LE CL ASSEMENT DES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES AFRIC AINES – ÉDI T IO N 20 19
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL
NIGERIA Un eldorado à conquérir coûte que coûte
HORS-SÉRIE NO 50
AGRO-INDUSTRIE L’ivoirien Sifca met le cap sur l’aval
ÉNERGIE Comment Elsewedy est devenu un géant des câbles électriques
De g. à dr., Ahmed El Sewedy, Elsewedy Electric ; Pierre Billon, Sifca ; Rob Shuter, MTN ; Mostafa Terrab, OCP ; Youssef Omaïs, Patisen ; Bella Disu, Globacom.
LES JEUNE AFRIQUE HO R S -SÉRIE N o 50
MANAGERS Ces pionniers de la transformation numérique
premières entreprises africaines France 6 € Algérie 360 DA Allemagne 8 € Autriche 8 € Belgique 7 € Canada 11,99 $ CAN DOM 8 € Éthiopie 95 birrs Italie 8 € Maroc 45 DH Mauritanie 1 800 MRO Norvège 75 NOK Portugal 8 € Suisse 14 FS Tunisie 6,50 DT Zone CFA 3 200 F CFA ISSN 1959-1683
20e ÉDITION Palmarès exclusif 2019
ÉDITORIAL Julien Clémençot
Le salut par la Zlec onne nouvelle pour les pays africains et les entreprises de notre classement. Après des années plombées par la chute des cours des matières premières, les économies subsahariennes confirment leur redressement. Leur croissance devrait grimper de 3,5 % en 2019, contre 3 % l’an dernier, selon le FMI. Une performance favorisée par la résistance de la Chine. Le PIB du géant asiatique, premier partenaire commercial du continent, a augmenté de 6,4 % au premier trimestre d’après les statistiques publiées par Pékin mi-avril. Certes, sa croissance est la plus basse depuis près de trente ans, mais elle a cessé de se dégrader après une année 2018 orientée à la baisse. Ses sociétés augmentent leur production comme leurs investissements et la demande intérieure reste forte en dépit des tensions avec les États-Unis. La lente remontée des économies africaines entamée il y a trois ans se lit dans notre classement. Les revenus 2017 (en dollars) des 500 premières entreprises ont progressé de 12,1 % sur un an, confirmant le modeste rebond de 1,2 % entrevu dans l’édition précédente. Mais leur développement est loin de répondre aux défis qui se posent aux pays africains. Il leur faudrait créer pas moins de 20 millions d’emplois par an pendant deux décennies pour offrir un avenir aux
B
jeunes qui vont entrer sur le marché du travail. L’accroissement démographique obère une grande partie des efforts accomplis pour réduire la pauvreté, bien qu’à terme il demeurera l’un des atouts du continent. « Si on garde le rythme actuel, en 2030, quatre pauvres sur cinq dans le monde seront africains. L’Afrique ne peut pas, ne doit pas être un musée de la pauvreté », s’alarmait dans JA Akinwumi Adesina, président de la BAD.
Une occasion unique
Nain du commerce mondial, le continent, qui continue d’exporter ses matières premières, souvent sans les transformer ou presque, doit changer de logiciel pour opérer dans des temps records la rupture nécessaire. Et l’accord de création d’une zone de libre-échange continentale (Zlec), signé l’an dernier lors du sommet de Kigali sous la présidence du Rwandais Paul Kagame, lui en offre une occasion unique. C’est d’abord l’opportunité pour le continent et son secteur privé de faire bloc pour la première fois et de peser au niveau international. Le marché ainsi créé regroupera plus de 1,2 milliard de personnes et son
PIB représentera 3 000 milliards de dollars, plus que l’Inde. Surtout, ce nouvel espace permettant la libre circulation des personnes, des capitaux, des biens et des services pourra être un formidable accélérateur pour le développement des entreprises africaines, leur offrant des débouchés pour des productions à forte valeur ajoutée, en même temps qu’il favorisera la transformation structurelle des économies. Une fois opérationnel, l’accord de libre-échange pourrait conduire à une hausse de 52 % du commerce intra-africain d’ici à 2022, selon la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. L’accord désormais ratifié par une vingtaine de pays, la Zlec entrera en vigueur le 30 mai, mais c’est après le sommet extraordinaire de l’Union africaine à Niamey début juillet 2019 qu’elle devrait être davantage opérationnelle. Bien sûr, ce projet n’a pas que des supporters. Le Nigeria, première économie du continent, fait partie des frileux qui craignent qu’une nouvelle concurrence débarque sur leurs terres. Savoir que cette idée a été portée sur les fonts baptismaux par le dirigeant d’un pays de seulement 12 millions d’habitants, avec un secteur privé naissant et sans véritable champion panafricain, devrait pourtant rassurer, notamment les chefs d’entreprise qui pensent que la Zlec fera boxer sur le même ring poids mouche et poids lourds – sans garde-fou.
Le continent doit changer de logiciel pour opérer la rupture nécessaire.
• Rédaction en chef: Pierre-Olivier Rouaud, Julien Clémençot • Rédaction en chef exécutive: Laurent Giraud-Coudière, Vladimir Pol (adjoint) • Secrétariat de rédaction: Sabine Clerc • Base de données et classements: Capucine de La Revelière (les500@jeuneafrique.com) • Direction artistique: Marc Trenson, Jean-Philippe Gauthier (adjoint) • Rédaction graphique: Stéphanie Creuzé (chef de studio), Julie Eneau, Sydonie Ghayeb, Camille Chauvin • Infographies: Christophe Chauvin • Iconographie : Claire Vattebled (chef de service), Nathalie Clavé, Ophélia Lamy • Révision : Cécile Espérou-Kenig, Emmanuelle Montagnese, Nathalie Wallon-Bedjoudjou • Ont collaboré à ce hors-série: Saïd Benchérif, El Mehdi Berrada, Laure Broulard, Julien Clémençot, Nadoun Coulibaly, Rémy Darras, François Étienne, Mathieu Galtier, Natacha Gorwitz, Olivier Holmey, Ariane Lavrilleux, Christophe Le Bec, Estelle Maussion, Omer Mbadi, Baudelaire Mieu, Amadou Oury Diallo, Pierre-Olivier Rouaud, Julien Wagner • Publicité : Pierre Bessières (coordination), Difcom, Groupe Jeune Afrique, 57 bis rue d’Auteuil, 75016 Paris Tél.: 33 1 44301960 - Fax: 33 1 45200967
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
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Éditorial Le salut par la Zlec
Sommaire
ENQUÊTE
6 14 18
Nigeria Un eldorado à conquérir coûte que coûte Télécoms Globacom, un géant à l’étroit Interview Acha Leke, associé senior et président de McKinsey Afrique
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NIGERIA
Un eldorado à conquérir coûte que coûte
AFRIQUE SUBSAHARIENNE 22 30 34 40
Côte d’Ivoire Sifca met le cap sur l’aval Angola Sonangol sommée de se transformer Guinée La SMB remet la bauxite sur les rails L’opération de l’année Rubis fait le plein de stations-service en Afrique de l’Est 42 Nouveaux entrants
MAGHREB & MOYEN-ORIENT
44 50 54 56 58
Égypte Elsewedy Electric, la diversification sans frein Maroc Bgroup ou l’ambition en toute discrétion Tunisie Pourquoi Tunisair ne redécolle pas L’opération de l’année Mutandis enfin coté Nouveaux entrants
MANAGERS
60 Ces pionniers de l’entreprise africaine 4.0 Yacine Barro (Microsoft) ; Achraf Chaari (Magasin général) ; Rebecca Enonchong (AppsTech) ; Aminata Ndiaye (Orange) ; Saloua Karkri Belkeziz (GFI) ; Catherine Nomel (Air Côte d’Ivoire) ; Nabi Issa Coulibaly (La Poste du Burkina Faso)
76 76 87 99 105 106 112 118 124 128
CLASSEMENTS
Bilan Le redémarrage se confirme Classement général Classement selon la rentabilité Classement par régions Afrique du Nord Afrique de l’Ouest Afrique australe et océan Indien Afrique de l’Est Afrique centrale
133 Classement par secteurs 134 Agro-industrie 138 Boissons 140 Télécoms 142 Hydrocarbures 144 BTP 146 Matériaux de construction 148 Mines 150 Distribution 152 Transport
154 Post-scriptum Vers le billion
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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
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CÔTE D’IVOIRE
44
ÉGYPTE
Sifca met le cap sur l’aval
Elsewedy Electric, la diversification sans frein
PHOTOS DE COUVERTURE : CAPTURE D’ÉCRAN YOUTUBE; SIFCA ; WALDO SWIEGERS/BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES ; DIRK WAEM/BELGA/MAXPPP ; SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA ; BRUNO LEVY POUR JA
Vivre le progrès.
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ENQUÊTE
FREDERIC SOLTAN/CORBIS/GETTY IMAGES
De nombreuses entreprises font de ce pays un enjeu majeur de leur stratégie africaine (ici le port de Lagos).
NIGERIA
Un eldorado
àconquérir coûtequecoûte Beaucoup s’y cassent les dents, mais peu renoncent car ce marché reste l’un des plus prometteurs du continent.
Enquête NIGERIA
Des signes de reprise
C
’
est un e-mail qui résume à lui seul le vécu de nombreuses sociétés étrangères au Nigeria. En mai 2012, Giles Pendleton, alors chargé de la promotion immobilière au sein du groupe sud-africain Liberty, écrit à un homme d’affaires qui lui propose un partenariat dans une zone franche non loin de Lagos: « Cet endroit ne dispose ni de route ni de liaison ferrée, ni de port ni d’aéroport. » La visite a été une perte de temps, estime-t-il, Liberty ne pouvant s’associer à un projet en l’absence d’infrastructures de base. S’emportant, il conclut: « Contrairement à ce que vous avez pu entendre, la zone franche de Lekki est une série de plateformes en pleine jungle, au milieu de nulle part, qui verra le jour au mieux dans vingt ans. » Cet e-mail, que Jeune Afrique a pu se procurer, illustre les défis auxquels tout entrepreneur envisageant de s’implanter au Nigeria est confronté, et éclaire le choix de beaucoup de l’éviter. Et pourtant! En dépit des contre-performances des dernières années dues à la chute du prix du baril de pétrole et à la dévaluation du naira, la première économie du continent est en voie de redressement. Avec un PIB de 450 milliards de dollars et, surtout, un potentiel de croissance à moyen terme qu’Acha Leke, associé chez McKinsey (lire pp. 18-19), estime entre 8 % et 10 % par an, elle reste incontournable pour toute société ayant des ambitions continentales. Et ce quel que soit le secteur. Car le marché nigérian présente des opportunités bien au-delà du pétrole: les importations, par exemple, se chiffrent à 50 milliards de dollars par an. Du groupe agroalimentaire sénégalais Patisen à la banque sud-africaine Absa, en passant par le fabricant marocain de literie Dolidol, l’institut de sondages kényan mSurvey ou le groupe hôtelier malien Azalaï, la liste des sociétés qui s’installent au Nigeria ou qui se préparent à le faire ne cesse de s’allonger. Et en dépit des déconvenues, qui sont légion, nombreux sont ceux qui font de ce pays un enjeu majeur de leur stratégie continentale. Avec l’espoir de voir décoller leur chiffre d’affaires.
Bilan mitigé des sud-africaines
À 82 ans, l’ex-président Olusegun Obasanjo reste, douze ans après la fin de son mandat, l’un des ardents défenseurs du potentiel de son pays. Quand on l’interroge sur la venue de compagnies étrangères, il répond avec enthousiasme: « Plus on est de fous, plus on rit ! » Conscient des difficultés, il poursuit : « J’implore les entreprises qui voudraient partir de ne pas le faire. Même si elles subissent des revers, elles doivent rester, ces échecs ne sont que temporaires. Avec nos quelque 200 millions d’habitants, tout effort commercial au Nigeria est voué au succès. »
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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Taux de croissance du PIB
6,3 %
2,6 % 0,8 %
1,9 %
2,3 %
2018
2019
- 1,6 % 2014
2015
2016
2,5 %
2,6 %
prévisions 2017
Population (en millions d’habitants) PIB / habitant (2018) Inflation (2018) Taux directeur Banque centrale Déficit public (2018) Dette publique (2018)
2020
2021
195,9 (2017) 410 (2050, prévision) 2 268 $ 12,4 % 13,5 % 5,1 % du PIB 25,3 % du PIB
Commerce extérieur (en milliards $) Exportations 2018 (dont pétrole/gaz : 94 %) Importations 2018
58,8 49,6
Sur le long terme, peut-être. Mais quand les difficultés s’accumulent, il peut sembler sage de se retirer. C’est le choix qu’ont fait certaines des plus importantes sociétés sud-africaines entrées au Nigeria ces dernières années: la chaîne de magasins d’alimentation Woolworths en 2013, l’industriel agroalimentaire Tiger Brands en 2016 ou le groupe hôtelier Sun International à la fin de 2018. « Les entreprises sud-africaines affichent un bilan mitigé au Nigeria », analyse Ronak Gopaldas, directeur chez Signal Risk, une société de conseil basée au Cap. « L’entrée de Woolworths, par exemple, a été désastreuse », poursuit-il. Woolworths a justifié son départ, deux ans seulement après y avoir fait une entrée fracassante, par ses charges locatives et fiscales élevées, et par la gestion difficile des chaînes d’approvisionnement. La compagnie n’aura pas su s’adapter. De Lagos à Abuja en passant par Port Harcourt, les obstacles à une installation réussie restent nombreux. Les entreprises étrangères doivent faire face à des infrastructures défaillantes, une corruption endémique, une devise instable et des instances de régulation qui versent parfois dans l’excès de zèle. Ainsi, en août 2018, la Banque centrale a menacé MTN d’un redressement fiscal
MALGRÉ LA CHUTE DES COURS DU PÉTROLE ET LA DÉVALUATION DU NAIRA, LA PREMIÈRE ÉCONOMIE DU CONTINENT EST EN VOIE DE REDRESSEMENT.
SOURCES : FMI, PNUD, NATIONS UNIES, OMC
OLIVIER HOLMEY
Enquête NIGERIA
©PHOTO ANANIAS LEKI-DAGO POUR JA
POUR JEAN KACOU DIAGOU, UN « PASSAGE OBLIGÉ »
Le PDG du groupe NSIA dans son bureau du Plateau, à Abidjan.
NSIA, le principal assureur d’Afrique francophone, s’est établi au Nigeria en 2011 avec le rachat d’une société d’assurances pour environ 20 milliards de F CFA (30,5 millions
d’euros). Son président, Jean Kacou Diagou, deuxième fortune de Côte d’Ivoire, considère ce pays comme « un passage plus ou moins obligé pour un groupe voulant
portant sur 8,13 milliards de dollars. L’opérateur de télécoms était accusé d’avoir rapatrié illégalement ces fonds en Afrique du Sud. Un contentieux finalement réglé à la fin de 2018 pour 53 millions de dollars. Ce spectaculaire différend, survenu après l’amende record de 2016, n’a en tout cas rien arrangé quant à la manière dont le pays est perçu, comme l’explique le FrancoAlgérien Sofiane Lahmar, associé au sein du fonds britannique Development Partners International (DPI), spécialisé sur l’Afrique et présent au Nigeria: « De telles actions contre certains grands groupes étrangers sont inquiétantes. »
Adapter sa stratégie au marché
Nombreuses pourtant sont les sociétés qui restent attachées à leur projet d’implantation au Nigeria. Tâchant d’apprendre des erreurs de leurs prédécesseurs, elles adaptent leur stratégie aux spécificités du marché. La politique protectionniste du Nigeria joue parfois le rôle d’accélérateur. Privé de débouchés par Lagos, qui a interdit les importations de NPK, un fertilisant à base de phosphate, OCP, numéro un mondial des phosphates fait contre mauvaise fortune bon cœur et entend investir dans un premier temps 20 millions de dollars dans la construction de deux mélangeurs pour produire de l’engrais localement.
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devenir important en Afrique ». Cependant, NSIA ne serait jamais entrée au Nigeria autrement que par une acquisition. « S’implanter à partir de rien aurait été très difficile parce qu’on ne connaissait pas très bien ce marché », explique-t-il. Aujourd’hui, la filiale nigériane de NSIA affiche une croissance d’environ 10 % par an, et contribue à un peu plus du dixième du chiffre d’affaires du groupe. Et Jean Kacou Diagou ne compte pas en rester là. Il a récemment accru les fonds propres de NSIA Nigeria pour lui permettre de mieux puiser dans « le potentiel incommensurable » du pays. Seule ombre au tableau : la dévaluation du naira en 2016 a eu pour effet de réduire la valeur des actifs nigérians de NSIA d’environ 40 %. « Ça a fait mal », se souvient-il. Mais il ne croit pas au scénario d’une nouvelle dévaluation cette année. Et il se félicite d’avoir été l’un des premiers assureurs étrangers de taille à s’être installé dans le pays. O.H.
Pour sa part, Absa (ex-Barclays Africa Group) mise sur une progression à petits pas. Présente au Nigeria depuis environ dix ans, elle n’envisage que maintenant d’étendre ses activités au-delà du marché de capitaux. « Nous y observons une approche très prudente, confie Hasnen Varawalla, coprésident des opérations bancaires du groupe. En tant que banque panafricaine, nous nous devons d’être présents sur le premier marché du continent. Mais la compétition y est rude. Il est important d’y croître par étapes, au fur et à mesure que nous affinons notre connaissance du pays. » En la matière, les entreprises des pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) bénéficient des exceptions douanières de cette zone de libre-échange. Quand Patisen est arrivé au Nigeria, en 2016, il a fait le choix d’importer ses produits du Sénégal plutôt que de les fabriquer sur place. Il évite ainsi par exemple les dépenses liées à l’usage de générateurs diesel, le réseau électrique nigérian étant peu fiable. Patisen a fait appel à un manager nigérian, Abidemi Muraina, pour conduire son projet (lire encadré p. 12). Celui-ci explique que l’emploi d’une main-d’œuvre locale permet au groupe francophone de surmonter la barrière de la langue. « Pour avoir une vue d’ensemble du Nigeria il faut y avoir passé des années, en comprendre la culture et le milieu des affaires », indique-t-il.
Enquête NIGERIA
Et le pari se révèle plutôt gagnant. Le chiffre d’affaires de Patisen au Nigeria a doublé l’année dernière, et il devrait réitérer cette performance en 2019 pour atteindre 30 millions de dollars! Malgré la concurrence féroce de la société sud-africaine Promasidor, des multinationales Nestlé et Unilever ou de nombreuses entreprises nigérianes, la société sénégalaise de produits d’épicerie y trouve son compte grâce à la forte poussée démographique, analyse Abidemi Muraina. Dolidol rêve d’un destin similaire. Pour arriver à ses fins, la société marocaine a choisi de s’associer au fonds DPI, qui est l’actionnaire principal de Chicken Republic, une chaîne de restauration à succès au Nigeria. En prenant un ticket de 20 % dans Dolidol pour 30 millions de dollars fin 2018, DPI a donné à l’industriel les capitaux nécessaires à son expansion, mais pas seulement. « La valeur ajoutée que nous pouvons apporter est très importante: nous avons non
seulement la connaissance du terrain, mais surtout l’expérience d’avoir déjà investi dans un acteur de cette économie », précise Sofiane Lahmar, qui s’est rendu au Nigeria avec des cadres de Dolidol. D’autres sociétés du portefeuille du fonds DPI, comme CMGP, une compagnie marocaine d’irrigation, ou Egic, un fabricant égyptien de plomberie, envisagent aussi de s’implanter au Nigeria. Ces deux acteurs ont une approche ouverte à l’égard des modalités d’entrée, par exemple l’acquisition d’une société nigériane ou, tâche plus ardue, l’ouverture d’une usine. Dans le premier cas de figure, leur arrivée au Nigeria pourrait avoir lieu dès cette année, indique Sofiane Lahmar. Pour sa part, mSurvey s’est installé à Lagos au début de 2018. Son pari ? Aider les sociétés étrangères à mieux saisir les attentes des différents types de consommateurs nigérians par ses enquêtes. L’institut espère ainsi transformer un défi majeur de ce marché – sa diversité extrême – en une opportunité commerciale. « On ne peut pas faire de copier-coller au Nigeria », résume Kenfield Griffith, directeur général de mSurvey, qui juge que des entreprises comme Woolworths auraient connu davantage de succès si elles avaient eu recours à ce genre de services.
SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA
La crainte de nouveaux désordres monétaires?
L’usine du groupe agroalimentaire sénégalais à Dakar.
HORS DE LA CEDEAO, POINT DE SALUT POUR PATISEN En important du Sénégal les produits qu’elle vend au Nigeria, Patisen se dispense de payer les 20 % de taxes douanières habituelles, ces deux pays appartenant à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), qui favorise le libreéchange régional. Cette exemption fait toute la différence : « Sans elle, nous ne serions pas compétitifs », assure Abidemi Muraina, chargé des activités de Patisen au Nigeria. Mais l’administration Buhari refuse pour l’instant de rejoindre la zone de libre-échange continentale (Zlec).
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Elle souhaite favoriser l’industrie nationale à travers des mesures protectionnistes, ce qui inquiète ce cadre de l’agroalimentaire. Si cette exemption venait à être révoquée, comme il s’y attend, Patisen se verrait obligé d’établir des usines au Nigeria. Une lourde tâche qui aurait pour effet de réduire les marges et d’augmenter l’exposition aux risques du pays. « Nous espérons bénéficier de l’exemption encore longtemps, afin de nous préparer à ce scénario », conclut Abidemi Muraina. O.H.
Des difficultés, il y en a encore dans ce pays classé 146e sur 190 dans le dernier classement « Doing Business » de la Banque mondiale. Si les réseaux électriques et de transport sont un des chantiers prioritaires du pouvoir, ces infrastructures restent largement en deçà des besoins, et freinent l’essor du Nigeria. Il faut parfois deux semaines aux produits importés par Patisen pour être acheminés du port de Lagos aux entrepôts de la ville, tant le premier est engorgé. Et même sur l’île Victoria, le quartier d’affaires de Lagos où sont installées de nombreuses sociétés étrangères, les coupures de courant sont fréquentes. Une nouvelle dévaluation du naira, redoutée par certains économistes, pourrait constituer un cassetête supplémentaire. Cela étant, la lente remontée des prix du pétrole, après qu’ils sont tombés à leur niveau le plus bas en quinze ans au début de 2016, a permis de réinjecter des dollars dans l’économie, qui dépend à 95 % de l’or noir pour ses exportations. De
ENGAGÉE EN AFRIQUE, LÀ OÙ L’AVENIR S’ÉCRIT Société Générale est nommée meilleure banque en Afrique, pour la qualité de son accompagnement et ses solutions innovantes de financement auprès des startups et PME africaines.
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Enquête NIGERIA
Un avis partagé par MTN. Malgré ses déboires judiciaires, l’opérateur n’a aucune intention de quitter le pays. Après tout, c’est sa percée au Nigeria qui lui a permis de devancer son principal rival, le sud-africain Vodacom. Et MTN est loin d’être la seule entreprise à avoir gagné en compétitivité en ayant bravé les dangers de ce marché. Ainsi, grâce à son implantation au Nigeria, l’école de commerce sud-africaine Regenesys s’est fortement développée ces dernières années, tandis que sa compatriote, l’université de Stellenbosch, dont la stratégie est plus réservée, n’a pas voulu s’y lancer. Au grand dam de son directeur commercial, Adetoyese Abioye, qui estime que le choix du Nigeria finit souvent par payer. Quant à la zone franche de Lekki, si décriée par Giles Pendleton en 2012, elle a su attirer des sociétés étrangères et a même recueilli l’appui d’Aliko Dangote, première fortune d’Afrique, qui y fait construire la plus grande raffinerie de pétrole au monde. Contrairement à la prévision de l’ancien cadre de Liberty, il aura fallu bien moins de vingt ans pour voir éclore ce projet. Encore fallait-il prendre le risque…
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Si beaucoup de groupes veulent entrer au Nigeria, certaines des entreprises du pays se rêvent, elles, un destin continental, tel l’opérateur fondé par Mike Adenuga. JULIEN CLÉMENÇOT
u Nigeria, son entrevue avec le président rwandais, Paul Kagame, a fait le tour du web. Belinda AdenugaDisu, plus connue sous le nom de Bella Disu, ne s’est pas encore imposée comme la grande patronne de Globacom. Mais sa venue à Kigali fin mars 2019, à l’occasion de l’Africa CEO Forum, où se sont retrouvés plus de 800 chefs d’entreprise, lui a permis de renforcer sa nouvelle stature. Depuis janvier, la fille de Mike Adenuga – 66 ans, deuxième fortune du continent –, est la vice-présidente exécutive du deuxième opérateur de télécoms du Nigeria. Forbes estimait fin avril 2019 à 9,2 milliards de dollars la fortune de son père, bâtie grâce au pétrole – il exploite six blocs avec sa société Conoil dans le delta du Niger – et à l’opérateur de télécoms qu’il a fondé en 2003. Et il en est toujours le principal pilote. Dans son pays, l’entrepreneur est une légende dont on dit qu’il a payé ses études aux États-Unis en étant chauffeur de taxi puis gagné son premier million de dollars à l’âge de 26 ans en vendant des dentelles et des boissons sucrées. Bella Disu s’est inscrite dans son sillage. Une fois ses études à l’Université du Massachusetts, à Boston,
A
achevées, elle a aussitôt rejoint l’entreprise, en 2004. D’abord comme commerciale, avant de naturellement grimper tous les échelons sans oublier de parfaire sa formation en décrochant un master en sciences du leadership à la Northeastern University – toujours à Boston.
Santé et divertissement
Il faut dire que ses nouvelles responsabilités ne sont pas minces. Globacom, connu sous la marque Glo, détient 26 % du marché nigérian des télécoms, derrière le sud-africain MTN (40 %), mais devant l’indien Airtel (25 %) – dépassé fin 2018 – et 9 Mobile (17 %), une ancienne filiale de l’émirati Etisalat. Au total, Glo comptait en février 2019, s elon l’autorité de régulation des télécoms nigériane, 46 millions de clients, plus qu’Orange en Égypte (33,5 millions), premier marché de l’opérateur français. Globacom, qui ne divulgue pas ses résultats financiers, réaliserait, d’après le cabinet spécialiste du secteur Ovum, un chiffre d’affaires d’environ 1,2 milliard de dollars. Ce qui le situe virtuellement dans les 115 premières places de notre Top 500. Impossible en revanche d’estimer sa rentabilité, faute de données. Tout juste peut-on U E S W I T T/ S I PA
Prendre des risques
Télécoms Globacom, un géant à l’étroit
JA C Q
quoi faciliter les importations et le rapatriement de dividendes pour les sociétés étrangères. Quant à la réélection, à la fin de février 2019, pour un mandat de quatre ans du président Muhammadu Buhari, 76 ans, elle garantit une certaine stabilité à la politique économique et une volonté de développement hors pétrole dans les infrastructures, l’agriculture, l’industrie ou le numérique à travers la stratégie de l’Economic Recovery and Growth Plan. « Les gens disent que le Nigeria est difficile, mais tous les marchés le sont si on ne les comprend pas, résume l’homme d’affaires nigérian Arnold Ekpe, ancien directeur général d’Ecobank. Si on est prêt à y investir sur le long terme et à faire l’effort d’en comprendre les particularités, c’est un marché profitable. »
Enquête NIGERIA
GETTY IMAGES
Pour augmenter le revenu par utilisateur, le groupe a annoncé le lancement de plusieurs plateformes de services (ici, les tours de Mike Adenuga, à Lagos).
observer que ses concurrents MTN et Airtel affichent une marge Ebitda (indicateur proche de l’excédent brut d’exploitation) respectivement de 44 % et 42 %. Un niveau qui a largement baissé depuis dix ans, mais demeure confortable. La sienne est sans doute inférieure au regard de sa plus faible proportion d’abonnés utilisant internet, de 58 % – contre 70,9 % pour le leader sud-africain et 68,6 % pour le groupe indien. Pour augmenter son revenu moyen par utilisateur, Globacom a annoncé en février 2019 le lancement de plusieurs plateformes de services. Au programme, une offre de stockage de données dans le cloud, des conseils de santé, un portail de divertissement et, surtout, des services financiers (paiement, transfert d’argent…) – après avoir obtenu il y a quelques mois, comme ses concurrents, l’accord du régulateur. Le Nigeria était un des rares pays du continent où ce service était encore interdit sous la pression du secteur bancaire, alors que 60 millions de personnes n’y sont pas encore titulaires d’un compte. Ces nouveautés sont la promesse de revenus futurs pour Globacom, au vu de l’expérience d’autres acteurs tels que Safaricom. L’opérateur kényan, pionnier du genre avec sa plateforme M-Pesa, a réalisé 620 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2017 grâce
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aux services financiers, soit 28 % de son revenu global. Bien que Glo ne fasse pas preuve d’une grande transparence, ses réalisations donnent une indication de sa force de frappe. En 2010, il avait inauguré le câble sous-marin Glo-1. Celui-ci relie le Nigeria au sud-ouest de l’Angleterre et dessert potentiellement seize pays africains avec, aujourd’hui, une capacité de 2,5 térabits par seconde. Sa construction a nécessité un investissement de 800 millions de dollars (près de 580 millions d’euros).
Du Bénin au Ghana
Même si ce câble est sans doute encore sous-utilisé – c’était, selon une source interne, le cas fin 2017 –, l’entreprise prévoit de se doter, avec le concours de Huawei, d’un second câble sous-marin, cette fois entre Lagos et les États du delta du Niger. De quoi apporter le très haut débit dans les régions pétrolières et toucher ainsi une nouvelle clientèle d’entreprises. Mais la prochaine étape décisive consistera pour Globacom à réussir son développement international. À Kigali, Bella Disu a insisté sur la volonté du groupe de participer au développement du continent. Sortir des frontières du Nigeria, l’opérateur l’a déjà fait. En 2007, il avait décroché une licence au Bénin.
Sur ce petit marché d’Afrique de l’Ouest, Glo comptait en 2016 un peu plus de 1 million d’abonnés, soit 11,7 % des puces télécoms actives dans le pays. Impossible, avec une si petite part, d’atteindre l’équilibre. Les autorités béninoises avaient un temps pensé pouvoir s’appuyer sur le géant nigérian pour casser le duopole formé par MTN et Moov (Maroc Telecom). Mais elles ont dû se rendre à l’évidence. Et ont décidé de lui retirer sa licence fin 2017, après lui avoir plusieurs fois reproché sa mauvaise qualité de service. Le groupe a également échoué à entrer sur le marché ivoirien faute de pouvoir racheter l’opérateur Comium en 2015. Il est cependant toujours présent au Ghana, où il avait décroché une licence en 2008. Mais, là encore, il ne possède qu’une très faible part de marché, de 1,2 % environ, qui ne l’a pas incité à participer au processus d’attribution des licences 4G. Dans une industrie où l’économie d’échelle est un élément essentiel, Globacom ne pourra sans doute pas éternellement se contenter de son immense marché intérieur. Interviewée par CNBC à Kigali, Bella Disu ne disait pas autre chose, mettant en avant la connexion du câble Glo-1 avec le Ghana, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, et affirmant: « Il est temps que nous y offrions des services. »
Enquête NIGERIA
Interview Acha Leke Associé senior et président de McKinsey Afrique
« Les entreprises africaines ne peuvent ignorer la première économie du continent » En dépit de ses difficultés, le Nigeria recèle d’énormes potentialités selon le consultant, qui a conseillé le gouvernement dans sa stratégie économique. Propos recueillis par PIERRE-OLIVIER ROUAUD Jeune Afrique : Que pèse le marché nigérian en Afrique?
Acha Leke : Pour toute entreprise, notamment africaine, qui entend se développer sur le continent il y a trois marchés clés : l’Afrique du Sud, l’Égypte et le Nigeria. Vu sa taille – près de 200 millions d’habitants –, on ne peut tout simplement pas ignorer ce dernier. Parmi les marchés de consommation au sens large, c’est l’un des plus développés du continent. C’est vrai dans l’agroalimentaire, les produits ménagers, les télécoms, la pharmacie ou la banque de détail. Il représente plus de 20 % de toute la consommation africaine. De plus, il s’agit d’un marché profond : il y a de la place pour beaucoup. Il ne se limite pas à un ou deux acteurs dominants par secteur comme dans beaucoup d’autres pays du continent. Quid des entreprises africaines sur ce marché?
Au sein de McKinsey, nous suivons un échantillon de 438 sociétés africaines réalisant plus de 1 milliard de dollars de chiffre d’affaires, dont beaucoup ont une implantation, même modeste, au Nigeria. À cela s’ajoute un grand nombre de multinationales qui ont bien saisi l’importance du Nigeria dans les hydrocarbures, cela va de soi, mais aussi dans les produits de consommation avec des groupes fortement implantés comme Diageo ou Unilever.
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Et les entreprises nigérianes ?
Elles prennent leur marché très au sérieux. Dans tous les secteurs, de la banque au sucre, en passant par le ciment ou les télécoms, on compte des entreprises nationales nigérianes parmi les acteurs dominants. Ce qui n’est pas le cas dans toutes les économies du continent. Quel pays africain est le plus présent au Nigeria ?
L’Afrique du Sud y est très bien représentée, eu égard à la taille de ses entreprises. Certaines, comme MTN, ont connu quelques vicissitudes mais n’ont pas renoncé pour autant. Des groupes comme Shoprite ou Standard Bank sont très implantés. Le tropisme ouest-africain et le processus d’intégration économique au sein de la Cedeao ne joue-t-il pas ?
Pas autant. Il y a encore très peu d’entreprises des pays voisins, ou d’Afrique de l’Ouest au sens large, présentes au Nigeria. C’est regrettable. Mais cela commence à changer.
QUAND UNE SOCIÉTÉ RÉUSSIT À PERCER DANS CES CONDITIONS, C’EST QUE SON MODÈLE EST LE BON.
Par exemple Ecobank, dont le siège est situé à Lomé, a finalement racheté une banque au Nigeria il y a quelques années. Le pays est très mal placé dans le classement « Doing Business » de la Banque mondiale, son secteur pétrolier reste opaque… C’est un marché réputé très difficile. Est-ce le cas ?
Bien sûr, il n’est pas facile d’y faire des affaires. Les difficultés sont bien connues : bureaucratie, infrastructures insuffisantes, contrôle des importations… Mais si vous réussissez dans ces conditions, c’est que votre modèle est le bon, et que vous pouvez réussir n’importe où ! Et si c’est difficile pour votre entreprise, ça l’est aussi pour vos concurrents. Une fois que l’on a percé au Nigeria, on peut se développer vite et réaliser de grosses marges. C’est le cas d’Indomie, dans les nouilles instantanées, par exemple. C’est-à-dire ?
Quand cette entreprise indonésienne s’est lancée dans le pays, voilà une trentaine d’années, son marché n’existait pour ainsi dire pas. Les nouilles déshydratées ne figuraient pas dans les habitudes des Nigérians. Aujourd’hui, elles sont un produit de consommation courante. L’entreprise a connu un succès incroyable, au point que Kellogg’s a versé plus de 800 millions de dollars en deux fois pour racheter ce business au Nigeria. Donc tout est possible !
ONE2ONEGROUP/MCKINSEY
INFATIGABLE PROMOTEUR DU CONTINENT
Quels secteurs vous semblent les plus porteurs?
C’est une économie en développement, donc il y a du business à faire dans tous les domaines, à commencer par les ressources naturelles ou les produits de base. Aliko Dangote a fait sa fortune dans la farine, le sucre et le ciment. Mais les entreprises étrangères s’intéressent beaucoup aux industries de consommation au sens large, car ces secteurs sont assez ouverts en matière d’approche. C’est plus compliqué évidemment dans les secteurs régulés comme l’énergie. Certains segments inattendus comme la santé privée ou l’éducation connaissent de belles croissances, s’appuyant sur l’existence d’une réelle classe moyenne supérieure, voire fortunée. La distribution moderne est elle aussi en plein développement, évidemment. Depuis plusieurs années, et cela s’est accentué avec la crise de 2016, le gouvernement intervient beaucoup dans l’économie, mettant en place des quotas d’importation, des limitations d’accès aux devises… Est-ce un risque, selon vous?
Une réflexion forte porte sur ce sujet. Elle a été lancée notamment sous
le précédent mandat du président Buhari et va se poursuivre avec sa réélection. L’idée est de mettre en place des outils juridiques pour permettre le développement d’une industrie nationale forte et la création d’emplois dans nombre de secteurs clés. Cette approche protectionniste ne peut-elle conduire à des contre-performances économiques sur la durée comme souvent?
Les pouvoirs publics en sont très conscients et envisagent cette politique pour une période transitoire. Mais, dans le ciment, imposer aux opérateurs la construction d’usines a permis le développement d’une industrie de premier plan dans ce domaine. La dévaluation de 2016 fut un véritablechoc,quis’estaccompagnéd’une récession, lacroissancereste modeste – autour de 2 % cette année selon le FMI… Quelles sont les perspectives de l’économie à moyen terme?
Le Nigeria a un potentiel de croissance à deux chiffres. Je suis convaincu qu’il existe une volonté très forte des autorités de continuer de moderniser le pays et ses structures économiques. Le plan
Né au Cameroun, Acha Leke, 46 ans, a grandi au Canada puis est revenu au pays avant de repartir. Formé aux ÉtatsUnis, à Georgia Tech et à Stanford, il est entré chez McKinsey en 1999. Installé en Afrique du Sud en 2002, il a travaillé dans de nombreux pays du continent, dont le Nigeria. À Johannesburg, il a cofondé l’African Leadership Academy, un établissement d’enseignement secondaire. Avec Mutsa Chironga et Georges Desvaux, il vient de publier l’ouvrage Africa’s Business Revolution : How to Succeed in the World’s Next Big Growth Market (Harvard Business Press, 2018). P.-O.R.
de redressement ERGP [Economic Recovery and Growth Plan, 2017-2020] visait notamment à sortir le pays de la récession – avec un certain succès, il va sans doute être prolongé. La réforme du secteur pétrolier aura par ailleurs un impact fort, mais le gouvernement a aussi des objectifs ambitieux en matière d’infrastructures ou de développement agricole. Le focus, ces prochaines années, sera mis certainement sur l’accélération de la croissance, la création d’emplois et la réduction de la pauvreté. Avec, à chaque fois, l’idée de développer le secteur privé. En matière de commerce enfin, le Nigeria traîne les pieds pour ratifier la Zlec [Zone de libre-échange continentale]. C’est même le seul grand pays à ne pas l’avoir fait à ce jour. Pourrait-il renoncer?
Depuis des années, il y a à ce sujet des débats nourris parmi les responsables politiques et le secteur privé. Chacun veut prendre le temps de bien analyser la situation et les impacts sur l’économie du pays, qui est la plus importante du continent. Le Nigeria veut s’assurer que cet accord présente des avantages pour lui. Mais les observateurs ont assez peu de doutes sur sa ratification.
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CÔTE D’IVOIRE Accélérer la croissance, résoudre le problème de l’emploi
constats tirés lors du Forum d’Abidjan, le PNE (Programme national d’enquêtes) prévoit d’améliorer la corrélation entre l’offre et la demande exprimée par le marché du travail, de rationaliser le cadre institutionnel et la législation du travail pour qu’elle soutienne encore davantage l’activité économique.
© NABIL ZORKOT POUR JA
Le document veut aussi améliorer l’appareil statistique national pour avoir une meilleure lecture des événements. La Fondation Mo Ibrahim ne dit pas autre chose quand elle souligne dans son rapport l’absence générale de données fiable sur le continent, le plus souvent incomplètes et conduisant à une perception erronée qui limite l’application de politiques ordonnées.
≥ Chaîne d’emboîtage de thon de la conserverie Scodi à Abidjan
L’industrie, véritable gisement d’emplois La Côte d’Ivoire sait que c’est en transformant ses ressources naturelles qu’elle s’assurera un avenir industriel, source d’emplois pour la population et de valeurs ajoutées pour les opérateurs privés. L’agro-industrie pèse à elle seule pour les trois-quarts du secteur manufacturier ivoirien. La filière cacao transforme localement 30 % de ses volumes exportés. Loin des 50 % visés dans le Plan national de développement (PND), 2016-2020, mais de nouvelles incitations fiscales doivent être
adoptées prochainement pour motiver la transformation locale des fèves. Les pouvoirs publics portent également une attention particulière vers la filière anacarde qui emploie déjà 225 000 personnes, alors que le premier producteur africain transforme encore à peine 10 % des 800 000 tonnes de noix de cajou qu’il produit chaque année. D’importants gisements d’emplois existent dans les filières plastiques et chimiques, cuir et plastique, ainsi que dans les nombreuses autres activités du primaire et du tertiaire, qui font de l’économie ivoirienne la diversifiée d’Afrique de l’Ouest.
Les autorités ivoiriennes réfléchissent depuis plus d’un an à introduire des quotas réservés aux travailleurs locaux dans le secteur minier. Un essai qui pourrait ensuite se généraliser aux autres filières et concerner tous les grands projets d’envergures en cours ou à venir dans le pays. En plus d’assurer le recrutement direct d’une main-d’œuvre nationale, le contenu local – local content
En attendant le local content La Côte d’Ivoire a établi une véritable stratégie en matière de politique de l’emploi, détaillée dans le plan national présenté en 2016. Il vise à créer 200 000 emplois par an à l’horizon 2020, notamment dans les catégories particulièrement vulnérables que sont les femmes et les jeunes. Comme en réponse aux
© OLIVIER POUR JA
Créer 200 000 emplois par an, c’est l’objectif de l’État. Après le développement des infrastructures, et les diverses réformes faites, notamment sur le plan de la santé et de l’éducation, la Côte d’Ivoire accélère les réformes et s’oriente vers l’industrialisation.
Grâce au PNE, ce n’est pas le cas de la Côte d’Ivoire qui a déjà réalisé certaines promesses en faveur de l’emploi des jeunes, à commencer par la création en 2016 d’une Agence emploi jeune (AEJ), qui fonctionne comme un guichet unique, avec incitations fiscales à la clé. Avant de jouer la carte de la préférence nationale, comme d’autres pays africains avant lui.
≥ 800 000 tonnes de noix de cajou sont produites chaque année en Côte d’Ivoire.
MESSAGE
Le 12e Forum Mo Ibrahim s’est tenu à Abidjan du 5 au 7 avril. Comme
en anglais - permet également de soutenir la création et l’activité des PME ivoiriennes, de multiplier les transferts de technologies et de développer les compétences des individus. Il apparaît aujourd’hui, aux yeux des experts internationaux, comme l’outil indispensable pour promouvoir une croissance inclusive dans un pays.
pour récompenser la Côte d’Ivoire d’avoir réalisé, en dix ans, la plus belle progression du continent à l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique
Croissance et transparence Et en la matière, le gouvernement ivoirien est bien conscient qu’il lui reste encore beaucoup à faire. Comme dans l’ensemble des pays du continent, les taux de croissance robustes enregistrés ces dernières années par le pays – plus de 8 % en moyenne – n’ont pas suffi pour sortir une large partie de la population de son indigence. Pour relever le défi de la pauvreté, le gouvernement a adopté début 2018 son Plan d’actions prioritaires (PAP), destiné à lutter contre la pauvreté. Ce dispositif vient en complément de nombreux autres qui permettent aujourd’hui à la Côte d’Ivoire d’afficher la plus belle progression à l’Indice Ibrahim de la gouvernance en Afrique (IIGA). Le pays se classe en 22e position en 2018 alors qu’il était 41e dix ans plus tôt, réussissant à améliorer ses scores
(IIGA).
≥ Unite de transformation du Cacao Chocoivoire à San Pedro.
dans chacune des quatre catégories de l’indice : sécurité et État de droit, participation et droits humains, développement économique durable, développement humain.
CHIFFRES DU RAPPORT IIGA (COMPARATIF 2008 – 2018 – SOURCE FONDATION MO IBRAHIM)
+15,9 points
enregistrés par la Côte d’Ivoire en matière de Participation et droits humains, soit la deuxième progression
C’est en matière de transparence, de participation démocratique ou encore de politiques éducatives et sanitaires que les indices ivoiriens ont le plus progressés en dix ans. « Un bilan très positif », estime la fondation Mo Ibrahim dans ses conclusions, qui devrait encore renforcer l’attrait de la Côte d’Ivoire auprès des investisseurs privés qui créeront les emplois ivoiriens de demain.
la plus forte du continent.
+ 36,7 points enregistrés par la Côte d’Ivoire en matière de gestion budgétaire et financière, soit la cinquième meilleure progression à l’échelle de l’Afrique.
+23,2 points
133 MILLIARDS DE F CFA PRÉVUS
enregistrés par la Côte d’Ivoire en matière de transparence, soit la meilleure progression
POUR LA FORMATION PROFESSIONNELLE
d’Afrique
+22,6 points
enregistrés par la Côte d’Ivoire en matière d’État de droit, soit la deuxième meilleure amélioration du continent.
+38,8 points
enregistrés par la Côte d’Ivoire
© NABIL ZORKOT POUR JA
en matière d’harmonisation
≥ L’université d’Abidjan va également bénéficier de nouveaux équipements.
du système éducatif avec les besoins du marché, soit l’un des rares résultats positifs enregistrés en Afrique.
NABIL ZORKOT POUR JEUNE AFRIQUE
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
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Malgré une tendance baissière des cours de l’huile de palme, l’année 2017 a été, avec 84 millions d’euros de résultat net, un très bon cru.
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30 Angola Sonangol sommée de se transformer
34 Guinée La SMB remet la bauxite sur les rails
40 L’opération de l’année Rubis fait le plein de stations-service en Afrique de l’Est
42 Nouveaux entrants Classement exclusif 2019 SIFCA
143e rang
CÔTE D’IVOIRE
Sifca
metlecapsurl’aval Face à la morosité des cours de l’huile de palme et du caoutchouc, le géant de l’agrobusiness entame un virage dans les produits de consommation. Mais il doit encore accroître sa production agricole et moderniser ses usines. JULIEN WAGNER
C
’est un serpent de mer… Le géant ivoirien de l’agro-industrie Sifca annonce, depuis plusieurs années déjà, une diversification dans l’aval de ses trois filières clés que sont l’huile de palme, le caoutchouc et le sucre. Et cette fois pourrait être la bonne pour le groupe piloté par Pierre Billon, directeur général, et Alassane Doumbia, président. Depuis dix ans, Sifca était contraint par une clause de non-concurrence avec Unilever. Un fait lié à la cession par le groupe européen en 2008 de ses parts dans Palmci et PHCI à Sifca et, via la coentreprise Nauvu, aux groupes de négoce singapouriens Wilmar et Olam (lequel est sorti en 2018). Mais, depuis l’an dernier, cette clause est échue. Et Sifca peut envisager la vente au consommateur de produits de grande consommation tels que les détergents, le savon, l’huile, la margarine, le bouillon, les confiseries ou les biscuits. Ce qui pourrait bien tout changer pour le premier employeur privé de Côte d’Ivoire et ses 33000 salariés.
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Afrique subsaharienne CÔTE D’IVOIRE
Pierre Billon, administrateurdirecteur général de Sifca.
SIFCA
ERIC LARRAYADIEU/ACF
Alassane Doumbia, président du conseil d’administration du groupe.
GOUVERNANCE EN DÉBAT Jean-Louis, fils du fondateur Pierre Billon, possède avec ses frères, Pierre et David, 44 % de Sifca. Depuis qu’il s’est engagé en politique sous les couleurs du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) – il fut ministre du Commerce de 2012 à 2017 –, on lui prête des ambitions présidentielles pour 2020. Même s’il s’est écarté des fonctions opérationnelles, cela peut
être vu comme nuisible. Selon un analyste, « en attaquant Sifca, certains peuvent penser réduire les ressources de Jean-Louis pour une campagne ». Une théorie à laquelle l’intéressé a donné crédit fin 2018 en se plaignant du « harcèlement fiscal » que subissait Sifca. Par ailleurs, la direction bicéphale – Pierre Billon, directeur général, et Alassane Doumbia,
« Le groupe a les mains libres pour se développer dans l’aval. Il ne va pas s’en priver », estime Hamza Haji, directeur du crédit au sein de l’agence de notation Wara. Selon lui, cette diversification est essentielle pour Sifca, car « elle permettrait d’atténuer sa dépendance à l’égard des matières premières ».
Activité rizicole en hausse
Comme pour toute entreprise d’agrobusiness, ses résultats jouent au yo-yo au gré des cours du caoutchouc à Singapour ou de l’huile de palme à Kuala Lumpur. L’année 2015 avait été mauvaise, avec un résultat net juste à l’équilibre. Au contraire, 2017 a été un très bon cru avec 84 millions d’euros de résultat net… Mais 2018 s’annonce morose. « Les cours de l’huile de palme et surtout du caoutchouc suivent une tendance baissière depuis 2012, ce qui a un
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président – connaît des détracteurs, qui y voient un « facteur d’inertie ». À côté des 44 % des Billon, Alassane Doumbia, fils adoptif du directeur général historique, Yves Lambelin, possède 21 % de Sifca. Un équilibre en débat. Selon un connaisseur du groupe: « Il faut un seul chef, comme à l’époque de Lambelin. Sifca manque d’un décideur. Exemple avec la récente levée de
fonds: elle a été lancée en 2013 et quasi achevée en 2016. Mais Pierre Billon et Alassane Doumbia n’étaient pas sur la même longueur d’onde. La conclusion a traîné. » Une vue qu’un autre analyste ne partage pas: « C’est normal d’être en désaccord. L’actionnariat reste familial, cela convient à ce type de groupe et induit une vision à long terme. » J.W.
impact significatif sur l’activité, souligne Boris Afran, analyste financier chez Hudson & Cie. Cette dépendance est le principal point faible du groupe. » Le virage en direction de l’aval sera progressif pour le groupe d’Abidjan, qui possède déjà des marques de produits de consommation telles que Palm d’or, Dinor ou Dora dans l’huile de table raffinée, ou Saint Avé et Delicia dans la margarine, sans oublier Sucrivoire pour le sucre. Depuis l’an dernier, la filiale de vente d’huile alimentaire Sania commercialise aussi du riz sous la marque Dinor. Cet enrichissement du portefeuille a été rendu possible par Wilmar, son actionnaire à hauteur de 27 % depuis mai 2018, dont le négoce en Asie constitue l’un des points forts. Une activité rizicole qui, selon nos informations, pourrait aussi se développer à travers des filières de production ivoiriennes.
Afrique subsaharienne CÔTE D’IVOIRE
POIDS LOURD XXL
• 10 filiales, 6 pays • 521 milliards de F CFA de chiffre d’affaires en 2017 (+ 14,5 %) • 236 000 t de caoutchouc produit en 2017 • 275 000 t d’huile de palme brute en 2017 • 70 000 t de sucre blanc en 2017 SAPH
• Leader du pays sur le caoutchouc (28 %) Pour répondre à la demande de ses acheteurs de caoutchouc, tel Michelin, l’agro-industriel doit produire plus.
Une autre piste réside dans les usages non alimentaires. C’est ce que confie à Jeune Afrique Jean-Louis Kodo, aujourd’hui conseiller spécial d’Alassane Doumbia après avoir dirigé les filiales huile de palme Sania et Palmci. « Sania transforme déjà la noix de palme en huile raffinée puis en sous-produits destinés à l’industrie cosmétique, note-t-il. Le premier client est d’ailleurs Unilever. Bientôt, nous fabriquerons nous-mêmes du savon ! » Mais pour conduire cette diversification tout en continuant à satisfaire ses grands clients acheteurs d’huile de palme comme Wilmar ou de caoutchouc comme Michelin, Sifca doit produire plus. En mal de fonds propres pour financer son programme de transformation, de développement agricole et de diversification dans l’énergie verte (biomasse), le groupe est parvenu l’an dernier à obtenir un prêt syndiqué de 90 millions d’euros auprès de Proparco, de la banque de développement néerlandaise FMO et de la Société générale. « Ce financement est destiné à soutenir notre développement industriel. Toutes les filiales en tireront parti sur la base des budgets d’investissement validés », précise Jean-Louis Kodo. Ce prêt, dont l’obtention a pris du temps, a été bien accueilli par les analystes, rassurés par la présence d’une
banque privée au tour de table. Il est bienvenu car Sifca a engagé de lourds investissements pour moderniser ses usines, améliorer ses performances, accroître ses rendements agricoles ou acquérir du foncier.
Hors des frontières
Dans l’amont agricole, « en Côte d’Ivoire, il y a peu de possibilités [pour le groupe] d’augmenter [ses] surfaces, donc [il se concentre] sur l’amélioration des rendements », explique Jean-Louis Kodo. Et le groupe s’étend de plus en plus hors de ses frontières ivoiriennes. « Nous développons nos activités agricoles au Liberia avec nos filiales CRC [caoutchouc] et MOPP [huile de palme], au Nigeria avec Rubber Estates Nigeria Ltd ou encore au Ghana à travers Wilmar Africa Ltd [WAL], Benso Oil Palm Plantation (BOPP) et Ghana Rubber Estate Ltd (Grel) », énumère Jean-Louis Kodo. Le Liberia notamment offre de belles opportunités. Le pays de George Weah ne pèse que 5 % des 275 000 tonnes d’huile de palme produites par Sifca, mais si le groupe continue « les plantations au rythme actuel, ce pays représentera d’ici à dix ans l’équivalent de la moitié de la production ivoirienne », anticipe Jean-Louis Kodo.
Afrique subsaharienne CÔTE D’IVOIRE
Augmenter la production
Côté sucre, la filiale Sucrivoire, qui opère dans un secteur protégé – le marché ivoirien se résume à un duopole avec Sucaf, une filiale de Somdiaa –, est pour sa part engagée dans un lourd programme d’investissement. Le plan prévoit d’injecter 158,5 millions d’euros d’ici à 2023 dans la filière pour faire passer la production de sucre blanc de 77 000 t (campagne 2016-2017) à 170 000 t. « La situation de Sifca dans le sucre en Côte d’Ivoire est confortable, observe Hamza Haji, mais, comme dans l’huile de palme et le caoutchouc, le groupe ne se satisfait
Depuis 2018, la filiale d’huile alimentaire Sania vend aussi du riz sous la marque Dinor. Ici, sa nouvelle usine, à Abidjan.
OLIVIER POUR JA
L’indonésien Sinar Mas, qui construit au Liberia une usine géante de transformation de noix de palme – l’une des plus grandes du monde avec une capacité de traitement de 80 tonnes par heure –, s’est associé sur ce projet avec Sifca. Parallèlement, en Côte d’Ivoire, le partenariat avec Wilmar, le géant mondial de l’huile de palme et du sucre, commence à porter ses fruits sur le volet agricole. « Wilmar a pris en charge notre filière huile palme depuis un an et demi. Cet industriel connaît parfaitement son métier. Nous avons signé avec lui un contrat d’assistance qui apporte de précieuses ressources techniques opérationnelles, dont deux experts présents sur le terrain », souligne Jean-Louis Kodo, qui poursuit : « Ce n’est pas une révolution car les plantations Sifca ont déjà de très bons rendements, autour de 16 tonnes par hectare. Mais Wilmar nous aide à améliorer certaines pratiques comme le benchmark de nos investissements ou le choix du type de matériel à utiliser. » Mais là où le potentiel est le plus important – et sans doute le plus difficile à réaliser –, c’est du côté des plantations villageoises dont la production annuelle se situe entre seulement 4 t et 6 t/ha. « Si ces rendements passaient à 12 t/ha, Palmci doublerait sa production », calcule Jean-Louis Kodo. Au-delà de ses investissements agricoles, le groupe modernise son appareil productif. Un choix loué par les analystes, notamment la restructuration opérée depuis 2014. Un plan d’allègement des effectifs et d’optimisation des coûts a été lancé, dans la filière caoutchouc par exemple, faisant suite à d’autres actions déjà en cours. La filiale hévéa SAPH est ainsi parvenue à diviser par quatre en cinq ans (de 4,10 à 1,09 dollar) son seuil de rentabilité par kilo de caoutchouc produit. Le succès de ce plan a conduit le groupe à le décliner dans toutes ses filières.
pas de sa situation actuelle. Et il veut améliorer ses marges. De plus, le gouvernement ivoirien envisage d’ouvrir davantage le marché aux importations. Notamment pour satisfaire les industriels de l’agroalimentaire, pour lesquels le sucre est une matière première et qui se plaignent du prix dirigé trop élevé. » Pour Sifca, augmenter fortement sa production présenterait ainsi un double bénéfice: mieux couvrir la demande afin de satisfaire les exigences de l’État tout en réalisant des économies d’échelles à même d’abaisser le prix de revient au niveau de celui du marché mondial. C’est là l’un des multiples chantiers pour le groupe phare de l’économie ivoirienne dont la transformation en cours rend les analystes plutôt optimistes. « Sifca peut très bien atteindre 1 milliard d’euros de chiffre d’affaires assez vite [contre environ 800 millions en 2017], juge Hamza Haji. Si les cours des matières premières remontent en 2020 – c’est la tendance attendue par les experts – et si le groupe parvient à développer son pôle produits finis, Sifca pourra alors réellement changer de dimension », conclut-il.
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Afrique subsaharienne
Classement exclusif 2019
ANGOLA
SONANGOL
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Sonangol sommée de se transformer
Son chiffre d’affaires a connu une légère hausse de 2 % par rapport à 2017, pour parvenir à 17,7 milliards de dollars en 2018.
Sous la pression de l’exécutif, la compagnie pétrolière nationale doit se réformer et relancer sa production. Une situation qui génère des tensions. ESTELLE MAUSSION
on quotidien n’a jamais été aussi mouvementé. Depuis l’élection, en août 2017, du président João Lourenço, la compagnie nationale de pétrole angolaise vit une période de grands changements. Tout a commencé par la mise à la porte, en novembre 2017, de sa patronne Isabel dos Santos, fille de l’ancien président dos Santos aujourd’hui poursuivi par la justice. Puis, Sonangol, moteur de l’économie du deuxième producteur d’or noir du continent, s’est vu imposer une importante restructuration pour gagner en efficacité et assainir ses finances. Un programme de choc mené par un nouveau patron, pur produit de la compagnie, Carlos Saturnino. Mais, le 9 mai 2019, coup de théâtre : alors que le pays connaît une pénurie de carburants, le patron est limogé par le chef de l’État, João Lourenço, et remplacé par un autre pur produit de Sonangol, Sebastião Gaspar Martins. Depuis, la compagnie est au milieu du gué. Le limogeage surprise de Carlos Saturnino illustre les tensions entre la compagnie nationale et la présidence, que deux pénuries de carburants, en mars et en mai 2019, révèlent au grand jour. À l’issue
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PRODUCTION NATIONALE EN CHUTE
(en millions de barils de brut par jour) 1,9 1,8 1,7
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1,6 1,5
SOURCE: SONANGOL
Prod. réelle 2018 1,5
de la deuxième, la présidence déclare que le problème vient d’un « manque de dialogue et de communication entre Sonangol et les différentes institutions de l’État ». Pour justifier ses difficultés dans l’approvisionnement en produits dérivés du pétrole, Sonangol explique manquer de liquidités en dollars pour régler les importations de carburants, pointant la responsabilité du ministère des Finances et de la Banque centrale. La compagnie plaide aussi pour une hausse du prix des carburants – vendus à un tarif encadré par l’État en dessous du prix de revient – afin Prévision d’améliorer ses comptes, ce que 2019 la présidence rechigne à faire par 1,4 peur d’alimenter la contestation sociale. In fine, c’est l’exécutif qui a le dernier mot en congédiant Carlos Saturnino et en sanctionnant Sonangol pour sa mauvaise gestion de la crise. Cette passe d’armes intervient alors que la compagnie traverse une phase délicate. La réorganisation du secteur pétrolier souhaitée par l’exécutif est synonyme de perte de pouvoir et de recettes. Ainsi, l’Agence nationale du pétrole et du gaz, créée officiellement en février 2019, remplace Sonangol dans le rôle clé de l’attribution des concessions. En clair, le pétrolier voit lui échapper l’octroi des licences, la
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Sebastião Gaspar Martins, le nouveau patron de la compagnie.
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« La situation financière de Sonangol est positive, même si elle n’est pas encore la plus recommandable ni la plus souhaitable », résumait, fin février 2019, lors de la conférence annuelle de la compagnie à Luanda, son patron d’alors, Carlos Saturnino. Présentant les résultats provisoires de 2018, il mettait en avant une légère hausse de 2 % sur un an du chiffre d’affaires, à 17,7 milliards de dollars (15,5 milliards d’euros), et une baisse de la dette de 11 %, passée à 4,4 milliards de dollars. Loin des points bas de 2016, lorsque le chiffre d’affaires était tombé à 14,9 milliards de dollars, et de 2015, quand la dette culminait à près de 14 milliards de dollars. Carlos Saturnino mettait aussi en avant quelques bonnes nouvelles, comme les 1,4 milliard de dollars d’économies, réalisées surtout grâce à la négociation d’un accord avec l’américain Cobalt pour le rachat de ses parts dans les blocs 20 et 21. Grâce à un prêt gagé sur les ventes de pétrole de 1 milliard de dollars obtenu en décembre 2018 auprès d’un consortium bancaire (Afreximbank, Société générale, Natixis, Standard Chartered), Sonangol a également normalisé ses relations avec ses partenaires. Fin 2017, les opérateurs pétroliers, majors en tête, avaient écrit au président Lourenço pour se plaindre de lenteurs dans la validation des projets et le paiement des sommes dues dans le cadre de leurs opérations avec Sonangol. Si toutes les dettes ne sont pas épurées, la compagnie est en train de régulariser la situation.
Mettre aux enchères dix blocs offshore dans des zones inexplorées avant fin 2019… C’est la première mission de la nouvelle Agence nationale du pétrole et du gaz. Neuf blocs sont situés dans le bassin du Namibe (Sud) et un dixième dans le bassin de Benguela, au large de la deuxième ville du pays – des régions vierges et potentiellement prometteuses. Devenue concessionnaire des champs angolais à la place de Sonangol, l’Agence est placée sous la tutelle du ministère du Pétrole et dirigée par l’ancien secrétaire d’État à l’or noir Paulino Jerónimo. La réforme doit générer efficacité et transparence. Sauf que l’Agence va fonctionner avec 600 salariés venus de Sonangol, dont Paulino Jerónimo est un ancien dirigeant. L’assurance d’une transition en douceur pour certains. Un risque d’immobilisme pour d’autres.
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Relancer l’activité d’amont
BAPTÊME DU FEU POUR L’AGENCE NATIONALE
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validation des projets et la gestion des contrats de partage de production. Il perd la haute main sur l’ensemble des opérations pétrolières et, surtout, il ne touchera plus les recettes liées à l’activité de concessionnaire (notamment le profit oil), soit une part substantielle de ses revenus. Un séisme pour la compagnie créée en 1976, au lendemain de l’indépendance. Cette réforme, décidée par le président Lourenço, doit améliorer l’efficacité du secteur et limiter les conflits d’intérêts. Elle accroît par ricochet la pression sur Sonangol, contrainte de vivre de sa seule activité d’opérateur. À Luanda, nombre d’observateurs doutent de sa capacité à tenir son équilibre financier dans ces conditions.
Sous la pression de l’exécutif, Sonangol redouble d’efforts. La société signe des accords pour relancer son activité d’amont: exploration dans les blocs 48 (opéré par Total), 18 et 31 (opérés par BP), forage par Eni dans le bloc 15/06, exploitation de champs marginaux… Ces avancées, combinées à la mise en production, mi-2018, par Total du projet offshore profond géant Kaombo, doivent atténuer le déclin de la production du pays, dont 95 % des recettes d’exportations dépendent des hydrocarbures. Après un pic à 1,8 million de barils par jour (b/j) en 2015, elle se situe autour de 1,4 million de b/j, après avoir encore reculé de 9 % en 2018 (– 2 % pour le gaz). En aval, Sonangol revoit sa copie sur la fourniture de carburants, mettant fin au quasimonopole de Trafigura pour octroyer des contrats d’importation à Total et à Glencore par des appels d’offres. D’autres décisions doivent encore intervenir d’ici à fin 2019. Des négociations sont en cours pour la vente de parts dans une demi-douzaine de blocs, avec l’espoir de rentrées d’argent. La compagnie devrait aussi procéder à ses premières cessions d’actifs et de filiales non pétrolières. Une cinquantaine de sociétés sont visées. Dossier politiquement sensible, Sonangol devra décider de l’avenir de participations stratégiques, comme sa présence dans le capital de l’opérateur de télécoms angolais Unitel, de plusieurs banques ou du groupe énergétique portugais Galp. Autant de défis pour le nouveau patron de la compagnie, Sebastião Gaspar Martins. Avec près de quarante ans de service au sein de Sonangol, il est rompu au fonctionnement de ce mastodonte – 17 filiales et plus de 8 000 collaborateurs – marqué par l’inertie et la bureaucratie. Il sait que sa restructuration passe par l’adoption de pratiques conformes aux standards internationaux. Pourra-t-il mettre en œuvre ce changement? Le voudra-t-il ? « Les comptes définitifs de 2017 n’ont été présentés qu’en décembre 2018, une illustration du chemin restant à parcourir », souligne le professeur d’économie Carlos Rosado. Pour devenir compétitive, Sonangol devra réduire ses effectifs, évaluer sa performance et en finir avec la pratique des arrangements entre amis… Autrement dit, tirer définitivement un trait sur son passé.
Afrique subsaharienne
GUINÉE
La SMB remet la bauxite sur les rails En à peine trois ans, la Société minière de Boké-Winning est devenue le premier producteur de minerai rouge du pays.
CHRISTOPHE LE BEC, envoyé spécial à Boké, en Guinée
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NICOLAS CUQUEL/SMB/35NORD
Le Français Frédéric Bouzigues est directeur général du consortium.
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e 29 mars 2019, le président Alpha Condé a officiellement lancé le chantier de la voie ferrée minière portée par le consortium sino-guinéen Société minière de Boké (SMB)-Winning. Cette ligne traversera la région de la Guinée maritime d’est en ouest sur 135 km. Au début de 2022, si tout va bien, le groupe l’utilisera pour acheminer la bauxite de ses nouveaux gisements de Santou et Houda, dans la préfecture de Télimélé, jusqu’à son terminal fluvial de Dapilon, sur le fleuve Rio Nunez. Cette plateforme est déjà utilisée pour transborder le minerai tiré de ses exploitations actuelles, situées près de la ville de Boké, plus proche. Pour le consortium créé en 2014, l’infrastructure ferroviaire (dans laquelle SMBWinning prévoit d’investir 1,25 milliard de dollars – plus de 1 milliard d’euros) doit ouvrir une seconde phase de hausse de sa production. Objectif : atteindre 50 millions de t/an de bauxite, ce minerai rouge dont on extrait l’aluminium après l’avoir transformé en alumine. Un bond spectaculaire par rapport aux 31 millions extraits e traits du sous-sol guinéen en 2018, ce qui était pourtant p déjà une belle performance. Car SMB-Winning n’a démarré son exploitation qu’à la fin de 2016 dans ce pays qu ui détient le tiers des réserves mondialess connues de bauxite.
L’eau ou u le fer
En trois a ans seulement, ce groupe est devenu le e premier exportateur de ce mineraii en Guinée grâce aux expertises complémentaires de ses trois gra ands actionnaires : les asiatiques Winning Shipping et Shandong Weiqiao et le « local » United Mining Supply. Dans cette alliance industrielle, chacun s’est concentré sur son cœur de métier :
le singapourien Winning Shipping orchestre une logistique fluviale et maritime réglée comme du papier à musique, avec un ballet incessant de barges remplies de bauxite descendant le Rio Nunez jusqu’à son embouchure pour remplir de gigantesques navires aluminiers en partance pour la Chine. Les camions d’UMS font l’essentiel des va-et-vient entre les gisements de la SMB et les ports fluviaux, utilisant un réseau de pistes entretenues par ses soins. Quant à l’industriel chinois Shandong Weiqiao, l’un des dix meilleurs mondiaux dans son secteur, confronté aux embargos indonésiens et malaisiens sur la bauxite non transformée, il a trouvé en Guinée une source d’approvisionnement garantie de ses raffineries et alumineries. « Pour réussir, nous n’avons pas manqué la fenêtre de tir apparue en 2014 : des prix élevés, un soutien financier de la Chine, et l’appui des autorités guinéennes, ouvertes à de nouveaux investisseurs », reconnaît le Français Frédéric Bouzigues, directeur général de la SMB. Personne avant SMBWinning n’avait planché sur la possibilité d’utiliser les fleuves, nombreux en Guinée maritime, pour acheminer la roche jusqu’à la côte. Les miniers historiques dans le pays – la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG, coentreprise entre Rio Tinto, Alcoa et l’État guinéen) et le russe et numéro trois mondial Rusal, implantés depuis des
BOOM DE LA PRODUCTION DE SMB-WINNING (bauxite en millions de tonnes) * Prévision après mise en service de la voie ferrée Télimélé-Dapilon
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31 12 2016
2017
2018
2022*
Afrique subsaharienne GUINÉE
NICOLAS CUQUEL/SMB/35NORD
La compagnie a été la première à acheminer la roche par les fleuves, nombreux en Guinée maritime (ici le port de Dapilon, sur le Rio Nunez).
décennies dans la même région – utilisent des chemins de fer. Alors que les prix de l’aluminium (et ceux de la bauxite) restent plutôt élevés depuis 2017, SMB-Winning a mis la main sur de nouveaux gisements prometteurs dans la préfecture de Télimélé, après une première phase de développement à Boké. Des concessions délaissées par BHP-Billiton indirectement à l’origine du projet ferroviaire. Mais ces gisements sont trop éloignés du Rio Nunez pour qu’un convoyage routier soit viable. « Au-delà de 50 km, le transport par camion ne fait plus sens économiquement », explique Frédéric Bouzigues. D’où la décision d’investir dans une voie ferrée. Le consortium SMB-Winning a formellement signé en Chine, le 24 avril, le contrat de construction du chemin de fer avec le groupe public China Railway. Fait déterminant sur le plan concurrentiel, la future liaison sera gérée par et pour le consortium, contrairement aux autres lignes de
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L’AVIS DE…
Magnus Ericsson
Associé spécialiste du secteur minier chez RMG Consulting
« Une conjoncture favorable… mais jusqu’à quand ? » « La Chine tire la production mondiale de bauxite et va continuer d’en importer de grandes quantités pour approvisionner ses raffineries et alumineries. Le pays a épuisé nombre de ses gisements domestiques ou doit en arrêter l’exploitation pour des questions environnementales. Jusqu’ici, les géants chinois de l’aluminium – dont Chalco, présent également en Guinée – s’approvisionnaient surtout en Asie, notamment en Malaisie et en Indonésie. Mais ces pays ont mis en place en 2014 et en 2015 des embargos sur l’exportation de minerai non transformé pour
pousser les industriels à implanter des usines d’alumine et d’aluminium chez eux. Dans un premier temps, la plupart des groupes chinois ont préféré trouver d’autres pays exportateurs, dont la Guinée. Reste à savoir si les projets industriels indonésiens et malaisiens qui émergent ne supplanteront pas demain les groupes chinois implantés à Conakry. Cela grâce à un modèle industriel intégré – de la mine à l’aluminerie – plus efficace que celui nécessitant de transporter la bauxite par bateau de Guinée jusqu’en Chine. » Propos recueillis par CHRISTOPHE LE BEC
Afrique subsaharienne GUINÉE
Chemin de fer : existant
Permis miniers SMB : Société minière de Boké (UMS, Winning Shipping, Shandong Weiqiao) Cobad : Compagnie des bauxites de Dian-Dian (Rusal)
en travaux
COBAD
CBG : Compagnie des bauxites de Guinée (Rio Tinto, Alcoa) GAC : Guinée Alumina Corporation GUINÉE AMR : Alliance minière responsable
Routes : minières autres Ports : fluviaux
SMB GAC
CBG
maritimes Sangaredi
10 km
SMB Boke Katougouma Dapilon
AMR
(SMB)
Kolaboui
Vers Télimélé (gisements SMB de Santou et Houda)
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Dougoula
SMB
Rio
Océan Atlantique
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À CHAQUE MINIER SA LOGISTIQUE
chemin de fer minières dont l’État guinéen est actionnaire. L’utilisation de ces liaisons historiques doit en effet être partagée entre les différents acteurs miniers. Ce qui ne va pas sans générer des frictions logistiques, notamment sur la voie ferrée Sangaredi-Kamsar de la CBG. Le groupe SMB-Winning, lui, sera libre de faire circuler ses convois comme bon lui semble, sans tenir compte du rythme de production de concurrents installés à proximité.
Une raffinerie, enfin ?
La construction de la voie ferrée est applaudie par les autorités locales et nationales – elle pourrait propulser le pays au second rang mondial des producteurs et permettra le développement de projets agricoles le long des rails. Mais SMB-Winning est aussi attendu par le pouvoir guinéen sur un autre projet : la réalisation d’une raffinerie à Boké. Celle-ci doit transformer 3 millions de t de bauxite en 1 million de t d’alumine chaque année par procédé chimique, un investissement
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de 700 à 900 millions de dollars. Au grand dam de Conakry, les projets de raffineries émanant d’autres groupes, notamment celui de Guinea Alumina Corporation – GAC, filiale d’Emirates Global Aluminium –, ont pour le moment été repoussés aux calendes grecques. Pour SMB-Winning, le lancement de ce projet permettrait de couper court aux critiques. Certains responsables en Guinée s’offusquent du fait qu’il se contente d’extraire et d’expédier en Chine d’énormes quantités de bauxite sans y ajouter de valeur localement en produisant de l’alumine. L’étape suivante, la fabrication d’aluminium, un processus nécessitant une très grande capacité de production d’électricité à bas prix, semblant plus hypothétique. Lors du lancement du chantier de la voie ferrée fin mars, le Singapourien Sun Xiushun, président de Winning Shipping International, a bien confirmé le projet de raffinerie d’alumine de Boké, mais il n’a donné aucune date pour les travaux.
400 km
TROIS ACTIONNAIRES MAJEURS
• Winning Shipping (40,5 % des parts) : un transporteur sino-singapourien géant du secteur maritime qui travaille surtout pour la métallurgie chinoise • Shandong Weiqiao (22,5 %) : cet industriel chinois – filiale de China HongQiao – achète le minerai de SMB et le transforme dans ses usines situées près du port de Yantai, principale porte d’entrée de la bauxite importée dans le pays • United Mining Supply (27 %) : groupe de transport routier du Franco-Libanais Fadi Wazni, figure du patronat en Guinée. L’État guinéen en détient 10 %.
SOURCES : JA
ne
Kamsar
Afrique subsaharienne
Classement exclusif 2019
KENYA
KENOLKOBIL
89e rang
L’OPÉRATION DE L’ANNÉE
Rubis fait le plein de stationsservice en Afrique de l’Est Au terme de l’OPA lancée fin 2018, le groupe français a pris le contrôle quasi total du distributeur de carburants KenolKobil. Un succès qui lui permet de mettre un pied dans un marché en pleine expansion. LAURE BROULARD
U
THOMAS MUKOYA/REUTERS
ne opération bouclée en six mois. Le groupe français Rubis, spécialiste du stockage et de la distribution de produits pétroliers, a atteint ses objectifs : prendre le contrôle à presque 100 % du kényan KenolKobil grâce à une offre publique d’achat à la Bourse de Nairobi.
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Les experts saluent une opération stratégique : la veille de l’offre, le 24 octobre 2018, Rubis avait déjà acheté près de 25 % des actions du distributeur panafricain, limitant la possibilité d’offres compétitives, et proposait de racheter les actions 53,4 % au-dessus de leur prix moyen, valorisant l’entreprise kényane à 347 millions de dollars (302,6 millions d’euros). « KenolKobil est un choix
judicieux », assure Eric Musau, directeur de la recherche à la Standard Investment Bank, qui a évalué l’opération financièrement. Après un passage difficile en 2013 à la suite d’un projet de reprise du suisse Puma Energy n’ayant pas abouti, le distributeur avait réalisé des changements au sein de son management et consolidé sa présence sur le marché est-africain, où il a vendu 1,3 million de
mètres cubes de carburants en 2017. Aujourd’hui, KenolKobil dispose d’environ 350 points de vente répartis entre le Kenya, son marché principal (où il est numéro trois après Vivo et Total), le Burundi, la Zambie, l’Ouganda, le Rwanda et l’Éthiopie. L’entreprise, qui fournit également du carburant pour l’aviation, du GPL et des lubrifiants, a su sécuriser un accès à des oléoducs ainsi qu’à un réseau de dix terminaux. En 2017, le groupe, dirigé par David Ohana, annonçait ainsi un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars et une dette quasiment réduite à zéro. « Ce n’était qu’une question de temps avant que KenolKobil soit racheté », estime Eric Musau, qui prévoit une forte augmentation des bénéfices nets du groupe ces prochaines années. D’autant plus que le marché est-africain des produits pétroliers est en pleine expansion, soutenu par des progrès dans la régulation et dans les infrastructures.
ans 100 % des actions de Dinasa et de sa filiale Sodigaz, premiers distribuÉvaluation teurs de produits pétroliers en Haïti. financière/conseil Le rachat de KenolKobil constitue une entrée sur le marché est-africain Standard Investment qui fait suite à une arrivée récente Bank/Stanbic Bank en Afrique de l’Ouest à travers Cabinets d’avocats l’acquisition du groupe Eres. Représentant Rubis : « L’achat de KenolKobil est Jean-Philippe Berthet, Anne Lucchini l’une des opérations les plus et Lise Marchal, les trois associés de BLM, importantes que Rubis ait basé à Paris, en collaboration avec le cabinet menées, et c’est la première kényan Bowmans-Coulson Harney LLP qui prend la forme d’une OPA », Représentant KenolKobil : souligne Jean-Philippe Berthet, Kaplan and Stratton Advocates associé et cofondateur du cabinet (Amar Grewal-Thethy, BLM Avocats, qui a conseillé Rubis au partenaire) cours de l’opération. Le 3 mars, Rubis annonçait être déjà « en mesure de procéder à l’intégration de sa nouvelle filiale, aux niveaux comptable et de chiffre d’affaires de 4,7 milliards la gouvernance ». Comme beaucoup d’euros, s’est construit dans les d’autres avant lui, le groupe kényan années 1990 à partir du rachat de la va bénéficier de l’approche décentraCompagnie parisienne des asphaltes lisée de Rubis, qui laisse au manaet de Vitogaz. Depuis, il a profité gement local de l’autonomie et des du fait que les géants du secteur se responsabilités, tout en apportant désengageaient des activités d’aval un soutien dans l’approvisionnepour se développer dans 35 pays avec ment, la logistique, la finance et la Acquisitions offensives une stratégie d’acquisitions offensive. stratégie. Des avantages compétitifs Pour Rubis SCA, coté à Euronext Paris, En Europe, le groupe a par exemple face aux autres grands acteurs dans c’est la dernière d’une longue série racheté la branche de distribution la région : Total et Vivo Energy. d’acquisitions dans le secteur de la de GPL de BP au Portugal, et celle de Seul bémol pour le Kenya, la valeur distribution et du stockage de produits Total en Suisse, tout en acquérant en KenolKobil disparaîtra de la cote sur pétroliers en dehors de l’Hexagone. parallèle des terminaux de taille. Dans la place financière de Nairobi, où Le groupe, qui a affiché en 2018 un les Caraïbes, il détient depuis deux elle était l’une des plus actives.
Afrique subsaharienne
NOUVEAUX ENTRANTS AFRIQUE DU SUD
DRDGold marche sur l’or Jusqu’au rachat de Far West, c’est le site d’Ergo qui constituait le cœur de ses ressources.
WALDO SWIEGERS/BLOOMBERG/GETTY IMAGES
La compagnie a déserté les mines souterraines pour exploiter des résidus de surface. Et s’est rapprochée du grand producteur Sibanye-Stillwater.
OLIVIER HOLMEY
A
vec une histoire remontant à la fin du XIXe siècle, quand la ruée vers l’or fit sortir Johannesburg de terre, DRDGold reste la plus ancienne entreprise cotée à la Bourse de la ville sud-africaine. Ayant doublé ses réserves et accueilli un nouvel actionnaire, elle est aujourd’hui à un tournant et entre à la 497e place de notre top 500. Compagnie minière classique à l’origine, la société, qui emploie 900 salariés et quelque 1400 contractuels, s’est depuis spécialisée dans la récupération de résidus d’or déposés en surface après l’exploitation de gisements par d’autres entreprises. L’or y étant présent à faible dose, le travail de récupération est vorace
Rang dans les 500 e
497
Activité Mines d’or Nationalité Afrique du Sud Date de création 1895 Actionnaire principal Sibanye-Stillwater Chiffre d’affaires 2017 189 millions de dollars
en temps et en énergie, et demande une forte expertise, rendant l’activité coûteuse. En 2018, avec 173 millions de dollars de chiffre d’affaires, la société a seulement dégagé 450000 dollars de bénéfices – une baisse de moitié par rapport à l’année précédente, pour partie due aux coupures de courant, fréquentes au pays d’Eskom. Mais une acquisition d’importance pourrait lui ouvrir un
avenir plus radieux. En juillet 2018, la compagnie a racheté Far West Gold Recoveries, un site à l’ouest de Johannesburg détenu par le géant minier SibanyeStillwater. Cela a augmenté ses réserves d’or de 90 % – à 170 tonnes – et devrait, à terme, au moins doubler son chiffre d’affaires. Pour Maria Rosa Gobitz, analyste chez Wood Mackenzie, « l’actif
ET AUSSI… Cette année, 36 nouvelles entreprises subsahariennes intègrent le top 500, soit presque deux fois moins que dans l’édition précédente, où elles étaient 65. Cela témoignait alors des bouleversements à l’œuvre après les grandes dévaluations de 2016,
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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
notamment au Nigeria. Ce pays ne retrouve guère d’allant avec deux entrants, l’assureur Leadway (445e) et le minotier Honeywell Flour Mills (487e). Précédé de Maurice (six arrivées), le Mozambique compte trois nouvelles sociétés dans ce top, dont
Cervejas de Moçambique (395e), filiale d’InBev. L’Afrique du Sud enregistre dix nouvelles entreprises, soit parce que nous avons obtenu leurs données, soit parce que leur activité croît. C’est le cas du groupe de matériaux Afrimat (484e), qui figure depuis plusieurs
années dans nos classements sectoriels et entre en division continentale. Dans d’autres pays, des sociétés comme Aptis à Maurice, classée 489e, Illovo Malawi (494e) ou Sénégalaise des eaux (499e) s’illustrent pour la même raison. P.-O.R.
principal de DRD était jusque-là Ergo, un site très onéreux à exploiter ». Far West devrait être plus rentable, la teneur en or y étant deux fois plus élevée. « La société peut désormais survivre même si le prix du métal jaune vient à baisser. C’était l’une des craintes majeures pour DRD il y a encore un an », note Leon Esterhuizen, analyste minier pour la banque sud-africaine Nedbank. Les réserves d’Ergo se tariront sans doute ces dix prochaines années, juge Maria Rosa Gobitz. Mais l’acquisition de 2018 change la donne. « Dans la région du West Rand [où se situe Far West], il y a assez de résidus miniers pour occuper DRD pendant encore cinquante ans », estime Leon Esterhuizen. L’entreprise pourrait aussi se lancer dans le platine en profitant des liens avec son nouvel actionnaire, Sibanye-Stillwater. La reprise de Far West s’est en effet effectuée contre 38 % du capital de DRD, sous forme d’actions nouvelles. De plus, Sibanye-Stillwater a l’option d’augmenter sa part jusqu’à 50,1 % dans les deux ans. Une opération lancée par Niel Pretorius, le patron de DRD. Ses conditions sont jugées sévèrement par certains analystes, Sibanye ayant bénéficié d’une décote de 10 % par rapport au prix du marché. « Je n’avais jamais vu une société se vendre au rabais comme cela. Cet accord n’est pas satisfaisant », s’insurge Leon Esterhuizen. Quoi qu’il en soit, le groupe a d’autres préoccupations, très terre à terre. Devant les délestages incessants d’Eskom, DRD a multiplié les générateurs pour réduire l’impact des coupures de courant. Malgré cela, il continue de subir des pertes d’activité. Niel Pretorius l’avait indiqué en début d’année: « Nous devons produire vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Toute interruption se répercute sur nos résultats. »
MADAGASCAR
Sipromad voit (très) loin
Le conglomérat d’Ylias Akbaraly continue de grandir sur le continent et dans les économies développées. PIERRE-OLIVIER ROUAUD
I
mmobilier, énergies vertes, agrobusiness, aviation privée, numérique… Le conglomérat malgache Sipromad se développe tous azimuts. Avec un coup d’éclat, le rachat en août 2018 de Thomson Broadcast, en redressement judiciaire. La société francilienne de 65 salariés renforcera le pôle technologique développé depuis une dizaine d’années par le PDG du groupe, Ylias Akbaraly, 59 ans. Spécialisée dans les équipements et logiciels de transmission audiovisuelle, Thomson Broadcast opère désormais sous l’enseigne Phenixia. Elle va soutenir le déploiement panafricain dans cette activité de Sipromad, qui avait jusqu’ici comme principal actif BMS, sa filiale à 100 % basée à Maurice. Fin décembre 2018, au Mali, Thomson Broadcast a ainsi formalisé un contrat pour y déployer la TNT en association avec le français Camusat. Un marché à 65 millions Rang dans les 500 e
465
Activité Groupe diversifié (immobilier, détergents, énergie, IT…) Nationalité Madagascar Date de création 1972 Actionnaire principal Famille Akbaraly Chiffre d’affaires 2017 214,6 millions de dollars
de dollars (56,8 millions d’euros) financé en partie par l’AFD. De quoi satisfaire Ylias Akbaraly, partisan revendiqué de la coopération Sud-Sud, qui entend aussi relancer Thomson Broadcast aux États-Unis. Comme Axian et Socota, Sipromad est conduit par des membres de la communauté indo-pakistanaise karana, qui joue un rôle clé dans le commerce et l’industrie à Madagascar. Descendant d’un Gujarati arrivé sur l’île en 1918, Ylias Akbaraly a repris voilà une vingtaine d’années la direction de la société de détergents fondée par son père en 1972 avant d’en devenir le PDG, en 2000. Il a depuis diversifié le groupe à grande échelle, jusque dans la banque, en association avec Orange Money ou le marocain BCP, avant d’imprimer sa marque sur Antananarivo en construisant le plus haut building du pays, La Tour, haut de 100 mètres. Si Sipromad a toutes les apparences de la prospérité, il a traversé bien des épreuves, notamment au fil des crises politiques du pays. Au lendemain d’une nouvelle alternance, Ylias Akbaraly, réputé proche du président Rajoelina, va pouvoir consolider ses réalisations au vu des 5 % de croissance du PIB attendus par le FMI en 2019 et en 2020. N’a-t-il pas en projet une tour encore plus haute, juste à côté de la première ? jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
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AMR ABDALLAH DALSH/REUTERS
MAGHREB & MOYEN-ORIENT
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L’entreprise ambitionne de devenir un fournisseur de solutions intégrées développant, équipant et gérant des réseaux électriques à l’échelle d’un pays ou d’une région. (Ici, au nord-est du Caire.)
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
50 Maroc Bgroup, l’ambition en toute discrétion
54 Tunisie Pourquoi Tunisair ne redécolle pas
56 L’opération de l’année Mutandis enfin coté
58 Nouveaux entrants Classement exclusif 2019
ÉGYPTE
Elsewedy Electric
ELSEWEDY
59e rang
La diversification sans frein Deux ans après le choc de la dévaluation de la livre, la stratégie du fabricant de câbles paie.
ARIANE LAVRILLEUX, Le Caire
C
e 28 janvier, lors de la visite du président français, Emmanuel Macron, au Caire, les flashs crépitent. Sur la photo, le directeur des relations internationales d’Elsewedy Electric signe un accord avec le PDG français de Montagne et Neige Développement Group (MND Group), Xavier Gallot-Lavallée, « particulièrement fier » de nouer une nouvelle alliance avec le leader des câbles en Afrique et au Moyen-Orient, qui exporte dans près de 110 pays. Elsewedy Electric a vu dans cette PME spécialiste des câbles téléphériques qui emploie près de 400 personnes une opportunité de créer de nouveaux marchés dans le transport par câble. Une technologie qui a de quoi séduire de nombreuses villes en pleine expansion dans la région et qui manquent encore de transports collectifs. Alors atteindra-t-on un jour le plateau des pyramides de Gizeh en remontée mécanique?
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Maghreb & Moyen-Orient ÉGYPTE
Ce nouveau partenariat illustre bien la volonté du géant égyptien de poursuivre sa diversification. Les câbles de transport sont la seule corde qui manquait encore à son arc, qui va de l’automobile aux télécommunications, en passant par l’énergie. Coté à la Bourse égyptienne, Elsewedy Electric est l’exemple même de la société qui a réussi à s’intégrer au marché mondial sans s’éloigner du giron familial et du pays qui l’a vu naître il y a quatre-vingts ans. Transmis de père en fils, Elsewedy Electric est non seulement devenu numéro un des câbles d’énergie et télécoms en Égypte, où il possède neuf usines, mais il s’est aussi implanté avec succès dans 25 pays et compte près de 14 000 employés dans le monde entier. Si son chiffre d’affaires de 2018 accuse un léger fléchissement de 1 % par rapport à l’année précédente, il a enregistré une croissance de 12 % lors de son dernier trimestre, ce qui lui a permis de terminer l’année sans aucune dette.
a changé de dimension. Son ambition est désormais de devenir un fournisseur de solutions intégrées développant, équipant et gérant des réseaux électriques à l’échelle d’un pays ou d’une région. Le groupe a déjà développé une dizaine d’installations clés en main en Angola, au Ghana ou en Mauritanie, où il a livré des sous-stations électriques en même temps que les lignes de transmission. « Nous prévoyons de doubler le nombre de ces projets intégrés dans les cinq prochaines années. En produisant tout de A à Z, du câble à l’ingénierie, nous disposons d’un avantage compétitif solide », assure Tarek Wahby, chef du bureau commercial Afrique d’Elsewedy Electric. Pour autant, il n’est pas question de changement de cap radical. La compagnie veut continuer d’avancer sur plusieurs fronts en implantant sur le continent des usines ou en vendant des transformateurs (comme au Nigeria, en Éthiopie ou en Zambie) et en achetant des terrains pour les convertir en parcs industriels. Dans ces deux domaines, ses études de marché la poussent à miser sur l’Ouganda, dont la croissance de 6 % en 2018 est l’une des plus fortes du continent et qui manque de grandes infrastructures. À l’export, Elsewedy Electric est là encore à un tournant stratégique de son développement. Alors que 50 % de sa production est achetée localement en Égypte, principalement par l’État et ses sociétés publiques, la société
LA COMPAGNIE S’EST IMPLANTÉE AVEC SUCCÈS DANS 25 PAYS ET COMPTE PRÈS DE 14 000 EMPLOYÉS.
Vente clés en main
Devenu le plus gros fabriquant de câbles de la région, Elsewedy Electric réalise 55 % de son chiffre d’affaires grâce à cette production en Égypte et dans une dizaine d’autres pays. Mais s’il reste son cœur de métier, le câble n’est plus son principal vecteur de croissance. Depuis qu’elle s’est lancée, en 2002, à la conquête du continent, l’entreprise
Quand Ahmed El Sewedy prend la direction des affaires familiales, en 1986, il connaît déjà par cœur la petite société de négoce créée par son père en 1938. Apprenti pendant ses études d’ingénieur en électricité à l’université du Caire, il a peu à peu gravi les échelons. Ce commerce lucratif de câbles est devenu Arab Cables, ou l’industriel numéro un du secteur en Égypte. Mais c’est trop peu pour le jeune Ahmed, qui rêve de nouveaux territoires. En Zambie, au Ghana, mais aussi au Moyen-Orient, il construit des usines à tour de bras. En une dizaine d’années, le groupe passe d’une seule usine à une trentaine de sites. En le rebaptisant Elsewedy
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Electric, Ahmed entre dans la cour des grands groupes mondiaux (Prysmian, Nexans…). Il pousse son vaisseau – introduit en Bourse en mai 2006 – à intervenir sur toute la chaîne, de la production à la distribution d’énergie. Aujourd’hui, sa multinationale intervient dans sept secteurs : les câbles donc, les produits électriques, les télécoms, les transformateurs, l’éolien, les installations clés en main (de l’ingénierie à la distribution) et les solutions de gestion énergétique (smart grids). Ce globetrotter préside les conseils égyptiens d’affaires avec la Chine, le Liban et l’Éthiopie. A.L.
EHAB FAROUK/REUTERS
UN INGÉNIEUR GLOBE-TROTTER
RAWBANK confirme sa place de meilleure banque de la RDC dans le classement 2019 du magazine américain Global Finance. Pour la troisième année consécutive, RAWBANK est désignée meilleure banque de la République Démocratique du Congo par Global Finance. Le prestigieux magazine américain Global Finance, spécialisé dans les publications financières et dont le siège se situe à New York, a publié son 25ème classement des meilleures banques du monde par régions et pays en 2019. Dans la catégorie meilleure banque africaine, la Banque RAWBANK a été consacrée meilleure banque de la République Démocratique du Congo (RDC) pour la cinquième année consécutive, confirmant ainsi l’inscription de son action dans l’excellence et la durée. Avec 25 % de parts de marché en RDC et 440 000 clients pour un bilan de 1,37 milliard de dollars de bilan en 2017, et une progression au même rythme en 2018 (en attendant la publication des résultats), RAWBANK connaît en effet une croissance constante d’année en année depuis sa fondation en 2002. Forte de plus de 1 600 collaborateurs et de plus de 100 points de vente en RDC, et d’un bureau de représentation à Bruxelles, RAWBANK poursuit son expansion et sa politique d’innovation, avec notamment de nouveaux produits adaptés à chacun des segments de sa clientèle. Répondant aux meilleurs standards internationaux, RAWBANK est notée par Moody’s (B3), certifiée ISO/ IEC 20000 et ISO/IEC 27001 et a noué des partenariats de financement avec plusieurs bailleurs internationaux (Proparco, IFC, Shelter Africa...). En 2017, RAWBANK a noué un partenariat avec la Société Financière Internationale, filiale de la Banque mondiale, pour l’accompagnement des PME, et un financement de la Banque Africaine de Développement en décembre 2018. « La constance du classement par Global Finance de RAWBANK à la première place en République Démocratique du Congo, est une consécration et une confirmation de notre approche basée sur l’innovation et l’évolution constante de notre offre, au plus près du
Contacts : 66 avenue colonel Lukusa, République Démocratique du Congo.
Tél. +243 99 60 16 300 / Numéro gratuit: 4488 Rawbank
Rawbank sa - www.rawbank.cd
terrain. Nos équipes peuvent être fières d’avoir su, une fois encore, faire vivre nos valeurs dans un contexte plein de défis. Cette récompense incite RAWBANK à continuer à se surpasser et à placer ses ambitions encore plus haut pour l’année à venir, en restant fidèles à nos engagements pour le financement de l’économie congolaise et l’inclusion financière », a commenté Thierry Taeymans, Directeur général de RAWBANK. Le prix Global Finance est le résultat d’un processus sélectif réalisé par les éditeurs du magazine, en consultation avec des experts financiers, banquiers, consultants et analystes du monde entier. Parmi les critères objectifs retenus pour ce classement figurent notamment les éléments suivants : croissance des actifs, rentabilité, portée géographique, relations stratégiques, développement des affaires et innovation dans les produits. Quant aux critères plus subjectifs, ils incluaient les opinions des analystes de capitaux propres, des analystes de notation de crédit, des conseillers bancaires, ainsi que d’autres parties prenantes impliquées dans l’industrie. Le prix Global Finance récompense les innovations et bons résultats du premier acteur bancaire en RDC, et ce malgré un contexte économique mondial et national changeant et parfois difficile. En tant que banque leader en RDC, l’objectif de RAWBANK est de permettre à tous ses clients de disposer de produits sûrs et performants pour tirer le meilleur parti de toutes les opportunités du marché. Les produits d’épargne sans risque Okapi Cuivre, l’offre digitale Illico Cash en évolution constante, et l’offre Facturis dédiée aux PME illustrent la stratégie de modernité et d’efficacité qui font le succès de RAWBANK. En construisant son avenir sur des bases solides reconnues à l’international par des prix comme celui de Global Finance, les perspectives de RAWBANK pour les années à venir sont particulièrement prometteuses, notamment dans un secteur dont le taux de croissance est évalué à 25 % par an.
Maghreb & Moyen-Orient ÉGYPTE
L’EFFET LIVRE
DR/EL SEWEDY
Le siège social de la compagnie, au Caire.
envisage de s’implanter en Amérique latine et en Asie. La méthode est la même qu’en Afrique : ne pas se focaliser sur un seul segment d’activité mais combler les lacunes de chaque pays. Ceci en privilégiant le secteur de l’énergie, dont les prévisions de croissance dépassent celles des télécommunications. C’est ainsi qu’Elsewedy Electric a pu devenir le premier producteur de câbles et de transformateurs en Algérie en s’y installant en pionnier en 2002. Cette position lui a permis de s’imposer sur toute la chaîne de production et de distribution énergétique et de participer à des chantiers d’envergure comme l’aéroport ou le métro d’Alger.
Les défis du renouvelable
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P.-O.R.
plein développement grâce aux énergies renouvelables. Comme la production d’énergie solaire ou éolienne est par essence intermittente, les réseaux doivent être beaucoup plus sophistiqués et plus décentralisés qu’aujourd’hui afin d’acheminer et de stocker l’électricité selon la demande. Pour l’instant, la société égyptienne se contente de développer des compteurs intelligents pour son marché local de 97 millions d’habitants et pour l’Europe, par l’intermédiaire de sa filiale slovène Iskraemeco, acquise en 2008. « Nous avons pris en compte cette tendance mondiale et nous voulons nous améliorer sur les autres composants des smart grids », précise Tarek Wahby. En attendant, Elsewedy Electric s’est positionnée comme l’un des investisseurs clés du plus vaste parc solaire du monde, en construction dans le sud de l’Égypte, à Benban. D’ici à la fin de cette année, ses 6 millions de panneaux solaires s’étendront sur près de 37 km² et pourraient alimenter jusqu’à 350 000 habitants en électricité. La production sera gérée par Elsewedy Electric et EDF qui la revendront à la compagnie égyptienne publique d’électricité pour 8,4 cents de dollars par kWh, un prix aligné sur ceux de l’entreprise française dans l’Hexagone. C’est précisément ce type de partenariat international qu’Elsewedy Electric entend développer pour se faire une place sur le marché du renouvelable. À l’aube de la ruée vers ce nouvel or noir et face à des géants comme Prysmian ou Siemens, Elsewedy Electric fait le pari de l’adaptation progressive sans renier l’image de vendeur de câbles, à l’origine de son succès.
L’ENTREPRISE S’EST POSITIONNÉE COMME UN INVESTISSEUR CLÉ DU PARC SOLAIRE GÉANT DE BENBAN.
Si Elsewedy Electric réfléchit à la construction de nouvelles unités de production en Asie, c’est aussi pour regagner des marchés d’export, notamment en Afrique, où la concurrence chinoise sur les prix est rude. En matière de compétitivité, les certifications internationales de ses produits lui ont permis de résister jusqu’alors. La dévaluation de la livre égyptienne a également dopé ses ventes en dehors de son marché domestique. Avec une monnaie ayant perdu la moitié de sa valeur, les produits d’Elsewedy Electric sont devenus meilleur marché que les importations indiennes, chinoises ou turques. Sans compter que les accords commerciaux signés par l’Égypte avec le Marché commun de l’Afrique orientale et australe (Comesa) et l’Union européenne lui donnent un accès privilégié à ces marchés. De quoi contrebalancer l’augmentation du cours du cuivre. Elsewedy Electric commence également tout juste à prendre le virage des réseaux intelligents (smart grids), en
La dévaluation de la livre égyptienne fin 2016 a eu un effet paradoxal pour Elsewedy, qui réalise une bonne part de ses ventes en dollars ou en euros. En 2017, son chiffre d’affaires en livres a bondi de 74 % tout en sauvegardant ses profits (15 % de marge nette, contre 16 % en 2016). À cela s’est ajoutée la hausse du cours du cuivre. En 2018, ces leviers n’ont plus joué, et le chiffre d’affaires a stagné à 42,49 milliards de livres (2 milliards d’euros, soit - 1 %) avec 11,7 % de marge nette.
JUAN GOMEZ
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Maghreb & Moyen-Orient
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MAROC
DAR SAADA
485e rang
Bgroup, l’ambition en toute discrétion
DR
Présent dans l’immobilier ou encore dans l’automobile, le groupe de la famille Berrada s’est mué en holding. Son prochain défi: réussir son implantation au sud du Sahara.
L’entreprise de literie Dolidol dépend de la branche Palmeraie Industries & Services. EL MEHDI BERRADA, à Casablanca
ccueil d’un fonds britannique au capital, investissements dans l’automobile, développement en Côte d’Ivoire dans la literie ou l’immobilier, projets agricoles… Parmi les groupes familiaux marocains, Bgroup détonne par sa frénésie de développement. Créé voilà près d’un demi-siècle par Abdelali Berrada Sounni, ce groupe tentaculaire qui emploie plus de 4000 personnes ne cesse de se réinventer. Tout en restant des plus discrets : son chiffre d’affaires consolidé n’est pas connu. Et Bgroup, entité formée en 2014, s’apparente à un Family Office et non à un holding intégré. Spécialisé à l’origine dans le textile de maison, le groupe s’est lancé au fil des ans dans l’immobilier, l’hôtellerie, les mines, l’agriculture ou l’éducation sans pour autant laisser de côté ses premières amours pour l’industrie. Au-delà de sa marque de literie Dolidol, connue de tous les Marocains, la filiale industrielle Palm Indus, présidée par Saad Berrada Sounni,
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PUBLICATION LIMITÉE À travers ses différentes activités, Bgroup réalise un chiffre d’affaires total de l’ordre de 4 milliards de dirhams (368 millions d’euros), dont environ 2,3 milliards grâce à Palmeraie Développement et 1,7 milliard grâce à Palm Indus. Le groupe emploie quelque 4000 personnes. Mais ce ne sont que des estimations, car, si sa filiale Dar Saada est cotée, Bgroup ne publie pas de résultats consolidés.
un des fils du fondateur, s’est lancé un défi en 2010: devenir fournisseur des constructeurs et équipementiers automobiles du royaume. Pari réussi. Comptant parmi les rares entreprises à capitaux marocains du secteur, la société a même depuis accédé à l’écosystème qui entoure l’usine Renault de Tanger. En 2016, elle a été qualifiée pour fournir ce site et équiper les Sandero en feutrine ou mousse d’intérieur. Même si cette activité n’est pas encore rentable, nous glisse une source interne, elle permet de multiplier les débouchés dans un domaine exigeant et à fort potentiel. Cette diversification a séduit DPI, qui gère plus de 1,1 milliard de dollars. En octobre 2018, le fonds basé à Londres a versé 300 millions de dirhams (près de 28 millions d’euros) pour prendre place au tour de table de Dolilol à hauteur de 20 % du capital. Dans le détail, 220 millions de dirhams ont servi à une augmentation de capital et le reste a été déployé sous forme de cash-out. Autrement dit, le fonds a aussi racheté des actions de la famille Berrada Sounni. « L’augmentation du capital nous permettra de consolider nos acquis dans l’institutionnalisation de l’entreprise », déclarait Jalil Skali, PDG de Dolidol, le jour de la signature du deal. Le business plan de Palm Indus prévoit une croissance annuelle à deux chiffres, notamment grâce à une accélération dans l’automobile. Pour croître dans ce secteur, Palm Indus avait aussi séduit en 2017 Jobelsa, l’équipementier espagnol champion des intérieurs et de l’assemblage de sièges. Les deux sociétés ont investi 240 millions de dirhams dans une usine de 15000 m2 située à Dar Bouazza, à 20 km de Casablanca, qui fournit les constructeurs européens. Dénommé Jobelsa Automotive, ce joint-venture espère dépasser le milliard de dirhams à l’export d’ici à 2020 ! « Nous comptons quelque 2 500 clients pour Palm Indus et nous avons réalisé de bons chiffres pour le dernier exercice », avance le groupe, avare de détails. Dans un
Maghreb & Moyen-Orient MAROC
Family Office créé en 2014, Bgroup définit les orientations, met en place et anime les instances de gouvernance familiale. Cette entité légère est présidée par le patriarche, Abdelali Berrada Sounni. Il a pour vice-présidents ses fils Hicham et Saad. Objectif: accorder de l’autonomie à chacune des filiales tout en les gardant arrimées à la maison mère. Contrairement à d’autres grandes fortunes du royaume, Abdelali Berrada Sounni a bien préparé sa succession. Chacun de ses fils s’occupe d’une des branches du groupe. PALMERAIE DÉVELOPPEMENT Intégrant l’immobilier de luxe et de standing, le logement social et de niveau intermédiaire ainsi que l’hôtellerie et les loisirs, cette structure doit s’étendre sur le continent. Elle est présidée par Hicham Berrada Sounni, Majid Benmlih en est le vice-président et Mohamed Ben Ouda le directeur général. Sa filiale Dar Saada est cotée à Casablanca depuis 2014. PALMERAIE INDUSTRIES & SERVICES Comprenant les activités industrielles et de distribution (Dolidol) ainsi que celles en développement comme l’éducation, l’agriculture (Palmagri), les carrières et les mines, cette branche est présidée par Saad Berrada Sounni. Son directeur général est Omar Lahlou.
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BGROUP PALMERAIE DEVELOPPEMENT
UN HOLDING À DEUX BRANCHES
De g. à dr. : Hicham Berrada Sounni, Abdelali Berrada Sounni et Saad Berrada Sounni.
second temps, l’entreprise prévoit de se lancer dans la fabrication de sièges complets, voire de planches de bord, avec d’autres investisseurs. Comme bon nombre de groupes marocains, Palm Indus est parti chercher la croissance en Afrique de l’Ouest, mais il est un des rares à y avoir monté une usine. En Côte d’Ivoire, Dolidol a investi 125 millions de dirhams dans une usine de fabrication de mousse polyuréthane et de matelas à Yopougon, près d’Abidjan. Ouverte en mars 2017, elle en produit plus de 1 500 par jour. « Après deux ans d’activité, nous sommes désormais le leader du marché ivoirien », assurent les dirigeants, qui songeraient déjà à d’autres pays : Nigeria, Égypte, Cameroun, RD Congo ou Sénégal. Ce goût pour l’international et la Côte d’Ivoire, Bgroup le cultive aussi à travers Résidences Dar Saada (485e du top 500), sa filiale consacrée au logement social et au moyen standing. Ainsi qu’avec l’entité Palm Hospitality Africa, centrée sur l’hôtellerie de niveau premium, et qui a lancé en juin 2018 les travaux de l’hôtel Abidjan Plateau. Ce quatre-étoiles de 280 millions de dirhams conduit en association avec la commune du Plateau sera exploité par le groupe Radisson. « À travers cet investissement, nous déployons une vision de l’hôtellerie d’affaires en Afrique. La Côte d’Ivoire est une plateforme fondamentale pour notre développement régional dans ce secteur, car elle présente un écosystème favorable », note Mohamed Ben Ouda, directeur général de Palmeraie Développement. Mais Palmeraie cible aussi le marché de masse. À Yopougon, Dar Saada mène ainsi l’opération Edena, un complexe de 40 hectares, espaces verts compris, dont la première tranche comprend 2 179 logements… Si Edena accuse dix-huit mois
de retard parce que des autorisations se sont fait attendre, Fayçal Idrissi Qaitouni, directeur général de Résidences Dar Saada, a promis de livrer les premiers clients à la fin de l’année 2019. Une fois la première tranche vendue, la Côte d’Ivoire devrait représenter 10 % du chiffre d’affaires de Dar Saada. « La filiale prévoit pour ce seul projet 661 millions de dirhams de volume d’activité », précise le groupe. Cette expérience a stimulé son appétit africain, et il travaille sur des projets au Rwanda et à Djibouti. « Nous sommes en phase de négociation pour l’achat de réserves foncières. Cela prend du temps. Une fois ce foncier sécurisé, la construction pourra commencer », indique Fayçal Idrissi Qaitouni. Si à l’international l’activité de Dar Saada est prometteuse, elle fait grise mine au Maroc. En raison de ventes de logements décevantes, son chiffre d’affaires a plongé de 18 %, à 1,4 milliard de dirhams, en 2018. Le résultat net a pu être stabilisé à 327 millions de dirhams. Un manque de forme temporaire, assure le groupe, qui promet une hausse du profit net de 8 % d’ici à 2020. Un espoir pour les boursicoteurs, jusque-là déçus: introduit en Bourse fin 2014, le titre Dar Saada y a depuis chuté de… 59 % . Pour tenir ses promesses, la filiale de Bgroup table sur le moyen standing au Maroc ou encore sur un concept de logement social en duplex « qui séduit beaucoup ». Le tout en s’appuyant sur une solide réserve foncière (1 100 ha) et un endettement maîtrisé (39 % des fonds propres) dans un métier où l’excès de dettes a bien failli être fatal à des concurrents comme Alliances. Dans les métiers – très sensibles à la conjoncture – du standing pour clients très aisés, Palmeraie Développement a repensé sa stratégie et lancé la marque Palmeraie Immobilier ainsi qu’une offre haut de gamme à prix serré. « Cette enseigne remplace Palmeraie Luxury Living, et nous avons lancé trois projets début 2019, à Casablanca, Marrakech et Tanger », indique le groupe, qui profite de ces programmes pour amorcer sa transition 4.0. Il a ainsi créé un ensemble d’applications et de support digitaux sur lesquels les clients peuvent choisir leurs finitions ou encore suivre en ligne l’avancement de leur logement. Bgroup n’a pas fini de se réinventer.
Le goût du monde
21 implantations et 25 bars et snacks dans 17 pays en Afrique. Le goût du monde pour Servair c’est – hier, aujourd’hui et demain – beaucoup celui du continent africain. Le goût d’y tisser des partenariats respectueux des normes internationales et des spécificités locales. Le goût des métiers de la restauration, à bord des avions, dans les aéroports ou les centres villes, dans les entreprises ou les collectivités.
www.servair.fr / @servair
Maghreb & Moyen-Orient
Classement exclusif 2019
TUNISIE
TUNISAIR
236e rang
Pourquoi Tunisair ne redécolle pas
Malgré un regain du tourisme en 2018, la compagnie nationale ne peut se relancer en raison des tensions budgétaires de l’État et d’un manque de volonté politique. RÉMY DARRAS
a situation reste plus que jamais tendue à Tunisair depuis le début de l’année 2019. L’une de ses dernières illustrations date de la mi-mars. Un mouvement de colère s’est emparé des pilotes de la compagnie, causant des perturbations sur cinq à six vols, dont quarante-trois heures de retard sur une liaison Djerba-Bruxelles. Les 270 pilotes n’avaient pourtant pas déposé de préavis de grève, contrairement à ce qu’a insinué dans la presse le PDG de la compagnie nationale tunisienne, Ilyes Mnakbi. En fait, ils n’ont assuré que les vols inscrits à leur planning, et pas ceux qui étaient retardés ou supplémentaires. Au départ de cette protestation, il s’agissait bien de faire valoir des revendications sociales. Car 70 % de leur salaire – aux environs de 10000 dinars (près de 3000 euros) pour les commandants de bord et de 5000 dinars pour les copilotes – consiste en une part variable tributaire de leur activité en vol. Mais cette dernière est fortement affectéeparlesretardsd’approvisionnement en pièces détachées, un fait symptomatique de la situation de la compagnie, qui n’a plus les moyens de se fournir régulièrement… Et les pilotes se retrouvent perdants. Il s’agissait aussi pour eux de sonner l’alarme sur l’état de l’entreprise détenue à 64,86 % par l’État. « Aujourd’hui, six avions sur 28 sont cloués au sol. La compagnie n’a pas les ressources pour remplacer les pièces manquantes et les moteurs. Elle a du mal à honorer ses dettes et ses factures. Mais, du point de vue des pilotes, il s’agit surtout d’une question de sécurité. L’équation est très simple: pas d’argent, pas de pièces, pas de maintenance, donc pas de confiance dans la sécurité des appareils », déplore
Selon Jeune Afrique Business+, un crédit de 48 millions de dinars garanti par l’État a été débloqué en urgence en mai pour réparer la moitié des avions immobilisés.
L
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L’OPEN SKY ATTENDRA
En discussion depuis 2010, la libéralisation du ciel tunisien avait été paraphée le 11 décembre 2017 et devait enfin entrer en vigueur en 2018. Mais elle est encore en attente. Alors que le blocage venait auparavant des dirigeants de Tunisair, qui n’étaient pas prêts à supporter la concurrence, le retard provient cette fois-ci de la partie européenne, qui n’arrive pas à délimiter les frontières de son espace, tandis que les débats sur l’application du Brexit s’éternisent. L’ouverture du ciel concerne tous les aéroports tunisiens sauf celui de Tunis-Carthage, préservé pour permettre à Tunisair de préparer sa relance… R.D.
Karim Elloumi, président de la Fédération tunisienne des pilotes de ligne (FTPL). De nombreux pilotes souhaiteraient quitter Tunisair pour rejoindre des compagnies du Golfe, où les salaires sont cinq fois plus élevés. Une situation paradoxale pour la société tunisienne dont les résultats commerciaux sont pourtant au beau fixe. Selon les informations disponibles, elle a réalisé un chiffre d’affaires de 1,568 milliard de dinars sur l’année 2018, contre 1,283 milliard en 2017. Elle a même enregistré, toujours en 2018, un trafic record de 3,8 millions de passagers, signant vingt-deux mois consécutifs de progression, alors que son retrait du marché libyen en 2014 avait pesé lourdement sur ses comptes.
Plan de redressement repoussé
Mais il s’agit là de résultats en trompe l’œil. Tunisair n’est pas vraiment en mesure d’absorber la croissance du tourisme, qui témoigne d’un regain de confiance des voyageurs. Ni de répondre aux objectifs fixés par le nouveau ministre du secteur, René Trabelsi. Celui-ci veut dépasser les 9 millions de visiteurs en cette année 2019. De fait, les recettes engendrées par l’activité au pays du Jasmin ont déjà crû de 42,1 % en 2018 par rapport à 2017. Mais, à cause des difficultés budgétaires de l’État, la compagnie à la gazelle rouge doit éternellement repousser son plan de redressement prévu depuis… 2012. Un plan qu’elle avait réactivé l’année dernière en vue de l’ouverture du ciel (hors aéroport de Tunis-Carthage), elle aussi remise à plus tard (lire encadré).
ZOUBEIR SOUISSI/REUTERS
permettre de les renflouer, mais à long terme seulement. De plus, le transporteur aérien attend une recapitalisation de 1,5 milliard de dinars, « dont 600 millions de conversion de la dette-fournisseur de l’Office de l’aviation civile et des aéroports [Oaca] en actions et 700 millions d’argent frais à la charge de l’État tunisien, mais qu’il a du mal à décaisser », rappelle Salma Kharbachi, analyste financière au sein du cabinet AlphaMena. En 2016 – c’est le dernier résultat officiel connu –, l’entreprise avait enregistré une perte équivalant à 16,4 % de son chiffre d’affaires.
Partenariat ou privatisation
Alors que la flotte est âgée de plus de 15 ans, la livraison de cinq nouveaux appareils Airbus A320neo de location n’interviendra pas cette année comme attendu. Ce renouvellement était pourtant prévu depuis 2008. Après avoir ouvert les dessertes de Niamey, Conakry et Cotonou en 2016 et 2017, Tunisair ne pourra finalement pas inaugurer de liaisons avec Douala et N’Djamena en 2019. L’orientation vers l’Afrique subsaharienne est pourtant au cœur de la stratégie de relance de la compagnie dans un pays qui attire de plus en plus de touristes médicaux et d’étudiants de ces zones. Le départ volontaire de 1 146 salariés, sur un total de 7 700, est toujours bloqué également, car il faut trouver un accord avec les caisses sociales, excessivement déficitaires. Le relèvement de l’âge de la retraite de un an prévu à partir de juillet 2019 devrait
D’autres solutions existent, selon certains, pour envisager un redressement à court terme. « On peut supprimer la TVA, exonérer la compagnie de taxes d’atterrissage pendant un moment. L’État peut être garant d’un crédit. Il faut libérer des pilotes pour baisser la masse salariale ou revoir certains éléments de salaire qui n’ont pas beaucoup d’impact sur cette dernière et qui garantissent la pérennité de la sécurité dans la compagnie », estime sans détour Karim Elloumi. Le recours à un partenaire stratégique ou à une privatisation pourrait lui aussi être envisagé. Mais, au gouvernement, personne ne souhaite prendre de décision ferme en ce sens, selon les observateurs. Le risque politique que ferait encourir une cession totale ou partielle de cette entreprise nationale, même si elle est cotée en Bourse avec 20 % de son capital flottant, paraît trop grand à l’approche des échéances électorales de novembre 2019. Le destin de Tunisair en reste pour le moment otage.
LES MAGHRÉBINS, PRINCIPAUX VISITEURS DU PAYS DU JASMIN
UNE FORTE DÉPENDANCE À L’EUROPE
+ 14 %
1,5
Nombre total d’arrivées 8,3
+ 5,3 %
1,3
+ 37 %
0,781
+ 16,1 %
0,599
+ 51,8 %
0,275
+ 37 %
0,027 Algériens
Libyens
Tunisiens résidant à l’étranger
Français
Russes
Allemands
Chinois
Europe 68,3 %
(- 2,3 %)
Afrique 15,7 % (- 7,1 %)
MoyenOrient 14,5 %
(- 3,2 %)
Amérique du Nord 1,4 % (+ 49,4 %)
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SOURCE : TUNISAIR
2,7
(Trafic passagers de Tunisair, mars 2018-mars 2019) SOURCE : FÉDÉRATION TUNISIENNE DE L’HÔTELLERIE
Nombre d’arrivées, en millions + Progression sur l’année 2018
+ 9,2 %
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Maghreb & Moyen-Orient
MAROC L’OPÉRATION DE L’ANNÉE
Mutandis enfin coté
Après une tentative ratée en 2015, le groupe d’Adil Douiri est parvenu à lever près de 37 millions d’euros en s’introduisant à la Bourse de Casablanca. PIERRE-OLIVIER ROUAUD
D
u papier frais pour la place de Casablanca ! L’introduction en Bourse, le 18 décembre 2018, du groupe de biens de consommation Mutandis, dirigé par l’homme d’affaires et financier Adil Douiri, 56 ans, a été une bonne nouvelle pour les milieux économiques du royaume. Et pour cause, les investisseurs ont eu bien peu d’entreprises à se mettre sous la dent ces dernières années. Mutandis n’était ainsi que la deuxième – et dernière – introduction de 2018 après la foncière
Immorente, le 11 mai 2018, une autre société de la galaxie d’Adil Douiri. Et l’année précédente n’avait connu aucune introduction à Casablanca, pourtant quatrième marché du continent par la capitalisation. Basé dans cette même ville, Mutandis est un industriel présent dans les détergents (environ 41 % du chiffre d’affaires), les conserves de poissons (36 %), les bouteilles alimentaires (17 %) et, plus modestement, les jus de fruits avec la marque Marrakech, acquise en 2017. Au total, ce groupe compte sept usines au Maroc et environ 2 600 salariés. Autre bonne nouvelle, à la fois Le patron a fondé l’entreprise en 2008.
pour Mutandis et pour le marché boursier : l’introduction s’est déroulée dans de bonnes conditions. Elle a porté sur la cession de 27,8 % du capital (à l’issue de l’opération), soit 400 millions de dirhams (36,9 millions d’euros) : 215 millions par augmentation de capital et 185 millions par cession de parts des actionnaires existants. Les titres proposés ont été sursouscrits 2,5 fois, et la capitalisation est ressortie à 1,435 milliard de dirhams, soit 130 millions d’euros environ. Une petite revanche pour Adil Douiri car, en 2015, les autorités boursières avaient refusé leur visa à un projet d’introduction pour cause de dossier insuffisant. Cette fois, l’Autorité marocaine du marché des capitaux, dirigée par Nezha Hayat, avait donné son feu vert mi-novembre 2018.
Un modèle diversifié
MEHDY MARIOUCH
S’appuyant sur ses multiples relations, Adil Douiri, touche-à-tout en politique et dans les affaires, est parvenu à convaincre le petit monde de la finance de prendre un ticket dans son groupe : 70 % des souscripteurs de l’entrée en Bourse étaient des institutionnels. De quoi renforcer la structure financière de Mutandis et permettre aussi une respiration dans l’actionnariat déjà très diversifié du groupe qu’Adil Douiri a créé en 2008 avec des proches. Issu d’une grande famille fassie, cet ingénieur des PontsParistech a commencé sa carrière chez Paribas et a notamment été ministre du Tourisme de 2002 à 2007. Longtemps proche d’Othman
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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
O MPAGNÉ L T ACC ED N O E
AL Conseils de Mutandis CFG Finance (Mohamed Benhaddou) Société générale marocaine de banques (Hamza Bekkali) Co-chefs de file du syndicat de placement CFG Finance, Société générale marocaine de banques, Upline, BMCE Conseiller juridique Naciri & Associés Allen & Overy (Hicham Naciri) Commissaires aux comptes Benjelloun, patron de Finance. ou encore le fonds espagnol Fidaroc Grant Thornton com et patriarche du monde Inversiones Frieira. Certains, tel ce (Faïçal Mekouar) financier marocain, Adil Douiri a dernier ou Holmarcom, ont profité A. Saaidi & Associés aussi participé à la création ou au de l’IPO pour s’alléger, voire sortir. (Bahaa Saaidi) développement de nombreuses entreMutandis est pourtant, selon Adil prises dans la banque (Casablanca Douiri, promis à un avenir radieux. Finance Group), la distribution Comme suggéré lors de l’entrée en (Mutandis Auto, l’importateur de détient que 8,1 %. De fait, organisé Bourse, les résultats 2018 publiés Seat), l’immobilier (Immorente) et sous forme de société en commandite début février 2019 se sont révélés excellents. Mutandis a vu son bénéfice donc dans l’industrie, avec Mutandis. par actions, Mutandis a été soutenu net bondir de 41,6 %, à 71 millions Cette société n’était au début qu’un dans son développement par des de dirhams, pour un chiffre d’affaires des holdings de participation d’Adil actionnaires variés, et pour la plupart de 1,368 milliard de dirhams, en Douiri et de ses partenaires. Elle s’est très en vue. Parmi eux, on hausse de 7,8 %. Un bon message transformée peu à peu en véritable compte l’assureur RMA (filiale de en direction des actionnaires indivigroupe industriel, selon un modèle Finance.com), l’homme d’affaires duels, qui ne verront toutefois pas le diversifié et faiblement risqué « à la Mohamed Ben Thami Tazi, Label’Vie, dividende augmenter cette année. Unilever », dixit Adil Douiri, qui n’en Holmarcom (famille Bensalah)
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Maghreb & Moyen-Orient
NOUVEAUX ENTRANTS ÉGYPTE
Taqa Arabia déborde d’énergies Cet exploitant de stations-service est surtout le premier distributeur privé de gaz naturel du pays. Il pourrait entrer en Bourse l’an prochain. Rang dans les 500 e
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ans un monde de l’énergie dominé en Égypte par le secteur public ou par des géants multinationaux, Taqa Arabia fait figure de Petit Poucet, mais trace sa route en dépit des difficultés économiques du pays des Pharaons. Cela lui permet d’intégrer notre classement. Et de s’y distinguer. Ce spécialiste de la distribution d’hydrocarbures vient juste de mettre en service… une centrale photovoltaïque. Un projet de 50 MW pour 80 millions de dollars intégré au complexe géant
DR
PIERRE-OLIVIER ROUAUD
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L’entreprise emploie environ 3 500 salariés.
Benban, près d’Assouan. Il fait entrer Taqa Arabia (à ne pas confondre avec le groupe public d’énergie émirati Taqa) dans le marché des producteurs indépendants d’électricité verte, un secteur en plein boom en Égypte. Mais l’activité principale de Taqa Arabia, qui emploie 3500 salariés environ, c’est la distribution de gaz naturel. Le groupe est le premier opérateur privé du pays dans ce domaine. En 2017, il a vendu plus
Activité Distribution de gaz naturel et de carburant Nationalité Égypte Date de création 2006 Actionnaire principal Qalaa Holdings Chiffre d’affaires 2017 232 millions de dollars
de 3,5 milliards de m3 de gaz naturel dans 14 gouvernorats, un bond de 22,5 %. Cet opérateur compte plus de 830000 clients,
ET AUSSI… Seize entreprises d’Afrique du Nord intègrent notre Top 500, un nombre inférieur à celui de l’an dernier (20) dans une édition qui avait connu de grands bouleversements. Comme les sorties, ces mouvements sont dus à la fois à la mise à disposition de données fiables
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et à la dynamique propre des compagnies (croissance, fusions, etc.). Cette année, on note l’absence d’entrées de sociétés situées en Mauritanie, en Algérie, en Tunisie et en Libye. Seuls sont représentés l’Égypte et le Maroc. Ce dernier place onze nouvelles entreprises
dans le Top. Pour certaines, il s’agit d’un retour lié à leurs données financières, tels les distributeurs de carburant Afriquia SMDC (72e) ou Vivo Energy (102e). D’autres sont des compagnies en croissance entrant « par le bas », comme TMPA (473e, lire ci-contre), le groupe de centres d’appels
Intelcia (439e) ou les Eaux d’Oulmès (482e). L’Égypte, pour sa part, pousse quatre nouvelles compagnies dans notre tableau, dont deux minoteries, Upper Egypt (492e) et Middle Egypt (496e), qui avaient disparu l’an dernier en raison de la dévaluation de la livre. P.-O.R.
particuliers ou entreprises et ne compte pas s’arrêter là: il vise 1,2 million de clients à court terme. Comme la poignée d’opérateurs privés du secteur, Taqa Arabia entend profiter de la libéralisation progressive du marché du gaz naturel, que le gouvernement veut accélérer. Il a ainsi obtenu une licence pour l’importation de gaz naturel liquéfié. Et développe en parallèle ses infrastructures propres: stations de compression, installations de recharge pour véhicules au gaz ou réseaux locaux de zones industrielles. En Égypte, ce secteur paraît de plus en plus porteur, car la mise en exploitation de champs gaziers géants en Méditerranée, tel Zohr, va augmenter l’approvisionnement du pays en gaz naturel à bon prix. Taqa Arabia a été constitué par regroupement de sociétés à partir de 1997 par Khaled Abu Bakr, une figure du milieu du gaz en Égypte, avec l’aide d’investisseurs du pays ou d’États du Golfe. Elle s’est structurée sous sa forme actuelle en 2006 au sein de Qalaa Holdings. Créé et dirigé par l’homme d’affaires Ahmed Heikal, ce groupe est un ancien fonds d’investissement (Citadel Capital) qui s’est réorganisé en 2017 en holding de participation, dont Taqa est une filiale (92 %), et qui compte d’autres activités dans le transport ou l’énergie. Qalaa Holdings a ainsi construit au Caire, pour 4,3 milliards de dollars, la raffinerie ERC pour désulfurer des carburants de la raffinerie publique Cairo Oil Refinery Company. Des carburants passés par ERC aux normes Euro V, et qui seront vendus notamment par Taqa Arabia. Car l’entreprise exploite aussi un réseau d’une cinquantaine de stations-service à son enseigne, une activité qu’elle entend développer. Elle s’est d’ailleurs associée mi-2018 avec la société britannique de lubrifiants Castrol (BP). Pour cela et aussi pour poursuivre une croissance dans le gaz naturel, le patron de Qalaa Holdings a confirmé en janvier que Taqa Arabia devrait être introduit en Bourse début 2020 par augmentation de capital. Petit Poucet deviendra grand !
MAROC
Tanger Med, un port en grand
La plateforme maritime, qui a déjà bouleversé l’économie de la ville, s’apprête à doubler de taille pour les conteneurs.
P.-O.R.
T
rois millions de conteneurs et plus. Depuis son inauguration, en 2007, la plateforme portuaire marocaine Tanger Med a rendez-vous avec la croissance. Et cela continue, avec l’ouverture courant 2019 de son extension, Tanger Med 2. Celle-ci fonctionnera selon le modèle de délégation porté depuis le début par l’agence publique Tanger Med SA et mis en musique par sa filiale Tanger Med Port Authority (TMPA), qui fait son entrée dans notre Top 500 au 473e rang. Depuis 2010, TMPA (détenue aussi à 32 % par le fonds public Fipar) assure toutes les missions et prérogatives publiques relatives à la gestion et au développement du complexe. L’agence TMSA, elle, trouve les financements pour l’ensemble de l’infrastructure de base, le port, les quais nus, les accès, etc., et choisit sur appel d’offres les opérateurs. Ceux-ci consentent des investissements additionnels souvent très lourds : aménagement des quais, portiques… Le port Tanger Med 2, qui jouxte Tanger Med 1, va être exploité par APM Terminals (du danois Maersk), qui a reçu la concession de l’un des deux terminaux à conteneurs. L’autre doit être mis en service par Marsa Maroc. De quoi gonfler, à terme, à 8 millions d’EVP le trafic de Tanger, devenu
Rang dans les 500 e
473
Activité Gestion portuaire Nationalité Maroc Date de création 2008 Actionnaire principal TMSA (68 %) Chiffre d’affaires 2017 205,3 millions de dollars
le premier port à « boîtes » du continent en 2018, devant Durban. Proposant aussi des services aux navires comme le soutage, TMPA a enregistré le transit, en 2018, de 3,4 millions de conteneurs, sans compter les 2,8 millions de passagers, 326 773 camions et 479 321 voitures neuves. Car Tanger Med est aussi à l’origine du développement industriel inédit de la cité du Détroit. Le port a permis l’implantation de l’usine Renault en 2012. Le constructeur a l’usage exclusif de l’un des deux terminaux automobiles. Au-delà des services portuaires, TMPA, dont le chiffre d’affaires a progressé en 2018 de 4,7 %, à 187 millions d’euros, veut aussi développer ses activités propres. L’entreprise, dirigée par Mehdi Tazi-Riffi, exploite notamment une zone franche logistique qui accueille déjà Decathlon et Adidas et est en voie de doubler sa surface, à 100 ha. Logique. jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
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MANAGERS
Ces pionniers de l’entreprise
Dirigeants ou managers, ils sont en première ligne pour conduire la transformation numérique des entreprises du continent. Portraits de ces bâtisseurs d’un univers où presque tout reste à inventer.
Yacine Barro « Un potentiel illimité à exploiter » Pour la patronne de Microsoft en Afrique de l’Ouest, le numérique doit pénétrer tous les pans de l’économie afin de soutenir pleinement la croissance. À commencer par les PME. AMADOU OURY DIALLO, à Dakar
lle est l’une des pionnières de Microsoft en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale. Yacine Barro a en effet piloté l’ouverture à Dakar de la première représentation de la firme de Redmond en tant que « business development manager » pour ces régions. C’était en 2004. Elle revenait
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au Sénégal après avoir commencé sa carrière à Paris, notamment chez Cisco, son diplôme de l’Inseec en poche. Nommée directrice générale de Microsoft pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale en 2017 (après avoir fait un détour par Celtel et Africa24), Yacine Barro est aussi
La directrice générale dans ses bureaux, à Dakar.
SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA
africaine 4.0
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Managers
chargée, depuis 2018, du segment des PME dans les marchés émergents de la région Afrique et Moyen-Orient. À ce poste, cette passionnée de la transformation digitale du continent mène une mission évangélisatrice, notamment à travers l’initiative Microsoft 4Afrika. Ce programme, lancé en 2013, offre une panoplie de services d’assistance aux start-up et PME : accès aisé aux technologies du groupe américain, aide à la formation ou à la recherche de financements. « L’objectif est la transformation digitale et l’adoption du cloud, en prenant en compte le cadre spécifique de nos environnements socio-économiques. Il s’agit de permettre plus de créativité pertinente pour nos marchés. Les solutions doivent être africaines et répondre à des besoins propres au
continent », souligne cette métisse née d’un père sénégalais et d’une mère française. Depuis son lancement, Microsoft 4Afrika a touché 1,7 million de PME, dont plus d’un demi-million sont présentes en ligne. Pour démontrer l’efficacité du programme, Yacine Barro multiplie les exemples. À Dakar, fin mars 2019, trois entreprises bénéficiaires de l’initiative ont été présentées à la presse dans les bureaux de Microsoft. Parmi elles, WeGo/SunuBus, une application mobile collaborative de localisation d’autobus qui prévoit de lever 500 000 euros. Développée avec l’École supérieure polytechnique de Dakar, « l’app » est en train d’être répliquée au Maroc. Au Nigeria, Microsoft s’est associé à la Fondation Tony Elumelu (TEF).
Objectif ? Mettre à disposition de 3 000 dirigeants le programme d’entrepreneuriat TEF, des outils, des ressources, des formations et des mentorats sur les technologies. Microsoft a également pris part, au Ghana, au lancement de Swiftly, une start-up d’« e-shipping », à travers le programme Interns4Afrika, une composante de 4Afrika. « Douze stagiaires ont participé à des études de marché, à des activités de marketing en ligne, de programmation ou d’aide à l’organisation d’événements », détaille Yacine Barro.
Solutions africaines
À chaque fois, « le but est de créer des environnements propices à l’élaboration de solutions africaines innovantes », martèle celle qui avait développé en 2008 le segment
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corporate de l’opérateur de téléphonie mobile Celtel dans 21 pays ou encore dirigé la naissance, en 2009, de la chaîne d’information Africa24. Selon Yacine Barro, la digitalisation des organisations et des entreprises est cruciale pour le continent. « Ces processus pourraient ajouter 300 milliards de dollars à son économie d’ici à 2026, selon une étude récente de Siemens », insiste-t-elle. Toutefois, la maturité numérique varie encore beaucoup selon les régions. Seule une poignée de pays sont en pointe dans ce domaine, dont le Kenya, l’Afrique du Sud, le Nigeria ou l’Éthiopie. Que faire pour amplifier le processus ? Yacine Barro en est convaincue, un système éducatif et de recherche tourné vers le numérique est essentiel. Ensuite, le secteur privé a sa partition à jouer en s’attaquant aux facteurs limitatifs tels que la médiocrité des infrastructures, notamment celles donnant accès à internet. En la matière, rappelle-t-elle, Microsoft reste le chantre des TV White Spaces, à savoir l’exploitation de canaux inutilisés pour développer internet à haut débit et à faible coût. Quinze projets de ce type ont été déployés dans 6 pays du continent,
« LA DIGITALISATION DES ENTREPRISES POURRAIT AJOUTER 300 MILLIARDS DE DOLLARS À L’ÉCONOMIE DU CONTINENT D’ICI À 2026. »
avec le Ghana en tête de pont. Les étudiants de l’université de Koforidua peuvent par exemple accéder à des offres de données à partir de 2 cédis (0,34 euro) par jour. « Plus de 6 000 d’entre eux sont connectés. De surcroît, ils ont accès à des ordinateurs à faible coût via un plan de financement à taux zéro », note Yacine Barro. Cette dernière poursuit en indiquant que Microsoft s’emploie, ces dernières années, à mettre à disposition des étudiants ivoiriens Office 365 gratuitement ainsi qu’un accès à internet. « Nous avons financé le déploiement du wifi dans l’université de Cocody. De plus, seize IT Academies ont été implantées au sein des six universités publiques de Côte d’Ivoire. » Microsoft y a assuré, selon Yacine Barro, 50 000 certifications Office.
Intelligence artificielle
Au Kenya, 26 écoles rurales ont été connectées grâce au White Space de Mawingu Networks, qui a établi près de 650 points d’accès au wifi pour 11 000 utilisateurs actifs avec un coût d’accès à internet inférieur à 5 % du revenu moyen des populations concernées. Aux yeux de Yacine Barro, la prochaine étape, sur le continent, est d’intégrer les technologies de rupture comme les données massives (big data) ou l’intelligence artificielle… « Nous sommes à un moment unique de l’Histoire en Afrique. Un moment à la fois palpitant et effrayant : nous voyons une puissance sans précédent arriver ainsi qu’un potentiel inexploité et illimité. En tant qu’entreprise, notre mission est de rassembler les gens [autour de ce bouleversement] et de leur fournir les outils pour réaliser ce potentiel. Le continent a la capacité de rattraper le reste du monde si nous agissons vite ! » conclut-elle, aussi fascinée qu’enthousiaste.
Classement exclusif 2019
Managers
MAGASIN GÉNÉRAL
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ONS ABID POUR JA
rang
Achraf Chaari « Le marketing de masse est dépassé »
Cet ingénieur met en musique la stratégie « big data » du grand distributeur tunisien Magasin général. Un art de manier les données qui fait grimper les ventes. MATHIEU GALTIER, à Tunis
e pas se fier aux apparences. Prenez Achraf Chaari : 33 ans, diplômé de l’École polytechnique de Tunisie, sneakers tendance aux pieds et anglicismes 2.0 à la bouche. On l’imagine devant un ordinateur, développant l’application mobile du futur dans un espace de cotravail de Tunis. Perdu. C’est dans une salle de réunion anonyme nichée dans un bâtiment froid qui fleure bon les années 1970 que le jeune père de famille s’ingénie à s’assurer que les rayons ne sont pas vides et que les clients affluent dans les allées des grandes surfaces de Magasin général. Ne pas se fier non plus aux idées reçues. Pour accomplir sa tâche, Achraf Chaari ne dispose ni de transpalettes, ni d’affiches 4x3 m, mais de quatre téraoctets d’informations sur les articles vendus, en quelles quantités, à quelle heure, dans quel magasin et à quel type de client. « L’objectif
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est le ciblage précis. Le marketing de masse est dépassé », juge le directeur informatique décisionnelle et analyse de données de l’enseigne. C’est pour réussir cette révolution que ce spécialiste du big data et du machine learning a été embauché, dès sa sortie d’école, en 2010, par le groupe Bayahi, qui contrôle Magasin général. Neuf ans plus tard, le leader du secteur (avec une part de marché de 35 %) est prêt. Du fournisseur au paiement final, tous les processus logistiques, industriels et marketing ont été passés à la moulinette numérique. Les factures des fournisseurs ont été dématérialisées, les circuits de distribution ont été revus pour atteindre le Graal du « zéro stock » ou éviter les ruptures. Quant aux clients fidélisés, ils se voient proposer des offres personnalisées. C’est le service marketing qui a été le plus chamboulé. Le big data permet de remédier au phénomène de churn (« attrition », en français), autrement
dit la tendance à la baisse de la clientèle. Jusqu’à il y a peu, les méthodes pour l’éviter étaient les campagnes de promotion de masse et, au mieux, des cartes de fidélité avec des points cadeaux. Puis Achraf Chaari est arrivé: « J’ai montré au département marketing par des proofs of concept [expériences préliminaires prouvant l’efficacité d’une méthode] qu’on pouvait prévoir la perte d’un client un mois à l’avance en analysant l’évolution de son comportement d’achat. » De là, la possibilité de le retenir avec une promotion ciblée ou un service précis, comme une caisse prioritaire.
Fin du cloisonnement
Sceptiques au début, le marketing a vite compris l’intérêt d’une telle méthode : dans la grande distribution, il faut quatre nouveaux clients pour compenser la perte d’un consommateur régulier. Afin de mieux convaincre, Achraf Chaari s’est appuyé sur des solutions fournies par des sociétés prestigieuses comme Microsoft pour le cloud, IBM pour le datamining ou SAP pour le marketing. Toute l’organisation a été revue. Fini le cloisonnement, place au « thinktank horizontal »: les employés de tous les services se retrouvent pour améliorer l’efficacité. Leur passerelle: les analyses du big data. « C’est le principe du « si tu dois échouer, fais-le vite ». Ici, on peut concrétiser une idée, bonne ou mauvaise, en un mois seulement », se félicite Achraf Chaari. Le succès ? Il est au rendez-vous avec une hausse 6,5 % du chiffre d’affaires en 2018, plutôt inespérée au vu de la situation économique du pays. De plus, ce savoir-faire numérique est déclinable rapidement en cas de développement hors de Tunisie. Mais pourquoi le jeune geek a-t-il mis ses talents au service de la distribution plutôt que d’une start-up plus glamour ? « J’aime utiliser les maths pour résoudre des problèmes réels comme calculer le prix juste d’un pack d’eau. Et puis, c’est fun de donner au client la sensation qu’il consomme moins cher. » Ne jamais se fier aux apparences, donc.
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Managers
Rebecca Enonchong « Il faut accompagner les PME » La fondatrice d’AppsTech, qui milite pour la transformation numérique des petites entreprises, va lancer une plateforme de solutions de gestion basée sur l’intelligence artificielle. mploi du temps chargé pour la Camerounaise Rebecca Enonchong. Si on la croise à Douala, c’est à son retour de Genève, où elle a participé à un colloque sur l’e-commerce à l’invitation de la Cnuced, avant de se replonger dans la gestion d’AppsTech, son entreprise de solutions numériques. Celle-ci fête ses 20 ans et boucle un gros projet : l’accompagnement technologique d’une multinationale pétrolière qui peinait à suivre les données de ses cinq filiales africaines. Un bel exemple de transformation numérique sur un continent qui, selon elle, part de loin. « Nombre d’entreprises et d’administrations en Afrique ne disposent pas de compte sur les réseaux sociaux. Elles n’en voient pas l’utilité. L’un de mes combats consiste à changer cet état d’esprit », martèle l’ex-consultante d’Oracle. Car l’entrepreneuse a une voix qui porte. En 2017, le magazine New African l’a classée parmi les 100 Africains les plus influents en sciences, technologie et innovation. Elle siège au conseil de start-up, tel AfriLabs. Un parcours peu reconnu par les siens. « Je n’ai jamais été reçue par un responsable de mon pays », regrette-t-elle. Ce retard, très marqué en Afrique centrale, touche tous les secteurs, y compris celui des télécoms. Mais pour elle, il constitue une chance pour le continent, qui fera ainsi l’économie du remplacement des technologies existantes, devenues obsolètes. « Les applications ainsi que leurs versions les plus actuelles sont disponibles
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dans le cloud. Au lieu de les acheter, on peut désormais souscrire des abonnements, comme avec une compagnie des eaux ou d’électricité », soutient cette geek quinquagénaire formée à l’Université catholique d’Amérique.
Passionnée
Pour cela, il faut rendre internet abordable, donner de la considération aux innovateurs africains et améliorer le climat des affaires. Tout un programme! En attendant, l’un des plus grands besoins des sociétés demeure la collecte et l’analyse des données, souvent éparses. « Trop fréquemment, le service comptable ne communique pas avec les RH, elles-mêmes déconnectées de la logistique, etc. Or, pour qu’une compagnie soit compétitive, le chef d’entreprise a besoin d’une vue d’ensemble pour prendre de bonnes décisions », soutient cette passionnée, tombée dans la marmite des nouvelles technologies lorsqu’elle était cadre financière aux États-Unis. C’est dans cette optique qu’elle prépare le lancement d’AppsTech Universe, une plateforme bâtie sur l’intelligence artificielle qui réunira toutes les solutions de gestion adaptées aux dirigeants de PME. « Grâce à une commande vocale, le patron aura la
L’ENTREPRENEUSE A ÉTÉ CLASSÉE PARMI LES 100 AFRICAINS LES PLUS INFLUENTS EN SCIENCES ET TECHNOLOGIE.
PATRICK NELLE POUR JA
OMER MBADI, à Douala
situation comptable en temps réel sur son smartphone. Et il sera en contact permanent avec ses fournisseurs et clients connectés sur la plateforme », détaille la patronne, qui assure avoir tenu compte de la spécificité africaine. « Le cachet sur les documents reste indispensable sur le continent, alors qu’on ne l’utilise plus ailleurs. Chaque patron disposera donc d’un cachet électronique. Le système comptable de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires [Ohada] est aussi intégré à notre application », précise-t-elle. Rebecca Enonchong mûrissait cette idée depuis des années. Pour la mettre en œuvre, elle vient de créer une filiale, AppsTech Lab. Les premiers tests sont prévus en juin, en vue d’une mise sur le marché fin 2019. Elle espère réunir plus de 100000 PME du monde autour de cette innovation d’ici à 2023. Rien que cela!
PUBLI-INFORMATION
" L’IRRÉSISTIBLE ASCENSION DU CEO DESIGNER " Pour que leurs entreprises soient classées dans le top 500, les CEO africains doivent impérativement faire une place plus grande aux designers, un métier encore méconnu en Afrique.
" Une nouvelle génération de leaders a pris le relais : les CEO Designers. Il ne s’agit pas d’un CEO qui serait luimême designer, mais d’un dirigeant qui a fait du design le moteur de son entreprise. Le CEO Designer est un leader qui travaille en direct avec des designers pour libérer le potentiel d’imagination de son entreprise, à l’heure où l’omniprésence du digital rend les possibilités d’expérience quasiment illimitées. Cette nouvelle capacité d’imagination permet non seulement de ré-imaginer son offre, mais surtout de repenser le concept même de son entreprise.
Grâce à leur capacité à visualiser des solutions complexes, à réinventer des expériences utilisateurs et à collaborer avec un grand nombre de parties prenantes, les designers sont les plus aptes à proposer des services innovants et des stratégies de transformation adaptés aux réalités africaines.
Ce modèle transposable (en dehors de la Silicon Valley et de l’univers des startups) va devenir de plus en plus dominant au sein des entreprises plus traditionnelles. " C’est ce qu’affirme PwC, leader mondial du conseil aux entreprises, notamment en transformation et innovation. PwC est l’opérateur du premier incubateur de Sèmè City, la Cité Internationale de l’Innovation et du Savoir au Bénin. Sèmè City rassemble en un lieu unique des établissements d’enseignement supérieur, des centres de formation professionnelle de pointe, des laboratoires de recherche, des incubateurs ainsi que des lieux d’innovation ouverte. L’enjeu est d’offrir des opportunités d’avenir à la jeunesse et d’accélérer ainsi l’émergence de champions régionaux, nationaux et internationaux. " À travers Sèmè City, le Bénin forme une nouvelle génération de talents et favorise l’éclosion de modèles de croissance fondés sur l’innovation Made in Africa ", précise Claude Borna, Directrice Générale de L’Agence de Développement de Sèmè City. Pourquoi former des designers africains en Afrique Les défis des entreprises africaines dépassent désormais la simple compétitivité de leur offre de services. Celles-ci doivent répondre à des mutations bien plus profondes - les fameuses " disruptions " : disruptions des usages sociétaux avec la dématérialisation des services mais également disruptions économiques avec l’utilisation de technologies telles que la blockchain.
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Les CEO africains sont ainsi confrontés à un choix simple : recruter et promouvoir des designers pour que leurs entreprises prospèrent, ou résister au changement et créer des dinosaures. Il est donc de leur responsabilité d’accompagner la formation à ce métier d’avenir dont les compétences vont permettre d’accélérer le développement de champions régionaux, nationaux et internationaux.
" L'ambition de Africa Design School est de former des designers qui sauront ouvrir les portes des marchés internationaux par leur maitrise de la culture numérique, leur capacité à comprendre les mutations des modes de vie et leur méthode agile de prototypage. Surtout, ils sauront représenter une Afrique qui évolue, à la fois sur le plan économique, social et culturel ", explique Christian Guellerin, Directeur Général de L’École de Design.
Africa Design School, la première école de Design en Afrique de l’Ouest C’est dans le cadre de Sèmè City que l’Ecole de Design de Nantes Atlantique, établissement d’enseignement supérieur privé partenaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Nantes Saint-Nazaire, annonce son développement sur le continent africain. Africa Design School proposera à partir de la rentrée 2019 une première formation Bac + 3 dédiée au design numérique, mettant l'accent sur la conception de services innovants liés aux technologies de l’information et de la communication dans les secteurs de l’économie numérique. Des compétences transversales Sens de l’observation, capacité d’analyse et de synthèse, autonomie et méthodologie, maîtrise des outils de communication et créativité sont des compétences essentielles pour le designer. L’étudiant les acquiert progressivement, en trois ans, grâce à une pédagogie centrée sur le projet. Le cursus Bac+3 comprend également des stages professionnels pour les apprenants permettant d'allier pratique et théorie. Un tremplin vers la vie professionnelle Le diplôme de Design permet d’accéder à des postes de responsabilité et de management, dans le contexte d’un service intégré en entreprise. L’équipe enseignante, constituée notamment de professionnels, a à cœur de préparer les étudiants au marché de l’emploi et à l’entrepreneuriat. Africa Design School fédère également un réseau international de partenaires, générant un maximum d’opportunités pour les étudiants.
Sèmè City offre diverses opportunités pour les entreprises y compris formations pour professionnels, projets d’entreprise, recrutement de stagiaires et programmes de financement d’étudiants. Pour plus d’informations, contactez : semecity@presidence.bj semecity.com | facebook.com/semecity | @semecity
Managers
Aminata Ndiaye « Vers un boom du multiservice » Après avoir relancé Orange Money au Sénégal, la polytechnicienne pilote la transformation numérique des filiales de l’opérateur français sur le continent. Avec ses équipes, Aminata Ndiaye œuvre pour que les clients d’Orange aient accès à tous les services quand ils le souhaitent et de la façon la plus intuitive possible. « Les opérateurs de télécoms prennent ce tournant de façon volontariste grâce aux ressorts technologiques dont ils disposent, pointe Aminata Ndiaye. Mais ce n’est que le début de l’histoire de la digitalisation des interactions clients. »
NATACHA GORWITZ
la tête de la nouvelle direction marketing, digital et expérience client Afrique et Moyen-Orient d’Orange, la Sénégalaise Aminata Ndiaye, 40 ans, orchestre depuis Paris la transformation numérique d’une vingtaine de filiales. Cette diplômée de Polytechnique, en France, a débuté ce chantier à la direction digitale de la Sonatel, filiale d’Orange au Sénégal créée en 2017, dotée d’une centaine de salariés aux compétences recherchées: développeurs, products owners (« experts métiers »), chefs de projets digitaux, data scientists… « Notre but est d’appréhender cette transformation de manière offensive et transversale », note cette mère de quatre enfants dont la sérénité cache un goût pour les challenges. Du marketing à la communication sur les réseaux sociaux, en passant par la relation client sur l’application Orange et moi, tous les métiers de l’opérateur sont chamboulés par le numérique. Sans oublier la nécessaire mise à niveau des infrastructures IT. « Vingt pays, ce sont autant de marchés et d’enjeux. Nous devons nous donner une vision et trouver le bon modèle opérationnel », poursuit-elle. Pour mutualiser ces compétences et développer des synergies, elle envisage la création de « centres d’expertise régionaux ». Autre sujet clé : les talents. Les experts du digital, qu’Orange recrute parfois au sein de la diaspora, sont formés en Europe. Pour développer des compétences locales, le groupe a récemment signé des partenariats avec les universités virtuelles de Tunis
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FRANÇOIS GRIVELET POUR JA
Santé et éducation
et du Sénégal. À la fin de 2017, Orange s’était déjà associé en Côte d’Ivoire à la création d’un master de data science à l’Institut national polytechnique FélixHouphouët-Boigny de Yamoussoukro. L’appétence pour ces domaines est très forte: à son lancement voilà deux ans, la Sonatel Academy, première école de codage gratuite au Sénégal ouverte aux 18-30 ans, a reçu près de 12000 candidatures pour 50 places…
Étudiante en France grâce à une bourse d’excellence, cette fille de médecin qui a grandi à Dakar avec quatre frères n’a pas hésité, après un passage chez Accenture à Paris, à revenir dans sa ville natale. Après avoir intégré le département marketing de la Sonatel en 2006, elle a relancé l’activité d’Orange Money en 2015. Au Sénégal, le nombre d’utilisateurs réguliers du kalpé (« portefeuille », en wolof) électronique était trois à cinq fois inférieur à celui du Mali et de la Côte d’Ivoire. En trois ans, il a grimpé à 2 millions, et le chiffre d’affaires de l’activité a été multiplié par 18, loin devant son concurrent Tigo. « Nous nous acheminons vers un boom du multiservice », renchérit Aminata Ndiaye, soulignant l’ambition d’Orange de se développer dans l’éducation, la santé ou l’agriculture. Voilà deux ans, le groupe a débloqué 50 millions d’euros pour favoriser l’émergence d’un écosystème numérique en Afrique. La moitié étant consacrée au fonds de capital-risque Orange Digital Ventures Africa, qui aide des start-up innovantes. En outre, l’opérateur est prêt à accompagner les entreprises dans leur digitalisation.
JAMG - © Franc VANDENNOORTGATE
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HASSAN OUAZZANI POUR JA
Managers
Saloua Karkri Belkeziz « Former les profils et les retenir » Propulsée à la tête des opérations africaines de GFI, cette spécialiste du domaine digital milite pour un renforcement des compétences. EL MEHDI BERRADA, à Casablanca
u Maroc, Saloua Karkri Belkeziz se distingue par la diversité de son parcours : entrepreneuse, patronne de la filiale du français GFI Informatique, présidente de la fédération des technologies de l’information (Apebi)… Le 1er janvier 2019, GFI l’a propulsée présidente de ses activités africaines. Via ses filiales au Maroc, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et en Tunisie, le groupe de 18000 salariés basé à SaintOuen (près de Paris) réalise 25 millions d’euros de chiffre d’affaires sur le continent. Et ce spécialiste d’intégration progiciel, d’ingénierie applicative ou de conseil en système d’information y nourrit d’autres ambitions. Un poste sur mesure pour la Marocaine.
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« Le réseau, la notoriété et le savoirfaire que j’ai pu accumuler ont été jugés déterminants », note-t-elle. Employant plus de 700 salariés au Maroc, en Tunisie, en Côte d’Ivoire et en Angola, GFI Afrique, détenu par le qatari Mannai, cumule plus de 250 clients dans 18 pays, dont Patisen et Sicas au Sénégal, Ifri en Algérie ou Studi en Tunisie. Sans compter de grands comptes publics comme le régulateur ivoirien des télécoms. Et demain ? « Je dois définir la stratégie corporate de GFI Afrique », explique-t-elle. Saloua Karkri Belkeziz devra aussi assurer un lobbying auprès des décideurs publics et privés pour être au plus près des big deals. Au-delà, elle analyse les défis à venir pour le continent : « L’heure de la transformation digitale est venue.
La concurrence des compagnies numériques bouleverse les modèles d’affaires. » Pour elle, l’enjeu est organisationnel : les entrepreneurs doivent sans cesse adapter leur business model pour y incorporer la composante digitale. Et elle sait de quoi elle parle. Elle a monté la société d’informatique Professionnel Systems en 1987, et l’a cédée en 2003 à GFI en en gardant les rênes. Depuis, elle a conduit une ribambelle d’acquisitions, dont celle de Capital Consulting en mars 2019. Mais cette mère de famille s’est aussi beaucoup engagée au sein de l’Apebi, très impliquée dans l’élaboration de la stratégie Maroc Digital 2020 avec le ministre de l’Industrie et de l’Économie numérique, Hafid Elalamy.
Pousser l’offre marocaine
« Notre rôle a consisté à apporter des visions opérationnelles sur les infrastructures, les aspects juridiques et fiscaux, les ressources humaines et le cadre législatif », détaille-t-elle. L’Apebi a aussi contribué à la création de l’Agence de développement du digital (ADD), en 2018. « La fédération participe à la promotion de l’offre marocaine en Afrique, poursuit-elle. Nous avons organisé à Casablanca deux éditions d’Africa IT Expo, grandmesse des entreprises africaines. » Bien que devenu une base arrière de l’Europe pour l’offshoring, le Maroc souffre encore selon elle d’un déficit de compétences digitales. « Notre ambition est trop grande au regard de nos ressources, notamment humaines », regrette-t-elle. Pour y remédier, elle a lancé à l’Apebi, en partenariat avec l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences, une formation de développeur par alternance en neuf mois débouchant sur un certificat de formation professionnelle. Sa cible : les bac + 3 scientifiques. « Il faut créer ces profils et aussi les retenir. Nous souffrons d’une fuite de matière grise vers l’Europe. Trois entreprises étrangères viennent tous les quinze jours recruter une dizaine d’ingénieurs marocains », s’offusque-t-elle en conclusion.
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Depuis août 2018, le Groupe Sipromad a renforcé ses activités dans le broadcasting et a étendu sa présence géographique. Avec plus de 60 ans d’expérience, Thomson Broadcast a comme cœur de métier la conception et la fabrication d’équipement de diffusion. www.sipromad.com www.thomsonbroadcast.tv
Présence actuelle Présence à venir Bureaux
Managers
Catherine Nomel « Améliorons le parcours client » BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan
lle a été le premier digital manager dans les assurances et la banque en Côte d’Ivoire. Depuis septembre 2016, Catherine Nomel est aussi la première à exercer cette fonction dans une compagnie aérienne ivoirienne. Son challenge : mettre celle-ci au même niveau que ses concurrentes. La trentenaire, qui pilote le marketing digital d’Air Côte d’Ivoire, s’emploie à faire franchir cette étape clé à la jeune entreprise détenue à 58 % par l’État aux côtés d’actionnaires tels que Goldenrod ou Air France. « Le digital doit nous permettre d’être informés en temps réel de l’actualité du secteur ainsi que des besoins des consommateurs afin que nous leur donnions des solutions telles que les ventes ou le checking en ligne », explique Catherine Nomel, qui échange beaucoup avec des directeurs de communication digitale d’entreprises, notamment hors de Côte d’Ivoire, pour s’imprégner de leurs expériences. En Côte d’Ivoire – où la plupart des entreprises n’ont pas amorcé leur transformation 2.0, se limitant à une présence sur les réseaux sociaux –, elle n’est pas une inconnue dans
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l’écosystème digital. Bien avant d’intégrer son poste actuel, Catherine Nomel menait les campagnes digitales de NSIA Vie. Elle a aussi fondé sa société de conseil, Sentinel, spécialisée dans les relations publiques 2.0, le marketing digital et la veille médias.
Des services plus « smart »
Ayant rejoint Air Côte d’Ivoire grâce à Laurent Loukou, son directeur général adjoint, cette technicienne supérieure en marketing et publicité titulaire d’un certificat de HEC Paris
de son équilibre financier, la société vise 748 000 passagers en 2019 pour un chiffre d’affaires de 92,7 milliards de F CFA (141,3 millions d’euros). Aujourd’hui, Air Côte d’Ivoire envisage de digitaliser toutes ces prestations. « Nous voulons que le passager puisse tout faire en ligne : suivre son trajet, modifier son billet ou régler des pénalités », révèle Catherine Nomel, qui avait complété son cursus par un MBA à l’Institut supérieur de management de Dakar. Elle a ensuite créé l’application MySG pour la Société générale de banques en Côte d’Ivoire, qui permet d’en localiser les agences les plus proches et de simplifier le parcours du client jusqu’à celles-ci. MySG offre aussi la possibilité de simuler des crédits-prêts et d’obtenir la liste des pièces à fournir. Elle poursuit donc l’aventure dans la première compagnie nationale de la zone Uemoa en nombre de passagers. Son arrivée a déjà vu le développement, dès 2018, d’une application mobile disponible sur Applestore et GooglePlay, qui permet aux clients de gérer leurs voyages, simuler des tarifs, acheter des billets ou se préenregistrer. « Nous mettons en œuvre toutes les technologies pour améliorer nos activités internes », de façon à produire des offres plus smart et à améliorer le parcours client. Cela contribuera à parfaire nos services et l’expérience des voyageurs en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale », assure celle qui se définit comme une web-activiste. Elle mesure en tout cas très bien la complexité de sa mission. ISSAM ZEJLY POUR JA
Grâce à cette professionnelle du marketing 2.0, Air Côte d’Ivoire se rapproche de ses voyageurs.
a conscience des défis qui attendent la compagnie, en retard dans ce domaine par rapport à des concurrentes comme Ethiopian, South African Airways ou Royal Air Maroc. Elle assure qu’Air Côte d’Ivoire transforme ses chaînes de valeur grâce à des services à même de séduire ses clients. Encore en quête
OLYMPIA DE MAISMONT POUR JA
Managers
Nabi Issa Coulibaly « La Poste fait son virage numérique » En orchestrant la digitalisation des services pour toucher encore plus de clients, le patron de l’entreprise publique burkinabè révolutionne la structure. NADOUN COULIBALY, à Ouagadougou
n attendant de pouvoir, courant 2020, lancer les activités de banque postale, Nabi Issa Coulibaly, 37 ans, aux commandes de La Poste du Burkina Faso depuis 2017, sait que l’avenir de la société se joue sur le front de la technologie. « Nous avons raté deux carrefours – l’un financier, l’autre mobile – de la révolution dans les affaires en Afrique. Nos produits sont menacés par les banques et les opérateurs privés de transfert d’argent. Il nous faut saisir les opportunités du numérique », assure Nabi Issa Coulibaly. Diplômé en finances actuarielles par l’Institut national de statistique et d’économie appliquée de Rabat, l’ex-collaborateur d’Ecobank multiplie les projets pour intégrer le numérique. Objectifs: rapprocher les produits du client et donc créer davantage de revenus. Ainsi la Smart BP,
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une sorte de boîte postale virtuelle opérationnelle dans les 114 agences du réseau, a été conçue avec l’aide de Nebrata, une jeune start-up burkinabè dirigée par Halidou Rouamba. Elle permet à La Poste de proposer un nombre illimité de boîtes postales et au client d’effectuer des achats en ligne. Les clients détenteurs d’une Smart BP peuvent désormais régler leur abonnement via Orange Money – et bientôt Mobycash, le service de paiement mobile d’Onatel. Par ailleurs, afin de minimiser les plaintes et d’améliorer la traçabilité des courriers, l’institution a lancé
GRÂCE AUX BOÎTES POSTALES VIRTUELLES, L’USAGER PEUT EFFECTUER DES ACHATS SUR INTERNET.
un service de post tracking, qui permet à l’usager de suivre l’évolution du courrier grâce à un lien. Autre exemple : la plateforme Fasoranana, sur laquelle on peut acheter en ligne des objets d’art d’une dizaine de marchands locaux. Conçue avec iventIT, une société de services et d’ingénierie informatique de Ouagadougou, elle sera déployée peu à peu dans les différentes localités du pays pour les livraisons. « Nous espérons que ces innovations vont avoir un impact positif sur l’évolution du chiffre d’affaires, de l’ordre de 10 % par an », anticipe Nabi Issa Coulibaly. Bref, le numérique est l’un des leviers clés du plan opérationnel 20182020 de La Poste, destiné à conforter l’entreprise d’État dans sa stature de « leader national du secteur courrier et de la promotion des services bancaires et financiers innovants de proximité ».
Rayonnement international
L’ex-Sonapost a entériné en décembre 2018 une nouvelle identité visuelle, en phase avec ses nouvelles ambitions et celles de sa tutelle. « Ce changement fait partie des axes de notre plan opérationnel, qui porte sur le rayonnement international du Burkina Faso via La Poste. Il s’agit de montrer que l’entreprise se dote de produits adaptés à l’évolution des attentes du marché », souligne Nabi Issa Coulibaly. Le dirigeant explique que l’aventure bancaire, encore à construire, doit servir à promouvoir l’inclusion financière à large bande. Avec le renfort des technologies de l’information: « Nous voulons toucher tous les segments: les particuliers, les paysans, les femmes… en rendant plus accessibles nos services financiers grâce au numérique pour capter le maximum d’épargne. » Enfin, La Poste va explorer les opportunités qu’offre l’e-commerce. Elle traite déjà plus de 14 000 colis par an et 4,5 millions d’objets. Or le volume de colis gérés par an connaît une croissance de 10 %, alors qui sait combien elle en traitera demain si l’e-commerce prend son envol au Burkina Faso?
Wills Towers Watson (anciennement Gras Savoye) aide les entreprises à transformer les risques en opportunités de croissance. En tant que l’un des plus grands cabinets de conseil, de courtage et de solutions logicielles au monde, Willis Towers Watson s’engage à offrir à ses clients une experience gagnante. Avec une présence dans plus de 35 pays en Afrique, Willis Towers Watson est en en mesure de proposer des approches pan-régionales et d’accompagner ses clients dans les domaines suivants : Risque d’Entreprise et Courtage : En appréhendant le profil de risque propre à chaque client et en élaborant des stratégies sur mesure qui quantifient, réduisent et transfèrent les risques, Willis Towers Watson propose aux entreprises une nouvelle façon de gérer les risques et d’obtenir des résultats supérieurs. Capital Humain et Avantage Sociaux : Qu’il s’agisse d’avantages sociaux des employés ou de rémunération des cadres dirigeants, Willis Towers Watson adopte une vision globale basée sur l’analyse des données et des logiciels de pointe afin de faire ressortir de nouveaux moyens de motiver les personnes et d’encourager le bien-être. Investissement, Risque et Réassurance : En combinant des paramètres d’analyse approfondis et une solide connaissance des organisations, Willis Towers Watson révèle de nouvelles occasions de maximiser le rendement.
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CLASSEMENT
Comme la croissance économique, le chiffre d’affaires des 500 repart nettement de l’avant. La chute des monnaies et la faiblesse des cours des matières premières sont absorbées. Mais les entreprises ne retrouvent pas encore les sommets passés.
BILAN
Le redémarrage 76
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OGUZ DIKBAKAN/SHUTTERSTOCK
Avec la reprise des cours du pétrole, l’algérien Sonatrach, le traditionnel numéro un, voit son chiffre d’affaires progresser de 10 % en dollars dans cette édition (ici à Oran).
se confirme jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
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Classement BILAN
PIERRE-OLIVIER ROUAUD
L’ÉNERGIE TOUJOURS EN TÊTE
ette fois, c’est bel et bien reparti ! Notre édition 2019 du classement des 500 premières entreprises du continent marque, enfin, une hausse nette de leurs chiffres d’affaires. Exprimée en dollars, l’activité cumulée de ce Top 500 exclusif de Jeune Afrique progresse de 12,1 % sur un an. Un taux qui porte sur l’exercice fiscal 2017, année de référence de la plupart des données figurant dans ce hors-série. Après un premier et modeste rebond de 1,25 % dans notre précédente édition, le retournement de tendance constaté l’an dernier se confirme donc. Et, surtout, il s’amplifie. Toutes les régions, et presque tous les secteurs, s’affichent en croissance. Cela se traduit aussi par une hausse de la profitabilité des poids lourds du continent, dont la marge nette moyenne progresse à 8,3 %, contre 7,5 % l’an dernier (lire pp. 99-103). Cette inversion de tendance fait suite à des années sombres pour nombre d’entreprises africaines. Après un pic en 2012, à 757 milliards de dollars, le chiffre d’affaires cumulé du Top 500 avait connu une glissade vertigineuse pour atteindre un point bas à 561 milliards de dollars sur l’exercice 2015. Un recul d’un quart – soit près de 190 milliards de dollars – qui reste encore loin d’être effacé. Sur fond de croissance molle, les principales explications à cette dépression sont de deux ordres, bien connus : le prix des matières premières et les effets monétaires. Du côté des premières, l’année 2016 avait vu le prix du baril WTI atteindre un plus bas depuis 2004, à 43,20 dollars en moyenne annuelle, selon les données de la Banque mondiale. Entraînant dans sa chute les compagnies pétrolières nationales comme Sonangol ou Sonatrach et l’ensemble des économies dépendantes de l’or noir : l’Algérie, le Nigeria, l’Angola, le Gabon, etc. Des métaux comme le cuivre, le nickel, le platine ou l’aluminium avaient eux aussi suivi cette tendance, avec pour explication alors une crainte de fort ralentissement de l’économie chinoise, qui s’est depuis infirmée. Le cours annuel moyen du cuivre a ainsi rebondi de près de 27 % en 2017 et de 5,8 % en 2018, selon les pointages de la Banque mondiale, en 2018. Quant au pétrole, le prix du baril WTI a gagné près de 18 % en moyenne en 2017, puis plus de 27 % en 2018, pour atteindre 64,80 dollars. Les compagnies pétrolières seront sans doute à la fête dans notre classement de l’an prochain ! Déjà Sonatrach, le traditionnel numéro un, voit son chiffre d’affaires progresser de 10 % en dollars dans cette édition.
Informatique 0,81 %
Retour à la hausse en Égypte
Les tensions monétaires, prégnantes depuis plusieurs années en raison notamment des différentiels de taux d’inflation et d’intérêts entre l’Afrique et les
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0,58 %
Services aux collectivités 0,88 %
Textile 0,17 %
Équipement électrique 0,99 %
Conseil & audit 0,05 %
Industrie automobile 1,03 %
Énergie
Communication 1,21 %
14,52 %
Métallurgie, sidérurgie 1,69 %
Télécommunications
Santé 2,37 %
11 %
Chimie, caoutchouc, plastique 2,91 % BTP, bâtiment, construction 4,85 % Bois, papier 5,13 %
Eau, électricité & gaz 5,42 %
Transports 5,63 %
Commerce
Activité financière
9,73 %
7,20 %
Groupe diversifié
Mines
7,64 %
Agro-industrie
SOURCE : JA
Poids respectifs des secteurs dans le chiffre d’affaires cumulé des 500
8,26 %
7,93 %
REPRISE
CA cumulés annuels des 500 entreprises du Top 500 Jeune Afrique en milliards de dollars
2012
757 2013
2011
713 2010
690
742
2014
690 2017
637
2009
2016
586
568 2015
561
SOURCE : JA
C
Tourisme & loisirs
COMMUNIQUÉ
2019 ABIDJAN
LA GRANDE CÉLÉBRATION DES MARQUES EN AFRIQUE M. Jean-Luc Menudier a proclamé la liste des trois marques lauréates : ADJA de l’entreprise Patisen (Sénégal) pour le Grand Prix de la marque OAPI, TRADEX de l’entreprise TRADEX S.A. (Cameroun) pour le Prix de la marque régionale et IVORIO de l’entreprise ATOU (Côte d’Ivoire) pour le Prix du public.
La marque, un outil de compétitivité de l’entreprise La célébration des marques par l’OAPI Le représentant de Patisen (trophée en mains) entouré des ministres A. M. Bâchir (à droite) et Diarassouba (à gauche) suivi de Denis Bohoussou, DG de l’OAPI. À l’extrême gauche, J. L. Menudier (Président du Jury).
Le samedi 13 avril 2019, le Sofitel Hôtel Ivoire d’Abidjan a abrité la cérémonie des Awards de la marque OAPI, Abidjan 2019. Cette splendide cérémonie était co-présidée par M. Souleymane Diarassouba, Ministre ivoirien en charge de l’Industrie et M. Ahmat M. Bachir son homologue tchadien, Président du Conseil d’Administration de l’OAPI. Le public, trié sur le volet, était composé des chefs d’entreprises, des présidents et responsables d’institutions consulaires et patronales venus des 17 États membres
de l’OAPI. Ce beau public a eu du plaisir à découvrir les marques nominées et à assister à la proclamation des lauréats. M. Denis Bohoussou, Directeur général de l’OAPI a indiqué qu’il y avait onze marques nommées par un jury d’experts dans trois catégories, à savoir : le Grand prix des Awards de la marque, le Prix de la marque régionale et le Prix du public. Le jury, par la voix de son président
mondial marqué par une valorisation accrue des actifs immatériels. En tant qu’actif immatériel, la marque est par excellence un facteur de compétitivité des entreprises africaines. D’où la présence remarquable de ces dernières à la cérémonie des Awards de la marque OAPI, Abidjan 2019.
À propos de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) L’OAPI est l’office intergouvernemental chargé de protéger et de promouvoir la propriété intellectuelle dans 17 États membres d’Afrique : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Centrafrique, les Comores, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, la Guinée Bissau, la Guinée Équatoriale, le Mali, la Mauritanie, le Niger, le Sénégal, le Tchad et le Togo. L’OAPI a été créée le 13 septembre 1962. Son siège est à Yaoundé au Cameroun.
Place de la Préfecture B.P. 887 - Yaoundé, Cameroun Tél. : (+ 237) 222 20 57 00/ 222 20 57 84 Email : oapi@oapi.int www.oapi.int
JAMG/DF - PHOTOS : D.R..
Les Awards de la marque sont un rendez-vous économique destiné à promouvoir au sein des 17 États membres de l’OAPI, l’utilisation stratégique de la marque de produit ou de service dans le commerce et les affaires.
s’inscrit dans un contexte économique
Classement BILAN
économies avancées, avaient, quant à elles, atteint un paroxysme en 2016 avec, comme manifestations spectaculaires, la brutale dévaluation du naira au Nigeria (30 %) et de la livre (48 %) en Égypte. Une situation qui s’est stabilisée depuis. Ces deux éléments – les monnaies et les matières premières – n’ont donc plus joué de rôle dépressif majeur sur le chiffre d’affaires des entreprises en 2017. L’activité exprimée en dollars de plusieurs groupes égyptiens repart à la hausse dans cette édition. Il en est ainsi d’Elsewedy (lire p. 44-48) ou encore d’Egyptair, qui regagne de ce fait 24 places. Il faut aussi rappeler l’effet de trompe l’œil de ces dévaluations : exprimé en nairas, le chiffre d’affaires de Dangote Sugar, par exemple, a bondi de 115 % en trois ans, alors qu’exprimé en dollars il ne progressait dans notre classement que d’environ 10 % sur cette période.
Des résultats encourageants
qu’en 2017. Une hausse nette par rapport aux 2,1 % de l’année précédente. La croissance devrait même accélérer pour, cette année, atteindre 4 %, puis 4,1 % en 2020. Encourageant. Toutefois, a indiqué la BAD dans ses dernières perspectives macroéconomiques début 2019, ce niveau reste insuffisant « pour résorber les déficits budgétaires et courants persistants et [faire face] à une dette devenue parfois insoutenable. Il faut donc que les pays accélèrent leur taux de croissance et renforcent son efficacité pour créer des emplois décents ». À titre d’illustration, la BAD évalue de 4,6 % à 6,6 % la croissance nécessaire pour simplement stabiliser le niveau d’emploi sur le continent compte tenu des nouveaux arrivants sur ce marché, notamment au sud du Sahara, où la poussée démographique est le plus forte.
EN 2019, LES STARS CONTINENTALES DEVRAIENT ÊTRE LE GHANA, LE SOUDAN DU SUD, L’ÉTHIOPIE, LE RWANDA ET LA CÔTE D’IVOIRE.
Si la digestion de ces facteurs structurels n’est pas encore totale – le cédi ghanéen ne cesse de flancher, et l’Angola ne sortira de la récession que cette année, selon le FMI –, l’économie africaine est clairement entrée en phase de relance. De Tunis au Cap, de Dakar à Nairobi, la hausse du PIB du continent est estimée à 3,5 % en 2018 par la Banque africaine de développement (BAD), soit le même chiffre
De mieux en mieux
Pour l’Afrique subsaharienne cependant, l’année 2016 fut en matière de croissance la plus piteuse depuis… 1994, avec un PIB en hausse de seulement 1,5 %, estime la BAD. Depuis, son économie est repartie de l’avant avec – de même source – une hausse du PIB de 2,9 % en 2017, puis de 3,1 % en 2018. En ce qui concerne l’année en cours, les analystes du FMI tablent pour leur part sur 3,7 %, et même sur 3,9 % pour 2020. Avec, en « stars continentales » prévues pour 2019, le quinté suivant dans l’ordre : Ghana,
DANS LE SECRET DES 500 Afin de réaliser ce classement des 500 premières entreprises du continent, nous avons recensé plus de 14 000 sociétés à qui nous avons adressé un questionnaire. Après vérifications, nous avons pu établir une liste des données financières d’environ 1 500 compagnies. Ces informations nous ont permis de réaliser le palmarès des 500 entreprises selon leur chiffre d’affaires, ainsi que les classements par
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zones géographiques, par secteurs d’activité et par niveaux de rentabilité. Pour ce Top 500, nous prenons en compte les entreprises juridiquement présentes sur le continent, ce qui explique qu’un holding et ses filiales puissent figurer dans le même palmarès, mais aussi que certains groupes considérés comme africains n’y apparaissent pas, leur siège social étant situé hors du
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
continent. Tous les éléments financiers ont une source fiable, identifiable, et sont en priorité ceux que les sociétés ellesmêmes ont communiqués et certifiés. Notre cellule consulte également les rapports annuels des entreprises cotées africaines ou opérant sur le continent à la recherche de données financières. Certains groupes (détenus en général par une seule personne ou quelques actionnaires
familiaux) peuvent ne pas établir de comptes consolidés. L’ensemble des classements porte sur l’exercice clos le 31 décembre 2017. Lorsque les sociétés publient leurs données en monnaie locale, celles-ci sont converties en dollars américains au taux de change en vigueur le 31 décembre 2017. Pour les compagnies clôturant leurs comptes jusqu’au 31 mars 2018 inclus, les chiffres annuels
apparaissent en 2017. Pour les autres, ce sont les performances de l’année précédente qui sont présentées. Lorsque nous ne parvenons pas à obtenir de données, nous gardons celles du classement précédent, présentées en italique. Et, après deux années de silence ou d’absence de comptes vérifiables, la société disparaît du classement. P.-O.R.
COMMUNIQUÉ
Bird & Bird AARPI
Centre d’Affaires EdouardVII 3 square EdouardVII, 75009 Paris - France
Tél. : 01 42 68 60 00 www.twobirds.com
AVIS D’EXPERTS
Accompagner les organisations de toute taille dans leur développement digital a transformation digitale modifie en profondeur l’économie africaine. Ce phénomène a aussi un impact dans le domaine du droit et conduit les professionnels à adapter leurs stratégies.
Explosion de la téléphonie mobile, nouveaux moyens de paiement dématérialisés, commerce électronique, etc. La transformation digitale a connu un bond spectaculaire en Afrique au cours de la période récente. De l’avis des experts, l’innovation devrait s’accélérer au cours des années à venir. Selon certaines prévisions, il y aura 500 millions d’utilisateurs de stmarphones en Afrique en 2020, soit deux fois plus qu’en 2014. L’utilisation de technologies telles que la blockchain, l’intelligence artificielle ou l’impression 3D est porteuse de progrès économique et social. Protéger les données Première conséquence concrète : l’explosion des données personnelles. Comme ailleurs dans le monde, la protection des individus devient une nécessité impérieuse. Cette situation incite les organisations en Afrique (administrations, entreprises, banques, institutions régionales, etc.) à mettre en place des règles nouvelles. L’objectif est désormais d’assurer une protection optimale des données à chaque instant et d’être en mesure de la démontrer en documentant leurs procédures internes en matière de conformité. Pour bon
nombre de grandes institutions, le Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne fait figure de modèle à suivre. L’importance de la conformité Cette demande de protection s’inscrit dans un phénomène plus large, celui de la montée en puissance des exigences en matière de conformité. Il s’agit de répondre aux standards internationaux, notamment en matière de blanchiment, de sanctions, de responsabilité sociale et environnementale, etc. L’Afrique est en train de combler son retard à marche forcée. Ces nouvelles normes sont devenues indispensables pour l’obtention de financements de la part des différents acteurs du marché : entreprises et banques internationales, fonds souverains, fonds d’investissement, etc., qui procèdent quasi-systématiquement à des due diligences préalables.
Gildas Louvel,
Co-head Desk Afrique Bird & Bird Paris
Jean-Jacques Essombè, Co-head Desk Afrique Bird & Bird Paris
à la fois une compétence pointue (protection des données, digital, contentieux, etc.), une expérience de l’Afrique et une appétence pour ce continent. Londres Head office s’organise également pour suivre l’exemple du bureau de Paris et renforcer ainsi leur présence en Afrique, essentiellement dans les pays anglophones. Un « pool de ressources » de premier ordre a ainsi été constitué et celui-ci est complété par un réseau de cabinets d’avocats locaux, installés dans les pays africains, avec lesquels des accords de partenariat ont été, ou ont vocation à être conclus. Ces partenariats reposent sur une approche intégrée avec les conseils locaux, non seulement au stade du développement du dossier mais aussi de son traitement. Nous misons ainsi sur la mixité de nos équipes et partageons une approche philosophique de transfert du savoir et de l’investissement dans le développement du tissu économique et social du continent. ■
La transformation digitale a connu un bond spectaculaire en Afrique Une offre locale Le développement de la conformité et la transformation digitale entrainent l’apparition de nouvelles demandes de services juridiques. Bird & Bird Paris a renforcé son Desk Afrique qui comprend désormais huit associés à Paris ayant
JAMG © D.R.
L
Classement BILAN
LE MAROC, NUMÉRO DEUX > à 10 % du revenu des 500 de 8 % à 10 % de 3 % à 7,9 %
Maroc
8,46 %
Tunisie
1,64 %
Algérie
7,82 %
Égypte
5,59 %
de 1 % à 2,9 % de 0 % à 0,9 %
Mauritanie 0,16 %
L’OUEST RECULE À NOUVEAU
SOURCE : JA
Nouveau recul pour l’Afrique de l’Ouest, qui, sur un an, perd un point à 16 % en nombre d’entreprises avec 78 éléments dans le Top 500. La région pesait 9,9 % du chiffre d’affaires cumulé des 500 voilà deux ans, 8,3 % l'an dernier et seulement 7,4 % dans cette édition.
L'Afrique du Nord, comme à chaque fois, est deuxième dans notre classement. Mais son effectif diminue au fil des ans: 139 sociétés classées, ce sont quatre entreprises de moins que l’an passé. Mais son poids est stable, à 23,7 % du chiffre d'affaires cumulé du Top 500.
L’Afrique centrale demeure en marge avec seulement 23 groupes classés dans les 500, un de plus que l'an dernier. Ceux-ci pèsent 1,7 % des facturations totales, contre 1,8% lors du classement précédent.
Soudan
0,2 %
Mali 0,36 % Nigeria
Sénégal 0,76 %
2,93 %
Guinée 0,09 %
Éthiopie
0,61 %
RD Congo
0,24 %
Côte d’Ivoire 1,49 % Ghana 1,1 % L’Afrique de l’Est affiche 31 sociétés, une de moins qu’en 2018, après une hausse il y a deux ans. Elle pèse 3,2 % du chiffre d’affaires des 500, contre 3,5 % dans l’édition précédente et 2,9 % en 2017. L’Afrique australe et l’océan Indien demeurent écrasants, et leur nombre d’acteurs, 229, grimpe encore (46 % du total), contre 216 l’an dernier, et 190 voilà deux ans ! Leur part dans le chiffre d'affaires des 500 grignote un point, à 64 %.
Bénin
Ouganda
0,04 %
0,18 % Kenya
1,6 %
Gabon 0,67 %
Tanzanie
Congo 0,03 %
Malawi
Angola 2,84 %
0,62 %
0,07 %
Zambie 0,53 % Zimbabwe 0,68 %
Maurice
1,12 %
Botswana 0,36 % Namibie 0,19 % Afrique du Sud 57,78 %
Mozambique
0,24 %
Madagascar
0,16 %
Swaziland
0,04 %
matière de relance, de gouvernance et aussi de réforme des entreprises publiques comme South African Airways et surtout Eskom. Le géant de l’électricité garde la quatrième position du classement. Mais ses dysfonctionnements plombent depuis des années des pans entiers de l’économie du pays de Mandela, notamment son secteur minier. Toutefois, le secteur public n’a pas le monopole de la mauvaise gestion en Afrique du Sud : si le groupe de distribution Steinhoff demeure facilement le numéro deux de notre Top 500, ses chiffres sont à considérer avec réserve. Embarqué dans de sombres histoires de malversations, le groupe n’était, au moment où nous écrivions ces lignes, toujours pas en mesure de présenter des comptes certifiés sur 2017 ! Quoi qu’il en soit, la nation Arc-en-Ciel place 170 entreprises sur 500, deux de plus que dans l’édition précédente. Ce
L’ÉLECTION DE CYRIL RAMAPHOSA À LA TÊTE DU PAYS SUSCITE BIEN DES ESPOIRS, MAIS ESKOM CONTINUE DE PLOMBER L’ÉCONOMIE SUD-AFRICAINE.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
0,75 %
Burkina F. 0,62 %
Soudan du Sud, Éthiopie, Rwanda et Côte d’Ivoire. Des pays dont la croissance variera entre 8,8 % pour le premier et 7,5 % pour le dernier, selon le FMI. Quant à l’Afrique du Nord, après un sursaut de 4,9 % en 2017 lié à un rebond en Égypte et à de bonnes récoltes au Maroc, la progression de son PIB s’établira au-delà de 4,3 % jusqu’en 2020, d’après la BAD. Notre classement devrait donc poursuivre sa « remontada » l’an prochain et après ! Au niveau des pays eux-mêmes, l’Afrique du Sud reste, comme à l’accoutumée, le poids lourd du Top 500 à la fois par le nombre et en valeur. Un fait dû à l’histoire du pays et à son développement, car l’économie sud-africaine n’a guère accompli de performances avec, en 2017 et en 2018, respectivement 1,4 % puis seulement 0,8 % de croissance. L’élection de Cyril Ramaphosa à la tête du pays suscite bien des espoirs en
82
Cameroun
COMMUNIQUÉ
Banxy élargit son offre
Banxy vient tout juste de souffler sa première bougie. À sa création en avril 2018, l’offre mobile de Natixis Algérie apportait une innovation majeure en Algérie en proposant des services bancaires à distance, accessibles à tous, partout et à tout moment, à partir d’un smartphone. « Banxy est une réponse aux attentes et aux nouvelles habitudes des consommateurs algériens », explique Julien Jolivet, directeur Retail de Natixis Algérie et « chef d’orchestre » de Banxy. « Cette innovation, véritablement axée sur les besoins des clients, a vu le jour grâce à une étroite collaboration avec les équipes du Groupe BPCE en France », poursuit-il.
UNE OFFRE BANCAIRE COMPLÈTE Banxy n’a cessé d’évoluer depuis sa création. En novembre 2018, elle a lancé son offre « Épargne mobile » qui permet aux clients d’avoir le choix entre deux formules : un compte épargne classique, rémunéré, comme dans une banque traditionnelle, ou bien un compte non rémunéré assimilé à
une gestion de budget pour atteindre un capital dédié à un projet personnel. Le client Banxy peut à tout moment accéder à ses comptes et réaliser ses opérations en temps réel. Natixis Algérie lance également la carte VISA Banxy. Le client a le choix entre une carte Gold ou une carte Platinum. Outre les opérations de retraits et de paiement à l’international, ces deux cartes proposent la formule du débit immédiat, dans la limite du plafond accordé, fixé en fonction de l’offre choisie par le client. Grâce à la gestion entièrement mobile de la carte VISA, le client est autonome et peut faire un certain nombre d’arbitrages (modification du plafond, blocage-déblocage de la carte…). Il a également la possibilité de contacter, à tout moment, sept jours sur sept, un call center dédié. L’innovation est au cœur du modèle de Banxy. De nouvelles fonctionnalités seront bientôt proposées à la clientèle de la banque... NATIXIS ALGÉRIE - SIÈGE SOCIAL Immeuble Le Ksar, Zone d’Affaires Mercure lot 34/35 BabEzzouar-16311 Alger Téléphone : (+213) 23 92 43 43 Télécopie/Fax : (+213) 23 92 41 40 SPA au capital de DZD 10.000.001.682-rc 99 87947 nif 0 9991600 079 47 48
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JAMG - PHOTOS : D.R.
Une année à peine après son lancement sur le marché algérien, Banxy complète ses fonctionnalités. Natixis Algérie, filiale du Groupe BPCE (2e groupe bancaire en France) muscle sa solution mobile en proposant à ses clients l’offre « Épargne mobile » et la mise à disposition d’une carte VISA - de quoi concurrencer une offre bancaire traditionnelle.
Classement BILAN
LES PLUS FORTES HAUSSES
Variation du chiffre d’affaires en dollars dans les 500
ORANGE BURKINA FASO (ex-AIRTEL BURKINA FASO)
Burkina F.
ASSORE
Af. du Sud
Rangs gagnés dans les 500
+ 310
+ 269 % + 173 %
AL EZZ DEKHEILA STEEL CO.
Égypte
+ 129 %
ALEXANDRIA MINERALS OILS CO.
Égypte
+ 124 %
+ 225 + 80 + 178
Af. du Sud
+ 111 %
- (Absent du Top 500 précédent)
Égypte
+ 105 %
+ 167
Af. du Sud
+ 103 %
COMPAGNIE MINIÈRE DE L'OGOOUÉ
Gabon
+ 100 %
AL EZZ ROLLING MILLS
Égypte
+ 98 %
Côte d’Ivoire
+ 97 %
BSI STEEL AL EZZ FLAT STEEL EXTRACT GROUP LTD (ex-EQSTRA HOLDINGS)
INDUSTRIAL PROMOTION SERVICES WEST AFRICA
+ 157 + 98 + 112 + 133
LES PLUS FORTES BAISSES Variation du chiffre d’affaires en dollars dans les 500
ZAIN SUDAN PERSEUS MINING GHANA DATATEC SEVEN-UP BOTTLING CO. MAURITIUS TELECOM FORTE OIL KENYA AIRWAYS AVENG TANZANIA BREWERIES
Af. du Sud
- 62 %
Soudan
- 41 %
Ghana
- 37 %
Af. du Sud
- 36 %
Nigeria
- 35 %
Maurice
- 32 %
Nigeria
- 234 - 130 - 136 - 15 - 132 - 126 - 97
- 26 %
Kenya
- 24 %
Af. du Sud
- 23 %
Tanzanie
- 18 %
- 66 - 25 - 70
ELLES NOUS QUITTENT… Cette année, 46 entreprises présentes dans le dernier Top 500 ont disparu. Un niveau assez habituel après le chiffre très élevé de l’an dernier (86 sorties). Voilà deux ans, 43 sociétés avaient quitté le Top 500 et elles étaient 48 à en disparaître il y a trois ans. Passé le choc des dévaluations en Égypte et au Nigeria ainsi que de la baisse du prix de l’or noir, la respiration redevient
84
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
normale… De nombreuses entreprises manquent à l’appel par défaut de publication de leurs comptes, en dépit des efforts répétés de Jeune Afrique pour obtenir ces données. Douze entreprises marocaines présentes dans le Top 500 l’an dernier s’effacent de ce fait – soit le plus gros contingent. La transparence de l’information étant une base essentielle de tout système économique fonctionnel,
le continent garde une importante marge de progrès de ce côté ! Les trois plus grosses sorties du point de vue du chiffre d’affaires sont celle du brasseur sud-africain SABMiller, qui ne publie plus de comptes nationaux ou même régionaux détaillés depuis sa complète intégration au sein du groupe Inbev, et celle de son compatriote JD Group qui, lui, a
été racheté par le groupe Steinhoff, par ailleurs en très mauvaise posture. À cela s’ajoute le départ du groupe public égyptien Middle East Oil Refinery Ltd., connu aussi sous le nom de Midor. Ce dernier ne publie pas de comptes depuis deux ans… mais devrait le faire sous peu : le gouvernement a prévu d’ouvrir son capital ou de l’introduire en Bourse. P.-O.R.
SOURCE : TOP 500 2019 JA
GRINDROD
Rangs perdus dans les 500
pays pèse presque 58 % des facturations cumulées du classement, un chiffre stable.
L’Algérie perd la médaille d’argent
Comme l’an dernier, le Maroc aligne le deuxième plus grand nombre d’entreprises : 64 sont classées dans ce Top 500. Ces groupes cumulent un chiffre d’affaires de 53,9 milliards de dollars, soit 8,5 % du total, un demi-point de mieux sur un an. De ce fait, le Maroc ravit la médaille d’argent à l’Algérie (7,8 % des facturations) en dépit du poids écrasant de Sonatrach, notre traditionnel leader. Le royaume tire les fruits de la bonne organisation de son secteur privé, de son accès privilégié au marché européen ainsi que de ses investissements stratégiques dans les infrastructures (énergies vertes, logistique…). Le port Tanger Med – devenu en 2018 le premier du continent sur le segment du trafic de conteneurs –, surpassant Durban, inaugure cette année son extension (lire p. 59). Et Tanger Med Port Authority fait son entrée au 473e rang dans notre Top 500.
Autre pays d’Afrique du Nord, l’Égypte, bien que plus importante que le Maroc ou l’Algérie par son PIB, ne place que 37 entreprises, atteignant 5,6 % du total des revenus, un très léger mieux comparé à l’an dernier. Son entreprise leader, la société gestionnaire du Canal de Suez (22e), perd une place. Économie numéro un du continent, au coude-à-coude avec l’Afrique du Sud, le Nigeria compte cette année 28 sociétés dans le Top 500, soit trois de moins que l’an dernier ; et pèse seulement 2,9 % du chiffre d’affaires total, contre 4,2 % dans le précédent Top en raison de l’effet naira et de la sortie de Dangote Group, faute de données. La Côte d’Ivoire perd, elle aussi, trois représentantes avec 18 entreprises recensées et un cumul de leurs chiffres d’affaires en recul d’un dixième de point, à 1,5 % du total. En dépit des bonnes performances de leur croissance, le pays et ses entreprises agro-industrielles, telle Sifca (lire p. 22-28), ont souffert en 2017 de la mollesse du prix de produits tropicaux comme le caoutchouc ou le cacao. Année après année, notre Top 500 reste l’illustration fidèle des défis économiques du continent.
LES SOCIÉTÉS AGROINDUSTRIELLES IVOIRIENNES ONT SOUFFERT EN 2017 DE LA MOLLESSE DES PRIX DU CAOUTCHOUC ET DU CACAO.
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Classement
général
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
87
Classement
GÉNÉRAL LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-100)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang 2018
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
1
1
Sonatrach
Hydrocarbures
Algérie
33 200
ND
2
2
Steinhoff International Holdings
Ameublement
Afrique du Sud
23 965,6
1 774,3
3
3
Sonangol
Hydrocarbures
Angola
17 496,3
164,2
4
4
Eskom
Production & distribution d’électricité
Afrique du Sud
14 328,8
– 188,7
5
5
Sasol
Industrie chimique
Afrique du Sud
13 923,6
1 737,4
6
8
Shoprite Holdings
Commerce de détail
Afrique du Sud
11 387,2
438,9
7
6
MTN Group
Opérateur de téléphonie mobile
Afrique du Sud
10 730,5
367,5
8
7
BidCorp. Ltd (Ex-Bidvest Foods)
Agroalimentaire
Afrique du Sud
10 573,6
325,6
9
9
Imperial Holdings
Holding
Afrique du Sud
9 435,9
207,1
10
14
Sanlam
Assurances
Afrique du Sud
9 204,7
968,3
11
10
Spar Group
Commerce de détail
Afrique du Sud
7 847,8
147
12
12
Massmart Holdings
Grande distribution
Afrique du Sud
7 593,8
122,9
13
17
Vodacom Group
Opérateur de téléphonie mobile
Afrique du Sud
6 975,2
1 256,8
14
15
Naspers
Médias
Afrique du Sud
6 660
11 298
15
18
Pick’n Pay Stores Group
Commerce de détail
Afrique du Sud
6 586,8
104,7
16
24
Transnet
Tous services transports
Afrique du Sud
5 886,4
391,8
17
11
The Bidvest Group
Groupe diversifié
Afrique du Sud
5 733,8
393,2
18
19
Engen Petroleum
Hydrocarbures
Afrique du Sud
5 655,9
267,7
19
25
Vodacom South Africa
Opérateur de télécommunications
Afrique du Sud
5 650,5
ND
20
13
The Bidvest Group South Africa
Groupe diversifié
Afrique du Sud
5 627,3
ND
21
22
Woolworths Holdings
Commerce de détail
Afrique du Sud
5 608,9
440
22
21
Suez Canal Authority
Logistique portuaire
Égypte
5 600
ND
23
26
Anglo American Platinum Corp.
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
5 305
155,4
24
20
Sappi
Papeterie
Afrique du Sud
5 296
338
25
28
OCP
Extraction, autres minerais
Maroc
5 165,6
499,4
26
23
Barloworld
Groupe diversifié
Afrique du Sud
5 003,8
141,9
27
27
Anglogold Ashanti
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
4 543
- 171
28
-
Indequity Group
Assurances
Afrique du Sud
4 357,5
608,4 597,8
29
31
Old Mutual Life Assurance Co.
Assurances
Afrique du Sud
3 985,3
30
35
Office national de l’électricité et de l’eau potable
Prod. & distrib. d’eau et d’électricité
Maroc
3 957,4
35,7
31
16
Datatec
Ingénierie informatique
Afrique du Sud
3 923,7
44,4
32
34
Medi Clinic Corp.
Établissement de soins
Afrique du Sud
3 872
639,5
33
44
Kumba Iron Ore
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
3 745,6
1 302,9
34
32
Groupe Maroc Telecom
Opérateur de télécommunications
Maroc
3 723,6
607,7
35
56
Sibanye Gold
Extraction d’or
Afrique du Sud
3 707,8
- 358
36
29
Orascom Construction Industries
Travaux publics
Égypte
3 678,7
85,1
37
36
Al Mada (Ex-Société nationale d’investissement)
Holding
Maroc
3 655,7
495,9
38
45
Transnet Freight Rail
Transport ferroviaire
Afrique du Sud
3 529,9
ND
39
40
MTN South Africa
Opérateur de téléphonie mobile
Afrique du Sud
3 435,7
ND
40
38
Entr. nat. de comm. et de distrib. des prod. pétr. Naftal
Hydrocarbures
Algérie
3 382
ND
41
48
Aspen Pharmacare Holdings
Industrie pharmaceutique
Afrique du Sud
3 328,4
414,1
42
42
Telkom
Opérateur de télécommunications
Afrique du Sud
3 312,6
255
43
-
South African Airways
Transport aérien
Afrique du Sud
3 295
- 420
44
41
Liberty Group
Assurances
Afrique du Sud
3 228
280,3
45
53
Arcelor Mittal South Africa
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
3 151,4
- 414,1
46
43
Global Telecom Holding (Ex-Orascom Telecom)
Opérateur de télécommunications
Égypte
3 014,7
- 41,8
47
47
Impala Platinum Holdings
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
2 975,3
- 654
48
33
MTN Nigeria
Opérateur de téléphonie mobile
Nigeria
2 907,8
ND
49
37
Société nationale de l’électricité et du gaz
Prod. & distrib. d’eau, d’élec. et de gaz
Algérie
2 825
ND
50
46
Gold Fields
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
2 810,8
- 7,7
*(en millions de dollars)
88
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Rang 2018
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
51
49
Network Healthcare Holdings
Établissement de soins
Afrique du Sud
2 755,9
- 220,4
52
51
Ethiopian Airlines
Transport aérien
Éthiopie
2 710
232,8
53
52
Discovery Health
Assurances
Afrique du Sud
2 708,1
362,9
54
54
Masscash
Commerce de détail
Afrique du Sud
2 621,8
ND
55
57
Wilson Bayly Holmes – Ovcon
Travaux publics
Afrique du Sud
2 576,8
62,1
56
68
Foschini
Commerce de détail
Afrique du Sud
2 546,9
196,7
57
55
Tiger Brands
Agro-Industrie
Afrique du Sud
2 527,6
253,4
58
72
Super Group
Tous services transports
Afrique du Sud
2 412,6
107,6
59
92
Elsewedy Electric Co. (Ex-Elsewedy Cables)
Fabrication de câbles électriques
Égypte
2 409,9
364,3
60
73
Santam
Assurances
Afrique du Sud
2 400,2
145,9
61
96
Ezz Steel Co.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
2 344,2
- 88,7 103,2
62
74
Clicks Group
Commerce de détail
Afrique du Sud
2 288,9
63
58
MMI Holdings
Assurances
Afrique du Sud
2 276,7
127,7
64
62
Safaricom
Opérateur de téléphonie mobile
Kenya
2 243,7
530,8
65
70
Masswarehouse
Services aux entreprises
Afrique du Sud
2 241
ND
66
64
Remgro
Groupe diversifié
Afrique du Sud
2 229
687,1 561,7
67
66
Dangote Cement
Matériaux de construction
Nigeria
2 215,4
68
60
Maroc Telecom
Opérateur de télécommunications
Maroc
2 181,2
ND
69
69
Blue Label Telecoms
Opérateur de télécommunications
Afrique du Sud
2 164,4
84,6
70
67
Edgars Consolidated Stores
Commerce de détail
Afrique du Sud
2 120,2
ND
71
59
Cevital
Agroalimentaire
Algérie
2 027,8
105,5
72
-
Afriquia SMDC
Hydrocarbures
Maroc
1 994,3
ND
73
75
RCL Foods
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 972,6
70,9
74
78
Distell Group
Industrie des boissons
Afrique du Sud
1 956,9
133
75
50
Aveng
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 894,3
- 544,2
76
80
Exxaro Resources
Exploitation minière
Afrique du Sud
1 842,4
487,1
77
85
Sonatel
Opérateur de télécommunications
Sénégal
1 780,4
370
78
86
Kansanshi Mining
Extraction de cuivre
Zambie
1 740
ND
79
71
Murray & Roberts Holdings
Travaux publics
Afrique du Sud
1 728
3,9
80
87
Mr Price Group
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 724
224,6 ND
81
90
Royal Air Maroc
Transport aérien
Maroc
1 704,2
82
162
Al Ezz Dekheila Steel Co.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
1 701,6
ND
83
100
Life Healthcare Group
Établissement de soins
Afrique du Sud
1 693,3
90,4
84
82
Massdiscounters
Grande distribution
Afrique du Sud
1 641,9
ND
85
77
Société tunisienne de l’électricité et du gaz
Prod. & distrib. d’eau, d’élec. de gaz
Tunisie
1 640,6
ND
86
102
Kap International Holdings
Holding
Afrique du Sud
1 597,7
112,5
87
81
Pioneer Foods Group
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 580,9
58,6
88
94
Harmony Gold Mining Co.
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
1 555,8
29,2
89
119
Kenolkobil
Hydrocarbures
Kenya
1 523,6
23,7
90
91
Nampak
Emballage, conditionnement
Afrique du Sud
1 520
28,8
91
93
Aeci
Industrie chimique
Afrique du Sud
1 492,6
127,5
92
76
Flour Mills Nigeria
Agroalimentaire
Nigeria
1 492,3
37,4
93
84
Cosider
Travaux publics
Algérie
1 489,8
298
94
61
Société tunisienne des industries de raffinage
Hydrocarbures
Tunisie
1 480,9
ND
95
98
Groupe Saham
Groupe diversifié
Maroc
1 470
ND
96
99
Truworths International
Commerce de détail
Afrique du Sud
1 458,9
231,5 49,5
97
-
Dis-Chem
Industrie pharmaceutique
Afrique du Sud
1 445,4
98
88
Allied Electronics Corp.
Équipements bureautique
Afrique du Sud
1 427,9
13,6
99
123
Egyptair Holdings
Holding
Égypte
1 408,7
292,1
100
101
Omnia Holdings
Industrie chimique
Afrique du Sud
1 403
53,6
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
*(en millions de dollars) jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
89
Classement GÉNÉRAL
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES (101-200) Rang 2019
Rang 2018
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net* 67,1
101
95
Tongaat-Hulett Group
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 371,5
102
-
Vivo Energy Maroc
Hydrocarbures
Maroc
1 371,3
ND
103
83
Oando
Hydrocarbures
Nigeria
1 367,6
54,4
104
145
Total Maroc
Hydrocarbures
Maroc
1 308,7
105,7
105
97
Mohammed Enterprises Tanzania (METL)
Import-Export
Tanzanie
1 292,7
ND
106
-
Petrojet
Ingénierie
Égypte
1 291,7
ND 111,5
107
110
Saham Finances
Assurances
Maroc
1 272,6
108
129
Sun International
Tourisme, hôtellerie
Afrique du Sud
1 260,6
-1
109
126
Eoh Holdings
NTIC
Afrique du Sud
1 250,9
94,7
110
103
Adcorp Holdings
Services éducatifs
Afrique du Sud
1 237,7
- 45,3
111
114
Société nationale des hydrocarbures
Hydrocarbures
Cameroun
1 211,1
523,3
112
108
Hosken Consolidated Investments
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 208,2
159,6
113
89
Ethio Telecom (Ex-Ethiopian Telecommunication Corp.)
Opérateur de télécommunications
Éthiopie
1 208
ND
114
109
RMI Holdings
Assurances
Afrique du Sud
1 204
299,2 ND
115
184
Tullow Ghana
Hydrocarbures
Ghana
1 196,1
116
109
Marjane Holding
Grande distribution
Maroc
1 171,5
ND
117
105
Lonmin
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
1 166
- 1 152
118
215
Compagnie minière de l’Ogooué
Extraction, autres minerais
Gabon
1 160,2
194
119
65
The Arab Contractors – Osman Ahmed Osman & Co.
Travaux publics
Égypte
1 134
ND
120
121
Tsogo Sun Holdings
Tourisme, hôtellerie
Afrique du Sud
1 128,6
174,3
121
112
PSG Group
Fonds d’investissement
Afrique du Sud
1 127,1
196
122
155
Egyptair Airlines
Transport aérien
Égypte
1 123,8
70,3
123
120
Société nationale de raffinage
Hydrocarbures
Cameroun
1 090,6
ND
124
107
Algérie Télécom Mobilis
Opérateur de téléphonie mobile
Algérie
1 086,1
ND
125
124
Compagnie ivoirienne d’électricité
Production & distribution d’électricité
Côte d’Ivoire
1 085,7
3,6
126
133
Total Kenya
Hydrocarbures
Kenya
1 069,7
26,3 125,4
127
128
Anglovaal Industries
Agroalimentaire
Afrique du Sud
1 064,8
128
127
Massbuild
Bâtiment
Afrique du Sud
1 049,4
ND
129
147
Telecom Egypt
Opérateur de télécommunications
Égypte
1 042,7
171,4
130
142
Alviva Holdings (Ex-Pinnacle Technology Holdings)
Constructeurs info. et bureautique
Afrique du Sud
1 034,7
35,9
131
156
Mota Engil Africa
Bâtiment
Afrique du Sud
1 030,6
47,7
132
200
Ghana Oil Co.
Hydrocarbures
Ghana
1 028,6
14,7
133
140
Transnet Port Terminals
Logistique portuaire
Afrique du Sud
1 000,9
ND
134
131
Astral Foods
Agro-Industrie
Afrique du Sud
997,5
61
135
136
Ghabbour Auto
Construction automobile
Égypte
991,6
- 40,6
136
187
Société nationale burkinabè d’hydrocarbures
Hydrocarbures
Burkina Faso
985,8
49,4
137
146
Orange Côte d’Ivoire
Opérateur de téléphonie mobile
Côte d’Ivoire
985,2
117,1
138
139
IBL (Ex-GML)
Groupe diversifié
Maurice
975,3
58,4 191,8
139
143
Rand Water
Prod. & distr. d’eau potable
Afrique du Sud
967,6
140
150
Holmarcom
Holding
Maroc
962,2
ND
141
122
Olam Group Côte d’Ivoire
Agroalimentaire
Côte d’Ivoire
955,3
- 6,6
142
195
Société africaine de raffinage
Hydrocarbures
Sénégal
954,6
4,4
143
164
Sifca (Groupe)
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
954
54,3
144
115
Nigerian Breweries
Industrie des boissons
Nigeria
947,5
90,9
145
-
Renault Commerce Maroc
Construction automobile
Maroc
946,4
ND
146
151
Transnet National Ports Authority
Logistique portuaire
Afrique du Sud
944,8
ND 55,8
147
-
Lixia Capsia Gestionis
Fonds d’investissement
Maroc
924,2
148
113
Optimum Telecom Algérie (Djezzy)
Opérateur de téléphonie mobile
Algérie
915
ND
149
157
Total Gabon
Hydrocarbures
Gabon
914,1
108
150
179
Transnet Rail Engineering
Logistique ferroviaire
Afrique du Sud
908,6
ND
*(en millions de dollars)
90
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Rang 2018
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net* ND
151
235
Pétrole du Maghreb
Hydrocarbures
Maroc
905,3
152
118
Ooredoo Algeria (Ex-Wataniya Telecom Algérie)
Opérateur de téléphonie mobile
Algérie
898,2
ND
153
-
Gold Fields Ghana
Extraction d’or
Ghana
891,1
105,8
154
148
Compagnie sucrière marocaine de raffinage
Agro-industrie
Maroc
887,4
105,3
155
181
Choppies Enterprises
Grande distribution
Botswana
884
7,5
156
138
Kenya Power And Lighting
Prod. & distrib. d’eau, d’élec. et de gaz
Kenya
882,7
69,8
157
160
Label Vie
Grande distribution
Maroc
881,2
25,7
158
117
Group Five Holdings
Travaux publics
Afrique du Sud
872,3
- 62,4
159
173
Growthpoint Properties
Promotion immobilière
Afrique du Sud
865,4
682,2
160
141
Lafargeholcim Maroc (Ex-Lafarge Ciments)
Matériaux de construction
Maroc
860,8
205,2
161
144
Taqa Morocco (Ex-Jorf Lasfar Energy Co.)
Production & distribution d’électricité
Maroc
860,7
108
162
168
Wafa Assurance
Assurances
Maroc
857,3
87,2
163
161
CMH Group
Concessionnaire
Afrique du Sud
853,8
20
164
185
Stefanutti Stocks Holdings
Travaux publics
Afrique du Sud
847,2
- 41
165
134
Algérie Télécom
Opérateur de télécommunications
Algérie
844,8
ND
166
207
Caisse des dépôts et consignations – gestion
Fonds d’investissement
Tunisie
844,5
257,7 53,8
167
152
The Petroleum, Oil & Gas Corp. of South Africa
Hydrocarbures
Afrique du Sud
841,4
168
154
MTN Ghana (Scancom Ghana Ltd)
Opérateur de téléphonie mobile
Ghana
838,5
ND
169
199
Econet Wireless
Opérateur de téléphonie mobile
Zimbabwe
831,6
132,3
170
174
Pretoria Portland Cement Co.
Matériaux de construction
Afrique du Sud
829,5
3
171
169
Lafarge Africa (Ex-Lafarge Cement Wapco)
Matériaux de construction
Nigeria
822,7
- 95,2
172
165
Hulamin
Aluminium
Afrique du Sud
820,5
26,8
173
166
Mpact (Ex-Mondi Packaging South Africa)
Emballage, conditionnement
Afrique du Sud
817,3
23,2
174
170
Clover Holdings
Agroalimentaire
Afrique du Sud
812,3
12,8
175
125
Total Nigeria
Hydrocarbures
Nigeria
792,2
22,1
176
149
PGI Holding – Amengroup
Groupe diversifié
Tunisie
790,2
80,2 92,2
177
202
Reunert
Constr. informatique et bureautique
Afrique du Sud
789,3
178
223
Société nationale d’électricité
Production & distribution d’électricité
Sénégal
788,5
ND
179
196
Cashbuild
Matériaux de construction
Afrique du Sud
785,8
37,9
180
104
Poulina Group Holding
Groupe diversifié
Tunisie
780,4
55,8
181
137
Invicta Holdings
Construction automobile
Afrique du Sud
778,5
18,7
182
116
Kenya Airways
Transport aérien
Kenya
775,7
- 58,4
183
106
Condor Electronics
Fab. d’équipement électroménager
Algérie
770,9
37
184
176
Lyonnaise des eaux de Casablanca
Prod. & distrib. d’eau et d’électricité
Maroc
768,6
21,3
185
191
Metair Investments
Construction automobile
Afrique du Sud
768,6
47,5
186
189
African Reinsurance Corp.
Assurances
Nigeria
746,8
87,9
187
299
Al Ezz Rolling Mills
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
746,6
ND
188
498
Orange Burkina Faso (Ex-Airtel Burkina Faso)
Opérateur de téléphonie mobile
Burkina Faso
759,5
ND
189
201
Sanam Agro
Agroalimentaire
Maroc
755,5
ND
190
158
Aurecon (Ex-Aurecon Heritage Companies)
Ingénierie
Afrique du Sud
743,4
ND
191
198
Mondi Group South Africa
Emballage, conditionnement
Afrique du Sud
739,2
ND
192
177
African Rainbow Minerals
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
728,4
115,6
193
193
Kloof Gold Mining Co.
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
714,3
77,3
194
192
Orange Égypte (Ex-Mobinil)
Opérateur de téléphonie mobile
Égypte
712
- 92,5 85,4
195
172
Tarkwa Mines
Extraction d’or
Ghana
710,8
196
269
Société burkinabè des fibres textiles
Coton
Burkina Faso
700
ND
197
183
Centrale Danone (Ex-Centrale laitière)
Agroalimentaire
Maroc
694,3
12,2
198
217
Johannesburg Water Co.
Prod. & distrib. d’eau potable
Afrique du Sud
694
23,5
199
190
Raubex
Bâtiment
Afrique du Sud
689,9
36,6
200
163
Zeder Investments
Agro-industrie
Afrique du Sud
685,2
16,8
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
*(en millions de dollars) jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
91
Classement GÉNÉRAL
LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES (201-300)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang 2018
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
201
-
Liquid Telecom
Opérateur de télécommunications
Maurice
680,9
0,1
202
219
RMB Holdings
Fonds d’investissement
Afrique du Sud
678,3
662,4
203
204
East African Breweries Group
Industrie des boissons
Kenya
674,4
81,7
204
180
Trencor
Transport maritime
Afrique du Sud
673,9
- 46,8
205
212
Nestlé Nigeria
Agroalimentaire
Nigeria
671,4
92,7
206
224
Total Côte d’Ivoire
Hydrocarbures
Côte d’Ivoire
662,9
19,1
207
216
RMA (Ex-RMA Watanya)
Assurances
Maroc
662,9
ND
208
178
Driefontein Mine
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
652,3
33,3
209
228
Orange Mali
Opérateur de télécommunications
Mali
649,8
ND
210
210
Société nationale de distribution des pétroles Agil
Hydrocarbures
Tunisie
647,3
6,8
211
205
Nigerian Bottling Co.
Industrie des boissons
Nigeria
637
ND
212
218
Axian Group
Groupe diversifié
Madagascar
637
ND
213
175
Groupe Addoha – Douja Promotion
Promotion immobilière
Maroc
630,1
92,3
214
242
Redefine Properties
Promotion immobilière
Afrique du Sud
627,5
274,6
215
284
Munich Reinsurance Co. Of Africa
Assurances
Afrique du Sud
624,2
ND
216
130
Tanzania Electric Supply Co.
Production & distribution d’électricité
Tanzanie
622,7
65,8 40,1
217
225
SA des brasseries du Cameroun
Industrie des boissons
Cameroun
616,5
218
229
Air Mauritius
Transport aérien
Maurice
610,7
5,4
219
-
Jumia Group (Ex-Africa Internet Group)
Commerce en ligne
Nigeria
606,3
- 197,8
220
231
MTN Côte d’Ivoire
Opérateur de téléphonie mobile
Côte d’Ivoire
599,3
ND
221
233
Orange Maroc (Ex-Médi Télécom)
Opérateur de télécommunications
Maroc
594,9
42,2
222
211
Catoca Sociedade Mineira
Extraction de diamants
Angola
593,6
ND
223
203
East African Breweries Kenya
Industrie des boissons
Kenya
592,3
ND
224
273
Eastern Co.
Industrie du tabac
Égypte
592
167,3
225
235
Ciel Group
Groupe diversifié
Maurice
583,8
33
226
451
Assore
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
583,4
415
227
245
Ok Zimbabwe
Grande distribution
Zimbabwe
582,9
16,6
228
213
Innscor Africa
Agroalimentaire
Zimbabwe
580,3
34,4
229
186
Volta River Authority
Production & distribution d’électricité
Ghana
580
- 94,9
230
240
Delta Corp.
Industrie des boissons
Zimbabwe
572,2
88,5
231
300
Oriental Weavers Co. (Ex-Oriental Weavers for Carpets)
Fabrication de produits textiles
Égypte
571,4
41,7
232
259
Vivo Energy Côte d’Ivoire
Hydrocarbures
Côte d’Ivoire
569,9
9,2
233
252
Northam Platinum
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
569,5
- 51,4
234
294
Famous Brands
Tourisme, hôtellerie
Afrique du Sud
567,2
5,1
235
244
Total Sénégal
Hydrocarbures
Sénégal
566,7
7,6
236
239
Tunisair
Transport aérien
Tunisie
563,8
- 140
237
220
Dangote Sugar Refinery
Agro-industrie
Nigeria
562,2
109,4
238
197
Airports Co. Of South Africa
Logistique aéroportuaire
Afrique du Sud
557,7
68
239
236
Metropolitan Life
Assurances
Afrique du Sud
557,1
ND
240
265
Groupe Managem
Extraction, autres minerais
Maroc
553,7
93,6
241
209
Oceana Group
Agro-industrie
Afrique du Sud
549,8
38,7
242
227
Essakane Gold Mine
Extraction d’or
Burkina Faso
547,4
ND
243
260
Bell Equipment
Construction de véhicules utilitaires
Afrique du Sud
546,5
22
244
230
Société des mines de Loulo
Extraction d’or
Mali
544,9
313,5
245
423
Alexandria Minerals Oils Co.
Hydrocarbures
Égypte
538,9
61,8
246
234
Auto Hall
Concessionnaire
Maroc
538,3
17,8
247
250
Holding Al Omrane
Promotion immobilière
Maroc
537,6
27
248
253
Meikles Africa
Groupe diversifié
Zimbabwe
534,9
8,2
249
238
Eneo Cameroun
Production & distribution d’électricité
Cameroun
533,7
7,9
250
-
Sonatel Mobiles
Opérateur de téléphonie mobile
Sénégal
532,6
ND
*(en millions de dollars)
92
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Rang 2018
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
251
276
CDG Développement
Développement territorial
Maroc
532,5
ND
252
221
South African Broadcasting Corp.
Médias
Afrique du Sud
531,3
- 50,2 58,6
253
232
Biopharm
Industrie pharmaceutique
Algérie
528,1
254
387
Industrial Promotion Services West Africa
Groupe diversifié
Côte d’Ivoire
525,2
ND
255
257
Produce Buying Co.
Agro-industrie
Ghana
522,1
- 6,6
256
264
Qalaa Holdings
Fonds d’investissement
Égypte
521,3
- 264,7
257
366
Ascendis Health
Industrie pharmaceutique
Afrique du Sud
519,7
24,8
258
277
Kaap Agri Ltd
Équipement agricole
Afrique du Sud
518,1
19,5
259
251
CTP Holdings
Médias
Afrique du Sud
517,4
36,7 46,9
260
263
Saham Assurance Maroc
Assurances
Maroc
516,1
261
243
Sudatel Telecom Group (Ex-Sudanese Telecom Co.)
Opérateur de télécommunications
Soudan
513,2
45
262
246
Zimplats Holdings
Extraction, autres minerais
Zimbabwe
512,5
45,5
263
208
Société nationale industrielle et minière
Extraction, autres minerais
Mauritanie
510,8
2,3
264
214
Pharmacie centrale de Tunisie
Distributeur pharmaceutique
Tunisie
506,9
- 58,4
265
272
Tradex
Hydrocarbures
Cameroun
506,8
20,3
266
-
Nakumatt Holdings
Grande distribution
Kenya
501,1
- 30,7
267
287
Entreprise tunisienne d’activités pétrolières
Hydrocarbures
Tunisie
494,3
44,8
268
262
Comair
Transport aérien
Afrique du Sud
489,7
24
269
288
Lesieur Cristal
Agroalimentaire
Maroc
481,1
19
270
281
Adcock Ingram Holdings
Industrie pharmaceutique
Afrique du Sud
479,4
45,3 74,5
271
307
Talaat Moustafa Group
Promotion immobilière
Égypte
479
272
289
Sefalana Holding Co.
Agroalimentaire
Botswana
477,9
17,6
273
283
Hudaco Industries
Construction automobile
Afrique du Sud
476,6
34,1
274
321
Eterna Oil & Gas
Industrie chimique
Nigeria
475,8
5,5
275
275
Merafe Resources
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
475,6
73,8
276
280
Hollard Insurance
Assurances
Afrique du Sud
473,2
69,1
277
258
Zalar Holding (Ex-Zalagh Holding)
Élevage, santé animale
Maroc
471,9
3,2
278
317
Afriquia Gaz
Hydrocarbures
Maroc
471,2
61,1
279
302
Namibian Power Corp.
Production & distribution d’électricité
Namibie
468,9
81,1
280
295
Egyptian Sugar and Integrated Industries Co.
Agro-industrie
Égypte
466,9
17,2
281
298
Pioneers Holding
Intermédiation financière
Égypte
462,7
41,7
282
282
African Oxygen
Industrie chimique
Afrique du Sud
459,8
51,5
283
261
Vodacom Tanzania
Opérateur de téléphonie mobile
Tanzanie
458,5
86,1
284
278
Electricidade de Moçambique
Production & distribution d’électricité
Mozambique
454,3
- 47,5
285
297
Prosuma Group
Grande distribution
Côte d’Ivoire
453,6
2,7
286
401
Seplat Petroleum Development Co.
Hydrocarbures
Nigeria
452,2
265,2 21,3
287
279
Lewis Group
Commerce de détail
Afrique du Sud
448,8
288
319
Compagnie malienne de développement des textiles
Coton
Mali
448,5
ND
289
274
Vodacom RDC
Opérateur de téléphonie mobile
RD Congo
448,5
- 87
290
271
Aveng Steel (Ex-Aveng Trident Steel)
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
443,5
ND
291
292
Axa Assurance Maroc
Assurances
Maroc
437,8
34,9 - 157,2
292
449
Extract Group Ltd (Ex-Eqstra Holdings)
Concessionnaire
Afrique du Sud
437,6
293
339
Salam Gaz
Hydrocarbures
Maroc
436,7
ND
294
256
MTN Cameroun
Opérateur de téléphonie mobile
Cameroun
433,9
ND
295
290
Eclosia Group (Ex-Food and Allied Group of Companies)
Agroalimentaire
Maurice
432,3
ND
296
296
Ciments du Maroc
Matériaux de construction
Maroc
430,4
107 21,5
297
323
Waco International
Bâtiment
Afrique du Sud
428
298
293
Mustek
Ingénierie Informatique
Afrique du Sud
423,4
6
299
247
Tunisie Telecom
Opérateur de télécommunications
Tunisie
423,4
ND
300
286
MTN Uganda
Opérateur de téléphonie mobile
Ouganda
419,4
ND
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
*(en millions de dollars) jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
93
Classement GÉNÉRAL
LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES (301-400)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang 2018
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
301
171
Zain Sudan
Opérateur de téléphonie mobile
Soudan
419
65
302
383
Mutuelle Taamine Chaabi
Assurances
Maroc
414,1
ND
303
379
Total Petroleum Ghana
Hydrocarbures
Ghana
409,4
7,2
304
248
North Mara Gold Mine
Extraction d’or
Tanzanie
408,2
ND
305
266
Ooredoo Tunisia (Ex-Tunisiana)
Opérateur de téléphonie mobile
Tunisie
407,7
ND
306
291
Société de fab. des boissons de Tunisie (Ex-SFBT)
Industrie des boissons
Tunisie
405,7
72,5
307
432
Bissa Gold
Exploitation minière
Burkina Faso
402,9
ND
308
-
Société gabonaise de raffinage
Hydrocarbures
Gabon
402,6
ND
309
328
Office national des aéroports
Logistique aéroportuaire
Maroc
399,1
57,1
310
313
Umeme
Production & distribution d’électricité
Ouganda
398,6
9,6
311
310
Espitalier Noël Group
Groupe diversifié
Maurice
397,9
37
312
365
Misr Insurance Co.
Assurances
Égypte
396,8
ND
313
358
Société nationale de sidérurgie
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
395,6
4,7
314
326
Office national des chemins de fer
Transport ferroviaire
Maroc
394,1
- 59,5
315
267
Beatrix Mine
Extraction de cuivre
Afrique du Sud
393,8
- 33,8
316
444
Maghreb Steel
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
392,5
- 12,9
317
254
Julius Berger Nigeria
Travaux publics
Nigeria
390,2
7,1
318
312
Copperbelt Energy Corp.
Production & distribution d’électricité
Zambie
389,5
48,4
319
249
Tanzania Breweries
Industrie des boissons
Tanzanie
386,1
21,4
320
-
Kenya Ports Authority
Logistique portuaire
Kenya
385,9
91,3
321
355
Maurel & Prom Gabon
Hydrocarbures
Gabon
385,2
ND
322
268
Magasin général
Commerce de détail
Tunisie
384,2
4,2 5,8
323
348
Raya Holding for Technology and Telecommunications
Fabrication d’appareil électrique
Égypte
378,8
324
491
Al Ezz Flat Steel
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
378
ND
325
314
Entreprise nationale de forage
Hydrocarbures
Algérie
375,1
ND
326
356
Rhodes Food Group Holdings
Agroalimentaire
Afrique du Sud
371
19
327
301
Basil Read Holdings
Travaux publics
Afrique du Sud
370
- 81,6
328
343
Société des mines de Tongon
Extraction d’or
Côte d’Ivoire
368,8
171,2
329
341
Sania Cie
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
367,6
7,8
330
330
MTN Soudan
Opérateur de téléphonie mobile
Soudan
366,7
ND
331
309
Société des mines de Gounkoto
Extraction d’or
Mali
366,5
204,9
332
354
Palm Hills Development Co.
Promotion immobilière
Égypte
365,3
52,6
333
-
BSI Steel
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
363,4
ND
334
338
NSIA Participations
Finance
Côte d’Ivoire
363,3
10,4 - 63,9
335
325
Suez Cement Co.
Matériaux de construction
Égypte
363,2
336
346
Transnet Pipelines
Hydrocarbures
Afrique du Sud
362,5
ND
337
335
South African Post Office
Services postaux
Afrique du Sud
359,3
- 73,3
338
241
Forte Oil
Hydrocarbures
Nigeria
356
33,6
339
308
South Deep Gold Mine
Extraction d’or
Afrique du Sud
354,1
- 25,3
340
351
Société de limonaderies et brasseries d’Afrique
Industrie des boissons
Côte d’Ivoire
353,9
7,8
341
336
Consolidated Infrastructure Group
Matériaux de construction
Afrique du Sud
352,8
- 12,2
342
270
Ceca Gadis
Commerce de détail
Gabon
350,8
1,4
343
316
Egypt Kuwait Holding Co.
Holding
Égypte
348,8
138,2
344
322
Tigo Tanzania
Opérateur de téléphonie mobile
Tanzanie
348
ND
345
347
Novus Holding
Imprimerie
Afrique du Sud
347,9
5,7
346
332
Guinness Nigeria
Industrie des boissons
Nigeria
346,3
5,3
347
304
Bamburi Cement
Matériaux de construction
Kenya
345,4
18,9
348
345
Maghrébail
Intermédiation financière
Maroc
345
9,9
349
324
Dangote Flour Mills
Agro-industrie
Nigeria
345
33,4
350
352
11 (Ex-Mobil Oil Nigeria)
Hydrocarbures
Nigeria
344,5
20,7
*(en millions de dollars)
94
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Pays
Chiffre d’affaires*
Prod. & distrib. d’eau et d’électricité
Gabon
344,2
ND
Hydrocarbures
Zambie
341,3
5,4
Industrie des boissons
Égypte
340,6
11,1
Extraction d’or
RD Congo
339,7
129,5
Rang 2018
Société
Activité
351
327
Société d’énergie et d’eau du Gabon
352
340
Puma Energy Zambia
353
382
Juhayna Food Industries
354
344
Kibali Gold Mine
Résultat net*
355
255
Abu Qir Fertilizers & Chemical Industries
Industrie chimique
Égypte
338,2
125,7
356
303
Aveng Mining
Exploitation minière
Afrique du Sud
337,9
8,9
357
359
Santova Logistics
Organisation du transport de fret
Afrique du Sud
333
5,8
358
364
Alexander Forbes
Intermédiation financière
Afrique du Sud
330,6
26,4 30,7
359
415
Advtech Group
Services de sécurité
Afrique du Sud
330,1
360
367
Quantum Foods Holdings
Agroalimentaire
Afrique du Sud
327,2
10,3
361
318
Alliances Développement Immobilier
Promotion immobilière
Maroc
321,2
26,8
362
331
Société générale des travaux du Maroc
Travaux publics
Maroc
320,6
18,5
363
342
Délice Holding
Industrie laitière
Tunisie
320,4
15,6
364
376
Conoil
Hydrocarbures
Nigeria
317,7
4,3
365
396
Chirano Gold Mine
Extraction d’or
Ghana
317,6
ND
366
361
Coronation Fund Managers
Fonds d’investissement
Afrique du Sud
316,5
123 4,8
367
414
Autoroutes du Maroc
Génie civil
Maroc
316,2
368
441
Golden Star Resources
Extraction d’or
Ghana
315,5
41
369
374
Airtel Uganda
Opérateur de téléphonie mobile
Ouganda
311,9
66,2
370
402
Office national des télécommunications – Burkina Faso
Opérateur de télécommunications
Burkina Faso
309,9
62,1
371
-
ENL Land Ltd
Production agricole
Maurice
308,3
40,3 - 40,4
372
407
Énergie du Mali
Production & distribution d’électricité
Mali
307,2
373
369
Bidvest Namibia
Groupe diversifié
Namibie
305
5
374
371
Ciel Textile
Fabrication de produits textiles
Maurice
302,9
16,2 53,5
375
440
Vodacom Mozambique
Opérateur de téléphonie mobile
Mozambique
302
376
416
Vivo Energy Mauritius
Hydrocarbures
Maurice
301,7
7,8
377
380
Delta Holding
Holding diversifié
Maroc
300,6
22,5
378
457
Tasiast Mauritanie
Extraction d’or
Mauritanie
298,4
ND
379
398
Italtile
Matériaux de construction
Afrique du Sud
296,4
68,2
380
411
Orange Guinée
Opérateur de téléphonie mobile
Guinée
295,7
ND
381
311
Mrs Oil
Hydrocarbures
Nigeria
294,5
3,8
382
333
National Foods Holdings
Agroalimentaire
Zimbabwe
289,5
13,7
383
405
Ciments de l’Atlas
Matériaux de construction
Maroc
288,7
62,9
384
386
Entreprise nationale de grands travaux pétroliers
Hydrocarbures
Algérie
286,1
24,8
385
417
Royal Bafokeng Platinum
Extraction, autres minerais
Afrique du Sud
282,5
53,1
386
-
Compagnie générale immobilière
Promotion immobilière
Maroc
282
- 126,5
387
368
Kenya Electricity Generating Co.
Production & distribution d’électricité
Kenya
281,9
86,9
388
409
One Tech Holding
Fabrication de câbles électriques
Tunisie
281,8
19,6
389
370
Groupe Benamor
Agroalimentaire
Algérie
281,8
9,4
390
-
Companhia de Transmissao de Moçambique
Production & distribution d’électricité
Mozambique
281,7
7,3
391
349
Distribution & Warehousing Network
Commerce de détail
Afrique du Sud
280,9
- 34,4
392
485
Sidi Kerir Petrochemicals Co.
Hydrocarbures
Égypte
280,5
63,6
393
452
Leal Group
Groupe diversifié
Maurice
280,3
6,4
394
363
MTN Bénin
Opérateur de téléphonie mobile
Bénin
280,2
ND
395
-
Cervejas de Moçambique
Industrie des boissons
Mozambique
280,1
34,2
396
494
Société africaine de plantations d’hévéas
Production agricole
Côte d’Ivoire
278,1
23,5
397
408
Princes Tuna
Agro-industrie
Maurice
277,9
- 2,3
398
458
Nestlé Côte d’Ivoire
Agroalimentaire
Côte d’Ivoire
275,5
- 7,9
399
399
New Mauritius Hotels
Tourisme, hôtellerie
Maurice
274,6
- 1,1
400
391
Press Corporation
Holding
Malawi
272,7
54
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
*(en millions de dollars) jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
95
Classement GÉNÉRAL
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 500 PREMIÈRES ENTREPRISES (401-500) Rang 2019
Rang 2018
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
401
395
Peermont Global
Tourisme, hôtellerie
Afrique du Sud
272
ND
402
397
Jubilee Holdings
Assurances
Kenya
272
40,6 63,3
403
403
Société d’exploitation des ports – Marsa Maroc
Logistique portuaire
Maroc
270
404
389
Airtel RD Congo
Opérateur de téléphonie mobile
RD Congo
265,1
ND
405
419
Société minière de Dinguiraye
Extraction, autres minerais
Guinée
263,5
ND ND
406
357
Semafo Burkina Faso
Exploration minière
Burkina Faso
259
407
436
Bryte Insurance Co. (Ex-Zurich Ins. Co. South Africa)
Assurances
Afrique du Sud
258,4
ND
408
427
Brasseries du Maroc
Industrie des boissons
Maroc
258,3
43,4
409
456
Alteo (Ex-Deep River Beau Champ)
Production agricole
Maurice
257,3
31
410
-
TGCC
Travaux publics
Maroc
256,7
24,4
411
418
Compagnie centrale de réassurance
Assurances
Algérie
256,3
25,6
412
438
Hyprop Investments
Bâtiment
Afrique du Sud
255,8
221,8 0,3
413
443
Zambeef
Agroalimentaire
Zambie
255,8
414
404
Botswana Power Corp.
Production & distribution d’électricité
Botswana
254,7
ND
415
470
Avbob Industries
Assurances
Afrique du Sud
252,8
33,4
416
420
Tullow Gabon
Hydrocarbures
Gabon
251,8
ND
417
390
Groupe industriel des productions laitières
Industrie laitière
Algérie
250
ND
418
435
Aveng Grinaker-Lta (Ex-Grinaker – LTA)
Travaux publics
Afrique du Sud
249,8
ND
419
445
Rogers & Co
Groupe diversifié
Maurice
249,7
32,4
420
434
Unilever Nigeria
Industrie cosmétique
Nigeria
249,6
20,5
421
468
Axia Corp.
Commerce de détail
Zimbabwe
248,3
15,3
422
188
Grindrod
Transport maritime
Afrique du Sud
247,1
- 41
423
489
Palmci
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
246,7
15,9
424
378
UAC of Nigeria
Groupe diversifié
Nigeria
245,2
3,6
425
-
Orange Tunisie
NTIC
Tunisie
244,3
ND
426
455
Deneb Investments
Fonds d’investissement
Afrique du Sud
243,1
1,8
427
-
Cairo Poultry
Agroalimentaire
Égypte
242,6
20,5
428
477
Compagnie d’assurances et de réassurances Atlanta
Assurances
Maroc
241,9
20,6
429
442
Kenya Pipeline Co.
Hydrocarbures
Kenya
241,3
76,4
430
422
Al Arafa For Investment In Garments Manufacturing
Fabrication de produits textiles
Égypte
239,9
6,6
431
448
Royal Swaziland Sugar Corp.
Agro-industrie
Swaziland
239,2
24,6
432
377
Maridive and Oil Services
Hydrocarbures
Égypte
238,8
20,5
433
475
Régie autonome de distr. d’eau et d’élec. de Marrakech
Prod. & distribution d’eau potable
Maroc
238,6
- 3,2
434
430
Middle & West Delta Flour Mills
Agroalimentaire
Égypte
238,5
2,9
435
-
Gabon Special Economic Zone
Services aux entreprises
Gabon
238,4
112,6
436
484
Nu World Holdings
Organisation du transport de fret
Afrique du Sud
238,1
13,8
437
393
Engen RD Congo
Hydrocarbures
RD Congo
236,1
6,9
438
406
Zambia Sugar
Agro-industrie
Zambie
234,6
1,1
439
-
Groupe Intelcia
Services aux entreprises
Maroc
234,3
ND
440
429
Compagnie de distribution de Côte d’Ivoire
Commerce de détail
Côte d’Ivoire
233,1
ND
441
421
SNMVT – Monoprix
Grande distribution
Tunisie
232,9
- 0,1 11,4
442
-
Taqa Arabia
Hydrocarbures
Égypte
232,7
443
426
Société chérifienne d’auto. et de matériel agricole
Concessionnaire
Maroc
231,9
2,3
444
471
Botswana Insurance Holdings
Assurances
Botswana
231,7
39,5 38,1
445
-
Leadway Assurance Co.
Assurances
Nigeria
231,5
446
424
Société nationale d’assurances
Assurances
Algérie
229,6
28
447
315
Seven-Up Bottling Co.
Industrie des boissons
Nigeria
229,1
ND
448
433
Banro Congo Mining
Exploration minière
RD Congo
228,3
ND
449
493
Workforce Holdings
Services aux entreprises
Afrique du Sud
226,8
7,8
450
472
Brimstone Investment Corp.
Fonds d’investissement
Afrique du Sud
224,8
11,9
*(en millions de dollars)
96
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Rang 2018
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
451
473
Britam Holdings (Ex-British American Investments Co.)
Assurances
Kenya
223,7
18,3
452
-
The Rand Mutual Assurance Co.
Assurances
Afrique du Sud
223,2
64,3
453
394
PZ Cussons Nigeria
Industrie cosmétique
Nigeria
221,5
5,3
454
481
Engen Botswana
Hydrocarbures
Botswana
221,4
14,7 29,2
455
474
Transnational Corp. of Nigeria
Groupe diversifié
Nigeria
220,8
456
320
Perseus Mining Ghana
Extraction d’or
Ghana
220,6
ND
457
412
Agbaou Gold Operations
Extraction d’or
Côte d’Ivoire
219,7
81,6
458
469
MTN Zambia
Opérateur de téléphonie mobile
Zambie
219,2
ND
459
-
Namibia Breweries
Industrie des boissons
Namibie
218,8
32,1
460
450
Airtel Zambia
Opérateur de téléphonie mobile
Zambie
218
36,1
461
437
Rössing Uranium Mine
Extraction d’uranium
Namibie
217,7
0,2
462
453
Guelb Moghrein Copper-Gold Mine
Extraction de cuivre
Mauritanie
217
ND
463
447
La Marocaine des jeux et des sports
Jeux de hasard
Maroc
216,9
ND
464
428
Airtel Tanzania
Opérateur de téléphonie mobile
Tanzanie
215,8
- 48,3
465
-
Groupe Sipromad
Groupe diversifié
Madagascar
214,6
ND
466
462
Société centrale de réassurance
Assurances
Maroc
214,5
52,4 ND
467
497
Fonds spécial d’équip. et d’intervention intercommunale
Services aux entreprises
Cameroun
213,4
468
410
MTN Congo
Opérateur de téléphonie mobile
Congo
212,3
ND
469
-
Sechaba Brewery Holding
Industrie des boissons
Botswana
212,2
11,1 14,5
470
-
Eqdom
Intermédiation financière
Maroc
212,1
471
439
Buzwagi Gold Mine
Extraction d’or
Tanzanie
206,3
ND
472
499
Peregrine Holdings
Groupe diversifié
Afrique du Sud
206,1
41,4
473
-
Tanger Med Port Authority
Logistique portuaire
Maroc
205,4
70,5
474
500
Airports of Mauritius
Logistique aéroportuaire
Maurice
205,1
ND
475
-
Compagnie d’assurances Sanad
Assurances
Maroc
204,6
8,6
476
-
Value Group
Organisation du transport de fret
Afrique du Sud
203
6,6
477
-
Umgeni Water-Amanzi
Prod. & distribution d’eau potable
Afrique du Sud
202,7
60,3
478
-
Indianoil Mauritius
Hydrocarbures
Maurice
202,6
2,3
479
-
EmpresaNac.dosPortosECaminhosdeFerrodeMoçambique
Transport ferroviaire
Mozambique
201
50,5 6,6
480
-
ELB Group
Bâtiment
Afrique du Sud
200,3
481
459
Gabon Télécom
Opérateur de télécommunications
Gabon
199,9
ND
482
-
Les Eaux minérales d’Oulmès
Industrie des boissons
Maroc
199,4
20,8
483
463
Compagnie algérienne des assurances
Assurances
Algérie
199,4
21,6
484
-
Afrimat
Matériaux de construction
Afrique du Sud
198,4
19,8 35,2
485
461
Résidences Dar Saada
Promotion immobilière
Maroc
198,1
486
446
Aveng Manufacturing
Génie civil
Afrique du Sud
197,4
ND
487
-
Honeywell Flour Mills
Agro-industrie
Nigeria
196,6
12,2
488
-
Swan Group
Assurances
Maurice
196,4
7,6
489
-
Aptis (Ex-TNS Tobacco Co.)
Industrie du tabac
Maurice
196
ND
490
-
Société de développement du coton du Cameroun
Coton
Cameroun
195,8
ND
491
483
Old Mutual Zimbabwe
Assurances
Zimbabwe
194,8
219,3
492
-
Upper Egypt Flour Mills
Agroalimentaire
Égypte
193,9
ND
493
-
Britam Kenya (Ex-British American Invest. Co Kenya)
Assurances
Kenya
193,5
ND
494
-
Illovo Malawi
Agro-industrie
Malawi
192,8
8
495
-
Currimjee Jeewanjee & Co (Ex-Currimjee Group)
Groupe diversifié
Maurice
191,9
ND
496
-
Middle Egypt Flour Mills
Agroalimentaire
Égypte
190,3
ND
497
-
DRDGold
Extraction d’or
Afrique du Sud
189
1,1
498
372
Mauritius Telecom
Opérateur de télécommunications
Maurice
188,9
- 2,8
499
-
Sénégalaise des eaux
Production & distribution d’eau potable
Sénégal
188,5
ND
500
-
Jiro Sy Rano Malagasy
Eau, électricité, gaz
Madagascar
188,1
-26,4
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
*(en millions de dollars) jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
97
LA PLATEFORME DE L’INFORMATION PAN-AFRICAINE
DISPONIBLE 24/7 EN ANGLAIS ET EN FRANÇAIS SUR TOUTES LES PLATEFORMES
SALES HOUSE CONTACT:
&
MARIANNE MICHELET + 33 1 53 96 60 49 MARIANNE.MICHELET@EURONEWS.COM
Classement selon la
rentabilitĂŠ
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
99
Classement
RENTABILITÉ LES 100 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Résultat net*
Marge nette**
1
14
Naspers
Communication
Afrique du Sud
11 298
169,6
2
29
Old Mutual Zimbabwe
Activité financière
Zimbabwe
219,2
112,6
3
202
RMB Holdings
Activité financière
Afrique du Sud
662,3
97,7
4
414
Hyprop Investments
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
221,8
86,7 78,8
5
159
Growthpoint Properties
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
682,1
6
227
Assore
Mines
Afrique du Sud
414,9
71,1
7
287
Seplat Petroleum Development Co.
Énergie
Nigeria
265,2
58,7
8
245
Société des mines de Loulo
Mines
Mali
313,4
57,5
9
332
Société des mines de Gounkoto
Mines
Mali
204,9
55,9
10
329
Société des mines de Tongon
Mines
Côte d’Ivoire
171,2
46,4
11
214
Redefine Properties
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
274,6
43,8
12
264
Société nationale des hydrocarbures
Énergie
Cameroun
523,3
43,2
13
345
Egypt Kuwait Holding Co.
Groupe diversifié
Égypte
138,1
39,6
14
346
Coronation Fund Managers
Conseil & audit
Afrique du Sud
123
38,9
15
356
Kibali Gold Mine
Mines
RD Congo
129,4
38,1
16
357
Abu Qir Fertilizers & Chemical Industries
Chimie, caoutchouc, plastique
Égypte
125,7
37,2
17
459
Agbaou Gold Operations
Mines
Côte d’Ivoire
81,6
37,2
18
33
Kumba Iron Ore
Mines
Afrique du Sud
1 302,9
34,8 34,3
19
474
Tanger Med Port Authority
Transports
Maroc
70,5
20
431
Kenya Pipeline Co.
Énergie
Kenya
76,4
31,7
21
389
Kenya Electricity Generating Co.
Eau, électricité & gaz
Kenya
86,9
30,8
22
66
Remgro
Groupe diversifié
Afrique du Sud
687,1
30,8
23
166
Caisse des dépôts et consignations Gestion
Activité financière
Tunisie
257,6
30,5
24
478
Umgeni Water-Amanzi
Eau, électricité & gaz
Afrique du Sud
60,2
29,7
25
454
The Rand Mutual Assurance Co.
Activité financière
Afrique du Sud
64,2
28,8
26
225
Eastern Co.
Agro-industrie
Égypte
167,2
28,3
27
76
Exxaro Resources
Mines
Afrique du Sud
487,1
26,4
28
67
Dangote Cement
BTP, bâtiment, construction
Nigeria
561,6
25,4
29
480
Empresa Nac. Portos E Caminhos de Ferro de Moçambique
Transports
Mozambique
50,4
25,1
30
297
Ciments du Maroc
BTP, bâtiment, construction
Maroc
107
24,9
31
114
RMI Holdings
Activité financière
Afrique du Sud
299,2
24,9
32
467
Société centrale de réassurance
Activité financière
Maroc
52,3
24,4
33
160
Lafargeholcim Maroc (Ex-Lafarge Ciments)
BTP, bâtiment, construction
Maroc
205,2
23,8
34
321
Kenya Ports Authority
Transports
Kenya
91,3
23,7
35
64
Safaricom
Télécommunications
Kenya
530,7
23,7
36
405
Société d’exploitation des ports – Marsa Maroc
Transports
Maroc
63,3
23,4
37
381
Italtile
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
68,2
23
38
394
Sidi Kerir Petrochemicals Co.
Énergie
Égypte
63,5
22,7 21,8
39
385
Ciments de l’Atlas
BTP, bâtiment, construction
Maroc
62,8
40
371
Airtel Uganda
Télécommunications
Ouganda
66,1
21,2
41
77
Société nationale de télécommunications du Sénégal
Télécommunications
Sénégal
370
20,8
42
99
Egyptair Holdings
Groupe diversifié
Égypte
292,1
20,7
43
473
Peregrine Holdings
Groupe diversifié
Afrique du Sud
41,4
20,1
44
372
Office national des télécommunications – Burkina Faso
Télécommunications
Burkina Faso
62,1
20
45
139
Rand Water
Eau, électricité & gaz
Afrique du Sud
191,8
19,8
46
402
Press Corporation
Groupe diversifié
Malawi
53,9
19,8
47
238
Dangote Sugar Refinery
Agro-industrie
Nigeria
109,4
19,5
48
387
Royal Bafokeng Platinum
Mines
Afrique du Sud
53
18,8
49
284
Vodacom Tanzania
Télécommunications
Tanzanie
86
18,8
50
13
Vodacom Group
Télécommunications
Afrique du Sud
1 256,7
18
*(en millions de dollars) **(RN/CA, en %)
100
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
BLOOMBERG FINANCE LP
1 Le sud-africain Naspers doit sa première place à la cession d’une fraction de sa participation, à hauteur de 2 % sur 33 %, dans le groupe chinois Tencent. L’opération a généré une plus-value géante de 9,2 milliards de dollars.
Encore plus de profits À l’image du chiffre d’affaires des entreprises de notre Top 500, les résultats et la profitabilité progressent nettement. PIERRE-OLIVIER ROUAUD
6
221
millions de dollars Le crédit d’impôts sur des pertes passées qui permet à la nigériane Seplat de propulser son résultat dans les sommets du classement.
LD
EN
/BL
O O M B E RG/G
ET
TY
ES
Le groupe cimentier d’Aliko Dangote perd 5 points de rentabilité. Il chute de 6 places.
7
AG
28
L
IM
Résultats records pour Assore, actif dans le manganèse, le chrome et le minerai de fer. Profitant de la hausse du manganèse et de sa participation de 50 % dans la très rentable société Assmang, il bondit de cinq rangs.
es actionnaires peuvent se réjouir. C’est ce qui ressort de l’analyse des données sur les profits de 381 entreprises du Top 500 dont nous disposons. Ces groupes ont dégagé 41,52 milliards de dollars (34,6 milliards d’euros) de résultats en 2017 pour 495 milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit une marge nette moyenne de 8,4 %. Ce ratio était de 7,5 % dans notre dernière édition. Et seulement de 5,3 % il y a deux ans. Et pour le haut du panier, à savoir les 100 entreprises les plus rentables présentées ci-contre ? La situation est évidemment encore meilleure. Le cumul des profits nets s’élève à 33,1 milliards de dollars pour un chiffre d’affaires de 112,2 milliards de dollars. Leur marge nette moyenne atteint donc 29,5 %! Un record.
JAS
ON
A
44
Après une bonne année 2017, le résultat net de l’Office national des télécommunications burkinabè Onatel a encore gagné 12,5 % en 2018, en dépit d’une féroce bataille avec Orange. Une bonne nouvelle pour son actionnaire à 61 %, Maroc Telecom.
33,1
Taux confortable
milliards de dollars. Résultat net cumulé des 100 entreprises africaines les plus rentables
Ce ratio élevé est toutefois à relativiser. Il s’explique en bonne partie par la performance hors normes réalisée par le groupe sud-africain de médias Naspers (1er). Ses 11,29 milliards de dollars de profits sont dus, pour une (+ 19,5 % sur un an) grande part, à une plus-value exceptionnelle dégagée sur la vente de 2 % des actions du géant chinois de l’internet Tencent, dont le sud-africain détenait 33 %. Mais si l’on excepte ce cas à part, la rentabilité moyenne des 99 autres sociétés de ce Top s’affiche tout de même à 20,6 %, un taux plus que confortable au niveau mondial. Sur le même exercice 2017, la marge nette des entreprises du CAC 40 en France n’était que de 6 % ! Comme d’habitude, l’Afrique du Sud compte le plus grand nombre de compagnies dans ce « Top 100 des superprofits », avec 33 groupes. La nation Arc-en-Ciel est suivie du Maroc, qui recense quinze entreprises avec, en tête pour la profitabilité, Ciments du Maroc (30e), filiale de l’allemand Heidelberg, à près de 25 % de marge nette. Le reste du classement se répartit entre une quinzaine de pays, l’Égypte plaçant neuf entreprises et le Nigeria six, avec en vedette Seplat (7e). Ce groupe, qui opère dans l’exploration-production, est le seul pétrolier nigérian coté
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
101
Classement RENTABILITÉ
LES 100 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-100)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Résultat net*
Marge nette**
51
307
Société de fab. boissons de Tunisie (ex-Société frigorifique)
Industrie agroalimentaire
Tunisie
72,5
17,9
52
486
Résidences Dar Saada
BTP, bâtiment, construction
Maroc
35,1
17,8
53
377
Vodacom Mozambique
Télécommunications
Mozambique
53,5
17,7
54
120
PSG Group
Activité financière
Afrique du Sud
196
17,4 17,3
55
280
Namibian Power Corp.
Eau, électricité & gaz
Namibie
81,1
56
446
Botswana Insurance Holdings
Activité financière
Botswana
39,5
17,1
57
241
Groupe Managem
Mines
Maroc
93,6
16,9
58
410
Brasseries du Maroc
Industrie agroalimentaire
Maroc
43,3
16,8
59
117
Compagnie minière de l’Ogooué
Mines
Gabon
193,9
16,7
60
462
Airtel Zambia
Télécommunications
Zambie
36,1
16,6
61
32
Medi Clinic Corp.
Santé
Afrique du Sud
639,4
16,5
62
447
Leadway Assurance Co.
Activité financière
Nigeria
38
16,4
63
129
Telecom Egypt
Télécommunications
Égypte
171,4
16,4
64
34
Groupe Maroc Telecom
Télécommunications
Maroc
607,6
16,3
65
169
Econet Wireless
Télécommunications
Zimbabwe
132,2
15,9
66
192
African Rainbow Minerals
Mines
Afrique du Sud
115,6
15,9
67
96
Truworths International
Commerce
Afrique du Sud
231,4
15,9
68
272
Talaat Moustafa Group
BTP, bâtiment, construction
Égypte
74,5
15,6
69
276
Merafe Resources
Mines
Afrique du Sud
73,8
15,5
70
302
Zain Sudan
Télécommunications
Soudan
65
15,5
71
231
Delta Corp.
Industrie agroalimentaire
Zimbabwe
88,5
15,5
72
119
Tsogo Sun Holdings
Tourisme & loisirs
Afrique du Sud
174,2
15,4
73
59
Elsewedy Electric Co. (ex-Elsewedy Cables)
Équipement électrique
Égypte
364,2
15,1
74
29
Old Mutual Life Assurance Co.
Activité financière
Afrique du Sud
597,7
15
75
404
Jubilee Holdings
Activité financière
Kenya
40,6
14,9
76
461
Namibia Breweries
Industrie agroalimentaire
Namibie
32,1
14,7
77
213
Groupe Addoha — Douja Promotion
BTP, bâtiment, construction
Maroc
92,2
14,6
78
277
Hollard Insurance
Activité financière
Afrique du Sud
69
14,6
79
333
Palm Hills Development Co.
BTP, bâtiment, construction
Égypte
52,5
14,4
80
310
Office national des aéroports
Transports
Maroc
57
14,3
81
28
Indequity Group
Activité financière
Afrique du Sud
608,4
14
82
205
Nestlé Nigeria
Industrie agroalimentaire
Nigeria
92,7
13,8
83
37
Al Mada (Ex-Société nationale d’investissement)
Groupe diversifié
Maroc
495,9
13,6
84
53
Discovery Health
Activité financière
Afrique du Sud
362,9
13,4
85
417
Avbob Industries
Activité financière
Afrique du Sud
33,4
13,2
86
457
Transnational Corp. Of Nigeria
Groupe diversifié
Nigeria
29,1
13,2
87
112
Hosken Consolidated Investments
Groupe diversifié
Afrique du Sud
159,6
13,2
88
373
Enl Land Ltd
Agro-industrie
Maurice
40,2
13,1
89
80
Mr Price Group
Commerce
Afrique du Sud
224,5
13
90
370
Golden Star Resources
Mines
Ghana
40,9
13
91
421
Rogers & Co
Groupe diversifié
Maurice
32,4
13
92
279
Afriquia Gaz
Énergie
Maroc
61
13
93
161
Taqa Morocco (Ex-Jorf Lasfar Energy Co.)
Eau, électricité & gaz
Maroc
107,9
12,5
94
5
Sasol
Chimie, caoutchouc, plastique
Afrique du Sud
1 737,3
12,5
95
41
Aspen Pharmacare Holdings
Santé
Afrique du Sud
414,1
12,4
96
319
Copperbelt Energy Corp.
Eau, électricité & gaz
Zambie
48,3
12,4
97
397
Cervejas de Moçambique
Industrie agroalimentaire
Mozambique
34,2
12,2
98
448
Société nationale d’assurances
Activité financière
Algérie
28
12,2
99
203
East African Breweries Group
Industrie agroalimentaire
Kenya
81,7
12,1
100
410
Alteo (Ex-Deep River Beau Champ)
Agro-industrie
Maurice
30,9
12
*(en millions de dollars) **(RN/CA, en %)
102
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Le brasseur et embouteilleur de Coca-Cola en Tunisie s’envole de 12 places. En 2018, le résultat net en dinars de ce groupe détenu à 50 % par Castel a encore progressé de 3,3 % .
63
CO M ILO G
51 59 Nommé administrateurdirecteur général de Comilog, filiale à 63,7 % d’Eramet, le Gabonais Léod-Paul Batolo doit conduire les projets d’expansion de 30 % du groupe de manganèse dans le cadre de Comilog 2020.
V.FOURNIER/JEUNE AFRIQUE-REA
74%
Détenu à 80 % par l’État, Telecom Egypt doit 74 % de ses profits nets à ses participations. 64 Maroc Telecom voit ses profits en dollars progresser de 10 %, mais il recule de 5 places. 76 Confronté à la saturation de son marché domestique, Namibia Breweries envisage de construire une brasserie dans un autre pays du continent – hors Afrique du Sud où il est déjà présent – avec son partenaire Heineken. 94
Malgré un contexte économique morose en Afrique du Sud, Sasol, qui produit du carburant à partir de charbon, entre dans notre Top 100. Son bénéfice net exprimé en rands a gagné 54 % en 2017.
en Bourse à Lagos. Il bénéficie du rebond des cours du brut et d’un crédit d’impôt après avoir enregistré en 2016 des pertes liées notamment aux arrêts de service du terminal pétrolier Forcados. D’un point de vue sectoriel, les groupes financiers et les holdings tiennent, cette année encore, le haut du pavé : ils représentent un quart du tableau. Ils sont suivis par les compagnies minières. Le prix de nombreuses matières premières minérales a commencé à se redresser en 2017 – année de référence de notre classement –, ceci explique donc cela. Quant à l’or, son cours s’est bien tenu. Cela se traduit par la présence de nombreuses mines de métal jaune. Parmi celles-ci, on remarque plusieurs filiales du canadien Barrick, le numéro un mondial depuis son rachat effectif le 1er janvier 2019 de Randgold, à savoir notamment les mines de Kibali (15e) en RD Congo, ou celles de Loulo (8e) et Gounkoto (9e) au Mali. Au total, quatorze sociétés minières figurent dans ce Top 100. Par la marge nette, la plus rentable demeure la sud-africaine Assore (6e) avec un ratio de 71 %. Ses profits proviennent pour l’essentiel de sa participation de 50 % dans la mine d’or sud-africaine d’Assmang, contrôlée conjointement avec le groupe African Rainbow Minerals.
Moins de pertes cette année
Comme à l’accoutumée, les opérateurs de télécoms figurent aussi en bonne place avec douze entreprises dans ce Top 100, Vodacom (50e) étant en pole position. La filiale sud-africaine de Vodafone dégage les plus gros profits en valeur absolue. Mais le kényan Safaricom (35e) s’affiche comme le plus rentable du secteur, avec près de 24 % de marge nette, détrônant la filiale d’Orange, le sénégalais Sonatel (41e), championne du secteur par sa profitabilité l’an dernier. Enfin, si les profits de beaucoup de compagnies s’accroissent dans le Top 500 cette année, 55 entreprises affichent des pertes, contre 64 en 2018. Après Orascom dans notre dernière édition, la palme de la plus grosse chute revient au mineur sud-africain Lonmin, avec un « trou » de 1,152 milliard de dollars, suivi de son compatriote Impala, au déficit de 654 millions de dollars. Tous deux sont des opérateurs du platine et sont confrontés depuis 2015 à la chute des cours de ce métal gris. Mais la perte de Lonmin s’explique essentiellement par une dépréciation d’actifs sur le complexe de Marikana de sinistre mémoire. Enfin, l’un des plus lourds déficits de notre Top 500 est celui de Jumia. Cette perte de 197,8 millions de dollars n’a pas effrayé les investisseurs, dans un premier temps, lors de l’entrée en Bourse du groupe d’e-commerce. Introduit au New York Stock Exchange, à 14,50 dollars l’action le 11 avril 2019, le titre s’est envolé de 75 % lors de son premier jour de cotation. Toutefois, il a chuté lourdement un mois plus tard en raison de soupçons de fraude comptable. La première licorne africaine a encore du chemin à parcourir avant de rendre son modèle convaincant et de prouver sa capacité à dégager des profits.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
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Classement par
régions 106 AFRIQUE DU NORD 112 AFRIQUE DE L’OUEST 118 AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN 124 AFRIQUE DE L’EST 128 AFRIQUE CENTRALE
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
105
Classement
AFRIQUE DU NORD LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
1
1
Sonatrach
Énergie
Algérie
33 200
ND
2
22
Suez Canal Authority
Transports
Égypte
5 600
ND 499,4
3
25
OCP
Mines
Maroc
5 165,6
4
30
Office national de l’électricité et de l’eau potable
Eau, électricité & gaz
Maroc
3 957,4
35,7
5
34
Groupe Maroc Telecom
Télécommunications
Maroc
3 723,6
607,7
6
36
Orascom Construction Industries
BTP, bâtiment, construction
Égypte
3 678,7
85,1
7
37
Al Mada (Ex-Société nationale d’investissement)
Groupe diversifié
Maroc
3 655,7
495,9
8
40
Naftal
Énergie
Algérie
3 382
ND
9
46
Global Telecom Holding (Ex-Orascom Telecom)
Télécommunications
Égypte
3 014,7
- 41,8
10
49
Société nationale de l’électricité et du gaz
Eau, électricité & gaz
Algérie
2 825
ND
11
59
Elsewedy Electric Co. (Ex Elsewedy Cables)
Équipement électrique
Égypte
2 409,9
364,3 - 88,7
12
61
Ezz Steel Co.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
2 344,2
13
68
Maroc Telecom
Télécommunications
Maroc
2 181,2
ND
14
71
Cevital
Agro-industrie
Algérie
2 027,8
105,5
15
72
Afriquia SMDC
Énergie
Maroc
1 994,3
ND
15
81
Royal Air Maroc
Transports
Maroc
1 704,2
ND
17
82
Al Ezz Dekheila Steel Co.
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
1 701,6
ND
18
85
Société tunisienne de l’électricité et du gaz
Eau, électricité & gaz
Tunisie
1 640,6
ND
19
93
Cosider
BTP, bâtiment, construction
Algérie
1 489,8
ND
20
94
Société tunisienne des industries de raffinage
Énergie
Tunisie
1 480,9
ND
21
95
Groupe Saham
Groupe diversifié
Maroc
1 470
ND
22
99
Egyptair Holdings
Groupe diversifié
Égypte
1 408,7
292,1
23
102
Vivo Energy Maroc
Énergie
Maroc
1 371,3
ND
24
104
Total Maroc
Énergie
Maroc
1 308,7
105,7
25
106
Petrojet
Énergie
Égypte
1 291,7
ND
26
107
Saham Finances
Activité financière
Maroc
1 272,6
111,5
27
119
The Arab Contractors – Osman Ahmed Osman & Co.
BTP, bâtiment, construction
Égypte
1 134
ND
28
122
Egyptair Airlines
Transports
Égypte
1 123,8
70,3
29
124
Algérie Télécom Mobilis
Télécommunications
Algérie
1 086,1
ND
30
116
Marjane Holding
Commerce
Maroc
1 171,5
ND
31
129
Telecom Egypt
Télécommunications
Égypte
1 042,7
171,4
32
135
Ghabbour Auto
Industrie automobile
Égypte
991,6
- 40,6
33
140
Holmarcom
Groupe diversifié
Maroc
962,2
ND
34
145
Renault Commerce Maroc
Industrie automobile
Maroc
946,4
ND
35
147
Lixia Capsia Gestionis
Activité financière
Maroc
924,2
55,8
36
148
Optimum Telecom Algérie (Djezzy)
Télécommunications
Algérie
915
ND
37
151
Pétrole du Maghreb
Énergie
Maroc
905,3
ND
38
152
Ooredoo Algeria (Ex-Wataniya Telecom Algérie)
Télécommunications
Algérie
898,2
ND
39
154
Compagnie sucrière marocaine de raffinage
Agro-industrie
Maroc
887,4
105,3
40
157
Label Vie
Commerce
Maroc
881,2
25,7
41
160
Lafargeholcim Maroc (Ex-Lafarge Ciments)
BTP, bâtiment, construction
Maroc
860,8
205,2
42
161
Taqa Morocco (Ex-Jorf Lasfar Energy Co.)
Eau, électricité & gaz
Maroc
860,7
108
43
162
Wafa Assurance
Activité financière
Maroc
857,3
87,2
44
165
Algérie Télécom
Télécommunications
Algérie
844,8
ND
45
166
Caisse des dépôts et consignations – gestion
Activité financière
Tunisie
844,5
257,7
46
176
PGI Holding – Amengroup
Groupe diversifié
Tunisie
790,2
80,2
47
180
Poulina Group Holding
Groupe diversifié
Tunisie
780,4
55,8
48
183
Condor Electronics
Équipement électrique
Algérie
770,9
37
49
184
Lyonnaise des eaux de Casablanca
Eau, électricité & gaz
Maroc
768,6
21,3
50
187
Al Ezz Rolling Mills
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
746,6
ND
*(en millions de dollars)
106
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Embellie à deux vitesses
3
Comme l’an dernier, OCP demeure un solide numéro trois. En 2018, ses ventes ont encore augmenté de
TF
RN
IER/ JEUNE AFRI
QU E- R
EA
en dirhams.
EN
OU
15,2 %
VINC
5
SAÏD BENCHÉRIF
En poste depuis 2001, Abdeslam Ahizoune a été reconduit à la tête de Maroc Telecom ce 18 février. 18 La Steg cumulait 1,6 milliard de dinars (464,4 millions d’euros) de dettes, notamment auprès de ses fournisseurs, à fin 2018. Mais l’opérateur avait aussi 1,2 milliard de dinars de créances en souffrance, auprès de ses clients publics en particulier.
31 Telecom Egypt gagne quatre places. Il vient de s’associer avec Microsoft pour que ce dernier étende son cloud au pays.
47 L’énarque Moez Lidinellah Mokaddem a été nommé directeur général de Poulina début mars, peu avant le décès du fondateur du holding, Abdelwahab Ben Ayed, à l’âge de 81 ans.
Le rebond de l’activité a été bénéfique aux entreprises égyptiennes et marocaines, ce qui modifie profondément notre classement.
44
13 %
Augmentation du salaire de base qu’Algérie Télécom a accordée à ses employés en pleine période de manifestations populaires. La mesure était prévue antérieurement.
a reprise semble se poursuivre en Afrique du Nord. Après une croissance de 4,9 % en 2017, année de référence de notre classement, la Banque africaine de développement (BAD) estime la progression du PIB régional à 4,3 % en 2018 et table sur une projection de 4,4 % pour 2019. Cette amélioration des perspectives macroéconomiques arrive à point nommé après des années difficiles, marquées notamment par les transitions politiques en Égypte et en Tunisie, ainsi que par le chaos persistant en Libye. Toutefois, le partage de la croissance reste inégal. D’un côté, l’Égypte voit son PIB bondir, de 5,3 % milliards en 2018, selon la BAD, après 4,1 % en de dollars. 2017, comme le Maroc, dont l’éconoChiffres mie a progressé de 3,1 % en 2018 et de 4,1 % en 2017. De l’autre côté, l’Algérie d’affaires des a subi de plein fouet le contre-choc 150 premières pétrolier entre 2014 et 2016, ce qui entreprises a provoqué une dépréciation contid’Afrique du Nord nue du dinar. Ce pays – désormais (+ 12,06 % sur un an) engagé dans une transition inédite après la démission du président Bouteflika – restait à la peine ces dernières années avec une croissance atone (+ 1,4 %) en 2017 et un rebond timide de 2,5 % l’année suivante. Pour sa part, la Tunisie peine toujours à se relancer, avec un sursaut de son PIB de seulement 1,9 % en 2017 puis de 2,6 % en 2018. Facteur encourageant toutefois, les investisseurs internationaux retrouvent le chemin du pays du Jasmin : en 2018, les investissements directs étrangers y ont augmenté de 27,5 %, à environ 830 millions d’euros, un niveau record depuis la révolution! La Mauritanie se porte mieux elle aussi, avec une croissance estimée à 3,5 % en 2017 et à 2,5 % en 2018, contre 1,8 % en 2016, même si la taille modeste de son économie et sa faible diversification au-delà des mines et de la pêche sont loin d’en faire un acteur de poids. Quant à la Libye, elle poursuit son chemin de croix, ponctué par d’intenses violences et des divisions politiques majeures qui ne lui
L
152,74
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
107
Classement AFRIQUE DU NORD
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-100) Rang 2019
Rang dans les 500
51
189
Sanam Agro
52
194
Orange Égypte (Ex-Mobinil)
Société
Pays
Chiffre d’affaires*
Agro-industrie
Maroc
755,5
ND
Télécommunications
Égypte
712
- 92,5 12,2
Activité
Résultat net*
53
197
Centrale Danone (Ex-Centrale laitière)
Industrie agroalimentaire
Maroc
694,3
54
207
RMA (Ex-RMA Watanya)
Activité financière
Maroc
662,9
ND
55
210
Société nationale de distribution des pétroles Agil
Énergie
Tunisie
647,3
6,8
56
213
Groupe Addoha – Douja Promotion
BTP, bâtiment, construction
Maroc
630,1
92,3
57
221
Orange Maroc (Ex-Médi Télécom)
Télécommunications
Maroc
594,9
42,2
58
224
Eastern Co.
Agro-industrie
Égypte
592
167,3
59
231
Oriental Weavers Co. (Ex-Oriental Weavers For Carpets)
Textile
Égypte
571,4
41,7
60
236
Tunisair
Transports
Tunisie
563,8
- 140
61
240
Groupe Managem
Mines
Maroc
553,7
93,6
62
245
Alexandria Minerals Oils Co.
Énergie
Égypte
538,9
61,8
63
246
Auto Hall
Industrie automobile
Maroc
538,3
17,8
64
247
Holding Al Omrane
BTP, bâtiment, construction
Maroc
537,6
27
65
251
CDG Développement
Services aux collectivités
Maroc
532,5
ND
66
253
Biopharm
Santé
Algérie
528,1
58,6
67
256
Qalaa Holdings
Activité financière
Égypte
521,3
- 264,7
68
260
Saham Assurance Maroc
Activité financière
Maroc
516,1
46,9
69
263
Société nationale industrielle et minière
Mines
Mauritanie
510,8
2,3
70
264
Pharmacie centrale de Tunisie
Santé
Tunisie
506,9
- 58,4 44,8
71
267
Entreprise tunisienne d’activités pétrolières
Énergie
Tunisie
494,3
72
269
Lesieur Cristal
Industrie agroalimentaire
Maroc
481,1
19
73
271
Talaat Moustafa Group
BTP, bâtiment, construction
Égypte
479
74,5
74
277
Zalar Holding (Ex-Zalagh Holding)
Agro-industrie
Maroc
471,9
3,2
75
278
Afriquia Gaz
Énergie
Maroc
471,2
61,1
76
280
Egyptian Sugar and Integrated Industries Co.
Agro-industrie
Égypte
466,9
17,2
77
281
Pioneers Holding
Activité financière
Égypte
462,7
41,7
78
291
Axa Assurance Maroc
Activité financière
Maroc
437,8
34,9
79
293
Salam Gaz
Énergie
Maroc
436,7
ND
80
296
Ciments du Maroc
BTP, bâtiment, construction
Maroc
430,4
107
81
299
Tunisie Telecom
Télécommunications
Tunisie
423,4
ND
82
302
Mutuelle Taamine Chaabi
Activité financière
Maroc
414,1
ND
83
305
Ooredoo Tunisia (Ex-Tunisiana)
Télécommunications
Tunisie
407,7
ND
84
306
Sté de fabrication des boissons de Tunisie
Industrie agroalimentaire
Tunisie
405,7
72,5 57,1
85
309
Office national des aéroports
Transports
Maroc
399,1
86
312
Misr Insurance Co.
Activité financière
Égypte
396,8
ND
87
313
Société nationale de sidérurgie
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
395,6
4,7
88
314
Office national des chemins de fer
Transports
Maroc
394,1
- 59,5
89
316
Maghreb Steel
Métallurgie, sidérurgie
Maroc
392,5
— 12,9
90
322
Société Magasin général
Commerce
Tunisie
384,2
4,2
91
323
Raya Holding for Technology and Telecommunications
Équipement électrique
Égypte
378,8
5,8 ND
92
324
Al Ezz Flat Steel
Métallurgie, sidérurgie
Égypte
378
93
325
Entreprise nationale de forage
Énergie
Algérie
375,1
ND
94
332
Palm Hills Development Co.
BTP, bâtiment, construction
Égypte
365,3
52,6
95
335
Suez Cement Co.
BTP, bâtiment, construction
Égypte
363,2
- 63,9
96
343
Egypt Kuwait Holding Co.
Groupe diversifié
Égypte
348,8
138,2
97
348
Maghrébail
Activité financière
Maroc
345
9,9
98
353
Juhayna Food Industries
Industrie agroalimentaire
Égypte
340,6
11,1
99
355
Abu Qir Fertilizers & Chemical Industries
Chimie, caoutchouc, plastique
Égypte
338,2
125,7
100
361
Alliances Développement Immobilier
BTP, bâtiment, construction
Maroc
321,2
26,8
*(en millions de dollars)
108
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
53
50
millions d’euros. La perte nette de Centrale Danone au Maroc en 2018 en raison d’un boycott. 61
DENIS HEDONE/MANAGEM
Le chiffre d’affaires en dirhams de Managem a bondi de 19 % en 2017 grâce à la reprise des cours des métaux.
69 Auparavant à la tête du port de Nouakchott, Hassena Ould Ely a été nommé administrateur-directeur général du groupe public mauritanien Snim le 8 novembre 2018. Sa mission : tenter de redresser l’entreprise, en proie à des difficultés récurrentes. 88 Le 15 novembre 2018, l’ONCF a mis en service Al Boraq, le premier train à grande vitesse du continent, en présence du roi Mohammed VI et du président français Emmanuel Macron.
90
80%
La part du capital de Founa.com, le premier supermarché en ligne de Tunisie créé en 2013 par Karim Skik, dont Magasin général a pris le contrôle fin 2018.
permettent pas de sortir de sa délicate situation, malgré des taux de croissance à deux chiffres en 2017 et en 2018. Un rattrapage mécanique. En dépit de ce tableau contrasté, le chiffre d’affaires cumulé des 150 premières entreprises nord-africaines grimpe de 12,06 % par rapport à notre précédent classement, alors qu’il y avait chuté de 16,5 %, puis même de 21 % l’année précédente, en plein contre-choc pétrolier. Cette amélioration bienvenue de l’activité des sociétés de la sous-région s’explique par plusieurs raisons, y compris sectorielles. D’abord, la relative reprise des cours du pétrole. En 2017, le prix moyen du baril s’est élevé à 54,04 dollars, contre 44,81 dollars en 2016, d’après le rapport annuel de Sonatrach. La compagnie publique algérienne conserve ainsi de très loin sa première place continentale – et donc sous-régionale – avec une hausse de son chiffre d’affaires de plus de 3 milliards de dollars. Le groupe que dirigeait Abdelmoumen Ould Kaddour, limogé en avril 2019, retrouve même son chiffre d’affaires en dollars de 2015.
Du public au privé
LE GAZ NATUREL AINSI QUE L’AIDE FINANCIÈRE DU FMI ET DE L’ARABIE SAOUDITE DONNENT DE L’OXYGÈNE À L’ÉGYPTE.
Ailleurs, la hausse des cours du pétrole a aussi profité à Total Maroc (qui n’est que distributeur), qui gravit dix rangs pour se placer en 24e position grâce à une hausse de ses revenus d’un tiers en dollars. À l’inverse, la Société tunisienne des industries de raffinage (20e), qui a subi une succession d’incidents de production et de mouvements de grève, recule de huit places. Le retour en force de l’Égypte est marquant dans cette édition. Le boom de la production de gaz naturel (projet de Zohr) et la reprise du tourisme – 8,2 millions de visiteurs en 2017, soit 54,7 % de hausse – constituent des motifs de satisfaction pour l’administration du président Sissi. En outre, la dévaluation de la livre égyptienne en 2016, passé le choc initial, a permis de renforcer la compétitivité de la production, que ce soit pour l’export ou pour la consommation domestique. Si l’inflation et la pauvreté demeurent élevées, les réformes (grands travaux, privatisations…) et le soutien financier du FMI ou de l’Arabie saoudite ont apporté de l’oxygène au pays des pharaons. Cela se traduit dans ce tableau. L’opérateur du canal de Suez, Suez Canal Authority, reste numéro deux de notre palmarès régional. Il affiche une croissance de son chiffre d’affaires en dollars de 12 %. Dans le top 25, d’autres groupes égyptiens se distinguent en gagnant plusieurs places, tels Elsewedy Electric (11e, lire pp. 44-48), Ezz Steel (12e) ou Egyptair Holdings (22e). D’autres percées significatives de sociétés de ce pays sont observables plus loin
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
109
Classement AFRIQUE DU NORD
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (101-150) Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
101
362
Société générale des travaux du Maroc
BTP, bâtiment, construction
Maroc
320,6
18,5
102
363
Délice Holding
Industrie agroalimentaire
Tunisie
320,4
15,6
103
367
Autoroutes du Maroc
BTP, bâtiment, construction
Maroc
316,2
4,7
104
377
Delta Holding
Groupe diversifié
Maroc
300,6
22,5
105
378
Tasiast Mauritanie
Mines
Mauritanie
298,4
ND
106
383
Ciments de l’Atlas
BTP, bâtiment, construction
Maroc
288,7
62,9
107
384
Entreprise nationale de grands travaux pétroliers
Énergie
Algérie
286,1
24,8
108
386
Compagnie générale immobilière
BTP, bâtiment, construction
Maroc
282
- 126,5
109
388
One Tech Holding
Équipement électrique
Tunisie
281,8
19,6
110
389
Groupe Benamor
Industrie agroalimentaire
Algérie
281,8
9,4
111
392
Sidi Kerir Petrochemicals Co.
Énergie
Égypte
280,5
63,6
112
403
Société d’exploitation des ports – Marsa Maroc
Transports
Maroc
270
63,3
113
408
Brasseries du Maroc
Industrie agroalimentaire
Maroc
258,3
43,4
114
410
TGCC
BTP, bâtiment, construction
Maroc
256,7
24,4
115
411
Compagnie centrale de réassurance
Activité financière
Algérie
256,3
25,6
116
417
Groupe industriel des productions laitières
Industrie agroalimentaire
Algérie
250
ND
117
425
Orange Tunisie
Télécommunications
Tunisie
244,3
ND
118
427
Cairo Poultry
Industrie agroalimentaire
Égypte
242,6
20,5 20,6
119
428
Compagnie d’assurances et de réassurances Atlanta
Activité financière
Maroc
241,9
120
430
Al Arafa For Investment In Garments Manufacturing
Textile
Égypte
239,9
6,6
121
432
Maridive And Oil Services
Énergie
Égypte
238,8
20,5
122
433
Régie auto. de distrib. d’eau et d’électricité de Marrakech
Eau, électricité & gaz
Maroc
238,6
- 3,2
123
434
Middle & West Delta Flour Mills
Industrie agroalimentaire
Égypte
238,5
2,9
124
439
Groupe Intelcia
Services aux collectivités
Maroc
234,3
ND
125
441
SNMVT – Monoprix
Commerce
Tunisie
232,9
- 0,1
126
442
Taqa Arabia
Énergie
Égypte
232,7
11,4
127
443
Société chérifienne d’automobiles et de matériel agricole
Industrie automobile
Maroc
231,9
2,3
128
446
Société nationale d’assurances
Activité financière
Algérie
229,6
28
129
462
Guelb Moghrein Copper-Gold Mine
Mines
Mauritanie
217
ND
130
463
La Marocaine des jeux et des sports
Tourisme & loisirs
Maroc
216,9
ND
131
466
Société centrale de réassurance
Activité financière
Maroc
214,5
52,4
132
470
Eqdom
Activité financière
Maroc
212,1
14,5
133
473
Tanger Med Port Authority
Transports
Maroc
205,4
70,5
134
475
Compagnie d’assurances Sanad
Activité financière
Maroc
204,6
8,6
135
482
Les eaux minérales d’Oulmès
Industrie agroalimentaire
Maroc
199,4
20,8
136
483
Compagnie algérienne des assurances
Activité financière
Algérie
199,4
21,6
137
485
Résidences Dar Saada
BTP, bâtiment, construction
Maroc
198,1
35,2 ND
138
492
Upper Egypt Flour Mills
Industrie agroalimentaire
Égypte
193,9
139
496
Middle Egypt Flour Mills
Industrie agroalimentaire
Égypte
190,3
ND
140
-
Misr Life Insurance Co.
Activité financière
Égypte
186,9
45,8
141
-
Agence nationale des ports
Transports
Maroc
185,8
15,4
142
-
La Marocaine Vie
Activité financière
Maroc
183,6
ND
143
-
Egyptian International Tourism Co.
Tourisme & loisirs
Égypte
180
ND
144
-
Disway
Équipement électrique
Maroc
178,1
6,6
145
-
Edita Food Industries
Agro-industrie
Égypte
171
13,3
146
-
Alexandria Container & Cargo Handling Co.
Transports
Égypte
169,3
137,4 14,6
147
-
Egyptair Maintenance & Engineering
Transports
Égypte
164,3
148
-
Groupe Industriel Sim
Industrie agroalimentaire
Algérie
161,1
7,3
149
-
Alexandria Portland Cement
BTP, bâtiment, construction
Égypte
160,2
- 28,9
150
-
Nouvelair Tunisie
Transports
Tunisie
157,7
9,1
*(en millions de dollars)
110
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
102 Le groupe français Savencia, qui détenait 42,5 % de Délice Holding, possède désormais 50 % de la société tunisienne après une augmentation de capital réservée en mars 2018.
« L’ouverture d’un nouveau centre au Portugal constitue un jalon essentiel dans notre démarche d’expansion en Europe et dans notre volonté d’accompagner nos clients dans leurs opérations multicanales et multilingues. »
DR
124
KARIM BERNOUSSI, président et cofondateur du groupe marocain de service client Intelcia, en octobre 2018.
DR
126 Taqa Arabia, la filiale de Qalaa Holdings qui distribue de l’énergie (électricité, gaz, fuel…) en Égypte, a gravi vingt rangs (lire p. 58).
133
52,1
millions de tonnes Le trafic record qu’a enregistré le port de Tanger Med en 2018, en hausse de 2 %. Exploité par APM, le premier terminal de Tanger Med 2 entre en service au premier semestre de 2019 (lire p. 59).
dans ce classement, ce qui montre qu’elles ont digéré la dévaluation de 2016 et, pour les compagnies pétrolières, le contre-choc de l’or noir. Ainsi le chiffre d’affaires en livres égyptiennes d’Alexandria Mineral Oils Company (Amoc) a quasiment doublé en 2017. Et son activité a encore bondi de 47 % en 2018 ! Cette raffinerie à capitaux publics (62e) était inscrite sur la première liste des entreprises privatisables présentée par le pouvoir égyptien en 2018 avec, notamment, Abu Qir Fertilizers (99e), Alexandria Container and Cargo Handling (146e) ou encore la raffinerie Midor (absente cette année faute de données). Mais la baisse des marges d’Amoc au début de 2018 a conduit le gouvernement à retarder ce processus. En mars 2019, la première compagnie publique partiellement privatisée a été le cigarettier Eastern Company (58e). À noter par ailleurs, le premier groupe 100 % privé de notre palmarès est le champion égyptien de la construction Orascom – comme l’an dernier.
Reprise du tourisme
Outre ce regain d’énergie en Égypte, la situation du Maroc constitue un autre facteur positif dans la sous-région. Tout comme sa croissance, sa monnaie, le dirham, est restée relativement stable face à l’euro, même si elle a reculé légèrement face au dollar en 2017. OCP, le numéro un mondial de l’exportation de phosphates, conserve sa troisième position, avec un bond de son chiffre d’affaires de plus de 14 % en dirhams, alimenté par de bonnes performances à l’exportation et le développement de ses ventes d’engrais. Juste derrière, l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (Onep) et le groupe Maroc Telecom conservent leur statut de poids lourds du classement, qui compte au total 67 entreprises marocaines, le bataillon le plus nombreux – tout comme l’an dernier. En plein boom dans les secteurs automobile et aéronautique, le royaume demeure l’économie la plus diversifiée de la zone. Ce qui n’apparaît pas forcément dans ce tableau, car de très nombreuses entreprises industrielles étrangères (Valeo, Bombardier, etc.) sont situées dans ses zones franches, notamment à Tanger ou à Casablanca, et désormais à Kenitra, où PSA a ouvert une importante usine d’assemblage en avril. On remarquera par ailleurs la sortie d’entreprises pourtant majeures comme l’opérateur téléphonique Inwi (55e dans notre précédente édition) ou le distributeur de carburant Ziz, faute de données fiables. En ce qui concerne la Tunisie, on peut souligner l’entrée dans ce classement de Nouvelair Tunisie (150e), qui profite du retour des touristes après plusieurs années difficiles à la suite des attentats de 2015. L’activité commerciale de Tunisair (60e) bénéficie aussi d’une hausse sensible, tout en souffrant toujours de lourdes pertes. Autre témoignage de la reprise touristique dans la sous-région, l’entrée dans notre top du gestionnaire de projets hôteliers Egyptian International Tourism (143e). De bon augure pour les rentrées de devises.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
111
Classement
AFRIQUE DE L’OUEST
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50) Rang 2019
Rang dans les 500
1
48
MTN Nigeria
2
67
Dangote Cement
Société
Pays
Chiffre d’affaires*
Télécommunications
Nigeria
2 907,8
ND
BTP, bâtiment, construction
Nigeria
2 215,4
561,7
Activité
Résultat net*
3
77
Sonatel
Télécommunications
Sénégal
1 780,4
370
4
92
Flour Mills Nigeria
Industrie agroalimentaire
Nigeria
1 492,3
37,4
5
103
Oando
Énergie
Nigeria
1 367,6
54,4
6
115
Tullow Ghana
Énergie
Ghana
1 196,1
ND
7
124
Compagnie ivoirienne d’électricité
Eau, électricité & gaz
Côte d’Ivoire
1 085,7
3,6
8
132
Ghana Oil Co.
Énergie
Ghana
1 028,6
14,7 49,4
9
136
Société nationale burkinabè d’hydrocarbures
Énergie
Burkina Faso
985,8
10
137
Orange Côte d’Ivoire
Télécommunications
Côte d’Ivoire
985,2
117,1
11
141
Olam Group Côte d’Ivoire
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
955,3
- 6,6
12
142
Société africaine de raffinage
Énergie
Sénégal
954,6
4,4
13
143
Sifca (groupe)
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
954
54,3
14
144
Nigerian Breweries
Industrie agroalimentaire
Nigeria
947,5
90,9
15
153
Gold Fields Ghana
Mines
Ghana
891,1
105,8
16
168
MTN Ghana (Scancom Ghana Ltd)
Télécommunications
Ghana
838,5
ND
17
171
Lafarge Africa (ex-West African Portland Cement Co.)
BTP, bâtiment, construction
Nigeria
822,7
- 95,2 22,1
18
175
Total Nigeria
Énergie
Nigeria
792,2
19
178
Société nationale d’électricité
Eau, électricité & gaz
Sénégal
788,5
ND
20
188
Orange Burkina Faso (Ex-Airtel Burkina Faso)
Télécommunications
Burkina Faso
759,5
ND
21
186
African Reinsurance Corp.
Activité financière
Nigeria
746,8
87,9
22
195
Tarkwa Mines
Mines
Ghana
710,8
85,4
23
196
Société burkinabè des fibres textiles
Agro-industrie
Burkina Faso
700
ND
24
205
Nestlé Nigeria
Industrie agroalimentaire
Nigeria
671,4
92,7
25
206
Total Côte d’Ivoire
Énergie
Côte d’Ivoire
662,9
19,1
26
209
Orange Mali
Télécommunications
Mali
649,8
ND
27
211
Nigerian Bottling Co.
Industrie agroalimentaire
Nigeria
637
ND
28
219
Jumia Group (Ex-Africa Internet Group)
Commerce
Nigeria
606,3
- 197,8
29
220
MTN Côte d’Ivoire
Télécommunications
Côte d’Ivoire
599,3
ND
30
229
Volta River Authority
Eau, électricité
Ghana
580
- 94,9 9,2
31
232
Vivo Energy Côte d’Ivoire
Énergie
Côte d’Ivoire
569,9
32
235
Total Sénégal
Énergie
Sénégal
566,7
7,6
33
237
Dangote Sugar Refinery
Agro-industrie
Nigeria
562,2
109,4
34
242
Essakane Gold Mine
Mines
Burkina Faso
547,4
ND
35
244
Société des mines de Loulo
Mines
Mali
544,9
313,5
36
250
Sonatel Mobiles
Télécommunications
Sénégal
532,6
ND
37
254
Industrial Promotion Services West Africa
Groupe diversifié
Côte d’Ivoire
525,2
ND
38
255
Produce Buying Co.
Agro-industrie
Ghana
522,1
- 6,6 5,5
39
274
Eterna Oil & Gas
Chimie, caoutchouc, plastique
Nigeria
475,8
40
285
Prosuma Group
Commerce
Côte d’Ivoire
453,6
2,7
41
286
Seplat Petroleum Development Co.
Énergie
Nigeria
452,2
265,2
42
288
Compagnie malienne de développement des textiles
Agro-industrie
Mali
448,4
ND
43
303
Total Petroleum Ghana
Énergie
Ghana
409,4
7,2
44
307
Bissa Gold
Mines
Burkina Faso
402,9
ND
45
317
Julius Berger Nigeria
BTP, bâtiment, construction
Nigeria
390,2
7,1
46
328
Société des mines de Tongon
Mines
Côte d’Ivoire
368,8
171,2
47
329
Sania Cie
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
367,6
7,8
48
331
Société des mines de Gounkoto
Mines
Mali
366,5
204,9
49
334
NSIA Participations
Finance
Côte d’Ivoire
363,3
10,4
50
338
Forte Oil
Énergie
Nigeria
356
33,6
*(en millions de dollars)
112
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Renouveau à l’horizon
1
1,2
milliard d’euros Le montant des actifs considérés comme non stratégiques que le géant MTN entend céder au cours des trois prochaines années.
2 Le Français Guillaume Moyen, ancien d’Orano, est devenu le directeur financier de Dangote Cement début mars. Il remplace Brian Egan.
Après de fortes périodes de turbulences, les cours de l’or noir et les monnaies se stabilisent. L’activité repart modestement. FRANÇOIS ÉTIENNE
L
« Au niveau de l’international entrant, notre chiffre d’affaires a reculé de 25 milliards de F CFA [38 millions d’euros] cette année dans les résultats réalisés au Sénégal. »
DR
3
SÉKOU DRAMÉ, directeur général de la Sonatel, à propos du manque à gagner créé par WhatsApp, Messenger ou Skype.
54,84
11 35 Les mines de Loulo devraient se doter d’une centrale solaire hybride de 24 MW selon un projet lancé en février 2019 par leur actionnaire Barrick.
S.DAWSON/GETTY IMAGES
Afin de mettre en œuvre sa nouvelle stratégie pour 2019-2024, le singapourien Olam, présent notamment en Côte d’Ivoire, va vendre ses activités dans le caoutchouc, les produits du bois et les engrais avec pour objectif de générer 1,4 milliard d’euros de cessions.
es pays de la région retrouvent le sourire. Dans ses prévisions de janvier 2019, la Banque africaine de développement (BAD) table sur 3,6 % de croissance en 2019, puis de 3,3 % en 2020. Les piètres performances de 2016 (0,5 %) ne sont plus qu’un mauvais souvenir, et la reprise semble actée après le rebond de 2017 (2,7 %) et la confirmation de 2018 (3,3 %). Mais ces belles perspectives ne se reflètent pas encore dans notre classement, dont l’année de référence est 2017. Le revenu cumulé des 150 premières entreprises de la région s’établit à 54,84 milliards de dollars (45,8 milliards d’euros), soit une hausse très modeste de 3,08 %. Car les performances de la région sont toujours plombées par les difficultés du Nigeria. Ce pays, le plus peuplé d’Afrique, représente près de 20 % du PIB continental et 75 % de celui de la zone. Sa croissance devrait s’établir à 1,9 % en 2018, fruit d’une reprise dans les services et l’industrie, en particulier les mines. Et l’amélioramilliards tion devrait se poursuivre en 2019, de dollars. avec une croissance attendue par la Chiffre d’afBAD de 2,3 %. faires des 150 Bien que la première économie du continent ait retrouvé le chemin de premières entrela croissance, les revenus des entreprises d’Afrique prises – ici affichés en dollars – ont de l’Ouest été affectés par la dépréciation du (+ 3,08 % sur un an) naira en 2016 et en 2017. Ainsi MTN Nigeria, qui occupe toujours la première place de notre palmarès, a-t-il vu son chiffre d’affaires en devise américaine reculer de 15 %, à 2,9 milliards de dollars, malgré une croissance des ventes de 11,2 % dans le pays. Pour rappel, en 2016, le groupe avait dû s’acquitter d’une amende record de 1,7 milliard de dollars pour ne pas avoir désactivé ses cartes SIM anonymes dans le délai fixé par le gendarme nigérian des télécoms. Conséquence, MTN avait accusé des pertes (de 110 millions de dollars environ) pour la première fois de son histoire. Par ailleurs, Dangote Group, second l’an passé, disparaît de notre tableau par manque de données consolidées fiables. À titre indicatif, son patron, l’emblématique
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
113
Classement AFRIQUE DE L’OUEST
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-100) Rang 2019
Rang dans les 500
Société
51
340
52
346
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
Activité
Pays
Société de limonaderies et brasseries d’Afrique
Industrie agroalimentaire
Côte d’Ivoire
353,9
7,8
Guinness Nigeria
Industrie agroalimentaire
Nigeria
346,3
5,3
53
349
Dangote Flour Mills
Agro-industrie
Nigeria
345
33,4
54
350
11 (Ex-Mobil Oil Nigeria)
Énergie
Nigeria
344,5
20,7
55
364
Conoil
Énergie
Nigeria
317,7
4,3
56
365
Chirano Gold Mine
Mines
Ghana
317,6
ND
57
368
Golden Star Resources
Mines
Ghana
315,5
41
58
370
Office national des télécommunications – Burkina Faso
Télécommunications
Burkina Faso
309,9
62,1 - 40,4
59
372
Énergie du Mali
Eau, électricité & gaz
Mali
307,2
60
380
Orange Guinée
Télécommunications
Guinée
295,7
ND
61
383
Mrs Oil
Énergie
Nigeria
294,5
3,8
62
394
MTN Bénin
Télécommunications
Bénin
280,2
ND
63
396
Société africaine de plantations d’hévéas
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
278,1
23,5
64
398
Nestlé Côte d’Ivoire
Industrie agroalimentaire
Côte d’Ivoire
275,5
- 7,9
65
405
Société minière de Dinguiraye
Mines
Guinée
263,5
ND
66
406
Semafo Burkina Faso
Mines
Burkina Faso
259
ND
67
420
Unilever Nigeria
Chimie, caoutchouc, plastique
Nigeria
249,6
20,5
68
423
Palm-CI
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
246,7
15,9
69
424
UAC of Nigeria
Groupe diversifié
Nigeria
245,2
3,6
70
440
Compagnie de distribution de Côte d’Ivoire
Commerce
Côte d’Ivoire
233,1
ND
71
445
Leadway Assurance Co.
Activité financière
Nigeria
231,5
38,1
72
447
Seven-Up Bottling Co.
Industrie agroalimentaire
Nigeria
229,1
ND
73
453
PZ Cussons Nigeria
Chimie, caoutchouc, plastique
Nigeria
221,5
5,3
74
455
Transnational Corp. of Nigeria
Groupe diversifié
Nigeria
220,8
29,2
75
456
Perseus Mining Ghana
Mines
Ghana
220,6
ND
76
457
Agbaou Gold Operations
Mines
Côte d’Ivoire
219,7
81,6 12,2
77
487
Honeywell Flour Mills
Agro-industrie
Nigeria
196,6
78
499
Sénégalaise des eaux
Eau, électricité & gaz
Sénégal
188,5
ND
79
-
Air Côte d’Ivoire
Transports
Côte d’Ivoire
183
- 27,5
80
-
Pétro Ivoire
Énergie
Côte d’Ivoire
182,3
0,8
81
-
Tabakoto Gold Mine
Mines
Mali
181,4
- 12,7
82
-
Abosso Goldfieds – Damang Mines
Mines
Ghana
180,3
20,4
83
-
Patisen
Industrie agroalimentaire
Sénégal
169,2
ND
84
-
Société de distribution d’eau de la Côte d’Ivoire
Eau, électricité & gaz
Côte d’Ivoire
167
5
85
-
Bolloré Transp. & Log. CI (Ex-Bolloré Africa Logistics CI)
Transports
Côte d’Ivoire
165,3
24,1
86
-
Mainstream Energy Solutions Ltd
Eau, électricité & gaz
Nigeria
165,2
88,6
87
-
Société multinationale de bitumes
BTP, bâtiment, construction
Côte d’Ivoire
165,2
13,7
88
-
CFAO Motors Côte d’Ivoire
Industrie automobile
Côte d’Ivoire
164,7
7,4
89
-
Newcrest Mining – Côte d’Ivoire
Mines
Côte d’Ivoire
162
ND
90
-
Port autonome d’Abidjan
Transports
Côte d’Ivoire
161,1
ND
91
-
Société des mines de l’Aïr
Mines
Niger
159,9
6,4
92
-
Airtel Tigo Ghana (Ex-Tigo Ghana)
Télécommunications
Ghana
142
ND
93
-
Ghana Grid Co.
Eau, électricité & gaz
Ghana
141,4
ND
94
-
Pierre Fakhoury Operator Africa Côte d’Ivoire
BTP, bâtiment, construction
Côte d’Ivoire
138,5
ND
95
-
Société de caoutchouc de Grand-Béréby
Chimie, caoutchouc, plastique
Côte d’Ivoire
136
19,1
96
-
Société des mines de Taparko
Mines
Burkina Faso
135,7
ND
97
-
Nampak Nigeria
Métallurgie, sidérurgie
Nigeria
134
ND
98
-
Airtel Ghana
Télécommunications
Ghana
131,6
- 60,1
99
-
Guinness Ghana Breweries
Industrie agroalimentaire
Ghana
129,4
1,5
100
-
Unilever Ghana
Chimie, caoutchouc, plastique
Ghana
126,8
10,6
*(en millions de dollars)
114
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
52
DR
Guinness Nigeria lance une nouvelle bière Lager, la Guinness Gold.
59
60 Orange Guinée a obtenu le 14 mars une licence d’exploitation 4G pour les dix prochaines années, en échange d’un chèque de 79,5 millions d’euros signé aux autorités. Une première dans le pays.
20
ans C’est la durée du contrat de vente d’électricité entre la centrale thermique au fuel d’Albatros Energy Mali SA et Énergie du Mali. Cette usine de 92 MW située à Kayes a été inaugurée fin 2018. Elle renforce de 25 % la capacité nationale.
71
« Étant numéro un au Nigeria, nous voulons compter parmi les meilleurs sur le marché ivoirien de l’assurance-vie. » TIORNAN COULIBALY, directeur général de Leadway Vie Côte d’Ivoire.
80 La famille Kadio-Morokro, fondatrice de Pétro Ivoire, a repris le contrôle fin 2018 du troisième distributeur d’hydrocarbures ivoirien en rachetant les parts des fonds Amethis et West Africa Emerging Markets Growth Fund. Le sud-africain Vantage a financé l’opération à hauteur de 19 millions d’euros.
Aliko Dangote, l’a récemment estimé à 4,1 milliards de dollars. Le chiffre d’affaires de sa filiale, Dangote Cement, connaît une belle progression de 10,8 % en dollars. Le podium est complété par l’opérateur téléphonique sénégalais Sonatel, qui s’est hissé de trois rangs dans notre classement. Ce parcours s’explique notamment par le fait que la filiale d’Orange a consolidé l’acquisition d’Airtel en Sierra Leone. La faiblesse des cours du pétrole, malgré une reprise de près de 30 % en moyenne en 2017 (année de référence de nos données), a aussi eu une large influence sur notre palmarès. Le Nigeria reste très dépendant de l’or noir, qui représente 70 % des ressources de l’État et 90 % de ses exportations. Pour la plupart des compagnies de production et de distribution d’hydrocarbures, le volume d’activité – et donc la position dans notre tableau – continue de reculer. Alors que près de trente sociétés intervenant dans le secteur des hydrocarbures occupaient le classement Afrique de l’Ouest il y a deux ans, elles ne sont plus que dix-sept cette année.
Le cacao en difficulté
SI LE NIGERIA DOMINE TOUJOURS, LA CÔTE D’IVOIRE TIRE SON ÉPINGLE DU JEU AVEC 43 SOCIÉTÉS CLASSÉES.
Dans ce tableau plutôt sombre dont sont sortis Elton Oil and Co et Ghana National Petroleum Corp., qui ne publient plus de données, il y a une bonne nouvelle : la filiale ghanéenne du pétrolier britannique Tullow Oil bondit de la 19e à la 6e place grâce à une hausse de son chiffre d’affaires de près de 80 %. Un succès que l’entreprise doit notamment au fait d’avoir pu reprendre sa production au Ghana en 2017. Si le Nigeria domine toujours avec près d’un tiers des entreprises classées, la Côte d’Ivoire tire son épingle du jeu avec 43 sociétés sur les 150 premières de l’Afrique de l’Ouest. Car, au pays des éléphants, les voyants économiques sont au vert: croissance dépassant 7 % depuis plusieurs années, inflation maîtrisée à 1,5 %, dette contenue sous les 60 % du PIB, déficit budgétaire en baisse… La majorité des compagnies du pays réalise de belles performances, notamment Orange Côte d’Ivoire et MTN dans les télécoms, et NSIA dans la banque et l’assurance. En revanche, celles qui dépendent du cacao ont marqué le pas. Les cours de l’or brun ont dévissé de plus de 40 % en 2017 alors qu’il s’agit d’une filière clé pour le pays: elle représente 50 % de ses exportations. Olam Côte d’Ivoire, Sifca et Nestlé Côte d’Ivoire ont ainsi été atteints. Ce dernier affiche même des pertes de 7 millions d’euros. Même constat chez le voisin ghanéen. Malgré de bons résultats économiques, le second producteur mondial de cacao a lui aussi pâti de la baisse des cours. Le groupe
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
115
Classement AFRIQUE DE L’OUEST
LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (101-150)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net* - 8,4
101
-
Société ivoirienne des tabacs
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
125,9
102
-
Asky Airlines
Transports
Togo
125,3
ND
103
-
Caisse nationale de Sécurite sociale – Burkina Faso
Activité financière
Burkina Faso
123,5
74,2
104
-
Smart Products
Industrie agroalimentaire
Nigeria
120,9
23,9
105
-
Expresso Sénégal
Télécommunications
Sénégal
108,6
ND
106
-
Nzema Gold Mine
Mines
Ghana
107
- 2,5 5,8
107
-
Société cotonnière du Gourma
Agro-industrie
Burkina Faso
105
108
-
Orange Niger
Télécommunications
Niger
103,5
ND
109
-
Sucrivoire
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
102,8
5,8
110
-
Ringier Digital Marketing – Sénégal
Communication
Sénégal
102,1
- 16,1
111
-
Enterprise Group
Activité financière
Ghana
102
19,2
112
-
Sucaf Côte d’Ivoire
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
101,4
ND
113
-
International Breweries
Industrie agroalimentaire
Nigeria
100,5
3,9
114
-
Ivoire Coton
Agro-industrie
Côte d’Ivoire
99,3
- 2,9
115
-
Fan Milk
Industrie agroalimentaire
Ghana
98,2
10,4
116
-
Empresa Publica De Electricidad E Agua
Eau, électricité & gaz
Cap-Vert
97,4
- 9,2
117
-
Saham Assurance Côte d’Ivoire
Activité financière
Côte d’Ivoire
96
8,4
118
-
Dangote Cement Sénégal
BTP, bâtiment, construction
Sénégal
95,6
50,7 1,2
119
-
Tractafric Motors Côte d’Ivoire
Industrie automobile
Côte d’Ivoire
93,7
120
-
Empresa Nacional De Combustiveis
Énergie
Cap-Vert
91,8
5
121
-
Société des mines d’Ity
Mines
Côte d’Ivoire
91,7
22,6 0,8
122
-
Cadbury Nigeria
Industrie agroalimentaire
Nigeria
91
123
-
Société ivoirienne de productions animales
Industrie agroalimentaire
Côte d’Ivoire
90,2
5,6
124
-
Aiico Insurance
Activité financière
Nigeria
88,3
6,6
125
-
Custodian & Allied Insurance
Activité financière
Nigeria
88
20,1
126
-
Société pour le compoundage en Côte d’Ivoire
Chimie, caoutchouc, plastique
Côte d’Ivoire
86,8
ND
127
-
Cie commune de réassurance des États membres de la Cima
Activité financière
Togo
84,8
7,5
128
-
Filtisac
Textile
Côte d’Ivoire
84,8
4,6
129
-
Unilever Côte d’Ivoire
Chimie, caoutchouc, plastique
Côte d’Ivoire
83,1
- 5,8
130
-
Continental Reinsurance Co.
Activité financière
Nigeria
81,6
6,8
131
-
Sénégalaise de distribution de matériel avicole
Agro-industrie
Sénégal
76,9
ND
132
-
Bernabé Côte d’Ivoire
Commerce
Côte d’Ivoire
75,7
3,9
133
-
MTN Guinée
Télécommunications
Guinée
75,3
ND
134
-
National Salt Co. Nigeria
Agro-industrie
Nigeria
74,4
14,7 7,4
135
-
Axa Mansard Insurance (Ex-Guaranty Trust Assure)
Activité financière
Nigeria
73,8
136
-
Airone Côte d’Ivoire
Industrie agroalimentaire
Côte d’Ivoire
70,4
0,1
137
-
Sunu assurances vie Côte d’Ivoire
Activité financière
Côte d’Ivoire
70,3
6,3
138
-
Ghana Rubber Estates
Agro-industrie
Ghana
69,1
11
139
-
Uniwax
Textile
Côte d’Ivoire
68,9
7,3 - 4,5
140
-
Société des brasseries de l’Ouest africain
Industrie agroalimentaire
Sénégal
64,1
141
-
Waica Reinsurance Corp. – Sierra Leonne
Activité financière
Sierra Leone
62,1
8
142
-
Orange Sierra Leone (Ex-Airtel Sierra Leone)
Télécommunications
Sierra Leone
61,9
ND
143
-
Presco
Agro-industrie
Nigeria
61,5
69,9
144
-
Beta Glass
Chimie, caoutchouc, plastique
Nigeria
61
ND
145
-
Niger Télécoms (Ex-Sté nigérienne de télécommunications)
Télécommunications
Niger
60,4
ND
146
-
C & I Leasing
Activité financière
Nigeria
58,8
3
147
-
Caverton Offshore Support Group (Ex-Caverton Helicopters)
Transports
Nigeria
56,5
7,2
148
-
Ashaka Cement
BTP, bâtiment, construction
Nigeria
56,4
6,5
149
-
Groupe Sonam Assurances
Activité financière
Sénégal
56
6,2
150
-
Okomu Oil Palm Co.
Agro-industrie
Nigeria
55,7
25,2
*(en millions de dollars)
116
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
102
108
Asky a créé un hub à Conakry. La compagnie aérienne togolaise ouvre ainsi de nouvelles liaisons avec Bamako, Dakar (via Banjul ou sans escale) et Monrovia via Freetown.
Confrontée à « d’importantes difficultés économiques », liées notamment à son bras de fer avec le gouvernement, Orange Niger a sollicité, fin février, l’ouverture d’une procédure de règlement préventif à Niamey.
128
Produce Buying affiche ainsi des pertes de 6,5 millions de dollars. Les perspectives demeurent néanmoins positives pour le pays. Les institutions financières internationales misent toutes sur une croissance supérieure à 8 % en 2018. Pour la première fois en trente ans, le Ghana se hissera au sommet du podium africain, grillant ainsi la politesse à l’Éthiopie et à la Côte d’Ivoire. Un bond spectaculaire que le pays doit à une conjugaison de facteurs comme la hausse de sa production pétrolière et la remontée des cours des matières premières telles que l’or, le cacao et le pétrole.
En route vers l’émergence?
L’usine de Filtisac de Bouaké, en Côte d’Ivoire, a fermé ses portes fin février. L’entreprise de fabrication d’emballages ainsi que de sacs en jute et fibres synthétiques poursuit néanmoins ses activités depuis Abidjan. 129
« Nous sommes engagés dans un grand processus de recapitalisation de la société. Nous allons injecter plusieurs millions d’euros dans Unilever Côte d’Ivoire. » DR
BRUNO WITVOET, président Afrique du groupe Unilever, lors du Africa CEO Forum de mars 2019.
JACQUES TORREGANO POUR JA
137
Allianz Africa a décidé de céder à Sunu cinq de ses filiales africaines (Bénin, Burkina Faso, Mali, Togo et Centrafrique). Allianz préfère se concentrer sur ses marchés à fort potentiel, comme la Côte d’Ivoire ou le Nigeria.
D’année en année, le secteur minier accentue sa présence. Sur les 150 sociétés retenues en Afrique de l’Ouest, 20 exercent leur activité dans ce domaine. D’ailleurs, aux côtés du Ghana (Gold Fields, Tarkwa Mines), plus grand producteur de la région, d’autres pays émergent également: avec neuf mines actives, le Mali (Société des mines de Loulo) s’attend à ce que sa production d’or augmente de 21 %, pour s’établir à 60 t (2,1 millions d’onces) cette année, tandis que celle du Burkina Faso (Bissa Gold, Essakane) pourrait atteindre 55 t. Même en Côte d’Ivoire, la production a doublé ces cinq dernières années pour atteindre 25 t. Le Sénégal a extrait 7 t d’or en 2018 et ouvert une deuxième mine en mai 2018. De belles perspectives donc, d’autant que l’Afrique de l’Ouest est considérée comme la région du monde présentant le plus grand potentiel. Quatrième puissance économique de la région, le Sénégal va bien. En raison des projets extractifs en cours de développement, les économistes du FMI lui prédisent désormais une croissance annuelle moyenne de 7 % sur la période 2016-2020, contre 4 % entre 2010 et 2015. Des performances inégalées depuis les années 1980. Une dynamique que porteront aussi les nouvelles infrastructures prévues par le président Macky Sall, réélu en février. Ville nouvelle de Diamniadio, train urbain, ponts, stade multisport: l’ambitieux Plan Sénégal Émergent (PSE) veut faire du pays une locomotive de la sous-région. Et tous ces chantiers bénéficient bien entendu aux entreprises de BTP et de matériaux de construction du pays, telle Dangote Cement Sénégal. Mais le plan de développement de Macky Sall ne s’inscrit pas que dans le béton. Depuis 2012, grâce à l’installation de parcs solaires parmi les plus grands de la région, il a doublé la puissance électrique du pays, passée à 1141 MW. Objectif de ces grands travaux: devenir un pays à revenu intermédiaire d’ici à 2035.
POUR LA PREMIÈRE FOIS EN TRENTE ANS, LE GHANA SERA LE PAYS CONNAISSANT LA CROISSANCE LA PLUS FORTE DU CONTINENT, DEVANT L’ÉTHIOPIE.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
117
Classement
AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50) Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net* 1 774,3
1
2
Steinhoff International Holdings
Bois, papier
Afrique du Sud
23 965,6
2
3
Sonangol
Énergie
Angola
17 496,2
164,1
3
4
Eskom
Eau, électricité & gaz
Afrique du Sud
14 328,7
- 188,7
4
5
Sasol
Chimie, caoutchouc, plastique
Afrique du Sud
13 923,5
1 737,3
5
6
Shoprite Holdings
Commerce
Afrique du Sud
11 387,1
438,9
6
7
MTN Group
Télécommunications
Afrique du Sud
10 730,5
367,4
7
8
Bidcorp. Ltd (Ex-Bidvest Foods)
Agro-industrie
Afrique du Sud
10 573,6
325,6
8
9
Imperial Holdings
Groupe diversifié
Afrique du Sud
9 435,9
207,1
9
10
Sanlam
Activité financière
Afrique du Sud
9 204,7
968,3 146,9
10
11
Spar Group
Commerce
Afrique du Sud
7 847,7
11
12
Massmart Holdings
Commerce
Afrique du Sud
7 593,7
122,8
12
13
Vodacom Group
Télécommunications
Afrique du Sud
6 975,2
1 256,7
13
14
Naspers
Communication
Afrique du Sud
6 660
11 298
14
15
Pick’n Pay Stores Group
Commerce
Afrique du Sud
6 586,7
104,6
15
16
Transnet
Transports
Afrique du Sud
5 886,3
391,7
16
17
The Bidvest Group
Groupe diversifié
Afrique du Sud
5 733,8
393,1
17
18
Engen Petroleum
Énergie
Afrique du Sud
5 655,8
267,7 ND
18
19
Vodacom South Africa
Télécommunications
Afrique du Sud
5 650,5
19
20
The Bidvest Group South Africa
Groupe diversifié
Afrique du Sud
5 627,3
ND
20
21
Woolworths Holdings
Commerce
Afrique du Sud
5 608,8
439,9 155,3
21
23
Anglo American Platinum Corp.
Mines
Afrique du Sud
5 304,9
22
24
Sappi
Bois, papier
Afrique du Sud
5 296
338
23
26
Barloworld
Groupe diversifié
Afrique du Sud
5 003,8
141,9
24
27
Anglogold Ashanti
Mines
Afrique du Sud
4 543
- 171
25
28
Indequity Group
Activité financière
Afrique du Sud
4 357,4
608,4
26
29
Old Mutual Life Assurance Co.
Activité financière
Afrique du Sud
3 985,3
597,7
27
31
Datatec
Informatique
Afrique du Sud
3 923,7
44,3
28
32
Medi Clinic Corp.
Santé
Afrique du Sud
3 871,9
639,4
29
33
Kumba Iron Ore
Mines
Afrique du Sud
3 745,5
1 302,9
30
35
Sibanye Gold
Mines
Afrique du Sud
3 707,8
- 358
31
38
Transnet Freight Rail
Transports
Afrique du Sud
3 529,9
ND
32
39
MTN South Africa
Télécommunications
Afrique du Sud
3 435,6
ND
33
41
Aspen Pharmacare Holdings
Santé
Afrique du Sud
3 328,3
414,1
34
42
Telkom
Télécommunications
Afrique du Sud
3 312,6
255
35
43
South African Airways
Transports
Afrique du Sud
3 295
- 419,9
36
44
Liberty Group
Activité financière
Afrique du Sud
3 227,9
280,3
37
45
Arcelor Mittal South Africa
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
3 151,4
- 414,1
38
47
Impala Platinum Holdings
Mines
Afrique du Sud
2 975,2
- 653,9
39
50
Gold Fields
Mines
Afrique du Sud
2 810,8
- 7,7
40
51
Network Healthcare Holdings
Santé
Afrique du Sud
2 755,9
- 220,3 362,9
41
53
Discovery Health
Activité financière
Afrique du Sud
2 708,1
42
54
Masscash
Commerce
Afrique du Sud
2 621,7
ND
43
55
Wilson Bayly Holmes – Ovcon
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
2 576,7
62,1
44
56
Foschini
Commerce
Afrique du Sud
2 546,8
196,7
45
57
Tiger Brands
Agro-industrie
Afrique du Sud
2 527,6
253,4
46
58
Super Group
Transports
Afrique du Sud
2 412,6
107,6
47
60
Santam
Activité financière
Afrique du Sud
2 400,1
145,9
48
62
Clicks Group
Commerce
Afrique du Sud
2 288,9
103,1
49
63
MMI Holdings
Activité financière
Afrique du Sud
2 276,7
127,6
50
65
Masswarehouse
Services aux collectivités
Afrique du Sud
2 241
ND
*(en millions de dollars)
118
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Petite reprise
1
6,5
Timidement, la zone a retrouvé le chemin de la croissance. Et l’Afrique du Sud y mène toujours le jeu, malgré une santé délicate.
milliards d’euros C’est, selon PwC, le montant des fraudes au sein du groupe Steinhoff. En déconfiture, le groupe négocie la cession du distributeur automobile Unitrans Motor à CFAO.
FRANÇOIS ÉTIENNE
PHAKAMANI HADEBE, directeur général d’Eskom Holdings, à propos de la situation de l’opérateur public d’électricité sud-africain, en grande difficulté.
9
35
7
ER
KO / R E U T SIB E
WE
HI
« Le temps des mauvaises surprises est passé. Nous avons juste à accélérer la remise en ordre. »
S
3
Le groupe marocain Saham a finalisé en octobre 2018 la cession à 100 % au sud-africain Sanlam de ses filiales assurances africaines regroupées dans Saham Finances.
as de miracle en Afrique australe. La croissance devrait rester modérée en 2019 et en 2020, après une légère reprise les deux années précédentes. Elle a atteint 1,2 % en 2018 et s’établira à 2,2 % cette année, selon les prévisions de la Banque africaine de développement (BAD). Cette performance modeste est surtout due à la santé chancelante de l’Afrique du Sud, qui affecte les pays voisins. Les faibles investissements publics et privés et les risques de dégradation de sa note de crédit souveraine pèsent sur l’économie du géant austral. Depuis la crise financière de 2008, le pays est aux prises avec plusieurs difficultés : une croissance à la peine, un chômage très élevé (27 %), des inégalités flagrantes et une forte dette qui augmente sans cesse (environ 55 % du PIB en 2018, selon le FMI, et il dépasse 90 % en incluant les entreprises publiques telles qu’Eskom). milliards Pour 2019, le ministre sud-africain de dollars. des Finances, Tito Mboweni, a tablé Chiffre d’affaires sur une modeste croissance de 1,5 %, ce qui n’est guère plus encoudes 150 premières rageant que le 0,7 % de 2018. entreprises
P
SI
P
386,3
21 En avril, l’Écossais Craig Miller, qui a émigré très jeune en Afrique du Sud, a été nommé directeur financier d’AAPC, après dix-huit ans d’expérience en son sein.
Le nombre d’exercices consécutifs avec pertes de South African Airways. Le groupe pourrait être démantelé et transformé en trois compagnies : une nationale, une intrafricaine et une internationale, indépendantes au niveau du management et de la prise de décision.
Tensions commerciales
de l’Afrique australe et de l’océan Indien
Les réformes structurelles décidées par le président Cyril Ramaphosa – flexibilité dans l’octroi de visas, (+ 13,98 % sur un an) mise en place d’un fonds consacré aux infrastructures, révision du code minier, intensification de la lutte contre la corruption – ont été saluées par les analystes. Mais plusieurs facteurs seraient à même de contrebalancer ces (relatives) bonnes perspectives. Ainsi, le phénomène météorologique El Niño pourrait avoir un impact négatif sur les récoltes, estiment des experts. Les tensions commerciales au niveau mondial ou encore les déficits abyssaux de certaines entreprises publiques ont aussi de quoi doucher les espoirs d’une reprise durable de la nation Arc-en-Ciel. La dérive continue d’Eskom, la compagnie nationale d’électricité, symbolise les difficultés du pays de Mandela, qui a renoué en février, pour la première fois depuis cinq ans, avec les délestages massifs. En présentant le budget 2019-2020, le ministre des Finances a confirmé que son
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
119
Classement AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-100) Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
51
66
Remgro
Groupe diversifié
Afrique du Sud
2 228,9
687,1
52
69
Blue Label Telecoms
Télécommunications
Afrique du Sud
2 164,3
84,5
53
70
Edgars Consolidated Stores
Commerce
Afrique du Sud
2 120,1
ND
54
73
RCL Foods
Industrie agroalimentaire
Afrique du Sud
1 972,6
70,9
55
74
Distell Group
Industrie agroalimentaire
Afrique du Sud
1 956,8
132,9
56
75
Aveng
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 894,3
- 544,2
57
76
Exxaro Resources
Mines
Afrique du Sud
1 842,3
487,1
58
78
Kansanshi Mining
Mines
Zambie
1 740
ND
59
79
Murray & Roberts Holdings
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
1 728
3,8
60
80
Mr Price Group
Commerce
Afrique du Sud
1 723,9
224,5 90,3
61
83
Life Healthcare Group
Santé
Afrique du Sud
1 693,2
62
84
Massdiscounters
Commerce
Afrique du Sud
1 641,9
ND
63
86
Kap International Holdings
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 597,6
112,5
64
87
Pioneer Foods Group
Industrie agroalimentaire
Afrique du Sud
1 580,8
58,6
65
88
Harmony Gold Mining Co.
Mines
Afrique du Sud
1 555,7
29,2
66
90
Nampak
Bois, papier
Afrique du Sud
1 520
28,7
67
91
Aeci
Chimie, caoutchouc, plastique
Afrique du Sud
1 492,6
127,5
68
96
Truworths International
Commerce
Afrique du Sud
1 458,9
231,4
69
97
Dis-Chem
Santé
Afrique du Sud
1 445,3
49,4
70
98
Allied Electronics Corp.
Équipement électrique
Afrique du Sud
1 427,9
13,5
71
100
Omnia Holdings
Chimie, caoutchouc, plastique
Afrique du Sud
1 402,9
53,6
72
101
Tongaat-Hulett Group
Industrie agroalimentaire
Afrique du Sud
1 371,4
67,1
73
108
Sun International
Tourisme & Loisirs
Afrique du Sud
1 260,5
- 0,9
74
109
Eoh Holdings
Télécommunications
Afrique du Sud
1 250,9
94,7
75
110
Adcorp Holdings
Services aux collectivités
Afrique du Sud
1 237,6
- 45,3
76
112
Hosken Consolidated Investments
Groupe diversifié
Afrique du Sud
1 208,2
159,6
77
114
RMI Holdings
Activité financière
Afrique du Sud
1 203,9
299,2
78
116
Lonmin
Mines
Afrique du Sud
1 166
- 1 152
79
120
Tsogo Sun Holdings
Tourisme & Loisirs
Afrique du Sud
1 128,6
174,2
80
121
PSG Group
Activité financière
Afrique du Sud
1 127
196
81
127
Anglovaal Industries
Industrie agroalimentaire
Afrique du Sud
1 064,7
125,4
82
128
Massbuild
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
1 049,3
ND
83
130
Alviva Holdings (Ex-Pinnacle Technology Holdings)
Équipement électrique
Afrique du Sud
1 034,6
35,8 47,6
84
131
Mota Engil Africa
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
1 030,6
85
133
Transnet Port Terminals
Transports
Afrique du Sud
1 000,8
ND
86
134
Astral Foods
Agro-industrie
Afrique du Sud
997,4
60,9
87
138
Ibl (Ex-GML)
Groupe diversifié
Maurice
975,3
58,4
88
139
Rand Water
Eau, électricité & gaz
Afrique du Sud
967,5
191,8
89
146
Transnet National Ports Authority
Transports
Afrique du Sud
944,8
ND
90
150
Transnet Rail Engineering
Transports
Afrique du Sud
908,5
ND
91
155
Choppies Enterprises
Commerce
Botswana
884
7,4
92
158
Group Five Holdings
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
872,2
- 62,4
93
159
Growthpoint Properties
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
865,4
682,1
94
163
CMH Group
Industrie automobile
Afrique du Sud
853,8
19,9
95
164
Stefanutti Stocks Holdings
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
847,2
- 41
96
167
The Petroleum, Oil & Gas Corp. of South Africa
Énergie
Afrique du Sud
841,3
30,8 132,2
97
169
Econet Wireless
Télécommunications
Zimbabwe
831,6
98
170
Pretoria Portland Cement Co.
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
829,4
2,9
99
172
Hulamin
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
820,5
26,8
100
173
Mpact (Ex-Mondi Packaging South Africa)
Bois, papier
Afrique du Sud
817,2
23,2
*(en millions de dollars)
120
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
52 Douglas Craigie Stevenson a été nommé fin février directeur général de Cell C, détenu à 45 % par Blue Label Telecoms. Objectif : relancer l’opérateur Cell C, plombé par sa dette.
55
« L’Éthiopie est un important marché, qui, de la même manière que le Zimbabwe et le Nigeria, est sur notre écran radar. »
DR
RICHARD RUSHTON, PDG du groupe de vins et spiritueux Distell
gouvernement allait voler au secours – une nouvelle fois – d’Eskom, qui fournit 90 % de l’électricité du pays. Ce groupe, à la troisième place de notre classement, affiche des pertes de près de 189 millions de dollars, qui devraient dépasser le milliard pour l’exercice clos en mars 2019 ! Autre secteur symbolique du pays, les mines. À leur apogée, dans les années 1980, elles employaient 760 000 personnes et contribuaient à 21 % du PIB. Aujourd’hui, elles ne comptent plus que 450 000 salariés et ne représentent plus que 7 % à peine de la richesse nationale. Dans un contexte de paresse des cours des matières premières, les plans de licenciement se succèdent. L’an dernier, Impala Platinum a annoncé vouloir supprimer 13 000 emplois. Le producteur d’or Gold Fields veut, lui, supprimer plus de 1 000 postes, soit un tiers de ses effectifs. Malgré ce contexte macroéconomique encore morose, notre tableau régional se trouve une fois de plus très largement dominé par l’Afrique du Sud, qui place 132 sociétés parmi les 150 répertoriées.
Pêche et minéraux
57
« Nous avons été soutenus par les livraisons accrues à Eskom – surtout pour la centrale de Medupi – et par une forte demande internationale. » MXOLISI MGOJO, PDG d’Exxaro, sur les résultats records de 2018 du groupe charbonnier, un important exemple de Black Empowerment du secteur minier.
72 Tongaat-Hulett est soupçonné d’erreurs comptables graves. Il vient par ailleurs de mettre en vente une vingtaine de biens immobiliers d’une valeur de plusieurs millions de dollars pour se recentrer sur son métier : le sucre.
98 Le gouvernement rwandais va céder sa part (49 %) dans l’entreprise Cimerwa, dont Pretoria Portland Cement détient 51 %. Le sud-africain ne s’est pas encore positionné pour les racheter.
LE GÉANT ANGOLAIS SONANGOL RETROUVE DES COULEURS GRÂCE À LA REMONTÉE DES COURS DU PÉTROLE.
Toutes les entreprises du top dix voient leurs revenus progresser. Concernant le numéro un, Steinhoff, ciblé par de multiples accusations de malversations, les chiffres sont à prendre avec une grande réserve. Selon un audit de PwC, ses comptes ont été falsifiés, notamment pendant l’exercice 2017. Or notre palmarès se fonde justement sur ce dernier. Les dirigeants du groupe de distribution auraient ainsi, selon PwC, « créé pour plus de 6 milliards d’euros de bénéfices et d’actifs à partir de transactions fictives ou irrégulières; éliminé des créances de documents comptables, augmenté des loyers et des redevances internes pour justifier l’évaluation des actifs et réaffecté en conséquence les bénéfices au sein du groupe ». En avril, cette année, le groupe était encore incapable de fournir des comptes rectifiés pour 2017. À la deuxième place, Sonangol retrouve des couleurs. Le géant angolais des hydrocarbures profite de la remontée des cours. Son chiffre d’affaires progresse de près de 19 % en un an, et les bénéfices du groupe public ont été multipliés par plus de deux. João Lourenço, élu président en 2017, avait promis de libérer le pays de la corruption et de réorganiser les secteurs clés de l’économie, dont le plus important, celui du pétrole, jusque-là pour l’essentiel sous la coupe de Sonangol. En 2018, il a retiré la direction du groupe à la femme la plus riche du continent, Isabel dos Santos, fille de l’ancien chef de l’État José Eduardo dos Santos. Après un premier successeur, Carlos Saturnino, limogé, lui, en mai 2019, Sebastião Gaspar Martins a pris les rênes de la compagnie, où il travaille
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
121
Classement AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN
LES 150 PREMIÈRES ENTREPRISES (101-150)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
101
174
Clover Holdings
Industrie agroalimentaire
Afrique du Sud
812,3
12,7
102
177
Reunert
Informatique
Afrique du Sud
789,2
92,2
103
179
Cashbuild
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
785,7
37,9
104
181
Invicta Holdings
Industrie automobile
Afrique du Sud
778,5
18,6 47,4
105
185
Metair Investments
Industrie automobile
Afrique du Sud
768,5
106
190
Aurecon (Ex-Aurecon Heritage Companies)
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
743,4
ND
107
191
Mondi Group South Africa
Bois, papier
Afrique du Sud
739,1
ND 115,6
108
192
African Rainbow Minerals
Mines
Afrique du Sud
728,3
109
193
Kloof Gold Mining Co.
Mines
Afrique du Sud
714,3
77,3
110
198
Johannesburg Water Co.
Eau, électricité & gaz
Afrique du Sud
694
23,5
111
199
Raubex
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
689,8
36,5
112
200
Zeder Investments
Agro-industrie
Afrique du Sud
685,2
16,8
113
201
Liquid Telecom
Télécommunications
Maurice
680,9
0,1
114
202
RMB Holdings
Activité financière
Afrique du Sud
678,3
662,3
115
204
Trencor
Transports
Afrique du Sud
673,8
- 46,8
116
208
Driefontein Mine
Mines
Afrique du Sud
652,2
33,3
117
212
Axian Group
Groupe diversifié
Madagascar
637
ND
118
214
Redefine Properties
BTP, bâtiment, construction
Afrique du Sud
627,5
274,6
119
215
Munich Reinsurance Co. Of Africa
Activité financière
Afrique du Sud
624,1
ND
120
218
Air Mauritius
Transports
Maurice
610,6
5,3
121
222
Catoca Sociedade Mineira
Mines
Angola
593,6
ND
122
225
Ciel Group
Groupe diversifié
Maurice
583,8
32,9 414,9
123
226
Assore
Mines
Afrique du Sud
583,4
124
227
OK Zimbabwe
Commerce
Zimbabwe
582,8
16,6
125
228
Innscor Africa
Agro-industrie
Zimbabwe
580,3
34,4
126
230
Delta Corp.
Industrie agroalimentaire
Zimbabwe
572,2
88,5
127
233
Northam Platinum
Mines
Afrique du Sud
569,4
- 51,3 5,1
128
234
Famous Brands
Tourisme & Loisirs
Afrique du Sud
567,1
129
238
Airports Co. Of South Africa
Transports
Afrique du Sud
557,7
68
130
239
Metropolitan Life
Activité financière
Afrique du Sud
557
ND
131
241
Oceana Group
Agro-industrie
Afrique du Sud
549,8
38,7
132
243
Bell Equipment
Industrie automobile
Afrique du Sud
546,4
21,9
133
248
Meikles Africa
Groupe diversifié
Zimbabwe
534,9
8,1
134
252
South African Broadcasting Corp.
Communication
Afrique du Sud
531,2
- 50,2 24,8
135
257
Ascendis Health
Santé
Afrique du Sud
519,6
136
258
Kaap Agri Ltd
Agro-industrie
Afrique du Sud
518,1
19,5
137
259
CTP Holdings
Communication
Afrique du Sud
517,4
36,7
138
262
Zimplats Holdings
Mines
Zimbabwe
512,5
45,5
139
268
Comair
Transports
Afrique du Sud
489,7
23,9
140
270
Adcock Ingram Holdings
Santé
Afrique du Sud
479,4
45,3 17,5
141
272
Sefalana Holding Co.
Industrie agroalimentaire
Botswana
477,8
142
273
Hudaco Industries
Industrie automobile
Afrique du Sud
476,6
34
143
275
Merafe Resources
Mines
Afrique du Sud
475,5
73,8
144
276
Hollard Insurance
Activité financière
Afrique du Sud
473,2
69
145
279
Namibian Power Corp.
Eau, électricité & gaz
Namibie
468,8
81,1
146
282
African Oxygen
Chimie, caoutchouc, plastique
Afrique du Sud
459,7
51,5
147
284
Electricidade De Moçambique
Eau, électricité & gaz
Mozambique
454,2
- 47,5 21,3
148
287
Lewis Group
Commerce
Afrique du Sud
448,7
149
290
Aveng Steel (Ex-Aveng Trident Steel)
Métallurgie, sidérurgie
Afrique du Sud
443,5
ND
150
292
Extract Group Ltd (Ex-Eqstra Holdings)
Industrie automobile
Afrique du Sud
437,5
- 157,2
*(en millions de dollars)
122
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
DR
111
Historiquement l’un des leaders des travaux publics en Afrique du Sud, Raubex va davantage axer sa stratégie sur le bâtiment afin d’être moins sensible à la baisse des commandes publiques. 113 Le fournisseur de connectivité internet Liquid Telecom a affirmé fin mars 2019 son intention d’investir au Togo.
126
Le zimbabwéen Delta Corp. s’apprête à acheter à Diageo sa filiale United National Breweries, la première entreprise sud-africaine de bière à base de sorgho qui produit les marques Chibuku, Leopard, ijuba, Tlokwe ou Joburg, et la boisson énergisante sans alcool City Mageu.
132
« La majorité de nos marchés étrangers, soit l’Europe, les ÉtatsUnis et l’Asie du Sud-Est, a bénéficié d’une bonne performance économique. Nous sommes donc confiants quant aux perspectives. » LEON GOOSEN, directeur général de Bell Equipment.
133 Meikles a décidé d’augmenter ses opérations de promotion en Afrique de l’Est. Ce groupe zimbabwéen diversifié, qui intervient notamment dans le tourisme, entend attirer plus de visiteurs issus de cette sousrégion, qu’ils soient nationaux ou expatriés.
depuis quarante ans. À noter que le gouvernement a aussi retiré à Sonangol son rôle de concessionnaire de blocs pétroliers, désormais dévolu à l’Agence nationale du pétrole, du gaz et des biocombustibles (ANPG), fondée en février de cette année. Le pouvoir a aussi annoncé fin 2018 la privatisation de 54 filiales de Sonangol afin de la recentrer sur son cœur de métier: la production. Mais ces réformes prendront du temps, et l’Angola demeure en récession: en 2018, le PIB était en repli pour la quatrième année consécutive (- 1,1 %). Le niveau de la dette publique se situe à 70 % du PIB, soit le double de 2013. Le gouvernement Lourenço a défini un ambitieux Plan de développement 2018-2022 pour relancer la croissance. Il souhaite diversifier l’économie en misant sur des secteurs tels que l’agriculture, la pêche et les minéraux. Objectif de croissance en 2019: 2,6 %. De son côté, le Botswana parvient à placer Choppies et Sefalana. La croissance du pays s’est accélérée : 4,6 % en 2018, contre 2,4 % en 2017, selon le FMI. Ce regain est dû à l’amélioration du commerce des diamants, des services et de l’investissement, à la reprise agricole après la sécheresse, à la politique fiscale expansionniste et à une politique monétaire accommodante permise par une inflation modérée.
LE BOTSWANA EST PARVENU À PLACER DEUX SOCIÉTÉS DANS NOTRE TABLEAU RÉGIONAL.
Fermes espoirs pour Madagascar
Maurice, représenté dans notre classement par quatre entreprises, poursuit aussi une croissance régulière, principalement grâce à une bonne tenue de la consommation intérieure et du tourisme ainsi qu’à de meilleures exportations. Au Zimbabwe, la destitution de Robert Mugabe avait fait souffler un vent d’espoir. En octobre 2018, le nouveau président, Emmerson Mnangagwa, a engagé son Programme transitoire de stabilisation (TSP). Dans ce cadre, le ministre des Finances, Mthuli Ncube, a annoncé le 17 mars la privatisation des opérateurs téléphoniques Tel-One, Telecel et Net-One, de la banque d’épargne POSB et de l’opérateur postal Zimpost. On attend aussi cette année le rétablissement du dollar zimbabwéen, suspendu depuis 2009 au profit du dollar américain. Le pays parvient tout de même à placer six entreprises dans notre classement régional. On peut notamment citer la compagnie de télécommunications Econet Wireless, qui gravit dix-huit rangs et pointe à la 97e place grâce à une progression d’un tiers de son chiffre d’affaires et à un bénéfice multiplié par plus de trois. Mais les espoirs suscités par l’arrivée de nouveaux dirigeants au Zimbabwe, en Afrique du Sud ou en Angola font déjà des déçus. La reprise prendra sans doute plus de temps qu’espéré. Elle semble plus ferme à Madagascar, alors que la Grande Île a bouclé son élection présidentielle sans heurts. Le FMI y table sur une croissance de 5 % cette année.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
123
Classement
AFRIQUE DE L’EST LES 70 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
1
52
2
64
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
Activité
Pays
Ethiopian Airlines
Transports
Éthiopie
2 710
232,8
Safaricom
Télécommunications
Kenya
2 243,7
530,8
3
89
Kenolkobil
Énergie
Kenya
1 523,6
23,7
4
105
Mohammed Enterprises Tanzania (METL)
Commerce
Tanzanie
1 292,7
ND
5
113
Ethio Telecom (Ex-Ethiopian Telecommunication Corp.)
Télécommunications
Éthiopie
1 208
ND
6
126
Total Kenya
Énergie
Kenya
1 069,7
26,3
7
156
Kenya Power And Lighting
Eau, électricité & gaz
Kenya
882,7
69,8
8
182
Kenya Airways
Transports
Kenya
775,7
- 58,4
9
203
East African Breweries Group
Industrie agroalimentaire
Kenya
674,4
81,7
10
216
Tanzania Electric Supply Co.
Eau, électricité & gaz
Tanzanie
622,7
65,8 ND
11
223
East African Breweries Kenya
Industrie agroalimentaire
Kenya
592,3
12
261
Sudatel Telecom Group (Ex-Sudanese Telecom Co.)
Télécommunications
Soudan
513,2
45
13
266
Nakumatt Holdings
Commerce
Kenya
501,1
- 30,7
14
283
Vodacom Tanzania
Télécommunications
Tanzanie
458,5
86,1
15
300
MTN Uganda
Télécommunications
Ouganda
419,4
ND
16
301
Zain Sudan
Télécommunications
Soudan
419
65
17
304
North Mara Gold Mine
Mines
Tanzanie
408,2
ND
18
310
Umeme
Eau, électricité & gaz
Ouganda
398,6
9,6
19
319
Tanzania Breweries
Industrie agroalimentaire
Tanzanie
386,1
21,4
20
320
Kenya Ports Authority
Transports
Kenya
385,9
91,3
21
330
MTN Soudan
Télécommunications
Soudan
366,7
ND
22
344
Tigo Tanzania
Télécommunications
Tanzanie
348
ND
23
347
Bamburi Cement
BTP, bâtiment, construction
Kenya
345,4
18,9
24
369
Airtel Uganda
Télécommunications
Ouganda
311,9
66,2
25
387
Kenya Electricity Generating Co.
Eau, électricité & gaz
Kenya
281,9
86,9
26
402
Jubilee Holdings
Activité financière
Kenya
272
40,6
27
429
Kenya Pipeline Co.
Énergie
Kenya
241,3
76,4
28
451
Britam Holdings (Ex-British American Investments Co.)
Activité financière
Kenya
223,7
18,3
29
464
Airtel Tanzania
Télécommunications
Tanzanie
215,8
- 48,3
30
471
Buzwagi Gold Mine
Mines
Tanzanie
206,3
ND
31
493
Britam Kenya (Ex-British American Inv. Co. Kenya)
Activité financière
Kenya
193,5
ND
32
-
Unga Group
Industrie agroalimentaire
Kenya
187,5
- 0,3
33
-
UAP Holdings
Activité financière
Kenya
185,2
11,6
34
-
Jubilee Insurance Kenya
Activité financière
Kenya
184,3
2,4
35
-
Tanzania Cigarette Co.
Agro-industrie
Tanzanie
184,2
-9
36
-
British American Tobacco Kenya
Agro-industrie
Kenya
179,3
32 23,9
37
-
Zep Re (PTA Reinsurance)
Activité financière
Kenya
152,1
38
-
CIC Insurance Group
Activité financière
Kenya
143,5
4,6
39
-
Kenya Reinsurance Corp.
Activité financière
Kenya
142,3
34,3
40
-
Bulyanhulu Gold Mine
Mines
Tanzanie
137
ND
41
-
Scangroup
Communication
Kenya
135,5
4,4
42
-
United Distillers Vintners
Industrie agroalimentaire
Kenya
122,3
23,9
43
-
Tanzania Portland Cement Co.
BTP, bâtiment, construction
Tanzanie
118
15,7
44
-
East African Breweries Ouganda
Industrie agroalimentaire
Ouganda
112,3
ND
45
-
MTN Rwanda
Télécommunications
Rwanda
109,8
ND
46
-
Endowment Fund For The Relief Of Tigray
Institutions
Éthiopie
108,7
ND
47
-
Nation Media Group
Communication
Kenya
102
18,8
48
-
Shanta Gold
Mines
Tanzanie
101,5
4,2
49
-
Brasseries et limonaderies du Rwanda
Industrie agroalimentaire
Rwanda
101
5,9
50
-
Car & General
Industrie automobile
Kenya
92,5
1,1
*(en millions de dollars)
124
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
1 Ethiopian va reconsidérer sa commande de 25 Boeing 737 Max après le crash de l’un de ces appareils le 10 mars 2019. C’est ce qu’a indiqué à Bloomberg Tewolde GebreMariam, son PDG, le 5 avril 2019.
5 L’ouverture prévue du capital d’Ethio Telecom aiguise les appétits. « S’il y avait des possibilités de faire quelque chose en Éthiopie, nous serions extrêmement intéressés », a déclaré Stéphane Richard, PDG d’Orange, en septembre 2018, à Marrakech.
8
« Nous pouvons trouver une manière de faire [de Kenya Airways] la propriété du gouvernement à 100 %. » ESTHER KOIMETT, secrétaire d’État chargée du transport. Le Kenya, qui a transformé les dettes de l’entreprise en participation, détient depuis 48,9 % de son capital, valorisé à 448,7 millions d’euros, aux côtés d’Air France-KLM (7,8 %) et d’investisseurs privés (38,1 %).
Perspectives radieuses Toujours la plus dynamique du continent, la région fait profiter à ses entreprises de sa bonne santé. FRANÇOIS ÉTIENNE
ela devient une habitude. L’Afrique de l’Est est encore la sous-région la plus performante du continent, avec une croissance estimée à 5,7 % en 2018. La tendance devrait se maintenir, voire s’accélérer en 2019, à 5,9 %, et même à 6,1 % en 2020, selon les prévisions de la Banque africaine de développement (BAD). Entre 2010 et 2018, la croissance a atteint en moyenne près de 6 % par an. Djibouti, l’Éthiopie, le Rwanda et la Tanzanie enregistrent même des taux supérieurs. Dans quelques pays en revanche, notamment au Burundi et en Somalie, la croissance reste faible en raison des incertitudes politiques. Au Soudan du Sud, le PIB poursuit sa baisse à la suite des conflits politiques et militaires et parce que l’accord de paix de 2015 reste lettre morte.
C
MENG CHENGUANG/XINHUA-REA
Le Kenya chef de troupe
50
225,7
millions de shillings (près de 2 millions d’euros) Les profits de Car & General, présent dans la distribution automobile, le négoce industriel ou l’immobilier, ont triplé dans son exercice annuel clos en septembre 2018.
24,29
milliards Parmi les « lions » d’Afrique de l’Est, de dollars. le Kenya s’impose toujours comme le Chiffre d’affaires chef de troupe. Sans ressources natudes 70 premières relles clés, il s’est bâti une économie entreprises de diversifiée: industrie, tourisme, agril’Afrique de l’Est culture et services. De quoi lui per(+ 4,3 % sur un an) mettre de faire face plus facilement aux retournements de conjoncture. En 2019, selon la BAD, le PIB du Kenya devrait gagner 6 %. Même si des secteurs comme le ciment ou la grande distribution (Nakumatt a quasiment fait faillite) y sont à la peine, le pays domine toujours largement notre classement avec plus de la moitié des entreprises. Pour autant, Ethiopian Airlines occupe la première marche du podium. Le leader africain du transport aérien, marqué depuis par le crash d’un Boeing 737 Max, a vu en 2017 son chiffre d’affaires bondir de 12 % pour atteindre 2,7 milliards de dollars. D’ailleurs, l’Éthiopie devrait demeurer l’un des champions de la croissance du continent, avec des prévisions à + 8,2 % en 2019 et en 2020. La poursuite du développement des zones industrielles, avec l’appui de la Chine, et la privatisation annoncée de grandes entreprises nationales stimuleront l’investissement privé et réduiront les dépenses publiques. La décision de jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
125
Classement AFRIQUE DE L’EST
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 70 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-70) Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
51
-
Arm Cement (Ex-Athi River Mining – Kenya)
BTP, bâtiment, construction
Kenya
83,5
- 62,9
52
-
Apa Insurance
Activité financière
Kenya
79,7
6,3
53
-
Majid Al Futtaim Kenya
Commerce
Kenya
78,9
ND
54
-
Tanga Cement Co.
BTP, bâtiment, construction
Tanzanie
75,6
- 11,6 4,4
55
-
Heritage Insurance Co.
Activité financière
Kenya
72,8
56
-
Crown Paints Kenya
BTP, bâtiment, construction
Kenya
70,6
2,1
57
-
East African Portland Cement Co.
BTP, bâtiment, construction
Kenya
66,5
- 14,1
58
-
Tourism Promotion Services Eastern Africa
Tourisme & loisirs
Kenya
61,5
1,1
59
-
Sanlam Kenya (Ex-Pan Africa Insurance Co.)
Activité financière
Kenya
61,2
0,5
60
-
East African Breweries Tanzanie
Industrie agroalimentaire
Tanzanie
59,8
ND
61
-
Jubilee Insurance Tanzania
Activité financière
Tanzanie
57,5
ND
62
-
Trans-Century
Groupe diversifié
Kenya
54,3
- 41,6
63
-
Liberty Kenya
Activité financière
Kenya
53,8
8,1
64
-
Orchid Business Group
BTP, bâtiment, construction
Éthiopie
52,8
ND
65
-
Jubilee Insurance Uganda
Activité financière
Ouganda
50,2
ND
66
-
Groupe Algamil
Commerce
Djibouti
47,5
2,2
67
-
Precisionair
Transports
Tanzanie
45,3
- 11,5
68
-
African Trade Insurance Agency
Activité financière
Kenya
44,8
9,9
69
-
The Standard Group
Communication
Kenya
44,7
-2
70
-
Sasini
Agro-industrie
Kenya
40,3
4,8
*(en millions de dollars)
53 Le dubaïote Al Futtaim, titulaire de la franchise Carrefour en Afrique de l’Est, prévoit d’ouvrir avec son partenaire français deux nouveaux supermarchés au Kenya cette année. Et de s’établir dans au moins un autre pays de la sous-région ou de l’Afrique australe.
57 Le gouvernement kényan travaille depuis début 2019 sur un plan de redressement du cimentier à capitaux publics EAPCC, qui affiche des pertes récurrentes dans un contexte de guerre des prix et de recul du marché.
Début mars 2019, Martin R Ochien’g a pris ses fonctions de directeur général de l’entreprise de thé et café Sasini.
126
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
DR
70
libéraliser l’économie et de privatiser dans les télécommunications, l’aviation et la banque font partie des réformes phares du Premier ministre, Abiy Ahmed. Le pays devrait ainsi ouvrir le capital d’Ethio Telecom (5e), qui perd deux places. Celui-ci est suivi d’ailleurs d’un autre leader des télécommunications, Safaricom, puis du distributeur de carburant Kenolkobil, racheté ce début d’année par le français Rubis (lire pp. 40-41) et qui passe du 6e au 3e rang. En Ouganda, la croissance devrait légèrement augmenter à 5,5 % cette année, portée par les investissements dans les infrastructures et l’exploitation minière et pétrolière. Comme l’an dernier, le pays parvient à placer cinq compagnies dans notre top, dont les opérateurs MTN et Airtel, ou le leader ougandais des boissons: East African Breweries. Pour ce qui est du Rwanda, seuls MTN et Bralirwa apparaissent dans notre tableau. Selon la BAD, la croissance du pays devrait s’accroître de 7,8 % en 2019, grâce aux exportations, à la poursuite des investissements publics (dans l’aéroport de Bugesera), et à la stratégie de réformes visant un développement sur le long terme. À moins que les tensions avec le voisin ougandais aient un impact négatif sur le commerce extérieur et viennent contrarier ces prévisions. Enfin, la Tanzanie, autre poids lourd de la région, s’illustre ici avec seize sociétés, notamment grâce au dynamisme des mines et des télécommunications. La BAD lui prédit une croissance de 6,6 % en 2019, après 6,7 % en 2018, une performance soutenue par d’importantes dépenses dans les infrastructures, tel le mégaprojet portuaire de Bagamoyo associant la Chine.
Classement
AFRIQUE CENTRALE LES 70 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
1
111
Société nationale des hydrocarbures
Énergie
Cameroun
1 211,1
523,3
2
118
Compagnie minière de l’Ogooué
Mines
Gabon
1 160,2
194
3
123
Société nationale de raffinage
Énergie
Cameroun
1 090,6
ND
4
149
Total Gabon
Énergie
Gabon
914,1
108 40,1
5
217
SA des brasseries du Cameroun
Industrie agroalimentaire
Cameroun
616,5
6
249
Eneo Cameroun
Eau, électricité & gaz
Cameroun
533,7
7,9
7
265
Tradex
Énergie
Cameroun
506,8
20,3
8
289
Vodacom RDC
Télécommunications
RD Congo
448,5
- 87
9
294
MTN Cameroun
Télécommunications
Cameroun
433,9
ND
10
308
Société gabonaise de raffinage
Énergie
Gabon
402,6
ND ND
11
321
Maurel & Prom Gabon
Énergie
Gabon
385,2
12
342
Ceca Gadis
Commerce
Gabon
350,8
1,4
13
351
Société d’énergie et d’eau du Gabon
Eau, électricité & gaz
Gabon
344,2
ND
14
354
Kibali Gold Mine
Mines
RD Congo
339,7
129,5
15
404
Airtel RD Congo
Télécommunications
RD Congo
265,1
ND
16
416
Tullow Gabon
Énergie
Gabon
251,8
ND
17
435
Gabon Special Economic Zone
Services aux collectivités
Gabon
238,4
ND
18
437
Engen RD Congo
Énergie
RD Congo
236,1
6,9
19
448
Banro Congo Mining
Mines
RD Congo
228,3
ND
20
467
Fonds spécial d’équip. et d’interv. intercommunale
Services aux collectivités
Cameroun
213,4
ND ND
21
468
MTN Congo
Télécommunications
Congo
212,3
22
481
Gabon Télécom
Télécommunications
Gabon
199,9
ND
23
490
Société de développement du coton du Cameroun
Agro-industrie
Cameroun
195,8
ND - 24,7
24
-
Airtel Congo
Télécommunications
Congo
163
25
-
Nana Bouba Group
Groupe diversifié
Cameroun
149,3
2,3
26
-
Airtel Gabon
Télécommunications
Gabon
146,3
13,6
27
-
Tigo Tchad
Télécommunications
Tchad
140
ND
28
-
Sogafric Holding
Groupe diversifié
Gabon
138,2
8,4
29
-
Les Brasseries du Congo
Industrie agroalimentaire
RD Congo
134
0,1
30
-
Airtel Tchad
Télécommunications
Tchad
132,1
- 8,2
31
-
Société des plantations du Haut Penja
Agro-industrie
Cameroun
129,5
ND
32
-
Société d’exploitation du Transgabonais
Transports
Gabon
122,4
ND
33
-
Société alimentaire du Cameroun
Industrie agroalimentaire
Cameroun
116,7
0,9
34
-
Société camerounaise de palmeraies
Agro-industrie
Cameroun
106,7
18,9 ND
35
-
Tullow Guinée équatoriale
Énergie
Guinée équatoriale
92,2
36
-
Petro Gabon
Énergie
Gabon
82,8
-2
37
-
Port autonome de Pointe-Noire
Transports
Congo
71,3
4,1
38
-
Allianz Assurances Cameroun
Activité financière
Cameroun
58,1
8,4
39
-
Société meunière et avicole du Gabon
Industrie agroalimentaire
Gabon
54,9
ND
40
-
Camair Co.
Transports
Cameroun
48,7
ND
41
-
Afrijet Business Service (Ex-Afrijet)
Transports
Gabon
47,3
- 0,1 3,7
42
-
Société camerounaise de verreries
Chimie, caoutchouc, plastique
Cameroun
43,4
43
-
Ogar Assurances
Activité financière
Gabon
38,7
ND
44
-
Société africaine d’assurances et de réassurances
Activité financière
Cameroun
35,2
0,9
45
-
Sucaf Gabon
Agro-industrie
Gabon
35,1
ND
46
-
Axa Assurances Cameroun
Activité financière
Cameroun
34,7
1,5
47
-
Groupe Arno
Commerce
Cameroun
33,1
1,7
48
-
Assinco Assurances
Activité financière
Gabon
32,1
2,5
49
-
Activa Assurances
Activité financière
Cameroun
31,3
2,7
50
-
Société Africaine Forestière Et Agricole Du Cameroun
Agro-industrie
Cameroun
29,9
3,4
*(en millions de dollars)
128
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
1 Le groupe public SNH a signé fin février un contrat de partage de production avec la junior francobritannique Perenco pour le bloc offshore Bomana. Cette zone de 222,75 km2 n’en est encore qu’au stade exploratoire, et Perenco s’est engagé à y conduire des recherches pendant trois ans pour 12,5 millions de dollars (11 millions d’euros).
Une bien lente convalescence
5
« Le bilan est très lourd. Nos points de vente et nos distributeurs ont enregistré quinze attaques à main armée en deux ans. »
Peu à peu, les économies de la région remontent la pente grâce à la conjoncture plus favorable des matières premières. MATHIEU GALTIER
EMMANUEL DE TAILLY, directeur général de la SABC, qui a perdu 20 % de son chiffre d’affaires en raison des violences régnant dans la partie anglophone du Cameroun.
L
36
40
Le distributeur de produits pétroliers et de butane Petro Gabon a cédé fin 2018 deux de ses stations-service de Libreville à la Gabon Oil Company (GOC). L’entreprise de JeanBaptiste Bikalou a par ce biais épongé une dette à l’égard de GOC.
Affichant des résultats en hausse en 2018 (350 000 passagers, soit + 16 %), Camair est confrontée à des problèmes de maintenance de ses appareils qui perturbent ses liaisons.
GWENN DUBOURTHOUMIEU POUR JA
8 En RD Congo, Vodacom a été la première à proposer la 4G, avec un débit supérieur à 20Mb/s, dès le 23 mai 2018, soit moins de deux semaines après l’acquisition de la licence 4G par les opérateurs de télécoms du pays.
’Afrique centrale n’est plus le mauvais élève du continent. Avec une croissance de 2,2 % en 2018, soit le double de 2017, elle est passée devant l’Afrique australe (1,2 %). Une légère embellie qu’expliquent le redressement des prix des matières premières et une meilleure production agricole. De 2016 à 2018, le tarif du brent a augmenté de 177 % en moyenne, soutenant la reprise de pays comme l’Angola, le Gabon ou le Cameroun. Les membres de la Cemac ont bénéficié de la stratégie régionale lancée en 2017 pour remédier aux déséquilibres budgétaires et extérieurs dus à la chute des cours du pétrole en 2014 et en 2015. L’inflation y a été maîtrisée à 2 % ou moins, contre 10,9 % sur le continent. En outre, certains pays tels le Tchad ou le Gabon ont reçu l’aide du FMI à hauteur, respectivement, de 49 et 99 millions de dollars (42 et 87,1 millions d’euros) pour éponger leurs déficits. Mais la région affiche encore une croissance inférieure à la moyenne continentale, de 3,5 % en milliards 2018. Ce retard persisterait en 2019 de dollars. et en 2020, selon la Banque africaine de développement, qui table sur un Chiffre d’affaires gain de 3,5 % dans la région l’an prodes 70 premières chain, contre 4,1 % pour le continent.
13,36
Difficultés sécuritaires
entreprises d’Afrique centrale
(+ 6 % sur un an) Le développement y dépend encore trop de l’or noir, au détriment, par exemple, d’une industrie sous-développée. Surtout, le ralentissement de l’économie chinoise et sa possible guerre commerciale avec les États-Unis pourraient freiner la demande en énergies fossiles et autres minéraux. Au niveau interne, les pays d’Afrique centrale connaissent toujours des difficultés sécuritaires dues à la présence de groupes armés (au Tchad, au Cameroun, en RD Congo) et de soucis de gouvernance (Centrafrique, Gabon, Guinée équatoriale), qui les empêchent de pérenniser leur développement. Au Cameroun, les troubles en zone anglophone ont ainsi réduit l’activité de l’emblématique société agricole Cameroon Development Corporation (banane, palme, caoutchouc…), qui disparaît du classement.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
129
Classement AFRIQUE CENTRALE
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 70 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-70) Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Activité
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net* ND
51
-
Siat Gabon
Agro-industrie
Gabon
27,7
52
-
Allianz Assurances vie Cameroun
Activité financière
Cameroun
24,5
ND
53
-
Société commerciale gabonaise de réassurance
Activité financière
Gabon
22,4
2,2
54
-
Axa Assurances Gabon
Activité financière
Gabon
21,1
0,6
55
-
Feronia RD Congo
Agro-industrie
RD Congo
21,1
- 17,3
56
-
Office des ports et rades du Gabon
Transports
Gabon
21
1,1
57
-
Chanas Assurances
Activité financière
Cameroun
19,8
ND
58
-
Sunu Assurances vie Gabon
Activité financière
Gabon
19,6
ND
59
-
Sunu Assurances vie Cameroun
Activité financière
Cameroun
18,1
ND
60
-
NSIA Gabon
Activité financière
Gabon
16,5
ND
61
-
Routd’Af
BTP, bâtiment, construction
Cameroun
16,2
1
62
-
NSIA Congo
Activité financière
Congo
15,8
ND
63
-
Activa Assurances vie
Activité financière
Cameroun
13,3
0,6
64
-
NSIA Cameroun
Activité financière
Cameroun
12,7
ND
65
-
Allianz Assurances Congo
Activité financière
Congo
12
ND
66
-
Société des palmeraies de la ferme suisse
Agro-industrie
Cameroun
11,6
0,2
67
-
Société des eaux minérales du Cameroun
Industrie agroalimentaire
Cameroun
11,4
1
68
-
Cie commune de réas. des États membres de la Cima
Activité financière
Cameroun
10,3
ND
69
-
Fimex International
Agro-industrie
Cameroun
10
0,7
70
-
Brabanta
Agro-industrie
RD Congo
8,9
- 4,6
*(en millions de dollars)
56 L’Office des ports et rades du Gabon (Oprag) va être transformé en une société d’État qui sera nommée Gabon Port Authority, selon une décision actée lors d’un conseil interministériel le 7 novembre 2018 à Libreville. Ce projet, qui doit faire l’objet d’un décret d’application, va s’accompagner d’une modernisation des infrastructures. 66 La filiale camerounaise du groupe luxembourgeois Socfin, dont le français Bolloré détient 38 %, a réalisé un résultat net record de 123,3 millions de F CFA (près de 188 000 euros) en 2017, soit dix fois celui de 2016. L’entreprise produit et raffine de l’huile de palme, notamment sous la marque Palm’Or.
130
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Notre palmarès reflète le panorama macroéconomique de la région. Les dix premiers cumulent un chiffre d’affaires de plus de 6,1 milliards de dollars, en hausse de 3 % par rapport à l’édition précédente, signe du redémarrage. Les entreprises énergétiques et minières tiennent le haut du classement avec six représentants parmi les dix premiers, malgré des absents de poids comme Gécamines ou Sonara, faute de données. Le Cameroun revendique 30 sociétés sur 70, devant le Gabon, qui en compte 24. La RD Congo et le Congo sont loin derrière avec respectivement 8 et 4 champions. Le Cameroun profite à plein de la diversification de son économie. La BAD se montre optimiste, attendant pour ce pays une croissance de 4,7 % en 2020, plus forte que la moyenne continentale. Ce développement serait tiré par la remontée du pétrole et la mise en activité d’infrastructures jugées primordiales, comme la centrale hydroélectrique de Nachtigal. La société gérante, la Nachtigal Hydro Power Company, a conclu au début de l’année un contrat de 87 millions de dollars avec le géant américain General Electric pour l’installation de sept turbines. Selon sa feuille de route Vision 2035, le gouvernement souhaite augmenter sa capacité électrique de 1300 MW afin de devenir un exportateur. Le secteur des assurances est quant à lui très présent, avec près de 20 compagnies, mais qui apparaissent surtout dans la deuxième partie du tableau. Cela démontre un assouplissement, débuté il y a déjà plusieurs années, de la réglementation lancée par les États sous l’égide de la Cemac afin de faire une place importante aux services financiers dans l’économie des pays membres.
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Bienvenue en Francophonie
134 AGRO-INDUSTRIE 138 BOISSONS 140 TÉLÉCOMS 142 HYDROCARBURES 144 BTP 146 MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION 148 MINES 150 DISTRIBUTION 152 TRANSPORT
Classement par
secteurs
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
133
Classement
AGRO-INDUSTRIE LES 100 PREMIÈRES ENTREPRISES (1-50)
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Résultat net*
Rang dans les 500
Société
Pays
Chiffre d’affaires*
1
8
Bidcorp Ltd (Ex-Bidvest Foods)
Afrique du Sud
10 573,6
325,6
2
57
Tiger Brands
Afrique du Sud
2 527,6
253,4 105,5
3
71
Cevital
Algérie
2 027,8
4
73
RCL Foods
Afrique du Sud
1 972,6
70,9
5
87
Pioneer Foods Group
Afrique du Sud
1 580,9
58,6 37,4
6
92
Flour Mills Nigeria
Nigeria
1 492,3
7
101
Tongaat-Hulett Group
Afrique du Sud
1 371,5
67,1
8
127
Anglovaal Industries
Afrique du Sud
1 064,8
125,4
9
134
Astral Foods
Afrique du Sud
997,5
61
10
141
Olam Group Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
955,3
- 6,6
11
143
Sifca (Groupe)
Côte d’Ivoire
954
54,3
12
154
Compagnie sucrière marocaine de raffinage
Maroc
887,4
105,3 12,8
13
174
Clover Holdings
Afrique du Sud
812,3
14
189
Sanam Agro
Maroc
755,5
ND
15
196
Société burkinabè des fibres textiles
Burkina Faso
700
ND
16
197
Centrale Danone (Ex-Centrale laitière)
Maroc
694,3
12,2
17
200
Zeder Investments
Afrique du Sud
685,2
16,8
18
205
Nestlé Nigeria
Nigeria
671,4
92,7
19
224
Eastern Co.
Égypte
592
167,3
20
228
Innscor Africa
Zimbabwe
580,3
34,4
21
237
Dangote Sugar Refinery
Nigeria
562,2
109,4
22
241
Oceana Group
Afrique du Sud
549,8
38,7
23
255
Produce Buying Co.
Ghana
522,1
- 6,6
24
258
Kaap Agri Ltd
Afrique du Sud
518,1
19,5
25
269
Lesieur Cristal
Maroc
481,1
19
26
272
Sefalana Holding Co.
Botswana
477,9
17,6
27
277
Zalar Holding (Ex-Zalagh Holding)
Maroc
471,9
3,2
28
280
Egyptian Sugar and Integrated Industries Co.
Égypte
466,9
17,2
29
288
Compagnie malienne de développement des textiles
Mali
448,4
ND
30
295
Eclosia Group (Ex-Food and Allied Group of Companies)
Maurice
432,3
ND
31
326
Rhodes Food Group Holdings
Afrique du Sud
371
19
32
329
Sania Cie
Côte d’Ivoire
367,6
7,8
33
349
Dangote Flour Mills
Nigeria
345
33,4
34
360
Quantum Foods Holdings
Afrique du Sud
327,2
10,3
35
363
Délice Holding
Tunisie
320,4
15,6
36
371
ENL Land Ltd
Maurice
308,3
40,3 13,7
37
382
National Foods Holdings
Zimbabwe
289,5
38
389
Groupe Benamor
Algérie
281,8
9,4
39
396
Société africaine de plantations d’hévéas
Côte d’Ivoire
278,1
23,5
40
397
Princes Tuna
Maurice
277,9
- 2,3
41
398
Nestlé Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
275,5
- 7,9
42
409
Alteo (Ex-Deep River Beau Champ)
Maurice
257,3
31
43
413
Zambeef
Zambie
255,8
0,3
44
417
Groupe industriel des productions laitières
Algérie
250
ND
45
423
Palmci
Côte d’Ivoire
246,7
15,9
46
427
Cairo Poultry
Égypte
242,6
20,5
47
431
Royal Swaziland Sugar Corp.
Swaziland
239,2
24,6
48
434
Middle & West Delta Flour Mills
Égypte
238,5
2,9
49
438
Zambia Sugar
Zambie
234,6
1,1
50
487
Honeywell Flour Mills
Nigeria
196,6
12,2
*(en millions de dollars)
134
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
1 Bidcorp, champion de la restauration, conserve sa première place pour son premier exercice plein après la scission en Bourse de son actionnaire Bidvest en mai 2016. Son chiffre d’affaires en dollars progresse de près de 4 %.
Retour dans le vert
12
80000
agriculteurs sur Attaissir, la plateforme que Cosumar a lancée en avril 2019 pour mieux suivre les cultures.
S’il demeure l’un des plus prometteurs pour ces prochaines années, le secteur reste tributaire des prix agricoles, très fluctuants.
27
PIERRE-OLIVIER ROUAUD
Le conglomérat japonais Mitsui a annoncé le 21 juin 2018 une injection de 3 milliards de yens (23,5 millions d’euros) dans le capital du groupe avicole marocain Zalar, détenu par la famille Chaouni.
’avenir du continent passe par le vert. C’est ce qu’affirmait la Banque africaine de développement (BAD) fin 2018. La valeur de son secteur agro-industriel pourrait atteindre 1000 milliards de dollars d’ici à 2030, soit le triple de son niveau de 2013. De quoi créer des emplois à foison, s’affranchir des 110 milliards de dollars d’importations alimentaires consentis chaque année et même devenir exportateur net. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres. Pour accomplir cette performance, le complexe agro-industriel devrait investir 45 milliards de dollars par an dans l’irrigation, les intrants, les usines ou la chaîne logistique – bien loin des 7 milliards de dollars de ces dernières années. En bout de chaîne de cette révolution verte à consolider se trouvent les entreprises de l’agrobusiness. Facteur encourageant, ce Top 100 milliards agro-industriel montre qu’elles de dollars. retrouvent de l’allant. Mettant fin à Chiffre d’affaires deux années de repli, ce classement des 100 premières affiche en effet un chiffre d’affaires cumulé en croissance de 6,66 %. entreprises En valeur absolue, l’activité totale agro-industrielles revient quasiment au niveau d’il y a (+ 6,66 % sur un an) deux ans (48,9 milliards de dollars).
L
33
130
48,64
milliards de nairas (323 millions d’euros) Le montant de l’offre que le groupe singapourien Olam a faite le 23 avril 2019 pour acquérir 100 % de Dangote Flour Mills, coté à la Bourse de Lagos. 43
ZAMBEEF
La nation Arc-en-Ciel au firmament
Zambeef, spécialiste de la viande, a annoncé une perte sur son premier semestre fiscal clos fin mars 2019 en raison de la dépréciation du kwacha, la monnaie zambienne, et de conditions de marché difficiles.
Cette reprise est à mettre à l’actif de certains facteurs structurels, dont la consommation en hausse des classes moyennes, mais aussi, plus directement, de l’absence en 2017 de désordres monétaires majeurs tels ceux qui avaient affecté en 2016, année de référence de notre précédente édition, les entreprises du Nigeria et de l’Égypte notamment. Comme à l’accoutumée, ce top est dominé par les entreprises sud-africaines. Au nombre de seize, elles représentent ainsi, en valeur, près de la moitié du classement. En tête figure, à l’image des précédentes éditions, le géant Bidcorp, séparé en mai 2016 de sa maison mère, le conglomérat Bidvest, fondé par l’homme d’affaires Brian Joffe. Pour rappel, Bidcorp réalise l’essentiel de son activité
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
135
Classement AGRO-INDUSTRIE
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 100 PREMIÈRES ENTREPRISES (51-100) Résultat net*
Rang 2019
Rang dans les 500
51
489
Aptis (Ex-TNS Tobacco Co.)
Maurice
196
ND
52
490
Société de développement du coton du Cameroun
Cameroun
195,8
ND ND
Société
Pays
Chiffre d’affaires*
53
492
Upper Egypt Flour Mills
Égypte
193,9
54
494
Illovo Malawi
Malawi
192,8
8
55
496
Middle Egypt Flour Mills
Égypte
190,3
ND
56
-
Unga Group
Kenya
187,5
- 0,3
57
-
Tanzania Cigarette Co.
Tanzanie
184,2
-9
58
-
British American Tobacco Kenya
Kenya
179,3
32
59
-
Sea Harvest Corp.
Afrique du Sud
170,9
13,27
60
-
Edita Food Industries
Égypte
171
13,3
61
-
Patisen
Sénégal
169,2
ND
62
-
Groupe Industriel Sim
Algérie
161,1
7,3
63
-
Sovereign Food Investments
Afrique du Sud
157
- 2,6
64
-
Limbe Leaf Tobacco Co.
Malawi
149,8
8,5
65
-
York Timber Holdings
Afrique du Sud
148
29,7
66
-
Hippo Valley Estates
Zimbabwe
148
ND
67
-
Groupe Unimer
Maroc
146,1
8,7
68
-
Office national de l’huile
Tunisie
146
- 2,7
69
-
East Delta Flour Mills
Égypte
144,1
ND
70
-
Mutandis
Maroc
135,1
5,3
71
-
Société des plantations du Haut Penja
Cameroun
129,5
ND
72
-
Omnicane
Maurice
129,3
- 6,7
73
-
Arabian Food Industries Co.
Égypte
126,5
3,3
74
-
Société ivoirienne des tabacs
Côte d’Ivoire
125,9
- 8,4 27,1
75
-
Delta Sugar
Égypte
124,9
76
-
Régie nationale des tabacs et des allumettes
Tunisie
124,2
ND
77
-
Smart Products
Nigeria
120,9
23,9
78
-
Société alimentaire du Cameroun
Cameroun
116,7
0,9
79
-
Société camerounaise de palmeraies
Cameroun
106,7
18,9
80
-
Société cotonnière du Gourma
Burkina Faso
105
5,8
81
-
Dairibord Holdings
Zimbabwe
103,2
ND
82
-
Sucrivoire
Côte d’Ivoire
102,8
5,8
83
-
Sucaf Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
101,4
ND
84
-
Ivoire Coton
Côte d’Ivoire
99,3
- 2,9
85
-
Fan Milk
Ghana
98,2
10,4
86
-
North Cairo Mills
Égypte
94,1
ND
Cadbury Nigeria
Nigeria
91
0,8
87 88
-
Société ivoirienne de productions animales
Côte d’Ivoire
90,2
5,6
89
-
Ajwa For Food Industries
Égypte
87,3
- 0,4
90
-
National Co. For Maize Products
Égypte
82,9
ND
91
-
Sénégalaise de distribution de matériel avicole
Sénégal
76,9
ND
92
-
National Salt Co. Nigeria
Nigeria
74,4
14,7
93
-
Jacques Li Wan Po Group
Maurice
72,1
7,8
94
-
Livestock Feed
Maurice
71,9
2,9 0,1
95
-
Airone Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
70,4
96
-
Ghana Rubber Estates
Ghana
69,1
11
97
-
Presco
Nigeria
61,5
69,9
98
-
The Arab Dairy Products Co
Égypte
64,4
ND
99
-
Entreprise publique économique – PMA Trading
Algérie
64
- 3,9
100
-
Dari Couspate
Maroc
61,9
7,4
*(en millions de dollars)
136
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
51 Le mauricien TNS Tobacco gagne dix places. Il s’est officiellement rebaptisé Aptis en mars 2019. Objectif : mieux refléter la diversité de ses activités au-delà des cigarettes (immobilier, distribution, négoce industriel…).
SEA HARVEST
59
527
millions de rands (près de 33 millions d’euros) Le prix que s’est engagé à payer Sea Harvest pour acquérir le fromager Ladismith, qui emploie 350 personnes. Selon le groupe sud-africain de produits de la mer, toutes les conditions étaient réunies en janvier 2019 pour conclure l’opération. 73 Connu en Égypte pour sa marque Domty, le groupe de produits laitiers et pâtisseries industrielles Arabian Food Industries gagne neuf rangs. Ses profits ont bondi de 151 % en 2018.
79
118840 tonnes La production, en 2017, d’huile de palme brute de Socapalm, filiale du belgo-luxembourgeois Socfin, dont Bolloré détient 38,7 %. En 2018, sa production a augmenté de 14,1 %.
81 Les revenus du laitier zimbabwéen Dairibord ont crû de 28 % en 2018. Il s’apprête à céder sa filiale au Malawi.
hors du continent dans le domaine de la distribution spécialisée pour la restauration. Mais il exploite quelques usines agroalimentaires en Afrique du Sud. Bidcorp est suivi de Tiger Brands, premier groupe de notre classement opérant à 100 % dans la transformation agroalimentaire. Mais celui-ci va perdre des places dans la prochaine édition. Tiger Brands fait face depuis un an à une grave affaire de listeria mortelle dans l’une de ses filiales en Afrique du Sud. Ce qui donne lieu à une class action. Son chiffre d’affaires a plongé de 9 % en 2018. L’Égypte reste la deuxième nation du top avec quatorze groupes, dont le premier est une fois encore le cigarettier Eastern Co. Ce top omet toutefois, faute de données fiables, des poids lourds du pays tels Modern Bakeries ou Al Doha Co., dont le chiffre d’affaires dépasse, selon le département américain de l’Agriculture, 1 milliard de dollars. Performance remarquable, la Côte d’Ivoire aligne cette fois encore une belle brochette de sociétés: douze au total. Toujours numéro un dans son pays, Sifca a vu son chiffre d’affaires bondir de presque 17 % en francs CFA et de 30 % en dollars en 2017. Le géant ivoirien gagne trois places (lire pp. 22-28). Une belle performance au vu de l’évolution du prix des matières premières agricoles.
Arrivée de Mutandis
Ces cours, on le sait, influent grandement sur l’activité des entreprises sucrières et minotières ou sur celle des fabricants de corps gras, sans parler des acteurs du cacao ou du caoutchouc. Et leur évolution a été contrastée en 2017, année sur laquelle porte notre classement. Ainsi, l’indice composite des prix alimentaires de la FAO était en hausse en 2017 (index 174,6, contre 161,5 en 2016). Mais cette tendance générale ne s’est pas vérifiée pour le cacao, dont les cours ont fortement dévissé, ni pour le caoutchouc, qui a vu ses prix glisser pendant une bonne part de l’année 2017. Le prix mondial moyen annuel du sucre, lui, a chuté de 12,5 % selon la Banque mondiale, mettant en danger les sociétés africaines du secteur, souvent peu compétitives et confrontées à des importations parallèles croissantes dans des pays comme le Nigeria. Ce facteur explique le peu d’empressement de Dangote à construire, comme il l’avait promis en 2017, une sucrerie géante à Tunga, dans l’État nigérian de Nasarawa. Dangote Sugar, dont le chiffre d’affaires en dollars croît d’à peine 2 %, occupe encore la 21e place. Mais en nairas, ce chiffre d’affaires a bondi de 20 % sur cet exercice, et le groupe a multiplié ses profits plus de deux fois et demie. Dans l’ensemble, le Nigeria place neuf entreprises – contre dix l’an dernier –, dont la filiale Dangote Flour Mills, qui reste au 33e rang. Enfin, Maurice et le Maroc placent huit entreprises chacun. Le royaume voit l’entrée d’une nouvelle entreprise, Mutandis, après son introduction en Bourse (lire pp. 56-57). Son champion national reste l’inexpugnable sucrier Cosumar, qui accélère son développement international avec des investissements dans une raffinerie en Arabie saoudite et dans une unité de conditionnement en Guinée.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
137
Classement
BOISSONS LES 30 PREMIÈRES ENTREPRISES
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DETERMINÉ
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
1
74
Distell Group
Afrique du Sud
1 956,9
133,0
2
144
Nigerian Breweries
Nigeria
947,5
90,9
3
203
East African Breweries Group
Kenya
674,4
81,7
4
211
Nigerian Bottling Co.
Nigeria
637,0
ND
5
217
SA des brasseries du Cameroun
Cameroun
616,5
40,1
6
223
East African Breweries Kenya
Kenya
592,3
ND
7
230
Delta Corp.
Zimbabwe
572,2
88,5
8
306
Soc. de fab. des boissons de Tunisie (Ex-Soc. frig. et brass. de Tunis)
Tunisie
405,7
72,5
9
319
Tanzania Breweries
Tanzanie
386,1
21,4
10
340
Société de limonaderies et brasseries d’Afrique
Côte d’Ivoire
353,9
7,8
11
346
Guinness Nigeria
Nigeria
346,3
5,3
12
353
Juhayna Food Industries
Égypte
340,6
11,1
13
395
Cervejas de Moçambique
Mozambique
280,1
34,2
14
408
Brasseries du Maroc
Maroc
258,3
43,4
15
447
Seven-Up Bottling Co.
Nigeria
229,1
ND
16
459
Namibia Breweries
Namibie
218,8
32,1
17
469
Sechaba Brewery Holding
Botswana
212,2
11,1
18
482
Les eaux minérales d’Oulmès
Maroc
199,4
20,8 11,4
19
-
Phoenix Beverages
Maurice
184,9
20
-
Zambian Breweries
Zambie
183,1
ND
21
-
Groupe Star
Madagascar
163,7
ND
22
-
Les Brasseries du Congo
RD Congo
134,0
0,1
23
-
Guinness Ghana Breweries
Ghana
129,4
1,5
24
-
United Distillers Vintners
Kenya
122,3
23,9
25
-
East African Breweries Ouganda
Ouganda
112,3
ND
26
-
Brasseries et Limonaderies du Rwanda
Rwanda
101,0
5,9
27
-
International Breweries
Nigeria
100,5
3,9
28
-
Carlsberg Malawi (Ex-Southern Bottlers)
Malawi
77,1
0,6
29
-
Société des brasseries de l’Ouest africain
Sénégal
64,1
- 4,5
30
-
East African Breweries Tanzanie
Tanzanie
59,8
ND
140
*(en millions de dollars)
Des brasseurs très investis
1 Le sud-africain Distell va créer une nouvelle filiale, baptisée Libertas Vineyards and Estates, qui regroupera ses activités de vins « premium » afin de mieux développer ce segment à l’international. Objectif : tripler les ventes autour de marques comme Nederburg ou Alto.
Bien que concentré, le secteur de la bière conserve son dynamisme avec des leaders qui multiplient les nouvelles usines.
18
– 20%
a soif du continent pour la bière ne se dément pas. Entre 1999 et 2017, la consommation moyenne au sud du Sahara s’est élevée de 4,2 % par an, selon Global Data, soit deux fois la croissance mondiale. Et comme chaque année, les brasseries occupent une large part de notre classement. Pour cette édition, celui-ci est réduit à trente acteurs, surtout en raison du manque de données. De plus en plus d’opérateurs appartiennent à de grands groupes peu transparents sur leurs activités au niveau national. De fait, la plupart des brasseurs africains sont des filiales des géants mondiaux AB InBev, Diageo (Guinness) et Heineken, et du français Castel. Surtout présent en Afrique du Nord et en Afrique de l’Ouest, ce dernier intervient aussi en Éthiopie.
L
26 Bralirwa devient la neuvième filiale du groupe Heineken à produire la fameuse bière à étoile localement. Cela permet à l’entreprise de baisser le prix de la bouteille de 1 000 à 800 francs rwandais (de près de 1 euro à 0,8 euro).
SYLVAIN CHERKAOUI POUR JEUNE AFRIQUE
en 2018 Chute du chiffre d’affaires des Eaux minérales d’Oulmès, une filiale du groupe Holmarcom, en raison d’un appel au boycott lancé sur les réseaux sociaux. Le résultat net a été divisé par dix.
PIERRE-OLIVIER ROUAUD
29 La Société des brasseries et glacières internationales (BGI, groupe Castel) a lancé le 7 janvier le processus d’offre publique d’achat simplifié et de radiation à la Bourse de Paris de la Société des brasseries de l’Ouest africain. BGI détenait déjà 96,1 % de l’entreprise de droit sénégalais.
Les vins en pole position
10,65
C’est toutefois le champion sud-afrimilliards cain des vins, Distell, qui figure en de dollars. tête de ce palmarès. Il remplace l’haChiffre d’affaires bituel numéro un, SABMiller, avalé des 30 premières fin 2016 par AB Inbev et qui ne publie entreprises plus de données depuis. Détenu par SABMiller, Distell avait été cédé de boissons sur injonction des autorités sud(– 21,9 % sur un an) africaines de la concurrence lors de la fusion. Le groupe de spiritueux a été introduit en juin 2018 à la Bourse de Johannesburg. Son capital fait par ailleurs l’objet d’un processus de cession partielle à des actionnaires « noirs » dans le cadre du Black Economic Empowerment. Notre podium est complété par Nigerian Breweries, filiale de Heineken, et par le kényan East African Breweries, qui appartient à la galaxie du britannique Diageo. Ces deux poids lourds restent cotés en Bourse. Les brasseurs suivent de près l’évolution de la consommation, notamment en Afrique de l’Est. Inbev a annoncé la construction de sa cinquième usine en Tanzanie pour 100 millions de dollars (80 millions d’euros). Et Heineken a ouvert en mars 2019 sa première brasserie au Mozambique pour la même somme. Le néerlandais poursuit son offensive en Afrique de l’Ouest, en particulier en Côte d’Ivoire, avec l’usine Brassivoire, ouverte en 2017 avec CFAO.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
139
Classement
TÉLÉCOMS LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
1
7
MTN Group
Afrique du Sud
10 730,5
367,4
2
13
Vodacom Group
Afrique du Sud
6 975,2
1 256,7
3
19
Vodacom South Africa
Afrique du Sud
5 650,5
ND
4
34
Groupe Maroc Telecom
Maroc
3 723,5
607,6
5
39
MTN South Africa
Afrique du Sud
3 435,6
ND
6
42
Telkom
Afrique du Sud
3 312,6
255 - 41,8
7
46
Global Telecom Holding (Ex-Orascom Telecom)
Égypte
3 014,7
8
48
MTN Nigeria
Nigeria
2 907,7
ND
9
64
Safaricom
Kenya
2 243,6
530,7
10
68
Maroc Telecom
Maroc
2 181,2
ND
11
69
Blue Label Telecoms
Afrique du Sud
2 164,3
84,5
12
77
Sonatel
Sénégal
1 780,4
370
13
109
Eoh Holdings
Afrique du Sud
1 250,9
94,7
14
113
Ethio Telecom (Ex-Ethiopian Telecommunication Corp.)
Éthiopie
1 208
ND
15
124
Algérie Télécom Mobilis
Algérie
1 086,1
ND
16
129
Telecom Egypt
Égypte
1 042,7
171,4 117,1
17
137
Orange Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
985,1
18
148
Optimum Telecom Algérie
Algérie
915
ND
19
152
Ooredoo Algeria (Ex-Wataniya Telecom Algérie)
Algérie
898,2
ND
20
165
Algérie Telecom
Algérie
844,7
ND
21
168
MTN Ghana (Scancom Ghana Ltd)
Ghana
838,4
ND 132,2
22
169
Econet Wireless
Zimbabwe
831,6
23
188
Orange Burkina Faso (Ex-Airtel Burkina Faso)
Burkina Faso
759,4
ND
24
194
Orange Égypte (Ex-Mobinil)
Égypte
711,9
- 92,4
25
201
Liquid Telecom
Maurice
680,9
0,1
26
209
Orange Mali
Mali
649,8
ND
27
220
MTN Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
599,3
ND
28
221
Orange Maroc (Ex-Médi Télécom)
Maroc
594,9
42,1 ND
29
250
Sonatel Mobiles
Sénégal
532,6
30
261
Sudatel Telecom Group (Ex-Sudanese Telecom Co.)
Soudan
513,1
45
31
283
Vodacom Tanzania
Tanzanie
458,4
86
32
289
Vodacom RDC
RD Congo
448,5
- 86,9
33
294
MTN Cameroun
Cameroun
433,9
ND
34
299
Tunisie Telecom
Tunisie
423,3
ND
35
300
MTN Uganda
Ouganda
419,3
ND
36
301
Zain Sudan
Soudan
419
65
37
305
Ooredoo Tunisia (Ex-Tunisiana)
Tunisie
407,7
ND ND
38
330
MTN Soudan
Soudan
366,6
39
344
Tigo Tanzania
Tanzanie
348
ND
40
369
Airtel Uganda
Ouganda
311,8
66,1
41
370
Office national des télécommunications – Burkina Faso
Burkina Faso
309,9
62,1
42
375
Vodacom Mozambique
Mozambique
302
53,5
43
380
Orange Guinée
Guinée
295,7
ND
44
394
MTN Bénin
Bénin
280,2
ND
45
404
Airtel RD Congo
RD Congo
265,1
ND
46
425
Orange Tunisie
Tunisie
244,2
ND
47
458
MTN Zambia
Zambie
219,1
ND
48
460
Airtel Zambia
Zambie
218
36,1
49
464
Airtel Tanzania
Tanzanie
215,8
- 48,3
50
468
MTN Congo
Congo
212,3
ND
*(en millions de dollars)
140
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
9
60,7
VINCENT FOURNIER/JEUNE AFRIQUE
4
millions Le nombre de clients de Maroc Telecom fin 2018, un chiffre en hausse de 6,5 % sur un an. Sur ce total, 38,4 millions ne sont pas situés au Maroc, ce qui représente un bond de 8,4 %.
Safaricom, l’initiateur du système de paiement mobile M-Pesa, a lancé au Kenya début 2019 Fuliza, un service de microprêt qu’il va peu à peu déployer dans une demi-douzaine d’autres pays, dont le Ghana et la Tanzanie.
17 Orange Côte d’Ivoire a lancé en avril Sanza, un mobile à 20 dollars qui permet l’accès à l’internet 3G +, notamment dans ce pays et au Moyen-Orient.
1,354
TOM SAATER/BLOOMBERG/GETTY IMAGES
44
milliard de F CFA C’est le montant de l’amende infligée en mars à MTN par le régulateur béninois pour non-respect des obligations liées à l’exploitation de sa licence.
Pas de friture sur la ligne Les bonnes performances réalisées par les opérateurs l’an dernier se confirment. FRANÇOIS ÉTIENNE
ls affichent une belle forme. Tous les groupes appartenant au top dix des opérateurs voient leur chiffre d’affaires progresser, sauf celui de MTN, qui stagne, et celui d’Ethiotel, qui recule en dollars après la dévaluation du birr à la fin de 2017. Conséquence de l’amende payée par la première, ses revenus reculent de 15 %, et elle se retrouve au 8e rang de notre classement. Mais la maison mère a retrouvé le chemin de la rentabilité. Notre top trois continental ne change pas : MTN, Vodacom et Maroc Telecom. Orange pourrait prétendre au podium si ses opérations africaines étaient consolidées. Présent dans dix-neuf pays du continent, le groupe français réalise environ 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires dans sa zone Afrique et Moyen-Orient.
I
Un marché restructuré
Après une décennie de croissance et d’investissements, le marché s’est restructuré dans un contexte de baisse milliards généralisée des prix et du revenu par utilisateur. Depuis 2013, une dizaine de dollars. d’entreprises ont dû quitter le contiChiffre d’affaires nent. L’opérateur luxembourgeois des 50 premiers Millicom est en voie de retrait total. En opérateurs avril 2018, il a vendu sa marque Tigo de télécoms Sénégal au trio Yérim Sow (Teyliom), Xavier Niel et Hassanein Hiridjee (+ 5,16 % sur un an) (Axian), et vient de céder Tigo Tchad à Maroc Telecom. Et l’avenir? Pour les opérateurs qui ont résisté, les perspectives sont radieuses si l’on en croit GSMA. Selon l’association d’opérateurs de téléphonie mobile, le trafic de données en Afrique sera multiplié par onze entre 2017 et 2023, avec une croissance de 50 % par an, portée par la hausse de la consultation de vidéos, avec des contenus de plus en plus locaux. Et près de 660 millions d’Africains devraient être équipés d’un smartphone d’ici à 2020, contre 336 millions en 2016, assure le cabinet Deloitte, soit une pénétration de 55 %. Sur un marché du mobile de plus en plus concurrentiel, seuls demeureront rentables ceux qui sauront innover. Avec, comme prochaine étape, la 5G.
69,66
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
141
Classement
HYDROCARBURES LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Résultat net*
Rang dans les 500
Société
1
1
Sonatrach
Algérie
33 200
ND
2
3
Sonangol
Angola
17 496,3
164,2 267,7
Pays
Chiffre d’affaires*
3
18
Engen Petroleum
Afrique du Sud
5 655,9
4
40
Entr. nat. de commerc. et de distrib. des prod. pétroliers (Naftal)
Algérie
3 382
ND
5
72
Afriquia SMDC
Maroc
1 994,3
ND
6
89
Kenolkobil
Kenya
1 523,6
23,7
7
94
Société tunisienne des industries de raffinage
Tunisie
1 480,9
ND
8
102
Vivo Energy Maroc
Maroc
1 371,3
ND
9
103
Oando
Nigeria
1 367,6
54,4
10
104
Total Maroc
Maroc
1 308,7
105,7
11
111
Société nationale des hydrocarbures
Cameroun
1 211,1
523,3
12
115
Tullow Ghana
Ghana
1 196,1
ND
13
123
Société nationale de raffinage
Cameroun
1 090,6
ND
14
126
Total Kenya
Kenya
1 069,7
26,3
15
132
Ghana Oil Co.
Ghana
1 028,6
14,7
16
136
Société nationale burkinabè d’hydrocarbures
Burkina Faso
985,8
49,4
17
142
Société africaine de raffinage
Sénégal
954,6
4,4
18
149
Total Gabon
Gabon
914,1
108
19
151
Pétrole du Maghreb
Maroc
905,3
ND
20
167
The Petroleum, Oil & Gas Corp. of South Africa
Afrique du Sud
841,4
30,9
21
175
Total Nigeria
Nigeria
792,2
22,1
22
206
Total Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
662,9
19,1
23
210
Société nationale de distribution des pétroles Agil
Tunisie
647,3
6,8
24
232
Vivo Energy Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
569,9
9,2
25
235
Total Sénégal
Sénégal
566,7
7,6
26
245
Alexandria Minerals Oils Co.
Égypte
538,9
61,8
27
265
Tradex
Cameroun
506,8
20,3
28
267
Entreprise tunisienne d’activités pétrolières
Tunisie
494,3
44,8
29
278
Afriquia Gaz
Maroc
471,2
61,1
30
286
Seplat Petroleum Development Co.
Nigeria
452,2
265,2 ND
31
293
Salam Gaz
Maroc
436,7
32
303
Total Petroleum Ghana
Ghana
409,4
7,2
33
308
Société gabonaise de raffinage
Gabon
402,6
ND
34
321
Maurel & Prom Gabon
Gabon
385,2
ND
35
325
Entreprise nationale de forage
Algérie
375,1
ND
36
336
Transnet Pipelines
Afrique du Sud
362,5
ND
37
338
Forte Oil
Nigeria
356
33,6
38
350
11 (Ex-Mobil Oil Nigeria)
Nigeria
344,5
20,7
39
352
Puma Energy Zambia
Zambie
341,3
5,4
40
364
Conoil
Nigeria
317,7
4,3
41
376
Vivo Energy Mauritius
Maurice
301,7
7,8
42
381
Mrs Oil
Nigeria
294,5
3,8
43
384
Entreprise nationale de grands travaux pétroliers
Algérie
286,1
24,8
44
392
Sidi Kerir Petrochemicals Co.
Égypte
280,5
63,6
45
416
Tullow Gabon
Gabon
251,8
ND
46
429
Kenya Pipeline Co.
Kenya
241,3
76,4 20,5
47
432
Maridive and Oil Services
Égypte
238,8
48
437
Engen RD Congo
RD Congo
236,1
6,9
49
442
Taqa Arabia
Égypte
232,7
11,4
50
454
Engen Botswana
Botswana
221,4
14,7
*(en millions de dollars)
142
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
1 Sonatrach a conclu le 26 novembre 2018 un accord géant avec le groupe chinois Citic pour développer un gisement de phosphate dans la région de Tébessa. Coût estimé : 6 milliards de dollars pour ce projet porté à 51 % par Sonatrach, qui veut diversifier ainsi ses ressources au-delà des hydrocarbures. 12
Kweku Awotwi, directeur général de Tullow Oil Ghana, a déclaré en décembre 2018 que le groupe allait en 2019 verser à nouveau un dividende au gouvernement – opération suspendue depuis 2015 – du fait de la maîtrise de sa dette et de la croissance de sa production.
Grâce à la remontée des cours, les acteurs du pétrole et du gaz retrouvent un peu de vigueur. SAÏD BENCHÉRIF
13 Jean Paul Simo Njonou a été nommé directeur général de la Sonara, au Cameroun, le 14 janvier. Cet ancien chargé de mission à la présidence de la République remplace Ibrahim Talba Malla, devenu ministre des Marchés publics. Il devra poursuive la modernisation de l’unique raffinerie du pays, victime de plusieurs arrêts ces dernières années. GEORGE OSODI/BLOOMBERG/GETTY IMAGES
21
« C’est le moment de lancer de nouveaux projets au Nigeria. » PATRICK POUYANNÉ, PDG de Total, le 21 janvier, à Paris.
Le bonheur est dans le prix es années se suivent et ne se ressemblent pas pour l’or noir, dont les cours ont repris des couleurs après leur effondrement en 2015 et en 2016. Le prix moyen de l’Opep s’est élevé en 2017 (notre année de référence) à 52,43 dollars le baril, soit un saut de 28,6 % après les piteux 40,76 dollars de 2016. Ce rebond, notable aussi pour le gaz naturel (+ 37,3 %, selon l’Agence internationale de l’énergie), est du pain béni pour les finances publiques des pays exportateurs que sont l’Algérie, l’Angola ou le Nigeria. Tout comme pour notre top 50: après une chute de 17,4 % dans notre édition précédente, le chiffre d’affaires cumulé progresse de près de 16 %.
L
90,99
Fortunes diverses
milliards de dollars. Chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises pétrolières
Sans surprise, le trio de tête reste inchangé. L’algérien Sonatrach, son homologue angolais Sonangol et le sud-africain Engen, filiale du malaisien Petronas, centré sur l’aval, ont (+ 15,9 % sur un an) dégagé des chiffres d’affaires en dollars aux hausses respectives de 9,8 %, 18,9 % et 2,8 % sur un an. Manque encore le géant NNPC, qui n’a pas publié de comptes depuis dix ans, mais dominerait sans doute. Dans ce palmarès, les fortunes sont diverses. Au Nigeria, certains ont souffert, tels Oando, Total Nigeria, Forte Oil ou Mrs Oil. Au Ghana, c’est l’inverse, avec de grands progrès pour Tullow, Ghana Oil ou Total Ghana. Une démonstration de la montée en puissance de ce pays, dont la production a presque doublé en 2017, à 58,6 milliards de barils. Sortent, faute de données fiables : Amni au Nigeria, Ziz au Maroc ou Middle East Oil Refineries (Midor) en Égypte. Ce dernier devrait néanmoins fournir sous peu des comptes en vue de sa privatisation. Avec la reprise des cours, un potentiel restant sous-exploité et une volonté de transparence accrue, le continent retrouve de l’attrait pour les majors internationales. ExxonMobil a annoncé l’an dernier une reprise de ses investissements. Quant à Total, il multiplie les projets en Mauritanie, en Angola, en Namibie ou au Nigeria.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
143
Classement
BTP
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
1
36
Orascom Construction Industries
Égypte
3 678,7
85,1
2
55
Wilson Bayly Holmes-Ovcon
Afrique du Sud
2 576,8
62,1
3
79
Murray & Roberts Holdings
Afrique du Sud
1 728
3,9
4
93
Cosider
Algérie
1 489,8
298 ND
5
119
The Arab Contractors – Osman Ahmed Osman & Co.
Égypte
1 134
6
128
Massbuild
Afrique du Sud
1 049,4
ND
7
131
Mota Engil Africa
Afrique du Sud
1 030,6
47,7
8
158
Group Five Holdings
Afrique du Sud
872,3
- 62,4
9
159
Growthpoint Properties
Afrique du Sud
865,4
682,2
10
164
Stefanutti Stocks Holdings
Afrique du Sud
847,2
- 41
11
190
Aurecon (Ex-Aurecon Heritage Companies)
Afrique du Sud
743,4
ND
12
199
Raubex
Afrique du Sud
689,9
36,6
13
213
Groupe Addoha – Douja Promotion
Maroc
630,1
92,3
14
214
Redefine Properties
Afrique du Sud
627,5
274,6
15
247
Holding Al Omrane
Maroc
537,6
27
16
271
Talaat Moustafa Group
Égypte
479
74,5 21,5
17
297
Waco International
Afrique du Sud
428
18
317
Julius Berger Nigeria
Nigeria
390,2
7,1
19
327
Basil Read Holdings
Afrique du Sud
370
- 81,6
20
332
Palm Hills Development Co.
Égypte
365,3
52,6
21
361
Alliances Développement Immobilier
Maroc
321,2
26,8 18,5
22
362
Société générale des travaux du Maroc
Maroc
320,6
23
367
Autoroutes du Maroc
Maroc
316,2
-6
24
386
Compagnie générale immobilière
Maroc
282
- 126,5
25
410
TGCC
Maroc
256,7
24,4
26
412
Hyprop Investments
Afrique du Sud
255,8
221,8
27
418
Aveng Grinaker-LTA (Ex-Grinake-LTA)
Afrique du Sud
249,8
ND
28
480
ELB Group
Afrique du Sud
200,3
6,6 35,2
29
485
Résidences Dar Saada
Maroc
198,1
30
486
Aveng Manufacturing
Afrique du Sud
197,4
ND
31
-
Octodec Investments
Afrique du Sud
147,9
55,5
32
-
Calgro M3 Holdings
Afrique du Sud
140,7
9,7
33
-
Emira Property Fund
Afrique du Sud
139
57,5
34
-
Pierre Fakhoury Operator Africa Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
138,5
ND
35
-
Sixth Of October Development & Investment Co.
Égypte
128,8
33,6
36
-
Resilient Property Income Fund
Afrique du Sud
121,9
241,8
37
-
Harel Mallac & Co.
Maurice
115,1
3,3
38
-
Entreprise nationale des aménagements hydrauliques
Algérie
94,5
4,1
39
-
Somague Angola
Angola
85,9
- 7,9
40
-
Esor
Afrique du Sud
77,5
- 7,8
41
-
Bhunjun Group
Maurice
73,3
3,2
42
-
Samcrete Egypt
Égypte
72,1
ND
43
-
Rehm Grinaker Construction Co.
Maurice
56,6
ND
44
-
Consortium d’architectes urbanistes ingénieurs
Burkina Faso
55,3
1,7
45
-
Orchid Business Group
Éthiopie
52,8
ND
46
-
Texton
Afrique du Sud
48,4
24,6
47
-
Groupe Bonna Tunisie
Tunisie
48,4
2,4
48
-
Botswana Housing Corp.
Botswana
45,3
4,5
49
-
Blue Life
Maurice
37,5
- 8,2
50
-
Nile City Investment Co.
Égypte
37
- 23,2
*(en millions de dollars)
144
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
5
2
The Arab Contractors a été retenu fin 2018 pour construire, avec sa compatriote Elsewedy Electric, le mégabarrage de la Stiegler’s Gorge, en Tanzanie. Un projet de 2,1 GW à plus de 3 milliards de dollars.
Wilson Bayly HolmesOvcon fait partie du consortium préqualifié en novembre 2018 pour construire un métro aérien à Accra, au Ghana, pour un coût estimé à au moins
2,6
milliards de dollars (2,3 milliards d’euros).
25 Alors que les commandes publiques faiblissent au Maroc, TGCC a accueilli en janvier un nouvel actionnaire, le fonds Mediterrania Capital Partners, qui a investi 550 millions de dirhams (50,6 millions d’euros). Avec cet appui, TGCC entend doubler, à 20 %, la part de ses revenus en Afrique subsaharienne d’ici à 2020.
34
PIERRE FAKHOURY OPERATOR
Le groupe Fakhoury enchaîne les contrats. Après la tour F, au Plateau, à Abidjan, qui, avec ses 283 m, sera la plus haute du continent, il a été choisi pour réaliser le pont de Cocody. 37 Le mauricien Harel Mallac a acquis, en 2018, 51 % de Corex Solar, une société basée à La Réunion spécialisée dans l’énergie solaire.
Morne plaine Malgré d’importants besoins en infrastructures, la mauvaise conjoncture dessert les opérateurs du secteur. FRANÇOIS ÉTIENNE
es champions continentaux du BTP marquent le pas. Du moins en apparence. Si l’égyptien Orascom conserve la pole position, son chiffre d’affaires en livres égyptiennes recule de 8,8 % sur un an. En cause, les États-Unis, où son activité plonge de 18 %. Deux entreprises sud-africaines complètent le trio de tête : Wilson Bayly Holmes-Ovcon et Murray & Roberts. Cette dernière, leader du palmarès pendant plusieurs années, gagne un rang, malgré une légère baisse de son chiffre d’affaires. Et ce au détriment d’Arab Contractors, qui recule de la troisième à la cinquième place. Le numéro deux égyptien du BTP voit ses revenus en dollars divisés par près de deux en raison d’une base de calcul en devises révisée. En livres égyptiennes, son activité a crû de 13,7 % sur l’exercice 2016-2017.
L
Recul en Afrique du Sud
24,84
Le reste du top 10 change peu. À milliards noter toutefois le recul de Five de dollars. Holdings. Son chiffre d’affaires chute de près de 13 %, et il affiche Chiffre d’affaires des pertes de 62,4 millions de dollars des 50 premières (52 millions d’euros). Et la tempête entreprises n’est pas terminée. En mars, après de BTP quarante-cinq ans de cotation à la (– 1,35 % sur un an) Bourse de Johannesburg, son titre a été suspendu après que la société a déposé une demande de protection contre la faillite. La raison: une économie souffreteuse et un recul des grands projets dans la nation Arc-en-Ciel. Dans son rapport 2019 sur le secteur de la construction, Fitch estime que cette tendance en Afrique australe ne devrait pas s’inverser à court terme. Dans le reste de l’Afrique subsaharienne en revanche, l’agence table sur une hausse de 6,8 % sur un an et à moyen terme. Pour sa part, Deloitte effectue un bond de 53,3 % en valeur des projets de plus de 50 millions de dollars l’an dernier au sud du Sahara. Mais, selon de nouvelles estimations de la Banque africaine de développement, le déficit en matière d’infrastructures a augmenté ces dernières années sur le continent, atteignant entre 130 et 170 milliards de dollars par an. Problème récurrent : il manque chaque année, de même source, entre 68 et 108 milliards de dollars de financement pour combler ces besoins.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
145
Classement
MATÉRIAUX DE CONSTRUCTION LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉE
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net*
1
67
Dangote Cement
Nigeria
2 215,4
561,7
2
160
Lafargeholcim Maroc (Ex-Lafarge Ciments)
Maroc
860,8
205,2
3
170
Pretoria Portland Cement Co.
Afrique du Sud
829,5
3
4
171
Lafarge Africa (Ex-Lafarge Cement Wapco)
Nigeria
822,7
- 95,2 37,9
5
179
Cashbuild
Afrique du Sud
785,8
6
296
Ciments du Maroc
Maroc
430,4
107
7
335
Suez Cement Co.
Égypte
363,2
- 63,9
8
341
Consolidated Infrastructure Group
Afrique du Sud
352,8
- 12,2
9
347
Bamburi Cement
Kenya
345,4
18,9
10
379
Italtile
Afrique du Sud
296,4
68,2
11
383
Ciments de l’Atlas
Maroc
288,7
62,9
12
484
Afrimat
Afrique du Sud
198,4
19,8
13
-
Société multinationale de bitumes
Côte d’Ivoire
165,2
13,7
14
-
Alexandria Portland Cement
Égypte
160,2
- 28,9
15
-
Arabian Cement Co.
Égypte
148,7
12,1
16
-
Argent Industrial
Afrique du Sud
147,7
- 14,7
17
-
Asment De Temara
Maroc
141
ND
18
-
Lecico Egypt
Égypte
135,1
2,1
19
-
Jet Contractors (Ex-Jet Alu Maroc)
Maroc
131,7
4
20
-
Gamma Group
Maurice
119,8
8,7 15,7
21
-
Tanzania Portland Cement Co.
Tanzanie
118
22
-
Lafarge Zambia (Ex-Lafarge Cement Zambia)
Zambie
100,1
1,9
23
-
Dangote Cement Sénégal
Sénégal
95,6
50,7
24
-
Delattre Levivier Maroc
Maroc
86,8
1,2
25
-
Misr Beni Suef Cement
Égypte
86,5
6,2
26
-
Arm Cement (Ex-Athi River Mining – Kenya)
Kenya
83,5
- 62,9
27
-
Ciments De Jebel El Oust
Tunisie
79,2
ND
28
-
United Basalt Products
Maurice
76,4
4,9
29
-
Tanga Cement Co.
Tanzanie
75,6
- 11,6
30
-
Sinai Cement Co.
Égypte
72,6
- 19,8
31
-
Crown Paints Kenya
Kenya
70,6
2,1
32
-
Carthage Cement
Tunisie
69,7
- 27,6
33
-
Sephaku Holdings
Afrique du Sud
67,1
3,6
34
-
East African Portland Cement Co.
Kenya
66,5
- 14,1
35
-
Etex Group
Afrique du Sud
64,4
ND
36
-
Lafarge Cement Zimbabwe (Ex-Circle Cement)
Zimbabwe
58,5
- 0,6
37
-
Fenie Brossette
Maroc
58
- 2,7
38
-
Ashaka Cement
Nigeria
56,4
6,5
39
-
Ezz Ceramic and Porcelain Co.
Égypte
56,3
ND
40
-
Tourah Portland Cement Co.
Égypte
54,8
- 8,3
41
-
Sokoto Cement
Nigeria
53,9
- 0,8
42
-
Sika Egypt for Construction Chemicals
Égypte
51,2
7,2
43
-
Lafarge Cement Mauritius
Maurice
48,6
ND
44
-
Ciments artificiels tunisiens
Tunisie
41,1
4,1
45
-
Société moderne de céramiques
Tunisie
34,2
1,6 17,9
46
-
Sika El Djazair
Algérie
31,4
47
-
Sika South Africa
Afrique du Sud
31,3
0,8
48
-
Egyptian Tourah Portland Cement Co.
Égypte
27,4
- 8,3
49
-
Les ciments de Bizerte
Tunisie
25,6
- 12,1
50
-
Sika Maroc
Maroc
25
1,4
*(en millions de dollars)
146
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
4 Le cimentier Lafarge Africa perd une place et quitte le podium.
30
Durcissement en cours
6 HeidelbergCement a cédé 7,8 % du capital de Ciments du Maroc en février 2019 et réduit sa part du capital à 54,6 % dans le cadre de son plan d’action pour « optimiser son portefeuille et améliorer la génération de cash ».
Même s’ils ont rebondi après le choc des dévaluations, les cimentiers sont à la peine en raison d’une guerre des prix sans merci. PIERRE-OLIVIER ROUAUD
ssentiel à d’innombrables activités dérivées, le secteur des matériaux de construction offre un bon témoignage de la santé d’une économie. Et, en la matière, cette édition est plutôt rassurante. Le chiffre d’affaires cumulé de ce top 50 a gagné plus de 10 % et a repassé la barre symbolique des 10 milliards de dollars. Toutefois, la reprise n’efface pas le plongeon des deux éditions précédentes (- 5 % et - 25 %), qui s’expliquait pour beaucoup par la glissade des monnaies de deux des poids lourds du continent, l’Égypte et le Nigeria. Des dévaluations qui ont eu un milliards effet trompe-l’œil. de dollars. Durant ces temps apparemment difficiles, le nigérian Dangote Chiffre d’affaires Cement connaissait une croissance des 50 premières soutenue en volume. Son chiffre entreprises de d’affaires en nairas a gagné 80 % matériaux de entre 2015 et 2018, alors qu’il chuconstruction tait en dollars ! Et ses marges sont restées très confortables en 2017, (+ 11,34 % sur un an) notre année de référence. Ce n’est pas le cas de Lafarge Nigeria, qui affiche une perte liée à des dépréciations d’actifs post-fusion Lafarge-Holcim.
Le groupe français Vicat, actionnaire principal de Sinai Cement, envisage 30 millions d’euros d’investissements industriels dans sa filiale égyptienne.
E
34
+30,7 %
VICAT
10,8
L’accroissement des pertes d’East African Portland Cement Co. sur le premier semestre comptable clos à la fin de décembre 2018. Elles atteignent 1,26 milliard de schillings (10,7 millions d’euros).
Dans le rouge
Abdul Samad Rabiu
L’homme d’affaires nigérian peut se réjouir. Les autorités de son pays ont autorisé en janvier la fusion entre Sokoto (CCNN) et Kalambaina Cement, deux entreprises qu’il contrôle, créant le numéro deux du secteur, derrière Dangote.
D R / B UA
41
En Afrique de l’Est, la situation n’est guère brillante. La conjonction de surcapacités, liées à l’ouverture continue de cimenteries, et d’une croissance moins forte dans le BTP a poussé de nombreux acteurs dans le rouge, tels East African Portland au Kenya et Tanga en Tanzanie. Au Maroc, les cimentiers – d’ordinaire très prospères – ont dû affronter eux aussi des conditions plus délicates. Au plus bas depuis dix ans, le marché a baissé de 3,7 % en 2018, après un recul de 2,5 % en 2017. En Afrique de l’Ouest – hors Nigeria –, les batailles de marché se sont intensifiées en 2017, par exemple au Sénégal, entre le leader Sococim (filiale de Vicat, absent de notre classement faute de données) et le nouvel entrant Dangote Sénégal.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
147
Classement
MINES LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Résultat net*
Rang dans les 500
Société
Pays
1
23
Anglo American Platinum Corp.
Afrique du Sud
5 305
155,4
2
25
OCP
Maroc
5 165,6
499,4
Chiffre d’affaires*
3
27
Anglogold Ashanti
Afrique du Sud
4 543
- 171
4
33
Kumba Iron Ore
Afrique du Sud
3 745,6
1 302,9
5
35
Sibanye Gold
Afrique du Sud
3 707,8
- 358
6
47
Impala Platinum Holdings
Afrique du Sud
2 975,3
- 654
7
50
Gold Fields
Afrique du Sud
2 810,8
- 7,7
8
76
Exxaro Resources
Afrique du Sud
1 842,4
487,1
9
78
Kansanshi Mining
Zambie
1 740
ND
10
88
Harmony Gold Mining Co.
Afrique du Sud
1 555,8
29,2 - 1 152
11
117
Lonmin
Afrique du Sud
1 166
12
118
Compagnie minière de l’Ogooué
Gabon
1 160,2
194
13
153
Gold Fields Ghana
Ghana
891,1
105,8
14
192
African Rainbow Minerals
Afrique du Sud
728,4
115,6
15
193
Kloof Gold Mining Co.
Afrique du Sud
714,3
77,3
16
195
Tarkwa Mines
Ghana
710,8
85,4 33,3
17
208
Driefontein Mine
Afrique du Sud
652,3
18
222
Catoca Sociedade Mineira
Angola
593,6
ND
19
226
Assore
Afrique du Sud
583,4
415
20
233
Northam Platinum
Afrique du Sud
569,5
- 51,4
21
240
Groupe Managem
Maroc
553,7
93,6
22
242
Essakane Gold Mine
Burkina Faso
547,4
ND
23
244
Société des mines de Loulo
Mali
544,9
313,5
24
262
Zimplats Holdings
Zimbabwe
512,5
45,5
25
263
Société nationale industrielle et minière
Mauritanie
510,8
2,3
26
275
Merafe Resources
Afrique du Sud
475,6
73,8
27
304
North Mara Gold Mine
Tanzanie
408,2
ND
28
307
Bissa Gold
Burkina Faso
402,9
ND - 33,8
29
315
Beatrix Mine
Afrique du Sud
393,8
30
328
Société des mines de Tongon
Côte d’Ivoire
368,8
171,2
31
331
Société des mines de Gounkoto
Mali
366,5
204,9
32
339
South Deep Gold Mine
Afrique du Sud
354,1
- 25,3
33
354
Kibali Gold Mine
RD Congo
339,7
129,5
34
356
Aveng Mining
Afrique du Sud
337,9
8,9
35
365
Chirano Gold Mine
Ghana
317,6
ND
36
368
Golden Star Resources
Ghana
315,5
41
37
378
Tasiast Mauritanie
Mauritanie
298,4
ND 53,1
38
385
Royal Bafokeng Platinum
Afrique du Sud
282,5
39
405
Société minière de Dinguiraye
Guinée
263,5
ND
40
406
Semafo Burkina Faso
Burkina Faso
259
ND
41
448
Banro Congo Mining
RD Congo
228,3
ND
42
456
Perseus Mining Ghana
Ghana
220,6
ND
43
457
Agbaou Gold Operations
Côte d’Ivoire
219,7
81,6
44
461
Rössing Uranium Mine
Namibie
217,7
0,2
45
462
Guelb Moghrein Copper-Gold Mine
Mauritanie
217
ND
46
471
Buzwagi Gold Mine
Tanzanie
206,3
ND
47
497
DRDGold
Afrique du Sud
189
1,1
48
-
Tabakoto Gold Mine
Mali
181,4
- 12,7
49
-
Abosso Goldfieds — Damang Mines
Ghana
180,3
20,4
50
-
Newcrest Mining — Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
162
ND
*(en millions de dollars)
148
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Jusqu’ici tout va bien
2
250
millions de dollars L’OCP va construire deux nouvelles usines d’acide sulfurique sur le site de Jorf Lasfar.
Si les années 2017 et 2018 ont été bonnes, la stagnation menace. Les relations entre Chine et États-Unis seront déterminantes. MATHIEU GALTIER
7 13
es cours des métaux et minéraux ont gagné plus de 30 % entre 2016 et 2018, selon la Banque mondiale. Mais 2019 devrait être l’année de la stabilisation. La demande chinoise – 50 % du marché mondial –, qui était le moteur de la croissance, affiche des perspectives maussades. Et aucun autre pays ne peut prendre le relais. La conjoncture à court terme n’est pas non plus favorable: le différend commercial américano-chinois incite à la prudence. Résultat, l’index des prix des métaux et des minéraux a baissé de 10 % au troisième trimestre de 2018. Cet entre-deux se reflète dans notre classement : les dix premiers sont les mêmes que l’an dernier. Et il y a peu d’entrées. Côté disparition, notons la sortie de Cooke Mine. Situé en Afrique du Sud, ce mineur d’or et d’uranium n’était plus assez rentable pour la société gérante, Sibanye-Stillwater, qui a décidé, à la fin de 2017, de réduire l’exploitation.
DR/GOLD FIELDS GHANA
L
À son arrivée dans le classement, Gold Fields Ghana s’impose d’emblée à la treizième place. L’opérateur a signé en 2018 un partenariat avec le canadien Asanko Gold pour exploiter la mine aurifère du même nom. Objectif : 460 000 onces d’or par an en 2022. Gold Fields Ghana est la filiale du sud-africain Gold Fields (7e). 40
23
« Il s’agit d’appliquer le modèle de Randgold à Barrick. » MARK BRISTOW a tenu, en décembre 2018, à imprimer sa marque sur le premier extracteur d’or au monde avant même la fusion officielle le 1er janvier 2019. IM
AG
ES
AW
SO
N/B
LO O M B ERG
/G
ET
T
Y
SIM
ON
D
Opérant au Burkina Faso, le producteur d’or à capitaux canadiens Semafo a pris, en mars, le contrôle par échange d’actions de la société canadienne Savary. Celle-ci possède le projet burkinabè de Karankasso, proche de la mine de la Mana de Semafo.
La Zambie sur les rangs
51
milliards
Le cuivre résiste bien, avec une de dollars. hausse de 5 % en 2018, attendue à 1 % Chiffre d’affaires en 2019. Le marocain OCP, numéro des 50 premiers deux de notre classement (il a gagné une place), l’a bien compris. À la fin opérateurs de 2018, le géant des phosphates miniers s’est associé avec son compatriote (+ 17,5 % sur un an) Managem (21e, il a gravi trois échelons) pour rouvrir une mine de cuivre à Oumjrane. La Zambie et le Congo ne sont pas en reste, ce qui explique pourquoi le zambien Kansanshi rivalise à la neuvième place avec les mastodontes sud-africains. Anglo American Platinum, lui, consolide son premier rang (son chiffre d’affaires a crû de 18 %). Le prix du platine a atteint son niveau le plus bas depuis quinze ans à la fin de 2018, mais les analyses restent optimistes. La Banque mondiale prévoit un rebond de 5 % en 2019 au vu de la demande grandissante de l’automobile. Ce métal entre dans la fabrication des pots catalytiques qui permettent aux véhicules de moins polluer. Il devrait donc rester attractif. Sauf si la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis se matérialise et fait plonger les marchés automobiles…
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
149
Classement
DISTRIBUTION LES 30 PREMIÈRES ENTREPRISES Rang dans les 500
Société
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net* 438,9
1
6
Shoprite Holdings
Afrique du Sud
11 387,2
2
11
Spar Group
Afrique du Sud
7 847,8
147
3
12
Massmart Holdings
Afrique du Sud
7 593,8
122,9
4
15
Pick’n Pay Stores Group
Afrique du Sud
6 586,8
104,7
5
21
Woolworths Holdings
Afrique du Sud
5 608,9
440
6
54
Masscash
Afrique du Sud
2 621,8
ND
7
56
Foschini
Afrique du Sud
2 546,9
196,7
8
62
Clicks Group
Afrique du Sud
2 288,9
103,2
9
70
Edgars Consolidated Stores
Afrique du Sud
2 120,2
ND
10
80
Mr Price Group
Afrique du Sud
1 724
224,6
11
84
Massdiscounters
Afrique du Sud
1 641,9
ND
12
96
Truworths International
Afrique du Sud
1 458,9
231,5
13
105
Mohammed Enterprises Tanzania (METL)
Tanzanie
1 292,7
ND
14
116
Marjane Holding
Maroc
1 171,5
ND
15
155
Choppies Enterprises
Botswana
884
7,5
16
157
Label Vie
Maroc
881,2
25,7
17
219
Jumia Group (Ex-Africa Internet Group)
Nigeria
606,3
- 197,8
18
227
OK Zimbabwe
Zimbabwe
582,9
16,6
19
246
Auto Hall
Maroc
538,3
17,8
20
266
Nakumatt Holdings
Kenya
501,1
- 30,7
21
285
Prosuma Group
Côte d’Ivoire
453,6
2,7
22
287
Lewis Group
Afrique du Sud
448,8
21,3 4,2
23
322
Société Magasin général
Tunisie
384,2
24
342
Ceca Gadis
Gabon
350,8
1,4
25
391
Distribution & Warehousing Network
Afrique du Sud
280,9
- 34,4 15,3
26
421
Axia Corp.
Zimbabwe
248,3
27
440
Compagnie de distribution de Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
233,1
ND
28
441
SNMVT – Monoprix
Tunisie
232,9
- 0,1
29
-
CFAO Motors Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
164,7
7,4
30
-
Holdsport
Afrique du Sud
147,7
22,1
*(en millions de dollars)
Express Display, éditeur de solutions digitales JAMG - Photos : D.R.
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
> Gestion de la file d’attente > Affichage dynamique et satisfaction clients > Réservation de tickets à distance via mobile Nos références :
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Environnement contrasté
OSSEWA/WIKIMEDIA COMMONS
1
+ 21 %
Si la progression des acteurs commerciaux se poursuit de manière inégale selon les pays, l’Afrique du Sud, elle, reste en tête. SAÏD BENCHÉRIF
L
Progression du chiffre d’affaires en devises de la chaîne Shoprite, présente dans 15 pays et qui augmente son avance à la tête de notre palmarès. 13
« Je remercie les autorités de la Tanzanie, dont les forces de police, qui ont travaillé à mon retour. » M
ON
S
GO
NZ
ALEZ /
WIKIME
CO DIA
M
MOHAMMED DEWJI, PDG de Mohammed Entreprises Tanzania, le 20 octobre 2018, après son enlèvement spectaculaire, le 11 octobre, à Dar es-Salaam.
R
A
BAR
17 L’allemand Rocket Internet, principal actionnaire de Jumia, l’a introduit à la Bourse de New York le 12 avril 2019. La première enseigne africaine d’e-commerce a vu son cours bondir de 75 % le premier jour de cotation.
e continent aiguise l’appétit des multinationales de la distribution depuis plusieurs années. En témoigne la bataille à laquelle se livrent en Afrique de l’Ouest les français Casino, Auchan, et CFAO avec ses Carrefour Market au Sénégal ou son concept de centres commerciaux Playce. Au Maghreb, c’est le turc BIM qui tisse sa toile. Il faut dire que la classe moyenne est estimée à 330 millions de personnes sur le continent, soit un quart de sa population, selon Fraym, start-up américaine spécialisée dans l’analyse de données. De quoi attiser les convoitises. Mais cette analyse ne marche pas à tous les coups. Le chiffre d’affaires du Ceca-Gadis a ainsi reculé de plus de 15 % au Gabon, dans un contexte plombé par la déprime de l’or noir. En Afrique de l’Est, la chaîne Nakumatt, basée au Kenya, se classe dans notre édition à un rang plutôt convenable (20e), mais cela ne devrait pas durer. L’enseigne est au bord de la faillite pour cause de développement mal maîtrisé – comme nombre de milliards concurrents, dont Uchumi.
BA
28 La SNMVT, un franchisé de Monoprix en Tunisie, a ouvert à Sousse son 89e magasin en octobre 2018.
62,83
Le Maroc bien placé
de dollars. Chiffre d’affaires cumulé des 30 premières entreprises de distribution
Dans cet environnement, les trente premiers distributeurs réalisent un chiffre d’affaires de 62,83 milliards de dollars, une hausse de 15,77 % sur un an. Cette avancée a été recalculée (+ 15,77 % sur un an) à partir des résultats des trente premières entreprises du classement précédent, qui en comptait cinquante. Une réduction qui s’explique notamment par l’absence de données fiables sur nombre d’acteurs en Égypte, un poids lourd en matière de consommation. À cela s’ajoutent des disparitions, comme celle du sud-africain JD Group, pris dans la tourmente Steinhoff. Toutefois, la mainmise de l’Afrique du Sud, qui accapare les douze premières places et occupe quinze lignes au total, ne se dément pas. Parmi les sociétés notables d’autres pays, les enseignes marocaines (Marjane, Label Vie, Auto Hall) restent bien placées, tout comme Mohammed Enterprises Tanzania (13e).
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
151
Classement
TRANSPORT LES 50 PREMIÈRES ENTREPRISES
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ
Rang 2019
Rang dans les 500
Société
Pays
Chiffre d’affaires*
Résultat net* 391,8
1
16
Transnet
Afrique du Sud
5 886,4
2
22
Suez Canal Authority
Égypte
5 600
ND
3
38
Transnet Freight Rail
Afrique du Sud
3 529,9
ND
4
43
South African Airways
Afrique du Sud
3 295
- 420
5
52
Ethiopian Airlines
Éthiopie
2 710
232,8
6
58
Super Group
Afrique du Sud
2 412,6
107,6
7
81
Royal Air Maroc
Maroc
1 704,2
ND
8
122
Egyptair Airlines
Égypte
1 123,8
70,3
9
133
Transnet Port Terminals
Afrique du Sud
1 000,9
ND
10
146
Transnet National Ports Authority
Afrique du Sud
944,8
ND
11
150
Transnet Rail Engineering
Afrique du Sud
908,6
ND
12
182
Kenya Airways
Kenya
775,7
- 58,4 - 46,8
13
204
Trencor
Afrique du Sud
673,9
14
218
Air Mauritius
Maurice
610,7
5,4
15
236
Tunisair
Tunisie
563,8
- 140
16
238
Airports Co. of South Africa
Afrique du Sud
557,7
68
17
268
Comair
Afrique du Sud
489,7
24
18
309
Office national des aéroports
Maroc
399,1
57,1
19
314
Office national des chemins de fer
Maroc
394,1
- 59,5
20
320
Kenya Ports Authority
Kenya
385,9
91,3
21
357
Santova Logistics
Afrique du Sud
333
5,8
22
403
Société d’exploitation des ports – Marsa Maroc
Maroc
270
63,3
23
422
Grindrod
Afrique du Sud
247,1
- 41
24
436
Nu World Holdings
Afrique du Sud
238,1
13,8 70,5
25
473
Tanger Med Port Authority
Maroc
205,4
26
474
Airports of Mauritius
Maurice
205,1
ND
27
476
Value Group
Afrique du Sud
203
6,6
28
479
Empresa Nac. Dos Portos E Caminhos De Ferro De Moçambique
Mozambique
201
50,5
29
-
Agence nationale des ports
Maroc
185,8
15,4
30
-
Air Côte d’Ivoire
Côte d’Ivoire
183
- 27,5 137,4
31
-
Alexandria Container & Cargo Handling Co.
Égypte
169,3
32
-
Bolloré Transp. & Log. Côte d’Ivoire (Ex-Bolloré Africa Log. CI)
Côte d’Ivoire
165,3
24,1
33
-
Egyptair Maintenance & Engineering
Égypte
164,3
14,6
34
-
Port autonome d’Abidjan
Côte d’Ivoire
161,1
ND
35
-
Nouvelair Tunisie
Tunisie
157,7
9,1
36
-
Asky Airlines
Togo
125,3
ND ND
37
-
Société d’exploitation du Transgabonais
Gabon
122,4
39
-
Sjl Maghreb
Maroc
117,2
ND
38
-
Velogic Holding Co. Ltd
Maurice
96,4
3,3
40
-
Société nationale des transports et de la logistique
Maroc
85,6
ND
41
-
Egyptair Express
Égypte
79,4
- 6,8
42
-
Port autonome de Pointe-Noire
Congo
71,3
4,1
43
-
Egyptair Cargo
Égypte
71,1
11,3
44
-
Air Madagascar
Madagascar
59,4
- 13,3
45
-
Cargo Handling Corp.
Maurice
57,3
ND
46
-
Office de la marine marchande et des ports
Tunisie
57,2
17
47
-
Caverton Offshore Support Group (Ex-Caverton Helicopters)
Nigeria
56,5
7,2
48
-
Compagnie de transports au Maroc
Maroc
53,3
6,8
49
-
Aéroport international d’Abidjan
Côte d’Ivoire
48,9
5,9
50
-
Camair Co.
Cameroun
48,7
ND
*(en millions de dollars)
152
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
Accélération salvatrice
AG
ES
PA
Après des années mitigées, le secteur obtient de meilleurs résultats, favorisés par les grands projets d’infrastructures.
AH
« Il était peu probable que le plan de transformation de South African Airways résolve la situation. Nous aurions dû fermer la société. »
B ST GE / BLO O M BE RG/
TT
Y
IM
4
SA
R
TITO MBOWENI, ministre sud-africain des Finances, en novembre 2018, à propos des graves difficultés financières de la compagnie publique.
SAÏD BENCHÉRIF
érien, fret ferroviaire ou maritime… Le transport et la logistique retrouvent de l’allant. Le trafic des compagnies aériennes africaines a bondi de 7, 5 % en 2017 et de 6,5 % et 2018, selon l’Association internationale du transport aérien (Iata). Et l’activité exprimée en dollars des cinquante entreprises de notre classement affiche un bond de près de 30 % alors qu’il avait stagné l’an dernier. Pourtant réputé pour ses problèmes de gestion, l’opérateur public portuaire et ferroviaire sud-africain Transnet a vu son chiffre d’affaires en rands progresser de 11,3 % (environ 25 % en dollars) pour son exercice clos en mars 2018. Il ravit du coup la première place à l’égyptien Suez Canal Authority malgré la croissance de 12 % en dollars de celui-ci. Ces bons résultats se retrouvent aussi chez Transnet Freigh Rail, la plus grosse filiale de Transnet, troisième sur le podium.
A
22 Marsa Maroc va faire entrer Eurogate et Contship Italia au capital de sa filiale MINTT, chargée d’exploiter le terminal à conteneurs 3 de l’extension du port Tanger Med. Annoncée mi-mars, l’opération se fera par augmentation de capital.
44 Air Madagascar a mis en place en janvier avec Air Austral – son actionnaire à 49 % – un programme de fidélité commun, MyCapricorne, pour accroître leur synergie commerciale, qui se substitue à ceux qui existaient dans les deux groupes.
DR
Tableau aérien contrasté
49
2 187 868 Le nombre de voyageurs passés par l’aéroport d’Abidjan en 2018, soit une hausse de 5,7 %.
38,2 milliards
Côté aérien, le tableau est plus de dollars. contrasté. Les compagnies d’Europe Chiffre d’affaires et du Golfe dominent toujours en raides 50 premières son d’une libéralisation poussive et entreprises de la lente mise en œuvre de l’Open Sky. Ethiopian Airlines (5e), Royal de transport Air Maroc (7e) ou Air Mauritius (14e) (+ 29,3 % sur un an) se portent bien, avec des résultats en croissance soutenue. Ce qui n’est pas le cas de South African Airways (4e), qui reste en proie à de graves difficultés. Tout comme Tunisair (15e), qui affiche toujours de lourdes pertes. La compagnie est en voie de redressement sur le plan commercial (lire p. 54-55), mais pas financier. Quant à Air Côte d’Ivoire, elle n’est guère au mieux de sa forme avec un déficit de 27,5 millions de dollars. Egyptair (8e), elle, est parvenue à revenir dans le vert grâce à un bond de moitié de son chiffre d’affaires exprimé en dollars, lié à la stabilisation de la livre et à la reprise du tourisme. Enfin, chez les opérateurs maritimes, Tanger Med Port Authority (25e, lire p. 59) bénéficie du dynamisme du port marocain, devenu en 2018 la première plateforme africaine de conteneurs devant Durban. Avant même son actuelle extension, en cours de réalisation.
jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
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POST-SCRIPTUM Pierre-Olivier Rouaud @RouaudPO
Vers le billion ans le domaine économique, il y a le temps des bilans, c’est l’objet de ce hors-série, et celui des perspectives. En la matière, une fois n’est pas coutume, faisons œuvre, pourquoi pas, de fiction. Si depuis 2012, la croissance de nos 500 avait tranquillement suivi sa route des années antérieures, ce numéro marquerait un cap symbolique. Le chiffre d’affaires des afro-champions aurait dû passer le seuil du billion, autrement dit des 1 000 milliards de dollars. À seulement 637 milliards de dollars pour cette édition (qui porte sur les exercices 2017), on en reste loin! Les raisons sont bien connues. Pour aller à l’essentiel : le yoyo des cours du pétrole ou autres « commodités » et les désordres macroéconomiques, singulièrement sur les monnaies. Sonangol, Sonatrach ou Orascom, qui leur ont payé un lourd tribut, commencent juste à s’en remettre, comme l’ensemble du classement. Pourtant, au rythme de croissance de cette année (environ 6 %), il faudra, pour atteindre ce seuil, patienter encore jusqu’à notre numéro de 2023!
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Fondateur : Béchir Ben Yahmed, le 17 octobre 1960 à Tunis bby@jeuneafrique.com Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 Paris Tél. : +33 (0)1 44 30 19 60 Fax : +33 (0)1 45 20 09 69 Courriel : redaction @jeuneafrique.com
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Date toute théorique. D’ici là, qui sait combien le niveau d’expansion de l’économie mondiale, les crises locales ou globales, le caprice des bourses de matières premières à Londres, Chicago ou Kuala Lumpur, les tensions commerciales de l’ère Trump ou même la révolution numérique viendront doper, ou au contraire plomber, l’ascension de nos champions? Pour les entrepreneurs, sur le continent comme partout ailleurs, la croissance résulte d’une infinité de facteurs. Moins encore que celle des États, elle ne se décrète. Le talent des chefs d’entreprise, capitaines d’industrie ou start-uppeurs, c’est de savoir saisir les opportunités, d’exploiter aux mieux les ressources ou les avancées technologiques, et d’inventer ou de produire les biens et services compétitifs attendus par leurs clients. En la matière, le continent regorge de talents : qu’on songe à Safaricom, Dangote ou Magasin général. Et pour le reste ? Au-delà des caprices de la conjoncture, il est de la responsabilité des États de mettre en œuvre les conditions pour que les
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jeuneafrique no 50 - Les 500 - Édition 2019
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entreprises s’épanouissent, créent des richesses et de l’emploi. Pour cela, les recettes sont connues, stabilité socio-économique, amélioration du cadre des affaires et intégration régionale figurant au premier plan. Sur le premier point, la Fondation Mo Ibrahim apporte quelque espoir, son dernier indice de gouvernance globale en Afrique maintient sa tendance à l’amélioration. Les crises sécuritaires, politiques ou sociales n’ont pas disparu – qui peut le nier? –, mais le continent a réalisé en la matière son meilleur score des dix dernières années. Et dans le cadre des affaires? Dans sa livraison 2019, le classement « Doing Business » de la Banque mondiale souligne que, pour la sixième année de suite, l’Afrique subsaharienne est la région qui affiche le plus grand nombre de réformes. Encourageant. Concernant l’intégration commerciale, l’accord sur la zone de libreéchange continentale signé fin 2018 n’a pas encore, loin de là, pris son envol. Mais le feu vert du Parlement gambien ce 2 avril 2019 a marqué le passage de la barre des 22 ratifications requises pour qu’elle entre en vigueur. Un petit pas pour la Gambie, un grand pas pour le continent. De quoi voir les baobabs monter jusqu’au ciel. Jusqu’au billion et au-delà!
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