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tunisie Faut-ill croire Ghannouchi ? par Béchir Ben Yahmed 56e année • n° 2891 • du 5 au 11 juin 2016

Hebdomadaire international indépendant

jeuneafrique.com

algérie Chakib Khelil, les secrets d’un retour Gabon Casimir Oyé Mba à cœur ouvert Dossier Télécoms Spécial 8 pages

Côte d’ivoir re

Jusqu’où ira Hamed Bakayoko ? L’ancien journaliste et homme d’affaires est désormais un acteur politique incontournable : ministre d’État, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, véritable numéro deux du gouvernement, proche du président Ouattara… Reste à savoir s’il peut aller plus haut et quelle sera sa position à l’occasion de la présidentielle de 2020. édition INTERNATIONALE Et AFRIQUE SUBSAHARIENNE France3,80€•Algérie250DA•Allemagne4,80€•Autriche4,80€•Belgique3,80€•Canada6,50$CAN•Espagne4,30€•Éthiopie67birrs•Grèce4,80€•Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € • Italie 4,30 € • Luxembourg 4,80 € • Maroc 25 DH • Martinique 4,60 € • Mauritanie 1200 MRO • Mayotte 4,60 € • Norvège 48 NK • Pays-Bas 4,80 € Portugal cont. 4,30 € • Réunion 4,60 € • RD Congo 6,10 $ US • Royaume-Uni 3,60 £ • Suisse 6,50 FS • Tunisie 3,50 DT • USA 6,90 $ US • Zone CFA 1900 F CFA • ISSN 1950-1285



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Dossier

Télécoms & internet

Interview

Bruno Mettling PDG d’Orange Middle East and Africa

« Orange doit être partenaire de la transformation numérique » Investissements, acquisitions, création d’un holding… C’est sur le continent que l’opérateur français enregistre sa plus forte croissance. Son nouveau patron Afrique, en poste depuis deux mois, nous a réservé sa première grande interview.

D Propos recueillis par

Julien Clémençot

RH d’Orange pendant six ans, Bruno Mettling a pris le 1er mars la direction des opérations du groupe français en Afrique et au Moyen-Orient. Recruté en 2010 par le PDG, Stéphane Richard, pour apaiser un climat social particulièrement tendu, il a de l’avis de tous réussi à pacifier la situation. Ces derniers mois, il avait exprimé le souhait de retrouver des responsabilités plus opérationnelles. Si sa nomination a pu surprendre, Bruno Mettling rappelle qu’il connaît déjà un peu le continent pour avoir travaillé avec la Banque mondiale aux Comores dans les années 1980, au Tchad dans les années 1990 et qu’il a, au début des années 2000, coordonné la reprise de la Bicec au Cameroun pour le compte de la Caisse d’épargne. Sans oublier la gestion RH des 21 000 salariés qu’Orange emploie en Afrique et au Moyen-Orient. Passé au cours de sa carrière par différents ministères, dont Bercy, au sein du cabinet de Dominique Strauss-Kahn, ce fin politique pourra en outre s’appuyer sur un bras droit expérimenté, Jean-Marc Vignolles (lire p. 66), ancien directeur général de la filiale espagnole de n o 2891 • du 5 au 11 juin 2016

l’opérateur. Entre deux voyages sur le continent, il a reçu Jeune Afrique pour donner sa première grande interview. jeune afrique: Quelle est votre feuille de route? Bruno Mettling: L’Afrique et le Moyen-Orient

sont les territoires qui connaissent la plus forte croissance au sein du groupe. Ma feuille de route est évidemment de favoriser cette dynamique afin qu’Orange puisse tirer parti des investissements très lourds qu’il réalise, avec le souci que cela profite aux pays dans lesquels nous sommes présents. Pour résumer notre stratégie en une phrase, nous devons être le partenaire de la transformation numérique de ces pays. Après la connectivité mobile et internet – et même s’il reste encore à faire dans ce domaine –, le continent entre dans une nouvelle phase, celle du développement des usages. Plus concrètement…

Quand on a 112 millions de clients sur le continent, quand un Africain sur dix est un client Orange, quand on investit près de 1 milliard d’euros chaque année sur la zone, on le fait avec la volonté de ● ● ● jeune afrique


stratégie

Djezzy peut-il redevenir le leader incontesté ?

infographie

Un continent toujours plus connecté

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© Vincent Fournier/J.A.

t Recruté par Stéphane Richard en 2010, il a été le DRH du groupe pendant six ans.

jeune afrique

n o 2891 • du 5 au 11 juin 2016


Dossier Télécoms & internet

© Sylvain Cherkaoui pour J.A.

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p Au Sénégal, malgré la réussite de Sonatel, les partenaires sociaux remettent en question la stratégie d’Orange. ● ● ● répondre aux attentes de nos clients – qu’il s’agisse de particuliers ou de PME –, mais aussi avec celle d’apporter notre savoir-faire dans le déploiement des politiques publiques en matière d’éducation, de santé ou encore d’électrification des zones rurales, qui s’appuient de plus en plus sur les outils numériques.

Vous êtes PDG du holding Orange Middle East and Africa, qui a été créé début 2015 pour consolider toutes les filiales africaines. L’objectif d’Orange est-il de céder une partie de son capital pour lever des fonds ?

La création d’Orange Middle East and Africa traduit la volonté de donner une plus grande visibilité et une plus grande transparence à nos activités dans la zone. S’agissant de l’ouverture de capital, il n’y a pas d’urgence, Stéphane Richard a toujours dit qu’il examinerait cette opportunité dans le cadre d’opérations stratégiques. Quelle sera la place des Africains dans le conseil d’administration de cette société?

L’une des priorités est d’ouvrir, d’ici à la fin de l’année, le conseil d’administration à des hommes et à des femmes d’entreprises symboles du développement de l’Afrique. Nous avons établi des contacts, mais c’est un peu tôt pour révéler leurs noms. n o 2891 • du 5 au 11 juin 2016

Si les prix des communications ont beaucoup baissé, celui d’internet reste élevé…

Mon diagnostic est plus nuancé que le vôtre. Le prix d’internet a beaucoup baissé en Afrique du Nord et se trouve à des niveaux équivalents ou inférieurs à ceux du reste du monde. Celui-ci tient compte de l’environnement et des investissements requis pour le déploiement des infrastructures, et notamment du réseau haut débit. Tous nos marchés sont par ailleurs extrêmement concurrentiels. Tous les pays ont-ils vocation à adopter la technologie 4G rapidement ?

Il y a une accélération. Dans certains pays,onaàpeinefinidedéployerla3Gque la 4G arrive. Mais, sur d’autres territoires,

Nommé en mars directeur opérationnel d’Orange en Afrique et au Moyen-Orient, Jean-Marc Vignolles forme un binôme très complémentaire avec Bruno Mettling. Entré en 1983 au sein du groupe, il a pris la tête de sa branche mobile en Pologne de 2001 à 2007, puis celle de la filiale espagnole, où ses résultats ont été remarqués. La rentabilité (Ebitda) y a augmenté de 71 % entre 2007 et fin 2014.

il faut accepter le fait que toutes les technologies ne soient pas immédiatement déployées. Néanmoins, l’accès au haut débit se fera en Afrique dans des délais beaucoup plus courts que ceux que l’on a connus dans d’autres zones. Cela dépend notamment de la capacité des opérateurs à monétiser leurs investissements et les besoins de leur clientèle. Par ailleurs, l’accès au haut débit ne passe pas exclusivement par la technologie 4G. Des réflexions sont également menées à plus longue échéance autour du haut débit fixe. Comme dans les économies développées ?

Tout à fait, notamment dans les zones économiquement dynamiques. Dans les projets sur dix ans comme celui dont j’ai la responsabilité, on voit bien comment la question du haut débit fixe va se poser dans un certain nombre de grandes zones urbaines. Après MTN et Millicom, Orange est entré à son tour dans le capital d’Africa Internet Group [AIG], maison mère du site d’e-commerce Jumia. Aviez-vous pris du retard dans le domaine du numérique ?

Je ne sais pas si Orange est en retard, mais le développement de l’e-commerce est évidemment un relais de croissance pour nos activités. Dans les mois qui jeune afrique


Orange va-t-il lancer sa propre banque en Afrique, comme le groupe l’a fait en France en rachetant la banque de Groupama ?

Même s’il ne faut jamais rien exclure, cela ne fait pas partie de nos projets à court terme, car nous avons la conviction que la réponse adaptée aux besoins de nos clients se trouve aujourd’hui dans les services proposés par Orange Money. jeune afrique

Oui, notamment parce que nous sommes l’un des rares opérateurs qui apportent leur soutien aux start-up. Nous venons de lancer la sixième édition du Prix de l’entrepreneur social. Je viens d’inaugurer une maison digitale au Cameroun. Orange dispose par ailleurs de quatre fab labs solidaires [destinés aux jeunes de 12 à 25 ans en décrochage scolaire] à Madagascar, au Sénégal, en Égypte et en Tunisie, et de quatre incubateurs au Sénégal, au Niger, en Guinée et au Mali. Avec nos technocentres – dont celui d’Abidjan –, nous avons également pris la décision d’ouvrir un certain nombre de nos API [interfaces permettant d’offrir des services aux clients Orange] à des ● ● ●

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Nous sommes amenés à faire évoluer les services d’Orange Money [plus de 18 millions de clients]. Pour gagner en réactivité, nous avons choisi de ne plus être dépendants d’un partenaire bancaire.

ment à la constitution d’un écosystème numérique africain ?

Suivi du comportement des chauffeurs Conformité Heures de Services

Orange a obtenu début 2016 des licences de monnaie électronique. Pourquoi ?

Sinon, nous avons toutes les solutions pour vous aider.

Laquestionposéeestcelledel’asymétrie des obligations et des devoirs entre ces acteurs et les opérateurs. Quand Orange est présent dans un pays, le groupe doit respecter la réglementation, que ce soit en matière de sécurité, d’identification des clients, de couverture, d’acquisition À quelle échéance Orange aura-t-il du spectre, des licences… Mais identifié tous ses clients ? c’est aux autorités et pas aux C’est variable selon les opérateurs de prendre pays. On progresse Millicom beaucoup. En RD les décisions, comme dans le viseur ? Cong o, d ébut cela a été le cas au Selon Bloomberg, Orange serait en Maroc. 2016, le groupe a discussion avec Millicom pour suspendu envil’acquisition de ses filiales au Sénégal, au Développez-vous ron 2 millions Tchad et au Ghana. Une source au sein de de numéros. Et, sur cette quesl’opérateur français indique que l’opération est impossible au Sénégal étant donné que tion un plaidoyer partout, nous la part de marché de Sonatel est déjà sommes en ordre anti-VoIP ? très importante et qu’Orange a Ce n’est pas de marche, avec renoncé il y a quelques mois à la notre discours. Ces la mise en place de filiale tchadienne d’Airtel. services contribuent processus d’identifiReste le Ghana… cation numérique. Cela à enrichir de manière incontestable l’écosystème se fait plus vite quand les numérique. Les situations sont pouvoirs publics, les réguladifférentes suivant les pays, et il faut resteurs, l’ensemble des opérateurs et les distributeurstravaillentensemble,comme pecter la souveraineté des États. Nous c’est le cas en Côte d’Ivoire ou au Mali. constatons juste l’asymétrie entre les opérateurs et ces acteurs alors même Compte tenu de son importance sur le qu’ils développent des services concurcontinent, Orange contribue-t-il suffisamrents aux nôtres.

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Je ne veux pas commenter la situation de MTN. Mais l’identification des clients est effectivement une question d’actualité dans la plupart des pays. Orange est très attentif aux demandes des autorités. Mais cela ne veut pas dire que tout peut se faire instantanément, compte tenu du nombre de clients connectés, de la diversité des situations et des investissements requis.

d’ABONNEMENT

Êtes-vous favorable au blocage des applications de VoIP [Skype, Viber, WhatsApp…], comme c’est le cas au Maroc ?

L’un des enjeux forts pour les opérateurs, c’est l’identification de leurs clients. Pour des raisons de sécurité, les gouvernements africains y sont très attachés. Au Nigeria, MTN est sous la menace d’une amende historique pour ne pas l’avoir fait.

3 PREMIERS MOIS

viennent, on va voir apparaître des offres Orange sur le portail Jumia, et nos clients vont pouvoir payer via Orange Money. En injectant 75 millions d’euros dans le capital d’AIG, nous démontrons notre capacité à mutualiser des investissements lourds.

Votre flotte est-elle conforme et en sécurité?

Télécoms & internet


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Dossier Télécoms & internet ● ● ● partenaires extérieurs. Comme je le disais précédemment, nous avons aussi un rôle à jouer dans la transformation numérique du continent, par exemple dans le domaine de l’accès à l’électricité, grâce à des compteurs intelligents communiquant avec les cartes à puce.

En Côte d’Ivoire, le régulateur vient de retirer quatre licences à de petits opérateurs et cherche maintenant à faire entrer un nouvel acteur sur ce marché… Vous applaudissez ?

Patron d’Orange Egypt depuis 2011, Yves Gauthier deviendra directeur général de Méditel d’ici deux à trois mois. Ses priorités : consolider les performances de la filiale marocaine, qui a renoué avec les bénéfices en 2015, et gérer son passage à la marque Orange fin 2016. En février, le Français avait déjà supervisé le rebranding de Mobinil, devenu Orange Egypt.

Au Sénégal, Orange et les syndicats ne semblent plus sur la même longueur d’onde. Que se passe-t-il ?

croissanceexterne,commel’acquisitionde la filiale d’Airtel en Sierra Leone, le conseil d’administration de la Sonatel et Orange ont décidé d’investir conjointement, le pilotage opérationnel ayant vocation à être assuré par la Sonatel. L’avantage de cette solution est qu’elle allège le montant des fonds à mobiliser pour notre filiale, la contrepartie étant une gouvernance partagée.

Aux États-Unis, en Europe, en Asie, partout, la question du nombre d’opérateurs a été posée. Les niveaux d’investissement requis par notre industrie sont tellement élevés que multiplier les opérateurs qui n’ont pas la taille critique n’est pas viable. Sept licences en Côte d’Ivoire, c’était excessif.

Avant tout, il faut rappeler que la Sonatel [filiale d’Orange] est une formidable réussite et que ce constat est partagé par les syndicats. Actuellement, il y a deux sujets qui suscitent des débats: la gestion des opportunités de croissance externe dans la sous-région et la supervision des réseaux. Sur ce dernier point, j’ai assuré en avril que le projet visant à mutualiser la supervision des réseaux de nos filiales ouest-africaines conduirait à des créations d’emplois, et non pas à des destructions, comme cela a pu être dit. Le dialogue se poursuit. Concernant les opportunités de

Après Mobinil [Égypte] en mars, Meditel [Maroc] sera la prochaine filiale africaine à passer sous la marque Orange.

Oui, c’est prévu pour la fin d’année. La marque Orange va être renforcée, s’adressant à 60 millions de clients arabophones, de l’Afrique du Nord [Maroc, Tunisie, Égypte] jusqu’au Moyen-Orient [Jordanie]. Vous venez de réaliser coup sur coup des acquisitions au Burkina Faso, au Liberia, en Sierra Leone et en RD Congo.

Orange a-t-il renoncé à investir en Afrique de l’Est ?

Les acquisitions au Burkina Faso et en Sierra Leone sont en cours de finalisation, la précision a son importance. Plus globalement, être un opérateur comme Orange imposedesavoirfairepreuved’unecertaine flexibilité. Quand vous faites le constat que les conditions ne sont pas remplies pour devenirnumérounounumérodeuxsurun marché, il faut avoir la lucidité d’en tirer les conséquences. Mais même si nous avons cédé nos filiales en Ouganda et au Kenya, nous sommes toujours à Madagascar, au Botswana et à Maurice. En confiant la gestion des opérations libériennes et burkinabè à sa filiale ivoirienne, Orange a créé en Afrique de l’Ouest un second groupe régional semblable à celui que gère la Sonatel [Mali, Guinée, Guinée-Bissau et bientôt Sierra Leone, en plus du Sénégal]. Pourriez-vous avoir la même approche en Afrique centrale ?

C’est un peu tôt pour le dire. Nous ne pouvons rien exclure. La création de ces hubs régionaux, qui permettent de gérer d’autres filiales proches, est surtout liée à des enjeux RH. Nous croyons à ce modèle qui allie le local et le global. Cela permet par exemple à la Sonatel d’assurer un pilotage de proximité de ses filiales, tout en bénéficiant de son appartenance au groupe Orange. Par exemple, elle a pu économiser 30 milliards de F CFA [plus de 45 millions d’euros], soit 20 % de ses achats en équipement sur un an, grâce à notre filiale d’achat BuyIn. ●

La French Tech à la conquête de la côte d’ivoire

À

quarante minutes d’Abidjan, la zone franche du Vitib, consacrée auxTIC, ne ressemble pas encore à Mountain View ou à Palo Alto, les communes stars de la Silicon Valley. Les terrains libres y sont encore nombreux, et l’opérateur Orange, qui y inaugurera prochainement son data center, reste son locataire le plus prestigieux. Le secteur des télécoms a beau générer plus de 1,5 milliard d’euros de chiffre d’affaires en Côte d’Ivoire, en misant de plus n o 2891 • du 5 au 11 juin 2016

en plus sur internet, l’écosystème numérique demeure limité. Les success-stories, comme celle de l’éditeur de contenus éducatifs Qelasy, sont encore rares. Le retard des uns faisant les opportunités des autres, à Paris, une poignée de jeunes patrons imaginent déjà faire de la capitale économique ivoirienne un futur pôle de croissance pour les start-up françaises en Afrique de l’Ouest. Début 2016, plusieurs

entrepreneurs hexagonaux ont lancé le mouvement FrenchTech Abidjan, émanation locale du label FrenchTech, créé en France par les pouvoirs publics. Ils y ont associé des patrons ivoiriens comme Patrick M’Bengue, président du secteur desTIC en Côte d’Ivoire. Accompagnement de PME françaises, détection de jeunes pousses locales, organisation d’ateliers… L’initiative prend peu à peu corps. Alexandre Zapolsky, cofondateur de

l’éditeur de logiciels libres Linagora (environ 11 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2014) et ambassadeur de la French Tech Abidjan, pourrait en être l’un des premiers bénéficiaires. En avril, il a signé un partenariat avec NSIATechnologies, filiale du groupe fondé par Jean Kacou Diagou, patron des patrons de Côte d’Ivoire, afin de développer une offre destinée aux collectivités territoriales de ce pays. ● Julien Clémençot jeune afrique



Dossier Télécoms & internet un continent toujours plus connecté Si l’Afrique est le continent le moins équipé en téléphones mobiles et qu’en 2014 seuls 39 % de sa population en possédaient un au sud du Sahara, ce chiffre atteindra près de 50 % en 2020. Et ce sont les smartphones qui vont se tailler la part du lion. Des smartphones toujours plus populaires

Un poids grandissant dans l’économie

160

Contribution de l’industrie du mobile au PIB subsaharien

À la fin de 2015, il y avait millions de smartphones en circulation en Afrique subsaharienne

540 millions

5,77 % du PIB

La 4G en pleine expansion

soit

8%

50

12

pays africains vont bientôt avoir la 4G

du PIB

l’auront dans cinq ans Contribution de l’écosystème de la téléphonie mobile aux finances publiques subsahariennes (hors redevances réglementaires)

15 milliards de dollars

SOURCE : BALANCING ACT DÉCEMBRE 2015

20 milliards de dollars

24

l’ont déjà

pays à l’échelle mondiale en matière de couverture

60 %

du pays couvert

en 2020

Le chiffre d’affaires généré par la consommation de données va passer de

11 milliards

à

en 2014

26e

à l’échelle mondiale en matière de vitesse de téléchargement

avec 16 Mbps en moyenne

contre 8 Mbps en Afrique du Sud

SOURCE : THE OPENSIGNAL REPORT, DÉCEMBRE 2015

réseau africain

en 2014

La consommation de data prend le relais

de dollars

Le Maroc en pole position

1er 38e

166

milliards de dollars

oit so

2020

En 2020,

SOURCE : GSMA

2015

102

milliards de dollars

SOURCE : GSMA

En 2020, il y en aura

En 2014,

22 milliards de dollars en 2019

SOURCE : REPORTLITNKER DÉCEMBRE 2015

SOURCE : GSMA – 2015

70

Le chiffre d’affaires généré par la consommation de voix va passer de

50 milliarrds de dollarss

à

èye

a Gu

Adam

en 2014

555 milliards de dollars en 2019

n o 2891 • du 5 au 11 juin 2016

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