FMI Christine Lagarde : « Pour éradiquer
la corruption, mieux vaut traquer les tigres que les mouches » jeuneafrique.com
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de Jeune Afrique
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 57e année •
n° 2927 • du 12 au 18 février 2017
Sénégal Les Diack : affaire(s) de famille
55
CAMEROUN
À toute épreuve ? Spécial
16
pages
GABRIEL BOUYS/AFP
UA-CPI Chronique d’un divorce annoncé
JEUNE AFRIQUE
N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
Libye L’énigme Khalifa Haftar
CÔTE D’IVOIRE
La sentinelle
de Ouattara Judoka émérite devenu comzone rebelle, Issiaka Ouattara, dit Wattao, est désormais le chef de la Garde républicaine. Portrait d’un condottiere au parcours controversé. ÉDITION INTERNATIONALE ET AFRIQUE SUBSAHARIENNE
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5e
ÉDITION
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PANORAMA Sous contrôle
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INTERVIEW Armel François, président du Gicam AGRICULTURE Un jardin extraordinaire PORTRAITS Les conquérantes de l’Ouest
CAMEROUN
À toute épreuve?
GABRIEL BOUYS/AFP
Alors que les économies d’Afrique centrale tournent au ralenti depuis la chute des cours du pétrole et des matières premières, le pays semble en mesure d’éviter la crise.
JEUNE AFRIQUE
N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
BP 1468 Douala Cameroun
Tel : + 237 233 43 63 75 tradex@tradexsa.com www.tradexsa.com facebook.com/groupetradex twitter.com/tradex_sa
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CAMEROUN
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À toute épreuve?
Prélude Georges Dougueli
JEUNE AFRIQUE
L
de la production pétrolière et sa gestion ’argent ne circule pas ! » Ainsi très personnelle des recettes déposées se plaignent les Camerounais à Yaoundé ou à Douala. Et tant dans des banques des îles Caïmans, ils ne peuvent contester le lien entre ce choix, pis pour les non-initiés qui ne comprennent rien à ces lamentations. C’est certes peu démocratique, et le développepourtant la réponse rituelle au non moins ment de l’agriculture, qui pesait 28,5 % du PIB en 2015, selon la Banque mondiale. rituel « C’est comment ? », la contrefaçon Par comparaison, elle ne contribue qu’à locale de « bonjour ». Même la victoire des 20 % de la richesse nationale du Nigeria. Lions indomptables en finale de la Coupe d’Afrique des nations le 5 février n’a que brièvement déridé ces incorrigibles bougons. Ils Les atouts du Cameroun lui permettent de garder la tête hors de l’eau et même râlent contre la vie chère, les coupures d’eau et d’électricité, les fins de mois difficiles… d’aider ses voisins. Selon un rapport du Un paradoxe, quand on regarde les FMI sur la situation économique au Tchad indicateurs macroéconomiques de leur – dont les revenus pétroliers ont fondu pays. De l’indice des prix jusqu’au taux au point de diminuer (– 3 % en 2016) –, de croissance, le tableau de bord est plus Yaoundé a accordé à N’Djamena un prêt rassurant que celui de leurs voisins de la sous-région. De Eau, énergie, santé… tels sont tous les membres de la Cemac, les grands chantiers à investir le Cameroun est celui qui souffre le moins de la baisse pour la présidentielle de 2018. de ses revenus pétroliers. Petit producteur à l’économie diversifiée, il a bilatéral d’un montant total de 30 milliards de F CFA (45,7 millions d’euros). mieux digéré la crise, d’autant que la chute du prix du brut a été en partie compensée Reste que cette économie camerounaise peine à améliorer le quotidien des habipar une substantielle augmentation de sa production d’or noir. Selon la Société tants. Alors qu’on approche de la présidentielle de 2018, les électeurs auront à cœur nationale des hydrocarbures, le pays a enregistré une hausse de sa production de voir résorbés le déficit énergétique et les pénuries d’eau courante. Ils attendent de 19,42 % sur les quatre premiers mois de également des propositions relatives au 2016, pour s’établir à 12,3 millions de barils. chantier prioritaire de la santé publique. La solidité de l’économie camerounaise Les scandales dans les hôpitaux ont révélé face à la tempête pétrolière vient aussi, l’urgence de financer la création d’une selon le FMI, de la politique de grands couverture universelle pour que l’ensemble de la population dispose d’un égal accès travaux d’infrastructures, dits structurants. Le port de Kribi, les autoroutes Yaoundéaux services préventifs, curatifs, palliatifs. Douala et Yaoundé-Nsimalen, les barrages Et cela en lieu et place de l’actuel système d’évacuations sanitaires – à l’étranger –, hydroélectriques, les poses de câbles sousqui ne profite qu’à quelques privilégiés. marins et l’extension de la fibre optique… Elle tire également ses origines de l’histoire Selon l’Institut national de la statistique, de la politique économique. Le président environ 90 % des travailleurs camerouAhmadou Ahidjo fit placer les revenus nais sont dépourvus de toute couverture pétroliers dans un compte « hors budget » sociale. Résultat, le coût des soins expose pour éviter au pays de « vivre au-dessus les ménages à des difficultés financières. de ses moyens ». Même si, au tribunal de On comprend pourquoi les Camerounais se plaignent alors que « l’argent ne cirl’Histoire, ses détracteurs lui reprochent le cule pas ». silence et l’opacité qu’il a entretenus autour JEUNE AFRIQUE
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ÉCONOMIE Sous contrôle PATRONAT Armel François, président du Gicam Business queens
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p. 64 p. 67
TRIBUNE « Qualitiquement » vôtre, par Jacques Ndéby, administrateur et directeur général d’AB Certification Afrique subsaharienne SA p. 70
VICTOR ZEBAZE POUR JA
«
GABRIEL BOUYS/AFP
Cultiver sa diversité
CAP À L’OUEST Un jardin extraordinaire p. 71 Les fermes célébrités p. 72 Petit pays, je t’aime beaucoup p. 76 Lazare Kaptué, président de l’Université des montagnes p. 80 Les conquérantes de l’Ouest
p. 82
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CAMEROUN
Sous contrôle Grâce à sa diversification et au dynamisme de son secteur privé, l’économie semble pouvoir éviter la crise. Mais il faut encore développer son industrialisation. CLARISSE JUOMPAN-YAKAM, envoyée spéciale
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ouala, en plein après-midi, dans l’espace de réception d’un hôtel. Une femme d’affaires française en quête de projets dans lesquels investir écoute religieusement des entrepreneurs locaux. Ils parlent presque tous en même temps et fourmillent d’idées. L’un, spécialiste en produits cosmétiques, souhaite s’attaquer à de nouveaux secteurs d’activité. L’autre, prêt à se lancer dans la 4G, compte devenir un fournisseur de premier plan à l’échelle panafricaine. Un troisième espère « de gros financements » pour développer sa PME et construire une centrale à gaz.
« Il y a un mois, j’étais au Tchad, le temps semblait s’être arrêté. Ici, c’est l’effervescence ! s’exclame la businesswoman, dont c’est le premier séjour au Cameroun. C’est peut-être cela la fameuse “résilience”… » « Résilience », le mot est lâché. Même si, en décembre, le président Paul Biya a convoqué un sommet extraordinaire des chefs d’État des pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) pour s’alarmer de la situation économique de la sous-région, les Camerounais n’ont que ce mot à la bouche. Leur pays, lui, résiste. Il tient bon. JEUNE AFRIQUE
JEAN-PIERRE KEPSEU
Un recours à la méthode Coué, dans un Cameroun qui a vu ses dépenses militaires grimper en flèche (pour lutter contre Boko Haram) et découvert que 37 % de sa population vivait au-dessous du seuil de pauvreté ? « Pas le moins du monde, assure Roger TsafackNanfosso,recteurdel’universitédeDschang (Ouest). Ce n’est pas non plus un simple élément de langage. Ce terme de résilience correspond à une réalité. Un exemple : alors que – morosité du secteur pétrolier oblige – le taux de croissance de la Cemac devrait se situer au-dessous de 1 % en 2016, contre 4,8 % en 2014, celui du Cameroun devrait atteindre 5 %. » Et l’économiste de détailler les ressorts de la croissance nationale. « D’abord, c’est le seul des six pays de la zone Cemac qui peut se prévaloir d’une économie diversifiée, notamment dans l’agriculture, JEUNE AFRIQUE
la sylviculture, la construction, l’industrie… Ainsi, alors qu’en 2015 en Guinée équatoriale, au Congo et au Gabon le pétrole a représenté respectivement 85 %, 50 % et 45 % du PIB, au Cameroun ce taux n’a été que de 9 %. »
Usine des Brasseries du Cameroun, à Yaoundé.
PARFUM. Le pays exporte par ailleurs plus que tous ses voisins réunis et il commercialise aussi bien le café, le cacao, le coton que la banane – laquelle répond aux normes européennes et se vend très bien sur le Vieux Continent. Il se distingue aussi par ses entreprises industrielles, qui font de lui le premier fournisseur de la Cemac en produits manufacturés: lait, bière, parfum, textile, machines, pièces mécaniques, etc. La liste est longue. Le Cameroun vient aussi d’adopter son nouveau plan directeur d’industrialisation (PDI). Certaines N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
YooMee est une jeune entreprise
Au cours des six dernières années, YooMee a ainsi initié le haut débit sans fil au Cameroun, apportant une réelle bouffée d’air à l’ensemble des professionnels, tous secteurs d’activité confondus, et en particulier à la cible des privilégiés voyageant aux quatre coins du monde et connaissant l’expérience de l’Internet outreAtlantique. À cette époque, se souvient M. Emmanuel Forson, directeur général de YooMee Cameroun, les internautes camerounais ne bénéficiaient que d’un débit de 128 kb/s.
HTT-Telecom SA Immeuble YooMee Rue Joss - Bonanjo Douala, Cameroun PO Box : 2403 Douala
Fière de cette première avancée, YooMee s’est lancée dans des projets d’avenir tels que le « WiFi Campus » à l’Université de Douala (70 000 étudiants à connecter). En 2012, l’entreprise a également inondé le marché local des premiers MiFi, afin d’introduire les notions de mobilité et de nomadisme auprès des populations connectées. Puis elle a lancé Ici.cm, le premier annuaire électronique dévolu au référencement des entreprises (13 000 sociétés). Après deux années dans le creux de la vague, entre arrêt de l’expansion du réseau de couverture et exploitation de sa seule technologie WiMax,
Forte de cette vision et de cette nouvelle dynamique, YooMee ambitionne aujourd’hui de se positionner comme le fournisseur d’accès à Internet de référence en Afrique subsaharienne francophone, et de proposer un nouveau business model des télécoms dans la sous-région. Le ton est donné !
« Notre rêve serait de voir nos frères, nos sœurs, nos cousins, nos grandsoncles, nos pères et nos mères se connecter depuis les zones rurales les plus excentrées avec des tablettes et autres outils Internet ». Emmanuel Forson, DG YooMee Cameroun
DIFCOM/DF - PHOTO : DR.
COMMUNIQUÉ
du secteur camerounais des télécoms, active depuis 2011 au Cameroun et depuis 2014 en Côte d’Ivoire. Dans un secteur d’activité fortement concurrentiel où les opérateurs généralistes se taillent la part du lion face à des acteurs de niche comme YooMee, la jeunesse de ce fournisseur d’accès à Internet lui confère agilité, audace et vision.
YooMee s’est engagée, depuis quatre mois, dans un processus de mutation afin de s’adapter à un secteur des télécoms ardu et très évolutif : • Changement d’actionnariat pour une majorité camerounaise. • Extension de son réseau de couverture.
Le Plus de JA Cameroun
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cassandres lui prédisent un avenir peu glorieux, se souvenant que le précédent plan n’a pas abouti, à cause de la crise économique du milieu des années 1980 et des programmes d’ajustement structurel qui en ont résulté. « Yaoundé n’a pas eu de véritable boussole économique pendant des années, reconnaît Roger Tsafack Nanfosso. L’économie affichait une santé relative, certes, mais on avait du mal à en identifier le cap. L’objectif de ce PDI, que l’on peut d’ailleurs améliorer, est d’accroître le potentiel industriel du pays. L’idée, c’est donc de transformer davantage nos matières premières afin de créer de la valeur ajoutée. » Le Cameroun, qui produit annuellement 200 000 tonnes de cacao depuis cinq ans, n’en transforme localement qu’environ 25 %. Le plan de relance de la filière prévoit de porter ce taux à 50 % à l’horizon 2025, pour une production de 600 000 t de fèves. En même temps qu’il encourage l’industrialisation, l’État expérimente un nouveau modèle où le secteur public soutient le privé, ce qui contribue également à la résilience du pays. Il a récemment injecté 1,3 milliard de F CFA (près de 2 millions d’euros) dans le capital de la société de production et de commercialisation des produits du Cameroun (Producam, 825 emplois permanents, 1000 saisonniers) de Kékem (Ouest), à laquelle il a en outre accordé d’importantes exonérations fiscales et douanières pour l’inciter à produire sur place : Producam prendra en charge la transformation de 30 000 t de fèves de cacao par an (20 % de la production nationale), pour livrer ainsi en moyenne 12 000 t de beurre de cacao et 6 000 t de poudre de cacao par an. Située à Mbalmayo (Centre), près de Yaoundé, la ferme agropastorale de Ma’an Menyi (Fapam Industry), elle, a reçu 600 millions de F CFA lui permettant de porter de 25 % à 43 % la production de poudre de cacao. C’est à la fois une nouveauté et un élément de résilience: la confiance des pouvoirs publics envers le privé. Autre explication de la résistance camerounaise face aux crises, le dynamisme du secteur privé,
Le pays a gagné en crédibilité. Ses levées de fonds intéressent aux quatre coins du monde.
jusqu’ici happé par l’informel. Grâce à l’allégement des procédures de création d’entreprise (trois jours et un capital de 300000 F CFA suffisent désormais) et à l’ouverture de centres spécialisés, quelque 40000 sociétés ont été immatriculées depuis 2010. CAP. Au Cameroun comme à l’étranger, on continue de donner en exemple les success-stories des champions nationaux qui rayonnent à l’international, tels qu’Afriland First Bank, Biopharma (présent dans 22 pays, lire pp. 76-77) ou encore Express Union (4 000 salariés dans douze pays). Il faut ajouter que ces entreprises concurrencent désormais sur les marchés nationaux et sousrégionaux des multinationales qui évoluaient auparavant en situation de quasi-monopole. Un phénomène qui, lui aussi, permet à l’économie nationale de tenir le cap de la croissance. Alors que le pays n’accueille pratiquement pas d’entreprises tchadiennes, gabonaises ou congolaises sur son sol, les sociétés camerounaises, elles, sont installées dans les pays de la Cemac. Même s’il faudrait qu’un plus grand nombre de compagnies prennent une telle envergure. « Qu’on apprécie ou pas le régime en place, au cours de ces huit dernières années, le pays a gagné en crédibilité. Et le privé y a contribué, analyse Roger Nanfosso. On est très surpris de constater que les levées de fonds organisées par l’État intéressent des opérateurs aux quatre coins du monde, de la Chine à l’Australie en passant par les États-Unis. » Malgré le déficit chronique affiché par quelques sociétés d’État, de la Camair-Co à la Cameroon Development Corporation (CDC, lire p. 74), deuxième plus gros employeur du pays derrière le secteur public, la situation reste sous contrôle. Certes, le Nord et l’Extrême-Nord pâtissent encore de la présence de Boko Haram, pendant que certains s’inquiètent des tensions sociales dans la zone anglophone, dont les échanges commerciaux avec le Nigeria baissent. Mais pour l’heure les analystes restent confiants, et ces troubles ne sauraient remettre en question les avancées économiques du Cameroun de ces dernières années.
Peut mieux faire Une croissance solide mais en souffrance
5,9 %
La diversification attend son industrialisation Contribution de l’industrie dans le PIB
5,8 %
2014
2015
2016
13,5 %
30
2017
20 2014
JEUNE AFRIQUE
2000
2016 SOURCE : CIGAM
en milliards de dollars US Guinée équat. Congo Gabon Tchad Cameroun
40
4,2 %
SOURCE : FMI
Top 3 des investissements au Cameroun
en % du PIB 60 50
19,3 % 4,8 %
Les investissements marquent le pas dans la Cemac
13 4,6 0,5
2015
2016
2017 SOURCE : FMI
Chemin de fer EdéaKribi
Chemin de fer minier MbalamNabela
Complexe hydroélectrique de Lom Pangar
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De la beauté
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ANNÉES CONSACRÉES EXCLUSIVEMENT AU SERVICE DE LA
BEAUTÉ NOIRE & MÉTISSÉE
UN SEUL MÉTIER : LA BEAUTÉ Leaders africains en cosmétique, les Laboratoires Biopharma se consacrent exclusivement depuis 15 années au resplendissement des peaux noires et métissées. Forts d’une passion sans cesse renouvellée, ainsi que d’une réelle volonté de révolutionner l’univers de la beauté en Afrique, Les Laboratoires Biopharma a pour mantra de mettre l’innovation, l’excellence et le perfectionnement continu en pole position de ses nombreuses actions au service de la beauté. Entreprise panafricaine et fière, nous nous distinguons aujourd’hui par la qualité des produits que nous destinons à une clientèle plus fidèle que jamais. Un portefeuille riche de trois marques pédiatriques en plus d’une vingtaine d’autres gammes, alignées aux normes internationales et adaptées aux besoins de tous nos consommateurs.
HISTORIQUE
2001 Création des laboratoires Biopharma
2005 Lauréat du Grand Prix de l’entreprise et de la PME/PMI
2009 Lauréat du Grand Prix de la Meilleure Industrie Cosmétique d’Afrique Centrale
2010 Lauréat de l’Oscar d’Or d’Industrie Cosmétique Priqua
2014 Lancement de Balneo
UNE NOUVELLE VISION DE LA BEAUTÉ
2016
« The soul of black beauty is back » Notre quête permanente de développement et d’innovation est liée à notre désir d’enrichir chaque jour un peu plus le capital beauté des femmes. Notre objectif, célébrer la beauté noire et permettre à la femme africaine de s’affirmer, de se sentir libre, belle, fière et surtout authentique.
Prix de l’entreprise la plus innovante aux Corporate Awards 2016
LES LABORATOIRES BIOPHARMA EN CHIFFRES
22
pays couverts
23
marques
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collaborateurs
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de clients fidèles à la marque
LES LABORATOIRES BIOPHARMA ZONE INDUSTRIELLE MAGZI DE BASSA BP 1674 DOUALA CAMEROUN www.laboratoires-biopharma.com
70K
de followers sur les réseaux sociaux
à la santé...
Un capital humain constitué à 90 % de jeunes, assez rare pour une entreprise de cette envergure. Quelles valeurs souhaitez-vous prôner à travers cette dynamique ?
Mr. Francis Nana Djomou, PDG groupe Tagidor Après 15 années d’expérience, vous orientez aujourd’hui votre communication vers un nouvel axe « The soul of black beauty is back ». Pourquoi ce choix ? C’est l’aboutissement d’un processus qui associe à la fois l’expérience, la passion et l’innovation. Pendant longtemps les femmes africaines ont exprimé des besoins. Elles sont de plus en plus soucieuses de leur bienêtre et sont toujours à la recherche des astuces pouvant rehausser leur éclat. Notre mission étant de magnifier cette beauté, nous sommes restés à l’écoute et avons suffisamment travaillé pour leur apporter des solutions adaptées. En 15 années de perfectionnement continu, malgré les influences de style, nous avons compris que la femme africaine a hérité d’un capital divin comme pour parler de sa beauté légendaire. À ce titre l’histoire antique le révèle en mettant l’accent sur son apparence physique à travers des personnages remarquables comme la reine de SABA, femme noire qui a séduit le roi Salomon par sa sagesse et sa beauté. Aujourd’hui nous pensons à un retour aux sources, nous visons l’authenticité et la pureté, d’où ce nouvel élan à accompagner les femmes africaines à rester naturellement belles.
Le travail, la persévérance, et l’esprit d’initiative sont des valeurs incontournables pour aspirer à la réussite. L’Afrique aujourd’hui a besoin d’une jeunesse dynamique. Dans notre parcours professionnel, nous en avons rencontré. Ils sont nombreux et séduisent par leurs talents. Mon objectif est de susciter leur épanouissement à travers une stratégie managériale basée sur le mérite, l’équité et l’excellence. Le concours « Miss Biopharma » par exemple est un moyen de mettre en place cette vision. Cette compétition intègre une académie qui permet avec l’aide de nos partenaires de promouvoir ces valeurs auprès de la jeunesse. L’édition de cette année est placée sous le thème de l’Afrique jeune, belle et entreprenante. Une réelle occasion pour les participantes, en plus de leur charme, de défendre les projets de société et de développement.
Hormis le secteur de la cosmétique, vous diversifiez peu à peu vos activités en explorant d’autres domaines tels que l’agroalimentaire, l’industrie touristique, l’immobilier etc… envisagez-vous un empire multinational ? Un empire, pas forcément. Nous travaillons sur des projets qui nous amènent à créer des entreprises spécialisées afin de saisir toutes les opportunités qui se présentent à nous. D’autant plus que l’Afrique aujourd’hui est en pleine mutation. Nous avons longtemps bâti notre économie sur l’achat et la revente des produits importés ; il est grand temps que nous pensions à industrialiser notre continent. Cela offre des opportunités d’emploi et participe à la croissance. C’est une orientation qui aide à construire l’Afrique de demain, avec une économie forte et pérenne. Au Cameroun, l’État veut nous encourager dans cette voie, raison pour laquelle il s’est lancé dans un vaste programme de redynamisation de notre tissu industriel en prenant des mesures fortes pour améliorer la compétitivité. Nous en tirons déjà profit grâce à la loi incitative de 2013 qui apporte des avantages à tous ceux qui veulent prendre le risque. Voilà notre action, la vraie motivation de la diversification de nos activités.
PUBLI-INFORMATION
Le Plus de JA Cameroun PATRONAT
Armel François « La croissance doit être plus inclusive » L’agronome français a remplacé au pied levé André Fotso à la présidence du Groupement interpatronal du Cameroun, dont les 250 membres représentent près de 70 % du PIB. la chute des cours du brut. Le constat doit donc être relativisé.
JEUNE AFRIQUE: Le sommet de la Cemac, en décembre, a décidé d’ouvrir des négociations avec le FMI. Cela signifie-t-il un retour de l’austérité au Cameroun ? ARMEL FRANÇOIS : La chute brutale
des cours du pétrole et les problèmes sécuritaires dans la zone du lac Tchad précipitent l’Afrique centrale dans un nouveau cycle de crises. Ils révèlent la fragilité et la vulnérabilité de nos pays, qui n’ont pas su tirer profit de ces dix ans de conjoncture favorable pour transformer structurellementleurséconomies.Àdéfaut d’unajustementexternequiauraitconsisté à dévaluer les monnaies, les chefs d’État ont opté pour un ajustement interne, à travers 21 résolutions qui visent à relancer la production, à réduire les déficits budgétaires et extérieurs, et à maintenir un endettement viable et soutenable. Ces résolutions et mesures fiscales montrent que l’austérité est déjà engagée. Comment appréciez-vous l’effort de diversification de l’économie en cours?
Depuis 2010, le Cameroun affiche des résultats en nette amélioration, avec une croissance de l’ordre de 4,7 % par an. Ces résultats ne doivent cependant pas occulter les faiblesses structurelles du système productif, qui empêchent la croissance d’être plus inclusive, alors qu’elle s’accompagne d’un relèvement
Le discours officiel fait de l’investissement public, notamment dans les infrastructures, l’un des moteurs de la croissance. Quelle est la contribution du secteur privé ?
DR
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du niveau d’endettement public et génère d’importants déficits extérieurs.
Il tient un rôle fondamental dans la production des richesses comme des emplois. Le pays se démarque par un dynamisme entrepreneurial exceptionnel, que beaucoup lui envient. Malheureusement, les contraintes liées à la qualité de l’environnement des affaires, particulièrement sur le plan administratif, et au manque d’accompagnement, confinent la plupart des initiatives dans le secteur informel. Que préconisez-vous ?
Partagez-vous le constat officiel sur la résilience de l’économie du pays ?
Si l’on regarde sa structuration et ses performances récentes, on ne peut que conclure qu’elle présente des capacités de résilience plus importantes que celles de ses voisins. Mais il faut insister sur le caractère relatif et conjoncturel de cette résilience. Si elle a affiché, notamment au cours des cinq dernières années, des performances au-dessus des moyennes mondiales et africaines, elle ne peut résister longtemps à un choc exogène comme
Des réformes structurelles. Nous devons nous appuyer sur les grands projets réalisés, développer un tissu industriel robuste, améliorer la productivité globale et mieux intégrer les chaînes de valeur mondiales. Il s’agit aussi de transformer le secteur des services en un outil efficace d’appui à l’industrialisation et à la création d’emplois. Pour cela, nous plaidons pour l’amélioration du climat des affaires et la promotion des investissements, tant locaux qu’étrangers. Propos recueillis par OMER MBADI
Société d’Aménagement de Douala
Cité des Cinquantenaires de Douala Un symbole de la modernisation urbanistique du Cameroun
L
a Société d’aménagement du Cameroun (SAD), acteur majeur de l’aménagement de lotissements urbains, est en train de transformer le quartier de Bonapriso, à Douala, avec la construction de la Cité des Cinquantenaires. Mis en œuvre dans le cadre d’une vaste opération de restructuration urbaine, cet ensemble préfigure la nouvelle image que devrait présenter ce quartier, avant pourquoi pas d’inspirer le reste du Cameroun, sur le territoire duquel la compétence de la SAD a été étendue en 2011.
Points de vente « Cité des Cinquantenaires » de Douala
Les travaux de la première phase, actuellement réalisés sur deux hectares, ont démarré au mois de novembre 2016, mais au total, ce complexe d’avantgarde sera réalisé sur une assiette foncière de 40 000 m². Quatre immeubles de neuf à dix étages seront construits et comprendront 525 appartements de haut standing, de même que 4 242 m² de bureaux et 6 922 m² de locaux commerciaux. Le projet comprend de nombreuses autres infrastructures de services (crèches) et de loisirs (piscine semi-olympique) pour un investissement total de 35 milliards de FCFA TTC.
SAD : un acteur de référence de l’aménagement de lotissements
Direction SAD 289, rue Koloko, Bonapriso DOUALA, CAMEROUN Tél. : (+237) 699 936 688 Email : mbsad2003@yahoo.fr Email : abessam412@gmail.com
Le financement, bouclé, est assuré par la Communauté Urbaine de Douala (CUD), actionnaire majoritaire de la SAD, la SAD, le Crédit Foncier du Cameroun, FEICOM et des banques locales et internationales. La commercialisation du projet est en cours localement (Douala et Yaoundé) et à l’international (Montréal et Paris). L’ensemble des réservations représente à ce jour 25 % de l’ensemble des logements.
Cabinet Bissek Immeuble annexe de l’hôtel Hilton YAOUNDÉ, CAMEROUN Tél. : (+237) 699 807 951 Email : philippebissek@yahoo.fr
Créée en 1998 après un accord entre la Communauté urbaine de Douala et la Collectivité coutumière du Canton Bakoko, pour réaliser des aménagements en grandes mailles foncières, la SAD est devenue dès 2005 un véritable promoteur immobilier, afin de contribuer à l’amélioration de l’accès aux logements, notamment à caractères sociaux, au Cameroun.
Finance Immo Afrique inc. 3737, boulevard Crémazie Est MONTRÉAL, CANADA Tél. : (+1) 514 906 1463 Tél. : (+1) 819 384 4495 Email : info@financeimmoafrique.com
Société d’Aménagement de Douala 289, rue Koloko Bonapriso BP 4747 - DOUALA, CAMEROUN Tél. : (+237) 233 431 143 Email : mbsad2003@yahoo.fr
www.doualarchipole.com
DIFCOM/DF - PHOTOS : DR;
M. Manfred Mbassa, directeur général de la SAD.
Il était une fois… Au cœur de l’Afrique, des pays surprenants dont nous vous racontons l’histoire souvent méconnue. DÉJÀ PARUS
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Business queens Leurs entreprises se sont imposées sur les marchés nationaux et sous-régionaux. Elles n’hésitent ni à se diversifier ni à réorganiser leur management. Portraits.
FERNAND KUISSU
La volubile patronne de Multi-services et matériel industriel (MSMI) s’est prise de passion pour la façon japonaise d’organiser le travail lors d’un séjour dans l’archipel asiatique en 2014. Depuis, Audrey Chicot, 42 ans, s’applique à inculquer l’approche kaizen (« amélioration continue »), qui a fait le succès de l’industrie nipponne, aux 85 employés de ses ateliers, situés dans la zone industrielle de Bassa, à Douala.
En treize ans, son entreprise, qui réalise un chiffre d’affaires annuel moyen de 600 millions de F CFA (environ 915 000 euros), s’est imposée dans le monde fermé de la mécanique et de la fabrication industrielle. Nestlé, la Société nationale de raffinage (Sonara), Aluminium du Cameroun (Alucam) ou encore Perenco font désormais appel à ses services. Une part du secret de cette réussite tient à la présence de son époux, Fabien Chicot. Ingénieur en mécanique, le Français, pur produit de l’École nationale supérieure d’arts et métiers (Ensam), dirige le département technique de MSMI et contrôle la qualité du travail. Consultante auprès de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (Onudi), Audrey Chicot insiste sur la nécessité d’industrialiser le continent pour parvenir à l’émergence. Une conviction qu’elle ne cesse de défendre aux différentes tribunes qui lui sont offertes. OMER MBADI
Kate Kanyi-Tometi Fotso roule sur l’or brun
VICTOR ZEBAZE
Une anglophone considérée comme la femme la plus riche d’Afrique subsaharienne francophone, le contraste ne manque pas de piquant. C’est le magazine Forbes Afrique qui, en décembre 2016, évaluant les avoirs de la Camerounaise Kate Kanyi-Tometi, épouse Fotso, à 252 millions de dollars (plus de 239 millions d’euros), l’a classée au vingtième rang des plus grandes fortunes de cette partie du continent. Une performance qu’elle doit à Telcar Cocoa, la société qu’elle a créée il y a plus de trente ans. Grâce à un partenariat avec Cargill, son entreprise de négoce domine de la tête et des épaules les exportations de cacao, avec près de 30 % du marché. Pour garantir la qualité de la fève camerounaise et assurer la pérennité de son business, la patronne mise sur l’académie des coopératives (Coop Academy), soutenue par la Société financière internationale (IFC, filiale de la Banque mondiale), pour encadrer les producteurs de cacao. Actionnaire d’Ecobank Cameroun, Kate Fotso a récemment été nommée au conseil d’administration du Port autonome de Kribi (PAK). Toutefois, la veuve d’André Fotso, ex-patron des patrons camerounais décédé en août 2016, à 57 ans, continue de mener sa barque sans interférer dans les affaires de son défunt mari. O.M. JEUNE AFRIQUE
VICTOR ZEBAZE
Audrey Chicot, capitaine d’industrie
Jeanine Colette Minka garde la foi L’année 2016 n’a pas été un bon cru pour Emploi Service, le leader camerounais du travail temporaire. La chute des cours des hydrocarbures a en effet conduit les entreprises pétrolières, qui comptent parmi ses principaux clients, à réduire la voilure. Elle a affecté le Tchad et le Gabon, deux marchés importants. Et, pour ne rien arranger, l’insécurité dans le septentrion camerounais, liée aux incursions de la secte nigériane Boko Haram, a affaibli l’activité de la société. « En dépit d’un chiffre d’affaires en baisse, nous continuons néanmoins de placer mensuellement 5 000 travailleurs », assure Jeanine Colette Minka, sa fondatrice et directrice générale. Depuis que cette fille de magistrat a fondé Emploi Service, en 1994, sa société a constitué une base de données de plus de 78 000 CV et déployé ses activités à travers le pays, mais aussi au Gabon, au Tchad, au Congo et en RD Congo. Jeanine Colette Minka a su se diversifier et dirige aujourd’hui un groupe qui pèse plusieurs millions d’euros. Née en 2013, sa filiale Driving & Logistics (DAL), spécialisée dans la gestion de flotte automobile, constitue un nouveau relais de croissance. Ce qui ne l’empêche pas de préparer sa relève au sein du groupe : son fils aîné dirige sa société de gardiennage, l’une de ses filles est la gouvernante de son hôtel, tandis qu’une autre l’assiste à Emploi Service. O.M. N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
Baba Danpullo Group Une réussite africaine Baba Ahmadou Danpullo Group (BAG SA) est un groupe dynamique et éthique, qui a pour ambition de devenir un acteur économique incontournable dans ses secteurs d’activité. Sa progression a contribué à l’essor économique du Cameroun. Sa diversification sans limites territoriales lui permet d’être aussi présent en Afrique du Sud, au Nigeria et en Suisse. Son exigence de qualité participe à l’ancrage d’une culture d’excellence tout en préservant, dans le même temps, les valeurs humaines qui en sont les fondations.
BIO
B
aba Ahmadou Danpullo est un entrepreneur et homme d’affaires âgé de 65 ans, originaire du Cameroun anglophone. Il a fait ses débuts dans le transport de marchandises par camion et le commerce de détail, avant de se lancer dans l’importation de riz. Il est le fondateur de Baba Ahmadou Group (BAG SA). Il opère depuis 1977 dans des secteurs aussi variés que l’immobilier, l’agro-industrie (ranch, thé, coton), le transport (aviation, compagnie aérienne de fret), les télécommunications (téléphonie mobile), les médias (chaîne TV) et le négoce. Le groupe a étendu ses activités dans d’autres pays à l’instar de l’Afrique du Sud, le Nigeria et la Suisse. L’homme, qui est souvent présenté comme l’une des premières fortunes de son pays, est aussi un philanthrope qui vient en aide aux plus démunis à travers son association, Sodelco, active dans la construction d’écoles et de centres dans les zones défavorisées du Cameroun.
PUBLI-INFORMATION
Viettel Cameroun S.A Sodecoton Une valeur sûre dans le coton Avec 11 % du capital, Baba Ahmadou Danpullo Group, à travers sa filiale Smic SA, est, après l’État du Cameroun (49 %) et le français Geocoton (30 %), l’un des actionnaires de Sodecoton, une société créée par le gouvernement camerounais pour superviser les activités de la culture et du commerce du coton au Cameroun. Basée à Garoua, dans la partie nord du Cameroun, Sodecoton est une société agroindustrielle de référence dans la sous-région.
Elba Ranch Ltd. L’élevage intensif visant l’autosuffisance alimentaire L’élevage est au cœur des métiers du groupe à travers cette entreprise familiale fondée en 1976. Elle compte trois ranchs situés à Ndawara, Esu et Batcham, dans le Nord-Ouest camerounais. Elle possède environ 20 000 têtes de bétail, dont des races de bœuf d’origine française, à savoir des charolaises et des blondes d’Aquitaine. La ferme possède également environ 3 000 chevaux, dont des espèces d’Andalousie (Espagne) et des spécimens arabes. Elle est également l’un des plus grands éleveurs d’ovins et de caprins d’Afrique centrale, espace dans lequel les produits d’élevage sont vendus.
Pionnier de la 3G au Cameroun Dernier-né des trois opérateurs de téléphonie cellulaire sur le marché camerounais, Viettel Cameroun a lancé ses activités commerciales le 12 septembre 2014. Cet opérateur connu sous le nom commercial de Nexttel est basé à Douala et est détenu par deux actionnaires à : le groupe vietnamien Viettel-Group et Bestinver. Troisième opérateur de téléphonie et pionnier de la technologie 3G au Cameroun, Nexttel revendique aujourd’hui 3,6 millions d’abonnés, a créé plus de 1 000 emplois directs et plus de 60 000 emplois indirects. L’opérateur a investi 250 milliards de F CFA en deux ans de présence sur le marché.
Star Away Airlines Priorité à la sécurité
Basée au Cap, en Afrique du Sud, cette compagnie aérienne à vocation régionale garantit à ses clients des conditions de sécurité optimales. Chaque aspect opérationnel de l’entreprise, qu’il s’agisse de l’entretien des appareils, des infrastructures ou du personnel, a été conçu et développé sur la base de normes de qualité telles que celles appliquées dans l’Union européenne. Elle possède une filiale spécialisée dans le fret et dont les partenaires sont des compagnies aériennes de par le monde.
Une culture d’excellence en préservant les valeurs humaines
Société Moulin Coq Rouge (MCR)
Une ambition dans l’immobilier
DBS Une télévision proche du peuple Dan Broadcasting System (DBS) est une chaîne de télévision lancée à Douala en 2006 et qui émet depuis 1er juin 2009. Elle a vocation à traiter de l’information économique, des faits politiques et de société. Dans un souci de proximité, elle propose des programmes en fufulde, haoussa, douala, pidgin, ewondo, bassa et certaines autres langues locales. Elle donne la priorité aux jeunes journalistes afin de contribuer au renouvellement des personnels de notre paysage médiatique.
Un fleuron de l’industrie meunière
Cameroon Tea Estates (CTE) et Ndawara Highland Tea Estate (NHTE) Une agro-industrie de nos métiers Ces deux agro-industries sont spécialisées dans la production de thé. Les plantations dédiées s’étendent sur une superficie globale de plus de 10 000 ha, divisées en quatre unités théicoles disséminées sur trois régions du Cameroun (Sud-Ouest, Ouest, Nord-Ouest). La capacité de production est de 8 000 t/ an, dont 80 % sont destinées à l’exportation (thé en vrac de 20 kg et 40 kg) et 20 % vendues sur le marché local (infusettes et thé en sachet). Les deux entreprises produisent exclusivement du thé noir. Compte tenu de la demande croissante de thé vert, le groupe envisage de mettre cette catégorie de thé à la disposition de la clientèle.
Cette société est spécialisée dans la fabrication de farine de blé. Sa capacité actuelle est de 400 t de farine par jour pour une production effective de 325 t/j. Elle produit de la farine boulangère avec pour spécificité l’incorporation d’additifs. Elle produit également de la farine spéciale destinée à la préparation de beignets, un produit très demandé localement. Le blé est importé d’Allemagne tandis que l’assistant technique et fournisseur d’additif est le groupe Ait Soufflet, premier meunier en France et premier exportateur de céréale en Europe.
Cette ONG a pour vocation de développer des projets dans les domaines de l’éducation, de la santé, des infrastructures, du sport et même de l’environnement. Selon le fondateur du groupe, « le développement économique d’une entreprise ne s’accomplit pleinement que s’il s’accompagne de l’épanouissement socioéconomique et humain des communautés locales voisines [...] » Ahmadou Danpullo Group associe chaque investissement à ces exigences : fournir une valeur ajoutée et des technologies dans les pays concernés ; respecter des normes environnementales similaires à celles appliquées dans l’union européenne ; respecter les lois, notamment en matière sociale et fiscale, des États dans lesquels elle investit ; contribuer au développement social des communautés locales.
LES BIENFAITS DU THÉ SUR LA SANTÉ La consommation de thé connaît une croissance constante. Le thé est recommandé au regard de ses vertus sur la santé. Les polyphénols (catéchines et les théaflavines) qu’il contient ont démontré un pouvoir antioxydant élevé. Boire du thé vert ou du thé noir tous les jours diminuerait les risques d’accidents vasculaires cérébraux. Le thé possède également des molécules anti-cancéreuses et a la capacité de stimuler le métabolisme, contribuant ainsi au contrôle du poids.
DIFCOM/DF - PHOTOS : DR.
La passion de l’humanitaire
Bestinver
À travers cette filiale de droit sud-africain, BAG SA possède des actifs immobiliers à divers endroits au Cameroun, au Nigeria, en Afrique du Sud, en Europe et aux États-Unis. Les actifs comprennent les entrepôts, les appartements, les centres commerciaux et les immeubles à usage commercial. Son portefeuille comprend actuellement des immeubles commerciaux et des centres commerciaux situés à Johannesburg, au Cap et à Port Elizabeth.
Sodelco
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TRIBUNE
« Qualitiquement » vôtre JACQUES NDÉBY Administrateur, directeur général d’AB Certification Afrique subsaharienne SA
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ans le contexte mondial actuel de très forte compétitivité, doublée d’une croissance africaine soutenue par les acteurs locaux, un manage ment par la qualité est indispensable dans les entreprises. Les accords de partenariat économique [APE] avec l’Union européenne confortent l’idée que les sociétés amélioreront leur compétitivité à travers leur organisation qualité. Le passage à l’acte « qualitique » – de « qua lité » et « informatique », d’où « qualiticien » – est difficile pour les compagnies d’Afrique centrale en général, et pour celles du Cameroun en particulier, notamment en raison du coût des prestations d’accompagnement et de certification, ainsi que de l’absence d’une liste officielle de cabinets et sociétés de conseil qualifiés. En France par exemple, l’État a mis en place des structures légères de proximité pour aider les entreprises à bénéficier de l’assistance de consul tants. Ces derniers, ainsi que les organismes de formation, doivent démontrer leur qualification professionnelle pour bénéficier des différentes aides publiques. Les cabinets de conseil débutants reçoivent une qualification provisoire d’un an, les autres de quatre ans, évaluée chaque année. Au Cameroun, ont été formés depuis 2009 des auditeurs Irca [International Register of Certificated Auditor] à Douala et 48 cadres de l’Agence des normes et de la qualité du Cameroun (Anor). Plus de 1500 élèves ingénieurs de la Faculté de génie industriel de l’Université de Douala ont participé à ces différents cours. Certains ont ensuite conduit avec succès des opéra tions qui ont abouti à la certification de nom breuses entreprises camerounaises par AB Certification Afrique subsaharienne SA, premier organisme de ce type de droit came rounais, né en 2010.
du Développement technologique. Plus de 2 500 sociétés devraient bénéficier de ce pro gramme pour obtenir leur certification. De leur côté, 500 laboratoires d’analyses médi cales et agroalimentaires devraient être cer tifiés par les différentes normes ISO. La signature d’une convention entre le ministère et AB Certification Afrique sub saharienne SA, prévue dans un avenir proche, confirmera l’engagement ferme de l’État dans une démarche de qualité, fer de lance de la compétitivité des entreprises camerounaises. Parmi les secteurs prioritaires retenus par le ministère figurent l’hôtellerie – réservations par paiement en ligne, sécurité des denrées –, le transport – certification des garages, garan tie des tarifs et des services pour les liaisons interurbaines… –, la santé – laboratoires d’analyses, lutte contre les maladies contrac
Objectif : permettre à 200 ingénieurs de créer leur propre emploi.
Pour se doter des premiers outils nécessaires à l’amélioration de leur compétitivité, les compagnies peuvent recourir au plan d’assurance qualité [PAC] intitulé Cycle d’amé lioration de la performance des entreprises camerounaises [Capec], qui a été approuvé par le ministère des Mines, de l’Industrie et N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
tées en milieu hospitalier… – ainsi que l’agri culture – pour satisfaire aux normes nationales et internationales de qualité. Afin de réussir un tel déploiement, nous avons besoin de jeunes diplômés ambitieux, capables d’élaborer une structure de suivi des systèmes qu’ils auront contribué à installer lors de la mise en place du programme. L’objectif est de permettre à 200 ingénieurs de créer leur propre emploi. Il reste encore à mettre au point les outils d’évaluation de la qualification professionnelle des cabinets et sociétés de conseil. Essentiels, ces outils permettront de répondre aux appels d’offres organisés par le ministère des Marchés publics. L’Afrique regorge de potentialités aussi nombreuses que variées. Le défi de la valo risation durable de ces atouts repose sur la qualitique, pour l’appropriation et le respect des normes socio-économiques et culturelles, dans le contexte du changement climatique. En veillant aux impératifs de qualité, les pro duits africains amélioreront leur image de marque et gagneront en compétitivité, dans une logique de développement durable du continent. JEUNE AFRIQUE
VICTOR ZEBAZE
À toute épreuve ?
La production d’œufs a presque doublé dans la région depuis 2014 (ici, à Bafang).
Un jardin extraordinaire Véritable grenier, l’Ouest approvisionne une bonne partie du pays et de ses voisins. Pourtant, son potentiel mériterait d’être mieux exploité.
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l suffit de se poster au péage de Bayangam, le long de la Nationale 4, qui rallie Bafoussam, pour voir transiter tous les produits agricoles cultivés dans la région. L’Ouest camerounais est certes, en superficie, la plus petite région du pays, mais c’est une véritable corne d’abondance, avec ses bottes de choux empilées sur un mètre de hauteur, ses seaux emplis de haricots qui attendent au pied de montagnes de mangues et d’ananas. Les chalands n’ont que l’embarras du choix ! Dans l’imagerie populaire, les Bamikélés, qui représentent la majorité de la population, sont réputés être d’habiles commerçants. Mais c’est oublier un peu vite leur talent agropastoral. Maïs, bananes plantains, café – arabica comme robusta – ou cacao, tout pousse dans ce « garde-manger du Cameroun », comme l’appellent eux-mêmes ses habitants. « Outre l’approvisionnement des principales villes du pays, nous exportons JEUNE AFRIQUE
nos produits au Nigeria, dans la plupart des pays de la Cemac, ainsi qu’en RD Congo, en Angola ou au Soudan », assure Martin Tazanou, ex-délégué régional de l’agriculture et du développement rural. ÉLEVAGE. L’une des spécificités de la
région réside dans les activités d’élevage. Bafoussam et ses environs ont acquis une renommée dans l’aviculture, tandis que le Bamboutos et les Hauts-Plateaux se sont spécialisés dans le porc. Dans le Noun, qui tient son nom du puissant peuple bamoun, on s’est lancé dans les filières bovine, ovine et caprine. Avec tout ce cuir disponible, une usine de fabrication de chaussures est même envisagée dans la zone. Parfaite illustration de ce dynamisme agricole, le programme Agropoles, destiné à promouvoir les petites et moyennes entreprises du secteur, a été étendu. Avec un investissement global de 8,4 milliards de F CFA (près de 13 millions d’euros),
l’Ouest figure parmi les régions les mieux dotées. Quatre expériences y sont en cours, dans la pomme de terre, le riz pluvial (riz cultivé sans être immergé), la viande porcine et les œufs de table. Et les résultats paraissent déjà tangibles puisque la production d’œufs a pratiquement doublé depuis 2014, dépassant les 250 millions d’unités. Sur la même période, le nombre de porcs est passé de 3 000 à plus de 15 000. Certaines cultures restent néanmoins peu valorisées. Le maïs, le café, les haricots verts ou les noix de palme sont transformés sur place, mais ils demeurent une exception. Sur les 19 000 entreprises recensées dans le pays, l’Ouest en compte moins de 300. Essentiellement des boulangeries, des brûleries de café ou des provenderies (fabriques de mélanges alimentaires destinés aux animaux d’élevage, lire p. 72). Et, pour une fois, ce n’est pas par manque d’accès à l’énergie. Le potentiel énergétique, largement inexploité, est estimé à plus de 7300 kW par les pouvoirs publics locaux. De quoi favoriser une industrialisation qui continue de se faire attendre. OMER MBADI N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
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Les fermes célébrités
MBOUPDA
Aliments pour bétail, huile de palme, hévéa, fruits, thé… Les exploitations tournent à plein régime. Seule la filière laitière attend encore son heure.
Société des provenderies du Cameroun Installée à Bamendzi, dans la banlieue de Bafoussam, la Société des provenderies du Cameroun (SPC) produit chaque année 80 000 tonnes d’aliments et concentrés divers pour le bétail. Leader de la filière, face à une concurrence essentiellement issue du secteur informel, la SPC s’est rapidement imposée en misant sur la qualité de ses produits. « Nous avons entamé depuis quatre ans la modernisation de l’unité de production pour être en mesure de suivre les hausses de la demande », assure son directeur général, le Belge Bart Buytaert.
400 000 poules pour approvisionner le marché local en œufs de table. « Nous sommes les seuls ici à travailler sous licence Lohmann [du nom du distributeur allemand de pondeuses], et nous donnons gratuitement des conseils à nos clients », affirme sans fausse modestie Jean Samuel Noutchogouin, le fondateur de la SPC. À 83 ans, le magnat camerounais est présent dans le secteur de la transformation du plastique avec sa société Icrafon (fabrication de stylos et de fournitures), dans la distribution via le groupe
Une stratégie gagnante qui permet à l’entreprise de contrôler plus d’un tiers du marché camerounais actuellement, tout en s’imposant dans l’ensemble des pays de la Cemac (Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale et Tchad), exportant même ses produits jusqu’au Soudan. Ses partenariats passés avec les sociétés belges Versele-Laga et VDS-Food ont largement contribué à ce qui semble être aujourd’hui un véritable succès industriel. Employant plus de 600 personnes, l’entreprise dispose également d’une ferme de
CFAO, et il est aussi le principal actionnaire de la Banque atlantique du Cameroun. Il a su progressivement s’établir dans l’élevage avec ses diverses filiales, dont Agrocam, qui fournit 25 000 poussins chaque année, pendant que Belgocam assure l’importation et la commercialisation des intrants (l’ensemble des produits qui servent à optimiser le rendement de la culture tels que les engrais). Présente dans l’alimentation des poulets, des porcs et des chevaux, la provenderie lorgne maintenant du côté de la pisciculture. O.M.
Mukete Estates Limited À l’ombre d’un manguier, entouré de cacaoyers centenaires, une trentaine de revendeuses pèsent et soupèsent bruyamment les ananas fraîchement récoltés dans l’une des nombreuses plantations de la Mukete Estates Limited (MEL), sous l’œil vigilant d’une employée de l’exploitation. Une fois leur sélection terminée, elles reprennent leur marchandise, qu’elles vont revendre à Kumba (chef-lieu du département de la Meme, dans le Sud-Ouest) et ses environs. Disposant de plus de 1 500 ha répartis sur trois sites, la société, propriété de la famille royale Mukete, s’est imposée en près d’un siècle comme l’un des principaux acteurs du secteur agro-industriel camerounais, derrière le groupe Cameroon Development Corporation (CDC) et la Société camerounaise des palmeraies (Socapalm). Après avoir démarré dans le cacao, l’entreprise s’est progressivement diversifiée dans le palmier à huile, l’hévéa et les fruits. « Pour faire face à la demande, nous avons réuni des petits producteurs afin de bénéficier des aides gouvernementales sur N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
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l’ananas ou le palmier », explique Godfrey Mbe Mukete, le directeur général de la MEL, qui emploie aujourd’hui 347 personnes. Pour satisfaire les besoins locaux et continuer à se diversifier, il envisage de planter du manioc sur ses vastes domaines. Et de saisir ainsi les opportunités qui ne manqueront pas de se présenter sur l’énorme marché nigérian. O.M. JEUNE AFRIQUE
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Mieux vaut se munir d’un tout-terrain ou d’une moto pour gravir les pistes menant à la plantation de thé de Djutitsa, la plus ancienne dans cette région occidentale du Cameroun, à une heure et demie de route au nord de Bafoussam. Exploitées depuis 1979 par l’État via la Cameroon Development Corporation (CDC), les plantations de thé du pays ont été reprises en 2002 par la Cameroon Tea Estate, une société privée appartenant à l’industriel Baba Ahmadou Danpullo, dit Baba Danpullo, repreneur de la filière. Véritable institution – qui peut, selon les besoins, employer jusqu’à 800 personnes –, Djutitsa fait partie du paysage des hautes collines de l’Ouest. Au propre comme au figuré. Perchée à 1 850 m d’altitude, la plantation s’étend sur 1 660 ha, dont plus d’un tiers est recouvert de théiers. En 2015, elle a produit 1 169 tonnes de feuilles de thé, dont seuls 10 % sont réservés au Cameroun, le reste étant exporté vers le Tchad ou le Soudan. Cueillies et traitées sur place à Djutitsa, puis conditionnées dans la plantation
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Cameroon Tea Estate
plus moderne et plus vaste de Ndawara, à une quarantaine de kilomètres de là, les petites feuilles à infuser sont surtout destinées à un marché régional de milieu de gamme, délaissé par le concurrent kényan. Le thé de Djutitsa, qui fut un temps vendu en petite quantité à Londres et à Paris, a difficilement les moyens d’attaquer des segments plus rémunérateurs et plus lointains, surtout depuis que le conflit avec Boko Haram a rendu difficile la route qui rejoint le Nord-Est camerounais.
Pour trouver sa place dans le haut de gamme, « nous devrions adopter, comme le Rwanda et le Kenya, une méthode de cueillette plus sélective, à la main et non plus au sécateur, reconnaît le directeur de la plantation. Un procédé coûteux en main-d’œuvre et peu adapté aux grandes exploitations ». Ici, au cœur des terres ancestrales de l’Ouest,leschangementspeuventprendre du temps. Qu’importe : Baba Danpullo possède officiellement la concession jusqu’en 2072. MATHIEU OLIVIER
Ferme de Baleng Sept vaches laitières de race Holstein broutent impassiblement une modeste meule de foin devant un bâtiment sommaire qui semble à l’abandon. Voilà ce à quoi ressemble aujourd’hui la ferme de Baleng, près de Bafoussam. Bien loin du projet initial de Richard Pétho, son créateur. Dix ans après son lancement, l’exploitation n’est jamais parvenue à décoller. L’éleveur autodidacte, 51 ans, n’a pourtant pas ménagé ses efforts pour réaliser son rêve de lancer une véritable filière laitière dans une région davantage réputée pour ses élevages de porcs et de volailles. Marbrier prospère, formé à la prestigieuse école italienne de Carrare, il a décidé en 2006 de se lancer dans la production de
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yaourts et de fromages, et s’est formé avec son épouse dans les fermes modèles d’Israël. Le démarrage est prometteur, mais l’épidémie de fièvre aphteuse qui touche la région deux ans plus tard décime son cheptel, constitué d’une quarantaine de vaches importées du Nord-Ouest voisin. Le groupement d’intérêt économique (GIE) La Ferme de Baleng ne s’en remettra pas. Même si elle continue de produire du lait et un peu de fromage de temps à autre, l’absence de tout accompagnement par les pouvoirs publics semble avoir porté un coup fatal à l’entreprise, qui avait pourtant glané quelques récompenses, à commencer par un prix national remis lors du Comice agropastoral d’Ebolowa en 2011, un salon consacré aux produits de l’agriculture et de l’élevage. À l’image de la ferme, c’est toute la filière du lait qui est en danger, alors qu’elle ne couvre actuellement que 5 % des besoins camerounais. « Le projet d’agropole laitière, qui devait regrouper une trentaine de GIC de la localité et déboucher sur la mise en place d’une unité de transformation à Bafoussam, pour un investissement de 300 millions de F CFA [457 347 euros], n’a jamais vu le jour, regrette Richard Pétho. L’État nous demande de contribuer à hauteur de 70 %, mais nous n’en avons pas les moyens. » Loin de céder au découragement, le patron de Baleng espère qu’un partenaire providentiel se présentera un jour devant son étable, pour qu’enfin il puisse boire du petit-lait. O.M. JEUNE AFRIQUE
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La paroisse Saint-Kisito, à Balengou, doit son « église du pardon » à Pierre Ntchouayang.
Petit pays, je t’aime beaucoup Centres de vacances, universités, hôtels de ville… Les entrepreneurs modernisent leur région natale.
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l’essentiel des projets de développement et que les villages soient laissés à l’abandon. S’il espère ainsi freiner l’exode rural, il obéit aussi à une injonction de son défunt père : promouvoir Nkep. Chef de village, ce dernier se désolait d’avoir dû choisir entre l’éducation de sa nombreuse progéniture et le développement de sa localité. Avec le soutien du nouveau chef,
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kep, près de Bangou, à 1 200 m d’altitude sur les hauts plateaux de l’Ouest camerounais. D’interminables ballets de bulldozers rythment la journée depuis quatre ans. Francis Nana Djomou construit le plus grand centre de vacances de la région. Également présent dans l’agroalimentaire avec Foodis, le fondateur et patron de Biopharma, leader national des produits cosmétiques, s’attaque au tourisme. Sur 20 ha issus du domaine familial, le centre touristique se dresse comme dans un écrin : 70 bungalows haut de gamme en cours d’achèvement, plusieurs lacs artificiels, une unité de 3 ha consacrée à l’agriculture biologique, un jardin botanique abritant des espèces rares provenant du monde entier, un zoo, une ferme pédagogique, des centres d’équitation, de remise en forme et de conférences, des terrains de football, de basket et de tennis adaptés aux compétitions de haut niveau… Pour l’entrepreneur, il n’y a pas de raison que les grandes villes trustent
Philippe Fangueng Nana, il veut en faire une destination reconnue, un havre pour touristes africains. En cette saison sèche, près de 200 personnes travaillent à temps plein sur le site, dont plus de 80 dans le jardin botanique. Des effectifs qui doublent à la saison pluvieuse, en période de semailles. Certes, Francis Nana Djomou a recours à l’expertise étrangère (architectes d’intérieur et électriciens français, carreleurs espagnols, paysagistes sud-africains), mais il exige la formation d’une main-d’œuvre locale. Depuis deux ans, les étudiants des villages environnants peuvent trouver sur place de petits jobs et couvrir ainsi leurs frais de scolarité. S’il estime à quelque 2 milliards de F CFA (3 millions d’euros) le coût total du projet, le promoteur ne doute pas de sa viaFrancis Nana bilité. À l’en croire, la Djomou demande précède l’offre. a bâti un Entre novembre et avril, complexe l’Ouest vit au rythme touristique des mariages et des immense. JEUNE AFRIQUE
À toute épreuve ? funérailles. Cette période pourrait donc assurer la pleine occupation des lieux. Et puis il y a les nombreux centres universitaires alentour, qui drainent beaucoup d’enseignants en quête d’un logement. Francis Nana Djomou, qui, jusqu’ici, a financé son projet sur ses propres deniers, va solliciter les bailleurs de fonds pour le conduire à son terme. Il espère aussi quelques subventions de l’État, avec lequel il négocie pour faire de ce centre l’un des villages sportifs de la CAN 2019. La capacité du complexe serait alors portée à 120 chambres. Par la suite, l’État pourrait aussi y loger ses fonctionnaires en mission dans la région. L’homme d’affaires imagine déjà des projets secondaires, comme la production industrielle de roses dans un village voisin. Bangou bénéficie d’un climat similaire à celui du Kenya et de l’Éthiopie, leaders dans ce secteur…
père, pour 1 milliard de F CFA. Inauguré en 2015, le site accueille entre autres un temple monumental de 3 000 places, un centre de formation, un complexe hôtelier ainsi qu’une unité de soins hospitaliers et de remise en forme. Opérationnel seulement en partie, l’ensemble emploie déjà quelque 400 salariés. Sylvestre Ngouchinghe, le patron de Congelcam, leader dans la distribution des produits de la mer dans toute la sousrégion, a lui aussi choisi d’investir dans un projet plus personnel, en bâtissant la nouvelle chefferie de son village de Bamougoum, à l’ouest de Bafoussam. Le milliardaire Victor Fotso, lui, a offert à l’État un pôle universitaire ainsi que
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l’hôtel du département de Koung-Khi et l’hôtel de ville de Bandjoun, construits sur fonds propres pour plus de 4 milliards de F CFA. Une démarche saluée par les uns, critiquée par les autres, notamment les intellectuels. Ainsi, pour l’universitaire Ambroise Kom, c’est une hérésie qui n’a rien à voir avec la philanthropie. Il juge de telles donations rétrogrades, en particulier lorsqu’elles ne boostent pas l’économie. « Même les riches Américains ne construisent pas les bâtiments publics. Tout au plus peut-on admettre qu’un mécène offre une école. On ne construit pas pour l’État, à moins de vouloir flatter un ego hypertrophié. » CLARISSE JUOMPAN-YAKAM
Les fruits de la passion de Louise Nouanegue Kanmogne
par des raisons personnelles, celui de Pierre Ntchouayang, PDG du groupe Meno, spécialisé dans la boulangeriepâtisserie. À la fin des années 1950, il n’a que 3 ans lorsque ses parents sont enlevés et tués à Balengou (région de l’Ouest) par des maquisards. Cinquante-deux ans plus tard, c’est dans cette localité voisine de son village natal qu’il bâtira son « église du pardon », une minicathédrale inspirée de la basilique Saint-Pierre, à Rome. « Parce que les assassins n’étaient pas responsables. Ils ne faisaient qu’obéir à des ordres. » Pour construire cet édifice, devant lequel trône une statue de la Vierge Marie de 2,5 tonnes, Ntchouayang a rendu une dizaine de visites au Saint-Siège. Il a commandé ses vitraux directement à Venise et accueilli pendant six mois un prêtre italien, qui a peint trois immenses tableaux. La région lui doit ainsi trois grandes églises et un futur stade de football de 2000 m2, pour lesquels il s’interdit d’évaluer les sommes engagées et affirme n’attendre aucun retour sur investissement. « Plus que l’argent dépensé, c’est le cœur qui compte », assure-t-il. Bien avant Pierre Ntchouayang, et dans un registre qui allie foi et business, la pharmacienne Micheline Dsamou avait ouvert la voie en faisant don aux fidèles de l’Église évangélique du Cameroun, à Bangangté (chef-lieu du département du Ndé), de tout un centre missionnaire baptisé Tekam Mesack, du nom de son défunt JEUNE AFRIQUE
FERNAND KUISSU POUR JA
FOI ET BUSINESS. Autre parcours motivé
Une odeur de cacao brûlé envahit l’air à l’approche du bâtiment abritant la société Sipo fruits et légumes, à la sortie sud de la ville de Bafoussam, dans le nord-ouest du pays. Minuscule, la boutique ressemble à celle d’un maître chocolatier exposant ses créations dans des conditionnements aussi divers que variés. La transformation de la fève est aujourd’hui la principale activité de cette PME, qui emploie sept personnes. Mais
L o u i s e No u a n e g u e Kanmogne, sa fondatrice sexagénaire, n’a pas pour autant abandonnéla production de jus de fruits naturels. Une activité entamée dans sa cuisine, il y a deux décennies, et qui n’arrive plus à satisfaire une demande locale toujours croissante. En cause, l’indisponibilité des emballages. Elle souhaite donc la mise en place d’une chaîne de froid pour pouvoir produire davantage. Secrétaire de direction de formation, passée par
l’enseignement, cette mère de quatre enfants affiche dix-sept produits dans son catalogue. « Chaque fois que je tombe sur un fruit, mon souci est de trouver la meilleure formule pour sa transformation et sa conservation », assure cette férue de recherche, qui refuse de faire breveter ses trouvailles, jugeant le système camerounais « trop peu sécurisant ». Ce qui n’empêche pas Louise de cultiver sa passion pour les fruits. O.M. N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
camtel
Un nouveau câble sous-marin pour le Cameroun Cameroon Telecommunications (CAMTEL) s’apprête à lancer la construction d’un quatrième câble sous-marin en fibre optique, relié directement au Brésil. Objectifs : démocratiser et sécuriser l’accès aux télécommunications électroniques t renforcer la souveraineté numérique du Cameroun. Entreprise publique créée en 1998, CAMTEL est chargée du développement et de la modernisation des infrastructures de télécommunications du Cameroun. Elle exploite le réseau national en fibre optique et trois points d’atterrissement de câbles sousmarins mis en service en 2002 (SAT-3/WASC/ SAFE), 2015 (WACS ) et 2016 (NCSCS). Ceux-ci permettent d’offrir des services de transmission, d’Internet très haut débit et de téléphonie aux opérateurs télécoms, aux entreprises et aux particuliers. Des services dont la qualité va encore être améliorée par la construction d’un nouveau câble sous-marin.
PUBLI-INFORMATION
South Atlantic Inter link (SAIL) : 6 000 km de Kribi à Fortaleza South Atlantic Inter link (SAIL) est un système de câble sous-marin et terrestre qui va relier directement la ville côtière de Kribi, au Cameroun, à celle de Fortaleza, au Brésil, sur une distance de 6 000 km. Conçu pour une capacité estimée à 32 Tbit/s, avec deux points de connexion pour des extensions futures, il s’agira de la première infrastructure de télécommunications construite directement entre l’Amérique du Sud et l’Afrique.
La mission d’exploration sous-marine terminée En janvier dernier, après plus de 80 jours de mission, le navire étude Ridley Thomas a achevé ses opérations d’exploration de fonds marins entre les deux pays. Celle-ci a consisté dans la collecte de données sur le tracé prévisionnel, afin d’arrêter l’itinéraire et les protections à mettre en œuvre, ainsi que les caractéristiques des câbles nécessaires à l’infrastructure.
Des objectifs multiples SAIL est né d’un consortium entre le Cameroun et la Chine, à travers les entreprises Camtel et China Unicom, suite à un prêt d’Exim Bank of China. Il va permettre de multiplier, d’améliorer et de sécuriser l’offre de services et d’infrastructures à large bande du Cameroun, mais aussi d’Afrique centrale. Il va également consacrer la souveraineté numérique du pays.
Des coûts de connexion en baisse Outre le renforcement de la coopération Cameroun-Brésil, le câble va faire baisser les coûts de connexion à Internet et aux autres réseaux de télécommunications électroniques. Une réduction qui devrait permettre la création d’emplois dérivés, en favorisant l’implantation de nouveaux fournisseurs de services et de solutions de communication électroniques. Les délais de réalisation de SAIL, dont la réalisation a été confiée au Chinois Huawei Technologies, est de 30 mois.
David Nkoto Emane Directeur Général de CAMTEL
Renforcer
les infrastructures en Afrique centrale
« La fin des travaux de survey marin marque le début de la phase visible de la construction de cette infrastructure télécoms qui contribuera au renforcement des infrastructures très haut débit dans la sous-région Afrique centrale, en même temps qu’elle consolidera rapidement la mise en œuvre d’une économie numérique performante dans notre pays », a déclaré en janvier David Nkoto Emane, le Directeur Général de CAMTEL.
camtel
Cameroon Telecommunications Yaoundé, Cameroun BP 1571 - Tél. : +237 222 23 40 6 Email : contact@camtel.cm www.camtel.cm
Le Plus de JA Cameroun
Lazare Kaptué « Si l’Université des montagnes n’existait pas, il faudrait la créer »
À
77 ans, le professeur de médecine Lazare Kaptué dirige toujours l’Université des montagnes (UDM), située à Bangangté. Un établissement privé créé en 2000 pour remédier au manque de formations médicales au Cameroun. Il accueille cette année quelque 2 200 étudiants. Et revendique déjà plus de 1 600 diplômés. JEUNE AFRIQUE : Dans quelles circonstances l’Université des montagnes estelle née ? LAZARE KAPTUÉ : Jusqu’en 2000, seul
le Centre universitaire des sciences de la santé de Yaoundé était habilité à former des médecins. Et, pour devenir pharmacien ou chirurgien-dentiste, il fallait s’expatrier. Des membres de la société civile issus de différents milieux professionnels et réunis au sein de l’Association pour l’éducation et le développement ont voulu pallier ce manque de cursus médicaux en permettant aux étudiants les plus modestes, incapables d’aller à l’étranger, de bénéficier de cours sur place, dans les hauts plateaux de l’Ouest camerounais. Dix-sept ans plus tard, nous avons formé pas moins de 1 600 médecins et autres personnels médico-sanitaires, ainsi que des ingénieurs. Nul ne peut nier que nous ayons contribué à enrichir l’offre et à améliorer la couverture sanitaire, dans un pays qui compte un médecin pour 10000 à 15000 personnes. Si l’UDM n’existait pas, il faudrait la créer.
de cursus médicaux était porteuse d’inégalités, que nous tentons de corriger. Si on cherche une motivation politique à cette aventure, elle est peut-être là. Une filière médicale à 1,4 million de F CFA [2 134 euros] par an, cela reste élevé…
Cette somme peut sembler importante, mais elle reste très en deçà du coût d’un cursus à l’étranger. Quelques établissements en Afrique pratiquent des tarifs plus élevés. Notre diaspora
Les concours sont très sélectifs et nous délivrons une formation suivant des standards internationaux. Avez-vous songé à recourir à des philanthropes ?
Nous l’envisageons très sérieusement. Certains de nos étudiants les plus brillants sont contraints à l’abandon au bout de deux ans, leurs parents ne pouvant assumer les frais de scolarité dans la durée. C’est un véritable drame. Des
Nos étudiants viennent de partout, du Gabon au Niger en passant par le Rwanda. nous procure une aide en ressources humaines et matérielles, nous permettant ainsi de maintenir un niveau de prix raisonnable. Des partenaires délivrent aussi des cours à titre gracieux, seuls leurs frais de déplacement étant parfois pris en charge. Les étudiants formés chez nous n’ont aucun complexe à avoir par rapport à leurs compatriotes qui ont suivi leurs études à l’étranger.
mécènes ou fondations capables de leur venir en aide au travers de bourses d’études ou de parrainages sont les bienvenus. Et en matière d’insertion professionnelle des étudiants ?
Nous sommes dans des domaines où l’offre de formations est limitée, l’employabilité très élevée. Le déficit en maind’œuvre est si criant que les vingt prochaines années ne permettront pas de le combler. Alors, toutes filières confondues, au bout d’un an et demi, parce qu’ils sont immédiatement opérationnels, 100 % de nos diplômés décrochent un poste ou intègrent une spécialisation. L’État est notre premier employeur. Quels sont les prochains axes de développement de votre université ?
Il n’y avait donc aucune motivation politique ?
Nous sommes partis d’un constat: l’insuffisance de l’offre de formations médicales. D’autres ont laissé entendre que nous étions guidés par des arrière-pensées tribalistes. Nos étudiants viennent des dix régions du Cameroun et de tout le continent, du Gabon au Niger, en passant par le Rwanda et la Guinée équatoriale. Et nous sommes ravis que les enfants d’agriculteurs et de vendeuses de beignets puissent devenir chirurgiens-dentistes ou médecins vétérinaires. La pénurie N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
Nous espérons, au terme des travaux d’extension de notre établissement réalisés grâce au concours de l’Agence française de développement[AFD],obtenirl’homologation pour l’ouverture d’un programme de troisième cycle. Notre objectif le plus immédiat est de former nos propres spécialistes, lesquels sont potentiellement aptes à assurer la relève en tant qu’enseignants. DR
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Le président de l’établissement.
Propos recueillis par CLARISSE JUOMPAN-YAKAM JEUNE AFRIQUE
Maillon essentiel dans la chaîne camerounaise d’approvisionnement et de distribution des produits pétroliers.
GULFIN (Gulf of Guinea Investment Shipping and Trading Corporation) est une société anonyme (S.A.) au capital social de 1 milliard de F CFA, dont le personnel camerounais constitue l’actionnariat majoritaire et qui emploie à ce jour environ 90 personnes permanentes et 100 intérimaires. GULFIN est née en mai 2009, avec comme principale activité entre autre le transport de vracs liquides et la distribution des produits pétroliers. Depuis 2010, dans le cadre de la vision de développement à long terme de la société, GULFIN a procédé à une diversification de ses activités, et a ainsi obtenu un agrément pour la distribution de produits pétroliers. L’ambition de GULFIN est de rester un acteur majeur dans le secteur pétrolier, pour ce faire l’entreprise travaille selon les normes nationales et internationales pour être la meilleure dans chacun de ses domaines. DÉVELOPPEMENT
GULFIN Une nouvelle aventure commence en 2009 lorsque la société GULFIN obtient son tout premier agrément pour la distribution de l’ensemble des produits pétroliers. Cette distinction, qui rapproche désormais la société GULFIN des clients automobilistes et des ménages exige des investissements très importants et en particulier la construction de 5 stations services au minimum pendant les 5 premières années, et d’une station service en zone rurale. Classée parmi les 10 premiers opérateurs pétroliers camerounais qui dépassent la trentaine en ce moment, GULFIN se donne les moyens de satisfaire sa clientèle à travers un réseau de stations services ultra modernes et un personnel motivé. GULFIN participe activement à la politique des grandes ambitions grâce à ses navires, qui lui permettent de transporter le pétrole brut à la Société Nationale de Raffinage et de livrer les produits raffinés à la Société camerounaise des dépôts pétroliers. GULFIN est ainsi, un maillon essentiel dans la chaîne d’approvisionnement en hydrocarbures au Cameroun avec une compétence nationale et sous régionale reconnue par les marketeurs dans le secteur. Très reconnaissables par leur architecture spéciale au design futuriste et lumineux, moderne et participant à l’embellissement urbain des villes, les stations services GULFIN constituent un réseau continue qui part du Moungo avec la station de Baré-Bakem, sur Douala, se poursuit à Edéa et se prolonge à Yaoundé. Aujourd’hui le Réseau de GULFIN au CAMEROUN est constitué de 13 stations services.
SERVICES
Les stations services de GULFIN offrent en plus de la vente des carburants automobiles du pétrole lampant, des baies de lavage et de graissage des véhicules du gaz domestique et surtout une gamme
complète de lubrifiants automobiles, pour engins de travaux publics mais aussi des produits destinés aux machines industrielles. Les stations services GULFIN disposent aussi des boutiques, véritables mini marché destinés à satisfaire des automobilistes mais aussi des habitants de la zone de chalandise pour leur éviter des déplacements intempestifs vers les grands marchés.
PERSPECTIVES
GULFIN envisage la construction sur le plan local de 30 stations services d’ici à 2020 et une expansion dans la sous région. L’activité du Gaz est également en cours de réalisation. GULFIN veut non seulement faire de la distribution, mais également du stockage, et répondre ainsi aux appels d’offre en matière d’approvisionnement du marché national pour le gaz (LPG) et les autres produits pétroliers. Ce programme d’investissement s’inscrit dans le cadre d’une stratégie de diversification de ses activités sous l’impulsion du Président Directeur Général René Mbayen, assisté de Marie-Christine Soppo-Priso Administrateur Directeur Général Adjoint, du Conseil d’Administration et de hauts cadres dans les directions opérationnelles. Ce réseau de Stations service est également pour nous l’occasion d’affirmer que GULFIN est une société citoyenne, une société engagée sur les chemins de la croissance, qui veut prendre une part active dans le développement durable au Cameroun et dans la Zone CEMAC, en créant de nouveaux emplois pour des jeunes camerounais et de la richesse nationale par le biais de l’investissement, apportant ainsi sa contribution à la lutte menée par le Gouvernement sous l’impulsion du Chef de l’État son Excellence Paul Biya, contre le chômage et la précarité, mais aussi pour la protection de la nature et la préservation de l’environnement au bénéfice des générations actuelles et futures.
GULFIN (GULF OF GUINEA INVESTMENT SHIPPING AND TRADING CORPORATION) S.A.
Crée en Mai 2009 • Siège : Centre des affaires maritimes Bonanjo • BP : 3876 Douala - Cameroun Tél. : (237) 233 420 064 / 233 420 909 • FAX : ( 237) 233 427 676 Email : commercial@gulfinstco.com • www.gulfinstco.com
Le Plus de JA Cameroun
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Les conquérantes de l’Ouest Qu’elles contribuent à la paix sociale, renouvellent un art traditionnel ou fassent vibrer par leur voix, ces passionnées représentent des atouts indéniables pour la région.
Elle se dit de plus en plus à l’aise dans ses fonctions, après quatre ans d’expérience. Unique femme préfète du pays, Antoinette Nzongo-Nyambone reconnaît avoir eu quelques appréhensions au début, mais elle a définitivement pris ses marques. Et se risque même à un premier bilan. La principale fierté de cette mère de cinq enfants originaire du département du Nyong-et-Mfoumou, dans le centre du pays, est d’être parvenue à asseoir autour de la même table patriarches et chefs traditionnels du département afin de définir – ensemble – les orientations de son action. Elle semble ravie d’avoir redonné vie au stade Fotso-Victor. Réhabilité grâce au soutien des élites de Bandjoun, il a été homologué par les autorités de Yaoundé pour les entraînements de la CAN 2019. Autre succès, l’installation à Bandjoun du centre de formation aux métiers non agricoles de l’Ouest. D’autres paris l’attendent, notamment la question des terres. Avec une densité
VICTOR ZEBAZE POUR JA
Antoinette Nzongo-Nyambone, unique préfète
de 400 personnes au km2, son département, le Koung-Khi, compte parmi les plus peuplés du pays, et la plupart des litiges entre habitants relèvent du foncier. Son plus grand défi, ainsi que celui de toute la région, reste pourtant la lutte contre Boko Haram. Si le Koung-Khi n’en fait pas directement les frais, la vigilance est néanmoins de mise. Ville de transit vers le nord-ouest et le nord au départ de
Yaoundé comme de Douala, Bandjoun n’est pas à l’abri. D’autant qu’elle est limitrophe du département à majorité musulmane du Noun, le long d’une large bande rurale inhabitée pouvant servir éventuellement de base de repli. La préfète y multiplie donc les patrouilles improvisées. Et invite ses administrés à signaler toute incursion d’étrangers sur le territoire. C.J.-Y.
Ly Dumas, la fée aux perles
DR
Petite fille, elle avait le privilège de frotter le dos scarifié de sa grand-mère pendant que celle-ci faisait sa toilette. Depuis, enfouies au plus profond de son être, les sensations éprouvées au contact de la peau de l’aïeule se réveillent chaque fois que ses mains effleurent la nacre. Lynn Dumas – qui préfère se faire appeler Ly – ne se contente pas de collectionner les perles. Elle crée des formes nouvelles, réinterprète les traditions, contribuant à l’essor d’un art vivant. Ex-mannequin, épouse de l’un des héritiers de la famille Hermès, cette créatrice de mode s’est donné pour mission de transmettre des savoir-faire afin de préserver la tradition. Par son travail, Ly Dumas rend hommage aux maîtres perliers des cours royales de son enfance. Présidente depuis sa création en 2002 de la Fondation Jean-Félicien Gacha, du nom de son père, elle s’emploie, entre autres, à booster l’esprit créatif des jeunes en les formant, outre au perlage, à divers métiers de l’artisanat, de la vannerie à la couture en passant par le tissage. Hérités de traditions millénaires, ses tissus exclusifs sont fabriqués par des artisans installés aux quatre coins des campagnes d’Afrique. Son livre, Perles, couleurs d’Afrique, publié aux éditions Gourcuff Gradenigo en 2009, est un petit bijou. Après ce premier volume d’une trilogie, le deuxième sera consacré au textile, quand le troisième, construit autour du voyage, sera un trait d’union entre les deux premiers opus. C.J.-Y. N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
JEUNE AFRIQUE
Le Plus de JA Cameroun
Kareyce Fotso, artiste fusion Elle a cette humilité dont seules sont capables les grandes dames. C’est ce qui explique la bienveillance des médias à son endroit. Mais pas que : chanteuse, guitariste et percussionniste,KareyceFotso a du talent. Voix puissante légèrement éraillée posée sur des notes cristallines, elle fusionne à la perfection folklore camerounais et blues, jazz ou soul. Passée par les cabarets comme son amie Charlotte Dipanda, celle qui a été désignée « ambassadrice de bonne volonté » pour les prochains Jeux de la francophonie, qui se tiendront à Abidjan du 21
au 30 juillet, installe aussi des traits d’union entre les différentes régions du Cameroun, passant des langues bétis aux langues bamilékés, qu’elle sublime. Comme pour prévenir un malheur. ESPOIR. Auteure de trois albums – Mulato (en 2009), Kwegne (en 2010) et Mokte (en 2014), la native de Bandjoun, pour qui une mèche de guerre tribale ou de religion est des plus faciles à allumer, veut porter un message d’espoir. Alors elle chante les différences, le déracinement, l’exil… C.J.-Y.
DR
Sur la route des chefferies Créé pour valoriser le patrimoine culturel du pays, un programme élaboré par la diaspora de France renforce aussi son intérêt touristique.
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aire des chefferies traditionnelles du Grand Ouest un produit d’appel pour le tourisme, tel est le défi que tente de relever ces dernières années la diaspora camerounaise de Nantes avec La route des chefferies, un programme de préservation et de valorisation du patrimoine culturel de la région. Financé par de nombreux partenaires et institutions ainsi que par le mécénat d’entreprises et les élites régionales, ce plan repose sur une charte signée par les chefs traditionnels sensibilisés à ces enjeux. Une cinquantaine, soit la moitié d’entre eux, l’ont ratifiée et peuvent déjà en apprécier les retombées, notamment en matière de visibilité. COURONNE. L’inventaire des richesses
constitue la première étape. Si, dans un village, le patrimoine appartient en priorité à son chef, ses notables les plus proches, ainsi que de nombreuses familles anonymes, disposent également de milliers d’objets à mettre en avant. Il revient alors au chef de mobiliser la communauté afin qu’elle les rassemble et les cède à une équipe de professionnels sur le terrain. Effectué suivant des N 0 2927 • DU 12 AU 18 FÉVRIER 2017
Le Musée des civilisations du Cameroun a ouvert ses portes en 2010, à Dschang.
VICTOR ZEBAZE POUR JA
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critères précis, cet inventaire vise aussi à limiter à terme le commerce illicite de ces artefacts. Plus question de les stocker de n’importe quelle façon en attendant d’hypothétiques occasions de les montrer. Certains ne servant qu’une fois tous les deux ans – il en va
ainsi de la couronne de danse du roi de Bandjoun, qui pèse environ 25 kg –, voire à une unique occasion durant le règne d’un roi, La route a choisi de les exposer pour mieux les valoriser. Ainsi ont été édifiés, au sein même des chefferies, des musées communautaires JEUNE AFRIQUE
À toute épreuve
C.J.-Y.
CHEZ LE SEIGNEUR DE LA JUNGLE
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lles ne font pas encore partie de la dizaine de sites naturels régulièrement fréquentés par les touristes. Pourtant, les chutes de la Métché (près de Dschang, dans l’Ouest) et celles d’Ekom Nkam (département du Moungo) disposent d’innombrables atouts. À la fin des années 1950, c’est dans les eaux arc-en-ciel de la Métché que, du haut de la falaise, les colons jetaient les nationalistes qu’ils avaient capturés. La pratique prit fin lorsque l’un d’eux entraîna sciemment dans sa chute son bourreau. L’histoire est plus réjouissante à Ekom Nkam, situé sur le fleuve qui marque la frontière entre les régions du Littoral et de l’Ouest. D’une hauteur de 80 m, la cascade se déploie au cœur d’une végétation
dense et luxuriante. C’est dans ce décor préservé qu’avaient été tournées certaines scènes du film Greystoke, la légende
de Tarzan, sorti sur les écrans en 1984. Un projet de parc à thème est d’ailleurs à l’étude. C.J.-Y.
PHILIP LEE HARVEY/CULTURA
labellisés « cases patrimoniales », prêtes à recueillir un jour les pièces exposées dans les musées occidentaux. Mais la véritable vitrine du programme reste le Musée des civilisations, qui a ouvert ses portes en 2010, aux abords du lac municipal de Dschang, une ville située dans le département de la Menoua (Ouest). Dans un espace de 1 200 m2 est proposée une lecture de l’histoire du Cameroun. À travers une scénographie originale, les 500 objets et 1 500 illustrations des expositions permanentes et temporaires éclairent le visiteur sur l’identité plurielle et complexe des Camerounais : peuples des forêts et des mers, ils sont aussi soudano-sahéliens. On y découvre ainsi les techniques de construction des cases obus, les danses des vierges toupouries (nord du Cameroun), les forêts sacrées, les rites de purification du Ngondo (fête traditionnelle)… Avec son architecture africaine contemporaine, ses façades recouvertes d’une multitude de symboles, le musée est considéré par certains critiques comme le plus grand d’Afrique centrale. Mais, pour permettre un réel essor du tourisme, un nouvel outil est actuellement déployé: le schéma directeur régional du tourisme de l’Ouest-Cameroun (SDRT), un plan d’action sur une période de dix ans, de 2015 à 2025. Complémentaire à La route des chefferies, il devrait permettre de conquérir une autre clientèle grâce à une offre diversifiée. Il est notamment question de mettre en valeur les événements culturels et les festivals, de développer l’hôtellerie de qualité et d’aménager les sites publics. Ce qui devrait par ailleurs favoriser la création d’emplois.
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Dans les années 1950, les chutes sacrées de la Métché, entre Dschang et Douala, ont vu mourir nombre de nationalistes, jetés là par les colons.
Mon argent sans contrainte Retrait dans tous les GAB* Visa Achats dans les points avec TPE**
(*)Guichet Automatique de Banque (GAB) (**)Terminal de Paiement Electronique (TPE)
QUALITÉ DES PRODUITS et EFFICACITÉ DU RÉSEAU de distribution au SERVICE DES CONSOMMATEURS
LLE PÔLE DISTRIBUTION SOACAM S Créée en 1984, la Société C Alimentaire du Cameroun est le uron historique du Groupe. Spécialisée dans la fleu bution des produits de grande consommation distrib tels q que le l riz, le savon, l’huile raffinée, la tomate… Elle est leader au Cameroun grâce à l’efficacité de sa logistique combinée sur l’étendue du territoire camerounais. Cette position très stratégique que dispose Soacam lui a permis d’établir des partenariats de d distribution exclusive avec plusieurs firmes locales et internationales.
PUBLI-INFORMATION
C’est un jour de Novembre 1984 que l’aventure du Nana Bouba Group démarre avec une échoppe à Yaoundé. La persévérance du Fondateur et Président M. Nana Bouba Djoda permet à l’établissement de devenir quelques années plus tard en société Alimentaire du Cameroun (Soacam). La recherche permanente de la qualité, la disponibilité et la proximité permettent à l’empire d’implanter plusieurs industries agroalimentaires notamment la savonnerie, l’huilerie, les boissons gazeuses, l’eau minérale, la tomate et bien d’autres. Le groupe NBG implanté à Douala est l’une des grandes réussites des entreprises locales de l’entreprenariat local camerounais.
LL’IMMOBILIER ET LES BTP BERNI SA
Etre le bâtisseur de référence des promoteurs du développement du secteur public et privé de la sous région. La construction de deux usines, des salles de classe et des villas ont déjà permis à Berni de se positionner en 2017 comme un acteur de référence.
SCI KRINA
L’immobilier du groupe est géré par la société Immobilière Krina. Elle détient et gère de nombreux titres fonciers appartenant au groupe : des terrains nus et des immeubles bâtis situés sur l’ensemble du territoire Camerounais.
LA A FONDATION NANA BOUBA
LES CHIFFRES CLÉS EN 2015 en F CFA EMPLOIS DIRECTS
SOCIÉTÉS
CHIFFRES D’AFFAIRES
SOACAM
80 248 693 686
442
AZUR
46 961 407 282
772
SAGRI
3 038 861 906
32
NABCO
4 992 021 886
226
La fondation regroupe toutes les activités caritatives de NBG. Elle œuvre dans l’éducation, la culture et la lutte contre la pauvreté.
AZUR SA
Première unité industrielle du groupe, AZUR SA est spécialisée dans la fabrication du savon de lessive, de l’huile raffinée et de la glycérine. L’accent mis sur la qualité des produits et l’efficacité du service de distribution a permis à la marque de Savon Azur d’être le leader sur le marché national, de s’imposer également au Tchad et d’être présent dans tous les marchés de la Cemac.
IBI SA
L’unité de fabrication de savon de lessive implantée dans la Sanaga Maritime est exclusivement dédiée à l’export pour satisfaire la croissance de la demande et la diversité des habitudes de consommation.
SAGRI SA
Implantée à Bomono dans le Mungo, elle a été lancée en 2011. SAGRI produit dans son usine dotée d’une technologie de pointe du concentré de tomate sous la marque Neima. La firme projette de produire du double concentré à partir d’une culture de tomate fraîche.
NABCO SA
Lancée en 2011 et implantée à Ombé au pied du Mont Cameroun, Nabco produit depuis 2014 des boissons gazeuses sous la marque Vigo et de l’eau minérale naturelle sous la marque Opur depuis 2015. Opur est la boisson officielle de la CAN féminine 2016 et de toutes les sélections nationales de Football au Cameroun depuis le 14 juillet 2016.
L’AGRICULTURE GREENFIL SA
Greenfil est une société agricole principalement axée e sur la culture du palmier à hu uile créée en 2013. Implantée au Littoral dans le Nkam. Elle a pour objectiff fi finall lla sécurisation des approvisionnements des Usines Azur et IBI, tout en garantissant la provenance éco-responsable de l’huile de palme
Biochimiste de formation, passé par l’ESSEC (Paris), M. Abbo dirige NBG depuis 2014. Il a participé à la création de la première unité industrielle du groupe. En 2017, « Nana Bouba Group compte renforcer ses positions dans ses métiers de producteur et distributeur de produits d’alimentation et d’hygiène et s’ouvrir davantage à l’international. Chacune de nos affaires devra être une réponse juste aux attentes de nos populations dans leur quête de bien être ».
M.Mohamadou Nana Bouba, Directeur Général du pôle industriel de NBG
Arrivé au groupe NBG comme contrôleur de gestion en 2008, Mr Mohamadou Nana Bouba occupera divers postes de responsabilités jusqu’en 2016 date à laquelle iil a été porté au poste de Directeur G Général du pôle industriel. Son ambbition de développer une stratégie dde déploiement et d’intégration ll’amènera à mettre sur pied plussieurs projets (Palmeraie, extension rraffinerie, usine savonnerie pour ll’export....)
M M. Hamidou Nana Bouba, Directeur Général du pôle distribution de NBG
Directeur général de SOACAM depuis 2015, où il est arrivé trois ans plus tôt, M. Hamidou Nana Bouba compte cette année asseoir le leadership de la société et développer la distribution moderne, comme cela a commencé en 2016 avec l’ouverture d’un espace de 600 m2 à Bonapriso, à Douala. « En optimisant la gestion de SOACAM et en élargissant notre présence sur le terrain, nous visons l’augmentation des marges de nos partenaires et leur fidélisation, dans un secteur de plus en plus concurrentiel. »
SAOCAM BUILDING
Marché Congo 3rd floor PO BOX 3031 – Douala, Cameroon Phone Fax: (00237) 233 42 17 16 Informations@nanaboubagroup.com www.nanaboubagroup.com
SMG - DIFCOM
LE PÔLE INDUSTRIEL
M. Abbo Amadou, Directeur Général de NBG