Cameroun L’État contre internet
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de Jeune Afrique
HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 57e année • n° 2935-2936 • du 9 au 22 avril 2017
Dossier Afroféministes et fières de l’être !
Sahel Ag Ghaly, mort ou vif
Tunisie La saga Celtia
BÉNIN
Des promesses
aux projets Spécial
20 pages
ALGÉRIE-MAROC
Chiens de faïence
Un soldat marocain scrute le no man’s land depuis le fort de Guerguerat, le 29 mars.
Depuis l’entrée du royaume au sein de l’Union africaine, la tension entre les deux frères ennemis du Maghreb ne cesse de croître. Jusqu’où ira-t-elle ? Enquête à Alger, Rabat et Guerguerat. ÉDITION INTERNATIONALE ET MAGHREB & MOYEN-ORIENT
France 6 € • Algérie 360 DA • Allemagne 8 € • Autriche 8 € • Belgique 6 € • Canada 11,90 $ CAN • DOM 8 € • Espagne 7,20 € • Éthiopie 95 birrs • Grèce 8 € Italie 7,20 € • Luxembourg 8 € • Maroc 40 DH • Mauritanie 2000 MRO • Norvège 75 NK • Pays-Bas 7,20 € • Portugal cont. 7,20 € • RD Congo 11 $ US Royaume-Uni 6 £ • Suisse 11,80 FS • Tunisie 6 DT • USA 13 $ US • Zone CFA 3200 F CFA • ISSN 1950-1285
Investir dans les moyens de subsistance, les compétences et la sécurité alimen alimentaire
Ci-dessus : rizière d’Olam au Nigeria À droite : marque Tasty Tom en Afrique occidentale
Qu’il s’agisse de sa rizière de 10 000 hectares au Nigeria ou de son usine de transformation du cacao et de noix de cajou à la pointe de la technologie en Côte d’Ivoire, Olam investit en Afrique depuis plus de 25 ans. Aujourd’hui, nous sommes présents dans 24 pays, dans lesquels nous achetons des produits agricoles (coton, sésame, café...) à 2,5 millions de petits exploitants. Nos 31 usines de transformation réparties sur le continent transforment la majeure partie des matières premières que nous achetons en ingrédients à valeur ajoutée destinés à l’exportation et à la consommation locale. Mais ce n’est pas tout : nous sommes également un acteur majeur de la meunerie en Afrique puisque nous fournissons les boulangers locaux en farine et nous sommes responsables de nombreuses grandes marques alimentaires comme Tasty Tom, Royal Aroma (riz), Kingkrackers, Mama Gold, Bua (pâtes) et Dona (huile de palme). Au total, 15 000 employés et 23 000 saisonniers et contractuels nous aident à atteindre nos objectifs. Ils sont à l’origine de notre succès et de notre foi inébranlable dans le potentiel de l’Afrique.
Olam, né en Afrique, fidèle à l’Afrique. Pour plus d’informations, visitez le page olamgroup.com et suivez-nous sur Twitter @Olam
Agriculture
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RENAUD VAN DER MEEREN/EDJ
Focus
Maraîchage La récolte du succès En dix ans, la production de fruits et légumes a grimpé de 50 % en Afrique francophone. Résultat : des économies au niveau local et d’importantes recettes à l’exportation. MARION DOUET
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n Afrique francophone, la production de fruits et légumes a progressé de plus de 50 % en dix ans (entre 2004 et 2014), selon des statistiques de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Soit pas moins de 43 millions de tonnes pour l’Afrique de l’Ouest et 18 millions pour l’Afrique centrale, grâce notamment à une augmentation des surfaces cultivées (+ 4 millions d’hectares sur la période). Cette forte progression concerne aussi bien les cultures produites pour satisfaire les marchés locaux, majoritaires, que celles destinées aux exportations, qui représentent moins de 10 % des volumes dans chaque pays. Ainsi, la quantité de JEUNE AFRIQUE
mangues ivoiriennes expédiées en Europe a augmenté de près de 50 % en 2016 tandis que le Sénégal annonce s’être rapproché de l’autosuffisance dans la culture des oignons et des pommes de terre, avec pour cette dernière une production de près de 90000 t pour une consommation annuelle de 95 000 t. « Il y a un développement important du maraîchage, comme on l’observe au Sénégal, dont le climat est très favorable et où un système logistique efficace a été mis en place », confirme Hubert de Bon, chercheur spécialiste de ce secteur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad). Pourquoiuntelengouement?Avanttout parce que ces cultures portent la promesse
Les surfaces cultivées ont augmenté de 4 millions d’hectares entre 2004 et 2014 (ici au Cameroun, près de Bafoussam).
d’importantes recettes, mais aussi d’économies. À l’export, elles représentent des entrées de devises, souvent complémentaires à celles des grandes cultures de rente comme le cacao, l’arachide ou le coton. Des revenus qui ne sont pas soumis aux secousses spéculatives des marchés mondiaux, car les prix des fruits et légumes sont globalement stables. Quant aux récoltes vendues localement, elles permettent de limiterd’autantlesimportationsprovenant de pays extérieurs à la zone CFA, donc les sorties de devises. Le développement du maraîchage sert « les objectifs d’autosuffisance alimentaire, notamment sur les fruits et légumes de grande consommation comme les pommes de terre », note Macoumba Diouf, chargé du maraîchage au ministère sénégalais de l’Agriculture. Conscients de cet enjeu, les États prennent des mesures pour faciliter la commercialisation des productions nationales, telles que le blocage des importations en période de récolte, comme au Sénégal, pour préserver la production N 0 2935-2936 • DU 9 AU 22 AVRIL 2017
Focus d’oignons, ou encore le développement d’infrastructures permettant d’étendre les périmètres cultivés, comme en Côte d’Ivoire. « Dans notre pays, les fruits et légumes sont avant tout destinés à la consommation locale. Dans le contexte de changement climatique, nous avons donc mis en place un programme d’irrigation totale pour pouvoir produire en toutes saisons », souligne Nouhoun Coulibaly, directeur général de la planification au ministère ivoirien de l’Agriculture. VISIBILITÉ. Pour les producteurs, le mar-
SYLVAIN CHERKAOUI POUR JA
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À Dakar, l’entreprise Safina récolte et trie les mangues destinées à la France.
ché export reste cependant le plus intéressant. « Sur la pastèque, par exemple, on gagne trois fois plus, soit 1 000 F CFA à l’export, contre 300 quand nous vendons aux commerçants locaux, sauf en période de forte demande, comme le ramadan », explique Hamidou Kane, de la coopérative sénégalaise Delta Prim. Pour cette structure, qui produit aussi des melons et des courges butternut dans la région de la vallée du fleuve Sénégal, près de Saint-Louis, l’export offre également une meilleure planification de la production sur l’année. « Ce sont des contrats qui courent sur plusieurs mois, ce qui nous donne de la visibilité et nous permet de mieux rentabiliser les parcelles », ajoutet-il en marge du Salon de l’agriculture de Paris, où il est venu faire le plein de contacts, après avoir participé à la foire Fruit Logistica de Berlin quelques jours plus tôt. La répartition binaire des productions, avec, d’un côté, celles destinées au marché local et, de l’autre, celles qui seront exportées, est en pleine évolution. Dans les grands centres urbains, les classes moyennes sont à l’origine d’une demande nouvelle en matière de choix, de prix, de qualité et de modes de consommation. Elles boostent la part des supermarchés dans le secteur de la distribution, jusque-là dominé par le secteur informel. « Il y a une
clientèle qui recherche des produits de achats locaux, comme au Congo, avec par exemple l’installation récente des qualité équivalente à ceux qui sont exportés. Ce marché reste étroit, mais il connaît Domaines de Djeno, près de Pointe-Noire [600 t d’aubergines, choux, courgettes, une progression ces dernières années, par exemple d’environ 30 % par an pour les carottes, melons et autres salades prévues cette année]. » bananes », observe Jean-Marc Gravellini, vice-président Afrique du groupe français Compagnie fruitière. BATAILLE. À leur tour, les exportateurs Pour le moment, l’essentiel des pros’intéressent peu à peu à cette demande ducteurs n’a pas accès à ces circuits de locale. Depuis deux ans, Compagnie distribution : la production de fruits et fruitière s’est implantée en Côte d’Ivoire, légumes est très majoritairement assuoù elle commercialise des produits rée par des milliers de petits exploitants, maraîchers (issus en partie d’exploitauniquement tournés vers le marché tions tierces). « Il s’agit pour nous de informel. « Jusqu’ici, les petits volumes, environ petites exploitations ne 1 000 t aujourd’hui, mais La pastèque les niveaux de rémunénous garantissaient pas ration sont tout à fait de production suffisamse vend trois satisfaisants », explique ment régulière en qualité fois plus cher à et en quantité, tandis que Jean-Marc Gravellini, qui l’export que sur les sociétés d’export, les compte parmi ses clients le marché local. grandes fermes, n’étaient le groupe Carrefour, pas conçues pour nous installé depuis un an à Abidjan et qui projette approvisionner », explique Gérard Blin, directeur alimentaire de d’ouvrir prochainement d’autres magaMercure International, qui exploite la sins sur le continent. Les perspectives ouvertes par ce marfranchise Casino en Afrique francophone. ché local grandissant sont d’autant plus « Pour servir les supermarchés urbains, les attrayantes que la bataille pour les parts filières maraîchères souffrent, dit-il, d’un manque d’organisations coopératives et de marché se fait plus rude en Europe. d’exploitations de taille intermédiaire. Non seulement les tomates cerises sénéNéanmoins, des initiatives apparaissent galaises de la Compagnie fruitière voient et nous permettent de développer les leur « fenêtre commerciale se réduire » à quelques mois par an (en raison de l’explosion de la production sous serre au QUAND LA COMPAGNIE FRUITIÈRE SE MET AU VERT norddelaMéditerranée),mais,surtout,ses bananes font face à la concurrence granace à une demande croissante en Europe, le groupe Compagnie fruitière développe son offre bio, voire bio-équitable, pour ses productions destinées à dissantedespaysd’Amériquecentrale.«En effet, les “bananes dollar”, beaucoup moins l’export. « C’est une tendance forte, un marché qui se développe. Les chères grâce à des économies d’échelle, consommateurs sont attentifs à la qualité, aux conditions de production et à leur sontdemoinsenmoinstaxéesàleurentrée impact environnemental et social », explique Jean-Marc Gravellini, vice-président en Europe, et c’est très préoccupant », Afrique du groupe. Au Ghana, le label bio-équitable a été obtenu pour les explique-t-il. De quoi menacer le modèle bananes, tandis qu’au Cameroun la certification fairtrade concerne une grande de la Compagnie fruitière, pensé pour partie de ses exploitations. Des schémas que la compagnie entend développer de l’export grâce à un accès sans barrières plus en plus, passant de 20 % de bio actuellement – avec environ cinq ans douanières au marché européen. M.D. d’expérience – à 50 % dans les années à venir.
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JEUNE AFRIQUE
Agriculture
Stratégie À Madagascar, Givaudan veut tirer le meilleur du girofle Edram discute avec Roger et James des moyens d’améliorer la qualité de la production, du prix d’achat qu’il peut leur offrir, ainsi que des quantités qu’il est prêt à leur acheter de façon régulière. « Pour les paysans de la région, qui possèdent tous des girofliers sur leurs plantations, l’essence fournit un revenu d’appoint, notamment lors des périodes de soudure, quand les greniers à riz sont vides », explique-t-il, insistant sur la différence entre l’essence et le clou de girofle, le bouton floral du même arbre récolté une fois l’an, en novembre, et vendu sur un autre marché.
Pour sécuriser son approvisionnement, le leader mondial des parfums investit dans les installations malgaches qui distillent cette essence rare. Reportage.
PHOTOTAKE/TETTONI/BSIP
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our parvenir au petit village d’Ambodilaza, situé à quelque 110 km de Toamasina, au nordest de Madagascar, Roger et son fils James, accompagnés de leur famille, ont marché durant cinq heures depuis leurs plantations. Dans leurs baluchons, des feuilles de giroflier qu’ils comptent faire distiller dans un alambic traditionnel installé dans ce coin de brousse, noirci par les nombreuses cuissons au feu de bois. Pas moins de seize heures de disLa plante contient de l’eugénol, qui entre dans tillation du mélange de feuilles la composition de nombreuses fragrances. et d’eau seront nécessaires – de la veille au petit matin, quand la touche à sa fin. La vapeur dégagée par température est le plus fraîche – pour le mélange passe dans l’alambic, où elle produire 4 à 5 litres d’essence de girofle. Sur cette quantité, un litre sera reversé se condense, refroidie par l’eau acheminée de la rizière voisine par un réseau au propriétaire de l’alambic pour couvrir de tuyaux de bambous. Puis le distillat le coût de la location de son appareil. passe par une série de récipients et est Collecteur d’essence de girofle pour déversé de l’un dans l’autre, permettant le compte du suisse Givaudan, le leader ainsi de séparer par pesanteur l’essence mondial des arômes et parfums, Edram de l’eau encore présente. surveille le processus de production, qui
TOURNÉE. Le collecteur du groupe basé à Genève, originaire de la région, sillonne toute l’année à moto les pistes défoncées de la zone de Vavatenina – où se trouve Ambodilaza – pour tisser des liens avec les cultivateurs et les propriétaires d’alambics. Comme lui, quatre autres collecteurs réalisent leur tournée sur une zone d’une trentaine de kilomètres le long de l’océan Indien, surnommée la Côte du Girofle, de Mahambo jusqu’à la baie d’Antongila. Si Givaudan, qui détient 25 % de part de marché dans le domaine de la parfumerie, s’intéresse autant à cette essence de girofle, c’est que cette dernière contient une substance
Agriculture : trouver l’équilibre entre la mobilisation du secteur privé et la responsabilité des États François Burgaud, Président de l’Adepta, représente 240 entreprises françaises, professionnels des secteurs agricoles et agroalimentaires, capables de répondre à tous types de projets d’équipement, de construction ou de rénovation d’unités de production agricole en Afrique. Quels sont les enjeux des économies agricoles africaines ? Nourrir près de 2 milliards d’individus, c’est le défi de demain de l’Afrique et cela nécessitera des investissements considérables. Les pays africains sont confrontés à la nécessité d’augmenter les rendements et de renforcer la transformation locale. Ils ne peuvent plus se permettre d’être des exportateurs de matières premières et des importateurs de produits alimentaires. Êtes-vous optimiste quant à l’avenir de l’agriculture en Afrique ? Nous sommes afro-réalistes ; conscients des capacités de croissance des pays de ce continent comme de la diversité de leur situation et de leur volonté de développer une industrie agro-alimentaire compétitive. L’agriculture et la sécurité alimentaire sont annoncées comme des priorités. Cette intention doit se retrouver dans des Ètats ou des bailleurs de fonds impliqués. La réussite du secteur privé est liée en effet, à des politiques publiques efficaces. Adepta, réseau d’entreprises françaises regroupées en 8 secteurs agroindustriels Industrie laitière, Élevage, Boulangerie,...
En savoir plus sur www.adepta.com
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Focus
GIVAUDAN
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TROMPERIE. « D’origine naturelle,
l’eugénol est apprécié par nos clients. Il est de bonne qualité, n’a pas d’équivalent artificiel et peut être produit à un coût relativement peu élevé », explique Renaud Favier, responsable du développement de la filière girofle à Madagascar pour Givaudan. Installé dans le pays depuis 2014, notamment pour sécuriser les approvisionnements de cette denrée rare, ce Français travaille avec ses équipes à restructurer une filière qui souffre des pratiques perpétuées par les intermédiaires et les spéculateurs. « Les prix peuvent varier considérablement, de 15 000 ariarys (environ 4,50 euros) le kilo en période de sur-offre, jusqu’à 45 000 ariarys quand l’essence de girofle se fait rare », indique Edram. Des cours en montagnes russes qui ont des effets pervers. « Quand le prix est élevé, certains cultivateurs trafiquent l’essence de girofle en la mélangeant à de l’eau, à de l’huile de palme ou à N 0 2935-2936 • DU 9 AU 22 AVRIL 2017
TABLETTES. Le groupe suisse, qui a
doté ses cinq collecteurs de tablettes tactiles et d’une application maison d’autres substances. Quand il est bas, nommée i-source, tisse sa toile dans la tout le monde arrête de venir à l’alamrégion. Il répertorie, dans une base de bic », regrette-t-il. Edram travaille en données comptant déjà 1 500 contacts, les acteurs de la filière, leur production binôme avec Omar, son magasinier basé et leurs transactions avec Givaudan. à Vavatenina, dont le rôle est de contrôler la qualité de la production – en débusParmi eux, on compte des cultivateurs, quant les tentatives de tromperie – et des propriétaires d’alambics, mais aussi de régler les paysans vendeurs. des collecteurs externes, auxquels l’enRenaud Favier, qui veut établir un treprise achète parfois des cargaisons partenariat à long terme avec ces payd’essence. Et, pour pousser jusqu’au bout la sans, souhaite que les collecteurs soient pour eux des « techniciens-conseils du logique de filière intégrée, Givaudan a décidé d’investir dans la transforproduit » avant tout et non des acheteurs opportunistes. « Nos prix mation locale, à hauteur d’achat varient. Nous ne de 10 millions d’euros Le groupe pouvons pas nous perpour un laboratoire et mettre de ne pas suivre une usine de fabrication préfinance des d’huiles essentielles à le marché, mais nous refualambics plus sons les variations brupartir de girofle récolté à performants tales, affirme-t-il. Nous Madagascar. Inaugurées pour ses en septembre 2016 préférons rester dans une fourchette raisonnable, par le président Hery plus fidèles Rajaonarimampianina, entre 29 000 et 35 000 ariaproducteurs. rys le kilogramme. Avec ces installations flambant neuves sont implantées des tarifs plus élevés que le marché quand les prix sont bas, et plus dans une ancienne palmeraie de la réduits quand ils sont hauts. » zone franche portuaire de Toamasina. Avec les producteurs les plus fidèles, Encore en phase de rodage, Givaudan notamment ceux qui sont organisés en produit une palette de 10 types d’huiles groupement, l’entreprise suisse veut essentielles expédiées directement vers ses unités de production de parfum en aller plus loin. Elle préfinance des alamSuisse. bics améliorés dont le rendement et la capacité sont bien meilleurs que ceux CHRISTOPHE LE BEC, des appareils traditionnels. envoyé spécial à Madagascar
Les feuilles sont distillées pendant seize heures.
odoriférante naturelle très demandée par ce secteur : l’eugénol. Il entre dans la composition de nombreuses fragrances que les « nez » – les créateurs d’odeurs – conçoivent dans les laboratoires de Givaudan pour les clients, les marques de parfumerie comme Chanel ou Giorgio Armani, ou de cosmétique, telles que L’Oréal.
Edram nous présente l’un de ces partenaires modèles, soutenus par Givaudan. Installé dans un village situé à une dizaine de kilomètres de la ville de Fénérive Est (Fenoarivo Atsinanana), Olivier met un alambic à la disposition d’un groupement de 20 cultivateurs. Il y a huit mois, Givaudan y a apporté des améliorations techniques, dont il vient de finir de rembourser le coût. L’appareil, désormais doté de joints renforcés – évitant les pertes par évaporation – permet de produire 6 à 7 l d’essence par distillation, soit au moins 30 % de plus qu’un alambic traditionnel. Il tourne aujourd’hui à plein régime, et sa production, en forte hausse, est désormais plus régulière. À proximité de son habitation, Olivier nous dévoile également une pépinière de 1 800 plants destinés au reboisement, afin de remplacer le bois utilisé pour le chauffage.
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