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tunisie marzouki : à gauche toute ! Du 24 au 30 mai 2015 jeuneafrique.com

Spécial

Tendances 10 pages

Hebdomadaire international indépendant • 55e année • n° 2837

dossier autoMoBiLe Le pAri risqué De L’occAsion Burkina ziDA L’AFFrAncHi

Chine-Afrique

Gagnant-gagnant, vraiment ?

• Le mythe et la réalité • Dans la tête de Xi Jinping • Algérie : des fourmis chez les cigales • « Lost in translation » à Kinshasa

édition générale France 3,50 € • Algérie 200 DA • Allemagne 4,50 € • Autriche 4,50 € • Belgique 3,50 € • Canada 5,95 $ CAN • Danemark 35 DKK • DOM 4 € Espagne 4 € • Éthiopie 65 birrs • Finlande 4,50 € • Grèce 4,50 € • Italie 4 € • Maroc 23 DH • Mauritanie 1 100 MRO • Norvège 45 NK • Pays-Bas 4 € Portugal cont. 4 € • RD Congo 5,50 $ US • Royaume-Uni 3,50 £ • Suisse 6 FS • Tunisie 3,30 DT • USA 6,50 $ US • Zone CFA 1 700 F CFA • ISSN 1950-1285



MANILLE

Baie de Manille, Philippines

La Perle de l'Orient Envolez-vous vers la capitale des Philippines

Trois fois par semaine Ă partir de Juillet 2015 www.ethiopianairlines.com



Spécial

Tendances

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art

Enwezor l’ambassadeur Commissaire de la Biennale de Venise, ce fils de bonne famille fait bouger les lignes en douceur, mais avec fermeté.

Julien Clémençot

Action Press/BestimAge

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omme un symbole. La 56e Biennale de Venise a décerné le 9 mai, jour de son inauguration, un Lion d’or au plasticien ghanéen El Anatsui. À sa manière, sans trop secouer le système mais avec opiniâtreté, Okwui Enwezor, commissaire de l’exposition – l’une des plus prestigieuses au monde dans ce domaine – offre aux créateurs africains une vitrine à la hauteur de leur talent. Tout au long du programme qui mêlera danse, théâtre, peinture et musique et s’achèvera le 22 novembre, seize artistes originaires du continent seront exposés. Sans oublier les interventions du cinéaste sénégalais Ousmane Sembène ou du collectif nigérian The Invisible Borders et son Trans-African Photography Project. Remarqué en 1994 par le conservateur espagnol Octavio Zaya pour avoir créé la revue Nka (« art » en igbo, la langue de son ethnie), Okwui Enwezor est l’un des principaux artisans de la percée des artistes africains en Occident. Un projet influencé par sa rencontre avec le plasticien afroaméricain Glenn Ligon au début des années 1990. À peine en avait-il publié le premier numéro que le musée Guggenheim de New York le recrutait pour concevoir l’exposition « In/sight : African Photographers, 1940 to the Present », où une trentaine de photographes issus du continent allaient être exposés. Éclectique, sans complexes, ce fils de bonne famille ne craint pas de déplaire, mais préfère faire évoluer les mentalités sans tout remettre en question. Son message passe. Conservateur de la Documenta de Kassel en 2002, il est directeur de la Maison des arts de Munich depuis 2011. Si certains lui reprochent de ne pas donner suffisamment de place au continent, son bilan parle pour lui. En trois ans, il a exposé plus d’artistes africains que le Musée d’art moderne de New York n’en a présenté en deux décennies. ●


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hôtels-boutiques

Stop à la routine ! Casablanca, Dakar, Libreville, Tunis. Des adresses au charme unique viennent rompre la monotonie des grandes chaînes. Architecture et situation exceptionnelles, décoration singulière, cuisine raffinée… Jeune Afrique vous ouvre les portes de quatre lieux où le service de haute tenue allie convivialité et dépaysement. 2

1. Le Doge Une niche Art déco au cœur de Casa Les amoureux d’Art déco tomberont forcément sous le charme de cette adresse nichée en plein cœur de Casa. Situé dans une ruelle très calme de la bouillonnante cité, Le Doge est un ancien hôtel particulier construit dans les années 1930 par un entrepreneur italien. Jusque-là propriété du groupe agroalimentaire Comaner, il a été cédé en janvier à la famille Sellami, propriétaire de la minoterie Maymouna. Parce que Casablanca reste avant tout une destination d’affaires, l’établissement a finalement choisi de tirer un trait sur le label Relais & Châteaux, qu’il était pourtant le seul à posséder dans la ville blanche. Sous la direction de la chef corse Jeanne Cavanna, la cuisine marocaine prend le pas sur la gastronomie internationale. En projet, un second restaurant de cuisine méditerranéenne doit ouvrir sur la terrasse, au cinquième étage. En attendant, les visiteurs peuvent toujours profiter d’une vue imprenable sur le parc de la Ligue arabe. L’hôtel dispose de deux salles de séminaires et d’un espace bien-être. Au premier étage, une quiétude rassurante règne dans le salonbar-bibliothèque. Au cinquième, une salle de réunion ouverte sur le jardin s’offre à ceux qui doivent travailler. Là aussi, la tranquillité est assurée. ● Marie CaDoux

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Chambre à partir de 145 € www.hotelledoge.com n o 2837 • du 24 au 30 mai 2015

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2. Le Djoloff Un joyau ocre sur la corniche de Dakar

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Tendances

3. Royal Palm Un havre de paix bien caché à Libreville

4. Villa Didon Une halte d’esthète à Carthage

C’est un concentré d’Afrique situé en bordure de la corniche Ouest, aux confins du quartier populaire de Fann-Hock, à Dakar. Façade à la saint-louisienne fleurie de bougainvillées, murs intérieurs en tadelakt réalisés par des artisans marrakchis, aménagements architecturaux inspirés de la ville-carrefour de Djenné, au Mali; omniprésence des teintes ocre, dans un bâtiment qui a préféré la terre cuite au béton… « Le Djoloff est un patchwork de ma vie », résume son propriétaire, Yves Laplace, un ingénieur des Eaux et Forêts qui a sillonné l’Afrique pendant quarante ans avant de s’improviser hôtelier à Dakar. Dans cet « hôtel-boutique » de 21 chambres (dont trois suites), rideaux, plaids et fauteuils ont été confectionnés par la designer Aïssa Dione, tandis que l’artisan Ousmane Mbaye a réalisé tabourets et tables basses à partir de matériauxderécupération.Mosaïques,fresques et photos complètent la déco 100 % locale de ce « trois-étoiles plus » au charme unique, à mille lieues des hôtels aseptisés de la capitale. Le Djoloff, c’est aussi un restaurant-bar en terrasse donnant sur la baie de Soumbédioune et les îles de la Madeleine, où l’on vient picorer des tapas ou déguster un poisson à la plancha à l’heure où le soleil se couche. ●

Oublier les tensions et troquer costume et mocassins contre short et sandales : c’est la liberté qu’offre le Royal Palm, riad somptueux situé au centre de Libreville. L’hôtel a ouvert ses portes en novembre 2013 à deux pas du Méridien, dans le quartier Glass. Les patrons, Fabienne et Jean-Marc Laissy, déjà propriétaires du Comptoir, l’une des meilleures tables de la capitale gabonaise, ont soigneusement décoré l’établissement, dans un style chaleureux et moderne. Ses arcades ciselées d’inspiration marocaine invitent au voyage. Au centre du patio tourné vers l’océan : une piscine et un bar de plage, où sont installés de confortables sofas en bois exotique. Expatriés et Gabonais viennent y siroter un cocktail ou y dîner pour parler affaires à l’abri des regards. Le restaurant La Part des anges propose une cuisine française raffinée, avec un large éventail de poissons et fruits de mer. L’établissement, qui abrite 18 chambres et trois suites avec Jacuzzi donnant sur la mer (une suite royale est en cours de finition), a coûté près de 2,8 milliards de F CFA (4,2 millions d’euros). Le spa (massages et soins du corps) est réservé à la clientèle. Et le séjour n’est pas donné : de 194 700 F CFA la chambre standard à 590 000 F CFA la suite… ●

Au sommet de la colline de Byrsa, au cœur de Carthage, la Villa Didon, tournée vers le golfe de Tunis telle une vigie, offre ses dix suites à la lumière. À une quinzaine de kilomètres de la capitale, l’hôtel voisine avec les ruines de l’antique puissance punique et le musée qui lui est consacré. Comme pour valoriser ce passé omniprésent et un emplacement unique, l’architecte Philippe Boisselier a composé un espace surprenant tout en épure, dans un jeu subtil de perspectives et de transparences. La décoration, très moderne, rassemble de prestigieuses signatures du design autour de bannières signées par le plasticien Rachid Koraïchi, qui a aussi créé les stèles soulignant l’atmosphère zen des terrasses suspendues au-dessus d’un jardin d’essences méditerranéennes. « L’environnement, l’écho de l’Histoire et le rappel de la légende imposaient de respecter l’esprit des lieux », précise Mongi Loukil, le propriétaire, pionnier de l’hôtellerie en Tunisie. Passionné par le mythe de Didon, il a même fondé le Didon d’or, un prix qui récompense des femmes d’exception. Outre les esthètes, cette halte sait aussi ravir les gastronomes: la Villa Didon propose une carte raffinée faisant la part belle aux poissons. ●

MehDi Ba

ÉLise esteBan

FRiDa DahMani

Chambres à partir de 70 €. Suite : 200 € www.hoteldjoloff.com jeune afrique

Chambre : 297 €. Suite : 900 € royalpalmlibreville.com

Suite junior single : 330 € www.villadidoncarthage.com n o 2837 • du 24 au 30 mai 2015

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@ AlAin ReynAud

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p Le Val d’Argan a développé les cépages de la vallée du Rhône. saveurs

Nectar royal

Si l’âge d’or de la viticulture marocaine semble loin, petits et grands producteurs s’efforcent de relancer le secteur avec des vins de qualité. Visite de quatre domaines incontournables.

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ntroduite au Maroc en 500 avant J.-C. et développée par les Phéniciens et les Grecs puis les Romains, la vigne connaît son apogée sous le protectorat français. En 1955, le pays cultivait plus de 100 000 ha et produisait 5 millions d’hectolitres, destinés au marché français principalement. À l’indépendance, les vignes sont arrachées ou abandonnées. Sauf sur le domaine de Brahim Zniber, qui fonde les Celliers de Meknès dans les années 1960 après avoir récupéré les terres d’anciens colons. C’est lui encore qui, trente ans plus tard, parvient à faire reconnaître la première appellation d’origine contrôlée (AOC) marocaine : les coteaux-de-l’atlas, avec son premier cru classé, château-roslane. Le royaume compte également quinze appellations d’origine garantie (AOG). Pour la campagne 2014-2015, le Maroc a produit environ 410 000 hectolitres. Une augmentation de près de 140000 hectolitres par rapport à 2012-2013, essentiellement destinée à satisfaire le marché local, qui consomme près de 90 % de la production. Malgré les conditions climatiques difficiles, entre chaleur et manque d’eau, les viticulteurs souhaitent monter en gamme pour voir leurs crus se faire un nom à l’international. ● ChrIstelle Marot n o 2837 • du 24 au 30 mai 2015

1. le domaine des Ouled Thaleb Installé depuis 1926 dans la région de Benslimane et aéré par la brise océane, le domaine des Ouled Thalebestcertainementl’un des plus emblématiques du Maroc. La propriété appartient au groupe Brahim Zniber, père de la viticulture dans le pays depuis l’indépendance. C’est ici qu’ont été introduits les sauvignons et les cabernets qui font la renommée des vins locaux depuis trois décennies. Pour tirer le meilleur nectar de ses cépages, le domaine travaille avec les plus grands maîtres de chais, comme pour la cuvée Tandem, cosignée par Alain Graillot, vigneron à Crozes-Hermitage, dans la vallée

du Rhône. Avec ses saveurs de mûre et de cassis, ses tanins maîtrisés et soyeux, ce vin présente un bel équilibre, à la fois puissant et élégant. ● L’avis du sommelier « Entre le travail d’Alain Graillot sur les syrahs et celui de François Frère sur les barriques, cette cuvée est une belle expérience d’échange de savoir-faire et de reconnaissance du terroir marocain », souligne Boris Bille, membre de l’Association des sommeliers du Maroc. Comptez entre 20 et 25 euros la bouteille pour les millésimes 2008 et 2010, accessibles uniquement au Maroc.

2. le domaine de la Zouina

Dans la région de Meknès, le domaine de la Zouina a été créé en 2002 par Christophe Gribelin, associé à Philippe Gervoson, tous deux d’origine bordelaise. Sur ces 115 ha de sols argilo-calcaires, les œnologues ont planté des cépages de cabernet, de syrah et de chardonnay, avec l’ambition d’offrir à moyen terme un cru classé au Maroc. ● L’avis du sommelier « L’approche est ici plus bordelaise, avec un travail des cépages très traditionnel. Cela donne de très belles cuvées, où l’on retrouve toute l’expression du terroir ainsi que la philosophie des deux vignerons », observe Boris Bille. En rouge, la cuvée Volubilia 2009 est proposée autour de 11 euros la bouteille. À recommander, la cuvée prestige Epicuria 2005 ou 2007, disponible à partir de 17 euros la bouteille. jeune afrique


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Tendances 4. Le domaine de la Ferme rouge

3. Le domaine du Val d’Argan

Planté sur les coteaux du littoral atlantique autour d’Essaouira, le Val d’Argan est le vignoble le plus méridional du royaume. Originaire du Maroc, Charles Mélia, vigneron à Châteauneuf-du-Pape, décide en 1994 d’introduire sur les terres de son enfance les cépages emblématiques de la vallée du Rhône: grenache, syrah, mourvèdre pour les rouges ; roussanne, ugni, clairette ou viognier en blanc. La proximité du désert implique l’utilisation de techniques très pointues pour protéger le raisin de la chaleur. Charles Mélia abandonne le palissage (utilisation d’un tuteur), l’effeuillage et l’épamprage (opération consistant à débarrasser le cep de ses rameaux) pour développer une culture associée avec le sorgho, qui sert alors de parasol végétal aux pieds de vigne. En plus de sa production de milieu de gamme, El Mogador, la propriété propose une cuvée prestige en rouge, baptisée Orients du Val d’Argan, conservée entre douze et quinze mois en fûts de chêne et produite en quantité limitée. ●

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À 460 m d’altitude, dans la région vallonnée de Rommani (près de Rabat), les 200 ha de vignes de la Ferme rouge bénéficient d’un flux constant d’air marin en provenance des côtes, distantes d’une trentaine de kilomètres. Baignées par ce vent frais, les argiles rouges et noires se mélangent au sable pour donner un terroir plus léger que dans les environs de Meknès. C’est ici que s’est installé le Bordelais Jacques Poulain en 2009. Cet ancien du groupe Zniber en a profité pour vulgariser au Maroc des cépages peu utilisés jusqu’alors dans le pays, comme la syrah, le cabernet-sauvignon ou encore le cinsault. Les vins de la Ferme rouge ont donc une identité propre. ● L’avis du sommelier « Jacques Poulain est l’enfant terrible de la viticulture au Maroc. Ses vins lui ressemblent un peu. Ils sont volubiles, joyeux, puissants et révèlent de beaux équilibres de fruits », estime Boris Bille. Les premières cuvées Terres rouges et Terres blanches sont proposées dès 10 euros la bouteille, avec deux grandes cuvées : Ithaque en rouge et Odyssée en blanc, les deux en millésime 2010.

Création :

- Crédit photos : ThinkStock©

L’avis du sommelier « Toute une philosophie et une belle expérimentation. Le Sud donne des vins de caractère, avec des trames variées et des accents aromatiques très prononcés », relève Boris Bille. Millésime 2012 disponible dès 10 euros la bouteille.

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Le savoir-faire du constructeur Sustainable Laundry Solutions

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Tendances

Kigali la branchée La capitale rwandaise regorge d’établissements chics et tendance où il fait bon être vu. Où aller dîner, boire un verre ou danser ? Tour d’horizon des dix lieux à ne surtout pas manquer.

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n une génération, la capitale du pays des Mille Collines s’est métamorphosée, passant de tas de ruines à l’une des villes les plus propres, vertes et sûres du continent. Déambuler d’une discothèque à l’autre ne comporte donc aucun risque. De quoi profiter pleinement des nuits kigaloises dans les établissements tendance qui se multiplient, fréquentés par toujours plus d’Occidentaux et d’hommes d’affaires. À une heure d’avion des mégalopoles régionales que sont Nairobi et Kampala, Kigali est aujourd’hui la capitale d’Afrique de l’Est qui monte. La preuve avec ces dix adresses incontournables.

1. Le Papyrus

Ce complexe qui domine Kimihurura, le « quartier des expat », s’est imposé comme le QG des noctambules de la capitale. Il comprend une boulangerie dotée d’une terrasse confortable au rez-de-chaussée, une salle moderne de fitness au premier étage et un restaurant italien avec un bar au deuxième. Les fans de football s’y donnent rendez-vous les soirs de match, tandis que les fêtards s’y retrouvent pour boire un verre ou fumer la chicha le reste de la semaine. Dès le jeudi, l’Envy, la boîte de nuit au sous-sol, est prise d’assaut jusqu’au petit matin. Et les clubbers fatigués peuvent se remettre d’aplomb en savourant les brochettes de chèvre ou de poulet servies toute la nuit. Prix moyen d’un plat : 7 €. Adresse : KG 674 St (Kimihurura).

2. Le K-Club

Ouvert six jours sur sept, le K-Club se veut le spot VIP incontournable de la capitale. Il en possède tous les atours. L’entrée et les boissons ne sont pas à la portée de toutes les bourses, mais ses DJ résidents et ses soirées thématiques lui assurent un succès qui ne se dément pas. Il n’est pas rare d’y croiser ministres et hommes d’affaires. Et pour cause, situé en plein cœur du quartier huppé de Nyarutarama, le K-Club voisine avec n o 2837 • du 24 au 30 mai 2015

des villas somptueuses et des résidences d’ambassadeurs.

© Antonin BorgeAud pour J.A.

Guide

Adresse : KL House, KG 9 Ave (Nyarutarama).

3. L’hôtel Serena

Ce cinq-étoiles est l’établissement le plus cher et le plus luxueux de la capitale. En tout cas tant que le nouveau Hilton, encore en construction, n’est pas inauguré. Rendez-vous préféré des hommes d’affaires à Kigali, le Serena dispose d’un auditorium de 500 places destiné à accueillir conférences internationales et concerts. Sa piscine est la plus agréable de la ville, et c’est dans sa salle de fitness que les riches Kigalois aiment se défouler. dr

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Prix moyen d’une chambre : 350 €. Adresse : KN 3 Ave.

4. L’hôtel des Mille Collines

Mythique depuis la sortie du film Hôtel Rwanda, cette adresse est une étape obligée pour les amateurs de safari et de trek en transit dans la capitale avant de partir à la rencontre des gorilles des montagnes. Avec le temps, le bâtiment a certes perdu de sa superbe et les prestations restent plutôt chères, mais grâce à un service haut de gamme l’hôtel ne désemplit pas. Chaque vendredi soir, des concerts accompagnent le dîner, tandis que l’ambiance relaxante de la piscine suffit à convaincre les citadins de venir s’y détendre le week-end. La boîte de nuit a beau être la plus exiguë de la capitale, elle attire toujours une foule de danseurs. Prix moyen d’une chambre : 250 €. Adresse : KN 6 Ave (Kiyovu).

5. Poivre noir

Tenu par deux Belgo-Rwandais bien décidés à tenter leur chance dans le pays de leurs ancêtres, ce restaurant « bistronomique », qui vient d’ouvrir ses portes à Kimihurura, s’est tout de suite imposé comme l’une des meilleures tables de la capitale. La carte, minimaliste, propose quatre entrées, quatre plats et quatre

desserts, qui changent selon l’inspiration du chef. Les cocktails, nombreux et originaux, sont à déguster avec délectation… et modération. Peu de couverts, donc mieux vaut réserver pour dîner. L’addition peut être salée mais elle ne laissera pas un goût amer à une clientèle plutôt cossue. Prix moyen d’un plat : 8 €. Adresse : derrière l’hôtel Lemigo (Kimihurura).

6. Brioche

La diaspora rwandaise de Belgique a encore frappé. Brioche, un concept de boulangerie-pâtisserie adossée à un fastfood, a tout de suite trouvé sa clientèle. Les adeptes de véritables baguettes « à la française » sont enfin comblés grâce aux trois enseignes qui balisent désormais la capitale, dans les quartiers de Gacuriro, Kiyovu et Kimihurura. Les pâtisseries sont de loin les meilleures de la ville, et les sandwiches n’ont rien à envier à ceux des boulangeries parisiennes. Brioche sert aussi des paninis et des hamburgers, dont un végétarien très apprécié. Seuls les tarifs peuvent en arrêter certains. Mais quand on aime… Prix moyen d’une pâtisserie : 4 €. Adresses : rond-point du KBC (Kimihurura) ; Grand Pension Plaza (Kiyovu) ; KG 9 Ave (Gacuriro). jeune afrique


PhiliPPe Nyirimihigo

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Quartier général de la police

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7. L’épicurien

Apprécié par les amateurs de bonne chère, ce restaurant français est très prisé des Occidentaux, à commencer par les Français en manque de produits hexagonaux. C’est seulement ici que l’on peut déguster des escargots de Bourgogne, du magret de canard ou du foie gras, suivi d’un verre d’armagnac. L’épicurien a aussi ses adeptes parmi la « haute » société de Kigali. Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, serait une habituée. Le service est rapide, l’accueil, cordial et chaleureux, et pour une fois les prix restent plutôt raisonnables. Prix moyen d’un plat : 7 €. Adresse : 22 KG 674 St (Kimihurura).

8. Made in Kigali

En plein cœur du quartier des affaires, cette boutique de prêt-à-porter n’hésite pas à mélanger les genres, des couleurs vives des tissus africains aux coupes à jeune afrique

l’occidentale. Made in Kigali offre du sur-mesure à un prix abordable pour une clientèle dynamique et branchée, à la recherche d’un look décontracté et élégant. L’objectif : participer au développement d’une industrie de la mode au Rwanda, et surtout en être la tête de pont. Adresse : 32 KN 3 Ave (Kiyovu).

9. Inema Arts Center

Cachée derrière l’hôtel Umubano à Kacyiru, non loin de l’ambassade américaine, cette galerie d’art est certainement la plus active du Rwanda. Innocent Nkurunziza, étoile montante de l’art contemporain du pays, a voulu en faire une plateforme pour les artistes rwandais – même si les artistes internationaux sont aussi les bienvenus. L’année est ponctuée d’expositions, et la galerie est devenue, au fil de ses manifestations, le centre névralgique d’une vie culturelle encore balbutiante au pays des Mille

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NGOMA

Collines. L’Inema Arts Center accueille principalement des peintres, mais aussi des sculpteurs. Dix artistes résidents y exposent leur travail chaque année. Une autre antenne a ouvert à Kiyovu, dans le restaurant Heaven. Adresses : KG 563 St (Kacyiru) ; 7 KN 29 St (Kiyovu).

10. House of Tayo

C’est le paradis des afro-dandys, qui y trouveront leur bonheur entre motifs traditionnels africains et accessoires occidentaux : cravates bariolées, nœuds papillon customisés, écharpes africanisées… Chic et élégante, cette enseigne symbolise à la perfection l’avant-garde de la mode africaine en général, et rwandaise en particulier. Tout Kigalois branché se doit de posséder dans sa garde-robe une pièce de House of Tayo. Adresse : à 250 m de Brioche, KG 9 Ave (Gacuriro). ● THAïs BrouCK, à Kigali n o 2837 • du 24 au 30 mai 2015


Tendances

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mode

Sophie Nzinga Sy, de New York à Dakar

Son enfance Ne demandez pas à Sophie Nzinga Sy où elle a passé sa jeunesse, vous lui donneriez le tournis. Née à Dakar, elle n’a que 10 mois lorsque débute son itinéraire de globe-trotteuse. À la suite de ses parents, sénégalais, qui travaillent pour des organisations internationales, elle multiplie les allers-retours entre les États-Unis (du Texas au New Jersey) et l’Afrique (du Sénégal au Kenya). Puis elle finit par poser ses valises à New York, où elle anime un blog remarqué sur la mode. « Depuis l’enfance, je cultivais un attachement pour cet univers. » Dans la foulée, elle intègre le saint des saints : la Parsons School of Design. À peine diplômée, elle lance sa marque, Sophie Zinga, à New York. Et traverse à nouveau l’Atlantique. « J’ai toujours su que je reviendrais m’installer à Dakar. »

Ses sources d’inspiration « J’ai un style minimaliste, épuré, où se reflètent mes origines africaines. » Dans ses collections, le bazin, le thioup et le wax voisinent avec la soie, l’organza et la dentelle d’Alençon. Et les teintures maliennes ou sénégalaises remplacent les colorants chimiques. « J’ai hérité de mes parents une fibre panafricaine », résume celle qui a reçu comme deuxième prénom le patronyme de la reine angolaise Anna Nzinga. À l’arrivée, ses créations hybrides traduisent son double enracinement, new-yorkais et africain. Sophie Nzinga Sy collabore aussi avec l’International Trade Centre (ITC), une agence des Nations unies, pour promouvoir la mode éthique.

© Ibra ake

© Mandela GréGoIre

Elle travaille aussi bien la soie charmeuse que le pagne tissé et passe sans crier gare du français à l’anglais. Sa marque, lancée depuis Dakar, ambitionne de s’imposer à l’international. La styliste nomade évoque pour J.A. son univers cosmopolite. Mehdi Ba, à Dakar

© Ibra ake

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Sa clientèle

n o 2837 • du 24 au 30 mai 2015

Pour l’inauguration de sa boutique dakaroise, en juillet 2013, elle avait convié une centaine d’invités issus de l’univers cosmopolite qui l’a vu grandir : expatriés de toutes origines et Sénégalais nomades. « Ma première clientèle est composée d’expatriés, mais elle s’est progressivement métissée. » Des Dakaroises upper class viennent désormais piocher dans les créations de la collection Zinga robes de soirée, robes droites ou chemisiers, dont les prix s’échelonnent de 150 000 F CFA à 2 millions de F CFA (de 230 à 3 050 euros). Pour les bourses plus modestes, une gamme de vêtements aux tonalités plus africaines se décline de 35 000 à 90 000 F CFA. « Il y a un rapprochement progressif entre mes clientes. J’ai reçu récemment une maman voilée qui cherchait une robe de soirée pour sa fille, elle aussi voilée. Je me suis adaptée à leurs attentes, tout en restant glamour. » jeune afrique


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« Depuis cinq ans, on a assisté à un boom du stylisme au Sénégal et ailleurs en Afrique. » À Dakar, Sophie Nzinga Sy est connectée avec ses pairs, de Baay Sooley (Bull Doff) à Adama Paris (qui l’a conviée dès 2012 à la Black Fashion Week, dans la capitale française), en passant par la prometteuse Selly Rabi Kane. « Il serait opportun de lancer une association pour amplifier le networking et le partage d’expériences. » Tout en revendiquant son ancrage dakarois, la jeune styliste de 28 ans assume son ambition d’imposer sa marque à l’international. En 2014, elle était invitée au Vogue Talent Corner par Franca Sozzani, la rédactrice en chef de Vogue Italia, avec une douzaine d’autres jeunes stylistes du monde entier. La marque Sophie Zinga est vendue à New York et à Lagos (au Nigeria), en attendant Londres…

© Sarah Diouf

Ses réseaux

Son actualité et ses projets Sophie Nzinga Sy se consacre à sa collection été 2016, qui sera lancée à New York en septembre. Et cultive le projet d’un partenariat avec des écoles de design sénégalaises pour faire émerger des qualifications qui font aujourd’hui défaut. « Il y a au Sénégal des professionnels doués, mais insuffisamment qualifiés pour satisfaire aux standards internationaux de la mode. J’ai donc dû former les cinq personnes qui travaillent pour moi. » En 2017, elle ouvrira une deuxième boutique à Dakar, dans le quartier huppé des Almadies. Et dans cinq ans, c’est dans sa ville d’adoption, New York, que Sophie Nzinga Sy espère inaugurer un show-room.

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Tendances Femme

Tapis rouge ! Sans contrefaçon

Inimitable

La collection 2015 d’accessoires Louis Vuitton s’inspire des masques africains qui passionnaient le petit-fils du fondateur de la marque. Sandales Magic Spell, 890 euros.

Il est décliné en différentes couleurs, et en denim, en tweed fleuri ou en velours. Mais il reste le même : look rétro, gros logo et chaîne. Celui-ci est en cuir de veau. Sac Chanel, 1 600 euros.

Pratique Roulettes, aménagements bien pensés, toile solide et imperméable : tout le confort de la marque. Valise-cabine 1876 de Lancel, à partir de 495 euros.

Effet miroir À la pointe de l’innovation, les lunettes de soleil Dior 2015 réunissent technologie, matières nobles et look original. Modèle Reflected en or rose, 310 euros.

Féminité absolue Associant bracelet satin et cadran en or blanc serti de diamants, voici la nouvelle collection Limelight Gala de Piaget. Prix sur www.piaget.fr

Amoureux de la femme Chignon impeccable, boucles d’oreilles et bottines de style baroque : chez Dolce & Gabbana, les créateurs habillent la robe pour mettre la femme en valeur. Prêt-à-porter été 2015. Prix sur demande.

Yannis Vlamos/indigitalimages.com

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Bracelet délicat Depuis plus de cent ans, la famille Fabergé prolonge la tradition des œufs joailliers que leur ancêtre offrait chaque année à la famille impériale russe. D’abord déclinés en pendentifs, ce sont maintenant des miniatures, à collectionner autour d’une élégante chaîne dorée. Fabergé Charms Eggs, huit pendentifs en or rose serti de diamants pour composer un bijou très personnel. De 1 700 à 9 000 euros. n o 2837 • du 24 au 30 mai 2015

jeune afrique



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Tendances Homme

Élégance 2.0 Men only Argent ou or, les bracelets Le Gramme se déclinent de 7 g à 41 g et de la taille S à XL. Disponibles chez Alara à Lagos. 2 800 euros le 15 g en or rouge 18 carats.

Allez-vous craquer ? Fragile, difficile à utiliser, compliquée à acheter… Mais déjà dans tous les esprits ! L’Apple Watch existe en 20 modèles à partir de 649 euros.

Haut de gamme Vertu, l’orfèvre des smartphones, se lance dans l’audio. Deux haut-parleurs en kevlar sertis dans une pièce unique en aluminium pour cette enceinte sans fil à 495 euros.

Style au masculin

Marcus Tondo/IndIgITalIMages.coM

Près de 100 objets à prix raisonnable, ou presque, dans la nouvelle collection d’accessoires Louis Vuitton pour homme. Dont ce porteclés à 265 euros.

Toucher velours Célèbre pour ses sneakers de luxe, très prisés dans le monde du rap, Lanvin propose aussi des modèles plus classiques. Notamment ces mocassins en veau effet papier froissé, à 595 euros.

Charlotte ou James ? Mode in Japan Coupe ample, matières nobles… Le vestiaire Issey Miyake, très estival, mêle décontraction et élégance. Collection printemps-été 2015. Prix sur demande. n o 2837 • du 24 au 30 mai 2015

Même avec modération, vous trouverez toujours un bon moment pour déguster un champagne d’exception. Hier une naissance royale – Bollinger est fournisseur officiel de la couronne d’Angleterre depuis 1884. Aujourd’hui un film de James Bond, dont il est le partenaire depuis 1973. Mais nul besoin d’attendre la sortie de 007 Spectre en novembre pour le savourer, ce Spécial Cuvée est une valeur sûre. Prix indicatif : 45 euros. jeune afrique


Parlons business en Afrique CNN va à la rencontre des principaux acteurs de la communauté des affaires en Afrique. FaceTime décrypte les tendances économiques qui influencent le développement des entreprises à travers le continent. A retrouver chaque semaine dans Marketplace Africa. Uniquement sur CNN International.

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