MOYEN-ORIENT LES ARABES FACE À L’IRAN
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 49e ANNÉE • N° 2544 • du 11 au 17 octobre 2009
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CÔTE D’IVOIRE BÉDIÉ A-T-IL CHANGÉ ? GUINÉE SUR LA CORDE RAIDE ÉCONOMIE LE CONTINENT REPREND ESPOIR
Les Libanais d’Afrique
Enquête sur une communauté secrète, enviée et influente
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LE DOSSIER
INFORMATIQUE
VINCENT FOURNIER/J.A.
DE JEUNE AFRIQUE
M U LT I N AT I O N A L E S
Les géants en ordre de bataille p. 88 M AG H R E B
Le Maroc multiplie les technopôles p. 90 SÉCURITÉ
Marchéverrouillép.92 PR O D U I T S N O M A D E S
Quel terminal choisir? p. 94 INTERVIEW
Roger Adom, ex-DSI dʼOrange Côte dʼIvoire p. 96
LʼAfrique, nouveau filon mondial Conscientes de son formidable potentiel de développement, les grandes firmes internationales s’intéressent de plus près au marché continental, qu’elles placent au cœur de leur stratégie. Elles s’y positionnent en redéfinissant le pilotage de leurs opérations locales et s’y enracinent en étendant leurs réseaux de distribution. Chacune a néanmoins sa propre méthode pour profiter de ce nouveau gisement de croissance.
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88 DOSSIER INFORMATIQUE
LES GÉANTS EN OR L’ÉNORME BESOIN D’INFORMATISATION DES ACTEURS DES TÉLÉCOMS ET DE LA FINANCE, EN PLEIN ESSOR SUR LE CONTINENT, CONDUIT LES MULTINATIONALES À MIEUX SE POSITIONNER EN A FRIQUE AFIN DE SE DISPUTER LES PLUS GROSSES PARTS D’UN MARCHÉ INFORMATIQUE QUI PÈSERA 4,5 MILLIARDS DE DOLLARS EN 2010.
L
MOHAMADOU DIALLO et BRUNO MOULY
e 24 septembre dernier, l’américain IBM a frappé un grand coup pour relancer la « guerre » en Afrique entre le logiciel libre (bon marché) et celui, plus courant, de constructeur (plus cher). Le groupe informatique a annoncé le lancement d’un « paquet » de logiciels accessibles sur Internet pour le marché africain, « afin d’aider les entreprises à combler le fossé numérique en évitant les logiciels traditionnels ». On y trouve une messagerie électronique, un traitement de texte, un tableur et divers outils de communication. Selon IBM, ces applications utilisent le système d’exploitation Ubuntu de la société sudafricaine Canonical, dérivé du logiciel libre Linux. Le groupe vise notamment les mini-PC à bas prix, ou netbooks, à la popularité croissante, « pour rendre les logiciels accessibles à un nouveau marché de masse sur le continent ». L’offre, alléchante, ne coûtera que 10 dollars par mois et par utilisateur. L’offensive du géant américain de l’informatique traduit surtout sa volonté de concurrencer directement l’offre payante de son rival Microsoft. Selon le Wall Street Journal, la suite logicielle proposée revient moitié moins cher que celle comparable de Microsoft, qui équipe massivement entreprises et particuliers africains. La riposte d’IBM viserait également « à étouffer le développement de l’offre concurrentielle de logiciels libres ou bien à contrecarrer un désintérêt général progressif pour les logiciels propriétaires », analyse un spécialiste. Mais l’Afrique n’en est pas encore là. Une majorité d’utilisateurs, entreprises et particuliers, emploie toujours les logiciels traditionnels des constructeurs, au détriment des logiciels libres. Même si, par choix technologique ou par nécessité
d’économie, des administrations centrales africaines ou de grands organismes privés se sont orientés depuis plusieurs années vers les logiciels libres. Cette concurrence reste néanmoins limitée en raison d’une pénurie de compétences et de profils techniques spécifiques. « Contré par des solutions plus matures, le “libre” est en perte de vitesse », renchérit Denis Gadonnet, directeur commercial pour l’Afrique d’IronPort, filiale du leader mondial des équipements de réseaux Cisco Systems. TÉLÉCOMS ET BANQUES VORACES EN INFORMATIQUE
En attendant la nouvelle bataille qui s’annonce, une autre se poursuit. Celle tout aussi stratégique qui consiste pour les grands groupes à redéfinir leur organisation pour mieux aborder ou se positionner sur le marché africain. Ils manifestent en effet un net regain d’intérêt pour un continent qui constitue un relais de croissance important grâce à l’implantation ou à l’émergence de puissants groupes bancaires et de télécommunications, voraces en équipements et en solutions informatiques. Sans compter l’augmentation des besoins des services
publics. Du coup, les géants du secteur a b a n do n n e nt en général leur ancien modèle géog raphique consistant à rattacher leurs activités africaines à un management européen chargé de la zone EMEA (Europe, Middle East and Africa), plus large. « Ce découpage, caduc, n’a jamais été pertinent car les dynamiques de ces divers marchés n’étaient pas homogènes », souligne Pierre Diouf, directeur technique de Cisco pour l’Afrique subsaharienne. Le groupe, à l’instar de ses homologues mondiaux, adopte désormais une approche dénommée emerging market (« marché émergent » ). Ce nouveau découpage regroupe des marchés plus homogènes tels que l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Amérique latine, l’Europe de l’Est et la Russie. Mais chacun a sa propre stratégie. Pour s’enraciner en Afrique, Cisco fixe ses critères de choix
CISCO LORGNE LA VISIOCONFÉRENCE EN LIGNE CISCO SYSTEMS, LEADER MONDIAL DES ÉQUIPEMENTS DE RÉSEAUX, s’empare de son homologue en vidéoconférence et téléprésence en ligne, le norvégien Tandberg, pour un montant de 2 milliards d’euros. C’est ce qu’ont annoncé les deux groupes le 1er octobre. Cette « offre amicale » devrait aboutir au premier semestre 2010. Une acquisition judicieuse pour Cisco, qui récupère un leader en progression de 15 % à 20 % en 2009, alors que lui-même a accusé une baisse de 9 % de ses revenus sur son dernier exercice. Si Cisco trouve ainsi un solide relais de croissance, l’américain court-circuite surtout ses concurrents dans le domaine Microsoft et HP. Celui-ci a lancé le 22 septembre son nouveau produit de vidéoconférence SkyRoom. Alors que le rachat de Tandberg par Cisco devrait créer des tensions avec Microsoft en raison de la compatibilité des produits du norvégien avec l’environnement Microsoft Office. ■ B.MO. J E U N E A F R I Q U E N ° 2 5 4 4 • D U 11 A U 17 O C T O B R E 2 0 0 9
DOSSIER 89
DRE DE BATAILLE hubs régionaux en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale », précise Fabien Poggi, directeur export de Sage France. Lexmark, spécialiste mondial de l’impression, joue davantage la proximité. « Nous avons créé en 2008 notre filiale au Maroc pour couvrir, hormis l’Algérie, l’ensemble de nos activités africaines », explique Daniel Vionnet, DG de Lexmark Africa. La dynamique africaine pousse également les grands groupes à reconsidérer leur plan de distribution sur le continent. Pour s’y renforcer, HewlettPackard (HP) a entrepris une vaste expansion géographique en multipliant les filiales et les bureaux régionaux. En outre, il s’offre une large couverture commerciale en s’appuyant sur un maillage de 14 000 partenaires distributeurs, appelée à s’élargir davantage pour accompagner sa croissance. « Nous enregistrons des résultats qui dépassent toutes nos prévisions », reconnaît Rainer Koch, DG de HP Afrique. NOUVELLE DISTRIBUTION
C. C HA UV IN /J .A.
en fonction du potentiel et du niveau de maturité de chaque pays. L’Afrique du Sud, le Sénégal et le Kenya servent ainsi de hubs régionaux pour respectivement l’Afrique australe, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique de l’Est. Le groupe dispose aussi de bureaux au Cameroun, en Angola… et
au Maghreb. Cisco opte même pour une stratégie verticale. « Nous séparons le pilotage des opérations par segments de marché, celui des télécommunications et celui de la finance par exemple », révèle Pierre Diouf. De son côté, IBM a une organisation géographique plus complexe. Le groupe gère l’Afrique subsaharienne depuis l’Afrique du Sud, l’Afrique du Nord depuis Dubaï, ces deux entités reportant leurs affaires au « hub » de Shanghai, en Chine, chargé de couvrir l’ensemble des pays émergents. Quant à Sage, le numéro 3 mondial de l’informatique de gestion, il a créé en 2007 une filiale au Maroc, qui gère tout le Maghreb. Mais la couverture de l’Afrique francophone subsaharienne s’effectue toujours depuis la France. « On n’exclut pas de créer deux
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Depuis le 1er août dernier, Cisco a, de son côté, élaboré une nouvelle stratégie de distribution, appelée paterled, consistant à réorienter vers ses distributeurs locaux tous les comptes clients qu’il traitait en direct. « Les commerciaux de Cisco n’auront plus qu’un rôle de support, excepté pour les grands comptes », précise Zouhir el-Kamel, distributeur de Cisco en Afrique. Le groupe américain – comme IBM, Oracle, HP… – confie également à CFAO Technologie une part de sa distribution. « Nous sommes implantés dans 10 pays et actifs dans 22 », indique-t-on chez CFAO. EMC, leader mondial du stockage de données, se mobilise aussi. « On a augmenté nos ressources pour couvrir les besoins et accru notre réseau de partenaires pour mieux répondre à la demande », résume Mohamed Amin, son directeur Afrique et Moyen-Orient. Les géants mondiaux se livrent manifestement à une course effrénée à l’enracinement sur le continent, prérequis pour rafler la plus grosse part d’un gâteau africain, nouvel eldorado de l’informatique mondiale. ■
90 DOSSIER suffler une nouvelle dynamique. Omar Balafrej veut créer un lien étroit entre les TIC et la création artistique comme le Web design, les arts graphiques, les jeux vidéo…, activités qu’il incite à développer.
D’une architecture futuriste, Casablanca Technopark est surnommé Goldorak.
MAGHREB
Le Maroc multiplie les technopôles POUR DOPER SON SECTEUR DES SCIENCES DE L’INFORMATION, LE PAYS S’EST DOTÉ DE TECHNOPÔLES À CASABLANCA, À R ABAT, ET BIENTÔT À AGADIR, FÈS ET OUJDA. R EPORTAGE.
Q
uartier d’affaires de Sidi Maârouf, à Casablanca, en ce jour ensoleillé de septembre. S’érige parmi d’autres buildings celui futuriste de Casablanca Technopark, le premier technoparc marocain créé en 2001 et spécialisé dans les technologies de l’information et de la communication (TIC). Installée au sein de ce technopôle depuis huit ans, GéoConseil, entreprise de 25 personnes, s’apprête à lancer MyWay, son nouveau GPS de navigation couvrant le Maroc. Spécialisée dans la géolocalisation et le tracking de véhicules, GéoConseil a su profiter au départ des facilités offertes par le technoparc, « notamment d’un bas coût de location, surtout pour les start-up, et d’un accès gratuit à Internet et aux services de sécurité », indique du bout des lèvres Hassan Tazi, son DG. La société fait partie des 160 entreprises, start-up ou PME qui occupent le Casablanca Technopark où fourmillent chaque jour 1400 salariés. « Notre chiffre d’affaires cumulé est supérieur à 700 millions de dirhams, soit 15 % du secteur des TIC au Maroc », revendique Omar Balafrej, DG de Casablanca Technopark. Sur ses 30 000 m², le technoparc abrite aussi une salle de conférences, des locaux de formation et divers services (assurance maladie complémentaire…). L’Institut national des
postes et télécommunications (INPT, école d’ingénieurs) de Rabat a notamment décidé d’y ouvrir une annexe. Néanmoins, GéoConseil se montre critique sur le fonctionnement de ce complexe technologique. « Aujourd’hui, le débit Internet ne suffit plus. Considérés désormais comme une PME, nous avons des tarifs locatifs plus élevés et les relations entre entreprises ne s’opèrent pas », regrette Hassan Tazi. « Le technoparc est une pépinière d’entreprises qui n’ont pas vocation à y rester », rétorque Omar Balafrej. Depuis peu, le Casablanca Technopark tente cependant de s’in-
A. DUPEYRON
CINQ PETITS TECHNOPARCS
En attendant, la société de gestion du technoparc, la Moroccan Information Technopark Company (MITC), détenue par l’État (35 %) et par des banques marocaines, envisage de dupliquer un peu Casablanca Technopark, en modèle réduit, en ouvrant 5 petits complexes dans de grandes villes marocaines d’ici à 2015. « L’idée est de récupérer des bâtiments publics disponibles pour accueillir entre 20 et 50 entreprises au maximum liées aux TIC. L’expérience montre que les pépinières d’entreprises fonctionnent mieux », souligne Omar Balafrej. Dans le Sud, à Agadir, changement de philosophie et de dimension. Le technoparc, qui doit démarrer ses activités l’an prochain, est adossé à l’Institut supérieur d’informatique appliquée et de Management (Isiam) pour constituer un véritable technopôle, alliant enseignement universitaire, recherche scientifique et entrepreneuriat. De leur côté, Casanearshore (2,7 milliards de dirhams) et Rabat Technopolis déclinent leurs activités en TIC sur le mode offshore, drainant de grands groupes (Logica, SQLI, BNP Paribas, GFI, Ubisoft) dont 80 % de l’activité est à l’export. La construction de Fès Shore (1,2 milliard de dirhams) a, elle, été lancée début 2009. Dédié aux sociétés offshore, ce parc (131 000 m² de bureaux) devrait ouvrir en 2015. Le futur technopôle d’Oujda, à l’est du pays, lui emboîtera le pas à terme. ■ CHRISTELLE MAROT, à Casablanca
RABAT TECHNOPOLIS, L’UN DES PÔLES OFFSHORE DU PAYS VILLE DANS LA VILLE, RABAT TECHNOPOLIS, développée par Medz, filiale de la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), occupe 107 ha. Parmi les sociétés offshore installées: Logica, Sofrecom, EDS, Cegedim, Devoteam, Axa France Vie… Pour les attirer, le technopôle a pris des mesures incitatives: un taux d’imposition sur le revenu de 20 % contre 40 % normalement, des coûts télécoms jusqu’à 30 % moins chers et des loyers compétitifs. À terme, 300 ha seront consacrés au développement des nouvelles technologies et des industries hi-tech. Objectif: faciliter le transfert de technologie entre les entreprises, la recherche et développement et le pôle universitaire. Rabat Technopolis d’un coût de 3,3 milliards de dirhams met l’accent sur les filières à haute valeur ajoutée : nanotechnologies, ingénierie des réseaux, génie logiciel, microélectronique… ■ C.M. J E U N E A F R I Q U E N ° 2 5 4 4 • D U 11 A U 17 O C T O B R E 2 0 0 9
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92 DOSSIER INFORMATIQUE SÉCURITÉ
Un marché verrouillé par les spécialistes américains CYBERCRIMINALITÉ, VIRUS, SPAMS… DES ATTAQUES QUI TOUCHENT LES ENTREPRISES AFRICAINES AUXQUELLES UNE POIGNÉE DE
GRANDES SOCIÉTÉS D’OUTRE-
ATLANTIQUE APPORTENT
«
N
ous avons décroché le mois dernier l’appel d’offres de l’opérateur Orange portant sur la sécurité informatique de son réseau mondial, comprenant son réseau africain », se targue d’entrée Franck Couet, directeur général pour le Maghreb et l’Afrique subsaharienne francophone de l’américain Fortinet, l’un des leaders mondiaux de la gestion centralisée de sécurité informatique pour les entreprises. Comme Fortinet, une poignée de grands spécialistes américains de la sécurité informatique, dont les ventes sont en majorité tirées par les besoins des opérateurs de télécoms et du secteur de la banque-finance, se partagent ainsi cette niche de marché sur le continent. Fortinet, IronPort, filiale du géant Cisco, Blue Coat Systems, Websense, Juniper Networks… en sont les principaux protagonistes. « Trois à quatre gros acteurs américains, sur une dizaine d’entreprises en tout, détiennent entre 70 % et 80 % du marché africain. En général, leurs filiales françaises couvrent le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest francophone, et leurs homologues britanniques contrôlent l’Afrique du Sud et l’Afrique australe », explique Philippe Birot, directeur général d’Exclusive Networks Afrique,
PURESTOCK/BSIP
DES SOLUTIONS DE SÉCURITÉ.
La majorité des malveillances vient de l’intérieur de l’entreprise.
distributeur sur le continent des solutions des principaux spécialistes du secteur. Chacun a néanmoins son propre positionnement technologique. Fortinet est leader dans les outils Firewall de protection contre les intrusions malveillantes dans les systèmes d’information des entreprises, tandis qu’IronPort excelle dans la protection antivirale et antispam des e-mails et de pages Web vérolées susceptibles, lorsqu’elles sont ouvertes, de contaminer le poste de travail. Quant à Blue Coat, il est spécialisé dans la protection du proxycache, la chambre d’enregistrement des sites Internet les plus utilisés du serveur Proxy de l’entreprise, qui permet de se connecter indirectement sur la Toile. En revanche, tout ce petit monde s’appuie sur des distributeurs ou des intégrateurs locaux au Maghreb et en Afri-
que subsaharienne, qui revendent leurs solutions de sécurité clé en main aux clients finaux, opérateurs télécoms, banques, organismes financiers, mais aussi administrations et industrie. « Ce sont des sociétés du cru à capitaux locaux ou étrangers. Elles intègrent les solutions software et hardware des constructeurs et offrent une panoplie de services d’insertion des logiciels des firmes informatiques dans les systèmes d’information du client final », précise Philippe Birot. Cette approche des marchés peut se faire à un ou deux niveaux. Certains confient directement leurs solutions de sécurité aux intégrateurs et d’autres passent d’abord par un distributeur qui vend ses produits aux intégrateurs. Les plus gros marchés? Le Maghreb, bien sûr, « surtout l’Algérie, un marché à fort potentiel de croissance », selon Franck Couet, et « le Sénégal, la Côte d’Ivoire, voire le Cameroun en Afrique subsaharienne », d’après Denis Gadonnet, directeur commercial pour l’Afrique d’IronPort. « Après un fléchissement du marché africain en 2009,
Après une baisse en 2009, les investissements reprennent dans la sécurité informatique. on sent une reprise des investissements dans la sécurité informatique », poursuit ce dernier. « Le secteur sur le continent va forcément croître en raison du caractère indispensable de la sécurité des réseaux des entreprises. Il devrait suivre le taux de croissance européen de 7 % dans les prochaines années », conclut Philippe Birot. ■ BRUNO MOULY
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94 DOSSIER INFORMATIQUE PRODUITS NOMADES
Quel terminal choisir? ÊTRE EN RÉSEAU PARTOUT ET EN PERMANENCE. TELLE EST L’OBSESSION DES CADRES AFRICAINS QUI UTILISENT LEURS SMARTPHONES OU LEURS PC PORTABLES POUR ENVOYER DES MAILS, SURFER SUR INTERNET… R EVUE DE DÉTAIL DES PRODUITS DERNIER CRI DU MARCHÉ. THÉOPHILE KOUAMOUO
SMARTPHONES L’IPHONE 3GS Prix : 650 000 F CFA (990 euros).
Avec son design élégant, l’iPhone a séduit un vaste public. La version 3GS corrige certains défauts des deux premières (iPhone et iPhone 3G). Ainsi, la fonction vidéo a été intégrée et permet d’envoyer une vidéo sur une plate-forme comme YouTube. Ses fonctionnalités multimédias autorisent d’utiliser au maximum l’Internet mobile. Orange lance l’iPhone 3GS en Afrique ce mois-ci.
LE BLACKBERRY BOLD 9000 Prix: 390000 F CFA (595 euros).
LE HTC TOUCH PRO 2 Prix: 570000 F CFA (869 euros).
Ce smartphone tourne sous Windows Mobile, dont l’environnement est le plus proche du PC. Facilité d’utilisation des logiciels Word, Excel et Powerpoint sans téléchargements supplémentaires. Produit très orienté « conférence », avec haut-parleur puissant et possibilité de conférence à cinq à travers le GSM grâce à un logiciel spécifique. Terminal tactile. Équipé aussi d’un clavier intégré.
Ses avantages sont ses fonctionnalités de messagerie permettant de traiter ses mails aussi simplement que l’envoi de SMS. Un effort en fonctionnalité multimédia, avec l’incorporation du wifi et de la 3G. Terminal avec une nouvelle interface graphique et un écran haute définition. Des solutions sont offertes au Maghreb, en Côte d’Ivoire, au Cameroun, au Nigeria, au Sénégal, au Burkina et à Madagascar.
Star des portables classiques en Afrique, Nokia a du mal à s’imposer dans les smartphones. Le Nokia N97, qui tourne sous Symbian, système d’exploitation maison, inverse cette tendance. Clavier intégral coulissant, très ergonomique. Son transmetteur FM permet des fonctions « mains libres » en voiture sans kit Bluetooth. Une version mini (écran de 3,2 pouces) est annoncée.
NETBOOKS
LAPTOPS
L’ASUS EEE PC 1000H Prix: 540000 F CFA (823 euros).
LE TOSHIBA SATELLITE A 200 Prix: 450000 F CFA (686 euros).
L’OLIVE X107 Prix: 350000 F CFA (533 euros).
LE HP 550 Prix: 635000 F CFA (968 euros).
La marque Asus est pionnière sur le marché des Netbooks. En Côte d’Ivoire, le fournisseur d’accès Aviso propose trois packs sur la base des Asus Eee PC. Son pack platine comprend ainsi un ordinateur Asus Eee PC 1000H, doté d’un processeur Intel Atom 270, du système d’exploitation Windows XP – là où de nombreux Asus tournent sur Linux – et d’une caméra 1,3 mégapixel.
Sa particularité est de posséder un modem intégré compatible avec les normes GPRS, Edge, 3G, wifi et Bluetooth – une option CDMA (à mi-chemin entre le fixe et le mobile) est disponible. Pas besoin de clé de connexion supplémentaire. En Côte d’Ivoire, l’opérateur de téléphonie mobile Comium prépare un pack Internet sur la base de ce terminal.
LE NOKIA N97 Prix: 600000 F CFA (915 euros).
Un des laptops les plus prisés, notamment pour la solidité de la marque. Des fonctionnalités comme la webcam intégrée et le wifi lui donnent un côté glamour. Il n’est en général pas intégré dans un « pack » FAI ou opérateur mobile. Ses possesseurs doivent donc se doter d’une clé GPRS ou CDMA chez un opérateur pour pouvoir être connectés partout. La marque HP est généralement considérée comme fiable, ce qui garantit un certain succès à ce laptop à écran 15,4 pouces. En Côte d’Ivoire, Aviso et son partenaire Librairie de France proposent un pack sur la base du HP 550 avec un an de garantie et des possibilités d’échelonnement du paiement sur 12, 24 ou 36 mois.
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96 DOSSIER INFORMATIQUE
Roger Adom
INTERVIEW
EX-DSI DʼORANGE CÔTE DʼIVOIRE, À LA TÊTE DʼUNE ÉQUIPE DE 120 PERSONNES
« Plus quʼun informaticien, le DSI est un gestionnaire de lʼentreprise » RÉCEMMENT NOMMÉ DG ADJOINT D’ORANGE CÔTE D’IVOIRE, ROGER A DOM A EXERCÉ AUPARAVANT PENDANT QUATRE ANS LA FONCTION DE DIRECTEUR DES SYSTÈMES
D’INFORMATIONS
(DSI) AU SEIN DU MÊME GROUPE. IL
NOUS LIVRE SA VISION DE CE
POSTE DEVENU STRATÉGIQUE.
JEUNE AFRIQUE : Quel est le rôle exact de la Direction des systèmes d’informations (DSI) au sein de votre entreprise ? ROGER ADOM : Son rôle est de piloter ses systèmes d’informations, autrement dit l’ensemble des systèmes informatiques qui permettent de gérer à la fois les postes de travail et le système central, appelé Backbone. Les systèmes d’informations sont un dispositif transversal qui régit l’informatique de tous les départements de l’entreprise, des achats aux ventes, en passant par
les services administratif, logistique… La mission de la DSI est d’automatiser ainsi les processus de gestion de l’entreprise et de moderniser les outils de travail. Son directeur dirige une équipe de 120 personnes. Comment cette fonction a-t-elle évolué ces dernières années ? L’importance accrue de l’informatique dans le fonctionnement de l’entreprise donne à la DSI un rôle concurrentiel important. Les informations clés de gestion de l’entreprise doivent
s ur in 99 es po ca 22 ss S afri $ Pa UIT rs US T eu de RA at r G pér leu o va les ne u d'
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DOSSIER 97 BIO EXPRESS
Depuis 2009 DGA Orange Côte d’Ivoire 2003-2008 DSI d’Orange Côte d’Ivoire et de CIT 1997-2003 Directeur de mission chez Ernst & Young
VINCENT FOURNIER/J.A.
1990-1997 Ingénieur d’études puis directeur de projet chez Capgemini 1990 MBA IAE de Paris après un diplôme d’ingénieur à l’École centrale de Nantes être disponibles de plus en plus rapidement. C’est d’autant plus crucial pour un opérateur comme Orange Côte d’Ivoire, dont les sites sont très décentralisés. Nous faisons en sorte que les collaborateurs puissent travailler de manière efficace et avoir accès à toutes les données à tout moment, depuis n’importe quel endroit. Notre réseau informatique et nos applications doivent être disponibles 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24. Quelle place l’entreprise donnet-elle aujourd’hui au DSI et quelle relation entretient-il avec les autres métiers ? Le DSI doit être en parfaite adéquation avec la stratégie de l’entreprise. Son service est un support et transversale pour les autres directions. Tout investissement nécessite d’être lié à un besoin d’une direction ou d’un département utilisateur. C’est le meilleur moyen de rentabiliser les investissements dans les systèmes d’informations. Le DSI se doit d’être à l’écoute des autres départements et d’en recenser les besoins, de les analyser et de trouver la solution la plus adéquate en tenant compte des équilibres financiers de l’entreprise.
Quelle est la principale difficulté du métier de DSI ? La première difficulté est d’ordre technique. Les systèmes d’informations qui contribuent à la productivité de l’entreprise sont considérés par les utilisateurs comme un dispositif « zéro défaut ». Dès lors qu’il y a un problème ou un bug sur le réseau, le DSI doit intervenir pour rétablir au plus vite le bon fonctionnement du système informatique. Trop souvent, les entreprises misent tout sur les systèmes d’informations en considérant qu’il suffit d’informatiser pour que les problèmes soient résolus. La seconde difficulté est de sortir du vase clos dans lequel les informaticiens sont tentés de fonctionner. Il faut qu’ils se détachent de leur technicité pour travailler en étroite collaboration avec les directions opérationnelles. Quel profil est recherché pour recruter un DSI, a-t-il évolué ? Il a évolué et sera amené à changer davantage. Le DSI n’est plus un simple informaticien-chef de projet accompli. Il doit aussi se comporter comme un gestionnaire d’entreprise en respectant ses équilibres financiers. Établir
un budget est désormais une tâche qui lui incombe. Il doit aussi l’exécuter et, surtout, le tenir. Son management est également important. Gérer une équipe de collaborateurs, les former et les faire évoluer relève aussi de sa mission quotidienne. Des compétences de management et de gestionnaire seront de plus en plus requises. Le DSI peut ainsi être amené à avoir une fonction plus importante au sein de la direction générale, comme en témoigne mon parcours. Ce qui le positionne à un niveau hiérarchique élevé ? Le DSI est avant tout membre du comité de direction en charge des systèmes d’informations. Son rôle est donc de participer aux objectifs de l’entreprise en s’appuyant sur son savoir-faire et sur la valeur ajoutée que sa fonction peut apporter à la compétitivité de l’entreprise. Il doit impliquer son équipe dans les enjeux majeurs de celle-ci et surtout la faire adhérer aux besoins et aux objectifs de chacune des entités opérationnelles. L’important, ce n’est pas les contraintes des informaticiens mais les contraintes de l’entreprise. ■ Propos recueillis par MOHAMADOU DIALLO