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Débat Les nouveaux philanthropes jeuneafrique.com

LE PLUS

de Jeune Afrique

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 56 année • n 2897 • du 17 au 23 juillet 2016 e

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Tunisie Habib Essid sur la corde raide

RD CONGO

Défis majeurs

Internet Dans la jungle de l’e-commerce

Spécial

24 pages

GABON

Que peut espérer l’opposition ? Raymond Ndong Sima, Guy Nzouba Ndama, Jean Ping, Casimir Oyé Mba, Pierre Claver Maganga Moussavou… Ils sont nombreux à vouloir affronter Ali Bongo Ondimba le 27 août prochain. Nostalgiques de son père, réformateurs, radicaux ou populistes, ils avancent pour l’instant en désordre de bataille. Enquête. ÉDITION INTERNATIONALE ET AFRIQUE CENTRALE France3,80€•Algérie250DA•Allemagne4,80€•Autriche4,80€•Belgique3,80€•Canada6,50$CAN•Espagne4,30€•Éthiopie67birrs•Grèce4,80€•Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € • Italie 4,30 € • Luxembourg 4,80 € • Maroc 25 DH • Martinique 4,60 € • Mauritanie 1200 MRO • Mayotte 4,60 € • Norvège 48 NK • Pays-Bas 4,80 € Portugal cont. 4,30 € • Réunion 4,60 € • RD Congo 6,10 $ US • Royaume-Uni 3,60 £ • Suisse 6,50 FS • Tunisie 3,50 DT • USA 6,90 $ US • Zone CFA 1900 F CFA • ISSN 1950-1285


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Focus

Aviation d’affaires

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EXECUJET

p Prix d’un aller-retour entre Le Cap et Johannesburg (ici, le hangar d’Execujet) avec un Pilatus PC-12 de six sièges : 17 600 dollars.

Quand les jets se font plus discrets L’engouement des businessmen pour ces petits avions a fait décoller ce marché de niche. Mais la chute des matières premières freine désormais sa progression. RÉMY DARRAS

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ans les salons VIP des compagnies régulières du continent, ils se font de plus en plus rares. Nombre de dirigeants d’entreprises pressés et d’ingénieurs en mission optent désormais pour des vols privés, moyen plusrapide pour sedéplacer d’une ville africaine à une autre. Jusqu’ici l’apanaged’unepoignéedemilliardaireset de hauts responsables, ce mode de transport s’est considérablement développé depuis une décennie, à la faveur de l’essor économique de la zone. Rejoindre une plateforme pétrolière, une zone minière ou un lieu isolé, éviter un fastidieux détour qu’impose encore l’absence de liaisons aériennes entre quantité de villes… Les motivations sont multiples. « L’aviation d’affaires se développe partout où il n’y a pas d’aviation commerciale parce que le flux des passagers est trop faible », explique DidierBréchemier,spécialistedutransport aérien au sein du cabinet Roland Berger. L’Association africaine de l’aviation d’affaires (Afbaa) estime à ce jour à 1 896 le nombre d’avions privés en Afrique, dont 1 067 jets et 829 turbopropulseurs. Plus lents, ces derniers ont longtemps JEUNE AFRIQUE

été plébiscités par le secteur minier et l’industrie du tourisme en raison de leur plus faible coût d’exploitation. Mais grâce aux améliorations techniques et à une demande s’orientant vers des trajets toujours plus courts, l’aviation d’affaires s’est peu à peu tournée vers les jets. On considère aujourd’hui que ces avions, dont les prix catalogue s’échelonnent en général de 2 millions à 10 millions d’euros suivant les options, font partie des appareils les plus robustes pour arpenter les pistes du continent.

17600 dollars pour un aller-retour Le CapJohannesburg (2 h 39 de vol) dans un Pilatus PC-12 de six sièges ; et 74 500 dollars pour un aller-retour JohannesburgLagos (5h43) dans un Hawker 800 de huit places, d’après Charlotte de Beaumont, manager digital de Privatefly, un service de réservation de jets privés. En Afrique, le prix d’un vol en jet privé est près de deux fois plus élevé qu’en Europe ou aux États-Unis pour des distances comparables, principalement en raison des coûts de stationnement et d’entretien, Près de du prix du fioul et de la faiSTABILITÉ. L’Afrique du Sud 1900 appareils et le Nigeria concentrent la blesse de l’offre. Si le secteur privés moitié de la flotte d’avions est plus étoffé qu’il ne l’était privés du continent. il y a dix ans, il reste un marsurvolent Viennent ensuite l’Égypte, ché de niche où opèrent un le continent. nombre réduit d’acteurs, le Maroc, l’Angola et la à l’instar du groupe suisse RDCongo,quipourraitdeveExecujet, du sud-africain Absolute nir le prochain gros marché si le pays Aviation, du nigérian Mainstream, du gagne en stabilité. Les liaisons réalisées par ces engins, dont l’âge moyen est de gabonais Afrijet, de l’angolais Bestfly ou 19 ans, sont à 72 % intra-africaines. Suivent encore des marocains Alfa Air et Dalia Air. les vols à destination ou en provenance D’Alger au Cap, la plupart des appareils des pays du Golfe (18 %) et de l’Europe restent la propriété de gouvernements, de grands groupes miniers et pétroliers ou (6 %), d’après l’Afbaa. Certes, pour goûter à ces services de particuliers. Ces derniers les achètent parfois à plusieurs et se les partagent personnalisés, il faut y mettre le prix : N 0 2897 • DU 17 AU 23 JUILLET 2016


Focus ou les louent. Des compagnies comme Netjets proposent également des « jet cards », cartes prépayées permettant de bénéficier d’un certain nombre d’heures de vol, en général à partir de 25 par an. Pour Rady Fahmy, directeur exécutif de l’Afbaa, le nombre d’avions privés sur le continent devrait continuer de progresser, de 3 % à 3,5 % par an dans les dix prochaines années grâce à l’émergence d’une classe de riches entrepreneurs. Ces derniers mois, le secteur traverse cependant une période de turbulences, liée principalement à la chute du cours des matières premières. Le dynamisme des industries extractives reste l’un des baromètres de la santé de l’aviation d’affaires. Il y a quelques années, la compagnie Execujet, un des plus grands opérateurs du continent, sortait de ses bases sudafricaines pour se déployer au Nigeria. Aujourd’hui, elle se montre plus prudente. « Nous préférons nous concentrer sur nos installations existantes en attendant de meilleurs lendemains », confirme son vice-président Afrique, Ettore Poggi. Alors que le trafic entre l’Europe et l’Afrique a connu une croissance annuelle de 4 % à 5 % entre 2009 et 2015, il a baissé d’environ 9 % entre mai 2015 et mai 2016, selon une note du cabinet allemand Wingx Advance. Entre l’Europe et l’Afrique du Nord, la chute du trafic a été encore plus brutale: – 14,2 % entre janvier et mai 2016. Autre explication : la crainte d’attentats, qui pèse sur les activités touristiques. FLUIDITÉ. Pour se développer, le secteur

réclame le renforcement des infrastructures aéroportuaires afin d’améliorer la fluidité du service et de favoriser une montée en gamme. Alors qu’aujourd’hui ces avions et leurs passagers empruntent les pistes et les terminaux des avions de ligne, des pays comme le Maroc et la Côte d’Ivoire s’organisent pour les accueillir dans des espaces privés, avec des services d’assistance et de logistique aéroportuaire et un accueil VIP (lire p. 113). L’autre frein, souvent signalé par les compagnies, tient à la qualité du dialogue avec les administrations africaines. Il est souvent difficile d’obtenir les autorisations nécessaires et il faut parfois une semaine avant de pouvoir embarquer dans un vol réservé. « En Europe, un tiers des réservations sont faites pour des départs qui ont lieu le jour même », souligne Charlotte de Beaumont. N 0 2897 • DU 17 AU 23 JUILLET 2016

KESTREL AVIATION MANAGEMENT

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p Un Boeing 787 aménagé en configuration VIP par Zodiac Aerospace.

Pour voyager heureux, investissons cachés

Ils équipent leur jet avec faste… mais souvent à l’abri des regards. Car nombre de ces riches propriétaires africains sont des dirigeants politiques.

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ièges en cuir XXL pivotants, déjà en service. Les Africains, qui repréchambre à coucher insonorisentent moins de 10 % de la clientèle du sée, salon pour huit convives… secteur de l’aviation privée, sont encore À plus de 30 000 pieds, les plus ultraminoritaires dans leurs carnets de riches ne se refusent aucun luxe. À commandes. Et, quand ils y figurent, ils Genève, en mai, lors du salon Ebace, réclament une confidentialité absolue, dévolu à l’aviation d’affaires, l’équipede peur de déclencher des polémiques sur un continent où les VIP préfèrent mentier Zodiac Aerospace a présenté un Boeing 787 en configuration VIP digne profiter de leur argent à l’abri des regards. des plus beaux hôtels. Pas moins de Il faut dire que les factures sont sou2 400 m2 qui ont nécessité trois années vent très salées. D’après le cabinet M&R de travail avec l’archiAssociates, qui confie tecte Jacques Pierrejean, avoiraménagédeuxappaComptez l’un des pionniers du reils pour un client ouest500 000 euros africain, il faut compter design d’intérieur aéroenviron 500 000 euros nautique. Bien que pour aménager pour repenser l’intérieur secondaire pour Zodiac, un jet et d’un jet et entre 1,2 milcette activité à très forte au moins marge a trouvé avec lion et 1,7 million d’euros 1,2 million pour ce projet une vitrine pour un long-courrier. Le souci de discrétion de la impressionnante. Cette un long-courrier clientèle africaine est réalisation a été rendue d’autant plus comprépossible grâce à l’acquihensible qu’elle est constituée pour sition par l’équipementier de l’entreprise américaine Greenpoint, spécialiste de une bonne part de décideurs politiques. l’aménagement VIP de long-courriers En Afrique du Sud, Jacob Zuma fait et de jets, en 2014. par exemple l’objet d’attaques pour Si les constructeurs comme Boeing, avoir engagé l’achat d’un nouvel avion Airbus, Dassault ou Gulfstream posprésidentiel long-courrier doté d’une sèdent souvent leurs propres cabinets chambre, d’une salle de bains et d’une salle de conférences. Il est vrai qu’il d’architecture intérieure, ils collaborent dispose déjà d’un appareil du même eux aussi avec des designers extérieurs. Les meilleurs sont installés aux Étatstype, mais celui-ci, construit il y a quinze Unis ainsi qu’en Europe de l’Ouest et ans, serait obsolète. C’est pourtant l’âge travaillent aussibiensurdesavions neufs moyen des Airbus A319 d’Air France… que sur le réaménagement d’appareils JULIEN CLÉMENÇOT JEUNE AFRIQUE


Focus

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L’Afrique met ses terminaux à niveau

d’euros), présentent déjà de solides références. Implanté sur 87 bases dans 22 pays et gérant des FBO en Tanzanie, au Kenya, en Afrique du Sud et en Algérie, Swissport Executive Aviation était déjà actif au Maroc, dans neuf aéroports. Quant à Jetex Flight Support, il fournit De plus en plus d’aérogares se dotent de zones dévolues des services de handling (manutenà l’aviation d’affaires. Après l’Afrique du Sud et le Nigeria, tion) et dispose d’équipes d’accueil avec conciergerie dans douze aéroports du c’est au tour du Maroc et de la Côte d’Ivoire. continent, dont ceux de Brazzaville, Conakry, Dakar, Abidjan, Bujumbura, Yaoundé et Alger. lui permettront d’augmenter son trafic avenir de l’aviation d’affaires Au sud du Sahara, l’aéroport Félixse jouera dans les airs, mais national et international, notamment à Houphouët-Boigny d’Abidjan, où le pas seulement. C’est aussi destination du sud du Sahara. trafic de l’aviation d’affaires a doublé sur les services au sol que En mai, l’Office national des aéroports marocain (Onda) a retenu sur appel misent les pays africains pour doper ces dernières années, prévoit également ce secteur. Si les appareils privés parde se lancer dans la course. Selon sa d’offres l’opérateur Swissport Executive tagent généralement avec les avions de Aviation (racheté en 2015 direction, un appel d’offres ligne les grandes aérogares internatiova être lancé avant la fin par le chinois HNA Group) Abidjan a et le dubaïote Jetex Flight de l’année pour la réalinales, où des salons VIP existent depuis longtemps, de plus en plus de petits sation d’un FBO d’une Support pour la construclancé un appel terminaux FBO (fixed base operator) superficie de 2 000 m2 sur tion des cinq premiers FBO d’offres pour exclusivement consacrés à l’aviation du pays. Les deux gestiondeux niveaux. La livraison un espace est attendue pour 2017. naires exploiteront durant d’affaires fleurissent au bord des pistes, de 2 000 m2. près des terminaux classiques. dix ans les terminaux Promis à un fort développement sur le continent, Les premiers sont nés en Afrique d’affaires des aéroports de du Sud et au Nigeria, les pays leaders Casablanca, Marrakech, les gestionnaires de termidu transport privé sur le continent. Ils Rabat et Tanger – et Jetex Flight Support naux devront néanmoins relever un défi sont exploités soit directement par des a aussi obtenu des licences pour opérer s’ils veulent tenir toutes leurs promesses: compagnies comme le groupe suisse à Agadir et à Dakhla. Ces deux compaformer les personnels qui assureront la maintenance des appareils et l’accueil gnies, qui se sont engagées à investir Execujet, soit par des gestionnaires spédes passagers. RÉMY DARRAS 130 millions de dirhams (11,8 millions cialisés comme l’américain Signature Flight Support, le belge Aviapartner ou encore le portugais Jetbase. Deux ou trois opérateurs peuvent ainsi se faire concurrence au sein d’un même terminal. L’objectif est d’offrir toujours plus de services aux passagers et aux équipages : retrait des bagages et passage accéléré des contrôles, conciergerie, services de transfert, salons, salles de repos et de réunion. L’assistance technique et logistique gagne elle aussi en efficacité. Outre le ravitaillement en carburant et le nettoyage des appareils, les compagnies peuvent aussi bénéficier d’opérations de maintenance légère, les grosses interventions restant assurées par les hubs sudafricains ou, très souvent, européens.

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Au Cap, c’est le groupe suisse Execujet qui exploite l’infrastructure.

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RÉFÉRENCES. Le Maroc est en passe de devenir le nouveau territoire de développement des opérateurs de FBO. Le royaume, qui en 2014 a comptabilisé 11 200 mouvements d’avions d’affaires, s’est donné deux ans au maximum pour disposer d’infrastructures conformes aux standards internationaux. Celles-ci

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Face à la chute du tourisme, Alfa Air parie sur les vols d’affaires visiter le Maroc en trois jours, de Fès à Marrakech, pour finir par prendre le petit déjeuner dans le désert. « Entre 12000 et 15000 euros à partager à quatre: nous ne sommes finalement pas loin des prix de la business class », précise Chakib Lahrichi. Mais la chute de la fréquentation touristique le prive d’une partie des évacuations sanitaires dont il a fait une source de revenu importante.

Après plusieurs années de croissance, la compagnie marocaine pourrait réduire sa flotte. À moins que les riches entrepreneurs ne prennent le relais des visiteurs fortunés…

PISTONS. En attendant des jours meil-

leurs, Alfa Air pourrait passer de sept avions à cinq, abandonnant l’exploitation d’un turbopropulseur et d’un petit appareil de six places à pistons pour ne conserver que des jets Dassault dont il maîtrise la maintenance. « Nous avons actuellement deux Falcon 10 et un Falcon 20, auxquels il faut ajouter un Falcon 50 et un Falcon 900 qui appartiennent à des particuliers », détaille Chakib Lahrichi. Même quand ils n’ont pas d’impératifs financiers, les riches propriétaires préfèrent souvent À Benslimane, le Falcon 20, l’un des sept appareils exploités par le transporteur. confier l’exploitation de leurs avions à une compagnie, car « un avion qui ne vole pas aro sur l’administration. est un avion qui s’abîme », explique-t-il. si on inclut Dalia Air, qui exploite en fait Depuis six mois, Chakib À terme, un second Falcon 20 pourrait ses trois appareils au départ de Genève », Lahr ichi, présidentvenir compléter cette flotte. précise-t-il. fondateur de la compagnie Pour repartir de l’avant, le fondateur Après avoir connu plusieurs années d’Alfa Air parie sur la montée en puisde croissance continue, le secteur de marocaine Alfa Air, a fait de l’aviation civile du royaume l’une de ses cibles favorites. l’aviation d’affaires vit depuis dix-huit sance des vols d’affaires. Assureurs, ban« Trop de taxes : on paie parfois plus de quiers, patrons du BTP… De nombreux mois une période difficile. « Du lancement d’Alfa Air, en 2007, jusqu’en 2014, l’actiVIP utilisent déjà ses services au Maroc, 60 euros pour faire passer nos clients par vité n’a cessé de croître, une simple porte. Trop de lenteur : il m’a et de plus en plus pour parfois de 60 % en un an. partir au sud du Sahara. fallu sept mois pour obtenir les autorisaChakib Mais, depuis 2015, l’hori« Il nous est déjà arrivé de tions nécessaires afin de faire voler notre zon s’est obscuri », recondernier jet, acquis l’an dernier », maugréetransporter un patron pour Lahrichi, naît Chakib Lahrichi. Un qu’il puisse assister à un t-il. Mais les choses ont finalement évolué, le patron, juge conseil d’administration et l’entrepreneur avoue avoir réglé 95 % de retournement de tendance son activité ses problèmes. Il a néanmoins la rancune dûnotammentauxcraintes en Afrique et de le ramener en sursis. nées de la menace terrotenace. Son bras droit, Ahmed Boutamo, le soir même », illustre-t-il. riste en Afrique du Nord. confie d’ailleurs réfléchir à l’ouverture À l’avenir, Chakib Lahrichi En 2014, la compagnie a d’une structure à Malte pour contourner espère néanmoins plus de volé 800 heures (soit 400 mouvements certaines difficultés administratives. soutien des pouvoirs publics. Les contrats environ). En 2015, seulement 700, pour Si cet architecte venu à l’aviation d’afde concession attribués par l’administraun chiffre d’affaires d’environ 3 millions tion à Jetex et Swissport pour la gestion faires par passion a mis les pieds dans d’euros. « Cette année, cela pourrait des terminaux d’affaires de cinq aérole plat, c’est parce qu’il juge son activité encore baisser d’environ 20 % », prévoit, en sursis. « Il y a quatre ans, le Maroc ports dévolus à l’aviation privée marquent pessimiste, le président d’Alfa Air, qui peut-être un tournant dans la politique comptait sept compagnies privées. Nous emploie 22 salariés, dont sept pilotes. marocaine. « Je le souhaite », lâche, un ne sommes plus que deux : Air Océan, La compagnie continue de transporpeu désabusé, Chakib Lahrichi. qui exploite deux avions, et nous, qui ter de riches étrangers qui souhaitent travaillons avec sept appareils. Ou trois, JULIEN CLÉMENÇOT ALFAAIR

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