Pdf ja2976 du 21 janvier 2018 dossier mines

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UN AUTRE BÉNIN ? Spécial 22 pages

ALGÉRIE Chakib Khelil, les secrets d’un retour

DOSSIER MINES

NOUVELLE FORMULE

8 PAGES

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 2976 DU 21 AU 27 JANVIER 2018

Un quart de siècle après la mort du Vieux, ses descendants continuent de se disputer son héritage politique, mais aussi – et surtout – son fabuleux héritage financier. JA lève le voile sur les secrets d’un clan mythique.

Les Houphouët

Enquête sur une famille en or ÉDITION INTERNATIONALE ET AFRIQUE SUBSAHARIENNE

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France3,80€ Algérie290DA Allemagne4,80€ Autriche4,80€ Belgique3,80€ Canada6,50$CAN Espagne4,30€ Éthiopie67birrs Grèce4,80€ Guadeloupe4,60€

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Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mauritanie 1 200 MRO Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 4,80 € Portugal cont. 4,30 € Réunion 4,60 € RD Congo 6,10 $ US Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 6,50 FS Tunisie 3,50 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2000 F CFA ISSN 1950-1285



LACREATIOND'UN PRODUCTEURD'ORAFRICAIN DEPREMIERRANG Nous nous engageons auprès de nos employés, de nos actionnaires et des communautés des régions dans lesquelles on opère à créer une valeur durable.

4,000

MALI

Tabakoto Mine BAMAKO

EMPLOYES

Houndé Mine

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9.8Moz

Karma Mine OUAGADOUGOU

BURKINA FASO

RESERVES

15.4Moz

10-15Moz OBJECTIF DE DECOUVERTE SUR 5 ANS

RESSOURCES

630-675koz 2017 OBJECTIF PRODUCTION

Ity Mine & Projet CIL

Agbaou Mine

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10,090km² CONCESSIONS D'EXPLORATION

CÔTE D’IVOIRE

Bureau des Opérations

$850-895/oz 2017 OBJECTIF AISC

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B URKINA F ASO Industries extractives

Un puissant moteur de croissance et de promotion sociale Avec une nouvelle production d’or record en 2017, le secteur minier, principal pourvoyeur de recettes d’exportation devant le coton, a pris ces dernières années une place déterminante dans l’économie du Burkina Faso. Le pays regorge d’autres minerais exploitables dans le cadre d’un nouveau Code minier et d’un cadastre mis à jour.

Mine d’or de Houndé.

L

e Programme national de développement économique et sociale (PNDES), référentiel majeur du gouvernement burkinabè, prévoit d’augmenter la part des industries extractives dans le PIB de 7,9 % en 2015 à 10,2 % dès 2020. Tout laisse penser que cet objectif devrait être atteint. Cette part était déjà de 8,3 % en 2016, notamment grâce à la croissance de l’exploitation de l’or qui se poursuit.

tion excède les 65 %, loin devant celles du coton, dont le Burkina Faso est le premier producteur africain, et sa contribution aux recettes de l’État est d’environ 15 %. Alors qu’une seule mine industrielle était en fonctionnement en 2007, les investissements ont afflué d’Australie, du Canada, de Turquie ou encore de Russie pour porter aujourd’hui ce chiffre à onze unités.

≥ Le boom aurifère

Le Burkina Faso ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Quatre mines sont en construction et cinq nouveaux permis d’exploitation ont récemment été octroyés, de même que plusieurs permis de recherche. Le ministère des Mines et des Carrières, érigé en département

La production de ce minerai est passée de 0,362 à 45,6 tonnes entre 2007 et 2017, avec une croissance de 18 % entre 2016 et l’année suivante. Sa part dans les recettes d’exporta-

60 MILLIONS DE TONNES DÈS 2019 ?

La bonne gouvernance du secteur soulignée dans un rapport Le Burkina Faso se classe 20e sur 81 pays évalués par l’Institut pour la gouvernance des ressources naturelles (pétrole, gaz, mines) dans son « Indice de gouvernance 2017 ». Les enquêtes, qui ont concerné la période 2015-2016, classent même le Burkina premier parmi des pays à faibles revenus. L’indice se base sur la capacité des pays à créer de la valeur et à la gérer, l’accès des citoyens aux informations et les performances en termes d’État de droit et de lutte contre la corruption.


PUBLI-INFORMATION

autonome depuis 2017, exhorte les sociétés minières à franchir la barre des 60 tonnes produites en 2019.

DES FLUX D’INVESTISSEMENT INCESSANTS

• Dernière arrivée sur le marché, la société canadienne Endeavour Mining, qui exploite la mine d’or de Houndé, a produit en décembre 2017 son premier lingot. Le groupe a investi 247 millions d’euros pour une production attendue de 5,39 tonnes d’or par an sur dix ans. •Roxgold Sanu compte bientôt mettre en exploitation un second gisement, Bagassi Sud, à Yaramoko, pour produire 40 000 onces par an. L’entreprise canadienne a déjà investi 180 millions de dollars sur ce même site et lancé sa production en juillet 2016, avec un objectif de 100 000 onces par an sur dix ans. • La Société des mines de Sanbrado (Somisa), filiale de la junior australienne West African Resources, devrait mettre en exploitation sa mine à ciel ouvert en 2019. Le site contient 13,6 tonnes d’or exploitable sur une durée de sept ans. • La mine de Boungou devrait entrer en service au troisième trimestre de 2018. La société canadienne SEMAFO y a investi 148 millions de dollars.

≥ De l’or, mais pas seulement Hormis l’or, le Burkina dispose d’autres substances minérales à même d’intéresser les investisseurs. A titre d’exemples, on peut mentionner des quantités importantes de zinc, dont un site est exploité à Perkoa depuis 2013 par Nantou Mining, de manganèse (dans l’Oudalan et le Mouhoun), de phosphate (Tapoa) et des gisements de type kimberlitique, le diamant récemment découvert par le Bureau des Mines et de la Géologie du Burkina

Faso (BUMIGEB). Il existe des quantités non négligeables d’uranium et de cuivre et le pays regorge de substances de carrières, matériaux calcaires et sables siliceux. Dans son schéma de croissance à 7,7 % par an, le PNDES prévoit un maintien de la production de zinc à hauteur de 130 000 tonnes par an, alors que l’exploitation du manganèse devrait démarrer progressivement, avec une production qui atteindrait 1 250 000 tonnes en 2020.

UN MEILLEUR EFFET D’ENTRAÎNEMENT POUR UN SECTEUR CRÉATEUR D’EMPLOIS ET DE VALEUR AJOUTÉE

Les autorités veulent accroître leur production minière, mais de façon à ce qu’elle puisse avoir un effet d’entraînement sur l’emploi et les autres secteurs de l’économie, surtout au niveau local. Elles entendent ainsi promouvoir la petite mine mécanisée et mieux encadrer l’exploitation artisanale, une façon également de limiter les fraudes. L’Agence Nationale d’Encadrement des Exploitations Minières Artisanales et Semi-mécanisée sera opérationnalisée cette année à cette fin. Plus généralement, l’un des principaux objectifs du PNDES est de créer un tissu économique étoffé à même de fournir aux sociétés minières des biens et services de qualité, de manière à ce que l’industrie extractive devienne un véritable levier de croissance.

DES EMPLOIS ET DES ACHATS ALIMENTAIRES MULTIPLIÉS PAR DEUX

La part des entreprises locales dans la fourniture de ces biens, essentiellement alimentaires, se limitait à 14 % en 2015. Le PNDES ambitionne de faire passer cette proportion à 25 % en 2020. Le montant moyen des investissements locaux réalisés par les entreprises devra quant à lui passer de 2 milliards de francs CFA en 2015 à 5 milliards en 2020, alors que le nombre d’emplois locaux créés doublerait à près de 15 000 en 2020.

Un nouveau Code minier pour un partenariat plus équilibré En juin 2015, la Transition politique a réformé le Code minier de 2003 afin que le secteur participe mieux au développement du pays, tout en permettant de conserver un cadre d’investissement incitatif pour les entreprises. Dès la fin du mois de janvier 2018, l’essentiel des dispositions de ce code seront effectives. Les services du ministère des Mines et des Carrières finalisent les textes d’application qui seront adoptés en Conseil des ministres. Ils viendront renforcer les sept décrets déjà en vigueur et relatifs à : • l’adoption d’un modèle-type de convention minière ; • la fixation des redevances et taxes minières ; • la gestion des titres miniers ; • les modalités de perception des différents fonds miniers (dédiés au développement local, à réhabilitation et la fermeture de la mine, à la sécurisation des sites miniers artisanaux ou encore au financement de la recherche géologique et minière). ■

Un cadastre minier numérique Le taux de réalisation du processus d’informatisation et et de mise en ligne du cadastre minier était de 90% en décembre 2017. Au premier trimestre de l’année, celui-ci sera rouvert pour mieux servir les investisseurs. Une façon de remplir les objectifs du ministère des Mines et des Carrières en termes de compétitivité, de professionnalisme et de transparence. Dans le même temps, l’assainissement du portefeuille des titres miniers et des autorisations sera envisagé pour lutter sans complaisance contre toutes les formes spéculatives dans le secteur. ■

PRÉSIDENCE DU BURKINA FASO Direction de la Communication 03 BP 7030 - Ouagadougou 03 Tél.:+226 25 49 83 00 www.presidence.bf

DIFCOM/DF - PHOTOS : PRÉSIDENCE DU BURKINA FASO

≤ Roch Marc Christian Kaboré, Président du Burkina Faso et Sébastien de Montessus, PDG d’Endeavour Mining tenant le premier lingot coulé le 9 décembre 2017.


Dossier Mines

Les clés du modèle

RANDGOLD RESOURCES

Usine de la mine aurifère de Loulo, dans le sud du Mali.


Randgold Grâce à la maîtrise de ses coûts, le premier producteur d’or d’Afrique francophone a poursuivi sa croissance. Mais il doit souvent batailler avec les gouvernements pour préserver ses intérêts. CHRISTOPHE LE BEC

L

e 12 novembre 2017, lors du déjeuner parisien annuel de présentation de ses résultats au luxueux Hôtel de Crillon, Mark Bristow avait l’assurance de celui qui a fait de son groupe, Randgold, fondé il y a vingt-deux ans, le premier producteur d’or d’Afrique francophone, avec 1,25 million d’onces extraites en 2016. Du fait d’un cours du précieux métal qui a repris des couleurs depuis un an – 1 339 dollars l’once le 15 janvier –, son groupe enregistre 202,6 millions de dollars (171 millions d’euros environ) de bénéfices pour les neuf premiers mois de l’année 2017, un chiffre en hausse de 22 % par rapport à la même période en 2016. Grâce à une maîtrise de ses coûts de production, passés de 698 dollars l’once en 2014 à 618 dollars aujourd’hui, le groupe minier a poursuivi sa croissance pendant la chute des cours qui, entre 2013 et 2016, a décimé nombre de ses concurrents plus petits… et créé des possibilités de rachat à prix cassés pour le

patron sud-africain : au début de 2016, il a repris les activités de Kilo Goldmines en RD Congo, situées à proximité de sa mine de Kibali, et noué une coentreprise avec Alecto Minerals au Mali, près de son complexe extractif de Loulo-Gounkoto. Bristow se targue aussi d’une performance boursière de long terme bien au-dessus de l’évolution du cours de l’or, qui, selon lui, n’est pas le seul élément déterminant du sort de la compagnie.

Lignée de géologues

Pour expliquer le chemin parcouru depuis 1995, Mark Bristow estime que le plus important n’est pas ce que lui et ses équipes ont fait, mais ce qu’ils n’ont pas fait : « Nous n’avons pas investi dans des mines qui ont perdu de l’argent; et nous n’avons jamais cessé d’explorer le sous-sol africain, ni de regarder les occasions d’acquisition de gisement. » Magnus Ericsson, professeur d’économie minière à l’université de Lulea, en Suède, et consultant actif sur le continent, rappelle que « pour comprendre la réussite de Randgold il faut se souvenir que son fondateur est l’héritier d’une

LES 8 CHAMPIONS

Production sur le continent en 2016 (en onces) AngloGold Ashanti (sud-africain)

2,28 millions (dont 967 000 en Afrique du Sud) Randgold

1,25 million Gold Fields (sud-africain)

1 million

Acacia Mining (canadien)

830 000

Endeavour Mining (canadien)

584 000

Nordgold (russe)

492 000

IamGold (canadien)

452 000

Kinross (canadien)

366 000

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Dossier Mines RANDGOLD

LES MALIENS DE MARK BRISTOW

Le patron fondateur s’est entouré d’une escouade de cadres issus du premier pays dans lequel Randgold s’est implanté, le Mali, en 1995. Ils ont pris les positions au sein du top management de la compagnie

MAHAMADOU SAMAKÉ Directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest Ce juriste, qui fut l’un des rédacteurs du code minier malien, a été directeur pays pour Randgold à Bamako. Il était notamment chargé de faire le lien avec les autorités locales

CHIAKA BERTHE Directeur des opérations pour l’Afrique de l’Ouest Formé au Mali et en Australie, cet ingénieur pilote les sites miniers ouest-africains depuis 2015

PHOTOS : RANDGOLD

CHEIKH MAIGA Directeur des ressources humaines Ancien de Nordgold, formé à l’École normale supérieure du Mali, puis à l’Université du Cap, il repère les cadres africains capables de prendre en main les opérations du groupe

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TAHIROU BALLO Directeur du complexe de Loulo-Gounkoto Ancien de BHP Billiton, il est entré chez Randgold en 1999 et pilote le principal site minier malien depuis 2015

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lignée de géologues et d’ingénieurs miniers sud-africains, les plus expérimentés du continent dans l’or – la nation Arc-en-Ciel fut pendant des décennies le premier producteur mondial – et les premiers à explorer l’Afrique australe et l’Afrique centrale. Il a été l’un des dirigeants de Rand Mines, la plus importante compagnie d’extraction d’or sud-africaine démantelée, alors que les Sud-Africains blancs s’interrogeaient sur leur avenir dans l’industrie de la nouvelle nation Arc-en-Ciel. »

Histoire douloureuse

De fait, Mark Bristow le reconnaît, son parcours sud-africain précédant la fondation de Randgold a été essentiel pour bâtir sa stratégie en Afrique de l’Ouest, puis en Afrique centrale. « J’ai eu à piloter treize mines souterraines en Afrique du Sud, cela a été un apprentissage essentiel sur les plans technique mais surtout managérial et social, dans les négociations avec le syndicat minier sud-africain NUM. Cela m’a convaincu qu’on pouvait travailler de manière constructive avec les syndicats, dont les représentants siègent aujourd’hui dans chacun des conseils d’administration de nos sites miniers », explique-t-il. Reste que si le Sud-Africain est parti chercher des opportunités hors des frontières de son pays, c’est aussi parce qu’il estime qu’il est impossible de travailler de manière dépassionnée et efficace dans son pays d’origine, marqué par une histoire minière, raciale et coloniale douloureuse. Bristow, par ailleurs propriétaire de la compagnie sud-africaine Rockwell Diamonds, considère que les réglementations minières de Pretoria sont aujourd’hui destinées à « enrichir une nouvelle élite » – proche du pouvoir et de l’ANC – et non pas les mineurs et leurs familles. Si Randgold a démarré ses activités en dehors de la nation Arc-enCiel, c’est d’abord sur l’intuition que le sous-sol des pays francophones d’Afrique de l’Ouest situés à proximité du Ghana – appelé la Gold Coast sous la colonisation bri-

tannique – recelait, lui aussi, des quantités importantes d’or. « Il a été l’un des premiers à miser sur cette région, peu étudiée jusqu’alors, sauf par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM) français », reconnaît Magnus Ericsson, qui rappelle toutefois que ses débuts au Mali, après avoir racheté des licences de BHP Billiton, ont été chaotiques. Après l’ouest du continent, la compagnie s’est penchée une dizaine d’années plus tard sur l’Afrique centrale, avec l’acquisition des permis de Kibali, en RD Congo, site entré en production en 2013. « Nous continuons d’être à l’affût d’occasions dans deux zones géologiques : celle du plateau birimien ouest-africain, vieux de 2,1 milliards d’années, qui va de la Mauritanie jusqu’au Niger et à la Côte d’Ivoire ; et celle du craton congolais, avec ses roches de 2,7 milliards d’années, qui part du sud du lac Victoria, en Tanzanie, jusqu’au nord-est de la RD Congo », confie Bristow. Sur ces deux zones immenses du continent, Randgold s’intéresse aux permis en vente dans les pays où il se trouve déjà – Côte d’Ivoire, RD Congo, Mali et Sénégal – et reste en veille sur la Guinée, le Burkina Faso et, dans une moindre mesure, la Mauritanie et la Tanzanie. Mais il n’est pas prêt à aller partout. « L’acquisition de licences au Soudan du Sud ou en Centrafrique n’est guère à l’ordre du jour, du fait des questions sécuritaires », indique Mark Bristow. Pour Magnus Ericsson, ce qui fait la force de Randgold n’est pas d’être une junior d’exploration, mais l’un

LE GROUPE A PROUVÉ QUE « DES AFRICAINS PEUVENT GÉRER DES MINES AU NIVEAU DES MEILLEURS STANDARDS INTERNATIONAUX », AFFIRME SON PATRON.


des rares vrais « développeurs de mines » du secteur. « Randgold achète des gisements à un stade d’exploration avancé, quand il est sûr du niveau des réserves, ce qui limite ses risques de déconvenues. Mais c’est lui qui installe l’outil extractif et industriel. Le groupe n’a pas son pareil pour transformer un gisement en mine, c’est là qu’il crée le plus de valeur, et il n’a pas peur de le faire dans des pays réputés compliqués tels que la RD Congo », observe le spécialiste suédois.

Cadres locaux

Pour cela, Randgold s’appuie avant tout sur ses équipes africaines. « Quasiment toutes nos opérations sont managées par des cadres locaux que nous avons formés : tous nos directeurs pays – comme N’golo Sanogo, au Mali – et la majorité de nos patrons de site minier – comme Tahirou Bal-

lo, directeur général de Loulo-Gounkoto – sont originaires du pays (lire encadré ci-contre). Ce sont des personnes extrêmement brillantes, que nous avons envoyées se former en Afrique du Sud, au Royaume-Uni et en France », précise le fondateur de la compagnie, ancien professeur à l’université du Kwazulu-Natal, qui suit de près les parcours académiques de ses adjoints. Bristow affirme que cette politique lui vaut une fidélité de ses cadres, avec un faible taux de rotation de ses équipes, ce qui est loin d’être le cas avec des expatriés occidentaux. Et qu’elle coûte aussi moins cher. Le dirigeant, qui ne manque pas de faire valoir sa propre origine africaine, affirme, un brin grandiloquent, que sa compagnie est la première à avoir prouvé que « des Africains peuvent gérer des mines au niveau des meilleurs standards internationaux ».

L’UNION FAIT LA FORCE

Plutôt que de renchérir sur les mêmes gisements que ses grands concurrents, Randgold préfère coopérer. D’abord avec AngloGold Ashanti, géant sud-africain de l’or et premier producteur du continent, son partenaire depuis deux décennies, coactionnaire à Kibali et à Morila. Mais aussi avec le canadien Endeavour Mining, avec lequel il vient de lancer une coentreprise dans l’exploration en Côte d’Ivoire. Et quand il est en lice contre un adversaire – comme avec Kinross pour le gisement mauritanien de Tasiast, ou avec Acacia Mining pour la reprise d’actifs tanzaniens – il préfère se retirer de la course plutôt que de faire monter les prix.

C.L.B.

COMMUNIQUÉ

Newcrest rejoint l’International Council on Mining & Metals Le groupe Newcrest Mining Limited a le plaisir de porter à votre connaissance, suite à la publication de l’International Council on Mining & Metals (ICMM) le 2 novembre 2017, son admission au sein dudit Conseil. « L’admission de Newcrest en tant que membre de l’ICMM donne l’opportunité à notre performance d’avoir un standard de référence et d’apprendre de nos confrères ; mais aussi d’apporter notre propre expérience en soutien aux efforts de l’ICMM pour modeler les normes internationales de l’industrie » a déclaré M. Sandeep Biswas, Président Directeur Général du Groupe Newcrest. Le 2 Novembre dernier, M. Tom Butler, Président Directeur Général de l’ICMM déclarait, « Je me réjouis du fait que Newcrest soit notre 25ème compagnie membre et c’est avec grand plaisir que j’accueille le PDG du Groupe Newcrest M. Sandeep Biswas à la réunion du Conseil. Newcrest a démontré son engagement à respecter les normes de développement durable de l’ICMM dans ses opérations en Australie, en Papouasie Nouvelle Guinée, en Indonésie et en Côte d’Ivoire. » Constitué de 25 des plus grandes compagnies minières et métallurgiques au monde, ainsi que de plus d’une trentaine d’associations régionales et de matières premières, l’ICMM a pour mission d’améliorer la santé-sécurité, la performance sociale et environnementale de l’industrie minière et métallurgique. L’ICMM joue un rôle de leadership global dans le développement durable du secteur des ressources.

De gauche à droite : Le Président Directeur Général de l’ICMM, Tom Butler, félicitant le PDG de Newcrest, Sandeep Biswas, pour son admission au sein de l’ICMM.

Pour plus d’information, veuillez contacter : James Porteous Tél. : +61 (0)439 535 494 James.Porteous@newcrest.com.au


S. DAWSON/BLOOMBERG VIA GETTY IMAGES

Dossier Mines RANDGOLD

Mark Bristow, patron de Randgold, sur la mine d’or de Gounkoto, au Mali, en novembre 2013.

CHASSE AUX DÉPENSES

L’état-major de Randgold, piloté par Mark Bristow, patron mobile, est éparpillé entre Jersey, havre fiscal britannique où la compagnie est immatriculée, Londres et New York, où elle est cotée et où elle a des bureaux de représentation, l’Afrique du Sud, où le groupe dispose d’une base logistique et où il raffine son or, et une dizaine d’implantations minières sur le continent. Une organisation décentralisée, sans véritable siège, qui lui permet de limiter au plus bas ses coûts d’administration. Adepte des systèmes d’information à distance, Bristow affirme être en contact permanent avec ses équipes, recevant un rapport quotidien sur la situation de chaque projet ou mine, et discutant des mesures à mettre en place en cas de dérives dans la production, la logistique ou les coûts. C.L.B.

Chez Randgold, les cadres locaux sont les premiers à gérer la relation du groupe avec les ministres des Mines et autorités de tutelle, aux antipodes de ce qui se fait chez les concurrents Acacia Mining ou Kinross, dont les négociations sont pilotées par des Occidentaux qui ne passent que quelques années dans le pays. Pour mettre de l’huile dans ses rouages, le groupe a également invité dans son conseil d’administration deux anciennes ministres, l’Ivoirienne Safiatou Ba-N’Daw et la Congolaise Jeanine Mabunda Lioko. Et entretient avec les autorités un dialogue direct – qualifié de « brutal » par ses détracteurs – qui contraste avec le politiquement correct et le goût du secret prisés par les grands groupes miniers comme Rio Tinto, Anglo American ou AngloGold Ashanti.

100 millions d’euros de litige

La méthode directe ne marche pas à tous les coups. En RD Congo, Mark Bristow et ses équipes, membres actifs de la Chambre des mines du pays, ont fait campagne depuis 2013 contre le nouveau code minier, dont l’adoption, prévue initialement en 2015, a été retardée de deux ans du fait de cette mobilisation. Le texte a finalement été voté en première lecture par l’Assemblée nationale au début de décembre 2017, mais le groupe veut peser de tout son poids, en s’alliant notamment avec le géant suisse Glencore, présent dans le sud du pays, pour empêcher son adoption au Sénat.

RANDGOLD ENTRETIENT AVEC LES AUTORITÉS UN DIALOGUE DIRECT QUI CONTRASTE AVEC LE POLITIQUEMENT CORRECT PRISÉ PAR LES GRANDS GROUPES DU SECTEUR. En Côte d’Ivoire, où le code minier est au contraire considéré par Mark Bristow comme « le meilleur du continent », la société milite pour pouvoir acheter plus de dix licences d’exploration (la limite actuelle) et en faveur d’une accélération des procédures administratives, jugées trop longues, pour les compagnies déjà en exploitation. C’est au Mali que la compagnie fait face au litige le plus important avec les autorités. Bamako continue de réclamer des arriérés de taxes et royalties de plus de 100 millions d’euros, contestés par Bristow. Le contact n’est pas pour autant rompu avec les autorités. Randgold, dont les activités représentent près de 7 % du PIB malien, espère un arrangement à l’amiable pour éviter un arbitrage international. En attendant, si le bureau de représentation de Randgold à Bamako a temporairement été fermé en 2016, les exploitations minières de Morila et de Loulo-Gounkoto n’ont, elles, jamais cessé d’extraire l’or malien.

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Dossier Mines

BAROMÈTRE

Statu quo en vue pour 2018 ALAIN FAUJAS

L

L’or toujours en demi-teinte Le petit rebond de 2017 (+ 2 %) ne se confirmera pas en 2018. Tout

84

jeuneafrique no 2976 du 21 au 27 janvier 2018

OR

(dollar/once)

1 400 1 200 J F M A M J 2017

J A S O N D J 2018

concourt à faire reculer le cours du métal précieux : les moulinets de Trump font moins peur, il n’y a pas de guerre en vue avec la Corée du Nord, le prétendu État islamique est en déroute en Syrie comme en Irak, les taux d’intérêt américains sont en hausse. La Banque mondiale avance une baisse de 1 %. Ce qui ne réjouira pas l’Afrique du Sud, où les coûts de production sont en hausse et les investissements miniers en baisse.

La bonne dynamique du cuivre Dépasser les 7 000 dollars la tonne (5 500 dollars début 2017) est à la portée du cuivre. En effet, beaucoup d’investisseurs partagent les prévisions de la China Nonferrous Metals Industry Association, qui s’attend à ce que la montée en puissance de la voiture électrique fasse progresser la demande de cuivre raffiné de 38 000 t aujourd’hui à 280 000 t en 2025. Un risque de pénurie se profilerait à l’horizon 2030. La Zambie et la RD Congo en profiteront dès 2018… si elles parviennent à fournir à leurs mineurs l’électricité dont ils ont besoin.

L’aluminium boosté par l’appétit chinois La Guinée peut se frotter les mains ! L’appétit chinois pour la bauxite de qualité qui se raréfie dans l’em-

SOURCE : FINANCIAL TIMES

1 600

’année 2017 aura été bonne pour les matières premières minières. Selon le rapport publié par la Banque mondiale en octobre, les cours des métaux ont bondi de 22 % à la fin de l’année. Mais les prix des métaux précieux n’ont progressé que de 1 % en moyenne sous l’effet d’une moindre demande en or due à la hausse en cours des taux d’intérêt américains. C’est encore la Chine qui fait la pluie et le beau temps. Sa croissance a été plus robuste que prévu, et ses achats de métaux se sont fortement accrus en raison du ralentissement de sa production domestique, provoquée par la fermeture de ses usines les plus polluantes et les moins productives. Les métaux favorisés par cette appétence chinoise ont été le fer, le zinc et le nickel. À cause des incertitudes géopolitiques, les experts s’accordent sur la persistance d’une volatilité des cours dans les prochains mois. Et, dans l’ensemble, ils s’attendent à une année 2018 médiocre pour les produits miniers, en raison du ralentissement inéluctable de la conjoncture chinoise. L’agence Standard & Poor’s estime que l’offre et la demande mondiales s’équilibrent. C’est pourquoi elle table sur « des prix moyens globalement plats pour la plupart des produits de base métalliques et miniers en 2018 et en 2019 ». « À l’exception du minerai de fer, les prix des métaux devraient augmenter modérément en 2018 », estime la Banque mondiale.

pire du Milieu ne se démentira pas en 2018. Le géant américain Alcoa prédit même que la demande mondiale progressera de 8 % par an en moyenne d’ici à 2025. Passé de 1 700 dollars la tonne à un peu plus de 2 000 dollars en 2017, le prix de l’aluminium devrait poursuivre son ascension.

Le fer en quête de stabilité On connaît l’adage financier « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel ». Après une hausse de 85 % en 2016 pour cause d’une reprise de la demande chinoise, le fer a connu une année en dents de scie en 2017, frisant les 90 dollars la tonne pour terminer l’année aux alentours de 70 dollars. Malgré la forte teneur en fer des gisements guinéens, sud-africains, mauritaniens, libériens et sierra-léonais qu’affectionne la Chine, on prédit un calme plat pour 2018.

L’irrésistible ascension du cobalt 0,80 0,60

COBALT

(million de dollars/tonne)

0,40 0,20 J F M A M J 2017

J A S O N D J 2018

Ce sous-produit de l’extraction du cuivre est celui qui a le plus monté en 2017. « Son prix a doublé, à quelque 60 000 dollars la tonne, et cela explique les bons résultats de Glencore en RD Congo, pays qui détient un tiers des réserves mondiales », rapporte Philippe Chalmin, président de « Cyclope », la bible des matières premières. Son ascension est néanmoins suspendue au développement plus ou moins rapide de la voiture électrique, pour lequel le cobalt des batteries lithium-ion est indispensable.

SOURCE : FINANCIAL TIMES

Après une bonne année 2017, les prix des métaux devraient augmenter modérément.



Dossier Mines

VEDANTA

INTERVIEW

Deshnee Naidoo

Directrice générale, Vedanta Zinc International

« Le déficit de zinc va persister cette année »

Avec l’urbanisation des pays émergents, les appétits pour ce métal s’aiguisent. Vedanta, numéro deux mondial du secteur derrière Glencore, mise sur la mine de Gamsberg, en Afrique du Sud, pour augmenter sa production. Propos recueillis par GAËLLE ARENSON

étal peu connu, abandonné par le géant Anglo American en 2010 dans le cadre d’une cession d’actifs, le zinc refait parler de lui. Son cours s’est envolé, passant de 2 610,50 dollars la tonne le 10 janvier 2017 à 3 391 dollars le 9 janvier 2018. Soixante pour cent de la consommation de zinc, dont Glencore est le premier producteur mondial, est destinée à un usage anticorrosion pour les structures d’acier et les industries automobile et ferroviaire. Dopée par l’urbanisation des pays émergents et leur basculement vers des sociétés de consommation (synonymes d’achat de voitures, d’électroménager…), la demande mondiale n’a cessé de grimper, de 280000 à 560000 t par an (+ 2 %

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à 4 %). Le cabinet Wood Mackenzie prédit même des prix de 3854 dollars la tonne en 2018 et 4025 dollars en 2019. Aussi les appétits s’aiguisent-ils autour du métal, notamment en RD Congo, sur le gisement de Kipushi. Mais, cette année, c’est le numéro deux mondial, l’indien Vedanta, qui fera l’actualité avec la mise en production de la mine de Gamsberg, en Afrique du Sud, héritée d’Anglo American il y a sept ans. Directrice générale de Vedanta Zinc International (334 millions de dollars de chiffre d’affaires en 2016, 11,5 milliards de dollars pour la maison mère en 2017), Deshnee Naidoo répond aux questions de Jeune Afrique. Jeune Afrique: Selon vous, pourquoi le prix du zinc bat-il actuellement des records?

Deshnee Naidoo : Contrairement à celle d’autres métaux dont le cours monte en raison de la hausse de la demande, l’offre de zinc est structurellement limitée. Peu de majors travaillent dans le zinc. Rio Tinto, BHP Billiton, Anglo American n’y sont pas, ou n’y sont plus. Aussi, n’y a-t-il pas énormément de projets en cours. Quand les mines de zinc ont commencé à fermer, en 2015-2016, en Irlande ou en Australie, la pression s’est fait sentir du côté de l’offre. À cette époque, on a perdu environ 700 000 t de capacité au niveau de l’offre mondiale, pour un marché du zinc évalué à 14 millions de tonnes. La fermeture de ces mines a créé une relative pénurie, et le prix s’est envolé. D’autant que la mise en valeur du métal nécessite d’impor-


COMMUNIQUÉ

Guinée : SMB-Winning annonce un investissementt de 3 milliards de dollars US

Le consortium SMB-Winning, ac-

teur majeur du secteur de la bauxite en République de Guinée, a présenté le 30 novembre 2017 au Professeur Alpha Condé, Président de la République de Guinée, son projet de construction d’une raffinerie d’alumine en Guinée ainsi que d’une ligne de chemin de fer destinée à désenclaver le corridor de Boffa et à acheminer la bauxite vers la raffinerie et le port de Dapilon. L’investissement total prévu pour ce double projet est estimé à 3 milliards de dollars (USD). La phase d’études de faisabilité et d’impact social et environnemental commencera dès 2018 pour un début des travaux prévu en 2019. La phase de construction devrait créer 10 000 emplois et mobiliser les entreprises locales expertes en génie civil, carrière, constructions et services. La raffinerie sera installée à Dapilon, dans la Zone Économique Spéciale de Boké. « Cet investissement illustre nos ambitions pour la région de Boké et notre contribution au développement économique et social de la Guinée. Le secteur minier, avec l’agriculture, est le poumon du développement du pays et, dans notre démarche de mine responsable, doit s’attacher également à faciliter une redistribution locale des retombées, au service notamment des communautés, de l’éducation, de l’emploi et de secteurs prioritaires comme les agro-industries », détaille Frédéric Bouzigues, Directeur général de la Société Minière de Boké (SMB).

« La transformation locale des mattières premières est l’un des grands enjeuxx pour une croissance plus inclusive en Afriqu ue car elle permet de créer plus de valeur sur place tout en entraînant un début de diverssification économique. Cet engagement po our la Guinée démontre également notre confiance dans l’amélioration continue du climat des affaires et de la stabilité macro-économique du pays. Ce projet démontre aussi la complémentarité technique et financière de notre consortium francosino-singapourien pour mener à bien ce type de projets structurants », commente Fadi Wa z n i , P ré s i d e n t d u Conseil d’administration de la SMB, et PDG de UMS.

À propos de SMB WAP Fondé en 2014, le consortium SMBWinning regroupe trois partenaires mondiaux dans les domaines de l’extraction, de la production et du transport de bauxite : le singapourien Winning Shipping Ltd, armateur asiatique de premier plan ; UMS, une société de transport et de logistique présente en Guinée depuis plus de 20 ans ; Shandong Weiqiao, une société chinoise leader dans la production d’aluminium, forte de 160 000 employés et d’un chiffre d’affaires annuel de 45 milliards de dollars US. L’État de Guinée, partenaire et membre du consortium, est actionnaire à hauteur de 10 %. Le consortium a exporté 30 millions de tonnes de bauxite en 2017, ce qui fait de la Guinée le premier exportateur mondial de bauxite et du consortium l’un des contributeurs majeurs au produit intérieur brut du pays. D e p u i s s a c ré a t i o n , S M B Winning a investi plus de 1 milliard de dollars US dans ses activités extractives dans la région de Boké. Le consortium, qui emploie directement plus de 5 500 personnes a également construit et gère deux terminaux fluviaux. Pour plus d’informations, visitez smb-guinee.com

CONTACT PRESSE 35°Nord, agence de relations presse Nicolas TEISSERENC Email : nt@35nord.com Tél.: +33 6 18 09 66 90

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e consortium SMB-Winning va lancer dès 2018 les études de faisabilité en vue de construire une raffinerie d’alumine et une ligne de chemin de fer qui devraient voir le jour à l’horizon 2022.


Dossier Mines INTERVIEW

tants moyens financiers. Environ 50 % de la production mondiale est réalisée en Chine. Mais,aujourd’hui,ilmanquetoujours 700000 t sur le marché mondial?

Pour juger de l’état du marché, on regarde à la fois les volumes vendus et les capacités de production mises à l’arrêt. Le cours du zinc a commencé à chuter à la mi-2015, les opérateurs ont alors procédé à des fermetures progressives de leurs unités. Cela s’est ressenti au niveau des stocks mondiaux du métal, qui affichent leur niveau le plus bas depuis dix ans. On note un déficit de 200000 à 300000 t entre janvier et août 2017. Mais, depuis les douze derniers mois, les producteurs ont commencé à relancer leurs mines, en particulier Glencore. Aviez-vous anticipé la pénurie sur le marché du zinc?

Au Rajasthan [Inde], Vedanta génère plus de 1 million de tonnes de produits raffinés. Si on regarde les chiffres de production de Glencore, on tourne autour de 1,3 à 1,4 t par an. Vedanta se place juste derrière, en deuxième position. Nous avions anticipé le déficit actuel. Notre propriétaire [Anil Agarwal] était très optimiste concernant le zinc dès la fin des années 1990 et le début des années 2000. Aussi, quand l’opportunité Anglo American s’est présentée, en 2010, il a saisi l’occasion de s’emparer de ses actifs en Namibie (Skorpion) et en Afrique du Sud (Black Mountain/ Gamsberg). Vedanta a pu doper par ce biais sa capacité de production et, surtout, se diversifier, en Afrique. La concurrence du canadien Trevali Mining Corporation ne se fait-elle pas sentir?

Trevali sort des volumes bien moins importants que les nôtres. Après le Canada, ils sont arrivés en Afrique l’année dernière à la suite de l’acquisition des actifs burkinabè [Perkoa] et namibiens [Rosh Pina] de Glencore, qui au demeurant détient des parts de leur capital (25 %) et achète leur production. Concernant

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le projet Kipushi, d’Ivanhoe Mines, c’est un gisement d’une teneur exceptionnelle, mais la ressource n’est pas très importante, et il leur faut trouver un partenaire pour développer le projet. Comptez-vous mettre en valeur vos propres actifs en interne?

Nous suivons une stratégie de croissance organique. Nous avons investi davantage dans l’exploration de nos actifs existants afin d’étendre leur durée de vie. Gamsberg, notre projet phare en Afrique du Sud, qui doit prendre le relais de Black Mountain, va ainsi faire passer le potentiel annuel de 250 000 t à 400 000 t en trois à cinq ans. L’entrée en service de Gamsberg coïncidera donc toujours avec un manque de zinc sur le marché mondial?

Absolument. L’International Lead and Zinc Study Group anticipe un déficit en 2018, aussi nous travaillons dur pour que ce projet entre en production au milieu de cette année, comme prévu, afin de toujours pouvoir combler un déficit de l’offre.

IVANHOE MINES ET GLENCORE AFFÛTENT LEURS AMBITIONS

La société de l’emblématique Américano-Canadien Robert Friedland, Ivanhoe Mines, a bouclé le 13 décembre 2017 une étude de préfaisabilité pour l’exploitation (à 225 000 tonnes par an de concentrés), sous deux ans, du gisement Big Zinc Zone de Kipushi, en RD Congo. En août 2017, c’est Glencore qui concluait la cession de ses actifs africains de zinc, de tailles plus modestes (Perkoa, au Burkina Faso, et Rosh Pina, en Namibie), à Trevali Mining, afin de mieux les valoriser. Si la taille des réserves de Trevali ne le place pas (encore) dans la cour des grands, son potentiel d’exploration est prometteur, et les perspectives de marché sont florissantes. G.A.

LA FERMETURE DES SITES AUSTRALIENS ET IRLANDAIS A CRÉÉ UNE PÉNURIE AU NIVEAU MONDIAL. Pourquoi ce gisement n’a-t-il jamais été exploité depuis quarante ans?

Gamsberg dispose d’une importante ressource (240 millions de tonnes); sa concentration en zinc est faible (6 % à 6,5 % Zn) mais fiable. Ce projet nécessite beaucoup de capitaux. Il ne figurait pas dans les priorités d’Anglo American à l’époque. Mais dès que l’actif est passé sous le contrôle de Vedanta, nous nous sommes fixé comme objectif de le valoriser. Nous avons privilégié une approche par phases. Ainsi, au lieu de déployer d’entrée de jeu une capacité de traitement de 10 millions de tonnes par an de minerai brut pour une production de 400000 t de métal contenu en concentrés, nous avons opté dans un premier temps pour 4 millions de tonnes, pour un rendement de 250000 t. Concernant l’étape du raffinage et la production de lingots de zinc, votre raffinerie de Skorpion, en Namibie, réclame pourtant une remise à niveau?

À l’origine, il était prévu de convertir la raffinerie de Skorpion, moyennant 160 à 180 millions de dollars, pour traiter le minerai en provenance de Gamsberg. Mais, entre-temps, la durée de vie de la mine de Skorpion a été rallongée de trois années et demie, et le projet de mise à niveau de la raffinerie, suspendu (en attendant l’épuisement de la mine). D’autant que les frais de raffinage sont actuellement à des niveaux très bas en raison de la pénurie de zinc, ce qui ne rend pas rentable cette ultime étape de traitement. Nous avons décidé dans l’immédiat de vendre directement les concentrés, compte tenu de la tension sur le marché.


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Dossier Mines

CROISSANCE

Managem en quête de financements pour devenir un champion régional Portée par les très bons cours du cobalt, la filiale du holding royal SNI entend diversifier ses projets à l’international. Ce qui lui demande d’accroître ses investissements et de trouver des partenaires. EL MEHDI BERRADA, à Casablanca

evenir un leader continental ». C’est l’ambition martelée depuis la fin de 2017 par Imad Toumi, président du groupe minier Managem, 4,3 milliards de dirhams (environ 400 millions d’euros) de chiffre d’affaires en 2016, + 1 % sur un an. Fort d’une reprise des cours en 2017, le groupe minier marocain prévoit pour 2018 d’élargir l’enveloppe de ses investissements à 2,2 milliards de dirhams (contre 1,2 milliard l’année dernière) en se renforçant dans deux métaux qu’il juge porteurs: l’or, dont le cours a grimpé de 10 % en 2017 sur les marchés internationaux ; puis le cobalt, qui a, lui, progressé de 130 %. Fortement utilisé dans l’industrie chimique, le cobalt sert de plus en plus à la fabrication de batteries de smartphones et de voitures électriques. Et, grâce à ces marchés prometteurs, la hausse de la demande mondiale devrait se poursuivre. Or Managem n’en produit que 2 000 tonnes par an. Trop peu pour apparaître dans les radars des grands industriels. Mais le groupe a découvert des réserves qui viennent prolonger la durée de vie de ses gisements. À la fin de 2016, entre ses réserves et ses ressources, l’entreprise disposait de presque 18000 t. La production de cobalt devrait progresser d’au moins 30 % au cours des trois prochains exercices et représenter ainsi une part importante du chiffre d’affaires du groupe. Dans l’or, où l’entreprise nourrit aussi de grandes ambitions, son objectif est d’en produire 250000 onces à partir de 2020, soit 7 t par an, contre

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1,8 t à la fin de 2016. Des projections qui, selon un autre analyste, semblent « légèrement exagérées, car quelques gisements commencent à s’essouffler ». Il est vrai que la mine de Bakoudou, au Gabon, vit ses dernières heures, mais Managem a d’autres ressources. « Le site d’Étéké, au Gabon, est dans notre portefeuille depuis quelques années », observe Imad Toumi. Ce site, dont la production devrait démarrer au second semestre de cette année, pourra produire jusqu’à 1,5 t par an.

Conjoncture favorable

L’autre site qui apparaît comme l’un des plus prometteurs est celui de Tri-K, en Guinée, que Managem détient via l’une de ses filiales, à 40 %, aux côtés de l’État guinéen et de la société britannique Avocet Mining. Problème : « La valorisation d’un site demande un énorme investissement, parfois équivalent au chiffre d’affaires du groupe. C’est pour cela que Managem essaie de trouver des partenaires solides pour exploiter les permis qu’elle a dans son portefeuille », ex-

OPÉRATION DÉSENDETTEMENT

Pour assurer ses investissements, Managem s’était endetté jusqu’à 2,7 milliards de dirhams (244 millions d’euros) à la fin de juin 2017 et avait même frôlé les 4 milliards à la fin de 2016. En parallèle, le groupe a réalisé

DANS LE PORTEFEUILLE DU GROUPE MAROCAIN, DEUX SITES PROMETTEURS : ÉTÉKÉ, AU GABON, ET TRI-K, EN GUINÉE. plique un consultant. La construction de la mine commencera cette année. Selon les prévisions de l’entreprise marocaine, il sera possible d’y produire annuellement un peu plus de 3 t à partir de 2020. En plus de ce grand projet, une nouvelle mine verra le jour au Soudan en 2019. « C’est une politique assez ambitieuse, mais réalisable à condition de trouver les bons partenaires et d’en assurer le financement. La conjoncture leur est en tout cas favorable », lâche cet analyste financier. Les équipes d’Imad Toumi, diplômé de Polytechnique et passé par Areva et la société aurifère canadienne La Mancha, ont jusqu’ici su convaincre les investisseurs et inspirer confiance aux actionnaires.

une augmentation de capital de 973 millions de dirhams en 2017, en plus de la signature de l’accord avec Wanbao Mining, qui a renfloué les caisses de 56 millions de dollars (52 millions d’euros). C’est ainsi que le ratio d’endettement

s’est établi à 61 % à la fin de juin 2017, en baisse de 37 points. Pour optimiser son coût de financement à court terme, le groupe a opté pour une émission de billets de trésorerie qui peut atteindre 1 milliard de dirhams. E.M.B.


COMMUNIQUÉ

GÉCAMINES

LE RÉVEIL D’UN GÉANT

De gauche à droite : Bobine de câbles en cuivre aux laminoirs et câbleries à Lubumbashi. Déchargement de cuivre à Shituru.

Le Président Joseph Kabila coupe le ruban symbolique pour la réouverture du bâtiment rénové de GECAMINES aux côtés du Président du Conseil d’administration, Albert Yuma.

Le bâtiment rénové du siège social de GECAMINES à Lubumbashi.

419, boulevard Kamanyola Lubumbashi, République Démocratique du Congo Tél. : +243 99 70 31 931 Courriel : info@gecamines.cd

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epuis 1906, GÉCAMINES (Générale des Carrières et des Mines) se consacre à la prospection, la recherche, et l’exploitation des gisements miniers en République démocratique du Congo. Son savoir-faire s’étend au traitement des substances minérales provenant des gisements ainsi qu’à la transformation des produits provenant de ces traitements. Jusqu’à la commercialisation et la vente des substances minérales, tant à l’état brut qu’après traitement, et des produits de la transformation. D’entreprise publique, GÉCAMINES devient une Société commerciale en 2010. Héritière de l’Union minière du Haut-Katanga (UMHK) nationalisée en 1967, elle est la première société à avoir exploité le cuivre et le cobalt en RDC.

Le domaine exploité par GÉCAMINES s’étend au Sud-Ouest de la RDC, le long de la frontière avec la Zambie. Autour de l’axe routier majeur Lubumbashi-Likasi-Kolwezi, 21.000 km2 riches en cuivre, cobalt, zinc, charbon, étain, et diverses terres rares sont prospectés et exploités par la société. En plus des mines à ciel ouvert de Kamfundwa près de Kambove, et celles de Kamatanda près de Likasi, plusieurs usines de concentration et d’extraction métallurgique constituent la structure industrielle du groupe centre. Au groupe ouest, GÉCAMINES va construire un complexe industriel dans les carrières de Deziwa à proximité de la ville de Kolwezi. Dans sa course à la compétitivité, la direction de GÉCAMINES s’est engagée dans une profonde réflexion sur la refonte de ces unités. Pour faire face au défi de l’approvisionnement en électricité, un projet de centrale thermique est actuellement à l’étude. GÉCAMINES va également relancer son usine de production d’acide pour parer à l’insuffisante production en Afrique australe. La souplesse opérationnelle est inscrite dans l’ADN du groupe, qui a opté pour des directions décentralisées. Les trois sous-régions sont chacune gérée par un siège local, à Lubumbashi, Likasi et Kolwezi. Dans une même perspective, GÉCAMINES a pris le parti de s’appuyer sur un tissu d’entreprises locales. Une stratégie de sous-traitance destinée à recentrer les activités de la société sur l’exploitation et la production minières. Pas moins de 17 contrats de sous-traitance ont été signés en 2017 avec des PME spécialisées aussi bien dans le forage que le gardiennage. Ce processus de rationalisation économique s’accompagne du souci constant du lien entre les Grandes entreprises nationales

et les PME. GÉCAMINES n’ignore pas son rôle moteur de l’économie congolaise et contribue ainsi à entretenir et vivifier le tissu économique congolais. Dans les années 1990, la situation politico-économique avait contraint GÉCAMINES de se tourner vers des PME sud-africaines. La direction cherche aujourd’hui à renouer avec les opérateurs locaux et encourage leur développement. Elle a également pris la mesure du rôle social qu’implique l’ampleur de ses activités. Pas moins de 6 hôpitaux sont opérationnels sur la concession de GÉCAMINES pourvus de services spécialisés afin de répondre au mieux aux besoins des employés. 111 écoles regroupant plus de 35 000 élèves sont réparties entre les trois zones d’activités de la société, et l’entreprise accueille chaque année près de 1 000 étudiants pour des stages de recherche. Véritables pépinières, les écoles techniques et professionnelles assurent la formation de jeunes techniciens qualifiés, dont beaucoup rejoindront GÉCAMINES. La mise sur pied de ces équipements d’intérêt général, destinés aussi bien à la population qu’aux agents de GÉCAMINES et leur famille, ont pour la plupart été financés par le groupe.

Vue de l’une des salles de classe dans une école technique de GÉCAMINES à Kolwezi.

Séance de cours dans une école pour infirmiers de GÉCAMINES à Lubumbashi.

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Véritable pilier de l’économie congolaise, la société minière Gécamines vit depuis quelques années une réforme organisationnelle profonde destinée à la remettre sur les rails de la compétitivité. Sans oublier sa mission auprès des Congolais.


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AKAD, facilitateur d’échanges Grâce au dynamisme de ses filiales et à une politique de développement maîtrisé, le Groupe AKAD International s’est imposé comme le leader béninois de l’import-export et de la distribution de produits pétroliers. Aujourd’hui, le groupe entame une phase d’expansion régionale et continentale.

Arnauld AKAKPO, CEO du Groupe AKAD International.

SIÈGE SOCIAL

Quartier wansirou, Parcelle 191 - Lot : 351 BP : 1334 - PARAKOU République du Bénin Tél. : 97 50 27 23 Fax : 23 61 42 46 E-mail : secretariatakadpa rakou@groupeakad.com

lus importante métropole du Nord Bénin, idéalement située sur l’axe routier majeur du pays... ce n’est pas un hasard si c’est à Parakou qu’a choisi de s’installer le Groupe AKAD, spécialiste de l’import-export, de la distribution et du tourisme. En dix ans,AKAD a su faire évoluer ses savoir-faire et s’inscrire dans une dynamique régionale. Important pourvoyeur d’emplois au Bénin, AKAD s’appuie sur plus 1500 salariés (directs ou indirects) qui oeuvrent aujourd’hui au développement du groupe. Les nombreux prix internationaux remportés par AKAD récompensent la fiabilité de ses services et l’expansion continue de ses activités. Le groupe AKAD s’est renforcé grâce à certaines sociétés supports qui sont : AKAD & ITHIEL Holding SA basée à Casablanca (Maroc) qui s’occupe de la gestion opérationnelle des filiales, OCEAN AKAD INTERNATIONAL FZCO basée à Dubaï qui est la centrale d’achat du groupe et s’occupe du trading et de l’approvisionnement des filiales et SOCOTEB qui assure le transit pour le Groupe.

Véritable locomotive du groupe, la filiale JNP (Jehovah Nissi Petroleun SA) lancée en 2007 s’est imposée très vite comme un acteur national et régional majeur de l’importation, la réexportation, le stockage et la distribution de produits pétroliers et dérivés. les chiffres parlent d’eux-même : depuis sa création le capital de la société JNP SA est passé de 25 millions FCFA en 2007 à 1 milliard F CFA aujourd’hui. JNP a multiplié par 50 sa capacité de distribution de produits pétroliers,avec une centaine de stations-services et plus de 500 boutiques et kiosques

Le 25 Novembre 2017 à Cotonou, inauguration de la station service Prestige JNP.

Centre de remplissage de bouteilles de gaz domestique à Parakou.

répartis sur tout le territoire béninois. La société s’est engagée dans une politique exigeante d’entretien et de modernisation de son vaste réseau. En 2017, JNP a inauguré à Parakou un centre emplisseur de gaz qui lui permet de desservir en temps réel toute la région septentrionale du Bénin, et a mis en service 12 nouvelles stations modernes dans Cotonou. JNP commercialise aussi bien du carburant d’aviation que du Mogaz, du gasoil, du pétrole, du butane, du fioul, du bitume et les lubrifiants de marque ENOC (Emirates National Oil Company), qu’elle représente également dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest. Grâce à une autre filiale du groupe, SBTF (Société Béninoise de Transport et Fret),Akad assure le transport de produits pétroliers et peut s’appuyer sur un parc de plus d’une centaine de camions citernes et autres véhicules spécialisés. La vision à long terme des dirigeants d’Akad est marquée par la vocation régionale, et à terme continentale, du groupe. En plus de renforcer en continu ses capacités d’import-export et de distribution, AKAD a entrepris de diversifier son offre en se tournant vers un secteur en pleine expansion à l’échelle africaine : le tourisme. La SBTF Tours fournit aux voyageurs billets d’avion, services d’assurances, voitures en location et se charge des différentes formalités de voyage. Le souci constant des meilleurs prix pour ses clients est au centre de la démarche de SBTF Tours. Fort de ces succès, AKAD prend aujourd’hui son rôle d’acteur économique responsable très à cœur. Le groupe s’engage à distribuer des produits toujours plus respectueux de l’environnement pour offrir à tous la possibilité de vivre dans un cadre sain. Le développement de ses activités dans toute l’Afrique de l’Ouest contribue au dynamisme économique des pays où AKAD s’implante. Symbole de ce fort engagement social, la mise sur pied en 2011 de la Fondation Arnauld Akakpo (à but non lucratif, laïque et apolitique). Elle permet à AKAD de financer des projets éducatifs, environnementaux et médicaux, ainsi que des activités sportives, artistiques et culturelles destinées aux enfants les plus démunis. COMMUNIQUÉ

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