Enquête Ils feront l’Afrique en 2016
numéro double en vente deux semaines
Du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
Hebdomadaire international indépendant • 56e année • n° 2868-2869
Interview Michaëlle Jean :
Entreprises Comment le continent crée ses champions
« La Francophonie doit être partout où on ne l’attend pas »
jeuneafrique.com
Reportage Londres l’africaine
Côte d’ivoire
C’est déjà demain
En 2020, changements politique et générationnel attendus. L’occasion de s’interroger sur l’avenir du pays et sur la place accordée à sa jeunesse. Spécial 26 pages édition Côte d’ivoire France 6 € • Algérie 350 DA • Allemagne 8 € • Autriche 8 € • Belgique 6 € • Canada 11,90 $ CAN • DOM 8 € • Espagne 7,20 € Éthiopie 95 birrs • Grèce 8 € • Italie 7,20 € • Maroc 40 DH • Mauritanie 2000 MRO • Norvège 75 NK • Pays-Bas 7,20 € • Portugal cont. 7,20 € RD Congo 11 $ US • Royaume-Uni 6 £ • Suisse 11,80 FS • Tunisie 6 DT • USA 13 $ US • Zone CFA 3200 F CFA • ISSN 1950-1285
21-22 mars 2016, Abidjan
4E éDition
Le pLus grand rendez-vous internationaL des décideurs et financiers du secteur privé africain Dès sa création en 2012, le AFRICA CEO FORUM s’est imposé comme l‘événement international de référence du secteur privé africain. Près de 800 participants, dont 500 PDG venus de l’ensemble du continent, banquiers et financiers, ainsi que des décideurs publics de premier plan sont attendus au AFRICA CEO FORUM 2016. En participant au AFRICA CEO FORUM 2016, saisissez une occasion exceptionnelle de prendre part à la dynamique de croissance de l’Afrique et de promouvoir la compétitivité de votre entreprise. theafricaceoforum.com Twitter: @africaceoforum - #ACF2016 CO-HOST
DIAMOND
GOLD
pArTNerS
REjoiGnEz une plateforme exceptionnelle de rencontres entre dirigeants de grandes entreprises africaines
nouEz des relations privilégiées avec les 150 principaux financiers et investisseurs du continent
AccéDEz à des informations stratégiques et mutualisez vos expériences KNOWLeDGe pArTNerS
pLATINUM MeDIA pArTNerS
GALA DINNer OffICIAL CArrIer
Le pLus
de Jeune Afrique
société Place aux jeunes !
81
politique Les conseillers au pouvoir distribution Gare à la concurrence aménagement Rendez-vous dans dix ans
Côte d’ivoire
Anthony ASAEL/GAMMA-RAPho
C’est déjà demain
jeune afrique
n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
Le Plus de Jeune Afrique
Le pLus
83
de Jeune Afrique
Côte d’ivoire
C’est déjà demain
Prélude
Marwane Ben Yahmed
Retour vers le futur
A
le fantôme de l’ex-vitrine d’Afrique de lassane Ouattara, réélu sans l’Ouest et modèle des années 1980. Dix coup férir pour un second ans, donc, pour une transition efficace et dernier mandat, se pose et indispensable entre la Côte d’Ivoire inévitablement la question de l’après-2020. Pour la première d’hier et celle de demain, qui reste à fois depuis la mort d’Houphouët, il inventer. y a vingt-deux ans, la conquête des palais du Plateau et de Yamoussoukro Ce travail de réflexion et d’élaborane concernera aucun des trois princition est en cours, évidemment, mais le successeur d’Alassane Ouattara devra paux protagonistes de la vie politique à la fois l’assumer, le faire évoluer et, – et des quatre derniers scrutins présisurtout, le mettre en œuvre. Il faudra, dentiels de l’histoire du pays – qui se sont disputé la succession du « Vieux » : pour bien faire et ne laisser personne Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara au bord de la route, la contribution de et Laurent Gbagbo. Période pendant tous les Ivoiriens, hommes et femmes, laquelle la Côte d’Ivoire n’a pas vraiment progressé… En 2020, une nouvelle génération
d’hommes et de femmes, aux profils Une nouvelle génération forcément différents, va devoir d’hommes (et pourquoi pas de femmes), aux profils forprendre ses responsabilités. cément différents, va devoir prendre ses responsabilités pour se jeunes et anciens, nantis et plus démulancer dans une compétition incernis, « diaspos » et locaux, quelles que taine mais passionnante. La liste des soient leurs origines ethniques, leurs apprentis prétendants, réels ou suppoconvictions religieuses ou leurs obésés, voire fantasmés, s’allonge chaque diences politiques. Ce qui suppose, jour: Guillaume Soro, Hamed Bakayoko, pour celles et ceux qui envisageraient Jeannot Ahoussou Kouadio, Pascal Affi sérieusement de briguer la magistrature N’Guessan, Albert Mabri Toikeusse, suprême, de les convaincre… Patrick Achi, Thierry Tanoh, Jean-Louis Billon, Alain-Richard Donwahi, François Ce « Plus » de Jeune Afrique, justeAlbert Amichia, Tidjane Thiam… N’en ment, vous propose un extraordinaire jetez plus ! Une chose est sûre : la roue voyage à l’intérieur de la Côte d’Ivoire de va enfin tourner. demain, celle en tout cas qui s’esquisse sous nos yeux. Auprès des jeunes, qui Le timing de ce renouvellement expriment de plus en plus leurs attentes annoncé est intéressant. Alassane et leurs différences par rapport à leurs Ouattara, celui des trois « anciens » aînés ; autour des grands chantiers, au qui incarne le plus une Côte d’Ivoire propre comme au figuré, dont l’école plurielle, travailleuse, ouverte sur le pour tous, qui métamorphoseront, monde, sans complexe ni rancœur, on l’espère, le visage du pays ; dans aura disposé de deux mandats, soit une la capitale économique, enfin, qui se modernise à vue d’œil. À la recherche, décennie, pour panser les plaies, reconsen somme, du temps perdu. ● truire, remettre au travail et d’aplomb jeune Afrique
n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 Au 9 jAnvier 2016
société Place aux jeunes !
p. 84
Politique les conseillers au pouvoir
p. 90
interview Gnénéma coulibaly, ministre de la Justice p. 96 énerGie Monstre marin à l’horizon
p. 103
aGro-industrie l’anacarde, de la plantation à l’usine p. 106 distribution Gare à la concurrence !
p. 108
aMénaGeMent rendez-vous dans dix ans
p. 114
rencontre François-Xavier Gbré, le père en bandoulière p. 120 édition le livre de comptes de dramane boaré p. 125 Football des lauriers pour serge aurier
p. 127
84
Le Plus de Jeune Afrique
société
Place aux C’est l’un des grands défis du second mandat d’Alassane Ouattara : répondre aux besoins d’une jeunesse qui attend son heure… avec de plus en plus d’impatience. HAby NiAkAté,
A
envoyée spéciale
bidjan, le 4 janvier 1965. Confronté à une fronde estudiantine, le président Félix Houphouët-Boigny convoque une délégation syndicale de l’Union nationale des étudiants et élèves de Côte d’Ivoire pour près de trois jours de débat.Commeàsonhabitude,celuiquel’onappelle déjà « le Vieux » caresse d’abord son auditoire dans le sens du poil : « Vous êtes le prolongement de chacun de nous. Vous êtes nos fils. Demain, face à vos jeunes, vous serez comme nous sommes aujourd’hui devant vous. » Pour ensuite mieux asséner ses vérités : « Vous êtes progressistes, mais pas dans le sens que nous souhaitons. Vous souhaitez simplement vous servir vous-mêmes. Ôte-toi de là que je me place, voilà votre politique! » Qu’il semble loin ce temps où un président de la République, en Côte d’Ivoire comme ailleurs, n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
pouvait dialoguer aussi directement et franchement avec cette fraction de la population que l’on appelle la jeunesse. Partout, et particulièrement en Afrique, le sort de cette dernière – avec notamment le manque récurrent d’emplois – est érigé en cause nationale, conduisant les dirigeants politiques de tous bords à multiplier les promesses plus ou moins réalisables et les mots doux… quand il ne propose pas carrément, à l’instar du Béninois Thomas Boni Yayi en septembre lors d’un discours devant des étudiants, de « revenir [les] voir avec des bonbons ». Comme s’il fallait de temps en temps refroidir cette jeunesse qui, telle une cocotte-minute, bout intérieurement aux quatre coins du continent. En Côte d’Ivoire, Alassane Dramane Ouattara n’échappe pas à la règle. Et si en 2011 il avait d’entrée dejeuaffirméquelesprioritésdesonmandatétaient lareconstruction etlareprise économiqued’unpays meurtri par une décennie de crise politico-militaire, en 2015 le ton a changé. La « jeunesse », qui n’était citéequedeuxfoisdanssondiscoursd’investiturede 2011,adroità un passage entierquatreans plustard: « Cette jeunesse, je l’ai rencontrée, je l’ai écoutée, je l’ai entendue », explique-t-il. S’appuyant depuis le débutdesonpremiermandatsurlemêmeconseiller chargédelaJeunesseetdesSports,MamadouTouré, jeune afrique
85
Ouattara a en revanche fait évoluer le ministère de la Jeunesse en le gratifiant presque à chaque remaniement de nouveaux portefeuilles : Sports et Salubrité urbaine en décembre 2010, Service civique en juin 2011, Loisirs en novembre 2012 et enfin Emploi des jeunes en mai 2015. Des changements sémantiques qui peuvent témoigner soit de la place secondaire de la politique de la jeunesse, soit d’une recherche à tâtons de plus d’efficacité dans sa mise en application… URGENCE. Et pourtant, il y a urgence, dans un pays
où les indicateurs sont tous passés au rouge: trois Ivoiriens sur quatre ont moins de 35 ans; le taux de chômage des 14-35 ans, qui atteint officiellement les 8,6 %, selon le Pnud, est à relativiser compte tenu du nombre d’emplois précaires et du taux de pauvreté (plus de 50 %) chez les moins de 25 ans. « Résorber un tel chômage des jeunes, c’est déjà un grand défi en soi, explique Joël N’Guessan, le porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR, au pouvoir). Mais lorsque vous avez face à vous une jeunesse qui a été instrumentalisée politiquement pendant près d’une décennie et dont une partie n’a quasiment pas travaillé quand une autre n’a pas été correctement formée, ce défi jeune afrique
p Dans un amphithéâtre de l’université Nangui-Abrogoua, à Abidjan.
© olivier pour j.a.
jeunes! prend des proportions plus importantes encore. » Les autorités assurent que depuis quatre ans les avancées sont réelles. Plus de 2 millions d’emplois ont été créés, dont une importante partie à destination des jeunes; les universités ont été réhabilitées, pour 110 milliards de F CFA (168 millions d’euros); et les ex-combattants ont pu bénéficier des programmes de l’Agence pour le désarmement, la démobilisation et la réintégration (ADDR). Le gouvernement a multiplié les initiatives, avec quatre assises de la jeunesse, un salon de l’emploi jeune et une agence ad hoc créée en 2015 (lire « Questions à » p. 86). Des démarches qui laissent presque de marbre Fulgence Assi, le secrétaire général de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d’Ivoire (Fesci), qui n’y voit que du « folklore ». Assi, qui fait partie des trois chefs de syndicat étudiant récemment exclus de leurs établissements pour des violences commises par leurs organisations respectives, énumère les carences : « Les nouveaux amphithéâtres se comptent sur les doigts d’une main, les laboratoires de recherche sont sous-équipés, il y a un manque criant d’enseignants, le nombre de bourses n’a pas augmenté et certaines ont été revues à la baisse… Il y a un problème au niveau n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire de la politique gouvernementale engagée en faveur des étudiants. Peut-être que la volonté est là, mais les effets concrets se font attendre. On nous dit que la réhabilitation des universités a coûté plus de 100 milliards de F CFA. Nous disons donc “merci” mais demandons aussi un audit pour comprendre comment ils ont été dépensés, car de notre point de vue les travaux qui ont été menés sont très très loin d’atteindre cette somme. »
8,6 %
C’est le taux de chômage des moins de 35 ans en 2014, selon le Pnud
PISTON. À quelque 230 km de là, à Daoukro, Éric Konan, 28 ans, géomètre de formation, et Ghislain Bredou, 32 ans, professeur d’allemand, sont des parfaits représentants de cette jeunesse ivoirienne éduquée qui se « débrouille » et qui, conformément aux conseils des autorités, se lance dans l’entrepreneuriat. À défaut d’avoir obtenu les financements nécessaires pour ouvrir un site web, ils ont lancé il y a un an une page Facebook d’info locale, appelée Daoukro 24. « Cela fait des mois que nous essayons de débloquer les choses, de rencontrer du monde, mais c’est très difficile de trouver des interlocuteurs
prêts à vous écouter, surtout lorsque vous n’êtes pas d’Abidjan et que vous n’avez pas de réseau », explique Éric Konan. Terme pudique pour éviter de parler de ce « piston » toujours aussi indispensable aux yeux de nombreux jeunes. « Il n’y a pas de secret: si la jeunesse veut prendre sa place, il ne faut pas qu’elle attende que les anciens la lui donnent, en politique comme dans les autres domaines, explique un quadra du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) qui souhaite garder l’anonymat. Il ne s’agit pas de prendre les armes comme par le passé, mais de s’organiser pour dire “non” et proposer des alternatives. Lors des dernières élections législatives puis locales, les candidatures d’indépendants se sont multipliées, tout simplement parce que les aînés n’ont pas voulu laisser leur place. Résultat : ces indépendants se sont imposés dans la plupart des cas. C’est ce qu’on appelle faire basculer le rapport des forces… » Le président Ouattara, qui a promis de rajeunir – et de féminiser – le prochain gouvernement afin qu’il soit plus représentatif, a-t-il reçu le message ? ●
questions à Sidi Tiémoko Touré Ministre délégué à la Promotion de la jeunesse et à l’Emploi des jeunes
« L’avenir, c’est l’auto-emploi »
c
hef de cabinet d’Alassane Ouattara pendant près de dix ans, d’abord lorsque celui-ci était président du Rassemblement des républicains (RDR) puis quand il est devenu chef de l’État, Sidi Tiémoko Touré a été nommé en mai ministre délégué auprès du président de la République, chargé de la Promotion de la jeunesse et de l’Emploi des jeunes. JeuNe AfrIque : quel est le bilan du gouvernement en matière d’emploi pour les jeunes ? SIdI TIÉmOkO TOurÉ :
Lorsqu’il est arrivé au pouvoir, Alassane Ouattara a promis de créer 1 million d’emplois pour les jeunes. Au bout de quatre ans, il en a créé plus de 2,2 millions. C’est donc un succès important, même si ce n’est pas suffisant. Le président luimême l’a reconnu,
en promettant de faire davantage. C’est pourquoi il a décidé de mettre en place un dispositif plus cohérent et plus efficace en dissolvant tous les organes existants pour les fondre en une seule et unique entité, l’Agence emploi jeunes, créée en juin. Cette dernière est sous la tutelle du nouveau ministère que je dirige. qu’apporte de plus cette nouvelle agence ?
Il s’agit d’un guichet unique qui permet enfin aux jeunes en recherche d’emploi et aux entreprises qui souhaitent recruter de se parler et de se rencontrer sans avoir à débourser un sou. Cette agence a déjà lancé deux grandes opérations : « Agir pour l’emploi des jeunes », qui financera près de 11 000 projets de jeunes sélectionnés sur l’ensemble du territoire pour
n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
un montant total de 4 milliards de F CFA [6,1 millions d’euros] ; et « Une formation, mon passeport pour l’emploi », qui permettra de former près de 12 000 personnes, notamment à l’entrepreneuriat. Il faut aussi améliorer l’employabilité des jeunes diplômés dont les profils sont en décalage par rapport aux besoins du marché. Au total, en six mois, plus de 30 000 jeunes ont déjà bénéficié des prestations de cette agence. C’est à la fois beaucoup et très peu compte tenu des attentes, mais nous faisons le maximum. Votre ministère semble mettre l’accent sur l’entrepreneuriat. Pourquoi ?
Parce que nous pensons que dans la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui l’emploi salarié n’est pas la solution. C’est un discours peut-être dur à
dr
86
entendre mais qui décrit une réalité. Vous avez d’un côté l’État, qui fait des économies en décidant de réduire sa masse salariale, et de l’autre des entreprises, que nous incitons à recruter – grâce à des réductions fiscales notamment – mais dont les offres sont limitées. L’avenir est donc du côté de l’autoemploi, qui offre une multitude de possibilités. Nous encouragerons et financerons les jeunes qui veulent se lancer et prendre leur destin en main en créant ces entreprises, ces industries et ces services dont notre pays a tant besoin. ● Propos recueillis par HAby NIAkATÉ jeune afrique
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
88
éducation
les élèves de la république En juillet, le président décidait de rendre l’école obligatoire pour tous les enfants de 6 à 16 ans. Reportage dans ces établissements qui vont former les citoyens de demain.
C
elundimatin,lacourdugroupe scolaire Habitat, dans le quartier populaire d’Adjamé, ressemble à une fourmilière. Lors de la traditionnelle levée des couleurs, réinstaurée en 2013, les enfants chantent L’Abidjanaise, l’hymne national : « Tes fils, chère Côte d’Ivoire / Fiers artisans de ta grandeur / Tous rassemblés et pour ta gloire / Te bâtiront dans le bonheur / Fiers Ivoiriens ! » À l’école obligatoire pour tous, pas de différences ethniques ou religieuses, tout le monde reçoit un même enseignement, laïc, avec une nouvelle matière : l’éducation aux droits de l’homme et à la citoyenneté. « Notre mission éducatrice pose la première pierre de la réconciliation nationale, clame Andji Yapi, le directeur. Et non seulement notre méthode d’apprentissage par les compétences met l’accent sur l’éthique, mais elle tente aussi de détecter les talents de chacun. » C’est avec cette idée d’offrir à la jeunesse une chance d’avenir meilleur qu’en juillet le président, Alassane Dramane Ouattara, a promis l’école pour tous les enfants de 6 à 16 ans. À la rentrée de
© olivier pour j.a.
q Une classe de primaire à Abidjan.
septembre, près de 3 millions de kits scolaires (livres, stylos, cahiers) ont été distribués dans tout le pays, pour une valeur de plus de 10,4 milliards de F FCA (plus de 15,8 millions d’euros). Désormais, les parents qui refusent d’inscrire leur progéniture à l’école encourent une peine de prison de deux à six mois ainsi qu’une amende de 50 000 à 500 000 F CFA. Pour accompagner la mesure, le gouvernement octroie parallèlement des aides sociales aux parents qui ne peuvent plus compter sur le travail de leurs enfants. « Tout est gratuit, de l’enseignement à la cantine. Il y a même des cours de rattrapage le mercredi pour mettre à niveau ceux qui n’ont jamais été scolarisés », se félicite encore Andji Yapi. Au fond de la classe de CP1, Safiatou, 9 ans, fait partie de ces élèves-là. Elle dépasse d’une bonne tête ses camarades. Autrefois, elle travaillait dans la boutique de ses parents, C’est aujourd’hui le tau x de elle apprend pour
à lire. « Nous avons constaté un engouement des jeunes filles pour l’école. En plus de s’instruire, elles se mettent à l’abri des grossesses précoces et des violences de tous types, se réjouit Kandia Camara, la ministre de l’Éducation nationale. C’est aussi un gage de paix pour l’avenir, car ces futures mères sont le ciment de la nation. » Pour cette rentrée 2015-2016, l’équilibre au niveau du taux d’admission par genre a presque été atteint, avec 81,37 % pour les filles et 82,72 % pour les garçons. bagage. L’engouement féminin dont
parle la ministre, on le retrouve aussi chez les maîtres élèves formés dans les Centres d’animation et de formation pédagogique (Cafop) dispersés dans tout le pays. À Grand-Bassam, par exemple, sur 173 d’entre eux, 93 sont des filles. Kousso Botchi, 36 ans, était autrefois commerciale dans une société de plantation d’hévéas ; elle suit désormais une formation accélérée d’enseignante. « Ce n’est pas le salaire qui a motivé ma décision, mais l’envie de participer à une mission : lutter contre l’analphabétisme, offrir un bagage intellectuel à des enfants afin de vivre plus tard en harmonie », dit-elle. À une vingtaine de kilomètres de Grand-Bassam, au bout d’une plage difficile d’accès, une nouvelle école a vu le jour. Elle a été en partie financée et réalisée par les habitants du village. scolar « Avec le soutien des ité l’ann ée 20 familles et des chefs de 1 5 -2016 contre , village, nous construi70,6 % en 20 sons des établissements 06-2 007. dans les coins les plus reculés du pays, précise Kandia Camara. Le but est d’atteindre dans les prochaines années les 100 % de scolarisation sur tout le territoire. » Entre 2011 et 2015, plus de 15000 salles de classe ont été construites, et 30000 instituteurs ont été recrutés. Pour remplir ses objectifs, l’État ivoirien a accordé cette année la plus grande partie de son budget (22 %) au ministère de l’Éducation nationale. L’excellence, ça a un prix. ●
95, 5 %
François-Xavier Freland, envoyé spécial n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
jeune afrique
90
le plus de J.a. côte d’ivoire politique
les conseillers au pouvoir Au palais présidentiel, ils sont une trentaine de spécialistes qui, chacun dans son domaine, traitent les dossiers chers au chef de l’État. au point, parfois, de concurrencer les ministres…
E
noctobre,alorsquelacampagne pour la réélection d’Alassane Ouattara battait son plein à Abidjan, une rencontre était organisée, au Palais de la culture de Treichville, par les jeunes cadres du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP, la coalition au pouvoir). L’invité d’honneur: Amadou Gon Coulibaly, le tout-puissant secrétaire général de la présidence, assis au premier rang. À ses côtés, ses deux adjoints, Thierry Tanoh et Philippe Serey-Eiffel, chargés respectivement des questions économiques et des grands projets, mais aussi Abdourahmane Cissé, ministre du Budget (lire p. 100), et Mamadou Touré, conseiller technique du président à la jeunesse et aux sports (lire p. 92).
complicité. Sur scène, les orateurs se succèdent, s’échangent compliments et plaisanteries. Le ministre du Budget salue la capacité d’Amadou Gon Coulibaly à exercer une « pression douce » sur ses collaborateurs afin de faire avancer les dossiers. Le secrétaire général de la présidence, lui, rappelle avec humour à Serey-Eiffel qu’avant d’être son « patron » il a d’abord été son employé, dans les années 1990, à la Direction générale des grands travaux. Gon Coulibaly, Serey-Eiffel, Tanoh, Touré, Cissé… Ou comment, en une soirée, ces membres du premier cercle du pouvoir ivoirien ont laissé paraître une étonnante complicité, presque inimaginable entre ministres. Tous sont – ou ont été – membres du secrétariat général qui, avec le cabinet civil (dirigé par Marcel Amon-Tanoh) et la Direction des affaires administratives et financières (de Téné Birahima Ouattara, le frère cadet de Ouattara, dit « Photocopie »), fait aujourd’hui tourner la présidence de la République. Les deux premières entités sont constituées principalement de « conseillers techniques » chargés de suivre les activités menées par les différents ministères et de veiller n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
à leur conformité avec le programme présidentiel… quand ils ne pilotent pas directement d’importants dossiers au nom du chef de l’État. Les yeux et les oreilles du président, en somme, comme il en existe dans la plupart des pays et comme il y en a toujours eu en Côte d’Ivoire. Mais sous Ouattara, ils ont pris une importance toute particulière. « JUNGlE ». « ADO est arrivé au pou-
voir après une crise postélectorale et grâce à une coalition de plusieurs partis, explique l’un de ses conseillers. En formant son gouvernement, il était obligé de prendre en compte de nombreuses contingences politiques afin de remercier ses partenaires. Il n’a donc pas été totalement libre dans ses choix. En revanche, pour son équipe de conseillers, il s’est entouré de personnes que lui ou ses fidèles lieutenants, comme Gon Coulibaly ou Amon-Tanoh, connaissaient depuis longtemps. » Une formation resserrée, constituée d’une trentaine de conseillers (contre près de 200 sous Laurent Gbagbo), et très masculine, avec pour seule femme Masséré Touré, la nièce du chef de l’État, promue récemment directrice de la communication.
Bédié), aujourd’hui conseiller chargé des banques et des marchés financiers ; ou professeurs d’université, comme Adama Diawara, le conseiller chargé de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Ils sont aussi de différentes nationalités : française, comme Bernard Salomé, ancien cadre de la Banque mondiale devenu conseiller chargé de l’emploi ; gabonaise, comme Roland Adjo-Lessing, son collègue responsable des relations avec le système des Nations unies ; ou ivoiro-belge, comme Christian Delmotte pour la santé. Nombre d’entre eux étaient déjà présents autour du candidat Ouattara en 2010 afin « Quand ouattara a besoin d’élaborer avec lui son prode nous, quelle que soit l’heure, gramme. Ils ne l’ont plus il faut être prêt à répondre. » quitté depuis. « Ouattara est quelqu’un de très exigeant et méthodique, il a la culture du résultat Aucun organigramme officiel n’existe mais il marche aussi beaucoup à l’affect, à vraiment. « C’est une sorte de jungle la confiance… et aux e-mails. On peut ne organisée, s’amuse un autre conseiller. Chacun respecte son domaine de compas le voir pendant plusieurs semaines, mais lorsqu’il a besoin de nous sur un pétences, mais nous sommes assez libres dossier précis, quelle que soit l’heure, dans notre manière de fonctionner étant il faut être prêt à répondre et à pondre donné que, contrairement aux ministres, nous ne disposons pas d’administration. rapidement une note », explique l’un Cette souplesse nous permet de travailler d’entre eux. à plusieurs sur certains dossiers pour clashs. Quelle est leur réelle influence plus d’efficacité. » sur le travail des ministres et sur celui Leurs profils sont très variés: banquiers, comme Thierry Tanoh, l’ancien directeur du président ? Pour les premiers, tout général d’Ecobank, et Jean-Luc Bédié (le dépend des tempéraments et des ego en présence. Si les collaborations sont la fils de l’ancien président Henri Konan jeune afrique
C’est déjà demain t Au Palais de la culture de Treichville, le 21 octobre. De g. à dr. : les conseillers économiques Thierry Tanoh (casquette) et Philippe Serey-Eiffel, le ministre du Budget Abdourahmane Cissé, le maire de Treichville François Albert Amichia, le secrétaire général de la présidence Amadou Gon Coulibaly, et le conseiller chargé de la jeunesse et des sports Mamadou Touré.
vue qui l’emporte. » Ou du moins celui du président… Sur le dossier du troisième pont d’Abidjan, par exemple : alors que la plupart des conseillers n’étaient pas satisfaits du deal signé avec les constructeurs, Ouattara a tout de même donné son accord pour ce chantier ô combien symbolique politiquement.
© dr
AUDIT. Alors, tout-puissants, les conseil-
plupart du temps fructueuses, les clashs entre ministres et conseillers n’ont pas été rares lors du premier mandat. Ainsi, lorsque Guillaume Soro était Premier ministre (jusqu’en 2012), il acceptait mal les directives que Philippe Serey-Eiffel envoyait directement par e-mail à son ministre des Infrastructures, Patrick Achi. Les relations étaient également tendues entre le ministre de la Jeunesse, Alain Lobognon, et Mamadou Touré ; entre sa collègue de la Santé, Thérèse Aya N’Dri Yoman, et Christian Delmotte ; ou encore entre le ministre de la Défense, Paul Koffi Koffi, et Alain Richard Donwahi, le conseiller défense et sécurité. Des couacs qui ont conduit, en début de mandat, le chef de l’État à taper du poing sur la table et à, selon plusieurs
témoins, « demander aux ministres qui ne veulent pas renseigner ses conseillers d’aller être ministre ailleurs ». Selon certains, pourtant, cette concurrence entre ministres et conseillers ne serait pas vraiment pour lui déplaire, car « elle incite chacun à se dépasser ». Une de ces éminences grises ajoute : « Nous sommes des conseillers du président, pas des ministres. Notre but est de faire en sorte que son programme soit appliqué. À nous d’instaurer la meilleure relation avec le ministre pour qu’il nous fasse remonter le plus d’informations possibles afin de les répercuter au président. Surtout, ne pas être hautain, mais discuter et leur laisser croire qu’ils décident alors que le plus souvent, finalement, c’est notre point de
lers ? Pas vraiment… Sous l’autorité d’Amadou Gon Coulibaly, ils ont été chargés, en cette fin d’année, de réaliser chacun un audit des projets qui n’ont pas abouti au cours du premier quinquennat dans leur domaine de compétences. Ce rapport, directement envoyé au président de la République, pourrait servir de sésame pour un futur poste ministériel ou, a contrario, contraindre certaines ambitions. Jusqu’à présent, seuls deux anciens conseillers, Abdourahmane Cissé, naguère chargé des finances publiques, et Sidi Touré, ex-chef de cabinet du président, ont été nommés ministres. Pour les autres, ADO se charge rapidement de refroidir les esprits. Interrogé le lendemain de sa réélection sur l’arrivée potentielle de Thierry Tanoh à la primature, il a simplement lâché : « Non, ce ne sera pas le cas. » ● HAby NIAkATé
91
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
Jean-Louis Moulot
Mamadou Touré
Conseiller technique du président de la République, chargé de la jeunesse et des sports
Directeur de cabinet adjoint du président de la République, conseiller chargé des relations avec l’Union européenne
E
À
39 ans, c’est le benjamin de l’équipe des conseillers. Ancien porte-parole pour la jeunesse du candidat Ouattara pendant la campagne de 2010 (un rôle qu’il a repris en 2015), Mamadou Touré a été nommé dans la foulée de l’élection conseiller technique chargé de la jeunesse et des sports. Passé par plusieurs établissements parisiens prestigieux (l’Institut des hautes études internationales, le Centre d’études diplomatiques et stratégiques et Sciences Po), il a fait ses premières armes comme conseiller technique au ministère de l’Intégration africaine, puis à celui de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, entre 2008 et 2011. Adepte de la synthèse et habile communicant, Mamadou Touré est le porte-voix du camp Ouattara dans les médias internationaux. Celui qui cumule plus de dix années d’expérience au sein d’instances internationales de jeunes (dont l’Union panafricaine de la jeunesse) est également à l’origine des assises annuelles de la jeunesse ivoirienne. ● H.N.
© DR
xpert détaché du Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD), Jean-Louis Moulot, 43 ans, est devenu un spécialiste des cabinets ministériels et présidentiels. Urbaniste, diplômé notamment de l’université Laval, au Canada, il a intégré en 2000, comme chargé d’études, le cabinet du Premier ministre de l’époque, Pascal Affi N’Guessan. Il y restera un an, puis sera rappelé en 2006 par le ministre de la Construction, de l’Urbanisme et de l’Habitat d’alors, Marcel Amon-Tanoh. Il sera son conseiller technique puis son directeur de cabinet adjoint jusqu’en 2010. Et lorsque son patron est nommé directeur de cabinet du nouveau président, Alassane Ouattara, Jean-Louis Moulot – le « grand bosseur », comme l’appellent ses collègues – fait évidemment partie de l’aventure. Conseiller du « dircab » pendant quatre ans, il prend en 2014 la charge des relations avec l’Union européenne, avant d’être nommé un an plus tard « adjoint » de Marcel Amon-Tanoh. ● Haby NiaKaTé
Lacina Koné
C
e technocrate pur jus n’a plus rien à prouver dans son domaine. À 49 ans, Lacina Koné ne manque en effet pas d’expérience, ayant effectué l’essentiel de sa carrière aux États-Unis au sein de
grandes entreprises telles que le fournisseur de télécommunication par satellite Intelsat ou le géant des services informatiques Booz Allen Hamilton. Ce n’est qu’en 2011, en pleine crise postélectorale, qu’il pose ses valises à Abidjan afin d’y conseiller un homme qu’il avait rencontré quelques années plus tôt au pays de l’Oncle Sam : Alassane Ouattara. Une fois aux affaires, celui-ci réserve aussitôt un poste à Lacina Koné : conseiller chargé des technologies de l’information et de la communication. Trilingue (français, anglais et arabe), cet amoureux d’Excel et des tableaux en tous genres cumule aussi les diplômes : ceux de l’université Ajman des sciences et des technologies, aux Émirats arabes unis, de l’université Brunel, au Royaume-Uni, et de l’université George Washington, aux États-Unis. ● H.N.
© DR
Conseiller du président de la République, chargé des technologies de l’information et de la communication (TIC)
© DR
92
jeune afRique
PO
B I D J AN
R T AU
NOM E D
’A
TO
Une Référence Internationale
CREDIT RISK MANAGEMENT BEYOND NUMBERS
COTE D’IVOIRE, PORT AUTONOME D’ABIDJAN (PAA)
FICHE DEDE NOTATION FINANCIèrE AOÛT FICHE NOTATION FINANCIÈRE AOÛT 20152015 Catégorie De valeurs
Échelle de notation
Monnaie
Note actu.
Note Préc.
Perspective
Long Terme
Régionale
CFA
A
A
Stable
Court Terme
Régionale
CFA
A1-
A1-
Positive
Justification de la notation et perspective
Bloomfield Investment Corporation
Sur le long terme : Qualité de crédit élevée. Les facteurs de protection sont bons. Cependant, les facteurs de risques sont plus variables et plus importants en période de pression économique.
Téléphone: (225) 20 21 57 47 (225) 20 21 57 49 FAX: (225) 20 21 57 51 Yannick YAPI, Analyste Financier Senior y.yapi@bloomfield-investment.com Stéphanie ANGUI, Analyste Financier s.angui@bloomfield-investment.com Olivia YASSOUA, Analyste Financier o.yassoua@bloomfield-investment.com www.bloomfield-investment.com
Sur le court terme : Certitude de remboursement en temps opportun élevée. Les facteurs de liquidité sont forts et soutenus par de bons facteurs de protection des éléments essentiels. Les facteurs de risque sont très faibles. Facteurs clés de performance
Informations financières de base (En millions de FCFA) 31.12.1331.12.14Actif immobilisé 512Espèces et quasi espèces 777Dettes financières* 095Capitaux propres 880Trésorerie nette 019Chiffre d’affaires 478Excédent Brut d'Exploitation 277Résultat d'Exploitation 823Bén net après impôts
31.12.13
31.12.14
71 720 41 115 37 581 76 510 40 851 72 087 24 600 16 135 15 321
120 512 25 777 40 095 86 880 22 019 72 478 20 277 15 823 10 649
*hors provisions financières pour risque et charges
Présentation
■
Une position de leader soutenue par l’économie ivoirienne ;
■
Un volume de trafic global de marchandises (hors produits pétroliers) stable ;
■
Un chiffre d’affaires relativement stable ;
■
Un renforcement de l’autonomie financière ;
■
Une amélioration continue du cadre de la gouvernance ;
■
Des projets de développement en cours de réalisation effective.
■
Le soutien déterminant de l’Etat ;
Les principaux facteurs de la notation jugés négatifs Officiellement créé par l’arrêté N°62- 86/TP du 10 sont les suivants : Novembre 1950, il a été inauguré le 05 Février 1951. Par la loi n° 60-85 de février 1960, la structure se définissait ■ Des indicateurs de performance en baisse du fait des charges d’exploitation élevées; comme un Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial (EPIC). ■ Une trésorerie nette en baisse ; Son capital social de seize (16) milliards de francs CFA est ■ Une stabilité politique à renforcer entièrement détenu par l’Etat de Côte d’Ivoire.
DIFCOM/FC - Photos : DR
PUBLI-INFORMATION
Le Port Autonome d’Abidjan (PAA) est l’autorité chargée de la gestion du port d’Abidjan.
La notation est basée sur les facteurs positifs clés suivants :
PO
B I D J AN
R T AU
NOM E D
’A
TO
Une Référence Internationale
ÉTATS FINANCIERS 2014 BILAN ACTIF (EN FCFA)
2014
2013
Amortissement Provisions
Valeurs nettes
Valeurs nettes
1 234 941 219
1 646 588 293
13 168 417 186
10 976 581 752
2 191 835 434
1 752 677 994
218 860 322 425
104 501 303 347
114 359 019 078
64 966 370 694
Valeurs brutes CHARGES IMMOBILISÉES IMMOBILISATIONS INCORPORELLES IMMOBILISATIONS CORPORELLES AVANCES ET ACCOMPTES VERSÉS SUR IMMOBIL TOTAL DES VALEURS IMMOBILISEES IMMOBILISATIONS FINANCIERES ACTIF IMMOBILISE (I)
1 234 941 219
92 858 006 233 356 538 836
FOURNISSEURS, AVANCES VERSÉES CLIENTS
126 169 390
117 878 653 737
68 491 806 371
3 005 357 073
371 997 605
2 633 359 468
3 228 575 601
236 361 895 909
115 849 882 704
120 512 013 205
71 720 381 972
1 013 700
1 013 700
62 347 751
682 344 001
697 712 469
22 150 864 737
18 843 529 856
ACTIF CIRCULANT H.A.O. MATIÈRES PREMIÈRES ET AUTRES PRODUITS
115 477 885 099
92 858 006
1 013 700 744 691 752 425 290 715
425 290 715
37 670 163 760
15 519 299 023
85 262 993
AUTRES CRÉANCES
33 619 687 428
5 416 856 217
28 202 831 211
30 469 403 872
TOTAL ACTIF CIRCULANT (II)
72 460 847 355
21 423 793 706
51 037 053 649
50 096 922 890
TOTAL TRESORERIE - ACTIF (III)
25 776 735 289
TOTAL DE L’ACTIF (I+II+III+IV)
334 599 478 553
PASSIF (EN FCFA) CAPITAL RÉSERVES INDISPONIBLES RÉSERVES LIBRES REPORT À NOUVEAU
137 273 676 410
25 776 735 289
41 115 011 913
197 325 802 143
162 932 316 775
2014
2013
16 000 000 000
16 000 000 000
2 306 633 049
2 306 633 049
41 672 545 917
41 672 545 917
2 072 783 289
-13 248 448 761
AUTRES CAPITAUX PROPRES
14 178 599 863
14 457 662 923
CAPITAUX PROPRES AVANT RESULTAT
76 230 562 118
61 188 393 128
RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE
10 649 030 253
15 321 232 050
TOTAL CAPITAUX PROPRES (I)
86 879 592 371
76 509 625 178
TOTAL DETTES FINANCIERES (II)
53 838 802 361
55 422 116 557
140 718 394 732
131 931 741 735
19 627 585 770
10 499 358 831
TOTAL RESSOURCES STABLES (I+II) DETTES CIRCULANTES ET RESSOURCES ASSIMILÉES H.A.O CLIENTS, AVANCES REÇUES
2 372 942 946
3 425 591 920
FOURNISSEURS D’EXPLOITATION
12 202 329 839
11 001 280 551
DETTES FISCALES
14 761 389 516
3 347 084 122
DETTES SOCIALES
882 631 217
838 561 157
3 002 765 207
1 624 991 527
52 849 644 495
30 736 868 108
AUTRES DETTES TOTAL PASSIF CIRCULANT (III) TOTAL TRESORERIE - PASSIF (IV) TOTAL GENERAL (I+II+III+IV)
www.portabidjan.ci
3 757 762 916
263 706 932
197 325 802 143
162 932 316 775
PO
B I D J AN
R T AU
NOM E D
’A
TO
Une Référence Internationale
ÉTATS FINANCIERS 2014 COMPTE DE RÉSULTAT (EN FCFA) SERVICES VENDUS PRODUITS ACCESSOIRES CHIFFRE D’AFFAIRES
2014
2013
69 337 381 033
68 983 637 020
3 141 059 030
3 103 823 277
72 478 440 063
72 087 460 297
PRODUCTION IMMOBILISÉE AUTRES PRODUITS ACTIVITÉS AUTRES ACHATS ET VARIATION DE STOCKS TRANSPORTS SERVICES EXTÉRIEURS IMPÔTS ET TAXES
1 840 800
41 609 100
40 998 132 851
827 921 237
121 302 568 449
77 954 815 946
5 438 329 420
4 974 285 085
424 462 435
386 906 682
35 477 097 753
19 396 690 055
2 325 313 289
1 043 595 271
AUTRES CHARGES
30 254 205 505
5 448 703 181
VALEUR AJOUTÉE
39 575 572 512
41 706 810 360
CHARGE DE PERSONNEL
19 298 716 856
17 106 450 971
EXCÉDENT BRUT D’EXPLOITATION
20 276 855 656
24 600 359 389
REPRISES DE PROVISIONS
7 807 587 535
4 997 825 312
DOTATIONS AUX AMORT ET AUX PROV
12 261 511 623
13 462 909 016
RÉSULTAT D’EXPLOITATION
15 822 931 568
16 135 275 685
RÉSULTAT FINANCIER
-1 614 958 633
-1 118 999 965
RÉSULTAT DES ACTIVITÉS ORDINAIRES
14 207 972 935
15 016 275 720
RÉSULTAT HORS ACTIVITÉS ORDINAIRES RÉSULTAT AVANT IMPÔT IMPÔT SUR LE RÉSULTAT RÉSULTAT NET
379 995 395
312 456 330
14 587 968 330
15 328 732 050
3 938 938 077
7 500 000
10 649 030 253
15 321 232 050
TAFIRE (EN FCFA) CAPACITÉ D’AUTOFINANCEMENT BESOIN EN FOND DE ROULEMENT
2014
2013
14 211 537 994
23 576 038 735
-1 812 590 846
19 360 054 782
VARIATION DU BESOIN EN FOND DE ROULEMENT
-21 172 645 628
-3 643 465 852
FLUX NETS DE TRÉSORERIE D’EXPLOITATION (I)
35 384 183 622
27 219 504 587
-56 729 132 011
-15 593 693 729
FLUX NETS D’INVESTISSEMENTS (II) FLUX NETS DE TRÉSORERIE LIÉS AU FINANCEMENT (III) A LA CLÔTURE DE L’EXERCICE A L’OUVERTURE DE L’EXERCICE FLUX NETS DE TRÉSORERIE DISPONIBLES (IV= I+II+III)
2 512 615 781
-5 900 411 818
22 018 972 373
40 851 304 981
40 851 304 981
35 125 905 941
-18 832 332 608
5 725 399 04
AFFECTATION DU RÉSULTAT 2014 AFFECTATIONS
MONTANT
RÉSERVE LÉGALES
0
RÉSERVES LIBRES
0
REPORT À NOUVEAU ORIGINES RÉSULTAT NET DE L’EXERCICE
10 649 030 253 MONTANT 10 649 030 253
96
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire IntervIew
gnénéma coulibaly « les ivoiriens reprennent peu à peu confiance » La justice, talon d’Achille du premier mandat de Ouattara ? Si l’on en croit certains opposants et ONG, oui. Mais pour le garde des Sceaux, c’est aller un peu vite en besogne…
S
i le bilan économique du premier mandat d’Alassane Dramane Ouattara est salué par la majorité des organisations internationales et nombre d’acteurs politiques nationaux, son action en matière de justice est plus sévèrement jugée. « Corruption », « lenteurs administratives », « justice aux ordres »… Ces dernières années, les attaques pleuvent, laissant redouter le blocage durable d’une réconciliation nationale pourtant très attendue. Pour Jeune Afrique, Gnénéma Coulibaly, le ministre de la Justice, des Droits de l’homme et des Libertés publiques, répond aux critiques. Jeune Afrique : quelles réformes avezvous entreprises afin d’améliorer la justice ? gnénémA coulibAly : Une justice
sortant de crise n’ayant pas les mêmes préoccupations qu’une justice « normale », il nous a fallu dans un premier temps rendre les infrastructures fonctionnelles. Nous avons ensuite essayé de réduire les critiques accusant les juges de corruption et de mauvais comportements. Et lorsque je vois aujourd’hui le grand nombre de procès que ceux-ci doivent traiter, je me dis que les Ivoiriens fréquentent de nouveau les tribunaux et qu’ils reprennent peu à peu confiance en leur justice. Nous avons aussi mis l’accent sur la détention, en faisant passer le coût journalier d’un détenu de 38 à 650 F CFA [soit 0,99 euro], en instaurant des travaux pénitentiaires et en proposant des formations aux détenus. Ce n’est pas encore assez, mais dans un pays où il a fallu reconstruire les écoles, les hôpitaux et les routes, ce n’est pas négligeable. Nous voulons aujourd’hui construire de nouvelles prisons, mais ce n’est pas chose aisée, car il faut trouver des financements, mais aussi des maires n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
qui acceptent d’accueillir ces édifices sur leur territoire. en février, la côte d’ivoire a organisé le premier grand procès de la crise postélectorale de 2010-2011, en jugeant notamment l’ancienne première dame, Simone gbagbo, pour atteinte à la sûreté de l’état. la qualité de ce procès a été très critiquée par la société civile…
Ceux qui critiquent la justice ivoirienne ne la connaissent pas. Après la crise postélectorale, beaucoup de juridictions se sont retrouvées sans personnel ni matériel et n’ont pu reprendre leur activité qu’à partir de mi-2012. Les procédures concernant la crise sont nombreuses, interconnectées, et nécessitent des expertises qui demandent du temps et de l’argent. Rien qu’à Abidjan, l’État a dépensé près de 869 millions de F CFA pour la recherche et l’exhumation des corps des victimes, et à peu près les mêmes montants dans l’Ouest et le SudOuest. Il a aussi fallu interroger près de 3 000 personnes, avec le peu de juges et de moyens dont nous disposions. Nous
Pour ma part, je ne distingue pas les individus en pro-ceci ou pro-cela. Ce qui compte, ce sont les infractions commises et les preuves. Parlons des violences perpétrées dans l’ouest pendant la crise et les mois qui ont suivi. Des forces pro-ouattara, notamment, sont soupçonnées. où en sont les enquêtes ?
Le travail de recherche et d’exhumation des corps est en cours. En juillet à Duékoué, par exemple, des populations se sont opposées à l’exhumation des corps de membres de leurs familles. Nous rencontrons les mêmes difficultés à Nahibly et à Togueï, où l’on nous a demandé d’attendre la fin de l’élection présidentielle avant d’ouvrir les puits et les fosses susceptibles de renfermer des corps. Tout cela ralentit considérablement les procédures, car pour qu’il y ait des poursuites, il faut évidemment identifier les victimes et trouver les causes de leur mort. Pour ce qui est d’Abidjan, le travail est plus avancé. Les exhumations sont terminées, et nous avons recueilli assez d’éléments pour espérer un procès en assises avant la fin de 2016. La justice, c’est un travail scientifique, qui demande du temps et des preuves. Non de simples déclarations. Laissez-nous le temps de travailler pour que la vérité éclate au plus vite. Pour ces violences dans l’ouest, d’anciens chefs rebelles pro-ouattara ont récemment été mis en examen. combien sont-ils exactement ?
Cela, seul le juge d’instruction pourrait le dire… et il n’en a pas le droit.
Je vous affirme qu’il n’y a aucun prisonnier politique en Côte d’Ivoire. essayons de faire au mieux, c’est pourquoi nous avons commencé par juger les cas d’atteinte à la sûreté de l’État, car il s’agissait des dossiers pour lesquels nous avions le plus d’éléments, étant donné que les faits – constitution de milices, troubles à l’ordre public, etc. – ont eu lieu avant la guerre et qu’ils sont plus facilement datables et vérifiables. Dans leur grande majorité, ces procès ont concerné des personnalités pro-gbagbo…
Seront-ils un jour jugés en côte d’ivoire?
Absolument, s’ils sont effectivement concernés par le contenu des fosses que nous découvrirons. Mais cela, nous ne le savons pas encore. S’ils ont été mis en examen, c’est qu’il y a des indices importants quant à leur implication, non ?
Comme pour d’autres, que nous poursuivons également. Maintenant qu’ils sont inculpés, c’est à la justice de faire jeune afrique
C’est déjà demain
© SIA KAMBOU/AFP
97
p Le ministre de la Justice, des Droits de l’homme et des Libertés publiques, le 26 novembre, à Abidjan.
la preuve de leur culpabilité ou, dans le cas contraire, de les relaxer. Inculpation ne rime pas avec culpabilité. Alassane Ouattara a plusieurs fois évoqué la possibilité de recourir à des amnisties et à des grâces pour certains détenus. Auront-elles lieu dans les prochains mois, comme beaucoup semblent le penser, afin de marquer du sceau de la réconciliation nationale le début de son second mandat ?
Les lois d’amnistie et le droit de grâce sont prévus dans nos textes. Et le président peut évidemment y recourir pour gracier qui il veut. Il peut aussi estimer qu’il lui faut d’abord une vision globale de la situation carcérale et des procédures en cours avant de prendre une quelconque décision. En octobre, Amnesty International a demandé à votre gouvernement de « mettre fin aux récurrentes arrestations et détentions arbitraires d’opposants politiques ». Y a-t-il des prisonniers politiques en Côte d’Ivoire ?
Un prisonnier politique est une personne arrêtée pour ses opinions. Les jeune afrique
opinions s’expriment par des mots, et non par des armes. Sur cette base, je peux vous affirmer qu’il n’y a aucun prisonnier politique en Côte d’Ivoire. Et je défie quiconque de prouver le contraire. Prenons, par exemple, le cas de l’opposant qui se fait appeler Samba David, dont l’arrestation en septembre a fait la une des journaux. Après la publication de la liste des candidatures retenues pour la présidentielle par le Conseil constitutionnel, il avait enregistré une vidéo dans laquelle il invitait la population à descendre dans les rues pour s’y opposer. Cette action bénéficie d’une qualification pénale, l’appel à l’insurrection, prévue et punie par la loi. Il ne s’agit ni d’une prise de position ni d’une opinion. Amnesty International n’est pas la seule ONG à avoir exprimé de telles requêtes…
Cette ONG est libre d’apprécier la qualité des détenus comme elle l’entend et de dire qu’il s’agit de détenus politiques. Reste que ce que nous constatons sur le terrain est d’une tout autre réalité. Certains ont été arrêtés pour avoir utilisé des armes à feu, d’autres pour avoir
attaqué des positions de l’armée régulière… Existe-t-il un pays au monde où ces faits sont considérés comme la simple expression d’une opinion politique ? Je ne crois pas. La justice fait-elle le nécessaire dans l’affaire Guy-André Kieffer, ce journaliste franco-canadien disparu en 2004 ?
Laprincipaledifficultéquenousrencontrons dans ce dossier, c’est son ancienneté. Les faits se sont déroulés il y a déjà onze ans, et cela complique les recherches pour trouveruneéventuelledépouille.Pourtant, celles-ci continuent. Et il le faut, pour pouvoir matérialiser enfin cette enquête. Car au fond, personne ne peut affirmer aujourd’hui que Guy-André Kieffer est mort. Personne. La seule chose que nous pouvons dire, c’est qu’il n’est pas visible. D’autre part, nous avons adressé des commissions rogatoires internationales à la France pour pouvoir interroger plusieurs personnes citées dans le dossier. Lorsque nous aurons un retour des autorités judiciaires françaises, nous avancerons certainement. Mais cela commence à durer, et nous attendons toujours. ● Propos recueillis à Abidjan par HAbY NIAKAté n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire gouvernement
Jusqu’où ira Abdourahmane Cissé?
Cet ancien trader à Londres a fait le choix de rentrer au pays après la victoire d’Alassane Ouattara. Aujourd’hui, à 34 ans, il est ministre du budget...
A
u sein du gouvernement, Abdourahmane Cissé est le ministre qui « compte » : les dépenses, les recettes, les déficits, les excédents… Autant d’indicateurs économiques qui n’ont aucun secret pour le détenteur du portefeuille du Budget. Les médias, en revanche, ne semblent pas être sa tasse de thé, sauf « quand il y a vraiment un message à faire passer ». Lorsqu’il reçoit les journalistes, sa jeune chargée de communication, Nina Keita (une nièce du président Ouattara), est d’ailleurs là, qui veille. Comme s’il fallait couver encore un peu ce cadet (34 ans) à la trajectoire express, entré en politique il y a quatre ans à peine. Symbole du retour des « cerveaux » de la diaspora, Abdourahmane Cissé a toujours su qu’il finirait par rentrer au pays. Né dans la commune populaire de Treichville, à Abidjan, d’une mère au foyer et d’un père entrepreneur en bâtiment, il est le benjamin d’une fratrie de quatre enfants. École primaire à Vridi Collectif, collège à Port-Bouët, lycée à Grand-Bassam… C’est un pur produit de l’école publique ivoirienne qui débarque en France, à 18 ans, pour entamer un brillant parcours : classe préparatoire, Polytechnique, puis l’Institut français du pétrole (IFP School), avant de rejoindre l’université d’Oklahoma, aux États-Unis.
u Après des études en France et aux États-Unis, l’ex-golden boy a commencé sa carrière chez Goldman Sachs, à Londres.
la banque d’affaires Goldman Sachs. Il y restera six ans et est en pleine ascension lorsqu’il démissionne, mi-2011. « Le président Ouattara venait d’être élu. Je me suis dit qu’on avait là un leader avec une vision et que c’était le moment de revenir. » Il assure : « Je suis revenu sans aucune promesse d’emploi et suis resté onze mois en année sabbatique… En Côte d’Ivoire, on a tendance à croire qu’on ne réussit que lorsqu’on est fils ou fille de. Mais moi, je viens de nulle part. Ce sont le travail, les rencontres et la providence qui m’ont aidé. » GRATIN. Il connaît déjà Téné Birahima
Ouattara, ministre des Affaires présidentielles et frère du chef de l’État, qu’il a croisé à Londres et qui lui ouvre son carnet « Moi, je viens de nulle part. d’adresses. Il rencontre Ce sont le travail, les rencontres Amadou Gon Coulibaly, secrétaire général de la et la providence qui m’ont aidé. » présidence, et le gratin des En 2005, il refuse de poursuivre son curconseillers présidentiels. En juillet 2012, il est bombardé conseiller chargé des sus dans les deux établissements très Finances publiques auprès d’Alassane prestigieux de Columbia et de New York Dramane Ouattara. Dans l’ombre, il fait University, où il était pourtant admis. Ce qu’il veut, c’est être trader. alors ses premières armes et, six mois Direction Londres, où, après un plus tard, le voilà à la tête du cabinet marathon de 19 entretiens, il intègre de la ministre de l’Économie et des n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
© LePro1
100
Finances, Nialé Kaba. Moins d’un an plus tard, il devient ministre du Budget. « C’est quelqu’un qui a une énorme capacité de travail et beaucoup de niaque, témoigne l’un de ses anciens collaborateurs à Goldman Sachs. Il a un profil très technocrate, très anglo-saxon. En gros, il sait dire non. Et comme il a déjà très bien gagné sa vie, on peut présumer que son objectif, contrairement à d’autres, n’est pas financier. » Beaucoup d’observateurs de la vie publique ivoirienne lui prédisent une carrière à la Tidjane Thiam, le patron franco-ivoirien du géant bancaire Credit suisse. « Un modèle, dit de lui Abdourahmane Cissé. Tout comme le président Ouattara. » Lors de la récente campagne électorale de ce dernier, « Abdou » – comme le surnomment certains de ses collègues ministres – a surpris en s’impliquant comme directeur de campagne associé du district d’Abidjan. Un grand pas pour celui qui a longtemps refusé de dire s’il était ou non encarté au Rassemblement des républicains (RDR, le parti présidentiel). Arborant tee-shirt et casquette ADO, il a même animé quelques meetings. Suffisant pour prendre goût à la politique ? ● HAby NIAkATé jeune afrique
HÔTEL, ABIDJAN AIRPORT
Ebita voluptatusam fugitatem quo tem nulpa venimpo remquo molores de ero ime ad et maximin vendis aut am, officia quo esequi conse.
Ebita voluptatusam fugitatem quo tem nulpa venimpo remquo molores de ero ime ad et maximin vendis aut am, officia quo esequi conse.
Le Radisson Blu Abidjan Airport ouvre ses portes fin janvier 2016
PUBLI-INFORMATION
Le Radisson Blu Abidjan Airport est bâti sur un parc de 28 000 m2. Il offre toutes les commodités des établissements de grande classe : piscine, fitness, restaurants, salles de conférence… Cet hôtel cinq étoiles dispose de 262 chambres, dont 24 communicantes et 8 équipées pour les personnes à mobilité réduite, réparties en plusieurs catégories : 195 chambres standard, 50 Business Class, 16 suites (junior, exécutive et présidentielle). ■ CONCEPT NOVATEUR POUR SÉJOUR AGRÉABLE Sous son auvent majestueux, le Radisson Blu Abidjan Airport vous ouvre les portes d’un luxe à la fois sobre et épuré, mêlant avec harmonie le marbre, le verre et le bois. Au rez-de-chaussée, le vaste lobby surplombé d’un escalier monumental offre trois desks de réception en marbre, un business center et une galerie de boutiques. Vous apprécierez le Lobby Café pour un rafraîchissement, l’ambiance feutrée du Lounge Bar, idéale pour les rendez-vous d’affaires, et le « Restaurant Larder » pour déjeuner ou dîner. Ce concept est une exclusivité Radisson. Il propose une cuisine basée sur le raffinement local, les arômes naturels, la pureté et la fraîcheur des produits bios. Autour de la piscine aux formes modernes, vous pourrez vous détendre et déguster de sympathiques grillades. Enfin, au cœur de l’hôtel, le patio et son mur d’eau forment un écrin de verdure propice à la relaxation.
■ SALLES DE CONFÉRENCES MODERNES POUR GRANDS RENDEZ-VOUS Dominée par un auvent, l’entrée de l’espace conférences est tout aussi majestueuse que l’entrée principale du Radisson Blu. Réception particulière, salon VIP avec accès privatif, salle de congrès de 720 m2 luxueusement parée de bois et lustres modernes, divisible en trois salles de 240 m2… il comprend également huit salles de conférences de 30 à 125 m2 et les équipements les plus modernes pour des rencontres efficaces. L’accès aux étages se fait par trois ascenseurs panoramiques donnant sur le patio. Le premier étage comprend un Business Lounge réservé aux petits déjeuners et repas privés des clients VIP, ainsi qu’une salle de prière. Les résidents apprécieront le grand fitness du deuxième étage, sa vue panoramique et ses équipements dernier cri. Les 262 chambres sont réparties sur trois étages. Toutes ces infrastructures sont mises en valeur par un personnel jeune, compétent et dynamique. Le site est totalement sécurisé, l’ensemble du bâtiment est sous vidéo-surveillance et une équipe spécialisée contrôle les véhicules à chaque entrée. La réalisation du Radisson Blu Abidjan Airport a bénéficié du soutien financier d’Afreximbank, de BGFIBank Côte d’Ivoire et de la BIDC.
Radisson Blu Abidjan Airport Boulevard de l’Aéroport Abidjan-Port Bouet, 03 BP 2176, Côte d’Ivoire carine.aubrun@radissonblu.com www.radissonblu.com/en/hotel-abidjan
DIFCOM/FC - PHOTOS : DR
U
n nouvel établissement haut de gamme vient enrichir l’offre hôtelière d’Abidjan, la capitale économique de la Côte d’Ivoire. Proche de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny, le Radisson Blu Abidjan Airport ouvrira ses portes fin janvier 2016. Son architecture de grand standing ne laisse déjà personne indifférent. Tout est fait pour assurer le plus grand confort en faisant appel aux techniques les plus récentes, notamment en matière de respect de l’environnement.
t Le terminal pétrolier de Vridi, à Abidjan. ÉNERGIE
dollars pour le terminal flottant et le reste pour les 130 km de gazoduc qui le raccorderont aux centrales). Pour l’aspect technique, elle s’appuie sur Grâce à l’acquisition d’un terminal gazier flottant, la Petroci l’italien Saipem, tandis que la Banque va pouvoir approvisionner les centrales d’Abidjan en GNL. Et fournir mondiale et la Banque africaine de l’électricité nécessaire à l’activité de la capitale économique. développement (BAD) joueront le rôle de partenaires financiers. a Société nationale d’opéraéconomique. La Côte d’Ivoire doit en En attendant l’acquisition définitive de tions pétrolières de Côte d’Ivoire effet disposer d’une énergie suffisante son terminal, la Petroci prévoit de trouver (Petroci) a profité des célébrapour alimenter ses secteurs proune alternative dès 2017. Ainsi, en ductifs. Or, avec une capacité novembre, Eddi Abrogouah, tions de son 40 e anniversaire, début novembre, pour faire le bilan de de stockage quotidienne conseiller technique du Le Sénégal ses succès, mais aussi de ses échecs. de 500 mill ions de directeur général de aussi ? la Petroci pour le gaz Tout en envisageant l’avenir, alors que se pieds cubes de gaz, le D’autres pays africains songent naturel et les projets profile un projet de terminal gazier flotterminal alimentera à développer un terminal gazier tant, le Floating Storage Regasification aisément les ceninnovants, s’est rendu flottant. Le cabinet de conseil français Unit, qui s’annonce déterminant. trales locales, dont à Singapour afin de Enercap a ainsi réalisé une étude Construite au large de Grand-Bassam les besoins tournent prospecter la flotte de faisabilité pour le compte de la pour approvisionner les centrales therautour de 350 millions asiatique. Objectif : Senelec concernant une telle miques d’Abidjan en gaz naturel liquéfié de pieds cubes par jour. louer un navire pour infrastructure. (GNL), cette infrastructure, unique L’entreprise ne part stocker au large le gaz dans la région, permettra de consolider pas seule sur ce dossier, naturel qui assurera la l’équilibre jusqu’alors précaire de la qui représente 454,2 millions lumière à la capitale économique consommation énergétique du pays de dollars (413,7 millions d’euros) ivoirienne. ● et, partant, de soutenir sa croissance d’investissement (230 millions de BaudeLaire Mieu, à Abidjan
Monstre marin à l’horizon
L
paS d’accord avec accra Le Litige portant sur la frontière maritime qui sépare le ghana et la Côte d’ivoire – une zone riche en hydrocarbures – n’a toujours pas connu son épilogue. Début 2015, letribunal international du droit de la mer (tiDM, à Hambourg) a demandé aux protagonistes jeune afrique
de déposer leurs argumentaires. Ce que le ghana a fait au cours des six derniers mois. La réponse de la Côte d’ivoire, elle, est attendue pour le premier semestre de 2016. L’arbitrage du litige par letiDM n’est pas annoncé avant 2017, le temps que les procédures
s’enchaînent pour défendre les droits des deux camps. Côté ivoirien, l’affaire est suivie par Adama toungara, le ministre des Mines, du Pétrole et de l’Énergie, entouré d’une équipe composée entre autres d’ibrahima Diaby, directeur général de
la Petroci, et de Daniel gnangni, président de la compagnie. Alassane Dramane Ouattara a également donné àthierry tanoh, secrétaire général adjoint de la présidence, un droit de regard sur ce dossier toujours B.M. aussi sensible. ●
n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
103
nabil zorkot
Côte d’Ivoire Le Plus de J.A.
Côte d’Ivoire Orange passe à la vitesse supérieure Détenteur d’une nouvelle licence, le numéro un du mobile, de l’accès à internet et des services innovants s’engage à accélérer la modernisation des télécommunications ivoiriennes pour encore mieux servir ses clients. Le 15 décembre 2015, Orange Côte d’Ivoire a versé un premier acompte sur sa nouvelle licence d’exploitation de réseaux et services de télécommunications au ministre de la Poste et des TIC, Monsieur Bruno Koné, en présence du Premier ministre de Côte d’Ivoire, Monsieur Daniel Kablan Duncan. Une cérémonie d’autant plus symbolique qu’elle marque la volonté du leader historique de s’engager pour une nouvelle période de 15 ans à développer les réseaux et les services de télécommunications en Côte d’Ivoire.
Une première licence en 1996 Dans le cadre de la réglementation ivoirienne, Orange Côte d’Ivoire disposait d’une licence d’exploitation de réseaux et services de télécommunications « 2G », payée 40 milliards de F CFA en 1996, qui arrivait à échéance le 31 mars 2016. Il était donc nécessaire pour le groupe de bénéficier d’une nouvelle autorisation d’opérer. Il était aussi indispensable que les conditions d’exercices des activités de télécommunications définies dans la nouvelle licence soient adaptées, notamment pour tenir compte de l’évolution des technologies et des usages des clients.
Une nouvelle ère : le TRÈS HAUT DÉBIT Pour Orange Côte d’Ivoire, la nouvelle licence présente l’opportunité d’accélérer ses investissements dans les réseaux, au service de ses clients Entreprises et Grand public. Le groupe s’engage résolument dans le déploiement des réseaux à très haut débit que sont la Fibre pour un usage indoor et la 4G en mobilité, avec la volonté d’apporter la meilleure qualité de service.
Nouvelle licence
PUBLI-INFORMATION
Orange s’engage pour les 15 années à venir
Accélérer la modernisation des réseaux de télécommunications en Côte d’Ivoire
Lancer des services innovants pour anticiper les besoins de ses clients
Densifier la couverture en fibre optique, moyen le plus efficace pour transmettre des données d’un point à un autre
Être à la pointe des nouvelles technologies de l’information (2G, 3G, 4G et toute autre évolution)
Côte d’Ivoire - Orange passe à la vitesse supérieure
Signature officielle de la nouvelle licence, le 15 décembre 2015 à Abidjan. De g. à dr. : Daniel Kablan Duncan, Premier ministre, Mamadou Bamba, directeur général d’Orange Côte d’Ivoire, et Bruno Koné, ministre de la Poste et des TIC.
Téléphonie mobile
9,9 millions d’abonnés
41,2%
du marché
Internet mobile
3,3 millions d’abonnés
41,9%
du marché
Orange money
3,8 millions d’abonnés
55,5%
du marché
Données ARTCI, 2e trimestre 2015
Leader en Côte d’Ivoire
Le très haut débit présente de nombreux avantages pour les clients d’Orange Côte d’Ivoire, en particulier : • une couverture optimale alliée à des débits allant jusqu’à 150 Mégabits/s – une véritable révolution de leurs pratiques ; • la mise en place régulière d’offres et de services permettant d’anticiper leurs besoins sans cesse croissants ; • pour les entreprises, une connectivité incomparable, capable de répondre à leurs exigences et à l’évolution de leurs activités, aussi bien sur les postes de travail qu’en mobilité.
Opérateur de référence, Orange Côte d’Ivoire facilite le quotidien de ses clients Grand public et Entreprises et les accompagne dans le développement de leurs usages des technologies numériques.
DIFCOM/FC - PHOTOS : D.R.
Déjà, de juin à décembre 2014, une phase pilote a permis aux clients d’Orange d’expérimenter pendant six mois les avantages de la 4G pour les usages multimédias sur des terminaux mobiles compatibles (ordinateurs portables avec clé 4G, smartphones ou tablettes) : • une navigation plus rapide sur internet, • des vidéos plus fluides et de meilleure définition, • des délais de téléchargement d’applications légales plus courts, • des délais d’envoi et de réception de documents volumineux plus courts, • des temps de connexion et de réaction plus courts pour plus de confort dans les jeux en ligne ou sur des applications en ligne, • et bien d’autres avantages !
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
106
agro-industrie
L’anacarde, de la plantation à l’usine Devenue le premier producteur mondial de noix de cajou, la Côte d’Ivoire doit maintenant relever le défi de la transformation. Plusieurs projets sont dans les cartons.
L
© olivier pour j.a.
a Côte d’Ivoire a mis un peu moins decinqanspours’imposercomme le premier producteur mondial de noix de cajou, devant l’Inde. Confronté à des problèmes climatiques, le pays asiatique, leader historique de l’anacarde, n’a produit que 600000 tonnes cette année, quand la Côte d’Ivoire doublait presque ses volumes et atteignait pour la première fois les 800 000 t. Cette performance est le fruit d’une réforme lancée en 2013 et pilotée par le Conseil du coton et de l’anacarde (CCA), dirigé par Malamine Sanogo. Cette révision du cadre avait essentiellement pour but de répondre au souhait énoncé par le président Ouattara d’optimiser la
p La filière a généré un chiffre d’affaires de 337 milliards de F CFA en 2015. n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
production – et sa qualité – afin de garantir un prix plus rémunérateur aux producteurs. L’amélioration de la gouvernance au sein de la filière a également permis une meilleure traçabilité des flux financiers. Selon le ministère de l’Agriculture, le chiffre d’affaires de l’ensemble de la filière anacarde est passé de 200 milliards de F CFA en 2013 à 337 milliards de F CFA en 2015 (514 millions d’euros), soit une augmentation de 68,5 %.
800 000 t C’est la récolte ivoirienne en 2015, devant l’Inde (600 000 t)
Reste à répondre au grand défi de l’industrialisation. Seulement 7 % de la production ivoirienne sont aujourd’hui transformés sur place, alors que l’Inde ou leVietnam,troisièmeproducteurmondial, transforment la totalité de leur récolte. « Afin d’accroître la transformation locale, au-delà de nos projets sur le terrain, nous avons lancé le premier salon international pour promouvoir les équipements et les technologies de valorisation de l’anacarde », explique Malamine Sanogo. biopLastiquE. Pour atteindre un taux de
transformation de 35 % en 2016, le gouvernement a lancé trois projets majeurs, tous pilotés par le CCA. Le premier consiste en la création d’une unité expérimentale de transformation de 5000 t à Yamoussoukro, en partenariat avec la compagnie vietnamienne Viet Mold Machine. L’Institut national polytechnique Félix-HouphouëtBoigny (INPHB), à Yamoussoukro, et l’université de Hô Chi Minh-Ville doivent apporter leur concours. Le deuxième projet porte sur la création d’une usine de bioplastique (produit à partir de jus de pomme de cajou), dont la production pourrait atteindre 420 000 t par an. Les études de faisabilité devraient démarrer l’année prochaine. Sur ce projet, le CCA peut s’appuyer sur l’expertise de ses partenaires, l’INPHB toujours, mais aussi l’Institut national de recherche scientifique du Canada. La dernière initiative, menée avec les Israéliens du groupe agroindustriel Mitrelli, comprend la construction de douze usines de transformation d’une capacité unitaire comprise entre 5 000 et 15 000 tonnes par an. « Notre objectif n’est pas de nous substituer au secteur privé, mais d’apporter la culture de la transformation et de la valorisation aux Ivoiriens », explique Malamine Sanogo. Les producteurs privés n’attendent d’ailleurs pas tout des pouvoirs publics, comme le démontrent les nombreux projets industriels développés par le singapourien Olam et l’entreprise Ivoire Cajou, de l’homme d’affaires ivoirien Vassiriki Konaté. ● baudELairE MiEu jeune afrique
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
Notre carte interactive sur l’implantation des groupes de distribution français au sud du Sahara
p Au rayon décoration du site d’Orca Déco, à Marcory.
© olivier pour j.a.
108
distribution
L’arrivée de Carrefour n’a pas encore eu de réel impact sur les résultats des acteurs locaux historiques que sont la Société ivoirienne de promotion de supermarchés Orca Déco à Cocody, PlaYce à Marcory… L’ouverture (Prosuma) et la Compagnie de distribude nouveaux centres commerciaux pousse les acteurs tion de Côte d’Ivoire (CDCI, de Yasser historiques, Prosuma et CDCI, à se renouveler. Ezzedine), mais la réalisation annoncée de plusieurs centres devrait, à terme, ne ferveur nouvelle s’est le prêt-à-porter, le groupe est implanté provoquer une redistribution des parts emparée du secteur ivoirien dans huit autres pays d’Afrique : Bénin, de marché. Poussé par cette concurrence, de la distribution. L’émergence Burkina Faso, Cameroun, Gambie, Ghana, Prosuma a dû accélérer son plan de déved’une classe moyenne avide de Mali, Mauritanie et Sénégal. loppement. Présidé par l’homme d’affaires consommation et les 7 % de croissance ivoirien Abou Kassam, le leader du secannuelle affichés par le secteur poussent proximité. CFAO Retail s’est de son teur a vite construit Cap Sud 2 le long les principaux acteurs à multiplier les procôté associé au français Carrefour pour du boulevard Valéry-Giscard-d’Estaing. jets de centres commerciaux à Abidjan. ouvrir le 19 décembre son premier centre « En débarquant ici, Carrefour a provocommercial dans le pays… juste à côté des qué une reconfiguration totale du secteur. Car, en Côte d’Ivoire, tout reste à faire en matière de grande distribution. Les établissements Orca. Baptisé PlaYce, ce Les concurrents prennent l’initiative de supérettes, les magasins en libre-service, complexe de 20 000 m2 se veut un espace développer de nouveaux points de vente. les supermarchés et les hypermarchés ne Personne ne veut rester à la représentent encore que 15 % à 20 % du traîne », confie un spéciaen novembre, prosuma a inauguré volume des ventes. liste de la grande distribula première enseigne Fnac Présidé par Jalal Kawar, le groupe tion. Prosuma compte bien poursuivre son expansion à Orca Déco a ainsi annoncé l’ouverture dans son « mall » de Cap Sud. en 2016 d’un centre commercial d’environ Abidjan, où sont concentrés 5 000 m2 à la Riviera, dans la commune convivial et un lieu de consommation plus de la moitié des consommateurs ivoihuppée de Cocody. C’est le troisième site moderne. riens. Plusieurs ouvertures ou extensions ouvert par Orca Déco à Abidjan, après Après ce premier partenariat, le de centres commerciaux sont déjà envisagées, et la chaîne réfléchit à développer les deux grandes surfaces de 10 000 m2 duo CFAO-Carrefour travaille déjà à la de nouvelles enseignes, comme cela a été inaugurées en 2008 de chaque côté du construction d’un deuxième mall, situé boulevard Valéry-Giscard-d’Estaing, dans cette fois dans les quartiers nord d’Abile cas avec la première Fnac ouverte, en le quartier de Marcory. Spécialisé dans djan et dont l’ouverture est prévue pour novembre, dans le centre commercial de l’ameublement, la décoration, mais aussi la fin de 2016. Cap Sud. ● baUdelaire mieU
Gare à la concurrence!
U
n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
jeune afrique
C’est déjà demain
karidjata Diallo, toujours motivée En 2012, elle a créé GTS, une société de distribution de produits de télécoms, puis Pulaarku Welly, une agence de communication. Portrait d’une battante pour qui rien n’a été facile.
E
© Arthur Perset Pour J.A.
lle préfère parler de « motivations » plutôt que de « difficultés » ou de « frustrations ». Comme si toutes celles qu’elle a connues dans son enfance lui avaient laissé non pas un goût amer mais une volonté farouche de s’en sortir. À 35 ans, Karidjata Diallo n’est pas du genre à s’éterniser sur son passé. Elle est la seule fille d’une fratrie de huit enfants, et ses parents, Peuls très traditionalistes, ne voyaient pas vraiment l’intérêt de la mettre à l’école. Une histoire qu’elle assume néanmoins pour mieux expliquer son parcours d’entrepreneuse : aujourd’hui, elle est l’heureuse patronne d’Edit Africa International. Cette petite entreprise de quinze employés, dont le chiffre d’affaires a atteint 700 millions de F CFA en 2014 (1,07 million d’euros), regroupe deux entités : Global Telecom Services (GTS), une société de distribution de produits de télécoms créée en 2012, et Pulaarku Welly, une agence de communication et d’événementiel lancée en 2013. Diplômée en ingénierie commerciale, Karidjata Diallo a fait ses
premières armes au sein de la filiale ivoirienne de l’opérateur de télécoms MTN, où elle a gravi les échelons huit années durant. « Au bout d’un moment, j’ai compris qu’il devenait difficile d’évoluer au sein de cette entreprise. Lorsque j’ai eu mon premier enfant, cela a empiré, car ma hiérarchie semblait presque m’en vouloir d’être devenue maman », explique-t-elle. En 2012, elle quitte donc son poste de responsable des ventes pour les grandes entreprises et, grâce à ses indemnités de départ, lance seule sa petite structure de distribution de téléphones et de recharges, sur le modèle du britannique The Phone House. sEpt braquagEs. Elle ouvre une première boutique dans la commune abidjanaise de Marcory et se rend très vite compte que, dans un pays qui sort de la crise, assurer la sécurité de ses marchandises est un luxe qu’elle ne peut encore se permettre. Après sept braquages, elle déménage et réoriente son activité : fini le « B to C », place au « B to B », autrement dit la vente aux entreprises et non plus aux consommateurs, pour ne pas avoir à gérer de points de vente. Son ancien employeur, MTN, devient l’un de ses plus gros clients, avec le groupe pétrolier Total, qu’elle approvisionne en téléphones, recharges ou cartes SIM à Abidjan. Entre ses voyages à Dubaï et à Paris pour se réapprovisionner, elle crée Pulaarku Welly car, dit-elle, « il était important de me diversifier pour ne pas être complètement dépendante de cette activité de distribution, par nature très fluctuante ». Parallèlement, cette mère de deux enfants lance l’association Actives, composée d’une vingtaine de femmes cadres ou entrepreneuses qui partagent régulièrement leurs expériences « pour encourager plus de femmes à entreprendre et à formaliser leur activité dans un milieu, celui des affaires, qui ne leur est la plupart du temps pas favorable du tout ». ● Haby Niakaté
n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 Au 9 JAnvier 2016
Wari
SOLUTIONS INNOVANTES POUR VOUS SIMPLIFIER LA VIE Leadership Wari : ceo.wari.com
Wari | Plateforme transactionnelle de services Wari est une compagnie Africaine de dimension globale créée en 2008. Wari EST UNE PLATEFORME TRANSACTIONNELLE DE SERVICES pour le grand public. Avec un réseau de plus de 95 000 points de services dans le monde, Wari est présent dans plus de 30 pays.
Plus de 30 pays dans le monde Plus de 100 Banques & Institutions financières partenaires Plus de 700 000 transactions par jour Plus de 95 000 points de services à travers le monde
Wari est un vecteur d’échanges entre les populations avec plus de 700 000 transactions par jour.
Plus de 100 banques et institutions financières de référence constituent le réseau partenaires de Wari. Wari | Accélérateur et Facilitateur d’accès aux produits et services du quotidien – Grâce à sa plateforme transactionnelle innovante, Wari regroupe les produits et services de multiples partenaires (banques, sociétés de services, institutions etc.)
Paiement de factures (eau, électricité, abonnement TV)
– Wari offre à ses clients un monde d’avantages et leur propose tous les services au quotidien (paiement de factures, abonnement TV, achat de crédit téléphonique moins cher, envoi et réception d’argent en local et à l’international, jeux et loterie etc.)
Crédit téléphonique moins cher
– Wari s’adresse à tous et apporte le confort idéal à ses clients grâce à un vaste réseau de points de services de proximité Les services Wari sont accessibles quel que soit le moyen de paiement (Cash, Carte bancaire, Voucher, iWallet, Compte bancaire)
Pensions, Bourses et Salaires Envoi et Réception d’argent Loterie et PMU Biens et Services
Les valeurs phares de Wari: Simplicité, Accessibilité, Rapidité, Sécurité. Wari | Acteur social et économique Grâce à sa contribution sociale, Wari est un accélérateur de croissance économique. Wari c’est aujourd’hui près de 300 collaborateurs de nationalités diverses, dans différents domaines d’expertise.
Wari a permis la création de plus de 45 000 emplois à travers son réseau de points de services et distribue chaque année plus de 20 millions USD de revenus à ses agents partenaires.
Près de 300 collaborateurs Plus de 45 000 emplois créés
Wari est un véritable levier de développement et de productivité. Wari | Société engagée Wari, grâce à son Fonds de Solidarité collecte 1F sur chaque transaction effectuée dans tous ses pays d’activité. Wari a choisi de s’investir en faveur de la Santé, de la Microfinance et de l’Education.
Le Fonds de Solidarité Wari a permis de financer en Afrique, les programmes suivants: - Lutte contre le virus Ebola : actions de sensibilisation, matériel médical. - Vaccination et protection de la petite enfance - Lutte contre le paludisme : actions de sensibilisation, distribution de moustiquaires imprégnées - Bourses d’études - Etc.
Wari remercie ses clients et partenaires pour leur fidélité et leur engagement à ses côtés et leur renouvelle la disponibilité de tout son réseau de points de services.
wari.com
Plus de 200,000 USD redistribués par le Fonds de Solidarité Wari
Côte d’Ivoire Le Plus de J.A.
111
business
ibrahim Magassa, banquier d’intérêt public Fonds d’entretien routier, logements pour les fonctionnaires, achat d’avions par la compagnie nationale… le directeur d’algest Consulting joue un rôle de premier plan dans le financement des projets et services de l’État.
jeune afrique
p À Paris, le 11 décembre.
son doctorat en économie à l’université de la Sorbonne avec une thèse, qui fait autorité dans les milieux économiques, sur les stratégies innovantes pour le développement des pays africains – ce qui lui vaut d’être régulièrement sollicité par le Financial Times pour donner son avis sur l’état de santé de l’économie ivoirienne. Ibrahim Magassa a également participé à larédactiondenombreuxouvrages,détaillant notamment les stratégies chinoises de pénétration des marchés africains et mesurant le poids réel de Pékin en Afrique. Fondateur et président du conseil d’administration de l’African Business Club, qui réunit les diplômés africains des grandes écoles françaises (Polytechnique, Centrale, HEC, Essec…), il attend avec impatience l’arrivée d’une nouvelle génération de fonctionnaires et d’entrepreneurs ivoiriens capables de soutenir l’élan engagé par le gouvernement ces quatre dernières années. Acteur financier aussi bien en France qu’en Afrique subsaharienne, Ibrahim Magassa correspond au plus près au profil de « l’Ivoirien nouveau » prôné par Alassane Ouattara. ● bauDelaire Mieu n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
© Bruno Levy Pour J.A.
D
ans ses bureaux d’Abidjan et de Paris, Ibrahim Magassa enchaîne les rendez-vous. L’objectif du moment, pour le directeur associé et cofondateur de la banque d’affaires Algest Consulting, est de structurer le plus rapidement possible l’opération de financement de 1 milliard de dollars (environ 910 millions d’euros) en cours avec la banque américaine Goldman Sachs. Cette somme doit être investie dans la réalisation de 20 000 logements destinés aux fonctionnaires ivoiriens. Pour réaliser cette opération très délicate, le Franco-Ivoirien, âgé d’une trentaine d’années, s’appuie sur Jonathan (FER), tandis que 125 milliards de F CFA ont été affectés à l’installation de 7000 km Don, un associé de Goldman Sachs basé de fibre optique, ainsi qu’à la réhabilitation à Singapour. Quant à Pascal Agboyibor, de la tour Postel 2001 et à divers autres avocat d’affaires à Paris pour le compte du projets gérés par l’Agence nationale du cabinet américain Orrick, il apporte toute service universel des télécommunications son expertise sur les questions juridiques. « Nous désirons monter des financements innovants et il a fondé l’african business Club, durables pour développer qui réunit les diplômés africains les économies africaines au travers de mécanismes des grandes écoles françaises. nouveaux s’insérant dans (Ansut). Algest Consulting est également des marchés franc CFA et international intervenu dans le financement des deux dynamiques », explique Ibrahim Magassa nouveaux avions Bombardier de la comentre deux coups de fil. pagnie nationale, Air Côte d’Ivoire, ainsi que sur plusieurs projets réalisés dans fibre optique. En bon économiste, des pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique Alassane Dramane Ouattara est « sencentrale. sible à de telles orientations », affirme un Ibrahim Magassa est arrivé chez Algest proche du chef de l’État. Dans le secteur du logement social – l’une des pierres anguConsulting après plusieurs expériences laires du programme présidentiel –, Algest en tant qu’auditeur chez trois des « Big Four » du conseil, dont Accenture (quand Consulting a déjà réussi à monter des il s’appelait encore Arthur Andersen), financements de plusieurs centaines de ainsi qu’au sein de plusieurs banques millions de dollars. Plus de 130 milliards d’affaires. Expert-comptable de formation, de F CFA (environ 200 millions d’euros) ontpar ailleurs étémobiliséspar la banque passé par les grandes écoles de commerce parisiennes HEC et ESCP, il a décroché au profit du Fonds d’entretien routier
La Chambre Nationale des Promoteurs et Constructeurs Agréés de Côte d’Ivoire (CNPC-CI) En matière de promotion et de construction immobilière, on ne transige pas avec la qualité. C’est pourquoi nous portons en permanence une attention particulière aux normes, labels et réglementations pour les logements bâtis et promus par les structures affiliées à la Chambre Nationale des Promoteurs et Constructeurs Agréés de Côte d’ Ivoire (CNPC-CI).
N
otre approche, promouvoir et bâtir des loge-
faiblesses visibles et non-visibles en la matière, afin de propo-
ments de qualité respectant les normes en
ser des solutions techniques innovantes et adaptées au cadre
la matière, dans le dessein de répondre aux
de vie des populations ivoiriennes. Tout en étant soucieux
besoins des clients.
d’allier aux projets architecturaux, les problématiques liées à l’économie du développement de l’Habitat, à la valorisation de
Créée en février 2015, la CNPC-CI, vise initialement, d’intervenir
la main d’œuvre en matière immobilière et à l’environnement,
sur les problématiques de la promotion et construction immobi-
la Chambre Nationale des Promoteurs et Constructeurs Agréés
lière en Côte d’ Ivoire. Cela, en tant que la corporation émérite
de Côte d’ Ivoire se compose de près d’une quinzaine d’entre-
des Promoteurs et Constructeurs agréés de Côte d’Ivoire qui
prises de Promotion et de Construction immobilières, toutes
regroupent en leur sein des spécialistes du Bâtiment.
agréés en Côte d’ Ivoire, dans la conception et la gestion des activités de Promotion et de Construction immobilière.
Partant du constat que certaines préoccupations liées à l’habitat en termes de Promotion et Construction immobilière restent
Cette démarche participative guide les différentes
non-exploitées, la CNPC-CI s’est lancée dans le diagnostic des
actions déjà entreprises par la CNPC-CI.
Certaines structures rattachées et des membres du Bureau Exécutif
PUBLI-INFORMATION
M. MAMADOU COULIBALY, 3ème vice-Président de la CNPC-CI, PDG d’AEBI SERVICES
AEBI SERVICES SA COCODY II PLATEAUX Bd. Latrille Mobile - Duplex A 73 Tél. : (+225) 22 40 54 10 Fax : (+225) 22 40 54 11 Email : aebipromo@aebi-services.com www.aebi-services.com
M. ABDALLAH TOUFFIC, 4ème vice-Président de la CNPC-CI, PDG de CYGNES CONSTRUCTION.
CYGNES CONSTRUCTION TREICHVILLE Zone 3 rue de la Glacière 01 BP 11704 - Abidjan 01 Tél. : (+225) 21 25 25 53 Fax : (+225) 21 25 25 41 R.C. n° CI-ABJ-2014-B20079 Email : cygnesconstruction@gmail.com www.cygnes-construction.com
M. BOURGI KHODOR, 5ème vice-Président de la CNPC-CI, PDG de LGI-BTP
LGI-BTP COCODY Carrefour CHU 05 BP 2200 - Abidjan 05 Tél. : (+225) 22 44 30 44 Mob. : (+225) 07 20 92 99 Email : lgibtp@gmail.com
M. KARIM OUATTARA, Secrétaire chargé des relations avec les institutions et le MCLAU de la CNPC-CI, DAAF D’OPES HOLDING SA
OPES HOLDING COCODY Résidence Cannebière 01 BP 3818 - Abidjan 05 Tél. : (+225) 22 48 73 53 Tél. : (+225) 09 55 11 66 Email : karym.ouattara@gmail.com www.opesholding-sa.com
n
LES MISSIONS ET L’OBJET SOCIAL DE LA CNPC-CI
• Rechercher, promouvoir l’encadrement, la Promotion et la Formation ; • Favoriser et appliquer tous moyens propres à l’amélioration de la profession de promoteur et de constructeur agréés en Côte d’ Ivoire dans l’intérêt collectif des membres qui composent l’organisation sous toutes formes de tous les professionnels de la Promotion immobilière et de Construction agréés ;
M. SIRIKI SANGARE, Président de la CNPC-CI et PDG d’OPES HOLDING SA.
n
LES ACTIVITÉS DÉJÀ MENÉES PAR LA CNPC-CI
• Participation effective à l’important Programme présidentiel de logements sociaux, économiques et de Standing en soutien au gouvernement ivoirien, lancés depuis 2013 par l’État de Côte d’ Ivoire et qui suit son cours ;
• Représenter au sein de toute association nationale d’entreprises auprès de toutes organisations ou institutions privées ou publiques, les intérêts de ses membres adhérents ; • Assurer la formation continue en vue de faire acquérir à ses membres, la maîtrise de toutes techniques modernes dans le domaine de leurs différentes activités ; • Continuer de mener des actions raisonnables auprès de l’administration afin de résoudre les problèmes récurrents de litiges, de fonciers, de fiscalité et de procédures administratives auxquels sont confrontés ses membres et pour améliorer l’efficacité de la profession de promoteur et constructeur immobilier ;
• Participation à l’African Business Club, en France, à Lille - Orléans - Valencienne - Paris, du 14 au 20 novembre 2015 ;
• Tournée vers l’avenir du secteur et focalisée sur le développement de la Chambre Nationale des Promoteurs et Constructeurs agréés de Côte d’Ivoire, la CNPC-Ci se donne également les moyens de mener des actions dans la recherche de financements pour soutenir ses membres dans la réalisation de leurs différents projets de construction.
• Participation au Réseau Habitat et Francophonie 2015, à Abidjan, Novembre 2015.
teurs agréés en Côte d’ Ivoire et au-delà, afin d’exporter son ex-
• Offre de 300 emplois directs aux jeunes dans le domaine du Bâtiment, à la faveur des Assises de la Jeunesse, 2015 ;
La CNPC-CI se met au service de tous les Promoteurs et Construcpertise en matière de Construction et de Promotion immobilière.
Une quinzaine de Promoteurs et Constructeurs Agréés avec leurs entreprises forment le Bureau Exécutif de la CNPC-CI, avec à leur tête, leur président, M.Siriki SANGARE, Promoteur immobilier de son état, et PDG d’Opes Holding SA.
M. MOUSSA FANI, Secrétaire chargé de l’assistance technique de la CNPC-CI et PDG de Pyram Building
PYRAM-BUILDING-Sarl COCODY Angré les Oscars 16 BP 1056 - Abidjan 06 Domaine d’activité : Bâtiments Travaux Publics R.C. n° CI-ABJ-2013-B-13719 Tél. : (+225) 22 52 56 15 Tél. : (+225) 48 86 27 28 Emails : contact@pyram-building.com pyrambuilding@gmail.com
Mme SYLLA Koudjei, 6ème vice-Présidente de la CNPC-CI, PDG de SOGECIM INTER
SOGECIM-INTER II Plateaux les Vallons 05 BP 885 - Abidjan 05 Tél. : (+225) 20 00 74 37 Tél. : (+225) 21 00 15 82 Tél. : (+225) 59 21 40 11 Service Commercial : II Plateaux les Vallons (à proximité de lapharmacie Arc-en-ciel)
www.sogecim-inter.net
Avec la CNPC-CI, C’est le Bâtiment qui avance ! CHAMBRE NATIONALE DES PROMOTEURS ET CONSTRUCTEURS AGRÉÉS
COCODY Résidence Cannebière - Abidjan 05 (non loin de l’Ambassade de l’Italie) Tél. : (+225) 22 44 20 85 - Mob. : (+225) 07 66 231 0 Email :chambrenationaledes - promoteurs@gmail.com
M. RAYMOND ANGORAN, Secrétaire chargé des relations avec les ONG de la CNPC-CI, PDG de TERCO SARL
TERCO SARL BP 24 GRAND BASSAM (face CIE grand bassam)
Tél. : (+225) 21 30 25 86 Mob. : (+225) 07 56 48 65 Email : info@ter-co.com www.ter-co.com
Mme MARIE-SYLVIE N’DOUFFOU, 1re vice-Présidente de la CNPC-CI, PDG de LES LYS DE MARIE
LES LYS DE MARIE Marcory Résidentiel Rue Parnasse BP 3199 - Abidjan 10 Tél. : (+225) 21 26 09 46 (Abidjan) Tél. : (+225) 21 26 94 17 (Abidjan) Tél. : (+225) 36 86 83 57 (Ferké) Fax : (+225) 21 26 90 74 Email : infos@lysdemarie.org www.lysdemarie.org
DIFCOM/FC - PHOTOS : Nabil Zorkot pour J.A.
n LES MEMBRES DU BUREAU EXÉCUTIF
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
114
franck akpoue
t Le port de San Pedro jouera un rôle important dans le secteur du cacao.
AMÉNAGEMENT
Rendez-vous dans dix ans À quoi ressemblera la Côte d’Ivoire en 2025 ? Raffinerie à San Pedro, parc zoologique à Yamoussoukro, complexe musical à Abidjan… Les chantiers d’aujourd’hui dessinent le pays de demain.
R
ejoindre Bouaké par l’autoroute depuis Abidjan pour aller faire sesemplettesaugrandmarchéà l’architecture futuriste. Prendre un train pour Bamako ou Ouagadougou après un séjour de détente sur les longues plages de sable fin qui ourlent le littoral… La Côte d’Ivoire et l’Afrique de l’Ouest, en pleine émergence, goûteront-elles enfin aux fruits de la modernité, symbolisés par l’irruption d’une société des loisirs? Les autorités ivoiriennes jurent de relever le défi à l’horizon 2025, avec l’objectif de promouvoir le rapprochement des populations et l’intégration régionale. Les travaux du tronçon autoroutier entre Yamoussoukro et Bouaké viennent d’être lancés. La réalisation plus de 1000 km de voies ferrées d’ici à 2025, entre San Pedro etBamako,avecuneinterconnexionversle Niger, est à l’étude. Parallèlement, la rénovation de la ligne Abidjan-Ouagadougou par le groupe Bolloré est en cours. « Mais attention, prévient Gaoussou Touré, le ministre des Transports, aucun train n’est n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
rentable en Afrique s’il ne transporte pas d’abord des marchandises. »
San Pedro, nouveau moteur industriel L’ancienne ville coloniale, longtemps endormie sur son passé, sera bientôt au cœur de l’une des régions les plus dynamiques du pays. Une immense raffinerie est en construction, afin de traiter sur place le pétrole extrait au large des côtes. Un peu plus au nord, l’or, le fer, la bauxite ou le manganèse tirés des bassins du Bafing et du Haut-Sassandra devraient profiter des nouvelles infrastructures portuaires mais aussi ferroviaires du Grand Ouest. « San Pedro, avec ses ressources pétrolières et minières et ses plages, sera la zone de développement par excellence. Nous allons y installer le deuxième plus grand aéroport du pays, avec une piste capable de recevoir les Airbus 380 et, autour, une aérocité accueillant des hôtels de grand standing », se réjouit Gaoussou Touré,
dont les longs bras font de grands gestes en l’air pour mieux exprimer les rêves qui l’animent. L’ancien port, bientôt rénové et déjà très utilisé pour l’exportation du bois, jouera aussi un rôle important dans le secteur du cacao : une usine d’une capacité de 100 000 tonnes de fèves doit très prochainement y voir le jour. La construction d’ouvrages hydroélectriques importants, comme le barrage de Soubré (d’une puissance de 275 MW), devrait accompagner le boom économique de la région.
Des villes secondaires dynamisées « L’objectif principal du projet d’émergence, c’est de développer les villes secondaires pour désengorger Abidjan », rappelle Coralie Sissoko, chargée de communication au ministère des Infrastructures. Dans cette optique, le président Alassane Dramane Ouattara a promis la poursuite du transfert administratif et politique vers la capitale chère à feu Félix Houphouët-Boigny. Les travaux de construction de la cité judiciaire abritant l’école de la magistrature, le palais de justice et la maison d’arrêt et de correction vont débuter jeune afrique
Infrastructures existantes Infrastructures en projet Futures autoroutes
C’est déjà demain u go ou
MALI
Odienné
Korhogo
Voies ferrées existantes Voies ferrées en projet
Cité industrielle Grand marché
GUINÉE
Grande université
Grand hôpital
Projets miniers Touba
Katiola
Séguéla
100km
Bondoukou
Bouaké Man
LIBERIA
Cité judiciaire Parc zoologique Daola Sinfra
Yamoussoukro Dimbokro
Port Aéroport + aérocité Zone hôtelière Raffinerie de pétrole Usine de cacao
Divo
GHANA
Aboiso
Abidjan San Pedro Golfe de Guinée
à Yamoussoukro. Et pour éviter que Abidjan, hub la capitale ne devienne qu’une ville commercial « bureaucratique », un immense parc et culturel zoologique devrait voir le jour. Pour développer les agglomérations Reste qu’en 2025 Abidjan ne sera pas dans les régions plus rurales et agricoles rayée de la carte, loin de là. Certes, par de l’est et du nord du pays, l’État mise son nouveau dynamisme, San Pedro pourrait alléger quelque peu les activités sur la construction ou l’agrandissement d’hôpitaux, de groupes scolaires et d’uniportuaires de la capitale économique, versités, ainsi que sur la création de zones déjà en surchauffe malgré le projet industrielles, sportives et hôtelières à d’extension en cours destiné à doubler Bonoua, Bouaké, Man et Korhogo, afin ses capacités pour atteindre 3 millions de rendre chaque région plus dynamique de conteneurs par an. Mais l’agrandiset autonome. Capitale africaine de la sement de l’aéroport de Port-Bouët noix de cajou, Bouaké devrait accueillir pourrait ouvrir d’autres perspectives. prochainement une cité industrielle ainsi qu’un « Le développement de nouveaux immense centre hospitapôles profitera à tout le monde », lier. Même Bondoukou, à la frontière avec le Ghana, répète-t-on dans les ministères. disposera de sa propre université. Korhogo verra la sienne Avec le retour des principales comagrandie et abritera bientôt deux hôtels pagnies internationales, les autorités quatre étoiles et une cité sportive avec espèrent faire d’Abidjan un véritable un stade olympique de 20 000 places en hub des affaires. « Le but est de créer des vue d’accueillir la Coupe d’Afrique des passerelles avec d’autres capitales, ellesnations de football en 2021. Dans tous mêmes locomotives dans leur région, les ministères, le mantra est le même : précise Gaoussou Touré. Ainsi, il y aura bientôt des vols réguliers assurés par Air « Le développement de nouveaux pôles d’activités profitera à tout le monde. » Côte d’Ivoire entre Abidjan et Kigali. » jeune afrique
Abengourou
Adzopé Agboville
Gagnoa
115
BURKINA FASO
ver sO ua ga d
Des projets structurants
Vers Bamako
Stade de foot Hôtels de luxe
ra ve r s Acc
Nouvelle gare routière Maison des musiques d’Afrique et du monde (Yopougon) Grande bibliothèque du Plateau Train urbain Nouvelle baie de Cocody Aéroport + aérocité
Avec son train urbain (construit par le consortium franco-coréen formé par Bouygues, Dongsan Engineering et Hyundai Rotem) qui reliera l’aéroport à Anyama, dans la banlieue nord, Abidjan devrait s’affirmer comme la future mégalopole régionale, avec l’ambition de rayonner culturellement sur toute l’Afrique de l’Ouest. À ce titre, on pourra dès 2025 assister à un concert ou enregistrer son premier disque à la Maison des musiques d’Afrique et du monde, le plus grand centre de production musicale du continent, qui doit voir le jour à Yopougon. On pourra aussi faire du bateau à voile dans la baie de Cocody (lire p. 118) ou lire le dernier roman de Véronique Tadjo à la nouvelle grande bibliothèque du Plateau. Avec ses grandes tours encadrant ses parcs, Abidjan aura définitivement un air de Manhattan africain. « Il nous manque le TGV, mais ça, c’est pour 2050 ! » s’amuse Gaoussou Touré. ● FrAnçois-XAvier FreLAnd n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
François-Xavier Gbré
116
architecture
Abidjan, les pieds sur terre Des bâtiments moins hauts, plus écologiques et moins coûteux… Après des années d’illusion verticale, c’est la nouvelle tendance, plus pragmatique, dans la capitale économique.
V
ingt ans après le boom immobilier des années 1980, Abidjan semble enfin renouer avec l’esprit des bâtisseurs. Depuis son aéroport, en plein essor et flanqué désormais de plusieurs hôtels de luxe, « la ville fait peau neuve », selon Bénié Adou, l’architecte du Radisson Blu qui y sera bientôt inauguré. Sur l’avenue ValéryGiscard-d’Estaing, qui file vers le centre, il n’est pas rare de croiser les grues en action d’un chantier. La nouveauté ? Abidjan se développe partout, de Marcory à Cocody en passant par le Plateau, à travers l’édification de nouveaux centres commerciaux (Cap Sud et PlaYce), d’hôtels étoilés et de grands établissements bancaires. « Nous sommes aujourd’hui dans une architecture moins tape-à-l’œil, plus rentable et écologique que celle des années 1970-1980 », estime Bénié Adou. Vingt ans après le miracle ivoirien, l’illusion n’est plus dans la verticalité. Exit les gratte-ciel, Abidjanestpasséeàdesbâtimentsplusrespectueux des normes environnementales n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
et moins coûteux en entretien. C’est l’ère du minimalisme, à l’image justement du Radisson Blu, dont l’esthétique épurée est symbolique: la façade en verre repose sur un enchevêtrement de poutres censé évoquerlesbranchagesdelaforêt.L’édifice, tout en longueur, ne dépasse pas les trois étages, les chambres sont plus petites que dans d’autres hôtels du même standing, mais plus fonctionnelles. Autres exemples: l’hôtel Azalaï, actuellement en construction, et le siège d’Ecobank Côte d’Ivoire, avec 11000 m2 de bureaux concentrés sur huit étages seulement, tous deux conçus par le cabinet AR 2000, d’Ibrahima Konaré. DENSIFICATION. Il est loin le temps où
le président Félix Houphouët-Boigny enfilait le casque pour aller superviser « ses » chantiers sur d’immenses terrains vagues. À l’époque, dans les années 1970 et 1980, Abidjan s’est d’abord développée en hauteur sur le Plateau, à travers l’érection de multiples tours ultramodernes qui devaient abriter la plupart des
p Le Plateau, vu du haut de la cathédrale Saint-Paul, qui a été entièrement restaurée.
ministères et administrations du pays. Ponts et autoroutes devaient permettre l’accès rapide à cette cité « capitaliste » à l’américaine, où banquiers et patrons côtoyaient les hommes d’État. « Quand les grues de Pierre Fakhoury étaient en mouvement, ça voulait dire que le pays allait bien », se souvient Koupo Gnoleba, célèbre architecte qui anime chaque jeudi matin une chronique « urbanisme » sur la Radio-télévision ivoirienne (RTI). Le développement anarchique de la ville a ruiné le projet initial. Et si les grues se sont remises en mouvement depuis 2010, « la tendance est aujourd’hui à la densification », explique Issa Diabaté, qui observe une utilisation optimisée des rares espaces existants. Ce quadragénaire formé à l’université Yale (États-Unis) s’est associé en 2001 à l’un des plus brillants architectes de sa génération, Guillaume Koffi. Ensemble, ils ont conçu les dernières tours du Plateau : l’immeuble Teylium, construit en 2006 pour Bridge Bank Group, ou celui de la Caisse de retraite par répartition avec épargne (CRRAE) de l’Umoa, où s’est installée Versus Bank en 2002. Mais depuis quelques années, les architectes les plus en vue du moment à Abidjan développent des projets moins jeune afrique
Voir aussi notre reportage sur l’école architecturale d’Abidjan
C’est déjà demain t Ci-contre, le chantier de l’hôtel Azalaï, dans la commune de Marcory.
François-Xavier Gbré
François-Xavier Gbré pour J.a.
q En bas, une villa témoin des résidences Chocolat, dans le quartier de la Riviera, conçues par le cabinet Koffi & Diabaté.
dispendieux : élaboration de logements sociaux, réalisation de quartiers pavillonnaires… « Le plus important pour nous, ce n’est pas d’impressionner, mais de répondre aux besoins en proposant des logements respectueux de l’environnement, avec une économie de matière, affirme Issa Diabaté. Plutôt que d’être des grands bâtisseurs de villes, nous créons des quartiers modèles. Par exemple, pour le complexe de Riviera Golf, nous essayons de faire cohabiter les gens dans un espace limité, autour de patios communs qui rappellent la cour du village. Nous concevons des bâtiments à la fois modernes et non jeune afrique
énergivores, en piochant nos idées dans l’habitat traditionnel. Les formes sont volontairement basiques, la ventilation est naturelle, les murs peuvent être en terre ou en teck. » DÉLABREMENT. Mais l’urgence est ail-
leurs : il faut aussi reconstruire. Cinq ans après la plus longue crise politique qu’ait connue le pays, Abidjan continue de panser ses plaies, et les architectes sont largement mis à contribution. À l’image du célèbre Novotel, longtemps rongé par l’humidité et récemment retoiletté, les principaux bâtiments situés sur le Plateau, tous
dans un état de délabrement avancé, sont rénovés les uns après les autres. Abîmée durant le conflit, la cathédrale Saint-Paul, conçue par l’Italien Aldo Spirito, a été entièrement restaurée et brille désormais comme au premier jour. Et la rénovation des fameuses tours administratives A ,B, C, D et E, qui abritent un certain nombre de ministères, est à l’étude. « Tous ces chantiers nous intéressent car nous avons une expertise, confie Clyde Fakhoury,quiadministre PFO Africa.Nous sommes déjà chargés de la restauration de la tour Postel 2001 [105 m, 26 étages], conçue et réalisée par mon père en 1984. » L’entreprise familiale libano-ivoirienne a su dépasser les clivages politiques locaux pour rester dans la course. Elle est à l’origine de la rénovation réussie de l’immeuble du Centre de commerce international d’Abidjan (CCIA, 94 m, 28 étages), qui s’était beaucoup dégradé depuis son inauguration en 1982 et qui abrite désormais la Banque africaine de développement (BAD), dont le siège est revenu à Abidjan après des années d’exil à Tunis pendant la crise. « Entre l’édification de nouveaux bâtiments et la restauration du patrimoine, il y a encore beaucoup à faire », se réjouit Clyde Fakhoury. Unoptimismequetousnepartagentpas. «Iln’yaplusaucunecommandedel’État», déplore pour sa part Thierry Dogbo, à qui l’on doit de nombreux ouvrages conséquents, comme la grande mosquée Salam, au Plateau, lancée en 1996… et pas encore tout à fait achevée. « Ouattara n’est pas très intéressé par l’architecture, poursuit-il. C’estladifférenceavecHouphouët-Boigny, qui voulait faire d’Abidjan “la perle de l’Afrique”. » Une politique architecturale pas assez ambitieuse? Pourtant, d’importants projets viennent d’être mis en œuvre, comme la construction de l’immense gare routière d’Adjamé (8 000 m2). L’ébauche et la réalisation de l’édifice ont déjà été confiées au groupe togolais Dennis. « C’est la tendance à venir, confie un architecte souslecouvertdel’anonymat.L’Étatsemble vouloir faire de plus en plus appel à des bâtisseurs étrangers. » ● FRANçois-XAviER FRELAND n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
117
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
118
environnement
Se baigner dans la lagune? Adieu boues et déchets, la réhabilitation de la baie de Cocody est en cours. Pour qu’un jour les Abidjanais puissent de nouveau profiter des joies de la plage.
L
es immenses panneaux publicitaires placardés le long du chantier attirent les regards des automobilistes à l’arrêt sur le boulevard Charlesde-Gaulle. Les plans de simulation du futur aménagement de la baie de Cocody montrent, au-dessus d’une eau bleue et limpide, un pont majestueux traversant la lagune Ebrié pour rejoindre la cathédrale Saint-Paul, côté Plateau. Au pied de l’édifice religieux : un port de plaisance, avec ses pontons, ses commerces et ses bars, animés par les passants. Un peu plus loin, une plage couverte de cocotiers, digne d’une île paradisiaque. Comme par un coup de baguette magique, Abidjan pourrait retrouver sa quiétude d’antan, lorsque ses habitants aimaient passer des heures au bord de la lagune, le week-end, lors de ces moments de détente propices aux rencontres et immortalisés dans La Pyramide humaine, le film réalisé en 1959 par Jean Rouch.
un nouveau chenal de 525 m doit être creusé en direction de Grand-Bassam, les barrages d’écrêtement seront réhabilités, et l’ensemble du réseau d’évacuation des eaux usées rénové afin d’éviter une fois pour toutes l’engorgement malodorant de l’Ébrié. Puis, lorsque le lien avec l’océan aura été rétabli et que le flot constant d’eau salée se déversera de nouveau dans la lagune, les jacinthes d’eau qui menacent la biodiversité disparaîtront naturellement. Coût total de la première phase d’aménagement, qui doit s’achever en 2019 : entre 100 milliards et 200 milliards de F CFA (de 150 millions à 300 millions
« On espère qu’un jour les Abidjanais pourront de nouveau se baigner et pêcher du poisson, s’enthousiasme Ali Ouazzani, directeur général de Marchica Med, l’entreprise publique marocaine chargée du projet. Nous voulons joindre l’utile à l’agréable. Mais il faut d’abord assainir la lagune, déboucher les chenaux pour éviter de nouvelles Port de plaisance, commerces, inondations, recréer autour une bars, cocotiers… Le décor est coulée verte et réorganiser les infrastructures routières. C’est un digne d’une île paradisiaque. projet multiforme Sud-Sud qui doit d’euros). « C’est un chantier de longue sceller la coopération ivoiro-marocaine. » haleine, précise Ali Ouazzani. Le président Ouattara a misé sur notre expéJACINTHES. Sur le terrain, les bulldozers rience, car nous avons eu affaire à des sont déjà en action pour déblayer une cas similaires au Maroc avec le fleuve zone marécageuse, mélange de boue Bouregreg, près de Rabat, mais aussi à noirâtre et de vieux objets charriés par Nador, du côté de la frontière algérienne, les courants. Les opérations de dragage du fond lagunaire ont commencé cet où la lagune, très polluée et obstruée de été du côté du carrefour de l’Indénié. toutes parts, s’était transformée en une Une fois débouchés certains canaux, décharge sauvage. Dans les deux cas, nous avons réussi à assainir les bassins d’eau et à recréer un environnement autour. »
© koffi & diabatÉ architectes
VIADUC. La deuxième phase de déve-
p La première phase d’aménagement doit s’achever en 2019. n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
loppement devrait commencer fin 2019. La modernisation du vieux stade FélixHouphouët-Boigny, la construction d’un viaduc et d’un centre commercial font partie des grands travaux à venir. « L’aspect purement architectural n’est qu’une partie du projet, plus global, de restauration de l’écosystème lagunaire, prévient Ibrahim Touré, conseiller au Bureau national d’études techniques et de développement (BNETD). Pour cette seconde phase, nous avons une liste d’architectes locaux que nous allons interroger. Il y aura certainement une coopération entre les entreprises marocaines et les grands cabinets d’Abidjan. » Cetimmensechantierenvironnemental est considéré comme l’un des plus ambitieux de toute l’histoire de la Côte d’Ivoire. Seul regret : « Le projet semble privilégier un développement commercial de la zone plutôt qu’une promenade verte, déplore l’architecte Issa Diabaté. Abidjan manque pourtant cruellement d’espaces verts. » ● FrANçoIS-XAVIEr FrELAND jeune afrique
Premier banking, pour vous.
Une carte Ecobank Premier, des taux préférentiels sur divers produits d’épargne, d’investissement et de crédit multidevises. Chaque détail a été pensé pour vous.
ecobank.com
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
120
rencontre
François-Xavier gbré, le père en bandoulière Né à Lille, le photographe franco-ivoirien s’est installé à Abidjan, sa ville paternelle. Une cité dont il immortalise les mutations, se réappropriant au passage une partie de son passé.
L
’
univers de François-Xavier Gbré ressemble à la maison où il vit depuis trois ans, avec sa compagne et sa petite fille. Bâtie au cœur d’un quartier résidentiel d’Abidjan dans les années 1980, c’est une villa d’une autre époque, un peu nostalgique, lumineuse et aérée, sans
fioritures, avec seulement quelques objets et meubles rétro chinés ici et là. En dix ans, ce photographe nomade francoivoirien de 38 ans a vécu dans quatre pays différents : France, Italie, Mali et Côte d’Ivoire. C’est dans la banlieue lilloise, dans le nord de l’Hexagone, que ce fils
unique d’un ouvrier ivoirien et d’une infirmière française a grandi, dans un milieu modeste mais à l’abri du besoin. « À 20 ans, après des études scientifiques, j’ai commencé à travailler dans un studio à Lille qui me demandait de faire des photos de mon environnement. Comme j’étais skateur, j’ai commencé à faire une série sur ce sujet en bas des HLM. » C’est le déclic. Il passe son diplôme de photographe à Montpellier (Sud), puis fait un stage dans un studio de mode et de publicité local: « C’est en photographiant des mannequins que j’ai appris la technique », se souvient-il. Il rejoint ensuite l’équipe du photographe publicitaire Jean-Patrick Gratien, à Limoges (Centre). « On faisait principalement de la porcelaine et des chaussures Weston, j’en ai profité pour aiguiser mon œil. Mais c’est aussi grâce à cette expérience que je me suis rapproché du reportage. Nous faisions des photos de paysages pour des offices de tourisme en Bretagne. » Très vite, François-Xavier Gbré utilise ses vacances pour se concentrer sur son objectifprincipal:photographierlepaysde son père, la Côte d’Ivoire. C’est lui d’ailleurs qui, sans le savoir, lui a peut-être transmis le virus. « Avant de partir en France, en 1962, il avait lui-même travaillé dans un laboratoire de photographie à Abidjan. Il développait des pellicules en noir et blanc dans un célèbre magasin du Plateau. » ImagInaIrE. Dès 2003, François-
Antoine tempe
Xavier fait des séjours réguliers en Côte d’Ivoire et profite d’un stage au quotidien Fraternité Matin pour arpenter la ville de fond en comble. Carte de presse locale en poche, il déjoue les nombreux contrôles de police. « Je voulais photographier la mutation d’Abidjan, je me baladais dans ses nombreux quartiers, je prenais différentes scènes de vie. Et je me reconstituais un imaginaire, celui de ma propre ville », explique-t-il. Il réalise alors une série qui va contribuer à sa renommée, « The Past is a Foreign Country » (« le passé est un pays étranger »), sur les fêlures d’une cité postcoloniale et la réappropriation de son espace. Entre-temps, il s’est installé à Milan, dans le nord de l’Italie, pour vivre de la photo de mode et financer ses futurs projets personnels en Afrique. Le weekend, il tire le portrait d’amis migrants africains, principalement éthiopiens ou érythréens, mais il rêve de se réaliser n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
jeune afrique
C’est déjà demain
françois-xavier freland/J.a.
t Tirages extraits de la série « The Past is a Foreign Country ».
en Afrique. Les Rencontres africaines de la photographie, à Bamako, où il est exposé pour la première fois en 2009, lui permettent de sauter le pas. Il y croise Julie, une Française d’origine malienne qui devient sa compagne et avec qui il s’installe pour quelques années dans le
quartier de Dielibougou. Leur fille naît peu après le coup d’État contre Amadou Toumani Touré, en mars 2012. Ils vont l’appeler Malia, en hommage à son pays d’accueil. Mais le couple décide très vite de déménager dans une Côte d’Ivoire désormais plus calme.
Aujourd’hui, François-Xavier Gbré répond aux commandes des plus grands architectes abidjanais, comme le cabinet Koffi & Diabaté, avec lequel il partage le goût d’un certain minimalisme. C’est peut-être de son enfance « normale », rythmée seulement par les matchs de football, que François-Xavier Gbré tient son goût des choses simples et désuètes. En dehors des shootings, sa vie d’ascète est ponctuée d’un peu de sport dans les rares espaces verts environnants et de beaucoup de temps consacré à sa famille. Dans sa bibliothèque, quelques livres, dont un roman au titre plus que symbolique : Loin de mon père, de l’écrivaine franco-ivoirienne Véronique Tadjo. « Le mien est resté longtemps sans venir en Côte d’Ivoire. Il fuyait un peu le carcan familial, qui l’étouffait. Aujourd’hui, je fais tout pour qu’il passe plus de temps chez moi, dans ma maison. » ● François-Xavier Freland
121
Le Plus de J.A. Côte d’Ivoire
124
Témoignage
© dr
Tous à la même enseigne Ambroise KouAKou Propriétaire du maquis Chez Ambroise, à Marcory (Abidjan)
d
epuis tout petit, j’ai toujours su que j’ouvrirais un jour ma propre affaire. si bien qu’à la fin des années 1990, lorsque l’occasion de voler de mes propres ailes s’est présentée, je n’ai pas hésité une seconde. Je venais de passer douze années à la Caisse de stabilisation (Caistab) et quelques autres dans une société de pneumatiques où je ne m’investissais pas vraiment, et je rêvais d’un nouveau départ. Mon père, l’acteur Bertin Kouakou, que nombre d’ivoiriens connaissent pour avoir joué dans des films (La Victoire en chantant, Bal poussière, etc.) et des publicités, venait de mourir. il fallait donc reprendre le maquis qu’il avait eu l’idée d’ouvrir en 1984, juste en face de notre maison familiale, dans la commune de Marcory. peu de gens le savent, mais c’est là que je suis né et que j’ai grandi. À l’époque, le maquis s’appelait Ahengoué, qui veut dire « entre amis », en baoulé. en souvenir de mon père, je l’ai d’abord rebaptisé Agonda Beach, association du nom de notre village d’origine et du mot « plage », en anglais, car j’avais eu l’idée d’en faire un établissement de plein air en utilisant une partie de la place qu’il jouxtait et en y déversant du sable. une plage en pleine ville ! Le 23 décembre 1999, j’ouvrais. Le lendemain, un coup d’État, le premier de l’histoire de la Côte d’ivoire, faisait tomber le président Henri Konan Bédié. il faudra près de trois semaines pour que la situation se normalise et que nous rouvrions. Depuis lors, rien ne nous a jamais plus arrêtés, mis à part, parfois, quelques intempéries.
chez Ambroise. J’en suis très fier et, tous les jours, je rends grâce au bon Dieu pour cela. J’aime bien aussi faire le beau en racontant, par exemple, comment, il y a quelques années, l’épouse de notre actuel ministre de l’intérieur, Hamed Bakayoko, a organisé pour lui un anniversaire surprise dans mon maquis. Ils sont nombreux à m’avoir marqué. Le sénégalais Macky sall (lorsqu’il n’était encore que candidat à la présidence de son pays), la journaliste française Christine ockrent, les onze Éléphants de notre équipe nationale de football, la légende ghanéenne du ballon rond Abedi pelé, le rappeur haïtien Wyclef Jean, la chanteuse américaine Keri Hilson, l’acteur et réalisateur français Richard Berry… Récemment, le chanteur belge stromae est aussi passé. Lorsqu’il a commencé à manger, il a commis l’erreur de signer quelques autographes… il lui a été impossible de s’arrêter ensuite, tant les fans étaient nombreux. Dans
À table, Stromae s’est mis à signer quelques autographes. Erreur !
Je pense qu’au début le nom de mon père m’a vraiment aidé. Beaucoup venaient voir ce qu’il était advenu du maquis du vieux Bertin, ce que nous en avions fait, avec mes frères et sœurs. et très vite, notre réputation n’a plus été à faire. pendant la décennie de crise, les soldats français du 43e bataillon d’infanterie de marine (Bima), qui faisaient déjà partie de mes clients les plus assidus, ont été rejoints par ceux de la force Licorne. ils surnommaient l’établissement « la cantine ». politiques, artistes, sportifs, journalistes, ivoiriens ou étrangers…tout le monde passe n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
une ville aussi connectée que la nôtre, il suffit qu’une personne vous photographie et balance que vous êtes chez Ambroise pour que tout Abidjan débarque au maquis ! Car tout le monde sait où c’est, Chez Ambroise… et il n’y a pas vraiment de carréVip.tout le monde est logé à la même enseigne et mange ses brochettes d’escargots ou ses poissons braisés les pieds dans le sable. Un soir, le footballeur camerounais samuel eto’o a dû être carrément exfiltré par ses gardes du corps, et nous avons fini par lui apporter son repas à domicile. Didier Drogba, lui, a trouvé la parade. Lorsqu’il vient, il demande gentiment à tout le monde de le laisser manger d’abord, en promettant des échanges par la suite. et ça marche ! Alors oui, ces milliers de souvenirs et d’instants privilégiés vécus par le seul partage d’un repas en famille ou entre amis font certainement de moi « l’un des dix premiers Abidjanais ». premiers en quoi, me direz-vous? en « vivance », comme on dit chez nous, c’est-à-dire en plaisir de vivre… en bon vivant. ● jeune afrique
Côte d’Ivoire Le Plus de J.A. ÉDITION
le livre de comptes de Dramane boaré Son métier, c’est d’abord de la gestion. le patron des classiques ivoiriens le sait bien, qui, de manuels scolaires (surtout) en romans (un peu), a su assurer pérennité et rentabilité à ses collections. ! Sur son stand de Noël, le 10 décembre, à Abidjan.
des études de gestion commerciale en France) et sait qu’en Afrique plus qu’ailleurs son métier demande une certaine dose de pragmatisme ainsi qu’une capacité certaine à se dédoubler. Sélection des manuscrits, édition, diffusion, distribution… Sa petite entreprise (seize employés) regroupe tous ces métiers pour s’assurer pérennité et rentabilité. « En Occident, il existe des grandes maisons d’édition, familiales notamment, qui vivent de littérature générale. Chez nous c’est un modèle quasi inexistant, observe-t-il. Les Classiques ivoiriens, par exemple, dépendent à 85 % de l’édition de manuels scolaires. »
arthur Perset Pour j.a.
franc-parler. L’entreprise, après avoir
D
ramane Boaré veut faire lire davantage les Ivoiriens. Le patron et cofondateur de l’une des rares – et plus importantes – maisons d’édition du pays, Les Classiques ivoiriens, le dit et le répète depuis des années : « Si dans la mentalité de la plupart de mes compatriotes, le livre est toujours très cher, dans la réalité, la Côte d’Ivoire est l’un des pays africains où il reste le plus accessible, même lorsqu’il est importé. Car il est très peu taxé. » Malgré tout, les Ivoiriens lisent et achètent trop peu d’ouvrages, à son goût. Alors en cette période de fêtes, devant le siège de sa maison d’édition, situé dans la commune abidjanaise de Koumassi, Dramane Boaré a installé un imposant stand où il vend toute une flopée de livres pour enfants au prix minime de 500 F CFA (0,76 euro). Objectif assumé : que les parents en quête de cadeaux de jeune afrique
décroché des appels d’offres du ministère de l’Éducation nationale, édite chaque année une dizaine de nouveaux livres scolaires et presque autant d’ouvrages parascolaires (annales, cahier de soutien…) et de livres pour enfants. « Au total, nous écoulons environ 200000 nouveaux exemplaires par an. Sans compter les réimpressions d’ouvrages anciens et ceux que nous avons en stock », explique Dramane Boaré. Une fabrique dont le chiffre d’affaires, qui a avoisiné les 1,2 milliard de F CFA en 2014 (soit 1,8 million d’euros), devrait cette année encore croître de 10 % à 12 %. « Nous pourrions faire beaucoup plus si le secteur était un peu plus libéralisé et l’État moins impliqué, regrette l’éditeur au franc-parler bien connu de ses homologues ivoiriens. À l’instar de ce qui se passe dans d’autres pays de la sous-région, comme le Sénégal, l’État pourrait permettre à plusieurs éditeurs de concevoir des livres conformes aux programmes pour en acheter ensuite chez plusieurs d’entre eux. Il y aurait plus d’éditeurs, plus de concurrence et donc des livres meilleurs et moins chers ! »
Noël ne se limitent pas aux classiques jeux de société et autres produits hightech hors de prix. « Notre stratégie est claire : il faut d’abord donner le goût de la lecture aux enfants ! En grandissant, ce sont eux qui formeront le gros de nos futurs lecteurs et clients », assure-t-il. Habitué des salons du livre du monde entier, le patron des Classiques ivoiriens défend ardemment les quelques auteurs pour enfants qu’il édite. « il faut donner le goût de L’écrivaine ivoirienne Murielle la lecture aux enfants, car Diallo, qu’il accompagne depuis ce sont nos futurs clients ! » plusieurs années, a ainsi reçu plusieurs récompenses, dont le prix Saint-Exupéry Valeurs Jeunesse 2012 Pour se diversifier, cet éditeur très pour la série « Bibi n’aime pas » (l’école, la libéral mise aujourd’hui sur l’étranger pluie, le marché…), destinée aux enfants. et sur des segments de marché encore « Stratégie », « ventes », « taxes », peu exploités. Ainsi exporte-t-il de plus « clients »… L’éditeur prend volontiers en plus de livres parascolaires, en arabe des accents de gestionnaire. Et pour et en anglais, en direction du Niger, du cause : à 52 ans, il a déjà passé vingt-sept Bénin, du Togo ou du Burkina Faso. ● années dans le secteur (après avoir suivi Haby niakaté n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
125
Côte d’Ivoire Le Plus de J.A.
127
football
des lauriers pour Serge aurier En 2015, le défenseur a remporté la coupe d’afrique des nations avec les Éléphants et le championnat de france avec le PSG. Il est désormais un titulaire indiscutable dans les deux équipes.
fort caractère. Partout où il est passé – Villepinte, Lens et Toulouse –, Serge Aurier a promené son fort caractère et son indéfectible volonté de faire partie des meilleurs à son poste. « C’est vrai que je ne suis pas du genre à me poser trop de questions. Je connais mes qualités et mes défauts, je travaille beaucoup pour parvenir à mes objectifs. Et le fait d’évoluer dans des équipes comme le PSG ou la Côte d’Ivoire, aux côtés de joueurs de classe internationale, oblige à élever son niveau. » Arrivé à Sevran (région parisienne) à l’âge de 7 ans, dans le sillage de ses parents, après avoir passé les premières jeune afrique
années de sa vie à Ouaragahio (centre de la Côte d’Ivoire) puis à Abidjan, Serge Aurier a d’abord été formé dans la ville voisine de Villepinte. « Mais c’est à Lens que tout a vraiment débuté pour moi. C’est là que j’ai commencé à jouer en Ligue 1, là que j’ai signé mon premier contrat, là que j’ai rencontré des personnes importantes comme [les entraîneurs] Olivier Bijotat, Éric Sikora et Éric
attentes. « À chaque fois que j’ai joué, je pense avoir bien fait mon travail. J’ai su être décisif, et lors de la préparation estivale, j’ai tout fait pour être le plus compétitif possible. » choix du cœur. Titulaire dans le meil-
leur club de France, avec lequel il vise un nouveau titre national et une consécration européenne, Serge Aurier l’est également en sélection nationale, où Michel Dussuyer a succédé il y a quelques années, il a à Hervé Renard en juillet. Il y a été approché par la fff pour quelques années, avant de donner sa préférence aux Éléphants, porter le maillot des Bleus. le défenseur avait été approché Assadourian, qui ont su me conseiller, par la Fédération française de football m’orienter. » (FFF). « J’aurais pu porter le maillot des À Toulouse, où le PSG est allé le cherBleus, mais j’ai choisi la Côte d’Ivoire. » cher en 2014, Serge Aurier a poursuivi sa Un choix du cœur alors diversement apprécié par la partie française de sa mue sous les ordres d’Alain Casanova. « C’est quelqu’un qui a beaucoup famille, côté paternel. « Mais aujourd’hui compté pour moi, qui a su me faire ils sont tous fiers », assure le joueur. confiance et avec qui j’ai beaucoup Nul doute que le match amical entre progressé », poursuit l’Ivoirien, dont la les deux pays, le 30 mai prochain, aura première saison au PSG s’est achevée pour lui une saveur particulière. ● avec un temps de jeu inférieur à ses alexiS BilleBault
FAUGERE FRANCK/PRESSE SPORTS
S
erge Aurier est un fils attentionné et qui tient ses engagements. « Mes parents ont beaucoup bossé et fait beaucoup de sacrifices pour que je puisse réaliser mon rêve. Si j’en suis là, c’est en très grande partie grâce à eux, explique le footballeur ivoirien. Je m’étais dit qu’au moment même où je deviendrais pro, ils cesseraient de travailler. » Depuis juin 2009, c’est chose faite, avec un premier contrat professionnel au RC Lens (nord de la France) : son père a donc cessé de conduire des bus et sa mère de garder des enfants. Cela leur laisse le temps de suivre la carrière du fiston, désormais titulaire indiscutable au Paris Saint-Germain (PSG) comme en sélection nationale. À seulement 23 ans, Serge Aurier a pris une dimension supplémentaire en 2015 en devenant champion d’Afrique avec les Éléphants, en février, puis de France quatre mois plus tard avec l’armada parisienne. « C’est quelqu’un qui ne doute pas. Pour moi, le faire jouer en équipe nationale était une évidence, résume Hervé Renard, l’ancien sélectionneur des Éléphants (2014-2015). C’est un compétiteur, qui n’a peur de rien ni de personne, un vrai défenseur moderne qui sait aussi attaquer. Il a pris une part importante dans la conquête de la CAN [Coupe d’Afrique des nations]. »
p Le 8 août 2014, lors de son premier match de Ligue 1 au sein du club parisien. n o 2868-2869 • du 27 décembre 2015 au 9 janvier 2016
PORT DE SAN PEDRO
Nous bâtissons l’avenir avec optimisme, détermination et réalisme Le Port autonome de San Pedro, situé dans le Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire et mis en service en 1972, représente un pôle de développement stratégique des régions de l’ouest et du Sud-Ouest de la Côte d’Ivoire. Il l’est également en tant que port de transit pour le Mali et les régions forestières de l’Est, de la Guinée et du Liberia. Sa mise en service a favorisé le développement des plantations agricoles (café, cacao, hévéaculture, huile de palme…), l’implantation d’unités agro-industrielles et la croissance socio-économique de la région de San Pedro. ■ Trafic en forte progression L’activité portuaire de San Pedro représente actuellement plus de 40 000 emplois directs et indirects. Elle contribue à 5 % du Produit intérieur brut (PIB) de la Côte d’Ivoire. Le trafic de marchandises est en hausse constante. Il est aujourd’hui quatre fois plus important qu’en 2010. Ce progrès résulte notamment de l’optimisation de l’exploitation des infrastructures portuaires existantes grâce au renforcement des capacités de manutention et à un mode opératoire d’accueil des navires plus efficace. Hilaire M. Lamizana, Directeur Général du Port autonome de San Pedro
Ces résultats sont appelés à progresser significativement dans les années qui viennent, sous l’effet de la mise en valeur de son potentiel de développement et celle des importantes richesses agricoles, minières, forestières et minéralières de la zone d’influence nationale et sous-régionale du port de San Pedro.
Port stratégique pour l’ouest et le sud-ouest ivoirien, le Mali, la Guinée et le Liberia.
■ Nouvelles orientations Dans cet objectif, la Direction générale du Port autonome, a procédé, dès avril 2011, à la définition et à la planification de l’extension du port de San Pedro pour lui permettre de jouer pleinement son rôle d’« outil de développement géostratégique de la Côte d’Ivoire et moteur de l’intégration régionale ». Cette volonté a pris forme à travers l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan directeur de développement de terminaux portuaires dans le cadre d’un partenariat public privé (PPP), incluant, en alignement avec les programmes d’investissements publics, la réalisation de liaisons routières et ferro-
PUBLI-INFORMATION
viaires du port de San Pedro avec le Mali, la Guinée et le Liberia. La première phase de ce plan directeur a consisté, au cours de la période 2011 à 2014, à réaliser des travaux de réhabilitation et d’entretien des infrastructures, des superstructures et des équipements existants pour un montant de 10 milliards de F CFA afin d’optimiser l’exploitation portuaire, d’accroître les cadences de manutention et les volumes de trafics portuaires et d’initier des études d’extension du port de San Pedro.
■ Évolution du trafic de conteneurs au Port de San Pedro
3M
150 k
Imports
Entrées (EVP)
Exports Transbordement
Sortie (EVP) Transbordement (EVP
2M
100 k
1M
50 k
2010
2011
2012
2013
2014
2010
2011
2012
2013
2014
■ Quatre terminaux spécialisés La deuxième phase, d’un coût total de 400 milliards de F CFA prévoit, de 2015 à 2018, d’aménager une nouvelle zone industrialo-logistique de 150 hectares et de construire quatre nouveaux terminaux portuaires spécialisés. Ils seront dédiés, respectivement, au traitement de conteneurs, de produits industriels et chimiques, au stockage de produits pétroliers et gaziers et aux opérations d’exploration pétrolière au large de San Pedro. Les études détaillées de faisabilité de cette deuxième phase ont été lancées en septembre 2014 et se sont achevées au mois de juillet 2015. La troisième et dernière phase du plan directeur, d’un coût total de 550 milliards de F CFA, est relative à la construction d’un terminal minéralier, à l’horizon 2020, intégré à une voie ferrée reliant San Pedro à Man en vue du traitement des produits d’exploitation des gisements miniers de l’Ouest et du Nord de la Côte d’Ivoire. La réalisation de ce projet se fera à travers un contrat de type Build-Operate-Transfer (BOT).
Outil de développement de la Côte d’Ivoire et moteur de l’intégration régionale.
Port autonome de San Pedro Siège Social : San Pedro Tél. : (+225) 34 71 72 00 / 72 02 / 72 04 Fax : (+225) 34 71 72 15 Représentation Abidjan Tél. : (+225) 20 30 29 29
L’extension du port de San Pedro permettra de multiplier par cinq les recettes douanières perçues au port, de créer 50 000 emplois supplémentaires. Le développement des activités du port de San Pedro permettra une forte croissance du trafic, qui passera de cinq millions de tonnes aujourd’hui à vingt-cinq millions de tonnes puis à cent millions de tonnes.
/ 29 24 Fax : (+225) 20 30 29 30 Contact : pasp@pasp.ci www.sanpedro-portci.com
DIFCOM/FC - PHOTOS : Nabil Zorkot pour J.A.
■ Évolution du trafic de marchandises au Port de San Pedro
PME Côte d’Ivoire
HyperAccess Systems.
L’esprit d’Innovation des Télécoms de Côte d’Ivoire. RESTEZ TOUJOURS CONNECTÉ !
H
au besoin de son client. Elle est force de proyperAccess Systems, acteur majeur dans les Télécoms en Côte d’Ivoire, position et accompagne dans l’optimisation et les choix technologiques ses amorce son internationalisation et crée sa première clients des secteurs bancaire, filiale au Bénin qui rayonne sur assurance, bâtiment ou les le Togo et le Niger. Société indémédias. pendante créée en 2009, elle a Elle a su développer des projets innovants avec des solutions pour partenaires les opérateurs téléphoniques tels que MTN avec SMS qui permettent la gestion qui elle a participé à la création de l’éclairage publique en Côte du call center pour les élections d’Ivoire pour la Compagnie présidentielles de Côte d’Ivoire Ivoirienne d’Electricité ou à en novembre 2015. travers ses solutions de Mobile Référent en matière d’innovation banking pour la Bridge Bank. Telecom en Côte d’Ivoire avec Elle est aujourd’hui connue et M. Olivier Ban Kouakou, son équipe de R&D interne, elle reconnue à l’international et sur CEO et fondateur. possède l’expertise de s’adapter le plan national pour la qualité de
son travail et son expertise projet grâce aux nombreuses récompenses reçues. Avec ses 6 pôles d’expertise qui vont de l’optimisation de la facturation téléphonique à l’optimisation du réseau des opérateurs, des applications SMS (SMS Banking, mailing SMS, SMS Missed-Call …) à la téléphonie IP et de son expertise en Fibre optique jusqu’à la sécurité des infrastructures mobiles et immobiles, elle est engagée et soucieuse de son environnement. HyperAccess Systems a su s’imposer comme le spécialiste du développement technologique des moyennes et grandes entreprises. ●
Cocody Angré - 7e Tranche 10 BP 498 - Abidjan 10, Côte d’Ivoire info@hyperaccesss.com Tél. : Côte d’Ivoire : (+225) 22 42 98 61 Port.: (+225) 07 32 22 52 Tél. : Bénin, Togo, Niger : (+229) 21 32 56 56 / (+229) 61 06 81 81 www.hyperaccesss.com
Côte d’Ivoire OnBusiness (CIOB). Moteur de Recherche B to B.
Apave Côte d’Ivoire. La maîtrise des risques.
MOTEUR DE RECHERCHE DE RÉFÉRENCE DE CÔTE D’IVOIRE.
MAITRISE DES RISQUES-MISSION DE CONFIANCE.
C
C
ôte d’Ivoire OnBusiness est le moteur de recherche B to B qui permet aux entreprises de mettre en valeur la totalité de leur catalogue de produits et services. C’est une plateforme qui permet aux entreprises de développer des affaires en Côte d’Ivoire et à l’international. Les avantages de CIOB pour votre entreprise : • Fournir des informations à jour à vos clients. • Améliorer votre visibilité en ligne : faire en sorte que vos clients potentiels vous trouvent lorsqu’ils recherchent vos produits ou services sur internet. • Attirer davantage de prospects : augmenter le nombre 1
De gauche à droite : M. Fabien Nordmann (Fondateur de CIOB) et M. Salim Djide-Yal (Co-fondateur & CEO de CIOB).
de visites dans votre entreprise et générer de nouvelles demandes d’information. ●
08 BP 3869 Abidjan 08 Abidjan, Côte d’Ivoire Tél. : (+225) 22 00 23 23 info@eciob.com www.eciob.ci
réée en 1986, Apave CI, filiale du groupe APAVE INTERNATIONAL, a pour vocation l’accompagnement des opérateurs économiques pour qui la valorisation du potentiel humain et la maîtrise des risques sont des facteurs déterminants. Apave, c’est une expertise reconnue internationalement pour
M. Alain Lepetre, Directeur Général de Apave Côte d’Ivoire.
donner du sens à vos projets et promouvoir le développement et la performance des hommes et des organisations. L’entreprise intervient dans les domaines suivants : Inspection (levage, électricité, CND), Prévention incendie, Construction et Infrastructures, formation, conseil en organisation RH, essais et mesures. ●
Abidjan Vridi Cité Côte d’Ivoire apaveci@aviso.ci Tél. : (+225) 21 75 32 22 / 21 27 05 83 Fax : (+225) 21 27 05 68 www.apaveci.com
JEUNE AFRIQUE • PUBLI-INFORMATION PME CÔTE D’IVOIRE
PME Côte d’Ivoire
Spécial RD Congo
Oribat SARL. Aménageur Foncier et Promoteur Immobilier. ORIBAT, LE CHOIX CERTAIN !
O
ribat, Aménageur Foncier et Promoteur Immobilier agréé depuis 2007, est spécialisé dans la vente de terrains viabilisés et de logements de standing en Côte d’Ivoire. Dirigé par M. Sidibé Souleymane, en qualité de Gérant,
elle est aujourd’hui très connue et occupe une place de choix dans son domaine grâce à ses réalisations et son expertise. La problématique de l’immobilier étant essentielle dans la politique du gouvernement, Oribat contribue au programme présidentiel des logements sociaux et économiques. Ainsi l’année 2015 a vu la réalisation de 129 logements sociaux et économiques à Songon, route de Dabou et la livraison de 300 villas de la cité Don Mello 2 à Cocody Abatta. Les travaux de la cité Ori 2 sont en cours, les villas seront livrées en avril 2016. Oribat fait des heureux en livrant chaque année environ 300 logements, palliant ainsi les soucis de logements dans notre pays. Face à une population de plus en plus exigeante, Oribat a lancé ses programmes de
haut standing dénommés Ori Levis sur la route de Grand Bassam et les résidences Ori Safir à Cocody Abatta en bordure de lagune. Ses programmes offrent tout le confort et la sécurité recherchés. Bâties sur des superficies d’au moins 500 m², ces maisons de haut standing ont une architecture moderne dans un environnement privilégié. A travers la panoplie de projets nouveaux qui verront le jour en 2016, Oribat offre un avenir plein d’espoir à tous ses clients. Oribat souhaite une très bonne année 2016 à toute la population ! ●
06 BP 6843 Abidjan 06, Côte d’Ivoire serviceclientoribat@gmail.com Tél. : (+225) 22 43 54 70 Fax : (+225) 22 43 01 52 www.oribat.ci
Sos Informatique Consultant. Cabinet conseil.
Ranch La Seguelaise. Produits de la ferme.
PLUS QU’UN CONSEILLER, NOUS SOMMES VOTRE PARTENAIRE DÉDIÉ !
LA SEGUELAISE: PÔLE DE COMPÉTENCES POUR RUMINANTS ET SYLVICULTURE.
N
L
ous développons, depuis 15 ans, un savoir-faire spécifique en matière d’architecture et de sécurité pour vos systèmes informatiques.
Nos principaux domaines d’expertise sont : intégrateurs de solutions, conseil de faisabilité, audit de sécurité, infogérance, maintenance et vente informatique. Nous intervenons, après audit, dans la mise en place d’un environnement informatique disponible, fiable, sécurisé, performant et adapté. L’accès sécurisé à vos informations et l’accessibilité de
vos données ou applications métiers sont des enjeux fondamentaux pour nous. C’est pourquoi nous développons nos expertises sur des technologies et solutions reconnues. Nous vous accompagnerons dans la construction d’un système d’information à votre dimension. ●
Immeuble SCI LES DUNES OUEST Treichville 09 - BP 4484 Abidjan 09, Côte d’Ivoire info@sos.ci Tél. : (+225) 21 24 18 64 Fax : (+225) 21 24 90 07
JEUNE AFRIQUE • PUBLI-INFORMATION PME CÔTE D’IVOIRE
e Ranch La Seguelaise est situé dans la région du Worodougou, à 10 Km de l’aéroport de Séguéla dans le villagedeBerekoro. LeWorodougou est une des 30 régions de la Côte d’Ivoire, dans le nord-ouest du pays. Il est installé dans un site entouré de belles collines sur plus de 317 hectares. Véritable ferme, il propose des produits tels que lait, fromage, crème, … grâce à son élevage de bovins nés, élevés et abattus dans le Worodougou. De plus, cet immense ranch peut accueillir des amoureux de la nature, car il possède des chambres d’hôtes et également des gîtes pour des séjours découvertes. Véritable ranch africain, La Séguelaise
souhaite diffuser le savoir dans le cadre de l’agriculture durable et du développement des énergies renouvelables. Venez découvrir notre site et faites l’expérience de « La Seguelaise » ! ●
Département du Worodougou Seguela République de Côte d’Ivoire spreveraud@leader-sheep.com faraka@aviso.ci Tél. : (+225) 07 62 88 72 / (+33) 6 15 42 75 20 www.ranchlaseguelaise.com 2