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MARS 2022
NO 3110 – MARS 2022
NGOZI OKONJOIWEALA « L’essor de l’Afrique ? Ce n’est pas un mythe » MAROC Akhannouch va-t-il enfin passer à l’action ? 14 PAGES
MALI-RUSSIE L’armée des ombres
Alors que le débat sur l’immigration est imposé par certains dans la campagne pour la présidentielle d’avril, notre dossier spécial dresse un état des lieux inédit. Quelle est la réelle représentativité de la diaspora africaine? La situation s’améliore-t-elle?Commentlescandidatss’adressent-ilsàcepotentielélectorat? Spécial 20 pages
Édition FRANCE
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UNE HYPOCRISIE FRANÇAISE
M 01936 - 3110 - F: 7,90 E - RD
JEUNE AFRIQUE N O 3 1 1 0
DIVERSITÉ
Allemagne 9 € • Belgique 9 € • Canada 12,99 $CAN Espagne 9 € • France 7,90 € • DOM 9 € • Italie 9 € Maroc 50 MAD • Mauritanie 200 MRU • Pays-Bas 9,20 € Portugal 9 € • RD Congo 10 USD • Suisse 15 CHF Tunisie 8 TDN • TOM 1 000 XPF • Zone CFA 4 800 F CFA ISSN 1950-1285
RD CONGO KABILA La vie après le pouvoir
PHILIPPE TURPIN/PHOTONONSTOP VIA AFP
INTERNATIONAL
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Puerto del Rosario, la capitale de Fuerteventura, l’une des sept îles que compte l’archipel.
CANARIES-AFRIQUE
Les promesses d’un printemps éternel ? Longtemps simple escale maritime, l’archipel espagnol multiplie les efforts pour affirmer son rôle de hub international et de passerelle entre le continent et l’Europe. OLIVIER CASLIN
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Pas encore tout à fait l’Europe, mais déjà plus complètement l’Afrique. Espagnoles depuis 1479, les îles Canaries ne sont situées qu’à une centaine de kilomètres du littoral africain. Une particularité géographique qui permet à l’archipel de tenir depuis des siècles une position ô combien stratégique au carrefour de l’Europe, de l’Afrique et des Amériques. Ouvertes aux quatre vents et portées par l’océan Atlantique, les Canaries ont connu une histoire faite d’invasions – des Guanches, arrivés d’Afrique du Nord juste avant notre ère, aux expéditions portugaises, françaises et espagnoles qui ont rythmé le XVe siècle – et de migration – hier les Canariens partis coloniser le Nouveau Monde, aujourd’hui les vagues de migrants clandestins en provenance d’Afrique. Sans parler des 13 millions de touristes qui, avant la pandémie, débarquaient chaque année pour profiter d’un printemps éternel. D’abord escales maritimes et commerciales indispensables, ces îles, appelées Fortunées depuis l’Antiquité, se sont transformées au fil de ces dernières décennies en hub régional, à l’échelle de la Macaronésie (les archipels du Cap-Vert, des Açores et l’île de Madère), ainsi que des côtes africaines qui la bordent, du Sénégal au Maroc, en passant par la Mauritanie.
Économie servicielle
Avec le soutien de l’Espagne et de l’Union européenne (UE), à laquelle l’archipel adhère en 1991 – cinq ans après le reste du royaume –, l’économie, traditionnellement agricole, s’est modernisée à mesure que le secteur des services se développait autour des ports de Las Palmas, premier terminal à conteneurs de la région, et de Santa Cruz de Tenerife, qui, en plus d’abriter
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la plus grande raffinerie d’Espagne, est classé parmi les trois plus grands terminaux de croisière du monde. L’explosion du tourisme et celle de la construction, qui en découle, sont venues s’ajouter aux activités portuaires – réparation navale, avitaillement des navires, pour tirer un PIB canarien aujourd’hui lié à près de 80 % au secteur des services. Bénéficiant d’un régime fiscal avantageux depuis son statut de port franc accordé dès 1852 par l’Espagne, « l’archipel joue son rôle de plateforme internationale », insiste Nasara Cabrera Abu, directrice générale chargée des Affaires commerciales avec l’Afrique auprès du gouvernement local. En direction des pays membres de l’UE d’abord et de son proche marché africain ensuite, « deuxième client de l’archipel aujourd’hui », selon la conseillère de l’exécutif canarien.
Avec un PIB annuel qui les place entre la Côte d’Ivoire et la Tunisie, les Canaries constituent un îlot de prospérité à l’échelle africaine. Pour les Canaries, le soleil se lève depuis longtemps à l’est. Plus encore depuis que le gouvernement local a décidé de soutenir son secteur privé en s’investissant sur place. Seule communauté autonome d’Espagne à disposer d’une direction Afrique, elle compte aussi ses propres représentants commerciaux au Cap-Vert, au Sénégal, en Mauritanie et au Maroc, les trois derniers étant logés dans les diverses représentations diplomatiques espagnoles. Si Madrid conserve toute prérogative sur la scène internationale, le gouvernement central voit généralement d’un bon œil les efforts canariens pour arrimer l’économie de l’archipel au continent voisin. Inaugurée sur l’île de Grande Canarie et financée par le ministère espagnol des Affaires étrangères, le gouvernement canarien et la municipalité de Las Palmas, la Casa África symbolise depuis 2007 cette triple
entente, constituée autour d’intérêts bien compris par chacun. Les initiatives canariennes peuvent également compter sur le soutien indéfectible de Bruxelles. Le statut de région ultrapériphérique (RUP) de l’UE permet à l’archipel de bénéficier du programme de coopération Interreg MAC (MadèreAçores-Canaries), financé à 85 % par les fonds européens, pour justement renforcer son intégration régionale et sa coopération « territoriale » avec les pays de la côte ouest-africaine.
Coopération
Avec un PIB annuel qui les place entre la Côte d’Ivoire et la Tunisie, les Canaries constituent un îlot de prospérité à l’échelle des économies africaines. En plus de son rôle logistique, reconnu au point que des compagnies internationales comme Kinross, MSC ou Addax décident de s’y installer pour mieux servir l’Afrique, l’archipel dispose d’un savoir-faire en énergies renouvelables, désalinisation d’eau de mer, biotechnologie et aquaculture qui lui permet de tisser sa toile à travers le continent. Le gouvernement profite aussi des visites régulières des autorités des pays africains, ou des missions économiques que lui et le secteur privé canarien effectuent sur place, pour signer des accords en matière de santé, d’éducation et de formation. Avec de nouveaux horizons : outre ses quatre partenaires historiques, l’archipel renforce ses relations avec la Côte d’Ivoire, le Ghana, São Toméet-Príncipe. Il veut tirer parti de sa proximité évidente, « au sein de l’espace Afrique-Atlantique », comme le définit Nasara Cabrera Abu, pour multiplier les échanges économiques et technologiques qui permettront, à terme, de « connecter les écosystèmes ». Et de citer en exemple la coopération en cours entre les universités canariennes et un incubateur nigérian de start-up. Dans un souci d’équilibre, l’objectif est maintenant « de faire venir les entreprises africaines sur l’archipel », selon la conseillère du gouvernement. Afin qu’elles profitent de cette porte ouverte sur l’Europe communautaire où les sociétés sont soumises à un taux d’imposition de 4 %, l’un des plus faibles à l’échelle de l’UE.
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DIPLOMATIE
Ángel Víctor Torres « Les relations avec l’Afrique sont une priorité » Ángel Víctor Torres, le président de l’exécutif canarien, revient sur l’importance du continent pour le développement économique de l’archipel et son intégration régionale. OLIVIER CASLIN
TATO GONCALVES
À Las Palmas, le 30 avril 2021.
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n juillet 2019, Ángel Víctor Torres est nommé à la tête de l’exécutif canarien. Socialiste bon teint, il met alors fin à plus de deux décennies de gestion autonomiste et porte notamment un regard soutenu vers un voisin africain synonyme de développement économique pour l’archipel. Avec un axe fort, dessiné par cet ancien enseignant de 56 ans, autour des échanges de connaissances que peuvent apporter les Canaries à leurs partenaires africains.
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Jeune Afrique : Comment qualifieriez-vous les relations entre les îles Canaries et l’Afrique ? Ángel Víctor Torres : Nous sommes la seule collectivité espagnole à disposer de son propre réseau extérieur au Maroc, au Sénégal, en Mauritanie et au Cap-Vert, ainsi que de sa propre direction exclusivement consacrée à nos relations avec le continent. Près de 150 entreprises canariennes sont établies dans l’un de ces quatre pays, avec lesquels
nous entretenons les relations institutionnelles et commerciales les plus étroites. Cela fait de l’Afrique le deuxième marché pour nos exportations, derrière l’Europe. Au cours des deux dernières années, nos relations avec le continent sont devenues encore plus fortes, encore plus larges, notamment parce que nous nous engageons désormais auprès de pays tels que la Côte d’Ivoire, le Ghana ou le Nigeria, véritables moteurs de l’économie africaine.
INTERNATIONAL CANARIES-AFRIQUE Avez-vous fait de ces relations une priorité de votre mandat ? Elles sont prioritaires de par leur importance pour notre économie, ainsi que pour notre stabilité politique et notre intégration régionale. Pour la première fois dans l’histoire de nos relations avec le continent, nous venons de publier notre plan stratégique Canaries-Afrique pour les deux prochaines années. Celui-ci est organisé autour de quatre axes : diplomatie économique et coopération territoriale, développement de l’innovation, formation et transfert de connaissances, et enfin information stratégique. Jusqu’à présent, nous avons essentiellement travaillé sur le rôle de plateforme logistique que jouent les îles Canaries vers l’Afrique. Nous souhaitons aussi développer celui de plateforme de connaissances, car nous pensons que nous avons beaucoup à apporter en matière de gouvernance, d’énergies renouvelables, de tourisme durable, d’économie circulaire. Sur tous ces secteurs, les Canaries doivent devenir un centre de transfert de compétences, en connectant notre économie aux écosystèmes innovants d’Afrique. Travaillez-vous avec le gouvernement de Madrid autour d’une stratégie commune ? Notre stratégie est alignée sur les plans nationaux espagnols tels qu’Africa III et ses différents programmes – Focus Africa 2023, géré par le ministère des Affaires étrangères, et Horizon Africa, conduit par celui du Commerce. Nous travaillons
de manière très coordonnée, car les ministères ont bien compris le rôle dynamique joué par les Canaries dans le cadre des relations de l’Espagne avec l’Afrique. En tant que communauté autonome, nous ne disposons pas de compétence en matière de politique étrangère bien sûr, ce qui ne nous empêche pas d’avoir développé des relations institutionnelles et économiques avec un certain nombre de pays européens, américains et africains.
Notre stratégie est alignée sur les plans nationaux espagnols tels qu’Africa III et ses programmes Focus Africa 2023 et Horizon Africa. Est-ce que votre appartenance à l’Union européenne renforce votre stratégie africaine? Cela représente clairement un avantage : nous disposons d’instruments de coopération territoriale qui appuient notre collaboration avec les différentes entités africaines et nous permettent d’étendre nos relations sur le continent. Le programme Interreg MAC (Madère-AçoresCanaries), financé par le Fonds européen de développement régional (Feder), comporte par exemple une
importante composante d’intégration régionale et de coopération avec les pays africains, dans des domaines sur lesquels nous sommes à l’avant-garde. Et quels sont-ils? Ceux où notre expertise est déjà reconnue, dans les énergies vertes et l’économie bleue, l’agriculture, le tourisme, l’aérospatiale et l’aéronautique, pour n’en citer que quelques-uns. Sans oublier celui de la connaissance, que j’ai mentionné plus tôt. Nous venons ainsi de mettre en place une formation de formateurs en technologie médicale, dans laquelle des professionnels africains viennent aux Canaries participer à des cours dispensés par nos professeurs de l’université de Las Palmas, mais également par des experts en provenance des universités américaine de Harvard et canadienne de Queens. L’objectif est que ces professionnels africains puissent ensuite reproduire cette formation dans leur pays d’origine. Les îles Canaries peuvent donc constituer un pont entre l’Europe et l’Afrique, voire les Amériques? L’archipel a été de tout temps un lieu de passage obligé entre ces trois continents. Et cela n’a aucune raison de changer tant que les Canaries s’appuient sur le port de Las Palmas, véritable plateforme maritime de la sous-région, et confirment leur fort potentiel de centre d’affaires en s’appuyant sur leurs avantages géographiques, leurs ressources humaines et leurs infrastructures de qualité.
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AÉRIEN
Binter Canarias à tire-d’aile
L’opérateur assure la desserte de la plupart des pays africains qui l’entourent, jusqu’à constituer un pont solide entre l’archipel et le continent. OLIVIER CASLIN
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réée en 1988 par la compagnie aérienne espagnole Iberia pour assurer les liaisons inter-îles, Binter Canarias n’a cessé de prendre de l’altitude. En plus d’assurer les liaisons intérieures dans les îles Canaries et de les connecter aux aéroports
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secondaires de la péninsule Ibérique (Murcie, Saragosse, Vigo), l’entreprise a commencé en 2005 une première phase d’internationalisation de ses activités vers l’Afrique. Cette année-là, Binter Canarias démarre ses premiers vols sans escale sur les villes marocaines de Marrakech
et de Laâyoune. Un premier essai qui devra attendre 2012 pour être transformé avec l’ouverture de liaisons vers Agadir, Casablanca et le Cap-Vert, puis l’année suivante vers Banjul et vers Dakar. Entre 2014 et 2017, la compagnie propose enfin ses services vers Nouakchott et vers
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LAS PALMAS
Un Embraer 195-E2 aux couleurs de Binter est assemblé au siège d’Embraer, à São José dos Campos, au Brésil, en novembre 2019.
EPA-EFE/SEBASTIAO MOREIRA
ESCALE PORTUAIRE OBLIGÉE Si les îles Canaries jouent depuis des siècles le rôle de plaque tournante commerciale dans l’Atlantique, elles le doivent en grande partie à leur statut fiscal, mais aussi et surtout à leurs ports. Idéalement situés sur les grandes routes maritimes orientées vers le sud et vers l’ouest, ils offrent une première escale au départ de l’Europe. Dépassant sa réputation de porte d’entrée maritime de l’archipel, acquise au temps où venaient y charbonner les navires de la Navy britannique, le port de Las Palmas est aujourd’hui l’un des principaux hubs portuaires de la sousrégion, avec des activités bien plus diversifiées que le voisin marocain Tanger Med. Puissant moteur de l’économie, Las Palmas reste leader sur les secteurs de la réparation, de l’avitaillement, en plus de voir passer 1 million de conteneurs par an sur ses terminaux, grâce entre autres à Mediterranean Shipping Company (MSC), qui en a fait une de ses principales plateformes de transbordement le long de la côte africaine. Le quatrième port espagnol joue également la carte logistique, avec succès, puisqu’il abrite l’un
des principaux dépôts onusiens d’aliments destinés à l’Afrique, ainsi que le centre d’aide humanitaire commun à la Croix-Rouge et au Croissant-Rouge. Relié à plus de 350 terminaux à travers le monde, dont près de 70 situés en Afrique, « le port reste un puissant moteur de l’économie canarienne », estime Luis Ibarra, président de l’autorité portuaire. D’autant plus que ses bassins sont adossés à de vastes zones franches, dont les taux d’imposition imbattables n’ont d’autre but que de favoriser les investissements directs étrangers (IDE) en provenance notamment des pays d’Afrique. Les responsables du port de Las Palmas ne misent pas que sur la croissance des échanges commerciaux pour se rapprocher de l’Afrique, mais aussi sur la fréquence de leurs rencontres avec les professionnels des différents ports du continent, auxquels ils sont prêts à apporter leur expertise. Une manière pour Las Palmas de se rendre encore un peu plus indispensable et de revendiquer son rôle de premier plan dans la desserte maritime de la côte ouest-africaine. O.C.
EUROPA PRESS NEWS VIA GETTY / GETTY IMAGES IMAGE
Dakhla. En plus de tisser sa toile à travers le continent, Binter Canarias a dans le même temps développé ses services en direction des aéroports de Turin et de Venise, en Italie, et de Lille, Toulouse et Marseille, en France, tout en consolidant ses liens aériens avec l’archipel des Baléares. Avant la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid-19, Binter Canarias opérait une quarantaine de vols hebdomadaires.
Une flotte moderne
En 2018, la compagnie a transporté 3,6 millions de passagers – un record –, avant de voir
Plus de 1 million de conteneurs sont chargés et déchargés chaque année depuis les terminaux.
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INTERNATIONAL CANARIES-AFRIQUE évidemment ses chiffres de fréquentation grippés par la pandémie, jusqu’à la réouverture progressive de ses lignes tout au long de l’année 2021. En juillet, Binter Canarias a d’abord récupéré ses liaisons vers Dakar et vers la Mauritanie, avant de pouvoir rouvrir, entre décembre et février, ses services en direction des différents aéroports marocains. L’opérateur dispose d’une flotte moderne de 24 ATR et 5 Embraer, qu’il choisit d’utiliser en fonction de la longueur des routes. Nouakchott et les destinations plus au Sud sont desservies par les Embaer 195-E2, au rayon d’action plus important, pendant que les liaisons avec les aéroports au nord de la Mauritanie sont réalisées par des ATR 72-600, capables de décoller et de se poser sur des pistes courtes. Les responsables de la compagnie entendent maintenant profiter des spécificités de cette flotte, particulièrement adaptée au marché de
l’aviation régionale, pour améliorer les connexions entre les aéroports qu’elle dessert dans les pays du Nord comme ceux du Sud, avec si besoin une nuit sur les Canaries. « Ce qui donnera un peu plus de visibilité à
Aux touristes de loisirs et d’affaires, attirés par la fiscalité et le climat, s’ajoute un tourisme de santé, que la compagnie entend accompagner. la destination canarienne », veut-on croire du côté des responsables de la compagnie. Notamment en direction de la clientèle africaine, qui, bien qu’en augmentation constante avant l’épidémie de Covid-19, ne représente qu’un peu plus d’une centaine de
milliers de passagers chaque année. Aux touristes de loisirs et d’affaires, attirés par les facilités fiscales de l’archipel et par son climat tropical, s’ajoute un tourisme de santé – en plein développement ces dernières années –, que la compagnie aérienne entend bien accompagner.
Vols inter-îles
Parallèlement à ses activités traditionnelles de transporteur, Binter Canarias a repris en 2017 les vols inter-îles au Cap-Vert, après l’arrêt des activités de Transportes Interilhas de Cabo Verde (TACV). La filiale locale de l’opérateur canarien, Binter CV, assure aussi les services internationaux au nom de TACV dans le cadre d’un partenariat qui permet à l’archipel cap-verdien d’être relié à d’autres pays de la sous-région. En 2018, Binter CV a ouvert une liaison domestique sur l’île de Madère, confortant la position de sa maison mère dans la région.
LE PORT DE TENERIFE,
Le port de Tenerife, dans les îles Canaries, est un port européen aux équipes qualifiées soumises au cadre réglementaire européen pour l’ensemble de leurs tâches. Le port de Santa Cruz de Tenerife est un port européen dont la situation géographique stratégique, entre trois continents, est à l’origine de son rôle de hub maritime international grâce à des liaisons directes aux ports africains, américains et européens les plus importants. Avec le taux d’imposition le plus bas d’Europe et une zone franche située à même le port, son implantation garan-
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UNE ENCLAVE EUROPÉENNE EN AFRIQUE
tit une connectivité maritime avec toute l’Afrique de l’Ouest via des compagnies maritimes comme Grimaldi, MSC, Maersk et Boluda et des liaisons hebdomadaires régulières avec l’Europe. Ainsi, le Port de Tenerife représente un hub idéal pour expédier des matières premières africaines vers d’autres ports en vue de leur transformation en y apportant de la valeur ajoutée, avant de les faire revenir en Afrique ou dans d’autres ports.
Autoridad Portuaria de S.C. de Tenerife Ave. Francisco La Roche, 49. 38001 S/C de Tenerife
Fournissant tous les services que l’on attend d’une installation de sa catégorie, depuis les chantiers navals jusqu’aux dockers parmi les plus rapides d’Espagne, le port se caractérise par une expérience réussie du transit international au sein de ses deux terminaux à conteneurs couplée à une relation commerciale de longue date avec les pays d’Afrique de l’Ouest, rappelant qu’il est aussi membre de l’ICHCA Canarias/Africa.
www.puertosdetenerife.org
Les Îles Canaries LE SECRET LE MIEUX GARDÉ D’EUROPE À SEULEMENT 100 KM DE L’AFRIQUE À seulement 100 km du continent africain, les îles Canaries sont un archipel espagnol composé de 8 îles reconnues dans le monde entier pour être une destination touristique mondiale de premier plan. Considérées comme la Californie européenne pour ses excellentes conditions climatiques, les îles sont une enclave stratégique entre 3 continents servie par des lignes aériennes directes avec les capitales de l’Afrique de l’Ouest.
UN MONDE DE SERVICES À DÉCOUVRIR Il existe une longue histoire culturelle et commerciale entre les îles Canaries et l’Afrique. En raison de la proximité géographique avec le continent africain, les Canaries ont construit des relations institutionnelles et commerciales profondes au fil des ans. Les îles Canaries sont également une destination populaire pour les Africains de l’Ouest en raison de l’offre de première classe en soins de santé, de leurs excellentes infrastructures éducatives et de leurs nombreux services culturels, commerciaux et de loisirs.
LE MEILLEUR SYSTÈME FISCAL D’EUROPE
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Grâce à d’excellentes infrastructures, un mode de vie européen, le meilleur système de taxes en Europe et une main d’œuvre hautement qualifiée, les îles Canaries proposent aussi une location stratégique exceptionnelle pour les entreprises souhaitant accéder aux marchés mondiaux. Intégrées dans les principales chaînes mondiales de services, Les Canaries se caractérisent par un régime fiscal très avantageux et un fort engagement pour la R&D et l’innovation technologique. Ainsi, le territoire accueille une grande variété d’entreprises de secteurs d’activités dynamiques et internationalisés dont les TIC/ digital, la biotechnologie, l’audiovisuel, l’aéronautique, les énergies renouvelables, l’économie bleue ou encore les transports et la logistique. Pour plus d’informations : www.canaryislandshub.com www.ilescanariesservicesdequalite.com