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Maroc Benkirane : enquête sur un parricide

Dossier

Tendances N° 2969 • du 3 au 9 décembre 2017

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDAN NT • 58e année • n°

jeuneafrique.com

Macron en Afrique Sans filtre et sans tabou

TOGO

SOUS L’ARBRE À PALABRES

Spécial 18 pages

IBK

Terrorisme, Barkhane, migrants, gouvernance, présidentielle 2018, famille, santé… Le chef de l’État livre sa part de vérité.

« Le Mali est une digue. Si elle rompt, l’Europe sera submergée »

ENTRETIEN EXCLUSIF

ÉDITION INTERNATIONALE ET AFRIQUE SUBSAHARIENNE France3,80€•Algérie290DA•Allemagne4,80€•Autriche4,80€•Belgique3,80€•Canada6,50$CAN•Espagne4,30€•Éthiopie67birrs•Grèce4,80€•Guadeloupe4,60€ Guyane 5,80 € • Italie 4,30 € • Luxembourg 4,80 € • Maroc 25 DH • Martinique 4,60 € • Mauritanie 1200 MRO • Mayotte 4,60 € • Norvège 48 NK • Pays-Bas 4,80 € Portugal cont. 4,30 € • Réunion 4,60 € • RD Congo 6,10 $ US • Royaume-Uni 3,60 £ • Suisse 6,50 FS • Tunisie 3,50 DT • USA 6,90 $ US • Zone CFA 2000 F CFA • ISSN 1950-1285



Sida

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TOMMY TRENCHARD/MSF/PANOS-REA

Focus

Prévention Un dépistage encore trop tardif

Un poste de distribution d’antirétroviraux à Kinshasa (RD Congo).

Si le continent est engagé sur la bonne voie, les acteurs de terrain sont formels : il faut repenser la stratégie de lutte contre la maladie en misant davantage sur la détection. CLARISSE JUOMPAN-YAKAM

U

n lundi ordinaire au centre de traitement ambulatoire (CTA) de l’hôpital Fann, dans le sudouest de Dakar. Comme tous les jours, on voit passer des homosexuels, des travailleurs du sexe, des usagers de drogues ou des mères de famille vivant avec le VIH. Ils seront 30, peut-être 45, à se voir délivrer des antirétroviraux (ARV) et à participer à des groupes de parole. À sa création, en 1998, ce CTA devait accueillir 250 personnes. Il en reçoit désormais plus de 4 200. Une fréquentation en augmentation, saluée par les spécialistes comme une réelle avancée – elle témoigne de la croissance du nombre de personnes sous ARV sur l’ensemble du continent –, qui cache pourtant une JEUNE AFRIQUE

« c’est le levier qu’il faut renforcer en réalité moins réjouissante : la majorité des patients ne commence à fréquenter priorité pour espérer approcher l’objectif onusien des “trois 90” à l’horizon 2020. le centre que tardivement. « Plus de 60 % Que 90 % des personnes vivant avec le des malades arrivent à l’hôpital à un stade avancé de l’infection, avec une déficience VIH connaissent leur statut sérologique ; immunitaire si sévère que 30 % à 40 % que 90 % des personnes infectées soient en meurent, regrette le docteur Ndeye sous traitement ; que 90 % d’entre elles aient une charge virale, Fatou Ngom Gueye, directrice du CTA. Ce pourcenquantité de virus présent Plus de 60 % des tage, quasi identique à dans le sang, durablement Ouagadougou, Yaoundé indétectable. Mais les malades arrivent ou Bamako, prouve que tests sont, hélas, encore à l’hôpital à un le vrai défi, désormais, insuffisants et trop tarstade avancé de c’est celui du dépistage difs, notamment chez l’infection. précoce. » les hommes. » Selon les Pour le professeur chiffres de l’OMS, tous Serge Eholié, directeur pays confondus, trois du Centre de recherche en maladies fois plus de femmes que d’hommes se infectieuses et pathologies associées soumettent au dépistage, lors d’une gros(Cermipa) de Treichville, à Abidjan, sesse pour la majorité d’entre elles. Pis, N 0 2969 • DU 3 AU 9 DÉCEMBRE 2017


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370 000

Focus moins de 15 % des conjoints de femmes enceintes porteuses du virus effectuent le test. Les enfants aussi sont concernés. Médecin et chercheur en anthropologie à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) de Dakar, Bernard Taverne évoque le chiffre de 57 % d’enfants non dépistés au sein de fratries touchées par le VIH, d’après une récente étude menée au Sénégal. Il préconise d’intensifier et de diversifier les stratégies de dépistage sur le continent. « Poursuivre les campagnes d’information est inévitable ; encore faut-il les réadapter, réinventer les modes de communication, car les messages vieux de vingt ans sont inopérants. » Les spécialistes sont unanimes : mieux vaut privilégier une approche préventive au sein même des communautés, en impliquant davantage les personnes exposées aux risques. L’Union africaine a mis sur pied un programme de formation de 2 millions d’agents communautaires. Par exemple, dans un pays comme la Côte d’Ivoire, où on compte jusqu’à 5 000 grossesses non désirées par an, on pourrait impliquer des élèves dans leur milieu scolaire. Au Cameroun, l’Unicef accompagne les étudiants bénévoles du

nouvelles contaminations en 2016 en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale

6,1 millions

d’individus vivaient avec le VIH en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale et seuls 35 % avaient accès aux traitements antirétroviraux en 2016 En juin 2017, dans le monde,

20,9 millions

de personnes vivant avec le VIH accédaient à un traitement antirétroviral, contre 17,1 millions en 2015

et 7,7 millions en 2010

2 pays africains

figurent parmi les sept pays du monde qui ont atteint l’objectif d’accès aux soins fixé par l’ONU :

le Malawi et le Botswana

Club des jeunes pour la lutte contre le sida (CJLS) de la commune de Guider (Extrême-Nord) dans leurs actions de sensibilisation auprès des adolescents. Plus généralement, après avoir rendu

systématique le dépistage des enfants ayant un parent séropositif, les autorités camerounaises ont décidé de renforcer le dépistage à toutes les portes d’entrée des établissements de santé. Des responsables du programme international Onusida parient, eux, sur des dépistages massifs à court terme : en l’espace de quelques années, le prix d’un test individuel est passé de 45 à 3 dollars (de 38 à 2,50 € environ)… « Mais il ne suffit pas de dépister, encore faut-il mettre les personnes séropositives sous traitement très rapidement, indique Ndeye Fatou Ngom Gueye. L’un de nos problèmes en Afrique, c’est le délai, trop long, entre le dépistage et l’accès aux médicaments. On perd parfois des patients entre les deux. » Remédier à ce travers suppose aussi une prise en charge quotidienne de frais annexes tels que les examens biologiques ou le transport : « Recommandé par l’OMS depuis 2005, l’accès gratuit aux soins n’est pas effectif, note Bernard Taverne. Au Sénégal, le reste à charge pour une consultation de base est d’environ 10 000 F CFA [environ 15 €], ce qui est prohibitif compte tenu du pouvoir d’achat. » Résultat : les

Cameroun Des vigies contre la pénurie Depuis dix ans, l’observatoire Treatment Access Watch traque efficacement les dysfonctionnements du dispositif camerounais d’accès aux soins pour les malades du sida, de la tuberculose et du paludisme.

S

ur les 59 centres de santé sous surveillance au Cameroun, moins de 2 % sont touchés par une rupture d’antirétroviraux. C’est le constat établi par le Treatment Access Watch (TAW) dans son rapport hebdomadaire du 3 novembre sur l’accès aux soins dans les structures médicales du pays. Le document indique aussi la proportion de tests VIH indisponibles ou celle des surcoûts pratiqués pour certains examens. Ces dysfonctionnements sont observés par le réseau de sentinelles de TAW, composé d’associations mais aussi d’infirmiers, de N 0 2969 • DU 3 AU 9 DÉCEMBRE 2017

médecins ou de personnels administratifs d’organismes sanitaires ainsi que d’observateurs volontaires – quatre patients au moins par centre. Ces vigies sont présentes dans 80 structures réparties sur le territoire camerounais. Ainsi, plus de 78 000 patients sont régulièrement suivis. « Nous jouons à la fois le rôle de thermostat, en relevant les insuffisances sur le terrain, et de thermomètre en mettant l’information à la disposition des décideurs », commente Fogué Foguito, de Positive Generation, l’association de lutte contre le sida à l’origine de l’observatoire. Ces données sont ensuite remontées au TAW pour être

le terrain et constitue une analysées par des statisticiens puis publiées dans des rapalternative à nos évaluations, observe Jean-Louis Abena ports périodiques adressés Foé, le secrétaire permanent à plus de 2 000 destinataires. du Programme national de Parmi eux, les autorités lutte contre la tuberculose sanitaires du pays, dont le au Cameroun. ministre de la Même si nous Santé publique, 78000 observons un ou encore le problème de Fonds monpatients sont régularité de dial de lutte régulièrement ses parutions contre le sida, suivis par le et des limites la tuberculose réseau. dans l’étenet le paludisme. due de ses investigations, A L ERT ES. En une décennie, le TAW est probablement dus à la modicité de ses moyens. » Cette devenu un outil d’aide à la décision pour la gestion de reconnaissance, qui ne fut pas facile à obtenir, s’assimile à ces infections. une victoire pour Positive « Cette initiative nous perGeneration. Ce n’est qu’en met de nous améliorer sur JEUNE AFRIQUE


Sida patients éloignés des centres de santé ou en situation de vulnérabilité sociale et économique sont enclins à interrompre leurs soins, ce qui peut annihiler l’efficacité des ARV chez certains. On estime que, à quarante-huit mois de traitement, entre 25 % et 36 % des personnes sont en échec thérapeutique en raison de modes de prise en charge inappropriés.

JEAN PIERRE KEPSEU

EFFORTS. Militant associatif et consultant au Cermipa de Treichville, le docteur Jean-Marie Masumbuko pense que la victoire contre cette épidémie passe par le respect du triptyque « dépistage précoce, accès immédiat aux traitements et contrôle de la charge virale ». Seul moyen d’évaluer l’efficacité d’un traitement et de l’adapter si nécessaire, ce dernier examen reste encore très coûteux – entre 30 000 et 40 000 F CFA dans un laboratoire privé – et requiert une grande expertise. En Côte d’Ivoire, seuls 20 % des malades sous ARV ont pu un jour mesurer leur charge virale. Initialement pratiqué dans la seule ville d’Abidjan, le contrôle s’effectue dans la plupart des grands centres urbains depuis deux ans, grâce au concours des bailleurs de

fonds. Mais un seul prélèvement annuel directeur exécutif de Positive Generation, est autorisé par adulte, contre deux par le Camerounais Fogué Foguito estime enfant, là où il en faudrait un tous les que son pays a échoué à s’autofinancer : « Nos dirigeants doivent comprendre trois à six mois. que la lutte contre le sida exige d’abord Et on en revient toujours à la question des moyens financiers. « Les efforts des un financement national. » associations et des organismes monMême discours chez le professeur diaux de lutte contre le sida se sont Serge Eholié, pour qui les pays de la sousconcentrés sur les pays à région resteront fragiles forte prévalence comme face au sida tant que les La lutte contre les pays d’Afrique de l’Est fonds viendront en prioet d’Afrique australe, au rité du Fonds mondial et le sida exige détriment des régions cende partenariats bilatéraux. d’abord un trales et de l’Ouest, qui se « Je ne suis pas sûr de la financement retrouvent aujourd’hui à pérennité de l’ensemble national. la traîne », explique Jeande nos projets actuels, déclare-t-il. Il faudrait Marie Masumbuko. Ainsi, pour cela que nos pays en 2016, quelque 9,6 milaugmentent leurs contributions et que liards de dollars (8 milliards d’euros) ont été investis dans les deux premières nos partenaires, au minimum, conservent les mêmes niveaux de participation. » régions, contre 2,1 milliards dans les deux dernières. Si Michel Sidibé, directeur Prière entendue : dans le cadre de son exécutif d’Onusida, reconnaît qu’il y a programme de lutte contre le VIH/sida, un évident déficit à combler grâce à un la Côte d’Ivoire a, en 2017, sensiblement éventuel plan d’urgence, il souligne aussi augmenté son budget, passant de 4,2 milqu’une meilleure implication politique, liards de F CFA en 2016 à 21 milliards sur trois ans, dans le but notamment de institutionnelle et financière des gouvernements d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique multiplier l’achat des ARV. D’autres pays centrale est nécessaire. Militant et pourraient bientôt en faire de même.

À Yaoundé, l’hôpital de jour accueille les personnes malades du VIH.

2014 que l’observatoire obtient un premier financement de 700 000 euros de l’agence de coopération Expertise France afin d’essaimer dans tout le pays. JEUNE AFRIQUE

C’est en partie grâce aux alertes du TAW que le Cameroun est passé de ruptures fréquentes d’antirétroviraux à l’échelle nationale à de simples pénuries

occasionnelles. Selon les données de l’observatoire, 6,4 % des établissements de soin sous observation ont connu, l’année écoulée, des épisodes de rupture de traitement.

Un taux qui s’élevait à 20,6 % en 2013, et à 18,8 % en 2014. « La pénurie de médicaments était monnaie courante dans la première moitié de la décennie passée. Il existe désormais un stock de sécurité de six mois de traitement contre le VIH, et le dispositif fait l’objet d’un suivi permanent de notre part », se réjouit Fogué Foguito. Le succès du concept a fait des émules dans d’autres pays d’Afrique francophone. À tel point que le Fonds mondial subventionne désormais une ONG américaine, la Coalition internationale pour la préparation au traitement (ITPC), afin qu’elle duplique l’expérience dans une trentaine de pays, dont 11 du continent tels que le Bénin, la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Mali, le Sénégal ou encore le Togo. OMER MBADI, à Yaoundé N 0 2969 • DU 3 AU 9 DÉCEMBRE 2017

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Focus

TRIBUNE

Les vies humaines ne sont pas que des unités statistiques

FRED EBOKO Directeur de recherche à l’Institut de recherche pour le développement (IRD), directeur adjoint du Centre population et développement (Ceped), auteur de Repenser l’action publique en Afrique : du sida à l’analyse de la globalisation des politiques publiques, (Khartala, 2015)

L

e 14 novembre, le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme a élu son nouveau directeur exécutif. Le Britannique Peter Sands succède à l’Américain Mark Dybul. Un diplômé de la Kennedy School de Harvard, l’école d’affaires publiques de l’université, remplace un infectiologue. Une arrivée qui semble signer définitivement le tournant managérial du Fonds amorcé en 2012. Peter Sands était le président du groupe de travail international de la Banque mondiale sur le financement des activités de préparation aux pandémies. Ancien directeur exécutif de la Standard Chartered Bank, il a commencé sa carrière au sein du cabinet de consultants McKinsey & Company. Ce n’est pas un détail. Car ce que redoutait le Français Michel Kazatchkine, démissionnaire de la direction du Fonds en 2012, paraît se confirmer. Au moment de son départ, ce dernier avait notamment déclaré: « Je ne veux pas diriger la Banque mondiale du sida. » Un banquier avait alors assuré son intérim et mis en place le nouveau modèle de financement (NMF) du Fonds. À une gestion par la demande émise par les pays s’est substitué un mécanisme qui alloue une somme à chaque nation pour une période de trois ans, sur la base de calculs savants. Dans chaque pays bénéficiaire, l’instance de coordination natio-

Le Fonds mondial doit rester un outil de solidarité internationale. nale (ICN) du Fonds rédige une « note conceptuelle » dont l’acceptation déclenche la subvention. L’ICN comprend les pouvoirs publics, les partenaires internationaux, des organisations de la société civile et le secteur privé. Elle est suivie et évaluée par les experts du Fonds. Cela garantit-il la prise en compte des priorités telles que les autorités nationales les envisagent? Pas si sûr. La RD Congo en a fait l’expérience lors de la mise en œuvre du NMF, en 2013. En lieu et place du soutien aux orphelins que le pays préconisait, le Fonds a proposé le renforcement de la prévention de la transmission du VIH de la mère à l’enfant, par exemple. La priorité du NMF est accordée aux groupes sociaux les plus exposés aux infections. Ce sont « les populations clés » : les homosexuels et bisexuels, les travailleurs et travailleuses du sexe, N 0 2969 • DU 3 AU 9 DÉCEMBRE 2017

les usagers de drogue injectable. Mais au-delà du principe, il y a les réalités. Par exemple, financer la formation des professionnels de la justice contre la stigmatisation de certaines populations est possible au Botswana, mais peu probable au Cameroun en raison de la pénalisation de l’homosexualité et de l’homophobie ambiante. Reste que, sur le terrain, un certain pragmatisme s’instaure. Au Sénégal, les médecins chargés du suivi des homosexuels et bisexuels sensibilisent de manière informelle et amicale des juges, procureurs ou commissaires de police pour des raisons de santé publique. Les populations clés peuvent être bien représentées au sein d’une ICN sans que les projets qui leur sont destinés par ailleurs dans le pays ne soient facilités. C’est le cas au Cameroun, où les projets de recherche en santé publique sur ces groupes rencontrent des réticences liées au contexte juridique et politique. C’est moins le cas au Burkina, au Mali, au Sénégal. La gouvernance spécifique de chaque pays représente un élément déterminant qui explique les différences d’efficacité et de cohésion des ICN. Le Fonds mondial n’a pourtant pas attendu le tournant de 2012 pour enregistrer des succès. Depuis 2002, plus de 27 milliards de dollars (23 milliards d’euros) ont été déboursés pour lutter contre les trois pandémies (environ 50 % pour le VIH/sida, 32 % pour le paludisme et 18 % pour la tuberculose). Sur la même période, 22 millions de vies ont été sauvées, et une baisse de 30 % de la mortalité liée au VIH est relevée dans les pays où le Fonds investit. Le programme 2017-2019, qui prévoit de sauver 14 millions de vies avec 14 millions de dollars, ne saurait masquer une autre réalité : la réduction des financements. Si la France maintient bien son apport de plus de 300 millions d’euros pour les trois ans à venir, l’administrationTrump prévoit de baisser de 17 % sa contribution au Fonds, de 18 % le budget du programme de santé international américain et d’environ 30 % son aide internationale. Le paradigme économique coûts-bénéfices qui guide le Fonds mérite d’être débattu, en fonction de la définition que l’on donne à la notion d’« efficacité ». Les vies humaines ne sont pas que des unités statistiques. Aux États africains d’investir davantage dans la santé et à leurs alliés de maintenir la mobilisation. Le Fonds mondial doit rester cet outil inédit de solidarité internationale, né d’une belle idée de Kofi Annan en 2001. JEUNE AFRIQUE


COMMUNIQUÉ

Panafricaine du médicament Panaf

Pouvez-vous revenir sur la création de Panafricaine du médicament (Panamed) ? Panamed est née en avril 2012, à Dakar, de la volonté de six entrepreneurs*, désireux de mettre en place une agence dans le domaine de la promotion médicale et parapharmaceutique. Chacun est installé dans son pays d’origine, avec une centrale de coordination basée à Rouen. Panamed offre au continent un réseau structuré et présent dans 17 pays d’Afrique francophone. Sa direction générale est installée à Abidjan. Premier marché pharmaceutique d’Afrique subsaharienne francophone, la Côte d’Ivoire apporte une ouverture sur l’ensemble des pays de la sous-région. Quelles sont les différentes prestations offertes par Panamed ? Nous apportons toute une gamme de services aux laboratoires. D’abord, un suivi réglementaire, pour obtenir les différentes autorisations de mise sur le marché (AMM) qui permettront de commercialiser les produits sur le continent. Ensuite, la recherche de distributeurs pharmaceutiques, qui achèteront les produits et alimenteront les marchés à travers les grossistes répartiteurs et les pharmacies. Enfin, une force de vente exclusive ou multicarte, constituée de délégués médicaux qualifiés et expérimentés, ainsi qu’une très bonne connaissance du secteur pharmaceutiques. Nous intervenons également dans la formation postuniversitaire, en faisant participer des praticiens du continent, à des congrès et des colloques internationaux, dans le but de renforcer les capacités et d’améliorer les soins de santé en Afrique.

Au service de l’Afrique francophone

Quels médicaments proposez-vous et pour quelles clientèles ? Nous disposons de tous types de médicaments. Nous proposons bien sûr les produits en rapport avec les pathologies présentes sur le continent, en nous appuyant sur des équipes spécialisées, formées sur chacune de ces pathologies. Nous jouons également un rôle primordial dans l’accès aux médicaments dans nos différents pays, en recherchant les produits présentant le meilleur rapport qualité/prix. Pour cela, Panamed travaille en collaboration avec DS Promo, une société française, basée à Rouen, qui est notre lien direct avec les différents laboratoires. Elle nous aide à rassembler les informations sur les médicaments, à les analyser pour que nous puissions les rapporter à nos clients, composés des différents acteurs du secteur de la santé, les professeurs et médecins, les pharmaciens et les paramédicaux. Nous ciblons l’ensemble de la chaîne de prescription.

Nous voulons que le plus grand nombre de patients puisse avoir accès aux meilleurs soins

Abel Acolatsé, fondateur de l’agence Pharmacol et secrétaire général de Panamed nous en parle :

Quelle est votre stratégie de développement et pour quel objectif ? Nous cherchons à créer des partenariats avec des investisseurs en les amenant à s’installer sur le continent pour produire localement. Nous souhaitons également renforcer les capacités en vue d’aboutir à une meilleure qualité des soins sur le continent, en faisant participer un maximum d’acteurs de la santé à des colloques et à des cycles d’enseignement postuniversitaires. Notre but est de rendre les traitements médicamenteux moins onéreux sur le continent pour que le maximum de patients puisse avoir accès aux meilleurs soins.

Depuis sa création, Panamed est présente dans les pays suivants : Bénin l Burkina Faso l Burund l Cameroun l République Démocratique du Congo l République du Congo l Gabon l Guinée l Mali l Mauritanie l Niger l Côte d’Ivoire l Centrafrique l Rwanda l Sénégal l Tchad l Togo. Son réseau a permis la création de nombreux emplois dans ces différents pays.

Fati Kambiré, fondatrice de l’agence ACM Promotion et Présidente de Panamed, basée au Burkina Faso

Alexandre Tossou, fondateur de l’agence TCHM (To Cure Human Mainly) et directeur général de Panamed, basée en Côte d’Ivoire.

Abel Acolatsé, fondateur de l’agence Pharmacol et secrétaire général de Panamed, basée au Togo, au Bénin et au Niger.

Jean Kepnga, fondateur de l’agence P2M, présente au Cameroun, au Tchad et en République centrafricaine.

Kalil-Joseph Touré, fondateur de la Société de promotion médicale (SPM SARL), présente au Mali, au Niger, en Guinée et en Mauritanie.

Loïc Poaty, fondateur de l’agence COPROMO, présente en RD Congo, au Congo et au Gabon

www.panamedafrique.com


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