JEUNE AFRIQUE SPÉCIAL FINANCE – ÉDI T IO N 20 18
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL
HORS-SÉRIE NO 49
FINANCE
20e ÉDITION
LE CLASSEMENT DES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES
ENQUÊTE Comment BGFI gère sa crise de gouvernance SAHAM-SANLAM Expansion, synergies, performances… Qu’attendre du mariage du siècle ?
JEUNE AFRIQUE HO R S -SÉRIE N o 49
TECHNOLOGIES La blockchain à la conquête du Maghreb
Retour en force
Le capital-investisseur Sofiane Lahmar et l’assureur Jean Kacou Diagou ont été au cœur de deux des plus grosses opérations de l’année. Ils symbolisent le dynamisme retrouvé du secteur financier africain. Une embellie durable ? ÉDITION GÉNÉRALE
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France 6 € Algérie 360 DA Allemagne 8 € Autriche 8 € Belgique 7 € Canada 11,99 $ CAN DOM 8 €
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Éthiopie 95 birrs Italie 8 € Maroc 45 DH Mauritanie 1 800 MRO Norvège 75 NOK Portugal 8 €
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Suisse 14 FS Tunisie 6,50 DT Zone CFA 3 200 F CFA ISSN 1959-1683
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2018 Société Générale, S.A. au capital de 1 009 897 173,75 € - 552 120 222 RCS PARIS, Siège social : 29, bd Haussmann, 75009 PARIS. © David Dang – FRED & FARID Paris
ÉDITORIAL Rémy Darras
Rédaction en chef Rémy Darras Rédaction en chef exécutive Laurent Giraud-Coudière, Vladimir Pol (adjoint)
@remyda
Secrétariat de rédaction Blaise Malbois
Révolution silencieuse
Base de données et classements Jeanne-Marie Damilleville (les500@jeuneafrique.com) Direction artistique Marc Trenson, Jean-Philippe Gauthier (adjoint) Rédaction graphique Stéphanie Creuzé (chef de studio), Camille Chauvin, Mickaël Douliez, Julie Eneau, Sydonie Ghayeb, Clémentine Simonet Infographies Christophe Chauvin Iconographie Claire Vattebled (chef du service photo), Nathalie Clavé Révision Nathalie Wallon-Bedjoudjou (chef de service), Emmanuelle Montagnese, Sophie Bablon Publicitéa Pierre Bessière (coordination), Difcom, Groupe Jeune Afrique, 57 bis, rue d’Auteuil, 75016 Paris Tél. : 33 1 44 30 19 60 Fax : 33 1 45 20 09 67 Ont collaboré à ce hors-série El Mehdi Berrada, Nadoun Coulibaly, Éric Dupuy, Mathieu Galtier, Natacha Gorwitz, Fahd Iraqi, Omer Mbadi, Baudelaire Mieu, Amadou Oury Diallo, Joël Té-Lessia Assoko et Tarik Yanmi
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a conclusion de la vingtième édition de notre classement est formelle. Après deux années difficiles, marquées par le recul des grandes économies, les 200 premières banques du continent ont renoué, l’année dernière, avec une croissance à deux chiffres. Elles ont ainsi enregistré la plus forte progression de leurs revenus de la décennie. Cette bouffée d’air provient des principales économies – Nigeria, Maroc, Égypte et Afrique du Sud – et fait de l’Afrique le deuxième marché bancaire mondial, après l’Amérique latine, en matière de croissance et de rentabilité, comme le relevait une étude publiée en février 2018 par le cabinet de conseil McKinsey. « Dans la plupart des régions du monde, le secteur est confronté à des rendements décevants et à une croissance atone. Mais le système bancaire africain offre un contraste saisissant dans la mesure où il connaît une croissance rapide et offre une rentabilité deux fois supérieure à la moyenne mondiale », notet-il. Mais il ne s’agit pas pour autant de céder à un trop grand optimisme. Après le temps de l’euphorie puis celui des doutes, vient celui de la sagesse. Les fragilités structurelles demeurent (la faiblesse des fonds propres par exemple), mais c’est une révolution en douceur, sur le long terme, qui est en cours. D’abord, d’importantes mutations organisationnelles ont été entamées, à l’instar de celles en cours dans la zone Uemoa obligeant les grandes banques européennes et marocaines à décentraliser leurs lieux de décision
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dans les capitales subsahariennes et à africaniser leur management. C’est au bord de la lagune Ebrié ou du fleuve Wouri que se décidera l’octroi d’un prêt important, non plus à Paris ou Casablanca.
La banque de demain
Plusieurs entrepreneurs africains se sont lancés dans la banque, tandis que de grands acteurs du continent ont profité du retrait de groupes européens comme BPCE, BNP Paribas ou encore Barclays. Certains, comme les assureurs NSIA et Sanlam, ont poursuivi leurs opérations de consolidation, ce qui leur offre une plus grande envergure régionale ou continentale qui leur permet de rayonner sur plusieurs activités. Quand d’autres, tel BGFI, ont commencé à mettre en place de nouveaux outils de contrôle et de surveillance pour parer à tout nouveau défaut de gouvernance. Dans un continent sous-bancarisé, ces groupes ont compris qu’ils avaient tout à inventer. Stimulés par la concurrence des services financiers des opérateurs de télécoms, et désormais de la grande distribution et des pétroliers, les acteurs historiques continuent de développer leurs offres digitales, tissent des liens avec les institutions de microfinance, révolutionnent leur mode de distribution et devront s’adapter aux bouleversements de la blockchain. Avec pour objectif de capter une grande partie du liquide actuellement en circulation. C’est aujourd’hui sur le continent que s’invente la banque de demain.
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For generations to come Sanlam is a Licensed Financial Services Provider.
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N’est-il pas temps que nous arrêtions de penser « moi, moi, moi » et commencions à penser « nous, nous, nous » ? Dans cette société où nous jetons l’ancien, en faveur du nouveau encore et toujours du nouveau - il est facile d’oublier ceux qui viendront après nous et qui devront faire face au monde que nous créons aujourd’hui. Chez Sanlam, nous sommes persuadés qu’il est urgent de construire ensemble un monde durable, car c’est maintenant que nous en avons le plus besoin. C’est pourquoi, au cours des 100 dernières années, nous nous sommes efforcés de bâtir, pour les générations futures, un avenir financier et un patrimoine durable pour un monde meilleur.
Sommaire Le classement des 200 premières banques africaines
95 101 102 104 106 108 110 112 114
117 123 124 126 128
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Éditorial Révolution silencieuse
ENQUÊTE
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Microfinance Un gisement prometteur Caisses populaires Daouda Sawadogo, architecte du changement 2.0 18 Banque universelle Au Cameroun, CCA Bank a sauté le pas 20 Tribune Des synergies prometteuses avec les banques commerciales
AFRIQUE SUBSAHARIENNE
22 28 32 34
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Risque Crise de gouvernance à BGFI Baromètre de la zone franc Casablanca distance Paris Interview Yoann Lhonneur, Devlhon Consulting Portrait L’irrésistible ascension de Georges Wega
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Classement général Classement régional et performances
Afrique du Nord Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique de l’Est Afrique australe et océan Indien Les plus rentables Les plus prêteuses
Classement assurances Classement finance
Bourse Capital-investissement Fusions-acquisitions
Sommaire
36 Stratégie Le retour gagnant de Jean Kacou Diagou 40 Nouvel entrant La BMS capitalise sur ses succès 42 Capital-investissement Et Abraaj s’effondra comme un château de cartes 50 Stratégie De nouveaux acteurs à l’assaut des services financiers 55 Tribune Le secteur bancaire peut contribuer à l’initiative privée en RD Congo
MAGHREB & MOYEN-ORIENT
58 Blockchain Un levier de croissance ? 66 Interview Sofiane Lahmar, Development Partners International 72 Stratégie Le marocain CFG recherche toujours l’équilibre financier 74 Interview Youssef Fassi Fihri, Société centrale de réassurance 76 Portrait Un nouvel horizon pour la CDC tunisienne 79 Nouvel entrant Percée éclair pour Attamine Chaabi 82 Assurances Avec Saham, Sanlam impose son hégémonie continentale 85 Tribune Le Maghreb doit engager sa révolution financière
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CLASSEMENT
86 Bilan Sortie de crise en ordre dispersé
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130 Post-scriptum Nouvelle ère PHOTOS DE COUVERTURE : ÉDITION GÉNÉRALE : DPI ; VINCENT FOURNIER/JA
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Habib Koné Directeur général d’Atlantic Business International
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Jean Kacou Diagou PDG de NSIA
58 66
Sofiane Lahmar Associé de DPI
76
Boutheina Ben Yaghlane Directrice générale de la CDC tunisienne
La solution Core Banking intĂŠgrĂŠe au service du Digital
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ENQUÊTE
MICROFINANCE
Un gisement prometteur
BAOBAB+
Baobab, Cofina, Amifa… La concurrence s’accroît en Afrique de l’Ouest pour des acteurs qui devront choisir entre conserver leur vocation sociale et offrir d’importants retours sur investissement.
En 2017, Baobab (ex-Microcred) a octroyé 21 % de ses crédits par le biais du téléphone mobile.
Enquête MICROFINANCE
NADOUN COULIBALY, à Ouagadougou
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développement des petites et très petites entreprises en Afrique et en Chine. Notre portefeuille de prêts s’élève à plus de 551 millions d’euros, et nous avons également constaté une augmentation des dépôts de la clientèle, à près de 195 millions d’euros », se félicite Marion Ivars. Grâce à une maîtrise des créances douteuses avec un portefeuille à risque à trente jours (PAR 30) établi à 2,2 % à la fin de décembre 2017, conjuguée à une excellente performance dans le secteur, Baobab mise sur la diversification de ses produits et sur l’innovation pour percer sur de nouveaux segments de marché. Car la digitalisation des offres est désormais incontournable, « 21 % des crédits ayant été accordés par le biais du téléphone mobile en 2017 », précise Marion Ivars. Selon
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AB
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est ce mois d’octobre 2018 qu’a choisi Microcred pour changer de nom et devenir Baobab sur le marché très concurrentiel de la microfinance au Burkina Faso. Cette nouvelle identité, qui doit s’étendre progressivement à l’ensemble des filiales, confirme l’appétit du groupe français pour un secteur dont le chiffre d’affaires en Afrique de l’Ouest est estimé à plus de 1 262,2 milliards de F CFA (1,9 milliard d’euros). Mais elle s’inscrit surtout dans une offensive plus large. « Nous souhaitons nous transformer en banque digitale dans les trois prochaines années », confie Nicolas Dehoorne, directeur général de Microcred Burkina (plus de 15 milliards de F CFA d’actifs en 2017). Dès à présent, sa gamme de produits « va au-delà du crédit et de l’épargne OB aux microentrepreNICOLAS DEHOORNE, directeur général de Microcred Burkina BA neurs, avec un évenles estimations du secteur, le marché des smartphones tail beaucoup plus large de clients », détaille pour sa part et des tablettes va doubler en Afrique subsaharienne au Marion Ivars, directrice commerciale du groupe. cours des cinq prochaines années, pour passer de 400 à Arrivé au Pays des hommes intègres en 2016, Microcred 800 millions d’utilisateurs. L’objectif du groupe est bien s’est rapidement hissé dans le peloton de tête d’un secteur sûr de capter cette croissance, d’autant plus que 40 % des largement dominé par le Réseau des caisses populaires du clients bancaires africains interrogés préfèrent utiliser Burkina (70 % de part de marché), suivi de loin par l’Alles canaux numériques pour les transactions. « Internet liance de crédit et d’épargne pour la production (ACEP) mobile continue de croître rapidement en Afrique. Selon et par Première agence de microfinance (PAMF). Depuis le cabinet GSMA, la pénétration du smartphone passera de 2014, le groupe a lancé son réseau d’agents à l’assaut du 20 % en 2015 à près de 60 % en 2020. Aujourd’hui, dans les Sénégal, de Madagascar et, plus récemment, de la Côte capitales, elle est déjà supérieure à 80 % », rappelle Marion d’Ivoire. Ils sont aujourd’hui un millier de commerçants Ivars. Reste que le groupe français préfère se concentrer sur sous contrat. Avec plus de 750 000 clients répartis sur le financement des PME plutôt que des particuliers. « Pour dix marchés, l’entreprise fondée en 2005 connaît une apporter de la valeur ajoutée, nous nous spécialisons dans croissance rapide en Afrique. « En 2017, nous avons octroyé le financement des microentreprises, segment non couvert près de 850 millions d’euros de crédits afin de soutenir le par les banques commerciales », explique Nicolas Dehoorne. Le potentiel du marché ouest-africain de la microfinance (plus de 1 200 milliards de F CFA d’actifs, selon la Banque En Afrique, environ 480 millions de personnes sont exclues du centrale) est tel qu’il suscite la convoitise système bancaire. 71 % de la population adulte de l’Afrique subsahades grands groupes internationaux. Parmi rienne ne dispose pas de compte auprès d’une institution finaneux, Cofina, qui prospecte le marché burkicière formelle (banques traditionnelles, IMF, coopératives). Sur nabè de la microfinance, jusqu’ici véritable l’ensemble du continent, 53 % des microentreprises et des PME chasse gardée du Réseau des caisses popu(35 millions) ont peu ou pas accès aux services de crédit. laires. Avec 1000 collaborateurs, le groupe Alors qu’une grande partie du marché bancaire mondial enregistre une ivoirien revendique 100 000 clients. En croissance atone ces dernières années, le secteur bancaire africain a 2017, il a atteint 96 milliards de F CFA de connu une expansion importante et devrait maintenir cette tendance total de bilan, soit un peu moins que l’obpositive dans un avenir proche. Aujourd’hui estimé à environ 86 milliards jectif affiché de 100 milliards de F CFA, de dollars, il devrait augmenter à 129 milliards de dollars d’ici à 2022. pour un encours de crédits de 71 milliards, N.C. contre 64 milliards engrangés au titre
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UNE PME SUR DEUX N’A PAS ACCÈS AU CRÉDIT
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BAOBAB+
Enquête MICROFINANCE
Baobab enregistre des gains de 30 % sur fonds propres pour ses filiales africaines les plus rentables. Ici, au Sénégal.
des dépôts. Disposant de 78 points de vente, le groupe ivoirien évalue l’ensemble de ses opérations à plus de 200 milliards de F CFA. D’autres encore comme Atlantic Microfinance for Africa (Amifa), holding du groupe marocain Banque centrale populaire (BCP), qui a ouvert au Sénégal sa quatrième filiale consacrée à la microfinance sur le continent, frappe également à la porte du pays.
Hausse de la concurrence
Mais ce secteur, où évoluent traditionnellement des acteurs locaux sous forme coopérative ou mutualiste, est aussi convoité par d’autres compétiteurs. Pour s’adapter à la nouvelle donne du marché, six réseaux ouest-africains de microcrédit, dont le Réseau des caisses populaires au Burkina, Kafo Jiginew et Nyèsigiso au Mali ou encore Pamecas au Sénégal, ont lancé en juillet 2018 les activités de la Financière de l’Afrique de l’Ouest (Finao). N’agissant pas comme une banque de détail, la Finao, implantée à Dakar, a démarré avec 4,5 millions de clients et 800 points de vente. En 2016, l’épargne collectée par ces six institutions s’était établie à 400 milliards de F CFA, contre quelque 300 milliards de F CFA de crédits octroyés. L’excédent de ressources
ainsi dégagé, soit 100 milliards de F CFA, a été mis à disposition de la Finao pour une intermédiation directe au profit de ses fondateurs et des institutions de microfinance de la sous-région. Fin connaisseur de la microfinance en Afrique de l’Ouest, Alpha Ouédraogo voit d’un bon œil l’arrivée de ces nouveaux acteurs. « Le marché est tel que ni les banques ni les systèmes financiers décentralisés (appellation du secteur par la BCEAO) ne peuvent répondre aux besoins de financement des populations. Il y a donc de la place pour plusieurs acteurs, mais l’évolution actuelle va imposer des alliances », précise l’ancien patron du Réseau des caisses populaires du Burkina et de la Confédération des institutions financières en Afrique de l’Ouest (CIF-AO). Avertissant toutefois que le secteur ne saurait devenir un « gisement minier », une sorte de vache à lait pour les sociétés à capitaux au détriment de sa fonction sociale, il regrette que « la plupart des investisseurs dans la microfinance demandent des retours sur investissement de l’ordre de 20 % à 30 % ». Engagé dans une véritable bataille de marché, Baobab confirme engranger des gains de l’ordre de 30 % sur fonds propres pour ses filiales africaines les plus rentables.
ÉTABLIE À DAKAR, LA FINAO A DÉMARRÉ EN JUILLET 2018 AVEC 4,5 MILLIONS DE CLIENTS ET 800 POINTS DE VENTE.
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Enquête MICROFINANCE
SOPHIE GARCIA/HANSLUCAS.COM POUR JA
Le directeur général de la FCPB espère tripler chaque année le pourcentage de ses nouveaux clients.
Caisses populaires Daouda Sawadogo, architecte du changement 2.0 Aux commandes depuis 2002, le banquier accélère le virage digital du leader burkinabè du microcrédit pour partir à la conquête de l’Afrique de l’Ouest. NADOUN COULIBALY, à Ouagadougou
ur produit du Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB) qu’il intègre au début des années 1990, Daouda Sawadogo, le directeur général de la Faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB), n’a aujourd’hui qu’une obsession : la digitalisation des opérations. Pour matérialiser ce chantier, le leader burkinabè de la microfinance (70 % de part de marché) a lancé en avril 2018 l’application Danaya Cash. Cette plateforme lui permet d’atteindre désormais les clients des coopératives d’épargne et de crédit membres, comme
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EN CHIFFRES
+ 70 % de part de marché
1,2 million de clients,
+ 10 % sur un an
201 milliards de F CFA d'actifs
lui, de la Confédération des institutions financières d’Afrique de l’Ouest (CIF), à savoir Fececam au Bénin, Kafo Jiginew et Nyèsigiso au Mali, UM-Pamecas au Sénégal et Fucec au Togo. Avec 4 millions de clients dans l’espace Uemoa pour 800 points de vente, les membres de la CIF totalisent plus de 400 milliards de F CFA d’épargne collectée (610 millions d’euros). Le potentiel de Danaya Cash devrait permettre à la FCPB de nouer des partenariats avec des opérateurs de mobile banking, tels Orange Money, Tigo Cash ou encore MTN Mobile Money, pour offrir un porte-monnaie électronique au 1,2 million de membres de son réseau. À partir de leur compte en ligne, les clients pourront effectuer grâce à leur téléphone mobile diverses transactions financières comme le paiement de factures (eau, électricité, etc.), le versement de salaires ou le transfert d’argent. Une stratégie qui s’annonce fructueuse, selon le dirigeant : « Nous avons une croissance de nos membres d’environ 10 % par an. Avec la digitalisation, nous espérons tripler cette croissance autour de 30 %. »
Le défi des fonds propres
Artisan de la reconfiguration de la Fédération des caisses populaires du Burkina en une Faîtière en 2013, Daouda Sawadogo entend s’attaquer à un autre projet d’envergure : le renforcement des fonds propres, qui s’élèvent à 57 milliards de F CFA. Pour cela, les frais d’adhésion ont été relevés à 2 000 F CFA. Dans le même temps, il souhaite développer les souscriptions à la part sociale d’investissement, un produit d’épargne qui a permis de mobiliser jusqu’ici 1 milliard de F CFA sur un objectif initial de 8 milliards. L’aboutissement de ces chantiers ne pourra que conforter la place de leader des Caisses populaires dans le paysage burkinabè de la microfinance. Au 31 décembre 2017, le résultat net de la FCPB s’établissait à 5,1 milliards de F CFA, contre 3 milliards un an plus tôt. « Outre le renforcement de nos fonds propres, la croissance de l’activité s’explique par la forte demande en crédit », souligne Daouda Sawadogo. Avec 201 milliards de F CFA d’actifs (en hausse de 13 % sur un an), le réseau a collecté 138 milliards de F CFA d’épargne, contre 96 milliards de crédits octroyés.
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Enquête MICROFINANCE
Banque universelle Au Cameroun, CCA Bank a sauté le pas
Le siège du Crédit communautaire d’Afrique, à Yaoundé. OMER MBADI, à Yaoundé
lbert Nkemla, président du conseil d’administration du Crédit communautaire d’Afrique (CCA), doit une fière chandelle à Louis Paul Motaze, nommé ministre des Finances lors du remaniement de mars 2018 au Cameroun. Le 30 mai, ce dernier accordait enfin l’agrément bancaire au CCA, quinze mois après le feu vert du régulateur, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac). Las d’attendre, le capital-investisseur panafricain AfricInvest et le fonds public belge BIO se sont entre-temps désengagés. Seuls l’ivoirien NSIA et quelques privés camerounais ont continué de soutenir le projet. CCA Bank devient ainsi le quinzième établissement de crédit au Cameroun et la première structure de microfinance d’Afrique centrale à sauter le pas, vingt ans après sa création
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par Albert Nkemla. Un changement de statut favorisé par sa bonne santé financière : un total de bilan de 182 milliards de F CFA (277,5 millions d’euros) à la fin de 2017, pour des dépôts s’élevant à 170,7 milliards de F CFA et des crédits de 78,9 milliards de F CFA. Ce qui lui a permis de dégager l’année dernière un résultat net de 692 millions de F CFA. « Elle est peut-être la dernière-née des banques locales, mais ses indicateurs la placent déjà parmi les dix premiers établissements du pays, certes à distance des filiales des groupes internationaux et des banques panafricaines », souligne un analyste. Des performances qui résultent de la fidélité de ses 450 000 clients captés grâce à son réseau de 42 agences et de 49 distributeurs automatiques disséminés sur le territoire, notamment dans des localités non desservies par les banques. « Son portefeuille est constitué d’un réseau dense de PME
FLICKR DAN ARMSTRONG
L’institution de microfinance a changé de statut en mai. Forte de son réseau d’agences, elle affiche une grande ambition dans les activités de détail. formelles et informelles et de particuliers, notamment des fonctionnaires. Il est probable que le nouvel établissement cherchera dans un premier temps à consolider cette base pour se faire une place dans la banque de détail. Quitte à opter plus tard pour le corporate », analyse un concurrent. Le fait de devenir une banque universelle lui permettra aussi d’accroître les opérations en devises qu’elle pratiquait déjà intensément au profit de sa clientèle.
Changement de culture
Ce nouveau statut implique également un changement d’état d’esprit. « Il règne toujours un réflexe de microfinance dans la maison, où les contrôles demeurent assez lâches », soutient notre observateur. Pour y remédier, le nouveau management, sous la houlette de Charlotte Kouecheu, une ancienne cadre de Commercial Bank of Cameroon (CBC), multiplie les partenariats. Des accords d’assistance technique ont ainsi été noués avec Oragroup, la néerlandaise Rabobank et Mauritius Commercial Bank (MCB). Mais pas question pour le moment de conclure une alliance avec les groupes désireux de faire leur entrée sur le marché bancaire camerounais. Albert Nkemla, qui considère l’homme d’affaires camerounais Paul Kammogne Fokam comme « son mentor et le grand frère qu’il n’a jamais eu », vient donc de franchir une étape décisive dans son aventure bancaire. Peut-être rêvet-il à présent, en secret, de suivre la trajectoire africaine du fondateur d’Afriland First Group.
Enquête MICROFINANCE
TRIBUNE
Des synergies prometteuses avec les banques commerciales M
APZ-IMAGE
algré les investissements importants réalisés par les de finance inclusive en intégrant d’autres services connexes établissements de crédit dans le développement du comme la microépargne et la microassurance afin de consoliréseau de points de vente et d’automates, le niveau de bander sa viabilité, ainsi que la vocation sociale de ses programmes carisation des pays d’Afrique subsaharienne (environ 16 % en d’inclusion. 2017) constitue encore l’un des plus grands défis du secteur À l’instar des banques classiques, les institutions de microfisur le continent. nance ont amorcé leur transformation numérique au travers Il est donc urgent de promouvoir des structures alternatives de partenariats stratégiques avec les opérateurs de télécoms de financement capables d’assurer la mobilisation de la petite sur des offres croisées mais aussi en collaboration avec des épargne en milieux rural et urbain, et de créer les conditions fintechs pour tout ce qui a trait au mobile banking, à la d’une insertion progressive du secteur informel dans l’écomonétique et aux porte-monnaie électroniques. Ces innovanomie moderne. Face aux enjeux d’inclusion tions digitales, en plein essor sur le continent, financière et à la nécessité de renforcer le visent à favoriser davantage la proximité avec taux de bancarisation, le choix des pouvoirs la clientèle, à renforcer la pénétration des serpublics s’est porté sur l’expérimentation de la vices de la microfinance, optimiser les coûts, microfinance. faciliter les processus opérationnels et amélioVéritables leviers de croissance de l’inclusion rer la capillarité des réseaux de distribution. financière, les institutions de microfinance La microfinance, avec sa capacité démontrée (IMF) ont généralement défini leur stratégie à améliorer les indicateurs sociaux, à mobiliser de développement en se rapprochant au maxide l’épargne et à créer de la richesse, reprémum de leur cible. Elles visent en majorité des sente un levier de croissance d’une importance Habib Koné populations à faible revenu, qui travaillent capitale pour les pays de l’Uemoa. Directeur général dans le secteur informel et ne disposent pas d’Atlantic Business des garanties conventionnelles exigées par le our les banques commerciales, la microfiInternational secteur bancaire classique. nance offre la promesse d’un gisement de (Groupe BCP) clients potentiels. Des alliances stratégiques ontrairement aux banques, les mécanismes ou des prises de participations des banques d’épargne-prêt (généralement orientés dans les IMF seraient de nature à conjuguer vers le secteur du commerce et des métiers les métiers de la banque avec les spécificités manuels) mis en place par ces IMF prennent en compte le proet le potentiel de la microfinance. Ces synergies contribuefil des clients, le potentiel à développer une activité pérenne, raient immanquablement au renforcement de l’offre des les flux de trésorerie et la capacité de remboursement du crédit IMF envers leur cible en proposant des services bancaires à proposé. caractère universel. D’ailleurs, la cible privilégiée des IMF est constituée de Cette alliance influerait favorablement sur le taux de femmes. Ne disposant généralement pas de capital suffisant bancarisation en zone Uemoa, tout en consolidant la forte pour lancer une activité substantielle, beaucoup d’entre elles croissance de l’inclusion financière, qui est de plus en plus commencent par le petit commerce en s’affiliant au départ soutenue par les innovations des opérateurs de télécoms. à des coopératives ou à des tontines. Soucieuses de dispoReste que le secteur souffre encore de quelques difficultés ser d’une activité génératrice de revenus ou de pourvoir aux structurelles telles que le facteur risque lié à l’absence d’une besoins de leurs foyers, les femmes ont démontré de très centrale des risques inter-IMF ou d’un accès au bureau de bonnes aptitudes à épargner auprès des IMF. crédit, ce qui a tendance à ralentir l’essor de la microfinance. Mais la microfinance ne se limite plus au volet du finanL’intervention des autorités de tutelle est très attendue sur cement. Elle adopte désormais une approche plus globale ce sujet.
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AFRIQUE SUBSAHARIENNE
28 Baromètre de la zone franc Casablanca distance Paris
Établi à Libreville, le leader du secteur financier en Afrique centrale rayonne dans onze pays.
RISQUE
Crise de gouve 22
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34 Portrait L’irrésistible ascension de G. Wega
36 Stratégie Le retour de Jean Kacou Diagou
50 Services financiers Offensive sur le cash
rnance à BGFI jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
XAVIER BOURGOIS POUR JA
Secoué ces dernières années par une série de scandales, le groupe bancaire gabonais a décidé de renforcer son dispositif de surveillance.
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Afrique subsaharienne RISQUE
OMER MBADI, à Yaoundé
B
GFIBank est contraint de montrer patte blanche. En juillet 2018, le groupe gabonais renforçait son dispositif de contrôle et de surveillance en nommant de nouveaux responsables (lire p. 26). Ces désignations intervenaient quelques mois après un autre événement passé inaperçu : en avril, BGFI a publié – une première – son rapport de contrôle interne pour 2017. Ce document nous apprend notamment que « l’exposition du Groupe BGFIBank aux risques est globalement restée “majeure” sur 2017, malgré les améliorations relevées sur l’ensemble des filières. » Par ces différentes mesures, le groupe dirigé par HenriClaude Oyima tente de redorer une image ternie ces dernières années par des affaires à répétition dans plusieurs de ses onze filiales: Gabon, Congo, RD Congo, Guinée équatoriale, São Tomé-et-Príncipe, Cameroun, Côte d’Ivoire, Bénin, Sénégal, Madagascar et Europe. La dernière, passée quasiment sous silence, date de quelques semaines. Elle porte sur des soupçons de détournements d’actifs au sein de la filiale camerounaise. « Des achats de terrains et de véhicules pour le personnel qui sont en fait octroyés à des personnes extérieures », résume une source interne.
Cette affaire, gérée avec discrétion, s’est soldée par la mise à l’écart d’une partie du comité directeur. Les problèmes du groupe sont toutefois plus anciens. 2013 fut en effet une annus horribilis. La maison mère (qui n’a pas donné suite à nos sollicitations) a été obligée de recapitaliser sa filiale béninoise à hauteur de 15 milliards de F CFA (23 millions d’euros) à la suite de choix quelque peu hasardeux un an auparavant, sur fond de soupçons de malversations. Conséquence : vingt cadres, dont le directeur général, Benoît Zannou, ont été mis à la porte. Dans la foulée, Brice Laccruche Alihanga, le patron de la succursale gabonaise, la plus importante du groupe, et le directeur de l’audit ont également été remerciés. « Nous avons tiré les conséquences des diagnostics que nous avons menés au Bénin et au Gabon. Il y avait un dérapage au niveau des risques de crédit de la part des équipes dirigeantes locales », assurait Henri-Claude Oyima en juin 2014 dans les colonnes de Jeune Afrique. Or, quatre années plus tard, la menace n’a pas été totalement éliminée. « L’évaluation du profil de risque du groupe met en exergue une forte exposition aux risques de crédit, mais aussi opérationnels et informatiques avec l’émergence de produits digitaux », note le rapport de contrôle interne. Il est vrai que le PDG du groupe a été confronté l’année dernière au scandale le plus retentissant, celui des cartes
ERIC LARRAYADIEU/CEO FORUM/JA
L’année dernière, le fondateur de BGFIBank, Henri-Claude Oyima, a été confronté à un scandale de fraude sur les cartes prépayées Visa.
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jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
SA CROISSANCE RAPIDE N’A PAS ÉTÉ ABSORBÉE ET NE S’EST PAS ACCOMPAGNÉE D’UNE ÉLÉVATION DES STANDARDS.
prépayées Visa, après une alerte donnée par la multinationale. Au cœur de la fraude, des employés de la filiale gabonaise qui ont crédité des comptes adossés à ces cartes sans qu’il y ait eu au préalable de versements. Le préjudice s’élève à près de 2 milliards de F CFA. Cette affaire a finalement abouti à l’incarcération de plusieurs dirigeants, dont Edgard Théophile Anon, l’ex-patron ivoirien de la filiale à Libreville. « De telles déconvenues dénotent du défaut d’institutionnalisation qui a longtemps caractérisé cette entreprise. Sa croissance rapide n’a pas été suffisamment absorbée et ne s’est pas toujours accompagnée d’une élévation des standards », critique un banquier installé en Afrique de l’Ouest. « En passant outre les exigences de Visa en matière de sécurité pour adopter les siennes propres, BGFI Gabon a ouvert un boulevard à la fraude avec des complicités en son sein », résume un analyste.
Des filiales trop autonomes
BGFI, en proie à une crise de croissance ou à une crise de gouvernance ? Les deux, en fait. En se mettant en retrait pour piloter la seconde phase d’expansion du groupe entamée au début de la décennie, Henri-Claude Oyima a bien
malgré lui accordé une certaine autonomie à des filiales qui n’ont pas toujours bénéficié de l’encadrement requis. Le choix d’injecter de manière inconsidérée 17 milliards de F CFA dans la filière cotonnière béninoise, sensible politiquement, était le fait du management de la filiale locale. Une analyse que ne partage pas notre banquier ouest-africain. « BGFI souffre encore d’une tare ayant affecté d’autres acteurs panafricains à un moment ou à un autre de leur développement. Le groupe dépend encore d’une personne qui décide de tout depuis Libreville. Il est encore person driving au lieu d’être process driving. Un saut pourtant indispensable s’il souhaite se développer », souligne-t-il. Un autre élément de fragilité réside dans sa politique agressive de crédit qui le pousse parfois à être moins regardant sur les emprunteurs. « Il est étonnant de constater qu’un important importateur, dont la réputation à faire défaut est largement connue dans le milieu et qui voit les portes des autres établissements se refermer à son approche, continue de trouver grâce auprès de la filiale locale de BGFI », observe, sceptique, un banquier camerounais. Certes, les filiales sont dans l’ensemble rentables, et BGFI jouit d’une bonne santé. En baisse de plus de 25 %
Afrique subsaharienne RISQUE
sur un an, le bénéfice s’établit à 29 milliards de F CFA, tandis que le total de bilan remonte de 1,6 %, à 2 982 milliards de FCFA. Mais un problème de liquidité peut parfois se poser lorsque l’établissement affiche plus de crédits que de dépôts. Alors que le ratio d’intermédiation généralement admis tourne autour de 75 %, il a dépassé les 100 % dans les filiales camerounaise, congolaise, ivoirienne et sénégalaise pour l’année 2017. Pour assurer son expansion à marche forcée, le premier groupe bancaire a par ailleurs cédé à la tentation de se rapprocher de personnalités politiques. Cette pratique est courante en Afrique centrale. Pour s’en convaincre, il suffit de remarquer que plusieurs piliers des pouvoirs en place sont présents dans les conseils d’administration des filiales gabonaise, congolaise et équato-guinéenne. « Le risque de voir se développer des engagements au-delà du raisonnable est très élevé. Ce type de prêt aux politiques se solde généralement par une forte hausse des créances douteuses », prévient le banquier camerounais. Le cas de Francis Selemani Mtwale est symptomatique des effets pervers qu’engendre la collusion entre banquiers et personnalités politiques. À présent directeur de développement du holding bancaire, ce proche du président Joseph Kabila a dirigé BGFI RDC pendant neuf ans, période au cours de laquelle le groupe a été impliqué dans plusieurs affaires. C’est le cas entre autres des accusations de détournements de fonds par l’intermédiaire de cette filiale visant l’entourage du chef de l’État, comme l’a révélé, en novembre 2016, le quotidien belge Le Soir dans le cadre des « Lumumba Papers ». Même si on ne le reconnaît pas à Libreville, les changements intervenus en interne traduisent une volonté de tourner la page. Outre le départ de Francis Selemani Mtwale, Gloria Mteyu, qui fait également partie de l’entourage présidentiel congolais, a cédé ses
BGFI
Renouvellement des équipes
Huguette Oyini, directrice générale adjointe de BGFIBank, chargée des risques.
parts, tandis que le tour de table accueillait de nouveaux investisseurs locaux. Ce renouvellement des hommes dans les succursales et au sein du holding s’est accompagné d’une réorganisation de la gouvernance. Un pôle gestion globale des risques a été instauré et est supervisé par Huguette Oyini, la numéro deux du groupe. Six filières (audit interne, gestion des risques, contrôle permanent, conformité, révision comptable et sécurité des systèmes d’information) encadrent désormais le contrôle. Un arsenal qui sera progressivement renforcé, tant au niveau du budget que des ressources humaines. En musclant peu à peu le dispositif de contrôle interne de son groupe, Henri-Claude Oyima, 61 ans, s’attaque probablement à l’un de ses derniers chantiers avant de céder son fauteuil. Même si le sujet, de temps en temps évoqué, demeure dans les limbes quant à son échéance.
POUR ASSURER SON EXPANSION, LE GROUPE A CÉDÉ À LA TENTATION DE SE RAPPROCHER DE PERSONNALITÉS POLITIQUES.
CONTRÔLE : UN TRIO À LA MANŒUVRE Ébranlé en 2017 par le scandale des cartes Visa prépayées, le Groupe BGFIBank a été contraint de réagir. Outre l’instauration de trois pôles (finance, secrétariat général et gestion globale des risques), le PDG HenriClaude Oyima a réorganisé le dispositif de contrôle et de surveillance. En juillet,
26
il a nommé un trio pour assurer cette supervision. Débauché de la Caisse nationale de Crédit agricole du Sénégal, où il était responsable conformité et risque opérationnel, Youssouf Diagana occupe désormais le poste de directeur des risques et du contrôle permanent. Passé par Mazars Group,
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le Sénégalais doit entre autres assurer le contrôle des filiales. En tant que directrice de la conformité, Stella Bongotha, qui a intégré le groupe il y a six ans, doit vérifier que les différentes entités respectent les réglementations et les principes déontologiques, tout en veillant à la réputation du groupe.
Enfin, Arnaud Nguimbi reste en territoire connu. Après avoir rejoint BGFI en 2011, le nouveau directeur de l’audit interne y a effectué un parcours sans faute. Il a désormais la responsabilité de détecter et de corriger les défaillances constatées dans le groupe. Un vaste chantier… O. M.
COMMUNIQUÉ
AVIS D’EXPERTS
1. Pierre
MARLY
Avocat associé, Africa Practice
2. Chinyelu
ORANEFO
Avocat
1
2
Banque et assurance : vers une recomposition du paysage africain Depuis 2017, un nouveau panorama se dessine en Afrique pour les secteurs de la banque et de l’assurance. Il semble donner la part belle aux groupes panafricains, fins connaisseurs des règles et du continent. Décryptage.
La régulation, au cœur des enjeux Rares sont les groupes internationaux qui n’ont pas souhaité tirer profit de la formidable croissance affichée par certains pays africains. Ce mouvement n’a pas
l’envergure sur le continent s’est avérée trop étroite ou insuffisamment stratégique pour supporter les coûts induits par les nouvelles exigences réglementaires mondiales et africaines. Ceci est d’autant plus vrai lorsque les choix d’implantation n’ont pas permis de créer de dynamique régionale. Les replis de Barclays, de BPCE ou même de Willis Towers Watson en sont la preuve. Rappelons que cette situation est aussi encouragée par la volonté de renforcer leurs positions sur d’autres marchés réputés plus rentables. Dans le même temps, nombres d’acteurs africains
épargné les secteurs de la banque et de l’assurance. Les
de taille réduite et/ou insuffisamment organisés pour
implantations, les retours, voire les consolidations, sur le
faire face à ces nouvelles réglementations édictées
continent, d’un certain nombre d’acteurs internationaux
par les régulateurs régionaux, se voient repris par des
de premier plan, comme AXA, Allianz, Standard
groupes plus importants de dimension panafricaine,
Chartered Bank ou encore ICBC, le plus souvent au
le plus souvent dirigés par des entrepreneurs africains.
moyen d’opérations de croissance externe, démontrent
Les opérations récentes réalisées par NSIA Banque
l’importance de ce mouvement.
(Diamond Bank), Attijariwafa (Barclays Bank Egypt),
Cependant, l’action des différents régulateurs africains entraîne une recomposition de ces mêmes secteurs sur l’ensemble du continent, et particulièrement en Afrique
Sunu (BPEC) et BCP (Banque des Mascareignes) ou les ambitions de Mauritius Commercial Bank ou de Stanbic sur le continent illustrent cette tendance.
Subsaharienne francophone. Ces nouvelles règles,
Notons également à leurs côtés la présence d’un nombre
d’ores et déjà appliquées, sont connues puisqu’elles
croissant de nouveaux acteurs issus de la fintech et du
sont calquées sur celles adoptées par les régulateurs
digital banking, autre tendance majeure de ces secteurs en pleine recomposition.
occidentaux après la crise financière de 2008. Ces règles sont destinées, en particulier, à augmenter les ratios de solvabilité et à renforcer les exigences de capital social et de fonds propres effectifs des établissements concernés (il s’agit notamment des normes dites Bâle II et Bâle III). Elles permettent aussi de fixer un cadre en matière de gouvernance, de conformité et de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.
Les tendances de cette recomposition L’ u n e d es te n d a n c es d u m o m e n t se t ra d u i t par le redimensionnement ou le repli progressif d’établissements financiers internationaux dont
CMS France
E-mail : pierre.marly@cms-fl.com
CMS Royaume-uni
E-mail : chinyelu.oranefo@cms-cmno.com
cms.law
Afrique subsaharienne
ZONE FRANC
BAROMÈTRE Casablanca distance Paris
MÉTHODOLOGIE
Après l’Uemoa, les établissements bancaires chérifiens étendent peu à peu leur domination à l’Afrique centrale francophone. ÉRIC DUPUY
es établissements marocains poursuivent leur montée en puissance dans le paysage bancaire de la zone franc. Déjà leaders (parmi les banques étrangères) depuis quelques années dans l’Uemoa, Attijariwafa Bank, BMCE Bank et BCP sont sur le point d’étendre leur leadership à l’Afrique centrale. En septembre 2018, BCP a ainsi annoncé l’acquisition des filiales du groupe français BPCE au Cameroun et au Congo. Le recul des banques hexagonales au sein de la Cemac est accentué par le désengagement de BNP Paribas du Gabon, après qu’il a cédé en juin 2018 sa filiale au Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS). Résultat : une fois la cession des filiales de BPCE finalisée, les banques du royaume devraient afficher un total d’actifs dans l’ensemble de la zone CFA d’environ 12 milliards de F CFA (18,3 millions d’euros), contre quelque 6 milliards pour les banques françaises. Les trois géants marocains devraient également compter entre 9 000 et 10 000 employés dans la zone, contre moins de 5 000 pour leurs consœurs dans l’Hexagone. Ce fossé devrait logiquement se creuser davantage. BMCE Bank n’a pas encore réellement débuté son déploiement en Afrique centrale et BCP devrait utiliser ses nouvelles filiales dans la zone pour accélérer son développement. Surtout,
L
Société générale semble désormais bien seule. Une fois le retrait de BPCE acté, elle représentera 80 % des actifs des banques françaises en zone CFA. Enfin, selon les données fournies par notre baromètre, les banques marocaines n’ont jamais compté autant d’agences dans la région : 918 à la fin de 2017, contre 903 à la fin de 2016, soit 2,7 fois plus que les banques françaises, ce qui laisse augurer d’une augmentation soutenue des revenus dans les années à venir.
LES BANQUES MAROCAINES N’ONT JAMAIS COMPTÉ AUTANT D’AGENCES DANS LA RÉGION : 918 FIN 2017, CONTRE 903 FIN 2016.
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Le leader Ecobank
Les cartes continuent à être redistribuées parmi les principaux acteurs de la zone franc, comme le révèle notre baromètre ci-contre. Toujours leader, Ecobank lève toutefois le pied en Afrique centrale et ne compte plus que le troisième réseau d’agences en Afrique de l’Ouest et dans l’ensemble de la zone franc. Même isolée parmi les banques françaises, Société générale poursuit sa stratégie de croissance très forte dans ses pays d’implantation, avec une hausse à deux chiffres de ses actifs, de ses revenus et des crédits octroyés. La banque semble par ailleurs leader parmi les grands groupes sur le segment de la banque digitale (avec le lancement du porte-monnaie électronique Yup), un sujet fondamental à l’heure où un nouvel acteur, l’opérateur français Orange, pourrait bien faire bouger les lignes une fois son agrément bancaire obtenu dans la zone Uemoa.
Pour parvenir à mesurer le poids des grands groupes bancaires dans la zone franc, Jeune Afrique a compilé les bilans financiers de l’ensemble de leurs filiales dans les quatorze pays subsahariens concernés. Les chiffres sont arrêtés à fin 2017, sauf pour certaines banques dont nous n’avons pu obtenir les données actualisées. Pour les groupes dont le siège est situé dans l’un des pays de la zone (Ecobank et BGFI Bank), seuls les chiffres des filiales exerçant dans la région ont été pris en compte, les résultats consolidés des holdings étant évidemment exclus. Les données ont été comptabilisées en intégralité, même si le groupe étudié ne possède pas 100 % du capital. Seules exceptions : Banque de développement du Mali, dont les données n’ont été ajoutées au total de BMCE Bank qu’à hauteur du capital détenu. La Congolaise de banque, autre filiale de BMCE, a été comptée en totalité, dans la mesure où le groupe marocain en a le management. Les chiffres concernant les agences ont été compilés en exclusivité pour Jeune Afrique par le cabinet Devlhon Consulting.
LES ROIS DE L’UEMOA
Ecobank
Société générale
Actifs totaux, zone franc
(en milliards de F CFA)
4 542
4 312
BMCE Bank
(en milliards de F CFA)
4 989 Ecobank
BMCE Bank
Banques marocaines
3 462 1 818
Société générale
Afriland
339
Ecobank
LE MATCH MAROC-FRANCE
Actifs totaux
5 891 4 948
LES CRACKS DE LA CEMAC
2 390
1 486
BGFI Bank
Société générale
PNB
328
328
337
BMCE Bank
262
Ecobank
167
207
BGFI Bank
Société générale
Société générale
2 523
Ecobank Attijariwafa Bank
2 038
Afriland
2 005
Société générale
Ecobank
2 327
BMCE Bank
1 525
BGFIBank
9 339
Banques françaises
368
Banques marocaines
2 399
259
306
Attijariwafa Bank
Ecobank
Ecobank
4 067
Société générale
3 940
96
84
68
Ecobank
Société générale
Banques françaises
8 157
BMCE Bank
2 992 2 656 2 562
Banques françaises
5 953
Société générale Attijariwafa BGFI Bank Bank
1 284
1 160
18
BCP
9
Attijariwafa Bank
Ouvertures et fermetures d’agences
51
BMCE Bank
-19
-17
BCP
BGFI Bank
Banques marocaines
Attijariwafa Bank Ecobank
Banques marocaines
Attijariwafa Afriland Ecobank Bank
Effectifs
3 450
19
Société générale
346
238
8
BCP
1 464
918
BMCE Bank
12
Crédits
Agences zone franc
349
355
Attijariwafa Bank
44
Attijariwafa Bank Société générale
variation en %, 2016-2017
AVEC
BMCE Bank
9
4 889
Banques françaises
Agences
12
PNB
1 256 987
13
Société générale Attijariwafa Bank
variation en %, 2016-2017
Actifs totaux Cemac
2 298
Actifs totaux
variation en %, 2016-2017
BCP
102
Société générale Attijariwafa Bank
Crédits
3 285
7 288
Banques marocaines
109
(en milliards de F CFA) Société générale
Banques françaises
Actifs totaux Uemoa
(en milliards de F CFA)
BMCE Attijariwafa Bank Bank
10 804
LES CHAMPIONS DE LA CROISSANCE
1 133
variation en %, 2016-2017 BMCE Bank
14
Société Afriland générale
4
3
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
SOURCE : JEUNE AFRIQUE – DEVLHON CONSULTING (POUR LES AGENCES) DONNÉES 2017
LES TITANS DE LA ZONE FRANC
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La Plateforme pour investir dans les infrastructures Le 14 septembre dernier, Africa50 a procédé à l’inauguration de son siège à Casablanca, la capitale économique du Royaume du Maroc. Cette cérémonie succède à une série d’évènements qui ont marqué le cheminement de l’Institution depuis sa création. En 2012 les chefs d’états africains réunis lors du 18ème Sommet de l’Union Africaine avait appelé à la création d’un véhicule de financement innovant pour remédier au déficit chronique des infrastructures sur le continent. En réponse à cet appel, la Banque Africaine de Développement et un certain nombre d’états africains ont créé Africa50, dont la charte constitutive a été ratifiée par les ministres africains des finances en mai 2013, lors du 50ème anniversaire de l’Union Africaine.
A
ujourd’hui Africa50 est devenu un partenaire clé pour les gouvernements, les institutions de financement et les développeurs de projets d’infrastructures opérant sur le continent africain. Lors de sa troisième assemblée générale, organisée à Nairobi en juillet dernier, le gouvernement kenyan a annoncé qu’il doublerait sa participation dans l’actionnariat d’Africa50, à 100 millions de dollars US. Récemment, deux autres pays, le Rwanda et l’Ile Maurice ont rejoint Africa50, portant ainsi le nombre de pays africains actionnaires d’Africa50 à 27, pour un capital engagé de plus de 850 millions de dollars US. UNE ORGANISATION INNOVANTE Africa50, a vu le jour, avec un mandat clair, précis et ambitieux : mobiliser les financements du secteur privé pour accélérer le développement des infrastructures en Afrique. L’institution conjugue ses connaissances et son expertise du continent avec les meilleures pratiques internationales. Sa société de développement de projets Africa50 Project Development, fournit du capital-risque et des services consultatifs pour accompagner les projets en phase de démarrage, tandis que sa société de financement de projets Africa50 Project Finance, opère sous la forme d’un fonds de capital-investissement pour mobiliser des financements supplémentaires. Les deux s’appuient sur la relation étroite entre Africa50 et ses actionnaires souverains pour faciliter le succès des projets. UNE ÉQUIPE EXPÉRIMENTÉE ET DIVERSIFIÉE Africa50 est une organisation agile qui allie
Troisième Assemblée générale des actionnaires d’Africa50, à Nairobi, le 19 juillet 2018 De gauche à droite: Le secrétaire du Cabinet au Trésor national du Kenya, Henry Rotich; le ministre des Finances kenyan, S.E.M. Uhuru Kenyatta; le Président de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi Adesina; le Directeur général d’Africa50, Alain Ebobissé.
Inauguration du Siège d’Africa50 à Casablanca, le 14 septembre 2018 A droite: Carole Wainaina, Directrice des opérations d’Africa50; le Directeur général d’Africa 50, Alain Ebobissé; le Secrétaire d’Etat marocain à l’Investissement, Othman Ferdaous, et l’ancien Ministre des Affaires étrangères du Maroc, Salaheddine Mezouar. A gauche: L’équipe de direction d’Africa50 avec les membres de son Conseil d’administration.
une approche commerciale centrée sur le secteur privé avec une compréhension approfondie du développement. Son équipe de direction regroupe des experts d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord ayant une vaste expérience dans le secteur privé et les organisations multilatérales. Le Directeur général, Alain Ebobissé, d’origine camerounaise, a pris
fonction en 2016 après une brillante carrière au sein du Groupe de la Banque mondiale, notamment en tant que directeur mondial d’InfraVentures, le fonds de développement de projets d’infrastructure de la Banque. Carole Wainaina, Directrice des opérations, d’origine kényane, était auparavant Secrétaire générale adjointe des Nations
PUBLI-INFORMATION
Unies, après une longue carrière dans des multinationales aux États-Unis, en Europe et en Afrique, notamment en tant que directrice du bureau du Président de CocaCola. Le conseil d’administration d’Africa50 est présidé par Dr. Akinwumi Adesina, Président de la Banque africaine de développement. UN GUICHET UNIQUE AVEC UN MANDAT DE DÉVELOPPEMENT Africa50 se distingue des autres fonds par sa capacité à déployer des capitaux à la fois au début et à la fin du cycle de vie d’un projet, le distingue des autres fonds: «Nous sommes en mesure de fonctionner comme un guichet unique tout au long du cycle de vie d’un projet», souligne M. Ebobissé. Africa50 peut investir dans tous les secteurs, mais l’institution donne priorité aux secteurs de l’énergie, des transports, des technologies de l’information et du gaz naturel. Les projets doivent avoir une forte participation du secteur privé et valoir généralement plus de 100 millions de dollars US. Son mandat est double: offrir un rendement approprié aux investisseurs tout en s’assurant que les projets bénéficient les économies locales africaines et répondent aux normes internationales en termes de développement social et humain, de respect de l’environnement et de gouvernance. RÉPONDRE À UN BESOIN CRITIQUE Il n’est pas surprenant que l’Union africaine ait fait appel à la création d’un fonds axé sur la mobilisation de capitaux privés pour les infrastructures. Le financement privé ne représente qu’une petite fraction des 170 milliards de dollars US nécessaires (source: BAD), pour combler le déficit d’infrastructures de l’Afrique. Par ailleurs, les trois premiers investissements d’Africa50 ont été effectués au Nigéria, en Égypte et au Sénégal, dans le domaine de l’énergie. Il s’agit d’un secteur primordial pour le développement économique du continent. L’accès à l’électricité en Afrique est encore faible ou peu fiable et souvent coûteux.. De l’exploitation d’une usine, d’un hôpital ou d’une école à l’alimentation électrique des télécommunications, l’énergie est essentielle au développement économique. De même, les technologies de l’information et les systèmes de transports sont le moteur d’une économie moderne. Les Africains doivent être connectés, non seulement les uns avec les autres, mais avec l’économie mondiale.
Africa50 investit dans la transaction Room2Run, une titrisation synthétique d’1 milliard de dollars US africaine de développement dispose de la stratégie nécessaire pour combler ces lacunes financières dans les infrastructures, et Room2Run nous offre les capacités de la réaliser. »
Le Président de la Banque africaine de développement, Dr. Akinwumi Adesina (au milieu); Raza Hasnani, Responsable des investissements d’infrastructure, Africa50 (1er à droite); Andrew Hohns, Gestionnaire de portefeuille principal et Responsable de l’investissement dans les infrastructures (2ème à gauche); Juan Carlos Martorell, Responsable des transactions structurées chez Mizuho International, après l’annonce de la transaction à Ottawa, Canada.
Avec la Banque africaine de développement (BAD), la Commission européenne, Mariner Investment Group, LLC (Mariner) et Mizuho International plc, Africa 50 a participé à l’annonce de la réalisation de Room2Run, une titrisation synthétique d’un milliard de dollars américains correspondant à un portefeuille de risque de crédit panafricain bonifié. Room2Run constitue le tout premier portefeuille de titrisation synthétique réalisé entre une banque multilatérale de développement et des investisseurs du secteur privé. Il lance le recours à l’opération de titrisation et de transfert de risque de crédit sur le segment jusque-là inexploré des marchés financiers. La transaction fait directement suite au Plan d’action du G20 pour l’optimisation des bilans des banques multilatérales de développement. « Room2Run nous apporte de nouvelles ressources pour investir dans les projets dont les Africains ont le plus besoin », a déclaré Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement. « L’Afrique offre les perspectives les plus prometteuses et les plus grandes ressources naturelles, et sa population est la plus jeune du monde. Mais nous enregistrons également les déficits en infrastructures les plus persistants au monde. La Banque
«Il faut investir intelligemment dans les infrastructures», a récemment déclaré le Président du Conseil d’administration d’Africa50, Dr. Adesina, aux gouvernements, en les encourageant à promouvoir
Structuré sous forme de titrisation synthétique par Mizuho International, Room2Run transfère le risque de crédit mezzanine sur environ 50 prêts provenant du portefeuille de prêts non souverains de la Banque africaine de développement, notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports, des finances et des actifs de fabrication. Le portefeuille couvre l’ensemble du continent africain, avec une exposition auprès d’emprunteurs en Afrique du Nord, en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale, en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Mariner, le gestionnaire mondial d’actifs alternatifs et filiale à participation majoritaire d’ORIX USA, est le principal investisseur dans la transaction, par le biais de son fonds International Infrastructure Finance Company II (IIFC II). Africa50, la plateforme panafricaine d’investissement dans les infrastructures, investit aux côtés de Mariner dans le secteur privé. Le Fonds européen pour le développement durable de la Commission européenne apporte une protection de crédit supplémentaire sous forme de garantie prioritaire mezzanine. Raza Hasnani, directeur des investissements en infrastructure d’Africa50, a déclaré : « Room2Run offre une solution innovante et viable sur le plan commercial pour les objectifs de gestion du risque et de prêt de la Banque africaine de développement, tout en ouvrant la voie aux investisseurs commerciaux pour soutenir la croissance des infrastructures sur le continent et en bénéficier. Africa50 est très heureux d’avoir investi dans cette transaction historique, qui s’inscrit dans notre mission consistant à promouvoir une hausse des investissements dans les infrastructures en Afrique et à créer des canaux de circulation de capitaux institutionnels à long terme dans cet espace. »
la libre circulation des échanges, des personnes, des capitaux et des moyens de transport. «On ne peut pas s’attendre à ce que les investissements prospèrent dans des pays où il est difficile de s’y rendre.» n
Afrique subsaharienne ZONE FRANC
Yoann Lhonneur
Directeur associé de Devlhon Consulting
« Les banques continuent d’investir dans leur réseau » Reste que certaines banques ne vont pas en Afrique car la mise à l’échelle de leur dispositif de risque est trop lourde pour elles.
Propos recueillis par RÉMY DARRAS
Il faut aussi pouvoir déployer la même offre sur six pays à la fois. Les gains ne seront pas là très vite.
Les agences ont-elles suffisamment modernisé leurs produits? Non. Le défi est d’intégrer l’agence dans un parcours client totalement repensé. Par un virage à 180 degrés de la distribution bancaire, omnicanal. Muscler le point de vente demeure un enjeu crucial pour créer du « bon » trafic de clientèle. Pour cela, il faut d’abord délester l’agence par une bascule massive des transactions vers le canal mobile. Beaucoup d’espèces sont manipulées. On a encore un mur procédural. Les banques travaillent beaucoup sur la simplification des usages. L’enjeu n’est pas que technologique. Il faut réduire certaines procédures et faire plus de pédagogie sur le produit.
Les banques ont-elles bien réagi face aux nouvelles offres des telcos? Elles n’ont pas vu venir la rapidité de déploiement et de conception des opérateurs de télécommunications. Elles ont essayé de parer au plus pressé en sortant des offres digitales. Elles ont simplifié leur processus interne, avec des infrastructures plus légères. Elles sont conscientes que la pression réglementaire va augmenter autour de la lutte contre le blanchiment et qu’elles devront mieux connaître leur clientèle.
La croissance des banques passe-t-elle encore par celle des points de vente? Les grandes banques investissent dans leur réseau. Elles ne peuvent pas faire l’impasse sur l’accueil de clients alors que le marché est en pleine croissance. Cela engendrerait des déserts bancaires dans des zones déjà sous-équipées. D’ici à cinq ans, moins de 25 % des nouveaux nœuds urbains seront servis par une agence bancaire.
VINCENT FOURNIER/JA
La nouvelle réglementation de l’Uemoa pousse les groupes bancaires à avoir leur propre direction régionale. Pour quels avantages? Jusqu’ici, dans les zones Cemac et Uemoa, pour bénéficier d’un crédit important, les informations remontaient jusqu’au siège des banques à Casablanca ou à Paris, qui centralisaient les prises de décision en jonglant avec les politiques de risques locales. Plutôt que d’avoir six pays éparpillés, vous pouvez augmenter en taille critique en réalisant des économies d’échelle. Les banques sont forcées à investir, à professionnaliser leurs structures. Cela crée un marché de hauts cadres experts, qui voient des perspectives avec un siège régional plus africanisé et une vraie politique de ressources humaines.
Compte tenu des disparités entre les pays, est-ce une transition facile? À très court terme, les challenges d’exécution sont très forts. En Europe, les back-offices multinationaux ont peiné à émerger. Les banques étaient autrefois très dépendantes de circuits physiques sur le transport des chèques ou encore le dossier de crédit. Le digital aide à réduire ces problèmes d’espace-temps. Mais les réglementations locales ne sont pas encore toutes équivalentes, les économies ne sont pas les mêmes. 32
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Afrique subsaharienne
PORTRAIT
FERNAND KUISSU
Jusqu’en 2014, il dirigeait UBA Cameroun.
L’irrésistible ascension de Georges Wega À 48 ans, ce Camerounais supervise depuis juillet 2018 les huit filiales de Société générale en Afrique de l’Ouest. Sa mission : renforcer le leadership du groupe français dans la région. OMER MBADI, à Yaoundé
uatre années pour se retrouver sur le toit de l’Afrique de l’Ouest. En 2014, Georges King Wega dirigeait la filiale camerounaise du groupe nigérian United Bank for Africa (UBA) lorsqu’il fut débauché par Société générale. Deux ans plus tard, il a poursuivi son ascension au sein du groupe français en prenant les rênes de Société générale de banques au Sénégal (SGBS), qui sortait tout juste d’une période de fortes turbulences. Sa nomination en juillet 2018 à la tête de la direction régionale Afrique de l’Ouest, qui supervise depuis Abidjan les filiales de banque de détail au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, en Mauritanie, au Sénégal, au Togo et au Ghana, sonne comme une reconnaissance du travail abattu au sein de la deuxième banque sénégalaise. Elle confirme
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JEU DE CHAISES MUSICALES C’est Jean-Marc Mancel qui succède à Georges Wega à la tête de Société générale de banques au Sénégal (SGBS). Il était depuis 2015 directeur général de Société générale Burkina Faso (SGBF). Il sera remplacé à la SGBF par Harold Coffi, jusque-là directeur général adjoint de la SGBCI. Tous les deux seront rattachés à Georges Wega.
surtout la volonté du groupe hexagonal de promouvoir des cadres africains pour diriger ses succursales continentales. Ainsi, Georges Wega succède au Français Hubert de Saint Jean et devient de ce fait l’interlocuteur direct d’Alexandre Maymat, le responsable Afrique, Asie, Méditerranée et Outre-Mer du groupe. « L’expérience de Georges Wega lui a donné de l’entregent, une maîtrise des problématiques de marché qui dépasse le cadre d’un seul pays », rappelait d’ailleurs ce dernier en juin 2016. Après avoir décroché en 1994 son diplôme d’ingénieur en génie industriel à l’Université du Québec, Georges Wega rejoint la Société canadienne des Postes, tout en enseignant l’économie, la finance et la comptabilité dans son ex-école. En 2003, il part travailler pour General Electric à Bruxelles et à Amsterdam, puis rejoint la banque Barclays à Londres, avant de poser ses valises à Lagos. Il est alors repéré par le milliardaire Tony Elumelu et intègre UBA.
Mobile banking avec Yup
Georges Wega règne désormais sur un mastodonte de plus de 4 000 employés, qui comprend 980 000 clients et dont le bilan global s’élevait à 4 300 milliards de F CFA (6,6 milliards d’euros) en 2017. Cette année-là, les crédits ont atteint 2 300 milliards de F CFA, tandis que le montant des dépôts était de l’ordre de 2 900 milliards de F CFA. Dans ses nouvelles fonctions, il devra surtout préserver le leadership régional d’un groupe confronté à la montée en puissance d’acteurs africains et au renforcement des réglementations. « La transformation lancée il y a quelques années va s’accélérer autour d’axes majeurs comme le financement des PME, des infrastructures, de l’agrobusiness ou encore des énergies renouvelables », indique une source interne à Société générale. L’autre chantier prioritaire porte sur l’approfondissement de l’inclusion financière, à travers notamment le mobile banking. Ainsi, l’Afrique de l’Ouest doit jouer un rôle stratégique pour permettre à Société générale d’atteindre son objectif de 3 millions d’utilisateurs de son application Yup à l’horizon 2020. En homme de challenges, Georges Wega semble prêt à relever ce nouveau défi, en attendant ce que le groupe français lui réserve pour l’avenir.
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Afrique subsaharienne
STRATÉGIE
Le retour gagnant de Jean Kacou Diagou
Ces deux dernières années, le patrron de l’assureur ivoirien NSIA a finalisé d’importanttes opérations visant à développer le pôle bancaire du groupe et à renforcer ses fonds propres.
Le PDG de NSIA préside aussi la Chambre de commerce AfriqueAsie du Sud-Est, une plateforme de rencontres entre hommes d’affaires africains et asiatiques.
BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan
a success-story de Jean Kacou Diagou, considéré comme la deuxième fortune de Côte d’Ivoire, se poursuit à la tête de Nouvelle Société interafricaine d’assurance (NSIA), qu’il a fondé au milieu des années 1990. Engagé dans la gouvernance quotidienne du groupe, dont, à 72 ans, il tient toujours fermement les rênes, l’homme d’affaires ivoirien multiplie les opérations. Ainsi, en juillet 2018, NSIA a créé Orange Bank Africa avec l’opérateur de télécoms français. L’établissement sera un relais additionnel du service de mobile banking Orange Money et sera axé sur la banque de détail, le microcrédit et les produits d’assurances. La nouvelle entité s’appuiera par ailleurs sur le réseau ouest-africain du groupe ivoirien, comme l’avait révélé en juin dernier Jeune Afrique Business+. Mais son expansion pourrait se faire rapidement dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest où Orange est implanté. Selon le pacte provisoire d’actionnaires, NSIA détiendra 25 % d’Orange Bank Africa, et Orange environ 75 %. À terme, l’opérateur de télécoms contrôlera le joint-venture. Les activités devraient démarrer avant la fin de l’année ou au plus tard au début de 2019, après l’obtention de toutes les autorisations et de tous les agréments auprès des autorités réglementaires, notamment la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). L’année 2017 aura aussi été faste pour NSIA. La vision stratégique de Jean Kacou Diagou était alors de développer le pool bancaire du groupe, en retard par rapport à la branche assurance. Mais, pour cela, NSIA devait au préalable renflouer ses fonds propres et consolider ses ressources.
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Un environnement propice à l’innovation Une économie diversifiée Un hub régional en transports et logistique Des infrastructures et services aux standards internationaux De nouvelles offres touristiques
Un port d’attache pour les investisseurs
© V. FOURNIER pour J.A. - Droits réservés
Au carrefour de l’Afrique, du monde arabe et de l’Asie
Afrique subsaharienne STRATÉGIE
En juillet, dans le cadre d’une recapitalisation, NSIA Banque a ouvert son capital à travers une offre publique d’achat (OPA), suivie d’une introduction à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan. L’opération, prévue pour durer plusieurs jours, a été clôturée de manière anticipée dès le premier jour des souscriptions. NSIA Banque Côte d’Ivoire a récolté 28,2 milliards de F CFA (43 millions d’euros) grâce à l’émission de 3 170 millions d’actions nouvelles. Cette transaction a permis à l’État de se retirer définitivement de l’actionnariat de la banque.
Bataille de la rentabilité
LE PROCHAIN DÉFI DE L’EX-PATRON DES PATRONS IVOIRIENS EST L’IMPLANTATION DE NSIA BANQUE AU TOGO, PUIS DANS LES AUTRES PAYS DE L’UEMOA.
Quelques mois plus tôt, en mai 2017, à la grande surprise de la communauté financière d’Afrique de l’Ouest, Jean Kacou Diagou bouclait l’entrée du réassureur helvétique Swiss Re dans le capital de Manzi Finances, le holding qui porte les parts de sa famille dans le groupe NSIA. L’astuce consistant à faire entrer Swiss Re dans Manzi Finances évitait de diluer les parts de la famille dans le groupe NSIA constitué du pool assurance et bancaire. La transaction a porté sur un montant de 100 millions d’euros et concernait moins de 30 % du capital. Ce deal était en réalité lié à un autre, plus stratégique, qui se tramait en coulisses. « Le président Diagou ne fait rien au hasard, tous ses actes sont planifiés. La cession de parts à Swiss Re cachait un autre gros deal à venir », a confié à Jeune Afrique un proche de l’homme d’affaires. Car plusieurs semaines avant l’acquisition d’une participation dans Manzi Finances par Swiss Re, Jean Kacou Diagou et sa fille Bénédicte Janine, directrice générale du pôle banque, avaient entrepris des négociations avec le nigérian Diamond Bank Plc,
DES PARTENARIATS QUI RAPPORTENT Pour consolider les actifs de son groupe, Jean Kacou Diagou a privilégié des partenaires de premier plan. En 2015, pour suppléer la sortie du capital-investisseur américain Emerging Capital Partners (ECP), qui détenait 26,3 % de NSIA participations, le holding du groupe, Jean Kacou Diagou a porté son choix sur la Banque nationale
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du Canada (BNC), qui a acquis 20,9 %, et sur le fonds Amethis (5,4 %). L’opération a rapporté 100 millions d’euros. La même démarche a été adoptée dans le cadre de Manzi Finances, le holding de la famille Diagou, avec l’arrivée en juin 2017 de Swiss Re pour également 100 millions d’euros. B.M.
qui préparait son retrait d’Afrique francophone, notamment du Bénin, de Côte d’Ivoire et du Sénégal. À la fin de novembre 2017, NSIA annonçait la finalisation du rachat de Diamond Bank. Le montage financier s’est structuré autour de Manzi Finances, NSIA vie assurances et NSIA Banque Côte d’Ivoire pour plus de 61 millions d’euros. La relation entre NSIA et Diamond s’est nouée en 2011, quand le premier a racheté au second Adic Insurance au Nigeria. Le groupe ivoirien contrôle désormais 97,07 % du capital de Diamond Bank SA. Cette opération a notamment permis d’étoffer le réseau de NSIA Banque, seulement présente jusque-là en Côte d’Ivoire et en Guinée. Le prochain défi de Jean Kacou Diagou est l’implantation de NSIA Banque au Togo, puis dans les autres pays de l’Uemoa. Le fondateur reste à l’affût de toutes les opportunités et analyse attentivement les potentiels de croissance avant de s’engager. « Nous visons la place de leader dans le secteur bancaire ouest-africain, une position que nous avons déjà dans les assurances. Notre bataille sera celle de la rentabilité », explique-t-il.
Montée en puissance
En Côte d’Ivoire, NSIA Banque est montée en puissance au fil des ans. À la fin de 2017, elle possédait un réseau de 81 agences à travers le pays. Son chiffre d’affaires a atteint, cette année-là, plus de 1 004 milliards de F CFA, contre 843,2 milliards un an plus tôt. Et la banque a renforcé ses fonds propres à hauteur de 66 %, pour atteindre 59 milliards de F CFA à la fin 2016. Confiné dans le secteur des assurances pendant plusieurs années, NSIA a démarré son aventure bancaire en 2006 avec l’acquisition des parts du groupe belge La Belgolaise dans la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO). Une opération à laquelle s’opposait Paul Antoine Bohoun Bouabré, alors ministre de l’Économie et des Finances de Laurent Gbagbo, qui conseillait au contraire de nationaliser la banque dans laquelle l’État détenait une participation. Mais Charles Konan Banny, l’ex-gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) devenu Premier ministre en décembre 2005, a convaincu le président Laurent Gbagbo d’autoriser l’opération.
Afrique subsaharienne
NOUVEL ENTRANT BANQUE
La BMS capitalise sur ses succès Le premier financeur de l’économie malienne enregistre une forte croissance de ses activités depuis 2016. Il peaufine désormais son expansion sous-régionale. AMADOU OURY DIALLO
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os bons résultats s’expliquent principalement par une connaissance approfondie du marché malien et une stratégie agressive de pénétration de celui-ci, caractérisée par la qualité des services fournis à la clientèle et la diversité des produits offerts », analyse Babaly Ba, directeur général de la Banque malienne de solidarité (BMS). Dotée d’un confortable capital social de 35 milliards de F CFA (53,4 millions d’euros), en forte hausse depuis l’opération de fusion-absorption de la Banque de l’habitat du Mali (BHM), en mars 2016, la BMS enregistre une importante croissance de ses activités depuis plusieurs années. Résultat, son total de bilan a atteint 719 milliards de F CFA en 2017, contre 618,6 milliards en 2016 (+ 16 %), ce qui lui permet de se hisser à la première place des treize banques que comptait le secteur malien au 31 décembre 2017. Dans le détail, la BMS a collecté en 2017 des ressources d’un montant de
encore plus dense du territoire. Cette politique active d’ouverture d’agences est déjà en cours depuis quelques années, aussi bien dans la capitale malienne que dans les régions intérieures, comme à Bandiagara, dans la région de Mopti. La BMS compte au total un réseau de 40 agences et bureaux, ventilés entre le district de Bamako (18) et l’intérieur du pays (22). En matière de produit net bancaire (PNB), l’établissement, actif sur le marché malien depuis septembre 2002, a en 2017 réalisé 34,2 milliards de F CFA, soit une hausse de 18 % par rapport à 2016 (29 milliards). Le résultat net a, quant à lui, atteint 7,5 milliards de F CFA, contre 4,6 milliards en 2016, soit une progression de 60 %. Cette performance est due, selon Babaly Ba, à la « réalisation d’un bon niveau de produits d’exploitation bancaire et d’une Rang maîtrise des charges ». dans les 200 Avec l’adoption e d’un Plan stratéNationalité : malienne gique à moyen Date de création : 2002 terme (PMT Actionnaires 2017-2021), la BMS Personnes morales nationales 409,7 milliards prend aujourd’hui Total de bilan 2017 de F CFA un nouveau virage. 1 317 millions de dollars (contre Si, sur le plan Produit net bancaire 2017 375,2 milliards national, elle envisage 63 millions de dollars en 2016, soit une de muscler davantage progression de 9,2 %), sa politique de financeet octroyé 361,2 milliards ment de l’habitat – un objectif de F CFA de crédits, contre stratégique découlant de sa récente 334,5 milliards lors de l’exercice absorption de la BHM –, mais aussi précédent, soit une hausse de 8 %. des PME, du commerce, de l’agriculD’ailleurs, cette dernière perforture, de l’énergie, des mines, etc., la mance fait de la banque le premier BMS affiche de nouvelles ambitions financeur de l’économie malienne. au niveau sous-régional. Estimant Dans son rapport de l’exercice que ses assises sont maintenant 2017, l’équipe dirigeante a toutefois suffisamment solides, elle entend affiché son ambition de mieux cibler démarrer son expansion par le la clientèle de proximité, à côté, biais de la transformation de sa bien sûr, de celle institutionnelle succursale ivoirienne en filiale. et corporate. Pour y parvenir, elle Ce qui serait une première pour souhaite s’appuyer sur un maillage une banque malienne.
Afrique subsaharienne
CAPITAL-INVESTISSEMENT
Et Abraaj s’effondra comme un château de cartes La faillite retentissante du fonds dubaïote continue de secouer le monde des capitalinvestisseurs, incitant les investisseurs spécialisés sur les pays émergents à la prudence. RACHEL SAVAGE (The Africa Report)
a finance est une affaire de confiance. Quand cette dernière est brisée, tout peut très vite s’écrouler. Ainsi s’explique la faillite au premier semestre de 2018 du capital-investisseur dubaïote Abraaj, qui, à son apogée, disposait de près de 14 milliards de dollars (12 milliards d’euros) d’actifs sous gestion. La chute, aussi brutale fut-elle, était peutêtre prévisible… Abraaj a investi plus de 1 milliard de dollars dans des entreprises privées implantées en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne. La plupart d’entre elles ne sont pas aujourd’hui affectées par les déboires du fonds car celui-ci ne prenait en général que des participations minoritaires. Les investisseurs étant pressés de sécuriser leurs fonds, l’implosion de la société a toutefois donné lieu à une série de poursuites judiciaires à travers le monde. Quelques mois plus tôt, le 25 janvier 2018, à l’occasion du Forum économique mondial de Davos, Arif Naqvi, le fondateur d’Abraaj, partage la scène avec Bill Gates autour du thème « une nouvelle ère pour la santé dans le monde ». Huit jours plus tard, le New York Times et le Wall Street Journal révèlent que des investisseurs, dont la Fondation Bill et Melinda Gates, ont fait appel à un cabinet de juricomptables pour passer au peigne fin les comptes d’Abraaj. Ils veulent comprendre pourquoi leurs 200 millions de dollars n’ont pas été investis comme prévu dans des projets relatifs à la santé au Kenya, au Nigeria et au Pakistan.
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ANGEL FRANCO/NYT-REDUX-REA
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LA CONCLUSION DES AUDITS FINANCIERS EST SANS APPEL : LA SOCIÉTÉ A PUISÉ DANS LES FONDS SOUS GESTION POUR PAYER SES DÉPENSES.
À la fin de février, Arif Naqvi remet sa démission en tant que gestionnaire du fonds. Le mois suivant, 15 % des 350 membres du personnel de la société sont licenciés, et les investisseurs ne sont plus tenus d’apporter les 3 milliards de dollars qu’ils s’étaient engagés à verser au fonds alors que ce dernier avait pour objectif d’en lever 6 milliards. La conclusion des audits financiers est sans appel: la société a puisé dans les fonds sous gestion pour payer ses dépenses. De nombreux cadres claquent la porte. Au mois de juin, tandis que les dirigeants tentent de céder des parts de la société, deux créanciers saisissent la justice dans les îles Caïmans pour mettre fin à ses activités. En réponse, Abraaj dépose une demande de liquidation provisoire.
C’était un « château de cartes », confie sous le couvert de l’anonymat l’un de ses anciens salariés. En raison de la procédure en cours, les ex-analystes que nous avons contactés ne souhaitent pas être cités. Un autre décrit, toujours en off, l’ambiance de travail qui régnait au sein de la société : « L’organisation était très centralisée, et l’atmosphère plutôt toxique. L’entreprise était dirigée comme une affaire familiale. Arif contrôlait tout. C’était son bébé, et lui seul savait s’en occuper. Tout passait entre ses mains et celles de ses proches. » Abraaj, c’est une histoire d’hubris, entretenue par des investisseurs désireux de croire qu’il est possible de gagner de l’argent tout en participant au développement des pays émergents. C’est aussi une histoire
C’est en février dernier qu’Arif Naqvi, fondateur d’Abraaj, ici dans ses bureaux new-yorkais, a remis sa démission.
d’excès et de mauvaise gestion. Même s’il s’agit d’un cas isolé, la chute d’Abraaj devrait néanmoins inciter les investisseurs à renforcer leur vigilance.
Pénurie de cash
Naqvi est né à Karachi, au Pakistan. Il a commencé le conseil en investissement à Dubaï en 1994. Après avoir réalisé une série de deals de plus en plus lucratifs, il fonde Abraaj en 2002. Alors qu’il est initialement focalisé sur le Moyen-Orient, l’acquisition d’Aureos Capital en 2012 lui permet d’étendre ses activités à l’Amérique latine, à l’Asie et à l’Afrique. En 2013, Abraaj monte au capital de Fan Milk International, un fabricant et distributeur de produits laitiers et de jus fondé au Ghana, avec une
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Afrique subsaharienne CAPITAL-INVESTISSEMENT
MAUVAIS TEMPS POUR LE PRIVATE EQUITY Le secteur compte désormais plus de 150 entreprises, dont 62 % qui ont installé leur siège sur le continent. Une demi-douzaine de ces sociétés, dont le panafricain Emerging Capital Partners, les britanniques Helios Investment Partners et Development Partners International, affichent plus de 1 milliard de dollars d’actifs (866,5 millions d’euros). Mais ces acteurs affrontent une mauvaise passe. Outre la mise en liquidation d’Abraaj et l’échec de l’aventure africaine du géant américain KKR, qui n’a réalisé qu’une seule transaction en trois ans, il faut compter avec les atermoiements du titan new-yorkais Carlyle, qui déplore le montant de ses frais généraux sur le continent. De plus, les sommes mobilisées par ces entreprises ont baissé à 1,94 milliard de dollars en 2017, loin des 4,8 milliards de dollars obtenus en 2015. R.D.
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participation de 51 %. Danone a acquis le capital restant pour plus de 360 millions de dollars. « Nous avons pris le risque d’investir dans ce que les Occidentaux appellent à tort “marchés émergents”, déclarait Naqvi à Forbes en 2015. Ce sont pour nous des marchés de croissance. » La même année, Abraaj lève près de 1 milliard de dollars pour son troisième fonds consacré à l’Afrique subsaharienne. Un ex-salarié ajoute: « Abraaj était une machine de marketing. Arif Naqvi voulait être l’homme qui inverse le cours de l’Histoire, celui qui fait quelque chose d’unique. Tel était son projet. » Mais quand on investit, il est impossible d’évacuer la question du risque. Abraaj finit par le découvrir. En 2008, le capital-investisseur prend une participation de contrôle dans K-Electric, un fournisseur d’électricité basé à Karachi, pour 360 millions de dollars, selon Forbes. En octobre 2016, il annonce qu’il vend ses parts à un acheteur chinois pour 885 millions de dollars. Mais l’opération est plusieurs fois différée pour des raisons administratives. Selon le cabinet Deloitte, sollicité par Abraaj pour étudier ses comptes et dont les conclusions ont été présentées au début de juin 2018, ce retard a provoqué une pénurie de cash. Alors que les liquidités s’assèchent, les investisseurs commencent à se poser des questions. Entre 2015 et 2016, le Growth Markets Health Fund d’Abraaj a levé 1 milliard de dollars destinés à être investis dans la santé en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. L’institution américaine de développement Overseas Private Investment Corp. (OPIC) y a placé 150 millions de dollars; la Fondation Gates, 100 millions. D’après le Wall Street Journal, plus de la moitié de cet argent a été confiée à Abraaj entre octobre 2016 et avril 2017. Seulement, en septembre 2017, le fonds dubaïote n’a alloué que 266 millions de dollars. La situation est d’autant plus étrange que les sociétés de private equity investissent leur argent sitôt après l’avoir reçu. Quatre des 24 investisseurs du fonds – la Fondation Gates, la Banque mondiale, l’agence britannique de coopération internationale DFID et l’Agence française de développement à travers sa filiale Proparco – commencent à s’interroger ouvertement sur la gestion du fonds. Pour rassurer les bailleurs, Naqvi met le retard sur le compte des récentes
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élections kényanes émaillées de troubles et d’obstacles réglementaires. Par ailleurs, Abraaj avait prévu de construire un hôpital de 17 étages à Karachi, mais la ville a interdit récemment les nouveaux immeubles de plus de deux étages. La construction de deux autres hôpitaux à Lagos a, elle, été repoussée à cause de délais d’importation et d’autorisations administratives.
Des dettes abyssales
Mais les investisseurs ne se sont pas laissés convaincre, et l’histoire ne s’arrête pas là. En décembre 2017, Abraaj rend plus de 100 millions de dollars à ses partenaires et fait appel au cabinet KPMG afin d’auditer son fonds dévolu à la santé. En février 2018, il déclare que les experts-comptables, qui ont également audité ses fonds les plus importants, n’ont rien trouvé. Cependant, Deloitte n’est pas du même avis. Il affirme qu’Abraaj a utilisé son fonds dévolu à la santé pour payer ses dépenses. Il découvre également que la société dubaïote a « mélangé » 94,6 millions d’euros appartenant au fonds dédié à la santé avec l’argent d’un de ses fonds de private equity à court de cash. Deloitte ne dispose d’aucune preuve de détournement d’argent mais il fait part du manque de « gouvernance adéquate » d’Abraaj. Un rapport daté du 12 juin 2018 et rédigé par le cabinet PwC, liquidateur provisoire d’Abraaj nommé par un tribunal caïman, est encore plus accablant. Les experts-comptables n’ont pas réussi à mettre la main sur les états financiers de la société. En revanche, en se plongeant dans la comptabilité du fonds dévolu à la santé, ils ont découvert qu’Abraaj avait également emprunté de l’argent à deux autres fonds, auxquels il doit toujours 171 millions de dollars. Entre-temps, le revenu mensuel du capital-investisseur tombe à 2,2 millions de dollars, alors que ses coûts salariaux atteignent 3 millions de dollars… PwC pointe le niveau « inhabituellement » élevé de dettes d’Abraaj, principale faille du château de cartes. Ce dernier a investi 100 millions de dollars dans son fonds dévolu à la santé, soit 10 % d’engagement. Habituellement, les fonds de private equity participent à hauteur de 1 % ou 2 %. Pour l’ensemble de ses opérations, Abraaj aurait donc dû s’endetter à hauteur de 1 milliard de dollars au moins. « C’est une somme
COMMUNIQUÉ
AVIS D’EXPERT
Emmanuel HAYE
Responsable adjoint de la Division Institutions Financières et Inclusion, Proparco
Le financement des PME en Afrique : le rôle clé des intermédiaires financiers Les PME constituent l’essentiel du tissu économique et des emplois dans la plupart des pays africains. Si de plus en plus d’institutions financières souhaitent servir ce segment, les volumes de financement offerts restent encore limités. En outre, ces financements ont des maturités plus courtes, avec des taux d’intérêts plus élevés, du fait d’une perception d’un niveau de risque de crédit plus élevé des PME. Au cours des dix derLe rôle de Proparco nières années, de nomest d’accompagner breux pays africains ont les institutions mis en œuvre d’imporfinancières qui tantes réformes visant développent une à améliorer l’environnement juridique, adminisoffre adaptée aux tratif et judiciaire, afin besoins des PME. de faciliter l’activité des acteurs économiques. Mais les progrès ont été inégaux. Recouvrer des créances ou réaliser des garanties reste un processus long et ardu et les banques demeurent extrêmement sélectives dans le choix de leurs emprunteurs et exigeantes en termes de garanties. En outre, les banques soulignent la faiblesse des fonds propres des PME, d’où une capacité d’emprunt limitée, ainsi que certaines lacunes dans les domaines de gestion de l’entreprise. Dans ce paysage en rapide évolution, différentes solutions ont montré qu’il était possible de financer les PME de façon pérenne, par les banques comme par des acteurs spécialisés : •
La mise en place d’une organisation dédiée aux PME, c’est-à-dire des équipes spécialisées au sein de la banque avec une stratégie, des produits et des méthodologies d’analyse et de suivi adaptées. C’est par exemple ce qu’a fait la BFV-SG à Madagascar ;
•
La mise en place de produits de financement adaptés : le crédit-bail, l’affacturage, les prêts participatifs, etc., en notant toutefois des dispositions réglementaires parfois peu favorables. Tunisie Leasing propose par exemple aux PME des solutions de financements souples et réactives pour l’acquisition de leurs équipements ;
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Le développement d’une connaissance très fine des clients et un suivi de proximité, permis notamment par les outils numériques. Ainsi, la société de financement sud-africaine SA Taxi finance une clientèle considérée comme risquée, les minibus de transport collectif, de façon soutenable et suit quotidiennement l’activité de ses clients.
Proparco soutient le financement des PME en Afrique avec son offre Prisme Inclusion Financière, en accompagnant des institutions financières (banques, leasing, microfinance, etc.) qui développent une offre à destination des PME. Ces outils comprennent notamment des lignes de crédit dédiées, de l’accompagnement technique, et des outils de partage de risque.
151, rue Saint-Honoré 75001 Paris | FRANCE Tél. : (+33) 1 53 44 47 32 www.proparco.fr |Twitter : @Proparco | LinkedIn http://blog.secteur-prive-developpement.fr
Afrique subsaharienne CAPITAL-INVESTISSEMENT
Des investissements sans limite ABRAAJ AFRICA FUND III, 2015 Closing 990 millions $ ABRAAJ NORTH AFRICA FUND III, 2015 Closing 375 millions $ ABRAAJ GROWTH MARKETS HEALTH FUND, 2016 Closing supposé 1 milliard $ ABRAAJ PRIVATE EQUITY FUND VI, 2017 Cible 6 milliards $ ABRAAJ GLOBAL CREDIT FUND, 2017 Cible 550 millions $
Plus de la moitié du fonds axée sur l’Afrique Amérique latine 343 M $ Asie 1,5 Md $ Turquie & Asie centrale 1,17 Md $
Afrique subsaharienne 1,22 Md $
Capital investi
Afrique du Nord et Moyen-Orient 3,9 Mds $
astronomique », commente le cadre d’un fonds de private equity spécialisé sur l’Afrique. Au fur et à mesure que les difficultés de trésorerie s’aggravent, la question de la dette d’Abraaj rejaillit. En mai 2018, après un défaut de paiement portant sur un prêt de 100 millions de dollars, un fonds de pension koweïtien dépose une requête dans les îles Caïmans avec pour motif la liquidation d’Abraaj. Il est rejoint quelques semaines plus tard par Auctus Fund, fondé par Hamid Jafar, dont la famille détient Crescent Petroleum, un conglomérat basé à Sharjah. Jafar avait prêté 300 millions de dollars à Abraaj en décembre 2017. L’étau se resserre davantage quand une procédure pénale est engagée contre Naqvi à Sharjah au mois de juin 2018, après que des chèques, signés en garantie du prêt, ont été refusés. « Ce prêt témoigne de la confiance qui était accordée à Arif Naqvi », ont fait valoir à la presse les avocats de Jafar à ce moment-là. « Les événements ont montré que les promesses n’ont pas été faites de bonne foi et qu’il n’y avait pas d’intention de rembourser la dette. » Le prêt était dû pour le 28 février 2018, avec un taux d’intérêt de 6 %, ont déclaré les avocats de Jafar.
Les conseils de Naqvi contestent ce point dans une interview publiée dans The Africa Report à la fin de juin 2018. « Quand le prêt a été accordé, il n’y avait pas de conditions associées, a déclaré Habib Al-Mulla, du cabinet d’avocats d’affaires Baker McKenzie. M. Naqvi s’est engagé à rembourser ces chèques […] et les Jafar le savent. » Et d’ajouter: « Il y avait assez de confiance entre eux pour que les Jafar fournissent un prêt sans discuter les modalités de paiement. » Unaccordesttoujoursendiscussion.
Liquidation des actifs
C’est le fonds britannique Actis qui a repris, à la fin de septembre 2018, les actifs africains d’Abraaj, pour lesquels plusieurs offres étaient sur la table. Les américains York Capital Management et Cerberus Capital Management, ainsi que l’Abu Dhabi Financial Group faisaient notamment partie des repreneurs potentiels. Les liquidateurs avaient rejeté, au début de juillet 2018, la proposition de Colony Capital et avaient alors lancé un nouvel appel d’offres. Alors que la plupart des entreprises financées par les fonds d’Abraaj ont elles aussi préféré garder le silence, quelques-unes ont toutefois accepté de témoigner. « Abraaj, ce sont seulement des managers, pas
UNE DÉCENNIE DE GROSSES OPÉRATIONS SUR LE CONTINENT Juillet 2006
L’un des premiers investissements d’Abraaj en Afrique s’est porté sur CI-Leasing, loueur de voitures au Nigeria. Valeur actuelle : 55 millions de dollars.
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Décembre 2007
Le fonds dubaïote investit dans l’égyptien Orascom Construction Industries, de Naguib Sawiris.
Février 2009
Abraaj acquiert 10 % de Brookside Dairy Ltd, groupe kényan de produits laitiers fondé par la famille du président Uhuru Kenyatta.
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Avril 2015
Le dubaïote clôture une levée de fonds de 990 millions de dollars, avec 76 % du capital provenant d’investisseurs institutionnels, de fonds de pension et de fonds souverains.
Janvier 2016
En Tunisie, le fonds prend une participation dans la Société d’articles hygiéniques (SAH).
Octobre 2016
Abraaj investit dans le nigérian Indorama Eleme Fertilizer & Chemicals, qui a lancé sa seconde unité de production en juillet 2018.
Février 2017
La chaîne de cafés Java House fut l’un des derniers investissements majeurs d’Abraaj sur le continent, plus d’un an avant la faillite du groupe.
NJERI MWANGI/REUTERS
Afrique subsaharienne CAPITAL-INVESTISSEMENT
des actionnaires », a ainsi déclaré à la presse Wole Oshin, le directeur général de Custodian, un assureur nigérian dans lequel Abraaj détient une part minoritaire. « La solidité de notre entreprise ne sera pas remise en cause. » La tourmente dans laquelle Abraaj est plongé « ne nous a pas affectés, de quelque manière que ce soit », a affirmé de son côté Paul Smith, directeur de la chaîne de restauration kényane Java House à Bloomberg, en juillet 2018. « Pour le moment, les affaires tournent comme d’habitude. » Abraaj avait racheté en février 2017 une participation de 90 % dans Java House à Emerging Capital Partners, une autre société de capital-investissement, pour un montant estimé à plus de 100 millions de dollars. « La chaîne prévoit d’augmenter de 60 à 200 son nombre de points de vente au cours des quatre prochaines années, au Nigeria et en Chine notamment », a précisé Paul Smith. Un autre investissement d’Abraaj en Afrique concerne l’indonésien Indorama, producteur d’engrais en Afrique subsaharienne implanté au Nigeria. Ce dernier a annoncé, en juin 2018, la signature d’un accord de financement avec IFC (filiale de la Banque mondiale pour le secteur privé) pour la construction d’une nouvelle ligne de production avec une capacité annuelle de 2,8 tonnes de fertilisants.
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Le fonds dubaïote avait acquis, au début de 2017, une participation de 90 % dans la chaîne de restauration kényane Java House, pour un montant estimé à plus de 100 millions de dollars.
ABRAAJ ÉTAIT UNE MACHINE DE MARKETING. ARIF NAQVI VOULAIT ÊTRE L’HOMME QUI INVERSE LE COURS DE L’HISTOIRE, CELUI QUI FAIT QUELQUE CHOSE D’UNIQUE. UN ANCIEN SALARIÉ DU GROUPE
Descente aux enfers isolée
Des observateurs avancent que la compétition entre les grosses sociétés de capital-investissement en Afrique a conduit Abraaj à surpayer l’acquisition d’actifs, dont le montant dépassait les 100 millions de dollars. « Il y a eu moins de deals à convoiter et plus de dollars », commente le patron d’un plus petit capital-investisseur spécialisé sur l’Afrique qui souhaite rester anonyme. Les opérations conclues l’année dernière sur le continent représentent la moitié de la valeur de celles enregistrées en 2014, soit 154 transactions recensées cette année-là pour un montant de 7,9 milliards de dollars, selon African Private Equity et Venture Capital Association. La situation s’est éclaircie, depuis, grâce à l’amélioration de la conjoncture économique au Nigeria et en Afrique du Sud. Néanmoins, la plupart des analystes s’accordent pour dire que les problèmes rencontrés par Abraaj sont de sa seule responsabilité, et non le résultat d’une industrie frénétique. Reste que l’effondrement de l’un des plus importants investisseurs dans les pays émergents n’est pas anodin. « Cela n’a rien de bon pour l’industrie du private equity, commente le cadre d’une société de capital-investissement spécialisée sur l’Afrique. À juste titre, cela incitera les investisseurs à se montrer encore plus prudents. »
PUBLI-INFORMATION
Afrique subsaharienne
STRATÉGIE
De nouveaux acteurs à l’assaut des services financiers Après les telcos, pétroliers et distributeurs cherchent à diversifier leurs revenus, fidéliser leurs clients et rentabiliser leurs points de vente en élargissant leur offre de services digitaux. NATACHA GORWITZ
ayer ses factures d’eau et d’électricité, déposer et retirer des espèces sur son compte mobile money, effectuer des transferts d’argent ou encore souscrire à des produits d’assurance. Autant de démarches que pourront effectuer, d’ici à la fin de l’année, les clients des stations-service de Total dans huit pays africains – Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Kenya, Mali, Maroc, Guinée et Sénégal –, soit 500 points de vente. La major pétrolière française croit beaucoup en ce nouveau service. « Plus d’une centaine de contrats sont en cours de négociation avec des opérateurs de télécoms, des banques, des assurances, des sociétés de transfert d’argent, ainsi que des plateformes de biens et services », rapporte Thibault Flichy, vice-président marketing et digital Afrique de Total. Dans les 171 stations-service du groupe déjà équipées de l’agrégateur de moyens de paiement et de services digitaux développé par la fintech sénégalaise Touch, 10 000 transactions sont réalisées chaque jour par le biais de la plateforme, pour un montant global de 200 millions de F CFA (305 000 euros). Sur chaque transaction, les points de vente perçoivent en moyenne une commission de 1 %. Total n’est pas le seul à vouloir occuper ce créneau. De l’aveu de l’ex-patron de Total Sénégal, « pas une seule station-service ne s’ouvre aujourd’hui en Afrique subsaharienne sans services digitaux ». Par exemple, son concurrent Vivo Energy, qui exploite la marque Shell, propose aussi des services de paiement électronique et de mobile money avec Orange, MTN et Airtel, ainsi que des services de mobile banking à travers Yup, porte-monnaie électronique développé par Société générale dans plus d’une dizaine de pays africains.
P
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CLEMENT TARDIF POUR JA
Au Sénégal, les 171 stations-service Total distribuent (aussi) les produits de l’assureur April.
Portées par la montée en puissance des moyens de paiement et services digitaux, les enseignes sud-africaines de grande distribution se sont aussi positionnées sur ce marché au potentiel énorme, à l’instar de la chaîne Pick n Pay, de Shoprite, qui a annoncé en mai 2018 le lancement de son porte-monnaie électronique, ou encore de SPAR, qui, en plus de distribuer des produits d’assurance à travers sa « payzone », propose un service de transfert d’argent compatible avec les guichets automatiques de Standard Bank.
Ces solutions annexes de porte-monnaie virtuel s’ajoutent aux services financiers destinés à faciliter les achats de leurs clients au sein de leur enseigne (crédit à la consommation, crédit-bail ou leasing…). Au Maroc, la chaîne d’hypermarchés Marjane, filiale du holding royal Al Mada, propose ce type de services (crédit, carte de paiement, réserve d’argent) en partenariat avec WafaSalaf, leader du crédit à la consommation dans le royaume, tout comme Géant Casino et Carrefour en Tunisie. « Les filiales de crédit à la consommation peuvent être une source de profit avec des marges très fortes », commente Yoann Lhonneur, directeur associé de Devlhon Consulting. Le sud-africain Woolworths a fait le choix de développer de tels services en interne en créant sa propre société de crédit. À l’inverse, le distributeur panafricain CFAO, actionnaire à hauteur de 24,3 % du spécialiste de crédit-bail Alios Finance, a préféré offrir des solutions de crédit en partenariat avec des organismes bancaires locaux.
Comme le souligne Yoann Lhonneur, « sur ce marché de masse dominé par le cash, le nerf de la guerre c’est de disposer du plus grand nombre de points de vente physiques ». Il est vrai que 95 % de l’activité de la vente de biens de consommation et d’équipements en Afrique est générée par les réseaux informels de petits détaillants. Sur le continent, le réseau de points de vente des pétroliers est bien plus important que celui des acteurs de la grande distribution. Avec un réseau dense de 4 500 points de vente dans 38 pays africains, jusqu’en zone rurale, Total dispose d’une force de frappe exceptionnelle et, vis-à-vis des banques, d’un atout de masse critique. Le réseau de Shell est composé de 1800 points de vente. Par comparaison, Société générale dispose de 1 millier d’agences sur le continent.
L’enjeu des données clients
Mais cette offensive des pétroliers et distributeurs sur le porte-monnaie électronique ouvre-t-elle une nouvelle bataille dont les banques devraient avoir peur ? Pour les acteurs pétroliers et de la grande distribution, le « wallet » présente un avantage : il permet d’abaisser fortement les coûts de gestion et de marketing, tout en rendant possible l’instauration d’un programme de fidélité. À travers les informations requises à la création du compte et l’historique des transactions, les porte-monnaie électroniques offrent également une meilleure connaissance du client. « Les données clients collectées permettent d’établir des profils de risque de crédit afin de proposer des services financiers mieux adaptés », explique Yoann Lhonneur. Reste que « la valeur de la donnée client est encore peu exploitée », nuance le consultant, sachant qu’il faut deux à trois ans pour
MOBILE MONEY, UN SUCCÈS QUI NE SE DÉMENT PAS Selon la GSMA, le lobby mondial des opérateurs de télécoms, plus de 122 millions de comptes mobile money sont actifs en Afrique subsaharienne. En 2017, 1,2 milliard de transactions ont été effectuées à travers ce service, pour un montant global de 19,9 milliards de dollars (17 milliards d’euros), en hausse de 14,4 % par rapport à l’année précédente. N.G.
JUMIA ENRICHIT SES SOLUTIONS DE PAIEMENT Depuis le début de l’année 2017, le géant africain de l’e-commerce, Jumia, dispose de sa propre solution de paiement, JumiaPay, et, depuis quelques mois, d’une plateforme de distribution de services digitaux baptisée Jumia One. « À terme, nous prévoyons de proposer des services de microprêt, de produits d’épargne
et de crédits à la consommation, ainsi que des micro-assurances », explique Sami Louali, chargé de la stratégie des relations avec les investisseurs chez Jumia. À partir de 2019, la plateforme prévoit également d’offrir des facilités de paiement à ses clients sur sa plateforme. N.G.
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COMMUNIQUÉ
Philippe Schindler
Fini le casse-tête des paiements internationaux !
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En permettant à ses clients d’obtenir un contrôle total des coûts, IFL permet de résoudre le problème de paiements arrivant à destination avec une différence de montant, nécessitant parfois des réajustements.
Lorsque les entreprises évaluent leurs besoins en matière de paiements internationaux, elles se posent généralement trois questions:
1. Comment exécuter des paiements à l’international avec des garanties et ce sans détenir de compte dans la devise du paiement?
Le fait de traiter uniquement avec des banques locales nous permet de négocier des cours de change très compétitifs mais aussi de réduire les délais et les intermédiaires en cas d’investigation.
2. Combien cela va-t-il coûter ? 3. La solution proposée est-elle simple et efficace? Chaque entreprise privilégie un facteur mais doit au final obtenir une réponse à chacune de ces trois problématiques. INTL FCStone Ltd (IFL) a étudié ces questions une par une, et réussi ainsi à résoudre le fameux «casse-tête» des paiements internationaux que rencontrent de nombreuses entreprises. Qui sommes-nous? Spécialisé dans les paiements internationaux depuis plus de 30 ans, INTL FCStone Ltd a constitué depuis un portefeuille de clientèle incluant à ce jour de grandes banques internationales, des agences supranationales, des ONG et des entreprises multinationales qui peuvent ainsi accéder à notre réseau et notre expertise en Afrique, Asie et Amérique Latine. Nous entretenons un réseau de plus de 320 banques partenaires locales à travers le monde. Nous traitons directement avec le marché local dans la devise du paiement en question afin d’obtenir un coût et des délais de livraison réduits, connus et garantis, évitant ainsi de dépendre d’une banque internationale voire plus. Nous communiquons un cours de change tout compris en amont de la transaction de façon transparente, garantissant à la fois le montant délivré en devise locale et la date de livraison des fonds.
Grâce à un investissement significatif dans la technologie ces dernières années, nous sommes en mesure de proposer aux entreprises un produit adapté, avec automatisation des cours de change, validation des instructions de paiement et exécution des transactions en quelques clics et ce dans 140 devises et plus de 175 pays. A titre d'exemple, nous travaillons avec une des plus grandes compagnies d’assurance mondiales qui exécute chaque mois près de 3000 paiements internationaux, dans 52 devises, vers des pays où elle ne détient pas elle-même de compte en devise locale. En pratique cette société télécharge tout simplement son fichier avec les données de paiements dans notre plateforme de transferts de fonds en ligne, FXecute. Ce système donne instantanément un cours de change par transaction, valide les instructions bancaires et confirme au client une fois la transaction exécutée. Grâce à notre technologie et à notre réseau les entreprises peuvent ainsi maîtriser leurs paiements vers l'Afrique, Asie et Amérique Latine, rendant les paiements en devise locale aussi simples que les paiements domestiques. Les paiements internationaux n’ont jamais été aussi simples !
Local Currency Delivered to in-Country Beneficiary Account Client Competitive FX rate quoted via FXecute® system or API Rate Feed 3
INTL FCStone 2
Client locks in rate, exact amount of local currency, and settlement date
IFL Systems
FX rate sourced from local market 4
1
Payments routed to INTL FCStone correspondent bank
IFL Correspondent Bank
Client’s in-Country Account 5
Guaranteed local currency amount delivered to the beneficiary
Supplier Employee’s Account Subsidiary Account
WWW.INTLFCSTONE.COM INTL FCStone Ltd© (“IFL”) is registered in England and Wales No. 5616586 and is authorized & regulated by the UK Financial Conduct Authority [FRN 446717]. IFL is a wholly owned subsidiary of INTL FCStone Inc. For the provision of payment services, INTL acts as Agent for IFL in New York. INTL Asia Pte Ltd acts as agent for IFL in Singapore. Neither this information nor any opinion expressed constitutes a solicitation to buy or sell foreign exchange or any futures or options or OTC products.FXecute® is a registered trademark in the United Kingdom and a registered community trademark in the European Community for and for the benefit of IFL. INTL FCStone Inc. is a public company based in the United States, listed on the NASDAQ stock exchange (symbol “INTL”) and regulated by the US Securities and Exchange Commission. All financial information and filings are public and can be viewed on the website of the Securities and Exchange Commission or on our website www.intlfcstone.com. IFL is certified by the BSI to ISO/IEC 27001:2013 [Certificate No. IS 583823] © 2018 INTL FCStone Inc. All Rights Reserved.
Afrique subsaharienne STRATÉGIE Points de vente : les telcos remportent la bataille face aux pétroliers et aux distributeurs nombre de points de vente
Brasseries du Cameroun 25 000
Diageo g
MTN
15 000
16 000
>10 000
Pétroliers Distributeurs Télécoms
Orange 24 000
Orange
Orange Orange
Tigo
10 000
10 000
18 150
dont 379 boutiques
9 000 MTN
Ooredoo
7 000
Orange
Vivo Energy Total Vivo Energy
Total Tradex
170
CDCI
Total
Total
171
168
150
127
130
dont 134 boutiques
345
300
Total
6 000
5 000
Label Vie Marjane
Acima
37
40
60
153
Vivo Energy Auchan
91
60
108
91
Magasin Carrefour général
20
Aziza
>10 Carrefour
CÔTE ÔTE D’IVOIR D IVOIRE
Société commerciale de banque
BIAO CI
Afriland First Bank
SGBCI
Bicec
Moyenne
Taille moyenne du réseau d’agences pour les trois premiers établissements de chaque pays
44
Banque Atlantique
MAROC
Attijari Banque populaire Maroc Moyenne
71
SÉNÉGAL
Moyenne
1 814
BMCE
construire un historique de données et développer ce type de modèle. Avec une marge faible pour de gros volumes, le paiement électronique est donc surtout un produit d’appel pour acquérir de nouveaux clients et proposer des services à plus forte valeur ajoutée.
Contraintes réglementaires
Pour Total, il s’agit en priorité d’obéir à une logique de « producteur distributeur » et d’éviter ainsi de se heurter à des contraintes réglementaires très lourdes. « Notre objectif est d’élargir notre offre de services pour optimiser notre réseau de points de vente. Nous affirmons ainsi notre volonté d’être
TUNISIE
CBAO Attijariwafa
Attijari
BOA
BIAT
SGBS
Moyenne
57
Moyenne UIB
183
SOURCE : DEVLHON CONSULTING
CAMEROUN
Mercure International
3
2
le retailer de l’Afrique, alors qu’Orange se positionne avant tout en tant qu’opérateur et émetteur de monnaie électronique », commente Thibault Flichy. « Ces acteurs ne veulent pas devenir des banques universelles, ce n’est pas dans leur ADN, relève Yoann Lhonneur. La problématique porte plutôt sur l’échelle à laquelle ils développent les services financiers. En Afrique de l’Ouest, par exemple, les enseignes de la grande distribution semblent concentrées sur la sécurisation de leurs positions » en raison du manque de maturité de ce marché. Cette zone représente en effet 1 % de la grande distribution en Afrique.
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Afrique subsaharienne
TRIBUNE
Le secteur bancaire peut contribuer à l’initiative privée en RD Congo L
DR
e système bancaire congolais est aujourd’hui riche de Si pour les ménages le problème ne se pose pas, les PME 17 banques. Leur total de bilan au 31 décembre 2017 s’élepar contre considèrent la difficulté d’accès au financement vait à 5,52 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros). Quant comme un frein majeur au développement de leurs activités. à leurs fonds propres, ils atteignaient 639,81 millions de dolPour financer leurs projets, elles font appel de préférence lars, en nette progression depuis 2013. Le secteur bancaire aux découverts plutôt qu’aux crédits d’investissement et dispose donc de tout le potentiel pour promouvoir l’initiaau crédit-bail. La principale raison des difficultés des PME à tive privée et contribuer à l’essor économique du pays. Au obtenir les prêts d’investissement auprès des banques est le 31 décembre 2017, il avait fourni plus de 2 milliards de dollars manque de garanties, la dotation valable limitée en capital, de crédits. Ce qui représente environ 40 % de sa capacité le déficit de communication financière et rétrospective, le de financement, celle-ci pouvant atteindre manque d’expérience commerciale du pro5,1 milliards de dollars. La norme fixée par moteur, ainsi que les limites de la politique Bâle II autorise une banque à prêter jusqu’à d’encadrement et de promotion au niveau de huit fois la valeur de ses fonds propres. Or les l’État. Si le manque de garanties est préponressources des établissements ne sont pas dérant, il est justifié par l’insécurité judiciaire encore suffisantes. Si le secteur privé arrivait et réglementaire que subissent de plus en à absorber ce gap, on augmenterait significaplus les banques en raison du taux élevé des tivement la contribution des entreprises pricréances douteuses et compromises enregisvées hors secteur minier au produit intérieur trées auprès de ce compartiment de clientèle brut. Il faudrait à cet effet combiner plusieurs dans le secteur bancaire. D’où la nécessité actions, précisément sur le type des financepour les banques, tout en tant restant regarSouaibou ments et la mobilisation des ressources. dantes sur le risque de défaut de paiement, Abary de créer en leur sein des guichets spécialisés Directeur général es dépôts détenus par les banques au d’accompagnement des entreprises privées. d’Afriland First Bank 31 décembre 2017 s’établissaient à 3,7 milCeux-ci intégreraient des modules de formaen RD Congo liards de dollars, essentiellement constitués tion à la gestion des entreprises, à la notion par les ménages (48 %), les pouvoirs publics du respect des engagements par une sensi(28 %) et les entreprises privées (19 %), pour bilisation à une prise de conscience morale, un taux de bancarisation inférieur à 10 %. mais également aux nouveaux instruments Cela démontre qu’il y a une cible à conquérir, que l’épargne financiers tels que le capital-risque, le crédit-bail ou encore des ménages est mobilisable. Le particulier d’aujourd’hui l’affacturage. est l’entrepreneur de demain. Il faudrait à cet effet intensifier les efforts commerciaux afin de ramener l’épargne vers l revient dès lors de susciter l’émergence d’une génération les banques. Cela passe en l’occurrence par une expansion d’entrepreneurs qui donnerait en RD Congo une nouvelle continue du réseau d’agences à l’intérieur du pays, une envergure à son économie, pas dans l’optique d’exceller simamélioration significative de la qualité de service rendue à plement dans le commerce, le négoce et la distribution, mais la clientèle et une digitalisation des opérations. Ce déploiesurtout dans la production et la transformation. Pour cela, ment redonnera confiance à la population vis-à-vis du secnous optons pour une parfaite symétrie, voire une fédération teur bancaire et canalisera l’épargne qui est en réalité la des efforts entre l’État, le secteur privé et les banques pour seule source nourricière de l’investissement. intégrer dans cette architecture les fonds de garantie. Ce nouLes entreprises privées et les ménages sont les principaux vel attelage accélérera l’éclosion d’un secteur privé congolais bénéficiaires du crédit. Il s’agit à plus de 90 % de crédits capable de relever les immenses défis d’aujourd’hui et de de décaissement (découvert bancaire, prêt à terme…). demain.
L
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CÔTE D’IVOIRE E
La décentralisation, au service d une croissance ervice rvii d’une d’ inclusive et responsable
DR
La décentralisation est au cœur de la politique du gouvernement mise en œuvre pendant la période récente. L’objectif est de répondre aux besoins des différentes régions et d’améliorer la qualité de vie de la population à l’échelle de l’ensemble du pays. titutionnel et régulateur. La réforme constitutionnelle de 2016 a approfondi le processus, avec la création du Sénat, un vrai représentant des autorités locales, basé à Yamoussoukro. L’objectif pour le gouvernement est de contrer l’« hyper-développement » d’Abidjan et l’exode rural important.
Les collectivités territoriales
Un Sénat, représentant des autorités locales En Côte d’Ivoire, la politique de décentralisation a démarré dès les années 1960. Depuis lors, le champ d’application s’est élargi, grâce a un renforcement permanent de son cadre législatif, ins-
Une accessibilité nationale améliorée
Autoroute entre Abidjan and Yamoussoukro. ▼
Afin d’assurer qu’« aucune région du pays ne se retrouve en marge du progrès » ainsi qu’une meilleure distribution de la richesse, la Côte d’Ivoire est en train de développer son réseau routier. La construction des autoroutes Abidjan-Ouagadougou et Abidjan-San Pedro se poursuit, tandis que les travaux de © JACQUES TORREGANO/JA
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epuis qu’il a été élu président en 2011, l’actuel Chef de l’État, Alassane Ouattara, a appliqué une nouvelle politique de décentralisation, conçue en vue de faire des économies locales la base du développent équilibré et inclusif de la Côte d’Ivoire. Le gouvernement souhaite que les administrations soient proches des citoyens afin que ceux-ci puissant mieux bénéficier des retombées de la croissance estimée à 8 % en moyenne. Ceci contribuera, à son tour, à faire de l’émergence du pays une réalité en 2020.
▲ Inauguration officielle d’un hôpital par le couple présidentiel.
En 2012, la Côte d’Ivoire a entrepris une division administrative et territoriale, avec la création de 31 autorités régionales, chacune disposant de ses propres pouvoirs et d’un budget adapté à sa taille géographique et à sa population. Dans la mesure où elles disposent de moyens financiers, celles-ci peuvent développer leur propre politique d’investissement. Ceci a permis à de nombreuses communautés dans le pays d’acquérir de nouvelles infrastructures locales.
MESSAGE
LES AMBITIONS
© JULIEN HARNEIS
construction du quatrième pont d’Abidjan, entre les communes de Yopougon et du Plateau, devraient démarrer l’année prochaine.
Économiser l’énergie En tout, près de 4 000 kilomètres de routes interurbaines, soit 46 % du réseau bitumé et 8 % du réseau non-bitumé, ont été ou seront rénovés d’ici 2020, date de la fin du Plan National de Développement Routier (PNDR). Celui-ci a alloué 3 760 milliards de F CFA pour la rénovation du réseau. L’infrastructure énergétique figure également en bonne place à l’agenda. Suite à l’inauguration de la centrale hydroélectrique de Soubré (275 MW) en novembre 2017, d’autres unités de production d’énergie sont prévues afin d’atteindre une production de 4 000 MW, soit le double de la capacité actuelle.
Des écoles pour tous et tous à l’école La Côte d’Ivoire investit également dans les infrastructures de santé et d’éducation. Alors que les universités font l’objet d’un programme spécifique (voir encadré), l’ensemble du système éducatif a connu un développement significatif depuis 2011, avec un focus sur l’application de l’enseignement obligatoire à l’échelle de l’ensemble du pays. D’ici 2019, plus de 3 400 nouvelles écoles primaires sont attendues, ainsi que la construction de 40 collèges et de 7 lycées, avec la création de 5 000 postes d’enseignants supplémentaires.
▲ Aide au développement de l’éducation.
Une couverture étendue des soins de santé Le secteur de la santé a bénéficié de nouvelles installations en 2017, avec l’inauguration du Centre hospitalier universitaire d’Angré et du Centre d’Oncologie médicale et de Radiothérapie, deux établissements construits à Abidjan mais dont l’objectif est de fournir des soins également au reste du pays. Les améliorations de la couverture des soins de santé se poursuivront d’ici 2020, avec la construction de 15 nouveaux hôpitaux. Sans oublier les 200 nouveaux dispensaires prévus sur tout le territoire.
DIFCOM/DF - © PHOTOS: AS MENTIONED.
▲ La centrale hydroélectrique de Soubré.
En 2012, le gouvernement a amélioré les universités d’Abidjan, avant de lancer le Plan de Décentralisation Universitaire (PDU) en 2014. En plus des trois Unités Régionales de l’Enseignement Supérieur (URES) de Bouaké, Daloa et Korhogo, qui ont été transformées en universités autonomes, huit autres centres régionaux vont ouvrir leurs portes. L’Université de Man a été inaugurée officiellement en 2017, tandis que les futures universités de Bondoukou et San Pedro, actuellement en construction, devraient être prêtes d’ici 2020. Des universités sont également prévues à Abengourou, Adiaké, Dabou, Daoukro et Odienné. © OLIVIER/JA
DR
DANS LE DOMAINE UNIVERSITAIRE
STATISTIQUES 180 MILLIARDS DE FCFA le montant prévu de l’investissement dans chacune des universités. 5 KILOMÈTRES la distance maximum souhaitée par les autorités entre un établissement de santé et la population couverte. ▲ L’Université Catholique d’Abidjan.
MAGHREB & MOYEN-ORIENT
66 Interview Sofiane Lahmar, associé de DPI
BLOCKCHAIN
Un levier de 58
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76 Tunisie Un nouvel horizon pour la CDC
79 Bancassurance Percée pour Attamine Chaabi
82 Assurances Sanlam impose son hégémonie
croissance? jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
FOTOLIA
Bien au-delà des crypto-monnaies, cette technologie de chaîne de blocs pourrait être à l’origine d’importants bouleversements dans le secteur bancaire. La Tunisie, pionnière dans la région, a lancé plusieurs projets.
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Maghreb & Moyen-Orient BLOCKCHAIN
MATHIEU GALTIER, à Tunis
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EISENHANS - STOCK.ADOBE.COM/FOTOLIA
éduire le temps de transaction de plusieurs jours à quelques secondes ; supprimer le recours aux devises étrangères; proposer une alternative au « tout-cash », source de contrebande; ou encore séduire les investisseurs internationaux avec des solutions fintech. Voilà un aperçu des avantages que pourraient tirer les pays d’Afrique du Nord en adoptant la technologie « blockchain » (littéralement « chaîne de blocs »). Et Tunis est décidé à prendre les devants. La Banque centrale de Tunisie (BCT) a organisé en mai le premier sommet africain consacré à ce protocole informatique. Lors de son intervention à l’Africa Blockchain Summit, le gouverneur de la BCT, Marouane el-Abassi, a ainsi souligné « les opportunités offertes par ces nouvelles technologies pour soutenir la croissance économique et l’inclusion financière dans les pays africains ». La chaîne de blocs, apparue en 2008, permet de stocker et de transmettre une information de manière sécurisée. Il s’agit d’une sorte de registre décentralisé et infalsifiable, validant les transactions de façon quasi immédiate et sans organe central de contrôle. Cependant, la crypto-monnaie, une des nombreuses applications de la blockchain, reste considérée comme suspecte au Maghreb. L’Algérie et le Maroc ont, par exemple, voté des lois qui interdisent ce moyen de paiement. Dans le royaume chérifien, le bitcoin, la plus connue des crypto-monnaies, a été qualifié « d’occulte » par les institutions financières. De leur côté, la Tunisie et l’Égypte n’approuvent pas son utilisation mais n’ont pas adopté pour autant de législation répressive. « En Tunisie, nous profitons du fait que le régulateur nous laisse expérimenter », se félicite Imen Ayari, chef du laboratoire d’innovation au bureau local de Talan, société spécialisée dans
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La crypto-monnaie, une des nombreuses applications de la blockchain, reste considérée comme suspecte au Maghreb.
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l’accompagnement de la transformation technologique des entreprises. Depuis 2017, la Banque centrale de Tunisie cherche des solutions innovantes de « decashing » [réduction du cash] pour enrayer la culture des transactions en liquide qui nuit au développement bancaire et favorise les échanges illégaux. Ainsi, selon le think-tank entrepreneurial IACE (Institut arabe des chefs d’entreprise), seulement 23 % des Tunisiens de plus de 15 ans sont bancarisés. Le marché informel représenterait 40 % des emplois, hors secteur agricole. Des freins qui touchent aussi les pays voisins. Ainsi, pêle-mêle, les Égyptiens ne sont que 14 % à posséder un compte bancaire, selon la Banque mondiale. L’informel représente 20 % du PIB marocain, d’après la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), et 45 % du PNB en Algérie, selon le ministère du Commerce.
Fiable, rapide et d’un faible coût
Les institutions tunisiennes sont devenues un moteur dans l’utilisation de la technologie blockchain. La Poste propose ainsi DigiCash, un portefeuille virtuel qui permet d’envoyer et de recevoir de l’argent, de payer des factures, etc. Le service se fonde sur la DLT (Distributed Ledger Technology, ou technologie de registre distribué), une chaîne de blocs pour une utilisation institutionnelle avec un modèle de gouvernance centralisée. Un mécanisme pyramidal décrié par les puristes, souvent issus de la culture anarchiste, mais que Hichem Ben Fadhl, cofondateur de la start-up DigitUs à l’origine de DigiCash, assume: « La technologie peut permettre à la région de rattraper son retard en matière d’échanges financiers. Cette solution est 100 % digitale et ne nécessite donc aucun équipement spécifique comme un terminal pour cartes bancaires. Son coût d’implémentation est faible. »
– 65 %
Depuis son plus haut historique atteint le 17 décembre 2017, le Bitcoin a perdu 65 % de sa valeur, pour atteindre 5 772 euros le 27 août 2018. Cette volatilité extrême explique les réticences des Banques centrales, notamment maghrébines, à reconnaître la monnaie virtuelle comme une devise. M.G.
EVERYTHING POSSIBLE/SHUTTERSTOCK
Maghreb & Moyen-Orient BLOCKCHAIN
« La blockchain est une révolution plus importante qu’internet », estime Ali Kahlane, vice-président du thinktank algérien Care.
L’entrepreneur table sur des centaines de milliers d’utilisateurs d’ici à deux ou trois ans en Tunisie. La Banque centrale a, elle aussi, sauté le pas, en demandant à Talan de concevoir une application de vérification de chèques qui s’appuie sur la technologie. Le commerçant n’aura plus qu’à scanner le chèque et, immédiatement, il saura s’il a été volé ou si le titulaire est solvable. Une rapidité et une fiabilité que seule la blockchain peut garantir. Si les institutions tunisiennes se montrent si réceptives, ce n’est pas seulement par goût de l’innovation – Moez Chakchouk, le président de La Poste jusqu’en mars 2018, et Marouane el-Abassi sont connus pour leurs appétences technologiques – mais aussi par volonté de créer une croissance économique pérenne. Pas d’algorithmes compliqués ici, mais uneformulemathématiqueduXVIe siècleàlabasedelathéorie quantitative de la monnaie: le produit de la masse monétaire et de la vitesse de circulation de la monnaie est égal au produit de la production et des prix des biens. Ainsi, en accélérant la vitesse de circulation grâce à l’efficience de la chaîne de blocs, la production est mécaniquement augmentée. Ce raisonnement est également valable hors des frontières. Les monnaies maghrébines ne sont pas convertibles. Commercer signifie, aujourd’hui, passer par le dollar ou l’euro, occasionnant une perte de temps, d’argent et de souveraineté. Lors du hackathon organisé à Tunis en marge de l’Africa Blockchain Summit, l’innovation de la société américaine ConsenSys, numéro un mondial
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IMPIRATABLE (OU PRESQUE) Jusqu’ici, personne n’a réussi à pirater des chaînes de blocs. En théorie, cela est possible. Mais en pratique cela se révèle complexe et surtout inutile. Il faudrait que les assaillants s’attaquent simultanément à 51 % des serveurs des mineurs – personnes authentifiant les transactions effectuées par les utilisateurs et les inscrivant sur la blockchain. Pour Zied Brini, cadre chez ConsenSys, leader du secteur, casser la chaîne de blocs publique nécessiterait « une démocratisation de l’informatique quantique couplée à
un niveau d’énergie généré par de la fusion nucléaire ». Et, même en cas de réussite, le gain serait nul car les informations récupérées, comme de la crypto-monnaie, perdraient immédiatement leur valeur qui repose sur la fiabilité. En revanche, les spécialistes préviennent que, sitôt sortie de la chaîne de blocs, la crypto-monnaie peut être attaquée si elle est stockée sur un serveur traditionnel ou si le mot de passe est trop peu sécurisé. Ils conseillent de la stocker sur des clés USB réservées à cet usage. M.G.
PUBLI-REPORTAGE
BEAC
Banque des États de l’Afrique Centrale
Fiche technique sur le nouveau cadre de conduite de la politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC)
Dans une quête de plus d’effificacité de sa politique monnétaire, la BEAC a procédé à des réformes monétairres au début des années 19990. Ces mesures se sont tradduites, entre autres, par l’insttitution du marché monnétairre en 1994 comprenant deeux niveaux en vue d’une régulattion ooptimale de la liquidité bancaire, le ccompartiment interbancaire et le compartiiment des interventions de la Banque Centrale. années plus Centrale Une vingtaine dd’années plu tard, le dispositif mis en place ne répondait toujours pas aux problématiques auxquelles la BEAC a été confrontée. Afin d’améliorer l’efficacité de la politique monétaire et l’approfondissement du système financier, tout en assurant une veille permanente en matière de stabilité financière, la BEAC a entrepris en 2013 une nouvelle réforme de sa politique monétaire, portant sur les volets institutionnel, stratégique, analytique et opérationnel. Les limites du dispositif ancien portaient principalement sur : › La gestion de la liquidité bancaire ; › La nature des procédures d’utilisation des instruments de politique monétaire ; › La simultanéité des interventions de la BEAC sur le marché monétaire. Concernant le volet opérationnel, il était question de : › Mettre en place de nouveaux instruments adaptés aux besoins précis des établissements de crédit ; › Abandonner le principe de double intervention de la BEAC sur le marché monétaire ; › Restaurer banques primaires à travers la pension urer la confiance entre les banq li nt à terme à conférer plus de livrée. L’ensemble de ces mesures visent dynamisme auu marché monétaire et donc le des taux d’intérêt restaurer le rôle comme indicatteurs du coût de la liquidité dans lla zone.
LES PAYS DE LA CEMAC : CAMEROUN CENTRAFRIQUEE CONGO GABON RIALE GUINÉE ÉQUATOR TCHAD
Ces réformes ont abouti à l’innstauration nouveau d’un cadre opérationnel de lla politique monétairee de la BEAC en 2018.. Les innovations introduuites portent essenent ssur : tiellement › Lee dispositif de geestion du al ((catégories collatéral d actifs éligibles et de d’actif décotes associées) ;
› Les instruments et modalités d’intervention sur le marché monétaire ; › Les méthodologies de fixation des volumes d’intervention ; › Les réserves obligatoires ; › Le dispositif de collecte des données, d’analyse et d’animation du marché monétaire par la Banque Centrale. La réorganisation des instruments d’intervention de la BEAC a abouti à plus de cohérence entre eux et à une meilleure prise en compte des différents problèmes de liquidité, à travers notamment : (i) la modernisation de l’opération principale de refinancement, (ii) l’instauration des opérations de réglage fin, (iii) des facilités permanentes (prêts et dépôts), (iv) des opérations de plus longues maturités (1,3,6,9 et 12 mois) et, enfin, (v) des opérations structurelles (achats/ventes temporaires ou fermes de titres et émission de bons BEAC). Quant aux volumes d’intervention, ils sont dorénavant déterminés suivant l’évolution de la liquidité du système bancaire appréhendée à travers ses facteurs autonomes, le mécanisme des objectifs de refinancement par pays ayant été supprimé. La nouvelle stratégie de politique monétaire consiste désormais à piloter le taux interbancaire de référence (TIMP à 7 jours) autour du taux directeur (TIAO) et à l’intérieur d’un corridor constitué par le Taux de la Facilité de Prêt Marginal (comme taux plafond) et le Taux de la Facilité de Dépôt (comme taux plancher). Cette démarche se traduit par des interventions hebdomadaires réalisées par l’opération principale de la BEAC, à renforcer si nécessaire par des opérations de réglage fin au titre d’apport supplémentaire ou de retrait de liquidités. S’agissant particulièrement de l’opération principale d’injection de liquidité, depuis le 11 juin 2018, date d’entrée en vigueur du nouveau cadre opérationnel, elle se fait désormais par appel d’offres à taux multiples. Contrairement aux appels d’offres à taux fixe pratiqués antérieurement dans la limite des objectifs de refinancement nationaux, cette technique d’adjudication présente l’avantage d’inciter les établissements de crédit à dynamiser la gestion de leur trésorerie. Étant donné que le volume proposé hebdomadairement est révisable d’une semaine à l’autre, cette approche est plus exigeante en matière de prévisions de liquidité. En rendant les acteurs de marché plus sensibles aux orientations de la politique monétaire, cette démarche devrait permettre le recyclage, entre ces derniers, des ressources oisives et contribuer au développement du marché interbancaire. Dans l’ensemble, les changements introduits dans le nouveau cadre opérationnel de la politique monétaire de la BEAC modernisent ses instruments et créent des conditions pour l’amélioration de l’efficacité de sa politique monétaire et du développement du secteur financier sous régional afin de le mettre au service de la diversification des économies de la CEMAC.
BP 1917 - Yaoundé, Cameroun Tél. : (+237) 222 23 40 30/ 222 23 40 60 Fax : (+237) 222 23 34 68 Email : communication@beac.int
Banque des États de l’Afrique Centrale
www.beac.int COBAC : www.sgcobac.org
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ABBAS MAHAMAT TOLLI, Gouverneur de la BEAC et Président de la COBAC
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du secteur de la chaîne de blocs, a soulevé un vif intérêt. Celle-ci a prouvé qu’il était possible de réaliser une transaction financière entre un Marocain et un Tunisien en quelques secondes, plutôt qu’en 72 heures, en créant sur la blockchain un jeton (« token ») pour chaque pays, l’équivalent d’une monnaie fictive qui est convertible et échangeable au taux réel au moment de la transaction. De quoi favoriser le commerce intramaghrébin, qui représente moins de 5 % des échanges régionaux.
COMMENT FONCTIONNE UNE BLOCKCHAIN A effectue une transaction vers B
Plusieurs transactions sont regroupées dans un bloc
A
Une technologie « halal »
Le bloc est transmis à chaque partie du réseau
Les « mineurs » du réseau valident la transaction
B B reçoit la transaction de A
FINANCIAL TIMES
Le bloc peut alors être ajouté à la chaîne, ce qui fournit un enregistrement infalsifiable des transactions
« Dans le contexte nord-africain, l’intermédiaire à enlever de l’équation ce n’est pas la Banque centrale ni les banques, mais la devise de transaction. Selon moi, les Banques centrales restent des acteurs clés », analyse Zied Brini, membre fondateur du bureau ConsenSys, en Irlande. « La blockchain est le vecteur d’un vrai saut technologique. C’est une révolution plus importante qu’internet », déclare pour sa part Ali Kahlane, vice-président du think-tank algérien Care (Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise). L’expert en TIC prédit que, d’ici à quelques années, les banques seront exclusivement en ligne, sans réseaux d’agences coûteux. Surtout, il espère, une fois les autorités convaincues, que l’Algérie profitera de la technologie pour perfectionner une de ses forces, la finance islamique: « La chaîne de blocs est “halal” par essence. En se débarrassant des intermédiaires, elle fait disparaître les raisons du taux d’usure, interdit par le Coran. Quand j’ai expliqué cela, un responsable religieux m’a dit: “Si on avait su, on se serait opposé à la loi [de finances 2018, qui interdit les crypto-monnaies].” » Âgé de 20 ans, Nour Haridy, dirigeant de la start-up LaMarkaz, souhaite contraindre les autorités égyptiennes à prendre position. « Il y a une incertitude complète en Égypte sur la question. La Banque centrale refuse de reconnaître la crypto-monnaie et la technologie blockchain, qui sont indissociables. Mais, dans le même temps, elle participe à des panels sur la technologie. » D’ici à la fin de l’année, le jeune entrepreneur a donc décidé d’organiser, par le biais de sa société, une ICO (Initial Coin Offering), c’est-à-dire une levée de fonds en… monnaies virtuelles. « Les avocats nous ont assuré que c’était légal, reste à voir comment l’organiser. »
NAKAMOTO, L’INVENTEUR MYSTÈRE Le terme « blockchain » est apparu au public le 31 octobre 2008 dans un article publié sur internet qui présentait les principes fondateurs du Bitcoin, « version purement pair-à-pair de la monnaie électronique ». Le texte est
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signé par Satoshi Nakamoto, qui se présente comme un Japonais né le 5 avril 1975. Mais « il » ne s’est jamais montré et, depuis 2010, ne communique plus. Tout le monde s’interroge: qui est le mystérieux créateur de la crypto-monnaie? En
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se fondant sur l’analyse des messages postés – locutions anglaises et heures d’envois – par Satoshi Nakamoto sur les forums, des experts en ont déduit qu’il/elle/ils/elles devai(en)t être originaire(s) du Commonwealth.
Aujourd’hui, quatre personnalités sont citées pour être derrière le pseudonyme: trois Américains et un Australien. Une chose est sûre, le mystérieux avatar « pèserait » près de 5,8 milliards d’euros en bitcoin. M.G.
Maghreb & Moyen-Orient
INTERVIEW
Sofiane Lahmar
Associé de Development Partners International (DPI)
« Il faut de l’expertise et de la patience pour investir en Algérie » Le dirigeant du capital-investisseur britannique DPI, leader sur le continent, explique pourquoi ce dernier accélère ses opérations en Afrique du Nord. régime flottant offre davantage de visibilité aux investisseurs.
Propos recueillis par JOËL TÉ-LESSIA ASSOKO
ondée en 2007, Development Partners International est une société de capital-investissement spécialisée sur l’Afrique et disposant de 1,1 milliard de dollars d’actifs sous gestion. Le Franco-Algérien Sofiane Lahmar, qui a rejoint la société DPI en 2010 en tant qu’associé, dévoile la recette du succès du fonds britannique sur ces marchés que certains jugent « difficiles ».
F
SofianeLahmar: À la suite de la révolution en Égypte en 2011, les opportunités étaient plus difficiles à saisir. Mais avec le retour de la stabilité et la dévaluation, à la fin de 2016, de la livre qui a été détachée du dollar, c’est aujourd’hui l’un des pays dans lesquels nous sommes le plus engagés. La mise en place d’un
Près de 55 % des investissements de DPI se font en Afrique subsaharienne, le reste en Afrique du Nord.
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KALPESH LATHIGRA POUR JA
Jeune Afrique : À la mi-août, DPI a investi 45 millions de dollars (39 millions d’euros) dans MNT Investments, holding des sociétés Mashroey (« crédit conso ») et Tasaheel (microfinance). C’est le troisième investissement en Égypte du fonds African Development Partners II (ADP II). Son prédécesseur n’y avait réalisé aucune opération. Qu’est-ce qui a changé ?
Au Nigeria aussi, il y a eu une dévaluation, mais vous y paraissez moins actif. Pourquoi?
La situation macroéconomique y est restée plus fragile, en raison du recul des prix du pétrole. Nous avions réalisé en 2011 une importante opération avec le rachat de Mansard Insurance puis sa vente à AXA en 2014. Dans notre dernière vague de deals, il y en a un – en préparation – au Nigeria. En Algérie, où vous êtes présent, plusieurs entreprises internationales se plaignent d’un durcissement des conditions d’accès aux devises. Vous partagez cette position?
La réglementation des changes n’a pas évolué fondamentalement. C'est un régime géré par la Banque centrale d’Algérie. Il suffit de se conformer à la réglementation. Nous avons pu investir, récupérer et transférer des dividendes à l’étranger sans rencontrer de problèmes. Comment expliquer alors les réticences de certains investisseurs?
Il est clair que l’environnement macroéconomique algérien est sous pression depuis quelque temps avec la chute des prix des hydrocarbures, qui affecte le budget et les réserves de
Le Caire, Égypte Lieu: Centre d’Exposition International d’Egypte
Date: 11-17 Décembre 2018
Un rendez-vous d’affaires à ne pas manquer Afreximbank vous présente la première édition de la Foire Commerciale Intra Africaine (IATF) 2018 hébergée par la République Arabe d’Egypte. La toute première du genre à rassembler acheteurs et vendeurs de l’ensemble du continent Africain sur un même territoire afin de conclure des diverses transactions.
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DÉCOUVRIR: les pavillons regrouperont le pays hôte, l’Égypte, Afreximbank, les centres commerciaux régionaux, les différents pays, les entreprises et les PME, tout en présentant les principaux secteurs d’activité en Afrique.
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APPRENDRE: la session sur le financement et les modes de paiement du commerce intra-africain d’Afreximbank comprendra un panel présidentiel, une session ministérielle sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et des actions concrètes pour promouvoir le commerce intra-africain.
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CONCLURE DES VENTES: une plate-forme B2B permettra de conclure des transactions et d’obtenir des financements sur place.
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S’INSPIRER: Chefs d’État, Ministres du Commerce et de l’Industrie, Ministres des Finances, Gouverneurs des Banques Centrales, Industriels leader, Financiers, Chefs d’entreprise et experts commerciaux d’Afrique.
En partenariat avec:
African Trade Policy Centre
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POURQUOI PARTICIPER:
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change. Plus généralement, le marché algérien est moins connu et il y a une vraie différence entre la perception qu’ont certains acteurs et la réalité. Il faut à la fois de l’expertise et de la patience pour investir. Nous avons identifié de belles opportunités et continuons de le faire, nos entreprises y réalisent de belles performances. Nous avons investi avec ADP I dans Biopharm, leader national du secteur pharmaceutique (à l’exception des multinationales) et dans Général emballage (ADP II) qui est le leader des emballages carton dans le pays. Nos partenaires sont deux groupes familiaux [Kerrar pour Biopharm et Batouche pour Général emballage], qui ont très bien réussi et avec qui nous avons de très bonnes relations.
Quelle est la répartition géographique de vos investissements?
LE MARCHÉ ALGÉRIEN EST MOINS CONNU, ET IL Y A UNE VRAIE DIFFÉRENCE ENTRE LA PERCEPTION QU’ONT CERTAINS ACTEURS ET LA RÉALITÉ.
Le secteur a été secoué par la mise en liquidationdudubaïoteAbraaj(plusd’1milliard de dollars d’actifs en Afrique). Cela vous affecte-t-il?
En raison de la taille des investissements. Nous pouvons miser entre 40 millions et 120 millions de dollars, mais nous avons une préférence pour des opérations dans la tranche 50-60 millions de dollars ou plus. À ce niveau, on ne voit pas encore beaucoup d’occasions en Tunisie.
Nous ne faisons jamais de commentaires sur les autres entreprisesdumétier.Defaçon générale, il y a aujourd’hui beaucoup plus de focus sur la gouvernance opérationnelle, le reporting et la transparence des sociétés de gestion. Mais, depuis le début de nos opérations, nous avons mis un très fort accent sur ces points. Les investisseurs dans nos fonds insistent aussi, en Afrique, sur les objectifs d’impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Et, là aussi, nous sommes en avance avec un manager interne spécialisé sur ces thématiques.
Et dans les autres pays ?
Quelle différence cela fait-il?
Vous êtes très peu présent en Tunisie. Pourquoi ?
Nous avons en Afrique des capacités de recherche et de sourçage d’opportunités qui fonctionnent très bien, avec régulièrement un pipeline de projets supérieur à un milliard de dollars. Selon l’agence de développement américaine OPIC, vous cherchez à lever un troisième fonds de 800 millions de dollars et vous l’avez sollicitée pour un financement de 200 millions de dollars…
Nous n’avons pas de commentaires à faire. Il y a des règles en matière de communication financière que nous devons respecter. Quelle est la situation de vos deux fonds ?
Ils ont généralement une durée de dix ans, avec une option d’extension de deux fois un an, pour une période d’investissement de cinq ans. Les 400 millions de dollars d’ADP I, levés en 2010, ont été investis, et le fonds est désormais partiellement désinvesti. ADP II, avec 725 millions de dollars mobilisés à la clôture en 2015, est lui totalement investi ou engagé.
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Le panafricanisme est dans notre ADN. Notre portefeuille est diversifié, avec un peu moins de 55 % des investissements en Afrique subsaharienne, le reste en Afrique du Nord. Nous avons été assez actifs, particulièrement en Côte d’Ivoire, en Égypte, au Maroc et en Afrique du Sud. Nous l’avons moins été en Afrique de l’Est.
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DEAL RECORD AU MAROC
DPI a annoncé, le 20 septembre, un investissement de 100 millions de dollars (85 millions d’euros) dans la Compagnie marocaine de goutte-à-goutte et de pompage (CMGP), leader de l’irrigation dans le royaume. « C’est la plus grosse transaction réalisée au Maroc en 2018 », précise le communiqué de DPI.
Plusieurs études montrent que les sociétés qui ont les meilleures pratiques ESG favorisent des rendements plus importants et créent plus de valeur actionnariale. Les secteurs ciblés ont-ils évolué depuis votre premier fonds en 2010?
Auparavant, la banque et les télécoms étaient des secteurs très prisés en Afrique, car peu matures et où il était plus facile d’accroître les rendements. Cela est moins le cas pour les télécoms depuis le début de la décennie, avec peu d’opérations de capital-investisseurs mais plutôt une consolidation entre opérateurs de téléphonie. Les services financiers continuent en revanche d’offrir de très bonnes opportunités. Il y a aussi de nouveaux secteurs où investir comme l’éducation et la santé – que ce soit dans l’industrie pharmaceutique ou les services sanitaires. Dans la santé, l’activité est souvent plusdéveloppée en Afriquedu Nord qu’en Afrique subsaharienne, à l’exception de l’Afrique du Sud, pour des raisons de taille des transactions. Nous retrouvons aussi cette problématique dans l’éducation.
La solution FAGACE 2.0 de Minafou COULIBALY-KONE pour financer les PME
Avec plus de 15 ans d’expérience professionnelle dans les secteurs bancaire, financier et économique où elle s’est illustrée à divers postes de responsabilité, l’Ivoirienne, expert financier reconnu, réoriente avec succès le fonds de garantie dont elle est désormais la directrice générale, vers un financement plus efficient des PME.
e Fonds Africain de Garantie et de Coopération Économique (FAGACE), pionnier dans le domaine de la garantie en Afrique a pour objet de contribuer au développement économique et social de ses quatorze états membres. À travers la garantie des emprunts productifs, à court et moyen terme, le Fonds est certes parvenu à mobiliser, depuis sa création, plus de 1 500 milliards de francs CFA d’investissements au profit de ses états membres. Mais de nombreux challenges nécessitant de nouvelles réformes restent à relever. C’est le sens de la réorientation stratégique opérée par sa nouvelle directrice générale, pour être plus en adéquation avec les évolutions du marché financier.
PUBLI-INFORMATION
Ainsi, depuis 2017, avec le plan « FAGACE 2.0 », le Fonds amorce une nouvelle ère de réformes en vue de le rendre plus performant. Dans cette perspective, et pour assurer une meilleure lisibilité de sa nouvelle offre, le Fonds s’est recentré autour de la garantie destinée aux PME avec une distribution des produits exclusivement à travers les banques et les SFD. Ces institutions étant les seuls canaux de saisine du Fonds, les nouveaux partenariats avec elles, sont basés sur un mode opératoire établi d’accord parties et un engagement loyal entre les différents acteurs. Cela se traduit par un alignement d’intérêt pour un meilleur partage de risques, une célérité dans le traitement des dossiers, une procédure efficace de gestion des défauts avec des règlements sans délai. Aussi, en s’engageant au profit du financement des startups, de l’économie verte et de l’économie numérique, de la chaine de valeurs agricoles, ainsi que de l’éducation, le Fonds entend-il prendre une part plus active au développement du continent.
Pour ce faire, des lignes de garantie auprès des institutions financières partenaires sont mises à la disposition des PME-PMI. Celles-ci bénéficient également d’une garantie destinée aux projets individuels, lorsque les niveaux de financement sollicités sont plus importants. Dans cette dynamique, la gouvernance du Fonds s’est opportunément renforcée avec un conseil d’administration renouvelé et des comités plus forts. À cet effet, outre la cooptation de deux administrateurs indépendants au sein du Conseil d’Administration, les procédures et processus métier ont été revus, pour une gouvernance plus indépendante et plus efficiente. Enfin, pour la directrice générale, il était nécessaire de mettre en place un cadre prudentiel en ligne avec les standards internationaux avec notamment la réduction de l’effet de levier, la transparence de l’information financière à l’égard des tiers, pour améliorer l’efficacité opérationnelle de l’Institution. Toutes ces mesures sont en cohérence avec la vision portée par madame COULIBALY-KONE de développer les synergies nécessaires à même d’impulser le financement des PME africaines à travers une coopération nouvelle avec toutes les parties prenantes et ce faisant, de faire du FAGACE un maillon essentiel de l’écosystème financier. Grâce à la solution FAGACE 2.0 et pour répondre plus efficacement aux besoins des économies des états membres, le Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique se transforme et se renforce afin de jouer pleinement son rôle de catalyseur du développement en Afrique.
> www.le-fagace.org
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L
Maghreb & Moyen-Orient INTERVIEW
Comment les surmontez-vous?
Nous avons adopté une approche de plateforme : acquérir des actifs et poursuivre les investissements au-delà du ticket initial pour atteindre la taille critique souhaitée. C’est ce que nous faisons désormais avec le réseau KMR Holding pédagogique, formé à la suite de notre investissement en 2013 dans l’Université privée de Marrakech (UPM). Outre UPM à Marrakech, KMR comprend deux campus à Casablanca – MK Casablanca, en partenariat avec EMLyon, et l’Université internationale de Casablanca –, ainsi que le campus d’UPM Sénégal à Dakar et la première école privée de médecine au Sénégal (SCMID). Ce qui représente plus de 7 500 étudiants au total. La perception du métier a-t-elle évolué ?
Cela dépend des marchés. En Égypte et au Maroc, le métier est relativement bien connu, parce qu’il y a déjà eu plusieurs opérations. Cela est moins le cas en Algérie, où il y a encore beaucoup de
pédagogie à faire, même si la tendance est bonne. Au Nigeria, il y a plus de sensibilité envers cette activité que dans la zone Uemoa, mais même là cela commence aussi à prendre. De façon générale, l’activité est en hausse et le déploiement des fonds augmente. De plus, le secteur du capital d’amorçage et des jeunes pousses
LES SERVICES FINANCIERS CONTINUENT D’OFFRIR DE TRÈS BONNES OPPORTUNITÉS, TOUT COMME L’ÉDUCATION ET LA SANTÉ. progresse, avec des fonds internationaux spécialisés dans le financement précoce de start-up, comme l’américain Y Combinator, qui font leurs premiers pas en Afrique. Qu’est-ce que cela change-t-il ?
Ces investissements vont permettre de développer des sociétés qui représentent de futures cibles pour nous.
Maghreb & Moyen-Orient
STRATÉGIE
Le marocain CFG recherche toujours l’équilibre financier Fidèle à son modèle hybride, à mi-chemin entre banque de réseau et banque en ligne, l’établissement subit des pertes structurelles liées à son déploiement dans le royaume. EL MEHDI BERRADA, à Casablanca
réé en novembre 2015, CFG Bank semble avoir trouvé la bonne recette pour se différencier des géants du secteur. Cette année encore, le recrutement des clients s’est accéléré grâce notamment à sa politique très agressive en matière de crédits immobiliers. « Pour recruter des clients sur le long terme, c’est le meilleur compromis. CFG Bank a tellement baissé les taux [jusqu’à – 4,5 %] qu’il a été difficile pour les autres établissements
C
CFGBANK FACEBOOK
LA BOURSE POUR 2020?
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La banque a ouvert 14 agences dans les grandes villes du pays.
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Les dirigeants de CFG Bank n’ont jamais caché leur ambition de voir leur établissement coté à la Bourse de Casablanca. Selon le directeur général, Younes Benjelloun, ce serait la suite logique du plan stratégique mis en place depuis le début de l’aventure. Une cotation permettrait par ailleurs aux fonds récemment admis au tour de table de sortir du capital. En tout cas, les analystes s’attendent à voir CFG Bank entrer en Bourse dès 2020. E.M.B
de suivre », nous détaille le haut cadre d’une banque concurrente. Au 31 mars, la banque a ainsi collecté 3,8 milliards de dirhams (345 millions d’euros) de dépôts, pour 2,1 milliards de dirhams de crédits distribués. Après vingt-trois années passées dans les domaines de la finance institutionnelle, de la gestion du patrimoine et de l’intermédiation boursière, CFG Group semble donc avoir réussi le pari de se lancer sur le segment plus classique de la banque pour particuliers, en se focalisant sur les grandes villes du royaume – Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech et Tanger –, où il compte à ce jour quatorze agences. « Les dirigeants de CFG Group ont compris qu’ils avaient un vivier de clients potentiels non exploité. Il s’agissait des patrons et des actionnaires des entreprises clientes du groupe, généralement très exigeants et qui attendent un service premium », explique-t-on chez un concurrent. Et son augmentation de capital de 300 millions de dirhams bouclée en mai 2018 lui permet d’avoir les moyens de ses ambitions. Son tour de table a été élargi pour accueillir deux fonds d’investissement, Amethis et AfricInvest, qui rejoignent Royale marocaine d’assurance (RMA), Axa, Saham assurance et la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR).
À la pointe du digital
De l’argent frais qui lui permettra de poursuivre l’expansion de son réseau en s’attaquant à d’autres villes comme Agadir ou Oujda, tout en gardant l’outil technologique comme moteur. Il s’agit notamment de continuer à développer l’application mobile sur laquelle a été transférée la relation client. Cet outil digital, pour lequel un investissement important a été consenti, permet à CFG Bank de disposer d’une petite longueur d’avance sur ses concurrentes. Pour l’instant, ces deux axes de développement n’ont cessé de creuser les pertes de la banque présidée par l’ex-ministre du Tourisme Adil Douiri. L’établissement affichait en 2017 un résultat net négatif de 57,4 millions de dirhams. « Nous sommes en phase avec notre business plan, l’équilibre ne sera atteint qu’après trois ou quatre exercices complets », ne cesse pourtant de répéter Younes Benjelloun, son directeur général.
COMMUNIQUÉ
L’unique banque congolaise à signer l’accord pour la création de l’Association interbancaire sino-africaine RAWBANK Créée en 2002 par le groupe Rawji, présent en République Démocratique du Congo depuis le début du XXème siècle dans le commerce, la distribution et l’industrie, RAWBANK est la banque leader du pays en ayant été la première à dépasser 1 milliard de dollars en total de bilan en 2015. Forte de plus de 1 600 collaborateurs avec près de 100 points de vente, 300 000 clients et 25 % de parts de marché, RAWBANK accompagne le développement de l’économie congolaise. Certifiée et primée, elle est considérée aujourd’hui comme un acteur financier incontournable en RDC, tant pour les particuliers, les PMI/PME que pour les grandes entreprises et institutions internationales.
Mercredi 5 septembre 2018, 16 banques africaines dont RAWBANK, première institution bancaire en RDC, et la China Development Bank (CDB) ont signé un accord pour la création de l’Association interbancaire sinoafricaine à Pékin (CAIBA).
RAWBANK est notée par Moody’s (B3), certifiée ISO/ IEC 20 000 et ISO/IEC 27 001 et a noué des partenariats de financement avec plusieurs bailleurs internationaux (Proparco, IFC, Shelter Africa...). Sûreté, rentabilité et pérennité sont les priorités opérationnelles de RAWBANK pour consolider sa stratégie de croissance, notamment en direction des particuliers et du secteur privé.
RAWBANK, seule banque congolaise sélectionnée comme membre fondateur de cette coopération, affirme ainsi son leadership dans le secteur bancaire congolais aux côtés des banques internationales et africaines. Cet accord marque la création officielle du premier mécanisme multilatéral de coopération financière entre la Chine et l’Afrique.
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C’est dans ce cadre que la China Development Bank (CDB), représentée par son Président, M. Hu Huaibang, et les institutions financières correspondantes en Afrique ont créé conjointement l’Association interbancaire sino-africaine (CAIBA) qui constitue une action concrète pour parvenir à une coopération gagnant-gagnant et à un développement commun de meilleure qualité et supérieur. RAWBANK, en raison de sa position de leader dans le secteur bancaire depuis plus de 16 ans, fait désormais partie des 16 membres fondateurs de la CAIBA au même titre que les banques internationales et panafricaines telles que Standard Bank, Absa, Attijariwafa Bank, etc. À terme, avec la CDB, la CAIBA renforcera la coopération financière entre toutes les banques membres pour promouvoir le partenariat dans divers domaines tels que l’interconnexion des infrastructures Chine-Afrique, la coopération internationale et les échanges en sciences humaines. Cet accord concrétise l'engagement de la CDB et de RAWBANK pour renforcer les relations économiques et les investissements entre la Chine et les pays africains, dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC).
www.rawbank.cd
La CDB, en tant qu’institution financière de développement du gouvernement chinois, a toujours mis l’accent sur la coopération avec l’Afrique. Depuis le lancement de la coopération de financement avec l’Afrique en 2006, la CDB a continuellement élargi sa coopération avec les institutions financières des pays africains en investissant et finançant plus de 50 milliards de dollars dans près de 500 projets dans 43 pays africains. La CDB incite les entreprises chinoises à investir en Afrique, aide les gouvernements locaux africains à résoudre des problèmes tels que la pénurie de fonds et les retards dans la construction d'infrastructures et s'efforce de développer la coopération économique et commerciale, d'accroître l'emploi et de stimuler la croissance économique des pays africains.
RAWBANK - Siège Kinshasa 3487, Bd du 30 Juin Kinshasa, RDC Tél. : +243 81 98 32 000
©DIFCOM - PHOTOS : D.R.
En se basant sur l’exposé de S.E Xi Jinping, Président de la Chine, qui vise le renforcement des relations de la Chine avec l’Afrique et la promotion de « dix principaux plans de coopération » entre ce pays et le continent Africain, « huit actions majeures » de la coopération Chine-Afrique ont été planifiées afin de consolider le partenariat.
CHINA DEVELOPMENT BANK
Maghreb & Moyen-Orient
RÉASSURANCE
Youssef Fassi Fihri Directeur général de la Société centrale de réassurance (SCR)
« À moyen terme, 65 % de nos primes proviendront de l’international » Nouvel entrant dans notre palmarès, le premier réassureur du Maroc, filiale de la Caisse de dépôt, poursuit son programme de développement en Afrique. Son directeur général place la diversification des risques au cœur de sa stratégie. Propos recueillis par FAHD IRAQI, à Casablanca
Jeune Afrique : La SCR a obtenu, à la fin de 2017, l’autorisation d’exercer dans la zone Cima (Conférence interafricaine des marchés d’assurances) et a installé un bureau au Rwanda. Prévoyez-vous de nouvelles ouvertures prochainement ? Youssef Fassi Fihri : Nous venons tout juste d’ouvrir un troisième bureau de représentation au Caire, car nous constatons une amélioration du marché Rang de la réassurance en Égypte et une reprise dans les 100 des grands projets d’investissement, e notamment dans les infrastructures. Globalement, notre ambition est Nationalité de mettre en place des bureaux de marocaine contact locaux en Afrique subsahaActionnaire Caisse de dépôt et de gestion (CDG) rienne et au Moyen-Orient – notre premier marché actuel –, offrant plus Et il est possible d’obtenir une prime Total des primes 2017 214 millions de dollars de proximité et de connaissance des en tant que early mover [premier Résultat net marchés afin d’être au plus près de nos arrivant] dans un contexte de concurrence 52 millions de dollars clients et des cibles qui correspondent accrue et d’ouverture du marché. Dans à notre stratégie d’internationalisation. ce cadre, nous estimons pouvoir faire jouer Tout en étudiant d’autres voies de croissance. nos spécificités, à savoir la bonne connaissance du marché africain, notre rating, notre culture, notre Les analystes estiment que la réforme du code Cima expertise et le développement de produits innovants va générer un chiffre d’affaires additionnel de plus qui correspondent aux tissus économiques locaux. de 100 millions d’euros par an pour les réassuCela dit, la SCR n’a obtenu l’agrément de la Cima qu’en reurs africains. Quelle part espérez-vous capter ? décembre 2017, ce qui nous a empêchés d’être présents Effectivement, le marché de la réassurance dans cette sur une partie des renouvellements de janvier 2018. région stratégique dispose d’un potentiel substantiel. Malgré ce retard, nous avons pu réaliser une 74
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SCR
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augmentation significative de notre chiffre d’affaires. Nous sommes ainsi passés de 1,5 million de dollars réalisés en 2017 à environ 4 millions à la fin de juillet. Nous comptons atteindre environ 6 millions de dollars d’ici à 2020, tout en respectant notre objectif primordial de ne pas dépasser un ratio combiné de 90 %. Comment comptez-vous faire face à la concurrence des réassureurs mondiaux qui lorgnent cette région ? L’intensification de la concurrence est une chance que nous saisissons à travers la multiplication d’alliances avec de grands acteurs mondiaux, tel Lloyds, des assureurs ou réassureurs du Moyen-Orient, tout en étoffant notre réseau pour être en relation directe avec nos clients afin de mieux comprendre leurs besoins. La plupart des réassureurs internationaux ont d’ailleurs recours à la rétrocession de la part des réassureurs régionaux et se limitent à cette stratégie. À l’exception de Hannover Re qui a ouvert un bureau à Abidjan pour gérer ses solutions Vie et Santé, qui sont retenues à 100 % dans la zone Cima, nous n’avons pas constaté l’arrivée de groupes mondiaux dans la région. Les compagnies d’assurances marocaines implantées en Afrique bénéficient-elles d’avantages particuliers auprès de la SCR ? Il n’y a pas de « prime de drapeau » de la part de la SCR à l’endroit des assureurs marocains dans la région, mais il y a bien entendu des relations privilégiées avec ceux que nous servons déjà à l’intérieur de nos frontières et avec lesquels nous travaillons étroitement à l’international. Ainsi, nous regardons avec nos partenaires marocains l’ensemble de la chaîne en matière d’accompagnement d’entreprises qui poursuivent une stratégie d’internationalisation afin de leur offrir des packs intégrés adaptés à leurs agendas. De manière générale, que devraient représenter les activités africaines (hors Maroc) dans les comptes de la SCR ? Actuellement, notre chiffre d’affaires en Afrique (hors Maroc) représente environ 35 % de nos activités à l’international. Et compte tenu de la sinistralité très raisonnable sur le continent, notre ambition est que ce taux atteigne 50 % à court terme. De manière générale, nous escomptons qu’à moyen terme plus de 65 % de nos primes proviendront de l’international et seront bien diversifiées, à la fois géographiquement et par ligne de métiers. La diversification et la maîtrise des risques étant l’essence de notre métier, il est nécessaire que nous puissions évoluer prudemment afin de préserver notre équilibre.
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Maghreb & Moyen-Orient
PORTRAIT
Un nouvel horizon pour la CDC tunisienne MATHIEU GALTIER, à Tunis
es fonds propres multipliés par 6,2 en sept ans. Peu d’entités publiques – ni même privées – peuvent s’enorgueillir d’une telle croissance. La Caisse des dépôts et consignations (CDC), si. Créée en septembre 2011, moins d’un an après la révolution, elle est aujourd’hui le bras financier de l’État avec, en 2017, un bilan de 6,4 milliards de dinars (2 milliards d’euros) et des fonds propres s’élevant à 311,7 millions de dinars. Au vu du contexte politique compliqué, les premiers dirigeants se sont appuyés sur les fondamentaux classiques d’une CDC : les participations directes et minoritaires dans des projets régionaux. Nommée en mars 2016 à la tête de l’établissement public, Boutheina Ben Yaghlane insuffle une vision plus large: « Notre apport n’est pas uniquement financier, nous exigeons plutôt des opportunités d’investissement avec une vraie stratégie, un business plan valide, une vision à long terme, ainsi que des dispositifs de gouvernance selon des standards internationaux et respectant des règles de transparence strictes. »
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Moteur de l’investissement
Pour dynamiser le secteur boursier moribond, l’ancienne professeure en intelligence économique au prestigieux Institut des hautes études commerciales de Carthage innove avec les initiatives « FCPR 20/80 » et « FCP 25/75 », par lesquelles la CDC mobilise 20 % et 25 % des capitaux. Aux acteurs de trouver le complément pour créer ces fonds. Être le moteur de l’investissement et non pas seulement un carburant financier, tel est le credo de Boutheina Ben Yaghlane. À condition que la prise de risques se fasse en connaissance de cause. C’est dans cette
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(5,35 euros). C’est le montant que draine 1 dinar investi par la CDC dans les fonds partenaires, selon le calcul du troisième levier (coût total des projets investis/montant à investir par la CDC).
optique que la CDC est devenue actionnaire de Mitigan, à l’origine du premier Bureau crédit et assurance en Tunisie. Celui-ci doit permettre d’asseoir la culture de gestion des risques. Ce facteur paraît primordial pour la dirigeante de 52 ans alors que l’épargne, qui constitue le principal revenu de la CDC, est passée de 16,1 % à 10,5 % du PIB entre 2010 et 2016. D’ici à 2020, Boutheina Ben Yaghlane, ex-secrétaire d’État aux Finances affiliée au parti Ennahdha, souhaite que la moitié des participations directes – 18 projets pour un investissement de 100 millions d’euros en 2017 – concernent des dossiers relatifs aux partenariats public-privé (PPP), au secteur énergétique et au numérique. Alors que l’institution doit entrer au capital de la société chargée de la construction du port d’Enfidha, Boutheina Ben Yaghlane veut privilégier l’environnement et le numérique car ce sont « les transitions majeures que connaît le pays ». La CDC devrait devenir d’ici à la fin de l’année un acteur accrédité par le Fonds vert pour le climat des Nations unies. En 2017, elle a par ailleurs souscrit à un fonds d’amorçage pour les start-up pour un montant cible de 15 millions de dinars, dont plus de la moitié a déjà été levée. En mars 2018, la dirigeante a conclu un partenariat avec l’AFD et Bpifrance pour soutenir des jeunes pousses. NICOLAS FAUQUÉ / WWW.IMAGESDETUNISIE.COM
La directrice générale de l’établissement public, Boutheina Ben Yaghlane, souhaite dynamiser un secteur financier postrévolution encore frileux.
Entretien avec Monsieur Yao Dodzi DOGBO, PDG de CERGI SA Bâtisseurs de l’Économie Africaine 2018, Grand Prix des Nouvelles Technologies
Pouvez-vous vous présenter p ?
Q proposez-vous à la communauté financière ? Que
CERGI a été créée en 1991, du rachat du fonds de commerce de la filiale du Groupe français Société Générale de Servies et de Gestion (SG2-Afrique), CERGI AFRIQUE SARL est devenue CERGI Banking Services en 2003. Depuis 2015, CERGI SA est née à Lomé (Togo) en vue de la création du Groupe CERGI. Les solutions logicielles que nous développons sont principalement exploitées par des institutions financières dans les zones UEMOA et CEMAC. En notre ERP IBIS (Integrated Banking Information System), nous offrons des solutions de gestion les plus adaptées aux banques et établissements financiers (Fonds de Garantie, Sociétés de Crédit-Bail et Leasing, Systèmes Financiers Décentralisés). Notre mission est de procurer des services et des solutions logicielles de proximité qui sont éprouvés aux plans technologique et fonctionnel, pour un rapport qualité prix extrêmement compétitif. Pour ce faire, nous garantissons un transfert efficient de compétences, couplé avec un service de maintenance de proximité pour une assistance de qualité à nos utilisateurs (hotline, helpdesk). Notre équipe de développeurs pluridisciplinaires et de chargés d’affaires à l’écoute du Client, est composée à 100 % de compétences africaines. À leurs côtés, notre pool de consultants métier et experts (ex-banquiers centraux, financiers et informaticiens chevronnés) nous assure la production de livrables aux normes et standards internationaux. Chaque année, nous veillons à l’enrichissement de nos compétences par les formations, les certifications et le recrutement de brillants jeunes diplômés issus des meilleures écoles de la sous-région.
Les Fin Tech et Telco ont bouleversé le secteur financier africain. Désormais, la digitalisation est le passage obligé pour la banque de demain. CERGI n’a pas attendu cette effervescence pour proposer aux acteurs des solutions innovantes à même d’encadrer les flux financiers ou d’améliorer la qualité de leurs performances dans la gestion de ces flux. Nos équipes de veille technologique et R&D anticipent les besoins constants d’innovation de ceux qui nous sollicitent pour leur projet de modernisation de leurs activités. Notre campus de développeurs entretient une véritable « Banque de Projets » liés à ces tendances nouvelles qui sont adaptables aux besoins des clients. Le développement d’applications autour de nouveaux moyens de paiement (NFC, SMS, QRCODE), qui prennent en compte les spécificités technologiques (prédominance du mobile sur l’internet), mais aussi sociologiques de nos pays (l’épargne tontinière) arriveront bientôt à maturité. Par exemple, dans le cadre de la transition vers Bâle 2 & 3 (Zone UEMOA), les banques et établissements financiers doivent se doter d’un système d’analyse financière et de notation répondant aux normes internationales dans leur gestion du risque, le calcul des fonds propres réglementaires et dans leur processus d’octroi de crédit aux contreparties de type « Entreprise ». La solution SCORING CENTER (développée en partenariat avec la société ICBS), permet aux acteurs du secteur quelques soient leurs critères propres de notation d’obtenir une meilleure analyse des risques s (mutualisation des moyens et des coûts). ( Aussi, fort des nouveaux partenariats avec des entreprises de renommée mondiale A tel t MICROSOFT, nous travaillons à réaliser notre ambition qui demeure: être le Leader d Africain de l’Édition de Solutions Logicielles. Nous sommes riches d’une expérience presque trentenaire en matière de développement et de déploiement de r système d’informations auprès d’institutions dans plusieurs pays. Cette longévité nous a permis de comprendre une de leurs problématiques principales : avoir à disposition des outils de qualité à des coûts compétitifs permettant de les accompagner dans leur mission de financement du développement du continent. En tant qu’éditeur africain, cette approche reste constamment au cœur de nos actions.
À ce jour une quarantaine d’institutions financières font confiance à Cergi.
Quelle est votre place sur le marché ?
COMMUNIQUÉ
À la faveur des reformes de cette année 2018 en zone UEMOA (Plan Comptable Révisé v et Dispositif Prudentiel intégrant les normes de Bâle 2 & 3), notre plateforme CLOUD pour la production des États Règlementaires à la Banque Centrale est mise C en e ligne (une innovation dans le Reporting). Aussi, nous avons été honorés par le choix de certaines prestigieuses institutions telles que le Groupe UBA (branches c francophones), STANBIC (Standard Group), VERSUS BANK, BHCI qui nous ont confié f leur l Reporting réglementaire.
CERGI fait partie des pionniers de l’édition de logiciels de gestion bancaire en Afrique. Au fil de nos prestations, nous avons gagné l’assentiment de plusieurs opérateurs dans le secteur financier et même au-delà. À titre d’exemple, nous avons reçu le prix 2018 pour les TIC lors de la dernière édition du Forum des Bâtisseurs de l’Économie Africaine à Abidjan. À travers ma modeste personne, c’est surtout un témoignage de la qualité du « Label CERGI ». À ce jour, près d’une quarantaine d’établissements financiers font confiance aux solutions CERGI pour tout ou partie de leurs applications métier et support. IBIS, est un ensemble de 70 modules (interopérables et interfaçables avec la plupart des Core Banking de la place). Conçus en strict conformité avec les instructions des Autorités de Régulation et des Banques Centrales, ils couvrent toutes les activités de la banque : de la gestion clientèle, les métiers de traitements, les fonctions support jusqu’au Reporting. C’est un progiciel intégré, performant, fortement paramétrable et ergonomique donnant une brillante expérience aux utilisateurs et qui incorpore les normes de sécurité les plus pointues.
Campus de CERGI SA - Lomé, TOGO
Maghreb & Moyen-Orient
NOUVEL ENTRANT BANCASSURANCE
Percée éclair pour Attamine Chaabi
S’appuyant sur le réseau de la Banque centrale populaire, la mutuelle marocaine a enregistré en 2017 une hausse de 42 % de son chiffre d’affaires dans le segment vie. TARIK YANMI
E
GUILLAUME MOLLÉ POUR JA
Le siège administratif de BCP à Casablanca.
n moins de trois ans d’existence, la Mutuelle Attamine Chaabi (MAC) a multiplié par près de 20 ses primes d’assurance-vie émises au Maroc, qui sont passées de 209 millions de dirhams en 2015 à 3,9 milliards de dirhams en 2017 (de Rang 19 à 355 millions dans les 100 d’euros), devenant e ainsi la cinquième Nationalité : marocaine compagnie d’assuDate de création : 2015 rances du royaume. contrôle direct sur Actionnaires Issue du parteWafa assurance, le MCMA, BCP nariat stratégique leader du secteur Total des primes 2017 : noué en 2010 entre avec 8 milliards de 3,9 milliards de dirhams la Banque centrale dirhams de primes. Résultat net 2017 : populaire (BCP) et BMCE Bank of Africa, ND les assureurs MAMDA et de son côté, est présente MCMA, elle s’est appuyée sur à travers la RMA, dont le chiffre le réseau de la deuxième banque du d’affaires s’est élevé à 6,2 milliards Maroc pour accélérer son dévelopde dirhams l’année dernière. pement. Avec 1140 agences aux L’association entre BCP et MAMDAquatre coins du pays, BCP a capté en MCMA pour établir en 2015 cette 2017 auprès de ses 4,5 millions de filiale n’est pas fortuite. La banque clients plus de 26 % de l’ensemble commercialisait depuis 2010 des des dépôts bancaires. Cependant, offres des deux mutuelles fondées la réglementation locale de la il y a un demi-siècle. Au cours des bancassurance ne permet toujours années, les relations commerciales pas aux banques de se positionner se sont surtout consolidées sur le segment IARD (incendie, à travers des liens capitalistiques. accidents et risques divers), qui Les deux assureurs ont relevé en compte pour environ 56 % du total 2017 leur participation à plus de des 39 milliards de primes en 2017. 9 % du capital social de la banque, BCP est désormais un acteur global après le rachat pour près de de la banque et de l’assurance, au 2,4 milliards de dirhams des 4,75 % même titre que ses concurrents que détenait IFC (filiale de la Banque directs. Attijariwafa Bank exerce un mondiale). MAMDA-MCMA compte,
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depuis, un représentant parmi les treize membres qui siègent au conseil d’administration de l’ex-établissement public. De son côté, BCP a acquis l’année dernière une participation de 16,7 % dans la filiale de réassurance du duo, la MAMDA Ré. Du fait de son implication active dans la gestion de la MAC, BCP consolide la mutuelle dans ses comptes sociaux suivant la méthode comptable d’intégration globale, même si les 50 millions de dirhams de capital social sont détenus à 99,5 % par MCMA. Pour parvenir à augmenter de 42 % son chiffre d’affaires en 2017 dans un segment vie en croissance de « seulement » 19 %, la MAC a dû enrichir son offre commerciale. Elle a ainsi lancé des produits de retraite complémentaire et a proposé une nouvelle solution d’assurance santé. L’offre d’assurance vie-capitalisation a aussi été étoffée pour gagner des parts de marché. jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
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COMMUNIQUÉ
Afriland First Bank CD apporte son expertise au développement des activités de sa clientèle Afriland First Bank CD est une banque panafricaine implantée en République démocratique du Congo depuis une dizaine d’années. Son offre consiste à bâtir des solutions de financement adéquates et des services bancaires de qualité au bénéfice de sa clientèle.
« Notre expérience au sein d’un grand groupe bancaire : Afriland First Group qui œuvre depuis plus de 30 ans au développement de l’Afrique, nous permet de proposer une expertise poussée en matière de conseil en placement, de gestion du portefeuille d’actifs, de restructuration d’entreprise, d’ingénierie financière, des crédits consortiaux et de gestion de fonds de capital-risque. » Pour répondre aux diverses préoccupations des Congolais, Afriland First Bank CD développe une approche innovante qui impulse l’inclusion financière et offre une meilleure accessibilité aux services bancaires. Notre politique de proximité a conduit au renforcement de notre réseau commercial, avec 22 agences et guichets en plus, sur les trois dernières années. Ce réseau couvre à ce jour 13 des 26 provinces de la RDC, implanté en milieux urbains et ruraux. Le développement du secteur privé local demeure notre cheval de bataille : nous multiplions les stratégies et les sy-
nergies visant à promouvoir l’éclosion des entrepreneurs locaux via deux modes d’action : la diversification par l’accès aux financements et le renforcement des capacités techniques. L’expérience de Afriland First Bank CD dans l’accompagnement du secteur privé local est en pleine expansion et les efforts sont conjugués en vue d’intégrer d’avantage les entrepreneurs locaux ayant des projets bancables. Ce qui a conduit à la création du département Recherche et Investissement, M. KAFINDO ZONGWE Patrick qui étudie les questions spéciDirecteur Général –Adjoint fiques des différents secteurs de Afriland First Bank CD d’activités et la diversification des outils de financement. Les travaux ont été matérialisés par un programme de Fonds de Garantie PME, en partenariat avec certains gouvernements provinciaux et bailleurs de fonds, avec des lignes de garanties estimé à ce jour à plus 5 millions de dollars US. Près de 2000 PME bénéficient de ce programme et les efforts sont consentis afin d’augmenter ce portefeuille. ©DIFCOM/ JAMG
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a relation-client est au cœur de l’action d’Afriland FirstBankCD. Partenaires privilégiés, nous bâtissons avec nos clients une relation de confiance orientée vers la satisfaction et la promotion de leurs activités. Notre politique commerciale met en exergue un plan de croissance pour nos partenaires. Responsabilité, proximité et flexibilité au service d’une rentabilité soutenue, constituent nos valeurs cardinales.
Maghreb & Moyen-Orient
ASSURANCES
Avec Saham, Sanlam impose son hégémonie continentale
SANLAM
Le sud-africain Sanlam vise l’Éthiopie et l’Égypte (siège au Cap).
Confortés par les bons résultats du champion sud-africain au premier semestre, les investisseurs attendent beaucoup de son rapprochement avec le marocain, qui devrait lui rapporter une profitabilité record.
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FAHD IRAQI, à Casablanca
eudi 8 mars 2018. Il est près de 9 heures à Casablanca quand les représentants des médias convoqués la veille sont invités à rejoindre la salle de conférences. « Il est 11 heures à Pretoria, une conférence de presse simultanée doit commencer », nous confie un des proches du groupe marocain Saham. Effectivement, à l’autre bout du continent, Ian Kirk, PDG du groupe sud-africain Sanlam, a lui aussi réuni la presse pour annoncer le « deal du siècle » : une opération à plus de 1 milliard de dollars (plus de 860 millions d’euros). « L’acquisition de Saham Finances n’est pas seulement la plus grosse transaction effectuée par Sanlam, c’est aussi le plus gros deal effectué par une compagnie d’assurances sur le continent », lance Ian Kirk pour annoncer la prise de contrôle de son partenaire marocain. Cette montée en puissance est intervenue moins de deux ans après
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jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
la première prise de participation (30 %) dans le capital de la compagnie marocaine. Et une telle transaction renforce la position de Sanlam en tant que leader du secteur des assurances en Afrique.
Synergies panafricaines
Selon Junior Ngulube, directeur général de Sanlam Emerging Markets, l’acquisition de Saham Finances offre au groupe sud-africain une position unique pour intervenir dans toutes les régions « linguistiques » du continent. « Saham a une vision panafricaine semblable à la nôtre, sauf qu’elle a débuté dans le Nord », a-t-il récemment confié à nos confrères de The Africa Report. En incluant le marché marocain – deuxième du continent avec 39 milliards de dirhams (3,5 milliards d’euros) de primes émises en 2017 –, Sanlam a vu sa couverture mondiale passer de 19 à 39 pays, dont 34 sont africains. « Notre implantation géographique sur le continent est à peu près complète
/ JA CEO FORU M
NO/ GA RE
désormais, affirme Junior Ngulube. La prochaine phase consiste à s’assurer que nous avons des entreprises solides et leaders dans chaque pays. » Le groupe sud-africain ambitionne de généraliser l’ensemble de son offre de produits et de couverture à tout le continent. Et, dans cette perspective, la complémentarité avec sa nouvelle acquisition semble déterminante. Car si Sanlam propose principalement des services d’assurance-vie et d’assurance générale en plus de services de crédits aux particuliers et de gestion d’actifs, la compagnie marocaine a, pour sa part, développé une grande expertise dans les domaines de la santé, de l’assistance et de la tierce gérance. En assurant une diffusion de ses produits dans tous ses pays d’implantation, le géant sud-africain espère séduire les grands groupes internationaux actifs sur le continent. « Si vous êtes une multinationale présente dans une vingtaine de pays africains, Sanlam est en mesure d’offrir des solutions globales
NOUS CONNAISSONS LES SERVICES FINANCIERS, MAIS NOTRE PARTENAIRE MAROCAIN MAÎTRISE LES SPÉCIFICITÉS DE CHAQUE PAYS. O J.T
JUNIOR NGULUBE
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qui permettent une couverture partout, souligne le directeur général. Nous prenons en compte l’ensemble des besoins spécifiques des employés sur le terrain, comme les voyages, la santé, l’évacuation d’urgence et autres solutions pour entreprises. » Dans le cadre de cette stratégie, la longue expérience de Saham dans le développement de partenariats dans de très nombreux pays africains s’avère précieuse. « Nous connaissons les services financiers, mais notre partenaire marocain maîtrise les spécificités de chaque pays », relève Junior Ngulube.
Augmentation de capital
Les ambitions africaines de Sanlam ne s’arrêtent pas là : le groupe lorgne désormais l’Égypte et l’Éthiopie, deux marchés en forte croissance depuis quelques années. Dans une déclaration à la presse sud-africaine en juin 2018, Ian Kirk a annoncé que son groupe « prévoit de s’implanter en Éthiopie en 2021 et a déjà identifié un partenaire dans le pays. »
Maghreb & Moyen-Orient ASSURANCES Le siège à Casablanca du groupe fondé par Moulay Hafid Elalamy.
NAOUFAL SBAOUI
investisseurs. Entre janvier et avril 2018, le groupe sud-africain affiche un résultat net des services financiers par action en hausse de 11 % par rapport à la même période l’année dernière, tandis que le bénéfice par action a également augmenté de 11 %. Les volumes de nouvelles affaires ont en revanche diminué de 3 %, à 69 milliards de rands (3,9 milliards d’euros). Et le meilleur reste à venir : les performances seront de plus en plus spectaculaires avec la consolidation globale des comptes de Saham Finances, qui générait déjà en 2016 un chiffre d’affaires dépassant le milliard de dollars. Les synergies créées à la suite du rapprochement des deux entités auront un impact certain sur la rentabilité du groupe sud-africain.
En attendant, sa priorité reste de digérer la méga-acquisition de la compagnie marocaine. Quelques semaines après l’annonce de l’opération, Sanlam a procédé à une augmentation de capital pour lever quelque 490 millions de dollars en vue de financer partiellement cette acquisition. Un processus accéléré de book building auprès des investisseurs internationaux a permis de placer 66,5 millions de nouvelles actions, correspondant à 3 % du capital. Une opération qui a fait carton plein : « Le succès de ce placement témoigne de la confiance significative des investisseurs dans Sanlam et dans notre stratégie cohérente », avait commenté à l’époque le PDG du groupe.
Des performances en hausse
Les performances financières de Sanlam sur les quatre premiers mois de l’année ne peuvent d’ailleurs que conforter les
UN DEAL POLITIQUE ? Le premier des dix principaux actionnaires que compte Sanlam (avec 13,5 % des parts) n’est autre que la société Ubuntu-Botho Investment, fondée par Patrice Motsepe. Ce dernier est l’homme d’affaires le plus riche de la nation Arc-en-Ciel, mais aussi le beau-frère de Cyril Ramaphosa, l’actuel président sud-africain. L’acquisition globale de Saham Finances a ainsi donné lieu à plusieurs interprétations politiques, d’autant plus que le propriétaire de la compagnie marocaine, Moulay Hafid Elalamy, est lui-même le ministre
Ne laisse aucune trace Couverture parfaite Sans ammoniaque
de l’Industrie et du Commerce du royaume depuis 2013. Dans ce contexte, certains ont vu dans cette opération un réchauffement des relations diplomatiques entre Rabat et Pretoria, généralement envenimées par la position sud-africaine sur le conflit du Sahara occidental. D’autres observateurs ont, en revanche, perçu le retard de l’octroi du feu vert par le régulateur marocain du marché des assurances comme une réserve de Rabat à donner les clés de l’un de ses fleurons à un groupe sud-africain. F.I.
Maghreb & Moyen-Orient
TRIBUNE
Le Maghreb doit engager sa révolution financière D
HERVÉ THOUROUDE
ans une économie mondiale en profonde mutation, en tout d’abord d’instaurer la confiance des investisseurs comme rupture avec les équilibres sur lesquels elle s’est construite de l’ensemble de l’écosystème dans les marchés financiers. depuis Bretton Woods, la finance et l’accès aux financements Cela passe par la mise aux normes internationales des leviers représentent un enjeu crucial. Pour les économies du Maghreb, essentiels à la confiance : conditions d’information et d’acles défis du financement et du développement de leur secteur cès aux marchés financiers, transparence et gouvernance des financier sont encore plus cruciaux pour, enfin, s’inscrire dans marchés et des entreprises et, enfin, protection des investisce processus de transformation des économies et intégrer défiseurs. Une deuxième étape consisterait à mettre en liaison ces nitivement le cercle des pays émergents. marchés avec des infrastructures de marchés internationaux, Or force est de constater que les pays du Maghreb peinent à ce qui garantirait la pérennité d’un tel système de transpacréer une finance capable de jouer pleinement son rôle, celui rence, de bonne gouvernance et de protection des investisde connecter efficacement les épargnants, qu’ils soient d’ailleurs seurs. L’Égypte ou encore Maurice expérimentent une telle nationaux ou internationaux, aux besoins de financement de transition, avec des résultats prometteurs, notamment en leurs économies et faire de la finance un levier de croissance, matière d’attractivité pour les investisseurs internationaux. Il comme c’est le cas dans les pays émergents. conviendrait bien évidemment d’accompagner En effet, une analyse rapide des grandes ces évolutions par la mise en place de véhimasses financières des pays du Maghreb montre cules d’épargne longue, à la fiscalité incitative. d’une part que le poids des secteurs bancaires, évalué par la taille des bilans, ne représente que es pays du Maghreb ont tout à gagner à 120 % du PIB au Maroc, 125 % en Tunisie et 70 % s’inscrire dans un tel processus, d’autant en Algérie, alors que ce taux atteint en moyenne qu’ils disposent de nombreux atouts : des 2,5 fois le PIB dans les pays émergents. Et d’autre institutions financières solides, au Maroc, et part, si l’on regarde du côté des investisseurs, le une volonté politique forte de développer le constat est identique. Les actifs sous gestion secteur financier, comme en témoignent les Karim correspondent à 30 % du PIB au Maroc et en nombreuses initiatives récemment lancées, Tunisie, et sont estimés à moins de 10 % du PIB en particulier dans le domaine monétaire. Zine-Eddine en Algérie, alors qu’ils représentent une à deux Compétences et excellence du capital humain, Directeur des études fois le PIB en moyenne dans les pays émergents. en Tunisie, notamment en matière de finance de Paris-Europlace et d’innovation, à l’instar des actions récemment engagées dans ce domaine telles que ’ insuffisance de la taille des intermédiaires bancaires et des investisseurs, principaux l’e-dinar, l’organisation de l’Africa Blockchain animateurs des marchés financiers, a pour corollaire une staSummit, etc. De son côté, l’Algérie dispose d’un gisement gnation, voire une régression, des capitalisations boursières important d’entreprises privatisables, qui pourraient durableainsi qu’une faiblesse structurelle de la liquidité des marchés. ment alimenter les marchés et soutenir le développement des Le dernier rapport annuel de Bank al-Maghrib rappelait à juste marchés des capitaux. titre que le ratio de liquidité de la Bourse de Casablanca était La transformation de la finance et des modèles financiers, à de 6,5 %, alors que celui-ci dépasse les 40 % dans les pays travers le digital, représente également un levier accélérateur émergents. En Tunisie, ce taux est inférieur à 5 %, tandis que de la financiarisation des économies, en particulier dans les la Bourse d’Alger ne compte que quatre sociétés cotées. La pays émergents. situation est encore plus critique si l’on regarde du côté des Enfin, une Bourse régionale faciliterait grandement la marchés de la dette, avec une absence quasi totale de marchés concentration de la liquidité, notamment internationale, sur secondaires. cette région qui, à bien des égards, offre un potentiel d’atPour transcender cette atonie de la finance maghrébine, la tractivité, de croissance et de développement parmi les plus solution passe par un changement total de modèle. Il s’agit importants d’Afrique.
L
L
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
85
CLASSEMENT
BILAN
Sortie de crise
MIKE HUTCHINGS/REUTERS
Les 200 premières banques africaines ont renoué avec la croissance en 2017. Malgré le rebond des économies phares du continent, la contraction de l’offre de crédit et l’obligation de renforcer les fonds propres tempèrent l’optimisme du secteur.
86
L’Afrique du Sud truste les cinq premières places du Top 200. Vue sur les sièges de Standard Bank (1er), d’Absa (5e) et de FNB (14e), au Cap.
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
enordredispersé ’ C JOËL TÉ-LÉSSIA ASSOKO
est ce qui s’appelle un retour en force. Après deux années consécutives de déclin, les 200 premières banques africaines ont retrouvé une remarquable vigueur en 2017, affichant une croissance à deux chiffres. Avec une hausse de 18,7 %, le bilan cumulé a enregistré la plus forte progression de la décennie, à 1 747 milliards de dollars (1 512 milliards d’euros). Les revenus ont, eux, augmenté de 10 milliards de dollars en un an, ce qui correspond également à la plus forte hausse des dix dernières années. Enfin, les bénéfices dégagés ont franchi le cap des 25 milliards de dollars. Faut-il en conclure que les années de vaches maigres sont bel et bien terminées ? Difficile à dire. « Le secteur bancaire africain est le deuxième le plus rentable au monde. Son retour sur investissement en 2017 s’élevait à 14,9 %, juste derrière celui de l’Amérique latine et comparable à celui d’autres régions comme l’Asie émergente et le Moyen-Orient », notaient en février les analystes du
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
87
Classement BILAN
cabinet McKinsey. Certes. Mais ces bons résultats reflètent en partie l’amélioration de la conjoncture économique des principales économies du continent. Le Nigeria est timidement ressorti de sa première récession connue en vingt ans. Le Maroc – troisième place bancaire du continent – a retrouvé de belles couleurs avec une croissance de 4,1 %, après une année 2016 décevante. L’Afrique du Sud et l’Égypte, leaders du palmarès, ont également enregistré des résultats encourageants, avec des PIB en hausse respectivement de 1,3 % et de 4,2 %.
SELON LE CABINET EY, CHAQUE HAUSSE DE 1 % DU PIB SUD-AFRICAIN ENTRAÎNE UNE AUGMENTATION DE 5 % DU BÉNÉFICE ORDINAIRE DES BANQUES DU PAYS.
L’influence des devises
L’interprétation du classement est toutefois compliquée par les évolutions contrastées des devises africaines vis-à-vis du dollar. Le Nigeria, quatrième bastion bancaire du continent, a vu son naira céder plus de 15 % au billet vert l’an dernier, tandis que la livre égyptienne résistait après la dévaluation brutale de 2016, lorsqu’elle avait perdu la moitié de sa valeur. Le rand sud-africain a lui gagné plus de 11 % face au dollar l’an dernier, dopant les performances relatives de ses banques qui trustent un bon tiers du bilan cumulé des 200. La comparaison des résultats du sud-africain Standard Bank Group (premier de notre classement) et du nigérian Zenith Bank (21e) illustre cette difficulté de lecture. Le total des actifs du premier progresse de 15 % en dollars, mais de seulement 4 % en rands, tandis que celui du second stagne en dollars, alors qu’il est en hausse de 18 % en nairas. Les situations particulières des banques concernées sont amplifiées par les effets de change: trois des dix banques ayant le plus progressé sont égyptiennes, quand la moitié des plus forts reculs ont été enregistrés au Nigeria. Le rebond observé en 2017 ressemble davantage à une sortie de crise en ordre dispersé qu’à un mouvement
13 ENTRÉES (ET AUTANT DE SORTIES) À l’exception d’Absa Bank (5e), désormais séparée de Barclays, sa maison mère britannique, et de Wesbank (18e), filiale spécialisée dans les prêts automobile du numéro deux sud-africain FirstRand Bank (3e), toutes les nouvelles entrées concernent le bas du classement. Quelques retours sont enregistrés, dont ceux de Citibank
88
Nigeria (145e) et Banco Comercial do Atlântico (196e), absents de l’édition 2016. La moitié des sorties observées dans cette édition portent sur des établissements qui ne nous ont pas fourni de résultats actualisés depuis deux années, délai après lequel les banques quittent automatiquement notre palmarès. J.T.L.A.
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
général affectant l’ensemble de l’industrie bancaire africaine, tant les facteurs et les stratégies qui ont influencé les performances divergent d’une région à l’autre. Le parti pris des établissements kenyans en faveur de la banque digitale et de l’agency banking – qui permet de partager les coûts de distribution avec des tiers – a aidé des pionniers tels que Kenya Commercial Bank (56e) et Equity Bank Group (60e) à résister au plafonnement des taux d’intérêt imposé à la fin de 2016 par le gouvernement. La première a maintenu ses marges, tandis que la seconde a vu son bénéfice croître de 16 %. Au Nigeria, la diversification accrue de la clientèle, imposée par la crise des hydrocarbures du tournant de la décennie, a permis à Guaranty Trust Bank (37e) et Stanbic IBTC (76e) d’échapper aux difficultés du secteur électrique, qui pénalisent leurs concurrents Fidelity Bank (77e) et United Bank for Africa Group (30e). Par ailleurs, l’expansion subsaharienne réalisée ces dernières années par les marocains Attijariwafa Bank (8e), Banque centrale populaire (BCP, 10e) et BMCE Bank of Africa (13e) renforce leur croissance alors que l’encours de crédits peine à croître sur le marché domestique. Des décisions inopinées, tel l’assouplissement l’an dernier des sanctions financières américaines contre le Soudan, ont également entraîné des rebonds spectaculaires comme l’illustrent le quasi-doublement du bilan de Bank of Khartoum, qui gagne 29 places dans le classement en se hissant au 59e rang, et l’entrée d’Al-Nile Bank for Commerce and Development à la 193e place.
Des fragilités toujours d’actualité
De grandes lignes de force sont cependant identifiables. Tout d’abord, l’apurement des prêts enclenché il y a quelques années porte ses fruits, comme le montre la réduction des provisions sur créances douteuses d’Ecobank (17e), dont le bénéfice a rebondi à 229 millions de dollars en 2017 après une perte de 205 millions en 2016. Ensuite, la bonne santé du secteur reste fortement corrélée à la conjoncture économique. Le cabinet de conseil EY estime ainsi que, en Afrique du Sud, « sur le long terme, chaque hausse de 1 % du PIB entraîne une augmentation de 5 % du bénéfice ordinaire des banques » du pays. Les tendances régionales de la seconde moitié de la décennie se sont par ailleurs renforcées. La domination de l’Afrique australe se confirme, avec désormais près de 51 % du bilan cumulé, contre 47 % l’an dernier. L’Afrique du Nord, Maroc et Égypte en tête, consolide son deuxième rang, conservant 30,4 % des actifs du secteur. La sous-performance des banques nigérianes entraîne tout le grand ouest-africain, en baisse de 14 % à 12,3 % du bilan. L’Afrique centrale, enlisée dans une crise économique depuis plusieurs années, chute désormais au-dessous de 1 % du total.
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Classement BILAN
LES ACTIFS CUMULÉS AUGMENTENT…
… LES REVENUS AUSSI
40
500
20
0
65
63 ,9
1 000
60 ,5
60
74
(en milliards de dollars)
65 ,6
80
1
47 1, 4
74 6, 9
PNB total des 200 premières banques
1
49 7, 2 1
57 9, 3 1
45 8, 5 1
44 7, 2 1
1 500
(en milliards de dollars)
69 ,9
Total de bilan des 200 premières banques 2 000
2015
2016
0 2012
2013
2014
2015
2016
2017
2012
2013
2014
2017
Afrique australe
Afrique du Nord
50,97 %
Afrique de l’Ouest
12,30 %
30,40 %
Afrique de l’Est
5,51 %
Afrique centrale 0,82 %
Toutefois, les fragilités apparues depuis quelques années se sont confirmées en 2017. Les marchés sud-africain et marocain peinent toujours à doper l’offre de crédit. L’an dernier,lanationArc-en-Cielaenregistré«laplusfaiblecroissanceducréditetdesbénéficesordinairesendixans,avecdes rendements plus faibles compensés par un coût moindre des capitauxpropres»,rappelleEY.Enfin,plusieursbanquesafricaines restent vulnérables aux nouvelles exigences relatives aux fonds propres, à la suite de la mise en œuvre progressive des accords de Bâle II et Bâle III. L’an dernier, la Banque centrale du Ghana a nationalisé deux établissements bancaires, retiré les licences de 70 institutions de microfinance et triplé à 400 millions de cédis (73 millions d’euros) le capital minimum requis. Selon la société d’investissement londonienne Exotix Capital, les besoins en matière de recapitalisation au Ghana dépassent 1,4 milliard de dollars. Ces faiblesses risquent d’être renforcées par l’implémentation progressive de la norme internationale d’information financière IFRS 9. Au Maroc, celle-ci « clarifiera davantage les anticipations de pertes et obligera à augmenter les provisions, ce qui exercera des pressions sur les réserves defondspropresréglementaires qui sont déjà minces », avertit l’agence de notation Moody’s. À bon entendeur…
SELON EXOTIX, LES BESOINS DES BANQUES GHANÉENNES EN MATIÈRE DE RECAPITALISATION DÉPASSENT 1,4 MILLIARD DE DOLLARS.
90
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
MÉTHODOLOGIE
Notre base de données répertorie 939 banques (en diminution de 8 %) et 710 sociétés d’assurances (en baisse de 1 %). Chacune a été contactée au moins une fois et parfois jusqu’à six fois. Il nous aura fallu cinq mois pour obtenir 461 réponses de banques – 158 venant d’assureurs – afin de réaliser le palmarès des 200 premiers groupes bancaires africains, les classements par zones et par critères, et celui des 100 premières compagnies d’assurances. Les éléments financiers ont tous une source clairement définie et, pour la plupart, nous ont été communiqués par les entreprises. Ces classements portent sur l’exercice 2017. Lorsque les résultats nous ont été donnés en monnaie locale, ils ont été convertis en dollars, aux taux de change en vigueur au 31 décembre 2017 (source : oanda.com). Lorsque nous ne parvenons pas à obtenir d’informations actualisées, nous gardons celles de l’édition précédente (en le signalant en italique). Au bout de deux années sans nouvelles d’un établissement, celui-ci disparaît de nos classements. Les classements spécialisés (capital-investissement, fusions-acquisitions, Bourse et dettes) sont quant à eux réalisés par les équipes éditoriales de Jeune Afrique à partir des informations publiques ou de celles de certains supports spécialisés. JEANNE-MARIE DAMILLEVILLE
SOURCE : JEUNE AFRIQUE
L’AFRIQUE AUSTRALE ASSOIT SA DOMINATION
COMMUNIQUÉ
COMMUNIQUÉ
COMMUNIQUÉ
Classement général
96 Les 200 premières banques
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
95
Classement GÉNÉRAL
1-50
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
96
Rang 2017
Rang 2018
LES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES Société
Pays
Président, PDG ou DG
Total de bilan
(en millions de dollars)
PNB
(en millions de dollars)
1
1
STANDARD BANK GROUP
Afrique du Sud
Sim Tshabalala
163 775
8 331
2
2
STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Ben Kruger
105 699
5 691 6 282
3
3
FIRSTRAND BANKING GROUP
Afrique du Sud
Alan Pullinger
98 345
4
4
BARCLAYS AFRICA GROUP
Afrique du Sud
Maria Ramos
94 091
3 418
5
-
ABSA BANK
Afrique du Sud
Maria Ramos
79 820
3 633
6
7
NATIONAL BANK OF EGYPT
7
5
NEDBANK GROUP
Égypte
Hisham Okasha
76 634
ND
Afrique du Sud
Mike Brown
73 004
3 643
8
6
9
14
ATTIJARIWAFA BANK
Maroc
Mohamed El Kettani
50 651
2 305
BANQUE MISR
Égypte
Mohamed El Etrebi
44 195
10
873
9
BANQUE CENTRALE POPULAIRE (GROUPE BANQUE POP.)
Maroc
Kamal Mokdad
40 848
1 743
11
10
RAND MERCHANT BANK
Afrique du Sud
James Formby
36 102
ND
12
8
INVESTEC GROUP LTD
Afrique du Sud
Stephen Koseff
35 863
611
13
11
BMCE BANK OF AFRICA
14
12
FIRST NATIONAL BANK OF SOUTH AFRICA
Maroc
Othman Benjelloun
33 371
1 424
Afrique du Sud
Jacques Celliers
32 185
15
15
ND
BANQUE EXTÉRIEURE D’ALGÉRIE
Algérie
Ibrahim Semid
26 913
16
ND
13
BANQUE NATIONALE D’ALGÉRIE
Algérie
Achour Abboud
24 383
675
ECOBANK TRANSNATIONAL INC.
17
16
18
-
Togo
Ade Ayeyemi
22 432
1 831
Afrique du Sud
Chris De Kock
17 301
19
18
ND
COMMERCIAL BANK OF ETHIOPIA
Éthiopie
Bekalu Zeleke
17 072
20
ND
21
COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK
Égypte
Hussein Abaza
16 554
920 709
WESBANK
21
19
ZENITH BANK
Nigeria
Peter Amangbo
15 387
22
20
CRÉDIT POPULAIRE D’ALGÉRIE
Algérie
Omar Boudied
15 188
581
23
22
FIRST BANK OF NIGERIA
Nigeria
Ibukun Awosika
14 400
912
24
23
ZENITH BANK NIGERIA
Nigeria
Peter Amangbo
13 293
604
25
28
QATAR NATIONAL BANK AL AHLI
Égypte
Mohamed El-Dib
12 333
582
26
32
ARAB AFRICAN INTERNATIONAL BANK
Égypte
Hassan E. Abdalla
11 934
316
27
24
AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK
Égypte
Benedict Oramah
11 913
372
28
27
BANQUE DE L’AGRICULTURE ET DU DÉV. RURAL
Algérie
Boualem Djebbar
11 791
439
29
26
ACCESS BANK GROUP
Nigeria
Herbert Wigwe
11 281
449
30
25
UNITED BANK FOR AFRICA GROUP
Nigeria
Tony Elumelu
11 191
898
31
29
BANCO DE POUPANÇA E CRÉDITO
Angola
Antonio Baptista Bialho
11 133
305
32
33
CRÉDIT AGRICOLE DU MAROC
Maroc
Tariq Sijilmassi
10 379
418
33
34
MCB GROUP LTD
Maurice
Didier Harel
9 962
447
34
31
ACCESS BANK NIGERIA
Nigeria
Herbert Wigwe
9 624
362
35
35
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROCAINE DE BANQUES
Maroc
Mohammed Tahiri
9 470
436
36
36
GROUPE BANK OF AFRICA
Sénégal
Brahim Touimi
9 221
570
37
30
GUARANTY TRUST BANK
Nigeria
Segun Agbaje
9 216
678
38
41
THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK
Maurice
Alain Law-Min
9 055
392
39
40
BANCO DE FOMENTO DE ANGOLA
Angola
Emidio Pinheiro
8 658
830
40
38
BANCO ANGOLANO DE INVESTIMENTOS
Angola
José Massano
8 216
670
41
37
UNITED BANK FOR AFRICA NIGERIA
Nigeria
Olivier Alawuba
8 063
364
42
42
BANQUE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL
Algérie
Mohamed Krim
7 778
348
43
45
BANQUE MAROCAINE POUR LE COMM. ET L’INDUSTRIE
Maroc
Laurent Dupuch
6 999
321
44
52
CAPITEC BANK
Afrique du Sud
Gerrie Fourie
6 861
1 011
45
49
KENYA COMMERCIAL BANKING GROUP
46
60
ATLANTIC BUSINESS INTERNATIONAL
47
43
BANCO BIC
48
51
DEVELOPMENT BANK OF SOUTHERN AFRICA
Kenya
Joshua N. OIGARA
6 208
685
Côte d’Ivoire
Habib Koné
6 123
258
Angola
Fernando Teles
6 072
475
Afrique du Sud
Patrick Dlamini
6 072
349
49
58
CIH BANK (EX-CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER)
Maroc
Ahmed Rahhou
5 710
217
50
50
BANCO MILLENNIUM ATLÂNTICO (EX-BAN. PRIV. DO ATL.)
Angola
Daniel Santos
5 691
505
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
51-100
Société
Pays
Président, PDG ou DG
Total de bilan
(en millions de dollars)
PNB
(en millions de dollars)
51
53
CRÉDIT DU MAROC
Maroc
Jamal Lemridi
5 593
233
52
56
AL BARID BANK
Maroc
Redounane Najm-Eddine
5 540
168
53
46
BANCO ECONOMICO (EX-BANCO ESPI. SANTO ANGOLA)
Angola
Sanjay BHASIN
5 521
ND
54
54
BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE
Tunisie
Mohamed Agrebi
5 459
283
55
57
BGFIBANK HOLDING CORP.
Gabon
Henri-Claude OYIMA
5 457
376
56
55
KENYA COMMERCIAL BANK
Kenya
Joshua N. OIGARA
5 334
586 158
57
63
EAST. & SOUTH. AFRICAN TRADE & DEVELOPMENT BANK
Burundi
Admassu Tadesse
5 265
58
73
SBM BANK MAURITIUS
Maurice
Nayen Koomar BALLAH
5 178
14
59
88
BANK OF KHARTOUM
Soudan
Fadi Salim Al Faqih
5 068
ND
60
61
EQUITY BANK GROUP
Kenya
James Mwangi
5 035
361
61
47
ECOBANK NIGERIA
Nigeria
Patrick Akinwuntan
5 032
321
62
71
BANQUE OUEST-AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT
Togo
Christian Adovelande
4 856
68
63
62
BANQUE ARABE POUR LE DÉV. ÉCON. EN AFRIQUE
Soudan
Sidi Ould Tah
4 850
ND
64
39
HSBC BANK EGYPT
Égypte
Jacques-Emmanuel Blanchet
4 811
270 270
65
44
DIAMOND BANK NIGERIA
Nigeria
Pascal Dozie
4 716
66
59
ARAB INTERNATIONAL BANK
Égypte
Atef Ebeid
4 695
131
67
66
SOCIÉTÉ ARABE INTERNATIONALE DE BANQUE
Égypte
Mohamed NAGUIB
4 687
106
68
67
FAISAL ISLAMIC BANK OF EGYPT
Égypte
Abdulhamid Aboumoussa
4 639
ND
69
70
BANQUE DE L’HABITAT DE TUNISIE
Tunisie
Ahmed Rjiba
4 388
156
70
76
BANK OF ALEXANDRIA
Égypte
Dante Campioni
4 364
273
71
64
BANQUE NATIONALE AGRICOLE
Tunisie
Jaafar Khattech
4 302
179
72
77
HSBC MAURITIUS
Maurice
Chris Murray
4 246
43
73
68
UNION BANK OF NIGERIA
Nigeria
Emeka EMUWA
4 003
183
74
80
LAND AND AGRICULTURAL DEV. BANK OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Tshokolo Petrus Nchocho
3 997
103
75
72
EQUITY BANK KENYA
Kenya
James Mwangi
3 901
281
76
78
STANBIC IBTC CHARTERED BANK
Nigeria
Yinka SANNI
3 813
230
77
65
FIDELITY BANK
Nigeria
Nnamdi Okonkwo
3 793
197
78
79
CO-OPERATIVE BANK OF KENYA
Kenya
Gideon M. Muriuki
3 714
399
79
74
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE
Tunisie
Samir SAIED
3 650
157
80
83
DIAMOND TRUST BANK KENYA
Kenya
Nasim Devji
3 488
240
81
85
BANQUE SAHELO-SAHARIENNE POUR L’INV. ET LE COMM.
Libye
Ali Al Moktar
3 480
143
82
75
AMEN BANK
Tunisie
Karim Ben Yedder
3 430
103 162
83
82
ATTIJARI BANK TUNISIE
Tunisie
Hicham Seffa
3 427
84
86
NATIONAL BANK OF KUWAIT – EGYPT
Égypte
Hisham OKASHA
3 314
137
85
93
ORAGROUP SA
Togo
Binta Touré Ndoye
3 283
198
86
69
FIRST CITY MONUMENT BANK
Nigeria
Ladi Balogun
3 262
194
87
81
COMMERCIAL BANK OF ERITREA
Érythrée
Gabriel Fassil
3 245
41
88
84
BANK AUDI EGYPT
Égypte
Mohamed Abbas Fayed
3 182
134
89
97
EGYPTIAN GULF BANK
Égypte
Nidal El Kassem Assar
3 156
85
90
87
BARCLAYS BANK OF MAURITIUS
Maurice
Ravin Dajee
3 145
120
91
95
FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA
Namibie
Sarel J. Van Zyl
3 053
135
92
92
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE
Algérie
Eric Wormser
3 046
168
93
108
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Georges WEGA
3 043
193
94
91
STERLING BANK
Nigeria
Yemi Adeola
2 949
138
95
104
AFRASIA BANK
Maurice
Bhasin Sanjiv
2 894
71
96
102
BANCO SOL
Angola
Miguel Coutinho Nobre
2 852
247 162
97
132
HOUSING AND DEVELOPMENT BANK
Égypte
Fathy El Sebai Mansour
2 825
98
103
AL BARAKA BANK EGYPT
Égypte
Ashraf Ahmed Mustaf El Ghamrawy
2 825
ND
99
106
BANK WINDHOEK
Namibie
Cristo de Vries
2 776
181
100
100
STANDARD CHARTERED BANK KENYA
Kenya
Lamin Manjang
2 743
262
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
Rang 2017
Rang 2018
LES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES
97
Classement GÉNÉRAL
101-150
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
98
Rang 2018
Rang 2017
LES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES
101
114
ECOBANK CÔTE D’IVOIRE
102
90
AFRICAN BANK
103
105
AHLI UNITED BANK EGYPT
104
96
BARCLAYS BANK OF KENYA
105
98
CRDB BANK
106
122
BANCO COMERCIAL E DE INVESTIMENTOS
107
107
ARAB TUNISIAN BANK
108
118
BANQUE ATLANTIQUE – CÔTE D’IVOIRE
Société
Pays
Président, PDG ou DG
Total de bilan
(en millions de dollars)
PNB
(en millions de dollars)
Côte d’Ivoire
Paul-Harry Aithnard
2 712
Afrique du Sud
Basani Maluleke
2 661
141 ND
Égypte
Aly Mohamed Negm
2 639
ND 290
Kenya
Jeremy Awori
2 603
Tanzanie
Charles Kimei
2 597
180
Mozambique
Paulo Sousa
2 593
202
Tunisie
Mohamed Férid Ben Tanfous
2 581
97
Côte d’Ivoire
Arsène Coulibaly
2 561
114 157
109
94
CRÉDIT AGRICOLE EGYPT
Égypte
Pierre Finas
2 556
110
89
STANDARD CHARTERED BANK MAURICE
Maurice
Mathieu Mandeng Batoum
2 504
53
111
125
STANDARD BANK NAMIBIA
Namibie
Junius Vetumbuavi Mungunda
2 486
ND
112
109
NATIONAL MICROFINANCE BANK
Tanzanie
Ineke Bussmaker
2 423
207
113
99
FAISAL ISLAMIC BANK SUDAN
Soudan
Ali Omer Ibrahim Farah
2 408
135
114
101
OMDURMAN NATIONAL BANK
Soudan
Abd-Elhameed Mohamed Gameel
2 392
ND
115
116
STANBIC HOLDINGS (EX-CFC STANBIC BANK)
Kenya
Greg Brackenridge
2 388
102
116
113
COMMERCIAL BANK OF AFRICA
117
121
FIRST NATIONAL BANK OF BOTSWANA
118
128
BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE
119
133
SUEZ CANAL BANK
120
136
Kenya
Jeremy Ngunze
2 359
147
Botswana
Steven Lefentse Bogatsu
2 358
214
Mozambique
Manuel Marecos Duarte
2 304
208
Égypte
Tarek Fathi Kandil
2 244
57
GULF BANK ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Louhab
2 214
117
121
110
BNP PARIBAS EL DJAZAIR
Algérie
Fabien Riguet
2 205
120
122
124
UNION INTERNATIONALE DE BANQUES
Tunisie
Kamel NÉJI
2 198
117
123
115
CBZ BANK
Zimbabwe
Never Nyemudzo
2 193
63
124
131
BANQUE AL BARAKA D’ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Seddik Hafid
2 150
ND
125
119
BANQUE DE TUNISIE
Tunisie
Habib Ben Saad
2 129
108
126
148
GHANA COMMERCIAL BANK
Ghana
Raymond Sowah
2 121
197
127
134
ABU DHABI ISL. BANK – EGYPT (EX-NAT. BANK FOR DEV.)
Égypte
Nevine Loufty
2 101
114
128
146
CORIS BANK INTERNATIONAL
Burkina Faso
Idrissa Nassa
2 072
83
129
117
AFRICAN BANKING CORP. HOLDING
Botswana
Jan A. Claassen
2 040
169 164
130
129
ECOBANK GHANA
Ghana
Daniel Sackey
2 004
131
126
BGFIBANK GABON
Gabon
Henri-Claude Oyima
1 989
121
132
137
NIC BANK
Kenya
John Gachora
1 979
103 173
133
135
INVESTMENT & MORTGAGES BANK
Kenya
Arun S. Mathur
1 945
134
127
BANCO DE DESENVOLVIMENTO DE ANGOLA
Angola
Teodoro Paixao Franco
1 938
ND
135
112
DEVELOPMENT BANK OF ETHIOPIA
Éthiopie
Esayas Bahre
1 926
ND
136
154
NSIA BANQUE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Léonce YACE
1 911
121
137
111
STANDARD BANK DE ANGOLA
Angola
Antonio Caroto COUTINHO
1 907
173
138
156
EXPORT DEVELOPMENT BANK OF EGYPT
139
145
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE
140
140
CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK
141
142
AFRILAND FIRST BANK
142
143
143
130
144
120
145
-
Égypte
Hisham Assan
1 852
52
Côte d’Ivoire
Daouda COULIBALY
1 822
107
Sénégal
Mounir Oudghri
1 815
132
Cameroun
Paul Fokam Kammogne
1 802
94
BANK OF AFRICA – BÉNIN
Bénin
Faustin Amoussou
1 783
ND
BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA
Angola
Daniel Chambel
1 771
159
INVESTEC BANK MAURITIUS
Maurice
Craig McKenzie
1 718
47
CITIBANK NIGERIA
Nigeria
Akinsowon Dawodu
1 640
76
146
157
UNION NATIONAL BANK EGYPT
Égypte
Essam Mohamed Abu Ahmed
1 611
49
147
138
UNITY BANK
Nigeria
Oluwatomi Somefun
1 601
161
148
144
UNION BANCAIRE POUR LE COMMERCE ET L’INDUSTRIE
Tunisie
Patrick POUPON
1 601
84
149
139
BANCO DE NEGOCIOS INTERNACIONAL
Angola
Mario Abilio Palhares
1 601
115
150
163
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU SÉNÉGAL
Sénégal
Jean-Marc Mancel
1 598
109
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
151-200
Rang 2018
Rang 2017
Société
151
166
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE CAMEROUN
Cameroun
Alexandre BEZIAUD
1 570
110
152
152
AWASH INTERNATIONAL BANK
Éthiopie
Tsehay Shiferaw
1 521
103 131
Pays
Président, PDG ou DG
Total de bilan
(en millions de dollars)
PNB
(en millions de dollars)
153
149
BARCLAYS BANK OF BOTSWANA
Botswana
Reinette Van Der Merwe
1 514
154
160
STANDARD CHARTERED BANK BOTSWANA
Botswana
Moatlhodi K. LEKAUKAU
1 502
ND
155
147
CITIBANK NA ALGÉRIE
Algérie
Ramz Hamzaoui
1 479
63
156
171
STANDARD BANK MOZAMBIQUE
Mozambique
Adimohanma Chukwuma Nwokocha
1 467
157
157
165
STANBIC BANK UGANDA
Ouganda
Patrick Mweheire
1 459
ND
158
-
STANBIC BANK ZIMBABWE
Zimbabwe
Joshua Tapambgwa
1 403
55
159
172
BANQUE INTERN. POUR L’ÉPARGNE ET LE CRÉDIT
Cameroun
Alain Ripert
1 400
109
160
169
BANK OF AFRICA – BURKINA FASO
Burkina Faso
Sébastien Toni
1 386
ND
161
162
NATIXIS ALGÉRIE
Algérie
Boris Joseph
1 378
59
162
168
NEDBANK NAMIBIA
Namibie
Lionel Matthews
1 377
60
163
176
GRINDROD BANK
Afrique du Sud
David POLKINGHORNE
1 347
ND
164
155
UNIBANK GHANA
Ghana
Felix Nyarko-Pong
1 346
92
165
158
ECOBANK BURKINA
Burkina Faso
Cheick Travaly
1 329
66
166
-
167
164
Mali
Babaly Bah
1 317
63
BARCLAYS BANK OF GHANA
BANQUE MALIENNE DE SOLIDARITÉ
Ghana
Abena Osei-Poku
1 312
195
168
159
DIAMOND BANK BÉNIN
Bénin
Benedict Ihekire
1 305
47
169
170
BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU MALI
Mali
Abdoulaye Daffe
1 283
63
170
141
STANDARD BANK MAURITIUS
171
180
CENTRAL AFRICA BUILDING SOCIETY
172
161
DASHEN BANK
173
175
STANBIC BANK BOTSWANA
Maurice
Laksham Bheenick
1 281
39
Zimbabwe
Jonas Mushosho
1 267
116
Éthiopie
W. Selassie Berhanu
1 254
75
Botswana
Samuel MINTA
1 231
46
174
167
ECOBANK SÉNÉGAL
Sénégal
Serge Ackre
1 193
58
175
187
FIDELITY BANK GHANA
Ghana
Edward Effah
1 188
118
176
189
MISR IRAN DEVELOPMENT BANK
Égypte
Ismail HASSAN
1 186
36
177
183
BANQUE INTERN. POUR LE COMM. ET L’IND. DE LA C.I.
Côte d’Ivoire
Jean-Marie Philippe Ackah
1 185
88
178
185
BANK OF AFRICA – CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Abdelali Nadifi
1 176
74
179
-
STANBIC BANK GHANA
Ghana
Alhassan ANDANI
1 159
87
180
-
FIRST MERCHANT BANK
Malawi
Dheeraj Dikshit
1 158
98
181
188
BANQUE ZITOUNA
Tunisie
Ezzedine Khoja
1 139
52
182
178
SBI MAURITIUS
Maurice
Asthana Shyam Swaroop
1 117
28 48
183
-
184
191
MERCANTILE BANK
Burkina Faso
Harold COFFI
1 092
Afrique du Sud
K.R. KUMBIER
1 078
185
153
67
WEMA BANK
Nigeria
Segun Oloketuyi
1 067
82
186 187
181
STANBIC BANK ZAMBIA
Zambie
Leina Gabaraane
1 064
22
182
ECOBANK BÉNIN
Bénin
Lazare Noulekou Komi
1 064
49
188
179
189
173
BGFIBANK CONGO
Congo
Jean Dominique Okemba
1 060
73
BANCO DE COMÉRCIO E INDUSTRIA
Angola
Feliciana Gomes Alfredo
1 057
ND
190
174
191
184
NATIONAL BANK OF KENYA
Kenya
Wilfried Musau
1 055
88
STANDARD CHARTERED BANK GHANA
Ghana
Mansa Nettey
1 052
104
192
-
SASFIN BANK
193
-
AL-NILE BANK FOR COMMERCE AND DEVELOPMENT
36
194
193
SOCIÉTÉ COMMERCIALE DE BANQUE CAMEROUN BANCO REGIONAL DO KEVE
195
195
196
-
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BURKINA FASO
Afrique du Sud
Roland SASSOON
1 019
Soudan
Ahmed Abdel Rhman Al Houri
1 004
55
Cameroun
Mohammed MEJBAR
978
84
Angola
Rui Da Costa Campos
966
ND
BANCO COMERCIAL DO ATLÂNTICO
Cap-Vert
Antonio Castro Guerra
965
30
197
199
ZAMBIA NATIONAL COMMERCIAL BANK
Zambie
Bruce Dick
948
ND
198
-
ZENITH BANK GHANA
Ghana
Daniel Asiedu
947
ND
199
-
TADAMON ISLAMIC BANK
Soudan
Hassan Osman Sakuta
944
ND
200
190
Mali
Coumba Sdibé Touré
943
53
ECOBANK MALI
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
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102 Afrique du Nord 104 Afrique de l’Ouest 106 Afrique centrale 108 Afrique de l’Est 110 Afrique australe et océan Indien 112 Les plus rentables 114 Les plus prêteuses
Classement
régional et performances
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
101
Classement PAR RÉGIONS
AFRIQUE DU NORD
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
102
Rang dans les 200
Rang 2018
LES 50 PREMIÈRES BANQUES Société
Pays
Président, PDG ou DG
Total de bilan
(en millions de dollars)
PNB
(en millions de dollars)
1
6
NATIONAL BANK OF EGYPT
Égypte
Hisham Okasha
76 634
ND
2
8
ATTIJARIWAFA BANK
Maroc
Mohamed El Kettani
50 651
2 305
3
9
BANQUE MISR
Égypte
Mohamed El Etrebi
44 195
873
4
10
BANQUE CENTRALE POPULAIRE (GROUPE BANQUE POP.)
Maroc
Kamal Mokdad
40 848
1 743 1 424
5
13
BMCE BANK
Maroc
Othman Benjelloun
33 371
6
15
BANQUE EXTÉRIEURE D’ALGÉRIE
Algérie
Ibrahim Semid
26 913
ND
7
16
BANQUE NATIONALE D’ALGÉRIE
Algérie
Achour Abboud
24 383
675
8
20
COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK
Égypte
Hussein Abaza
16 554
920
9
22
CRÉDIT POPULAIRE D’ALGÉRIE
Algérie
Omar Boudied
15 188
581
10
25
QATAR NATIONAL BANK AL AHLI
Égypte
Mohamed El-Dib
12 333
582
11
26
ARAB AFRICAN INTERNATIONAL BANK
Égypte
Hassan E. Abdalla
11 934
316
12
27
AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK
Égypte
Benedict Oramah
11 913
372 439
13
28
BANQUE DE L’AGRICULTURE ET DU DÉV. RURAL
Algérie
Boualem Djebbar
11 791
14
32
CRÉDIT AGRICOLE DU MAROC
Maroc
Tariq Sijilmassi
10 379
418
15
35
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROCAINE DE BANQUES
Maroc
Mohammed Tahiri
9 470
436
16
42
BANQUE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL
Algérie
Mohamed Krim
7 778
348
17
43
BANQUE MAROCAINE POUR LE COMM. ET L’INDUSTRIE
Maroc
Laurent Dupuch
6 999
321
18
49
CIH BANK (EX-CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER)
Maroc
Ahmed Rahhou
5 710
217
19
51
CRÉDIT DU MAROC
Maroc
Jamal Lemridi
5 593
233
20
52
AL BARID BANK
Maroc
Redounane Najm-Eddine
5 540
168
21
54
BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE
Tunisie
Mohamed Agrebi
5 459
283 270
22
64
HSBC BANK EGYPT
Égypte
Jacques-Emmanuel Blanchet
4 811
23
66
ARAB INTERNATIONAL BANK
Égypte
Atef Ebeid
4 695
131
24
67
SOCIÉTÉ ARABE INTERNATIONALE DE BANQUE
Égypte
Mohamed Naguib
4 687
106
25
68
FAISAL ISLAMIC BANK OF EGYPT
Égypte
Abdulhamid Aboumoussa
4 639
ND
26
69
BANQUE DE L’HABITAT DE TUNISIE
Tunisie
Ahmed Rjiba
4 388
156
27
70
BANK OF ALEXANDRIA
Égypte
Dante Campioni
4 364
273
28
71
BANQUE NATIONALE AGRICOLE
Tunisie
Jaafar Khattech
4 302
179
29
79
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE
Tunisie
Samir Saied
3 650
157
30
81
BANQUE SAHELO-SAHARIENNE POUR L’INV. ET LE COMM.
Libye
Ali Al Moktar
3 480
143
31
82
AMEN BANK
Tunisie
Karim Ben Yedder
3 430
103
32
83
ATTIJARI BANK TUNISIE
Tunisie
Hicham Seffa
3 427
162
33
84
NAT. BANK OF KUWAIT–EGYPT (EX-ALWATANY BANK OF EGYPT)
Égypte
Hisham Okasha
3 314
137
34
88
BANK AUDI EGYPT
Égypte
Mohamed Abbas Fayed
3 182
134
35
89
EGYPTIAN GULF BANK
Égypte
Nidal El Kassem Assar
3 156
85
36
92
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE
Algérie
Eric Wormser
3 046
168
37
97
HOUSING AND DEVELOPMENT BANK
Égypte
Fathy El Sebai Mansour
2 825
162
38
98
AL BARAKA BANK EGYPT
Égypte
Ashraf Ahmed Mustaf El Ghamrawy
2 825
ND
39
103
AHLI UNITED BANK EGYPT
Égypte
Aly Mohamed Negm
2 639
ND
40
107
ARAB TUNISIAN BANK
Tunisie
Mohamed Férid Ben Tanfous
2 581
97
41
109
CRÉDIT AGRICOLE EGYPT
Égypte
Pierre Finas
2 556
157
42
119
SUEZ CANAL BANK
Égypte
Tarek Fathi Kandil
2 244
57
43
120
GULF BANK ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Louhab
2 214
117
44
121
BNP PARIBAS EL DJAZAÏR
Algérie
Fabien Riguet
2 205
120
45
122
UNION INTERNATIONALE DE BANQUES
Tunisie
Kamel Néji
2 198
117
46
124
BANQUE AL BARAKA D’ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Seddik Hafid
2 150
ND
47
125
BANQUE DE TUNISIE
Tunisie
Habib Ben Saad
2 129
108
48
127
ABU DHABI ISLAMIC BANK – EGYPT (EX-NBD – EGYPT)
Égypte
Nevine Loufty
2 101
114
49
138
EXPORT DEVELOPMENT BANK OF EGYPT
Égypte
Hisham Assan
1 852
52
50
146
UNION NATIONAL BANK EGYPT
Égypte
Essam Mohamed Abu Ahmed
1 611
49
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
750
millions de dollars Le montant qu’envisage d’emprunter la Banque Misr auprès d’institutions financières internationales dans les prochains mois. Le total des prêts que la banque égyptienne a contractés jusqu’ici s’élève à 4,16 milliards de dollars.
En juillet, BMCE Bank of Africa a obtenu des autorités chinoises l’autorisation d’ouvrir une filiale à Shanghai. C’est la première banque du royaume chérifien à s’établir en Chine.
30 %
La part que représente la Société générale marocaine de banques dans le total des activités de la Société générale en Afrique. C’est la plus importante des treize filiales du groupe français sur le continent.
R
D
Mouvement à la tête de BNP Paribas El Djazaïr. Fabien Riguet, jusqu’ici directeur Afrique subsaharienne, a succédé l’année dernière à Pascal Fevre.
QUAND TOUTES LES BANQUES AURONT MIS EN PLACE LEURS PLATEFORMES ET QU’ELLES AURONT ADHÉRÉ AU PAIEMENT MOBILE, LE CASH QUI BASCULERA VERS LE MOBILE AU MAROC SE SITUERA ENTRE 200 ET 400 MILLIARDS DE DIRHAMS.
AHMED RAHHOU, PDG de CIH Bank, qui a lancé en mai 2018 son porte-monnaie électronique.
Un challenger à l’offensive Le second pôle financier du continent poursuit son essor, dopé par la bonne santé des banques égyptiennes et marocaines. TARIK YANMI
es systèmes bancaires des pays d’Afrique du Nord continuent de figurer parmi les plus dynamiques du continent, avec des fondamentaux solides et des offres commerciales sur la plupart des segments, tant au niveau des particuliers que des entreprises. Deux faits saillants peuvent toutefois être soulignés. D’une part, la poursuite de l’expansion continentale des établissements marocains de crédit. Et d’autre part, l’incapacité des banques égyptiennes à amortir de façon significative l’onde de choc subie par l’économie à la suite de la libéralisation bâclée du système de change à la fin de 2016. Le léger redressement de la livre égyptienne en 2018, après avoir touché un plus bas l’année dernière, a cependant permis à la National Bank of Egypt de milliards reprendre la tête du classement.
L
524,3
N 1 de la finance islamique o
de dollars. C’est le total de bilan des 50 premières banques d’Afrique du Nord
Si l’Égypte, le Maroc et l’Algérie représentent les marchés les plus porteurs devant la Tunisie, la Libye, quant à elle, renferme un potentiel qui continue d’être miné (+ 15,4 % sur un an) par la crise politique dont le pays est l’otage depuis plus de six ans. À noter qu’aucune banque mauritanienne ne figure dans notre palmarès. Sur des marchés plutôt compétitifs marqués par la présence de plusieurs acteurs globaux – notamment des banques françaises –, certains régulateurs ont par ailleurs émis la crainte de voir des offres commerciales agressives se répercuter sur les taux d’impayés, notamment du côté des particuliers. Alors que le marché des banques commerciales est relativement mature dans la région, celui des banques d’affaires peut encore être développé, notamment en Algérie, en Libye et en Mauritanie, soit les trois pays dont les marchés sous-jacents de capitaux sont embryonnaires, voire inexistants. Enfin, pour des raisons religieuses, le secteur de la finance islamique en Afrique du Nord est, évidemment, le plus dynamique du continent.
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
103
Classement PAR RÉGIONS
AFRIQUE DE L’OUEST
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
104
Rang dans les 200
Rang 2018
LES 50 PREMIÈRES BANQUES Société
Pays
Président, PDG ou DG
Total de bilan
(en millions de dollars)
PNB
(en millions de dollars)
1
17
ECOBANK TRANSNATIONAL INC.
Togo
Ade Ayeyemi
22 432
1 831
2
21
ZENITH BANK
Nigeria
Peter Amangbo
15 387
709
3
23
FIRST BANK OF NIGERIA
Nigeria
Ibukun Awosika
14 400
912
4
24
ZENITH BANK NIGERIA
Nigeria
Peter Amangbo
13 293
604
5
29
ACCESS BANK GROUP
Nigeria
Herbert Wigwe
11 281
449
6
30
UNITED BANK FOR AFRICA GROUP
Nigeria
Tony Elumelu
11 191
898 362
7
34
ACCESS BANK NIGERIA
Nigeria
Herbert Wigwe
9 624
8
36
GROUPE BANK OF AFRICA
Sénégal
Brahim Touimi
9 221
570
9
37
GUARANTY TRUST BANK
Nigeria
Segun Agbaje
9 216
678
10
41
UNITED BANK FOR AFRICA NIGERIA
11
46
ATLANTIC BUSINESS INTERNATIONAL
12
61
ECOBANK NIGERIA
13
62
BANQUE OUEST-AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT
14
65
Nigeria
Olivier Alawuba
8 063
364
Côte d’Ivoire
Habib Koné
6 123
258
Nigeria
Patrick Akinwuntan
5 032
321
Togo
Christian Adovelande
4 856
68
DIAMOND BANK NIGERIA
Nigeria
Pascal Dozie
4 716
270
15
73
UNION BANK OF NIGERIA
Nigeria
Emeka Emuwa
4 003
183
16
76
STANBIC IBTC CHARTERED BANK
Nigeria
Yinka Sanni
3 813
230
17
77
FIDELITY BANK
Nigeria
Nnamdi Okonkwo
3 793
197
18
85
ORAGROUP SA
Togo
Binta Touré Ndoye
3 283
198 194
19
86
FIRST CITY MONUMENT BANK
20
93
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D’IVOIRE
21
94
STERLING BANK
Nigeria
Ladi Balogun
3 262
Côte d’Ivoire
Georges Wega
3 043
193
Nigeria
Yemi Adeola
2 949
138
22
101
ECOBANK CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Paul-Harry Aithnard
2 712
141
23
108
BANQUE ATLANTIQUE – CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Arsène Coulibaly
2 561
114
24
126
GHANA COMMERCIAL BANK
Ghana
Raymond Sowah
2 121
197
25
128
CORIS BANK INTERNATIONAL
Burkina Faso
Idrissa Nassa
2 072
83
26
130
ECOBANK GHANA
Ghana
Daniel Sackey
2 004
164
27
136
NSIA BANQUE CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Léonce YACE
1 911
121
28
139
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE
Côte d’Ivoire
Daouda Coulibaly
1 822
107
29
140
CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK
30
142
BANK OF AFRICA – BÉNIN
Sénégal
Mounir Oudghri
1 815
132
Bénin
Faustin Amoussou
1 783
31
145
ND
CITIBANK NIGERIA
Nigeria
Akinsowon Dawodu
1 640
32
147
76
UNITY BANK
Nigeria
Oluwatomi Somefun
1 601
161
33
150
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU SÉNÉGAL
34
160
BANK OF AFRICA – BURKINA FASO
35
164
UNIBANK GHANA
36
165
ECOBANK BURKINA
Sénégal
Jean-Marc Mancel
1 598
109
Burkina Faso
Sébastien Toni
1 386
ND
Ghana
Felix Nyarko-Pong
1 346
92
Burkina Faso
Cheick Travaly
1 329
66
37
166
BANQUE MALIENNE DE SOLIDARITÉ
Mali
Babaly Bah
1 317
63
38
167
BARCLAYS BANK OF GHANA
Ghana
Abena Osei-Poku
1 312
195
39
168
DIAMOND BANK BÉNIN
Bénin
Benedict Ihekire
1 305
47
40
169
BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU MALI
Mali
Abdoulaye Daffe
1 283
63
41
174
ECOBANK SÉNÉGAL
42
175
FIDELITY BANK GHANA
Sénégal
Serge Ackre
1 193
58
Ghana
Edward Effah
1 188
118 88
43
177
BANQUE INTERN. POUR LE COMM. ET L’IND. DE LA C.I.
Côte d’Ivoire
Jean-Marie Philippe Ackah
1 185
44
178
BANK OF AFRICA – CÔTE D’IVOIRE
Côte d’Ivoire
Abdelali Nadifi
1 176
74
45
179
STANBIC BANK GHANA
Ghana
Alhassan Andani
1 159
87
46
183
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BURKINA FASO
Burkina Faso
Harold Coffi
1 092
48
47
185
WEMA BANK
Nigeria
Segun Oloketuyi
1 067
82
48
187
ECOBANK BÉNIN
Bénin
Lazare Noulekou Komi
1 064
49
49
191
STANDARD CHARTERED BANK GHANA
Ghana
Mansa Nettey
1 052
104
50
196
BANCO COMERCIAL DO ATLÂNTICO
Cap-Vert
Antonio Castro Guerra
965
30
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
– 29 %
DR
La contraction du total de bilan de Diamond Bank Nigeria en 2017.
First Bank of Nigeria a pris au début de 2018 la place de première banque du pays en matière de volume des actifs, après le recul de Zenith Bank sur cet indicateur. Elle est aussi la banque qui a généré le plus de revenus d’intérêts.
CETTE SALLE DE MARCHÉS OFFRE UNE POSITION D’INTERMÉDIAIRE FINANCIER PANAFRICAIN DE PREMIER PLAN.
LUC GNAGO/REUTERS
BINTA TOURÉ NDOYE, directrice générale d’Oragroup, qui a inauguré en décembre une salle de marchés à Lomé
NSIA Banque Côte d’Ivoire a été, en octobre 2017, la 12e banque et la 44e société à faire son entrée à la BRVM d’Abidjan.
La Société ivoirienne de banque (SIB) a dépassé de 25 % ses prévisions de bénéfice net en 2017, grâce notamment à la croissance de ses revenus sur ses activités de crédit-bail.
Course à la recapitalisation Alors que la reprise se profile, les banques doivent encore renforcer leur solidité financière. TARIK YANMI
vec des actifs de 20 milliards de dollars (17 milliards d’euros), les huit banques ivoiriennes comptent pour près de 10 % des 213 milliards d’actifs des 50 plus grandes banques d’Afrique de l’Ouest. Mais leur tendance à préférer le marché des grandes entreprises à celui des PME et des particuliers a poussé à des niveaux limites l’exposition et la concentration des crédits sur une poignée de clients. Selon les données du FMI, les crédits accordés aux cinq plus grands comptes représentent l’équivalent de 98 % du capital de toutes les banques en Côte d’Ivoire, où seulement 15 % de la population est bancarisée. En juillet, la faillite du groupe SAF-Cacao, qui a contracté une dette de plus de 250 millions de dollars chez les quatre plus grandes banques locales, a soulevé des craintes de voir le risque systémique se matérialiser.
A
Hausse du pétrole, carburant des banques
Dans ses huit pays membres, la BCEAO a relevé à 11,5 % les exigences du ratio des capitaux propres à l’horizon 2022. Au Ghana, la Banque centrale a plus que triplé, en septembre 2017, le capital minimum requis pour les banques, le hissant de 120 millions de cédis (21,5 millions d’euros) à 400 millions d’ici à la fin milliards de l’année. Au Nigeria, les autorités ont de dollars. annoncé, le 21 septembre 2018, la C’est le total nationalisation temporaire de Skye de bilan des 50 Bank, en proie à des difficultés premières banques financières depuis 2014. La chute d’Afrique de l’Ouest des prix du pétrole, principale ressource du pays, a poussé Diamond (+ 1,2 % sur un an) Bank (14 e du classement) à se recentrer sur son marché local en cédant en novembre 2017 à Manzi Finances, principal actionnaire du groupe NSIA, ses activités au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo pour 61 millions d’euros. Cependant, la reprise semble se profiler dans le secteur à la suite de la récente remontée des prix du pétrole sur les marchés internationaux. Absa, l’ancienne filiale africaine de Barclays Bank, a annoncé au début de mars son ambition de doubler sa part de marché en Afrique, de 6 % à 12 %, en ciblant notamment une présence au Nigeria.
213
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
105
Classement PAR RÉGIONS
AFRIQUE CENTRALE
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
106
Rang dans les 200
Rang 2018
LES 41 PREMIÈRES BANQUES Société
Pays
Président, PDG ou DG
Total de bilan
(en millions de dollars)
PNB
(en millions de dollars)
1
55
BGFIBANK HOLDING CORP.
Gabon
Henri-Claude Oyima
5 457
376
2
131
BGFIBANK GABON
Gabon
Henri-Claude Oyima
1 989
121
3
141
AFRILAND FIRST BANK
Cameroun
Paul Fokam Kammogne
1 802
94
4
151
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE CAMEROUN
Cameroun
Alexandre Beziaud
1 570
110
5
159
BANQUE INTER. POUR L’ÉPARGNE ET LE CRÉDIT
Cameroun
Alain Ripert
1 400
109
6
188
BGFIBANK CONGO
Congo
Jean Dominique Okemba
1 060
73
7
194
SOCIÉTÉ COMMERCIALE DE BANQUE CAMEROUN
Cameroun
Mohammed Mejbar
978
84
8
-
RAWBANK
RD Congo
Thierry Tayemans
863
63
9
-
ECOBANK CAMEROUN
Cameroun
Gwendoline Abunaw
810
64
10
-
BANCO NACIONAL DE GUINEA ECUATORIAL
Guinée équatoriale
Martin Crisantos Ebe Mba
756
61
11
-
BANQUE INTERN. POUR LE COMM. ET L’IND. DU GABON
Gabon
Etienne-Guy Mouvagha-Tchioba
712
76
12
-
BANQUE COMMERCIALE DU CONGO
RD Congo
Yves Cuypers
642
72
13
-
BGFIBANK CAMEROUN
Cameroun
Loukoumanou Waidi
559
38
14
-
COMMERCIAL BANK TCHAD
Tchad
Moussa Moustapha Terap
540
31
15
-
SOC. GÉNÉRALE DE BANQUES EN GUINÉE ÉQUATORIALE
Guinée équatoriale
José Carlos Garcia Rebollar
511
46
16
-
UNITED BANK FOR AFRICA CAMEROUN
17
-
BGFIBANK GUINÉE ÉQUATORIALE
18
-
Cameroun
Udom Isong
510
49
Guinée équatoriale
Nicolas Lemme
480
29
PROCREDIT BANK CONGO
RD Congo
Célestin Mukeba Muntuabu
409
43
RD Congo
Olivier Meisenberg
403
34
Congo
Younes El Masloumi
370
31
19
-
TRUST MERCHANT BANK
20
-
LA CONGOLAISE DE BANQUE
21
-
ECOBANK RD CONGO
RD Congo
Yves Coffi Quam-Dessou
364
34
22
-
FÉDÉRATION DES MUCODEC
Congo
Dieudonné Ndinga
347
36
23
-
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE TCHAD
Tchad
Chemi Kogrimi
317
29
24
-
ORABANK GABON
Gabon
Rose Kayi Mivedor
315
16
25
-
ECOBANK TCHAD
Tchad
Zakaria Ousman Ramadane
288
26
26
-
BGFIBANK RD CONGO
RD Congo
Francis Selemani Mtwale
286
23
27
-
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE CONGO
Congo
Guy Emmanuel Tamby Vinod
284
13
28
-
BANQUE COMMERCIALE INTERNATIONALE
Congo
Dominique Martinie
271
26
29
-
CITIBANK GABON
Gabon
Juliette Weisflog
221
25
30
-
ECOBANK GABON
Gabon
Joseph Owondault Berre
207
18
31
-
BANK OF AFRICA – RDC
RD Congo
Alain Chapuis
207
18
32
-
UNITED BANK FOR AFRICA CONGO
33
-
ECOBANK CENTRAFRIQUE
34
-
SOCIÉTÉ FINANCIÈRE DE BANQUE
35
-
UNITED BANK FOR AFRICA GABON
36
-
BANCO INTERNACIONAL DE SÃO TOMÉ E PRINCIPE
Congo
Che Martin
171
28
Centrafrique
Sylvain Pendi Bisseyou
147
16
RD Congo
Hassan Wazni
145
21
Gabon
Chioma Mang
118
13
Sao Tomé-et-Principe
João Cristovao
93
ND
37
-
ACCESS BANK RD CONGO
RD Congo
Arinze Osuachala
88
ND
38
-
UNITED BANK FOR AFRICA TCHAD
Tchad
Aliyu Inda Salami
85
9
39
-
AFRILAND FIRST BANK RD CONGO
RD Congo
Souaibou Abary
70
9
40
-
UNITED BANK FOR AFRICA RD CONGO
RD Congo
Gisèle Mudiay
52
10
41
-
BGFIBANK SÃO TOMÉ E PRINCIPE
Sao Tomé-et-Principe
Felisberto Castilho
21
1
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
Potion amère 10
Le nombre d’acteurs qui se sont manifestés en mars pour reprendre la Bicec au Cameroun. La filiale de BPCE doit tomber dans l’escarcelle du marocain BCP, qui convoite les actifs africains de la banque française.
LA BAISSE DES COURS DU PÉTROLE CONTINUE D’AVOIR UN IMPACT SUR LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES DE NOS CLIENTS.
ALPHONSE NAFACK, directeur général d’Afriland First Bank
GO
PO
U R JA
À elles cinq, Afriland First Bank, Société générale, Ecobank, SCB et Bicec fournissent 72 % des prêts au Cameroun. En juin 2017, elles avaient alloué 2 391,19 milliards de F CFA de prêts.
J. B O M
PE
N
En juin, le directeur général de ProCredit Bank Congo, Célestin Mukeba Muntuabu, a annoncé la mue de l’établissement bancaire en Equity Bank Congo, trois ans après l’arrivée de son nouvel actionnaire.
Avec l’appui du FMI, la région tente d’assainir son secteur bancaire. TARIK YANMI
vec une marge de produit net bancaire de plus de 8 %, les 41 plus grandes banques d’Afrique centrale sont les plus profitables, devant celles de l’Afrique de l’Ouest. Cependant, les établissements de crédit des huit pays du classement arrivent en dernière position en ce qui concerne les actifs cumulés, avec un total de moins de 26 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros). Pour améliorer la viabilité du système bancaire et augmenter sa capacité à financer la croissance économique, le FMI s’est engagé dans un programme de réformes dans les six pays de la zone Cemac, en partenariat avec la BEAC. Ces chantiers incluent la révision des normes de classification des créances non recouvrables, la refonte des ratios prudentiels, la multiplication milliards des audits bancaires et l’améliode dollars. ration des procédures de liquiC’est le total dation des banques insolvables.
A
25,9
Gestion des risques
de bilan des 41 premières banques d’Afrique centrale
Selon le FMI, cinq banques au Cameroun sont en cessation (– 5,5 % sur un an) de paiements, parmi lesquelles trois sont contrôlées par l’État. Cependant, la restructuration de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec) a contribué à la baisse des créances douteuses, désormais estimées à moins de 15 %. Le Cameroun a été l’un des premiers pays de la région à mettre en place dès 2017 un bureau des crédits pour permettre aux banques de mieux évaluer la solvabilité de leurs clients, mais aussi à considérer un registre centralisé des nantissements. Dans le cadre de l’assainissement du secteur, deux banques gabonaises ont perdu leur licence l’année dernière et une troisième a été mise sous tutelle à la suite de la baisse des prix du pétrole, principale ressource du pays. Au même titre que le Congo, qui tire les deux tiers de ses revenus de l’industrie pétrolière, le secteur bancaire au Gabon a été impacté par la baisse des investissements publics, qui s’est répercutée sur les entreprises chargées des projets du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). En République démocratique du Congo, l’économie continue de subir les effets de l’instabilité politique et d’une inflation de presque 50 %.
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
107
Classement PAR RÉGIONS
AFRIQUE DE L’EST
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
108
Rang dans les 200
Rang 2018
LES 50 PREMIÈRES BANQUES Société
1
19
COMMERCIAL BANK OF ETHIOPIA
2
45
KENYA COMMERCIAL BANKING GROUP
Pays
Président, PDG ou DG
Total de bilan
(en millions de dollars)
PNB
(en millions de dollars)
Éthiopie
Bekalu Zeleke
17 072
ND
Kenya
Joshua N. Oigara
6 208
685
3
56
KENYA COMMERCIAL BANK
Kenya
Joshua N. Oigara
5 334
586
4
57
EAST. & SOUTH. AFRICAN TRADE & DEVELOPMENT BANK
Burundi
Admassu Tadesse
5 265
158
5
59
BANK OF KHARTOUM
Soudan
Fadi Salim Al Faqih
5 068
ND
6
60
EQUITY BANK GROUP
Kenya
James Mwangi
5 035
361
7
63
BANQUE ARABE POUR LE DÉV. ÉCO. EN AFRIQUE
Soudan
Sidi Ould Tah
4 850
ND
8
75
EQUITY BANK KENYA
Kenya
James Mwangi
3 901
281
9
78
CO-OPERATIVE BANK OF KENYA
Kenya
Gideon M. Muriuki
3 714
399
10
80
DIAMOND TRUST BANK KENYA
Kenya
Nasim Devji
3 488
240
Érythrée
Gabriel Fassil
3 245
41
Kenya
Lamin Manjang
2 743
262 290
11
87
COMMERCIAL BANK OF ERITREA
12
100
STANDARD CHARTERED BANK KENYA
13
104
BARCLAYS BANK OF KENYA
Kenya
Jeremy Awori
2 603
14
105
CRDB BANK
Tanzanie
Charles Kimei
2 597
180
15
112
NATIONAL MICROFINANCE BANK
Tanzanie
Ineke Bussmaker
2 423
207 135
16
113
FAISAL ISLAMIC BANK SUDAN
Soudan
Ali Omer Ibrahim Farah
2 408
17
114
OMDURMAN NATIONAL BANK
Soudan
Abd-Elhameed Mohamed Gameel
2 392
ND
18
115
STANBIC HOLDINGS (EX-CFC STANBIC BANK)
Kenya
Greg Brackenridge
2 388
102
19
116
COMMERCIAL BANK OF AFRICA
Kenya
Jeremy Ngunze
2 359
147
20
132
NIC BANK
Kenya
John Gachora
1 979
103 173
21
133
INVESTMENT & MORTGAGES BANK
Kenya
Arun S. Mathur
1 945
22
135
DEVELOPMENT BANK OF ETHIOPIA
Éthiopie
Esayas Bahre
1 926
ND
23
152
AWASH INTERNATIONAL BANK
Éthiopie
Tsehay Shiferaw
1 521
103 ND
24
157
STANBIC BANK UGANDA
Ouganda
Patrick Mweheire
1 459
25
172
DASHEN BANK
Éthiopie
W. Selassie Berhanu
1 254
75
26
190
NATIONAL BANK OF KENYA
Kenya
Wilfried Musau
1 055
88
27
193
AL-NILE BANK FOR COMMERCE AND DEVELOPMENT
Soudan
Ahmed Abdel Rhman Al Houri
1 004
55
28
199
TADAMON ISLAMIC BANK
Soudan
Hassan Osman Sakuta
944
ND 52
29
-
CITIBANK NA KENYA
Kenya
Joyce-Ann Wainaina
943
30
-
BANK OF BARODA KENYA
Kenya
Manvi N. Krishna
923
55
31
-
BANK OF ABYSSINIA
Éthiopie
Mulugeta Asmare
918
29
32
-
BANK OF KIGALI
Rwanda
Diane Ngendo Karusisi
851
108
33
-
DEVELOPMENT FINANCE CO. OF UGANDA
Ouganda
C. McCormack
818
ND
34
-
UNITED BANK
Éthiopie
Ato Taye Dibekulu
794
50
35
-
SAVINGS & SOCIAL DEVELOPMENT BANK
Soudan
Alzain Omer Alhadou
790
69
36
-
NATIONAL BANK OF COMMERCE
Tanzanie
Edward Marks
783
74
37
-
NIB INTERNATIONAL BANK
Éthiopie
Kibru Fondja
762
51
38
-
WEGAGEN BANK
Éthiopie
Araya G/Egziabher
759
61
39
-
PRIME BANK
40
-
CENTENARY RURAL DEVELOPMENT BANK
Kenya
Bharat Jani
749
48
Ouganda
Simon Kagugube
731
125
41
-
42
-
EXIM BANK TANZANIE
Tanzanie
Dinesh Arora
703
68
BARCLAYS BANK OF UGANDA
Ouganda
Rakesh Jha
669
ND
43
-
FAMILY BANK
Kenya
David Thuku
664
63
44
-
HOUSING FINANCE CO. OF KENYA
Kenya
Sam Waweru
648
ND
45
-
COOPERATIVE BANK OF OROMIA
Éthiopie
Wondimagegnehu Negera
642
6
46
-
AL BARAKA BANK SUDAN
Soudan
Abdallah Khairy Hamid
633
ND
47
-
BANK OF AFRICA – DJIBOUTI
Djibouti
Khalid Mountassir
627
24
48
-
OROMIA INTERNATIONAL BANK
Éthiopie
Ato Abie Sano Mahamed
590
54
49
-
BANK OF INDIA – KENYA
Kenya
A.K. Jalota
544
32
50
-
BANK OF AFRICA – KENYA
Kenya
Dennis Awori
520
12
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
Banque régionale de la Comesa, la PTA Bank est devenue la TDB en mars 2017.
NOUS AVONS RÉALISÉ DE BONNES PERFORMANCES DANS UN ENVIRONNEMENT OPÉRATIONNEL DIFFICILE MARQUÉ PAR LA FAILLITE DES BANQUES, UNE SÉCHERESSE SÉVÈRE, DES ÉLECTIONS MOUVEMENTÉES ET UN PLAFONNEMENT DES TAUX D’INTÉRÊT.
Le maillon faibletanzanien
KCB finalise actuellement le rachat au Kenya d’Imperial Bank, un établissement placé sous séquestre en 2015.
Le dynamisme économique de la zone suscite les convoitises des banques étrangères, notamment marocaines. TARIK YANMI
l est préférable d’avoir une poignée de banques saines plutôt que des douzaines de canards boiteux. » Cet avertissement a été prononcé en mars 2018 par le président tanzanien, John Magufuli. La fragilité du système financier du pays commence à rejaillir sur l’économie après que le FMI a indiqué que l’augmentation des contentieux était en train de pousser les banques à fermer les robinets du crédit. Pour enrayer la montée du risque systémique, la Banque centrale tanzanienne souhaite consolider le secteur, qui compte plus de 40 établissements de crédit pour un peu moins de 52 millions d’habitants.
I
«
Cibles anglophones
JAMES MWANGI, directeur général d’Equity Bank Kenya
17,1 %
Avec cette marge PNB, l’ougandaise Centenary Rural Development Bank est la plus profitable du classement, toutes régions confondues.
112,2
ANTONIN BORGEAUD POUR JA
Dans le cadre d’un plan de levée de fonds de 70 millions de dollars, Bank of Kigali envisage une introduction en Bourse à Nairobi au second semestre de 2018.
Chez son voisin kényan, la profitabilité des banques pourrait s’accroître après que le ministère des Finances a indiqué sa volonté d’abroger le plafonnement des taux d’intérêt à 4 points au-dessus du taux directeur de la Banque centrale, limite introduite en 2016. Alors que le marché bancaire éthiopien reste pour le moment milliards inaccessible aux investisseurs de dollars. étrangers, la banque amériC’est le total caine JPMorgan Chase & Co. a annoncé en janvier 2018 qu’elle de bilan des 50 s’installait à Nairobi. premières banques La région attire aussi les d’Afrique de l’Est convoitises des banques maro(+ 8,8 % sur un an) caines. Après une période d’expansion en Afrique francophone, Attijariwafa Bank, Banque populaire et BMCE Bank semblent désormais cibler les pays anglophones. Une première opération d’Attijariwafa en Égypte lui a permis de reprendre les actifs de Barclays Bank en mai 2017 après avoir déboursé 495 millions de dollars (427 millions d’euros). En novembre 2017, Kamal Mokdad, directeur chargé des filiales africaines à la Banque populaire, a indiqué à la presse que le deuxième établissement marocain compte faire du Rwanda sa plateforme d’expansion en Afrique de l’Est. Les discussions pour le rachat de Bank of Kigali n’ont cependant pas abouti.
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
109
Classement PAR RÉGIONS
AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
110
Rang dans les 200
Rang 2018
LES 50 PREMIÈRES BANQUES Société
Pays
Président, PDG ou DG
Total de bilan
(en millions de dollars)
PNB
(en millions de dollars)
1
1
STANDARD BANK GROUP
Afrique du Sud
Sim Tshabalala
163 775
8 331
2
2
STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Ben Kruger
105 699
5 691 6 282
3
3
FIRSTRAND BANKING GROUP
Afrique du Sud
Alan Pullinger
98 345
4
4
BARCLAYS AFRICA GROUP
Afrique du Sud
Maria Ramos
94 091
3 418
5
5
ABSA BANK
Afrique du Sud
Maria Ramos
79 820
3 633
6
7
NEDBANK GROUP
Afrique du Sud
Mike Brown
73 004
3 643
7
11
RAND MERCHANT BANK
Afrique du Sud
James Formby
36 102
ND
8
12
INVESTEC GROUP LTD
Afrique du Sud
Stephen Koseff
35 863
611 ND
9
14
FIRST NATIONAL BANK OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Jacques Celliers
32 185
10
18
WESBANK
Afrique du Sud
Chris De Kock
17 301
ND
11
31
BANCO DE POUPANÇA E CRÉDITO
Angola
Antonio Baptista Bialho
11 133
305
12
33
MCB GROUP LTD
Maurice
Didier Harel
9 962
447
13
38
THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK
Maurice
Alain Law-Min
9 055
392 830
14
39
BANCO DE FOMENTO DE ANGOLA
Angola
Emidio Pinheiro
8 658
15
40
BANCO ANGOLANO DE INVESTIMENTOS
Angola
José Massano
8 216
670
16
44
CAPITEC BANK
Afrique du Sud
Gerrie Fourie
6 861
1 011
Angola
Fernando Teles
6 072
475
Afrique du Sud
Patrick Dlamini
6 072
349
17
47
BANCO BIC
18
48
DEVELOPMENT BANK OF SOUTHERN AFRICA
19
50
BANCO MILLENNIUM ATLÂNTICO (EX-BAN. PRIV. DO ATL.)
Angola
Daniel Santos
5 691
505
20
53
BANCO ECONOMICO (EX-BANCO ESPI. SANTO ANGOLA)
Angola
Sanjay Bhasin
5 521
ND
21
58
SBM GROUP
Maurice
Nayen Koomar Ballah
5 178
14
22
72
HSBC MAURITIUS
Maurice
Chris Murray
4 246
43
23
74
LAND AND AGRICULTURAL DEV. BANK OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
Tshokolo Petrus Nchocho
3 997
103
24
90
BARCLAYS BANK OF MAURITIUS
Maurice
Ravin Dajee
3 145
120
25
91
FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA
Namibie
Sarel J. Van Zyl
3 053
135
26
95
AFRASIA BANK
Maurice
Bhasin Sanjiv
2 894
71
27
96
BANCO SOL
Angola
Miguel Coutinho Nobre
2 852
247 181
28
99
BANK WINDHOEK
Namibie
Cristo de Vries
2 776
29
102
AFRICAN BANK
Afrique du Sud
Basani Maluleke
2 661
ND
30
106
BANCO COMERCIAL E DE INVESTIMENTOS
Mozambique
Paulo Sousa
2 593
202
31
110
STANDARD CHARTERED BANK MAURICE
Maurice
Mathieu Mandeng Batoum
2 504
53
32
111
STANDARD BANK NAMIBIA
Namibie
Junius Vetumbuavi Mungunda
2 486
ND
33
117
FIRST NATIONAL BANK OF BOTSWANA
34
118
BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE
Botswana
Steven Lefentse Bogatsu
2 358
214
Mozambique
Manuel Marecos Duarte
2 304
208
35
123
CBZ BANK
Zimbabwe
Never Nyemudzo
2 193
63
36
129
AFRICAN BANKING CORP. HOLDING
Botswana
Jan A. Claassen
2 040
169
37
134
BANCO DE DESENVOLVIMENTO DE ANGOLA
Angola
Teodoro Paixao Franco
1 938
ND
38
137
STANDARD BANK DE ANGOLA
Angola
Antonio Caroto Coutinho
1 907
173 159
39
143
BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA
Angola
Daniel Chambel
1 771
40
144
INVESTEC BANK MAURITIUS
Maurice
Craig McKenzie
1 718
47
41
149
BANCO DE NEGOCIOS INTERNACIONAL
Angola
Mario Abilio Palhares
1 601
115 131
42
153
BARCLAYS BANK OF BOTSWANA
Botswana
Reinette Van Der Merwe
1 514
43
154
STANDARD CHARTERED BANK BOTSWANA
Botswana
Moatlhodi K. Lekaukau
1 502
ND
44
156
STANDARD BANK MOZAMBIQUE
Mozambique
Adimohanma Chukwuma Nwokocha
1 467
157
Zimbabwe
Joshua Tapambgwa
1 403
55
Namibie
Lionel Matthews
1 377
60
Afrique du Sud
David Polkinghorne
1 347
ND
Maurice
Laksham Bheenick
1 281
39
45
158
STANBIC BANK ZIMBABWE
46
162
NEDBANK NAMIBIA
47
163
GRINDROD BANK
48
170
STANDARD BANK MAURITIUS
49
171
CENTRAL AFRICA BUILDING SOCIETY
Zimbabwe
Jonas Mushosho
1 267
116
50
173
STANBIC BANK BOTSWANA
Botswana
Samuel Minta
1 231
46
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
De 6 % à 12 %
La part des activités que souhaite développer le sud-africain Absa Bank en Afrique subsaharienne, avec le Nigeria comme premier marché. Après son opération de séparation de Nedbank, le groupe d’assurances Old Mutual devrait en conserver 20 %, ainsi qu’une minorité de blocage.
Grâce à son système financier sophistiqué, l’Afrique du Sud écrase toute concurrence en dépit de son ralentissement économique. TARIK YANMI
– 20 % DÉSORMAIS, NOUS VOULONS AUSSI NOUS POSITIONNER EN TÊTE DE PONT POUR L’ANGOLA, QUI EST EN QUÊTE D’INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS.
Johannesburg triomphe
La chute du cours de Capitec Bank à la Bourse de Johannesburg en janvier, dans la foulée des révélations sur Steinhoff, actionnaire de la banque par le biais de PSG Group.
JOSÉ SALGADO, directeur général de Millennium BCP, qui a fusionné l’an dernier avec la banque Atlântico pour devenir le numéro trois en Angola.
Après le rachat de Fidelity Commercial Bank en 2017, le mauricien SBM Group a finalisé en avril la reprise de Chase Bank au Kenya, qui détient 100 millions de dollars de créances douteuses.
es dix premières banques de l’Afrique australe et de l’océan Indien en matière d’actifs sont établies en Afrique du Sud, et elles figurent toutes dans le haut du classement continental. Les 882 milliards de dollars (762 milliards d’euros) d’actifs classent la région sur la première marche, loin devant l’Afrique du Nord. Le cadre réglementaire libéral a permis l’émergence de banques universelles positionnées sur la plupart des segments du système financier, y compris celui des sociétés de crédit, des compagnies d’assurances, des courtiers en Bourse, ainsi que sur le business rentable des banques d’affaires. Historiquement, la compétitivité du secteur a favorisé l’expansion de ces banques sur le continent avec, à la clé, une croissance exponentielle du total milliards des actifs grâce à la consolidation de dollars. des filiales financières locales et C’est le total étrangères.
L
882
Réforme monétaire
de bilan des 50 premières banques d’Afrique australe
En Angola, le classement des établissements de crédit a subi (+ 20,7 % sur un an) de plein fouet la réforme de change. Rejoignant l’Afrique du Sud, dont la devise est librement convertible, les autorités monétaires du pays se sont engagées en début d’année dans une libéralisation progressive du kwanza. Si cette réforme est menée à son terme, elle devrait accroître non seulement l’ouverture de l’économie angolaise, mais aussi favoriser la compétitivité des banques locales au niveau continental. Mais, pour l’heure, la dévaluation en janvier 2018 de près de 20 % de la monnaie locale a mécaniquement grevé le total des actifs libellé en dollars. Cependant, la nouvelle parité de change pourrait contribuer à attirer un plus grand nombre d’investisseurs. Isabel dos Santos, la femme la plus riche d’Afrique et fille de José Eduardo dos Santos, président de l’Angola de 1979 à 2017, a indiqué en décembre 2017 son intention d’ouvrir aux investisseurs le capital des deux banques dont elle détient des participations: Banco BIC et Banco de Fomento Angola.
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
111
Classement
RENTABILITÉ
112
Rang 2018
Rang dans les 200
LES 50 BANQUES LES PLUS RENTABLES
1
152
AWASH INTERNATIONAL BANK
2
167
BARCLAYS BANK OF GHANA
3
156
STANDARD BANK MOZAMBIQUE
4
191
Société
Pays
Rentabilité des actifs
(résultat net/total de bilan, en %)
Total de bilan
Résultat net
(en millions de dollars)
(en millions de dollars)
Éthiopie
11,5
1 521
174
Ghana
6,5
1 312
85
Mozambique
6,4
1 467
93
STANDARD CHARTERED BANK GHANA
Ghana
5,9
1 052
62 271
5
63
BANQUE ARABE POUR LE DÉV. ÉCON. EN AFRIQUE
Soudan
5,6
4 850
6
145
CITIBANK NIGERIA
Nigeria
5,4
1 640
88
7
137
STANDARD BANK DE ANGOLA
Angola
5,4
1 907
102
8
44
CAPITEC BANK
Afrique du Sud
5,3
6 861
361
9
37
GUARANTY TRUST BANK
Nigeria
5,1
9 216
469
10
39
BANCO DE FOMENTO DE ANGOLA
11
118
BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE
Angola
4,8
8 658
415
Mozambique
4,5
2 304
103 110
12
109
CREDIT AGRICOLE EGYPT
Égypte
4,3
2 556
13
179
STANBIC BANK GHANA
Ghana
4,1
1 159
47
14
200
CITIBANK NA KENYA
Kenya
4
943
38
15
75
EQUITY BANK KENYA
Kenya
4
3 901
16
16
40
BANCO ANGOLANO DE INVESTIMENTOS
Angola
4
8 216
328 191
17
64
HSBC BANK EGYPT
Égypte
4
4 811
18
198
ZENITH BANK GHANA
Ghana
3,8
947
36
19
157
STANBIC BANK UGANDA
Ouganda
3,7
1 459
54
20
60
EQUITY BANK GROUP
Kenya
3,6
5 035
182
21
70
BANK OF ALEXANDRIA
Égypte
3,6
4 364
156
22
76
STANBIC IBTC CHARTERED BANK
Nigeria
3,5
3 813
133
23
47
BANCO BIC
Angola
3,4
6 072
206
24
48
DEVELOPMENT BANK OF SOUTHERN AFRICA
Afrique du Sud
3,4
6 072
205
25
56
KENYA COMMERCIAL BANK
Kenya
3,4
5 334
180
26
171
CENTRAL AFRICA BUILDING SOCIETY
Zimbabwe
3,3
1 267
42
27
24
ZENITH BANK NIGERIA
Nigeria
3,3
13 293
432
28
21
ZENITH BANK
Nigeria
3,2
15 387
489
29
114
OMDURMAN NATIONAL BANK
Soudan
3,1
2 392
74
30
45
KENYA COMMERCIAL BANKING GROUP
Kenya
3
6 208
189
31
180
FIRST MERCHANT BANK
Malawi
3
1 158
35
32
78
CO-OPERATIVE BANK OF KENYA
Kenya
2,9
3 714
109
33
91
FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA
34
153
BARCLAYS BANK OF BOTSWANA
Namibie
2,9
3 053
90
Botswana
2,9
1 514
35
133
43
INVESTMENT & MORTGAGES BANK
Kenya
2,8
1 945
36
130
55
ECOBANK GHANA
Ghana
2,8
2 004
56
37
104
BARCLAYS BANK OF KENYA
Kenya
2,7
2 603
70
38
50
BANCO MILLENNIUM ATLÂNTICO (EX-BAN. PRIV. DO ATL.)
Angola
2,6
5 691
149 46
39
143
BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA
Angola
2,6
1 771
40
125
BANQUE DE TUNISIE
Tunisie
2,6
2 129
55
41
103
AHLI UNITED BANK EGYPT
Égypte
2,6
2 639
68
42
20
COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK
Égypte
2,6
16 554
424
43
84
NATIONAL BANK OF KUWAIT – EGYPT
Égypte
2,5
3 314
84
44
126
GHANA COMMERCIAL BANK
Ghana
2,4
2 121
52
45
100
STANDARD CHARTERED BANK KENYA
Kenya
2,4
2 743
66
46
25
QATAR NATIONAL BANK AL AHLI
47
102
AFRICAN BANK
48
93
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D’IVOIRE
49
59
BANK OF KHARTOUM
50
116
COMMERCIAL BANK OF AFRICA
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
Égypte
2,4
12 333
297
Afrique du Sud
2,4
2 661
63
Côte d’Ivoire
2,4
3 043
73
Soudan
2,3
5 068
119
Kenya
2,3
2 359
55
N
DI
LI
E NK
Bond des profits
EN DEHORS DE L’AFRIQUE DU SUD, NOUS SOMMES LA FILIALE LA PLUS PROFITABLE D’ABSA.
Les dirigeants des banques ont su tirer parti d’un contexte économique plus favorable et des taux d’intérêt élevés.
ANTOINETTE KWOFIE, directrice financière de Barclays Bank of Ghana
AA+
TARIK YANMI
e nombre des banques qui ont généré un return on assets (ROA, rentabilité des actifs) de plus de 5 % est passé de cinq dans notre palmarès de 2017 à neuf cette année, ce qui témoigne de l’amélioration de l’environnement économique en Afrique. Pourtant, le continent continue de subir les effets du tassement des cours des matières premières, qui s’est traduit par la chute des revenus d’exportation, la dépréciation des devises locales et un pic d’inflation importée. Le secteur financier a tendance à profiter d’un environnement où les banques centrales adoptent une politique monétaire restrictive à travers des taux directeurs élevés pour enrayer les pressions inflationnistes. Ainsi, plus les taux milliards d’intérêt sont hauts et plus les de dollars. banques génèrent des profits, d’autant plus si leurs dépôts sont C’est le total des faiblement rémunérés. profits générés par
L
La note qu’a accordée Fitch à Credit Agricole Egypt en 2017. « Sa rentabilité dépend fortement des rendements élevés de son important portefeuille de dette publique », relevait l’agence.
+ 83,8 %
La hausse des profits de Bank of Alexandria en 2017.
25,3
Spéculation financière
La Banque de Tunisie et la SGBCI sont les deux seules banques francophones à figurer dans ce classement.
NACER TALEL / WWW.IMAGESDETUNISIE.COM
La Co-operative Bank of Kenya affiche des bénéfices de 10 % sur les prêts en 2017, conséquence du plafonnement des taux et du ralentissement de l’activité économique dans le pays.
les 200 premières banques africaines
Au Kenya, où les autorités ont (+ 16,6 % sur un an) plafonné les taux débiteurs à 400 points de base du taux directeur de l’institut d’émission, la banque la plus profitable occupe la 14e place de notre palmarès. En outre, les taux facturés par les banques sont élevés dans les pays où l’inflation est galopante. L’Angola, l’Égypte et le Soudan, où cet indicateur dépasse 20 %, parviennent ainsi à placer six banques parmi les 20 premières, soit près du tiers. Cependant, notre critère de classement est biaisé en faveur des banques les moins agressives dans la collecte d’épargne et qui disposent de moins d’actifs, soit le dénominateur de la formule ROA. En définitive, la rentabilité des banques reste directement liée à la compétence des équipes managériales. À la différence des pays développés, où les régulateurs ont sévi depuis la crise financière de 2008 contre la tentation de prendre des risques disproportionnés pour doper la profitabilité (et les primes), les banquiers africains restent relativement immunisés contre cet « aléa moral » grâce à un accès beaucoup moins aisé aux instruments financiers spéculatifs.
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
113
Classement
PRÊTS
114
Rang 2018
Rang dans les 200
LES 50 BANQUES LES PLUS PRÊTEUSES
1
162
NEDBANK NAMIBIA
2
192
SASFIN BANK
3
69
4
49
5
125
BANQUE DE TUNISIE
6
122
UNION INTERNATIONALE DE BANQUES
Société
Pays
Ratio crédits/dépôts
Total des crédits
Total des dépôts
(en %)
(en millions de dollars)
(en millions de dollars)
604
Namibie
158
956
Afrique du Sud
145
524
362
BANQUE DE L’HABITAT DE TUNISIE
Tunisie
136
3 246
2 390
CIH BANK (EX-CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER)
Maroc
126
4 298
3 401
Tunisie
121
1 677
1 391
Tunisie
120
1 991
1 662 2 090
7
82
AMEN BANK
Tunisie
117
2 441
8
148
UNION BANCAIRE POUR LE COMMERCE ET L’INDUSTRIE
Tunisie
115
1 111
967
9
43
BANQUE MAROCAINE POUR LE COMM. ET L’INDUSTRIE
Maroc
114
5 284
4 621
BANQUE NATIONALE AGRICOLE
Tunisie
114
3 519
3 078
BGFIBANK CONGO
Congo
114
754
662
Afrique du Sud
113
53 341
47 150
10
71
11
188
12
5
ABSA BANK
13
35
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROCAINE DE BANQUES
Maroc
113
7 483
6 618
14
99
BANK WINDHOEK
Namibie
112
2 302
2 053 6 054
15
31
BANCO DE POUPANÇA E CRÉDITO
Angola
112
6 780
16
164
UNIBANK GHANA
Ghana
110
676
613
17
4
Afrique du Sud
109
60 552
55 714
18
144
INVESTEC BANK MAURITIUS
Maurice
107
953
893
19
147
UNITY BANK
Nigeria
105
901
859
BARCLAYS AFRICA GROUP
20
32
CRÉDIT AGRICOLE DU MAROC
Maroc
104
7 534
7 259
21
79
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE
Tunisie
103
2 466
2 405 754
22
184
MERCANTILE BANK
23
173
STANBIC BANK BOTSWANA
24
183
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BURKINA FASO
Afrique du Sud
101
764
Botswana
100
985
981
Burkina Faso
100
732
729
25
77
FIDELITY BANK
Nigeria
99
2 114
2 132
26
55
BGFIBANK HOLDING CORP.
Gabon
99
3 720
3 767
27
153
BARCLAYS BANK OF BOTSWANA
28
22
CRÉDIT POPULAIRE D’ALGÉRIE
29
51
CRÉDIT DU MAROC
30
46
ATLANTIC BUSINESS INTERNATIONAL
31
16
BANQUE NATIONALE D’ALGÉRIE
32
83
ATTIJARI BANK TUNISIE
33
136
NSIA BANQUE CÔTE D’IVOIRE
34
86
FIRST CITY MONUMENT BANK
Botswana
98
1 071
1 097
Algérie
98
10 832
11 098 4 323
Maroc
97
4 189
Côte d’Ivoire
97
3 263
3 370
Algérie
97
14 225
14 727
Tunisie
96
2 323
2 426
Côte d’Ivoire
95
1 260
1 327
Nigeria
94
1 787
1 897
35
7
NEDBANK GROUP
Afrique du Sud
94
55 695
59 500
36
2
STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA
Afrique du Sud
94
72 756
77 765
37
34
ACCESS BANK NIGERIA
Nigeria
93
4 871
5 255
38
91
FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA
Namibie
93
2 282
2 462
39
13
BMCE BANK
40
85
ORAGROUP SA
Maroc
92
1 958
21 170
Togo
92
1 986
41
42
2 158
BANQUE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL
Algérie
92
5 669
42
6 172
133
INVESTMENT & MORTGAGES BANK
Kenya
92
1 297
1 417
43
139
SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE
Côte d’Ivoire
91
1 111
1 222
44
104
BARCLAYS BANK OF KENYA
Kenya
91
1 617
1 785
45
8
ATTIJARIWAFA BANK
Maroc
90
30 458
33 676
46
111
STANDARD BANK NAMIBIA
Namibie
90
1 789
1 984
47
29
ACCESS BANK GROUP
Nigeria
89
5 489
6 173
48
181
BANQUE ZITOUNA
Tunisie
89
844
950
49
54
BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE
Tunisie
89
3 788
4 269
50
78
CO-OPERATIVE BANK OF KENYA
Kenya
88
2 437
2 759
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
Le temps de la vigilance
31 %
+ 28,9 %
La hausse des crédits non immobiliers octroyés par CIH Bank en 2017.
La part des crédits que la Banque de l’habitat de Tunisie accorde à des particuliers, dont 57 % sont destinés au financement de l’habitat.
Dans un contexte de forte concurrence, le ratio crédits-dépôts reste stable pour les banques les plus prêteuses. TARIK YANMI
edbank Namibia occupe, comme lors de la précédente édition, la première place de notre classement consacré aux prêts bancaires. Cette année, 24 établissements disposent d’un ratio entre leurs crédits et leurs dépôts qui dépasse le seuil des 100 %, contre 27 l’an dernier. Mais figurer sur le podium des banques les plus prêteuses ne se traduit pas forcément par une plus grande profitabilité. Si certains banquiers s’obstinent à vouloir conquérir un maximum de parts de marché, d’autres préfèrent créer plus de richesse pour leurs actionnaires. Un indicateur dépassant la barre des 100 % pourrait de prime abord suggérer non seulement une faible capacité à collecter des dépôts, mais aussi un faible flux de remboursement des crédits qui forcerait le prêteur à étendre les délais de paiement.
+ 117 %
La hausse en valeur des prêts accordés aux familles par les banques tunisiennes, dont Amen Bank, entre 2010 et 2017.
Douze banques de la place ivoirienne, dont la Société ivoirienne de banque, ont souffert de l’effondrement de 40 % des cours du cacao en 2017. Elles tentent toujours de sécuriser le remboursement des 100 à 200 milliards de F CFA de prêts accordés à des exportateurs, notamment locaux.
TREVOR SNAPP/BLOOMBERG VIA GETTY
N
Risque des taux d’intérêt
Si la majorité des banques est exposée au risque des taux d’intérêt, celles qui financent les crédits en levant des fonds plutôt qu’à travers les dépôts le sont davantage. D’où l’importance de la vigilance des autorités de régulation. Les cadres réglementaires propres aux espaces économiques et monétaires communs sont en général plus restrictifs du fait de l’existence de normes milliards de convergence. La BCEAO, de dollars. par exemple, s’est engagée à C’est le total des conduire des réformes réglecrédits accordés par mentaires pour que les banques les 200 premières d’Afrique de l’Ouest puissent se conformer aux normes de banques africaines Bâle III. Des cadres réglemen(+ 14,7 % sur un an) taires excessivement restrictifs peuvent influer négativement sur la profitabilité des banques. Cependant, au même titre qu’en Occident, le développement en Afrique de la fintech et des services de banque en ligne est en train de remettre en cause la conception qui veut que plus le réseau d’agences bancaires est étendu, plus l’établissement de crédit est profitable.
857,3
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
115
VOUS ME DISIEZ TOUTE LA VERITE Denise Epoté reçoit une personnalité politique, économique ou culturelle pour aborder sans détour les questions brûlantes d’une Afrique en pleine croissance.
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Classement
assurances
118 Les 100 premiers assureurs
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
117
Classement
ASSURANCES
1-50
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
118
Rang 2018
Rang 2017
LES 100 PREMIERS ASSUREURS AFRICAINS
1
1
SANLAM
Afrique du Sud
Junior Ngulube
9 205
968
2
-
INDEQUITY GROUP
Afrique du Sud
Lourens Jansen van Rensburg
4 357
608
3
2
OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.
Afrique du Sud
Bruce Hemphill
3 985
598
4
3
LIBERTY GROUP
Afrique du Sud
David Munro
3 228
280
Société
Pays
Président, PDG ou DG
Chiffres d’affaires
(en millions de dollars)
Résultat net (en millions de dollars)
5
4
DISCOVERY HEALTH
Afrique du Sud
Adrian Gore
2 708
363
6
6
SANTAM
Afrique du Sud
Lizé Lambrechts
2 400
146
7
5
MMI HOLDINGS
Afrique du Sud
Nicolaas Kruger
2 277
128
8
8
SAHAM FINANCES
Maroc
Moulay Hafid Elalamy
1 273
111
9
7
RMI HOLDINGS
Afrique du Sud
Herman Bosman
1 204
299
10
9
WAFA ASSURANCE
Maroc
Mohamed Ramsès Arroub
857
87
11
10
AFRICAN REINSURANCE CORP.
Nigeria
Corneille Karekezi
747
88 ND
12
11
RMA (EX-RMA WATANYA)
Maroc
Tawfik Drhimeur
663
13
15
MUNICH REINSURANCE CO. OF AFRICA
Afrique du Sud
Ashok Prayag
624
ND
14
12
METROPOLITAN LIFE
Afrique du Sud
P.R. Doyle
557
ND
15
13
SAHAM ASSURANCE MAROC
16
14
HOLLARD INSURANCE
Maroc
Moulay Mhamed Elalamy
516
47
Afrique du Sud
Saks Ntombela
473
69
17
16
18
-
AXA ASSURANCE MAROC
Maroc
Philippe Rocard
438
35
MUTUELLE ATTAMINE CHAABI
Maroc
414
ND ND
19
17
MISR INSURANCE CO.
Égypte
Adel Ahmed Moussa
397
20
18
JUBILEE HOLDINGS
Kenya
Patrick Tumbo Nyamemba
272
41
21
21
BRYTE INSURANCE CO. (EX-ZURICH INSUR. CO. SA)
Afrique du Sud
Edwynn O’Neil
258
ND
22
20
COMPAGNIE CENTRALE DE RÉASSURANCE
23
23
AVBOB INDUSTRIES
Algérie
Hadj Mohamed Sebaa
256
26
Afrique du Sud
J.F. Rademan
253
24
26
33
CIE D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES ATLANTA
Maroc
Mohamed Hassan Bensalah
242
25
19
21
SOCIÉTÉ NATIONALE D’ASSURANCES
Algérie
Nacer Sais
240
28
26
24
BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS
Botswana
Catherine Lesetedi-Letegele
232
40
27
30
LEADWAY ASSURANCE CO.
Nigeria
Oye Hassan-Odukale
231
38
28
25
BRITAM HOLDINGS (EX-BRITISH AMERICAN INVEST. CO.)
Kenya
Benson Wairegi
224
18
29
34
THE RAND MUTUAL ASSURANCE CO.
Afrique du Sud
Bisnath Singh
223
64 52
30
-
SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE
Maroc
Youssef Fassi Fihri
214
31
29
COMPAGNIE D’ASSURANCES SANAD
Maroc
Mohamed Hassan Bensalah
205
9
32
22
COMPAGNIE ALGÉRIENNE DES ASSURANCES
Algérie
Abdelkrim Djafri
199
22
33
31
SWAN GROUP
34
-
OLD MUTUAL ZIMBABWE
Maurice
Louis Rivalland
196
8
Zimbabwe
Jonas Mushosho
195
219
35
32
BRITAM KENYA (EX-BRITISH AMERICAN INVEST. CO. KENYA)
Kenya
Benson Wairegi
193
ND
36
38
MISR LIFE INSURANCE CO.
Égypte
Said Saad Gabr
187
46
37
27
UAP HOLDINGS
Kenya
Peter Mwangi
185
12
38
40
LA MAROCAINE VIE
Maroc
Gaël Loac
184
ND
39
33
JUBILEE INSURANCE KENYA
Kenya
Patrick Tumbo Nyamemba
169
9
40
35
ALLIANZ GLOBAL CORPORATE & SPECIALTY AFRICA
Afrique du Sud
Thusang Mahlangu
163
ND 38
41
41
CLIENTELE LIFE ASSURANCE CO.
Afrique du Sud
Basil William Reekie
162
42
39
STÉ TUNISIENNE D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES
Tunisie
Hassene Feki
148
3
43
44
CIC INSURANCE GROUP
Kenya
Tom Gitogo
143
5
44
43
KENYA REINSURANCE CORP.
Kenya
Jadiah M. Mwarania
142
34
45
36
MUTUELLE CENTRALE MAROCAINE D’ASSURANCES
Maroc
Yacoubi Soussane
135
ND
46
37
CIE ALGÉRIENNE D’ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE
Algérie
Brahim Djamel Kassali
134
5
47
45
ALLIANZ MAROC (EX-ZURICH CIE MAROCAINE D’ASSURANCES)
Maroc
Joerg Weber
133
ND
48
42
ZEP RE (PTA REINSURANCE)
49
47
SWAN LIFE (EX-ANGLO-MAURITIUS ASSUR. SOCIETY)
50
46
FIRST MUTUAL HOLDINGS
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
Kenya
Hope Murera
129
19
Maurice
Louis Rivalland
116
60
Zimbabwe
Douglas Hoto
115
12
DR
Mohamed Ramsès Arroub a repris en mai 2018 les rênes du marocain Wafa Assurance, après un premier passage de 2007 à 2014.
420 %
Le ratio de solvabilité du marocain RMA.
Fort potentiel à exploiter En raison d’un taux de pénétration toujours négligeable, la marge de progression du secteur reste considérable. TARIK YANMI
our la deuxième année consécutive, les sociétés sud-africaines et marocaines monopolisent les premières places de notre palmarès. Ainsi, seulement trois assureurs de pays tiers parviennent à se hisser dans le top 20 en termes de chiffre d’affaires. Les raisons sont multiples: la taille des économies nationales et le stade de développement du marché local, mais aussi le cadre réglementaire, le revenu discrétionnaire et la possibilité pour les compagnies d’assurances de se développer sur des marchés étrangers. Selon les derniers chiffres de l’Organisation des assurances africaines (OAA), le secteur a généré en 2016 des primes totales de 60,1 milliards de dollars (52 milliards d’euros), soit un taux de pénétration de seulement 2,8 % sur le 1,2 milliard d’habitants, loin derrière les 6,1 % au niveau international. De ce fait, le marché des assurances en Afrique recèle encore un potentiel de milliards développement. de dollars.
P
327
Misr Insurance fait partie depuis mars 2018 du programme de privatisations engagé par le gouvernement égyptien, qui porte sur 23 entreprises.
millions de dollars Le montant déboursé en septembre 2018 par l’assureur japonais Tokio Marine Holdings pour acquérir 22,5 % du sud-africain Hollard Insurance.
Après avoir accueilli la SFI à son tour de table en 2017, le kényan Britam est détenu depuis mai à 14,3 % par AfricInvest. Changement à la tête d’Allianz Maroc. Joerg Weber a pris, en janvier 2018, la succession de Dirk De Nil.
45,5
Atouts du marché africain
C’est le total des primes des 100 premières compagnies d’assurances
Amit Khilosia, directeur Afrique chez Lloyd’s, explique que « les facteurs de développement de l’assurance et de la réassurance en Afrique incluent la croissance démographique, les ressources naturelles du continent, ainsi que le développement significatif ces dernières années du commerce et des infrastructures ». Une étude actuaire de la société londonienne a montré que, sur la période 2018-2028, une palette de 18 risques pourrait grever l’équivalent de 154 milliards de dollars du PIB consolidé des 54 pays africains. Par contre, l’augmentation du taux de pénétration de seulement 100 points de base à 3,8 % se traduirait par la réduction de 13 % de pertes non assurées, la contraction de 22 % des dépenses des contribuables pour couvrir les pertes à la suite d’un désastre majeur, ainsi qu’une augmentation de l’investissement équivalente à 2 % du PIB.
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
119
Classement
ASSURANCES
51-100
CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE
120
Rang 2018
Rang 2017
LES 100 PREMIERS ASSUREURS AFRICAINS
51
48
MAURITIUS UNION ASSURANCE CO.
52
54
ENTERPRISE GROUP
Société
Chiffres d’affaires
Résultat net
Pays
Président, PDG ou DG
Maurice
Dominique Galea
112
9
Ghana
Keli Gadzepko
102
19 ND
(en millions de dollars)
(en millions de dollars)
53
56
MUTUELLE AGRICOLE MAROCAINE D’ASSURANCE
Maroc
Rachid Guessous
99
54
-
CREDIT GUARANTEE INSURANCE CORP. OF AFRICA
Afrique du Sud
Charles Nortje
97
ND
55
59
Namibie
Franco Feris
97
ND
SANTAM NAMIBIA
56
57
SAHAM ASSURANCE CÔTE D’IVOIRE
Côte D’ivoire
Joël Ackah
96
8
57
52
COMPAGNIE D’ASSURANCES DES HYDROCARBURES
Algérie
Moktar Naouri
94
4
58
53
AIICO INSURANCE
Nigeria
Edwin Igbity
88
7
59
50
CUSTODIAN & ALLIED INSURANCE
Nigeria
O.A. Odunsi
88
20 -11
60
-
61
62
62
-
CONDUIT CAPITAL
Afrique du Sud
Sean Riskowitz
86
CONTINENTAL REINSURANCE CO.
Nigeria
Femi Oyetunji
82
7
AXA EGYPT INVESTMENTS
Égypte
Gilbert Chahine
80
-2
63
55
APA INSURANCE
Kenya
Ashok Kumar Mepa Shah
80
6
64
64
FIDELIDADE ANGOLA (EX-UNIVERSAL SEGUROS)
Angola
Armando Mota
80
2
65
58
CIE INTERNATIONALE D’ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE
Algérie
Tahar Soufi
79
5
66
60
ASSURANCES MAGHREBIA
Tunisie
Habib Ben Hassim
79
6
67
61
CIE MÉDITERRANÉENNE D’ASS. ET DE RÉASSURANCES
Tunisie
Hakim Ben Yedder
78
13
68
69
SWAN INSURANCE CO.
Maurice
Louis Rivalland
76
7
69
65
AXA MANSARD INSURANCE (EX-GUARANTY TRUST ASSURE)
Nigeria
Kunle Ahmed
74
7
70
67
NICO HOLDINGS
Malawi
F.L. Mlusu
73
4
71
75
HERITAGE INSURANCE CO.
Kenya
Godfrey Kioi
73
4
72
70
COMPAGNIE D’ASSURANCES TRANSPORTS
Maroc
Mohamed Hassan Bensalah
71
ND
73
63
SUNU ASSURANCES VIE CÔTE D’IVOIRE
Côte D’ivoire
Pathé Dione
70
6
74
66
ASSURANCES MUTUELLES EL ITTIHAD
Tunisie
Lamjed Boukhris
67
3
75
72
GROUPE DES ASSURANCES DE TUNISIE
Tunisie
Mohamed Dkhili
65
5
76
51
TRUSTCO GROUP HOLDINGS
77
78
WAICA REINSURANCE CORP. – SIERRA LEONNE
Namibie
Quinton Van Rooyen
65
22
Sierra Leone
Ezekiel Abiola Ekundayo
62
78
71
8
CIE COMMUNE DE RÉASS. DES ÉTATS MEMBRES DE LA CIMA
Togo
Alexandre Yoka Galloy
62
79
6
77
SANLAM KENYA (EX-PAN AFRICA INSURANCE CO.)
Kenya
Mugo Kibati
61
1
80
96
NOSSA SEGUROS
Angola
Carlos Duarte
58
6
Cameroun
Frédéric Desprez
58
8
Kenya
Mike Du Toit
54
8
81
68
ALLIANZ ASSURANCES CAMEROUN
82
74
LIBERTY KENYA
83
100
84
-
85
79
86
83
SAHAM ASSISTANCE MAROC
Maroc
Moulay Hafid Elalamy
53
ND
Swaziland
Zama P. Ngcobo
50
11
SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE RÉASSURANCE
Tunisie
Lamia Ben Mahmoud
49
5
MAROC ASSISTANCE INTERNATIONALE
Maroc
Mouhssine Cherkaoui
48
6 10
SWAZILAND ROYAL INSURANCE CORP.
87
80
AFRICAN ALLIANCE INSURANCE CO.
Nigeria
Funmilayo Omo
46
88
99
SUEZ CANAL INSURANCE
Égypte
Saifeddin Mostafa
45
2
89
-
AFRICAN TRADE INSURANCE AGENCY
Kenya
George Otieno
45
10
90
89
STATE INSURANCE CO. OF MAURITIUS
Maurice
Ram Prakash Nowbuth
45
13
91
90
ASSURANCES RÉASSURANCES OMNIBRANCHES
Madagascar
Patrick Andriambahiny
44
4
92
-
SAHAM ASSURANCE VIE CÔTE D’IVOIRE
Côte D’ivoire
Raoul Didier Moloko
43
4
93
84
JUBILEE INSURANCE TANZANIA
Tanzanie
George Alande
42
2
94
95
NSIA VIE CÔTE D’IVOIRE
Côte D’ivoire
Dominique Diagou
42
2
95
-
MUTUELLE ASSURANCE DE L’ENSEIGNEMENT
Tunisie
Lassaâd Zarrouk
41
2
96
86
ALLIANCE ASSURANCES
Algérie
Hassen Khelifati
41
4
97
81
SALAMA ASSURANCES ALGÉRIE
Algérie
Mohamed Bernabia
41
3
98
85
ROYAL EXCHANGE ASSURANCE GROUP (NIGERIA)
Nigeria
Alhaji Auwalu Muktari
41
-3
99
93
NICOZDIAMOND INSURANCE
Zimbabwe
Grace Muradzikwa
40
3
100
-
Tunisie
Afifa Boughzou
40
3
CIE D’ASSURANCES ET DE RÉASSUR. TUNISO-EUROPÉENNE
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
En plus de l’activité de bancassurance qui reste toujours limitée sur le continent, les segments les moins développés incluent l’assurance maladie et l’assurance-vie. La première pourrait progresser à l’avenir en raison de l’intention affichée par certains gouvernements de généraliser l’assurance maladie obligatoire, tandis que la composante épargne de l’assurance-vie reste l’une des moins répandues du fait de la faiblesse structurelle de l’épargne sur le continent, combinée aux limitations rencontrées par les assureurs dans le placement et la gestion des actifs financiers.
En juin 2017, la MAMDA s’associait à la MCMA pour reprendre les 4,75 % de la SFI au capital de BCP.
Offensive des groupes internationaux
ASHOOLA/WIKIMEDIA
Le tunisien Comar a obtenu, en août 2017, son agrément pour commercialiser des produits IARD en Côte d’Ivoire.
Installée à Lomé, CICA-RE (Compagnie commune de réassurance des États membres de la CIMA) a ouvert en mars une succursale à Tunis.
Malgré certaines lacunes, le potentiel africain continue d’attiser les convoitises des groupes internationaux. Parmi les transactions effectuées ces deux dernières années – essentiellement par des compagnies européennes et américaines –, on compte celles d’Axa dans Mansard au Nigeria ; Old Mutual dans Oceanic Life au Nigeria ; Provident Life au Ghana et UAP Holdings au Kenya ; Prudential dans Enterprise Group au Ghana; Zenith Bank au Nigeria et Swiss Re dans Leadway Assurance au Nigeria. Cette tendance tranche avec une certaine propension des groupes bancaires internationaux à se désengager de plusieurs pays africains, un recentrage découlant du ralentissement de la croissance économique mondiale qui a impacté les cours des matières premières – principale ressource de nombreux pays africains – et pesé sur la valeur de la plupart des devises du continent. L’un des facteurs qui pourraient favoriser la croissance du secteur est l’émergence d’un cadre réglementaire harmonisé entre plusieurs pays, ainsi qu’une plus grande intégration régionale, qui est censée être acquise dans les groupements régionaux ou monétaires tels que la Cedeao et l’UEMOA. Parmi les initiatives dans ce domaine figure la création, en 2015, de l’East African Insurance Supervisory Association qui regroupe les pays de la Communauté d’Afrique de l’Est à l’exception du Soudan du Sud. Pour pouvoir concurrencer les groupes internationaux, les assureurs africains devraient d’abord avoir les capacités d’atteindre une taille critique, que ce soit par croissance organique ou à travers les fusions-acquisitions. Le 8 mars 2018, le groupe Sanlam, premier de notre classement, a annoncé l’acquisition du pôle assurances du marocain Saham pour plus de 1 milliard de dollars. Entérinée à la mi-août par les 26 régulateurs concernés, cette opération va permettre l’émergence d’un acteur d’envergure continentale.
L’ÉMERGENCE D’UN CADRE RÉGLEMENTAIRE HARMONISÉ ENTRE PLUSIEURS PAYS PEUT FAVORISER LA CROISSANCE DU SECTEUR.
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
121
C+, GROUPE INCONTOURNABLE EN AFRIQUE FRANCOPHONE
C+ EN AFRIQUE, C’EST… UNE PRÉSENCE… …dans plus de 25 pays, plus de 30 partenaires, et plus de 5 500 emplois créés sur le continent. UN SOUTIEN… …au développement et à la production audiovisuelle du continent africain à travers un éventail de programmes dédiés. UN ENGAGEMENT… …fort dans le rayonnement du cinéma africain en soutenant des producteurs, acteurs et réalisateurs dans leurs projets audiovisuels, notamment lors de festivals. DES OFFRES TV POUR TOUS …avec LES BOUQUETS C+, une offre de télévision incomparable proposant plus de 200 chaînes et radios d’exception. DES SERVICES INNOVANTS …avec myCANAL, un service inédit donnant accès à une sélection des meilleurs contenus des BOUQUETS C+ sur tous les écrans ; et IROKO+, le premier service SVOD sur mobile d’Afrique francophone.
CANALPLUS-AFRIQUE.COM
Classement
finance
124 Bourse 126 Capital-investissement 128 Fusions-acquisitions
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
123
Classement
BOURSE LES 30 PREMIÈRES OPÉRATIONS EN 2017 Rang
Société
Montant
Secteur
Bourse
Type d’opération
(en millions de dollars)
Finance
Johannesburg SE
Liquidation de position
2 800
Distribution
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
1 250
VODACOM GROUP
Télécommunications
Johannesburg SE
Augmentation de capital
1 148
SIBANYE GOLD LTD
Mines
Johannesburg SE
Augmentation de capital
1 042
1
BARCLAYS AFRICA GROUP
2
STEINHOFF AFRICA RETAIL LTD
3 4 5
LIFE HEALTHCARE GROUP HOLDINGS
6
KENYA AIRWAYS
Santé
Johannesburg SE
Augmentation de capital
673
Transports
Nairobi SE
Conversion d’obligations en actions
405
7
NEPI ROCKCASTLE PLC
Finance
Johannesburg SE
Augmentation de capital
384
8
GREENBAY PROPERTIES LTD
Finance
SE of Mauritius
Augmentation de capital
338
9
AFRICAN RAINBOW CAPITAL INVESTMENT
Finance
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
332
10
AYO TECHNOLOGY
Nouvelles technologies
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
328
11
ARC INVESTMENTS
Fonds d’investissement
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
306
12
AFRICAN RAINBOW CAPITAL INVESTMENT
Fonds d’investissement
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
285
13
VODACOM TANZANIA
Télécommunications
Dar es-Salaam SE
Introduction en Bourse
213
14
FOSCHINI GROUP
Services
Johannesburg SE
Augmentation de capital
191
15
RESILIENT REIT LTD
Finance
Johannesburg SE
Augmentation de capital
190
16
MAS REAL ESTATE INC.
Finance
Johannesburg SE
Augmentation de capital
187
17
EXXARO RESOURCES LTD
Mines
Johannesburg SE
Augmentation de capital
186
18
LONG4LIFE LTD
Finance
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
154
19
GUINNESS NIGERIA
Boissons
Nigerian SE
Augmentation de capital
126
20
MANAGEM
Mines
Casablanca SE
Augmentation de capital
104
21
SEA HARVEST HOLDINGS LTD
Agroalimentaire
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
104
22
IBN SINA PHARMACEUTICALS
Santé
Egyptian Exchange
Introduction en Bourse
88
23
ECOBANK CÔTE D’IVOIRE
Finance
BRVM (Abidjan)
Introduction en Bourse
81
24
NSIA BANQUE CÔTE D’IVOIRE
Finance
BRVM (Abidjan)
Introduction en Bourse
62
25
KAAP AGRI LTD
26
RAYA CONTACT CENTER CO.
27
LABEL’ VIE
28
PREMIER FOOD & FISHING LTD
29 30
Agroalimentaire
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
62
Services
Egyptian Exchange
Introduction en Bourse
49 43
Distribution
Casablanca SE
Conversion de dividendes en actions
Agroalimentaire
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
41
RH BOPHELO LTD
Fonds d’investissement
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
36
STADIO HOLDINGS
Éducation
Johannesburg SE
Introduction en Bourse
35
SOURCE : BOURSES DES VALEURS MOBILIÈRES
Rang
LES PERFORMANCES DES BOURSES AFRICAINES EN 2017
124
Bourse
1
GHANA STOCK EXCHANGE
2
NIGERIAN STOCK EXCHANGE
Indice
Performance annuelle (en %)
Au 31 décembre 2016 (en monnaie locale)
Au 31 décembre 2017 (en monnaie locale)
GSE Composite Index
52,7
1 689
2 580
NSE All Share Index
42,3
26 875
38 243 1 962
3
UGANDA SECURITIES EXCHANGE
USE All Share Index
32,8
1 477
4
NAIROBI SECURITIES EXCHANGE
Nairobi All Share Index
28,4
133
171
5
LUSAKA STOCK EXCHANGE
Lusaka All Share Index
27
4 196
5 328
6
STOCK EXCHANGE OF MAURITIUS
SEMDEX
21,8
1 808
2 202
7
EGYPTIAN EXCHANGE
EGX 30
21,7
12 345
15 019
8
NAMIBIAN STOCK EXCHANGE
NSX Overall Index
21,6
1 069
1 300
9
JOHANNESBURG STOCK EXCHANGE
JSE All Share
17,5
50 654
59 505 6 282
10
BOURSE DE TUNIS
11
DAR ES SALAAM STOCK EXCHANGE
12
CASABLANCA STOCK EXCHANGE
Tunindex
14,4
5 489
All Share Index
9
2 198
2 396
MASI
6,4
11 644
12 389
13
ZIMBABWE STOCK EXCHANGE
ZSE Industrial index
6,1
2 486
2 639
14
BOTSWANA STOCK EXCHANGE
Domestic Company Index
– 5,8
9 401
8 860
15
BRVM (ABIDJAN)
BRVM Composite index
– 20,1%
292
233
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
En Afrique du Sud, les onze introductions en Bourse l’année dernière, dont celle de Steinhoff Africa Retail Ltd, ont permis de lever près de 3 milliards de dollars, soit le plus grand montant depuis plus de cinq ans.
Risque politique Les places financières ont stagné, pénalisées par le cours des commodités et la pression sur les devises. L’entrée de Sea Harvest à la Bourse de Johannesburg, en mars 2017, survient dix-sept ans après la décision de l’opérateur de chalutiers et d’usines de congélation de quitter ce même marché boursier.
100
milliards de F CFA Le montant levé par Ecobank Côte d’Ivoire le jour de son introduction à la BRVM, en décembre 2017. Soit le double de son objectif.
TARIK YANMI
hana, Kenya, Maroc, Nigeria ainsi que la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) font partie des principales places financières du continent qui n’ont pas attiré de nouveaux émetteurs en 2017. L’attentisme a manifestement été de mise alors que plusieurs pays se trouvaient en période électorale. La torpeur des marchés des matières premières a également pesé sur le sentiment des investisseurs, ainsi que la pression sur la valeur de plusieurs devises du continent. Dans ce contexte, l’Afrique du Sud consolide son rang de première place financière du continent.
G
L’Afrique a moins la cote
En 2018, l’appétit des investisseurs pour les valeurs mobilières africaines semble s’éroder à la suite de mauvaises performances de titres récemment introduits en Bourse, mais aussi à cause de la résurgence du risque politique. Certains chefs d’État n’hésitent pas à se retourner contre les investisseurs étrangers pour réclamer de nouvelles contributions ou imposer des obligations milliards de rapatriement de devises. de dollars. D’autres présidents récemment C’est le total élus sont même allés jusqu’à remettre en question des privades 30 premières tisations passées. opérations En Tanzanie, le président, boursières en 2017 John Magufuli, a provoqué une dégringolade de l’action d’Acacia Mining après avoir accusé la compagnie britannique d’exporter illégalement des métaux, exigeant alors le paiement de ce qu’il considère comme des arriérés d’impôts. Au Nigeria, où l’élection présidentielle doit se tenir en février 2019, les autorités ont réclamé au début de septembre près de 2 milliards de dollars à la filiale locale du géant sud-africain MTN, provoquant la chute du cours de l’action à Johannesburg. Un mois plus tôt, la Banque centrale du pays avait accusé l’opérateur de télécoms d’avoir transféré illégalement à l’étranger l’équivalent de 8 milliards de dollars depuis 2010.
11,2
LES INVESTISSEURS ONT MAL ACCUEILLI LA RÉINTRODUCTION EN 2015 DE LA TAXE SUR LES PRODUITS DES VALEURS MOBILIÈRES. GEOFFREY ODUNDO, directeur général de la Bourse de Nairobi
23
Sur les cinq dernières années, sociétés sont entrées à la Bourse de Tunis, soit le plus grand nombre d’introductions en Afrique du Nord, devant l’Égypte (13), le Maroc (5) et l’Algérie (2).
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
125
Classement
CAPITAL-INVESTISSEMENT
(*) ESTIMATION
Rang 2018
LES 50 PREMIÈRES OPÉRATIONS EN 2017
126
Société
Pays/Régions
Activité
Investisseurs
Montant investi (en millions de dollars)
1
SHELL GABON
Gabon
Pétrole
The Carlyle Group
587
2
ECO MEDICAL VILLAGE GHANA
Ghana
Santé
Milost Global
300
3
ETG
Afrique
Chimie
Mitsui & Co.
265
4
BEL AIR MINING
Guinée
Mines
AFC ; Orion Mine Finance ; RCF
205
5
FERTILIZERS AND INPUTS HOLDING B.V.
Afrique
Chimie
Helios Investment Partners
200
6
ENTERPRISE GROUP
Ghana
Finance
LeapFrog Investments
180
7
ALBATROS ENERGY
Mali
Énergie
African Infrastructure Investment Managers
150
8
JAVA
Kenya
Distribution
Abraaj Capital
130
9
OANDO GAS AND POWER LTD
Nigeria
Énergie
Helios Investment Partners LLP
116
10
TEGETA EXPLORATION & RESSOURCES
Afrique du sud
Mines
Charles King SA
100
11
BANQUE ATLANTIQUE
Côte d'Ivoire
Finance
Development Partners International
100
12
CSQUARED
Kenya
Informatique, logiciels
Convergence Partners ; Mitsui ; IFC ; Alphabet
100
13
MOVENPICK AMBASSADOR HOTEL ACCRA
Ghana
Hôtellerie
Quantum Global Group
100
14
LUBAMBE COPPER MINE LTD
Zambie
Mines
EMR Capital
97
15
CIM GLOBAL BUSINESS
Île Maurice
Finance
SGG Group
90
16
KEYSTONE BANK
Nigeria
Finance
Sigma Golf Nigeria; Riverbank Invest. Resources
82
17
BELOXXI INDUSTRIE LTD
Nigeria
Agroalimentaire
8 Miles ; Africa Capital Alliance ; KfW
80
18
NAKUMATT
Kenya
Distribution
ND
75
19
UNION BANK NIGERIA
Nigeria
Finance
Atlas Mara
75
20
TAKEALOT ONLINE
21
BIMA
22
SOVEREIGN FOOD INVESTMENTS
23
GREENLIGHT PLANET INC.
Afrique du Sud
Logistique
Naspers
70
Afrique
Assurances
Allianz X
70
Afrique du Sud
Agroalimentaire
Capitalworks Private Equity
67
Kenya
Énergie
Apis Partners
60 56,5
24
NOSA GROUP
Afrique du Sud
Services
The Carlyle Group
25
BRITAM
Kenya
Assurances
AfricInvest
55
26
SJL
Maroc
Logistique
Investec Asset Management
50
27
UMEME
Uganda
Énergie
Divers
40*
28
ANDELA
Nigeria
Informatique, logiciels
CRE Venture ; DBL ; Amplo ; TLcom ; Spark
40
29
DORPER WIND FARM
Afrique du Sud
Énergie
GAIA
37
30
CHILL BEVERAGES
Afrique du Sud
Agroalimentaire
Long4Life
33 30
31
BANKERS WAREHOUSE PLC
32
HOLDSPORT
33
Nigeria
Finance
Apis Partners
Afrique du sud
Distribution
Long4Life
27
FAN MILK
Ghana
Agroalimentaire
Abraaj Capital ; Danone SA
25
34
CARBON HOLDINGS LTD
Égypte
Chimie
AFC ; Orion ; Resource Capital Funds
25
35
CAL BANK LTD
Ghana
Finance
Arise B.V.
24*
36
INHLE BEVERAGES
Afrique du sud
Agroalimentaire
Long4Life
24
37
AZALAÏ HOTELS SA
Mali
Hôtellerie
AfricInvest III LLC
20
38
SINDILA POWER
Uganda
Énergie
Lereko Metier Sustainable Capital
19,4
39
FAIRFIELD DAIRY
Afrique du sud
Agroalimentaire
ND
16*
40
PURPLE CAPITAL
Nigeria
Immobilier
Vantage Capital
12,5
41
JACOMA ESTATES
Malawi
Agriculture
CDC ; AgDevCo
11,5
42
FLUTTERWAVE’S
Nigeria
Informatique, logiciels
Greycroft Partners, Green Visor
10
43
SODIGAZ
Burkina Fasso
Énergie
Amethis
10
44
SORBET
Afrique du sud
Services
Long4Life
9
45
VERDE BEEF PROCESSING
Éthiopie
Agroalimentaire
Norfund
7,5
46
TWIGA FOOD
Kenya
Agroalimentaire
Wamda Capital
6,3
47
HEROTEL
Afrique du Sud
Hôtellerie
Medu
5,75
48
TIDY FILES
Afrique du Sud
Services
Metrofile Holdings Ltd
5,5
49
CARS45
Nigeria
Internet
Frontier Cars Group
5
50
AFRICA LOGISTICS PROPERTIES HOLDING
Kenya
Industrie
DOB Equity
4
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
The Carlyle Group mène actuellement une procédure pour tenter de recouvrer une créance de 400 millions de dollars qu’il détient sur la raffinerie marocaine Samir.
CETTE TRANSACTION EST CONFORME À NOTRE STRATÉGIE, QUI CONSISTE À NOUS RECENTRER SUR DES ACTIVITÉS AU SEIN DESQUELLES NOUS BÉNÉFICIONS DE LIENS PRIVILÉGIÉS AVEC LES AGRICULTEURS ET NOUS SOMMES PLUS PROCHES DES LIEUX D’APPROVISIONNEMENT DE NOS PRODUITS.
Fin septembre, Abraaj cédait ses activités africaines à Actis.
GONZALO RAMIREZ MARTIARENA, directeur général de LDC, après la vente de sa branche engrais à Helios
Toujours dynamique Malgré le risque de change et le risque politique, le secteur poursuit sa diversification. TARIK YANMI
n 2017, l’activité de capital-investissement a été relativement stable en Afrique, avec un montant global investi en retrait de seulement 2,5 %, à 3,8 milliards de dollars (3,3 millions d’euros). De même, le nombre de transactions se situe presque au même niveau que les 149 opérations enregistrées un an plus tôt, selon des données compilées par l’African Private Equity & Venture Capital Association (AVCA). Par secteur, les entreprises positionnées sur les biens de consommation sont la première cible des fonds d’investissement. Viennent ensuite le secteur financier, l’industrie et les nouvelles technologies.
E
L’enjeu des « exits »
Les gestionnaires de fonds continuent de considérer le risque de change comme la première menace qui plane sur la profitabilité des investissements, notamment à la suite de la pression exercée ces dernières années sur plusieurs devises du continent. Les réglementations de change restrictives ont par ailleurs poussé certaines autorités monétaires du continent à dévaluer leur milliards monnaie, taillant ainsi dans les de dollars. actifs des investisseurs étrangers. C’est le total des 50 Après le risque de change, les professionnels du secteur citent premières opérale risque politique, suivi par les tions de capitalpossibilités réduites d’effectuer investissement des « exits » lors des introducen Afrique tions en Bourse. Le capital-investissement ayant des horizons de placement qui dépassent rarement les cinq ans, les options de liquidation des positions et la disponibilité d’un nombre suffisant d’acheteurs potentiels sont des critères importants dans la sélection des projets et des pays. À l’avenir, les préférences sectorielles des investisseurs pourraient connaître certains ajustements. Selon une étude conduite en 2017 par AVCA et EY, les opportunités les plus prometteuses en Afrique se trouveront dans les secteurs de la fintech, de l’enseignement, des produits de consommation, de la santé et de l’énergie.
3,8
A
CA
NA
DIA N
P R ESS/
ZU
M
A/
RE
TH
E
C’est le musicien irlandais Bob Geldof qui dirige le fonds de private equity 8 Miles, actif dans l’agroalimentaire en Afrique. Il n’a pas seulement investi dans le biscuitier nigérian Beloxxi, mais aussi dans le vin, les jus de fruits et la viande.
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
127
Classement
FUSIONS-ACQUISITIONS
SOURCES : EY ; MERGERMARKET ; PITCHBOOK (*) ESTIMATION
Rang
LES 50 PREMIÈRES OPÉRATIONS EN 2017
128
Entreprise (part du capital acquis)
Pays/région
Acquéreur
Secteur
Montant
(en millions de $)
1
COCA-COLA BEVERAGES AFRICA (54,5 %)
Afrique du Sud
The Coca-Cola Co.
Boissons
3 150
2
BARCLAYS AFRICA GROUP (35 %)
Afrique du Sud
Absa
Banque
2 800
Mozambique
ExxonMobil
Gaz
2 800
Kenya
Vodacom
Télécommunications
2 600
Afrique du Sud
Steihoff Africa Retail Ltd
Distribution
2 600
3
ROVUMA AREA 4 GAS FIELD (25 %)
4
SAFARICOM LTD (35 %)
5
SHOPRITE (100 %)
6
SHOROUK (ZOHR – 30 %)
7
STILL WATER MINING CO. (50 %)
Égypte
Rosneft
Gaz
1 125
Afrique du Sud/États-Unis
Sibanye Gold Ltd
Mines
1 100
RDC
Glencore
Mines
960
Sinopec
Pétrole
900 900
8
MUTANDA MINING (31 %) ; KATANGA MINING (10,3 %)
9
CHEVRON SOUTH AFRICA ; CHEVRON BOTSWANA (75 %) Afrique du Sud/Botswana
10
BLOCS D'EXPLORATION 1, 2 ET 3A (22 %)
Ouganda
Total E&P Uganda BV
Pétrole
11
PERMIS ONSHORE (100 %)
Gabon
Assala Energy
Pétrole
872
12
INT TOWERS LTD (51 %)
Nigeria
IHS Nigeria Plc
Télécommunications
789
13
INTERNATIONAL BREWERIES PLC (100 %)
14
CHAMPS OFFSHORE DE CEIBA ET OKUME (85 %)
Nigeria
International Breweries Plc
Boissons
700
Guinée équatoriale
Kosmos Energy Ltd
Pétrole
650
15
BARCLAYS AFRICA GROUP (7 %)
Afrique du Sud
Public Investment Corp.
Banque
577
16
CELL C (45 %)
Afrique du Sud
Blue Label Telecoms
Télécommunications
470
Afrique du Sud
Liquid Telecom
Télécommunications
460
Trevali Mining
Mines
417
Total SA
Pétrole
400 382
17
NEOTEL (100 %)
18
ROSH PINAH (80 %) ; GERGARUB (39 %) ; PERKOA (90 %) Burkina Fasso/Namibie
19
GULF AFRICA CORP. (76 %)
Kenya
20
LONMIN (100 %)
Afrique du Sud
Sibanye-Stillwater
Mines
21
MOBIL OIL NIGERIA PLC (60 %)
Nigeria
NIPCO Investments Ltd
Pétrole
301
22
AIRTELTIGO (100 %)
Ghana
Bharti/Millicom
Télécommunications
300*
23
MOAB KHOTSONG (100 %)
Afrique du Sud
Harmony Gold Mining Co.
Mines
300
24
VIVO ENERGY HOLDING B.V (20 %)
Afrique
Vitol Africa B.V.
Pétrole
250
25
BANQUE CENTRALE POPULAIRE (5 %)
Maroc
MAMDA/MCMA
Banque
247
26
TEGETA EXPLORATION & RESOURCES (100 %)
Afrique du Sud
Charles King SA
Mines
225
27
MINES DE CHARBON (100 %)
Afrique du Sud
Seriti Resources Holdings Ltd
Mines
166
28
FABRICANT DE TÉLÉPHONES PORTABLES (100 %)
Afrique du Sud
Blue Label Telecoms
Télécommunications
148
Mozambique
Kuhanha
Banque
138
Guinée
Leapfrog
Nouvelles technologies
130
Île Maurice
Sanne Group plc
Finance
127
Mali
Endeavour Mining
Mines
122
29
MOZA BANCO
30
ENTERPRISE GROUP (100 %)
31
INTERNATIONAL FINANCIAL SERVICES (100 %)
32
AVNEL GOLD (100 %)
33
GETSMARTER
Afrique du Sud
2U Inc.
Éducation
103
34
SADOLIN (100 %)
Afrique du Sud
Kansai Plascon Africa
Industrie
88
35
DANGOTE CEMENT (1 %)
Nigeria
Divers
Ciment
86
36
KEYSTONE BANK LTD (100 %)
Nigeria
Sigma Golf ; Riverbank
Banque
84
37
MNG GOLD ; JERSEY NETIANA ; CAYMAN BURKINA (100 %)
38
BARCLAYS BANK OF ZIMBABWE (100 %)
Burkina Fasso
Avesoro Resources
Mines
69
Zimbabwe
First Merchant Bank of Malawi
Banque
60
39
HELIOS TOWERS TANZANIA (24 %)
Tanzanie
HTA Holding
Télécommunications
59
40
LA MINIERE DE KALUKUNDI (LAMIKAL – 61 %)
RD Congo
Wenbao Mining
Mines
56
41
ENGEN INTERNATIONAL HOLDINGS (100 %)
42
FINGLOBAL (100 %)
Île Maurice
Vivo Energy Holding B.V.
Pétrole
50*
Afrique du Sud
Bidvest Financial Services
Finance
50* 50
43
GIRO COMMERCIAL BANK (100 %)
Kenya
I & M Bank Ltd
Banque
44
ANN7 TV CHANNEL ; NEW AGE (100 %)
Afrique du Sud
Lodidox
Média
34
45
CIRCLE OIL N.A. (100 %)
Égypte/Maroc
SDX
Pétrole
30
46
FASTJET PLC (28 %)
29
47
KENYA ELECTRICITY GENERATING CO. (5 %)
48
AFB GHANA (100 %)
49
HABIB BANK KENYA (100 %)
50
MOOIPLAATS COLLIERY (100 %)
jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018
Tanzanie/Afrique du Sud
Solenta
Transport
Kenya
Public Investment Corp.
Électricité
23
Botswana/Ghana
Letshego
Finance
23
Kenya
Diamond Trust Bank
Banque
18
Afrique du Sud
MCH
Mines
13
Ralentissement
40 %
La part de boissons Coca-Cola que CCBA produit et distribue en Afrique.
Après les matières premières, les télécoms et la finance polarisent l’attention des investisseurs. TARIK YANMI
Liquid Telecom a annoncé, le 10 septembre 2018, le démarrage de la construction de la liaison de fibre optique entre la ville sud-africaine Le Cap et Le Caire, en Égypte.
ux habituels secteurs des matières premières, qui concentrent le plus grand nombre de transactions en nombre et en taille, s’ajoutent cette année plusieurs contrats d’envergure dans les télécoms ou la finance. Par pays, l’Afrique du Sud s’est une fois encore révélée comme le marché le plus dynamique de notre classement. Dès les premières semaines de 2017, The Coca-Cola Co. annonçait qu’elle rachetait 55 % des titres détenus par son partenaire AB InBev dans un embouteilleur commun sud-africain, Coca-Cola Beverages Africa, pour 3,15 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros). Ce montant ne sera pas surclassé par les autres transactions au cours de l’année.
A
Alliances capitalistiques
YOURI LENQUETTE POUR JA
AIRTELTIGO
Directrice générale d’AirtelTigo, Mitwa Kaemba a remplacé Roshi Motman en juin 2018.
Dangote Cement Group a augmenté sa participation dans certaines de ses filiales africaines pour un montant global de 446 millions de dollars.
300
Le nombre de stationsservice d’Engen qui rejoindront le réseau de Vivo Energy, celui-ci passant de 15 à 24 pays.
Parmi les tendances de fond qui ont dicté l’évolution des transactions en 2017 figure la baisse des prix des matières premières. Celle-ci s’est répercutée négativement sur certains producteurs, les forçant à renforcer leurs structures financières, notamment à travers des alliances capitalistiques. Cette conjoncture a aussi soulevé les convoitises d’investisseurs opportunistes souhaitant trouver des cibles de rachat. milliards Du fait du poids des matières de dollars. premières dans les économies africaines, une récession dans ce C’est le total segment se répercute forcément des 50 premières sur d’autres secteurs et pèse sur opérations de les perspectives de croissance. C’est ce qui semble avoir poussé fusions-acquisiBarclays Bank à solder ses positions en 2017 tions sur le continent. Réduisant de 50 % à 15 % sa participation dans Barclays Africa Group, la banque britannique a encaissé, début juin, 2,8 milliards de dollars, soit la deuxième plus grande transaction en 2017, ex aequo avec le pacte conclu entre les majors ExxonMobil et Eni au Mozambique. Il arrive aussi que des projets de fusions-acquisitions n'aboutissent pas. Ainsi, dans le secteur du ciment, le mariage avorté du sud-africain AfriSam avec son compatriote Pretoria Portland Cement, pour un montant de 700 millions de dollars, aura déçu les investisseurs. Outre la difficulté à obtenir l’aval des régulateurs, cette opération a été torpillée par l’entrée en jeu d’un autre prétendant, Dangote Cement, détenu majoritairement par Aliko Dangote, l’homme d’affaires le plus riche d’Afrique.
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POST-SCRIPTUM Frédéric Maury Directeur éditorial du Africa CEO Forum
Nouvelle ère our le monde bancaire d’Afrique francophone, 2018 sera à marquer d’une pierre blanche. D’ici à quelques mois, l’opérateur de télécoms Orange, allié pour l’occasion au groupe ivoirien de bancassurance NSIA, devrait obtenir son agrément pour la création d’Orange Bank Afrique, qui opérera dans les pays de l’Uemoa. L’activité de la future banque digitale sera scrutée de près par les établissements traditionnels, alors que le groupe français compte désormais 13 millions d’utilisateurs réguliers de son service Orange Money et propose déjà des offres de picocrédit et de microassurance au Mali et à Madagascar. L’arrivée d’un opérateur de télécoms dans le secteur bancaire africain n’est certes pas une première. Avant Orange, le zimbabwéen Econet avait acquis une petite banque locale, mais jusqu’à présent l’aventure ne semble pas s’être traduite par un franc succès malgré la domination du groupe
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Fondateur : Béchir Ben Yahmed, le 17 octobre 1960 à Tunis bby@jeuneafrique.com Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 Paris Tél. : +33 (0)1 44 30 19 60 Fax : +33 (0)1 45 20 09 69 Courriel : redaction @jeuneafrique.com
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dans le mobile money. Au Kenya, si Safaricom a imposé M-Pesa partout dans le pays, il a pour l’instant préféré s’associer à des partenaires bancaires pour distribuer ses produits.
Alliance avec des fintechs
Reste que pour les banques africaines une nouvelle ère s’est ouverte, marquée par l’explosion de l’activité des fintechs et les ambitions d’opérateurs de télécoms en quête de nouvelles sources de revenus. Malgré le niveau encore bas de bancarisation (de 10 à 50 % selon les pays), celui-ci progresse peu par les méthodes traditionnelles de conquête commerciale. En zone franc, comme en témoignent les chiffres de notre partenaire Devlhon Consulting (lire p.29), les grands groupes l’ont d’ailleurs bien compris : le nombre de leurs agences n’a progressé que de 4 % par an entre 2014 et 2017 et a même diminué entre 2016 et 2017. Pour sûr, l’inclusion financière sur
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le continent passera par la voie digitale, les innovations permettant bientôt de simplifier des processus tels que l’identification des clients, tout en inventant des méthodes de scorage adaptées à l’Afrique. Les banques sont-elles prêtes pour un tel chamboulement ? La lourdeur de leurs systèmes d’information laisse craindre que la transition soit délicate. Sur le plan technique, cette dernière sera sans doute facilitée par des alliances avec des fintechs, comme l’a fait Société générale en investissant dans la start-up TagPay. Au niveau des organisations, de nouveaux modes de fonctionnement et de recrutement seront à mettre en place. En avance dans le mobile money, le continent a l’occasion de bâtir un nouveau modèle de banque, plus agile, davantage tourné vers le client et plus innovant. La question n’est pas tant de savoir quand la mutation aura lieu, mais plutôt si certaines banques africaines ne finiront pas, comme la plupart des opérateurs de téléphonie fixe que comptait le continent dans les années 1990, dans les poubelles de l’histoire financière africaine.
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