SEPTEMBRE 2020
MALI LE RÉCIT EXCLUSIF
DE LA CHUTE D’IBK NO 3092 – SEPTEMBRE 2020
CÔTE D’IVOIRE
2011-2020 : LE VRAI BILAN Spécial 24 pages
CONGO
LE COMPTE À REBOURS
14 pages
MAGHREB-TURQUIE
L’année où l’Afrique s’est réveillée
JEUNE AFRIQUE N O 3 0 92
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ANKARA POUSSE SES PIONS
ENQUÊTE
RIFIFI À LA CEMAC
RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE NOS ENTREPRISES FACE AU COVID-19
8 pages
INTERNATIONAL
QUÉBEC-AFRIQUE
Une diplomatie à l’économie
Depuis juin 2019, la Belle Province a officiellement « une vision » pour le continent. Une première, même si, un an plus tard, cette stratégie, plus économique que politique, est toujours en cours d’élaboration.
L
OLIVIER CASLIN
es signes d’un intérêt soutenu du Québec pour l’Afrique sont de plus en plus nombreux et de plus en plus visibles ces dernières années. En particulier au niveau politique, avec une « vision » en cours de définition et la nomination d’un chargé de mission pour le continent auprès du Premier ministre québécois, François Legault. Mais ils sont surtout économiques, à l’image des 45 missions commerciales organisées à travers le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest en 2019 ou de la présence, jusqu’alors rarissime, du continent lors de la 25e Conférence du Forum économique international des Amériques organisé à Montréal en juin de la même année. Invitée en tant que secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo avait
La secrétaire générale de l’OIF, Louise Mushikiwabo, et le Premier ministre québécois, François Legault, à Québec, le 11 juin 2019.
EMILIE NADEAU
qui roule
profité de cette tribune pour rappeler que « l’Afrique [devait] cesser d’être un sujet de charité pour devenir un vrai partenaire ». Un discours parfaitement en phase avec les préoccupations affichées par Nadine Girault, ministre des Relations internationales (lire p. 50-52), selon qui « le Québec veut faire évoluer son approche de l’Afrique pour passer d’une relation de coopération et de solidarité à une nouvelle phase de collaboration », économique en priorité. Constitutionnellement parlant, la province n’a guère d’autre moyen d’action sur le plan international que son soft power, la diplomatie étant dévolue à l’État fédéral. Pour se faire entendre, le Québec privilégie comme porte-voix l’OIF – au budget de fonctionnement de laquelle les trois provinces canadiennes membres (le Québec, mais également le Nouveau-Brunswick et l’Ontario) participent pour un tiers, même si la défaite de Michaëlle Jean, en 2018, reste toujours considérée comme un camouflet du côté d’Ottawa. À Québec, son remplacement par l’ancienne ministre des Affaires étrangères du Rwanda a davantage souligné le poids pris par le continent ces dernières années. Et pas seulement au sein des institutions francophones. « L’Afrique est l’avenir du monde et de la francophonie. En 2050, 60 % des 500 millions de locuteurs francophones seront africains, a récemment rappelé Nadine Girault. Si le Québec souhaite conserversoninfluencesurlafrancophonie, il ne peut ignorer le continent, ses enjeux, ses défis mais aussi ses opportunités. »
no3092 – SEPTEMBRE 2020
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INTERNATIONAL
QUÉBEC-AFRIQUE
ISSOUF SANOGO/AFP
LES ENTREPRISES QUÉBÉCOISES SONT TOUJOURS PLUS NOMBREUSES À LORGNER UN MARCHÉ AFRICAIN OÙ BEAUCOUP RESTE À FAIRE.
Le canadien Endeavour Mining Corporation détient la mine Ity Gold, située à Danané, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Ici, lors de son inauguration, en mai 2019.
Première Québécoise d’origine haïtienne nommée aux Relations internationales, Nadine Girault gère également le portefeuille de la Francophonie, ainsi que celui de l’Immigration depuis juin 2019. Soit l’ensemble des principaux leviers utilisés par le Québec pour bâtir son action extérieure, en dehors du volet économique, toujours administré par le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI).
Passerelle atlantique
L’aide au développement tient, depuis plus de cinquante ans, une place essentielle dans ce dispositif. Le gouvernement québécois met ainsi son expertise à disposition pour renforcer les capacités institutionnelles et démocratiques des gouvernements africains intéressés et reçoit chaque année d’importantes délégations en provenance du continent. La province s’appuie également sur les institutions de la Francophonie, notamment en matière de formation policière. Depuis 2019, existe en outre le Fonds d’investissement solidaire international du Québec (Fisiq), qui a pour objectif de participer au financement de projets écoresponsables dans les pays du Sud, à commencer par ceux du continent. « Nous élargissons ainsi les possibilités de financement des programmes de coopération technique dans lesquels nous intervenons déjà », explique Michèle Asselin, directrice générale de l’Association québécoise des organismes de coopération internationale
46
no3092 – SEPTEMBRE 2020
(Aqoci), qui gère ce fonds. Très investi sur les fronts de la jeunesse et de l’éducation, le Québec entend là aussi améliorer son offre, déjà très appréciée à travers le continent, comme l’illustrent les milliers d’Africains inscrits dans ses différentes universités. Le gouvernement vient pourtant d’envoyer un signal contradictoire en durcissant, le 22 juillet, les conditions d’accès des étudiants internationaux. Mais l’arrivée de Nadine Girault pourrait inverser cette tendance, jugée « contre-productive » par beaucoup dans une province qui compte depuis toujours sur son immigration pour pallier son manque chronique de bras et de cerveaux. L’éducation et la formation professionnelle étant citées parmi les piliers de la future « passerelle multisectorielle » qu’espère la ministre par-delà l’Atlantique, ces secteurs devraient faire partie des programmes « réévalués » dans le cadre de la vision québécoise. Nadine Girault a également promis que des consultations seraient menées sur le terrain pour mesurer la pertinence des actions de solidarité de son gouvernement en Afrique. Le tout avec, à terme, la mise en place d’un sommet Québec-Afrique alterné dont la périodicité reste à définir. Mais c’est encore en matière économique que les ambitions québécoises se font le plus sentir. D’abord pour doper des échanges commerciaux qui, bien qu’ils soient en faveur du Québec pour la première fois depuis 2019, ronronnent ces
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Canada
INTERNATIONNAL
QUÉBEC-AFRIQUE
ÉCHANGES COMMERCIAUX
En millions de dollars canadiens Export
Import
Total
PART DU QUÉBEC DANS LES ÉCHANGES COMMERCIAUX CANADIENS AVEC L’AFRIQUE En pourcentage
767 2 986
2015
34,1
2015
3 753 596 2016
3 057
29,9
2016
27,7
2017
3 654 668 2 109
2017
2 778 782 2018
1 428
25,1
2018
2 210 1 394 2019
28,2
1 337 2 731
Premier solde commercial positif pour le Québec en 2019
2019 Valeur en baisse avant rebond
Un ministère en pleine mutation
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no3092 – SEPTEMBRE 2020
PHOTONONSTOP VIA AFP
L
es institutions publiques québécoises chargées de soutenir le secteur privé et de favoriser l’investissement dans la Belle Province viennent de connaître une petite révolution. Le 18 juin, les équipes d’Export Québec, axées sur le soutien des entreprises à l’export, ont fusionné avec celles d’Investissement Québec (IQ), dorénavant seul interlocuteur du secteur privé. L’objectif : mettre en œuvre les orientations du gouvernement en matière d’économie. À lui de déterminer les secteurs économiques prioritaires, d’offrir son expertise et d’apporter son appui aux projets économiques les plus stratégiques, notamment à l’extérieur. En réorganisant les services au sein même du ministère de l’Économie
Les équipes d’Export Québec et celles d’Investissement Québec ont fusionné le 18 juin.
et de l’Innovation (MEI), les autorités québécoises espèrent accélérer les investissements des entreprises
québécoises, dans la province mais également en dehors, attirer davantage d’investissements directs étrangers (IDE) et enfin accroître et diversifier les exportations du Québec, notamment en direction de l’Afrique. IQ devrait bientôt être rejoint par son équivalent international, IQI, pour renforcer son rôle en matière de prospection sur les marchés étrangers. Il est également prévu que la présence mondiale de l’organisme s’étende. IQ compte aujourd’hui douze bureaux dans le monde (dont un tiers est situé aux États-Unis), mais encore aucun en Afrique. Une réalité qui pourrait rapidement changer si le gouvernement québécois veut avoir les moyens de ses ambitions sur le continent. O.C.
SOURCES : STATISTIQUE CANADA ; INSTITUT DE LA STATISTIQUE DU QUÉBEC.
dernières années (voir ci-contre). Ensuite pour accompagner les entreprises québécoises, toujours plus nombreuses à lorgner un marché africain où beaucoup reste à faire. Rien qu’en 2019, les services du MEI ont soutenu et conseillé 125 entreprises, tous secteurs confondus, établis dans seize pays africains. Après avoir réorganisé ses services au début de cette année (lire ci-dessous), le ministère cherche dorénavant à améliorer la visibilité des mécanismes de soutien proposés par la province aux compagnies québécoises, notamment les PME, « en structurant une approche globale », précise Alain Carrier, chargé de l’Afrique au sein d’Investissement Québec (IQ). En s’appuyant sur les trois représentations du Québec sur le continent, à Rabat, à Dakar et à Abidjan, IQ veut améliorer la prospection sur le terrain, répondre aux besoins constatés en matière de formation, faciliter les accès aux services et aux financements, « pour renforcer les relations existantes et en développer de nouvelles », reprend Alain Carrier. Plutôt que d’investir tous azimuts, le Québec entend se concentrer sur quelques pays. La Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Cameroun, l’Éthiopie, le Rwanda, ainsi que le Maghreb constituent donc des cibles de choix dans cette vision africaine, dont l’un des principaux objectifs consiste à assurer la diversification de l’économie provinciale et de ses opérateurs privés.
pertinence de la formation qu’elle a suivie à l’ENAP. « Cette formation va m’offrir énormément d’opportunités dans la progression de ma carrière », témoigne celle qui a l’intention de poursuivre son développement professionnel en suivant de nouvelles formations de l’ENAP.
Un accompagnement adapté aux besoins des États
L’ENAP L ENAP, ll’institution institution francophone francopho par excellence en management public Située à Québec, l’École nationale d’administration publique (ENAP) est la seule institution francophone d’Amérique du Nord spécialisée dans le domaine du management public. Elle déploie, depuis près de 50 ans, son offre de formation et d’accompagnement auprès des acteurs publics de l’Afrique francophone. Une approche de formation ancrée dans la pratique L’ENAP propose des formations intensives de courte durée sur divers thèmes du management public.
Selon monsieur Amara CAMARA, Directeur Général dans l’administration guinéenne; «l’ENAP a su démontrer sa grande compétence, que ce soit en appui à la mise en place de l’École Nationale d’Administration, au renforcement des mécanismes de coordination gouvernementale ou à la modernisation de la gestion des ressources humaines, l’ENAP a su démontrer sa grande compétence ». L’ENAP accompagne les administrations francophones et leurs agents, quels que soient leurs besoins. Renseignez-vous à : international.enap.ca
Madame Caroline OUEDRAOGO, (ci-contre) Cheffe de service dans l’administration ivoirienne, atteste de la
LES CÉGEPS SONT DES ÉTABLISSEMENTS D’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR SITUÉS AU QUÉBEC, CANADA LE RÉSEAU DES CÉGEPS, C’EST :
• •
PLUSIEURS PROGRAMMES DE BOURSES SONT DISPONIBLES POUR LES ÉTUDIANTS INTERNATIONAUX
48 établissements d’enseignement supérieur. Des programmes d’études de grande qualité développés selon l’approche par compétences qui assurent une adéquation entre les compétences acquises et les besoins du marché du travail.
•
Plus de 130 filières techniques supérieures menant à un diplôme d’État et comportant pour la plupart des stages en entreprise.
•
55 centres de transfert technologique qui ont pour mission d’accompagner les entreprises dans leur démarche d’innovation par la recherche appliquée et le soutien technique.
•
La réalisation de plusieurs centaines de projets internationaux touchant des volets diversifiés, incluant l’accompagnement technique d’établissements d’enseignement, la coopération internationale et le perfectionnement des ressources humaines. Pour en savoir plus : cegepsquebec.ca/jeune-afrique
JAMG - Photos : D.R.
L’ENAP réalise des mandats de service-conseil qui lui sont confiés par les acteurs publics.
INTERNATIONAL
Nadine Girault
Ministre des Relations internationales et de la Francophonie
La ministre, lors de la cérémonie d’ouverture de la 25e édition de la Conférence de Montréal, le 10 juin 2019.
« La crise sanitaire nous a démontré la nécessité de diversifier nos partenariats » PROPOS RECUEILLIS PAR OLIVIER CASLIN
N
adine Girault, 61 ans, est une nouvelle venue sur la scène politique québécoise. Après avoir fait toute sa carrière dans le secteur privé, essentiellement dans la finance, elle devient députée en octobre 2018, avant d’entrer quelques semaines plus tard au gouvernement du Québec pour prendre le ministère des Relations internationales et de la Francophonie. Cette Haïtienne d’origine, née aux États-Unis, vient également de
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récupérer le portefeuille de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration, depuis le mois de juin. Rencontre. Comment évoluent les relations entre le Québec et l’Afrique ? Nadine Girault : Nous entretenons
des relations avec le continent, surtout avec l’Afrique francophone, depuis les années 1960. Ces liens se sont approfondis au fil des décennies dans plusieurs domaines, du commerce à la formation professionnelle, en passant par la solidarité internationale et la culture. Ces dernières années, le gouvernement du Québec
s’est beaucoup investi en Afrique. Chefs de gouvernement et ministres s’y sont régulièrement rendus, accompagnés de délégations d’affaires, d’institutions ou d’organismes de la société civile. Cette présence nous permet d’approfondir nos relations politiques à travers le continent, ainsi que de soutenir nos entreprises. La crise sanitaire actuelle nous a démontré toute l’importance de diversifier nos partenariats, notamment avec nos amis africains. Le gouvernement québécois a lancé en 2019 sa « Vision Afrique ». Avec quels objectifs ?
CHRISTINE BOURGIER
RENCONTRE
L’Afrique se développe rapidement, tant sur le plan démographique que sur le plan économique. Conscient de cette marche en avant, le Québec a lancé, sur mon initiative, sa « Vision Afrique », stratégie à long terme visant à définir nos secteurs d’excellence et leur adéquation avec les besoins africains. Nous avons consulté nos entreprises, nos institutions et nos organisations actives sur le continent, afin de mieux cerner les défis auxquels elles sont confrontées. Cinq piliers ont été identifiés pour créer ce nouveau partenariat : l’économie, l’éducation, la culture et l’identité, la solidarité internationale et le renforcement des capacités institutionnelles. J’espère être bientôt en mesure de détailler davantage les fruits de nos réflexions ainsi que les moyens que nous comptons mettre en place pour soutenir cette « Vision ».
LA DIASPORA DYNAMISE NOS RELATIONS AVEC L’AFRIQUE. C’EST UN TRÈS BON AMBASSADEUR. Quel rôle peut tenir la diaspora africaine du Québec dans l’élaboration de cette « Vision » ?
Les communautés du Maghreb et d’Afrique subsaharienne sont en effet bien représentées au Québec, et nous souhaitons qu’elles jouent un rôle actif dans la mise en œuvre de cette « Vision ». La diaspora représente également un excellent ambassadeur du Québec en Afrique. Elles dynamisent nos relations avec le continent. Comment s’articulent les actions menéesàl’internationalparleQuébec avec la diplomatie canadienne, qui reste du domaine réservé d’Ottawa ?
Les provinces ont leurs propres compétences, exclusives ou
Québec, ville d’excellence pour les études supérieures francophones au Canada Venir étudier à Québec, c’est vivre l’expérience canadienne dans un milieu francophone et à l’économie dynamique tout en profitant d’un environnement particulièrement accueillant. Étudier à Québec, c’est accéder à plus de 700 programmes d’études supérieures, sur place ou à distance, dispensés par des professeurs compétents, dans des infrastructures modernes, avec une pédagogie axée sur l’apprentissage et l’expérience. C’est aussi plus de 10 établissements d’enseignement supérieur, offrant des diplômes reconnus internationalement : que ce soit pour de la formation continue, technique, universitaire et de recherche, votre diplôme vous ouvrira toutes les portes.
Des droits de scolarité abordables La ville de Québec, c’est aussi un coût de la vie avantageux par rapport à d’autres villes de la même taille et des droits de scolarité parmi les plus abordables au Canada et en Amérique du Nord. Nos diplômes sont reconnus à l’international et constituent un excellent tremplin professionnel. À cela s’ajoute un environnement particulièrement avantageux. Québec est taillée sur mesure autant pour les amoureux du plein air que pour ceux qui ne peuvent se passer des services d’une grande ville. La ville offre plus de 400 parcs et espaces verts, de nombreux plans d’eau, des centres de ski, de plein air et des parcs nationaux à proximité du centreville. La ville de Québec c’est aussi le plaisir de socialiser avec ses nombreux restaurants, ses cafés et ses pubs.
Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, Québec possède de nombreux théâtres, musées et salles de spectacles présentant des événements de grande qualité et de renommée internationale. Étudier et vivre à Québec c’est, enfin, se sentir en sécurité à n’importe quel endroit, à n’importe quel moment du jour ou de la nuit. La ville a l’un des plus bas taux de criminalité en Amérique du Nord.
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INTERNATIONAL
De nombreux étudiants africains décident de rester au Québec après leurs études (ici, à l’Université de Montréal).
partagées avec le gouvernement fédéral, dans le domaine de l’éducation, de la santé ou des ressources naturelles, par exemple. L’action du Québec est donc complémentaire de celle d’Ottawa. Nous travaillons ainsi en étroite collaboration avec les ambassades canadiennes dans les pays où le Québec est directement présent puisque nous disposons, en effet, de représentations dans 33 pays à travers le monde, dont 3 en Afrique : Dakar, Abidjan et Rabat. Quelle place tient la Francophonie dans le développement de vos relations avec l’Afrique ?
L’appartenance du Québec à l’Organisation internationale de la francophonie [OIF] est un atout très important dans le renforcement de nos liens avec le continent. Depuis plus de cinquante ans, l’engagement du Québec dans la francophonie institutionnelle occupe une place centrale dans l’action internationale
NOUS CHERCHONS À AFFERMIR LES LIENS ENTRE NOS ENTREPRISES ET LES GRANDS OPÉRATEURS AFRICAINS. 52
no3092 – SEPTEMBRE 2020
du Québec. J’ai d’ailleurs hâte de me rendre au sommet organisé l’an prochain en Tunisie, et sur lequel nous comptons beaucoup pour prendre les mesures propices à la relance postcrise sanitaire. Justement, est-ce que le Covid-19 a amené le Québec à revoir certaines de ses priorités en Afrique ?
La pandémie a confirmé les grands principes qui doivent guider notre action sur le continent. Des secteurs tels que la santé, les technologies de l’information et de la communication, dans toutes leurs applications, vont partout gagner en importance, et le Québec a beaucoup de choses à apporter à l’Afrique en la matière. Notre expertise dans plusieurs domaines de pointe, en matière d’environnement ou d’énergie notamment, cadre parfaitement avec les demandes exprimées par le continent. Pour rappel, le Québec a contribué, au début de 2020, au Fonds pour les changements climatiques en Afrique, mis en place par la Banque africaine de développement [BAD]. Une première pour la province. Quels sont, selon vous, les secteurs économiques québécois les plus porteurs en Afrique ?
Que ce soit dans le domaine des mines, de l’environnement, de l’énergie ou encore du génie-conseil, l’expertise des entreprises québécoises
est largement reconnue à l’international en général, en Afrique en particulier. Nous cherchons également à affermir les liens entre nos entreprises à fort potentiel et les grands opérateurs africains. L’approche québécoise est fortement appréciée par nos partenaires à travers le continent, qui peuvent constater notre volonté et notre capacité à adapter notre offre aux réalités africaines. Pensez-vous que les actions du Québec sont aujourd’hui connues et reconnues sur le continent ?
Nous disposons de solides réseaux d’influence dans de nombreux pays francophones. Nos actions de solidarité s’inscrivent sur la durée, et nous accueillons depuis des décennies de très nombreux étudiants en provenance d’Afrique, dont beaucoup décident de rester après leurs études. Les liens entre les Québécois et les Africains francophones sont donc nombreux et solides. Nous devons néanmoins redoubler d’efforts pour les approfondir. Grâce à la stratégie « Vision Afrique », à l’action de nos diasporas africaines au Québec et au travail important réalisé sur place par nos représentations, mais aussi par les différentes organisations et entreprises québécoises actives sur le continent, nous allons continuer à nous rapprocher davantage pour construire une véritable passerelle entre le Québec et l’Afrique.
AMÉLIE PHILIBERT/UNIVERSITÉ DE MONTRÉAL
RENCONTRE
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AVIS D’EXPERT
Réussir au Québec, une affaire de personnes et de réseaux C
Pour rejoindre cette dynamique, nous vous convions à la conférence intitulée « Les relations commerciales Afrique-Québec :
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réer de la valeur en connectant
croissance,de cultures rayonnantes et
nouvelle vision et
des visions d’affaires au-delà des
d’une jeunesse dynamique, l’Afrique
perspectives d’affaires » que nous
frontières pour un bénéfice mutuel,
reste trop méconnue des entrepreneurs
organisons pour le Réseau des Entre-
telle est notre ambition. De Montréal
canadiens et québécois.
preneurs et Professionnels Africains,
à Casablanca, d’Hanoï à Addis Abeba,
Qu’il s’agisse d’organiser des colloques
Le Groupe Engram accompagne en-
internationaux, monter des missions
trepreneurs et institutionnels d’ici et d’ailleurs dans la mise en œuvre de leur stratégie de croissance.
commerciales, accompagner une délégation ministérielle ou entrepreneuriale,développer la programmation de chambres de commerce : noussaurons
le 22 septembre 2020 qui réunira la MinistredesRelationsInternationaleset de l’Immigration du Québec,les ambassadeurs de cinq pays,le Président d’Investissement QuébecInternationalainsi qu’un parterre d’acteurs économiques.
Forte d’une population frôlant le milliard
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