HS49 TOP 200 FINANCE DU 22/10/2018

Page 1

JEUNE AFRIQUE SPÉCIAL FINANCE – ÉDI T IO N 20 18

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL

HORS-SÉRIE NO 49

FINANCE

20e ÉDITION

LE CLASSEMENT DES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES

ENQUÊTE Comment BGFI gère sa crise de gouvernance SAHAM-SANLAM Expansion, synergies, performances… Qu’attendre du mariage du siècle ?

JEUNE AFRIQUE HO R S -SÉRIE N o 49

TECHNOLOGIES La blockchain à la conquête du Maghreb

Retour en force

Le capital-investisseur Sofiane Lahmar et l’assureur Jean Kacou Diagou ont été au cœur de deux des plus grosses opérations de l’année. Ils symbolisent le dynamisme retrouvé du secteur financier africain. Une embellie durable ? ÉDITION GÉNÉRALE

. . .

. . .

. .

.

.

.

France 6 € Algérie 360 DA Allemagne 8 € Autriche 8 € Belgique 7 € Canada 11,99 $ CAN DOM 8 €

.

.

Éthiopie 95 birrs Italie 8 € Maroc 45 DH Mauritanie 1 800 MRO Norvège 75 NOK Portugal 8 €

.

Suisse 14 FS Tunisie 6,50 DT Zone CFA 3 200 F CFA ISSN 1959-1683


SOCIÉTÉ GÉNÉRALE AUX CÔTÉS DES ENTREPRENEURS EN AFRIQUE DEPUIS 100 ANS

FINANCEMENTS TRADE FINANCE CASH MANAGEMENT COUVERTURE DES RISQUES DE MARCHÉ

afrique.societegenerale.com

2018 Société Générale, S.A. au capital de 1 009 897 173,75 € - 552 120 222 RCS PARIS, Siège social : 29, bd Haussmann, 75009 PARIS. © David Dang – FRED & FARID Paris


ÉDITORIAL Rémy Darras

Rédaction en chef Rémy Darras Rédaction en chef exécutive Laurent Giraud-Coudière, Vladimir Pol (adjoint)

@remyda

Secrétariat de rédaction Blaise Malbois

Révolution silencieuse

Base de données et classements Jeanne-Marie Damilleville (les500@jeuneafrique.com) Direction artistique Marc Trenson, Jean-Philippe Gauthier (adjoint) Rédaction graphique Stéphanie Creuzé (chef de studio), Camille Chauvin, Mickaël Douliez, Julie Eneau, Sydonie Ghayeb, Clémentine Simonet Infographies Christophe Chauvin Iconographie Claire Vattebled (chef du service photo), Nathalie Clavé Révision Nathalie Wallon-Bedjoudjou (chef de service), Emmanuelle Montagnese, Sophie Bablon Publicitéa Pierre Bessière (coordination), Difcom, Groupe Jeune Afrique, 57 bis, rue d’Auteuil, 75016 Paris Tél. : 33 1 44 30 19 60 Fax : 33 1 45 20 09 67 Ont collaboré à ce hors-série El Mehdi Berrada, Nadoun Coulibaly, Éric Dupuy, Mathieu Galtier, Natacha Gorwitz, Fahd Iraqi, Omer Mbadi, Baudelaire Mieu, Amadou Oury Diallo, Joël Té-Lessia Assoko et Tarik Yanmi

Abonnez-vousà Découvrez toutes nos offres d’abonnement sur

jeuneafrique.com ou contactez-nous au +33 (0)1 44 70 14 74

a conclusion de la vingtième édition de notre classement est formelle. Après deux années difficiles, marquées par le recul des grandes économies, les 200 premières banques du continent ont renoué, l’année dernière, avec une croissance à deux chiffres. Elles ont ainsi enregistré la plus forte progression de leurs revenus de la décennie. Cette bouffée d’air provient des principales économies – Nigeria, Maroc, Égypte et Afrique du Sud – et fait de l’Afrique le deuxième marché bancaire mondial, après l’Amérique latine, en matière de croissance et de rentabilité, comme le relevait une étude publiée en février 2018 par le cabinet de conseil McKinsey. « Dans la plupart des régions du monde, le secteur est confronté à des rendements décevants et à une croissance atone. Mais le système bancaire africain offre un contraste saisissant dans la mesure où il connaît une croissance rapide et offre une rentabilité deux fois supérieure à la moyenne mondiale », notet-il. Mais il ne s’agit pas pour autant de céder à un trop grand optimisme. Après le temps de l’euphorie puis celui des doutes, vient celui de la sagesse. Les fragilités structurelles demeurent (la faiblesse des fonds propres par exemple), mais c’est une révolution en douceur, sur le long terme, qui est en cours. D’abord, d’importantes mutations organisationnelles ont été entamées, à l’instar de celles en cours dans la zone Uemoa obligeant les grandes banques européennes et marocaines à décentraliser leurs lieux de décision

L

dans les capitales subsahariennes et à africaniser leur management. C’est au bord de la lagune Ebrié ou du fleuve Wouri que se décidera l’octroi d’un prêt important, non plus à Paris ou Casablanca.

La banque de demain

Plusieurs entrepreneurs africains se sont lancés dans la banque, tandis que de grands acteurs du continent ont profité du retrait de groupes européens comme BPCE, BNP Paribas ou encore Barclays. Certains, comme les assureurs NSIA et Sanlam, ont poursuivi leurs opérations de consolidation, ce qui leur offre une plus grande envergure régionale ou continentale qui leur permet de rayonner sur plusieurs activités. Quand d’autres, tel BGFI, ont commencé à mettre en place de nouveaux outils de contrôle et de surveillance pour parer à tout nouveau défaut de gouvernance. Dans un continent sous-bancarisé, ces groupes ont compris qu’ils avaient tout à inventer. Stimulés par la concurrence des services financiers des opérateurs de télécoms, et désormais de la grande distribution et des pétroliers, les acteurs historiques continuent de développer leurs offres digitales, tissent des liens avec les institutions de microfinance, révolutionnent leur mode de distribution et devront s’adapter aux bouleversements de la blockchain. Avec pour objectif de capter une grande partie du liquide actuellement en circulation. C’est aujourd’hui sur le continent que s’invente la banque de demain.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

3


For generations to come Sanlam is a Licensed Financial Services Provider.


KINGJAMES 43129

N’est-il pas temps que nous arrêtions de penser « moi, moi, moi » et commencions à penser « nous, nous, nous » ? Dans cette société où nous jetons l’ancien, en faveur du nouveau encore et toujours du nouveau - il est facile d’oublier ceux qui viendront après nous et qui devront faire face au monde que nous créons aujourd’hui. Chez Sanlam, nous sommes persuadés qu’il est urgent de construire ensemble un monde durable, car c’est maintenant que nous en avons le plus besoin. C’est pourquoi, au cours des 100 dernières années, nous nous sommes efforcés de bâtir, pour les générations futures, un avenir financier et un patrimoine durable pour un monde meilleur.


Sommaire Le classement des 200 premières banques africaines

95 101 102 104 106 108 110 112 114

117 123 124 126 128

3

Éditorial Révolution silencieuse

ENQUÊTE

10 16

Microfinance Un gisement prometteur Caisses populaires Daouda Sawadogo, architecte du changement 2.0 18 Banque universelle Au Cameroun, CCA Bank a sauté le pas 20 Tribune Des synergies prometteuses avec les banques commerciales

AFRIQUE SUBSAHARIENNE

22 28 32 34

6

Risque Crise de gouvernance à BGFI Baromètre de la zone franc Casablanca distance Paris Interview Yoann Lhonneur, Devlhon Consulting Portrait L’irrésistible ascension de Georges Wega

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

10

Classement général Classement régional et performances

Afrique du Nord Afrique de l’Ouest Afrique centrale Afrique de l’Est Afrique australe et océan Indien Les plus rentables Les plus prêteuses

Classement assurances Classement finance

Bourse Capital-investissement Fusions-acquisitions



Sommaire

36 Stratégie Le retour gagnant de Jean Kacou Diagou 40 Nouvel entrant La BMS capitalise sur ses succès 42 Capital-investissement Et Abraaj s’effondra comme un château de cartes 50 Stratégie De nouveaux acteurs à l’assaut des services financiers 55 Tribune Le secteur bancaire peut contribuer à l’initiative privée en RD Congo

MAGHREB & MOYEN-ORIENT

58 Blockchain Un levier de croissance ? 66 Interview Sofiane Lahmar, Development Partners International 72 Stratégie Le marocain CFG recherche toujours l’équilibre financier 74 Interview Youssef Fassi Fihri, Société centrale de réassurance 76 Portrait Un nouvel horizon pour la CDC tunisienne 79 Nouvel entrant Percée éclair pour Attamine Chaabi 82 Assurances Avec Saham, Sanlam impose son hégémonie continentale 85 Tribune Le Maghreb doit engager sa révolution financière

22

CLASSEMENT

86 Bilan Sortie de crise en ordre dispersé

42

130 Post-scriptum Nouvelle ère PHOTOS DE COUVERTURE : ÉDITION GÉNÉRALE : DPI ; VINCENT FOURNIER/JA

Abonnez-vousà Découvrez toutes nos offres d’abonnement sur

jeuneafrique.com

ou contactez-nous au +33 (0)1 44 70 14 74

20

Habib Koné Directeur général d’Atlantic Business International

36

Jean Kacou Diagou PDG de NSIA

58 66

Sofiane Lahmar Associé de DPI

76

Boutheina Ben Yaghlane Directrice générale de la CDC tunisienne


La solution Core Banking intĂŠgrĂŠe au service du Digital

www.soprabanking.com


ENQUÊTE

MICROFINANCE

Un gisement prometteur

BAOBAB+

Baobab, Cofina, Amifa… La concurrence s’accroît en Afrique de l’Ouest pour des acteurs qui devront choisir entre conserver leur vocation sociale et offrir d’importants retours sur investissement.


En 2017, Baobab (ex-Microcred) a octroyé 21 % de ses crédits par le biais du téléphone mobile.


Enquête MICROFINANCE

NADOUN COULIBALY, à Ouagadougou

C

développement des petites et très petites entreprises en Afrique et en Chine. Notre portefeuille de prêts s’élève à plus de 551 millions d’euros, et nous avons également constaté une augmentation des dépôts de la clientèle, à près de 195 millions d’euros », se félicite Marion Ivars. Grâce à une maîtrise des créances douteuses avec un portefeuille à risque à trente jours (PAR 30) établi à 2,2 % à la fin de décembre 2017, conjuguée à une excellente performance dans le secteur, Baobab mise sur la diversification de ses produits et sur l’innovation pour percer sur de nouveaux segments de marché. Car la digitalisation des offres est désormais incontournable, « 21 % des crédits ayant été accordés par le biais du téléphone mobile en 2017 », précise Marion Ivars. Selon

AB

+

est ce mois d’octobre 2018 qu’a choisi Microcred pour changer de nom et devenir Baobab sur le marché très concurrentiel de la microfinance au Burkina Faso. Cette nouvelle identité, qui doit s’étendre progressivement à l’ensemble des filiales, confirme l’appétit du groupe français pour un secteur dont le chiffre d’affaires en Afrique de l’Ouest est estimé à plus de 1 262,2 milliards de F CFA (1,9 milliard d’euros). Mais elle s’inscrit surtout dans une offensive plus large. « Nous souhaitons nous transformer en banque digitale dans les trois prochaines années », confie Nicolas Dehoorne, directeur général de Microcred Burkina (plus de 15 milliards de F CFA d’actifs en 2017). Dès à présent, sa gamme de produits « va au-delà du crédit et de l’épargne OB aux microentrepreNICOLAS DEHOORNE, directeur général de Microcred Burkina BA neurs, avec un évenles estimations du secteur, le marché des smartphones tail beaucoup plus large de clients », détaille pour sa part et des tablettes va doubler en Afrique subsaharienne au Marion Ivars, directrice commerciale du groupe. cours des cinq prochaines années, pour passer de 400 à Arrivé au Pays des hommes intègres en 2016, Microcred 800 millions d’utilisateurs. L’objectif du groupe est bien s’est rapidement hissé dans le peloton de tête d’un secteur sûr de capter cette croissance, d’autant plus que 40 % des largement dominé par le Réseau des caisses populaires du clients bancaires africains interrogés préfèrent utiliser Burkina (70 % de part de marché), suivi de loin par l’Alles canaux numériques pour les transactions. « Internet liance de crédit et d’épargne pour la production (ACEP) mobile continue de croître rapidement en Afrique. Selon et par Première agence de microfinance (PAMF). Depuis le cabinet GSMA, la pénétration du smartphone passera de 2014, le groupe a lancé son réseau d’agents à l’assaut du 20 % en 2015 à près de 60 % en 2020. Aujourd’hui, dans les Sénégal, de Madagascar et, plus récemment, de la Côte capitales, elle est déjà supérieure à 80 % », rappelle Marion d’Ivoire. Ils sont aujourd’hui un millier de commerçants Ivars. Reste que le groupe français préfère se concentrer sur sous contrat. Avec plus de 750 000 clients répartis sur le financement des PME plutôt que des particuliers. « Pour dix marchés, l’entreprise fondée en 2005 connaît une apporter de la valeur ajoutée, nous nous spécialisons dans croissance rapide en Afrique. « En 2017, nous avons octroyé le financement des microentreprises, segment non couvert près de 850 millions d’euros de crédits afin de soutenir le par les banques commerciales », explique Nicolas Dehoorne. Le potentiel du marché ouest-africain de la microfinance (plus de 1 200 milliards de F CFA d’actifs, selon la Banque En Afrique, environ 480 millions de personnes sont exclues du centrale) est tel qu’il suscite la convoitise système bancaire. 71 % de la population adulte de l’Afrique subsahades grands groupes internationaux. Parmi rienne ne dispose pas de compte auprès d’une institution finaneux, Cofina, qui prospecte le marché burkicière formelle (banques traditionnelles, IMF, coopératives). Sur nabè de la microfinance, jusqu’ici véritable l’ensemble du continent, 53 % des microentreprises et des PME chasse gardée du Réseau des caisses popu(35 millions) ont peu ou pas accès aux services de crédit. laires. Avec 1000 collaborateurs, le groupe Alors qu’une grande partie du marché bancaire mondial enregistre une ivoirien revendique 100 000 clients. En croissance atone ces dernières années, le secteur bancaire africain a 2017, il a atteint 96 milliards de F CFA de connu une expansion importante et devrait maintenir cette tendance total de bilan, soit un peu moins que l’obpositive dans un avenir proche. Aujourd’hui estimé à environ 86 milliards jectif affiché de 100 milliards de F CFA, de dollars, il devrait augmenter à 129 milliards de dollars d’ici à 2022. pour un encours de crédits de 71 milliards, N.C. contre 64 milliards engrangés au titre

NOUS NOUS SPÉCIALISONS DANS LE FINANCEMENT DES MICROENTREPRISES, SEGMENT NON COUVERT PAR LES BANQUES COMMERCIALES.

UNE PME SUR DEUX N’A PAS ACCÈS AU CRÉDIT

12

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018



BAOBAB+

Enquête MICROFINANCE

Baobab enregistre des gains de 30 % sur fonds propres pour ses filiales africaines les plus rentables. Ici, au Sénégal.

des dépôts. Disposant de 78 points de vente, le groupe ivoirien évalue l’ensemble de ses opérations à plus de 200 milliards de F CFA. D’autres encore comme Atlantic Microfinance for Africa (Amifa), holding du groupe marocain Banque centrale populaire (BCP), qui a ouvert au Sénégal sa quatrième filiale consacrée à la microfinance sur le continent, frappe également à la porte du pays.

Hausse de la concurrence

Mais ce secteur, où évoluent traditionnellement des acteurs locaux sous forme coopérative ou mutualiste, est aussi convoité par d’autres compétiteurs. Pour s’adapter à la nouvelle donne du marché, six réseaux ouest-africains de microcrédit, dont le Réseau des caisses populaires au Burkina, Kafo Jiginew et Nyèsigiso au Mali ou encore Pamecas au Sénégal, ont lancé en juillet 2018 les activités de la Financière de l’Afrique de l’Ouest (Finao). N’agissant pas comme une banque de détail, la Finao, implantée à Dakar, a démarré avec 4,5 millions de clients et 800 points de vente. En 2016, l’épargne collectée par ces six institutions s’était établie à 400 milliards de F CFA, contre quelque 300 milliards de F CFA de crédits octroyés. L’excédent de ressources

ainsi dégagé, soit 100 milliards de F CFA, a été mis à disposition de la Finao pour une intermédiation directe au profit de ses fondateurs et des institutions de microfinance de la sous-région. Fin connaisseur de la microfinance en Afrique de l’Ouest, Alpha Ouédraogo voit d’un bon œil l’arrivée de ces nouveaux acteurs. « Le marché est tel que ni les banques ni les systèmes financiers décentralisés (appellation du secteur par la BCEAO) ne peuvent répondre aux besoins de financement des populations. Il y a donc de la place pour plusieurs acteurs, mais l’évolution actuelle va imposer des alliances », précise l’ancien patron du Réseau des caisses populaires du Burkina et de la Confédération des institutions financières en Afrique de l’Ouest (CIF-AO). Avertissant toutefois que le secteur ne saurait devenir un « gisement minier », une sorte de vache à lait pour les sociétés à capitaux au détriment de sa fonction sociale, il regrette que « la plupart des investisseurs dans la microfinance demandent des retours sur investissement de l’ordre de 20 % à 30 % ». Engagé dans une véritable bataille de marché, Baobab confirme engranger des gains de l’ordre de 30 % sur fonds propres pour ses filiales africaines les plus rentables.

ÉTABLIE À DAKAR, LA FINAO A DÉMARRÉ EN JUILLET 2018 AVEC 4,5 MILLIONS DE CLIENTS ET 800 POINTS DE VENTE.

14

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018



Enquête MICROFINANCE

SOPHIE GARCIA/HANSLUCAS.COM POUR JA

Le directeur général de la FCPB espère tripler chaque année le pourcentage de ses nouveaux clients.

Caisses populaires Daouda Sawadogo, architecte du changement 2.0 Aux commandes depuis 2002, le banquier accélère le virage digital du leader burkinabè du microcrédit pour partir à la conquête de l’Afrique de l’Ouest. NADOUN COULIBALY, à Ouagadougou

ur produit du Réseau des caisses populaires du Burkina (RCPB) qu’il intègre au début des années 1990, Daouda Sawadogo, le directeur général de la Faîtière des caisses populaires du Burkina (FCPB), n’a aujourd’hui qu’une obsession : la digitalisation des opérations. Pour matérialiser ce chantier, le leader burkinabè de la microfinance (70 % de part de marché) a lancé en avril 2018 l’application Danaya Cash. Cette plateforme lui permet d’atteindre désormais les clients des coopératives d’épargne et de crédit membres, comme

P

16

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

EN CHIFFRES

+ 70 % de part de marché

1,2 million de clients,

+ 10 % sur un an

201 milliards de F CFA d'actifs

lui, de la Confédération des institutions financières d’Afrique de l’Ouest (CIF), à savoir Fececam au Bénin, Kafo Jiginew et Nyèsigiso au Mali, UM-Pamecas au Sénégal et Fucec au Togo. Avec 4 millions de clients dans l’espace Uemoa pour 800 points de vente, les membres de la CIF totalisent plus de 400 milliards de F CFA d’épargne collectée (610 millions d’euros). Le potentiel de Danaya Cash devrait permettre à la FCPB de nouer des partenariats avec des opérateurs de mobile banking, tels Orange Money, Tigo Cash ou encore MTN Mobile Money, pour offrir un porte-monnaie électronique au 1,2 million de membres de son réseau. À partir de leur compte en ligne, les clients pourront effectuer grâce à leur téléphone mobile diverses transactions financières comme le paiement de factures (eau, électricité, etc.), le versement de salaires ou le transfert d’argent. Une stratégie qui s’annonce fructueuse, selon le dirigeant : « Nous avons une croissance de nos membres d’environ 10 % par an. Avec la digitalisation, nous espérons tripler cette croissance autour de 30 %. »

Le défi des fonds propres

Artisan de la reconfiguration de la Fédération des caisses populaires du Burkina en une Faîtière en 2013, Daouda Sawadogo entend s’attaquer à un autre projet d’envergure : le renforcement des fonds propres, qui s’élèvent à 57 milliards de F CFA. Pour cela, les frais d’adhésion ont été relevés à 2 000 F CFA. Dans le même temps, il souhaite développer les souscriptions à la part sociale d’investissement, un produit d’épargne qui a permis de mobiliser jusqu’ici 1 milliard de F CFA sur un objectif initial de 8 milliards. L’aboutissement de ces chantiers ne pourra que conforter la place de leader des Caisses populaires dans le paysage burkinabè de la microfinance. Au 31 décembre 2017, le résultat net de la FCPB s’établissait à 5,1 milliards de F CFA, contre 3 milliards un an plus tôt. « Outre le renforcement de nos fonds propres, la croissance de l’activité s’explique par la forte demande en crédit », souligne Daouda Sawadogo. Avec 201 milliards de F CFA d’actifs (en hausse de 13 % sur un an), le réseau a collecté 138 milliards de F CFA d’épargne, contre 96 milliards de crédits octroyés.


Voyons plus grand Le Groupe MCB est aujourd’hui un leader des services financiers en Afrique. Placés au coeur du hub mauricien, un tremplin idéal entre trois continents, nous nous affirmons comme un partenaire de confiance. Depuis 1838, le client est notre raison d’être et l’avenir notre motivation. Ensemble, voyons plus grand et plus loin. • Solutions pour Particuliers & Entreprises • Banque Privée • Banque de Financement et d’Investissement

Bank of theYear 2017 MAURITIUS

mcbgroup.com


Enquête MICROFINANCE

Banque universelle Au Cameroun, CCA Bank a sauté le pas

Le siège du Crédit communautaire d’Afrique, à Yaoundé. OMER MBADI, à Yaoundé

lbert Nkemla, président du conseil d’administration du Crédit communautaire d’Afrique (CCA), doit une fière chandelle à Louis Paul Motaze, nommé ministre des Finances lors du remaniement de mars 2018 au Cameroun. Le 30 mai, ce dernier accordait enfin l’agrément bancaire au CCA, quinze mois après le feu vert du régulateur, la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac). Las d’attendre, le capital-investisseur panafricain AfricInvest et le fonds public belge BIO se sont entre-temps désengagés. Seuls l’ivoirien NSIA et quelques privés camerounais ont continué de soutenir le projet. CCA Bank devient ainsi le quinzième établissement de crédit au Cameroun et la première structure de microfinance d’Afrique centrale à sauter le pas, vingt ans après sa création

A

18

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

par Albert Nkemla. Un changement de statut favorisé par sa bonne santé financière : un total de bilan de 182 milliards de F CFA (277,5 millions d’euros) à la fin de 2017, pour des dépôts s’élevant à 170,7 milliards de F CFA et des crédits de 78,9 milliards de F CFA. Ce qui lui a permis de dégager l’année dernière un résultat net de 692 millions de F CFA. « Elle est peut-être la dernière-née des banques locales, mais ses indicateurs la placent déjà parmi les dix premiers établissements du pays, certes à distance des filiales des groupes internationaux et des banques panafricaines », souligne un analyste. Des performances qui résultent de la fidélité de ses 450 000 clients captés grâce à son réseau de 42 agences et de 49 distributeurs automatiques disséminés sur le territoire, notamment dans des localités non desservies par les banques. « Son portefeuille est constitué d’un réseau dense de PME

FLICKR DAN ARMSTRONG

L’institution de microfinance a changé de statut en mai. Forte de son réseau d’agences, elle affiche une grande ambition dans les activités de détail. formelles et informelles et de particuliers, notamment des fonctionnaires. Il est probable que le nouvel établissement cherchera dans un premier temps à consolider cette base pour se faire une place dans la banque de détail. Quitte à opter plus tard pour le corporate », analyse un concurrent. Le fait de devenir une banque universelle lui permettra aussi d’accroître les opérations en devises qu’elle pratiquait déjà intensément au profit de sa clientèle.

Changement de culture

Ce nouveau statut implique également un changement d’état d’esprit. « Il règne toujours un réflexe de microfinance dans la maison, où les contrôles demeurent assez lâches », soutient notre observateur. Pour y remédier, le nouveau management, sous la houlette de Charlotte Kouecheu, une ancienne cadre de Commercial Bank of Cameroon (CBC), multiplie les partenariats. Des accords d’assistance technique ont ainsi été noués avec Oragroup, la néerlandaise Rabobank et Mauritius Commercial Bank (MCB). Mais pas question pour le moment de conclure une alliance avec les groupes désireux de faire leur entrée sur le marché bancaire camerounais. Albert Nkemla, qui considère l’homme d’affaires camerounais Paul Kammogne Fokam comme « son mentor et le grand frère qu’il n’a jamais eu », vient donc de franchir une étape décisive dans son aventure bancaire. Peut-être rêvet-il à présent, en secret, de suivre la trajectoire africaine du fondateur d’Afriland First Group.



Enquête MICROFINANCE

TRIBUNE

Des synergies prometteuses avec les banques commerciales M

APZ-IMAGE

algré les investissements importants réalisés par les de finance inclusive en intégrant d’autres services connexes établissements de crédit dans le développement du comme la microépargne et la microassurance afin de consoliréseau de points de vente et d’automates, le niveau de bander sa viabilité, ainsi que la vocation sociale de ses programmes carisation des pays d’Afrique subsaharienne (environ 16 % en d’inclusion. 2017) constitue encore l’un des plus grands défis du secteur À l’instar des banques classiques, les institutions de microfisur le continent. nance ont amorcé leur transformation numérique au travers Il est donc urgent de promouvoir des structures alternatives de partenariats stratégiques avec les opérateurs de télécoms de financement capables d’assurer la mobilisation de la petite sur des offres croisées mais aussi en collaboration avec des épargne en milieux rural et urbain, et de créer les conditions fintechs pour tout ce qui a trait au mobile banking, à la d’une insertion progressive du secteur informel dans l’écomonétique et aux porte-monnaie électroniques. Ces innovanomie moderne. Face aux enjeux d’inclusion tions digitales, en plein essor sur le continent, financière et à la nécessité de renforcer le visent à favoriser davantage la proximité avec taux de bancarisation, le choix des pouvoirs la clientèle, à renforcer la pénétration des serpublics s’est porté sur l’expérimentation de la vices de la microfinance, optimiser les coûts, microfinance. faciliter les processus opérationnels et amélioVéritables leviers de croissance de l’inclusion rer la capillarité des réseaux de distribution. financière, les institutions de microfinance La microfinance, avec sa capacité démontrée (IMF) ont généralement défini leur stratégie à améliorer les indicateurs sociaux, à mobiliser de développement en se rapprochant au maxide l’épargne et à créer de la richesse, reprémum de leur cible. Elles visent en majorité des sente un levier de croissance d’une importance Habib Koné populations à faible revenu, qui travaillent capitale pour les pays de l’Uemoa. Directeur général dans le secteur informel et ne disposent pas d’Atlantic Business des garanties conventionnelles exigées par le our les banques commerciales, la microfiInternational secteur bancaire classique. nance offre la promesse d’un gisement de (Groupe BCP) clients potentiels. Des alliances stratégiques ontrairement aux banques, les mécanismes ou des prises de participations des banques d’épargne-prêt (généralement orientés dans les IMF seraient de nature à conjuguer vers le secteur du commerce et des métiers les métiers de la banque avec les spécificités manuels) mis en place par ces IMF prennent en compte le proet le potentiel de la microfinance. Ces synergies contribuefil des clients, le potentiel à développer une activité pérenne, raient immanquablement au renforcement de l’offre des les flux de trésorerie et la capacité de remboursement du crédit IMF envers leur cible en proposant des services bancaires à proposé. caractère universel. D’ailleurs, la cible privilégiée des IMF est constituée de Cette alliance influerait favorablement sur le taux de femmes. Ne disposant généralement pas de capital suffisant bancarisation en zone Uemoa, tout en consolidant la forte pour lancer une activité substantielle, beaucoup d’entre elles croissance de l’inclusion financière, qui est de plus en plus commencent par le petit commerce en s’affiliant au départ soutenue par les innovations des opérateurs de télécoms. à des coopératives ou à des tontines. Soucieuses de dispoReste que le secteur souffre encore de quelques difficultés ser d’une activité génératrice de revenus ou de pourvoir aux structurelles telles que le facteur risque lié à l’absence d’une besoins de leurs foyers, les femmes ont démontré de très centrale des risques inter-IMF ou d’un accès au bureau de bonnes aptitudes à épargner auprès des IMF. crédit, ce qui a tendance à ralentir l’essor de la microfinance. Mais la microfinance ne se limite plus au volet du finanL’intervention des autorités de tutelle est très attendue sur cement. Elle adopte désormais une approche plus globale ce sujet.

C

20

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

P


Le plus grand rendez-vous international des décideurs et financiers du secteur privé africain

Shaping the future of Africa

Save the date 7e édition

KIGALI 25 et 26 mars 2019

www.theafricaceoforum.com

CO-HOST

ORGANISATEURS


AFRIQUE SUBSAHARIENNE

28 Baromètre de la zone franc Casablanca distance Paris

Établi à Libreville, le leader du secteur financier en Afrique centrale rayonne dans onze pays.

RISQUE

Crise de gouve 22

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


34 Portrait L’irrésistible ascension de G. Wega

36 Stratégie Le retour de Jean Kacou Diagou

50 Services financiers Offensive sur le cash

rnance à BGFI jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

XAVIER BOURGOIS POUR JA

Secoué ces dernières années par une série de scandales, le groupe bancaire gabonais a décidé de renforcer son dispositif de surveillance.

23


Afrique subsaharienne RISQUE

OMER MBADI, à Yaoundé

B

GFIBank est contraint de montrer patte blanche. En juillet 2018, le groupe gabonais renforçait son dispositif de contrôle et de surveillance en nommant de nouveaux responsables (lire p. 26). Ces désignations intervenaient quelques mois après un autre événement passé inaperçu : en avril, BGFI a publié – une première – son rapport de contrôle interne pour 2017. Ce document nous apprend notamment que « l’exposition du Groupe BGFIBank aux risques est globalement restée “majeure” sur 2017, malgré les améliorations relevées sur l’ensemble des filières. » Par ces différentes mesures, le groupe dirigé par HenriClaude Oyima tente de redorer une image ternie ces dernières années par des affaires à répétition dans plusieurs de ses onze filiales: Gabon, Congo, RD Congo, Guinée équatoriale, São Tomé-et-Príncipe, Cameroun, Côte d’Ivoire, Bénin, Sénégal, Madagascar et Europe. La dernière, passée quasiment sous silence, date de quelques semaines. Elle porte sur des soupçons de détournements d’actifs au sein de la filiale camerounaise. « Des achats de terrains et de véhicules pour le personnel qui sont en fait octroyés à des personnes extérieures », résume une source interne.

Cette affaire, gérée avec discrétion, s’est soldée par la mise à l’écart d’une partie du comité directeur. Les problèmes du groupe sont toutefois plus anciens. 2013 fut en effet une annus horribilis. La maison mère (qui n’a pas donné suite à nos sollicitations) a été obligée de recapitaliser sa filiale béninoise à hauteur de 15 milliards de F CFA (23 millions d’euros) à la suite de choix quelque peu hasardeux un an auparavant, sur fond de soupçons de malversations. Conséquence : vingt cadres, dont le directeur général, Benoît Zannou, ont été mis à la porte. Dans la foulée, Brice Laccruche Alihanga, le patron de la succursale gabonaise, la plus importante du groupe, et le directeur de l’audit ont également été remerciés. « Nous avons tiré les conséquences des diagnostics que nous avons menés au Bénin et au Gabon. Il y avait un dérapage au niveau des risques de crédit de la part des équipes dirigeantes locales », assurait Henri-Claude Oyima en juin 2014 dans les colonnes de Jeune Afrique. Or, quatre années plus tard, la menace n’a pas été totalement éliminée. « L’évaluation du profil de risque du groupe met en exergue une forte exposition aux risques de crédit, mais aussi opérationnels et informatiques avec l’émergence de produits digitaux », note le rapport de contrôle interne. Il est vrai que le PDG du groupe a été confronté l’année dernière au scandale le plus retentissant, celui des cartes

ERIC LARRAYADIEU/CEO FORUM/JA

L’année dernière, le fondateur de BGFIBank, Henri-Claude Oyima, a été confronté à un scandale de fraude sur les cartes prépayées Visa.

24

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


SA CROISSANCE RAPIDE N’A PAS ÉTÉ ABSORBÉE ET NE S’EST PAS ACCOMPAGNÉE D’UNE ÉLÉVATION DES STANDARDS.

prépayées Visa, après une alerte donnée par la multinationale. Au cœur de la fraude, des employés de la filiale gabonaise qui ont crédité des comptes adossés à ces cartes sans qu’il y ait eu au préalable de versements. Le préjudice s’élève à près de 2 milliards de F CFA. Cette affaire a finalement abouti à l’incarcération de plusieurs dirigeants, dont Edgard Théophile Anon, l’ex-patron ivoirien de la filiale à Libreville. « De telles déconvenues dénotent du défaut d’institutionnalisation qui a longtemps caractérisé cette entreprise. Sa croissance rapide n’a pas été suffisamment absorbée et ne s’est pas toujours accompagnée d’une élévation des standards », critique un banquier installé en Afrique de l’Ouest. « En passant outre les exigences de Visa en matière de sécurité pour adopter les siennes propres, BGFI Gabon a ouvert un boulevard à la fraude avec des complicités en son sein », résume un analyste.

Des filiales trop autonomes

BGFI, en proie à une crise de croissance ou à une crise de gouvernance ? Les deux, en fait. En se mettant en retrait pour piloter la seconde phase d’expansion du groupe entamée au début de la décennie, Henri-Claude Oyima a bien

malgré lui accordé une certaine autonomie à des filiales qui n’ont pas toujours bénéficié de l’encadrement requis. Le choix d’injecter de manière inconsidérée 17 milliards de F CFA dans la filière cotonnière béninoise, sensible politiquement, était le fait du management de la filiale locale. Une analyse que ne partage pas notre banquier ouest-africain. « BGFI souffre encore d’une tare ayant affecté d’autres acteurs panafricains à un moment ou à un autre de leur développement. Le groupe dépend encore d’une personne qui décide de tout depuis Libreville. Il est encore person driving au lieu d’être process driving. Un saut pourtant indispensable s’il souhaite se développer », souligne-t-il. Un autre élément de fragilité réside dans sa politique agressive de crédit qui le pousse parfois à être moins regardant sur les emprunteurs. « Il est étonnant de constater qu’un important importateur, dont la réputation à faire défaut est largement connue dans le milieu et qui voit les portes des autres établissements se refermer à son approche, continue de trouver grâce auprès de la filiale locale de BGFI », observe, sceptique, un banquier camerounais. Certes, les filiales sont dans l’ensemble rentables, et BGFI jouit d’une bonne santé. En baisse de plus de 25 %


Afrique subsaharienne RISQUE

sur un an, le bénéfice s’établit à 29 milliards de F CFA, tandis que le total de bilan remonte de 1,6 %, à 2 982 milliards de FCFA. Mais un problème de liquidité peut parfois se poser lorsque l’établissement affiche plus de crédits que de dépôts. Alors que le ratio d’intermédiation généralement admis tourne autour de 75 %, il a dépassé les 100 % dans les filiales camerounaise, congolaise, ivoirienne et sénégalaise pour l’année 2017. Pour assurer son expansion à marche forcée, le premier groupe bancaire a par ailleurs cédé à la tentation de se rapprocher de personnalités politiques. Cette pratique est courante en Afrique centrale. Pour s’en convaincre, il suffit de remarquer que plusieurs piliers des pouvoirs en place sont présents dans les conseils d’administration des filiales gabonaise, congolaise et équato-guinéenne. « Le risque de voir se développer des engagements au-delà du raisonnable est très élevé. Ce type de prêt aux politiques se solde généralement par une forte hausse des créances douteuses », prévient le banquier camerounais. Le cas de Francis Selemani Mtwale est symptomatique des effets pervers qu’engendre la collusion entre banquiers et personnalités politiques. À présent directeur de développement du holding bancaire, ce proche du président Joseph Kabila a dirigé BGFI RDC pendant neuf ans, période au cours de laquelle le groupe a été impliqué dans plusieurs affaires. C’est le cas entre autres des accusations de détournements de fonds par l’intermédiaire de cette filiale visant l’entourage du chef de l’État, comme l’a révélé, en novembre 2016, le quotidien belge Le Soir dans le cadre des « Lumumba Papers ». Même si on ne le reconnaît pas à Libreville, les changements intervenus en interne traduisent une volonté de tourner la page. Outre le départ de Francis Selemani Mtwale, Gloria Mteyu, qui fait également partie de l’entourage présidentiel congolais, a cédé ses

BGFI

Renouvellement des équipes

Huguette Oyini, directrice générale adjointe de BGFIBank, chargée des risques.

parts, tandis que le tour de table accueillait de nouveaux investisseurs locaux. Ce renouvellement des hommes dans les succursales et au sein du holding s’est accompagné d’une réorganisation de la gouvernance. Un pôle gestion globale des risques a été instauré et est supervisé par Huguette Oyini, la numéro deux du groupe. Six filières (audit interne, gestion des risques, contrôle permanent, conformité, révision comptable et sécurité des systèmes d’information) encadrent désormais le contrôle. Un arsenal qui sera progressivement renforcé, tant au niveau du budget que des ressources humaines. En musclant peu à peu le dispositif de contrôle interne de son groupe, Henri-Claude Oyima, 61 ans, s’attaque probablement à l’un de ses derniers chantiers avant de céder son fauteuil. Même si le sujet, de temps en temps évoqué, demeure dans les limbes quant à son échéance.

POUR ASSURER SON EXPANSION, LE GROUPE A CÉDÉ À LA TENTATION DE SE RAPPROCHER DE PERSONNALITÉS POLITIQUES.

CONTRÔLE : UN TRIO À LA MANŒUVRE Ébranlé en 2017 par le scandale des cartes Visa prépayées, le Groupe BGFIBank a été contraint de réagir. Outre l’instauration de trois pôles (finance, secrétariat général et gestion globale des risques), le PDG HenriClaude Oyima a réorganisé le dispositif de contrôle et de surveillance. En juillet,

26

il a nommé un trio pour assurer cette supervision. Débauché de la Caisse nationale de Crédit agricole du Sénégal, où il était responsable conformité et risque opérationnel, Youssouf Diagana occupe désormais le poste de directeur des risques et du contrôle permanent. Passé par Mazars Group,

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

le Sénégalais doit entre autres assurer le contrôle des filiales. En tant que directrice de la conformité, Stella Bongotha, qui a intégré le groupe il y a six ans, doit vérifier que les différentes entités respectent les réglementations et les principes déontologiques, tout en veillant à la réputation du groupe.

Enfin, Arnaud Nguimbi reste en territoire connu. Après avoir rejoint BGFI en 2011, le nouveau directeur de l’audit interne y a effectué un parcours sans faute. Il a désormais la responsabilité de détecter et de corriger les défaillances constatées dans le groupe. Un vaste chantier… O. M.


COMMUNIQUÉ

AVIS D’EXPERTS

1. Pierre

MARLY

Avocat associé, Africa Practice

2. Chinyelu

ORANEFO

Avocat

1

2

Banque et assurance : vers une recomposition du paysage africain Depuis 2017, un nouveau panorama se dessine en Afrique pour les secteurs de la banque et de l’assurance. Il semble donner la part belle aux groupes panafricains, fins connaisseurs des règles et du continent. Décryptage.

La régulation, au cœur des enjeux Rares sont les groupes internationaux qui n’ont pas souhaité tirer profit de la formidable croissance affichée par certains pays africains. Ce mouvement n’a pas

l’envergure sur le continent s’est avérée trop étroite ou insuffisamment stratégique pour supporter les coûts induits par les nouvelles exigences réglementaires mondiales et africaines. Ceci est d’autant plus vrai lorsque les choix d’implantation n’ont pas permis de créer de dynamique régionale. Les replis de Barclays, de BPCE ou même de Willis Towers Watson en sont la preuve. Rappelons que cette situation est aussi encouragée par la volonté de renforcer leurs positions sur d’autres marchés réputés plus rentables. Dans le même temps, nombres d’acteurs africains

épargné les secteurs de la banque et de l’assurance. Les

de taille réduite et/ou insuffisamment organisés pour

implantations, les retours, voire les consolidations, sur le

faire face à ces nouvelles réglementations édictées

continent, d’un certain nombre d’acteurs internationaux

par les régulateurs régionaux, se voient repris par des

de premier plan, comme AXA, Allianz, Standard

groupes plus importants de dimension panafricaine,

Chartered Bank ou encore ICBC, le plus souvent au

le plus souvent dirigés par des entrepreneurs africains.

moyen d’opérations de croissance externe, démontrent

Les opérations récentes réalisées par NSIA Banque

l’importance de ce mouvement.

(Diamond Bank), Attijariwafa (Barclays Bank Egypt),

Cependant, l’action des différents régulateurs africains entraîne une recomposition de ces mêmes secteurs sur l’ensemble du continent, et particulièrement en Afrique

Sunu (BPEC) et BCP (Banque des Mascareignes) ou les ambitions de Mauritius Commercial Bank ou de Stanbic sur le continent illustrent cette tendance.

Subsaharienne francophone. Ces nouvelles règles,

Notons également à leurs côtés la présence d’un nombre

d’ores et déjà appliquées, sont connues puisqu’elles

croissant de nouveaux acteurs issus de la fintech et du

sont calquées sur celles adoptées par les régulateurs

digital banking, autre tendance majeure de ces secteurs en pleine recomposition.

occidentaux après la crise financière de 2008. Ces règles sont destinées, en particulier, à augmenter les ratios de solvabilité et à renforcer les exigences de capital social et de fonds propres effectifs des établissements concernés (il s’agit notamment des normes dites Bâle II et Bâle III). Elles permettent aussi de fixer un cadre en matière de gouvernance, de conformité et de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme.

Les tendances de cette recomposition L’ u n e d es te n d a n c es d u m o m e n t se t ra d u i t par le redimensionnement ou le repli progressif d’établissements financiers internationaux dont

CMS France

E-mail : pierre.marly@cms-fl.com

CMS Royaume-uni

E-mail : chinyelu.oranefo@cms-cmno.com

cms.law


Afrique subsaharienne

ZONE FRANC

BAROMÈTRE Casablanca distance Paris

MÉTHODOLOGIE

Après l’Uemoa, les établissements bancaires chérifiens étendent peu à peu leur domination à l’Afrique centrale francophone. ÉRIC DUPUY

es établissements marocains poursuivent leur montée en puissance dans le paysage bancaire de la zone franc. Déjà leaders (parmi les banques étrangères) depuis quelques années dans l’Uemoa, Attijariwafa Bank, BMCE Bank et BCP sont sur le point d’étendre leur leadership à l’Afrique centrale. En septembre 2018, BCP a ainsi annoncé l’acquisition des filiales du groupe français BPCE au Cameroun et au Congo. Le recul des banques hexagonales au sein de la Cemac est accentué par le désengagement de BNP Paribas du Gabon, après qu’il a cédé en juin 2018 sa filiale au Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS). Résultat : une fois la cession des filiales de BPCE finalisée, les banques du royaume devraient afficher un total d’actifs dans l’ensemble de la zone CFA d’environ 12 milliards de F CFA (18,3 millions d’euros), contre quelque 6 milliards pour les banques françaises. Les trois géants marocains devraient également compter entre 9 000 et 10 000 employés dans la zone, contre moins de 5 000 pour leurs consœurs dans l’Hexagone. Ce fossé devrait logiquement se creuser davantage. BMCE Bank n’a pas encore réellement débuté son déploiement en Afrique centrale et BCP devrait utiliser ses nouvelles filiales dans la zone pour accélérer son développement. Surtout,

L

Société générale semble désormais bien seule. Une fois le retrait de BPCE acté, elle représentera 80 % des actifs des banques françaises en zone CFA. Enfin, selon les données fournies par notre baromètre, les banques marocaines n’ont jamais compté autant d’agences dans la région : 918 à la fin de 2017, contre 903 à la fin de 2016, soit 2,7 fois plus que les banques françaises, ce qui laisse augurer d’une augmentation soutenue des revenus dans les années à venir.

LES BANQUES MAROCAINES N’ONT JAMAIS COMPTÉ AUTANT D’AGENCES DANS LA RÉGION : 918 FIN 2017, CONTRE 903 FIN 2016.

28

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

Le leader Ecobank

Les cartes continuent à être redistribuées parmi les principaux acteurs de la zone franc, comme le révèle notre baromètre ci-contre. Toujours leader, Ecobank lève toutefois le pied en Afrique centrale et ne compte plus que le troisième réseau d’agences en Afrique de l’Ouest et dans l’ensemble de la zone franc. Même isolée parmi les banques françaises, Société générale poursuit sa stratégie de croissance très forte dans ses pays d’implantation, avec une hausse à deux chiffres de ses actifs, de ses revenus et des crédits octroyés. La banque semble par ailleurs leader parmi les grands groupes sur le segment de la banque digitale (avec le lancement du porte-monnaie électronique Yup), un sujet fondamental à l’heure où un nouvel acteur, l’opérateur français Orange, pourrait bien faire bouger les lignes une fois son agrément bancaire obtenu dans la zone Uemoa.

Pour parvenir à mesurer le poids des grands groupes bancaires dans la zone franc, Jeune Afrique a compilé les bilans financiers de l’ensemble de leurs filiales dans les quatorze pays subsahariens concernés. Les chiffres sont arrêtés à fin 2017, sauf pour certaines banques dont nous n’avons pu obtenir les données actualisées. Pour les groupes dont le siège est situé dans l’un des pays de la zone (Ecobank et BGFI Bank), seuls les chiffres des filiales exerçant dans la région ont été pris en compte, les résultats consolidés des holdings étant évidemment exclus. Les données ont été comptabilisées en intégralité, même si le groupe étudié ne possède pas 100 % du capital. Seules exceptions : Banque de développement du Mali, dont les données n’ont été ajoutées au total de BMCE Bank qu’à hauteur du capital détenu. La Congolaise de banque, autre filiale de BMCE, a été comptée en totalité, dans la mesure où le groupe marocain en a le management. Les chiffres concernant les agences ont été compilés en exclusivité pour Jeune Afrique par le cabinet Devlhon Consulting.


LES ROIS DE L’UEMOA

Ecobank

Société générale

Actifs totaux, zone franc

(en milliards de F CFA)

4 542

4 312

BMCE Bank

(en milliards de F CFA)

4 989 Ecobank

BMCE Bank

Banques marocaines

3 462 1 818

Société générale

Afriland

339

Ecobank

LE MATCH MAROC-FRANCE

Actifs totaux

5 891 4 948

LES CRACKS DE LA CEMAC

2 390

1 486

BGFI Bank

Société générale

PNB

328

328

337

BMCE Bank

262

Ecobank

167

207

BGFI Bank

Société générale

Société générale

2 523

Ecobank Attijariwafa Bank

2 038

Afriland

2 005

Société générale

Ecobank

2 327

BMCE Bank

1 525

BGFIBank

9 339

Banques françaises

368

Banques marocaines

2 399

259

306

Attijariwafa Bank

Ecobank

Ecobank

4 067

Société générale

3 940

96

84

68

Ecobank

Société générale

Banques françaises

8 157

BMCE Bank

2 992 2 656 2 562

Banques françaises

5 953

Société générale Attijariwafa BGFI Bank Bank

1 284

1 160

18

BCP

9

Attijariwafa Bank

Ouvertures et fermetures d’agences

51

BMCE Bank

-19

-17

BCP

BGFI Bank

Banques marocaines

Attijariwafa Bank Ecobank

Banques marocaines

Attijariwafa Afriland Ecobank Bank

Effectifs

3 450

19

Société générale

346

238

8

BCP

1 464

918

BMCE Bank

12

Crédits

Agences zone franc

349

355

Attijariwafa Bank

44

Attijariwafa Bank Société générale

variation en %, 2016-2017

AVEC

BMCE Bank

9

4 889

Banques françaises

Agences

12

PNB

1 256 987

13

Société générale Attijariwafa Bank

variation en %, 2016-2017

Actifs totaux Cemac

2 298

Actifs totaux

variation en %, 2016-2017

BCP

102

Société générale Attijariwafa Bank

Crédits

3 285

7 288

Banques marocaines

109

(en milliards de F CFA) Société générale

Banques françaises

Actifs totaux Uemoa

(en milliards de F CFA)

BMCE Attijariwafa Bank Bank

10 804

LES CHAMPIONS DE LA CROISSANCE

1 133

variation en %, 2016-2017 BMCE Bank

14

Société Afriland générale

4

3

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

SOURCE : JEUNE AFRIQUE – DEVLHON CONSULTING (POUR LES AGENCES) DONNÉES 2017

LES TITANS DE LA ZONE FRANC

29


La Plateforme pour investir dans les infrastructures Le 14 septembre dernier, Africa50 a procédé à l’inauguration de son siège à Casablanca, la capitale économique du Royaume du Maroc. Cette cérémonie succède à une série d’évènements qui ont marqué le cheminement de l’Institution depuis sa création. En 2012 les chefs d’états africains réunis lors du 18ème Sommet de l’Union Africaine avait appelé à la création d’un véhicule de financement innovant pour remédier au déficit chronique des infrastructures sur le continent. En réponse à cet appel, la Banque Africaine de Développement et un certain nombre d’états africains ont créé Africa50, dont la charte constitutive a été ratifiée par les ministres africains des finances en mai 2013, lors du 50ème anniversaire de l’Union Africaine.

A

ujourd’hui Africa50 est devenu un partenaire clé pour les gouvernements, les institutions de financement et les développeurs de projets d’infrastructures opérant sur le continent africain. Lors de sa troisième assemblée générale, organisée à Nairobi en juillet dernier, le gouvernement kenyan a annoncé qu’il doublerait sa participation dans l’actionnariat d’Africa50, à 100 millions de dollars US. Récemment, deux autres pays, le Rwanda et l’Ile Maurice ont rejoint Africa50, portant ainsi le nombre de pays africains actionnaires d’Africa50 à 27, pour un capital engagé de plus de 850 millions de dollars US. UNE ORGANISATION INNOVANTE Africa50, a vu le jour, avec un mandat clair, précis et ambitieux : mobiliser les financements du secteur privé pour accélérer le développement des infrastructures en Afrique. L’institution conjugue ses connaissances et son expertise du continent avec les meilleures pratiques internationales. Sa société de développement de projets Africa50 Project Development, fournit du capital-risque et des services consultatifs pour accompagner les projets en phase de démarrage, tandis que sa société de financement de projets Africa50 Project Finance, opère sous la forme d’un fonds de capital-investissement pour mobiliser des financements supplémentaires. Les deux s’appuient sur la relation étroite entre Africa50 et ses actionnaires souverains pour faciliter le succès des projets. UNE ÉQUIPE EXPÉRIMENTÉE ET DIVERSIFIÉE Africa50 est une organisation agile qui allie

Troisième Assemblée générale des actionnaires d’Africa50, à Nairobi, le 19 juillet 2018 De gauche à droite: Le secrétaire du Cabinet au Trésor national du Kenya, Henry Rotich; le ministre des Finances kenyan, S.E.M. Uhuru Kenyatta; le Président de la Banque africaine de développement, Dr Akinwumi Adesina; le Directeur général d’Africa50, Alain Ebobissé.

Inauguration du Siège d’Africa50 à Casablanca, le 14 septembre 2018 A droite: Carole Wainaina, Directrice des opérations d’Africa50; le Directeur général d’Africa 50, Alain Ebobissé; le Secrétaire d’Etat marocain à l’Investissement, Othman Ferdaous, et l’ancien Ministre des Affaires étrangères du Maroc, Salaheddine Mezouar. A gauche: L’équipe de direction d’Africa50 avec les membres de son Conseil d’administration.

une approche commerciale centrée sur le secteur privé avec une compréhension approfondie du développement. Son équipe de direction regroupe des experts d’Afrique, d’Asie, d’Europe et d’Amérique du Nord ayant une vaste expérience dans le secteur privé et les organisations multilatérales. Le Directeur général, Alain Ebobissé, d’origine camerounaise, a pris

fonction en 2016 après une brillante carrière au sein du Groupe de la Banque mondiale, notamment en tant que directeur mondial d’InfraVentures, le fonds de développement de projets d’infrastructure de la Banque. Carole Wainaina, Directrice des opérations, d’origine kényane, était auparavant Secrétaire générale adjointe des Nations


PUBLI-INFORMATION

Unies, après une longue carrière dans des multinationales aux États-Unis, en Europe et en Afrique, notamment en tant que directrice du bureau du Président de CocaCola. Le conseil d’administration d’Africa50 est présidé par Dr. Akinwumi Adesina, Président de la Banque africaine de développement. UN GUICHET UNIQUE AVEC UN MANDAT DE DÉVELOPPEMENT Africa50 se distingue des autres fonds par sa capacité à déployer des capitaux à la fois au début et à la fin du cycle de vie d’un projet, le distingue des autres fonds: «Nous sommes en mesure de fonctionner comme un guichet unique tout au long du cycle de vie d’un projet», souligne M. Ebobissé. Africa50 peut investir dans tous les secteurs, mais l’institution donne priorité aux secteurs de l’énergie, des transports, des technologies de l’information et du gaz naturel. Les projets doivent avoir une forte participation du secteur privé et valoir généralement plus de 100 millions de dollars US. Son mandat est double: offrir un rendement approprié aux investisseurs tout en s’assurant que les projets bénéficient les économies locales africaines et répondent aux normes internationales en termes de développement social et humain, de respect de l’environnement et de gouvernance. RÉPONDRE À UN BESOIN CRITIQUE Il n’est pas surprenant que l’Union africaine ait fait appel à la création d’un fonds axé sur la mobilisation de capitaux privés pour les infrastructures. Le financement privé ne représente qu’une petite fraction des 170 milliards de dollars US nécessaires (source: BAD), pour combler le déficit d’infrastructures de l’Afrique. Par ailleurs, les trois premiers investissements d’Africa50 ont été effectués au Nigéria, en Égypte et au Sénégal, dans le domaine de l’énergie. Il s’agit d’un secteur primordial pour le développement économique du continent. L’accès à l’électricité en Afrique est encore faible ou peu fiable et souvent coûteux.. De l’exploitation d’une usine, d’un hôpital ou d’une école à l’alimentation électrique des télécommunications, l’énergie est essentielle au développement économique. De même, les technologies de l’information et les systèmes de transports sont le moteur d’une économie moderne. Les Africains doivent être connectés, non seulement les uns avec les autres, mais avec l’économie mondiale.

Africa50 investit dans la transaction Room2Run, une titrisation synthétique d’1 milliard de dollars US africaine de développement dispose de la stratégie nécessaire pour combler ces lacunes financières dans les infrastructures, et Room2Run nous offre les capacités de la réaliser. »

Le Président de la Banque africaine de développement, Dr. Akinwumi Adesina (au milieu); Raza Hasnani, Responsable des investissements d’infrastructure, Africa50 (1er à droite); Andrew Hohns, Gestionnaire de portefeuille principal et Responsable de l’investissement dans les infrastructures (2ème à gauche); Juan Carlos Martorell, Responsable des transactions structurées chez Mizuho International, après l’annonce de la transaction à Ottawa, Canada.

Avec la Banque africaine de développement (BAD), la Commission européenne, Mariner Investment Group, LLC (Mariner) et Mizuho International plc, Africa 50 a participé à l’annonce de la réalisation de Room2Run, une titrisation synthétique d’un milliard de dollars américains correspondant à un portefeuille de risque de crédit panafricain bonifié. Room2Run constitue le tout premier portefeuille de titrisation synthétique réalisé entre une banque multilatérale de développement et des investisseurs du secteur privé. Il lance le recours à l’opération de titrisation et de transfert de risque de crédit sur le segment jusque-là inexploré des marchés financiers. La transaction fait directement suite au Plan d’action du G20 pour l’optimisation des bilans des banques multilatérales de développement. « Room2Run nous apporte de nouvelles ressources pour investir dans les projets dont les Africains ont le plus besoin », a déclaré Akinwumi Adesina, président du Groupe de la Banque africaine de développement. « L’Afrique offre les perspectives les plus prometteuses et les plus grandes ressources naturelles, et sa population est la plus jeune du monde. Mais nous enregistrons également les déficits en infrastructures les plus persistants au monde. La Banque

«Il faut investir intelligemment dans les infrastructures», a récemment déclaré le Président du Conseil d’administration d’Africa50, Dr. Adesina, aux gouvernements, en les encourageant à promouvoir

Structuré sous forme de titrisation synthétique par Mizuho International, Room2Run transfère le risque de crédit mezzanine sur environ 50 prêts provenant du portefeuille de prêts non souverains de la Banque africaine de développement, notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports, des finances et des actifs de fabrication. Le portefeuille couvre l’ensemble du continent africain, avec une exposition auprès d’emprunteurs en Afrique du Nord, en Afrique de l’Ouest, en Afrique centrale, en Afrique de l’Est et en Afrique australe. Mariner, le gestionnaire mondial d’actifs alternatifs et filiale à participation majoritaire d’ORIX USA, est le principal investisseur dans la transaction, par le biais de son fonds International Infrastructure Finance Company II (IIFC II). Africa50, la plateforme panafricaine d’investissement dans les infrastructures, investit aux côtés de Mariner dans le secteur privé. Le Fonds européen pour le développement durable de la Commission européenne apporte une protection de crédit supplémentaire sous forme de garantie prioritaire mezzanine. Raza Hasnani, directeur des investissements en infrastructure d’Africa50, a déclaré : « Room2Run offre une solution innovante et viable sur le plan commercial pour les objectifs de gestion du risque et de prêt de la Banque africaine de développement, tout en ouvrant la voie aux investisseurs commerciaux pour soutenir la croissance des infrastructures sur le continent et en bénéficier. Africa50 est très heureux d’avoir investi dans cette transaction historique, qui s’inscrit dans notre mission consistant à promouvoir une hausse des investissements dans les infrastructures en Afrique et à créer des canaux de circulation de capitaux institutionnels à long terme dans cet espace. »

la libre circulation des échanges, des personnes, des capitaux et des moyens de transport. «On ne peut pas s’attendre à ce que les investissements prospèrent dans des pays où il est difficile de s’y rendre.» n


Afrique subsaharienne ZONE FRANC

Yoann Lhonneur

Directeur associé de Devlhon Consulting

« Les banques continuent d’investir dans leur réseau » Reste que certaines banques ne vont pas en Afrique car la mise à l’échelle de leur dispositif de risque est trop lourde pour elles.

Propos recueillis par RÉMY DARRAS

Il faut aussi pouvoir déployer la même offre sur six pays à la fois. Les gains ne seront pas là très vite.

Les agences ont-elles suffisamment modernisé leurs produits? Non. Le défi est d’intégrer l’agence dans un parcours client totalement repensé. Par un virage à 180 degrés de la distribution bancaire, omnicanal. Muscler le point de vente demeure un enjeu crucial pour créer du « bon » trafic de clientèle. Pour cela, il faut d’abord délester l’agence par une bascule massive des transactions vers le canal mobile. Beaucoup d’espèces sont manipulées. On a encore un mur procédural. Les banques travaillent beaucoup sur la simplification des usages. L’enjeu n’est pas que technologique. Il faut réduire certaines procédures et faire plus de pédagogie sur le produit.

Les banques ont-elles bien réagi face aux nouvelles offres des telcos? Elles n’ont pas vu venir la rapidité de déploiement et de conception des opérateurs de télécommunications. Elles ont essayé de parer au plus pressé en sortant des offres digitales. Elles ont simplifié leur processus interne, avec des infrastructures plus légères. Elles sont conscientes que la pression réglementaire va augmenter autour de la lutte contre le blanchiment et qu’elles devront mieux connaître leur clientèle.

La croissance des banques passe-t-elle encore par celle des points de vente? Les grandes banques investissent dans leur réseau. Elles ne peuvent pas faire l’impasse sur l’accueil de clients alors que le marché est en pleine croissance. Cela engendrerait des déserts bancaires dans des zones déjà sous-équipées. D’ici à cinq ans, moins de 25 % des nouveaux nœuds urbains seront servis par une agence bancaire.

VINCENT FOURNIER/JA

La nouvelle réglementation de l’Uemoa pousse les groupes bancaires à avoir leur propre direction régionale. Pour quels avantages? Jusqu’ici, dans les zones Cemac et Uemoa, pour bénéficier d’un crédit important, les informations remontaient jusqu’au siège des banques à Casablanca ou à Paris, qui centralisaient les prises de décision en jonglant avec les politiques de risques locales. Plutôt que d’avoir six pays éparpillés, vous pouvez augmenter en taille critique en réalisant des économies d’échelle. Les banques sont forcées à investir, à professionnaliser leurs structures. Cela crée un marché de hauts cadres experts, qui voient des perspectives avec un siège régional plus africanisé et une vraie politique de ressources humaines.

Compte tenu des disparités entre les pays, est-ce une transition facile? À très court terme, les challenges d’exécution sont très forts. En Europe, les back-offices multinationaux ont peiné à émerger. Les banques étaient autrefois très dépendantes de circuits physiques sur le transport des chèques ou encore le dossier de crédit. Le digital aide à réduire ces problèmes d’espace-temps. Mais les réglementations locales ne sont pas encore toutes équivalentes, les économies ne sont pas les mêmes. 32

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


3,9 MILLIARDS US$

1,1 MILLIONS

EN FINANCEMENT DE PROJET ET COMMERCE

D’EMPLOIS CRÉÉS

VERS LA TRANSFORMATION ET L’INTÉGRATION DES ÉCONOMIES DE LA RÉGION En octroyant différents types de financement,TDB facilite le commerce, l’intégration économique régionale et le développement durable, tout en favorisant les projets transfrontaliers.

www.tdbgroup.org


Afrique subsaharienne

PORTRAIT

FERNAND KUISSU

Jusqu’en 2014, il dirigeait UBA Cameroun.

L’irrésistible ascension de Georges Wega À 48 ans, ce Camerounais supervise depuis juillet 2018 les huit filiales de Société générale en Afrique de l’Ouest. Sa mission : renforcer le leadership du groupe français dans la région. OMER MBADI, à Yaoundé

uatre années pour se retrouver sur le toit de l’Afrique de l’Ouest. En 2014, Georges King Wega dirigeait la filiale camerounaise du groupe nigérian United Bank for Africa (UBA) lorsqu’il fut débauché par Société générale. Deux ans plus tard, il a poursuivi son ascension au sein du groupe français en prenant les rênes de Société générale de banques au Sénégal (SGBS), qui sortait tout juste d’une période de fortes turbulences. Sa nomination en juillet 2018 à la tête de la direction régionale Afrique de l’Ouest, qui supervise depuis Abidjan les filiales de banque de détail au Bénin, au Burkina Faso, en Côte d’Ivoire, en Guinée, en Mauritanie, au Sénégal, au Togo et au Ghana, sonne comme une reconnaissance du travail abattu au sein de la deuxième banque sénégalaise. Elle confirme

Q

34

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

JEU DE CHAISES MUSICALES C’est Jean-Marc Mancel qui succède à Georges Wega à la tête de Société générale de banques au Sénégal (SGBS). Il était depuis 2015 directeur général de Société générale Burkina Faso (SGBF). Il sera remplacé à la SGBF par Harold Coffi, jusque-là directeur général adjoint de la SGBCI. Tous les deux seront rattachés à Georges Wega.

surtout la volonté du groupe hexagonal de promouvoir des cadres africains pour diriger ses succursales continentales. Ainsi, Georges Wega succède au Français Hubert de Saint Jean et devient de ce fait l’interlocuteur direct d’Alexandre Maymat, le responsable Afrique, Asie, Méditerranée et Outre-Mer du groupe. « L’expérience de Georges Wega lui a donné de l’entregent, une maîtrise des problématiques de marché qui dépasse le cadre d’un seul pays », rappelait d’ailleurs ce dernier en juin 2016. Après avoir décroché en 1994 son diplôme d’ingénieur en génie industriel à l’Université du Québec, Georges Wega rejoint la Société canadienne des Postes, tout en enseignant l’économie, la finance et la comptabilité dans son ex-école. En 2003, il part travailler pour General Electric à Bruxelles et à Amsterdam, puis rejoint la banque Barclays à Londres, avant de poser ses valises à Lagos. Il est alors repéré par le milliardaire Tony Elumelu et intègre UBA.

Mobile banking avec Yup

Georges Wega règne désormais sur un mastodonte de plus de 4 000 employés, qui comprend 980 000 clients et dont le bilan global s’élevait à 4 300 milliards de F CFA (6,6 milliards d’euros) en 2017. Cette année-là, les crédits ont atteint 2 300 milliards de F CFA, tandis que le montant des dépôts était de l’ordre de 2 900 milliards de F CFA. Dans ses nouvelles fonctions, il devra surtout préserver le leadership régional d’un groupe confronté à la montée en puissance d’acteurs africains et au renforcement des réglementations. « La transformation lancée il y a quelques années va s’accélérer autour d’axes majeurs comme le financement des PME, des infrastructures, de l’agrobusiness ou encore des énergies renouvelables », indique une source interne à Société générale. L’autre chantier prioritaire porte sur l’approfondissement de l’inclusion financière, à travers notamment le mobile banking. Ainsi, l’Afrique de l’Ouest doit jouer un rôle stratégique pour permettre à Société générale d’atteindre son objectif de 3 millions d’utilisateurs de son application Yup à l’horizon 2020. En homme de challenges, Georges Wega semble prêt à relever ce nouveau défi, en attendant ce que le groupe français lui réserve pour l’avenir.


LE No.1 MONDIAL DU LOGICIEL BANCAIRE Plus de 3000 banques dans 150 pays utilisent Temenos


Afrique subsaharienne

STRATÉGIE

Le retour gagnant de Jean Kacou Diagou

Ces deux dernières années, le patrron de l’assureur ivoirien NSIA a finalisé d’importanttes opérations visant à développer le pôle bancaire du groupe et à renforcer ses fonds propres.

Le PDG de NSIA préside aussi la Chambre de commerce AfriqueAsie du Sud-Est, une plateforme de rencontres entre hommes d’affaires africains et asiatiques.

BAUDELAIRE MIEU, à Abidjan

a success-story de Jean Kacou Diagou, considéré comme la deuxième fortune de Côte d’Ivoire, se poursuit à la tête de Nouvelle Société interafricaine d’assurance (NSIA), qu’il a fondé au milieu des années 1990. Engagé dans la gouvernance quotidienne du groupe, dont, à 72 ans, il tient toujours fermement les rênes, l’homme d’affaires ivoirien multiplie les opérations. Ainsi, en juillet 2018, NSIA a créé Orange Bank Africa avec l’opérateur de télécoms français. L’établissement sera un relais additionnel du service de mobile banking Orange Money et sera axé sur la banque de détail, le microcrédit et les produits d’assurances. La nouvelle entité s’appuiera par ailleurs sur le réseau ouest-africain du groupe ivoirien, comme l’avait révélé en juin dernier Jeune Afrique Business+. Mais son expansion pourrait se faire rapidement dans d’autres pays d’Afrique de l’Ouest où Orange est implanté. Selon le pacte provisoire d’actionnaires, NSIA détiendra 25 % d’Orange Bank Africa, et Orange environ 75 %. À terme, l’opérateur de télécoms contrôlera le joint-venture. Les activités devraient démarrer avant la fin de l’année ou au plus tard au début de 2019, après l’obtention de toutes les autorisations et de tous les agréments auprès des autorités réglementaires, notamment la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). L’année 2017 aura aussi été faste pour NSIA. La vision stratégique de Jean Kacou Diagou était alors de développer le pool bancaire du groupe, en retard par rapport à la branche assurance. Mais, pour cela, NSIA devait au préalable renflouer ses fonds propres et consolider ses ressources.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

VIN CE NT FO UR

36

NIE R/JA

L


Un environnement propice à l’innovation Une économie diversifiée Un hub régional en transports et logistique Des infrastructures et services aux standards internationaux De nouvelles offres touristiques

Un port d’attache pour les investisseurs

© V. FOURNIER pour J.A. - Droits réservés

Au carrefour de l’Afrique, du monde arabe et de l’Asie


Afrique subsaharienne STRATÉGIE

En juillet, dans le cadre d’une recapitalisation, NSIA Banque a ouvert son capital à travers une offre publique d’achat (OPA), suivie d’une introduction à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d’Abidjan. L’opération, prévue pour durer plusieurs jours, a été clôturée de manière anticipée dès le premier jour des souscriptions. NSIA Banque Côte d’Ivoire a récolté 28,2 milliards de F CFA (43 millions d’euros) grâce à l’émission de 3 170 millions d’actions nouvelles. Cette transaction a permis à l’État de se retirer définitivement de l’actionnariat de la banque.

Bataille de la rentabilité

LE PROCHAIN DÉFI DE L’EX-PATRON DES PATRONS IVOIRIENS EST L’IMPLANTATION DE NSIA BANQUE AU TOGO, PUIS DANS LES AUTRES PAYS DE L’UEMOA.

Quelques mois plus tôt, en mai 2017, à la grande surprise de la communauté financière d’Afrique de l’Ouest, Jean Kacou Diagou bouclait l’entrée du réassureur helvétique Swiss Re dans le capital de Manzi Finances, le holding qui porte les parts de sa famille dans le groupe NSIA. L’astuce consistant à faire entrer Swiss Re dans Manzi Finances évitait de diluer les parts de la famille dans le groupe NSIA constitué du pool assurance et bancaire. La transaction a porté sur un montant de 100 millions d’euros et concernait moins de 30 % du capital. Ce deal était en réalité lié à un autre, plus stratégique, qui se tramait en coulisses. « Le président Diagou ne fait rien au hasard, tous ses actes sont planifiés. La cession de parts à Swiss Re cachait un autre gros deal à venir », a confié à Jeune Afrique un proche de l’homme d’affaires. Car plusieurs semaines avant l’acquisition d’une participation dans Manzi Finances par Swiss Re, Jean Kacou Diagou et sa fille Bénédicte Janine, directrice générale du pôle banque, avaient entrepris des négociations avec le nigérian Diamond Bank Plc,

DES PARTENARIATS QUI RAPPORTENT Pour consolider les actifs de son groupe, Jean Kacou Diagou a privilégié des partenaires de premier plan. En 2015, pour suppléer la sortie du capital-investisseur américain Emerging Capital Partners (ECP), qui détenait 26,3 % de NSIA participations, le holding du groupe, Jean Kacou Diagou a porté son choix sur la Banque nationale

38

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

du Canada (BNC), qui a acquis 20,9 %, et sur le fonds Amethis (5,4 %). L’opération a rapporté 100 millions d’euros. La même démarche a été adoptée dans le cadre de Manzi Finances, le holding de la famille Diagou, avec l’arrivée en juin 2017 de Swiss Re pour également 100 millions d’euros. B.M.

qui préparait son retrait d’Afrique francophone, notamment du Bénin, de Côte d’Ivoire et du Sénégal. À la fin de novembre 2017, NSIA annonçait la finalisation du rachat de Diamond Bank. Le montage financier s’est structuré autour de Manzi Finances, NSIA vie assurances et NSIA Banque Côte d’Ivoire pour plus de 61 millions d’euros. La relation entre NSIA et Diamond s’est nouée en 2011, quand le premier a racheté au second Adic Insurance au Nigeria. Le groupe ivoirien contrôle désormais 97,07 % du capital de Diamond Bank SA. Cette opération a notamment permis d’étoffer le réseau de NSIA Banque, seulement présente jusque-là en Côte d’Ivoire et en Guinée. Le prochain défi de Jean Kacou Diagou est l’implantation de NSIA Banque au Togo, puis dans les autres pays de l’Uemoa. Le fondateur reste à l’affût de toutes les opportunités et analyse attentivement les potentiels de croissance avant de s’engager. « Nous visons la place de leader dans le secteur bancaire ouest-africain, une position que nous avons déjà dans les assurances. Notre bataille sera celle de la rentabilité », explique-t-il.

Montée en puissance

En Côte d’Ivoire, NSIA Banque est montée en puissance au fil des ans. À la fin de 2017, elle possédait un réseau de 81 agences à travers le pays. Son chiffre d’affaires a atteint, cette année-là, plus de 1 004 milliards de F CFA, contre 843,2 milliards un an plus tôt. Et la banque a renforcé ses fonds propres à hauteur de 66 %, pour atteindre 59 milliards de F CFA à la fin 2016. Confiné dans le secteur des assurances pendant plusieurs années, NSIA a démarré son aventure bancaire en 2006 avec l’acquisition des parts du groupe belge La Belgolaise dans la Banque internationale pour l’Afrique occidentale (BIAO). Une opération à laquelle s’opposait Paul Antoine Bohoun Bouabré, alors ministre de l’Économie et des Finances de Laurent Gbagbo, qui conseillait au contraire de nationaliser la banque dans laquelle l’État détenait une participation. Mais Charles Konan Banny, l’ex-gouverneur de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) devenu Premier ministre en décembre 2005, a convaincu le président Laurent Gbagbo d’autoriser l’opération.



Afrique subsaharienne

NOUVEL ENTRANT BANQUE

La BMS capitalise sur ses succès Le premier financeur de l’économie malienne enregistre une forte croissance de ses activités depuis 2016. Il peaufine désormais son expansion sous-régionale. AMADOU OURY DIALLO

N

«

40

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

166

DR

os bons résultats s’expliquent principalement par une connaissance approfondie du marché malien et une stratégie agressive de pénétration de celui-ci, caractérisée par la qualité des services fournis à la clientèle et la diversité des produits offerts », analyse Babaly Ba, directeur général de la Banque malienne de solidarité (BMS). Dotée d’un confortable capital social de 35 milliards de F CFA (53,4 millions d’euros), en forte hausse depuis l’opération de fusion-absorption de la Banque de l’habitat du Mali (BHM), en mars 2016, la BMS enregistre une importante croissance de ses activités depuis plusieurs années. Résultat, son total de bilan a atteint 719 milliards de F CFA en 2017, contre 618,6 milliards en 2016 (+ 16 %), ce qui lui permet de se hisser à la première place des treize banques que comptait le secteur malien au 31 décembre 2017. Dans le détail, la BMS a collecté en 2017 des ressources d’un montant de

encore plus dense du territoire. Cette politique active d’ouverture d’agences est déjà en cours depuis quelques années, aussi bien dans la capitale malienne que dans les régions intérieures, comme à Bandiagara, dans la région de Mopti. La BMS compte au total un réseau de 40 agences et bureaux, ventilés entre le district de Bamako (18) et l’intérieur du pays (22). En matière de produit net bancaire (PNB), l’établissement, actif sur le marché malien depuis septembre 2002, a en 2017 réalisé 34,2 milliards de F CFA, soit une hausse de 18 % par rapport à 2016 (29 milliards). Le résultat net a, quant à lui, atteint 7,5 milliards de F CFA, contre 4,6 milliards en 2016, soit une progression de 60 %. Cette performance est due, selon Babaly Ba, à la « réalisation d’un bon niveau de produits d’exploitation bancaire et d’une Rang maîtrise des charges ». dans les 200 Avec l’adoption e d’un Plan stratéNationalité : malienne gique à moyen Date de création : 2002 terme (PMT Actionnaires 2017-2021), la BMS Personnes morales nationales 409,7 milliards prend aujourd’hui Total de bilan 2017 de F CFA un nouveau virage. 1 317 millions de dollars (contre Si, sur le plan Produit net bancaire 2017 375,2 milliards national, elle envisage 63 millions de dollars en 2016, soit une de muscler davantage progression de 9,2 %), sa politique de financeet octroyé 361,2 milliards ment de l’habitat – un objectif de F CFA de crédits, contre stratégique découlant de sa récente 334,5 milliards lors de l’exercice absorption de la BHM –, mais aussi précédent, soit une hausse de 8 %. des PME, du commerce, de l’agriculD’ailleurs, cette dernière perforture, de l’énergie, des mines, etc., la mance fait de la banque le premier BMS affiche de nouvelles ambitions financeur de l’économie malienne. au niveau sous-régional. Estimant Dans son rapport de l’exercice que ses assises sont maintenant 2017, l’équipe dirigeante a toutefois suffisamment solides, elle entend affiché son ambition de mieux cibler démarrer son expansion par le la clientèle de proximité, à côté, biais de la transformation de sa bien sûr, de celle institutionnelle succursale ivoirienne en filiale. et corporate. Pour y parvenir, elle Ce qui serait une première pour souhaite s’appuyer sur un maillage une banque malienne.



Afrique subsaharienne

CAPITAL-INVESTISSEMENT

Et Abraaj s’effondra comme un château de cartes La faillite retentissante du fonds dubaïote continue de secouer le monde des capitalinvestisseurs, incitant les investisseurs spécialisés sur les pays émergents à la prudence. RACHEL SAVAGE (The Africa Report)

a finance est une affaire de confiance. Quand cette dernière est brisée, tout peut très vite s’écrouler. Ainsi s’explique la faillite au premier semestre de 2018 du capital-investisseur dubaïote Abraaj, qui, à son apogée, disposait de près de 14 milliards de dollars (12 milliards d’euros) d’actifs sous gestion. La chute, aussi brutale fut-elle, était peutêtre prévisible… Abraaj a investi plus de 1 milliard de dollars dans des entreprises privées implantées en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne. La plupart d’entre elles ne sont pas aujourd’hui affectées par les déboires du fonds car celui-ci ne prenait en général que des participations minoritaires. Les investisseurs étant pressés de sécuriser leurs fonds, l’implosion de la société a toutefois donné lieu à une série de poursuites judiciaires à travers le monde. Quelques mois plus tôt, le 25 janvier 2018, à l’occasion du Forum économique mondial de Davos, Arif Naqvi, le fondateur d’Abraaj, partage la scène avec Bill Gates autour du thème « une nouvelle ère pour la santé dans le monde ». Huit jours plus tard, le New York Times et le Wall Street Journal révèlent que des investisseurs, dont la Fondation Bill et Melinda Gates, ont fait appel à un cabinet de juricomptables pour passer au peigne fin les comptes d’Abraaj. Ils veulent comprendre pourquoi leurs 200 millions de dollars n’ont pas été investis comme prévu dans des projets relatifs à la santé au Kenya, au Nigeria et au Pakistan.

42

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

ANGEL FRANCO/NYT-REDUX-REA

L

LA CONCLUSION DES AUDITS FINANCIERS EST SANS APPEL : LA SOCIÉTÉ A PUISÉ DANS LES FONDS SOUS GESTION POUR PAYER SES DÉPENSES.

À la fin de février, Arif Naqvi remet sa démission en tant que gestionnaire du fonds. Le mois suivant, 15 % des 350 membres du personnel de la société sont licenciés, et les investisseurs ne sont plus tenus d’apporter les 3 milliards de dollars qu’ils s’étaient engagés à verser au fonds alors que ce dernier avait pour objectif d’en lever 6 milliards. La conclusion des audits financiers est sans appel: la société a puisé dans les fonds sous gestion pour payer ses dépenses. De nombreux cadres claquent la porte. Au mois de juin, tandis que les dirigeants tentent de céder des parts de la société, deux créanciers saisissent la justice dans les îles Caïmans pour mettre fin à ses activités. En réponse, Abraaj dépose une demande de liquidation provisoire.


C’était un « château de cartes », confie sous le couvert de l’anonymat l’un de ses anciens salariés. En raison de la procédure en cours, les ex-analystes que nous avons contactés ne souhaitent pas être cités. Un autre décrit, toujours en off, l’ambiance de travail qui régnait au sein de la société : « L’organisation était très centralisée, et l’atmosphère plutôt toxique. L’entreprise était dirigée comme une affaire familiale. Arif contrôlait tout. C’était son bébé, et lui seul savait s’en occuper. Tout passait entre ses mains et celles de ses proches. » Abraaj, c’est une histoire d’hubris, entretenue par des investisseurs désireux de croire qu’il est possible de gagner de l’argent tout en participant au développement des pays émergents. C’est aussi une histoire

C’est en février dernier qu’Arif Naqvi, fondateur d’Abraaj, ici dans ses bureaux new-yorkais, a remis sa démission.

d’excès et de mauvaise gestion. Même s’il s’agit d’un cas isolé, la chute d’Abraaj devrait néanmoins inciter les investisseurs à renforcer leur vigilance.

Pénurie de cash

Naqvi est né à Karachi, au Pakistan. Il a commencé le conseil en investissement à Dubaï en 1994. Après avoir réalisé une série de deals de plus en plus lucratifs, il fonde Abraaj en 2002. Alors qu’il est initialement focalisé sur le Moyen-Orient, l’acquisition d’Aureos Capital en 2012 lui permet d’étendre ses activités à l’Amérique latine, à l’Asie et à l’Afrique. En 2013, Abraaj monte au capital de Fan Milk International, un fabricant et distributeur de produits laitiers et de jus fondé au Ghana, avec une

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

43


Afrique subsaharienne CAPITAL-INVESTISSEMENT

MAUVAIS TEMPS POUR LE PRIVATE EQUITY Le secteur compte désormais plus de 150 entreprises, dont 62 % qui ont installé leur siège sur le continent. Une demi-douzaine de ces sociétés, dont le panafricain Emerging Capital Partners, les britanniques Helios Investment Partners et Development Partners International, affichent plus de 1 milliard de dollars d’actifs (866,5 millions d’euros). Mais ces acteurs affrontent une mauvaise passe. Outre la mise en liquidation d’Abraaj et l’échec de l’aventure africaine du géant américain KKR, qui n’a réalisé qu’une seule transaction en trois ans, il faut compter avec les atermoiements du titan new-yorkais Carlyle, qui déplore le montant de ses frais généraux sur le continent. De plus, les sommes mobilisées par ces entreprises ont baissé à 1,94 milliard de dollars en 2017, loin des 4,8 milliards de dollars obtenus en 2015. R.D.

44

participation de 51 %. Danone a acquis le capital restant pour plus de 360 millions de dollars. « Nous avons pris le risque d’investir dans ce que les Occidentaux appellent à tort “marchés émergents”, déclarait Naqvi à Forbes en 2015. Ce sont pour nous des marchés de croissance. » La même année, Abraaj lève près de 1 milliard de dollars pour son troisième fonds consacré à l’Afrique subsaharienne. Un ex-salarié ajoute: « Abraaj était une machine de marketing. Arif Naqvi voulait être l’homme qui inverse le cours de l’Histoire, celui qui fait quelque chose d’unique. Tel était son projet. » Mais quand on investit, il est impossible d’évacuer la question du risque. Abraaj finit par le découvrir. En 2008, le capital-investisseur prend une participation de contrôle dans K-Electric, un fournisseur d’électricité basé à Karachi, pour 360 millions de dollars, selon Forbes. En octobre 2016, il annonce qu’il vend ses parts à un acheteur chinois pour 885 millions de dollars. Mais l’opération est plusieurs fois différée pour des raisons administratives. Selon le cabinet Deloitte, sollicité par Abraaj pour étudier ses comptes et dont les conclusions ont été présentées au début de juin 2018, ce retard a provoqué une pénurie de cash. Alors que les liquidités s’assèchent, les investisseurs commencent à se poser des questions. Entre 2015 et 2016, le Growth Markets Health Fund d’Abraaj a levé 1 milliard de dollars destinés à être investis dans la santé en Asie du Sud et en Afrique subsaharienne. L’institution américaine de développement Overseas Private Investment Corp. (OPIC) y a placé 150 millions de dollars; la Fondation Gates, 100 millions. D’après le Wall Street Journal, plus de la moitié de cet argent a été confiée à Abraaj entre octobre 2016 et avril 2017. Seulement, en septembre 2017, le fonds dubaïote n’a alloué que 266 millions de dollars. La situation est d’autant plus étrange que les sociétés de private equity investissent leur argent sitôt après l’avoir reçu. Quatre des 24 investisseurs du fonds – la Fondation Gates, la Banque mondiale, l’agence britannique de coopération internationale DFID et l’Agence française de développement à travers sa filiale Proparco – commencent à s’interroger ouvertement sur la gestion du fonds. Pour rassurer les bailleurs, Naqvi met le retard sur le compte des récentes

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

élections kényanes émaillées de troubles et d’obstacles réglementaires. Par ailleurs, Abraaj avait prévu de construire un hôpital de 17 étages à Karachi, mais la ville a interdit récemment les nouveaux immeubles de plus de deux étages. La construction de deux autres hôpitaux à Lagos a, elle, été repoussée à cause de délais d’importation et d’autorisations administratives.

Des dettes abyssales

Mais les investisseurs ne se sont pas laissés convaincre, et l’histoire ne s’arrête pas là. En décembre 2017, Abraaj rend plus de 100 millions de dollars à ses partenaires et fait appel au cabinet KPMG afin d’auditer son fonds dévolu à la santé. En février 2018, il déclare que les experts-comptables, qui ont également audité ses fonds les plus importants, n’ont rien trouvé. Cependant, Deloitte n’est pas du même avis. Il affirme qu’Abraaj a utilisé son fonds dévolu à la santé pour payer ses dépenses. Il découvre également que la société dubaïote a « mélangé » 94,6 millions d’euros appartenant au fonds dédié à la santé avec l’argent d’un de ses fonds de private equity à court de cash. Deloitte ne dispose d’aucune preuve de détournement d’argent mais il fait part du manque de « gouvernance adéquate » d’Abraaj. Un rapport daté du 12 juin 2018 et rédigé par le cabinet PwC, liquidateur provisoire d’Abraaj nommé par un tribunal caïman, est encore plus accablant. Les experts-comptables n’ont pas réussi à mettre la main sur les états financiers de la société. En revanche, en se plongeant dans la comptabilité du fonds dévolu à la santé, ils ont découvert qu’Abraaj avait également emprunté de l’argent à deux autres fonds, auxquels il doit toujours 171 millions de dollars. Entre-temps, le revenu mensuel du capital-investisseur tombe à 2,2 millions de dollars, alors que ses coûts salariaux atteignent 3 millions de dollars… PwC pointe le niveau « inhabituellement » élevé de dettes d’Abraaj, principale faille du château de cartes. Ce dernier a investi 100 millions de dollars dans son fonds dévolu à la santé, soit 10 % d’engagement. Habituellement, les fonds de private equity participent à hauteur de 1 % ou 2 %. Pour l’ensemble de ses opérations, Abraaj aurait donc dû s’endetter à hauteur de 1 milliard de dollars au moins. « C’est une somme


COMMUNIQUÉ

AVIS D’EXPERT

Emmanuel HAYE

Responsable adjoint de la Division Institutions Financières et Inclusion, Proparco

Le financement des PME en Afrique : le rôle clé des intermédiaires financiers Les PME constituent l’essentiel du tissu économique et des emplois dans la plupart des pays africains. Si de plus en plus d’institutions financières souhaitent servir ce segment, les volumes de financement offerts restent encore limités. En outre, ces financements ont des maturités plus courtes, avec des taux d’intérêts plus élevés, du fait d’une perception d’un niveau de risque de crédit plus élevé des PME. Au cours des dix derLe rôle de Proparco nières années, de nomest d’accompagner breux pays africains ont les institutions mis en œuvre d’imporfinancières qui tantes réformes visant développent une à améliorer l’environnement juridique, adminisoffre adaptée aux tratif et judiciaire, afin besoins des PME. de faciliter l’activité des acteurs économiques. Mais les progrès ont été inégaux. Recouvrer des créances ou réaliser des garanties reste un processus long et ardu et les banques demeurent extrêmement sélectives dans le choix de leurs emprunteurs et exigeantes en termes de garanties. En outre, les banques soulignent la faiblesse des fonds propres des PME, d’où une capacité d’emprunt limitée, ainsi que certaines lacunes dans les domaines de gestion de l’entreprise. Dans ce paysage en rapide évolution, différentes solutions ont montré qu’il était possible de financer les PME de façon pérenne, par les banques comme par des acteurs spécialisés : •

La mise en place d’une organisation dédiée aux PME, c’est-à-dire des équipes spécialisées au sein de la banque avec une stratégie, des produits et des méthodologies d’analyse et de suivi adaptées. C’est par exemple ce qu’a fait la BFV-SG à Madagascar ;

La mise en place de produits de financement adaptés : le crédit-bail, l’affacturage, les prêts participatifs, etc., en notant toutefois des dispositions réglementaires parfois peu favorables. Tunisie Leasing propose par exemple aux PME des solutions de financements souples et réactives pour l’acquisition de leurs équipements ;

Le développement d’une connaissance très fine des clients et un suivi de proximité, permis notamment par les outils numériques. Ainsi, la société de financement sud-africaine SA Taxi finance une clientèle considérée comme risquée, les minibus de transport collectif, de façon soutenable et suit quotidiennement l’activité de ses clients.

Proparco soutient le financement des PME en Afrique avec son offre Prisme Inclusion Financière, en accompagnant des institutions financières (banques, leasing, microfinance, etc.) qui développent une offre à destination des PME. Ces outils comprennent notamment des lignes de crédit dédiées, de l’accompagnement technique, et des outils de partage de risque.

151, rue Saint-Honoré 75001 Paris | FRANCE Tél. : (+33) 1 53 44 47 32 www.proparco.fr |Twitter : @Proparco | LinkedIn http://blog.secteur-prive-developpement.fr


Afrique subsaharienne CAPITAL-INVESTISSEMENT

Des investissements sans limite ABRAAJ AFRICA FUND III, 2015 Closing 990 millions $ ABRAAJ NORTH AFRICA FUND III, 2015 Closing 375 millions $ ABRAAJ GROWTH MARKETS HEALTH FUND, 2016 Closing supposé 1 milliard $ ABRAAJ PRIVATE EQUITY FUND VI, 2017 Cible 6 milliards $ ABRAAJ GLOBAL CREDIT FUND, 2017 Cible 550 millions $

Plus de la moitié du fonds axée sur l’Afrique Amérique latine 343 M $ Asie 1,5 Md $ Turquie & Asie centrale 1,17 Md $

Afrique subsaharienne 1,22 Md $

Capital investi

Afrique du Nord et Moyen-Orient 3,9 Mds $

astronomique », commente le cadre d’un fonds de private equity spécialisé sur l’Afrique. Au fur et à mesure que les difficultés de trésorerie s’aggravent, la question de la dette d’Abraaj rejaillit. En mai 2018, après un défaut de paiement portant sur un prêt de 100 millions de dollars, un fonds de pension koweïtien dépose une requête dans les îles Caïmans avec pour motif la liquidation d’Abraaj. Il est rejoint quelques semaines plus tard par Auctus Fund, fondé par Hamid Jafar, dont la famille détient Crescent Petroleum, un conglomérat basé à Sharjah. Jafar avait prêté 300 millions de dollars à Abraaj en décembre 2017. L’étau se resserre davantage quand une procédure pénale est engagée contre Naqvi à Sharjah au mois de juin 2018, après que des chèques, signés en garantie du prêt, ont été refusés. « Ce prêt témoigne de la confiance qui était accordée à Arif Naqvi », ont fait valoir à la presse les avocats de Jafar à ce moment-là. « Les événements ont montré que les promesses n’ont pas été faites de bonne foi et qu’il n’y avait pas d’intention de rembourser la dette. » Le prêt était dû pour le 28 février 2018, avec un taux d’intérêt de 6 %, ont déclaré les avocats de Jafar.

Les conseils de Naqvi contestent ce point dans une interview publiée dans The Africa Report à la fin de juin 2018. « Quand le prêt a été accordé, il n’y avait pas de conditions associées, a déclaré Habib Al-Mulla, du cabinet d’avocats d’affaires Baker McKenzie. M. Naqvi s’est engagé à rembourser ces chèques […] et les Jafar le savent. » Et d’ajouter: « Il y avait assez de confiance entre eux pour que les Jafar fournissent un prêt sans discuter les modalités de paiement. » Unaccordesttoujoursendiscussion.

Liquidation des actifs

C’est le fonds britannique Actis qui a repris, à la fin de septembre 2018, les actifs africains d’Abraaj, pour lesquels plusieurs offres étaient sur la table. Les américains York Capital Management et Cerberus Capital Management, ainsi que l’Abu Dhabi Financial Group faisaient notamment partie des repreneurs potentiels. Les liquidateurs avaient rejeté, au début de juillet 2018, la proposition de Colony Capital et avaient alors lancé un nouvel appel d’offres. Alors que la plupart des entreprises financées par les fonds d’Abraaj ont elles aussi préféré garder le silence, quelques-unes ont toutefois accepté de témoigner. « Abraaj, ce sont seulement des managers, pas

UNE DÉCENNIE DE GROSSES OPÉRATIONS SUR LE CONTINENT Juillet 2006

L’un des premiers investissements d’Abraaj en Afrique s’est porté sur CI-Leasing, loueur de voitures au Nigeria. Valeur actuelle : 55 millions de dollars.

46

Décembre 2007

Le fonds dubaïote investit dans l’égyptien Orascom Construction Industries, de Naguib Sawiris.

Février 2009

Abraaj acquiert 10 % de Brookside Dairy Ltd, groupe kényan de produits laitiers fondé par la famille du président Uhuru Kenyatta.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

Avril 2015

Le dubaïote clôture une levée de fonds de 990 millions de dollars, avec 76 % du capital provenant d’investisseurs institutionnels, de fonds de pension et de fonds souverains.

Janvier 2016

En Tunisie, le fonds prend une participation dans la Société d’articles hygiéniques (SAH).

Octobre 2016

Abraaj investit dans le nigérian Indorama Eleme Fertilizer & Chemicals, qui a lancé sa seconde unité de production en juillet 2018.

Février 2017

La chaîne de cafés Java House fut l’un des derniers investissements majeurs d’Abraaj sur le continent, plus d’un an avant la faillite du groupe.



NJERI MWANGI/REUTERS

Afrique subsaharienne CAPITAL-INVESTISSEMENT

des actionnaires », a ainsi déclaré à la presse Wole Oshin, le directeur général de Custodian, un assureur nigérian dans lequel Abraaj détient une part minoritaire. « La solidité de notre entreprise ne sera pas remise en cause. » La tourmente dans laquelle Abraaj est plongé « ne nous a pas affectés, de quelque manière que ce soit », a affirmé de son côté Paul Smith, directeur de la chaîne de restauration kényane Java House à Bloomberg, en juillet 2018. « Pour le moment, les affaires tournent comme d’habitude. » Abraaj avait racheté en février 2017 une participation de 90 % dans Java House à Emerging Capital Partners, une autre société de capital-investissement, pour un montant estimé à plus de 100 millions de dollars. « La chaîne prévoit d’augmenter de 60 à 200 son nombre de points de vente au cours des quatre prochaines années, au Nigeria et en Chine notamment », a précisé Paul Smith. Un autre investissement d’Abraaj en Afrique concerne l’indonésien Indorama, producteur d’engrais en Afrique subsaharienne implanté au Nigeria. Ce dernier a annoncé, en juin 2018, la signature d’un accord de financement avec IFC (filiale de la Banque mondiale pour le secteur privé) pour la construction d’une nouvelle ligne de production avec une capacité annuelle de 2,8 tonnes de fertilisants.

48

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

Le fonds dubaïote avait acquis, au début de 2017, une participation de 90 % dans la chaîne de restauration kényane Java House, pour un montant estimé à plus de 100 millions de dollars.

ABRAAJ ÉTAIT UNE MACHINE DE MARKETING. ARIF NAQVI VOULAIT ÊTRE L’HOMME QUI INVERSE LE COURS DE L’HISTOIRE, CELUI QUI FAIT QUELQUE CHOSE D’UNIQUE. UN ANCIEN SALARIÉ DU GROUPE

Descente aux enfers isolée

Des observateurs avancent que la compétition entre les grosses sociétés de capital-investissement en Afrique a conduit Abraaj à surpayer l’acquisition d’actifs, dont le montant dépassait les 100 millions de dollars. « Il y a eu moins de deals à convoiter et plus de dollars », commente le patron d’un plus petit capital-investisseur spécialisé sur l’Afrique qui souhaite rester anonyme. Les opérations conclues l’année dernière sur le continent représentent la moitié de la valeur de celles enregistrées en 2014, soit 154 transactions recensées cette année-là pour un montant de 7,9 milliards de dollars, selon African Private Equity et Venture Capital Association. La situation s’est éclaircie, depuis, grâce à l’amélioration de la conjoncture économique au Nigeria et en Afrique du Sud. Néanmoins, la plupart des analystes s’accordent pour dire que les problèmes rencontrés par Abraaj sont de sa seule responsabilité, et non le résultat d’une industrie frénétique. Reste que l’effondrement de l’un des plus importants investisseurs dans les pays émergents n’est pas anodin. « Cela n’a rien de bon pour l’industrie du private equity, commente le cadre d’une société de capital-investissement spécialisée sur l’Afrique. À juste titre, cela incitera les investisseurs à se montrer encore plus prudents. »


PUBLI-INFORMATION


Afrique subsaharienne

STRATÉGIE

De nouveaux acteurs à l’assaut des services financiers Après les telcos, pétroliers et distributeurs cherchent à diversifier leurs revenus, fidéliser leurs clients et rentabiliser leurs points de vente en élargissant leur offre de services digitaux. NATACHA GORWITZ

ayer ses factures d’eau et d’électricité, déposer et retirer des espèces sur son compte mobile money, effectuer des transferts d’argent ou encore souscrire à des produits d’assurance. Autant de démarches que pourront effectuer, d’ici à la fin de l’année, les clients des stations-service de Total dans huit pays africains – Burkina Faso, Cameroun, Côte d’Ivoire, Kenya, Mali, Maroc, Guinée et Sénégal –, soit 500 points de vente. La major pétrolière française croit beaucoup en ce nouveau service. « Plus d’une centaine de contrats sont en cours de négociation avec des opérateurs de télécoms, des banques, des assurances, des sociétés de transfert d’argent, ainsi que des plateformes de biens et services », rapporte Thibault Flichy, vice-président marketing et digital Afrique de Total. Dans les 171 stations-service du groupe déjà équipées de l’agrégateur de moyens de paiement et de services digitaux développé par la fintech sénégalaise Touch, 10 000 transactions sont réalisées chaque jour par le biais de la plateforme, pour un montant global de 200 millions de F CFA (305 000 euros). Sur chaque transaction, les points de vente perçoivent en moyenne une commission de 1 %. Total n’est pas le seul à vouloir occuper ce créneau. De l’aveu de l’ex-patron de Total Sénégal, « pas une seule station-service ne s’ouvre aujourd’hui en Afrique subsaharienne sans services digitaux ». Par exemple, son concurrent Vivo Energy, qui exploite la marque Shell, propose aussi des services de paiement électronique et de mobile money avec Orange, MTN et Airtel, ainsi que des services de mobile banking à travers Yup, porte-monnaie électronique développé par Société générale dans plus d’une dizaine de pays africains.

P

50

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

CLEMENT TARDIF POUR JA

Au Sénégal, les 171 stations-service Total distribuent (aussi) les produits de l’assureur April.

Portées par la montée en puissance des moyens de paiement et services digitaux, les enseignes sud-africaines de grande distribution se sont aussi positionnées sur ce marché au potentiel énorme, à l’instar de la chaîne Pick n Pay, de Shoprite, qui a annoncé en mai 2018 le lancement de son porte-monnaie électronique, ou encore de SPAR, qui, en plus de distribuer des produits d’assurance à travers sa « payzone », propose un service de transfert d’argent compatible avec les guichets automatiques de Standard Bank.


Ces solutions annexes de porte-monnaie virtuel s’ajoutent aux services financiers destinés à faciliter les achats de leurs clients au sein de leur enseigne (crédit à la consommation, crédit-bail ou leasing…). Au Maroc, la chaîne d’hypermarchés Marjane, filiale du holding royal Al Mada, propose ce type de services (crédit, carte de paiement, réserve d’argent) en partenariat avec WafaSalaf, leader du crédit à la consommation dans le royaume, tout comme Géant Casino et Carrefour en Tunisie. « Les filiales de crédit à la consommation peuvent être une source de profit avec des marges très fortes », commente Yoann Lhonneur, directeur associé de Devlhon Consulting. Le sud-africain Woolworths a fait le choix de développer de tels services en interne en créant sa propre société de crédit. À l’inverse, le distributeur panafricain CFAO, actionnaire à hauteur de 24,3 % du spécialiste de crédit-bail Alios Finance, a préféré offrir des solutions de crédit en partenariat avec des organismes bancaires locaux.

Comme le souligne Yoann Lhonneur, « sur ce marché de masse dominé par le cash, le nerf de la guerre c’est de disposer du plus grand nombre de points de vente physiques ». Il est vrai que 95 % de l’activité de la vente de biens de consommation et d’équipements en Afrique est générée par les réseaux informels de petits détaillants. Sur le continent, le réseau de points de vente des pétroliers est bien plus important que celui des acteurs de la grande distribution. Avec un réseau dense de 4 500 points de vente dans 38 pays africains, jusqu’en zone rurale, Total dispose d’une force de frappe exceptionnelle et, vis-à-vis des banques, d’un atout de masse critique. Le réseau de Shell est composé de 1800 points de vente. Par comparaison, Société générale dispose de 1 millier d’agences sur le continent.

L’enjeu des données clients

Mais cette offensive des pétroliers et distributeurs sur le porte-monnaie électronique ouvre-t-elle une nouvelle bataille dont les banques devraient avoir peur ? Pour les acteurs pétroliers et de la grande distribution, le « wallet » présente un avantage : il permet d’abaisser fortement les coûts de gestion et de marketing, tout en rendant possible l’instauration d’un programme de fidélité. À travers les informations requises à la création du compte et l’historique des transactions, les porte-monnaie électroniques offrent également une meilleure connaissance du client. « Les données clients collectées permettent d’établir des profils de risque de crédit afin de proposer des services financiers mieux adaptés », explique Yoann Lhonneur. Reste que « la valeur de la donnée client est encore peu exploitée », nuance le consultant, sachant qu’il faut deux à trois ans pour

MOBILE MONEY, UN SUCCÈS QUI NE SE DÉMENT PAS Selon la GSMA, le lobby mondial des opérateurs de télécoms, plus de 122 millions de comptes mobile money sont actifs en Afrique subsaharienne. En 2017, 1,2 milliard de transactions ont été effectuées à travers ce service, pour un montant global de 19,9 milliards de dollars (17 milliards d’euros), en hausse de 14,4 % par rapport à l’année précédente. N.G.

JUMIA ENRICHIT SES SOLUTIONS DE PAIEMENT Depuis le début de l’année 2017, le géant africain de l’e-commerce, Jumia, dispose de sa propre solution de paiement, JumiaPay, et, depuis quelques mois, d’une plateforme de distribution de services digitaux baptisée Jumia One. « À terme, nous prévoyons de proposer des services de microprêt, de produits d’épargne

et de crédits à la consommation, ainsi que des micro-assurances », explique Sami Louali, chargé de la stratégie des relations avec les investisseurs chez Jumia. À partir de 2019, la plateforme prévoit également d’offrir des facilités de paiement à ses clients sur sa plateforme. N.G.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

51


COMMUNIQUÉ

Philippe Schindler

Fini le casse-tête des paiements internationaux !

FX Sales at INTL FCStone Ltd Global Payments Division Moor House, 1st Floor 120 London Wall, London EC2Y 5ET Tél.: +44 20 3580 6174

En permettant à ses clients d’obtenir un contrôle total des coûts, IFL permet de résoudre le problème de paiements arrivant à destination avec une différence de montant, nécessitant parfois des réajustements.

Lorsque les entreprises évaluent leurs besoins en matière de paiements internationaux, elles se posent généralement trois questions:

1. Comment exécuter des paiements à l’international avec des garanties et ce sans détenir de compte dans la devise du paiement?

Le fait de traiter uniquement avec des banques locales nous permet de négocier des cours de change très compétitifs mais aussi de réduire les délais et les intermédiaires en cas d’investigation.

2. Combien cela va-t-il coûter ? 3. La solution proposée est-elle simple et efficace? Chaque entreprise privilégie un facteur mais doit au final obtenir une réponse à chacune de ces trois problématiques. INTL FCStone Ltd (IFL) a étudié ces questions une par une, et réussi ainsi à résoudre le fameux «casse-tête» des paiements internationaux que rencontrent de nombreuses entreprises. Qui sommes-nous? Spécialisé dans les paiements internationaux depuis plus de 30 ans, INTL FCStone Ltd a constitué depuis un portefeuille de clientèle incluant à ce jour de grandes banques internationales, des agences supranationales, des ONG et des entreprises multinationales qui peuvent ainsi accéder à notre réseau et notre expertise en Afrique, Asie et Amérique Latine. Nous entretenons un réseau de plus de 320 banques partenaires locales à travers le monde. Nous traitons directement avec le marché local dans la devise du paiement en question afin d’obtenir un coût et des délais de livraison réduits, connus et garantis, évitant ainsi de dépendre d’une banque internationale voire plus. Nous communiquons un cours de change tout compris en amont de la transaction de façon transparente, garantissant à la fois le montant délivré en devise locale et la date de livraison des fonds.

Grâce à un investissement significatif dans la technologie ces dernières années, nous sommes en mesure de proposer aux entreprises un produit adapté, avec automatisation des cours de change, validation des instructions de paiement et exécution des transactions en quelques clics et ce dans 140 devises et plus de 175 pays. A titre d'exemple, nous travaillons avec une des plus grandes compagnies d’assurance mondiales qui exécute chaque mois près de 3000 paiements internationaux, dans 52 devises, vers des pays où elle ne détient pas elle-même de compte en devise locale. En pratique cette société télécharge tout simplement son fichier avec les données de paiements dans notre plateforme de transferts de fonds en ligne, FXecute. Ce système donne instantanément un cours de change par transaction, valide les instructions bancaires et confirme au client une fois la transaction exécutée. Grâce à notre technologie et à notre réseau les entreprises peuvent ainsi maîtriser leurs paiements vers l'Afrique, Asie et Amérique Latine, rendant les paiements en devise locale aussi simples que les paiements domestiques. Les paiements internationaux n’ont jamais été aussi simples !

Local Currency Delivered to in-Country Beneficiary Account Client Competitive FX rate quoted via FXecute® system or API Rate Feed 3

INTL FCStone 2

Client locks in rate, exact amount of local currency, and settlement date

IFL Systems

FX rate sourced from local market 4

1

Payments routed to INTL FCStone correspondent bank

IFL Correspondent Bank

Client’s in-Country Account 5

Guaranteed local currency amount delivered to the beneficiary

Supplier Employee’s Account Subsidiary Account

WWW.INTLFCSTONE.COM INTL FCStone Ltd© (“IFL”) is registered in England and Wales No. 5616586 and is authorized & regulated by the UK Financial Conduct Authority [FRN 446717]. IFL is a wholly owned subsidiary of INTL FCStone Inc. For the provision of payment services, INTL acts as Agent for IFL in New York. INTL Asia Pte Ltd acts as agent for IFL in Singapore. Neither this information nor any opinion expressed constitutes a solicitation to buy or sell foreign exchange or any futures or options or OTC products.FXecute® is a registered trademark in the United Kingdom and a registered community trademark in the European Community for and for the benefit of IFL. INTL FCStone Inc. is a public company based in the United States, listed on the NASDAQ stock exchange (symbol “INTL”) and regulated by the US Securities and Exchange Commission. All financial information and filings are public and can be viewed on the website of the Securities and Exchange Commission or on our website www.intlfcstone.com. IFL is certified by the BSI to ISO/IEC 27001:2013 [Certificate No. IS 583823] © 2018 INTL FCStone Inc. All Rights Reserved.


Afrique subsaharienne STRATÉGIE Points de vente : les telcos remportent la bataille face aux pétroliers et aux distributeurs nombre de points de vente

Brasseries du Cameroun 25 000

Diageo g

MTN

15 000

16 000

>10 000

Pétroliers Distributeurs Télécoms

Orange 24 000

Orange

Orange Orange

Tigo

10 000

10 000

18 150

dont 379 boutiques

9 000 MTN

Ooredoo

7 000

Orange

Vivo Energy Total Vivo Energy

Total Tradex

170

CDCI

Total

Total

171

168

150

127

130

dont 134 boutiques

345

300

Total

6 000

5 000

Label Vie Marjane

Acima

37

40

60

153

Vivo Energy Auchan

91

60

108

91

Magasin Carrefour général

20

Aziza

>10 Carrefour

CÔTE ÔTE D’IVOIR D IVOIRE

Société commerciale de banque

BIAO CI

Afriland First Bank

SGBCI

Bicec

Moyenne

Taille moyenne du réseau d’agences pour les trois premiers établissements de chaque pays

44

Banque Atlantique

MAROC

Attijari Banque populaire Maroc Moyenne

71

SÉNÉGAL

Moyenne

1 814

BMCE

construire un historique de données et développer ce type de modèle. Avec une marge faible pour de gros volumes, le paiement électronique est donc surtout un produit d’appel pour acquérir de nouveaux clients et proposer des services à plus forte valeur ajoutée.

Contraintes réglementaires

Pour Total, il s’agit en priorité d’obéir à une logique de « producteur distributeur » et d’éviter ainsi de se heurter à des contraintes réglementaires très lourdes. « Notre objectif est d’élargir notre offre de services pour optimiser notre réseau de points de vente. Nous affirmons ainsi notre volonté d’être

TUNISIE

CBAO Attijariwafa

Attijari

BOA

BIAT

SGBS

Moyenne

57

Moyenne UIB

183

SOURCE : DEVLHON CONSULTING

CAMEROUN

Mercure International

3

2

le retailer de l’Afrique, alors qu’Orange se positionne avant tout en tant qu’opérateur et émetteur de monnaie électronique », commente Thibault Flichy. « Ces acteurs ne veulent pas devenir des banques universelles, ce n’est pas dans leur ADN, relève Yoann Lhonneur. La problématique porte plutôt sur l’échelle à laquelle ils développent les services financiers. En Afrique de l’Ouest, par exemple, les enseignes de la grande distribution semblent concentrées sur la sécurisation de leurs positions » en raison du manque de maturité de ce marché. Cette zone représente en effet 1 % de la grande distribution en Afrique.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

53


Leader des solutions de soins à l’étranger Devis

Gratuit Sous 48h

Soins www.smedi.com.tn

Assistance

Hébergement

(+216) 27 58 36 36

Transport

smedi.international@smedi.com.tn


Afrique subsaharienne

TRIBUNE

Le secteur bancaire peut contribuer à l’initiative privée en RD Congo L

DR

e système bancaire congolais est aujourd’hui riche de Si pour les ménages le problème ne se pose pas, les PME 17 banques. Leur total de bilan au 31 décembre 2017 s’élepar contre considèrent la difficulté d’accès au financement vait à 5,52 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros). Quant comme un frein majeur au développement de leurs activités. à leurs fonds propres, ils atteignaient 639,81 millions de dolPour financer leurs projets, elles font appel de préférence lars, en nette progression depuis 2013. Le secteur bancaire aux découverts plutôt qu’aux crédits d’investissement et dispose donc de tout le potentiel pour promouvoir l’initiaau crédit-bail. La principale raison des difficultés des PME à tive privée et contribuer à l’essor économique du pays. Au obtenir les prêts d’investissement auprès des banques est le 31 décembre 2017, il avait fourni plus de 2 milliards de dollars manque de garanties, la dotation valable limitée en capital, de crédits. Ce qui représente environ 40 % de sa capacité le déficit de communication financière et rétrospective, le de financement, celle-ci pouvant atteindre manque d’expérience commerciale du pro5,1 milliards de dollars. La norme fixée par moteur, ainsi que les limites de la politique Bâle II autorise une banque à prêter jusqu’à d’encadrement et de promotion au niveau de huit fois la valeur de ses fonds propres. Or les l’État. Si le manque de garanties est préponressources des établissements ne sont pas dérant, il est justifié par l’insécurité judiciaire encore suffisantes. Si le secteur privé arrivait et réglementaire que subissent de plus en à absorber ce gap, on augmenterait significaplus les banques en raison du taux élevé des tivement la contribution des entreprises pricréances douteuses et compromises enregisvées hors secteur minier au produit intérieur trées auprès de ce compartiment de clientèle brut. Il faudrait à cet effet combiner plusieurs dans le secteur bancaire. D’où la nécessité actions, précisément sur le type des financepour les banques, tout en tant restant regarSouaibou ments et la mobilisation des ressources. dantes sur le risque de défaut de paiement, Abary de créer en leur sein des guichets spécialisés Directeur général es dépôts détenus par les banques au d’accompagnement des entreprises privées. d’Afriland First Bank 31 décembre 2017 s’établissaient à 3,7 milCeux-ci intégreraient des modules de formaen RD Congo liards de dollars, essentiellement constitués tion à la gestion des entreprises, à la notion par les ménages (48 %), les pouvoirs publics du respect des engagements par une sensi(28 %) et les entreprises privées (19 %), pour bilisation à une prise de conscience morale, un taux de bancarisation inférieur à 10 %. mais également aux nouveaux instruments Cela démontre qu’il y a une cible à conquérir, que l’épargne financiers tels que le capital-risque, le crédit-bail ou encore des ménages est mobilisable. Le particulier d’aujourd’hui l’affacturage. est l’entrepreneur de demain. Il faudrait à cet effet intensifier les efforts commerciaux afin de ramener l’épargne vers l revient dès lors de susciter l’émergence d’une génération les banques. Cela passe en l’occurrence par une expansion d’entrepreneurs qui donnerait en RD Congo une nouvelle continue du réseau d’agences à l’intérieur du pays, une envergure à son économie, pas dans l’optique d’exceller simamélioration significative de la qualité de service rendue à plement dans le commerce, le négoce et la distribution, mais la clientèle et une digitalisation des opérations. Ce déploiesurtout dans la production et la transformation. Pour cela, ment redonnera confiance à la population vis-à-vis du secnous optons pour une parfaite symétrie, voire une fédération teur bancaire et canalisera l’épargne qui est en réalité la des efforts entre l’État, le secteur privé et les banques pour seule source nourricière de l’investissement. intégrer dans cette architecture les fonds de garantie. Ce nouLes entreprises privées et les ménages sont les principaux vel attelage accélérera l’éclosion d’un secteur privé congolais bénéficiaires du crédit. Il s’agit à plus de 90 % de crédits capable de relever les immenses défis d’aujourd’hui et de de décaissement (découvert bancaire, prêt à terme…). demain.

L

I

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

55


CÔTE D’IVOIRE E

La décentralisation, au service d une croissance ervice rvii d’une d’ inclusive et responsable

DR

La décentralisation est au cœur de la politique du gouvernement mise en œuvre pendant la période récente. L’objectif est de répondre aux besoins des différentes régions et d’améliorer la qualité de vie de la population à l’échelle de l’ensemble du pays. titutionnel et régulateur. La réforme constitutionnelle de 2016 a approfondi le processus, avec la création du Sénat, un vrai représentant des autorités locales, basé à Yamoussoukro. L’objectif pour le gouvernement est de contrer l’« hyper-développement » d’Abidjan et l’exode rural important.

Les collectivités territoriales

Un Sénat, représentant des autorités locales En Côte d’Ivoire, la politique de décentralisation a démarré dès les années 1960. Depuis lors, le champ d’application s’est élargi, grâce a un renforcement permanent de son cadre législatif, ins-

Une accessibilité nationale améliorée

Autoroute entre Abidjan and Yamoussoukro. ▼

Afin d’assurer qu’« aucune région du pays ne se retrouve en marge du progrès » ainsi qu’une meilleure distribution de la richesse, la Côte d’Ivoire est en train de développer son réseau routier. La construction des autoroutes Abidjan-Ouagadougou et Abidjan-San Pedro se poursuit, tandis que les travaux de © JACQUES TORREGANO/JA

D

epuis qu’il a été élu président en 2011, l’actuel Chef de l’État, Alassane Ouattara, a appliqué une nouvelle politique de décentralisation, conçue en vue de faire des économies locales la base du développent équilibré et inclusif de la Côte d’Ivoire. Le gouvernement souhaite que les administrations soient proches des citoyens afin que ceux-ci puissant mieux bénéficier des retombées de la croissance estimée à 8 % en moyenne. Ceci contribuera, à son tour, à faire de l’émergence du pays une réalité en 2020.

▲ Inauguration officielle d’un hôpital par le couple présidentiel.

En 2012, la Côte d’Ivoire a entrepris une division administrative et territoriale, avec la création de 31 autorités régionales, chacune disposant de ses propres pouvoirs et d’un budget adapté à sa taille géographique et à sa population. Dans la mesure où elles disposent de moyens financiers, celles-ci peuvent développer leur propre politique d’investissement. Ceci a permis à de nombreuses communautés dans le pays d’acquérir de nouvelles infrastructures locales.


MESSAGE

LES AMBITIONS

© JULIEN HARNEIS

construction du quatrième pont d’Abidjan, entre les communes de Yopougon et du Plateau, devraient démarrer l’année prochaine.

Économiser l’énergie En tout, près de 4 000 kilomètres de routes interurbaines, soit 46 % du réseau bitumé et 8 % du réseau non-bitumé, ont été ou seront rénovés d’ici 2020, date de la fin du Plan National de Développement Routier (PNDR). Celui-ci a alloué 3 760 milliards de F CFA pour la rénovation du réseau. L’infrastructure énergétique figure également en bonne place à l’agenda. Suite à l’inauguration de la centrale hydroélectrique de Soubré (275 MW) en novembre 2017, d’autres unités de production d’énergie sont prévues afin d’atteindre une production de 4 000 MW, soit le double de la capacité actuelle.

Des écoles pour tous et tous à l’école La Côte d’Ivoire investit également dans les infrastructures de santé et d’éducation. Alors que les universités font l’objet d’un programme spécifique (voir encadré), l’ensemble du système éducatif a connu un développement significatif depuis 2011, avec un focus sur l’application de l’enseignement obligatoire à l’échelle de l’ensemble du pays. D’ici 2019, plus de 3 400 nouvelles écoles primaires sont attendues, ainsi que la construction de 40 collèges et de 7 lycées, avec la création de 5 000 postes d’enseignants supplémentaires.

▲ Aide au développement de l’éducation.

Une couverture étendue des soins de santé Le secteur de la santé a bénéficié de nouvelles installations en 2017, avec l’inauguration du Centre hospitalier universitaire d’Angré et du Centre d’Oncologie médicale et de Radiothérapie, deux établissements construits à Abidjan mais dont l’objectif est de fournir des soins également au reste du pays. Les améliorations de la couverture des soins de santé se poursuivront d’ici 2020, avec la construction de 15 nouveaux hôpitaux. Sans oublier les 200 nouveaux dispensaires prévus sur tout le territoire.

DIFCOM/DF - © PHOTOS: AS MENTIONED.

▲ La centrale hydroélectrique de Soubré.

En 2012, le gouvernement a amélioré les universités d’Abidjan, avant de lancer le Plan de Décentralisation Universitaire (PDU) en 2014. En plus des trois Unités Régionales de l’Enseignement Supérieur (URES) de Bouaké, Daloa et Korhogo, qui ont été transformées en universités autonomes, huit autres centres régionaux vont ouvrir leurs portes. L’Université de Man a été inaugurée officiellement en 2017, tandis que les futures universités de Bondoukou et San Pedro, actuellement en construction, devraient être prêtes d’ici 2020. Des universités sont également prévues à Abengourou, Adiaké, Dabou, Daoukro et Odienné. © OLIVIER/JA

DR

DANS LE DOMAINE UNIVERSITAIRE

STATISTIQUES 180 MILLIARDS DE FCFA le montant prévu de l’investissement dans chacune des universités. 5 KILOMÈTRES la distance maximum souhaitée par les autorités entre un établissement de santé et la population couverte. ▲ L’Université Catholique d’Abidjan.


MAGHREB & MOYEN-ORIENT

66 Interview Sofiane Lahmar, associé de DPI

BLOCKCHAIN

Un levier de 58

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


76 Tunisie Un nouvel horizon pour la CDC

79 Bancassurance Percée pour Attamine Chaabi

82 Assurances Sanlam impose son hégémonie

croissance? jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

FOTOLIA

Bien au-delà des crypto-monnaies, cette technologie de chaîne de blocs pourrait être à l’origine d’importants bouleversements dans le secteur bancaire. La Tunisie, pionnière dans la région, a lancé plusieurs projets.

59


Maghreb & Moyen-Orient BLOCKCHAIN

MATHIEU GALTIER, à Tunis

R

EISENHANS - STOCK.ADOBE.COM/FOTOLIA

éduire le temps de transaction de plusieurs jours à quelques secondes ; supprimer le recours aux devises étrangères; proposer une alternative au « tout-cash », source de contrebande; ou encore séduire les investisseurs internationaux avec des solutions fintech. Voilà un aperçu des avantages que pourraient tirer les pays d’Afrique du Nord en adoptant la technologie « blockchain » (littéralement « chaîne de blocs »). Et Tunis est décidé à prendre les devants. La Banque centrale de Tunisie (BCT) a organisé en mai le premier sommet africain consacré à ce protocole informatique. Lors de son intervention à l’Africa Blockchain Summit, le gouverneur de la BCT, Marouane el-Abassi, a ainsi souligné « les opportunités offertes par ces nouvelles technologies pour soutenir la croissance économique et l’inclusion financière dans les pays africains ». La chaîne de blocs, apparue en 2008, permet de stocker et de transmettre une information de manière sécurisée. Il s’agit d’une sorte de registre décentralisé et infalsifiable, validant les transactions de façon quasi immédiate et sans organe central de contrôle. Cependant, la crypto-monnaie, une des nombreuses applications de la blockchain, reste considérée comme suspecte au Maghreb. L’Algérie et le Maroc ont, par exemple, voté des lois qui interdisent ce moyen de paiement. Dans le royaume chérifien, le bitcoin, la plus connue des crypto-monnaies, a été qualifié « d’occulte » par les institutions financières. De leur côté, la Tunisie et l’Égypte n’approuvent pas son utilisation mais n’ont pas adopté pour autant de législation répressive. « En Tunisie, nous profitons du fait que le régulateur nous laisse expérimenter », se félicite Imen Ayari, chef du laboratoire d’innovation au bureau local de Talan, société spécialisée dans

60

La crypto-monnaie, une des nombreuses applications de la blockchain, reste considérée comme suspecte au Maghreb.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

l’accompagnement de la transformation technologique des entreprises. Depuis 2017, la Banque centrale de Tunisie cherche des solutions innovantes de « decashing » [réduction du cash] pour enrayer la culture des transactions en liquide qui nuit au développement bancaire et favorise les échanges illégaux. Ainsi, selon le think-tank entrepreneurial IACE (Institut arabe des chefs d’entreprise), seulement 23 % des Tunisiens de plus de 15 ans sont bancarisés. Le marché informel représenterait 40 % des emplois, hors secteur agricole. Des freins qui touchent aussi les pays voisins. Ainsi, pêle-mêle, les Égyptiens ne sont que 14 % à posséder un compte bancaire, selon la Banque mondiale. L’informel représente 20 % du PIB marocain, d’après la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), et 45 % du PNB en Algérie, selon le ministère du Commerce.

Fiable, rapide et d’un faible coût

Les institutions tunisiennes sont devenues un moteur dans l’utilisation de la technologie blockchain. La Poste propose ainsi DigiCash, un portefeuille virtuel qui permet d’envoyer et de recevoir de l’argent, de payer des factures, etc. Le service se fonde sur la DLT (Distributed Ledger Technology, ou technologie de registre distribué), une chaîne de blocs pour une utilisation institutionnelle avec un modèle de gouvernance centralisée. Un mécanisme pyramidal décrié par les puristes, souvent issus de la culture anarchiste, mais que Hichem Ben Fadhl, cofondateur de la start-up DigitUs à l’origine de DigiCash, assume: « La technologie peut permettre à la région de rattraper son retard en matière d’échanges financiers. Cette solution est 100 % digitale et ne nécessite donc aucun équipement spécifique comme un terminal pour cartes bancaires. Son coût d’implémentation est faible. »

– 65 %

Depuis son plus haut historique atteint le 17 décembre 2017, le Bitcoin a perdu 65 % de sa valeur, pour atteindre 5 772 euros le 27 août 2018. Cette volatilité extrême explique les réticences des Banques centrales, notamment maghrébines, à reconnaître la monnaie virtuelle comme une devise. M.G.



EVERYTHING POSSIBLE/SHUTTERSTOCK

Maghreb & Moyen-Orient BLOCKCHAIN

« La blockchain est une révolution plus importante qu’internet », estime Ali Kahlane, vice-président du thinktank algérien Care.

L’entrepreneur table sur des centaines de milliers d’utilisateurs d’ici à deux ou trois ans en Tunisie. La Banque centrale a, elle aussi, sauté le pas, en demandant à Talan de concevoir une application de vérification de chèques qui s’appuie sur la technologie. Le commerçant n’aura plus qu’à scanner le chèque et, immédiatement, il saura s’il a été volé ou si le titulaire est solvable. Une rapidité et une fiabilité que seule la blockchain peut garantir. Si les institutions tunisiennes se montrent si réceptives, ce n’est pas seulement par goût de l’innovation – Moez Chakchouk, le président de La Poste jusqu’en mars 2018, et Marouane el-Abassi sont connus pour leurs appétences technologiques – mais aussi par volonté de créer une croissance économique pérenne. Pas d’algorithmes compliqués ici, mais uneformulemathématiqueduXVIe siècleàlabasedelathéorie quantitative de la monnaie: le produit de la masse monétaire et de la vitesse de circulation de la monnaie est égal au produit de la production et des prix des biens. Ainsi, en accélérant la vitesse de circulation grâce à l’efficience de la chaîne de blocs, la production est mécaniquement augmentée. Ce raisonnement est également valable hors des frontières. Les monnaies maghrébines ne sont pas convertibles. Commercer signifie, aujourd’hui, passer par le dollar ou l’euro, occasionnant une perte de temps, d’argent et de souveraineté. Lors du hackathon organisé à Tunis en marge de l’Africa Blockchain Summit, l’innovation de la société américaine ConsenSys, numéro un mondial

62

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

IMPIRATABLE (OU PRESQUE) Jusqu’ici, personne n’a réussi à pirater des chaînes de blocs. En théorie, cela est possible. Mais en pratique cela se révèle complexe et surtout inutile. Il faudrait que les assaillants s’attaquent simultanément à 51 % des serveurs des mineurs – personnes authentifiant les transactions effectuées par les utilisateurs et les inscrivant sur la blockchain. Pour Zied Brini, cadre chez ConsenSys, leader du secteur, casser la chaîne de blocs publique nécessiterait « une démocratisation de l’informatique quantique couplée à

un niveau d’énergie généré par de la fusion nucléaire ». Et, même en cas de réussite, le gain serait nul car les informations récupérées, comme de la crypto-monnaie, perdraient immédiatement leur valeur qui repose sur la fiabilité. En revanche, les spécialistes préviennent que, sitôt sortie de la chaîne de blocs, la crypto-monnaie peut être attaquée si elle est stockée sur un serveur traditionnel ou si le mot de passe est trop peu sécurisé. Ils conseillent de la stocker sur des clés USB réservées à cet usage. M.G.


PUBLI-REPORTAGE

BEAC

Banque des États de l’Afrique Centrale

Fiche technique sur le nouveau cadre de conduite de la politique monétaire de la Banque des États de l’Afrique Centrale (BEAC)

Dans une quête de plus d’effificacité de sa politique monnétaire, la BEAC a procédé à des réformes monétairres au début des années 19990. Ces mesures se sont tradduites, entre autres, par l’insttitution du marché monnétairre en 1994 comprenant deeux niveaux en vue d’une régulattion ooptimale de la liquidité bancaire, le ccompartiment interbancaire et le compartiiment des interventions de la Banque Centrale. années plus Centrale Une vingtaine dd’années plu tard, le dispositif mis en place ne répondait toujours pas aux problématiques auxquelles la BEAC a été confrontée. Afin d’améliorer l’efficacité de la politique monétaire et l’approfondissement du système financier, tout en assurant une veille permanente en matière de stabilité financière, la BEAC a entrepris en 2013 une nouvelle réforme de sa politique monétaire, portant sur les volets institutionnel, stratégique, analytique et opérationnel. Les limites du dispositif ancien portaient principalement sur : › La gestion de la liquidité bancaire ; › La nature des procédures d’utilisation des instruments de politique monétaire ; › La simultanéité des interventions de la BEAC sur le marché monétaire. Concernant le volet opérationnel, il était question de : › Mettre en place de nouveaux instruments adaptés aux besoins précis des établissements de crédit ; › Abandonner le principe de double intervention de la BEAC sur le marché monétaire ; › Restaurer banques primaires à travers la pension urer la confiance entre les banq li nt à terme à conférer plus de livrée. L’ensemble de ces mesures visent dynamisme auu marché monétaire et donc le des taux d’intérêt restaurer le rôle comme indicatteurs du coût de la liquidité dans lla zone.

LES PAYS DE LA CEMAC : CAMEROUN CENTRAFRIQUEE CONGO GABON RIALE GUINÉE ÉQUATOR TCHAD

Ces réformes ont abouti à l’innstauration nouveau d’un cadre opérationnel de lla politique monétairee de la BEAC en 2018.. Les innovations introduuites portent essenent ssur : tiellement › Lee dispositif de geestion du al ((catégories collatéral d actifs éligibles et de d’actif décotes associées) ;

› Les instruments et modalités d’intervention sur le marché monétaire ; › Les méthodologies de fixation des volumes d’intervention ; › Les réserves obligatoires ; › Le dispositif de collecte des données, d’analyse et d’animation du marché monétaire par la Banque Centrale. La réorganisation des instruments d’intervention de la BEAC a abouti à plus de cohérence entre eux et à une meilleure prise en compte des différents problèmes de liquidité, à travers notamment : (i) la modernisation de l’opération principale de refinancement, (ii) l’instauration des opérations de réglage fin, (iii) des facilités permanentes (prêts et dépôts), (iv) des opérations de plus longues maturités (1,3,6,9 et 12 mois) et, enfin, (v) des opérations structurelles (achats/ventes temporaires ou fermes de titres et émission de bons BEAC). Quant aux volumes d’intervention, ils sont dorénavant déterminés suivant l’évolution de la liquidité du système bancaire appréhendée à travers ses facteurs autonomes, le mécanisme des objectifs de refinancement par pays ayant été supprimé. La nouvelle stratégie de politique monétaire consiste désormais à piloter le taux interbancaire de référence (TIMP à 7 jours) autour du taux directeur (TIAO) et à l’intérieur d’un corridor constitué par le Taux de la Facilité de Prêt Marginal (comme taux plafond) et le Taux de la Facilité de Dépôt (comme taux plancher). Cette démarche se traduit par des interventions hebdomadaires réalisées par l’opération principale de la BEAC, à renforcer si nécessaire par des opérations de réglage fin au titre d’apport supplémentaire ou de retrait de liquidités. S’agissant particulièrement de l’opération principale d’injection de liquidité, depuis le 11 juin 2018, date d’entrée en vigueur du nouveau cadre opérationnel, elle se fait désormais par appel d’offres à taux multiples. Contrairement aux appels d’offres à taux fixe pratiqués antérieurement dans la limite des objectifs de refinancement nationaux, cette technique d’adjudication présente l’avantage d’inciter les établissements de crédit à dynamiser la gestion de leur trésorerie. Étant donné que le volume proposé hebdomadairement est révisable d’une semaine à l’autre, cette approche est plus exigeante en matière de prévisions de liquidité. En rendant les acteurs de marché plus sensibles aux orientations de la politique monétaire, cette démarche devrait permettre le recyclage, entre ces derniers, des ressources oisives et contribuer au développement du marché interbancaire. Dans l’ensemble, les changements introduits dans le nouveau cadre opérationnel de la politique monétaire de la BEAC modernisent ses instruments et créent des conditions pour l’amélioration de l’efficacité de sa politique monétaire et du développement du secteur financier sous régional afin de le mettre au service de la diversification des économies de la CEMAC.

BP 1917 - Yaoundé, Cameroun Tél. : (+237) 222 23 40 30/ 222 23 40 60 Fax : (+237) 222 23 34 68 Email : communication@beac.int

Banque des États de l’Afrique Centrale

www.beac.int COBAC : www.sgcobac.org

©DIFCOM - PHOTOS : D.R.

ABBAS MAHAMAT TOLLI, Gouverneur de la BEAC et Président de la COBAC


Maghreb & Moyen-Orient BLOCKCHAIN

du secteur de la chaîne de blocs, a soulevé un vif intérêt. Celle-ci a prouvé qu’il était possible de réaliser une transaction financière entre un Marocain et un Tunisien en quelques secondes, plutôt qu’en 72 heures, en créant sur la blockchain un jeton (« token ») pour chaque pays, l’équivalent d’une monnaie fictive qui est convertible et échangeable au taux réel au moment de la transaction. De quoi favoriser le commerce intramaghrébin, qui représente moins de 5 % des échanges régionaux.

COMMENT FONCTIONNE UNE BLOCKCHAIN A effectue une transaction vers B

Plusieurs transactions sont regroupées dans un bloc

A

Une technologie « halal »

Le bloc est transmis à chaque partie du réseau

Les « mineurs » du réseau valident la transaction

B B reçoit la transaction de A

FINANCIAL TIMES

Le bloc peut alors être ajouté à la chaîne, ce qui fournit un enregistrement infalsifiable des transactions

« Dans le contexte nord-africain, l’intermédiaire à enlever de l’équation ce n’est pas la Banque centrale ni les banques, mais la devise de transaction. Selon moi, les Banques centrales restent des acteurs clés », analyse Zied Brini, membre fondateur du bureau ConsenSys, en Irlande. « La blockchain est le vecteur d’un vrai saut technologique. C’est une révolution plus importante qu’internet », déclare pour sa part Ali Kahlane, vice-président du think-tank algérien Care (Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise). L’expert en TIC prédit que, d’ici à quelques années, les banques seront exclusivement en ligne, sans réseaux d’agences coûteux. Surtout, il espère, une fois les autorités convaincues, que l’Algérie profitera de la technologie pour perfectionner une de ses forces, la finance islamique: « La chaîne de blocs est “halal” par essence. En se débarrassant des intermédiaires, elle fait disparaître les raisons du taux d’usure, interdit par le Coran. Quand j’ai expliqué cela, un responsable religieux m’a dit: “Si on avait su, on se serait opposé à la loi [de finances 2018, qui interdit les crypto-monnaies].” » Âgé de 20 ans, Nour Haridy, dirigeant de la start-up LaMarkaz, souhaite contraindre les autorités égyptiennes à prendre position. « Il y a une incertitude complète en Égypte sur la question. La Banque centrale refuse de reconnaître la crypto-monnaie et la technologie blockchain, qui sont indissociables. Mais, dans le même temps, elle participe à des panels sur la technologie. » D’ici à la fin de l’année, le jeune entrepreneur a donc décidé d’organiser, par le biais de sa société, une ICO (Initial Coin Offering), c’est-à-dire une levée de fonds en… monnaies virtuelles. « Les avocats nous ont assuré que c’était légal, reste à voir comment l’organiser. »

NAKAMOTO, L’INVENTEUR MYSTÈRE Le terme « blockchain » est apparu au public le 31 octobre 2008 dans un article publié sur internet qui présentait les principes fondateurs du Bitcoin, « version purement pair-à-pair de la monnaie électronique ». Le texte est

64

signé par Satoshi Nakamoto, qui se présente comme un Japonais né le 5 avril 1975. Mais « il » ne s’est jamais montré et, depuis 2010, ne communique plus. Tout le monde s’interroge: qui est le mystérieux créateur de la crypto-monnaie? En

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

se fondant sur l’analyse des messages postés – locutions anglaises et heures d’envois – par Satoshi Nakamoto sur les forums, des experts en ont déduit qu’il/elle/ils/elles devai(en)t être originaire(s) du Commonwealth.

Aujourd’hui, quatre personnalités sont citées pour être derrière le pseudonyme: trois Américains et un Australien. Une chose est sûre, le mystérieux avatar « pèserait » près de 5,8 milliards d’euros en bitcoin. M.G.



Maghreb & Moyen-Orient

INTERVIEW

Sofiane Lahmar

Associé de Development Partners International (DPI)

« Il faut de l’expertise et de la patience pour investir en Algérie » Le dirigeant du capital-investisseur britannique DPI, leader sur le continent, explique pourquoi ce dernier accélère ses opérations en Afrique du Nord. régime flottant offre davantage de visibilité aux investisseurs.

Propos recueillis par JOËL TÉ-LESSIA ASSOKO

ondée en 2007, Development Partners International est une société de capital-investissement spécialisée sur l’Afrique et disposant de 1,1 milliard de dollars d’actifs sous gestion. Le Franco-Algérien Sofiane Lahmar, qui a rejoint la société DPI en 2010 en tant qu’associé, dévoile la recette du succès du fonds britannique sur ces marchés que certains jugent « difficiles ».

F

SofianeLahmar: À la suite de la révolution en Égypte en 2011, les opportunités étaient plus difficiles à saisir. Mais avec le retour de la stabilité et la dévaluation, à la fin de 2016, de la livre qui a été détachée du dollar, c’est aujourd’hui l’un des pays dans lesquels nous sommes le plus engagés. La mise en place d’un

Près de 55 % des investissements de DPI se font en Afrique subsaharienne, le reste en Afrique du Nord.

66

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE

KALPESH LATHIGRA POUR JA

Jeune Afrique : À la mi-août, DPI a investi 45 millions de dollars (39 millions d’euros) dans MNT Investments, holding des sociétés Mashroey (« crédit conso ») et Tasaheel (microfinance). C’est le troisième investissement en Égypte du fonds African Development Partners II (ADP II). Son prédécesseur n’y avait réalisé aucune opération. Qu’est-ce qui a changé ?

Au Nigeria aussi, il y a eu une dévaluation, mais vous y paraissez moins actif. Pourquoi?

La situation macroéconomique y est restée plus fragile, en raison du recul des prix du pétrole. Nous avions réalisé en 2011 une importante opération avec le rachat de Mansard Insurance puis sa vente à AXA en 2014. Dans notre dernière vague de deals, il y en a un – en préparation – au Nigeria. En Algérie, où vous êtes présent, plusieurs entreprises internationales se plaignent d’un durcissement des conditions d’accès aux devises. Vous partagez cette position?

La réglementation des changes n’a pas évolué fondamentalement. C'est un régime géré par la Banque centrale d’Algérie. Il suffit de se conformer à la réglementation. Nous avons pu investir, récupérer et transférer des dividendes à l’étranger sans rencontrer de problèmes. Comment expliquer alors les réticences de certains investisseurs?

Il est clair que l’environnement macroéconomique algérien est sous pression depuis quelque temps avec la chute des prix des hydrocarbures, qui affecte le budget et les réserves de


Le Caire, Égypte Lieu: Centre d’Exposition International d’Egypte

Date: 11-17 Décembre 2018

Un rendez-vous d’affaires à ne pas manquer Afreximbank vous présente la première édition de la Foire Commerciale Intra Africaine (IATF) 2018 hébergée par la République Arabe d’Egypte. La toute première du genre à rassembler acheteurs et vendeurs de l’ensemble du continent Africain sur un même territoire afin de conclure des diverses transactions.

DÉCOUVRIR: les pavillons regrouperont le pays hôte, l’Égypte, Afreximbank, les centres commerciaux régionaux, les différents pays, les entreprises et les PME, tout en présentant les principaux secteurs d’activité en Afrique.

APPRENDRE: la session sur le financement et les modes de paiement du commerce intra-africain d’Afreximbank comprendra un panel présidentiel, une session ministérielle sur la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) et des actions concrètes pour promouvoir le commerce intra-africain.

CONCLURE DES VENTES: une plate-forme B2B permettra de conclure des transactions et d’obtenir des financements sur place.

S’INSPIRER: Chefs d’État, Ministres du Commerce et de l’Industrie, Ministres des Finances, Gouverneurs des Banques Centrales, Industriels leader, Financiers, Chefs d’entreprise et experts commerciaux d’Afrique.

En partenariat avec:

African Trade Policy Centre

facebook.com/intrafricantradefair

twitter.com/iatf2018

linkedin.com/company/intra-african-trade-fair/

instagram.com/intrafricantradefair/

design & layout: www.pixykorner.co.za

POURQUOI PARTICIPER:


Maghreb & Moyen-Orient INTERVIEW

change. Plus généralement, le marché algérien est moins connu et il y a une vraie différence entre la perception qu’ont certains acteurs et la réalité. Il faut à la fois de l’expertise et de la patience pour investir. Nous avons identifié de belles opportunités et continuons de le faire, nos entreprises y réalisent de belles performances. Nous avons investi avec ADP I dans Biopharm, leader national du secteur pharmaceutique (à l’exception des multinationales) et dans Général emballage (ADP II) qui est le leader des emballages carton dans le pays. Nos partenaires sont deux groupes familiaux [Kerrar pour Biopharm et Batouche pour Général emballage], qui ont très bien réussi et avec qui nous avons de très bonnes relations.

Quelle est la répartition géographique de vos investissements?

LE MARCHÉ ALGÉRIEN EST MOINS CONNU, ET IL Y A UNE VRAIE DIFFÉRENCE ENTRE LA PERCEPTION QU’ONT CERTAINS ACTEURS ET LA RÉALITÉ.

Le secteur a été secoué par la mise en liquidationdudubaïoteAbraaj(plusd’1milliard de dollars d’actifs en Afrique). Cela vous affecte-t-il?

En raison de la taille des investissements. Nous pouvons miser entre 40 millions et 120 millions de dollars, mais nous avons une préférence pour des opérations dans la tranche 50-60 millions de dollars ou plus. À ce niveau, on ne voit pas encore beaucoup d’occasions en Tunisie.

Nous ne faisons jamais de commentaires sur les autres entreprisesdumétier.Defaçon générale, il y a aujourd’hui beaucoup plus de focus sur la gouvernance opérationnelle, le reporting et la transparence des sociétés de gestion. Mais, depuis le début de nos opérations, nous avons mis un très fort accent sur ces points. Les investisseurs dans nos fonds insistent aussi, en Afrique, sur les objectifs d’impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Et, là aussi, nous sommes en avance avec un manager interne spécialisé sur ces thématiques.

Et dans les autres pays ?

Quelle différence cela fait-il?

Vous êtes très peu présent en Tunisie. Pourquoi ?

Nous avons en Afrique des capacités de recherche et de sourçage d’opportunités qui fonctionnent très bien, avec régulièrement un pipeline de projets supérieur à un milliard de dollars. Selon l’agence de développement américaine OPIC, vous cherchez à lever un troisième fonds de 800 millions de dollars et vous l’avez sollicitée pour un financement de 200 millions de dollars…

Nous n’avons pas de commentaires à faire. Il y a des règles en matière de communication financière que nous devons respecter. Quelle est la situation de vos deux fonds ?

Ils ont généralement une durée de dix ans, avec une option d’extension de deux fois un an, pour une période d’investissement de cinq ans. Les 400 millions de dollars d’ADP I, levés en 2010, ont été investis, et le fonds est désormais partiellement désinvesti. ADP II, avec 725 millions de dollars mobilisés à la clôture en 2015, est lui totalement investi ou engagé.

68

Le panafricanisme est dans notre ADN. Notre portefeuille est diversifié, avec un peu moins de 55 % des investissements en Afrique subsaharienne, le reste en Afrique du Nord. Nous avons été assez actifs, particulièrement en Côte d’Ivoire, en Égypte, au Maroc et en Afrique du Sud. Nous l’avons moins été en Afrique de l’Est.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

DEAL RECORD AU MAROC

DPI a annoncé, le 20 septembre, un investissement de 100 millions de dollars (85 millions d’euros) dans la Compagnie marocaine de goutte-à-goutte et de pompage (CMGP), leader de l’irrigation dans le royaume. « C’est la plus grosse transaction réalisée au Maroc en 2018 », précise le communiqué de DPI.

Plusieurs études montrent que les sociétés qui ont les meilleures pratiques ESG favorisent des rendements plus importants et créent plus de valeur actionnariale. Les secteurs ciblés ont-ils évolué depuis votre premier fonds en 2010?

Auparavant, la banque et les télécoms étaient des secteurs très prisés en Afrique, car peu matures et où il était plus facile d’accroître les rendements. Cela est moins le cas pour les télécoms depuis le début de la décennie, avec peu d’opérations de capital-investisseurs mais plutôt une consolidation entre opérateurs de téléphonie. Les services financiers continuent en revanche d’offrir de très bonnes opportunités. Il y a aussi de nouveaux secteurs où investir comme l’éducation et la santé – que ce soit dans l’industrie pharmaceutique ou les services sanitaires. Dans la santé, l’activité est souvent plusdéveloppée en Afriquedu Nord qu’en Afrique subsaharienne, à l’exception de l’Afrique du Sud, pour des raisons de taille des transactions. Nous retrouvons aussi cette problématique dans l’éducation.


La solution FAGACE 2.0 de Minafou COULIBALY-KONE pour financer les PME

Avec plus de 15 ans d’expérience professionnelle dans les secteurs bancaire, financier et économique où elle s’est illustrée à divers postes de responsabilité, l’Ivoirienne, expert financier reconnu, réoriente avec succès le fonds de garantie dont elle est désormais la directrice générale, vers un financement plus efficient des PME.

e Fonds Africain de Garantie et de Coopération Économique (FAGACE), pionnier dans le domaine de la garantie en Afrique a pour objet de contribuer au développement économique et social de ses quatorze états membres. À travers la garantie des emprunts productifs, à court et moyen terme, le Fonds est certes parvenu à mobiliser, depuis sa création, plus de 1 500 milliards de francs CFA d’investissements au profit de ses états membres. Mais de nombreux challenges nécessitant de nouvelles réformes restent à relever. C’est le sens de la réorientation stratégique opérée par sa nouvelle directrice générale, pour être plus en adéquation avec les évolutions du marché financier.

PUBLI-INFORMATION

Ainsi, depuis 2017, avec le plan « FAGACE 2.0 », le Fonds amorce une nouvelle ère de réformes en vue de le rendre plus performant. Dans cette perspective, et pour assurer une meilleure lisibilité de sa nouvelle offre, le Fonds s’est recentré autour de la garantie destinée aux PME avec une distribution des produits exclusivement à travers les banques et les SFD. Ces institutions étant les seuls canaux de saisine du Fonds, les nouveaux partenariats avec elles, sont basés sur un mode opératoire établi d’accord parties et un engagement loyal entre les différents acteurs. Cela se traduit par un alignement d’intérêt pour un meilleur partage de risques, une célérité dans le traitement des dossiers, une procédure efficace de gestion des défauts avec des règlements sans délai. Aussi, en s’engageant au profit du financement des startups, de l’économie verte et de l’économie numérique, de la chaine de valeurs agricoles, ainsi que de l’éducation, le Fonds entend-il prendre une part plus active au développement du continent.

Pour ce faire, des lignes de garantie auprès des institutions financières partenaires sont mises à la disposition des PME-PMI. Celles-ci bénéficient également d’une garantie destinée aux projets individuels, lorsque les niveaux de financement sollicités sont plus importants. Dans cette dynamique, la gouvernance du Fonds s’est opportunément renforcée avec un conseil d’administration renouvelé et des comités plus forts. À cet effet, outre la cooptation de deux administrateurs indépendants au sein du Conseil d’Administration, les procédures et processus métier ont été revus, pour une gouvernance plus indépendante et plus efficiente. Enfin, pour la directrice générale, il était nécessaire de mettre en place un cadre prudentiel en ligne avec les standards internationaux avec notamment la réduction de l’effet de levier, la transparence de l’information financière à l’égard des tiers, pour améliorer l’efficacité opérationnelle de l’Institution. Toutes ces mesures sont en cohérence avec la vision portée par madame COULIBALY-KONE de développer les synergies nécessaires à même d’impulser le financement des PME africaines à travers une coopération nouvelle avec toutes les parties prenantes et ce faisant, de faire du FAGACE un maillon essentiel de l’écosystème financier. Grâce à la solution FAGACE 2.0 et pour répondre plus efficacement aux besoins des économies des états membres, le Fonds Africain de Garantie et de Coopération Economique se transforme et se renforce afin de jouer pleinement son rôle de catalyseur du développement en Afrique.

> www.le-fagace.org

©DIFCOM - PHOTOS : D.R.

L


Maghreb & Moyen-Orient INTERVIEW

Comment les surmontez-vous?

Nous avons adopté une approche de plateforme : acquérir des actifs et poursuivre les investissements au-delà du ticket initial pour atteindre la taille critique souhaitée. C’est ce que nous faisons désormais avec le réseau KMR Holding pédagogique, formé à la suite de notre investissement en 2013 dans l’Université privée de Marrakech (UPM). Outre UPM à Marrakech, KMR comprend deux campus à Casablanca – MK Casablanca, en partenariat avec EMLyon, et l’Université internationale de Casablanca –, ainsi que le campus d’UPM Sénégal à Dakar et la première école privée de médecine au Sénégal (SCMID). Ce qui représente plus de 7 500 étudiants au total. La perception du métier a-t-elle évolué ?

Cela dépend des marchés. En Égypte et au Maroc, le métier est relativement bien connu, parce qu’il y a déjà eu plusieurs opérations. Cela est moins le cas en Algérie, où il y a encore beaucoup de

pédagogie à faire, même si la tendance est bonne. Au Nigeria, il y a plus de sensibilité envers cette activité que dans la zone Uemoa, mais même là cela commence aussi à prendre. De façon générale, l’activité est en hausse et le déploiement des fonds augmente. De plus, le secteur du capital d’amorçage et des jeunes pousses

LES SERVICES FINANCIERS CONTINUENT D’OFFRIR DE TRÈS BONNES OPPORTUNITÉS, TOUT COMME L’ÉDUCATION ET LA SANTÉ. progresse, avec des fonds internationaux spécialisés dans le financement précoce de start-up, comme l’américain Y Combinator, qui font leurs premiers pas en Afrique. Qu’est-ce que cela change-t-il ?

Ces investissements vont permettre de développer des sociétés qui représentent de futures cibles pour nous.



Maghreb & Moyen-Orient

STRATÉGIE

Le marocain CFG recherche toujours l’équilibre financier Fidèle à son modèle hybride, à mi-chemin entre banque de réseau et banque en ligne, l’établissement subit des pertes structurelles liées à son déploiement dans le royaume. EL MEHDI BERRADA, à Casablanca

réé en novembre 2015, CFG Bank semble avoir trouvé la bonne recette pour se différencier des géants du secteur. Cette année encore, le recrutement des clients s’est accéléré grâce notamment à sa politique très agressive en matière de crédits immobiliers. « Pour recruter des clients sur le long terme, c’est le meilleur compromis. CFG Bank a tellement baissé les taux [jusqu’à – 4,5 %] qu’il a été difficile pour les autres établissements

C

CFGBANK FACEBOOK

LA BOURSE POUR 2020?

72

La banque a ouvert 14 agences dans les grandes villes du pays.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

Les dirigeants de CFG Bank n’ont jamais caché leur ambition de voir leur établissement coté à la Bourse de Casablanca. Selon le directeur général, Younes Benjelloun, ce serait la suite logique du plan stratégique mis en place depuis le début de l’aventure. Une cotation permettrait par ailleurs aux fonds récemment admis au tour de table de sortir du capital. En tout cas, les analystes s’attendent à voir CFG Bank entrer en Bourse dès 2020. E.M.B

de suivre », nous détaille le haut cadre d’une banque concurrente. Au 31 mars, la banque a ainsi collecté 3,8 milliards de dirhams (345 millions d’euros) de dépôts, pour 2,1 milliards de dirhams de crédits distribués. Après vingt-trois années passées dans les domaines de la finance institutionnelle, de la gestion du patrimoine et de l’intermédiation boursière, CFG Group semble donc avoir réussi le pari de se lancer sur le segment plus classique de la banque pour particuliers, en se focalisant sur les grandes villes du royaume – Casablanca, Rabat, Fès, Marrakech et Tanger –, où il compte à ce jour quatorze agences. « Les dirigeants de CFG Group ont compris qu’ils avaient un vivier de clients potentiels non exploité. Il s’agissait des patrons et des actionnaires des entreprises clientes du groupe, généralement très exigeants et qui attendent un service premium », explique-t-on chez un concurrent. Et son augmentation de capital de 300 millions de dirhams bouclée en mai 2018 lui permet d’avoir les moyens de ses ambitions. Son tour de table a été élargi pour accueillir deux fonds d’investissement, Amethis et AfricInvest, qui rejoignent Royale marocaine d’assurance (RMA), Axa, Saham assurance et la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR).

À la pointe du digital

De l’argent frais qui lui permettra de poursuivre l’expansion de son réseau en s’attaquant à d’autres villes comme Agadir ou Oujda, tout en gardant l’outil technologique comme moteur. Il s’agit notamment de continuer à développer l’application mobile sur laquelle a été transférée la relation client. Cet outil digital, pour lequel un investissement important a été consenti, permet à CFG Bank de disposer d’une petite longueur d’avance sur ses concurrentes. Pour l’instant, ces deux axes de développement n’ont cessé de creuser les pertes de la banque présidée par l’ex-ministre du Tourisme Adil Douiri. L’établissement affichait en 2017 un résultat net négatif de 57,4 millions de dirhams. « Nous sommes en phase avec notre business plan, l’équilibre ne sera atteint qu’après trois ou quatre exercices complets », ne cesse pourtant de répéter Younes Benjelloun, son directeur général.


COMMUNIQUÉ

L’unique banque congolaise à signer l’accord pour la création de l’Association interbancaire sino-africaine RAWBANK Créée en 2002 par le groupe Rawji, présent en République Démocratique du Congo depuis le début du XXème siècle dans le commerce, la distribution et l’industrie, RAWBANK est la banque leader du pays en ayant été la première à dépasser 1 milliard de dollars en total de bilan en 2015. Forte de plus de 1 600 collaborateurs avec près de 100 points de vente, 300 000 clients et 25 % de parts de marché, RAWBANK accompagne le développement de l’économie congolaise. Certifiée et primée, elle est considérée aujourd’hui comme un acteur financier incontournable en RDC, tant pour les particuliers, les PMI/PME que pour les grandes entreprises et institutions internationales.

Mercredi 5 septembre 2018, 16 banques africaines dont RAWBANK, première institution bancaire en RDC, et la China Development Bank (CDB) ont signé un accord pour la création de l’Association interbancaire sinoafricaine à Pékin (CAIBA).

RAWBANK est notée par Moody’s (B3), certifiée ISO/ IEC 20 000 et ISO/IEC 27 001 et a noué des partenariats de financement avec plusieurs bailleurs internationaux (Proparco, IFC, Shelter Africa...). Sûreté, rentabilité et pérennité sont les priorités opérationnelles de RAWBANK pour consolider sa stratégie de croissance, notamment en direction des particuliers et du secteur privé.

RAWBANK, seule banque congolaise sélectionnée comme membre fondateur de cette coopération, affirme ainsi son leadership dans le secteur bancaire congolais aux côtés des banques internationales et africaines. Cet accord marque la création officielle du premier mécanisme multilatéral de coopération financière entre la Chine et l’Afrique.

+

C’est dans ce cadre que la China Development Bank (CDB), représentée par son Président, M. Hu Huaibang, et les institutions financières correspondantes en Afrique ont créé conjointement l’Association interbancaire sino-africaine (CAIBA) qui constitue une action concrète pour parvenir à une coopération gagnant-gagnant et à un développement commun de meilleure qualité et supérieur. RAWBANK, en raison de sa position de leader dans le secteur bancaire depuis plus de 16 ans, fait désormais partie des 16 membres fondateurs de la CAIBA au même titre que les banques internationales et panafricaines telles que Standard Bank, Absa, Attijariwafa Bank, etc. À terme, avec la CDB, la CAIBA renforcera la coopération financière entre toutes les banques membres pour promouvoir le partenariat dans divers domaines tels que l’interconnexion des infrastructures Chine-Afrique, la coopération internationale et les échanges en sciences humaines. Cet accord concrétise l'engagement de la CDB et de RAWBANK pour renforcer les relations économiques et les investissements entre la Chine et les pays africains, dans le cadre du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC).

www.rawbank.cd

La CDB, en tant qu’institution financière de développement du gouvernement chinois, a toujours mis l’accent sur la coopération avec l’Afrique. Depuis le lancement de la coopération de financement avec l’Afrique en 2006, la CDB a continuellement élargi sa coopération avec les institutions financières des pays africains en investissant et finançant plus de 50 milliards de dollars dans près de 500 projets dans 43 pays africains. La CDB incite les entreprises chinoises à investir en Afrique, aide les gouvernements locaux africains à résoudre des problèmes tels que la pénurie de fonds et les retards dans la construction d'infrastructures et s'efforce de développer la coopération économique et commerciale, d'accroître l'emploi et de stimuler la croissance économique des pays africains.

RAWBANK - Siège Kinshasa 3487, Bd du 30 Juin Kinshasa, RDC Tél. : +243 81 98 32 000

©DIFCOM - PHOTOS : D.R.

En se basant sur l’exposé de S.E Xi Jinping, Président de la Chine, qui vise le renforcement des relations de la Chine avec l’Afrique et la promotion de « dix principaux plans de coopération » entre ce pays et le continent Africain, « huit actions majeures » de la coopération Chine-Afrique ont été planifiées afin de consolider le partenariat.

CHINA DEVELOPMENT BANK


Maghreb & Moyen-Orient

RÉASSURANCE

Youssef Fassi Fihri Directeur général de la Société centrale de réassurance (SCR)

« À moyen terme, 65 % de nos primes proviendront de l’international » Nouvel entrant dans notre palmarès, le premier réassureur du Maroc, filiale de la Caisse de dépôt, poursuit son programme de développement en Afrique. Son directeur général place la diversification des risques au cœur de sa stratégie. Propos recueillis par FAHD IRAQI, à Casablanca

Jeune Afrique : La SCR a obtenu, à la fin de 2017, l’autorisation d’exercer dans la zone Cima (Conférence interafricaine des marchés d’assurances) et a installé un bureau au Rwanda. Prévoyez-vous de nouvelles ouvertures prochainement ? Youssef Fassi Fihri : Nous venons tout juste d’ouvrir un troisième bureau de représentation au Caire, car nous constatons une amélioration du marché Rang de la réassurance en Égypte et une reprise dans les 100 des grands projets d’investissement, e notamment dans les infrastructures. Globalement, notre ambition est Nationalité de mettre en place des bureaux de marocaine contact locaux en Afrique subsahaActionnaire Caisse de dépôt et de gestion (CDG) rienne et au Moyen-Orient – notre premier marché actuel –, offrant plus Et il est possible d’obtenir une prime Total des primes 2017 214 millions de dollars de proximité et de connaissance des en tant que early mover [premier Résultat net marchés afin d’être au plus près de nos arrivant] dans un contexte de concurrence 52 millions de dollars clients et des cibles qui correspondent accrue et d’ouverture du marché. Dans à notre stratégie d’internationalisation. ce cadre, nous estimons pouvoir faire jouer Tout en étudiant d’autres voies de croissance. nos spécificités, à savoir la bonne connaissance du marché africain, notre rating, notre culture, notre Les analystes estiment que la réforme du code Cima expertise et le développement de produits innovants va générer un chiffre d’affaires additionnel de plus qui correspondent aux tissus économiques locaux. de 100 millions d’euros par an pour les réassuCela dit, la SCR n’a obtenu l’agrément de la Cima qu’en reurs africains. Quelle part espérez-vous capter ? décembre 2017, ce qui nous a empêchés d’être présents Effectivement, le marché de la réassurance dans cette sur une partie des renouvellements de janvier 2018. région stratégique dispose d’un potentiel substantiel. Malgré ce retard, nous avons pu réaliser une 74

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

SCR

30


augmentation significative de notre chiffre d’affaires. Nous sommes ainsi passés de 1,5 million de dollars réalisés en 2017 à environ 4 millions à la fin de juillet. Nous comptons atteindre environ 6 millions de dollars d’ici à 2020, tout en respectant notre objectif primordial de ne pas dépasser un ratio combiné de 90 %. Comment comptez-vous faire face à la concurrence des réassureurs mondiaux qui lorgnent cette région ? L’intensification de la concurrence est une chance que nous saisissons à travers la multiplication d’alliances avec de grands acteurs mondiaux, tel Lloyds, des assureurs ou réassureurs du Moyen-Orient, tout en étoffant notre réseau pour être en relation directe avec nos clients afin de mieux comprendre leurs besoins. La plupart des réassureurs internationaux ont d’ailleurs recours à la rétrocession de la part des réassureurs régionaux et se limitent à cette stratégie. À l’exception de Hannover Re qui a ouvert un bureau à Abidjan pour gérer ses solutions Vie et Santé, qui sont retenues à 100 % dans la zone Cima, nous n’avons pas constaté l’arrivée de groupes mondiaux dans la région. Les compagnies d’assurances marocaines implantées en Afrique bénéficient-elles d’avantages particuliers auprès de la SCR ? Il n’y a pas de « prime de drapeau » de la part de la SCR à l’endroit des assureurs marocains dans la région, mais il y a bien entendu des relations privilégiées avec ceux que nous servons déjà à l’intérieur de nos frontières et avec lesquels nous travaillons étroitement à l’international. Ainsi, nous regardons avec nos partenaires marocains l’ensemble de la chaîne en matière d’accompagnement d’entreprises qui poursuivent une stratégie d’internationalisation afin de leur offrir des packs intégrés adaptés à leurs agendas. De manière générale, que devraient représenter les activités africaines (hors Maroc) dans les comptes de la SCR ? Actuellement, notre chiffre d’affaires en Afrique (hors Maroc) représente environ 35 % de nos activités à l’international. Et compte tenu de la sinistralité très raisonnable sur le continent, notre ambition est que ce taux atteigne 50 % à court terme. De manière générale, nous escomptons qu’à moyen terme plus de 65 % de nos primes proviendront de l’international et seront bien diversifiées, à la fois géographiquement et par ligne de métiers. La diversification et la maîtrise des risques étant l’essence de notre métier, il est nécessaire que nous puissions évoluer prudemment afin de préserver notre équilibre.

T

K

N I H

OU

Y

TS

ID

E

R U O

CO

R E*

TagPay : la plate -forme qui vous fait entrer dans l'ère digitale

DBS vs. CBS Po u r p l u s d ' info rm atio n : b l o g .ta g pa y. f r

*Sortez de votre Core


Maghreb & Moyen-Orient

PORTRAIT

Un nouvel horizon pour la CDC tunisienne MATHIEU GALTIER, à Tunis

es fonds propres multipliés par 6,2 en sept ans. Peu d’entités publiques – ni même privées – peuvent s’enorgueillir d’une telle croissance. La Caisse des dépôts et consignations (CDC), si. Créée en septembre 2011, moins d’un an après la révolution, elle est aujourd’hui le bras financier de l’État avec, en 2017, un bilan de 6,4 milliards de dinars (2 milliards d’euros) et des fonds propres s’élevant à 311,7 millions de dinars. Au vu du contexte politique compliqué, les premiers dirigeants se sont appuyés sur les fondamentaux classiques d’une CDC : les participations directes et minoritaires dans des projets régionaux. Nommée en mars 2016 à la tête de l’établissement public, Boutheina Ben Yaghlane insuffle une vision plus large: « Notre apport n’est pas uniquement financier, nous exigeons plutôt des opportunités d’investissement avec une vraie stratégie, un business plan valide, une vision à long terme, ainsi que des dispositifs de gouvernance selon des standards internationaux et respectant des règles de transparence strictes. »

D

Moteur de l’investissement

Pour dynamiser le secteur boursier moribond, l’ancienne professeure en intelligence économique au prestigieux Institut des hautes études commerciales de Carthage innove avec les initiatives « FCPR 20/80 » et « FCP 25/75 », par lesquelles la CDC mobilise 20 % et 25 % des capitaux. Aux acteurs de trouver le complément pour créer ces fonds. Être le moteur de l’investissement et non pas seulement un carburant financier, tel est le credo de Boutheina Ben Yaghlane. À condition que la prise de risques se fasse en connaissance de cause. C’est dans cette

76

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

17,37 DT

(5,35 euros). C’est le montant que draine 1 dinar investi par la CDC dans les fonds partenaires, selon le calcul du troisième levier (coût total des projets investis/montant à investir par la CDC).

optique que la CDC est devenue actionnaire de Mitigan, à l’origine du premier Bureau crédit et assurance en Tunisie. Celui-ci doit permettre d’asseoir la culture de gestion des risques. Ce facteur paraît primordial pour la dirigeante de 52 ans alors que l’épargne, qui constitue le principal revenu de la CDC, est passée de 16,1 % à 10,5 % du PIB entre 2010 et 2016. D’ici à 2020, Boutheina Ben Yaghlane, ex-secrétaire d’État aux Finances affiliée au parti Ennahdha, souhaite que la moitié des participations directes – 18 projets pour un investissement de 100 millions d’euros en 2017 – concernent des dossiers relatifs aux partenariats public-privé (PPP), au secteur énergétique et au numérique. Alors que l’institution doit entrer au capital de la société chargée de la construction du port d’Enfidha, Boutheina Ben Yaghlane veut privilégier l’environnement et le numérique car ce sont « les transitions majeures que connaît le pays ». La CDC devrait devenir d’ici à la fin de l’année un acteur accrédité par le Fonds vert pour le climat des Nations unies. En 2017, elle a par ailleurs souscrit à un fonds d’amorçage pour les start-up pour un montant cible de 15 millions de dinars, dont plus de la moitié a déjà été levée. En mars 2018, la dirigeante a conclu un partenariat avec l’AFD et Bpifrance pour soutenir des jeunes pousses. NICOLAS FAUQUÉ / WWW.IMAGESDETUNISIE.COM

La directrice générale de l’établissement public, Boutheina Ben Yaghlane, souhaite dynamiser un secteur financier postrévolution encore frileux.



Entretien avec Monsieur Yao Dodzi DOGBO, PDG de CERGI SA Bâtisseurs de l’Économie Africaine 2018, Grand Prix des Nouvelles Technologies

Pouvez-vous vous présenter p ?

Q proposez-vous à la communauté financière ? Que

CERGI a été créée en 1991, du rachat du fonds de commerce de la filiale du Groupe français Société Générale de Servies et de Gestion (SG2-Afrique), CERGI AFRIQUE SARL est devenue CERGI Banking Services en 2003. Depuis 2015, CERGI SA est née à Lomé (Togo) en vue de la création du Groupe CERGI. Les solutions logicielles que nous développons sont principalement exploitées par des institutions financières dans les zones UEMOA et CEMAC. En notre ERP IBIS (Integrated Banking Information System), nous offrons des solutions de gestion les plus adaptées aux banques et établissements financiers (Fonds de Garantie, Sociétés de Crédit-Bail et Leasing, Systèmes Financiers Décentralisés). Notre mission est de procurer des services et des solutions logicielles de proximité qui sont éprouvés aux plans technologique et fonctionnel, pour un rapport qualité prix extrêmement compétitif. Pour ce faire, nous garantissons un transfert efficient de compétences, couplé avec un service de maintenance de proximité pour une assistance de qualité à nos utilisateurs (hotline, helpdesk). Notre équipe de développeurs pluridisciplinaires et de chargés d’affaires à l’écoute du Client, est composée à 100 % de compétences africaines. À leurs côtés, notre pool de consultants métier et experts (ex-banquiers centraux, financiers et informaticiens chevronnés) nous assure la production de livrables aux normes et standards internationaux. Chaque année, nous veillons à l’enrichissement de nos compétences par les formations, les certifications et le recrutement de brillants jeunes diplômés issus des meilleures écoles de la sous-région.

Les Fin Tech et Telco ont bouleversé le secteur financier africain. Désormais, la digitalisation est le passage obligé pour la banque de demain. CERGI n’a pas attendu cette effervescence pour proposer aux acteurs des solutions innovantes à même d’encadrer les flux financiers ou d’améliorer la qualité de leurs performances dans la gestion de ces flux. Nos équipes de veille technologique et R&D anticipent les besoins constants d’innovation de ceux qui nous sollicitent pour leur projet de modernisation de leurs activités. Notre campus de développeurs entretient une véritable « Banque de Projets » liés à ces tendances nouvelles qui sont adaptables aux besoins des clients. Le développement d’applications autour de nouveaux moyens de paiement (NFC, SMS, QRCODE), qui prennent en compte les spécificités technologiques (prédominance du mobile sur l’internet), mais aussi sociologiques de nos pays (l’épargne tontinière) arriveront bientôt à maturité. Par exemple, dans le cadre de la transition vers Bâle 2 & 3 (Zone UEMOA), les banques et établissements financiers doivent se doter d’un système d’analyse financière et de notation répondant aux normes internationales dans leur gestion du risque, le calcul des fonds propres réglementaires et dans leur processus d’octroi de crédit aux contreparties de type « Entreprise ». La solution SCORING CENTER (développée en partenariat avec la société ICBS), permet aux acteurs du secteur quelques soient leurs critères propres de notation d’obtenir une meilleure analyse des risques s (mutualisation des moyens et des coûts). ( Aussi, fort des nouveaux partenariats avec des entreprises de renommée mondiale A tel t MICROSOFT, nous travaillons à réaliser notre ambition qui demeure: être le Leader d Africain de l’Édition de Solutions Logicielles. Nous sommes riches d’une expérience presque trentenaire en matière de développement et de déploiement de r système d’informations auprès d’institutions dans plusieurs pays. Cette longévité nous a permis de comprendre une de leurs problématiques principales : avoir à disposition des outils de qualité à des coûts compétitifs permettant de les accompagner dans leur mission de financement du développement du continent. En tant qu’éditeur africain, cette approche reste constamment au cœur de nos actions.

À ce jour une quarantaine d’institutions financières font confiance à Cergi.

Quelle est votre place sur le marché ?

COMMUNIQUÉ

À la faveur des reformes de cette année 2018 en zone UEMOA (Plan Comptable Révisé v et Dispositif Prudentiel intégrant les normes de Bâle 2 & 3), notre plateforme CLOUD pour la production des États Règlementaires à la Banque Centrale est mise C en e ligne (une innovation dans le Reporting). Aussi, nous avons été honorés par le choix de certaines prestigieuses institutions telles que le Groupe UBA (branches c francophones), STANBIC (Standard Group), VERSUS BANK, BHCI qui nous ont confié f leur l Reporting réglementaire.

CERGI fait partie des pionniers de l’édition de logiciels de gestion bancaire en Afrique. Au fil de nos prestations, nous avons gagné l’assentiment de plusieurs opérateurs dans le secteur financier et même au-delà. À titre d’exemple, nous avons reçu le prix 2018 pour les TIC lors de la dernière édition du Forum des Bâtisseurs de l’Économie Africaine à Abidjan. À travers ma modeste personne, c’est surtout un témoignage de la qualité du « Label CERGI ». À ce jour, près d’une quarantaine d’établissements financiers font confiance aux solutions CERGI pour tout ou partie de leurs applications métier et support. IBIS, est un ensemble de 70 modules (interopérables et interfaçables avec la plupart des Core Banking de la place). Conçus en strict conformité avec les instructions des Autorités de Régulation et des Banques Centrales, ils couvrent toutes les activités de la banque : de la gestion clientèle, les métiers de traitements, les fonctions support jusqu’au Reporting. C’est un progiciel intégré, performant, fortement paramétrable et ergonomique donnant une brillante expérience aux utilisateurs et qui incorpore les normes de sécurité les plus pointues.

Campus de CERGI SA - Lomé, TOGO


Maghreb & Moyen-Orient

NOUVEL ENTRANT BANCASSURANCE

Percée éclair pour Attamine Chaabi

S’appuyant sur le réseau de la Banque centrale populaire, la mutuelle marocaine a enregistré en 2017 une hausse de 42 % de son chiffre d’affaires dans le segment vie. TARIK YANMI

E

GUILLAUME MOLLÉ POUR JA

Le siège administratif de BCP à Casablanca.

n moins de trois ans d’existence, la Mutuelle Attamine Chaabi (MAC) a multiplié par près de 20 ses primes d’assurance-vie émises au Maroc, qui sont passées de 209 millions de dirhams en 2015 à 3,9 milliards de dirhams en 2017 (de Rang 19 à 355 millions dans les 100 d’euros), devenant e ainsi la cinquième Nationalité : marocaine compagnie d’assuDate de création : 2015 rances du royaume. contrôle direct sur Actionnaires Issue du parteWafa assurance, le MCMA, BCP nariat stratégique leader du secteur Total des primes 2017 : noué en 2010 entre avec 8 milliards de 3,9 milliards de dirhams la Banque centrale dirhams de primes. Résultat net 2017 : populaire (BCP) et BMCE Bank of Africa, ND les assureurs MAMDA et de son côté, est présente MCMA, elle s’est appuyée sur à travers la RMA, dont le chiffre le réseau de la deuxième banque du d’affaires s’est élevé à 6,2 milliards Maroc pour accélérer son dévelopde dirhams l’année dernière. pement. Avec 1140 agences aux L’association entre BCP et MAMDAquatre coins du pays, BCP a capté en MCMA pour établir en 2015 cette 2017 auprès de ses 4,5 millions de filiale n’est pas fortuite. La banque clients plus de 26 % de l’ensemble commercialisait depuis 2010 des des dépôts bancaires. Cependant, offres des deux mutuelles fondées la réglementation locale de la il y a un demi-siècle. Au cours des bancassurance ne permet toujours années, les relations commerciales pas aux banques de se positionner se sont surtout consolidées sur le segment IARD (incendie, à travers des liens capitalistiques. accidents et risques divers), qui Les deux assureurs ont relevé en compte pour environ 56 % du total 2017 leur participation à plus de des 39 milliards de primes en 2017. 9 % du capital social de la banque, BCP est désormais un acteur global après le rachat pour près de de la banque et de l’assurance, au 2,4 milliards de dirhams des 4,75 % même titre que ses concurrents que détenait IFC (filiale de la Banque directs. Attijariwafa Bank exerce un mondiale). MAMDA-MCMA compte,

18

depuis, un représentant parmi les treize membres qui siègent au conseil d’administration de l’ex-établissement public. De son côté, BCP a acquis l’année dernière une participation de 16,7 % dans la filiale de réassurance du duo, la MAMDA Ré. Du fait de son implication active dans la gestion de la MAC, BCP consolide la mutuelle dans ses comptes sociaux suivant la méthode comptable d’intégration globale, même si les 50 millions de dirhams de capital social sont détenus à 99,5 % par MCMA. Pour parvenir à augmenter de 42 % son chiffre d’affaires en 2017 dans un segment vie en croissance de « seulement » 19 %, la MAC a dû enrichir son offre commerciale. Elle a ainsi lancé des produits de retraite complémentaire et a proposé une nouvelle solution d’assurance santé. L’offre d’assurance vie-capitalisation a aussi été étoffée pour gagner des parts de marché. jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

79


COMMUNIQUÉ

Afriland First Bank CD apporte son expertise au développement des activités de sa clientèle Afriland First Bank CD est une banque panafricaine implantée en République démocratique du Congo depuis une dizaine d’années. Son offre consiste à bâtir des solutions de financement adéquates et des services bancaires de qualité au bénéfice de sa clientèle.

« Notre expérience au sein d’un grand groupe bancaire : Afriland First Group qui œuvre depuis plus de 30 ans au développement de l’Afrique, nous permet de proposer une expertise poussée en matière de conseil en placement, de gestion du portefeuille d’actifs, de restructuration d’entreprise, d’ingénierie financière, des crédits consortiaux et de gestion de fonds de capital-risque. » Pour répondre aux diverses préoccupations des Congolais, Afriland First Bank CD développe une approche innovante qui impulse l’inclusion financière et offre une meilleure accessibilité aux services bancaires. Notre politique de proximité a conduit au renforcement de notre réseau commercial, avec 22 agences et guichets en plus, sur les trois dernières années. Ce réseau couvre à ce jour 13 des 26 provinces de la RDC, implanté en milieux urbains et ruraux. Le développement du secteur privé local demeure notre cheval de bataille : nous multiplions les stratégies et les sy-

nergies visant à promouvoir l’éclosion des entrepreneurs locaux via deux modes d’action : la diversification par l’accès aux financements et le renforcement des capacités techniques. L’expérience de Afriland First Bank CD dans l’accompagnement du secteur privé local est en pleine expansion et les efforts sont conjugués en vue d’intégrer d’avantage les entrepreneurs locaux ayant des projets bancables. Ce qui a conduit à la création du département Recherche et Investissement, M. KAFINDO ZONGWE Patrick qui étudie les questions spéciDirecteur Général –Adjoint fiques des différents secteurs de Afriland First Bank CD d’activités et la diversification des outils de financement. Les travaux ont été matérialisés par un programme de Fonds de Garantie PME, en partenariat avec certains gouvernements provinciaux et bailleurs de fonds, avec des lignes de garanties estimé à ce jour à plus 5 millions de dollars US. Près de 2000 PME bénéficient de ce programme et les efforts sont consentis afin d’augmenter ce portefeuille. ©DIFCOM/ JAMG

L

a relation-client est au cœur de l’action d’Afriland FirstBankCD. Partenaires privilégiés, nous bâtissons avec nos clients une relation de confiance orientée vers la satisfaction et la promotion de leurs activités. Notre politique commerciale met en exergue un plan de croissance pour nos partenaires. Responsabilité, proximité et flexibilité au service d’une rentabilité soutenue, constituent nos valeurs cardinales.



Maghreb & Moyen-Orient

ASSURANCES

Avec Saham, Sanlam impose son hégémonie continentale

SANLAM

Le sud-africain Sanlam vise l’Éthiopie et l’Égypte (siège au Cap).

Confortés par les bons résultats du champion sud-africain au premier semestre, les investisseurs attendent beaucoup de son rapprochement avec le marocain, qui devrait lui rapporter une profitabilité record.

82

FAHD IRAQI, à Casablanca

eudi 8 mars 2018. Il est près de 9 heures à Casablanca quand les représentants des médias convoqués la veille sont invités à rejoindre la salle de conférences. « Il est 11 heures à Pretoria, une conférence de presse simultanée doit commencer », nous confie un des proches du groupe marocain Saham. Effectivement, à l’autre bout du continent, Ian Kirk, PDG du groupe sud-africain Sanlam, a lui aussi réuni la presse pour annoncer le « deal du siècle » : une opération à plus de 1 milliard de dollars (plus de 860 millions d’euros). « L’acquisition de Saham Finances n’est pas seulement la plus grosse transaction effectuée par Sanlam, c’est aussi le plus gros deal effectué par une compagnie d’assurances sur le continent », lance Ian Kirk pour annoncer la prise de contrôle de son partenaire marocain. Cette montée en puissance est intervenue moins de deux ans après

J

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

la première prise de participation (30 %) dans le capital de la compagnie marocaine. Et une telle transaction renforce la position de Sanlam en tant que leader du secteur des assurances en Afrique.

Synergies panafricaines

Selon Junior Ngulube, directeur général de Sanlam Emerging Markets, l’acquisition de Saham Finances offre au groupe sud-africain une position unique pour intervenir dans toutes les régions « linguistiques » du continent. « Saham a une vision panafricaine semblable à la nôtre, sauf qu’elle a débuté dans le Nord », a-t-il récemment confié à nos confrères de The Africa Report. En incluant le marché marocain – deuxième du continent avec 39 milliards de dirhams (3,5 milliards d’euros) de primes émises en 2017 –, Sanlam a vu sa couverture mondiale passer de 19 à 39 pays, dont 34 sont africains. « Notre implantation géographique sur le continent est à peu près complète


/ JA CEO FORU M

NO/ GA RE

désormais, affirme Junior Ngulube. La prochaine phase consiste à s’assurer que nous avons des entreprises solides et leaders dans chaque pays. » Le groupe sud-africain ambitionne de généraliser l’ensemble de son offre de produits et de couverture à tout le continent. Et, dans cette perspective, la complémentarité avec sa nouvelle acquisition semble déterminante. Car si Sanlam propose principalement des services d’assurance-vie et d’assurance générale en plus de services de crédits aux particuliers et de gestion d’actifs, la compagnie marocaine a, pour sa part, développé une grande expertise dans les domaines de la santé, de l’assistance et de la tierce gérance. En assurant une diffusion de ses produits dans tous ses pays d’implantation, le géant sud-africain espère séduire les grands groupes internationaux actifs sur le continent. « Si vous êtes une multinationale présente dans une vingtaine de pays africains, Sanlam est en mesure d’offrir des solutions globales

NOUS CONNAISSONS LES SERVICES FINANCIERS, MAIS NOTRE PARTENAIRE MAROCAIN MAÎTRISE LES SPÉCIFICITÉS DE CHAQUE PAYS. O J.T

JUNIOR NGULUBE

R

qui permettent une couverture partout, souligne le directeur général. Nous prenons en compte l’ensemble des besoins spécifiques des employés sur le terrain, comme les voyages, la santé, l’évacuation d’urgence et autres solutions pour entreprises. » Dans le cadre de cette stratégie, la longue expérience de Saham dans le développement de partenariats dans de très nombreux pays africains s’avère précieuse. « Nous connaissons les services financiers, mais notre partenaire marocain maîtrise les spécificités de chaque pays », relève Junior Ngulube.

Augmentation de capital

Les ambitions africaines de Sanlam ne s’arrêtent pas là : le groupe lorgne désormais l’Égypte et l’Éthiopie, deux marchés en forte croissance depuis quelques années. Dans une déclaration à la presse sud-africaine en juin 2018, Ian Kirk a annoncé que son groupe « prévoit de s’implanter en Éthiopie en 2021 et a déjà identifié un partenaire dans le pays. »


Maghreb & Moyen-Orient ASSURANCES Le siège à Casablanca du groupe fondé par Moulay Hafid Elalamy.

NAOUFAL SBAOUI

investisseurs. Entre janvier et avril 2018, le groupe sud-africain affiche un résultat net des services financiers par action en hausse de 11 % par rapport à la même période l’année dernière, tandis que le bénéfice par action a également augmenté de 11 %. Les volumes de nouvelles affaires ont en revanche diminué de 3 %, à 69 milliards de rands (3,9 milliards d’euros). Et le meilleur reste à venir : les performances seront de plus en plus spectaculaires avec la consolidation globale des comptes de Saham Finances, qui générait déjà en 2016 un chiffre d’affaires dépassant le milliard de dollars. Les synergies créées à la suite du rapprochement des deux entités auront un impact certain sur la rentabilité du groupe sud-africain.

En attendant, sa priorité reste de digérer la méga-acquisition de la compagnie marocaine. Quelques semaines après l’annonce de l’opération, Sanlam a procédé à une augmentation de capital pour lever quelque 490 millions de dollars en vue de financer partiellement cette acquisition. Un processus accéléré de book building auprès des investisseurs internationaux a permis de placer 66,5 millions de nouvelles actions, correspondant à 3 % du capital. Une opération qui a fait carton plein : « Le succès de ce placement témoigne de la confiance significative des investisseurs dans Sanlam et dans notre stratégie cohérente », avait commenté à l’époque le PDG du groupe.

Des performances en hausse

Les performances financières de Sanlam sur les quatre premiers mois de l’année ne peuvent d’ailleurs que conforter les

UN DEAL POLITIQUE ? Le premier des dix principaux actionnaires que compte Sanlam (avec 13,5 % des parts) n’est autre que la société Ubuntu-Botho Investment, fondée par Patrice Motsepe. Ce dernier est l’homme d’affaires le plus riche de la nation Arc-en-Ciel, mais aussi le beau-frère de Cyril Ramaphosa, l’actuel président sud-africain. L’acquisition globale de Saham Finances a ainsi donné lieu à plusieurs interprétations politiques, d’autant plus que le propriétaire de la compagnie marocaine, Moulay Hafid Elalamy, est lui-même le ministre

Ne laisse aucune trace Couverture parfaite Sans ammoniaque

de l’Industrie et du Commerce du royaume depuis 2013. Dans ce contexte, certains ont vu dans cette opération un réchauffement des relations diplomatiques entre Rabat et Pretoria, généralement envenimées par la position sud-africaine sur le conflit du Sahara occidental. D’autres observateurs ont, en revanche, perçu le retard de l’octroi du feu vert par le régulateur marocain du marché des assurances comme une réserve de Rabat à donner les clés de l’un de ses fleurons à un groupe sud-africain. F.I.


Maghreb & Moyen-Orient

TRIBUNE

Le Maghreb doit engager sa révolution financière D

HERVÉ THOUROUDE

ans une économie mondiale en profonde mutation, en tout d’abord d’instaurer la confiance des investisseurs comme rupture avec les équilibres sur lesquels elle s’est construite de l’ensemble de l’écosystème dans les marchés financiers. depuis Bretton Woods, la finance et l’accès aux financements Cela passe par la mise aux normes internationales des leviers représentent un enjeu crucial. Pour les économies du Maghreb, essentiels à la confiance : conditions d’information et d’acles défis du financement et du développement de leur secteur cès aux marchés financiers, transparence et gouvernance des financier sont encore plus cruciaux pour, enfin, s’inscrire dans marchés et des entreprises et, enfin, protection des investisce processus de transformation des économies et intégrer défiseurs. Une deuxième étape consisterait à mettre en liaison ces nitivement le cercle des pays émergents. marchés avec des infrastructures de marchés internationaux, Or force est de constater que les pays du Maghreb peinent à ce qui garantirait la pérennité d’un tel système de transpacréer une finance capable de jouer pleinement son rôle, celui rence, de bonne gouvernance et de protection des investisde connecter efficacement les épargnants, qu’ils soient d’ailleurs seurs. L’Égypte ou encore Maurice expérimentent une telle nationaux ou internationaux, aux besoins de financement de transition, avec des résultats prometteurs, notamment en leurs économies et faire de la finance un levier de croissance, matière d’attractivité pour les investisseurs internationaux. Il comme c’est le cas dans les pays émergents. conviendrait bien évidemment d’accompagner En effet, une analyse rapide des grandes ces évolutions par la mise en place de véhimasses financières des pays du Maghreb montre cules d’épargne longue, à la fiscalité incitative. d’une part que le poids des secteurs bancaires, évalué par la taille des bilans, ne représente que es pays du Maghreb ont tout à gagner à 120 % du PIB au Maroc, 125 % en Tunisie et 70 % s’inscrire dans un tel processus, d’autant en Algérie, alors que ce taux atteint en moyenne qu’ils disposent de nombreux atouts : des 2,5 fois le PIB dans les pays émergents. Et d’autre institutions financières solides, au Maroc, et part, si l’on regarde du côté des investisseurs, le une volonté politique forte de développer le constat est identique. Les actifs sous gestion secteur financier, comme en témoignent les Karim correspondent à 30 % du PIB au Maroc et en nombreuses initiatives récemment lancées, Tunisie, et sont estimés à moins de 10 % du PIB en particulier dans le domaine monétaire. Zine-Eddine en Algérie, alors qu’ils représentent une à deux Compétences et excellence du capital humain, Directeur des études fois le PIB en moyenne dans les pays émergents. en Tunisie, notamment en matière de finance de Paris-Europlace et d’innovation, à l’instar des actions récemment engagées dans ce domaine telles que ’ insuffisance de la taille des intermédiaires bancaires et des investisseurs, principaux l’e-dinar, l’organisation de l’Africa Blockchain animateurs des marchés financiers, a pour corollaire une staSummit, etc. De son côté, l’Algérie dispose d’un gisement gnation, voire une régression, des capitalisations boursières important d’entreprises privatisables, qui pourraient durableainsi qu’une faiblesse structurelle de la liquidité des marchés. ment alimenter les marchés et soutenir le développement des Le dernier rapport annuel de Bank al-Maghrib rappelait à juste marchés des capitaux. titre que le ratio de liquidité de la Bourse de Casablanca était La transformation de la finance et des modèles financiers, à de 6,5 %, alors que celui-ci dépasse les 40 % dans les pays travers le digital, représente également un levier accélérateur émergents. En Tunisie, ce taux est inférieur à 5 %, tandis que de la financiarisation des économies, en particulier dans les la Bourse d’Alger ne compte que quatre sociétés cotées. La pays émergents. situation est encore plus critique si l’on regarde du côté des Enfin, une Bourse régionale faciliterait grandement la marchés de la dette, avec une absence quasi totale de marchés concentration de la liquidité, notamment internationale, sur secondaires. cette région qui, à bien des égards, offre un potentiel d’atPour transcender cette atonie de la finance maghrébine, la tractivité, de croissance et de développement parmi les plus solution passe par un changement total de modèle. Il s’agit importants d’Afrique.

L

L

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

85


CLASSEMENT

BILAN

Sortie de crise

MIKE HUTCHINGS/REUTERS

Les 200 premières banques africaines ont renoué avec la croissance en 2017. Malgré le rebond des économies phares du continent, la contraction de l’offre de crédit et l’obligation de renforcer les fonds propres tempèrent l’optimisme du secteur.

86

L’Afrique du Sud truste les cinq premières places du Top 200. Vue sur les sièges de Standard Bank (1er), d’Absa (5e) et de FNB (14e), au Cap.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


enordredispersé ’ C JOËL TÉ-LÉSSIA ASSOKO

est ce qui s’appelle un retour en force. Après deux années consécutives de déclin, les 200 premières banques africaines ont retrouvé une remarquable vigueur en 2017, affichant une croissance à deux chiffres. Avec une hausse de 18,7 %, le bilan cumulé a enregistré la plus forte progression de la décennie, à 1 747 milliards de dollars (1 512 milliards d’euros). Les revenus ont, eux, augmenté de 10 milliards de dollars en un an, ce qui correspond également à la plus forte hausse des dix dernières années. Enfin, les bénéfices dégagés ont franchi le cap des 25 milliards de dollars. Faut-il en conclure que les années de vaches maigres sont bel et bien terminées ? Difficile à dire. « Le secteur bancaire africain est le deuxième le plus rentable au monde. Son retour sur investissement en 2017 s’élevait à 14,9 %, juste derrière celui de l’Amérique latine et comparable à celui d’autres régions comme l’Asie émergente et le Moyen-Orient », notaient en février les analystes du

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

87


Classement BILAN

cabinet McKinsey. Certes. Mais ces bons résultats reflètent en partie l’amélioration de la conjoncture économique des principales économies du continent. Le Nigeria est timidement ressorti de sa première récession connue en vingt ans. Le Maroc – troisième place bancaire du continent – a retrouvé de belles couleurs avec une croissance de 4,1 %, après une année 2016 décevante. L’Afrique du Sud et l’Égypte, leaders du palmarès, ont également enregistré des résultats encourageants, avec des PIB en hausse respectivement de 1,3 % et de 4,2 %.

SELON LE CABINET EY, CHAQUE HAUSSE DE 1 % DU PIB SUD-AFRICAIN ENTRAÎNE UNE AUGMENTATION DE 5 % DU BÉNÉFICE ORDINAIRE DES BANQUES DU PAYS.

L’influence des devises

L’interprétation du classement est toutefois compliquée par les évolutions contrastées des devises africaines vis-à-vis du dollar. Le Nigeria, quatrième bastion bancaire du continent, a vu son naira céder plus de 15 % au billet vert l’an dernier, tandis que la livre égyptienne résistait après la dévaluation brutale de 2016, lorsqu’elle avait perdu la moitié de sa valeur. Le rand sud-africain a lui gagné plus de 11 % face au dollar l’an dernier, dopant les performances relatives de ses banques qui trustent un bon tiers du bilan cumulé des 200. La comparaison des résultats du sud-africain Standard Bank Group (premier de notre classement) et du nigérian Zenith Bank (21e) illustre cette difficulté de lecture. Le total des actifs du premier progresse de 15 % en dollars, mais de seulement 4 % en rands, tandis que celui du second stagne en dollars, alors qu’il est en hausse de 18 % en nairas. Les situations particulières des banques concernées sont amplifiées par les effets de change: trois des dix banques ayant le plus progressé sont égyptiennes, quand la moitié des plus forts reculs ont été enregistrés au Nigeria. Le rebond observé en 2017 ressemble davantage à une sortie de crise en ordre dispersé qu’à un mouvement

13 ENTRÉES (ET AUTANT DE SORTIES) À l’exception d’Absa Bank (5e), désormais séparée de Barclays, sa maison mère britannique, et de Wesbank (18e), filiale spécialisée dans les prêts automobile du numéro deux sud-africain FirstRand Bank (3e), toutes les nouvelles entrées concernent le bas du classement. Quelques retours sont enregistrés, dont ceux de Citibank

88

Nigeria (145e) et Banco Comercial do Atlântico (196e), absents de l’édition 2016. La moitié des sorties observées dans cette édition portent sur des établissements qui ne nous ont pas fourni de résultats actualisés depuis deux années, délai après lequel les banques quittent automatiquement notre palmarès. J.T.L.A.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

général affectant l’ensemble de l’industrie bancaire africaine, tant les facteurs et les stratégies qui ont influencé les performances divergent d’une région à l’autre. Le parti pris des établissements kenyans en faveur de la banque digitale et de l’agency banking – qui permet de partager les coûts de distribution avec des tiers – a aidé des pionniers tels que Kenya Commercial Bank (56e) et Equity Bank Group (60e) à résister au plafonnement des taux d’intérêt imposé à la fin de 2016 par le gouvernement. La première a maintenu ses marges, tandis que la seconde a vu son bénéfice croître de 16 %. Au Nigeria, la diversification accrue de la clientèle, imposée par la crise des hydrocarbures du tournant de la décennie, a permis à Guaranty Trust Bank (37e) et Stanbic IBTC (76e) d’échapper aux difficultés du secteur électrique, qui pénalisent leurs concurrents Fidelity Bank (77e) et United Bank for Africa Group (30e). Par ailleurs, l’expansion subsaharienne réalisée ces dernières années par les marocains Attijariwafa Bank (8e), Banque centrale populaire (BCP, 10e) et BMCE Bank of Africa (13e) renforce leur croissance alors que l’encours de crédits peine à croître sur le marché domestique. Des décisions inopinées, tel l’assouplissement l’an dernier des sanctions financières américaines contre le Soudan, ont également entraîné des rebonds spectaculaires comme l’illustrent le quasi-doublement du bilan de Bank of Khartoum, qui gagne 29 places dans le classement en se hissant au 59e rang, et l’entrée d’Al-Nile Bank for Commerce and Development à la 193e place.

Des fragilités toujours d’actualité

De grandes lignes de force sont cependant identifiables. Tout d’abord, l’apurement des prêts enclenché il y a quelques années porte ses fruits, comme le montre la réduction des provisions sur créances douteuses d’Ecobank (17e), dont le bénéfice a rebondi à 229 millions de dollars en 2017 après une perte de 205 millions en 2016. Ensuite, la bonne santé du secteur reste fortement corrélée à la conjoncture économique. Le cabinet de conseil EY estime ainsi que, en Afrique du Sud, « sur le long terme, chaque hausse de 1 % du PIB entraîne une augmentation de 5 % du bénéfice ordinaire des banques » du pays. Les tendances régionales de la seconde moitié de la décennie se sont par ailleurs renforcées. La domination de l’Afrique australe se confirme, avec désormais près de 51 % du bilan cumulé, contre 47 % l’an dernier. L’Afrique du Nord, Maroc et Égypte en tête, consolide son deuxième rang, conservant 30,4 % des actifs du secteur. La sous-performance des banques nigérianes entraîne tout le grand ouest-africain, en baisse de 14 % à 12,3 % du bilan. L’Afrique centrale, enlisée dans une crise économique depuis plusieurs années, chute désormais au-dessous de 1 % du total.


Partenaires du continent Nos offres d’emploi EXECUTIVE DOCTORATE IN BUSINESS ADMINISTRATION Alger Bamako Dakar Douala Genève Luxembourg Tunis

le vrai DBA diplômant sur 3 ans contact@business-science-institute.com www.business-science-institute.com

Retrouvez toutes nos annonces sur le site : www.jeuneafrique.com

Directeur Général (H/F)

Maroc- CDI - Agroalimentaire - Réf.JO-0083677 Vous êtes en charge de l’élaboration et du pilotage de la stratégie de la filiale, ainsi que du suivi des budgets et des objectifs individuels et collectifs en termes de chiffre d’affaires et de rentabilité. Vousparlezfrançaisetanglaisetdisposezd’uneexpériencedeminimum7ansdansunefonction commerciale,etaumoins5anssurunefonctionsimilaire.Autonome,organiséet dynamique,vousêtesfinnégociateur,avezunexcellentsensdurelationneletsavez fédérer,organiseretaccompagnerdeséquipesdansl’atteinted’objectifs.

Country Manager

Liberia - Agri-food industry - Réf. JO-0084236 Yourresponsibilitiesincludeestablishingbudgets,plans,policiesand programsthat willeffectivelyimplement thebusinessstrategiesand objectivesset bytheBoard,settingandmonitoringthebusinessunit’sperformance,ensuringthecompliancewiththecompany’sprinciples,policies andlocallaws,actingasCountryrepresentativeandofficialspokesmanto Government,relevant stakeholdersandtradeassociationsinthecountry ofoperationsandrepresent thecompany’sinterest maintaininggoodrelationshipswithsuch,andensurethat thecompany’sstrategyisimplemented effectively,consistentlyandaccordingtoestablishedguidelinesandbudgets. WithsuccessfulexperiencesinbothP&L andBusinessdevelopment inAfrica, youareastrongteamorientedexecutivethat hires‘A’players.

Pour postuler : fadk@fedafrica.com www.fedafrica.com


Classement BILAN

LES ACTIFS CUMULÉS AUGMENTENT…

… LES REVENUS AUSSI

40

500

20

0

65

63 ,9

1 000

60 ,5

60

74

(en milliards de dollars)

65 ,6

80

1

47 1, 4

74 6, 9

PNB total des 200 premières banques

1

49 7, 2 1

57 9, 3 1

45 8, 5 1

44 7, 2 1

1 500

(en milliards de dollars)

69 ,9

Total de bilan des 200 premières banques 2 000

2015

2016

0 2012

2013

2014

2015

2016

2017

2012

2013

2014

2017

Afrique australe

Afrique du Nord

50,97 %

Afrique de l’Ouest

12,30 %

30,40 %

Afrique de l’Est

5,51 %

Afrique centrale 0,82 %

Toutefois, les fragilités apparues depuis quelques années se sont confirmées en 2017. Les marchés sud-africain et marocain peinent toujours à doper l’offre de crédit. L’an dernier,lanationArc-en-Cielaenregistré«laplusfaiblecroissanceducréditetdesbénéficesordinairesendixans,avecdes rendements plus faibles compensés par un coût moindre des capitauxpropres»,rappelleEY.Enfin,plusieursbanquesafricaines restent vulnérables aux nouvelles exigences relatives aux fonds propres, à la suite de la mise en œuvre progressive des accords de Bâle II et Bâle III. L’an dernier, la Banque centrale du Ghana a nationalisé deux établissements bancaires, retiré les licences de 70 institutions de microfinance et triplé à 400 millions de cédis (73 millions d’euros) le capital minimum requis. Selon la société d’investissement londonienne Exotix Capital, les besoins en matière de recapitalisation au Ghana dépassent 1,4 milliard de dollars. Ces faiblesses risquent d’être renforcées par l’implémentation progressive de la norme internationale d’information financière IFRS 9. Au Maroc, celle-ci « clarifiera davantage les anticipations de pertes et obligera à augmenter les provisions, ce qui exercera des pressions sur les réserves defondspropresréglementaires qui sont déjà minces », avertit l’agence de notation Moody’s. À bon entendeur…

SELON EXOTIX, LES BESOINS DES BANQUES GHANÉENNES EN MATIÈRE DE RECAPITALISATION DÉPASSENT 1,4 MILLIARD DE DOLLARS.

90

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

MÉTHODOLOGIE

Notre base de données répertorie 939 banques (en diminution de 8 %) et 710 sociétés d’assurances (en baisse de 1 %). Chacune a été contactée au moins une fois et parfois jusqu’à six fois. Il nous aura fallu cinq mois pour obtenir 461 réponses de banques – 158 venant d’assureurs – afin de réaliser le palmarès des 200 premiers groupes bancaires africains, les classements par zones et par critères, et celui des 100 premières compagnies d’assurances. Les éléments financiers ont tous une source clairement définie et, pour la plupart, nous ont été communiqués par les entreprises. Ces classements portent sur l’exercice 2017. Lorsque les résultats nous ont été donnés en monnaie locale, ils ont été convertis en dollars, aux taux de change en vigueur au 31 décembre 2017 (source : oanda.com). Lorsque nous ne parvenons pas à obtenir d’informations actualisées, nous gardons celles de l’édition précédente (en le signalant en italique). Au bout de deux années sans nouvelles d’un établissement, celui-ci disparaît de nos classements. Les classements spécialisés (capital-investissement, fusions-acquisitions, Bourse et dettes) sont quant à eux réalisés par les équipes éditoriales de Jeune Afrique à partir des informations publiques ou de celles de certains supports spécialisés. JEANNE-MARIE DAMILLEVILLE

SOURCE : JEUNE AFRIQUE

L’AFRIQUE AUSTRALE ASSOIT SA DOMINATION


COMMUNIQUÉ


COMMUNIQUÉ



COMMUNIQUÉ


Classement général

96 Les 200 premières banques

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

95


Classement GÉNÉRAL

1-50

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

96

Rang 2017

Rang 2018

LES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES Société

Pays

Président, PDG ou DG

Total de bilan

(en millions de dollars)

PNB

(en millions de dollars)

1

1

STANDARD BANK GROUP

Afrique du Sud

Sim Tshabalala

163 775

8 331

2

2

STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Ben Kruger

105 699

5 691 6 282

3

3

FIRSTRAND BANKING GROUP

Afrique du Sud

Alan Pullinger

98 345

4

4

BARCLAYS AFRICA GROUP

Afrique du Sud

Maria Ramos

94 091

3 418

5

-

ABSA BANK

Afrique du Sud

Maria Ramos

79 820

3 633

6

7

NATIONAL BANK OF EGYPT

7

5

NEDBANK GROUP

Égypte

Hisham Okasha

76 634

ND

Afrique du Sud

Mike Brown

73 004

3 643

8

6

9

14

ATTIJARIWAFA BANK

Maroc

Mohamed El Kettani

50 651

2 305

BANQUE MISR

Égypte

Mohamed El Etrebi

44 195

10

873

9

BANQUE CENTRALE POPULAIRE (GROUPE BANQUE POP.)

Maroc

Kamal Mokdad

40 848

1 743

11

10

RAND MERCHANT BANK

Afrique du Sud

James Formby

36 102

ND

12

8

INVESTEC GROUP LTD

Afrique du Sud

Stephen Koseff

35 863

611

13

11

BMCE BANK OF AFRICA

14

12

FIRST NATIONAL BANK OF SOUTH AFRICA

Maroc

Othman Benjelloun

33 371

1 424

Afrique du Sud

Jacques Celliers

32 185

15

15

ND

BANQUE EXTÉRIEURE D’ALGÉRIE

Algérie

Ibrahim Semid

26 913

16

ND

13

BANQUE NATIONALE D’ALGÉRIE

Algérie

Achour Abboud

24 383

675

ECOBANK TRANSNATIONAL INC.

17

16

18

-

Togo

Ade Ayeyemi

22 432

1 831

Afrique du Sud

Chris De Kock

17 301

19

18

ND

COMMERCIAL BANK OF ETHIOPIA

Éthiopie

Bekalu Zeleke

17 072

20

ND

21

COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hussein Abaza

16 554

920 709

WESBANK

21

19

ZENITH BANK

Nigeria

Peter Amangbo

15 387

22

20

CRÉDIT POPULAIRE D’ALGÉRIE

Algérie

Omar Boudied

15 188

581

23

22

FIRST BANK OF NIGERIA

Nigeria

Ibukun Awosika

14 400

912

24

23

ZENITH BANK NIGERIA

Nigeria

Peter Amangbo

13 293

604

25

28

QATAR NATIONAL BANK AL AHLI

Égypte

Mohamed El-Dib

12 333

582

26

32

ARAB AFRICAN INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hassan E. Abdalla

11 934

316

27

24

AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK

Égypte

Benedict Oramah

11 913

372

28

27

BANQUE DE L’AGRICULTURE ET DU DÉV. RURAL

Algérie

Boualem Djebbar

11 791

439

29

26

ACCESS BANK GROUP

Nigeria

Herbert Wigwe

11 281

449

30

25

UNITED BANK FOR AFRICA GROUP

Nigeria

Tony Elumelu

11 191

898

31

29

BANCO DE POUPANÇA E CRÉDITO

Angola

Antonio Baptista Bialho

11 133

305

32

33

CRÉDIT AGRICOLE DU MAROC

Maroc

Tariq Sijilmassi

10 379

418

33

34

MCB GROUP LTD

Maurice

Didier Harel

9 962

447

34

31

ACCESS BANK NIGERIA

Nigeria

Herbert Wigwe

9 624

362

35

35

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROCAINE DE BANQUES

Maroc

Mohammed Tahiri

9 470

436

36

36

GROUPE BANK OF AFRICA

Sénégal

Brahim Touimi

9 221

570

37

30

GUARANTY TRUST BANK

Nigeria

Segun Agbaje

9 216

678

38

41

THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK

Maurice

Alain Law-Min

9 055

392

39

40

BANCO DE FOMENTO DE ANGOLA

Angola

Emidio Pinheiro

8 658

830

40

38

BANCO ANGOLANO DE INVESTIMENTOS

Angola

José Massano

8 216

670

41

37

UNITED BANK FOR AFRICA NIGERIA

Nigeria

Olivier Alawuba

8 063

364

42

42

BANQUE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL

Algérie

Mohamed Krim

7 778

348

43

45

BANQUE MAROCAINE POUR LE COMM. ET L’INDUSTRIE

Maroc

Laurent Dupuch

6 999

321

44

52

CAPITEC BANK

Afrique du Sud

Gerrie Fourie

6 861

1 011

45

49

KENYA COMMERCIAL BANKING GROUP

46

60

ATLANTIC BUSINESS INTERNATIONAL

47

43

BANCO BIC

48

51

DEVELOPMENT BANK OF SOUTHERN AFRICA

Kenya

Joshua N. OIGARA

6 208

685

Côte d’Ivoire

Habib Koné

6 123

258

Angola

Fernando Teles

6 072

475

Afrique du Sud

Patrick Dlamini

6 072

349

49

58

CIH BANK (EX-CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER)

Maroc

Ahmed Rahhou

5 710

217

50

50

BANCO MILLENNIUM ATLÂNTICO (EX-BAN. PRIV. DO ATL.)

Angola

Daniel Santos

5 691

505

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


51-100

Société

Pays

Président, PDG ou DG

Total de bilan

(en millions de dollars)

PNB

(en millions de dollars)

51

53

CRÉDIT DU MAROC

Maroc

Jamal Lemridi

5 593

233

52

56

AL BARID BANK

Maroc

Redounane Najm-Eddine

5 540

168

53

46

BANCO ECONOMICO (EX-BANCO ESPI. SANTO ANGOLA)

Angola

Sanjay BHASIN

5 521

ND

54

54

BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE

Tunisie

Mohamed Agrebi

5 459

283

55

57

BGFIBANK HOLDING CORP.

Gabon

Henri-Claude OYIMA

5 457

376

56

55

KENYA COMMERCIAL BANK

Kenya

Joshua N. OIGARA

5 334

586 158

57

63

EAST. & SOUTH. AFRICAN TRADE & DEVELOPMENT BANK

Burundi

Admassu Tadesse

5 265

58

73

SBM BANK MAURITIUS

Maurice

Nayen Koomar BALLAH

5 178

14

59

88

BANK OF KHARTOUM

Soudan

Fadi Salim Al Faqih

5 068

ND

60

61

EQUITY BANK GROUP

Kenya

James Mwangi

5 035

361

61

47

ECOBANK NIGERIA

Nigeria

Patrick Akinwuntan

5 032

321

62

71

BANQUE OUEST-AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

Togo

Christian Adovelande

4 856

68

63

62

BANQUE ARABE POUR LE DÉV. ÉCON. EN AFRIQUE

Soudan

Sidi Ould Tah

4 850

ND

64

39

HSBC BANK EGYPT

Égypte

Jacques-Emmanuel Blanchet

4 811

270 270

65

44

DIAMOND BANK NIGERIA

Nigeria

Pascal Dozie

4 716

66

59

ARAB INTERNATIONAL BANK

Égypte

Atef Ebeid

4 695

131

67

66

SOCIÉTÉ ARABE INTERNATIONALE DE BANQUE

Égypte

Mohamed NAGUIB

4 687

106

68

67

FAISAL ISLAMIC BANK OF EGYPT

Égypte

Abdulhamid Aboumoussa

4 639

ND

69

70

BANQUE DE L’HABITAT DE TUNISIE

Tunisie

Ahmed Rjiba

4 388

156

70

76

BANK OF ALEXANDRIA

Égypte

Dante Campioni

4 364

273

71

64

BANQUE NATIONALE AGRICOLE

Tunisie

Jaafar Khattech

4 302

179

72

77

HSBC MAURITIUS

Maurice

Chris Murray

4 246

43

73

68

UNION BANK OF NIGERIA

Nigeria

Emeka EMUWA

4 003

183

74

80

LAND AND AGRICULTURAL DEV. BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Tshokolo Petrus Nchocho

3 997

103

75

72

EQUITY BANK KENYA

Kenya

James Mwangi

3 901

281

76

78

STANBIC IBTC CHARTERED BANK

Nigeria

Yinka SANNI

3 813

230

77

65

FIDELITY BANK

Nigeria

Nnamdi Okonkwo

3 793

197

78

79

CO-OPERATIVE BANK OF KENYA

Kenya

Gideon M. Muriuki

3 714

399

79

74

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE

Tunisie

Samir SAIED

3 650

157

80

83

DIAMOND TRUST BANK KENYA

Kenya

Nasim Devji

3 488

240

81

85

BANQUE SAHELO-SAHARIENNE POUR L’INV. ET LE COMM.

Libye

Ali Al Moktar

3 480

143

82

75

AMEN BANK

Tunisie

Karim Ben Yedder

3 430

103 162

83

82

ATTIJARI BANK TUNISIE

Tunisie

Hicham Seffa

3 427

84

86

NATIONAL BANK OF KUWAIT – EGYPT

Égypte

Hisham OKASHA

3 314

137

85

93

ORAGROUP SA

Togo

Binta Touré Ndoye

3 283

198

86

69

FIRST CITY MONUMENT BANK

Nigeria

Ladi Balogun

3 262

194

87

81

COMMERCIAL BANK OF ERITREA

Érythrée

Gabriel Fassil

3 245

41

88

84

BANK AUDI EGYPT

Égypte

Mohamed Abbas Fayed

3 182

134

89

97

EGYPTIAN GULF BANK

Égypte

Nidal El Kassem Assar

3 156

85

90

87

BARCLAYS BANK OF MAURITIUS

Maurice

Ravin Dajee

3 145

120

91

95

FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA

Namibie

Sarel J. Van Zyl

3 053

135

92

92

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE

Algérie

Eric Wormser

3 046

168

93

108

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Georges WEGA

3 043

193

94

91

STERLING BANK

Nigeria

Yemi Adeola

2 949

138

95

104

AFRASIA BANK

Maurice

Bhasin Sanjiv

2 894

71

96

102

BANCO SOL

Angola

Miguel Coutinho Nobre

2 852

247 162

97

132

HOUSING AND DEVELOPMENT BANK

Égypte

Fathy El Sebai Mansour

2 825

98

103

AL BARAKA BANK EGYPT

Égypte

Ashraf Ahmed Mustaf El Ghamrawy

2 825

ND

99

106

BANK WINDHOEK

Namibie

Cristo de Vries

2 776

181

100

100

STANDARD CHARTERED BANK KENYA

Kenya

Lamin Manjang

2 743

262

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

Rang 2017

Rang 2018

LES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES

97


Classement GÉNÉRAL

101-150

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

98

Rang 2018

Rang 2017

LES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES

101

114

ECOBANK CÔTE D’IVOIRE

102

90

AFRICAN BANK

103

105

AHLI UNITED BANK EGYPT

104

96

BARCLAYS BANK OF KENYA

105

98

CRDB BANK

106

122

BANCO COMERCIAL E DE INVESTIMENTOS

107

107

ARAB TUNISIAN BANK

108

118

BANQUE ATLANTIQUE – CÔTE D’IVOIRE

Société

Pays

Président, PDG ou DG

Total de bilan

(en millions de dollars)

PNB

(en millions de dollars)

Côte d’Ivoire

Paul-Harry Aithnard

2 712

Afrique du Sud

Basani Maluleke

2 661

141 ND

Égypte

Aly Mohamed Negm

2 639

ND 290

Kenya

Jeremy Awori

2 603

Tanzanie

Charles Kimei

2 597

180

Mozambique

Paulo Sousa

2 593

202

Tunisie

Mohamed Férid Ben Tanfous

2 581

97

Côte d’Ivoire

Arsène Coulibaly

2 561

114 157

109

94

CRÉDIT AGRICOLE EGYPT

Égypte

Pierre Finas

2 556

110

89

STANDARD CHARTERED BANK MAURICE

Maurice

Mathieu Mandeng Batoum

2 504

53

111

125

STANDARD BANK NAMIBIA

Namibie

Junius Vetumbuavi Mungunda

2 486

ND

112

109

NATIONAL MICROFINANCE BANK

Tanzanie

Ineke Bussmaker

2 423

207

113

99

FAISAL ISLAMIC BANK SUDAN

Soudan

Ali Omer Ibrahim Farah

2 408

135

114

101

OMDURMAN NATIONAL BANK

Soudan

Abd-Elhameed Mohamed Gameel

2 392

ND

115

116

STANBIC HOLDINGS (EX-CFC STANBIC BANK)

Kenya

Greg Brackenridge

2 388

102

116

113

COMMERCIAL BANK OF AFRICA

117

121

FIRST NATIONAL BANK OF BOTSWANA

118

128

BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE

119

133

SUEZ CANAL BANK

120

136

Kenya

Jeremy Ngunze

2 359

147

Botswana

Steven Lefentse Bogatsu

2 358

214

Mozambique

Manuel Marecos Duarte

2 304

208

Égypte

Tarek Fathi Kandil

2 244

57

GULF BANK ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Louhab

2 214

117

121

110

BNP PARIBAS EL DJAZAIR

Algérie

Fabien Riguet

2 205

120

122

124

UNION INTERNATIONALE DE BANQUES

Tunisie

Kamel NÉJI

2 198

117

123

115

CBZ BANK

Zimbabwe

Never Nyemudzo

2 193

63

124

131

BANQUE AL BARAKA D’ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Seddik Hafid

2 150

ND

125

119

BANQUE DE TUNISIE

Tunisie

Habib Ben Saad

2 129

108

126

148

GHANA COMMERCIAL BANK

Ghana

Raymond Sowah

2 121

197

127

134

ABU DHABI ISL. BANK – EGYPT (EX-NAT. BANK FOR DEV.)

Égypte

Nevine Loufty

2 101

114

128

146

CORIS BANK INTERNATIONAL

Burkina Faso

Idrissa Nassa

2 072

83

129

117

AFRICAN BANKING CORP. HOLDING

Botswana

Jan A. Claassen

2 040

169 164

130

129

ECOBANK GHANA

Ghana

Daniel Sackey

2 004

131

126

BGFIBANK GABON

Gabon

Henri-Claude Oyima

1 989

121

132

137

NIC BANK

Kenya

John Gachora

1 979

103 173

133

135

INVESTMENT & MORTGAGES BANK

Kenya

Arun S. Mathur

1 945

134

127

BANCO DE DESENVOLVIMENTO DE ANGOLA

Angola

Teodoro Paixao Franco

1 938

ND

135

112

DEVELOPMENT BANK OF ETHIOPIA

Éthiopie

Esayas Bahre

1 926

ND

136

154

NSIA BANQUE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Léonce YACE

1 911

121

137

111

STANDARD BANK DE ANGOLA

Angola

Antonio Caroto COUTINHO

1 907

173

138

156

EXPORT DEVELOPMENT BANK OF EGYPT

139

145

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE

140

140

CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK

141

142

AFRILAND FIRST BANK

142

143

143

130

144

120

145

-

Égypte

Hisham Assan

1 852

52

Côte d’Ivoire

Daouda COULIBALY

1 822

107

Sénégal

Mounir Oudghri

1 815

132

Cameroun

Paul Fokam Kammogne

1 802

94

BANK OF AFRICA – BÉNIN

Bénin

Faustin Amoussou

1 783

ND

BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA

Angola

Daniel Chambel

1 771

159

INVESTEC BANK MAURITIUS

Maurice

Craig McKenzie

1 718

47

CITIBANK NIGERIA

Nigeria

Akinsowon Dawodu

1 640

76

146

157

UNION NATIONAL BANK EGYPT

Égypte

Essam Mohamed Abu Ahmed

1 611

49

147

138

UNITY BANK

Nigeria

Oluwatomi Somefun

1 601

161

148

144

UNION BANCAIRE POUR LE COMMERCE ET L’INDUSTRIE

Tunisie

Patrick POUPON

1 601

84

149

139

BANCO DE NEGOCIOS INTERNACIONAL

Angola

Mario Abilio Palhares

1 601

115

150

163

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU SÉNÉGAL

Sénégal

Jean-Marc Mancel

1 598

109

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


151-200

Rang 2018

Rang 2017

Société

151

166

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE CAMEROUN

Cameroun

Alexandre BEZIAUD

1 570

110

152

152

AWASH INTERNATIONAL BANK

Éthiopie

Tsehay Shiferaw

1 521

103 131

Pays

Président, PDG ou DG

Total de bilan

(en millions de dollars)

PNB

(en millions de dollars)

153

149

BARCLAYS BANK OF BOTSWANA

Botswana

Reinette Van Der Merwe

1 514

154

160

STANDARD CHARTERED BANK BOTSWANA

Botswana

Moatlhodi K. LEKAUKAU

1 502

ND

155

147

CITIBANK NA ALGÉRIE

Algérie

Ramz Hamzaoui

1 479

63

156

171

STANDARD BANK MOZAMBIQUE

Mozambique

Adimohanma Chukwuma Nwokocha

1 467

157

157

165

STANBIC BANK UGANDA

Ouganda

Patrick Mweheire

1 459

ND

158

-

STANBIC BANK ZIMBABWE

Zimbabwe

Joshua Tapambgwa

1 403

55

159

172

BANQUE INTERN. POUR L’ÉPARGNE ET LE CRÉDIT

Cameroun

Alain Ripert

1 400

109

160

169

BANK OF AFRICA – BURKINA FASO

Burkina Faso

Sébastien Toni

1 386

ND

161

162

NATIXIS ALGÉRIE

Algérie

Boris Joseph

1 378

59

162

168

NEDBANK NAMIBIA

Namibie

Lionel Matthews

1 377

60

163

176

GRINDROD BANK

Afrique du Sud

David POLKINGHORNE

1 347

ND

164

155

UNIBANK GHANA

Ghana

Felix Nyarko-Pong

1 346

92

165

158

ECOBANK BURKINA

Burkina Faso

Cheick Travaly

1 329

66

166

-

167

164

Mali

Babaly Bah

1 317

63

BARCLAYS BANK OF GHANA

BANQUE MALIENNE DE SOLIDARITÉ

Ghana

Abena Osei-Poku

1 312

195

168

159

DIAMOND BANK BÉNIN

Bénin

Benedict Ihekire

1 305

47

169

170

BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU MALI

Mali

Abdoulaye Daffe

1 283

63

170

141

STANDARD BANK MAURITIUS

171

180

CENTRAL AFRICA BUILDING SOCIETY

172

161

DASHEN BANK

173

175

STANBIC BANK BOTSWANA

Maurice

Laksham Bheenick

1 281

39

Zimbabwe

Jonas Mushosho

1 267

116

Éthiopie

W. Selassie Berhanu

1 254

75

Botswana

Samuel MINTA

1 231

46

174

167

ECOBANK SÉNÉGAL

Sénégal

Serge Ackre

1 193

58

175

187

FIDELITY BANK GHANA

Ghana

Edward Effah

1 188

118

176

189

MISR IRAN DEVELOPMENT BANK

Égypte

Ismail HASSAN

1 186

36

177

183

BANQUE INTERN. POUR LE COMM. ET L’IND. DE LA C.I.

Côte d’Ivoire

Jean-Marie Philippe Ackah

1 185

88

178

185

BANK OF AFRICA – CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Abdelali Nadifi

1 176

74

179

-

STANBIC BANK GHANA

Ghana

Alhassan ANDANI

1 159

87

180

-

FIRST MERCHANT BANK

Malawi

Dheeraj Dikshit

1 158

98

181

188

BANQUE ZITOUNA

Tunisie

Ezzedine Khoja

1 139

52

182

178

SBI MAURITIUS

Maurice

Asthana Shyam Swaroop

1 117

28 48

183

-

184

191

MERCANTILE BANK

Burkina Faso

Harold COFFI

1 092

Afrique du Sud

K.R. KUMBIER

1 078

185

153

67

WEMA BANK

Nigeria

Segun Oloketuyi

1 067

82

186 187

181

STANBIC BANK ZAMBIA

Zambie

Leina Gabaraane

1 064

22

182

ECOBANK BÉNIN

Bénin

Lazare Noulekou Komi

1 064

49

188

179

189

173

BGFIBANK CONGO

Congo

Jean Dominique Okemba

1 060

73

BANCO DE COMÉRCIO E INDUSTRIA

Angola

Feliciana Gomes Alfredo

1 057

ND

190

174

191

184

NATIONAL BANK OF KENYA

Kenya

Wilfried Musau

1 055

88

STANDARD CHARTERED BANK GHANA

Ghana

Mansa Nettey

1 052

104

192

-

SASFIN BANK

193

-

AL-NILE BANK FOR COMMERCE AND DEVELOPMENT

36

194

193

SOCIÉTÉ COMMERCIALE DE BANQUE CAMEROUN BANCO REGIONAL DO KEVE

195

195

196

-

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BURKINA FASO

Afrique du Sud

Roland SASSOON

1 019

Soudan

Ahmed Abdel Rhman Al Houri

1 004

55

Cameroun

Mohammed MEJBAR

978

84

Angola

Rui Da Costa Campos

966

ND

BANCO COMERCIAL DO ATLÂNTICO

Cap-Vert

Antonio Castro Guerra

965

30

197

199

ZAMBIA NATIONAL COMMERCIAL BANK

Zambie

Bruce Dick

948

ND

198

-

ZENITH BANK GHANA

Ghana

Daniel Asiedu

947

ND

199

-

TADAMON ISLAMIC BANK

Soudan

Hassan Osman Sakuta

944

ND

200

190

Mali

Coumba Sdibé Touré

943

53

ECOBANK MALI

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

LES 200 PREMIÈRES BANQUES AFRICAINES

99


Un coup d’avance sur les marchés

Réalisez votre premier investissement stratégique t té i en Af Afrique…. i Accessible sur smartphone, tablette et ordinateur 1er service professionnel d’informations économiques sur le business africain à l’attention des décideurs et financiers : • fusions-acquisitions, • ouvertures de filiales, • levées de fonds, • passations de marchés, • signatures de contrats, • nominations…

…ABONNEZ-VOUS ABONNEZ-VOUS

à Jeune Afrique Business+

Bénéficiez de 15 jours d’essai gratuit

POUR EN PROFITER, CONTACTEZ-NOUS abonnements@jeuneafriquebusinessplus.com Tél. : +33 (0)1 44 30 19 03

Accès à Jeune Afrique Digital inclus dans votre abonnement


102 Afrique du Nord 104 Afrique de l’Ouest 106 Afrique centrale 108 Afrique de l’Est 110 Afrique australe et océan Indien 112 Les plus rentables 114 Les plus prêteuses

Classement

régional et performances

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

101


Classement PAR RÉGIONS

AFRIQUE DU NORD

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

102

Rang dans les 200

Rang 2018

LES 50 PREMIÈRES BANQUES Société

Pays

Président, PDG ou DG

Total de bilan

(en millions de dollars)

PNB

(en millions de dollars)

1

6

NATIONAL BANK OF EGYPT

Égypte

Hisham Okasha

76 634

ND

2

8

ATTIJARIWAFA BANK

Maroc

Mohamed El Kettani

50 651

2 305

3

9

BANQUE MISR

Égypte

Mohamed El Etrebi

44 195

873

4

10

BANQUE CENTRALE POPULAIRE (GROUPE BANQUE POP.)

Maroc

Kamal Mokdad

40 848

1 743 1 424

5

13

BMCE BANK

Maroc

Othman Benjelloun

33 371

6

15

BANQUE EXTÉRIEURE D’ALGÉRIE

Algérie

Ibrahim Semid

26 913

ND

7

16

BANQUE NATIONALE D’ALGÉRIE

Algérie

Achour Abboud

24 383

675

8

20

COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hussein Abaza

16 554

920

9

22

CRÉDIT POPULAIRE D’ALGÉRIE

Algérie

Omar Boudied

15 188

581

10

25

QATAR NATIONAL BANK AL AHLI

Égypte

Mohamed El-Dib

12 333

582

11

26

ARAB AFRICAN INTERNATIONAL BANK

Égypte

Hassan E. Abdalla

11 934

316

12

27

AFRICAN EXPORT-IMPORT BANK

Égypte

Benedict Oramah

11 913

372 439

13

28

BANQUE DE L’AGRICULTURE ET DU DÉV. RURAL

Algérie

Boualem Djebbar

11 791

14

32

CRÉDIT AGRICOLE DU MAROC

Maroc

Tariq Sijilmassi

10 379

418

15

35

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROCAINE DE BANQUES

Maroc

Mohammed Tahiri

9 470

436

16

42

BANQUE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL

Algérie

Mohamed Krim

7 778

348

17

43

BANQUE MAROCAINE POUR LE COMM. ET L’INDUSTRIE

Maroc

Laurent Dupuch

6 999

321

18

49

CIH BANK (EX-CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER)

Maroc

Ahmed Rahhou

5 710

217

19

51

CRÉDIT DU MAROC

Maroc

Jamal Lemridi

5 593

233

20

52

AL BARID BANK

Maroc

Redounane Najm-Eddine

5 540

168

21

54

BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE

Tunisie

Mohamed Agrebi

5 459

283 270

22

64

HSBC BANK EGYPT

Égypte

Jacques-Emmanuel Blanchet

4 811

23

66

ARAB INTERNATIONAL BANK

Égypte

Atef Ebeid

4 695

131

24

67

SOCIÉTÉ ARABE INTERNATIONALE DE BANQUE

Égypte

Mohamed Naguib

4 687

106

25

68

FAISAL ISLAMIC BANK OF EGYPT

Égypte

Abdulhamid Aboumoussa

4 639

ND

26

69

BANQUE DE L’HABITAT DE TUNISIE

Tunisie

Ahmed Rjiba

4 388

156

27

70

BANK OF ALEXANDRIA

Égypte

Dante Campioni

4 364

273

28

71

BANQUE NATIONALE AGRICOLE

Tunisie

Jaafar Khattech

4 302

179

29

79

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE

Tunisie

Samir Saied

3 650

157

30

81

BANQUE SAHELO-SAHARIENNE POUR L’INV. ET LE COMM.

Libye

Ali Al Moktar

3 480

143

31

82

AMEN BANK

Tunisie

Karim Ben Yedder

3 430

103

32

83

ATTIJARI BANK TUNISIE

Tunisie

Hicham Seffa

3 427

162

33

84

NAT. BANK OF KUWAIT–EGYPT (EX-ALWATANY BANK OF EGYPT)

Égypte

Hisham Okasha

3 314

137

34

88

BANK AUDI EGYPT

Égypte

Mohamed Abbas Fayed

3 182

134

35

89

EGYPTIAN GULF BANK

Égypte

Nidal El Kassem Assar

3 156

85

36

92

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE ALGÉRIE

Algérie

Eric Wormser

3 046

168

37

97

HOUSING AND DEVELOPMENT BANK

Égypte

Fathy El Sebai Mansour

2 825

162

38

98

AL BARAKA BANK EGYPT

Égypte

Ashraf Ahmed Mustaf El Ghamrawy

2 825

ND

39

103

AHLI UNITED BANK EGYPT

Égypte

Aly Mohamed Negm

2 639

ND

40

107

ARAB TUNISIAN BANK

Tunisie

Mohamed Férid Ben Tanfous

2 581

97

41

109

CRÉDIT AGRICOLE EGYPT

Égypte

Pierre Finas

2 556

157

42

119

SUEZ CANAL BANK

Égypte

Tarek Fathi Kandil

2 244

57

43

120

GULF BANK ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Louhab

2 214

117

44

121

BNP PARIBAS EL DJAZAÏR

Algérie

Fabien Riguet

2 205

120

45

122

UNION INTERNATIONALE DE BANQUES

Tunisie

Kamel Néji

2 198

117

46

124

BANQUE AL BARAKA D’ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Seddik Hafid

2 150

ND

47

125

BANQUE DE TUNISIE

Tunisie

Habib Ben Saad

2 129

108

48

127

ABU DHABI ISLAMIC BANK – EGYPT (EX-NBD – EGYPT)

Égypte

Nevine Loufty

2 101

114

49

138

EXPORT DEVELOPMENT BANK OF EGYPT

Égypte

Hisham Assan

1 852

52

50

146

UNION NATIONAL BANK EGYPT

Égypte

Essam Mohamed Abu Ahmed

1 611

49

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


750

millions de dollars Le montant qu’envisage d’emprunter la Banque Misr auprès d’institutions financières internationales dans les prochains mois. Le total des prêts que la banque égyptienne a contractés jusqu’ici s’élève à 4,16 milliards de dollars.

En juillet, BMCE Bank of Africa a obtenu des autorités chinoises l’autorisation d’ouvrir une filiale à Shanghai. C’est la première banque du royaume chérifien à s’établir en Chine.

30 %

La part que représente la Société générale marocaine de banques dans le total des activités de la Société générale en Afrique. C’est la plus importante des treize filiales du groupe français sur le continent.

R

D

Mouvement à la tête de BNP Paribas El Djazaïr. Fabien Riguet, jusqu’ici directeur Afrique subsaharienne, a succédé l’année dernière à Pascal Fevre.

QUAND TOUTES LES BANQUES AURONT MIS EN PLACE LEURS PLATEFORMES ET QU’ELLES AURONT ADHÉRÉ AU PAIEMENT MOBILE, LE CASH QUI BASCULERA VERS LE MOBILE AU MAROC SE SITUERA ENTRE 200 ET 400 MILLIARDS DE DIRHAMS.

AHMED RAHHOU, PDG de CIH Bank, qui a lancé en mai 2018 son porte-monnaie électronique.

Un challenger à l’offensive Le second pôle financier du continent poursuit son essor, dopé par la bonne santé des banques égyptiennes et marocaines. TARIK YANMI

es systèmes bancaires des pays d’Afrique du Nord continuent de figurer parmi les plus dynamiques du continent, avec des fondamentaux solides et des offres commerciales sur la plupart des segments, tant au niveau des particuliers que des entreprises. Deux faits saillants peuvent toutefois être soulignés. D’une part, la poursuite de l’expansion continentale des établissements marocains de crédit. Et d’autre part, l’incapacité des banques égyptiennes à amortir de façon significative l’onde de choc subie par l’économie à la suite de la libéralisation bâclée du système de change à la fin de 2016. Le léger redressement de la livre égyptienne en 2018, après avoir touché un plus bas l’année dernière, a cependant permis à la National Bank of Egypt de milliards reprendre la tête du classement.

L

524,3

N 1 de la finance islamique o

de dollars. C’est le total de bilan des 50 premières banques d’Afrique du Nord

Si l’Égypte, le Maroc et l’Algérie représentent les marchés les plus porteurs devant la Tunisie, la Libye, quant à elle, renferme un potentiel qui continue d’être miné (+ 15,4 % sur un an) par la crise politique dont le pays est l’otage depuis plus de six ans. À noter qu’aucune banque mauritanienne ne figure dans notre palmarès. Sur des marchés plutôt compétitifs marqués par la présence de plusieurs acteurs globaux – notamment des banques françaises –, certains régulateurs ont par ailleurs émis la crainte de voir des offres commerciales agressives se répercuter sur les taux d’impayés, notamment du côté des particuliers. Alors que le marché des banques commerciales est relativement mature dans la région, celui des banques d’affaires peut encore être développé, notamment en Algérie, en Libye et en Mauritanie, soit les trois pays dont les marchés sous-jacents de capitaux sont embryonnaires, voire inexistants. Enfin, pour des raisons religieuses, le secteur de la finance islamique en Afrique du Nord est, évidemment, le plus dynamique du continent.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

103


Classement PAR RÉGIONS

AFRIQUE DE L’OUEST

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

104

Rang dans les 200

Rang 2018

LES 50 PREMIÈRES BANQUES Société

Pays

Président, PDG ou DG

Total de bilan

(en millions de dollars)

PNB

(en millions de dollars)

1

17

ECOBANK TRANSNATIONAL INC.

Togo

Ade Ayeyemi

22 432

1 831

2

21

ZENITH BANK

Nigeria

Peter Amangbo

15 387

709

3

23

FIRST BANK OF NIGERIA

Nigeria

Ibukun Awosika

14 400

912

4

24

ZENITH BANK NIGERIA

Nigeria

Peter Amangbo

13 293

604

5

29

ACCESS BANK GROUP

Nigeria

Herbert Wigwe

11 281

449

6

30

UNITED BANK FOR AFRICA GROUP

Nigeria

Tony Elumelu

11 191

898 362

7

34

ACCESS BANK NIGERIA

Nigeria

Herbert Wigwe

9 624

8

36

GROUPE BANK OF AFRICA

Sénégal

Brahim Touimi

9 221

570

9

37

GUARANTY TRUST BANK

Nigeria

Segun Agbaje

9 216

678

10

41

UNITED BANK FOR AFRICA NIGERIA

11

46

ATLANTIC BUSINESS INTERNATIONAL

12

61

ECOBANK NIGERIA

13

62

BANQUE OUEST-AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

14

65

Nigeria

Olivier Alawuba

8 063

364

Côte d’Ivoire

Habib Koné

6 123

258

Nigeria

Patrick Akinwuntan

5 032

321

Togo

Christian Adovelande

4 856

68

DIAMOND BANK NIGERIA

Nigeria

Pascal Dozie

4 716

270

15

73

UNION BANK OF NIGERIA

Nigeria

Emeka Emuwa

4 003

183

16

76

STANBIC IBTC CHARTERED BANK

Nigeria

Yinka Sanni

3 813

230

17

77

FIDELITY BANK

Nigeria

Nnamdi Okonkwo

3 793

197

18

85

ORAGROUP SA

Togo

Binta Touré Ndoye

3 283

198 194

19

86

FIRST CITY MONUMENT BANK

20

93

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D’IVOIRE

21

94

STERLING BANK

Nigeria

Ladi Balogun

3 262

Côte d’Ivoire

Georges Wega

3 043

193

Nigeria

Yemi Adeola

2 949

138

22

101

ECOBANK CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Paul-Harry Aithnard

2 712

141

23

108

BANQUE ATLANTIQUE – CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Arsène Coulibaly

2 561

114

24

126

GHANA COMMERCIAL BANK

Ghana

Raymond Sowah

2 121

197

25

128

CORIS BANK INTERNATIONAL

Burkina Faso

Idrissa Nassa

2 072

83

26

130

ECOBANK GHANA

Ghana

Daniel Sackey

2 004

164

27

136

NSIA BANQUE CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Léonce YACE

1 911

121

28

139

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE

Côte d’Ivoire

Daouda Coulibaly

1 822

107

29

140

CBAO GROUPE ATTIJARIWAFA BANK

30

142

BANK OF AFRICA – BÉNIN

Sénégal

Mounir Oudghri

1 815

132

Bénin

Faustin Amoussou

1 783

31

145

ND

CITIBANK NIGERIA

Nigeria

Akinsowon Dawodu

1 640

32

147

76

UNITY BANK

Nigeria

Oluwatomi Somefun

1 601

161

33

150

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES AU SÉNÉGAL

34

160

BANK OF AFRICA – BURKINA FASO

35

164

UNIBANK GHANA

36

165

ECOBANK BURKINA

Sénégal

Jean-Marc Mancel

1 598

109

Burkina Faso

Sébastien Toni

1 386

ND

Ghana

Felix Nyarko-Pong

1 346

92

Burkina Faso

Cheick Travaly

1 329

66

37

166

BANQUE MALIENNE DE SOLIDARITÉ

Mali

Babaly Bah

1 317

63

38

167

BARCLAYS BANK OF GHANA

Ghana

Abena Osei-Poku

1 312

195

39

168

DIAMOND BANK BÉNIN

Bénin

Benedict Ihekire

1 305

47

40

169

BANQUE DE DÉVELOPPEMENT DU MALI

Mali

Abdoulaye Daffe

1 283

63

41

174

ECOBANK SÉNÉGAL

42

175

FIDELITY BANK GHANA

Sénégal

Serge Ackre

1 193

58

Ghana

Edward Effah

1 188

118 88

43

177

BANQUE INTERN. POUR LE COMM. ET L’IND. DE LA C.I.

Côte d’Ivoire

Jean-Marie Philippe Ackah

1 185

44

178

BANK OF AFRICA – CÔTE D’IVOIRE

Côte d’Ivoire

Abdelali Nadifi

1 176

74

45

179

STANBIC BANK GHANA

Ghana

Alhassan Andani

1 159

87

46

183

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BURKINA FASO

Burkina Faso

Harold Coffi

1 092

48

47

185

WEMA BANK

Nigeria

Segun Oloketuyi

1 067

82

48

187

ECOBANK BÉNIN

Bénin

Lazare Noulekou Komi

1 064

49

49

191

STANDARD CHARTERED BANK GHANA

Ghana

Mansa Nettey

1 052

104

50

196

BANCO COMERCIAL DO ATLÂNTICO

Cap-Vert

Antonio Castro Guerra

965

30

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


– 29 %

DR

La contraction du total de bilan de Diamond Bank Nigeria en 2017.

First Bank of Nigeria a pris au début de 2018 la place de première banque du pays en matière de volume des actifs, après le recul de Zenith Bank sur cet indicateur. Elle est aussi la banque qui a généré le plus de revenus d’intérêts.

CETTE SALLE DE MARCHÉS OFFRE UNE POSITION D’INTERMÉDIAIRE FINANCIER PANAFRICAIN DE PREMIER PLAN.

LUC GNAGO/REUTERS

BINTA TOURÉ NDOYE, directrice générale d’Oragroup, qui a inauguré en décembre une salle de marchés à Lomé

NSIA Banque Côte d’Ivoire a été, en octobre 2017, la 12e banque et la 44e société à faire son entrée à la BRVM d’Abidjan.

La Société ivoirienne de banque (SIB) a dépassé de 25 % ses prévisions de bénéfice net en 2017, grâce notamment à la croissance de ses revenus sur ses activités de crédit-bail.

Course à la recapitalisation Alors que la reprise se profile, les banques doivent encore renforcer leur solidité financière. TARIK YANMI

vec des actifs de 20 milliards de dollars (17 milliards d’euros), les huit banques ivoiriennes comptent pour près de 10 % des 213 milliards d’actifs des 50 plus grandes banques d’Afrique de l’Ouest. Mais leur tendance à préférer le marché des grandes entreprises à celui des PME et des particuliers a poussé à des niveaux limites l’exposition et la concentration des crédits sur une poignée de clients. Selon les données du FMI, les crédits accordés aux cinq plus grands comptes représentent l’équivalent de 98 % du capital de toutes les banques en Côte d’Ivoire, où seulement 15 % de la population est bancarisée. En juillet, la faillite du groupe SAF-Cacao, qui a contracté une dette de plus de 250 millions de dollars chez les quatre plus grandes banques locales, a soulevé des craintes de voir le risque systémique se matérialiser.

A

Hausse du pétrole, carburant des banques

Dans ses huit pays membres, la BCEAO a relevé à 11,5 % les exigences du ratio des capitaux propres à l’horizon 2022. Au Ghana, la Banque centrale a plus que triplé, en septembre 2017, le capital minimum requis pour les banques, le hissant de 120 millions de cédis (21,5 millions d’euros) à 400 millions d’ici à la fin milliards de l’année. Au Nigeria, les autorités ont de dollars. annoncé, le 21 septembre 2018, la C’est le total nationalisation temporaire de Skye de bilan des 50 Bank, en proie à des difficultés premières banques financières depuis 2014. La chute d’Afrique de l’Ouest des prix du pétrole, principale ressource du pays, a poussé Diamond (+ 1,2 % sur un an) Bank (14 e du classement) à se recentrer sur son marché local en cédant en novembre 2017 à Manzi Finances, principal actionnaire du groupe NSIA, ses activités au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Togo pour 61 millions d’euros. Cependant, la reprise semble se profiler dans le secteur à la suite de la récente remontée des prix du pétrole sur les marchés internationaux. Absa, l’ancienne filiale africaine de Barclays Bank, a annoncé au début de mars son ambition de doubler sa part de marché en Afrique, de 6 % à 12 %, en ciblant notamment une présence au Nigeria.

213

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

105


Classement PAR RÉGIONS

AFRIQUE CENTRALE

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

106

Rang dans les 200

Rang 2018

LES 41 PREMIÈRES BANQUES Société

Pays

Président, PDG ou DG

Total de bilan

(en millions de dollars)

PNB

(en millions de dollars)

1

55

BGFIBANK HOLDING CORP.

Gabon

Henri-Claude Oyima

5 457

376

2

131

BGFIBANK GABON

Gabon

Henri-Claude Oyima

1 989

121

3

141

AFRILAND FIRST BANK

Cameroun

Paul Fokam Kammogne

1 802

94

4

151

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE CAMEROUN

Cameroun

Alexandre Beziaud

1 570

110

5

159

BANQUE INTER. POUR L’ÉPARGNE ET LE CRÉDIT

Cameroun

Alain Ripert

1 400

109

6

188

BGFIBANK CONGO

Congo

Jean Dominique Okemba

1 060

73

7

194

SOCIÉTÉ COMMERCIALE DE BANQUE CAMEROUN

Cameroun

Mohammed Mejbar

978

84

8

-

RAWBANK

RD Congo

Thierry Tayemans

863

63

9

-

ECOBANK CAMEROUN

Cameroun

Gwendoline Abunaw

810

64

10

-

BANCO NACIONAL DE GUINEA ECUATORIAL

Guinée équatoriale

Martin Crisantos Ebe Mba

756

61

11

-

BANQUE INTERN. POUR LE COMM. ET L’IND. DU GABON

Gabon

Etienne-Guy Mouvagha-Tchioba

712

76

12

-

BANQUE COMMERCIALE DU CONGO

RD Congo

Yves Cuypers

642

72

13

-

BGFIBANK CAMEROUN

Cameroun

Loukoumanou Waidi

559

38

14

-

COMMERCIAL BANK TCHAD

Tchad

Moussa Moustapha Terap

540

31

15

-

SOC. GÉNÉRALE DE BANQUES EN GUINÉE ÉQUATORIALE

Guinée équatoriale

José Carlos Garcia Rebollar

511

46

16

-

UNITED BANK FOR AFRICA CAMEROUN

17

-

BGFIBANK GUINÉE ÉQUATORIALE

18

-

Cameroun

Udom Isong

510

49

Guinée équatoriale

Nicolas Lemme

480

29

PROCREDIT BANK CONGO

RD Congo

Célestin Mukeba Muntuabu

409

43

RD Congo

Olivier Meisenberg

403

34

Congo

Younes El Masloumi

370

31

19

-

TRUST MERCHANT BANK

20

-

LA CONGOLAISE DE BANQUE

21

-

ECOBANK RD CONGO

RD Congo

Yves Coffi Quam-Dessou

364

34

22

-

FÉDÉRATION DES MUCODEC

Congo

Dieudonné Ndinga

347

36

23

-

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE TCHAD

Tchad

Chemi Kogrimi

317

29

24

-

ORABANK GABON

Gabon

Rose Kayi Mivedor

315

16

25

-

ECOBANK TCHAD

Tchad

Zakaria Ousman Ramadane

288

26

26

-

BGFIBANK RD CONGO

RD Congo

Francis Selemani Mtwale

286

23

27

-

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE CONGO

Congo

Guy Emmanuel Tamby Vinod

284

13

28

-

BANQUE COMMERCIALE INTERNATIONALE

Congo

Dominique Martinie

271

26

29

-

CITIBANK GABON

Gabon

Juliette Weisflog

221

25

30

-

ECOBANK GABON

Gabon

Joseph Owondault Berre

207

18

31

-

BANK OF AFRICA – RDC

RD Congo

Alain Chapuis

207

18

32

-

UNITED BANK FOR AFRICA CONGO

33

-

ECOBANK CENTRAFRIQUE

34

-

SOCIÉTÉ FINANCIÈRE DE BANQUE

35

-

UNITED BANK FOR AFRICA GABON

36

-

BANCO INTERNACIONAL DE SÃO TOMÉ E PRINCIPE

Congo

Che Martin

171

28

Centrafrique

Sylvain Pendi Bisseyou

147

16

RD Congo

Hassan Wazni

145

21

Gabon

Chioma Mang

118

13

Sao Tomé-et-Principe

João Cristovao

93

ND

37

-

ACCESS BANK RD CONGO

RD Congo

Arinze Osuachala

88

ND

38

-

UNITED BANK FOR AFRICA TCHAD

Tchad

Aliyu Inda Salami

85

9

39

-

AFRILAND FIRST BANK RD CONGO

RD Congo

Souaibou Abary

70

9

40

-

UNITED BANK FOR AFRICA RD CONGO

RD Congo

Gisèle Mudiay

52

10

41

-

BGFIBANK SÃO TOMÉ E PRINCIPE

Sao Tomé-et-Principe

Felisberto Castilho

21

1

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


Potion amère 10

Le nombre d’acteurs qui se sont manifestés en mars pour reprendre la Bicec au Cameroun. La filiale de BPCE doit tomber dans l’escarcelle du marocain BCP, qui convoite les actifs africains de la banque française.

LA BAISSE DES COURS DU PÉTROLE CONTINUE D’AVOIR UN IMPACT SUR LES ACTIVITÉS ÉCONOMIQUES DE NOS CLIENTS.

ALPHONSE NAFACK, directeur général d’Afriland First Bank

GO

PO

U R JA

À elles cinq, Afriland First Bank, Société générale, Ecobank, SCB et Bicec fournissent 72 % des prêts au Cameroun. En juin 2017, elles avaient alloué 2 391,19 milliards de F CFA de prêts.

J. B O M

PE

N

En juin, le directeur général de ProCredit Bank Congo, Célestin Mukeba Muntuabu, a annoncé la mue de l’établissement bancaire en Equity Bank Congo, trois ans après l’arrivée de son nouvel actionnaire.

Avec l’appui du FMI, la région tente d’assainir son secteur bancaire. TARIK YANMI

vec une marge de produit net bancaire de plus de 8 %, les 41 plus grandes banques d’Afrique centrale sont les plus profitables, devant celles de l’Afrique de l’Ouest. Cependant, les établissements de crédit des huit pays du classement arrivent en dernière position en ce qui concerne les actifs cumulés, avec un total de moins de 26 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros). Pour améliorer la viabilité du système bancaire et augmenter sa capacité à financer la croissance économique, le FMI s’est engagé dans un programme de réformes dans les six pays de la zone Cemac, en partenariat avec la BEAC. Ces chantiers incluent la révision des normes de classification des créances non recouvrables, la refonte des ratios prudentiels, la multiplication milliards des audits bancaires et l’améliode dollars. ration des procédures de liquiC’est le total dation des banques insolvables.

A

25,9

Gestion des risques

de bilan des 41 premières banques d’Afrique centrale

Selon le FMI, cinq banques au Cameroun sont en cessation (– 5,5 % sur un an) de paiements, parmi lesquelles trois sont contrôlées par l’État. Cependant, la restructuration de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec) a contribué à la baisse des créances douteuses, désormais estimées à moins de 15 %. Le Cameroun a été l’un des premiers pays de la région à mettre en place dès 2017 un bureau des crédits pour permettre aux banques de mieux évaluer la solvabilité de leurs clients, mais aussi à considérer un registre centralisé des nantissements. Dans le cadre de l’assainissement du secteur, deux banques gabonaises ont perdu leur licence l’année dernière et une troisième a été mise sous tutelle à la suite de la baisse des prix du pétrole, principale ressource du pays. Au même titre que le Congo, qui tire les deux tiers de ses revenus de l’industrie pétrolière, le secteur bancaire au Gabon a été impacté par la baisse des investissements publics, qui s’est répercutée sur les entreprises chargées des projets du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE). En République démocratique du Congo, l’économie continue de subir les effets de l’instabilité politique et d’une inflation de presque 50 %.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

107


Classement PAR RÉGIONS

AFRIQUE DE L’EST

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

108

Rang dans les 200

Rang 2018

LES 50 PREMIÈRES BANQUES Société

1

19

COMMERCIAL BANK OF ETHIOPIA

2

45

KENYA COMMERCIAL BANKING GROUP

Pays

Président, PDG ou DG

Total de bilan

(en millions de dollars)

PNB

(en millions de dollars)

Éthiopie

Bekalu Zeleke

17 072

ND

Kenya

Joshua N. Oigara

6 208

685

3

56

KENYA COMMERCIAL BANK

Kenya

Joshua N. Oigara

5 334

586

4

57

EAST. & SOUTH. AFRICAN TRADE & DEVELOPMENT BANK

Burundi

Admassu Tadesse

5 265

158

5

59

BANK OF KHARTOUM

Soudan

Fadi Salim Al Faqih

5 068

ND

6

60

EQUITY BANK GROUP

Kenya

James Mwangi

5 035

361

7

63

BANQUE ARABE POUR LE DÉV. ÉCO. EN AFRIQUE

Soudan

Sidi Ould Tah

4 850

ND

8

75

EQUITY BANK KENYA

Kenya

James Mwangi

3 901

281

9

78

CO-OPERATIVE BANK OF KENYA

Kenya

Gideon M. Muriuki

3 714

399

10

80

DIAMOND TRUST BANK KENYA

Kenya

Nasim Devji

3 488

240

Érythrée

Gabriel Fassil

3 245

41

Kenya

Lamin Manjang

2 743

262 290

11

87

COMMERCIAL BANK OF ERITREA

12

100

STANDARD CHARTERED BANK KENYA

13

104

BARCLAYS BANK OF KENYA

Kenya

Jeremy Awori

2 603

14

105

CRDB BANK

Tanzanie

Charles Kimei

2 597

180

15

112

NATIONAL MICROFINANCE BANK

Tanzanie

Ineke Bussmaker

2 423

207 135

16

113

FAISAL ISLAMIC BANK SUDAN

Soudan

Ali Omer Ibrahim Farah

2 408

17

114

OMDURMAN NATIONAL BANK

Soudan

Abd-Elhameed Mohamed Gameel

2 392

ND

18

115

STANBIC HOLDINGS (EX-CFC STANBIC BANK)

Kenya

Greg Brackenridge

2 388

102

19

116

COMMERCIAL BANK OF AFRICA

Kenya

Jeremy Ngunze

2 359

147

20

132

NIC BANK

Kenya

John Gachora

1 979

103 173

21

133

INVESTMENT & MORTGAGES BANK

Kenya

Arun S. Mathur

1 945

22

135

DEVELOPMENT BANK OF ETHIOPIA

Éthiopie

Esayas Bahre

1 926

ND

23

152

AWASH INTERNATIONAL BANK

Éthiopie

Tsehay Shiferaw

1 521

103 ND

24

157

STANBIC BANK UGANDA

Ouganda

Patrick Mweheire

1 459

25

172

DASHEN BANK

Éthiopie

W. Selassie Berhanu

1 254

75

26

190

NATIONAL BANK OF KENYA

Kenya

Wilfried Musau

1 055

88

27

193

AL-NILE BANK FOR COMMERCE AND DEVELOPMENT

Soudan

Ahmed Abdel Rhman Al Houri

1 004

55

28

199

TADAMON ISLAMIC BANK

Soudan

Hassan Osman Sakuta

944

ND 52

29

-

CITIBANK NA KENYA

Kenya

Joyce-Ann Wainaina

943

30

-

BANK OF BARODA KENYA

Kenya

Manvi N. Krishna

923

55

31

-

BANK OF ABYSSINIA

Éthiopie

Mulugeta Asmare

918

29

32

-

BANK OF KIGALI

Rwanda

Diane Ngendo Karusisi

851

108

33

-

DEVELOPMENT FINANCE CO. OF UGANDA

Ouganda

C. McCormack

818

ND

34

-

UNITED BANK

Éthiopie

Ato Taye Dibekulu

794

50

35

-

SAVINGS & SOCIAL DEVELOPMENT BANK

Soudan

Alzain Omer Alhadou

790

69

36

-

NATIONAL BANK OF COMMERCE

Tanzanie

Edward Marks

783

74

37

-

NIB INTERNATIONAL BANK

Éthiopie

Kibru Fondja

762

51

38

-

WEGAGEN BANK

Éthiopie

Araya G/Egziabher

759

61

39

-

PRIME BANK

40

-

CENTENARY RURAL DEVELOPMENT BANK

Kenya

Bharat Jani

749

48

Ouganda

Simon Kagugube

731

125

41

-

42

-

EXIM BANK TANZANIE

Tanzanie

Dinesh Arora

703

68

BARCLAYS BANK OF UGANDA

Ouganda

Rakesh Jha

669

ND

43

-

FAMILY BANK

Kenya

David Thuku

664

63

44

-

HOUSING FINANCE CO. OF KENYA

Kenya

Sam Waweru

648

ND

45

-

COOPERATIVE BANK OF OROMIA

Éthiopie

Wondimagegnehu Negera

642

6

46

-

AL BARAKA BANK SUDAN

Soudan

Abdallah Khairy Hamid

633

ND

47

-

BANK OF AFRICA – DJIBOUTI

Djibouti

Khalid Mountassir

627

24

48

-

OROMIA INTERNATIONAL BANK

Éthiopie

Ato Abie Sano Mahamed

590

54

49

-

BANK OF INDIA – KENYA

Kenya

A.K. Jalota

544

32

50

-

BANK OF AFRICA – KENYA

Kenya

Dennis Awori

520

12

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


Banque régionale de la Comesa, la PTA Bank est devenue la TDB en mars 2017.

NOUS AVONS RÉALISÉ DE BONNES PERFORMANCES DANS UN ENVIRONNEMENT OPÉRATIONNEL DIFFICILE MARQUÉ PAR LA FAILLITE DES BANQUES, UNE SÉCHERESSE SÉVÈRE, DES ÉLECTIONS MOUVEMENTÉES ET UN PLAFONNEMENT DES TAUX D’INTÉRÊT.

Le maillon faibletanzanien

KCB finalise actuellement le rachat au Kenya d’Imperial Bank, un établissement placé sous séquestre en 2015.

Le dynamisme économique de la zone suscite les convoitises des banques étrangères, notamment marocaines. TARIK YANMI

l est préférable d’avoir une poignée de banques saines plutôt que des douzaines de canards boiteux. » Cet avertissement a été prononcé en mars 2018 par le président tanzanien, John Magufuli. La fragilité du système financier du pays commence à rejaillir sur l’économie après que le FMI a indiqué que l’augmentation des contentieux était en train de pousser les banques à fermer les robinets du crédit. Pour enrayer la montée du risque systémique, la Banque centrale tanzanienne souhaite consolider le secteur, qui compte plus de 40 établissements de crédit pour un peu moins de 52 millions d’habitants.

I

«

Cibles anglophones

JAMES MWANGI, directeur général d’Equity Bank Kenya

17,1 %

Avec cette marge PNB, l’ougandaise Centenary Rural Development Bank est la plus profitable du classement, toutes régions confondues.

112,2

ANTONIN BORGEAUD POUR JA

Dans le cadre d’un plan de levée de fonds de 70 millions de dollars, Bank of Kigali envisage une introduction en Bourse à Nairobi au second semestre de 2018.

Chez son voisin kényan, la profitabilité des banques pourrait s’accroître après que le ministère des Finances a indiqué sa volonté d’abroger le plafonnement des taux d’intérêt à 4 points au-dessus du taux directeur de la Banque centrale, limite introduite en 2016. Alors que le marché bancaire éthiopien reste pour le moment milliards inaccessible aux investisseurs de dollars. étrangers, la banque amériC’est le total caine JPMorgan Chase & Co. a annoncé en janvier 2018 qu’elle de bilan des 50 s’installait à Nairobi. premières banques La région attire aussi les d’Afrique de l’Est convoitises des banques maro(+ 8,8 % sur un an) caines. Après une période d’expansion en Afrique francophone, Attijariwafa Bank, Banque populaire et BMCE Bank semblent désormais cibler les pays anglophones. Une première opération d’Attijariwafa en Égypte lui a permis de reprendre les actifs de Barclays Bank en mai 2017 après avoir déboursé 495 millions de dollars (427 millions d’euros). En novembre 2017, Kamal Mokdad, directeur chargé des filiales africaines à la Banque populaire, a indiqué à la presse que le deuxième établissement marocain compte faire du Rwanda sa plateforme d’expansion en Afrique de l’Est. Les discussions pour le rachat de Bank of Kigali n’ont cependant pas abouti.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

109


Classement PAR RÉGIONS

AFRIQUE AUSTRALE ET OCÉAN INDIEN

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

110

Rang dans les 200

Rang 2018

LES 50 PREMIÈRES BANQUES Société

Pays

Président, PDG ou DG

Total de bilan

(en millions de dollars)

PNB

(en millions de dollars)

1

1

STANDARD BANK GROUP

Afrique du Sud

Sim Tshabalala

163 775

8 331

2

2

STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Ben Kruger

105 699

5 691 6 282

3

3

FIRSTRAND BANKING GROUP

Afrique du Sud

Alan Pullinger

98 345

4

4

BARCLAYS AFRICA GROUP

Afrique du Sud

Maria Ramos

94 091

3 418

5

5

ABSA BANK

Afrique du Sud

Maria Ramos

79 820

3 633

6

7

NEDBANK GROUP

Afrique du Sud

Mike Brown

73 004

3 643

7

11

RAND MERCHANT BANK

Afrique du Sud

James Formby

36 102

ND

8

12

INVESTEC GROUP LTD

Afrique du Sud

Stephen Koseff

35 863

611 ND

9

14

FIRST NATIONAL BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Jacques Celliers

32 185

10

18

WESBANK

Afrique du Sud

Chris De Kock

17 301

ND

11

31

BANCO DE POUPANÇA E CRÉDITO

Angola

Antonio Baptista Bialho

11 133

305

12

33

MCB GROUP LTD

Maurice

Didier Harel

9 962

447

13

38

THE MAURITIUS COMMERCIAL BANK

Maurice

Alain Law-Min

9 055

392 830

14

39

BANCO DE FOMENTO DE ANGOLA

Angola

Emidio Pinheiro

8 658

15

40

BANCO ANGOLANO DE INVESTIMENTOS

Angola

José Massano

8 216

670

16

44

CAPITEC BANK

Afrique du Sud

Gerrie Fourie

6 861

1 011

Angola

Fernando Teles

6 072

475

Afrique du Sud

Patrick Dlamini

6 072

349

17

47

BANCO BIC

18

48

DEVELOPMENT BANK OF SOUTHERN AFRICA

19

50

BANCO MILLENNIUM ATLÂNTICO (EX-BAN. PRIV. DO ATL.)

Angola

Daniel Santos

5 691

505

20

53

BANCO ECONOMICO (EX-BANCO ESPI. SANTO ANGOLA)

Angola

Sanjay Bhasin

5 521

ND

21

58

SBM GROUP

Maurice

Nayen Koomar Ballah

5 178

14

22

72

HSBC MAURITIUS

Maurice

Chris Murray

4 246

43

23

74

LAND AND AGRICULTURAL DEV. BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

Tshokolo Petrus Nchocho

3 997

103

24

90

BARCLAYS BANK OF MAURITIUS

Maurice

Ravin Dajee

3 145

120

25

91

FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA

Namibie

Sarel J. Van Zyl

3 053

135

26

95

AFRASIA BANK

Maurice

Bhasin Sanjiv

2 894

71

27

96

BANCO SOL

Angola

Miguel Coutinho Nobre

2 852

247 181

28

99

BANK WINDHOEK

Namibie

Cristo de Vries

2 776

29

102

AFRICAN BANK

Afrique du Sud

Basani Maluleke

2 661

ND

30

106

BANCO COMERCIAL E DE INVESTIMENTOS

Mozambique

Paulo Sousa

2 593

202

31

110

STANDARD CHARTERED BANK MAURICE

Maurice

Mathieu Mandeng Batoum

2 504

53

32

111

STANDARD BANK NAMIBIA

Namibie

Junius Vetumbuavi Mungunda

2 486

ND

33

117

FIRST NATIONAL BANK OF BOTSWANA

34

118

BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE

Botswana

Steven Lefentse Bogatsu

2 358

214

Mozambique

Manuel Marecos Duarte

2 304

208

35

123

CBZ BANK

Zimbabwe

Never Nyemudzo

2 193

63

36

129

AFRICAN BANKING CORP. HOLDING

Botswana

Jan A. Claassen

2 040

169

37

134

BANCO DE DESENVOLVIMENTO DE ANGOLA

Angola

Teodoro Paixao Franco

1 938

ND

38

137

STANDARD BANK DE ANGOLA

Angola

Antonio Caroto Coutinho

1 907

173 159

39

143

BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA

Angola

Daniel Chambel

1 771

40

144

INVESTEC BANK MAURITIUS

Maurice

Craig McKenzie

1 718

47

41

149

BANCO DE NEGOCIOS INTERNACIONAL

Angola

Mario Abilio Palhares

1 601

115 131

42

153

BARCLAYS BANK OF BOTSWANA

Botswana

Reinette Van Der Merwe

1 514

43

154

STANDARD CHARTERED BANK BOTSWANA

Botswana

Moatlhodi K. Lekaukau

1 502

ND

44

156

STANDARD BANK MOZAMBIQUE

Mozambique

Adimohanma Chukwuma Nwokocha

1 467

157

Zimbabwe

Joshua Tapambgwa

1 403

55

Namibie

Lionel Matthews

1 377

60

Afrique du Sud

David Polkinghorne

1 347

ND

Maurice

Laksham Bheenick

1 281

39

45

158

STANBIC BANK ZIMBABWE

46

162

NEDBANK NAMIBIA

47

163

GRINDROD BANK

48

170

STANDARD BANK MAURITIUS

49

171

CENTRAL AFRICA BUILDING SOCIETY

Zimbabwe

Jonas Mushosho

1 267

116

50

173

STANBIC BANK BOTSWANA

Botswana

Samuel Minta

1 231

46

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


De 6 % à 12 %

La part des activités que souhaite développer le sud-africain Absa Bank en Afrique subsaharienne, avec le Nigeria comme premier marché. Après son opération de séparation de Nedbank, le groupe d’assurances Old Mutual devrait en conserver 20 %, ainsi qu’une minorité de blocage.

Grâce à son système financier sophistiqué, l’Afrique du Sud écrase toute concurrence en dépit de son ralentissement économique. TARIK YANMI

– 20 % DÉSORMAIS, NOUS VOULONS AUSSI NOUS POSITIONNER EN TÊTE DE PONT POUR L’ANGOLA, QUI EST EN QUÊTE D’INVESTISSEMENTS ÉTRANGERS.

Johannesburg triomphe

La chute du cours de Capitec Bank à la Bourse de Johannesburg en janvier, dans la foulée des révélations sur Steinhoff, actionnaire de la banque par le biais de PSG Group.

JOSÉ SALGADO, directeur général de Millennium BCP, qui a fusionné l’an dernier avec la banque Atlântico pour devenir le numéro trois en Angola.

Après le rachat de Fidelity Commercial Bank en 2017, le mauricien SBM Group a finalisé en avril la reprise de Chase Bank au Kenya, qui détient 100 millions de dollars de créances douteuses.

es dix premières banques de l’Afrique australe et de l’océan Indien en matière d’actifs sont établies en Afrique du Sud, et elles figurent toutes dans le haut du classement continental. Les 882 milliards de dollars (762 milliards d’euros) d’actifs classent la région sur la première marche, loin devant l’Afrique du Nord. Le cadre réglementaire libéral a permis l’émergence de banques universelles positionnées sur la plupart des segments du système financier, y compris celui des sociétés de crédit, des compagnies d’assurances, des courtiers en Bourse, ainsi que sur le business rentable des banques d’affaires. Historiquement, la compétitivité du secteur a favorisé l’expansion de ces banques sur le continent avec, à la clé, une croissance exponentielle du total milliards des actifs grâce à la consolidation de dollars. des filiales financières locales et C’est le total étrangères.

L

882

Réforme monétaire

de bilan des 50 premières banques d’Afrique australe

En Angola, le classement des établissements de crédit a subi (+ 20,7 % sur un an) de plein fouet la réforme de change. Rejoignant l’Afrique du Sud, dont la devise est librement convertible, les autorités monétaires du pays se sont engagées en début d’année dans une libéralisation progressive du kwanza. Si cette réforme est menée à son terme, elle devrait accroître non seulement l’ouverture de l’économie angolaise, mais aussi favoriser la compétitivité des banques locales au niveau continental. Mais, pour l’heure, la dévaluation en janvier 2018 de près de 20 % de la monnaie locale a mécaniquement grevé le total des actifs libellé en dollars. Cependant, la nouvelle parité de change pourrait contribuer à attirer un plus grand nombre d’investisseurs. Isabel dos Santos, la femme la plus riche d’Afrique et fille de José Eduardo dos Santos, président de l’Angola de 1979 à 2017, a indiqué en décembre 2017 son intention d’ouvrir aux investisseurs le capital des deux banques dont elle détient des participations: Banco BIC et Banco de Fomento Angola.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

111


Classement

RENTABILITÉ

112

Rang 2018

Rang dans les 200

LES 50 BANQUES LES PLUS RENTABLES

1

152

AWASH INTERNATIONAL BANK

2

167

BARCLAYS BANK OF GHANA

3

156

STANDARD BANK MOZAMBIQUE

4

191

Société

Pays

Rentabilité des actifs

(résultat net/total de bilan, en %)

Total de bilan

Résultat net

(en millions de dollars)

(en millions de dollars)

Éthiopie

11,5

1 521

174

Ghana

6,5

1 312

85

Mozambique

6,4

1 467

93

STANDARD CHARTERED BANK GHANA

Ghana

5,9

1 052

62 271

5

63

BANQUE ARABE POUR LE DÉV. ÉCON. EN AFRIQUE

Soudan

5,6

4 850

6

145

CITIBANK NIGERIA

Nigeria

5,4

1 640

88

7

137

STANDARD BANK DE ANGOLA

Angola

5,4

1 907

102

8

44

CAPITEC BANK

Afrique du Sud

5,3

6 861

361

9

37

GUARANTY TRUST BANK

Nigeria

5,1

9 216

469

10

39

BANCO DE FOMENTO DE ANGOLA

11

118

BANCO INTERNACIONAL DE MOÇAMBIQUE

Angola

4,8

8 658

415

Mozambique

4,5

2 304

103 110

12

109

CREDIT AGRICOLE EGYPT

Égypte

4,3

2 556

13

179

STANBIC BANK GHANA

Ghana

4,1

1 159

47

14

200

CITIBANK NA KENYA

Kenya

4

943

38

15

75

EQUITY BANK KENYA

Kenya

4

3 901

16

16

40

BANCO ANGOLANO DE INVESTIMENTOS

Angola

4

8 216

328 191

17

64

HSBC BANK EGYPT

Égypte

4

4 811

18

198

ZENITH BANK GHANA

Ghana

3,8

947

36

19

157

STANBIC BANK UGANDA

Ouganda

3,7

1 459

54

20

60

EQUITY BANK GROUP

Kenya

3,6

5 035

182

21

70

BANK OF ALEXANDRIA

Égypte

3,6

4 364

156

22

76

STANBIC IBTC CHARTERED BANK

Nigeria

3,5

3 813

133

23

47

BANCO BIC

Angola

3,4

6 072

206

24

48

DEVELOPMENT BANK OF SOUTHERN AFRICA

Afrique du Sud

3,4

6 072

205

25

56

KENYA COMMERCIAL BANK

Kenya

3,4

5 334

180

26

171

CENTRAL AFRICA BUILDING SOCIETY

Zimbabwe

3,3

1 267

42

27

24

ZENITH BANK NIGERIA

Nigeria

3,3

13 293

432

28

21

ZENITH BANK

Nigeria

3,2

15 387

489

29

114

OMDURMAN NATIONAL BANK

Soudan

3,1

2 392

74

30

45

KENYA COMMERCIAL BANKING GROUP

Kenya

3

6 208

189

31

180

FIRST MERCHANT BANK

Malawi

3

1 158

35

32

78

CO-OPERATIVE BANK OF KENYA

Kenya

2,9

3 714

109

33

91

FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA

34

153

BARCLAYS BANK OF BOTSWANA

Namibie

2,9

3 053

90

Botswana

2,9

1 514

35

133

43

INVESTMENT & MORTGAGES BANK

Kenya

2,8

1 945

36

130

55

ECOBANK GHANA

Ghana

2,8

2 004

56

37

104

BARCLAYS BANK OF KENYA

Kenya

2,7

2 603

70

38

50

BANCO MILLENNIUM ATLÂNTICO (EX-BAN. PRIV. DO ATL.)

Angola

2,6

5 691

149 46

39

143

BANCO CAIXA GERAL TOTTA DE ANGOLA

Angola

2,6

1 771

40

125

BANQUE DE TUNISIE

Tunisie

2,6

2 129

55

41

103

AHLI UNITED BANK EGYPT

Égypte

2,6

2 639

68

42

20

COMMERCIAL INTERNATIONAL BANK

Égypte

2,6

16 554

424

43

84

NATIONAL BANK OF KUWAIT – EGYPT

Égypte

2,5

3 314

84

44

126

GHANA COMMERCIAL BANK

Ghana

2,4

2 121

52

45

100

STANDARD CHARTERED BANK KENYA

Kenya

2,4

2 743

66

46

25

QATAR NATIONAL BANK AL AHLI

47

102

AFRICAN BANK

48

93

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE BANQUES EN CÔTE D’IVOIRE

49

59

BANK OF KHARTOUM

50

116

COMMERCIAL BANK OF AFRICA

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

Égypte

2,4

12 333

297

Afrique du Sud

2,4

2 661

63

Côte d’Ivoire

2,4

3 043

73

Soudan

2,3

5 068

119

Kenya

2,3

2 359

55


N

DI

LI

E NK

Bond des profits

EN DEHORS DE L’AFRIQUE DU SUD, NOUS SOMMES LA FILIALE LA PLUS PROFITABLE D’ABSA.

Les dirigeants des banques ont su tirer parti d’un contexte économique plus favorable et des taux d’intérêt élevés.

ANTOINETTE KWOFIE, directrice financière de Barclays Bank of Ghana

AA+

TARIK YANMI

e nombre des banques qui ont généré un return on assets (ROA, rentabilité des actifs) de plus de 5 % est passé de cinq dans notre palmarès de 2017 à neuf cette année, ce qui témoigne de l’amélioration de l’environnement économique en Afrique. Pourtant, le continent continue de subir les effets du tassement des cours des matières premières, qui s’est traduit par la chute des revenus d’exportation, la dépréciation des devises locales et un pic d’inflation importée. Le secteur financier a tendance à profiter d’un environnement où les banques centrales adoptent une politique monétaire restrictive à travers des taux directeurs élevés pour enrayer les pressions inflationnistes. Ainsi, plus les taux milliards d’intérêt sont hauts et plus les de dollars. banques génèrent des profits, d’autant plus si leurs dépôts sont C’est le total des faiblement rémunérés. profits générés par

L

La note qu’a accordée Fitch à Credit Agricole Egypt en 2017. « Sa rentabilité dépend fortement des rendements élevés de son important portefeuille de dette publique », relevait l’agence.

+ 83,8 %

La hausse des profits de Bank of Alexandria en 2017.

25,3

Spéculation financière

La Banque de Tunisie et la SGBCI sont les deux seules banques francophones à figurer dans ce classement.

NACER TALEL / WWW.IMAGESDETUNISIE.COM

La Co-operative Bank of Kenya affiche des bénéfices de 10 % sur les prêts en 2017, conséquence du plafonnement des taux et du ralentissement de l’activité économique dans le pays.

les 200 premières banques africaines

Au Kenya, où les autorités ont (+ 16,6 % sur un an) plafonné les taux débiteurs à 400 points de base du taux directeur de l’institut d’émission, la banque la plus profitable occupe la 14e place de notre palmarès. En outre, les taux facturés par les banques sont élevés dans les pays où l’inflation est galopante. L’Angola, l’Égypte et le Soudan, où cet indicateur dépasse 20 %, parviennent ainsi à placer six banques parmi les 20 premières, soit près du tiers. Cependant, notre critère de classement est biaisé en faveur des banques les moins agressives dans la collecte d’épargne et qui disposent de moins d’actifs, soit le dénominateur de la formule ROA. En définitive, la rentabilité des banques reste directement liée à la compétence des équipes managériales. À la différence des pays développés, où les régulateurs ont sévi depuis la crise financière de 2008 contre la tentation de prendre des risques disproportionnés pour doper la profitabilité (et les primes), les banquiers africains restent relativement immunisés contre cet « aléa moral » grâce à un accès beaucoup moins aisé aux instruments financiers spéculatifs.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

113


Classement

PRÊTS

114

Rang 2018

Rang dans les 200

LES 50 BANQUES LES PLUS PRÊTEUSES

1

162

NEDBANK NAMIBIA

2

192

SASFIN BANK

3

69

4

49

5

125

BANQUE DE TUNISIE

6

122

UNION INTERNATIONALE DE BANQUES

Société

Pays

Ratio crédits/dépôts

Total des crédits

Total des dépôts

(en %)

(en millions de dollars)

(en millions de dollars)

604

Namibie

158

956

Afrique du Sud

145

524

362

BANQUE DE L’HABITAT DE TUNISIE

Tunisie

136

3 246

2 390

CIH BANK (EX-CRÉDIT IMMOBILIER ET HÔTELIER)

Maroc

126

4 298

3 401

Tunisie

121

1 677

1 391

Tunisie

120

1 991

1 662 2 090

7

82

AMEN BANK

Tunisie

117

2 441

8

148

UNION BANCAIRE POUR LE COMMERCE ET L’INDUSTRIE

Tunisie

115

1 111

967

9

43

BANQUE MAROCAINE POUR LE COMM. ET L’INDUSTRIE

Maroc

114

5 284

4 621

BANQUE NATIONALE AGRICOLE

Tunisie

114

3 519

3 078

BGFIBANK CONGO

Congo

114

754

662

Afrique du Sud

113

53 341

47 150

10

71

11

188

12

5

ABSA BANK

13

35

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE MAROCAINE DE BANQUES

Maroc

113

7 483

6 618

14

99

BANK WINDHOEK

Namibie

112

2 302

2 053 6 054

15

31

BANCO DE POUPANÇA E CRÉDITO

Angola

112

6 780

16

164

UNIBANK GHANA

Ghana

110

676

613

17

4

Afrique du Sud

109

60 552

55 714

18

144

INVESTEC BANK MAURITIUS

Maurice

107

953

893

19

147

UNITY BANK

Nigeria

105

901

859

BARCLAYS AFRICA GROUP

20

32

CRÉDIT AGRICOLE DU MAROC

Maroc

104

7 534

7 259

21

79

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE BANQUE

Tunisie

103

2 466

2 405 754

22

184

MERCANTILE BANK

23

173

STANBIC BANK BOTSWANA

24

183

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE BURKINA FASO

Afrique du Sud

101

764

Botswana

100

985

981

Burkina Faso

100

732

729

25

77

FIDELITY BANK

Nigeria

99

2 114

2 132

26

55

BGFIBANK HOLDING CORP.

Gabon

99

3 720

3 767

27

153

BARCLAYS BANK OF BOTSWANA

28

22

CRÉDIT POPULAIRE D’ALGÉRIE

29

51

CRÉDIT DU MAROC

30

46

ATLANTIC BUSINESS INTERNATIONAL

31

16

BANQUE NATIONALE D’ALGÉRIE

32

83

ATTIJARI BANK TUNISIE

33

136

NSIA BANQUE CÔTE D’IVOIRE

34

86

FIRST CITY MONUMENT BANK

Botswana

98

1 071

1 097

Algérie

98

10 832

11 098 4 323

Maroc

97

4 189

Côte d’Ivoire

97

3 263

3 370

Algérie

97

14 225

14 727

Tunisie

96

2 323

2 426

Côte d’Ivoire

95

1 260

1 327

Nigeria

94

1 787

1 897

35

7

NEDBANK GROUP

Afrique du Sud

94

55 695

59 500

36

2

STANDARD BANK OF SOUTH AFRICA

Afrique du Sud

94

72 756

77 765

37

34

ACCESS BANK NIGERIA

Nigeria

93

4 871

5 255

38

91

FIRST NATIONAL BANK OF NAMIBIA

Namibie

93

2 282

2 462

39

13

BMCE BANK

40

85

ORAGROUP SA

Maroc

92

1 958

21 170

Togo

92

1 986

41

42

2 158

BANQUE DE DÉVELOPPEMENT LOCAL

Algérie

92

5 669

42

6 172

133

INVESTMENT & MORTGAGES BANK

Kenya

92

1 297

1 417

43

139

SOCIÉTÉ IVOIRIENNE DE BANQUE

Côte d’Ivoire

91

1 111

1 222

44

104

BARCLAYS BANK OF KENYA

Kenya

91

1 617

1 785

45

8

ATTIJARIWAFA BANK

Maroc

90

30 458

33 676

46

111

STANDARD BANK NAMIBIA

Namibie

90

1 789

1 984

47

29

ACCESS BANK GROUP

Nigeria

89

5 489

6 173

48

181

BANQUE ZITOUNA

Tunisie

89

844

950

49

54

BANQUE INTERNATIONALE ARABE DE TUNISIE

Tunisie

89

3 788

4 269

50

78

CO-OPERATIVE BANK OF KENYA

Kenya

88

2 437

2 759

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


Le temps de la vigilance

31 %

+ 28,9 %

La hausse des crédits non immobiliers octroyés par CIH Bank en 2017.

La part des crédits que la Banque de l’habitat de Tunisie accorde à des particuliers, dont 57 % sont destinés au financement de l’habitat.

Dans un contexte de forte concurrence, le ratio crédits-dépôts reste stable pour les banques les plus prêteuses. TARIK YANMI

edbank Namibia occupe, comme lors de la précédente édition, la première place de notre classement consacré aux prêts bancaires. Cette année, 24 établissements disposent d’un ratio entre leurs crédits et leurs dépôts qui dépasse le seuil des 100 %, contre 27 l’an dernier. Mais figurer sur le podium des banques les plus prêteuses ne se traduit pas forcément par une plus grande profitabilité. Si certains banquiers s’obstinent à vouloir conquérir un maximum de parts de marché, d’autres préfèrent créer plus de richesse pour leurs actionnaires. Un indicateur dépassant la barre des 100 % pourrait de prime abord suggérer non seulement une faible capacité à collecter des dépôts, mais aussi un faible flux de remboursement des crédits qui forcerait le prêteur à étendre les délais de paiement.

+ 117 %

La hausse en valeur des prêts accordés aux familles par les banques tunisiennes, dont Amen Bank, entre 2010 et 2017.

Douze banques de la place ivoirienne, dont la Société ivoirienne de banque, ont souffert de l’effondrement de 40 % des cours du cacao en 2017. Elles tentent toujours de sécuriser le remboursement des 100 à 200 milliards de F CFA de prêts accordés à des exportateurs, notamment locaux.

TREVOR SNAPP/BLOOMBERG VIA GETTY

N

Risque des taux d’intérêt

Si la majorité des banques est exposée au risque des taux d’intérêt, celles qui financent les crédits en levant des fonds plutôt qu’à travers les dépôts le sont davantage. D’où l’importance de la vigilance des autorités de régulation. Les cadres réglementaires propres aux espaces économiques et monétaires communs sont en général plus restrictifs du fait de l’existence de normes milliards de convergence. La BCEAO, de dollars. par exemple, s’est engagée à C’est le total des conduire des réformes réglecrédits accordés par mentaires pour que les banques les 200 premières d’Afrique de l’Ouest puissent se conformer aux normes de banques africaines Bâle III. Des cadres réglemen(+ 14,7 % sur un an) taires excessivement restrictifs peuvent influer négativement sur la profitabilité des banques. Cependant, au même titre qu’en Occident, le développement en Afrique de la fintech et des services de banque en ligne est en train de remettre en cause la conception qui veut que plus le réseau d’agences bancaires est étendu, plus l’établissement de crédit est profitable.

857,3

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

115


VOUS ME DISIEZ TOUTE LA VERITE Denise Epoté reçoit une personnalité politique, économique ou culturelle pour aborder sans détour les questions brûlantes d’une Afrique en pleine croissance.

© Christophe Lartige / CL2P / TV5MONDE

Le samedi à 12h15 (heure de Paris) Le dimanche à 10h45 (heure de Dakar) Disponible sur l’appli gratuite TV5MONDE Afrique et sur afrique.tv5monde.com

La chaîne culturelle francophone mondiale


Classement

assurances

118 Les 100 premiers assureurs

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

117


Classement

ASSURANCES

1-50

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

118

Rang 2018

Rang 2017

LES 100 PREMIERS ASSUREURS AFRICAINS

1

1

SANLAM

Afrique du Sud

Junior Ngulube

9 205

968

2

-

INDEQUITY GROUP

Afrique du Sud

Lourens Jansen van Rensburg

4 357

608

3

2

OLD MUTUAL LIFE ASSURANCE CO.

Afrique du Sud

Bruce Hemphill

3 985

598

4

3

LIBERTY GROUP

Afrique du Sud

David Munro

3 228

280

Société

Pays

Président, PDG ou DG

Chiffres d’affaires

(en millions de dollars)

Résultat net (en millions de dollars)

5

4

DISCOVERY HEALTH

Afrique du Sud

Adrian Gore

2 708

363

6

6

SANTAM

Afrique du Sud

Lizé Lambrechts

2 400

146

7

5

MMI HOLDINGS

Afrique du Sud

Nicolaas Kruger

2 277

128

8

8

SAHAM FINANCES

Maroc

Moulay Hafid Elalamy

1 273

111

9

7

RMI HOLDINGS

Afrique du Sud

Herman Bosman

1 204

299

10

9

WAFA ASSURANCE

Maroc

Mohamed Ramsès Arroub

857

87

11

10

AFRICAN REINSURANCE CORP.

Nigeria

Corneille Karekezi

747

88 ND

12

11

RMA (EX-RMA WATANYA)

Maroc

Tawfik Drhimeur

663

13

15

MUNICH REINSURANCE CO. OF AFRICA

Afrique du Sud

Ashok Prayag

624

ND

14

12

METROPOLITAN LIFE

Afrique du Sud

P.R. Doyle

557

ND

15

13

SAHAM ASSURANCE MAROC

16

14

HOLLARD INSURANCE

Maroc

Moulay Mhamed Elalamy

516

47

Afrique du Sud

Saks Ntombela

473

69

17

16

18

-

AXA ASSURANCE MAROC

Maroc

Philippe Rocard

438

35

MUTUELLE ATTAMINE CHAABI

Maroc

414

ND ND

19

17

MISR INSURANCE CO.

Égypte

Adel Ahmed Moussa

397

20

18

JUBILEE HOLDINGS

Kenya

Patrick Tumbo Nyamemba

272

41

21

21

BRYTE INSURANCE CO. (EX-ZURICH INSUR. CO. SA)

Afrique du Sud

Edwynn O’Neil

258

ND

22

20

COMPAGNIE CENTRALE DE RÉASSURANCE

23

23

AVBOB INDUSTRIES

Algérie

Hadj Mohamed Sebaa

256

26

Afrique du Sud

J.F. Rademan

253

24

26

33

CIE D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES ATLANTA

Maroc

Mohamed Hassan Bensalah

242

25

19

21

SOCIÉTÉ NATIONALE D’ASSURANCES

Algérie

Nacer Sais

240

28

26

24

BOTSWANA INSURANCE HOLDINGS

Botswana

Catherine Lesetedi-Letegele

232

40

27

30

LEADWAY ASSURANCE CO.

Nigeria

Oye Hassan-Odukale

231

38

28

25

BRITAM HOLDINGS (EX-BRITISH AMERICAN INVEST. CO.)

Kenya

Benson Wairegi

224

18

29

34

THE RAND MUTUAL ASSURANCE CO.

Afrique du Sud

Bisnath Singh

223

64 52

30

-

SOCIÉTÉ CENTRALE DE RÉASSURANCE

Maroc

Youssef Fassi Fihri

214

31

29

COMPAGNIE D’ASSURANCES SANAD

Maroc

Mohamed Hassan Bensalah

205

9

32

22

COMPAGNIE ALGÉRIENNE DES ASSURANCES

Algérie

Abdelkrim Djafri

199

22

33

31

SWAN GROUP

34

-

OLD MUTUAL ZIMBABWE

Maurice

Louis Rivalland

196

8

Zimbabwe

Jonas Mushosho

195

219

35

32

BRITAM KENYA (EX-BRITISH AMERICAN INVEST. CO. KENYA)

Kenya

Benson Wairegi

193

ND

36

38

MISR LIFE INSURANCE CO.

Égypte

Said Saad Gabr

187

46

37

27

UAP HOLDINGS

Kenya

Peter Mwangi

185

12

38

40

LA MAROCAINE VIE

Maroc

Gaël Loac

184

ND

39

33

JUBILEE INSURANCE KENYA

Kenya

Patrick Tumbo Nyamemba

169

9

40

35

ALLIANZ GLOBAL CORPORATE & SPECIALTY AFRICA

Afrique du Sud

Thusang Mahlangu

163

ND 38

41

41

CLIENTELE LIFE ASSURANCE CO.

Afrique du Sud

Basil William Reekie

162

42

39

STÉ TUNISIENNE D’ASSURANCES ET DE RÉASSURANCES

Tunisie

Hassene Feki

148

3

43

44

CIC INSURANCE GROUP

Kenya

Tom Gitogo

143

5

44

43

KENYA REINSURANCE CORP.

Kenya

Jadiah M. Mwarania

142

34

45

36

MUTUELLE CENTRALE MAROCAINE D’ASSURANCES

Maroc

Yacoubi Soussane

135

ND

46

37

CIE ALGÉRIENNE D’ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE

Algérie

Brahim Djamel Kassali

134

5

47

45

ALLIANZ MAROC (EX-ZURICH CIE MAROCAINE D’ASSURANCES)

Maroc

Joerg Weber

133

ND

48

42

ZEP RE (PTA REINSURANCE)

49

47

SWAN LIFE (EX-ANGLO-MAURITIUS ASSUR. SOCIETY)

50

46

FIRST MUTUAL HOLDINGS

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

Kenya

Hope Murera

129

19

Maurice

Louis Rivalland

116

60

Zimbabwe

Douglas Hoto

115

12


DR

Mohamed Ramsès Arroub a repris en mai 2018 les rênes du marocain Wafa Assurance, après un premier passage de 2007 à 2014.

420 %

Le ratio de solvabilité du marocain RMA.

Fort potentiel à exploiter En raison d’un taux de pénétration toujours négligeable, la marge de progression du secteur reste considérable. TARIK YANMI

our la deuxième année consécutive, les sociétés sud-africaines et marocaines monopolisent les premières places de notre palmarès. Ainsi, seulement trois assureurs de pays tiers parviennent à se hisser dans le top 20 en termes de chiffre d’affaires. Les raisons sont multiples: la taille des économies nationales et le stade de développement du marché local, mais aussi le cadre réglementaire, le revenu discrétionnaire et la possibilité pour les compagnies d’assurances de se développer sur des marchés étrangers. Selon les derniers chiffres de l’Organisation des assurances africaines (OAA), le secteur a généré en 2016 des primes totales de 60,1 milliards de dollars (52 milliards d’euros), soit un taux de pénétration de seulement 2,8 % sur le 1,2 milliard d’habitants, loin derrière les 6,1 % au niveau international. De ce fait, le marché des assurances en Afrique recèle encore un potentiel de milliards développement. de dollars.

P

327

Misr Insurance fait partie depuis mars 2018 du programme de privatisations engagé par le gouvernement égyptien, qui porte sur 23 entreprises.

millions de dollars Le montant déboursé en septembre 2018 par l’assureur japonais Tokio Marine Holdings pour acquérir 22,5 % du sud-africain Hollard Insurance.

Après avoir accueilli la SFI à son tour de table en 2017, le kényan Britam est détenu depuis mai à 14,3 % par AfricInvest. Changement à la tête d’Allianz Maroc. Joerg Weber a pris, en janvier 2018, la succession de Dirk De Nil.

45,5

Atouts du marché africain

C’est le total des primes des 100 premières compagnies d’assurances

Amit Khilosia, directeur Afrique chez Lloyd’s, explique que « les facteurs de développement de l’assurance et de la réassurance en Afrique incluent la croissance démographique, les ressources naturelles du continent, ainsi que le développement significatif ces dernières années du commerce et des infrastructures ». Une étude actuaire de la société londonienne a montré que, sur la période 2018-2028, une palette de 18 risques pourrait grever l’équivalent de 154 milliards de dollars du PIB consolidé des 54 pays africains. Par contre, l’augmentation du taux de pénétration de seulement 100 points de base à 3,8 % se traduirait par la réduction de 13 % de pertes non assurées, la contraction de 22 % des dépenses des contribuables pour couvrir les pertes à la suite d’un désastre majeur, ainsi qu’une augmentation de l’investissement équivalente à 2 % du PIB.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

119


Classement

ASSURANCES

51-100

CHIFFRES 2017 – EN ITALIQUE : CHIFFRES 2016 – ND : NON DÉTERMINÉ – ENTRE PARENTHÈSES : CHIFFRE NÉGATIF, PERTE

120

Rang 2018

Rang 2017

LES 100 PREMIERS ASSUREURS AFRICAINS

51

48

MAURITIUS UNION ASSURANCE CO.

52

54

ENTERPRISE GROUP

Société

Chiffres d’affaires

Résultat net

Pays

Président, PDG ou DG

Maurice

Dominique Galea

112

9

Ghana

Keli Gadzepko

102

19 ND

(en millions de dollars)

(en millions de dollars)

53

56

MUTUELLE AGRICOLE MAROCAINE D’ASSURANCE

Maroc

Rachid Guessous

99

54

-

CREDIT GUARANTEE INSURANCE CORP. OF AFRICA

Afrique du Sud

Charles Nortje

97

ND

55

59

Namibie

Franco Feris

97

ND

SANTAM NAMIBIA

56

57

SAHAM ASSURANCE CÔTE D’IVOIRE

Côte D’ivoire

Joël Ackah

96

8

57

52

COMPAGNIE D’ASSURANCES DES HYDROCARBURES

Algérie

Moktar Naouri

94

4

58

53

AIICO INSURANCE

Nigeria

Edwin Igbity

88

7

59

50

CUSTODIAN & ALLIED INSURANCE

Nigeria

O.A. Odunsi

88

20 -11

60

-

61

62

62

-

CONDUIT CAPITAL

Afrique du Sud

Sean Riskowitz

86

CONTINENTAL REINSURANCE CO.

Nigeria

Femi Oyetunji

82

7

AXA EGYPT INVESTMENTS

Égypte

Gilbert Chahine

80

-2

63

55

APA INSURANCE

Kenya

Ashok Kumar Mepa Shah

80

6

64

64

FIDELIDADE ANGOLA (EX-UNIVERSAL SEGUROS)

Angola

Armando Mota

80

2

65

58

CIE INTERNATIONALE D’ASSURANCE ET DE RÉASSURANCE

Algérie

Tahar Soufi

79

5

66

60

ASSURANCES MAGHREBIA

Tunisie

Habib Ben Hassim

79

6

67

61

CIE MÉDITERRANÉENNE D’ASS. ET DE RÉASSURANCES

Tunisie

Hakim Ben Yedder

78

13

68

69

SWAN INSURANCE CO.

Maurice

Louis Rivalland

76

7

69

65

AXA MANSARD INSURANCE (EX-GUARANTY TRUST ASSURE)

Nigeria

Kunle Ahmed

74

7

70

67

NICO HOLDINGS

Malawi

F.L. Mlusu

73

4

71

75

HERITAGE INSURANCE CO.

Kenya

Godfrey Kioi

73

4

72

70

COMPAGNIE D’ASSURANCES TRANSPORTS

Maroc

Mohamed Hassan Bensalah

71

ND

73

63

SUNU ASSURANCES VIE CÔTE D’IVOIRE

Côte D’ivoire

Pathé Dione

70

6

74

66

ASSURANCES MUTUELLES EL ITTIHAD

Tunisie

Lamjed Boukhris

67

3

75

72

GROUPE DES ASSURANCES DE TUNISIE

Tunisie

Mohamed Dkhili

65

5

76

51

TRUSTCO GROUP HOLDINGS

77

78

WAICA REINSURANCE CORP. – SIERRA LEONNE

Namibie

Quinton Van Rooyen

65

22

Sierra Leone

Ezekiel Abiola Ekundayo

62

78

71

8

CIE COMMUNE DE RÉASS. DES ÉTATS MEMBRES DE LA CIMA

Togo

Alexandre Yoka Galloy

62

79

6

77

SANLAM KENYA (EX-PAN AFRICA INSURANCE CO.)

Kenya

Mugo Kibati

61

1

80

96

NOSSA SEGUROS

Angola

Carlos Duarte

58

6

Cameroun

Frédéric Desprez

58

8

Kenya

Mike Du Toit

54

8

81

68

ALLIANZ ASSURANCES CAMEROUN

82

74

LIBERTY KENYA

83

100

84

-

85

79

86

83

SAHAM ASSISTANCE MAROC

Maroc

Moulay Hafid Elalamy

53

ND

Swaziland

Zama P. Ngcobo

50

11

SOCIÉTÉ TUNISIENNE DE RÉASSURANCE

Tunisie

Lamia Ben Mahmoud

49

5

MAROC ASSISTANCE INTERNATIONALE

Maroc

Mouhssine Cherkaoui

48

6 10

SWAZILAND ROYAL INSURANCE CORP.

87

80

AFRICAN ALLIANCE INSURANCE CO.

Nigeria

Funmilayo Omo

46

88

99

SUEZ CANAL INSURANCE

Égypte

Saifeddin Mostafa

45

2

89

-

AFRICAN TRADE INSURANCE AGENCY

Kenya

George Otieno

45

10

90

89

STATE INSURANCE CO. OF MAURITIUS

Maurice

Ram Prakash Nowbuth

45

13

91

90

ASSURANCES RÉASSURANCES OMNIBRANCHES

Madagascar

Patrick Andriambahiny

44

4

92

-

SAHAM ASSURANCE VIE CÔTE D’IVOIRE

Côte D’ivoire

Raoul Didier Moloko

43

4

93

84

JUBILEE INSURANCE TANZANIA

Tanzanie

George Alande

42

2

94

95

NSIA VIE CÔTE D’IVOIRE

Côte D’ivoire

Dominique Diagou

42

2

95

-

MUTUELLE ASSURANCE DE L’ENSEIGNEMENT

Tunisie

Lassaâd Zarrouk

41

2

96

86

ALLIANCE ASSURANCES

Algérie

Hassen Khelifati

41

4

97

81

SALAMA ASSURANCES ALGÉRIE

Algérie

Mohamed Bernabia

41

3

98

85

ROYAL EXCHANGE ASSURANCE GROUP (NIGERIA)

Nigeria

Alhaji Auwalu Muktari

41

-3

99

93

NICOZDIAMOND INSURANCE

Zimbabwe

Grace Muradzikwa

40

3

100

-

Tunisie

Afifa Boughzou

40

3

CIE D’ASSURANCES ET DE RÉASSUR. TUNISO-EUROPÉENNE

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


En plus de l’activité de bancassurance qui reste toujours limitée sur le continent, les segments les moins développés incluent l’assurance maladie et l’assurance-vie. La première pourrait progresser à l’avenir en raison de l’intention affichée par certains gouvernements de généraliser l’assurance maladie obligatoire, tandis que la composante épargne de l’assurance-vie reste l’une des moins répandues du fait de la faiblesse structurelle de l’épargne sur le continent, combinée aux limitations rencontrées par les assureurs dans le placement et la gestion des actifs financiers.

En juin 2017, la MAMDA s’associait à la MCMA pour reprendre les 4,75 % de la SFI au capital de BCP.

Offensive des groupes internationaux

ASHOOLA/WIKIMEDIA

Le tunisien Comar a obtenu, en août 2017, son agrément pour commercialiser des produits IARD en Côte d’Ivoire.

Installée à Lomé, CICA-RE (Compagnie commune de réassurance des États membres de la CIMA) a ouvert en mars une succursale à Tunis.

Malgré certaines lacunes, le potentiel africain continue d’attiser les convoitises des groupes internationaux. Parmi les transactions effectuées ces deux dernières années – essentiellement par des compagnies européennes et américaines –, on compte celles d’Axa dans Mansard au Nigeria ; Old Mutual dans Oceanic Life au Nigeria ; Provident Life au Ghana et UAP Holdings au Kenya ; Prudential dans Enterprise Group au Ghana; Zenith Bank au Nigeria et Swiss Re dans Leadway Assurance au Nigeria. Cette tendance tranche avec une certaine propension des groupes bancaires internationaux à se désengager de plusieurs pays africains, un recentrage découlant du ralentissement de la croissance économique mondiale qui a impacté les cours des matières premières – principale ressource de nombreux pays africains – et pesé sur la valeur de la plupart des devises du continent. L’un des facteurs qui pourraient favoriser la croissance du secteur est l’émergence d’un cadre réglementaire harmonisé entre plusieurs pays, ainsi qu’une plus grande intégration régionale, qui est censée être acquise dans les groupements régionaux ou monétaires tels que la Cedeao et l’UEMOA. Parmi les initiatives dans ce domaine figure la création, en 2015, de l’East African Insurance Supervisory Association qui regroupe les pays de la Communauté d’Afrique de l’Est à l’exception du Soudan du Sud. Pour pouvoir concurrencer les groupes internationaux, les assureurs africains devraient d’abord avoir les capacités d’atteindre une taille critique, que ce soit par croissance organique ou à travers les fusions-acquisitions. Le 8 mars 2018, le groupe Sanlam, premier de notre classement, a annoncé l’acquisition du pôle assurances du marocain Saham pour plus de 1 milliard de dollars. Entérinée à la mi-août par les 26 régulateurs concernés, cette opération va permettre l’émergence d’un acteur d’envergure continentale.

L’ÉMERGENCE D’UN CADRE RÉGLEMENTAIRE HARMONISÉ ENTRE PLUSIEURS PAYS PEUT FAVORISER LA CROISSANCE DU SECTEUR.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

121


C+, GROUPE INCONTOURNABLE EN AFRIQUE FRANCOPHONE

C+ EN AFRIQUE, C’EST… UNE PRÉSENCE… …dans plus de 25 pays, plus de 30 partenaires, et plus de 5 500 emplois créés sur le continent. UN SOUTIEN… …au développement et à la production audiovisuelle du continent africain à travers un éventail de programmes dédiés. UN ENGAGEMENT… …fort dans le rayonnement du cinéma africain en soutenant des producteurs, acteurs et réalisateurs dans leurs projets audiovisuels, notamment lors de festivals. DES OFFRES TV POUR TOUS …avec LES BOUQUETS C+, une offre de télévision incomparable proposant plus de 200 chaînes et radios d’exception. DES SERVICES INNOVANTS …avec myCANAL, un service inédit donnant accès à une sélection des meilleurs contenus des BOUQUETS C+ sur tous les écrans ; et IROKO+, le premier service SVOD sur mobile d’Afrique francophone.

CANALPLUS-AFRIQUE.COM


Classement

finance

124 Bourse 126 Capital-investissement 128 Fusions-acquisitions

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

123


Classement

BOURSE LES 30 PREMIÈRES OPÉRATIONS EN 2017 Rang

Société

Montant

Secteur

Bourse

Type d’opération

(en millions de dollars)

Finance

Johannesburg SE

Liquidation de position

2 800

Distribution

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

1 250

VODACOM GROUP

Télécommunications

Johannesburg SE

Augmentation de capital

1 148

SIBANYE GOLD LTD

Mines

Johannesburg SE

Augmentation de capital

1 042

1

BARCLAYS AFRICA GROUP

2

STEINHOFF AFRICA RETAIL LTD

3 4 5

LIFE HEALTHCARE GROUP HOLDINGS

6

KENYA AIRWAYS

Santé

Johannesburg SE

Augmentation de capital

673

Transports

Nairobi SE

Conversion d’obligations en actions

405

7

NEPI ROCKCASTLE PLC

Finance

Johannesburg SE

Augmentation de capital

384

8

GREENBAY PROPERTIES LTD

Finance

SE of Mauritius

Augmentation de capital

338

9

AFRICAN RAINBOW CAPITAL INVESTMENT

Finance

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

332

10

AYO TECHNOLOGY

Nouvelles technologies

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

328

11

ARC INVESTMENTS

Fonds d’investissement

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

306

12

AFRICAN RAINBOW CAPITAL INVESTMENT

Fonds d’investissement

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

285

13

VODACOM TANZANIA

Télécommunications

Dar es-Salaam SE

Introduction en Bourse

213

14

FOSCHINI GROUP

Services

Johannesburg SE

Augmentation de capital

191

15

RESILIENT REIT LTD

Finance

Johannesburg SE

Augmentation de capital

190

16

MAS REAL ESTATE INC.

Finance

Johannesburg SE

Augmentation de capital

187

17

EXXARO RESOURCES LTD

Mines

Johannesburg SE

Augmentation de capital

186

18

LONG4LIFE LTD

Finance

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

154

19

GUINNESS NIGERIA

Boissons

Nigerian SE

Augmentation de capital

126

20

MANAGEM

Mines

Casablanca SE

Augmentation de capital

104

21

SEA HARVEST HOLDINGS LTD

Agroalimentaire

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

104

22

IBN SINA PHARMACEUTICALS

Santé

Egyptian Exchange

Introduction en Bourse

88

23

ECOBANK CÔTE D’IVOIRE

Finance

BRVM (Abidjan)

Introduction en Bourse

81

24

NSIA BANQUE CÔTE D’IVOIRE

Finance

BRVM (Abidjan)

Introduction en Bourse

62

25

KAAP AGRI LTD

26

RAYA CONTACT CENTER CO.

27

LABEL’ VIE

28

PREMIER FOOD & FISHING LTD

29 30

Agroalimentaire

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

62

Services

Egyptian Exchange

Introduction en Bourse

49 43

Distribution

Casablanca SE

Conversion de dividendes en actions

Agroalimentaire

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

41

RH BOPHELO LTD

Fonds d’investissement

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

36

STADIO HOLDINGS

Éducation

Johannesburg SE

Introduction en Bourse

35

SOURCE : BOURSES DES VALEURS MOBILIÈRES

Rang

LES PERFORMANCES DES BOURSES AFRICAINES EN 2017

124

Bourse

1

GHANA STOCK EXCHANGE

2

NIGERIAN STOCK EXCHANGE

Indice

Performance annuelle (en %)

Au 31 décembre 2016 (en monnaie locale)

Au 31 décembre 2017 (en monnaie locale)

GSE Composite Index

52,7

1 689

2 580

NSE All Share Index

42,3

26 875

38 243 1 962

3

UGANDA SECURITIES EXCHANGE

USE All Share Index

32,8

1 477

4

NAIROBI SECURITIES EXCHANGE

Nairobi All Share Index

28,4

133

171

5

LUSAKA STOCK EXCHANGE

Lusaka All Share Index

27

4 196

5 328

6

STOCK EXCHANGE OF MAURITIUS

SEMDEX

21,8

1 808

2 202

7

EGYPTIAN EXCHANGE

EGX 30

21,7

12 345

15 019

8

NAMIBIAN STOCK EXCHANGE

NSX Overall Index

21,6

1 069

1 300

9

JOHANNESBURG STOCK EXCHANGE

JSE All Share

17,5

50 654

59 505 6 282

10

BOURSE DE TUNIS

11

DAR ES SALAAM STOCK EXCHANGE

12

CASABLANCA STOCK EXCHANGE

Tunindex

14,4

5 489

All Share Index

9

2 198

2 396

MASI

6,4

11 644

12 389

13

ZIMBABWE STOCK EXCHANGE

ZSE Industrial index

6,1

2 486

2 639

14

BOTSWANA STOCK EXCHANGE

Domestic Company Index

– 5,8

9 401

8 860

15

BRVM (ABIDJAN)

BRVM Composite index

– 20,1%

292

233

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


En Afrique du Sud, les onze introductions en Bourse l’année dernière, dont celle de Steinhoff Africa Retail Ltd, ont permis de lever près de 3 milliards de dollars, soit le plus grand montant depuis plus de cinq ans.

Risque politique Les places financières ont stagné, pénalisées par le cours des commodités et la pression sur les devises. L’entrée de Sea Harvest à la Bourse de Johannesburg, en mars 2017, survient dix-sept ans après la décision de l’opérateur de chalutiers et d’usines de congélation de quitter ce même marché boursier.

100

milliards de F CFA Le montant levé par Ecobank Côte d’Ivoire le jour de son introduction à la BRVM, en décembre 2017. Soit le double de son objectif.

TARIK YANMI

hana, Kenya, Maroc, Nigeria ainsi que la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) font partie des principales places financières du continent qui n’ont pas attiré de nouveaux émetteurs en 2017. L’attentisme a manifestement été de mise alors que plusieurs pays se trouvaient en période électorale. La torpeur des marchés des matières premières a également pesé sur le sentiment des investisseurs, ainsi que la pression sur la valeur de plusieurs devises du continent. Dans ce contexte, l’Afrique du Sud consolide son rang de première place financière du continent.

G

L’Afrique a moins la cote

En 2018, l’appétit des investisseurs pour les valeurs mobilières africaines semble s’éroder à la suite de mauvaises performances de titres récemment introduits en Bourse, mais aussi à cause de la résurgence du risque politique. Certains chefs d’État n’hésitent pas à se retourner contre les investisseurs étrangers pour réclamer de nouvelles contributions ou imposer des obligations milliards de rapatriement de devises. de dollars. D’autres présidents récemment C’est le total élus sont même allés jusqu’à remettre en question des privades 30 premières tisations passées. opérations En Tanzanie, le président, boursières en 2017 John Magufuli, a provoqué une dégringolade de l’action d’Acacia Mining après avoir accusé la compagnie britannique d’exporter illégalement des métaux, exigeant alors le paiement de ce qu’il considère comme des arriérés d’impôts. Au Nigeria, où l’élection présidentielle doit se tenir en février 2019, les autorités ont réclamé au début de septembre près de 2 milliards de dollars à la filiale locale du géant sud-africain MTN, provoquant la chute du cours de l’action à Johannesburg. Un mois plus tôt, la Banque centrale du pays avait accusé l’opérateur de télécoms d’avoir transféré illégalement à l’étranger l’équivalent de 8 milliards de dollars depuis 2010.

11,2

LES INVESTISSEURS ONT MAL ACCUEILLI LA RÉINTRODUCTION EN 2015 DE LA TAXE SUR LES PRODUITS DES VALEURS MOBILIÈRES. GEOFFREY ODUNDO, directeur général de la Bourse de Nairobi

23

Sur les cinq dernières années, sociétés sont entrées à la Bourse de Tunis, soit le plus grand nombre d’introductions en Afrique du Nord, devant l’Égypte (13), le Maroc (5) et l’Algérie (2).

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

125


Classement

CAPITAL-INVESTISSEMENT

(*) ESTIMATION

Rang 2018

LES 50 PREMIÈRES OPÉRATIONS EN 2017

126

Société

Pays/Régions

Activité

Investisseurs

Montant investi (en millions de dollars)

1

SHELL GABON

Gabon

Pétrole

The Carlyle Group

587

2

ECO MEDICAL VILLAGE GHANA

Ghana

Santé

Milost Global

300

3

ETG

Afrique

Chimie

Mitsui & Co.

265

4

BEL AIR MINING

Guinée

Mines

AFC ; Orion Mine Finance ; RCF

205

5

FERTILIZERS AND INPUTS HOLDING B.V.

Afrique

Chimie

Helios Investment Partners

200

6

ENTERPRISE GROUP

Ghana

Finance

LeapFrog Investments

180

7

ALBATROS ENERGY

Mali

Énergie

African Infrastructure Investment Managers

150

8

JAVA

Kenya

Distribution

Abraaj Capital

130

9

OANDO GAS AND POWER LTD

Nigeria

Énergie

Helios Investment Partners LLP

116

10

TEGETA EXPLORATION & RESSOURCES

Afrique du sud

Mines

Charles King SA

100

11

BANQUE ATLANTIQUE

Côte d'Ivoire

Finance

Development Partners International

100

12

CSQUARED

Kenya

Informatique, logiciels

Convergence Partners ; Mitsui ; IFC ; Alphabet

100

13

MOVENPICK AMBASSADOR HOTEL ACCRA

Ghana

Hôtellerie

Quantum Global Group

100

14

LUBAMBE COPPER MINE LTD

Zambie

Mines

EMR Capital

97

15

CIM GLOBAL BUSINESS

Île Maurice

Finance

SGG Group

90

16

KEYSTONE BANK

Nigeria

Finance

Sigma Golf Nigeria; Riverbank Invest. Resources

82

17

BELOXXI INDUSTRIE LTD

Nigeria

Agroalimentaire

8 Miles ; Africa Capital Alliance ; KfW

80

18

NAKUMATT

Kenya

Distribution

ND

75

19

UNION BANK NIGERIA

Nigeria

Finance

Atlas Mara

75

20

TAKEALOT ONLINE

21

BIMA

22

SOVEREIGN FOOD INVESTMENTS

23

GREENLIGHT PLANET INC.

Afrique du Sud

Logistique

Naspers

70

Afrique

Assurances

Allianz X

70

Afrique du Sud

Agroalimentaire

Capitalworks Private Equity

67

Kenya

Énergie

Apis Partners

60 56,5

24

NOSA GROUP

Afrique du Sud

Services

The Carlyle Group

25

BRITAM

Kenya

Assurances

AfricInvest

55

26

SJL

Maroc

Logistique

Investec Asset Management

50

27

UMEME

Uganda

Énergie

Divers

40*

28

ANDELA

Nigeria

Informatique, logiciels

CRE Venture ; DBL ; Amplo ; TLcom ; Spark

40

29

DORPER WIND FARM

Afrique du Sud

Énergie

GAIA

37

30

CHILL BEVERAGES

Afrique du Sud

Agroalimentaire

Long4Life

33 30

31

BANKERS WAREHOUSE PLC

32

HOLDSPORT

33

Nigeria

Finance

Apis Partners

Afrique du sud

Distribution

Long4Life

27

FAN MILK

Ghana

Agroalimentaire

Abraaj Capital ; Danone SA

25

34

CARBON HOLDINGS LTD

Égypte

Chimie

AFC ; Orion ; Resource Capital Funds

25

35

CAL BANK LTD

Ghana

Finance

Arise B.V.

24*

36

INHLE BEVERAGES

Afrique du sud

Agroalimentaire

Long4Life

24

37

AZALAÏ HOTELS SA

Mali

Hôtellerie

AfricInvest III LLC

20

38

SINDILA POWER

Uganda

Énergie

Lereko Metier Sustainable Capital

19,4

39

FAIRFIELD DAIRY

Afrique du sud

Agroalimentaire

ND

16*

40

PURPLE CAPITAL

Nigeria

Immobilier

Vantage Capital

12,5

41

JACOMA ESTATES

Malawi

Agriculture

CDC ; AgDevCo

11,5

42

FLUTTERWAVE’S

Nigeria

Informatique, logiciels

Greycroft Partners, Green Visor

10

43

SODIGAZ

Burkina Fasso

Énergie

Amethis

10

44

SORBET

Afrique du sud

Services

Long4Life

9

45

VERDE BEEF PROCESSING

Éthiopie

Agroalimentaire

Norfund

7,5

46

TWIGA FOOD

Kenya

Agroalimentaire

Wamda Capital

6,3

47

HEROTEL

Afrique du Sud

Hôtellerie

Medu

5,75

48

TIDY FILES

Afrique du Sud

Services

Metrofile Holdings Ltd

5,5

49

CARS45

Nigeria

Internet

Frontier Cars Group

5

50

AFRICA LOGISTICS PROPERTIES HOLDING

Kenya

Industrie

DOB Equity

4

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018


The Carlyle Group mène actuellement une procédure pour tenter de recouvrer une créance de 400 millions de dollars qu’il détient sur la raffinerie marocaine Samir.

CETTE TRANSACTION EST CONFORME À NOTRE STRATÉGIE, QUI CONSISTE À NOUS RECENTRER SUR DES ACTIVITÉS AU SEIN DESQUELLES NOUS BÉNÉFICIONS DE LIENS PRIVILÉGIÉS AVEC LES AGRICULTEURS ET NOUS SOMMES PLUS PROCHES DES LIEUX D’APPROVISIONNEMENT DE NOS PRODUITS.

Fin septembre, Abraaj cédait ses activités africaines à Actis.

GONZALO RAMIREZ MARTIARENA, directeur général de LDC, après la vente de sa branche engrais à Helios

Toujours dynamique Malgré le risque de change et le risque politique, le secteur poursuit sa diversification. TARIK YANMI

n 2017, l’activité de capital-investissement a été relativement stable en Afrique, avec un montant global investi en retrait de seulement 2,5 %, à 3,8 milliards de dollars (3,3 millions d’euros). De même, le nombre de transactions se situe presque au même niveau que les 149 opérations enregistrées un an plus tôt, selon des données compilées par l’African Private Equity & Venture Capital Association (AVCA). Par secteur, les entreprises positionnées sur les biens de consommation sont la première cible des fonds d’investissement. Viennent ensuite le secteur financier, l’industrie et les nouvelles technologies.

E

L’enjeu des « exits »

Les gestionnaires de fonds continuent de considérer le risque de change comme la première menace qui plane sur la profitabilité des investissements, notamment à la suite de la pression exercée ces dernières années sur plusieurs devises du continent. Les réglementations de change restrictives ont par ailleurs poussé certaines autorités monétaires du continent à dévaluer leur milliards monnaie, taillant ainsi dans les de dollars. actifs des investisseurs étrangers. C’est le total des 50 Après le risque de change, les professionnels du secteur citent premières opérale risque politique, suivi par les tions de capitalpossibilités réduites d’effectuer investissement des « exits » lors des introducen Afrique tions en Bourse. Le capital-investissement ayant des horizons de placement qui dépassent rarement les cinq ans, les options de liquidation des positions et la disponibilité d’un nombre suffisant d’acheteurs potentiels sont des critères importants dans la sélection des projets et des pays. À l’avenir, les préférences sectorielles des investisseurs pourraient connaître certains ajustements. Selon une étude conduite en 2017 par AVCA et EY, les opportunités les plus prometteuses en Afrique se trouveront dans les secteurs de la fintech, de l’enseignement, des produits de consommation, de la santé et de l’énergie.

3,8

A

CA

NA

DIA N

P R ESS/

ZU

M

A/

RE

TH

E

C’est le musicien irlandais Bob Geldof qui dirige le fonds de private equity 8 Miles, actif dans l’agroalimentaire en Afrique. Il n’a pas seulement investi dans le biscuitier nigérian Beloxxi, mais aussi dans le vin, les jus de fruits et la viande.

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

127


Classement

FUSIONS-ACQUISITIONS

SOURCES : EY ; MERGERMARKET ; PITCHBOOK (*) ESTIMATION

Rang

LES 50 PREMIÈRES OPÉRATIONS EN 2017

128

Entreprise (part du capital acquis)

Pays/région

Acquéreur

Secteur

Montant

(en millions de $)

1

COCA-COLA BEVERAGES AFRICA (54,5 %)

Afrique du Sud

The Coca-Cola Co.

Boissons

3 150

2

BARCLAYS AFRICA GROUP (35 %)

Afrique du Sud

Absa

Banque

2 800

Mozambique

ExxonMobil

Gaz

2 800

Kenya

Vodacom

Télécommunications

2 600

Afrique du Sud

Steihoff Africa Retail Ltd

Distribution

2 600

3

ROVUMA AREA 4 GAS FIELD (25 %)

4

SAFARICOM LTD (35 %)

5

SHOPRITE (100 %)

6

SHOROUK (ZOHR – 30 %)

7

STILL WATER MINING CO. (50 %)

Égypte

Rosneft

Gaz

1 125

Afrique du Sud/États-Unis

Sibanye Gold Ltd

Mines

1 100

RDC

Glencore

Mines

960

Sinopec

Pétrole

900 900

8

MUTANDA MINING (31 %) ; KATANGA MINING (10,3 %)

9

CHEVRON SOUTH AFRICA ; CHEVRON BOTSWANA (75 %) Afrique du Sud/Botswana

10

BLOCS D'EXPLORATION 1, 2 ET 3A (22 %)

Ouganda

Total E&P Uganda BV

Pétrole

11

PERMIS ONSHORE (100 %)

Gabon

Assala Energy

Pétrole

872

12

INT TOWERS LTD (51 %)

Nigeria

IHS Nigeria Plc

Télécommunications

789

13

INTERNATIONAL BREWERIES PLC (100 %)

14

CHAMPS OFFSHORE DE CEIBA ET OKUME (85 %)

Nigeria

International Breweries Plc

Boissons

700

Guinée équatoriale

Kosmos Energy Ltd

Pétrole

650

15

BARCLAYS AFRICA GROUP (7 %)

Afrique du Sud

Public Investment Corp.

Banque

577

16

CELL C (45 %)

Afrique du Sud

Blue Label Telecoms

Télécommunications

470

Afrique du Sud

Liquid Telecom

Télécommunications

460

Trevali Mining

Mines

417

Total SA

Pétrole

400 382

17

NEOTEL (100 %)

18

ROSH PINAH (80 %) ; GERGARUB (39 %) ; PERKOA (90 %) Burkina Fasso/Namibie

19

GULF AFRICA CORP. (76 %)

Kenya

20

LONMIN (100 %)

Afrique du Sud

Sibanye-Stillwater

Mines

21

MOBIL OIL NIGERIA PLC (60 %)

Nigeria

NIPCO Investments Ltd

Pétrole

301

22

AIRTELTIGO (100 %)

Ghana

Bharti/Millicom

Télécommunications

300*

23

MOAB KHOTSONG (100 %)

Afrique du Sud

Harmony Gold Mining Co.

Mines

300

24

VIVO ENERGY HOLDING B.V (20 %)

Afrique

Vitol Africa B.V.

Pétrole

250

25

BANQUE CENTRALE POPULAIRE (5 %)

Maroc

MAMDA/MCMA

Banque

247

26

TEGETA EXPLORATION & RESOURCES (100 %)

Afrique du Sud

Charles King SA

Mines

225

27

MINES DE CHARBON (100 %)

Afrique du Sud

Seriti Resources Holdings Ltd

Mines

166

28

FABRICANT DE TÉLÉPHONES PORTABLES (100 %)

Afrique du Sud

Blue Label Telecoms

Télécommunications

148

Mozambique

Kuhanha

Banque

138

Guinée

Leapfrog

Nouvelles technologies

130

Île Maurice

Sanne Group plc

Finance

127

Mali

Endeavour Mining

Mines

122

29

MOZA BANCO

30

ENTERPRISE GROUP (100 %)

31

INTERNATIONAL FINANCIAL SERVICES (100 %)

32

AVNEL GOLD (100 %)

33

GETSMARTER

Afrique du Sud

2U Inc.

Éducation

103

34

SADOLIN (100 %)

Afrique du Sud

Kansai Plascon Africa

Industrie

88

35

DANGOTE CEMENT (1 %)

Nigeria

Divers

Ciment

86

36

KEYSTONE BANK LTD (100 %)

Nigeria

Sigma Golf ; Riverbank

Banque

84

37

MNG GOLD ; JERSEY NETIANA ; CAYMAN BURKINA (100 %)

38

BARCLAYS BANK OF ZIMBABWE (100 %)

Burkina Fasso

Avesoro Resources

Mines

69

Zimbabwe

First Merchant Bank of Malawi

Banque

60

39

HELIOS TOWERS TANZANIA (24 %)

Tanzanie

HTA Holding

Télécommunications

59

40

LA MINIERE DE KALUKUNDI (LAMIKAL – 61 %)

RD Congo

Wenbao Mining

Mines

56

41

ENGEN INTERNATIONAL HOLDINGS (100 %)

42

FINGLOBAL (100 %)

Île Maurice

Vivo Energy Holding B.V.

Pétrole

50*

Afrique du Sud

Bidvest Financial Services

Finance

50* 50

43

GIRO COMMERCIAL BANK (100 %)

Kenya

I & M Bank Ltd

Banque

44

ANN7 TV CHANNEL ; NEW AGE (100 %)

Afrique du Sud

Lodidox

Média

34

45

CIRCLE OIL N.A. (100 %)

Égypte/Maroc

SDX

Pétrole

30

46

FASTJET PLC (28 %)

29

47

KENYA ELECTRICITY GENERATING CO. (5 %)

48

AFB GHANA (100 %)

49

HABIB BANK KENYA (100 %)

50

MOOIPLAATS COLLIERY (100 %)

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

Tanzanie/Afrique du Sud

Solenta

Transport

Kenya

Public Investment Corp.

Électricité

23

Botswana/Ghana

Letshego

Finance

23

Kenya

Diamond Trust Bank

Banque

18

Afrique du Sud

MCH

Mines

13


Ralentissement

40 %

La part de boissons Coca-Cola que CCBA produit et distribue en Afrique.

Après les matières premières, les télécoms et la finance polarisent l’attention des investisseurs. TARIK YANMI

Liquid Telecom a annoncé, le 10 septembre 2018, le démarrage de la construction de la liaison de fibre optique entre la ville sud-africaine Le Cap et Le Caire, en Égypte.

ux habituels secteurs des matières premières, qui concentrent le plus grand nombre de transactions en nombre et en taille, s’ajoutent cette année plusieurs contrats d’envergure dans les télécoms ou la finance. Par pays, l’Afrique du Sud s’est une fois encore révélée comme le marché le plus dynamique de notre classement. Dès les premières semaines de 2017, The Coca-Cola Co. annonçait qu’elle rachetait 55 % des titres détenus par son partenaire AB InBev dans un embouteilleur commun sud-africain, Coca-Cola Beverages Africa, pour 3,15 milliards de dollars (2,7 milliards d’euros). Ce montant ne sera pas surclassé par les autres transactions au cours de l’année.

A

Alliances capitalistiques

YOURI LENQUETTE POUR JA

AIRTELTIGO

Directrice générale d’AirtelTigo, Mitwa Kaemba a remplacé Roshi Motman en juin 2018.

Dangote Cement Group a augmenté sa participation dans certaines de ses filiales africaines pour un montant global de 446 millions de dollars.

300

Le nombre de stationsservice d’Engen qui rejoindront le réseau de Vivo Energy, celui-ci passant de 15 à 24 pays.

Parmi les tendances de fond qui ont dicté l’évolution des transactions en 2017 figure la baisse des prix des matières premières. Celle-ci s’est répercutée négativement sur certains producteurs, les forçant à renforcer leurs structures financières, notamment à travers des alliances capitalistiques. Cette conjoncture a aussi soulevé les convoitises d’investisseurs opportunistes souhaitant trouver des cibles de rachat. milliards Du fait du poids des matières de dollars. premières dans les économies africaines, une récession dans ce C’est le total segment se répercute forcément des 50 premières sur d’autres secteurs et pèse sur opérations de les perspectives de croissance. C’est ce qui semble avoir poussé fusions-acquisiBarclays Bank à solder ses positions en 2017 tions sur le continent. Réduisant de 50 % à 15 % sa participation dans Barclays Africa Group, la banque britannique a encaissé, début juin, 2,8 milliards de dollars, soit la deuxième plus grande transaction en 2017, ex aequo avec le pacte conclu entre les majors ExxonMobil et Eni au Mozambique. Il arrive aussi que des projets de fusions-acquisitions n'aboutissent pas. Ainsi, dans le secteur du ciment, le mariage avorté du sud-africain AfriSam avec son compatriote Pretoria Portland Cement, pour un montant de 700 millions de dollars, aura déçu les investisseurs. Outre la difficulté à obtenir l’aval des régulateurs, cette opération a été torpillée par l’entrée en jeu d’un autre prétendant, Dangote Cement, détenu majoritairement par Aliko Dangote, l’homme d’affaires le plus riche d’Afrique.

28,1

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

129


POST-SCRIPTUM Frédéric Maury Directeur éditorial du Africa CEO Forum

Nouvelle ère our le monde bancaire d’Afrique francophone, 2018 sera à marquer d’une pierre blanche. D’ici à quelques mois, l’opérateur de télécoms Orange, allié pour l’occasion au groupe ivoirien de bancassurance NSIA, devrait obtenir son agrément pour la création d’Orange Bank Afrique, qui opérera dans les pays de l’Uemoa. L’activité de la future banque digitale sera scrutée de près par les établissements traditionnels, alors que le groupe français compte désormais 13 millions d’utilisateurs réguliers de son service Orange Money et propose déjà des offres de picocrédit et de microassurance au Mali et à Madagascar. L’arrivée d’un opérateur de télécoms dans le secteur bancaire africain n’est certes pas une première. Avant Orange, le zimbabwéen Econet avait acquis une petite banque locale, mais jusqu’à présent l’aventure ne semble pas s’être traduite par un franc succès malgré la domination du groupe

P

Fondateur : Béchir Ben Yahmed, le 17 octobre 1960 à Tunis bby@jeuneafrique.com Édité par SIFIJA Siège social : 57 bis, rue d’Auteuil – 75016 Paris Tél. : +33 (0)1 44 30 19 60 Fax : +33 (0)1 45 20 09 69 Courriel : redaction @jeuneafrique.com

130

dans le mobile money. Au Kenya, si Safaricom a imposé M-Pesa partout dans le pays, il a pour l’instant préféré s’associer à des partenaires bancaires pour distribuer ses produits.

Alliance avec des fintechs

Reste que pour les banques africaines une nouvelle ère s’est ouverte, marquée par l’explosion de l’activité des fintechs et les ambitions d’opérateurs de télécoms en quête de nouvelles sources de revenus. Malgré le niveau encore bas de bancarisation (de 10 à 50 % selon les pays), celui-ci progresse peu par les méthodes traditionnelles de conquête commerciale. En zone franc, comme en témoignent les chiffres de notre partenaire Devlhon Consulting (lire p.29), les grands groupes l’ont d’ailleurs bien compris : le nombre de leurs agences n’a progressé que de 4 % par an entre 2014 et 2017 et a même diminué entre 2016 et 2017. Pour sûr, l’inclusion financière sur

Directeur général : Amir Ben Yahmed Vice-présidents : Danielle Ben Yahmed, François Soudan Directeur de la publication : Marwane Ben Yahmed Directeur de la rédaction : François Soudan f.soudan@ jeuneafrique.com

jeuneafrique no 49 - SPÉCIAL FINANCE - Édition 2018

La rédaction et l’équipe de Jeune Afrique sont à retrouver sur www.jeuneafrique.com/ qui-sommes-nous/

Diffusion et abonnements

Ventes : +33 (0)1 44 30 18 23 Abonnements : Service Abonnements Jeune Afrique, 56, rue du Rocher 75008 Paris Tél. : +33 (0)1 44 70 14 74

le continent passera par la voie digitale, les innovations permettant bientôt de simplifier des processus tels que l’identification des clients, tout en inventant des méthodes de scorage adaptées à l’Afrique. Les banques sont-elles prêtes pour un tel chamboulement ? La lourdeur de leurs systèmes d’information laisse craindre que la transition soit délicate. Sur le plan technique, cette dernière sera sans doute facilitée par des alliances avec des fintechs, comme l’a fait Société générale en investissant dans la start-up TagPay. Au niveau des organisations, de nouveaux modes de fonctionnement et de recrutement seront à mettre en place. En avance dans le mobile money, le continent a l’occasion de bâtir un nouveau modèle de banque, plus agile, davantage tourné vers le client et plus innovant. La question n’est pas tant de savoir quand la mutation aura lieu, mais plutôt si certaines banques africaines ne finiront pas, comme la plupart des opérateurs de téléphonie fixe que comptait le continent dans les années 1990, dans les poubelles de l’histoire financière africaine.

Courriel : abonnement-ja @jeuneafrique.com

Communication et publicité

DIFCOM (Agence internationale pour la diffusion de la communication) S.A. au capital de 1,3 million d’euros Régie publicitaire centrale de SIFIJA 57 bis, rue d’Auteuil 75016 Paris Tél. : +33 (0)1 44 30 19 60

Fax : +33 (0)1 45 20 08 23 +33 (0)1 44 30 19 86 Courriel : regie@jeuneafrique. com

Imprimeur : Siep – France Commission paritaire : 1021c80822 Dépôt légal : à parution ISSN 1950-1285




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.