Maroc-ONU À deux doigts du divorce jeuneafrique.com
Hebdomadaire international indépendant • 56e année • n° 2880 • du 20 au 26 mars 2016
Algérie Amar Saadani, l’homme du président
Djibouti Guelleh : « Le pays a toujours besoin de moi »
VOD Comment résister à Netflix
16
pages
côte d’ivoire
Après le choc Spécial 12 pages
Au lendemain du dimanche sanglant de Grand-Bassam, le pays est entré en résistance. Un seul mot d’ordre : même pas peur !
édition INTERNATIONALE ET AFRIQUE SUBSAHARIENNE France 3,80 € • Algérie 250 DA • Allemagne 4,80 € • Autriche 4,80 € • Belgique 3,80 € • Canada 6,50 $ CAN • Espagne 4,30 € • Éthiopie 67 birrs • Grèce 4,80 € • Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € • Italie 4,30 € • Luxembourg 4,80 € • Maroc 25 DH • Martinique 4,60 € • Mauritanie 1 200 MRO • Mayotte 4,60 € • Norvège 48 NK • Pays-Bas 4,80 € Portugal cont. 4,30 € • Réunion 4,60 € • RD Congo 6,10 $ US • Royaume-Uni 3,60 £ • Suisse 6,50 FS • Tunisie 3,50 DT • USA 6,90 $ US • Zone CFA 1 900 F CFA • ISSN 1950-1285
Le pLus
de Jeune Afrique
Panorama Cités et stratégies
57
IntervIew François Albert Amichia, maire deTreichville vIlles nouvelles Diamniadio, le pari de Dakar Conso & loIsIrs Par ici les classes moyennes !
Afrique de L’Ouest
Votre ville change, et vous?
Mayeul akpovi
Abidjan, Conakry, Ouaga, Bamako… Elles se modernisent, se connectent, deviennent vertes. D’autres sont créées ex nihilo. Place à une nouvelle génération de métropoles.
jeune afrique
n o 2880 • du 20 au 26 Mars 2016
Le Plus de Jeune Afrique
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Prélude
François-Xavier Freland
Urbainement vôtre d’interminables bouchons. Déjà, la ville n’avait plus rien à voir avec la carte postale des années 1970, quand les espaces verts invitaient à la détente et les bords de la lagune aux promenades vespérales. La décentralisation est évidemment l’une des clés pour maîtriser l’évolution urbaine. Et l’attention doit se porter sur les villes moyennes, qui désengorgent les grandes métropoles. Le président ivoirien Houphouët-Boigny l’avait compris très tôt en lançant la construction d’une nouvelle capitale « sur le modèle de Brasilia » : Yamoussoukro était née, avec l’objectif de rééquilibrer et de diversifier le maillage urbain.
Le pari semble réussi. Selon l’« Étude des perspectives à long terme en Afrique de l’Ouest à l’horizon 2020 » (WALTPS), menée par le Au-delà de ces grands Club du Sahel et de l’Afrique Fini les villes projets menés par les États, de l’Ouest et l’OCDE, la part défigurées, maires et élus locaux de d’Abidjan dans la populasales et l’espace UEMOA ont décidé tion urbaine des villes ivoide réfléchir ensemble aux riennes de plus de 100 000 inadaptées habitants est passée de plus priorités d’aménagement à leurs de 83 % en 1980 à moins des villes et de prendre à populations. bras-le-corps les problèmes de 48 % aujourd’hui. Un urbains du quotidien, ceux « rééquilibrage » que l’on de l’habitat, des transports, observe dans les autres pays de l’assainissement et de l’insalubrité. de l’espace UEMOA, où l’urbanisation Il était temps. Pendant plus de vingt finit par atténuer la macrocéphalie des ans, des années 1980 au milieu des villes-capitales. années 2000, victimes d’une explosion Enfin, la question n’est plus de savoir à démographique et d’une urbanisation quoi ressemblera la ville de demain, mais anarchique, la plupart des métropoles qui seront ses habitants. C’est l’une des ouest-africaines étaient au bord de l’asraisons d’être du Conseil des collectivités phyxie. Sales, défigurées et inadaptées territoriales de l’UEMOA depuis sa créaà la taille de leurs populations comme tion, il y a cinq ans : « Prendre davantage à leurs modes de vie. en compte les préoccupations des popuUn exemple ? L’agglomération lations dans les politiques et programmes d’Abidjan, passée de 1,4 million d’âmes communautaires de développement. » en 1980 à 4,7 millions aujourd’hui. Dès Repenser la ville aujourd’hui, c’est se rapprocher de l’humain. Loin de ces la fin des années 1980, les immeubles modernes du Plateau côtoyaient des rues où « les klaxons hurlent des heures vides », comme le déplorait déjà en son quartiers insalubres. Déjà, les « belles » temps Léopold Sédar Senghor, c’est aussi avenues étaient squattées par les comrevenir aux fondamentaux africains. ● merces informels et croulaient sous Jeune afrique
n o 2880 • Du 20 au 26 mars 2016
Panorama Cités et stratégies
p. 60
IntervIew François albert amichia, maire de Treichville, président du Conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA p. 64 DéCIDeurs Des maires qui font bouger la ville
p. 68
HabItat Programme social XXL près de ouaga p. 72
© s. Cherkaoui pour J.a.
D
e Dakar à Abidjan, en passant par Lomé et Niamey, toutes les métropoles ouest-africaines, sans exception, ont changé. Et elles continuent de se transformer. Aéroports, autoroutes, centres commerciaux… Les grues ont envahi le paysage. Partout, on vit au milieu des travaux. Bamako, qui, il y a quinze ans, ressemblait encore à une grosse bourgade, vient d’agrandir son aéroport et dispose d’une cité administrative, d’un quartier d’affaires (ACI 2000), de voies rapides. Niamey se dote d’échangeurs et de boulevards périphériques. En attendant que son nouvel aéroport soit opérationnel, Dakar planche sur son projet de Cité des affaires de l’Afrique de l’Ouest, tandis que, dans sa grande banlieue, une ville nouvelle prend forme.
Quartiers chics à Conakry
p. 74
vILLes nouveLLes Diamniadio, le pari de Dakar p. 77 Centres CommerCIauX Par ici les classes moyennes ! p. 82 métIer Jeunes architectes archidoués
p. 84
60
le Plus de Jeune Afrique
AfrIque de l’Ouest
Ces cités où la L’aménagement ne se fait plus dans l’urgence. Aujourd’hui, les grandes métropoles ont toutes leur plan de développement. Qui s’étend à leurs agglomérations et se décline à l’échelle des villes moyennes. CéCIle MAnCIAux
I
l y a dix ans à peine, réduites à l’image de monstres ingérables et caractérisées par le manque (manque de logements, d’infrastructures, de loisirs, d’investissements, de vision à long terme, etc.), les villes ouestafricaines n’apparaissaient plus que sous le mauvais jour d’une expansion démographique et spatiale trop rapide et mal maîtrisée. On les appelait d’ailleurs rarement « métropoles », tant les fonctions d’organisation et de rayonnement qu’implique ce terme semblaient leur échapper. Seule Abidjan tirait son épingle du jeu. Quoique péniblement. Mais la page est tournée. D’Abobo à Port-Bouët, la capitale économique ivoirienne reprend forme et, surtout, se réinvente. À l’instar de ses petites sœurs d’Afrique de l’Ouest francophone – « petites », puisque les agglomérations les plus peuplées (Bamako,
u Le centre de Dakar.
Conakry, Ouagadougou et Dakar) comptent à peine 3 millions d’habitants, quand Abidjan a passé le cap des 4,5 millions. La région est l’une des dernières du continent à faire sa révolution urbaine. Après l’Afrique de l’Est, elle est celle où le taux d’urbanisation est le plus faible et où il augmente le plus rapidement (voir tableau p. 61). En 2000, ses 15 pays comptaient 80 millions de citadins (résidant dans des villes de plus de 5 000 habitants) ; ils sont 155 millions aujourd’hui et seront 505 millions en 2050, soit plus que la population de l’Europe à 28. La tendance se vérifie au sein des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), où le nombre de citadins est passé de 22,5 en 2000 à 42 millions en 2015 et devrait atteindre 147 millions en 2050. Au début, la pression démographique a pesé sur les métropoles, dont les structures obsolètes et inadaptées ont permis l’installation des quartiers informels et où les services élémentaires n’étaient plus assurés. Jusqu’à frôler le chaos. Les conditions de vie dans les villes-capitales étant parvenues à la limite du supportable, les États et les collectivités locales ont pris la mesure des efforts qu’ils devaient fournir pour s’adapter à cette transition.
61
vie est plus belle pouvoirs publics s’astreignent à aménager les villes selon une programmation à long terme et non plus en fonction des urgences ou de l’exaspération des habitants. Mais, aujourd’hui, toutes les capitales régionales ont leur « plan de développement urbain ». Du centre d’Abidjan il y a cinq ans à celui deConakrycesderniersmois,dedouloureusesmais indispensables opérations de déguerpissement ont fait table rase de l’informel. On viabilise les terrains, on les aménage, on trouve des solutions
La région est l’une des dernières du continent à faire sa révolution urbaine.
Niveau d’urbanisation par région
(Part de la population urbaine*, en %) 2000
2015
2050
• Afrique de l’Ouest
36,6
44,6
61,1
dont zone UEMOA
31,8
40
57,9
• Afrique du Nord
61,3
65,7
76,4
• Afrique centrale
43,6
49,5
63,3
• Afrique de l’Est
31,7
35,7
49,8
• Afrique australe
37
43,5
58
Continent
42
47,8
61,7
* Vivant dans une commune d’au moins 5 000 habitants n o 2880 • du 20 Au 26 mArS 2016
Source : J.A. d’AprèS onu-World urbAnizAtion proSpectS 2014
MODERNITÉ. Il a fallu du temps pour que les
pour donner à la ville une modernité nouvelle qui n’est plus l’adaptation d’un modèle occidental, mais le résultat d’une réflexion sur les besoins et les modes de vie de ses habitants, sur l’identité économique et culturelle qui lui est propre. La planification et la métropolisation donnent leurs premiers résultats. Mieux, elles ne sont plus exclusivement centrées sur les capitales, mais élargies à leurs agglomérations et déclinées à l’échelle des métropoles secondaires, puis des villes moyennes. L’Afrique de l’Ouest compte aujourd’hui 16 agglomérations de plus de 300 000 habitants (contre 7 en 2000) et 120 villes de 100 000 à 300 000 habitants, où vivent 60 % de ses citadins et au sein desquelles est attendue la plus forte croissance d’ici à 2050 (alors que son rythme ralentit dans les capitales). Ce réseau de villes structure l’organisation des marchés au sein de l’espace régional et permet de mieux articuler les projets d’infrastructures communautaires avec ceux des territoires. Reste le problème du financement. Entre la faiblesse de leurs ressources fiscales et l’irrégularité des transferts financiers de l’État, les collectivités locales ouest-africaines ne gèrent que 2 % des ressources publiques (contre 5 % en moyenne sur le continent). Il leur est donc très difficile d’assurer un accès équitable aux services sociaux de base sans l’aide des gouvernements, qui gardent la main sur les grands chantiers d’aménagement urbain. Là encore, les opérations de viabilisation, programmesdelogementsetplansdedéplacement urbains gagnent du terrain sur les grands travaux de prestige. Mais ils n’ont malheureusement pas toujours la priorité. ●
© youri lenquette pour J.A.
Le mouvement est venu des élus locaux, avec, notamment, la création de la branche africaine du réseau Cités et Gouvernements locaux unis (CGLUA) en 2005 et celle du Conseil des collectivités territoriales de l’UEMOA (lire pp. 64-65) en 2011. Il montre que la décentralisation est fille de l’urbanisation. En même temps que les métropoles ont grandi, de nombreuses agglomérations rurales sont devenues urbaines, des villes sont nées, qui grandissent à leur tour, veulent s’organiser, être autonomes… Les élus ont donc plaidé auprès des États la nécessité de définir des schémas de développement urbain et d’accélérer la décentralisation.
Publi-information
Vue partielle de l’usine CBG à Kamsar.
Un partenaire de poids de l’économie guinéenne COMpagnie DeS BauXiteS De guinÉe
60 000 70 000 à tonnes par jour
La bauxite de Guinée traverse : - le Canada, - les USA, - la France, - la Chine, - l’Inde, - l’Espagne, - l’Irlande du Sud Détenue à 49 % par l’État guinÉen
La production minière représente aujourd’hui 18 % du PIB de la Guinée, dont 14 % pour la seule contribution de la CBG. La Guinée possède deux tiers des ressources bauxitiques du monde et la CBG détient environ 70 % des ressources bauxitiques du pays. La CBG est le fleuron de l’économie guinéenne depuis 40 ans. En effet, 80 % des devises de la Guinée proviennent des résultats de l’entreprise qui a apporté au pays autour de 150 millions de dollars au titre de l’année 2015. Depuis
quelques années la CBG atteint une vitesse de croisière en terme d’expédition. L’année 2015 a été la meilleure année pour la CBG depuis plus d’une quarantaine d’années avec une performance exceptionnelle : 15 300 000 tonnes de bauxites expédiées à 3 % d’humidité. À ceci s’ajoute une autre performance historique depuis 2006 en matière de coût de production. Cette performance a été réalisée au moment où la Guinée vivait Ebola. La CBG a déployé d’énormes efforts dans le cadre de la lutte contre Ebola.
Des projets de développement majeurs Depuis trois ans, la CBG a entrepris un vaste programme d’extension en plusieurs phases, pour doubler à terme sa capacité de production. Phase 1 : passer la production de 15 à 18,5 voire 19,5 millions tonnes par an à l’horizon 2018 Phase 2 : augmenter la production à 23,5 millions tonnes par an à l’horizon 2019-2020 Phase 3 : atteindre une production de 28,5 millions de tonnes par an à l’horizon 2023
Ce projet qui requiert un investissement de plus d’un milliard de dollars sera financé par des institutions internationales telles que IFC, OPIC, UFK, BNP PARIBAS, Société Générale et certaines banques locales telles que Bicigui et SGBG. Le projet d’extension de la production de la CBG permettra d’augmenter les capacités de production de la mine, du chemin de fer, de l’usine de traitement, du port, des centrales électriques, de générer des emplois et d’accroitre les revenus de l’État Guinéen.
La bauxite est stockée, avant d’être transportée par les roue-pelles.
Plus de 10 km de tapis pour acheminer la bauxite vers les bateaux.
La CBG charge des bateaux de 70 000 tonnes en 24h.
La CBG assume sa responsabilité sociétale La CBG participe à des projets de développement des communautés autour de Kamsar, dans les préfectures de Boké, de Télimélé et de Gaoual. Au titre de ces projets la CBG construit chaque année des écoles, dispensaires, infrastructures routières et sanitaires. La CBG réalise tout cela en partenariat avec les communautés rurales
qui identifient les projets locaux qu’elles souhaitent réaliser. Elle les aide ensuite à réaliser des appels d’offres. Ces projets sont octroyés à des sociétés locales et la CBG en assure le suivi de la réalisation. Une fois le projet réalisé, la CBG reçoit le rapport des maires et des préfets. La compagnie a également mis en place des équipes dédiées aux relations avec les différentes communautés rurales. n
Siège de la CBG
MR nAMORY COnDe, Directeur général de la CBG
Contact :
Action de soutient aux communautés dans la lutte active contre Ebola.
Mail : infocbg@cbg-guinee.com
Kamsar : Tél. : (+224) 30327202 / 30327203 / 30326000 / 30326010 www.cbg-guinee.com La CBG, élue meilleure société minière 2014 dans la lutte contre Ebola.
DIFCOM/FC - Photos : DR
Conakry Tél. : (+224) 30415018
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Le Plus de J.A. Afrique de l’Ouest INTERVIEW
françois albert amichia « L’homme est au cœur de nos priorités » Le ministre ivoirien des Sports, maire de Treichville, préside le Conseil des collectivités territoriales de l’ueMOa depuis 2012. Pour lui, les principaux défis urbains sont ceux du développement humain.
L
’
hyperactif François Albert Amichia est sans doute l’homme qu’il fallait pour faire bouger les choses à la tête du Conseil des collectivités territoriales de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (CCT-UEMOA), qu’il préside depuis avril 2012. Il y a longtemps que l’enseignant-chercheur a quitté la faculté des lettres, des arts et sciences humaines de l’université de Cocody pour se consacrer au développement local. L’actuel ministre ivoirien des Sports est en effet maire de Treichville, l’une des dix communes d’Abidjan, depuis 1996 (et conseiller municipal depuis 1980). Depuis lors, il n’a cessé de batailler pour que l’urbanisation s’accompagne de la réalisation d’infrastructures sociales adéquates : assainissement, services d’éducation, de santé, de secours… Une autre de ses grandes priorités est la sécurité en milieu urbain (il est président du Forum ivoirien pour la sécurité urbaine et président régional pour les pays francophones du Réseau global des villes
plus sûres de l’ONU-Habitat). Compte tenu des faibles moyens accordés par les États aux collectivités locales, il a d’abord misé sur les synergies transfrontalières entre les villes et les territoires de l’UEMOA pour accélérer la mise en place des équipements et des services indispensables en matière de transports et de développement économique. jeune afrique : quel bilan faites-vous des quatre premières années du CCTueMOa ? franÇOiS aLBerT aMiCHia : Le CCT
a été créé par un acte additionnel des chefs d’État et de gouvernement de l’Union le 30 mai 2011, et, depuis son installation à Niamey, en avril 2012, nous avons lancé huit programmes intégrateurs, concernant entre autres la coopération transfrontalière, la paix, la sécurité, la décentralisation financière et la gouvernance. Avant ma prise de fonctions, nous étions partis d’un constat simple : il y avait très peu de partenariats entre les villes de l’Union. Or si les frontières nous séparent, de
manière bien souvent artificielle, les peuples sont presque les mêmes de part et d’autre, avec une culture identique. Nous avons donc axé nos efforts sur une meilleure coopération transfrontalière. Un exemple ? Nous avons créé l’espace SKBO, pour Sikasso, au Mali, Korhogo, en Côte d’Ivoire, et BoboDioulasso, au Burkina Faso. Cette action pilote, menée en coopération avec des partenaires européens, a permis de provoquer des synergies, de faciliter les échanges de biens et les déplacements des personnes entre ces villes. Avec du personnel médical et des responsables des trois pays, nous avons notamment développé un centre de santé à Ouarokuy-Wanian, à la frontière entre le Faso et le Mali, qui marche très bien. Nous avons aussi créé la zone IIRSahel [Initiative pour l’intégration des infrastructures régionales au Sahel] entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali, pour soutenir les éleveurs grâce, entre autres, au balisage des pistes transfrontalières de transhumance et à la construction d’abattoirs-séchoirs à Taka [Niger].
MéCanique finanCière
C
inq ans après sa création à l’issue du sommet de Lomé, le Conseil des collectivités territoriales de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (CCT-UEMOA), qui regroupe les 3 000 collectivités locales des 8 pays de l’Union, aspire à prendre un peu plus de poids en passant du statut d’instance consultative à celui d’organe exécutif. C’était l’un des deux grands dossiers sur lesquels ont planché ses commissions techniques, réunies du 17 au 19 février à Ouagadougou, avec celui du futur mécanisme communautaire n o 2880 • du 20 au 26 mars 2016
de financement des collectivités territoriales, sur lequel le CCT travaille d’arrache-pied depuis son installation, en 2012. Ce dispositif régional innovant repose sur trois composantes, qui vont permettre de diversifier les ressources financières des municipalités : la subvention, réservée aux plus défavorisées d’entre elles ; l’emprunt et les marchés financiers, pour les capitales et grandes métropoles dotées d’une capacité de financement (Dakar, Abidjan, Ouagadougou…) ; et l’« appui institutionnel »,
dont l’objectif est de renforcer les collectivités en matière de gestion financière et de transparence, de façon à garantir une meilleure traçabilité des fonds reçus, que ce soit par la subvention ou par l’emprunt. Pour « monter » ce mécanisme, le CCT est accompagné par le Fonds mondial pour le développement des villes (FMDV), créé à l’initiative des Cités et gouvernements locaux unis (CGLU) et de Metropolis (l’association mondiale des grandes métropoles) pour aider les grandes agglomérations à
monter leurs projets de développement et à les financer. Leur feuille de route 2016-2017 est chargée : création d’un comité de préfiguration du mécanisme, consultations politiques et techniques auprès des partenaires impliqués… Les textes élaborés à Ouagadougou à la fin de février sur le statut du CCT et sur le mécanisme de financement des collectivités seront soumis à la mi-septembre au chef de l’État ivoirien, Alassane Ouattara, président en exercice de l’Union. ● CéCiLe ManCiauX jeune afrique
votre ville change, et vous ?
© Olivier pOur J.A.
65
Aujourd’hui, quelles sont les priorités pour Abidjan et, plus généralement, pour les villes ouest-africaines?
Comme toutes les métropoles, Abidjan doit faire face à l’immense défi de la salubrité. Nous nous efforçons de créer des infrastructures dans le domaine de l’assainissement des eaux usées. La sécurité est une autre de nos priorités, en particulier au regard de la menace terroriste qui pèse sur nos grandes agglomérations. Nous attachons aussi beaucoup d’importance aux villes moyennes. En 2015, le maire de Bouaké a lancé l’idée d’un réseau des villes secondaires de l’UEMOA. Cela va permettre de travailler ensemble dans des domaines aussi différents que les transports, les migrations et, évidemment, la prévention en matière de sécurité. Ce qui est important, c’est que désormais nous échangeons davantage nos informations. Et que la décentralisation soit effective…
C’est la base de notre mission. Mais les États ne s’en donnent pas encore les moyens. La part du budget qu’ils allouent à la décentralisation est de 2 % en moyenne. Il faudrait qu’ils y consacrent au minimum 5%…Notreplusgrosproblèmeaujourd’hui c’est le financement [lire encadré]. jeune afrique
Comment associer les habitants au développement urbain pour mieux répondre à leurs besoins ?
Le président ivoirien, Alassane Ouattara, qui a été élu pour assurer la présidence tournante de l’UEMOA lors de son 19e sommet, à Cotonou, en janvier, est un fervent partisan de l’intégration des économies et des peuples. Nous savons que c’est la meilleure arme contre la guerre. Et nous voulons donner un
Et concernant l’environnement ?
Bien entendu, le volet écologique fait partie de nos préoccupations, mais chaque chose en son temps. En juin 2015, six mois avant la COP21 de Paris, les présidents de région, les élus locaux et les représentants des collectivités territoriales d’Afrique se sont réunis à Yamoussoukro à l’occasion du Sommet des villes et régions d’Afrique pour le climat.
Nous voulons que les populations disposent d’un cadre de vie plus confortable. coup d’accélérateur au développement de nos villes. Il est urgent d’améliorer les conditions de vie des populations, tant sur le plan social que sur le plan économique. Tout le reste suivra ! Nous voulons donc aider les populations à mieux s’insérer dans la ville, à trouver du travail, pour qu’elles puissent, demain, mieux se loger et bénéficier d’un cadre de vie plus confortable… Ce qui a changé, avec l’institution communautaire que je dirige, c’est que nous mettons l’homme au cœur de nos priorités.
Nous avons signé une déclaration commune dans laquelle nous nous engageons à participer aux efforts contre le réchauffement climatique. Nous allons développer des partenariats pour favoriser les transferts de technologies. Et le CCT souhaite pouvoir appuyer les collectivités territoriales de l’UEMOA pour qu’elles conçoivent et mettent en œuvre 3 000 plans climat territoriaux intégrés. ● Propos recueillis par FrAnçois-XAviEr FrELAnD n o 2880 • du 20 au 26 mars 2016
Le Plus de J.A. Afrique de l’Ouest DÉCIDEURS
heureux élus Ils veulent assainir, nettoyer, développer, décentraliser. Portrait de trois maires qui font bouger la ville.
Khalifa Sall Maire de Dakar, président de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA)
O
n lui prête des ambitions présidentielles que lui-même n’a ni infirmées ni confirmées, semblant se satisfaire du costume d’élu local. Maire de Dakar depuis 2009, réélu triomphalement en 2014, le socialiste Khalifa Ababacar Sall, 60 ans, délaisse les débats et les polémiques politiques que le Sénégal affectionne. Il leur préfère les questions d’urbanisme et de décentralisation. « Les collectivités locales sont l’alpha et l’oméga du développement », confiait-il
récemment à Jeune Afrique dans l’une de ses rares interviews. Ses réseaux, Khalifa Sall les a tissés dans les organisations d’élus locaux, en particulier l’Association internationale des maires francophones (AIMF), dont il est le secrétaire général, ou Cités et Gouvernements locaux unis d’Afrique (CGLUA), dont il a été réélu président pour un deuxième mandat en décembre 2015, lors du sommet Africités VII, à Johannesburg, face au candidat de l’Afrique australe et maire de
la ville hôte, Parks Tau. Son credo pour Dakar : privilégier la métropolisation et la « conurbation ». Autrement dit : étendre l’aire de la capitale sénégalaise bien au-delà de la presqu’île du CapVert, où elle n’a plus de place pour se développer, jusqu’à Thiès et Mbour, en passant par le pôle de développement urbain de Diamniadio (lire pp. 77-79), l’un des projets phares du président, Macky Sall. ● Mehdi BA, à Dakar
© Sylvain CHERKaOUi pOUR J.a.
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n o 2880 • du 20 au 26 mars 2016
jeune afrique
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Le Plus de J.A. Afrique de l’Ouest
Luc Atrokpo Maire de Bohicon, président de l’Association nationale des communes du Bénin
A
ncien séminariste, Luc Sètondji Atrokpo rêvait d’entrer dans les ordres. À 42 ans, ce juriste de formation est l’un des maires les plus respectés du Bénin. Élu en 2008 à la tête de la ville de Bohicon (environ 150 000 habitants aujourd’hui) après en avoir été le premier adjoint de 2003 à 2007, il a participé à la naissance de la municipalité, puisque cette agglomération du département du Zou, située à 9 km d’Abomey, a accédé au statut de commune en 2003 avec l’avènement de la décentralisation. Depuis, Bohicon et son premier magistrat accumulent les récompenses (prix de la « meilleure commune » de la coopération allemande en 2009, prix du « meilleur acteur de la coopération décentralisée au Bénin »
mayeul akpovi
des Trophées Djembe Awards en 2010, etc.). Déjà président de l’Union des communes du Zou (Ucoz), Luc Atrokpo a été élu à l’unanimité à la tête de l’Association nationale des
communes du Bénin (ANCB) en novembre 2015. Le mois suivant, il s’est fait remarquer lors de la COP21, à Paris, en présentant un plan de lutte contre les inondations liées
aux eaux de ruissellement dans le bassin du Zou. Un projet réalisé avec l’aide de la communauté de communes de Seine-Eure (intercommunalité française) et dont l’étude va être en partie financée par la France. « La ville de Bohicon est située dans une vallée. L’eau y est une nuisance, nous voulons en faire un atout », explique le maire. Cadre de la Renaissance du Bénin (RB), dont il est le secrétaire exécutif national, Luc Atrokpo ne cesse d’y gagner de l’influence. De quoi faire de l’ombre à Léhady Soglo, l’actuel président du parti et maire de Cotonou, affaibli par des différends familiaux. Et dont le père, l’ancien chef de l’État Nicéphore Soglo, est justement natif de Bohicon. ● Vincent DUHeM
Adama Sangaré Maire central du district de Bamako
D
epuisqu’ilaétéélumairedeBamako, en 2007, Adama Sangaré rêve de voir la capitale malienne briller un peu plus sur la scène régionale et internationale. Le prochain sommet Afrique-France, que sa ville doit accueillir en janvier 2017, devrait lui en donner l’occasion. Et un peu plus de moyens. « Ça sera la fête du développement à Bamako, se réjouit-il. Nous allons prouver que, malgré la crise sécuritaire, notre ville va de l’avant et peut prétendre à devenir un centre régional des affaires. » Pour relever ce défi, de grands travaux d’infrastructures ont été engagés par l’État dans le quartier ACI 2000, qui abrite désormais des complexes de bureaux et plusieurs hôtels de grand standing. Le Centre international de conférences, qui accueillera le sommet, a été agrandi et modernisé, de même que l’aéroport – « qui n’est malheureusement plus desservi par les compagnies régionales », déplore Adama Sangaré. La municipalité parvient elle aussi à faire avancer ses projets prioritaires. L’ancien inspecteur de l’Institut national de prévoyance sociale a ainsi enfin pu s’attaquer au problème de l’insalubrité.
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L’assainissement général et l’entretien des rues du district de Bamako sont désormais assurés par la société marocaine Ozone, en partenariat avec la ville de Ouagadougou, dans le cadre d’une action de coopération décentralisée. Résultat : les anciennes décharges publiques qui défiguraient les quartiers et le centre-ville ont été rasées au profit de déchetteries construites en périphérie de l’agglomération. « Nous voulons nettoyer la ville pour qu’elle redevienne Bamako la Coquette, comme on la surnommait dans les années 1960, pour sa propreté et son calme légendaire, explique l’édile. Notre autre priorité est de fluidifier le trafic routier. » Pour débarrasser la capitale
des poids lourds, la construction d’une rocade, d’un quatrième pont sur le Niger et d’un port sec sont à l’étude. Membre du bureau de l’Association internationale des maires francophones (AIMF) et grand voyageur – trop, selon ses détracteurs –, Adama Sangaré aime aller voir ce qui se fait ailleurs. Notamment dans les villes jumelées avec Bamako, parmi lesquelles deux métropoles régionales, Dakar et Bobo-Dioulasso, ainsi que Nouakchott. Il a développé des partenariats dans le domaine de l’éducation avec PortoNovo, dans celui de la culture avec Nouakchott, et, surtout, en matière de sécurité avec Ouagadougou. ● FrAnçoiS-XAVier FreLAnD
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Sophie Garcia/hanSLucaS
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Quand ouaga respirera… Les métropoles souffrent toutes d’un déficit en logements. Près de la capitale burkinabè, 14 000 villas économiques sont en construction. De quoi accueillir plus de 80 000 habitants.
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15 km au nord de la capitale burkinabè, le village de Bassinko ressemble à un vaste chantier. Pour désengorger le Grand Ouaga et, surtout, pallier le manque de logements, l’État crée de toutes pièces une ville nouvelle, en partenariat avec des promoteurs privés. Plusieurs programmes d’habitat économique et social ont été lancés et, au total, 14 000 maisons seront construites, pour abriter environ 84 000 personnes. C’est la plus grande opération immobilière en cours dans le pays après le projet de zone d’activités commerciales et administratives (Zaca), dans le centre de Ouagadougou. Sur le site, huit promoteurs sont déjà à l’œuvre et mettent les bouchées doubles pour faire avancer leurs chantiers sur les terrains cédés et viabilisés par l’État. Ils font partie des premiers à avoir signé une convention tripartite avec le gouvernement et la Banque de l’habitat du Burkina Faso (BHBF). Une cinquantaine d’agréments devraient par ailleurs être octroyés à des entreprises privées pour réaliser les différents quartiers de la ville et leurs équipements. crédit. Pendant que des ouvriers rem-
blaient les terrasses, d’autres creusent des caniveaux. Derrière eux, les murs d’un ensemble de maisons sortent peu n o 2880 • du 20 au 26 mars 2016
p Les premières maisons bioclimatiques et bon marché.
l’acquéreur, qui doit apporter personnellement 10 % du prix du logement avant d’en prendre possession.
retard. « L’avantage est que la taille à peu de terre. Un peu plus loin, les predes parcelles allouées à chaque maison mières villas flambant neuves et prêtes est réduite [entre 200 et 240 m2]. D’ici à être commercialisées donnent un à quelques années, le pôle urbain de aperçu un peu plus concret du futur pôle Bassinko sera donc capable de désengorurbain. C’est le cas des lots construits ger le centre-ville de la capitale », explique par P&N Burkina Faso (PNBF), filiale Valérie Sanou, coordonnatrice du plan « 10000 logements sociaux » lancé en 2007. du promoteur espagnol P&N Holding Group (PN-HG), qui achève sa première Pour le moment, un peu moins de la tranche de 57 villas. L’entreprise a déjà moitié du programme est réalisée, selon investi plus de 13 milliards de F CFA le ministère de l’Habitat, qui supervise (près de 20 millions d’euros) au cours de les travaux. Depuis la chute du régime cette phase. « Les chantiers progressent Compaoré, en octobre 2014, jusqu’à la normalement et nous allons lancer les fin de la transition, en décembre 2015, travaux de soubassement d’une nouvelle l’enveloppe annuelle de 3 milliards de tranche de 44 villas économiques, déjà entièrement Huit promoteurs immobiliers souscrites [précommerciamettent les bouchées doubles lisées] », explique Issouf Guiro, directeur général pour achever leurs chantiers. de PNBF. En tout, la société va construire 1 000 logements bioclimaF CFA nécessaire pour financer la viatiques à Bassinko. bilisation des terrains (voirie, réseaux Selon le standing, le coût de ces habitad’eau, d’électricité, d’assainissement et tions est variable : il oscille entre 5,5 milraccordements) n’a pu être débloquée et lions et 6,5 millions de F CFA pour une certains programmes immobiliers ont pris villa de type F2 (une chambre, un salon du retard. Résultat : sur les 1 500 maisons – environ 60 m2) et peut atteindre 7,5 mildéjà livrées, seules 223 sont habitées. Une lions pour une maison économique de école et un dispensaire ont également été type F3 (deux chambres, un salon – de construits, qui attendent d’être inaugurés. 70 à 80 m2). Mais elles comprennent Outre la viabilisation des terrains, les toutes une terrasse et un espace extéinfrastructures, les équipements et les rieur. Les maisons sont commercialiespaces publics, l’État doit aussi financer sées par le promoteur via les banques un centre commercial. ● locales. Celles-ci octroient un crédit à NadouN couLiBaLY, à Ouagadougou jeune afrique
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Banque Centrale de la République de Guinée
Mise à niveau des systèmes de paiement Dans la Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest. Le règlement Brut en temps réel : RTGS
L’
la Banque Centrale de la République de avènement de la Zone Monétaire de l’Afrique de l’Ouest Guinée et les banques commerciales : (ZMAO) a conduit à une la BICIGUI, la SGBG, l’Ecobank, l’Orabank, la NSIABank, la BSIC, la BPMG, refonte des systèmes de la SkyeBank, la UBA, l’AfrilandFirstpaiement des pays membres pour les Bank, la FBNBank, la FIBank, la BIG, adapter aux standards internationaux la BNG et la BCI). définis dans le cadre de la BRI (CPSS/ Ce chantier a nécessité la mise en IOSCO) gage d’une efficacité dans le œuvre d’une stratégie à cinq paliers traitement des opérations financières. à savoir : La mise à niveau des systèmes de Paiement a concerné quatre des six la création d’un Data Center réponpays membres de la ZMAO à savoir dant aux normes internationales de Louncény NABE, la Guinée, la Gambie, la Sierra Leone sécurité, Gouverneur de la BCRG. et le Libéria, qui ont obtenu à cet l’interconnexion des banques, effet un financement de la Banque le dénouement des virements sur la Africaine de Développement. base d’enregistrements électroniques, Les axes de développement retenus portent sur l’utilisation du réseau SWIFT pour le transport des la mise en place des systèmes de Télécompensation, messages, en plus du réseau privé, de règlement brut en Temps réel des gros montants la mise en place d’une interbancarité favorisant une (RTGS) et de gestion des titres dématérialisés. coopération accrue entre les institutions adhérentes La mise en place du RTGS en Guinée représente et une meilleure maîtrise des coûts. un tournant décisif dans la modernisation du système L’utilisation des nouvelles technologies et d’un réseau financier en raison des améliorations introduites, performant et hautement sécurisé permettront au RTGS notamment : d’être robuste et de s’adapter à l’évolution future. Ce système devra favoriser la modernisation des la suppression des ordres de virements physiques à la BCRG pour les banques, «back office» des banques et le développement de nouvelles pratiques ainsi qu’une meilleure maîtrise des le dénouement des opérations de virement en temps réel transactions financières. Le RTGS va permettre également de satisfaire les la consultation à distance des soldes de règlement besoins futurs du secteur bancaire et des agents éconodes banques à tout instant. miques, notamment la prise en charge des opérations de Après plusieurs années de travaux, le RTGS sera la monétique, la bourse des valeurs, la centrale d’inforofficiellement lancé en mars prochain ; il offrira un mation sur le crédit, etc. service de virement en temps réel à seize participants :
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Siège social de la BCRG, à Conakry, Guinée.
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Plaza Diamant, quartiers chics
© Youri Lenquette pour j.a.
En février 2015 étaient commercialisés les premiers appartements et cottages de la nouvelle Cité internationale de Conakry, en Guinée. Un an plus tard, ont-ils trouvé preneurs ? fait de la Guinée son siège en Afrique de l’Ouest. Autre frein : l’absence de crédit immobilier. Pour y remédier, CDG a créé fin 2015 une fondation de prêts immobiliers dotée de 230 milliards de francs guinéens (plus de 26 millions d’euros), au taux d’intérêt faible (2 %) et de durées allant jusqu’à trente ans. Afin de redonner à son programme immobilier la visibilité et l’attrait des premiers jours, le groupe a aussi misé sur l’organisation d’événements dans les salles de réceptions ou sur la grand-place de la cité : nuits de la diaspora guinéenne (cible privilégiée du service marketing du promoteur) fin décembre 2015, élection de Miss Plaza Diamant en janvier 2016, sans oublier les concerts et les cérémonies de mariage. Les principaux acquéreurs et habitants de Plaza Diamant sont des hommes d’afp Le projet est entièrement financé par le groupe China Dreal Group. faires, des Guinéens de la diaspora et des retraités aisés, qui affectionnent les villas est en grande pompe que, le virus Ebola et l’élection présidentielle mitoyennes de style anglais. Mais ce sont 4 février 2015, le président d’octobre 2015. » Deux événements qui surtout les appartements qui remportent guinéen Alpha Condé et ont favorisé un certain attentisme. un grand succès. Moins chers, ils peuvent Yao Tianping, le PDG de en outre être facilement mis en location. China Dreal Group (CDG), ont inauguré mariage. Le scrutin passé et l’épidémie « Un appartement coûte 2 000 dollars le Plaza Diamant, la Cité internationale maîtrisée (fin décembre 2015), le directeur mètre carré. Il peut ensuite être loué plus de Conakry. Ils donnaient ainsi le coup du marketing de GMG semble particude 2000 dollars par mois. Les propriétaires d’envoi à la commercialisation des mailièrement optimiste. « Le amortissent rapidement sons et appartements du très chic et tout nouveau gouvernement leur investissement », préPrix des villas nouveau centre urbain du quartier de s’implique davantage cise Wu Qin. de Kipé, sur le littoral nord de la capitale. dans le développement GMG s’apprête à lanUn terrain de 20 hectares cédé par l’État économique, constatecer la deuxième phase au groupe chinois, qui finance entièret-il. Et les personnels d u p ro g r a m m e q u i ment le projet et y a déjà investi près de de grandes sociétés qui comprend, entre autres, à étaient partis, notamment 100 millions de dollars en 2013 (environ la construction de nou73 millions d’euros). Un an plus tard, ces ceux des compagnies veaux petits immeubles logements haut de gamme ont-ils trouvé minières, vont revenir d’appartements et de « vilacquéreurs ? dans le pays. » Il sait que las littorales » au design Prix des appartements « Depuis le début de février 2015 jusqu’à le retour « à la normale » ultramoderne donnant de la fin de janvier 2016, nous avons réalisé des activités est d’autant sur l’océan, au nord. pour plus de 30 millions de dollars de plus essentiel pour relanUne troisième phase est ventes », assure Wu Qin, le directeur cer les ventes que le pouprévue. La cité s’étendra à général du marketing de Guinea Mar voir d’achat des Guinéens à la fois vers l’est, près de Grandioso (GMG), la filiale locale de CDG. est très inférieur à celui l’École nationale de poste Un résultat mitigé puisque deux mois des habitants des autres et télécommunications, et après le début de la commercialisation du pays où son groupe intervers l’ouest, aux abords de programme, en avril 2015, le promoteur vient, comme le Ghana et la Brigade de recherche et avait déjà vendu des logements pour plus l’Angola. « Nous misons ici sur le long de l’agence Ecobank de Kipé, qui transféde 20 millions de dollars. « On aurait pu terme, souligne-t-il. Nous ne réalisons rera son siège dans l’une des boutiques du faire mieux, reconnaît Wu Qin, s’il n’y pas un projet pour partir quand il sera futur centre commercial Plaza Diamant. ● avait pas eu certains aléas, comme le terminé. » La preuve ? Mar Grandioso a Diawo BarrY, à Conakry
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p L’entrée de la future SD City, construite par SénégIndia. PLANIFICATION
d’espaces verts, indique Pape Mor Diop, l’administrateur du projet. S’y ajoutent des kilomètres de voirie et de pistes cyclables. groupes indiens (Swaminarayan Vijay Une première rangée d’immeubles est déjà prête, surplombée par les immenses Carry Trade et Gorasiya Farm), sont les grues du chantier des résidences de grand tout premiers à avoir commencé leurs standing qui vient de s’ouvrir. Les tractotravaux, en mai 2014. Quatre autres pelles y ont creusé d’impressionnantes groupes ont été retenus pour exécuter excavations. Un préalable essentiel car le les programmes de la première phase de développement: Teyliom (présidé par sol de Diamniadio est instable, et, avant Yérim Sow), les marocains Alliances et d’engager la moindre construction, il est Médina Invest, et l’émirati Doozy Gulf indispensable de procéder à des études techniques pour garantir les fondations. Group. L’État leur a alloué des terrains à « C’est la raison pour laquelle tout est titregracieux,à charge poureux d’yinvestir surdimensionné. Mais ce Des logements pour tous, mais aussi n’est rien comparé aux constructions en zone des services et des équipements sismique ! C’est tout à fait surmontable », assure sociaux, culturels et sportifs. l’ingénieur de la société. pour les viabiliser, les aménager, puis de Quelques arpents plus loin, nouveau régiment de grues géantes, peintes en bleu. commercialiser leurs projets auprès des clients – administrations, collectivités, C’est l’un des chantiers de Getran Immo. Ici aussi, un premier lot d’une dizaine entreprises et particuliers. d’immeubles est quasi prêt. GRUES GÉANTES. Sur les 58 ha qui lui ont La livraison des premiers programmes été attribués, SénégIndia bâtit la SD City. résidentiels, prévue initialement en La première phase de construction porte décembre 2015, a été retardée en raison de la difficulté d’accéder aux chantiers sur près de 2500 appartements et maisons économiques, de moyen standing ou de pendant la saison des pluies, mais elle est haut de gamme (qui doivent être livrés prioritaire. Les 100 premiers logements de d’ici à la fin de 2019). Elle comprend aussi la SD City seront prêts fin avril. Et d’ici à des équipements sanitaires, sociocultucinq ans Diamniadio devraient compter rels et sportifs, un hôtel cinq étoiles, des au moins 40000 maisons et appartements. centres commerciaux et plus de 10000 m2 De quoi accueillir 300 000 habitants et
Diamniadio, le pari de Dakar Pour désengorger la capitale, les autorités sénégalaises ont décidé de construire une ville nouvelle en grande banlieue. Où en est-on ?
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n dépit de l’heure matinale et de la poussière soulevée par le vent sec qui souffle sur l’immense étendue de terre argileuse, les ouvriers sont déjà à pied d’œuvre. Nous sommes à Diamniadio, la ville nouvelle censée désengorger Dakar. Établie à 30 km ausud-ouestdelacapitale,à15kmaunord du futur aéroport international BlaiseDiagne (en construction) et au carrefour desgrandsaxesroutiersmenantversl’intérieur du pays (RN1 et RN2), Diamniadio bénéficie d’une situation privilégiée. Elle dispose aussi, à l’ouest, d’une ouverture maritime sur la grande côte atlantique (près de Rufisque) et, surtout, de 2 000 ha de terrains disponibles. Selon les urbanistes, le futur pôle urbain, qui fait partie du plan Sénégal émergent (PSE), est un premier grand pas vers la rationalisation de l’aménagement du territoire. Parmi les « développeurs » du projet, le sénégalais Générale de travaux publics et de négoce (Getran) et SénégIndia, fondé en 2008 en partenariat avec deux jeune afrique
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Le Plus de J.A. Afrique de l’Ouest sportifs, des bureaux, des commerces, des répondre à l’un des objectifs prioritaires du PSE: pallier au plus vite l’énorme déficit lieux de culte, des voiries, voies piétonnes en logements de Dakar. Lequel s’élevait et espaces publics aménagés… Bref, tout ce dont les habitants ont besoin pour se fin 2015, selon le ministère du Renouveau urbain, de l’Habitat et du sentir dans une « vraie » ville. Confinée à la pointe de Cadre de vie, à plus de Et pas dans une cité-dortoir. la presqu’île du Cap-Vert, 150 000 unités. Pour éviter de reproDakar concentre duire l’hyperconcentraEMBRYON. Les travaux de tion des services de l’État la voirie primaire – joliment et de l’administration dont baptisée « Boucle du germe souffre Dakar, des « pôles de la population du pays de ville » –, colonne vertéministériels » seront dissé(soit 3 millions d’habitants) brale de l’aménagement du minés dans les différentes pôle et de ses centres, ont cités de la ville nouvelle. Un débutéenseptembre2015et vaste terrain de 700 ha est et devraient s’achever en août. cependant réservé, au cœur de ses entreprises de Diamniadio, au dévelopL’embryon de ville prend pement d’un quartier bien particulier. forme. L’une des forces du projet, sur le Pour le moment, seul y trône le Centre papier, est la mixité sociale mais aussi fonctionnelle imposée aux développeurs. internationaldeconférencesAbdou-Diouf. C’est-à-dire qu’outre des logements pour Construit en un temps record pour abriter toutes les classes sociales ils doivent intéle XVe sommet de la Francophonie, en grerdansleursaménagementsdesservices novembre 2014, il accueillera à terme un et des équipements sociaux, culturels et grand hôtel, une dizaine de bâtiments
25 %
95 %
d’affaires et, surtout, un parc numérique de 26 ha (lire ci-contre). La première des deux plateformes industrielles intégrées prévues dans le plan d’aménagement de Diamniadio est, elle, presque terminée. Dotée d’un hangar de 7000 m2, elle pourra accueillir 60 entreprises, sur 52 ha. Enfin, depuis le chantier de la SD City, on peut observer le chassé-croisé incessant des camions chargés de latérite sur le chantier de la future deuxième université de Dakar : l’université Amadou-MahtarMbow. C’est le cabinet ivoirien DNK (de Dominique Doumi-Kouakou) qui a remporté l’appel d’offres international pour la réalisation de ce nouveau campus. Coût estimé : 75 milliards de F CFA (114 millions d’euros). La pose des fondations s’achevant tout juste et le terrassement venant de commencer, il est cependant peu probable que l’établissement puisse ouvrir comme prévu pour la rentrée académique d’octobre. ● AMADOU OURY DIALLO, à Dakar
L’AUtOROUtE Est Là, Et LE tER sUIt
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ontrairement à Dakar où, malgré les efforts des gouvernements successifs pour améliorer la mobilité, l’enclavement provoque des embouteillages cauchemardesques, Diamniadio a pris les devants en matière de desserte. D’abord avec l’autoroute à péage, qui, depuis août 2013, permet de parcourir les 30 km séparant le centre de la capitale de la ville nouvelle en vingt minutes, contre quatre-vingt-dix auparavant. C’est la première autoroute de ce type en Afrique de l’Ouest, et la première infrastructure routière réalisée dans le cadre d’un partenariat public-privé au sud du Sahara. Le tronçon de 16,5 km reliant Diamniadio à l’aéroport international Blaise-Diagne (AIBD) de Diass, réalisé par EiffageSénégal, est presque terminé, et China International Water and Electric Corp. (CWE) prend le relais pour prolonger l’autoroute de 55 km, de n o 2880 • du 20 au 26 mars 2016
t Le trajet Dakar-Diamniadio ne prend plus que vingt minutes.
l’AIBD àThiès via la cité balnéaire de Mbour. Un projet qui répond à la volonté des pouvoirs publics de rééquilibrer les activités de la capitale vers Diamniadio, Thiès et Mbour. Côté ferroviaire, les choses avancent aussi. Piloté par l’Agence de promotion des investissements et grands travaux (Apix), le chantier du train express régional (TER)
électrique, première liaison ferroviaire rapide du pays, doit commencer dans le courant du second semestre, pour une mise en circulation en 2019. Depuis la gare centrale de Dakar, il desservira 14 stations jusqu’à l’AIBD. Un trajet de 57 km, qu’il effectuera en quarantecinq minutes, pour un trafic passagers estimé à 115000 voyageurs par jour. En
attendant, la société de bus Dakar Dem Dikk (DDD) étend son réseau pour couvrir les nouvelles zones d’habitation et d’activité. Elle met aussi en place des lignes express, comme, depuis juin 2015, la liaison sans arrêt entre la corniche ouest et Keur Massar, en grande banlieue est, via l’autoroute à péage (soit 26 km). Prix du trajet: 500 F CFA (0,75 euro). ● A.O.D. jeune afrique
© sylvain Cherkaoui pour j.a.
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Votre ville change, et vous ?
Une smart city pour un développement durable Écoquartiers, gestion des services informatisée, performance énergétique… Le nouveau pôle urbain devrait être un modèle de ville intelligente.
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aménagement de Diamniadio est conçu selon une vision à long terme, comme le veut le principe de smart city (« ville intelligente »), qui consiste à construire et à organiser la ville en anticipant ses besoins à moyen terme et à long terme dans un esprit de développement durable. Cerise sur le gâteau, à Diamniadio, les technologies numériques occuperont une place essentielle. D’où l’implantation d’un parc numérique de 26 ha doté d’une panoplie d’installations électroniques:immeubles (donttroistours d’entreprises) équipés d’infrastructures numériques de pointe tout en « nuage », centre de données, pôle de développement de logiciels, plateforme d’appels, centres de formation, de recherche, de production audiovisuelle et multimédia, services d’e-commerce, incubateur d’entreprises, bâtiment de séjour pour les
étudiants… Objectifs? Attirer des sociétés nationales et multinationales, améliorer les services de l’e-gouvernement et dynamiser les activités de recherche et développement. Financé à hauteur de 70,6 millions d’euros par la Banque africaine de développement (BAD), le parc devrait générer 35 000 emplois directs et 105000 emplois indirects à l’horizon 2025. CENTRALE SOLAIRE. Ce
énergie propre, et, sur les différents sites, la conception architecturale des bâtiments doit leur permettre de capter davantage la lumière du soleil et d’améliorer la circulation de l’air. Par ailleurs, l’aménagement de plus de 200 ha d’espaces verts et de lacs artificielsdonneratoutsonsensauconcept d’écoquartier. Enfin, l’implantation d’une usine de matériaux de construction dans
Le parc numérique devrait
centre nerveux numérique générer 35 000 emplois directs et permettra aussi de « piloter»lesapplicationsconçues 105 000 indirects à l’horizon 2025. pourmieuxorganiserlaville, comme la gestion informatisée du trafic l’un des parcs industriels répondra direcroutier et de la sécurité ou les perfortement aux besoins de Diamniadio et du mances énergétiques. Un volet qui occupe Lac-Rose (autre projet de pôle urbain), une place majeure dans la planification de puis, dans leur prolongement naturel, des Diamniadio : une centrale solaire d’une villes de Thiès et de Mbour. ● puissance installée de 15 MW fournira une A.O.D.
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Publi-information
Guiter SA 27 ANS D’EXPÉRIENCE AU SERVICE DE LA CONSTRUCTION Guiter SA est une société anonyme (SA) de droit guinéen, créée en 1989. Elle évolue dans le secteur des travaux publics. Au fil des années, Guiter SA est devenue une des compagnies les plus performantes dans son domaine, en République de Guinée. Forte d’une expérience riche et variée, elle a réalisé de nombreux ouvrages à travers le pays. L’approche de Guiter SA lui permet de répondre aux besoins de projets à moindre coût et dans le temps
LES GRANDES ROUTES
Guiter SA effectue les travaux de construction de routes dans le cadre de projets de grande envergure. Les équipes de Guiter SA effectuent le pavage, le terrassement et la préparation de la base.
imparti tout en assurant les normes de qualité. Elle produit également l’agrégat, l’asphalte, le béton, permettant ainsi d’améliorer le service apporté aux clients. Les projets de Guiter SA comprennent des routes interurbaines et urbaines, le développement et l’exploitation des mines et carrières. Les solutions proposées incorporent la conception traditionnelle et la gestion de programme, comme fast-track et conception/projet de construction.
INFRASTRUCTURES
Les projets d’infrastructures de Guiter SA incluent la construction et/ou la reconstruction de nouvelles infrastructures ou d’infrastructures existantes telles que routes, trottoirs, canalisations, ponceaux, systèmes d’alimentation en eau et équipements de systèmes d’égouts.
Nous sommes fiers d’être partie prenante du développement de la Guinée et nous désirons continuer à servir le marché guinéen et d’ailleurs.
LE MOT DU PRÉSIDENT
La société Guiter SA emploie une équipe multinationale composée d’experts Espagnols, Cubains, Tunisiens, Ivoiriens, Maliens, Burkinabés, Béninois, sousrégionaux et Guinéens. À ce titre, elle peut réaliser des projets dans divers domaines et les exécuter conformément aux normes CEDEAO et internationales. Depuis 1988 les hommes et les femmes professionnels de Guiter SA ont littéralement préparé le terrain pour des centaines de projets publics et privés qui ont soutenu le développement des infrastructures en Guinée.
Guiter SA est aujourd’hui la société de construction routière, des mines la plus compétitive de la place. Son personnel expérimenté, sa flotte d’équipements modernes et un approvisionnement en matériaux de construction de qualité placent Guiter SA dans une position solide pour faire face à la compétition accrue.
RECONSTRUCTION ROUTIÈRE DES VILLES
Notre vocation : assurer la qualité Forte de son expertise et de l’efficacité de ses équipes, notre entreprise s’est hissée au rang des acteurs majeurs de l’économie guinéenne. Mieux, elle est devenue un symbole de valorisation et de promotion du made in Guinée, une société qui oeuvre pour le développement de notre pays. « C’est en forgeant qu’on devient forgeron », dit l’adage. À GUITER SA, nous nous attachons à intensifier nos activités, nos réalisations tant sur les routes que dans les mines et carrières. Rien ne vaut plus que la pratique au quotidien d’efforts louables pour booster les performances d’une entreprise. Pour ce qui nous concerne, l’expertise des ressources humaines, le matériel de dernière génération et les moyens y afférent constituent des priorités pour la compétitivité de nos prestations. Il en est de même pour les dossiers à défendre chaque jour auprès de nos partenaires. Le dialogue social en interne et avec les populations qui bénéficient directement de nos prestations revêt à nos yeux un caractère primordial. Pour les Guinéens, les réalisations de notre entreprise sont de réels motifs de fierté. Leur soutien constant renforce notre détermination à pérenniser notre label d’entreprise citoyenne engagée pour l’émergence de la Guinée. Ansoumane Kaba
PDG de Guiter SA
Guiter SA Guiter MiNiNG - Guiter SA Siège Social : Cité Chemin de Fer, Immeuble Labé, 1er Etage, droite BP : 2075 - Conakry - République de Guinée, Tél. : (+224) 628 42 39 39/ (+224) 628 25 60 43 Email : guitersa@yahoo.fr www.guitersa.com
DIFCOM/FC - Photos : DR
Guiter SA a effectué les travaux de construction de différentes rues et ruelles.
Le Plus de J.A. Afrique de l’Ouest rassemblant galeries marchandes, restaurants et espaces de loisirs (clubs de sport, salles de jeux, aires pour les enfants…). Des lieux de détente, ce qui explique que, passé l’engouement des premiers mois, le taux moyen de fréquentation des centres commerciaux reste élevé (12 000 visiteurs par semaine en moyenne). Leurs responsables y veillent en organisant des événements. À l’instar du Sea Plaza, qui, fin décembre, a installé un « cinéma éphémère » sur son toit-terrasse, pour six mois, en attendant la livraison de trois salles permanentes.
© olivier pour j.a.
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ÉQUILIBRE. Malgré des prévisions de p La galerie marchande Club Sococe, à Abidjan. Consommation et loisirs
Par ici, les classes moyennes! Répondant aux besoins d’une population dont le pouvoir d’achat s’améliore, les centres commerciaux se multiplient et attirent du monde. Sont-ils rentables pour autant ?
S
ebalader,mangeruneglace,aller voir un film, faire ses courses… Du PlaYce Marcory d’Abidjan au Prima Center de Conakry, tous deux ouverts en décembre 2015, en passant par le Sea Plaza de Dakar (le premier mall sénégalais, inauguré en 2010), les centres commerciaux fleurissent au cœur des villes ouest-africaines. Sur 37 complexes existants dans la région, 8 ont ouvert en 2015 (dont 5 au Nigeria) ; 21 autres devraient être inaugurés d’ici à la fin de 2017. Confortés par les prévisions de croissance, les investisseurs multiplient les projets. Parmi eux, les nigérians RMB Westport, Actis, Persianas et Novare, le franco-japonais CFAO, les groupes ivoiriens Prosuma, CDCI, et Hyjazi, qui vient d’ouvrir son premier centre commercial
hors de Côte d’Ivoire, le Prima Centre Conakry (un investissement de 16 millions d’euros), qui est aussi le premier en Guinée. Leur cible? « Ceux dont le revenu mensuel est d’au moins 700 euros », indique Julien Garcier, directeur général ducabinetSagaciResearch.«Nousconstatons une hausse du pouvoir d’achat de la classe moyenne émergente et un décalage entre la demande d’une distribution moderne et l’offre existante », confirme Xavier Desjobert, directeur général de CFAO Retail. Le groupe, propriétaire du PlaYce d’Abidjan (20 000 m2), envisage d’ouvrir dans les dix années à venir 80 à 100 sites commerciaux (dont 40 grands centres) dans la zone UEMOA, en jointventure avec les hypermarchés Carrefour. Les grandes surfaces alimentaires sont souvent les locomotives de ces complexes
marché optimistes, « on observe une stagnation du nombre de projets, remarque Julien Garcier. Beaucoup de ceux qui ont été annoncés sont en stand-by. Les investisseurs attendent de voir les premiers résultats des centres déjà ouverts ». Il s’agit d’éviter les revers du Morocco Mall de Casablanca, qui semble avoir vu trop grand (250 000 m2) et trop haut de gamme : fin mars, quatre ans après son inauguration, les Galeries Lafayette quitteront le navire, faute de rentabilité. « La fréquentation ne se traduit pas forcément par des actes d’achat, confirme Amaury de Féligonde, associé-fondateur du cabinet Okan Consulting. Il faut trouver le bon équilibre pour s’adapter au panier moyen des Africains, qui reste relativement faible. » Pour le moment, la superficie moyenne des centres commerciaux ouest-africains est modeste (15000 à 20 000 m2, contre 32 000 en Afrique du Nord), et les propriétaires incitent leurs locataires à adopter une politique de prix avec de faibles marges pour un volume de ventes important, plutôt que de pratiquer des tarifs excessifs qui cibleraient une clientèle restreinte. L’objectif est d’être accessible au plus grand nombre et de prendre des parts de marché au commerce informel. ● RÉmy DARRAS
SoURIEz, voUS êtES fILmÉS
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e gouvernement ivoirien développe son propre système de vidéo surveillance dans plusieurs grandes villes du pays. Supervisé par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, ce programme nécessite un investissement de 150 millions d’euros. Sa n o 2880 • du 20 au 26 mars 2016
première phase a commencé à Abidjan, la capitale économique, où plusieurs milliers de caméras doivent être installées sur les grands boulevards et les axes stratégiques. La seconde étape concernera les autres grandes villes du pays, dont
Yamoussoukro, la capitale, Bouaké, Korhogo, Man et San Pedro. Le déploiement de ce dispositif inspiré du modèle des grandes métropoles européennes et américaines a été confié à un consortium composé de l’équipementier chinois Huawei et des groupes
français Thales et Orange. Le cœur du système est logé dans l’enceinte du ministère de l’Intérieur, au sein même du Centre de coordination des décisions opérationnelles (CCDO), une unité mixte d’intervention et de sécurisation du pays. ● BAUDELAIRE mIEU, à Abidjan jeune afrique
PME afrique de l’Ouest
mata p.l.C Holding.
« Leading in our worlds ».
10 aNS DE SUCCÈS aU COEUR DE La GRaNDE DIStRIBUtION
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ata P.L.C holding est un jeune groupe ivoirien créé depuis dix ans. ayant pour activité principale la grande distribution, Mata holding compte en son sein sept entreprises : Ivoirienne de Distribution de tabac (IDt), Produits Plus (PP), Produits Plus Centrale (PPC), arla Côte d’Ivoire, assistance Contrôle et Services (aCS), Ivoirienne de Construction et de l’Immobilier (ICI) et enfin Ivoirienne de Veille technologique (IVt). IDt, première société du groupe, a été créée en 2006. Cette entreprise est la représentation commerciale exclusive en Côte d’Ivoire des marques de cigarettes Dunhill international et Craven a du groupe British american tobaco. L’excellence du système de gestion, a permis à IDt d’être certifié ISO 9001 Version 2008 du
Système de Management de la Qualité depuis le 2 Janvier 2014. En 2008, une seconde entreprise de distribution, PP voit le jour. La principale activité de cette société est la représentation commerciale de marques de notoriété. PP est aujourd’hui le distributeur exclusif du bouillon culinaire Jumbo du groupe espagnol GB Food et a aussi d’autres marques telles que le café soluble arocafé, les couches bébé Poupi, le détergeant Magix, et le lait Dano du géant Danois arla Food amba. Depuis 2014 Mata Holding a créé PPC, une centrale d’achat à partir de laquelle sont coordonnées les activités des supermarchés du groupe ; notamment Bon Panier (enseigne propre) et Citydia (enseigne internationale DIa). Mata Holding a également des participations dans les unités de production des
elimar. électricité industrielle et Maritime.
La solution à l’électrification pour un pays émergent à l’horizon 2020.
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LIMaR existe depuis 1988. Spécialisée au départ dans les travaux d’électricité pour particulier, la société s’élargie aujourd’hui aux travaux d’électricité industrielle, de l’éclairage public et villageoise. acteur important dans son secteur d’activité au plan national ELIMaR s’est rapidement exporté au plan international. Les spécialistes de la société répondent aux demandes de tous les secteurs dont ils ont la charge avec promptitude et rigueur. Nous intervenons dans : • le dépannage électrique • l’équipement électronique et électrotechnique • la climatisation • les groupes électrogènes • les Bt, Mt et Ht
Balisage maritime et aéroportuaire
• l’éclairage public • l’assistance et maintenance technique ELIMaR intervient aussi dans le balisage maritime et aéroportuaire. l
Koumassi - Remblais, Bernard B. Dadié - 12 BP 180 abidjan 12 abidjan - Côte d’Ivoire E-mail : elimar_sarl@yahoo.fr tél. : (+225) 21 75 81 55 Fax : (+225) 21 75 81 59 www.elimar.org
produits Dano avec arla Côte d’Ivoire et Jumbo avec Jumbo Côte d’Ivoire. Par ailleurs les activités du groupe se sont étendues à d’autres secteurs aboubakar Fofana, tels que la sécurité Président Directeur Général et le gardiennage avec aCS (assistance Contrôle et Sécurité), les nouvelles technologies avec Ivoirienne de Veille technologique (IVt) et à l’immobilier avec Ivoirienne de Construction et de l’Immobilier. l
Yopougon Zone industrielle 01 BP 6938 abidjan 01 abidjan - Côte d’Ivoire tél. : (+225) 23 53 74 00 Fax : (+225) 23 53 74 01 contact@mata.ci www. mata.ci
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réée en 1995 et actuellement gérée par Nelly Domoraud-abobi, l’agence KaLIMBa est spécialisée dans les transactions immobilières (Location, Vente, Gestion, Syndic) et l’un des leaders du marché de l’immobilier en Côte d’Ivoire. Pour optimiser le patrimoine de sa clientèle, KaLIMBa a créé des filiales diversifiant son offre de services : KALIMBA
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Construction Décoration (KCD) société de construction et d’aménagement d’espaces ; Keeping & Gardening (Keeping GS) proposant des services de conciergerie et jardinage ; KALIMBA Centre d’Affaires (KCA), offrant aux professionnels des bureaux de standing équipés. l
Marcory - Zone 4 Bd Valéry Giscard d’Estaing 08 B.P. 222 abidjan 08 abidjan - Côte d’Ivoire infos@kalimba-immo.com tél. : (+225) 21 35 25 47 Fax : (+225) 21 25 08 38 www.kalimba-immo.com
jeune afrique • PuBLi-infOrMaTiOn pme afrique de l’ouest
Le Plus de J.A. Afrique de l’Ouest MÉTIERS
Archidoués Ils innovent, proposent, bâtissent… une nouvelle génération d’architectes ouest-africains est déjà à l’œuvre. Son objectif : donner un coup de jeune aux villes, tout en respectant leur identité.
mouhamadou Abass Sall
Fondateur et directeur général du cabinet d’architecture Lamtôro
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n 2007, lorsqu’il commence sa carrière et crée son atelier, Lamtôro (« le roi du Tôro », en pulaar), il est le plus jeune membre du Conseil de l’ordre des architectes du Sénégal. Fils de Cheikh Ahmed Tidiane Sall Ibn Abass, ancien diplomate reconverti dans la construction immobilière et la prospection minière, Mouhamadou Abass Sall passe une partie de son enfance à Alger et à Koweït City. À l’âgede7ansilrentreauSénégal,oùilpasse un bac scientifique. « Mon père voulait que je fasse des études d’ingénieur en génie civil. Moi, se souvient-il, j’hésitais entre le génie informatique et l’architecture. J’ai finalement choisi la deuxième option, car cela correspondait un peu à ses activités de promoteur immobilier. » Direction la France et l’École nationale supérieure d’architecture (Ensa) de Grenoble, dont il sort diplômé en 2007. Une semaine après, le jeune architecte rentre au bercail. « Mon père m’a demandé de travailler à ses côtés, et cela correspondait parfaitement à mes objectifs professionnels », confie-t-il.
Mouhamadou Abass Sall, qui n’avait pas encore 25 ans, a dû se battre pour se faire une place, s’imposer et « vendre » ses projets, mais l’important portefeuille de commandes de son père, aujourd’hui disparu, lui a permis de décrocher ses premiers marchés. « J’ai eu la chance d’avoir un père qui était très actif. Il m’a confié le premier projet immobilier sur lequel j’ai travaillé : le Collège université islamique Aboul Abass Ahmed Tidiane [CUIM]. » FRANC-PARLER. Aujourd’hui, à 33 ans,
le jeune patron – par ailleurs imam d’une zawiya fondée par son père dans le quartier dakarois de Kawsara Sud-Foire – a trouvé ses marques. Dans ses bureaux du Point-E, un quartier chic de la capitale sénégalaise, le cabinet accumule les commandes émanant des pouvoirs publics, d’entreprises et de particuliers (équipements, bureaux, programmes résidentiels…) et a par ailleurs créé un atelier expérimental de design spécialisé dans le mobilier haut de gamme. S’il est
l’un des benjamins de sa corporation à Dakar, Mouhamadou Abass Sall a son franc-parler. Il se montre par exemple très critique vis-à-vis du recours quasi systématique à des cabinets d’architecture étrangers. Une mauvaise habitude sénégalaise – et ouest-africaine – qu’il explique par la persistance d’un complexe d’infériorité devant tout ce qui vient de l’étranger et par un problème de qualité des réalisations locales, même si, s’empresse-t-il de préciser, il existe d’excellents professionnels sur le marché. « Nombre d’architectes, déplore-t-il, se sont installés dans une vision de court terme et ne font pas cet indispensable effort de recherche et de rigueur. Je ne crois pas à l’image de l’architecte illuminé. » Lui garde la nature comme principale source d’inspiration de sa vision architecturale. « On ne pourra jamais faire aussi beau, aussi équilibré en matière de volumes, de formes, de coloris, de lumière… C’est la meilleure base de données créative que l’on puisse utiliser ! » ● AmAdou ouRy diALLo
© youri lenquette pour J.A.
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jeune afrique
Votre ville change, et vous ?
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© arthur Perset Pour j.a.
robert daoud, fondateur et directeur général d’Archibo Design Group, et Sionfougo Soro, architecte, directeur du département Créa
Sionfougo Soro, la tête « créa » d’Archibo.
I
ls n’ont pas encore la renommée internationale de leurs confrères Guillaume Koffi et Issa Diabaté, mais avec Archibo Design, qu’ils ont créé en 2010, les Ivoiriens Robert Daoud (38 ans) et Sionfougo Soro (28 ans) se sont déjà fait un nom. Après
un diplôme d’études supérieures (DES) en architecture à l’université Saint-Esprit de Kaslik, au Liban, Robert Daoud débute sa carrière en 1998 en tant que responsable des créations du bureau d’architecture d’intérieur de Roche Bobois à Beyrouth,
jusqu’à son départ pour la Côte d’Ivoire, en 2002, où il prend la direction du bureau d’études et d’exécution de Fima Group. C’est en 2010 qu’avec Alain Kouadio, fondateur du groupe immobilier Kaydan et actuel vice-président du patronat ivoirien,
Robert Daoud crée le cabinet Archibo Design. La même année, Sionfougo Soro sort diplômé de l’École africaine des métiers de l’architecture et de l’urbanisme (EAMAU) de Lomé – qui lui attribue le prix du meilleur projet d’architecture de l’année – et rejoint l’équipe. En cinq ans, ils n’ont pas chômé : résidences privées, immeubles de bureaux ou d’appartements, lotissements, sièges d’entreprise, magasins, restaurants (notamment L’Œnophile, le Life Star et Zino Prestige, à Abidjan)… Ils enchaînent les réalisations en Côte d’Ivoire, dans la sous-région – à Dakar, à Cotonou, à Lomé et à Bamako (où leur projet a été retenu pour la rénovation du palais présidentiel de Koulouba, pour le moment suspendue) –, mais aussi au Maroc, en RD Congo et au Congo. Leur signature : la fluidité, la lumière et la transparence. À l’image du futuriste immeuble Arc-en-Ciel qui abrite le siège d’Archibo, au Plateau, face à la baie de Cocody. ● BaudelaIre MIeu
Sénamé Koffi agbodjinou
Architecte et anthropologue, fondateur de L’Africaine d’architecture et du WoèLab 36 ans, Sénamé Koffi Agbodjinou est la nouvelle star de la scène « tech » ouest-africaine. Après deux années de maths sup à l’université de Lomé, c’est lors de ses études à Paris qu’il découvre les « fab-lab » (laboratoires de fabrication numérique). En 2010, il crée L’Africaine d’architecture, une plateforme de réflexion sur les smart cities (« villes intelligentes »), et, en 2012, fonde le WoèLab (woè signifie « fais-le » en éwé). Installé à Lomé et entièrement autofinancé, ce premier fab-lab togolais a pour objectif de permettre aux habitants de façonner leur quartier via les technologies de l’information et de la communication. « C’est un mouvement#LowHighTech,expliqueSénaméKoffi. jeune afrique
Il vise à développer des projets de pointe, mais avec les ressources que l’on a sous la main. » Onze start-up ont été incubées depuis 2012, dont celle d’Afate Nikou, qui a créé la première imprimante 3D 100 % africaine (élue meilleure invention des dix dernières années aux Global Fab Awards 2014, à Barcelone), construite à partir de déchets informatiques. Les prochains défis de cet architecte ? Ouvrir d’autres « lieux de production de la ville » et montrer que sa « hub-cité » est un modèle d’urbanisation alternatif, participatif, économiquement viable. ● laure BrOulard
© dr
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