Pdf ja2983 du 11 au 17 mars 2018 dossier construction

Page 1

CRISE DU GOLFE

CAMEROUN Présidentielle : Biya puissance 7 ?

LE MAGHREB ENTRE DEUX FEUX

DOSSIER CONSTRUCTION Spécial 8 pages

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL NO 2983 DU 11 AU 17 MARS 2018

Iyad Ag Ghaly

L’homme qui défie la France Commanditaire de la plupart des attentats au Sahel depuis cinq ans, le chef jihadiste malien est la cible numéro un de l’armée française. Pourquoi n’a-t‑il toujours pas été neutralisé ? Enquête sur une traque sans fin. ÉDITION INTERNATIONALE

.

. .

.

.

. . . . .

.

.

. . .

France 3,80 € Algérie 290 DA Allemagne 4,80 € Autriche 4,80 € Belgique 3,80 € Canada 6,50 $ CAN Espagne 4,30 € Éthiopie 67 birrs Grèce 4,80 € Guadeloupe 4,60 €

.

.

.

. .

.

Guyane 5,80 € Italie 4,30 € Luxembourg 4,80 € Maroc 25 DH Martinique 4,60 € Mauritanie 1 200 MRO Mayotte 4,60 € Norvège 48 NK Pays-Bas 4,80 €

.

.

.

.

Portugal cont. 4,30 € Réunion 4,60 € RD Congo 6,10 $ US Royaume-Uni 3,60 £ Suisse 6,50 FS Tunisie 3,50 DT USA 6,90 $ US Zone CFA 2 000 F CFA ISSN 1950-1285



AFFIRMEZ VOTRE

PERFORMANCE

Depuis plus de 60 ans, les huiles et lubrifiants Champion sont spécialement élaborés pour maximiser le rendement de votre équipement industrie l : prolonger leur durée de vie, diminuer leur coût horaire et augmenter votre os position concurrentielle dans un environnement toujours plus compétitif. No os produits à la pointe de la technologie alliés à notre expertise technique et no oix services à haute valeur ajoutée font de Champion votre partenaire de cho pour ensemble bâtir votre succès.

Découvrez la gamme Champion sur www.championlubes.com

RELE AS E TH E F U L L P OTENTIA L


Dossier Construction VILLES NOUVELLES

Vision City, à Kigali, au Rwanda, a été construite en 2011.

V. FOURNIER/JEUNE AFRIQUE-REA

Un bilan mitigé


Afin de désengorger les métropoles et de régler les problèmes de logement, de nouvelles agglomérations fleurissent sur le continent depuis les années 2000. Mais ces grands ensembles tardent à tenir leurs promesses initiales. NELLY FUALDES

A

prè s une première vague amorcée dans les années 1960, les villes nouvelles ont connu, depuis le début des années 2000, un nouvel élan sur le continent : Kilamba en Angola en 2008, Vision City au Rwanda en 2011, Hope City au Ghana en 2013, Diamniadio au Sénégal en 2014… Rien qu’en 2017 ont notamment fleuri les projets Sèmè City au Bénin ou Yennenga au Burkina Faso. C’est du Maghreb, en 2004, qu’est parti ce mouvement. Tout d’abord au Maroc, avec de vastes programmes couvrant une dizaine de villes. « En 2001, le royaume était confronté à un vrai problème de logement. Et ce n’était pas quelques lopins par-ci par-là qui allaient régler la question », rappelle Ahmed Taoufiq Hejira, ministre chargé du Logement entre 2002 et 2012. L’Algérie a suivi en créant les villes de Bouinan, Boughezoul et Sidi Abdellah. Si la vague semble avoir gagné l’ensemble du continent, à l’exception notable de la Tunisie et de la RD Congo, le résultat est-il à la hauteur des ambitions de départ ? Rien n’est moins sûr : si, contrairement à Kilamba, restée vide pendant des années, les logements à prix attractif de Sidi Abdellah ont trouvé preneurs, l’enthousiasme n’est plus de mise. Plus qu’à des villes à part entière, c’est à des cités-dortoirs que ressemblent ces grands ensembles, souvent implantés à trente ou quarante kilomètres des métropoles et où l’activité économique et les services

publics tardent à s’installer. Résultat, ces villes désertées par les classes moyennes et aisées connaissent des taux de chômage record, enregistrent des embouteillages en direction des métropoles voisines et subissent une détérioration rapide de leurs infrastructures. « Certes, l’habitat insalubre a été fortement résorbé. Mais, pour que ces villes marchent, il aurait fallu envisager simultanément du logement, de l’emploi mixte et des transports », estime Pierre Signoles, spécialiste du Maghreb et professeur honoraire de géographie à l’université de Tours, dans l’ouest de la France.

Rendez-vous dans un siècle

C’est ce manque de coordination des facteurs, commun à plusieurs projets, qui empêche des bailleurs de fonds de participer à bon nombre de ces projets, assure Pierre-Arnaud Barthel, chef de projet de la division développement urbain au sein de l’Agence française de développement. Celle-ci finance pourtant, avec la Banque européenne de développement, l’écocité de Zenata, au Maroc, à hauteur de 150 millions d’euros. Néanmoins, tous les acteurs l’admettent : « On oublie qu’une ville met des années à se sédimenter pour devenir quelque chose », rappelle le chercheur Jérôme Chenal, enseignant à l’école polytechnique fédérale de Lausanne, qui donne rendez-vous « dans cinquante ans ou dans un siècle » pour faire le bilan des villes nouvelles africaines. Nouakchott, par exemple, créée de toutes pièces en 1957 sur le terrain d’un campement nomade, est une ville moderne et dynamique.

LE CAMEROUN TENTE AUSSI L’EXPÉRIENCE

Troisième acteur italien du bâtiment, Pizzarotti ambitionne, à la demande du gouvernement camerounais, de créer une ville nouvelle en 2026 à Mbankomo, à une vingtaine de kilomètres à l’est de Yaoundé. D’un coût global de 359 milliards de F CFA (environ 547 millions d’euros), le projet vise à construire 10 000 logements sur 200 ha. La première phase, financée à hauteur de 115 milliards de F CFA par la banque transalpine Intesa Sanpaolo, consistera à implanter une base industrielle de production de matériaux, dont des préfabriqués, et à édifier 1 000 logements sur trois ans. jeuneafrique no 2983 du 11 au 17 mars 2018

65


Dossier Construction VILLES NOUVELLES

Sénégal Diamniadio s’élève lentement mais sûrement Parmi les projets emblématiques du président Macky Sall, la ville nouvelle de Diamniadio, 2 000 ha, à 30 km au sudouest de Dakar et lancée en mai 2014, est en passe d’être achevée. En novembre 2017, elle était, selon le ministre chargé du Suivi du Plan Sénégal émergent (PSE), Cheikh Kanté, en visite sur le chantier, déjà construite à 80 %. « Il y a eu des contraintes, mais le travail évolue bien, expliquait-il. Des solutions vont être trouvées. Il n’y a pas de défaut de paiement, mais des lenteurs techniques et administratives. » L’entreprise sénégalaise Générale de travaux publics et de négoce (Getran) a procédé à la livraison des premières résidences. En revanche, SénégIndia, en partenariat avec Teyliom et les indiens Swaminarayan Vijay Carry Trade et Gorasiya Farm, n’en sont pas à ce stade. La palme de la rapidité revient au constructeur turc Summa Turizm, qui a réalisé en un temps record le Centre international de conférences Abdou-Diouf (Cicad) pour les besoins du XVe sommet de la Francophonie, tenu à la fin de 2014, ainsi que le deuxième hôtel Radisson du pays, inauguré le 6 décembre 2017. E n ava n c e s u r l e s délais contractuels, la

66

nouvelle cité ministérielle construite par Envol Immobilier Sénégal sera livrée, selon le maître d’œuvre, avant la fin de juin. Cœur de l’industrie manufacturière de la ville, l’une des deux plateformes industrielles intégrées est terminée et attend l’ouverture des premières entreprises. Dotée d’un hangar de 7 000 m2, elle pourra accueillir 60 sociétés sur 52 ha. Mais d’autres chantiers peinent à être finalisés dans les délais. C’est le cas du marché d’intérêt national et de la gare des gros-porteurs, démarrés

en mai 2016. Réalisés par la firme turque DM Holding , le s travaux auraient dû durer quatorze mois. Le tronçon DakarDiamniadio de 36 km du train express régional (TER) électrique, dont les travaux ont démarré en décembre 2016, progresse à marche forcée. Et pour cause. La mise en service de la première phase de ce chantier majeur du chef de l’État est prévue à la veille de la présidentielle, en janvier 2019. Noyau des infrastructures relatives à la composante « économie du savoir » du nouveau pôle urbain, l’université

LE PREMIER TRONÇON DU TER, CHANTIER MAJEUR DU CHEF DE L’ÉTAT, DEVRAIT ÊTRE MIS EN SERVICE À LA VEILLE DE LA PRÉSIDENTIELLE DE 2019.

jeuneafrique no 2983 du 11 au 17 mars 2018

Amadou-Mahtar-Mbow connaît des retards à l’allumage. L’établissement, qui devait initialement accueillir ses premiers pensionnaires à la rentrée de 2016, ne démarrera qu’en octobre prochain.

Data center

Si l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef ) a ouvert ses portes en juin 2017, le Parc des technologies numériques (PTN) de 26 ha, financé pour 70,61 millions d’euros par la Banque africaine de développement, attend toujours le démarrage de ses travaux, annoncé pour janvier 2016. Son exploitation était prévue en mars 2017. À ce jour, seul le data center de l’opérateur de téléphonie mobile Tigo Sénégal y est en activité.

En avance sur les délais contractuels, la cité ministérielle sera livrée avant fin juin.

SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA

AMADOU OURY DIALLO, à Dakar


‘‘

Eric Perben E General Manager de BIA Africa

Plus de 100 ans d’activité en Afrique

BIA se positionne comme un partenaire offrant des solutions complètes. Pouvez-vous nous en dire plus ? Notre objectif est effectivement de proposer une offre d’équipements complète correspondant à chacun des métiers de nos clients. Par exemple, les produits Komatsu, Sandvik et Bomag couvrent les besoins en travaux publics, et mines et carrières. Terex et Kone-

cranes couvrent les besoins des secteurs de l’industrie et manutention. Enfin, pour les besoins sur tous ces secteurs d’activité, BIA propose des solutions de productions d’énergie (avec les marques Cummins, TecnoGen, GreenPower) et de transport (avec Foton et récemment MAN). Mais au-delà des équipements, l’offre complète provient de solutions et de services à valeur ajoutée. Les besoins en service de vos clients ont-ils évolués ces dernières années ? Les clients demandent toujours des fondamentaux solides en termes de disponibilités de pièces de rechange et de rapidité d’intervention. Mais au-delà, ils attendent aujourd’hui d’un partenaire comme nous du conseil, du financement, de la formation et du data pour améliorer leur productivité. En contact avec nos clients, nous continuons sans cesse d’investir en moyens techniques et dans nos collaborateurs pour satisfaire ces besoins.

.

Pour en savoir plus: www.biagroup.com

La solution complète pour vos biens d’équipements

BIAGROUP.COM

COMMUNIQUÉ

La société BIA est active en Afrique depuis 1902. Selon vous, à quoi doit-elle sa pérennité? Je pense que nous la devons à deux éléments. Premièrement, nos clients nous font confiance : ils savent que les équipements que nous proposons sont de qualité. Deuxièmement, nos clients apprécient que nous soyons sur le terrain. Nous avons des installations dans plus de 15 pays d’Afrique. Et nous continuons à investir avec, par exemple, l’ouverture cette année de nouveaux ateliers techniques au Burkina Faso et en Zambie et dans un futur proche, le développement de nos infrastructures dans plus de 5 pays.


AL OMRANE

Dossier Construction VILLES NOUVELLES

Tamansourt, près de Marrakech, s’annonçait prometteuse.

Maroc Dix ans après, des objectifs non atteints EL MEHDI BERRADA, à Casablanca

C’est au début des années 2000 que le Maroc a mis en place son Schéma national de l’aménagement du territoire (Snat). Une feuille de route comprenant notamment l’édification de villes nouvelles. À l’époque, l’objectif assigné était de trouver une solution à la forte demande en logements dans certaines régions et de décongestionner les grandes agglomérations. La société Al Omrane, en tant qu’acteur public, s’est ainsi vu confier la gestion de quatre villes nouvelles : Tamansourt, près de Marrakech ; Tamesna, à côté de Rabat ; Chrafate, aux portes de Tanger ; et Lakhyata, au sud-ouest de Casablanca. D’autres projets similaires étaient pour leur part réalisés par la Caisse de dépôt et de gestion (CDG), bras financier de l’État, et par OCP. « L’État a mis à notre service une part importante du foncier public pour la réalisation de cette politique », rappelle le management d’Al Omrane. D’une superficie globale de plus de 4 300 ha, dont 600 consacrés à des pôles d’activités économiques, ces quatre villes nouvelles s’étaient fixé pour objectif

68

d’abriter à terme plus de 1 million d’habitants. L’investissement global a dépassé les 100 milliards de dirhams (8,8 milliards d’euros), comme le rappelle la direction de l’entreprise publique.

Piégées

Les débuts de Tamansourt et de Tamesna, entre 2007 et 2009, s’annonçaient prometteurs, mais l’engouement s’est estompé avec le temps. « L’expérience de ces nouveaux ensembles urbains commencés en 2004 n’a pas été sans embûches. Depuis leur lancement, les quatre villes avancent, mais pas

toujours au rythme souhaité », confesse le management d’Al Omrane. En effet, les populations qui y vivent ne sont pas satisfaites de l’offre et se sentent « piégées », d’après ce que nous ont confié des habitants de Tamesna. Le déploiement des infrastructures et des équipements publics a tardé, avant qu’Al Omrane n’en fasse une priorité en 2013. « À Tamesna, il n’y a presque pas de vie. Rien de tout ce qu’ils nous ont promis n’est en place, et nous attendons de voir si les dernières promesses seront tenues. Il est donc impossible de revendre

un logement », déplore un habitant. En dépit des plans de relance imaginés entre le bâtisseur public et le ministère de l’Habitat et de la Politique de la ville, ils ne sont pour le moment que 150000 habitants, répartis sur les quatre villes. La plus grande population réside à Tamansourt, qui accueille plus de 55000 riverains. Les travauxsepoursuiventdans quelques villes, et l’offre grandit au fur et à mesure. Pour le management d’Al Omrane, il est difficile d’apprécier la réussite de ces pôles urbains dix ans seulement après leur lancement.

LE BURKINA MISE SUR LA MIXITÉ SOCIALE Créée de toutes pièces par l’État en partenariat avec des promoteurs privés, la ville nouvelle de Bassinko, au nord de la capitale, a déjà livré ses premières villas. Ce sont 140000 maisons qui sortiront de terre. Mais c’est une autre opération immobilière d’envergure portée par la filiale du groupe CGE, fondé par l’entrepreneur Saidou Tiendrébéogo, qui voit le jour: la ville nouvelle de Yennenga. Un pool bancaire local appuie le projet, pour lequel CGE Immobilier assure avoir apporté 5 milliards de F CFA (7,6 millions d’euros). Le coût total des infrastructures du projet s’élève à près de 50 milliards de F CFA. Conçue pour accueillir jusqu’à 100000 habitants, Yennenga sera construite sur une superficie de 678 ha, à 15 km au sud de Ouagadougou. Les travaux de terrassement du site sont

jeuneafrique no 2983 du 11 au 17 mars 2018

achevés, et l’entreprise, qui indique avoir investi plus de 12 milliards de F CFA, met le cap sur le raccordement en eau et en électricité. Le plan architectural prévoit un boulevard, des commerces et des bureaux et, surtout, un parc d’attractions de 28 ha, ainsi qu’une tour et un complexe hôtelier. « Nous allons réaliser le projet sur quinze, voire sur dix ans. Nous voulons créer une ville dynamique, attractive, où l’on dort, s’amuse et travaille », explique à Jeune Afrique son concepteur, Christian Vandé Craen, patron de CGE Immobilier. Trois offres de logements – sociaux, économiques et haut de gamme – y seront disponibles à des prix compris entre 8,5 et plus 30 millions de F CFA. Yennenga sera aussi dotée d’une centrale solaire. NADOUN COULIBALY, à Ouagadougou


PARCE QU’UNE MACHINE RENTABLE epithete.net • JCB, Grahl photography, © Groupe CFAO tous droits réservés.

EST UNE MACHINE QUI PRODUIT

Pour vous permettre de travailler plus efficacement, CFAO Equipment, distributeur JCB, matériel de renommée internationale, vous assure en Afrique de l’Ouest et Centrale, la livraison et la mise en opération d’engins pour les secteurs Routiers, de la Construction, des Mines et des Carrières, et de la Manutention. Grâce à son service rapide effectué par ses techniciens qualifiés, CFAO Equipment intervient aujourd’hui sur plus de 2 000 unités, garantissant aux entrepreneurs une productivité maximale sur l’ensemble de leurs chantiers. CFAO Equipment est le partenaire qui vous accompagne et vous conseille avec une offre personnalisée et une réponse adaptée à vos besoins spécifiques. Ensemble, construisons vos projets de développement.

Your Success Stories, Our Achievement. JCB – Your Partner for an Intelligent and Progressive Future

cfao-equipment.com


Dossier Construction

INTERVIEW

Mohamed Bouzoubaâ

Fondateur de TGCC

« Notre levier de croissance se trouve au sud du Sahara » Avec l’appui du fonds Mediterrania Capital Partners, l’entreprise marocaine de BTP espère doubler la part de ses revenus en Afrique subsaharienne d’ici à 2020.

evenue en vingt-sept ans l’un des plus gros acteurs du secteur marocain du BTP, l’entreprise Travaux généraux de construction de Casablanca (TGCC), 2,8 milliards de dirhams (246 millions d’euros) de chiffre d’affaires en 2017, a été partie prenante dans de nombreux projets tels l’aéroport de Marrakech, deux gares de TGV (à Rabat et à Casablanca), le Grand Stade de Tanger, et participe à celui de la plus haute tour d’Afrique (220 m), qui sera livrée à Salé en 2020. Alors que les commandes publiques faiblissent dans le royaume, TGCC a accueilli en janvier un nouvel actionnaire à son tour de table, le fonds Mediterrania Capital Partners (MCP), qui a investi 550 millions de dirhams. Avec cet appui, TGCC entend doubler à 20 % d’ici à 2020 la part de ses revenus en Afrique subsaharienne. Son fondateur, l’homme d’affaires Mohamed Bouzoubaâ, a accepté de répondre à JA.

NAOUFAL SBAOUI POUR JA

Propos recueillis à Casablanca par EL MEHDI BERRADA

D

Jeune Afrique: Vous avez réalisé l’une des plus grosses levées de fonds de ces dernières années auprès de MCP dans

70

jeuneafrique no 2983 du 11 au 17 mars 2018

le cadre d’une augmentation de capital. Pourquoi ne pas avoir préféré une introduction en Bourse? Mohamed Bouzoubaâ : L’occasion

ne s’est pas présentée. Une introduction en Bourse est fortement envisageable, mais dans quatre ou cinq ans, quand nous serons prêts. Cette première ouverture de capital, à hauteur de 15 %, nous permet d’améliorer nos organes de gouvernance et de rehausser le niveau des standards avec lesquels nous travaillons. Quels objectifs vous êtes-vous fixés?

Avec le fonds Mediterrania Capital Partners, nous souhaitons une présence plus substantielle en Afrique, et nous avons besoin de financer nos futurs projets sur place. Honnêtement, nous avions un peu de mal à lever des fonds pour les grosses

opérations au sud du Sahara, telles que la construction d’un port ou d’un stade. Avec MCP à notre tour de table et grâce à la récente levée, nous avons acquis plus d’assurance. Comment comptez-vous accroître votre présence au sud du Sahara?

Nous sommes actuellement présents dans seulement deux pays et depuis moins de cinq ans. Au Gabon, nous avons réalisé et livré un projet immobilier pour le compte de l’État. C’est notre première expérience en dehors du Maroc. Nous avons aussi bâti un centre de formation à Libreville pour environ 1 000 élèves, offert par la Fondation Mohammed VI. L’activité a un peu faibli depuis quelques années au Gabon, contrairement à celle de la Côte d’Ivoire, où nous sommes


Le Réseau JA Delmas est fier de célébrer 8 5 a n s d e p a r t e n a r i a t a v e c C a t e r p i l l a r. Nous remercions tous nos clients de leur confiance.

VOTRE CONCESSIONNAIRE CAT EN AFRIQUE DE L’OUEST

®

NOS DOMAINES D’INTERVENTION · Construction & Infrastructures · Mining · Energy, Manufacturing & Services

NOTRE SAVOIR-FAIRE · Équipements & Pièces Détachées · Formation · Contrats de Service · Conseil & Support Technique · Financement · Occasion · Location · Nouvelles Technologies NOTRE RÉSEAU · Bénin · Burkina Faso · Côte d’Ivoire · Gambie · Guinée · Guinée Bissau · Mali · Mauritanie · Niger · Sénégal · Togo

Visitez-nous sur www.jadelmas.com © 2018 Caterpillar. Tous droits réservés. CAT, CATERPILLAR, BUILT FOR IT, leurs logos respectifs, la couleur «Caterpillar Yellow» et l’habillage commercial «Power Edge» ainsi que l’identité visuelle de l’entreprise et des produits qui figurent dans le présent document, sont des marques déposées de Caterpillar qui ne peuvent pas être utilisées sans autorisation.


Dossier Construction INTERVIEW

très dynamiques. Nous y avons déjà livré un hôtel trois étoiles à un client privé, et nous construisons un cinq-étoiles de 24 étages sur la baie de Cocody, en plus de la gare routière d’Abidjan et de quelques petits chantiers. L’ambition de TGCC est qu’en 2020 nos filiales subsahariennes contribuent à 20 % de notre chiffre d’affaires. Pour le moment, cette activité représente moins de 10 % de nos revenus. C’est là que nous irons chercher notre croissance. Nous espérons réussir une nouvelle implantation chaque année. Dans notre feuille de route, nous avons identifié une dizaine de pays qui nous intéressent, comme le Sénégal, le Cameroun, Djibouti ou encore l’Éthiopie. Nous scrutons l’ensemble des appels d’offres, notamment pour les gros projets en infrastructures. Quelques consultations sont en cours, mais nous n’avons pas eu de retours pour le moment. Comment la conjoncture, très peu favorable au secteur marocain des BTP en 2017, a-t-elle impacté votre bilan?

Nous n’avons pas encore tenu notre conseil d’administration, mais nous connaissons nos résultats dans les

UNE RÉSERVE FONCIÈRE IMPORTANTE

Mohamed Bouzoubaâ a créé il y a six ans une composante immobilière qui n’est présente qu’au Maroc. Malgré une conjoncture légèrement difficile, l’homme d’affaires se dit satisfait des résultats de cette petite filiale. C’est la composante BTP qui construit tous les projets, ce qui représente 10 % de son chiffre d’affaires. Selon son fondateur, TGCC Immobilier bénéficie d’une réserve foncière assez importante qui devrait faciliter sa croissance. 72

jeuneafrique no 2983 du 11 au 17 mars 2018

grandes lignes. Malgré une année assez difficile, effectivement, durant laquelle la commande publique a été très faible, nous avons réussi à consolider notre chiffre d’affaires, qui atteint 2,8 milliards de dirhams, pour un Ebitda [l’excédent brut d’exploitation] qui dépasse les 400 millions de dirhams. Notre dette nette a reculé, elle avoisinait les 400 millions de dirhams à la fin de décembre 2017, pour 500 millions de capitaux propres.

mois. Nous prévoyons aussi d’atteindre un chiffre d’affaires compris entre 3,5 et 4 milliards de dirhams en 2020. Malgré tout, les craintes de la profession concernant la crise du secteur demeurent. Les partagez-vous ?

Le péril rôde autour de la profession, qui est d’ailleurs le premier employeur au Maroc. Le nombre d’entreprises qui mettent la clé sous la porte grandit année après année.

LES PROJETS RÉALISÉS POUR LE COMPTE DE L’ÉTAT MAROCAIN REPRÉSENTENT ENTRE 30 % ET 50 % DE NOTRE CHIFFRE D’AFFAIRES. N’est-ce pas un niveau d’endettement inquiétant?

Pour une entreprise comme la nôtre, c’est très raisonnable. Nous avons plus de 1 milliard de dirhams en créances clients, ce qui couvre largement notre dette. D’autant plus que nous avons récemment effectué une augmentation de capital. N’êtes-vouspasfragiliséparlefaitque la commande publique est jusqu’ici votre unique levier de croissance ?

Depuis le début, les projets réalisés pour l’État représentent en moyenne entre 30 % et 50 % de notre chiffre d’affaires. Au cours des deux derniers exercices, le nombre d’appels d’offres a été réduit. Nous espérons que 2018 sera meilleure, car, oui, c’est ce qui nous permet d’assurer notre croissance annuelle. L’État a annoncé une belle enveloppe de 195 milliards de dirhams d’investissements en 2018. Croyez-vous à un sursaut de l’activité ?

Sur le papier, c’est encourageant. Les annonces faites par le gouvernement doivent maintenant être confirmées sur le terrain. Sauf que nous ne sommes qu’au troisième mois de l’année. Nous n’avons donc pas une grande visibilité. Notre carnet de commandes dépasse les 6 milliards de dirhams sur les dix-huit prochains

Nous nous attendons à ce qu’un contrat-cadre soit signé par la fédération et l’État, qui aura pour objectif l’organisation de tout le secteur. Qu’attendez-vous de l’État ?

La profession milite pour une généralisation de la préférence nationale lors des appels d’offres. Il faut tout simplement l’appliquer automatiquement à chaque appel d’offres. L’État pourrait par exemple choisir une entreprise marocaine même si son offre financière est 15 % plus élevée que celle d’un concurrent étranger. Le taux peut changer, et il dépendra de plusieurs facteurs à déterminer plus tard, comme la taille du marché. L’État a tout intérêt à accorder des marchés publics aux sociétés marocaines. Elles investissent lourdement localement. Leur gain est automatiquement réinjecté dans l’économie nationale, contrairement à celui des entreprises étrangères, qui vont en toute logique rapatrier les résultats. Ces dernières ne sont pas toujours meilleures que nous. D’ailleurs, quelques-unes parmi celles à qui l’État avait confié une grande partie de la ligne à grande vitesse ont failli à leurs engagements. Elles ont été remplacées par des entreprises marocaines, qui ont rattrapé le retard.


COMMUNIQUÉ 1. Frédérique OLIVIER,

AVIS D’EXPERTS

Associée du cabinet DS Avocats Responsable du département Droit Public des Affaires,

2. Issakha NDIAYE,

Avocat département Afrique du cabinet DS Avocats 1

2

Les Partenariats Public-Privé (PPP) véritable levier de développement des infrastructures en Afrique Harmoniser les textes et pratiques des PPP

Une harmonisation des textes et pratiques permettrait aux acteurs publics et investisseurs de capitaliser sur une définition et un socle communs aux PPP. Plusieurs initiatives permettent déjà de relever ce défi : le «Plan stratégique 2011-2020 et la Vision UEMOA», avec une directive communautaire sur les PPP espérée en 2018, la «Vision CEMAC 2025», les «lignes directrices Pour faire des PPP relatives aux PPP du un véritable levier de COMESA».

développement des infrastructures en Afrique, l’expérience montre que nombreux défis doivent être relevés.

Optimiser l’expertise des autorités publiques

Plusieurs niveaux de performance constituent des pré-requis : la planification et la priorisation des projets PPP d’infrastructures, la mise en place d’un fonds dédié aux études de faisabilité, la pratique systématique de l’évaluation préalable, garantie de l’efficacité des budgets publics, la maîtrise des aspects contractuels en vue d’une répartition équilibrée des risques, la mise en place d’unités PPP performantes et émancipées (...).

Diversifier les sources de financement

Comparés aux PPP à paiement public, les PPP concessifs, qui visent nécessairement des sec teurs marchands, impliquent généralement plus de moyens financiers des investisseurs privés. Au regard de la difficile mobilisation du financement (Pont HKB en Côte d’Ivoire) et des effets pervers dans le long terme de son externalisation totale, pourraient également être privilégiés : un préfinancement public et direct par le budget consolidé d’investissement (une partie de l’Autoroute à péage Dakar-Diamniadio), des emprunts obligataires sous-régionaux, des obligations spécifiques d’infrastructures (...).

L’e n g a g e m e nt d e s b a i l l e u r s mu l t i l atéra u x , s o i t p a r f i n a n ce m e n t d i re c t , s o i t p o u r s e r v i r d e l e v i e r a u x financements par les banques commerciales ou des fonds d’investissement doit également être favorisé.

Rassurer les investisseurs

Les investisseurs privés devront pouvoir trouver auprès des États africains la mise en oeuvre de mesures de : - atténuation du risque financier ou de paiement ; - limitation du risque politique ; - adoption d’une fiscalité et de mesures douanières incitatives ; - lutte contre la corruption.

Renforcer la place du secteur privé local dans les projets PPP

Pour intensifier le rôle des projets PPP dans le développement économique local, se révèlent utiles notamment : - les mesures légales organisant un accès privilégié du secteur privé local, incluant les PME et artisans, aux contrats de PPP ; - la mise en place d’un fonds de garantie des engagements financiers des entreprises locales. Si les défis sont nombreux, les PPP sont bien en marche sur le continent africain et l’acquisition du savoir-faire nécessaire à leur essor est devenue, aujourd’hui, une des préoccupations prioritaires des États.

DS AVOCATS 6 Rue Duret, 75116 Paris Tél. : (+33) 1 53 67 61 13 Email : afrique@dsavocats.com Frédérique Olivier : olivier@dsavocats.com Issakha NDIAYE : ndiaye@dsavocats.com www.dsavocats.com


Dossier Construction

INFRASTRUCTURES groupe italien au Cameroun. « Nous envisageons de nous implanter dans les infrastructures, le logement, l’hôtellerie », énonce Sam Thamin.

ADRIENNE SURPRENANT/COLLECTIF ITEM POUR JA

Unités de production

Le stade Paul-Biya d’Olembe, au Cameroun, accueillera la CAN 2019.

Piccini au stade de la diversification Présent dans 35 pays africains, le groupe italien, qui réalise plus de la moitié de son chiffre d’affaires sur le continent, mise sur la forte demande en béton préfabriqué. OMER MBADI, à Yaoundé

ans un coin de la cuvette boueuse qui dessine déjà les contours de la pelouse et de la piste d’athlétisme, une grue s’apprête à installer les premiers gradins du stade Paul-Biya d’Olembe, qui accueillera, avec ses 60000 places, les rencontres de la CAN 2019. Parallèlement, les fondations de l’hôtel, du centre commercial et des deux stades d’entraînement commencent à être posées. En cette matinée du 28 février, les remous de la démission du chef de projet, Marc Debandt, n’entament en rien la poursuite des travaux. « Il n’a pas apprécié l’arrivée d’un autre chef de projet pour diriger la deuxième équipe de travail mise sur pied. À travers cette décision, notre objectif est de gagner un mois par rapport à nos délais », précise Sam Thamin, le patron de Piccini Cameroun. Pris par les contraintes de temps imposées par la Confédération

D

74

jeuneafrique no 2983 du 11 au 17 mars 2018

africaine de football (CAF), le groupe italien a dû s’adapter. La construction d’une usine de production de béton préfabriqué à Akak, à une dizaine de kilomètres de Yaoundé, estimée à 18 millions d’euros, qui aurait retardé le début des travaux, est renvoyée à 2019. Pour l’heure, les préfabriqués viennent de Naples. Le projet du complexe sportif de la banlieue nord de Yaoundé, de 163 milliardsde FCFA(248,5millions d’euros), financé à 85 % par la banque Intesa Sanpaolo, quiseralivré en2020,constitue le premier jalon de la présence du

L’ENTREPRISE ENTEND MULTIPLIER LES PARTENARIATS DANS LES SECTEURS DE LA SANTÉ ET DE L’HÔTELLERIE D’ICI À 2020.

Au départ spécialisé dans la fabrication d’équipements et de machines de construction, Piccini, fondé en 1949 et dirigé par l’Italo-Érythréen Makonnen Asmaron, a discrètement bâti un réseau de distributeurs dans trente-cinq pays africains en diversifiant ses activités : cartographie, traitement des déchets, architecture et planification urbaine, génie civil, contrôle qualité et supervision des travaux, hôtellerie, énergie solaire… « Notre objectif est d’être présents dans les cinquante-quatre pays africains et dans tous les secteurs d’activité », assure Luciano Marcaccioli, qui dirige la branche Afrique depuis Pérouse. Le continent représente d’ailleurs 55 % des 715 millions d’euros du chiffre d’affaires 2017 de Piccini. Depuis quelques années, le groupe inclut le BTP dans son offensive continentale en misant, comme au Cameroun, sur le béton préfabriqué. Des unités de production ont ainsi été implantées en Guinée, en Érythrée, en Algérie, en Guinée équatoriale et au Soudan du Sud. D’autres le seront au Nigeria, au Ghana, au Liberia, en Zambie, au Kenya et en Égypte. Dans sa logique de diversification, le groupe transalpin entend multiplier les partenariats dans l’hôtellerie et la santé à l’horizon 2020. Deux villages touristiques sur des îles de la mer Rouge et trois hôtels à Accra, Lagos et Asmara sont prévus, ainsi que deux hôpitaux et une clinique en Érythrée, en Zambie et au Nigeria. En outre, deux usines de production d’héliostats (énergie solaire) verront le jour en Érythrée et au Maroc, et deux centres de traitement de déchets solides seront érigés en Érythrée et au Ghana. Une conquête qui fait fi de la concurrence des groupes français, chinois et même turcs. « Nous ne sommes en compétition avec personne, si ce n’est avec nous-mêmes », sourit Luciano Marcaccioli.


PUBLI-INFORMATION

Des matériaux de construction au service du développement économique et social de l’Afrique de l’ouest

Le Pont Henri Konan Bédié, ouvrage d’art moderne au cœur d’Abidjan

Douala, des échanges plus fluides grâce au 2eme pont sur le Wouri

Souapiti, le plus grand barrage de Guinée

Tout à la fois pont et autoroute, cette nouvelle voie rapide relie le nord et le sud de la capitale ivoirienne, rapprochant ainsi les deux communes de Riviera et Marcory. Le Pont Henri K o n a n - B é d i é s’é l a n c e d e p u i s u n échangeur sur le boulevard François Mitterrand pour franchir, sur un viaduc de 1,5 km de long, la lagune Ebrié qui baigne Abidjan. LafargeHolcim Côte d’Ivoire est fière d’avoir pu apporter son expertise à la réalisation d’un tel ouvrage. Le projet a nécessité 45 390 tonnes de ciment. Le tablier et les ouvrages auxiliaires ont été réalisés avec le CEM II 32.5 et le CEM I 42.5 (Ciment Bélier SuperPro), tandis que les pieux et piliers ont été réalisés avec du CEM III 32.5 (Ciment Bélier Duracim). Afin de fournir un service optimal, LafargeHolcim a mis en place une logistique dédiée à la réalisation de ce projet pendant 24 mois (2013/2014).

La construction du 2e pont sur le Wouri a démarré en janvier 2014. Cimencam, la filiale camerounaise de LafargeHolcim, a livré 33 589 t de ciment pour ce chantier qui a exigé un une formulation spécifique dégageant le moins de chaleur possible au cours de sa prise. Cette recette, élaborée dans le laboratoire de Cimencam, a proposé du ciment NC CEM IV A-P 32.5 R et a permis l’accélération des travaux sans altérer la qualité de l’ouvrage final livré en octobre 2017 pour un budget total de plus de 141,6 milliards de FCFA. Il est à noter que la pouzzolane, une roche locale a été utilisée en lieu et place du laitier, généralement importé dans cette formulation. Grâce à ce 2e pont, la circulation entre le centre urbain de Douala et Bonabéri est désormais plus fluide. Et les échanges entre la ville de Douala et les trois grandes régions de l’ouest du Cameroun ont nettementaugmenté.Cetouvragemoderne et sécurisé est le seul du pays à posséder un passage spécifique pour les véhicules, le train, les piétons et motocyclistes.

Démarré en avril 2016, le barrage hydroélectrique de Souapiti, avec ses 450 megawatts (MW), est l’un des plus grands barrages d’Afrique de l’ouest. Ce projet, d’une valeur de 692 milliards de FCFA, représente plus 400 000 t de ciments à livrer d’ici 2020, date prévue de la fin des travaux. Pour mener à bien ce projet, LafargeHolcim Guinée a dû réaliser des investissements matériels importants, notamment l’installation d’un poste de chargement vrac, la réhabilitation d’un silo et l’acquisition d’un pont bascule. L’écoute du client, l’adaptation des processus industriels et des équipements de contrôle qualité aux exigences du projet ont permis de livrer un ciment respectant le cahier des charges du constructeur du barrage. Un accompagnement des partenaires transporteurs a également été nécessaire pour assurer une livraison dans les délais et selon les standards de santé et sécurité du groupe LafargeHolcim.

LafargeHolcim Maroc Afrique 6, route de Mekka, Quartier les crêtes - B.P. 7234 Casablanca 20 150, Maroc - Tél.: (+212) 05 22 49 72/80 - www.lafargeholcim.com FILIALES : BÉNIN : scb.lafarge@scb-lafarge.bj - CÔTE D’IVOIRE : www.lafargeholcim.ci - CAMEROUN : www.cimencam.com - GUINÉE : www.lafargeholcim-gn.com

DIFCOM/DF : PHOTOS : DR.

LafargeHolcim, leader mondial des matériaux de construction (80 pays, 90 000 collaborateurs), et la Société nationale d’investissement (SNI), fonds d’investissement panafricain à capitaux marocains, se sont alliés en juillet 2016 avec l’ambition de devenir leader dans les matériaux de construction et leur distribution en Afrique francophone. La JV propose des matériaux performants, adaptés aux nécessités techniques des grands projets d’infrastructure en Afrique de l’ouest, qui ont un impact en termes de développement économique et d’amélioration des conditions de vie des populations, à l’instar des trois projets ci-dessous, symboliques du développement rapide des villes et des infrastructures Ouest africaines .


Dossier Construction

IMMOBILIER

Duval pose ses fondations Pelegrina, filiale du groupe français, poursuit son implantation en Afrique francophone. Sans l’aide de la CDC, qui a mis en sommeil son partenariat. BENJAMIN POLLE

u début de janvier, Pelegrina a obtenu le permis de construire pour la réhabilitation de la tour Shell, un immeuble de bureaux au Plateau, le quartier d’affaires de la capitale économique ivoirienne. Le bâtiment de quatorze étages, construit dans les années 1970, sera partiellement démoli et désamianté pour accueillir douze étages flambant neufs. Une gageure après des années d’atermoiement et une négociation laborieuse avec les anciens propriétaires. Au terme d’un an et demi de travaux, qui sont sur le point de commencer, elle doit être habillée d’une façade tout en verre pour permettre la vue sur la lagune Ébrié, et ses 12 étages auront une capacité de quarante postes chacun. La livraison est prévue pour 2019. Un satisfecit pour André Chaffin, un ancien de Bouygues et de la BNP nommé patron de la filiale abidjanaise, qui compte six salariés et se concentre sur la conception et la réalisation de tours de bureaux et de centres commerciaux. D’autres projets sont dans le viseur en Côte d’Ivoire, puis à Dakar et, plus largement, dans la sous-région – Bénin, Burkina, Cameroun et Mali. Objectif: porter la part du chiffre d’affaires de Duval (700 millions d’euros par an) réalisée à l’international de 1 % en 2016 à 20 % dès la fin de 2018, principalement en Afrique et en Asie. C’est d’ailleurs au Togo que l’ouverture du premier mall ouest-africain de Pelegrina est attendue, d’ici à juin. Shop’in Lomé est situé sur un terrain de 2,7 ha voisin du Rond-Point GTA, le long de la N1 qui file plein nord vers le Burkina. Le groupe en a sécurisé le bail pour soixante ans auprès de l’État, avec une possible reconduction de trente ans. Et plusieurs enseignes ont déjà signé pour obtenir

76

jeuneafrique no 2983 du 11 au 17 mars 2018

Le quartier du Plateau, à Abidjan, où l’entreprise rénove la tour Shell.

/JA

UN CONDISCIPLE DE MACRON À L’OFFENSIVE

ER

Orientation stratégique

Le dernier volet de cette offensive africaine avait été amorcé le 28 novembre 2017 par un accord de partenariat avec le groupe SNI, la filiale consacrée aux logements sociaux de la Caisse des dépôts et consignations (CDC), qui visait notamment au développement d’une offre locative pour les familles des métropoles naissantes de l’Uemoa. Et à la recherche de financeurs externes… Mais c’était compter sans l’orientation stratégique retenue par Éric Lombard, le nouveau patron de la CDC. Le groupe SNI, renommé par ses soins CDCHabitat, est prié de se recentrer sur les 348 000 logements dont il a la

charge en France. Exit donc la piste africaine évoquée avec Duval. Du côté de chez Duval, on ne fait aucun commentaire sur les activités de sa filiale africaine créée en 2015 dont le siège est à Lomé et à Abidjan. Mais le cap d’un rapide développement sur le continent reste inchangé.

NI

une place dans ce centre commercial de 13000 m², comme Kiabi, Go Sport, Celio ou encore City Sport… s’il n’y a pas de nouveau report. Dans la foulée de l’annonce, en juillet 2017, de cette implantation, le programme d’ouverture avait en effet été revu en raison de l’instabilité politique grandissante au Togo et des manifestations à répétition des opposants au président, Faure Gnassingbé.

JACQUES TORREGANO POUR JA

A

UR La nomination il y a un V. F O an de Jules-Armand Aniambossou au poste de DG Afrique de Duval n’a rien d’anodin. L’ancien ambassadeur du Bénin en France est un proche du président français, Emmanuel Macron, connu sur les bancs de l’ENA. Tous deux sont diplômés de la promotion Senghor – dont Aniambossou aurait poussé le nom. En témoigne la présence du Franco-Béninois au sein du Conseil présidentiel pour l’Afrique, lancé par Emmanuel Macron.


Vivre le progrès.

www.liebherr.com info.lex@liebherr.com www.facebook.com/LiebherrConstruction


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.