Côte d’Ivoire La Constitution en questions
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 56e année • n° 2909 • du 9 au 15 octobre 2016
Mali El Hadj Ag Gamou, général incontrôlable
jeuneafrique.com
DOSSIER
AUTO
Spécial 8 pages
LOMÉ
Le grand
retour À l’occasion du sommet sur la sécurité maritime et le développement en Afrique, le 15 octobre, la capitale togolaise fait sa rentrée sur la scène continentale. Après seize ans d’absence.
ÉDITION TOGO France 3,80 € • Algérie 250 DA • Allemagne 4,80 € • Autriche 4,80 € • Belgique 3,80 € • Canada 6,50 $ CAN • Espagne 4,30 € • Éthiopie 67 birrs • Grèce 4,80 € • Guadeloupe 4,60 € Guyane 5,80 € • Italie 4,30 € • Luxembourg 4,80 € • Maroc 25 DH • Martinique 4,60 € • Mauritanie 1200 MRO • Mayotte 4,60 € • Norvège 48 NK • Pays-Bas 4,80 € Portugal cont. 4,30 € • Réunion 4,60 € • RD Congo 6,10 $ US • Royaume-Uni 3,60 £ • Suisse 6,50 FS • Tunisie 3,50 DT • USA 6,90 $ US • Zone CFA 1900 F CFA • ISSN 1950-1285
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LE PLUS
de Jeune Afrique
PANORAMA Un vrai coup de jeune
59
INTERVIEW Fiatuwo K. Sessenou, ministre de l’Urbanisme INNOVATION Le Woèlab, FabLab archicitoyen TOUR EN VILLE Quartiers libres!
LOMÉ
Le grand retour
JACQUES TORREGANO
C’est une capitale togolaise profondément transformée qui s’apprête à accueillir, le 15 octobre, le sommet extraordinaire de l’Union africaine sur la sécurité maritime et le développement en Afrique.
JEUNE AFRIQUE
N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
Le Plus de Jeune Afrique
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LE PLUS
de Jeune Afrique
LOMÉ
Le grand retour
Prélude Georges Dougueli
Cité singulière
A
JEUNE AFRIQUE
près avoir été dédaignée et rayée La Lomé de l’écrivain Kangni Alem se de la carte diplomatique pendant distingue des autres métropoles côtières quatorze longues années d’un – et coloniales – d’abord par son histoire. embargo aussi inefficace que Elle naît dans les années 1880, fondée par contre-productif, Lomé est aujourd’hui des commerçants éwés venus de la Gold deboutetrayonnante.Crânement,lacapitale Coast (actuel Ghana) pour fuir la fiscalité togolaise se prépare à abriter, le temps d’un confiscatoire de l’administration coloniale sommet, le centre nerveux de l’Union afri- britannique. Peine perdue, ils sont rattrapés caineenmatièredesécuritéetdesûretémari- en 1914 par les Anglais, qui occupent la ville après la défaite et le départ des Allemands. times.Unrendez-vousquimarquesonretour dans l’agenda diplomatique continental. Elle se singularise, ensuite, par son hériEt c’est heureux, car la belle ne s’est jamais tage diversifié, signalé par l’architecture de aussi bien portée qu’en étant au centre de ses bâtiments anciens. En témoignent la cathédrale néogothique dont les flèches toutes les attentions. Aujourd’hui, la ville ne se contente pas d’être sortie de sa torpeur, surplombentlecentre-ville,desbâtissesdans elle se pare d’atours et d’atouts nouveaux. le style baroque portugais rapporté par les La voirie est en chantier depuis trois ans, esclavesrevenusduBrésilouencorequelques l’éclairagepublicaétéréhabilitéetétendu,les vestiges néoclassiques britanniques. capacités hôtelières d’hébergement augmentées. La dernière rencontre Ici, l’organisation spatiale d’envergurecontinentaleorganiséeà a toujours reposé Lomé remonte à juillet 2000, lorsque le Togo accueillit le trente-sixième sur une grande mixité sociale. et ultime sommet de l’OUA. En son La capitale togolaise tranche aussi avec temps, cet événement avait transfiguré la capitale, notamment en donnant naissance les autres métropoles du continent par son à Lomé II, un quartier sorti de terre au nord organisation spatiale, qui a toujours reposé du centre-ville, dont les larges avenues boi- sur une grande mixité sociale. Pendant et sées et l’ambiance « rurbaine » attirent les après la colonisation, il n’y a jamais eu de ségrégation de classe ni de discrimination expatriés et les classes aisées. La capitale avait également bénéficié d’une remise en par le pouvoir d’achat. Même si l’histoire forme en 1972, lorsqu’elle avait accueilli le politique du pays a produit un antagonisme sommetinternationaldel’Organisationcom- durable opposant les autochtones éwés, mune africaine et mauricienne (Ocam). Les peuple fier et entreprenant, aux Kabyés descendus du Nord et au pouvoir depuis autorités en avaient profité pour réglementer les transports en commun et imposer que cinq décennies, la cohabitation a toujours les taxis soient de couleur jaune. été de mise chez les Loméens, qui ont de tout temps cultivé la convivialité. Vue de loin, cette jeune ville de tradition Ce sommet extraordinaire du 15 octobre commerciale pourrait paraître sans âme ni sur la sécurité maritime et le développement profondeur tant elle semble tout livrer au en Afrique sera une étape marquante dans le premier regard : sa position, longeant la retour sur la scène diplomatique continencôte de l’extrême sud-ouest du Togo, à la tale et internationale que le pays a engagé frontièreavecleGhana;sonextensionparfois ces dernières années. Il sera l’occasion de désordonnée qui l’étire vers l’est en direction montrer aux décideurs politiques et éconod’Aného et du Bénin; ses désordres urbains; miques étrangers que Lomé a renoué plus ses motos pétaradantes… En apparence, elle que jamais avec sa réputation de grande a tout de ce que l’on sait des cités africaines. ville commerçante, qu’elle est désormais Mais, en réalité, ses particularités en font une place financière incontournable dans la une ville à part. région. Et une métropole où il fait bon vivre. JEUNE AFRIQUE
N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
PANORAMA Un vrai coup de jeune p. 62 DIPLOMATIE Contre vents et marées, les enjeux du sommet p. 66 INTERVIEW Fiatuwo Kwadjo Sessenou, ministre de l’Urbanisme p. 69 AMÉNAGEMENT Stratégie capitale
p. 72
INNOVATION Le Woèlab, un FabLab archicitoyen p. 78 TÉMOIGNAGE Fils de Lomé et fiers de l’être, par le groupe Toofan p. 81 UN TOUR EN VILLE
Quartiers libres ! Les incontournables de l’agglomération et ses nouveautés
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Le Plus de Jeune Afrique
LOMÉ
Un vrai coup
Grandes artères réaménagées, nouveaux quartiers, plages mises en valeur… En cinq ans, la capitale togolaise s’est métamorphosée. Et ce n’est semble-t-il qu’un début. De quoi redonner le sourire à ses habitants ? EDMOND D’ALMEIDA,
V
à Lomé
ueduciel,Loméformedésormais un grand « L ». Limitée à l’ouest par sa frontière avec le Ghana et au sud par l’océan, l’agglomération s’est naturellement étendue vers le nord et vers l’est, en suivant le littoral et la nationale 2, entièrement rénovée dans le cadre du corridor autoroutier Abidjan-Lagos. Aujourd’hui, le large bandeau noir bitumé de cette route deux fois deux voies surligne les quelque 9 km de sable blond de la longue plage qui borde la métropole d’ouest en est, du poste-frontière d’Aflao jusqu’au port de Lomé. Et ce n’est là qu’un aperçu des changements qui ont profondément modifié le visage de la ville. Dès la sortie du nouveau terminal de l’aéroport, inauguré fin 2015, le ton est donné. Les avenues ont été élargies, bitumées, aménagées. Sur le littoral, les voies de contournement permettent désormais aux camions de quitter le port de Lomé pour prendre la nationale 1 à destination des pays du Sahel sans encombrer le centre-ville. Au nord, le large boulevard Faure-Gnassingbé, qui relie le boulevard du 30-Août (à l’ouest) au boulevard Gnassingbé-Eyadéma (à l’est), a été entièrement asphalté et doté d’un éclairage urbain. Au grand rond-point de la Colombe-de-la-Paix, des fresques du plasticien et musicien Jimmy Hope symbolisent à elles seules la métamorphose d’une capitale qui a repris des couleurs en même temps que le chemin de la modernité et de la croissance. TAILLE MOYENNE. Jusqu’à la levée, en
novembre 2007, d’un embargo international de quatorze longues années, le pays, perclus de dettes et ne bénéficiant plus du concours financier des bailleurs de fonds, n’avait plus investi dans ses infrastructures. Alors que sa population augmentait, la capitale togolaise a subi de plein fouet cette situation : routes déliquescentes, services de base insuffisants, manque de logements, quasidisparition des lieux de loisirs… Sans parler des constructions informelles qui avaient colonisé les N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
Le rond-point de la Colombe-de-laPaix, dans le quartier de Tokoin.
principaux axes routiers et envahi un domaine public laissé en friche, dans l’attente de chantiers ne dépassant jamais le stade de « la première pierre ». Depuis que le Togo a renoué les fils de la coopération avec ses partenaires internationaux et relancé son économie, la croissance est revenue (5,9 % en 2014 et 5,5 % en 2015) et les investisseurs JEUNE AFRIQUE
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de jeune d’investissements publics dans les infrastructures, en particulier dans la capitale, trop longtemps laissée à l’abandon. L’agglomération ayant une taille moyenne, comparée à certaines capitales du continent, une bonne partie des retards accumulés ont déjà été comblés. C’est le cas pour les transports. Pour l’électricité aussi, grâce à la centrale thermique (d’une capacité de 100 MW) que l’américain Contour Global a mise en service en 2010.
ÀPRÉSENT
SERVICES. Aujourd’hui, les Loméens sont redeve-
également. L’État a bénéficié de financements importants de la part des institutions régionales (Banque d’investissement et de développement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, Banque ouest-africaine de développement, Banque africaine de développement, etc.) et, depuis 2010, il a engagé un programme JEUNE AFRIQUE
nus fiers de leur ville : de sa nouvelle aérogare, de son port, de ses grandes artères, de ses nouveaux immeubles, de ses hôtels rénovés, mais aussi de ses magasins, de ses restaurants, de ses salles de sport, de ses complexes de loisirs (lire pp. 84-97). Car avec le retour de la croissance et la remise à niveau des infrastructures, de nombreux entrepreneurs privés ont créé leur activité, notamment dans le secteur des services, pour répondre en particulier aux besoins de la nouvelle classe moyenne, des jeunes actifs (20-35 ans) qui représentent près de la moitié de la population, ainsi que des Togolais revenus s’établir à Lomé après avoir passé des années à l’étranger. Les défis à relever sont cependant nombreux. À commencer par celui de l’habitat. Même si les programmes résidentiels se multiplient, le nombre de logements reste insuffisant et, en corollaire, le prix des loyers s’envole. La prise en compte de la protection de l’environnement est également une préoccupation pour les 2 millions d’habitants de l’agglomération. Des efforts ont été faits pour améliorer la collecte des ordures, désormais confiée à une agence gouvernementale spécialisée, mais les problèmes persistent au niveau du traitement des déchets, dont le stockage se fait encore dans des décharges à ciel ouvert. Par ailleurs, beaucoup d’arbres ont été coupés pour élargir les routes ou en construire de nouvelles, au grand dam des associations de protection de l’environnement, qui réclament qu’une véritable politique soit mise en œuvre à cet égard. C’est aussi l’un des volets inscrits dans le plan de développement urbain du Grand Lomé à l’horizon 2030 que l’État et la municipalité sont en train de mettre en œuvre (lire pp. 69-75). Ils savent que pour en faire une métropole modèle ils vont devoir tenir le cap, notamment en matière d’investissements. Pour l’heure, au regard de la dynamique « cosmopolitaine » que la ville a retrouvée en seulement cinq ans, il semble en tout cas que ce soit un bon plan. N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
COMMUNIQUÉ
Mr. Ashok Gupta,
Fondateur et Président du Groupe Kalyan Propriétaire du Radisson Blu Hôtel 2 Février Comment avez-vous pu achever la rénovation de l’emblématique Hôtel 2 Février en un délai record de 15 mois ? J’ai accepté le défi, bien qu’il s’agissait d’un établissement à l’abandon depuis fort longtemps, parce que je souhaitais en faire la fierté du Togo et redonner ses lettres de noblesse à ce joyau de l’Afrique de l’Ouest. Les défis constituent pour moi un facteur de motivation. On peut décider de discuter éternellement des problèmes et des difficultés à surmonter pour atteindre son but…ou s’asseoir avec nos équipes sans relâche jusqu’à mettre en place les solutions possibles même lorsqu’elles semblent impossibles. Dans ce projet, les efforts constants de tous les acteurs impliqués, et notamment du gouvernement togolais et des banques qui nous ont soutenu, nous ont permis de créer cet hôtel unique dans la région et sur le continent. Aujourd’hui, Kalyan a réussi le pari de créer une nouvelle référence dans le secteur de l’hôtellerie. Quels sont les principes qui vous guident dans vos affaires ? J’ai toujours agi et pris mes décisions de façon juste et honnête. Pour moi, la reconnaissance de notre professionnalisme et de notre engagement dans la voie de l’excellence constitue la plus grande des satisfactions. À l’instar de ma femme Vandana et de mes deux fils Rohinish et Kovidh, qui sont ma force et ma source d’inspiration dans ma vie personnelle, l’intégrité et le dur labeur sont les piliers de mes activités professionnelles. J’aspire à travailler en collaboration avec des talents issus de tous les horizons, ceci afin de réunir les compétences les plus diverses et de créer une synergie productive entre toutes mes équipes. Notre slogan est d’ailleurs : « Our people make the difference » Le développement des compétences et l’amélioration des conditions de vie et du bien-être des populations sont au cœur de nos projets, on ne peut croitre sur le longterme qu’en posant les jalons d’un modèle gagnant-gagnant.
M. et Mme Gupta
Quels sont les autres secteurs d’activités du groupe au Togo? Nous sommes d’ores et déjà des partenaires majeurs dans les secteurs minier et agro-alimentaire et je suis convaincu que Kalyan saura là aussi créer de nouvelles références et se positionner en tant que leader. Nous sommes actuellement en phase de développement d’une raffinerie d’huile de palme et de différentes cultures vivrières à haute valeur ajoutée, à la fois à travers l’exploitation de nos propres plantations mais également par le biais de programmes dédiés aux producteurs satellites locaux. Nous allons révolutionner le secteur de l’agriculture au Togo, nous travaillons d’ailleurs en étroite collaboration avec la Banque Africaine de Développement pour implanter le premier « Agropole » du Togo dans la région de Kara. Nous étudions également la possibilité de mettre en place une usine de production d’engrais au Togo. Toutes nos initiatives vont bien évidemment dans le sens d’un partenariat avec le gouvernement afin de contribuer à la réalisation de ses aspirations. ■ Kalyan et l’Afrique en quelques mots… L’Afrique reste une terre semi-explorée, riche en ressources notamment minières et qui possède un potentiel incomparable. Les efforts des gouvernements comme celui du Togo visant à créer un environnement des affaires attractif sont remarquables. Cela fait plus de dix ans que je travaille en Afrique et je suis plus que disposé à travailler avec tout gouvernement intéressé par l’implantation de nos valeurs et de notre modèle d’entreprise avec pour horizon la croissance économique et par la-même à l’amélioration significative des conditions de vie des populations. Pour tout renseignement sur les activités de Kalyan au Togo et ailleurs, vous pouvez contacter : Email : info@kalyan-group.com Dr. Philippe MAHIEU ) +228 93 15 13 68 Bureau Dubaï T : +971 4 431 3501 www.kalyanresources.com
Le Plus de JA Lomé d’une assistance humanitaire d’urgence à la façon d’améliorer la coopération en matière de migration et de mobilitélégales. Le grand défi sera de faire adopter un texte ayant force contraignante par les 54 pays de l’UA. Car, avant Lomé, les Africains avaient adopté un code de conduite à Djibouti, en 2009, et un autre à Yaoundé, en juin 2013, tous les deux jugés insuffisants pour faire face à l’urgence de la situation. Selon le chef de la diplomatie togolaise, les travaux du sommet de Lomé doivent aboutir à l’adoption d’une charte comprenant un premier volet sécuritaire visant à renforcer les coordinations sousrégionales. L’UA n’ayant pas encore de politique de défense opérationnelle, il n’est pas réaliste d’envisager la création d’un corps de gardes-côtes chargés notamment d’endiguer l’insécurité maritime. Cette responsabilité reviendra à chaque communauté économique régionale.
DIPLOMATIE
Contre vents et marées Le 15 octobre, Lomé accueille le sommet de l’UA sur la sécurité maritime. Un rendez-vous majeur pour organiser la lutte contre la piraterie et les trafics, mais aussi pour développer l’économie bleue.
APRÉSENT POUR JA
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D
Le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey.
es routes de navigation sûres afin de pouvoir pêcher et commercer, c’est l’objectif que s’est fixé le sommet extraordinaire de l’Union africaine (UA) sur la sécurité maritime et le développement en Afrique qui se tiendra le 15 octobre, à Lomé. « Nous souhaitons qu’un texte ambitieux et contraignant soit adopté par les États. D’où l’idée d’une charte », explique Robert Dussey, le ministre togolais des Affaires étrangères, qui se bat pour que l’escale de Lomé soit décisive dans ce chantier au long cours. FLÉAUX. Ce grand voyageur de 44 ans
travaille depuis des années à la réussite du plus grand événement diplomatique organisé par le Togo depuis le trentesixième et dernier sommet de la défunte Organisation de l’unité africaine (OUA), en juillet 2000. Malgré la menace terroriste qui pèse sur l’Afrique de l’Ouest, il assure en particulier que tout a été fait pour que le sommet se déroule sans accroc. « Les forces de défense et de sécurité togolaises ont été mises en alerte depuis des mois, souligne le chef de la diplomatie. Et elles travaillent en étroite collaboration avec les autres services de la région, notamment les services ghanéens. » N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
Étant donné que plus de 90 % des échanges commerciaux africains transitent par les voies maritimes, l’une des priorités sera d’examiner les moyens les plus efficaces pour enrayer les activités criminelles, qui portent une atteinte grave à la sécurité ainsi qu’à la navigation dans l’ensemble de l’espace maritime africain, en particulier au large de la Corne de l’Afrique et dans le golfe de Guinée, où plus de 200 attaques de navires ont été recensées entre 2005 et 2015. En ligne de mire : la piraterie, la pêche illicite, l’immersion de déchets en mer, mais aussi les menaces et fléaux tels que les trafics de drogue, d’armes, de produits issusdeshydrocarburesetd’êtreshumains. La conférence abordera aussi les questions relatives aux migrants, de la mise en place
BÉNÉFICE. Le second volet de la charte
est consacré au développement et porte pour l’essentiel sur l’économie bleue. Face à la concurrence internationale, les Africains ont conscience qu’il faut mettre en œuvre une vraie politique de la mer afin de tirer des espaces maritimes un bénéfice économique et stratégique, tout en prenant en compte les nécessités liées à la protection de l’environnement. « La stratégie africaine intégrée pour les mers et les océans à l’horizon 2050 sera au cœur des travaux de Lomé, avec pour objectif la création de richesses », conclut Robert Dussey. Mais la volonté politique sera-t-elle au rendez-vous ? Les habitués des grandmesses africaines le savent: pour arriver à un résultat, il faut susciter l’envie de travailler ensemble. Le sommet de Lomé ne réussira que si les 54 États participant s’accordent sur l’ampleur des menaces et la nécessité d’agir pour les contrer, et si un esprit de consensus les pousse à les combattre ensemble. GEORGES DOUGUELI
EN MARGE Du 10 au 15 octobre, l’esplanade du Palais des Congrès, place de l’Indépendance, accueillera un village des partenaires (institutions, entreprises, ONG), ainsi qu’une série de tables rondes qui réuniront des experts africains et internationaux autour de quatre thèmes : la lutte contre la piraterie maritime et les autres trafics ; le développement de l’économie bleue et la protection des écosystèmes marins ; la sécurité et la sûreté maritimes ; la gouvernance maritime et les échanges en matière judiciaire et de police. JEUNE AFRIQUE
Le Plus de JA Lomé
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INTERVIEW
Fiatuwo Kwadjo Sessenou « Notre principal défi est d’améliorer les conditions de vie » Principal maître d’œuvre du schéma d’aménagement de la capitale, le ministre de l’Urbanisme explique les choix qui ont été faits et rappelle les priorités.
Le 4 octobre, à Lomé.
1981
relever le Grand Lomé ? FIATUWO KWADJO SESSENOU :
Au recensement de novembre 2010, l’agglomération se singularisait déjà en concentrant 63,2 % des citadins du pays, soit quelque 24 % de la population totale du Togo, sur une superficie de 0,49 % du JEUNE AFRIQUE
Au fil des années, l’augmentation constante de la population et cette urbanisation rapide engendrent des problèmes majeurs, notamment un développement spatial peu harmonieux de l’agglomération, dû à la persistance de lotissements illégaux. L’accès à un
ÀPRÉSENT POUR JA
L
orsqu’il a fait son entrée au gouvernement, en juillet 2012, en qualité de ministre des Arts et de la Culture, Fiatuwo Kwadjo Sessenou était un parfait inconnu sur la scène politique togolaise. Avocat de profession (il est inscrit au barreau de Lomé depuis 2002), cet orateur aussi brillant que discret n’est d’ailleurs vraiment « entré en politique » que lors des législatives de juillet 2013, à l’issue desquelles il a été élu sous l’étiquette de l’Union pour la République (Unir) dans la circonscription de Wawa-Akébou (région territoire national. Au regard du rythme des Plateaux, centre-ouest du pays). Nommé ministre de l’Urbanisme et de actuel de l’accroissement urbain, qui est l’Habitat en septembre 2013, il a vu son de 5 % pour Lomé contre une moyenne nationale de 2,84 %, l’agglomération portefeuille élargi au Cadre de vie au lendevrait abriter une population de près demain de la présidentielle d’avril 2015. de 3,5 millions d’habitants en 2030, soit Ce qui n’est pas anodin. À 51 ans, Fiatuwo 36 % de la population togoKwadjo Sessenou fait partie laise. Le principal défi est de la nouvelle génération de cadres au profil très techdonc d’assurer un dévelopnique du parti au pouvoir. pement spatial harmonieux Il est le principal maître et durable du Grand Lomé C’est la date à d’œuvre de la politique et d’améliorer les conditions laquelle avait été nationale de l’habitat et de vie de la population. Bien lancé l’ancien du développement urbain entendu, ce défi prioritaire plan d’urbanisme. est également valable pour engagée par le chef de l’État À l’époque, les autres centres urbains Faure Gnassingbé et, en parl’agglomération ticulier, de l’aménagement du Togo. comptait moins de du Grand Lomé. 500 000 habitants, Quels problèmes spécicontre 2 millions fiques cette croissance JEUNE AFRIQUE : Quels sont aujourd’hui. les principaux défis que doit démographique pose-t‑elle?
logement décent pour les couches de la population à revenus faibles et intermédiaires est de plus en plus difficile, l’habitat précaire prolifère et, la pression sur les ressources naturelles se faisant plus forte, l’environnement urbain se détériore. Quels sont les fils conducteurs de la stratégie de développement urbain du Grand Lomé à l’horizon 2030 (lire pp. 72-75) ?
C’est un document de mise en cohérence des actions au sein de l’agglomération, qui a été adopté en juin 2012. Cette stratégie a pour objectif de doter le Grand Lomé, c’est‑à-dire l’espace partagé par les cinq arrondissements de la commune de Lomé et ses huit cantons périphériques, d’une vision de développement à l’horizon 2030, assortie d’un plan d’action global et d’un programme prioritaire de réduction de la pauvreté urbaine. Concrètement, il s’agit d’asseoir les bases d’une bonne gouvernance urbaine, de maîtriser le processus d’urbanisation, d’améliorer et d’augmenter la quantité et la qualité des équipements et des N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
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Le Plus de JA Lomé services sociaux urbains dans un souci d’harmonisation spatiale, mais aussi développer l’économie locale, de lutter contre la pauvreté, d’améliorer le cadre de vie et, enfin, de s’adapter aux effets du changement climatique. Qu’est-ce qui a motivé l’extension de votre portefeuille en 2015 au « Cadre de vie » ?
Ce renforcement s’inscrit dans la vision du chef de l’État d’améliorer davantage les conditions de vie des Togolais. Cela passe notamment par l’accès à un service
31,3 km de caniveaux, la construction et la remise à niveau de cinq bassins de rétention d’eaux pluviales totalisant une capacité de plus de 190 000 m3, ainsi que la construction d’un centre pour sinistrés de catastrophes naturelles et/ ou anthropiques de 1 000 lits, qui sert d’abri temporaire aux victimes en situation d’urgence. L’étude d’impact du Purise réalisée en décembre 2015 dans les zones couvertes a montré que 47,4 % de la population du Grand Lomé – soit plus de 960 000 habitants – sont désormais tota-
Objectif: une ville compacte, structurée, équilibrée, sécurisée et où il fait bon vivre. d’assainissement adéquat, mais aussi par l’aménagement des espaces verts. Pouvez-vous nous parler du programme mis en œuvre pour éviter les épisodes d’inondations récurrents dans la capitale ?
Avec le concours de la Banque mondiale, le Projet d’urgence de réhabilitation des infrastructures et des services électriques [Purise], à travers l’une de ses composantes – l’opération de drainage des eaux pluviales –, a déjà permis de réduire le nombre de personnes affectées par des inondations périodiques dans des quartiers pauvres de l’agglomération. Cette opération a permis le curage de 120 km et la réhabilitation de
lement protégés des inondations et que 6,1 % – soit plus de 97 400 habitants – le sont partiellement. Ce qui est marquant dans l’évolution de la ville aujourd’hui, c’est la coexistence entre quartiers vieillissants et nouveaux quartiers, avec des types d’habitat très divers. Quelles sont les orientations pour réduire ces différences ?
La ville de Lomé est caractérisée par le mélange des différents types d’habitat et de classes socioprofessionnelles. Cette situation s’explique par le régime foncier togolais, qui reconnaît le droit de propriété coutumière sur les terrains par des collectivités. L’un des impacts de ce libéralisme
foncier dans l’agglomération de Lomé est justement cette coexistence entre nouveaux quartiers et quartiers vieillissants. Pour corriger cela, des dispositions juridiques permettent à l’État de prendre légalement possession de ces quartiers vieillissants afin de mener deux types d’opérations d’urbanisme : la rénovation ou la restructuration, qui peut inclure la construction de logements sociaux. L’un des textes juridiques est l’expropriation pour cause d’utilité publique, qui s’accompagne d’une indemnisation. Quelles sont les actions entreprises pour faire de Lomé un modèle de ville durable ?
L’élaboration en cours du Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme [SDAU] est la première action retenue par le programme d’urgence de la Stratégie de développement urbain du Grand Lomé. Trois concepts clés structurent l’élaboration de ce schéma et la définition de ses orientations. Il s’agit de faire du Grand Lomé une métropole en développement, attractive et rayonnante, qui soit compacte, structurée, équilibrée et sécurisée, et, enfin, une métropole où il fait bon vivre. Ces concepts contribuent à la mise en œuvre des Objectifs de développement durable [17 ODD fixés par l’ONU fin 2015], en particulier de l’objectif 11 : « Faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous, sûrs, résilients et durables ». Propos recueillis à Lomé par EDMOND D’ALMEIDA
TOGO CELLULAIRE LEADER DE LA TELEPHONIE MOBILE AU TOGO
TOGO CELLULAIRE est une société d’Etat à caractère commercial de droit privé créée le 18 février 1998 afin de répondre au souci permanent du Gouvernement Togolais de diversifier et de développer le secteur des télécommunications au Togo.
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Le Plus de JA Lomé
72
Aménagement d’un carrefour et nouvel immeuble à Djidjolé (quartier nord-ouest de Lomé) et, ci-dessous, programme résidentiel WellCity à Adeticopé (nord de l’agglomération).
L’agglomération du Grand Lomé, c’est
2 millions d’habitants, soit 24 % de la population togolaise,
sur une superficie
333 km²,
ÀPRÉSENT POUR JA
de qui représente 0,49 % du territoire national.
AMÉNAGEMENT
Stratégie capitale
D
ans le centre-ville comme dans les quartiers périphériques de Lomé, les travaux vont bon train : réhabilitation de la voirie, rénovation de bâtiments administratifs, construction de logements… Ils sont cependantloind’être terminés,puisqueles chantiers prévus dans le cadre du schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (SDAU) de l’agglomération s’échelonnent jusqu’à l’horizon de 2030. Les pouvoirs publics ont en effet adopté en juillet 2012 une stratégie de développement urbain (SDU) du Grand Lomé, élaborée avec l’appui de partenaires techniques, parmi lesquels l’Agence française de développement (AFD), Cities Alliance (organisme conjoint de la Banque mondialeetdel’ONU-Habitat)etleProgramme des Nations unies pour le développement humain (Pnud-Togo). Inclus dans le document stratégique de réduction de la pauvreté, le projet a permis de dresser un N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
DR
Le plan de développement du Grand Lomé devrait changer radicalement le profil de l’agglomération d’ici à 2030. diagnostic du développement de Lomé et de sa banlieue, puis d’identifier et de coordonnerleschantiersindispensablesen matière de mobilité, d’habitat, de services de base (assainissement, eau potable, électricité) et d’équipements sociaux et commerciaux, en tenant compte de sa croissance démographiqueet à l’échellede l’agglomération. Car, outre les cinq arrondissements historiques de la ville de Lomé, le territoire du Grand Lomé regroupe les cantons d’Aflao-Sagbado (Sud-Ouest), d’Aflao-Gakli (Ouest), de Sanguéra et de Vakpossito (Nord-Ouest), d’Agoè-Nyivé et de Togblékopé (Nord), de Légbassito (Nord-Ouest) et de Baguida (Sud-Est). CITÉ MOKPOKPO. Principale cheville
ouvrière du projet de cette stratégie, le ministre de l’Urbanisme, de l’Habitat et du Cadre de vie, Fiatuwo Kwadjo Sessenou (lire interview pp. 69-70). « L’État doit offrir aux habitants de la capitale
les infrastructures nécessaires pour un développement durable et intégral qui prenne en compte les défis du moment et ceux de demain », martèle-t‑il. Le plan prévoit ainsi le renforcement des infrastructures de base dans le cœur historique de la capitale, où, par exemple, plusieurs bassins artificiels d’assainissement ont été construits à des endroits stratégiques afin de faciliter l’évacuation des eaux, surtout en période de fortes pluies. C’est aussi dans le cadre du SDAU que s’inscrit la construction de nouveaux centres urbains dans la capitale et dans les cantons de l’agglomération. Ainsi, au nord de l’université, dans la réserve administrative de Lomé II, le développement du nouveau quartier administratif se poursuit. Autour du nouveau palais de la présidence et de la primature viennent progressivement se greffer des ministères, des ambassades et des sièges d’institutions (lire p. 75). C’est là que JEUNE AFRIQUE
Le grand retour
Municipalité de Lomé Agglomération Préfecture du Golfe
Légbassito
Frontière internationale
Zongo
Routes principales Localités
Sanguéra
Agoényivé Kélégougan
Apedokoé Adidogomé
Hedzranawoé Baguida
N1 Ghana
N2
Grand Marché
N2
Océan Atlantique 4 km
C ONSE ONSEIL N ATIONAL DES C HARGEURS DU T OGO - CNCT Une institution qui œuvre à la promotion du transport et du commerce international Siège social du CNCT.
MISSIIONS
• Assistances diverses aux chargeurs ;
• Assurer la rationalisation de la desserte
• Publication des statistiques maritimes ; • Gestion des Bordereaux de Suivi
de Cargaisons (BESC) ;
• Formation des opérateurs économiques :
- TrainMar/CNCT ; - TrainForTrade, le certificat Portuaire en collaboration avec la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et Développement (CNUCED), le Port de Lomé et la Commerce de commerce et d’Industrie du Togo…
et la maîtrise des coûts de transports ;
• Proposer des solutions adéquates
aux problèmes liés aux transports et toutes mesures de nature à faciliter les formalités administratives ;
• Promouvoir les activités du secteur.
POUR VOUS, LES TRANSPORTEURS ROUTIERS ET CHARGEURS : • Une aire de stationnement à AGARADÈ ; • Une aire de stationnement à BLITTA ; • Une aire de stationnement à DJÉRÉHOUYÉ ; • Des engins équipés de fonctions multiples pour l’assistance routière …
Relèvement d’un camion accidenté par l’équipe du CNCT.
CONTACT
Zone Portuaire - B.P. 2991 - E.mail : cnct@cnct.tg - Tél. : +228 22 23 71 00
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ACTIVITÉS
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INTERVIEW DU DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MAERSK LINE TOGO, TENGUE KOKOU EDEM.
Le Togo organise le 15 octobre un sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement de l’Union Africaine sur la sécurité maritime et le développement en Afrique.
Comment situez-vous le Port Autonome de Lomé (PAL) dans l’environnement sous régional concurrentiel ?
Tengue Kokou Edem : Beaucoup, et nous saluons cette initiative révélatrice de l’intérêt des gouvernants du continent pour son développement économique. La croissance ces dernières années en Afrique a été portée par le boom des matières premières (même si ce boom s’est maintenant arrêté) et les services notamment commerciaux. Dans les deux cas, la piraterie est une menace. L’insécurité et les actes de piraterie en mer menacent les exportations de matières premières et les approvisionnements en produits de première nécessité. Nous espérons que le sommet de Lomé permettra aux États de créer un cadre juridique et de mutualiser leurs moyens de surveillance pour éradiquer ce phénomène. Nous espérons également qu’il créera un cadre adéquat pour que naissent des lignes maritimes intraafricaines nécessaires à l’interconnexion des économies du continent. Le commerce intra-africain ne représente qu’entre 10 et 15 % des échanges alors qu’il atteint 60% en Europe et 40 % en Amérique du nord. Nous souhaitons que ce sommet aboutisse à des politiques migratoires rationnelles et responsables pour éviter le drame de l’immigration clandestine par mer avec son lot de morts en méditerranée. Finalement nous espérons que le sommet de Lomé verra la création d’une plateforme de discussions entre les pouvoirs publics et les acteurs du monde maritime pour discuter des questions du secteur en Afrique.
MAERSK LINE TOGO Immeuble Taba, 1 rue Koumore 2741 Lomé, Togo Tél. +228 22 23 12 00
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TENGUE KOKOU EDEM, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE MAERSK LINE TOGO.
« L’insécurité en mer a de tout temps influencé négativement l’activité mercantile » Quelle influence l’insécurité sur les mers a-t-elle sur vos activités et sur le consommateur final ? T.K.E : L’insécurité en mer a de tout temps influencé négativement l’activité mercantile. La Rome antique a ainsi connue une hausse du prix du blé dû à la piraterie maritime. Ce qui força le sénat romain à adopter en 67 av J.C. un projet de loi qui donna carte blanche à l’illustre général Pompée pour l’éradiquer. Ces conséquences sont les mêmes hier et aujourd’hui. Quand elle ne rend pas impossibles nos activités, la piraterie maritime en augmente les coûts et le prix des biens transportés en subit les effets.
Que représente Maersk Line dans le transport maritime au Togo ? T.K.E : Au Togo, Maersk déploie deux lignes maritimes : Maersk Line et Safmarine container line. La filiale logistique Damco est aussi présente. Les deux lignes maritimes combinées représentent un peu moins de la moitié du marché du trafic conteneurisé au Togo à l’import comme à l’export.
Vous avez baptisé l’un de vos navires, présenté au public en juillet 2015, du nom de la capitale togolaise. Pour quelles raisons ? T.K.E : Il s’agissait pour nous de consacrer les efforts du Togo en matière maritime et, au-delà, en matière d’amélioration du climat des affaires. La modernisation des infrastructures du PAL méritait elle aussi d’être saluée par notre groupe qui en est l’un des premiers bénéficiaires.
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Qu’en attendez-vous ?
T.K.E : Le PAL a un avantage naturel, c’est un port en eau profonde, et pour nos lignes maritimes, le tirant d’eau est important pour accoster des navires de dernière génération. Mais pour tirer parti de cet avantage et devenir un hub incontesté, le Togo doit réduire les coûts de transport vers les pays sans littoral. À cela, il faut ajouter les soft improvements que sont par exemple l’amélioration des procédures de dédouanement, leur célérité et leur transparence. Le Togo s’est déjà engagé dans cette voie avec le Guichet unique.
Le Plus de JA Lomé l’entreprise chinoise Jiangsu Nantong Construction Group est en train de bâtir le nouveau siège de l’Assemblée nationale, un complexe de 10 000 m2 qui doit être livré en 2018. Contrairement à l’ancien centre administratif, situé dans le sud-est de la capitale, près du front de mer, la zone de Lomé II est facile d’accès. D’autant que, depuis 2011, les chaussées ont été modernisées (élargies, bitumées, équipées d’éclairage et de signalisation) et que les nouvelles voies de contournement du centre-ville
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ont permis de rendre fluide le trafic depuis et vers les nouveaux quartiers et localités du nord de l’agglomération (Adidogomé, Sanguéra et Agoè, Adétikopé). C’est d’ailleurs dans le centre du quartier d’Adidogomé, traversé par le boulevard du 30-Août, que le gouvernement a lancé l’an dernier la construction de la cité Mokpokpo (« espoir », en langue éwé), un programme de 1 000 logements économiques et sociaux exclusivement destinés aux fonctionnaires. La réalisation de la première tranche (dont le montant
est estimé à 10 milliards de F CFA, soit environ 15 millions d’euros), a été confiée à la Société ivoirienne de promotion immobilière (Sipim) et à sa compatriote Abri 2000, qui doivent la livrer en 2018. Elle comprend la construction de 420 maisons de plain-pied (2, 3 et 4 pièces) et de 120 appartements (du studio au 3-pièces), ainsi que la création d’une école primaire, d’un centre de santé, de commerces et l’aménagement d’espaces verts. De quoi donner vie à un vrai quartier. EDMOND D’ALMEIDA
Les affaires reprennent Depuis que la ville a redoré son blason, plusieurs groupes du monde de la finance et des services y ont établi leur QG régional.
MICHEL AVELINE POUR JA
Le siège du groupe panafricain Ecobank, sur le boulevard du Mono.
I
mpossible de ne pas remarquer les imposants bâtiments qui abritent les sièges de grands groupes régionaux et internationaux, notamment sur le boulevard circulaire, aux abords de la place de l’Indépendance (lire pp. 84-89) et même sur le front de mer. La tendance devrait se poursuivre dans les prochains mois, avec l’achèvement de la construction de grands immeubles de bureaux, actuellement en chantier, dans le nouveau quartier administratif de Lomé II. Si la Banque d’investissement et de développement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (BIDC), sur le boulevard du 13-Janvier, et la Banque ouest-africaine JEUNE AFRIQUE
de développement (BOAD), juste à côté, sur l’avenue de la Libération, y ont établi leur QG régional depuis des décennies, la zone franche de la capitale togolaise est parvenue à attirer plus récemment des sociétés de poids. C’est le cas du capital-investisseur Cauris Management, installé au sein du complexe de la BOAD, ainsi que celui de banques panafricaines comme Orabank (avenue du 24-Janvier) et d’Ecobank Transnational Incorporated (ETI), maison mère d’Ecobank, dont l’immense immeuble a été inauguré en 2011, sur le boulevard du Mono, près de l’hôtel Sarakawa. Tel un vaisseau amiral face à l’océan – devant lequel flottent une trentaine de drapeaux –,
le siège du groupe panafricain dispose de salles de conférences, de centres de formation et de technologies ainsi que d’installations sportives. Par ailleurs, depuis 2010, la compagnie aérienne panafricaine Asky Airlines, dont les bureaux sont situés dans l’immeuble de la BIDC, a choisi d’implanter son hub continental à l’aéroport international Gnassingbé-EyadémadeLomé,parlequel elle fait transiter plus de 500000 voyageurs par an. Le nouveau terminal de l’aéroport devrait lui permettre d’augmenter son trafic et pourrait inciter d’autres transporteurs à faire également de Lomé leur base opérationnelle. E.A. N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
Le Plus de JA Lomé
Spots de surf… en 3G
«
O
n peut passer des appels via WhatsApp ! » fanfaronne tout sourire un lycéen venu réviser ses cours au quartier administratif, dans le sud-est du centre-ville. Un coup de fil qui paraît banal pour beaucoup de citoyens Fin 2015, le pays comptait du monde mais traduit 836 700 abonnés une évolution attendue à l’internet mobile, depuis des mois par les dont seulement Loméens. La qualité de la 432 000 en haut débit, connexion internet s’est en tous clients de Togo Cellulaire, effet nettement améliorée. alors seul opérateur Pour doper la concurrence disposant d’une sur le segment mobile, faire licence 3G. baisser les tarifs et inciter les opérateurs à étendre et à optimiser leurs réseaux, le ministère des Postes et de l’Économie numérique a octroyé une licence 3G à Moov Togo (filiale de Maroc Télécom) fin janvier. Six mois plus tard, l’opérateur lançait la 3G+ sur tout le territoire, ainsi que la construction d’un réseau de fibre optique de 450 km entre Lomé et Kara, dans le nord du pays. BORNES WIFI. Résultat : depuis le début
de l’année, les antennes-relais 3G fleurissent dans la capitale. Des hotspots wifi ont été installés aux points stratégiques, notamment dans le très animé quartier de Deckon, qui compte nombre de cybercafés. Il est couvert par la 3G de Togo Telecom, l’opérateur public de télécommunications, dont le réseau est également utilisé par sa filiale Togocel, leader du marché local de la téléphonie
ÀPRÉSENT POUR JA
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Les applications des smartphones peuvent enfin « tourner ».
mobile (environ 3 millions d’abonnés). Ici, commerçants, conducteurs de taximoto stationnés et passants surfent à grande vitesse sur leur smartphone. Le principe est simple. Il suffit d’acheter un code d’accès dans l’une des nombreuses boutiques de télécoms qui en disposent et de l’activer dans la zone couverte. Le
débit de connexion est parfois ralenti et les hotspotssaturésauxheuresdepointe,mais tous ces petits tracas sont en passe d’être réglés. D’autant que, selon la ministre des Postes et de l’Économie numérique, Cina Lawson, les études avancent pour que des licences 4G soient octroyées très EDMOND D’ALMEIDA prochainement.
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Le Plus de JA Lomé INNOVATION
Un FabLab archicitoyen
Dans la « Silicon Villa » de Klikame.
Premier laboratoire de fabrication numérique du pays, le Woèlab permet aux habitants d’un quartier populaire d’améliorer la vie en ville via les technologies.
T
out est dans son nom. Le Woèlab, c’est l’association du mot « woe », qui signifie « fais-le » en langue éwé, et de « laboratoire » : un espace de création ouvert et participatif, qui permet aux citoyens de réaliser eux-mêmes leurs projets et de transformer leur quartier. Le concept ? Le partage de compétences, la collaboration autour du monde du numérique et l’appropriation par les Loméens des technologies. Lors du lancement de ce premier laboratoire de fabrication numérique togolais, en 2012, les premiers makers (comprenez ceux qui viennent bricoler dans le laboratoire) squattaient une salle de classe dans une école primaire. Aujourd’hui, tout a changé. Depuis un an, ils ont installé leur QG dans une imposante villa blanche de 600 m2, cachée au détour de ruelles sablonneuses du quartier populaire de Klikame, dans le nord-ouest de Lomé, à quelques centaines de mètres de la frontière avec le Ghana. ESPACES DISPONIBLES. C’est une
véritable caverne d’Ali Baba, où tout est construit avec les moyens du bord, depuis les tables et les chaises jusqu’aux ordinateurs. Dans la cour, des bidons d’essence font office de pots de fleurs. « C’est une start-up qui fait des tests pour mettre en place de la culture hors terre afin d’habiller les toits de la ville », précise Sénamé Koffi Agbodjinou, le fondateur du Woèlab (lire interview ci-contre). À l’intérieur, sur de grandes planches de bois, on aperçoit les prototypes des futures inventions du labo et
du matériel en tout genre : roues fixées à des boîtiers de fer, hélices de ventilateurs, réfrigérateurs, etc. À l’étage se trouve l’invention qui a fait connaître le Lab : la première imprimante 3D 100 % africaine, construite à partir de déchets informatiques. « Les citoyens sont invités à s’approprier le lieu et à y travailler, explique Sénamé Koffi. Pendant les six premiers mois de l’année, nous organisons des événements ouverts, qui rassemblent chaque fois une cinquantaine de personnes. Les six autres mois, on essaie de transformer en business les meilleures idées qui ont émergé pendant ces rencontres. » C’est ce qui s’est passé avec l’imprimante 3D, nommée W. Afate, du nom de son concepteur. Élue meilleure invention des dix dernières années au Global Fab Award 2014, à Barcelone, elle a vu le jour en huit mois grâce à des informations en libre consultation sur internet, et a été construite à partir des pièces de vieux ordinateurs. Aujourd’hui, la petite start-up créée par Afate Nikou imprime des boîtiers pour GPS.
en potagers ; quant à Scope, elle travaille sur un centre de récupération des déchets plastiques. PASSIONNÉS. Le centre permet aussi aux
habitants d’avoir accès gratuitement à des outils technologiques souvent au-dessus de leurs moyens. Grâce au projet Jerry Clan Togo, des élèves de dix écoles de Lomé reçoivent des L’invention qui a rendu le Lab formations à l’informatique célèbre : la première imprimante et au montage d’ordinateurs à partir de matériaux recyclés. 3D 100 % africaine. C’est Piou, un habitué du Lab, Depuis 2012, onze start-up ont été qui donne les cours : « La réaction des jeunes est très positive, assure-t-il. Quand incubées au Woèlab. Les dernières-nées se concentrent sur l’amélioration des ils commencent, la plupart d’entre eux ne connaissent pas ces outils, puis ils conditions de vie des habitants du quartier de Klikame : Urbanatic identifie les deviennent vraiment passionnés. Nous espaces disponibles ou délaissés dans voudrions à terme doter toutes ces écoles un rayon de 1 km pour les transformer d’une imprimante 3D. »
LABORATOIRES PHARMACEUTIQUES GGIA UN GRAND CENTRE DE RECHERCHE ET DE PRODUCTION AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT èHEPANTIVIR ® un produit du Laboratoire GGIA depuis 1991 pour les traitements antiviraux des Hépatites virales B & C èMéthode PCR au LABORATOIRE PRECILABO de Lomé pour le titrage ADN du virus Hépatite B et le titrage ARN du virus Hépatite C
Le progrès, c’est des milliers de vies humaines qui sont sauvées chaque année en Afrique Contact : Service Médical Dr d’ALMEIDA : ggialabs@yahoo.fr Place de la Victoire Lomé, Togo - Tél. : (+228) 22 22 59 49
Le grand retour Questions à Sénamé KOFFI AGBODJINOU Fondateur du Woèlab
« Ce mélange social, vous ne le trouverez nulle part ailleurs »
Le soir, la grande salle du rez-dechaussée accueille les réunions de la « communauté », composée des trente jeunes les plus impliqués. Ce sont eux qui font vivre le lieu. Ici, pas de chef d’entreprise : toutes les décisions sont prises en commun. Ousia a découvert le Woèlab il y a deux ans et, depuis, cet étudiant en énergies renouvelables âgé de 27 ans vient au minimum trois fois par semaine. « Ici, on peut tous se retrouver autour de nos projets, dit-il. Et, avec ma passion pour le bricolage, c’est le lieu rêvé ! Il n’a pas d’équivalent à Lomé. » Pourtant, le fonctionnement collaboratif n’est pas sans poser quelques problèmes. Étant donné que le Woèlab se veut entièrement autofinancé et que ses start-up tardent à générer des bénéfices, les coupures d’électricité et d’internet sont fréquentes. « Nous sommes dans l’un des seuls FabLab d’Afrique de l’Ouest et, la plupart du temps, nous n’avons pas accès à internet », reconnaît Sénamé Koffi. Il ne désespère pourtant pas d’ouvrir d’autres « lieux de production de la ville » et de montrer que son projet de « hub-cité » africaine est un modèle d’urbanisation alternatif et participatif économiquement viable. LAURE BROULARD, envoyée spéciale JEUNE AFRIQUE
JEUNEAFRIQUE: Comment l’idée de créer leWoèlab a-t-elle germé? SÉNAMÉ KOFFIAGBODJINOU: Nous nous sommes demandé comment construire la ville autrement afin que ce soient les citoyens euxmêmes qui produisent la ville de demain. Nous pensons que les FabLab, les incubateurs d’entreprises, les espaces de coworking, tous ces lieux qui émergent aujourd’hui autour du numérique, peuvent devenir des lieux de production de la ville. Notre projet urbain, qui s’appelle HubCité, consiste à multiplier des lieux comme le Woèlab, à environ 2 km les uns des autres, qui mailleraient toute l’agglomération et seraient des laboratoires citoyens de construction de la ville. Quelle est votre particularité par rapport aux autres incubateurs ? La première, c’est que nous sommes entièrement autofinancés. Nous sommes le seul « tech hub » [incubateur d’entreprises autour des nouvelles technologies] en Afrique à fonctionner en autonomie
ÀPRÉSENT POUR JA
ÀPRÉSENT POUR JA
A
rchitecte et anthropologue, Sénamé Koffi Agbodjinou, 36 ans, est l’une des nouvelles stars de la scène tech ouestafricaine. Après deux années de maths sup à l’université de Lomé, c’est en poursuivant ses études à Paris qu’il découvre les laboratoires de fabrication numérique, alias FabLab. En 2010, il crée L’Africaine d’architecture, une plateforme de réflexion sur les villes intelligentes (smart cities) et, en 2012, il fonde leWoèlab. Lequel s’inscrit selon lui dans un mouvement low high-tech, c’est-à-dire visant à développer des projets de pointe avec les ressources que l’on a sous la main.
totale. Notre deuxième particularité est que nous ne sommes pas élitistes : ici, vous pouvez rencontrer aussi bien des sans-abri, des jeunes victimes d’addictions, des étudiants, de jeunes mères, etc. C’est un mélange social que vous ne trouverez nulle part ailleurs… Et qui produit des idées très intéressantes. C’est aussi lié au concept de low high-tech : nous utilisons la technologie à partir de ce que nous avons et comme un moyen de travailler sur la santé et l’éducation par exemple. Où en est la scène tech à Lomé ? Nous avons été les pionniers au Togo, c’est nous qui avons déclenché l’émergence d’une scène tech à Lomé. Elle est encore embryonnaire – la plupart des jeunes qui viennent ici ne connaissent pas le mot « start-up » avant d’arriver –, mais de nouveaux lieux se créent, d’autres incubateurs sont en train de se former… Cela ne fait que commencer. Le défi, maintenant, est de faire de cette scène tech émergente un véritable écosystème pour attirer les investisseurs. Propos recueillis à Lomé par L.B. N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
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Le Plus de JA Lomé
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TÉMOIGNAGE MASTER JUST (FATOWOU KOSSIVI) ET BARABAS (BLAISE MENSAH), du groupe Toofan
Discographie
E
lle n’a évidemment rien de comparable avec NewYork, Paris ou Pékin. Elle est coincée au milieu de grandes métropoles commeAccra,Abidjan ou Lagos. Pourtant, Lomé est une ville merveilleuse, dont la réputation va au-delà des limites du continent africain. Nous y sommes nés et y avons grandi, dans le quartier Tokoin-Séminaire. Nous y vivons encore aujourd’hui, parmi les nôtres, aux côtés de nos frères et sœurs togolais, et au milieu des étrangers qui en ont fait leur port d’attache. Notre groupe s’y est formé et y a connu ses moments les plus fous. Elle a un charme naturel, un petit quelque chose qui nous relie à elle lorsque nous sommes loin d’elle, lors de nos multiples déplacements.
Le Lomé de 2016 n’a cependant plus rien à voir avec celui d’il y a dix ans. Notre capitale bouge, s’étend, reste éveillée, et c’est grâce, surtout, à une jeunesse déterminée qui a décidé de prendre en main sa destinée. C’est à cette jeunesse, qui a compris que le développement ne tomberait pas du ciel, que nous nous identifions. Beaucoup a été fait sur le plan de l’aménagement et des infrastructures. Boulevard du 13-Janvier, boulevard Eyadéma, boulevard du Mono… Ces dernières années, les artères historiques de Lomé ont été entièrement reconstruites, et elles font désormais notre fierté. Lomé renaît. Et sa renaissance passe aussi par l’aménagement des grands boulevards de la banlieue nord. Aujourd’hui encore, les chantiers sont nombreux. De nouveaux immeubles viennent donner à la ville une image de modernité. En plus de la restauration de l’hôtel du 2-Février, qui fait partie de l’ADN même de la capitale depuis les années 1970 – bien avant notre naissance –, des établissements hôteliers voient le jour pour accueillir plus de visiteurs.
Notre capitale donne parfois l’impression d’une petite ville fermée sur elle-même où tout le monde se connaît ; c’est ce que disent certains de nos amis lorsqu’ils viennent nous y rendre visite. Mais la taille humaine de Lomé, loin de constituer un handicap, est au contraire un atout qu’il nous faut cultiver et exploiter en misant encore plus sur les transports en commun, en construisant des lieux conviviaux, comme des complexes sportifs pour la jeunesse et des aménagements pour les personnes âgées, en mettant aussi l’accent sur l’environnement, afin de préserver les espaces verts et d’en créer de nouveaux.
Notre profession d’ambianceurs ne peut s’exercer que dans un environnement festif et joyeux. Lomé a justement la réputation d’attirer les boucantiers de la sous-région et d’ailleurs : ses boîtes de nuit de légende ont contribué à la faire entrer dans le palmarès des villes les plus « chaudes » du continent.
© DR
• Overdose (2014) • Carte de visite (2009) • Confirmation (2008) • Ogbragada (2006)
Fils de Lomé et fiers de l’être
JEUNE AFRIQUE
Si la plupart des établissements qui lui ont conféré cette réputation sont aujourd’hui fermés, d’autres ont pris le relais. Mieux, des lieux récréatifs modernes et sécurisés se sont ouverts. Sans parler de notre plage, réputée être l’une des plus belles du golfe de Guinée. L’ambiance des week-ends loméens n’est pas seulement agréable, elle est singulière. Comme le prouvent les nombreux Béninois et Ghanéens qui viennent y séjourner entre copains ou en famille. Lomé vivina (« Lomé est douce »), Lomévio dounagbé (« Les Loméens profitent de la vie »), Agbe le Lomé (« La vie est à Lomé »)… Les expressions sont nombreuses pour chanter l’art et la joie de vivre des Loméens. Et c’est redevenu une réalité. N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo
Bureaux de la CCIT à Lomé.
Au service des entreprises et du développement
M. Germain Essohouna MEBA, vous êtes à la tête de cette prestigieuse Institution qu’est la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo. Quelle est votre vision pour cette Institution ? Germain Essohouna MEBA : Nous vous remercions pour l’occasion que vous nous offrez de pouvoir nous exprimer sur un sujet aussi important à travers votre journal. Permettez-nous tout d’abord de vous situer les grandes missions de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo qui sont : la Représentation, l’Assistance, la Création et la Gestion des Infrastructures. La mission d’assistance à elle seule est très vaste car on y trouve l’assistance en Information, l’assistance en Formation et l’assistance en Promotion. En considérant tout cela, nous disons que notre vision est d’accompagner au maximum les entreprises pour leur permettre de créer la croissance car comme vous le savez, c’est le secteur privé qui crée la richesse dans nos pays.
Quelle est votre stratégie d’accompagnement des entreprises ? GEM : À la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo, nous avons un plan
d’action annuel d’exécution des activités en direction des entreprises. Ce plan d’action est discuté et approuvé par l’Assemblée Consulaire qui est l’instance suprême de décision de l’Institution. Les décisions arrêtées sont soumises au Bureau Exécutif pour application. Ainsi toutes les activités de Représentation, de Formation, d’Information, de Promotion et de Gestion des Infrastructures sont le fruit de profondes réflexions avant exécution. Sur le plan de la promotion, les manifestations que nous soutenons ou organisons tiennent compte de l’intérêt des entreprises avec pour finalité, la création des nouveaux débouchés, de nouvelles opportunités ou d’emplois. La formation quant à elle, est fonction des besoins des entreprises. Avec la création et la gestion des infrastructures, nous expérimentons le partenariat public-privé avec beaucoup de satisfaction. Et pour corroborer cet ensemble d’actions nous pratiquons le « faire savoir » pour montrer que nous sommes ouverts. La communication interne et externe fait partie de cette stratégie.
Votre appréciation de l’environnement aux affaires au Togo aujourd’hui. GEM : Le Secteur Privé togolais dispose d’atouts indéniables aujourd’hui pour son éclosion. Dans toutes nos actions de promotion, nous mettons l’accent sur la stabilité de notre pays, sa parfaite intégration sousrégionale, les mesures incitatives comme le CFE (Centre de Formalité des Entreprises et la Zone Franche), les Infrastructures Routières, Portuaires, et Aéroportuaires. Tous ces facteurs auxquels s’ajoute une place bancaire et financière sûre comme notre capitale (Lomé) rassure les investisseurs.
Votre mot de fin. GEM : Nous rendons un vibrant hommage aux dirigeants de notre pays pour la vision futuriste qu’ils ont à travers les actions qu’ils mènent. Cela rassure le Secteur Privé tout entier car nous avons la conviction que demain sera meilleur.
Bénéficiez-vous de l’appui des pouvoirs publics dans vos actions ? GEM : Absolument ! Nous sommes un Établissement Public à caractère professionnel, doté d’une tutelle ministérielle et d’une autonomie de gestion.
M. GERMAIN ESSOHOUNA MEBA Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo. Président de la CPCCAF .
À ce titre, l’État exerce son droit de regard sur notre institution et ses activités à travers le Ministère du Commerce, de l’Industrie, de la Promotion du Secteur Privé et du Tourisme qui nous procure un soutien institutionnel inestimable pour nous permettre en réalité de bien jouer notre rôle d’interface entre les pouvoirs publics et le Secteur Privé.
CCIT Angle : Avenue de la Présidence & Avenue Georges Pompidou Lomé, Togo Tél. : +228 22 23 29 00 Tél. : +228 22 21 70 65 Fax : +228 22 21 47 30 E-mail : ccitogo@gmail.com E-mail : ccit@ccit.tg www.ccit.tg
COMMINIQUÉ
Centre de Formalités des Entreprises du Togo
Bureaux du CFE à Lomé.
Nous pouvons créer votre entreprise en moins de 24 heures !
À cet effet le Centre de Formalités des Entreprises est en charge de : mettre à la disposition des opérateurs économiques toutes les informations relatives aux formalités d’enregistrement; de proposer toutes mesures de nature à faciliter l’accomplissement des formalités administratives de création, d’extension, de transfert, de modification, de création d’établissements secondaires, de cessation d’activités et de dissolution d’entreprises; recevoir l’ensemble des déclarations et traiter les demandes de création, de transfert, d’extension, de modification, de cessation d’activités et de dissolution, gérer le fichier des entreprises installées sur le territoire national. Le CFE s’est vu assigner quatre objectifs principaux : Réduction du délai des formalités ; Centralisation des opérations de formalités en un seul lieu; Réduction des coûts de formalités ; Accomplissement des formalités selon la législation en vigueur. La volonté du Gouvernement de créer un environnement fertile pour le développement d’un secteur privé fort et dynamique s’est traduite par la mise en œuvre des réformes majeures sur
l’indicateur «création d’entreprise » du rapport Doing Business, permettant au Togo de réaliser un bon qualitatif tant au niveau de cet indicateur que du classement général du pays.
Vous pouvez créer votre entreprise par des procédures très allégées en moins de 24 heures et à moindres coûts au Togo.
Le gouvernement togolais continue de faciliter la création d’entreprises en simplifiant le processus de formalisation des entreprises, notamment en instituant la possibilité de création des Sociétés À Responsabilité Limitée (SARL) par acte sous seing privé (sans recours au notaire), la suppression des paiements de redevances à la création d’entreprises, la suppression des taxes d’habitation et foncière comme conditions préalables a la création d’entreprises, la réduction des frais de publication a travers l’introduction de la publication en ligne et la recherche d’antériorité des noms commerciaux des entreprises créées sur le site web du CFE.
Entreprendre au Togo devient : TRÈS FACILE PLUS RAPIDE ET À MOINDRE COÛT Le Togo, un endroit parfait pour la croissance de vos affaires !
QUELQUES RÉSULTATS POUR LA PÉRIODE 2011 À 2015 ANNÉE
NOMBRE D’ENTREPRISES
COMMERCE
INDUSTRIE
SERVICE
2011
4 581
3958
46
577
2012
5 848
4050
84
1424
2013
7 445
5307
205
1933
2014
8 289
6152
142
1995
2015
10 832
7556
97
2992
En perspective, le gouvernement entend mettre en place une procédure d’enregistrement en ligne des entreprises pour faciliter davantage les formalités de création d’entreprises au Togo. En conclusion, il est évident que le Gouvernement suit les questions d’amélioration de l’environnement des affaires avec grand intérêt. Le CFE est un véritable levier de relance de l’économie togolaise. Il donne un avantage certain au créateur d’entreprises en ce qui concerne les coûts et les délais depuis sa création. Il favorise la célérité, la fiabilité, l’efficacité et l’efficience dans le traitement des dossiers relatifs à la création d’entreprises.
Centre de Formalités des Entreprises
Directeur du CFE : Samuel T. SANWOGOU Angle : Avenue de la Présidence & Avenue Georges Pompidou, sis à la Chambre de Commerce et d’Industrie du Togo (CCIT). BP. 3210 - Lomé, Togo Tél. : +228 22 20 63 60- +228 22 20 23 00 Fax : +228 22 21 47 30 - E-mail : cfe@cfetogo.org. www.cfetogo.tg
DIFCOM/DF - PHOTOS : DR.
A
u seuil de la globalisation et en vue d’améliorer l’environnement des affaires au Togo, le Gouvernement a créé, par décret du 8 novembre 2000, un Centre de Formalités des Entreprises (CFE) du territoire national. Le Centre de Formalités des Entreprises fonctionne sous la forme d’un « Guichet Unique » où sont effectuées toutes les formalités de création, de modification et de dissolution d’entreprises. Depuis le 7 mars 2012, le Gouvernement a adopté un nouveau pour rationaliser les formalités par la simplification des procédures, la réduction des coûts et des délais de création d’entreprises et la mise en place d’un guichet unique réel regroupant toutes les administrations impliquées dans le processus de création d’entreprises.
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Le Plus de JA Lomé
UN TOUR EN VILLE
Quartiers libres!
Ambiance de fin de semaine sur le boulevard du Mono, en front de mer.
Tournée vers la mer, conviviale et cosmopolite, l’agglomération loméenne attire de nombreux visiteurs, venus pour affaires ou en touristes. Balade au gré d’une métropole qui a su garder taille humaine.
L
orsqu’on débarque à l’aéroport international GnassingbéEyadéma (AIGE), le ton est donné. Comme c’est encore le cas dans la plupart des métropoles du continent, il est situé en pleine ville, entre les quartiers Bè-Kpota et Hedzranawoé. Mais il a été sérieusement lifté. Après trois ans de travaux, le nouveau terminal est opérationnel, imposant (21000 m2), ultramoderne, ultrasécurisé. Et, les routes assurant sa desserte ayant été entièrement réhabilitées, les voyageurs peuvent faire une entrée en douceur et sans embouteillages dans la capitale togolaise. Étant donné qu’il est prévu d’accueillir une partie des invités au Sommet sur la sécurité maritime du 15 octobre à bord de navires-hôtels, ceux qui aborderont Lomé par la mer accosteront dans un port lui aussi modernisé. Assez impressionnant par son emprise – un domaine de 1000 ha et un bassin de 80 ha –, c’est aussi le port le plus profond d’Afrique de l’Ouest (15 m), N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
cequiluipermet d’accueillirdesbâtiments à fort tirant d’eau. Il peut en outre traiter 8 à 10 navires simultanément, puisqu’il dispose désormais d’un linéaire de quai de 1 700 m, dont 450 m pour le nouveau terminal à conteneurs de Togo Terminal (filiale du groupe Bolloré), auxquels s’ajoutent ceux du terminal minéralier, de l’appontement pétrolier et des deux
leurs marchandises et que les acheteurs et les mareyeuses (les « mamans ») se bousculent sur le quai. Un nouveau port de pêche va bientôt être aménagé, plus à l’est. Cofinancé par l’Agence japonaise de coopération internationale (Jica), à hauteur de 15 milliards de F CFA (environ 23 millions d’euros), il permettra de mettre un terme aux problèmes d’encombrement et au manque d’infrastructures (notamment d’entrepôts Le Port autonome et le Grand frigorifiques), pour que les Marché sont les deux poumons pêcheurs, les mareyeuses, les détaillants et les transforéconomiques de la ville. mateurs puissent travailler môles utilisés pour les marchandises plus efficacement, en sécurité et dans le conventionnelles. respect des normes sanitaires. Autant dire que la zone portuaire est Situé dans le centre historique de Lomé, dans le quartier jadis très résiune véritable fourmilière dont les activités ne s’arrêtent jamais. Sans oublier celles dentiel d’Adawlato, le Grand Marché du port de pêche. Désormais à l’étroit (« Assigamé », en langue mina) est un entre le quai minéralier et le terminal à autrepoumonéconomiquedelaville. Sisa conteneurs, il est particulièrement animé réputation à travers le monde s’est surtout le matin, lorsque les pirogues débarquent construite grâce aux célèbres Nanas Benz JEUNE AFRIQUE
Le grand retour
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La cathédrale néogothique du SacréCœur… au cœur du Grand Marché.
APRÉSENT POUR JA
Le mythique Hôtel du 2-Février vient de rouvrir, place de l’Indépendance.
(lire p. 92), on y trouve tous types d’étals et de boutiques où se côtoient clients, promeneurs et touristes. Aujourd’hui, la plupart des maisons coloniales des alentours ont disparu pour laisser place à des immeubles commerciaux. Ce qui explique que, s’il est très animé dans la journée, Adawlato se vide désormais à la tombée de la nuit. Pour ceux qui préfèrent les magasins, Lomé compte évidemment nombre de petites et moyennes surfaces, notamment plusieurs supermarchés Ramco et Champion, qui ont vu arriver un nouveau concurrent, L’Épicerie du Levant, ouvert fin 2015 sur le boulevard du 13-Janvier. « On se croirait dans un supermarché parisien », confie Tatiana, qui s’est récemment installée à Lomé après de nombreuses années passées en Europe. C’est d’ailleurs ce type de clientèle que souhaite principalement séduire l’établissement.
Distributeur des produits Auchan au Togo, il propose en outre un espace boucherietraiteur, des fromages à la coupe et une petite cafétéria. Non loin de là, restaurée il y a quelques années, la place de l’Indépendance reste le centre névralgique du quartier adminis-
exceptionnelles – qui retracent l’histoire du pays et de ses traditions. PATRIMOINE. Quelques vestiges de
l’époque coloniale allemande sont encore visibles dans l’agglomération. À une dizaine de kilomètres à l’est du centreville en longeant le littoral, à Baguida, un monument Du wharf à la cathédrale, commémore l’arrivée sur les côtes togolaises de l’exl’héritage de l’époque coloniale plorateur Gustav Nachtigal, allemande est encore visible. le 4 juillet 1884. Le lendemain, il signait un traité de tratif. On y trouve le monument de l’Indéprotectorat avec le roi Mlapa III, qui lierait pendance, l’hôtel de ville, le mythique l’Allemagne et le Togo jusqu’à la fin de la Hôtel du 2-Février et sa tour de plus de Première Guerre mondiale. 100 m de hauteur, le Palais des Congrès, Dans le centre de Lomé, le wharf, sur qui abrite le siège de l’Assemblée natiole boulevard du Mono, fut le premier port sur la côte togolaise. Juste à côté, près nale, ainsi que le Musée national, où sont exposés un grand nombre d’objets et de de l’ancienne présidence, le magnifique Palais des gouverneurs, restauré et parures – parmi lesquels quelques pièces
Le Plus de JA Lomé transformé en musée, sera ouvert au public pour la première fois dès l’an prochain, de même que son immense parc (lire p. 90). En attendant, au cœur du quartier Adawlato se dresse l’un des monuments les plus visités de la capitale: la cathédrale néogothique du Sacré-Cœur. Construite en 1901-1902 par les missionnaires catholiques allemands, elle est la réplique parfaite de l’église de Steyl, petite ville des Pays-Bas dont leur communauté était originaire. Non loin de là, l’architecture coloniale du temple protestant d’Apégamé attire elle aussi les visiteurs. Togolais, ouest-africains ou venus de plus loin, ils
sont de plus en plus nombreux à découvrir ou à redécouvrir les rues de Lomé à la faveur d’un week-end, d’un voyage d’affaires ou d’une conférence internationale, puisque la capitale togolaise en accueille désormais régulièrement – elle a d’ailleurs été l’hôte du Forum africain de l’investissement hôtelier (AHIF), en juin. PANORAMIQUE. Ces deux dernières années, les capacités d’hébergement de la ville ont été décuplées. Parallèlement à l’ouverture de maisons d’hôtes et de petits établissements de charme (lire ci-dessous), les anciens grands hôtels de la capitale togolaise ont fait une cure
de jouvence. On pense évidemment à l’Eda-Oba (4 étoiles), sur le boulevard Eyadéma, dans le quartier de l’université, qui, avec ses 300 chambres, ses 3 restaurants et ses nombreux équipements sportifs et de détente, reste l’un des plus fréquentés, pour les séjours d’affaires comme de loisirs. En front de mer, sur le boulevard du Mono, se trouvent nombre d’établissements, dont plusieurs 4 étoiles : le Sarakawa,leSanctaMariaetlePalmBeach. À 200 m de ce dernier, rue du Commerce, l’hôtel du Golfe a rouvert l’an dernier après deux ans de travaux. Agrandi, redécoré, il compte désormais 33 chambres et
CONTEMPORAIN ET HORS DU TEMPS
© DR
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À
deux pas de la présidence et du nouveau quartier d’affaires de Lomé, au cœur de la Cité OUA, Le Patio est une véritable oasis de calme et de fraîcheur. Maison d’hôtes (sept chambres, dont cinq suites) et restaurant, il a ouvert ses portes l’an dernier, mais sa réputation n’est déjà plus à faire. Loin du trafic et des klaxons, à l’heure du déjeuner, cet établissement N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
tendance et de charme accueille les fonctionnaires des ministères, des institutions régionales et des représentations internationales alentour, ainsi que les hommes d’affaires qui travaillent ou viennent en rendez-vous dans le quartier de La Caisse. Le soir, une clientèle plus jeune vient volontiers y siroter des cocktails au bord de la piscine. Dans un décor
contemporain, élégant et confortable, Le Jardin (c’est le nom du restaurant) propose une large sélection de viandes et de poissons, de sauces exotiques et de classiques de la cuisine française revisités. Coup de cœur pour le velouté de chou-fleur qui fond en bouche, ou encore le bouillon togolais maison et sa mousse de citronnelle. Ici, le raffinement se glisse dans le
moindre détail : apéritifs aux saveurs à la fois délicates et surprenantes, musique discrète, multiples attentions du service – à l’affût du moindre besoin du client sans être invasif. Et si l’on cherche un peu d’intimité, quelques tables sont disposées aux quatre coins du jardin, qui offrent un petit supplément de sérénité hors du temps et du monde. LAURE BROULARD JEUNE AFRIQUE
COMMUNIQUÉ
TOGOLAISE I Ministère des Infrastructures et des Transports
L
e groupe Boluda exercera désormais les activités de remorquage des navires dévolues jusqu’à présent au Port autonome de Lomé. La convention de concession a été signée le 26 septembre 2016 en présence du ministre des Infrastructures et des Transports.
C’est désormais le groupe Boluda qui assurera le remorquage des bateaux dans le Port autonome de Lomé (PAL). La cérémonie durant laquelle a été signée la convention scellant l’accord, a regroupé autour de Ninsao Gnofam, le ministre des Infrastructures et des Transports togolais, le Directeur général du Port autonome de Lomé (PAL), le contre-amiral Fogan Adégnon, ainsi que Vincente Boluda Fos, le Président directeur général du groupe Boluda. Le consultant du port, Saïd Elhadi, ainsi que l’avocat Amir Jahanguiri, étaient également présents.
DR
Ninsao Gnofam a rendu un vibrant hommage au président de la République, Faure Essozimna Gnassingbé, pour avoir su instaurer un climat de paix dans le pays. Climat grâce auquel davantage d’investisseurs du monde entier viennent investir dans le pays. Le ministre a aussi félicité le groupe Boluda pour sa détermination à accompagner les efforts du Togo en acceptant d’exercer le remorquage des navires au port de Lomé.
Le Port autonome de Lomé cède au Groupe Boluda ses services de remorquage de bateaux
© PHOTONIKO
RÉPUBLIQ Q QUE
SIGNATURE DE L’ACCORD DE FOURNITURE DE REMORQUAGE, D’AMARRAGE ET DE TRANSPORT DES ÉQUIPAGES DU PORT DE LOMÉ, ENTRE BOLUDA FRANCE REPRÉSENTÉ PAR SON PRÉSIDENT VICENTE BOLUDA ET PAR LE MINISTRE DES INFRASTRUCTURES ET DES TRANSPORTS DU TOGO NINSAO GNOFAM.
C’est suite à un appel d’offre, lancé le 23 février 2016, pour exercer le remorquage des navires dans le port, que les candidatures de la société Boluda mais aussi des sociétés Svitzer et Kotub avaient été enregistrées. Boluda et Svitzer avaient présenté les offres les plus sérieuses. À l’issue des négociations qui se sont tenues à Paris et à Casablanca, les deux compagnies candidates ont déposé leurs offres finales le 18 juillet 2016. C’est la société Boluda qui avait finalement été retenue au regard de la qualité de son offre. La convention venant d’être signée fixe les conditions suivantes : • La durée de la convention est de vingt ans. Au terme de cette période, le contrat sera renégocié.
• La convention comporte trois objets : la concession de remorquage, le lamanage des navires et l’exploitation des vedettes de pilotage. • Le concédant percevra, en contrepartie, une redevance d’investissement, une redevance fixe, une redevance variable de 5 % du chiffre d’affaires et une redevance additionnelle de 50 % pour toute augmentation exceptionnelle du tarif par le concessionnaire. • L’effectif total du personnel dont l’activité présente un lien avec le remorquage est repris par le concessionnaire. • Le tarif et les diverses garanties sont pris en compte par la convention. Cette cession des activités de remorquage doit contribuer à l’expansion du Port autonome de Lomé. Elle permettra d’améliorer le rythme de remorquage, d’amarrage et de déhalage des navires sur les quais et contribuera ainsi à relancer la compétitivité du port appelé à être un port d’éclatement pour le transbordement.
Ministère des Infrastructures et des Transports LE PORT AUTONOME DE LOMÉ.
Av. Sarakawa BP 335 - Lomé, Togo
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Fin d’après-midi musicale sur la plage de la capitale.
un restaurant-terrasse panoramique au quatrième étage, avec vue imprenable sur la marina, l’ancien wharf de Lomé et le Grand Marché. Comme l’Onomo (3 étoiles, 127 chambres), nouvel établissement ouvert fin 2015 sur le boulevard du Mono, il a rapidement trouvé sa clientèle. Mais la palme du renouveau et du grand luxe hôtelier à Lomé revient évidemment à l’emblématique Hôtel du 2-Février. Nationalisé en novembre 2014, confié au groupe mauricien Kalyan Hospitality Development (KHD) et entièrement rénové, le palace a rouvert ses portes cette année sous l’enseigne Radisson Blu (du groupe Rezidor). Les travaux,
réalisés par le groupe de BTP sud-africain ZPC Hospitality, ont nécessité un investissement de plus de 45 milliards de F CFA (69 millions d’euros), dont 28 milliards ont été mobilisés par un pool bancaire piloté par la Banque ouest-africaine de développement (BOAD). Le cinq-étoiles compte 256 chambres et suites flambant neuves, 64 appartements, 3 000 m2 d’espaces de réunions et de conférences, une piscine extérieure, un spa, une salle de gym… Il est redevenu « le plus bel hôtel du Togo » – certains clients qui l’ont fréquenté ces derniers mois disent même que c’est désormais « le meilleur en Afrique de l’Ouest ».
Lomé a aussi énormément gagné en loisirs et en joie de vivre. Très animé la journée en raison de ses nombreux commerces, le boulevard du 13-Janvier est particulièrement festif le soir. Parmi les tables les plus appréciées, celles de La Casa, du Nopégali, de La Terrasse, de La Route des vins, de Lomé-la-Belle ou encore du Papayo, sans oublier Le Festival des glaces, juste avant de rejoindre le front de mer. Pour ceux qui souhaitent prolonger leur soirée, plusieurs bars d’ambiance valent le détour sur le boulevard circulaire (Seven Clash, Hacienda, Rumba, Sun Set, Premium, La Villa) ainsi que dans le sud (Fief Pub Club, Le Privilège).
POUR TOUS, À TOUS LES ÉTAGES
S
i vous hésitez encore entre une pâtisserie maison, un hamburger à l’américaine, un (vrai) restaurant et un verre en plein air assis dans un confortable fauteuil, rendez-vous au Phénicien. Dans les locaux flambant neufs de ce complexe ouvert depuis quelques mois sur le boulevard du Mono (près du siège d’Ecobank), c’est « à chaque Loméen son resto ». Selon l’heure, l’étage et N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
Au Phénicien Sky Bar, le musicien et plasticien Jimi Hope.
l’envie. Au rez-de-chaussée, les espaces pâtissier-glacier et fast-food ne désemplissent pas : croissants, tartes individuelles ou gâteaux d’anniversaire personnalisés, hamburgers servis « à l’américaine » avec frites et coleslaw (pour 3 750 FCFA, soit 5,70 euros, boisson comprise), à déguster sur place ou à emporter… Ici, les familles se mêlent aux couples de JEUNE AFRIQUE
LEADER DE L’ASSURANCE NON-VIE AU TOGO DEPUIS 10 ANS
A
APRÉSENT POUR JA
gréée par Arrêté N°171/ MEFP/DA en date du 8 juillet 2005 pour commercialiser des produits d’assurance relevant de la branche NON- VIE, NSIA Assurances est une filiale du Groupe NSIA Assurances et Banque qui est présente dans 12 pays d’Afrique à travers ses 25 sociétés.
Le Port autonome, une immense fourmilière qui ne dort jamais.
Côté loisirs, un complexe sportif original a ouvert sur l’avenue Jean-Paul-II, dans le nord-est de la ville: L’Afriklub, qui dispose d’un circuit de karting de 550 m. Au sud, évidemment, les plages de sable blond qui bordent l’agglomération restent une valeur sûre.Avecquelques«spots»privés,comme leRobinsonPlage,quioffreuncadrecalme, ou les plages aménagées et récréatives du Marcelo Beach Club et du Pure Plage, à Baguida. Transats, beach-volley, activités nautiques,hôteletbungalowsavecpiscine, restaurants,bars,paillotes:leweek-end,ces deux complexes accueillent des milliers de Loméens et de touristes en quête de farniente et de bon temps. Au programme:
touristes et aux groupes de jeunes venus déjeuner ou dîner près de la plage pour moins de 10 euros. Au premier étage, le « restaurant international » attire en particulier les employés du port et des nombreuses entreprises du quartier. Au menu : grillades et plats locaux, mais aussi quelques spécialités françaises, libanaises et italiennes. Pour prendre un verre ou organiser l’un de ces after work de plus JEUNE AFRIQUE
concerts, soirées à thème, barbecues… Ils sont désormais concurrencés par le centre de loisirs et vacances O’Lodge, qui a ouvert en 2014 à une vingtaine de kilomètres, au bord du lac Togo (lire p. 97). Rien d’étonnant que, chaque fin de semaine, Lomé soit désormais le point de chute préféré des jeunes Béninois. Ils viennent y faire du shopping, s’amuser, se détendre parce que la frontière est toute proche, que le coût de la vie (notamment des sorties) est moins élevé et que l’agglomération compte désormais de nombreux lieux de loisirs qui répondent aux attentes d’une population jeune. EDMOND D’ALMEIDA
en plus populaires à Lomé, ça se passe au deuxième étage, sur le toit-terrasse qui, comme son nom l’indique en anglais, fait office de sky bar, avec une vue imprenable sur l’océan – et un ascenseur. Cerise sur le gâteau, le Phénicien Sky Bar organise désormais chaque jeudi soir, à partir de 20 h 30, des concerts de blues, jazz, rock, soul, reggae… De la musique live, là encore, pour tous les goûts. LAURE BROULARD
Grâce au professionnalisme de son équipe et au respect de ses engagements, elle est depuis 10 ans leader du marché NON-VIE au Togo avec un chiffre d’affaires constamment en croissance. Sa proximité, sa qualité d’accueil et de traitement de la clientèle composée de particuliers et d’institutions ont fait d’elle la seule compagnie d’assurance non-vie certifiée ISO 9001 version 2008. Ces performances en grande partie viennent de l’expertise de M. José K w a s s i Symenouh, Administrateur-Directeur Général de NSIA Assurances, diplômé de l’Institut des Assurances d’Aix en Provence, d’un DESS Transport Maritime, et titulaire d’un Doctorat en Droit. Avec son fort capital d’expérience : 28 ans dans le métier, qu’il ne cesse de transmettre à ses collaborateurs de haut niveau avec qui il travaille en toute harmonie, M. Symenouh les place d’ailleurs au cœur de la réussite de l’entreprise. Il aime si bien dire que « l’art
de la réussite de tout entrepreneur c’est savoir s’entourer des meilleurs collaborateurs ».
Rue Brazza, Derrière la Grande Poste 01BP1120 Lomé -Togo l Tél. (+228) 22 23 49 00
Le Plus de JA Lomé
Et si Lomé m’était conté À l’abandon depuis plus de vingt ans, le Palais des gouverneurs, restauré et transformé en complexe culturel, ouvrira ses portes au public début 2017.
Le bâtiment colonial a hébergé la présidence dans les années 1970, puis la primature en 1991.
S
itué sur le front de mer, l’ancien Palais des gouverneurs de Lomé est resté caché derrière les murs d’enceinte et l’épaisse végétation de son parc pendant plus de vingt ans. Endommagé au cours de la crise sociopolitique de 1990-1991, il était à l’abandon depuis lors. Restauré et converti en complexe culturel, il sera bientôt ouvert au grand public, pour la première fois de son histoire. Construit entre 1898 et 1905 à la demandedugouverneurallemandAugust Köhler, l’immense bâtisse de 2 000 m2 est un bijou d’architecture dite « de la tête haute » : elle devait symboliser « la colonie allemande modèle » et être assez imposante pour que les navires croisant au large reconnaissent sa puissance. À l’indépendance, le palais est resté un
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90
lieu de pouvoir : il a accueilli le siège de la présidence de la République jusqu’en 1976, puis ses « hôtes de marque » et, en 1991, la primature. PALMERAIE. Ses deux tours asymétriques,
ses longs couloirs bordés d’arcades, son vaste patio et ses terrasses donnant sur l’océan reprennent vie à mesure que l’on s’approche de l’inauguration, prévue au premier trimestre de 2017. « C’est une restauration, pas une construction. Tout est fait pour que le palais redevienne tel qu’il était dans les années 1930, souligne Sonia Lawson, la chef de projet. Ce sera un lieu unique en son genre, avec plusieurs espaces d’exposition, une galerie d’art et de design, un restaurant, un salon de thé, une librairie… »
L’objectif est de mettre en valeur les artistes togolais et d’offrir aux Loméens et aux touristes un lieu de loisirs à vocation pédagogique. Au fil de l’escalier de l’une des tours, on pourra parcourir l’histoire de la ville. Le parc de 10 ha qui entoure le palais reflétera la variété des paysages du pays. À l’ombre d’une palmeraie, le restaurant servira une cuisine africaine contemporaine. Financée par l’État pour un montant estimé de 2 milliards de F CFA (3 millions d’euros), cette opération de restauration et de transformation est le plus important chantier patrimonial jamais réalisé dans le pays. Et il est 100 % togolais, puisque l’ensemble des travaux a été confié à des PME locales, qui emploient 150 ouvriers de corps de métiers différents. LAURE BROULARD
Le Plus de JA Lomé Edwige Atayi a repris la boutique de sa mère, Établissement Nanaël, il y a huit ans.
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Le pagne en voit de toutes les couleurs
C
’
est à Assigamé (au « Grand Marché », en langue mina), dans le quartier Adawlato, que sont nées dans les années 1970 les fameuses NanasBenz,cespuissantescommerçantes togolaises spécialisées dans la vente de pagnes haut de gamme en wax hollandais (de préférence), communément appelé tsigan. Les Mercedes qui ont fait le surnom et la réputation de leurs aînées sont cependant de lointains souvenirs pour celles qui ont repris le flambeau. Elles sont aujourd’hui une trentaine. Si elles restent fières du nom et du métier qu’elles ont reçus en héritage, les Nanas Benz de la troisième génération du Grand Marché de Lomé doivent aujourd’hui batailler ferme pour faire tourner leurs boutiques et garder la haute main sur un marché de plus en plus concurrentiel. Leur principal problème : les contrefaçons de tissus de pagnes importées de Chine, qui copient les dessins des marques traditionnelles et sont vendues une bouchée de pain. Les taxes aussi, notamment la TVA (à 19 %), qu’elles doivent payer à l’achat chez leurs fournisseurs néerlandais de wax et qui les contraint à maintenir des prix élevés au
B.P. 20167 TOGO Tél. : (+228) 22 26 21 18
détail. « J’ai vu ma grand-mère amasser des centaines de millions de F CFA en une journée avec la seule vente de pagnes, mais cette époque est révolue, déplore l’une d’elles. Aujourd’hui, il faut innover et nous adapter au temps. » Ce qui veut dire, pour la plupart des Nanas Benz, travailler, de plus en plus, directement avec des grossistes et des stylistes. Certaines vendent désormais quelques accessoires de mode, voire high-tech, pour diversifier leur clientèle. ICÔNES. « Nous devons faire face à la
concurrence déloyale des vendeurs de tissus contrefaits, et il faut du flair pour sentir les besoins du marché et s’en sortir, mais le business redécolle », explique Rachel, 49 ans, membre d’une association de descendantes de Nanas Benz. Malgré la crise qui a frappé le secteur textile, malgré la concurrence du faux wax à prix cassés et malgré l’incendie du Grand Marché qui, en janvier 2013, a ravagé une bonne partie des marchandises, elle ne regrette pas d’avoir abandonné son emploi dans une PME parisienne, il y a dix ans, pour « reprendre la boutique » à Lomé.
La croissance économique dans la zone UEMOA ainsi que le soutien des professionnels, notamment des stylistes, pour promouvoir le pagne et lui donner une image moderne, voire « ultratendance », influent positivement sur les affaires. Et les boutiques des Nanas Benz loméennes sont de nouveau prisées par les détaillants de pagnes de qualité de toute l’Afrique de l’Ouest. Ces cinq dernières années, les créateurs ouest-africains, comme la Togolaise Nini Nicoué, le Nigérien Alphadi ou le Franco-Malien Lamine Badian Kouyaté, ont remis le pagne au goût du jour ; il a inspiré leurs confrères occidentaux, comme le Britannique Christopher Bailey et la Française Agnès B.; il est désormais régulièrement arboré par les stars mondiales de la mode et du show-biz, de la top-modèle Cara Delevingne à la princesse monégasque Charlotte Casiraghi en passant par Beyoncé, Rihanna, Lady Gaga, etc. Et si les pagnes portés par ces icônes ne proviennent certainement pas d’une échoppe loméenne, ils font en tout cas parler des Nanas Benz de Lomé dans le monde entier.
Études, Conception, Fabrication et Montage de Charpente Métallique Industrielle - Génie Civil - Chaudronnerie - Tuyauterie - RIA - Passerelles - Silo - Hangar de Stockage - Pylône - Isolation Couverture - Panneaux Sandwich - Construction Aluminium - Station Service - Sécurité Chantier exécuté avec EPI / EPC-Divers Pays.
Une capacité à s’adapter à toutes les situations depuis 30 ans.
EDMOND D’ALMEIDA
scmat8@gmail.com
COMMUNIQUÉ
RÉPUBLIQ Q QUE
Lomé, une Ville en pleine métamorphose
TOGOLAISE I Ministère de l’Urbanisme de l’Habitat et du Cadre de Vie
La capitale du Togo est résolument engagée à retrouver son statut de « Lomé la belle des années 80 ». Mission confiée principalement au Ministère de l’Urbanisme de l’Habitat et du Cadre de Vie.
A AMÉLIORER le cadre de vie des populations. • Élaborer et mettre en œuvre les programmes œ de dévéloppement urbain. MAÎTRE SESSENOU KWADJO FIATUWO FIATUWO,
MINISTRE DE L’URBANISME DE L’HABITAT ET DU CADRE DE VIE .
« LES CHANTIERS DE L’AMÉLIORATION DU CADRE DE VIE DES POPULATIONS EXIGENT DE NOUS TOUS RIGUEUR, TRAVAIL BIEN FAIT ET CITOYENNETÉ » I INVESTIR dans les réseaux r de distribution d’eau d potable vers les populations p des zones péri-urbaines. p
GARANTIR ET SÉCURISER l’accès à des logements sociaux décents à prix abordables aux togolais à faibles revenus et à revenus intermédiaires, miser sur la recherche appliquée pour la mise au point et la promotion des matériaux locaux de construction.
LIBERTÉ
PAT RIE
L VAI TRA
RT
TETOU O – HOUYO O O BLAKIME DIRECTEUR GÉNÉRAL DES INFRASTRUCTURES ET DES EQUIPEMENTS URBAINS (DGIEU)
ATIODÉ O É AMOGOU OGO DIRECTEUR GÉNÉRAL DU CENTRE DE LA CONSTRUCTION ET DU LOGEMENT (CCL)
GNAKOUDÈÈ BERENA D.G .AGENCE NATIONALE D’ASSAINISSEMENT ET DE SALUBRITÉ PUBLIQUE (ANASAP)
GNOSSA AKOLO O OG OSS DIRECTEUR FONDS SPÉCIAL POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’HABITAT (FSDH)
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Négoce avec les esprits Témoin de la tradition vaudoue, le marché aux fétiches reste unique pour trouver les remèdes prescrits par les guérisseurs. Même s’il est devenu touristique.
S
ur les étals de ce marché pas comme les autres, on ne trouve ni tomates ni oignons, mais des carcasses d’oiseaux, des cornes de bœuf et de la poudre de peau de serpent. Situé à Akodésséwa, quartier est de la ville, le marché aux fétiches de Lomé – surnommé « marché aux têtes » pour la grande variété de crânes d’animaux que l’on peut s’y procurer – est célèbre dans toute la sousrégion. « Ici, nous sommes tous béninois. Le marché s’est installé au Togo en 1946 et s’est progressivement développé, explique l’un des guides-commerçants. Les clients viennent ici après avoir consulté un fétiCrânes de chat pour ne pas perdre la mémoire, cheur. Les restes d’animaux qu’ils achètent os de hibou pour conjurer le mauvais sort… sont ensuite réduits en poudre, mélangés à des herbes médicinales, puis ingérés suite de malaises à répétition, s’en est les fétiches, ceux qui protègent la maison ou inoculés. » rendu compte. Comme lui, beaucoup On est censé trouver ici un remède à familiale, ceux qui veillent sur le voyageur, de Togolais allient encore médecine ou encore les « dis-moi oui », qui ont le tous types de maux: crânes de chat contre pouvoir de rendre amoureux. Le fils du la perte de mémoire, os de chauve-souris moderne et médecine traditionnelle pour pour guérir de la rage, de hibou pour féticheur Thomas Zonnotin, le chef du « soigner l’esprit autant que le corps », explique-t-il. Perplexe, il relit sa feuille conjurer un mauvais sort… Les vendeurs marché,précisequesonpèrereçoitenviron assurent que ces carcasses ont été de prescription, qui s’élève à plus de Derrière les stands, les acquises en toute légalité et que 26 000 F CFA, soit le montant d’un mois les restes provenant d’espèces de salaire moyen. médecins traditionnels protégées, comme les défenses À la fois centre de consultations et proposent des consultations d’éléphants ou les peaux de lions pharmacie traditionnelle en plein air, pour 2 000 F CFA (3 euros). – particulièrement onéreuses – le marché d’Akodésséwa est l’occasion ont été prélevées sur des animaux pour les touristes de toucher du doigt « morts de mort naturelle ». Pourtant, cerdixpersonnesparjour.Laplupartviennent les mystérieuses et fascinantes pratiques tains murmurent que l’on peut encore se vaudoues. Une fascination qui n’a pas le trouver pour résoudre des problèmes de terrains, de travail ou d’amour. échappé au syndicat des vendeurs et procurer certains « médicaments » dont le commerce est interdit depuis des années, guérisseurs du marché : depuis quelques FASCINATION. N’importe quel souhait années, ce dernier demande aux toucomme des restes d’animaux protégés ou des ossements humains. semble pouvoir être exaucé – à condiristes de s’acquitter d’un droit d’entrée Derrière les stands, dans de petits tion que les esprits le veuillent. Qu’ils de 3 500 F CFA par personne (auxquels cabanons, les guérisseurs proposent des ils devront ajouter 1 500 à 2 000 F CFA soient préventifs ou curatifs, les remèdes consultations pour 2000 F CFA (3 euros). ont en tout cas un coût bien plus élevé pour prendre des photos), lequel donne que la consultation. Koblan, qui s’est C’est là, à l’abri des regards indiscrets, qu’ils tout de même droit à une visite guidée. résolu à venir voir un féticheur à la dialoguent avec les esprits et « chargent » LAURE BROULARD
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Banque Atlantique Togo, une visibilité
accrue résultant d’un maillage efficace du réseau et de l’impact de la marque
Une vocation de banque de détail
La Banque Atlantique TOGO, filiale du groupe bancaire Atlantic Business International (ABI), holding basée en Côte d’Ivoire, membre du groupe Banque Centrale Populaire du Maroc amorce sa politique ▲ Michel Kofi DORKENOO d’extension du réseau Directeur Général d’agences suite à l’adoption dans la période de Banque Atlantique du premier semestre 2016, d’une nouvelle Togo identité visuelle. Cette nouvelle stratégie assurant la cohérence d’expression de la marque « Banque Atlantique » initiée dans le cadre de son ambitieux projet de réalisation d’un réseau de proximité, s’est traduite par le réaménagement de cinq agences à Lomé, d’une agence de province et l’implantation de deux nouvelles agences à l’intérieur du pays. La Banque Atlantique fête en 2016 ses 10 ans de présence sur le marché bancaire togolais et confirme sa vocation de banque de détail fédérant ses 200 collaborateurs au service de tous les segments de clientèle : Particuliers, Professionnels et Entreprises de toute taille.
Une banque innovante et dynamique
Quatrième banque du Togo par le Total Bilan au 31 décembre 2015, la Banque Atlantique propose à ses clients une offre de services innovante, complète et adaptée. Précurseur sur son marché dans le domaine du mobile banking, la Banque Atlantique développe en 2013 en partenariat avec l’opérateur mobile MOOV un service de portemonnaie mobile « FLOOZ ». Le lancement début 2016, des « services à valeur ajoutée GAB » permettant aux clients d’effectuer des opérations de
transfert d’argent (transfert rapide) à partir des Guichets Automatiques au profit de bénéficiaires non clients et non détenteurs d’une carte bancaire, confirme son image de banque innovante. À l’instar du groupe Banque Centrale Populaire du Maroc et Atlantic Business International, la Banque Atlantique Togo, a été reconnue et récompensée de plusieurs prix notamment celui de la banque la plus innovante en avril 2016. Ce positionnement rend tangible la volonté stratégique d’Atlantic Business International (ABI), impulsée par la Banque Centrale Populaire du Maroc, de faire des filiales bancaires, des acteurs financiers de référence dans leur pays d’implantation.
Total Bilan
2013
2014
2015
143,7
148,3
163,1
Produit net bancaire
8,9
9,1
9
Crédits à la clientèle
91,8
77,7
87,5
Dépôts à la Clientèle
63,6
84,1
86,5
Résultat net
1,1
1,2
0,4
Effectifs
178
187
193
La Banque Atlantique a été sacrée Meilleure Banque de l’Afrique de l’Ouest 2016, lors de la 10ème édition des « African Banker Awards », en récompense de sa politique dynamique de bancarisation.
Banque Atlantique Togo, Place du petit marché, rue Koumoré 01 BP 3256, Lomé - Tél.: (+228) 22 23 08 00 - Fax: +(228) 22 20 88 93
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Le Plus de JA Lomé
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Êtes-vous lac ou littoral? Opération détente à 20 km de Lomé, où le complexe de loisirs O’Lodge propose activités nautiques et espaces zen. Une affaire qui marche et attire par-delà les frontières. industrie des loisirs togolaise se modernise. Alors que les grands hôtels de la capitale se refaisaient une beauté, un concept jusqu’alors inédit dans le pays s’est épanoui sur la rive sud du lac Togo, à une vingtaine de kilomètres de Lomé. Depuis 2014, sur le modèle des grands complexes de loisirs internationaux, O’Lodge propose en effet des activités pour tous les âges, dans un cadre invitant au farniente. Pour 5 000 F CFA (environ 7,60 euros) la journée, chacun peut profiter de ses trois piscines (dont une pour les tout-petits), de leurs toboggans (mini ou double), déguster des grillades au bord de l’eau ou simplement se reposer dans un transat, sous les palmiers et les parasols. Une véritable ambiance de vacances à seulement quarante minutes de route de la capitale – à mi-chemin de la frontière avec le Bénin, sur la nationale 2 (RN2) –, qui attire désormais au moins 500 personnes par jour le week-end, en particulier une clientèle familiale. Il faut dire que tout est fait pour. Plusieurs maîtres-nageurs assurent la sécurité autour des bassins, des animateurs proposent des jeux et des activités ludo-éducatives, d’autres donnent des cours de voile sur le lac. Chaque samedi
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’
Le double toboggan aquatique, avec vue imprenable sur le lac Togo.
une ambiance plus intime, sur l’un des pontons donnant directement sur le lac Togo, le temps d’admirer son légendaire coucher de soleil. Dispersés sur le site, dix bungalows douillets accueillent les visiteurs qui souhaitent y passer la nuit. Quant au restaurant, entièrement ouvert sur l’extérieur, il propose des viandes, poissons grillés, langoustes du vivier, parfois même un Le samedi et le dimanche, des peu de foie gras, selon l’hudizaines de familles se pressent meur du chef. « On se sent très loin de la ville tout en autour de la piscine principale. étant très proche », explique et dimanche, des dizaines de familles se un père de famille malgache qui vient pressent autour de la principale piscine régulièrement. du complexe. « Nous venons une journée par mois, surtout pour que mes frères et TRÈS HÉTÉROGÈNE. Unique en son genre au Togo et dans la sous-région, sœurs puissent jouer », explique Bertrand, l’aîné d’une famille d’expatriés chinois le « centre de vacances et de loisirs », travaillant à Lomé. comme le définissent ses concepteurs, Pour tous les âges, l’offre de sports a séduit un public assez large. « Nous nautiques est variée : dériveurs, petits avons une clientèle plutôt aisée, mais très hétérogène, explique Laurent catamarans, kayaks, pédalos, etc. Le soir, les adultes s’attardent volontiers pour Bretton, le directeur. Nous accueillons boire un verre au bar de l’hôtel – pluun grand nombre de Togolais et beautôt chic – ou, pour ceux qui préfèrent coup d’expatriés venus des quatre coins JEUNE AFRIQUE
du monde, sans oublier des Ghanéens et des Béninois qui, désormais, sont nombreux à franchir leurs frontières respectives pour passer quelques jours sur le littoral togolais. Le week-end et pendant les vacances scolaires, ils constituent d’ailleurs 90 % de notre clientèle pour les chambres. » Autre signe de la vitalité du tourisme interrégional, le complexe a été approché par la compagnie aérienne Asky pour mettre en place des packages incluant le vol et le séjour à O’Lodge. « Le Togo est vraiment en marche », poursuit Laurent Bretton, qui entend bien développer son offre. Le centre a organisé ces derniers mois plusieurs dîners d’affaires et séminaires d’entreprise (notamment pour Orabank et pour Bureau Veritas) et il compte aussi sur l’accueil de colonies de vacances, encore peu répandues au Togo. En attendant, le décor de carte postale moderne du lodge a incité les membres de Toofan, groupe de musique star du pays (lire p. 79), à venir y tourner l’un de leurs derniers clips : Crazy People. LAURE BROULARD N 0 2909 • DU 9 AU 15 OCTOBRE 2016
RÉPUBLIQ Q QUE
TOGOLAISE I
Vers une agriculture modernisée
Ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de l’Hydraulique
L
e Togo mise sur l’élevage, la diversification des cultures et la pêche pour se développer. Un pari d’avenir pour les 70 % de sa population active travaillant dans le secteur agricole. Le Togo a fait du secteur agricole la clé de voûte de sa relance économique. Un défi majeur pour les 70 % de la population active travaillant dans le secteur agricole qui représente, à lui seul, 40 % du PIB. À la suite de la crise alimentaire de 2008, les réformes entreprises dans le secteur agricole ont permis d’améliorer les indicateurs de base du bien-être au Togo de façon significative, que ce soit en matière de sécurité alimentaire, de baisse de la pauvreté ou d’accès à l’eau potable.
PASSAGE EN REVUE DES AMÉLIORATIONS NOTABLES DU SECTEUR AGRICOLE DU PAYS
La sécurité alimentaire du pays assurée
COLONEL OURO-KOURA AGADAZI, MINISTRE DE L’AGRICULTURE, DE L’ÉLEVAGE ET DE L’HYDRAULIQUE.
Le Togo s’illustre, depuis 2009, par les excédents de sa production agricole. Certains surplus atteignent 21 % de la production du pays. Grâce à ces excédents, la prévalence de la sous-alimentation dans le pays a été réduite à 16,5 % de la population en 2012, puis à 11,4 % en 2014. De
Élevage : 93 % du cheptel vacciné Le nombre d’animaux d’élevage a cru de 28 %. Ce bon score est dû aux efforts conjugués du Togo et de la Banque mondiale. En effet, près de 93 % du cheptel de volailles et de petits ruminants du pays a été vacciné afin de prémunir les épizooties. Dans le même temps, des géniteurs améliorateurs ont été incorporés au cheptel afin d’améliorer la qualité de ce dernier. En parallèle, l’habitat traditionnel des animaux a gagné en qualité, notamment grâce à la construction de poulaillers et de bergeries traditionnels améliorés. Ces résultats encourageants ont non seulement suscité un engouement chez les éleveurs mais aussi modifié leur système de production qui est passé de l’élevage familial au modèle de petites entreprises d’élevage.
bons scores alors que la prévalence était encore de 32,8 % au début des années 1990. De fait, le pays assure aujourd’hui pleinement sa sécurité alimentaire au point de développer, depuis plus de cinq ans, plusieurs filières d’exportation de céréales vers les pays de la région.
Une réduction de la pauvreté L’incidence de pauvreté a baissé de 6,6 points au plan national, passant de 61,7 % en 2006 à 58,7 % en 2011, puis à 55,1 % en 2015. En
COMMUNIQUÉ
LE SECTEUR AGRICOLE : LA CLÉ DE VOÛTE DE LA RELANCE DE L’ÉCONOMIE TOGOLAISE
Le Togo a élaboré une stratégie de soutien à la production piscicole et aquacole car les besoins de consommation en poissons ne sont aujourd’hui pas couverts. En cause : sa façade maritime trop petite. Le pays a donc décidé de moderniser ses exploitations. En matière de pisciculture, de nouvelles techniques d’élevage comme les cages flottantes et les bacs hors sol, sont promues. Alors que le recours aux intrants (alevins de souches performantes, provendes extrudées...) se développe. Tout ceci a permis de booster la production et d’envisager l’installation de petites et grandes unités de transformation.
milieu rural, le taux de pauvreté est passé de 73,4 % en 2011 à 68,7 % en 2015, selon la dernière enquête QUIBB de 2015.
Un meilleur accès à l’eau potable Plus de la moitié de la population a aujourd’hui accès à l’eau potable. Le taux d’accès à l’eau potable s’est amélioré de 5,9 points, passant de 55,9 % en 2011, à 61,8 %, en 2015, toujours selon l’enquête QUIBB.
Une hausse tout azimuts des productions La production de céréales s’est accrue de 9 % quand celle des légumineuses augmentait de 11 % et celle des tubercules de 24 % par rapport aux niveaux de 2010. Le coton a lui connu une croissance fulgurante de 311 % entre 2010 et 2014, passant de 27 000 tonnes produites en 2010 à 114 800
tonnes en 2014. Dans le même temps, les secteurs du café et du cacao ont enregistré un accroissement de 18 % et 14 % sur la même période. Un joli score. Fort de ces bons résultats, le Togo espère transformer encore davantage son secteur agricole d’ici à 2030. Le pays étend, à l’heure actuelle, son réseau de micros, petites et moyennes entreprises agricoles sur son territoire. Ces entreprises se structurent autour de zones dédiées appelées ZAAP « zones d’aménagement agricole planifié ». Dans le même temps, le pays met sur pied plusieurs agropoles, de grands complexes agro-industriels, destinés à la production et à la transformation des produits agricoles à haute valeur marchande qui vont alimenter les marchés régionaux et internationaux. Les tous premiers agropoles tels que ceux des bassins des fleuves Kara, Oti et Mono bénéficient des appuis structurants des PTF notamment la BAD dans le cadre de la nouvelle note de politique agricole du Togo. UTILISATRICE DE LA MACHINE FOUFOUMIX.
Un entreprenariat rural fort
LE CHIFFRE
+ 311 % C’est l’augmentation de la production de coton au Togo entre 2010 et 2014.
Pour promouvoir l’entreprenariat rural, le Togo a mis en place des fonds de soutien à la valorisation des produits agricoles et aux innovations technologiques. Ces fonds ont permis de financer les initiatives d’entrepreneurs qui ont pu créer de véritables entreprises au service de la filière agricole. C’est le cas, par exemple, de la société Logou Concept Togo, créatrice de la machine Foufoumix, une sorte de mixeur qui permet de préparer rapidement du foufou. L’innovation est en pleine effervescence dans la région. Logou Concept Togo a gagné la confiance des institutions financières et vient d’inventer une nouvelle machine de transformation de céréale en pâte, le Patmix, ainsi qu’un mini-tracteur, le Logoutrac.
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DIFCOM/DF - PHOTOS : DR.
Pêche : une production boostée