Maroc Dans les prisons secrètes de Hassan II jeuneafrique.com
Hebdomadaire international indépendant • 56e année • n° 2890 • du 29 mai au 4 juin 2016
Cameroun Justice : Biya fait-il pencher la balance ? Bourguiba La statue du Commandeur
Spécial
24 pages
Dossier Finance Spécial 8 pages
gambie
Yahya Jammeh
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Dossier
Finance
Mohamed El Kettani
« Il faut permettre aux banques de prêter sur le long terme »
analyse
Les banques tunisiennes manquent toujours de souffle
portrait
Felix Adahi Bikpo
Directeur général de l’AGF
microfinance
Amifa à l’assaut de l’Afrique de l’Ouest
Alors que le produit net bancaire de son groupe a pour la première fois enregistré un repli en 2015, le PDG d’Attijariwafa Bank défend ses choix stratégiques et dresse un état des lieux de la finance africaine.
F
Propos recueillis par
Attijariwafa en chiffres
411 milliards
de dirhams (37,9 milliards d’euros) d’actifs
5,3 milliards de dirhams de résultat net consolidé
7,9 millions de clients
3 534 agences dans 24 pays
17 223
collaborateurs
Fahd Iraqi
raîchement diplômé de l’École nationale supérieure de techniques avancées (Paris), Mohamed El Kettani a intégré en 1984 le département des crédits d’investissement de la Banque commerciale du Maroc. En 2004, après en avoir gravi un à un les échelons, il s’impose comme l’une des chevilles ouvrières de sa fusion avec Wafabank. Attijariwafa Bank est née. Quelques années plus tard, en 2007, il en devient le président-directeur général. Depuis, il a mis en œuvre une stratégie d’expansion en Afrique qui permet à la première banque privée marocaine de compter aujourd’hui parmi les établissements bancaires les plus importants du continent. Entretien. jeune afrique : Attijariwafa Bank a enregistré en 2015 – pour la première fois depuis sa naissance – un repli de son produit net bancaire (PNB). Faut-il s’en inquiéter ? Mohamed el Kettani : Le PNB consolidé a
effectivement accusé une légère baisse de 2 %, expliquée par des revenus non récurrents réalisés par nos activités de marchés de capitaux au cours de l’exercice 2014, marqué par une baisse importante des taux obligataires au Maroc. Les autres compartiments d’activité ont, néanmoins, connu des hausses satisfaisantes. Cela étant, la diversification de notre modèle économique en matière de métiers et d’implantation géographique nous permet d’afficher une forte résilience face aux aléas économiques et une rentabilité assez élevée.
© Vincent Fournier/J.A.
L’encours de crédit de la banque est également en baisse. Comment relancer la machine ?
Le ralentissement de la croissance des crédits bancaires observé à partir de 2013 s’est confirmé en 2015, avec une progression inférieure à 2 %, dans un contexte de baisse des engagements consentis auprès du secteur énergétique, mais aussi de recul des grands projets immobiliers et d’infrastructures. Cela a été partiellement compensé par une hausse des crédits auprès des petites entreprises et des ménages, ce qui dénote une activité commerciale satisfaisante. Afin de faire face à cette situation, plusieurs actions ont été entreprises par les banques marocaines et la banque centrale, entre autres la poursuited’unepolitiquemonétaireaccommodante
confirmée par la baisse du taux directeur de 0,25 % à la suite du dernier conseil d’administration de Bank Al-Maghrib. Cette troisième baisse successive en dix-huit mois a pour objectif de stimuler la croissance des crédits à l’économie. Que pensez-vous de la situation macroéconomique du royaume ? La croissance pourra-t-elle être au rendez-vous en 2016 ?
La période 2013-2015 a connu un ralentissement de la croissance économique non agricole dans un contexte international de forte incertitude. Tendance qui se confirme en 2016, avec une progression de la valeur ajoutée non agricole estimée à 3 %. Cependant, plusieurs aspects favorables sont à souligner, parmi lesquels la nette amélioration des fondamentaux macroéconomiques du royaume, la dynamique forte et continue de l’aéronautique, de l’automobile et de l’offshoring – produisant des effets positifs pour l’emploi et les exportations –, ou encore le comportement satisfaisant des investissements directs étrangers et des secteurs exportateurs traditionnels, dont celui des phosphates. Cette discipline macroéconomique, combinée à la poursuite des réformes et des grands chantiers (énergie, infrastructures…), laisse présager des perspectives positives de croissance pour l’économie marocaine. Qu’en est-il de la situation économique des pays subsahariens où Attijariwafa Bank est installée ?
Nous évoluons dans un contexte de forte volatilité et d’incertitudes. Au cours des six derniers mois, le FMI a dû à plusieurs reprises revoir à la baisse ses prévisions de croissance et celles concernant les échanges commerciaux mondiaux. Cela n’est pas sans conséquences pour les pays subsahariens qui ont subi un ralentissement de la demande mondiale. Les économies à dominante pétrolière sont particulièrement exposées à la situation actuelle des cours de l’or noir, qui met sous tension leurs équilibres en matière de balance des paiements et de déficit budgétaire. Néanmoins, en dépit de ce contexte difficile, les économies subsahariennes parviennent à maintenir des taux moyens de croissance significatifs (autour de 5 %), compte tenu des besoins intrinsèques encore très importants en matière de développement des infrastructures de base, de l’urbanisation et de la consommation intérieure. n o 2890 • du 29 mai au 4 juin 2016
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Dossier Finance Les économies africaines expriment des besoins de financement à long terme. Les banques ontelles les ressources suffisantes pour répondre à cette attente ?
Effectivement, les économies africaines ont des besoins considérables pour faire face au défi global des infrastructures, notamment dans les domaines de l’énergie et du transport. À titre d’exemple, plus de 800 milliards de dollars [environ 700 milliards d’euros] devront être investis dans la production, le transport et la distribution d’électricité dans les pays d’Afrique subsaharienne. Afin de contribuer à la mobilisation de ces ressources longues, notre secteur est engagé dans un effort de bancarisation. Mais sa contribution serait encore plus importante si certaines contraintes réglementaires, limitant la capacité de transformation des ressources à vue en ressources longues, étaient levées. Cela permettrait sans doute de renforcer la capacité du secteur bancaire à effectuer des prêts à long terme. Par ailleurs, un approfondissement et une accélération des réformes du marché financier sont indispensables pour faciliter la mobilisation de l’épargne longue à travers divers canaux complémentaires tels que la bancassurance et la gestion d’actifs. Ceux-ci exigent des dispositifs fiscaux ciblés et favorables à cette épargne, ainsi qu’une modernisation des instruments financiers à travers la mise en place de courbes de taux efficientes. Que pensez-vous du niveau de capitalisation des banques en Afrique subsaharienne ?
Globalement, les banques africaines ont fourni des efforts significatifs de mise à niveau et de renforcement de leurs fonds propres, en raison des exigences réglementaires en vigueur et de la sophistication des risques. Pour rappel, le capital social minimum requis pour les établissements bancaires a été porté à 10 milliards de F CFA [15 millions d’euros] dans les zones UEMOA et Cemac, et les normes prudentielles sont en évolution constante dans un souci de renforcement de la solidité des secteurs bancaires. Néanmoins, il est important que ces dispositifs prudentiels puissent également prendre en compte les besoins spécifiques de nos économies et le profil des établissements de crédit qui s’apparentent davantage, en Afrique subsaharienne, à des banques de détail qu’à des banques d’investissement. Attijariwafa Bank envisage d’introduire sa filiale ivoirienne à la Bourse régionale des valeurs mobilières. Les bourses africaines jouent-elles leur rôle dans les économies ?
Nous nous sommes engagés, dans la convention signée en 2015 avec les autorités ivoiriennes, à céder 15 % du capital de la Société ivoirienne de banque en Bourse. Nous espérons ainsi contribuer à dynamiser la Bourse en tant que catalyseur de l’épargne populaire et levier de financement n o 2890 • du 29 mai au 4 juin 2016
supplémentaire pour les entreprises. Mais il faut reconnaître que le marché boursier en Afrique subsaharienne ne parvient pas encore à jouer un rôle actif dans la mobilisation de l’épargne et le financement de l’économie. Cela nécessite des réformes structurelles visant la modernisation du fonctionnement du marché et la mise en œuvre de dispositifs incitatifs pour l’épargne populaire. Ne pensez-vous pas qu’il serait plus judicieux pour Attijariwafa Bank de consolider l’ensemble de ses filiales subsahariennes dans un holding coté, afin d’avoir une capacité d’endettement plus importante ?
Jusqu’à présent, le groupe Attijariwafa Bank n’a pas trouvé d’utilité ni d’intérêt à regrouper ses participations subsahariennes dans un véhicule coté et il parvient aisément, grâce à la qualité de ses fondamentaux financiers, à faire face à ses besoins de financement dans des conditions satisfaisantes.
Les filiales africaines ont porté leur contribution au résultat du groupe Attijariwafa Bank à 30 % en 2015. Peuvent-elles aller encore plus loin ?
D’année en année, nos filiales africaines augmentent leurs contributions à la performance du groupe. Et cette tendance est amenée à se
Nous voulons nous implanter en Afrique anglophone. poursuivre, compte tenu de la forte croissance organique de nos activités bancaires en Afrique subsaharienne, mais aussi grâce aux différentes initiatives stratégiques portant sur l’enrichissement continu de notre offre produits, le déploiement de nouveaux métiers en synergie (assurance, financements spécialisés, cash management…). La contribution de nos activités en Afrique subsaharienne pourra également évoluer en fonction des nouvelles acquisitions et des implantations territoriales potentielles, au titre de la stratégie de croissance externe du groupe. Le Nigeria, l’Éthiopie, le Ghana, le Kenya et l’Égypte sont les nouveaux marchés cibles d’Attijariwafa Bank. À quel stade en est le processus d’implantation dans ces pays ?
Après avoir clôturé la première phase de notre plan de développement, qui nous a permis de compléter notre présence dans l’ensemble des zones UEMOA et Cemac, nous abordons à présent la seconde étape, qui vise des implantations en Afrique anglophone. Notre ambition, en tant que banque panafricaine, est d’accompagner nos clients dans l’ensemble de ces régions et de leur apporter une forte valeur ajoutée. ● jeune afrique
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© Rahul Singh
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p Cet ancien de Goldman Sachs a également travaillé chez Merrill Lynch. Portrait
Le conseiller portugais des entrepreneurs africains Depuis quatre ans, Miguel Azevedo pilote la banque d’investissement de l’américain Citigroup. Avec succès.
C
’est une année difficile. Les gens font une pause, réfléchissent à leurs stratégies. » Lors de l’Africa CEO Forum, Miguel Azevedo fait le bilan, quatre ans après avoir pris en main l’activité banque d’investissement de Citigroup pour l’Afrique (hors Afrique du Sud et Égypte). Un choix que cet ancien de Goldman Sachs ne regrette pas, malgré le retournement de conjoncture : « 2016 sera l’année avant le rebond. En changeant de systèmes économiques et en développant l’industrie, les pays du continent appliquent un traitement de choc dont l’impact sera positif. » Côté fusions et acquisitions – sa spécialité –, la période n’est pas des plus fastes : « Les entreprises africaines sentent que ce n’est pas vraiment le bon moment pour céder. » Pourtant, Miguel Azevedo est intervenu au cœur de quelquesunes des plus importantes opérations récentes. Il a ainsi conseillé les actionnaires de Helios Towers Nigeria dans la cession de tours de télécommunications à leur concurrent IHS. Le montant du rachat n’a n o 2890 • du 29 mai au 4 juin 2016
pas été communiqué, mais il devrait se situer, selon les estimations de J.A., autour de 200 millions de dollars (plus de 177 millions d’euros). Angola. Quelques semaines plus
tôt, ce Portugais d’origine avait bouclé l’une des opérations phares du début d’année: la vente de 40 % du producteur de boissons nigérian Chi (avec une option pour une prise de contrôle progressive) à CocaCola, pour 240 millions de dollars en cash selon le Financial Times. En 2015,lesdifficultéséconomiquesdu Nigeria auront eu raison des deux principales opérations conseillées par Miguel Azevedo : le rachat du pétrolier Afren par Seplat puis la cession pour 403 millions de dollars des activités de Frigoglass dans le verre à GZI. Une déception, après une année 2014 spectaculaire au cours de laquelle Miguel Azevedo et sa petite équipe spécialisée sur l’Afrique (quatre personnes à Londres et huit au Nigeria et au Kenya) avaient conseillé Brookside dans l’ouverture de son tour de table au français Danone ; la cession de la banque nigériane Enterprise Bank
par Amcon ; la vente des parts du capital investisseur Actis dans la nigériane Diamond Bank ; la réorganisation des activités de Lafarge au Nigeria et en Afrique du Sud, et la création de Lafarge Africa. En ajoutant à cela l’introduction de Seplat en Bourse, des placements privés d’Atlas Mara et de Helios TowersAfricaoulesEurobondsdela Côte d’Ivoire et du Sénégal, Miguel Azevedo a conseillé des opérations représentant plusieurs milliards de dollars avec les équipes métiers de Citi (notamment celles spécialisées dans les opérations obligataires internationales, domaine dans lequel Citi est un leader en Afrique et à travers le monde). Lorsqu’il arrive chez Citi en 2010, Azevedo ne connaît pas grandchose au continent. Conseiller senior chez Merrill Lynch, il s’est essentiellementoccupéduPortugal, ainsi que du Brésil. Pour la banque américaine, il commencera d’ailleurs par traiter les affaires liées à son pays d’origine. « De l’Afrique, je connaissais seulement l’Angola, un pays dont j’ai parcouru 2000 km en voiture, de Luanda à Benguela, explique-t-il. En 2012, j’ai vu une réelle occasion de développer la banque d’investissement en Afrique. Le potentiel de croissance économique, la progression rapide des marchés financiers, l’intérêt accru des investisseurs internationaux et les dynamiques sociales et
Le spécialiste des fusions a accompagné des opérations pour plusieurs milliards de dollars. culturelles me rappelaient vraiment ce que j’avais connu en Europe du Sud et au Brésil. J’ai senti que cela pourrait constituer une opportunité passionnante. » Ses fiertés : avoir accompagné le nigérian Seplat à la Bourse de Londres, avoir travaillé avec le Kényan Muhoho Kenyatta et avoir lancé la compétition internationale autour de Chi. Avec un succès certain et un nouvel objectif: conseiller sa première opération en Afrique francophone. ● Frédéric Maury jeune afrique
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ANALYSE
p La part des prêts non performants des établissements privés a atteint 10,4 % en décembre 2015, contre 24,9 % pour les acteurs publics.
Les banques tunisiennes manquent toujours de souffle Incapable de soutenir l’économie, durement touchée par la crise, le secteur a plus que jamais besoin d’être réformé.
D
epuis la révolution de 2011, l’économie tunisienne peine à se relever, avec une croissance moyenne de seulement 1,5 % au cours des cinq dernières années. Ce contexte de morosité affecte le financement de l’économie par le secteur bancaire. En témoignent les derniers chiffres publiés par la Banque centrale de Tunisie (BCT): les concours à l’économie ont progressé de 0,6 % seulement durant les deux premiers mois de l’année, contre une hausse de 0,9 % un an plutôt. « Les banques ne financent pas efficacement l’économie tunisienne. Elles ne s’engagent pas suffisamment et ont une vision à court terme. Il y a une sorte de divorce entre elles et les entreprises », N o 2890 • DU 29 MAI AU 4 JUIN 2016
déplore Dhafer Saïdane, spécialiste du secteur bancaire et professeur des universités. Pour sa part, le FMI estimait en octobre 2015 que « la croissance du crédit au secteur privé restait modeste et que son niveau était largement inférieur au potentiel ». FAIBLESSE. Au-delà de ce constat
particulièrement pénalisant pour l’économie réelle, la problématique liée à la solidité des banques locales reste entière : « Le ratio des fonds proprespourl’ensembledusystème s’établit au-dessous des exigences réglementaires. Les prêts improductifs [que les débiteurs peinent à rembourser] du secteur bancaire restent élevés, à 15,8 % », selon le FMI.
Et l’année 2016 ne devrait pas inverser cette mauvaise tendance : l’immobilier, qui était l’un des secteurs les plus résistants depuis la révolution, montre des signes de faiblesse, ce qui risque d’augmenter les dépréciations de créances dans les bilans des banques, estime le cabinet indépendant AlphaMena.
Les ratios de fonds propres sont inférieurs aux exigences réglementaires. Idem pour le secteur touristique, qui s’enfonce dans la crise avec une chute des recettes de 50 % entre janvieretfinavrilparrapportàlamême période en 2015. Certes, l’an dernier, la BCT a demandé aux banques de décaler les remboursementset d’octroyer des crédits supplémentaires aux opérateurs touristiques, ● ● ● JEUNE AFRIQUE
Trophées African Banker 2016 La Banque Atlantique élue « Meilleure Banque d’Afrique de l’ouest »
L
e groupe Banque Atlantique a remporté le trophée « Meilleure banque régionale d’Afrique de l’Ouest », à l’occasion de la dixième édition des Trophées African Banker, qui s’est tenue ce 25 mai 2016 dans la capitale zambienne, Lusaka, en marge de la 51e Assemblée générale de la Banque Africaine de Développement (BAD).
Organisés par le magazine African Banker du Groupe IC Publications, les African Banker Awards récompensent les institutions financières, les hommes et les femmes qui contribuent de manière significative à la modernisation et à l’essor de la banque et de la finance sur le continent. Le trophée de la « meilleure banque régionale » est attribué à l’établissement bancaire qui s’est particulièrement distingué dans les domaines du financement de l’économie, de la bancarisation, de l’inclusion financière, de l’innovation en matière de produits et de services, et qui a réalisé des performances financières remarquables. Le groupe Banque Atlantique a parfaitement répondu à l’ensemble de ces critères. « Le groupe a montré une solide performance avec des résultats financiers en hausse […] et continue à jouer un rôle important dans le financement de gros projets dans la région tels que le financement d’une campagne cotonnière au Mali ou les travaux préparatoires du projet de ligne 1 du métro d’Abidjan », a expliqué le jury, qui a également mentionné l’innovation du groupe relative au paiement de factures à partir d’un compte bancaire, en soulignant qu’il s’agissait d’ « une première en Côte d’Ivoire ». Depuis sa prise de contrôle en 2012 par le groupe Banque Centrale Populaire du Maroc, la Banque Atlantique connaît un développement remarquable, grâce à l’expertise et l’expérience de la maison mère et aux axes de synergies développés au sein du Groupe. Le groupe Banque Atlantique est présent au Bénin, Burkina-Faso, Côte d’Ivoire, GuinéeBissau, Mali, Niger, Sénégal et Togo. Atlantic Business International (ABI) la holding financière de contrôle et de développement de Banque Atlantique en Afrique Subsaharienne est dirigée par M. Souleymane Diarrassouba.
Bénin
l
Burkina Faso
l
Côte d’Ivoire
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Guinée-Bissau
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Mali
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Niger
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Sénégal
l
Togo
www.banqueatlantique.net
Dossier Finance ● ● ● mais encore faut-il que le secteurtoutentierseredressepourfaire face aux futures échéances de remboursement. « Le taux de créances douteuses s’accroît sensiblement, mais le taux de couverture est faible, car les banques ne les provisionnent pas assez. Selon nos estimations, les besoins de recapitalisation du secteur sont compris entre 2 et 2,5 milliardsdedinars[entre870millionset 1 milliard d’euros environ] », estime HelaRomdhani,analystedusecteur bancaire chez AlphaMena. Pour sa part, la BCT reconnaît que la capitalisation du secteur était inférieure aux exigences réglementaires de 10 % en 2013 et en 2014, mais qu’en 2015 les ratios de fonds propres ont atteint 12,2 %. Toutefois, cette relative amélioration s’est effectuée à marche forcée. Certaines banques privées se sont recapitalisées, mais ce sont surtout les augmentations de capital des trois banques dont l’Étatdétient une participation qui ont gonflé artificiellement les ratios de solvabilité. De fait, la Banque de l’habitat (BH), la Société tunisienne de banque (STB) et la Banque nationale agricole (BNA) ont augmenté leurs fonds propres de près de 1 milliard de dinars au total. Il faut dire que ces trois établissements sont dans le rouge depuis plusieurs années et que leur sauvetage a fait grincer des
dents: « Nous sommes si sceptiques vis-à-vis des décisions des autorités qu’on se demanderait presque si la mise en faillite de la STB n’aurait pas étémieux»,affirmeHelaRomdhani. Pour Dhafer Saïdane, « ces trois banquesdevraientfusionnerenune seule entité. La mise en commun des compétences et des réseaux permettrait de réaliser des synergies et des économies d’échelle pour créer une nouvelle banque ». Cependant, les autorités n’ont pas choisi cette voie et ont adopté des plansderestructurationquis’étalent jusqu’en 2020. Du côté des banques privées, la situation est moins précaire, comme l’affirme la BCT : « La santé de notre secteur se caractérise par une dichotomie entre les banques publiques et les banques privées, que les indicateurs de solidité financière attestent d’une manière claire. » De fait, la part des prêts non performants des banques privées a atteint 10,4 % en décembre, contre 24,9 % pour les trois établissements dans lesquels l’État est actionnaire. Parmi les banques privées qui se détachent figurent la Banque internationale arabe de Tunisie (Biat), Attijari Bank ou encore UBCI, la filiale locale de BNP Paribas. En réalité, le secteur bancaire tunisien a un besoin urgent de réforme. Cet avis est partagé par la
Banque mondiale, le FMI et même la BCT. Selon Dhafer Saïdane, « l’État doit mettre un coup de pied dans la fourmilière et réorganiser le système, car notre pays souffre d’une mauvaise concentration bancaire. Les réformes sont indispensables ». La loi adoptée le 13 mai par l’Assemblée des représentants du peuple n’apportera pas un grand changement dans ce domaine, puisqu’elle fixe le capital requis à 25 millions de dinars. L’avancée majeure apportée par le texte
Une recapitalisation de 2 à 2,5 milliards de dinars serait nécessaire. concerne surtout les clients des établissementsquivoientleurdépôt bancaire garanti en cas de faillite à concurrence de 60 000 dinars. Auparavant, la BCT avait aussi vu ses prérogatives élargies et son indépendance confirmée, ce qui va dans la bonne direction. Mais c’est surtout la capacité des banques tunisiennes à améliorer leur gouvernance, notamment en matière de gestion des risques, qui leur permettra de participer davantage au redressement de l’économie tunisienne. ● RYADH BENLAHRECH
LA BIAT VEUT SÉDUIRE LA DIASPORA DANS L’HEXAGONE
L
a France compte plus de 720 000 Tunisiens sur son sol, soit plus de la moitié de la diaspora mondiale. Pour la Banque internationale arabe deTunisie (Biat), se rapprocher de ces clients potentiels était devenu une priorité. En novembre 2015, sa filiale française a ouvert une agence à Paris, qui dispose du statut d’agent de N o 2890 • DU 29 MAI AU 4 JUIN 2016
paiement. Sa vocation : proposer des transferts d’argent à des tarifs compétitifs sur des comptes de la Biat enTunisie. Les objectifs de cette implantation visent notamment à intensifier les liens et les flux financiers vers laTunisie, ainsi qu’à accompagner les besoins de la diaspora dans son pays natal. Pour combler son déficit de notoriété, Biat
France a organisé un road show à Paris du 17 mars au 3 avril 2016. Un bus aux couleurs de la banque a ainsi sillonné Paris et ses alentours pour rencontrer la communauté tunisienne. Et « les retombées de cette opération sont positives en matière de prises de contact », affirme le groupe. ●
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R.B. JEUNE AFRIQUE
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© The African Guarantee Fund
t Passé par Access Bank, Citibank, Ecobank et Atlantic Financial Group, le quinquagénaire vit à Nairobi.
institution panafricaine
Felix Adahi Bikpo veut sortir les PME de l’ornière
Quatre ans après la création du Fonds africain de garantie, un millier d’entreprises ont obtenu des financements. Un résultat satisfaisant pour le patron ivoirien, qui ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.
q
u’on le croise à Genève ou à Abidjan, Felix Adahi Bikpo affiche toujours la même attitude détendue. Celle d’un vétéran de la finance africaine au cuir tanné par vingtcinq années consacrées aux établissements les plus emblématiques du continent. Passé par Access Bank – dont il a été l’un des architectes de l’expansion panafricaine –, Citibank, Ecobank et Atlantic Financial Group, le quinquagénaire ivoirien vivant à Nairobi, marié et père de quatre enfants, n’a plus rien à prouver ou presque. Sous la bonhomie du directeur général du Fonds africain de garantie (AGF) transparaît aussi la fierté goguenarde de n o 2890 • du 29 mai au 4 juin 2016
celui qui a déjoué les pronostics. Lorsque, en août 2011, Felix Bikpo est nommé à la tête de l’institution panafricaine destinée à garantir les emprunts des PME, sa mission semble impossible à accomplir. Il doit ni plus ni moins remédier à la question épineuse et mille fois débattue de l’inadéquation entre l’offre et la demande de financement des PME, avec des moyens très limités. La BAD a apporté 10 millions de dollars (près de 7 millions d’euros) au capital de l’AGF. Les coopérations espagnole et danoise, 20 millions chacune. Or si la mise de départ est modeste, le fonds doit tout de même atteindre dans trois à cinq ans un capital de 500 millions de dollars, générer environ 2 milliards de dollars
de nouveaux prêts et soutenir quelque 10 000 PME africaines. Quatre ans et demi après sa création, l’objectif n’est pas atteint – sans surprise. Mais Felix Bikpo se réjouit des résultats accomplis depuis le démarrage effectif du fonds : « En deux ans d’exercice opérationnel, nous avons émis environ 100 milliards de F CFA [152,45 millions d’euros] de garanties pour 40 établissements financiers à travers 35 pays en Afrique subsaharienne. » Un millier de PME de la région environ ont pu bénéficier de financements grâce aux garanties d’AGF, pour plus de 11 700 « nouveaux jobs » créés, selon le fonds panafricain. victoire. À l’actif de l’AGF, l’ancien élève de l’Essec Paris ajoute les accords de contre-garantie (qui permettent au fonds de partager le risque avec ses partenaires) signés avec l’agence de développement suédoise Sida (50 millions de dollars), sa consœur américaine DCA (2,4 millions de dollars) et l’Agence pour l’assurance du commerce en jeune afrique
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Afrique (8,5 millions de dollars), qui lui permettent de démultiplier son propre portefeuille. Mais la prise dont Felix Bikpo est le plus fier, c’est le Fonds de garantie des investissements en Afrique de l’Ouest (Gari). L’AGF a repris en décembre 2015 les 80,56 % du capital de ce fonds détenu par l’AFD, son équivalent allemand DEG, le secrétariat d’État à l’économie de la Suisse (Seco) et la Banque européenne d’investissement (BEI). Une victoire à l’arraché face à la BOAD, bien plus solide financièrement que l’AGF (ses revenus n’atteignaient que 5,4 millions de dollars en 2014, contre 55 millions pour la Banque). « Notre force dans cette acquisition, c’est d’avoir pratiquement la même vision que les fondateurs du fonds Gari. Ils voulaient le céder à une institution africaine qui poursuivrait dans la direction qu’ils avaient définie et mènerait
ce projet à un niveau supérieur », avance le banquier ivoirien, qui a été directeur général du fonds Gari entre 1999 et 2002. protégés. « L’influence de la BAD a énormément pesé », tempère un analyste financier ivoirien. L’opération, réalisée en partie en numéraire et en partie par échange d’actions de l’AGF, a coûté assez
Nous avons émis 100 milliards de F CFA de garanties à travers 35 pays pour 40 établissements. cher : 35 millions de dollars. Elle a permis à AGF de se renforcer en Afrique de l’Ouest, région qui concentre plus de la moitié de son portefeuille de garanties. « L’objectif est de consolider le fonds Gari en six à huit mois, de renforcer son mandat et de le recentrer sur les PME », explique Felix Bikpo, qui a
nommé directeur général de cette nouvelle filiale l’un de ses protégés, le Béninois Franck Adjagba, ancien responsable de la Cedeao à l’AGF. Le financier ivoirien n’exclut pas d’autres acquisitions « en Afrique de l’Est, en Afrique centrale et pourquoi pas en Afrique du Nord », au cours des prochaines années. Afin de financer ces ambitions, l’AGF devra attirer de nouveaux investisseurs dans son capital, établi à 66,5 millions de dollars fin 2014. Tâche à laquelle s’attelle son directeur général – avec un peu plus de succès depuis quelques mois : outre l’AFD, entrée à son capital fin 2015 via l’échange de ses actions dans le fonds Gari, l’AGF a accueilli mi-avril l’agence multilatérale nord-européenne, le Nordic Development Fund, qui a investi 6 millions de dollars en actions et apporté une subvention de 1,6 million de dollars ● Joël Té-Léssia
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Dossier Finance Microfinance
Amifa à l’assaut de l’Afrique de l’Ouest
La filiale du groupe marocain Banque populaire va accélérer les ouvertures d’agence en Côte d’Ivoire et au Mali dès cette année.
D
éjà présent sur le continent à travers des filiales bancaires, le groupe Banque populaire s’est aussi aventuré sur le terrain de la microfinance en créant le holding Atlantic Microfinance for Africa (Amifa) fin 2014. Cette structure dispose du statut Casablanca Finance City (CFC), qui lui confère des avantages fiscaux pour s’implanter au sud du Sahara. « Le groupe a souhaité accompagner lapolitiquedecoopérationSud-Sud lancée par le royaume. Notre objectif est de participer à l’insertion économique et sociale des populations défavorisées », explique à Jeune Afrique Mustafa Bidouj, le directeurgénérald’Amifa,ex-patron d’Attawfiq Micro-Finance, la filiale de BCP active depuis une quinzaine d’années au Maroc. Amifa ambitionne ainsi de convaincre en priorité les personnes non bancarisées. Fin décembre, le holding a ouvert un site pilote à Yopougon, une commune populaire située près d’Abidjan. Il revendique déjà 4 000 clients actifs et cinq agences opérationnelles. Elles emploient une quarantaine de salariés, et la Côte d’Ivoire dans son ensemble comptera une dizaine d’agences d’ici à la fin de l’année. Pourtant la concurrence est féroce dans le secteur, notamment de la part du luxembourgeois Advans, du français Microcred et d’une multitude de petits acteurs locaux. « Le plan stratégique des autorités est d’améliorer l’environnement du secteur. Notre présence ainsi que celle d’autres institutions reconnues permettront de tirer la microfinance vers le haut en Côte d’Ivoire », assure Mustafa Bidouj. n o 2890 • du 29 mai au 4 juin 2016
© olivier pour J.a.
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Avec un investissement de départ de 7 millions d’euros, Amifa vise 20 milliards de F CFA (30,5 millions d’euros) de crédits accordés et plus de 19 000 clients d’ici à la fin de 2017. Au Mali – marché plus modeste –, Amifa compte trois agences à Bamako et 27 employés. La filiale locale prévoit d’en détenir sept au total en 2016, avec l’objectif d’atteindre 12 milliards de F CFA de crédits accordés à la fin de 2017. Outre ces deux pays, Amifa lorgne la sous-région. De fait, des demandesd’agrémentsontencours d’obtention au Gabon, en Guinée et au Sénégal. « Nous avons déjà fondé ces sociétés juridiquement. Nous prospectons pour le recrutement et les locaux, afin d’être prêts lorsque nous obtiendrons les autorisations », affirme Mustafa Bidouj. trésorerie. Les autorisations
d’Amifa pour le Burkina Faso et le Togo sont en cours d’instruction par la Banque centrale du Maroc, qui pilote les demandes d’investissements à l’étranger des entreprises du royaume. Les naissances de ces deux filiales d’Amifa devraient intervenir au second semestre. Quid du reste du continent ? « Notre ambition est de couvrir
p L’agence pilote de Yopougon a été ouverte à la fin de décembre 2015, à Abidjan.
l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, des terrains familiers pour notre groupe », détaille Mustafa Bidouj. Pour embaucher, Amifa se tourne vers la main-d’œuvre locale. « La microfinance est une activité de proximité, nous privilégions logiquement les ressources humaines disponibles sur place, qui sont formées pendant plusieurs semaines », assure Mustafa Bidouj. L’accompagnement de la clientèle, notamment pour l’aider à mieux gérer sa trésorerie, constitue également une priorité pour développer l’activité. D’autres projets sont encore dans les cartons, Amifa privilégiant une montée en puissance progressive. Le paiement par mobile, la microassurance et la monétique sont pour le moment conditionnés aux résultats du holding. Banque populaire n’exclut pas d’ouvrir le capital d’Amifa un jour : « Pour s’implanter plus rapidement, le groupe a décidé d’y aller tout seul. Toutefois, nous restons ouverts à des partenariats éventuels », conclut Mustafa Bidouj. Les ambitions de BCP dans la microfinance subsaharienne ne souffrent aucun doute. ● Ryadh Benlahrech jeune afrique
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