INVESTIR
GROUPE JEUNE AFRIQUE
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INVESTIR BÉNIN 2013
BÉNIN2013
Doing Business in Africa
05/02/13 17:26
Depuis plus de vingt ans, la République du Bénin conjugue démocratie et stabilité politique. Multipartisme, dialogue, indépendance des instances de régulation, liberté de la presse et liberté dʼassociation constituent depuis 1990 le cadre social de ce pays de 9,6 millions dʼhabitants situé au cœur de lʼAfrique de lʼOuest. Avec pour conséquences une croissance économique fiable, une inflation stable, des finances publiques saines et la confiance des institutions financières africaines et internationales. Sʼappuyant sur ces solides fondations, le Bénin a mis en œuvre en 2007 une stratégie de développement qui vise à lʼamélioration progressive et constante des conditions de vie de la population. Le « Bénin émergent » quʼil veut être à lʼhorizon de 2025 a déjà lancé la transformation des structures économiques qui lui permettront dʼatteindre son objectif. Lʼenvironnement des affaires, les infrastructures et les investissements publics dans des programmes structurants forment progressivement les bases dʼune économie dynamique et compétitive. De nouveaux pôles de croissance apparaissent dans des secteurs diversifiés, comme lʼagro-industrie, le transport et la logistique ainsi que le commerce, la construction, le tourisme et les technologies de lʼinformation et de la communication. Le pays dispose de nombreux atouts pour relever les défis qui sʼimposent à lui et réussir son développement. Voisin de lʼimmense marché nigérian, situé au cœur de lʼespace économique de 300 millions dʼhabitants formé par la CEDEAO, le Bénin est par tradition une plateforme régionale dʼéchanges commerciaux. La modernisation de son économie, sa population jeune et bien formée, le potentiel considérable de son agriculture en font dès aujourdʼhui une destination privilégiée des investissements internationaux en Afrique.
INFOS CLÉS UNE STABILITÉ POLITIQUE SANS FAILLE La croissance économique est attendue à 4,5 % en 2013, contre 3,5 % en 2011 et 2012, grâce au BTP, aux réformes menées à bien et à lʼamélioration des infrastructures portuaires. Le Bénin maîtrise ses prix et son pouvoir dʼachat, avec une inflation régulièrement maintenue en dessous du plafond de 3 % fixé dans la zone UEMOA.
UN ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES EN CONSTANTE AMÉLIORATION Le Bénin a adopté en août 2011 une loi destinée à lutter contre la corruption, et plusieurs réformes en cours (investissement, concurrence, foncier, douanes) doivent rapidement porter leurs fruits. La mise en place en mars 2012 dʼun guichet unique de formalisation des entreprises (GUFE) permet déjà de créer une SARL en soixante-douze heures, contre un mois auparavant.
UNE OUVERTURE INTERNATIONALE SANS EXCLUSIVE Le président de la République impulse une politique extérieure
sans exclusive basée sur le pragmatisme et la souplesse. Le Bénin est aussi à lʼaise avec ses partenaires américains que chinois, nigérians, turcs ou encore français. Cette diplomatie économique est saluée par les bailleurs bilatéraux et multilatéraux, toujours plus nombreux à soutenir le Bénin.
UN CARREFOUR DU COMMERCE OUEST-AFRICAIN Par voie terrestre, le Bénin propose aux pays ouest-africains un accès privilégié à lʼimmense marché nigérian. Le port de Cotonou, en plein processus de modernisation, est lʼaccès maritime naturel du Niger. Il est également utilisé par le Nigeria, le Burkina Faso et le Mali.
UNE FERME VOLONTÉ DE COOPÉRER Le président Boni Yayi a fait des partenariats public-privé (PPP) le modèle de financement le plus à même de remplir les objectifs de développement du Bénin. Ils permettent de dégager investissements et savoirfaire, mais aussi dʼaméliorer la gouvernance et lʼenvironnement des affaires.
INVESTIR DANS LʼAGRICULTURE Céréales, cultures maraîchères, bois, pisciculture, élevage... Le Bénin dispose dʼénormes potentialités encore sousexploitées dans le secteur agricole, ainsi que de marchés proches très demandeurs. Il fournit déjà en céréales ou en huiles végétales nombre de ses voisins, parmi lesquels le Nigeria.
DANS LʼINDUSTRIE Le Bénin compte sur la transformation de ses récoltes agricoles pour poser les bases dʼune industrie performante. Le coton est aujourdʼhui le principal produit transformé localement. Des opportunités importantes existent également dans le secteur du BTP.
DANS LES SERVICES Plateforme commerciale sousrégionale, le Bénin offre des opportunités dʼinvestissement nombreuses dans lʼimport-export, le transport et les infrastructures logistiques. Les secteurs du tourisme, des TIC, de lʼéducation supérieure offrent également des perspectives intéressantes.
SOMMAIRE 4
INVESTIR BÉNIN 2013
INFOS CLÉS
AGRICULTURE ET AGRO-INDUSTRIE
POLITIQUE & SOCIÉTÉ
55 59
11
Une jeunesse bien formée
17
La Constitution de 1990 a fait ses preuves
REPÈRES POLITIQUE
INTERNATIONAL
18
21
62 27
REPÈRES CONJONCTURE
COMMERCE EXTÉRIEUR
VIE POLITIQUE
14
60
Des royaumes anciens à la République moderne Carte géographique
POPULATION
12
REPÈRES AGRICULTURE ET AGRO-INDUSTRIE
SERVICES
HISTOIRE
8
La priorité de développement numéro un
29 31
LʼAfrique de lʼOuest est le premier client du Bénin
REPÈRES COMMERCE EXTÉRIEUR
Important gisement dʼexportations REPÈRES SERVICES
TOURISME
63
Pôle prioritaire de croissance
ÉNERGIE
66 68
Ouverture aux partenaires privés REPÈRES FACTEURS DE PRODUCTION
AGRICULTURE
Diplomatie au service de lʼéconomie
33
REPÈRES INTERNATIONAL
PÉTROLE ET MINES
36 37
Le moteur du développement
Le potentiel du pays attise les convoitises Carte économique
INFRASTRUCTURES
39 43
CONJONCTURE
24
REPÈRES INFRASTRUCTURES
ENTREPRISES & MARCHÉS
CARNET DE VOYAGE 70
Votre séjour
VIE DES ENTREPRISES
46 49
Une économie libérale et dynamique
REPÈRES VIE DES ENTREPRISES
BANQUE ET FINANCE
Un pays émergent à lʼhorizon 2025
51 53
Des marchés dynamiques
REPÈRES BANQUE ET FINANCE
© Groupe Jeune Afrique
Siège social : 57 bis, rue dʼAuteuil, 75016 Paris, France Tél. : (+331) 44 30 19 60 ‒ Fax : (+331) 45 20 08 23 www.jeuneafrique.com Reportage photo : Jacques Torregano pour Jeune Afrique sauf mentions spéciales. Impression : Léonce Deprez, 62620 Ruitz, France
TOUS DROITS RÉSERVÉS. LA REPRODUCTION, MÊME PARTIELLE, ET LA DIFFUSION, QUELS QUE SOIENT LES PROCÉDÉS, SONT INTERDITES SANS LʼAUTORISATION PRÉALABLE EXPRESSE DU GROUPE JEUNE AFRIQUE.
© B. de Ville d'Avray
ÉCONOMIE & ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES
Carrefour commercial en Afrique de lʼOuest
politique & société
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POLITIQUE ET SOCIÉTÉ
HISTOIRE
Des royaumes anciens à la République moderne
1960 Proclamation de lʼindépendance, le 1er août
© R. Viollet
Le Bénin fait figure de modèle pour la transition démocratique engagée en 1990
Onzième roi de Danhomè, Béhanzin (1844-1906) a résisté à lʼempire colonial avant dʼêtre exilé à la Martinique (ci-dessus, en 1894) puis en Algérie.
TROIS AIRES DʼINFLUENCE AU XVIE SIÈCLE Le regroupement de communautés anciennes a conduit à la constitution de premiers royaumes sur le territoire de lʼactuel Bénin à partir du XIVe siècle. De nombreuses vagues de peuplement ont ensuite concouru à la création du pays que nous connaissons aujourdʼhui.
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Aux côtés des Dendis (Nord-Ouest), des Fulanis (Peuls, dans le Nord) ou encore des Bétammaribés, aussi appelés Sombas, sur les monts de lʼAtakora, trois groupes ont joué un rôle social déterminant. Il sʼagit des Yoroubas, présents dans le sud-est et le centre du pays (royaumes de Savé et Kétou), des Baribas, qui se sont concentrés dans la
POLITIQUE ET SOCIÉTÉ HISTOIRE
région du Borgou, dans l'Est, ainsi que dans le Nord-est, et des Adjas, qui ont fondé les royaumes dʼAllada, dʼAbomey et de Porto-Novo.
LE ROYAUME DE DANHOMÈ Au XVIIe siècle, Houégbadja (1645-1685) quitte Allada pour créer son propre royaume, le Danhomè, qui se limite alors au plateau dʼAbomey. Un siècle plus tard, le roi Agadja (« le conquérant »), étend les frontières jusqu'à la côte Atlantique en prenant Allada (1724) et Savi (1727). Cela permet au royaume de sʼenrichir en prenant part au commerce négrier, depuis Ouidah, où les Européens sont présents depuis 1556. Le Danhomè atteint son apogée au XIXe siècle sous le règne de Guézo (1818-1858), qui forme une armée permanente pour livrer bataille aux Yoroubas mais signe un traité dʼamitié avec les Français en 1851. Il développe la culture de produits importés du Brésil (manioc, arachide, bananes...) et du palmier à huile pour développer son royaume.
RÉSISTANCE À LʼEMPIRE COLONIAL Alors que son fils et successeur, Glélé, a laissé les Français sʼinstaller à Cotonou, le fils de Glélé, Béhanzin, reprend le combat dès son accession au trône. Il accepte quʼils commercent depuis Cotonou en échange dʼimportantes taxes, mais leur interdit de le faire depuis Ouidah. La France construit alors le wharf (un appontement) de Cotonou, encore visible aujourdʼhui, pour préparer le débarquement de troupes. Béhanzin parvient dans un premier temps à envahir les territoires sous protectorat, mais doit reculer face aux 3000 hommes du colonel Alfred Dodds. Béhanzin, dont la statue trône à Abomey, est exilé en 1894 à la Martinique puis en Algérie, où il meurt en 1906.
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LE DAHOMEY FRANÇAIS Son successeur ne règne que six ans, avant que le pouvoir lui soit retiré au profit dʼun gouverneur français. En 1898, le tracé des frontières du Bénin fait lʼobjet dʼun accord avec le Royaume-Uni (fixé au Nigeria) et lʼAllemagne (au Togo). En 1904, le Dahomey est rattaché à lʼAfrique occidentale française (AOF). Le taux de scolarisation, important grâce aux missions religieuses, en fait lʼun des principaux foyers intellectuels de lʼAOF. En 1946, une nouvelle Constitution accorde le droit de vote à certains Dahoméens. En 1956, une loi-cadre instaure le suffrage universel et dote les territoires de lʼAOF dʼun régime de semiautonomie, prélude à lʼindépendance, acquise le 1er août 1960.
LES DÉBUTS AGITÉS DE LʼINDÉPENDANCE Fondateurs, dans les années 1950, des premiers partis politiques formels, Hubert Maga, Sourou Migan Apithy et Justin Ahomadegbé jouent les premiers rôles à lʼindépendance. Maga devient le premier président du Dahomey, avec Apithy pour vice-président. Le nouvel État est fragile et sa première décennie est ponctuée de putschs.
LES CHIFFRES CLÉS ◗ Superficie : 114 763 km2 ◗ Population : 9,6 millions dʼhabitants (projections population, INSAE)
◗ Produit intérieur brut (PIB) : 7,295 milliards de dollars (2011) ◗ PIB/habitant/an : 760 dollars (2011) ◗ Monnaie : F CFA (1 euro = 656 F CFA)
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1990 Nouvelle Constitution, adoptée le 2 décembre
POLITIQUE ET SOCIÉTÉ HISTOIRE
En 1970, Maga, Apithy et Ahomadegbé instaurent un conseil présidentiel avec présidence tournante, mais deux ans plus tard, le 26 octobre, le commandant Mathieu Kérékou prend la tête dʼun gouvernement militaire révolutionnaire (GMR). Il abandonne le nom de Dahomey pour celui de Bénin, et instaure un régime marxiste-léniniste avec parti unique, celui de la révolution populaire du Bénin (PRPB). Les grandes entreprises privées sont nationalisées, lʼopinion muselée. Le régime échappe à une tentative de coup dʼÉtat organisée par la France, mais pas aux conséquences de la crise économique qui frappe le pays à partir du milieu des années 1980.
LA CONFÉRENCE NATIONALE DE 1990 Face aux travailleurs, aux évêques ou encore aux militaires en colère, Mathieu Kérékou décide en 1989 dʼorganiser
une Conférence nationale. De nombreux pays africains suivront cet exemple de transition démocratique, comme le Togo, le Burkina Faso ou le Niger voisins. Gouvernants et opposants se sont retrouvés en février 1990 pour poser les bases dʼune nouvelle Constitution instaurant le multipartisme, lʼÉtat de droit et lʼéconomie de marché. Elle est adoptée par référendum le 2 décembre 1990. Nicéphore Soglo, Premier ministre, remporte la présidentielle quatre mois plus tard, alors que 21 partis sont représentés dans la nouvelle Assemblée, présidée par Adrien Houngbédji. En 2006, Mathieu Kérékou, qui sʼest fait démocratiquement élire président en 1996 et 2001, décide de respecter la Constitution, qui limite le nombre de mandats à deux, et ne se représente pas. ■
UN PAYS À VOCATION AGRICOLE Le Bénin couvre une superficie de 112 622 km2 et sʼétend sur 670 km depuis lʼocéan Atlantique, au sud, jusquʼau fleuve Niger, au nord-est. Sa largeur varie de 125 km le long de la côte à 325 km dans le Nord, au niveau de la chaîne montagneuse de lʼAtacora, qui culmine à 658 mètres. Le climat chaud et humide (taux dʼhumidité entre 65 % et 95 %, entre 900 et 1 300 millimètres dʼeau par an) est marqué par deux saisons sèches dans le Sud (de novembre à avril et dʼaoût à mi-septembre), et une seule dans le Nord (octobre à fin mai). Pays à vocation agricole, le Bénin est traversé par de nombreux fleuves et cours dʼeau, dont le Niger, qui dessine sa frontière naturelle avec le pays du même nom. Mais cʼest surtout lʼOuémé qui fait la richesse fluviale du Bénin. Il prend sa source dans la chaîne de lʼAtacora pour se jeter 500 kilomètres plus loin dans lʼAtlantique, à travers le lac Nokoué, à Cotonou, et la lagune de Porto-Novo.
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© B. de Ville d'Avray
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POLITIQUE ET SOCIÉTÉ HISTOIRE
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3°E
NIGER
Rapides Ni ge de Barou r Karimama
12˚ N
BURKINA FASO
12˚ N
Malanville
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PARC NATIONAL DU "W"
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1˚ E
Segbana
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PARC NATIONAL DE LA PENDJARI
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Parakou
Bétérou
NIGERIA
Bassila
Tchaourou
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Mont Kagoulé 408 m
Pira
RELIEF
Okpara
Koulé Ekou 618 m
Banté
VILLES
Ouessé
Nombre d'habitants plus de 800 000
ALTITUDES en mètres
de 100 000 à 300 000
plus de 500
Savalou
de 100 à 300
Savé 3˚ E
Dassa Zou
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moins de 20 000
Kétou
COMMUNICATIONS
Zagnanado Cové
Route principale
ffo
Parc national
Abomey Aplahoué
Dogbo
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Allada
Hinvi Lac Lac Ahémè Ganvié Nokoué Abomey-Calavi
Athiémé
Route secondaire Voie ferrée
Pobé
Aéroport international
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Lokossa
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Bohicon
Sakété
Bopa
Comé
PORTO NOVO
Ouidah Cotonou
Grand-Popo 50 km
de 40 000 à 100 000 de 20 000 à 40 000
Agouna
moins de 100
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8˚ N
GOLFE
DU
BÉNIN
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© Cartographie, Les Éditions du Jaguar
de 300 à 500
Glazoué
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POLITIQUE ET SOCIÉTÉ
POPULATION
Une jeunesse bien formée LʼÉtat consacre près de 20 % de son budget à lʼéducation
Gratuité dans le primaire et ouverture de 10 000 nouvelles classes depuis 2006.
44 % de la population est âgée de moins de 15 ans
DIVERSITÉ ETHNIQUE Si une quarantaine dʼethnies composent la République du Bénin, lʼessentiel de la population se répartit entre les Adjas-Fons (40 %), les Yoroubas (12 %) et les Baribas (9 %), très présents dans le Borgou, dans l'Est du pays. Les métissages sont nombreux et ont donné naissance à
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de nouveaux groupes, comme celui des Guns, composé de ressortissants Adjas et de Yoroubas. Les Peuls sont essentiellement présents dans le nord du pays, les Bétammaribès, dits « Sombas », autour de lʼAtacora, alors que les Minas, originaires du Ghana, sont installés dans la région de GrandPopo. Bien que de nombreux dialectes
POLITIQUE ET SOCIÉTÉ POPULATION
soient utilisés par les populations locales et que la langue fon soit pratiquée par les deux principaux groupes, Adjas et Yoroubas, la langue officielle du Bénin est le français.
qui ne respectent pas leur cahier des charges. La population estudiantine dans les universités publiques est parallèlement passée de 52 000 à 100 000 entre 2000 et 2010.
LA RELIGION TRÈS PRÉSENTE
ASSURANCE MALADIE UNIVERSELLE
La place de la religion est importante au Bénin. Les statistiques indiquent 27 % de chrétiens, 22 % de musulmans et 37 % dʼanimistes, mais les Béninois restent profondément attachés aux cultes vaudous, dont les Adjas-Fons et les Yoroubas sont les plus fervents pratiquants. Les courants évangélistes sont également nombreux, lʼun des plus importants étant représenté par lʼéglise du christianisme céleste. Lʼislam sʼest développé depuis le nord (Peuls, Haoussas, Dendis) et lʼEst (Yoroubas). Il reste difficile de faire la part entre les religions traditionnelles et les religions « révélées », tant les syncrétismes sont importants.
Le gouvernement a aussi fait dʼimportants efforts budgétaires dans le secteur de la santé, offrant la gratuité pour les césariennes ou les soins antipaludiques. La couverture en infrastructure sanitaire sʼest en effet améliorée depuis une dizaine d'années, dépassant le taux de 80 %, mais la moyenne de fréquentation des centres de santé nʼest que de 36 %, à cause du coût des soins. Pour remédier à cette situation, le gouvernement met progressivement en place un régime dʼassurance maladie universelle (Ramu). ■
Longtemps surnommé « le Quartier latin dʼAfrique », en référence à son fort taux de scolarisation à lʼindépendance, le Bénin dispose de nombreux cadres compétents, même si la politique éducative a connu des lacunes dans les années 1980. Dès le premier mandat de lʼactuel président, Boni Yayi, le secteur a bénéficié dʼimportants efforts financiers. La gratuité a été instaurée dans le primaire et 10 000 nouvelles classes ont été ouvertes, avec fourniture du matériel scolaire aux plus déshérités. Pour combler le déficit de formations supérieures, le gouvernement a autorisé des établissements privés à sʼinstaller dans diverses spécialités (commerce, droit, TIC...), nʼhésitant pas à fermer ceux
PRINCIPAUX INDICATEURS DU DÉVELOPPEMENT HUMAIN EN 2011 ◗ Espérance de vie à la naissance : 60 ans ◗ Densité de population : 84 habitants/km2 ◗ Croissance démographique : 2,9% ◗ Population âgée de moins de 15 ans : 44% ◗ Age médian : 17,6 ans ◗ Taux de scolarisation (primaire) : 72 % ◗ Taux dʼalphabétisation : (15-24 ans) 65,5%
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SOURCE :INSAE
PRIORITÉ À LʼÉDUCATION
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POLITIQUE ET SOCIÉTÉ
VIE POLITIQUE
La Constitution de 1990 a fait ses preuves Institutions, société civile et presse veillent au respect des principes démocratiques
Novo, la capitale administrative. Les 83 députés qui la composent sont élus au suffrage universel direct pour un mandat renouvelable de quatre ans. Le président de la République, qui siège à Cotonou, nʼa pas le pouvoir de dissoudre lʼAssemblée, qui elle-même ne peut pas renverser le gouvernement.
PAS DE PREMIER MINISTRE
Siège de lʼAssemblée nationale, à Porto-Novo.
5 ans
Durée du mandat présidentiel, renouvelable une fois
UN RÉGIME PRÉSIDENTIEL La Constitution béninoise de 1990 instaure un régime présidentiel. Le président de la République est à la fois chef de lʼÉtat, chef du gouvernement et chef des armées. Il est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Le pouvoir législatif revient au Parlement, composé dʼune seule chambre, lʼAssemblée nationale, située à Porto-
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La Constitution béninoise ne prévoit pas de poste de Premier ministre issu de la majorité parlementaire et responsable devant lʼAssemblée nationale. La qualification a néanmoins été utilisée pour désigner des ministres détenteurs de portefeuilles importants et variés. Abandonnée en 1998, cette pratique est réapparue en 2011 pour le ministre du Développement et de la Prospective, alors numéro deux du gouvernement, Pascal Koupaki. Il est devenu le Premier ministre chargé de la Coordination de lʼaction gouvernementale, de lʼÉvaluation des politiques publiques, du Programme de dénationalisation et du Dialogue social.
POLITIQUE ET SOCIÉTÉ VIE POLITIQUE
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Plus haute juridiction de contrôle et gardienne de la Constitution, la Cour constitutionnelle du Bénin régule le fonctionnement des institutions et lʼactivité des pouvoirs publics. Quatre de ses sept membres sont nommés par le bureau de lʼAssemblée nationale, les trois autres lʼétant par le président de la République. La Cour suprême, qui veille au respect de la légalité en vue de la consolidation de lʼÉtat de droit et de la démocratie, est la plus haute juridiction administrative et judiciaire. Elle est également compétente pour régler les contentieux lors des élections locales. Ses arrêts sʼimposent au pouvoir exécutif et au pouvoir législatif et ne sont susceptibles dʼaucun recours.
UN JEU POLITIQUE OUVERT De nombreux partis composent la classe politique béninoise, parmi lesquels il est difficile de distinguer les camps tant les alliances se font et se défont rapidement. Les trois principaux mouvements dʼopposition sʼétaient alliés dès 2008 au sein de « lʼUnion fait la nation » pour vaincre le président sortant en 2011 : le Parti du renouveau démocratique (PRD) dʼAdrien Houngbédji, candidat de lʼalliance, ancien Premier ministre et actuel président de lʼAssemblée nationale, Renaissance du Bénin (RB), de Léhady Soglo, et le Parti social démocrate (PSD) de Bruno Amoussou. Bien quʼen 2006 ils aient totalisé à eux trois 55 % des voix, Houngbédji a perdu en 2011 face à Boni Yayi, vainqueur dès le premier tour avec 53,14 % des voix. Depuis, Léhady Soglo, également maire adjoint de Cotonou, a rejoint la coalition présidentielle, baptisée Forces
© AFP
INDÉPENDANCE DES ORGANES DE RÉGULATION
Les deux premiers présidents élus depuis la Constitution de 1990 : Nicéphore Soglo (à gauche, élu en 1991) et Mathieu Kérékou (1996 et 2001).
cauris pour un Bénin émergent (FCBE), qui regroupe une vingtaine de partis. Les élections municipales de 2013 permettront de mesurer le nouveau poids de lʼopposition.
UN MODÈLE DÉMOCRATIQUE La présidentielle très disputée de 2011, opposant trois fortes personnalités, a confirmé le bon fonctionnement de la démocratie béninoise instituée par la Conférence nationale de 1990. Cette rencontre des forces vives de la nation, en février 1990, a réuni les gouvernants et les opposants politiques de même que les forces sociales et religieuses, soit un millier de participants, pour définir les bases sur lesquelles devait se poursuivre le développement du pays et sa transition démocratique. À la différence dʼautres chefs dʼÉtat, Mathieu Kérékou a décidé, en 2006, de ne pas modifier la Constitution pour se présenter une troisième fois. Le président actuel a indiqué dès le début de son second mandat, en 2011, quʼil nʼavait pas lʼintention de se représenter.
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POLITIQUE ET SOCIÉTÉ VIE POLITIQUE
PRESSE ET SOCIÉTÉ CIVILE
Liberté de la presse et liberté dʼassociation sont garanties par la Constitution de 1990.
Outre le multipartisme et la structuration des institutions du pays, la Constitution de 1990 instituait la liberté de la presse et la liberté dʼassociation. Aujourdʼhui, plus dʼune centaine de quotidiens et de périodiques se disputent les faveurs de lecteurs avides de débats politiques et de faits divers. Seuls quelques titres parviennent cependant à assurer une parution régulière et à exister dans la durée. Le Bénin se caractérise également par le nombre et la variété dʼorganisations de la société civile, qui existent sous différentes formes (coopératives, associations...), poursuivent différents objectifs (partenaires sociaux, organisations paysannes, aide au développement) et agissent, ou se regroupent, aux plans local ou national. ■
LE PRÉSIDENT BONI YAYI
© V. Fournier / JA
Né en 1952 à Tchaourou, dans le centre-est du Bénin, Boni Yayi a suivi des études supérieures en sciences économiques, banque et finance à Cotonou, Dakar et Paris. Conseiller du président Soglo aux affaires monétaires et bancaires à partir de 1992, il prend la tête de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) en 1994. En dix ans, il multiplie par cinq les décaissements, qui atteignent 80 milliards de F CFA en 2004, assainit le portefeuille et ramène les impayés à moins de 2 %. En 2005, il augmente le capital (de 140 milliards de F CFA en 1994 à 700 milliards de F CFA). Il quitte la BOAD en 2006 pour être candidat à la présidence du
Bony Yayi, président de la République du Bénin.
Bénin. Il est élu au second tour face à Adrien Houngbédji avec 74,51 % des suffrages. Réélu
tard choisi par ses pairs pour présider lʼUnion africaine.
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en mars 2011 au premier tour, il est un an plus
REPÈRES
POLITIQUE
LA CONSTITUTION béninoise, approuvée le 2 décembre 1990 par référendum, instaure un régime présidentiel et une économie de marché, après presque deux décennies de « marxismeléninisme » appliqué, il est vrai, avec souplesse. Elle affirme lʼ« opposition fondamentale » du peuple béninois « à tout régime fondé sur lʼarbitraire, la dictature, lʼinjustice, la corruption, la concussion, le régionalisme, le népotisme, la confiscation du pouvoir et le pouvoir personnel ».
LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE incarne le pouvoir exécutif en tant que chef de lʼÉtat, chef du gouvernement et chef des armées. Il est élu au suffrage universel pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Il siège à Cotonou, la capitale économique du pays. LʼASSEMBLÉE NATIONALE compte 83 députés élus au suffrage universel direct et leur mandat est de quatre années renouvelable. Basée à la capitale administrative, Porto-Novo, elle exerce le pouvoir législatif. Le président de la République nʼa pas le pouvoir de dissoudre lʼAssemblée, qui ne peut pas renverser le gouvernement. Le parti du président Boni Yayi a remporté 41 des 83 sièges lors des législatives de mai 2011.
LE DRAPEAU se compose dʼune bande verticale verte associée à deux horizontales jaune et bandes horizontale rouge. Le vert symbolise lʼespoir, le rouge le courage des ancêtres et le jaune la richesse, incitant au développement du pays. Le Bénin a accédé à lʼindépendance avec ce drapeau, en 1960. Abandonné en 1975 lors de la révolution marxiste, il a été réhabilité en 1990 par la Conférence nationale.
PORTAIL OFFICIEL DU GOUVERNEMENT www.gouv.bj
AFFAIRES ÉTRANGÈRES, INTÉGRATION AFRICAINE, FRANCOPHONIE ET BÉNINOIS DE LʼEXTÉRIEUR Tél. : (+229) 21 30 04 00 / 21 30 09 06 Fax : (+229) 21 30 18 21 www.etranger.gouv.bj
●
ÉCONOMIE ET DES FINANCES Tél. : (+229) 21 30 02 81 Fax : (+229) 21 30 18 51 www.finance.gouv.bj
●
AGRICULTURE, ÉLEVAGE ET PÊCHE Tél. : (+229) 21 30 04 96 Fax : (+229) 21 30 03 26 www.agriculture.gouv.bj
●
INDUSTRIE Tél. : (+229) 21 30 76 45 Fax : (+229) 21 30 30 24
●
COMMERCE Tél. : (+229) 21 30 76 45 Fax : (+229) 21 30 30 24 www.commerce.gouv.bj
PRINCIPAUX MINISTÈRES ●
DEVISE NATIONALE : Fra Fraternité, justice, tra travail
DÉVELOPPEMENT, ANALYSE ÉCONOMIQUE ET PROSPECTIVE Tél. : (+229) 21 30 83 45 Fax : (+229) 21 30 18 51
LʼENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR EN FORTE PROGRESSION
Université publiques
●
2001/2002
2004/2005
2009/2010
1
2
2
Universités privées
0
5
7
Entités universitaires publiques
19
28
34
Entités universitaires privées
0
21
34
Centres privés dʼenseignement supérieur
32
45
91
Source : Institut national de statistique et d'analyse économique (INSAE)
40 % DES BÉNINOIS HABITENT EN VILLE Près de la moitié de la population du Bénin est concentrée dans le Sud, sur quelque 15 % du territoire, notamment à Cotonou (environ 800 000 habitants), Porto-Novo, la capitale administrative, à une vingtaine de kilomètres à lʼest (250 000 habitants), ou encore AbomeyCalavi (300 000), où se trouve lʼuniversité nationale, dans la banlieue de Cotonou. Les plus grandes villes du Nord sont Djougou (210 000 habitants), Parakou (200 000), Bohicon (113 000), Abomey (80 000) ou encore Natitingou (76 000).
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POLITIQUE ET SOCIÉTÉ
INTERNATIONAL
Diplomatie au service de lʼéconomie
© Mandel Ngan/AFP
La présidence de lʼUnion africaine a placé le pays sous le feu des projecteurs
2012
Le Bénin préside lʼUnion africaine
Le président du Bénin et ses homologues du Niger, de Guinée et de Côte dʼIvoire avec le chef de lʼÉtat américain, Barack Obama, à la Maison Blanche en 2011.
EN POSITION CENTRALE Le Bénin partage quelque 2 000 km de frontières avec ses quatre voisins, le Togo (ouest) et le Nigeria (est) sur la côte atlantique, le Burkina Faso (nord-ouest) et le Niger (nord-est) dans lʼhinterland. Sa place centrale dans
INVESTIR BÉNIN 2013
les déplacements économiques de la sous-région, terrestres et maritimes, via le port de Cotonou, lʼengage à déployer une diplomatie ouverte vis-à-vis de ses voisins. Il nʼest pas étonnant que les membres du Conseil de lʼEntente, qui renaît de ses cendres (lire p. 21),
POLITIQUE ET SOCIÉTÉ INTERNATIONAL
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aient sollicité le président Boni Yayi pour prendre leur tête. Le Bénin est également membre de la Communauté économique des États dʼAfrique de lʼOuest (Cedeao), un groupe de quinze pays dont le développement connaît une croissance régulière. Une partie de sa politique monétaire est mise en œuvre de façon communautaire au sein de lʼUnion économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).
Le président béninois a hérité en 2012 de la présidence tournante de lʼUnion africaine (UA). La tâche nʼa pas été de tout repos, en raison des nombreuses crises au Mali, en Guinée-Bissau, entre les deux Soudans ou encore en République démocratique du Congo. Boni Yayi a fait valoir le principe selon lequel les crises doivent dʼabord être réglées par les huit institutions sousrégionales reconnues par lʼUA. Il a ainsi soutenu la position de la Cedeao pour le retour à la légalité constitutionnelle et à lʼétat de droit au Mali. Le chef de lʼÉtat béninois arrive par ailleurs à la fin de son mandat de quatre ans à la présidence de la Communauté des États sahélosahariens (Cen-Sad), à laquelle il avait été élu lors du sommet de Cotonou, en juin 2008.
LA VOIX DE LʼAFRIQUE AUPRÈS DES INSTITUTIONS INTERNATIONALES En tant que président de lʼUnion africaine, Boni Yayi a porté la voix de lʼAfrique dans les grandes assemblées internationales, à New York (Nations unies), à Bruxelles (Union européenne), comme à lʼoccasion des sommets du G8 et du G20. Au G8 de Camp David (États-Unis) en mai 2012, il a appelé les
© Burhan Ozbilici
PRÉSIDENCE DE LʼUNION AFRICAINE EN 2012
Visite officielle en Turquie du président Boni Yayi, reçu en juillet 2012 à Ankara par son homologue turc, Abdullah Gül.
partenaires de lʼAfrique à soutenir le développement agricole du continent pour atteindre lʼautosuffisance alimentaire et améliorer les recettes dʼexportation des pays producteurs. Un mois plus tard, lors du G20 de Los Cabos, au Mexique, il a appelé la communauté internationale à réserver la direction de la Société financière internationale (SFI, filiale de la Banque mondiale) à un Africain. Il a également demandé que le président de lʼUA soit représenté au Conseil de sécurité de lʼONU, en attendant lʼaboutissement de la réforme en cours, à lʼissue de laquelle il réclame deux postes avec droit de veto pour lʼAfrique. Enfin, lors de lʼAssemblée générale de lʼONU, en novembre 2012,
INVESTIR BÉNIN 2013
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POLITIQUE ET SOCIÉTÉ INTERNATIONAL
© Cris Bouroncle/AFP
DIPLOMATIE ÉCONOMIQUE SANS EXCLUSIVE
Représentant lʼUnion africaine au G20, Boni Yayi est accueilli en juin 2012 à Los Cabos par son homologue mexicain, Felipe Calderón.
il a été vice-président des commissions sur lʼégalité paritaire et le leadership féminin, avec la secrétaire dʼÉtat américaine Hillary Clinton, et sur la suppression de la peine de mort, avec le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius.
Le Bénin a adopté une diplomatie de développement qui veut faire des ambassades et consulats à lʼétranger de véritables centres de profit. Il lʼapplique dans le cadre de sa politique internationale sans exclusive, basée sur le pragmatisme et la souplesse. Le pays est donc tout autant à lʼaise dans le cadre du Millennium Challenge Account, un programme américain qui a récemment permis la construction dʼun nouveau quai dans le port de Cotonou, que dans les relations économiques tissées avec la République populaire de Chine. Idem avec les entrepreneurs turcs, toujours plus nombreux à sʼintéresser au pays. Cette diplomatie économique est saluée par les donateurs bilatéraux et multilatéraux, eux aussi nombreux à soutenir le Bénin pour lʼaider à atteindre ses objectifs de développement. ■
LʼEXEMPLE DES BONS ÉLÈVES DE LA RÉGION La croissance au sein de la Communauté économique des États de lʼAfrique de lʼOuest (Cedeao), qui regroupe quinze pays dʼAfrique de lʼOuest, a atteint 6,4 % en 2011, avec une perspective du même ordre en 2012. Si la situation au Mali vaut à ce pays dʼavoir une croissance négative, le retour en force de la Côte dʼIvoire, ex-moteur économique de lʼAfrique de lʼOuest francophone, est prometteur pour toute la région. Autre signe positif : de nombreux pays membres de la Cedeao, notamment le Burkina Faso, la Sierra Leone, le Ghana et même le Mali, ont figuré ces dernières années parmi les meilleurs réformateurs mondiaux en termes dʼamélioration de lʼenvironnement des affaires. Des efforts salués dans le rapport « Doing Business » 2013 de la Banque mondiale. Le Bénin sʼattache à rejoindre ses voisins dans ce domaine à travers la réalisation de plusieurs réformes (code de lʼinvestissement, cadre réglementaire de réalisation des partenariats public-privé, facilité dʼaccès au foncier...).
INVESTIR BÉNIN 2013
REPÈRES ORGANISATIONS RÉGIONALES CEDEAO La Communauté économique des États de lʼAfrique de lʼOuest (Cedeao), créée en 1975, est la principale structure destinée à coordonner les actions des quinze pays membres : Bénin, Burkina Faso, Cap-Vert, Côte dʼIvoire, Gambie, Ghana, Guinée, GuinéeBissau, Liberia, Mali, Niger, Nigeria, Sénégal, Sierra Leone et Togo. Son but principal est de promouvoir la coopération et l'intégration avec pour objectif de créer une union économique et monétaire. En 1990, son pouvoir est étendu au maintien de la stabilité régionale avec la création de lʼEcomog, groupe militaire dʼintervention. La Cedeao constitue un espace économique de 295 millions de consommateurs. Son PIB global, calculé en parité de pouvoir dʼachat, a été de 585 milliards de dollars en 2011. Elle est la 25e puissance économique du monde, selon le FMI. UEMOA Créée à Dakar en 1994, lʼUnion économique et monétaire ouestafricaine (UEMOA) réunit huit états : Bénin, Burkina Faso, Côte dʼIvoire, Guinée-Bissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo, représentant plus de 80 millions dʼhabitants). Elle est gérée au quotidien par la Commission de lʼUEMOA. Les pays ont en commun le franc CFA (100 F CFA = 0,15 euro). La politique monétaire commune est gérée par la Banque centrale des États de lʼAfrique de lʼOuest (BCEAO). LʼUEMOA représente un PIB global dʼenviron 130 milliards de dollars.
INTERNATIONAL CONSEIL DE LʻENTENTE Cette organisation de coopération régionale à finalité principalement économique, créée en 1959 par le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d'Ivoire et le Niger, rejoints par le Togo en 1966, fait partie des outils de relance économique régionale sur lesquels veut sʼappuyer la Côte dʼIvoire dans le cadre de sa reconstruction. Son siège se trouve à Abidjan, capitale ivoirienne, et elle est présidée par le Bénin.
●
UNICEF Tél. : (+229) 21 30 02 66 21 30 09 42
●
UNESCO Tél. : (+229) 20 21 25 30
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ONUSIDA Tél. : (+229) 21 30 43 74
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ORGANISATION MONDIALE DE LA SANTÉ (OMS) Tél. : (+229) 21 30 19 07 21 30 17 53
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ORGANISATION DES NATIONS UNIES POUR LʼALIMENTATION ET LʼAGRICULTURE (FAO) Tél. : (+229) 21 31 42 45 21 31 44 29
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PROGRAMME ALIMENTAIRE MONDIAL (PAM) Tél. : (+229) 21 31 48 92 21 31 30 46
ORGANISATIONS INTERNATIONALES Le Bénin est membre de la plupart des institutions de lʼOrganisation des Nations unies (ONU), aussi bien financières (Banque mondiale, Fonds monétaire international) quʼà caractère social (Organisation mondiale de la santé, Programme des Nations unies pour le développement, Organisation des Nations unies pour lʼalimentation et lʼagriculture...).
INSTITUTIONS ET AGENCES SOUS-RÉGIONALES ●
COMMUNAUTÉ ECONOMIQUE DES ETATS DE LʼAFRIQUE DE LʼOUEST (CEDEAO) Cotonou Tél. : (+229) 21 33 40 80
●
BANQUE CENTRALE DES ÉTATS DE LʼAFRIQUE DE LʼOUEST (BCEAO) Cotonou Tél. : (+229) 21 31 24 66 21 31 24 67
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BANQUE OUEST-AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT (BOAD) Cotonou Tél. : (+229) 21 31 59 35
REPRÉSENTATIONS DʼORGANISMES INTERNATIONAUX ●
FONDS MONÉTAIRE INTERNATIONAL (FMI) Tél. : (+229) 21 30 04 90
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BANQUE MONDIALE Tél. : (+229) 21 31 21 24
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PROGRAMME DES NATIONS UNIES POUR LE DÉVELOPPEMENT (PNUD) Tél. : (+229) 21 31 30 45 www.undp.org.bj
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MILLENNIUM CHALLENGE ACCOUNT BÉNIN Tél. : (+229) 21 31 80 66 www.mcabenin.bj
ÉCONOMIE & ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES
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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES
CONJONCTURE
Un pays émergent à lʼhorizon 2025
© DR
Le Bénin pose les bases dʼun développement soutenu
4,5 % Taux de croissance prévu du PIB en 2013
Coton, maïs, riz... Lʼagriculture fournit les principaux produits dʼexportation du Bénin.
DYNAMIQUE DE CROISSANCE La reprise de la croissance amorcée en 2011 se confirme et le Bénin devrait retrouver en 2013 un taux proche de celui quʼil avait connu de 1991 à 2002 (4,7 % par an en moyenne). Le taux de croissance en 2012 est attendu à 3,5 %, en dessous des 4,1 % prévus par le budget. Cela tient notamment à la hausse du prix de lʼessence au Nigeria voisin, dʼoù est
INVESTIR BÉNIN 2013
importée frauduleusement plus de la moitié du carburant consommé au Bénin, où il coûte trois fois plus cher. Cette crise dite du kpayo (mauvaise qualité) fait lʼobjet dʼun bras de fer permanent entre les autorités béninoises et les contrebandiers. La lutte a connu un durcissement à la fin de 2012, le chef de lʼÉtat étant déterminé à mettre fin à ces pratiques.
ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES CONJONCTURE
MAÎTRISE DE LʼINFLATION Le kpayo explique également le doublement de lʼinflation au Bénin en 2012, attendue à 6 %. Le pays a pourtant pris lʼhabitude de ne pas dépasser le plafond fixé à 3 % dans la zone de lʼUnion économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), grâce à lʼamélioration de la production vivrière et à la stabilisation des revenus des ménages. Un retour à la normale est prévu dès 2013, avec une inflation estimée à 2,8 %, alors que le taux de croissance devrait se situer à 4,5 %. La croissance est portée par le secteur agricole, notamment le coton, premier produit dʼexportation du pays, par lʼamélioration des services dans le port de Cotonou et par lʼactivité dans le secteur du BTP.
Le port de Cotonou gère la majeure partie du commerce avec les pays voisins.
consommés localement mais aussi exportés dans la sous-région, est aussi annoncée à la hausse.
LE PARI AGRICOLE PAYANT En 2011, le secteur primaire a compté pour 5,7 % dans la croissance nationale, contre 3,5 % pour le secteur secondaire, 2,1 % pour le tertiaire et 2,9 % pour les services non marchands (essentiellement lʼadministration publique). Le secteur primaire représente 33,4 % du PIB, principalement dans lʼagriculture, qui, après avoir souffert des intempéries en 2010, sʼest nettement redressée en 2011. Ces bons résultats sont également dus aux programmes gouvernementaux qui ont été mis en œuvre pour faciliter lʼaccès des agriculteurs aux semences et autres intrants. La récolte de coton, qui a atteint 250 000 tonnes en 2011 (+ 80 % par rapport à 2010), est attendue à 360 000 tonnes en 2012 (+ 40 %). Le record national remonté à 2004, avec 427 000 tonnes. La production de maïs et de riz, des produits fortement
LʼAGROALIMENTAIRE ET LE TEXTILE EN POINTE Lʼactivité du secteur secondaire (20,3 % du PIB) a progressé de 3,5 %, contre 3,4 % un an plus tôt. La mauvaise campagne cotonnière de 2010 a affecté lʼactivité des industries dʼégrenage et, par contrecoup, la croissance de lʼindustrie dans son ensemble (+ 2,6 %). Au plan général, la progression du secteur secondaire en 2011 a reposé sur les industries alimentaires (+ 14,8 %), notamment la production de boissons (+ 14,4 %) et les industries textiles (+ 26,9 %), soutenues par la production du Complexe textile du Bénin (+ 64,2 %). Les industries chimiques se sont également bien comportées (+ 24,6 %), notamment la production de savon et de peinture, tandis que le BTP progresse modestement (+ 6 %), avec une disponibilité de ciment
INVESTIR BÉNIN 2013
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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES CONJONCTURE
Le Bénin met lʼaccent sur la transformation des produits agricoles.
à la hausse (+ 11,9 %, production et importation). Lʼouverture de six usines de transformation de produits agricoles, prévue par le gouvernement dans le cadre du Plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA), améliorera les performances de lʼensemble du secteur secondaire en 2013 et les années suivantes.
7,2 % Hausse des investissements publics en 2013
COMMERCE ET TRANSPORTS EN TÊTE Le secteur tertiaire (46,3 % du PIB dont 11 % de services non marchands) a enregistré une croissance de 2,1 %
CONTRIBUTION
33,4 %
DES SECTEURS À LA FORMATION DU PIB
Données 2011, INSAE
46,3 % 20,3 % Primaire
Secondaire
Tertiaire
INVESTIR BÉNIN 2013
en 2011, contre 2,5 % en 2010. La croissance est notamment tirée par les activités de télécommunications (+ 20 %) et bancaires. Le commerce (réexportation et transit) joue un rôle important dans la performance du secteur (plus de la moitié de la valeur des exportations du pays). Il repose principalement sur les activités portuaires à Cotonou, dont le port de Cotonou constitue lʼune des principales sources de revenus de lʼÉtat. Le secteur tertiaire est le plus développé au Bénin et les chiffres officiels ne disent pas tout, puisquʼenviron 95 % de la population active travaille dans le secteur informel. Les autorités travaillent à régulariser progressivement cette situation, afin de créer des emplois et dʼaugmenter la productivité du pays et ses recettes fiscales.
BONNE GESTION BUDGÉTAIRE En juillet 2012, le Fonds monétaire international (FMI), venu évaluer la situation macroéconomique du Bénin, a salué la bonne gestion budgétaire du gouvernement. Si les recettes de lʼÉtat nʼont que légèrement augmenté en 2011 (moins de 1 %, à 605,6 milliards de F CFA), les autorités poursuivent lʼamélioration de la mobilisation des recettes douanières et non fiscales, notamment dans le cadre des réformes engagées dans le port de Cotonou et dans ses régies financières. Les premiers résultats sont satisfaisants, notamment ceux qui sont engagés dans le cadre du Programme de vérification des importations (PVI). Les recettes de lʼÉtat sont attendues à 784 milliards de FCFA à la fin de 2012 et le Bénin devrait signer un nouvel exercice au déficit maîtrisé.
›››
REPÈRES NOTATIONS INTERNATIONALES Classement "Doing Business" (environnement des affaires) : 175e sur 185 en 2013 Transparency International (perception de la corruption) : 100e sur 182 en 2011 Standard & Poorʼs Note souveraine : B Coface (risque du commerce extérieur) : C (notation 4 niveaux de A à D) ENVIRONNEMENT DES INVESTISSEMENTS Le code des investissements garantit la liberté dʼentreprendre au Bénin toute activité autorisée par lʼÉtat. Lʼinvestisseur jouit de la liberté de gestion et de transfert des capitaux. Une priorité et des avantages sont accordés aux entreprises qui contribuent à la valorisation des ressources locales et à la création dʼemplois et de valeur ajoutée. Le code prévoit différents régimes et incitations suivant lʼactivité et la taille de lʼentreprise. La loi contre la corruption adoptée en août 2011 est destinée à lutter contre le blanchiment de capitaux, le conflit dʼintérêts, l'escroquerie, la passation frauduleuse de marché public... Aucun gouvernement nʼavait jusque-là réussi à mener un tel processus à son terme. La nouvelle loi crée une Autorité nationale de lutte contre la corruption, dotée de la personnalité juridique.
CONJONCTURE LE CENTRE DE PROMOTION DES INVESTISSEMENTS (CPI) Placé sous la tutelle du ministère de lʼÉconomie, de la Prospective, du Développement et de lʼÉvaluation de lʼaction publique (Mepdeap), le CPI est chargé de faciliter la réalisation de tout investissement en recevant les entrepreneurs, en améliorant le climat des affaires, en suscitant des études « filières » et en exploitant leurs résultats. LʼAGENCE BÉNINOISE DE PROMOTION DES ÉCHANGES COMMERCIAUX (ABEPEC) Créée en 2007, lʼAbepec est chargée de développer et de promouvoir les échanges commerciaux entre le Bénin et le reste du monde. Placée sous la tutelle du ministre chargé du Commerce, elle veut devenir une plate-forme dʼinformation économique et commerciale et un puissant instrument dʼaccompagnement des investisseurs. LE GUICHET UNIQUE DE FORMALISATION DES ENTREPRISES (GUFE) Créé en 2009, le Gufe doit permettre dʼaméliorer les formalités de création dʼentreprise en réduisant notamment les délais et les coûts. LʼAGENCE POUR LA PROMOTION DES INVESTISSEMENTS ET DES EXPORTATIONS (APIEX) Les réformes en cours envisagent la création dʼune Agence pour la promotion
des investissements et des exportations (Apiex), qui devra rationaliser et optimiser lʼappui au secteur privé en intégrant le CPI, le Gufe et lʼAbepec. Elle sera constituée de trois guichets uniques : formalisation des entreprises, procédures dʼexportation et procédures dʼinvestissement. LE CONSEIL PRÉSIDENTIEL POUR LʼINVESTISSEMENT Cet organe consultatif a été créé en 2006 de façon à permettre un dialogue permanent entre acteurs du secteur public et du secteur privé, représentés en son sein. Ses membres sʼattachent également à pousser la mise en œuvre de toutes les réformes à même dʼaméliorer le climat des affaires au Bénin. Il est un interlocuteur de premier plan pour les grands investisseurs. NUMÉROS UTILES ●
CENTRE DE PROMOTION DES INVESTISSEMENTS Tél. : (+229) 21 30 10 33 Fax : (+229) 21 30 01 67
●
AGENCE BÉNINOISE POUR LA PROMOTION DES ÉCHANGES COMMERCIAUX Tél. : (+229) 21 30 13 20 Fax : (+229) 21 30 04 36
●
CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DU BÉNIN (CCIB) Tél. : (+229) 21 31 20 81 Fax : (+229) 21 31 32 99
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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES CONJONCTURE
© Desjeux
››› LES AMBITIONS POUR 2013
Les recettes douanières du port de Cotonou devraient progresser de 10 % en 2013.
REPRISE DE LA CROISSANCE 5 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0
4,7 %
moyenne 1991-2002
4,5 % 3,1 %
2,7 %
2009
3,5 %
2,6 %
2010
2011
2012
2013
Dans le programme économique 2013 convenu par le gouvernement avec le FMI, les autorités béninoises tablent sur une hausse de 10 % des recettes douanières (370,5 milliards de F CFA, contre 334 milliards de F CFA prévus en 2012) grâce à lʼamélioration du Programme de vérification des importations-nouvelle génération (PVI-NG). Les dépenses publiques devraient connaître une hausse de 7,2 % pour sʼétablir à 906,3 milliards de F CFA. Elles seraient notamment tirées par les dépenses de personnel (avantages accordés aux fonctionnaires en 2011) et par la poursuite des mesures sociales en faveur des populations vulnérables (gratuité de certains soins et de lʼécole primaire). Les augmentations de salaires dans la fonction publique, la hausse des revenus issus de la culture du coton ainsi que la poursuite des investissement publics, en hausse de 6 % à 272,9 milliards de F CFA, contribueront à soutenir la demande intérieure et participeront à la dynamique de croissance. ■
STRATÉGIE DE DÉVELOPPEMENT Depuis 2007, la politique économique du pays sʼinscrit dans le cadre de la « vision Bénin 2025 Alafia », ce dernier mot signifiant la paix, la vie. Ce programme veut doter le Bénin dʼune économie compétitive pour tripler son PIB. Il est décliné à travers les orientations stratégiques de développement (OSD), elles-mêmes mises en œuvre à travers lʼagenda vers une économie émergente et la stratégie de croissance pour la réduction de la pauvreté (SCRP). Sur la période 2011-2015, la SCRP a identifié cinq pôles vers lesquels les efforts de lʼÉtat sont orientés : lʼagriculture et lʼagroalimentaire, le coton textile, le commerce et la logistique, le BTP, le tourisme et les TIC. Dans tous les secteurs, le Bénin promeut les partenariats public-privé (PPP) afin de dégager les investissements et les compétences nécessaires. Le développement du premier pôle doit satisfaire à trois exigences : la sécurité alimentaire, lʼemploi et la création de richesse, à travers lʼexportation. Ses recettes doivent être améliorées par la transformation locale des produits agricoles, à travers la création dʼunités sur lesquelles sʼappuiera lʼindustrialisation de lʼéconomie béninoise.
INVESTIR BÉNIN 2013
ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES
COMMERCE EXTÉRIEUR
LʼAfrique de lʼOuest est le premier client du Bénin
© D.R
Le pays tire parti de sa position géographique et de ses exportations agricoles
Le coton représente aujourdʼhui plus des deux tiers des exportations du Bénin.
DIVERSIFIER LES PRODUITS À elles seules, les récoltes cotonnières représentent durant les années les plus prolifiques plus des deux tiers des exportations du Bénin. Décidé à exploiter cette ressource, le gouvernement a appelé les agriculteurs à augmenter leur production et leur en a donné les
moyens. Dans le même temps, il souhaite diversifier la production agricole du pays en privilégiant les cultures au potentiel dʼexportation important. Il sʼagit par exemple de lʼhuile de palme, de lʼanacarde ou encore de lʼananas. Ces produits représentent déjà près de 10 % des ventes du Bénin à lʼétranger.
INVESTIR BÉNIN 2013
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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES COMMERCE EXTÉRIEUR
Cotonou est la principale porte dʼentrée en Afrique de lʼOuest des voitures dʼoccasion venues dʼEurope.
VALEUR AJOUTÉE LOCALE
65 %
des exportations béninoises à destination des pays voisins
Grâce à sa situation au voisinage de lʼimmense marché nigérian et de plusieurs pays enclavés, le Bénin peut capitaliser sur la réexportation de produits importés via le port de Cotonou. Lʼimportance de cette activité tend néanmoins à se réduire. Sur 377 885 millions de F CFA de recettes dʼexportation en 2006, 65 % provenaient de produits réexportés sans transformation locale. En 2010, cette part a diminué de 40 % en valeur, alors que les recettes étaient en hausse de plus de 60 %. Cette progression témoigne des résultats de la politique entreprise pour transformer localement les produits agricoles. Elle devrait connaître un bond en 2013 avec lʼentrée en service de plusieurs usines créées en partenariat avec des techniciens indiens et destinées à la transformation dʼananas, de tomates, dʼagrumes, de mangues et dʼanacarde (noix et amande).
43 % DES EXPORTATIONS VERS LE NIGERIA Représentant 65 % des exportations en
INVESTIR BÉNIN 2013
2010, lʼAfrique de lʼOuest est le premier client officiel du Bénin. Le commerce extérieur est particulièrement lié au Nigeria voisin (43 % du total), un marché de 160 millions de consommateurs. Le Bénin y exporte la quasi-totalité de ses viandes et abats en morceaux congelés, essentiellement du poulet, qui constituent son troisième produit dʼexportation, en forte progression. Le Nigeria est aussi le principal client de riz en vrac ou en sacs et dʼhuiles et matières grasses végétales. LʼAsie arrive en deuxième position parmi les clients du Bénin (26 % en 2010, en baisse). La Chine et lʼIndonésie, pays transformateurs de textile, achètent lʼessentiel de la production cotonnière, alors que lʼInde en fait de même avec lʼanacarde. La part de lʼUnion européenne dans les exportations du Bénin est inférieure à 8 %. Le Ghana, le Niger et la Côte dʼIvoire arrivent ensuite avec une part inférieure à 4 % chacun. Encore sʼagit-il des chiffres officiels. Si lʼon prend en compte le commerce transfrontalier informel, la part de lʼAfrique de lʼOuest francophone dans les exportations béninoises passe de 9,7 % (données officielles 2010) à près de 35 %, compte tenu notamment du commerce de voitures dʼoccasion venues dʼEurope, dont les importations sont en hausse au port de Cotonou et qui sont revendues au Burkina, au Togo, au Niger voisins.
UN MARCHÉ DE 200 MILLIONS DʼHABITANTS Les autorités béninoises entendent capitaliser sur cette position de plateforme régionale, qui représente plus de 200 millions dʼhabitants et sʼétend jusquʼau Tchad, dont les entrepreneurs de BTP viennent chercher à Cotonou leurs fers à béton. Cʼest dans cette
›››
REPÈRES
COMMERCE EXTÉRIEUR BALANCE COMMERCIALE
En milliards de F CFA
2000
2006
2010
2006/2010
Exportations
128,4
107,7
193,9
+80 %
Importations
400,6
526,9
739
+40 %
Solde (déficit)
272,2
419,2
545,1
+30 %
PRINCIPAUX PRODUITS DʼEXPORTATION En milliards de F CFA
2006
2010
Coton
49,3
57
+15 %
0
50
+1 000 %
0,042
46,5
+1 000 %
8,7
16,3
+ 87 %
8
8,36
+ 0,45 %
Céréales Viande et abats comestibles Fruits Graisse et huile
Variation
Source : INSAE/DSEE
PRINCIPAUX PRODUITS DʼIMPORTATION En milliards de F CFA
2006
2010
Variation
Combustible et carburants
113,6
152,7
+34 %
Véhicules à moteur
23,1
58,6
+153 %
Vêtements
43,7
48
+ 9,8 %
Graisse et huile
23,3
45,7
+ 96 %
Produits métalliques
7,4
39,7
+ 436 %
Produits pharmaceutiques
21,1
32,1
+ 52 %
Produits BTP
27,2
26,2
- 3,6 %
© Y. Tougnin
Source : INSAE/DSEE
Le port de Cotonou, plaque tournante du commerce béninois Représentant plus de 60 % du PIB du pays, le port de Cotonou sert de port naturel au Niger (80 000 tonnes de janvier à juin 2012), au Nigeria (244 800 t), au Burkina Faso (244 600 t) et au Mali (85 000 t). Si son trafic a légèrement baissé en 2011, il a exporté pour la première fois plus dʼ1 million de tonnes de marchandises(720 000 t en 2010) et importé 5,6 millions de tonnes (- 5 %). Autre signe positif, il connaît une évolution régulière du trafic de conteneurs, passé de 167 791 EVP (équivalent vingt pieds) en 2007 à 231 486 en 2011 (+ 38 %). Sur la même période, le nombre de véhicules dʼoccasion importés a progressé dʼautant, de 246 941 à 341 004 unités. Parmi les autres produits importés figurent les hydrocarbures, les céréales, les produits alimentaires ou le ciment. Le bois, la noix de cajou et le coton sont les principaux produits exportés.
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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES COMMERCE EXTÉRIEUR
le port de Cotonou sont construits ou sont en cours de construction à Allada et Tori, non loin de Cotonou, ainsi quʼà Parakou, principale ville du nord du pays. Pour ces mêmes raisons, les travaux dʼinfrastructures routières sont nombreux pour desservir les pays voisins.
VARIÉTÉ DES IMPORTATIONS Les combustibles, les automobiles, les textiles et les biens de consommation alimentaire (viande, céréales, huile) sont les principaux produits dʼimportation du Bénin. Selon les statistiques officielles, lʼEurope demeure le premier partenaire du Bénin à lʼimportation, avec 45,8 % des marchandises vendues en 2010 (15 % venant de France), suivie de lʼAsie (26,3 %, dont 11,2 % pour la Chine). LʼAfrique nʼarrive quʼà la troisième place, avec 23,5 % de part de marché. Mais si lʼon prend en compte le commerce transfrontalier et les corrections relatives aux échanges intra-UEMOA, le continent devient le deuxième partenaire commercial du Bénin (Nigeria, Togo et Côte dʼIvoire en tête), avec 37,3 % de part de marché, dont 22 % à la zone UEMOA.
ÉQUILIBRER LA BALANCE COMMERCIALE
Agrandi et modernisé, le port de Cotonou accueille un nombre croissant de navires porte-conteneurs.
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perspective que le port de Cotonou sʼapprête à inaugurer deux nouveaux quais dʼune longueur de 600 mètres, destinés à recevoir les porte-conteneurs de dernière génération. Les travaux ont été réalisés dans le cadre dʼun partenariat avec le Millennium Challenge AccountBénin pour plus de 169 millions de dollars. Cʼest aussi pour améliorer le transit que trois ports secs relais avec
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Importateur net, le Bénin présente une balance commerciale structurellement déficitaire (- 545 milliards de F CFA en 2010). À long terme, les efforts pour développer lʼéconomie nationale permettent dʼenvisager un retour à lʼéquilibre du commerce extérieur. Les résultats du premier trimestre 2012 semblent confirmer cette tendance. Par rapport à la même période de 2011, les exportations ont progressé de 8,3 %, à 60,2 milliards de F CFA, tandis que les importations on diminué de 12,2 %, à 168,4 milliards de F CFA. ■
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AGRICULTURE
Le moteur du développement
© DR
Priorité à la modernisation et à lʼintégration des filières
Le Plan stratégique de relance du secteur agricole fait la promotion de treize filières.
UNE POLITIQUE VOLONTARISTE Le gouvernement béninois mène depuis 2006 une politique volontariste en faveur de lʼagriculture, secteur qui contribue à sept emplois directs et indirects sur dix et dont proviennent les principaux produits dʼexportation du pays. Sur la période 1990-2011, lʼagriculture a représenté en moyenne 32 % de la structure du PIB, lʼélevage comptant pour 6 % et la pêche pour 4 %. En favorisant lʼaccès aux intrants et insecticides ainsi que la
mécanisation, le Bénin veut augmenter sa production agricole, réduire sa facture alimentaire et améliorer ses recettes dʼexportation. Les autorités veulent aussi créer davantage de valeur ajoutée en augmentant la transformation locale de certains produits. Signe de cette volonté de poser les bases dʼune agriculture intégrée, la dotation du ministère de lʼAgriculture, de lʼÉlevage et de la Pêche (Maep) a doublé, passant à 11,80 % dans le budget 2012-2013.
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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES AGRICULTURE
La transformation locale des produits agricoles, lʼélevage et la pêche font partie des priorités du gouvernement.
UN PLAN STRATÉGIQUE DE RELANCE
11,7 % La part du budget de lʼÉtat consacrée à lʼagriculture
Dans la perspective de la « vision Bénin 2025 Alafia », le gouvernement a adopté un Plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA). Basé sur neuf axes de développement, il fait la promotion de treize filières agricoles (maïs, riz, manioc, igname, coton, ananas, anacarde, palmier à huile, cultures maraîchères, viande, lait, œufs, poisson et crevettes), dont six dans le cadre du plan dʼinvestissement 2011-2015. Ce plan sʼattache dʼabord au renforcement de lʼaccessibilité aux intrants, aux semences de qualité et à la formation. Le but est de permettre une professionnalisation
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des exploitations de type familial, qui représentent 90 % du total, avec une moyenne de 1,7 hectare par exploitation. Les autorités espèrent mécaniser 20 % des activités agricoles en 2015 (76 % sont aujourdʼhui manuelles, 24 % utilisent un attelage et 1 % un outillage motorisé). Une Agence de mécanisation agricole doit entrer en fonctionnement à Ouidah en 2013, avec le soutien de partenaires indiens.
UNE BANQUE DÉDIÉE ET UN FONCIER SÉCURISÉ Le PSRSA comprend également la création dʼune banque nationale pour le développement de lʼagriculture,
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destinée à faciliter lʼaccès au crédit des exploitants agricoles. Le secteur ne représente aujourdʼhui que 2 % du total des crédits bancaires, contre 20 % au secondaire et 78 % au tertiaire. Les autorités feront le nécessaire pour sécuriser les titres fonciers afin quʼils puissent couvrir les crédits à lʼagriculture. Outre la banque, le dispositif dʼappui comprendra une structure dédiée à la promotion des filières agricoles, ainsi quʼune agence dʼaménagement hydro-agricole.
usines de transformation de produits agricoles sont en cours dʼinstallation dans le pays. Une unité de transformation de tomates doit entrer en service début 2013 à Kpomassè, à 70 km à lʼouest de Cotonou. Dʼautres unités de transformation dʼananas (Allada), dʼagrumes (Bohicon), de mangues et de noix et amandes dʼacajou sont en construction. ■
REPRISE EN MAIN DE LA FILIÈRE COTON Après un conflit avec les exploitants privés au début de 2012, lʼÉtat a repris en main la filière coton et met au point un cadre de discussion publicprivé pour le suivi et le contrôle des opérations. En attendant, il a assuré directement les importations des intrants et lʼapprovisionnement des cultivateurs, avec pour résultat une multiplication par quatre des surfaces mises en production. La récolte 2012-2013 devrait dépasser 35 000 t, contre 130 000 tonnes à la saison précédente. Même en amélioration, ce chiffre est bien en-deçà de la capacité dʼégrenage de lʼindustrie cotonnière, estimée à 600 000 t par an. Cʼest précisément pour atteindre ce niveau que la filière, chamboulée depuis une décennie dans le cadre de la libéralisation de lʼéconomie, est redevenue une priorité du gouvernement.
SIX USINES POUR TRANSFORMER ET DIVERSIFIER LA PRODUCTION Tout en développant une industrie cotonnière forte, le Bénin a entrepris dʼindustrialiser son agriculture. Six
Région des collines, champ de maïs et palmiers.
DES TERRES FERTILES Le Bénin est partagé en huit zones agricoles, dont cinq offrent des conditions particulièrement favorables. Cʼest le cas de la zone cotonnière (Nord-Est) et de la zone de cultures vivrières (Centre-Est), caractérisées par une seule saison de culture et une faible densité de population. Au sud, la zone de dépression offre un potentiel de culture très élevé et encore peu exploité grâce à ses sols ferrallitiques, aussi appelés terres de barre, favorables à la culture de palmiers à huile et aux cultures fruitières et vivrières. Quatre autres grandes catégories de sols, tous adaptés aux cultures vivrières et parfois aux cultures de rente, se distinguent dans le pays : ferrugineux tropicaux (les plus répandus), vertisols et paravertisols (vivrières et rente) et hydromorphes (favorables au riz et à la canne à sucre).
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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES
PÉTROLE ET MINES
Le potentiel du pays attise les convoitises
Plusieurs compagnies ont investi dans les hydrocarbures
PROMOUVOIR LʼEXPLORATION MINIÈRE Le secteur des mines contribue pour le moment de façon marginale au développement économique du Bénin (0,3% du PIB). Seule la production de quelques minerais peut se compter en milliers de tonnes (sable, calcaire, argile, ciment). Lʼor nʼest exploité que de façon artisanale. Le pays dispose pourtant dʼun grand potentiel en ressources minérales et le gouvernement est décidé à poursuivre ses efforts pour promouvoir leur exploration.
LE NORD RICHE EN MINERAIS Les travaux de recherches géologiques ont mis en évidence de nombreuses ressources avérées de matériaux de construction dont le calcaire (140 millions de tonnes estimées à Onigbolo, Massè et Bakpodji), le marbre (8,8 millions de tonnes entre Idadjo et la région du Mono), les argiles (16,5 millions de tonnes entre Gbédji-Kotovi, Massi et Zogbodomey) et le kaolin (1 milliard de mètres cube dans la régionde Kétou). Deux zones métallogéniques aurifères ont été mises au jour dans la zone montagneuse
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de lʼAtakora (Nord-Ouest) et dans le département de lʼAlibori (Nord-Est).
PROSPECTION AÉROPORTÉE Le pays présente en outre des réserves de 506 millions de tonnes de minerai de fer (46% à 52% de fer et 13% à 15% de silice) à Loumbou-Loumbou et Madékali, et 5,5 millions de tonnes de phosphates dans la région de la Mékrou. Pour mettre en valeur ce potentiel minier, le Bénin a conclu en novembre 2011 avec des entrepreneurs canadiens un contrat de prospection géophysique aéroportée de lʼensemble de son territoire. Les résultats de cette opération pourraient être déterminants pour le développement du secteur.
REPRISE DE LʼEXPLOITATION DE PÉTROLE Membre fondateur de lʼAssociation des producteurs de pétrole africain (Appa), dont il abrite le siège pour la coopération technique, le Bénin a été producteur de pétrole de 1982 à 1998. La société norvégienne Saga Petroleum a extrait plus de 22 millions de barils de brut du
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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES PÉTROLE ET MINES
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AGRICULTURE, ÉLEVAGE Ni
ge
Cultures vivrières Polyculture vivrière des hautes terres (maïs, igname, manioc, sorgho) Maïs associé au manioc, au haricot ou à l'arachide Maïs et millet associés au manioc et à l'igname Sorgho et igname associés au manioc et au maïs
r
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PARC NATIONAL DU "W"
Pendjari
Kandi
Riz
Élevage Bovins
k r ou
Ovins et caprins
Parc national
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Batia
Kérou
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Banikoara
PARC NATIONAL DE LA PENDJARI
Madécali
Kouandé
Natitingou
Bembèrèkè
Péhonko
Cultures commerciales Café
Biro
Ndali
Nikki
Tabac Palmier à huile
Djougou
Arachide Coton
Wé-Wé
Bodi
MINES ET ÉNERGIE
Parakou
Principaux gisements
Karité
Fer
Calcaire
Marbre
Pierres précieuses
Phosphates
Fruits et légumes
Bassila
Anacardier (noix de cajou)
Idadjo
Banté
Gazoduc en projet
Savé
Savalou
Glazoué
Couffo
Paouignan
Agouna ffo
Pêche traditionnelle
Agroalimentaire
Ou é m é
Abomey
Avogbana
Bohicon
Brasserie
Onigbolo
Massé
o Mon
Aplahoué
Pobé
Cimenterie Chimie
Cuirs et chaussures Montage de cycles
Avrankou
Hinvi Ganvié
Ouidah
Textile
Égrenage du coton
Dogbo Athiémé
0
INDUSTRIES
Zou
Cou
Trafic maritime
Voie ferrée
Okpara
Pétrole
Raffinerie de pétrole en projet
Pêche industrielle
Ananas
Tchaourou
Cotonou
Métallurgie légère
PORTO NOVO
50 km
GOLFE DU BÉNIN
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Imprimerie
© Cartographie, Les Éditions du Jaguar
Or
Hydroélectricité
Kapok
ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES PÉTROLE ET MINES
Le Bénin présente des réserves estimées à 506 millions de tonnes de minerai riches en fer ainsi que de nombreuses ressources avérées de matériaux de construction (calcaire, marbre, argiles...).
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gisement de Sèmè, à lʼest de Cotonou. Lʼactivité a été interrompue lorsque le prix du baril a chuté, les coûts dʼexploitation devenant excessifs, mais Saga Petroleum nʼa pas repris lorsque les cours sont remontés. LʼÉtat a signé un contrat avec une compagnie nigériane, South Atlantic Petroleum (SA Petro), qui va exploiter les réserves résiduelles du gisement entre 2013 et 2014.
blocs 5, 6 et 8 et Moncrief Oil (État-Unis) est sur le bloc 7. Deux blocs onshore sont situés dans le sud du pays, actuellement libres ou en cours de négociation. Signe encourageant : trois des compagnies actuellement présentes au Bénin ont pénétré le marché depuis 2010, y compris la major brésilienne Petrobras, arrivée en février 2011.
UN CADRE RÉGLEMENTAIRE OUVERT CANADIENS, NIGÉRIANS ET BRÉSILIENS SUR LʼOFFSHORE BÉNINOIS Sept blocs offshore (sur quinze) sont actuellement explorés par des entreprises étrangères. Archean Energy (Canada) est sur le bloc 2, Signet (îles Vierges) sur le bloc 3, que lʼentreprise qualifie de « très prometteur », CDH (Australie), Petrobras (Brésil) et Shell (Pays-Bas) sont sur le bloc 4, où les travaux sont très avancés, Oranto Petroleum (Nigeria) est sur les
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Pour améliorer lʼattractivité du secteur, le code pétrolier béninois a été révisé en 2006. La redevance nʼest plus fixe mais modulable selon les exploitations, et le taux dʼimposition a été revu à la baisse. LʼÉtat se déclare prêt à discuter de toute autre facilité dans le cadre dʼexplorations et exploitations en eau très profonde. À lʼinverse dʼautres États pétroliers africains, le Bénin ne fixe pas de limite à lʼactionnariat étranger. ■
© Maksym Dragunov
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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES
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INFRASTRUCTURES
Carrefour commercial en Afrique de lʼOuest
© Y. Trougnin
Le but est de devenir une plateforme régionale incontournable
Le Bénin rénove et développe son réseau routier suivant deux axes : la dorsale nord-sud, qui le relie aux pays enclavés voisins, et la dorsale est-ouest, favorisant les liaisons avec le Nigeria.
AMÉLIORER LES ÉCHANGES La situation géographique du Bénin est un atout majeur en termes de développement économique. Le pays est au cœur dʼun marché de 200 millions dʼhabitants, dont 160 millions au Nigeria voisin. La capitale économique nigériane, Lagos, distante de cent kilomètres de Cotonou, compte 15 millions dʼhabitants. Ces proximités géographiques et souvent
culturelles pèsent déjà dans le commerce extérieur béninois. Le Bénin assume cette situation de carrefour commercial et veut en tirer parti en améliorant les échanges par la route, la mer, les airs et le rail.
SUR LʼAUTOROUTE ABIDJAN-LAGOS Le réseau routier béninois se développe suivant une dorsale nord-sud, en raison de lʼimportance du port de Cotonou
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758KM Longueur du réseau ferré
ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES INFRASTRUCTURES
© G. Jaunet
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Cotonou est un point stratégique situé sur la route inter-États n°1 (axe nord-sud) et la future autoroute Abidjan-Lagos (est-ouest).
500 KM
de routes en travaux
pour les pays enclavés voisins, mais aussi selon un corridor est-ouest, en lien avec lʼimportance commerciale du Nigeria dans la sous-région. Dans le sens est-ouest, le tronçon de la future autoroute Abidjan-Lagos, longeant le littoral de Godomey jusquʼà la frontière du Togo, est en train de passer dʼune voie à deux fois deux voies avec le soutien de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement (BAD). Lʼun des principaux autres projets en cours concerne le bitumage sur 77 km de la route reliant NʼDali, dans le Nord, à la frontière du Nigeria, avec le soutien de la BAD. Le financement de lʼaménagement et du bitumage de la route nationale inter-États n°7 (tronçon Kandi-Ségbana-frontière du Nigeria, 117 km), pour 35 milliards de
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F CFA, est bouclé (lire lʼencadré p42). Plus à lʼouest, la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea) a accordé début 2012 un prêt concessionnel de 10,4 millions de dollars pour la construction dʼun pont sur le fleuve Mono afin de faciliter les échanges avec le Togo voisin.
RELIER COTONOU AUX PAYS DE LʼHINTERLAND Du sud au nord, la route nationale inter-États n°1 doit être réhabilitée pour assurer la liaison avec les pays enclavés, le Burkina Faso et le Niger. Les travaux sur le tronçon Akassato-Bohicon (103 km) devraient débuter en 2013 avec lʼaide de la Chine. Comme le bitumage du tronçon Parakou‒Béroubouay (142 km), soutenu par le Fonds européen
ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES INFRASTUCTURES
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de développement (51 millions dʼeuros). En zone urbaine, Cotonou vient de réceptionner deux passages routiers supérieurs ainsi que lʼéchangeur de Godomey, réalisé au nord de la capitale économique par lʼentreprise China Railway Construction. Situé sur lʼautoroute Abidjan-Lagos et la route nationale inter-États n°1, il permet aussi de fluidifier le trafic sur la liaison avec Abomey-Calavi, une ville dont la population est en forte progression.
LE PORT EN PLEIN DÉVELOPPEMENT Port naturel du Niger, Cotonou est aussi utilisé par le Nigeria, le Burkina Faso et le Mali. Pour améliorer sa capacité et ses services, lʼépi dʼarrêt de sable a été prolongé de 300 mètres, pour un coût de 22,2 millions dʼeuros, afin de lutter contre lʼensablement du chenal. Deux nouveaux quais de 600 mètres dragués à moins quinze mètres ont également été réceptionnés en 2012, pour accueillir les porte-conteneurs de dernière génération. Ces deux infrastructures ont été réalisées grâce au volet portuaire du programme Millennium Challenge Account-Bénin. Dans le même cadre, deux nouveaux parcs de stationnement pour camions (250 places) ont été livrés, les voies de circulation du port aménagées et la sécurité améliorée (vidéosurveillance, éclairage, lutte contre lʼincendie). Bolloré Africa Logistics, concessionnaire du terminal à conteneurs depuis 2009, construit de nouvelles infrastructures pour porter le trafic annuel de conteneurs de 321 000 EVP actuellement à 1 million dʼici à vingt ans. Dans le même temps, et à plus long terme, les autorités projettent de construire un port minéralier et commercial en eau profonde à Sèmè-Podji, non loin de
Tronçon de la future autoroute Abidjan-Lagos, la route côtière reliant Cotonou au Togo est élargie à quatre voies.
la frontière avec le Nigeria. Il devrait sʼétendre sur 1 028 ha, pour un coût de 400 milliards de F CFA, et pourrait accueillir des bateaux dʼun tirant dʼeau de 20 m.
RÉSEAU FERRÉ ET FERROUTAGE POUR LʼAVENIR Le Bénin nourrit dʼimportantes ambitions pour son réseau ferré, indispensable pour sʼimposer comme point de passage incontournable du trafic dans la région. Il sʼétend sur 758 km, dont 438 km reliant Cotonou à Parakou, dans le centre du pays, mais son état de vétusté rend difficile une exploitation moderne permettant dʼutiliser au mieux les potentialités offertes par les ports secs construits ou en cours de construction. Celui dʼAllada, réalisé par lʼentreprise béninoise Atral à une trentaine de kilomètres au nord de Cotonou, est en service depuis 2011. Deux autres sont en construction à Parakou et un autre à Tori-Cada (non loin dʼAllada). Le Bénin est partie intégrante du projet de boucle ferroviaire Cotonou-Niamey-
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ÉCONOMIE ET ENVIRONNEMENT DES AFFAIRES INFRASTRUCTURES
Ouagadougou-Abidjan. Sa longueur totale est de 2 970 km, dont 1 176 à construire et 1 794 à réhabiliter. Les études sont pratiquement achevées et les pays concernés espèrent voir le début des travaux en 2014.
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NOUVEL AÉROPORT DE GLO-DJIGBÉ
Implanté sur un domaine de 3 000 hectares, le futur aéroport international de Glo-Djigbé sera situé sur les axes routiers stratégiques est-ouest et sud-nord.
Attendue depuis des années, la réalisation de ce projet a connu un coup dʼaccélérateur lors de la visite du président Boni Yayi en Afrique du Sud en décembre 2011. Prévu non loin dʼAbomey-Calavi, l'aéroport bénéficiera dʼun accès direct à lʼautoroute AbidjanLagos et à la route nationale interÉtats n°1. Il doit être construit par le consortium sud-africain Aerosun Aviation CC pour 360 milliards de F CFA dans le cadre dʼun contrat BOT (Build-Operate-Transfer). Implanté sur un domaine de 3 000 hectares, il sera pourvu dʼune piste de 4 250 mètres de long, capable dʼaccueillir tous les types dʼavions. Lʼaérogare sera capable de recevoir plus de 900 passagers par heure et 12 000 tonnes de fret par an. ■
CONFIANCE DES BAILLEURS DE FONDS Le Bénin bénéficie du soutien sans faille de la plupart des agences de financement multilatérales. LʼUnion européenne et la Chine interviennent principalement par des dons. La Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) ou les institutions arabes le font à travers des prêts à taux concessionnels. Pour le tronçon de route
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Kandi-Ségbana-frontière du Nigeria, le Bénin a par exemple réuni des fonds de la Banque islamique de développement (BID), du Fonds koweïtien pour le développement économique arabe (FKDEA), de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (Badea), du Fonds saoudien pour le développement (FSD) et du Fonds Opep pour le développement international (OFID).
REPÈRES LES PROJETS STRUCTURANTS AÉROPORT INTERNATIONAL DE GLO-DJIGBÉ Situé à 30 km de Cotonou, sur un domaine de 3 000 hectares, conçu pour être une plateforme multimodale traitant 12 000 tonnes de fret par an. BOUCLE FERROVIAIRE COTONOU-NIAMEYOUAGADOUGOU-ABIDJAN Reliant la Côte dʼIvoire, le BurkinaFaso, le Niger et le Bénin, elle est longue de 2970 km, dont 1176 à construire et 1794 à réhabiliter. Les pays concernés espèrent démarrer les travaux en 2014. TOUR ADMINISTRATIVE À COTONOU En voie dʼachèvement à la fin de 2012, la tour jumelée de neuf niveaux est destinée à réunir plusieurs administrations publiques. Son financement a bénéficié dʼun prêt préférentiel de la China Eximbank pour 15,6 milliards de F CFA. PORT EN EAU PROFONDE DE SÈMÈ Les autorités projettent de construire un port minéralier et commercial en eau profonde à Sèmè-Podji, non loin de la frontière avec le Nigeria. Il devrait sʼétendre sur 1 028 ha, pour un coût de 400 milliards de F CFA.
INFRASTRUCTURES internationale entre Cotonou et Ouidah. Les travaux de bitumage de la principale voie dʼaccès débuteront en 2013. CENTRALE ÉLECTRIQUE DE MARIA GLÉTA Financée par le pays, la centrale électrique à turbines à gaz dʼune capacité de 80 MW, située à Maria Gléta, dans la commune dʼAbomeyCalavi, doit être opérationnelle au début de 2013. ORGANISMES RESSOURCES INFRASTRUCTURES ◗ MINISTÈRE CHARGÉ DES TRANSPORTS TERRESTRES, DES TRANSPORTS AÉRIENS ET DES TRAVAUX PUBLICS Tél. : (+229) 21 31 46 33 Fax : (+229) 21 31 06 17 ◗ DIRECTION GÉNÉRALE DES TRAVAUX PUBLICS Tél. : (+229) 21 31 21 00 Fax : (+229) 21 31 28 51
◗ DIRECTION GÉNÉRALE DE LʼORGANISATION COMMUNE BÉNIN-NIGER (OCBN) Tél. : (+229) 21 31 01 77 Fax : (+229) 21 31 41 50 ORGANISMES RESSOURCES MINES ◗ MINISTÈRE DES RECHERCHES PÉTROLIÈRES ET MINIÈRES Tél. : (+229) 21 31 29 38 ◗ OFFICE BÉNINOIS DE RECHERCHES GÉOLOGIQUES ET MINIÈRES Tél. : (+229) 21 31 03 09 Fax : (+229) 21 31 41 20 ◗ OFFICE BÉNINOIS DES HYDROCARBURES (OBH) Tél. : (+229) 21 31 29 38 ◗ DIRECTION DU BUREAU DES OPÉRATIONS PÉTROLIÈRES Tél : (+229) 21 30 68 28 ◗ DIRECTION GÉNÉRALE DES MINES Tél. : (+229) 21 30 30 33
◗ DIRECTION GÉNÉRALE DES TRANSPORTS TERRESTRES Tél. : (+229) 21 31 45 69 Fax : (+229) 21 31 01 33
AUTOROUTE ABIDJAN-LAGOS Dans le cadre du projet dʼautoroute régionale Abidjan-Lagos, le Bénin est en train de réhabiliter le tronçon routier Cotonou-frontière du Togo pour le passer en deux fois deux voies. Le projet de la route des pêches (lire p. 64) prévoit de développer un complexe touristique de classe
© D.R.
LA ROUTE DES PÊCHES
ENTREPRISES & MARCHÉS
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ENTREPRISES ET MARCHÉS
VIE DES ENTREPRISES
Une économie libérale et dynamique
De multiples opportunités de développement
Production de farine de maïs à Bohicon, pôle de transit entre Cotonou (à 130 km au sud) et le nord du Bénin.
137000 entreprises recensées au Bénin
LE SECTEUR PRIVÉ DOMINANT En 1990, après dix-huit années de dirigisme économique dʼun régime marxiste-léniniste, lʼÉtat sʼest désengagé de la plupart des activités de production. Les privatisations ont impliqué des investisseurs étrangers dans près de 60 % des cas et des nationaux dans environ 30 %, le reste faisant appel à des partenariats public-
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privé. La majorité des privatisations ont concerné le secteur industriel (coton, agroalimentaire, matériaux de construction, transformation textile), ainsi que ceux du tourisme (hôtels) et des transports (stockage, entreposage). Aujourdʼhui, le secteur privé est un partenaire déterminant dans le développement économique du pays.
ENTREPRISES ET MARCHÉS VIE DES ENTREPRISES
Coopérative agricole de Songhaï, à Porto-Novo.
Usine dʼembouteillage dʼeau minérale.
DES ENTREPRISES JEUNES ET DYNAMIQUES
LA PART DE LʼINFORMEL EN DIMINUTION
Un recensement général des entreprises a été rendu public en 2010 (données collectées en 2008). Il nʼy en avait pas eu depuis 1980. Le département du Littoral, dont la capitale est Cotonou, regroupe à lui seul 37 % des 137 000 entreprises. Suivent lʼOuémé (13 %) et lʼAtlantique (11 %), tous deux proches de la capitale économique. Le recensement confirme la forte tertiarisation de lʼéconomie, avec seulement 26 % dʼentreprises de production ou de transformation. Lʼécrasante majorité des sociétés est commerciale (43 % vente au détail de produits issus de lʼagriculture, de textiles...) ou artisanale (49 % en couture et transformation textile, coiffure, activités mécaniques, restauration...), pour une part de 16 % du PIB. Elles exportent peu. Quatre établissements sur dix ont moins de cinq ans, ce qui témoigne de la difficulté à faire face aux chocs, mais aussi du dynamisme national, comme la jeunesse des chefs dʼentreprise, dont 80 % ont moins de 45 ans, et la part du patronat féminin (50 %).
Sans surprise, 97 % des unités économiques recensées sont des microentreprises individuelles (seules 44 entreprises déclarent plus de 10 salariés permanents, 1 506 ont entre 5 et 10 salariés) et 98 % sont dans le secteur informel (seul 1,9 % est constitué en sociétés, essentiellement en SARL). Le capital moyen est évalué à 6,4 millions de F CFA, avec de grandes disparités : 88 % disposent de moins dʼ1 million de F CFA, 11 % de 1 à 10 millions, 1 % de 10 à 50 millions et 0,2 % de plus de 50 millions. Le Bénin a pourtant besoin dʼentreprises compétitives et génératrices de recettes et dʼemplois. Cʼest pourquoi des centres de gestion aident les microentreprises dans lʼélaboration dʼétats financiers reconnus par les banques afin de leur faciliter lʼaccès au crédit. Elles ne sont astreintes quʼà des impôts forfaitaires allant de 50 000 à 100 000 F CFA par an. Le niveau dʼenregistrement des entreprises individuelles et SARL est en augmentation en 2011.
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ENTREPRISES ET MARCHÉS VIE DES ENTREPRISES
mieux développées, et donc les plus à même dʼattirer des investisseurs. Outre lʼagriculture (coton-textile et agroalimentaire, lire p. 55), le tourisme et les TIC (lire pp. 60 et 63), sont concernés le commerce et le négoce international ainsi que le BTP et les matériaux de construction.
OPPORTUNITÉS INDUSTRIELLES DANS LE BTP
Le BTP se développe grâce au boom de lʼimmobilier et aux travaux dʼinfrastructures.
CINQ PÔLES DE COMPÉTITIVITÉ En parallèle, et pour donner davantage de vigueur à lʼéconomie que ne le permet la lente intégration des entreprises existantes dans les circuits officiels, les autorités misent sur le développement de cinq pôles de compétitivité à forte valeur ajoutée. Ils font partie du plan dʼaction Agenda pour un Bénin émergent (Alafia 2025) Après analyse, cinq « grappes » dʼactivité sont apparues comme les
Dans lʼindustrie, les autorités portent un intérêt particulier au BTP. Ce secteur, où la demande est très forte, ne représente encore que 0,1 % des entreprises béninoises et 4,3 % du PIB. Les investissements dans cette branche sont dʼautant plus intéressants que la majorité des entreprises est déjà dans le secteur formel, que le BTP regroupe une grande partie des employés permanents (40 %) et quʼil est très rentable. Ce secteur sʼest développé grâce au boom de lʼimmobilier et aux grands travaux publics, lesquels ont attiré des multinationales qui ont sous-traité localement une grande partie de leurs activités.
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SURENCHÈRES DANS LE CIMENT Symbole de la croissance du BTP, lʼindustrie du ciment est lʼobjet dʼune surenchère dʼinvestissements. En 2001, les autorités ont cédé au français Lafarge leurs parts (51 %) dans lʼentreprise bénino-nigériane Onigbolo Cement Company, créée en 1982. En 2010, le gouvernement nigérian a revendu sa participation (43 %) à Dangote Cement. Début 2012, un entrepreneur sénégalais a annoncé la réalisation dʼune « nouvelle cimenterie du Bénin » (Nocibé) dans la localité de Massè, à une cinquantaine de kilomètres au Nord de Cotonou. À elle seule, elle doublera la capacité nationale de production de ciment, avec 1,5 million de tonnes par an. Plus important investissement direct étranger de lʼhistoire du Bénin, avec 170 milliards de F CFA, ce projet est soutenu par cinq banques (Ecobank, Société générale, BOA, Banque islamique du Sénégal, BOAD). Plus de 4 000 emplois directs et indirects seront créés.
INVESTIR BÉNIN 2013
REPÈRES
VIE DES ENTREPRISES PRINCIPAUX MINISTÈRES
STOCK DʼINVESTISSEMENTS DIRECTS ÉTRANGERS
◗ ÉCONOMIE ET FINANCES Tél. : (+229) 21 30 02 81 Fax : (+229) 21 30 18 51 www.finance.gouv.bj
968
En millions de F CFA
◗ AGRICULTURE, ÉLEVAGE ET PÊCHE Tél. : (+229) 21 30 04 96 Fax : (+229) 21 30 03 26 www.agriculture.gouv.bj
2000 2011
213
◗ INDUSTRIE Tél. : (+229) 21 30 76 45 Fax : (+229) 21 30 30 24
Source : Rapport 2012 sur lʼinvestissement dans le monde, Cnuced
NOMBRE DʼENTREPRISES PAR BRANCHE DʼACTIVITÉS Branche
Nombre
% du total
Artisanat
71 464
51,80
Commerce
62 687
45,40
Éducation
1 509
1,10
Santé
864
0,60
Industrie
526
0,38
Hôtellerie
418
0,30
TIC
274
0,20
BTP
190
0,13
Agriculture
80
0,06
Transport
50
0,03 100 %
Source : recensement 2011, données 2008
NOMBRE DʼENTREPRISES SELON LE CHIFFRE DʼAFFAIRES Entreprises disposant dʼune comptabilité totale ou simplifiée Chiffre dʼaffaires (en F CFA)
Nombre
%
Moins de 100 000
1 228
23,62
100 000 à 1 million
1 215
23,37
1 million à 100 millions
2 387
45,91
369
7,10
5 199
100
Plus de 100 millions Total
◗ COMMERCE Tél. : (+229) 21 30 76 45 Fax : (+229) 21 30 30 24 www.commerce.gouv.bj ◗ PME ET PROMOTION DU SECTEUR PRIVÉ Tél. : (+229) 21 32 49 41 ◗ TOURISME ET ARTISANAT Tél. : (+229) 21 30 70 10 Fax : (+229) 21 30 70 31 ◗ CONSEIL PRÉSIDENTIEL POUR LʼINVESTISSEMENT Secrétariat permanent Tél. : (+229) 21 30 98 52 ◗ CENTRE DE PROMOTION DES INVESTISSEMENTS (CPI) Tél. : (+229) 21 32 12 10 ou 21 32 47 71 Fax : (+229) 21 32 11 44 ◗ CHAMBRE DE COMMERCE ET DʼINDUSTRIE (CCIB) Guichet unique de formalisation des entreprises (Gufe) Tél. : (+229) 21 31 43 86 www.ccibenin.org ◗ CONSEIL NATIONAL DU PATRONAT (CNP-BÉNIN) Tél. : (+229) 21 31 77 90 ◗ PORT AUTONOME DE COTONOU Direction générale Tél. : (+229) 21 31 52 80
50
ENTREPRISES ET MARCHÉS VIE DES ENTREPRISES
mars 2012 sur le code de procédures pénales raccourcit les délais de traitement des affaires en cas de litiges, y compris commercial. Une loi doit être produite afin de faciliter lʼaccès au foncier des entreprises, un problème récurrent au Bénin. En attendant, le traitement des dossiers de transferts de mutations a été accéléré, passant de quatre mois à cinq jours au maximum. Le délai dʼobtention dʼun permis de construire auprès des mairies est quant à lui passé de trois mois à moins de quatre semaines. Des réflexions sont en cours pour réformer le code du travail, alors quʼune loi sur la concurrence doit être élaborée. Le Conseil présidentiel pour lʼinvestissement, créé en 2006, entretient un dialogue permanent entre les pouvoirs publics et le secteur privé.
Immeubles du quartier dʼaffaires de Cotonou.
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72 HEURES
durée des formalités de création dʼune entreprise
DES PROCÉDURES ADMINISTRATIVES ACCÉLÉRÉES Le Bénin poursuit ses efforts pour améliorer son environnement des affaires et ses services de facilitation aux investisseurs. La mise en place du Guichet unique de formalisation des entreprises (Gufe), début 2012, a déjà permis de faire passer à soixantedouze heures et trois procédures le temps et les formalités de création dʼune SARL, contre environ un mois et six procédures auparavant. Leur généralisation en province, en lien avec le Millennium Challenge Account, est en cours. Six guichets spéciaux pour lʼaccès des entreprises à lʼélectricité sont actifs depuis 2011.
SÉCURITÉ DES INVESTISSEMENTS Le pays a adopté en août 2011 une loi destinée à lutter contre la corruption, après un processus quʼaucun gouvernement nʼavait réussi jusque-là à mener à son terme. Une loi votée en
INVESTIR BÉNIN 2013
DES INSTITUTIONS AU SERVICE DES INVESTISSEURS Outre le guichet unique de formalisation des entreprises (Gufe), le Centre de promotion des investissements (CPI) et lʼAgence béninoise de promotion des échanges commerciaux (Abepec) aident les entrepreneurs dans leurs opérations au Bénin. Afin dʼoptimiser leurs services, ces trois structures vont fusionner dans une Agence pour la promotion des investissements et des exportations, composée de trois guichets uniques (formalisation des entreprises, procédures dʼexportation et procédures dʼinvestissement). Lʼélément fédérateur de toutes ces énergies est le Projet de compétitivité et de croissance intégrée (Procci), qui vise à soutenir lʼidentification de nouvelles opportunités économiques par le développement de lʼentreprise et de lʼentrepreneuriat. ■
ENTREPRISES ET MARCHÉS
BANQUE ET FINANCE
Des marchés dynamiques
Treize banques, douze assureurs et de nombreux réseaux de microfinance
Première banque du pays, la BOA-Bénin concentre un tiers des dépôts.
MARCHÉ BANCAIRE Quatrième de lʼUnion économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) par sa taille, le secteur bancaire béninois comprend treize banques dont la dernière, BGFI Bank, sʼest installée en mai 2010, venant du Gabon dans le cadre de sa stratégie dʼinternationalisation. Lʼune dʼentre elles, lʼAfrican Investment Bank, est sous contrôle de lʼÉtat. Comme dans chaque
pays de la région, le fonctionnement du secteur est placé sous la régulation des autorités bancaires de lʼUEMOA et de la Banque centrale des États de lʼAfrique de lʼOuest (BCEAO). Ce cadre communautaire a été renforcé en 2010, imposant notamment un seuil minimum de 5 milliards de F CFA de capital aux banques de chaque pays ainsi quʼun durcissement des règles prudentielles.
INVESTIR BÉNIN 2013
51
52
ENTREPRISES ET MARCHÉS BANQUE ET FINANCE
Ecobank et Diamond Bank sont, respectivement, les 2e et 3e établissements bancaires dans le pays.
TROIS ACTEURS DOMINANTS
16,3 % Hausse des crédits à court terme en 2010
Désormais alliée au groupe marocain BMCE Bank, Bank of Africa-Bénin (BOA) est la plus grande banque du pays. Elle concentre environ un tiers des dépôts. Elle est aussi la seule société béninoise côtée à la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM), à Abidjan. BOA-Bénin, Ecobank, filiale du groupe panafricain, et Diamond Bank, dʼorigine nigériane, détiennent les deux tiers du marché. Tous les établissements sont présents sur tous les segments du marché, à lʼexception de la Banque de lʼhabitat du Bénin filiale de BOA, spécialisée dans le logement et le foncier.
connue), quand le taux de croissance économique était à 2,6 %, le total des bilans bancaires a augmenté de 11,6 %, les ressources collectées ont augmenté de 15,5 % et les crédits de 10,3 %. Ces derniers sont dominés par les crédits à court terme (53,4 % en 2010, en hausse de 16,3 %) et les crédits à moyen terme (37,5 % en 2010, en hausse de 7,2 %). Comme dans le reste de la zone UEMOA, la part des crédits à long terme reste trop faible (2,6 % des crédits en 2010, en baisse de 9,1 %). Au total, 79 % des crédits ont bénéficié au secteur tertiaire, 19 % au secondaire et 2 % au primaire.
RENTABILITÉ EN NETTE HAUSSE LʼACCÈS AUX SERVICES EN AMÉLIORATION CONSTANTE Témoin du dynamisme du secteur, le ratio entre les crédits à lʼéconomie et le PIB est en progression constante. Il avoisinait 25 % en 2011, contre 23 % un an plus tôt et 22 % en 2009. Il reste néanmoins inférieur à la moyenne de lʼAfrique subsaharienne, estimée à 40 %. En 2010 (dernière statistique
INVESTIR BÉNIN 2013
Les taux dʼintérêt sur les crédits accordés aux entreprises et aux ménages se sont établis en moyenne à 11,3 % sur la période 2009-2011, soit bien plus que dans lʼensemble de la zone UEMOA (8,5 % en moyenne. Bien que la qualité du portefeuille de crédit soit restée relativement dégradée, les créances douteuses sont mieux provisionnées. ›››
REPÈRES
BANQUE ET FINANCE LES DIX PREMIÈRES BANQUES DU BÉNIN Part de marché
Bank of Africa
599 916
409 689
30,31 %
363 983
256 464
18,97 %
Diamond Bank
268 007
165 711
12,26 %
Société générale (SGBBE)
151 892
125 220
9,26 %
Continental Bank (UBA)
149 056
76 268
5,64 %
Banque Atlantique
127 099
69 915
5,17 %
Orabank
114 440
87 613
6,48 %
BGFI Bank
93 898
51 396
3,80 %
Banque internationale du Bénin
63 140
38 509
2,85 %
Banque sahélo-saharienne pour lʼinvestissement et le commerce
57 823
39 233
2,90 %
ECOBANK Tél. : (+229) 21 31 40 23 Fax : (+229) 21 31 33 85 www.ecobank.com
●
DIAMOND BANK Tél. : (+229) 21 31 79 27 Fax : (+229) 21 31 21 42 www.benin.diamondbank.com
●
SOCIÉTÉ GÉNÉRALE (SGBBE) Tél. : (+229) 21 31 83 00 Fax : (+229) 21 31 82 95 www.societegenerale.bj
●
CONTINENTAL BANK (UBA) Tél. : (+229) 21 31 24 24 Fax : (+229) 21 35 51 77 www.ubadirectafrica.com/benin
●
BANQUE ATLANTIQUE Tél. : (+229) 21 31 10 18 Fax : (+229) 21 31 31 21 www.banqueatlantique.net
●
Total des dépôts
Ecobank
BANQUES À COTONOU ● BANK OF AFRICA Tél. : (+229) 21 31 32 28 Fax : (+229) 21 31 31 17 boabenin.com ●
Total bilan
ORABANK Avenue du Gouverneur-GénéralPonty, 01 BP 2700 Cotonou Tél. : (+229) 21 31 31 00 Fax : (+229) 21 31 31 02 www.orabank.net
INSTITUTIONS DE MICROFINANCE Fonds national de la microfinance 01 BP 909 Cotonou Tél. : (+229) 21 30 05 11 / 18 Fax : (+229) 21 32 67 80 http://www.fnmbenin.org Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés (APSFD - Alafia) Sainte Rita au quartier Gbèdagba en face du collège la Colombe Tél. : (+229) 21 32 47 30 Fax : (+229) 21 32 67 80 E-mail : contact@alafianetwork.org ou alafia.network@intnet.bj www.alafianetwork.org ASSURANCE Association des sociétés dʼassurance du Bénin (ASA Bénin) Tél. : (+229) 21 30 00 40 Fax : (+229) 21 30 15 61 www.asabenin.org LʼAfricaine Tél. : (+229) 21 30 90 90 Fax : (+229) 21 30 14 06 www. africaine-assur.com Colina Vie Bénin Tél. : (+229) 21 30 85 23 / 24 Fax : (+229) 21 30 55 46 groupecolina.com/fr/bj/index.php
CONFIANCE DU MARCHÉ OBLIGATAIRE À travers la Caisse autonome dʼamortissement (CAA), le Bénin a encaissé en 2011 un montant de 63,8 milliards de F CFA (97 millions dʼeuros) après une sortie sur le marché obligataire. Une réussite : lʼemprunt sur cinq ans (2011-2016), lancé par lʼÉtat à un taux de 6,5 % et destiné au financement dʼune partie du Programme dʼinvestissements publics (PIP), était fixé à 50 milliards de F CFA. Il a finalement été souscrit à 128 %, grâce à la participation des personnes physiques et morales du Bénin (41 milliards de F CFA), mais aussi dʼautres pays de lʼUEMOA, à commencer par le Togo (11,35 milliards de F CFA) et la Côte dʼIvoire (7,24 milliards de F CFA). Les dernières sorties du Bénin sur le marché financier régional remontaient à 2007 (54 milliards de F CFA levés, 6 % annuels sur cinq ans) et 2000 (5 milliards de FCFA, 8 % annuels sur cinq ans).
Données au 30 juin 2012
Montants en millions de F CFA
54
ENTREPRISES ET MARCHÉS BANQUE ET FINANCE
›››
36
réseaux de microfinance
Le redressement de la rentabilité du système bancaire se poursuit, avec un produit net bancaire en progression (+ 7,8 %, à 89,6 milliards de F CFA en 2010) et un résultat dʼexploitation particulièrement satisfaisant (+ 54 %, à 18,9 milliards de F CFA en 2010).
43 milliards de F CFA. Les dépôts de lʼensemble des IMF dépassent les 50 milliards de F CFA, soit environ 5 % des dépôts bancaires, et lʼencours des crédits est estimé à plus de 60 milliards de F CFA, soit 7 % du secteur bancaire.
SURVEILLANCE RENFORCÉE SOUTIEN À LA MICROFINANCE Le Bénin dispose dʼun secteur de la microfinance parmi les plus actifs en Afrique de lʼOuest francophone. Les autorités attachent une importance particulière à lʼutilisation de ce moyen de réduction de la pauvreté. Cʼest ce qui les a poussés à créer en 2006 un Fonds national de la microfinance. Il est chargé de renforcer les capacités dʼinterventions et la qualité de service des instituts de microfinance (IMF), de contribuer au refinancement et à la mise en place de lignes de crédit et de sécuriser les opérations. Un an après sa création, le gouvernement a mis en place un programme de microcrédit pour les plus pauvres (MCPP). À la fin du mois de décembre 2010, le fonds national avait touché, par lʼintermédiaire des IMF, plus de 850 000 personnes pour un cumul de prêts supérieur à
Les institutions de microfinance proposent au Bénin de lʼépargne, du crédit, de la microassurance et des transferts dʼargent, mais aussi de lʼinformation, de la formation et de lʼappui-conseil à la création dʼactivité. Le Consortium Alafia, nom donné à lʼAssociation professionnelle des systèmes financiers décentralisés (APSFD), est leur principal réseau. Au 31 décembre 2011, il regroupait 36 réseaux mutualistes et coopératifs dʼépargne et de crédit parmi les plus importants du pays (Fececam, Padme, Papme, Finadev...). Suite à la défaillance de certaines institutions en 2010, leur supervision et leur suivi ont été renforcés. En janvier 2012, une loi a habilité la BCEAO à intervenir auprès des systèmes financiers décentralisés qui détiennent un portefeuille de prêts supérieur à 2 milliards de F CFA. ■
MARCHÉ DE LʼASSURANCE : SOLIDE MAIS MODESTE Malgré un environnement socioéconomique (part de lʼinformel) et fiscal difficile, le Bénin apparaît à la sixième place parmi les quatorze pays de la zone Cima (Conférence interafricaine des marchés dʼassurances), avec 33 milliards de F CFA de chiffre dʼaffaires en 2010 (+ 7 % de croissance en un an), dont plus de 70 % réalisés en assurances dommages. Le secteur demeure néanmoins de taille relativement modeste, les primes correspondant à 1,2 % du PIB. De 1974 à 1990, le marché de lʼassurance était géré par lʼÉtat via la Société nationale dʼassurance et de réassurance (Sonar), créée pour gérer tous les risques. Le secteur a été libéralisé en 1997 et lʼAfricaine des assurances, née en 1997, a racheté le portefeuille de contrats de la Sonar. Le pays comptait alors trois sociétés dʼassurances. Douze compagnies sont aujourdʼhui recensées, dont une moitié spécialisée dans lʼassurance-vie et lʼautre dans lʼassurance incendie, accidents, risques divers et transports (IARDT). Deux sociétés dominent le secteur : Colina Vie Bénin, première compagnie dʼassurance-vie du marché béninois, et lʼAfricaine des assurances, leader sur le marché IARDT.
INVESTIR BÉNIN 2013
ENTREPRISES ET MARCHÉS
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AGRICULTURE ET AGRO-INDUSTRIE
La priorité de développement numéro un
© B. de Ville d'Avray
Forte demande locale et régionale à satisfaire
DES TERRES ARABLES SOUS-UTILISÉES Seulement 17% de la superficie agricole arable béninoise est annuellement exploitée, soit 1,375 million dʼhectares. Sur 60 000 hectares de bas-fonds, seuls 7000 sont cultivés. À cela, il faut ajouter 117 000 hectares de plaines inondables et de vallées qui peuvent être exploitées. Cela donne une idée des opportunités existant dans la seule production
agricole au Bénin, surtout si lʼon rappelle que le pays dispose dʼun accès direct à un marché de 200 millions de consommateurs où la demande est forte. Dʼimportantes quantités de ses produits agricoles sont déjà exportées chaque année au Nigeria voisin (riz, huile...) ou encore au Niger (céréales). Partant de ce constat, le pays sʼautorise à viser un leadership régional dans le secteur agricole et agroalimentaire.
17 % des terres arables exploitées
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ENTREPRISES ET MARCHÉS AGRICULTURE ET AGRO-INDUSTRIE
Usine de farine de maïs (à gauche) et élevage de volailles : lʼagroalimentaire est un pôle de compétitivité à forte valeur ajoutée.
70% DE LA POPULATION VIT DE L'AGRICULTURE
600000 TONNES Objectif de production annuelle de coton-graine
Si les autorités béninoises ont ciblé les secteur du BTP, du tourisme et des TIC pour résorber le chômage urbain, elles tablent sur le « retour à la terre » pour conserver et créer des emplois en zone rurale, afin dʼéviter aux jeunes un exode rural improductif. Selon leurs estimations, 70 % de la population vit, directement ou indirectement, de lʼagriculture. Pour aider les agriculteurs à sʼorganiser, un grand nombre de réformes et de projets sont en cours, à commencer par le Plan stratégique de relance du secteur agricole (PSRSA), adopté en octobre 2012. Cʼest dans son cadre quʼune banque dédiée à lʼagriculture et quʼune agence de mécanisation agricole destinée à équiper les agriculteurs dʼappareils à moindre coût doivent entrer en fonctionnement en 2013.
Boni Yayi sʼappuie également sur lʼagriculture pour être un moteur du développement économique du pays et de son industrialisation. Cʼest ainsi que lʼagroalimentaire figure parmi les cinq pôles de compétitivité à forte valeur ajoutée ciblés dans lʼAgenda pour un Bénin émergent (Alafia 2025). Dès 2013, pas moins de six unités de transformation de tomates, dʼananas, de mangues, dʼanacarde, dʼhuile de palme et dʼagrumes, réalisées avec des partenaires indiens, doivent entrer en fonctionnement. Ces produits ont été ciblés comme porteurs, mais ils sont loin dʼêtre les seuls. Six autres produits agricoles sont jugés prioritaires par le gouvernement et représentent des opportunités favorables à lʼinvestissement.
COTON ET TEXTILE TRANSFORMER LA PRODUCTION LOCALE En favorisant la transformation locale de la production, le président
INVESTIR BÉNIN 2013
Le gouvernement béninois souhaite accroître la production de coton-graine et la stabiliser à 600 000 tonnes par an à partir de 2015 (350 000 t pour
ENTREPRISES ET MARCHÉS AGRICULTURE ET AGRO-INDUSTRIE
Les ananas béninois sont exportés jusquʼau Maroc. Fabrication de farine de maïs à la coopérative de Songhaï, à Porto-Novo.
la saison 2012-2013), afin de fournir suffisamment de matières premières aux usines dʼégrenage, aux huileries ainsi quʼaux filatures locales. Les petites entreprises sont également concernées par ces développements. Lʼoption stratégique choisie vise à enclencher un processus de création dʼune véritable plateforme de tissage artisanal par la mise en commun de la production. Cela permettrait dans le même temps de formaliser les nombreuses sociétés individuelles qui opèrent déjà dans la filière. Le recensement de 2010 indique en effet quʼune unité artisanale sur trois relève de la branche des textiles et de lʼhabillement.
CÉRÉALES : PASSER DE LʼAUTOSUFFISANCE À LʼEXPORTATION Le Bénin ambitionne de parvenir à une production de riz et de maïs couvrant ses besoins propres et dégageant assez de surplus pour lʼexportation. Lʼorganisation de la filière du riz est en train de porter ses fruits. La production est en hausse
constante : elle a triplé depuis 2005, atteignant 150 000 t en 2011. Lʼobjectif fixé est dʼatteindre une production annuelle de 500 000 t, pour un besoin national estimé à 200 000 tonnes. La production de maïs, également très consommé au Bénin et dans la sousrégion, est plus irrégulière, mais elle dépasse le million de tonnes depuis 2008. Elle a même atteint 1,3 million de tonnes lors de la campagne 2010-2011, soit 350000 t de plus que ce quʼil faut pour couvrir les besoins du pays.
HUILE DE PALME Les plantations béninoises de palmier à huile produisaient 130 000 t dʼhuile en 1994. Ce chiffre a été porté à 310 000 t en 2007 grâce à lʼinstallation dʼun grand nombre de pépiniéristes privés agréés. Le dispositif public dʼappui à lʼextension des superficies de plantations privées dʼespèces améliorées a contribué à cet essor. Mais les niveaux de production sont encore très insuffisants pour satisfaire un marché régional très
INVESTIR BÉNIN 2013
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ENTREPRISES ET MARCHÉS AGRICULTURE ET AGRO-INDUSTRIE
de karité sont nombreuses sur le marché international, notamment dans lʼindustrie du chocolat et de la cosmétique.
© DR
ANANAS
La culture de lʼanacarde produit près de 80 000 tonnes de noix de cajou par an.
demandeur en matières grasses végétales, notamment au Nigeria voisin dont la production, elle-même insuffisante pour couvrir ses besoins, est de lʼordre du million de tonnes dʼhuile par an.
Lʼananas est lʼun des produits dont le gouvernement veut impulser la transformation locale. Depuis trois ans déjà, lʼAgence béninoise de promotion des échanges commerciaux (Abepec) redouble dʼefforts pour améliorer la filière de ce fruit, de la production à la distribution internationale en passant par la transformation. Elle sʼest notamment chargée de fournir des études de marché aux exportateurs afin de les aider à trouver des débouchés. Elle leur a permis de conquérir le marché domestique avant de sortir vers le Nigeria, le Burkina Faso, le Niger, le Mali et jusquʼau Maroc.
BOIS ANACARDE ET KARITÉ
95 % des noix de cajou exportées vers lʼInde
Quasi inexistante au Bénin en 1990 (moins de 1 000 t par an), la culture de lʼanacarde a produit 27 000 t de noix de cajou en 2000, puis 80 000 t en 2009. La quasi-totalité de la production (soit 95 %) est exportée vers lʼInde en 2010. Mais la transformation du marché mondial, avec lʼapparition du Vietnam et la décision de lʼInde dʼassurer seule ses besoins à moyen terme, en raison du coût de plus en plus élevé du transport, oblige le Bénin à transformer davantage sa production. Une opération qui nécessite des partenariats, afin là encore de satisfaire une demande internationale forte. Le problème est le même concernant le karité. Ce fruit est produit localement, mais il est exporté brut, alors que les opportunités de vente de beurre
INVESTIR BÉNIN 2013
Le Bénin regorge de vastes forêts et la transformation du bois (teck pour lʼessentiel, mais aussi dʼautres essences dites exotiques) est déjà lʼactivité industrielle la plus développée dans le pays. La filière bois et ouvrages en bois apparaît à la dixième place des produits exportés, dépassant le milliard de F CFA avec 2,27 milliards en 2010. Mais le recensement des entreprises mené en 2010 montre aussi que cette transformation est essentiellement primaire (sciage), la transformation secondaire (meubles) demeurant artisanale, à travers de petites unités industrielles non adaptées à la création dʼemplois rémunérateurs. Les autorités ont récemment impulsé la création dʼun marché local de lʼameublement en contraignant les services administratifs à « acheter béninois ». ■
REPÈRES
AGRICULTURE ET AGRO-INDUSTRIE PRINCIPALES PRODUCTIONS AGRICOLES DU BÉNIN
En tonnes
2006-2007
2009-2010
2010-2011
2011-2012
Coton
240 491
136 958
253 363
370 000
Maïs
824 017
864 772
1 205 200
967 120
Riz
64 699
61 818
150 604
141 513
Arachide
154 551
112 520
129 814
127 689
Tomate
44 235
148 878
159 033
152 470
Ananas
110 819
124 463
222 222
164 774
Sources : ministère de lʼAgriculture, de lʼÉlevage et de la Pêche/DPP, FAO
PRODUCTIONS ANIMALES En tonnes
2005
2008
2011
Bovins
29 971
32 453
34 986
Volailles
13 255
9 750
11 677
Ovins et caprins
6 819
7 456
7 888
Porcins
3 672
3 960
4 596
Lapins
969
1 562
1 875
PRODUCTIONS ANIMALES En tonnes
2005
2005
2010
Pêche maritime industrielle
604
897
329
Pêche maritime artisanale
5 320
8 700
9 778
Pêche continentale
26 400
29 100
30 400
© DR
Sources : ministère de lʼAgriculture, de lʼÉlevage et de la Pêche/DPP
ÉLEVAGE ET PÊCHE : NOMBREUSES OPPORTUNITÉS Pour satisfaire sa consommation intérieure, le Bénin importe des animaux sur pied des pays voisins et de la viande surgelée dʼEurope. Cela pousse nombre dʼapprentis éleveurs à pratiquer lʼ« embouche », cʼest-à-dire lʼachat dʼanimaux dans les pays voisins, quʼils nourrissent avant de les revendre avec une marge très confortable. La réalisation de fermes dʼélevage ou dʼunités de fabrication de produits laitiers est seule en mesure de mettre fin à de tels trafics. Le Bénin connaît également un déficit en poisson, puisquʼil importe lʼessentiel de sa consommation depuis lʼEurope (France, Pays-Bas, Norvège...) et lʼAfrique (Angola, Mauritanie, Sénégal, Maroc, Ghana). LʼInstitut national de la statistique et de lʼanalyse économique a dénombré 75 868 tonnes de poissons importés en 2010, (43 500 en 2005). Seules les crevettes sont exportées (1674 t en 2010, selon lʼInsae).
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ENTREPRISES ET MARCHÉS
SERVICES
Important gisement dʼexportations
Développer le commerce, le transport et le numérique au service de la région
vente au détail de produits issus de lʼagriculture, de textiles...) ou artisanale (49%, couture et transformation textile, coiffure, activités mécaniques, restauration), deux sous-secteurs qui représentent 16% du PIB en 2011. Cependant, avec une croissance annuelle de lʼordre de 2% par an, le tertiaire est loin de participer à la dynamique de développement du pays.
DÉVELOPPER LES TRANSPORTS TERRESTRES
1,5 MILLION
Fréquentation quotidienne du marché de Dantokpa
CARREFOUR DES AFFAIRES Le secteur des services est le plus important de lʼéconomie du Bénin, avec une part de 46,3% du PIB (dont 11% de services non marchands). En nombre, lʼécrasante majorité des entreprises béninoises est commerciale (43%,
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Lʼimmense marché de Dantokpa, à Cotonou, témoigne pourtant de la réputation historique de carrefour commercial régional dont bénéficie le pays. Chaque jour, sur 18 hectares, 1,5 million de clients côtoient 26 000 vendeurs venus dʼAfrique de lʼOuest (Nigeria, Mali, Burkina Faso, Niger, Côte dʻIvoire) et dʼAfrique centrale, notamment du Cameroun. Mais moins dʼune entreprise béninoise sur cent exporte sa production ou ses services. Décidées à mettre fin à ce paradoxe, les autorités du pays créent les conditions de développement des transports
ENTREPRISES ET MARCHÉS SERVICES
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Libercom, opérateur public de téléphonie mobile. Lʼactivité dans le port de Cotonou favorise lʼessor de nouveaux services logistiques.
terrestres par lʼimplantation de ports secs sur les corridors routiers qui mènent de Cotonou au nord du pays et en favorisant lʼessor dʼautres services logistiques comme lʼentreposage et le stockage.
TÉLÉPHONIE MOBILE Faute dʼun environnement réglementaire suffisant, le téléphone mobile a peiné à sʼimposer mais a nettement rattrapé son retard depuis 2006, affichant en 2011 un taux dʼéquipement supérieur à 86 % de la population. De nombreux problèmes subsistent (interconnexion, gestion de la numérotation et des fréquences...), que le régulateur sʼattache à résoudre. La réforme doit conduire à une réorganisation de lʼopérateur historique, Bénin Télécom, avec la privatisation de sa branche mobile (Libercom).
INTERNET : SOUS-UTILISATION DES LIAISONS INTERNATIONALES Si le Bénin est connecté depuis 2003 au câble sous-marin international SAT-3, qui relie lʼEurope à lʼAfrique du Sud via
lʼouest du continent, le pays nʼaffiche quʼun maigre 3% de taux dʼutilisation dʼInternet. Les fournisseurs dʼaccès à Internet (FAI) jugent prohibitifs les tarifs pratiqués par le seul gestionnaire local de cette liaison, Bénin Telecom. Pour favoriser la concurrence, les autorités vont ouvrir au privé la gestion de la terminaison béninoise du câble Africa Coast to Europe (ACE), arrivé en 2012 grâce à un financement de la Banque mondiale.
« QUARTIER NUMÉRIQUE » DE LʼAFRIQUE Lʼamélioration de la connectivité locale à Internet est un passage obligé pour réussir à desservir, depuis Cotonou, les pays enclavés voisins. Le gouvernement a donc mis en place un plan dʼéquipements touchant plus de 70 communes à travers le pays. Un programme dʻe-administration est également en cours dʼimplantation. De même quʼil a été le Quartier latin de lʼAfrique, le Bénin veut devenir son « quartier numérique ». ■
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REPÈRES
SERVICES
2006
2008
2011
Pénétration téléphonique (%)
13,58
45,68
387,33
Lignes téléphoniques fixes (%)
1
1,60
1,68
Téléphonie mobile (%)
12,57
44
85,64
Abonnés Internet (%)
0,08
0,54
85,64
Internet (20 heures par mois, en dollars)
20
20
16
Mobile (100 min par mois, en dollars)
16
16
16
Source : Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT)
PRINCIPAUX INDICATEURS TÉLÉCOMS
INVESTISSEMENTS ET REVENUS TÉLÉCOMS 2006
2008
2011
Investissements dans les télécoms
23,3
212,8
34,2
Dont téléphonie mobile
21,5
208,7
34
Chiffre dʼaffaires télécoms
96,2
152,8
198,1
Dont téléphonie mobile
62,2
118
187,1
Source : ARPT
En milliards de F CFA
POSITION DES OPÉRATEURS MOBILE 2006
2008
2011
MTN
450
1 182
2 485
Moov
330
978,5
2 406
-
564
1 627
Bell Bénin
110
710
978,5
Libercom (Bénin Télécom)
78
191
268
GLO
Source : ARPT
En milliers dʼabonnés
2001
2006
2011
166 581
180 000
209 475
25
31
45,20
Durée moyenne des séjours
1,15
2,55
5,06
Nombre dʼemployés
2 505
7 891
10 071
Nombre de lits
5 887
21 336
27 231
Nombre de touristes
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Recettes (en milliards de F CFA)
Source : ministère du Tourisme
PRINCIPAUX INDICATEURS TOURISTIQUES
ENTREPRISES ET MARCHÉS
TOURISME
Pôle prioritaire de croissance
Balnéaire, culturel, dʼaffaires ou dʼaventure, de nombreuses opportunités
En accord avec le Pnud, le Bénin favorise la mise en place de partenariats public-privé dans des zones dʼaménagement touristique.
GRAND POTENTIEL Officiellement la seconde source dʼentrée de devises dans le pays, le secteur touristique est encore très loin de ses potentialités, avec moins de 1 % du PIB national (hébergement et restauration, à lʼexclusion du transport et des achats dʼobjets dʼart et de souvenirs). Le pays dispose pourtant dʼatouts considérables, avec sa côte sablonneuse, ses villages lacustres,
son arrière-pays accueillant, ses parcs (lʼAtakora et le W, dans le Nord), ainsi que son riche patrimoine historique et culturel (royaumes, architecture brésilienne liée à la traite négrière), mais aussi cultuel (berceau du vaudou). Le nombre de touristes est en croissance continue depuis dix ans (209 475 entrées en 2011, contre 166 581 dix ans plus tôt), mais en deçà des possibilités du secteur.
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ENTREPRISES ET MARCHÉS TOURISME
© G. Jaunet
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Plus de 40 villages lacustres pittoresques se sont construits sur le lac Nokoué.
TOURISME DʼAFFAIRES
209475 entrées de touristes en 2011
Si lʼon en juge par le nombre dʼhôtels haut de gamme qui se construisent à Cotonou, le tourisme dʼaffaires intéresse un nombre croissant dʼentrepreneurs locaux et de grands groupes étrangers. Le groupe Azalaï, déjà présent dans cinq pays de la sous-région, a ouvert en avril 2012 son huitième hôtel, après le rachat en 2007 de lʼHôtel de la Plage pour 1 milliard de F CFA. Plusieurs opérateurs touristiques privés internationaux ‒ Radisson Blu, Best Western, Marriott, Teylium, Onomo ‒ ont entrepris, seuls ou avec des partenaires locaux, dʼimplanter de grands réceptifs hôteliers de classe internationale dans le pays, essentiellement dans la capitale économique.
LA ROUTE DES PÊCHES Important pour le tourisme de loisir et pour le développement du sud du pays, le projet de la route des Pêches sera bientôt accessible aux investisseurs. Elle sʼétend de Cotonou à Ouidah, sur une quarantaine de kilomètres de sable fin,
INVESTIR BÉNIN 2013
entre mer et lagune. Lʼobjectif est dʼy développer un complexe touristique de classe internationale basé sur les loisirs, la culture et la nature, grâce aux plages, aux vestiges de la traite négrière et de lʼépoque coloniale, dans les villes de Ouidah, Grand-Popo et Porto-Novo, et aux pittoresques villages lacustres. Ce projet comporte la réalisation de complexes balnéaires, dʼéquipements et dʼinfrastructures sportives, dʼun port et dʼun héliport de plaisance, de centres commerciaux et de centres dʼaffaires. Il prévoit aussi des infrastructures complémentaires, telles des écoles de formation dans lʼhôtellerie et le tourisme, ainsi que des centres de santé de référence.
DES ZONES DʼAMÉNAGEMENT TOURISTIQUE Le Bénin souhaite dynamiser le secteur éco-touristique afin quʼil sʼinscrive dans le cadre des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Un accord a été signé en décembre 2010 avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) mettant en œuvre une Initiative de partenariat public-privé du Bénin pour atteindre les OMD. Il doit déboucher sur lʼimplantation de zones dʼaménagement touristique (ZAT) sur toute lʼétendue du territoire national et la mobilisation de fonds permettant leur aménagement. Dʼautres programmes sont en cours de développement dans le cadre de partenariats public-privé. Cʼest notamment le cas du projet de tourisme durable dans un réseau de parcs protégés transfrontaliers de lʼAfrique de lʼOuest, ou encore du programme de valorisation du quartier historique de Ouidah. ■
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ENTREPRISES ET MARCHÉS
ÉNERGIE
Ouverture aux partenaires privés De nombreux projets pour augmenter la production nationale dʼélectricité
27,7 % Taux dʼélectrification
ÉLECTRIFICATION EN CROISSANCE Le taux dʼélectrification au Bénin est passé de 24,7 % en 2007 à 27,7 % en 2009, alors quʼen zone rurale ce taux est passé de 1,9 à 3,1 %. La production nationale est faible, avec un taux dʼautosuffisance dʼenviron 15 %. Pour assurer la distribution dont elle a la charge, la Société béninoise dʼénergie électrique (SBEE) achète 88 % de
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son électricité à lʼextérieur. Plusieurs projets sont en cours de réalisation, dont la centrale à turbines à gaz de Maria Gléta, dans lʼagglomération dʼAbomey-Calavi (lire p. 43).
CENTRALE BI NATIONALE Lʼautre programme le plus avancé est celui de la centrale hydroélectrique dʼAdjarala. Il sʼagit dʼun projet
ENTREPRISES ET MARCHÉS ÉNERGIE
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bi national bénino-togolais réalisé à la frontière entre les deux pays, sur le fleuve Mono. Dʼune capacité de 147 MW et dʼun coût dʼenviron 400 millions de dollars, il fait partie des projets prioritaires retenus par le West African Power Pool (WAPP, entité régionale de coordination créée en 2006) et sera financé par la Banque mondiale, la BEI, la KFW, la BAD, la BOAD ou encore les fonds arabes.
ÉNERGIES RENOUVELABLES Considérant que le marché de lʼénergie peut être rentable, le Bénin souhaite mettre en avant les partenariats public-privé sous forme de contrats BOT (Build-Operate-Transfer). Parmi les projets soumis aux entrepreneurs figurent plusieurs barrages réalisables sur le long fleuve Ouémé. Si les potentialités de développement de lʼénergie hydraulique sont importantes, le gouvernement envisage également dʼexploiter celles qui existent dans le solaire et lʼéolien, ou encore dans lʼénergie produite à partir de biomasse.
La centrale électrique à turbines à gaz de Maria Gléta, non loin de Cotonou, dʼune capacité de 80 MW.
EAU : LES OMD EN LIGNE DE MIRE Lʼalimentation du pays en eau est mieux assurée que celle de lʼénergie électrique, sans doute grâce aux énormes potentialités naturelles dont il dispose (environ 13 milliards de mètres cubes dʼeau de surface écoulés annuellement et 2 milliards de mètres cubes de capacité annuelle de recharge des eaux souterraines). La distribution de lʼeau est assurée par la Société nationale des eaux du Bénin (Soneb). Le taux de desserte en milieu rural est passé de 35 % en 2002 à 57,2 % en 2010, pour une cible de 67,3 % en 2015 dans le cadre
des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD). Le taux en milieu urbain a évolué de 47 % en 2002 à 58,5 % en 2010, pour une cible OMD de 75 %. Pour conserver et renforcer ces acquis, la gestion dʼouvrages dʼalimentation en eau potable doit faire lʼobjet dʼassociations publicprivé. ■
INVESTIR BÉNIN 2013
REPÈRES
FACTEURS DE PRODUCTION
SALAIRES
industrielle sont exonérés de TVA.
Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig) : 31 625 FCFA par mois pour quarante heures par semaine.
◗ Taxe sur les salaires : le versement patronal sur salaire est perçu au taux de 8 %.
par 250 kWh consommés pour les services et 0,13 dollar par 250 kWh consommés pour les industries.
◗ Taxe professionnelle unique (TPU) : taux de 26 %, applicable à la valeur locative professionnelle des moyens dʼexploitation ou de production.
◗ À quoi peut sʼajouter un supplément « sans coupure à lʼheure de pointe », plus important pour les industries que pour les services.
ÉNERGIE ET EAU
ACCORDS INTERNATIONAUX
Les coûts de lʼénergie (électricité et produits pétroliers), de lʼeau (uniformes pour toutes les branches dʼactivités économiques) et les charges locatives représentent les charges les plus importantes pour les entreprises. Ils restent néanmoins parmi les plus faibles de lʼespace UEMOA.
Le Bénin dispose évidemment dʼun accès privilégié aux marchés dʼAfrique de lʼOuest, francophone ou pas, dans le cadre de son appartenance à lʼUEMOA et la Cedeao ( lire p. 21 ). Ses exportations sur les marchés internationaux sont également favorisées grâce à son statut de pays moins avancé (PMA). Il bénéficie aussi des avantages de la loi américaine sur les opportunités et la croissance en Afrique (Agoa) et du libre accès au marché européen en franchise de droit et de contingent grâce à lʼinitiative Tout sauf les armes (TSA) de lʼUnion européenne.
CHARGES SOCIALES Les charges sociales sont calculées sur lʼensemble des rémunérations perçues, y compris les indemnités, primes et autres avantages en espèces. Les cotisations à la charge de lʼemployeur sont de 9 % pour les prestations familiales, 6,4 % pour les pensions et de 1 % à 4 % pour les risques professionnels suivant la branche dʼactivité. FISCALITÉ DES ENTREPRISES Les principaux impôts et taxes auxquels sont soumises les sociétés installées au Bénin sont lʼimpôt sur les bénéfices industriels et commerciaux (BIC), la TVA, les taxes sur les salaires et la taxe professionnelle unique. ◗ Le taux dʼimposition des BIC va de 25 % pour les entreprises minières et individuelles à 45 % pour les entreprises actives dans les hydrocarbures, transport compris. Le taux pour lʼessentiel des autres sociétés est de 30 %. ◗ Le taux unique de la TVA est de 18 %. Il concerne les entreprises qui réalisent un chiffre dʼaffaires (CA) annuel supérieur à 91 540 dollars, dans le secteur de lʼachat et de la vente et celles qui enregistrent un CA supérieur à 34 327 dollars pour les prestataires de services. Les marchés publics à financement extérieur, les entreprises et promoteurs de zone agréés au régime de la zone franche
Trois tarifs existent pour lʼélectricité : ◗ Usage professionnel (commerces, hôtellerie et autres services) : de 0,19 à 0,21 dollar par 250 kWh consommés. ◗ Clients en moyenne tension (15 ou 20 KV) : 0,16 dollars
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CARNET DE VOYAGE
CARNET DE VOYAGE
Votre séjour
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Vue extérieure et piscine de lʼHôtel de la Plage.
Hall de Maison Rouge Cotonou.
HÔTELS À COTONOU
DJIBSON HÔTEL Cet établissement de 30 chambres, situé dans le quartier calme et résidentiel dʼAkpakpa, à lʼest de la lagune de Cotonou, a misé sur un design innovant pour se démarquer, notamment au niveau de son piano-bar, tout de rouge et noir. Il est doté dʼune piscine et dʼun minispa, mais aussi dʼun centre dʼaffaires et de salles de réunion. Tél. : (+229) 21 090 323 www. djibsonhotels.com
AZALAÏ HÔTEL DE LA PLAGE Lʼimposant hôtel, huitième du groupe Azalaï en Afrique de lʼOuest, a été inauguré en avril 2012 en plein cœur de Cotonou, près de son centre industriel et dʼaffaires. Il donne aussi directement accès à la plage. Les 120 chambres offrent, jusquʼà cinq étages, une vue imprenable sur lʼocéan Atlantique. Tél. : (+229) 21 31 72 00 www.azalaihotels.com
dʼespaces verts, il a longtemps été prisé par la haute société pour sa piscine, ses tennis ou son golf. Il dispose de 200 chambres sur quatre étages, dont certaines donnent directement sur la mer. Tél. : (+229) 21 30 01 00 www.benin-marina.com
MAISON ROUGE COTONOU
Le Marina (ex-Sheraton), situé dans le quartier administratif,
Située sur le boulevard de la Marina, cette maison dʼhôtes de luxe a été ouverte en juillet 2011 par des hôteliers amoureux du Bénin. Son côté chaleureux et familial ne lʼempêche pas dʼoffrir des équipements sportifs (piscine, salle de sport) et dʼaffaires (salles de réunion) de premier plan. La
sur la route de lʼaéroport et de la présidence de la République, est une institution. Construit sur une imposante superficie, entouré
décoration fait appel à lʼart béninois et européen avec goût. Tél. : (+229) 21 30 09 01 www.maison-rouge-cotonou.com
MARINA HÔTEL
RESTAURANTS À COTONOU LʼATELIER Cʼest le lieu idéal pour déguster de délicieux pavés de mérou ou des pièces de bœuf dans une ambiance élégante et détendue.
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CARNET DE VOYAGE VOTRE SÉJOUR
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Marina Hôtel.
Lounge du Huit, au dernier étage.
Le restaurant dispose dʼun magnifique bar dʼépoque, avec un zinc en bois gardé intact. Mitoyen de la Fondation Zinsou dʼart contemporain, ses murs accueillent souvent des œuvres artistiques. Tél. : (+229) 21 30 17 04
NEUER BIERGARTEN
LE MAQUIS DU PORT
Situé de lʼautre côté de la lagune, sur le bord de mer, dans un quartier dʼun calme étonnant, il permet de dîner les pieds dans le sable avec pour seul bruit le son des vagues qui viennent sʼécraser à quelques mètres. Tél. : (+229) 21 33 38 52
Un immeuble étonnant, dʼun rouge criard, non loin du Port autonome de Cotonou... Les clients sont accueillis à lʼétage, dans une grande salle parfaitement tenue. Les assiettes sont bien garnies et la cuisine est de bonne facture. Le lieu idéal pour un repas décontracté. Sans doute lʼun des meilleurs
LE HUIT Si vous nʼy allez pas pour manger, allez-y au moins pour prendre lʼapéritif dans son lounge, lʼAfterEight. Installé au huitième et dernier étage de lʼhôtel Myosotis, non loin du port, il offre, à 360 degrés, lʼun des meilleurs points de vue de
rapports qualité-prix de Cotonou. Tél. : (+229) 21 31 14 15
Cotonou. Tél. : (+229) 95 03 88 88
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Djibson Hôtel.
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CARNET DE VOYAGE VOTRE SÉJOUR
Village de Moka. Cotonou propose de nombreuses plages....
24 HEURES DE TEMPS LIBRE... OU PLUS ! COTONOU TOURISTIQUE La capitale économique du Bénin nʼest pas quʼune capitale agitée, encombrée et polluée. Il faut en prendre la température en visitant le fameux marché de Dantokpa, le plus grand dʼAfrique de lʼOuest, ou le quartier Jonquet, le plus animé de la ville. Le
village de pêcheurs de Xwlacodji, premier quartier historique de Cotonou, vaut aussi le détour, de même que la très moderne Fondation Zinsou, unique musée entièrement consacré à lʼart moderne en Afrique de lʼOuest.
COTONOU BALNÉAIRE Vous trouverez bien quelques heures pour vous reposer sur lʼune des nombreuses plages de Cotonou. Le plus simple est alors de se rendre vers lʼouest, en direction
Sculpture religieuse à Ouidah. de lʼaéroport. Plusieurs plages plus ou moins surveillées, et donc payantes, sʼy trouvent, comme Obama Beach ou Fidjrossè. Cette dernière est particulièrement prisée par la jeunesse, qui aime y parader le dimanche. Attention néanmoins à la puissance des vagues : les rouleaux peuvent être impressionnants et la mer est rapidement profonde.
GANVIÉ ET LES VILLAGES LACUSTRES Visiter Ganvié, ou lʼun des 42 autres villages lacustres qui se sont construits depuis le XVIIe siècle aux abords du lac Nokoué (26 000 hectares), est une expérience inoubliable. Il est possible de prendre une embarcation à Cotonou au niveau de lʼHôtel du Lac. Mais lʼembarcadère le plus fréquenté se trouve au nord, quelques kilomètres avant lʼentrée dʼAbomey-Calavi. Les
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... dont Obama Beach (ci-dessus) est lʼune des plus connues.
pirogues sont motorisées ou non. Le touriste avisé choisira le moins bruyant et polluant des moteurs pour profiter au mieux de la paisible balade.
CARNET DE VOYAGE VOTRE SÉJOUR
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La Porte du non-retour, près de Ouidah.
PORTO-NOVO
OUIDAH ET SES PLAGES
La capitale administrative du Bénin se distingue par son rythme de vie paisible, une douceur de vivre probablement due à la culture et à lʼarchitecture afro-caribéennes. Il suffit dʼune trentaine de minutes pour sʼy rendre en voiture, à condition dʼéviter les heures de pointe sur cette route qui mène au Nigeria. La balade piétonne est conseillée pour découvrir des bâtiments parfois décrépis mais si charmants, comme la mosquée centrale, réalisée par des esclaves affranchis, de retour du Brésil, sur le modèle dʼune église portugaise. Le bâtiment qui abrite le musée Da Silva, un descendant dʼesclavagiste et dʼune esclave, toujours vivant, vaut aussi le détour. Ne ratez pas non plus le centre agricole Songhaï.
Si vous disposez dʼune journée, alors prenez la direction de Ouidah, ancien comptoir de commerce dʼesclaves et haut lieu du vaudou. La ville, située à environ une heure de Cotonou sur la route du Togo, dispose de magnifiques bâtiments au style afro-caribéen. La route des esclaves raconte lʼhistoire de la traite négrière, au milieu des monuments vaudous, jusquʼà la plage de la Porte du non-retour. Vous pourrez résider ou vous restaurer à 7 km de la Porte, vers lʼouest. Vous croiserez plusieurs petits villages de pêcheurs, avant dʼarriver à la Casa del Papa. Construit sous dʼimmenses cocotiers, lʼétablissement dispose dʼune piscine, dʼun tennis et dʼun minigolf. La restauration se fait quasiment sur le tapis orangé de la plage, sur une terrasse réalisée en bois local. Tél. : (+229) 95 95 39 04 www.casadelpapa.com
Dans le jardin du musée Da Silva, à Porto-Novo.
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CARNET DE VOYAGE VOTRE SÉJOUR
INFORMATIONS PRATIQUES ●
VISA
Obligatoire pour les ressortissants de lʼUnion européenne (il est possible de demander un « visa de lʼEntente » valable pour le Bénin, le Burkina Faso, le Togo, le Niger, la Côte dʼIvoire). Pas de visa pour les ressortissants des États de la Cedeao. ●
SANTÉ
Le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire et les traitements antipaludéens sont recommandés. ●
DÉCALAGE HORAIRE
GMT - 1 heure en hiver et - 2 heures en été. ●
MONNAIE
La monnaie est le franc CFA (Communauté financière africaine), qui est lié à lʼeuro par une parité fixe. 1 euro = 656 F CFA 100 F CFA = 0,15 euro
VOYAGE ●
Y ALLER
Les principales compagnies aériennes qui desservent lʼaéroport de Cotonou sont Air-France, Kenya Airways, Brussels Airlines, Royal Air Maroc, Air Nigeria, Arik Air (Nigeria), Air Mali, Air Burkina. Pour une visite du nord du Bénin exclusivement (zone cotonnière), il est possible dʼatterrir à Ouagadougou, Cotonou étant le seul aéroport international du Bénin. ●
SE DÉPLACER
La route côtière, vers le Togo à lʼouest, et vers le Nigeria à lʼest, est relativement bonne, de même que celle qui longe le département du Plateau, au nord de PortoNovo. Cʼest dʼailleurs ce dernier tronçon que les automobilistes empruntent pour se rendre à Abomey, car la route inter-États n°1 est en mauvais état et doit bientôt être réhabilitée. Une grande partie du réseau routier béninois, notamment dans le Nord, est composée de latérite. Pour vous y rendre, un véhicule tout-terrain est indispensable.
CONDITIONS CLIMATIQUES Dans le sud, le climat est marqué par deux saisons sèches, de novembre à avril et dʼaoût à mi-septembre. Dans le nord, le climat tropical est marqué par une saison sèche dʼoctobre à fin mai. Les parcs nationaux sont, pour lʼessentiel, ouverts de mi-décembre à mi-mai.
NUMÉROS UTILES Indicatif téléphonique international : 229
SAMU Tél. : 21 30 73 36
URGENCES CNHU Tél. : 21 30 46 52 / 21 07 79 45
POLYCLINIQUE LA ROSERAIE (urgences 7/7, correspondant sociétés internationales dʼassistance) Tél. : 21 33 14 66
PHARMACIE CAMP GUEZO (OUVERTE 24 H/24) Tél. : 21 31 35 55/ 21 31 35 52
POLICE SECOURS Tél. : 117
DIRECTION GÉNÉRALE DE LA POLICE NATIONALE Tél. : 21 31 12 30 / 21 31 12 32
COMPAGNIES AÉRIENNES Air France : Tél. : 21 30 18 15 Brussels Airlines : Tél. : 21 30 16 82/83 Ethiopian Airlines : Tél. : 21 31 07 18 Royal Air Maroc : Tél. : 21 30 86 04 Kenya Airways : Tél. : 21 31 63 32 Asky : Tél. : 21 31 30 28 Senegal Airlines : Tél. : 21 31 25 29 Air Mali : Tél. : 21 30 98 55 Aéroport international CardinalBernardin-Gantin de Cotonou Cadjehoun Tél. : 21 30 14 13 www.aeroport-cotonou.com
INVESTIR
GROUPE JEUNE AFRIQUE
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Doing Business in Africa
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