Ja 2838 du 31 mai au 6 juin 2015 dossier energie

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Politique sos cemac

dossier énergie très chère électricité

Hebdomadaire international indépendant • 55e année • n° 2838 • du 31 mai au 6 juin 2015

jeuneafrique.com

bad ce qui attend akinwumi adesina algérie grand ménage de printemps

Spécial 28 pages

maroc

Dans la tête de Benkirane

qui aurait parié, lors de sa nomination par le roi en janvier 2012, sur un tel parcours? malgré les écueils, et l’adversité, le Premier ministre s’est parfaitement adapté au poste le plus compliqué du pays. enquête sur un funambule. édition internationale France3,80€•Algérie220DA•Allemagne4,80€•Autriche4,80€•Belgique3,80€•Canada6,50$CAN•Espagne4,30€•Éthiopie67birrs•Grèce4,80€•Guadeloupe4,60€ • Guyane 5,80 € • Italie 4,30 € • Maroc 25 DH • Martinique 4,60 € • Mauritanie 1100 MRO • Mayotte 4,30 € • Norvège 48 NK • Pays-Bas 4,80 € • Portugal cont. 4,30 € • Réunion 4,60 € • RD Congo 6,10 $ US • Royaume-Uni 3,60 £ • Suisse 6,50 FS • Tunisie 3,50 DT • USA 6,90 $ US • Zone CFA 1900 F CFA • ISSN 1950-1285


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Dossier

T

Énergie

rois fois plus qu’en Asie: le consommateur africain paie en moyenne 14 cents de dollar (13 centimes d’euro) son kilowattheure, quand celui d’Asie du Sud paie seulement 4 cents. Si l’Europe de l’Ouest affiche un prix un peu supérieur, 18 cents, le pouvoir d’achat des ménages y est beaucoup plus élevé. Conséquence: une famille résidant dans une grande ville d’Afrique consacre environ 30 % de ses revenus à l’énergie et, notamment, au paiement de son électricité. Un tarif qui n’est pas toujours synonyme de qualité de service, certains pays n o 2838 • du 31 mai au 6 juin 2015

marion douet

comme le Nigeria accusant jusqu’à 260 heures de coupure dans un même mois. À chaque hausse des prix, les associations de consommateurs crient au racket, comme récemment en Côte d’Ivoire, où les tarifs sont pourtant raisonnables. Comment s’expliquent ces factures faramineuses ? Peut-on réduire la note ? Jeune Afrique a mené l’enquête.

Trop de pétrole Derrière la facture d’électricité se cache d’abord le prix du pétrole. Plus que tous les autres, le continent dépend des dérivés de l’or noir, comme jeune afrique


zones rurales

Les multinationales s’enflamment pour les mini-réseaux

IntervIew

Jérôme Douat

PDG de Vergnet

ÉolIen

Un nouveau souffle pour le Maroc

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Consommation

Très chère électricité

p Ligne à haute tension à Niamey. Le Niger bénéficie d’une interconnexion avec le réseau nigérian.

le fioul, pour sa production d’électricité : 46 % des centrales africaines fonctionnent avec ces combustibles, contre seulement 6 % dans le reste du monde. Qu’ils soient ou non producteurs de brut, la plupart des États importent leur combustible, faute de raffineries. Résultat : une facture salée, notamment quand les cours flambent, comme entre 2001 et 2005, période où le tarif moyen de l’électricité a presque doublé en Afrique subsaharienne, selon une étude de l’Agence française de développement (AFD). Au Sénégal, au plus fort de la crise énergétique du début des années 2010, le pays n’avait même plus les moyens d’acheter du jeune afrique

combustible pour faire tourner ses installations. À cela s’ajoute l’utilisation intensive de groupes électrogènes par les sociétés d’électricité; ce qui devait n’être qu’une solution temporaire s’est pérennisé. Pourtant, leur emploi fait exploser les compteurs: le prix du kilowattheure est 50 % à 100 % plus élevé que celui produit de manière classique à partir d’hydrocarbures, soulignait en 2013 la Banque africaine de développement (BAD). À l’inverse, le recours aux barrages hydrauliques, qui délivrent une électricité à un prix défiant toute concurrence, parfois quelques francs CFA le kWh, reste trop limité. « La part de l’hydraulique dans ● ● ● n o 2838 • du 31 mai au 6 juin 2015

© Vincent Fournier/J.a.

Les tarifs auxquels sont soumis les Africains sont parmi les plus élevés de la planète, alors que les coupures de courant sont fréquentes. En cause : le prix du fioul, des réseaux inadaptés et le manque d’investissements.


Lire aussi : Géothermie, comment le Kenya veut baisser sa facture d’électricité, sur economie.jeuneafrique.com

Dossier Énergie

électriques. « C’est l’un des facteurs majeurs dans la réduction des tarifs », souligne Abel Tella, directeur général de l’Association des sociétés d’électricité d’Afrique (ASEA). Le Niger par exemple est un pays sahélien, enclavé. Mais, à l’inverse de ses voisins, comme le Tchad et le Burkina, qui pratiquent des tarifs parmi les plus élevés du continent, il bénéficie depuis trente-deux ans d’un tarif bas, à 4 cents, grâce à une interconnexion avec le réseau nigérian. Au-delà des connexions pays à pays, qui existent çà et là, toutes les régions du continent ont établi des plans de « pools énergétiques » pour créer des marchés uniques. Celui d’Afrique australe, le South Africa Power Pool (SAPP), est déjà opérationnel et géré depuis Harare, au Zimbabwe. Le projet ouest-africain (le réseau Côte d’IvoireLiberia-Sierra Leone-Guinée) en est au stade des appels à manifestation d’intérêt, mais plusieurs interconnexions entre pays existent déjà, autour de la Côte d’Ivoire notamment. Plus ambitieux encore sont les projets d’autoroutes de l’énergie qui traverseront le continent, notamment de l’Égypte à l’Afrique du Sud. Selon la BAD, elles pourraient voir le jour à l’horizon 2020. L’institution estime que les échanges interrégionaux pourraient réduire les coûts de l’électricité de 2 milliards de dollars par an sur le continent.

Le danger des prix trop bas L’Afrique du Sud, qui fournit à elle seule la moitié de l’électricité produite au sud du Sahara, applique pourtant l’un des tarifs les plus bas, à 6 cents de dollar, grâce à l’utilisation du charbon local. Mais l’opérateur principal, eskom, confronté à d’importantes difficultés financières et à un parc vieillissant, doit aujourd’hui investir. « Les tarifs sont tellement bas qu’ils ne peuvent être maintenus en l’état, estime AbelTella, directeur général de l’Association des sociétés d’électricité d’Afrique. eskom essaie, avec la commission de régulation, d’augmenter de

30 % ses tarifs sur trois ou quatre années, pas forcément consécutives. » L’entreprise vient de demander une augmentation de 25 % en 2015, une décision difficile à faire passer à l’heure où l’Afrique du Sud connaît des difficultés économiques. Ce pays n’est pas le seul confronté au problème. Au Ghana, où le prix de l’électricité est bas (12cents environ), les hausses annuelles provoquent l’ire de la population, déjà très irritée par le dumsor, un terme local qui désigne le service totalement erratique du Marion douet courant. ●

● ● ● le mix énergétique est la principale variable qui permet à un pays d’avoir des prix faibles, voyez le Ghana et la Côte d’Ivoire », note Matthieu Bommier, spécialiste de l’énergie à l’AFD. Le potentiel est immense, notamment en Afrique centrale.

Pas assez d’industriels En matière d’électricité, la consommation d’un seul industriel équivaut à celle de milliers de ménages. Les factures, beaucoup plus importantes, acquittées par ce type d’entreprises permettent aux sociétés nationales d’énergie de financer le développement de leurs réseaux. Les miniers notamment sont très « énergivores ». Pour Abel Tella, raccorder ces grands comptes est essentiel : « Plus la part des industriels dans la consommation d’électricité ● ● ●

Des réseaux trop petits La taille des réseaux africains, conçus pour une faible demande, ne permet pas de réaliser des économies d’échelle en matière d’exploitation et d’entretien, ce qui pénalise le consommateur. Pour résoudreceproblème,unesolutionexiste:siunpays n’y parvient pas seul, il faut alors réunir les forces disponibles en construisant des interconnexions

Cinq exemples, un service inégal Tchad

Nigeria

Côte d’Ivoire

Sénégal

Algérie

Tarifs domestiques

0,20

0,06

0,35

0,06

0,14

Tarifs petites entreprises

0,14

NC

0,25

0,09

0,17

(2014, en millions de dollars)

Résultats de la société

– 130

– 800

NC

NC (dix entreprises nées de la privatisation de 2014)

+ 13,8

Coupures (heures/mois)

6

6,3

142

256

3,3

en % de la population (2014)

Accès à l’électricité

56,5 %

99 %

3,5 %

48 %

78 %

Part de la production perdue (en valeur)

25 %

9%

30 %

25 %

17,6 %

Conclusion

Des tarifs élevés pour ce pays, très dépendant du pétrole importé

Un tarif très faible permis par l’utilisation des hydrocarbures locaux

Ce pays sahélien enclavé paie très cher son électricité

Un prix faible qui ne permet pas d’assurer un service de qualité

Un tarif, équivalent à la moyenne africaine, que le pays peut offrir grâce à ses barrages

(en dollars/kWh) (en dollars/kWh)

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jeune afrique

grouPe BANQue MoNDIALe, AseA, AfD, socIétés NAtIoNALes

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© Baudouin Mouanda pour J.a.

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augmente, plus celle des ménages devient marginale. » Un élément d’autant plus déterminant que le recouvrement des factures des « usagers résidentiels » peut se révéler hasardeux (en moyenne, 30 % de celles-ci ne sont pas honorées dans les pays n’ayantpasmisenplaceleprépaiement),sansparler des pertes techniques et des vols d’électricité (30 % au Cameroun, par exemple), qu’il faut dans les deux cas répercuter sur les tarifs. Pourtant, souligne l’expert, les exemples de mauvaises pratiques sont légion. « La Guinée a fait pendant cinquante ans, avec l’exploitation de la bauxite, ce qu’il ne faut surtout pasfaire,dit-il. C’est-à-dire laisserles miniers produire eux-mêmes leur électricité. En outre, c’est bien plus coûteux pour eux que de se raccorder au réseau. Le développement minier de l’Afrique, s’il ne profite pas directement aux populations, doit au moins bénéficier au secteur de l’électricité. » Et ●●●

p À Brazzaville, le soir, c’est dans la rue qu’on trouve de la lumière pour lire.

Trop peu d’investissements

au Kenya, le tarif ajusté selon le cours du pétrole

o

n appelle cela le fuel surcharge. Chaque mois, la société de distribution d’électricité Kenya Power ajuste ses tarifs en fonction du cours du pétrole. Pour faire face à la demande, le Kenya, dont les centrales sont majoritairement hydrauliques, s’est équipé de sites de production géothermique

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(valorisant la chaleur du sous-sol) et de centrales thermiques utilisant du combustible, dont le prix varie. Aussi, selon l’Agence française de développement (AFD), les tarifs peuvent-ils passer du simple au double (de 10 à 20 cents le kWh) d’un mois à l’autre. Cette méthode ne susciterait même

de citer l’exemple de la Zambie, où 80 % de l’électricité produite sont absorbés par les industriels de la Copperbelt, cette région minière proche du Katanga congolais. En plus d’une politique tarifaire raisonnable, ce type de répartition de la consommation permet notamment d’appliquer des tarifs sociaux ou de prendre des mesures équivalentes (beaucoup de pays proposent sans conditions de ressources un important rabais sur les 50 premiers kWh, ce qui correspond à la consommation d’une famille très modeste).

pas la grogne des consommateurs : « Kenya Power communique beaucoup sur ce sujet, témoigne Matthieu Bommier, spécialiste de l’énergie à l’AFD. Ainsi, les gens se plaignent plutôt des prix du pétrole ou de la sécheresse que de l’ajustement des tarifs. » ● Marion douet

S’il est déjà élevé, le prix de l’électricité pourrait encore augmenter à l’avenir, car de nombreuses compagnies vendent leur énergie à perte. Selon une étude du cabinet de conseil Bearing Point, les tarifs ne recouvrent les coûts de revient que dans six pays sur cinquante-quatre. Jacques Moulot, spécialiste de l’énergie à la BAD, confirme : « On peut donc dire que les Africains ne paient pas leur électricité au juste prix » – avant de reconnaître par ailleurs que le service qu’ils reçoivent laisse souvent à désirer. Un cercle vicieux, souligne Bearing Point, car cette non-couverture des coûts ne permet pas d’assurer l’exploitation et la maintenance du système électrique, et encore moins de réaliser des investissements, pourtant essentiels pour répondre à l’explosion de la demande. Résultat, ce sont les États qui, très souvent, comblent les déficits en octroyant d’importantes subventions. En 2014, les autorités sénégalaises ont versé une compensation de 77 milliards de F CFA (117 millions d’euros) à la compagnie nationale, ce qui revient à financer le tiers du coût de production de l’électricité. À la moindre tension de trésorerie, c’est donc l’ensemble du secteur énergétique qui risque le court-circuit. ● jeune afrique



Dossier Énergie zones rurales

Les multinationales s’enflamment pour les mini-réseaux Désormais alimentés à l’énergie solaire, les mini-grids éclairent les villages les plus reculés. Un marché dominé par de grands groupes, seuls capables de répondre à leurs défis techniques et financiers.

E

n Afr ique subsaharienne, moins de 10 % des 600 millions d’habitants des zones rurales ont accès à l’électricité. À l’heure où l’énergie s’impose comme une priorité pour la plupart des États, la transporter jusque dans ces régions isolées représente d’énormes investissements, peu rentables et trop lourds à supporter pour les sociétés publiques, aux finances souvent fragiles. Que faire ? « Décentraliser l’énergie », répondent à l’unanimité les professionnels du secteur, en construisant des mini-réseaux (appelés aussi mini-grids), dimensionnés à l’échelle d’un ou plusieurs villages et alimentés par un site de production qui leur est consacré. « C’est une formidable opportunité qui répond aux besoins du continent, tout comme l’a été le déploiement de la téléphonie mobile via les relais GSM », s’enthousiasme Jean-Michel Huet, directeur associé chez BearingPoint et auteur d’une étude sur la question. Selon le cabinet de conseil, les miniréseaux représentent « un marché considérable » en Afrique mais

aujourd’hui difficile à chiffrer. Car la révolution est encore balbutiante : moins d’une centaine d’installations sont en activité, et encore au stade de l’expérimentation. Y compris les premiers projets d’Électricité de France (EDF) au Mali, pourtant lancés il y a plus de dix ans. boom. Du Maroc à l’Afrique du

Sud, les chantiers se multiplient, preuve de l’intérêt des industriels pour ce nouveau marché. Et notamment des poids lourds comme Schneider Electric. « Il ne s’agit pas d’un épiphénomène, il y a vraiment un boom de la demande pour ces microréseaux, alors qu’ils n’étaient pas du tout d’actualité quand nous avons commencé il y a cinq ans », souligne Joël Lelostec, directeur commercial développement durable du groupe européen, qui travaille sur son programme d’accès à l’énergie. Au départ, Schneider Electric proposait essentiellement des solutions individuelles comme les lanternes solaires ou les solar home systems, qui permettent à un foyer de s’éclairer et de recharger les téléphones portables. Mais ces

installations, qui connaissent un essor important sur le continent (lire encadré p.122), ont un impact limité en termes d’usages et de développement, contrairement aux mini-réseaux. « Quand on électrifie toute une communauté, elle devient plus attrayante. L’accès à l’énergie permet d’éclairer un centre de santé – les femmes n’accouchent alors plus dans le noir –, d’alimenter des frigos pour les vaccins, d’équiper les écoles, voire d’installer un éclairage extérieur, qui offre une certaine sécurité. Tout cela favorise également le développement d’activités génératrices de revenus », détaille Joël Lelostec.

« Quand on électrifie toute une communauté, elle devient plus attrayante. » Joël lelostec, directeur commercial développement durable chez Schneider Electric

Un mini-réseau touche en moyenne une centaine de foyers, soit un peu moins de 1 000 personnes. Mais Schneider Electric a développé des solutions à plus grande échelle : au Nigeria, où le groupe a déjà réalisé une vingtaine de projets, jusqu’à 10 000 personnes peuvent avoir accès à l’électricité sur un seul site. Quant à EDF, il a équipé 100 000 habitants de mini-réseaux dans l l l

t Au Mali, les installations d’EDF ont permis d’équiper 100 000 habitants. n o 2838 • du 31 mai au 6 juin 2015

jeune afrique

dr

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Dossier Énergie l l l une vingtaine de villages du sud-ouest du Mali, via sa société Korayé Kurumba, pour un investissement total de 3,82 millions d’euros. Mais quelle source d’énergie utilisent ces industriels ? C’est là toute la nouveauté. En réalité, le principe du réseau isolé existe depuis longtemps en Afrique, alimenté par des générateurs diesel. « Ceux-ci représentent 98 % des mini-grids existants, et coûtent extrêmement cher aux opérateurs publics qui les ont mis en place », rappelle Christian de

« dans ces systèmes, ni l’État ni les banques ne prennent le risque à la place de l’opérateur. » Édouard dahoMÉ, directeur Afrique d’EDF

Gromard, spécialiste de l’énergie à l’Agence française de développement (AFD), citant des exemples au Kenya et au Burkina Faso. Ils sont désormais concurrencés par les énergies renouvelables, et particulièrement le solaire. Dans beaucoup de zones rurales, cette énergie est la plus compétitive sur le long terme. Certes, l’investissement de départ dépasse largement les quelques centaines d’euros que représente l’acquisition d’un générateur. Mais le combustible est par nature gratuit, alors que le prix du diesel a flambé ces dernières années.

IncIdents. L’hybride permet éga-

lement de juguler un problème spécifique aux mini-réseaux : ils sont plus sensibles aux variations de quantité du courant et tombent plus facilement en panne. Car si la taille de ces installations est modeste, leur gestion n’en est pas moins complexe. « Dès lors qu’on met un réseau en place, il faut avoir des électriciens correctement formés, explique Édouard Dahomé, le directeur Afrique d’EDF. Les ONG ou de petites entités peuvent avoir du mal à gérer certains incidents. »

IronIe. Pour un projet non sub-

ventionné dans une zone isolée du Tchad, le coût de revient de l’électricité produite à partir du diesel s’établit par exemple à 70 centimes d’euros, contre 40 centimes environ pour l’énergie solaire. Si l’éolien offre des tarifs à peu près aussi compétitifs dans ce pays, la maintenance et l’approvisionnement en matériel sont plus complexes. Quant au petit hydraulique, il n’est pas forcément situé près des lieux de consommation et son amortissement s’étale sur plusieurs dizaines d’années. Le solaire, comme l’éolien, souffre cependant de son intermittence. Ironie du sort, les n o 2838 • du 31 mai au 6 juin 2015

industriels pensent avoir trouvé la solution optimale en l’associant au… diesel. Au Kenya, une vingtaine de communautés électrifiées au gazole sont en train d’être converties en un système hybride, qui réduira considérablement la facture pour l’opérateur, le distributeur public Kenya Power. Les panneaux solaires délivrent leur électricité à bas coût le jour (au maximum, ils peuvent assurer environ 80 % de la consommation annuelle) et les générateurs diesel prennent le relais la nuit et lors des pics de consommation, notamment le matin. « C’est aujourd’hui la solution privilégiée. Pour répondre à ces pointes journalières uniquement avec l’énergie solaire, il faudrait surcalibrer les fermes et la capacité des batteries, ce qui serait beaucoup moins rentable », explique Joël Lelostec, de Schneider Electric.

Si les grands groupes sont prédominants sur ce créneau, c’est parce qu’ils peuvent pallier ces difficultés techniques. Mais aussi parce qu’ils sont les seuls à pouvoir supporter les importants risques financiers liés à ces projets. « Dans ces systèmes décentralisés, personne ne prend le risque à la place de l’opérateur. Il n’y a le plus souvent ni banques pour financer les investissements, ni contrat avec l’État pour le rachat de l’électricité produite. Le retour sur investissement dépend de la capacité de l’opérateur à se faire payer », ajoute Édouard Dahomé, qui vise l’équilibre financier sur ces installations. Dans les villages du Sud-Ouest malien, le forfait pour quatre prises de courant démarre par exemple à 2 500 F CFA (près de 4 euros) par mois après un raccordement à 17500 FCFA (EDF n’a pas communiqué son coût de revient). Dans ce contexte risqué, les réseaux isolés ne représentent qu’une partie de la solution pour les zones rurales africaines, insiste Christian de Gromard, de l’AFD : « Les mini-grids s’adressent à de petits centres urbains, assez denses, qui ne sont pas connectés et qui ne le seront pas prochainement, afin d’assurer leur rentabilité. » En effet, les villages pour lesquels une extension du réseau national est prévue d’ici moins de dix ans sont rendus inéligibles. Que les lignes électriques arrivent comme annoncé, ou pas. ● MarIon douet

Les LaMpes soLaIres, abordabLes MaIs pas toujours fIabLes

L

es solutions individuelles solaires connaissent un certain succès sur le continent. Elles vont des microlampes et des lanternes solaires, dont le prix varie de 10 à 100 dollars, aux kits solaires (solar home system), plus coûteux mais qui permettent d’alimenter une maison et de charger des téléphones, voire de faire fonctionner une télévision. De nombreuses

entreprises, start-up et géants du secteur, se sont lancées sur ce créneau. À travers sa filiale sudafricaine KES,Total a ainsi installé quelque 20 000 kits photovoltaïques dans les régions du Kwazulu-Natal et du Cap-Oriental. En tout, plus de 5 millions d’unités solaires de qualité ont été vendues sur le continent, permettant l’éclairage de 10 millions de personnes, dans le cadre du

programme Lighting Africa de la Banque mondiale et de la Société financière internationale (IFC), qui certifie la qualité des produits. Un point clé car ces solutions, abordables pour des ménages qui pouvaient jusqu’alors dépenser de fortes sommes en kérosène pour s’éclairer, sont souvent pointées du doigt pour leur mauvaise qualité. ● M.d. jeune afrique



Dossier Énergie interview

Jérôme Douat

PDG de Vergnet

« Nous proposons des fermes solaires clés en main » Après plusieurs années critiques, le groupe français retrouve de l’élan. Pour accélérer cette renaissance, son patron mise sur l’Afrique.

c

onnu à l’origine pour ses pompes à eau, le groupe français Vergnet se concentre désormais sur les projets éoliens et solaires sous l’impulsion de son PDG, Jérôme Douat. ce changement de cap a permis à l’entreprise de surmonter ses difficultés financières, alors que ses pertes cumulées atteignaient 50 millions d’euros en 2012. Présent au Kenya, en Mauritanie ou en Éthiopie, Vergnet participe à des projets d’alimentation en électricité de villages, mais aussi de sites industriels comme les tours des réseaux de téléphonie mobile. En 2015, son patron prévoit de réaliser plus de 50 % de son chiffre d’affaires (41,5 millions d’euros en 2014) sur le continent. jeune afrique : que représente l’afrique pour votre groupe ? jérôme Douat : c’est l’une de

nos cibles. Nous avons des projets éoliens au Tchad et menons des actionsdanslesolaireenMauritanie et au Nigeria, avec une centrale de 13 MW à Osun. Un investissement de 30 millions d’euros qui devrait être définitivement signé très bientôt. En 2014, le continent a représenté plus de 30 % de notre chiffre d’affaires. En 2015, sa part dépasseralamoitiédenotreactivité. en 2014, vous avez vendu pour 8 millions d’euros l’activité eau de l’entreprise sur le continent, pourtant reconnue. Pourquoi ?

D’abord pour nous recentrer sur l’énergie. Nous n’avons pas la n o 2838 • du 31 mai au 6 juin 2015

un continent qu’il connaît bien 1998 Bouygues Énergies et Services, Côte d’Ivoire 2000 Bouygues Énergies et Services, Gabon

© Vincent Fournier/J.A.

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2002 Directeur commercial Afrique Bouygues Énergies et Services 2012 PDG de Vergnet

taille nécessaire pour être un acteur multifilière avec des activités sans synergie entre elles. Ensuite pour dégager des plus-values qui nous ont servi à reconstituer les fonds propres de l’entreprise, ce qui était une obligation légale. vergnet était proche de la faillite il y a quelques années. où en êtes-vous ?

Vergnet a connu des années difficiles avec des pertes extrêmement importantes, dont le cumul avoisinait les 50 millions d’euros en 2012, et ceci malgré son entrée en Bourse, puis l’arrivée du Fonds stratégique d’investissement [FSI] au capital, qui avaient marqué un apport financier important. Nous avons identifié les foyers de pertes, les risques et les points de création de valeur de l’entreprise. Notre objectif était de revenir à un résultat d’exploitation positif en 2014. Nous y sommes parvenus. Parmi ces difficultés, il y a eu le parc éolien d’ashegoda, en éthiopie, l’une des réalisations phares de vergnet. et si c’était à refaire?

Techniquement c’est un très beau projet, très bien réalisé. Mais lorsque l’entreprise s’est positionnée sur Ashegoda, elle ne réalisait même pas 30 millions d’euros de chiffre d’affaires. Le projet à lui seul en cumulait 200 millions. Vergnet n’était pas armé à l’époque. Les coûts ont été sous-estimés au regard des recettes attendues. Résultat, l’entreprise a subi des pertes importantes. Je ne souhaite pas repartir pour d’aussi grosses aventures. Nous avons dans nos cartons des projets qui varient de 20 millions à 50 millions d’euros environ. Je n’irai pas plus loin. Historiquement au cœur de votre activité énergies renouvelables, l’éolien n’est-il pas moins adapté à l’afrique que le solaire ?

La réponse est nuancée. Le grand éolien, c’est-à-dire des machines de plusieurs mégawatts, n’est pas adapté aux zones reculées, surtout par manque de moyens de levage. On ne peut pas lever des pièces de 50 m de haut au fin fond du Mali ou du Soudan. jeune afrique


125

Nos petites éoliennes de 275 kW ont en revanche la particularité d’être rabattables [avec un système de levier], il n’y a donc pas besoin de grues pour les monter. Le solaire est-il un axe important de votre développement ?

Clairement. Nous proposons des fermes solaires clés en main et sommes surtout spécialisés dans les applicatifs solaires, sous la marque Photalia. Nous fournissons des systèmes de réfrigération, de purification d’eau ou encore d’alimentation de tours de télécommunications qui fonctionnent à l’énergie solaire. Le chiffre d’affaires est assez faible pour l’instant, entre 3 millions et 4 millions d’euros, mais nous devrions pouvoir doubler cette activité très rapidement, dans la ligne du redressement du groupe.

L’intermittence, du fait des aléas météorologiques, des productions solaire et éolienne reste un problème. Comment y remédier ?

41,5 M€ CA 2014

1,8 M€ Résultat d’exploitation en 2014

OBJECTIF 2015

Plus de 50 % du CA réalisé sur le continent

En effet, si le vent tombe d’un seul coup ou qu’un nuage passe, non seulement la production baisse, mais le réseau est fortement déstabilisé, notamment s’il est isolé. Nous proposons donc des solutions hybrides alliant la totale disponibilité du diesel aux bas coûts de l’énergie renouvelable. Grâce à Hybrid Wizard, notre système de pilotage en temps réel, le mix énergétique assuré est optimal, avec un maximum d’énergie renouvelable, et sans détériorer la qualité du courant. Beaucoup de nos projets ont une composante hybride, un facteur clé de différenciation vis-à-vis de nos concurrents, grâce à notre expertise dans ce domaine.

Quelles sont les particularités de l’environnement africain ?

La température, par exemple. Elle a un impact important sur les batteries, qui doivent être placées dans des lieux spécialement conçus et climatisés. Sans oublier l’harmattan, ce vent de sable qui souffle en Afrique de l’Ouest : sans nettoyage régulier, la poussière qui se dépose sur les panneaux solaires peut réduire le rendement de plus de 50 %. Ce besoin de maintenance crée des emplois sur place. Nous les avons d’ailleurs multipliés après l’enlèvement, en 2012, de notre collaborateur Francis Collomp près de Katsina, au Nigeria. Nous avons formé des techniciens et des ingénieurs nigérians afin qu’ils puissent assurer eux-mêmes la mise en service et la maintenance du site. ● Propos recueillis par Marion Douet


Dossier Énergie

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ÉOLIEN

Un nouveau souffle pour le Maroc

À Tarfaya, Nareva et Engie ont construit en plein désert le plus grand parc éolien du continent africain, capable d’éclairer une ville de 1,5 million d’habitants. Reportage.

t

ah, dans le Sahara marocain, à 30 km au sud de tarfaya, ancienne étape de l’Aéropostale rendue célèbre par Saint-Exupéry, qui y fut chef d’escale. Cette petite ville côtière se distingue désormais par son gigantesque parc éolien. Un site construit au milieu du désert par tarfaya Energy Company (tarec), société de droit marocain détenue à parts égales par Nareva, filiale du holding royal Société nationale d’investissement (SNI), et le français Engie (ex-GDF Suez). Les éoliennes géantes fabriquées au Danemark, dans les usines de Siemens, s’étendent à perte de vue au milieu de ce désert silencieux.

juin 2013. Comme elle, beaucoup de jeunes Marocains, ingénieurs et techniciens, travaillent sur le site. Ils étaient plus de 700 pendant les deux ans qu’ont nécessité les travaux. Depuis qu’a démarré l’exploitation, il y a moins de six mois, ils restent une cinquantaine.

Des tours de 80 mètres de hauteur, équipées de trois pales de 40 mètres chacune. Loin des habitations, en plein milieu du désert, ces éoliennes, les plus grandes jamais construites par Siemens, dansent au rythme du vent, sans faire le moindre bruit. Et, surtout, sans déranger la quiétude des chameaux, qui continuent d’occuper les lieux, habitués désormais à la présence de ces blancs édifices… « Sur dix-sept kilomètres de long et six kilomètres de large, ce parc éolien est le plus grand du continent africain », explique Khadija Ezaoui, une ingénieure marocaine, originaire de Laâyoune, qui travaille pour tarec depuis

ferMe. « Il s’agit du plus grand

Nareva

q à Akhfennir, la filiale de la SNI a lancé une seconde tranche de travaux.

Nareva, veNt à voloNté Nareva N’eN est pas à son coup d’essai. La société appartenant au groupe royal sNI exploite déjà trois autres fermes éoliennes dans le royaume. La première à el Haouma, près de tanger (50 MW), et les deux autres dans le sud du Maroc, à akhfennir (100 MW) et Foum el n o 2838 • du 31 mai au 6 juin 2015

Oued (70 MW), près de la ville de Laâyoune. À akhfennir, où elle dispose déjà de quelque soixante turbines, Nareva a lancé une seconde tranche de travaux. « Les aménagements ont débuté en mars. et contrairement aux parcs déjà construits, où nous avons travaillé

notamment avec alstom et siemens, nous utilisons pour la première fois une technologie américaine, celle de General electric », souligne Khadija ezaoui, ingénieure cheztarec et future chef de projet du nouveau parc d’akhfennir. ● M.M.

investissement privé réalisé dans la région : 5 milliards de dirhams [460 millions d’euros]. tout le monde en a profité », signale Abdellatif El Ghali, 48 ans, directeur d’exploitation de tarec, qui rappelle que les loyers à tarfaya ont été multipliés par huit depuis décembre 2012, date de début des travaux. Ce diplômé de l’école nationale supérieure d’électricité et de mécanique (Ensem) de Casablanca a entamé sa carrière à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE), avant de rejoindre le groupe espagnol Abengoa puis l’européen Schneider Electric, et Engie. Le groupe français l’a dépêché à tarfaya pour les besoins du projet. « J’ai travaillé sur plusieurs projets énergétiques et électriques en Espagne, aux Pays-Bas, en France, en tunisie… Cela fait quelques mois que je suis détaché ici, à tarfaya. Et je suis fier de voir de tels projets réalisés au Maroc », explique-t-il. Il est 10 heures. Nous enfilons chaussures de sécurité, gilet et casque. Une tenue obligatoire pour pouvoir circuler dans la ferme éolienne. Ce matin, le vent souffle à une vitesse de 4,15 mètres par seconde, selon le rapport reçu par courriel par le directeur d’exploitation. Ce n’est pas l’idéal pour faire tourner les turbines, à peine de quoi dégager une capacité de 56 MW. Mais c’est un jour exceptionnel, car, à tarfaya, le vent ne s’arrête jamais ou presque. jeune afrique


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sait pas si l’électricité produite ici est consommée à Laâyoune, Agadir, ou Casablanca. L’électricité n’a pas de couleur, ni d’odeur », répond-elle. Relié au réseau de transport de l’ONEE, le parc de Tarec continuera defournirdel’électricitépendantles vingt prochaines années à l’Office national, à un prix fixé dès le départ. Au terme de cette période, largement suffisante pour rentabiliser l’investissement de Narevaet de son partenaireEngie,l’ONEErécupérera les infrastructures. C’est ainsi que le contrat a été conçu d’emblée. Bel exemple d’un partenariat publicprivé gagnant-gagnant, déjà testé avec l’émirati Taqa dans la centrale thermiqueaucharbondeJorfLasfar.

Baptiste de Ville d’aVray/Hans lucas

transition. Depuis que le Maroc

« Nous recevons toutes les huit heures un rapport détaillé sur la vitesse du vent et la puissance produite. La moyenne sur l’année est de 8 mètres par seconde. C’est largementplusquelamoyennemondiale, et cela nous permet de tourner à pleine capacité toute l’année. En général,nouscomptonshuitmoisde joursventeux»,expliqueledirecteur d’exploitation,ennousfaisantvisiter la ferme à bord de son 4x4. Cette caractéristique naturelle a étécrucialedanslechoixdel’emplacement. Au total, les 131 turbines du parc ont une capacité annuelle pleine de quelque 301,3 MW. De jeune afrique

p 131 turbines de 80 mètres de hauteur.

quoi éclairer toute l’année une ville comme Marrakech (1,5 million d’habitants). Sans charbon, ni pétrole, juste avec du vent… et à un coût très compétitif. « Le parc éolien permetd’économiser900000tonnes d’émission de CO2, soit l’équivalent de la quantité de gaz à effet de serre absorbée par 150 millions d’arbres. Celaentraîneaussiuneéconomiede pétroleimportééquivalantà200millions de dollars (environ 180 millions d’euros) par an. Et l’électricité produite ici est acheminée par le réseaunational de l’ONEE dans tout le pays », précise Khadija Ezaoui. Vers quelle destination ? « On ne

s’estlancédanssatransitionénergétique,lesprojetssimilairespullulent. « Sur l’éolien, on compte actuellement plus de 1000 MW de capacité installée dans tout le royaume. Et le Maroc ambitionne d’atteindre les 2 000 MW d’ici à 2020 », explique Abdellatif El Ghali. Un objectif qui reste accessible, quand on sait que l’État travaille sur un énorme projet de cinq fermes éoliennes d’une capacité totale de 850 MW, baséesàTiskrad(prèsdeLaâyoune), Boujdour, Tanger, Essaouira et Taza. Un projet où Nareva est encore présent, en partenariat cette fois avec l’italien Enel Green Power. « Nous avons été présélectionnés comme d’autres groupements. Nous attendons donc le résultat final de l’appel d’offres, qui doit être communiqué dans le courant de l’année », signale la direction de Nareva. Il est 17 heures et nous devons quitter les lieux. Le vent souffle désormais à plus de 5 mètres par seconde. Ce qui promet une bonne production d’électricité pour cette nuit. Une nuit où les lumières de Tarfaya s’éteindront, mais où les turbines de Tarec ne s’arrêteront pas… «Lesturbinestournent24heuressur 24 et les équipes de la salle de commande se relaient trois fois par jour pour surveiller le bon déroulement del’exploitation»,expliqueAbdellatif El Ghali. Bon vent! ● Mehdi Michbal, envoyé spécial à Tarfaya n o 2838 • du 31 mai au 6 juin 2015


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Parc éolien de Teesside, Royaume-Uni


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