HS 50 TOP 500 DES PREMIERES ENTREPRISES AFRICAINES du 27 mai 2019

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LE CL ASSEMENT DES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES AFRIC AINES – ÉDI T IO N 20 19

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL

NIGERIA Un eldorado à conquérir coûte que coûte

HORS-SÉRIE NO 50

AGRO-INDUSTRIE L’ivoirien Sifca met le cap sur l’aval

ÉNERGIE Comment Elsewedy est devenu un géant des câbles électriques

De g. à dr., Ahmed El Sewedy, Elsewedy Electric ; Pierre Billon, Sifca ; Rob Shuter, MTN ; Mostafa Terrab, OCP ; Youssef Omaïs, Patisen ; Bella Disu, Globacom.

LES JEUNE AFRIQUE HO R S -SÉRIE N o 50

MANAGERS Ces pionniers de la transformation numérique

premières entreprises africaines France 6 € Algérie 360 DA Allemagne 8 € Autriche 8 € Belgique 7 € Canada 11,99 $ CAN DOM 8 € Éthiopie 95 birrs Italie 8 € Maroc 45 DH Mauritanie 1 800 MRO Norvège 75 NOK Portugal 8 € Suisse 14 FS Tunisie 6,50 DT Zone CFA 3 200 F CFA ISSN 1959-1683

20e ÉDITION Palmarès exclusif 2019



ÉDITORIAL Julien Clémençot

Le salut par la Zlec onne nouvelle pour les pays africains et les entreprises de notre classement. Après des années plombées par la chute des cours des matières premières, les économies subsahariennes confirment leur redressement. Leur croissance devrait grimper de 3,5 % en 2019, contre 3 % l’an dernier, selon le FMI. Une performance favorisée par la résistance de la Chine. Le PIB du géant asiatique, premier partenaire commercial du continent, a augmenté de 6,4 % au premier trimestre d’après les statistiques publiées par Pékin mi-avril. Certes, sa croissance est la plus basse depuis près de trente ans, mais elle a cessé de se dégrader après une année 2018 orientée à la baisse. Ses sociétés augmentent leur production comme leurs investissements et la demande intérieure reste forte en dépit des tensions avec les États-Unis. La lente remontée des économies africaines entamée il y a trois ans se lit dans notre classement. Les revenus 2017 (en dollars) des 500 premières entreprises ont progressé de 12,1 % sur un an, confirmant le modeste rebond de 1,2 % entrevu dans l’édition précédente. Mais leur développement est loin de répondre aux défis qui se posent aux pays africains. Il leur faudrait créer pas moins de 20 millions d’emplois par an pendant deux décennies pour offrir un avenir aux

B

jeunes qui vont entrer sur le marché du travail. L’accroissement démographique obère une grande partie des efforts accomplis pour réduire la pauvreté, bien qu’à terme il demeurera l’un des atouts du continent. « Si on garde le rythme actuel, en 2030, quatre pauvres sur cinq dans le monde seront africains. L’Afrique ne peut pas, ne doit pas être un musée de la pauvreté », s’alarmait dans JA Akinwumi Adesina, président de la BAD.

Une occasion unique

Nain du commerce mondial, le continent, qui continue d’exporter ses matières premières, souvent sans les transformer ou presque, doit changer de logiciel pour opérer dans des temps records la rupture nécessaire. Et l’accord de création d’une zone de libre-échange continentale (Zlec), signé l’an dernier lors du sommet de Kigali sous la présidence du Rwandais Paul Kagame, lui en offre une occasion unique. C’est d’abord l’opportunité pour le continent et son secteur privé de faire bloc pour la première fois et de peser au niveau international. Le marché ainsi créé regroupera plus de 1,2 milliard de personnes et son

PIB représentera 3 000 milliards de dollars, plus que l’Inde. Surtout, ce nouvel espace permettant la libre circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services pourra être un formidable accélérateur pour le développement des entreprises africaines, leur offrant des débouchés pour des productions à forte valeur ajoutée, en même temps qu’il favorisera la transformation structurelle des économies. Une fois opérationnel, l’accord de libre-échange pourrait conduire à une hausse de 52 % du commerce intra-africain d’ici à 2022, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. L’accord désormais ratifié par une vingtaine de pays, la Zlec entrera en vigueur le 30 mai, mais c’est après le sommet extraordinaire de l’Union africaine à Niamey début juillet 2019 qu’elle devrait être davantage opérationnelle. Bien sûr, ce projet n’a pas que des supporters. Le Nigeria, première économie du continent, fait partie des frileux qui craignent qu’une nouvelle concurrence débarque sur leurs terres. Savoir que cette idée a été portée sur les fonts baptismaux par le dirigeant d’un pays de seulement 12 millions d’habitants, avec un secteur privé naissant et sans véritable champion panafricain, devrait pourtant rassurer, notamment les chefs d’entreprise qui pensent que la Zlec fera boxer sur le même ring poids mouche et poids lourds – sans garde-fou.

Le continent doit changer de logiciel pour opérer la rupture nécessaire.

• Rédaction en chef: Pierre-Olivier Rouaud, Julien Clémençot • Rédaction en chef exécutive: Laurent Giraud-Coudière, Vladimir Pol (adjoint) • Secrétariat de rédaction: Sabine Clerc • Base de données et classements: Capucine de La Revelière (les500@jeuneafrique.com) • Direction artistique: Marc Trenson, Jean-Philippe Gauthier (adjoint) • Rédaction graphique: Stéphanie Creuzé (chef de studio), Julie Eneau, Sydonie Ghayeb, Camille Chauvin • Infographies: Christophe Chauvin • Iconographie : Claire Vattebled (chef de service), Nathalie Clavé, Ophélia Lamy • Révision : Cécile Espérou-Kenig, Emmanuelle Montagnese, Nathalie Wallon-Bedjoudjou • Ont collaboré à ce hors-série: Saïd Benchérif, El Mehdi Berrada, Laure Broulard, Julien Clémençot, Nadoun Coulibaly, Rémy Darras, François Étienne, Mathieu Galtier, Natacha Gorwitz, Olivier Holmey, Ariane Lavrilleux, Christophe Le Bec, Estelle Maussion, Omer Mbadi, Baudelaire Mieu, Amadou Oury Diallo, Pierre-Olivier Rouaud, Julien Wagner • Publicité : Pierre Bessières (coordination), Difcom, Groupe Jeune Afrique, 57 bis rue d’Auteuil, 75016 Paris Tél.: 33 1 44301960 - Fax: 33 1 45200967

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

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Éditorial Le salut par la Zlec

Sommaire

ENQUÊTE

6 14 18

Nigeria Un eldorado à conquérir coûte que coûte Télécoms Globacom, un géant à l’étroit Interview Acha Leke, associé senior et président de McKinsey Afrique

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NIGERIA

Un eldorado à conquérir coûte que coûte

AFRIQUE SUBSAHARIENNE 22 30 34 40

Côte d’Ivoire Sifca met le cap sur l’aval Angola Sonangol sommée de se transformer Guinée La SMB remet la bauxite sur les rails L’opération de l’année Rubis fait le plein de stations-service en Afrique de l’Est 42 Nouveaux entrants

MAGHREB & MOYEN-ORIENT

44 50 54 56 58

Égypte Elsewedy Electric, la diversification sans frein Maroc Bgroup ou l’ambition en toute discrétion Tunisie Pourquoi Tunisair ne redécolle pas L’opération de l’année Mutandis enfin coté Nouveaux entrants

MANAGERS

60 Ces pionniers de l’entreprise africaine 4.0 Yacine Barro (Microsoft) ; Achraf Chaari (Magasin général) ; Rebecca Enonchong (AppsTech) ; Aminata Ndiaye (Orange) ; Saloua Karkri Belkeziz (GFI) ; Catherine Nomel (Air Côte d’Ivoire) ; Nabi Issa Coulibaly (La Poste du Burkina Faso)

76 76 87 99 105 106 112 118 124 128

CLASSEMENTS

Bilan Le redémarrage se confirme Classement général Classement selon la rentabilité Classement par régions Afrique du Nord Afrique de l’Ouest Afrique australe et océan Indien Afrique de l’Est Afrique centrale

133 Classement par secteurs 134 Agro-industrie 138 Boissons 140 Télécoms 142 Hydrocarbures 144 BTP 146 Matériaux de construction 148 Mines 150 Distribution 152 Transport

154 Post-scriptum Vers le billion

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CÔTE D’IVOIRE

44

ÉGYPTE

Sifca met le cap sur l’aval

Elsewedy Electric, la diversification sans frein

PHOTOS DE COUVERTURE : CAPTURE D’ÉCRAN YOUTUBE; SIFCA ; WALDO SWIEGERS/BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES ; DIRK WAEM/BELGA/MAXPPP ; SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA ; BRUNO LEVY POUR JA


Vivre le progrès.

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ENQUÊTE

FREDERIC SOLTAN/CORBIS/GETTY IMAGES

De nombreuses entreprises font de ce pays un enjeu majeur de leur stratégie africaine (ici le port de Lagos).


NIGERIA

Un eldorado

àconquérir coûtequecoûte Beaucoup s’y cassent les dents, mais peu renoncent car ce marché reste l’un des plus prometteurs du continent.


Enquête NIGERIA

Des signes de reprise

C

est un e-mail qui résume à lui seul le vécu de nombreuses sociétés étrangères au Nigeria. En mai 2012, Giles Pendleton, alors chargé de la promotion immobilière au sein du groupe sud-africain Liberty, écrit à un homme d’affaires qui lui propose un partenariat dans une zone franche non loin de Lagos: « Cet endroit ne dispose ni de route ni de liaison ferrée, ni de port ni d’aéroport. » La visite a été une perte de temps, estime-t-il, Liberty ne pouvant s’associer à un projet en l’absence d’infrastructures de base. S’emportant, il conclut: « Contrairement à ce que vous avez pu entendre, la zone franche de Lekki est une série de plateformes en pleine jungle, au milieu de nulle part, qui verra le jour au mieux dans vingt ans. » Cet e-mail, que Jeune Afrique a pu se procurer, illustre les défis auxquels tout entrepreneur envisageant de s’implanter au Nigeria est confronté, et éclaire le choix de beaucoup de l’éviter. Et pourtant! En dépit des contre-performances des dernières années dues à la chute du prix du baril de pétrole et à la dévaluation du naira, la première économie du continent est en voie de redressement. Avec un PIB de 450 milliards de dollars et, surtout, un potentiel de croissance à moyen terme qu’Acha Leke, associé chez McKinsey (lire pp. 18-19), estime entre 8 % et 10 % par an, elle reste incontournable pour toute société ayant des ambitions continentales. Et ce quel que soit le secteur. Car le marché nigérian présente des opportunités bien au-delà du pétrole: les importations, par exemple, se chiffrent à 50 milliards de dollars par an. Du groupe agroalimentaire sénégalais Patisen à la banque sud-africaine Absa, en passant par le fabricant marocain de literie Dolidol, l’institut de sondages kényan mSurvey ou le groupe hôtelier malien Azalaï, la liste des sociétés qui s’installent au Nigeria ou qui se préparent à le faire ne cesse de s’allonger. Et en dépit des déconvenues, qui sont légion, nombreux sont ceux qui font de ce pays un enjeu majeur de leur stratégie continentale. Avec l’espoir de voir décoller leur chiffre d’affaires.

Bilan mitigé des sud-africaines

À 82 ans, l’ex-président Olusegun Obasanjo reste, douze ans après la fin de son mandat, l’un des ardents défenseurs du potentiel de son pays. Quand on l’interroge sur la venue de compagnies étrangères, il répond avec enthousiasme: « Plus on est de fous, plus on rit ! » Conscient des difficultés, il poursuit : « J’implore les entreprises qui voudraient partir de ne pas le faire. Même si elles subissent des revers, elles doivent rester, ces échecs ne sont que temporaires. Avec nos quelque 200 millions d’habitants, tout effort commercial au Nigeria est voué au succès. »

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Taux de croissance du PIB

6,3 %

2,6 % 0,8 %

1,9 %

2,3 %

2018

2019

- 1,6 % 2014

2015

2016

2,5 %

2,6 %

prévisions 2017

Population (en millions d’habitants) PIB / habitant (2018) Inflation (2018) Taux directeur Banque centrale Déficit public (2018) Dette publique (2018)

2020

2021

195,9 (2017) 410 (2050, prévision) 2 268 $ 12,4 % 13,5 % 5,1 % du PIB 25,3 % du PIB

Commerce extérieur (en milliards $) Exportations 2018 (dont pétrole/gaz : 94 %) Importations 2018

58,8 49,6

Sur le long terme, peut-être. Mais quand les difficultés s’accumulent, il peut sembler sage de se retirer. C’est le choix qu’ont fait certaines des plus importantes sociétés sud-africaines entrées au Nigeria ces dernières années: la chaîne de magasins d’alimentation Woolworths en 2013, l’industriel agroalimentaire Tiger Brands en 2016 ou le groupe hôtelier Sun International à la fin de 2018. « Les entreprises sud-africaines affichent un bilan mitigé au Nigeria », analyse Ronak Gopaldas, directeur chez Signal Risk, une société de conseil basée au Cap. « L’entrée de Woolworths, par exemple, a été désastreuse », poursuit-il. Woolworths a justifié son départ, deux ans seulement après y avoir fait une entrée fracassante, par ses charges locatives et fiscales élevées, et par la gestion difficile des chaînes d’approvisionnement. La compagnie n’aura pas su s’adapter. De Lagos à Abuja en passant par Port Harcourt, les obstacles à une installation réussie restent nombreux. Les entreprises étrangères doivent faire face à des infrastructures défaillantes, une corruption endémique, une devise instable et des instances de régulation qui versent parfois dans l’excès de zèle. Ainsi, en août 2018, la Banque centrale a menacé MTN d’un redressement fiscal

MALGRÉ LA CHUTE DES COURS DU PÉTROLE ET LA DÉVALUATION DU NAIRA, LA PREMIÈRE ÉCONOMIE DU CONTINENT EST EN VOIE DE REDRESSEMENT.

SOURCES : FMI, PNUD, NATIONS UNIES, OMC

OLIVIER HOLMEY



Enquête NIGERIA

©PHOTO ANANIAS LEKI-DAGO POUR JA

POUR JEAN KACOU DIAGOU, UN « PASSAGE OBLIGÉ »

Le PDG du groupe NSIA dans son bureau du Plateau, à Abidjan.

NSIA, le principal assureur d’Afrique francophone, s’est établi au Nigeria en 2011 avec le rachat d’une société d’assurances pour environ 20 milliards de F CFA (30,5 millions

d’euros). Son président, Jean Kacou Diagou, deuxième fortune de Côte d’Ivoire, considère ce pays comme « un passage plus ou moins obligé pour un groupe voulant

portant sur 8,13 milliards de dollars. L’opérateur de télécoms était accusé d’avoir rapatrié illégalement ces fonds en Afrique du Sud. Un contentieux finalement réglé à la fin de 2018 pour 53 millions de dollars. Ce spectaculaire différend, survenu après l’amende record de 2016, n’a en tout cas rien arrangé quant à la manière dont le pays est perçu, comme l’explique le FrancoAlgérien Sofiane Lahmar, associé au sein du fonds britannique Development Partners International (DPI), spécialisé sur l’Afrique et présent au Nigeria: « De telles actions contre certains grands groupes étrangers sont inquiétantes. »

Adapter sa stratégie au marché

Nombreuses pourtant sont les sociétés qui restent attachées à leur projet d’implantation au Nigeria. Tâchant d’apprendre des erreurs de leurs prédécesseurs, elles adaptent leur stratégie aux spécificités du marché. La politique protectionniste du Nigeria joue parfois le rôle d’accélérateur. Privé de débouchés par Lagos, qui a interdit les importations de NPK, un fertilisant à base de phosphate, OCP, numéro un mondial des phosphates fait contre mauvaise fortune bon cœur et entend investir dans un premier temps 20 millions de dollars dans la construction de deux mélangeurs pour produire de l’engrais localement.

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devenir important en Afrique ». Cependant, NSIA ne serait jamais entrée au Nigeria autrement que par une acquisition. « S’implanter à partir de rien aurait été très difficile parce qu’on ne connaissait pas très bien ce marché », explique-t-il. Aujourd’hui, la filiale nigériane de NSIA affiche une croissance d’environ 10 % par an, et contribue à un peu plus du dixième du chiffre d’affaires du groupe. Et Jean Kacou Diagou ne compte pas en rester là. Il a récemment accru les fonds propres de NSIA Nigeria pour lui permettre de mieux puiser dans « le potentiel incommensurable » du pays. Seule ombre au tableau : la dévaluation du naira en 2016 a eu pour effet de réduire la valeur des actifs nigérians de NSIA d’environ 40 %. « Ça a fait mal », se souvient-il. Mais il ne croit pas au scénario d’une nouvelle dévaluation cette année. Et il se félicite d’avoir été l’un des premiers assureurs étrangers de taille à s’être installé dans le pays. O.H.

Pour sa part, Absa (ex-Barclays Africa Group) mise sur une progression à petits pas. Présente au Nigeria depuis environ dix ans, elle n’envisage que maintenant d’étendre ses activités au-delà du marché de capitaux. « Nous y observons une approche très prudente, confie Hasnen Varawalla, coprésident des opérations bancaires du groupe. En tant que banque panafricaine, nous nous devons d’être présents sur le premier marché du continent. Mais la compétition y est rude. Il est important d’y croître par étapes, au fur et à mesure que nous affinons notre connaissance du pays. » En la matière, les entreprises des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) bénéficient des exceptions douanières de cette zone de libre-échange. Quand Patisen est arrivé au Nigeria, en 2016, il a fait le choix d’importer ses produits du Sénégal plutôt que de les fabriquer sur place. Il évite ainsi par exemple les dépenses liées à l’usage de générateurs diesel, le réseau électrique nigérian étant peu fiable. Patisen a fait appel à un manager nigérian, Abidemi Muraina, pour conduire son projet (lire encadré p. 12). Celui-ci explique que l’emploi d’une main-d’œuvre locale permet au groupe francophone de surmonter la barrière de la langue. « Pour avoir une vue d’ensemble du Nigeria il faut y avoir passé des années, en comprendre la culture et le milieu des affaires », indique-t-il.



Enquête NIGERIA

Et le pari se révèle plutôt gagnant. Le chiffre d’affaires de Patisen au Nigeria a doublé l’année dernière, et il devrait réitérer cette performance en 2019 pour atteindre 30 millions de dollars! Malgré la concurrence féroce de la société sud-africaine Promasidor, des multinationales Nestlé et Unilever ou de nombreuses entreprises nigérianes, la société sénégalaise de produits d’épicerie y trouve son compte grâce à la forte poussée démographique, analyse Abidemi Muraina. Dolidol rêve d’un destin similaire. Pour arriver à ses fins, la société marocaine a choisi de s’associer au fonds DPI, qui est l’actionnaire principal de Chicken Republic, une chaîne de restauration à succès au Nigeria. En prenant un ticket de 20 % dans Dolidol pour 30 millions de dollars fin 2018, DPI a donné à l’industriel les capitaux nécessaires à son expansion, mais pas seulement. « La valeur ajoutée que nous pouvons apporter est très importante: nous avons non

seulement la connaissance du terrain, mais surtout l’expérience d’avoir déjà investi dans un acteur de cette économie », précise Sofiane Lahmar, qui s’est rendu au Nigeria avec des cadres de Dolidol. D’autres sociétés du portefeuille du fonds DPI, comme CMGP, une compagnie marocaine d’irrigation, ou Egic, un fabricant égyptien de plomberie, envisagent aussi de s’implanter au Nigeria. Ces deux acteurs ont une approche ouverte à l’égard des modalités d’entrée, par exemple l’acquisition d’une société nigériane ou, tâche plus ardue, l’ouverture d’une usine. Dans le premier cas de figure, leur arrivée au Nigeria pourrait avoir lieu dès cette année, indique Sofiane Lahmar. Pour sa part, mSurvey s’est installé à Lagos au début de 2018. Son pari ? Aider les sociétés étrangères à mieux saisir les attentes des différents types de consommateurs nigérians par ses enquêtes. L’institut espère ainsi transformer un défi majeur de ce marché – sa diversité extrême – en une opportunité commerciale. « On ne peut pas faire de copier-coller au Nigeria », résume Kenfield Griffith, directeur général de mSurvey, qui juge que des entreprises comme Woolworths auraient connu davantage de succès si elles avaient eu recours à ce genre de services.

SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA

La crainte de nouveaux désordres monétaires?

L’usine du groupe agroalimentaire sénégalais à Dakar.

HORS DE LA CEDEAO, POINT DE SALUT POUR PATISEN En important du Sénégal les produits qu’elle vend au Nigeria, Patisen se dispense de payer les 20 % de taxes douanières habituelles, ces deux pays appartenant à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui favorise le libreéchange régional. Cette exemption fait toute la différence : « Sans elle, nous ne serions pas compétitifs », assure Abidemi Muraina, chargé des activités de Patisen au Nigeria. Mais l’administration Buhari refuse pour l’instant de rejoindre la zone de libre-échange continentale (Zlec).

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Elle souhaite favoriser l’industrie nationale à travers des mesures protectionnistes, ce qui inquiète ce cadre de l’agroalimentaire. Si cette exemption venait à être révoquée, comme il s’y attend, Patisen se verrait obligé d’établir des usines au Nigeria. Une lourde tâche qui aurait pour effet de réduire les marges et d’augmenter l’exposition aux risques du pays. « Nous espérons bénéficier de l’exemption encore longtemps, afin de nous préparer à ce scénario », conclut Abidemi Muraina. O.H.

Des difficultés, il y en a encore dans ce pays classé 146e sur 190 dans le dernier classement « Doing Business » de la Banque mondiale. Si les réseaux électriques et de transport sont un des chantiers prioritaires du pouvoir, ces infrastructures restent largement en deçà des besoins, et freinent l’essor du Nigeria. Il faut parfois deux semaines aux produits importés par Patisen pour être acheminés du port de Lagos aux entrepôts de la ville, tant le premier est engorgé. Et même sur l’île Victoria, le quartier d’affaires de Lagos où sont installées de nombreuses sociétés étrangères, les coupures de courant sont fréquentes. Une nouvelle dévaluation du naira, redoutée par certains économistes, pourrait constituer un cassetête supplémentaire. Cela étant, la lente remontée des prix du pétrole, après qu’ils sont tombés à leur niveau le plus bas en quinze ans au début de 2016, a permis de réinjecter des dollars dans l’économie, qui dépend à 95 % de l’or noir pour ses exportations. De


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Enquête NIGERIA

Un avis partagé par MTN. Malgré ses déboires judiciaires, l’opérateur n’a aucune intention de quitter le pays. Après tout, c’est sa percée au Nigeria qui lui a permis de devancer son principal rival, le sud-africain Vodacom. Et MTN est loin d’être la seule entreprise à avoir gagné en compétitivité en ayant bravé les dangers de ce marché. Ainsi, grâce à son implantation au Nigeria, l’école de commerce sud-africaine Regenesys s’est fortement développée ces dernières années, tandis que sa compatriote, l’université de Stellenbosch, dont la stratégie est plus réservée, n’a pas voulu s’y lancer. Au grand dam de son directeur commercial, Adetoyese Abioye, qui estime que le choix du Nigeria finit souvent par payer. Quant à la zone franche de Lekki, si décriée par Giles Pendleton en 2012, elle a su attirer des sociétés étrangères et a même recueilli l’appui d’Aliko Dangote, première fortune d’Afrique, qui y fait construire la plus grande raffinerie de pétrole au monde. Contrairement à la prévision de l’ancien cadre de Liberty, il aura fallu bien moins de vingt ans pour voir éclore ce projet. Encore fallait-il prendre le risque…

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Si beaucoup de groupes veulent entrer au Nigeria, certaines des entreprises du pays se rêvent, elles, un destin continental, tel l’opérateur fondé par Mike Adenuga. JULIEN CLÉMENÇOT

u Nigeria, son entrevue avec le président rwandais, Paul Kagame, a fait le tour du web. Belinda AdenugaDisu, plus connue sous le nom de Bella Disu, ne s’est pas encore imposée comme la grande patronne de Globacom. Mais sa venue à Kigali fin mars 2019, à l’occasion de l’Africa CEO Forum, où se sont retrouvés plus de 800 chefs d’entreprise, lui a permis de renforcer sa nouvelle stature. Depuis janvier, la fille de Mike Adenuga – 66 ans, deuxième fortune du continent –, est la vice-présidente exécutive du deuxième opérateur de télécoms du Nigeria. Forbes estimait fin avril 2019 à 9,2 milliards de dollars la fortune de son père, bâtie grâce au pétrole – il exploite six blocs avec sa société Conoil dans le delta du Niger – et à l’opérateur de télécoms qu’il a fondé en 2003. Et il en est toujours le principal pilote. Dans son pays, l’entrepreneur est une légende dont on dit qu’il a payé ses études aux États-Unis en étant chauffeur de taxi puis gagné son premier million de dollars à l’âge de 26 ans en vendant des dentelles et des boissons sucrées. Bella Disu s’est inscrite dans son sillage. Une fois ses études à l’Université du Massachusetts, à Boston,

A

achevées, elle a aussitôt rejoint l’entreprise, en 2004. D’abord comme commerciale, avant de naturellement grimper tous les échelons sans oublier de parfaire sa formation en décrochant un master en sciences du leadership à la Northeastern University – toujours à Boston.

Santé et divertissement

Il faut dire que ses nouvelles responsabilités ne sont pas minces. Globacom, connu sous la marque Glo, détient 26 % du marché nigérian des télécoms, derrière le sud-africain MTN (40 %), mais devant l’indien Airtel (25 %) – dépassé fin 2018 – et 9 Mobile (17 %), une ancienne filiale de l’émirati Etisalat. Au total, Glo comptait en février 2019, s elon l’autorité de régulation des télécoms nigériane, 46 millions de clients, plus qu’Orange en Égypte (33,5 millions), premier marché de l’opérateur français. Globacom, qui ne divulgue pas ses résultats financiers, réaliserait, d’après le cabinet spécialiste du secteur Ovum, un chiffre d’affaires d’environ 1,2 milliard de dollars. Ce qui le situe virtuellement dans les 115 premières places de notre Top 500. Impossible en revanche d’estimer sa rentabilité, faute de données. Tout juste peut-on U E S W I T T/ S I PA

Prendre des risques

Télécoms Globacom, un géant à l’étroit

JA C Q

quoi faciliter les importations et le rapatriement de dividendes pour les sociétés étrangères. Quant à la réélection, à la fin de février 2019, pour un mandat de quatre ans du président Muhammadu Buhari, 76 ans, elle garantit une certaine stabilité à la politique économique et une volonté de développement hors pétrole dans les infrastructures, l’agriculture, l’industrie ou le numérique à travers la stratégie de l’Economic Recovery and Growth Plan. « Les gens disent que le Nigeria est difficile, mais tous les marchés le sont si on ne les comprend pas, résume l’homme d’affaires nigérian Arnold Ekpe, ancien directeur général d’Ecobank. Si on est prêt à y investir sur le long terme et à faire l’effort d’en comprendre les particularités, c’est un marché profitable. »



Enquête NIGERIA

GETTY IMAGES

Pour augmenter le revenu par utilisateur, le groupe a annoncé le lancement de plusieurs plateformes de services (ici, les tours de Mike Adenuga, à Lagos).

observer que ses concurrents MTN et Airtel affichent une marge Ebitda (indicateur proche de l’excédent brut d’exploitation) respectivement de 44 % et 42 %. Un niveau qui a largement baissé depuis dix ans, mais demeure confortable. La sienne est sans doute inférieure au regard de sa plus faible proportion d’abonnés utilisant internet, de 58 % – contre 70,9 % pour le leader sud-africain et 68,6 % pour le groupe indien. Pour augmenter son revenu moyen par utilisateur, Globacom a annoncé en février 2019 le lancement de plusieurs plateformes de services. Au programme, une offre de stockage de données dans le cloud, des conseils de santé, un portail de divertissement et, surtout, des services financiers (paiement, transfert d’argent…) – après avoir obtenu il y a quelques mois, comme ses concurrents, l’accord du régulateur. Le Nigeria était un des rares pays du continent où ce service était encore interdit sous la pression du secteur bancaire, alors que 60 millions de personnes n’y sont pas encore titulaires d’un compte. Ces nouveautés sont la promesse de revenus futurs pour Globacom, au vu de l’expérience d’autres acteurs tels que Safaricom. L’opérateur kényan, pionnier du genre avec sa plateforme M-Pesa, a réalisé 620 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2017 grâce

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aux services financiers, soit 28 % de son revenu global. Bien que Glo ne fasse pas preuve d’une grande transparence, ses réalisations donnent une indication de sa force de frappe. En 2010, il avait inauguré le câble sous-marin Glo-1. Celui-ci relie le Nigeria au sud-ouest de l’Angleterre et dessert potentiellement seize pays africains avec, aujourd’hui, une capacité de 2,5 térabits par seconde. Sa construction a nécessité un investissement de 800 millions de dollars (près de 580 millions d’euros).

Du Bénin au Ghana

Même si ce câble est sans doute encore sous-utilisé – c’était, selon une source interne, le cas fin 2017 –, l’entreprise prévoit de se doter, avec le concours de Huawei, d’un second câble sous-marin, cette fois entre Lagos et les États du delta du Niger. De quoi apporter le très haut débit dans les régions pétrolières et toucher ainsi une nouvelle clientèle d’entreprises. Mais la prochaine étape décisive consistera pour Globacom à réussir son développement international. À Kigali, Bella Disu a insisté sur la volonté du groupe de participer au développement du continent. Sortir des frontières du Nigeria, l’opérateur l’a déjà fait. En 2007, il avait décroché une licence au Bénin.

Sur ce petit marché d’Afrique de l’Ouest, Glo comptait en 2016 un peu plus de 1 million d’abonnés, soit 11,7 % des puces télécoms actives dans le pays. Impossible, avec une si petite part, d’atteindre l’équilibre. Les autorités béninoises avaient un temps pensé pouvoir s’appuyer sur le géant nigérian pour casser le duopole formé par MTN et Moov (Maroc Telecom). Mais elles ont dû se rendre à l’évidence. Et ont décidé de lui retirer sa licence fin 2017, après lui avoir plusieurs fois reproché sa mauvaise qualité de service. Le groupe a également échoué à entrer sur le marché ivoirien faute de pouvoir racheter l’opérateur Comium en 2015. Il est cependant toujours présent au Ghana, où il avait décroché une licence en 2008. Mais, là encore, il ne possède qu’une très faible part de marché, de 1,2 % environ, qui ne l’a pas incité à participer au processus d’attribution des licences 4G. Dans une industrie où l’économie d’échelle est un élément essentiel, Globacom ne pourra sans doute pas éternellement se contenter de son immense marché intérieur. Interviewée par CNBC à Kigali, Bella Disu ne disait pas autre chose, mettant en avant la connexion du câble Glo-1 avec le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, et affirmant: « Il est temps que nous y offrions des services. »



Enquête NIGERIA

Interview Acha Leke Associé senior et président de McKinsey Afrique

« Les entreprises africaines ne peuvent ignorer la première économie du continent » En dépit de ses difficultés, le Nigeria recèle d’énormes potentialités selon le consultant, qui a conseillé le gouvernement dans sa stratégie économique. Propos recueillis par PIERRE-OLIVIER ROUAUD Jeune Afrique : Que pèse le marché nigérian en Afrique?

Acha Leke : Pour toute entreprise, notamment africaine, qui entend se développer sur le continent il y a trois marchés clés : l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria. Vu sa taille – près de 200 millions d’habitants –, on ne peut tout simplement pas ignorer ce dernier. Parmi les marchés de consommation au sens large, c’est l’un des plus développés du continent. C’est vrai dans l’agroalimentaire, les produits ménagers, les télécoms, la pharmacie ou la banque de détail. Il représente plus de 20 % de toute la consommation africaine. De plus, il s’agit d’un marché profond : il y a de la place pour beaucoup. Il ne se limite pas à un ou deux acteurs dominants par secteur comme dans beaucoup d’autres pays du continent. Quid des entreprises africaines sur ce marché?

Au sein de McKinsey, nous suivons un échantillon de 438 sociétés africaines réalisant plus de 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires, dont beaucoup ont une implantation, même modeste, au Nigeria. À cela s’ajoute un grand nombre de multinationales qui ont bien saisi l’importance du Nigeria dans les hydrocarbures, cela va de soi, mais aussi dans les produits de consommation avec des groupes fortement implantés comme Diageo ou Unilever.

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Et les entreprises nigérianes ?

Elles prennent leur marché très au sérieux. Dans tous les secteurs, de la banque au sucre, en passant par le ciment ou les télécoms, on compte des entreprises nationales nigérianes parmi les acteurs dominants. Ce qui n’est pas le cas dans toutes les économies du continent. Quel pays africain est le plus présent au Nigeria ?

L’Afrique du Sud y est très bien représentée, eu égard à la taille de ses entreprises. Certaines, comme MTN, ont connu quelques vicissitudes mais n’ont pas renoncé pour autant. Des groupes comme Shoprite ou Standard Bank sont très implantés. Le tropisme ouest-africain et le processus d’intégration économique au sein de la Cedeao ne joue-t-il pas ?

Pas autant. Il y a encore très peu d’entreprises des pays voisins, ou d’Afrique de l’Ouest au sens large, présentes au Nigeria. C’est regrettable. Mais cela commence à changer.

QUAND UNE SOCIÉTÉ RÉUSSIT À PERCER DANS CES CONDITIONS, C’EST QUE SON MODÈLE EST LE BON.

Par exemple Ecobank, dont le siège est situé à Lomé, a finalement racheté une banque au Nigeria il y a quelques années. Le pays est très mal placé dans le classement « Doing Business » de la Banque mondiale, son secteur pétrolier reste opaque… C’est un marché réputé très difficile. Est-ce le cas ?

Bien sûr, il n’est pas facile d’y faire des affaires. Les difficultés sont bien connues : bureaucratie, infrastructures insuffisantes, contrôle des importations… Mais si vous réussissez dans ces conditions, c’est que votre modèle est le bon, et que vous pouvez réussir n’importe où ! Et si c’est difficile pour votre entreprise, ça l’est aussi pour vos concurrents. Une fois que l’on a percé au Nigeria, on peut se développer vite et réaliser de grosses marges. C’est le cas d’Indomie, dans les nouilles instantanées, par exemple. C’est-à-dire ?

Quand cette entreprise indonésienne s’est lancée dans le pays, voilà une trentaine d’années, son marché n’existait pour ainsi dire pas. Les nouilles déshydratées ne figuraient pas dans les habitudes des Nigérians. Aujourd’hui, elles sont un produit de consommation courante. L’entreprise a connu un succès incroyable, au point que Kellogg’s a versé plus de 800 millions de dollars en deux fois pour racheter ce business au Nigeria. Donc tout est possible !


ONE2ONEGROUP/MCKINSEY

INFATIGABLE PROMOTEUR DU CONTINENT

Quels secteurs vous semblent les plus porteurs?

C’est une économie en développement, donc il y a du business à faire dans tous les domaines, à commencer par les ressources naturelles ou les produits de base. Aliko Dangote a fait sa fortune dans la farine, le sucre et le ciment. Mais les entreprises étrangères s’intéressent beaucoup aux industries de consommation au sens large, car ces secteurs sont assez ouverts en matière d’approche. C’est plus compliqué évidemment dans les secteurs régulés comme l’énergie. Certains segments inattendus comme la santé privée ou l’éducation connaissent de belles croissances, s’appuyant sur l’existence d’une réelle classe moyenne supérieure, voire fortunée. La distribution moderne est elle aussi en plein développement, évidemment. Depuis plusieurs années, et cela s’est accentué avec la crise de 2016, le gouvernement intervient beaucoup dans l’économie, mettant en place des quotas d’importation, des limitations d’accès aux devises… Est-ce un risque, selon vous?

Une réflexion forte porte sur ce sujet. Elle a été lancée notamment sous

le précédent mandat du président Buhari et va se poursuivre avec sa réélection. L’idée est de mettre en place des outils juridiques pour permettre le développement d’une industrie nationale forte et la création d’emplois dans nombre de secteurs clés. Cette approche protectionniste ne peut-elle conduire à des contre-performances économiques sur la durée comme souvent?

Les pouvoirs publics en sont très conscients et envisagent cette politique pour une période transitoire. Mais, dans le ciment, imposer aux opérateurs la construction d’usines a permis le développement d’une industrie de premier plan dans ce domaine. La dévaluation de 2016 fut un véritablechoc,quis’estaccompagnéd’une récession, lacroissancereste modeste – autour de 2 % cette année selon le FMI… Quelles sont les perspectives de l’économie à moyen terme?

Le Nigeria a un potentiel de croissance à deux chiffres. Je suis convaincu qu’il existe une volonté très forte des autorités de continuer de moderniser le pays et ses structures économiques. Le plan

Né au Cameroun, Acha Leke, 46 ans, a grandi au Canada puis est revenu au pays avant de repartir. Formé aux ÉtatsUnis, à Georgia Tech et à Stanford, il est entré chez McKinsey en 1999. Installé en Afrique du Sud en 2002, il a travaillé dans de nombreux pays du continent, dont le Nigeria. À Johannesburg, il a cofondé l’African Leadership Academy, un établissement d’enseignement secondaire. Avec Mutsa Chironga et Georges Desvaux, il vient de publier l’ouvrage Africa’s Business Revolution : How to Succeed in the World’s Next Big Growth Market (Harvard Business Press, 2018). P.-O.R.

de redressement ERGP [Economic Recovery and Growth Plan, 2017-2020] visait notamment à sortir le pays de la récession – avec un certain succès, il va sans doute être prolongé. La réforme du secteur pétrolier aura par ailleurs un impact fort, mais le gouvernement a aussi des objectifs ambitieux en matière d’infrastructures ou de développement agricole. Le focus, ces prochaines années, sera mis certainement sur l’accélération de la croissance, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. Avec, à chaque fois, l’idée de développer le secteur privé. En matière de commerce enfin, le Nigeria traîne les pieds pour ratifier la Zlec [Zone de libre-échange continentale]. C’est même le seul grand pays à ne pas l’avoir fait à ce jour. Pourrait-il renoncer?

Depuis des années, il y a à ce sujet des débats nourris parmi les responsables politiques et le secteur privé. Chacun veut prendre le temps de bien analyser la situation et les impacts sur l’économie du pays, qui est la plus importante du continent. Le Nigeria veut s’assurer que cet accord présente des avantages pour lui. Mais les observateurs ont assez peu de doutes sur sa ratification.

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CÔTE D’IVOIRE Accélérer la croissance, résoudre le problème de l’emploi

constats tirés lors du Forum d’Abidjan, le PNE (Programme national d’enquêtes) prévoit d’améliorer la corrélation entre l’offre et la demande exprimée par le marché du travail, de rationaliser le cadre institutionnel et la législation du travail pour qu’elle soutienne encore davantage l’activité économique.

© NABIL ZORKOT POUR JA

Le document veut aussi améliorer l’appareil statistique national pour avoir une meilleure lecture des événements. La Fondation Mo Ibrahim ne dit pas autre chose quand elle souligne dans son rapport l’absence générale de données fiable sur le continent, le plus souvent incomplètes et conduisant à une perception erronée qui limite l’application de politiques ordonnées.

≥ Chaîne d’emboîtage de thon de la conserverie Scodi à Abidjan

L’industrie, véritable gisement d’emplois La Côte d’Ivoire sait que c’est en transformant ses ressources naturelles qu’elle s’assurera un avenir industriel, source d’emplois pour la population et de valeurs ajoutées pour les opérateurs privés. L’agro-industrie pèse à elle seule pour les trois-quarts du secteur manufacturier ivoirien. La filière cacao transforme localement 30 % de ses volumes exportés. Loin des 50 % visés dans le Plan national de développement (PND), 2016-2020, mais de nouvelles incitations fiscales doivent être

adoptées prochainement pour motiver la transformation locale des fèves. Les pouvoirs publics portent également une attention particulière vers la filière anacarde qui emploie déjà 225 000 personnes, alors que le premier producteur africain transforme encore à peine 10 % des 800 000 tonnes de noix de cajou qu’il produit chaque année. D’importants gisements d’emplois existent dans les filières plastiques et chimiques, cuir et plastique, ainsi que dans les nombreuses autres activités du primaire et du tertiaire, qui font de l’économie ivoirienne la diversifiée d’Afrique de l’Ouest.

Les autorités ivoiriennes réfléchissent depuis plus d’un an à introduire des quotas réservés aux travailleurs locaux dans le secteur minier. Un essai qui pourrait ensuite se généraliser aux autres filières et concerner tous les grands projets d’envergures en cours ou à venir dans le pays. En plus d’assurer le recrutement direct d’une main-d’œuvre nationale, le contenu local – local content

En attendant le local content La Côte d’Ivoire a établi une véritable stratégie en matière de politique de l’emploi, détaillée dans le plan national présenté en 2016. Il vise à créer 200 000 emplois par an à l’horizon 2020, notamment dans les catégories particulièrement vulnérables que sont les femmes et les jeunes. Comme en réponse aux

© OLIVIER POUR JA

Créer 200 000 emplois par an, c’est l’objectif de l’État. Après le développement des infrastructures, et les diverses réformes faites, notamment sur le plan de la santé et de l’éducation, la Côte d’Ivoire accélère les réformes et s’oriente vers l’industrialisation.

Grâce au PNE, ce n’est pas le cas de la Côte d’Ivoire qui a déjà réalisé certaines promesses en faveur de l’emploi des jeunes, à commencer par la création en 2016 d’une Agence emploi jeune (AEJ), qui fonctionne comme un guichet unique, avec incitations fiscales à la clé. Avant de jouer la carte de la préférence nationale, comme d’autres pays africains avant lui.

≥ 800 000 tonnes de noix de cajou sont produites chaque année en Côte d’Ivoire.


MESSAGE

Le 12e Forum Mo Ibrahim s’est tenu à Abidjan du 5 au 7 avril. Comme

en anglais - permet également de soutenir la création et l’activité des PME ivoiriennes, de multiplier les transferts de technologies et de développer les compétences des individus. Il apparaît aujourd’hui, aux yeux des experts internationaux, comme l’outil indispensable pour promouvoir une croissance inclusive dans un pays.

pour récompenser la Côte d’Ivoire d’avoir réalisé, en dix ans, la plus belle progression du continent à l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique

Croissance et transparence Et en la matière, le gouvernement ivoirien est bien conscient qu’il lui reste encore beaucoup à faire. Comme dans l’ensemble des pays du continent, les taux de croissance robustes enregistrés ces dernières années par le pays – plus de 8 % en moyenne – n’ont pas suffi pour sortir une large partie de la population de son indigence. Pour relever le défi de la pauvreté, le gouvernement a adopté début 2018 son Plan d’actions prioritaires (PAP), destiné à lutter contre la pauvreté. Ce dispositif vient en complément de nombreux autres qui permettent aujourd’hui à la Côte d’Ivoire d’afficher la plus belle progression à l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIGA). Le pays se classe en 22e position en 2018 alors qu’il était 41e dix ans plus tôt, réussissant à améliorer ses scores

(IIGA).

≥ Unite de transformation du Cacao Chocoivoire à San Pedro.

dans chacune des quatre catégories de l’indice : sécurité et État de droit, participation et droits humains, développement économique durable, développement humain.

CHIFFRES DU RAPPORT IIGA (COMPARATIF 2008 – 2018 – SOURCE FONDATION MO IBRAHIM)

+15,9 points

enregistrés par la Côte d’Ivoire en matière de Participation et droits humains, soit la deuxième progression

C’est en matière de transparence, de participation démocratique ou encore de politiques éducatives et sanitaires que les indices ivoiriens ont le plus progressés en dix ans. « Un bilan très positif », estime la fondation Mo Ibrahim dans ses conclusions, qui devrait encore renforcer l’attrait de la Côte d’Ivoire auprès des investisseurs privés qui créeront les emplois ivoiriens de demain.

la plus forte du continent.

+ 36,7 points enregistrés par la Côte d’Ivoire en matière de gestion budgétaire et financière, soit la cinquième meilleure progression à l’échelle de l’Afrique.

+23,2 points

133 MILLIARDS DE F CFA PRÉVUS

enregistrés par la Côte d’Ivoire en matière de transparence, soit la meilleure progression

POUR LA FORMATION PROFESSIONNELLE

d’Afrique

+22,6 points

enregistrés par la Côte d’Ivoire en matière d’État de droit, soit la deuxième meilleure amélioration du continent.

+38,8 points

enregistrés par la Côte d’Ivoire

© NABIL ZORKOT POUR JA

en matière d’harmonisation

≥ L’université d’Abidjan va également bénéficier de nouveaux équipements.

du système éducatif avec les besoins du marché, soit l’un des rares résultats positifs enregistrés en Afrique.


NABIL ZORKOT POUR JEUNE AFRIQUE

AFRIQUE SUBSAHARIENNE

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Malgré une tendance baissière des cours de l’huile de palme, l’année 2017 a été, avec 84 millions d’euros de résultat net, un très bon cru.

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30 Angola Sonangol sommée de se transformer


34 Guinée La SMB remet la bauxite sur les rails

40 L’opération de l’année Rubis fait le plein de stations-service en Afrique de l’Est

42 Nouveaux entrants Classement exclusif 2019 SIFCA

143e rang

CÔTE D’IVOIRE

Sifca

metlecapsurl’aval Face à la morosité des cours de l’huile de palme et du caoutchouc, le géant de l’agrobusiness entame un virage dans les produits de consommation. Mais il doit encore accroître sa production agricole et moderniser ses usines. JULIEN WAGNER

C

’est un serpent de mer… Le géant ivoirien de l’agro-industrie Sifca annonce, depuis plusieurs années déjà, une diversification dans l’aval de ses trois filières clés que sont l’huile de palme, le caoutchouc et le sucre. Et cette fois pourrait être la bonne pour le groupe piloté par Pierre Billon, directeur général, et Alassane Doumbia, président. Depuis dix ans, Sifca était contraint par une clause de non-concurrence avec Unilever. Un fait lié à la cession par le groupe européen en 2008 de ses parts dans Palmci et PHCI à Sifca et, via la coentreprise Nauvu, aux groupes de négoce singapouriens Wilmar et Olam (lequel est sorti en 2018). Mais, depuis l’an dernier, cette clause est échue. Et Sifca peut envisager la vente au consommateur de produits de grande consommation tels que les détergents, le savon, l’huile, la margarine, le bouillon, les confiseries ou les biscuits. Ce qui pourrait bien tout changer pour le premier employeur privé de Côte d’Ivoire et ses 33000 salariés.

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Afrique subsaharienne CÔTE D’IVOIRE

Pierre Billon, administrateurdirecteur général de Sifca.

SIFCA

ERIC LARRAYADIEU/ACF

Alassane Doumbia, président du conseil d’administration du groupe.

GOUVERNANCE EN DÉBAT Jean-Louis, fils du fondateur Pierre Billon, possède avec ses frères, Pierre et David, 44 % de Sifca. Depuis qu’il s’est engagé en politique sous les couleurs du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) – il fut ministre du Commerce de 2012 à 2017 –, on lui prête des ambitions présidentielles pour 2020. Même s’il s’est écarté des fonctions opérationnelles, cela peut

être vu comme nuisible. Selon un analyste, « en attaquant Sifca, certains peuvent penser réduire les ressources de Jean-Louis pour une campagne ». Une théorie à laquelle l’intéressé a donné crédit fin 2018 en se plaignant du « harcèlement fiscal » que subissait Sifca. Par ailleurs, la direction bicéphale – Pierre Billon, directeur général, et Alassane Doumbia,

« Le groupe a les mains libres pour se développer dans l’aval. Il ne va pas s’en priver », estime Hamza Haji, directeur du crédit au sein de l’agence de notation Wara. Selon lui, cette diversification est essentielle pour Sifca, car « elle permettrait d’atténuer sa dépendance à l’égard des matières premières ».

Activité rizicole en hausse

Comme pour toute entreprise d’agrobusiness, ses résultats jouent au yo-yo au gré des cours du caoutchouc à Singapour ou de l’huile de palme à Kuala Lumpur. L’année 2015 avait été mauvaise, avec un résultat net juste à l’équilibre. Au contraire, 2017 a été un très bon cru avec 84 millions d’euros de résultat net… Mais 2018 s’annonce morose. « Les cours de l’huile de palme et surtout du caoutchouc suivent une tendance baissière depuis 2012, ce qui a un

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président – connaît des détracteurs, qui y voient un « facteur d’inertie ». À côté des 44 % des Billon, Alassane Doumbia, fils adoptif du directeur général historique, Yves Lambelin, possède 21 % de Sifca. Un équilibre en débat. Selon un connaisseur du groupe: « Il faut un seul chef, comme à l’époque de Lambelin. Sifca manque d’un décideur. Exemple avec la récente levée de

fonds: elle a été lancée en 2013 et quasi achevée en 2016. Mais Pierre Billon et Alassane Doumbia n’étaient pas sur la même longueur d’onde. La conclusion a traîné. » Une vue qu’un autre analyste ne partage pas: « C’est normal d’être en désaccord. L’actionnariat reste familial, cela convient à ce type de groupe et induit une vision à long terme. » J.W.

impact significatif sur l’activité, souligne Boris Afran, analyste financier chez Hudson & Cie. Cette dépendance est le principal point faible du groupe. » Le virage en direction de l’aval sera progressif pour le groupe d’Abidjan, qui possède déjà des marques de produits de consommation telles que Palm d’or, Dinor ou Dora dans l’huile de table raffinée, ou Saint Avé et Delicia dans la margarine, sans oublier Sucrivoire pour le sucre. Depuis l’an dernier, la filiale de vente d’huile alimentaire Sania commercialise aussi du riz sous la marque Dinor. Cet enrichissement du portefeuille a été rendu possible par Wilmar, son actionnaire à hauteur de 27 % depuis mai 2018, dont le négoce en Asie constitue l’un des points forts. Une activité rizicole qui, selon nos informations, pourrait aussi se développer à travers des filières de production ivoiriennes.



Afrique subsaharienne CÔTE D’IVOIRE

POIDS LOURD XXL

• 10 filiales, 6 pays • 521 milliards de F CFA de chiffre d’affaires en 2017 (+ 14,5 %) • 236 000 t de caoutchouc produit en 2017 • 275 000 t d’huile de palme brute en 2017 • 70 000 t de sucre blanc en 2017 SAPH

• Leader du pays sur le caoutchouc (28 %) Pour répondre à la demande de ses acheteurs de caoutchouc, tel Michelin, l’agro-industriel doit produire plus.

Une autre piste réside dans les usages non alimentaires. C’est ce que confie à Jeune Afrique Jean-Louis Kodo, aujourd’hui conseiller spécial d’Alassane Doumbia après avoir dirigé les filiales huile de palme Sania et Palmci. « Sania transforme déjà la noix de palme en huile raffinée puis en sous-produits destinés à l’industrie cosmétique, note-t-il. Le premier client est d’ailleurs Unilever. Bientôt, nous fabriquerons nous-mêmes du savon ! » Mais pour conduire cette diversification tout en continuant à satisfaire ses grands clients acheteurs d’huile de palme comme Wilmar ou de caoutchouc comme Michelin, Sifca doit produire plus. En mal de fonds propres pour financer son programme de transformation, de développement agricole et de diversification dans l’énergie verte (biomasse), le groupe est parvenu l’an dernier à obtenir un prêt syndiqué de 90 millions d’euros auprès de Proparco, de la banque de développement néerlandaise FMO et de la Société générale. « Ce financement est destiné à soutenir notre développement industriel. Toutes les filiales en tireront parti sur la base des budgets d’investissement validés », précise Jean-Louis Kodo. Ce prêt, dont l’obtention a pris du temps, a été bien accueilli par les analystes, rassurés par la présence d’une

banque privée au tour de table. Il est bienvenu car Sifca a engagé de lourds investissements pour moderniser ses usines, améliorer ses performances, accroître ses rendements agricoles ou acquérir du foncier.

Hors des frontières

Dans l’amont agricole, « en Côte d’Ivoire, il y a peu de possibilités [pour le groupe] d’augmenter [ses] surfaces, donc [il se concentre] sur l’amélioration des rendements », explique Jean-Louis Kodo. Et le groupe s’étend de plus en plus hors de ses frontières ivoiriennes. « Nous développons nos activités agricoles au Liberia avec nos filiales CRC [caoutchouc] et MOPP [huile de palme], au Nigeria avec Rubber Estates Nigeria Ltd ou encore au Ghana à travers Wilmar Africa Ltd [WAL], Benso Oil Palm Plantation (BOPP) et Ghana Rubber Estate Ltd (Grel) », énumère Jean-Louis Kodo. Le Liberia notamment offre de belles opportunités. Le pays de George Weah ne pèse que 5 % des 275 000 tonnes d’huile de palme produites par Sifca, mais si le groupe continue « les plantations au rythme actuel, ce pays représentera d’ici à dix ans l’équivalent de la moitié de la production ivoirienne », anticipe Jean-Louis Kodo.



Afrique subsaharienne CÔTE D’IVOIRE

Augmenter la production

Côté sucre, la filiale Sucrivoire, qui opère dans un secteur protégé – le marché ivoirien se résume à un duopole avec Sucaf, une filiale de Somdiaa –, est pour sa part engagée dans un lourd programme d’investissement. Le plan prévoit d’injecter 158,5 millions d’euros d’ici à 2023 dans la filière pour faire passer la production de sucre blanc de 77 000 t (campagne 2016-2017) à 170 000 t. « La situation de Sifca dans le sucre en Côte d’Ivoire est confortable, observe Hamza Haji, mais, comme dans l’huile de palme et le caoutchouc, le groupe ne se satisfait

Depuis 2018, la filiale d’huile alimentaire Sania vend aussi du riz sous la marque Dinor. Ici, sa nouvelle usine, à Abidjan.

OLIVIER POUR JA

L’indonésien Sinar Mas, qui construit au Liberia une usine géante de transformation de noix de palme – l’une des plus grandes du monde avec une capacité de traitement de 80 tonnes par heure –, s’est associé sur ce projet avec Sifca. Parallèlement, en Côte d’Ivoire, le partenariat avec Wilmar, le géant mondial de l’huile de palme et du sucre, commence à porter ses fruits sur le volet agricole. « Wilmar a pris en charge notre filière huile palme depuis un an et demi. Cet industriel connaît parfaitement son métier. Nous avons signé avec lui un contrat d’assistance qui apporte de précieuses ressources techniques opérationnelles, dont deux experts présents sur le terrain », souligne Jean-Louis Kodo, qui poursuit : « Ce n’est pas une révolution car les plantations Sifca ont déjà de très bons rendements, autour de 16 tonnes par hectare. Mais Wilmar nous aide à améliorer certaines pratiques comme le benchmark de nos investissements ou le choix du type de matériel à utiliser. » Mais là où le potentiel est le plus important – et sans doute le plus difficile à réaliser –, c’est du côté des plantations villageoises dont la production annuelle se situe entre seulement 4 t et 6 t/ha. « Si ces rendements passaient à 12 t/ha, Palmci doublerait sa production », calcule Jean-Louis Kodo. Au-delà de ses investissements agricoles, le groupe modernise son appareil productif. Un choix loué par les analystes, notamment la restructuration opérée depuis 2014. Un plan d’allègement des effectifs et d’optimisation des coûts a été lancé, dans la filière caoutchouc par exemple, faisant suite à d’autres actions déjà en cours. La filiale hévéa SAPH est ainsi parvenue à diviser par quatre en cinq ans (de 4,10 à 1,09 dollar) son seuil de rentabilité par kilo de caoutchouc produit. Le succès de ce plan a conduit le groupe à le décliner dans toutes ses filières.

pas de sa situation actuelle. Et il veut améliorer ses marges. De plus, le gouvernement ivoirien envisage d’ouvrir davantage le marché aux importations. Notamment pour satisfaire les industriels de l’agroalimentaire, pour lesquels le sucre est une matière première et qui se plaignent du prix dirigé trop élevé. » Pour Sifca, augmenter fortement sa production présenterait ainsi un double bénéfice: mieux couvrir la demande afin de satisfaire les exigences de l’État tout en réalisant des économies d’échelles à même d’abaisser le prix de revient au niveau de celui du marché mondial. C’est là l’un des multiples chantiers pour le groupe phare de l’économie ivoirienne dont la transformation en cours rend les analystes plutôt optimistes. « Sifca peut très bien atteindre 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires assez vite [contre environ 800 millions en 2017], juge Hamza Haji. Si les cours des matières premières remontent en 2020 – c’est la tendance attendue par les experts – et si le groupe parvient à développer son pôle produits finis, Sifca pourra alors réellement changer de dimension », conclut-il.

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Afrique subsaharienne

Classement exclusif 2019

ANGOLA

SONANGOL

3e

Sonangol sommée de se transformer

Son chiffre d’affaires a connu une légère hausse de 2 % par rapport à 2017, pour parvenir à 17,7 milliards de dollars en 2018.

Sous la pression de l’exécutif, la compagnie pétrolière nationale doit se réformer et relancer sa production. Une situation qui génère des tensions. ESTELLE MAUSSION

on quotidien n’a jamais été aussi mouvementé. Depuis l’élection, en août 2017, du président João Lourenço, la compagnie nationale de pétrole angolaise vit une période de grands changements. Tout a commencé par la mise à la porte, en novembre 2017, de sa patronne Isabel dos Santos, fille de l’ancien président dos Santos aujourd’hui poursuivi par la justice. Puis, Sonangol, moteur de l’économie du deuxième producteur d’or noir du continent, s’est vu imposer une importante restructuration pour gagner en efficacité et assainir ses finances. Un programme de choc mené par un nouveau patron, pur produit de la compagnie, Carlos Saturnino. Mais, le 9 mai 2019, coup de théâtre : alors que le pays connaît une pénurie de carburants, le patron est limogé par le chef de l’État, João Lourenço, et remplacé par un autre pur produit de Sonangol, Sebastião Gaspar Martins. Depuis, la compagnie est au milieu du gué. Le limogeage surprise de Carlos Saturnino illustre les tensions entre la compagnie nationale et la présidence, que deux pénuries de carburants, en mars et en mai 2019, révèlent au grand jour. À l’issue

S

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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

PRODUCTION NATIONALE EN CHUTE

(en millions de barils de brut par jour) 1,9 1,8 1,7

2007

1,6 1,5

SOURCE: SONANGOL

Prod. réelle 2018 1,5

de la deuxième, la présidence déclare que le problème vient d’un « manque de dialogue et de communication entre Sonangol et les différentes institutions de l’État ». Pour justifier ses difficultés dans l’approvisionnement en produits dérivés du pétrole, Sonangol explique manquer de liquidités en dollars pour régler les importations de carburants, pointant la responsabilité du ministère des Finances et de la Banque centrale. La compagnie plaide aussi pour une hausse du prix des carburants – vendus à un tarif encadré par l’État en dessous du prix de revient – afin Prévision d’améliorer ses comptes, ce que 2019 la présidence rechigne à faire par 1,4 peur d’alimenter la contestation sociale. In fine, c’est l’exécutif qui a le dernier mot en congédiant Carlos Saturnino et en sanctionnant Sonangol pour sa mauvaise gestion de la crise. Cette passe d’armes intervient alors que la compagnie traverse une phase délicate. La réorganisation du secteur pétrolier souhaitée par l’exécutif est synonyme de perte de pouvoir et de recettes. Ainsi, l’Agence nationale du pétrole et du gaz, créée officiellement en février 2019, remplace Sonangol dans le rôle clé de l’attribution des concessions. En clair, le pétrolier voit lui échapper l’octroi des licences, la

KAMBIZ FOROOHAR/BLOOMBERG/GETTY IMAGES

rang



Afrique subsaharienne ANGOLA

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Sebastião Gaspar Martins, le nouveau patron de la compagnie.

ES

« La situation financière de Sonangol est positive, même si elle n’est pas encore la plus recommandable ni la plus souhaitable », résumait, fin février 2019, lors de la conférence annuelle de la compagnie à Luanda, son patron d’alors, Carlos Saturnino. Présentant les résultats provisoires de 2018, il mettait en avant une légère hausse de 2 % sur un an du chiffre d’affaires, à 17,7 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros), et une baisse de la dette de 11 %, passée à 4,4 milliards de dollars. Loin des points bas de 2016, lorsque le chiffre d’affaires était tombé à 14,9 milliards de dollars, et de 2015, quand la dette culminait à près de 14 milliards de dollars. Carlos Saturnino mettait aussi en avant quelques bonnes nouvelles, comme les 1,4 milliard de dollars d’économies, réalisées surtout grâce à la négociation d’un accord avec l’américain Cobalt pour le rachat de ses parts dans les blocs 20 et 21. Grâce à un prêt gagé sur les ventes de pétrole de 1 milliard de dollars obtenu en décembre 2018 auprès d’un consortium bancaire (Afreximbank, Société générale, Natixis, Standard Chartered), Sonangol a également normalisé ses relations avec ses partenaires. Fin 2017, les opérateurs pétroliers, majors en tête, avaient écrit au président Lourenço pour se plaindre de lenteurs dans la validation des projets et le paiement des sommes dues dans le cadre de leurs opérations avec Sonangol. Si toutes les dettes ne sont pas épurées, la compagnie est en train de régulariser la situation.

Mettre aux enchères dix blocs offshore dans des zones inexplorées avant fin 2019… C’est la première mission de la nouvelle Agence nationale du pétrole et du gaz. Neuf blocs sont situés dans le bassin du Namibe (Sud) et un dixième dans le bassin de Benguela, au large de la deuxième ville du pays – des régions vierges et potentiellement prometteuses. Devenue concessionnaire des champs angolais à la place de Sonangol, l’Agence est placée sous la tutelle du ministère du Pétrole et dirigée par l’ancien secrétaire d’État à l’or noir Paulino Jerónimo. La réforme doit générer efficacité et transparence. Sauf que l’Agence va fonctionner avec 600 salariés venus de Sonangol, dont Paulino Jerónimo est un ancien dirigeant. L’assurance d’une transition en douceur pour certains. Un risque d’immobilisme pour d’autres.

M

Relancer l’activité d’amont

BAPTÊME DU FEU POUR L’AGENCE NATIONALE

KI

validation des projets et la gestion des contrats de partage de production. Il perd la haute main sur l’ensemble des opérations pétrolières et, surtout, il ne touchera plus les recettes liées à l’activité de concessionnaire (notamment le profit oil), soit une part substantielle de ses revenus. Un séisme pour la compagnie créée en 1976, au lendemain de l’indépendance. Cette réforme, décidée par le président Lourenço, doit améliorer l’efficacité du secteur et limiter les conflits d’intérêts. Elle accroît par ricochet la pression sur Sonangol, contrainte de vivre de sa seule activité d’opérateur. À Luanda, nombre d’observateurs doutent de sa capacité à tenir son équilibre financier dans ces conditions.

Sous la pression de l’exécutif, Sonangol redouble d’efforts. La société signe des accords pour relancer son activité d’amont: exploration dans les blocs 48 (opéré par Total), 18 et 31 (opérés par BP), forage par Eni dans le bloc 15/06, exploitation de champs marginaux… Ces avancées, combinées à la mise en production, mi-2018, par Total du projet offshore profond géant Kaombo, doivent atténuer le déclin de la production du pays, dont 95 % des recettes d’exportations dépendent des hydrocarbures. Après un pic à 1,8 million de barils par jour (b/j) en 2015, elle se situe autour de 1,4 million de b/j, après avoir encore reculé de 9 % en 2018 (– 2 % pour le gaz). En aval, Sonangol revoit sa copie sur la fourniture de carburants, mettant fin au quasimonopole de Trafigura pour octroyer des contrats d’importation à Total et à Glencore par des appels d’offres. D’autres décisions doivent encore intervenir d’ici à fin 2019. Des négociations sont en cours pour la vente de parts dans une demi-douzaine de blocs, avec l’espoir de rentrées d’argent. La compagnie devrait aussi procéder à ses premières cessions d’actifs et de filiales non pétrolières. Une cinquantaine de sociétés sont visées. Dossier politiquement sensible, Sonangol devra décider de l’avenir de participations stratégiques, comme sa présence dans le capital de l’opérateur de télécoms angolais Unitel, de plusieurs banques ou du groupe énergétique portugais Galp. Autant de défis pour le nouveau patron de la compagnie, Sebastião Gaspar Martins. Avec près de quarante ans de service au sein de Sonangol, il est rompu au fonctionnement de ce mastodonte – 17 filiales et plus de 8 000 collaborateurs – marqué par l’inertie et la bureaucratie. Il sait que sa restructuration passe par l’adoption de pratiques conformes aux standards internationaux. Pourra-t-il mettre en œuvre ce changement? Le voudra-t-il ? « Les comptes définitifs de 2017 n’ont été présentés qu’en décembre 2018, une illustration du chemin restant à parcourir », souligne le professeur d’économie Carlos Rosado. Pour devenir compétitive, Sonangol devra réduire ses effectifs, évaluer sa performance et en finir avec la pratique des arrangements entre amis… Autrement dit, tirer définitivement un trait sur son passé.



Afrique subsaharienne

GUINÉE

La SMB remet la bauxite sur les rails En à peine trois ans, la Société minière de Boké-Winning est devenue le premier producteur de minerai rouge du pays.

CHRISTOPHE LE BEC, envoyé spécial à Boké, en Guinée

L

NICOLAS CUQUEL/SMB/35NORD

Le Français Frédéric Bouzigues est directeur général du consortium.

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e 29 mars 2019, le président Alpha Condé a officiellement lancé le chantier de la voie ferrée minière portée par le consortium sino-guinéen Société minière de Boké (SMB)-Winning. Cette ligne traversera la région de la Guinée maritime d’est en ouest sur 135 km. Au début de 2022, si tout va bien, le groupe l’utilisera pour acheminer la bauxite de ses nouveaux gisements de Santou et Houda, dans la préfecture de Télimélé, jusqu’à son terminal fluvial de Dapilon, sur le fleuve Rio Nunez. Cette plateforme est déjà utilisée pour transborder le minerai tiré de ses exploitations actuelles, situées près de la ville de Boké, plus proche. Pour le consortium créé en 2014, l’infrastructure ferroviaire (dans laquelle SMBWinning prévoit d’investir 1,25 milliard de dollars – plus de 1 milliard d’euros) doit ouvrir une seconde phase de hausse de sa production. Objectif : atteindre 50 millions de t/an de bauxite, ce minerai rouge dont on extrait l’aluminium après l’avoir transformé en alumine. Un bond spectaculaire par rapport aux 31 millions extraits e traits du sous-sol guinéen en 2018, ce qui était pourtant p déjà une belle performance. Car SMB-Winning n’a démarré son exploitation qu’à la fin de 2016 dans ce pays qu ui détient le tiers des réserves mondialess connues de bauxite.

L’eau ou u le fer

En trois a ans seulement, ce groupe est devenu le e premier exportateur de ce mineraii en Guinée grâce aux expertises complémentaires de ses trois gra ands actionnaires : les asiatiques Winning Shipping et Shandong Weiqiao et le « local » United Mining Supply. Dans cette alliance industrielle, chacun s’est concentré sur son cœur de métier :

le singapourien Winning Shipping orchestre une logistique fluviale et maritime réglée comme du papier à musique, avec un ballet incessant de barges remplies de bauxite descendant le Rio Nunez jusqu’à son embouchure pour remplir de gigantesques navires aluminiers en partance pour la Chine. Les camions d’UMS font l’essentiel des va-et-vient entre les gisements de la SMB et les ports fluviaux, utilisant un réseau de pistes entretenues par ses soins. Quant à l’industriel chinois Shandong Weiqiao, l’un des dix meilleurs mondiaux dans son secteur, confronté aux embargos indonésiens et malaisiens sur la bauxite non transformée, il a trouvé en Guinée une source d’approvisionnement garantie de ses raffineries et alumineries. « Pour réussir, nous n’avons pas manqué la fenêtre de tir apparue en 2014 : des prix élevés, un soutien financier de la Chine, et l’appui des autorités guinéennes, ouvertes à de nouveaux investisseurs », reconnaît le Français Frédéric Bouzigues, directeur général de la SMB. Personne avant SMBWinning n’avait planché sur la possibilité d’utiliser les fleuves, nombreux en Guinée maritime, pour acheminer la roche jusqu’à la côte. Les miniers historiques dans le pays – la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG, coentreprise entre Rio Tinto, Alcoa et l’État guinéen) et le russe et numéro trois mondial Rusal, implantés depuis des

BOOM DE LA PRODUCTION DE SMB-WINNING (bauxite en millions de tonnes) * Prévision après mise en service de la voie ferrée Télimélé-Dapilon

50

42

31 12 2016

2017

2018

2022*



Afrique subsaharienne GUINÉE

NICOLAS CUQUEL/SMB/35NORD

La compagnie a été la première à acheminer la roche par les fleuves, nombreux en Guinée maritime (ici le port de Dapilon, sur le Rio Nunez).

décennies dans la même région – utilisent des chemins de fer. Alors que les prix de l’aluminium (et ceux de la bauxite) restent plutôt élevés depuis 2017, SMB-Winning a mis la main sur de nouveaux gisements prometteurs dans la préfecture de Télimélé, après une première phase de développement à Boké. Des concessions délaissées par BHP-Billiton indirectement à l’origine du projet ferroviaire. Mais ces gisements sont trop éloignés du Rio Nunez pour qu’un convoyage routier soit viable. « Au-delà de 50 km, le transport par camion ne fait plus sens économiquement », explique Frédéric Bouzigues. D’où la décision d’investir dans une voie ferrée. Le consortium SMB-Winning a formellement signé en Chine, le 24 avril, le contrat de construction du chemin de fer avec le groupe public China Railway. Fait déterminant sur le plan concurrentiel, la future liaison sera gérée par et pour le consortium, contrairement aux autres lignes de

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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

L’AVIS DE…

Magnus Ericsson

Associé spécialiste du secteur minier chez RMG Consulting

« Une conjoncture favorable… mais jusqu’à quand ? » « La Chine tire la production mondiale de bauxite et va continuer d’en importer de grandes quantités pour approvisionner ses raffineries et alumineries. Le pays a épuisé nombre de ses gisements domestiques ou doit en arrêter l’exploitation pour des questions environnementales. Jusqu’ici, les géants chinois de l’aluminium – dont Chalco, présent également en Guinée – s’approvisionnaient surtout en Asie, notamment en Malaisie et en Indonésie. Mais ces pays ont mis en place en 2014 et en 2015 des embargos sur l’exportation de minerai non transformé pour

pousser les industriels à implanter des usines d’alumine et d’aluminium chez eux. Dans un premier temps, la plupart des groupes chinois ont préféré trouver d’autres pays exportateurs, dont la Guinée. Reste à savoir si les projets industriels indonésiens et malaisiens qui émergent ne supplanteront pas demain les groupes chinois implantés à Conakry. Cela grâce à un modèle industriel intégré – de la mine à l’aluminerie – plus efficace que celui nécessitant de transporter la bauxite par bateau de Guinée jusqu’en Chine. » Propos recueillis par CHRISTOPHE LE BEC



Afrique subsaharienne GUINÉE

Chemin de fer : existant

Permis miniers SMB : Société minière de Boké (UMS, Winning Shipping, Shandong Weiqiao) Cobad : Compagnie des bauxites de Dian-Dian (Rusal)

en travaux

COBAD

CBG : Compagnie des bauxites de Guinée (Rio Tinto, Alcoa) GAC : Guinée Alumina Corporation GUINÉE AMR : Alliance minière responsable

Routes : minières autres Ports : fluviaux

SMB GAC

CBG

maritimes Sangaredi

10 km

SMB Boke Katougouma Dapilon

AMR

(SMB)

Kolaboui

Vers Télimélé (gisements SMB de Santou et Houda)

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Dougoula

SMB

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Océan Atlantique

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À CHAQUE MINIER SA LOGISTIQUE

chemin de fer minières dont l’État guinéen est actionnaire. L’utilisation de ces liaisons historiques doit en effet être partagée entre les différents acteurs miniers. Ce qui ne va pas sans générer des frictions logistiques, notamment sur la voie ferrée Sangaredi-Kamsar de la CBG. Le groupe SMB-Winning, lui, sera libre de faire circuler ses convois comme bon lui semble, sans tenir compte du rythme de production de concurrents installés à proximité.

Une raffinerie, enfin ?

La construction de la voie ferrée est applaudie par les autorités locales et nationales – elle pourrait propulser le pays au second rang mondial des producteurs et permettra le développement de projets agricoles le long des rails. Mais SMB-Winning est aussi attendu par le pouvoir guinéen sur un autre projet : la réalisation d’une raffinerie à Boké. Celle-ci doit transformer 3 millions de t de bauxite en 1 million de t d’alumine chaque année par procédé chimique, un investissement

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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

de 700 à 900 millions de dollars. Au grand dam de Conakry, les projets de raffineries émanant d’autres groupes, notamment celui de Guinea Alumina Corporation – GAC, filiale d’Emirates Global Aluminium –, ont pour le moment été repoussés aux calendes grecques. Pour SMB-Winning, le lancement de ce projet permettrait de couper court aux critiques. Certains responsables en Guinée s’offusquent du fait qu’il se contente d’extraire et d’expédier en Chine d’énormes quantités de bauxite sans y ajouter de valeur localement en produisant de l’alumine. L’étape suivante, la fabrication d’aluminium, un processus nécessitant une très grande capacité de production d’électricité à bas prix, semblant plus hypothétique. Lors du lancement du chantier de la voie ferrée fin mars, le Singapourien Sun Xiushun, président de Winning Shipping International, a bien confirmé le projet de raffinerie d’alumine de Boké, mais il n’a donné aucune date pour les travaux.

400 km

TROIS ACTIONNAIRES MAJEURS

• Winning Shipping (40,5 % des parts) : un transporteur sino-singapourien géant du secteur maritime qui travaille surtout pour la métallurgie chinoise • Shandong Weiqiao (22,5 %) : cet industriel chinois – filiale de China HongQiao – achète le minerai de SMB et le transforme dans ses usines situées près du port de Yantai, principale porte d’entrée de la bauxite importée dans le pays • United Mining Supply (27 %) : groupe de transport routier du Franco-Libanais Fadi Wazni, figure du patronat en Guinée. L’État guinéen en détient 10 %.

SOURCES : JA

ne

Kamsar



Afrique subsaharienne

Classement exclusif 2019

KENYA

KENOLKOBIL

89e rang

L’OPÉRATION DE L’ANNÉE

Rubis fait le plein de stationsservice en Afrique de l’Est Au terme de l’OPA lancée fin 2018, le groupe français a pris le contrôle quasi total du distributeur de carburants KenolKobil. Un succès qui lui permet de mettre un pied dans un marché en pleine expansion. LAURE BROULARD

U

THOMAS MUKOYA/REUTERS

ne opération bouclée en six mois. Le groupe français Rubis, spécialiste du stockage et de la distribution de produits pétroliers, a atteint ses objectifs : prendre le contrôle à presque 100 % du kényan KenolKobil grâce à une offre publique d’achat à la Bourse de Nairobi.

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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

Les experts saluent une opération stratégique : la veille de l’offre, le 24 octobre 2018, Rubis avait déjà acheté près de 25 % des actions du distributeur panafricain, limitant la possibilité d’offres compétitives, et proposait de racheter les actions 53,4 % au-dessus de leur prix moyen, valorisant l’entreprise kényane à 347 millions de dollars (302,6 millions d’euros). « KenolKobil est un choix

judicieux », assure Eric Musau, directeur de la recherche à la Standard Investment Bank, qui a évalué l’opération financièrement. Après un passage difficile en 2013 à la suite d’un projet de reprise du suisse Puma Energy n’ayant pas abouti, le distributeur avait réalisé des changements au sein de son management et consolidé sa présence sur le marché est-africain, où il a vendu 1,3 million de


mètres cubes de carburants en 2017. Aujourd’hui, KenolKobil dispose d’environ 350 points de vente répartis entre le Kenya, son marché principal (où il est numéro trois après Vivo et Total), le Burundi, la Zambie, l’Ouganda, le Rwanda et l’Éthiopie. L’entreprise, qui fournit également du carburant pour l’aviation, du GPL et des lubrifiants, a su sécuriser un accès à des oléoducs ainsi qu’à un réseau de dix terminaux. En 2017, le groupe, dirigé par David Ohana, annonçait ainsi un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars et une dette quasiment réduite à zéro. « Ce n’était qu’une question de temps avant que KenolKobil soit racheté », estime Eric Musau, qui prévoit une forte augmentation des bénéfices nets du groupe ces prochaines années. D’autant plus que le marché est-africain des produits pétroliers est en pleine expansion, soutenu par des progrès dans la régulation et dans les infrastructures.

ans 100 % des actions de Dinasa et de sa filiale Sodigaz, premiers distribuÉvaluation teurs de produits pétroliers en Haïti. financière/conseil Le rachat de KenolKobil constitue une entrée sur le marché est-africain Standard Investment qui fait suite à une arrivée récente Bank/Stanbic Bank en Afrique de l’Ouest à travers Cabinets d’avocats l’acquisition du groupe Eres. Représentant Rubis : « L’achat de KenolKobil est Jean-Philippe Berthet, Anne Lucchini l’une des opérations les plus et Lise Marchal, les trois associés de BLM, importantes que Rubis ait basé à Paris, en collaboration avec le cabinet menées, et c’est la première kényan Bowmans-Coulson Harney LLP qui prend la forme d’une OPA », Représentant KenolKobil : souligne Jean-Philippe Berthet, Kaplan and Stratton Advocates associé et cofondateur du cabinet (Amar Grewal-Thethy, BLM Avocats, qui a conseillé Rubis au partenaire) cours de l’opération. Le 3 mars, Rubis annonçait être déjà « en mesure de procéder à l’intégration de sa nouvelle filiale, aux niveaux comptable et de chiffre d’affaires de 4,7 milliards la gouvernance ». Comme beaucoup d’euros, s’est construit dans les d’autres avant lui, le groupe kényan années 1990 à partir du rachat de la va bénéficier de l’approche décentraCompagnie parisienne des asphaltes lisée de Rubis, qui laisse au manaet de Vitogaz. Depuis, il a profité gement local de l’autonomie et des du fait que les géants du secteur se responsabilités, tout en apportant désengageaient des activités d’aval un soutien dans l’approvisionnepour se développer dans 35 pays avec ment, la logistique, la finance et la Acquisitions offensives une stratégie d’acquisitions offensive. stratégie. Des avantages compétitifs Pour Rubis SCA, coté à Euronext Paris, En Europe, le groupe a par exemple face aux autres grands acteurs dans c’est la dernière d’une longue série racheté la branche de distribution la région : Total et Vivo Energy. d’acquisitions dans le secteur de la de GPL de BP au Portugal, et celle de Seul bémol pour le Kenya, la valeur distribution et du stockage de produits Total en Suisse, tout en acquérant en KenolKobil disparaîtra de la cote sur pétroliers en dehors de l’Hexagone. parallèle des terminaux de taille. Dans la place financière de Nairobi, où Le groupe, qui a affiché en 2018 un les Caraïbes, il détient depuis deux elle était l’une des plus actives.


Afrique subsaharienne

NOUVEAUX ENTRANTS AFRIQUE DU SUD

DRDGold marche sur l’or Jusqu’au rachat de Far West, c’est le site d’Ergo qui constituait le cœur de ses ressources.

WALDO SWIEGERS/BLOOMBERG/GETTY IMAGES

La compagnie a déserté les mines souterraines pour exploiter des résidus de surface. Et s’est rapprochée du grand producteur Sibanye-Stillwater.

OLIVIER HOLMEY

A

vec une histoire remontant à la fin du XIXe siècle, quand la ruée vers l’or fit sortir Johannesburg de terre, DRDGold reste la plus ancienne entreprise cotée à la Bourse de la ville sud-africaine. Ayant doublé ses réserves et accueilli un nouvel actionnaire, elle est aujourd’hui à un tournant et entre à la 497e place de notre top 500. Compagnie minière classique à l’origine, la société, qui emploie 900 salariés et quelque 1400 contractuels, s’est depuis spécialisée dans la récupération de résidus d’or déposés en surface après l’exploitation de gisements par d’autres entreprises. L’or y étant présent à faible dose, le travail de récupération est vorace

Rang dans les 500 e

497

Activité Mines d’or Nationalité Afrique du Sud Date de création 1895 Actionnaire principal Sibanye-Stillwater Chiffre d’affaires 2017 189 millions de dollars

en temps et en énergie, et demande une forte expertise, rendant l’activité coûteuse. En 2018, avec 173 millions de dollars de chiffre d’affaires, la société a seulement dégagé 450000 dollars de bénéfices – une baisse de moitié par rapport à l’année précédente, pour partie due aux coupures de courant, fréquentes au pays d’Eskom. Mais une acquisition d’importance pourrait lui ouvrir un

avenir plus radieux. En juillet 2018, la compagnie a racheté Far West Gold Recoveries, un site à l’ouest de Johannesburg détenu par le géant minier SibanyeStillwater. Cela a augmenté ses réserves d’or de 90 % – à 170 tonnes – et devrait, à terme, au moins doubler son chiffre d’affaires. Pour Maria Rosa Gobitz, analyste chez Wood Mackenzie, « l’actif

ET AUSSI… Cette année, 36 nouvelles entreprises subsahariennes intègrent le top 500, soit presque deux fois moins que dans l’édition précédente, où elles étaient 65. Cela témoignait alors des bouleversements à l’œuvre après les grandes dévaluations de 2016,

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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

notamment au Nigeria. Ce pays ne retrouve guère d’allant avec deux entrants, l’assureur Leadway (445e) et le minotier Honeywell Flour Mills (487e). Précédé de Maurice (six arrivées), le Mozambique compte trois nouvelles sociétés dans ce top, dont

Cervejas de Moçambique (395e), filiale d’InBev. L’Afrique du Sud enregistre dix nouvelles entreprises, soit parce que nous avons obtenu leurs données, soit parce que leur activité croît. C’est le cas du groupe de matériaux Afrimat (484e), qui figure depuis plusieurs

années dans nos classements sectoriels et entre en division continentale. Dans d’autres pays, des sociétés comme Aptis à Maurice, classée 489e, Illovo Malawi (494e) ou Sénégalaise des eaux (499e) s’illustrent pour la même raison. P.-O.R.


principal de DRD était jusque-là Ergo, un site très onéreux à exploiter ». Far West devrait être plus rentable, la teneur en or y étant deux fois plus élevée. « La société peut désormais survivre même si le prix du métal jaune vient à baisser. C’était l’une des craintes majeures pour DRD il y a encore un an », note Leon Esterhuizen, analyste minier pour la banque sud-africaine Nedbank. Les réserves d’Ergo se tariront sans doute ces dix prochaines années, juge Maria Rosa Gobitz. Mais l’acquisition de 2018 change la donne. « Dans la région du West Rand [où se situe Far West], il y a assez de résidus miniers pour occuper DRD pendant encore cinquante ans », estime Leon Esterhuizen. L’entreprise pourrait aussi se lancer dans le platine en profitant des liens avec son nouvel actionnaire, Sibanye-Stillwater. La reprise de Far West s’est en effet effectuée contre 38 % du capital de DRD, sous forme d’actions nouvelles. De plus, Sibanye-Stillwater a l’option d’augmenter sa part jusqu’à 50,1 % dans les deux ans. Une opération lancée par Niel Pretorius, le patron de DRD. Ses conditions sont jugées sévèrement par certains analystes, Sibanye ayant bénéficié d’une décote de 10 % par rapport au prix du marché. « Je n’avais jamais vu une société se vendre au rabais comme cela. Cet accord n’est pas satisfaisant », s’insurge Leon Esterhuizen. Quoi qu’il en soit, le groupe a d’autres préoccupations, très terre à terre. Devant les délestages incessants d’Eskom, DRD a multiplié les générateurs pour réduire l’impact des coupures de courant. Malgré cela, il continue de subir des pertes d’activité. Niel Pretorius l’avait indiqué en début d’année: « Nous devons produire vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Toute interruption se répercute sur nos résultats. »

MADAGASCAR

Sipromad voit (très) loin

Le conglomérat d’Ylias Akbaraly continue de grandir sur le continent et dans les économies développées. PIERRE-OLIVIER ROUAUD

I

mmobilier, énergies vertes, agrobusiness, aviation privée, numérique… Le conglomérat malgache Sipromad se développe tous azimuts. Avec un coup d’éclat, le rachat en août 2018 de Thomson Broadcast, en redressement judiciaire. La société francilienne de 65 salariés renforcera le pôle technologique développé depuis une dizaine d’années par le PDG du groupe, Ylias Akbaraly, 59 ans. Spécialisée dans les équipements et logiciels de transmission audiovisuelle, Thomson Broadcast opère désormais sous l’enseigne Phenixia. Elle va soutenir le déploiement panafricain dans cette activité de Sipromad, qui avait jusqu’ici comme principal actif BMS, sa filiale à 100 % basée à Maurice. Fin décembre 2018, au Mali, Thomson Broadcast a ainsi formalisé un contrat pour y déployer la TNT en association avec le français Camusat. Un marché à 65 millions Rang dans les 500 e

465

Activité Groupe diversifié (immobilier, détergents, énergie, IT…) Nationalité Madagascar Date de création 1972 Actionnaire principal Famille Akbaraly Chiffre d’affaires 2017 214,6 millions de dollars

de dollars (56,8 millions d’euros) financé en partie par l’AFD. De quoi satisfaire Ylias Akbaraly, partisan revendiqué de la coopération Sud-Sud, qui entend aussi relancer Thomson Broadcast aux États-Unis. Comme Axian et Socota, Sipromad est conduit par des membres de la communauté indo-pakistanaise karana, qui joue un rôle clé dans le commerce et l’industrie à Madagascar. Descendant d’un Gujarati arrivé sur l’île en 1918, Ylias Akbaraly a repris voilà une vingtaine d’années la direction de la société de détergents fondée par son père en 1972 avant d’en devenir le PDG, en 2000. Il a depuis diversifié le groupe à grande échelle, jusque dans la banque, en association avec Orange Money ou le marocain BCP, avant d’imprimer sa marque sur Antananarivo en construisant le plus haut building du pays, La Tour, haut de 100 mètres. Si Sipromad a toutes les apparences de la prospérité, il a traversé bien des épreuves, notamment au fil des crises politiques du pays. Au lendemain d’une nouvelle alternance, Ylias Akbaraly, réputé proche du président Rajoelina, va pouvoir consolider ses réalisations au vu des 5 % de croissance du PIB attendus par le FMI en 2019 et en 2020. N’a-t-il pas en projet une tour encore plus haute, juste à côté de la première ? jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

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AMR ABDALLAH DALSH/REUTERS

MAGHREB & MOYEN-ORIENT

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L’entreprise ambitionne de devenir un fournisseur de solutions intégrées développant, équipant et gérant des réseaux électriques à l’échelle d’un pays ou d’une région. (Ici, au nord-est du Caire.)

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

50 Maroc Bgroup, l’ambition en toute discrétion


54 Tunisie Pourquoi Tunisair ne redécolle pas

56 L’opération de l’année Mutandis enfin coté

58 Nouveaux entrants Classement exclusif 2019

ÉGYPTE

Elsewedy Electric

ELSEWEDY

59e rang

La diversification sans frein Deux ans après le choc de la dévaluation de la livre, la stratégie du fabricant de câbles paie.

ARIANE LAVRILLEUX, Le Caire

C

e 28 janvier, lors de la visite du président français, Emmanuel Macron, au Caire, les flashs crépitent. Sur la photo, le directeur des relations internationales d’Elsewedy Electric signe un accord avec le PDG français de Montagne et Neige Développement Group (MND Group), Xavier Gallot-Lavallée, « particulièrement fier » de nouer une nouvelle alliance avec le leader des câbles en Afrique et au Moyen-Orient, qui exporte dans près de 110 pays. Elsewedy Electric a vu dans cette PME spécialiste des câbles téléphériques qui emploie près de 400 personnes une opportunité de créer de nouveaux marchés dans le transport par câble. Une technologie qui a de quoi séduire de nombreuses villes en pleine expansion dans la région et qui manquent encore de transports collectifs. Alors atteindra-t-on un jour le plateau des pyramides de Gizeh en remontée mécanique?

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

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Maghreb & Moyen-Orient ÉGYPTE

Ce nouveau partenariat illustre bien la volonté du géant égyptien de poursuivre sa diversification. Les câbles de transport sont la seule corde qui manquait encore à son arc, qui va de l’automobile aux télécommunications, en passant par l’énergie. Coté à la Bourse égyptienne, Elsewedy Electric est l’exemple même de la société qui a réussi à s’intégrer au marché mondial sans s’éloigner du giron familial et du pays qui l’a vu naître il y a quatre-vingts ans. Transmis de père en fils, Elsewedy Electric est non seulement devenu numéro un des câbles d’énergie et télécoms en Égypte, où il possède neuf usines, mais il s’est aussi implanté avec succès dans 25 pays et compte près de 14 000 employés dans le monde entier. Si son chiffre d’affaires de 2018 accuse un léger fléchissement de 1 % par rapport à l’année précédente, il a enregistré une croissance de 12 % lors de son dernier trimestre, ce qui lui a permis de terminer l’année sans aucune dette.

a changé de dimension. Son ambition est désormais de devenir un fournisseur de solutions intégrées développant, équipant et gérant des réseaux électriques à l’échelle d’un pays ou d’une région. Le groupe a déjà développé une dizaine d’installations clés en main en Angola, au Ghana ou en Mauritanie, où il a livré des sous-stations électriques en même temps que les lignes de transmission. « Nous prévoyons de doubler le nombre de ces projets intégrés dans les cinq prochaines années. En produisant tout de A à Z, du câble à l’ingénierie, nous disposons d’un avantage compétitif solide », assure Tarek Wahby, chef du bureau commercial Afrique d’Elsewedy Electric. Pour autant, il n’est pas question de changement de cap radical. La compagnie veut continuer d’avancer sur plusieurs fronts en implantant sur le continent des usines ou en vendant des transformateurs (comme au Nigeria, en Éthiopie ou en Zambie) et en achetant des terrains pour les convertir en parcs industriels. Dans ces deux domaines, ses études de marché la poussent à miser sur l’Ouganda, dont la croissance de 6 % en 2018 est l’une des plus fortes du continent et qui manque de grandes infrastructures. À l’export, Elsewedy Electric est là encore à un tournant stratégique de son développement. Alors que 50 % de sa production est achetée localement en Égypte, principalement par l’État et ses sociétés publiques, la société

LA COMPAGNIE S’EST IMPLANTÉE AVEC SUCCÈS DANS 25 PAYS ET COMPTE PRÈS DE 14 000 EMPLOYÉS.

Vente clés en main

Devenu le plus gros fabriquant de câbles de la région, Elsewedy Electric réalise 55 % de son chiffre d’affaires grâce à cette production en Égypte et dans une dizaine d’autres pays. Mais s’il reste son cœur de métier, le câble n’est plus son principal vecteur de croissance. Depuis qu’elle s’est lancée, en 2002, à la conquête du continent, l’entreprise

Quand Ahmed El Sewedy prend la direction des affaires familiales, en 1986, il connaît déjà par cœur la petite société de négoce créée par son père en 1938. Apprenti pendant ses études d’ingénieur en électricité à l’université du Caire, il a peu à peu gravi les échelons. Ce commerce lucratif de câbles est devenu Arab Cables, ou l’industriel numéro un du secteur en Égypte. Mais c’est trop peu pour le jeune Ahmed, qui rêve de nouveaux territoires. En Zambie, au Ghana, mais aussi au Moyen-Orient, il construit des usines à tour de bras. En une dizaine d’années, le groupe passe d’une seule usine à une trentaine de sites. En le rebaptisant Elsewedy

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Electric, Ahmed entre dans la cour des grands groupes mondiaux (Prysmian, Nexans…). Il pousse son vaisseau – introduit en Bourse en mai 2006 – à intervenir sur toute la chaîne, de la production à la distribution d’énergie. Aujourd’hui, sa multinationale intervient dans sept secteurs : les câbles donc, les produits électriques, les télécoms, les transformateurs, l’éolien, les installations clés en main (de l’ingénierie à la distribution) et les solutions de gestion énergétique (smart grids). Ce globetrotter préside les conseils égyptiens d’affaires avec la Chine, le Liban et l’Éthiopie. A.L.

EHAB FAROUK/REUTERS

UN INGÉNIEUR GLOBE-TROTTER


RAWBANK confirme sa place de meilleure banque de la RDC dans le classement 2019 du magazine américain Global Finance. Pour la troisième année consécutive, RAWBANK est désignée meilleure banque de la République Démocratique du Congo par Global Finance. Le prestigieux magazine américain Global Finance, spécialisé dans les publications financières et dont le siège se situe à New York, a publié son 25ème classement des meilleures banques du monde par régions et pays en 2019. Dans la catégorie meilleure banque africaine, la Banque RAWBANK a été consacrée meilleure banque de la République Démocratique du Congo (RDC) pour la cinquième année consécutive, confirmant ainsi l’inscription de son action dans l’excellence et la durée. Avec 25 % de parts de marché en RDC et 440 000 clients pour un bilan de 1,37 milliard de dollars de bilan en 2017, et une progression au même rythme en 2018 (en attendant la publication des résultats), RAWBANK connaît en effet une croissance constante d’année en année depuis sa fondation en 2002. Forte de plus de 1 600 collaborateurs et de plus de 100 points de vente en RDC, et d’un bureau de représentation à Bruxelles, RAWBANK poursuit son expansion et sa politique d’innovation, avec notamment de nouveaux produits adaptés à chacun des segments de sa clientèle. Répondant aux meilleurs standards internationaux, RAWBANK est notée par Moody’s (B3), certifiée ISO/ IEC 20000 et ISO/IEC 27001 et a noué des partenariats de financement avec plusieurs bailleurs internationaux (Proparco, IFC, Shelter Africa...). En 2017, RAWBANK a noué un partenariat avec la Société Financière Internationale, filiale de la Banque mondiale, pour l’accompagnement des PME, et un financement de la Banque Africaine de Développement en décembre 2018. « La constance du classement par Global Finance de RAWBANK à la première place en République Démocratique du Congo, est une consécration et une confirmation de notre approche basée sur l’innovation et l’évolution constante de notre offre, au plus près du

Contacts : 66 avenue colonel Lukusa, République Démocratique du Congo.

Tél. +243 99 60 16 300 / Numéro gratuit: 4488 Rawbank

Rawbank sa - www.rawbank.cd

terrain. Nos équipes peuvent être fières d’avoir su, une fois encore, faire vivre nos valeurs dans un contexte plein de défis. Cette récompense incite RAWBANK à continuer à se surpasser et à placer ses ambitions encore plus haut pour l’année à venir, en restant fidèles à nos engagements pour le financement de l’économie congolaise et l’inclusion financière », a commenté Thierry Taeymans, Directeur général de RAWBANK. Le prix Global Finance est le résultat d’un processus sélectif réalisé par les éditeurs du magazine, en consultation avec des experts financiers, banquiers, consultants et analystes du monde entier. Parmi les critères objectifs retenus pour ce classement figurent notamment les éléments suivants : croissance des actifs, rentabilité, portée géographique, relations stratégiques, développement des affaires et innovation dans les produits. Quant aux critères plus subjectifs, ils incluaient les opinions des analystes de capitaux propres, des analystes de notation de crédit, des conseillers bancaires, ainsi que d’autres parties prenantes impliquées dans l’industrie. Le prix Global Finance récompense les innovations et bons résultats du premier acteur bancaire en RDC, et ce malgré un contexte économique mondial et national changeant et parfois difficile. En tant que banque leader en RDC, l’objectif de RAWBANK est de permettre à tous ses clients de disposer de produits sûrs et performants pour tirer le meilleur parti de toutes les opportunités du marché. Les produits d’épargne sans risque Okapi Cuivre, l’offre digitale Illico Cash en évolution constante, et l’offre Facturis dédiée aux PME illustrent la stratégie de modernité et d’efficacité qui font le succès de RAWBANK. En construisant son avenir sur des bases solides reconnues à l’international par des prix comme celui de Global Finance, les perspectives de RAWBANK pour les années à venir sont particulièrement prometteuses, notamment dans un secteur dont le taux de croissance est évalué à 25 % par an.


Maghreb & Moyen-Orient ÉGYPTE

L’EFFET LIVRE

DR/EL SEWEDY

Le siège social de la compagnie, au Caire.

envisage de s’implanter en Amérique latine et en Asie. La méthode est la même qu’en Afrique : ne pas se focaliser sur un seul segment d’activité mais combler les lacunes de chaque pays. Ceci en privilégiant le secteur de l’énergie, dont les prévisions de croissance dépassent celles des télécommunications. C’est ainsi qu’Elsewedy Electric a pu devenir le premier producteur de câbles et de transformateurs en Algérie en s’y installant en pionnier en 2002. Cette position lui a permis de s’imposer sur toute la chaîne de production et de distribution énergétique et de participer à des chantiers d’envergure comme l’aéroport ou le métro d’Alger.

Les défis du renouvelable

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P.-O.R.

plein développement grâce aux énergies renouvelables. Comme la production d’énergie solaire ou éolienne est par essence intermittente, les réseaux doivent être beaucoup plus sophistiqués et plus décentralisés qu’aujourd’hui afin d’acheminer et de stocker l’électricité selon la demande. Pour l’instant, la société égyptienne se contente de développer des compteurs intelligents pour son marché local de 97 millions d’habitants et pour l’Europe, par l’intermédiaire de sa filiale slovène Iskraemeco, acquise en 2008. « Nous avons pris en compte cette tendance mondiale et nous voulons nous améliorer sur les autres composants des smart grids », précise Tarek Wahby. En attendant, Elsewedy Electric s’est positionnée comme l’un des investisseurs clés du plus vaste parc solaire du monde, en construction dans le sud de l’Égypte, à Benban. D’ici à la fin de cette année, ses 6 millions de panneaux solaires s’étendront sur près de 37 km² et pourraient alimenter jusqu’à 350 000 habitants en électricité. La production sera gérée par Elsewedy Electric et EDF qui la revendront à la compagnie égyptienne publique d’électricité pour 8,4 cents de dollars par kWh, un prix aligné sur ceux de l’entreprise française dans l’Hexagone. C’est précisément ce type de partenariat international qu’Elsewedy Electric entend développer pour se faire une place sur le marché du renouvelable. À l’aube de la ruée vers ce nouvel or noir et face à des géants comme Prysmian ou Siemens, Elsewedy Electric fait le pari de l’adaptation progressive sans renier l’image de vendeur de câbles, à l’origine de son succès.

L’ENTREPRISE S’EST POSITIONNÉE COMME UN INVESTISSEUR CLÉ DU PARC SOLAIRE GÉANT DE BENBAN.

Si Elsewedy Electric réfléchit à la construction de nouvelles unités de production en Asie, c’est aussi pour regagner des marchés d’export, notamment en Afrique, où la concurrence chinoise sur les prix est rude. En matière de compétitivité, les certifications internationales de ses produits lui ont permis de résister jusqu’alors. La dévaluation de la livre égyptienne a également dopé ses ventes en dehors de son marché domestique. Avec une monnaie ayant perdu la moitié de sa valeur, les produits d’Elsewedy Electric sont devenus meilleur marché que les importations indiennes, chinoises ou turques. Sans compter que les accords commerciaux signés par l’Égypte avec le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) et l’Union européenne lui donnent un accès privilégié à ces marchés. De quoi contrebalancer l’augmentation du cours du cuivre. Elsewedy Electric commence également tout juste à prendre le virage des réseaux intelligents (smart grids), en

La dévaluation de la livre égyptienne fin 2016 a eu un effet paradoxal pour Elsewedy, qui réalise une bonne part de ses ventes en dollars ou en euros. En 2017, son chiffre d’affaires en livres a bondi de 74 % tout en sauvegardant ses profits (15 % de marge nette, contre 16 % en 2016). À cela s’est ajoutée la hausse du cours du cuivre. En 2018, ces leviers n’ont plus joué, et le chiffre d’affaires a stagné à 42,49 milliards de livres (2 milliards d’euros, soit - 1 %) avec 11,7 % de marge nette.


JUAN GOMEZ

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Maghreb & Moyen-Orient

Classement exclusif 2019

MAROC

DAR SAADA

485e rang

Bgroup, l’ambition en toute discrétion

DR

Présent dans l’immobilier ou encore dans l’automobile, le groupe de la famille Berrada s’est mué en holding. Son prochain défi: réussir son implantation au sud du Sahara.

L’entreprise de literie Dolidol dépend de la branche Palmeraie Industries & Services. EL MEHDI BERRADA, à Casablanca

ccueil d’un fonds britannique au capital, investissements dans l’automobile, développement en Côte d’Ivoire dans la literie ou l’immobilier, projets agricoles… Parmi les groupes familiaux marocains, Bgroup détonne par sa frénésie de développement. Créé voilà près d’un demi-siècle par Abdelali Berrada Sounni, ce groupe tentaculaire qui emploie plus de 4000 personnes ne cesse de se réinventer. Tout en restant des plus discrets : son chiffre d’affaires consolidé n’est pas connu. Et Bgroup, entité formée en 2014, s’apparente à un Family Office et non à un holding intégré. Spécialisé à l’origine dans le textile de maison, le groupe s’est lancé au fil des ans dans l’immobilier, l’hôtellerie, les mines, l’agriculture ou l’éducation sans pour autant laisser de côté ses premières amours pour l’industrie. Au-delà de sa marque de literie Dolidol, connue de tous les Marocains, la filiale industrielle Palm Indus, présidée par Saad Berrada Sounni,

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PUBLICATION LIMITÉE À travers ses différentes activités, Bgroup réalise un chiffre d’affaires total de l’ordre de 4 milliards de dirhams (368 millions d’euros), dont environ 2,3 milliards grâce à Palmeraie Développement et 1,7 milliard grâce à Palm Indus. Le groupe emploie quelque 4000 personnes. Mais ce ne sont que des estimations, car, si sa filiale Dar Saada est cotée, Bgroup ne publie pas de résultats consolidés.

un des fils du fondateur, s’est lancé un défi en 2010: devenir fournisseur des constructeurs et équipementiers automobiles du royaume. Pari réussi. Comptant parmi les rares entreprises à capitaux marocains du secteur, la société a même depuis accédé à l’écosystème qui entoure l’usine Renault de Tanger. En 2016, elle a été qualifiée pour fournir ce site et équiper les Sandero en feutrine ou mousse d’intérieur. Même si cette activité n’est pas encore rentable, nous glisse une source interne, elle permet de multiplier les débouchés dans un domaine exigeant et à fort potentiel. Cette diversification a séduit DPI, qui gère plus de 1,1 milliard de dollars. En octobre 2018, le fonds basé à Londres a versé 300 millions de dirhams (près de 28 millions d’euros) pour prendre place au tour de table de Dolilol à hauteur de 20 % du capital. Dans le détail, 220 millions de dirhams ont servi à une augmentation de capital et le reste a été déployé sous forme de cash-out. Autrement dit, le fonds a aussi racheté des actions de la famille Berrada Sounni. « L’augmentation du capital nous permettra de consolider nos acquis dans l’institutionnalisation de l’entreprise », déclarait Jalil Skali, PDG de Dolidol, le jour de la signature du deal. Le business plan de Palm Indus prévoit une croissance annuelle à deux chiffres, notamment grâce à une accélération dans l’automobile. Pour croître dans ce secteur, Palm Indus avait aussi séduit en 2017 Jobelsa, l’équipementier espagnol champion des intérieurs et de l’assemblage de sièges. Les deux sociétés ont investi 240 millions de dirhams dans une usine de 15000 m2 située à Dar Bouazza, à 20 km de Casablanca, qui fournit les constructeurs européens. Dénommé Jobelsa Automotive, ce joint-venture espère dépasser le milliard de dirhams à l’export d’ici à 2020 ! « Nous comptons quelque 2 500 clients pour Palm Indus et nous avons réalisé de bons chiffres pour le dernier exercice », avance le groupe, avare de détails. Dans un



Maghreb & Moyen-Orient MAROC

Family Office créé en 2014, Bgroup définit les orientations, met en place et anime les instances de gouvernance familiale. Cette entité légère est présidée par le patriarche, Abdelali Berrada Sounni. Il a pour vice-présidents ses fils Hicham et Saad. Objectif: accorder de l’autonomie à chacune des filiales tout en les gardant arrimées à la maison mère. Contrairement à d’autres grandes fortunes du royaume, Abdelali Berrada Sounni a bien préparé sa succession. Chacun de ses fils s’occupe d’une des branches du groupe. PALMERAIE DÉVELOPPEMENT Intégrant l’immobilier de luxe et de standing, le logement social et de niveau intermédiaire ainsi que l’hôtellerie et les loisirs, cette structure doit s’étendre sur le continent. Elle est présidée par Hicham Berrada Sounni, Majid Benmlih en est le vice-président et Mohamed Ben Ouda le directeur général. Sa filiale Dar Saada est cotée à Casablanca depuis 2014. PALMERAIE INDUSTRIES & SERVICES Comprenant les activités industrielles et de distribution (Dolidol) ainsi que celles en développement comme l’éducation, l’agriculture (Palmagri), les carrières et les mines, cette branche est présidée par Saad Berrada Sounni. Son directeur général est Omar Lahlou.

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BGROUP PALMERAIE DEVELOPPEMENT

UN HOLDING À DEUX BRANCHES

De g. à dr. : Hicham Berrada Sounni, Abdelali Berrada Sounni et Saad Berrada Sounni.

second temps, l’entreprise prévoit de se lancer dans la fabrication de sièges complets, voire de planches de bord, avec d’autres investisseurs. Comme bon nombre de groupes marocains, Palm Indus est parti chercher la croissance en Afrique de l’Ouest, mais il est un des rares à y avoir monté une usine. En Côte d’Ivoire, Dolidol a investi 125 millions de dirhams dans une usine de fabrication de mousse polyuréthane et de matelas à Yopougon, près d’Abidjan. Ouverte en mars 2017, elle en produit plus de 1 500 par jour. « Après deux ans d’activité, nous sommes désormais le leader du marché ivoirien », assurent les dirigeants, qui songeraient déjà à d’autres pays : Nigeria, Égypte, Cameroun, RD Congo ou Sénégal. Ce goût pour l’international et la Côte d’Ivoire, Bgroup le cultive aussi à travers Résidences Dar Saada (485e du top 500), sa filiale consacrée au logement social et au moyen standing. Ainsi qu’avec l’entité Palm Hospitality Africa, centrée sur l’hôtellerie de niveau premium, et qui a lancé en juin 2018 les travaux de l’hôtel Abidjan Plateau. Ce quatre-étoiles de 280 millions de dirhams conduit en association avec la commune du Plateau sera exploité par le groupe Radisson. « À travers cet investissement, nous déployons une vision de l’hôtellerie d’affaires en Afrique. La Côte d’Ivoire est une plateforme fondamentale pour notre développement régional dans ce secteur, car elle présente un écosystème favorable », note Mohamed Ben Ouda, directeur général de Palmeraie Développement. Mais Palmeraie cible aussi le marché de masse. À Yopougon, Dar Saada mène ainsi l’opération Edena, un complexe de 40 hectares, espaces verts compris, dont la première tranche comprend 2 179 logements… Si Edena accuse dix-huit mois

de retard parce que des autorisations se sont fait attendre, Fayçal Idrissi Qaitouni, directeur général de Résidences Dar Saada, a promis de livrer les premiers clients à la fin de l’année 2019. Une fois la première tranche vendue, la Côte d’Ivoire devrait représenter 10 % du chiffre d’affaires de Dar Saada. « La filiale prévoit pour ce seul projet 661 millions de dirhams de volume d’activité », précise le groupe. Cette expérience a stimulé son appétit africain, et il travaille sur des projets au Rwanda et à Djibouti. « Nous sommes en phase de négociation pour l’achat de réserves foncières. Cela prend du temps. Une fois ce foncier sécurisé, la construction pourra commencer », indique Fayçal Idrissi Qaitouni. Si à l’international l’activité de Dar Saada est prometteuse, elle fait grise mine au Maroc. En raison de ventes de logements décevantes, son chiffre d’affaires a plongé de 18 %, à 1,4 milliard de dirhams, en 2018. Le résultat net a pu être stabilisé à 327 millions de dirhams. Un manque de forme temporaire, assure le groupe, qui promet une hausse du profit net de 8 % d’ici à 2020. Un espoir pour les boursicoteurs, jusque-là déçus: introduit en Bourse fin 2014, le titre Dar Saada y a depuis chuté de… 59 % . Pour tenir ses promesses, la filiale de Bgroup table sur le moyen standing au Maroc ou encore sur un concept de logement social en duplex « qui séduit beaucoup ». Le tout en s’appuyant sur une solide réserve foncière (1 100 ha) et un endettement maîtrisé (39 % des fonds propres) dans un métier où l’excès de dettes a bien failli être fatal à des concurrents comme Alliances. Dans les métiers – très sensibles à la conjoncture – du standing pour clients très aisés, Palmeraie Développement a repensé sa stratégie et lancé la marque Palmeraie Immobilier ainsi qu’une offre haut de gamme à prix serré. « Cette enseigne remplace Palmeraie Luxury Living, et nous avons lancé trois projets début 2019, à Casablanca, Marrakech et Tanger », indique le groupe, qui profite de ces programmes pour amorcer sa transition 4.0. Il a ainsi créé un ensemble d’applications et de support digitaux sur lesquels les clients peuvent choisir leurs finitions ou encore suivre en ligne l’avancement de leur logement. Bgroup n’a pas fini de se réinventer.


Le goût du monde

21 implantations et 25 bars et snacks dans 17 pays en Afrique. Le goût du monde pour Servair c’est – hier, aujourd’hui et demain – beaucoup celui du continent africain. Le goût d’y tisser des partenariats respectueux des normes internationales et des spécificités locales. Le goût des métiers de la restauration, à bord des avions, dans les aéroports ou les centres villes, dans les entreprises ou les collectivités.

www.servair.fr / @servair


Maghreb & Moyen-Orient

Classement exclusif 2019

TUNISIE

TUNISAIR

236e rang

Pourquoi Tunisair ne redécolle pas

Malgré un regain du tourisme en 2018, la compagnie nationale ne peut se relancer en raison des tensions budgétaires de l’État et d’un manque de volonté politique. RÉMY DARRAS

a situation reste plus que jamais tendue à Tunisair depuis le début de l’année 2019. L’une de ses dernières illustrations date de la mi-mars. Un mouvement de colère s’est emparé des pilotes de la compagnie, causant des perturbations sur cinq à six vols, dont quarante-trois heures de retard sur une liaison Djerba-Bruxelles. Les 270 pilotes n’avaient pourtant pas déposé de préavis de grève, contrairement à ce qu’a insinué dans la presse le PDG de la compagnie nationale tunisienne, Ilyes Mnakbi. En fait, ils n’ont assuré que les vols inscrits à leur planning, et pas ceux qui étaient retardés ou supplémentaires. Au départ de cette protestation, il s’agissait bien de faire valoir des revendications sociales. Car 70 % de leur salaire – aux environs de 10000 dinars (près de 3000 euros) pour les commandants de bord et de 5000 dinars pour les copilotes – consiste en une part variable tributaire de leur activité en vol. Mais cette dernière est fortement affectéeparlesretardsd’approvisionnement en pièces détachées, un fait symptomatique de la situation de la compagnie, qui n’a plus les moyens de se fournir régulièrement… Et les pilotes se retrouvent perdants. Il s’agissait aussi pour eux de sonner l’alarme sur l’état de l’entreprise détenue à 64,86 % par l’État. « Aujourd’hui, six avions sur 28 sont cloués au sol. La compagnie n’a pas les ressources pour remplacer les pièces manquantes et les moteurs. Elle a du mal à honorer ses dettes et ses factures. Mais, du point de vue des pilotes, il s’agit surtout d’une question de sécurité. L’équation est très simple: pas d’argent, pas de pièces, pas de maintenance, donc pas de confiance dans la sécurité des appareils », déplore

Selon Jeune Afrique Business+, un crédit de 48 millions de dinars garanti par l’État a été débloqué en urgence en mai pour réparer la moitié des avions immobilisés.

L

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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

L’OPEN SKY ATTENDRA

En discussion depuis 2010, la libéralisation du ciel tunisien avait été paraphée le 11 décembre 2017 et devait enfin entrer en vigueur en 2018. Mais elle est encore en attente. Alors que le blocage venait auparavant des dirigeants de Tunisair, qui n’étaient pas prêts à supporter la concurrence, le retard provient cette fois-ci de la partie européenne, qui n’arrive pas à délimiter les frontières de son espace, tandis que les débats sur l’application du Brexit s’éternisent. L’ouverture du ciel concerne tous les aéroports tunisiens sauf celui de Tunis-Carthage, préservé pour permettre à Tunisair de préparer sa relance… R.D.

Karim Elloumi, président de la Fédération tunisienne des pilotes de ligne (FTPL). De nombreux pilotes souhaiteraient quitter Tunisair pour rejoindre des compagnies du Golfe, où les salaires sont cinq fois plus élevés. Une situation paradoxale pour la société tunisienne dont les résultats commerciaux sont pourtant au beau fixe. Selon les informations disponibles, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 1,568 milliard de dinars sur l’année 2018, contre 1,283 milliard en 2017. Elle a même enregistré, toujours en 2018, un trafic record de 3,8 millions de passagers, signant vingt-deux mois consécutifs de progression, alors que son retrait du marché libyen en 2014 avait pesé lourdement sur ses comptes.

Plan de redressement repoussé

Mais il s’agit là de résultats en trompe l’œil. Tunisair n’est pas vraiment en mesure d’absorber la croissance du tourisme, qui témoigne d’un regain de confiance des voyageurs. Ni de répondre aux objectifs fixés par le nouveau ministre du secteur, René Trabelsi. Celui-ci veut dépasser les 9 millions de visiteurs en cette année 2019. De fait, les recettes engendrées par l’activité au pays du Jasmin ont déjà crû de 42,1 % en 2018 par rapport à 2017. Mais, à cause des difficultés budgétaires de l’État, la compagnie à la gazelle rouge doit éternellement repousser son plan de redressement prévu depuis… 2012. Un plan qu’elle avait réactivé l’année dernière en vue de l’ouverture du ciel (hors aéroport de Tunis-Carthage), elle aussi remise à plus tard (lire encadré).


ZOUBEIR SOUISSI/REUTERS

permettre de les renflouer, mais à long terme seulement. De plus, le transporteur aérien attend une recapitalisation de 1,5 milliard de dinars, « dont 600 millions de conversion de la dette-fournisseur de l’Office de l’aviation civile et des aéroports [Oaca] en actions et 700 millions d’argent frais à la charge de l’État tunisien, mais qu’il a du mal à décaisser », rappelle Salma Kharbachi, analyste financière au sein du cabinet AlphaMena. En 2016 – c’est le dernier résultat officiel connu –, l’entreprise avait enregistré une perte équivalant à 16,4 % de son chiffre d’affaires.

Partenariat ou privatisation

Alors que la flotte est âgée de plus de 15 ans, la livraison de cinq nouveaux appareils Airbus A320neo de location n’interviendra pas cette année comme attendu. Ce renouvellement était pourtant prévu depuis 2008. Après avoir ouvert les dessertes de Niamey, Conakry et Cotonou en 2016 et 2017, Tunisair ne pourra finalement pas inaugurer de liaisons avec Douala et N’Djamena en 2019. L’orientation vers l’Afrique subsaharienne est pourtant au cœur de la stratégie de relance de la compagnie dans un pays qui attire de plus en plus de touristes médicaux et d’étudiants de ces zones. Le départ volontaire de 1 146 salariés, sur un total de 7 700, est toujours bloqué également, car il faut trouver un accord avec les caisses sociales, excessivement déficitaires. Le relèvement de l’âge de la retraite de un an prévu à partir de juillet 2019 devrait

D’autres solutions existent, selon certains, pour envisager un redressement à court terme. « On peut supprimer la TVA, exonérer la compagnie de taxes d’atterrissage pendant un moment. L’État peut être garant d’un crédit. Il faut libérer des pilotes pour baisser la masse salariale ou revoir certains éléments de salaire qui n’ont pas beaucoup d’impact sur cette dernière et qui garantissent la pérennité de la sécurité dans la compagnie », estime sans détour Karim Elloumi. Le recours à un partenaire stratégique ou à une privatisation pourrait lui aussi être envisagé. Mais, au gouvernement, personne ne souhaite prendre de décision ferme en ce sens, selon les observateurs. Le risque politique que ferait encourir une cession totale ou partielle de cette entreprise nationale, même si elle est cotée en Bourse avec 20 % de son capital flottant, paraît trop grand à l’approche des échéances électorales de novembre 2019. Le destin de Tunisair en reste pour le moment otage.

LES MAGHRÉBINS, PRINCIPAUX VISITEURS DU PAYS DU JASMIN

UNE FORTE DÉPENDANCE À L’EUROPE

+ 14 %

1,5

Nombre total d’arrivées 8,3

+ 5,3 %

1,3

+ 37 %

0,781

+ 16,1 %

0,599

+ 51,8 %

0,275

+ 37 %

0,027 Algériens

Libyens

Tunisiens résidant à l’étranger

Français

Russes

Allemands

Chinois

Europe 68,3 %

(- 2,3 %)

Afrique 15,7 % (- 7,1 %)

MoyenOrient 14,5 %

(- 3,2 %)

Amérique du Nord 1,4 % (+ 49,4 %)

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SOURCE : TUNISAIR

2,7

(Trafic passagers de Tunisair, mars 2018-mars 2019) SOURCE : FÉDÉRATION TUNISIENNE DE L’HÔTELLERIE

Nombre d’arrivées, en millions + Progression sur l’année 2018

+ 9,2 %

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Maghreb & Moyen-Orient

MAROC L’OPÉRATION DE L’ANNÉE

Mutandis enfin coté

Après une tentative ratée en 2015, le groupe d’Adil Douiri est parvenu à lever près de 37 millions d’euros en s’introduisant à la Bourse de Casablanca. PIERRE-OLIVIER ROUAUD

D

u papier frais pour la place de Casablanca ! L’introduction en Bourse, le 18 décembre 2018, du groupe de biens de consommation Mutandis, dirigé par l’homme d’affaires et financier Adil Douiri, 56 ans, a été une bonne nouvelle pour les milieux économiques du royaume. Et pour cause, les investisseurs ont eu bien peu d’entreprises à se mettre sous la dent ces dernières années. Mutandis n’était ainsi que la deuxième – et dernière – introduction de 2018 après la foncière

Immorente, le 11 mai 2018, une autre société de la galaxie d’Adil Douiri. Et l’année précédente n’avait connu aucune introduction à Casablanca, pourtant quatrième marché du continent par la capitalisation. Basé dans cette même ville, Mutandis est un industriel présent dans les détergents (environ 41 % du chiffre d’affaires), les conserves de poissons (36 %), les bouteilles alimentaires (17 %) et, plus modestement, les jus de fruits avec la marque Marrakech, acquise en 2017. Au total, ce groupe compte sept usines au Maroc et environ 2 600 salariés. Autre bonne nouvelle, à la fois Le patron a fondé l’entreprise en 2008.

pour Mutandis et pour le marché boursier : l’introduction s’est déroulée dans de bonnes conditions. Elle a porté sur la cession de 27,8 % du capital (à l’issue de l’opération), soit 400 millions de dirhams (36,9 millions d’euros) : 215 millions par augmentation de capital et 185 millions par cession de parts des actionnaires existants. Les titres proposés ont été sursouscrits 2,5 fois, et la capitalisation est ressortie à 1,435 milliard de dirhams, soit 130 millions d’euros environ. Une petite revanche pour Adil Douiri car, en 2015, les autorités boursières avaient refusé leur visa à un projet d’introduction pour cause de dossier insuffisant. Cette fois, l’Autorité marocaine du marché des capitaux, dirigée par Nezha Hayat, avait donné son feu vert mi-novembre 2018.

Un modèle diversifié

MEHDY MARIOUCH

S’appuyant sur ses multiples relations, Adil Douiri, touche-à-tout en politique et dans les affaires, est parvenu à convaincre le petit monde de la finance de prendre un ticket dans son groupe : 70 % des souscripteurs de l’entrée en Bourse étaient des institutionnels. De quoi renforcer la structure financière de Mutandis et permettre aussi une respiration dans l’actionnariat déjà très diversifié du groupe qu’Adil Douiri a créé en 2008 avec des proches. Issu d’une grande famille fassie, cet ingénieur des PontsParistech a commencé sa carrière chez Paribas et a notamment été ministre du Tourisme de 2002 à 2007. Longtemps proche d’Othman

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O MPAGNÉ L T ACC ED N O E

AL Conseils de Mutandis CFG Finance (Mohamed Benhaddou) Société générale marocaine de banques (Hamza Bekkali) Co-chefs de file du syndicat de placement CFG Finance, Société générale marocaine de banques, Upline, BMCE Conseiller juridique Naciri & Associés Allen & Overy (Hicham Naciri) Commissaires aux comptes Benjelloun, patron de Finance. ou encore le fonds espagnol Fidaroc Grant Thornton com et patriarche du monde Inversiones Frieira. Certains, tel ce (Faïçal Mekouar) financier marocain, Adil Douiri a dernier ou Holmarcom, ont profité A. Saaidi & Associés aussi participé à la création ou au de l’IPO pour s’alléger, voire sortir. (Bahaa Saaidi) développement de nombreuses entreMutandis est pourtant, selon Adil prises dans la banque (Casablanca Douiri, promis à un avenir radieux. Finance Group), la distribution Comme suggéré lors de l’entrée en (Mutandis Auto, l’importateur de détient que 8,1 %. De fait, organisé Bourse, les résultats 2018 publiés Seat), l’immobilier (Immorente) et sous forme de société en commandite début février 2019 se sont révélés excellents. Mutandis a vu son bénéfice donc dans l’industrie, avec Mutandis. par actions, Mutandis a été soutenu net bondir de 41,6 %, à 71 millions Cette société n’était au début qu’un dans son développement par des de dirhams, pour un chiffre d’affaires des holdings de participation d’Adil actionnaires variés, et pour la plupart de 1,368 milliard de dirhams, en Douiri et de ses partenaires. Elle s’est très en vue. Parmi eux, on hausse de 7,8 %. Un bon message transformée peu à peu en véritable compte l’assureur RMA (filiale de en direction des actionnaires indivigroupe industriel, selon un modèle Finance.com), l’homme d’affaires duels, qui ne verront toutefois pas le diversifié et faiblement risqué « à la Mohamed Ben Thami Tazi, Label’Vie, dividende augmenter cette année. Unilever », dixit Adil Douiri, qui n’en Holmarcom (famille Bensalah)

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Maghreb & Moyen-Orient

NOUVEAUX ENTRANTS ÉGYPTE

Taqa Arabia déborde d’énergies Cet exploitant de stations-service est surtout le premier distributeur privé de gaz naturel du pays. Il pourrait entrer en Bourse l’an prochain. Rang dans les 500 e

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ans un monde de l’énergie dominé en Égypte par le secteur public ou par des géants multinationaux, Taqa Arabia fait figure de Petit Poucet, mais trace sa route en dépit des difficultés économiques du pays des Pharaons. Cela lui permet d’intégrer notre classement. Et de s’y distinguer. Ce spécialiste de la distribution d’hydrocarbures vient juste de mettre en service… une centrale photovoltaïque. Un projet de 50 MW pour 80 millions de dollars intégré au complexe géant

DR

PIERRE-OLIVIER ROUAUD

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L’entreprise emploie environ 3 500 salariés.

Benban, près d’Assouan. Il fait entrer Taqa Arabia (à ne pas confondre avec le groupe public d’énergie émirati Taqa) dans le marché des producteurs indépendants d’électricité verte, un secteur en plein boom en Égypte. Mais l’activité principale de Taqa Arabia, qui emploie 3500 salariés environ, c’est la distribution de gaz naturel. Le groupe est le premier opérateur privé du pays dans ce domaine. En 2017, il a vendu plus

Activité Distribution de gaz naturel et de carburant Nationalité Égypte Date de création 2006 Actionnaire principal Qalaa Holdings Chiffre d’affaires 2017 232 millions de dollars

de 3,5 milliards de m3 de gaz naturel dans 14 gouvernorats, un bond de 22,5 %. Cet opérateur compte plus de 830000 clients,

ET AUSSI… Seize entreprises d’Afrique du Nord intègrent notre Top 500, un nombre inférieur à celui de l’an dernier (20) dans une édition qui avait connu de grands bouleversements. Comme les sorties, ces mouvements sont dus à la fois à la mise à disposition de données fiables

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et à la dynamique propre des compagnies (croissance, fusions, etc.). Cette année, on note l’absence d’entrées de sociétés situées en Mauritanie, en Algérie, en Tunisie et en Libye. Seuls sont représentés l’Égypte et le Maroc. Ce dernier place onze nouvelles entreprises

dans le Top. Pour certaines, il s’agit d’un retour lié à leurs données financières, tels les distributeurs de carburant Afriquia SMDC (72e) ou Vivo Energy (102e). D’autres sont des compagnies en croissance entrant « par le bas », comme TMPA (473e, lire ci-contre), le groupe de centres d’appels

Intelcia (439e) ou les Eaux d’Oulmès (482e). L’Égypte, pour sa part, pousse quatre nouvelles compagnies dans notre tableau, dont deux minoteries, Upper Egypt (492e) et Middle Egypt (496e), qui avaient disparu l’an dernier en raison de la dévaluation de la livre. P.-O.R.


particuliers ou entreprises et ne compte pas s’arrêter là: il vise 1,2 million de clients à court terme. Comme la poignée d’opérateurs privés du secteur, Taqa Arabia entend profiter de la libéralisation progressive du marché du gaz naturel, que le gouvernement veut accélérer. Il a ainsi obtenu une licence pour l’importation de gaz naturel liquéfié. Et développe en parallèle ses infrastructures propres: stations de compression, installations de recharge pour véhicules au gaz ou réseaux locaux de zones industrielles. En Égypte, ce secteur paraît de plus en plus porteur, car la mise en exploitation de champs gaziers géants en Méditerranée, tel Zohr, va augmenter l’approvisionnement du pays en gaz naturel à bon prix. Taqa Arabia a été constitué par regroupement de sociétés à partir de 1997 par Khaled Abu Bakr, une figure du milieu du gaz en Égypte, avec l’aide d’investisseurs du pays ou d’États du Golfe. Elle s’est structurée sous sa forme actuelle en 2006 au sein de Qalaa Holdings. Créé et dirigé par l’homme d’affaires Ahmed Heikal, ce groupe est un ancien fonds d’investissement (Citadel Capital) qui s’est réorganisé en 2017 en holding de participation, dont Taqa est une filiale (92 %), et qui compte d’autres activités dans le transport ou l’énergie. Qalaa Holdings a ainsi construit au Caire, pour 4,3 milliards de dollars, la raffinerie ERC pour désulfurer des carburants de la raffinerie publique Cairo Oil Refinery Company. Des carburants passés par ERC aux normes Euro V, et qui seront vendus notamment par Taqa Arabia. Car l’entreprise exploite aussi un réseau d’une cinquantaine de stations-service à son enseigne, une activité qu’elle entend développer. Elle s’est d’ailleurs associée mi-2018 avec la société britannique de lubrifiants Castrol (BP). Pour cela et aussi pour poursuivre une croissance dans le gaz naturel, le patron de Qalaa Holdings a confirmé en janvier que Taqa Arabia devrait être introduit en Bourse début 2020 par augmentation de capital. Petit Poucet deviendra grand !

MAROC

Tanger Med, un port en grand

La plateforme maritime, qui a déjà bouleversé l’économie de la ville, s’apprête à doubler de taille pour les conteneurs.

P.-O.R.

T

rois millions de conteneurs et plus. Depuis son inauguration, en 2007, la plateforme portuaire marocaine Tanger Med a rendez-vous avec la croissance. Et cela continue, avec l’ouverture courant 2019 de son extension, Tanger Med 2. Celle-ci fonctionnera selon le modèle de délégation porté depuis le début par l’agence publique Tanger Med SA et mis en musique par sa filiale Tanger Med Port Authority (TMPA), qui fait son entrée dans notre Top 500 au 473e rang. Depuis 2010, TMPA (détenue aussi à 32 % par le fonds public Fipar) assure toutes les missions et prérogatives publiques relatives à la gestion et au développement du complexe. L’agence TMSA, elle, trouve les financements pour l’ensemble de l’infrastructure de base, le port, les quais nus, les accès, etc., et choisit sur appel d’offres les opérateurs. Ceux-ci consentent des investissements additionnels souvent très lourds : aménagement des quais, portiques… Le port Tanger Med 2, qui jouxte Tanger Med 1, va être exploité par APM Terminals (du danois Maersk), qui a reçu la concession de l’un des deux terminaux à conteneurs. L’autre doit être mis en service par Marsa Maroc. De quoi gonfler, à terme, à 8 millions d’EVP le trafic de Tanger, devenu

Rang dans les 500 e

473

Activité Gestion portuaire Nationalité Maroc Date de création 2008 Actionnaire principal TMSA (68 %) Chiffre d’affaires 2017 205,3 millions de dollars

le premier port à « boîtes » du continent en 2018, devant Durban. Proposant aussi des services aux navires comme le soutage, TMPA a enregistré le transit, en 2018, de 3,4 millions de conteneurs, sans compter les 2,8 millions de passagers, 326 773 camions et 479 321 voitures neuves. Car Tanger Med est aussi à l’origine du développement industriel inédit de la cité du Détroit. Le port a permis l’implantation de l’usine Renault en 2012. Le constructeur a l’usage exclusif de l’un des deux terminaux automobiles. Au-delà des services portuaires, TMPA, dont le chiffre d’affaires a progressé en 2018 de 4,7 %, à 187 millions d’euros, veut aussi développer ses activités propres. L’entreprise, dirigée par Mehdi Tazi-Riffi, exploite notamment une zone franche logistique qui accueille déjà Decathlon et Adidas et est en voie de doubler sa surface, à 100 ha. Logique. jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

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MANAGERS

Ces pionniers de l’entreprise

Dirigeants ou managers, ils sont en première ligne pour conduire la transformation numérique des entreprises du continent. Portraits de ces bâtisseurs d’un univers où presque tout reste à inventer.

Yacine Barro « Un potentiel illimité à exploiter » Pour la patronne de Microsoft en Afrique de l’Ouest, le numérique doit pénétrer tous les pans de l’économie afin de soutenir pleinement la croissance. À commencer par les PME. AMADOU OURY DIALLO, à Dakar

lle est l’une des pionnières de Microsoft en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Yacine Barro a en effet piloté l’ouverture à Dakar de la première représentation de la firme de Redmond en tant que « business development manager » pour ces régions. C’était en 2004. Elle revenait

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au Sénégal après avoir commencé sa carrière à Paris, notamment chez Cisco, son diplôme de l’Inseec en poche. Nommée directrice générale de Microsoft pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale en 2017 (après avoir fait un détour par Celtel et Africa24), Yacine Barro est aussi

La directrice générale dans ses bureaux, à Dakar.


SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA

africaine 4.0

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Managers

chargée, depuis 2018, du segment des PME dans les marchés émergents de la région Afrique et Moyen-Orient. À ce poste, cette passionnée de la transformation digitale du continent mène une mission évangélisatrice, notamment à travers l’initiative Microsoft 4Afrika. Ce programme, lancé en 2013, offre une panoplie de services d’assistance aux start-up et PME : accès aisé aux technologies du groupe américain, aide à la formation ou à la recherche de financements. « L’objectif est la transformation digitale et l’adoption du cloud, en prenant en compte le cadre spécifique de nos environnements socio-économiques. Il s’agit de permettre plus de créativité pertinente pour nos marchés. Les solutions doivent être africaines et répondre à des besoins propres au

continent », souligne cette métisse née d’un père sénégalais et d’une mère française. Depuis son lancement, Microsoft 4Afrika a touché 1,7 million de PME, dont plus d’un demi-million sont présentes en ligne. Pour démontrer l’efficacité du programme, Yacine Barro multiplie les exemples. À Dakar, fin mars 2019, trois entreprises bénéficiaires de l’initiative ont été présentées à la presse dans les bureaux de Microsoft. Parmi elles, WeGo/SunuBus, une application mobile collaborative de localisation d’autobus qui prévoit de lever 500 000 euros. Développée avec l’École supérieure polytechnique de Dakar, « l’app » est en train d’être répliquée au Maroc. Au Nigeria, Microsoft s’est associé à la Fondation Tony Elumelu (TEF).

Objectif ? Mettre à disposition de 3 000 dirigeants le programme d’entrepreneuriat TEF, des outils, des ressources, des formations et des mentorats sur les technologies. Microsoft a également pris part, au Ghana, au lancement de Swiftly, une start-up d’« e-shipping », à travers le programme Interns4Afrika, une composante de 4Afrika. « Douze stagiaires ont participé à des études de marché, à des activités de marketing en ligne, de programmation ou d’aide à l’organisation d’événements », détaille Yacine Barro.

Solutions africaines

À chaque fois, « le but est de créer des environnements propices à l’élaboration de solutions africaines innovantes », martèle celle qui avait développé en 2008 le segment

Nous vous invitons à la 12ème édition du U.S.-Africa Business Summit organisée par Corporate Council on Africa à Maputo, Mozambique. Un rendez-vous à ne pas manquer réunissant plus de 1000 chefs d'entreprise et des leaders de gouvernement Americains et Africains.

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corporate de l’opérateur de téléphonie mobile Celtel dans 21 pays ou encore dirigé la naissance, en 2009, de la chaîne d’information Africa24. Selon Yacine Barro, la digitalisation des organisations et des entreprises est cruciale pour le continent. « Ces processus pourraient ajouter 300 milliards de dollars à son économie d’ici à 2026, selon une étude récente de Siemens », insiste-t-elle. Toutefois, la maturité numérique varie encore beaucoup selon les régions. Seule une poignée de pays sont en pointe dans ce domaine, dont le Kenya, l’Afrique du Sud, le Nigeria ou l’Éthiopie. Que faire pour amplifier le processus ? Yacine Barro en est convaincue, un système éducatif et de recherche tourné vers le numérique est essentiel. Ensuite, le secteur privé a sa partition à jouer en s’attaquant aux facteurs limitatifs tels que la médiocrité des infrastructures, notamment celles donnant accès à internet. En la matière, rappelle-t-elle, Microsoft reste le chantre des TV White Spaces, à savoir l’exploitation de canaux inutilisés pour développer internet à haut débit et à faible coût. Quinze projets de ce type ont été déployés dans 6 pays du continent,

« LA DIGITALISATION DES ENTREPRISES POURRAIT AJOUTER 300 MILLIARDS DE DOLLARS À L’ÉCONOMIE DU CONTINENT D’ICI À 2026. »

avec le Ghana en tête de pont. Les étudiants de l’université de Koforidua peuvent par exemple accéder à des offres de données à partir de 2 cédis (0,34 euro) par jour. « Plus de 6 000 d’entre eux sont connectés. De surcroît, ils ont accès à des ordinateurs à faible coût via un plan de financement à taux zéro », note Yacine Barro. Cette dernière poursuit en indiquant que Microsoft s’emploie, ces dernières années, à mettre à disposition des étudiants ivoiriens Office 365 gratuitement ainsi qu’un accès à internet. « Nous avons financé le déploiement du wifi dans l’université de Cocody. De plus, seize IT Academies ont été implantées au sein des six universités publiques de Côte d’Ivoire. » Microsoft y a assuré, selon Yacine Barro, 50 000 certifications Office.

Intelligence artificielle

Au Kenya, 26 écoles rurales ont été connectées grâce au White Space de Mawingu Networks, qui a établi près de 650 points d’accès au wifi pour 11 000 utilisateurs actifs avec un coût d’accès à internet inférieur à 5 % du revenu moyen des populations concernées. Aux yeux de Yacine Barro, la prochaine étape, sur le continent, est d’intégrer les technologies de rupture comme les données massives (big data) ou l’intelligence artificielle… « Nous sommes à un moment unique de l’Histoire en Afrique. Un moment à la fois palpitant et effrayant : nous voyons une puissance sans précédent arriver ainsi qu’un potentiel inexploité et illimité. En tant qu’entreprise, notre mission est de rassembler les gens [autour de ce bouleversement] et de leur fournir les outils pour réaliser ce potentiel. Le continent a la capacité de rattraper le reste du monde si nous agissons vite ! » conclut-elle, aussi fascinée qu’enthousiaste.


Classement exclusif 2019

Managers

MAGASIN GÉNÉRAL

322e

ONS ABID POUR JA

rang

Achraf Chaari « Le marketing de masse est dépassé »

Cet ingénieur met en musique la stratégie « big data » du grand distributeur tunisien Magasin général. Un art de manier les données qui fait grimper les ventes. MATHIEU GALTIER, à Tunis

e pas se fier aux apparences. Prenez Achraf Chaari : 33 ans, diplômé de l’École polytechnique de Tunisie, sneakers tendance aux pieds et anglicismes 2.0 à la bouche. On l’imagine devant un ordinateur, développant l’application mobile du futur dans un espace de cotravail de Tunis. Perdu. C’est dans une salle de réunion anonyme nichée dans un bâtiment froid qui fleure bon les années 1970 que le jeune père de famille s’ingénie à s’assurer que les rayons ne sont pas vides et que les clients affluent dans les allées des grandes surfaces de Magasin général. Ne pas se fier non plus aux idées reçues. Pour accomplir sa tâche, Achraf Chaari ne dispose ni de transpalettes, ni d’affiches 4x3 m, mais de quatre téraoctets d’informations sur les articles vendus, en quelles quantités, à quelle heure, dans quel magasin et à quel type de client. « L’objectif

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est le ciblage précis. Le marketing de masse est dépassé », juge le directeur informatique décisionnelle et analyse de données de l’enseigne. C’est pour réussir cette révolution que ce spécialiste du big data et du machine learning a été embauché, dès sa sortie d’école, en 2010, par le groupe Bayahi, qui contrôle Magasin général. Neuf ans plus tard, le leader du secteur (avec une part de marché de 35 %) est prêt. Du fournisseur au paiement final, tous les processus logistiques, industriels et marketing ont été passés à la moulinette numérique. Les factures des fournisseurs ont été dématérialisées, les circuits de distribution ont été revus pour atteindre le Graal du « zéro stock » ou éviter les ruptures. Quant aux clients fidélisés, ils se voient proposer des offres personnalisées. C’est le service marketing qui a été le plus chamboulé. Le big data permet de remédier au phénomène de churn (« attrition », en français), autrement

dit la tendance à la baisse de la clientèle. Jusqu’à il y a peu, les méthodes pour l’éviter étaient les campagnes de promotion de masse et, au mieux, des cartes de fidélité avec des points cadeaux. Puis Achraf Chaari est arrivé: « J’ai montré au département marketing par des proofs of concept [expériences préliminaires prouvant l’efficacité d’une méthode] qu’on pouvait prévoir la perte d’un client un mois à l’avance en analysant l’évolution de son comportement d’achat. » De là, la possibilité de le retenir avec une promotion ciblée ou un service précis, comme une caisse prioritaire.

Fin du cloisonnement

Sceptiques au début, le marketing a vite compris l’intérêt d’une telle méthode : dans la grande distribution, il faut quatre nouveaux clients pour compenser la perte d’un consommateur régulier. Afin de mieux convaincre, Achraf Chaari s’est appuyé sur des solutions fournies par des sociétés prestigieuses comme Microsoft pour le cloud, IBM pour le datamining ou SAP pour le marketing. Toute l’organisation a été revue. Fini le cloisonnement, place au « thinktank horizontal »: les employés de tous les services se retrouvent pour améliorer l’efficacité. Leur passerelle: les analyses du big data. « C’est le principe du « si tu dois échouer, fais-le vite ». Ici, on peut concrétiser une idée, bonne ou mauvaise, en un mois seulement », se félicite Achraf Chaari. Le succès ? Il est au rendez-vous avec une hausse 6,5 % du chiffre d’affaires en 2018, plutôt inespérée au vu de la situation économique du pays. De plus, ce savoir-faire numérique est déclinable rapidement en cas de développement hors de Tunisie. Mais pourquoi le jeune geek a-t-il mis ses talents au service de la distribution plutôt que d’une start-up plus glamour ? « J’aime utiliser les maths pour résoudre des problèmes réels comme calculer le prix juste d’un pack d’eau. Et puis, c’est fun de donner au client la sensation qu’il consomme moins cher. » Ne jamais se fier aux apparences, donc.


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Managers

Rebecca Enonchong « Il faut accompagner les PME » La fondatrice d’AppsTech, qui milite pour la transformation numérique des petites entreprises, va lancer une plateforme de solutions de gestion basée sur l’intelligence artificielle. mploi du temps chargé pour la Camerounaise Rebecca Enonchong. Si on la croise à Douala, c’est à son retour de Genève, où elle a participé à un colloque sur l’e-commerce à l’invitation de la Cnuced, avant de se replonger dans la gestion d’AppsTech, son entreprise de solutions numériques. Celle-ci fête ses 20 ans et boucle un gros projet : l’accompagnement technologique d’une multinationale pétrolière qui peinait à suivre les données de ses cinq filiales africaines. Un bel exemple de transformation numérique sur un continent qui, selon elle, part de loin. « Nombre d’entreprises et d’administrations en Afrique ne disposent pas de compte sur les réseaux sociaux. Elles n’en voient pas l’utilité. L’un de mes combats consiste à changer cet état d’esprit », martèle l’ex-consultante d’Oracle. Car l’entrepreneuse a une voix qui porte. En 2017, le magazine New African l’a classée parmi les 100 Africains les plus influents en sciences, technologie et innovation. Elle siège au conseil de start-up, tel AfriLabs. Un parcours peu reconnu par les siens. « Je n’ai jamais été reçue par un responsable de mon pays », regrette-t-elle. Ce retard, très marqué en Afrique centrale, touche tous les secteurs, y compris celui des télécoms. Mais pour elle, il constitue une chance pour le continent, qui fera ainsi l’économie du remplacement des technologies existantes, devenues obsolètes. « Les applications ainsi que leurs versions les plus actuelles sont disponibles

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dans le cloud. Au lieu de les acheter, on peut désormais souscrire des abonnements, comme avec une compagnie des eaux ou d’électricité », soutient cette geek quinquagénaire formée à l’Université catholique d’Amérique.

Passionnée

Pour cela, il faut rendre internet abordable, donner de la considération aux innovateurs africains et améliorer le climat des affaires. Tout un programme! En attendant, l’un des plus grands besoins des sociétés demeure la collecte et l’analyse des données, souvent éparses. « Trop fréquemment, le service comptable ne communique pas avec les RH, elles-mêmes déconnectées de la logistique, etc. Or, pour qu’une compagnie soit compétitive, le chef d’entreprise a besoin d’une vue d’ensemble pour prendre de bonnes décisions », soutient cette passionnée, tombée dans la marmite des nouvelles technologies lorsqu’elle était cadre financière aux États-Unis. C’est dans cette optique qu’elle prépare le lancement d’AppsTech Universe, une plateforme bâtie sur l’intelligence artificielle qui réunira toutes les solutions de gestion adaptées aux dirigeants de PME. « Grâce à une commande vocale, le patron aura la

L’ENTREPRENEUSE A ÉTÉ CLASSÉE PARMI LES 100 AFRICAINS LES PLUS INFLUENTS EN SCIENCES ET TECHNOLOGIE.

PATRICK NELLE POUR JA

OMER MBADI, à Douala

situation comptable en temps réel sur son smartphone. Et il sera en contact permanent avec ses fournisseurs et clients connectés sur la plateforme », détaille la patronne, qui assure avoir tenu compte de la spécificité africaine. « Le cachet sur les documents reste indispensable sur le continent, alors qu’on ne l’utilise plus ailleurs. Chaque patron disposera donc d’un cachet électronique. Le système comptable de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires [Ohada] est aussi intégré à notre application », précise-t-elle. Rebecca Enonchong mûrissait cette idée depuis des années. Pour la mettre en œuvre, elle vient de créer une filiale, AppsTech Lab. Les premiers tests sont prévus en juin, en vue d’une mise sur le marché fin 2019. Elle espère réunir plus de 100000 PME du monde autour de cette innovation d’ici à 2023. Rien que cela!


PUBLI-INFORMATION

" L’IRRÉSISTIBLE ASCENSION DU CEO DESIGNER " Pour que leurs entreprises soient classées dans le top 500, les CEO africains doivent impérativement faire une place plus grande aux designers, un métier encore méconnu en Afrique.

" Une nouvelle génération de leaders a pris le relais : les CEO Designers. Il ne s’agit pas d’un CEO qui serait luimême designer, mais d’un dirigeant qui a fait du design le moteur de son entreprise. Le CEO Designer est un leader qui travaille en direct avec des designers pour libérer le potentiel d’imagination de son entreprise, à l’heure où l’omniprésence du digital rend les possibilités d’expérience quasiment illimitées. Cette nouvelle capacité d’imagination permet non seulement de ré-imaginer son offre, mais surtout de repenser le concept même de son entreprise.

Grâce à leur capacité à visualiser des solutions complexes, à réinventer des expériences utilisateurs et à collaborer avec un grand nombre de parties prenantes, les designers sont les plus aptes à proposer des services innovants et des stratégies de transformation adaptés aux réalités africaines.

Ce modèle transposable (en dehors de la Silicon Valley et de l’univers des startups) va devenir de plus en plus dominant au sein des entreprises plus traditionnelles. " C’est ce qu’affirme PwC, leader mondial du conseil aux entreprises, notamment en transformation et innovation. PwC est l’opérateur du premier incubateur de Sèmè City, la Cité Internationale de l’Innovation et du Savoir au Bénin. Sèmè City rassemble en un lieu unique des établissements d’enseignement supérieur, des centres de formation professionnelle de pointe, des laboratoires de recherche, des incubateurs ainsi que des lieux d’innovation ouverte. L’enjeu est d’offrir des opportunités d’avenir à la jeunesse et d’accélérer ainsi l’émergence de champions régionaux, nationaux et internationaux. " À travers Sèmè City, le Bénin forme une nouvelle génération de talents et favorise l’éclosion de modèles de croissance fondés sur l’innovation Made in Africa ", précise Claude Borna, Directrice Générale de L’Agence de Développement de Sèmè City. Pourquoi former des designers africains en Afrique Les défis des entreprises africaines dépassent désormais la simple compétitivité de leur offre de services. Celles-ci doivent répondre à des mutations bien plus profondes - les fameuses " disruptions " : disruptions des usages sociétaux avec la dématérialisation des services mais également disruptions économiques avec l’utilisation de technologies telles que la blockchain.

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Les CEO africains sont ainsi confrontés à un choix simple : recruter et promouvoir des designers pour que leurs entreprises prospèrent, ou résister au changement et créer des dinosaures. Il est donc de leur responsabilité d’accompagner la formation à ce métier d’avenir dont les compétences vont permettre d’accélérer le développement de champions régionaux, nationaux et internationaux.

" L'ambition de Africa Design School est de former des designers qui sauront ouvrir les portes des marchés internationaux par leur maitrise de la culture numérique, leur capacité à comprendre les mutations des modes de vie et leur méthode agile de prototypage. Surtout, ils sauront représenter une Afrique qui évolue, à la fois sur le plan économique, social et culturel ", explique Christian Guellerin, Directeur Général de L’École de Design.

Africa Design School, la première école de Design en Afrique de l’Ouest C’est dans le cadre de Sèmè City que l’Ecole de Design de Nantes Atlantique, établissement d’enseignement supérieur privé partenaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes Saint-Nazaire, annonce son développement sur le continent africain. Africa Design School proposera à partir de la rentrée 2019 une première formation Bac + 3 dédiée au design numérique, mettant l'accent sur la conception de services innovants liés aux technologies de l’information et de la communication dans les secteurs de l’économie numérique. Des compétences transversales Sens de l’observation, capacité d’analyse et de synthèse, autonomie et méthodologie, maîtrise des outils de communication et créativité sont des compétences essentielles pour le designer. L’étudiant les acquiert progressivement, en trois ans, grâce à une pédagogie centrée sur le projet. Le cursus Bac+3 comprend également des stages professionnels pour les apprenants permettant d'allier pratique et théorie. Un tremplin vers la vie professionnelle Le diplôme de Design permet d’accéder à des postes de responsabilité et de management, dans le contexte d’un service intégré en entreprise. L’équipe enseignante, constituée notamment de professionnels, a à cœur de préparer les étudiants au marché de l’emploi et à l’entrepreneuriat. Africa Design School fédère également un réseau international de partenaires, générant un maximum d’opportunités pour les étudiants.

Sèmè City offre diverses opportunités pour les entreprises y compris formations pour professionnels, projets d’entreprise, recrutement de stagiaires et programmes de financement d’étudiants. Pour plus d’informations, contactez : semecity@presidence.bj semecity.com | facebook.com/semecity | @semecity


Managers

Aminata Ndiaye « Vers un boom du multiservice » Après avoir relancé Orange Money au Sénégal, la polytechnicienne pilote la transformation numérique des filiales de l’opérateur français sur le continent. Avec ses équipes, Aminata Ndiaye œuvre pour que les clients d’Orange aient accès à tous les services quand ils le souhaitent et de la façon la plus intuitive possible. « Les opérateurs de télécoms prennent ce tournant de façon volontariste grâce aux ressorts technologiques dont ils disposent, pointe Aminata Ndiaye. Mais ce n’est que le début de l’histoire de la digitalisation des interactions clients. »

NATACHA GORWITZ

la tête de la nouvelle direction marketing, digital et expérience client Afrique et Moyen-Orient d’Orange, la Sénégalaise Aminata Ndiaye, 40 ans, orchestre depuis Paris la transformation numérique d’une vingtaine de filiales. Cette diplômée de Polytechnique, en France, a débuté ce chantier à la direction digitale de la Sonatel, filiale d’Orange au Sénégal créée en 2017, dotée d’une centaine de salariés aux compétences recherchées: développeurs, products owners (« experts métiers »), chefs de projets digitaux, data scientists… « Notre but est d’appréhender cette transformation de manière offensive et transversale », note cette mère de quatre enfants dont la sérénité cache un goût pour les challenges. Du marketing à la communication sur les réseaux sociaux, en passant par la relation client sur l’application Orange et moi, tous les métiers de l’opérateur sont chamboulés par le numérique. Sans oublier la nécessaire mise à niveau des infrastructures IT. « Vingt pays, ce sont autant de marchés et d’enjeux. Nous devons nous donner une vision et trouver le bon modèle opérationnel », poursuit-elle. Pour mutualiser ces compétences et développer des synergies, elle envisage la création de « centres d’expertise régionaux ». Autre sujet clé : les talents. Les experts du digital, qu’Orange recrute parfois au sein de la diaspora, sont formés en Europe. Pour développer des compétences locales, le groupe a récemment signé des partenariats avec les universités virtuelles de Tunis

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FRANÇOIS GRIVELET POUR JA

Santé et éducation

et du Sénégal. À la fin de 2017, Orange s’était déjà associé en Côte d’Ivoire à la création d’un master de data science à l’Institut national polytechnique FélixHouphouët-Boigny de Yamoussoukro. L’appétence pour ces domaines est très forte: à son lancement voilà deux ans, la Sonatel Academy, première école de codage gratuite au Sénégal ouverte aux 18-30 ans, a reçu près de 12000 candidatures pour 50 places…

Étudiante en France grâce à une bourse d’excellence, cette fille de médecin qui a grandi à Dakar avec quatre frères n’a pas hésité, après un passage chez Accenture à Paris, à revenir dans sa ville natale. Après avoir intégré le département marketing de la Sonatel en 2006, elle a relancé l’activité d’Orange Money en 2015. Au Sénégal, le nombre d’utilisateurs réguliers du kalpé (« portefeuille », en wolof) électronique était trois à cinq fois inférieur à celui du Mali et de la Côte d’Ivoire. En trois ans, il a grimpé à 2 millions, et le chiffre d’affaires de l’activité a été multiplié par 18, loin devant son concurrent Tigo. « Nous nous acheminons vers un boom du multiservice », renchérit Aminata Ndiaye, soulignant l’ambition d’Orange de se développer dans l’éducation, la santé ou l’agriculture. Voilà deux ans, le groupe a débloqué 50 millions d’euros pour favoriser l’émergence d’un écosystème numérique en Afrique. La moitié étant consacrée au fonds de capital-risque Orange Digital Ventures Africa, qui aide des start-up innovantes. En outre, l’opérateur est prêt à accompagner les entreprises dans leur digitalisation.


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HASSAN OUAZZANI POUR JA

Managers

Saloua Karkri Belkeziz « Former les profils et les retenir » Propulsée à la tête des opérations africaines de GFI, cette spécialiste du domaine digital milite pour un renforcement des compétences. EL MEHDI BERRADA, à Casablanca

u Maroc, Saloua Karkri Belkeziz se distingue par la diversité de son parcours : entrepreneuse, patronne de la filiale du français GFI Informatique, présidente de la fédération des technologies de l’information (Apebi)… Le 1er janvier 2019, GFI l’a propulsée présidente de ses activités africaines. Via ses filiales au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Tunisie, le groupe de 18000 salariés basé à SaintOuen (près de Paris) réalise 25 millions d’euros de chiffre d’affaires sur le continent. Et ce spécialiste d’intégration progiciel, d’ingénierie applicative ou de conseil en système d’information y nourrit d’autres ambitions. Un poste sur mesure pour la Marocaine.

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« Le réseau, la notoriété et le savoirfaire que j’ai pu accumuler ont été jugés déterminants », note-t-elle. Employant plus de 700 salariés au Maroc, en Tunisie, en Côte d’Ivoire et en Angola, GFI Afrique, détenu par le qatari Mannai, cumule plus de 250 clients dans 18 pays, dont Patisen et Sicas au Sénégal, Ifri en Algérie ou Studi en Tunisie. Sans compter de grands comptes publics comme le régulateur ivoirien des télécoms. Et demain ? « Je dois définir la stratégie corporate de GFI Afrique », explique-t-elle. Saloua Karkri Belkeziz devra aussi assurer un lobbying auprès des décideurs publics et privés pour être au plus près des big deals. Au-delà, elle analyse les défis à venir pour le continent : « L’heure de la transformation digitale est venue.

La concurrence des compagnies numériques bouleverse les modèles d’affaires. » Pour elle, l’enjeu est organisationnel : les entrepreneurs doivent sans cesse adapter leur business model pour y incorporer la composante digitale. Et elle sait de quoi elle parle. Elle a monté la société d’informatique Professionnel Systems en 1987, et l’a cédée en 2003 à GFI en en gardant les rênes. Depuis, elle a conduit une ribambelle d’acquisitions, dont celle de Capital Consulting en mars 2019. Mais cette mère de famille s’est aussi beaucoup engagée au sein de l’Apebi, très impliquée dans l’élaboration de la stratégie Maroc Digital 2020 avec le ministre de l’Industrie et de l’Économie numérique, Hafid Elalamy.

Pousser l’offre marocaine

« Notre rôle a consisté à apporter des visions opérationnelles sur les infrastructures, les aspects juridiques et fiscaux, les ressources humaines et le cadre législatif », détaille-t-elle. L’Apebi a aussi contribué à la création de l’Agence de développement du digital (ADD), en 2018. « La fédération participe à la promotion de l’offre marocaine en Afrique, poursuit-elle. Nous avons organisé à Casablanca deux éditions d’Africa IT Expo, grandmesse des entreprises africaines. » Bien que devenu une base arrière de l’Europe pour l’offshoring, le Maroc souffre encore selon elle d’un déficit de compétences digitales. « Notre ambition est trop grande au regard de nos ressources, notamment humaines », regrette-t-elle. Pour y remédier, elle a lancé à l’Apebi, en partenariat avec l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences, une formation de développeur par alternance en neuf mois débouchant sur un certificat de formation professionnelle. Sa cible : les bac + 3 scientifiques. « Il faut créer ces profils et aussi les retenir. Nous souffrons d’une fuite de matière grise vers l’Europe. Trois entreprises étrangères viennent tous les quinze jours recruter une dizaine d’ingénieurs marocains », s’offusque-t-elle en conclusion.


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Depuis août 2018, le Groupe Sipromad a renforcé ses activités dans le broadcasting et a étendu sa présence géographique. Avec plus de 60 ans d’expérience, Thomson Broadcast a comme cœur de métier la conception et la fabrication d’équipement de diffusion. www.sipromad.com www.thomsonbroadcast.tv

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Managers

Catherine Nomel « Améliorons le parcours client » BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan

lle a été le premier digital manager dans les assurances et la banque en Côte d’Ivoire. Depuis septembre 2016, Catherine Nomel est aussi la première à exercer cette fonction dans une compagnie aérienne ivoirienne. Son challenge : mettre celle-ci au même niveau que ses concurrentes. La trentenaire, qui pilote le marketing digital d’Air Côte d’Ivoire, s’emploie à faire franchir cette étape clé à la jeune entreprise détenue à 58 % par l’État aux côtés d’actionnaires tels que Goldenrod ou Air France. « Le digital doit nous permettre d’être informés en temps réel de l’actualité du secteur ainsi que des besoins des consommateurs afin que nous leur donnions des solutions telles que les ventes ou le checking en ligne », explique Catherine Nomel, qui échange beaucoup avec des directeurs de communication digitale d’entreprises, notamment hors de Côte d’Ivoire, pour s’imprégner de leurs expériences. En Côte d’Ivoire – où la plupart des entreprises n’ont pas amorcé leur transformation 2.0, se limitant à une présence sur les réseaux sociaux –, elle n’est pas une inconnue dans

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l’écosystème digital. Bien avant d’intégrer son poste actuel, Catherine Nomel menait les campagnes digitales de NSIA Vie. Elle a aussi fondé sa société de conseil, Sentinel, spécialisée dans les relations publiques 2.0, le marketing digital et la veille médias.

Des services plus « smart »

Ayant rejoint Air Côte d’Ivoire grâce à Laurent Loukou, son directeur général adjoint, cette technicienne supérieure en marketing et publicité titulaire d’un certificat de HEC Paris

de son équilibre financier, la société vise 748 000 passagers en 2019 pour un chiffre d’affaires de 92,7 milliards de F CFA (141,3 millions d’euros). Aujourd’hui, Air Côte d’Ivoire envisage de digitaliser toutes ces prestations. « Nous voulons que le passager puisse tout faire en ligne : suivre son trajet, modifier son billet ou régler des pénalités », révèle Catherine Nomel, qui avait complété son cursus par un MBA à l’Institut supérieur de management de Dakar. Elle a ensuite créé l’application MySG pour la Société générale de banques en Côte d’Ivoire, qui permet d’en localiser les agences les plus proches et de simplifier le parcours du client jusqu’à celles-ci. MySG offre aussi la possibilité de simuler des crédits-prêts et d’obtenir la liste des pièces à fournir. Elle poursuit donc l’aventure dans la première compagnie nationale de la zone Uemoa en nombre de passagers. Son arrivée a déjà vu le développement, dès 2018, d’une application mobile disponible sur Applestore et GooglePlay, qui permet aux clients de gérer leurs voyages, simuler des tarifs, acheter des billets ou se préenregistrer. « Nous mettons en œuvre toutes les technologies pour améliorer nos activités internes », de façon à produire des offres plus smart et à améliorer le parcours client. Cela contribuera à parfaire nos services et l’expérience des voyageurs en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale », assure celle qui se définit comme une web-activiste. Elle mesure en tout cas très bien la complexité de sa mission. ISSAM ZEJLY POUR JA

Grâce à cette professionnelle du marketing 2.0, Air Côte d’Ivoire se rapproche de ses voyageurs.

a conscience des défis qui attendent la compagnie, en retard dans ce domaine par rapport à des concurrentes comme Ethiopian, South African Airways ou Royal Air Maroc. Elle assure qu’Air Côte d’Ivoire transforme ses chaînes de valeur grâce à des services à même de séduire ses clients. Encore en quête



OLYMPIA DE MAISMONT POUR JA

Managers

Nabi Issa Coulibaly « La Poste fait son virage numérique » En orchestrant la digitalisation des services pour toucher encore plus de clients, le patron de l’entreprise publique burkinabè révolutionne la structure. NADOUN COULIBALY, à Ouagadougou

n attendant de pouvoir, courant 2020, lancer les activités de banque postale, Nabi Issa Coulibaly, 37 ans, aux commandes de La Poste du Burkina Faso depuis 2017, sait que l’avenir de la société se joue sur le front de la technologie. « Nous avons raté deux carrefours – l’un financier, l’autre mobile – de la révolution dans les affaires en Afrique. Nos produits sont menacés par les banques et les opérateurs privés de transfert d’argent. Il nous faut saisir les opportunités du numérique », assure Nabi Issa Coulibaly. Diplômé en finances actuarielles par l’Institut national de statistique et d’économie appliquée de Rabat, l’ex-collaborateur d’Ecobank multiplie les projets pour intégrer le numérique. Objectifs: rapprocher les produits du client et donc créer davantage de revenus. Ainsi la Smart BP,

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une sorte de boîte postale virtuelle opérationnelle dans les 114 agences du réseau, a été conçue avec l’aide de Nebrata, une jeune start-up burkinabè dirigée par Halidou Rouamba. Elle permet à La Poste de proposer un nombre illimité de boîtes postales et au client d’effectuer des achats en ligne. Les clients détenteurs d’une Smart BP peuvent désormais régler leur abonnement via Orange Money – et bientôt Mobycash, le service de paiement mobile d’Onatel. Par ailleurs, afin de minimiser les plaintes et d’améliorer la traçabilité des courriers, l’institution a lancé

GRÂCE AUX BOÎTES POSTALES VIRTUELLES, L’USAGER PEUT EFFECTUER DES ACHATS SUR INTERNET.

un service de post tracking, qui permet à l’usager de suivre l’évolution du courrier grâce à un lien. Autre exemple : la plateforme Fasoranana, sur laquelle on peut acheter en ligne des objets d’art d’une dizaine de marchands locaux. Conçue avec iventIT, une société de services et d’ingénierie informatique de Ouagadougou, elle sera déployée peu à peu dans les différentes localités du pays pour les livraisons. « Nous espérons que ces innovations vont avoir un impact positif sur l’évolution du chiffre d’affaires, de l’ordre de 10 % par an », anticipe Nabi Issa Coulibaly. Bref, le numérique est l’un des leviers clés du plan opérationnel 20182020 de La Poste, destiné à conforter l’entreprise d’État dans sa stature de « leader national du secteur courrier et de la promotion des services bancaires et financiers innovants de proximité ».

Rayonnement international

L’ex-Sonapost a entériné en décembre 2018 une nouvelle identité visuelle, en phase avec ses nouvelles ambitions et celles de sa tutelle. « Ce changement fait partie des axes de notre plan opérationnel, qui porte sur le rayonnement international du Burkina Faso via La Poste. Il s’agit de montrer que l’entreprise se dote de produits adaptés à l’évolution des attentes du marché », souligne Nabi Issa Coulibaly. Le dirigeant explique que l’aventure bancaire, encore à construire, doit servir à promouvoir l’inclusion financière à large bande. Avec le renfort des technologies de l’information: « Nous voulons toucher tous les segments: les particuliers, les paysans, les femmes… en rendant plus accessibles nos services financiers grâce au numérique pour capter le maximum d’épargne. » Enfin, La Poste va explorer les opportunités qu’offre l’e-commerce. Elle traite déjà plus de 14 000 colis par an et 4,5 millions d’objets. Or le volume de colis gérés par an connaît une croissance de 10 %, alors qui sait combien elle en traitera demain si l’e-commerce prend son envol au Burkina Faso?


Wills Towers Watson (anciennement Gras Savoye) aide les entreprises à transformer les risques en opportunités de croissance. En tant que l’un des plus grands cabinets de conseil, de courtage et de solutions logicielles au monde, Willis Towers Watson s’engage à offrir à ses clients une experience gagnante. Avec une présence dans plus de 35 pays en Afrique, Willis Towers Watson est en en mesure de proposer des approches pan-régionales et d’accompagner ses clients dans les domaines suivants : Risque d’Entreprise et Courtage : En appréhendant le profil de risque propre à chaque client et en élaborant des stratégies sur mesure qui quantifient, réduisent et transfèrent les risques, Willis Towers Watson propose aux entreprises une nouvelle façon de gérer les risques et d’obtenir des résultats supérieurs. Capital Humain et Avantage Sociaux : Qu’il s’agisse d’avantages sociaux des employés ou de rémunération des cadres dirigeants, Willis Towers Watson adopte une vision globale basée sur l’analyse des données et des logiciels de pointe afin de faire ressortir de nouveaux moyens de motiver les personnes et d’encourager le bien-être. Investissement, Risque et Réassurance : En combinant des paramètres d’analyse approfondis et une solide connaissance des organisations, Willis Towers Watson révèle de nouvelles occasions de maximiser le rendement.

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CLASSEMENT

Comme la croissance économique, le chiffre d’affaires des 500 repart nettement de l’avant. La chute des monnaies et la faiblesse des cours des matières premières sont absorbées. Mais les entreprises ne retrouvent pas encore les sommets passés.

BILAN

Le redémarrage 76

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OGUZ DIKBAKAN/SHUTTERSTOCK

Avec la reprise des cours du pétrole, l’algérien Sonatrach, le traditionnel numéro un, voit son chiffre d’affaires progresser de 10 % en dollars dans cette édition (ici à Oran).

se confirme jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

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Classement BILAN

PIERRE-OLIVIER ROUAUD

L’ÉNERGIE TOUJOURS EN TÊTE

ette fois, c’est bel et bien reparti ! Notre édition 2019 du classement des 500 premières entreprises du continent marque, enfin, une hausse nette de leurs chiffres d’affaires. Exprimée en dollars, l’activité cumulée de ce Top 500 exclusif de Jeune Afrique progresse de 12,1 % sur un an. Un taux qui porte sur l’exercice fiscal 2017, année de référence de la plupart des données figurant dans ce hors-série. Après un premier et modeste rebond de 1,25 % dans notre précédente édition, le retournement de tendance constaté l’an dernier se confirme donc. Et, surtout, il s’amplifie. Toutes les régions, et presque tous les secteurs, s’affichent en croissance. Cela se traduit aussi par une hausse de la profitabilité des poids lourds du continent, dont la marge nette moyenne progresse à 8,3 %, contre 7,5 % l’an dernier (lire pp. 99-103). Cette inversion de tendance fait suite à des années sombres pour nombre d’entreprises africaines. Après un pic en 2012, à 757 milliards de dollars, le chiffre d’affaires cumulé du Top 500 avait connu une glissade vertigineuse pour atteindre un point bas à 561 milliards de dollars sur l’exercice 2015. Un recul d’un quart – soit près de 190 milliards de dollars – qui reste encore loin d’être effacé. Sur fond de croissance molle, les principales explications à cette dépression sont de deux ordres, bien connus : le prix des matières premières et les effets monétaires. Du côté des premières, l’année 2016 avait vu le prix du baril WTI atteindre un plus bas depuis 2004, à 43,20 dollars en moyenne annuelle, selon les données de la Banque mondiale. Entraînant dans sa chute les compagnies pétrolières nationales comme Sonangol ou Sonatrach et l’ensemble des économies dépendantes de l’or noir : l’Algérie, le Nigeria, l’Angola, le Gabon, etc. Des métaux comme le cuivre, le nickel, le platine ou l’aluminium avaient eux aussi suivi cette tendance, avec pour explication alors une crainte de fort ralentissement de l’économie chinoise, qui s’est depuis infirmée. Le cours annuel moyen du cuivre a ainsi rebondi de près de 27 % en 2017 et de 5,8 % en 2018, selon les pointages de la Banque mondiale, en 2018. Quant au pétrole, le prix du baril WTI a gagné près de 18 % en moyenne en 2017, puis plus de 27 % en 2018, pour atteindre 64,80 dollars. Les compagnies pétrolières seront sans doute à la fête dans notre classement de l’an prochain ! Déjà Sonatrach, le traditionnel numéro un, voit son chiffre d’affaires progresser de 10 % en dollars dans cette édition.

Informatique 0,81 %

Retour à la hausse en Égypte

Les tensions monétaires, prégnantes depuis plusieurs années en raison notamment des différentiels de taux d’inflation et d’intérêts entre l’Afrique et les

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0,58 %

Services aux collectivités 0,88 %

Textile 0,17 %

Équipement électrique 0,99 %

Conseil & audit 0,05 %

Industrie automobile 1,03 %

Énergie

Communication 1,21 %

14,52 %

Métallurgie, sidérurgie 1,69 %

Télécommunications

Santé 2,37 %

11 %

Chimie, caoutchouc, plastique 2,91 % BTP, bâtiment, construction 4,85 % Bois, papier 5,13 %

Eau, électricité & gaz 5,42 %

Transports 5,63 %

Commerce

Activité financière

9,73 %

7,20 %

Groupe diversifié

Mines

7,64 %

Agro-industrie

SOURCE : JA

Poids respectifs des secteurs dans le chiffre d’affaires cumulé des 500

8,26 %

7,93 %

REPRISE

CA cumulés annuels des 500 entreprises du Top 500 Jeune Afrique en milliards de dollars

2012

757 2013

2011

713 2010

690

742

2014

690 2017

637

2009

2016

586

568 2015

561

SOURCE : JA

C

Tourisme & loisirs


COMMUNIQUÉ

2019 ABIDJAN

LA GRANDE CÉLÉBRATION DES MARQUES EN AFRIQUE M. Jean-Luc Menudier a proclamé la liste des trois marques lauréates : ADJA de l’entreprise Patisen (Sénégal) pour le Grand Prix de la marque OAPI, TRADEX de l’entreprise TRADEX S.A. (Cameroun) pour le Prix de la marque régionale et IVORIO de l’entreprise ATOU (Côte d’Ivoire) pour le Prix du public.

La marque, un outil de compétitivité de l’entreprise La célébration des marques par l’OAPI Le représentant de Patisen (trophée en mains) entouré des ministres A. M. Bâchir (à droite) et Diarassouba (à gauche) suivi de Denis Bohoussou, DG de l’OAPI. À l’extrême gauche, J. L. Menudier (Président du Jury).

Le samedi 13 avril 2019, le Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan a abrité la cérémonie des Awards de la marque OAPI, Abidjan 2019. Cette splendide cérémonie était co-présidée par M. Souleymane Diarassouba, Ministre ivoirien en charge de l’Industrie et M. Ahmat M. Bachir son homologue tchadien, Président du Conseil d’Administration de l’OAPI. Le public, trié sur le volet, était composé des chefs d’entreprises, des présidents et responsables d’institutions consulaires et patronales venus des 17 États membres

de l’OAPI. Ce beau public a eu du plaisir à découvrir les marques nominées et à assister à la proclamation des lauréats. M. Denis Bohoussou, Directeur général de l’OAPI a indiqué qu’il y avait onze marques nommées par un jury d’experts dans trois catégories, à savoir : le Grand prix des Awards de la marque, le Prix de la marque régionale et le Prix du public. Le jury, par la voix de son président

mondial marqué par une valorisation accrue des actifs immatériels. En tant qu’actif immatériel, la marque est par excellence un facteur de compétitivité des entreprises africaines. D’où la présence remarquable de ces dernières à la cérémonie des Awards de la marque OAPI, Abidjan 2019.

À propos de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) L’OAPI est l’office intergouvernemental chargé de protéger et de promouvoir la propriété intellectuelle dans 17 États membres d’Afrique : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, la Guinée Bissau, la Guinée Équatoriale, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. L’OAPI a été créée le 13 septembre 1962. Son siège est à Yaoundé au Cameroun.

Place de la Préfecture B.P. 887 - Yaoundé, Cameroun Tél. : (+ 237) 222 20 57 00/ 222 20 57 84 Email : oapi@oapi.int www.oapi.int

JAMG/DF - PHOTOS : D.R..

Les Awards de la marque sont un rendez-vous économique destiné à promouvoir au sein des 17 États membres de l’OAPI, l’utilisation stratégique de la marque de produit ou de service dans le commerce et les affaires.

s’inscrit dans un contexte économique


Classement BILAN

économies avancées, avaient, quant à elles, atteint un paroxysme en 2016 avec, comme manifestations spectaculaires, la brutale dévaluation du naira au Nigeria (30 %) et de la livre (48 %) en Égypte. Une situation qui s’est stabilisée depuis. Ces deux éléments – les monnaies et les matières premières – n’ont donc plus joué de rôle dépressif majeur sur le chiffre d’affaires des entreprises en 2017. L’activité exprimée en dollars de plusieurs groupes égyptiens repart à la hausse dans cette édition. Il en est ainsi d’Elsewedy (lire p. 44-48) ou encore d’Egyptair, qui regagne de ce fait 24 places. Il faut aussi rappeler l’effet de trompe l’œil de ces dévaluations : exprimé en nairas, le chiffre d’affaires de Dangote Sugar, par exemple, a bondi de 115 % en trois ans, alors qu’exprimé en dollars il ne progressait dans notre classement que d’environ 10 % sur cette période.

Des résultats encourageants

qu’en 2017. Une hausse nette par rapport aux 2,1 % de l’année précédente. La croissance devrait même accélérer pour, cette année, atteindre 4 %, puis 4,1 % en 2020. Encourageant. Toutefois, a indiqué la BAD dans ses dernières perspectives macroéconomiques début 2019, ce niveau reste insuffisant « pour résorber les déficits budgétaires et courants persistants et [faire face] à une dette devenue parfois insoutenable. Il faut donc que les pays accélèrent leur taux de croissance et renforcent son efficacité pour créer des emplois décents ». À titre d’illustration, la BAD évalue de 4,6 % à 6,6 % la croissance nécessaire pour simplement stabiliser le niveau d’emploi sur le continent compte tenu des nouveaux arrivants sur ce marché, notamment au sud du Sahara, où la poussée démographique est le plus forte.

EN 2019, LES STARS CONTINENTALES DEVRAIENT ÊTRE LE GHANA, LE SOUDAN DU SUD, L’ÉTHIOPIE, LE RWANDA ET LA CÔTE D’IVOIRE.

Si la digestion de ces facteurs structurels n’est pas encore totale – le cédi ghanéen ne cesse de flancher, et l’Angola ne sortira de la récession que cette année, selon le FMI –, l’économie africaine est clairement entrée en phase de relance. De Tunis au Cap, de Dakar à Nairobi, la hausse du PIB du continent est estimée à 3,5 % en 2018 par la Banque africaine de développement (BAD), soit le même chiffre

De mieux en mieux

Pour l’Afrique subsaharienne cependant, l’année 2016 fut en matière de croissance la plus piteuse depuis… 1994, avec un PIB en hausse de seulement 1,5 %, estime la BAD. Depuis, son économie est repartie de l’avant avec – de même source – une hausse du PIB de 2,9 % en 2017, puis de 3,1 % en 2018. En ce qui concerne l’année en cours, les analystes du FMI tablent pour leur part sur 3,7 %, et même sur 3,9 % pour 2020. Avec, en « stars continentales » prévues pour 2019, le quinté suivant dans l’ordre : Ghana,

DANS LE SECRET DES 500 Afin de réaliser ce classement des 500 premières entreprises du continent, nous avons recensé plus de 14 000 sociétés à qui nous avons adressé un questionnaire. Après vérifications, nous avons pu établir une liste des données financières d’environ 1 500 compagnies. Ces informations nous ont permis de réaliser le palmarès des 500 entreprises selon leur chiffre d’affaires, ainsi que les classements par

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zones géographiques, par secteurs d’activité et par niveaux de rentabilité. Pour ce Top 500, nous prenons en compte les entreprises juridiquement présentes sur le continent, ce qui explique qu’un holding et ses filiales puissent figurer dans le même palmarès, mais aussi que certains groupes considérés comme africains n’y apparaissent pas, leur siège social étant situé hors du

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

continent. Tous les éléments financiers ont une source fiable, identifiable, et sont en priorité ceux que les sociétés ellesmêmes ont communiqués et certifiés. Notre cellule consulte également les rapports annuels des entreprises cotées africaines ou opérant sur le continent à la recherche de données financières. Certains groupes (détenus en général par une seule personne ou quelques actionnaires

familiaux) peuvent ne pas établir de comptes consolidés. L’ensemble des classements porte sur l’exercice clos le 31 décembre 2017. Lorsque les sociétés publient leurs données en monnaie locale, celles-ci sont converties en dollars américains au taux de change en vigueur le 31 décembre 2017. Pour les compagnies clôturant leurs comptes jusqu’au 31 mars 2018 inclus, les chiffres annuels

apparaissent en 2017. Pour les autres, ce sont les performances de l’année précédente qui sont présentées. Lorsque nous ne parvenons pas à obtenir de données, nous gardons celles du classement précédent, présentées en italique. Et, après deux années de silence ou d’absence de comptes vérifiables, la société disparaît du classement. P.-O.R.


COMMUNIQUÉ

Bird & Bird AARPI

Centre d’Affaires EdouardVII 3 square EdouardVII, 75009 Paris - France

Tél. : 01 42 68 60 00 www.twobirds.com

AVIS D’EXPERTS

Accompagner les organisations de toute taille dans leur développement digital a transformation digitale modifie en profondeur l’économie africaine. Ce phénomène a aussi un impact dans le domaine du droit et conduit les professionnels à adapter leurs stratégies.

Explosion de la téléphonie mobile, nouveaux moyens de paiement dématérialisés, commerce électronique, etc. La transformation digitale a connu un bond spectaculaire en Afrique au cours de la période récente. De l’avis des experts, l’innovation devrait s’accélérer au cours des années à venir. Selon certaines prévisions, il y aura 500 millions d’utilisateurs de stmarphones en Afrique en 2020, soit deux fois plus qu’en 2014. L’utilisation de technologies telles que la blockchain, l’intelligence artificielle ou l’impression 3D est porteuse de progrès économique et social. Protéger les données Première conséquence concrète : l’explosion des données personnelles. Comme ailleurs dans le monde, la protection des individus devient une nécessité impérieuse. Cette situation incite les organisations en Afrique (administrations, entreprises, banques, institutions régionales, etc.) à mettre en place des règles nouvelles. L’objectif est désormais d’assurer une protection optimale des données à chaque instant et d’être en mesure de la démontrer en documentant leurs procédures internes en matière de conformité. Pour bon

nombre de grandes institutions, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne fait figure de modèle à suivre. L’importance de la conformité Cette demande de protection s’inscrit dans un phénomène plus large, celui de la montée en puissance des exigences en matière de conformité. Il s’agit de répondre aux standards internationaux, notamment en matière de blanchiment, de sanctions, de responsabilité sociale et environnementale, etc. L’Afrique est en train de combler son retard à marche forcée. Ces nouvelles normes sont devenues indispensables pour l’obtention de financements de la part des différents acteurs du marché : entreprises et banques internationales, fonds souverains, fonds d’investissement, etc., qui procèdent quasi-systématiquement à des due diligences préalables.

Gildas Louvel,

Co-head Desk Afrique Bird & Bird Paris

Jean-Jacques Essombè, Co-head Desk Afrique Bird & Bird Paris

à la fois une compétence pointue (protection des données, digital, contentieux, etc.), une expérience de l’Afrique et une appétence pour ce continent. Londres Head office s’organise également pour suivre l’exemple du bureau de Paris et renforcer ainsi leur présence en Afrique, essentiellement dans les pays anglophones. Un « pool de ressources » de premier ordre a ainsi été constitué et celui-ci est complété par un réseau de cabinets d’avocats locaux, installés dans les pays africains, avec lesquels des accords de partenariat ont été, ou ont vocation à être conclus. Ces partenariats reposent sur une approche intégrée avec les conseils locaux, non seulement au stade du développement du dossier mais aussi de son traitement. Nous misons ainsi sur la mixité de nos équipes et partageons une approche philosophique de transfert du savoir et de l’investissement dans le développement du tissu économique et social du continent. ■

La transformation digitale a connu un bond spectaculaire en Afrique Une offre locale Le développement de la conformité et la transformation digitale entrainent l’apparition de nouvelles demandes de services juridiques. Bird & Bird Paris a renforcé son Desk Afrique qui comprend désormais huit associés à Paris ayant

JAMG © D.R.

L


Classement BILAN

LE MAROC, NUMÉRO DEUX > à 10 % du revenu des 500 de 8 % à 10 % de 3 % à 7,9 %

Maroc

8,46 %

Tunisie

1,64 %

Algérie

7,82 %

Égypte

5,59 %

de 1 % à 2,9 % de 0 % à 0,9 %

Mauritanie 0,16 %

L’OUEST RECULE À NOUVEAU

SOURCE : JA

Nouveau recul pour l’Afrique de l’Ouest, qui, sur un an, perd un point à 16 % en nombre d’entreprises avec 78 éléments dans le Top 500. La région pesait 9,9 % du chiffre d’affaires cumulé des 500 voilà deux ans, 8,3 % l'an dernier et seulement 7,4 % dans cette édition.

L'Afrique du Nord, comme à chaque fois, est deuxième dans notre classement. Mais son effectif diminue au fil des ans: 139 sociétés classées, ce sont quatre entreprises de moins que l’an passé. Mais son poids est stable, à 23,7 % du chiffre d'affaires cumulé du Top 500.

L’Afrique centrale demeure en marge avec seulement 23 groupes classés dans les 500, un de plus que l'an dernier. Ceux-ci pèsent 1,7 % des facturations totales, contre 1,8% lors du classement précédent.

Soudan

0,2 %

Mali 0,36 % Nigeria

Sénégal 0,76 %

2,93 %

Guinée 0,09 %

Éthiopie

0,61 %

RD Congo

0,24 %

Côte d’Ivoire 1,49 % Ghana 1,1 % L’Afrique de l’Est affiche 31 sociétés, une de moins qu’en 2018, après une hausse il y a deux ans. Elle pèse 3,2 % du chiffre d’affaires des 500, contre 3,5 % dans l’édition précédente et 2,9 % en 2017. L’Afrique australe et l’océan Indien demeurent écrasants, et leur nombre d’acteurs, 229, grimpe encore (46 % du total), contre 216 l’an dernier, et 190 voilà deux ans ! Leur part dans le chiffre d'affaires des 500 grignote un point, à 64 %.

Bénin

Ouganda

0,04 %

0,18 % Kenya

1,6 %

Gabon 0,67 %

Tanzanie

Congo 0,03 %

Malawi

Angola 2,84 %

0,62 %

0,07 %

Zambie 0,53 % Zimbabwe 0,68 %

Maurice

1,12 %

Botswana 0,36 % Namibie 0,19 % Afrique du Sud 57,78 %

Mozambique

0,24 %

Madagascar

0,16 %

Swaziland

0,04 %

matière de relance, de gouvernance et aussi de réforme des entreprises publiques comme South African Airways et surtout Eskom. Le géant de l’électricité garde la quatrième position du classement. Mais ses dysfonctionnements plombent depuis des années des pans entiers de l’économie du pays de Mandela, notamment son secteur minier. Toutefois, le secteur public n’a pas le monopole de la mauvaise gestion en Afrique du Sud : si le groupe de distribution Steinhoff demeure facilement le numéro deux de notre Top 500, ses chiffres sont à considérer avec réserve. Embarqué dans de sombres histoires de malversations, le groupe n’était, au moment où nous écrivions ces lignes, toujours pas en mesure de présenter des comptes certifiés sur 2017 ! Quoi qu’il en soit, la nation Arc-en-Ciel place 170 entreprises sur 500, deux de plus que dans l’édition précédente. Ce

L’ÉLECTION DE CYRIL RAMAPHOSA À LA TÊTE DU PAYS SUSCITE BIEN DES ESPOIRS, MAIS ESKOM CONTINUE DE PLOMBER L’ÉCONOMIE SUD-AFRICAINE.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

0,75 %

Burkina F. 0,62 %

Soudan du Sud, Éthiopie, Rwanda et Côte d’Ivoire. Des pays dont la croissance variera entre 8,8 % pour le premier et 7,5 % pour le dernier, selon le FMI. Quant à l’Afrique du Nord, après un sursaut de 4,9 % en 2017 lié à un rebond en Égypte et à de bonnes récoltes au Maroc, la progression de son PIB s’établira au-delà de 4,3 % jusqu’en 2020, d’après la BAD. Notre classement devrait donc poursuivre sa « remontada » l’an prochain et après ! Au niveau des pays eux-mêmes, l’Afrique du Sud reste, comme à l’accoutumée, le poids lourd du Top 500 à la fois par le nombre et en valeur. Un fait dû à l’histoire du pays et à son développement, car l’économie sud-africaine n’a guère accompli de performances avec, en 2017 et en 2018, respectivement 1,4 % puis seulement 0,8 % de croissance. L’élection de Cyril Ramaphosa à la tête du pays suscite bien des espoirs en

82

Cameroun


COMMUNIQUÉ

Banxy élargit son offre

Banxy vient tout juste de souffler sa première bougie. À sa création en avril 2018, l’offre mobile de Natixis Algérie apportait une innovation majeure en Algérie en proposant des services bancaires à distance, accessibles à tous, partout et à tout moment, à partir d’un smartphone. « Banxy est une réponse aux attentes et aux nouvelles habitudes des consommateurs algériens », explique Julien Jolivet, directeur Retail de Natixis Algérie et « chef d’orchestre » de Banxy. « Cette innovation, véritablement axée sur les besoins des clients, a vu le jour grâce à une étroite collaboration avec les équipes du Groupe BPCE en France », poursuit-il.

UNE OFFRE BANCAIRE COMPLÈTE Banxy n’a cessé d’évoluer depuis sa création. En novembre 2018, elle a lancé son offre « Épargne mobile » qui permet aux clients d’avoir le choix entre deux formules : un compte épargne classique, rémunéré, comme dans une banque traditionnelle, ou bien un compte non rémunéré assimilé à

une gestion de budget pour atteindre un capital dédié à un projet personnel. Le client Banxy peut à tout moment accéder à ses comptes et réaliser ses opérations en temps réel. Natixis Algérie lance également la carte VISA Banxy. Le client a le choix entre une carte Gold ou une carte Platinum. Outre les opérations de retraits et de paiement à l’international, ces deux cartes proposent la formule du débit immédiat, dans la limite du plafond accordé, fixé en fonction de l’offre choisie par le client. Grâce à la gestion entièrement mobile de la carte VISA, le client est autonome et peut faire un certain nombre d’arbitrages (modification du plafond, blocage-déblocage de la carte…). Il a également la possibilité de contacter, à tout moment, sept jours sur sept, un call center dédié. L’innovation est au cœur du modèle de Banxy. De nouvelles fonctionnalités seront bientôt proposées à la clientèle de la banque... NATIXIS ALGÉRIE - SIÈGE SOCIAL Immeuble Le Ksar, Zone d’Affaires Mercure lot 34/35 BabEzzouar-16311 Alger Téléphone : (+213) 23 92 43 43 Télécopie/Fax : (+213) 23 92 41 40 SPA au capital de DZD 10.000.001.682-rc 99 87947 nif 0 9991600 079 47 48

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JAMG - PHOTOS : D.R.

Une année à peine après son lancement sur le marché algérien, Banxy complète ses fonctionnalités. Natixis Algérie, filiale du Groupe BPCE (2e groupe bancaire en France) muscle sa solution mobile en proposant à ses clients l’offre « Épargne mobile » et la mise à disposition d’une carte VISA - de quoi concurrencer une offre bancaire traditionnelle.


Classement BILAN

LES PLUS FORTES HAUSSES

Variation du chiffre d’affaires en dollars dans les 500

ORANGE BURKINA FASO (ex-AIRTEL BURKINA FASO)

Burkina F.

ASSORE

Af. du Sud

Rangs gagnés dans les 500

+ 310

+ 269 % + 173 %

AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.

Égypte

+ 129 %

ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.

Égypte

+ 124 %

+ 225 + 80 + 178

Af. du Sud

+ 111 %

- (Absent du Top 500 précédent)

Égypte

+ 105 %

+ 167

Af. du Sud

+ 103 %

COMPAGNIE MINIÈRE DE L'OGOOUÉ

Gabon

+ 100 %

AL EZZ ROLLING MILLS

Égypte

+ 98 %

Côte d’Ivoire

+ 97 %

BSI STEEL AL EZZ FLAT STEEL EXTRACT GROUP LTD (ex-EQSTRA HOLDINGS)

INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA

+ 157 + 98 + 112 + 133

LES PLUS FORTES BAISSES Variation du chiffre d’affaires en dollars dans les 500

ZAIN SUDAN PERSEUS MINING GHANA DATATEC SEVEN-UP BOTTLING CO. MAURITIUS TELECOM FORTE OIL KENYA AIRWAYS AVENG TANZANIA BREWERIES

Af. du Sud

- 62 %

Soudan

- 41 %

Ghana

- 37 %

Af. du Sud

- 36 %

Nigeria

- 35 %

Maurice

- 32 %

Nigeria

- 234 - 130 - 136 - 15 - 132 - 126 - 97

- 26 %

Kenya

- 24 %

Af. du Sud

- 23 %

Tanzanie

- 18 %

- 66 - 25 - 70

ELLES NOUS QUITTENT… Cette année, 46 entreprises présentes dans le dernier Top 500 ont disparu. Un niveau assez habituel après le chiffre très élevé de l’an dernier (86 sorties). Voilà deux ans, 43 sociétés avaient quitté le Top 500 et elles étaient 48 à en disparaître il y a trois ans. Passé le choc des dévaluations en Égypte et au Nigeria ainsi que de la baisse du prix de l’or noir, la respiration redevient

84

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

normale… De nombreuses entreprises manquent à l’appel par défaut de publication de leurs comptes, en dépit des efforts répétés de Jeune Afrique pour obtenir ces données. Douze entreprises marocaines présentes dans le Top 500 l’an dernier s’effacent de ce fait – soit le plus gros contingent. La transparence de l’information étant une base essentielle de tout système économique fonctionnel,

le continent garde une importante marge de progrès de ce côté ! Les trois plus grosses sorties du point de vue du chiffre d’affaires sont celle du brasseur sud-africain SABMiller, qui ne publie plus de comptes nationaux ou même régionaux détaillés depuis sa complète intégration au sein du groupe Inbev, et celle de son compatriote JD Group qui, lui, a

été racheté par le groupe Steinhoff, par ailleurs en très mauvaise posture. À cela s’ajoute le départ du groupe public égyptien Middle East Oil Refinery Ltd., connu aussi sous le nom de Midor. Ce dernier ne publie pas de comptes depuis deux ans… mais devrait le faire sous peu : le gouvernement a prévu d’ouvrir son capital ou de l’introduire en Bourse. P.-O.R.

SOURCE : TOP 500 2019 JA

GRINDROD

Rangs perdus dans les 500


pays pèse presque 58 % des facturations cumulées du classement, un chiffre stable.

L’Algérie perd la médaille d’argent

Comme l’an dernier, le Maroc aligne le deuxième plus grand nombre d’entreprises : 64 sont classées dans ce Top 500. Ces groupes cumulent un chiffre d’affaires de 53,9 milliards de dollars, soit 8,5 % du total, un demi-point de mieux sur un an. De ce fait, le Maroc ravit la médaille d’argent à l’Algérie (7,8 % des facturations) en dépit du poids écrasant de Sonatrach, notre traditionnel leader. Le royaume tire les fruits de la bonne organisation de son secteur privé, de son accès privilégié au marché européen ainsi que de ses investissements stratégiques dans les infrastructures (énergies vertes, logistique…). Le port Tanger Med – devenu en 2018 le premier du continent sur le segment du trafic de conteneurs –, surpassant Durban, inaugure cette année son extension (lire p. 59). Et Tanger Med Port Authority fait son entrée au 473e rang dans notre Top 500.

Autre pays d’Afrique du Nord, l’Égypte, bien que plus importante que le Maroc ou l’Algérie par son PIB, ne place que 37 entreprises, atteignant 5,6 % du total des revenus, un très léger mieux comparé à l’an dernier. Son entreprise leader, la société gestionnaire du Canal de Suez (22e), perd une place. Économie numéro un du continent, au coude-à-coude avec l’Afrique du Sud, le Nigeria compte cette année 28 sociétés dans le Top 500, soit trois de moins que l’an dernier ; et pèse seulement 2,9 % du chiffre d’affaires total, contre 4,2 % dans le précédent Top en raison de l’effet naira et de la sortie de Dangote Group, faute de données. La Côte d’Ivoire perd, elle aussi, trois représentantes avec 18 entreprises recensées et un cumul de leurs chiffres d’affaires en recul d’un dixième de point, à 1,5 % du total. En dépit des bonnes performances de leur croissance, le pays et ses entreprises agro-industrielles, telle Sifca (lire p. 22-28), ont souffert en 2017 de la mollesse du prix de produits tropicaux comme le caoutchouc ou le cacao. Année après année, notre Top 500 reste l’illustration fidèle des défis économiques du continent.

LES SOCIÉTÉS AGROINDUSTRIELLES IVOIRIENNES ONT SOUFFERT EN 2017 DE LA MOLLESSE DES PRIX DU CAOUTCHOUC ET DU CACAO.

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Classement

général

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

87


Classement

GÉNÉRAL LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-100)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang 2018

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

1

1

Sonatrach

Hydrocarbures

Algérie

33 200

ND

2

2

Steinhoff International Holdings

Ameublement

Afrique du Sud

23 965,6

1 774,3

3

3

Sonangol

Hydrocarbures

Angola

17 496,3

164,2

4

4

Eskom

Production & distribution d’électricité

Afrique du Sud

14 328,8

– 188,7

5

5

Sasol

Industrie chimique

Afrique du Sud

13 923,6

1 737,4

6

8

Shoprite Holdings

Commerce de détail

Afrique du Sud

11 387,2

438,9

7

6

MTN Group

Opérateur de téléphonie mobile

Afrique du Sud

10 730,5

367,5

8

7

BidCorp. Ltd (Ex-Bidvest Foods)

Agroalimentaire

Afrique du Sud

10 573,6

325,6

9

9

Imperial Holdings

Holding

Afrique du Sud

9 435,9

207,1

10

14

Sanlam

Assurances

Afrique du Sud

9 204,7

968,3

11

10

Spar Group

Commerce de détail

Afrique du Sud

7 847,8

147

12

12

Massmart Holdings

Grande distribution

Afrique du Sud

7 593,8

122,9

13

17

Vodacom Group

Opérateur de téléphonie mobile

Afrique du Sud

6 975,2

1 256,8

14

15

Naspers

Médias

Afrique du Sud

6 660

11 298

15

18

Pick’n Pay Stores Group

Commerce de détail

Afrique du Sud

6 586,8

104,7

16

24

Transnet

Tous services transports

Afrique du Sud

5 886,4

391,8

17

11

The Bidvest Group

Groupe diversifié

Afrique du Sud

5 733,8

393,2

18

19

Engen Petroleum

Hydrocarbures

Afrique du Sud

5 655,9

267,7

19

25

Vodacom South Africa

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

5 650,5

ND

20

13

The Bidvest Group South Africa

Groupe diversifié

Afrique du Sud

5 627,3

ND

21

22

Woolworths Holdings

Commerce de détail

Afrique du Sud

5 608,9

440

22

21

Suez Canal Authority

Logistique portuaire

Égypte

5 600

ND

23

26

Anglo American Platinum Corp.

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

5 305

155,4

24

20

Sappi

Papeterie

Afrique du Sud

5 296

338

25

28

OCP

Extraction, autres minerais

Maroc

5 165,6

499,4

26

23

Barloworld

Groupe diversifié

Afrique du Sud

5 003,8

141,9

27

27

Anglogold Ashanti

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

4 543

- 171

28

-

Indequity Group

Assurances

Afrique du Sud

4 357,5

608,4 597,8

29

31

Old Mutual Life Assurance Co.

Assurances

Afrique du Sud

3 985,3

30

35

Office national de l’électricité et de l’eau potable

Prod. & distrib. d’eau et d’électricité

Maroc

3 957,4

35,7

31

16

Datatec

Ingénierie informatique

Afrique du Sud

3 923,7

44,4

32

34

Medi Clinic Corp.

Établissement de soins

Afrique du Sud

3 872

639,5

33

44

Kumba Iron Ore

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

3 745,6

1 302,9

34

32

Groupe Maroc Telecom

Opérateur de télécommunications

Maroc

3 723,6

607,7

35

56

Sibanye Gold

Extraction d’or

Afrique du Sud

3 707,8

- 358

36

29

Orascom Construction Industries

Travaux publics

Égypte

3 678,7

85,1

37

36

Al Mada (Ex-Société nationale d’investissement)

Holding

Maroc

3 655,7

495,9

38

45

Transnet Freight Rail

Transport ferroviaire

Afrique du Sud

3 529,9

ND

39

40

MTN South Africa

Opérateur de téléphonie mobile

Afrique du Sud

3 435,7

ND

40

38

Entr. nat. de comm. et de distrib. des prod. pétr. Naftal

Hydrocarbures

Algérie

3 382

ND

41

48

Aspen Pharmacare Holdings

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

3 328,4

414,1

42

42

Telkom

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

3 312,6

255

43

-

South African Airways

Transport aérien

Afrique du Sud

3 295

- 420

44

41

Liberty Group

Assurances

Afrique du Sud

3 228

280,3

45

53

Arcelor Mittal South Africa

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

3 151,4

- 414,1

46

43

Global Telecom Holding (Ex-Orascom Telecom)

Opérateur de télécommunications

Égypte

3 014,7

- 41,8

47

47

Impala Platinum Holdings

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

2 975,3

- 654

48

33

MTN Nigeria

Opérateur de téléphonie mobile

Nigeria

2 907,8

ND

49

37

Société nationale de l’électricité et du gaz

Prod. & distrib. d’eau, d’élec. et de gaz

Algérie

2 825

ND

50

46

Gold Fields

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

2 810,8

- 7,7

*(en millions de dollars)

88

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Rang 2018

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

51

49

Network Healthcare Holdings

Établissement de soins

Afrique du Sud

2 755,9

- 220,4

52

51

Ethiopian Airlines

Transport aérien

Éthiopie

2 710

232,8

53

52

Discovery Health

Assurances

Afrique du Sud

2 708,1

362,9

54

54

Masscash

Commerce de détail

Afrique du Sud

2 621,8

ND

55

57

Wilson Bayly Holmes – Ovcon

Travaux publics

Afrique du Sud

2 576,8

62,1

56

68

Foschini

Commerce de détail

Afrique du Sud

2 546,9

196,7

57

55

Tiger Brands

Agro-Industrie

Afrique du Sud

2 527,6

253,4

58

72

Super Group

Tous services transports

Afrique du Sud

2 412,6

107,6

59

92

Elsewedy Electric Co. (Ex-Elsewedy Cables)

Fabrication de câbles électriques

Égypte

2 409,9

364,3

60

73

Santam

Assurances

Afrique du Sud

2 400,2

145,9

61

96

Ezz Steel Co.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

2 344,2

- 88,7 103,2

62

74

Clicks Group

Commerce de détail

Afrique du Sud

2 288,9

63

58

MMI Holdings

Assurances

Afrique du Sud

2 276,7

127,7

64

62

Safaricom

Opérateur de téléphonie mobile

Kenya

2 243,7

530,8

65

70

Masswarehouse

Services aux entreprises

Afrique du Sud

2 241

ND

66

64

Remgro

Groupe diversifié

Afrique du Sud

2 229

687,1 561,7

67

66

Dangote Cement

Matériaux de construction

Nigeria

2 215,4

68

60

Maroc Telecom

Opérateur de télécommunications

Maroc

2 181,2

ND

69

69

Blue Label Telecoms

Opérateur de télécommunications

Afrique du Sud

2 164,4

84,6

70

67

Edgars Consolidated Stores

Commerce de détail

Afrique du Sud

2 120,2

ND

71

59

Cevital

Agroalimentaire

Algérie

2 027,8

105,5

72

-

Afriquia SMDC

Hydrocarbures

Maroc

1 994,3

ND

73

75

RCL Foods

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 972,6

70,9

74

78

Distell Group

Industrie des boissons

Afrique du Sud

1 956,9

133

75

50

Aveng

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 894,3

- 544,2

76

80

Exxaro Resources

Exploitation minière

Afrique du Sud

1 842,4

487,1

77

85

Sonatel

Opérateur de télécommunications

Sénégal

1 780,4

370

78

86

Kansanshi Mining

Extraction de cuivre

Zambie

1 740

ND

79

71

Murray & Roberts Holdings

Travaux publics

Afrique du Sud

1 728

3,9

80

87

Mr Price Group

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 724

224,6 ND

81

90

Royal Air Maroc

Transport aérien

Maroc

1 704,2

82

162

Al Ezz Dekheila Steel Co.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 701,6

ND

83

100

Life Healthcare Group

Établissement de soins

Afrique du Sud

1 693,3

90,4

84

82

Massdiscounters

Grande distribution

Afrique du Sud

1 641,9

ND

85

77

Société tunisienne de l’électricité et du gaz

Prod. & distrib. d’eau, d’élec. de gaz

Tunisie

1 640,6

ND

86

102

Kap International Holdings

Holding

Afrique du Sud

1 597,7

112,5

87

81

Pioneer Foods Group

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 580,9

58,6

88

94

Harmony Gold Mining Co.

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 555,8

29,2

89

119

Kenolkobil

Hydrocarbures

Kenya

1 523,6

23,7

90

91

Nampak

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

1 520

28,8

91

93

Aeci

Industrie chimique

Afrique du Sud

1 492,6

127,5

92

76

Flour Mills Nigeria

Agroalimentaire

Nigeria

1 492,3

37,4

93

84

Cosider

Travaux publics

Algérie

1 489,8

298

94

61

Société tunisienne des industries de raffinage

Hydrocarbures

Tunisie

1 480,9

ND

95

98

Groupe Saham

Groupe diversifié

Maroc

1 470

ND

96

99

Truworths International

Commerce de détail

Afrique du Sud

1 458,9

231,5 49,5

97

-

Dis-Chem

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

1 445,4

98

88

Allied Electronics Corp.

Équipements bureautique

Afrique du Sud

1 427,9

13,6

99

123

Egyptair Holdings

Holding

Égypte

1 408,7

292,1

100

101

Omnia Holdings

Industrie chimique

Afrique du Sud

1 403

53,6

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

*(en millions de dollars) jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

89


Classement GÉNÉRAL

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES (101-200) Rang 2019

Rang 2018

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net* 67,1

101

95

Tongaat-Hulett Group

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 371,5

102

-

Vivo Energy Maroc

Hydrocarbures

Maroc

1 371,3

ND

103

83

Oando

Hydrocarbures

Nigeria

1 367,6

54,4

104

145

Total Maroc

Hydrocarbures

Maroc

1 308,7

105,7

105

97

Mohammed Enterprises Tanzania (METL)

Import-Export

Tanzanie

1 292,7

ND

106

-

Petrojet

Ingénierie

Égypte

1 291,7

ND 111,5

107

110

Saham Finances

Assurances

Maroc

1 272,6

108

129

Sun International

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

1 260,6

-1

109

126

Eoh Holdings

NTIC

Afrique du Sud

1 250,9

94,7

110

103

Adcorp Holdings

Services éducatifs

Afrique du Sud

1 237,7

- 45,3

111

114

Société nationale des hydrocarbures

Hydrocarbures

Cameroun

1 211,1

523,3

112

108

Hosken Consolidated Investments

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 208,2

159,6

113

89

Ethio Telecom (Ex-Ethiopian Telecommunication Corp.)

Opérateur de télécommunications

Éthiopie

1 208

ND

114

109

RMI Holdings

Assurances

Afrique du Sud

1 204

299,2 ND

115

184

Tullow Ghana

Hydrocarbures

Ghana

1 196,1

116

109

Marjane Holding

Grande distribution

Maroc

1 171,5

ND

117

105

Lonmin

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

1 166

- 1 152

118

215

Compagnie minière de l’Ogooué

Extraction, autres minerais

Gabon

1 160,2

194

119

65

The Arab Contractors – Osman Ahmed Osman & Co.

Travaux publics

Égypte

1 134

ND

120

121

Tsogo Sun Holdings

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

1 128,6

174,3

121

112

PSG Group

Fonds d’investissement

Afrique du Sud

1 127,1

196

122

155

Egyptair Airlines

Transport aérien

Égypte

1 123,8

70,3

123

120

Société nationale de raffinage

Hydrocarbures

Cameroun

1 090,6

ND

124

107

Algérie Télécom Mobilis

Opérateur de téléphonie mobile

Algérie

1 086,1

ND

125

124

Compagnie ivoirienne d’électricité

Production & distribution d’électricité

Côte d’Ivoire

1 085,7

3,6

126

133

Total Kenya

Hydrocarbures

Kenya

1 069,7

26,3 125,4

127

128

Anglovaal Industries

Agroalimentaire

Afrique du Sud

1 064,8

128

127

Massbuild

Bâtiment

Afrique du Sud

1 049,4

ND

129

147

Telecom Egypt

Opérateur de télécommunications

Égypte

1 042,7

171,4

130

142

Alviva Holdings (Ex-Pinnacle Technology Holdings)

Constructeurs info. et bureautique

Afrique du Sud

1 034,7

35,9

131

156

Mota Engil Africa

Bâtiment

Afrique du Sud

1 030,6

47,7

132

200

Ghana Oil Co.

Hydrocarbures

Ghana

1 028,6

14,7

133

140

Transnet Port Terminals

Logistique portuaire

Afrique du Sud

1 000,9

ND

134

131

Astral Foods

Agro-Industrie

Afrique du Sud

997,5

61

135

136

Ghabbour Auto

Construction automobile

Égypte

991,6

- 40,6

136

187

Société nationale burkinabè d’hydrocarbures

Hydrocarbures

Burkina Faso

985,8

49,4

137

146

Orange Côte d’Ivoire

Opérateur de téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

985,2

117,1

138

139

IBL (Ex-GML)

Groupe diversifié

Maurice

975,3

58,4 191,8

139

143

Rand Water

Prod. & distr. d’eau potable

Afrique du Sud

967,6

140

150

Holmarcom

Holding

Maroc

962,2

ND

141

122

Olam Group Côte d’Ivoire

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

955,3

- 6,6

142

195

Société africaine de raffinage

Hydrocarbures

Sénégal

954,6

4,4

143

164

Sifca (Groupe)

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

954

54,3

144

115

Nigerian Breweries

Industrie des boissons

Nigeria

947,5

90,9

145

-

Renault Commerce Maroc

Construction automobile

Maroc

946,4

ND

146

151

Transnet National Ports Authority

Logistique portuaire

Afrique du Sud

944,8

ND 55,8

147

-

Lixia Capsia Gestionis

Fonds d’investissement

Maroc

924,2

148

113

Optimum Telecom Algérie (Djezzy)

Opérateur de téléphonie mobile

Algérie

915

ND

149

157

Total Gabon

Hydrocarbures

Gabon

914,1

108

150

179

Transnet Rail Engineering

Logistique ferroviaire

Afrique du Sud

908,6

ND

*(en millions de dollars)

90

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Rang 2018

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net* ND

151

235

Pétrole du Maghreb

Hydrocarbures

Maroc

905,3

152

118

Ooredoo Algeria (Ex-Wataniya Telecom Algérie)

Opérateur de téléphonie mobile

Algérie

898,2

ND

153

-

Gold Fields Ghana

Extraction d’or

Ghana

891,1

105,8

154

148

Compagnie sucrière marocaine de raffinage

Agro-industrie

Maroc

887,4

105,3

155

181

Choppies Enterprises

Grande distribution

Botswana

884

7,5

156

138

Kenya Power And Lighting

Prod. & distrib. d’eau, d’élec. et de gaz

Kenya

882,7

69,8

157

160

Label Vie

Grande distribution

Maroc

881,2

25,7

158

117

Group Five Holdings

Travaux publics

Afrique du Sud

872,3

- 62,4

159

173

Growthpoint Properties

Promotion immobilière

Afrique du Sud

865,4

682,2

160

141

Lafargeholcim Maroc (Ex-Lafarge Ciments)

Matériaux de construction

Maroc

860,8

205,2

161

144

Taqa Morocco (Ex-Jorf Lasfar Energy Co.)

Production & distribution d’électricité

Maroc

860,7

108

162

168

Wafa Assurance

Assurances

Maroc

857,3

87,2

163

161

CMH Group

Concessionnaire

Afrique du Sud

853,8

20

164

185

Stefanutti Stocks Holdings

Travaux publics

Afrique du Sud

847,2

- 41

165

134

Algérie Télécom

Opérateur de télécommunications

Algérie

844,8

ND

166

207

Caisse des dépôts et consignations – gestion

Fonds d’investissement

Tunisie

844,5

257,7 53,8

167

152

The Petroleum, Oil & Gas Corp. of South Africa

Hydrocarbures

Afrique du Sud

841,4

168

154

MTN Ghana (Scancom Ghana Ltd)

Opérateur de téléphonie mobile

Ghana

838,5

ND

169

199

Econet Wireless

Opérateur de téléphonie mobile

Zimbabwe

831,6

132,3

170

174

Pretoria Portland Cement Co.

Matériaux de construction

Afrique du Sud

829,5

3

171

169

Lafarge Africa (Ex-Lafarge Cement Wapco)

Matériaux de construction

Nigeria

822,7

- 95,2

172

165

Hulamin

Aluminium

Afrique du Sud

820,5

26,8

173

166

Mpact (Ex-Mondi Packaging South Africa)

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

817,3

23,2

174

170

Clover Holdings

Agroalimentaire

Afrique du Sud

812,3

12,8

175

125

Total Nigeria

Hydrocarbures

Nigeria

792,2

22,1

176

149

PGI Holding – Amengroup

Groupe diversifié

Tunisie

790,2

80,2 92,2

177

202

Reunert

Constr. informatique et bureautique

Afrique du Sud

789,3

178

223

Société nationale d’électricité

Production & distribution d’électricité

Sénégal

788,5

ND

179

196

Cashbuild

Matériaux de construction

Afrique du Sud

785,8

37,9

180

104

Poulina Group Holding

Groupe diversifié

Tunisie

780,4

55,8

181

137

Invicta Holdings

Construction automobile

Afrique du Sud

778,5

18,7

182

116

Kenya Airways

Transport aérien

Kenya

775,7

- 58,4

183

106

Condor Electronics

Fab. d’équipement électroménager

Algérie

770,9

37

184

176

Lyonnaise des eaux de Casablanca

Prod. & distrib. d’eau et d’électricité

Maroc

768,6

21,3

185

191

Metair Investments

Construction automobile

Afrique du Sud

768,6

47,5

186

189

African Reinsurance Corp.

Assurances

Nigeria

746,8

87,9

187

299

Al Ezz Rolling Mills

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

746,6

ND

188

498

Orange Burkina Faso (Ex-Airtel Burkina Faso)

Opérateur de téléphonie mobile

Burkina Faso

759,5

ND

189

201

Sanam Agro

Agroalimentaire

Maroc

755,5

ND

190

158

Aurecon (Ex-Aurecon Heritage Companies)

Ingénierie

Afrique du Sud

743,4

ND

191

198

Mondi Group South Africa

Emballage, conditionnement

Afrique du Sud

739,2

ND

192

177

African Rainbow Minerals

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

728,4

115,6

193

193

Kloof Gold Mining Co.

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

714,3

77,3

194

192

Orange Égypte (Ex-Mobinil)

Opérateur de téléphonie mobile

Égypte

712

- 92,5 85,4

195

172

Tarkwa Mines

Extraction d’or

Ghana

710,8

196

269

Société burkinabè des fibres textiles

Coton

Burkina Faso

700

ND

197

183

Centrale Danone (Ex-Centrale laitière)

Agroalimentaire

Maroc

694,3

12,2

198

217

Johannesburg Water Co.

Prod. & distrib. d’eau potable

Afrique du Sud

694

23,5

199

190

Raubex

Bâtiment

Afrique du Sud

689,9

36,6

200

163

Zeder Investments

Agro-industrie

Afrique du Sud

685,2

16,8

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

*(en millions de dollars) jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

91


Classement GÉNÉRAL

LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES (201-300)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang 2018

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

201

-

Liquid Telecom

Opérateur de télécommunications

Maurice

680,9

0,1

202

219

RMB Holdings

Fonds d’investissement

Afrique du Sud

678,3

662,4

203

204

East African Breweries Group

Industrie des boissons

Kenya

674,4

81,7

204

180

Trencor

Transport maritime

Afrique du Sud

673,9

- 46,8

205

212

Nestlé Nigeria

Agroalimentaire

Nigeria

671,4

92,7

206

224

Total Côte d’Ivoire

Hydrocarbures

Côte d’Ivoire

662,9

19,1

207

216

RMA (Ex-RMA Watanya)

Assurances

Maroc

662,9

ND

208

178

Driefontein Mine

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

652,3

33,3

209

228

Orange Mali

Opérateur de télécommunications

Mali

649,8

ND

210

210

Société nationale de distribution des pétroles Agil

Hydrocarbures

Tunisie

647,3

6,8

211

205

Nigerian Bottling Co.

Industrie des boissons

Nigeria

637

ND

212

218

Axian Group

Groupe diversifié

Madagascar

637

ND

213

175

Groupe Addoha – Douja Promotion

Promotion immobilière

Maroc

630,1

92,3

214

242

Redefine Properties

Promotion immobilière

Afrique du Sud

627,5

274,6

215

284

Munich Reinsurance Co. Of Africa

Assurances

Afrique du Sud

624,2

ND

216

130

Tanzania Electric Supply Co.

Production & distribution d’électricité

Tanzanie

622,7

65,8 40,1

217

225

SA des brasseries du Cameroun

Industrie des boissons

Cameroun

616,5

218

229

Air Mauritius

Transport aérien

Maurice

610,7

5,4

219

-

Jumia Group (Ex-Africa Internet Group)

Commerce en ligne

Nigeria

606,3

- 197,8

220

231

MTN Côte d’Ivoire

Opérateur de téléphonie mobile

Côte d’Ivoire

599,3

ND

221

233

Orange Maroc (Ex-Médi Télécom)

Opérateur de télécommunications

Maroc

594,9

42,2

222

211

Catoca Sociedade Mineira

Extraction de diamants

Angola

593,6

ND

223

203

East African Breweries Kenya

Industrie des boissons

Kenya

592,3

ND

224

273

Eastern Co.

Industrie du tabac

Égypte

592

167,3

225

235

Ciel Group

Groupe diversifié

Maurice

583,8

33

226

451

Assore

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

583,4

415

227

245

Ok Zimbabwe

Grande distribution

Zimbabwe

582,9

16,6

228

213

Innscor Africa

Agroalimentaire

Zimbabwe

580,3

34,4

229

186

Volta River Authority

Production & distribution d’électricité

Ghana

580

- 94,9

230

240

Delta Corp.

Industrie des boissons

Zimbabwe

572,2

88,5

231

300

Oriental Weavers Co. (Ex-Oriental Weavers for Carpets)

Fabrication de produits textiles

Égypte

571,4

41,7

232

259

Vivo Energy Côte d’Ivoire

Hydrocarbures

Côte d’Ivoire

569,9

9,2

233

252

Northam Platinum

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

569,5

- 51,4

234

294

Famous Brands

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

567,2

5,1

235

244

Total Sénégal

Hydrocarbures

Sénégal

566,7

7,6

236

239

Tunisair

Transport aérien

Tunisie

563,8

- 140

237

220

Dangote Sugar Refinery

Agro-industrie

Nigeria

562,2

109,4

238

197

Airports Co. Of South Africa

Logistique aéroportuaire

Afrique du Sud

557,7

68

239

236

Metropolitan Life

Assurances

Afrique du Sud

557,1

ND

240

265

Groupe Managem

Extraction, autres minerais

Maroc

553,7

93,6

241

209

Oceana Group

Agro-industrie

Afrique du Sud

549,8

38,7

242

227

Essakane Gold Mine

Extraction d’or

Burkina Faso

547,4

ND

243

260

Bell Equipment

Construction de véhicules utilitaires

Afrique du Sud

546,5

22

244

230

Société des mines de Loulo

Extraction d’or

Mali

544,9

313,5

245

423

Alexandria Minerals Oils Co.

Hydrocarbures

Égypte

538,9

61,8

246

234

Auto Hall

Concessionnaire

Maroc

538,3

17,8

247

250

Holding Al Omrane

Promotion immobilière

Maroc

537,6

27

248

253

Meikles Africa

Groupe diversifié

Zimbabwe

534,9

8,2

249

238

Eneo Cameroun

Production & distribution d’électricité

Cameroun

533,7

7,9

250

-

Sonatel Mobiles

Opérateur de téléphonie mobile

Sénégal

532,6

ND

*(en millions de dollars)

92

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Rang 2018

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

251

276

CDG Développement

Développement territorial

Maroc

532,5

ND

252

221

South African Broadcasting Corp.

Médias

Afrique du Sud

531,3

- 50,2 58,6

253

232

Biopharm

Industrie pharmaceutique

Algérie

528,1

254

387

Industrial Promotion Services West Africa

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

525,2

ND

255

257

Produce Buying Co.

Agro-industrie

Ghana

522,1

- 6,6

256

264

Qalaa Holdings

Fonds d’investissement

Égypte

521,3

- 264,7

257

366

Ascendis Health

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

519,7

24,8

258

277

Kaap Agri Ltd

Équipement agricole

Afrique du Sud

518,1

19,5

259

251

CTP Holdings

Médias

Afrique du Sud

517,4

36,7 46,9

260

263

Saham Assurance Maroc

Assurances

Maroc

516,1

261

243

Sudatel Telecom Group (Ex-Sudanese Telecom Co.)

Opérateur de télécommunications

Soudan

513,2

45

262

246

Zimplats Holdings

Extraction, autres minerais

Zimbabwe

512,5

45,5

263

208

Société nationale industrielle et minière

Extraction, autres minerais

Mauritanie

510,8

2,3

264

214

Pharmacie centrale de Tunisie

Distributeur pharmaceutique

Tunisie

506,9

- 58,4

265

272

Tradex

Hydrocarbures

Cameroun

506,8

20,3

266

-

Nakumatt Holdings

Grande distribution

Kenya

501,1

- 30,7

267

287

Entreprise tunisienne d’activités pétrolières

Hydrocarbures

Tunisie

494,3

44,8

268

262

Comair

Transport aérien

Afrique du Sud

489,7

24

269

288

Lesieur Cristal

Agroalimentaire

Maroc

481,1

19

270

281

Adcock Ingram Holdings

Industrie pharmaceutique

Afrique du Sud

479,4

45,3 74,5

271

307

Talaat Moustafa Group

Promotion immobilière

Égypte

479

272

289

Sefalana Holding Co.

Agroalimentaire

Botswana

477,9

17,6

273

283

Hudaco Industries

Construction automobile

Afrique du Sud

476,6

34,1

274

321

Eterna Oil & Gas

Industrie chimique

Nigeria

475,8

5,5

275

275

Merafe Resources

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

475,6

73,8

276

280

Hollard Insurance

Assurances

Afrique du Sud

473,2

69,1

277

258

Zalar Holding (Ex-Zalagh Holding)

Élevage, santé animale

Maroc

471,9

3,2

278

317

Afriquia Gaz

Hydrocarbures

Maroc

471,2

61,1

279

302

Namibian Power Corp.

Production & distribution d’électricité

Namibie

468,9

81,1

280

295

Egyptian Sugar and Integrated Industries Co.

Agro-industrie

Égypte

466,9

17,2

281

298

Pioneers Holding

Intermédiation financière

Égypte

462,7

41,7

282

282

African Oxygen

Industrie chimique

Afrique du Sud

459,8

51,5

283

261

Vodacom Tanzania

Opérateur de téléphonie mobile

Tanzanie

458,5

86,1

284

278

Electricidade de Moçambique

Production & distribution d’électricité

Mozambique

454,3

- 47,5

285

297

Prosuma Group

Grande distribution

Côte d’Ivoire

453,6

2,7

286

401

Seplat Petroleum Development Co.

Hydrocarbures

Nigeria

452,2

265,2 21,3

287

279

Lewis Group

Commerce de détail

Afrique du Sud

448,8

288

319

Compagnie malienne de développement des textiles

Coton

Mali

448,5

ND

289

274

Vodacom RDC

Opérateur de téléphonie mobile

RD Congo

448,5

- 87

290

271

Aveng Steel (Ex-Aveng Trident Steel)

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

443,5

ND

291

292

Axa Assurance Maroc

Assurances

Maroc

437,8

34,9 - 157,2

292

449

Extract Group Ltd (Ex-Eqstra Holdings)

Concessionnaire

Afrique du Sud

437,6

293

339

Salam Gaz

Hydrocarbures

Maroc

436,7

ND

294

256

MTN Cameroun

Opérateur de téléphonie mobile

Cameroun

433,9

ND

295

290

Eclosia Group (Ex-Food and Allied Group of Companies)

Agroalimentaire

Maurice

432,3

ND

296

296

Ciments du Maroc

Matériaux de construction

Maroc

430,4

107 21,5

297

323

Waco International

Bâtiment

Afrique du Sud

428

298

293

Mustek

Ingénierie Informatique

Afrique du Sud

423,4

6

299

247

Tunisie Telecom

Opérateur de télécommunications

Tunisie

423,4

ND

300

286

MTN Uganda

Opérateur de téléphonie mobile

Ouganda

419,4

ND

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

*(en millions de dollars) jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

93


Classement GÉNÉRAL

LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES (301-400)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang 2018

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

301

171

Zain Sudan

Opérateur de téléphonie mobile

Soudan

419

65

302

383

Mutuelle Taamine Chaabi

Assurances

Maroc

414,1

ND

303

379

Total Petroleum Ghana

Hydrocarbures

Ghana

409,4

7,2

304

248

North Mara Gold Mine

Extraction d’or

Tanzanie

408,2

ND

305

266

Ooredoo Tunisia (Ex-Tunisiana)

Opérateur de téléphonie mobile

Tunisie

407,7

ND

306

291

Société de fab. des boissons de Tunisie (Ex-SFBT)

Industrie des boissons

Tunisie

405,7

72,5

307

432

Bissa Gold

Exploitation minière

Burkina Faso

402,9

ND

308

-

Société gabonaise de raffinage

Hydrocarbures

Gabon

402,6

ND

309

328

Office national des aéroports

Logistique aéroportuaire

Maroc

399,1

57,1

310

313

Umeme

Production & distribution d’électricité

Ouganda

398,6

9,6

311

310

Espitalier Noël Group

Groupe diversifié

Maurice

397,9

37

312

365

Misr Insurance Co.

Assurances

Égypte

396,8

ND

313

358

Société nationale de sidérurgie

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

395,6

4,7

314

326

Office national des chemins de fer

Transport ferroviaire

Maroc

394,1

- 59,5

315

267

Beatrix Mine

Extraction de cuivre

Afrique du Sud

393,8

- 33,8

316

444

Maghreb Steel

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

392,5

- 12,9

317

254

Julius Berger Nigeria

Travaux publics

Nigeria

390,2

7,1

318

312

Copperbelt Energy Corp.

Production & distribution d’électricité

Zambie

389,5

48,4

319

249

Tanzania Breweries

Industrie des boissons

Tanzanie

386,1

21,4

320

-

Kenya Ports Authority

Logistique portuaire

Kenya

385,9

91,3

321

355

Maurel & Prom Gabon

Hydrocarbures

Gabon

385,2

ND

322

268

Magasin général

Commerce de détail

Tunisie

384,2

4,2 5,8

323

348

Raya Holding for Technology and Telecommunications

Fabrication d’appareil électrique

Égypte

378,8

324

491

Al Ezz Flat Steel

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

378

ND

325

314

Entreprise nationale de forage

Hydrocarbures

Algérie

375,1

ND

326

356

Rhodes Food Group Holdings

Agroalimentaire

Afrique du Sud

371

19

327

301

Basil Read Holdings

Travaux publics

Afrique du Sud

370

- 81,6

328

343

Société des mines de Tongon

Extraction d’or

Côte d’Ivoire

368,8

171,2

329

341

Sania Cie

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

367,6

7,8

330

330

MTN Soudan

Opérateur de téléphonie mobile

Soudan

366,7

ND

331

309

Société des mines de Gounkoto

Extraction d’or

Mali

366,5

204,9

332

354

Palm Hills Development Co.

Promotion immobilière

Égypte

365,3

52,6

333

-

BSI Steel

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

363,4

ND

334

338

NSIA Participations

Finance

Côte d’Ivoire

363,3

10,4 - 63,9

335

325

Suez Cement Co.

Matériaux de construction

Égypte

363,2

336

346

Transnet Pipelines

Hydrocarbures

Afrique du Sud

362,5

ND

337

335

South African Post Office

Services postaux

Afrique du Sud

359,3

- 73,3

338

241

Forte Oil

Hydrocarbures

Nigeria

356

33,6

339

308

South Deep Gold Mine

Extraction d’or

Afrique du Sud

354,1

- 25,3

340

351

Société de limonaderies et brasseries d’Afrique

Industrie des boissons

Côte d’Ivoire

353,9

7,8

341

336

Consolidated Infrastructure Group

Matériaux de construction

Afrique du Sud

352,8

- 12,2

342

270

Ceca Gadis

Commerce de détail

Gabon

350,8

1,4

343

316

Egypt Kuwait Holding Co.

Holding

Égypte

348,8

138,2

344

322

Tigo Tanzania

Opérateur de téléphonie mobile

Tanzanie

348

ND

345

347

Novus Holding

Imprimerie

Afrique du Sud

347,9

5,7

346

332

Guinness Nigeria

Industrie des boissons

Nigeria

346,3

5,3

347

304

Bamburi Cement

Matériaux de construction

Kenya

345,4

18,9

348

345

Maghrébail

Intermédiation financière

Maroc

345

9,9

349

324

Dangote Flour Mills

Agro-industrie

Nigeria

345

33,4

350

352

11 (Ex-Mobil Oil Nigeria)

Hydrocarbures

Nigeria

344,5

20,7

*(en millions de dollars)

94

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Pays

Chiffre d’affaires*

Prod. & distrib. d’eau et d’électricité

Gabon

344,2

ND

Hydrocarbures

Zambie

341,3

5,4

Industrie des boissons

Égypte

340,6

11,1

Extraction d’or

RD Congo

339,7

129,5

Rang 2018

Société

Activité

351

327

Société d’énergie et d’eau du Gabon

352

340

Puma Energy Zambia

353

382

Juhayna Food Industries

354

344

Kibali Gold Mine

Résultat net*

355

255

Abu Qir Fertilizers & Chemical Industries

Industrie chimique

Égypte

338,2

125,7

356

303

Aveng Mining

Exploitation minière

Afrique du Sud

337,9

8,9

357

359

Santova Logistics

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

333

5,8

358

364

Alexander Forbes

Intermédiation financière

Afrique du Sud

330,6

26,4 30,7

359

415

Advtech Group

Services de sécurité

Afrique du Sud

330,1

360

367

Quantum Foods Holdings

Agroalimentaire

Afrique du Sud

327,2

10,3

361

318

Alliances Développement Immobilier

Promotion immobilière

Maroc

321,2

26,8

362

331

Société générale des travaux du Maroc

Travaux publics

Maroc

320,6

18,5

363

342

Délice Holding

Industrie laitière

Tunisie

320,4

15,6

364

376

Conoil

Hydrocarbures

Nigeria

317,7

4,3

365

396

Chirano Gold Mine

Extraction d’or

Ghana

317,6

ND

366

361

Coronation Fund Managers

Fonds d’investissement

Afrique du Sud

316,5

123 4,8

367

414

Autoroutes du Maroc

Génie civil

Maroc

316,2

368

441

Golden Star Resources

Extraction d’or

Ghana

315,5

41

369

374

Airtel Uganda

Opérateur de téléphonie mobile

Ouganda

311,9

66,2

370

402

Office national des télécommunications – Burkina Faso

Opérateur de télécommunications

Burkina Faso

309,9

62,1

371

-

ENL Land Ltd

Production agricole

Maurice

308,3

40,3 - 40,4

372

407

Énergie du Mali

Production & distribution d’électricité

Mali

307,2

373

369

Bidvest Namibia

Groupe diversifié

Namibie

305

5

374

371

Ciel Textile

Fabrication de produits textiles

Maurice

302,9

16,2 53,5

375

440

Vodacom Mozambique

Opérateur de téléphonie mobile

Mozambique

302

376

416

Vivo Energy Mauritius

Hydrocarbures

Maurice

301,7

7,8

377

380

Delta Holding

Holding diversifié

Maroc

300,6

22,5

378

457

Tasiast Mauritanie

Extraction d’or

Mauritanie

298,4

ND

379

398

Italtile

Matériaux de construction

Afrique du Sud

296,4

68,2

380

411

Orange Guinée

Opérateur de téléphonie mobile

Guinée

295,7

ND

381

311

Mrs Oil

Hydrocarbures

Nigeria

294,5

3,8

382

333

National Foods Holdings

Agroalimentaire

Zimbabwe

289,5

13,7

383

405

Ciments de l’Atlas

Matériaux de construction

Maroc

288,7

62,9

384

386

Entreprise nationale de grands travaux pétroliers

Hydrocarbures

Algérie

286,1

24,8

385

417

Royal Bafokeng Platinum

Extraction, autres minerais

Afrique du Sud

282,5

53,1

386

-

Compagnie générale immobilière

Promotion immobilière

Maroc

282

- 126,5

387

368

Kenya Electricity Generating Co.

Production & distribution d’électricité

Kenya

281,9

86,9

388

409

One Tech Holding

Fabrication de câbles électriques

Tunisie

281,8

19,6

389

370

Groupe Benamor

Agroalimentaire

Algérie

281,8

9,4

390

-

Companhia de Transmissao de Moçambique

Production & distribution d’électricité

Mozambique

281,7

7,3

391

349

Distribution & Warehousing Network

Commerce de détail

Afrique du Sud

280,9

- 34,4

392

485

Sidi Kerir Petrochemicals Co.

Hydrocarbures

Égypte

280,5

63,6

393

452

Leal Group

Groupe diversifié

Maurice

280,3

6,4

394

363

MTN Bénin

Opérateur de téléphonie mobile

Bénin

280,2

ND

395

-

Cervejas de Moçambique

Industrie des boissons

Mozambique

280,1

34,2

396

494

Société africaine de plantations d’hévéas

Production agricole

Côte d’Ivoire

278,1

23,5

397

408

Princes Tuna

Agro-industrie

Maurice

277,9

- 2,3

398

458

Nestlé Côte d’Ivoire

Agroalimentaire

Côte d’Ivoire

275,5

- 7,9

399

399

New Mauritius Hotels

Tourisme, hôtellerie

Maurice

274,6

- 1,1

400

391

Press Corporation

Holding

Malawi

272,7

54

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

*(en millions de dollars) jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

95


Classement GÉNÉRAL

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES (401-500) Rang 2019

Rang 2018

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

401

395

Peermont Global

Tourisme, hôtellerie

Afrique du Sud

272

ND

402

397

Jubilee Holdings

Assurances

Kenya

272

40,6 63,3

403

403

Société d’exploitation des ports – Marsa Maroc

Logistique portuaire

Maroc

270

404

389

Airtel RD Congo

Opérateur de téléphonie mobile

RD Congo

265,1

ND

405

419

Société minière de Dinguiraye

Extraction, autres minerais

Guinée

263,5

ND ND

406

357

Semafo Burkina Faso

Exploration minière

Burkina Faso

259

407

436

Bryte Insurance Co. (Ex-Zurich Ins. Co. South Africa)

Assurances

Afrique du Sud

258,4

ND

408

427

Brasseries du Maroc

Industrie des boissons

Maroc

258,3

43,4

409

456

Alteo (Ex-Deep River Beau Champ)

Production agricole

Maurice

257,3

31

410

-

TGCC

Travaux publics

Maroc

256,7

24,4

411

418

Compagnie centrale de réassurance

Assurances

Algérie

256,3

25,6

412

438

Hyprop Investments

Bâtiment

Afrique du Sud

255,8

221,8 0,3

413

443

Zambeef

Agroalimentaire

Zambie

255,8

414

404

Botswana Power Corp.

Production & distribution d’électricité

Botswana

254,7

ND

415

470

Avbob Industries

Assurances

Afrique du Sud

252,8

33,4

416

420

Tullow Gabon

Hydrocarbures

Gabon

251,8

ND

417

390

Groupe industriel des productions laitières

Industrie laitière

Algérie

250

ND

418

435

Aveng Grinaker-Lta (Ex-Grinaker – LTA)

Travaux publics

Afrique du Sud

249,8

ND

419

445

Rogers & Co

Groupe diversifié

Maurice

249,7

32,4

420

434

Unilever Nigeria

Industrie cosmétique

Nigeria

249,6

20,5

421

468

Axia Corp.

Commerce de détail

Zimbabwe

248,3

15,3

422

188

Grindrod

Transport maritime

Afrique du Sud

247,1

- 41

423

489

Palmci

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

246,7

15,9

424

378

UAC of Nigeria

Groupe diversifié

Nigeria

245,2

3,6

425

-

Orange Tunisie

NTIC

Tunisie

244,3

ND

426

455

Deneb Investments

Fonds d’investissement

Afrique du Sud

243,1

1,8

427

-

Cairo Poultry

Agroalimentaire

Égypte

242,6

20,5

428

477

Compagnie d’assurances et de réassurances Atlanta

Assurances

Maroc

241,9

20,6

429

442

Kenya Pipeline Co.

Hydrocarbures

Kenya

241,3

76,4

430

422

Al Arafa For Investment In Garments Manufacturing

Fabrication de produits textiles

Égypte

239,9

6,6

431

448

Royal Swaziland Sugar Corp.

Agro-industrie

Swaziland

239,2

24,6

432

377

Maridive and Oil Services

Hydrocarbures

Égypte

238,8

20,5

433

475

Régie autonome de distr. d’eau et d’élec. de Marrakech

Prod. & distribution d’eau potable

Maroc

238,6

- 3,2

434

430

Middle & West Delta Flour Mills

Agroalimentaire

Égypte

238,5

2,9

435

-

Gabon Special Economic Zone

Services aux entreprises

Gabon

238,4

112,6

436

484

Nu World Holdings

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

238,1

13,8

437

393

Engen RD Congo

Hydrocarbures

RD Congo

236,1

6,9

438

406

Zambia Sugar

Agro-industrie

Zambie

234,6

1,1

439

-

Groupe Intelcia

Services aux entreprises

Maroc

234,3

ND

440

429

Compagnie de distribution de Côte d’Ivoire

Commerce de détail

Côte d’Ivoire

233,1

ND

441

421

SNMVT – Monoprix

Grande distribution

Tunisie

232,9

- 0,1 11,4

442

-

Taqa Arabia

Hydrocarbures

Égypte

232,7

443

426

Société chérifienne d’auto. et de matériel agricole

Concessionnaire

Maroc

231,9

2,3

444

471

Botswana Insurance Holdings

Assurances

Botswana

231,7

39,5 38,1

445

-

Leadway Assurance Co.

Assurances

Nigeria

231,5

446

424

Société nationale d’assurances

Assurances

Algérie

229,6

28

447

315

Seven-Up Bottling Co.

Industrie des boissons

Nigeria

229,1

ND

448

433

Banro Congo Mining

Exploration minière

RD Congo

228,3

ND

449

493

Workforce Holdings

Services aux entreprises

Afrique du Sud

226,8

7,8

450

472

Brimstone Investment Corp.

Fonds d’investissement

Afrique du Sud

224,8

11,9

*(en millions de dollars)

96

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Rang 2018

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

451

473

Britam Holdings (Ex-British American Investments Co.)

Assurances

Kenya

223,7

18,3

452

-

The Rand Mutual Assurance Co.

Assurances

Afrique du Sud

223,2

64,3

453

394

PZ Cussons Nigeria

Industrie cosmétique

Nigeria

221,5

5,3

454

481

Engen Botswana

Hydrocarbures

Botswana

221,4

14,7 29,2

455

474

Transnational Corp. of Nigeria

Groupe diversifié

Nigeria

220,8

456

320

Perseus Mining Ghana

Extraction d’or

Ghana

220,6

ND

457

412

Agbaou Gold Operations

Extraction d’or

Côte d’Ivoire

219,7

81,6

458

469

MTN Zambia

Opérateur de téléphonie mobile

Zambie

219,2

ND

459

-

Namibia Breweries

Industrie des boissons

Namibie

218,8

32,1

460

450

Airtel Zambia

Opérateur de téléphonie mobile

Zambie

218

36,1

461

437

Rössing Uranium Mine

Extraction d’uranium

Namibie

217,7

0,2

462

453

Guelb Moghrein Copper-Gold Mine

Extraction de cuivre

Mauritanie

217

ND

463

447

La Marocaine des jeux et des sports

Jeux de hasard

Maroc

216,9

ND

464

428

Airtel Tanzania

Opérateur de téléphonie mobile

Tanzanie

215,8

- 48,3

465

-

Groupe Sipromad

Groupe diversifié

Madagascar

214,6

ND

466

462

Société centrale de réassurance

Assurances

Maroc

214,5

52,4 ND

467

497

Fonds spécial d’équip. et d’intervention intercommunale

Services aux entreprises

Cameroun

213,4

468

410

MTN Congo

Opérateur de téléphonie mobile

Congo

212,3

ND

469

-

Sechaba Brewery Holding

Industrie des boissons

Botswana

212,2

11,1 14,5

470

-

Eqdom

Intermédiation financière

Maroc

212,1

471

439

Buzwagi Gold Mine

Extraction d’or

Tanzanie

206,3

ND

472

499

Peregrine Holdings

Groupe diversifié

Afrique du Sud

206,1

41,4

473

-

Tanger Med Port Authority

Logistique portuaire

Maroc

205,4

70,5

474

500

Airports of Mauritius

Logistique aéroportuaire

Maurice

205,1

ND

475

-

Compagnie d’assurances Sanad

Assurances

Maroc

204,6

8,6

476

-

Value Group

Organisation du transport de fret

Afrique du Sud

203

6,6

477

-

Umgeni Water-Amanzi

Prod. & distribution d’eau potable

Afrique du Sud

202,7

60,3

478

-

Indianoil Mauritius

Hydrocarbures

Maurice

202,6

2,3

479

-

EmpresaNac.dosPortosECaminhosdeFerrodeMoçambique

Transport ferroviaire

Mozambique

201

50,5 6,6

480

-

ELB Group

Bâtiment

Afrique du Sud

200,3

481

459

Gabon Télécom

Opérateur de télécommunications

Gabon

199,9

ND

482

-

Les Eaux minérales d’Oulmès

Industrie des boissons

Maroc

199,4

20,8

483

463

Compagnie algérienne des assurances

Assurances

Algérie

199,4

21,6

484

-

Afrimat

Matériaux de construction

Afrique du Sud

198,4

19,8 35,2

485

461

Résidences Dar Saada

Promotion immobilière

Maroc

198,1

486

446

Aveng Manufacturing

Génie civil

Afrique du Sud

197,4

ND

487

-

Honeywell Flour Mills

Agro-industrie

Nigeria

196,6

12,2

488

-

Swan Group

Assurances

Maurice

196,4

7,6

489

-

Aptis (Ex-TNS Tobacco Co.)

Industrie du tabac

Maurice

196

ND

490

-

Société de développement du coton du Cameroun

Coton

Cameroun

195,8

ND

491

483

Old Mutual Zimbabwe

Assurances

Zimbabwe

194,8

219,3

492

-

Upper Egypt Flour Mills

Agroalimentaire

Égypte

193,9

ND

493

-

Britam Kenya (Ex-British American Invest. Co Kenya)

Assurances

Kenya

193,5

ND

494

-

Illovo Malawi

Agro-industrie

Malawi

192,8

8

495

-

Currimjee Jeewanjee & Co (Ex-Currimjee Group)

Groupe diversifié

Maurice

191,9

ND

496

-

Middle Egypt Flour Mills

Agroalimentaire

Égypte

190,3

ND

497

-

DRDGold

Extraction d’or

Afrique du Sud

189

1,1

498

372

Mauritius Telecom

Opérateur de télécommunications

Maurice

188,9

- 2,8

499

-

Sénégalaise des eaux

Production & distribution d’eau potable

Sénégal

188,5

ND

500

-

Jiro Sy Rano Malagasy

Eau, électricité, gaz

Madagascar

188,1

-26,4

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

*(en millions de dollars) jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

97


LA PLATEFORME DE L’INFORMATION PAN-AFRICAINE

DISPONIBLE 24/7 EN ANGLAIS ET EN FRANÇAIS SUR TOUTES LES PLATEFORMES

SALES HOUSE CONTACT:

&

MARIANNE MICHELET + 33 1 53 96 60 49 MARIANNE.MICHELET@EURONEWS.COM


Classement selon la

rentabilitĂŠ

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

99


Classement

RENTABILITÉ LES 100 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Résultat net*

Marge nette**

1

14

Naspers

Communication

Afrique du Sud

11 298

169,6

2

29

Old Mutual Zimbabwe

Activité financière

Zimbabwe

219,2

112,6

3

202

RMB Holdings

Activité financière

Afrique du Sud

662,3

97,7

4

414

Hyprop Investments

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

221,8

86,7 78,8

5

159

Growthpoint Properties

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

682,1

6

227

Assore

Mines

Afrique du Sud

414,9

71,1

7

287

Seplat Petroleum Development Co.

Énergie

Nigeria

265,2

58,7

8

245

Société des mines de Loulo

Mines

Mali

313,4

57,5

9

332

Société des mines de Gounkoto

Mines

Mali

204,9

55,9

10

329

Société des mines de Tongon

Mines

Côte d’Ivoire

171,2

46,4

11

214

Redefine Properties

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

274,6

43,8

12

264

Société nationale des hydrocarbures

Énergie

Cameroun

523,3

43,2

13

345

Egypt Kuwait Holding Co.

Groupe diversifié

Égypte

138,1

39,6

14

346

Coronation Fund Managers

Conseil & audit

Afrique du Sud

123

38,9

15

356

Kibali Gold Mine

Mines

RD Congo

129,4

38,1

16

357

Abu Qir Fertilizers & Chemical Industries

Chimie, caoutchouc, plastique

Égypte

125,7

37,2

17

459

Agbaou Gold Operations

Mines

Côte d’Ivoire

81,6

37,2

18

33

Kumba Iron Ore

Mines

Afrique du Sud

1 302,9

34,8 34,3

19

474

Tanger Med Port Authority

Transports

Maroc

70,5

20

431

Kenya Pipeline Co.

Énergie

Kenya

76,4

31,7

21

389

Kenya Electricity Generating Co.

Eau, électricité & gaz

Kenya

86,9

30,8

22

66

Remgro

Groupe diversifié

Afrique du Sud

687,1

30,8

23

166

Caisse des dépôts et consignations Gestion

Activité financière

Tunisie

257,6

30,5

24

478

Umgeni Water-Amanzi

Eau, électricité & gaz

Afrique du Sud

60,2

29,7

25

454

The Rand Mutual Assurance Co.

Activité financière

Afrique du Sud

64,2

28,8

26

225

Eastern Co.

Agro-industrie

Égypte

167,2

28,3

27

76

Exxaro Resources

Mines

Afrique du Sud

487,1

26,4

28

67

Dangote Cement

BTP, bâtiment, construction

Nigeria

561,6

25,4

29

480

Empresa Nac. Portos E Caminhos de Ferro de Moçambique

Transports

Mozambique

50,4

25,1

30

297

Ciments du Maroc

BTP, bâtiment, construction

Maroc

107

24,9

31

114

RMI Holdings

Activité financière

Afrique du Sud

299,2

24,9

32

467

Société centrale de réassurance

Activité financière

Maroc

52,3

24,4

33

160

Lafargeholcim Maroc (Ex-Lafarge Ciments)

BTP, bâtiment, construction

Maroc

205,2

23,8

34

321

Kenya Ports Authority

Transports

Kenya

91,3

23,7

35

64

Safaricom

Télécommunications

Kenya

530,7

23,7

36

405

Société d’exploitation des ports – Marsa Maroc

Transports

Maroc

63,3

23,4

37

381

Italtile

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

68,2

23

38

394

Sidi Kerir Petrochemicals Co.

Énergie

Égypte

63,5

22,7 21,8

39

385

Ciments de l’Atlas

BTP, bâtiment, construction

Maroc

62,8

40

371

Airtel Uganda

Télécommunications

Ouganda

66,1

21,2

41

77

Société nationale de télécommunications du Sénégal

Télécommunications

Sénégal

370

20,8

42

99

Egyptair Holdings

Groupe diversifié

Égypte

292,1

20,7

43

473

Peregrine Holdings

Groupe diversifié

Afrique du Sud

41,4

20,1

44

372

Office national des télécommunications – Burkina Faso

Télécommunications

Burkina Faso

62,1

20

45

139

Rand Water

Eau, électricité & gaz

Afrique du Sud

191,8

19,8

46

402

Press Corporation

Groupe diversifié

Malawi

53,9

19,8

47

238

Dangote Sugar Refinery

Agro-industrie

Nigeria

109,4

19,5

48

387

Royal Bafokeng Platinum

Mines

Afrique du Sud

53

18,8

49

284

Vodacom Tanzania

Télécommunications

Tanzanie

86

18,8

50

13

Vodacom Group

Télécommunications

Afrique du Sud

1 256,7

18

*(en millions de dollars) **(RN/CA, en %)

100

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


BLOOMBERG FINANCE LP

1 Le sud-africain Naspers doit sa première place à la cession d’une fraction de sa participation, à hauteur de 2 % sur 33 %, dans le groupe chinois Tencent. L’opération a généré une plus-value géante de 9,2 milliards de dollars.

Encore plus de profits À l’image du chiffre d’affaires des entreprises de notre Top 500, les résultats et la profitabilité progressent nettement. PIERRE-OLIVIER ROUAUD

6

221

millions de dollars Le crédit d’impôts sur des pertes passées qui permet à la nigériane Seplat de propulser son résultat dans les sommets du classement.

LD

EN

/BL

O O M B E RG/G

ET

TY

ES

Le groupe cimentier d’Aliko Dangote perd 5 points de rentabilité. Il chute de 6 places.

7

AG

28

L

IM

Résultats records pour Assore, actif dans le manganèse, le chrome et le minerai de fer. Profitant de la hausse du manganèse et de sa participation de 50 % dans la très rentable société Assmang, il bondit de cinq rangs.

es actionnaires peuvent se réjouir. C’est ce qui ressort de l’analyse des données sur les profits de 381 entreprises du Top 500 dont nous disposons. Ces groupes ont dégagé 41,52 milliards de dollars (34,6 milliards d’euros) de résultats en 2017 pour 495 milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit une marge nette moyenne de 8,4 %. Ce ratio était de 7,5 % dans notre dernière édition. Et seulement de 5,3 % il y a deux ans. Et pour le haut du panier, à savoir les 100 entreprises les plus rentables présentées ci-contre ? La situation est évidemment encore meilleure. Le cumul des profits nets s’élève à 33,1 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 112,2 milliards de dollars. Leur marge nette moyenne atteint donc 29,5 %! Un record.

JAS

ON

A

44

Après une bonne année 2017, le résultat net de l’Office national des télécommunications burkinabè Onatel a encore gagné 12,5 % en 2018, en dépit d’une féroce bataille avec Orange. Une bonne nouvelle pour son actionnaire à 61 %, Maroc Telecom.

33,1

Taux confortable

milliards de dollars. Résultat net cumulé des 100 entreprises africaines les plus rentables

Ce ratio élevé est toutefois à relativiser. Il s’explique en bonne partie par la performance hors normes réalisée par le groupe sud-africain de médias Naspers (1er). Ses 11,29 milliards de dollars de profits sont dus, pour une (+ 19,5 % sur un an) grande part, à une plus-value exceptionnelle dégagée sur la vente de 2 % des actions du géant chinois de l’internet Tencent, dont le sud-africain détenait 33 %. Mais si l’on excepte ce cas à part, la rentabilité moyenne des 99 autres sociétés de ce Top s’affiche tout de même à 20,6 %, un taux plus que confortable au niveau mondial. Sur le même exercice 2017, la marge nette des entreprises du CAC 40 en France n’était que de 6 % ! Comme d’habitude, l’Afrique du Sud compte le plus grand nombre de compagnies dans ce « Top 100 des superprofits », avec 33 groupes. La nation Arc-en-Ciel est suivie du Maroc, qui recense quinze entreprises avec, en tête pour la profitabilité, Ciments du Maroc (30e), filiale de l’allemand Heidelberg, à près de 25 % de marge nette. Le reste du classement se répartit entre une quinzaine de pays, l’Égypte plaçant neuf entreprises et le Nigeria six, avec en vedette Seplat (7e). Ce groupe, qui opère dans l’exploration-production, est le seul pétrolier nigérian coté

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

101


Classement RENTABILITÉ

LES 100 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-100)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Résultat net*

Marge nette**

51

307

Société de fab. boissons de Tunisie (ex-Société frigorifique)

Industrie agroalimentaire

Tunisie

72,5

17,9

52

486

Résidences Dar Saada

BTP, bâtiment, construction

Maroc

35,1

17,8

53

377

Vodacom Mozambique

Télécommunications

Mozambique

53,5

17,7

54

120

PSG Group

Activité financière

Afrique du Sud

196

17,4 17,3

55

280

Namibian Power Corp.

Eau, électricité & gaz

Namibie

81,1

56

446

Botswana Insurance Holdings

Activité financière

Botswana

39,5

17,1

57

241

Groupe Managem

Mines

Maroc

93,6

16,9

58

410

Brasseries du Maroc

Industrie agroalimentaire

Maroc

43,3

16,8

59

117

Compagnie minière de l’Ogooué

Mines

Gabon

193,9

16,7

60

462

Airtel Zambia

Télécommunications

Zambie

36,1

16,6

61

32

Medi Clinic Corp.

Santé

Afrique du Sud

639,4

16,5

62

447

Leadway Assurance Co.

Activité financière

Nigeria

38

16,4

63

129

Telecom Egypt

Télécommunications

Égypte

171,4

16,4

64

34

Groupe Maroc Telecom

Télécommunications

Maroc

607,6

16,3

65

169

Econet Wireless

Télécommunications

Zimbabwe

132,2

15,9

66

192

African Rainbow Minerals

Mines

Afrique du Sud

115,6

15,9

67

96

Truworths International

Commerce

Afrique du Sud

231,4

15,9

68

272

Talaat Moustafa Group

BTP, bâtiment, construction

Égypte

74,5

15,6

69

276

Merafe Resources

Mines

Afrique du Sud

73,8

15,5

70

302

Zain Sudan

Télécommunications

Soudan

65

15,5

71

231

Delta Corp.

Industrie agroalimentaire

Zimbabwe

88,5

15,5

72

119

Tsogo Sun Holdings

Tourisme & loisirs

Afrique du Sud

174,2

15,4

73

59

Elsewedy Electric Co. (ex-Elsewedy Cables)

Équipement électrique

Égypte

364,2

15,1

74

29

Old Mutual Life Assurance Co.

Activité financière

Afrique du Sud

597,7

15

75

404

Jubilee Holdings

Activité financière

Kenya

40,6

14,9

76

461

Namibia Breweries

Industrie agroalimentaire

Namibie

32,1

14,7

77

213

Groupe Addoha — Douja Promotion

BTP, bâtiment, construction

Maroc

92,2

14,6

78

277

Hollard Insurance

Activité financière

Afrique du Sud

69

14,6

79

333

Palm Hills Development Co.

BTP, bâtiment, construction

Égypte

52,5

14,4

80

310

Office national des aéroports

Transports

Maroc

57

14,3

81

28

Indequity Group

Activité financière

Afrique du Sud

608,4

14

82

205

Nestlé Nigeria

Industrie agroalimentaire

Nigeria

92,7

13,8

83

37

Al Mada (Ex-Société nationale d’investissement)

Groupe diversifié

Maroc

495,9

13,6

84

53

Discovery Health

Activité financière

Afrique du Sud

362,9

13,4

85

417

Avbob Industries

Activité financière

Afrique du Sud

33,4

13,2

86

457

Transnational Corp. Of Nigeria

Groupe diversifié

Nigeria

29,1

13,2

87

112

Hosken Consolidated Investments

Groupe diversifié

Afrique du Sud

159,6

13,2

88

373

Enl Land Ltd

Agro-industrie

Maurice

40,2

13,1

89

80

Mr Price Group

Commerce

Afrique du Sud

224,5

13

90

370

Golden Star Resources

Mines

Ghana

40,9

13

91

421

Rogers & Co

Groupe diversifié

Maurice

32,4

13

92

279

Afriquia Gaz

Énergie

Maroc

61

13

93

161

Taqa Morocco (Ex-Jorf Lasfar Energy Co.)

Eau, électricité & gaz

Maroc

107,9

12,5

94

5

Sasol

Chimie, caoutchouc, plastique

Afrique du Sud

1 737,3

12,5

95

41

Aspen Pharmacare Holdings

Santé

Afrique du Sud

414,1

12,4

96

319

Copperbelt Energy Corp.

Eau, électricité & gaz

Zambie

48,3

12,4

97

397

Cervejas de Moçambique

Industrie agroalimentaire

Mozambique

34,2

12,2

98

448

Société nationale d’assurances

Activité financière

Algérie

28

12,2

99

203

East African Breweries Group

Industrie agroalimentaire

Kenya

81,7

12,1

100

410

Alteo (Ex-Deep River Beau Champ)

Agro-industrie

Maurice

30,9

12

*(en millions de dollars) **(RN/CA, en %)

102

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Le brasseur et embouteilleur de Coca-Cola en Tunisie s’envole de 12 places. En 2018, le résultat net en dinars de ce groupe détenu à 50 % par Castel a encore progressé de 3,3 % .

63

CO M ILO G

51 59 Nommé administrateurdirecteur général de Comilog, filiale à 63,7 % d’Eramet, le Gabonais Léod-Paul Batolo doit conduire les projets d’expansion de 30 % du groupe de manganèse dans le cadre de Comilog 2020.

V.FOURNIER/JEUNE AFRIQUE-REA

74%

Détenu à 80 % par l’État, Telecom Egypt doit 74 % de ses profits nets à ses participations. 64 Maroc Telecom voit ses profits en dollars progresser de 10 %, mais il recule de 5 places. 76 Confronté à la saturation de son marché domestique, Namibia Breweries envisage de construire une brasserie dans un autre pays du continent – hors Afrique du Sud où il est déjà présent – avec son partenaire Heineken. 94

Malgré un contexte économique morose en Afrique du Sud, Sasol, qui produit du carburant à partir de charbon, entre dans notre Top 100. Son bénéfice net exprimé en rands a gagné 54 % en 2017.

en Bourse à Lagos. Il bénéficie du rebond des cours du brut et d’un crédit d’impôt après avoir enregistré en 2016 des pertes liées notamment aux arrêts de service du terminal pétrolier Forcados. D’un point de vue sectoriel, les groupes financiers et les holdings tiennent, cette année encore, le haut du pavé : ils représentent un quart du tableau. Ils sont suivis par les compagnies minières. Le prix de nombreuses matières premières minérales a commencé à se redresser en 2017 – année de référence de notre classement –, ceci explique donc cela. Quant à l’or, son cours s’est bien tenu. Cela se traduit par la présence de nombreuses mines de métal jaune. Parmi celles-ci, on remarque plusieurs filiales du canadien Barrick, le numéro un mondial depuis son rachat effectif le 1er janvier 2019 de Randgold, à savoir notamment les mines de Kibali (15e) en RD Congo, ou celles de Loulo (8e) et Gounkoto (9e) au Mali. Au total, quatorze sociétés minières figurent dans ce Top 100. Par la marge nette, la plus rentable demeure la sud-africaine Assore (6e) avec un ratio de 71 %. Ses profits proviennent pour l’essentiel de sa participation de 50 % dans la mine d’or sud-africaine d’Assmang, contrôlée conjointement avec le groupe African Rainbow Minerals.

Moins de pertes cette année

Comme à l’accoutumée, les opérateurs de télécoms figurent aussi en bonne place avec douze entreprises dans ce Top 100, Vodacom (50e) étant en pole position. La filiale sud-africaine de Vodafone dégage les plus gros profits en valeur absolue. Mais le kényan Safaricom (35e) s’affiche comme le plus rentable du secteur, avec près de 24 % de marge nette, détrônant la filiale d’Orange, le sénégalais Sonatel (41e), championne du secteur par sa profitabilité l’an dernier. Enfin, si les profits de beaucoup de compagnies s’accroissent dans le Top 500 cette année, 55 entreprises affichent des pertes, contre 64 en 2018. Après Orascom dans notre dernière édition, la palme de la plus grosse chute revient au mineur sud-africain Lonmin, avec un « trou » de 1,152 milliard de dollars, suivi de son compatriote Impala, au déficit de 654 millions de dollars. Tous deux sont des opérateurs du platine et sont confrontés depuis 2015 à la chute des cours de ce métal gris. Mais la perte de Lonmin s’explique essentiellement par une dépréciation d’actifs sur le complexe de Marikana de sinistre mémoire. Enfin, l’un des plus lourds déficits de notre Top 500 est celui de Jumia. Cette perte de 197,8 millions de dollars n’a pas effrayé les investisseurs, dans un premier temps, lors de l’entrée en Bourse du groupe d’e-commerce. Introduit au New York Stock Exchange, à 14,50 dollars l’action le 11 avril 2019, le titre s’est envolé de 75 % lors de son premier jour de cotation. Toutefois, il a chuté lourdement un mois plus tard en raison de soupçons de fraude comptable. La première licorne africaine a encore du chemin à parcourir avant de rendre son modèle convaincant et de prouver sa capacité à dégager des profits.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

103


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Classement par

régions 106 AFRIQUE DU NORD 112 AFRIQUE DE L’OUEST 118 AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN 124 AFRIQUE DE L’EST 128 AFRIQUE CENTRALE

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

105


Classement

AFRIQUE DU NORD LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

1

1

Sonatrach

Énergie

Algérie

33 200

ND

2

22

Suez Canal Authority

Transports

Égypte

5 600

ND 499,4

3

25

OCP

Mines

Maroc

5 165,6

4

30

Office national de l’électricité et de l’eau potable

Eau, électricité & gaz

Maroc

3 957,4

35,7

5

34

Groupe Maroc Telecom

Télécommunications

Maroc

3 723,6

607,7

6

36

Orascom Construction Industries

BTP, bâtiment, construction

Égypte

3 678,7

85,1

7

37

Al Mada (Ex-Société nationale d’investissement)

Groupe diversifié

Maroc

3 655,7

495,9

8

40

Naftal

Énergie

Algérie

3 382

ND

9

46

Global Telecom Holding (Ex-Orascom Telecom)

Télécommunications

Égypte

3 014,7

- 41,8

10

49

Société nationale de l’électricité et du gaz

Eau, électricité & gaz

Algérie

2 825

ND

11

59

Elsewedy Electric Co. (Ex Elsewedy Cables)

Équipement électrique

Égypte

2 409,9

364,3 - 88,7

12

61

Ezz Steel Co.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

2 344,2

13

68

Maroc Telecom

Télécommunications

Maroc

2 181,2

ND

14

71

Cevital

Agro-industrie

Algérie

2 027,8

105,5

15

72

Afriquia SMDC

Énergie

Maroc

1 994,3

ND

15

81

Royal Air Maroc

Transports

Maroc

1 704,2

ND

17

82

Al Ezz Dekheila Steel Co.

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

1 701,6

ND

18

85

Société tunisienne de l’électricité et du gaz

Eau, électricité & gaz

Tunisie

1 640,6

ND

19

93

Cosider

BTP, bâtiment, construction

Algérie

1 489,8

ND

20

94

Société tunisienne des industries de raffinage

Énergie

Tunisie

1 480,9

ND

21

95

Groupe Saham

Groupe diversifié

Maroc

1 470

ND

22

99

Egyptair Holdings

Groupe diversifié

Égypte

1 408,7

292,1

23

102

Vivo Energy Maroc

Énergie

Maroc

1 371,3

ND

24

104

Total Maroc

Énergie

Maroc

1 308,7

105,7

25

106

Petrojet

Énergie

Égypte

1 291,7

ND

26

107

Saham Finances

Activité financière

Maroc

1 272,6

111,5

27

119

The Arab Contractors – Osman Ahmed Osman & Co.

BTP, bâtiment, construction

Égypte

1 134

ND

28

122

Egyptair Airlines

Transports

Égypte

1 123,8

70,3

29

124

Algérie Télécom Mobilis

Télécommunications

Algérie

1 086,1

ND

30

116

Marjane Holding

Commerce

Maroc

1 171,5

ND

31

129

Telecom Egypt

Télécommunications

Égypte

1 042,7

171,4

32

135

Ghabbour Auto

Industrie automobile

Égypte

991,6

- 40,6

33

140

Holmarcom

Groupe diversifié

Maroc

962,2

ND

34

145

Renault Commerce Maroc

Industrie automobile

Maroc

946,4

ND

35

147

Lixia Capsia Gestionis

Activité financière

Maroc

924,2

55,8

36

148

Optimum Telecom Algérie (Djezzy)

Télécommunications

Algérie

915

ND

37

151

Pétrole du Maghreb

Énergie

Maroc

905,3

ND

38

152

Ooredoo Algeria (Ex-Wataniya Telecom Algérie)

Télécommunications

Algérie

898,2

ND

39

154

Compagnie sucrière marocaine de raffinage

Agro-industrie

Maroc

887,4

105,3

40

157

Label Vie

Commerce

Maroc

881,2

25,7

41

160

Lafargeholcim Maroc (Ex-Lafarge Ciments)

BTP, bâtiment, construction

Maroc

860,8

205,2

42

161

Taqa Morocco (Ex-Jorf Lasfar Energy Co.)

Eau, électricité & gaz

Maroc

860,7

108

43

162

Wafa Assurance

Activité financière

Maroc

857,3

87,2

44

165

Algérie Télécom

Télécommunications

Algérie

844,8

ND

45

166

Caisse des dépôts et consignations – gestion

Activité financière

Tunisie

844,5

257,7

46

176

PGI Holding – Amengroup

Groupe diversifié

Tunisie

790,2

80,2

47

180

Poulina Group Holding

Groupe diversifié

Tunisie

780,4

55,8

48

183

Condor Electronics

Équipement électrique

Algérie

770,9

37

49

184

Lyonnaise des eaux de Casablanca

Eau, électricité & gaz

Maroc

768,6

21,3

50

187

Al Ezz Rolling Mills

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

746,6

ND

*(en millions de dollars)

106

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Embellie à deux vitesses

3

Comme l’an dernier, OCP demeure un solide numéro trois. En 2018, ses ventes ont encore augmenté de

TF

RN

IER/ JEUNE AFRI

QU E- R

EA

en dirhams.

EN

OU

15,2 %

VINC

5

SAÏD BENCHÉRIF

En poste depuis 2001, Abdeslam Ahizoune a été reconduit à la tête de Maroc Telecom ce 18 février. 18 La Steg cumulait 1,6 milliard de dinars (464,4 millions d’euros) de dettes, notamment auprès de ses fournisseurs, à fin 2018. Mais l’opérateur avait aussi 1,2 milliard de dinars de créances en souffrance, auprès de ses clients publics en particulier.

31 Telecom Egypt gagne quatre places. Il vient de s’associer avec Microsoft pour que ce dernier étende son cloud au pays.

47 L’énarque Moez Lidinellah Mokaddem a été nommé directeur général de Poulina début mars, peu avant le décès du fondateur du holding, Abdelwahab Ben Ayed, à l’âge de 81 ans.

Le rebond de l’activité a été bénéfique aux entreprises égyptiennes et marocaines, ce qui modifie profondément notre classement.

44

13 %

Augmentation du salaire de base qu’Algérie Télécom a accordée à ses employés en pleine période de manifestations populaires. La mesure était prévue antérieurement.

a reprise semble se poursuivre en Afrique du Nord. Après une croissance de 4,9 % en 2017, année de référence de notre classement, la Banque africaine de développement (BAD) estime la progression du PIB régional à 4,3 % en 2018 et table sur une projection de 4,4 % pour 2019. Cette amélioration des perspectives macroéconomiques arrive à point nommé après des années difficiles, marquées notamment par les transitions politiques en Égypte et en Tunisie, ainsi que par le chaos persistant en Libye. Toutefois, le partage de la croissance reste inégal. D’un côté, l’Égypte voit son PIB bondir, de 5,3 % milliards en 2018, selon la BAD, après 4,1 % en de dollars. 2017, comme le Maroc, dont l’éconoChiffres mie a progressé de 3,1 % en 2018 et de 4,1 % en 2017. De l’autre côté, l’Algérie d’affaires des a subi de plein fouet le contre-choc 150 premières pétrolier entre 2014 et 2016, ce qui entreprises a provoqué une dépréciation contid’Afrique du Nord nue du dinar. Ce pays – désormais (+ 12,06 % sur un an) engagé dans une transition inédite après la démission du président Bouteflika – restait à la peine ces dernières années avec une croissance atone (+ 1,4 %) en 2017 et un rebond timide de 2,5 % l’année suivante. Pour sa part, la Tunisie peine toujours à se relancer, avec un sursaut de son PIB de seulement 1,9 % en 2017 puis de 2,6 % en 2018. Facteur encourageant toutefois, les investisseurs internationaux retrouvent le chemin du pays du Jasmin : en 2018, les investissements directs étrangers y ont augmenté de 27,5 %, à environ 830 millions d’euros, un niveau record depuis la révolution! La Mauritanie se porte mieux elle aussi, avec une croissance estimée à 3,5 % en 2017 et à 2,5 % en 2018, contre 1,8 % en 2016, même si la taille modeste de son économie et sa faible diversification au-delà des mines et de la pêche sont loin d’en faire un acteur de poids. Quant à la Libye, elle poursuit son chemin de croix, ponctué par d’intenses violences et des divisions politiques majeures qui ne lui

L

152,74

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

107


Classement AFRIQUE DU NORD

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-100) Rang 2019

Rang dans les 500

51

189

Sanam Agro

52

194

Orange Égypte (Ex-Mobinil)

Société

Pays

Chiffre d’affaires*

Agro-industrie

Maroc

755,5

ND

Télécommunications

Égypte

712

- 92,5 12,2

Activité

Résultat net*

53

197

Centrale Danone (Ex-Centrale laitière)

Industrie agroalimentaire

Maroc

694,3

54

207

RMA (Ex-RMA Watanya)

Activité financière

Maroc

662,9

ND

55

210

Société nationale de distribution des pétroles Agil

Énergie

Tunisie

647,3

6,8

56

213

Groupe Addoha – Douja Promotion

BTP, bâtiment, construction

Maroc

630,1

92,3

57

221

Orange Maroc (Ex-Médi Télécom)

Télécommunications

Maroc

594,9

42,2

58

224

Eastern Co.

Agro-industrie

Égypte

592

167,3

59

231

Oriental Weavers Co. (Ex-Oriental Weavers For Carpets)

Textile

Égypte

571,4

41,7

60

236

Tunisair

Transports

Tunisie

563,8

- 140

61

240

Groupe Managem

Mines

Maroc

553,7

93,6

62

245

Alexandria Minerals Oils Co.

Énergie

Égypte

538,9

61,8

63

246

Auto Hall

Industrie automobile

Maroc

538,3

17,8

64

247

Holding Al Omrane

BTP, bâtiment, construction

Maroc

537,6

27

65

251

CDG Développement

Services aux collectivités

Maroc

532,5

ND

66

253

Biopharm

Santé

Algérie

528,1

58,6

67

256

Qalaa Holdings

Activité financière

Égypte

521,3

- 264,7

68

260

Saham Assurance Maroc

Activité financière

Maroc

516,1

46,9

69

263

Société nationale industrielle et minière

Mines

Mauritanie

510,8

2,3

70

264

Pharmacie centrale de Tunisie

Santé

Tunisie

506,9

- 58,4 44,8

71

267

Entreprise tunisienne d’activités pétrolières

Énergie

Tunisie

494,3

72

269

Lesieur Cristal

Industrie agroalimentaire

Maroc

481,1

19

73

271

Talaat Moustafa Group

BTP, bâtiment, construction

Égypte

479

74,5

74

277

Zalar Holding (Ex-Zalagh Holding)

Agro-industrie

Maroc

471,9

3,2

75

278

Afriquia Gaz

Énergie

Maroc

471,2

61,1

76

280

Egyptian Sugar and Integrated Industries Co.

Agro-industrie

Égypte

466,9

17,2

77

281

Pioneers Holding

Activité financière

Égypte

462,7

41,7

78

291

Axa Assurance Maroc

Activité financière

Maroc

437,8

34,9

79

293

Salam Gaz

Énergie

Maroc

436,7

ND

80

296

Ciments du Maroc

BTP, bâtiment, construction

Maroc

430,4

107

81

299

Tunisie Telecom

Télécommunications

Tunisie

423,4

ND

82

302

Mutuelle Taamine Chaabi

Activité financière

Maroc

414,1

ND

83

305

Ooredoo Tunisia (Ex-Tunisiana)

Télécommunications

Tunisie

407,7

ND

84

306

Sté de fabrication des boissons de Tunisie

Industrie agroalimentaire

Tunisie

405,7

72,5 57,1

85

309

Office national des aéroports

Transports

Maroc

399,1

86

312

Misr Insurance Co.

Activité financière

Égypte

396,8

ND

87

313

Société nationale de sidérurgie

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

395,6

4,7

88

314

Office national des chemins de fer

Transports

Maroc

394,1

- 59,5

89

316

Maghreb Steel

Métallurgie, sidérurgie

Maroc

392,5

— 12,9

90

322

Société Magasin général

Commerce

Tunisie

384,2

4,2

91

323

Raya Holding for Technology and Telecommunications

Équipement électrique

Égypte

378,8

5,8 ND

92

324

Al Ezz Flat Steel

Métallurgie, sidérurgie

Égypte

378

93

325

Entreprise nationale de forage

Énergie

Algérie

375,1

ND

94

332

Palm Hills Development Co.

BTP, bâtiment, construction

Égypte

365,3

52,6

95

335

Suez Cement Co.

BTP, bâtiment, construction

Égypte

363,2

- 63,9

96

343

Egypt Kuwait Holding Co.

Groupe diversifié

Égypte

348,8

138,2

97

348

Maghrébail

Activité financière

Maroc

345

9,9

98

353

Juhayna Food Industries

Industrie agroalimentaire

Égypte

340,6

11,1

99

355

Abu Qir Fertilizers & Chemical Industries

Chimie, caoutchouc, plastique

Égypte

338,2

125,7

100

361

Alliances Développement Immobilier

BTP, bâtiment, construction

Maroc

321,2

26,8

*(en millions de dollars)

108

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


53

50

millions d’euros. La perte nette de Centrale Danone au Maroc en 2018 en raison d’un boycott. 61

DENIS HEDONE/MANAGEM

Le chiffre d’affaires en dirhams de Managem a bondi de 19 % en 2017 grâce à la reprise des cours des métaux.

69 Auparavant à la tête du port de Nouakchott, Hassena Ould Ely a été nommé administrateur-directeur général du groupe public mauritanien Snim le 8 novembre 2018. Sa mission : tenter de redresser l’entreprise, en proie à des difficultés récurrentes. 88 Le 15 novembre 2018, l’ONCF a mis en service Al Boraq, le premier train à grande vitesse du continent, en présence du roi Mohammed VI et du président français Emmanuel Macron.

90

80%

La part du capital de Founa.com, le premier supermarché en ligne de Tunisie créé en 2013 par Karim Skik, dont Magasin général a pris le contrôle fin 2018.

permettent pas de sortir de sa délicate situation, malgré des taux de croissance à deux chiffres en 2017 et en 2018. Un rattrapage mécanique. En dépit de ce tableau contrasté, le chiffre d’affaires cumulé des 150 premières entreprises nord-africaines grimpe de 12,06 % par rapport à notre précédent classement, alors qu’il y avait chuté de 16,5 %, puis même de 21 % l’année précédente, en plein contre-choc pétrolier. Cette amélioration bienvenue de l’activité des sociétés de la sous-région s’explique par plusieurs raisons, y compris sectorielles. D’abord, la relative reprise des cours du pétrole. En 2017, le prix moyen du baril s’est élevé à 54,04 dollars, contre 44,81 dollars en 2016, d’après le rapport annuel de Sonatrach. La compagnie publique algérienne conserve ainsi de très loin sa première place continentale – et donc sous-régionale – avec une hausse de son chiffre d’affaires de plus de 3 milliards de dollars. Le groupe que dirigeait Abdelmoumen Ould Kaddour, limogé en avril 2019, retrouve même son chiffre d’affaires en dollars de 2015.

Du public au privé

LE GAZ NATUREL AINSI QUE L’AIDE FINANCIÈRE DU FMI ET DE L’ARABIE SAOUDITE DONNENT DE L’OXYGÈNE À L’ÉGYPTE.

Ailleurs, la hausse des cours du pétrole a aussi profité à Total Maroc (qui n’est que distributeur), qui gravit dix rangs pour se placer en 24e position grâce à une hausse de ses revenus d’un tiers en dollars. À l’inverse, la Société tunisienne des industries de raffinage (20e), qui a subi une succession d’incidents de production et de mouvements de grève, recule de huit places. Le retour en force de l’Égypte est marquant dans cette édition. Le boom de la production de gaz naturel (projet de Zohr) et la reprise du tourisme – 8,2 millions de visiteurs en 2017, soit 54,7 % de hausse – constituent des motifs de satisfaction pour l’administration du président Sissi. En outre, la dévaluation de la livre égyptienne en 2016, passé le choc initial, a permis de renforcer la compétitivité de la production, que ce soit pour l’export ou pour la consommation domestique. Si l’inflation et la pauvreté demeurent élevées, les réformes (grands travaux, privatisations…) et le soutien financier du FMI ou de l’Arabie saoudite ont apporté de l’oxygène au pays des pharaons. Cela se traduit dans ce tableau. L’opérateur du canal de Suez, Suez Canal Authority, reste numéro deux de notre palmarès régional. Il affiche une croissance de son chiffre d’affaires en dollars de 12 %. Dans le top 25, d’autres groupes égyptiens se distinguent en gagnant plusieurs places, tels Elsewedy Electric (11e, lire pp. 44-48), Ezz Steel (12e) ou Egyptair Holdings (22e). D’autres percées significatives de sociétés de ce pays sont observables plus loin

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

109


Classement AFRIQUE DU NORD

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (101-150) Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

101

362

Société générale des travaux du Maroc

BTP, bâtiment, construction

Maroc

320,6

18,5

102

363

Délice Holding

Industrie agroalimentaire

Tunisie

320,4

15,6

103

367

Autoroutes du Maroc

BTP, bâtiment, construction

Maroc

316,2

4,7

104

377

Delta Holding

Groupe diversifié

Maroc

300,6

22,5

105

378

Tasiast Mauritanie

Mines

Mauritanie

298,4

ND

106

383

Ciments de l’Atlas

BTP, bâtiment, construction

Maroc

288,7

62,9

107

384

Entreprise nationale de grands travaux pétroliers

Énergie

Algérie

286,1

24,8

108

386

Compagnie générale immobilière

BTP, bâtiment, construction

Maroc

282

- 126,5

109

388

One Tech Holding

Équipement électrique

Tunisie

281,8

19,6

110

389

Groupe Benamor

Industrie agroalimentaire

Algérie

281,8

9,4

111

392

Sidi Kerir Petrochemicals Co.

Énergie

Égypte

280,5

63,6

112

403

Société d’exploitation des ports – Marsa Maroc

Transports

Maroc

270

63,3

113

408

Brasseries du Maroc

Industrie agroalimentaire

Maroc

258,3

43,4

114

410

TGCC

BTP, bâtiment, construction

Maroc

256,7

24,4

115

411

Compagnie centrale de réassurance

Activité financière

Algérie

256,3

25,6

116

417

Groupe industriel des productions laitières

Industrie agroalimentaire

Algérie

250

ND

117

425

Orange Tunisie

Télécommunications

Tunisie

244,3

ND

118

427

Cairo Poultry

Industrie agroalimentaire

Égypte

242,6

20,5 20,6

119

428

Compagnie d’assurances et de réassurances Atlanta

Activité financière

Maroc

241,9

120

430

Al Arafa For Investment In Garments Manufacturing

Textile

Égypte

239,9

6,6

121

432

Maridive And Oil Services

Énergie

Égypte

238,8

20,5

122

433

Régie auto. de distrib. d’eau et d’électricité de Marrakech

Eau, électricité & gaz

Maroc

238,6

- 3,2

123

434

Middle & West Delta Flour Mills

Industrie agroalimentaire

Égypte

238,5

2,9

124

439

Groupe Intelcia

Services aux collectivités

Maroc

234,3

ND

125

441

SNMVT – Monoprix

Commerce

Tunisie

232,9

- 0,1

126

442

Taqa Arabia

Énergie

Égypte

232,7

11,4

127

443

Société chérifienne d’automobiles et de matériel agricole

Industrie automobile

Maroc

231,9

2,3

128

446

Société nationale d’assurances

Activité financière

Algérie

229,6

28

129

462

Guelb Moghrein Copper-Gold Mine

Mines

Mauritanie

217

ND

130

463

La Marocaine des jeux et des sports

Tourisme & loisirs

Maroc

216,9

ND

131

466

Société centrale de réassurance

Activité financière

Maroc

214,5

52,4

132

470

Eqdom

Activité financière

Maroc

212,1

14,5

133

473

Tanger Med Port Authority

Transports

Maroc

205,4

70,5

134

475

Compagnie d’assurances Sanad

Activité financière

Maroc

204,6

8,6

135

482

Les eaux minérales d’Oulmès

Industrie agroalimentaire

Maroc

199,4

20,8

136

483

Compagnie algérienne des assurances

Activité financière

Algérie

199,4

21,6

137

485

Résidences Dar Saada

BTP, bâtiment, construction

Maroc

198,1

35,2 ND

138

492

Upper Egypt Flour Mills

Industrie agroalimentaire

Égypte

193,9

139

496

Middle Egypt Flour Mills

Industrie agroalimentaire

Égypte

190,3

ND

140

-

Misr Life Insurance Co.

Activité financière

Égypte

186,9

45,8

141

-

Agence nationale des ports

Transports

Maroc

185,8

15,4

142

-

La Marocaine Vie

Activité financière

Maroc

183,6

ND

143

-

Egyptian International Tourism Co.

Tourisme & loisirs

Égypte

180

ND

144

-

Disway

Équipement électrique

Maroc

178,1

6,6

145

-

Edita Food Industries

Agro-industrie

Égypte

171

13,3

146

-

Alexandria Container & Cargo Handling Co.

Transports

Égypte

169,3

137,4 14,6

147

-

Egyptair Maintenance & Engineering

Transports

Égypte

164,3

148

-

Groupe Industriel Sim

Industrie agroalimentaire

Algérie

161,1

7,3

149

-

Alexandria Portland Cement

BTP, bâtiment, construction

Égypte

160,2

- 28,9

150

-

Nouvelair Tunisie

Transports

Tunisie

157,7

9,1

*(en millions de dollars)

110

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


102 Le groupe français Savencia, qui détenait 42,5 % de Délice Holding, possède désormais 50 % de la société tunisienne après une augmentation de capital réservée en mars 2018.

« L’ouverture d’un nouveau centre au Portugal constitue un jalon essentiel dans notre démarche d’expansion en Europe et dans notre volonté d’accompagner nos clients dans leurs opérations multicanales et multilingues. »

DR

124

KARIM BERNOUSSI, président et cofondateur du groupe marocain de service client Intelcia, en octobre 2018.

DR

126 Taqa Arabia, la filiale de Qalaa Holdings qui distribue de l’énergie (électricité, gaz, fuel…) en Égypte, a gravi vingt rangs (lire p. 58).

133

52,1

millions de tonnes Le trafic record qu’a enregistré le port de Tanger Med en 2018, en hausse de 2 %. Exploité par APM, le premier terminal de Tanger Med 2 entre en service au premier semestre de 2019 (lire p. 59).

dans ce classement, ce qui montre qu’elles ont digéré la dévaluation de 2016 et, pour les compagnies pétrolières, le contre-choc de l’or noir. Ainsi le chiffre d’affaires en livres égyptiennes d’Alexandria Mineral Oils Company (Amoc) a quasiment doublé en 2017. Et son activité a encore bondi de 47 % en 2018 ! Cette raffinerie à capitaux publics (62e) était inscrite sur la première liste des entreprises privatisables présentée par le pouvoir égyptien en 2018 avec, notamment, Abu Qir Fertilizers (99e), Alexandria Container and Cargo Handling (146e) ou encore la raffinerie Midor (absente cette année faute de données). Mais la baisse des marges d’Amoc au début de 2018 a conduit le gouvernement à retarder ce processus. En mars 2019, la première compagnie publique partiellement privatisée a été le cigarettier Eastern Company (58e). À noter par ailleurs, le premier groupe 100 % privé de notre palmarès est le champion égyptien de la construction Orascom – comme l’an dernier.

Reprise du tourisme

Outre ce regain d’énergie en Égypte, la situation du Maroc constitue un autre facteur positif dans la sous-région. Tout comme sa croissance, sa monnaie, le dirham, est restée relativement stable face à l’euro, même si elle a reculé légèrement face au dollar en 2017. OCP, le numéro un mondial de l’exportation de phosphates, conserve sa troisième position, avec un bond de son chiffre d’affaires de plus de 14 % en dirhams, alimenté par de bonnes performances à l’exportation et le développement de ses ventes d’engrais. Juste derrière, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onep) et le groupe Maroc Telecom conservent leur statut de poids lourds du classement, qui compte au total 67 entreprises marocaines, le bataillon le plus nombreux – tout comme l’an dernier. En plein boom dans les secteurs automobile et aéronautique, le royaume demeure l’économie la plus diversifiée de la zone. Ce qui n’apparaît pas forcément dans ce tableau, car de très nombreuses entreprises industrielles étrangères (Valeo, Bombardier, etc.) sont situées dans ses zones franches, notamment à Tanger ou à Casablanca, et désormais à Kenitra, où PSA a ouvert une importante usine d’assemblage en avril. On remarquera par ailleurs la sortie d’entreprises pourtant majeures comme l’opérateur téléphonique Inwi (55e dans notre précédente édition) ou le distributeur de carburant Ziz, faute de données fiables. En ce qui concerne la Tunisie, on peut souligner l’entrée dans ce classement de Nouvelair Tunisie (150e), qui profite du retour des touristes après plusieurs années difficiles à la suite des attentats de 2015. L’activité commerciale de Tunisair (60e) bénéficie aussi d’une hausse sensible, tout en souffrant toujours de lourdes pertes. Autre témoignage de la reprise touristique dans la sous-région, l’entrée dans notre top du gestionnaire de projets hôteliers Egyptian International Tourism (143e). De bon augure pour les rentrées de devises.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

111


Classement

AFRIQUE DE L’OUEST

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50) Rang 2019

Rang dans les 500

1

48

MTN Nigeria

2

67

Dangote Cement

Société

Pays

Chiffre d’affaires*

Télécommunications

Nigeria

2 907,8

ND

BTP, bâtiment, construction

Nigeria

2 215,4

561,7

Activité

Résultat net*

3

77

Sonatel

Télécommunications

Sénégal

1 780,4

370

4

92

Flour Mills Nigeria

Industrie agroalimentaire

Nigeria

1 492,3

37,4

5

103

Oando

Énergie

Nigeria

1 367,6

54,4

6

115

Tullow Ghana

Énergie

Ghana

1 196,1

ND

7

124

Compagnie ivoirienne d’électricité

Eau, électricité & gaz

Côte d’Ivoire

1 085,7

3,6

8

132

Ghana Oil Co.

Énergie

Ghana

1 028,6

14,7 49,4

9

136

Société nationale burkinabè d’hydrocarbures

Énergie

Burkina Faso

985,8

10

137

Orange Côte d’Ivoire

Télécommunications

Côte d’Ivoire

985,2

117,1

11

141

Olam Group Côte d’Ivoire

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

955,3

- 6,6

12

142

Société africaine de raffinage

Énergie

Sénégal

954,6

4,4

13

143

Sifca (groupe)

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

954

54,3

14

144

Nigerian Breweries

Industrie agroalimentaire

Nigeria

947,5

90,9

15

153

Gold Fields Ghana

Mines

Ghana

891,1

105,8

16

168

MTN Ghana (Scancom Ghana Ltd)

Télécommunications

Ghana

838,5

ND

17

171

Lafarge Africa (ex-West African Portland Cement Co.)

BTP, bâtiment, construction

Nigeria

822,7

- 95,2 22,1

18

175

Total Nigeria

Énergie

Nigeria

792,2

19

178

Société nationale d’électricité

Eau, électricité & gaz

Sénégal

788,5

ND

20

188

Orange Burkina Faso (Ex-Airtel Burkina Faso)

Télécommunications

Burkina Faso

759,5

ND

21

186

African Reinsurance Corp.

Activité financière

Nigeria

746,8

87,9

22

195

Tarkwa Mines

Mines

Ghana

710,8

85,4

23

196

Société burkinabè des fibres textiles

Agro-industrie

Burkina Faso

700

ND

24

205

Nestlé Nigeria

Industrie agroalimentaire

Nigeria

671,4

92,7

25

206

Total Côte d’Ivoire

Énergie

Côte d’Ivoire

662,9

19,1

26

209

Orange Mali

Télécommunications

Mali

649,8

ND

27

211

Nigerian Bottling Co.

Industrie agroalimentaire

Nigeria

637

ND

28

219

Jumia Group (Ex-Africa Internet Group)

Commerce

Nigeria

606,3

- 197,8

29

220

MTN Côte d’Ivoire

Télécommunications

Côte d’Ivoire

599,3

ND

30

229

Volta River Authority

Eau, électricité

Ghana

580

- 94,9 9,2

31

232

Vivo Energy Côte d’Ivoire

Énergie

Côte d’Ivoire

569,9

32

235

Total Sénégal

Énergie

Sénégal

566,7

7,6

33

237

Dangote Sugar Refinery

Agro-industrie

Nigeria

562,2

109,4

34

242

Essakane Gold Mine

Mines

Burkina Faso

547,4

ND

35

244

Société des mines de Loulo

Mines

Mali

544,9

313,5

36

250

Sonatel Mobiles

Télécommunications

Sénégal

532,6

ND

37

254

Industrial Promotion Services West Africa

Groupe diversifié

Côte d’Ivoire

525,2

ND

38

255

Produce Buying Co.

Agro-industrie

Ghana

522,1

- 6,6 5,5

39

274

Eterna Oil & Gas

Chimie, caoutchouc, plastique

Nigeria

475,8

40

285

Prosuma Group

Commerce

Côte d’Ivoire

453,6

2,7

41

286

Seplat Petroleum Development Co.

Énergie

Nigeria

452,2

265,2

42

288

Compagnie malienne de développement des textiles

Agro-industrie

Mali

448,4

ND

43

303

Total Petroleum Ghana

Énergie

Ghana

409,4

7,2

44

307

Bissa Gold

Mines

Burkina Faso

402,9

ND

45

317

Julius Berger Nigeria

BTP, bâtiment, construction

Nigeria

390,2

7,1

46

328

Société des mines de Tongon

Mines

Côte d’Ivoire

368,8

171,2

47

329

Sania Cie

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

367,6

7,8

48

331

Société des mines de Gounkoto

Mines

Mali

366,5

204,9

49

334

NSIA Participations

Finance

Côte d’Ivoire

363,3

10,4

50

338

Forte Oil

Énergie

Nigeria

356

33,6

*(en millions de dollars)

112

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Renouveau à l’horizon

1

1,2

milliard d’euros Le montant des actifs considérés comme non stratégiques que le géant MTN entend céder au cours des trois prochaines années.

2 Le Français Guillaume Moyen, ancien d’Orano, est devenu le directeur financier de Dangote Cement début mars. Il remplace Brian Egan.

Après de fortes périodes de turbulences, les cours de l’or noir et les monnaies se stabilisent. L’activité repart modestement. FRANÇOIS ÉTIENNE

L

« Au niveau de l’international entrant, notre chiffre d’affaires a reculé de 25 milliards de F CFA [38 millions d’euros] cette année dans les résultats réalisés au Sénégal. »

DR

3

SÉKOU DRAMÉ, directeur général de la Sonatel, à propos du manque à gagner créé par WhatsApp, Messenger ou Skype.

54,84

11 35 Les mines de Loulo devraient se doter d’une centrale solaire hybride de 24 MW selon un projet lancé en février 2019 par leur actionnaire Barrick.

S.DAWSON/GETTY IMAGES

Afin de mettre en œuvre sa nouvelle stratégie pour 2019-2024, le singapourien Olam, présent notamment en Côte d’Ivoire, va vendre ses activités dans le caoutchouc, les produits du bois et les engrais avec pour objectif de générer 1,4 milliard d’euros de cessions.

es pays de la région retrouvent le sourire. Dans ses prévisions de janvier 2019, la Banque africaine de développement (BAD) table sur 3,6 % de croissance en 2019, puis de 3,3 % en 2020. Les piètres performances de 2016 (0,5 %) ne sont plus qu’un mauvais souvenir, et la reprise semble actée après le rebond de 2017 (2,7 %) et la confirmation de 2018 (3,3 %). Mais ces belles perspectives ne se reflètent pas encore dans notre classement, dont l’année de référence est 2017. Le revenu cumulé des 150 premières entreprises de la région s’établit à 54,84 milliards de dollars (45,8 milliards d’euros), soit une hausse très modeste de 3,08 %. Car les performances de la région sont toujours plombées par les difficultés du Nigeria. Ce pays, le plus peuplé d’Afrique, représente près de 20 % du PIB continental et 75 % de celui de la zone. Sa croissance devrait s’établir à 1,9 % en 2018, fruit d’une reprise dans les services et l’industrie, en particulier les mines. Et l’amélioramilliards tion devrait se poursuivre en 2019, de dollars. avec une croissance attendue par la Chiffre d’afBAD de 2,3 %. faires des 150 Bien que la première économie du continent ait retrouvé le chemin de premières entrela croissance, les revenus des entreprises d’Afrique prises – ici affichés en dollars – ont de l’Ouest été affectés par la dépréciation du (+ 3,08 % sur un an) naira en 2016 et en 2017. Ainsi MTN Nigeria, qui occupe toujours la première place de notre palmarès, a-t-il vu son chiffre d’affaires en devise américaine reculer de 15 %, à 2,9 milliards de dollars, malgré une croissance des ventes de 11,2 % dans le pays. Pour rappel, en 2016, le groupe avait dû s’acquitter d’une amende record de 1,7 milliard de dollars pour ne pas avoir désactivé ses cartes SIM anonymes dans le délai fixé par le gendarme nigérian des télécoms. Conséquence, MTN avait accusé des pertes (de 110 millions de dollars environ) pour la première fois de son histoire. Par ailleurs, Dangote Group, second l’an passé, disparaît de notre tableau par manque de données consolidées fiables. À titre indicatif, son patron, l’emblématique

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

113


Classement AFRIQUE DE L’OUEST

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-100) Rang 2019

Rang dans les 500

Société

51

340

52

346

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

Activité

Pays

Société de limonaderies et brasseries d’Afrique

Industrie agroalimentaire

Côte d’Ivoire

353,9

7,8

Guinness Nigeria

Industrie agroalimentaire

Nigeria

346,3

5,3

53

349

Dangote Flour Mills

Agro-industrie

Nigeria

345

33,4

54

350

11 (Ex-Mobil Oil Nigeria)

Énergie

Nigeria

344,5

20,7

55

364

Conoil

Énergie

Nigeria

317,7

4,3

56

365

Chirano Gold Mine

Mines

Ghana

317,6

ND

57

368

Golden Star Resources

Mines

Ghana

315,5

41

58

370

Office national des télécommunications – Burkina Faso

Télécommunications

Burkina Faso

309,9

62,1 - 40,4

59

372

Énergie du Mali

Eau, électricité & gaz

Mali

307,2

60

380

Orange Guinée

Télécommunications

Guinée

295,7

ND

61

383

Mrs Oil

Énergie

Nigeria

294,5

3,8

62

394

MTN Bénin

Télécommunications

Bénin

280,2

ND

63

396

Société africaine de plantations d’hévéas

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

278,1

23,5

64

398

Nestlé Côte d’Ivoire

Industrie agroalimentaire

Côte d’Ivoire

275,5

- 7,9

65

405

Société minière de Dinguiraye

Mines

Guinée

263,5

ND

66

406

Semafo Burkina Faso

Mines

Burkina Faso

259

ND

67

420

Unilever Nigeria

Chimie, caoutchouc, plastique

Nigeria

249,6

20,5

68

423

Palm-CI

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

246,7

15,9

69

424

UAC of Nigeria

Groupe diversifié

Nigeria

245,2

3,6

70

440

Compagnie de distribution de Côte d’Ivoire

Commerce

Côte d’Ivoire

233,1

ND

71

445

Leadway Assurance Co.

Activité financière

Nigeria

231,5

38,1

72

447

Seven-Up Bottling Co.

Industrie agroalimentaire

Nigeria

229,1

ND

73

453

PZ Cussons Nigeria

Chimie, caoutchouc, plastique

Nigeria

221,5

5,3

74

455

Transnational Corp. of Nigeria

Groupe diversifié

Nigeria

220,8

29,2

75

456

Perseus Mining Ghana

Mines

Ghana

220,6

ND

76

457

Agbaou Gold Operations

Mines

Côte d’Ivoire

219,7

81,6 12,2

77

487

Honeywell Flour Mills

Agro-industrie

Nigeria

196,6

78

499

Sénégalaise des eaux

Eau, électricité & gaz

Sénégal

188,5

ND

79

-

Air Côte d’Ivoire

Transports

Côte d’Ivoire

183

- 27,5

80

-

Pétro Ivoire

Énergie

Côte d’Ivoire

182,3

0,8

81

-

Tabakoto Gold Mine

Mines

Mali

181,4

- 12,7

82

-

Abosso Goldfieds – Damang Mines

Mines

Ghana

180,3

20,4

83

-

Patisen

Industrie agroalimentaire

Sénégal

169,2

ND

84

-

Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire

Eau, électricité & gaz

Côte d’Ivoire

167

5

85

-

Bolloré Transp. & Log. CI (Ex-Bolloré Africa Logistics CI)

Transports

Côte d’Ivoire

165,3

24,1

86

-

Mainstream Energy Solutions Ltd

Eau, électricité & gaz

Nigeria

165,2

88,6

87

-

Société multinationale de bitumes

BTP, bâtiment, construction

Côte d’Ivoire

165,2

13,7

88

-

CFAO Motors Côte d’Ivoire

Industrie automobile

Côte d’Ivoire

164,7

7,4

89

-

Newcrest Mining – Côte d’Ivoire

Mines

Côte d’Ivoire

162

ND

90

-

Port autonome d’Abidjan

Transports

Côte d’Ivoire

161,1

ND

91

-

Société des mines de l’Aïr

Mines

Niger

159,9

6,4

92

-

Airtel Tigo Ghana (Ex-Tigo Ghana)

Télécommunications

Ghana

142

ND

93

-

Ghana Grid Co.

Eau, électricité & gaz

Ghana

141,4

ND

94

-

Pierre Fakhoury Operator Africa Côte d’Ivoire

BTP, bâtiment, construction

Côte d’Ivoire

138,5

ND

95

-

Société de caoutchouc de Grand-Béréby

Chimie, caoutchouc, plastique

Côte d’Ivoire

136

19,1

96

-

Société des mines de Taparko

Mines

Burkina Faso

135,7

ND

97

-

Nampak Nigeria

Métallurgie, sidérurgie

Nigeria

134

ND

98

-

Airtel Ghana

Télécommunications

Ghana

131,6

- 60,1

99

-

Guinness Ghana Breweries

Industrie agroalimentaire

Ghana

129,4

1,5

100

-

Unilever Ghana

Chimie, caoutchouc, plastique

Ghana

126,8

10,6

*(en millions de dollars)

114

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


52

DR

Guinness Nigeria lance une nouvelle bière Lager, la Guinness Gold.

59

60 Orange Guinée a obtenu le 14 mars une licence d’exploitation 4G pour les dix prochaines années, en échange d’un chèque de 79,5 millions d’euros signé aux autorités. Une première dans le pays.

20

ans C’est la durée du contrat de vente d’électricité entre la centrale thermique au fuel d’Albatros Energy Mali SA et Énergie du Mali. Cette usine de 92 MW située à Kayes a été inaugurée fin 2018. Elle renforce de 25 % la capacité nationale.

71

« Étant numéro un au Nigeria, nous voulons compter parmi les meilleurs sur le marché ivoirien de l’assurance-vie. » TIORNAN COULIBALY, directeur général de Leadway Vie Côte d’Ivoire.

80 La famille Kadio-Morokro, fondatrice de Pétro Ivoire, a repris le contrôle fin 2018 du troisième distributeur d’hydrocarbures ivoirien en rachetant les parts des fonds Amethis et West Africa Emerging Markets Growth Fund. Le sud-africain Vantage a financé l’opération à hauteur de 19 millions d’euros.

Aliko Dangote, l’a récemment estimé à 4,1 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires de sa filiale, Dangote Cement, connaît une belle progression de 10,8 % en dollars. Le podium est complété par l’opérateur téléphonique sénégalais Sonatel, qui s’est hissé de trois rangs dans notre classement. Ce parcours s’explique notamment par le fait que la filiale d’Orange a consolidé l’acquisition d’Airtel en Sierra Leone. La faiblesse des cours du pétrole, malgré une reprise de près de 30 % en moyenne en 2017 (année de référence de nos données), a aussi eu une large influence sur notre palmarès. Le Nigeria reste très dépendant de l’or noir, qui représente 70 % des ressources de l’État et 90 % de ses exportations. Pour la plupart des compagnies de production et de distribution d’hydrocarbures, le volume d’activité – et donc la position dans notre tableau – continue de reculer. Alors que près de trente sociétés intervenant dans le secteur des hydrocarbures occupaient le classement Afrique de l’Ouest il y a deux ans, elles ne sont plus que dix-sept cette année.

Le cacao en difficulté

SI LE NIGERIA DOMINE TOUJOURS, LA CÔTE D’IVOIRE TIRE SON ÉPINGLE DU JEU AVEC 43 SOCIÉTÉS CLASSÉES.

Dans ce tableau plutôt sombre dont sont sortis Elton Oil and Co et Ghana National Petroleum Corp., qui ne publient plus de données, il y a une bonne nouvelle : la filiale ghanéenne du pétrolier britannique Tullow Oil bondit de la 19e à la 6e place grâce à une hausse de son chiffre d’affaires de près de 80 %. Un succès que l’entreprise doit notamment au fait d’avoir pu reprendre sa production au Ghana en 2017. Si le Nigeria domine toujours avec près d’un tiers des entreprises classées, la Côte d’Ivoire tire son épingle du jeu avec 43 sociétés sur les 150 premières de l’Afrique de l’Ouest. Car, au pays des éléphants, les voyants économiques sont au vert: croissance dépassant 7 % depuis plusieurs années, inflation maîtrisée à 1,5 %, dette contenue sous les 60 % du PIB, déficit budgétaire en baisse… La majorité des compagnies du pays réalise de belles performances, notamment Orange Côte d’Ivoire et MTN dans les télécoms, et NSIA dans la banque et l’assurance. En revanche, celles qui dépendent du cacao ont marqué le pas. Les cours de l’or brun ont dévissé de plus de 40 % en 2017 alors qu’il s’agit d’une filière clé pour le pays: elle représente 50 % de ses exportations. Olam Côte d’Ivoire, Sifca et Nestlé Côte d’Ivoire ont ainsi été atteints. Ce dernier affiche même des pertes de 7 millions d’euros. Même constat chez le voisin ghanéen. Malgré de bons résultats économiques, le second producteur mondial de cacao a lui aussi pâti de la baisse des cours. Le groupe

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

115


Classement AFRIQUE DE L’OUEST

LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (101-150)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net* - 8,4

101

-

Société ivoirienne des tabacs

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

125,9

102

-

Asky Airlines

Transports

Togo

125,3

ND

103

-

Caisse nationale de Sécurite sociale – Burkina Faso

Activité financière

Burkina Faso

123,5

74,2

104

-

Smart Products

Industrie agroalimentaire

Nigeria

120,9

23,9

105

-

Expresso Sénégal

Télécommunications

Sénégal

108,6

ND

106

-

Nzema Gold Mine

Mines

Ghana

107

- 2,5 5,8

107

-

Société cotonnière du Gourma

Agro-industrie

Burkina Faso

105

108

-

Orange Niger

Télécommunications

Niger

103,5

ND

109

-

Sucrivoire

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

102,8

5,8

110

-

Ringier Digital Marketing – Sénégal

Communication

Sénégal

102,1

- 16,1

111

-

Enterprise Group

Activité financière

Ghana

102

19,2

112

-

Sucaf Côte d’Ivoire

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

101,4

ND

113

-

International Breweries

Industrie agroalimentaire

Nigeria

100,5

3,9

114

-

Ivoire Coton

Agro-industrie

Côte d’Ivoire

99,3

- 2,9

115

-

Fan Milk

Industrie agroalimentaire

Ghana

98,2

10,4

116

-

Empresa Publica De Electricidad E Agua

Eau, électricité & gaz

Cap-Vert

97,4

- 9,2

117

-

Saham Assurance Côte d’Ivoire

Activité financière

Côte d’Ivoire

96

8,4

118

-

Dangote Cement Sénégal

BTP, bâtiment, construction

Sénégal

95,6

50,7 1,2

119

-

Tractafric Motors Côte d’Ivoire

Industrie automobile

Côte d’Ivoire

93,7

120

-

Empresa Nacional De Combustiveis

Énergie

Cap-Vert

91,8

5

121

-

Société des mines d’Ity

Mines

Côte d’Ivoire

91,7

22,6 0,8

122

-

Cadbury Nigeria

Industrie agroalimentaire

Nigeria

91

123

-

Société ivoirienne de productions animales

Industrie agroalimentaire

Côte d’Ivoire

90,2

5,6

124

-

Aiico Insurance

Activité financière

Nigeria

88,3

6,6

125

-

Custodian & Allied Insurance

Activité financière

Nigeria

88

20,1

126

-

Société pour le compoundage en Côte d’Ivoire

Chimie, caoutchouc, plastique

Côte d’Ivoire

86,8

ND

127

-

Cie commune de réassurance des États membres de la Cima

Activité financière

Togo

84,8

7,5

128

-

Filtisac

Textile

Côte d’Ivoire

84,8

4,6

129

-

Unilever Côte d’Ivoire

Chimie, caoutchouc, plastique

Côte d’Ivoire

83,1

- 5,8

130

-

Continental Reinsurance Co.

Activité financière

Nigeria

81,6

6,8

131

-

Sénégalaise de distribution de matériel avicole

Agro-industrie

Sénégal

76,9

ND

132

-

Bernabé Côte d’Ivoire

Commerce

Côte d’Ivoire

75,7

3,9

133

-

MTN Guinée

Télécommunications

Guinée

75,3

ND

134

-

National Salt Co. Nigeria

Agro-industrie

Nigeria

74,4

14,7 7,4

135

-

Axa Mansard Insurance (Ex-Guaranty Trust Assure)

Activité financière

Nigeria

73,8

136

-

Airone Côte d’Ivoire

Industrie agroalimentaire

Côte d’Ivoire

70,4

0,1

137

-

Sunu assurances vie Côte d’Ivoire

Activité financière

Côte d’Ivoire

70,3

6,3

138

-

Ghana Rubber Estates

Agro-industrie

Ghana

69,1

11

139

-

Uniwax

Textile

Côte d’Ivoire

68,9

7,3 - 4,5

140

-

Société des brasseries de l’Ouest africain

Industrie agroalimentaire

Sénégal

64,1

141

-

Waica Reinsurance Corp. – Sierra Leonne

Activité financière

Sierra Leone

62,1

8

142

-

Orange Sierra Leone (Ex-Airtel Sierra Leone)

Télécommunications

Sierra Leone

61,9

ND

143

-

Presco

Agro-industrie

Nigeria

61,5

69,9

144

-

Beta Glass

Chimie, caoutchouc, plastique

Nigeria

61

ND

145

-

Niger Télécoms (Ex-Sté nigérienne de télécommunications)

Télécommunications

Niger

60,4

ND

146

-

C & I Leasing

Activité financière

Nigeria

58,8

3

147

-

Caverton Offshore Support Group (Ex-Caverton Helicopters)

Transports

Nigeria

56,5

7,2

148

-

Ashaka Cement

BTP, bâtiment, construction

Nigeria

56,4

6,5

149

-

Groupe Sonam Assurances

Activité financière

Sénégal

56

6,2

150

-

Okomu Oil Palm Co.

Agro-industrie

Nigeria

55,7

25,2

*(en millions de dollars)

116

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


102

108

Asky a créé un hub à Conakry. La compagnie aérienne togolaise ouvre ainsi de nouvelles liaisons avec Bamako, Dakar (via Banjul ou sans escale) et Monrovia via Freetown.

Confrontée à « d’importantes difficultés économiques », liées notamment à son bras de fer avec le gouvernement, Orange Niger a sollicité, fin février, l’ouverture d’une procédure de règlement préventif à Niamey.

128

Produce Buying affiche ainsi des pertes de 6,5 millions de dollars. Les perspectives demeurent néanmoins positives pour le pays. Les institutions financières internationales misent toutes sur une croissance supérieure à 8 % en 2018. Pour la première fois en trente ans, le Ghana se hissera au sommet du podium africain, grillant ainsi la politesse à l’Éthiopie et à la Côte d’Ivoire. Un bond spectaculaire que le pays doit à une conjugaison de facteurs comme la hausse de sa production pétrolière et la remontée des cours des matières premières telles que l’or, le cacao et le pétrole.

En route vers l’émergence?

L’usine de Filtisac de Bouaké, en Côte d’Ivoire, a fermé ses portes fin février. L’entreprise de fabrication d’emballages ainsi que de sacs en jute et fibres synthétiques poursuit néanmoins ses activités depuis Abidjan. 129

« Nous sommes engagés dans un grand processus de recapitalisation de la société. Nous allons injecter plusieurs millions d’euros dans Unilever Côte d’Ivoire. » DR

BRUNO WITVOET, président Afrique du groupe Unilever, lors du Africa CEO Forum de mars 2019.

JACQUES TORREGANO POUR JA

137

Allianz Africa a décidé de céder à Sunu cinq de ses filiales africaines (Bénin, Burkina Faso, Mali, Togo et Centrafrique). Allianz préfère se concentrer sur ses marchés à fort potentiel, comme la Côte d’Ivoire ou le Nigeria.

D’année en année, le secteur minier accentue sa présence. Sur les 150 sociétés retenues en Afrique de l’Ouest, 20 exercent leur activité dans ce domaine. D’ailleurs, aux côtés du Ghana (Gold Fields, Tarkwa Mines), plus grand producteur de la région, d’autres pays émergent également: avec neuf mines actives, le Mali (Société des mines de Loulo) s’attend à ce que sa production d’or augmente de 21 %, pour s’établir à 60 t (2,1 millions d’onces) cette année, tandis que celle du Burkina Faso (Bissa Gold, Essakane) pourrait atteindre 55 t. Même en Côte d’Ivoire, la production a doublé ces cinq dernières années pour atteindre 25 t. Le Sénégal a extrait 7 t d’or en 2018 et ouvert une deuxième mine en mai 2018. De belles perspectives donc, d’autant que l’Afrique de l’Ouest est considérée comme la région du monde présentant le plus grand potentiel. Quatrième puissance économique de la région, le Sénégal va bien. En raison des projets extractifs en cours de développement, les économistes du FMI lui prédisent désormais une croissance annuelle moyenne de 7 % sur la période 2016-2020, contre 4 % entre 2010 et 2015. Des performances inégalées depuis les années 1980. Une dynamique que porteront aussi les nouvelles infrastructures prévues par le président Macky Sall, réélu en février. Ville nouvelle de Diamniadio, train urbain, ponts, stade multisport: l’ambitieux Plan Sénégal Émergent (PSE) veut faire du pays une locomotive de la sous-région. Et tous ces chantiers bénéficient bien entendu aux entreprises de BTP et de matériaux de construction du pays, telle Dangote Cement Sénégal. Mais le plan de développement de Macky Sall ne s’inscrit pas que dans le béton. Depuis 2012, grâce à l’installation de parcs solaires parmi les plus grands de la région, il a doublé la puissance électrique du pays, passée à 1141 MW. Objectif de ces grands travaux: devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2035.

POUR LA PREMIÈRE FOIS EN TRENTE ANS, LE GHANA SERA LE PAYS CONNAISSANT LA CROISSANCE LA PLUS FORTE DU CONTINENT, DEVANT L’ÉTHIOPIE.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

117


Classement

AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50) Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net* 1 774,3

1

2

Steinhoff International Holdings

Bois, papier

Afrique du Sud

23 965,6

2

3

Sonangol

Énergie

Angola

17 496,2

164,1

3

4

Eskom

Eau, électricité & gaz

Afrique du Sud

14 328,7

- 188,7

4

5

Sasol

Chimie, caoutchouc, plastique

Afrique du Sud

13 923,5

1 737,3

5

6

Shoprite Holdings

Commerce

Afrique du Sud

11 387,1

438,9

6

7

MTN Group

Télécommunications

Afrique du Sud

10 730,5

367,4

7

8

Bidcorp. Ltd (Ex-Bidvest Foods)

Agro-industrie

Afrique du Sud

10 573,6

325,6

8

9

Imperial Holdings

Groupe diversifié

Afrique du Sud

9 435,9

207,1

9

10

Sanlam

Activité financière

Afrique du Sud

9 204,7

968,3 146,9

10

11

Spar Group

Commerce

Afrique du Sud

7 847,7

11

12

Massmart Holdings

Commerce

Afrique du Sud

7 593,7

122,8

12

13

Vodacom Group

Télécommunications

Afrique du Sud

6 975,2

1 256,7

13

14

Naspers

Communication

Afrique du Sud

6 660

11 298

14

15

Pick’n Pay Stores Group

Commerce

Afrique du Sud

6 586,7

104,6

15

16

Transnet

Transports

Afrique du Sud

5 886,3

391,7

16

17

The Bidvest Group

Groupe diversifié

Afrique du Sud

5 733,8

393,1

17

18

Engen Petroleum

Énergie

Afrique du Sud

5 655,8

267,7 ND

18

19

Vodacom South Africa

Télécommunications

Afrique du Sud

5 650,5

19

20

The Bidvest Group South Africa

Groupe diversifié

Afrique du Sud

5 627,3

ND

20

21

Woolworths Holdings

Commerce

Afrique du Sud

5 608,8

439,9 155,3

21

23

Anglo American Platinum Corp.

Mines

Afrique du Sud

5 304,9

22

24

Sappi

Bois, papier

Afrique du Sud

5 296

338

23

26

Barloworld

Groupe diversifié

Afrique du Sud

5 003,8

141,9

24

27

Anglogold Ashanti

Mines

Afrique du Sud

4 543

- 171

25

28

Indequity Group

Activité financière

Afrique du Sud

4 357,4

608,4

26

29

Old Mutual Life Assurance Co.

Activité financière

Afrique du Sud

3 985,3

597,7

27

31

Datatec

Informatique

Afrique du Sud

3 923,7

44,3

28

32

Medi Clinic Corp.

Santé

Afrique du Sud

3 871,9

639,4

29

33

Kumba Iron Ore

Mines

Afrique du Sud

3 745,5

1 302,9

30

35

Sibanye Gold

Mines

Afrique du Sud

3 707,8

- 358

31

38

Transnet Freight Rail

Transports

Afrique du Sud

3 529,9

ND

32

39

MTN South Africa

Télécommunications

Afrique du Sud

3 435,6

ND

33

41

Aspen Pharmacare Holdings

Santé

Afrique du Sud

3 328,3

414,1

34

42

Telkom

Télécommunications

Afrique du Sud

3 312,6

255

35

43

South African Airways

Transports

Afrique du Sud

3 295

- 419,9

36

44

Liberty Group

Activité financière

Afrique du Sud

3 227,9

280,3

37

45

Arcelor Mittal South Africa

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

3 151,4

- 414,1

38

47

Impala Platinum Holdings

Mines

Afrique du Sud

2 975,2

- 653,9

39

50

Gold Fields

Mines

Afrique du Sud

2 810,8

- 7,7

40

51

Network Healthcare Holdings

Santé

Afrique du Sud

2 755,9

- 220,3 362,9

41

53

Discovery Health

Activité financière

Afrique du Sud

2 708,1

42

54

Masscash

Commerce

Afrique du Sud

2 621,7

ND

43

55

Wilson Bayly Holmes – Ovcon

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

2 576,7

62,1

44

56

Foschini

Commerce

Afrique du Sud

2 546,8

196,7

45

57

Tiger Brands

Agro-industrie

Afrique du Sud

2 527,6

253,4

46

58

Super Group

Transports

Afrique du Sud

2 412,6

107,6

47

60

Santam

Activité financière

Afrique du Sud

2 400,1

145,9

48

62

Clicks Group

Commerce

Afrique du Sud

2 288,9

103,1

49

63

MMI Holdings

Activité financière

Afrique du Sud

2 276,7

127,6

50

65

Masswarehouse

Services aux collectivités

Afrique du Sud

2 241

ND

*(en millions de dollars)

118

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Petite reprise

1

6,5

Timidement, la zone a retrouvé le chemin de la croissance. Et l’Afrique du Sud y mène toujours le jeu, malgré une santé délicate.

milliards d’euros C’est, selon PwC, le montant des fraudes au sein du groupe Steinhoff. En déconfiture, le groupe négocie la cession du distributeur automobile Unitrans Motor à CFAO.

FRANÇOIS ÉTIENNE

PHAKAMANI HADEBE, directeur général d’Eskom Holdings, à propos de la situation de l’opérateur public d’électricité sud-africain, en grande difficulté.

9

35

7

ER

KO / R E U T SIB E

WE

HI

« Le temps des mauvaises surprises est passé. Nous avons juste à accélérer la remise en ordre. »

S

3

Le groupe marocain Saham a finalisé en octobre 2018 la cession à 100 % au sud-africain Sanlam de ses filiales assurances africaines regroupées dans Saham Finances.

as de miracle en Afrique australe. La croissance devrait rester modérée en 2019 et en 2020, après une légère reprise les deux années précédentes. Elle a atteint 1,2 % en 2018 et s’établira à 2,2 % cette année, selon les prévisions de la Banque africaine de développement (BAD). Cette performance modeste est surtout due à la santé chancelante de l’Afrique du Sud, qui affecte les pays voisins. Les faibles investissements publics et privés et les risques de dégradation de sa note de crédit souveraine pèsent sur l’économie du géant austral. Depuis la crise financière de 2008, le pays est aux prises avec plusieurs difficultés : une croissance à la peine, un chômage très élevé (27 %), des inégalités flagrantes et une forte dette qui augmente sans cesse (environ 55 % du PIB en 2018, selon le FMI, et il dépasse 90 % en incluant les entreprises publiques telles qu’Eskom). milliards Pour 2019, le ministre sud-africain de dollars. des Finances, Tito Mboweni, a tablé Chiffre d’affaires sur une modeste croissance de 1,5 %, ce qui n’est guère plus encoudes 150 premières rageant que le 0,7 % de 2018. entreprises

P

SI

P

386,3

21 En avril, l’Écossais Craig Miller, qui a émigré très jeune en Afrique du Sud, a été nommé directeur financier d’AAPC, après dix-huit ans d’expérience en son sein.

Le nombre d’exercices consécutifs avec pertes de South African Airways. Le groupe pourrait être démantelé et transformé en trois compagnies : une nationale, une intrafricaine et une internationale, indépendantes au niveau du management et de la prise de décision.

Tensions commerciales

de l’Afrique australe et de l’océan Indien

Les réformes structurelles décidées par le président Cyril Ramaphosa – flexibilité dans l’octroi de visas, (+ 13,98 % sur un an) mise en place d’un fonds consacré aux infrastructures, révision du code minier, intensification de la lutte contre la corruption – ont été saluées par les analystes. Mais plusieurs facteurs seraient à même de contrebalancer ces (relatives) bonnes perspectives. Ainsi, le phénomène météorologique El Niño pourrait avoir un impact négatif sur les récoltes, estiment des experts. Les tensions commerciales au niveau mondial ou encore les déficits abyssaux de certaines entreprises publiques ont aussi de quoi doucher les espoirs d’une reprise durable de la nation Arc-en-Ciel. La dérive continue d’Eskom, la compagnie nationale d’électricité, symbolise les difficultés du pays de Mandela, qui a renoué en février, pour la première fois depuis cinq ans, avec les délestages massifs. En présentant le budget 2019-2020, le ministre des Finances a confirmé que son

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

119


Classement AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-100) Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

51

66

Remgro

Groupe diversifié

Afrique du Sud

2 228,9

687,1

52

69

Blue Label Telecoms

Télécommunications

Afrique du Sud

2 164,3

84,5

53

70

Edgars Consolidated Stores

Commerce

Afrique du Sud

2 120,1

ND

54

73

RCL Foods

Industrie agroalimentaire

Afrique du Sud

1 972,6

70,9

55

74

Distell Group

Industrie agroalimentaire

Afrique du Sud

1 956,8

132,9

56

75

Aveng

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 894,3

- 544,2

57

76

Exxaro Resources

Mines

Afrique du Sud

1 842,3

487,1

58

78

Kansanshi Mining

Mines

Zambie

1 740

ND

59

79

Murray & Roberts Holdings

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

1 728

3,8

60

80

Mr Price Group

Commerce

Afrique du Sud

1 723,9

224,5 90,3

61

83

Life Healthcare Group

Santé

Afrique du Sud

1 693,2

62

84

Massdiscounters

Commerce

Afrique du Sud

1 641,9

ND

63

86

Kap International Holdings

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 597,6

112,5

64

87

Pioneer Foods Group

Industrie agroalimentaire

Afrique du Sud

1 580,8

58,6

65

88

Harmony Gold Mining Co.

Mines

Afrique du Sud

1 555,7

29,2

66

90

Nampak

Bois, papier

Afrique du Sud

1 520

28,7

67

91

Aeci

Chimie, caoutchouc, plastique

Afrique du Sud

1 492,6

127,5

68

96

Truworths International

Commerce

Afrique du Sud

1 458,9

231,4

69

97

Dis-Chem

Santé

Afrique du Sud

1 445,3

49,4

70

98

Allied Electronics Corp.

Équipement électrique

Afrique du Sud

1 427,9

13,5

71

100

Omnia Holdings

Chimie, caoutchouc, plastique

Afrique du Sud

1 402,9

53,6

72

101

Tongaat-Hulett Group

Industrie agroalimentaire

Afrique du Sud

1 371,4

67,1

73

108

Sun International

Tourisme & Loisirs

Afrique du Sud

1 260,5

- 0,9

74

109

Eoh Holdings

Télécommunications

Afrique du Sud

1 250,9

94,7

75

110

Adcorp Holdings

Services aux collectivités

Afrique du Sud

1 237,6

- 45,3

76

112

Hosken Consolidated Investments

Groupe diversifié

Afrique du Sud

1 208,2

159,6

77

114

RMI Holdings

Activité financière

Afrique du Sud

1 203,9

299,2

78

116

Lonmin

Mines

Afrique du Sud

1 166

- 1 152

79

120

Tsogo Sun Holdings

Tourisme & Loisirs

Afrique du Sud

1 128,6

174,2

80

121

PSG Group

Activité financière

Afrique du Sud

1 127

196

81

127

Anglovaal Industries

Industrie agroalimentaire

Afrique du Sud

1 064,7

125,4

82

128

Massbuild

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

1 049,3

ND

83

130

Alviva Holdings (Ex-Pinnacle Technology Holdings)

Équipement électrique

Afrique du Sud

1 034,6

35,8 47,6

84

131

Mota Engil Africa

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

1 030,6

85

133

Transnet Port Terminals

Transports

Afrique du Sud

1 000,8

ND

86

134

Astral Foods

Agro-industrie

Afrique du Sud

997,4

60,9

87

138

Ibl (Ex-GML)

Groupe diversifié

Maurice

975,3

58,4

88

139

Rand Water

Eau, électricité & gaz

Afrique du Sud

967,5

191,8

89

146

Transnet National Ports Authority

Transports

Afrique du Sud

944,8

ND

90

150

Transnet Rail Engineering

Transports

Afrique du Sud

908,5

ND

91

155

Choppies Enterprises

Commerce

Botswana

884

7,4

92

158

Group Five Holdings

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

872,2

- 62,4

93

159

Growthpoint Properties

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

865,4

682,1

94

163

CMH Group

Industrie automobile

Afrique du Sud

853,8

19,9

95

164

Stefanutti Stocks Holdings

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

847,2

- 41

96

167

The Petroleum, Oil & Gas Corp. of South Africa

Énergie

Afrique du Sud

841,3

30,8 132,2

97

169

Econet Wireless

Télécommunications

Zimbabwe

831,6

98

170

Pretoria Portland Cement Co.

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

829,4

2,9

99

172

Hulamin

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

820,5

26,8

100

173

Mpact (Ex-Mondi Packaging South Africa)

Bois, papier

Afrique du Sud

817,2

23,2

*(en millions de dollars)

120

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


52 Douglas Craigie Stevenson a été nommé fin février directeur général de Cell C, détenu à 45 % par Blue Label Telecoms. Objectif : relancer l’opérateur Cell C, plombé par sa dette.

55

« L’Éthiopie est un important marché, qui, de la même manière que le Zimbabwe et le Nigeria, est sur notre écran radar. »

DR

RICHARD RUSHTON, PDG du groupe de vins et spiritueux Distell

gouvernement allait voler au secours – une nouvelle fois – d’Eskom, qui fournit 90 % de l’électricité du pays. Ce groupe, à la troisième place de notre classement, affiche des pertes de près de 189 millions de dollars, qui devraient dépasser le milliard pour l’exercice clos en mars 2019 ! Autre secteur symbolique du pays, les mines. À leur apogée, dans les années 1980, elles employaient 760 000 personnes et contribuaient à 21 % du PIB. Aujourd’hui, elles ne comptent plus que 450 000 salariés et ne représentent plus que 7 % à peine de la richesse nationale. Dans un contexte de paresse des cours des matières premières, les plans de licenciement se succèdent. L’an dernier, Impala Platinum a annoncé vouloir supprimer 13 000 emplois. Le producteur d’or Gold Fields veut, lui, supprimer plus de 1 000 postes, soit un tiers de ses effectifs. Malgré ce contexte macroéconomique encore morose, notre tableau régional se trouve une fois de plus très largement dominé par l’Afrique du Sud, qui place 132 sociétés parmi les 150 répertoriées.

Pêche et minéraux

57

« Nous avons été soutenus par les livraisons accrues à Eskom – surtout pour la centrale de Medupi – et par une forte demande internationale. » MXOLISI MGOJO, PDG d’Exxaro, sur les résultats records de 2018 du groupe charbonnier, un important exemple de Black Empowerment du secteur minier.

72 Tongaat-Hulett est soupçonné d’erreurs comptables graves. Il vient par ailleurs de mettre en vente une vingtaine de biens immobiliers d’une valeur de plusieurs millions de dollars pour se recentrer sur son métier : le sucre.

98 Le gouvernement rwandais va céder sa part (49 %) dans l’entreprise Cimerwa, dont Pretoria Portland Cement détient 51 %. Le sud-africain ne s’est pas encore positionné pour les racheter.

LE GÉANT ANGOLAIS SONANGOL RETROUVE DES COULEURS GRÂCE À LA REMONTÉE DES COURS DU PÉTROLE.

Toutes les entreprises du top dix voient leurs revenus progresser. Concernant le numéro un, Steinhoff, ciblé par de multiples accusations de malversations, les chiffres sont à prendre avec une grande réserve. Selon un audit de PwC, ses comptes ont été falsifiés, notamment pendant l’exercice 2017. Or notre palmarès se fonde justement sur ce dernier. Les dirigeants du groupe de distribution auraient ainsi, selon PwC, « créé pour plus de 6 milliards d’euros de bénéfices et d’actifs à partir de transactions fictives ou irrégulières; éliminé des créances de documents comptables, augmenté des loyers et des redevances internes pour justifier l’évaluation des actifs et réaffecté en conséquence les bénéfices au sein du groupe ». En avril, cette année, le groupe était encore incapable de fournir des comptes rectifiés pour 2017. À la deuxième place, Sonangol retrouve des couleurs. Le géant angolais des hydrocarbures profite de la remontée des cours. Son chiffre d’affaires progresse de près de 19 % en un an, et les bénéfices du groupe public ont été multipliés par plus de deux. João Lourenço, élu président en 2017, avait promis de libérer le pays de la corruption et de réorganiser les secteurs clés de l’économie, dont le plus important, celui du pétrole, jusque-là pour l’essentiel sous la coupe de Sonangol. En 2018, il a retiré la direction du groupe à la femme la plus riche du continent, Isabel dos Santos, fille de l’ancien chef de l’État José Eduardo dos Santos. Après un premier successeur, Carlos Saturnino, limogé, lui, en mai 2019, Sebastião Gaspar Martins a pris les rênes de la compagnie, où il travaille

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

121


Classement AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN

LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (101-150)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

101

174

Clover Holdings

Industrie agroalimentaire

Afrique du Sud

812,3

12,7

102

177

Reunert

Informatique

Afrique du Sud

789,2

92,2

103

179

Cashbuild

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

785,7

37,9

104

181

Invicta Holdings

Industrie automobile

Afrique du Sud

778,5

18,6 47,4

105

185

Metair Investments

Industrie automobile

Afrique du Sud

768,5

106

190

Aurecon (Ex-Aurecon Heritage Companies)

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

743,4

ND

107

191

Mondi Group South Africa

Bois, papier

Afrique du Sud

739,1

ND 115,6

108

192

African Rainbow Minerals

Mines

Afrique du Sud

728,3

109

193

Kloof Gold Mining Co.

Mines

Afrique du Sud

714,3

77,3

110

198

Johannesburg Water Co.

Eau, électricité & gaz

Afrique du Sud

694

23,5

111

199

Raubex

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

689,8

36,5

112

200

Zeder Investments

Agro-industrie

Afrique du Sud

685,2

16,8

113

201

Liquid Telecom

Télécommunications

Maurice

680,9

0,1

114

202

RMB Holdings

Activité financière

Afrique du Sud

678,3

662,3

115

204

Trencor

Transports

Afrique du Sud

673,8

- 46,8

116

208

Driefontein Mine

Mines

Afrique du Sud

652,2

33,3

117

212

Axian Group

Groupe diversifié

Madagascar

637

ND

118

214

Redefine Properties

BTP, bâtiment, construction

Afrique du Sud

627,5

274,6

119

215

Munich Reinsurance Co. Of Africa

Activité financière

Afrique du Sud

624,1

ND

120

218

Air Mauritius

Transports

Maurice

610,6

5,3

121

222

Catoca Sociedade Mineira

Mines

Angola

593,6

ND

122

225

Ciel Group

Groupe diversifié

Maurice

583,8

32,9 414,9

123

226

Assore

Mines

Afrique du Sud

583,4

124

227

OK Zimbabwe

Commerce

Zimbabwe

582,8

16,6

125

228

Innscor Africa

Agro-industrie

Zimbabwe

580,3

34,4

126

230

Delta Corp.

Industrie agroalimentaire

Zimbabwe

572,2

88,5

127

233

Northam Platinum

Mines

Afrique du Sud

569,4

- 51,3 5,1

128

234

Famous Brands

Tourisme & Loisirs

Afrique du Sud

567,1

129

238

Airports Co. Of South Africa

Transports

Afrique du Sud

557,7

68

130

239

Metropolitan Life

Activité financière

Afrique du Sud

557

ND

131

241

Oceana Group

Agro-industrie

Afrique du Sud

549,8

38,7

132

243

Bell Equipment

Industrie automobile

Afrique du Sud

546,4

21,9

133

248

Meikles Africa

Groupe diversifié

Zimbabwe

534,9

8,1

134

252

South African Broadcasting Corp.

Communication

Afrique du Sud

531,2

- 50,2 24,8

135

257

Ascendis Health

Santé

Afrique du Sud

519,6

136

258

Kaap Agri Ltd

Agro-industrie

Afrique du Sud

518,1

19,5

137

259

CTP Holdings

Communication

Afrique du Sud

517,4

36,7

138

262

Zimplats Holdings

Mines

Zimbabwe

512,5

45,5

139

268

Comair

Transports

Afrique du Sud

489,7

23,9

140

270

Adcock Ingram Holdings

Santé

Afrique du Sud

479,4

45,3 17,5

141

272

Sefalana Holding Co.

Industrie agroalimentaire

Botswana

477,8

142

273

Hudaco Industries

Industrie automobile

Afrique du Sud

476,6

34

143

275

Merafe Resources

Mines

Afrique du Sud

475,5

73,8

144

276

Hollard Insurance

Activité financière

Afrique du Sud

473,2

69

145

279

Namibian Power Corp.

Eau, électricité & gaz

Namibie

468,8

81,1

146

282

African Oxygen

Chimie, caoutchouc, plastique

Afrique du Sud

459,7

51,5

147

284

Electricidade De Moçambique

Eau, électricité & gaz

Mozambique

454,2

- 47,5 21,3

148

287

Lewis Group

Commerce

Afrique du Sud

448,7

149

290

Aveng Steel (Ex-Aveng Trident Steel)

Métallurgie, sidérurgie

Afrique du Sud

443,5

ND

150

292

Extract Group Ltd (Ex-Eqstra Holdings)

Industrie automobile

Afrique du Sud

437,5

- 157,2

*(en millions de dollars)

122

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


DR

111

Historiquement l’un des leaders des travaux publics en Afrique du Sud, Raubex va davantage axer sa stratégie sur le bâtiment afin d’être moins sensible à la baisse des commandes publiques. 113 Le fournisseur de connectivité internet Liquid Telecom a affirmé fin mars 2019 son intention d’investir au Togo.

126

Le zimbabwéen Delta Corp. s’apprête à acheter à Diageo sa filiale United National Breweries, la première entreprise sud-africaine de bière à base de sorgho qui produit les marques Chibuku, Leopard, ijuba, Tlokwe ou Joburg, et la boisson énergisante sans alcool City Mageu.

132

« La majorité de nos marchés étrangers, soit l’Europe, les ÉtatsUnis et l’Asie du Sud-Est, a bénéficié d’une bonne performance économique. Nous sommes donc confiants quant aux perspectives. » LEON GOOSEN, directeur général de Bell Equipment.

133 Meikles a décidé d’augmenter ses opérations de promotion en Afrique de l’Est. Ce groupe zimbabwéen diversifié, qui intervient notamment dans le tourisme, entend attirer plus de visiteurs issus de cette sousrégion, qu’ils soient nationaux ou expatriés.

depuis quarante ans. À noter que le gouvernement a aussi retiré à Sonangol son rôle de concessionnaire de blocs pétroliers, désormais dévolu à l’Agence nationale du pétrole, du gaz et des biocombustibles (ANPG), fondée en février de cette année. Le pouvoir a aussi annoncé fin 2018 la privatisation de 54 filiales de Sonangol afin de la recentrer sur son cœur de métier: la production. Mais ces réformes prendront du temps, et l’Angola demeure en récession: en 2018, le PIB était en repli pour la quatrième année consécutive (- 1,1 %). Le niveau de la dette publique se situe à 70 % du PIB, soit le double de 2013. Le gouvernement Lourenço a défini un ambitieux Plan de développement 2018-2022 pour relancer la croissance. Il souhaite diversifier l’économie en misant sur des secteurs tels que l’agriculture, la pêche et les minéraux. Objectif de croissance en 2019: 2,6 %. De son côté, le Botswana parvient à placer Choppies et Sefalana. La croissance du pays s’est accélérée : 4,6 % en 2018, contre 2,4 % en 2017, selon le FMI. Ce regain est dû à l’amélioration du commerce des diamants, des services et de l’investissement, à la reprise agricole après la sécheresse, à la politique fiscale expansionniste et à une politique monétaire accommodante permise par une inflation modérée.

LE BOTSWANA EST PARVENU À PLACER DEUX SOCIÉTÉS DANS NOTRE TABLEAU RÉGIONAL.

Fermes espoirs pour Madagascar

Maurice, représenté dans notre classement par quatre entreprises, poursuit aussi une croissance régulière, principalement grâce à une bonne tenue de la consommation intérieure et du tourisme ainsi qu’à de meilleures exportations. Au Zimbabwe, la destitution de Robert Mugabe avait fait souffler un vent d’espoir. En octobre 2018, le nouveau président, Emmerson Mnangagwa, a engagé son Programme transitoire de stabilisation (TSP). Dans ce cadre, le ministre des Finances, Mthuli Ncube, a annoncé le 17 mars la privatisation des opérateurs téléphoniques Tel-One, Telecel et Net-One, de la banque d’épargne POSB et de l’opérateur postal Zimpost. On attend aussi cette année le rétablissement du dollar zimbabwéen, suspendu depuis 2009 au profit du dollar américain. Le pays parvient tout de même à placer six entreprises dans notre classement régional. On peut notamment citer la compagnie de télécommunications Econet Wireless, qui gravit dix-huit rangs et pointe à la 97e place grâce à une progression d’un tiers de son chiffre d’affaires et à un bénéfice multiplié par plus de trois. Mais les espoirs suscités par l’arrivée de nouveaux dirigeants au Zimbabwe, en Afrique du Sud ou en Angola font déjà des déçus. La reprise prendra sans doute plus de temps qu’espéré. Elle semble plus ferme à Madagascar, alors que la Grande Île a bouclé son élection présidentielle sans heurts. Le FMI y table sur une croissance de 5 % cette année.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

123


Classement

AFRIQUE DE L’EST LES 70 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

1

52

2

64

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

Activité

Pays

Ethiopian Airlines

Transports

Éthiopie

2 710

232,8

Safaricom

Télécommunications

Kenya

2 243,7

530,8

3

89

Kenolkobil

Énergie

Kenya

1 523,6

23,7

4

105

Mohammed Enterprises Tanzania (METL)

Commerce

Tanzanie

1 292,7

ND

5

113

Ethio Telecom (Ex-Ethiopian Telecommunication Corp.)

Télécommunications

Éthiopie

1 208

ND

6

126

Total Kenya

Énergie

Kenya

1 069,7

26,3

7

156

Kenya Power And Lighting

Eau, électricité & gaz

Kenya

882,7

69,8

8

182

Kenya Airways

Transports

Kenya

775,7

- 58,4

9

203

East African Breweries Group

Industrie agroalimentaire

Kenya

674,4

81,7

10

216

Tanzania Electric Supply Co.

Eau, électricité & gaz

Tanzanie

622,7

65,8 ND

11

223

East African Breweries Kenya

Industrie agroalimentaire

Kenya

592,3

12

261

Sudatel Telecom Group (Ex-Sudanese Telecom Co.)

Télécommunications

Soudan

513,2

45

13

266

Nakumatt Holdings

Commerce

Kenya

501,1

- 30,7

14

283

Vodacom Tanzania

Télécommunications

Tanzanie

458,5

86,1

15

300

MTN Uganda

Télécommunications

Ouganda

419,4

ND

16

301

Zain Sudan

Télécommunications

Soudan

419

65

17

304

North Mara Gold Mine

Mines

Tanzanie

408,2

ND

18

310

Umeme

Eau, électricité & gaz

Ouganda

398,6

9,6

19

319

Tanzania Breweries

Industrie agroalimentaire

Tanzanie

386,1

21,4

20

320

Kenya Ports Authority

Transports

Kenya

385,9

91,3

21

330

MTN Soudan

Télécommunications

Soudan

366,7

ND

22

344

Tigo Tanzania

Télécommunications

Tanzanie

348

ND

23

347

Bamburi Cement

BTP, bâtiment, construction

Kenya

345,4

18,9

24

369

Airtel Uganda

Télécommunications

Ouganda

311,9

66,2

25

387

Kenya Electricity Generating Co.

Eau, électricité & gaz

Kenya

281,9

86,9

26

402

Jubilee Holdings

Activité financière

Kenya

272

40,6

27

429

Kenya Pipeline Co.

Énergie

Kenya

241,3

76,4

28

451

Britam Holdings (Ex-British American Investments Co.)

Activité financière

Kenya

223,7

18,3

29

464

Airtel Tanzania

Télécommunications

Tanzanie

215,8

- 48,3

30

471

Buzwagi Gold Mine

Mines

Tanzanie

206,3

ND

31

493

Britam Kenya (Ex-British American Inv. Co. Kenya)

Activité financière

Kenya

193,5

ND

32

-

Unga Group

Industrie agroalimentaire

Kenya

187,5

- 0,3

33

-

UAP Holdings

Activité financière

Kenya

185,2

11,6

34

-

Jubilee Insurance Kenya

Activité financière

Kenya

184,3

2,4

35

-

Tanzania Cigarette Co.

Agro-industrie

Tanzanie

184,2

-9

36

-

British American Tobacco Kenya

Agro-industrie

Kenya

179,3

32 23,9

37

-

Zep Re (PTA Reinsurance)

Activité financière

Kenya

152,1

38

-

CIC Insurance Group

Activité financière

Kenya

143,5

4,6

39

-

Kenya Reinsurance Corp.

Activité financière

Kenya

142,3

34,3

40

-

Bulyanhulu Gold Mine

Mines

Tanzanie

137

ND

41

-

Scangroup

Communication

Kenya

135,5

4,4

42

-

United Distillers Vintners

Industrie agroalimentaire

Kenya

122,3

23,9

43

-

Tanzania Portland Cement Co.

BTP, bâtiment, construction

Tanzanie

118

15,7

44

-

East African Breweries Ouganda

Industrie agroalimentaire

Ouganda

112,3

ND

45

-

MTN Rwanda

Télécommunications

Rwanda

109,8

ND

46

-

Endowment Fund For The Relief Of Tigray

Institutions

Éthiopie

108,7

ND

47

-

Nation Media Group

Communication

Kenya

102

18,8

48

-

Shanta Gold

Mines

Tanzanie

101,5

4,2

49

-

Brasseries et limonaderies du Rwanda

Industrie agroalimentaire

Rwanda

101

5,9

50

-

Car & General

Industrie automobile

Kenya

92,5

1,1

*(en millions de dollars)

124

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


1 Ethiopian va reconsidérer sa commande de 25 Boeing 737 Max après le crash de l’un de ces appareils le 10 mars 2019. C’est ce qu’a indiqué à Bloomberg Tewolde GebreMariam, son PDG, le 5 avril 2019.

5 L’ouverture prévue du capital d’Ethio Telecom aiguise les appétits. « S’il y avait des possibilités de faire quelque chose en Éthiopie, nous serions extrêmement intéressés », a déclaré Stéphane Richard, PDG d’Orange, en septembre 2018, à Marrakech.

8

« Nous pouvons trouver une manière de faire [de Kenya Airways] la propriété du gouvernement à 100 %. » ESTHER KOIMETT, secrétaire d’État chargée du transport. Le Kenya, qui a transformé les dettes de l’entreprise en participation, détient depuis 48,9 % de son capital, valorisé à 448,7 millions d’euros, aux côtés d’Air France-KLM (7,8 %) et d’investisseurs privés (38,1 %).

Perspectives radieuses Toujours la plus dynamique du continent, la région fait profiter à ses entreprises de sa bonne santé. FRANÇOIS ÉTIENNE

ela devient une habitude. L’Afrique de l’Est est encore la sous-région la plus performante du continent, avec une croissance estimée à 5,7 % en 2018. La tendance devrait se maintenir, voire s’accélérer en 2019, à 5,9 %, et même à 6,1 % en 2020, selon les prévisions de la Banque africaine de développement (BAD). Entre 2010 et 2018, la croissance a atteint en moyenne près de 6 % par an. Djibouti, l’Éthiopie, le Rwanda et la Tanzanie enregistrent même des taux supérieurs. Dans quelques pays en revanche, notamment au Burundi et en Somalie, la croissance reste faible en raison des incertitudes politiques. Au Soudan du Sud, le PIB poursuit sa baisse à la suite des conflits politiques et militaires et parce que l’accord de paix de 2015 reste lettre morte.

C

MENG CHENGUANG/XINHUA-REA

Le Kenya chef de troupe

50

225,7

millions de shillings (près de 2 millions d’euros) Les profits de Car & General, présent dans la distribution automobile, le négoce industriel ou l’immobilier, ont triplé dans son exercice annuel clos en septembre 2018.

24,29

milliards Parmi les « lions » d’Afrique de l’Est, de dollars. le Kenya s’impose toujours comme le Chiffre d’affaires chef de troupe. Sans ressources natudes 70 premières relles clés, il s’est bâti une économie entreprises de diversifiée: industrie, tourisme, agril’Afrique de l’Est culture et services. De quoi lui per(+ 4,3 % sur un an) mettre de faire face plus facilement aux retournements de conjoncture. En 2019, selon la BAD, le PIB du Kenya devrait gagner 6 %. Même si des secteurs comme le ciment ou la grande distribution (Nakumatt a quasiment fait faillite) y sont à la peine, le pays domine toujours largement notre classement avec plus de la moitié des entreprises. Pour autant, Ethiopian Airlines occupe la première marche du podium. Le leader africain du transport aérien, marqué depuis par le crash d’un Boeing 737 Max, a vu en 2017 son chiffre d’affaires bondir de 12 % pour atteindre 2,7 milliards de dollars. D’ailleurs, l’Éthiopie devrait demeurer l’un des champions de la croissance du continent, avec des prévisions à + 8,2 % en 2019 et en 2020. La poursuite du développement des zones industrielles, avec l’appui de la Chine, et la privatisation annoncée de grandes entreprises nationales stimuleront l’investissement privé et réduiront les dépenses publiques. La décision de jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

125


Classement AFRIQUE DE L’EST

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 70 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-70) Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

51

-

Arm Cement (Ex-Athi River Mining – Kenya)

BTP, bâtiment, construction

Kenya

83,5

- 62,9

52

-

Apa Insurance

Activité financière

Kenya

79,7

6,3

53

-

Majid Al Futtaim Kenya

Commerce

Kenya

78,9

ND

54

-

Tanga Cement Co.

BTP, bâtiment, construction

Tanzanie

75,6

- 11,6 4,4

55

-

Heritage Insurance Co.

Activité financière

Kenya

72,8

56

-

Crown Paints Kenya

BTP, bâtiment, construction

Kenya

70,6

2,1

57

-

East African Portland Cement Co.

BTP, bâtiment, construction

Kenya

66,5

- 14,1

58

-

Tourism Promotion Services Eastern Africa

Tourisme & loisirs

Kenya

61,5

1,1

59

-

Sanlam Kenya (Ex-Pan Africa Insurance Co.)

Activité financière

Kenya

61,2

0,5

60

-

East African Breweries Tanzanie

Industrie agroalimentaire

Tanzanie

59,8

ND

61

-

Jubilee Insurance Tanzania

Activité financière

Tanzanie

57,5

ND

62

-

Trans-Century

Groupe diversifié

Kenya

54,3

- 41,6

63

-

Liberty Kenya

Activité financière

Kenya

53,8

8,1

64

-

Orchid Business Group

BTP, bâtiment, construction

Éthiopie

52,8

ND

65

-

Jubilee Insurance Uganda

Activité financière

Ouganda

50,2

ND

66

-

Groupe Algamil

Commerce

Djibouti

47,5

2,2

67

-

Precisionair

Transports

Tanzanie

45,3

- 11,5

68

-

African Trade Insurance Agency

Activité financière

Kenya

44,8

9,9

69

-

The Standard Group

Communication

Kenya

44,7

-2

70

-

Sasini

Agro-industrie

Kenya

40,3

4,8

*(en millions de dollars)

53 Le dubaïote Al Futtaim, titulaire de la franchise Carrefour en Afrique de l’Est, prévoit d’ouvrir avec son partenaire français deux nouveaux supermarchés au Kenya cette année. Et de s’établir dans au moins un autre pays de la sous-région ou de l’Afrique australe.

57 Le gouvernement kényan travaille depuis début 2019 sur un plan de redressement du cimentier à capitaux publics EAPCC, qui affiche des pertes récurrentes dans un contexte de guerre des prix et de recul du marché.

Début mars 2019, Martin R Ochien’g a pris ses fonctions de directeur général de l’entreprise de thé et café Sasini.

126

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

DR

70

libéraliser l’économie et de privatiser dans les télécommunications, l’aviation et la banque font partie des réformes phares du Premier ministre, Abiy Ahmed. Le pays devrait ainsi ouvrir le capital d’Ethio Telecom (5e), qui perd deux places. Celui-ci est suivi d’ailleurs d’un autre leader des télécommunications, Safaricom, puis du distributeur de carburant Kenolkobil, racheté ce début d’année par le français Rubis (lire pp. 40-41) et qui passe du 6e au 3e rang. En Ouganda, la croissance devrait légèrement augmenter à 5,5 % cette année, portée par les investissements dans les infrastructures et l’exploitation minière et pétrolière. Comme l’an dernier, le pays parvient à placer cinq compagnies dans notre top, dont les opérateurs MTN et Airtel, ou le leader ougandais des boissons: East African Breweries. Pour ce qui est du Rwanda, seuls MTN et Bralirwa apparaissent dans notre tableau. Selon la BAD, la croissance du pays devrait s’accroître de 7,8 % en 2019, grâce aux exportations, à la poursuite des investissements publics (dans l’aéroport de Bugesera), et à la stratégie de réformes visant un développement sur le long terme. À moins que les tensions avec le voisin ougandais aient un impact négatif sur le commerce extérieur et viennent contrarier ces prévisions. Enfin, la Tanzanie, autre poids lourd de la région, s’illustre ici avec seize sociétés, notamment grâce au dynamisme des mines et des télécommunications. La BAD lui prédit une croissance de 6,6 % en 2019, après 6,7 % en 2018, une performance soutenue par d’importantes dépenses dans les infrastructures, tel le mégaprojet portuaire de Bagamoyo associant la Chine.



Classement

AFRIQUE CENTRALE LES 70 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

1

111

Société nationale des hydrocarbures

Énergie

Cameroun

1 211,1

523,3

2

118

Compagnie minière de l’Ogooué

Mines

Gabon

1 160,2

194

3

123

Société nationale de raffinage

Énergie

Cameroun

1 090,6

ND

4

149

Total Gabon

Énergie

Gabon

914,1

108 40,1

5

217

SA des brasseries du Cameroun

Industrie agroalimentaire

Cameroun

616,5

6

249

Eneo Cameroun

Eau, électricité & gaz

Cameroun

533,7

7,9

7

265

Tradex

Énergie

Cameroun

506,8

20,3

8

289

Vodacom RDC

Télécommunications

RD Congo

448,5

- 87

9

294

MTN Cameroun

Télécommunications

Cameroun

433,9

ND

10

308

Société gabonaise de raffinage

Énergie

Gabon

402,6

ND ND

11

321

Maurel & Prom Gabon

Énergie

Gabon

385,2

12

342

Ceca Gadis

Commerce

Gabon

350,8

1,4

13

351

Société d’énergie et d’eau du Gabon

Eau, électricité & gaz

Gabon

344,2

ND

14

354

Kibali Gold Mine

Mines

RD Congo

339,7

129,5

15

404

Airtel RD Congo

Télécommunications

RD Congo

265,1

ND

16

416

Tullow Gabon

Énergie

Gabon

251,8

ND

17

435

Gabon Special Economic Zone

Services aux collectivités

Gabon

238,4

ND

18

437

Engen RD Congo

Énergie

RD Congo

236,1

6,9

19

448

Banro Congo Mining

Mines

RD Congo

228,3

ND

20

467

Fonds spécial d’équip. et d’interv. intercommunale

Services aux collectivités

Cameroun

213,4

ND ND

21

468

MTN Congo

Télécommunications

Congo

212,3

22

481

Gabon Télécom

Télécommunications

Gabon

199,9

ND

23

490

Société de développement du coton du Cameroun

Agro-industrie

Cameroun

195,8

ND - 24,7

24

-

Airtel Congo

Télécommunications

Congo

163

25

-

Nana Bouba Group

Groupe diversifié

Cameroun

149,3

2,3

26

-

Airtel Gabon

Télécommunications

Gabon

146,3

13,6

27

-

Tigo Tchad

Télécommunications

Tchad

140

ND

28

-

Sogafric Holding

Groupe diversifié

Gabon

138,2

8,4

29

-

Les Brasseries du Congo

Industrie agroalimentaire

RD Congo

134

0,1

30

-

Airtel Tchad

Télécommunications

Tchad

132,1

- 8,2

31

-

Société des plantations du Haut Penja

Agro-industrie

Cameroun

129,5

ND

32

-

Société d’exploitation du Transgabonais

Transports

Gabon

122,4

ND

33

-

Société alimentaire du Cameroun

Industrie agroalimentaire

Cameroun

116,7

0,9

34

-

Société camerounaise de palmeraies

Agro-industrie

Cameroun

106,7

18,9 ND

35

-

Tullow Guinée équatoriale

Énergie

Guinée équatoriale

92,2

36

-

Petro Gabon

Énergie

Gabon

82,8

-2

37

-

Port autonome de Pointe-Noire

Transports

Congo

71,3

4,1

38

-

Allianz Assurances Cameroun

Activité financière

Cameroun

58,1

8,4

39

-

Société meunière et avicole du Gabon

Industrie agroalimentaire

Gabon

54,9

ND

40

-

Camair Co.

Transports

Cameroun

48,7

ND

41

-

Afrijet Business Service (Ex-Afrijet)

Transports

Gabon

47,3

- 0,1 3,7

42

-

Société camerounaise de verreries

Chimie, caoutchouc, plastique

Cameroun

43,4

43

-

Ogar Assurances

Activité financière

Gabon

38,7

ND

44

-

Société africaine d’assurances et de réassurances

Activité financière

Cameroun

35,2

0,9

45

-

Sucaf Gabon

Agro-industrie

Gabon

35,1

ND

46

-

Axa Assurances Cameroun

Activité financière

Cameroun

34,7

1,5

47

-

Groupe Arno

Commerce

Cameroun

33,1

1,7

48

-

Assinco Assurances

Activité financière

Gabon

32,1

2,5

49

-

Activa Assurances

Activité financière

Cameroun

31,3

2,7

50

-

Société Africaine Forestière Et Agricole Du Cameroun

Agro-industrie

Cameroun

29,9

3,4

*(en millions de dollars)

128

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


1 Le groupe public SNH a signé fin février un contrat de partage de production avec la junior francobritannique Perenco pour le bloc offshore Bomana. Cette zone de 222,75 km2 n’en est encore qu’au stade exploratoire, et Perenco s’est engagé à y conduire des recherches pendant trois ans pour 12,5 millions de dollars (11 millions d’euros).

Une bien lente convalescence

5

« Le bilan est très lourd. Nos points de vente et nos distributeurs ont enregistré quinze attaques à main armée en deux ans. »

Peu à peu, les économies de la région remontent la pente grâce à la conjoncture plus favorable des matières premières. MATHIEU GALTIER

EMMANUEL DE TAILLY, directeur général de la SABC, qui a perdu 20 % de son chiffre d’affaires en raison des violences régnant dans la partie anglophone du Cameroun.

L

36

40

Le distributeur de produits pétroliers et de butane Petro Gabon a cédé fin 2018 deux de ses stations-service de Libreville à la Gabon Oil Company (GOC). L’entreprise de JeanBaptiste Bikalou a par ce biais épongé une dette à l’égard de GOC.

Affichant des résultats en hausse en 2018 (350 000 passagers, soit + 16 %), Camair est confrontée à des problèmes de maintenance de ses appareils qui perturbent ses liaisons.

GWENN DUBOURTHOUMIEU POUR JA

8 En RD Congo, Vodacom a été la première à proposer la 4G, avec un débit supérieur à 20Mb/s, dès le 23 mai 2018, soit moins de deux semaines après l’acquisition de la licence 4G par les opérateurs de télécoms du pays.

’Afrique centrale n’est plus le mauvais élève du continent. Avec une croissance de 2,2 % en 2018, soit le double de 2017, elle est passée devant l’Afrique australe (1,2 %). Une légère embellie qu’expliquent le redressement des prix des matières premières et une meilleure production agricole. De 2016 à 2018, le tarif du brent a augmenté de 177 % en moyenne, soutenant la reprise de pays comme l’Angola, le Gabon ou le Cameroun. Les membres de la Cemac ont bénéficié de la stratégie régionale lancée en 2017 pour remédier aux déséquilibres budgétaires et extérieurs dus à la chute des cours du pétrole en 2014 et en 2015. L’inflation y a été maîtrisée à 2 % ou moins, contre 10,9 % sur le continent. En outre, certains pays tels le Tchad ou le Gabon ont reçu l’aide du FMI à hauteur, respectivement, de 49 et 99 millions de dollars (42 et 87,1 millions d’euros) pour éponger leurs déficits. Mais la région affiche encore une croissance inférieure à la moyenne continentale, de 3,5 % en milliards 2018. Ce retard persisterait en 2019 de dollars. et en 2020, selon la Banque africaine de développement, qui table sur un Chiffre d’affaires gain de 3,5 % dans la région l’an prodes 70 premières chain, contre 4,1 % pour le continent.

13,36

Difficultés sécuritaires

entreprises d’Afrique centrale

(+ 6 % sur un an) Le développement y dépend encore trop de l’or noir, au détriment, par exemple, d’une industrie sous-développée. Surtout, le ralentissement de l’économie chinoise et sa possible guerre commerciale avec les États-Unis pourraient freiner la demande en énergies fossiles et autres minéraux. Au niveau interne, les pays d’Afrique centrale connaissent toujours des difficultés sécuritaires dues à la présence de groupes armés (au Tchad, au Cameroun, en RD Congo) et de soucis de gouvernance (Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale), qui les empêchent de pérenniser leur développement. Au Cameroun, les troubles en zone anglophone ont ainsi réduit l’activité de l’emblématique société agricole Cameroon Development Corporation (banane, palme, caoutchouc…), qui disparaît du classement.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

129


Classement AFRIQUE CENTRALE

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 70 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-70) Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Activité

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net* ND

51

-

Siat Gabon

Agro-industrie

Gabon

27,7

52

-

Allianz Assurances vie Cameroun

Activité financière

Cameroun

24,5

ND

53

-

Société commerciale gabonaise de réassurance

Activité financière

Gabon

22,4

2,2

54

-

Axa Assurances Gabon

Activité financière

Gabon

21,1

0,6

55

-

Feronia RD Congo

Agro-industrie

RD Congo

21,1

- 17,3

56

-

Office des ports et rades du Gabon

Transports

Gabon

21

1,1

57

-

Chanas Assurances

Activité financière

Cameroun

19,8

ND

58

-

Sunu Assurances vie Gabon

Activité financière

Gabon

19,6

ND

59

-

Sunu Assurances vie Cameroun

Activité financière

Cameroun

18,1

ND

60

-

NSIA Gabon

Activité financière

Gabon

16,5

ND

61

-

Routd’Af

BTP, bâtiment, construction

Cameroun

16,2

1

62

-

NSIA Congo

Activité financière

Congo

15,8

ND

63

-

Activa Assurances vie

Activité financière

Cameroun

13,3

0,6

64

-

NSIA Cameroun

Activité financière

Cameroun

12,7

ND

65

-

Allianz Assurances Congo

Activité financière

Congo

12

ND

66

-

Société des palmeraies de la ferme suisse

Agro-industrie

Cameroun

11,6

0,2

67

-

Société des eaux minérales du Cameroun

Industrie agroalimentaire

Cameroun

11,4

1

68

-

Cie commune de réas. des États membres de la Cima

Activité financière

Cameroun

10,3

ND

69

-

Fimex International

Agro-industrie

Cameroun

10

0,7

70

-

Brabanta

Agro-industrie

RD Congo

8,9

- 4,6

*(en millions de dollars)

56 L’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) va être transformé en une société d’État qui sera nommée Gabon Port Authority, selon une décision actée lors d’un conseil interministériel le 7 novembre 2018 à Libreville. Ce projet, qui doit faire l’objet d’un décret d’application, va s’accompagner d’une modernisation des infrastructures. 66 La filiale camerounaise du groupe luxembourgeois Socfin, dont le français Bolloré détient 38 %, a réalisé un résultat net record de 123,3 millions de F CFA (près de 188 000 euros) en 2017, soit dix fois celui de 2016. L’entreprise produit et raffine de l’huile de palme, notamment sous la marque Palm’Or.

130

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

Notre palmarès reflète le panorama macroéconomique de la région. Les dix premiers cumulent un chiffre d’affaires de plus de 6,1 milliards de dollars, en hausse de 3 % par rapport à l’édition précédente, signe du redémarrage. Les entreprises énergétiques et minières tiennent le haut du classement avec six représentants parmi les dix premiers, malgré des absents de poids comme Gécamines ou Sonara, faute de données. Le Cameroun revendique 30 sociétés sur 70, devant le Gabon, qui en compte 24. La RD Congo et le Congo sont loin derrière avec respectivement 8 et 4 champions. Le Cameroun profite à plein de la diversification de son économie. La BAD se montre optimiste, attendant pour ce pays une croissance de 4,7 % en 2020, plus forte que la moyenne continentale. Ce développement serait tiré par la remontée du pétrole et la mise en activité d’infrastructures jugées primordiales, comme la centrale hydroélectrique de Nachtigal. La société gérante, la Nachtigal Hydro Power Company, a conclu au début de l’année un contrat de 87 millions de dollars avec le géant américain General Electric pour l’installation de sept turbines. Selon sa feuille de route Vision 2035, le gouvernement souhaite augmenter sa capacité électrique de 1300 MW afin de devenir un exportateur. Le secteur des assurances est quant à lui très présent, avec près de 20 compagnies, mais qui apparaissent surtout dans la deuxième partie du tableau. Cela démontre un assouplissement, débuté il y a déjà plusieurs années, de la réglementation lancée par les États sous l’égide de la Cemac afin de faire une place importante aux services financiers dans l’économie des pays membres.


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134 AGRO-INDUSTRIE 138 BOISSONS 140 TÉLÉCOMS 142 HYDROCARBURES 144 BTP 146 MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION 148 MINES 150 DISTRIBUTION 152 TRANSPORT

Classement par

secteurs

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

133


Classement

AGRO-INDUSTRIE LES 100 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50)

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Résultat net*

Rang dans les 500

Société

Pays

Chiffre d’affaires*

1

8

Bidcorp Ltd (Ex-Bidvest Foods)

Afrique du Sud

10 573,6

325,6

2

57

Tiger Brands

Afrique du Sud

2 527,6

253,4 105,5

3

71

Cevital

Algérie

2 027,8

4

73

RCL Foods

Afrique du Sud

1 972,6

70,9

5

87

Pioneer Foods Group

Afrique du Sud

1 580,9

58,6 37,4

6

92

Flour Mills Nigeria

Nigeria

1 492,3

7

101

Tongaat-Hulett Group

Afrique du Sud

1 371,5

67,1

8

127

Anglovaal Industries

Afrique du Sud

1 064,8

125,4

9

134

Astral Foods

Afrique du Sud

997,5

61

10

141

Olam Group Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

955,3

- 6,6

11

143

Sifca (Groupe)

Côte d’Ivoire

954

54,3

12

154

Compagnie sucrière marocaine de raffinage

Maroc

887,4

105,3 12,8

13

174

Clover Holdings

Afrique du Sud

812,3

14

189

Sanam Agro

Maroc

755,5

ND

15

196

Société burkinabè des fibres textiles

Burkina Faso

700

ND

16

197

Centrale Danone (Ex-Centrale laitière)

Maroc

694,3

12,2

17

200

Zeder Investments

Afrique du Sud

685,2

16,8

18

205

Nestlé Nigeria

Nigeria

671,4

92,7

19

224

Eastern Co.

Égypte

592

167,3

20

228

Innscor Africa

Zimbabwe

580,3

34,4

21

237

Dangote Sugar Refinery

Nigeria

562,2

109,4

22

241

Oceana Group

Afrique du Sud

549,8

38,7

23

255

Produce Buying Co.

Ghana

522,1

- 6,6

24

258

Kaap Agri Ltd

Afrique du Sud

518,1

19,5

25

269

Lesieur Cristal

Maroc

481,1

19

26

272

Sefalana Holding Co.

Botswana

477,9

17,6

27

277

Zalar Holding (Ex-Zalagh Holding)

Maroc

471,9

3,2

28

280

Egyptian Sugar and Integrated Industries Co.

Égypte

466,9

17,2

29

288

Compagnie malienne de développement des textiles

Mali

448,4

ND

30

295

Eclosia Group (Ex-Food and Allied Group of Companies)

Maurice

432,3

ND

31

326

Rhodes Food Group Holdings

Afrique du Sud

371

19

32

329

Sania Cie

Côte d’Ivoire

367,6

7,8

33

349

Dangote Flour Mills

Nigeria

345

33,4

34

360

Quantum Foods Holdings

Afrique du Sud

327,2

10,3

35

363

Délice Holding

Tunisie

320,4

15,6

36

371

ENL Land Ltd

Maurice

308,3

40,3 13,7

37

382

National Foods Holdings

Zimbabwe

289,5

38

389

Groupe Benamor

Algérie

281,8

9,4

39

396

Société africaine de plantations d’hévéas

Côte d’Ivoire

278,1

23,5

40

397

Princes Tuna

Maurice

277,9

- 2,3

41

398

Nestlé Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

275,5

- 7,9

42

409

Alteo (Ex-Deep River Beau Champ)

Maurice

257,3

31

43

413

Zambeef

Zambie

255,8

0,3

44

417

Groupe industriel des productions laitières

Algérie

250

ND

45

423

Palmci

Côte d’Ivoire

246,7

15,9

46

427

Cairo Poultry

Égypte

242,6

20,5

47

431

Royal Swaziland Sugar Corp.

Swaziland

239,2

24,6

48

434

Middle & West Delta Flour Mills

Égypte

238,5

2,9

49

438

Zambia Sugar

Zambie

234,6

1,1

50

487

Honeywell Flour Mills

Nigeria

196,6

12,2

*(en millions de dollars)

134

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


1 Bidcorp, champion de la restauration, conserve sa première place pour son premier exercice plein après la scission en Bourse de son actionnaire Bidvest en mai 2016. Son chiffre d’affaires en dollars progresse de près de 4 %.

Retour dans le vert

12

80000

agriculteurs sur Attaissir, la plateforme que Cosumar a lancée en avril 2019 pour mieux suivre les cultures.

S’il demeure l’un des plus prometteurs pour ces prochaines années, le secteur reste tributaire des prix agricoles, très fluctuants.

27

PIERRE-OLIVIER ROUAUD

Le conglomérat japonais Mitsui a annoncé le 21 juin 2018 une injection de 3 milliards de yens (23,5 millions d’euros) dans le capital du groupe avicole marocain Zalar, détenu par la famille Chaouni.

’avenir du continent passe par le vert. C’est ce qu’affirmait la Banque africaine de développement (BAD) fin 2018. La valeur de son secteur agro-industriel pourrait atteindre 1000 milliards de dollars d’ici à 2030, soit le triple de son niveau de 2013. De quoi créer des emplois à foison, s’affranchir des 110 milliards de dollars d’importations alimentaires consentis chaque année et même devenir exportateur net. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Pour accomplir cette performance, le complexe agro-industriel devrait investir 45 milliards de dollars par an dans l’irrigation, les intrants, les usines ou la chaîne logistique – bien loin des 7 milliards de dollars de ces dernières années. En bout de chaîne de cette révolution verte à consolider se trouvent les entreprises de l’agrobusiness. Facteur encourageant, ce Top 100 milliards agro-industriel montre qu’elles de dollars. retrouvent de l’allant. Mettant fin à Chiffre d’affaires deux années de repli, ce classement des 100 premières affiche en effet un chiffre d’affaires cumulé en croissance de 6,66 %. entreprises En valeur absolue, l’activité totale agro-industrielles revient quasiment au niveau d’il y a (+ 6,66 % sur un an) deux ans (48,9 milliards de dollars).

L

33

130

48,64

milliards de nairas (323 millions d’euros) Le montant de l’offre que le groupe singapourien Olam a faite le 23 avril 2019 pour acquérir 100 % de Dangote Flour Mills, coté à la Bourse de Lagos. 43

ZAMBEEF

La nation Arc-en-Ciel au firmament

Zambeef, spécialiste de la viande, a annoncé une perte sur son premier semestre fiscal clos fin mars 2019 en raison de la dépréciation du kwacha, la monnaie zambienne, et de conditions de marché difficiles.

Cette reprise est à mettre à l’actif de certains facteurs structurels, dont la consommation en hausse des classes moyennes, mais aussi, plus directement, de l’absence en 2017 de désordres monétaires majeurs tels ceux qui avaient affecté en 2016, année de référence de notre précédente édition, les entreprises du Nigeria et de l’Égypte notamment. Comme à l’accoutumée, ce top est dominé par les entreprises sud-africaines. Au nombre de seize, elles représentent ainsi, en valeur, près de la moitié du classement. En tête figure, à l’image des précédentes éditions, le géant Bidcorp, séparé en mai 2016 de sa maison mère, le conglomérat Bidvest, fondé par l’homme d’affaires Brian Joffe. Pour rappel, Bidcorp réalise l’essentiel de son activité

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

135


Classement AGRO-INDUSTRIE

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 100 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-100) Résultat net*

Rang 2019

Rang dans les 500

51

489

Aptis (Ex-TNS Tobacco Co.)

Maurice

196

ND

52

490

Société de développement du coton du Cameroun

Cameroun

195,8

ND ND

Société

Pays

Chiffre d’affaires*

53

492

Upper Egypt Flour Mills

Égypte

193,9

54

494

Illovo Malawi

Malawi

192,8

8

55

496

Middle Egypt Flour Mills

Égypte

190,3

ND

56

-

Unga Group

Kenya

187,5

- 0,3

57

-

Tanzania Cigarette Co.

Tanzanie

184,2

-9

58

-

British American Tobacco Kenya

Kenya

179,3

32

59

-

Sea Harvest Corp.

Afrique du Sud

170,9

13,27

60

-

Edita Food Industries

Égypte

171

13,3

61

-

Patisen

Sénégal

169,2

ND

62

-

Groupe Industriel Sim

Algérie

161,1

7,3

63

-

Sovereign Food Investments

Afrique du Sud

157

- 2,6

64

-

Limbe Leaf Tobacco Co.

Malawi

149,8

8,5

65

-

York Timber Holdings

Afrique du Sud

148

29,7

66

-

Hippo Valley Estates

Zimbabwe

148

ND

67

-

Groupe Unimer

Maroc

146,1

8,7

68

-

Office national de l’huile

Tunisie

146

- 2,7

69

-

East Delta Flour Mills

Égypte

144,1

ND

70

-

Mutandis

Maroc

135,1

5,3

71

-

Société des plantations du Haut Penja

Cameroun

129,5

ND

72

-

Omnicane

Maurice

129,3

- 6,7

73

-

Arabian Food Industries Co.

Égypte

126,5

3,3

74

-

Société ivoirienne des tabacs

Côte d’Ivoire

125,9

- 8,4 27,1

75

-

Delta Sugar

Égypte

124,9

76

-

Régie nationale des tabacs et des allumettes

Tunisie

124,2

ND

77

-

Smart Products

Nigeria

120,9

23,9

78

-

Société alimentaire du Cameroun

Cameroun

116,7

0,9

79

-

Société camerounaise de palmeraies

Cameroun

106,7

18,9

80

-

Société cotonnière du Gourma

Burkina Faso

105

5,8

81

-

Dairibord Holdings

Zimbabwe

103,2

ND

82

-

Sucrivoire

Côte d’Ivoire

102,8

5,8

83

-

Sucaf Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

101,4

ND

84

-

Ivoire Coton

Côte d’Ivoire

99,3

- 2,9

85

-

Fan Milk

Ghana

98,2

10,4

86

-

North Cairo Mills

Égypte

94,1

ND

Cadbury Nigeria

Nigeria

91

0,8

87 88

-

Société ivoirienne de productions animales

Côte d’Ivoire

90,2

5,6

89

-

Ajwa For Food Industries

Égypte

87,3

- 0,4

90

-

National Co. For Maize Products

Égypte

82,9

ND

91

-

Sénégalaise de distribution de matériel avicole

Sénégal

76,9

ND

92

-

National Salt Co. Nigeria

Nigeria

74,4

14,7

93

-

Jacques Li Wan Po Group

Maurice

72,1

7,8

94

-

Livestock Feed

Maurice

71,9

2,9 0,1

95

-

Airone Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

70,4

96

-

Ghana Rubber Estates

Ghana

69,1

11

97

-

Presco

Nigeria

61,5

69,9

98

-

The Arab Dairy Products Co

Égypte

64,4

ND

99

-

Entreprise publique économique – PMA Trading

Algérie

64

- 3,9

100

-

Dari Couspate

Maroc

61,9

7,4

*(en millions de dollars)

136

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


51 Le mauricien TNS Tobacco gagne dix places. Il s’est officiellement rebaptisé Aptis en mars 2019. Objectif : mieux refléter la diversité de ses activités au-delà des cigarettes (immobilier, distribution, négoce industriel…).

SEA HARVEST

59

527

millions de rands (près de 33 millions d’euros) Le prix que s’est engagé à payer Sea Harvest pour acquérir le fromager Ladismith, qui emploie 350 personnes. Selon le groupe sud-africain de produits de la mer, toutes les conditions étaient réunies en janvier 2019 pour conclure l’opération. 73 Connu en Égypte pour sa marque Domty, le groupe de produits laitiers et pâtisseries industrielles Arabian Food Industries gagne neuf rangs. Ses profits ont bondi de 151 % en 2018.

79

118840 tonnes La production, en 2017, d’huile de palme brute de Socapalm, filiale du belgo-luxembourgeois Socfin, dont Bolloré détient 38,7 %. En 2018, sa production a augmenté de 14,1 %.

81 Les revenus du laitier zimbabwéen Dairibord ont crû de 28 % en 2018. Il s’apprête à céder sa filiale au Malawi.

hors du continent dans le domaine de la distribution spécialisée pour la restauration. Mais il exploite quelques usines agroalimentaires en Afrique du Sud. Bidcorp est suivi de Tiger Brands, premier groupe de notre classement opérant à 100 % dans la transformation agroalimentaire. Mais celui-ci va perdre des places dans la prochaine édition. Tiger Brands fait face depuis un an à une grave affaire de listeria mortelle dans l’une de ses filiales en Afrique du Sud. Ce qui donne lieu à une class action. Son chiffre d’affaires a plongé de 9 % en 2018. L’Égypte reste la deuxième nation du top avec quatorze groupes, dont le premier est une fois encore le cigarettier Eastern Co. Ce top omet toutefois, faute de données fiables, des poids lourds du pays tels Modern Bakeries ou Al Doha Co., dont le chiffre d’affaires dépasse, selon le département américain de l’Agriculture, 1 milliard de dollars. Performance remarquable, la Côte d’Ivoire aligne cette fois encore une belle brochette de sociétés: douze au total. Toujours numéro un dans son pays, Sifca a vu son chiffre d’affaires bondir de presque 17 % en francs CFA et de 30 % en dollars en 2017. Le géant ivoirien gagne trois places (lire pp. 22-28). Une belle performance au vu de l’évolution du prix des matières premières agricoles.

Arrivée de Mutandis

Ces cours, on le sait, influent grandement sur l’activité des entreprises sucrières et minotières ou sur celle des fabricants de corps gras, sans parler des acteurs du cacao ou du caoutchouc. Et leur évolution a été contrastée en 2017, année sur laquelle porte notre classement. Ainsi, l’indice composite des prix alimentaires de la FAO était en hausse en 2017 (index 174,6, contre 161,5 en 2016). Mais cette tendance générale ne s’est pas vérifiée pour le cacao, dont les cours ont fortement dévissé, ni pour le caoutchouc, qui a vu ses prix glisser pendant une bonne part de l’année 2017. Le prix mondial moyen annuel du sucre, lui, a chuté de 12,5 % selon la Banque mondiale, mettant en danger les sociétés africaines du secteur, souvent peu compétitives et confrontées à des importations parallèles croissantes dans des pays comme le Nigeria. Ce facteur explique le peu d’empressement de Dangote à construire, comme il l’avait promis en 2017, une sucrerie géante à Tunga, dans l’État nigérian de Nasarawa. Dangote Sugar, dont le chiffre d’affaires en dollars croît d’à peine 2 %, occupe encore la 21e place. Mais en nairas, ce chiffre d’affaires a bondi de 20 % sur cet exercice, et le groupe a multiplié ses profits plus de deux fois et demie. Dans l’ensemble, le Nigeria place neuf entreprises – contre dix l’an dernier –, dont la filiale Dangote Flour Mills, qui reste au 33e rang. Enfin, Maurice et le Maroc placent huit entreprises chacun. Le royaume voit l’entrée d’une nouvelle entreprise, Mutandis, après son introduction en Bourse (lire pp. 56-57). Son champion national reste l’inexpugnable sucrier Cosumar, qui accélère son développement international avec des investissements dans une raffinerie en Arabie saoudite et dans une unité de conditionnement en Guinée.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

137


Classement

BOISSONS LES 30 PREMIÈRES ENTREPRISES

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DETERMINÉ

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

1

74

Distell Group

Afrique du Sud

1 956,9

133,0

2

144

Nigerian Breweries

Nigeria

947,5

90,9

3

203

East African Breweries Group

Kenya

674,4

81,7

4

211

Nigerian Bottling Co.

Nigeria

637,0

ND

5

217

SA des brasseries du Cameroun

Cameroun

616,5

40,1

6

223

East African Breweries Kenya

Kenya

592,3

ND

7

230

Delta Corp.

Zimbabwe

572,2

88,5

8

306

Soc. de fab. des boissons de Tunisie (Ex-Soc. frig. et brass. de Tunis)

Tunisie

405,7

72,5

9

319

Tanzania Breweries

Tanzanie

386,1

21,4

10

340

Société de limonaderies et brasseries d’Afrique

Côte d’Ivoire

353,9

7,8

11

346

Guinness Nigeria

Nigeria

346,3

5,3

12

353

Juhayna Food Industries

Égypte

340,6

11,1

13

395

Cervejas de Moçambique

Mozambique

280,1

34,2

14

408

Brasseries du Maroc

Maroc

258,3

43,4

15

447

Seven-Up Bottling Co.

Nigeria

229,1

ND

16

459

Namibia Breweries

Namibie

218,8

32,1

17

469

Sechaba Brewery Holding

Botswana

212,2

11,1

18

482

Les eaux minérales d’Oulmès

Maroc

199,4

20,8 11,4

19

-

Phoenix Beverages

Maurice

184,9

20

-

Zambian Breweries

Zambie

183,1

ND

21

-

Groupe Star

Madagascar

163,7

ND

22

-

Les Brasseries du Congo

RD Congo

134,0

0,1

23

-

Guinness Ghana Breweries

Ghana

129,4

1,5

24

-

United Distillers Vintners

Kenya

122,3

23,9

25

-

East African Breweries Ouganda

Ouganda

112,3

ND

26

-

Brasseries et Limonaderies du Rwanda

Rwanda

101,0

5,9

27

-

International Breweries

Nigeria

100,5

3,9

28

-

Carlsberg Malawi (Ex-Southern Bottlers)

Malawi

77,1

0,6

29

-

Société des brasseries de l’Ouest africain

Sénégal

64,1

- 4,5

30

-

East African Breweries Tanzanie

Tanzanie

59,8

ND

140

*(en millions de dollars)


Des brasseurs très investis

1 Le sud-africain Distell va créer une nouvelle filiale, baptisée Libertas Vineyards and Estates, qui regroupera ses activités de vins « premium » afin de mieux développer ce segment à l’international. Objectif : tripler les ventes autour de marques comme Nederburg ou Alto.

Bien que concentré, le secteur de la bière conserve son dynamisme avec des leaders qui multiplient les nouvelles usines.

18

– 20%

a soif du continent pour la bière ne se dément pas. Entre 1999 et 2017, la consommation moyenne au sud du Sahara s’est élevée de 4,2 % par an, selon Global Data, soit deux fois la croissance mondiale. Et comme chaque année, les brasseries occupent une large part de notre classement. Pour cette édition, celui-ci est réduit à trente acteurs, surtout en raison du manque de données. De plus en plus d’opérateurs appartiennent à de grands groupes peu transparents sur leurs activités au niveau national. De fait, la plupart des brasseurs africains sont des filiales des géants mondiaux AB InBev, Diageo (Guinness) et Heineken, et du français Castel. Surtout présent en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest, ce dernier intervient aussi en Éthiopie.

L

26 Bralirwa devient la neuvième filiale du groupe Heineken à produire la fameuse bière à étoile localement. Cela permet à l’entreprise de baisser le prix de la bouteille de 1 000 à 800 francs rwandais (de près de 1 euro à 0,8 euro).

SYLVAIN CHERKAOUI POUR JEUNE AFRIQUE

en 2018 Chute du chiffre d’affaires des Eaux minérales d’Oulmès, une filiale du groupe Holmarcom, en raison d’un appel au boycott lancé sur les réseaux sociaux. Le résultat net a été divisé par dix.

PIERRE-OLIVIER ROUAUD

29 La Société des brasseries et glacières internationales (BGI, groupe Castel) a lancé le 7 janvier le processus d’offre publique d’achat simplifié et de radiation à la Bourse de Paris de la Société des brasseries de l’Ouest africain. BGI détenait déjà 96,1 % de l’entreprise de droit sénégalais.

Les vins en pole position

10,65

C’est toutefois le champion sud-afrimilliards cain des vins, Distell, qui figure en de dollars. tête de ce palmarès. Il remplace l’haChiffre d’affaires bituel numéro un, SABMiller, avalé des 30 premières fin 2016 par AB Inbev et qui ne publie entreprises plus de données depuis. Détenu par SABMiller, Distell avait été cédé de boissons sur injonction des autorités sud(– 21,9 % sur un an) africaines de la concurrence lors de la fusion. Le groupe de spiritueux a été introduit en juin 2018 à la Bourse de Johannesburg. Son capital fait par ailleurs l’objet d’un processus de cession partielle à des actionnaires « noirs » dans le cadre du Black Economic Empowerment. Notre podium est complété par Nigerian Breweries, filiale de Heineken, et par le kényan East African Breweries, qui appartient à la galaxie du britannique Diageo. Ces deux poids lourds restent cotés en Bourse. Les brasseurs suivent de près l’évolution de la consommation, notamment en Afrique de l’Est. Inbev a annoncé la construction de sa cinquième usine en Tanzanie pour 100 millions de dollars (80 millions d’euros). Et Heineken a ouvert en mars 2019 sa première brasserie au Mozambique pour la même somme. Le néerlandais poursuit son offensive en Afrique de l’Ouest, en particulier en Côte d’Ivoire, avec l’usine Brassivoire, ouverte en 2017 avec CFAO.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

139


Classement

TÉLÉCOMS LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

1

7

MTN Group

Afrique du Sud

10 730,5

367,4

2

13

Vodacom Group

Afrique du Sud

6 975,2

1 256,7

3

19

Vodacom South Africa

Afrique du Sud

5 650,5

ND

4

34

Groupe Maroc Telecom

Maroc

3 723,5

607,6

5

39

MTN South Africa

Afrique du Sud

3 435,6

ND

6

42

Telkom

Afrique du Sud

3 312,6

255 - 41,8

7

46

Global Telecom Holding (Ex-Orascom Telecom)

Égypte

3 014,7

8

48

MTN Nigeria

Nigeria

2 907,7

ND

9

64

Safaricom

Kenya

2 243,6

530,7

10

68

Maroc Telecom

Maroc

2 181,2

ND

11

69

Blue Label Telecoms

Afrique du Sud

2 164,3

84,5

12

77

Sonatel

Sénégal

1 780,4

370

13

109

Eoh Holdings

Afrique du Sud

1 250,9

94,7

14

113

Ethio Telecom (Ex-Ethiopian Telecommunication Corp.)

Éthiopie

1 208

ND

15

124

Algérie Télécom Mobilis

Algérie

1 086,1

ND

16

129

Telecom Egypt

Égypte

1 042,7

171,4 117,1

17

137

Orange Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

985,1

18

148

Optimum Telecom Algérie

Algérie

915

ND

19

152

Ooredoo Algeria (Ex-Wataniya Telecom Algérie)

Algérie

898,2

ND

20

165

Algérie Telecom

Algérie

844,7

ND

21

168

MTN Ghana (Scancom Ghana Ltd)

Ghana

838,4

ND 132,2

22

169

Econet Wireless

Zimbabwe

831,6

23

188

Orange Burkina Faso (Ex-Airtel Burkina Faso)

Burkina Faso

759,4

ND

24

194

Orange Égypte (Ex-Mobinil)

Égypte

711,9

- 92,4

25

201

Liquid Telecom

Maurice

680,9

0,1

26

209

Orange Mali

Mali

649,8

ND

27

220

MTN Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

599,3

ND

28

221

Orange Maroc (Ex-Médi Télécom)

Maroc

594,9

42,1 ND

29

250

Sonatel Mobiles

Sénégal

532,6

30

261

Sudatel Telecom Group (Ex-Sudanese Telecom Co.)

Soudan

513,1

45

31

283

Vodacom Tanzania

Tanzanie

458,4

86

32

289

Vodacom RDC

RD Congo

448,5

- 86,9

33

294

MTN Cameroun

Cameroun

433,9

ND

34

299

Tunisie Telecom

Tunisie

423,3

ND

35

300

MTN Uganda

Ouganda

419,3

ND

36

301

Zain Sudan

Soudan

419

65

37

305

Ooredoo Tunisia (Ex-Tunisiana)

Tunisie

407,7

ND ND

38

330

MTN Soudan

Soudan

366,6

39

344

Tigo Tanzania

Tanzanie

348

ND

40

369

Airtel Uganda

Ouganda

311,8

66,1

41

370

Office national des télécommunications – Burkina Faso

Burkina Faso

309,9

62,1

42

375

Vodacom Mozambique

Mozambique

302

53,5

43

380

Orange Guinée

Guinée

295,7

ND

44

394

MTN Bénin

Bénin

280,2

ND

45

404

Airtel RD Congo

RD Congo

265,1

ND

46

425

Orange Tunisie

Tunisie

244,2

ND

47

458

MTN Zambia

Zambie

219,1

ND

48

460

Airtel Zambia

Zambie

218

36,1

49

464

Airtel Tanzania

Tanzanie

215,8

- 48,3

50

468

MTN Congo

Congo

212,3

ND

*(en millions de dollars)

140

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


9

60,7

VINCENT FOURNIER/JEUNE AFRIQUE

4

millions Le nombre de clients de Maroc Telecom fin 2018, un chiffre en hausse de 6,5 % sur un an. Sur ce total, 38,4 millions ne sont pas situés au Maroc, ce qui représente un bond de 8,4 %.

Safaricom, l’initiateur du système de paiement mobile M-Pesa, a lancé au Kenya début 2019 Fuliza, un service de microprêt qu’il va peu à peu déployer dans une demi-douzaine d’autres pays, dont le Ghana et la Tanzanie.

17 Orange Côte d’Ivoire a lancé en avril Sanza, un mobile à 20 dollars qui permet l’accès à l’internet 3G +, notamment dans ce pays et au Moyen-Orient.

1,354

TOM SAATER/BLOOMBERG/GETTY IMAGES

44

milliard de F CFA C’est le montant de l’amende infligée en mars à MTN par le régulateur béninois pour non-respect des obligations liées à l’exploitation de sa licence.

Pas de friture sur la ligne Les bonnes performances réalisées par les opérateurs l’an dernier se confirment. FRANÇOIS ÉTIENNE

ls affichent une belle forme. Tous les groupes appartenant au top dix des opérateurs voient leur chiffre d’affaires progresser, sauf celui de MTN, qui stagne, et celui d’Ethiotel, qui recule en dollars après la dévaluation du birr à la fin de 2017. Conséquence de l’amende payée par la première, ses revenus reculent de 15 %, et elle se retrouve au 8e rang de notre classement. Mais la maison mère a retrouvé le chemin de la rentabilité. Notre top trois continental ne change pas : MTN, Vodacom et Maroc Telecom. Orange pourrait prétendre au podium si ses opérations africaines étaient consolidées. Présent dans dix-neuf pays du continent, le groupe français réalise environ 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans sa zone Afrique et Moyen-Orient.

I

Un marché restructuré

Après une décennie de croissance et d’investissements, le marché s’est restructuré dans un contexte de baisse milliards généralisée des prix et du revenu par utilisateur. Depuis 2013, une dizaine de dollars. d’entreprises ont dû quitter le contiChiffre d’affaires nent. L’opérateur luxembourgeois des 50 premiers Millicom est en voie de retrait total. En opérateurs avril 2018, il a vendu sa marque Tigo de télécoms Sénégal au trio Yérim Sow (Teyliom), Xavier Niel et Hassanein Hiridjee (+ 5,16 % sur un an) (Axian), et vient de céder Tigo Tchad à Maroc Telecom. Et l’avenir? Pour les opérateurs qui ont résisté, les perspectives sont radieuses si l’on en croit GSMA. Selon l’association d’opérateurs de téléphonie mobile, le trafic de données en Afrique sera multiplié par onze entre 2017 et 2023, avec une croissance de 50 % par an, portée par la hausse de la consultation de vidéos, avec des contenus de plus en plus locaux. Et près de 660 millions d’Africains devraient être équipés d’un smartphone d’ici à 2020, contre 336 millions en 2016, assure le cabinet Deloitte, soit une pénétration de 55 %. Sur un marché du mobile de plus en plus concurrentiel, seuls demeureront rentables ceux qui sauront innover. Avec, comme prochaine étape, la 5G.

69,66

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

141


Classement

HYDROCARBURES LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Résultat net*

Rang dans les 500

Société

1

1

Sonatrach

Algérie

33 200

ND

2

3

Sonangol

Angola

17 496,3

164,2 267,7

Pays

Chiffre d’affaires*

3

18

Engen Petroleum

Afrique du Sud

5 655,9

4

40

Entr. nat. de commerc. et de distrib. des prod. pétroliers (Naftal)

Algérie

3 382

ND

5

72

Afriquia SMDC

Maroc

1 994,3

ND

6

89

Kenolkobil

Kenya

1 523,6

23,7

7

94

Société tunisienne des industries de raffinage

Tunisie

1 480,9

ND

8

102

Vivo Energy Maroc

Maroc

1 371,3

ND

9

103

Oando

Nigeria

1 367,6

54,4

10

104

Total Maroc

Maroc

1 308,7

105,7

11

111

Société nationale des hydrocarbures

Cameroun

1 211,1

523,3

12

115

Tullow Ghana

Ghana

1 196,1

ND

13

123

Société nationale de raffinage

Cameroun

1 090,6

ND

14

126

Total Kenya

Kenya

1 069,7

26,3

15

132

Ghana Oil Co.

Ghana

1 028,6

14,7

16

136

Société nationale burkinabè d’hydrocarbures

Burkina Faso

985,8

49,4

17

142

Société africaine de raffinage

Sénégal

954,6

4,4

18

149

Total Gabon

Gabon

914,1

108

19

151

Pétrole du Maghreb

Maroc

905,3

ND

20

167

The Petroleum, Oil & Gas Corp. of South Africa

Afrique du Sud

841,4

30,9

21

175

Total Nigeria

Nigeria

792,2

22,1

22

206

Total Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

662,9

19,1

23

210

Société nationale de distribution des pétroles Agil

Tunisie

647,3

6,8

24

232

Vivo Energy Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

569,9

9,2

25

235

Total Sénégal

Sénégal

566,7

7,6

26

245

Alexandria Minerals Oils Co.

Égypte

538,9

61,8

27

265

Tradex

Cameroun

506,8

20,3

28

267

Entreprise tunisienne d’activités pétrolières

Tunisie

494,3

44,8

29

278

Afriquia Gaz

Maroc

471,2

61,1

30

286

Seplat Petroleum Development Co.

Nigeria

452,2

265,2 ND

31

293

Salam Gaz

Maroc

436,7

32

303

Total Petroleum Ghana

Ghana

409,4

7,2

33

308

Société gabonaise de raffinage

Gabon

402,6

ND

34

321

Maurel & Prom Gabon

Gabon

385,2

ND

35

325

Entreprise nationale de forage

Algérie

375,1

ND

36

336

Transnet Pipelines

Afrique du Sud

362,5

ND

37

338

Forte Oil

Nigeria

356

33,6

38

350

11 (Ex-Mobil Oil Nigeria)

Nigeria

344,5

20,7

39

352

Puma Energy Zambia

Zambie

341,3

5,4

40

364

Conoil

Nigeria

317,7

4,3

41

376

Vivo Energy Mauritius

Maurice

301,7

7,8

42

381

Mrs Oil

Nigeria

294,5

3,8

43

384

Entreprise nationale de grands travaux pétroliers

Algérie

286,1

24,8

44

392

Sidi Kerir Petrochemicals Co.

Égypte

280,5

63,6

45

416

Tullow Gabon

Gabon

251,8

ND

46

429

Kenya Pipeline Co.

Kenya

241,3

76,4 20,5

47

432

Maridive and Oil Services

Égypte

238,8

48

437

Engen RD Congo

RD Congo

236,1

6,9

49

442

Taqa Arabia

Égypte

232,7

11,4

50

454

Engen Botswana

Botswana

221,4

14,7

*(en millions de dollars)

142

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


1 Sonatrach a conclu le 26 novembre 2018 un accord géant avec le groupe chinois Citic pour développer un gisement de phosphate dans la région de Tébessa. Coût estimé : 6 milliards de dollars pour ce projet porté à 51 % par Sonatrach, qui veut diversifier ainsi ses ressources au-delà des hydrocarbures. 12

Kweku Awotwi, directeur général de Tullow Oil Ghana, a déclaré en décembre 2018 que le groupe allait en 2019 verser à nouveau un dividende au gouvernement – opération suspendue depuis 2015 – du fait de la maîtrise de sa dette et de la croissance de sa production.

Grâce à la remontée des cours, les acteurs du pétrole et du gaz retrouvent un peu de vigueur. SAÏD BENCHÉRIF

13 Jean Paul Simo Njonou a été nommé directeur général de la Sonara, au Cameroun, le 14 janvier. Cet ancien chargé de mission à la présidence de la République remplace Ibrahim Talba Malla, devenu ministre des Marchés publics. Il devra poursuive la modernisation de l’unique raffinerie du pays, victime de plusieurs arrêts ces dernières années. GEORGE OSODI/BLOOMBERG/GETTY IMAGES

21

« C’est le moment de lancer de nouveaux projets au Nigeria. » PATRICK POUYANNÉ, PDG de Total, le 21 janvier, à Paris.

Le bonheur est dans le prix es années se suivent et ne se ressemblent pas pour l’or noir, dont les cours ont repris des couleurs après leur effondrement en 2015 et en 2016. Le prix moyen de l’Opep s’est élevé en 2017 (notre année de référence) à 52,43 dollars le baril, soit un saut de 28,6 % après les piteux 40,76 dollars de 2016. Ce rebond, notable aussi pour le gaz naturel (+ 37,3 %, selon l’Agence internationale de l’énergie), est du pain béni pour les finances publiques des pays exportateurs que sont l’Algérie, l’Angola ou le Nigeria. Tout comme pour notre top 50: après une chute de 17,4 % dans notre édition précédente, le chiffre d’affaires cumulé progresse de près de 16 %.

L

90,99

Fortunes diverses

milliards de dollars. Chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises pétrolières

Sans surprise, le trio de tête reste inchangé. L’algérien Sonatrach, son homologue angolais Sonangol et le sud-africain Engen, filiale du malaisien Petronas, centré sur l’aval, ont (+ 15,9 % sur un an) dégagé des chiffres d’affaires en dollars aux hausses respectives de 9,8 %, 18,9 % et 2,8 % sur un an. Manque encore le géant NNPC, qui n’a pas publié de comptes depuis dix ans, mais dominerait sans doute. Dans ce palmarès, les fortunes sont diverses. Au Nigeria, certains ont souffert, tels Oando, Total Nigeria, Forte Oil ou Mrs Oil. Au Ghana, c’est l’inverse, avec de grands progrès pour Tullow, Ghana Oil ou Total Ghana. Une démonstration de la montée en puissance de ce pays, dont la production a presque doublé en 2017, à 58,6 milliards de barils. Sortent, faute de données fiables : Amni au Nigeria, Ziz au Maroc ou Middle East Oil Refineries (Midor) en Égypte. Ce dernier devrait néanmoins fournir sous peu des comptes en vue de sa privatisation. Avec la reprise des cours, un potentiel restant sous-exploité et une volonté de transparence accrue, le continent retrouve de l’attrait pour les majors internationales. ExxonMobil a annoncé l’an dernier une reprise de ses investissements. Quant à Total, il multiplie les projets en Mauritanie, en Angola, en Namibie ou au Nigeria.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

143


Classement

BTP

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

1

36

Orascom Construction Industries

Égypte

3 678,7

85,1

2

55

Wilson Bayly Holmes-Ovcon

Afrique du Sud

2 576,8

62,1

3

79

Murray & Roberts Holdings

Afrique du Sud

1 728

3,9

4

93

Cosider

Algérie

1 489,8

298 ND

5

119

The Arab Contractors – Osman Ahmed Osman & Co.

Égypte

1 134

6

128

Massbuild

Afrique du Sud

1 049,4

ND

7

131

Mota Engil Africa

Afrique du Sud

1 030,6

47,7

8

158

Group Five Holdings

Afrique du Sud

872,3

- 62,4

9

159

Growthpoint Properties

Afrique du Sud

865,4

682,2

10

164

Stefanutti Stocks Holdings

Afrique du Sud

847,2

- 41

11

190

Aurecon (Ex-Aurecon Heritage Companies)

Afrique du Sud

743,4

ND

12

199

Raubex

Afrique du Sud

689,9

36,6

13

213

Groupe Addoha – Douja Promotion

Maroc

630,1

92,3

14

214

Redefine Properties

Afrique du Sud

627,5

274,6

15

247

Holding Al Omrane

Maroc

537,6

27

16

271

Talaat Moustafa Group

Égypte

479

74,5 21,5

17

297

Waco International

Afrique du Sud

428

18

317

Julius Berger Nigeria

Nigeria

390,2

7,1

19

327

Basil Read Holdings

Afrique du Sud

370

- 81,6

20

332

Palm Hills Development Co.

Égypte

365,3

52,6

21

361

Alliances Développement Immobilier

Maroc

321,2

26,8 18,5

22

362

Société générale des travaux du Maroc

Maroc

320,6

23

367

Autoroutes du Maroc

Maroc

316,2

-6

24

386

Compagnie générale immobilière

Maroc

282

- 126,5

25

410

TGCC

Maroc

256,7

24,4

26

412

Hyprop Investments

Afrique du Sud

255,8

221,8

27

418

Aveng Grinaker-LTA (Ex-Grinake-LTA)

Afrique du Sud

249,8

ND

28

480

ELB Group

Afrique du Sud

200,3

6,6 35,2

29

485

Résidences Dar Saada

Maroc

198,1

30

486

Aveng Manufacturing

Afrique du Sud

197,4

ND

31

-

Octodec Investments

Afrique du Sud

147,9

55,5

32

-

Calgro M3 Holdings

Afrique du Sud

140,7

9,7

33

-

Emira Property Fund

Afrique du Sud

139

57,5

34

-

Pierre Fakhoury Operator Africa Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

138,5

ND

35

-

Sixth Of October Development & Investment Co.

Égypte

128,8

33,6

36

-

Resilient Property Income Fund

Afrique du Sud

121,9

241,8

37

-

Harel Mallac & Co.

Maurice

115,1

3,3

38

-

Entreprise nationale des aménagements hydrauliques

Algérie

94,5

4,1

39

-

Somague Angola

Angola

85,9

- 7,9

40

-

Esor

Afrique du Sud

77,5

- 7,8

41

-

Bhunjun Group

Maurice

73,3

3,2

42

-

Samcrete Egypt

Égypte

72,1

ND

43

-

Rehm Grinaker Construction Co.

Maurice

56,6

ND

44

-

Consortium d’architectes urbanistes ingénieurs

Burkina Faso

55,3

1,7

45

-

Orchid Business Group

Éthiopie

52,8

ND

46

-

Texton

Afrique du Sud

48,4

24,6

47

-

Groupe Bonna Tunisie

Tunisie

48,4

2,4

48

-

Botswana Housing Corp.

Botswana

45,3

4,5

49

-

Blue Life

Maurice

37,5

- 8,2

50

-

Nile City Investment Co.

Égypte

37

- 23,2

*(en millions de dollars)

144

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


5

2

The Arab Contractors a été retenu fin 2018 pour construire, avec sa compatriote Elsewedy Electric, le mégabarrage de la Stiegler’s Gorge, en Tanzanie. Un projet de 2,1 GW à plus de 3 milliards de dollars.

Wilson Bayly HolmesOvcon fait partie du consortium préqualifié en novembre 2018 pour construire un métro aérien à Accra, au Ghana, pour un coût estimé à au moins

2,6

milliards de dollars (2,3 milliards d’euros).

25 Alors que les commandes publiques faiblissent au Maroc, TGCC a accueilli en janvier un nouvel actionnaire, le fonds Mediterrania Capital Partners, qui a investi 550 millions de dirhams (50,6 millions d’euros). Avec cet appui, TGCC entend doubler, à 20 %, la part de ses revenus en Afrique subsaharienne d’ici à 2020.

34

PIERRE FAKHOURY OPERATOR

Le groupe Fakhoury enchaîne les contrats. Après la tour F, au Plateau, à Abidjan, qui, avec ses 283 m, sera la plus haute du continent, il a été choisi pour réaliser le pont de Cocody. 37 Le mauricien Harel Mallac a acquis, en 2018, 51 % de Corex Solar, une société basée à La Réunion spécialisée dans l’énergie solaire.

Morne plaine Malgré d’importants besoins en infrastructures, la mauvaise conjoncture dessert les opérateurs du secteur. FRANÇOIS ÉTIENNE

es champions continentaux du BTP marquent le pas. Du moins en apparence. Si l’égyptien Orascom conserve la pole position, son chiffre d’affaires en livres égyptiennes recule de 8,8 % sur un an. En cause, les États-Unis, où son activité plonge de 18 %. Deux entreprises sud-africaines complètent le trio de tête : Wilson Bayly Holmes-Ovcon et Murray & Roberts. Cette dernière, leader du palmarès pendant plusieurs années, gagne un rang, malgré une légère baisse de son chiffre d’affaires. Et ce au détriment d’Arab Contractors, qui recule de la troisième à la cinquième place. Le numéro deux égyptien du BTP voit ses revenus en dollars divisés par près de deux en raison d’une base de calcul en devises révisée. En livres égyptiennes, son activité a crû de 13,7 % sur l’exercice 2016-2017.

L

Recul en Afrique du Sud

24,84

Le reste du top 10 change peu. À milliards noter toutefois le recul de Five de dollars. Holdings. Son chiffre d’affaires chute de près de 13 %, et il affiche Chiffre d’affaires des pertes de 62,4 millions de dollars des 50 premières (52 millions d’euros). Et la tempête entreprises n’est pas terminée. En mars, après de BTP quarante-cinq ans de cotation à la (– 1,35 % sur un an) Bourse de Johannesburg, son titre a été suspendu après que la société a déposé une demande de protection contre la faillite. La raison: une économie souffreteuse et un recul des grands projets dans la nation Arc-en-Ciel. Dans son rapport 2019 sur le secteur de la construction, Fitch estime que cette tendance en Afrique australe ne devrait pas s’inverser à court terme. Dans le reste de l’Afrique subsaharienne en revanche, l’agence table sur une hausse de 6,8 % sur un an et à moyen terme. Pour sa part, Deloitte effectue un bond de 53,3 % en valeur des projets de plus de 50 millions de dollars l’an dernier au sud du Sahara. Mais, selon de nouvelles estimations de la Banque africaine de développement, le déficit en matière d’infrastructures a augmenté ces dernières années sur le continent, atteignant entre 130 et 170 milliards de dollars par an. Problème récurrent : il manque chaque année, de même source, entre 68 et 108 milliards de dollars de financement pour combler ces besoins.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

145


Classement

MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉE

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net*

1

67

Dangote Cement

Nigeria

2 215,4

561,7

2

160

Lafargeholcim Maroc (Ex-Lafarge Ciments)

Maroc

860,8

205,2

3

170

Pretoria Portland Cement Co.

Afrique du Sud

829,5

3

4

171

Lafarge Africa (Ex-Lafarge Cement Wapco)

Nigeria

822,7

- 95,2 37,9

5

179

Cashbuild

Afrique du Sud

785,8

6

296

Ciments du Maroc

Maroc

430,4

107

7

335

Suez Cement Co.

Égypte

363,2

- 63,9

8

341

Consolidated Infrastructure Group

Afrique du Sud

352,8

- 12,2

9

347

Bamburi Cement

Kenya

345,4

18,9

10

379

Italtile

Afrique du Sud

296,4

68,2

11

383

Ciments de l’Atlas

Maroc

288,7

62,9

12

484

Afrimat

Afrique du Sud

198,4

19,8

13

-

Société multinationale de bitumes

Côte d’Ivoire

165,2

13,7

14

-

Alexandria Portland Cement

Égypte

160,2

- 28,9

15

-

Arabian Cement Co.

Égypte

148,7

12,1

16

-

Argent Industrial

Afrique du Sud

147,7

- 14,7

17

-

Asment De Temara

Maroc

141

ND

18

-

Lecico Egypt

Égypte

135,1

2,1

19

-

Jet Contractors (Ex-Jet Alu Maroc)

Maroc

131,7

4

20

-

Gamma Group

Maurice

119,8

8,7 15,7

21

-

Tanzania Portland Cement Co.

Tanzanie

118

22

-

Lafarge Zambia (Ex-Lafarge Cement Zambia)

Zambie

100,1

1,9

23

-

Dangote Cement Sénégal

Sénégal

95,6

50,7

24

-

Delattre Levivier Maroc

Maroc

86,8

1,2

25

-

Misr Beni Suef Cement

Égypte

86,5

6,2

26

-

Arm Cement (Ex-Athi River Mining – Kenya)

Kenya

83,5

- 62,9

27

-

Ciments De Jebel El Oust

Tunisie

79,2

ND

28

-

United Basalt Products

Maurice

76,4

4,9

29

-

Tanga Cement Co.

Tanzanie

75,6

- 11,6

30

-

Sinai Cement Co.

Égypte

72,6

- 19,8

31

-

Crown Paints Kenya

Kenya

70,6

2,1

32

-

Carthage Cement

Tunisie

69,7

- 27,6

33

-

Sephaku Holdings

Afrique du Sud

67,1

3,6

34

-

East African Portland Cement Co.

Kenya

66,5

- 14,1

35

-

Etex Group

Afrique du Sud

64,4

ND

36

-

Lafarge Cement Zimbabwe (Ex-Circle Cement)

Zimbabwe

58,5

- 0,6

37

-

Fenie Brossette

Maroc

58

- 2,7

38

-

Ashaka Cement

Nigeria

56,4

6,5

39

-

Ezz Ceramic and Porcelain Co.

Égypte

56,3

ND

40

-

Tourah Portland Cement Co.

Égypte

54,8

- 8,3

41

-

Sokoto Cement

Nigeria

53,9

- 0,8

42

-

Sika Egypt for Construction Chemicals

Égypte

51,2

7,2

43

-

Lafarge Cement Mauritius

Maurice

48,6

ND

44

-

Ciments artificiels tunisiens

Tunisie

41,1

4,1

45

-

Société moderne de céramiques

Tunisie

34,2

1,6 17,9

46

-

Sika El Djazair

Algérie

31,4

47

-

Sika South Africa

Afrique du Sud

31,3

0,8

48

-

Egyptian Tourah Portland Cement Co.

Égypte

27,4

- 8,3

49

-

Les ciments de Bizerte

Tunisie

25,6

- 12,1

50

-

Sika Maroc

Maroc

25

1,4

*(en millions de dollars)

146

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


4 Le cimentier Lafarge Africa perd une place et quitte le podium.

30

Durcissement en cours

6 HeidelbergCement a cédé 7,8 % du capital de Ciments du Maroc en février 2019 et réduit sa part du capital à 54,6 % dans le cadre de son plan d’action pour « optimiser son portefeuille et améliorer la génération de cash ».

Même s’ils ont rebondi après le choc des dévaluations, les cimentiers sont à la peine en raison d’une guerre des prix sans merci. PIERRE-OLIVIER ROUAUD

ssentiel à d’innombrables activités dérivées, le secteur des matériaux de construction offre un bon témoignage de la santé d’une économie. Et, en la matière, cette édition est plutôt rassurante. Le chiffre d’affaires cumulé de ce top 50 a gagné plus de 10 % et a repassé la barre symbolique des 10 milliards de dollars. Toutefois, la reprise n’efface pas le plongeon des deux éditions précédentes (- 5 % et - 25 %), qui s’expliquait pour beaucoup par la glissade des monnaies de deux des poids lourds du continent, l’Égypte et le Nigeria. Des dévaluations qui ont eu un milliards effet trompe-l’œil. de dollars. Durant ces temps apparemment difficiles, le nigérian Dangote Chiffre d’affaires Cement connaissait une croissance des 50 premières soutenue en volume. Son chiffre entreprises de d’affaires en nairas a gagné 80 % matériaux de entre 2015 et 2018, alors qu’il chuconstruction tait en dollars ! Et ses marges sont restées très confortables en 2017, (+ 11,34 % sur un an) notre année de référence. Ce n’est pas le cas de Lafarge Nigeria, qui affiche une perte liée à des dépréciations d’actifs post-fusion Lafarge-Holcim.

Le groupe français Vicat, actionnaire principal de Sinai Cement, envisage 30 millions d’euros d’investissements industriels dans sa filiale égyptienne.

E

34

+30,7 %

VICAT

10,8

L’accroissement des pertes d’East African Portland Cement Co. sur le premier semestre comptable clos à la fin de décembre 2018. Elles atteignent 1,26 milliard de schillings (10,7 millions d’euros).

Dans le rouge

Abdul Samad Rabiu

L’homme d’affaires nigérian peut se réjouir. Les autorités de son pays ont autorisé en janvier la fusion entre Sokoto (CCNN) et Kalambaina Cement, deux entreprises qu’il contrôle, créant le numéro deux du secteur, derrière Dangote.

D R / B UA

41

En Afrique de l’Est, la situation n’est guère brillante. La conjonction de surcapacités, liées à l’ouverture continue de cimenteries, et d’une croissance moins forte dans le BTP a poussé de nombreux acteurs dans le rouge, tels East African Portland au Kenya et Tanga en Tanzanie. Au Maroc, les cimentiers – d’ordinaire très prospères – ont dû affronter eux aussi des conditions plus délicates. Au plus bas depuis dix ans, le marché a baissé de 3,7 % en 2018, après un recul de 2,5 % en 2017. En Afrique de l’Ouest – hors Nigeria –, les batailles de marché se sont intensifiées en 2017, par exemple au Sénégal, entre le leader Sococim (filiale de Vicat, absent de notre classement faute de données) et le nouvel entrant Dangote Sénégal.

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

147


Classement

MINES LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Résultat net*

Rang dans les 500

Société

Pays

1

23

Anglo American Platinum Corp.

Afrique du Sud

5 305

155,4

2

25

OCP

Maroc

5 165,6

499,4

Chiffre d’affaires*

3

27

Anglogold Ashanti

Afrique du Sud

4 543

- 171

4

33

Kumba Iron Ore

Afrique du Sud

3 745,6

1 302,9

5

35

Sibanye Gold

Afrique du Sud

3 707,8

- 358

6

47

Impala Platinum Holdings

Afrique du Sud

2 975,3

- 654

7

50

Gold Fields

Afrique du Sud

2 810,8

- 7,7

8

76

Exxaro Resources

Afrique du Sud

1 842,4

487,1

9

78

Kansanshi Mining

Zambie

1 740

ND

10

88

Harmony Gold Mining Co.

Afrique du Sud

1 555,8

29,2 - 1 152

11

117

Lonmin

Afrique du Sud

1 166

12

118

Compagnie minière de l’Ogooué

Gabon

1 160,2

194

13

153

Gold Fields Ghana

Ghana

891,1

105,8

14

192

African Rainbow Minerals

Afrique du Sud

728,4

115,6

15

193

Kloof Gold Mining Co.

Afrique du Sud

714,3

77,3

16

195

Tarkwa Mines

Ghana

710,8

85,4 33,3

17

208

Driefontein Mine

Afrique du Sud

652,3

18

222

Catoca Sociedade Mineira

Angola

593,6

ND

19

226

Assore

Afrique du Sud

583,4

415

20

233

Northam Platinum

Afrique du Sud

569,5

- 51,4

21

240

Groupe Managem

Maroc

553,7

93,6

22

242

Essakane Gold Mine

Burkina Faso

547,4

ND

23

244

Société des mines de Loulo

Mali

544,9

313,5

24

262

Zimplats Holdings

Zimbabwe

512,5

45,5

25

263

Société nationale industrielle et minière

Mauritanie

510,8

2,3

26

275

Merafe Resources

Afrique du Sud

475,6

73,8

27

304

North Mara Gold Mine

Tanzanie

408,2

ND

28

307

Bissa Gold

Burkina Faso

402,9

ND - 33,8

29

315

Beatrix Mine

Afrique du Sud

393,8

30

328

Société des mines de Tongon

Côte d’Ivoire

368,8

171,2

31

331

Société des mines de Gounkoto

Mali

366,5

204,9

32

339

South Deep Gold Mine

Afrique du Sud

354,1

- 25,3

33

354

Kibali Gold Mine

RD Congo

339,7

129,5

34

356

Aveng Mining

Afrique du Sud

337,9

8,9

35

365

Chirano Gold Mine

Ghana

317,6

ND

36

368

Golden Star Resources

Ghana

315,5

41

37

378

Tasiast Mauritanie

Mauritanie

298,4

ND 53,1

38

385

Royal Bafokeng Platinum

Afrique du Sud

282,5

39

405

Société minière de Dinguiraye

Guinée

263,5

ND

40

406

Semafo Burkina Faso

Burkina Faso

259

ND

41

448

Banro Congo Mining

RD Congo

228,3

ND

42

456

Perseus Mining Ghana

Ghana

220,6

ND

43

457

Agbaou Gold Operations

Côte d’Ivoire

219,7

81,6

44

461

Rössing Uranium Mine

Namibie

217,7

0,2

45

462

Guelb Moghrein Copper-Gold Mine

Mauritanie

217

ND

46

471

Buzwagi Gold Mine

Tanzanie

206,3

ND

47

497

DRDGold

Afrique du Sud

189

1,1

48

-

Tabakoto Gold Mine

Mali

181,4

- 12,7

49

-

Abosso Goldfieds — Damang Mines

Ghana

180,3

20,4

50

-

Newcrest Mining — Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

162

ND

*(en millions de dollars)

148

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Jusqu’ici tout va bien

2

250

millions de dollars L’OCP va construire deux nouvelles usines d’acide sulfurique sur le site de Jorf Lasfar.

Si les années 2017 et 2018 ont été bonnes, la stagnation menace. Les relations entre Chine et États-Unis seront déterminantes. MATHIEU GALTIER

7 13

es cours des métaux et minéraux ont gagné plus de 30 % entre 2016 et 2018, selon la Banque mondiale. Mais 2019 devrait être l’année de la stabilisation. La demande chinoise – 50 % du marché mondial –, qui était le moteur de la croissance, affiche des perspectives maussades. Et aucun autre pays ne peut prendre le relais. La conjoncture à court terme n’est pas non plus favorable: le différend commercial américano-chinois incite à la prudence. Résultat, l’index des prix des métaux et des minéraux a baissé de 10 % au troisième trimestre de 2018. Cet entre-deux se reflète dans notre classement : les dix premiers sont les mêmes que l’an dernier. Et il y a peu d’entrées. Côté disparition, notons la sortie de Cooke Mine. Situé en Afrique du Sud, ce mineur d’or et d’uranium n’était plus assez rentable pour la société gérante, Sibanye-Stillwater, qui a décidé, à la fin de 2017, de réduire l’exploitation.

DR/GOLD FIELDS GHANA

L

À son arrivée dans le classement, Gold Fields Ghana s’impose d’emblée à la treizième place. L’opérateur a signé en 2018 un partenariat avec le canadien Asanko Gold pour exploiter la mine aurifère du même nom. Objectif : 460 000 onces d’or par an en 2022. Gold Fields Ghana est la filiale du sud-africain Gold Fields (7e). 40

23

« Il s’agit d’appliquer le modèle de Randgold à Barrick. » MARK BRISTOW a tenu, en décembre 2018, à imprimer sa marque sur le premier extracteur d’or au monde avant même la fusion officielle le 1er janvier 2019. IM

AG

ES

AW

SO

N/B

LO O M B ERG

/G

ET

T

Y

SIM

ON

D

Opérant au Burkina Faso, le producteur d’or à capitaux canadiens Semafo a pris, en mars, le contrôle par échange d’actions de la société canadienne Savary. Celle-ci possède le projet burkinabè de Karankasso, proche de la mine de la Mana de Semafo.

La Zambie sur les rangs

51

milliards

Le cuivre résiste bien, avec une de dollars. hausse de 5 % en 2018, attendue à 1 % Chiffre d’affaires en 2019. Le marocain OCP, numéro des 50 premiers deux de notre classement (il a gagné une place), l’a bien compris. À la fin opérateurs de 2018, le géant des phosphates miniers s’est associé avec son compatriote (+ 17,5 % sur un an) Managem (21e, il a gravi trois échelons) pour rouvrir une mine de cuivre à Oumjrane. La Zambie et le Congo ne sont pas en reste, ce qui explique pourquoi le zambien Kansanshi rivalise à la neuvième place avec les mastodontes sud-africains. Anglo American Platinum, lui, consolide son premier rang (son chiffre d’affaires a crû de 18 %). Le prix du platine a atteint son niveau le plus bas depuis quinze ans à la fin de 2018, mais les analyses restent optimistes. La Banque mondiale prévoit un rebond de 5 % en 2019 au vu de la demande grandissante de l’automobile. Ce métal entre dans la fabrication des pots catalytiques qui permettent aux véhicules de moins polluer. Il devrait donc rester attractif. Sauf si la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis se matérialise et fait plonger les marchés automobiles…

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

149


Classement

DISTRIBUTION LES 30 PREMIÈRES ENTREPRISES Rang dans les 500

Société

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net* 438,9

1

6

Shoprite Holdings

Afrique du Sud

11 387,2

2

11

Spar Group

Afrique du Sud

7 847,8

147

3

12

Massmart Holdings

Afrique du Sud

7 593,8

122,9

4

15

Pick’n Pay Stores Group

Afrique du Sud

6 586,8

104,7

5

21

Woolworths Holdings

Afrique du Sud

5 608,9

440

6

54

Masscash

Afrique du Sud

2 621,8

ND

7

56

Foschini

Afrique du Sud

2 546,9

196,7

8

62

Clicks Group

Afrique du Sud

2 288,9

103,2

9

70

Edgars Consolidated Stores

Afrique du Sud

2 120,2

ND

10

80

Mr Price Group

Afrique du Sud

1 724

224,6

11

84

Massdiscounters

Afrique du Sud

1 641,9

ND

12

96

Truworths International

Afrique du Sud

1 458,9

231,5

13

105

Mohammed Enterprises Tanzania (METL)

Tanzanie

1 292,7

ND

14

116

Marjane Holding

Maroc

1 171,5

ND

15

155

Choppies Enterprises

Botswana

884

7,5

16

157

Label Vie

Maroc

881,2

25,7

17

219

Jumia Group (Ex-Africa Internet Group)

Nigeria

606,3

- 197,8

18

227

OK Zimbabwe

Zimbabwe

582,9

16,6

19

246

Auto Hall

Maroc

538,3

17,8

20

266

Nakumatt Holdings

Kenya

501,1

- 30,7

21

285

Prosuma Group

Côte d’Ivoire

453,6

2,7

22

287

Lewis Group

Afrique du Sud

448,8

21,3 4,2

23

322

Société Magasin général

Tunisie

384,2

24

342

Ceca Gadis

Gabon

350,8

1,4

25

391

Distribution & Warehousing Network

Afrique du Sud

280,9

- 34,4 15,3

26

421

Axia Corp.

Zimbabwe

248,3

27

440

Compagnie de distribution de Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

233,1

ND

28

441

SNMVT – Monoprix

Tunisie

232,9

- 0,1

29

-

CFAO Motors Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

164,7

7,4

30

-

Holdsport

Afrique du Sud

147,7

22,1

*(en millions de dollars)

Express Display, éditeur de solutions digitales JAMG - Photos : D.R.

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

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Environnement contrasté

OSSEWA/WIKIMEDIA COMMONS

1

+ 21 %

Si la progression des acteurs commerciaux se poursuit de manière inégale selon les pays, l’Afrique du Sud, elle, reste en tête. SAÏD BENCHÉRIF

L

Progression du chiffre d’affaires en devises de la chaîne Shoprite, présente dans 15 pays et qui augmente son avance à la tête de notre palmarès. 13

« Je remercie les autorités de la Tanzanie, dont les forces de police, qui ont travaillé à mon retour. » M

ON

S

GO

NZ

ALEZ /

WIKIME

CO DIA

M

MOHAMMED DEWJI, PDG de Mohammed Entreprises Tanzania, le 20 octobre 2018, après son enlèvement spectaculaire, le 11 octobre, à Dar es-Salaam.

R

A

BAR

17 L’allemand Rocket Internet, principal actionnaire de Jumia, l’a introduit à la Bourse de New York le 12 avril 2019. La première enseigne africaine d’e-commerce a vu son cours bondir de 75 % le premier jour de cotation.

e continent aiguise l’appétit des multinationales de la distribution depuis plusieurs années. En témoigne la bataille à laquelle se livrent en Afrique de l’Ouest les français Casino, Auchan, et CFAO avec ses Carrefour Market au Sénégal ou son concept de centres commerciaux Playce. Au Maghreb, c’est le turc BIM qui tisse sa toile. Il faut dire que la classe moyenne est estimée à 330 millions de personnes sur le continent, soit un quart de sa population, selon Fraym, start-up américaine spécialisée dans l’analyse de données. De quoi attiser les convoitises. Mais cette analyse ne marche pas à tous les coups. Le chiffre d’affaires du Ceca-Gadis a ainsi reculé de plus de 15 % au Gabon, dans un contexte plombé par la déprime de l’or noir. En Afrique de l’Est, la chaîne Nakumatt, basée au Kenya, se classe dans notre édition à un rang plutôt convenable (20e), mais cela ne devrait pas durer. L’enseigne est au bord de la faillite pour cause de développement mal maîtrisé – comme nombre de milliards concurrents, dont Uchumi.

BA

28 La SNMVT, un franchisé de Monoprix en Tunisie, a ouvert à Sousse son 89e magasin en octobre 2018.

62,83

Le Maroc bien placé

de dollars. Chiffre d’affaires cumulé des 30 premières entreprises de distribution

Dans cet environnement, les trente premiers distributeurs réalisent un chiffre d’affaires de 62,83 milliards de dollars, une hausse de 15,77 % sur un an. Cette avancée a été recalculée (+ 15,77 % sur un an) à partir des résultats des trente premières entreprises du classement précédent, qui en comptait cinquante. Une réduction qui s’explique notamment par l’absence de données fiables sur nombre d’acteurs en Égypte, un poids lourd en matière de consommation. À cela s’ajoutent des disparitions, comme celle du sud-africain JD Group, pris dans la tourmente Steinhoff. Toutefois, la mainmise de l’Afrique du Sud, qui accapare les douze premières places et occupe quinze lignes au total, ne se dément pas. Parmi les sociétés notables d’autres pays, les enseignes marocaines (Marjane, Label Vie, Auto Hall) restent bien placées, tout comme Mohammed Enterprises Tanzania (13e).

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019

151


Classement

TRANSPORT LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ

Rang 2019

Rang dans les 500

Société

Pays

Chiffre d’affaires*

Résultat net* 391,8

1

16

Transnet

Afrique du Sud

5 886,4

2

22

Suez Canal Authority

Égypte

5 600

ND

3

38

Transnet Freight Rail

Afrique du Sud

3 529,9

ND

4

43

South African Airways

Afrique du Sud

3 295

- 420

5

52

Ethiopian Airlines

Éthiopie

2 710

232,8

6

58

Super Group

Afrique du Sud

2 412,6

107,6

7

81

Royal Air Maroc

Maroc

1 704,2

ND

8

122

Egyptair Airlines

Égypte

1 123,8

70,3

9

133

Transnet Port Terminals

Afrique du Sud

1 000,9

ND

10

146

Transnet National Ports Authority

Afrique du Sud

944,8

ND

11

150

Transnet Rail Engineering

Afrique du Sud

908,6

ND

12

182

Kenya Airways

Kenya

775,7

- 58,4 - 46,8

13

204

Trencor

Afrique du Sud

673,9

14

218

Air Mauritius

Maurice

610,7

5,4

15

236

Tunisair

Tunisie

563,8

- 140

16

238

Airports Co. of South Africa

Afrique du Sud

557,7

68

17

268

Comair

Afrique du Sud

489,7

24

18

309

Office national des aéroports

Maroc

399,1

57,1

19

314

Office national des chemins de fer

Maroc

394,1

- 59,5

20

320

Kenya Ports Authority

Kenya

385,9

91,3

21

357

Santova Logistics

Afrique du Sud

333

5,8

22

403

Société d’exploitation des ports – Marsa Maroc

Maroc

270

63,3

23

422

Grindrod

Afrique du Sud

247,1

- 41

24

436

Nu World Holdings

Afrique du Sud

238,1

13,8 70,5

25

473

Tanger Med Port Authority

Maroc

205,4

26

474

Airports of Mauritius

Maurice

205,1

ND

27

476

Value Group

Afrique du Sud

203

6,6

28

479

Empresa Nac. Dos Portos E Caminhos De Ferro De Moçambique

Mozambique

201

50,5

29

-

Agence nationale des ports

Maroc

185,8

15,4

30

-

Air Côte d’Ivoire

Côte d’Ivoire

183

- 27,5 137,4

31

-

Alexandria Container & Cargo Handling Co.

Égypte

169,3

32

-

Bolloré Transp. & Log. Côte d’Ivoire (Ex-Bolloré Africa Log. CI)

Côte d’Ivoire

165,3

24,1

33

-

Egyptair Maintenance & Engineering

Égypte

164,3

14,6

34

-

Port autonome d’Abidjan

Côte d’Ivoire

161,1

ND

35

-

Nouvelair Tunisie

Tunisie

157,7

9,1

36

-

Asky Airlines

Togo

125,3

ND ND

37

-

Société d’exploitation du Transgabonais

Gabon

122,4

39

-

Sjl Maghreb

Maroc

117,2

ND

38

-

Velogic Holding Co. Ltd

Maurice

96,4

3,3

40

-

Société nationale des transports et de la logistique

Maroc

85,6

ND

41

-

Egyptair Express

Égypte

79,4

- 6,8

42

-

Port autonome de Pointe-Noire

Congo

71,3

4,1

43

-

Egyptair Cargo

Égypte

71,1

11,3

44

-

Air Madagascar

Madagascar

59,4

- 13,3

45

-

Cargo Handling Corp.

Maurice

57,3

ND

46

-

Office de la marine marchande et des ports

Tunisie

57,2

17

47

-

Caverton Offshore Support Group (Ex-Caverton Helicopters)

Nigeria

56,5

7,2

48

-

Compagnie de transports au Maroc

Maroc

53,3

6,8

49

-

Aéroport international d’Abidjan

Côte d’Ivoire

48,9

5,9

50

-

Camair Co.

Cameroun

48,7

ND

*(en millions de dollars)

152

jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019


Accélération salvatrice

AG

ES

PA

Après des années mitigées, le secteur obtient de meilleurs résultats, favorisés par les grands projets d’infrastructures.

AH

« Il était peu probable que le plan de transformation de South African Airways résolve la situation. Nous aurions dû fermer la société. »

B ST GE / BLO O M BE RG/

TT

Y

IM

4

SA

R

TITO MBOWENI, ministre sud-africain des Finances, en novembre 2018, à propos des graves difficultés financières de la compagnie publique.

SAÏD BENCHÉRIF

érien, fret ferroviaire ou maritime… Le transport et la logistique retrouvent de l’allant. Le trafic des compagnies aériennes africaines a bondi de 7, 5 % en 2017 et de 6,5 % et 2018, selon l’Association internationale du transport aérien (Iata). Et l’activité exprimée en dollars des cinquante entreprises de notre classement affiche un bond de près de 30 % alors qu’il avait stagné l’an dernier. Pourtant réputé pour ses problèmes de gestion, l’opérateur public portuaire et ferroviaire sud-africain Transnet a vu son chiffre d’affaires en rands progresser de 11,3 % (environ 25 % en dollars) pour son exercice clos en mars 2018. Il ravit du coup la première place à l’égyptien Suez Canal Authority malgré la croissance de 12 % en dollars de celui-ci. Ces bons résultats se retrouvent aussi chez Transnet Freigh Rail, la plus grosse filiale de Transnet, troisième sur le podium.

A

22 Marsa Maroc va faire entrer Eurogate et Contship Italia au capital de sa filiale MINTT, chargée d’exploiter le terminal à conteneurs 3 de l’extension du port Tanger Med. Annoncée mi-mars, l’opération se fera par augmentation de capital.

44 Air Madagascar a mis en place en janvier avec Air Austral – son actionnaire à 49 % – un programme de fidélité commun, MyCapricorne, pour accroître leur synergie commerciale, qui se substitue à ceux qui existaient dans les deux groupes.

DR

Tableau aérien contrasté

49

2 187 868 Le nombre de voyageurs passés par l’aéroport d’Abidjan en 2018, soit une hausse de 5,7 %.

38,2 milliards

Côté aérien, le tableau est plus de dollars. contrasté. Les compagnies d’Europe Chiffre d’affaires et du Golfe dominent toujours en raides 50 premières son d’une libéralisation poussive et entreprises de la lente mise en œuvre de l’Open Sky. Ethiopian Airlines (5e), Royal de transport Air Maroc (7e) ou Air Mauritius (14e) (+ 29,3 % sur un an) se portent bien, avec des résultats en croissance soutenue. Ce qui n’est pas le cas de South African Airways (4e), qui reste en proie à de graves difficultés. Tout comme Tunisair (15e), qui affiche toujours de lourdes pertes. La compagnie est en voie de redressement sur le plan commercial (lire p. 54-55), mais pas financier. Quant à Air Côte d’Ivoire, elle n’est guère au mieux de sa forme avec un déficit de 27,5 millions de dollars. Egyptair (8e), elle, est parvenue à revenir dans le vert grâce à un bond de moitié de son chiffre d’affaires exprimé en dollars, lié à la stabilisation de la livre et à la reprise du tourisme. Enfin, chez les opérateurs maritimes, Tanger Med Port Authority (25e, lire p. 59) bénéficie du dynamisme du port marocain, devenu en 2018 la première plateforme africaine de conteneurs devant Durban. Avant même son actuelle extension, en cours de réalisation.

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POST-SCRIPTUM Pierre-Olivier Rouaud @RouaudPO

Vers le billion ans le domaine économique, il y a le temps des bilans, c’est l’objet de ce hors-série, et celui des perspectives. En la matière, une fois n’est pas coutume, faisons œuvre, pourquoi pas, de fiction. Si depuis 2012, la croissance de nos 500 avait tranquillement suivi sa route des années antérieures, ce numéro marquerait un cap symbolique. Le chiffre d’affaires des afro-champions aurait dû passer le seuil du billion, autrement dit des 1 000 milliards de dollars. À seulement 637 milliards de dollars pour cette édition (qui porte sur les exercices 2017), on en reste loin! Les raisons sont bien connues. Pour aller à l’essentiel : le yoyo des cours du pétrole ou autres « commodités » et les désordres macroéconomiques, singulièrement sur les monnaies. Sonangol, Sonatrach ou Orascom, qui leur ont payé un lourd tribut, commencent juste à s’en remettre, comme l’ensemble du classement. Pourtant, au rythme de croissance de cette année (environ 6 %), il faudra, pour atteindre ce seuil, patienter encore jusqu’à notre numéro de 2023!

D

Fondateur : Béchir Ben Yahmed, le 17 octobre 1960 à Tunis bby@jeuneafrique.com Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 Paris Tél. : +33 (0)1 44 30 19 60 Fax : +33 (0)1 45 20 09 69 Courriel : redaction @jeuneafrique.com

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Date toute théorique. D’ici là, qui sait combien le niveau d’expansion de l’économie mondiale, les crises locales ou globales, le caprice des bourses de matières premières à Londres, Chicago ou Kuala Lumpur, les tensions commerciales de l’ère Trump ou même la révolution numérique viendront doper, ou au contraire plomber, l’ascension de nos champions? Pour les entrepreneurs, sur le continent comme partout ailleurs, la croissance résulte d’une infinité de facteurs. Moins encore que celle des États, elle ne se décrète. Le talent des chefs d’entreprise, capitaines d’industrie ou start-uppeurs, c’est de savoir saisir les opportunités, d’exploiter aux mieux les ressources ou les avancées technologiques, et d’inventer ou de produire les biens et services compétitifs attendus par leurs clients. En la matière, le continent regorge de talents : qu’on songe à Safaricom, Dangote ou Magasin général. Et pour le reste ? Au-delà des caprices de la conjoncture, il est de la responsabilité des États de mettre en œuvre les conditions pour que les

Directeur général : Amir Ben Yahmed Vice-présidents : Danielle Ben Yahmed, François Soudan Directeur de la publication : Marwane Ben Yahmed Directeur de la rédaction : François Soudan f.soudan@jeuneafrique.com

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entreprises s’épanouissent, créent des richesses et de l’emploi. Pour cela, les recettes sont connues, stabilité socio-économique, amélioration du cadre des affaires et intégration régionale figurant au premier plan. Sur le premier point, la Fondation Mo Ibrahim apporte quelque espoir, son dernier indice de gouvernance globale en Afrique maintient sa tendance à l’amélioration. Les crises sécuritaires, politiques ou sociales n’ont pas disparu – qui peut le nier? –, mais le continent a réalisé en la matière son meilleur score des dix dernières années. Et dans le cadre des affaires? Dans sa livraison 2019, le classement « Doing Business » de la Banque mondiale souligne que, pour la sixième année de suite, l’Afrique subsaharienne est la région qui affiche le plus grand nombre de réformes. Encourageant. Concernant l’intégration commerciale, l’accord sur la zone de libreéchange continentale signé fin 2018 n’a pas encore, loin de là, pris son envol. Mais le feu vert du Parlement gambien ce 2 avril 2019 a marqué le passage de la barre des 22 ratifications requises pour qu’elle entre en vigueur. Un petit pas pour la Gambie, un grand pas pour le continent. De quoi voir les baobabs monter jusqu’au ciel. Jusqu’au billion et au-delà!

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