CONFIDENTIEL
POLITIQUE
LE PRÉSIDENT TCHADIEN, IDRISS DÉBY ITNO, n’a guère apprécié le ton de la lettre envoyée le 19 février par son homologue Nicolas Sarkozy aux élus français Gaëtan Gorce et Jean-Pierre Sueur, qui s’inquiétaient des progrès de l’enquête sur la disparition, il y a un an, de l’opposant Ibni Oumar Mahamat Saleh. Deux phrases sont jugées « particulièrement désobligeantes » à N’Djamena. Celle où le président français affirme qu’il n’a « jamais cessé de réclamer auprès des plus hautes autorités tchadiennes un engagement résolu de leur part pour établir au plus vite les responsabilités et punir les coupables devant la justice ». Et celle où il s’engage à s’assurer auprès des mêmes autorités « qu’aucun effort ne sera ménagé pour que les investigations aillent jusqu’à leur terme ». Commentaire d’un proche de Déby Itno: « Le président est outré. C’est du néocolonialisme judiciaire. Nous n’aurions jamais dû accepter de rendre à Sarkozy les gens de l’Arche de Zoé, encore moins de les gracier. »
Idriss Déby Itno, président du Tchad.
WITT/SIPA
TCHAD-FRANCE DÉBY ITNO « OUTRÉ » PAR SARKOZY
CÔTE D’IVOIRE BILLON N’EST PAS CANDIDAT
MAROC
« Je ne suis pas candidat à l’élection présidentielle, a tenu à préciser Jean-Louis Billon, après la publication dans le quotidien Le Temps d’un article faisant état de sa volonté de se présenter. Ce journal s’amuse à faire des hypothèses par rapport aux souhaits ou aux craintes de certains. » Pour de nombreux hommes d’affaires et personnalités influentes, Billon présente pourtant le profil idéal du quatrième homme, recours providentiel pour sortir le pays de la crise politique et relancer l’économie. Président de la Chambre de commerce et d’industrie, patron du premier groupe privé du pays, Sifca, maire indépendant de Dabakala, il ne manque assurément pas d’atouts, mais il n’est visiblement pas prêt à participer à une bataille où les trois leaders historiques – Laurent Gbagbo, l’actuel président, Henri Konan Bédié, le président déchu, et Alassane Dramane Ouattara, l’ancien Premier ministre – ont de nombreux compJean-Louis Billon. tes à régler.
Lorsque Fouad Ali El Himma, l’ancien ministre délégué à l’Intérieur, a décidé de se porter candidat aux élections législatives de septembre 2007, il avait, comme il se doit, évoqué préalablement ses intentions devant le roi. « J’en ai parlé à Sa Majesté, qui m’a répondu : “J’ai eu la même idée que toi”. » C’est du moins la version qu’il avait confiée à J.A. (voir n° 2479). Aujourd’hui, en marge du congrès du PAM à Bouznika (lire pp. 40-43), il modifie légèrement les propos de Mohammed VI : « Je savais que tu allais venir m’en parler. Je ne t’encourage pas et je ne te retiens pas. » En clair, débrouille-toi, c’est ton affaire.
VINCENT FOURNIER/J.A.
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CE QUE LE ROI AVAIT DIT À EL HIMMA
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