressement productif, en décembre 2013, lors de sa venue à Alger : « Nous voyons de plus en plus de patrons arabes investir en France et mettre en œuvre le
COLOCALISATION. Les Européens doivent s’y habituer : les entreprises maghrébines ont décidé de franchir la Méditerranée. Et même les PME ! Le marocain Jet Alu en est un exemple. Cotée à Casablanca et spécialisée dans les travaux de façades, la société a acquis en 2013 pas moins de quatre petites entreprises françaises en difficulté (Leblanc, Silver Construction, la Métallerie industrielle et commerciale et Sotrametal). Dans les centres d’appels, plusieurs groupes marocains, qui avaient bénéficié de la délocalisation de cette activité dans les pays du Sud, au début des années 2000, ont eux aussi pris le contrôle de leurs aînés du Nord. Outsourcia a ainsi racheté un opérateur français pour se rapprocher de ses clients hexagonaux, en 2010, avant d’étendre ses activités l’année suivante. « La colocalisation n’est pas une vue de l’esprit. C’est grâce à notre développement au Maroc que nous avons pu investir en France », précise Youssef Chraïbi, son PDG, qui cherche à réaliser une nouvelle acquisition en Europe. Intelcia, numéro un marocain des centres
VINGT ANS DE CONQUÊTES
1993 2005
Le tunisien Coficab (câbles électriques)
2009
Le tunisien Misfat (filtres à air)
2010
Le marocain Outsourcia (centres d’appels) Le marocain HPS (paiement électronique) Les Laboratoires Salem (Algérie)
Coficab
implante une usine au Portugal implante une usine en Roumanie rachète le français Solaufil rachète le français Ascom
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rachète le français ACP-Qualife rachètent une usine de l’américain Brystol-Meyers Suibb en France
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2011
Le marocain Intelcia (centres d’appels)
rachète le français The Marketingroup
2013
Le marocain Jet Alu (BTP) L’algérien Cevital (groupe diversifié)
rachète les français Leblanc, Silver Construction, MIC et Sotrametal
2014
Le tunisien Vermeg (logiciels) Cevital
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rachète le français Oxxo et l’espagnol Atlas Aluminium
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lance une OPA sur le belge BSB se porte candidat au rachat du français FagorBrandt LES 500 • ÉDITION 2014
Maghreb Moyen-Orient
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d’appels, a racheté dans les derniers jours de 2011 le français The Marketingroup pour 15 millions d’euros. « Cela nous a permis de rentrer dans les dix premiers acteurs francophones du secteur, de nous rapprocher de nos clients français et d’en gagner de nouveaux. Aujourd’hui, ce sont les transferts de savoir-faire et les synergies entre les deux pays qui font la richesse de notre entreprise », affirme Karim Bernoussi, PDG d’Intelcia. Enfin, en janvier 2014, le Tunisien Badreddine Ouali, PDG du fournisseur de logiciels Vermeg, a lancé une offre publique d’achat de 24 millions d’euros sur le belge Business Solutions Builders (BSB), dont le chiffre d’affaires est pourtant de 40 millions d’euros. « La mauvaise conjoncture européenne a évidemment facilité ce rachat en offrant une décote intéressante par rapport aux valorisations qui prévalaient avant la crise », admet le patron tunisien. maghrébins, les difficultés ne viennent pas toujours de là où on pourrait le croire. En Algérie, le contrôle des changes exercé par la Banque centrale oblige ainsi les entreprises locales à demander une autorisation préalable pour investir hors de leurs frontières – ce qui est très rarement accordé, au grand dam de nombreux patrons. Au Maroc, l’Office des changes autorise un investissement annuel de 2,6 millions d’euros par an et par entreprise. En Tunisie, l’aval des autorités est nécessaire lorsque l’investissement à l’étranger excède 1,4 million d’euros par an, et « les banques tunisiennes ne se déploient pas assez à l’international », déplore Amine Ben Ayed, directeur général de Misfat, une société spécialisée dans la fabrication de filtres à air qui a racheté le français Solaufil en 2009. Même son de cloche chez Badreddine Ouali, de Vermeg : « Notre plus grande difficulté a été de financer notre acquisition par les banques tunisiennes, qui n’ont participé qu’à hauteur de 25 %. C’est grâce à la qualité de nos clients que nous avons pu obtenir le reste des financements auprès d’établissements étrangers. » Seule solution pour s’affranchir de ces rigidités: recourir à des prêts de banques internationales. En janvier 2014, Issad Rebrab a ainsi affirmé qu’il disposait des fonds nécessaires pour racheter FagorBrandt. Outsourcia a obtenu des LES 500 • ÉDITION 2014
BRUNO LÉVY
PATTE BLANCHE. Pour ces conquérants
p Issad Rebrab, patron de Cevital, a été reçu le 17 février à l’Élysée. Le groupe algérien est un candidat sérieux au rachat de FargorBrandt, numéro deux français de l’électroménager.
crédits de la part de banques françaises, tandis qu’Intelcia a dû montrer patte blanche: « Nous avons travaillé en amont avec l’Office des changes afin de faire les démarches nécessaires pour notre investissement à l’étranger, explique Karim Bernoussi. Nous avons notamment mis en avant les bénéfices pour Intelcia de se développer à l’international et, de fait, l’impact également positif pour le pays. » En revanche, aucun de nos interlocuteurs maghrébins ne s’est plaint de difficultés d’ordre social, culturel ou même racial. « Tout rachat est difficile à vivre pour les équipes concernées, mais
nous n’avons pas connu de réticences particulières malgré notre nationalité et la distance qui nous sépare », soutient le patron d’Intelcia. « Nous n’éprouvons aucune difficulté en termes culturels, linguistiques ou autres. En Europe, particulièrement dans le business to business, les gens ont l’habitude de travailler avec toutes les nationalités », complète Badreddine Ouali. Le bon accueil réservé par les salariés de FagorBrandt au possible rachat de leur entreprise par Cevital en est une autre preuve: la colocalisation commence à fonctionner dans les deux sens. l RYADH BENLAHRECH JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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Maghreb Moyen-Orient
Zouhaier Ben Khelifa Courroie de transmission Conseiller stratégique du tunisien One Tech, ce financier a été le principal artisan de sa structuration en holding. Objectif : assurer la pérennité du groupe familial à travers les générations.
C
hez One Tech, il est l’homme de la structuration. Celui qui a fondu trois secteurs (câblerie, mécatronique et technologies del’informationetdelacommunication), 183 millions d’euros de chiffre d’affaires (en 2012), dix filiales et 2 600 employés en un seul groupe unifié. Mais en privé, Zouhaier Ben Khelifa refuse cet honneur: « C’est avant tout un travail d’équipe », dit-il. Sous sa houlette et avec l’accompagnement de partenaires extérieurs (Tunisie Valeurs, Axis Capital, Mazars et Meziou Knani & Associés), l’entreprise de la famille Sellami est devenue, sous le nom de One Tech Holding (OTH), l’un des plus grands groupes privés tunisiens. Si les Sellami ont choisi Zouhaier Ben Khelifa pour mener cette transformation, entamée en 2010 et achevée en 2012, c’est qu’ils lui accordent toute leur confiance. Depuis vingt-trois ans déjà, ce diplômé de la Wharton School (université de Pennsylvanie, États-Unis) les accompagne dans la plupart de leurs opérations de partenariat ou de fusions-acquisitions, en tant que dirigeant de la société de services en gestion et finance The Partners Consultants. Par exemple, en 2008, c’est lui qui a fait entrer la Société financière internationale (IFC, filiale de
T
472 rang
EN
l’actuel holding. Nous voulions nous détacher du nom de la famille ou d’une seule société et nous affirmer comme un groupe qui a des compétences. » Parmi les nombreuses propositions, OneTech s’est finalement imposé. « Ce nom contient deux mots clés : l’accent est mis sur la technologie ; et
M
lors d’une réunion avec l’IFC. « Ils nous ont expliqué que, selon une étude, 75 % des sociétés familiales disparaissaient au moment de la troisième génération, à moins de mettre en place des S CLA SE règles de gouvernance », se souvient Zouhaier Ben Khelifa. Une trene taine d’années après la création du groupe (né avec la fondation de Tunisie Câbles en 1978), l’idée U terme. Le holding permet ter d’une rationalisation pour assurer SI F 2014 la pérennité des structures fait alors de cen centraliser les fonctions supports, achats, finances, suppor doucement son chemin dans les têtes etc., et aussi d’améliorer la gouvernance des membres de la famille Sellami et en uniformisant les règles. » dans celle de leur conseiller. « Nous avions atteint une taille criLa structuration est également motitique, difficile à gérer sur le plan de la vée par les objectifs importants de croissance externe fixés par OTH. Constitué gouvernance, des finances, de l’adminisen holding, le groupe a désormais les tration… Il était vraiment nécessaire de moyens de ses ambitions. « Il n’y avait restructurer l’ensemble sous une tutelle aucune synergie entre les filiales alors bien définie, pour que les procédures que le potentiel existait, affirme Zouhaier et les règles soient claires, explique le financier. Il était impossible de doter Ben Khelifa. Aujourd’hui, ce n’est plus un chaque filiale d’un système d’audit ou souci d’acheter une entreprise de même taille que nous. » En 2013, le holding a de ressources humaines au vrai sens du suivi sa logique en entrant à la Bourse de Tunis. OTH y a placé 23,5 % de son NOM capital et a engrangé 36 millions d’euros, la famille restant propriétaire de plus de Sellami, fils du dans “One”, il y a l’idée 65 % des parts. fondateur et patron de de one-stop-shop L
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
TUTELLE. Le déclic a justement eu lieu
EXC
HISTOIRE D’UN DEPUIS 1978, les filiales de l’actuel OneTech Holding (dontTunisie Câbles, Fuba PC etTTE International) avaient toujours été désignées comme « le groupe Sellami », du nom du fondateur et PDG. Une habitude enTunisie, pour une identité un peu éparpillée. « L’idée du nom OneTech remonte à sept ou huit ans, explique Hédi
la Banque mondiale dévolue au secteur privé) au tour de table de Fuba PC, une société du groupe spécialisée dans les circuits imprimés.
[un commerce offrant de multiples services], poursuit Hédi Sellami. Nous avions envie de vendre ce concept, notamment pour la partie électromécanique de notre activité. » Aujourd’hui, malgré trois métiers et dix filiales, le nom de One Tech s’est imposé. l S.W.
BOÎTE NOIRE. Aujourd’hui, OTH est
toujours piloté par les fondateurs, et ses forces sont restées les mêmes : 47 % du marché tunisien de la câblerie ; 73 % des bénéfices réalisés à l’export ; des alliances avec des partenaires stratégiques ; une présence au Maghreb, en Europe et aux États-Unis… En interne, la structuration n’a pas posé de difficultés notables ni engendré de conflit avec les actionnaires de référence. « Pour un actionnaire qui a investi dans une filiale spécifique, transférer LES 500 • ÉDITION 2014
Maghreb Moyen-Orient En dates 1984 Diplômé de l’Institut des hautes études commerciales de Tunis (IHEC)
LES 500 • ÉDITION 2014
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la plupart des entreprises familiales hésitent à sauter le pas. « Parce qu’elles n’ont pas encore atteint la taille critique à partir de laquelle des difficultés de transmission sont à craindre, commente le financier. Et aussi peut-être par manque d’ambition à la fois sur le plan stratégique et quant à leurs perspectives de « Il n’y avait aucune synergie croissance. » entre les dix filiales, alors que Ce peu d’engouele potentiel existait. » ment pour une forme juridique qui a pourtant poursuit-il. D’ailleurs, les contrats qui fait ses preuves ailleurs se retrouve ont fixé les conditions relatives à la aussi dans la législation. La loi tunimontée des actionnaires dans la nousienne interdit en effet à un étranger velle structure n’ont jamais été signés. de détenir des parts dans une société Tout a été fait de manière informelle financière. De quoi freiner les volontés avant la structuration officielle. » de créer des holdings qui, juridiqueL’IFC s’est aussi laissée convaincre ment, peuvent être assimilées à ce et détient aujourd’hui près de 4 % type de sociétés. « Nous avons fourni des parts du holding. « Au niveau tous les statuts des filiales pour mondes filiales, il ne reste à chaque fois trer que toutes, sauf une, étaient des que deux actionnaires : le holding et sociétés industrielles. Malgré cela, un partenaire du secteur. C’est plus nous avons dû obtenir un agrément intéressant d’avoir un vis-à-vis “métier” lors d’un Conseil des ministres resdans chaque filiale, concentré sur son treint », explique Zouhaier Ben Khelifa, activité. » In fine, la structuration a qui a officiellement intégré OTH en apporté des gains en termes d’efficacité 2013. En tant que conseiller stratéet de compétences. gique et financier, il gère désormais Malgré ces atouts, le holding reste les finances du groupe aux côtés de une forme rare en Tunisie. Si quelques Hédi Sellami, fils du fondateur… et géants comme Poulina, PGI-Holding patron de la deuxième génération. l (groupe Amen) ou Telnet l’ont adopté, STÉPHANIE WENGER, à Tunis
Tenues militaires
une participation dans un holding revient à aller dans une boîte noire, reconnaît Zouhaier Ben Khelifa. Mais les investisseurs familiaux qui ont accompagné le groupe depuis le début ont une relation très étroite avec celui-ci comme avec son président,
!
2013 Conseiller financier et stratégique d’OTH
Uniformes de cérémonie
2012 Structuration de One Tech en holding
ONS ABID POUR J.A.
2008 Entrée de l’IFC dans Fuba PC
Drones de reconnaissance
1991 PhD en finance à la Wharton School (ÉtatsUnis), maître de conférences à l’IHEC, création d’une société de conseil
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L’OPÉRATION DE L’ANNÉE
Comment Etisalat a acquis Maroc Télécom Si le groupe émirati a pu racheter les parts de Vivendi dans l’opérateur marocain, c’est parce que son offre satisfaisait les exigences de l’État, actionnaire minoritaire. t Etisalat compte désormais 85 millions de clients en Afrique (ici au Nigeria).
SUNDAY ALAMBA/AP/SIPA
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NICOLAS TEISSERENC
L
ANCÉE FIN 2012, la plus grosse opération africaine de fusionacquisition de l’année 2013 a tenu les observateurs en haleine jusqu’en novembre. Cinq opérateurs d’envergure internationale se sont penchés sur MarocTélécom. Le français Orange, déjà présent dans le royaume à travers sa filiale Méditel, a un temps considéré le rachat des parts deVivendi (53 %), « avant de refermer le dossier assez rapidement », selon l’un des conseils de la transaction. Le sud-africain MTN a lui aussi envisagé de se lancer dans la course, et le sud-coréen KT Corporation s’est désisté juste avant la date limite. « Il était culturellement trop éloigné des réalités marocaines », confie un avocat d’affaires. Finalement, deux candidats du Golfe, l’émirati Etisalat et le qatari Ooredoo, ont déposé un dossier. Le second a retiré son offre en juin, invoquant « la longueur du processus ». Résultat: le 5 novembre 2013, Vivendi a logiquement annoncé la signature d’un accord avec Etisalat, dont l’offre valorise sa part du capital à 3,9 milliards d’euros. Le groupe français percevra également 310 millions d’euros au titre du dividende 2012. C’est moins que les 5,5 milliards attendus, mais cela représente une bouffée d’oxygène pour Vivendi, après l’échec de la vente de
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l’opérateur brésilien GVT, un peu plus tôt dans l’année. Dans cette opération complexe, Vivendi n’était pas le seul décisionnaire: avec 30 % du capital, l’État marocain disposait d’un droit de veto. « Dans ce contexte, l’offre d’Ooredoo avait peu de chances d’aboutir en raison de la plus grande proximité du Maroc avec les Émirats arabes unis, analyse un conseil. Surtout que la question de la pérennisation des intérêts de Maroc Télécom n’était pas du tout traitée par le groupe qatari. » C’était au contraire un point fort de l’offre d’Etisalat, qui incluait notamment la cession de son pôle francophone (via Atlantique Télécom, présent au Bénin, en
Centrafrique, en Côte d’Ivoire, au Gabon, au Niger et au Togo) à Maroc Télécom, le groupe émirati conservant la maîtrise directe de ses opérations en Égypte, au Nigeria, au Soudan et en Tanzanie. « C’était une question d’intérêt national pour le Maroc, qui entend jouer un rôle de premier plan en Afrique de l’Ouest », affirme l’un des conseils de l’opération. Les négociations, notamment celles portant sur la valorisation d’Atlantique Télécom, ne sont pas encore bouclées, mais, au moment où nous mettions sous presse, les deux parties espéraient une conclusion d’ici au mois de mai, en même temps que la clôture définitive du deal entre Vivendi et Etisalat. Quid du Gabon, où chacun des deux opérateurs possède une filiale? « C’est une décision qui dépend du régulateur gabonais », révèle une source proche du dossier. Deux solutions sont envisagées: soit la fusion, soit la vente. Grâce à cette opération, Etisalat s’offre 35 millions de clients, qui viennent s’ajouter aux 50 millions qu’il avait déjà sur le continent. Il déloge ainsi le français Orange de sa place de numéro trois des opérateurs enAfrique, pour se placer immédiatement après MTN et Vodafone. l
Aux commandes
Les banquiers
Vincent Le Stradic, de Lazard Alban Bouley et Luc Dezert, de BNP Paribas Bank of America Merrill Lynch
Les avocats
Ariel Harroch, de Gibson, Dunn & Crutcher, et Nadia Kettani, de Kettani Law Firm Hervé Pisani, de Freshfields Bruckhaus Deringer Gildas Louvel, de Bird & Bird Alain Malek, de Norton Rose Fulbright LES 500 • ÉDITION 2014
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Maghreb Moyen-Orient
Algérie Je patronne, tu patronnes, il patronne… Le pays compte près de dix organisations de chefs d’entreprise. Pour être entendu des autorités, le secteur privé aurait pourtant tout à gagner à parler d’une seule et même voix.
C
ertes, les patrons algériens se sentent de plus en plus écoutés par les autorités politiques. Mais dans un pays marqué par le diktat de l’idéologie socialiste et où l’État continue de peser dans le paysage économique, via sa mainmise sur le secteur des hydrocarbures mais aussi par sa bureaucratie intempestive et la lourdeur de son administration, le secteur privé, qui recouvre 98 % des entités économiques algériennes et deux tiers des emplois, a de nombreux chantiers urgents à mener: amélioration du climat des affaires, accès aux financements, protection des entreprises, etc. Des projets sur lesquels les désaccords entre patrons ne sont pas si nombreux, et pourtant… Ils ne parviennent toujours pas à s’unifier afin de défendre d’une seule voix leurs intérêts auprès des décideurs politiques. À travers le pays, les organisations patronales représentant le secteur JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
privé pullulent. La plus ancienne, la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), a été créée en 1989. La Confédération algérienne du patronat (CAP) a quant à elle été la première à dialoguer officiellement avec l’État, au début des années 1990. C’est elle aussi qui prend part aux réunions régionales organisées avec les pays voisins dans le cadre
patronat algérien (CSPA), l’Union nationale des investisseurs (UNI)… Chacun revendique des centaines, voire des milliers d’adhérents à travers le pays. ÉCLATEMENT. Mais la structure dont
tout le monde parle, c’est le Forum des chefs d’entreprise (FCE). Créée en 2000, cette organisation est parvenue en quelques années à se faire une place de choix La structure dont tout le monde dans les milieux d’afparle, c’est le FCE, connu pour faires. Présidée par Réda ses sorties médiatiques musclées. Hamiani, l’association n’a pourtant pas le statut juridique d’un syndicat et n’a pu parde l’Union maghrébine des employeurs ticiper à sa première réunion tripartite (UME), dont le dernier forum s’est tenu (dialogue entre l’État, le patronat et les en février 2014 au Maroc. À côté de ces deux syndicats historiques, on trouve salariés) qu’en 2011, alors qu’elle multipliait depuis longtemps déjà les sorties aussi la Confédération des industriels médiatiques musclées et les propositions et des producteurs algériens (Cipa), la pour dynamiser l’économie algérienne Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), le Conseil supérieur du à travers l’essor du secteur privé. Le LES 500 • ÉDITION 2014
Maghreb Moyen-Orient
LES 500 • ÉDITION 2014
IR S ID SAM
Président : Boualem M’rakech Création : 1990 Nombre d’adhérents : 5 500
directs, la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), créée en 1947, est l’organisation patronale incontestée du royaume chérifien. Sa présence aux grandes rencontres économiques et ses dialogues réguliers avec les pouvoirs publics sont ancrés dans le paysage marocain. Un autre syndicat, Amal Entreprises, a été fondé en 2004 et tente de rivaliser avec la CGEM en ciblant principalement les PME, mais il ne compte que 500 adhérents. On le dit soutenu par les islamistes, même s’il s’en défend. La situation est quasi similaire en Tunisie, avec un poids lourd historique, l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica), qui
« Le patronat n’a qu’un rôle consultatif, il ne pèse pas assez sur les décisions économiques. » CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DES ENTREPRISES ALGÉRIENNES
Président : Habib Yousfi Création : 1989 Nombre d’adhérents : 6 000
a vu le jour en 1947, et un acteur plus récent, la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), née au lendemain de la révolution de 2011 et qui s’est développée rapidement en raison notamment du discrédit relatif qui a touché certains dirigeants de l’Utica très proches de l’ex-président Ben Ali. D É S A C C O R D S. En Algér ie, en S ID
effet pas très différents, mais le résultat de la division est clair : « Nous sommes l’un des rares pays à avoir plus de sept associations patronales. C’est la meilleure manière de diviser pour régner », expliquait, en 2012, Issad Rebrab, patron de Cevital, le premier groupe privé algérien, qu’il a créé et qu’il préside. Et d’ajouter : « Nous n’avons pas réussi à unifier le patronat parce qu’il y avait un problème de leadership. Chacun préfère être président d’une association, même si elle n’est pas représentative, même si elle est une coquille vide, plutôt que de faire partie d’une association forte. » En février 2014, Slim Othmani, président du conseil d’administration de NCA-Rouiba, bien connu pour ne pas faire dans la langue de bois, a lui aussi critiqué le manque de maturité d’organisations patronales « incapables de s’unir et de parler d’une seule et même voix ». « Le poids du patronat est trop faible. Il n’a qu’un rôle consultatif et ne pèse pas assez sur les grandes décisions économiques. La dynamique du dialogue doit être modifiée pour se faire a priori et non a posteriori, une fois que les lois sont en vigueur, comme c’est le cas actuellement », résume notre membre du FCE. Le cas algérien contraste de surcroît avec celui de ses deux voisins maghrébins. Forte de 3 000 membres
CONFÉDÉRATION ALGÉRIENNE DU PATRONAT
S A M IR
COQUILLE VIDE. Les discours ne sont en
Les trois principales organisations
FORUM DES CHEFS D’ENTREPRISE
Président : Réda Hamiani Création : 2000 Nombre d’adhérents : 671
VINCENT FOURNIE R/J.A.
FCE regroupe 671 entreprises couvrant 18 des 22 secteurs économiques du pays et représentant un chiffre d’affaires d’environ 11 milliards d’euros. Dès lors, pourquoi ne change-t-il pas de forme juridique ? « C’est un débat régulièrement soulevé en assemblée générale. Mais nous préférons garder notre statut d’association, afin de conserver notre liberté d’action et de ton », explique un membre influent du FCE. Cet éclatement historique du patronat algérien a plusieurs causes : divergences d’intérêts entre les PME et les grands groupes, problèmes d’ego des différents chefs d’entreprise… « Le patronat a une grande part de responsabilité dans cette division », confirme notre interlocuteur du FCE. Pour Boualem M’rakech, président de la CAP, « il faudrait se diriger vers une coordination patronale unifiée, car il n’y a pas de vision diamétralement opposée, mais simplement des différences d’approche et de méthode ».
octobre 2013, une initiative a bien été lancée afin d’unir les différentes organisations au sein d’une Coordination patronale algérienne (CPA). Celle-ci regroupe la CNPA, la CAP, la Cipa, l’UNI, la CGEOA (Confédération générale des entrepreneurs et opérateurs algériens) et la Seve (Savoir et vouloir entreprendre, association des femmes algériennes chefs d’entreprise). Mais sitôt la structure créée, des désaccords pour nommer un porte-parole ont éclaté, conduisant notamment au retrait du FCE. « Notre principe de fonctionnement implique l’aval de nos membres pour adhérer à des groupements. Les objectifs de la CPA n’étaient pas assez clarifiés », indique notre interlocuteur au sein de l’organisation. Par le passé, Issad Rebrab a également tenté d’unifier le patronat. Mais il a échoué, en grande partie pour des raisons d’ego. Certains préfèrent être roi d’un petit village plutôt que duc d’un royaume. l RYADH BENLAHRECH JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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NOUVEAUX ENTRANTS
Tunisie Nouvelair refait surface La compagnie aérienne n’est pas passée loin du naufrage. Plombée par la crise, elle a dû se repositionner pour réduire sa dépendance aux flux touristiques. FRÉDÉRIC MAURY
D
ANS UN PAYSAGE touristique sinistré, Nouvelair a des airs de rescapé. À la suite de la révolution, la compagnie tunisienne a vu le nombre de ses passagers chuter de 39 % en 2011 et ses pertes atteindre 31 millions d’euros. « Après quinze ans de bénéfices et trois années, de 2006 à 2009, où nous avions atteint un apogée en termes de rentabilité », souligne Chokri Zarrad, directeur général adjoint, qui précise que le groupe a aussi été affecté par les difficultés économiques connues par les pays d’Europe du Sud, d’où viennent l’essentiel de ses clients. Pour traverser cette violente crise sans mettre la clé sous la porte, Nouvelair a pu bénéficier d’une structure financière solide, les longues années de profits ayant permis de renforcer considérablement les fonds propres. Mais elle a dû aussi s’adapter à la nouvelle donne. « Nous sommes passés de quinze à onze appareils en renégociant nos contrats de location, souligne Chokri Zarrad. Et nous avons déployé nos capacités non utilisées en sous-louant avions et équipages à des compagnies en République tchèque et en Afrique de l’Ouest. »
Le transporteur a également décidé de redéfinir sa stratégie en adoptant peu à peu un statut hybride : aux vols charters, jusqu’alors unique métier de Nouvelair, se sont ajoutés en avril 2013 des vols réguliers, en commençant par Paris-Tunis. D’autres ouvertures de ligne devraient suivre entre l’Europe de l’Ouest, voire l’Afrique du Nord, et la Tunisie. Une manière de limiter la dépendance à des flux touristiques très volatils, mais aussi de contrecarrer la très forte saisonnalité de l’activité charter : entre haute et basse saisons, l’activité est divisée par quatre dans ce domaine. Aidée par une légère reprise économique, mais aussi par le développement des flux de voyageurs avec l’Europe de l’Est, Nouvelair a pu sortir
En bref Rang dans les 500 : 480e Activité : transport aérien Nationalité : tunisienne Date de création : 1989 Actionnaire : famille Miled Chiffre d’affaires 2012 : 238 millions de dollars
de l’ornière dès 2012, avec des revenus en redressement (180 millions d’euros de chiffre d’affaires) et des comptes à l’équilibre (287000 euros de résultat net). Cela lui vaut d’apparaître timidement au 480 e rang de notre classement. Fondée en 1989 par Aziz Miled, dont les héritiers contrôlent toujours plus de 40 % du capital, Nouvelair a eu, ces dernières années, à gérer d’autres problèmes que la crise politique et économique tunisienne. Victime de la rapacité de la famille Trabelsi, dont l’un des membres, Leïla, est mariée à l’ex-président tunisien Zine el-Abidine Ben Ali, le transporteur a dû acheter Karthago Airlines, propriété de BelhassenTrabelsi, en 2008, puis, l’année suivante, une autre société du même homme d’affaires, KoralBlue Airlines, en Égypte. « Des acquisitions forcées », lâche Chokri Zarrad. La réalité est sans doute plus complexe, Aziz Miled n’ayant rien d’un opposant à l’ancien régime. Toujours est-il que ces achats ont coûté cher. « Dès 2009, nous avons commencé à provisionner l’acquisition de Karthago Airlines, insiste Chokri Zarrad. En tout, ces opérations nous ont coûté 65 millions d’euros. » Elles expliquent encore aujourd’hui la présence du holding public Al-Karama, qui a récupéré une partie des biens de l’ex-famille au pouvoir, au tour de table de Nouvelair (25 %). l
t Le transporteur a réduit sa flotte de quinze à onze appareils.
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NICOLAS FAUQUÉ/IMAGESDETUNISIE.COM
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HICHAM ABDELMOUMENE/ZALAGH
Et les autres…
p La firme emploie environ 1 700 personnes.
Maroc Zalagh sur ses ergots Au 258e rang de notre classement, le groupe avicole peut compter sur la Société financière internationale pour soutenir son essor.
R
ICHE ANNÉE 2013 pour Zalagh. Le groupe avicole marocain a négocié et finalisé l’entrée à son tour de table de la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale dévolue au secteur privé), qui, en novembre, a injecté 24 millions de dollars (17,6 millions d’euros) dans son capital. L’entreprise est en plein essor : elle a lancé un plan d’investissement d’une trentaine de millions d’euros visant l’extension de sa capacité de production un peu partout sur le territoire marocain. Le projet devrait s’achever en 2016. Trouvant ses origines dans une première société créée en 1974 par Mohammed Chaouni Benabdallah et son fils Fouad, Zalagh est le fruit de la fusion en 2009 avec Al Atlas, une entreprise détenue par la famille Laabi. Depuis ce rapprochement, Zalagh est peu à peu devenu un véritable opérateur intégré. Il est présent dans le négoce des céréales nécessaires à ses activités, dans la production d’aliments pour le bétail, dans l’accouvage, dans l’élevage, dans l’abattage et dans la charcuterie… En 2009, il s’est d’ailleurs offert une place de choix dans les produits aux consommateurs, avec la reprise des sociétés Eldin et Banchereau Maroc et de leur marque commune, Dindy. Il est depuis le numéro LES 500 • ÉDITION 2014
deux dans ce domaine derrière le groupe Koutoubia, leader historique mais bien moins intégré que Zalagh. Comme partout en Afrique, l’aviculture est en plein boom au Maroc. Ce domaine a d’ailleurs été identifié comme un axe de développement important dans le cadre du plan Maroc vert. En une quinzaine d’années, la production de volailles a été multipliée par cinq et celle d’œufs par deux. Sous la houlette d’Ali Berbich, le président du directoire, Zalagh entend surfer sur cette croissance et profiter de l’inévitable concentration d’une activité encore très atomisée et où les élevages traditionnels restent importants. Sa croissance n’est pas très élevée, de quelques pour-cent par an, mais le groupe, qui emploie environ 1 700 personnes, se positionne au mieux pour l’avenir. l F.M.
En bref Rang dans les 500 : 258e Activité : aviculture Nationalité : marocaine Date de création : 1974 Actionnaire principal : famille Chaouni Chiffre d’affaires 2012 : 593 millions de dollars
NOTRE TOP 500 accueille 17 nouvelles sociétés d’Afrique du Nord, dont sept marocaines et six égyptiennes. Parmi celles-ci, un véritable géant qui avait disparu il y a quelques années de notre classement faute de nous avoir communiqué ses chiffres financiers : Tunisie Télécom. L’opérateur fait un retour en force au 152e rang et dépasse largement, avec son milliard de dollars de revenus (795 millions d’euros), Tunisiana, qui est pourtant l’incontestable numéro un de la téléphonie mobile avec 53 % de part de marché (contre 34 % pour Tunisie Télécom fin 2013). Outre Zalagh, géant de l’aviculture (lire ci-contre), le Maroc fait entrer un autre leader dans nos 500, Unimer (338e). Ce groupe, peu connu en dehors des frontières du royaume, est un poids lourd de la conserverie de produits maritimes. Un autre groupe agroindustriel, algérien celui-là, fait son entrée. Spécialisé dans la semoule et la farine, le groupe Metidji pointe son nez au 494e rang, avec 229 millions de dollars de chiffre d’affaires. Enfin, autre arrivée notable : celle d’Orascom Telecom Media & Technologies (OTMT), à la 374e place. Né après la cession d’Orascom Telecom à Vimpelcom, OTMT regroupe ce qu’il reste des actifs télécoms de Naguib Sawiris : des opérations télécoms au Liban et en Corée du Nord, et de l’internet et des câbles optiques dans plusieurs pays, dont l’Égypte. Reste que si OTMT a dégagé de lourds bénéfices en raison de cessions multiples, il doit désormais se repositionner F.M. pour survivre. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Manageurs
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Ils bâtissent
ERICKSON/PLAINPICTURE
l’Afrique Immeubles, autoroutes, barrages… Sur un continent où beaucoup d’infrastructures font encore défaut, les patrons du BTP ont fort à faire.
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Manageurs
BTP
Prélude
Frédéric Maury
Dans la cour des grands
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N AFRIQUE, le BTP est une priorité. Et inversement, dans le milieu du BTP, l’Afrique est LA priorité. En novembre 2013, une étude publiée par le cabinet de conseil KPMG soulignait ainsi l’intérêt des grands bâtisseurs pour le continent. Réalisé auprès de 165 dirigeants d’entreprise de construction et d’ingénierie dans 29 pays du monde, ce sondage révélait que près d’une société sur deux songe à se positionner sur une nouvelle zone géographique. « L’Afrique est la plus citée : 44 % des entreprises basées en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique ciblent cette partie du monde, idem pour 40 % des entreprises d’Asie et du Pacifique, mais pour seulement 7 % des entreprises américaines », précisait le rapport.
de patrons capables de rivaliser avec des multinationales qui, elles, s’en donnent à cœur joie depuis quelques années. Les Chinois, en premier lieu, ont raflé la mise des plus grands chantiers de la dernière décennie : barrages, routes, etc. Toutefois, l’expérience chinoise n’a pas laissé que de bons souvenirs : il suffit de voir, dans certains pays, l’état des
Les projets d’infrastructures sont les principaux moteurs de l’activité des géants mondiaux du BTP, et l’on sait combien le continent, après avoir perdu quelques décennies en la matière, est décidé à rattraper son retard. Le fonds Africa50, mis sur pied par la Banque africaine de développement (BAD), entend ainsi mobiliser 100 milliards de dollars (environ 72 milliards d’euros) d’ici à dix ans pour participer au financement des routes, ports, chemins de fer et autres infrastructures qui pourront modifier les économies africaines. L’immense boom annoncé du logement à travers le continent, notamment au sud du Sahara, est un facteur supplémentaire d’optimisme pour les acteurs du secteur. Un optimisme à peine tempéré par ce qui est le principal blocage à cette envolée de l’immobilier : la disponibilité et le coût des matériaux de construction, notamment du ciment.
routes quelques années après leur livraison… Les groupes français, un temps distancés car plus chers, commencent d’ailleurs à prendre leur revanche. Mais il est révélateur que l’un des plus grands groupes africains de BTP, l’égyptien Orascom Construction Industries, ait choisi de se développer en Europe et au Moyen-Orient plutôt qu’au sud du Sahara.
Si la construction a tant tardé à décoller en Afrique, on ne saurait s’étonner de l’absence d’un véritable tissu d’entrepreneurs africains du BTP. À l’exception de l’Afrique du Sud, de l’Égypte et du Maroc, où des fleurons du secteur sont nés au cours des dernières décennies ou même avant, rares sont les pays africains à disposer JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Ils sont encore rares, les patrons africains capables de rivaliser avec les multinationales qui, elles, s’en donnent à cœur joie.
Il reste donc aux États à permettre l’émergence ou le développement de bâtisseurs africains. Notamment en imposant aux multinationales de recourir à des sous-traitants locaux sur les grands projets. Les patrons des groupes burkinabè, sénégalais ou camerounais qui opèrent dans le secteur ne demandent que cela pour se forger leurs premières expériences dans la cour des grands, même si l’on peut rester convaincu qu’ils continueraient à cultiver la discrétion propre à ce secteur d’activité. La part modeste de la construction (5 % du chiffre d’affaires total) dans notre classement des 500 premières entreprises n’en serait que renforcée, et l’emploi en Afrique ne pourrait qu’en profiter : le BTP est, plus que les mines et le pétrole, un pourvoyeur d’emplois qu’on ne saurait négliger. l LES 500 • ÉDITION 2014
COMMUNIQUÉ
Rien n’est trop lourd, Rien n’est trop haut.
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Manageurs
BTP
Les Big Four de la construction Ils dirigent des entreprises leaders du BTP dans leurs pays respectifs – l’Égypte, l’Afrique du Sud et l’Algérie – voire à l’échelle africaine. Portraits de ces patrons qui, déjà, voient plus loin.
Lakhdar Rekhroukh Sortir ou pas? PDG de Cosider (Algérie)
Mohsen Salah L’Égypte ne suffit plus Alors que le marché local est en berne, le nouveau patron de The Arab Contractors doit développer l’activité du groupe en dehors de ses frontières.
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iriger un groupe public est des plus difficiles. Les commandes égyptien est-il le chemin le internationales, qui avaient permis à plus court vers les hautes The Arab Contractors de résister dans sphères de la politique ? La un premier temps, n’ont pas suffi pour question se pose depuis la nomination, couvrir le manque à gagner. fin février 2014, d’Ibrahim Mahlab au poste de Premier ministre. Il fut en CRISE. Le groupe a pourtant décroché effet pendant plus d’une décennie le quelques belles opérations en dehors patron de The Arab Contractors, l’un de ses frontières, comme l’extension des leaders égyptiens de la construction et la modernisation de la partie fret de l’aéroport d’Abidjan ou plusieurs et l’un des 100 premiers au monde. projets résidentiels en Algérie. Mais Nommé président du conseil d’administration en août 2013 après avoir la crise en Libye, autre marché stratédirigé l’autorité nationale de gique pour The Arab Contractors, CLASS l’assainissement et de l’eau a été difficile à passer et, en E deux ans, le nombre de noupotable, l’ingénieur Mohsen e veaux contrats attribués à Salah a toutefois d’autres l’entreprise a été divisé par priorités immédiates. Le groupe connaît en effet des quatre. Il faut dire que le qua U moments difficiles. Entre groupe égyptien, qui mise gr SI F 2014 mi-2010 et mi-2012, les reve-sur l’Afrique depuis quarante ans, reste ans re peu internationalisé en nus ont chuté de 25,8 % (en monnaie locale), tandis que les bénéfices termes de ventes, l’essentiel de ses activités ayant longtemps été réalisées en ont été divisés par trois entre mi-2011 et mi-2013. Traversé par une crise écoÉgypte. La crise actuelle oblige Mohsen nomique et un effondrement du secteur Salah à poursuivre l’effort de déploiement à l’étranger. l FRÉDÉRIC MAURY de la construction, le marché égyptien
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Patron de Cosider depuis 2002, Lakhdar Rekhroukh connaît bien la maison: il y est entré au milieu des années 1980 et a vécu la très difficile période des années 1990, avant de piloter le redressement du groupe public (majoritairement détenu par la Banque extérieure d’Algérie). Et aujourd’hui? Sans conteste, Cosider a la taille et l’expérience nécessaires pour exporter son savoir-faire partout en Afrique. Mais sur ce sujet, son patron souffle le chaud et le froid, affirmant selon les périodes vouloir sortir des frontières nationales ou, au contraire, préférer se cantonner à l’Algérie. Il faut dire que le groupe a fort à faire dans son pays. En 2014, Lakhdar Rekhroukh devra notamment mener l’introduction en CLASS Bourse d’une E de ses sept e filiales, Cosider Carrières. l F.M.
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ROBERT TSHABALALA/FINANCIAL MAIL/GALLO IMAGES/GETTY IMAGES
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Henry Laas Le rédempteur
Mais au-delà de l’image, Henry Laas doit aussi redresser les résultats d’un groupe en légère perte de vitesse. « Il a été nommé pour relever l’entreprise et regagner la confiance des investisseurs. Mais il est arrivé dans une période compliquée pour le BTP sud-africain en général », explique Jean-Pierre Verster. Si Murray & Roberts reste le numéro un, avec une capitalisation boursière de 10,36 milliards de rands, le secteur connaît un ralentissement depuis la fin de la Coupe du monde.
Nommé directeur général de Murray & Roberts en 2011, il tente de redorer l’image du groupe sud-africain, coupable d’ententes illicites dans le cadre d’appels d’offres pour la Coupe du monde de football de 2010.
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« Aucun directeur actuel n’était au courant de ces pratiques, et toutes les personnes mises en cause ont quitté Murray & Roberts entre 2004 et 2010 », expliquait Henry Laas pour se dédouaner. Lui-même a rejoint le groupe en 2001, mais il nie avoir été au courant de STRATÉGIE. Le groupe vise STRA CLASS désormais d’autres marchés : dés ces mauvaises pratiques, malE la Zambie, mais aussi l’Ausgré des témoignages d’anciens e cadres qui l’accusent aussi. tralie, où il a racheté l’inté« Henry a été nommé en juilgralité des parts de Clough, let 2011 à la tête du groupe, en novembre 2013, pour U 4 milliards de rands. « Cibler bien après les actes délictueux SI F 2014 d’autres pays est la meilleure d’au qui ont été menés. Il est vu par nos investisseurs comme un leader stratégie pour Murray & Roberts à stratégi de confiance », le défend Eduard Jardim, l’heure actuelle », poursuit Jean-Pierre directeurdelacommunicationdeMurray Verster. En 2013, cette politique a déjà & Roberts. « Il semble en effet que ces commencé à porter ses fruits. Le chiffre malversations ne concernaient vraiment d’affaires a augmenté de 9 %, à 34 milqu’une petite partie des dirigeants. Henry liards de rands, et l’entreprise a enregistré Laas me semble légitime aujourd’hui 1 milliard de rands de bénéfices, contre une perte de 736 millions de rands en pour faire le ménage », confirme JeanPierre Verster, analyste économique pour 2012. l PIERRE DONADIEU, à Johannesburg 36One Asset Management. EXC
ous sommes désolés. » En juillet 2013, Henry Laas s’est fendu d’une tribune dans Business Day, le plus grand quotidien économique d’Afrique du Sud. Dans cette contribution, le directeur général de Murray & Roberts est revenu sans équivoque sur les accusations de collusion qui ont frappé son groupe, leader du BTP dans le pays. « Nous acceptons que Murray & Roberts soit pénalisé pour ses activités passées, mais nous ne laisserons pas cela affecter notre développement futur », affirmait-il. Lacompagnieétaitsoupçonnéed’entente sur les prix avec plusieurs concurrents, notamment dans le cadre des appels d’offres pour la construction des stades de la Coupe du monde de football, en 2010. Le nouveau directoire a reconnu les pratiques frauduleuses du passé, et la Commission de la concurrence a infligé au groupe une amende de 309 millions de rands (environ 21,5 millions d’euros).
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BTP
Nassef Sawiris Un empire à sa mesure À la tête d’Orascom Construction Industries, numéro un sur le continent, l’Égyptien ne cesse d’internationaliser ses activités. La preuve ? Le siège du groupe est passé du Caire à Amsterdam.
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l n’est pas le plus connu mais, selon Forbes, il est le plus riche. L’Égyptien Nassef Sawiris, le plus jeune des trois fils d’Onsi Sawiris, fondateur du groupe Orascom, pèserait 6,7 milliards de dollars (4,9 milliards d’euros). Discrètement,ilaprisenquelquesannées cette première place à son frère aîné Naguib, ex-magnat des télécoms reconverti dans la politique. Âgé de 53 ans, celui qui est souvent décrit comme un habile entrepreneur à la sensibilité financière chimiques à base de gaz, domaines dans trèsaiguiséedirigeOrascomConstruction lesquels le groupe réalise aujourd’hui Industries (OCI), numéro un du BTP en près de la moitié de ses revenus et 80 % Afrique. Une société qu’il a rejointe en de sa marge d’exploitation. 1992, avant d’en prendre seul les commandes quelques années plus tard. TEMPLE. Résident londonien, formé à OCI, c’est le berceau d’un empire l’université de Chicago à l’époque où familial qui a ensuite rayonné dans les celle-ci était un temple de la pensée libétélécoms et dans l’hôtellerie touristique. rale, Nassef Sawiris est administrateur Un géant aux 7,1 milliards de dollars de de Lafarge, dont il est l’un des princicapitalisation et qui réalise la moitié de paux actionnaires, après avoir occupé la même fonction chez le géant belge ses revenus (environ 6 milliards de dollars de l’investissement Groupe Bruxelles en 2013) en Europe et en Amérique du Lambert et au sein de la Bourse Lambe Nord, 19 % en Afrique du Nord, rd, CLASS de Dubaï. Entre 2012 et 2014, 17 % au Moyen-Orient,et le reste E en Asie, en Amérique latine… sa principale priorité a été de e Aucuneentrepriseégyptienne, réorganiser l’ensemble des même Orascom Telecom, de activités du groupe autour son frère Naguib, n’avait atteint d’OCI NV, la nouvelle maid’ U une telle diversification géograson mère, basée à Amsterdam. so SI F 2014 phique. Pour les connaisseurs de Longueetcomplexe,l’opération, Longu la famille Sawiris, le succès de Nassef qui po pourrait déboucher à terme sur n’est pas surprenant. « Il est comme un la cession de l’activité construction pour char se déplaçant lentement », s’amusait se concentrer sur les engrais, est soutenue son frère Samih il y a une dizaine d’années depuis janvier 2013 par des poids lourds dans The Economist, pour souligner commondiaux, dont Cascade Investment, un bien il ne fallait pas sous-estimer Nassef. fonds détenu par Bill Gates. Depuis, le quinquagénaire a fait ses Ce mouvement de l’Égypte vers les preuves. C’est lui qui a coté OCI à la Pays-Bas peut être interprété de difBourse du Caire avant de l’internationaliférentes façons. Pour Sawiris et les ser. Lui, aussi, qui a dopé sa présence dans actionnaires d’OCI, il s’agit simplement le ciment au point d’en faire l’un des lead’acter une dimension internationale et ders mondiaux du secteur, via Orascom de favoriser l’accès aux financements en Cement, revendu en 2007 au français allant vers une place financière mondiale. Lafarge pour 8,8 milliards d’euros. Et D’autres y lisent une volonté, pour un entrepreneur déjà très internationalisé, de encore lui qui en fait actuellement un acteur majeur des engrais et des produits prendre ses distances avec son pays, dont
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la situation économique est difficile et où Naguib Sawiris s’est un temps opposé à Mohamed Morsi, l’ex-président issu des Frères musulmans. Nassef et Samih ont d’ailleurs eux aussi eu maille à partir avec les autorités, l’État égyptien entamant fin 2012 une action contre les sociétés des deux frères. OCI, mis en cause pour ne pas avoir payé les taxes dues dans le cadre de la vente d’Orascom Cement à Lafarge, a été totalement disculpé en février 2014. Mais l’affaire a laissé des traces et divisé un peu la famille. « Je ne crois pas qu’un businessman puisse faire de la politique », estimait Nassef Sawiris, début 2013, dans un entretien au magazine français Challenges. Depuis une quinzaine d’années, chacun des trois frères a pris une partie du groupe, sans participationscroisées– seulOnsi, le père, posséderait des parts dans chacune des entreprises de ses fils. L’empire OCI et la fortune de Nassef ne sont nullement en danger ; l’homme, discret et dont les interventions publiques sont très rares, n’est pas, à la différence de son aîné, un polémiste aux visées politiques. Seules les affaires comptent pour celui qui développe actuellement au Texas ce qui sera la plus importante usine américaine de production de méthanol. Un élément de plus dans une stratégie qui, si elle éloigne peu à peu Nassef Sawiris du secteur de la construction, lui offre chaque fois un peu plus d’internationalisation. l FRÉDÉRIC MAURY LES 500 • ÉDITION 2014
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BTP
Maçons français
Historiquement très présents dans les pays francophones, Eiffage, Vinci et les filiales de Bouygues font preuve d’un appétit retrouvé pour le continent. À la grande satisfaction de leurs directeurs Afrique.
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Logistics et APM Terminals (APMT), la gestion du second terminal à conteneurs. Le groupe pousse aussi le développement de Bouygues Énergies & Services, sa filiale dévolue aux infrastructures de réseaux et au génie électrique. En Afrique, Claude Queyranne (3), son patron local, a notamment remporté des contrats au Mozambique (construction d’une ligne haute tension pour Vale). Bouygues Énergies & Services intervient aussi sur le terminal pétrolier de Total à Djéno, au Congo, et participe à la réalisation et à la réhabilitation des postes de distribution à haute tension d’une raffinerie à Limbé, au Cameroun. Au sein de cet empire diversifié, Bouygues Construction et Bouygues Travaux publics voient leur travail complété par Colas, numéro un mondial de la construction routière, qui possède des filiales dans plus de dix pays africains. En 2013, la zone de Christophe Da-Poïan (4), directeur général adjoint pour l’Afrique, le Maghreb, le Moyen-Orient et l’océan Indien, a généré un chiffre d’affaires de 1,5 milliard d’euros. Au Maroc, la ligne ferroviaire à grande vitesse TangerKenitra, dont les travaux ont démarré depuis peu, lui permet d’appréhender l’avenir sereinement. Définitivement, il faudra compter avec les Français pour bâtir le continent. l THAÏS BROUCK
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COLAS
COMMANDES. Du côté de Bouygues aussi, le désir d’Afrique est incontestable. Au 31 décembre 2013, le carnet de commandes du groupe sur le continent atteignait 680 millions d’euros. Avant de se retirer du groupe, Olivier Bonnin, directeur général adjoint du pôle concessions deBouyguesTravauxpublics,aapportésa contribution à ces perspectives radieuses, notamment en Côte d’Ivoire, où il fut le maître d’œuvre du bouclage financier du pont Henri-Konan-Bedié, premier pont à péage du pays, dont l’inauguration est prévue fin 2014. Toujours à Abidjan, le groupe, en consortium avec Systra et Alstom, est en lice pour réaliser le tramway de la capitale économique et a remporté, en groupement avec Bolloré Africa
VINCI
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est présent dans une vingtaine de pays du continent et y emploie 16 000 personnes.En2013,lesrevenusdecettefiliale « africaine » du groupe Vinci ont même bondi de 18,5 %, à 1,1 milliard d’euros. L’artisan de cette réussite, c’est Philippe Chavent (2), président de Sogea Satom depuis octobre 2006. Cet ingénieur de 46 ans, diplômé de l’école des Hautes Études d’ingénieur (HEI, à Lille), entend désormais revenir en Ouganda, en Côte d’Ivoire et au Sénégal. « L’ambition est de repousser encore plus loin les frontières en allant par exemple au Mozambique », confie une source proche du groupe.
BOUYGUES
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n 2013, Gérard Sénac (1) a fêté ses 40 ans d’Afrique. Le PDG de la filiale sénégalaise d’Eiffage est entré dans le groupe français en 1973, alors que l’entreprise s’appelait encore Fougerolle, afin de fermer la filiale gabonaise. Il baissera ensuite le rideau en Côte d’Ivoire et au Cameroun, avant de se rendre au Sénégal en 1989. « Je devais aussi y fermer la filiale, mais je l’ai relancée, s’amuse-t-il. Vingt-cinq ans plus tard, nous avons inauguré la première autoroute à péage d’Afrique de l’Ouest construite en partenariat public-privé! » Le patron de 62 ans a même remporté, fin février 2014, l’extension de l’axe DakarDiamniadio. « Nous avons désormais un marathon[environ42km]àgérerpendant trente ans », indique-t-il. La filiale sénégalaise est devenue la tête de pont d’Eiffage en Afrique, un modèle à imiter et une base solide qui lui permet de déployer ses équipes dans les pays voisins. Des annonces en Côte d’Ivoire, au Maghreb, en Afrique du Sud et en Afrique de l’Est pourraient d’ailleurs rythmer l’actualité du groupe en 2014. Concurrencé comme toutes les compagnies occidentales par l’émergence fulgurante de la concurrence chinoise, le numéro trois français du BTP affiche pourtant clairement ses ambitions continentales. Un autre géant français s’intéresse résolument à l’Afrique. Sogea Satom
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BTP
« Work in progress » Si les grands projets d’infrastructures du continent restent la chasse gardée des multinationales, de plus en plus de dirigeants locaux savent trouver leur place dans le BTP africain. Profils d’entrepreneurs pleins d’ambition.
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Ahmed et M’hammed Kabbaj De pères en fils Frères fondateurs de la Société générale des travaux du Maroc, ils passent peu à peu le relais à leurs enfants respectifs.
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est au bout d’un chemin perdu dans la campagne de Bouskoura, bien loin des quartiers chics de Casablanca, que se situe le siège de la Société générale des travaux du Maroc (SGTM). Cultivant volontiers la discrétion, les frères Kabbaj ont hissé cette firme au premier rang des entreprises de BTP du Maroc. Ils l’ont fondée en 1971 à leur retour de France, où M’hammed, le plus jeune (il a aujourd’hui 69 ans), a décroché un diplôme de l’École spéciale des travaux publics, du bâtiment et de
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où Bank Al-Maghrib frappe la monnaie nationale… La politique de construction de grands barrages menée au début des années 1970 par le roi Hassan II a fait l’industrie, et Ahmed (72 ans) celui des décoller la petite entreprise familiale: la Ponts et Chaussées. Issus d’une famille SGTM compte aujourd’hui 22 ouvrages fassie de huit enfants menée par de ce type à son compteur. « En CLASS un père directeur de la radio dio 1971, l’entreprise avait comE à Sbaa Aioun, dans la région mencé avec quatre salariés, de Meknès, les deux ingédont les frères Kabbaj, qui e nieurs ont depuis marqué les géraient directement les paysages du Maroc de leur chantiers de génie civil pour empreinte. les grandes entreprises franU SI F 2014 C’est eux qui ont construit le çaises présentes au Maroc. ça premier aéroport de Casablanca blanca Aujourd’hui,laSGTMcompteplus Aujour dans les années 1970, le siège du minisde 10 000 salariés », raconte un proche, tère des Affaires étrangères à Rabat ou admiratif de cette société qui intervient encore le bâtiment de Dar As-Sikkah, désormais dans les travaux urbains, LES 500 • ÉDITION 2014
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maritimes, aéroportuaires… et même dans les bâtiments clés en main, comme le centre commercial Morocco Mall inauguré en décembre 2011 à Casablanca. très complémentaires. Le premier [qui occupe le poste de directeur général] est un homme de terrain qui gère les chantiers. Le second [président] est davantage en relation avec les clients. Il a une vision stratégique du développement de l’entreprise », confie un proche. Quarante ans après le début de l’aventure, les deux fondateurs restent très présents, mais ont aussi entrepris de passer le relais à leurs quatre enfants : Hamza et Mohamed côté Ahmed, Jihane et Med Ali côté M’hammed. Tous sont diplômés de grandes écoles d’ingénieurs de Paris, Londres ou Montréal et travaillent aujourd’hui dans des bureaux mitoyens. Hamza Kabbaj pilote le développement international de l’entreprise. Son frère Mohammed est à la tête de SGTM Immo, la filiale dévolue aux projets immobiliers, tandis que Jihane et Med Ali gèrent chacun un portefeuille de clients. Au Maroc, les carnets de commandes sont remplis à hauteur de 9 milliards de dirhams (800 millions d’euros), soit quatre fois le chiffre d’affaires de 2012 : construction des quatre viaducs de la ligne à grande vitesse TangerCasablanca, du nouveau port de Safi, de la marina de Casablanca, de l’usine d’engrais du groupe OCP à Jorf Lasfar… L’international est aussi dans le viseur. Embarqué dans la dernière tournée africaine du roi Mohammed VI en févriermars 2014, Hamza Kabbaj a prospecté sept pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale. « Notre objectif est de réaliser 40 % du chiffre d’affaires en dehors du Maroc d’ici à cinq ans », explique-t-il. Déjà, deux barrages sont en construction au Burkina Faso, ainsi qu’un pont à Bouaflé, en Côte d’Ivoire. Deux pays dans lesquels des filiales ont été créées. Pour le bien de la famille… l MARIE CADOUX, à Casablanca LES 500 • ÉDITION 2014
ETRHB HADDAD
VIADUCS. « M’hammed et Ahmed sont
Ali Haddad Oligarque algérien Médias, hydrocarbures, football… Le PDG d’ETRHB Haddad a élargi sa palette d’activités bien au-delà des travaux publics.
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architecte de l’empire Haddad, c’est lui, Ali. En vingt-cinq ans de carrière à la tête de l’entreprise familiale, le cadet de la fratrie de six a transformé la petite entreprise de construction au capital de 1 million de dinars (l’équivalent de 9 275 euros aujourd’hui) en un géant national, premier groupe privé de BTP algérien. Son chiffre d’affaires n’est pas communiqué, mais il frôlerait les 500 millions d’euros par an. « Notre première réalisation a eu lieu dans la ville d’Azeffoun, en Kabylie, où je suis né. Il s’agissait d’un ouvrage d’art d’une longueur de 4,5 km », aime raconter cet ingénieur en génie civil de 49 ans. À présent, fidèle à son nom, l’Entreprise des travaux routiers, hydrauliques et bâtiments (ETRHB Haddad) construit des autoroutes, des lignes de tramway, des voies ferrées, des stations d’alimentation en eau potable, des ports de pêche… et même une raffinerie pétrolière. Un sérieux concurrent pour Cosider, l’entreprise publique de BTP. Le groupe Haddad a ainsi réalisé un plan de charge d’environ 1,9 milliard d’euros, fruit des mégaprojets obtenus auprès de l’État dans le cadre de la mise en œuvre du Programme complémentaire de soutien à la croissance économique initié en 2000. Un appui
public qu’Ali Haddad sait soigner : il ne cache pas son soutien à Bouteflika, candidat à un quatrième mandat. TÉLÉVISION. Dirigeant habile d’un contingent de 10 000 collaborateurs répartis entre la maison mère et ses cinq filiales, Ali Haddad est devenu l’interlocuteur incontournable des multinationales étrangères candidates aux appels d’offres des marchés publics algériens. De China Railway Construction (responsable du chantier de l’autoroute est-ouest) au français Alstom (retenu pour le tramway d’Alger) en passant par l’italien Rizzani de Eccher (qui vient de décrocher la réalisation de la pénétrante autoroutière de Jijel), tous les leaders mondiaux des travaux publics ont eu affaire à ce bâtisseur réputé proche du pouvoir en place. Tant et si bien que l’empire s’attaque aujourd’hui à de nouvelles contrées. ETRHB Haddad a ainsi créé, en 2009, le quotidien Le Temps d’Algérie et sa version arabophone Wakt el Djazaïr, et a lancé en 2013 la chaîne de télévision Dzaïr TV. Des investissements qui s’ajoutent à l’acquisition, en 2010, de l’USM Alger, un club de football de la capitale. l CHLOÉ RONDELEUX, à Alger JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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BTP
Jean-Claude Baloche Un beau-frère en béton
AHMED OUOBA
Marié à la sœur d’Ali Bongo Ondimba, ce Franco-Gabonais est l’indéboulonnable PDG de Socoba-EDTPL.
Mahamadi Tiendrébéogo Pousser les murs Sous sa houlette, la CGE, née au Burkina Faso, a étendu ses activités dans sept pays ouest-africains.
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irecteur général de la Compagnie générale des entreprises (CGE), Mahamadi Tiendrébéogo, 45 ans, figure en bonne place parmi les nombreux rois burkinabè des BTP. S’il n’est pas fondateur d’entreprise comme Moctar Mando (Cogeb), Mahamadi Sawadogo (Africaine de travaux publics)ouMahamoudouBonkoungou (Ebomaf), l’homme d’affaires codirige avec son aîné, Saïdou, le groupe bâti par ce dernier depuis dix-huit ans. De lui, ses proches collaborateurs retiennent modestie, travail acharné et courtoisie. Quand Mahamadi Tiendrébéogo n’est pas en voyage pour superviser les chantiers, il enchaîne les rendez-vous. « Je me demande même s’il se repose. Il est très accroché au travail », confie une connaissance.
ÉLAN. Arrivé à la CGE en 2000, ce
financier de formation a occupé tour à tour les postes de chef comptable, de directeur administratif et financier et de directeur d’exploitation avant d’être propulsé à la tête du groupe. Celui-ci compte à ce jour quatre divisions: BTP, immobilier, distribution et location d’engins (pour les travaux publics et les mines). Mahamadi Tiendrébéogo est aujourd’hui le stratège qui veille à JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
l’orientation d’un groupe aux ambitions désormais régionales. Présente dans sept pays d’Afrique de l’Ouest, la CGE, qui emploie 200 agents, veut réunir les meilleures compétences pour accompagner l’élan de croissance que connaît la région. Son objectif : être classé dans le top 5 des grandes entreprises régionales des BTP. « Nous sommes en train de franchir le seuil de senior », se félicite Mahamadi Tiendrébéogo. D’ici à 2016, le groupe vise un chiffre d’affaires de 60 milliards de F CFA (91,5 millions d’euros), contre 19 milliards de F CFA en 2012, avec une étape à 30 milliards en 2014. « Soit 10 milliards de F CFA par zone », précise le directeur général. LapremièrezoneregroupeleBurkina Faso, le Niger et le Mali; la deuxième la Côte d’Ivoire, le Togo et le Bénin ; et la troisième le Sénégal. Preuve qu’il était opportun de sortir de ses frontières, le portefeuille de projets en cours est actuellement plus élevé à l’étranger (33,6 millions d’euros au Bénin, 6,1 millions d’euros au Niger…) qu’au Burkina Faso (14,5 millions d’euros). À domicile, la CGE doit notamment ériger deux châteaux d’eau de 500 et 1500 m3, construire un hôpital à Ouagadougou et réaliser le bitumage de deux routes. l NADOUN COULIBALY, à Ouagadougou
PARFOIS SURNOMMÉ le « baron des BTP », le Franco-Gabonais Jean-Claude Baloche, 74 ans, est le tout-puissant PDG de l’entreprise Socoba-EDTPL, numéro un de la construction au Gabon, qui fête ses 50 ans cette année. Ingénieur des travaux publics, il avait déjà pas mal roulé sa bosse dans les BTP africains quand il s’est installé à Libreville, en 1980 : après avoir dirigé des chantiers en Algérie dans les années 1960 et 1970, il avait passé plusieurs années au Sénégal pour l’entreprise Jean Lefebvre. C’est en 1981, un an après son arrivée dans le pays, qu’il a pris la tête de Socoba-EDTPL, que son ancien employeur venait de racheter. EFFERVESCENCE. Proche du pouvoir gabonais, Jean-Claude Baloche est marié avec Flore Bongo Ondimba, la sœur du chef de l’État. Sous la présidence de son beau-père, le défunt Omar Bongo Ondimba, SocobaEDTPL a remporté de nombreux marchés publics : construction de routes, d’hôpitaux, de bâtiments administratifs ou d’écoles… Plus récemment, l’entreprise a construit une série d’échangeurs autoroutiers à Libreville et profité de l’effervescence liée à l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations, en 2012, pour réaliser plusieurs grands chantiers, dont la réhabilitation et l’agrandissement du stade de Franceville (20 000 places). On lui doit également le nouveau siège de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), achevé en 2012. Homme d’affaires et de réseaux, Jean-Claude Baloche a été président de la Confédération patronale gabonaise (CFG) de 1996 à 2005. Il est également membre de l’Union des patronats d’Afrique centrale (Unipace). l ÉLISE ESTEBAN, à Libreville LES 500 • ÉDITION 2014
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BTP
Cameroun Optimistes malgré tout! En dépit de la concurrence impitoyable des groupes chinois, les entrepreneurs du pays ne freinent pas leurs ambitions, qu’il s’agisse de chantiers routiers ou de villes livrées clés en main.
Eric Njong PDG de Bun’s
N
Jean Foka
PDG de Foma Enterprise
D
ans le bâtiment, Foma Enterprise, un autre leader camerounais, a également subi la loi chinoise en se voyant ravir par Sinohydro, en septembre 2013, l’édification du futur siège du ministère des Travaux publics (plus de 16 milliards de F CFA). Un échec qui a affecté l’exercice 2013, au regard des investissements consentis par cette PME pourtant adjudicataire à deux reprises de l’appel d’offres. De 5 milliards de F CFA en 2012, le chiffre d’affaires aurait chuté de moitié, tandis que l’effectif passait de 800 à 265 employés, selon le PDG, Jean Foka, 48 ans. « Nous avons quand même montré que nous pouvions rivaliser avec les poids lourds du secteur », se convainc cet « ingénieur autodidacte », comme il aime à se définir. Au milieu des années 1990, Douala est un désert en matière de construction, dans un pays en crise. Jean Foka se lance alors un défi en fondant Foma : « Remettre les grues dans ma ville! » jure le natif de Bandjoun, en pays bamiléké. Pari tenu : aujourd’hui, quatorze engins sont en activité dans la capitale économique. Foma Enterprise, qui dispose d’un deuxième bureau d’études et d’une centrale d’achat en Italie, a bâti une cinquantaine d’immeubles depuis 2000 et achève six chantiers parmi lesquels le centre commercial Arno et le siège de l’entreprise pétrolière Tradex. Secondé par son épouse, Antoinette, qui occupe le poste de directrice générale, Jean Foka a décidé de ne plus intervenir sur des projets en dessous du milliard de F CFA et rêve à présent d’une ville livrée clés en main. La cité de 65 duplex qu’il construit à Owendo, au OMER MBADI, à Yaoundé Gabon, est un premier essai. l
DR
otre carnet de commandes est plein, et nous n’avons aucune inquiétude pour les années à venir. » Eric Njong, le PDG de Bun’s, est confiant. Avec un chiffre d’affaires de 20 milliards de F CFA (30,5 millions d’euros) en 2013, l’entreprise de BTP fondée par cet anglophone de 52 ans emploie un millier de personnes et détient près de 10 % du marché camerounais de la construction routière, dominé par les multinationales françaises et chinoises. À son actif, le bitumage de la tranche ObalaNkolessong (80 km), sur la nationale no 1, et de la pénétrante de Bamenda, capitale du Nord-Ouest, sa région d’origine. Sans compter de nombreux tronçons à Douala et à Yaoundé. C’est en 1988 que ce diplômé en architecture de l’université de Lagos a fondé son cabinet. Cinq ans plus tard, il crée Bun’s pour profiter de la privatisation de l’entretien routier au Cameroun et hérite de 50 km de voies à restaurer. Il se voit ensuite confier l’entretien du réseau (800 km) du SudOuest. Face à l’ampleur de la tâche, ce passionné de dessin abandonne son cabinet. « Au départ, nous étions une PME. À présent, nous avons atteint une taille moyenne », s’enthousiasme Eric Njong, qui a pour ambition de faire de Bun’s une grande entreprise. Un objectif récemment contrarié par China Communications Construction Company, qui lui a soufflé le marché (36,7 milliards de F CFA) de la construction de l’autoroute de 20 km de long reliant Yaoundé à l’aéroport international de Nsimalen.
NICOLAS EYIDI
«
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Ahmed Bouzguenda De Tunis à Cotonou
DEPUIS UNE DÉCENNIE, la Société Bouzguenda Frères (SBF) rayonne en dehors de sa Tunisie natale. Actif dans de nombreux segments (routes, immobilier, constructions souterraines, matériaux de construction…), le groupe originaire de Sfax, dont le chiffre d’affaires tourne autour de 50 millions d’euros, est présent depuis de nombreuses années en Mauritanie, au Bénin et en Libye. Son patron, Ahmed Bouzguenda, a repris des mains de son père les rênes de l’entreprise de BTP fondée dans les années 1970 par Mohamed Bouzguenda et son frère Abdelaziz. Diplômé de l’Institut national des sciences appliquées de Lyon (France) et titulaire d’un MBA de l’université du Vermont (États-Unis), Ahmed Bouzguenda est également à la tête, depuis le milieu de l’année 2012, de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, un think tank regroupant les grands groupes privés tunisiens. l FRÉDÉRIC MAURY
ERIC LARRAYADIEU POUR J.A.
PDG de la Société Bouzguenda Frères (Tunisie)
Roger Sahyoun Un Marocain à Malabo Président du directoire de Somagec (Maroc)
V
ue de Casablanca, la Société maghrébine de génie civil (Somagec) est un peu le symbole de la présence marocaine au sud du Sahara. En créant en 2006 Somagec GE (pour Guinée équatoriale), Roger Sahyoun a vu juste: les contrats n’ont cessé de tomber au point que, vue de Malabo, Somagec est plus une entreprise locale que la filiale d’un groupe étranger. Plutôt timide, ce patron diplômé de l’École spéciale des travaux publics (Paris) insiste d’ailleurs sur ce point: avec environ 2500 employés en Guinée équatoriale, la société est solidement implantée et ne risque pas, comme certaines multinationales, de plier bagage. Au Maroc, les revenus de Somagec, qui a participé à la construction de nombre de ports, ont baissé ces dernières années. Grâce à l’engagement de Roger Sahyoun et à ses entrées auprès du président Teodoro Obiang Nguema, la société se porte en revanche très bien dans le petit État pétrolier d’Afrique centrale. l F.M.
Aliou Sadio Sow Père fondateur
BIRIMA/ERICK AHOUNOU
Très discret, ce Sénégalais a créé la CSE en 1970. Mais on connaît mieux son fils, le milliardaire Yérim Sow. CHEZ LE PEUL ALIOU SADIO SOW, la discrétion est élevée au rang de culte, et ses apparitions dans les médias sont rarissimes. Pourtant, le fondateur et président de la Compagnie sahélienne d’entreprises (CSE) est à la tête d’une des plus grandes entreprises sénégalaises de BTP. Née en 1970, la CSE occupait la troisième place dans le peloton des entreprises de BTP au Sénégal en 2008, derrière Eiffage Sénégal et le Consortium d’entreprises (CDE). Difficile de savoir où la CSE se positionne aujourd’hui, mais le groupe a réalisé environ 90 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2012, davantage que le CDE. Il est implanté dans plusieurs pays ouest-africains (Gambie, Guinée, Sierra Leone, Mali, Burkina Faso, Niger) et jusqu’au Cameroun. Si son style managérial est fait de rigueur et de beaucoup de sérieux, Aliou Sadio Sow est aussi réputé auprès de ses collaborateurs pour son action sociale. Il a ainsi fait construire des logements pour le personnel de l’entreprise. La mise en place d’un régime de prévoyance maladie est également en chantier. Le père du tycoon Yérim Sow, patron du groupe Teylium, est en train d’assurer la relève en mettant à l’épreuve ses autres fils. Oumar Sow assure la direction générale de la CSE et Ardo Sow celle de la Société sahélienne d’équipement et de terrassement (Soseter), une filiale de la compagnie. l BINTOU BATHILY, à Dakar LES 500 • ÉDITION 2014
Brahim Hasnaoui Promoteur de vivre-ensemble
Fondateur du Groupe des sociétés Hasnaoui (Algérie) À EL RYAD, véritable ville dans la ville qu’il construit à Oran, Brahim Hasnaoui, patron du Groupe des sociétés Hasnaoui, est chez lui. Les lignes des bâtiments sont pures, les espaces extérieurs vastes… Rien à voir avec la lourdeur des villas privées et la densité du bâti social commandé par Alger, depuis une décennie, essentiellement à des groupes chinois. Brahim Hasnaoui veut « créer une cité où vivre, pas seulement où habiter » : un ensemble de 1 759 logements sur 45 ha, avec des galeries marchandes, un lycée, deux écoles… Depuis 1974, cet ingénieur en génie civil a fait de son groupe un acteur important du BTP, fort d’environ 200 millions d’euros de chiffre d’affaires et de 1 250 salariés. Avec un choix radical : se détourner des commandes publiques pour se concentrer sur la F.M. promotion immobilière. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
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BTP
Les 12 travaux de la décennie Revue de détail des plus grands projets d’infrastructures du continent. 1. Autoroute Dakar-Lagos
2. Barrage d’Inga III (RD Congo)
3. Barrage de la Renaissance (Éthiopie)
4 010 km Coût : non déterminé
Centrale hydroélectrique de 4 200 MW Coût : 6 milliards $
Centrale hydro-électrique de 6 000 MW Coût : 9 milliards $
12
4. Port de Lamu (Kenya)
5. Corridor des deux Congo
Développement du port et des infrastructures liées (autoroute, voie ferrée, oléoduc) Coût : 24 milliards $
Pont entre Kinshasa et Brazzaville et construction d’une voie ferrée du Congo vers l’Est de la RD Congo Coût : 1,65 milliard $
6. Gazoduc Nigeria-Algérie
9
Alger
4 100 km entre Warri et Hassi R’Mel Coût : non déterminé
7. Corridor Nord-Sud Mise aux normes du corridor de transport des personnes et des biens entre Afrique du Sud, Botswana, Zimbabwe, Zambie, Malawi et RD Congo Coût : 2,3 milliards $
Hassi R’Mel
1
12
6 Ouagadougou
Dakar
N’Djamena
Djibouti
3 Lagos
Abidjan
Warri
8
Brazzaville
8. Chemin de fer ouest-africain Prolongation de l’axe Abidjan-Ouagadougou vers le Niger, le Togo et le Bénin Coût : non déterminé
9. Corridor électrique Afrique du Nord Ligne de 2 700 km Coût : 1,2 milliard $
10. Barrage de Mphamda-Nkuwa (Mozambique) Centrale hydro-électrique de 1 500 MW Coût : 2,4 milliards $
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Lamu
5
4
Kinshasa
2 11. Interconnexion électrique de l’Afrique centrale Ligne de 3 800 km entre la RD Congo et l’Afrique du Sud Coût : 10,5 milliards $
10 11
12. Trans-African Highway Amélioration de 1 582 km de routes sur l’axe N’DjamenaDjibouti, réhabilitation de 1 950 km de routes sur l’axe Alger-Lagos Coût : 2,15 milliards $
7
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BTP
C’est au pied de la muraille qu’on voit les Chinois CCCC, CRBC, CHEC… Derrière ces acronymes se cachent des géants des travaux publics qui sont autant de bras armés de Pékin à l’étranger. Et notamment en Afrique, où ils érigent un grand nombre d’infrastructures.
Q
uand le Kenya a lancé, fin 2013, la construction de son ambitieuse voie de chemin de fer, c’est à la Chine qu’il a fait appel. Ce projet de 5,2 milliards de dollars (3,4 milliards d’euros) doit permettre de relier dans un premier temps Mombasa à Nairobi par une nouvelle ligne, avant de prendre la direction des pays de l’hinterland. À la manœuvre, China Road and Bridge Corporation (CRBC). Basé à Pékin, le groupe présidé par Zhang Jianchu (1) est l’une des quatre plus importantes entreprises d’État de Chine. Puissant mais discret, Zhang a largement engagé son groupe dans des projets internationaux, toujours avec le soutien inconditionnel de Pékin. Routes, ponts, ports, aéroports et voies de chemin de fer… CRBC est présent sur tous les continents depuis 1958. Le groupe est un peu le bras armé à l’étranger des BTP chinois depuis qu’il est devenu une filiale de China C o m mu n i cat i o n s C o n s t r u c t i o n Company (CCCC), en 2005. Trop grosse et trop puissante, l’entreprise n’était plus gérable, et l’État a décidé de la diviser en sociétés qui sont aujourd’hui les maîtres des BTP à travers la planète. CCCC compte en effet une autre filiale très active sur le continent africain : China Harbour Engineering Company (CHEC). En 2010, la firme pilotée par Mo Wenhe (2) a décroché le contrat pour la construction du port de Lolabé, au Cameroun. Elle est aujourd’hui considérée comme le deuxième constructeur mondial d’installations portuaires et maritimes.
BARRAGE. Sinohydro a quant à lui la particularité de ne pas être issu de la division de CCCC, mais il appartient également à l’État chinois. Dirigé par Sun Hongshui (3), le groupe né en 1950 est très actif à l’étranger. En Afrique, il revendique 70 réalisations hydroélectriques et développe notamment le JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
barrage de Soubré, en Côte d’Ivoire. En 2012, il a remporté le contrat du barrage de Zungeru, au Nigeria, pour plus de 1 milliard de dollars, et l’an dernier celui de Karuma, qui sera la plus importante centrale hydroélectrique d’Ouganda. Pour 2,2 milliards de dollars ! Autre entité étatique, China Railway Construction Corporation (CRCC), numéro un mondial de la construction de chemin de fer en termes de revenus : plus de 50 milliards de dollars annuels ! Le groupe présidé par Zhang Zongyan (4) est très présent en Libye et en Arabie saoudite, où il a décroché la première tranche du métro de La Mecque, en 2009, pour 6,7 milliards de dollars. CRCC réalise également le chemin de fer entre Djibouti et l’Éthiopie.
1
2
STADE. Mais la palme des groupes
chinois de BTP internationalisés revient à China State Construction Engineering Corporation (CSCEC) et à Guan Qing (5), son président depuis septembre 2011. Il oscille entre la première et la troisième place mondiale. Le groupe est présent un peu partout dans le monde,
3
La China Exim Bank leur fournit tous les crédits nécessaires.
4
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PHOTOS : XINHUA
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notamment en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. On lui doit par exemple le barrage de Boukourdane, en Algérie, le célèbre stade des Martyrs, à Kinshasa, et surtout de nombreux édifices au Botswana ou en Irak. Points communs de ces entreprises : elles appartiennent toutes à l’État chinois, existent depuis plus de cinquante ans et marchent main dans la main avec la China Exim Bank. La banque chinoise d’import-export leur fournit en effet tous les crédits nécessaires à la réalisation de ces gigantesques chantiers africains. l STÉPHANE PAMBRUN, à Pékin LES 500 • ÉDITION 2014
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Classement
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Panorama
Timide percée de l’« africapitalisme » PETER NITSCH/PLAINPICTURE
Si les compagnies publiques et les filiales de multinationales dominent notre classement, des groupes privés purement africains – notamment nigérians – commencent à émerger. Mais la plupart d’entre eux manquent encore de transparence… et donc de visibilité. FRÉDÉRIC MAURY
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JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Classement Panorama
E
n 2011 la crise, en 2012 la reprise ! Après avoir souffert de difficultés économiques majeures dans plusieurs pays africains – notamment en Côte d’Ivoire, en Tunisie et en Égypte –, les entreprises du continent ont vu leur croissance s’accélérer de nouveau, leurs revenus cumulés augmentant de 6,1 % en 2012 (année de référence de notre top 500). C’est mieux que les 3,4 % enregistrés l’année précédente, mais cela reste assez faible par rapport aux 17,7 % de 2010. Alors, 2012, année de transition ? Sans doute un peu, sur un continent dont les performances économiques restent à la fois insuffisantes et très hétérogènes. En 2012, les pays subsahariens ont en moyenne repris leur rythme de croissance d’avant la crise de 2008-2009, atteignant selon la Banque mondiale 5,3 % de progression du PIB. En Afrique du Nord, en revanche, la croissance est restée basse, entre 2 % et 4 %, à l’exception de la Libye, dont le PIB a doublé (après avoir été divisé par deux en 2011, et avant de décroître de nouveau en 2013). En Afrique du Sud, principale puis-
Tout le monde a les yeux tournés vers la « Middle Africa ». Car c’est là que la croissance est la plus forte. sance économique du continent – et dont les entreprises sont les plus présentes dans notre classement –, la croissance s’est limitée à 2,5 %, tombant même à 2 % en 2013. Dans ce pays, les groupes miniers ont particulièrement souffert des grèves à répétition et des éternels problèmes d’alimentation électrique. Les grands groupes de Johannesburg – tout comme ceux de Casablanca – ont donc désormais les yeux tournés vers cette vaste zone que la banque panafricaine Ecobank a nommée Middle Africa (« l’Afrique du milieu »), entre le Sahara et l’Afrique du Sud. C’est là que la croissance est la plus forte et que les perspectives de développement pour les entreprises sont les plus importantes. INCONTOURNABLES. Quelques secteurs clés
sont amenés à peser davantage dans un classement dont l’équilibre sectoriel ne bouge plus vraiment depuis quelques années : la construction, dopée par un incroyable boom des infrastructures et de l’immobilier d’habitation ; les biens de consommation, portés par l’émergence de la classe moyenne ; l’agriculture moderne et l’agroalimentaire ; le secteur financier au sens large. En ce sens, le fait que l’Africain le plus riche, le Nigérian Aliko Dangote, doive sa fortune au ciment, à la farine et au sucre, et non au pétrole et aux mines, est significatif. l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
VANESSA VICK/REDUX-REA
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Classement
ZOHRA BENSEMRA/REUTERS
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JACOB SILBERBERG/PANOS-REA
ptq Année après année, les compagnies pétrolières publiques algérienne Sonatrach (ci-dessus) et angolaise Sonangol (à gauche) occupent respectivement les premier et deuxième rangs de notre classement. Est-ce à dire qu’il n’y a pas de place pour les acteurs privés ? Non, comme en témoigne la 35e place du nigérian Oando (ci-dessous).
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JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Classement Panorama Que représentent les entreprises africaines par rapport aux géants mondiaux ?
La croissance accélère de nouveau
Chiffre d’affaires (en millions de dollars) CA cumulé des 100*
757
800
713 690
600
568 500
567
2007 2008 2009 2010 2011 2012
Apple
41 700
Royal Dutch Shell
467 153
Gazprom
40 600
ExxonMobil
453 123
RN cumulé des 100*
Sinopec
441 093
RN cumulé des 50*
CA cumulé des 50* PetroChina
de l’africapitalisme n’est pas encore aussi nette. Dans les 200 premières entreprises africaines se retrouvent surtout des groupes sud-africains historiques, des filiales de multinationales et des groupes publics (liés au pétrole le plus souvent). Les aventures entrepreneuriales purement africaines restent rares. Citons toutefois quelques
32 021 28 919 26 600 26 179 21 700
256 853
PetroChina
20 582
254 617
China Mobile
20 500
Toyota
AVENTURES. Sur le reste du continent, la percée
Chevron
32 026
Samsung
Volkswagen
Le secteur extractif reste toutefois nettement dominant dans le paysage capitaliste africain : il représente environ un tiers des revenus des 500 premières entreprises. Et les incontournables Sonatrach (Algérie) et Sonangol (Angola) se maintiennent aux premier et deuxième rangs de notre palmarès. Preuve d’une réelle émergence de l’« africapitalisme » – pour reprendre l’expression de l’homme d’affaires nigérian Tony Elumelu –, même ce secteur largement régenté par les multinationales s’africanise peu à peu. Oando en est l’exemple type. Cette compagnie nigériane, créée et gérée par des Nigérians, est passée en quelques années du statut de leader des stationsservice à celui d’acteur central de l’exploration et de l’exploitation pétrolières, dans un pays qui conserve tant bien que mal sa place de premier producteur d’or noir du continent. Profitant du désengagement de plusieurs majors et d’une politique étatique de préférence nationale, Oando a pu acquérir des actifs stratégiques et a failli se hisser au premier rang des entreprises nigérianes dans notre classement, devant l’opérateur de télécoms MTN Nigeria. Autre exemple de cette montée en puissance du capitalisme nigérian : Shoreline Energy International (qui ne figure pas encore dans notre palmarès), un holding fondé par l’homme d’affaires Kola Karim.
Royal Dutch Shell
375 765 347 523 264 377
Chevron
Volkswagen
410 352
Total
lll
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
44 880
469 162
BP
586
ExxonMobil
519 924
Walmart
(+6,1% )
700
Résultat net (en millions de dollars)
Walmart
230 590
17 000
* Premières entreprises africaines par le chiffre d’affaires
Chiffre d’affaires cumulé des 500 (en milliards de dollars)
SOURCE : JEUNE AFRIQUE
86
beaux exemples : le groupe marocain de promotion immobilière Addoha (Douja Promotion), fondé par Anas Sefrioui, se classe au 143e rang ; l’ivoirien Sifca, contrôlé par la famille Billon et leader de l’huile de palme et de l’hévéa, figure à la 147e place (lire pp. 23-28) ; le holding panafricain diversifié Saham, créé par le Marocain Moulay Hafid Elalamy, est 171e ; le tunisien Poulina, codétenu par plusieurs hommes d’affaires, 179e ; et Mohammed Enterprises Tanzania Limited 186e (lire p. 40)… « L’africanisation » du capitalisme africain est en tout cas devenue un point central des débats économiques qui traversent désormais le continent. Le local content (« préférence nationale ») prend ainsi peu à peu sa place dans la définition des politiques gouvernementales: il s’agit de réserver une partie des appels d’offres à des PME du pays ou d’obliger les multinationales à travailler avec
PAR ICI LA SORTIE ! QUARANTE-NEUF ENTREPRISES quittent cette année notre classement, soit une de plus que l’année précédente. Une bonne partie de ces sorties s’explique par le refus de certains groupes de répondre à notre questionnaire, provoquant au bout de deux ans leur sortie automatique. C’est le cas du géant pétrolier Total E&P Angola (3,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2010, soit 2,3 milliards d’euros), qui exploite
notamment le champ offshore de Pazflor (environ 200 000 barils par jour). Le marocain Akwa Holding et ses 2,6 milliards de dollars de revenus (en 2010) et l’algérien ETRHB Haddad sortent aussi, faute d’avoir répondu depuis deux ans à notre classement. Tout comme Tunisian Travel Service, dont le fondateur Aziz Miled est décédé en 2012, et le congolais Gécamines. Preuve que la transparence a encore beaucoup de chemin à faire en F.M. Afrique. l LES 500 • ÉDITION 2014
Classement elles et à employer un minimum de personnel local. L’Afrique ne fait ici que suivre des règles mises en place ailleurs dans le monde auparavant, en Amérique du Sud et en Asie notamment. Le continent admet ainsi l’idée qu’on ne peut entièrement fonder son développement économique sur les choix d’investisseurs étrangers et de multinationales, malgré leurs qualités et leur supériorité technique dans nombre de domaines (exploitation des ressources naturelles, construction d’infrastructures…), et que l’émergence d’un tissu entrepreneurial structuré et compétitif est absolument nécessaire pour parvenir à modifier la structure des économies africaines. PRÉCURSEUR. L’Afrique du Sud, avec sa politique
de Black Economic Empowerment, a été précurseur sur le continent dans ce domaine, suivie par l’Algérie (avec sa règle dite des 51 %-49 %, qui contraint les investisseurs étrangers à s’associer à un actionnaire majoritaire algérien), le Nigeria (avec le Nigerian Content Act, promulgué en avril 2010) et l’Angola. D’autres pays disent y penser désormais, avec un double objectif immédiat : faire émerger un capitalisme local et favoriser l’emploi, alors que les fortes années de croissance de la dernière décennie se sont trop peu traduites en réduction du chômage.
Le continent ne peut fonder son développement sur les choix d’investisseurs étrangers et de multinationales. Mais la philosophie de l’africapitalisme prônée par Tony Elumelu va plus loin, puisqu’il s’agit aussi d’orienter les entreprises africaines vers des investissements de long terme et créateurs d’emplois. Le phénomène dépasse-t-il le simple discours ? Dans quelques années, l’état de notre classement des 500 premières entreprises permettra sans doute de répondre à la question. Mais pour l’instant, nombre de réussites restent peu visibles. D’abord parce que beaucoup de groupes ne sont pas constitués comme tels sur le plan juridique et ne publient donc pas les chiffres consolidés qui leur permettraient de pointer leur nez dans notre classement. Ensuite parce que la transparence financière reste faible de manière générale en Afrique. Environ la moitié des entreprises de notre top 500 sont cotées sur les marchés boursiers africains, ce qui leur impose de publier des rapports annuels et de faire certifier leurs comptes. Pour les autres, les données sont plus délicates à trouver, et leur disponibilité dépend du bon vouloir des entreprises en question, faute de greffes efficaces (les sociétés doivent généralement déposer leurs comptes auprès d’un tribunal de commerce). l l l LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
88
Classement Panorama
Les plus fortes hausses RMI Holdings Eterna Oil & Gas Steinhoff International Holdings
Variation du chiffre d’affaires en dollars
AFRIQUE DU SUD
Société ivoirienne de raffinage
CÔTE D'IVOIRE
Sonidep Choppies Enterprises Société multinationale de bitumes
ALGÉRIE ÉGYPTE NIGER BOTSWANA CÔTE D'IVOIRE
Les plus fortes chutes Egyptian Iron & Steel Co. Press Corporation Times Media Group Airtel Zambia Office national des aéroports Grindrod Metmar Shell Gabon Buzwagi Gold Mine Evraz Highveld Steel & Vanadium Corp.
178e 264e
+ 129,02%
NIGERIA
CÔTE D'IVOIRE
Egypt Kuwait Holding Co.
+ 242,03%
AFRIQUE DU SUD
Total Côte d'Ivoire Biopharm
Rang dans les 500
+ 79,27% + 78% + 77,71% + 76,40% + 69,25% + 64,6% + 59,66% + 59,41%
10e
Variation du chiffre d’affaires en dollars
Rang dans les 500
289e 49e 321e 185e 236e 292e 351e
– 47,48% MALAWI – 43,48% AFRIQUE DU SUD – 36,47% ZAMBIE – 32,69% MAROC – 28,79% AFRIQUE DU SUD – 27,12% AFRIQUE DU SUD – 26,56% – 25,90% GABON – 25,34% TANZANIE – 25,24% AFRIQUE DU SUD
474e 496e
ÉGYPTE
Cela explique l’absence, dans notre palmarès, de certaines grandes entreprises du continent – Nigerian National Petroleum Company, par exemple – ou de nombreuses filiales de multinationales qui ne publient pas de données pays par pays. La tendance change, mais difficilement. Selon les analystes d’Enko Capital, cités par The Africa Report, les Bourses africaines ont connu 183 introductions depuis 2007. Mais leur nombre a décru avec le temps : en 2007, il y avait 62 premiers appels publics à l’épargne, dont la majorité en Afrique du Sud ; lll
309e 487e 484e 50e 479e 159e 452e 290
e
en 2013, il n’y a eu que treize introductions en Bourse… DÉGRADATION. Reste une interrogation pour
l’avenir. Les grandes entreprises africaines peuvent-elles retrouver le rythme de croissance à deux chiffres des années 2000 ? En ce début d’année 2014, de nombreuses inconnues demeurent. La décision de la Réserve fédérale américaine (Fed) de réduire sa politique d’injection de liquidités a déjà causé un ralentissement de la croissance des plus grands l l l
PERTES ET PROFITS SUR LES 500 ENTREPRISES de notre classement, 47 ont perdu de l’argent, contre 41 en 2011 et 29 en 2010. Orascom Construction Industries enregistre ainsi une perte record (environ 988 millions de dollars, soit 747 millions d’euros) liée à un provisionnement fait dans le cadre d’un JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
conflit juridique avec l’État égyptien. Le cas de Royal Air Maroc, en pleine restructuration, est encore pire : 5,1 milliards de dollars de pertes nettes ! Preuve supplémentaire d’une dégradation de la situation financière des groupes africains, 120 d’entre eux ne nous ont pas communiqué leur
résultat net (soit une vingtaine de plus que l’année précédente). Du côté des profits, l’algérien Sonatrach, numéro un en termes de chiffre d’affaires, reste aussi le roi des bénéfices. Une hiérarchie reproduite aux trois places suivantes avec Sonangol (Angola), Sasol et MTN (Afrique du
Sud). Quant à Orascom Telecom Media & Technologies, il fait des miracles : en raison de la cession de plusieurs de ses filiales, le groupe égyptien a réalisé en 2012 plus de bénéfices (548 millions de dollars) que de chiffre d’affaires (345 millions) ! l F.M. LES 500 • ÉDITION 2014
90
Classement Panorama L’Afrique du Sud domine…
Part dans le chiffre d’affaires cumulé des 500, en % Afrique australe et océan Indien (58,1 % en 2011)
Afrique de l’Est Afrique centrale Afrique de l’Ouest
… et le pétrole se maintient
Part dans le chiffre d’affaires cumulé des 500, en % Autres
12,4
Chimie, plastique, caoutchouc
58,6
8,4
Maghreb
Finance
4,4
Transports
4,8
10,6 7
Agro-industrie
29,3
Commerce
pays émergents, provoquant des retraits importants de capitaux. L’essentiel des pays africains, qui restent peu intégrés aux flux mondiaux, est protégé de ce phénomène, mais un autre, plus inquiétant, apparaît peu à peu : la nouvelle dégradation des comptes publics dans plusieurs États – le cas du Ghana est emblématique. Et il est difficile de penser que les entreprises africaines puissent
Télécoms
5
BTP
lll
23
3,8 4,2
Eau, gaz, électricité
1,8 1,9
Énergie (23,7 % en 2011)
7,4
9,2 8,2
Mines
Groupes diversifiés
sortir totalement indemnes de la résurgence de la mauvaise gestion des finances publiques : en Afrique, l’État est bien souvent l’un des premiers clients des entreprises privées… La tenue prochaine d’élections présidentielles dans des pays clés (Nigeria, Égypte, Afrique du Sud, Algérie, Côte d’Ivoire) est également un facteur d’inquiétude. Cesévénementsdémocratiquessontsouventassociés à des périodes d’incertitude économique. l
Comment « Jeune Afrique » élabore son palmarès Cette année, plus de 9 000 sociétés ont été sollicitées pour établir le classement, fondé sur les résultats financiers de l’année 2012.
P
our réaliser cette nouvelle édition du classement des 500 premières entreprises africaines, nous avons recensé 10 318 sociétés, dont plus de 9 000 ont reçu notre questionnaire détaillé. Après de multiples relances et vérifications, nous avons établi un classement comportant les données financières de 1 429 sociétés. Ces données nous ont permis d’établir un palmarès des 500 premières entreprises africaines selon leur chiffre d’affaires, ainsi que les classements annexes par zones géographiques et secteurs d’activité. Ce classement a pu voir le jour grâce à des règles bien définies. Nous prenons en compte les entreprises juridiquement JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
établies sur le continent, ce qui explique qu’un holding et ses filiales puissent être intégrés dans le même palmarès, mais aussi que certains géants africains ou considérés comme tels n’apparaissent pas, leur siège social étant basé hors du continent. Tous les éléments financiers ont une source fiable et sont en priorité ceux communiqués par les sociétés. Notre cellule épluche également les rapports annuels des entreprises cotées (africaines ou opérant en Afrique) à la recherche de données financières. SILENCE. Le classement porte sur l’exercice clos le 31 décembre 2012. Lorsque les sociétés nous communiquent leurs données financières en monnaie locale,
celles-ci sont converties en dollars au taux de change du 31 décembre 2012. Pour les entreprises clôturant leurs comptes en cours d’année, le choix suivant a été arrêté : jusqu’au 31 mars 2013 inclus, les chiffres annuels apparaissent en année 2012. Pour les autres, notamment celles arrêtant leurs comptes à fin juin, ce sont les performances de l’année précédente qui sont présentées. Lorsque nous ne parvenons pas à obtenir les données actualisées, nous gardons celles du classement précédent (elles sont présentées en italique). Au bout de deux ans de silence, la société disparaît du classement. l JÉRÔME BESNAULT
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CLASSEMENT GÉNÉRAL
LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES AFRICAINES – ÉDITION 2014
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
93
Classement Général
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2013
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
1
1
SONATRACH
Algérie
Hydrocarbures
69 473 480
7 236 560
2
2
SONANGOL
Angola
Hydrocarbures
33 691 592
6 675 591
3
3
SASOL
Afrique du Sud
Industrie chimique
19 964 128
2 857 960
4
4
MTN GROUP
Afrique du Sud
Télécoms
15 918 896
2 835 692
5
5
THE BIDVEST GROUP
Afrique du Sud
Groupe diversifié
15 732 933
558 169
6
6
ESKOM
Afrique du Sud
Prod. & distrib. d’électricité
15 183 346
610 661
7
15
SANLAM
Afrique du Sud
Assurances
10 436 496
758 054
8
7
SHOPRITE HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
9 747 318
386 485 399 174
Société
Pays
Activité
9
9
IMPERIAL HOLDINGS
Afrique du Sud
Holding
9 523 391
10
27
STEINHOFF INTERNAT. HOLDINGS
Afrique du Sud
Ameublement
9 476 734
711 986
11
8
VODACOM GROUP
Afrique du Sud
Télécoms
8 237 621
1 558 052
12
16
MASSMART HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
7 229 777
143 257
13
13
PICK’N PAY STORES HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
7 028 964
64 872
14
12
VODACOM SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Télécoms
6 905 077
ND
15
18
BARLOWORLD
Afrique du Sud
Groupe diversifié
6 898 832
192 636 849 000
16
20
ANGLOGOLD ASHANTI
Afrique du Sud
Mines
6 632 000
17
23
SAMIR
Maroc
Hydrocarbures, raffinerie
6 516 407
41 520
18
11
SAPPI
Afrique du Sud
Papeterie
6 347 000
35 000
19
21
SOC. NAT. D’INVESTISSEMENT
Maroc
Holding
6 321 380
ND
20
10
DE BEERS CONSOLIDATED MINES
Afrique du Sud
Mines
6 074 000
ND
21
30
NASPERS
Afrique du Sud
Médias
5 920 337
795 049
22
24
TRANSNET
Afrique du Sud
Logistique
5 913 857
511 339
23
14
OCP
Maroc
Mines
5 770 059
1 246 627
24
22
SAB MILLER SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Boissons
5 540 000
ND
25
28
GOLD FIELDS
Afrique du Sud
Mines
5 357 193
792 905
26
19
KUMBA IRON ORE
Afrique du Sud
Mines
5 354 448
1 896 902
27
26
ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES
Égypte
Travaux publics
5 300 686
– 988 116
28
29
DATATEC
Afrique du Sud
Informatique, bureautique
5 246 667
85 084
29
32
SPAR GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
5 132 263
124 760
30
25
SUEZ CANAL AUTHORITY
Égypte
Logistique portuaire
5 130 000
ND
31
17
ANGLO AMERICAN PLATINUM CORP.
Afrique du Sud
Mines
5 083 697
– 791 750
32
31
MTN SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Télécoms
4 871 857
ND
33
35
AVENG
Afrique du Sud
Groupe diversifié
4 817 189
61 620
34
34
MTN NIGERIA
Nigeria
Télécoms
4 559 281
ND
35
40
OANDO
Nigeria
Hydrocarbures, services annexes
4 301 633
68 925 – 69 749
36
41
MURRAY & ROBERTS HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
4 171 523
37
-
TOTAL SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Hydrocarbures, services annexes
3 930 475
72 695
38
37
TELKOM
Afrique du Sud
Télécoms
3 902 081
– 1 354 812
39
42
NAFTAL
Algérie
Hydrocarbures, services annexes
3 848 022
ND
40
39
MIDDLE EAST OIL REFINERIES
Égypte
Hydrocarbures, raffinerie
3 825 000
201 500 – 59 853
41
38
ARCELOR MITTAL SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Métallurgie, sidérurgie
3 804 526
42
46
TRANSNET FREIGHT RAIL
Afrique du Sud
Transport ferroviaire
3 746 323
ND
43
44
GLOBAL TELECOM HOLDING
Égypte
Télécoms
3 627 000
– 205 000
44
47
LIBERTY GROUP
Afrique du Sud
Assurances
3 619 430
494 608
45
48
OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.
Afrique du Sud
Assurances
3 608 473
1 501 852
46
43
GROUPE MAROC TÉLÉCOM
Maroc
Télécoms
3 540 091
863 289
47
49
WOOLWORTHS HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
3 394 748
242 591
48
36
IMPALA PLATINUM HOLDINGS
Afrique du Sud
Mines
3 251 007
506 508
49
81
SOC. IVOIRIENNE DE RAFFINAGE
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures, raffinerie
3 233 200
304
50
33
GRINDROD
Afrique du Sud
Transport maritime
3 212 035
108 608
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
LES 500 • ÉDITION 2014
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Les 500 premières entreprises africaines (1-50) Rang 2014
94
Classement
95
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) – 137 614
51
53
SOUTH AFRICAN AIRWAYS
Afrique du Sud
Transport aérien
3 192 686
52
51
EZZ STEEL CO.
Égypte
Métallurgie, sidérurgie
3 152 829
39 873
53
55
CEVITAL
Algérie
Agro-industrie
3 152 498
294 195 – 592 399
54
45
EDGARS CONSOLIDATED STORES
Afrique du Sud
Commerce de détail
3 148 033
55
77
JD GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
2 978 961
104 978
56
56
NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS
Afrique du Sud
Santé
2 966 001
– 1 144 386
57
52
OFFICE NAT. DE L’ÉLECTRICITÉ
Maroc
Prod. & distrib. d’électricité
2 943 924
ND
58
54
ALLIED ELECTRONICS CORP.
Afrique du Sud
Équipements bureautiques
2 918 284
– 109 455 – 87 540
59
58
MEDI CLINIC CORP.
Afrique du Sud
Santé
2 893 895
60
64
MASSCASH
Afrique du Sud
Commerce de détail
2 697 465
ND
61
62
TIGER BRANDS
Afrique du Sud
Agroalimentaire
2 682 867
323 746 771 478
62
57
MAROC TÉLÉCOM
Maroc
Télécoms
2 640 940
63
61
SONELGAZ
Algérie
Prod. & distrib. d’électr. et de gaz
2 402 137
ND
64
85
PETROSA
Afrique du Sud
Hydrocarbures
2 318 287
69 921
65
65
EGYPTAIR HOLDINGS
Égypte
Holding
2 316 138
ND
66
63
EL SEWEDY CABLES
Égypte
Câbles électriques
2 310 940
23 239 126 774
67
68
SANTAM
Afrique du Sud
Assurances
2 284 059
68
67
BLUE LABEL TELECOMS
Afrique du Sud
Télécoms
2 236 720
58 438
69
60
KENOLKOBIL
Kenya
Hydrocarbures
2 229 468
– 72 775 275 345
70
70
MMI HOLDINGS
Afrique du Sud
Assurances
2 202 527
71
69
PIONEER FOODS GROUP
Afrique du Sud
Agroalimentaire
2 192 602
70 601
72
79
AFRICAN RAINBOW MINERALS
Afrique du Sud
Mines
2 137 490
420 735
73
72
AFRIQUIA SMDC
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
2 133 912
ND
74
82
WILSON BAYLY HOLMES - OVCON
Afrique du Sud
Travaux publics
2 108 195
84 025 140 418
75
75
NAMPAK
Afrique du Sud
Emballage, conditionnement
2 078 239
76
66
THE ARAB CONTRACTORS
Égypte
Travaux publics
1 996 551
80 416
77
71
KANSANSHI MINING
Zambie
Mines
1 979 900
929 400
78
95
FLOUR MILLS NIGERIA
Nigeria
Agroalimentaire
1 929 405
49 598
79
108
FOSCHINI
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 918 699
226 992
80
87
CLICKS GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 913 795
81 105
81
107
DANGOTE CEMENT
Nigeria
Matériaux de construction
1 907 121
970 853 – 41 537
82
76
SOC. NAT. DE RAFFINAGE
Cameroun
Hydrocarbures, raffinerie
1 891 675
83
74
AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.
Égypte
Métallurgie, sidérurgie
1 857 853
ND
84
84
OPTIMUM TELECOM ALGÉRIE
Algérie
Télécoms
1 841 485
ND 39 880
85
109
ETHIOPIAN AIRLINES
Éthiopie
Transport aérien
1 836 830
86
97
MASSWAREHOUSE
Afrique du Sud
Services aux entreprises
1 810 964
ND
87
101
ASPEN PHARMACARE HOLDINGS
Afrique du Sud
Industrie pharmaceutique
1 797 438
405 301
88
83
SOC. NAT. DES HYDROCARBURES
Cameroun
Hydrocarbures
1 796 862
55 989
89
100
HARMONY GOLD MINING CO.
Afrique du Sud
Mines
1 787 212
311 634 74 227
90
91
AECI
Afrique du Sud
Industrie chimique
1 757 403
91
86
EGYPTAIR AIRLINES
Égypte
Transport aérien
1 747 660
ND
92
92
MASSDISCOUNTERS
Afrique du Sud
Grande distribution
1 744 408
ND
93
78
STIR
Tunisie
Hydrocarbures, raffinerie
1 744 049
ND
94
98
DISCOVERY HEALTH
Afrique du Sud
Assurances
1 730 894
261 796 – 5 138
95
103
ROYAL AIR MAROC
Maroc
Transport aérien
1 727 381
96
94
STEG
Tunisie
Prod. & distrib. d’électr. et de gaz
1 721 483
ND
97
80
KONKOLA COPPER MINES
Zambie
Mines
1 709 800
220 900
98
96
TOTAL GABON
Gabon
Hydrocarbures
1 708 115
329 656
99
118
ETAP
Tunisie
Hydrocarbures
1 701 738
349 697
100
104
TONGAAT-HULETT GROUP
Afrique du Sud
Agroalimentaire
1 693 427
LES 500 • ÉDITION 2014
137 849 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2013
Rang 2014
Les 500 premières entreprises africaines (51-100)
Classement Général
Rang 2013
Les 500 premières entreprises africaines (101-150) Rang 2014 101
102
DISTELL GROUP
Afrique du Sud
Boissons
1 670 222
114 387
102
88
MOBINIL
Égypte
Télécoms
1 646 529
– 36 787
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
103
89
SOC. MAROCAINE DES TABACS
Maroc
Tabac
1 626 335
ND
104
105
MR PRICE GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 616 490
182 032
105
110
NIGERIAN BREWERIES
Nigeria
Boissons
1 614 588
243 093
106
73
LONMIN
Afrique du Sud
Mines
1 614 000
– 550 000
107
117
ASSORE
Afrique du Sud
Mines
1 603 852
476 822
108
93
TELECOM EGYPT
Égypte
Télécoms
1 597 442
416 088
109
113
OMNIA HOLDINGS
Afrique du Sud
Industrie chimique
1 595 636
103 682
110
90
REMGRO
Afrique du Sud
Groupe diversifié
1 594 340
1 103 384
111
-
KLOOF AND DRIEFONTEIN COMPLEX
Afrique du Sud
Mines
1 543 400
284 100
112
111
TRANSNET RAIL ENGINEERING
Afrique du Sud
Logistique ferroviaire
1 539 083
ND
113
115
ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.
Égypte
Hydrocarbures
1 503 226
ND
114
122
AIRTEL NIGERIA
Nigeria
Télécoms
1 483 260
– 112 913
115
99
EXXARO RESOURCES
Afrique du Sud
Mines
1 440 821
1 136 610
116
120
SAFARICOM
Kenya
Télécoms
1 439 253
203 111
117
140
TOTAL NIGERIA
Nigeria
Hydrocarbures
1 392 021
29 847
118
151
SUPER GROUP
Afrique du Sud
Construction automobile
1 380 611
96 155 127 552
119
114
REUNERT
Afrique du Sud
Équipements bureautiques
1 374 040
120
127
VIVO ENERGY MAROC
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
1 336 927
ND
121
123
SONATEL
Sénégal
Télécoms
1 331 975
344 353
122
138
AURECON HERITAGE COMPANIES
Afrique du Sud
Ingénierie
1 325 475
ND
123
124
GHABBOUR AUTO
Égypte
Construction automobile
1 320 123
43 939
NOVIGNIS
Nigeria
Communication
1 316 193
ND
ILLOVO SUGAR
Afrique du Sud
Agro-industrie
1 311 207
131 381
124
-
125
131
126
112
KAP INTERNAT. HOLDINGS
Afrique du Sud
Groupe diversifié
1 298 141
70 221
127
126
LIFE HEALTHCARE GROUP
Afrique du Sud
Santé
1 288 597
205 360 52 784
128
143
JULIUS BERGER NIGERIA
Nigeria
Travaux publics
1 288 002
129
121
HOLDING YNNA
Maroc
Holding
1 278 864
ND
130
137
TOTAL KENYA
Kenya
Hydrocarbures, services annexes
1 244 277
– 2 341
131
125
ALLIED TECHNOLOGIES
Afrique du Sud
Appareils électriques
1 230 159
ND
132
139
SUN INTERNAT.
Afrique du Sud
Industrie des équipements
1 209 658
120 294
133
157
TARKWA MINES
Ghana
Mines
1 198 900
263 700
134
141
RAINBOW CHICKEN
Afrique du Sud
Agroalimentaire
1 191 020
752 752
135
135
MARJANE HOLDING
Maroc
Commerce de détail
1 183 239
ND
136
132
TSOGO SUN HOLDINGS
Afrique du Sud
Tourisme, hôtellerie
1 167 596
206 656 29 075
137
129
MUTUAL & FEDERAL INSURANCE
Afrique du Sud
Assurances
1 163 040
138
128
ENDIAMA
Angola
Mines
1 160 000
ND
139
149
TRUWORTHS INTERNAT.
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 150 984
262 150 – 91 065
140
119
141
-
142
106
KENYA AIRWAYS
Kenya
Transport aérien
1 144 799
GOLDFIELDS GHANA
Ghana
Mines
1 142 365
ND
SNIM
Mauritanie
Mines
1 127 109
516 701
143
134
DOUJA PROMOTION
Maroc
Promotion immobilière
1 117 091
232 036
144
146
STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
1 108 114
– 19 094
145
166
SOC. AFRICAINE DE RAFFINAGE
Sénégal
Hydrocarbures, raffinerie
1 089 420
4 072
146
153
ANGLOVAAL INDUSTRIES
Afrique du Sud
Agroalimentaire
1 086 100
134 232 118 363
147
145
SIFCA
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
1 078 015
148
148
TOTAL MAROC
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
1 070 989
ND
149
150
EQSTRA HOLDINGS
Afrique du Sud
Concessionnaire
1 070 866
45 950
150
175
GROUPE CHIMIQUE TUNISIEN
Tunisie
Industrie chimique
1 065 772
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
ND LES 500 • ÉDITION 2014
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
96
L’acteur clé de la logistique internationale
5 continents
3500 collaborateurs
40 pays
un savoir-faire unique des solutions sur-mesure Necotrans - 40, avenue George V - 75008 Paris - France - Tél. : +33(0)1 53 83 83 83 - www.necotrans.com
Classement Général
151
156
152
-
153
130
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) 24 027
CMH GROUP
Afrique du Sud
Concessionnaire
1 057 059
TUNISIE TÉLÉCOM
Tunisie
Télécoms
1 050 943
ND
GROUP FIVE HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
1 034 858
– 27 112
154
155
SOGARA
Gabon
Hydrocarbures, raffinerie
1 033 433
18 558
155
147
PALABORA MINING CO.
Afrique du Sud
Mines
1 026 919
– 11 429
156
172
157
-
ADCORP HOLDINGS
Afrique du Sud
Services éducatifs
1 015 236
20 351
TULLOW GHANA
Ghana
Hydrocarbures
995 600
158
ND
144
TRANSNET NAT. PORTS AUTHORITY
Afrique du Sud
Logistique portuaire
981 205
159
ND
116
SHELL GABON
Gabon
Hydrocarbures
966 810
ND 39 175
160
142
ASTRAL FOODS
Afrique du Sud
Agroalimentaire
961 420
161
159
MASSBUILD
Afrique du Sud
Bâtiment
958 819
ND
162
152
CONOIL
Nigeria
Hydrocarbures, services annexes
958 457
4 569
163
169
WATANIYA TELECOM ALGÉRIE
Algérie
Télécoms
956 000
98 700
164
158
COSIDER
Algérie
Travaux publics
944 634
199 243
165
136
AL EZZ ROLLING MILLS
Égypte
Métallurgie, sidérurgie
924 547
ND
166
204
VOLTA RIVER AUTHORITY
Ghana
Prod. & distrib. d’électricité
916 703
– 47 145 19 116
167
196
168
-
169
162
SONABHY
Burkina Faso
Hydrocarbures, services annexes
913 515
POWERTECH
Afrique du Sud
Appareils électriques
900 263
ND
AFGRI
Afrique du Sud
Production agricole
891 308
23 093 87 603
170
198
INVICTA HOLDINGS
Afrique du Sud
Construction automobile
890 472
171
200
SAHAM HOLDING
Maroc
Groupe diversifié
888 077
ND
172
154
HOSKEN CONSOLIDATED INVESTMENTS
Afrique du Sud
Groupe diversifié
886 497
188 897 61 934
173
245
SAHAM FINANCES
Maroc
Assurances
882 000
174
133
GRINAKER - LTA
Afrique du Sud
Travaux publics
881 294
ND
175
164
SOC. NAT. DE DISTRIB. DES PÉTROLES AGIL
Tunisie
Hydrocarbures, services annexes
877 505
12 211
176
163
TRANSNET PORT TERMINALS
Afrique du Sud
Logistique portuaire
874 696
ND
177
160
GML
Maurice
Groupe diversifié
873 371
39 710 286 185
178
437
RMI HOLDINGS
Afrique du Sud
Assurances
869 983
179
174
POULINA GROUP HOLDING
Tunisie
Groupe diversifié
867 834
52 870
180
168
PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.
Afrique du Sud
Matériaux de construction
865 506
99 676 107 805
181
189
182
-
183
170
EASTERN CO.
Égypte
Tabac
863 877
NEWMONT GHANA GOLD
Ghana
Mines
861 785
ND
CLOVER HOLDINGS
Afrique du Sud
Agroalimentaire
851 116
24 709
184
238
GROUPE CFAO ALGÉRIE
Algérie
Groupe diversifié
849 033
ND
185
269
EGYPT KUWAIT HOLDING CO.
Égypte
Groupe diversifié
844 990
134 962
186
205
187
-
MOHAMMED ENTERPRISES TANZANIA
Tanzanie
Groupe diversifié
836 098
68 123
BYTES TECHNOLOGY GROUP
Afrique du Sud
Informatique, bureautique
825 211
188
ND
183
AIR ALGÉRIE
Algérie
Transport aérien
821 312
189
ND
187
MTN GHANA
Ghana
Télécoms
808 481
ND
190
188
RAND WATER
Afrique du Sud
Prod. & distrib. d’eau potable
805 711
91 721
191
176
MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Emballage, conditionnement
803 627
37 879
192
180
CENTRALE LAITIÈRE
Maroc
Agroalimentaire
798 178
56 216
193
201
TUNISAIR
Tunisie
Transport aérien
791 274
– 86 776
194
-
195
197
AVENG MINING
Afrique du Sud
Mines
787 038
ND
SOUTH AFRICAN BROADCASTING CORP.
Afrique du Sud
Médias
785 366
38 823
196
181
ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS
Égypte
Textile
779 475
45 398
197
165
HULAMIN
Afrique du Sud
Aluminium
770 778
15 617
198
190
LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA
Maroc
Prod. & distrib. d’eau et d’élec.
767 970
32 527
199
194
CASHBUILD
Afrique du Sud
Matériaux de construction
751 332
28 924
200
207
INWI
Maroc
Télécoms
747 180
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
ND LES 500 • ÉDITION 2014
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2013
Les 500 premières entreprises africaines (151-200) Rang 2014
98
Classement Général
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) 135 067
201
233
NESTLÉ NIGERIA
Nigeria
Agroalimentaire
745 760
202
182
GUINNESS NIGERIA
Nigeria
Boissons
744 191
90 831
203
215
ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS
Algérie
Télécoms
738 680
150 240 81 250
204
167
TALAAT MOUSTAFA GROUP
Égypte
Promotion immobilière
738 278
205
179
TUNISIANA
Tunisie
Télécoms
737 594
ND
206
209
TOTAL SÉNÉGAL
Sénégal
Hydrocarbures, services annexes
737 250
– 9 660
207
171
SUEZ CEMENT CO.
Égypte
Matériaux de construction
732 024
83 505
208
192
MONDI GROUP SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Papeterie
727 303
37 113
209
186
EGYPTIAN ALUMINIUM PRODUCTS CO.
Égypte
Aluminium
718 498
24 529
210
193
COSUMAR
Maroc
Agro-industrie
709 667
86 768
211
274
RENAULT MAROC
Maroc
Construction automobile
702 741
ND
212
218
JORF LASFAR ENERGY CO.
Maroc
Prod. & distrib. d’électricité
697 753
ND
213
228
ECONET WIRELESS
Zimbabwe
Télécoms
694 844
139 938
214
230
PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS
Afrique du Sud
Équipements bureautiques
688 610
33 267
215
257
BUSINESS CONNEXION GROUP
Afrique du Sud
Informatique, bureautique
686 849
23 107
216
211
DANGOTE SUGAR REFINERY
Nigeria
Agro-industrie
682 887
68 989
217
226
WAFA ASSURANCE
Maroc
Assurances
679 459
86 934
218
219
AVENG TRIDENT STEEL
Afrique du Sud
Métallurgie, sidérurgie
676 640
ND
219
203
NAMDEB DIAMOND CORP.
Namibie
Mines
674 052
99 616 – 21 038
220
161
SOUTH AFRICAN POST OFFICE
Afrique du Sud
Services postaux
671 131
221
222
BELL EQUIPMENT
Afrique du Sud
Véhicules utilitaires
668 062
28 621
222
244
SALAM GAZ
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
664 885
19 869 37 534
223
225
RAUBEX
Afrique du Sud
Génie civil
663 977
224
195
MÉDI TÉLÉCOM
Maroc
Télécoms
659 179
ND
225
214
AFRICAN OXYGEN
Afrique du Sud
Industrie chimique
654 844
33 343
226
239
PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE
Tunisie
Industrie pharmaceutique
654 421
ND
227
273
COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ
Côte d’Ivoire
Prod. & distrib. d’électricité
652 446
16 872
228
237
TOTAL PETROLEUM GHANA
Ghana
Hydrocarbures, services annexes
651 616
15 990
229
210
OPTIMUM COAL HOLDINGS
Afrique du Sud
Mines
649 643
76 650
230
246
SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN
Cameroun
Boissons
648 616
73 096
231
216
AFRICAN REINSURANCE CORP.
Nigeria
Assurances
647 980
92 646 – 19 923
232
178
BASIL READ HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
647 240
233
224
SOMACA
Maroc
Construction automobile
647 172
ND
234
263
EAST AFRICAN BREWERIES GROUP
Kenya
Boissons
642 947
129 535
235
251
MVELASERVE
Afrique du Sud
Groupe diversifié
637 178
14 651
236
326
SONIDEP
Niger
Hydrocarbures, services annexes
635 357
12 447
237
248
DELTA CORP.
Zimbabwe
Boissons
631 276
102 472
238
184
COMILOG
Gabon
Mines
631 140
91 254
239
217
CARGILL WEST AFRICA
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
629 701
2 328
240
243
JOHANNESBURG WATER CO.
Afrique du Sud
Prod. & distrib. d’eau potable
629 294
68 334
241
284
SEPLAT PETROLEUM DEVELOPMENT CO.
Nigeria
Hydrocarbures
629 000
ND
242
221
INNSCOR AFRICA
Zimbabwe
Tourisme, hôtellerie
627 077
48 515 – 91 075
243
241
GROWTHPOINT PROPERTIES
Afrique du Sud
Promotion immobilière
623 268
244
261
MAUREL & PROM GABON
Gabon
Hydrocarbures
622 439
ND
245
259
METAIR INVESTMENTS
Afrique du Sud
Construction automobile
621 308
58 042 111 468
246
-
POLYSERVE GROUP
Égypte
Industrie chimique
621 036
247
220
LABEL VIE
Maroc
Grande distribution
612 795
14 080
248
234
LEWIS GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
611 203
106 910
249
173
PRODUCE BUYING CO.
Ghana
Agro-industrie
609 176
5 082
250
231
PETROMOC
Mozambique
Hydrocarbures, services annexes
608 951
1 827
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
LES 500 • ÉDITION 2014
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2013
Les 500 premières entreprises africaines (201-250) Rang 2014
100
Classement Général
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
251
294
COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES
Maroc
Hydrocarbures
607 027
ND
252
232
SOCIAL SECURITY AND NAT. INSURANCE TRUST
Ghana
Assurances
605 371
313 033
253
267
RMA WATANIYA
Maroc
Assurances
603 093
ND
254
275
ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES
Égypte
Industrie chimique
599 126
224 199
255
242
AIR MAURITIUS
Maurice
Transport aérien
599 125
– 39 127
256
212
LAFARGE CIMENTS
Maroc
Matériaux de construction
598 132
150 119
257
260
LIBYA OIL MAROC
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
596 272
ND
258
-
ZALAGH HOLDING
Maroc
Élevage
593 000
ND
259
235
SUDANESE TELECOM CO.
Soudan
Télécoms
590 395
– 45 774
260
236
HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE
Maroc
Promotion immobilière
582 309
ND
261
191
FORTE OIL
Nigeria
Hydrocarbures
581 389
6 438
262
304
ORANGE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Télécoms
580 356
64 507
263
254
SONATEL MOBILES
Sénégal
Télécoms
578 668
38 004
264
444
ETERNA OIL & GAS
Nigeria
Industrie chimique
572 783
6 047
265
256
CTP HOLDINGS
Afrique du Sud
Médias
567 787
52 091
266
328
LAFARGE CEMENT WAPCO
Nigeria
Matériaux de construction
562 096
94 010
267
270
TANZANIA BREWERIES
Tanzanie
Boissons
561 971
111 591 245 195
268
-
FERTIAL
Algérie
Industrie chimique
561 681
269
247
CDG DÉVELOPPEMENT
Maroc
Développement territorial
557 472
64 806
270
213
SONASID
Maroc
Métallurgie, sidérurgie
556 956
– 9 229
271
258
IRELAND BLYTH
Maurice
Groupe diversifié
555 162
25 297
272
272
KENYA POWER AND LIGHTING
Kenya
Prod. & distrib. d’électricité
554 870
50 398
273
-
PUMA ENERGY ZAMBIA
Zambie
Prod. & distrib. de gaz
554 724
16 983
274
288
MOOLMANS
Afrique du Sud
Mines
553 754
ND
275
325
COMPAGNIE DES PHOSPHATES DE GAFSA
Tunisie
Mines
553 196
ND
276
306
SANIA CIE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
552 603
25 145
277
227
SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA
Angola
Mines
550 386
131 731
278
287
OCEANA GROUP
Afrique du Sud
Agro-industrie
547 622
54 696
279
264
RMB HOLDINGS
Afrique du Sud
Fonds d’investissement
546 920
529 012 83 139
280
249
ADCOCK INGRAM HOLDINGS
Afrique du Sud
Industrie pharmaceutique
541 884
281
278
GOLDEN STAR RESOURCES
Ghana
Mines
541 050
ND
282
279
DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK
Afrique du Sud
Commerce de détail
540 599
18 761
283
240
TRENCOR
Afrique du Sud
Transport maritime
536 434
208 895
284
255
METOREX
Afrique du Sud
Mines
533 394
69 458
285
262
ILIAD AFRICA
Afrique du Sud
Matériaux de construction
529 375
3 964
286
-
SDTM-CI
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
522 097
1 542
287
-
SOC. AFRICAINE DE CACAO
Côte d’Ivoire
Agroalimentaire
520 214
2 902
288
330
MOBIL OIL NIGERIA
Nigeria
Hydrocarbures
516 312
18 403
289
407
TOTAL CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures, services annexes
514 582
12 962
290
199
EVRAZ HIGHVELD STEEL & VANADIUM CORP.
Afrique du Sud
Métallurgie, sidérurgie
512 988
– 11 110
291
281
TOTAL TUNISIE
Tunisie
Hydrocarbures, services annexes
512 665
6 605
292
377
CHOPPIES ENTERPRISES
Botswana
Grande distribution
510 372
19 420
293
266
SOC. NAT. D’ÉLECTRICITÉ
Sénégal
Prod. & distrib. d’électricité
509 928
ND
294
295
MRS OIL
Nigeria
Hydrocarbures, services annexes
509 458
1 335
295
250
PÉTROLE DU MAGHREB
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
495 623
ND
296
300
SOC. DE FABR. DES BOISSONS DE TUNISIE
Tunisie
Boissons
492 012
70 191
297
303
GROUPE LOUKIL
Tunisie
Groupe diversifié
491 944
27 080
298
285
LESIEUR CRISTAL
Maroc
Agroalimentaire
491 834
12 572
299
290
COMAIR
Afrique du Sud
Transport aérien
490 477
905
300
277
ENTREPRISE NAT. DE TRAVAUX AUX PUITS
Algérie
Hydrocarbures
487 954
99 284
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
LES 500 • ÉDITION 2014
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2013
Les 500 premières entreprises africaines (251-300) Rang 2014
102
Classement Général
301
319
302
-
303 304 305
268
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
MTN CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Télécoms
485 890
ND
CMDT
Mali
Coton
480 471
28 282
312
OK ZIMBABWE
Zimbabwe
Grande distribution
479 636
12 382
-
BEATRIX MINE
Afrique du Sud
Mines
477 800
74 900
ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER
Maroc
Promotion immobilière
474 802
129 361 122 359
306
-
ZIMPLATS HOLDINGS
Zimbabwe
Mines
473 280
307
321
HOLMARCOM
Maroc
Holding
473 095
ND
308
293
RAYA HOLDING FOR TECH. AND TELECOM.
Égypte
Appareils électriques
472 556
8 059
309
185
TIMES MEDIA GROUP
Afrique du Sud
Médias
465 271
19 912
310
291
PZ CUSSONS NIGERIA
Nigeria
Industrie cosmétique
455 882
34 001
311
335
JUHAYNA FOOD INDUSTRIES
Égypte
Boissons
454 625
51 805
312
-
SOUTH DEEP GOLD MINE
Afrique du Sud
Mines
450 800
14 900
313
314
GHANA OIL CO.
Ghana
Hydrocarbures, services annexes
450 448
4 925
314
496
AL EZZ FLAT STEEL
Égypte
Métallurgie, sidérurgie
449 853
ND
315
308
MTN CAMEROUN
Cameroun
Télécoms
449 130
ND
316
292
NORTHAM PLATINUM
Afrique du Sud
Mines
448 030
36 585
317
289
LEONI WIRING SYSTEMS TUNISIE
Tunisie
Équipements automobiles
445 599
4 216
318
311
OFFICE NAT. DES CHEMINS DE FER DU MAROC
Maroc
Transport ferroviaire
445 343
11 267
319
324
UAC OF NIGERIA
Nigeria
Groupe diversifié
444 951
45 388
320
276
ZURICH INSURANCE CO. SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Assurances
443 773
– 2 549
321
443
BIOPHARM
Algérie
Industrie pharmaceutique
441 393
32 752
322
343
NAKUMATT HOLDINGS
Kenya
Grande distribution
440 040
3 613
323
310
BAMBURI CEMENT
Kenya
Matériaux de construction
434 146
124 045
324
297
AES AFRICAN POWER CO.
Cameroun
Prod. & distrib. d’électricité
429 884
156
325
395
EOH HOLDINGS
Afrique du Sud
TIC
429 208
26 284
326
282
CIMENTS DU MAROC
Maroc
Matériaux de construction
428 523
78 977
327
301
AFRIQUIA GAZ
Maroc
Énergie
428 079
47 614
328
302
PETROCI
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures
427 828
67 007
329
350
SOC. MAGASIN GÉNÉRAL
Tunisie
Commerce de détail
427 500
– 1 989
330
334
CECA-GADIS
Gabon
Commerce de détail
426 120
24 723
331
305
SOC. DES MINES DE TONGON
Côte d’Ivoire
Mines
425 060
273 686
332
333
TOTAL BURKINA
Burkina Faso
Hydrocarbures, services annexes
424 669
ND
333
361
AVENG MANUFACTURING
Afrique du Sud
Génie civil
422 149
ND 40 537
334
339
GROUPE MANAGEM
Maroc
Mines
417 662
335
329
AXA ASSURANCE MAROC
Maroc
Assurances
412 977
ND
336
296
MUSTEK
Afrique du Sud
Informatique, bureautique
412 670
10 095 41 309
337
323
338
-
339
338
HUDACO INDUSTRIES
Afrique du Sud
Construction automobile
411 471
UNIMER
Maroc
Agroalimentaire
409 657
862
SEVEN-UP BOTTLING CO.
Nigeria
Boissons
409 534
18 253
340
362
ORANGE CAMEROUN
Cameroun
Télécoms
404 406
ND
341
327
ORANGE MALI
Mali
Télécoms
402 000
ND 10 163
342
298
ENGEN RD CONGO
RD Congo
Hydrocarbures, services annexes
401 051
343
318
VIVO ENERGY MAURITIUS
Maurice
Hydrocarbures, services annexes
399 262
5 735
344
363
BIDVEST NAMIBIA
Namibie
Groupe diversifié
395 284
33 360
345
347
MAURITANIAN COPPER MINES
Mauritanie
Mines
394 400
117 700
346
313
HOLCIM
Maroc
Matériaux de construction
394 102
50 082
347
280
BULYANHULU GOLD MINE
Tanzanie
Mines
393 347
ND
348
357
AIRTEL CONGO RDC
RD Congo
Télécoms
392 224
34 352
349
337
FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES
Maurice
Agroalimentaire
391 368
ND
350
340
MEIKLES AFRICA
Zimbabwe
Groupe diversifié
391 328
6 535
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
LES 500 • ÉDITION 2014
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2013
Les 500 premières entreprises africaines (301-350) Rang 2014
104
Classement Général
Résultat net (en milliers e dollars) – 1 656
Rang 2013
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
351
448
SOC. MULTINAT. DE BITUMES
Côte d’Ivoire
Matériaux de construction
388 925
352
-
MTN UGANDA
Ouganda
Télécoms
388 335
ND
353
372
ALGÉRIE POSTE
Algérie
Services postaux
388 120
ND
354
352
REDEFINE PROPERTIES
Afrique du Sud
Promotion immobilière
387 532
– 90 350
355
-
TRADEX
Cameroun
Hydrocarbures, services annexes
386 754
13 687
356
398
GROUPE EUROFIND AFRIQUE
Côte d’Ivoire
Groupe diversifié
383 114
ND
357
403
SOC. BURKINABÈ DES FIBRES TEXTILES
Burkina Faso
Coton
382 911
10 420
358
341
CNIA SAADA ASSURANCES
Maroc
Assurances
382 770
12 052
359
345
COUNTRY BIRD HOLDINGS
Afrique du Sud
Élevage
381 333
6 849
360
-
SOMAGUE ANGOLA
Angola
Ingénierie
378 512
15 392
Société
Pays
Activité
361
316
DANGOTE FLOUR MILLS
Nigeria
Agro-industrie
377 010
– 697
362
418
NSIA PARTICIPATIONS S.A
Côte d’Ivoire
Holding
376 286
15 463
363
366
GROUPE CFAO CONGO
Congo
Groupe diversifié
375 685
ND
364
374
COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT
Maroc
Agroalimentaire
372 158
ND ND
365
331
CIEL GROUP
Maurice
Groupe diversifié
371 991
366
-
ALF SAHEL
Maroc
Agroalimentaire
364 672
ND
367
422
VIVO ENERGY SÉNÉGAL
Sénégal
Hydrocarbures, services annexes
362 896
4 358
368
390
NORTH AFRICA BOTTLING CO.
Maroc
Boissons
359 446
ND
369
384
COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE
Maroc
Promotion immobilière
355 921
37 457
370
358
UNILEVER NIGERIA
Nigeria
Parachimie
354 950
35 769
371
376
SOC. D’ÉNERGIE ET D’EAU DU GABON
Gabon
Prod. & distrib. d’eau et d’élec.
352 669
15 854
372
320
SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.
Égypte
Hydrocarbures
352 533
138 484
373
332
SOC. AFRICAINE DE PLANTATIONS D’HÉVÉAS
Côte d’Ivoire
Production agricole
347 654
42 353
374
-
ORASCOM TELECOM MEDIA AND TECHNOLOGIES
Égypte
Télécoms
344 914
547 850
375
336
ROYAL BAFOKENG PLATINUM
Afrique du Sud
Mines
337 590
20 065
376
354
SOC. NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES
Algérie
Tabac
336 927
170 430
377
379
REDAL
Maroc
Prod. & distrib. d’eau potable
336 609
ND
378
365
PEERMONT GLOBAL
Afrique du Sud
Tourisme, hôtellerie
336 600
ND
379
423
CENTRALE AUTOMOBILE CHÉRIFIENNE
Maroc
Concessionnaire
336 567
ND
380
355
MCEL MOÇAMBIQUE
Mozambique
Télécoms
336 339
40 698
381
424
ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.
Swaziland
Agro-industrie
333 675
48 653
382
435
TRANSNET PIPELINES
Afrique du Sud
Hydrocarbures
333 313
ND
383
389
SOC. MAROCAINE DE CARBURANTS – ZIZ
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
331 930
ND
384
353
TOTAL MAURITIUS
Maurice
Hydrocarbures, services annexes
330 758
5 294
385
429
BSI STEEL
Afrique du Sud
Métallurgie, sidérurgie
330 478
3 429
386
356
CAIRO POULTRY
Égypte
Agroalimentaire
326 639
13 214
387
446
INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL
Sénégal
Mines
326 482
7 505
388
391
PALM-CI
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
324 894
48 560
389
370
INTERNAT. TRADING OIL & COMMODITIES CORP.
Sénégal
Hydrocarbures, services annexes
323 342
ND
390
371
SOC. ÉGYPT. D’ENTREPRISES – MOKHTAR IBRAHIM
Égypte
Travaux publics
323 017
13 492
391
373
SOC. DES MINES DE LOULO
Mali
Mines
321 199
109 600
392
369
ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT
Égypte
Matériaux de construction
319 962
48 782
393
378
MOTRACO
Mozambique
Prod. & distrib. d’électricité
319 000
14 000
394
393
MAGHREB STEEL
Maroc
Métallurgie, sidérurgie
318 494
ND
395
410
CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM
Côte d’Ivoire
Télécoms
318 279
29 862 21 131
396
-
UMEME
Ouganda
Prod. & distrib. d’électricité
318 034
397
458
INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA
Côte d’Ivoire
Groupe diversifié
316 493
ND
398
483
COPRAGRI
Maroc
Agro-industrie
312 748
ND
399
449
STAR OIL MAURITANIE
Mauritanie
Hydrocarbures, services annexes
312 000
11 000
400
375
SANTOVA LOGISTICS
Afrique du Sud
Transport de fret
311 049
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
2 957 LES 500 • ÉDITION 2014
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Les 500 premières entreprises africaines (351-400) Rang 2014
106
Classement Général
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
401
416
NORTH MARA GOLD MINE
Tanzanie
Mines
310 549
ND
402
409
PETROMINS-OIL DU MAROC
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
309 232
ND 17 505
403
385
ASTRAPAK
Afrique du Sud
Papeterie
308 097
404
404
MAGHRÉBAIL
Maroc
Intermédiation financière
305 997
6 368
405
402
CERVEJAS DE MOÇAMBIQUE
Mozambique
Boissons
304 585
51 217 4 650
406
-
VIVO ENERGY CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures
302 560
407
408
SOC. PROMOTION INDUSTRIELLE AUTOM. MAROC
Maroc
Construction automobile
301 878
ND
408
411
NAMIBIAN POWER CORP.
Namibie
Prod. & distrib. d’électricité
301 505
17 756
409
396
MERAFE RESOURCES
Afrique du Sud
Mines
299 497
5 758
410
322
MARIDIVE AND OIL SERVICES
Égypte
Hydrocarbures, services annexes
298 083
14 504
411
415
SEFALANA HOLDING CO.
Botswana
Agroalimentaire
297 749
15 229
412
421
ZAMBIA SUGAR
Zambie
Agro-industrie
296 883
56 412
413
426
FAMOUS BRANDS
Afrique du Sud
Tourisme, hôtellerie
296 469
39 005
414
399
GROUPE INDUSTRIEL DES PRODUCTIONS LAITIÈRES
Algérie
Industrie laitière
296 260
11 563
415
387
SEARDEL INVESTMENT CORP.
Afrique du Sud
Textile
296 139
4 813
416
491
VILLAGE MAIN REEF
Afrique du Sud
Mines
294 797
37 109
417
461
HONEYWELL FLOUR MILLS
Nigeria
Agro-industrie
292 083
18 170
418
438
COMPAGNIE DU KOMO
Gabon
Holding
289 038
35 577
419
397
JAN DE NUL (PACIFIC)
Maurice
Hydrocarbures
288 581
ND
420
474
SOC. DES TÉLÉCOMMUNICATIONS DU MALI
Mali
Télécoms
287 249
ND
421
405
GROUPE CFAO CAMEROUN
Cameroun
Groupe diversifié
286 954
ND
422
-
ENGEN BOTSWANA
Botswana
Hydrocarbures, services annexes
285 070
15 235
423
455
PROSUMA
Côte d’Ivoire
Grande distribution
284 643
1 545
424
488
SOC. CENTRALE DE RÉASSURANCE
Maroc
Assurances
284 074
36 764 39 482
425
419
BRASSERIES DU MAROC
Maroc
Boissons
283 893
426
428
SOC. CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES
Maroc
Boissons
283 660
2 463
427
462
SOLIBRA
Côte d’Ivoire
Boissons
282 006
43 801 7 737
428
436
SNMVT-MONOPRIX
Tunisie
Grande distribution
281 756
429
480
NAMIBIA BREWERIES
Namibie
Boissons
281 192
8 606
430
450
EGYPTIAN INTERNAT. TOURISM CO.
Égypte
Tourisme, hôtellerie
279 492
22 139
431
430
AIRTEL GABON
Gabon
Télécoms
279 056
42 354
432
406
BAI CO.
Maurice
Assurances
278 387
6 726
433
431
AMENDIS
Maroc
Prod. & distrib. d’eau potable
278 151
ND
434
412
DAMANG MINES
Ghana
Mines
277 800
36 300
435
-
LES GRANDS MOULINS DE DAKAR
Sénégal
Agroalimentaire
274 364
7 560
436
482
ESORFRANKI
Afrique du Sud
Génie civil
274 044
10 334
437
432
CIEL TEXTILE
Maurice
Textile
273 989
16 354
438
392
UNIVERS ACIER
Maroc
Métallurgie, sidérurgie
271 936
ND
439
420
YAZAKI MAROC
Maroc
Câbles électriques
271 419
ND
440
485
CIPLA MEDPRO
Afrique du Sud
Industrie pharmaceutique
270 659
19 837 5 288
441
-
AL ARAFA FOR INVEST. IN GARMENTS MANUFACTURING
Égypte
Textile
269 740
442
451
SOC. DES BRASSERIES DU GABON
Gabon
Boissons
268 267
ND
443
367
DELTA HOLDING
Maroc
Groupe diversifié
266 618
17 395 27 122
444
425
SOCOCIM INDUSTRIES
Sénégal
Matériaux de construction
266 223
445
359
AUTO HALL
Maroc
Construction automobile
265 421
23 788
446
-
MOOV CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Télécoms
265 077
38 324
447
-
ABOSSO GOLDFIELDS
Ghana
Mines
264 687
ND
448
401
AICO AFRICA
Zimbabwe
Agro-industrie
263 922
– 2 091
449
478
COMPAGNIE DE DISTRIB. DE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Commerce de détail
263 059
– 871
450
380
GIJIMA AST GROUP
Afrique du Sud
Informatique, bureautique
261 471
– 8 202
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
LES 500 • ÉDITION 2014
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2013
Les 500 premières entreprises africaines (401-450) Rang 2014
108
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Classement Général
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) 6 476
451
441
MISR LIFE INSURANCE CO.
Égypte
Assurances
260 861
452
344
BUZWAGI GOLD MINE
Tanzanie
Mines
259 954
ND
453
494
AIRTEL TANZANIA
Tanzanie
Télécoms
259 688
– 27 551
454
-
GOLDEN PYRAMIDS PLAZA CO.
Égypte
Tourisme, hôtellerie
259 631
169 872
455
-
COPPERBELT ENERGY CORP.
Zambie
Prod. & distrib. d’électricité
258 162
20 771
456
445
NEW MAURITIUS HOTELS
Maurice
Tourisme, hôtellerie
257 087
18 449
457
453
CAPITAL PROPERTY FUND
Afrique du Sud
Promotion immobilière
255 601
302 155
458
465
COOPER MAROC PHARMACEUTICALS
Maroc
Industrie pharmaceutique
254 634
ND
459
-
MTN SOUDAN
Soudan
Télécoms
254 256
ND
460
434
MAURITIUS TELECOM
Maurice
Télécoms
253 632
56 426
461
439
SOC. GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC
Maroc
Promotion immobilière
253 185
ND
462
433
GROUPE BENAMOR
Algérie
Agroalimentaire
251 571
ND
463
-
NU WORLD HOLDINGS
Afrique du Sud
Transport de fret
250 174
5 022
464
-
GROUPE CFAO CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Groupe diversifié
248 870
ND
465
388
OUTSPAN IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
248 400
502
466
-
ZAMBEEF
Zambie
Agroalimentaire
248 180
2 659
467
460
BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS
Botswana
Assurances
246 973
49 962
468
386
SENTULA MINING
Afrique du Sud
Mines
245 658
– 106 034
469
468
UMGENI WATER-AMANZI
Afrique du Sud
Prod. & distrib. d’eau potable
245 256
68 742
470
-
HELWAN FERTILIZER CO.
Égypte
Industrie chimique
244 769
105 025
471
495
SOC. NAT. DES AUTOROUTES DU MAROC
Maroc
Génie civil
242 537
– 21 256
472
417
ONE TECH HOLDING
Tunisie
Câbles électriques
242 328
12 458
473
452
ATLANTIQUE TÉLÉCOM CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Télécoms
242 262
47 909
474
283
EGYPTIAN IRON & STEEL CO.
Égypte
Métallurgie, sidérurgie
242 114
– 138 176
475
-
CIMENTS DE L’ATLAS
Maroc
Matériaux de construction
241 593
33 261
476
-
GROUPE INGELEC
Maroc
Câbles électriques
240 995
ND
477
-
DIMAGAZ
Maroc
Prod. & distrib. de gaz
239 568
ND
478
481
UPPER EGYPT FLOUR MILLS
Égypte
Agroalimentaire
238 672
11 632
479
368
METMAR
Afrique du Sud
Métallurgie, sidérurgie
238 530
– 13 082
480
-
NOUVELAIR TUNISIE
Tunisie
Transport aérien
238 097
380
481
469
SOC. D’EXPLOITATION DES PORTS - MARSA MAROC
Maroc
Logistique portuaire
236 014
ND
482
-
SOC. LES GRANDS TRAVAUX ROUTIERS
Maroc
Travaux publics
235 481
ND
483
457
NAT. FOODS HOLDINGS
Zimbabwe
Agroalimentaire
233 998
7 904
484
364
OFFICE NAT. DES AÉROPORTS
Maroc
Logistique aéroportuaire
233 437
11 717
485
414
SOC. NAT. D’ASSURANCES
Algérie
Assurances
232 972
31 726
486
497
CORONATION FUND MANAGERS
Afrique du Sud
Intermédiation financière
232 725
80 599
487
348
AIRTEL ZAMBIA
Zambie
Télécoms
232 628
25 642
488
-
OFFICE NAT. DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
Burkina Faso
Télécoms
232 613
38 317
489
447
KELLY GROUP
Afrique du Sud
Services aux entreprises
232 613
– 3 317
490
475
GROUPE ACIMA
Maroc
Commerce de détail
231 202
ND
491
-
CORLAY CAMEROUN
Cameroun
Hydrocarbures, services annexes
229 966
722
492
487
BRIMSTONE INVESTMENT CORP.
Afrique du Sud
Intermédiation financière
229 333
99 218
493
477
VALUE GROUP
Afrique du Sud
Transport de fret
229 209
11 980
494
-
GROUPE METIDJI
Algérie
Agroalimentaire
228 603
14 961
495
466
SOC. DES MINES DE GOUNKOTO
Mali
Mines
228 370
154 547
496
317
PRESS CORPORATION
Malawi
Holding
228 105
29 110
497
-
CADBURY NIGERIA
Nigeria
Agroalimentaire
227 168
22 077 39 817
498
-
499
489
500
-
SIXTH OF OCTOBER DEV. & INVEST. CO.
Égypte
Promotion immobilière
227 071
DATACENTRIX HOLDINGS
Afrique du Sud
TIC
226 154
9 110
NESTLÉ CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agroalimentaire
225 840
– 11 407
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
LES 500 • ÉDITION 2014
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2013
Les 500 premières entreprises africaines (451-500) Rang 2014
110
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CLASSEMENT PAR RÉGIONS
AFRIQUE DU NORD
Période de stagnation AFRIQUE DE L’OUEST
Abidjan revient
AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN
Paradoxe sud-africain AFRIQUE DE L’EST
À fond l’intégration ! AFRIQUE CENTRALE
Peut vraiment mieux faire LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
113
Classement Par régions
Afrique du Nord Période de stagnation Dans la région, la croissance reste faible. La faute à l’instabilité politique, mais aussi à l’insuffisante diversification des tissus économiques.
T
roubles politiques en Égypte, impasse en Tunisie, insécurité en Libye… Trois ans après, les pays d’Afrique du Nord n’ont toujours pas digéré leur Printemps arabe. En 2013, cette instabilité a continué de peser sur la conjoncture. Selon le rapport d’octobre du Fonds monétaire international (FMI) sur les perspectives économiques mondiales, la région Moyen-Orient et Afrique du Nord n’a affiché que 2,3 % de croissance. Bien que les cours du baril soient restés au-dessus de 105 dollars, la Libye a même vu son PIB chuter de 5,1 %, alors qu’il avait progressé de 104,5 % en 2012 ! Le chaos suscite rarement la prospérité économique. Et pourtant, le FMI table sur une croissance libyenne de 25,5 % en 2014.
173 millions d’euros C’est le prix auquel la Société nationale d’investissement (SNI) a cédé, en janvier 2014, 24,5 % du capital de Cosumar à un pool d’investisseurs institutionnels majoritairement marocains. À l’issue de cette opération, le holding royal ne conserve que 9,2 % du producteur de sucre.
4,2
DETTE. En Égypte aussi, la situation pourrait
être qualifiée de chaotique, et pas uniquement sur le plan politique. Ainsi, la croissance du PIB a plafonné à 1,8 % en 2013, soit encore moins que les 2,2 % enregistrés en 2012. Pour 2014, le FMI parie sur un taux de 2,8 % – bien en deçà de son potentiel,
219,9 milliards de dollars
Chiffre d’affaires des 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (+ 0,2 % sur un an)
disent les économistes. La dette a désormais atteint 89,5 % du PIB, le taux de chômage 13 %, et le déficit budgétaire culmine à 12 %. Tous les secteurs du pays pâtissent de cette instabilité. Les revenus des groupes de BTP comme Orascom Construction Industries ou The Arab Contractors sont en baisse. Mêmes problèmes du côté de Telecom Egypt, tandis que le chiffre d’affaires d’Egyptair, qui subit de plein fouet la désertion des touristes, stagne. La solution avancée par le gouvernement transitoire ? Fin août 2013, un plan de relance de 3,2 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), largement financé par l’aide extérieure, a été adopté. Un second, d’un montant équivalent, était attendu pour le début de 2014. lll JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
milliards d’euros
THAÏS BROUCK
Cap sur l’Europe
Après avoir racheté le français Oxxo (menuiserie en PVC) et l’espagnol Alas Aluminium, l’algérien Cevital s’intéresse maintenant à FagorBrandt, géant français de l’électroménager.
C’est la somme déboursée par l’émirati Etisalat pour acquérir la participation de 53 % de Vivendi dans Maroc Télécom.
HASSAN OUAZZANI POUR J.A.
114
Progression
de
Nous visons l’équilibre à la fin de 2013 et nous continuons notre restructuration, notamment avec l’achat d’une vingtaine d’avions d’ici à quatre ans. » DRISS BENHIMA, PDG de Royal Air Maroc, en juillet 2013
4,6
150 % par rapport à 2012
milliards d’euros C’est le plan de charges du groupe de BTP algérien Cosider à fin 2013.
Plus tout seul Alors qu’Air Algérie exerçait jusqu’alors un quasimonopole sur les liaisons internationales, le Conseil des ministres a adopté un projet de loi le 30 décembre 2013 en vertu duquel les sociétés étrangères pourront, sous certaines conditions, exercer une activité de transport aérien en Algérie. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
115
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
1
SONATRACH
Hydrocarbures
Algérie
69 473 480
7 236 560
2
17
SAMIR
Hydrocarbures, raffinerie
Maroc
6 516 407
41 520
3
19
SOCIÉTÉ NATIONALE D’INVESTISSEMENT
Holding
Maroc
6 321 380
ND
4
23
OCP
Extraction de phosphates
Maroc
5 770 059
1 246 627
5
27
ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES
Travaux publics
Égypte
5 300 686
– 988 116
6
30
SUEZ CANAL AUTHORITY
Logistique portuaire
Égypte
5 130 000
ND
7
39
NAFTAL
Hydrocarbures, services annexes
Algérie
3 848 022
ND
8
40
MIDDLE EAST OIL REFINERIES
Hydrocarbures, raffinerie
Égypte
3 825 000
201 500
9
43
GLOBAL TELECOM HOLDING
Télécoms
Égypte
3 627 000
– 205 000
10
46
GROUPE MAROC TÉLÉCOM
Télécoms
Maroc
3 540 091
863 289
11
52
EZZ STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
3 152 829
39 873
12
53
CEVITAL
Agro-industrie
Algérie
3 152 498
294 195
13
57
OFFICE NATIONAL DE L’ÉLECTRICITÉ
Prod. & distrib. d’électricité
Maroc
2 943 924
ND
14
62
MAROC TÉLÉCOM
Télécoms
Maroc
2 640 940
771 478
15
63
SONELGAZ
Prod. & distrib. d’électricité et de gaz
Algérie
2 402 137
ND
16
65
EGYPTAIR HOLDINGS
Holding
Égypte
2 316 138
ND
17
66
EL SEWEDY CABLES
Fabrication de câbles électriques
Égypte
2 310 940
23 239
18
73
AFRIQUIA SMDC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
2 133 912
ND
19
76
THE ARAB CONTRACTORS
Travaux publics
Égypte
1 996 551
80 416
20
83
AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
1 857 853
ND
21
84
OPTIMUM TELECOM ALGÉRIE
Télécoms
Algérie
1 841 485
ND
22
91
EGYPTAIR AIRLINES
Transport aérien
Égypte
1 747 660
ND
23
93
STIR
Hydrocarbures, raffinerie
Tunisie
1 744 049
ND
24
95
ROYAL AIR MAROC
Transport aérien
Maroc
1 727 381
– 5 138
25
96
STEG
Prod. & distrib. d’électricité et de gaz
Tunisie
1 721 483
ND
26
99
ETAP
Hydrocarbures
Tunisie
1 701 738
349 697
27
102
MOBINIL
Télécoms
Égypte
1 646 529
– 36 787
28
103
SOCIÉTÉ MAROCAINE DES TABACS
Tabac
Maroc
1 626 335
ND
29
108
TELECOM EGYPT
Télécoms
Égypte
1 597 442
416 088
30
113
ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.
Hydrocarbures
Égypte
1 503 226
ND
31
120
VIVO ENERGY MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
1 336 927
ND
32
123
GHABBOUR AUTO
Construction automobile
Égypte
1 320 123
43 939
33
129
HOLDING YNNA
Holding
Maroc
1 278 864
ND
34
135
MARJANE HOLDING
Commerce de détail
Maroc
1 183 239
ND
35
142
SNIM
Mines
Mauritanie
1 127 109
516 701
36
143
DOUJA PROMOTION
Promotion immobilière
Maroc
1 117 091
232 036
37
148
TOTAL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
1 070 989
ND
38
150
GROUPE CHIMIQUE TUNISIEN
Industrie chimique
Tunisie
1 065 772
ND
39
152
TUNISIE TÉLÉCOM
Télécoms
Tunisie
1 050 943
ND
40
163
WATANIYA TELECOM ALGÉRIE
Télécoms
Algérie
956 000
98 700
41
164
COSIDER
Travaux publics
Algérie
944 634
199 243
42
165
AL EZZ ROLLING MILLS
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
924 547
ND
43
171
SAHAM HOLDING
Groupe diversifié
Maroc
888 077
ND
44
173
SAHAM FINANCES
Assurances
Maroc
882 000
61 934
45
175
SOC. NAT. DE DISTRIB. DES PÉTROLES AGIL
Hydrocarbures, services annexes
Tunisie
877 505
12 211
46
179
POULINA GROUP HOLDING
Groupe diversifié
Tunisie
867 834
52 870
47
181
EASTERN CO.
Tabac
Égypte
863 877
107 805
48
184
GROUPE CFAO ALGÉRIE
Groupe diversifié
Algérie
849 033
ND
49
185
EGYPT KUWAIT HOLDING CO.
Groupe diversifié
Égypte
844 990
134 962
50
188
AIR ALGÉRIE
Transport aérien
Algérie
821 312
LES 500 • ÉDITION 2014
ND JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (1-50)
116
Classement Par régions
L’Algérie, à l’instar de l’Égypte, doit élire son président cette année. Relativement épargné par l’instabilité économique environnante, le pays ne parvient toutefois pas à afficher un taux de croissance soutenu, celui-ci s’étant limité à 3,1 % en 2013 et devant atteindre 3,7 % en 2014, selon le FMI. La Sonatrach, malgré une baisse de ses revenus d’environ 3,5 %, remporte une nouvelle fois la première place de notre classement des 500 premières entreprises africaines, avec un chiffre d’affaires de près de 69,5 milliards de dollars.
lll
Ça roule !
Le français Renault a inauguré le 8 octobre la deuxième phase de production de l’usine de Tanger, au Maroc. Un investissement qui s’élève à près de 300 millions d’euros.
Malgré une baisse de ses revenus, la Sonatrach remporte une nouvelle fois la première place. Comme les autres pays africains producteurs de pétrole, l’Algérie tente d’accroître sa résistance au choc des recettes pétrolières, tout en poursuivant la diversification de son économie. À ce titre, le lancement, en octobre 2014, de l’usine d’assemblage du constructeur automobile Renault, près d’Oran, est une bonne nouvelle. À noter également : les opérateurs télécoms tels qu’Optimum Télécom Algérie (ex-Orascom Télécom Algérie) et Wataniya Télécom se portent bien. Et des entreprises privées commencent même à s’internationaliser. Cosider lorgne les pays voisins, tandis que Cevital fait ses emplettes en France (lire pp. 52-53). TRANSITION. En Tunisie, le contexte éco-
nomique est plus délicat encore. Comme le souligne le rapport d’octobre du FMI, l’évolution de la situation politique et sécuritaire continue de peser sur les perspectives économiques et de ralentir le rythme des réformes budgétaires, financières et structurelles. Face au creusement du déficit de la balance commerciale, l’agence de notation Fitch Ratings a même baissé de deux crans les notes de défaut émetteur du pays. Le PIB de la Tunisie a progressé de 3 % en 2013, contre 3,6 % en 2012 et 3,7 % prévus en 2014. Le pays bénéficie toujours du soutien des bailleurs de fonds : le FMI a d’ailleurs débloqué 506 millions de dollars en faveur du pays, un versement qui fait partie d’un plan d’aide de 1,75 milliard de dollars l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
65 %
Ce sont les parts de GIF Filter, une société spécialisée dans la production de filtres à carburant et à huile, que le tunisien Loukil a acquises en septembre 2013 pour 6,8 millions d’euros.
BIS!
Après le lancement du projet aurifère de Bakoudou, fin 2011, le groupe Managem récidive au Gabon avec un autre gisement, dans la région d’Etéké, qui doit être opérationnel fin 2014.
150 000
C’est le nombre d’actions d’Axa d’ Crédit achetées, en octobre 2013, par la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraites, qui devient ainsi, avec 25 % des parts, le deuxième actionnaire de la filiale d’Axa Assurance Maroc.
LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
117
Rang 2014
Rang dans les 500
Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (51-100)
51
192
CENTRALE LAITIÈRE
Agroalimentaire
Maroc
798 178
56 216
52
193
TUNISAIR
Transport aérien
Tunisie
791 274
– 86 776
53
196
ORIENTAL WEAVERS FOR CARPETS
Textile
Égypte
779 475
45 398
54
198
LYONNAISE DES EAUX DE CASABLANCA
Prod. & distrib. d’eau et d’électricité
Maroc
767 970
32 527
55
200
INWI
Télécoms
Maroc
747 180
ND
56
203
ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS
Télécoms
Algérie
738 680
150 240
57
204
TALAAT MOUSTAFA GROUP
Promotion immobilière
Égypte
738 278
81 250
58
205
TUNISIANA
Télécoms
Tunisie
737 594
ND
59
207
SUEZ CEMENT CO.
Matériaux de construction
Égypte
732 024
83 505
60
209
EGYPTIAN ALUMINIUM PRODUCTS CO.
Aluminium
Égypte
718 498
24 529
61
210
COSUMAR
Agro-industrie
Maroc
709 667
86 768
62
211
RENAULT MAROC
Construction automobile
Maroc
702 741
ND
63
212
JORF LASFAR ENERGY CO.
Prod. & distrib. d’électricité
Maroc
697 753
ND
64
217
WAFA ASSURANCE
Assurances
Maroc
679 459
86 934
65
222
SALAM GAZ
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
664 885
19 869
66
224
MÉDI TÉLÉCOM
Télécoms
Maroc
659 179
ND
67
226
PHARMACIE CENTRALE DE TUNISIE
Industrie pharmaceutique
Tunisie
654 421
ND
68
233
SOMACA
Construction automobile
Maroc
647 172
ND
69
246
POLYSERVE GROUP
Industrie chimique
Égypte
621 036
111 468
70
247
LABEL VIE
Grande distribution
Maroc
612 795
14 080
71
251
COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES Hydrocarbures
Maroc
607 027
ND
72
253
RMA WATANIYA
Assurances
Maroc
603 093
ND
73
254
ABU QIR FERTILIZERS & CHEMICAL INDUSTRIES
Industrie chimique
Égypte
599 126
224 199
74
256
LAFARGE CIMENTS
Matériaux de construction
Maroc
598 132
150 119
75
257
LIBYA OIL MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
596 272
ND
76
258
ZALAGH HOLDING
Élevage
Maroc
593 000
ND
77
260
HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE
Promotion immobilière
Maroc
582 309
ND
78
268
FERTIAL
Industrie chimique
Algérie
561 681
245 195
79
269
CDG DÉVELOPPEMENT
Développement territorial
Maroc
557 472
64 806
80
270
SONASID
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
556 956
– 9 229
81
275
COMPAGNIE DES PHOSPHATES DE GAFSA
Extraction de phosphates
Tunisie
553 196
ND
82
291
TOTAL TUNISIE
Hydrocarbures, services annexes
Tunisie
512 665
6 605
83
295
PÉTROLE DU MAGHREB
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
495 623
ND
84
296
SOC. DE FABR. DES BOISSONS DE TUNISIE
Boissons
Tunisie
492 012
70 191
85
297
GROUPE LOUKIL
Groupe diversifié
Tunisie
491 944
27 080
86
298
LESIEUR CRISTAL
Agroalimentaire
Maroc
491 834
12 572
87
300
ENTREPRISE NAT. DE TRAVAUX AUX PUITS
Hydrocarbures
Algérie
487 954
99 284
88
305
ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER
Promotion immobilière
Maroc
474 802
129 361
89
307
HOLMARCOM
Holding
Maroc
473 095
ND
90
308
RAYA HOLDING FOR TECH. AND TEL.
Fabrication d’appareils électriques
Égypte
472 556
8 059
91
311
JUHAYNA FOOD INDUSTRIES
Boissons
Égypte
454 625
51 805
92
314
AL EZZ FLAT STEEL
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
449 853
ND
93
317
LEONI WIRING SYSTEMS TUNISIE
Fabrication d’équipements automobiles
Tunisie
445 599
4 216
94
318
OFFICE NAT. DES CHEMINS DE FER DU MAROC
Transport ferroviaire
Maroc
445 343
11 267
95
321
BIOPHARM
Industrie pharmaceutique
Algérie
441 393
32 752
96
326
CIMENTS DU MAROC
Matériaux de construction
Maroc
428 523
78 977
97
327
AFRIQUIA GAZ
Énergie
Maroc
428 079
47 614
98
329
SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL
Commerce de détail
Tunisie
427 500
– 1 989
99
334
GROUPE MANAGEM
Mines
Maroc
417 662
40 537
100
335
AXA ASSURANCE MAROC
Assurances
Maroc
412 977
Activité
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
LES 500 • ÉDITION 2014
Résultat net (en milliers de dollars)
ND JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Société
118
Classement Par régions
approuvé en juin 2013 par l’institution internationale pour accompagner la transition politique. De quoi redonner un peu d’air à la Tunisie. Alors que les géants privés préfèrent toujours rester discrets, les sociétés publiques d’hydrocarbures dominent notre classement régional, à l’image de la Société tunisienne des industries de raffinage (Stir), de l’Entreprise tunisienne d’activités pétrolières (Etap) ou de la Société nationale de distribution des pétroles Agil.
lll
Le français Veolia a annoncé en mars 2013 avoir signé avec le capital-investisseur britannique Actis un accord pour la vente de ses activités d’assainissement et de distribution d’eau et d’électricité au Maroc, portées par ses filiales Redal et Amendis, délégataires de service public à Rabat, à Tanger et à Tétouan.
RECORDS. Il n’y a pas eu de Printemps arabe
au Maroc. Et pourtant, la croissance économique y a été plus florissante par le passé. Il faut dire que le pays subit toujours les conséquences de la crise qui souffle sur l’Europe. En 2013, la progression du PIB marocain (+ 5,1 %) est un trompe-l’œil dû aux records de production du secteur agricole non irrigué après la récolte exceptionnelle de 2013. Pour 2014, le FMI anticipe un taux de croissance plus modeste : + 3,8 %. Les entreprises du royaume vont donc chercher la croissance ailleurs, si bien que l’année écoulée a été marquée par leur percée subsaharienne. On peut ainsi citer les promoteurs immobiliers Addoha (groupe Douja Promotion) et Alliances, qui ont multiplié les contrats en Côte d’Ivoire et au Congo. Sur le plan
Les groupes marocains vont chercher la croissance ailleurs. Précisément, en Afrique subsaharienne. intérieur, on notera que le groupe OCP a reculé de deux places dans notre classement régional, avec une baisse de près de 16,7 % de son chiffre d’affaires (5,8 milliards de dollars), due notamment à une chute des cours du phosphate en 2013. Paradoxalement, le meilleur élève d’Afrique du Nord en termes de croissance, la Mauritanie, est aussi le moins représenté dans notre classement. Le pays, après une hausse de son PIB de 6,4 % en 2013 selon le FMI, devrait récidiver en 2014, grâce à un secteur des industries extractives dynamique (avec la Société nationale industrielle et minière et la Guelb Moghrein Copper-Gold Mine) et un secteur des travaux publics en forme. Reste, là aussi, à diversifier l’économie. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
4
Auto Hall a annoncé, en décembre 2013, la signature d’un contrat avec le chinois Dongfeng Motor Corporation pour l’assemblage et la distribution des véhicules de la marque sur le territoire marocain.
C’est le nombre de magasins Monoprix ayant ouvert leurs portes en 2013 en Tunisie.
460 000
C’est le nombre quotidien de baguettes de pain que le groupe algérien Benamor, fort de ses trois lignes de production flambant neuves, déclarait en janvier s’apprêter à mettre sur le marché. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
119
Les 150 premières entreprises d’Afrique du Nord (101-150) Rang 2014
Rang dans les 500 338
UNIMER
Agroalimentaire
Maroc
409 657
862
102
345
MAURITANIAN COPPER MINES
Mines
Mauritanie
394 400
117 700
103
346
HOLCIM
Matériaux de construction
Maroc
394 102
50 082
104
353
ALGÉRIE POSTE
Services postaux
Algérie
388 120
ND
105
358
CNIA SAADA ASSURANCES
Assurances
Maroc
382 770
12 052
106
364
COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT
Agroalimentaire
Maroc
372 158
ND
107
366
ALF SAHEL
Agroalimentaire
Maroc
364 672
ND
108
368
NORTH AFRICA BOTTLING CO.
Boissons
Maroc
359 446
ND
109
369
COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE
Promotion immobilière
Maroc
355 921
37 457
110
372
SIDI KERIR PETROCHEMICALS CO.
Hydrocarbures
Égypte
352 533
138 484
111
374
ORASCOM TELECOM MEDIA AND TECH.
Télécoms
Égypte
344 914
547 850
112
376
SOCIÉTÉ NAT. DES TABACS ET DES ALLUMETTES
Tabac
Algérie
336 927
170 430
113
377
REDAL
Prod. & distrib. d’eau potable
Maroc
336 609
ND
114
379
CENTRALE AUTOMOBILE CHÉRIFIENNE
Concessionnaire
Maroc
336 567
ND
115
383
SOC. MAROCAINE DE CARBURANTS – ZIZ
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
331 930
ND
116
386
CAIRO POULTRY
Agroalimentaire
Égypte
326 639
13 214
117
390
SOC. ÉGYPT. D’ENTREPRISES – MOKHTAR IBRAHIM
Travaux publics
Égypte
323 017
13 492
118
392
ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT
Matériaux de construction
Égypte
319 962
48 782
119
394
MAGHREB STEEL
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
318 494
ND
120
398
COPRAGRI
Agro-industrie
Maroc
312 748
ND
121
399
STAR OIL MAURITANIE
Hydrocarbures, services annexes
Mauritanie
312 000
11 000
122
402
PETROMINS-OIL DU MAROC
Hydrocarbures, services annexes
Maroc
309 232
ND
123
404
MAGHRÉBAIL
Intermédiation financière
Maroc
305 997
6 368
Activité
Pays
Résultat net (en milliers de dollars)
124
407
SOPRIAM
Construction automobile
Maroc
301 878
ND
125
410
MARIDIVE AND OIL SERVICES
Hydrocarbures, services annexes
Égypte
298 083
14 504
126
414
GROUPE INDUSTRIEL DES PRODUCTIONS LAITIÈRES
Industrie laitière
Algérie
296 260
11 563
127
424
SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE
Assurances
Maroc
284 074
36 764
128
425
BRASSERIES DU MAROC
Boissons
Maroc
283 893
39 482
129
426
SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES
Boissons
Maroc
283 660
2 463
130
428
SNMVT-MONOPRIX
Grande distribution
Tunisie
281 756
7 737
131
430
EGYPTIAN INTERNATIONAL TOURISM CO.
Tourisme, hôtellerie
Égypte
279 492
22 139
132
433
AMENDIS
Prod. & distrib. d’eau potable
Maroc
278 151
ND
133
438
UNIVERS ACIER
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
271 936
ND
134
439
YAZAKI MAROC
Fabrication de câbles électriques
Maroc
271 419
ND
135
441
AL ARAFA INVEST. GARMENTS MANUFACTURING
Textile
Égypte
269 740
5 288
136
443
DELTA HOLDING
Groupe diversifié
Maroc
266 618
17 395
137
445
AUTO HALL
Construction automobile
Maroc
265 421
23 788
138
451
MISR LIFE INSURANCE CO.
Assurances
Égypte
260 861
6 476
139
454
GOLDEN PYRAMIDS PLAZA CO.
Tourisme, hôtellerie
Égypte
259 631
169 872
140
458
COOPER MAROC PHARMACEUTICALS
Industrie pharmaceutique
Maroc
254 634
ND
141
461
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC
Promotion immobilière
Maroc
253 185
ND
142
462
GROUPE BENAMOR
Agroalimentaire
Algérie
251 571
ND
143
470
HELWAN FERTILIZER CO.
Industrie chimique
Égypte
244 769
105 025
144
471
SOCIÉTÉ NAT. DES AUTOROUTES DU MAROC
Génie civil
Maroc
242 537
– 21 256
145
472
ONE TECH HOLDING
Fabrication de câbles électriques
Tunisie
242 328
12 458
146
474
EGYPTIAN IRON & STEEL CO.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
242 114
– 138 176
147
475
CIMENTS DE L’ATLAS
Matériaux de construction
Maroc
241 593
33 261
148
476
GROUPE INGELEC
Fabrication de câbles électriques
Maroc
240 995
ND
149
477
DIMAGAZ
Prod. & distrib. de gaz
Maroc
239 568
ND
150
478
UPPER EGYPT FLOUR MILLS
Agroalimentaire
Égypte
238 672
11 632
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
101
Société
Classement Par régions
Afrique de l’Ouest Abidjan revient L’année 2012 a été marquée par un retour au premier plan de la Côte d’Ivoire. Mais, côté classement, le Nigeria domine toujours largement. FRÉDÉRIC MAURY
P
as de changement dans le top 5 des entreprises d’Afrique de l’Ouest. MTN Nigeria, désormais la première filiale du groupe de télécoms devant celle d’Afrique du Sud, continue de croître. Derrière elle, le pétrolier Oando grossit à marche forcée. Cette entreprise nigériane, spécialisée à l’origine dans l’aval pétrolier, s’impose peu à peu comme un acteur incontournable de l’amont. Elle a annoncé en décembre 2012 l’acquisition des actifs de la major ConocoPhillips au Nigeria pour 1,8 milliard de dollars (environ 1,4 milliard d’euros), une opération qui était toujours en cours de finalisation en mars 2014. Oando, qui est coté à Lagos et à Johannesburg et dont la filiale Oando Energy Resources est inscrite à la Bourse de Toronto, a vu ses revenus augmenter de 262 % (en monnaie locale) en cinq ans… REPRISE. Derrière, la Société ivoirienne de
raffinage (SIR), le minotier Flour Mills Nigeria et Dangote Cement complètent le top 5 avec, eux aussi, des chiffres d’affaires en croissance. Parmilesdixpremiers,lasuprématieduNigeria, première économie de la région et deuxième d’Afrique, est à peine menacée : outre la SIR, qui profite pleinement de la reprise ivoirienne, il faut citer parmi les groupes non nigérians
72,6 milliards de dollars
Chiffre d’affaires des 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (+ 21,2 % sur un an)
le géant sénégalais des télécoms Sonatel, qui décroche une neuvième place, en recul d’un rang par rapport à notre précédent classement régional. Lagos classe en tout 36 sociétés dans les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest : elles représentent 42 % du chiffre d’affaires de notre classement régional. En termes de pays, la Côte d’Ivoire suit, avec notamment Sifca, le géant de l’agro-industrie présent aussi au Nigeria, au Ghana, au Liberia et au Sénégal (lire pp.23-28). Très affecté humainement par la crise postélectorale ivoirienne, au cours de laquelle trois de ses dirigeants ont disparu, le groupe ivoirien a vite remonté la pente, son activité dépendant surtout des cours l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Dans cinq ans, nous visons 100 000 barils par jour et plus de 300 millions de barils de ressources, ce qui fera de nous une entreprise pétrolière de taille intermédiaire au Nigeria. » ADEWALE TINUBU,
D.R.
120
directeur général d’Oando
50,8 %
C’est la marge brute de Nigerian Breweries. La filiale du néerlandais Heineken est le numéro un de la bière au Nigeria.
Tel est le nom du projet de centrale électrique à partir de biomasse porté par l’ivoirien Sifca, qui valorisera les résidus de palmiers pour produire de l’énergie et créera ainsi un nouveau pôle de revenus plus stables.
À la cote ! En mars 2014, la compagnie pétrolière nigériane Seplat a annoncé son introduction prochaine sur les Bourses de Lagos et de Londres.
Un mobile pour faire le plein
Depuis fin 2013, les clients des stations-service Total de douze pays africains, dont la Côte d’Ivoire, peuvent payer leurs achats grâce au service de paiement mobile Orange Money.
LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
121
Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (1-50)
34
MTN NIGERIA
Nigeria
Télécoms
4 559 281
ND
2
35
OANDO
Nigeria
Hydrocarbures, services annexes
4 301 633
68 925
3
49
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures, raffinerie
3 233 200
304
4
78
FLOUR MILLS NIGERIA
Nigeria
Agroalimentaire
1 929 405
49 598
5
81
DANGOTE CEMENT
Nigeria
Matériaux de construction
1 907 121
970 853
6
105
NIGERIAN BREWERIES
Nigeria
Boissons
1 614 588
243 093
7
114
AIRTEL NIGERIA
Nigeria
Télécoms
1 483 260
– 112 913
8
117
TOTAL NIGERIA
Nigeria
Hydrocarbures
1 392 021
29 847
9
121
SONATEL
Sénégal
Télécoms
1 331 975
344 353
10
124
NOVIGNIS
Nigeria
Communication
1 316 193
ND
11
128
JULIUS BERGER NIGERIA
Nigeria
Travaux publics
1 288 002
52 784
12
133
TARKWA MINES
Ghana
Mines
1 198 900
263 700
13
141
GOLD FIELDS GHANA
Ghana
Mines
1 142 365
ND
14
145
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE
Sénégal
Hydrocarbures, raffinerie
1 089 420
4 072
15
147
SIFCA (GROUPE)
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
1 078 015
118 363
16
157
TULLOW GHANA
Ghana
Hydrocarbures
995 600
ND
17
162
CONOIL
Nigeria
Hydrocarbures, services annexes
958 457
4 569
18
166
VOLTA RIVER AUTHORITY
Ghana
Prod. & distrib. d’électricité
916 703
– 47 145
19
167
SONABHY
Burkina Faso
Hydrocarbures, services annexes
913 515
19 116
20
182
NEWMONT GHANA GOLD
Ghana
Mines
861 785
ND
21
189
MTN GHANA
Ghana
Télécoms
808 481
ND
22
201
NESTLÉ NIGERIA
Nigeria
Agroalimentaire
745 760
135 067
23
202
GUINNESS NIGERIA
Nigeria
Boissons
744 191
90 831
24
206
TOTAL SÉNÉGAL
Sénégal
Hydrocarbures, services annexes
737 250
– 9 660
25
216
DANGOTE SUGAR REFINERY
Nigeria
Agro-industrie
682 887
68 989
26
227
COMPAGNIE IVOIRIENNE D’ÉLECTRICITÉ
Côte d’Ivoire
Prod. & distrib. d’électricité
652 446
16 872
27
228
TOTAL PETROLEUM GHANA
Ghana
Hydrocarbures, services annexes
651 616
15 990
28
231
AFRICAN REINSURANCE CORP.
Nigeria
Assurances
647 980
92 646
29
236
SONIDEP
Niger
Hydrocarbures, services annexes
635 357
12 447
30
239
CARGILL WEST AFRICA
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
629 701
2 328
31
241
SEPLAT PETROLEUM DEVELOPMENT CO.
Nigeria
Hydrocarbures
629 000
ND
32
249
PRODUCE BUYING CO.
Ghana
Agro-industrie
609 176
5 082
33
252
SOCIAL SECURITY AND NATIONAL INSURANCE TRUST
Ghana
Assurances
605 371
313 033
34
261
FORTE OIL
Nigeria
Hydrocarbures
581 389
6 438
35
262
ORANGE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Télécoms
580 356
64 507
36
263
SONATEL MOBILES
Sénégal
Télécoms
578 668
38 004
37
264
ETERNA OIL & GAS
Nigeria
Industrie chimique
572 783
6 047
38
266
LAFARGE CEMENT WAPCO
Nigeria
Matériaux de construction
562 096
94 010
39
276
SANIA CIE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
552 603
25 145
40
281
GOLDEN STAR RESOURCES
Ghana
Mines
541 050
ND
41
286
SDTM-CI
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
522 097
1 542
42
287
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE CACAO
Côte d’Ivoire
Agroalimentaire
520 214
2 902
43
288
MOBIL OIL NIGERIA
Nigeria
Hydrocarbures
516 312
18 403
44
289
TOTAL CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures, services annexes
514 582
12 962
45
293
SOCIÉTÉ NATIONALE D’ÉLECTRICITÉ
Sénégal
Prod. & distrib. d’électricité
509 928
ND
46
294
MRS OIL
Nigeria
Hydrocarbures, services annexes
509 458
1 335
47
301
MTN CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Télécoms
485 890
ND
48
302
CMDT
Mali
Coton
480 471
28 282
49
310
PZ CUSSONS NIGERIA
Nigeria
Industrie cosmétique
455 882
34 001
50
313
GHANA OIL CO.
Ghana
Hydrocarbures, services annexes
450 448
LES 500 • ÉDITION 2014
Pays
Activité
4 925 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2014
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
1
Société
Classement Par régions
l l l des matières premières. Il a dépassé, pour la première fois en 2012, le milliard de dollars de chiffre d’affaires et devrait faire aussi bien en 2013. Dans les autres pays de la zone, il faut noter la présence de la Compagnie malienne pour le développement du textile (CMDT),
+ 13 %
C’est la hausse des revenus d’Orange Mali en 2012, malgré la guerre dans le Nord et la guer récession économique.
37 %
Part des ressources naturelles dans le chiffre d’affaires cumulé des 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest
MASTODONTES. En termes sectoriels, le trip-
tyque agro-industrie, ressources naturelles et télécoms reste ultra-dominant, avec une part de marché cumulée d’environ 70 %. Mais alors que les télécoms avaient dépassé miniers et pétroliers dans notre précédent classement, l’ordre s’est inversé, cette année, avec l’arrivée de mastodontes, notamment dans le pétrole, avec Tullow Ghana (lire p. 41), ou le négociant nigérian Novignis. Signe d’une période plus difficile en termes d’évolution des cours du pétrole et des minerais, les entreprises minières ne décrochent pas cette année la palme de la rentabilité, gagnée par Dangote Cement. Ce dernier, désormais très net leader du ciment au Nigeria devant le français Lafarge, affiche des marges qui n’ont rien à envier à celles des opérateurs de télécoms. Juste derrière lui dans le domaine des profits, on trouve d’ailleurs le sénégalais Sonatel. Àl’opposé,unequinzained’entreprisesouestafricaines de notre classement ont affiché des pertes en 2012. Trois d’entre elles sont des compagnies de production et de distribution d’électricité, un secteur à très fort potentiel mais aussi très risqué en raison des politiques de subventions aux prix de l’énergiemenées par les États ; subventions prévues, mais pas toujours versées… Le record en matière de pertes est décroché, de manière surprenante, par un opérateur de télécoms: Airtel Nigeria. Cette filiale est le principal actif du géant indien (un tiers de ses abonnés), mais la vingtaine de pourcents de part de marché ne suffit pas à gagnersuffisammentd’argent,alorsqueles l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Gare à la concurrence !
Dure année 2013 pour Prosuma et Solibra, les leaders ivoiriens de la distribution et de la bière : le premier a pu constater qu’un centre commercial Carrefour était en train de sortir de terre à Abidjan, tandis que le second a vu arriver sur le marché son tout premier concurrent local, les Brasseries ivoiriennes.
Vent debout contre l’implantation de son concurrent Dangote Cement, la filiale sénégalaise de Vicat a déclenché en novembre 2013 une procédure d’arbitrage contre l’État sénégalais.
La difficulté pour les marques internationales est de parvenir à atteindre le consommateur final, mais aussi de se faire payer. Au Nigeria, nous disposons d’entrepôts dans une vingtaine de villes où nous vendons déjà plusieurs autres marques de biens de consommation, comme Bic ou Cadbury. » JACQUES LECCIA, directeur général de CFAO Industries, Équipement & Services, après la signature d’un accord de distribution avec Pernod Ricard.
MICHEL LABELLE
géant du coton qui fait un retour en force en reprenant la première place nationale, devant la filiale locale de Sonatel (opérateur lui-même détenu par le français Orange).
Moustapha Khalil Le fondateur du groupe diversifié Eurofind, créé en 1972 en Côte d’Ivoire, est décédé en mars 2014.
DR
122
LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
123
45 388
Rang dans les 500
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2014
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
51
319
UAC OF NIGERIA
Nigeria
Groupe diversifié
444 951
52
328
PETROCI
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures
427 828
67 007
53
331
SOCIÉTÉ DES MINES DE TONGON
Côte d’Ivoire
Mines
425 060
273 686
54
332
TOTAL BURKINA
Burkina Faso
Hydrocarbures, services annexes
424 669
ND
55
339
SEVEN-UP BOTTLING CO.
Nigeria
Boissons
409 534
18 253
56
341
ORANGE MALI
Mali
Télécoms
402 000
ND
57
351
SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES
Côte d’Ivoire
Matériaux de construction
388 925
– 1 656
58
356
GROUPE EUROFIND AFRIQUE
Côte d’Ivoire
Groupe diversifié
383 114
ND
59
357
SOFITEX
Burkina Faso
Coton
382 911
10 420
60
361
DANGOTE FLOUR MILLS
Nigeria
Agro-industrie
377 010
– 697
61
362
NSIA PARTICIPATIONS S.A.
Côte d’Ivoire
Holding
376 286
15 463
62
367
VIVO ENERGY SÉNÉGAL
Sénégal
Hydrocarbures, services annexes
362 896
4 358
63
370
UNILEVER NIGERIA
Nigeria
Parachimie
354 950
35 769
64
373
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE PLANTATIONS D’HÉVÉAS
Côte d’Ivoire
Production agricole
347 654
42 353
65
387
INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL
Sénégal
Extraction de phosphates
326 482
7 505
66
388
PALMCI
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
324 894
48 560
Société
Pays
Activité
67
389
INTERNATIONAL TRADING OIL & COMMODITIES CORP.
Sénégal
Hydrocarbures, services annexes
323 342
ND
68
391
SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO
Mali
Mines
321 199
109 600
69
395
CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM
Côte d’Ivoire
Télécoms
318 279
29 862
70
397
INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA
Côte d’Ivoire
Groupe diversifié
316 493
ND
71
406
VIVO ENERGY CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures
302 560
4 650
72
417
HONEYWELL FLOUR MILLS
Nigeria
Agro-industrie
292 083
18 170
73
420
SOTELMA
Mali
Télécoms
287 249
ND
74
423
PROSUMA
Côte d’Ivoire
Grande distribution
284 643
1 545
75
427
SOLIBRA
Côte d’Ivoire
Boissons
282 006
43 801
76
434
DAMANG MINES
Ghana
Mines
277 800
36 300
77
435
LES GRANDS MOULINS DE DAKAR
Sénégal
Agroalimentaire
274 364
7 560
78
444
SOCOCIM INDUSTRIES
Sénégal
Matériaux de construction
266 223
27 122
79
446
MOOV CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Télécoms
265 077
38 324
80
447
ABOSSO GOLDFIELDS
Ghana
Mines
264 687
ND
81
449
COMPAGNIE DE DISTRIBUTION DE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Commerce de détail
263 059
– 871
82
464
GROUPE CFAO CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Groupe diversifié
248 870
ND
83
465
OUTSPAN IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
248 400
502 47 909
84
473
ATLANTIQUE TÉLÉCOM CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Télécoms
242 262
85
488
OFFICE NATIONAL DES TÉLÉCOMMUNICATIONS
Burkina Faso
Télécoms
232 613
38 317
86
495
SOCIÉTÉ DES MINES DE GOUNKOTO
Mali
Mines
228 370
154 547
87
497
CADBURY NIGERIA
Nigeria
Agroalimentaire
227 168
22 077
88
500
NESTLÉ CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agroalimentaire
225 840
– 11 407 76 088
89
-
AIRTEL GHANA
Ghana
Télécoms
225 809
90
-
LES CIMENTS DU SAHEL
Sénégal
Matériaux de construction
206 408
ND
91
-
OLAM IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
199 637
323 – 1 039
92
-
COCAF IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
199 510
93
-
COLINA PARTICIPATIONS
Côte d’Ivoire
Assurances
195 000
ND
94
-
ÉNERGIE DU MALI
Mali
Prod. & distrib. d’électricité
194 210
– 24 706 – 29 280
95
-
SOCIÉTÉ NATIONALE BURKINABÉ D’ÉLECTRICITÉ
Burkina Faso
Prod. & distrib. d’électricité
192 872
96
-
LIBYA OIL SÉNÉGAL
Sénégal
Hydrocarbures
191 528
3 733
97
-
SOCIÉTÉ BÉNINOISE D’ÉNERGIE ÉLECTRIQUE
Bénin
Prod. & distrib. d’électricité
189 197
2 701 1 512
98
-
TIGER DENRÉES SÉNÉGAL
Sénégal
Import/export
188 940
99
-
BRASSERIES DU BURKINA
Burkina Faso
Boissons
187 183
ND
100
-
GROUPE CFAO NIGERIA
Nigeria
Groupe diversifié
185 085
ND
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (51-100)
Classement Par régions
l l l investissements requis restent très lourds. Pis,unelonguebataillejudiciaireavecunancien actionnaire, Econet, a été gagnée en appel par ce dernier en février 2014: selon les médias, le dédommagement dû par Airtel – qui a annoncé porterl’affairedevantlaCoursuprême–pourrait s’élever à 3 milliards de dollars.
46 000 tonnes
Ce sont les invendus de la CSS, qui a dû arrêter sa production, sur un marché submergé par quelque 80 000 tonnes de sucre entrées plus ou moins légalement dans le pays.
mique, l’année 2012 a été marquée par le retour au premier plan de la Côte d’Ivoire, troisième économiedelazonedepuisqu’elles’estfaitdoubler en 2006 par le Ghana. Ce dernier a accentué l’écart avec son voisin en 2011 : alors que la Côte d’Ivoiresombraitdanslarécessionéconomique, avec une baisse de son PIB de 4,7 %, Accra voyait le sien s’envoler de 15 %, selon le Fonds monétaire international (FMI), en raison notamment de la mise en production du champ pétrolier Jubilee. Depuis, l’histoire a basculé, en tout cas partiellement: la croissance ivoirienne a frôlé les 10 % en 2012 et devrait se maintenir au-dessus de 8 % dans les prochaines années, à mesure que l’investissement privé prend le relais des investissements publics. Le Ghana, s’il devrait lui aussi poursuivre son rythme de croissance soutenu, souffre en revanche désormais d’un véritable dérapage de son compte-courant et de ses comptes publics. Début 2014, la monnaie du pays ne cessait plus de baisser. Dans l’ensemble, la croissance dans l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) et, plus largement, dans la CommunautééconomiquedesÉtatsdel’Afrique de l’Ouest (Cedeao) devrait se maintenir autour de 7 %, un niveau plus élevé que la moyenne africaine. Le Mali est sorti de la crise, et, après une année 2012 marquée par la guerre dans le nord du pays et une baisse du PIB de 1,2 %, la croissance est estimée à 4,8 % en 2013 par le FMI. Le Burkina Faso continue, toujours aussi discrètement, d’être l’un des pays les plus dynamiques de la zone. Seul le Sénégal semble toujours en difficulté: la croissance du pays est en berne, variant entre 2 % et 4 %. Élu en 2012, le président Macky Sall a toutefois bâti avec ses équipes gouvernementales et l’appui du cabinet américain McKinsey un plan « Sénégal émergent » ambitionnant d’atteindre plus de 7 % de croissance à l’horizon 2018. Quelque 4 000 milliards de F CFA (environ 6 milliards d’euros) vont ainsi être investis dans l’agriculture, la construction, les mines, les technologies de l’information, le tourisme… l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Nous sommes tenus de renouveler tous les ans 17 km de réseau, 6 000 branchements et 16 000 compteurs. Cela représente un coût total de 1,8 milliard de F CFA. » MAMADOU DIA, directeur général de la Sénégalaise des eaux, après une coupure d’eau de trois semaines à Dakar
VINCENT FOURNIER/JA
DÉRAPAGE. D’un point de vue macroécono-
120 millions d’euros C’est le prix payé (auquel s’ajoutent 22 millions d’euros de redevance) par Bolloré pour décrocher la concession du deuxième terminal à conteneurs d’Abidjan. Il détenait déjà le premier.
– 43 %
Entre 2011 et 2012, le chiffre d’affaires de Suneor, leader sénégalais de l’arachide, s’est effondré. En cause : la concurrence des acheteurs chinois d’arachide et l’entrée massive d’huile de palme dans le pays.
croisé
Chassé
124
En 2013, Tigo (la marque de Sentel, filiale de Millicom) a perdu sa deuxième place sur le marché du mobile. Début 2014, il l’a regagnée, repassant devant Expresso. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
125
Rang dans les 500
Résultat net (en milliers e dollars)
Rang 2014
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
101
-
ÉNERGIE TILGAZ MALI
Mali
Énergie
181 659
47 902
102
-
AIRTEL BURKINA FASO
Burkina Faso
Télécoms
180 927
35 134
103
-
GROUPE HAGE
Burkina Faso
Métallurgie, sidérurgie
177 047
4 130
104
-
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS
Côte d’Ivoire
Tabac
175 159
15 143
105
-
AIRTEL NIGER
Niger
Télécoms
174 780
24 369
106
-
UNION DES ASSURANCES DE CÔTE D’IVOIRE – VIE
Côte d’Ivoire
Assurances
162 720
11 009
107
-
GLAXOSMITHKLINE CONSUMER NIGERIA
Nigeria
Industrie pharmaceutique
161 731
18 020
108
-
COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE
Sénégal
Agro-industrie
161 106
24 777
109
-
SOCIÉTÉ DES MINES DE MORILA
Mali
Mines
156 770
79 045
110
-
CÉMOI CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
154 582
– 4 710
Société
Pays
Activité
111
-
GROUPE CFAO SÉNÉGAL
Sénégal
Groupe diversifié
154 453
ND
112
-
SOCIÉTÉ BÉNINOISE DE BRASSERIE
Bénin
Boissons
153 413
16 139
113
-
GUINNESS GHANA BREWERIES
Ghana
Boissons
153 046
ND
114
-
SOCIÉTÉ DES CAOUCHOUCS DE GRAND-BÉRÉBY
Côte d’Ivoire
Caoutchouc
150 095
30 653
115
-
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Logistique
149 113
16 507
116
-
CHELLARAMS
Nigeria
Grande distribution
148 958
728
117
-
SÉNÉGALAISE DES EAUX
Sénégal
Prod. & distrib. d’eau potable
148 309
6 580
118
-
UNILEVER GHANA
Ghana
Industrie cosmétique
147 792
8 726
119
-
NIGERIAN BAG MANUFACTURING CO.
Nigeria
Emballage, conditionnement
147 512
8 453
120
-
UNILEVER CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Industrie cosmétique
147 480
– 5 715
121
-
IVOIRE COTON
Côte d’Ivoire
Coton
142 708
10 339
122
-
R.T. BRISCOE NIGERIA
Nigeria
Concessionnaire
140 453
– 1 859
123
-
ASHAKA CEMENT
Nigeria
Matériaux de construction
139 468
19 968
124
-
SOCIÉTÉ D’ÉTUDE ET DE DÉV. DE LA CULTURE BANANIÈRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
139 272
2 904
125
-
CFAO MOTORS CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Concessionnaire
137 208
7 220
126
-
LES GRANDS MOULINS D’ABIDJAN
Côte d’Ivoire
Agroalimentaire
136 236
10 744
127
-
AIICO INSURANCE
Nigeria
Assurances
135 935
8 439
128
-
LOUIS DREYFUS COMMODITIES CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Industrie chimique
134 350
6 245
129
-
SOCIÉTÉ DE DISTRIB. D’EAU DE LA CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Prod. & distrib. d’eau potable
131 196
9 122
130
-
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE CIMENTS ET MATÉRIAUX
Côte d’Ivoire
Matériaux de construction
130 544
16 684
131
-
SOTACI
Côte d’Ivoire
Métallurgie, sidérurgie
128 734
1 369
132
-
SOCIÉTÉ DES CIMENTS D’ABIDJAN
Côte d’Ivoire
Matériaux de construction
128 296
10 732
133
-
PORT AUTONOME D’ABIDJAN
Côte d’Ivoire
Logistique portuaire
127 229
41 587
134
-
STARCOMMS
Nigeria
Équipements télécoms
122 787
– 110
135
-
TROPICAL RUBBER CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Caoutchouc
120 593
13 151
136
-
TOYOTA GHANA
Ghana
Concessionnaire
120 316
ND
137
-
COMPAGNIE SAHÉLIENNE D’ENTREPRISES
Sénégal
Travaux publics
119 931
981
138
-
ELTON OIL CO.
Sénégal
Hydrocarbures, services annexes
119 800
ND
139
-
LES MOULINS MODERNES DE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
118 829
2 055
140
-
PETRO IVOIRE
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures, services annexes
117 780
1 654
141
-
SUCAF CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
115 625
20 128
142
-
SUNEOR
Sénégal
Agro-industrie
115 207
– 21 184
143
-
ORANGE GUINÉE
Guinée
Télécoms
114 570
ND
144
-
SENTEL GSM
Sénégal
Télécoms
113 887
– 16 171
145
-
INTERNATIONAL BREWERIES
Nigeria
Boissons
111 113
16 016
146
-
CAISSE NATIONALE DE SÉCURITÉ SOCIALE
Tchad
Assurances
110 402
51 947
147
-
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE BOIS ET D’ACIER
Sénégal
Matériaux de construction
110 312
– 2 431
148
-
PATISEN
Sénégal
Agroalimentaire
109 467
7 937
149
-
SAUDI BINLADIN GROUP
Sénégal
Travaux publics
108 652
ND
150
-
ETNOCELL
Sénégal
Fabrication d’appareils électriques
107 264
ND
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Les 150 premières entreprises d’Afrique de l’Ouest (101-150)
Classement Par régions
Afrique australe et océan Indien Paradoxe sud-africain
THAÏS BROUCK
C
ommenter le palmarès des 150 premières entreprises d’Afrique australe revient à peu de chose près à commenter celui des groupes sud-africains. En effet, seules seize sociétés de notre classement régional ne sont pas basées dans la nation Arc-en-Ciel. Si l’on met de côté la puissante Sonangol, qui occupe une nouvelle fois la première place malgré une quasi-stagnation de son chiffre d’affaires (+ 1,36 %), à 33,7 milliards de dollars (25,5 milliards d’euros), il faut descendre au 54e rang pour qu’apparaisse une société non sud-africaine : en l’occurrence, le zambien Kansanshi Mining, spécialisé dans l’extraction de cuivre. Cette domination est le reflet logique du poids économique de l’Afrique du Sud, mais aussi de la transparence financière de nombre de ses groupes, notamment ceux cotés à la Bourse de Johannesburg. SURPLACE. Mais les apparences sont parfois
trompeuses. En 2013, le taux de croissance de la première économie d’Afrique n’a en effet atteint qu’un maigre 2 %. Avec un taux
423,1 milliards de dollars
Chiffre d’affaires des 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (+ 7,1 % sur un an)
de chômage de 26 %, selon le Fonds monétaire international (FMI), un déficit criant d’infrastructures et des quasi-monopoles dans les secteurs bancaire, minier, manufacturier et dans la grande distribution (ce qui empêche le développement d’un tissu de PME-PMI), le moins dynamique des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Les deux premiers opérateurs de télécoms sud-africains, MTN et Vodacom, ont menacé l’Autorité indépendante des communications d’Afrique du Sud (Icasa) de réduire leurs investissements si une asymétrie était instaurée dans les tarifs de terminaison mobile. En vain…
40 %
SHOPRITE Le sud-africain Shoprite a affirmé vouloir ouvrir 44 nouveaux magasins au Nigeria et 21 en Angola. L’enseigne de grande distribution est déjà présente dans seize pays du continent en dehors de l’Afrique du Sud.
C’est la progression des profits réalisés par Sanlam, le premier assureur sud-africain, en 2013.
Srinivasan Venkatakrishnan
En juin 2013, le directeur financier d’AngloGold Ashanti, numéro trois mondial de l’or, en est devenu le directeur général en remplacement de Mark Cutifani, qui avait rejoint le concurrent Anglo American en janvier.
GALLO IMAGES/GETTY
Si les entreprises de la nation Arc-en-Ciel règnent toujours sur notre classement, la croissance est à chercher ailleurs qu’à Johannesburg.
13 %
C’est l’augmentation de salaire réclamée par les syndicats à De Beers lors d’une grève lancée en juillet 2013. juillet 2013. Le numéro un mondial du diamant a finalement concédé une augmentation de 9 %.
145 000
C’est le nombre d’emplois menacés dans le secteur du platine entre 2014 et 2015, selon la banque japonaise Nomura. Le numéro un mondial, Anglo American, table pour sa part sur 6 000 suppressions de postes.
590 km
126
C’est la longueur de la future ligne de chemin de fer reliant la ceinture de cuivre zambienne à la frontière angolaise. Grindrod a été chargé de construire et d’exploiter cette ligne par la Northwest Rail Company, en février 2014. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
127
Rang dans les 500
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2014
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
1
2
SONANGOL
Angola
Hydrocarbures
33 691 592
6 675 591
2
3
SASOL
Afrique du Sud
Industrie chimique
19 964 128
2 857 960
3
4
MTN GROUP
Afrique du Sud
Télécoms
15 918 896
2 835 692
4
5
THE BIDVEST GROUP
Afrique du Sud
Groupe diversifié
15 732 933
558 169
5
6
ESKOM
Afrique du Sud
Prod. & distrib. d’électricité
15 183 346
610 661
Société
Pays
Activité
6
7
SANLAM
Afrique du Sud
Assurances
10 436 496
758 054
7
8
SHOPRITE HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
9 747 318
386 485
8
9
IMPERIAL HOLDINGS
Afrique du Sud
Holding
9 523 391
399 174
9
10
STEINHOFF INTERNATIONAL HOLDINGS
Afrique du Sud
Ameublement
9 476 734
711 986
10
11
VODACOM GROUP
Afrique du Sud
Télécoms
8 237 621
1 558 052
11
12
MASSMART HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
7 229 777
143 257
12
13
PICK’N PAY STORES HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
7 028 964
64 872
13
14
VODACOM SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Télécoms
6 905 077
ND
14
15
BARLOWORLD
Afrique du Sud
Groupe diversifié
6 898 832
192 636
15
16
ANGLOGOLD ASHANTI
Afrique du Sud
Mines
6 632 000
849 000
16
18
SAPPI
Afrique du Sud
Papeterie
6 347 000
35 000
17
20
DE BEERS CONSOLIDATED MINES
Afrique du Sud
Mines
6 074 000
ND
18
21
NASPERS
Afrique du Sud
Médias
5 920 337
795 049 511 339
19
22
TRANSNET
Afrique du Sud
Logistique
5 913 857
20
24
SAB MILLER SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Boissons
5 540 000
ND
21
25
GOLD FIELDS
Afrique du Sud
Mines
5 357 193
792 905
22
26
KUMBA IRON ORE
Afrique du Sud
Mines
5 354 448
1 896 902
23
28
DATATEC
Afrique du Sud
Informatique, bureautique
5 246 667
85 084
24
29
SPAR GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
5 132 263
124 760 – 791 750
25
31
ANGLO AMERICAN PLATINUM CORP.
Afrique du Sud
Mines
5 083 697
26
32
MTN SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Télécoms
4 871 857
ND
27
33
AVENG
Afrique du Sud
Groupe diversifié
4 817 189
61 620 – 69 749
28
36
MURRAY & ROBERTS HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
4 171 523
29
37
TOTAL SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Hydrocarbures, services annexes
3 930 475
72 695
30
38
TELKOM
Afrique du Sud
Télécoms
3 902 081
– 1 354 812 – 59 853
31
41
ARCELOR MITTAL SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Métallurgie, sidérurgie
3 804 526
32
42
TRANSNET FREIGHT RAIL
Afrique du Sud
Transport ferroviaire
3 746 323
ND
33
44
LIBERTY GROUP
Afrique du Sud
Assurances
3 619 430
494 608
34
45
OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.
Afrique du Sud
Assurances
3 608 473
1 501 852
35
47
WOOLWORTHS HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
3 394 748
242 591
36
48
IMPALA PLATINUM HOLDINGS
Afrique du Sud
Mines
3 251 007
506 508
37
50
GRINDROD
Afrique du Sud
Transport maritime
3 212 035
108 608
38
51
SOUTH AFRICAN AIRWAYS
Afrique du Sud
Transport aérien
3 192 686
– 137 614 – 592 399
39
54
EDGARS CONSOLIDATED STORES
Afrique du Sud
Commerce de détail
3 148 033
40
55
JD GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
2 978 961
104 978
41
56
NETWORK HEALTHCARE HOLDINGS
Afrique du Sud
Santé
2 966 001
– 1 144 386
42
58
ALLIED ELECTRONICS CORP.
Afrique du Sud
Équipements bureautiques
2 918 284
– 109 455
43
59
MEDI CLINIC CORP.
Afrique du Sud
Santé
2 893 895
– 87 540
44
60
MASSCASH
Afrique du Sud
Commerce de détail
2 697 465
ND
45
61
TIGER BRANDS
Afrique du Sud
Agroalimentaire
2 682 867
323 746
46
64
PETROSA
Afrique du Sud
Hydrocarbures
2 318 287
69 921
47
67
SANTAM
Afrique du Sud
Assurances
2 284 059
126 774
48
68
BLUE LABEL TELECOMS
Afrique du Sud
Télécoms
2 236 720
58 438
49
70
MMI HOLDINGS
Afrique du Sud
Assurances
2 202 527
275 345
50
71
PIONEER FOODS GROUP
Afrique du Sud
Agroalimentaire
2 192 602
LES 500 • ÉDITION 2014
70 601 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (1-50)
128
Classement Par régions
l l l Sud) souffre. Depuis 2009, le pays fait du surplace, et les crises sociales à répétition n’arrangent rien. En 2012, déjà, des grèves dans les mines avaient paralysé son économie. Le chiffre d’affaires d’Anglo American Platinum Corp, numéro un mondial du platine, a reculé de 19 %, et le groupe a accusé des pertes de 792 millions de dollars. Depuis février 2014, la grève de 80 000 mineurs laisse augurer le pire dans un contexte global de repli des cours. Les grands groupes sud-africains poursuivent toutefois leur développement. Le chiffre d’affaires du géant de la pétrochimie, Sasol, a ainsi progressé de plus de 14 % en 2012, celui du numéro un de la téléphonie mobile en Afrique, MTN, de plus de 6 %, tandis que les revenus du groupe de grande distribution Massmart Holdings
Désormais, le marché le plus prometteur et la cible prioritaire du capitalisme sud-africain, c’est le Nigeria. ont augmenté de 11,2 %, à 7,2 milliards de dollars. Après des années d’attentisme, ces géants sont de plus en plus nombreux à aller chercher un surcroît de croissance en dehors des frontières nationales. Précurseur dans ce domaine, AngloGold Ashanti a d’ailleurs profité de ses implantations continentales, notamment en Afrique de l’Ouest, pour faire progresser ses revenus de 12,9 %. Mais la cible prioritaire du capitalisme sud-africain est désormais le Nigeria, pays anglophone et marché le plus prometteur du continent. Nampak s’apprête ainsi à racheter le fabricant d’emballages nigérian Alucan pour 300 millions de dollars. Le groupe de restauration rapide Famous Brands s’est offert 49 % d’UAC Restaurants, une filiale du conglomérat United Africa Company of Nigeria. Enfin, Tiger Brands a acquis fin 2012 Dangote Flour Mills, ex-filiale du géant Dangote spécialisée dans la farine et les pâtes alimentaires.
En avril 2013, le laboratoire Aspen a racheté pour 164 millions d’euros les activités de lait pour bébé de Nestlé en Afrique australe et en Australie. En juin, il a acquis pour 770 millions d’euros une usine américaine du laboratoire Merck.
77 millions d’euros
C’est le prix du terrain cédé par le sud-africain AECI, spécialisé dans les explosifs et les produits chimiques, à Shanghai Zendai Property, dans la banlieue est de Johannesburg. Le groupe chinois prévoit d’y investir près de 6 milliards d’euros pour en faire le futur « New York africain ».
Mouvement social
Le puissant syndicat sud-africain AMCU a déposé, en janvier 2014, un préavis de grève chez les géants mondiaux du platine Impala Platinum et Lonmin pour demander de meilleurs salaires.
ATTENTISME. Sur l’ensemble de l’Afrique australe, le cru 2014 devrait être légèrement meilleur que celui de 2013. Selon le rapport « World Economic Situation and l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
129
420 735
Rang dans les 500
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2014
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
51
72
AFRICAN RAINBOW MINERALS
Afrique du Sud
Mines
2 137 490
52
74
WILSON BAYLY HOLMES-OVCON
Afrique du Sud
Travaux publics
2 108 195
84 025
53
75
NAMPAK
Afrique du Sud
Emballage, conditionnement
2 078 239
140 418
54
77
KANSANSHI MINING
Zambie
Mines
1 979 900
929 400
55
79
FOSCHINI
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 918 699
226 992
56
80
CLICKS GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 913 795
81 105
57
86
MASSWAREHOUSE
Afrique du Sud
Services aux entreprises
1 810 964
ND
58
87
ASPEN PHARMACARE HOLDINGS
Afrique du Sud
Industrie pharmaceutique
1 797 438
405 301
59
89
HARMONY GOLD MINING CO.
Afrique du Sud
Mines
1 787 212
311 634
60
90
AECI
Afrique du Sud
Industrie chimique
1 757 403
74 227
61
92
MASSDISCOUNTERS
Afrique du Sud
Grande distribution
1 744 408
ND
62
94
DISCOVERY HEALTH
Afrique du Sud
Assurances
1 730 894
261 796
63
97
KONKOLA COPPER MINES
Zambie
Mines
1 709 800
220 900
64
100
TONGAAT-HULETT GROUP
Afrique du Sud
Agroalimentaire
1 693 427
137 849
65
101
DISTELL GROUP
Afrique du Sud
Boissons
1 670 222
114 387
66
104
MR PRICE GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 616 490
182 032
67
106
LONMIN
Afrique du Sud
Mines
1 614 000
– 550 000
68
107
ASSORE
Afrique du Sud
Mines
1 603 852
476 822
69
109
OMNIA HOLDINGS
Afrique du Sud
Industrie chimique
1 595 636
103 682
70
110
REMGRO
Afrique du Sud
Groupe diversifié
1 594 340
1 103 384
71
111
KLOOF AND DRIEFONTEIN COMPLEX
Afrique du Sud
Mines
1 543 400
284 100
72
112
TRANSNET RAIL ENGINEERING
Afrique du Sud
Logistique ferroviaire
1 539 083
ND
73
115
EXXARO RESOURCES
Afrique du Sud
Mines
1 440 821
1 136 610
74
118
SUPER GROUP
Afrique du Sud
Construction automobile
1 380 611
96 155
75
119
REUNERT
Afrique du Sud
Équipements bureautiques
1 374 040
127 552
76
122
AURECON HERITAGE COMPANIES
Afrique du Sud
Ingénierie
1 325 475
ND
77
125
ILLOVO SUGAR
Afrique du Sud
Agro-industrie
1 311 207
131 381
78
126
KAP INTERNATIONAL HOLDINGS
Afrique du Sud
Groupe diversifié
1 298 141
70 221
79
127
LIFE HEALTHCARE GROUP
Afrique du Sud
Santé
1 288 597
205 360
80
131
ALLIED TECHNOLOGIES
Afrique du Sud
Fabrication d’appareils électriques
1 230 159
ND
81
132
SUN INTERNATIONAL
Afrique du Sud
Industrie des équipements
1 209 658
120 294
82
134
RAINBOW CHICKEN
Afrique du Sud
Agroalimentaire
1 191 020
752 752
83
136
TSOGO SUN HOLDINGS
Afrique du Sud
Tourisme, hôtellerie
1 167 596
206 656
84
137
MUTUAL & FEDERAL INSURANCE
Afrique du Sud
Assurances
1 163 040
29 075
85
138
ENDIAMA
Angola
Mines
1 160 000
ND
86
139
TRUWORTHS INTERNATIONAL
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 150 984
262 150
87
144
STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
1 108 114
– 19 094
88
146
ANGLOVAAL INDUSTRIES
Afrique du Sud
Agroalimentaire
1 086 100
134 232
89
149
EQSTRA HOLDINGS
Afrique du Sud
Concessionnaire
1 070 866
45 950
90
151
CMH GROUP
Afrique du Sud
Concessionnaire
1 057 059
24 027
91
153
GROUP FIVE HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
1 034 858
– 27 112
92
155
PALABORA MINING CO.
Afrique du Sud
Mines
1 026 919
– 11 429
93
156
ADCORP HOLDINGS
Afrique du Sud
Services éducatifs
1 015 236
20 351
94
158
TRANSNET NAT. PORTS AUTHORITY
Afrique du Sud
Logistique portuaire
981 205
ND
95
160
ASTRAL FOODS
Afrique du Sud
Agroalimentaire
961 420
39 175
96
161
MASSBUILD
Afrique du Sud
Bâtiment
958 819
ND
97
168
POWERTECH
Afrique du Sud
Fabrication d’appareils électriques
900 263
ND
98
169
AFGRI
Afrique du Sud
Production agricole
891 308
23 093
99
170
INVICTA HOLDINGS
Afrique du Sud
Construction automobile
890 472
87 603
100
172
HOSKEN CONSOLIDATED INVEST.
Afrique du Sud
Groupe diversifié
886 497
188 897
Société
LES 500 • ÉDITION 2014
Pays
Activité
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (51-100)
130
Classement Par régions
Prospects » 2014 de l’ONU, la croissance de la région devrait passer de 3,6 % en 2013 à 4,2 % en 2014. Rien qu’en Afrique du Sud, le PIB devrait progresser de 2,9 % selon le FMI, malgré des élections générales prévues en mai, contexte généralement peu propice à la conclusion de grands contrats et provoquant l’attentisme des investisseurs. Néanmoins, l’Afrique australe devrait globalement attirer davantage de fonds étrangers grâce à plusieurs facteurs. Il y a
lll
Les énormes gisements mozambicains de gaz et de charbon aiguisent l’appétit des multinationales. en premier lieu l’augmentation de la production de pétrole en Angola, pays qui devrait encore cette année rester très dynamique, avec une croissance de 6,3 % (contre 5,6 % en 2013). Les énormes gisements de charbon et les découvertes de gaz offshore au Mozambique aiguisent aussi l’appétit des multinationales. Grâce à ses ressources minérales et à la faveur d’une forte reprise de l’agriculture, ce pays encore peu diversifié économiquement mais très attractif pourrait afficher une croissance de 8,5 % en 2014, selon le FMI. Enfin, l’ONU s’attend à ce que l’augmentation des investissements dans le secteur du cuivre en Zambie et dans l’extraction d’uranium en Namibie porte le dynamisme de la région. ROUTE. Reste que notre classement régional
ne reflète pas encore la montée en puissance des économies de ces pays. Au-delà du géant pétrolier Sonangol, seules les sociétés diamantaires Endiama et Sociedade Mineira de Catoca affichent un revenu suffisant pour y représenter l’Angola. Et le Zimbabwe est le seul pays, avec Maurice, dont les entreprises parviennent à apparaître dans le palmarès sans tirer leurs revenus de la richesse du sous-sol. On peut citer l’opérateur de téléphonie Econet Wireless ou le groupe diversifié (avec un poids important de l’activité boissons) Delta Corporation pour le premier, et les groupes diversifiés GML et Ireland Blyth pour le second. La route est encore longue. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
En janvier 2014, la société technologique Altech a annoncé la vente des 8,6 % de parts qu’elle détient dans Liquid Telecom au zimbabwéen Econet Wireless. La valeur des actions est estimée à 40 millions d’euros.
1,7 million de carats
C’est la production de diamants du namibien Namded en 2013, en hausse de 6 % sur un an.
Le rachat d’Adcock Ingram par le chilien CFR Pharmaceuticals est dans une impasse. Public Investment Corporation, premier actionnaire d’Adcock avec 14 % des parts, s’est déclaré opposé à cette transaction, estimée à 950 millions d’euros.
7 209
C’est le nombre d’employés de Choppies Enterprises, leader de la grande distribution au Botswana, en pleine expansion en Afrique australe. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
131
ND
Rang dans les 500
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2014
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
101
174
GRINAKER-LTA
Afrique du Sud
Travaux publics
881 294
102
176
TRANSNET PORT TERMINALS
Afrique du Sud
Logistique portuaire
874 696
ND
103
177
GML
Maurice
Groupe diversifié
873 371
39 710
104
178
RMI HOLDINGS
Afrique du Sud
Assurances
869 983
286 185
105
180
PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.
Afrique du Sud
Matériaux de construction
865 506
99 676
106
183
CLOVER HOLDINGS
Afrique du Sud
Agroalimentaire
851 116
24 709
107
187
BYTES TECHNOLOGY GROUP
Afrique du Sud
Informatique, bureautique
825 211
ND
108
190
RAND WATER
Afrique du Sud
Prod. & distrib. d’eau potable
805 711
91 721
109
191
MONDI PACKAGING SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Emballage, conditionnement
803 627
37 879
110
194
AVENG MINING
Afrique du Sud
Mines
787 038
ND
111
195
SABC
Afrique du Sud
Médias
785 366
38 823
112
197
HULAMIN
Afrique du Sud
Aluminium
770 778
15 617
113
199
CASHBUILD
Afrique du Sud
Matériaux de construction
751 332
28 924
114
208
MONDI GROUP SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Papeterie
727 303
37 113
115
213
ECONET WIRELESS
Zimbabwe
Télécoms
694 844
139 938
116
214
PINNACLE TECHNOLOGY HOLDINGS
Afrique du Sud
Équipements bureautiques
688 610
33 267
117
215
BUSINESS CONNEXION GROUP
Afrique du Sud
Informatique, bureautique
686 849
23 107
118
218
AVENG TRIDENT STEEL
Afrique du Sud
Métallurgie, sidérurgie
676 640
ND
119
219
NAMDEB DIAMOND CORP.
Namibie
Mines
674 052
99 616
120
220
SOUTH AFRICAN POST OFFICE
Afrique du Sud
Services postaux
671 131
– 21 038
121
221
BELL EQUIPMENT
Afrique du Sud
Véhicules utilitaires
668 062
28 621
122
223
RAUBEX
Afrique du Sud
Génie civil
663 977
37 534
123
225
AFRICAN OXYGEN
Afrique du Sud
Industrie chimique
654 844
33 343
124
229
OPTIMUM COAL HOLDINGS
Afrique du Sud
Extraction de charbon
649 643
76 650
125
232
BASIL READ HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
647 240
– 19 923
126
235
MVELASERVE
Afrique du Sud
Groupe diversifié
637 178
14 651
127
237
DELTA CORP.
Zimbabwe
Boissons
631 276
102 472
128
240
JOHANNESBURG WATER CO.
Afrique du Sud
Prod. & distrib. d’eau potable
629 294
68 334
129
242
INNSCOR AFRICA
Zimbabwe
Tourisme, hôtellerie
627 077
48 515
130
243
GROWTHPOINT PROPERTIES
Afrique du Sud
Promotion immobilière
623 268
– 91 075
131
245
METAIR INVESTMENTS
Afrique du Sud
Construction automobile
621 308
58 042
132
248
LEWIS GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
611 203
106 910
133
250
PETROMOC
Mozambique
Hydrocarbures, services annexes
608 951
1 827
134
255
AIR MAURITIUS
Maurice
Transport aérien
599 125
– 39 127
135
265
CTP HOLDINGS
Afrique du Sud
Médias
567 787
52 091
136
271
IRELAND BLYTH
Maurice
Groupe diversifié
555 162
25 297
137
273
PUMA ENERGY ZAMBIA
Zambie
Prod. & distrib. de gaz
554 724
16 983
138
274
MOOLMANS
Afrique du Sud
Mines
553 754
ND
139
277
SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA
Angola
Mines
550 386
131 731
140
278
OCEANA GROUP
Afrique du Sud
Agro-industrie
547 622
54 696
141
279
RMB HOLDINGS
Afrique du Sud
Fonds d’investissement
546 920
529 012
142
280
ADCOCK INGRAM HOLDINGS
Afrique du Sud
Industrie pharmaceutique
541 884
83 139
143
282
DISTRIB. & WAREHOUSING NETWORK
Afrique du Sud
Commerce de détail
540 599
18 761
144
283
TRENCOR
Afrique du Sud
Transport maritime
536 434
208 895
145
284
METOREX
Afrique du Sud
Mines
533 394
69 458
146
285
ILIAD AFRICA
Afrique du Sud
Matériaux de construction
529 375
3 964
147
290
EVRAZ HIGHVELD STEEL
Afrique du Sud
Métallurgie, sidérurgie
512 988
– 11 110
148
292
CHOPPIES ENTERPRISES
Botswana
Grande distribution
510 372
19 420
149
299
COMAIR
Afrique du Sud
Transport aérien
490 477
905
150
303
OK ZIMBABWE
Zimbabwe
Grande distribution
479 636
12 382
Société
LES 500 • ÉDITION 2014
Pays
Activité
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Les 150 premières entreprises d’Afrique australe et de l’océan Indien (101-150)
Classement Par régions
Afrique de l’Est À fond l’intégration! Cinq pays de la région s’apprêtent à lancer une union monétaire. Quoi de mieux pour agrandir le marché naturel des entreprises de la zone ? THAÏS BROUCK
E
n Afrique de l’Est, 2013 aura été l’année de l’intégration régionale. Les cinq pays de la Communauté d’Afrique de l’Est (Kenya, Rwanda, Burundi, Tanzanie et Ouganda) ont fixé, le 30 novembre 2013, les règles nécessaires au lancement d’une union monétaire, préalable à la création d’une monnaie commune. Alors que les cinq États ont déjà mis en place une union douanière ainsi qu’un marché commun, cela devrait stimuler les échanges commerciaux dans la région.
2013 2014
18,8 milliards de dollars
Au terme d’un an de négociations, le suisse Puma Energy a finalement renoncé à acheter heter le distributeur d’hydrocarbures ydrocarbures kényan KenolKobil. nolKobil.
80
C’est le nombre de destinations proposées par Ethiopian Airlines depuis l’inauguration l’inaugur de la desserte de Shanghai, le 29 mars.
Chiffre d’affaires des 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (+ 6,8 % sur un an)
Une aubaine pour les entreprises, notamment kényanes, qui ont déjà entamé leur régionalisation, à l’image de Nakumatt, d’East African Breweries, de Tourism Promotion Services Eastern Africa ou de l’assureur Jubilee, pour n’en citer que quelques-unes. Notre classement reflète cette domination croissante des géants kényans, qui représentent 40 des 70 premières entreprises de la région. Côté conjoncture, en 2014, le Kenya pourra en outre compter sur une hausse de sa consommation intérieure. Selon le Fonds monétaire international (FMI), le pays devrait atteindre une croissance de 6,2 % (contre 5,9 % en 2013).
KHALIL SENOSI/AP/SIPA
132
« Nous avons perdu environ 4 millions de dollars. » TITUS NAIKUNI, PDG de Kenya Airways, après oport de l’incendie de l’aéroport Nairobi, le 7 août 2013
Changement d’enseigne Le groupe kényan de grande distribution Nakumatt est entré en négociation avec son homologue sud-africain Shoprite afin de lui racheter ses trois magasins en Tanzanie.
HOMOGÈNE. Globalement, les pays de la
région affichent un dynamisme économique homogène, Soudan du Sud mis à part. Selon le FMI, l’Afrique de l’Est a connu une croissance estimée à 6,1 % en 2013. En Ouganda, le PIB devrait progresser de 6,5 % en 2014, après 5,6 % en 2013, porté principalement par les BTP, les transports et les télécoms. Dans la zone, l’Éthiopie a aussi beaucoup fait parler d’elle en 2013 avec l’inauguration d’Ashegoda, la plus grande ferme éolienne d’Afrique subsaharienne, les travaux du barrage de la Renaissance ou encore l’annonce de l’installation prochaine d’une usine du géant du textile H&M. Le PIB éthiopien a l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
62,6 millions d’euros C’est le prix auquel le conglomérat dubaïote Al-Futtaim Group a finalisé l’acquisition du concessionnaire automobile kényan CMC Holdings, en mars 2014.
LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
133
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) – 72 775
1
69
KENOLKOBIL
Kenya
Hydrocarbures
2 229 468
2
85
ETHIOPIAN AIRLINES
Éthiopie
Transport aérien
1 836 830
39 880
3
116
SAFARICOM
Kenya
Télécoms
1 439 253
203 111
4
130
TOTAL KENYA
Kenya
Hydrocarbures, services annexes
1 244 277
– 2 341
5
140
KENYA AIRWAYS
Kenya
Transport aérien
1 144 799
– 91 065
6
186
MOHAMMED ENTERPRISES TANZANIA
Tanzanie
Groupe diversifié
836 098
68 123
7
234
EAST AFRICAN BREWERIES GROUP
Kenya
Boissons
642 947
129 535
8
259
SUDANESE TELECOM CO.
Soudan
Télécoms
590 395
– 45 774
9
267
TANZANIA BREWERIES
Tanzanie
Boissons
561 971
111 591
10
272
KENYA POWER AND LIGHTING
Kenya
Prod. & distrib. d’électricité
554 870
50 398
11
322
NAKUMATT HOLDINGS
Kenya
Grande distribution
440 040
3 613
12
323
BAMBURI CEMENT
Kenya
Matériaux de construction
434 146
124 045
13
347
BULYANHULU GOLD MINE
Tanzanie
Mines
393 347
ND
14
352
MTN UGANDA
Ouganda
Télécoms
388 335
ND
15
396
UMEME
Ouganda
Prod. & distrib. d’électricité
318 034
21 131
16
401
NORTH MARA GOLD MINE
Tanzanie
Mines
310 549
ND
17
452
BUZWAGI GOLD MINE
Tanzanie
Mines
259 954
ND
18
453
AIRTEL TANZANIA
Tanzanie
Télécoms
259 688
– 27 551
19
459
MTN SOUDAN
Soudan
Télécoms
254 256
ND
20
-
BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA
Kenya
Tabac
224 756
37 878
21
-
KENYA ELECTRICITY GENERATING CO.
Kenya
Prod. & distrib. d’électricité
185 269
32 686
22
-
UNGA GROUP
Kenya
Agroalimentaire
185 011
2 271
23
-
JUBILEE HOLDINGS
Kenya
Assurances
178 326
26 455
24
-
AIRTEL KENYA
Kenya
Télécoms
174 271
83 199
25
-
TRANS-CENTURY
Kenya
Holding
166 899
5 270
26
-
TANGA CEMENT CO.
Tanzanie
Matériaux de construction
162 491
22 252
27
-
TANZANIA PORTLAND CEMENT CO.
Tanzanie
Matériaux de construction
156 940
38 014
28
-
SCANGROUP
Kenya
Communication
151 199
7 277
29
-
GROUPE CFAO KENYA
Kenya
Groupe diversifié
149 377
ND
30
-
NATION MEDIA GROUP
Kenya
Médias
142 976
30 255
31
-
BRALIRWA
Rwanda
Boissons
141 681
19 978
32
-
AIRTEL UGANDA
Ouganda
Télécoms
140 301
– 32 443
33
-
MUMIAS SUGAR CO.
Kenya
Agro-industrie
138 472
– 19 335
34
-
CMC HOLDINGS
Kenya
Concessionnaire
135 935
1 220
35
-
ATHI RIVER MINING
Kenya
Matériaux de construction
132 019
104 100
36
-
UCHUMI SUPERMARKET
Kenya
Grande distribution
125 427
4 517
37
-
QUALITY CHEMICALS
Ouganda
Industrie pharmaceutique
120 000
ND
38
-
JUBILEE INSURANCE KENYA
Kenya
Assurances
114 428
16 101
39
-
EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.
Kenya
Matériaux de construction
99 759
– 9 479
40
-
KENYA AIRPORTS AUTHORITY
Kenya
Logistique aéroportuaire
98 430
28 487
41
-
KENYA REINSURANCE CORP.
Kenya
Assurances
91 994
32 446
42
-
EAST AFRICAN BREWERIES OUGANDA
Ouganda
Boissons
90 442
5 195
43
-
CIC INSURANCE GROUP
Kenya
Assurances
84 397
16 075
44
-
KILOMBERO SUGAR CO.
Tanzanie
Agro-industrie
82 297
11 040
45
-
DJIBOUTI TÉLÉCOM
Djibouti
Télécoms
75 466
8 313
46
-
TULAWAKA GOLD MINE
Tanzanie
Mines
75 458
ND
47
-
BRITISH AMERICAN INVESTMENTS CO. KENYA
Kenya
Assurances
68 978
29 175
48
-
BRITISH AMERICAN TOBACCO UGANDA
Ouganda
Tabac
66 616
4 513
49
-
CAR & GENERAL
Kenya
Construction automobile
66 140
3 087
50
-
TOURISM PROMOTION SERVICES EASTERN AFRICA
Kenya
Tourisme, hôtellerie
61 883
LES 500 • ÉDITION 2014
5 251 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (1-50)
Classement Par régions
l l l progressé de 7 % en 2013, et sa croissance devrait atteindre 7,5 % en 2014. Néanmoins le pays, encore relativement fermé, ne compte qu’une seule entreprise, Ethiopian Airlines, dans notre classement régional… mais à la deuxième place. La Tanzanie et le Rwanda se portent tout aussi bien. Pour la première, dont une partie de l’économie est portée par l’extraction d’or (avec les mines de Bulyanhulu et de North Mara) et les BTP (comme le prouve la bonne santé de Tanzania Portland Cement Company et de Tanga Cement Company), le FMI table sur une croissance de 7,2 % en 2014. Si les entreprises du Rwanda restent encore trop petites pour pointer le bout de leur nez dans notre classement, l’économie locale résiste au boycott international des bailleurs de fonds, décrété en raison de l’aide supposée de Kigali à la rébellion dans l’est de la RD Congo. Le FMI parie sur une croissance de 7,5 % en 2013. l
Ancienne de Kenya Airways (actionnaire de référence de la compagnie tanzanienne), Sauda Said Rajab a succédé en 2013 à Alfonse Kioko à la tête de Precision Air.
DR
134
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Classement
135
Rang dans les 500
51
-
GROUPE MARILL
Djibouti
Groupe diversifié
60 975
5 180
52
-
ETHIOPIAN INSURANCE CORP.
Éthiopie
Assurances
60 923
6 430
53
-
PAN AFRICA INSURANCE CO.
Kenya
Assurances
59 355
8 086
54
-
CROWN PAINTS KENYA
Kenya
Matériaux de construction
51 333
1 546
55
-
PRECISION AIR
Tanzanie
Transport aérien
50 540
15 564
56
-
EAST AFRICAN CABLES
Kenya
Fabrication de câbles électriques
49 801
6 045
57
-
RWANDAIR
Rwanda
Transport aérien
47 200
ND
58
-
EAST AFRICAN BREWERIES TANZANIE
Tanzanie
Boissons
47 175
ND
59
-
SAMEER AFRICA
Kenya
Organisation du transport de fret
45 868
1 536
60
-
CENTUM INVESTMENT CO.
Kenya
Fonds d’investissement
45 228
29 059
61
-
THE STANDARD GROUP
Kenya
Médias
41 894
2 418
62
-
WILLIAMSON TEA KENYA
Kenya
Production agricole
40 422
9 568
63
-
GROUPE CFAO TANZANIE
Tanzanie
Groupe diversifié
38 233
ND
64
-
SASINI
Kenya
Agro-industrie
32 191
– 785
65
-
REA VIPINGO PLANTATIONS
Kenya
Exploitation forestière
30 795
3 697
66
-
JUBILEE INSURANCE UGANDA
Ouganda
Assurances
28 548
8 952
67
-
JUBILEE INSURANCE TANZANIA
Tanzanie
Assurances
27 443
1 106
68
-
ACCESS KENYA
Kenya
TIC
22 009
1 753
69
-
SORAS GROUP
Rwanda
Assurances
20 495
2 916
70
-
KAKUZI TEA
Kenya
Production agricole
18 858
3 811
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
Qui peut vous fournir une solution optimale? TOMBEREAUX CUMMINS EXCAVATRICES SANDVIK CRIBLAGE CONCASSAGE
CARRIÈRE CHARGEUSES FOREUSES KOMATSU DÉCAPAGE FORAGE BULLDOZERS
africa.biagroup.com
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2014
Les 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est (51-70)
Classement Par régions
Afrique centrale Peut vraiment mieux faire Les hydrocarbures restent la principale ressource des États de la région. Si la diversification de l’économie a commencé, la route est encore longue. THAÏS BROUCK
L
’
Afrique centrale n’exploite pas assez son potentiel. Malgré la vigueur du secteur pétrolier, porté par un prix du baril toujours élevé, la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) n’a enregistré qu’une croissance de 2,6 % en 2013. Pour 2014, elle table sur 5,3 %. Mais ces résultats seront très disparates selon les pays. Le Tchad, dont l’économie est dopée par le pétrole et l’agriculture, pourrait atteindre 10,5 % de croissance, tandis que la Centrafrique devrait, selon le Fonds monétaire international (FMI), voir son PIB n’augmenter que de 0,15 %, après un recul de 14,5 % en 2013. Encore faudra-t-il que la situation sécuritaire s’améliore… Les deux économies les plus développées de la région, celles du Gabon et du Cameroun, ne jouent que modérément leur rôle de locomotives, avec une croissance moyenne. Sans sur-
Guerre des prix Pour contrer Eto’o Télécom, lécom, la société du footballeur éponyme, Orange et MTN ont baissé leurs tarifs à 50-60 F CFA. Une entrée du groupe français dans le capital d’Eto’o Télécom serait envisagée. Le capital-investisseur vestisseur britannique Actis s’est porté acquéreur des parts de l’américain AES Corporation dans la société camerounaise d’électricité AES-Sonel.
Mutoshi
En RD Congo, la Gécamines a acheté les parts de ce projet de cuivre et de cobalt à MMG, dont le siège est en Australie, mais dont l’actionnaire principal est China Minmetals Corporation.
19,8 milliards de dollars
Chiffre d’affaires des 70 premières entreprises d’Afrique centrale (+ 2,6 % sur un an)
prise, ces deux pays dominent notre palmarès, avec 58 des 70 entreprises classées. Le Gabon, qui a massivement investi dans les infrastructures et entrepris de diversifier son économie, maintiendra sa croissance à près de 7 %. ILLUSION. En revanche, même si le Cameroun
possède l’économie la plus variée de la région, sa croissance ne devrait pas dépasser les 5 %. L’État, qui compte devenir un pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2035, devra pour cela améliorer le climat des affaires et les infrastructures. L’industrie est notamment tirée par les boissons, la sucrerie, l’huilerie, la transformation du bois et le ciment. Les Brasseries du Cameroun, la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) et les Cimenteries du Cameroun (Cimencam) se retrouvent d’ailleurs bien placées dans notre palmarès. Les télécoms progressent chaque année dans le classement. Ainsi, MTN et Orange Cameroun gagnent deux places, tandis que les chiffres d’affaires d’Airtel en RD Congo, au Congo, au Gabon et au Tchad augmentent. Mais ce l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
DR
136
Parti de CFAO en septembre 2012, alors que le japonais ToyotaTsusho Corporation amorçait la reprise du groupe de distribution spécialisée, Richard Bielle a retrouvé son poste de président du directoire le 2 décembre 2013. Par ailleurs, un protocole d’accord a été signé avec Carrefour, en mai, pour constituer une société détenue à 55 % par CFAO et à 45 % par le groupe français.
Bharti Airtel a acquis Warid Congo en novembre 2013. Avec 2,6 millions de clients, le groupe indien devient le pr premier opérateur mobile au Congo.
La Socoba-EDTPL, dont les revenus 2011 avaient été stimulés par les travaux pour l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations 2012, chute de la 27e à la 40e place, avec une baisse de plus de 34 % de son chiffre d’affaires. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
137
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) – 41 537
1
82
SOCIÉTÉ NATIONALE DE RAFFINAGE
Cameroun
Hydrocarbures, raffinerie
1 891 675
2
88
SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES
Cameroun
Hydrocarbures
1 796 862
55 989
3
98
TOTAL GABON
Gabon
Hydrocarbures
1 708 115
329 656 18 558
4
154
SOCIÉTÉ GABONAISE DE RAFFINAGE
Gabon
Hydrocarbures, raffinerie
1 033 433
5
159
SHELL GABON
Gabon
Hydrocarbures
966 810
ND
6
230
SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN
Cameroun
Industrie des boissons
648 616
73 096
7
238
COMPAGNIE MINIÈRE DE L’OGOOUÉ
Gabon
Mines
631 140
91 254
8
244
MAUREL & PROM GABON
Gabon
Hydrocarbures
622 439
ND
9
315
MTN CAMEROUN
Cameroun
Télécoms
449 130
ND
10
324
AES AFRICAN POWER CO.
Cameroun
Prod. & distrib. d’électricité
429 884
156
11
330
CECA-GADIS
Gabon
Commerce de détail
426 120
24 723
12
340
ORANGE CAMEROUN
Cameroun
Télécoms
404 406
ND
13
342
ENGEN RD CONGO
RD Congo
Hydrocarbures, services annexes
401 051
10 163
14
348
AIRTEL CONGO RDC
RD Congo
Télécoms
392 224
34 352
15
355
TRADEX
Cameroun
Hydrocarbures, services annexes
386 754
13 687
16
363
GROUPE CFAO CONGO
Congo
Groupe diversifié
375 685
ND
17
371
SOCIÉTÉ D’ÉNERGIE ET D’EAU DU GABON
Gabon
Prod. & distrib. d’eau et d’électricité
352 669
15 854 35 577
18
418
COMPAGNIE DU KOMO
Gabon
Holding
289 038
19
421
GROUPE CFAO CAMEROUN
Cameroun
Groupe diversifié
286 954
ND
20
431
AIRTEL GABON
Gabon
Télécoms
279 056
42 354
21
442
SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU GABON
Gabon
Industrie des boissons
268 267
ND
22
491
CORLAY CAMEROUN
Cameroun
Hydrocarbures, services annexes
229 966
722
23
-
GÉNÉRALE DES CARRIÈRES ET DES MINES
RD Congo
Mines
208 454
– 173 905
24
-
ADEN SERVICES RD CONGO
RD Congo
Services aux entreprises
200 000
ND
25
-
AIRTEL CONGO
Congo
Télécoms
198 349
– 10 439
26
-
SODECOTON
Cameroun
Coton
194 315
11 419
27
-
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN
Cameroun
Organisation du transport de fret
193 929
ND
28
-
CIMENTERIES DU CAMEROUN
Cameroun
Matériaux de construction
191 886
1 818
29
-
OLAM CAM
Cameroun
Agro-industrie
183 437
3 828
30
-
SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE DE RAFFINAGE MAYA & CIE
Cameroun
Agro-industrie
172 860
ND
31
-
FONDS SPÉCIAL D’ÉQUIP. ET D’INTERV. INTERCOM.
Cameroun
Services aux entreprises
171 425
5 843
32
-
GABON TÉLÉCOM
Gabon
Télécoms
153 113
ND
33
-
GROUPE CFAO GABON
Gabon
Groupe diversifié
148 766
ND
34
-
SOCOFRAN
Congo
Bâtiment
147 220
ND
35
-
CAMEROUN TÉLÉCOMMUNICATION
Cameroun
Télécoms
146 874
18 305
36
-
SOCIÉTÉ ALIMENTAIRE DU CAMEROUN
Cameroun
Agroalimentaire
145 119
2 680
37
-
CAMEROON DEVELOPMENT CORP.
Cameroun
Agro-industrie
128 226
2 969
38
-
SOCIÉTÉ SUCRIÈRE DU CAMEROUN
Cameroun
Agro-industrie
128 122
14 309
39
-
PÉTRO GABON
Gabon
Hydrocarbures, services annexes
126 630
ND
40
-
SOCOBA-EDTPL
Gabon
Travaux publics
123 816
ND
41
-
GROUPE CFAO RD CONGO
RD Congo
Groupe diversifié
123 638
ND
42
-
SOC. DE DISTRIB. DE MATÉRIEL DE TRAVAUX PUBLICS
Gabon
Concessionnaire
122 276
3 721
43
-
AIRTEL TCHAD
Tchad
Télécoms
119 788
– 11 311
44
-
CAMI TOYOTA
Cameroun
Concessionnaire
119 320
– 3 724
45
-
SOCIÉTÉ DES PLANTATIONS DU HAUT PENJA
Cameroun
Production agricole
113 823
309
46
-
CAMEROON RAILWAYS
Cameroun
Transport ferroviaire
113 720
2 442
47
-
SUCAF GABON
Gabon
Agro-industrie
101 706
ND
48
-
ROUGIER OCÉAN GABON
Gabon
Exploitation forestière
100 500
ND
49
-
TOYOTA GABON
Gabon
Concessionnaire
91 857
9 855
50
-
SOCIÉTÉ ALIMENTAIRE DE LA NOMBA
Gabon
Agroalimentaire
87 068
LES 500 • ÉDITION 2014
6 381 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 70 premières entreprises d’Afrique centrale (1-50)
138
Classement Par régions
débutdediversificationnedoitpasfaireillusion:lesentreprisesd’hydrocarburescontinuent de dominer la scène. Elles remportent même les cinq premières places de notre palmarès, malgré une baisse du chiffre d’affaires pour la Société nationale de raffinage (Sonara) et la Société nationale des hydrocarbures (SNH), au Cameroun, ainsi que pour Shell Gabon, qui passe de la quatrième à la cinquième place. Alors que la production pétrolière de la zone stagne, les nouvelles découvertes d’hydrocarbures dans l’offshore profond au Congo, au Cameroun et au Gabon sont susceptibles de changer la donne. En 2014, la bonne nouvelle pourrait venir de la RD Congo, qui devrait atteindre 10,5 % de croissance, contre 6,2 % en 2013. Un dynamisme porté parle secteur minier (et donc par la Gécamines), mais aussi par le BTP et l’agriculture. L’horizon s’éclaircirait-il enfin pour ce potentiellement très riche pays? Sesentreprises,entoutcas,restentpourl’instant largement absentes de notre classement. l
lll
– 51%
En avril 2013, Libertis Gabon, filiale mobile de Gabon Télécom, a abaissé ses tarifs d’appels vers tous les autres opérateurs locaux de 245 à 120 F CFA la minute.
Classement
139
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) 4 030
51
-
SOCATRAL
Cameroun
Aluminium
86 767
52
-
SOCIÉTÉ NATIONALE DES BOIS DU GABON
Gabon
Exploitation forestière
84 360
6 460
53
-
SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DU TRANSGABONAIS
Gabon
Transport ferroviaire
82 986
– 13 228 2 415
54
-
LOUIS DREYFUS COMMODITIES CAMEROUN
Cameroun
Import/export
82 921
55
-
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE CAMEROUNAISE DES CACAOS
Cameroun
Agroalimentaire
82 739
ND
56
-
SOCIÉTÉ ROUTIÈRE COLAS DU GABON
Gabon
Travaux publics
81 639
ND
57
-
LIBERTIS GABON
Gabon
Télécoms
80 702
ND
58
-
SIAT GABON
Gabon
Production agricole
79 746
4 747
59
-
RAZEL CAMEROUN
Cameroun
Travaux publics
74 531
2 320
60
-
GROUPE OGAR
Gabon
Assurances
73 259
5 832
61
-
AZUR
Cameroun
Industrie cosmétique
72 000
1 385
62
-
ENGEN GABON
Gabon
Hydrocarbures
71 370
ND
63
-
SOCIÉTÉ CAMEROUNAISE DE PALMERAIES
Cameroun
Agro-industrie
71 253
7 311
64
-
SAFRICAS
RD Congo
Génie civil
71 180
3 313
65
-
PORT AUTONOME DE POINTE-NOIRE
Congo
Logistique portuaire
69 361
7 598
66
-
CFAO MOTORS GABON
Gabon
Concessionnaire
69 153
ND
67
-
SOCIÉTÉ MEUNIÈRE ET AVICOLE DU GABON
Gabon
Agroalimentaire
64 263
3 441
68
-
ASSURANCES ET RÉASSURANCES DU CONGO
Congo
Assurances
63 173
1 520
69
-
MOOV GABON
Gabon
Télécoms
61 325
ND
70
-
AFRIJET
Gabon
Transport aérien
59 347
2 030
Station de Traitement des Eaux de Bouregreg - Rabat.
Parc Eolien de Tanger.
Acteur de référence pour le développement durable au Maroc
Centrale Thermo Solaire d’AIN Béni Mathar.
Alimentation en eau potable rurale .
Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable - Avenue Mohamed Belhassan El Ouazzani-Rabat-Maroc Tél. : +212 5 37 75 96 00 - Fax : +212 5 37 75 91 06 - E-mail : communication@onee.ma
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 70 premières entreprises d’Afrique centrale (51-70)
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CLASSEMENT PAR SECTEURS
AGROBUSINESS
Le champ de tous les possibles HYDROCARBURES
Du potentiel en réserve MINES
Des dommages durables BTP
Le béton coule à flots TÉLÉCOMS
Rachat après rachat DISTRIBUTION
Un métier complexe TRANSPORTS
Trou d’air
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
141
Classement Par secteurs
Agrobusiness Le champ de tous les possibles Le français Danone ou le singapourien Wilmar l’ont bien compris : l’agroalimentaire va devenir l’un des secteurs d’activité les plus dynamiques du continent. FRÉDÉRIC MAURY
VITESSE. Derrière, le sud-africain Tiger
Brands nourrit à l’inverse son identité de groupe purement agroalimentaire, tout en menant la même stratégie de développement panafricain que Cevital. Avec la vitesse en plus : Tiger Brands a déjà repris nombre
44,7 milliards de dollars
Depuis juillet 2013, Gavin Dalgleish est le nouveau directeur général du groupe sud-africain Illovo Sugar.
417 millions de dollars
Montant que l’ivoirien Sifca veut investir dans l’huile de palme et le caoutchouc en Afrique de l’Ouest.
RE DÉCEMB
2014
Date de fin de tous les contrats commerciaux entre le français Danone et le sud-africain Clover. Les deux entreprises s’étaient déjà séparées capitalistiquement fin 2009, après plus d’une décennie d’alliance.
Chiffre d’affaires des 100 premières entreprises agro-industrielles hors boissons (+ 11,5 % sur un an)
d’entreprises hors d’Afrique du Sud, au Nigeria (Dangote Flour Mills, entre autres), mais aussi dans l’est du continent. Son objectif est de profiter de l’émergence rapide d’une classe moyenne de consommateurs un peu partout en Afrique. Sur ce créneau, il n’est plus seul. Nestlé et Unilever, deux géants historiquement présents sur le continent, poursuivent la mise en œuvre de leurs stratégies. Le premier réalise environ 3,5 milliards de dollars (environ 2,5 milliards d’euros) de revenus en Afrique, tandis que le second, dont le portefeuille de produits inclut aussi l l l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
DR
T
oujours en tête de notre classement des 100 premières entreprises agroindustrielles du continent, Cevital ressemble de plus en plus à un groupe diversifié. Certes, le cœur du premier groupe privé algérien continue de battre à Béjaïa, où se trouvent la raffinerie d’huile, les silos à céréales, l’usine de transformation de sucre… Mais, conséquence directe de sa stratégie expansionniste multimétier, Cevital ne réalise plus que 60 % de ses revenus dans l’agroalimentaire. Issad Rebrab, son fondateur, a mené le groupe vers de nouvelles aventures: l’industrie, la distribution automobile, la grande distribution… Et il compte l’internationaliser, malgré les freins à la sortie de devises posés par la Banque centrale algérienne. Ses développements européens (lire pp. 52-53) renforceront le caractère industriel de l’entreprise. Et si les projets au sud du Sahara sont plus longs à mettre en place, la volonté de Cevital d’œuvrer dans le sucre et les céréales, en Afrique de l’Est notamment, reste entière.
85 % C’est la part des exportations dans l’activité d’Unimer, leader marocain des conserves de sardines et d’anchois.
MUNSHI AHMED
142
Wilmar a rapidement développé ses activités dans le sucre depuis 2010, et aujourd’hui nous exploitons cinq raffineries en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Indonésie, avec une production annuelle de plus de 1,8 million de tonnes. Notre investissement dans Cosumar nous donne une présence significative dans l’hémisphère occidental et fait partie de notre stratégie globale de mise en place d’une activité sucrière de niveau mondial. » KUOK KHOON HONG, HONG PDG de Wilmar
Début 2013, l’importateur de céréales Copagri est devenu la première entreprise du Maroc à distribuer des engrais phosphatés produits par le groupe OCP. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
143
Rang dans les 500
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2014
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
1
53
CEVITAL
Algérie
Agro-industrie
3 152 498
294 195
2
61
TIGER BRANDS
Afrique du Sud
Agroalimentaire
2 682 867
323 746
3
71
PIONEER FOODS GROUP
Afrique du Sud
Agroalimentaire
2 192 602
70 601
4
78
FLOUR MILLS NIGERIA
Nigeria
Agroalimentaire
1 929 405
49 598
5
100
TONGAAT-HULETT GROUP
Afrique du Sud
Agroalimentaire
1 693 427
137 849
6
103
SOCIÉTÉ MAROCAINE DES TABACS
Maroc
Tabac
1 626 335
ND
7
125
ILLOVO SUGAR
Afrique du Sud
Agro-industrie
1 311 207
131 381
8
134
RAINBOW CHICKEN
Afrique du Sud
Agroalimentaire
1 191 020
752 752
9
146
ANGLOVAAL INDUSTRIES
Afrique du Sud
Agroalimentaire
1 086 100
134 232
10
147
SIFCA
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
1 078 015
118 363
11
160
ASTRAL FOODS
Afrique du Sud
Agroalimentaire
961 420
39 175
12
169
AFGRI
Afrique du Sud
Production agricole
891 308
23 093
13
181
EASTERN CO.
Égypte
Tabac
863 877
107 805
14
183
CLOVER HOLDINGS
Afrique du Sud
Agroalimentaire
851 116
24 709
15
192
CENTRALE LAITIÈRE
Maroc
Agroalimentaire
798 178
56 216
16
201
NESTLÉ NIGERIA
Nigeria
Agroalimentaire
745 760
135 067
17
210
COSUMAR
Maroc
Agro-industrie
709 667
86 768
18
216
DANGOTE SUGAR REFINERY
Nigeria
Agro-industrie
682 887
68 989
19
239
CARGILL WEST AFRICA
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
629 701
2 328
20
249
PRODUCE BUYING CO.
Ghana
Agro-industrie
609 176
5 082
21
258
ZALAGH HOLDING
Maroc
Élevage
593 000
ND
22
276
SANIA CIE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
552 603
25 145
23
278
OCEANA GROUP
Afrique du Sud
Agro-industrie
547 622
54 696
24
286
SDTM-CI
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
522 097
1 542
25
287
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE CACAO
Côte d’Ivoire
Agroalimentaire
520 214
2 902
26
298
LESIEUR CRISTAL
Maroc
Agroalimentaire
491 834
12 572
27
302
CMDT
Mali
Coton
480 471
28 282
28
338
UNIMER
Maroc
Agroalimentaire
409 657
862
29
349
FOOD AND ALLIED GROUP OF COMPANIES
Maurice
Agroalimentaire
391 368
ND
30
357
SOFITEX
Burkina Faso
Coton
382 911
10 420
31
359
COUNTRY BIRD HOLDINGS
Afrique du Sud
Élevage
381 333
6 849
32
361
DANGOTE FLOUR MILLS
Nigeria
Agro-industrie
377 010
– 697
33
364
COOPÉRATIVE COPAG TAROUDANT
Maroc
Agroalimentaire
372 158
ND
34
366
ALF SAHEL
Maroc
Agroalimentaire
364 672
ND
35
373
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE PLANTATIONS D’HÉVÉAS
Côte d’Ivoire
Production agricole
347 654
42 353
36
376
SOCIÉTÉ NATIONALE DES TABACS ET DES ALLUMETTES
Algérie
Tabac
336 927
170 430
37
381
ROYAL SWAZILAND SUGAR CORP.
Swaziland
Agro-industrie
333 675
48 653
38
386
CAIRO POULTRY
Égypte
Agroalimentaire
326 639
13 214
39
388
PALM-CI
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
324 894
48 560
40
398
COPRAGRI
Maroc
Agro-industrie
312 748
ND
41
411
SEFALANA HOLDING CO.
Botswana
Agroalimentaire
297 749
15 229
42
412
ZAMBIA SUGAR
Zambie
Agro-industrie
296 883
56 412
43
414
GROUPE INDUSTRIEL DES PRODUCTIONS LAITIÈRES
Algérie
Industrie laitière
296 260
11 563
44
417
HONEYWELL FLOUR MILLS
Nigeria
Agro-industrie
292 083
18 170
45
435
LES GRANDS MOULINS DE DAKAR
Sénégal
Agroalimentaire
274 364
7 560
46
448
AICO AFRICA
Zimbabwe
Agro-industrie
263 922
– 2 091
47
462
GROUPE BENAMOR
Algérie
Agroalimentaire
251 571
ND
48
465
OUTSPAN IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
248 400
502
49
466
ZAMBEEF
Zambie
Agroalimentaire
248 180
2 659
50
478
UPPER EGYPT FLOUR MILLS
Égypte
Agroalimentaire
238 672
11 632
Société
LES 500 • ÉDITION 2014
Pays
Activité
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Les 100 premières entreprises agro-industrielles (1-50)
Classement Par secteurs
l l l des produits non alimentaires (hygiène, notamment), atteint un chiffre d’affaires de près du double. Deux groupes français de l’agro-industrie ont fait une percée spectaculaire. Sofiprotéol (propriétaire de la marque Lesieur), qui a finalisé début 2012 l’acquisition de l’huilier Lesieur Cristal au Maroc, construit en Algérie une usine de nutrition animale en association avec le groupe local SIM, et fondé en 2013 une coentreprise avec Castel, leader de la bière en Afrique. Cette société, baptisée Copéol, compte se développer rapidement dans les huiles alimentaires en Afrique de l’Ouest, en commençant par le Sénégal et la Guinée. Quant au numéro un des produits laitiers, Danone, il s’est offert en 2013 Fan Milk, premier fabricant et distributeur de produits laitiers et de jus en Afrique de l’Ouest, en association avec le capital-investisseur Abraaj (lire p. 36). En 2014, il travaillait à la reprise du géant kényan Brookside Dairy, une opération non finalisée au moment où nous écrivions ces lignes. Ajoutez à cela la reprise du marocain Cosumar, numéro deux africain du sucre, par la multinationale asiatique Wilmar, et il est clair que l’agroalimentaire est amené à devenir l’un des secteurs d’activité les plus dynamiques du continent.
54 millions d’euros C’est le montant de la réduction de capital décidée par les actionnaires de Cadbury Nigeria: la société considère que son capital est trop important par rapport aux investissements qu’elle veut faire.
CHEMIN. La question principale qui alimente
les débats tourne autour de la transformation locale, déjà pratiquée par quelques-unes des 100 premières entreprises de notre classement, dont certaines vont jusqu’à utiliser les productions agricoles locales. C’est le cas dans l’huile de palme, notamment, ou dans le sucre. Et de plus en plus dans l’aviculture, qui voit fleurir un peu partout des leaders. Mais le chemin de la transformation en reste encore long pour le cacao comme pour le coton, deux des principales productions agricoles du continent. Dans le premier cas, même si l’Afrique produit plus de la moitié des fèves du monde, la transformation reste peu élaborée. Dans le second, elle devient inexistante, la plupart des filatures ayant fait faillite. Le secteur se porte pourtant un peu mieux, les cours du coton ayant atteint des niveaux élevés en 2010 et s’y maintenant. Mais la concurrence des produits textiles asiatiques à bon marché semble impossible à combattre pour des pays où les coûts de production sont plombés par celui de l’énergie, et par sa rareté. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
LOUIZA AMMI POUR J.A.
144
Chacune de ces trois usines de fabrication d’aliments de bétail disposera d’une capacité de production de 100 000 tonnes par an. » ABDELKADER TAÏEB EZZRAÏMI, PDG du groupe SIM, à l’occasion de l’officialisation de ses investissements avec le français Sofiprotéol
10,3 millions de dollars C’est le manque à gagner de Sosucam, filiale camerounaise du français Somdiaa, à cause des importations excessives et de la contrebande de sucre.
LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
145
Les 100 premières entreprises agro-industrielles (51-100)
483
NATIONAL FOODS HOLDINGS
Zimbabwe
Agroalimentaire
233 998
7 904
52
494
GROUPE METIDJI
Algérie
Agroalimentaire
228 603
14 961
53
497
CADBURY NIGERIA
Nigeria
Agroalimentaire
227 168
22 077
54
500
NESTLÉ CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agroalimentaire
225 840
– 11 407
55
-
BRITISH AMERICAN TOBACCO KENYA
Kenya
Tabac
224 756
37 878
56
-
ILLOVO MALAWI
Malawi
Agro-industrie
215 587
105 956
57
-
OLAM IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
199 637
323
58
-
COCAF IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
199 510
– 1 039
Pays
Activité
59
-
STOCK PRALIM
Maroc
Agroalimentaire
199 248
ND
60
-
MIDDLE & WEST DELTA FLOUR MILLS
Égypte
Agroalimentaire
197 031
4 530
61
-
SODECOTON
Cameroun
Coton
194 315
11 419
62
-
ALTEO
Maurice
Production agricole
190 405
ND
63
-
UNGA GROUP
Kenya
Agroalimentaire
185 011
2 271
64
-
PRINCES TUNA
Maurice
Agro-industrie
184 074
5 345
65
-
OLAM CAM
Cameroun
Agro-industrie
183 437
3 828
66
-
HIPPO VALLEY ESTATES
Zimbabwe
Agro-industrie
177 968
13 647
67
-
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DES TABACS
Côte d’Ivoire
Tabac
175 159
15 143
68
-
SOCIÉTÉ CAM. DE RAFFINAGE MAYA & CIE
Cameroun
Agro-industrie
172 860
ND
69
-
EAST DELTA FLOUR MILLS
Égypte
Agroalimentaire
164 864
5 361
70
-
GROUPE FORAFRIC
Maroc
Agroalimentaire
163 752
2 426
71
-
NESTLÉ MAROC
Maroc
Agroalimentaire
161 182
ND
72
-
COMPAGNIE SUCRIÈRE SÉNÉGALAISE
Sénégal
Agro-industrie
161 106
24 777
73
-
SIM
Algérie
Agroalimentaire
156 330
5 620
74
-
DELTA SUGAR
Égypte
Agro-industrie
156 321
37 352
75
-
UBOMBO SUGAR CO.
Swaziland
Agro-industrie
154 922
18 356
76
-
SOVEREIGN FOOD INVESTMENTS
Afrique du Sud
Agroalimentaire
154 593
5 277
77
-
CÉMOI CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
154 582
– 4 710 ND
78
-
TNS TOBACCO CO.
Maurice
Tabac
148 772
79
-
INAAM MAROC
Maroc
Agroalimentaire
147 498
ND
80
-
SOCIÉTÉ ALIMENTAIRE DU CAMEROUN
Cameroun
Agroalimentaire
145 119
2 680
81
-
IVOIRE COTON
Côte d’Ivoire
Coton
142 708
10 339
82
-
MUMIAS SUGAR CO.
Kenya
Agro-industrie
138 472
– 19 335
83
-
LES GRANDS MOULINS D’ABIDJAN
Côte d’Ivoire
Agroalimentaire
136 236
10 744
84
-
SAISS CÉRÉALES
Maroc
Aliments pour animaux
134 169
ND
85
-
NATIONAL CO. FOR MAIZE PRODUCTS
Égypte
Agroalimentaire
133 825
11 880
86
-
RÉGIE NAT. DES TABACS ET ALLUMETTES
Tunisie
Tabac
133 181
– 16 869
87
-
AGRO-INDUSTRIELLE AL ATLAS
Maroc
Aliments pour animaux
128 598
ND
88
-
CAMEROON DEVELOPMENT CORP.
Cameroun
Agro-industrie
128 226
2 969
89
-
SOCIÉTÉ SUCRIÈRE DU CAMEROUN
Cameroun
Agro-industrie
128 122
14 309
90
-
OMNICANE
Maurice
Agro-industrie
122 708
12 452
91
-
NORTH CAIRO MILLS
Égypte
Agroalimentaire
118 939
5 982
92
-
LES MOULINS MODERNES DE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
118 829
2 055
93
-
YORK TIMBER HOLDINGS
Afrique du Sud
Exploitation forestière
117 802
4 706
94
-
SUCAF CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Agro-industrie
115 625
20 128 – 21 184
95
-
SUNEOR
Sénégal
Agro-industrie
115 207
96
-
SOCIÉTÉ DES PLANTATIONS DU HAUT PENJA
Cameroun
Production agricole
113 823
309
97
-
AGRA (CO-OPERATIVE)
Namibie
Production agricole
111 770
2 807
98
-
SEED CO.
Zimbabwe
Production agricole
110 642
12 609
99
-
SOCIÉTÉ NAT. DE COMMERCIALISATION DE SEMENCES
Maroc
Production agricole
110 455
ND
100
-
OLAM MOÇAMBIQUE
Mozambique
Agro-industrie
109 733
– 768
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2014
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
51
Société
Classement Par secteurs
Boissons Concentré d’oligopole
SAB Miller, Heineken, Castel et Diageo règnent sans partage sur le marché de la bière. Mais de nouveaux acteurs lorgnent les vins et spiritueux. FRÉDÉRIC MAURY
P
Nous continuons autant que possible à former des partenariats avec des acteurs locaux sous forme de coentreprise dans des marchés cibles. Le but : capitaliser sur la demande non servie à travers le continent. » RICHARD RUSHTON, directeur général de Distell, DR
Après trente-six ans aux Brasseries du Cameroun, dont vingt-cinq à leur tête, André Siaka a quitté son poste de directeur général début 2014. Il a été remplacé par Francis Batista, précédemment directeur général adjoint des brasseries Star, à Madagascar
18,1 milliards de dollars
91,6 % C’est la part de marché de Cervejas de Moçambique, filiale du sud-africain SAB Miller et seul brasseur du Mozambique à produire sa bière sur place.
Chiffre d’affaires des 50 premières entreprises de boissons (+ 0 % sur un an)
français Castel, qui est allié au sud-africain SAB Miller dans de nombreux pays du continent, a-t-il vu la compétition s’accroître en Tunisie, où il possède la SFBT (qui connaît une croissance insolente malgré les dérives islamistes d’une partie de la société), avec l’arrivée du néerlandais Heineken, ainsi qu’en Côte d’Ivoire, où il détient la Solibra.
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
– 85 %
C’est la chute des ventes de la bière d’entrée de gamme mme Senator Keg après l’entrée en vigueur d’une nouvelle taxe au Kenya. Un déclin contrecarré par la hausse des ventes d’East African Breweries en Ouganda.
TIMIDES. À moyen terme, c’est sur un autre
segment des boissons que pourraient arriver de nouveaux acteurs : les vins et les spiritueux. En ce qui concerne le vin, en dehors de l’Afrique du Sud (où Distell fait figure de leader), les développements restent encore timides, mais la demande est là : Castel, pour qui le vin est une spécialité en France, compte en profiter. Du côté des spiritueux, l’arrivée de Pernod Ricard (numéro deux mondial derrière Diageo) est suivie avec attention : le groupe français s’est imposé en Afrique du Sud et connaîtrait déjà un vif succès en Angola, pays où le pouvoir d’achat est élevé. Au Nigeria, il s’est associé dans le domaine de la distribution avec le groupe CFAO. l
après l’installation du groupe au Nigeria et au Ghana
V.FOURNIER/J.A.
eu de changements dans notre classement annuel des 100 premières entreprises du secteur des boissons en Afrique. À part la sortie de Nigerian Bottling Company, qui ne publie plus ses chiffres depuis la reprise de la totalité de son capital par Coca-Cola Hellenic Bottling Company, notre top 5 est composé des mêmes leaders. Comme un résumé de l’oligopole qui domine le secteur des boissons, notamment celui de la bière, sur le continent : SAB Miller, Heineken (qui possède Nigerian Breweries), Castel (avec SABC au Cameroun) et Diageo (avec Guinness Nigeria, entre autres). Ces opérateurs subissent ici et là une nouvelle concurrence, mais celle-ci reste encore insuffisante pour modifier profondément la structure de notre classement. Ainsi, le
SIDALI DJENIDI POUR J.A.
146
Pour dynamiser la Bourse d’Alger, il faut plus de titres cotés et expliquer de manière pédagogique à la population que c’est un endroit où se rencontrent l’offre et la demande d’actions. » SLIM OTHMANI, président du conseil d’administration de NCA-Rouiba, coté en Bourse depuis juin 2013 LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
147
Société
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
24
SAB MILLER SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
5 540 000
ND
2
101
DISTELL GROUP
Afrique du Sud
1 670 222
114 387
3
105
NIGERIAN BREWERIES
Nigeria
1 614 588
243 093
4
202
GUINNESS NIGERIA
Nigeria
744 191
90 831
5
230
SA DES BRASSERIES DU CAMEROUN
Cameroun
648 616
73 096
6
234
EAST AFRICAN BREWERIES GROUP
Kenya
642 947
129 535
7
237
DELTA CORP.
Zimbabwe
631 276
102 472 111 591
8
267
TANZANIA BREWERIES
Tanzanie
561 971
9
296
SOCIÉTÉ DE FABRICATION DES BOISSONS DE TUNISIE
Tunisie
492 012
70 191
10
311
JUHAYNA FOOD INDUSTRIES
Égypte
454 625
51 805 18 253
11
339
SEVEN-UP BOTTLING CO.
Nigeria
409 534
12
368
NORTH AFRICA BOTTLING CO.
Maroc
359 446
ND
13
405
CERVEJAS DE MOÇAMBIQUE
Mozambique
304 585
51 217 39 482
14
425
BRASSERIES DU MAROC
Maroc
283 893
15
426
SOCIÉTÉ CENTRALE DE BOISSONS GAZEUSES
Maroc
283 660
2 463
16
427
SOCIÉTÉ DE LIMONADERIES ET BRASSERIES D’AFRIQUE
Côte d’Ivoire
282 006
43 801 8 606
17
429
NAMIBIA BREWERIES
Namibie
281 192
18
442
SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DU GABON
Gabon
268 267
ND
19
-
SECHABA BREWERY HOLDING
Botswana
221 358
40 884
20
-
BRASSERIES DU BURKINA
Burkina Faso
187 183
ND
21
-
ZAMBIAN BREWERIES
Zambie
174 659
13 557
22
-
FRUITAL
Algérie
155 419
ND
23
-
SOCIÉTÉ BÉNINOISE DE BRASSERIE
Bénin
153 413
16 139
24
-
GUINNESS GHANA BREWERIES
Ghana
153 046
ND
25
-
BRASSERIES ET LIMONADERIES DU RWANDA
Rwanda
141 681
19 978
26
-
PHOENIX BEVERAGES
Maurice
133 996
6 055
27
-
LES EAUX MINÉRALES D’OULMÈS
Maroc
130 505
2 905 16 016
28
-
INTERNATIONAL BREWERIES
Nigeria
111 113
29
-
COMPAGNIE DES BOISSONS GAZEUSES DU SUD
Maroc
101 469
3 003
30
-
EAST AFRICAN BREWERIES OUGANDA
Ouganda
90 442
5 195 – 1 368
31
-
SOCIÉTÉ DES BRASSERIES DE L’OUEST AFRICAIN
Sénégal
78 018
32
-
KASAPREKO CO.
Ghana
71 204
ND
33
-
NOUVELLES CONSERVERIES ALGÉRIENNES - ROUIBA
Algérie
70 986
2 111
34
-
COMPAGNIE DES BOISSONS DU MAROC ET INTERNATIONALE
Maroc
65 085
2 960
35
-
BRASSERIES DU NORD-MAROCAIN
Maroc
62 415
7 039
36
-
COMPAGNIE DES BOISSONS GAZEUSES DU NORD
Maroc
61 939
2 312
37
-
BOISSONS GAZEUSES DU SOUSS
Maroc
54 934
ND
38
-
BOURCHANIN & CIE
Maroc
49 940
ND
39
-
NATIONAL BREWERIES
Zambie
47 381
6 699
40
-
EAST AFRICAN BREWERIES TANZANIE
Tanzanie
47 175
ND
41
-
ACCRA BREWERY
Ghana
44 788
ND
42
-
EBERTEC
Maroc
35 436
ND
43
-
SOCIÉTÉ DE FABRICATION DU VIN AU CAMEROUN
Cameroun
31 337
1 405
44
-
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BOISSONS GAZEUSES
Tunisie
31 179
ND
45
-
SOCIÉTÉ DES BOISSONS DE TUNISIE
Tunisie
29 508
2 490
46
-
GROUPE VITAJUS
Algérie
29 369
1 893
47
-
SOEGUIBE
Guinée équatoriale
24 710
664
48
-
AFRICAN DISTILLERS
Zimbabwe
22 091
808
49
-
FERMENCAM
Cameroun
19 092
349
50
-
SOCIÉTÉ DES EAUX MINÉRALES DU CAMEROUN
Cameroun
17 829
– 102
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 50 premières entreprises de boissons
Classement Par secteurs
Télécoms Rachat après rachat
Etisalat, Airtel, Orange… La tendance à la concentration se poursuit. Mais la tête du classement, dominé par les opérateurs sud-africains, ne bouge pas. THAÏS BROUCK
C
’
M. RHODES/BUSINESS DA GALLO IMAGES/GETTY IMAGES
est la grosse opération de l’année dans le secteur des télécoms. L’émirati Etisalat a signé fin 2013 un accord définitif de rachat des 53 % du capital de Maroc Télécom détenus par Vivendi, pour 4,2 milliards d’euros payés en numéraire (lire p. 56). Avec les 50 millions de clients africains d’Etisalat et les 35 millions de Maroc Télécom, le nouvel ensemble devient le troisième opérateur actif sur le continent. Il devrait dépasser le français Orange et l’indien Barthi Airtel, en supposant que ces derniers ne réagissent pas à ce rapprochement.
Nous restons conscients de la nécessité de gérer efficacement nos structures de coûts, car nos marchés mûrissent et deviennent plus compétitifs. SIFISO DABENGWA, PDG de MTN, après avoir cédé à IHS, fin 2013, ses 1 228 tours de télécommunications au Rwanda et en Zambie
45 millions
80,9 milliards de dollars
Futur nombre de clients de Maroc Télécom, quand il aura repris sous son aile les activités francophones d’Etisalat.
Chiffre d’affaires des 50 premiers opérateurs télécoms (+ 5,8 % sur un an)
En 2013, Airtel a déjà acquis Warid Congo. Son objectif : figurer parmi les deux ou trois premiers opérateurs dans chaque pays où il opère. Dans notre classement (qui ne recense que les entreprises juridiquement basées en Afrique), le trio de tête reste inchangé malgré ces mouvements, avec trois groupes sud-africains : MTN est en première place, suivi de Vodacom et de sa principale filiale, Vodacom South Africa.
Surfant sur le succès de son offre de paiement mobile M-Pesa, Safaricom a développé un produit d’assurance, baptisé Linda Jamii, destiné aux Kényans dépourvus de couverture maladie, en partenariat avec l’assureur Britam.
MANNE. Selon le rapport « Économie mobile
en Afrique subsaharienne 2013 » de l’association GSMA, le nombre d’abonnés au téléphone mobile au sud du Sahara a crû de 18 % en moyenne chaque année entre 2007 et 2012. En 2017, la région devrait compter 346 millions d’utilisateurs uniques, soit un taux de pénétration de 37,6 %, contre à peine 14,6 % en 2007. Toutefois, alors que les marchés sont de plus en plus concurrentiels, la véritable bataille se joue dans les nouveaux relais de croissance. La banque panafricaine Ecobank estime ainsi que les revenus tirés des services financiers sur mobile dans les pays situés entre le Sahara et l’Afrique du Sud devraient bondir de 657 millions à 3,53 milliards de dollars d’ici à 2017. Une belle manne dans laquelle puiser. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
AIRTEL
148
4G
Filiale sénégalaise du français Orange, la Sonatel a lancé en octobre 2013, à Dakar et à Saly, la phase pilote de son réseau de quatrième génération.
Depuis le 1er janvier 2014, Christian de Faria (ancien vice-président du sud-africain MTN) est chargé de poursuivre la rentabilisation des activités africaines d’Airtel. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
149
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
4
MTN GROUP
Afrique du Sud
Téléphonie mobile
15 918 896
2 835 692
2
11
VODACOM GROUP
Afrique du Sud
Téléphonie mobile
8 237 621
1 558 052
3
14
VODACOM SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Télécoms
6 905 077
ND
4
32
MTN SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Téléphonie mobile
4 871 857
ND
5
34
MTN NIGERIA
Nigeria
Téléphonie mobile
4 559 281
ND
6
38
TELKOM
Afrique du Sud
Télécoms
3 902 081
– 1 354 812
7
43
GLOBAL TELECOM HOLDING
Égypte
Télécoms
3 627 000
– 205 000
8
46
GROUPE MAROC TÉLÉCOM
Maroc
Télécoms
3 540 091
863 289
9
62
MAROC TÉLÉCOM
Maroc
Télécoms
2 640 940
771 478
10
68
BLUE LABEL TELECOMS
Afrique du Sud
Télécoms
2 236 720
58 438
11
84
OPTIMUM TELECOM ALGÉRIE
Algérie
Téléphonie mobile
1 841 485
ND
12
102
MOBINIL
Égypte
Téléphonie mobile
1 646 529
– 36 787
13
108
TELECOM EGYPT
Égypte
Télécoms
1 597 442
416 088
14
114
AIRTEL NIGERIA
Nigeria
Téléphonie mobile
1 483 260
– 112 913
15
116
SAFARICOM
Kenya
Téléphonie mobile
1 439 253
203 111
16
121
SONATEL
Sénégal
Télécoms
1 331 975
344 353
17
152
TUNISIE TÉLÉCOM
Tunisie
Télécoms
1 050 943
ND
18
163
WATANIYA TELECOM ALGÉRIE
Algérie
Téléphonie mobile
956 000
98 700
19
189
MTN GHANA
Ghana
Téléphonie mobile
808 481
ND
20
200
INWI
Maroc
Téléphonie mobile
747 180
ND 150 240
21
203
ALGÉRIE TÉLÉCOM MOBILIS
Algérie
Téléphonie mobile
738 680
22
205
TUNISIANA
Tunisie
Téléphonie mobile
737 594
ND
23
213
ECONET WIRELESS
Zimbabwe
Téléphonie mobile
694 844
139 938
24
224
MÉDI TÉLÉCOM
Maroc
Télécoms
659 179
ND
25
259
SUDANESE TELECOM CO.
Soudan
Télécoms
590 395
– 45 774
26
262
ORANGE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Téléphonie mobile
580 356
64 507
27
263
SONATEL MOBILES
Sénégal
Téléphonie mobile
578 668
38 004
28
301
MTN CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Téléphonie mobile
485 890
ND
29
315
MTN CAMEROUN
Cameroun
Téléphonie mobile
449 130
ND
30
325
EOH HOLDINGS
Afrique du Sud
TIC
429 208
26 284 ND
31
340
ORANGE CAMEROUN
Cameroun
Téléphonie mobile
404 406
32
341
ORANGE MALI
Mali
Téléphonie mobile
402 000
ND
33
348
AIRTEL CONGO RDC
RD Congo
Téléphonie mobile
392 224
34 352
34
352
MTN UGANDA
Ouganda
Téléphonie mobile
388 335
ND
35
374
ORASCOM TELECOM MEDIA & TECH.
Égypte
Télécoms
344 914
547 850
36
380
MCEL MOÇAMBIQUE
Mozambique
Téléphonie mobile
336 339
40 698
37
395
CÔTE D’IVOIRE TÉLÉCOM
Côte d’Ivoire
Téléphonie fixe
318 279
29 862
38
420
SOTELMA
Mali
Télécoms
287 249
ND
39
431
AIRTEL GABON
Gabon
Téléphonie mobile
279 056
42 354
40
446
MOOV CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Télécoms
265 077
38 324
41
453
AIRTEL TANZANIA
Tanzanie
Téléphonie mobile
259 688
– 27 551
42
459
MTN SOUDAN
Soudan
Téléphonie mobile
254 256
ND
43
460
MAURITIUS TELECOM
Maurice
Téléphonie mobile
253 632
56 426
44
473
ATLANTIQUE TÉLÉCOM CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Téléphonie mobile
242 262
47 909
45
487
AIRTEL ZAMBIA
Zambie
Téléphonie mobile
232 628
25 642 38 317
46
488
ONATEL
Burkina Faso
Télécoms
232 613
47
499
DATACENTRIX HOLDINGS
Afrique du Sud
TIC
226 154
9 110
48
-
AIRTEL GHANA
Ghana
Téléphonie mobile
225 809
76 088
49
-
VOX TELECOM
Afrique du Sud
Télécoms
216 673
6 995
50
-
AIRTEL CONGO
Congo
Téléphonie mobile
198 349
– 10 439
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 50 premiers opérateurs de télécoms
Classement Par secteurs
Hydrocarbures Du potentiel en réserve
L’année 2013 a été marquée par de nombreuses découvertes de nouveaux gisements, un peu partout sur le continent. THAÏS BROUCK
E
ntre 2011 et 2012, la part de l’Afrique dans la production mondiale de pétrole est passée de 10,4 % à 11,2 %. Bien que l’activité ait repris de la vigueur en Irak et que les hydrocarbures non conventionnels poursuivent leur développement en Amérique du Nord, la reprise de la production en Libye a fait la différence. Mais ce qui a vraiment marqué ces dernières années, c’est la multiplication des découvertes un peu partout sur le continent. Ainsi, entre 2010 et 2012, l’américain Anadarko et l’italien Eni ont mis au jour les plus importantes réserves de gaz de la décennie au large du Mozambique : Chiffre d’affaires des leur volume exploi50 premières entreprises table est déjà estimé pétrolières (+ 3,2 % sur un an) à 100 milliards de pieds cubes, soit 18 milliards de barils équivalent pétrole (BEP). Début 2013, l’Institut d’études géologiques des États-Unis faisait état de réserves de 72 milliards de BEP en Afrique de l’Est. Côté pétrole, l’Ouganda et le Kenya disposent de réserves évaluées à 2,5 milliards de barils chacun. De l’autre côté du continent aussi, les annonces se sont multipliées, mais dans l’offshore profond cette fois-ci : au Congo, au Gabon, au Cameroun…
190 millions de 190 millions deTEP* TEP*
C’est la production primaire d’hydrocarbures ydrocarbures en Algérie en 2013. Alger a procédé à la mise en concurrence de 31 « périmètres d’hydrocarbures » en janvier 2014. Près de la moitié contiennent des réserves d’hydrocarbures non conventionnels.
169,6 milliards de dollars
ÉCHIQUIER. En attendant que cela se concré-
tise en barils de brut, pas de changement dans la tête du classement. La Sonatrach (Algérie) occupe toujours la première place, malgré une légère baisse de son chiffre d’affaires (– 3,6 %), suivie par la Sonangol. L’Angola, d’où est issu le numéro deux de notre palmarès, menace la suprématie du Nigeria, premier producteur africain de pétrole brut. Alors que la production angolaise continue d’augmenter, celle du Nigeria a en effet chuté à 1,9 million de barils par jour en 2013, contre 2,2 millions l’année précédente. À Lagos, les groupes privés locaux occupent de plus en plus de cases sur l’échiquier pétrolier, comme le reflète le rang d’Oando, qui gagne une place dans notre classement sectoriel grâce à une progression de ses revenus de près de 14 %. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
-4% sur un an
* tonnes équivalent pétrole
DR
150
Godson Njoku, son PDG, a trois priorités pour Shell Gabon 1. Assurer l’intégrité des actifs et la sécurité des installations afin de garantir une production pétrolière fiable.
2. Renforcer les relations avec les partenaires, c’est-à-dire le gouvernement, les autorités locales, les communautés, les associations, les ONG et les fournisseurs. 3. Œuvrer pour le développement du personnel en termes de compétences et d’opportunités de carrières.
+ 62 %
C’est la hausse des dépenses annoncée par le français Total en Afrique entre 2011 et 2016. Cette augmentation est liée aux développements et aux nouvelles découvertes en Afrique de l’Est et dans le golfe de Guinée.
Le 1er janvier 2014, la Compagnie marocaine des hydrocarbures a été rebaptisée Winxo. Selon le magazine L’Usine nouvelle, le groupe a lancé un plan d’investissement de 265 millions d’euros qui inclut notamment la construction d’un terminal pétrolier d’une capacité de 600 000 m3. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
151
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
1
SONATRACH
Algérie
Hydrocarbures
69 473 480
7 236 560
2
2
SONANGOL
Angola
Hydrocarbures
33 691 592
6 675 591
3
17
SAMIR
Maroc
Hydrocarbures, raffinerie
6 516 407
41 520
4
35
OANDO
Nigeria
Hydrocarbures, services annexes
4 301 633
68 925
5
37
TOTAL SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Hydrocarbures, services annexes
3 930 475
72 695
6
39
NAFTAL
Algérie
Hydrocarbures, services annexes
3 848 022
ND
7
40
MIDDLE EAST OIL REFINERIES
Égypte
Hydrocarbures, raffinerie
3 825 000
201 500
8
49
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE RAFFINAGE
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures, raffinerie
3 233 200
304
9
64
PETROSA
Afrique du Sud
Hydrocarbures
2 318 287
69 921
10
69
KENOLKOBIL
Kenya
Hydrocarbures
2 229 468
– 72 775
11
73
AFRIQUIA SMDC
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
2 133 912
ND
12
82
SONARA
Cameroun
Hydrocarbures, raffinerie
1 891 675
– 41 537
13
88
SOCIÉTÉ NATIONALE DES HYDROCARBURES
Cameroun
Hydrocarbures
1 796 862
55 989
14
93
STIR
Tunisie
Hydrocarbures, raffinerie
1 744 049
ND
15
98
TOTAL GABON
Gabon
Hydrocarbures
1 708 115
329 656
16
99
ETAP
Tunisie
Hydrocarbures
1 701 738
349 697
17
113
ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.
Égypte
Hydrocarbures
1 503 226
ND
18
117
TOTAL NIGERIA
Nigeria
Hydrocarbures
1 392 021
29 847
19
120
VIVO ENERGY MAROC
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
1 336 927
ND
20
130
TOTAL KENYA
Kenya
Hydrocarbures, services annexes
1 244 277
– 2 341
21
145
SOCIÉTÉ AFRICAINE DE RAFFINAGE
Sénégal
Hydrocarbures, raffinerie
1 089 420
4 072
22
148
TOTAL MAROC
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
1 070 989
ND
23
154
SOGARA
Gabon
Hydrocarbures, raffinerie
1 033 433
18 558 ND
24
157
TULLOW GHANA
Ghana
Hydrocarbures
995 600
25
159
SHELL GABON
Gabon
Hydrocarbures
966 810
ND
26
162
CONOIL
Nigeria
Hydrocarbures, services annexes
958 457
4 569
27
167
SONABHY
Burkina Faso
Hydrocarbures, services annexes
913 515
19 116
28
175
SOC. NAT. DE DISTRIB. DES PÉTROLES AGIL
Tunisie
Hydrocarbures, services annexes
877 505
12 211
29
206
TOTAL SÉNÉGAL
Sénégal
Hydrocarbures, services annexes
737 250
– 9 660
30
222
SALAM GAZ
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
664 885
19 869
31
228
TOTAL PETROLEUM GHANA
Ghana
Hydrocarbures, services annexes
651 616
15 990
32
236
SONIDEP
Niger
Hydrocarbures, services annexes
635 357
12 447
33
241
SEPLAT PETROLEUM DEVELOPMENT CO.
Nigeria
Hydrocarbures
629 000
ND
34
244
MAUREL & PROM GABON
Gabon
Hydrocarbures
622 439
ND
35
250
PETROMOC
Mozambique
Hydrocarbures, services annexes
608 951
1 827
36
251
COMPAGNIE MAROCAINE DES HYDROCARBURES
Maroc
Hydrocarbures
607 027
ND
37
257
LIBYA OIL MAROC
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
596 272
ND
38
261
FORTE OIL
Nigeria
Hydrocarbures
581 389
6 438
39
288
MOBIL OIL NIGERIA
Nigeria
Hydrocarbures
516 312
18 403
40
289
TOTAL CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures, services annexes
514 582
12 962
41
291
TOTAL TUNISIE
Tunisie
Hydrocarbures, services annexes
512 665
6 605
42
294
MRS OIL
Nigeria
Hydrocarbures, services annexes
509 458
1 335
43
295
PÉTROLE DU MAGHREB
Maroc
Hydrocarbures, services annexes
495 623
ND
44
300
ENTREPRISE NAT. DE TRAVAUX AUX PUITS
Algérie
Hydrocarbures
487 954
99 284
45
313
GHANA OIL CO.
Ghana
Hydrocarbures, services annexes
450 448
4 925
46
327
AFRIQUIA GAZ
Maroc
Énergie, autres
428 079
47 614
47
328
PETROCI
Côte d’Ivoire
Hydrocarbures
427 828
67 007
48
332
TOTAL BURKINA
Burkina Faso
Hydrocarbures, services annexes
424 669
ND
49
342
ENGEN RD CONGO
RD Congo
Hydrocarbures, services annexes
401 051
10 163
50
343
VIVO ENERGY MAURITIUS
Maurice
Hydrocarbures, services annexes
399 262
LES 500 • ÉDITION 2014
5 735 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 50 premières entreprises pétrolières
Classement Par secteurs
BTP Le béton coule à flots
Portés par les besoins en infrastructures et en logements, les leaders africains voient l’avenir en rose. THAÏS BROUCK
P
our la deuxième année consécutive, Orascom Construction Industries monte sur la première marche du classement des entreprises africaines de BTP. Mais le groupe égyptien, qui poursuivait début 2014 la scission entre ses activités de construction et d’engrais, a dû faire face à des pertes de près de 1 milliard de dollars en 2012 (748 millions d’euros) en raison de charges exceptionnelles. Murray & Roberts Holdings, qui avait longtemps trusté la première place, arrive une nouvelle fois en deuxième position. La situation financière du groupe sud-africain s’améliore. S’il accuse toujours des pertes (70 millions de dollars), son chiffre d’affaires a progressé de 11,25 %, à 4,2 milliards de dollars. les entreprises maghrébines poursuivent leur ascension. Les marocains Douja Promotion (groupe Addoha) et Alliances résistent ainsi à la relative contraction de leur marché intérieur en transformant l’essai subsaharien, notamment en Côte d’Ivoire. Les deux promoteurs immobiliers ont même largement commencé à rayonner ailleurs dans la zone franc Chiffre d’affaires des CFA, profitant de la 50 premières entreprises forte demande en de BTP (+ 2,3 % sur un an) logements. Globalement, le secteur de la construction se porte bien. Les sommes consacrées aux logements et aux infrastructures en Afrique sont en hausse. Dans ce dernier domaine, le montant des investissements est même passé de 20,6 milliards à 34,3 milliards d’euros entre 2009 et 2012, selon la Banque mondiale. Croissance économique régulière et soutenue, émergence d’une classe moyenne partout sur le continent, urbanisation effrénée, amélioration de la bonne gouvernance… Autant de facteurs qui encouragent une progression du marché pour les prochaines années, voire les décennies à venir. Même si ce sont souvent des entreprises étrangères, notamment chinoises, qui en profitent. l
31,8 milliards
de dollars
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Un projet de
36,9 millions de dollars
Notre objectif est de construire 15 000 logements en Afrique d’ici à 2015, parmi lesquels 80 % de logements sociaux. SAAD SEFRIOUI, directeur du groupe Addoha (Douja Promotion), en mai 2013
Lakhdar Rekhroukh, le PDG du groupe public algérien Cosider, a déclaré, le 6 août 2013, qu’il comptait se positionner sur le marché international, notamment en Afrique, à partir de 2014.
SIDALI DJENIDI POUR J.A.
ASCENSION. Plus loin dans le classement,
L’égyptien égyptien The Arab Contractors a remporté, en février 2013, l’appel d’offres pour la modernisation et l’extension de l’aérogare d’Abidjan dévolue au fret.
ALEXANDRE DUPEYRON
152
25 millions de dollars
C’est l’investissement consenti par la Société financière internationale (IFC) dans le capital du marocain Alliances, auquel elle octroie également une ligne de crédit du même montant. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
153
Rang dans les 500
Résultat net (en milliers de dollars)
Rang 2014
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
1
27
ORASCOM CONSTRUCTION INDUSTRIES
Égypte
Travaux publics
5 300 686
– 988 116
2
36
MURRAY & ROBERTS HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
4 171 523
– 69 749
3
74
WILSON BAYLY HOLMES - OVCON
Afrique du Sud
Travaux publics
2 108 195
84 025
4
76
THE ARAB CONTRACTORS
Égypte
Travaux publics
1 996 551
80 416
5
122
AURECON HERITAGE COMPANIES
Afrique du Sud
Ingénierie
1 325 475
ND
6
128
JULIUS BERGER NIGERIA
Nigeria
Travaux publics
1 288 002
52 784
7
143
DOUJA PROMOTION
Maroc
Promotion immobilière
1 117 091
232 036
8
144
STEFANUTTI STOCKS HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
1 108 114
– 19 094 – 27 112
Société
Pays
Activité
9
153
GROUP FIVE HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
1 034 858
10
161
MASSBUILD
Afrique du Sud
Bâtiment
958 819
ND
11
164
COSIDER
Algérie
Travaux publics
944 634
199 243
12
174
GRINAKER - LTA
Afrique du Sud
Travaux publics
881 294
ND
13
204
TALAAT MOUSTAFA GROUP
Égypte
Promotion immobilière
738 278
81 250
14
223
RAUBEX
Afrique du Sud
Génie civil
663 977
37 534
15
232
BASIL READ HOLDINGS
Afrique du Sud
Travaux publics
647 240
– 19 923
16
243
GROWTHPOINT PROPERTIES
Afrique du Sud
Promotion immobilière
623 268
– 91 075
17
260
HOLDING D’AMÉNAGEMENT AL OMRANE
Maroc
Promotion immobilière
582 309
ND
18
305
ALLIANCES DÉVELOPPEMENT IMMOBILIER
Maroc
Promotion immobilière
474 802
129 361
19
333
AVENG MANUFACTURING
Afrique du Sud
Génie civil
422 149
ND
20
354
REDEFINE PROPERTIES
Afrique du Sud
Promotion immobilière
387 532
– 90 350
21
360
SOMAGUE ANGOLA
Angola
Ingénierie
378 512
15 392
22
369
COMPAGNIE GÉNÉRALE IMMOBILIÈRE
Maroc
Promotion immobilière
355 921
37 457
23
390
SOC. ÉGYPT. D’ENTREPRISES - MOKHTAR IBRAHIM
Égypte
Travaux publics
323 017
13 492
24
436
ESORFRANKI
Afrique du Sud
Génie civil
274 044
10 334
25
457
CAPITAL PROPERTY FUND
Afrique du Sud
Promotion immobilière
255 601
302 155
26
461
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DES TRAVAUX DU MAROC
Maroc
Promotion immobilière
253 185
ND
27
471
SOCIÉTÉ NAT. DES AUTOROUTES DU MAROC
Maroc
Génie civil
242 537
– 21 256
28
482
SOCIÉTÉ LES GRANDS TRAVAUX ROUTIERS
Maroc
Travaux publics
235 481
ND
29
498
SIXTH OF OCTOBER DEV. & INVEST. CO.
Égypte
Promotion immobilière
227 071
39 817
30
-
SOC. DE TERRASSEMENT AGRICOLE MAROCAINE
Maroc
Travaux publics
167 463
ND
31
-
ELB GROUP
Afrique du Sud
Bâtiment
160 747
8 254
32
-
SOCIÉTÉ INTERNAT. DE TRAVAUX AU MAROC
Maroc
Travaux publics
158 698
2 784
33
-
EMIRA PROPERTY FUND
Afrique du Sud
Promotion immobilière
150 327
66 534
34
-
SOCOFRAN
Congo
Bâtiment
147 220
ND
35
-
ERBACON INVESTMENT HOLDINGS
Afrique du Sud
Promotion immobilière
139 655
14 751
36
-
SOCOBA - EDTPL
Gabon
Travaux publics
123 816
ND
37
-
WINHOLD
Afrique du Sud
Bâtiment
121 630
2 043 45 267
38
-
VUKILE PROPERTY FUND
Afrique du Sud
Promotion immobilière
120 273
39
-
COMPAGNIE SAHÉLIENNE D’ENTREPRISES
Sénégal
Travaux publics
119 931
981
40
-
COLAS MAURICE
Maurice
Travaux publics
117 680
ND 87 617
41
-
FOUNTAINHEAD PROPERTY TRUST
Afrique du Sud
Promotion immobilière
110 816
42
-
SAUDI BINLADIN GROUP
Sénégal
Travaux publics
108 652
ND
43
-
RESILIENT PROPERTY INCOME FUND
Afrique du Sud
Promotion immobilière
107 652
94 589 5 690
44
-
GENERAL CONSTRUCTION CO.
Maurice
Bâtiment
97 516
45
-
CFI HOLDINGS
Zimbabwe
Bâtiment
93 032
2 868
46
-
BHUNJUN GROUP
Maurice
Bâtiment
86 700
6 182
47
-
SOCIÉTÉ ROUTIÈRE COLAS DU GABON
Gabon
Travaux publics
81 639
ND
48
-
ACUPAP PROPERTIES
Afrique du Sud
Promotion immobilière
78 615
21 658
49
-
UACN PROPERTY DEVELOPMENT
Nigeria
Promotion immobilière
76 933
13 932
50
-
SOCIÉTÉ NOUVELLE TRAVAUX MAROC
Maroc
Travaux publics
75 507
1 991
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Les 50 premières entreprises de BTP
Classement Par secteurs
Matériaux de construction Dangote menacé? Le groupe nigérian multiplie les investissements au sud du Sahara. Mais il n’est plus le seul cimentier africain à voir grand…
55 millions de tonnes 55 millions
C’est la production annuelle de ciment que Dangote Cement espère atteindre d’ici à 2016.
THAÏS BROUCK
L
’
appétit du champion africain des entreprises de matériaux de construction est insatiable. Le chiffre d’affaires de Dangote Cement a ainsi progressé de 32,7 %, à 1,9 milliard de dollars en 2012 (1,4 milliard d’euros), avec un résultat net extrêmement confortable de 971 millions de dollars. L’ogre nigérian a désormais nettement distancé le français Lafarge sur le marché local. Mais ses projets d’investissements, bruyamment annoncés ces dernières années, tardent un peu, en raison notamment de la priorité donnée au Nigeria. Quelques cimenteries flambant neuves devraient toutefois ouvrir en 2014 au Sénégal,enSierraLeone Chiffre d’affaires des 50 premières entreprises de et en Afrique du Sud. Mais Dangote Cement matériaux de construction (+ 3,1 % sur un an) n’est plus le seul groupe africain à se développer: le Marocain Anas Sefrioui, qui possède Ciments de l’Afrique, lui a ainsi grillé la priorité en lançant des cimenteries dans plusieurs pays subsahariens francophones,encommençantparlaCôted’Ivoire.
Le français Lafarge, premier producteur mondial de ciment, a inauguré le 18 novembre 2013, près d’Alger, un laboratoire de développement de la construction, le premier du genre sur le continent.
13,5 milliards
de dollars
Tous contre Dangote! Au Sénégal, Sococim Industries, filiale du groupe français Vicat, accuse l’État d’avoir favorisé le groupe d’Aliko Dangote, qui a implanté une cimenterie dans le pays. Et en Côte d’Ivoire, Ciments de l’Afrique (du Marocain Anas Sefrioui, tout comme Ciments de l’Atlas) et la Société des ciments d’Abidjan sont vent debout contre le projet du groupe nigérian d’importer 1 million de tonnes de ciment par an.
SURPLUS. Notre classement des 50 premières
entreprises de matériaux de construction varie peu par rapport à l’année dernière. La croissance du secteur est toujours en berne en Afrique du Nord, notamment en Égypte, et en Afrique du Sud. Les cimentiers de ces zones exportent donc leur surplus de production vers l’Afrique subsaharienne. Conséquence : les prix de vente du ciment sur le continent, bien que toujours parmi les plus élevés au monde, amorcent une tendance baissière. Pretoria Portland Cement Company conserve sa deuxième position et se développe en dehors de l’Afrique du Sud. L’égyptien Suez Cement Company voit son chiffre d’affaires reculer de 8 % (après une baisse de 24 % l’année précédente) et cède la troisième place au sud-africain Cashbuild. Tandis que Lafarge Cement Wapco, filiale nigériane du groupe français, voit ses revenus progresser de près de 50 %. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
Bill Lay
DR
154
L’ancien patron du distributeur automobile CMC s’est hissé à la présidence d’East African Portland Cement Co. Son principal défi: résoudre la crise de gouvernance qui oppose depuis plusieurs années les deux principaux actionnaires, l’État et le français Lafarge. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
155
Société
Pays
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars) )
Résultat net (en milliers de dollars)
1
81
DANGOTE CEMENT
Nigeria
1 907 121
970 853
2
180
PRETORIA PORTLAND CEMENT CO.
Afrique du Sud
865 506
99 676
3
199
CASHBUILD
Afrique du Sud
751 332
28 924
4
207
SUEZ CEMENT CO.
Égypte
732 024
83 505
5
256
LAFARGE CIMENTS
Maroc
598 132
150 119
6
266
LAFARGE CEMENT WEST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.
Nigeria
562 096
94 010
7
285
ILIAD AFRICA
Afrique du Sud
529 375
3 964
8
323
BAMBURI CEMENT
Kenya
434 146
124 045 78 977
9
326
CIMENTS DU MAROC
Maroc
428 523
10
346
HOLCIM
Maroc
394 102
50 082
11
351
SOCIÉTÉ MULTINATIONALE DE BITUMES
Côte d’Ivoire
388 925
– 1 656
12
392
ALEXANDRIA PORTLAND CEMENT
Égypte
319 962
48 782
13
444
SOCOCIM INDUSTRIES
Sénégal
266 223
27 122
14
475
CIMENTS DE L’ATLAS
Maroc
241 593
33 261
15
-
ARGENT INDUSTRIAL
Afrique du Sud
218 018
8 976
16
-
LES CIMENTS DU SAHEL
Sénégal
206 408
ND
17
-
LECICO EGYPT
Égypte
203 640
10 001 56 193
18
-
LAFARGE CEMENT ZAMBIA
Zambie
198 726
19
-
CIMENTERIES DU CAMEROUN
Cameroun
191 886
1 818
20
-
CERAMIC INDUSTRIES
Afrique du Sud
190 033
16 360
21
-
GAMMA GROUP
Maurice
188 174
4 584
22
-
ITALTILE
Afrique du Sud
186 809
39 425
23
-
NATIONAL CEMENT CO.
Égypte
180 584
14 894
24
-
CONSOLIDATED INFRASTRUCTURE GROUP
Afrique du Sud
177 543
13 577
25
-
TOURAH PORTLAND CEMENT CO.
Égypte
176 839
20 909
26
-
MISR BENI SUEF CEMENT
Égypte
175 779
53 001
27
-
TANGA CEMENT CO.
Tanzanie
162 491
22 252
28
-
TANZANIA PORTLAND CEMENT CO.
Tanzanie
156 940
38 014
29
-
BUILDMAX
Afrique du Sud
156 233
– 381
30
-
ASHAKA CEMENT
Nigeria
139 468
19 968
31
-
SINAI CEMENT CO.
Égypte
139 114
17 264
32
-
ATHI RIVER MINING
Kenya
132 019
104 100
33
-
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE CIMENTS ET MATÉRIAUX
Côte d’Ivoire
130 544
16 684
34
-
ENTREPRISE DES CIMENTS ET DÉRIVÉS D’ECH-CHELLIF
Algérie
129 474
48 010 10 732
35
-
SOCIÉTÉ DES CIMENTS D’ABIDJAN
Côte d’Ivoire
128 296
36
-
AFRIMAT
Afrique du Sud
122 346
5 386
37
-
SUPER CÉRAME
Maroc
119 629
4 285
38
-
MISR CEMENT CO.
Égypte
118 787
51 235
39
-
PROTECH KHUTHELE HOLDINGS
Afrique du Sud
118 619
– 1 359 – 2 431
40
-
SOCIÉTÉ INDUSTRIELLE DE BOIS ET D’ACIER
Sénégal
110 312
41
-
BITUMA
Maroc
109 588
ND
42
-
SOCIÉTÉ DE RECHERCHES ET D’EXPLOITATION INDUSTRIELLES
Maroc
105 310
ND
43
-
ASMENT DE TEMARA
Maroc
104 928
19 817
44
-
OLYMPIA CAPITAL
Botswana
101 625
38 152 – 9 479
45
-
EAST AFRICAN PORTLAND CEMENT CO.
Kenya
99 759
46
-
CEMENT CO. OF NORTHERN NIGERIA
Nigeria
96 652
7 643
47
-
LAFARGE BÉNIN
Bénin
92 164
2 037
48
-
EZZ CERAMIC AND PORCELAIN CO.
Égypte
87 918
1 364
49
-
CIMENTS D’ENFIDHA
Tunisie
82 915
6 325
50
-
UNITED BASALT PRODUCTS
Maurice
81 799
LES 500 • ÉDITION 2014
4 742 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 50 premières entreprises de matériaux de construction
Classement Par secteurs
Mines Des dommages durables
De nombreuses grèves ont paralysé les sociétés sud-africaines en 2012. Notre palmarès s’en ressent. THAÏS BROUCK
N
otre classement illustre bien le long conflit social qui a marqué les mines d’or et de platine d’Afrique du Sud en 2012. La répression des manifestations des mineurs de Marikana (un gisement de platine exploité par Lonmin), qui a fait 34 morts, a laissé de profondes séquelles. D’autant qu’en 2013, notamment dans les mines d’or, et en 2014, dans le secteur du platine, les mouvements sociaux se sont poursuivis. En clair, les cartes ont été redistribuées, et notre palmarès, largement dominé par les sociétés sud-africaines, a été chamboulé. De Beers Consolidated Mines, filiale sud-africaine du numéro un mondial du diamant, passe de la première à la deuxième place, avec une chute de son chiffre d’affaires de près de 18 % en 2012; Anglo American Platinum etLonminreculentdetroisplacesetaffichentdes pertes respectives de 792 millions et 550 millions de dollars (599 millions et 416 millions d’euros).
En septembre 2013, deux nouvelles mines exploitées par AngloGold Ashanti sont entrées en service : Tropicana en Australie et Kibali en RD Congo.
27 millions
C’est le nombre de carats produits par De Beers en 2012.
ÉPINGLE. Néanmoins, le secteur représente tou-
jours 10 % du PIB sud-africain, 60 % des recettes d’exportations et 8 % des emplois. Les gisements de charbon découverts dans le nord-ouest du
70,2 milliards de dollars
Chiffre d’affaires des 50 premières entreprises minières (+ 1 % sur un an)
pays devraient permettre des embauches à moyen terme, mais, dans ce contexte de ralentissement, la nation Arc-en-Ciel n’a plus la cote. Les entreprises qui tirent leur épingle du jeu sont donc celles qui avaient placé leurs pions ailleurs. Ainsi, AngloGold Ashanti remporte la première place, avec une hausse de ses revenus de plus de 11 %, à 6,6 milliards de dollars, grâce à ses implantations en RD Congo, au Mali et en Guinée.Maisailleurssurlecontinent,lasituation n’est pas forcément plus rose, à cause de la crise et d’une baisse de la demande mondiale. Par exemple, les revenus des zambiens Kansanshi Mining et Konkola Copper Mines sont en baisse, tandis que ceux du groupe OCP, au Maroc, ont souffert de la chute des cours du phosphate. Les entreprises du secteur extractif vont devoir continuer à faire le dos rond. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N 37 O
BRUNO LEVY/THE AFRICA CEO FORUM/J.A.
156
Début 2013, Mark Cutifani a remplacé Cynthia Carroll à la tête d’Anglo American.
La Gécamines était quasiment en faillite. Sans ces cessions, elle aurait fermé ses portes. » ALBERT YUMA MULIMBI, président de la Gécamines, pour expliquer les ventes controversées d’actifs miniers
BRUNO LEVY/THE AFRICA CEO FORUM/J.A. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
157
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) 849 000
1
16
ANGLOGOLD ASHANTI
Afrique du Sud
Or
6 632 000
2
20
DE BEERS CONSOLIDATED MINES
Afrique du Sud
Diamants
6 074 000
ND
3
23
OCP
Maroc
Phosphates
5 770 059
1 246 627
4
25
GOLD FIELDS
Afrique du Sud
Or
5 357 193
792 905
5
26
KUMBA IRON ORE
Afrique du Sud
Fer
5 354 448
1 896 902 – 791 750
6
31
ANGLO AMERICAN PLATINUM CORP.
Afrique du Sud
Platine
5 083 697
7
48
IMPALA PLATINUM HOLDINGS
Afrique du Sud
Platine
3 251 007
506 508
8
72
AFRICAN RAINBOW MINERALS
Afrique du Sud
Minerais divers
2 137 490
420 735
9
77
KANSANSHI MINING
Zambie
Cuivre
1 979 900
929 400
10
89
HARMONY GOLD MINING CO.
Afrique du Sud
Or
1 787 212
311 634
11
97
KONKOLA COPPER MINES
Zambie
Cuivre
1 709 800
220 900
12
106
LONMIN
Afrique du Sud
Minerais divers
1 614 000
– 550 000
13
107
ASSORE
Afrique du Sud
Minerais divers
1 603 852
476 822
14
111
KLOOF AND DRIEFONTEIN COMPLEX
Afrique du Sud
Cuivre
1 543 400
284 100
15
115
EXXARO RESOURCES
Afrique du Sud
Minerais divers
1 440 821
1 136 610
16
133
TARKWA MINES
Ghana
Or
1 198 900
263 700
17
138
ENDIAMA
Angola
Diamants
1 160 000
ND
18
141
GOLDFIELDS GHANA
Ghana
Or
1 142 365
ND
19
142
SNIM
Mauritanie
Fer
1 127 109
516 701
20
155
PALABORA MINING CO.
Afrique du Sud
Cuivre
1 026 919
– 11 429
21
182
NEWMONT GHANA GOLD
Ghana
Or
861 785
ND
22
194
AVENG MINING
Afrique du Sud
Minerais divers
787 038
ND
23
219
NAMDEB DIAMOND CORP.
Namibie
Diamants
674 052
99 616
24
229
OPTIMUM COAL HOLDINGS
Afrique du Sud
Charbon
649 643
76 650 91 254
25
238
COMPAGNIE MINIÈRE DE L’OGOOUÉ
Gabon
Manganèse
631 140
26
274
MOOLMANS
Afrique du Sud
Exploration
553 754
ND
27
275
COMPAGNIE DES PHOSPHATES DE GAFSA
Tunisie
Phosphates
553 196
ND 131 731
28
277
SOCIEDADE MINEIRA DE CATOCA
Angola
Diamants
550 386
29
281
GOLDEN STAR RESOURCES
Ghana
Or
541 050
ND
30
284
METOREX
Afrique du Sud
Minerais divers
533 394
69 458
31
304
BEATRIX MINE
Afrique du Sud
Cuivre
477 800
74 900
32
306
ZIMPLATS HOLDINGS
Zimbabwe
Platine
473 280
122 359
33
312
SOUTH DEEP GOLD MINE
Afrique du Sud
Or
450 800
14 900
34
316
NORTHAM PLATINUM
Afrique du Sud
Platine
448 030
36 585 273 686
35
331
SOCIÉTÉ DES MINES DE TONGON
Côte d’Ivoire
Or
425 060
36
334
GROUPE MANAGEM
Maroc
Minerais divers
417 662
40 537
37
345
MAURITANIAN COPPER MINES
Mauritanie
Cuivre
394 400
117 700
38
347
BULYANHULU GOLD MINE
Tanzanie
Or
393 347
ND
39
375
ROYAL BAFOKENG PLATINUM
Afrique du Sud
Platine
337 590
20 065
40
387
INDUSTRIES CHIMIQUES DU SÉNÉGAL
Sénégal
Phosphates
326 482
7 505
41
391
SOCIÉTÉ DES MINES DE LOULO
Mali
Or
321 199
109 600
42
401
NORTH MARA GOLD MINE
Tanzanie
Or
310 549
ND
43
409
MERAFE RESOURCES
Afrique du Sud
Minerais divers
299 497
5 758
44
416
VILLAGE MAIN REEF
Afrique du Sud
Or
294 797
37 109
45
434
DAMANG MINES
Ghana
Or
277 800
36 300
46
447
ABOSSO GOLDFIELDS
Ghana
Or
264 687
ND
47
452
BUZWAGI GOLD MINE
Tanzanie
Or
259 954
ND – 106 034
48
468
SENTULA MINING
Afrique du Sud
Minerais divers
245 658
49
495
SOCIÉTÉ DES MINES DE GOUNKOTO
Mali
Or
228 370
154 547
50
517
GÉNÉRALE DES CARRIÈRES ET DES MINES
RD Congo
Cuivre
208 454
– 173 905
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 50 premières entreprises minières
Classement Par secteurs
Distribution Un métier complexe
Habitudes de consommation, contraintes logistiques et foncières, manque de produits locaux… Malgré ces obstacles, les grandes surfaces se multiplient. FRÉDÉRIC MAURY
E
n juin 2014, à la clôture de l’année fiscale 2013-2014, le chiffre d’affaires de Shoprite devrait atteindre 100 milliards de rands (6,7 milliards d’euros), une première dans l’histoire du groupe sudafricain. Sur les six premiers mois, il a dépassé les 51 milliards de rands, principalement grâce à ses 163 supermarchés situés dans le reste de l’Afrique. Les ventes dans cette zone ont augmenté de 28,1 % sur cette même période. Chez Massmart, son principal concurrent – désormais détenu par le leader mondial Walmart –, la faible croissance des ventes en Afrique du Sud a été plus que compensée par la progression des revenus dans le reste de l’Afrique. GALERIES. En raison des contraintes logistiques
et foncières mais aussi du manque de productions locales, le métier de la grande distribution alimentaire est complexe en Afrique, mais le potentiel est là. À preuve, en 2013, un poids lourd a annoncé son arrivée au sud du Sahara: Carrefour a officialisé son accord avec CFAO pour construire des galeries marchandes dans six pays francophones ainsi qu’au Nigeria et
58,7 milliards de dollars
Avant de s’attaquer à l’Afrique subsaharienne en 2017, la chaîne de supermarchés Marjane veut couvrir 90 % de la population urbaine du Maroc.
Il s’agit d’un véritable Monoprix, comme on pourrait en voir à Paris. Même en Tunisie, nous n’en avons pas de ce standing. » RICHARD PINOT
158
AFIF BEJAOUI, PDG de SNMVT International, au sujet de l’ouverture d’un magasin en Libye en février 2014.
200
C’est le nombre de magasins que la CDCI veut atteindre d’ici à cinq ans. Le groupe ivoirien comptait 110 points de vente King Cash début 2014.
Chiffre d’affaires des 50 premières entreprises de distribution (+ 11 % sur un an)
au Ghana. Un premier hypermarché est en construction à Abidjan, pour une ouverture en 2015. En Afrique de l’Est, le groupe français se serait associé au dubaïote Majid Al Futtaim. Un peu partout, la concurrence devrait s’accroître dans un secteur d’activité qui reste très marginal, l’essentiel du commerce se faisant encore sur les marchés traditionnels. Au Maghreb, la situation évolue aussi. Des projets de grandes surfaces existent en Algérie, un pays où le potentiel en termes de consommation est fort. Carrefour, qui y a vécu un échec par le passé, souhaite s’y réimplanter, tandis que SNMVT, détenteur de la franchise Monoprix dans la région, lorgne aussi le marché. Le groupe tunisien a déjà ouvert en 2013 et 2014 deux supermarchés en Libye et a trouvé des terrains au Maroc. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
– 5,6 %
C’est la baisse du chiffre d’affaires du nigérian Chellarams en 2012. Un recul qui s’explique, selon le management, par les grèves que le pays a connues à la suite de la réforme du système de subventions aux carburants.
En septembre 2013, le marocain Disway a signé un accord de distribution avec Asus, leader mondial des produits informatiques et de télécoms. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
159
Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars)
1
8
SHOPRITE HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
9 747 318
386 485
2
12
MASSMART HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
7 229 777
143 257
3
13
PICK’N PAY STORES HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
7 028 964
64 872
4
29
SPAR GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
5 132 263
124 760
5
47
WOOLWORTHS HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
3 394 748
242 591
6
54
EDGARS CONSOLIDATED STORES
Afrique du Sud
Commerce de détail
3 148 033
– 592 399
7
55
JD GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
2 978 961
104 978
8
60
MASSCASH
Afrique du Sud
Commerce de détail
2 697 465
ND
9
79
FOSCHINI
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 918 699
226 992
10
80
CLICKS GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 913 795
81 105
11
92
MASSDISCOUNTERS
Afrique du Sud
Grande distribution
1 744 408
ND
12
104
MR PRICE GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 616 490
182 032
13
135
MARJANE HOLDING
Maroc
Commerce de détail
1 183 239
ND
14
139
TRUWORTHS INTERNATIONAL
Afrique du Sud
Commerce de détail
1 150 984
262 150
15
247
LABEL VIE
Maroc
Grande distribution
612 795
14 080
16
248
LEWIS GROUP
Afrique du Sud
Commerce de détail
611 203
106 910
17
282
DISTRIBUTION & WAREHOUSING NETWORK
Afrique du Sud
Commerce de détail
540 599
18 761
18
292
CHOPPIES ENTERPRISES
Botswana
Grande distribution
510 372
19 420
19
303
OK ZIMBABWE
Zimbabwe
Grande distribution
479 636
12 382
20
322
NAKUMATT HOLDINGS
Kenya
Grande distribution
440 040
3 613
21
329
SOCIÉTÉ MAGASIN GÉNÉRAL
Tunisie
Commerce de détail
427 500
– 1 989
22
330
CECA-GADIS
Gabon
Commerce de détail
426 120
24 723
23
423
PROSUMA
Côte d’Ivoire
Grande distribution
284 643
1 545
24
428
SNMVT - MONOPRIX
Tunisie
Grande distribution
281 756
7 737
25
449
COMPAGNIE DE DISTRIB. DE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Commerce de détail
263 059
– 871
26
490
GROUPE ACIMA
Maroc
Commerce de détail
231 202
ND
27
-
TIGER DENRÉES SÉNÉGAL
Sénégal
Import/export
188 940
1 512
28
-
CARGILL MAROC
Maroc
Import/export
165 203
ND
29
-
EGYPTAIR TOURISM & DUTY FREE
Égypte
Commerce de détail
162 769
ND
30
-
LEAL GROUP
Maurice
Grande distribution
157 764
4 076
31
-
ASWAK ASSALAM
Maroc
Grande distribution
156 078
ND
32
-
HOLDSPORT
Afrique du Sud
Commerce de détail
152 731
18 877
33
-
CHELLARAMS
Nigeria
Grande distribution
148 958
728
34
-
DISWAY
Maroc
Commerce de détail
147 657
4 744
35
-
HYPROP INVESTMENTS
Afrique du Sud
Commerce de détail
131 599
– 10 321
36
-
UCHUMI SUPERMARKET
Kenya
Grande distribution
125 427
4 517
37
-
BOSTWANA FURNITURE MANUFACTURERS
Botswana
Commerce de détail
125 105
13 247
38
-
INNODIS
Maurice
Commerce de détail
122 647
5 611
39
-
EXCELLERATE HOLDINGS
Afrique du Sud
Commerce de détail
97 280
4 205
40
-
COMPTOIR COMMERCIAL MANDIAYE NDIAYE
Sénégal
Import/export
96 285
ND
41
-
UDIS
Maurice
Grande distribution
86 853
ND
42
-
LOUIS DREYFUS COMMODITIES CAMEROUN
Cameroun
Import/export
82 921
2 415
43
-
SOMAGS
Maurice
Commerce de détail
76 765
ND
44
-
BERNABÉ CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Commerce de détail
73 531
4 125
45
-
COURTS (MAURITIUS)
Maurice
Commerce de détail
70 461
1 444
46
-
SABIMEX
Côte d’Ivoire
Import/export
68 315
503
47
-
MAURITIUS DUTY FREE PARADISE
Maurice
Commerce de détail
63 354
ND
48
-
REX TRUEFORM CLOTHING CO.
Afrique du Sud
Commerce de détail
62 402
4 904
49
-
DAMAG
Sénégal
Grande distribution
60 483
711
50
-
EDGARS STORES ZIMBABWE
Zimbabwe
Commerce de détail
60 125
3 798
LES 500 • ÉDITION 2014
JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 50 premières entreprises de distribution
Classement Par secteurs
Transports Trou d’air
Pour trouver des bénéfices, mieux vaut regarder du côté des ports et de la logistique que dans le domaine aérien… THAÏS BROUCK
C
ette année encore, les premières places de notre classement transports sont trustées par des entreprises sud-africaines. Pour autant, ce n’est pas de la pointe sud du continent que vient le dynamisme du secteur, notamment dans l’aérien. Ainsi, alors que South African Airways stagne, Ethiopian Airlines gagne deux places – passant devant Egyptair et Royal Air Maroc (RAM) – pour devenir la deuxième compagnie aérienne du continent. Le développement panafricain du groupe
Ethiopian Airlines a choisi Kinshasa pour l’installation de son quatrième hub en Afrique. La compagnie aérienne espère faire de la capitale de la RD Congo l’une de ses bases fortes pour conquérir la Chine et renforcer ses vols longcourriers vers des destinations comme le Brésil.
31,6 milliards de dollars
1974
C’est le nombre de départs de salariés de Royal Air Maroc entre juin 2011 et octobre 2012 dans le cadre de son plan de restructuration.
Chiffre d’affaires des 35 premiers transporteurs (+ 2,9 % sur un an)
commence à payer. Le chiffre d’affaires de la société éthiopienne a ainsi gonflé de près de 30 %, pour atteindre 1,8 milliard de dollars en 2012 (1,4 milliard d’euros), avec un résultat net positif. Une gageure dans ce secteur au vu des résultats des concurrents : 91 millions de dollars de pertes pour Kenya Airways, 87 millions pour Tunisair, 39 millions pour Air Mauritius et 5 millions pour la RAM. Il faut dire que le ciel africain reste dominé par les compagnies européennes et moyen-orientales. ENCRE. Du côté du chemin du fer, le marché s’agite. Réalisés et financés par la Chine pour 10 milliards d’euros, les travaux de l’axe ferroviaire reliant Mombasa à Kampala, Kigali puis Djouba ont été lancés en décembre 2013. D’autres projets de ce type, souvent financés par les Chinois, commencent à émerger un peu partout sur le continent. Dans le domaine portuaire, en 2013, l’appel d’offres pour le deuxième terminal à conteneurs (TC2) d’Abidjan a fait couler beaucoup d’encre. Alors que Bolloré exploite déjà une douzaine de terminaux, il a coupé l’herbe sous le pied au philippin International Container Terminal Services (ICTSI). Le groupe français s’est associé pour l’occasion à APM Terminals (APMT) et Bouygues Travaux publics. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
VINCENT FOURNIER/J.A.
160
Si l’on ne doit retenir qu’une seule chose de cet appel d’offres, c’est que le vainqueur est celui qui y croit le plus. » DOMINIQUE LAFONT, directeur général de Bolloré Africa Logistics, après avoir remporté la concession du TC2 d’Abidjan
L’opérateur portuaire Marsa Maroc, qui a renoncé à se porter candidat à la concession du deuxième terminal à conteneurs d’Abidjan, cherche à s’étendre sur le continent, particulièrement au Maghreb et en Afrique de l’Ouest. LES 500 • ÉDITION 2014
Classement
161
Pays
Activité
Chiffre d’affaires (en milliers de dollars)
Résultat net (en milliers de dollars) 511 339
1
22
TRANSNET
Afrique du Sud
Logistique
5 913 857
2
42
TRANSNET FREIGHT RAIL
Afrique du Sud
Transport ferroviaire
3 746 323
ND
3
50
GRINDROD
Afrique du Sud
Transport maritime
3 212 035
108 608
4
51
SOUTH AFRICAN AIRWAYS
Afrique du Sud
Transport aérien
3 192 686
– 137 614
5
85
ETHIOPIAN AIRLINES
Éthiopie
Transport aérien
1 836 830
39 880
6
91
EGYPTAIR
Égypte
Transport aérien
1 747 660
ND
7
95
ROYAL AIR MAROC
Maroc
Transport aérien
1 727 381
– 5 138
8
112
TRANSNET RAIL ENGINEERING
Afrique du Sud
Logistique ferroviaire
1 539 083
ND
9
140
KENYA AIRWAYS
Kenya
Transport aérien
1 144 799
– 91 065
10
176
TRANSNET PORT TERMINALS
Afrique du Sud
Logistique portuaire
874 696
ND
11
188
AIR ALGÉRIE
Algérie
Transport aérien
821 312
ND
12
193
TUNISAIR
Tunisie
Transport aérien
791 274
– 86 776
13
255
AIR MAURITIUS
Maurice
Transport aérien
599 125
– 39 127
14
283
TRENCOR
Afrique du Sud
Transport maritime
536 434
208 895
15
299
COMAIR
Afrique du Sud
Transport aérien
490 477
905
16
318
ONCF
Maroc
Transport ferroviaire
445 343
11 267
17
400
SANTOVA LOGISTICS
Afrique du Sud
Transport de fret
311 049
2 957
18
463
NU WORLD HOLDINGS
Afrique du Sud
Transport de fret
250 174
5 022
19
480
NOUVELAIR TUNISIE
Tunisie
Transport aérien
238 097
380
20
493
VALUE GROUP
Afrique du Sud
Transport de fret
229 209
11 980
21
-
EGYPTAIR MAINTENANCE & ENGINEERING
Égypte
Logistique aéroportuaire
215 479
ND
22
-
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CAMEROUN
Cameroun
Transport de fret
193 929
ND
23
-
COMPAGNIE TUNISIENNE DE NAVIGATION
Tunisie
Transport maritime
187 746
– 2 309
24
-
1TIME HOLDINGS
Afrique du Sud
Transport aérien
157 873
– 19 310
25
-
BOLLORÉ AFRICA LOGISTICS CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Logistique
149 113
16 507
26
-
COMPAGNIE MAROCAINE DE NAVIGATION
Maroc
Transport maritime
140 778
ND
27
-
JET4YOU
Maroc
Transport aérien
127 862
ND
28
-
CAMEROON RAILWAYS
Cameroun
Transport ferroviaire
113 720
2 442
29
-
LEGAL MARITIME TRANSPORT CONSULTING
Maroc
Transport de fret
106 888
ND
30
-
SOC. NAT. DE TRANSPORT ROUTIER DE MARCHANDISES
Algérie
Transport routier
105 968
2 950
31
-
EGYPTAIR CARGO
Égypte
Transport aérien
103 906
ND
32
-
EGYPTAIR EXPRESS
Égypte
Transport aérien
99 963
ND
33
-
SOC. NAT. DE TRANSPORTS ET DE LOGISTIQUE
Maroc
Transport routier
99 401
5 673
34
-
SENEGAL AIRLINES
Sénégal
Transport aérien
95 288
– 13 340
35
-
SOCIÉTÉ D’EXPLOITATION DU TRANSGABONAIS
Gabon
Transport ferroviaire
82 986
– 13 228
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 10 premières autorités de gestion Société
Pays
Activité
Chiffre d’affaires Résultat net (en milliers de dollars) (en milliers de dollars)
1
30
SUEZ CANAL AUTHORITY
Égypte
Logistique portuaire
5 130 000
ND
2
158
TRANSNET NATIONAL PORTS AUTHORITY
Afrique du Sud
Logistique portuaire
981 205
ND
3
481
SOC. D’EXPLOITATION DES PORTS – MARSA MAROC
Maroc
Logistique portuaire
236 014
ND
4
484
OFFICE NATIONAL DES AÉROPORTS
Maroc
Logistique aéroportuaire
233 437
11 717
5
-
OFFICE DE L’AVIATION CIVILE ET DES AÉROPORTS
Tunisie
Logistique aéroportuaire
165 434
4 917
6
-
AGENCE NATIONALE DES PORTS
Maroc
Logistique portuaire
141 254
17 339
7
-
PORT AUTONOME D’ABIDJAN
Côte d’Ivoire
Logistique portuaire
127 229
41 587
8
-
DP WORLD DAKAR
Sénégal
Logistique portuaire
98 485
20 796
9
-
KENYA AIRPORTS AUTHORITY
Kenya
Logistique aéroportuaire
98 430
28 487
10
-
ENTREPRISE PORTUAIRE D’ALGER
Algérie
Logistique portuaire
75 055
LES 500 • ÉDITION 2014
10 986 JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Société
CHIFFRES 2012 – EN ITALIQUE, CHIFFRES 2011 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang dans les 500
Rang 2014
Les 35 premiers transporteurs
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL POLITIQUE, ÉCONOMIE, CULTURE
162
Post-scriptum Stéphane Ballong
Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS Tél. : 01 44 30 19 60 ; télécopieurs : rédaction : 01 45 20 09 69 ; ventes : 01 45 20 09 67 ; courriel : redaction@jeuneafrique.com
RÉDACTION
’
EST LE COUP DE GUEULE d’un patron africain. Un dirigeant bien connu, qui a fait fortune dans les télécoms avant de créer sa propre fondation pour promouvoir la bonne gouvernance et un leadership visionnaire sur le continent. Lors d’une grande conférence internationale réunissant le gratin du monde des affaires, voici ce qu’il a dit aux chefs d’entreprise africains présents : « Vous êtes trop timides, trop respectueux voire trop craintifs des gouvernements et des institutions internationales ! » Avec une certaine verve, l’Anglo-Soudanais Mo Ibrahim – puisque c’est de lui qu’il s’agit – a reproché à ses pairs leur fâcheuse tendance à penser que leur sort dépend des seuls gouvernements. « C’est une bêtise ! Vous créez de la richesse et des emplois, ne sous-estimez pas votre puissance ! » a-t-il martelé, avant de lancer, sous forme de boutade : « Les gars, vous aimez aller aux réunions comme celle de Davos pour côtoyer les grands de ce monde et prendre des photos avec eux… Tout cela n’a aucun sens. C’est avant tout sur le terrain de l’action qu’on veut vous voir. »
Pour « Mo » et bien d’autres, les chefs d’entreprise africains doivent désormais prendre leurs responsabilités et devenir acteurs du processus de développement. S’unir, être collectivement capables de s’opposer à des politiques et à des mesures émanant d’institutions nationales ou internationales qui ne favoriseraient pas, par exemple, l’intégration régionale ou les investissements transfrontaliers… Cette approche a une résonance particulière au moment où point une nouvelle génération de chefs d’entreprise décidés à changer le paysage économique du continent. Il s’agit par exemple de cette femme d’affaires sud-africaine qui développe un complexe industriel pour transformer localement le manganèse jusque-là exporté à l’état brut. Ou encore de ce négociant nigérian qui, après avoir importé durant de nombreuses années des pièces détachées, construit désormais des voitures de sa propre marque, qu’il vend sur le marché local mais aussi dans les pays voisins. Prônant depuis quelques années une nouvelle philosophie économique résumée dans le néologisme d’« africapitalisme », le Nigérian Tony Elumelu est l’autre chef de file de cette génération d’entrepreneurs africains. Que dit-il? Que le secteur privé africain doit, outre de la richesse économique, créer de la prospérité sociale. Comment ? En adoptant une démarche de long terme, en rompant avec la recherche du profit à court terme et, surtout, en ciblant des domaines stratégiques (infrastructures, agriculture, énergie…) ayant un impact réel sur la création d’emplois et, donc, sur la réduction de la pauvreté. Assurément, le concept de « Tony » fait son chemin parmi les patrons africains. Mais les paroles de « Mo », elles, restent vaines. En témoigne, par exemple, l’inefficacité de nombre d’organisations patronales du continent. Le secteur privé doit prendre l’initiative d’équilibrer ses rapports avec les pouvoirs publics. Pour jouer, enfin, son rôle sociétal. l JEUNE AFRIQUE HORS-SÉRIE N O 37
bby@jeuneafrique.com
Directeur général : Danielle Ben Yahmed Vice-présidents : Aldo de Silva, Danielle Ben Yahmed, François Soudan, Amir Ben Yahmed Directeur de la publication : Marwane Ben Yahmed
De Mo à Tony
C
Fondateur : Béchir Ben Yahmed, le 17 octobre 1960 à Tunis
LES 500 • ÉDITION 2014
Directeur de la rédaction : François Soudan (f.soudan@jeuneafrique.com) Directeurs exécutifs : Marwane Ben Yahmed (mby@jeuneafrique.com), Amir Ben Yahmed (aby@jeuneafrique.com) Rédaction en chef : Seidik Abba (s.abba@jeuneafrique.com), Élise Colette (éditions électroniques, e.colette@jeuneafrique.com), Laurent Giraud-Coudière (technique, lgc@jeuneafrique.com) Secrétariat : Chantal Lossou Chefs de section : Joséphine Dedet (La semaine de J.A.), Michael Pauron (Grand angle), Anne Kappès-Grangé (Afrique subsaharienne), Tarek Moussa et Nadia Lamlili (Maghreb & MoyenOrient), Frédéric Maury (Économie), Jean-Michel Aubriet (Europe, Amériques, Asie), Cécile Manciaux avec Olivier Caslin (Le Plus de J.A.), Séverine Kodjo-Grandvaux (Culture & médias), Clarisse Juompan-Yakam (Vous & nous) Secrétaires de rédaction : Sabine Clerc, Fabien Mollon, Ophélie Négros Rédaction : Youssef Aït Akdim, Farid Alilat, Mehdi Ba (à Dakar), Stéphane Ballong, Pierre Boisselet, Rémi Carayol, Olivier Caslin, Julien Clémençot, Frida Dahmani (à Tunis), Georges Dougueli, Samy Ghorbal, Christophe Le Bec, Nicolas Michel, Haby Niakate, Cherif Ouazani, Laurent de Saint Périer, Joan Tilouine, Tshitenge Lubabu M.K. ; collaborateurs : Edmond Bertrand, Renaud de Rochebrune ; accords spéciaux : Financial Times Responsable de la communication : Vanessa Ralli (v.ralli@jeuneafrique.com) RÉALISATION Maquette : Marc Trenson (directeur artistique), Emeric Thérond (premier rédacteur graphiste), Christophe Chauvin, Stéphanie Creuzé, Julie Eneau, Valérie Olivier ; révision : Nathalie Bedjoudjou (chef de service), Vladimir Pol ; fabrication : Philippe Martin (chef de service), Christian Kasongo ; service photo : Dan Torres (directrice photo), Nathalie Clavé, Vincent Fournier, Claire Vattebled ; documentation : Anita Corthier (chef de service), Sylvie Fournier, Florence Turenne, Angéline Veyret JEUNEAFRIQUE.COM Direction éditoriale : Élise Colette ; chefs d’édition : Pierre-François Naudé, Frédéric Maury (économie) ; rédaction : Joël Assoko, Elena Blum, Vincent Duhem, Jean-Sébastien Josset, Trésor Kibangula, Mathieu Olivier, Benjamin Roger et Nicolas Teisserenc Responsable web : Jean-Marie Miny ; studio : Cristina Bautista, Jun Feng et Maxime Pierdet DIFFUSION ET ABONNEMENTS Direction : Danielle Ben Yahmed et Amir Ben Yahmed ; vente au numéro : Sandra Drouet (responsable adjointe) ; Maty N’Dome (chef de produit) ; abonnements : AMIX, Service abonnements Jeune Afrique, 326 rue du Gros Moulin, BP 10320, 45200 AMILLY. Tél. : 33 2 38 90 89 53, Fax : 33 2 38 98 41 15, courriel : abonnement-ja@jeuneafrique.com COMMUNICATION ET PUBLICITÉ DIFCOM (AGENCE INTERNATIONALE POUR LA DIFFUSION DE LA COMMUNICATION) S.A. au capital de 3 millions d’euros – Régie publicitaire centrale de SIFIJA 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 Paris Tél. : 01 44 30 19 60 Fax : 01 45 20 08 23/01 44 30 19 86. Courriel : regie@jeuneafrique.com Président : Danielle Ben Yahmed ; directeur général : Amir Ben Yahmed ; direction centrale : Christine Duclos ; direction du développement : Florian Serfaty ; secrétariat : Chantal Bouillet ; chef de studio : Chrystel Carrière ; gestion et recouvrement : Pascaline Brémond ; service technique et administratif : Carla de Sousa Direction de la publicité : Laure Nitkowski, avec Catherine Weliachew, Virginie Vatin, Zehia Yahiaoui (directrices de clientèle), Nsona Kamalandua (chef de publicité), assistées de Patricia Malhaire ; annonces classées : Fabienne Lefebvre avec Blandine Delporte, Richelle Abihssira, assistées de Sylvie Largillière Chargées de mission : Nisrine Batata, Zine Ben Yahmed, Fatoumata Tandjan REPRÉSENTATIONS EXTÉRIEURES MAROC SIFIJA, Nabila Berrada. Centre commercial Paranfa, Aïn Diab, Casablanca. Tél. : (212) (5) 22 39 04 54 Fax : (212) (5) 22 39 07 16. TUNISIE SAPCOM, Mourad Larbi (m.larbi@sapcom-jeuneafrique.com) 15-17, rue du 18-Janvier-1952, 1001 Tunis. Tél. : (216) 71 331 244 ; Fax : (216) 71 353 522. SOCIÉTÉ INTERNATIONALE DE FINANCEMENT ET D’INVESTISSEMENT S.C.A. au capital de 15 millions d’euros. Principal actionnaire : Béchir Ben Yahmed Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 PARIS | RCS PARIS B 784 683 484 TVA : FR47 784 683 484 000 25 Gérant commandité : Béchir Ben Yahmed ; Directeur général adjoint : Jean-Baptiste Aubriot ; secrétariat : Dominique Rouillon ; contrôle de gestion : Charlotte Visdeloup ; finances, comptabilité : Monique Éverard et Fatiha Maloum-Abtouche ; juridique, administration et ressources humaines : Sylvie Vogel, avec Karine Deniau et Adelaïde Grenier ; Club des actionnaires : Dominique Rouillon IMPRIMEUR SIEP - FRANCE. COMMISSION PARITAIRE : 1016C80822. DÉPÔT LÉGAL : À PARUTION. ISSN 1959-1683
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