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RD Congo Face à l’Histoire

Spécial

20

pages

Gabon Jean Ping : « Je me battrai jusqu’à la mort »

HEBDOMADAIRE INTERNATIONAL INDÉPENDANT • 57e année • n° 2950 • du 23 au 29 juillet 2017

jeuneafrique.com

Tunisie 1957-2017 : le vrai bilan

La contre-enquête

Un peu moins de treize ans après l’attaque de la base française par l’armée ivoirienne, de nombreuses zones d’ombre demeurent. JA lève un coin du voile.

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COMMUNIQUÉ

L’ANAPI, UN INSTRUMENT POUR

LA RELANCE DES INVESTISSEMENTS EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO La RDC, pays aux dimensions continentales, regorge d’énormes potentialités multisectorielles nécessitant l’implication du secteur privé pour leur transformation en richesses réelles. Elle a, forte de ses potentialités, initié et opéré des réformes vigoureuses et ambitieuses en vue d’améliorer de manière considérable son environnement des affaires et ce, à la faveur de la mise en place de l’Agence Nationale pour la Promotion des Investissements, ANAPI, par la Loi n° 004/2002 du 21 février 2002 portant Code des Investissements.

En tant qu’organe technique du Gouvernement en matière des investissements, l’ANAPI est le cadre approprié pour la facilitation, l’accompagnement et la génération des investissements au pays, conformément aux missions essentielles lui assignées par les autorités du pays.

Pour accomplir ses missions de manière efficace été efficiente, l’ANAPI en sa qualité de facilitateur et accompagnateur, s’est résolument engagée dans l’assainissement de l’environnement des affaires en RD Congo et ce, au travers de divers plaidoyers menés auprès des instances compétentes, des réformes multisectorielles initiées et des rencontres de sensibilisation organisées avec les services publics opérant dans les postes frontaliers et autres structures impliquées dans le processus d’investissement. Il est prévu des mécanismes internes de protection des investissements avec notamment, la Constitution de la RDC

qui consacre la liberté d’entreprise pour tous et déclare sacré le droit de propriété et le Code des Investissements. Ce dernier garantit, entre autres, l’égalité de traitement entre les investisseurs nationaux et étrangers, l’interdiction de nationalisation et d’expropriation sans indemnisation juste et équitable, la liberté de transfert des revenus générés et le respect des droits acquis par les investisseurs. Diverses autres lois, dont le Code Minier, le Code Forestier, le Décret portant Partenariat Stratégique sur les chaines de valeur, le Code des Assurances, le Code des Hydrocarbures, consacrant des mécanismes de garantie et de sécurité des investissements installés en République Démocratique du Congo, ont été mises en place afin de faire de

la RDC, une véritable destination des investissements en Afrique. D’autres mécanismes externes de protection des investissements existent notamment : l’Adhésion de la RDC à la MIGA (Agence Multilatérale de Garantie des Investissements), à l’ACA (Agence Africaine d’Assurance), à l’OHADA (Organisation pour l’Harmonisation des Affaires en Afrique), au CIRDI (Centre International de Règlement des Différends en matière d’Investissements), à la Convention de New York pour la reconnaissance et l’exécution des sentences arbitrales étrangères et à plusieurs conventions bilatérales signées en matière de promotion et de protec-

Tél.: +243 999 925 026 - E-mail : anapirdc@yahoo.fr ou anapi@investindrc.cd

tion réciproque des investissements. La RDC est également signataire de la Convention contre la double imposition avec la Belgique. Tenant compte des mécanismes de garantie énumérés ci-haut et de la vision de développement de la RDC, l’investisseur est assuré de réaliser, avec quiétude, son projet d’investissement en RDC selon le mode opératoire de son choix : public-privé ou privé-privé. Dans le chapitre des services offerts aux investisseurs, ces derniers bénéficient des incitations douanières et fiscales diverses octroyées aux projets éligibles aux avantages du Code des Investissements via l’ANAPI, lesquels varient de 3 à 5 ans selon la zone de localisation de l’investissement.

Ainsi, grâce à l’accompagnement de l’ANAPI, tout investisseur pourrait développer avec succès son projet d’investissement en RDC et s’assurer du « win-win ». Pour de plus amples informations, l’ANAPI a mis en place son site web : www.investindrc.cd Investisseurs à l’échelle planétaire, voici le moment venu d’investir en République Démocratique du Congo.

ANAPI, Invest in DRC www.investindrc.cd

DIFCOM/DF - PHOTOS : DR.

P

ortail officiel d’accès des investisseurs en République Démocratique du Congo, l’ANAPI assure l’attraction ainsi que la promotion des investissements publics, privés et d’économie mixte en RD Congo, dans les secteurs d’activités ci-après : Agro-industrie, Industries manufacturières, Tourisme, Infrastructures, Logements sociaux, Bois et foresterie, Transport aérien, routier, maritime et fluvial, Télécommunications, NTIC, Energie et services divers.


MESSAGE

Joseph Kabila, (après son enrôlement le 28 mai 2017) autour de lui de gauche à droite : Aubin Minaku (Président de l’Assemblée nationale), André Kimbuta (Gouverneur de la Ville de Kinshasa), Néhémie Mwilanya, (son Directeur de Cabinet).

La RDC

et les grands dossiers d’actualité Mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 entre majorité et opposition, poursuite du processus électoral, rétablissement de la sécurité dans les Kasaï, action diplomatique, réformes économiques… État des lieux des cinq problématiques prioritaires en République démocratique du Congo pour le deuxième semestre 2017.


Processus de mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016

L’artère principale de Kinshasa se nomme : Boulevard du 30-Juin, en référence à la date de l’accession à l’Indépendance.

Le Président de la République Joseph Kabila Kabange avait confié la mission de bons offices à la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), consistant à obtenir l’adhésion de l’aile radicale de l’opposition - le Rassemblement - à l’Accord du 18 octobre 2016, de manière à le rendre plus inclusif. Un Accord global a été signé le 31 décembre, après d’intenses négociations, au terme desquelles les parties prenantes se sont engagées à respecter la Constitution et les lois de la République en fixant, certes, l’échéance de l’organisation des élections présidentielle, législatives et provinciales à la fin décembre 2017, mais en précisant qu’une évaluation à faire par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le Gouvernement et le Comité national de suivi de l’Accord et du processus électoral (CNSA) pourrait permettre le report des élections. Les parties ont également convenu que le Président de la République en exercice et les deux Chambres du Parlement resteraient en fonction, conformément aux articles 70 alinéa 2, 103 alinéa 2, 105 alinéa 2 et 137 alinéa 6 de la Constitution. DE LA DÉSIGNATION DU PREMIER MINISTRE ISSU DE L’OPPOSITION

Le Président Joseph Kabila et le Premier ministre Bruno Tshibala au Palais de la Nation, juillet 2017.

L’année 2018 pourra donc ouvrir la voie à la convocation des scrutins attendus en RDC.

• Apprécier consensuellement le temps nécessaire au parachèvement des élections avec le Gouvernement et la CENI. À ce jour, les tractations sont en cours pour la nomination des 28 membres du CNSA.

Poursuite du processus électoral Le cycle électoral n’ayant pas abouti à l’échéance de 2016, comme le prévoit la Constitution - et ce pour des raisons sécuritaires (la guerre contre la rébellion du M23) et économiques (baisse des recettes budgétaires, consécutives à la chute des cours des matières premières, principale source des revenus de la RDC). les autorités du pays avaient néanmoins tenu à mettre tout en œuvre en dotant la CENI des moyens nécessaires au renouvellement du fichier électoral, base de tous scrutins à venir. En l’occurrence, au regard des retards pris dans l’enrôlement des électeurs, en raison des violences provoquées par la milice « Kamwina Nsapu » dans les Kasaï, l’échéance de décembre 2017 ne pourra pas être tenue, comme l’a révélé le président de la CENI. Cependant les efforts de sécurisation de cette partie centrale de la RDC ayant porté leurs fruits, l’enrôlement pourra commencer début août, avec possibilité que la loi électorale et la loi sur la répartition des sièges soient votées fin décembre 2017. L’année 2018 pourra donc ouvrir la voie à la convocation des scrutins attendus en RDC.

Comme le stipule l’Accord du 31 décembre 2016, le Président Kabila a nommé le Premier ministre présenté par le Rassemblement. Il s’agit de Monsieur Bruno Tshibala Nzenzhe, membre de l’Udps et vieux compagnon de lutte de Monsieur Etienne Tshisekedi, Président du Conseil des sages du Rassemblement, décédé le 1er février 2017. Pour rappel, c’est Monsieur Bruno Tshibala Nzenzhe qui est le modérateur des travaux de la grand-messe de l’opposition politique de Genval, laquelle donnera naissance au « Rassemblement ». Il en sera, par la suite, son Porte-parole. DE LA MISE EN PLACE DU CONSEIL NATIONAL DE SUIVI DE L’ACCORD (CNSA) En vue de garantir la bonne application de l’Accord du 31 décembre 2016, les parties prenantes ont convenu de la mise en place d’une institution d’appui à la démocratie dénommée Conseil national de suivi de l’Accord. Ses principales attributions sont : • D’assurer le suivi du chronogramme de mise en œuvre de l’Accord. • De réaliser des évaluations régulières une fois tous les deux mois avec la CENI et le Gouvernement sur le processus électoral. • De communiquer régulièrement sur l’état d’avancement de la mise en œuvre de l’Accord. • De formuler des recommandations respectivement au Parlement, au Gouvernement et à la CENI pour la bonne exécution de l’Accord.

Enrôlement des électeurs par la CENI, à Kinshasa.

DE L’ENRÔLEMENT La refonte totale du fichier électoral voulue par les parties signataires de l’Accord est en cours. Lancé le 31 juillet 2016 dans la province du Nord-Ubangi, l’enrôlement se poursuit et, à ce jour, la Centrale électorale a déjà enregistré 35 millions d’électeurs sur les 41 millions visés. Selon les autorités de la CENI, il aurait été possible de dépasser le chiffre actuel si l’espace du Grand Kasaï n’avait pas connu de graves problèmes de sécurité dus au phénomène Kamwina Nsapu.


MESSAGE

Le Président Joseph Kabila recevant un présent d’un Chef coutumier lors de sa visite au Kasaï.

Les jeunes de Mbujimayi du Kasaï lors de l’arrivée du président Joseph Kabila.

Situation sécuritaire dans l’Espace Kasaï Provoqué par un conflit coutumier local mal négocié et transformé en terrorisme d’un genre inouï depuis l’accession de la République démocratique du Congo à l’indépendance, le phénomène Kamwina Nsapu a complètement déstructuré la société. Bureaux et symboles de l’État, établissements scolaires, centres médicaux, marchés, églises et autres lieux de culte ont été détruits, poussant les populations à se réfugier dans d’autres provinces du pays et à l’étranger (Angola). Cette situation chaotique a conduit le chef de l’État à prendre des mesures propres à rétablir la sécurité, dont la création d’une zone d’opération militaire spéciale. Il s’est aussi rendu personnellement sur le terrain, précisément à Kananga, Mbuji-Mayi et Tshikapa, en vue de consolider la paix et de réconcilier les populations locales. Les résultats obtenus dans le cadre de ces visites du chef de l’État, ainsi que des négociations entre la famille régnante du Kamwina Nsapu et les autorités ont permis la stabilisation de l’espace Kasaï. Le chef de l’État a initié la tenue prochaine d’une conférence sur la paix dans cette région du Congo. Entre-temps, pour combattre l’impunité, des procès visant indistinctement tous les auteurs des crimes sont en cours, notamment à Kananga et à Mbuji-Mayi, y compris ceux des présumés coupables de l’assassinat de deux experts des Nations Unies.

Rejetant cette démarche, les autorités de la RDC ont tout naturellement entrepris une campagne d’explication auprès des personnalités concernées, ainsi que des États membres de l’Union Africaine. À l’occasion de la 35e session du Conseil des droits de l’homme, tenue du 6 au 23 juin 2017 à Genève, la République démocratique du Congo a obtenu, grâce au soutien de plusieurs États africains et d’autres, la direction de la commission chargée d’enquêter sur les événements du Kasaï. En outre, la diplomatie congolaise a obtenu un soutien décisif des États membres de l’Union africaine sur la question des sanctions américaines et européennes contre des officiels lors du 29e sommet de l’organisation continentale, tenu les 3 et 4 juillet dernier à Addis-Abeba, auquel le Président Joseph Kabila a activement pris part. La République démocratique du Congo est respectueuse des instruments du droit international, auxquels elle est attachée. Dans ses résolutions, le Conseil de Sécurité a d’ailleurs toujours réaffirmé son attachement ferme à la souveraineté et à l’indépendance de la RDC ainsi qu’au principe de non-ingérence.

Action diplomatique Les graves exactions commises envers les droits humains et provoquées par le terrorisme dans l’espace kasaïen ont incité certains partenaires de la République démocratique du Congo à prendre des sanctions unilatérales à l’encontre des personnalités civiles et militaires, en violation flagrante des textes et règlements régissant les relations internationales. Ces partenaires en sont venus à exiger une enquête internationale indépendante en plus de ces sanctions. Joseph Kabila au milieu de ses pairs au Sommet de l’UA, Addis-Abeba, juillet 2017.

La RD Congo est respectueuse des instruments du droit international, instruments dont elle est partie.


MESSAGE

La libéralisation du secteur des assurances constitue une réforme capitale pour la structuration et la dynamisation de l’économie congolaise.

Dans l’ambition mise en lumière par le Plan National Stratégique de Développement (PNSD) document décrivant sa vision sur le développement économique du pays -, le chef de l’État renouvelle son objectif de faire de la République démocratique du Congo un pays émergent à l’horizon 2030, dans la perspective de la pousser à se hisser au niveau de pays développé en 2050. Dès son accession au pouvoir, il a ainsi engagé plusieurs réformes, soutenues par des programmes de reconstruction des infrastructures et de modernisation du pays, visant véritablement à rentabiliser le potentiel économique de la République. La réforme relative à la libéralisation du secteur des assurances est une étape cruciale dans la mise en œuvre de cette stratégie. Amorcée en 2015 à travers la promulgation de la loi n°15/005 du 17 mars 2015 portant Code des Assurances, la libéralisation de ce secteur des assurances en RDC a effectivement pris corps en novembre 2016, avec la nomination par ordonnance présidentielle des dirigeants de l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (ARCA). Créée en janvier 2016 par le décret n°16/001 du Premier ministre, l’ARCA est l’organe de régulation et de contrôle du secteur des assurances en RDC. Elle dispose de tous les pouvoirs qui lui sont reconnus en vue d’exercer les actions prévues par le Code des Assurances. Elle veille à la protection des assurés et bénéficiaires des contrats d’assurances, à la solidité de l’assise financière des entreprises d’assurances et de réassurances ainsi qu’à leur capacité à honorer leurs engagements envers les assurés. Ses principales missions sont notamment : • D’agréer les compagnies d’assurances et de réassurance, leurs dirigeants ainsi que les professions liées au secteur. • D’autoriser la mise en circulation de nouveaux produits sur le marché. • De contrôler les entreprises d’assurances et de réassurances et les professions liées au secteur et le suivi de leurs activités. • D’étudier toutes les questions d’ordre législatif, réglementaire et organisationnel se rapportant aux opérations d’assurances et de réassurances, aux entreprises d’assurances et aux entreprises de réassurances et élaborer les projets de textes y afférents. • D’étudier toutes les questions d’ordre technique et économiques se rapportant au développement du secteur des assurances et à son organisation et à la présentation de propositions à cet effet au Ministre des Finances. • D’étudier et d’émettre son avis sur toute autre question relevant de ses attributions.

• D’accompagner les entreprises d’assurance en difficulté. La libéralisation du secteur des assurances en RDC constitue indéniablement une réforme capitale pour la structuration et la dynamisation de l’économie congolaise. Parmi des nombreux avantages qui en découleront, peuvent être cités à titre illustratif, ceux consistant à : • Favoriser l’attrait des investissements directement liés au secteur des assurances (l’installation des sociétés d’assurances et des intermédiaires) ainsi que ceux des autres secteurs, grâce une offre professionnelle et moderne des assurances par les nouvelles sociétés d’assurances. • Contribuer au développement de la classe moyenne congolaise avec la création des nouveaux emplois de qualité. • Apporter à la population congolaise une meilleure protection sociale à travers une offre des produits et services financiers accessibles. • Soutenir l’émergence de l’entrepreneuriat local grâce aux opportunités de partenariat d’affaires et/ou d’intermédiation qui seront générées. • Accroître la mobilisation des ressources financières pour le financement de l’économie. • Favoriser la mise en place d’un marché des capitaux offrant ainsi au pays une diversification des sources de financement ; • Participer l’amélioration du climat des affaires par une meilleure sécurisation des investissements réalisés en RDC.

Alors que l’ARCA s’apprête à recevoir très prochainement les premières demandes d’agrément, avec l’objectif d’octroyer les premiers agréments avant fin 2017, elle a déjà noté avec satisfaction, au terme d’une campagne de manifestation d’intérêt, que plusieurs sociétés d’assurances confirmaient leur mobilisation et leur volonté de déposer leurs dossiers dès que l’ouverture des guichets de l’ARCA sera annoncée.

PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

5 avenue du roi Baudouin - Gombe-Kinshasa - E-mail : cabinet@presidentrdc.cd - http://www.presidentrdc.cd

DIFCOM/DF - PHOTOS : PHOTOGRAPHE OFFICIEL DE LA PRÉSIDENCE

Perspectives économiques



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LE PLUS

de Jeune Afrique

ENJEUX Horizons lointains

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INTERVIEW Bruno Tshibala, Premier ministre ÉCONOMIE Le géant aux pieds de cuivre SOCIÉTÉ Balade à Bandal, au cœur de Kin

RD CONGO

Hors normes

EDUARDO SOTERAS/AFP

Un échiquier politique illisible, des élections qui une fois encore risquent d’être reportées, une dépression financière sans précédent… Face aux incertitudes auxquelles ils sont confrontés, les Congolais semblent pourtant ne pas se résigner.

JEUNE AFRIQUE

N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017



Le Plus de Jeune Afrique

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Prélude Pierre Boisselet

V

oilà maintenant neuf mois l’opposant Moïse Katumbi, candique, dans les quartiers dat déclaré, de l’arrêter s’il ose renpopulaires de Kinshasa, trer de son long exil. Il recrute dans capitale d’un pays au sous- l’entourage de Félix Tshisekedi, sol immensément riche, la survie qui peine à sauvegarder l’unité de devient plus dure chaque jour, à son parti depuis le décès de son mesure que chute le franc congo- père, l’illustre opposant, Étienne, lais. Neuf mois au cours desquels le 1er février dernier. Et c’est toute les incertitudes sur la succession la classe politique congolaise qui du président Joseph Kabila n’ont risque de s’en trouver discréditée. pas été dissipées. La Constitution lui interdit de se représenter pour Hors de la capitale, la contesun nouveau mandat. tation est parfois plus directe : la Mais, comme l’horizon, le région centrale du Grand Kasaï, la scrutin qui doit marquer son province occidentale du Kongodépart s’éloigne à mesure que les Le scrutin qui doit marquer le jours passent. Le pouvoir ne l’a pas départ de Joseph Kabila s’éloigne organisé à la date à mesure que les jours passent. initialement prévue (décembre 2016). Et l’a donc Central, et, encore et toujours, repoussé d’un an, d’un commun l’est du pays, ont vu prospérer accord avec l’opposition. Sauf ces derniers mois des rébellions, que la date de décembre 2017 réprimées, là encore, avec la plus apparaît désormais impossible à grande fermeté. Si légitimes soient tenir. Et bien malin qui peut dire, les critiques contre la méthode, ces aujourd’hui, quand aura finale- mouvements, souvent illuminés ment lieu ce scrutin, ou même si le et tribalistes, sont souvent plus président a réellement l’intention effrayants encore que les indisciplinées forces de l’ordre. de quitter son fauteuil. Le cocktail de ces deux crises, économique et politique, est bien sûr explosif. Mais le « grand soir » promis par l’opposition pour renverser la table est, lui aussi, constamment reporté. À vrai dire, celle-ci peine à mobiliser les Congolais contre le pouvoir. Lequel fait, bien sûr, tout pour l’en empêcher. Il a froidement réprimé les manifestations dans les grandes villes, en septembre et en décembre 2016, anesthésiant de ce fait la contestation de rue pour plusieurs mois. Il menace JEUNE AFRIQUE

Les Congolais, qui n’ont guère connu de paix ces deux dernières décennies, n’ont à l’évidence pas envie de voir leur pays sombrer dans une nouvelle guerre civile. Alors ils patientent avec une incroyable résilience, montant avec des bouts de ficelle des projets pleins d’ambition. C’est peut-être trop peu pour permettre à ce pays de se redresser et d’atteindre enfin son potentiel, sans équivalent sur le continent. C’est cependant assez pour survivre, en attendant des jours meilleurs. N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

ENJEUX Horizons lointains

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INTERVIEW Bruno Tshibala, Premier ministre

p. 73

POLITIQUE Être ou ne pas être dans la majorité

p. 76

Confidences de Corneille Nangaa, président de la Ceni p. 78 ÉCONOMIE Le géant aux pieds de cuivre

p. 80

La fièvre de l’or

p. 82

RANDGOLD

Résilience

Accélérateurs de particules : portraits p. 83 Numériquement vôtre p. 86 SOCIÉTÉ « Les jeunes de Kin font changer les mentalités », un entretien avec André Yoka, écrivain p. 93 Balade à Bandal

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Le Plus de Jeune Afrique

ENJEUX

Horizons lointains N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

Depuis décembre 2016, l’exécutif congolais est conduit par Joseph Kabila et un Premier ministre issu de l’opposition. Cette cohabitation peutelle tenir jusqu’à la présidentielle ? JEUNE AFRIQUE


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tourne autour d’une seule question : « Comment le franc congolais se porte-t-il aujourd’hui ? » Et la réponse est souvent la même ces derniers mois : « Très mal. » Après avoir raccroché, l’opérateur de change se rend dans sa petite agence, où il efface du tableau noir de la devanture le taux de change de la veille, déjà caduc… Chaque jour, la monnaie nationale perd de la valeur. Révolues les années de stabilité de la décennie 2000 : l’heure de la dépréciation du franc congolais est de retour. Et cela se ressent cruellement dans le portefeuille des classes moyennes, en particulier chez les fonctionnaires. « Il y a quelques mois, mon salaire mensuel de 920 000 francs congolais pouvait être converti en environ 1 000 dollars. Aujourd’hui il n’en vaut même plus 600 », confie un magistrat du parquet, désabusé. D’autant que, pour ne pas subir les fluctuations du franc congolais, les prix des loyers, du carburant comme des produits de première nécessité, mais aussi les frais de scolarité restent, eux, calqués sur la devise américaine.

JUNIOR D.KANNAH/AFP

ÉVÊQUES. Le nouveau gouvernement se dit

TRÉSOR KIBANGULA,

C

envoyé spécial à Kinshasa

est devenu un r ituel. Chaque matin, avant d’étaler quelques liasses de billets de banque sur sa table, Pitshou passe un coup de fil à l’un de ses contacts de la Banque centrale du Congo. En une minute chrono, il s’enquiert du « taux du jour ». La conversation entre ce cambiste de 43 ans, installé près de la place Victoire, à Kinshasa, et son interlocuteur

JEUNE AFRIQUE

Représentants de l’opposition (de g. à dr.): Lisanga Bonganga, FélixTshisekedi, Delly Sesanga, Christophe Lutundula et Raph Kabengele, le 1er janvier, au Centre interdiocésain de Kinshasa.

conscient de cette perte continue de pouvoir d’achat et des conséquences qui en découlent. Nommé le 7 avril par le chef de l’État, le Premier ministre, Bruno Tshibala (lire interview pp. 73-74), a annoncé un plan d’urgence de stabilisation et de relance de l’économie pour tenter de redresser la situation. Un effort budgétaire a également été consenti afin d’ajuster la masse salariale des agents et des fonctionnaires de l’État. « Il ne faut surtout pas que cette dégradation de la vie perdure. Elle pourrait aggraver le climat déjà tendu, ajoutant à la crise politique en cours une crise sociale », prévient un député, membre de la commission chargée de l’économie et des finances à l’Assemblée nationale. C’est d’ailleurs pour éviter le chaos que les évêques catholiques avaient accepté de troquer leur soutane contre le costume de médiateur de la dernière chance entre le camp du président, Joseph Kabila, et celui de l’opposant Étienne Tshisekedi, aujourd’hui décédé. Dans le cadre de ces négociationsparrainéesparlaConférenceépiscopalenationale congolaise (Cenco), un accord a été conclu in extremis le 31 décembre 2016. Ce compromis devait conduire à un partage de responsabilités pour une gestion consensuelle du pays jusqu’à l’élection du successeur de Joseph Kabila, dont le second mandat était arrivé à terme le 19 décembre sans que le scrutin ait pu être organisé. Selon les termes de l’accord, la tenue de cette élection, de même que celle des législatives et des provinciales, a été reportée à la fin de 2017. Mais, dès le 7 juillet, alors qu’il était en déplacement en Europe, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Corneille Nangaa, a annoncé, depuis Paris, « l’impossibilité d’organiser les N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017


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Le Plus de JA RD Congo

PETITS ARRANGEMENTS AVEC LE CALENDRIER 19 décembre 2016 Fin du mandat de Joseph Kabila, dont le second quinquennat avait débuté le 23 décembre 2011.

31 décembre 2016 Signature de l’accord de la Saint-Sylvestre entre la majorité présidentielle et l’opposition, sous l’égide de l’Église catholique. Il prévoit le maintien du chef de l’État jusqu’à l’entrée en fonction d’un successeur élu, ainsi que la formation d’un gouvernement élargi, dirigé par un membre du Rassemblement de l’opposition.

scrutins dans les temps et, donc, leur probable report après 2017 ». Ce qui n’a pas manqué de provoquer un tollé au sein de l’opposition, de la société civile et de la communauté internationale. BONNE FOI. Pourtant, malgré d’âpres tractations,

seule une partie de l’opposition a signé, le 27 avril, l’« arrangement particulier » avec la Majorité présidentielle (MP) et ses alliés. Le Rassemblement, plateforme désormais dirigée par Félix Tshisekedi, fils du défunt opposant historique, et par Pierre Lumbi, un proche de Moïse Katumbi, s’est retiré des pourparlers, dénonçant une violation de l’esprit et de la lettre de l’accord de la Saint-Sylvestre. Une position partagée par la Cenco, qui ne cesse d’appeler la majorité à appliquer « de bonne foi » le compromis politique trouvé en décembre. Pour l’instant, rien n’y fait. Sept mois après la fin de son deuxième quinquennat (et au bout de seize ans et demi à la tête du pays), Joseph Kabila, 46 ans, s’est au contraire replacé au cœur de l’échiquier politique. Élargissant davantage, selon un astucieux dosage, sa famille politique en confiant des postes ministériels à quelquesuns de ses détracteurs d’hier. Résultat : le bras de fer avec le Rassemblement persiste. Et la période préélectorale, qui se voulait apaisée, se révèle in fine agitée, bien loin de la décrispation politique annoncée. « Un mauvais départ », reconnaît Aubin Minaku. Pour le président de l’Assemblée nationale et

7 avril 2017

27 avril 2017

Nomination d’un Premier ministre issu de l’opposition, Bruno Tshibala.

Signature de l’« arrangement particulier », document additif portant modalités d’application de l’accord de la Saint-Sylvestre, sans le Rassemblement.

7 juillet 2017 Le président de la Ceni, Corneille Nangaa, annonce, depuis Paris, où il est en visite, le probable report des scrutins après 2017.

secrétaire général de la MP, le « manque d’humilité » des protagonistes y est aussi pour beaucoup. « Le Rassemblement a une large part de responsabilité dans cette mise en œuvre progressive et laborieuse de l’accord du 31 décembre », estime-t-il. À l’en croire, « le président Kabila aurait nommé comme Premier ministre la personne souhaitée » par ledit groupement politique si celui-ci avait accepté de lui soumettre trois candidats à la fonction. Du côté du Rassemblement, on a évidemment une tout autre lecture de la crise. « C’est Kabila, le problème ! » répète Martin Fayulu, l’un des cadres de la coalition. Candidat déclaré à la présidentielle, le leader de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecidé) soupçonne même le chef de l’État de vouloir « retarder indéfiniment l’organisation des élections en RD Congo et se maintenir ainsi au pouvoir ». Depuis près d’un an, miliciens et forces gouvernementales s’affrontent dans les Kasaï, déversant sur les routes près de deux millions de déplacés internes et des centaines de milliers de réfugiés qui fuient les exactions. La Ceni n’a d’ailleurs pas été en mesure, jusqu’à présent, de procéder à l’inscription des électeurs dans ce nouveau foyer de tensions. S’éloigne-t-on du même coup de la première possibilité d’alternance démocratique en RD Congo? Il est trop tôt pour l’affirmer. « Les élections auront bel et bien lieu ! » assure Aubin Minaku. Certes, mais quand ?

Décembre 2017 Tenue prévue, « en une séquence », des élections présidentielle, législatives et provinciales, mais… possible report des scrutins après 2017, à l’expresse condition d’une décision unanime du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA), du gouvernement et de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).


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Expert en acheminement des marchandises en République Démocratique du Congo JEAN-CHRYSO MAYEMBE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE AMICONGO EN PRÉSENCE DE JEAN-MARIE ELESSE PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION ET DU VICE-PRÉSIDENT DU CONSEIL D’ADMINISTRATION, LORS DE LA PREMIÈRE MISE EN SERVICE DE L’AUTO-GRUE BALLOTI.

La société s’occupe autant de l’acheminement des marchandises, de leur stockage et de leur dédouanement. Présente sur une grande partie du territoire congolais, elle est un acteur incontournable du secteur de Transit dans le pays. En effet, l’AMICONGO a une forte expérience de plusieurs années dans le transport des marchandises en conteneur et en conventionnel (transport en vrac) par voie maritime, aérienne, ferroviaire et routière.

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ainsi des activités de fret aérien et de voyage à Kinshasa, Lubumbashi, Goma et Bukavu.

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Boma, Matadi... La société est connue pour son savoir-faire en matière de traitement des navires ( assistance technique). Fort de cela, AMICONGO a été désignée par l’État congolais comme « agent maritime exclusif des transporteurs de produits pétroliers à l’importation et du pétrole brut à l’exportation ». Enfin, encouragée par le Conseil d’Administration que dirige Monsieur Jean-Marie Elesse, AMICONGO renoue avec le tourisme et la vente des billets d’avion de différentes compagnies aériennes, activité que la société avait suspendue ces dernières années. L’occasion de découvrir les multiples richesses du Congo.

AMICONGO assure pour ses clients toutes les formalités de dédouanement à l’import et à l’export. Avec ses agences disséminées dans presque toutes les provinces du pays, le dédouanement peut avoir lieu aussi bien au poste d’entrée qu’à la destination finale des marchandises.

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La République démocratique du Congo est le second pays d’Afrique par sa taille après l’Algérie. Elle occupe la majeure partie du bassin du fleuve Congo. Son soussol est infiniment riche en minerais utilisés dans tous types d’industries. On y trouve du cuivre, du cobalt, de l’argent, de l’uranium, du plomb, du zinc... et aussi du bois.

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AMICONGO est présente sur la quasi-totalité du territoire congolais. Un maillage exceptionnel qui lui assure une parfaite connaissance des réalités du pays. La société dispose des agences agréées en douane à Matadi, Boma, Muanda, Kinshasa, Kisangani, Goma, Lubumbashi,... pour ne citer que ceux-là. Elle s’occupe aussi de la représentation maritime dans les ports de Matadi, Boma et Banana,

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Créée en 2009, la SOFIBANQUE est aujourd’hui l’une des banques congolaises les plus solides du marché, aussi bien en direction de sa clientèle corporate et institutionnelle (banques de développement, ambassades, Etat) que des particuliers. Son Administrateur Directeur Général M. Henry Wazne, également vice-président de l’Association congolaise des banques (ACB), explique les raisons de ce succès.

Vous avez été nommé vice-président de l’ACB, que pouvez-vous nous dire sur le secteur bancaire en RDC ? Le secteur bancaire congolais a énormément évolué depuis dix ans, en termes de chiffre, de dépôt et de bilan, mais aussi de bonne gouvernance et de compliance. Aujourd’hui, nous pouvons dire que le secteur bancaire congolais, malgré l’incident de la BIAC, de la Banque congolaise et plus récemment de la Fibank (en difficulté, ces institutions ont été mises sous gestion administrative), se renforce et qu’il est de plus en plus en phase avec les bonnes pratiques de gestion internationale. Après les difficultés rencontrées par la BIAC et la Fibank, comment pouvez-vous assurer vos clients que cela ne se reproduira pas ? Généralement, les banques sur le marché apparaissent relativement stables. Je ne peux pas m’exprimer à la place des uns et des autres, mais je peux parler pour la SOFIBANQUE. Je peux donc vous dire que nous avons aujourd’hui le meilleur ratio de solvabilité de la place, le taux de rentabilité le plus élevé et le taux de créances douteuses le plus bas. Ces trois critères, fondamentaux pour une banque, nous permettent d’appréhender l’avenir plus sereinement malgré les difficultés économiques que le pays traverse.

À l’inverse des difficultés rencontrées par certains de vos concurrents, la SOFIBANQUE a été récemment agréée par la Banque Mondiale, cela est un gage de qualité important ? La SOFIBANQUE a été agréée par la Banque mondiale après la débâcle de la BIAC et un long processus de vérification, qui a démontré à suffisance que nos fondamentaux étaient solides. Au-delà de la Banque Mondiale, la SOFIBANQUE gère également des fonds de la Banque Africaine de Développement et elle est la banque exclusive d’un certain nombre d’ambassades occidentales, notamment celles de la France, de l’Espagne et de l’Italie, pour ne citer que celles là, ainsi que d’un nombre important d’ONG internationales.

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La SOFIBANQUE a contribué à hauteur de 3,5 millions de dollars d’impôts sur le revenu pour l’année 2016, c’est un chiffre plus que respectable ? Quand une banque gagne de l’argent, il est normal qu’elle paye des impôts. L’année dernière, la SOFIBANQUE a réalisé le 2e meilleur résultat net après impôt du secteur bancaire, avec le meilleur retour sur investissement de la place. L’impôt sur le revenu que nous avons payé n’est que le reflet de cette performance. C’est le travail de toutes nos équipes, de leur dévouement et de leur professionnalisme, qui ont permis ce résultat exceptionnel malgré une conjoncture difficile.

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Le Plus de JA RD Congo

JOHN WESSELS POUR JA

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POLITIQUE

Bruno Tshibala « La confrontation, c’est fini! » Le 7 avril, à la suite de l’accord selon lequel le poste devait revenir à un membre du Rassemblement de l’opposition, l’ex-secrétaire général adjoint de l’UDPS est devenu Premier ministre. Une décision qui fait perdurer les divisions au sein du parti de Tshisekedi. Et au-delà.

C

est l’un de ses proches collaborateurs qui résume le mieux l’état d’esprit du Premier ministre : « Bruno Tshibala ne doit paraître ni comme un défenseur ni comme un avocat du président Joseph Kabila. » Derrière ses lunettes noires, le successeur de Samy Badibanga semble pourtant s’accommoder de cet exercice périlleux. Âgé de 61 ans, ce natif de Ngandajika, dans l’ex-Kasaï-Oriental, sera-t-il le chef de gouvernement qui conduira le pays vers les élections générales (lire chronologie p. 70) ? Ses détracteurs en doutent, lesquels se comptent surtout au sein du Rassemblement, plateforme regroupant des partis d’opposition et des organisations de la société civile (syndicats, associations, etc.), en particulier parmi ses anciens camarades de l’Union pour JEUNE AFRIQUE

la démocratie et le progrès social (UDPS, parti de l’opposant historique Étienne Tshisekedi), dont Bruno Tshibala a été exclu, le 4 mars, après s’être désolidarisé duRassemblement pourse rallieràJoseph Olenghankoy (lire p. 77). L’intéressé, lui, y croit dur comme fer.

Après sa mort à Bruxelles, le 1er février, je suis aujourd’hui le plus légitime en RD Congo en tant que doyen des opposants congolais. Tous ceux qui s’agitent au sein du Rassemblement ou ailleurs, c’est moi qui les ai accueillis lorsqu’ils ont rejoint

Je suis le plus légitime en RD Congo, en tant que doyen des opposants. JEUNE AFRIQUE: Au sein de l’UDPS, beaucoup vous accusent d’avoir « trahi » en acceptant de vous rapprocher de la Majorité présidentielle (MP). Que leur répondez-vous ? BRUNO TSHIBALA : J’ai trente-six ans

de combat au côté d’Étienne Tshisekedi.

l’opposition. Personne parmi eux n’a fait la moitié de ce que j’ai accompli dans la lutte pour l’avènement d’un État de droit. Ceux qui ont trahi, ce sont ceux qui vont tisser des alliances contre nature avec les ultralibéraux du G7 [groupement fondé en 2015 par sept transfuges de la N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017


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Le Plus de JA RD Congo MP passés à l’opposition, qui soutient la candidature de Moïse Katumbi à la présidentielle], alors que nous, nous sommes des socialistes. Moi, je n’ai jamais trahi mes convictions. Autrement, je serais devenu ministre ou Premier ministre depuis très longtemps. Pourquoi avoir accepté de le devenir cette année ?

J’ai accepté d’être Premier ministre dans le cadre d’un accord politique qui,

conduire le pays jusqu’aux élections prévues à la fin de l’année ?

Contrairement à Samy Badibanga, je suis l’émanation d’un accord politique inclusif auquel toutes les composantes politiques et sociales du pays ont adhéré. Je promets d’offrir au peuple congolais les meilleures élections de son histoire. Les scrutins à venir doivent en effet être différents des deux récents cycles électoraux, émaillés de violences et de contestations.

Je promets d’offrir au peuple congolais les meilleures élections de son histoire. le 31 décembre, a scellé le compromis entre l’ensemble de la classe politique et des forces sociales du pays. Cet accord a reçu l’aval d’Étienne Tshisekedi avant sa mort. Aujourd’hui, la confrontation, c’est fini ! Nous sommes désormais dans la logique d’une gestion concertée de l’État. Comme le disait Charles de Gaulle: « Il n’y a pas de politique qui vaille en dehors des réalités ! »

Parlant de la tenue des élections d’ici à la fin de l’année, Joseph Kabila a déclaré qu’il « n’a rien promis ».

Le président Kabila a toujours dit et répété que nous devons aller aux élections. Avec l’accord du 31 décembre, nous tous, classe politique et forces sociales, sommes convenus de les organiser. Ce sera fait.

Le pays en a-t-il les moyens financiers ? Lorsque le président vous a nommé, vous n’étiez plus à l’UDPS. Aussi, les évêques, médiateurs du dialogue, ont qualifié votre nomination d’« entorse » à la mise en œuvre de l’accord. Vous considérezvous toujours comme membre de ce parti malgré votre exclusion ?

L’UDPS est un enfant sorti de mes entrailles. J’avais à peine 25 ans lorsque j’expliquais à mes aînés la nécessité de créer un parti d’opposition pour mieux combattre Mobutu et mettre fin à la tyrannie. C’est moi qui suis le corédacteur, avec Étienne Tshisekedi, des statuts qui régissent l’UDPS aujourd’hui. Après la mort du président du parti, personne n’a la moindre compétence pour en exclure un membre. En tant que cofondateur historique, c’est moi le gardien du temple de l’UDPS. Je m’implique désormais dans la définition des mécanismes qui permettront, lors de l’organisation du deuxième congrès du parti, de procéder à l’élection de son nouveau président. Votre prédécesseur à la primature, Samy Badibanga, n’est resté que trois mois en poste. Pensez-vous disposer d’une marge de manœuvre supérieure pour espérer N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

Organiser les élections en RD Congo n’est pas une sinécure, et le grand problème est évidemment d’ordre financier. Notre pays est un sous-continent, avec d’importants problèmes économiques. Mais mon gouvernement s’engage à financer la totalité du budget global du processus électoral, qui s’élève à 1,3 milliard de dollars, ainsi qu’à libérer les

exil et qui souhaitent rentrer au pays reviennent ! Même Moïse Katumbi, dont les affaires judiciaires ont été qualifiées de « mascarades » dans un rapport confidentiel établi par les évêques ?

Jesuisentraindeconsultercesdifférents dossiers. Il a été convenu que lorsqu’un cas est ambivalent, entre le droit commun et les infractions d’ordre politique, il appartient à la Cenco et au ministère de la Justice de se concerter pour proposer la manière de régler au mieux ces affaires. Vous héritez d’une conjoncture financière et économique difficile. Quelles sont les priorités du gouvernement pour redresser la barre ?

La situation économique est marquée aujourd’hui par la dépréciation du franc congolais, qui entraîne la hausse du coût de la vie. Nous avons mis en place un plan d’urgence de stabilisation et de relance de l’économie. Il s’agit d’une série de mesures pour lutter contre l’instabilité monétaire, la corruption, la fraude fiscale, etc. À court terme, ces mesures doivent produire des résultats à même d’améliorer les conditions de vie de notre population. D’ailleurs, le volet agricole de ce plan est déjà engagé : nous disposons d’une enveloppe de 750 millions de dollars pour financer des projets à travers le pays. Sur le plan sécuritaire, depuis plusieurs mois, le Grand Kasaï est le théâtre de violences et de tueries. Comment rétablir la paix dans cette partie du pays ?

Nous allons tout mettre en œuvre pour pacifier rapidement le Kasaï. moyens nécessaires pour permettre à la Ceni [Commission électorale nationale indépendante] d’accomplir son devoir. Et si nous n’arrivons pas à réunir l’ensemble des ressources nécessaires, nous n’hésiterons pas à nous adresser à nos partenaires traditionnels. Comment comptez-vous vous y prendre pour apaiser le climat politique ?

Un grand effort a déjà été fait. Des cas emblématiques de prisonniers politiques ont été réglés, d’autres sont sur le point de l’être. Que ceux qui sont encore en

La situation dans le Kasaï est désormais sous contrôle. Les milices Kamuina Nsapu sont démantelées et leur capacité de nuisance est considérablement réduite. Je suis moi-même originaire du Kasaï et, ayant tiré les leçons de l’insécurité dans l’Est, je me suis engagé à tout mettre en œuvre pour pacifier rapidement cette partie du territoire national. Le Kasaï est déjà confronté à des défis de développement, il n’est pas acceptable d’y ajouter des problèmes sécuritaires. Propos recueillis à Kinshasa par TRÉSOR KIBANGULA JEUNE AFRIQUE



Le Plus de JA RD Congo

Être ou ne pas être dans la majorité Pendant cette année de transition, quelques personnalités ont été appelées à cogérer le pays. Elles considèrent n’avoir ni trahi ni quitté l’opposition. Sur la question, les avis sont partagés.

C

râne rasé de près, costumecravate impeccable, regard filant droit vers les passants. Sur la grande affiche posée au croisement des avenues de la Justice et de Kisangani, Thomas Luhaka esquisse un léger sourire pour accompagner son appel à l’enrôlement massif des Kinois. En filigrane, le ministre congolais des Infrastructures, des Travaux publics et de la Reconstruction réaffirme surtout son nouveau positionnement politique. Il paraît bien loin le temps où l’ancien secrétaire général du Mouvement de libération du Congo (MLC, parti de JeanPierre Bemba) entrait dans l’arène pour s’attaquer à l’exécutif. Bombardé à la fin de 2014 vice-Premier ministre, chargé des Postes et des Télécommunications, l’ancien président de l’Assemblée nationale a alors mis de l’eau dans son vin. Un remaniement technique et deux

gouvernements plus tard, si Luhaka a perdu en préséance protocolaire, il n’en demeure pas moins au sein de l’exécutif et reste considéré comme un nouvel allié de la Majorité présidentielle (MP). « Tous

pour la cohésion nationale (MNC) a pris part en juin 2016 aux travaux des forces politiques et sociales acquises au changement, réunies à Genval (Belgique), qui ont donné naissance au Rassemblement. Nommée ministre des Droits humains au sein Il paraît bien loin le temps où du gouvernement de Samy Thomas Luhaka entrait dans Badibanga, le 19 décembre, l’arène pour s’attaquer à l’exécutif. et reconduite dans celui de Bruno Tshibala, le 9 mai, les opposants d’hier qui, comme Thomas elle a une tout autre lecture de la recomLuhaka, ont rejoint l’équipe gouverneposition politique en cours en RD Congo, mentale n’ont fait que renforcer la MP et, considérant que « l’opposition et la majopar conséquent, affaiblir l’opposition », rité sont désormais coresponsables » de commente un ancien ministre. la gestion de l’État. « On ne pouvait plus continuer à suivre le Rassemblement, qui s’adonnait à la surenchère et s’est RECOMPOSITION. Un avis que partagent nombre d’observateurs mais que réfute laissé radicaliser par le G7 [groupement Marie-Ange Mushobekwa. Fille d’un fondé par sept transfuges de la MP pasancien commissaire du peuple (député sés à l’opposition et soutenant Moïse sous Mobutu), la chef du Mouvement Katumbi], qui voulait embarquer tout le

Vital Kamerhe Pressenti en décembre pour être Premier ministre, le leader de l’Union pour la nation congolaise (UNC) a dû déchanter. Dans l’actuel gouvernement, son parti ne détient plus qu’un portefeuille – avec Pierre Kangudia, au Budget – alors que c’est grâce à lui que les pourparlers de la Cité de l’OUA entre la famille politique du président Joseph Kabila et une frange de l’opposition ont pu se tenir. Aujourd’hui, nombreux reconnaissent qu’il faut « récompenser le sacrifice de Kamerhe ». Cela pourrait-il passer par sa désignation à la présidence du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA), dont on attend l’installation depuis le mois de mai? « Depuis la mort d’Étienne Tshisekedi, Vital Kamerhe est le seul homme politique à même de jouer ce rôle et de conduire le pays vers de bonnes élections », répète-t-on dans l’entourage de l’ancien président de l’Assemblée nationale.

VINCENT FOURNIER/JEUNE AFRIQUE

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T.K. N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

JEUNE AFRIQUE


Hors normes

Oly Ilunga

monde dans ses règlements de comptes avec le président Joseph Kabila », argumente la ministre depuis son bureau de la Gombe. Le G7 et l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) de feu l’opposant historique Étienne Tshisekedi constituent les deux principaux piliers du Rassemblement, autour desquels gravitent d’autres forces et personnalités politiques, à l’instar du député Martin Fayulu, président d’Ecidé et candidat déclaré à la présidentielle. Signataires de l’accord de la SaintSylvestre,lesmembresduRassemblement n’ont pas adhéré à l’« arrangement particulier » sur le partage des responsabilités conclu entre le camp de Kabila et une partie de l’opposition. À commencer par Bruno Tshibala, ex-secrétaire général adjoint de l’UDPS et ancien porte-parole du Rassemblement, nommé Premier ministre (lire pp. 73-74) et, dans son sillage, les autres « opposants d’hier » qui ont intégré son gouvernement le mois suivant.

Loin des manœuvres politiciennes, ce médecin a posé ses valises au ministère de la Santé publique après avoir démissionné du conseil d’administration des Cliniques de l’Europe – établissement bruxellois où se soignait Étienne Tshisekedi, dont il était très proche – pour « faire profiter son pays de son expertise », insiste‑t‑on dans son entourage. Il a intégré le gouvernement de Samy Badibanga en décembre 2016 et a été reconduit dans ses fonctions en mai. Titulaire d’un doctorat en santé publique de l’Université catholique de Louvain (UCL, Belgique) et détenteur, entre autres, d’un diplôme de la Harvard Business School (États-Unis), ce « parent d’Edem Kodjo », comme le surnommait Tshisekedi en raison de sa ressemblance physique avec l’ancien Premier ministre togolais, a déjà remporté une première bataille en tant que ministre : celle contre le virus Ebola, rapidement circonscrit et maîtrisé à la mi-avril, à Likati, dans le nord-est du pays. DR

CONTREPOIDS. Ces derniers ont-ils

T.K.

Joseph Olenghankoy Dissident du Rassemblement et président des Forces novatrices pour l’union et la solidarité (Fonus), Joseph Olenghankoy se tient en embuscade. À l’instar de Vital Kamerhe, il convoite la présidence du Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA). Dans cette course, il a le soutien de son allié, Bruno Tshibala, le Premier ministre (lire pp. 73-74). Surtout, « Olenghankoy est souple », confie un proche du président Joseph Kabila. Traduction : il ne fera pas de l’ombre à l’action du chef de l’État pendant cette période de transition. T.K.

GWENN DUBOURTHOUMIEU POUR JA

pour autant suffisamment de marge de manœuvre pour influencer les décisions de l’exécutif ? Bob Kabamba n’en croit rien. « Ils n’ont la main ni sur les finances ni sur les secteurs sécuritaires : ils ne vont fonctionner que selon le bon vouloir du président Kabila », explique le politologue, professeur de science politique à l’université de Liège, qui suit de près l’actualité de son pays natal. Pour surveiller l’application du compromis politique, il ne reste donc plus à l’opposition que le Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral (CNSA), instance prévue par l’accord de la Saint-Sylvestre. Joseph Kabila avait promis sa mise en place « dans la foulée » de la formation du nouveau gouvernement. Trois mois plus tard, la structure n’est toujours pas fonctionnelle. « Pourtant, c’est aujourd’hui le seul contrepoids : le CNSA aura par exemple la compétence de vérifier la fiabilité du fichier électoral. Ne pas le mettre en place répond à la stratégie de retarder délibérément la tenue des élections », déplore Molendo Sakombi, conseiller de Vital Kamerhe (lire p. 76), qui espère toutefois que son champion sera bientôt désigné pour prendre la tête de cette instance. Mais le camp Kabila l’adoubera-t-il enfin ? Rien n’est moins sûr. TRÉSOR KIBANGULA JEUNE AFRIQUE

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Le Plus de JA RD Congo Dans son bureau, à Kinshasa.

GWENN DUBOURTHOUMIEU POUR JA

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ÉLECTIONS

Corneille Nangaa

Président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni)

« Un calendrier précis sera publié avant décembre »

P

endant longtemps, ce fut un secret de polichinelle. Aujourd’hui, Corneille Nangaa, 46 ans, n’exclut officiellement plus l’hypothèse d’un report des scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux, qui n’auront probablement pas lieu avant la fin de 2017, « en une séquence », comme l’a pourtant prévu l’accord de la SaintSylvestre (lire chronologie p. 70). Le président de la Ceni dit ne pas s’écarter pour autant de l’esprit du compromis conclu le 31 décembre 2016. Il s’en est expliqué au début de juillet, où il a, dans les jardins d’un hôtel parisien, donné rendez-vous à JA. Alors qu’à Kinshasa le Rassemblement de l’opposition l’exhorte à rendre son tablier, Nangaa paraît serein et confiant. Après tout, en matière électorale, c’est lui le boss. Premier responsable, il encaisse les coups. C’est sa façon de « gérer les passions des politiques » pour avancer, dit-il, satisfait d’avoir déjà pu enregistrer plus de 32 millions d’électeurs. JEUNE AFRIQUE : Quand le pays disposera-t-il d’un fichier électoral fiable ? CORNEILLE NANGAA: La détermination

ducorpsélectoralavancebien.Nousavons atteint le chiffre de 32,75 millions d’électeurs inscrits, mais nous n’avons pas pu N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

lancer comme prévu l’opération d’enrôlement au Kasaï et au Kasaï-Central à cause du phénomène Kamuina Nsapu. Lorsque les politiques avaient fixé au 31 juillet la fin de l’inscription des électeurs, personne n’avait pensé que les conditions sécuri-

de la Saint-Sylvestre. « Le Conseil national de suivi de l’accord et du processus électoral [CNSA], le gouvernement et la Ceni peuvent unanimement apprécier le temps nécessaire pour le parachèvement desdites élections », précise le texte. Nous allons donc rester dans ledit accord pour respecter le choix des acteurs politiques et pour trouver les voies et moyens de déterminer le délai convenable pour la tenue de ces scrutins. Ne craignez-vous pas qu’un énième report ravive les tensions, comme en 2016 ?

Il n’y a pas de raison. Le pire est derrière nous. En 2016, nous étions dans l’incertitude. Aujourd’hui, nous avons une feuille de route, l’enrôlement est en train de se clôturer, et le calendrier des scrutins sera publié avant décembre. Lors des négociations à la Cité-de-l’OUA, vous aviez soutenu l’hypothèse de la tenue de la présidentielle en avril 2018. Est-il vrai que vous préconisez désormais l’échéance de novembre 2018 ?

À la Cité de l’OUA, la Ceni avait déjà fait remarquer aux parties prenantes que la date idéale pour organiser les trois scrutins en une séquence était celle de novembre 2018. Mais les politiques ont

Les politiques ont voulu faire mieux et réduire les délais. C’était irréaliste. taires ne nous permettraient pas de nous rendre dans ces deux provinces du pays. C’est un cas de force majeure. Les agents de la Ceni vont être déployés d’ici à la fin de juillet dans ces zones… Et ils auront besoin d’une protection. L’accord de la Saint-Sylvestre a prévu la tenue de la présidentielle, des législatives et des locales « en une seule séquence ». Est-ce la bonne option ?

Il n’appartient pas à la Ceni de revenir sur un accord dont elle n’est pas signataire. Les politiques ont opté pour que ces trois scrutins soient organisés le même jour, c’est leur choix. Il aurait fallu cependant qu’ils soient réalistes quant aux délais nécessaires pour y arriver. Beaucoup ont tendance à lire partiellement l’accord

préféré fixer l’échéance à avril 2018 tout en prévoyant, en cas d’impossibilité de tenir les délais, de la repousser de six mois. Lors du deuxième dialogue à l’Interdiocésain, ils ont voulu faire mieux et ont décidé de ramener l’échéance à décembre 2017, tout en gardant le principe de trois scrutins le même jour… Irréaliste ! Je le répète, l’essentiel est que, en décembre 2017, le pays soit plus proche des élections que jamais, puisque la liste électorale sera à jour, le corps électoral probablement convoqué, la loi sur la répartition des sièges votée et promulguée. On ne va pas tout brûler parce que, pour des raisons objectives, les scrutins n’ont pas lieu cette année. Propos recueillis à Paris par TRÉSOR KIBANGULA JEUNE AFRIQUE


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www.md-drc.com Didi MUDOGO reçoit ses prix, le 8 juin 2016, à Lubumbashi.

MD SERVICES ne se contente pas de cette «connexion» entre les entreprises et la population. En effet, sa mission est de cibler les besoins et les spécificités d’un secteur donné, d’élaborer des profils, de sélectionner les compétences et de former le personnel en conséquence. Pour ce faire, MD SERVICES a noué des partenariats avec des entreprises de renommée internationale spécialisées dans

MD SERVICES Sarl :

La solution pratique et adaptée pour une gestion du personnel axée sur le RÉSULTAT.

DIFCOM:DF - PHOTOS : DR.

f i n d e c o m ba t t re l e f l é a u d u chômage, que partage l’ensemble de nos sociétés, des experts en tous genres cherchent des solutions. Si la recette magique n’a évidemment pas encore été élaborée, ici et là, à mille lieues des cénacles officiels, l’on constate néanmoins des avancées significatives en termes de progrès social au travers de la mise en œuvre de certaines structures organisationnelles qui se livrent aux activités susceptibles de changer le cours des choses. Et changer le cours des choses, c’est prendre un problème à bras-le-corps et mettre tout en œuvre pour tenter de le résoudre. « Un problème bien posé est un problème à moitié résolu », disait le mathématicien Henri Poincaré..


Le Plus de JA RD Congo ÉCONOMIE

Le géant aux pieds de cuivre Entre la crise consécutive à la chute des cours des matières premières et la dépréciation continue du franc congolais, les indicateurs financiers ont viré au rouge.

GWENN DUBOURTHOUMIEU POUR JA

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Cathodes de cuivre dans l’usine de la Société d’exploitation de Kipoi (SEK), filiale de l’australien Tiger Resources.

L

a crise financière, qui a débuté en 2015, n’a pas fini de mettre à mal l’économie congolaise. Après une envolée à 8,5 % en 2013 et à 9,5 % en 2014, la croissance du PIB est depuis en recul constant. De 6,9 % en 2015, elle a encore chuté l’an dernier, à 2,5 %, et devrait péniblement atteindre 3 % en 2017. Comparé au taux de croissance démographique, estimé à 3 %, la croissance par habitant devrait donc être nulle. Les raisons de ce ralentissement ? Tout d’abord la baisse, depuis 2014, des cours mondiaux des matières premières, notamment du cuivre, principal produit d’exportation de la RD Congo. Après une forte plongée en 2015 et en 2016, les prix devraient légèrement remonter en 2017, comme c’est déjà le cas pour le cobalt. Mais l’impact de cette hausse ne se fera sentir que dans quelques années. Outre ces chocs exogènes liés à la conjoncture internationale, plusieurs facteurs internes ont contribué à freiner le rythme de croissance. D’une part, la chute des cours a évidemment plombé l’activité minière et, par ricochet, de nombreux autres secteurs. Dans la filière mines, seuls trois produits affichent une production en hausse, ce qui a quelque peu compensé N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

la chute des cours : le cuivre (+ 2,6 %), la cassitérite (+ 6,8 %) et la wolframite (+154 %), selon le rapport 2016 de la Chambre des mines de la RD Congo. D’autre part, l’impasse politique, liée au report des élections prévues en décembre 2016 (lire pp. 68-70), et la succession de gouvernements à l’action limitée n’ont rien arrangé. Ils ont même

contre 940 FC début janvier 2016, contre 1200 FC un an plus tard et contre 1400 FC début juillet. À ce rythme, il pourrait s’échanger aux alentours de 2 000 FC à la fin de l’année… Pour faire face à ses dépenses, l’État a utilisé tous ses dépôts et recouru aux avances de la Banque centrale du Congo (BCC), dont les réserves sont au plus bas: à trois semaines et demie, quand la norme est de trois mois. Le 17 juillet, le gouverneur de la BCC s’en est alarmé lors d’une rencontre avec les opérateurs miniers – censés rapatrier en RDC 40 % de leurs recettes d’exportation. La BCC a annoncé une vague de contrôles et une hausse du prix des amendes à partir de début août. Quelques semaines auparavant, contre toute attente, le gouvernement a quant à lui annoncé un budget de 7 milliards de dollars, soit une somme largement supérieure au projet de loi de finances pour 2017 présenté par l’ex-Premier ministre Matata Ponyo, qui s’élevait à 4,5 milliards de dollars. Un budget jugé irréaliste, car élaboré à partir d’hypothèses non fiables. Et d’autant plus illusoire que la RD Congo dispose de peu de ressources et n’a pas accès à des prêts à faible taux, n’étant plus en programme formel avec le FMI depuis 2012.

CYCLE INFERNAL. Face à la dégradation du cadre macroéconomique, le FMI, dont une mission s’est rendue début juin à Kinshasa, s’est dit prêt à soutenir la RD Congo. Une aide néanmoins assortie de conditions, au premier rang desquelles figure l’amélioration de la gouvernance économique. Ainsi l’État devra réduire le déficit Le FMI se dit prêt à soutenir le pays: budgétaire et stopper son une aide assortie de conditions financement par la BCC, au risque d’entrer dans le cycle budgétaires mais aussi politiques. infernal de l’accumulation contribué à intensifier la crise, en faisant desarriérésoud’uneinflation-dévaluation fuir les investisseurs et en gelant certains aux conséquences sociales désastreuses. projets, notamment celui du complexe La deuxième condition, d’ordre polihydroélectrique Inga III. tique, prévoit trois points : la mise en place d’un Conseil national de suivi de l’accord (CNSA), l’adoption de mesures AVANCES. Conséquence : les recettes de décrispation politique ainsi que d’un budgétaires, alimentées à hauteur de 45 % par les exportations minières, ont fortecalendrier électoral clair, avec l’engagement irrévocable de s’en tenir aux dates ment diminué. Et la RD Congo est passée d’un excédent budgétaire de 0,1 % du prévues. C’est à ce prix que la RD Congo PIB en 2015 à un déficit de 1,6 % en 2016. obtiendra une aide budgétaire et un financement pour organiser les élections. Et L’inflation a atteint 11,24 % à la fin de 2016. que le géant de l’Afrique centrale pourra Quant au franc congolais (FC), il a peut-être, enfin, retrouver sont allant. perdu près de la moitié de sa valeur en moins d’un an : 1 dollar s’échangeait MURIEL DEVEY MALU-MALU JEUNE AFRIQUE


Hors normes

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S

i le nombre de comptes est passé d’environ 50000 à 6 millions entre 2000 et 2016, répartis entre 18 banques commerciales, le total du bilan de ces établissements reste insignifiant (5 milliards de dollars) pour un pays de plus de 70 millions d’habitants. Quant au taux de bancarisation, il est nettement en deçà de la moyenne d’Afrique subsaharienne, qui se situe à 25 %. La marge de progression est donc considérable pour les banques opérant en RD Congo. Le secteur souffre d’une fragilité chronique qui a conduit deux établissements (la Biac et la Fibank) à mettre la clé sous la porte. Le passage, en 2015, du nombre de provinces de 11 à 26 n’a rien arrangé. Certaines entités issues de ce

découpage administratif n’accueillent aucune agence bancaire, faute de dynamisme économique. Dans leur stratégie d’implantation, les banques privilégient les régions minières, les grandes villes et une poignée de centres urbains dans l’est du pays. Elles misent par ailleurs sur la dématérialisation et sur des services accessibles grâce au téléphone portable, dont l’usage ne cesse de gagner du terrain dans l’ensemble du territoire. Curieusement, les Congolais sont absents de l’actionnariat des banques présentes en RD Congo (Augustin Dokolo Sanu, actionnaire majoritaire de la Banque de Kinshasa dans les années 1970, reste un cas à part), et les trois plus grandes

JOHN BOMPENGO POUR JA

UN FAIBLE SECTEUR BANCAIRE

À l’agence de la Biac à la Gombe (Kinshasa), des clients, craignant la faillite, viennent retirer leurs dépôts, le 14 avril 2016.

en matière de bilan sont détenues par des étrangers: Rawbank (famille Rawji), Banque commerciale du Congo (groupe Forrest),Trust Merchant Bank (Robert Levy). Toutefois, la montée en

puissance des grandes banques régionales panafricaines (Ecobank, Bank of Africa) risque à moyen terme de bousculer cette hiérarchie. J.-J. ARTHUR MALU-MALU


Le Plus de JA RD Congo Kibali Gold Mine, le plus grand complexe du secteur.

Forêt, seras-tu là?…

industrielle n’assure qu’une partie de la production nationale. Les orpailleurs, très nombreux, fourniraient quelque 300 kg d’or par an; d’autres sources estiment que ce sont près de 20 t d’or qu’ils sortiraient chaque année des zones alluvionnaires… Aucune donnée officielle n’existe. Diverses mesures ont d’ailleurs été prises pour contrôler et formaliser cette exploitation artisanale. C’est dans ce cadre que s’insère l’Initiative pour la traçabilité de l’or artisanal (Itoa), lancée le 19 juin. Ce dispositif, grâce à des « sachets intelligents », a pour but d’améliorer la traçabilité de l’or produit artisanalement (de l’extraction à l’exportation) et de soumettre cette activité à l’impôt. Reste à savoir comment les orpailleurs, qui travaillent dans des conditions difficiles, accueilleront ces nouvelles mesures.

Le toilettage de la filière bois et de la gestion forestière en RD Congo a commencé en 2002 avec un double objectif : remettre de l’ordre dans le secteur en assurant la pérennité du modèle de valorisation durable des ressources et protéger la forêt après le pillage lié aux conflits de la fin des années 1990, particulièrement dévastateurs dans le nord et l’est du pays. Outre le tri effectué parmi les 285 titres forestiers distribués avant et pendant les conflits à des fins purement spéculatives (sans respect de l’environnement ni des droits des populations riveraines), un moratoire interdisant l’octroi de nouveaux titres a été instauré en mai 2002, et, trois mois plus tard, un nouveau code forestier était adopté. Depuis, la régularisation des titres forestiers n’a pas été facile. À plusieurs reprises, le moratoire a même failli être levé, quand il n’a pas été purement violé. En 2015, 3 nouveaux titres, portant sur une superficie d’environ 650 000 ha, ont été accordés dans la province de la Tshopo (Nord, chef-lieu Kisangani), à deux sociétés à capitaux chinois : la Millénaire forestière (Somifor) et la Forestière pour le développement du Congo (Fodeco). Une situation dénoncée par Greenpeace dans un rapport publié mi-2016. Quinze ans après la remise en ordre dusecteur,aprèsabrogationouconversion des anciens titres et conformémentauxdispositionsducodeforestier, 57 contrats de concessions forestières ont été signés, assortis de plans de gestion validés par l’administration et de clauses sociales conclues avec les communautés riveraines. Soit une superficie de plus de 10,7 millions d’hectares. Même si l’éventuelle levée du moratoire reste soumise à conditions, son maintien n’est pas assuré, et labatailleestdoncloind’êtreterminée: selon les données du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), si la RD Congo compte encore 154 millions d’hectares de forêt tropicale, elle en perd environ 1 million tous les deux ans.

MURIEL DEVEY MALU-MALU

M.D.M.-M.

RANDGOLD RESOURCES LTD.

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La fièvre de l’or La filière est en plein essor, avec de nombreux projets d’exploration et quelques grands sites exploités, concentrés dans l’est du pays.

D

epuissixans,danslafilièreaurifère, l’exploration est en pleine expansion. Et si la production industrielle a connu un léger recul en passant de 25,8 à 22,6 tonnes de 2015 à 2016, cette baisse devrait être passagère, car elle est essentiellement liée aux difficultés opérationnelles rencontrées par l’un des principaux producteurs du pays. Le cabinet londonien BMI Research, spécialiste de la filière, prévoit d’ailleurs un rebond de la production congolaise jusqu’en 2021,

et chinois, ainsi que quelques Congolais Actuellement, quatre sociétés se partagent laproductionindustrielle,concentréedans l’est du pays : Kibali Gold Mine – constituée par AngloGold Ashanti, Randgold Resources et Sokimo –, qui exploite la mine de Kibali, dans le Haut-Uélé; Mongbwalu Gold Mines, joint-venture entre le congolais Fimosa Capital et Sokimo, qui opère dans l’Ituri ; Banro Corp. compte quant à lui deux filiales, Twangiza Mining, dans le Sud-Kivu, et Namoya Mining, dans le Maniema.

Quatre sociétés se partagent la production industrielle, qui a atteint 22,6 tonnes en 2016. qu’il attribue à une remontée des cours, conjuguée aux projets d’investissements envisagés par des sociétés minières. LEADERS. C’est dans la partie orientale du

pays,duHaut-UéléàlaLualaba,enpassant par l’Ituri, le Sud-Kivu et le Maniema, que sont concentrés les gisements aurifères de RD Congo. L’activité industrielle y est réalisée par une quinzaine de sociétés, malgré l’insécurité qui règne dans certaines localités, sans parler de l’incertitude qui plane sur la présidentielle. Parmi elles, les leaders sont les canadiensKiloGoldminesetBanroCorporation (qui compte quatre filiales dans le pays), le sud-africain AngloGold Ashanti et le britannique Randgold Resources. Dans leur sillage, on compte plusieurs juniors australiennes, des opérateurs mauriciens N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

TRAÇABILITÉ. L’exploitation

JEUNE AFRIQUE


Hors normes INITIATIVES

Accélérateurs de particules Chefs d’entreprise ou responsables associatifs, chacun dans leurs créneaux respectifs, tous avec un fort tempérament, ils font bouger l’économie et les habitudes. Portraits. Issa, qui en est le directeur chargé des finances et du développement. AIS commence ses activités dans l’approvisionnement des compagnies pétrolières en matériels de forage et de construction de puits, avec un investissement de départ de 500 000 dollars. Très rapidement, « l’entreprise a bénéficié de la politique de local content [“contenu local”] mise en œuvre par les autorités angolaises en vue de promouvoir l’entrepreneuriat national », reconnaît l’homme d’affaires. En 2011, la PME se diversifie dans la gestion des services techniques, notamment dans l’ultra-profond. « Nous intervenons au stade du forage et de la complétion. Nous procédons à l’installation des équipements et du matériel, à leur mise en service et à leur inspection », précise-t-il.

MURIEL DEVEY MALU-MALU POUR JA

PRODUITS CHIMIQUES. Parmi les clients

Christian Bin Issa Sa part de rêves Directeur d’Angola Integrated Services (AIS) et de Congo Check

E

n 2016, son entreprise, Congo Check, a décroché le marché de la numérisation du cadastre à Kinshasa. « Elle permettra d’établir la première base de données nationale sur la propriété en RD Congo, en sécurisant les titres fonciers », explique Christian Bin Issa, son directeur. Grâce à ce contrat, signé avec le ministère congolais des Affaires foncières et le gouvernorat de Kinshasa, il a pu investir dans son pays natal, où il a grandi avant de s’installer au Royaume-Uni, où il a JEUNE AFRIQUE

de la société figurent des poids lourds du secteur pétrolier tels ExxonMobil, Cobalt Angola, Sonangol, Maersk Oil ou encore Chevron. Plus récemment, AIS est monté d’un cran en se lançant dans la construction (en cours) d’une usine de fabrication de produits chimiques pour les forages et lacomplétion. Un projet qui« permettra de créer une véritable industrie pétrolière », se réjouit le patron d’AIS. La diversification de la société s’est poursuivie avec la création de Congo Check à Kinshasa, le développement de projets en Zambie dans la filière cuivre et cobalt, ainsi qu’à Maurice, dans la haute finance. Hors du continent, AIS compte aussi investir aux États-Unis, dans l’exploration-production pétrolière du golfe du Mexique. Christian Bin Issa fait donc preuve d’un bel esprit d’entreprise, qu’il voudrait voir se développer chez les Africains. « Nous

suivi des études en finances à la London Metropolitan University. C’est cependant en Angola qu’il a lancé ses activités. Parmi les clients de la société « En 2006, je suis allé rendre figurent des poids lourds visite à un ami entrepreneur à de l’industrie pétrolière. Luanda. J’ai remarqué qu’il y avait beaucoup de possibilités dans le pays. Je m’y suis donc installé », devons oser. Nous manquons de rêves, raconte-t-il. Trois ans plus tard naît déplore-t-il. Tout paraît toujours imposAngola Integrated Services (AIS), un sible… Jusqu’à ce que l’un d’entre nous partenariat entre Emmanuel Tontoli, le fasse ! » un ingénieur angolais, et Christian Bin MURIEL DEVEY MALU-MALU N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

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Bénédicte Kuvuna Du « take away » à la livraison Directrice-fondatrice de Surprise tropicale

Fedorah Bikay En vert et contre tous Chef de projet au sein de l’ONG Congo Green Citizen

S

a vidéo Banquise de bouteilles en plastique, publiée sur le site de France 24, a fait le tour des réseaux sociaux. Fedorah Bikay, militante écologiste, a filmé ces millions de bouteilles échouées sur les rives du fleuve Congo, à Kinsula, en aval de Kinshasa, le 27 avril. Trois mois plus tard, elles sont toujours là, malgré l’alarme lancée par Congo Green Citizen, une ONG fondée par un collectif de jeunes, avec l’objectif d’éduquer, de former et d’informer sur les questions environnementales. Fedorah Bikay a rejoint cette organisation en 2015, après avoir travaillé dans un bureau d’études marketing puis dans une banque. « Je suis chef de projet et community manager au sein de l’association, dont je gère, entre autres, la communication sur les réseaux sociaux », explique la femme de 27 ans. Née à Kinshasa et titulaire d’un master en communication sociale obtenu en 2012 à l’Université catholique du Congo, Fedorah Bikay a commencé à s’intéresser aux questions environnementales après avoir constaté que dans sa cité natale « les caniveaux et les rivières [étaient] remplis de détritus, même en centre-ville. » Plusieurs raisons à cela. D’abord, l’absence de structures d’assainissement et de traitement des déchets au niveau du gouvernorat de Kinshasa. Ensuite, un désintérêt de la population pour les questions de salubrité et de gestion des déchets. Les conditions de vie difficiles et la pauvreté n’arrangent rien, et tout le monde en pâtit.

« FEUILLES BLANCHES ». Congo Green Citizen mise donc sur les jeunes, en organisant des ateliers et des conférences ou en lançant des pétitions comme celle sur le « zéro sachet » à Kinshasa. « Les jeunes sont comme des feuilles blanches sur lesquelles il est possible d’écrire de bonnes choses. Nous cherchons à leur inculquer des notions de biodiversité, de tri, de recyclage, de déchets – biodégradables ou non – et nous leur apprenons les gestes écoresponsables. » Très attentifs, les jeunes écoutent, s’étonnent et sont très réactifs. Les femmes commerçantes et les maraîchères, qui génèrent des déchets, sont une autre cible de l’ONG. « Là encore, nous les formons et les informons sur la gestion de ces déchets », insiste Fedorah. Pour que Kinshasa retrouve un peu de son lustre passé. MURIEL DEVEY MALU-MALU N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

TM PRO STUDIO

MURIEL DEVEY MALU-MALU POUR JA

U

n petit tour à l’étranger et puis revient… des idées plein la tête. C’est la petite histoire de Bénédicte Kuvuna, à la tête de Surprise tropicale, une start-up qui promeut les produits alimentaires congolais. L’entreprise démarre tout doucement à Kinshasa, en 2013. L’entrepreneuse de 24 ans raconte : « Au début, nous nous étions inscrits dans une stratégie de take away de nos jus, chips, fruits et légumes. Mais aujourd’hui nous offrons à nos clients un service de livraison à domicile. » Ce changement de cap de l’entreprise coïncide avec le retour au pays, l’année dernière, de l’initiatrice du projet. Après un diplôme en communication à l’Université catholique du Congo, Bénédicte Kuvuna s’était rendue en 2015 à ReggioEmilia.Danscettevilledu nord de l’Italie, elle s’était engagée pour une nouvelle année d’études. Plus précisément, un master professionnel en innovation alimentaire. D u ra n t s a f o r m a t i o n , Bénédicte Kuvuna combine la théorieetl’apprentissage.Elletra-

vailleainsiquelquesmoisausein de la célèbre entreprise agroindustrielle Barilla. MODERNISATION. Quand elle regagne le pays, la jeune femme décide de donner un souffle nouveau à son business : une e-boutique est lancée, les clients peuvent désormais commander des paniers végétariens, du jus naturel, des chips de bananes plantains, produits qui proviennent tous de cultivateurs de Kinshasa. « Le client paie en argent comptant à la livraison », indique-t-on sur le site. Il est toutefois bientôt prévu d’autres modes de règlement, notamment par virement bancaire ou via PayPal. Modernisation, oui, mais le concept reste le même. « Surprise tropicale promeut toujours les légumes locaux », insiste Bénédicte Kuvuna, qui réfléchit d’ailleurs à l’organisation de festivals et autres événements pour mettre davantage en lumière les agriculteurs et leurs productions. En attendant, elle ne manque pas les rendez-vous susceptibles d’offrir de la visibilité à sa start-up. Les 26 et 27 mai, Surprise tropicale a ainsi exposé ses produits lors de la IVe édition de la Semaine française à Kinshasa.Unevitrinedemarque, d’autant que la manifestation, organisée par la Chambre de commerce et d’industrie francocongolaise, s’est articulée autour du numérique et de l’agribusiness. Pas question non plus pour Bénédicte Kuvuna de se contenter de produits de la capitale: elle a noué descontactsavecdesproducteurs agricoles de l’est du pays pour une éventuellecollaboration. Décidément, Surprise tropicale n’a pas fini d’élargirsonoffreetde… surprendre! TRÉSOR KIBANGULA JEUNE AFRIQUE


Élue Meilleure Banque d’Afrique Centrale La TMB remporte le titre de Meilleure Banque en Afrique Centrale aux African Banker Awards. La remise de prix est organisée chaque année en marge des Assemblées Annuelles de la Banque Africaine de Développement (BAD). Les African Banker Awards célèbrent l’excellence bancaire et financière sur le continent africain. Les responsables de la banque commentent ce prix.

Rock Ngouoto

Directeur Général

Responsable Crédit

Le jury relève la croissance constante de la TMB; il a souligné notre engagement à assurer l’inclusion financière en RDC et notre approche innovante dans les Fintech, par le révolutionnaire PEPELE Mobile, la solution innovante de mobile banking de la TMB. Nous remercions nos clients pour la confiance qu’ils nous accordent et sans lesquels rien ne serait possible.

Le portefeuille crédits de la banque est hautement diversifié et saint. Notre proximité avec nos clients demeure notre plus grand atout, qui s’accompagne d’une dose d’innovation dans la conception de

Daniel Kasongo Directeur Financier

La TMB présente une situation financière saine, dynamique et robuste, avec une taille de bilan en croissance de 439 % sur les dix dernières années. En dépit de la conjoncture économique adverse qui a prévalu en 2016, notre banque demeure bénéficiaire. L’analyse des ratios prudentiels de la banque atteste d’une remarquable maîtrise des risques, une gestion actif-passif équilibrée et une optimisation du rendement des capitaux propres.

produits.

Guillaume Kwongkam

Directeur du Réseau

Nous avons beaucoup investi dans des formations et systèmes afin de soutenir notre croissance au fil des ans. Nous avons gagné la confiance et fidélisé de nombreux clients. La TMB est devenue la première banque en nombre de clients et en réseau d’agences, elle est l’une des trois premières du pays au regard des principaux indicateurs du bilan, accomplissement majeur pour une banque encore relativement jeune.

La TMB a pris une longueur d’avance dans le domaine des Fintech. Les banques, souvent timides en la matière, perdent ainsi des opportunités qui pourraient s’offrir à elles. Nous avons osé et nous sommes les précurseurs dans le secteur bancaire national. La technologie sur laquelle se base PEPELE Mobile est unique. Ce service est accessible sur tous les réseaux mobiles du pays et sur tout type de téléphones.

Fabrice Van Pottelsberghe Responsable Risk Management

Patrick Read

COMMUNIQUÉ

Business Manager La TMB, c’est plus d’un million de comptes actifs issus de tous les secteurs du marché. Nos produits sont adaptés aux différents segments de la clientèle. Délivrer un service d’excellence est la clé du succès. Nous nous attelons donc à maximiser ce réflexe dans l’esprit de nos collaborateurs pour toujours satisfaire nos clients et même devancer toutes leurs attentes.

Yannick Mbiya

Responsable des Opérations

Le jury relève la croissance constante de la TMB; il a souligné notre engagement à assurer l’inclusion financière en RDC et notre approche innovante dans les Fintech, par le révolutionnaire PEPELE Mobile, la solution innovante de mobile banking de la TMB. Nous remercions nos clients pour la confiance qu’ils nous accordent et sans lesquels rien ne serait possible.

TMB en bref La Trust Merchant Bank (TMB) est l’une des plus importantes banques commerciales de la République démocratique du Congo. Banque universelle et de proximité, elle dispose du plus vaste réseau d’agences bancaires (plus de 90 agences et guichets) du pays. La Banque présente un total bilantaire de plus de 650 millions de dollars au courant du second trimestre 2017. La TMB gère actuellement un compte sur cinq en RDC.

www.tmb.cd • tmb@tmb.cd

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Oliver Meisenberg


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Le Plus de JA RD Congo

Numériquement vôtre Simples passionnés, développeurs, entrepreneurs, parfois les trois à la fois, ils ont lancé des applications et des services digitaux spécialement conçus pour la génération des consommateurs connectés.

À

la Gombe, diplomates, élus, ministres, patrons, cadres, geeks, qu’ils soient congolais, expatriés ou en voyage d’affaires, tous se croisent désormais sur les terrasses des nouveaux « shopping malls » du centre-ville de Kinshasa. Ce soir-là, la fraîcheur de la saison sèche se fait encore attendre dans la capitale. Mais, dans les têtes, ça bouillonne d’idées. Au coin d’une table, un groupe de jeunes papote autour de Biko Mungala, un consultant en stratégie longtemps basé

N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

en Afrique de l’Ouest qui veut désormais faire bénéficier sa RD Congo natale de son expérience.

World » ou « Institut Congo Monde » –, mais les objectifs sont d’ores et déjà fixés : « Rendre le pays respecté et respectable, et établir chez nous les conditions de lenFaute de moyens financiers, demains meilleurs. » Petit à nombre de brillantes idées petit, ces mots trouvent un écho à travers des entreprises demeurent en sommeil. et initiatives numériques qui essaient, aujourd’hui, de changer la Il est question de la création d’un think tank. Le projet en est à ses balvie des Congolais, demain. Le chantier butiements – les membres présents est d’autant plus vaste que le pays n’a hésitent encore sur son nom : « Congo pas de politique claire en faveur

JEUNE AFRIQUE


COMMUNIQUÉ

Congo Airways Devenir une référence africaine Créée le 15 août 2014, la compagnie aérienne nationale Congo Airways prend depuis un an un nouvel envol. Son directeur général, Désiré Balazire, a pris ses fonctions en mai 2016 avec les objectifs, fixés par le gouvernement, d’y insuffler une nouvelle dynamique et de promouvoir de nouvelles méthodes de gestion. Parlons-en :

La nouvelle direction de Congo Airways a dû restructurer la société dès son arrivée. Comment et pour quelles raisons ? La nouvelle direction a d’abord dû effectuer des licenciements difficiles, opérés devant des signaux inquiétants sur l’avenir de la compagnie. Ceux-ci ont été avalisés par les actionnaires, parmi lesquels l’État congolais. Depuis lors, la compagnie connait de moins en moins de pressions sur sa trésorerie et celle-ci est de plus en plus compétitive. Il faut noter que dans le cadre de la filialisation de certaines de ses activités, Congo Airways fera appel, prioritairement, aux agents licenciés qui répondront aux critères de professionnalisme, de bonne moralité et d’intégrité. Des décisions ont également été prises pour mieux assurer le roulement des vols de Congo Airways. Comment ?

fait partie du programme d’entretien des avions de Congo Airways tel qu’exigé par les Autorités de l’Aviation civile afin de s’assurer de l’état de navigabilité des avions et de garantir la sécurité des passagers. Quelles sont les ambitions de Congo Airways à moyen terme ? Les ambitions de Congo Airways sont multiples. Elles visent à devenir une référence sous-régionale et africaine, avant d’opérer d’ici deux ans des vols intercontinentaux. Congo Airways est déterminée à devenir membre effectif de l’IATA et obtenir la certification IOSA en 2018. Je vais ouvrir des représentations à Johannesbourg, Luanda, Douala, Cotonou, Libreville, Abidjan, Bujumbura, Entebbe, Nairobi et Addis-Abeba d’ici 2019. À l’horizon 2020, ce travail doit nous permettre d’atteindre une flotte d’au moins 10 avions et de transporter plus de 500 000 passagers. ■

À ce jour, Congo Airways possède en propre quatre avions, dont deux A320 et deux Q400. Devant l’impératif d’assurer le check-C de ses deux A320 et de répondre à la forte demande liéeàlahautesaison,j’aiengagédesdiscussions avec Ethiopian Airlines. Celles-ci ont abouti à la location en Wet lease d’un B 737-800 NG pour un ne période de six mois. Avant le renou vellement de notre Certificat de transpo or teur aérien (C TA), qui vient de conn aître l’élargissement de la zone d’exploittation à l’Afrique toute entière, le B 737-80 00 a été retenu afin de lancer nos vols régio onaux vers Johannesbourg, Douala, Cotonou, Addis Abeba, Luanda et Nairobi. L’effet de l’amélioration de nos roulements et de l’augm mentation des sièges s’observe par la hausse du u nombre des passagers transportés. Celui-ci e est passé de 17 000 en juin 2016 à 29 000 en n juin 2017.

DÉSIRÉ BALAZIRE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DE CONGO AIRWAYS.

Du 17 m mai 2017 au 24 juin 2017, Congo Airways a sous-traité la réalisation des travaux d de check-C à la société Aero Technic Internatiional (ATI), une filiale d’Air France et de Ro oyal Air Maroc, à Casablanca. Ces travaux d de maintenance lourde incluaient égaleme ent le changement des trains d’atterrisssage. Cet ensemble d’inspections

www.congoairways.com

DIFCOM/DF - PHOTOS : DR.

Vous parrlez des check-C, les procé édures d’entretien des avions : dans que elles conditions celles-ci sont-elle es réalisées ?


Le Plus de JA RD Congo légal de leurs œuvres. Cependant, faute de moyens financiers et, surtout, d’accompagnement et d’encadrement, beaucoup de brillantes idées dorment encore dans les tiroirs. C’est pourquoi Filip Kab e ya a f a i t d e l a concrétisation de ces projets son cheval de bataille. Fondateur du Lumumba Lab (laboratoire de fabric at i o n nu m é r i q u e ) , c e trentenaire très actif et incontournable dans le monde 2.0 congolais est, entre autres, le créateur et l’organisateur de plusieurs dispositifs, parmi lesquels un café numérique hebdomadaire à Kinshasa ou encore des sessions de formation au codage pour les enfants.

de l’entrepreneuriat numérique. Malgré cet environnement peu encourageant et caractérisé, entre autres, par un faible taux de pénétration d’internet, ils sont pourtant nombreux à vouloir relever le défi de proposer aux consommateurs kinois des services innovants, plus ou moins aboutis selon les cas. PLÉBISCITÉ. Toto Madradu, 35 ans, a créé

lemeilleur.cd, un site pour les vacanciers, mais pas seulement. L’outil mis en place par ce passionné de technologie, qui a obtenu un certificat en programmation « à l’issue d’une petite formation à l’Institut supérieur d’informatique, programmation et analyse (Isipa) de Kinshasa », propose un catalogue comparatif d’hôtels, de services bancaires, de télécoms, d’abonnements télé et de location de véhicules. « Des secteurs où les données sont mesurables. Cela permet de faciliter les choix de l’utilisateur en mettant à sa disposition les informations se rapportant à un service donné. Mais je ne fais pas de publicité comparative », précise l’entrepreneur. Plébiscité en février 2016 lors du forum Sultani Makutano, rencontre annuelle entre entrepreneurs congolais et africains (lire p. 90), il envisage, à moyen terme, de faire évoluer son comparateur de prix en un outil de réservation. Spécialiste en communication, Alain Tshibanda, 36 ans, a quant à lui lancé Kilist, une start-up travaillant dans le secteur pédagogique : depuis juin 2016, entouré d’une équipe de jeunes juristes, psychologues, informaticiens et experts congolais en divers domaines, il œuvre au développement et à la commercialisation de la première tablette éducative congolaise avec des ressources numériques (applications) en langues nationales.

COMPÉTITION. Du 30 juin au 1er juil-

D’autres outils numériques innovants sont d’ores et déjà mis à la disposition des consommateurs, à l’instar de Talents2kin ou de Baziks Pulse, des plateformes destinées à la promotion des musiciens, via le streaming et le téléchargement

let, Filip Kabeya a organisé l’un des premiers hackathons de la capitale. « Ce n’était pas une compétition en soi, mais une véritable mise en commun des compétences pour proposer des solutions à certains problèmes du quotidien », raconte Shadrack Itsia, l’un des participants. Retranchés pendant quarantehuit heures dans une salle du Maisha Park de Kinshasa, cet étudiant en programmation et d’autres développeurs et informaticiens en herbe kinois ont conçu des prototypes numériques dans divers domaines, notamment la santé et le tourisme. « Grâce aux formations dispensées en amont, nous avons également appris à mieux “pitcher” [présenter de façon synthétique] nos projets et à structurer le business model », ajoute Shadrack Itsia, ravi de l’expérience. Reste à savoir si les investisseurs, publics ou privés, accorderont bientôt un intérêt à ces services digitaux qui, pour passer du virtuel au réel, ont encore besoin d’un bon coup de pouce financier. TRÉSOR KIBANGULA

© Vincent Fournier/JA

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Chaque soir sur TV5MONDE

20h30 heure de Dakar et 21h30 heure de Tunis En partenariat chaque mardi avec

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Le Plus de JA RD Congo

TRIBUNE

NICOLE SULU Créatrice du forum et réseau d’affaires Sultani Makutano, directrice de l’hôtel Sultani (à Kinshasa)

Redonner confiance aux investisseurs étrangers

D

ans une République démocratique du Congo où tout reste à faire et à rebâtir, les opportunités sont plus intéressantes que jamais pour celui qui saura parier sur la période post-crise. Il est donc urgent de construire des échanges francs et transparents entre acteurs économiques. Cela passe d’abord et avant tout par la restauration du dialogue entre entrepreneurs locaux. Avec Sultani Makutano, le Fair Business Network for Congo Empowerment que nous avons lancé il y a deux ans et qui s’est imposé comme une référence dans le monde des affaires congolais, nous nous évertuons tous les jours à mettre les acteurs économiques locaux en position de force, afin de faire émerger une véritable élite économique dans le pays. Pari réussi si l’on en juge l’engouement autour d’un réseau – quelque 400 membres locaux ou issus de la diaspora – qui, par la fraîcheur de son positionnement, dénote son dynamisme et sa volonté marquée d’aller audelà des constats stériles et d’éviter à tout prix la grand-messe institutionnelle. Forts de ce succès, investisseurs congolais et étrangers, dont les principaux acteurs de l’industrie africaine, sont de nouveau attendus, du 14 au 16 septembre, à Kinshasa.Trois jours consacrés au networking et aux rencontres business to business dans la capitale congolaise. Le tout en mode all inclusive et dans un cadre détendu, bienveillant et sécurisé, afin de spéculer dès aujourd’hui sur l’après-crise en RD Congo, en pariant sur le boom industriel

de ce géant d’Afrique centrale. Les acteurs économiques locaux en sont désormais conscients et poursuivent, depuis, deux objectifs majeurs pour relever le défi : en finir avec un certain esprit de défiance les uns par rapport aux autres, d’une part, et aborder les sujets qui fâchent avec franchise et clarté, de l’autre. Les résultats sont là. Dans le monde des affaires congolais, les lignes bougent réellement. Il suffit d’observer toutes les nouvelles perspectives commerciales qui se présentent à nous. L’effort doit désormais porter sur la rénovation du dialogue avec les investisseurs internationaux. On ne peut plus se voiler la face : le climat des affaires en RD Congo effraie nombre de nos partenaires étrangers. Entre crise politique, crise économique, corruption, et j’en passe, la réputation du pays à l’international est désastreuse. Aucune communication ne saurait enrayer cette spirale infernale si, ici, sur le terrain, nous n’acceptons pas de remettre en question notre mode relationnel avec les investisseurs. C’est pourquoi, à notre niveau, nous avons clairement pris acte de la nécessité d’instaurer une dynamique transparente et décomplexée d’accompagnement et d’appui visant à consolider une logique gagnant-gagnant. Un investisseur, c’est comme un touriste : s’il ne rentre pas chez lui heureux et en ayant envie de revenir, c’est que le pays hôte n’a pas fait son travail ! Nos intérêts mutuels ne peuvent faire l’impasse sur la confiance, pleine, entière et inconditionnelle.

Congo Call Center Congo Call Center est le premier centre de contact indépendant en RDC créé à l’initiative de deux dames entrepreneures.

Afin de garantir, le dynamisme, l’enthousiasme de l’équipe, Congo Call Center emploie une équipe de près de 300 jeunes diplômés formés au métier de la relation client.

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En matière de création d’emplois, la société emploie actuellement plus de 600 personnes dont plus des deux tiers sont recrutés localement. Un vaste programme de formation du personnel national sur les technologies de

fabrication de ciment a commencé afin d’assurer un transfert du ‘’Know How’’. Après avoir produit son premier sac de ciment le 7 décembre 2016, la Cimenterie Kongo (CIMKO) a commencé à faire sa place dans le marché du ciment en RDC avec les autres producteurs et essaye autant que faire se peut de remplacer tout le ciment importé illégalement par le ciment local. Elle garantit à ses clients un contrôle très rigoureux de la production et tous les produits commercialisés ainsi qu’une qualité de ciment irréprochables et répondant aux normes internationales de qualité et de solidité. La société fait toujours appel au double contrôle de l’OCC pour assurer aux clients un avis indépendant et un second garant de la qualité de ses produits. Pour l’heure, la CIMKO commercialise deux produits très prisés sur le marché national : le CEMII 42.5 R et le CEMII 32.5 N. Le 42,5 R est un produit conforme aux exigences de la norme NE 197-1 et adapté aux conditions climatiques du pays. Il est principalement utilisé dans la production de béton de hautes résistance et durabilité permettant un décoffrage rapide et un gain de temps de mise en œuvre considérable. Quant au 32,5 N, il est destiné à la fabrication de bétons, armés ou non, moins exigeants au niveau de la résistance et la travaillabilité. C’est un produit qui se prête à tout usage. Pour garantir la compétitivité des produits sur le marché tant local qu’international, la technologie très avancée fournie par le constructeur Danois FLSmidth, permet une consommation d’énergie de 730Kcal par Kg de ciment ce qui représente une économie considérable et permet l’utilisation de fuels

alternatifs afin de réduire les coûts de production. Des travaux ont été lancés pour identifier les différentes sources de fuels alternatifs ainsi que les moyens pour assurer une collecte constante et fiable. De plus la CIMKO s’est engagée dans une démarche de qualité globale et de certification ISO 9001, ISO 14001, ISO 18001 et ISO 26000. La CIMKO a fait de l’accessibilité de ses produits sur l’étendue du territoire l’une de ses principales priorités, en signant des partenariats stratégiques avec les acteurs majeurs dans le transport et la distribution de ces produits. C’est ainsi qu’elle a signé avec la SCTP (la compagnie nationale des chemins de fer en RDC) afin de permettre la disponibilité de son ciment et agir considérablement sur la stabilisation du prix pour le consommateur final. De ce fait, il est possible de se procurer les produits CIMKO à Kinshasa (capitale de la RDC), au Kongo Central et à l’ex-Bandundu pour la partie ouest du pays, mais aussi dans les provinces du nord, du centre, de l’est comme l’Équateur mais également dans le Kasaï et l’ex-Province Orientale. L’ouverture de la CIMKO, de PPC-BARNET et la présence du cimentier historique CILU (Cimenterie de Lukala), toutes implantées dans la partie ouest du pays redynamisent l’industrie du ciment longtemps délaissée aux caprices des importateurs. Aujourd’hui, la production locale fait face aux besoins du marché. C’est à juste titre que, tous les cimentiers sont en train de travailler avec le Gouvernement dans le but de mettre un cadre strict aux opérations d’importation de ciment pour ne plus laisser place à la concurrence déloyale des importateurs illégaux qui esquintent l’économie du pays. Pour l’avenir, le défi de la CIMKO sera de garder sa place de leader (détient actuellement plus de 50% de part de marché) sur le marché Congolais en proposant une large gamme de produits innovants dont les ciments spéciaux. Toute l’équipe de production, commerciale et administrative de la CIMKO affiche une très grande expérience, ils travaillent tous main dans la main depuis la création de la société, se projetant dans le court et moyen terme, ils insistent sur la nécessité de mettre un accent sur la qualité et l’accessibilité des produits face au besoin croissant du marché. Des investissements supplémentaires devraient être réalisés à condition que l’industrie du ciment continue à jouir des mesures protectrices du Gouvernement, entre autres la réglementation des importations sur toute l’étendue du territoire et divers allègements fiscaux. La CIMKO reste à l’écoute de son marché. ! NYUMBA YA AKIBA S.A.

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L

e projet Nyumba Ya Akiba ou CIMKO (nom commercial), est une cimenterie située dans la province du Kongo Central d’une capacité de production quotidienne de 3000 tonnes soit 1,1 millions de tonnes l’année. L’usine a vu le jour avec un investissement global de l’ordre de 270 millions de dollars américains US et dont la création est le fruit de la rencontre de deux investisseurs déterminés, il s’agit du Groupe RAWJI et de Lucky Cement. Le premier est présent en RDC depuis plus d’un siècle, il est actif dans plusieurs secteurs dont la banque, le commerce, l’industrie, la promotion immobilière etc. Le second est un Groupe spécialisé dans la production du ciment avec une capacité installée de 9 millions de tonnes par an, il est aussi membre du Groupe Yunus Brothers, un conglomérat d’affaires installé au Pakistan. En plus de son activité industrielle et créatrice d’emploi, la CIMKO (Cimenterie Kongo) est responsable socialement et est très active dans tous les aspects relatifs au bienêtre de la population entourant l’usine. Elle pilote le projet de remise en état de la plus grande école de la place, elle en construit deux autres en les dotant de moyens éducatifs (dont la formation et le recyclage des enseignants) pour dispenser un très haut niveau d’enseignement. De plus, la CIMKO s’est engagée avec les communautés locales à construire une clinique où les visites médicales seront gratuites et un marché pour les villageois.


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À quoi rêve la jeunesse kinoise ?

SOCIÉTÉ

André Yoka « Les jeunes de Kin font changer les mentalités » Elle est débordante de vie, bien moins violente et beaucoup plus ouverte sur le monde qu’on ne le dit. L’écrivain observe l’évolution de sa capitale, qui a passé le cap des 12 millions d’âmes.

K BAUDOUIN MOUANDA POUR JA

inshasa est en pleine mutation et, avec l’ouverture des jeunes générations sur le monde, grâce notamment aux réseaux sociaux, se dessinent les contours de la RD Congo de demain. Les traditions, les habitudes et les codes sociaux changent, les lignes bougent. L’intellectuel et écrivain André Lye Mudaba Yoka, 69 ans, analyse lesévolutionsmarquantesdesaKinnatale. Une ville pleine d’énergie, qui n’arrête pas de grandir, qui ne dort que très peu, et où Dieu n’est jamais très loin.

JEUNE AFRIQUE : Quelles sont les conséquences de l’explosion démographique de Kinshasa, provoquée notamment par l’arrivée de dizaines de milliers de réfugiés en provenance de l’est du pays? ANDRÉ YOKA : Nous voyons de plus

en plus de jeunes couples constitués de conjoints issus de différentes régions du pays. Le phénomène n’est pas nouveau,

Les jeunes disposent tous de leur téléphone mobile, ils surfent sur internet, utilisent les applications en vogue pour communiquer. Ils sont parfaitement au fait de ce qui se passe dans le monde. C’est vrai, ils s’expriment très mal à l’écrit, commeuneconséquencedelamodernité. Mais ils ont acquis une grande maturité. Ils œuvrent au changement des mentalités, grâce aux réseaux sociaux, qui ont largement contribué à la propagation de nouvelles idées et à la promotion de la conscience civique. Les jeunes sont formés et désormais informés. C’est une tendance lourde qui a des effets bénéfiques, puisque les jeunes sont, par exemple, bien plus impliqués dans le combat politique. De nouvelles formes d’entraide sont également apparues dans les quartiers. La société civile est globalement plus éveillée, mieux structurée qu’avant, et se penche sur les enjeux de demain.

Hormis les bars et les églises, il n’y a plus de lieux où passer du temps ensemble. mais il s’est considérablement accentué ces dernières années. Certains politiciens cyniquescherchentàattiserlestensionsen brandissant la question ethnique. Malgré tout, Kinshasa reste une ville détribalisée, où l’élément ethnique n’est pas présent dans les relations humaines. Par ailleurs, malgré ses 12 millions d’habitants, la capitale affiche un taux de criminalité très faible et, si la violence existe, elle reste plutôt contenue. Rien à voir avec la situationdemétropolescomme Lagos ou Johannesburg. Ici, il existe une telle énergie, un telenthousiasme,unetelle passion de vivre que les choses se passent différemment. Comme le dit Koffi Olomidé: « C’est comme un enfer, il y a le feu, mais nous ne brûlons pas. »

Est-ce que tout cela a des conséquences sur la pratique religieuse à Kinshasa ?

La pauvreté a fait émerger des Églises dites « de réveil » [évangéliques], qui distillent un discours de prospérité clés en main. J’ai cependant observé des vaet-vient insolites entre ces institutions, d’une part, et les Églises « habituelles », de l’autre. Les pasteurs de ces Églises d’un nouveau genre se faisaient ouvertement la guerre, avec, en toile de fond, des querelles d’argent et des rivalités politiques. Finalement, de nombreux fidèles, se sentant floués, reviennent vers les Églises catholique ou protestantes traditionnelles [luthériennes, anglicanes, méthodistes, etc.]. Cette situation a entraîné ces dernières années le recul des Églises de réveil, qui souffrent d’une vraie désaffection. Même leurs plus zélés fidèles finissent par s’en détourner. Quelle est globalement l’image de ces pasteurs dans l’opinion publique ?

Les pasteurs, avec leurs excès, leurs aventures extraconjugales, leurs prétendus miracles et leur âpreté au gain sont des sources d’inspiration inépuisables pour les humoristes. Le fait que les pièces de théâtre N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017


Le Plus de JA RD Congo Sur la place du 30-Juin, ex-place de la Gare-Centrale.

GWENN DUBOURTHOUMIEU POUR JA

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satiriques s’attaquent à ces icônes d’hier contribue à l’éveil des consciences. Lescampagnespubliques d’évangélisation n’attirent plus autant de monde qu’il y a une dizaine d’années, et je ne vois plus aucunpasteurcapablederemplirunstade. Par ailleurs, il est important de souligner que le champ des loisirs s’est rétréci. À une époque, nous avions le moziki [association d’entraide qui organise des cérémonies festives], les bars, les bars-dancing, les cinémas, les combats de libanda [lutte traditionnelle] sur la place publique, etc. De tout cela il ne reste plus grand-chose quipuisseêtreconsidérécommeunendroit où on peut passer du temps ensemble, dans sa communauté, hormis les bars et les églises. On va à l’église et, à la fin de la prière, on se retrouve à la terrasse… D’ailleurs, les lieux de prière et les bars sont parfois contigus. Autre temps fort de la vie des communautés : l’organisation des veillées mortuaires. Est-ce toujours le cas ?

Les rites funéraires changent. Les conditions d’inhumation se sont nettement améliorées: les cimetières nouvellement construits offrent des services de meilleure qualité, même s’ils coûtent plus cher ; les dépouilles ne vont plus au domicile familial avant l’enterrement; les cercueils sont N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

exposés dans des lieux publics. Ce sont des lieux de démonstration, de rencontre, de convivialité. Le « public » s’y présente bien habillé et danse, comme pour une fête. Certes, quelques jeunes des quartiers populairesse livrent parfoisàdes pratiques obscènes lors de veillées mortuaires, mais de tels agissements restent circonscrits à quelquescommunesexcentréesdel’agglomération kinoise.

Bibliographie sélective d’André Lye Mudaba Yoka Le Fossoyeur (nouvelles), éd. Hatier, Paris, coll. « Monde noir », 1977 Tshira (théâtre), éd. Lokolé, Kinshasa, 1984 Destins broyés (nouvelles), éd. Médiaspaul, Kinshasa, 1991 Lettres d’un Kinois à l’oncle du village (pamphlet), Cahiers africains no 15, éd. L’Harmattan, Paris, 1995 Kinshasa, signes de vie (pamphlet), Cahiers africains no 42, éd. L’Harmattan, 1999 La Guerre et la paix de Moni-Mambu, éd. Médiaspaul, 2006 Congo River, photographies de Thierry Michel, texte rédigé par André Lye Mudaba Yoka et Isidore Ndaywel, éd. Tournesol Conseils, Bruxelles, 2006

Et qu’en est-il vraiment du phénomène des « enfants sorciers », ces enfants boucs émissaires, accusés de sorcellerie, qui se retrouvent dans la rue, maltraités ?

Il est en perte de vitesse, grâce au remarquable travail des ONG. Les artistes mobilisés autour de cette cause ont récolté un succès incontestable dans leur campagne de lutte contre ce fléau. D’immenses progrès ont été réalisés, même s’il reste beaucoup à faire. Les droits de l’enfant sont de mieux en mieux protégés et il y a des acquis à consolider. Plus généralement, les médias étrangers ont encore tendance à braquer leurs projecteurs sur les phénomènes des enfants sorciers, des enfants soldats, des femmes victimes de violences, etc. Mais ces médias, en quête de sensationnel, amplifient tout, avec un effet paradoxal qui est la banalisation. Ils ont les yeux constamment rivés sur ces sujets, comme si notre pays avait le monopole de ce genre d’événements. Je ne suis pas dans le déni, mais ces phénomènes ne sont pas traités à leur juste proportion. Pourtant, les sujets à la mode ne manquent pas ici. Il suffit de chercher et de se renseigner pour en trouver ! Propos recueillis par J.-J. ARTHUR MALU-MALU JEUNE AFRIQUE


COMMUNIQUÉ

I

ncontournable en Afrique depuis bientôt 25 ans, Vodacom est implantée en RD Congo depuis 15 ans où elle est désormais le leader incontesté du secteur des Télécoms. Un pari osé mais réussi. En 1994, l’opérateur sud-africain arrive dans un pays divisé, aujourd’hui, il gère le premier et plus vaste réseau à couverture nationale, ayant par la même occasion fortement participé à la réunification du pays. Vodacom Congo a toujours eu la volonté et l’objectif de « démocratiser » la téléphonie. Grâce à son réseau de distribution et ses magasins répartis sur un territoire aussi vaste que l’Europe occidentale, Vodacom Congo a fidélisé plus de 10 millions d’abonnés à travers le pays, leur offrant la meilleure qualité de service client. Depuis son arrivée, Vodacom a investi plus de 1,2 milliard de dollars américains dans l’implantation, l’amélioration et la modernisation de ses infrastructures, pour offrir la plus large couverture, avec plus de 5 000 km de réseau hertzien et 3 400 sites 2G et 3G, jusque dans le Congo le plus profond, où près de 1 000 villages sont desservis par des sites alimentés en énergie solaire. Afin de toujours fournir la meilleure qualité de service, Vodacom Congo innove dans la 3G et dans la fibre grâce aux câbles sous-marins qui connectent la RD Congo au monde entier. Plusieurs milliers d’entreprises, d’organisations internationales et d’ONG utilisent les solutions adaptées de Vodacom dans la téléphonie mobile, l’Internet, le VPN, les liaisons dédiées ainsi qu’une diversité des solutions spécifiques.

Les difficultés actuelles du pays, ne l’empêche pas de poursuivre ses investissements, dans ses infrastructures comme auprès de la population. Après quinze ans, de leadership, Vodacom Congo a désormais adopté officiellement les couleurs du groupe Vodacom/Vodafone, numéro un de la téléphonie mondiale. Une nouvelle identité visuelle qui reflète la modernité de ses

révolution technologique, Vodacom Congo s’est donné pour objectif d’accélérer la diffusion de l’Internet dans tout le pays, en proposant des forfaits plus accessibles aux jeunes. MPESA va également poursuivre son expansion et développer ses services en matière d’abonnements, de micro-crédit, de transferts internationaux ou encore de solutions de paiement pour les entreprises. Vodacom Congo investit enfin dans le futur, en soutenant d’importants programmes d’éducation et en proposant gratuitement à ses abonnés, le programme Vodaeduc et son contenu éducatif enrichi. Présent dans tous les moments importants de la vie, Vodacom Congo propose des solutions personnalisées à ses clients pour leur faciliter la vie et pour que ce soit à eux de jouer.

Quinze ans d’innovation au service de la RD Congo services et la stratégie renforcée de l’opérateur consistant à mettre le client au cœur de toutes ses actions, adoptant ainsi une nouvelle signature : « À toi de Jouer ». Chez Vodacom, « chaque client est unique, avec des besoins spécifiques auxquels nous devons répondre ». L’opérateur a donc segmenté son offre pour mieux satisfaire les besoins de ses clients. À l’heure de la quatrième

Anaiah BEWA Executive Head of Corporate Affairs

CONTACT

DIFCOM/DF - PHOTO : DR.

L’innovation de Vodacom est également au service du développement social. Des applications ont été développées pour les étudiants, ainsi que la monnaie électronique et le transfert d’argent, sur lequel Vodacom a été précurseur avec ses services MPESA, aujourd’hui disponibles pour plus de deux millions de Congolais. En plus de faciliter la vie des Congolais, le service MPESA de Vodacom contribue à l’inclusion financière de la population, là où le taux de pénétration bancaire reste inférieur à 5 %. L’ADN de Vodacom Congo est fondé sur sa proximité avec les communautés et l’opérateur participe à de nombreuses initiatives en matière de santé, d’éducation, de lutte contre la pauvreté.

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Le Plus de JA RD Congo

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Douze Mbemba, tache d’huile

Balade à Bandal

Ateliers de théâtre ou de danse, résidences d’artistes, clubs branchés… La commune de Bandalungwa est un concentré de la culture urbaine de Kinshasa.

S

ituée dans le nord-ouest de Kinshasa, voisine de la Gombe et connue pour son dynamisme culturel, la commune de Bandalungwa – Bandal pour les initiés – compte parmi ses anciens et actuels résidents des artistes parmi les plus réputés du pays comme Werrason, JB Mpiana et Fally Ipupa. Ces stars, qui attirent des foules d’admirateurs lors de chacune de leurs sorties, n’hésitent pas, quand elles s’expriment dans les médias, à se muer en chargées de relations publiques et à assurer la promotion de leur commune.

Bordée d’arbres, la large avenue KasaVubu, qui traverse Bandal d’est en ouest, est d’ailleurs surnommée localement les Champs-Élysées. Même si son tracé est loin d’offrir les mêmes perspectives que la célèbre artère haussmannienne.

CACOPHONIE. Sur les principaux axes de la commune, le trafic est intense. Bus, minibus, véhicules de livraison, taxis et voitures individuelles se disputent la chaussée, dans un concert assourdissant de klaxons. Aux piétons de faire preuve de patience pour traverser, dans un secteur oùlespassagesprotégéssont inexistants. Les maisons à étage bordant un Cela n’empêche pas les entrelacs de rues bitumées évoquent Kinois et les autres de se bousculer dans ce quartier les villes du nord de l’Europe. qui multiplie les activités Bandal est dépourvue du moindre en tous genres. Des ateliers de danse contemporaine et de percussions y sont monument digne d’intérêt. Pas de musée non plus pour attirer les amateurs d’art. régulièrement organisés, alors que les Et pourtant, la jeunesse locale rivalise représentations théâtrales et les concerts de superlatifs pour mettre sa commune drainent un public enthousiaste. Un vérisur un piédestal. Certains la comparent table engouement devenu au fil du temps une spécificité locale. même à Paris, avec fierté. Voire avec un Et l’effervescence ne s’arrête pas avec léger complexe de supériorité face aux la tombée de la nuit : bars, restaurants et habitants des quartiers populaires de l’est de la ville, beaucoup moins urbanisés. boîtes de nuit aux noms évocateurs JEUNE AFRIQUE

Il a remporté de nombreux prix, exposéavecsuccèsenAfriquecomme en Europe et est aujourd’hui une valeur sûre de la peinture congolaise. Doudou Mbemba, « Douze » car il est le douzième de sa fratrie, est né à Boma, dans le Kongo-Central, pas si loin de Kinshasa. Il y a une quarantaine d’années, dans les rues poussiéreuses de sa ville natale, il s’amusait, à la plus grande joie de ses camarades, à caricaturer ses professeurs. Une pochade qui le mènera quelques années plus tard sur les bancs de la fameuse Académie des beaux-arts de Kinshasa, d’où sont sortis de nombreux artistes. Douze Mbemba, lui, donne ses premiers coups de pinceau et de burin comme stagiaire dans un atelier. Il y peaufine son style, affine sa technique. « Je voulais par-dessus tout trouver une certaine originalité », explique ce perfectionniste qui aime travailler la couleur, étirer l’huile au couteau pour lui donner tous ses éclats et ses reliefs. « Mes toiles décrivent le quotidien de cette ville extraordinaire », souffle-t‑il. Et, comme Kin, Doudou brasse douze idées à la minute. « Je voudrais surtout organiser une grande exposition à Bandal et à Boma, précise l’artiste. Si seulement notre pays avait une vraie politique culturelle… » J.-J. ARTHUR MALU-MALU

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N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017


Le Plus de JA RD Congo

JOHN BOMPENGO POUR JA

Les chanteurs Fally Ipupa et Robinio Mundibu dans l’une des boîtes de Bandal.

(La Fusée, Le Banquier, Tour Eiffel, Top Night…) rythment la vie nocturne et, jusqu’à des heures indues, les rues grouillent de monde. Les amateurs de bonne chère vont au célèbre Bloc déguster des grillades assaisonnées d’épices et apportées par de jeunes serveurs qui font assaut de talent pour appâter le chaland. Sur sa quinzaine de terrasses, situées les unes à côté des autres, les sonos crachent les décibels et les musiques s’entrechoquent dans une cacophonie indescriptible. Un endroit très apprécié d’un large public, qui s’y

rend pour oublier un temps les soucis du quotidien. DIASPORA. Pour l’essentiel hérité de la

colonisation, le quartier est constitué de maisons à étage bordant un entrelacs de petites rues bitumées, le tout bénéficiant d’une certaine unité architecturale. Par endroits, les constructions font même vaguement penser à des villes du nord de l’Europe. Ce paysage urbain est pourtant aujourd’hui en pleine mutation, au détriment, notamment, des espaces verts.

Principale victime de cette redéfinition en cours des espaces, la fameuse pépinière, située à l’angle des avenues Kasa-Vubu et de la Libération, a été noyée sous les fondations de la Cité-Oasis, construite par une entreprise chinoise et composée d’appartements et de maisons individuelles loués ou vendus à prix d’or. De nombreux immeubles, les flat-hotels (« appart-hôtels »), sont sortis de terre ces dernières années, financés par les Congolais de la diaspora. L’offre d’hébergement s’en trouve enrichie et diversifiée, notamment en direction des visiteurs qui effectuent de brefs séjours dans la capitale. Ces logements offrent tout le confort nécessaire et leurs tarifs restent raisonnables, même lorsqu’ils sont fixés de gré à gré entre le gérant et son client. En plus des activités culturelles et nocturnes, la pratique sportive n’est pas en reste à Bandal, où un stade municipal est en cours d’achèvement. Lancés en décembre2014,lestravauxdeconstruction ont été entièrement financés par l’État, qui veut doter cette commune d’infrastructures de bonne qualité. Le football restera le sport roi, mais d’autres disciplines, comme l’athlétisme, seront également à l’honneur. Après le réconfort, l’effort ! J.-J. ARTHUR MALU-MALU

Jean Shaka Tshipamba, une vie sur scène Depuis l’âge de 12 ans, Jean Shaka Tshipamba baigne dans le théâtre. Et pas qu’un peu, puisque le comédien est aussi metteur en scène, dramaturge et directeur de troupe. C’est le regretté Mundele Ndombe – de son vrai nom Kalend –, véritable baobab de l’art scénique congolais, qui lui a inoculé le virus du théâtre. « Mundele Ndombehabitaitprèsdechez nous. Il a été mon mentor, en même temps que mon premier metteur en scène. Il me fascinait tant que j’ai voulu lui ressembler », explique le comédien. Né en 1957 à Lubumbashi, danslesud-estdupays,Shaka joue dans quelques groupes N 0 2950 • DU 23 AU 29 JUILLET 2017

sans grande notoriété avant de s’inscrire à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa, où il obtient un diplôme… d’architecte décorateur. Pour la forme. Il travaille bien un temps dans une société de construction, mais pour mieux se produire parallèlement sur scène. Difficile pourtant, dans ce contexte, de courir deux lièvres à la fois. En 1987, il quitte donc son emploi pour se consacrer pleinement au théâtre, au sein de la troupe Malaika. Aujourd’hui, sa longévité sur les tréteaux étonne. Et le temps ne semble pas avoir de prise sur sa créativité. « Je prépare un one-man-show qui sera joué en Afrique

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centrale. Le spectacle est déjà bien rodé, expliquet‑il. Je travaille également à une pièce écrite par un jeune auteur qui sera mise en scène par un Béninois venu à Kin tout spécialement. » L’actuel directeur de la compagnie Écurie Maloba, l’une des troupes de théâtre les plus

connues à Kinshasa, est également célèbre pour son franc-parler. Et les occasions de le voir à la télévision sont rares tant les directeurs de chaîne craignent ses déclarations. Autant, donc, aller directement le voir sur les planches. J.-J.A.M.-M.

JEUNE AFRIQUE


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